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Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de langue française, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques

Version finale

Le mercredi 22 février 2023, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures quatre minutes)

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. Chemin Roxham, il s'en est passé, des choses, depuis le 2 février dernier, où le Parti québécois a apporté ce dossier à l'Assemblée nationale par une motion. On a d'abord vu une position gouvernementale qui est celle de la ministre, qui a changé, qui est devenue celle du premier ministre. Et on a maintenu la pression, on a assumé le leadership, on a essuyé des critiques. Il y a eu beaucoup d'intérêt pour nos interventions. Et, finalement, le gouvernement décide d'intervenir par une lettre. Alors, on se félicite de ça.

Toutefois, on ne peut pas s'empêcher de remarquer qu'à partir du moment où des demandeurs d'asile sont dirigés vers l'Ontario, là la pression commence, là le gouvernement fédéral commence à trouver que c'est un enjeu. Il est plus sensible aux opinions exprimées en Ontario que celles du Québec. Et c'est ce que je dis depuis le début, si ça s'était passé près de Toronto ou à Vancouver, ça serait réglé. Et là on voit ce qui s'enclenche, là, maintenant, Pierre Poilievre qui décide de prendre position.

Nous, notre position a toujours été la même, il faut fermer le chemin Roxham. Et j'ajouterais, notre capacité d'accueil est largement dépassée. Hier, on a déposé une motion quasi unanime. Québec solidaire trouve que non, ce n'est pas atteint, continuez, continuez, ce qui est assez incompréhensible. J'entendais M. Nadeau-Dubois juste avant. Je vois très bien que Québec solidaire est dans une surenchère avec le Parti libéral du Québec pour être le parti qui plaide le plus pour cette ouverture, mais on est quand même assez convaincus qu'il y a là une volonté d'apparaître comme l'alternative au Parti libéral du Québec pour ce qui est à la fois des demandeurs d'asile mais des différentes communautés. Alors, ce n'est pas dénudé d'intérêt, il y a une certaine instrumentalisation. Je l'ai dit à Gabriel Nadeau-Dubois en privé, au salon bleu, hier, je le répète aujourd'hui. Vous me connaissez, je dis la même chose dans le public qu'en privé.

Ceci étant dit, à partir du moment où la lettre est envoyée, la réponse est arrivée rapidement. On mise tout sur la rencontre avec Joe Biden. Bien, elle va venir rapidement, et manifestement il n'y aura pas de réponse satisfaisante. Alors, après avoir demandé de tweeter, après avoir écrit, qu'est-ce qui va rester? La capacité est atteinte, ça, au moins, on a fait admettre ça au gouvernement du Québec, mais là les gens vont continuer d'entrer. Qu'est-ce qui reste comme alternative au gouvernement du Québec? Donc, continuer de financer des centres communautaires pour accueillir correctement les demandeurs d'asile? Continuer d'ouvrir des classes? Le ministre, hier, se vantait d'en avoir ouvert, quoi, jusqu'à 13, l'équivalent de 13, pas classes, écoles. Je veux dire, c'est intenable. Et je rappelle les mots du premier ministre qui disait que ça prend tous les leviers en immigration, sinon l'avenir de la nation québécoise s'en trouve un peu troublé sur toutes sortes de questions : capacité d'accueillir les gens, la francisation et l'accès à une pleine citoyenneté. Donc, c'est très, très particulier.

Deuxième élément, les maternelles quatre ans. Alors là, le premier ministre met son siège en jeu pour les maternelles quatre ans. Donc, son siège est-il en jeu aujourd'hui? Ça n'a jamais été une bonne idée, on n'a jamais été des promoteurs de la maternelle quatre ans. Nous, c'est les CPE, c'est connu. On n'appelle pas ça la loi Pauline Marois, là, mais c'est la loi sur les CPE, donc ça a toujours été notre priorité et c'est celle des familles. Les familles, ce qu'elles veulent, c'est l'accès à des CPE, ça a toujours été la priorité. Alors, retrouvez l'extrait du débat des chefs de 2018 où le premier ministre, de lui-même, sans qu'on le force, dit : Je mettrais mon siège en jeu pour les maternelles quatre ans. Je ne sais pas comment le premier ministre va expliquer ça aujourd'hui.

