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Point de presse de Mme Isabelle Melançon, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’environnement, et M. Pierre Arcand, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’administration gouvernementale et pour le Conseil du trésor

Version finale

Le mardi 3 mai 2022, 10 h 50

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures quatre minutes)

M. Arcand : Alors, bon matin, tout le monde. Écoutez, aujourd'hui, évidemment, c'est une journée très particulière, les funérailles nationales de Guy Lafleur, que j'ai bien connu en passant. Moi, j'avais été l'employeur de Guy Lafleur pendant un certain temps quand j'étais directeur général de CKAC à Montréal. Et il y avait, à l'époque, une compétition très importante qui se faisait, il y avait une émission qui s'appelait Les amateurs de sports, qui était animée par Pierre Bouchard, et il y avait chez mon concurrent, qui était CJMS à l'époque, Mario Tremblay, qui faisait également une émission de sport.

Et, quand Guy Lafleur avait quitté le Canadien, je crois que c'est autour de 1985. Guy Lafleur, pendant une période de deux ou trois ans, n'avait pas été... il n'avait pas rejoint encore les Rangers, à ce moment-là, et donc j'avais eu une réunion avec Pierre Bouchard, et finalement on avait décidé... on avait appelé Guy pour devenir un peu un genre de chroniqueur, et qu'il était venu à l'émission. Et je dois vous dire que ça avait eu un impact très important sur nos cotes d'écoute et je n'ai pas besoin de vous dire jusqu'à quel point on a senti, à ce moment-là, que Guy était aimé par l'ensemble du public québécois.

Et c'était quelqu'un qui était très agréable de travailler puis qui avait un bon sens de l'humour. Et, quand j'avais signé son contrat, à l'époque, la réponse avait été : Tu n'es pas beaucoup plus généreux que Sam Pollock. Ça avait été son... Alors, je voulais simplement vous mentionner ça.

Et à l'époque, également, on avait fait un lancement de programmation qui avait lieu au Windsor, à Montréal, et à ce moment-là... et on parle de 1987, et on avait eu, à ce moment-là, comme invités spéciaux, Céline Dion, René Lévesque, quelques mois avant sa mort, et Guy Lafleur qui était là. Et je dois vous dire que ça avait été... je pense que c'est la seule fois où ces trois personnalités-là qui ont marqué le Québec étaient présentes. Alors, je voulais simplement le mentionner ce matin.

Les points que je voulais faire aujourd'hui, simplement vous dire un certain nombre de choses. Premièrement, je voulais vous parler du REM de l'Est. Moi, la question que je me pose, premièrement, qui est très claire pour nous ce matin, c'est... On ne sait pas, premièrement, qui sera le maître d'oeuvre de ça. Est-ce que c'est la MTQ, l'ARTM? Est-ce que ça va être la STM, la ville de Montréal? C'est un point extrêmement important.

Puis l'autre point, également, qui m'apparaît majeur, c'est qu'on parle de 10 milliards de dollars comme projet. On comprend que la ville va y mettre un peu d'argent, que le fédéral aussi. Mais la question, c'est qu'il y a un Plan québécois des infrastructures. Quand c'était la Caisse de dépôt, ce n'était pas dans le périmètre comptable du gouvernement, mais là ça va l'être, et j'espère qu'on va ajuster le Plan québécois des infrastructures pour tenir compte de ce qui va se passer avec le REM de l'Est. Et la question : Si le gouvernement n'augmente pas le Plan québécois des infrastructures puis qu'on veut y inscrire le REM de l'Est, quels sont les projets qu'ils vont abandonner? Alors, ce sont des questions qu'on aura l'occasion de poser, certainement, au gouvernement au cours des prochaines semaines, d'ici la fin de la session, parce que ça m'apparaît particulièrement important.

L'autre point aussi que j'aimerais faire valoir. Aujourd'hui, c'est des crédits, entre autres, en matière d'énergie, le ministre de l'Énergie, M. Julien, a promis qu'on aurait une loi qui va limiter les augmentations de tarifs à 3 %. Alors, je me demande encore, parce qu'on approche évidemment la fin de la session, à quel moment il va déposer ce projet de loi. Il nous avait promis ça, et, pour l'instant, en tout cas, on n'a pas eu d'écho du dépôt de ce projet de loi. Alors, moi, je dis aux Québécois, si vous voulez… Déjà, les augmentations risquent, au cours des prochaines années, d'être très importantes. Elles vont l'être encore plus quand ils vont réviser, en plus, avec la Régie de l'énergie, parce que, là, on commence à avoir des projets éoliens qui vont être ajoutés aux coûts d'Hydro-Québec. Alors, j'ai hâte de voir la teneur du projet de loi comme tel.

