(Onze heures quarante-six minutes)
Mme Anglade : Alors, bonjour,
bonjour à tous. Rebonjour à certains que je n'ai pas vus depuis un certain
temps. On vient d'assermenter nos nouveaux élus. Une énergie renouvelée qu'on a
sentie au caucus. Beaucoup de nouvelles figures que vous allez apprendre à
découvrir également. Très contente de ce caucus, très contente de ce caucus
largement féminin d'ailleurs et qui va amener de très bons débats à l'Assemblée
nationale. Voilà.
M. Laforest (Alain) : Mme
Anglade, vous avez dit dans votre discours : Des circonstances pas
toujours favorables. Vous avez... Qu'est-ce que vous aviez en tête?
Mme Anglade : On a mené une
campagne... Vous le savez, ça n'a pas toujours été facile, la campagne qu'on a
menée. Il y a des enjeux qu'on a connus notamment en début de campagne. Et je
tenais à souligner l'implication de nos candidats, bien, évidemment de nos élus
également mais de l'ensemble des candidats par rapport à la campagne.
M. Laforest (Alain) : Où vous
en êtes rendue dans votre réflexion pour la reconnaissance des deux partis,
Québec solidaire et le Parti Québécois? Parce que là vous êtes assermentés,
vous avez prêté serment au roi. La prochaine étape, c'est de reconnaître ces
gens-là, oui ou non?
Mme Anglade : La prochaine
étape, c'est d'entamer les discussions quand le leader du gouvernement sera en
place. Et je ne ferai pas de discussion sur la place publique avant ça.
Mme Richer (Jocelyne) : Bonjour
à tous. Bonjour, Mme Anglade.
Mme Anglade : Bonjour.
Mme Richer (Jocelyne) : À
propos de la proposition du chef du Parti québécois de rendre le serment d'allégeance
au roi facultatif, est-ce que vous êtes d'accord avec le principe et avec l'idée
qu'une simple motion pourrait changer les choses?
Mme Anglade : Bien, écoutez,
sur cet enjeu-là, je pense que l'Assemblée nationale a très bien répondu en
disant que ça nécessiterait un changement de loi. Et nous, on est là pour
respecter les lois et puis siéger le plus tôt possible.
Mme Richer (Jocelyne) : Mais
donc, sur le principe même de rendre ça facultatif, vous êtes d'accord ou pas?
Mme Anglade : On va
laisser le Parti québécois avec ses enjeux. Pour nous, là, ce qui est
important, là, c'est qu'on puisse siéger à l'Assemblée nationale.
Mme Richer (Jocelyne) : À
propos de la nomination éventuelle de Mme Nathalie Roy comme présidente de
l'Assemblée nationale, il semble que ce soit probable, vous en pensez quoi?
Vous approuvez cette idée-là? Vous lui feriez confiance ou pas?
Mme Anglade : Ça va
faire partie des discussions qu'on va avoir en caucus. Alors, moi, je ne vais
pas spéculer sur les gens qui pourraient se retrouver à la tête de la
présidence de l'Assemblée nationale. Ça fera l'objet de discussions au sein de
notre caucus.
M. Côté (Gabriel) : Bonjour,
Mme Anglade. Dans l'anonymat, il y a plusieurs membres de votre parti qui
ont critiqué votre leadership. Est-ce que ça vous inquiète? Vous voyez ça
comment? Est-ce qu'il faut faire... Est-ce qu'il y a quelque chose que vous
pourriez faire pour unifier ce parti-là autour de votre personne, pour asseoir
votre leadership?
Mme Anglade : Bien,
alors, vous l'avez dit vous-même, c'était dans l'anonymat. Moi, ce que je sais,
c'est qu'on a un caucus très uni, très soudé. On a un président de caucus qui,
d'ailleurs, prend son rôle très au sérieux et crée cette dynamique avec mon
leadership. Je ne sais pas si, Enrico, tu veux prendre la parole quelques
minutes? Certainement.
M. Ciccone :Je peux vous confirmer que Dominique a l'appui total du
caucus. On est déjà même passés à d'autres choses. On est en train de commencer
à rebâtir, de voir... et d'avoir une vision. On a des nouveaux visages autour
de la table, ce qui amène une nouvelle dynamique également. Alors, on entend
d'autres choses aussi, alors c'est très, très, très encourageant pour ce qu'on
voit, mais notre cheffe, là, elle a toute légitimité du caucus, là.
