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Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle, M. Marc Tanguay, député de LaFontaine, M. Monsef Derraji, député de Nelligan, Mme Filomena Rotiroti, députée de Jeanne-Mance–Viger, et M. Enrico Ciccone, député de Marquette

Version finale

Le mardi 18 octobre 2022, 11 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures quarante-six minutes)

Mme Anglade : Alors, bonjour, bonjour à tous. Rebonjour à certains que je n'ai pas vus depuis un certain temps. On vient d'assermenter nos nouveaux élus. Une énergie renouvelée qu'on a sentie au caucus. Beaucoup de nouvelles figures que vous allez apprendre à découvrir également. Très contente de ce caucus, très contente de ce caucus largement féminin d'ailleurs et qui va amener de très bons débats à l'Assemblée nationale. Voilà.

M. Laforest (Alain) : Mme Anglade, vous avez dit dans votre discours : Des circonstances pas toujours favorables. Vous avez... Qu'est-ce que vous aviez en tête?

Mme Anglade : On a mené une campagne... Vous le savez, ça n'a pas toujours été facile, la campagne qu'on a menée. Il y a des enjeux qu'on a connus notamment en début de campagne. Et je tenais à souligner l'implication de nos candidats, bien, évidemment de nos élus également mais de l'ensemble des candidats par rapport à la campagne.

M. Laforest (Alain) : Où vous en êtes rendue dans votre réflexion pour la reconnaissance des deux partis, Québec solidaire et le Parti Québécois? Parce que là vous êtes assermentés, vous avez prêté serment au roi. La prochaine étape, c'est de reconnaître ces gens-là, oui ou non?

Mme Anglade : La prochaine étape, c'est d'entamer les discussions quand le leader du gouvernement sera en place. Et je ne ferai pas de discussion sur la place publique avant ça.

Mme Richer (Jocelyne) : Bonjour à tous. Bonjour, Mme Anglade.

Mme Anglade : Bonjour.

Mme Richer (Jocelyne) : À propos de la proposition du chef du Parti québécois de rendre le serment d'allégeance au roi facultatif, est-ce que vous êtes d'accord avec le principe et avec l'idée qu'une simple motion pourrait changer les choses?

Mme Anglade : Bien, écoutez, sur cet enjeu-là, je pense que l'Assemblée nationale a très bien répondu en disant que ça nécessiterait un changement de loi. Et nous, on est là pour respecter les lois et puis siéger le plus tôt possible.

Mme Richer (Jocelyne) : Mais donc, sur le principe même de rendre ça facultatif, vous êtes d'accord ou pas?

Mme Anglade : On va laisser le Parti québécois avec ses enjeux. Pour nous, là, ce qui est important, là, c'est qu'on puisse siéger à l'Assemblée nationale.

Mme Richer (Jocelyne) : À propos de la nomination éventuelle de Mme Nathalie Roy comme présidente de l'Assemblée nationale, il semble que ce soit probable, vous en pensez quoi? Vous approuvez cette idée-là? Vous lui feriez confiance ou pas?

Mme Anglade : Ça va faire partie des discussions qu'on va avoir en caucus. Alors, moi, je ne vais pas spéculer sur les gens qui pourraient se retrouver à la tête de la présidence de l'Assemblée nationale. Ça fera l'objet de discussions au sein de notre caucus.

M. Côté (Gabriel) : Bonjour, Mme Anglade. Dans l'anonymat, il y a plusieurs membres de votre parti qui ont critiqué votre leadership. Est-ce que ça vous inquiète? Vous voyez ça comment? Est-ce qu'il faut faire... Est-ce qu'il y a quelque chose que vous pourriez faire pour unifier ce parti-là autour de votre personne, pour asseoir votre leadership?

Mme Anglade : Bien, alors, vous l'avez dit vous-même, c'était dans l'anonymat. Moi, ce que je sais, c'est qu'on a un caucus très uni, très soudé. On a un président de caucus qui, d'ailleurs, prend son rôle très au sérieux et crée cette dynamique avec mon leadership. Je ne sais pas si, Enrico, tu veux prendre la parole quelques minutes? Certainement.

