(Huit heures trente et une minutes)
M. Arseneau : Bonjour, tout le
monde. Alors, je voudrais revenir sur la question du jour. Pour nous, la Fonderie
Horne qui se voit octroyer le droit de polluer aux dépens de la population qui
vit dans le quartier Notre-Dame, juste à côté, c'est une décision qu'on n'attendait
pas. Oui, c'était une recommandation de la Santé publique, mais ce qui est
important, c'est que, quand on a eu ce débat-là, il y a quelques mois,
souvenez-vous, le premier ministre avait dit : Ce sera aux citoyens de
Rouyn de décider. Il avait même évoqué la possibilité d'un référendum. Et là ce
qu'on voit, c'est que le gouvernement fait complètement le contraire. Il n'a
jamais consulté la population, et on leur offre tout simplement de déménager
pour pouvoir permettre à l'entreprise de continuer de polluer son environnement
avec des balises cinq fois supérieures à la norme québécoise, avec aucun plan
pour, justement, se soumettre à la norme.
Alors, si les normes ne sont pas
respectées, et que la compagnie se voit octroyer ce droit-là, et que le
gouvernement investit 85 millions pour le déplacement des familles de la
région, dans quelle société vivons-nous? Nous, on comprend la colère et le
désespoir des familles qui vivent dans ce coin-là, et on ne comprend tout
simplement pas pourquoi le gouvernement va de l'avant avec une approche comme
celle-là. La déportation des gens du secteur, on pense que c'est une très
mauvaise idée. Puis effectivement d'autres l'ont fait avant moi, mais le
premier ministre doit répondre de ses engagements et dépêcher, là, les
ministres qui vont pouvoir rencontrer la population et se mettre à leur écoute
avant de décider pour eux qu'ils devront déménager. Je suis prêt à prendre vos
questions.
M. Bossé (Olivier) :
M. Arseneau,
avant ce qui s'est passé cette semaine à Amqui, les gens d'Amqui avaient au
moins une centaine de kilomètres à franchir pour avoir accès à des soins de
psychologie et de psychiatrie. Est-ce que c'est trop? Puis comment remédier à
ça?
M. Arseneau :
Bien,
écoutez, moi, je ne veux pas instrumentaliser d'aucune façon, là, la tragédie
qui se déroule... qui s'est déroulée cette semaine à Amqui, mais je pense que,
si ça peut nous permettre de réaliser que, dans bien des cas, pour ce qui est
de la santé mentale, comme pour ce qui est de l'ensemble des services de santé,
on a de plus en plus un système à deux vitesses au Québec... Et moi, je viens
des Îles-de-la-Madeleine et je vois qu'il y a, justement, toute une série de
services qui ne sont pas offerts à la hauteur des attentes et des besoins de la
population. Il y a des déplacements constants qui doivent être faits vers les
grands centres, et, bien souvent, en grande partie aux frais des citoyens.
Alors, est-ce que ça m'étonne? Absolument
pas. Est-ce que ça peut permettre au gouvernement de réaliser qu'on doit mettre
les bouchées doubles pour s'assurer d'une équité dans l'accès aux services? Bien
entendu, je l'espère, et j'en suis. On nous dira qu'il y a une pénurie de
main-d'oeuvre, mais la pénurie de main-d'oeuvre, bien entendu, elle est exacerbée,
souvent, par la distance, là, avec nos régions, un peu partout à travers le
Québec.
M. Bossé (Olivier) :
...deux
vitesses, vous voulez dire régions et...
M. Arseneau :
Régions
et grands centres, effectivement.
M. Duval (Alexandre) :
Donc,
on parle d'accès à des soins psychologiques, mais, ce matin, nos collègues de l'émission
Enquête dévoilent qu'il manque énormément d'équipes de suivi intensif
dans la communauté, pas pour les citoyens ordinaires qui ont besoin d'aller
voir un psychologue, là, des gens qui ont des problèmes de santé mentale qui ne
sont pas institutionnalisés. Ils n'ont pas accès à du soutien quand ils en ont
besoin, du suivi intensif. Ce n'est plus une priorité gouvernementale. Est-ce
qu'on parle des bonnes choses, actuellement, en parlant juste d'accès à un
psychologue, de réduction des listes d'attente à un psychologue, quand les gens
qui ont le plus besoin de soutien ne l'ont même pas?
M. Arseneau : Bien, est-ce qu'on
parle des bonnes choses? Les problématiques sont complexes. C'est vrai que, si les
seuls besoins qui sont exprimés sont ceux des soins, par exemple, en
psychothérapie, on passe à côté de la crise en santé mentale qui sévit au
Québec depuis avant même la pandémie.
