(Huit heures cinquante-six minutes)
M. Ouellet : Bon matin à
tous. Écoutez, j'ai fait préparer ce matin une revue de presse des deux
dernières années de ce qui se passe à la traverse Tadoussac—Baie-Sainte-Catherine :
plusieurs ruptures de service, plusieurs files d'attente, manque de bateaux
parce qu'on manque de main-d'oeuvre. Donc, aujourd'hui, devant l'Assemblée
nationale, et c'était le cas hier, il y aura des élus de la Côte-Nord, des
préfets, des gens du milieu des affaires, des gens des Premières Nations, de la
communauté d'Essipit, qui viennent cogner à la porte de l'Assemblée nationale
pour demander à tous les partis de s'engager pour la construction d'un pont
entre Tadoussac et Baie-Sainte-Catherine sur la rivière Saguenay.
Donc, pour moi, c'est fondamental. Vous m'avez
entendu à plusieurs reprises ici, à Québec. On a monté une pétition, on a fait
reconnaître l'importance de ce premier lien-là pour désenclaver la Côte-Nord.
Donc, j'invite le gouvernement et tous les partis d'opposition à aller valider,
dans leurs prochaines promesses électorales, leur véritable volonté de
désenclaver la Côte-Nord et d'offrir, une fois pour toutes, un lien fixe et
fiable. Et ça ne s'appelle pas un bateau, ça s'appelle un pont. Moi et Paul, on
sera là vers 13 h 30 pour aller rencontrer les gens.
Donc, j'invite tous les partis, mais
spécialement la CAQ et notre ministre de la Côte-Nord, M. Jonatan Julien,
à aller voir les gens de chez nous qui ont fait le voyage et qui ont pris le
bateau pour être ici, à l'Assemblée nationale, pour demander ce qu'on a besoin,
un lien fixe et fiable, un pont qui nous unit. Là-dessus, je laisse ma parole à
M. Paul St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Martin. Bonjour, tout le monde. Il est possible qu'on vive un moment
qui a une signification historique pour le Québec. Depuis quelques jours, il y
a un dialogue de sourds entre le gouvernement du Québec et le gouvernement du
Canada sur la question de l'immigration. Pourquoi un moment historique? Parce
que le premier ministre du Québec dit : C'est une question de survie pour
l'avenir de notre nation. Et il utilise des superlatifs comme celui de la
Louisiane. Bref, le premier ministre prend tous ses oeufs et dit : Moi, j'ai
besoin de ça, et c'est un sine qua non de l'avenir de ma nation. La réponse est
venue, en 48 heures, du premier ministre du Canada : Non. Et c'est la
troisième fois qu'on se fait dire non sur ce sujet-là.
Donc, ce matin, je lance le défi suivant...
puis c'est plus qu'un défi, je pense que c'est un appel au devoir que je lance
à François Legault. Vous avez des prédécesseurs, M. Legault, comme Robert
Bourassa, comme Daniel Johnson et même, dans une certaine mesure, Maurice
Duplessis, qui ont osé dire : Si vous ne nous donnez pas un traitement
équitable, si vous ne nous donnez pas les conditions de notre pérennité
linguistique et culturelle, ce sera notre liberté, notre indépendance. Bien, je
demande à ce que François Legault nomme cette possibilité-là, évoque
explicitement la possibilité que, si Justin Trudeau ne change pas d'avis
rapidement sur la question des pouvoirs en immigration, bien, ce sera notre
liberté, ce sera notre indépendance. Qu'il le dise. Des gens fédéralistes,
comme Robert Bourassa, ont été capables de le faire.
Donc, c'est mon appel aujourd'hui. Vous
voyez les chiffres. 227 000 immigrants au total. On contrôle 14 %
de l'immigration. On voit que l'immigration temporaire, c'est vraiment l'aspect
le plus important sur le plan linguistique. Il n'y a pas d'excuse, à ce
stade-ci, de ne pas prendre ses responsabilités et de ne pas dire la vérité aux
Québécois. Si on n'obtient pas les choses qu'on demande... Il y en a 21,
demandes substantielles de la CAQ, à date, et elles ont toutes été refusées. Si
on ne les obtient pas, il ne reste qu'une seule solution : l'indépendance
du Québec.