M. Ciccone :Je peux vous confirmer que Dominique a l'appui total du caucus. On est déjà même passés à d'autres choses. On est en train de commencer à rebâtir, de voir... et d'avoir une vision. On a des nouveaux visages autour de la table, ce qui amène une nouvelle dynamique également. Alors, on entend d'autres choses aussi, alors c'est très, très, très encourageant pour ce qu'on voit, mais notre cheffe, là, elle a toute légitimité du caucus, là.

M. Côté (Gabriel) : ...qu'on a entendu, c'était seulement du ressentiment après la campagne, c'était l'effet de la défaite ou...

M. Ciccone :Bien, des sources anonymes, là, moi, je ne commente pas ça. Merci.

M. Côté (Gabriel) : Sinon, dans un autre ordre d'idées, il y a Kateri Champagne Jourdain, l'élue de la CAQ. On apprenait, ce matin, qu'elle était inscrite au Registre des lobbyistes pour Boralex puis qu'elle a rencontré Legault et les membres de l'entreprise pendant la campagne, il y a eu une rencontre commune. Qu'est-ce que vous pensez de ça?

Mme Anglade : Vous savez quoi? Aujourd'hui, je vais vous dire, là, c'est l'assermentation des députés de notre formation politique, de la formation politique qui est au gouvernement. On va laisser passer ces jours-là, mais je peux vous dire qu'il y aura certainement des questions qui vont être soulevées de la part de notre formation politique. Merci à vous.

M. Robitaille (Antoine) : Est-ce que les députés du Parti québécois qui ne prêteront pas allégeance au roi devraient être expulsés de l'Assemblée, devraient être interdits de siéger?

Mme Anglade : Ça, c'est une décision qui appartient à l'Assemblée nationale, et puis nous, on respecte les lois.

M. Robitaille (Antoine) : Vous ne défendez pas les droits et privilèges des autres élus? Vous êtes de l'opposition, notamment.

Mme Anglade : Nous, on s'assure de respecter les lois.

M. Robitaille (Antoine) : Donc, quand on ne respecte pas les lois, qu'est ce qui se passe?

Mme Anglade : Bien, vous le savez autant que moi, M. Robitaille. Quand vous ne respectez pas la loi, qu'est-ce qui se passe? C'est l'Assemblée nationale qui va nous le dire à ce moment-là. Alors, je...

M. Robitaille (Antoine) : L'Assemblée nationale ou, quand on ne respecte pas les lois, ils ne doivent pas siéger?

Mme Anglade : C'est l'Assemblée nationale qui a écrit la lettre qu'elle a écrite au Parti québécois. Je vais laisser le Parti québécois gérer ses propres enjeux.

M. Robitaille (Antoine) : L'Assemblée nationale a pas mal renvoyé ça aux élus.

Mme Anglade : L'Assemblée nationale a clairement spécifié à l'intérieur de son... Elle a clairement spécifié qu'il faudrait une modification de la loi.

M. Robitaille (Antoine) : Pas de motion, pas de loi sur la question.

Mme Anglade : Bien, elle a clairement spécifié qu'il y avait une modification des lois. Puis, si je peux me permettre, par rapport à la question de la monarchie, est-ce que c'est un système qui mérite d'être revu? Certainement, parce qu'il y a des éléments qui sont dépassés, mais il faut respecter les lois. Puis j'invite les gens qui veulent changer les lois à venir siéger à l'Assemblée nationale pour faire les changements qu'ils veulent faire.

M. Robitaille (Antoine) : Bien, c'est ce que les trois députés veulent faire, changer les lois, non?

Mme Anglade : Est ce que... Bien, qu'ils déposent un projet de loi, mais, pour ça, il faut siéger à l'Assemblée nationale.

M. Robitaille (Antoine) : Dernière question. Vous avez parlé de lucidité. Qu'est-ce que vous amène à voir cette lucidité dont vous vous réclamez? Qu'est-ce que vous voyez comme problème de votre parti?

Mme Anglade : Je pense qu'on s'est toujours réclamés de lucidité. Moi, je ne suis pas une personne non lucide, je fais le constat des résultats du 3 octobre dernier. Je l'ai dit, notre formation politique a des élus dans la grande région métropolitaine, en Montérégie, à Laval, à Montréal, dans l'Outaouais également. Ça ne va pas nous empêcher, au contraire, de jouer notre rôle pour représenter l'ensemble de la population du Québec, mais on a un travail à faire pour aller reconnecter avec l'ensemble du Québec.

