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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de transports et de mobilité durable

Version finale

Le mardi 14 mars 2023, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente-deux minutes)

M. St-Pierre Plamondon : Alors, bonjour, tout le monde. Je veux commencer, évidemment, en envoyant toutes nos meilleures pensées aux gens d'Amqui, qui vivent un drame. Évidemment, on donne nos condoléances aux familles puis aux proches des victimes. Nos pensées sont avec les blessés, certains grièvement, qui sont toujours à l'hôpital.

Je veux vous dire que Pascal Bérubé est sur le terrain avec les autorités. Il était là hier, il est là aujourd'hui puis il sera là le temps que ça prendra.

On souligne qu'il s'agit d'un village, d'une ville de 6 000 habitants, donc tissée serrée. Ça aura des conséquences. Donc, on veut souligner l'importance du soutien à ce stade-ci, également remercier tous les premiers répondants, tous ceux qui se sont occupés des soins à l'hôpital et les encourager à continuer, parce qu'aux dernières nouvelles certains luttent encore, là, pour leur vie. Donc, on est de tout coeur avec eux.

M. Lecavalier (Charles) : Bien, sur ce sujet-là, le ministre Bonnardel, ce matin, a évoqué... il fait un lien direct avec ce qui s'est passé à Laval, là, donc l'usage d'un véhicule comme arme, et puis il se posait la question à voix haute, là, en voyant que ces cas-là semblent se multiplier : Est-ce qu'on ne devrait pas, par exemple, suspendre le permis de conduire pour certaines personnes qui ont des diagnostics de troubles mentaux? Est-ce que vous pensez que l'État doit se pencher... pas nécessairement tout de suite prendre la décision, mais se pencher sur cette question-là, sur comment est-ce qu'on prévient ce type d'attaque là?

M. St-Pierre Plamondon : On doit se pencher sur la haine, la place grandissante de la haine dans notre société. Est-ce qu'il y a lieu de changer certaines de nos politiques en matière, par exemple, de permis de conduire? Je pense qu'à tout le moins on doit se pencher sur l'ensemble des solutions, parce qu'en effet c'est à la fois incompréhensible, mais là ça fait deux fois que de la violence aussi gratuite coûte des vies. On est prêts à se pencher sur toutes les options, mais il faut le faire également avec rigueur, là, c'est-à-dire on ne peut pas juste lancer des solutions sans avoir étudié exactement de quoi il en retourne. Mais oui, il faut se pencher sur un phénomène qui est parfaitement invivable et incompréhensible.

M. Gagnon (Marc-André) : Je ne veux pas faire de lien entre les deux, mais, comme vous parlez de la haine, je me souviens que, pendant la campagne électorale, bon, il y a eu différents incidents, et, entre autres, le premier ministre s'était montré ouvert à tenir une réflexion, un débat sur l'encadrement des réseaux sociaux. Puis, encore une fois, je ne dis pas qu'il y a de lien de cause à effet avec ce qui s'est passé à Amqui, là, mais est-ce qu'il faudrait donner plus rapidement suite à cet engagement-là, se pencher sur la haine, l'encadrement des réseaux sociaux?

M. St-Pierre Plamondon : Moi, je pense que oui. Je pense que, s'il y a des choses qu'en politique on peut faire pour changer le climat social, augmenter la sécurité, mais surtout se demander pourquoi il y a autant de haine puis de gestes haineux gratuits, on ne peut pas juste ne pas se poser la question. Puis, je pense, c'est notre rôle d'étudier les pistes de solution, les explications, mais il faut le faire avec des experts, c'est-à-dire il ne faut pas non plus lancer ça sans avoir étudié ces questions-là. Mais, à tout le moins, on a le devoir de l'étudier, en effet.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que vous pensez que la pandémie peut avoir eu un impact... des gens qui ont été affectés psychologiquement? Je lance ça dans l'air.