Alors, c'étaient mes points, principalement, ce matin, par rapport à ce qui se passe actuellement, et je laisse la parole à ma collègue, Isabelle.

Mme Melançon : Merci, Pierre. Alors, de mon côté, j'aimerais vous parler, bien sûr, de pénurie de main-d'oeuvre. Mais, avant de le faire, je veux juste vous dire que je suis excessivement inquiète, comme femme, de voir ce qui se passe, actuellement, aux États-Unis, avec le retrait du droit pour l'avortement dans... par la Cour suprême. En tout cas, il y a des discussions en ce sens-là. Ça me glace le sang de savoir qu'État par État on va donc, à ce moment-là, politiser le droit à l'avortement. C'est un recul de 40 ans pour les femmes. On doit suivre le tout avec attention. Et au Québec, on doit, d'une seule voix, porter ce droit des femmes partout. Il faut qu'on soit consensuels ici, à l'Assemblée nationale, bien sûr, pour pouvoir protéger ce droit.

Je voulais, bien sûr, vous parler de pénurie de main-d'oeuvre parce qu'actuellement, comme vous le savez, il va manquer 1,4 million de travailleurs d'ici 2030. Actuellement, là, il faut parler avec, bien sûr, les propriétaires de PME qui souffrent, qui souffrent vraiment parce qu'ils ne trouvent pas de main-d'oeuvre. Les travailleurs souffrent eux aussi parce qu'ils n'ont pas d'aide, ils doivent cumuler plusieurs postes en même temps, alors ça, ce n'est pas très simple pour les travailleurs. Et il y a les consommateurs aussi, au bout de la ligne, qui vont payer plus cher, qui n'auront pas de services, qui vont avoir des délais. Alors, on le voit, bien sûr, dans les PME, on le voit du côté privé, mais on le voit aussi dans les services publics.

J'imagine que vous avez lu certains articles où on fait état pour, par exemple, des gardiens de prison, où on fait... où on rappelle, bien sûr, le manque d'infirmières, où on rappelle aussi le manque de travailleurs. Par exemple, dans les transports, on l'a vu, hein, pour les transports vers les Îles-de-la-Madeleine, on manque, actuellement, de pilotes d'avion. On l'a vu aussi avec le réseau d'autobus dans les différentes régions du Grand Montréal. Alors, je voulais attirer votre attention sur cette pénurie de main-d'oeuvre là.

La semaine dernière, c'était l'étude des crédits avec le ministre Jean Boulet. Malheureusement, on voit que les mesurettes qui ont été mises sur pied ne répondent pas au problème puisque, depuis 2018, là, on a doublé le nombre de postes qui sont vacants.

Je terminerai en vous parlant de la FTQ-Construction, si vous me permettez. Vendredi dernier, moi, j'ai demandé à ce que la FTQ puisse mettre sur pied une enquête indépendante dans le processus, bien sûr, de nomination pour pouvoir avoir accès... du moins pour se rendre jusqu'à l'élection de la FTQ-Construction. On voit qu'il y a eu un problème dans le processus, et je souhaite qu'il y ait véritablement une enquête indépendante qui soit levée, du côté de la FTQ, parce qu'avec 3 % de femmes en construction ce n'est pas le message qu'on doit envoyer, là. C'est de dire : N'importe qui peut être à la tête de cette grande organisation-là. Je pense que M. Boyer doit demander le déclenchement de cette enquête indépendante. Alors, voilà, merci.

M. Lacroix (Louis) : M. Arcand, sur le REM de l'Est, M. Emond a dit en commission parlementaire, il y a quelques instants, que les fameuses études que la Caisse de dépôt Infra a faites pour son projet vont coûter 100 millions de dollars au gouvernement. En fait, ces études-là valent 100 millions de dollars. Comment vous réagissez?