M. Bellerose (Patrick) : M. Legault
est très populaire dans les sondages. Est-ce que vous croyez qu'il pourrait
réussir l'indépendance?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je croirai quoi que ce soit lorsque je l'aurai entendu dire, ne serait-ce
qu'une fois, le mot «indépendance». Ce qui est grave, en ce moment, c'est qu'il
n'est même pas capable d'évoquer cette possibilité-là. Et les refus s'accumulent.
Mais là il vient de dire : C'est une question de survie de la nation. S'il
a à coeur le Québec puis il a à coeur notre avenir, comment peut-il ne même pas
évoquer, ne même pas évoquer une seconde, un instant, le fait que, devant tous
les refus du fédéral, la seule solution, c'est notre liberté?
M. Bossé (Olivier) : Mais,
s'il l'évoque, vous allez le suivre, M. St-Pierre Plamondon? Si lui... Si
M. Legault évoque l'indépendance du Québec, vous, vous allez le suivre?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je vais commencer... Parce que ça fait quatre ans qu'on le demande. Je vais
commencer par demander qu'il l'évoque. Parce que c'est un film, là, qu'on... C'est
le jour de la marmotte, là, on s'entend. À chaque fois qu'on a tendu cette
main-là en disant : Prenez vos responsabilités, M. Legault, évoquez
la seule solution possible, n'induisez pas les Québécoises et les Québécois en
erreur en leur disant que, par magie, tout ça va s'arranger si vous avez une
dizaine de députés de plus aux prochaines élections... Ayez le sens des
responsabilités dans la grande histoire du Québec.
M. Lacroix (Louis) : Mais,
avec la popularité de M. Legault, est-ce que vous croyez que la CAQ est le
meilleur véhicule pour faire la souveraineté?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Est-ce que, vous, vous croyez que M. Fitzgibbon, Mme LeBel, M. Girard,
je ne les nommerai pas tous, là, pensez-vous vraiment qu'ils sont
indépendantistes? Combien de fois la CAQ a écrasé les aspirations légitimes des
Québécois en leur disant que c'était fini puis qu'on n'est pas capables de
faire notre indépendance? C'est pour ça que j'en appelle à la conscience de
François Legault. Soyez honnête envers votre monde. Dites-leur qu'ils sont
capables puis que, dans les circonstances, ce n'est pas que vous n'avez pas
essayé, ça fait quatre ans que vous faites des demandes. Si c'est une question
de survie de notre nation, soyez honnête puis dites aux Québécois qu'ils sont
capables de faire leur indépendance. Dites le mot «indépendance».
M. Lacroix (Louis) : Mais
alors qui peut faire l'indépendance, M. St-Pierre Plamondon? Parce qu'hier
on parlait avec Lucien Bouchard, puis lui, il nous disait que le PQ... Il
parlait du PQ au passé puis il a dit que le PQ, ça a été un véhicule, mais que
les véhicules, ça se change. Quand ça a fini d'être utilisé, ça se change.
Donc, le PQ, selon lui, n'est pas nécessairement le bon véhicule pour faire la
souveraineté.
D'abord, comment vous réagissez à cette
affirmation-là de Lucien Bouchard? Et est-ce que le PQ est le bon véhicule?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Les véhicules, on l'a vu dans l'histoire de la politique, peuvent rebondir
et, des fois, les véhicules se changent. Avant de parler du véhicule, là,
parlons du fond des choses. Est-ce que l'indépendance du Québec est présente
dans l'actualité, pertinente? Puis est-ce qu'elle est nécessaire et urgente? Si
votre réponse est oui, ma réponse est la suivante : Il y a un véhicule, en
ce moment, qui est entièrement dédié à la réalisation de l'indépendance du
Québec. Il est bien financé, il est renouvelé, il est rempli de militants, il a
une nouvelle image de marque. On a même les nouvelles pancartes du oui qu'on a
faites pendant la pandémie. Ça n'a pas trop paru parce qu'on était en pleine
pandémie. On a tout ça.
Donc, au 3 octobre prochain, là, si vous,
vous pensez que l'indépendance doit se faire puis si vous, vous pensez qu'à l'Assemblée
nationale ça prend des indépendantistes qui disent vrai puis qui veillent à
notre destin national, qui veillent à notre avenir, bien, c'est simple : votez
pour le seul parti qui est dédié puis qui prône l'indépendance du Québec. C'est
aussi simple que ça.