M. Côté (Gabriel) : ...qu'on
a entendu, c'était seulement du ressentiment après la campagne, c'était l'effet
de la défaite ou...
M. Ciccone :Bien, des sources anonymes, là, moi, je ne commente pas ça.
Merci.
M. Côté (Gabriel) : Sinon,
dans un autre ordre d'idées, il y a Kateri Champagne Jourdain, l'élue de la CAQ.
On apprenait, ce matin, qu'elle était inscrite au Registre des lobbyistes pour
Boralex puis qu'elle a rencontré Legault et les membres de l'entreprise pendant
la campagne, il y a eu une rencontre commune. Qu'est-ce que vous pensez de ça?
Mme Anglade : Vous savez
quoi? Aujourd'hui, je vais vous dire, là, c'est l'assermentation des députés de
notre formation politique, de la formation politique qui est au gouvernement. On
va laisser passer ces jours-là, mais je peux vous dire qu'il y aura
certainement des questions qui vont être soulevées de la part de notre
formation politique. Merci à vous.
M. Robitaille (Antoine) : Est-ce
que les députés du Parti québécois qui ne prêteront pas allégeance au roi
devraient être expulsés de l'Assemblée, devraient être interdits de siéger?
Mme Anglade : Ça, c'est
une décision qui appartient à l'Assemblée nationale, et puis nous, on respecte
les lois.
M. Robitaille (Antoine) : Vous
ne défendez pas les droits et privilèges des autres élus? Vous êtes de
l'opposition, notamment.
Mme Anglade : Nous, on
s'assure de respecter les lois.
M. Robitaille (Antoine) : Donc,
quand on ne respecte pas les lois, qu'est ce qui se passe?
Mme Anglade : Bien, vous
le savez autant que moi, M. Robitaille. Quand vous ne respectez pas la
loi, qu'est-ce qui se passe? C'est l'Assemblée nationale qui va nous le dire à
ce moment-là. Alors, je...
M. Robitaille (Antoine) : L'Assemblée
nationale ou, quand on ne respecte pas les lois, ils ne doivent pas siéger?
Mme Anglade : C'est
l'Assemblée nationale qui a écrit la lettre qu'elle a écrite au Parti
québécois. Je vais laisser le Parti québécois gérer ses propres enjeux.
M. Robitaille (Antoine) : L'Assemblée
nationale a pas mal renvoyé ça aux élus.
Mme Anglade : L'Assemblée
nationale a clairement spécifié à l'intérieur de son... Elle a clairement
spécifié qu'il faudrait une modification de la loi.
M. Robitaille (Antoine) : Pas
de motion, pas de loi sur la question.
Mme Anglade : Bien, elle
a clairement spécifié qu'il y avait une modification des lois. Puis, si je peux
me permettre, par rapport à la question de la monarchie, est-ce que c'est un
système qui mérite d'être revu? Certainement, parce qu'il y a des éléments qui
sont dépassés, mais il faut respecter les lois. Puis j'invite les gens qui
veulent changer les lois à venir siéger à l'Assemblée nationale pour faire les
changements qu'ils veulent faire.
M. Robitaille (Antoine) : Bien,
c'est ce que les trois députés veulent faire, changer les lois, non?
Mme Anglade : Est ce
que... Bien, qu'ils déposent un projet de loi, mais, pour ça, il faut siéger à
l'Assemblée nationale.
M. Robitaille (Antoine) : Dernière
question. Vous avez parlé de lucidité. Qu'est-ce que vous amène à voir cette
lucidité dont vous vous réclamez? Qu'est-ce que vous voyez comme problème de
votre parti?
Mme Anglade : Je pense
qu'on s'est toujours réclamés de lucidité. Moi, je ne suis pas une personne non
lucide, je fais le constat des résultats du 3 octobre dernier. Je l'ai
dit, notre formation politique a des élus dans la grande région métropolitaine,
en Montérégie, à Laval, à Montréal, dans l'Outaouais également. Ça ne va pas
nous empêcher, au contraire, de jouer notre rôle pour représenter l'ensemble de
la population du Québec, mais on a un travail à faire pour aller reconnecter
avec l'ensemble du Québec.
Mme Morin-Martel (Florence) :
Bonjour. Qu'est-ce que vous allez faire plus précisément pour reconquérir,
disons, le coeur de l'électorat francophone?