M. Arcand : Bien, écoutez, ça, c'est une des questions. D'ailleurs, il y a des crédits, je crois, aujourd'hui, alors certainement on va poser les questions. Quel est le coût, justement, de se libérer de la Caisse de dépôt? Et, encore une fois, la Caisse de dépôt avait un plan qui, selon, évidemment, ce que le gouvernement nous a dit, n'était pas consensuel, à Montréal, sur les façons de faire. Mais je pense que le gouvernement va devoir donner des explications, justement, sur le coût et le rachat de ces études-là de la Caisse de dépôt. Alors, on devrait, j'imagine, ce matin, là, avoir une idée des coûts comme tels.

M. Lacroix (Louis) : Il dit également que le projet avait une acceptabilité sociale d'environ 70 %, selon des sondages qu'ils avaient faits auprès d'utilisateurs. Alors, M. Legault, hier, disait qu'il n'y avait pas d'acceptabilité sociale. M. Emond, ce matin, il dit : Bien, nous autres, on avait 70 % selon nos sondages.

M. Arcand : Oui, mais, vous savez, dans ce genre d'affaires là, c'est très simple. Si vous dites aux gens : Est-ce que vous voulez avoir un REM dans l'est?, tout le monde va vous dire : Bien, oui, ça m'intéresse d'avoir un REM dans l'est. Si la question, c'est : Est-ce que vous voulez des pylônes, là, qui vont se promener au centre-ville?, là, ça commence à être problématique. Alors, c'est toujours la même chose, dans ce domaine-là, on est tous en faveur d'avoir un meilleur transport collectif. Mais, encore une fois, le diable est dans les détails, et en ce sens-là, évidemment, c'est clair qu'il y a véritablement un travail qui a été fait par le gouvernement qui n'a pas été, jusqu'ici, en tout cas, très, très précis. Et on voit que c'est carrément, de leur côté, un recul, de ce côté-là, qui m'apparaît évident.

M. Robitaille (Antoine) : Lequel, dans le quatuor, devrait être le maître d'oeuvre, l'ARTM, la STM, la ville? Choisissez.

M. Arcand : Écoutez, normalement, normalement, c'est le gouvernement qui, normalement, met le plus d'argent en général. Celui qui devrait être le maître d'oeuvre devrait être celui qui va probablement investir le plus. Ce qui ne veut pas dire, cependant, que la ville de Montréal ne devrait pas avoir son mot à dire à l'intérieur. Il faut qu'il y ait...

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce que la structure du transport en commun, à Montréal, est trop compliquée? Parce qu'il y a tellement d'organismes. Puis là on promet de faire une table puis mettre tout ce monde-là à table, alors que tous ces organismes-là ont des intérêts qui sont différents, bien souvent, puis des buts différents. Comment est-ce qu'on peut essayer de trouver un consensus auprès d'organismes aussi variés?

M. Arcand : Bien, c'est une très bonne question, M. Lacroix. Je pense qu'il y a une réflexion à se faire de ce côté-là parce qu'on s'est rendu compte que... Et j'écoutais, ce matin, certains commentaires qui ont été faits et qui disaient : Même pour… par exemple, d'avoir une espèce d'uniformité sur les billets de métro puis d'autobus, à Montréal, ça a pris presque 20 ans avant qu'on puisse avoir une certaine uniformité.

M. Robitaille (Antoine) : Mais vous, vous étiez ministre des Transports à un moment donné?

M. Arcand : Non, je n'ai pas été ministre des Transports.

M. Robitaille (Antoine) : Non, mais vous étiez ministre, en tout cas, à cette époque-là…

M. Arcand : Oui, oui, oui.

M. Robitaille (Antoine) : …responsable, tu sais, député de Montréal. Qu'est-ce que vous faisiez à cette époque-là? Est-ce que vous avez des regrets sur l'espèce de tour de Babel qu'on a construite autour des transports?

M. Arcand : Bien, c'est-à-dire que, dans ces dossiers-là, vous savez, d'une part, il y avait une très grande jalousie de la part du milieu municipal d'avoir un peu le contrôle de la situation. Puis tu es toujours pris avec Laval, la Rive-Sud, Montréal, il faut coordonner tous ces efforts-là, et donc ça rend les choses un peu plus compliquées. Mais moi, je pense que, quand on voit ce qui se passe et des projets de cette envergure-là, je dois vous dire que le moment est venu, probablement, de faire une réflexion sur le nombre de structures, sur la complexité des structures et comment on peut simplifier les choses.