Dernier élément. Vous avez vu ce comité sur la langue interministériel que le gouvernement a créé pour finalement arriver avec un plan qu'on croyait qui était la loi n° 96. C'est-tu juste moi qui a remarqué qu'on a écarté Simon Jolin-Barrette, qu'on a décidé qu'il ne siégeait pas? Et je suis assez convaincu que ce n'est pas sa décision, des raisons de croire ça. Donc, je demande formellement, au nom du Parti québécois, qu'on intègre Simon Jolin-Barrette au comité ministériel sur la langue, il est le député et ministre qui connaît le mieux le dossier. Il est celui pour qui j'ai le plus de confiance, je le connais, j'ai échangé avec lui sur la loi n° 96. Comment se fait-il que le plus articulé des ministres là-dessus, celui qui a la plus grande réflexion ne siège pas sur le comité sur la langue? Manifestement, on a décidé de l'écarter, en tout cas on ne l'a pas invité. Vérifiez avec lui, vérifiez avec le premier ministre pourquoi il n'est pas sur le comité sur la langue et observez les réponses. Je vous dis ça comme ça.

Je suis avec Joël Arseneau.

M. Arseneau : Ah! bien, je vais dire 30 secondes, le préambule est presque terminé, chers amis. Simplement pour dire qu'on va déposer une motion aujourd'hui pour rappeler le gouvernement à ses devoirs concernant la place des jeunes en matière d'environnement. En avril dernier, on avait justement adopté une motion unanime pour faire une place aux jeunes dans le cadre d'un comité jeunesse du premier ministre sur le climat et on a dit : On va regarder à la possibilité de le faire. Un an plus tard, une COP15 plus tard, et ainsi de suite, là, on voit que ça n'a pas bougé, donc on souhaite encore une fois déposer une motion mais celle-ci pour la création dudit comité. Si on parle du climat et de l'urgence climatique, je pense que les jeunes doivent être sur les premières lignes, et conseiller le gouvernement, et avoir une voix au chapitre quant aux décisions qui seront prises par rapport au plan vert du gouvernement qui, comme vous le savez, n'a que la moitié des moyens pour obtenir les objectifs d'ici 2030. Voilà.

M. Laberge (Thomas) : Comment vous vous sentez sur le fait que c'est Pierre Poilievre qui a repris votre position sur fermer le chemin Roxham?

M. Bérubé : Ça lui appartient. Notre position a toujours été la même, c'est-à-dire qu'on ne demande l'avis à personne, nous, on croit que ça doit être fermé. Ceci étant dit, qu'il décide de s'en inspirer, ça lui appartient, mais je remarque que là où ça commence à bouger au gouvernement fédéral, c'est à partir du moment où il y a eu des plaintes de l'Ontario pour beaucoup. Alors, pas impressionné par les 90 députés caquistes, mais, quand c'est l'Ontario, là ça compte. Alors, chacun ses positions, mais, moi, celle qui m'inquiète le plus, c'est hier, on aurait pu avoir un consensus juste pour dire que la capacité est largement dépassée, ce que tout le monde reconnaît, mais Québec solidaire, par positionnement politique intéressé, choisit, puis vous avez posé la question tout à l'heure, de dire : Non, nous, c'est correct, les gens peuvent continuer d'entrer, c'est la convention.

Mme Plante (Caroline) : C'est parce qu'ils disent : Si on affirme que la capacité d'accueil est largement dépassée, ça veut dire qu'on ne peut plus accueillir personne. C'est leur raisonnement.

M. Bérubé : C'est n'importe quoi. C'est comme quand ils annoncent des projets, dire : Ah! mais on n'a pas l'argent, mais on s'organisera. Je veux dire, c'est n'importe quoi. Je veux dire, il va falloir que quelqu'un le dise un jour, et je vais le dire pour toutes ces personnes-là, la position de Québec solidaire, elle est politiquement intéressée à leur profit politique, c'est la vérité. Je l'ai déjà dit sur l'environnement, plusieurs analystes l'ont repris. Les bons sentiments, là, on est tous aussi attachés à l'intégration des nouveaux arrivants, d'accord? On a tous autant de cœur, autant de compassion, mais qui sont les plus responsables, ceux qui veulent accueillir convenablement les gens qui viennent chez nous avec les groupes communautaires, avec le logement, avec la francisation, ou ceux qui disent : Il n'y en a pas, de problème, continuez de venir, on ne veut brimer personne? Je mettrais ça en perspective.