Mme Anglade : Bon, il y
a beaucoup de... il y a toute une feuille de route qu'il va falloir qu'on mette
en place, mais ça va faire l'objet des travaux puis des discussions dans les
prochaines semaines au sein du caucus avec notre parti politique également,
donc beaucoup de choses qui vont découler des discussions puis du travail qui
s'amorce.
Mme Morin-Martel (Florence) :
Puis, lors du vote de confiance, vous allez viser quel pourcentage pour
rester en poste, 75 %...
Mme Anglade : On est-u
le 18 octobre? Alors, je ne répondrai pas à des questions... Je ne peux
même pas vous dire exactement quand seront les dates, etc. Écoutez, vous êtes
un peu en avance par rapport à tout ça.
M. Gagnon (Marc-André) : Bonjour.
Bienvenue à vous cinq. Bien, pour continuer là-dessus, ce fameux vote de
confiance, selon vous, il ne serait pas préférable de le tenir plus tôt que
tard pour mettre ça derrière vous, comme l'affirme le président de votre
caucus?
Mme Anglade : Bien, ça fait
partie des décisions que devra prendre l'exécutif de notre formation politique,
l'exécutif du parti.
M. Gagnon (Marc-André) : Et,
toujours sur ce fameux grenouillage dont on a beaucoup entendu parler depuis l'élection,
vous dites : C'était dans l'anonymat. Donc, quand c'est dans l'anonymat,
ça ne compte pas?
Mme Anglade : Bien, quand
vous aurez des noms, on pourra en discuter. Moi, ce que je sais, c'est que j'ai
un caucus qui est derrière moi. Ce que je sais, c'est que j'ai des candidats
qui sont venus nous dire à quel point ils voulaient continuer à s'impliquer
avec moi, sous mon leadership. Alors, quand vous aurez des noms, vous viendrez
me voir.
M. Gagnon (Marc-André) : ...la
cérémonie, si j'ai bien compris, donc, vous craignez que François Legault
cherche à diviser les Québécois? J'aimerais vous entendre là-dessus.
Mme Anglade : Aujourd'hui, c'est
vraiment une journée d'assermentation...
Une voix : ...
Mme Anglade : Non, mais... On
est là pour faire de la politique...
M. Gagnon (Marc-André) : Bon,
bien, voilà. Alors...
Mme Anglade : On est là pour
faire de la politique, mais j'aimerais quand même insister sur le fait qu'on
est là en termes d'assermentation, l'importance de... C'est un moment tout
solennel pour les députés, surtout les nouveaux. Cela dit, c'est sûr qu'on va
vouloir être un chien de garde. C'est sûr qu'on va vouloir jouer notre rôle d'opposition
officielle. C'est sûr qu'il y a des propos qui ont été tenus qui ont amené à
diviser les Québécois. On va certainement revenir là-dessus si le gouvernement
nous amène sur ce terrain-là, mais, si vous voulez savoir en termes de priorité
ce qui va être mis de l'avant dans les prochaines semaines, les quelques
semaines pendant lesquelles on va siéger : certainement l'économie, la
question de l'inflation et du coût de la vie et, bien sûr, la santé. Merci.
M. Duval (Alexandre) : Je
comprends que le vote de confiance, ce n'est pas votre sujet préféré.
Mme Anglade : Non, ce n'est
pas un sujet que je n'aime pas. Je trouve qu'on est le 18 octobre, c'est
juste ça.
M. Duval (Alexandre) : Oui,
mais, tôt ou tard, ça viendra et ça se pourrait que ça vienne tôt. Vous l'avez
dit vous-même, ce sera le parti qui prendra la décision, mais vous, comme
cheffe du parti qui visiblement cherchez à rester à la tête du parti, quelle
est votre préférence? Mettre ça derrière vous rapidement ou prendre le temps de
reconstruire les instances et...
Mme Anglade : Bien, de toute
façon, ça aura lieu en 2023. Et, peu importe, c'est le parti qui va être amené
à décider de la date exacte. Alors, il va y avoir des rencontres avec les
instances du parti dans les prochaines semaines, c'est le travail qu'il va nous
falloir faire dans les prochaines semaines.
M. Duval (Alexandre) : Vous
avez parlé de lucidité, vous avez parlé de reconnecter avec les Québécois.