M. St-Pierre Plamondon : C'est exactement le genre de question qu'on a la responsabilité de se poser devant des phénomènes qui sont invivables, invivables pour tout le monde. On a la responsabilité d'entamer ces réflexions-là, donc quelles sont la cause... les causes de ces gestes haineux d'une violence inouïe et quelles sont des solutions, des pistes de solution. C'est notre responsabilité. Donc, oui, je pense que le gouvernement doit aller de l'avant.

M. Laforest (Alain) : Sur les résultats de l'élection hier... Bon, vous avez sorti avec un vote gargantuesque de votre congrès. Comment vous analysez le résultat d'hier, là, le fait que Québec solidaire vient d'aller chercher le sud-ouest, vous terminez troisième?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, plusieurs choses. Du point de vue du Parti québécois, on a mené une très bonne campagne... une candidate qui s'est démarquée puis qui a obtenu un pourcentage plus élevé qu'il y a quelques mois à l'élection générale. On finit également devant la CAQ, ce qui est quand même une anecdote intéressante.

Pour ce qui est du résultat lui-même, bien, on félicite le gagnant. On constate que le vote libéral s'est effondré. On constate que Québec solidaire aura mené une campagne qui s'est caractérisée, entre autres, par des pamphlets unilingues en anglais. L'ensemble des communications ne mentionnait pas la protection du français ni l'indépendance. Donc, d'une certaine manière, Québec solidaire a mené une campagne plus libérale que les libéraux, qui, eux, n'osaient pas faire des communications seulement en anglais. Donc, clairement, le plan de match de Québec solidaire, c'est de remplacer les libéraux, et, dans ce...

M. Laforest (Alain) : Vous êtes sérieux quand vous dites ça, là?

M. St-Pierre Plamondon : C'est ce qu'ils viennent de faire. Ils viennent de remplacer les libéraux dans ce comté-là, à Montréal, et ils ont agi davantage en libéraux que les libéraux eux-mêmes. Donc, ça, c'est leur plan de match. Nous, notre plan de match, c'est de remplacer la CAQ. Donc, à chacun son plan de match, mais nous, on a l'assurance que la campagne qu'on a menée est en parfaite cohérence avec ce qu'on prétend être. À chacun son plan de match, on va voir sur le long terme.

M. Laforest (Alain) : Donc, quand Gabriel Nadeau-Dubois, hier, dit que... avec ce que vous venez de dire, qu'il est maintenant l'opposition officielle, vous êtes d'accord avec lui, là, comme il a remplacé les libéraux?

Une voix : Il a atteint son but.

M. St-Pierre Plamondon : Le plan de Québec solidaire est de remplacer les libéraux. Ça ne donne pas le statut d'opposition officielle, ça. Mais clairement, là, c'était une campagne... J'ai même mis au défi Québec solidaire : Faites une seule sortie, une seule communication soit sur la protection du français soit sur l'indépendance, dans une circonscription qui s'anglicise à vitesse grand V. Zéro. Donc, c'est très libéral. Ils ont mené une campagne plus libérale que le PLQ. Ça leur a permis de battre le PLQ, mais je pense que, simultanément, ils auront déçu plusieurs Québécois qui ont observé ça puis qui se posent des questions.

M. Lecavalier (Charles) : Ça fait que vous n'y voyez pas une progression de la souveraineté qu'un parti indépendantiste remporte un bastion libéral à Montréal? Ça aurait pu être une bonne nouvelle pour le mouvement souverainiste.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, en théorie, en théorie, mais, quand on vérifie les faits, c'est une campagne où on aura caché à tous les jours l'idée d'indépendance et le concept fondamental de protection du français. Mais, en théorie, vous avez raison. C'est juste qu'en pratique ce n'est pas ça qui est arrivé.

Mme Morin-Martel (Florence) : Comment vous l'expliquez, que vous ayez devancé la CAQ dans les résultats cette fois-ci?