Mme Morin-Martel (Florence) : Bonjour. Qu'est-ce que vous allez faire plus précisément pour reconquérir, disons, le coeur de l'électorat francophone?

Mme Anglade : Bon, il y a beaucoup de... il y a toute une feuille de route qu'il va falloir qu'on mette en place, mais ça va faire l'objet des travaux puis des discussions dans les prochaines semaines au sein du caucus avec notre parti politique également, donc beaucoup de choses qui vont découler des discussions puis du travail qui s'amorce.

Mme Morin-Martel (Florence) : Puis, lors du vote de confiance, vous allez viser quel pourcentage pour rester en poste, 75 %...

Mme Anglade : On est-u le 18 octobre? Alors, je ne répondrai pas à des questions... Je ne peux même pas vous dire exactement quand seront les dates, etc. Écoutez, vous êtes un peu en avance par rapport à tout ça.

M. Gagnon (Marc-André) : Bonjour. Bienvenue à vous cinq. Bien, pour continuer là-dessus, ce fameux vote de confiance, selon vous, il ne serait pas préférable de le tenir plus tôt que tard pour mettre ça derrière vous, comme l'affirme le président de votre caucus?

Mme Anglade : Bien, ça fait partie des décisions que devra prendre l'exécutif de notre formation politique, l'exécutif du parti.

M. Gagnon (Marc-André) : Et, toujours sur ce fameux grenouillage dont on a beaucoup entendu parler depuis l'élection, vous dites : C'était dans l'anonymat. Donc, quand c'est dans l'anonymat, ça ne compte pas?

Mme Anglade : Bien, quand vous aurez des noms, on pourra en discuter. Moi, ce que je sais, c'est que j'ai un caucus qui est derrière moi. Ce que je sais, c'est que j'ai des candidats qui sont venus nous dire à quel point ils voulaient continuer à s'impliquer avec moi, sous mon leadership. Alors, quand vous aurez des noms, vous viendrez me voir.

M. Gagnon (Marc-André) : ...la cérémonie, si j'ai bien compris, donc, vous craignez que François Legault cherche à diviser les Québécois? J'aimerais vous entendre là-dessus.

Mme Anglade : Aujourd'hui, c'est vraiment une journée d'assermentation...

Une voix : ...

Mme Anglade : Non, mais... On est là pour faire de la politique...

M. Gagnon (Marc-André) : Bon, bien, voilà. Alors...

Mme Anglade : On est là pour faire de la politique, mais j'aimerais quand même insister sur le fait qu'on est là en termes d'assermentation, l'importance de... C'est un moment tout solennel pour les députés, surtout les nouveaux. Cela dit, c'est sûr qu'on va vouloir être un chien de garde. C'est sûr qu'on va vouloir jouer notre rôle d'opposition officielle. C'est sûr qu'il y a des propos qui ont été tenus qui ont amené à diviser les Québécois. On va certainement revenir là-dessus si le gouvernement nous amène sur ce terrain-là, mais, si vous voulez savoir en termes de priorité ce qui va être mis de l'avant dans les prochaines semaines, les quelques semaines pendant lesquelles on va siéger : certainement l'économie, la question de l'inflation et du coût de la vie et, bien sûr, la santé. Merci.

M. Duval (Alexandre) : Je comprends que le vote de confiance, ce n'est pas votre sujet préféré.

Mme Anglade : Non, ce n'est pas un sujet que je n'aime pas. Je trouve qu'on est le 18 octobre, c'est juste ça.

M. Duval (Alexandre) : Oui, mais, tôt ou tard, ça viendra et ça se pourrait que ça vienne tôt. Vous l'avez dit vous-même, ce sera le parti qui prendra la décision, mais vous, comme cheffe du parti qui visiblement cherchez à rester à la tête du parti, quelle est votre préférence? Mettre ça derrière vous rapidement ou prendre le temps de reconstruire les instances et...

Mme Anglade : Bien, de toute façon, ça aura lieu en 2023. Et, peu importe, c'est le parti qui va être amené à décider de la date exacte. Alors, il va y avoir des rencontres avec les instances du parti dans les prochaines semaines, c'est le travail qu'il va nous falloir faire dans les prochaines semaines.