M. Lacroix (Louis) : ...quand
il dit que le PQ n'est plus le bon véhicule pour faire la souveraineté?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ce n'est pas ça qu'il a dit.
M. Lacroix (Louis) : Bien,
voulez-vous l'entendre?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Il a parlé de véhicules qui peuvent ou ne peuvent pas... Moi, ma réponse,
elle est superclaire. Il y a un seul véhicule dédié à l'indépendance. Puis la
question, c'est : Est-ce qu'on veut que cette idée-là puis que ce
projet-là continuent?
M. Laforest (Alain) : Mais
vous appelez François Legault à changer de marque de véhicule. Parce que, s'il
prône l'indépendance, il devient le véhicule. C'est ça que vous venez de lui
demander ce matin : devenez le véhicule de l'indépendance.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non. Ce que je viens de vous dire, en fait, c'est que le véhicule est à
forte majorité fédéraliste et a passé les quatre dernières années à décourager
les gens...
M. Laforest (Alain) : ...vous
faites un appel au premier ministre en lui disant : Demandez les pleins
pouvoirs.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Un appel à sa conscience d'au moins nommer...
M. Laforest (Alain) : Bien,
c'est ça. Donc, s'il le fait, il devient le véhicule.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je l'invite, par sens du devoir, à au moins évoquer cette possibilité-là. À
ce que je sache, quand Robert Bourassa l'a fait, ça n'a pas fait du Parti
libéral un parti indépendantiste. Mais, il y a un moment donné, il faut dire la
vérité puis prendre ses responsabilités à la hauteur de l'histoire et de notre
destin national.
M. Bergeron (Patrice) : M. St-Pierre
Plamondon, est-ce que vous y croyez vraiment, vous, que... Vous dites... Vous
avez dit, de toute façon, que ça avait été un «buildup», ce qui s'était passé
avec l'immigration, que... Et là vous croyez vraiment que l'avenir de la nation
est en jeu pour ce petit nombre d'immigration là et que, donc, c'est une
question d'indépendance? Vous croyez vraiment à toute cette construction-là
puis vous croyez vraiment que M. Legault va aller jusque là, là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Il nous dit que c'est une question de survie de notre nation d'avoir les
pleins pouvoirs en immigration. Nous, on pense en effet que c'est une question
de survie de notre nation d'avoir les pleins pouvoirs sur l'ensemble de ce qui
nous permet d'exister comme nation. La journée où le premier ministre dit ça,
formellement, que c'est une question de survie, il doit aller au bout du
raisonnement quand le premier ministre du Canada lui dit non pour une troisième
fois dans les 48 heures. C'est une question de responsabilité vis-à-vis
les patriotes, vis-à-vis plein de générations qui nous ont précédés, qui nous
ont demandé de continuer une quête vers notre normalité et notre liberté.
M. Bellerose (Patrick) : Si
M. Legault va vers l'indépendance, vous n'aurez pas le choix de suivre. Ça
va devenir une grande coalition avec vous, avec Québec solidaire. Il y a un momentum
qu'on n'a pas eu depuis longtemps.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Qu'il commence par la nommer, je ne demande rien de plus que ça. Je ne dis
même pas, là... Parce que je viens de vous nommer tous les ministres
fédéralistes de la CAQ, là, il ne faut pas rêver en couleurs. Mais, par souci
d'honnêteté puis au niveau de notre conscience, je lui demande juste de
l'évoquer, de nommer cette possibilité-là.
Mme Prince (Véronique) : Mais
qu'est-ce qui l'empêche de le faire? C'est son aile fédéraliste, dans le fond, puis
c'est ça qui l'empêche, c'est ce que vous êtes en train de dire. Il y a des
pressions de l'aile fédéraliste de sa coalition?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Posez-lui la question aujourd'hui : Êtes-vous prêt à nommer cette... à
évoquer cette option-là?
Mme Prince (Véronique) : D'après
vous, pourquoi il ne le fait pas? Pourquoi il ne le fait pas?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Nous, on le fait.
Des voix : ...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je ne le sais pas pourquoi d'autres ne remplissent pas leurs devoirs envers
notre destin national puis notre peuple. Nous, on le fait, c'est tout ce que je
peux dire.