M. St-Pierre Plamondon : C'est une partielle. Il faut vraiment y aller avec parcimonie parce qu'une partielle, c'est qui sort voter alors que personne n'a le goût de voter quelques mois après l'élection générale. Donc, dans cette partielle-là, on a motivé des gens. Ça nous a permis de devancer la CAQ. C'est une symbolique qui est intéressante, mais, en même temps, moi, je suis assez honnête sur le fait que c'est une partielle, puis les résultats d'une partielle ne sont...

M. Laforest (Alain) : ...ça ne change rien?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est-à-dire que ça montre... Pour le Parti québécois, ça montre une tendance qu'on connaissait déjà dans les sondages nationaux, c'est-à-dire une augmentation.

M. Laforest (Alain) : Pour QS, ça montre une progression sur l'île de Montréal.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, pour QS, ça montre qu'ils sont capables de battre les libéraux à Montréal, mais quel est le prix pour réussir ça...

M. Laforest (Alain) : Bien, ce n'est pas ce que vous voulez faire, ce n'est pas ce que la CAQ veut faire, battre les libéraux à Montréal? Ils sont juste là puis un peu en Outaouais.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, moi, je n'avais pas la prétention de mener une campagne comme les libéraux pour tenter de battre les libéraux sur l'île de Montréal. On est demeurés nous-mêmes.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, vous mettez une croix sur Montréal, au PQ, ou quoi?

M. St-Pierre Plamondon : Bien non, je suis à Montréal.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais à part votre circonscription? Puis il y a un contexte particulier, quand même, qui a mené à l'autre élection...

M. St-Pierre Plamondon : Il y a des coins de Montréal où on peut mener une campagne sur la protection du français qui est transparente, qui est honnête, mener une campagne sur l'indépendance du Québec puis qu'on a de bonnes chances de gagner.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais, sans l'histoire du dépliant, vous savez que ça aurait peut-être été plus difficile pour vous d'être élu, là.

M. St-Pierre Plamondon : Ça, ça demeure à être démontré.

M. Lecavalier (Charles) : Mais vous avez déjà été compétitifs, le Parti québécois, dans Saint-Henri—Sainte-Anne, vous avez déjà chauffé le Parti libéral, obtenu des scores de 30 %, 35 %. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Ça, est-ce que vous allez vous pencher sur pourquoi, à Montréal, ce n'est pas toujours facile pour le parti?

M. St-Pierre Plamondon : Ah! bien, je peux vous parler de mon expérience sur le terrain. J'étais au métro Monk hier, puis, plusieurs des interactions, la personne ne peut pas te répondre en français ou ne comprend pas le français ou tu te fais répondre : «No thanks». Donc, si vous voulez expliquer qu'est-ce qui s'est passé depuis 20 ans dans cette circonscription-là, un facteur, c'est l'anglicisation. Ce qui fait que, de notre point de vue, tous les partis auraient dû faire de la protection du français un enjeu dans cette campagne-là. Dans les faits, tous les partis, sauf le Parti québécois, auront oublié cette question-là.

M. Laforest (Alain) : Oui, mais, quand les anglophones quittent les libéraux, c'est quoi, le message que ça envoie?

M. St-Pierre Plamondon : En fait, c'est que, les anglophones, ce n'est pas tant qu'ils ont quitté...

M. Laforest (Alain) : Bien, ils ne sont pas sortis, ils n'ont pas été voter.

M. St-Pierre Plamondon : Ils ne sont pas sortis, voilà.

M. Laforest (Alain) : Bien, ça envoie quoi comme message, là?

M. St-Pierre Plamondon : Que ça ne leur tentait pas de voter pour les libéraux, puis ça, ça soulève des questions du côté du PLQ, c'est clair.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais, pour la CAQ, quand même, l'automne dernier, là, ils avaient récolté à peu près 17 %. Là, ils sont en bas...

M. St-Pierre Plamondon : En bas.

M. Gagnon (Marc-André) : ...en bas de 10 %. Donc, c'est quand même un recul important. Vous avez parlé de sondages. Dans le dernier Léger, dans la région de Québec, où la CAQ a déjà été très forte, ils ont aussi reculé de 10 points par rapport au précédent sondage. Donc, il n'y a pas un voyant jaune qui est allumé quelque part pour le parti qui est au pouvoir?