M. Robitaille (Antoine) : Le PQI, quel projet on irait chercher?

M. Arcand : Ah! bien là, c'est une bonne question.

M. Robitaille (Antoine) : Avez-vous des suggestions?

M. Arcand : Non, je n'ai pas de suggestion à vous faire là-dessus. Mais ça représente plusieurs milliards de dollars. Et le gouvernement, s'il est sérieux... Parce que, comme vous le savez, le PQI, c'est pour une période de 10 ans, et donc ils ne sont pas très pressés. Là, ils ont dit : Bien, écoutez, le REM, ça va se faire en... le REM de l'Est, 2029, là, j'ai attendu 2029, etc. Moi, ce que je vous dis, c'est que ce n'est pas dans le PQI, actuellement, et donc ils vont devoir le mettre. Et le gouvernement, je pense, devra faire des choix. Et, comme par hasard, mon impression, c'est qu'ils vont faire ces choix-là après l'élection.

Mme Prince (Véronique) : Quelle leçon on devrait tirer de ça? Parce que, dans le passé, il y a des partenariats publics-privés qui ont pu fonctionner avec des projets de transport. Est-ce qu'on aurait dû, dès le départ, avec ce projet-là, dire : C'est le gouvernement qui est... bien, c'est nous autres qui est maître d'oeuvre au ministère des Transports? On a-tu une leçon à tirer de ça?

M. Arcand : Bien, c'est-à-dire que, premièrement, nous, on avait fait le REM la première fois… qui est une très bonne idée d'avoir la Caisse de dépôt à l'intérieur parce que ça nous permettait de nous donner une plus grande marge de manœuvre au niveau des autres projets. Alors, la Caisse de dépôt faisait le travail pour nous. On avait réussi, je pense, en tout cas, à équilibrer le budget de façon importante.

Deuxièmement, les études qui étaient là, à ce moment-là, pour ce qu'on a appelé le REM de l'Ouest, le pont Champlain, etc., jusque dans différentes municipalités, on s'est rendu compte que ça répondait à un besoin. Et toutes les études ont démontré, justement, qu'on avait le potentiel, le nombre suffisant, etc., et qu'il y avait, donc, un succès quasi assuré de ce REM-là.

Mme Prince (Véronique) : Mais est-ce que ça discrédite la Caisse pour le futur? Parce qu'à ma connaissance, je pense, c'est la première fois.

M. Arcand : Bien, moi, la question que je me pose, simplement, est la suivante. La caisse veut aller un peu partout dans le monde pour faire valoir, justement, sa capacité à faire les projets, et alors que le Québec, on décide d'enlever ça à la CAQ... c'est-à-dire à la Caisse de dépôt. Alors, je n'ai pas besoin de vous dire que c'est un peu particulier comme situation. Moi, je n'ai pas les détails, actuellement, de ce qui s'est passé exactement. On va poser les questions au gouvernement pour savoir exactement qu'est-ce qui s'est passé dans ce dossier-là. Mais normalement la CAQ a certainement, de ce côté-là, fait un travail très brouillon en ce qui me concerne.

M. Bossé (Olivier) : Pour Québec, M. Arcand, est-ce que Mme Guilbault est la pire ministre que la région a eue depuis 20 ans, ministre responsable?

M. Arcand : Bien, ce que je peux dire, c'est qu'il n'y a pas eu beaucoup de projets. On s'aperçoit que tout ce que la CAQ a touché à Québec, au cours des dernières années, a toujours été extrêmement laborieux, que ce soit la question du tramway, que ce soit la question du troisième lien. Moi, j'ai entendu des plaintes de la part de plusieurs élus municipaux de Québec qui disent : Écoutez, elle n'est pas très présente, elle ne semble pas véritablement donner priorité à certains de nos projets. Puis on a la question du nickel, puis on a la question de la promenade Samuel-De-Champlain.

Alors, il y a plusieurs dossiers, ça fait quand même bientôt quatre ans qui sont là, plusieurs dossiers qui n'ont pas été réglés. Je pense que, quand on... On a eu plusieurs ministres de la Capitale-Nationale, je pense entre autres à Sam Hamad, en particulier. Si Sam avait été là, je pense que les dossiers auraient été réglés pas mal rapidement et facilement.

