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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, M. Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia, et M. Joël Arseneau, député des Îles-de-la-Madeleine

Version finale

Le mercredi 30 novembre 2022, 16 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Seize heures quarante-deux minutes)

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Donc, réaction au discours du premier ministre, un discours dans lequel tout semble important et qui ressemble étrangement au discours de 2018. Et, devant cette liste imposante de priorités, bien, évidemment, nous, on veut laisser la chance au coureur. On tend la main pour collaborer sur plusieurs de ces enjeux qui sont également importants au Parti québécois. Et ce qu'on espère par rapport à plusieurs questions qui ont été débattues longuement au cours des quatre dernières années, c'est que les bottines suivent les babines et qu'on n'ait pas des décisions gouvernementales qui ne collent pas à ce qui est déclaré comme une priorité.

Je vous donne l'exemple sur le français. Il y a à peine six mois, bien, on débattait puis on tentait de convaincre le gouvernement, dans le cadre de la loi n° 96, de l'importance de mesurer l'évolution du français, de l'importance de certaines mesures structurantes pour ce projet de loi là, et là, aujourd'hui, l'immigration 100 % francophone, le fait de mesurer, fait partie du discours du premier ministre. On s'en réjouit, mais on constate également qu'il y a six mois à peine, c'était un refus sur toute la ligne de la part du gouvernement. Donc, on va être en mode de collaboration, mais également en mode d'observation à savoir est-ce que ce sont des déclarations qui vont être suivies de gestes cohérents, ou est-ce que, comme on l'a vu sur l'environnement, le logement, le patrimoine, la culture, plein de sujets qui ont été énoncés, <est-ce qu'>on aura des politiques publiques qui, malheureusement, ne collent pas avec le discours. C'est le travail des oppositions d'être simultanément en mode collaboration et également de donner l'heure juste à la population sur les politiques publiques, réellement, qui sont mises en place par le gouvernement.

Le Modérateur : On va prendre les questions des journalistes. Alors, une question, une sous-question.

M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : Bonjour. Qu'est-ce qui se passe demain? Avez-vous parlé à Nathalie Roy? Allez-vous entrer à l'intérieur du salon bleu?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Comme on a dit, aujourd'hui, c'est une journée réservé au discours du premier ministre. On a répondu à toutes les questions hier, et vous pouvez avoir la certitude qu'on va être présents demain puis disponibles pour répondre aux questions.

M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : Mais y a-t-il eu des discussions aujourd'hui?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Aujourd'hui, c'est une journée qu'on réserve au premier ministre, et on n'a rien à rajouter sur la question du serment. Parlons des orientations, puis, demain, on reprend la discussion.

M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : Vous dites que le discours a été assez long, plusieurs priorités. Pour vous, c'est laquelle, la priorité?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ce qu'on va suivre de très près, c'est le français, l'environnement, les relations avec le Canada. Donc, par exemple, M. Legault parle de Roxham. Là, on prévoit 50 000 personnes. Supposons qu'on est rendus à 100 000 et que la très grande majorité ne parle pas le français. On peut faire des politiques sur le français à un endroit, mais, si, à l'autre endroit, il n'y a pas de collaboration avec le Canada... Pensons à la santé également. Donc, sur plusieurs questions, les relations Québec-Canada, puis, évidemment, des choses qu'on a dites qui nous tiennent à cœur. En campagne, on a parlé beaucoup des aînés, beaucoup, beaucoup de nos tout-petits. Donc, il y a quelques sujets comme ceux-là sur lesquels on va faire un suivi très serré.

M. Laberge (Thomas) : Vous avez parlé de... vous voulez que le discours soit accompagné de gestes concrets. On le sait, la langue française, vous voulez talonner le gouvernement là-dessus. Ce serait quoi, un geste concret de la part du gouvernement pour freiner le déclin du français?

M. Bérubé : Vous me permettrez de parler de la langue. Il faut suivre, hein, l'histoire, du début jusqu'à aujourd'hui. Au début, le premier ministre disait : J'ai peur que mes petits enfants ne parlent pas français. Après, c'est devenu la louisianisation. Puis, après, c'est devenu un plan costaud. Et finalement, comme un épisode qui a été retiré de la série gouvernementale, le projet de loi n° 96 n'existe plus.

Sur l'immigration, je le répète, là, on part de 40 000 immigrants, qui est l'objectif du gouvernement de la CAQ en 2018, on normalise le 50 000 de Jean Charest et Philippe Couillard, et maintenant on accueille des groupes comme le Conseil du patronat, qui propose 100 000 immigrants, et puis on se dit : Bien, on est prêts à augmenter, mais ils vont parler français. On contrôle une infime partie, on ne contrôle pas 100 %, 65 % de l'immigration, et maintenant ce n'est plus vital, ça ne prenait plus un mandat fort pour obtenir que Justin Trudeau bouge. Il n'en a rien à foutre. Alors, on se retrouve au même point, sauf que le projet de loi n° 96 est désavoué, et on réalise, finalement, que ça n'a rien donné.

On a mis beaucoup d'énergie pour proposer des avenues en matière linguistique. On est encore disponibles pour le faire. Ça passe par le cégep en français, ça passe par l'immigration, ça passe par un vrai courage.

M. St-Pierre Plamondon : Les entreprises à charte fédérale.

M. Bérubé : Les entreprises à charte fédérale qui n'en ont rien à foutre. Air Canada regarde le projet de loi n° 96 puis il se dit : C'est une province, ça? Non. Le vrai gouvernement, là où ça se passe, c'est le gouvernement du Canada. Et c'est ça, la réalité de cette province. Et, 90 sièges, même s'il avait eu 125 sièges sur 125, le gouvernement fédéral n'en a rien à foutre. Et les gens qui nous écoutent doivent réaliser que la seule façon de s'assumer, c'est d'avoir 100 % de nos pouvoirs et d'arrêter de quémander, dans l'ensemble des domaines qui sont importants pour les Québécois. Merci. Merci aux directeurs de cabinet d'écouter ce qu'on a à dire.