M. St-Pierre Plamondon : Pour nos objectifs, on voulait une progression puis on a fini devant la CAQ. Donc, pour nos objectifs réalistes, on a mené une bonne campagne. On a dit ce qu'on pense réellement, on n'a pas fait de compromis sur rien puis on devance la CAQ avec une progression dans nos pourcentages. Ça, c'est ce que nous, on contrôle. Ensuite, ce qui arrive dans les autres partis politiques...

M. Gagnon (Marc-André) : Il n'y a pas un message pour la CAQ là-dedans, là, tu sais, ou que la CAQ devrait peut-être enregistrer?

M. St-Pierre Plamondon : Vous leur poserez la question.

M. Desrosiers (Sébastien) : Mais, quand vous dites que QS veut remplacer les libéraux, est-ce qu'il y a autre chose que la partielle qui vous fait croire ça?

M. St-Pierre Plamondon : C'est un choix, parce qu'une partielle, ça a beau être un siège sur 125, les 124 autres circonscriptions regardent ce qui se passe. Ils auront fait le choix de faire des communications en anglais seulement et de cacher, tout le long de la campagne, l'idée de protéger le français puis l'idée d'indépendance du Québec. Ça, tout le monde en a pris acte. Donc, c'est un choix national également de mener une campagne plus PLQ que le PLQ lui-même. Marc Tanguay est intervenu en disant : Nous, nos communications, le français est toujours présent. Donc, il y a des choix qui débordent, tu sais. J'ai lu une analyse comme quoi c'était cher payé pour un siège sur 125, là, mettre de côté certaines de ses orientations officielles, là, dans la pratique.

Donc, moi, je le constate puis je le mentionne parce que nous, on aura mené une campagne, là, qui est parfaitement cohérente avec notre campagne de l'automne, puis ce qu'on dit, puis ce qu'on fait. Puis on aura quand même réussi à augmenter puis à devancer la CAQ, mais sans faire de compromis sur qui on est puis sur ce qu'on a à dire.

Une voix : ...

M. Arseneau : Bien, si vous permettez, oui, bien... parce que l'introduction ne m'a pas permis de le faire. Il n'y a pas eu encore de question sur le fiasco à la SAAQ. Nous, on n'est pas tannés d'en parler, en tout cas, justement parce qu'on est de retour à l'Assemblée nationale puis on a des questions à poser, évidemment, au ministre Caire, à la ministre Guilbault, à la SAAQ. Et, compte tenu de l'espace qu'on a en période de questions, on va déposer ce matin une motion et on invite l'ensemble des parlementaires, des députés à se prononcer et à appuyer notre proposition que le sujet, évidemment, de la transition numérique de la SAAQ mais de l'ensemble des autres ministères et organismes gouvernementaux soit déféré à la Commission de l'administration publique parce qu'on pense que c'est l'endroit où on peut faire une discussion apolitique sur la façon dont on a géré ce dossier-là, et qu'on puisse en tirer les bonnes leçons, les bons enseignements sur, par exemple, le degré de planification, de préparation, la coordination, le leadership, la communication, et qu'on puisse véritablement obtenir un rapport de la commission pour pouvoir ensuite s'assurer que la suite des choses se passe bien dans l'ensemble de la transformation pour l'État du Québec. C'est un sujet qui est sérieux et sur lequel on s'entend tous.

Alors, c'est la proposition qu'on va faire, et on espère que le gouvernement va accepter, en toute neutralité et indépendance, de pouvoir faire un examen complet. Certains commencent à dire que, oui, on devra faire... Même M. Caire a dit : Bien, on devra faire une autopsie de cette aventure. Nous, on pense que c'est à travers la Commission de l'administration publique qu'on pourrait mieux le faire.