M. Laberge (Thomas) : ...tous de la politique. Pourquoi, vous, votre position ne serait pas politiquement intéressée?

M. Bérubé : Bien, ce n'est pas la plus populaire, je peux vous le dire, avec les questions qu'on a eues, mais elle est courageuse. C'est ce qu'on croit pour vrai. Je veux dire, on les connaît, les enjeux de capacité d'accueil. Alors, on l'a dit, à un moment donné c'est trop. Puis là on parle juste des demandeurs d'asile, un jour on va parler des cibles d'immigration. Quand le premier ministre canadien dit : Ça peut monter à 100 000 au Québec par année, on n'a même pas fait le débat encore. Nous, notre cible est connue, c'est 35 000. Québec solidaire, c'est 80 000.

Quand on aura, en tout cas, j'espère, l'occasion de faire ce débat-là, on va parler de c'est quoi, l'avenir du Québec en matière d'immigration. Le premier ministre dit : Si on n'a pas tous les pouvoirs en immigration, c'est la louisianisation qui nous guette. Alors là, on ne les a pas, donc c'est là qu'on s'en va. Moi, ce débat-là, je suis prêt à le faire. Et je vous annonce que, pour ce qui est du dossier linguistique, je vais vous revenir là-dessus prochainement, on va faire des travaux à nouveau qui vont intégrer la langue, l'immigration et la culture. Et on aura notre propre plan à proposer probablement avant le gouvernement.

M. Lachance (Nicolas) : ...mais c'est quoi, ce plan-là que vous, vous voulez mettre en branle? On comprend la SQ, mais on ne sait pas trop c'est où sur le territoire pour bloquer la frontière. J'aimerais que... À court terme, là, qu'est-ce que le Québec doit faire? Puis, vous, c'est quoi, votre plan? Comment ça fonctionnerait, là? On aimerait ça le voir visuellement. Les gens traversent Roxham, font quelques mètres, on les arrête, puis il se passe quoi à partir de ce moment-là? C'est quoi, le plan du PQ, là?

M. Bérubé : Bien, le plan, c'est de le fermer...

M. Lachance (Nicolas) : ...c'est quoi, le plan du PQ?

M. Bérubé : Alors, on demande qu'il soit fermé. On demande d'abord au gouvernement du Québec qu'il soit unanime et fort à demander la fermeture. On a finalement pu l'obtenir. Si c'était uniquement de la position de la ministre de l'Immigration, je ne suis pas sûr. Ça, c'est fait. Après, là, on essaie d'avoir un consensus. On ne l'a pas eu hier. Merci, Québec solidaire.

M. Lachance (Nicolas) : ...

M. Bérubé : J'y arrive, j'y arrive, j'y arrive, puis vous n'êtes pas niaiseux, j'y arrive. Après, on demande au gouvernement fédéral d'en faire une priorité. Parfait. Une fois que ça ne marche pas, on en tire des conclusions politiques. C'est ça, le plan.

M. Lachance (Nicolas) : Non, non, non, mais je parle... Les conclusions politiques, c'est quoi? Votre chef a nommé : Ça prend l'intervention de la SQ. Comment ça fonctionne? C'est ça qu'on essaie de comprendre depuis plusieurs semaines puis qu'on n'est pas certains de bien comprendre. Comment ça fonctionne concrètement, arrêter les migrants avant qu'ils arrivent au Québec...

M. Bérubé : C'est votre question. Ne retenez pas le moyen, retenez la volonté. C'est ma position là-dessus.

M. Laberge (Thomas) : Attendez, là, j'ai-tu mal compris, vous voulez, au fond, dire : On va le fermer, ça ne marchera pas, puis...