Comment entrevoyez-vous ce double défi à la fois d'être efficace ici, au
Parlement, comme opposition officielle avec moins de députés et en plus de
devoir faire tout ce travail de terrain pour reconquérir les régions du Québec?
Mme Anglade : Il est grand, il
est grand, le défi. Puis c'est ce que j'ai... Quand je parlais de lucidité, c'est
de se dire qu'on a quand même un grand travail, un grand chantier en avant de
nous.
Mais vous savez, la bonne nouvelle dans
tout ça, c'est... La lucidité, je parle de moi mais de l'ensemble du caucus, dans
les discussions qu'on a eues... Et je ne sais pas s'il y en a un de vous qui
veut commenter, là, sentez-vous bien à l'aise, là, mais de voir à quel point
tout le monde veut mettre la main à la pâte, tout le monde dit : O.K., on
a un gros travail à faire, etc., donc ça va être beaucoup d'énergie à consacrer
à ça, mais je sens un caucus qui est vraiment déterminé et résolu par rapport à
ça.
M. Duval (Alexandre) : Est-ce
que vous allez refaire une tournée du Québec avant longtemps?
Mme Anglade : Ah! bien là, c'est
évident qu'il y aura beaucoup de tournées et de retournées.
Le Modérateur : M. Lacroix.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
Mme Anglade, Mme Rotiroti, messieurs.
Mme Anglade : La doyenne...
Des voix : ...
Mme Anglade : Je ne suis pas
sûre qu'elle aime le nom encore, là, mais elle va s'habituer.
M. Lacroix (Louis) : Une
jeune doyenne, disons une jeune doyenne. Premièrement, juste une petite
curiosité. Vous avez un autre député aussi qui a quand même pas mal d'expérience,
André Fortin, et il ne fait pas partie de vos officiers. Pourquoi vous avez
décidé de ne pas l'intégrer dans votre équipe, dans votre garde rapprochée?
Mme Anglade : André fait
également partie de nos députés qui sont dans des territoires ruraux. Il va
vouloir aller parcourir les régions du Québec. Donc, dans les discussions que j'ai
eues avec lui, tu sais, on s'est vraiment dit : Quel est le meilleur rôle
qu'il va pouvoir jouer? Alors, les rôles de porte-parole vont être annoncés
après le Conseil des ministres, qui devrait avoir lieu à jeudi, mais son rôle
va être extrêmement important. Ça réfère un peu à la question que j'avais tout
à l'heure sur comment est-ce qu'on combine le rôle parlementaire puis le rôle
sur le terrain. Il aura un énorme rôle à jouer sur le terrain.
M. Lacroix (Louis) : Mon
autre question, je voudrais vous ramener en 2018, au lendemain d'une élection,
à l'époque, qui avait été assez difficile pour... un réveil difficile pour le
Parti libéral. Vous aviez... je pense, à mon souvenir, c'était une trentaine de
députés à l'époque. Et donc le discours que tenait M. Arcand, entre
autres, que tenaient, en fait, les députés, c'était de dire : On a saisi
le message, il faut reconnecter avec les régions. Puis vous tenez exactement le
même discours aujourd'hui, alors que vous êtes passés de 31 à 21 députés.
Qu'est-ce qui n'a pas marché? Ou vous avez mal compris ou vous avez mal lu les
régions pour avoir un résultat qui est encore plus éloigné de ce que vous aviez
en 2018.
Mme Anglade : Bien,
force est de constater que le travail doit se poursuivre, que le travail qui a
été entamé n'a pas été suffisant, tu sais, il faut se le dire, et qu'il va
falloir redoubler d'effort et d'ardeur d'un point de vue organisationnel, d'un
point de vue terrain.
Il faut se rappeler aussi qu'on a vécu à
travers toute une période qui a été la période de la pandémie. Moi, je suis
arrivé cheffe en pleine période de pandémie. Tout ça a certainement joué, puis
il y a eu des facteurs. On en a analysé une portion, on va continuer de le
faire dans les prochaines semaines et prochains mois, mais ça...
M. Lacroix (Louis) : Mais
vous dites... je veux juste... Le travail n'a pas été suffisant. Alors, qu'est
ce qu'il faut faire de plus? Quel bout qui n'a pas été suffisant?
Mme Anglade : Moi, j'en
ai parlé lorsqu'on était à Yamachiche, lorsque je parlais de la question de
l'organisation sur le terrain, renouveler la présence... On n'a pas pu faire le
travail qu'on aurait sans doute dû faire mais pour des contraintes évidentes,
donc le travail qui devait être fait doit continuer de se poursuivre.