M. Duval (Alexandre) : Vous avez parlé de lucidité, vous avez parlé de reconnecter avec les Québécois. Comment entrevoyez-vous ce double défi à la fois d'être efficace ici, au Parlement, comme opposition officielle avec moins de députés et en plus de devoir faire tout ce travail de terrain pour reconquérir les régions du Québec?

Mme Anglade : Il est grand, il est grand, le défi. Puis c'est ce que j'ai... Quand je parlais de lucidité, c'est de se dire qu'on a quand même un grand travail, un grand chantier en avant de nous.

Mais vous savez, la bonne nouvelle dans tout ça, c'est... La lucidité, je parle de moi mais de l'ensemble du caucus, dans les discussions qu'on a eues... Et je ne sais pas s'il y en a un de vous qui veut commenter, là, sentez-vous bien à l'aise, là, mais de voir à quel point tout le monde veut mettre la main à la pâte, tout le monde dit : O.K., on a un gros travail à faire, etc., donc ça va être beaucoup d'énergie à consacrer à ça, mais je sens un caucus qui est vraiment déterminé et résolu par rapport à ça.

M. Duval (Alexandre) : Est-ce que vous allez refaire une tournée du Québec avant longtemps?

Mme Anglade : Ah! bien là, c'est évident qu'il y aura beaucoup de tournées et de retournées.

Le Modérateur : M. Lacroix.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, Mme Anglade, Mme Rotiroti, messieurs.

Mme Anglade : La doyenne...

Des voix : ...

Mme Anglade : Je ne suis pas sûre qu'elle aime le nom encore, là, mais elle va s'habituer.

M. Lacroix (Louis) : Une jeune doyenne, disons une jeune doyenne. Premièrement, juste une petite curiosité. Vous avez un autre député aussi qui a quand même pas mal d'expérience, André Fortin, et il ne fait pas partie de vos officiers. Pourquoi vous avez décidé de ne pas l'intégrer dans votre équipe, dans votre garde rapprochée?

Mme Anglade : André fait également partie de nos députés qui sont dans des territoires ruraux. Il va vouloir aller parcourir les régions du Québec. Donc, dans les discussions que j'ai eues avec lui, tu sais, on s'est vraiment dit : Quel est le meilleur rôle qu'il va pouvoir jouer? Alors, les rôles de porte-parole vont être annoncés après le Conseil des ministres, qui devrait avoir lieu à jeudi, mais son rôle va être extrêmement important. Ça réfère un peu à la question que j'avais tout à l'heure sur comment est-ce qu'on combine le rôle parlementaire puis le rôle sur le terrain. Il aura un énorme rôle à jouer sur le terrain.

M. Lacroix (Louis) : Mon autre question, je voudrais vous ramener en 2018, au lendemain d'une élection, à l'époque, qui avait été assez difficile pour... un réveil difficile pour le Parti libéral. Vous aviez... je pense, à mon souvenir, c'était une trentaine de députés à l'époque. Et donc le discours que tenait M. Arcand, entre autres, que tenaient, en fait, les députés, c'était de dire : On a saisi le message, il faut reconnecter avec les régions. Puis vous tenez exactement le même discours aujourd'hui, alors que vous êtes passés de 31 à 21 députés. Qu'est-ce qui n'a pas marché? Ou vous avez mal compris ou vous avez mal lu les régions pour avoir un résultat qui est encore plus éloigné de ce que vous aviez en 2018.

Mme Anglade : Bien, force est de constater que le travail doit se poursuivre, que le travail qui a été entamé n'a pas été suffisant, tu sais, il faut se le dire, et qu'il va falloir redoubler d'effort et d'ardeur d'un point de vue organisationnel, d'un point de vue terrain.

Il faut se rappeler aussi qu'on a vécu à travers toute une période qui a été la période de la pandémie. Moi, je suis arrivé cheffe en pleine période de pandémie. Tout ça a certainement joué, puis il y a eu des facteurs. On en a analysé une portion, on va continuer de le faire dans les prochaines semaines et prochains mois, mais ça...

M. Lacroix (Louis) : Mais vous dites... je veux juste... Le travail n'a pas été suffisant. Alors, qu'est ce qu'il faut faire de plus? Quel bout qui n'a pas été suffisant?