Mme Plante (Caroline) : Est-ce que vous estimez que l'éventuel projet de loi sur les tarifs d'électricité, là, il pourrait être adopté très rapidement, un, deux, trois?

M. Arcand : Écoutez, on va poser les questions qui sont nécessaires. C'est clair que le projet de loi ou la loi n° 34, là, a été une erreur de la part du gouvernement. Le seul fait de déposer un nouveau projet de loi et de nous promettre de déposer un nouveau projet de loi, c'est clair que ça montre l'échec du gouvernement dans ce domaine là.

Maintenant, nous, on va étudier le projet de loi lorsqu'il sera déposé. Puis la raison pourquoi j'en parle ce matin, c'est parce qu'écoutez la session va finir bientôt. On va envoyer étudier le projet de loi, qu'est-ce que ça contient, et on va s'assurer, évidemment, que les consommateurs paient le juste prix, parce qu'en bout de ligne, c'est ça, l'affaire, c'est qu'il faut que les gens, ils paient le juste prix. Et Hydro-Québec, il n'y a pas eu des grosses augmentations au cours des dernières années, justement, parce qu'on a eu, pendant plusieurs années, pas de projets éoliens, pas de barrages, on avait des surplus énergétiques, donc les coûts étaient pas mal sous contrôle. Et c'est pour ça qu'avec la Régie de l'énergie... le gouvernement décide de tasser la Régie de l'énergie pendant une période de cinq ans, et là, soudainement, on voit le résultat aujourd'hui.

M. Lachance (Nicolas) : Mme Melançon, vous avez organisé une soirée avec Gregory Charles pour remercier les gens du réseau de la santé, donc une activité partisane qui semble... Il y avait des gens qui se sont présentés sur place, qui semblaient surpris, qui n'avaient pas été informés. Est-ce que vous vous étiez assurée que les gens invités étaient au courant de quel type d'événement il s'agissait?

Mme Melançon : Bien, d'abord, ce n'est pas une soirée, c'est un après-midi.

M. Lachance (Nicolas) : Un après-midi.

Mme Melançon : Dans un premier temps, et, dans un deuxième temps, ce n'était pas partisan, loin de là. C'est la députée qui invitait, bien sûr, avec les gens de la communauté de Verdun qui ont investi des sommes d'argent pour, justement, pouvoir remercier les travailleurs, les travailleuses de la santé de l'Hôpital de Verdun. Dans la dernière année, là, j'ai visité chaque CHSLD, chaque résidence de personnes âgées, chaque ressource intermédiaire, chaque CLSC pour remercier les travailleurs du travail qui avait été fait, et ça se terminait avec ce concert-là que nous offrions, justement, aux travailleurs de la santé et où je remettais la Médaille de l'Assemblée nationale à l'Hôpital de Verdun, aux travailleurs de l'Hôpital de Verdun.

Alors, moi, je veux simplement vous dire que ça, ici, c'est l'invitation qui a été envoyée par le CIUSSS à tous les employés. Honnêtement, si vous voyez la photo, vous allez reconnaître mon visage. Et sur l'invitation, c'est : «La députée de Verdun, Mme Isabelle Melançon, souhaite inviter 400 membres de votre équipe à un événement spécial, concert de Gregory Charles, qu'elle organise afin d'exprimer toute sa gratitude à ceux et celles qui ont été en première ligne au front dès le début de la pandémie.» Je veux juste vous rappeler...

M. Lachance (Nicolas) : Mais ce n'est pas ça qui a été envoyé aux employés.

Mme Melançon : Oui, c'est ce qui a été...

M. Lachance (Nicolas) : Bien, le CIUSSS dit qu'ils ont omis de dire que c'était le Parti libéral qui invitait, et ils confirment. Est-ce que vous étiez...

Mme Melançon : Mais ce n'est pas le parti...

M. Lachance (Nicolas) : Mais il y avait un dépliant, sur chaque banc, avec votre pamphlet libéral et vous, et...

Mme Melançon : Non, c'est tout à fait faux.