M. Lacroix (Louis) : Mais
comme vous n'avez personne, à part M. Fortin, dans les régions, est-ce que
ça ne rend pas la tâche colossale?
Mme Anglade : Alors, il
y a des gens, il y a... Alors, ce que je disais quand même, on a des gens en
Montérégie, on a des gens à Laval. Il va falloir tourner. Est-ce que la tâche
est importante? Oui, je le soutiens, je le dis moi-même.
M. Lacroix (Louis) : Sauf
votre respect, là, la Côte-Nord de la Montérégie, c'est loin en sifflet, là.
Mme Anglade : Oui, mais
il y a quand même du monde qui habite dans la grande région métropolitaine,
puis c'est la moitié du Québec, puis on va les représenter. Puis notre rôle,
c'est de représenter toutes ces voix-là, c'est notre rôle de le faire.
M. Bourassa (Simon) : Bonjour.
Les électeurs un peu plus âgés, là, la fameuse prime à l'urne, lors de l'élection,
est visiblement allée à la CAQ. Donc là, vous devez reconquérir non seulement
les gens qui sont plus âgés, les électeurs francophones, les gens en région, ça
fait beaucoup de monde. Par qui vous allez commencer?
Mme Anglade : Écoutez,
on veut... Il y a un énorme travail à faire, on en est conscient, et il va
falloir qu'on parle à tout le monde, il va falloir qu'on parle à tout le monde.
Tu ne peux pas dire : Ah! il y a un groupe avec lequel on va parler puis
un groupe auquel on ne parlera pas. Si vous avez... Dans le discours que je
prononçais tout à l'heure, je parlais d'enjeux économiques qui touchent
absolument tout le monde, alors il va falloir qu'on ait un discours qui,
justement, rassemble.
M. Bourassa (Simon) : Pour
redevenir le parti de l'économie, au cours des quatre prochaines années, quelle
sera votre stratégie?
Mme Anglade : Bien, moi,
je vais revoir votre prémisse, je vais reconsidérer votre prémisse. Quand je
regarde l'économie du Québec, là, qui est en bas de celle de l'Ontario, quand
je regarde l'économie du Québec avec un coût de la vie qui est énorme pour les...
bien, pour les familles québécoises, moi, je trouve... Honnêtement, là, il n'y
a pas de quoi être fier de la situation actuelle. On est à risque de récession,
on a une pénurie de main-d'oeuvre qu'on n'a nulle part dans le reste du Canada,
qu'on vit ici, qui a un impact considérable sur notre réseau de la santé, sur
notre réseau de l'éducation, sur nos services aux aînés. On ne peut pas se
réclamer d'être le parti de l'économie puis d'avoir des résultats comme ceux-là.
Alors, on va continuer à marteler ces messages-là puis on va amener d'autres
points également au fur et à mesure.
M. Lachance (Nicolas) : Bonjour.
Je reviendrais sur le serment du roi. À la dernière législature, vous avez eu
la chance de participer à un dépôt de projet de loi sur cette question-là.
M. Tanguay était totalement contre, d'ailleurs, on en avait discuté
ensemble. Qu'est-ce qui pourrait être différent cette fois-ci? Est-ce que vous
allez vous opposer également s'il y a un nouveau projet de loi sur cette
question-là?
Mme Anglade : On va
l'étudier en caucus.
M. Tanguay : Vous faites
bien de le mentionner. À ce moment-là, nous avions dit pourquoi nous étions
contre, et on avait voté contre. Maintenant, ça avait été le gouvernement qui
avait décidé d'apporter un projet de loi présenté par Sol Zanetti de Québec
solidaire. Là, devant nous, il n'y a pas de projet de loi, je ne sais pas si le
gouvernement va avoir un appétit pour déposer un projet de loi. Soyez assurés
que nous, nous ferons l'analyse au mérite, puis on dira, le cas échéant, ce
qu'on en pense, mais ça va être du cas par cas, ça va être au mérite. Je
n'entends pas que le gouvernement s'en vient avec un projet de loi. Est-ce que
les députés de l'opposition vont déposer... les autres députés vont déposer des
projets de loi? Bien, on verra, puis ça sera une analyse au mérite.