M. Bérubé : Non, non, non. Depuis le début, on demande que ce soit fermé, d'accord? Ça a déjà été fermé. On demande de le fermer. Et là, la nouveauté que le premier ministre... Il le dit lui aussi, on ne peut pas en prendre plus à partir de maintenant. Il ne dit pas en prendre moins, on n'en prend plus, que ça soit redirigé probablement prorata par province. Donc, finalement, il en vient à dire la même chose que nous. Sur le moyen, lui, il dit : J'ai demandé à Justin Trudeau qu'il mette ça en haut de l'agenda, en haut de l'ordre du jour puis qu'il plaide. On va voir ce qui va arriver, mais on en tire des conclusions politiques s'ils ne sont pas capables de le fermer, c'est tout.

M. Lachance (Nicolas) : Mais la question, ce n'est pas ça, la question, c'est concrètement...

M. Bérubé : Mais vous, vous voulez parler de...

M. Lachance (Nicolas) : Oui, c'est ça...

M. Bérubé : On ne le sait pas, je ne suis pas au centre opérationnel.

M. Lachance (Nicolas) : Vous avez proposé quelque chose il y a quelques semaines, puis on ne comprend toujours pas c'est quoi.

M. Bérubé : Justement, j'y ai répondu il y a deux semaines. Alors, tenez-vous-en à mes réponses précédentes.

Des voix : ...

M. Bérubé : Oui, ça vous excite beaucoup, mais je n'en reparlerai pas.

Mme Plante (Caroline) : M. Bérubé, quelle est-elle, cette capacité d'accueil là? Parce que ça n'a jamais été mesuré, ça n'a jamais été calculé, là.

M. Bérubé : De quoi?

Mme Plante (Caroline) : La capacité d'accueil du Québec.

M. Bérubé : C'est facile.

Mme Plante (Caroline) : Quelle est-elle?

M. Bérubé : Capacité d'intégrer les enfants dans les écoles, donc les places dans les écoles, la francisation, le logement, les CPE. C'est essentiellement cette capacité-là qu'on est capable de mesurer notamment à Montréal. Les groupes communautaires nous le disent, par exemple, le nombre de personnes qu'on est capable d'accueillir. Les classes à Montréal, on en aurait besoin, d'écoles supplémentaires. C'est comme ça qu'on peut le valider, mais il y a des économistes et des démographes qui ont fait ces analyses-là. Quelqu'un comme Pierre Fortin, qui n'est pas tout à fait un hurluberlu, a analysé ces questions-là. D'ailleurs, il conseille le gouvernement de la CAQ à certains égards.

Donc, c'est largement atteint. Puis là je vous parle juste des demandeurs d'asile. Pour ce qui est de l'immigration dite plus régulière, là on aura d'autres enjeux que le gouvernement fédéral, parce que les cibles qui sont projetées pour le Québec, c'est presque le double, puis là c'est un autre débat qu'on aura à avoir.

M. Robillard (Alexandre) : M. Nadeau-Dubois, il a dit tout à l'heure que la capacité était atteinte pour l'accueil des demandeurs d'asile à Montréal. Est-ce que ça...

M. Bérubé : Il avait juste à le dire.

Une voix : ...

M. Bérubé : Bien, c'était ça, la motion hier. Il a manqué quelque chose. Qui l'a appelé pour lui dire : On a une élection partielle, ça serait mieux de ne pas embarquer avec le PQ, ce n'est pas bon pour... C'est n'importe quoi, ce parti-là.

M. Robillard (Alexandre) : ...un changement, au départ c'était...

M. Bérubé : Non, non, il dit n'importe... La motion, il la connaissait. Une phrase : La capacité est atteinte, oui ou non? Puis là, là, ils se sont énervés, là, là, comment ça va réagir à Québec solidaire, puis tout ça. Vous êtes à l'Assemblée nationale, vous êtes élus, vous le savez que c'est atteint, dites-le donc. On a manqué un consensus à cause de ça hier.

Mme Plante (Caroline) : Donc, c'est à cause de l'élection partielle?

M. Bérubé : Notamment, notamment. Est-ce que le candidat de Québec solidaire dans Saint-Henri—Sainte-Anne fait campagne sur l'indépendance du Québec, lui qui est indépendantiste? Non, il ne fait pas campagne là-dessus. Il fait campagne pour remplacer le Parti libéral sur un certain nombre d'enjeux en disant : On est encore plus accueillants, plus généreux, plus de cœur que le Parti libéral là-dessus. Bien, moi, je regarde, là, ce que notre candidate fait comme campagne, et je trouve qu'elle aussi, elle est réaliste.