M. Laforest (Alain) : Pour faire ça simple, c'est-tu un mandat d'initiative, là, que vous demandez? Il me semble que vous avez fait un grand détour.

M. Arseneau : La différence avec un mandat d'initiative, c'est que le mandat d'initiative se fait par la voie d'une... la demande d'un mandat, par la voie d'une lettre qui est adressée au président. C'est ensuite soumis aux membres de la commission, qui se rencontrent à huis clos pour discuter de la question. La partie gouvernementale étant majoritaire, elle refuse la majorité, sinon la totalité des mandats d'initiative.

Nous, ce qu'on veut, c'est sortir ça de la partisanerie, le soumettre à l'ensemble des députés de l'Assemblée nationale pour qu'on puisse discuter de la question à la seule commission qui s'occupe de l'administration publique de l'État, c'est-à-dire la CAP, la Commission de l'administration publique. Et, si on croit encore que cette commission-là sert à quelque chose, c'est l'endroit où on doit en discuter. Et c'est la raison pour laquelle on demande que l'Assemblée nationale donne le mandat à la Commission de l'administration publique de faire l'examen de la situation de la transition numérique en prenant pour exemple le fiasco de la... ou contre-exemple, évidemment, là, pour en tirer des leçons.

M. Bossé (Olivier) : Ça veut dire qu'il faut mettre le reste sur la glace, en attente que la commission donne un rapport et...

M. Arseneau : Bien, en fait, la Commission de l'administration publique, actuellement, n'a pas de mandat, à ce que je sache. Il y a certaines règles qui devraient normalement lui permettre de faire un examen de la gestion, ministère par ministère, de l'administration de leurs affaires. On doit rencontrer, par exemple, de façon statutaire, la Vérificatrice générale après le dépôt d'un rapport. Cette fois-ci, ce qu'on exigerait, comme députés, comme Assemblée nationale, c'est que la commission se saisisse de cet enjeu-là parce qu'il touche à l'ensemble des ministères qui devront passer à travers le même exercice, et on ne souhaite surtout pas qu'il y ait un fiasco de cette ampleur-là dans les autres entreprises, là.

M. Laforest (Alain) : Le prochain, c'est la Santé.

M. Arseneau : La Santé en particulier. D'ailleurs, on a de la difficulté à imaginer qu'on pourrait mettre sur pause le système de santé pendant trois à quatre semaines, le temps de changer les systèmes informatiques, puis d'arriver ensuite avec un afflux de patients et de malades et des gens en attente de chirurgies. Donc, déjà là, là, on a une approche qui est assez particulière qui a été retenue, qui est tout à fait particulière, qui a donné un résultat désastreux à la SAAQ.

M. Lecavalier (Charles) : ...M. Caire est favorable à votre demande?

M. Arseneau : Bien, il a ouvert la porte hier, selon les déclarations qui ont été rapportées par les médias, à une commission parlementaire, à répondre à des questions s'il y était invité. Alors, nous, on pense que la meilleure commission parlementaire pour faire le tour de la question, c'est la Commission de l'administration publique. Les ministres peuvent s'y présenter, les sous-ministres, les gestionnaires de programmes, y compris les hauts gestionnaires, les hauts fonctionnaires responsables des sociétés... les hauts gestionnaires des sociétés d'État.

M. Gagnon (Marc-André) : Le rapport sur la qualité de l'air à Limoilou, dans Limoilou, à Québec, qui a été dévoilé hier, est-ce que ça devrait suffire, selon vous, à faire en sorte qu'on doive annuler le projet de troisième lien de la CAQ?