M. Lachance (Nicolas) : Donc,
rien d'accéléré dans votre cas, il faudra que ça soit étudié avant même d'être
présenté ou accepté.
M. Tanguay : Bien, on va
attendre le dépôt, le cas échéant, si, si, si ça arrive d'un projet de loi,
puis on va l'analyser au mérite. Puis, très rapidement, vous verrez où on loge.
M. Lachance (Nicolas) : Mme Anglade,
vous avez dit : On ne répond pas d'anonymes. Bon, c'est d'anciens députés
ou d'anciens ministres, là, par exemple, M. Sam Hamad, qui croyait,
justement, récemment en entrevue avec mon collègue Antoine Robitaille, que la
nomination de M. Régis Labeaume, par exemple, serait positive pour la
formation politique, ça donnerait du sang neuf au parti, ça permettrait de
reconnecter les rouges avec le Québec francophone tout en tenant compte de
Montréal. Est-ce que ça serait positif pour votre parti, l'arrivée de Régis
Labeaume?
Mme Anglade : Nous, vous
savez, on est très accueillants, quand même, au Parti libéral du Québec, on est
très accueillants.
M. Lachance (Nicolas) : ...prendre
votre place?
Mme Anglade : Mais, écoutez,
ce n'est pas ça, la question. Je pense que... Encore une fois, je vais le
répéter, le caucus est bien derrière moi, les candidats qui se sont présentés
sont derrière moi, et maintenant on regarde vers l'avant. On est très ouverts,
par contre, à tous ceux qui veulent se joindre à nous.
M. Lachance (Nicolas) : Et,
comme je nomme Sam Hamad, je comprends que le caucus est derrière vous, mais
les ex, les anciens, ceux qui tenaient la base du parti, là, est-ce que c'est
important qu'ils soient derrière vous également?
Mme Anglade : Bien, c'est
important que tout le monde se joigne à nous. C'est important que des gens...
Je pense à des Norbert Morin, je pense à des Laurent Lessard, je pense à des
Luc Fortin, je pense à toutes ces personnes-là qui sont là, qui sont présentes
puis continuent de militer avec nous, il y en a plusieurs.
M. Bossé (Olivier) : Vous
parlez de Montérégie, Laval. Est-ce que vous considérez ça comme des régions?
Oui, ce sont des régions, je comprends, là, mais est-ce que vous considérez que
c'est les régions avec lesquelles il faut que le PLQ reconnecte?
Mme Anglade : Il faut que le
PLQ?
M. Bossé (Olivier) : Reconnecte,
entre autres?
Mme Anglade : Bien, je pense
qu'il faut reconnecter avec... Il faut se reconnecter avec tout le monde. On a
21 députés sur 125, je veux dire, je pense qu'il faut qu'on fasse un
travail de reconnexion. Par définition, ce sont des régions des 17 régions
administratives. La grande région... C'est la grande région métropolitaine, je
le mentionnais tout à l'heure, quand je parlais de la grande région
métropolitaine, quand même, là, tu sais, je ne compare pas des régions : l'Abitibi,
la Côte-Nord et régions éloignées, mais ça ne nous empêchera pas de faire le
travail qu'on a à faire comme opposition officielle. Ça ne nous empêchera pas
de présenter la voix de toutes les personnes qui habitent sur le territoire
québécois. Ça ne nous empêchera pas de faire ce travail-là.
M. Bossé (Olivier) : Vous
parlez de reconnecter, donc il y a eu déconnexion. À quel moment ça s'est
déconnecté ou comment ça s'est déconnecté?
Mme Anglade : Ça, ce sont des
analyses qui peuvent... dépendant à qui vous parlez, chacun aura sa perspective
par rapport à ça, mais on doit faire le constat qu'il y a un travail qui reste
à faire et qu'on va faire.
Mme Lévesque (Fanny) : Bonjour,
Mme Anglade. Je voudrais... Je veux juste clarifier les points par rapport
à la reconnaissance des deux partis. Vous ne voulez pas faire de négociation
sur la place publique. Est-ce que vous êtes à tout le moins ouverte à ce qu'il
y ait une reconnaissance?
Mme Anglade : Il y aura
discussions qui vont avoir lieu avec le leader, et je ne ferai aucune
discussion sur la place publique, aucune.