Et, encore une fois, qui sont les plus responsables? Ceux qui tiennent compte de la capacité d'accueil des groupes communautaires. Puis Québec solidaire devrait le savoir parce qu'ils se vantent souvent que les gens des groupes communautaires sont près d'eux, mais, s'ils les écoutaient comme il faut, ils leur diraient : On n'est plus capable puis on n'a pas d'argent, ça fait que vous devriez peut-être avoir une autre position. Et peut-être qu'à un moment donné ils vont se le faire dire par leurs alliés.

M. Robillard (Alexandre) : M. Legault s'en va à Terre-Neuve pour discuter du renouvellement du contrat de Churchill Falls. Est-ce que, dans le contexte actuel, le Québec a encore les moyens d'exporter son électricité?

M. Bérubé : Bien, d'abord, j'aimerais rappeler qu'on avait déjà déposé une motion qui disait que c'est impensable que le gouvernement fédéral finance Muskrat Falls, ce qu'ils ont fait. Ils n'ont jamais mis une cent dans Hydro-Québec puis ils l'ont fait pour Terre-Neuve. Le Québec a des choix à faire. Là, bon, c'est une entente qui est un peu une formalité à renégocier, mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il y a quelque chose d'humiliant à aller négocier sur un territoire qui nous appartient. En voici un, territoire non cédé au Québec, là, en ce qui me concerne.

Et est-ce que vous saviez que c'est toujours une position active du gouvernement du Québec, sur le tracé de 1927, si je ne me trompe pas, que, dans les positions diplomatiques du gouvernement du Québec, il y a toujours un refus de reconnaître le territoire du Labrador comme étant cédé à Terre-Neuve? Ça a été longtemps, dans les années 70, dans les guides de géographie, par exemple.

M. Robillard (Alexandre) : Et donc, en allant négocier, M. Legault reconnaît de facto quelque chose qui ne devrait pas l'être?

M. Bérubé : Je veux dire, c'est la reconduction de l'entente, donc on doit honorer notre signature, mais, plus loin que ça, il y a déjà eu quelques théories qui disaient que le gouvernement du Québec pourrait envisager un partenariat beaucoup plus fort avec Terre-Neuve, qui est en mauvaise posture financière, c'est le moins qu'on puisse dire. Le Québec avait déjà fait une offre, pensez à l'époque de M. Charest, au Nouveau-Brunswick. Moi, je me demande parfois si le Québec ne devrait pas faire carrément une offre pour gérer les ressources hydroélectriques à Terre-Neuve.

M. Robillard (Alexandre) : ...

M. Bérubé : Non, mais il y a plusieurs analystes très crédibles qui en avaient parlé. Je me souviens, au journal, Antoine Robitaille en avait parlé. Je pense, c'est Francis Vailles, à LaPresse, qui en avait parlé aussi. C'est une idée qui mérite d'être explorée.

M. Robillard (Alexandre) : Puis les exportations, est-ce que le Québec a encore les moyens d'exporter son énergie?

M. Bérubé : Bien, Hydro-Québec, sa priorité, c'est la consommation domestique, c'est la consommation pour les citoyens puis pour les entreprises. Il faut d'abord bien servir les Québécois à un tarif qui est acceptable. Après, les surplus, on les vend avec un sens de l'équité, mais ça nous rapporte. Là, on essaie de tenir le compte de tout ce que Pierre Fitzgibbon a promis dans ses rencontres, je pense, ça contribue au fait que ça augmente la demande qu'on va avoir pour les prochaines années. Donc, moi, je veux que les Québécois aient les tarifs les plus équitables possible, les plus bas. Je pense que c'est une fierté, ça nous appartient d'avoir des tarifs bas pour les petites entreprises, pour les Québécois. Puis, s'il y a des surplus, bien, on les vend au meilleur prix possible.

Mme Plante (Caroline) : Est-ce que vous vous posez des questions concernant...