M. Arseneau : Bien, c'est définitivement un élément important. Est-ce que ça suffit? Non. Il y a plein d'autres raisons pour lesquelles on ne devrait pas engager des sommes faramineuses dans un troisième lien. On sait que c'est un projet qui est ruineux. On sait que c'est un projet dont la pertinence est remise en question. On sait que ce n'est pas un projet de mobilité durable, c'est des infrastructures encore pour favoriser l'auto solo, quoi qu'en dise le gouvernement. Et, au surplus, bien, c'est nuisible à la santé des gens qui habitent la ville de Québec. Donc, c'est un argument supplémentaire. Et d'ailleurs on attend toujours les études sur la faisabilité et les coûts du troisième lien. Mais ce qu'on a en parallèle, c'est des études qui prouvent que ce troisième lien aurait des effets délétères sur la santé des Québécois.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais, à la lumière des données et des conclusions de cette enquête-là, de ce rapport-là, est-ce qu'un troisième lien qui serait réservé uniquement à du transport collectif, ce serait encore acceptable si la construction générait des GES, et tout ça?

M. Arseneau : Bien, en fait, nous, on avait proposé, dans le cadre de la campagne électorale, quelque chose qui ressemblerait à un lien, là, justement, en transport collectif, par train léger, et ça, on croit encore que ça peut avoir des effets positifs en termes de mobilité. Je n'ai pas d'information à l'effet que, sur le plan de la santé des Québécois, il y aurait des effets négatifs, surtout si on enlève des voitures de la circulation à Québec. Donc, nous, on pense encore que c'est la meilleure façon d'agir pour favoriser la mobilité durable dans la ville de Québec.

M. Lacroix (Louis) : Mais M. Legault avait demandé une étude... en fait, de revoir l'étude, là, sur la fréquentation possible d'un troisième lien pour que ce soit conforme avec les nouvelles habitudes des gens, là, en termes de télétravail, par exemple. Tu sais, on a vu dans les grandes villes que le transport en commun a été délaissé, entre autres parce que les gens travaillent davantage chez eux, etc. Avez-vous l'impression que, si on additionne ça avec l'étude sur la qualité de l'air, on est en train d'essayer de trouver une voie d'échappement pour ne pas le faire?

M. Arseneau : On le souhaite, en fait. Moi, je pense que le gouvernement, à l'évidence, depuis cinq ans, parle d'un projet dont il n'a pas la maîtrise des paramètres, des critères, des coûts. C'est une promesse électorale qui a été lancée, justement, de façon populiste aux gens de la région, de la grande région de Québec, puis je pense qu'actuellement, là, on se cherche effectivement une voie de sortie pour justifier le retrait de cet engagement-là. Puis honnêtement, là, bien, on ne le reprochera pas au gouvernement s'il recule sur ce dossier-là.

M. Desrosiers (Sébastien) : Peut-être un mot sur l'aide médicale à mourir. C'est le début de l'étude du projet de loi aujourd'hui. Le Collège des médecins, dans son mémoire, demande que l'accès à l'aide médicale à mourir soit élargi entre autres aux personnes handicapées qui souffrent d'un handicap, pas seulement celles qui souffrent d'un handicap neuromoteur. Qu'est-ce que vous pensez de ça?

M. Arseneau : Bien, écoutez, moi, je vais éviter de commenter chacune des propositions de chacun des groupes avant même qu'on ait eu l'occasion de les entendre. Je pense qu'il faut vraiment se donner le temps d'entendre l'ensemble des parties, de pouvoir les interroger sur leurs raisonnements. Le Collège des médecins est définitivement un acteur clé dans ce débat-là, mais il y a toute une série de groupes qu'on devra entendre. Puis on veut se donner vraiment le temps avant de se positionner pour ou contre une partie de leurs mémoires, de leurs propositions. Je pense que ça ne serait pas la bonne chose à faire.

Alors, moi, tout simplement... je m'excuse de ne pas répondre à votre question, mais je pense qu'il est trop tôt pour se prononcer sur ces enjeux-là. On va entendre l'ensemble des points de vue, c'est la démarche qu'on veut faire, de façon complètement transpartisane, ouverte et approfondie, et puis on pourra tirer des conclusions, là, au fur et à mesure des travaux qui vont probablement s'étaler sur plusieurs semaines, puis qui sont importants, puis dans lesquels on ne veut absolument pas presser personne de prendre des positions vraiment campées. On veut arriver à faire évoluer les mentalités au Québec puis les pratiques médicales aussi. Donc, on va prendre notre temps, si vous permettez.