Mme Anglade : Moi, j'en ai parlé lorsqu'on était à Yamachiche, lorsque je parlais de la question de l'organisation sur le terrain, renouveler la présence... On n'a pas pu faire le travail qu'on aurait sans doute dû faire mais pour des contraintes évidentes, donc le travail qui devait être fait doit continuer de se poursuivre.

M. Lacroix (Louis) : Mais comme vous n'avez personne, à part M. Fortin, dans les régions, est-ce que ça ne rend pas la tâche colossale?

Mme Anglade : Alors, il y a des gens, il y a... Alors, ce que je disais quand même, on a des gens en Montérégie, on a des gens à Laval. Il va falloir tourner. Est-ce que la tâche est importante? Oui, je le soutiens, je le dis moi-même.

M. Lacroix (Louis) : Sauf votre respect, là, la Côte-Nord de la Montérégie, c'est loin en sifflet, là.

Mme Anglade : Oui, mais il y a quand même du monde qui habite dans la grande région métropolitaine, puis c'est la moitié du Québec, puis on va les représenter. Puis notre rôle, c'est de représenter toutes ces voix-là, c'est notre rôle de le faire.

M. Bourassa (Simon) : Bonjour. Les électeurs un peu plus âgés, là, la fameuse prime à l'urne, lors de l'élection, est visiblement allée à la CAQ. Donc là, vous devez reconquérir non seulement les gens qui sont plus âgés, les électeurs francophones, les gens en région, ça fait beaucoup de monde. Par qui vous allez commencer?

Mme Anglade : Écoutez, on veut... Il y a un énorme travail à faire, on en est conscient, et il va falloir qu'on parle à tout le monde, il va falloir qu'on parle à tout le monde. Tu ne peux pas dire : Ah! il y a un groupe avec lequel on va parler puis un groupe auquel on ne parlera pas. Si vous avez... Dans le discours que je prononçais tout à l'heure, je parlais d'enjeux économiques qui touchent absolument tout le monde, alors il va falloir qu'on ait un discours qui, justement, rassemble.

M. Bourassa (Simon) : Pour redevenir le parti de l'économie, au cours des quatre prochaines années, quelle sera votre stratégie?

Mme Anglade : Bien, moi, je vais revoir votre prémisse, je vais reconsidérer votre prémisse. Quand je regarde l'économie du Québec, là, qui est en bas de celle de l'Ontario, quand je regarde l'économie du Québec avec un coût de la vie qui est énorme pour les... bien, pour les familles québécoises, moi, je trouve... Honnêtement, là, il n'y a pas de quoi être fier de la situation actuelle. On est à risque de récession, on a une pénurie de main-d'oeuvre qu'on n'a nulle part dans le reste du Canada, qu'on vit ici, qui a un impact considérable sur notre réseau de la santé, sur notre réseau de l'éducation, sur nos services aux aînés. On ne peut pas se réclamer d'être le parti de l'économie puis d'avoir des résultats comme ceux-là. Alors, on va continuer à marteler ces messages-là puis on va amener d'autres points également au fur et à mesure.

M. Lachance (Nicolas) : Bonjour. Je reviendrais sur le serment du roi. À la dernière législature, vous avez eu la chance de participer à un dépôt de projet de loi sur cette question-là. M. Tanguay était totalement contre, d'ailleurs, on en avait discuté ensemble. Qu'est-ce qui pourrait être différent cette fois-ci? Est-ce que vous allez vous opposer également s'il y a un nouveau projet de loi sur cette question-là?

Mme Anglade : On va l'étudier en caucus.

M. Tanguay : Vous faites bien de le mentionner. À ce moment-là, nous avions dit pourquoi nous étions contre, et on avait voté contre. Maintenant, ça avait été le gouvernement qui avait décidé d'apporter un projet de loi présenté par Sol Zanetti de Québec solidaire. Là, devant nous, il n'y a pas de projet de loi, je ne sais pas si le gouvernement va avoir un appétit pour déposer un projet de loi. Soyez assurés que nous, nous ferons l'analyse au mérite, puis on dira, le cas échéant, ce qu'on en pense, mais ça va être du cas par cas, ça va être au mérite. Je n'entends pas que le gouvernement s'en vient avec un projet de loi. Est-ce que les députés de l'opposition vont déposer... les autres députés vont déposer des projets de loi? Bien, on verra, puis ça sera une analyse au mérite.