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce que vous pensez que M. Legault est toujours, au fond de lui-même,
indépendantiste?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
S'il vous plaît, aujourd'hui, là, posez-lui la question puis dites-lui...
M. Lacroix (Louis) : ...je
vous pose la question à vous, là. Je vais lui poser tantôt, là, mais vous, pour
l'instant?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
J'ai entendu François Legault décourager les Québécois quant à la question
de l'indépendance et nous ridiculiser au salon bleu tellement de fois depuis
quatre ans... C'est pour ça que j'en appelle davantage... non pas à ses
croyances profondes, je ne sais pas, mais j'en appelle à son sens des
responsabilités vis-à-vis la nation québécoise.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Est-ce
qu'il y a un moment, dans l'avenir prévisible, où il sera trop tard, selon
vous? Quand?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je ne sais pas. À force de répéter aux Québécois qu'ils ne sont pas bons,
qu'ils ne sont pas capables, à force d'être dans le pessimisme, à un moment
donné, oui, ça a un impact. Puis c'est ça que je demande à François Legault
d'arrêter de faire, d'arrêter de dire aux gens qu'ils ne sont pas bons. On est
capables d'être un pays puis on n'a pas le choix si on veut une pérennité
linguistique et culturelle. Je le sais que c'est du changement, je le sais que
c'est difficile de regarder les choses en face, mais, en ce moment, la CAQ agit
comme un formol, un pot de formol dans lequel on est pris puis on ne peut pas
évoluer. C'est une invitation à nous endormir. Puis moi, mon rôle, notre rôle,
c'est de dire aux gens : Vous êtes capables, n'ayez pas peur. C'était ça,
hier, l'inauguration de la statue de Jacques Parizeau. Il y a encore des gens
au Québec qui regardent l'histoire du Québec puis qui se disent : Ça va
bien finir, ça va finir positivement.
M. Carabin (François) : Mais,
dans le fond, votre sortie d'aujourd'hui, c'est parce que vous voyez le
compteur... Vous voyez qu'il est minuit moins une.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, c'est que je vois qu'il y a des limites à l'absurdité d'un discours
dans le cadre duquel on finirait par avoir les pouvoirs en immigration parce
que François Legault a eu 15 députés de plus aux prochaines élections. Il
y a un moment où peut-être je comprends qu'il y avait un argumentaire en 2018,
ça fait longtemps qu'on n'a pas essayé d'aller chercher des pouvoirs à Ottawa, un
nouveau projet pour les nationalistes. Tout ça, là, en 2018, à la limite, il y
a un doute qui subsiste. Il n'y a tellement plus aucun doute, puis c'est
tellement méprisant pour notre nation, vis-à-vis des demandes fondamentales,
que je me dis : Il y a un moment donné, il faut que le mensonge arrête
puis il faut qu'on soit capables... il faut que François Legault prenne ses
responsabilités, que d'autres fédéralistes avant lui ont réussi à assumer, au
moins en évoquant le fait qu'à ce stade-ci la seule solution, c'est qu'on
devienne un pays. Puis on le mérite, on est capables. C'est tout.
La Modératrice : Une
dernière...
M. Lacroix (Louis) : M. Ouellet,
il reste six jours. Vous êtes leader parlementaire. Il y a combien de projets
de loi, là, qui vont se ramasser dans la filière 13, selon vous?
M. Ouellet : Ah!
écoutez, ça avance quand même assez bien. On a eu la scission hier, on est
contents, du côté de Mme Hivon, pour la scission du p.l. n° 2. Il en reste quelques-uns. Je ne vous le cacherai pas
que l'aide médicale à mourir demande encore et commande encore de bons débats,
de bons questionnements. On va adopter... On devrait adopter le principe
aujourd'hui.
Je sais que le gouvernement a déposé
d'autres projets de loi. Il a déjà indiqué, dans certains cas, qu'ils ne
seraient pas appelés, notamment celui qui touche les agronomes, M. Simon
Jolin-Barrette nous a dit qu'il ne sera pas appelé. Même chose pour ce qui est
du numérique du côté des notaires, même chose aussi, ça ne sera pas appelé. Et on
attend, et c'était une promesse du gouvernement aussi, de légiférer pour
Hydro-Québec en matière de taux pour plafonner l'inflation. On attend des
nouvelles à savoir s'il y aura un projet de loi qui sera déposé. Mais j'ai gagé
une bière avec Simon Jolin-Barrette, je pense qu'ils vont le déposer mais ne
l'appelleront pas pour nous dire : Faites-nous confiance.