On a tenu des consultations avec le
ministre Carmant pour le plan interministériel en santé mentale, et ce que les
gens nous ont dit... et c'était en plein cœur de la pandémie, on disait : C'est
vrai que la pandémie a exacerbé la situation, la crise. Et tous les gens du
terrain nous disaient : En fait, la crise, elle était déjà bien présente
avant, et elle risque effectivement d'être encore plus grave, mais elle n'est
pas strictement liée à la difficulté d'accès à un psychologue ou à la
psychothérapie. Ce sont les ressources sur le terrain, les organisations
communautaires qui ne sont pas reconnues à leur juste valeur, qui n'ont pas les
fonds nécessaires, justement, pour retenir leur main-d'œuvre.
Également, j'ai rencontré des gens en
Abitibi qui disaient précisément ça. Si le phénomène de l'itinérance, par
exemple, se développe de plus en plus dans des régions comme l'Abitibi, le Bas-Saint-Laurent
ou l'Estrie, c'est notamment parce que, bon, on a un problème de logement, bien
entendu, mais ceux et celles... les organisations qui voudraient leur venir en
aide n'ont pas la capacité de le faire sur le plan du suivi, notamment, là, ou
de l'accompagnement, parce qu'ils n'ont pas les moyens de retenir leurs
ressources, parce qu'on disait que c'était plus payant d'aller travailler dans,
par exemple, des établissements de restauration minute que de travailler pour
des organismes communautaires.
M. Duval (Alexandre) : ...les
gens les plus vulnérables et même la population générale à risque en ne
concentrant pas nos efforts sur ces équipes de suivi intensif dans la
communauté?
M. Arseneau : Oui. Bien, je
suis tout à fait d'accord avec cette affirmation-là que, si on n'accorde pas un
suivi aux gens qui sont les plus vulnérables ou qui sont le plus instables, si
on ne fait que médicamenter les gens qui souffrent de problèmes de santé
mentale en les laissant à eux-mêmes par la suite, évidemment, on ne règle
absolument aucun problème et on abandonne, essentiellement, les gens à leur
sort. Et ça, ça prend plus que des annonces intempestives de quelques dizaines
de millions. Il faut vraiment un plan qui s'assure que chaque maillon du tissu
social, là, travaille en complémentarité l'un avec l'autre. Et ça, c'est une
des dénonciations, souvent, qu'on entend, des gens sur le terrain qui disent :
Le gouvernement ne nous reconnaît pas à notre juste valeur. Il ne peut pas tout
faire, le gouvernement, ça, on en convient, mais il peut en faire plus pour
valoriser le travail sur le terrain puis de s'assurer qu'on ait, je dirais, une
bonne complémentarité des services sur le terrain, et particulièrement en
région, bien entendu.
M. Lecavalier (Charles) : M. Fitzgibbon
a révélé que le Québec n'était pas dans la course, là, pour obtenir l'usine de
Volkswagen, parce qu'on n'avait pas la capacité, là, on n'était pas capable de
leur donner l'énergie qu'ils demandaient, là, c'est-à-dire près de 1 000 mégawatts.
Bon, face à ça, est-ce qu'il n'y a pas des questions à poser, notamment, sur
les contrats d'exportation de l'énergie? Est-ce qu'on ne s'est pas nui,
finalement, dans les années passées, en se liant les mains avec ces contrats-là,
puis qu'aujourd'hui on n'est plus capable d'aller chercher... d'être dans la
course pour ce genre d'usine?
M. Arseneau : Moi, ça me
rappelle beaucoup le fait que le premier ministre Legault, quand il était dans
l'opposition, n'a eu de cesse de dire que d'investir dans le développement de l'énergie
éolienne, là, c'était du gaspillage puis qu'on avait des surplus énergétiques,
puis, s'il était élu, il allait signer des gros contrats avec les États-Unis et
même avec l'Ontario. D'ailleurs, il a échoué. Et vous vous souviendrez, là, d'une
rencontre avec Doug Ford où il voulait, là, s'assurer d'un partenariat pour
vendre les surplus énergétiques du Québec à l'Ontario. Et, aujourd'hui, on se
fait damer le pion par l'Ontario, qui va pouvoir accueillir une usine de Volks,
alors que nous, on dit qu'on n'a pas l'énergie pour le faire. Alors, évidemment
qu'on a manqué de vision, on a manqué de planification, d'anticipation, et,
aujourd'hui, on en subit les conséquences. C'est inconcevable qu'on vende de l'énergie
aux États-Unis et qu'on ait essayé d'en vendre à l'Ontario et qu'on en vende
aussi sur une base ponctuelle, sans aucun doute, et puis que, lorsqu'il est
question de développer notre économie, et surtout dans le sens précis où le
ministre Fitzgibbon semble vouloir travailler depuis des années, là, la filière
batterie puis, bon, l'auto électrique, et ainsi de suite, puis qu'à la première
occasion, bien, on dit qu'on est incapable de le faire. Je pense que ça...