M. Lachance (Nicolas) : Donc, ce que les gens ont dit, c'est faux?

Mme Melançon : C'est tout à fait faux. Ce n'est pas…

M. Lachance (Nicolas) : Donc, les gens qui se sont présentés sur place, qui étaient surpris, ils mentent?

Mme Melançon : Bien, je vais vous donner, si vous le voulez, le dépliant. Ce n'était pas le Parti libéral du Québec, c'est l'Assemblée nationale du Québec. C'est la députée de Verdun qui exprime, à l'intérieur du dépliant, la tournée, dont je viens de vous expliquer, des CLSC, des CHSLD, des différentes résidences de personnes âgées. C'est ce qui explique qu'on a fait la tournée pour remercier les gens, et qui se terminait avec la remise de la Médaille de l'Assemblée nationale. Tout ça, là, tout ça, ça a été fait dans l'ordre. Moi, de la façon dont ça s'est réglé du côté du CIUSSS... moi, là, ce que j'ai autorisé, c'est ceci.

M. Robitaille (Antoine) : Avez-vous un avis de la Commissaire à l'éthique?

Mme Melançon : Non, pas du tout. On a demandé à l'Assemblée nationale, là, comme on le fait avec notre discrétionnaire, puis on est allés... On a fait chacune des étapes correctement. Moi, je ne vais pas m'excuser, aujourd'hui, de remercier les gens qui étaient de première ligne. Et je veux juste vous rappeler, le premier cas de COVID, c'est à Verdun que ça a eu lieu. Le premier cas...

M. Robitaille (Antoine) : Mais est-ce que cet argent-là…

Mme Melançon : Je vais juste terminer, si vous me permettez, M. Robitaille. Le premier cas de COVID, c'était à Verdun en février 2020. Les gens, là, se battaient contre quelque chose qu'on ne connaissait pas. Les gens, là, ont laissé, pour plusieurs, leur santé, leur santé dans le sens où ils sont fatigués. Il y avait plus de 600 personnes dans la salle, dimanche, où ils pouvaient venir prendre un répit, où ils ont applaudi. Je n'ai jamais vu une ovation comme celle-là lorsque j'ai remis la Médaille de l'Assemblée nationale. Tout le monde était très à l'aise. Honnêtement, s'il y a une chose que je referais différemment, sans doute, c'est de vérifier avec le CIUSSS que c'est le bon document qui a été envoyé. Mais ça, vous comprenez que c'est hors de mon contrôle.

M. Robitaille (Antoine) : Mais est-ce qu'il n'y a pas des groupes communautaires qui auraient pu profiter de cet argent-là dans votre comté?

Mme Melançon : Les groupes communautaires ont profité de la soirée... bien, de l'après-midi, du spectacle, du concert parce qu'ils étaient aussi invités. Puis je peux...

M. Robitaille (Antoine) : …mais plutôt que du divertissement, je veux dire, des fonds directs à des services dans votre communauté?

Mme Melançon : Ah! Je veux juste vous dire, M. Robitaille, dans les cinq dernières années, j'ai travaillé comme députée de Verdun, et je crois que c'est ce qui me caractérise, là, je suis très, très proche de mes groupes communautaires. Je suis allée chercher de l'argent pour les groupes communautaires comme jamais. Et tout le monde applaudissait haut et fort ce qu'on faisait avec la communauté verdunoise pour remercier ces gens-là qui en avaient besoin. Vous savez, la culture, ça nous a manqué durant la pandémie. Le répit manquait aussi aux travailleurs. Je pense que ceux qui étaient là et même ceux qui n'étaient pas là… j'ai plein, plein, plein de commentaires, aujourd'hui, très, très favorables, puis même des gens qui ne pouvaient pas être là puis qui m'ont dit : Merci d'avoir cru en nous, merci pour la tape dans le dos que vous avez faite, merci pour la tournée que vous faites, merci pour la reconnaissance...

M. Robitaille (Antoine) : En avez-vous profité pour discuter candidature avec Gregory Charles?

Mme Melançon : Pas du tout. Je veux vous rappeler une chose, là, M. Robitaille, puis je veux juste être claire. Ça a été reporté deux fois, cette journée-là…

Une voix :

Mme Melançon : …cet événement-là, merci. La première fois, on voulait le tenir à l'automne, mais, comme les cas augmentaient, c'est même avec le CIUSSS où on a dit : Ce n'est pas le bon moment de réunir plein de gens à l'église pour un concert. On avait retenu la date du 28 janvier. Tout le monde avait reçu ceci, je tiens à le rappeler, là, pour le 28 janvier. Malheureusement, ce n'est pas moi, là, vous n'allez pas m'accuser, moi, d'avoir dit aux gens : Non, on ferme tout après Noël, là. C'est le premier ministre qui a dit : On reconfine. Alors, avec le confinement, on a dû reporter la date. La date était le 1er mai cette année. Et il fallait avoir une date qui fonctionnait avec moi, bien sûr, avec les gens du CIUSSS, avec la P.D.G. du CIUSSS qui était là, qui a reçu, et, bien sûr, avec Gregory Charles. Voilà.