M. Laberge (Thomas) : En matière d'immigration, est-ce que vous demandez une baisse des seuils, comme pendant la campagne électorale?

M. St-Pierre Plamondon : Oui. Nos positions n'ont pas changé. Puis on se surprend que les positions du gouvernement sur ces questions-là changent non seulement en quelques semaines, mais je pense qu'en une journée, ils ont dit... ils nous ont donné deux, trois...

M. Bérubé : En fait, on est rendus à trois versions.

M. St-Pierre Plamondon :On a trois versions. C'est très difficile à suivre, ils ont changé d'orientation en matière d'immigration, en une seule journée, deux, trois fois. Donc, c'est difficile de se fier, mais, quand même, on doit être en mode collaboration, en disant : On est là pour faire avancer les choses. Il faudrait juste savoir quelle est l'orientation réelle du gouvernement sur cette question-là.

M. Bérubé : C'est quatre fois, finalement, parce que M. Fitzgibbon a dit que ça prenait des exceptions.

M. St-Pierre Plamondon : Si on compte M. Fitzgibbon, ça fait quatre orientations différentes en matière d'immigration.

Mme Lévesque (Fanny) : Juste pour clarifier. Je suis arrivée un peu en retard. Désolée. Mais donc, les deux morceaux, peut-être, du discours, où M. Legault a donné plus de détails, c'est sur le français et l'immigration. Est-ce que... Bon, en disant que c'est insuffisant, finalement, comme vous dites, votre perception, c'est qu'il désavoue sa loi n° 96. Qu'est ce qu'on fait par rapport à ça? Parce que, dans le fond, c'est les deux plus gros morceaux de son discours, et là vous dites qu'il ne faut pas vraiment se fier à sa parole.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, nous autres, on laisse la chance au coureur. C'est-à-dire que notre rôle, c'est de convaincre le gouvernement de prendre... de faire des politiques publiques à la hauteur de ce défi-là. On note qu'il y a à peine six mois on disait au gouvernement : Dans la loi n° 96, on devrait mesurer et on devrait avoir 100 % d'immigration francophone. On s'est fait dire non sur toute la ligne. Six mois plus tard, alors que ça n'a pas vraiment été mentionné en campagne électorale non plus, on a un discours où, là, subitement, ce sont deux éléments des orientations en matière de français du premier ministre. On va collaborer, mais, en même temps, c'est un revirement qui est difficile à expliquer. C'est un désaveu du projet de loi n° 96, et on va espérer qu'au-delà des déclarations on avance en matière de politiques publiques sur ces deux éléments-là, comme d'autres, comme le cégep en français, comme la nécessité de contrôler nos frontières. Là, il a évoqué Roxham, mais sans évoquer comment ils veulent trouver une solution devant un Canada qui ne veut pas collaborer. Tous ces enjeux-là, on donne une chance au coureur, mais il faut donner l'heure juste également sur le fait qu'il y a six mois à peine et en campagne électorale il n'y avait pas d'espace pour ces idées-là.

Mme Lévesque (Fanny) : Il y a quand même plusieurs choses qui se rejoignent par rapport à vos préoccupations : Roxham, vous le dites; l'immigration 100 % francophone, c'était une de vos propositions. Donc, il reprend un peu ça. Il se rapproche de vos positions. Qu'est-ce qui lui manque pour vous convaincre?

M. St-Pierre Plamondon : Des actions. C'est que c'est une chose de dire «louisianisation», «mes petits-enfants», «suicidaire»... Un gouvernement qui est dans la parole seulement, mais dont les actions ne sont pas cohérentes avec la parole, bien, ça a des conséquences. On le voit en ce moment sur le français. Si les paroles avaient été conséquentes avec les actions au cours des quatre dernières années, le déclin ne serait pas celui qu'on connaît. Donc, on va observer puis on va espérer que, là, il y ait des actions qui soient cohérentes avec les paroles qu'on vient d'entendre, parce qu'il y a six mois ce n'était pas du tout l'intention de François Legault.

Le Modérateur : Alors, c'est ce qui conclut le point... Ah! À moins que, Joël, tu avais quelque chose.

M. Arseneau : Bien, moi, si vous permettez, je veux juste dire un mot sur la santé, sur les aînés, et tout ça, parce que, là aussi, on a des paroles, des paroles et des paroles, mais, essentiellement, on ne se fixe aucun objectif à atteindre. Et c'est ça qui est inquiétant. On continue de dire qu'on peut à la fois construire des maisons pour les aînés, mais qu'on va aussi faire un virage dans les soins à domicile, mais est-ce qu'on met des moyens pour le faire, les moyens financiers, et aussi des cibles à atteindre? Et c'est ça qui manque, à mon sens, cruellement, dans le domaine de la santé notamment, mais également pour la langue, ou même, à la limite, pour l'immigration, c'est au moins de fixer à ses ministres, qu'il a nommés, certains étaient présents, d'autres absents, mais des cibles à atteindre pour qu'on puisse, justement, là, valider l'intention, au cours des prochaines années, à savoir si les moyens et les actions ont été déployés. Et moi, c'est ce que j'aurais voulu trouver dans le discours de plus intéressant ou qui va plus loin que ce qui a été dit, par exemple, au cours de la dernière campagne électorale.

Le Modérateur : Alors, c'est ce qui conclut ce point de presse du Parti Québécois. Merci beaucoup.

(Fin à 16 h 52)