enfin, manque de vision, et tout ça, mais ça nous rappelle qu'il faut, de façon
urgente, pouvoir avoir un débat sur la stratégie énergétique d'Hydro-Québec
pour l'avenir.
M. Lachance (Nicolas) : Quel
message ça envoie aux entreprises qui veulent, d'ailleurs, venir investir ici?
M. Arseneau : Bien, je pense
qu'effectivement le message est tout le contraire de ce qu'on voulait envoyer,
c'est-à-dire que le ministre Fitzgibbon disait : Bien, le Québec est
ouvert aux affaires, à la filière batterie, et ainsi de suite. Première
occasion, c'est un échec, c'est un rejet. Et puis le premier ministre, qui aime
beaucoup se comparer à l'Ontario, bien, vient d'en manger toute une, là, avec
une décision comme celle-là.
M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce
que vous avez pensé de la publicité sur le faucon pèlerin... en fait, sur le
français, mais par le biais d'un faucon pèlerin?
M. Arseneau : Écoutez, il y a
plein de choses à dire sur cette publicité-là, qui est attrayante sur le plan
visuel, qui est bien faite sur le plan... je dirais, pour faire parler les gens
de la situation. Moi, je m'interroge sur la cible qu'on veut atteindre, à
savoir est-ce qu'on est en train de dire que parsemer notre langue
d'anglicismes, ça doit être réprouvé. Est-ce que ce sont davantage les jeunes
qu'on doit viser, alors qu'on sait que le gouvernement, dans des sorties
récentes... Encore cette semaine — j'utiliserai l'expression
française — un certain ministre voulait ébranler le système de santé,
le secouer, et il a utilisé l'expression anglaise pour le faire. Un autre avait
dit qu'il ne voulait pas aller dans les faux-fuyants sur la question de
l'éducation. Donc, l'exemple vient d'en haut. En d'autres mots, là, je pense
qu'on vise la mauvaise cible.
Le gouvernement doit se saisir de la
situation du déclin du français. Ce ne sont pas des mesures individuelles...
c'est-à-dire que ça ne repose pas sur les épaules des individus uniquement,
mais bien sur les épaules du gouvernement, qui a fait chou blanc avec son
projet de loi n° 96, il le réalise aujourd'hui. Moi,
je ne voudrais pas qu'on fasse porter le poids de l'avenir de la langue
française sur la façon dont on peut parfois utiliser des anglicismes, ce que je
réprouve, là, en général, mais en même temps, écoutez, est-ce que c'est ça, le
problème majeur, ou la langue qu'on utilise en milieu de travail? Est-ce que
c'est ça, le problème majeur, ou le fait que la loi 101 a été dépecée par
les tribunaux et puis qu'on n'arrive pas à rétablir un certain nombre de
principes, dont celui que l'éducation devrait être en français jusqu'à
l'université, là, donc inclure le cégep dans la loi 101? Moi, je pense que
c'est des mesures comme ça auxquelles le gouvernement devrait s'attarder. Puis
je me demande si la campagne de publicité ne devrait pas être faite au sein du
gouvernement de la CAQ plutôt qu'au sein de la population.
M. Lacroix (Louis) : ...d'entendre
les jeunes, par exemple, utiliser des mots comme «insane», dans le langage de
tous les jours, des mots qui s'incrustent dans la langue et qui... «sick», «insane»,
etc., et qui restent par la suite dans le langage courant?
M. Arseneau : Bien, en fait,
l'influence, évidemment, de la langue anglaise est très présente. Est-ce que ça
m'inquiète? Oui. Est-ce que ça doit être contré... est-ce que ça peut être
contré par une campagne de publicité du gouvernement? Je ne suis pas sûr.