Mme Morin-Martel (Florence) : À propos, là, du racisme, là, à la ville de Montréal, là, notamment chez les pompiers, là, les cas vécus, est-ce que, dans le processus d'embauche, on doit évaluer les connaissances des candidats, justement, au sujet du racisme, de la diversité sexuelle?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je vous dirais ce que j'ai répété à plusieurs reprises au cours des dernières années, notamment dans le contexte de débats très idéologiques. On a rappelé plusieurs fois qu'au-delà des débats idéologiques et du signalement moral idéologique il y a par-dessus tout les actions, le concret, la cohérence. Donc, on a toujours voulu mettre de l'avant les mesures qui, on pense, peuvent faire avancer l'égalité entre tous les citoyens. Et je pense que, là, on est dus pour peut-être moins de débats idéologiques et plus de cohérence dans le concret, tout simplement.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

M. Authier (Philip) : I just want to get your take on the by-election. Your candidate placed third, which was an improvement for you. How do you explain, also, from your point of view, the erosion of the liberal vote?

M. St-Pierre Plamondon : So, as for the PQ, we had a solid candidate, and she allowed us to improve our score by a lot. And, even, we managed to finish ahead of the CAQ. So, that's a good thing for us. And we had a campaign where we said exactly what we say usually, where we stand for what we think, at all times. So, we're glad for that.

As for the liberal vote, obviously, liberal voters decided it was not worth their time, and that's the most important statistics, they just didn't show up, whereas a substantial part of the «solidaire» vote decided to go and vote. So, that's the picture, I think. And that's… Any by-election is like that. It's hard to take a clear… have a clear understanding of the situation, because it's really a question of who is actually going to make that… to take action, and go, and vote when it's only a few months after the general election. So, it's…

M. Authier (Philip) : But QS is giving the impression… Everybody wanted that win to make it look as if they were doing better than they actually are, but QS is giving the impression now that they are on a roll, and they are your rivals. So, their health is a bad sign for you, no?

M. St-Pierre Plamondon : Their slogan in their English-only-brochure was : A strong voice for Montréal to stand up to the CAQ. So, there was Montréal and CAQ. It was Montréal against CAQ. I mean, the Liberals could not find a better slogan. So, I mean, it's one seat out of 125, and they won it, so good for them. But, I think, at the same time, many Quebeckers who witnessed the fact that they didn't speak a single time about the French language, about independence noticed and were disappointed. So, there's a strategy, I think, to become more liberal than the Liberals to be able to beat the Liberals in Montréal. Our strategy is to be better than the CAQ, and we ran a campaign that is, according to our ideas, a campaign that was transparent.

M. Authier (Philip) : In the old days, the PQ used to be accused of hiding their independence option, something you don't do now, but, in the old… you were… the party was accused of that, and QS campaigned without talking about independence. Is that dishonest?

M. St-Pierre Plamondon : I don't recall the PQ distributing pamphlets, brochures that are in English only. I don't recall the PQ not mentioning the French language nor the independence anywhere in their communication. I said to QS during the campaign : Just once, just for a matter of transparency and honesty, just once, have one communication that talks about the independence or the protection of the French language, and they never did it. 0 for 32, that's the score for independence at Québec solidaire.

M. Pouliot (Samuel) : Is it possible to get your reaction on what happened yesterday in Amqui?

M. St-Pierre Plamondon : Yes. So, of course, our best thoughts are towards the people of Amqui, our condolences to the families of the victims, and we really think about those who are still severely injured at the hospital. Our teammate, our friend Pascal Bérubé was there yesterday coordinating with the authorities. He's still there today, and he'll be there as long as it takes to support a population of 6,000 residents. And, of course, we want to thank everyone who rescued or worked at the hospital during those very difficult times. Merci.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 10 h 58)

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