M. Lachance (Nicolas) : Donc, rien d'accéléré dans votre cas, il faudra que ça soit étudié avant même d'être présenté ou accepté.

M. Tanguay : Bien, on va attendre le dépôt, le cas échéant, si, si, si ça arrive d'un projet de loi, puis on va l'analyser au mérite. Puis, très rapidement, vous verrez où on loge.

M. Lachance (Nicolas) : Mme Anglade, vous avez dit : On ne répond pas d'anonymes. Bon, c'est d'anciens députés ou d'anciens ministres, là, par exemple, M. Sam Hamad, qui croyait, justement, récemment en entrevue avec mon collègue Antoine Robitaille, que la nomination de M. Régis Labeaume, par exemple, serait positive pour la formation politique, ça donnerait du sang neuf au parti, ça permettrait de reconnecter les rouges avec le Québec francophone tout en tenant compte de Montréal. Est-ce que ça serait positif pour votre parti, l'arrivée de Régis Labeaume?

Mme Anglade : Nous, vous savez, on est très accueillants, quand même, au Parti libéral du Québec, on est très accueillants.

M. Lachance (Nicolas) : ...prendre votre place?

Mme Anglade : Mais, écoutez, ce n'est pas ça, la question. Je pense que... Encore une fois, je vais le répéter, le caucus est bien derrière moi, les candidats qui se sont présentés sont derrière moi, et maintenant on regarde vers l'avant. On est très ouverts, par contre, à tous ceux qui veulent se joindre à nous.

M. Lachance (Nicolas) : Et, comme je nomme Sam Hamad, je comprends que le caucus est derrière vous, mais les ex, les anciens, ceux qui tenaient la base du parti, là, est-ce que c'est important qu'ils soient derrière vous également?

Mme Anglade : Bien, c'est important que tout le monde se joigne à nous. C'est important que des gens... Je pense à des Norbert Morin, je pense à des Laurent Lessard, je pense à des Luc Fortin, je pense à toutes ces personnes-là qui sont là, qui sont présentes puis continuent de militer avec nous, il y en a plusieurs.

M. Bossé (Olivier) : Vous parlez de Montérégie, Laval. Est-ce que vous considérez ça comme des régions? Oui, ce sont des régions, je comprends, là, mais est-ce que vous considérez que c'est les régions avec lesquelles il faut que le PLQ reconnecte?

Mme Anglade : Il faut que le PLQ?

M. Bossé (Olivier) : Reconnecte, entre autres?

Mme Anglade : Bien, je pense qu'il faut reconnecter avec... Il faut se reconnecter avec tout le monde. On a 21 députés sur 125, je veux dire, je pense qu'il faut qu'on fasse un travail de reconnexion. Par définition, ce sont des régions des 17 régions administratives. La grande région... C'est la grande région métropolitaine, je le mentionnais tout à l'heure, quand je parlais de la grande région métropolitaine, quand même, là, tu sais, je ne compare pas des régions : l'Abitibi, la Côte-Nord et régions éloignées, mais ça ne nous empêchera pas de faire le travail qu'on a à faire comme opposition officielle. Ça ne nous empêchera pas de présenter la voix de toutes les personnes qui habitent sur le territoire québécois. Ça ne nous empêchera pas de faire ce travail-là.

M. Bossé (Olivier) : Vous parlez de reconnecter, donc il y a eu déconnexion. À quel moment ça s'est déconnecté ou comment ça s'est déconnecté?

Mme Anglade : Ça, ce sont des analyses qui peuvent... dépendant à qui vous parlez, chacun aura sa perspective par rapport à ça, mais on doit faire le constat qu'il y a un travail qui reste à faire et qu'on va faire.

Mme Lévesque (Fanny) : Bonjour, Mme Anglade. Je voudrais... Je veux juste clarifier les points par rapport à la reconnaissance des deux partis. Vous ne voulez pas faire de négociation sur la place publique. Est-ce que vous êtes à tout le moins ouverte à ce qu'il y ait une reconnaissance?

Mme Anglade : Il y aura discussions qui vont avoir lieu avec le leader, et je ne ferai aucune discussion sur la place publique, aucune.