Est-ce que... Le fait de pouvoir aimer notre langue, de pouvoir s'assurer
qu'elle soit le plus... d'utiliser les mots les plus justes possible, est-ce
que ce n'est pas à travers le système d'éducation? Est-ce que ce n'est pas,
justement, à travers le fait qu'on puisse voir un avenir pour le français au
Québec en milieu de travail et dans le secteur de l'éducation jusqu'au cégep?
Moi, je pense que c'est là que ça se passe. L'intégration, la francisation des
immigrants, c'est aussi un facteur que le gouvernement évacue complètement du
débat à l'heure actuelle. Alors, oui, on peut améliorer notre niveau de langue,
notre qualité de vocabulaire, mais est-ce que le gouvernement, à l'heure
actuelle, a une stratégie plus élaborée que celle-là, c'est ce qu'on attend de
voir.
M. Carabin (François) : Vous
dites que la publicité cible les jeunes. En même temps, vous dites, là : Le
gouvernement a refusé d'étendre la loi 101 aux cégeps. Est-ce qu'il y a
une contradiction, selon vous? Est-ce que vous y voyez une contradiction?
M. Arseneau : Oui, bien, j'y
vois, en fait, un manque d'ambition de la part du gouvernement, qui utilise une
solution somme toute facile, là. On va donner un contrat à une entreprise de
communication pour faire de la publicité qui fait parler d'elle et puis qui
peut peut-être, justement, ébranler un certain nombre de gens sur l'idée que
notre langue est de plus en plus corrompue par des anglicismes, mais en même
temps, effectivement, ça lui permet d'évacuer le dossier clé en matière
d'apprentissage et d'acquisition de la langue. Et c'est à l'école que ça se
passe, et jusqu'au cégep. Je pense qu'on aurait intérêt à, justement,
promouvoir la langue française comme la langue officielle et usuelle des Québécois,
alors qu'aujourd'hui, bien, vous le savez comme moi, là, la tentation de passer
à l'anglais en milieu de travail, et surtout si on va étudier en anglais à
partir du cégep, est très, très grande, puis il y a des chiffres pour le
prouver.
M. Lecavalier (Charles) : Qu'est-ce
que vous pensez de l'idée de noter son expérience, là, dans le réseau de la
santé comme...
M. Arseneau : Oui. Écoutez,
c'est encore une fois une espèce de show de boucane de la part du ministre, qui
dit : Bien là, maintenant, là, on sait que ça ne va pas bien dans le
système de santé, mais on a des tableaux de bord pour le prouver, pour démontrer
qu'on est transparents. Ça ne va pas bien. Maintenant, on sait que ça ne va pas
bien, on sait à quel endroit ça ne va pas bien, puis ça ne va pas bien dans à
peu près dans tous les secteurs, là, de la santé. Maintenant, on va faire un
pas de plus, on va aller voir si les gens sont satisfaits, alors que les gens
expriment déjà leur insatisfaction un peu partout, dans les réseaux sociaux, et
ainsi de suite. Je ne sais pas où on s'en va avec ça, mais on déploie beaucoup
d'efforts pour que les gens réalisent que le système ne fonctionne pas. Moi,
j'aimerais qu'on déploie beaucoup plus d'efforts pour améliorer le système.
En même temps, le gouvernement... le
ministre lui-même dit : Moi, je ne suis pas là pour éteindre des feux.
Mais en même temps ce qu'il fait, c'est une consultation pour savoir à quel
point le feu consume les services et, quelque part, là, vérifier à quel point
les gens sont insatisfaits. Alors, moi, ma question, c'est qu'une fois qu'on va
savoir, preuves à l'appui, ce qu'on sait déjà avec les commentaires qu'on
entend dans l'espace public sur le fait que le système est tout croche, est-ce
que ça va être l'opportunité pour le gouvernement de dire : Alors donc, ça
me conforte dans l'idée de faire un virage encore plus prononcé vers le privé? Moi,
c'est ce que je crains.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Mme Mignacca
(Franca G.) :
On
the French language add, do you feel like the Government is taking the right
approach with this?
M. Arseneau :No, no. I don't think it's completely… How
can I say? I'm looking for my vocabulary this morning. Can you ask me… No, it's
a joke. It could be somewhat useful to some to realize that, you know, maybe we
could use a little bit less English words when we have a beautiful language and
where the vocabulary is there for us to express our thoughts entirely in
French. And I don't think it's very, you know, hip to use English words,
personally. Some people may think so. You know, you're modern or you're, I don't
know, cool if you use some English words in speaking French. So, it may have a
certain effect, but it doesn't have a structural effect on the decline of the
French language. And that's what we would hope the Government to do, is take
action in order to reinforce the French language in the workplace, for example,
or are at cegep. That's where we're going to see a change in the long run.