Mme Lévesque (Fanny) : Pourquoi
vous ne le faites pas? C'est quoi, l'enjeu du Parti libéral dans cette
négociation-là? Peut-être Marc Tanguay peut répondre aussi parce qu'il va avoir
à le négocier, mais qu'est-ce que... Parce que M. Legault dit que lui, il
est ouvert. Donc, c'est quoi, l'enjeu pour le Parti libéral?
M. Tanguay : Bien, l'enjeu,
il n'y a pas d'enjeu. Je veux dire, les discussions, la façon dont ça
fonctionne, c'est que les discussions n'ont pas à se faire sur la place
publique. On doit être convoqué, le cas échéant, par la personne, homme ou
femme, je ne sais pas, qui sera leader du gouvernement, puis, le cas échéant,
quand on sera convoqué, il y aura des discussions, tout simplement. C'est la
seule bonne façon de faire.
Mme Lévesque (Fanny) : Il n'y
a pas un enjeu de voir son temps de parole réduit, voir ses ressources diminuer
si vous accordez le statut aux autres?
M. Tanguay : Il y aura des
discussions, et ça fera certainement partie des discussions. Alors, on sera
présents.
Mme Lévesque (Fanny) : O.K.
Sur le serment au roi, là, on comprend entre les lignes que, finalement, il
faut siéger si on veut résoudre cet enjeu-là. Donc, de votre côté, la main
tendue de Paul St-Pierre Plamondon, vous ne la prenez pas, là.
M. Tanguay : Non, mais ce n'est
pas une histoire de... Écoutez, ce n'est pas une histoire de main tendue, c'est
une histoire de... Il y a une loi qui existe, qui force tout le monde à prêter
serment pour aller siéger à l'Assemblée nationale, ce qu'ont fait les
prédécesseurs, que ce soit M. Parizeau, que ce soit M. Landry, que ce
soit Mme Marois, ce qu'ont fait les prédécesseurs de M. Paul
St-Pierre Plamondon. Maintenant, s'il veut changer la loi, bien, qu'il vienne
siéger puis qu'il proposera à ce moment-là, c'est tout.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
que vous trouvez que sa demande est un peu déconnectée de la réalité des
Québécois en ce moment?
Mme Anglade : Bien, je vais
vous laisser évaluer la validité de sa demande. Encore une fois, je conçois
très bien qu'il y a des changements qui doivent se faire, on doit évoluer à un
moment donné, puis que ça peut être un système qui est dépassé. Ça, je le
conçois très bien, mais il y a une manière de faire les choses, puis on
respecte les lois.
Mme Lévesque (Fanny) : Si l'Assemblée
nationale lui refuse le fait de siéger, est-ce que vous êtes à l'aise avec ça?
Mme Anglade : Bien, c'est l'Assemblée
nationale qui décide, alors... Bien, ce sera la décision de l'Assemblée
nationale.
Mme Lévesque (Fanny) : Juste
une dernière sur le vote de confiance. Donc, on comprend vraiment qu'en ce
moment, pour vous, il n'est nullement question de quitter vos fonctions avant
la tenue d'un vote de confiance, là. Vous allez... Vous restez en poste, peu
importe s'il y a d'autres articles qui vont dire d'autre chose?
Mme Anglade : C'est bien ça.
Et je pense qu'il y aurait d'autres articles...
Mme Lévesque (Fanny) : Vous
restez jusqu'au prochain vote de confiance, ça, c'est un engagement?
Mme Anglade : Oui, et pour
citer ma...
Une voix : ...
Mme Anglade : Non, mais j'allais...
whip, mais j'allais dire ma doyenne, ma whip. Et avant et après, c'est ça qu'elle
a dit, alors c'est mon intention. Merci.
Le Modérateur : On va passer
en anglais avec Phil Authier.
M. Authier
(Philip) :
Good
day. This is the first time we've seen you since that article came out about
your leadership. There was a lot of harsh words, and that's from anonymous
people, saying the campaign was a disaster, and... What is your reaction to
that, to those kinds of rumors and that king of talk behind the scenes about
your future?
Mme Anglade :
Well, as you said yourself : rumors
and anonymous. What I see today, especially today, with a caucus that is...
that just... Hum, je cherche le mot «assermenté».
M. Authier (Philip) : Sworn in.
Mme Anglade :
Sworn in. With the fact that we had our
caucus sworn in, a new type of leadership, with all these people joining us, a feminine
caucus, I think they're supportive of the leadership that I have, along with
the different candidates that we have. We all understand that there were issues
during the campaign, there is no question about that, but I feel the support.