M. Bérubé : Constamment.

Mme Plante (Caroline) : ...la francophonie et le départ, donc, du numéro deux, là, Geoffroi Montpetit? Est-ce que vous trouvez ça particulier, là, comme situation?

M. Bérubé : Pas tant, non, je n'ai pas suivi ça.

Mme Plante (Caroline) : Non, francophonie?

M. Bérubé : Vous, ça vous inquiète?

Mme Plante (Caroline) : ...la question, là.

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) : Mais cette idée que Terre-Neuve pourrait... En fait, que le Québec pourrait proposer de gérer complètement les ressources de Terre-Neuve...

M. Bérubé : Acquérir même.

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) : Acquérir et gérer, vous ne pensez pas que c'est une histoire, là, de souveraineté provinciale? Comment Terre-Neuve pourrait...

M. Bérubé : Un partenariat économique, carrément, carrément. Il faut retrouver les textes qui sont sortis là-dessus, c'est très intéressant. C'est que... Bien, n'oubliez pas, je vous rappelle à nouveau, M. Charest avait fait une offre pour... j'oublie le nom exact de l'entreprise hydroélectrique...

Une voix : ...

M. Bérubé : Énergie Nouveau-Brunswick. Ça a passé proche, hein, qu'on gère l'énergie...

M. Robillard (Alexandre) : Oui, mais politiquement ça n'a pas passé.

M. Bérubé : Non, mais ils ont fait l'offre, je me souviens que M. Charest avait fait l'offre. Terre-Neuve, nos voisins qui ont besoin de moyens, à tout le moins je l'explorerais, mandat exploratoire. Et ça a été bien documenté par plusieurs personnes...

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) : Mais, le contexte là-bas, il y a de la grogne, là, face à cette entente-là qui a perduré, ils se sont sentis...

M. Bérubé : Oui, mais il y a de la grogne sur le fait que Terre-Neuve-et-Labrador a une très mauvaise situation financière qui les guette de beaucoup de problèmes, ils en ont déjà beaucoup, alors ça serait peut-être une façon d'avoir un partenariat qui rapporte au Québec et qui rapporte à cette province. Là, on va voir si M. Legault est aussi près de son voisin terre-neuvien qu'il l'est de son voisin ontarien, parce que là, écoute, avec... la barre haute. En Ontario, c'est échange de chandails de hockey, on prend une bière, on s'envoie des textos, mon ami, mon ami. L'autre bord, je ne sais pas trop comment ça se passe.

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce qu'on doit aménager un salon de jeu au Centre Bell?

M. Bérubé : Est-ce qu'on a besoin de plus d'offres de jeux au Québec, ou de moins d'offres de jeux? Vous me voyez venir, la réponse, c'est moins d'offres de jeux. Le Casino de Montréal est à proximité, quand même. Il y a quatre casinos au Québec, Lac-Leamy, Montréal, Tremblant et Charlevoix. Il y a aussi de l'offre en ligne assez agressive. Et il y a des casinos illégaux, au Québec, vous n'entendrez pas ça souvent, moi, je vais le dire, en territoire autochtone, où notamment des gens vont parce qu'ils peuvent faire des mises beaucoup plus grandes. Vous savez qu'on peut même fumer dans certains endroits. Il n'y a aucune règle vraiment, là, qui s'appliqueraient dans les casinos québécois.

Moi, j'aimerais qu'on fasse la lutte aux dépendances. Moi, je le vois dans ma circonscription, là, j'ai des gens qui viennent à mon bureau, puis probablement que Joël est sensible à ça aussi, qui ont tout perdu avec le jeu, les machines de vidéopoker mais le jeu en ligne. Puis le problème avec le jeu en ligne, c'est qu'il n'y a personne qui peut voir la personne qui est en désespoir puis qui doit quitter le tabouret, là. Alors, moins d'offres de jeux. On n'est pas sensible à ça du tout, cette demande-là d'augmenter l'offre de jeu au centre-ville de Montréal.

Et je serais curieux d'avoir le portrait aussi de la présence des vidéopokers au Québec. Est-ce qu'il y en a moins maintenant? Où on les retire? Ma connaissance, c'est que, maintenant, c'est cinq vidéopokers par endroit, mais, au-delà de tout ça, s'il fait tempête, vous ne pouvez pas y aller. Les jeux en ligne, là, 99, puis tout ça, il y en a plein, puis ça, bien, on ne voit pas les conséquences.