Mme Mignacca (Franca
G.) : Just on the Enquête story that
came out this morning, we found out that there's a serious lack of follow-ups
when it comes to psychiatric care in the province. What do you make of that? And
what do you think the solution would be, at this point?
M. Arseneau : Well, there's no quick fix, but one thing is to realize that we
have not only a two-tier system, in the health network, in terms of private and
public services, but we also have a problem and a gap that is getting larger
and larger between services in the city and services in all of the Québec
regions. I come from a region, and I know that we don't have the services that,
you know, we could have in the Québec area or Montréal area. And that's one of
the… yes, the fact that now is coming to the surface is that Amqui, in
Bas-Saint-Laurent, does not have the right services for their population. So,
if we can realize that we have to reinject not only money but to make sure that
the resources are there, on the field, to take care of the people who have, you
know, ongoing problems and need support and help, and not only through
psychological, you know, help and psychotherapy but just, you know, follow-ups
on their cases on the ground, you know, in different localities, I think it
would be a major, major step, yes.
M. Authier (Philip)
: This morning, Manon Massé is going to table a petition from the Assembly
of First Nations and the Québec
Native Women group about… It's a petition calling for recognition of systemic
racism. They're going to do that this morning and have a news conference. Do
you think this will make the Government move on this issue? Because we know that the Legault Government doesn't recognize systemic
racism. Do you think the petition will have any effect?
M. Arseneau : No, I don't think the Government will change his stand on the matter. And when it comes to First
Nations, you know, we know that,
if there is one major problem, it's definitely with the law on Indians, the federal
law. And we've got to look at institutional racism, first off, and that's where
we should, I think, direct our energy. And, you know, the petition, I haven't, you know, seen the content of it, but I certainly… we certainly recognize
that there is discrimination or racism. And, you know, I'd rather fight those prejudices that the population are faced
with than start again discussing on words that we're going to be using to
describe the phenomenon.
M. Authier (Philip)
: ...the PQ doesn't recognize systemic racism, right?
M. Arseneau : We recognize institutional racism, and it's the institution that we
need to change, and some of the laws, and, namely, the Indian law, a federal
law.
Mme MacKenzie
(Angela) : Just on Dubé's new evaluation tool
for the healthcare network, what are your thoughts on that?
M. Arseneau : Well, a poll on whether the people, Québec's population, are satisfied with the health system, I would be very
surprised that it doesn't give us a very negative view on the services that
people have. I just wonder what the objective is. I feel that we should spend
more energy on solving the problems than on getting people to talk about the
problems that they encounter daily. I'm just afraid that it's going to be a tool
for the Government to say: Well, the public system is
so, so bad, and even the population thinks so, that, you know, here's the
solution, we'll go and have more services offered in the private sector. And,
if that's their plan, that would be cynical. I hope it's not, but I'd like to
know what the goal is. Basically, I'm not impressed.
Des voix : …
M. Arseneau :
And, this being said, there's nothing wrong with consulting the population and,
you know, signing up a poll or some kind of, you know, formula. The people will
have lots of time to sign up and pounder upon the services they get, because,
you know, spending 15 hours in the emergency room, I guess people will have
time and time again to write how much discomfort they're living. But what is it
going to give the Government in terms of tools to refurbish the system, I have
no idea.
Mme MacKenzie
(Angela) : And you're concerned this is… that our healthcare network
is going too far in a private direction?
M. Arseneau :
What is it going to give the Government, you know, as far as information to
better the system, I have no idea. I just hope… I'll put it in a positive
light. If the Government doesn't realise that it's going bad, that it's going
wrong, and that we need to take action, and they need information right from
the horse's mouth, you know, asking the people who are encountering these
delays to have services, and whatnot, well, we don't. But if the Government
does, then, hopefully, they will take action in putting the energy and the
resources in solving the problems in the public system. That's what I wish the
Government will do.
Mme Henriquez
(Gloria) : I just want to get a clarification.
Would the PQ support the adoption of Joyce's principle or not?
M. Arseneau :
I forget what we had… I'm not the one in charge of that file. I think our take
on Miss Echaquan's tragedy was that we needed to support the cultural... How do you call it?
Une voix : Sensitivity.
M. Arseneau : …sensitivity into a law, into all of the principles. That's what
our take was. I don't think we had, you know, any particular position on the
principle that you just named.
(Fin à 8 h 56)