M. Authier (Philip) :
So, you feel that this is not going to
continue on, that the caucus is going to be behind you and... Because, once
theses stories start, you know
how it goes sometimes.
Mme Anglade :
Well, you know, but what I hear is a caucus that is very united. And, if I may, if
the president of the caucus wants to say a few words.
M. Ciccone :
Well, I can tell you that the caucus is
behind Dominique, you know, and
we're passed that. You know,
everything we've heard in the papers, we read in the papers, the caucus is not
there anymore. Now, we're at the point where we want to rebuild again. We have
new suggestions, new faces around the table, which is very refreshing. That's
what we're building it. And, for me, as the president of the caucus, I have to
hold them. And this is great, you know, you don't want somebody around you that you need to tell them, you know : Bring me some ideas, you've
got to have to work harder. You know, now, I am at the problem where I got to tell them : No, not
everybody together. But you know what? Let's bring it down a notch, we'll take it step-by-step. And that's
why it's very, very positive at this point with the caucus, right now.
M. Authier (Philip) :Thank you. Also, in
your remarks, Mme Anglade, to your caucus, you
said you will be united and resolute in defending liberties, freedoms of all
Quebeckers. I mean, we've had that for four years, that issue has been on
the table. How much is that going to dominate the next session? And do you
think you still have to stand up for that stuff?
Mme Anglade :
Oh! I really believe that we have to stand up for that.
I really believe there is a... Especially after the campaign that we had and
the comments that were made, I think that there will be a need for us to be
very vocal about this, so, unfortunately, if I do it. Unfortunately because I
think we should be passed that, we should be uniting the different groups, but if
the past is any indication of the future, we will be standing strong supporting
those values.
Mme Senay (Cathy) :
Good day, Mrs. Anglade. The fact
that you don't want to tell us about how you're opening to recognize Québec solidaire and the Parti québécois, even though, in your own
propositions for the reform of the Parliamentary system, you were reducing the
number of MNAs and the percentage of votes, is this a lack of confidence on
your part? Because, your score, you had more MNAs, perhaps, but you have less
votes than the PQ and QS. Is this a lack of confidence?
Mme Anglade : Not a all. A few things in what you said. You'll notice that, in
the reform that was presented, there were a number of different proposals. You
just can't take one of them out of the blue and... O.K.?
Mme Senay (Cathy) :
But this one is pertinent because your
party proposed the reductions of the criteria for the recognition of political
parties because it's not two parties anymore, it's like multiparties.
Mme Anglade :
I understand, but my position has been
very clear, we will not have those discussions publicly, period. We will not
have those conversations publicly. We will wait until the Leader of the Government is named. They will be asking to
meet with all the different leaders, there will be discussions at this point,
and that's when my caucus is going to be involved in those conversations. But
we will not have them ahead of time and we will not have them publicly.
Mme Senay (Cathy) :
Mr. Legault
confirmed that the start of the session will be at the
end of November. So, it brings you at the end of... you
know, in a few weeks from now. It's not mid-November,
it's the end of November. Well, that will give you some time to reflect on the
disconnection you have with regions in Québec?
Mme Anglade :
Regardless of when the session starts,
I mean, we're currently in action, there are meetings happening as we speak
with the party, meeting different people in different regions. So, this work
will continue regardless of when the session starts.
Mme Senay (Cathy) :
And the debate on the two oaths,
Mr. St-Pierre Plamondon...
Mme Anglade : On the two? I'm sorry.
Mme Senay (Cathy) : Le
serment d'allégeance au roi.
Mme Anglade : Ah! serment, O.K.
Mme Senay (Cathy) : The fact that we... I just spoke with one of your new MNAs, and she
said : It's an old-fashioned tradition, and she's ready to have this
debate. So, you are ready to have this debate as well?
Mme Anglade : As I said, like, the fact that it's old-fashioned, I agree with
that. I agree with that, but the fact of the matter is : there is a bill,
there is a law, and we have to follow the law. And, if you want to change the
law, you have to come, and become an MNA, and propose a bill, and make those
changes. That's how it works. So, that's how it will work, and it will be a decision
from the National Assembly.
Le
Modérateur : Merci beaucoup.
Mme Anglade : Merci beaucoup,
tout le monde.
(Fin à 12 h 13)