Mme Lévesque (Fanny) : Pourquoi vous ne le faites pas? C'est quoi, l'enjeu du Parti libéral dans cette négociation-là? Peut-être Marc Tanguay peut répondre aussi parce qu'il va avoir à le négocier, mais qu'est-ce que... Parce que M. Legault dit que lui, il est ouvert. Donc, c'est quoi, l'enjeu pour le Parti libéral?

M. Tanguay : Bien, l'enjeu, il n'y a pas d'enjeu. Je veux dire, les discussions, la façon dont ça fonctionne, c'est que les discussions n'ont pas à se faire sur la place publique. On doit être convoqué, le cas échéant, par la personne, homme ou femme, je ne sais pas, qui sera leader du gouvernement, puis, le cas échéant, quand on sera convoqué, il y aura des discussions, tout simplement. C'est la seule bonne façon de faire.

Mme Lévesque (Fanny) : Il n'y a pas un enjeu de voir son temps de parole réduit, voir ses ressources diminuer si vous accordez le statut aux autres?

M. Tanguay : Il y aura des discussions, et ça fera certainement partie des discussions. Alors, on sera présents.

Mme Lévesque (Fanny) : O.K. Sur le serment au roi, là, on comprend entre les lignes que, finalement, il faut siéger si on veut résoudre cet enjeu-là. Donc, de votre côté, la main tendue de Paul St-Pierre Plamondon, vous ne la prenez pas, là.

M. Tanguay : Non, mais ce n'est pas une histoire de... Écoutez, ce n'est pas une histoire de main tendue, c'est une histoire de... Il y a une loi qui existe, qui force tout le monde à prêter serment pour aller siéger à l'Assemblée nationale, ce qu'ont fait les prédécesseurs, que ce soit M. Parizeau, que ce soit M. Landry, que ce soit Mme Marois, ce qu'ont fait les prédécesseurs de M. Paul St-Pierre Plamondon. Maintenant, s'il veut changer la loi, bien, qu'il vienne siéger puis qu'il proposera à ce moment-là, c'est tout.

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce que vous trouvez que sa demande est un peu déconnectée de la réalité des Québécois en ce moment?

Mme Anglade : Bien, je vais vous laisser évaluer la validité de sa demande. Encore une fois, je conçois très bien qu'il y a des changements qui doivent se faire, on doit évoluer à un moment donné, puis que ça peut être un système qui est dépassé. Ça, je le conçois très bien, mais il y a une manière de faire les choses, puis on respecte les lois.

Mme Lévesque (Fanny) : Si l'Assemblée nationale lui refuse le fait de siéger, est-ce que vous êtes à l'aise avec ça?

Mme Anglade : Bien, c'est l'Assemblée nationale qui décide, alors... Bien, ce sera la décision de l'Assemblée nationale.

Mme Lévesque (Fanny) : Juste une dernière sur le vote de confiance. Donc, on comprend vraiment qu'en ce moment, pour vous, il n'est nullement question de quitter vos fonctions avant la tenue d'un vote de confiance, là. Vous allez... Vous restez en poste, peu importe s'il y a d'autres articles qui vont dire d'autre chose?

Mme Anglade : C'est bien ça. Et je pense qu'il y aurait d'autres articles...

Mme Lévesque (Fanny) : Vous restez jusqu'au prochain vote de confiance, ça, c'est un engagement?

Mme Anglade : Oui, et pour citer ma...

Une voix : ...

Mme Anglade : Non, mais j'allais... whip, mais j'allais dire ma doyenne, ma whip. Et avant et après, c'est ça qu'elle a dit, alors c'est mon intention. Merci.

Le Modérateur : On va passer en anglais avec Phil Authier.

M. Authier (Philip) : Good day. This is the first time we've seen you since that article came out about your leadership. There was a lot of harsh words, and that's from anonymous people, saying the campaign was a disaster, and... What is your reaction to that, to those kinds of rumors and that king of talk behind the scenes about your future?

Mme Anglade : Well, as you said yourself : rumors and anonymous. What I see today, especially today, with a caucus that is... that just... Hum, je cherche le mot «assermenté».