M. Lachance (Nicolas) : Sur le plan de l'acceptabilité sociale en environnement, on a entendu beaucoup le premier ministre, dernièrement, dire : Bon, le REM, les gens ne l'acceptaient pas socialement, pour l'instant, il fallait le changer. On a demandé au maire Marchand de modifier son tramway ou de convaincre les gens parce qu'il n'y a peut-être pas encore d'acceptabilité sociale. Toutefois, sur le nickel, sur le troisième lien, on ne l'entend pas. Est-ce qu'il a l'acceptabilité à géométrie variable, le premier ministre, en environnement?

Mme Melançon : Oui, ça, c'est très, très clair. Puis c'est plus qu'à géométrie variable, c'est quand ça fait son affaire. Sur le nickel, je l'ai dit à plusieurs reprises, honnêtement, je ne comprends pas que le ministre de l'Environnement, actuellement, puisse accepter cela. Et la semaine dernière, là, il a dit que ce sont les oppositions qui ont fait peur aux citoyens de Limoilou, notamment. Je trouve ça terrible. J'aimerais ça qu'aujourd'hui le ministre de l'Environnement vienne nous dire si le maire Marchand fait peur à ses concitoyens. J'aimerais ça que le premier ministre vienne nous dire : Est-ce que le maire Marchand veut faire peur à ses concitoyens? Bien non, la science le dit, la science le prouve, il y a 18 directions régionales en santé publique qui ont dit que c'était une très mauvaise idée d'augmenter le taux de nickel dans l'air. Alors, à un moment donné, ça fait deux ans qu'on nous demande de nous fier sur la science. Mais, quand eux doivent se fier sur la science, ils omettent de le faire.

Mme Henriquez (Gloria) : Mme Melançon, I want to ask you about your thoughts about Roe v. Wade in English, please.

Mme Melançon : On pourra le faire peut-être...

Une voix : Oui, en citation. C'est ça, oui, une citation…

Mme Melançon : Oui, tout à fait. Merci.

Mme Henriquez (Gloria) : Une citation. And any how about the REM?

Mme Melançon : About the REM? Yes.

Mme Henriquez (Gloria) : ...any thoughts on the REM?

M. Arcand : About the REM, we have a certain amount of issues regarding what has been happening. One of the things, obviously, is we want to understand who's in charge right now of this project. We have the provincial Government. We have the federal Government who eventually will put some money in that. We have the city of Montreal. We have different organizations, STM, and different groups. And my understanding is that it was not clear yesterday, exactly, who is in charge of that particular project.

The other element also, to me, that is quite important is obviously the fact that we are talking about a $10 billion project. When it was «la Caisse de dépôt» who was in charge of that project, it did not appear in what we call the PQI, the Infrastructure Plan of the Government, did not appear. But, now that it is back into the Government's court, when are we going to see exactly what amount of money they're going to put in and what projects are not going to go through because of that, unless they bring that amount up considerably?

So, I think this is a very important question that we will ask the Government, because, to me, this is not clear at all, what is going to be the impact of that decision in the months to come.

Mme Henriquez (Gloria) : Thank you so much. Can you share your anecdote about M. Lafleur… please?

M. Arcand : Well, I was in the radio business. Before, we had a sports talk show in 1985. The host was Pierre Bouchard, he was competing with Mario Tremblay who was at the other station. And, one day, we had a meeting... and Guy Lafleur had just resigned from the Canadians, and Guy Lafleur was available, so we went to see Guy Lafleur. Guy Lafleur came on the air, and, of course, needless to say that it was very good for our ratings during that period, because Guy was nice, was talking to people, was friendly, I mean, and he was really a fun guy to be with. And, in that sense, I think that, you know, I understand very well why people are so emotional about his death and why there is such a huge tribute, right now, to Mr. Lafleur.

Mme Henriquez (Gloria) : Thank you very much. Thank you.

M. Arcand :Thank you.

(Fin à 11 h 33)

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