M. Laforest (Alain) : Mais
habitation, aide médicale à mourir, est-ce qu'il y a un danger? Parce que ce
sont les deux grosses pièces législatives...
M. Ouellet : Pardon,
j'ai manqué le premier bout.
M. Laforest (Alain) : Habitation
et aide médicale à mourir, est-ce que ça, ça risque de passer à la trappe, là?
M. Ouellet : Bien, dans
le cas de l'habitation, je ne penserais pas. On commence les consultations
aujourd'hui. Il y a plusieurs choses qu'on avait demandées, le Parti québécois,
qui est à l'intérieur. Il reste un peu de «fine-tuning» à faire. Mais, dans le
cas de l'habitation, je ne penserais pas.
Dans le cas de l'aide médicale à mourir,
c'est un débat de société qui mérite sérénité, qui mérite du temps. On a
entendu des groupes, depuis deux jours, qui nous ont... venus nous indiquer en
quoi, sur certaines mesures, il y avait des choses qui étaient peut-être mal
faites ou mal expliquées. C'est le travail de Véronique Hivon de s'assurer que
tout ça soit bien compris et...
M. Laforest (Alain) : Ça
fait que ça, ce n'est pas certain?
M. Ouellet : Je ne dis
pas que ce n'est pas certain, ça va dépendre de qu'est-ce que le gouvernement
met aussi à l'agenda dans ses salles de commission, mais il y a de la place qui
se libère, là. Tu sais, on a fini le projet de loi n° 2,
le projet de loi n° 29, l'omnibus municipal... bien, pas le municipal,
pardon, mais pour les élections va suivre son cours aussi. Donc, il y aura de
l'espace dans les commissions parlementaires. Il y a de l'espace au salon bleu.
Je vous rappelle qu'hier soir on a fermé puis on n'a pas siégé en soirée.
Donc, il y a du temps, mais on ne fera pas
l'économie du débat et on va prendre le temps nécessaire. Et c'est ce qui a
qualifié le travail de Mme Hivon, dans tout le travail pour l'aide
médicale à mourir, de faire les débats, de faire consensus et d'amener les
Québécois, Québécoises à réfléchir pour adopter la meilleure loi possible. On
l'espère, mais on n'est pas en mode obstruction, on est en collaboration totale
et complète.
La Modératrice : Très
rapidement.
M. Bellerose (Patrick) : M. St-Pierre
Plamondon, juste sur l'inauguration hier de la statue de M. Parizeau. Mme
Anglade était absente, était en déplacement dans le Bas-Saint-Laurent. Est-ce
que vous auriez souhaité qu'elle soit présente, même si c'est la cheffe du
Parti libéral?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien sûr. Jacques Parizeau est quelqu'un qui a dû endurer beaucoup
d'insultes et de mépris, alors qu'il a consacré sa vie au Québec. Et je pense
que ça aurait été une forme de réparation symbolique de plusieurs des insultes
et des attaques qu'il a dû subir toute sa carrière que chaque parti soit
représenté par leur chef. Je pense que ça aurait dû.
Journaliste : ...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je pense que c'est décevant.
La Modératrice : On va passer
en anglais, s'il vous plaît.
M. Authier (Philip)
: Mr. St-Pierre Plamondon, I'm
just going back over your logic of what you just expressed. Why... The CAQ is
at 46% in the polls, hugely popular, about to add more seats, probably, to its
table. Why... When you say: He has to go to the end of his logic, why would he
bother? I mean, he's going to win the next election, probably. He's very
popular. So... And independence is sort of less popular. So, why would he
bother doing what you suggest, because he's going to win anyway?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Because...
M. Authier (Philip)
: It seems to be... Your proposal would seem quite risky for Mr. Legault.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : At some point, as a
Premier, you have a responsibility towards your people in the larger scale of history.
He says that it's fundamental for the survival of the Québec nation that he gets all the powers in immigration. It's been denied
three times, and this last time it's been denied within 48 hours. So, if
it's such an important question, and he's been told no for the third time, he
has to be able, at the very minimum, to do what Robert Bourassa, Daniel Johnson
and Maurice Duplessis, to a certain extent, were capable of doing, saying :
If you don't give me the essential, I will have to consider our freedom. And,
so far, it's been four years, we've never heard that, we've never seen that.