Mme Lévesque (Fanny) : Justement, de réduire l'offre, est-ce qu'on ne renvoie pas juste la pression sur le jeu en ligne? Justement, les gens vont se tourner vers ça.

M. Bérubé : Légiférer le jeu en ligne. Je veux dire, les sites qui opèrent au Québec, on est capable de demander un certain nombre d'avertissements, de limites de jeux. En tout cas, moins de jeux, ça serait mieux que plus de jeux.

Mme Lévesque (Fanny) : Puis le lieu du Centre Bell, on consomme de la boisson quand on va voir un match de hockey, un spectacle, est-ce que ça...

M. Bérubé : Mais il serait ouvert au-delà des matches, ça serait...

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce que ça vous cause problème, le lieu qui est choisi?

M. Bérubé : C'est associé au sport, au plaisir. Je ne pense pas que mon porte-parole en santé soit très favorable à ça.

M. Arseneau : Définitivement pas.

M. Bérubé : Non, ce n'est pas une...

Mme Plante (Caroline) : ...juste revenir à ma question sur la francophonie, là, avez-vous eu le temps d'y réfléchir? Parce que là on s'est fait un peu...

M. Bérubé : Je suis pour la francophonie.

Mme Plante (Caroline) : Est-ce que vous vous inquiétez du climat à la francophonie? Est-ce que vous avez quelque chose à dire par rapport à ça?

M. Bérubé : Bien, je vais lire le texte, parce que je ne l'ai pas lu, mais je m'inquiète du climat en matière de francophonie au Québec. Ce n'est pas rassurant, ce qu'on voit présentement, et le comité qui a été créé ne me rassure pas du tout. Ça recule, il y a une banalisation, il y a un comité pour se donner bonne conscience, on exclut leur meilleur joueur. Simon Jolin-Barrette, c'est lui qui connaît le mieux le français, le dossier du... il connaît ça par cœur. J'ai énormément de respect pour lui, on a beaucoup échangé ensemble. Ils ont choisi de l'écarter. Pourquoi?

Mme Plante (Caroline) : O.K., donc vous n'avez pas lu l'article sur la francophonie.

M. Bérubé : Non, mais j'avais une réflexion sur le français en banque puis je vous en fais profiter.

Mme Lévesque (Fanny) : À propos de l'Île-aux-Tourtes, là, on voit que les prix vont exploser rapidement, est-ce...

M. Bérubé : L'Île-aux-Tourtes.

M. Arseneau : Oui, deux mots là-dessus. En fait, disons que c'est une infrastructure qui est stratégique, là, et je pense que le gouvernement ne peut pas reculer. En fait, si ça coûte si cher, c'est parce qu'on a trop attendu. C'est souvent le problème, là, l'explosion des coûts est due au fait qu'on n'a pas les programmes d'entretien adéquats. Maintenant, le gouvernement ne peut pas reculer, puis, s'il a besoin d'un peu d'argent, là, qu'il annonce tout simplement que, le troisième lien, bien, on ne le fera pas, puis on va mettre l'argent pour entretenir les infrastructures qu'on a déjà, puis on va investir sur le transport collectif parallèlement.

Le Modérateur : Une dernière rapide.

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) : Sur le hockey, qu'est-ce que vous attendez de la commission aujourd'hui?

M. Bérubé : Bien, je vais être là. On a très peu de temps, évidemment, parce que je suis le quatrième. On veut connaître le portrait de ce qui a déjà été fait et ce qui est connu des autorités par tous les groupes qui étaient là. D'ailleurs, au moment où McGill a annoncé qu'ils allaient venir, je vous informe que j'envisageais d'envoyer une procédure de convocation, c'était le subpoena, ce que nous permettent les commissions. D'ailleurs, je l'ai déjà fait, dans le passé, sur le projet de loi sur l'UPAC. On avait convoqué trois organismes, là, policiers par subpoena, puis, au moment de l'envoyer, ils ont décidé de venir. Donc, McGill serait venu, soyez-en assurés.