M. Authier (Philip) : Sworn in.

Mme Anglade : Sworn in. With the fact that we had our caucus sworn in, a new type of leadership, with all these people joining us, a feminine caucus, I think they're supportive of the leadership that I have, along with the different candidates that we have. We all understand that there were issues during the campaign, there is no question about that, but I feel the support.

M. Authier (Philip) : So, you feel that this is not going to continue on, that the caucus is going to be behind you and... Because, once theses stories start, you know how it goes sometimes.

Mme Anglade : Well, you know, but what I hear is a caucus that is very united. And, if I may, if the president of the caucus wants to say a few words.

M. Ciccone : Well, I can tell you that the caucus is behind Dominique, you know, and we're passed that. You know, everything we've heard in the papers, we read in the papers, the caucus is not there anymore. Now, we're at the point where we want to rebuild again. We have new suggestions, new faces around the table, which is very refreshing. That's what we're building it. And, for me, as the president of the caucus, I have to hold them. And this is great, you know, you don't want somebody around you that you need to tell them, you know : Bring me some ideas, you've got to have to work harder. You know, now, I am at the problem where I got to tell them : No, not everybody together. But you know what? Let's bring it down a notch, we'll take it step-by-step. And that's why it's very, very positive at this point with the caucus, right now.

M. Authier (Philip) :Thank you. Also, in your remarks, Mme Anglade, to your caucus, you said you will be united and resolute in defending liberties, freedoms of all Quebeckers. I mean, we've had that for four years, that issue has been on the table. How much is that going to dominate the next session? And do you think you still have to stand up for that stuff?

Mme Anglade : Oh! I really believe that we have to stand up for that. I really believe there is a... Especially after the campaign that we had and the comments that were made, I think that there will be a need for us to be very vocal about this, so, unfortunately, if I do it. Unfortunately because I think we should be passed that, we should be uniting the different groups, but if the past is any indication of the future, we will be standing strong supporting those values.

Mme Senay (Cathy) : Good day, Mrs. Anglade. The fact that you don't want to tell us about how you're opening to recognize Québec solidaire and the Parti québécois, even though, in your own propositions for the reform of the Parliamentary system, you were reducing the number of MNAs and the percentage of votes, is this a lack of confidence on your part? Because, your score, you had more MNAs, perhaps, but you have less votes than the PQ and QS. Is this a lack of confidence?

Mme Anglade : Not a all. A few things in what you said. You'll notice that, in the reform that was presented, there were a number of different proposals. You just can't take one of them out of the blue and... O.K.?

Mme Senay (Cathy) : But this one is pertinent because your party proposed the reductions of the criteria for the recognition of political parties because it's not two parties anymore, it's like multiparties.

Mme Anglade : I understand, but my position has been very clear, we will not have those discussions publicly, period. We will not have those conversations publicly. We will wait until the Leader of the Government is named. They will be asking to meet with all the different leaders, there will be discussions at this point, and that's when my caucus is going to be involved in those conversations. But we will not have them ahead of time and we will not have them publicly.

Mme Senay (Cathy) : Mr. Legault confirmed that the start of the session will be at the end of November. So, it brings you at the end of... you know, in a few weeks from now. It's not mid-November, it's the end of November. Well, that will give you some time to reflect on the disconnection you have with regions in Québec?

Mme Anglade : Regardless of when the session starts, I mean, we're currently in action, there are meetings happening as we speak with the party, meeting different people in different regions. So, this work will continue regardless of when the session starts.

Mme Senay (Cathy) : And the debate on the two oaths, Mr. St-Pierre Plamondon...

Mme Anglade : On the two? I'm sorry.

Mme Senay (Cathy) : Le serment d'allégeance au roi.

Mme Anglade : Ah! serment, O.K.

Mme Senay (Cathy) : The fact that we... I just spoke with one of your new MNAs, and she said : It's an old-fashioned tradition, and she's ready to have this debate. So, you are ready to have this debate as well?

Mme Anglade : As I said, like, the fact that it's old-fashioned, I agree with that. I agree with that, but the fact of the matter is : there is a bill, there is a law, and we have to follow the law. And, if you want to change the law, you have to come, and become an MNA, and propose a bill, and make those changes. That's how it works. So, that's how it will work, and it will be a decision from the National Assembly.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

Mme Anglade : Merci beaucoup, tout le monde.

(Fin à 12 h 13)