M. Authier (Philip) :
But politicians, for years, Mr.
Bourassa... successfully used this ambiguity to their benefit and had stayed in
power for many years. So, why don't... I'm just trying to see what... What would
be the advantage for François Legault to do what you say?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : You're probably correct
that, from a tactical point of view, it's easy for the CAQ to try to keep the
population in the form of denial that everything is going to be fine, «tout va
bien aller», you don't need the independence because everything is going to be
fixed by magic when we get 15 MPs more after the next election. Justin Trudeau
will change his mind and he will give us everything we asked for. So, that's
where we jump in, that's where we have a role, that's where we're essential. We
need to say: This is not OK. It's not OK in terms of what's true and what's
not, it's not OK in terms of your responsibility as a Premier to... carry your
reasoning till the end.
M. Authier (Philip)
: But, sometimes, the truth has very little to do with politics.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
Sometimes, but I'm in politics in the hope that truth will prevail.
M. Grillo (Matthew) :
But do you actually think that he
believes in Québec separation?
I mean, he's been in power now for almost four years, and this is coming up
now. Do you actually think that he believes... because you're telling him to
say it. What if he doesn't believe in it?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : He won't say it then and he
will keep on making demands to Justin Trudeau, or Pierre Poilievre, or Jean
Charest, eventually, with the exact same result. And then he will do the exact
same thing than the Liberal Party did for several years, just put it under the
carpet and act as if it never happened. And this is not a future for Québec.
Mme Senay (Cathy) :
Mr. St-Pierre Plamondon, are you trying
to prove to Lucien Bouchard that he's wrong with what he said yesterday: The PQ
is not the way to go to get sovereignty? Is it so hurtful for you that he said
that yesterday that this is how you're reacting this morning?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : No, no. I'm reacting to
what Justin Trudeau said. If it's vital and essential, and you get a third
denial, and it happened in 48 hours, at some point, there's an issue of honesty
and of coherence that jumps in, that kicks in. And that's where I really think
that François Legault, if he cares about those powers and if he cares about Québec, needs to do something else than what
happened in the past four years, that is to say nothing, do nothing and act as
if it never happened. It is happening. If it's vital for the nation of Québec, you just got a refusal that is crystal
clear.
Mme Senay (Cathy) :
But what will that change? The population in Québec doesn't want to hear about the debate on sovereignty anymore.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
That's not true. We had a recent poll, it was around 40%. But most
importantly, people are following the news for the past two years. You see that
the word «independence» is much more in the media. And there's a reason for
that. There were demands, those demands are legitimate and they never
translated into any result. So, at some point, what is the solution? There's
only one solution: independence.
Mme Senay (Cathy) : It's the Premier mentioning the word.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : No, it's independence. And
the problem we have right now is that, as your colleague said, the Premier acts
as if, by magic, everything is going to be fixed after the next election if he
gets 10 or 15 people more on his side. It doesn't make any sense, and people,
of course, understand that it doesn't make any sense. So, the true question is:
now that you got refusals and you're in a position of zero out of 21, 22
demands, please, say what is the... please be true to your population.
M. Bossé
(Olivier) : Qu'est-ce qui vous a rendu si émotif tantôt?
La Modératrice : On va
terminer.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, je suis capable de répondre, c'est juste... Ça me rend émotif parce
que j'aime le Québec, j'aime les Québécois. J'ai voté oui en 1995, à 18 ans.
Puis ça me fait de la peine qu'on ne se dise pas oui. Ça me fait de la peine
aussi que des gens induisent en erreur les Québécois sur leur capacité d'être
un pays. Ils sont capables. Ils le méritent. Puis on met tellement d'efforts
là-dedans qu'on se dit : Ça ne se peut pas qu'on tienne la population...
qu'on invite constamment la population à ne pas se faire confiance, qu'on
invite constamment la population à ne pas se dire la vérité, à ne pas aller
vers un projet qui nous amènera dans une société plus heureuse, plus unie, plus
belle, qui rayonne. Moi, je le vois et je souhaite que ça ait lieu.
La Modératrice : Merci
beaucoup. Bonne fin de journée.
(Fin de la séance à 9 h 19)