On veut l'inventaire de ce qu'ils connaissaient. Pourquoi qu'ils ont... Comment ils ont agi ou pas agi? Et l'autre affaire, on veut s'assurer que ne se reproduisent plus jamais des initiations avilissantes, dégradantes pour des sportifs. Ce n'est pas une façon de faire. Quelqu'un me racontait récemment, un joueur de la Ligue nationale de hockey que je connais bien... il me disait : Moi, mon initiation a été d'un tout autre ordre, il y avait un grand souper avec les joueurs, la facture était très élevée, je l'ai payée, j'ai trouvé ça dur, mais j'ai pas mal mieux aimé ça que de me faire humilier.

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) : Mais croyez-vous que c'est possible qu'ils disent qu'ils n'en savaient rien ou que ça ne perdure pas actuellement?

M. Bérubé : Il se trouve que je connais pas mal de monde dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec qui ont joué, beaucoup de monde, beaucoup de monde.

M. Laforest (Alain) : ...maternelles quatre ans...

M. Bérubé : Bien, je voulais terminer. Alors, j'en connais plusieurs qui ont joué, et on me dit... J'aurai des choses à dire tout à l'heure là-dessus, mais je n'aurai pas beaucoup de temps.

M. Arseneau : Oui, il va falloir qu'on...

M. Bérubé : 2 min 30 s. Qu'est-ce qui arrive avec vous, là? Vous arrivez d'où, là?

M. Laforest (Alain) : ...maternelles quatre ans, aveu d'échec? C'est quand même le projet lancé par Pauline Marois en mars 2013, là.

M. Bérubé : Vous savez, quand Pierre Trudeau avait dit : Nous mettons nos sièges en jeu pour du changement, ça, c'était en 1980. 2018, pour quel dossier seriez-vous prêt à mettre votre siège en jeu, M. Legault? Réponse, étonnement général : les maternelles quatre ans. Alors, elles sont compromises, les maternelles quatre ans. M. Legault, la suite, ça vous appartient.

M. Robillard (Alexandre) : ...dans quelle mesure son siège est compromis?

M. Bérubé : C'est lui qui l'a dit, je veux dire...

M. Robillard (Alexandre) : Vous, vous l'évaluez comment, l'impact de ce report-là?

M. Bérubé : La priorité des parents, c'étaient les CPE. Ils le savaient, ils ont décidé de faire ce choix-là. On ne comprend pas pourquoi ils sont arrivés à ça. On l'a dit depuis le début que ça ne marcherait pas avec l'échange de ressources. Le Parti québécois, c'est les CPE, ce n'est pas compliqué, ça a toujours été ça. Eux, au début, la CAQ, puis même l'ADQ avant, étaient contre les maternelles quatre ans, et là c'est devenu leur priorité. Puis je veux que les gens sachent ça aujourd'hui, le premier ministre est prêt à mettre en jeu son poste pour les maternelles quatre ans, je veux juste qu'ils tiennent compte que, finalement, bien, c'est largement compromis. C'est pire que ce que M. Drainville vous a dit. Moi, je pense que le réseau ne se poursuivra pas, c'est ma prétention.

M. Authier (Philip) : Do you think Mr. Legault can get a... How will he be welcomed in Newfoundland when he goes to negotiate?

M. Bérubé : Well, as someone who wants to negotiate the best agreement possible for Québec. But you heard me a lot on this, this territory is Québec territory, and we didn't decide to let go that territory to Newfoundland since 1927. So, this is something that we need to have in mind. But, for the rest, what is bothering me the more is that the federal Government decided to fund Newfoundland and Labrador for electricity, and, for years, never we received even a dollar for Hydro-Québec. So, this is an injustice. I know that economy of Newfoundland and Labrador are in jeopardy. Is that a... So, let's have the best deal possible for Québec, but... How can we say «barrages» in English?

Une voix : ...

M. Bérubé : Dams? Dams.

Une voix : ...

M. Bérubé : OK. So, about dams, we still don't know what are the goals of the Government of Québec. We ask him to decide not to exploit the Magpie River, so we're going to see. Mr. Legault is all about «des gros gains», we'll see.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 30)

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