(Onze heures quatre minutes)
M. Arcand : Alors, bon
matin, tout le monde. Écoutez, aujourd'hui, évidemment, c'est une journée très
particulière, les funérailles nationales de Guy Lafleur, que j'ai bien
connu en passant. Moi, j'avais été l'employeur de Guy Lafleur pendant un
certain temps quand j'étais directeur général de CKAC à Montréal. Et il y avait,
à l'époque, une compétition très importante qui se faisait, il y avait une
émission qui s'appelait Les amateurs de sports, qui était animée par
Pierre Bouchard, et il y avait chez mon concurrent, qui était CJMS à l'époque,
Mario Tremblay, qui faisait également une émission de sport.
Et, quand Guy Lafleur avait quitté le
Canadien, je crois que c'est autour de 1985. Guy Lafleur, pendant une
période de deux ou trois ans, n'avait pas été... il n'avait pas rejoint
encore les Rangers, à ce moment-là, et donc j'avais eu une réunion avec Pierre Bouchard,
et finalement on avait décidé... on avait appelé Guy pour devenir un peu un
genre de chroniqueur, et qu'il était venu à l'émission. Et je dois vous dire
que ça avait eu un impact très important sur nos cotes d'écoute et je n'ai pas
besoin de vous dire jusqu'à quel point on a senti, à ce moment-là, que Guy
était aimé par l'ensemble du public québécois.
Et c'était quelqu'un qui était très
agréable de travailler puis qui avait un bon sens de l'humour. Et, quand j'avais
signé son contrat, à l'époque, la réponse avait été : Tu n'es pas beaucoup
plus généreux que Sam Pollock. Ça avait été son... Alors, je voulais
simplement vous mentionner ça.
Et à l'époque, également, on avait fait un
lancement de programmation qui avait lieu au Windsor, à Montréal, et à ce moment-là...
et on parle de 1987, et on avait eu, à ce moment-là, comme invités spéciaux,
Céline Dion, René Lévesque, quelques mois avant sa mort, et Guy Lafleur qui
était là. Et je dois vous dire que ça avait été... je pense que c'est la seule
fois où ces trois personnalités-là qui ont marqué le Québec étaient présentes.
Alors, je voulais simplement le mentionner ce matin.
Les points que je voulais faire aujourd'hui,
simplement vous dire un certain nombre de choses. Premièrement, je voulais vous
parler du REM de l'Est. Moi, la question que je me pose, premièrement, qui est
très claire pour nous ce matin, c'est... On ne sait pas, premièrement, qui sera
le maître d'oeuvre de ça. Est-ce que c'est la MTQ, l'ARTM? Est-ce que ça va
être la STM, la ville de Montréal? C'est un point extrêmement important.
Puis l'autre point, également, qui m'apparaît
majeur, c'est qu'on parle de 10 milliards de dollars comme projet. On
comprend que la ville va y mettre un peu d'argent, que le fédéral aussi. Mais
la question, c'est qu'il y a un Plan québécois des infrastructures. Quand c'était
la Caisse de dépôt, ce n'était pas dans le périmètre comptable du gouvernement,
mais là ça va l'être, et j'espère qu'on va ajuster le Plan québécois des
infrastructures pour tenir compte de ce qui va se passer avec le REM de l'Est.
Et la question : Si le gouvernement n'augmente pas le Plan québécois des
infrastructures puis qu'on veut y inscrire le REM de l'Est, quels sont les
projets qu'ils vont abandonner? Alors, ce sont des questions qu'on aura l'occasion
de poser, certainement, au gouvernement au cours des prochaines semaines, d'ici
la fin de la session, parce que ça m'apparaît particulièrement important.
L'autre point aussi que j'aimerais faire
valoir. Aujourd'hui, c'est des crédits, entre autres, en matière d'énergie, le
ministre de l'Énergie, M. Julien, a promis qu'on aurait une loi qui va
limiter les augmentations de tarifs à 3 %. Alors, je me demande encore,
parce qu'on approche évidemment la fin de la session, à quel moment il va
déposer ce projet de loi. Il nous avait promis ça, et, pour l'instant, en tout
cas, on n'a pas eu d'écho du dépôt de ce projet de loi. Alors, moi, je dis aux
Québécois, si vous voulez… Déjà, les augmentations risquent, au cours des
prochaines années, d'être très importantes. Elles vont l'être encore plus quand
ils vont réviser, en plus, avec la Régie de l'énergie, parce que, là, on
commence à avoir des projets éoliens qui vont être ajoutés aux coûts d'Hydro-Québec.
Alors, j'ai hâte de voir la teneur du projet de loi comme tel.
Alors, c'étaient mes points,
principalement, ce matin, par rapport à ce qui se passe actuellement, et je
laisse la parole à ma collègue, Isabelle.
Mme Melançon : Merci,
Pierre. Alors, de mon côté, j'aimerais vous parler, bien sûr, de pénurie de
main-d'oeuvre. Mais, avant de le faire, je veux juste vous dire que je suis
excessivement inquiète, comme femme, de voir ce qui se passe, actuellement, aux
États-Unis, avec le retrait du droit pour l'avortement dans... par la Cour suprême.
En tout cas, il y a des discussions en ce sens-là. Ça me glace le sang de
savoir qu'État par État on va donc, à ce moment-là, politiser le droit à l'avortement.
C'est un recul de 40 ans pour les femmes. On doit suivre le tout avec
attention. Et au Québec, on doit, d'une seule voix, porter ce droit des femmes
partout. Il faut qu'on soit consensuels ici, à l'Assemblée nationale, bien sûr,
pour pouvoir protéger ce droit.
Je voulais, bien sûr, vous parler de
pénurie de main-d'oeuvre parce qu'actuellement, comme vous le savez, il va
manquer 1,4 million de travailleurs d'ici 2030. Actuellement, là, il faut
parler avec, bien sûr, les propriétaires de PME qui souffrent, qui souffrent
vraiment parce qu'ils ne trouvent pas de main-d'oeuvre. Les travailleurs
souffrent eux aussi parce qu'ils n'ont pas d'aide, ils doivent cumuler
plusieurs postes en même temps, alors ça, ce n'est pas très simple pour les
travailleurs. Et il y a les consommateurs aussi, au bout de la ligne, qui vont
payer plus cher, qui n'auront pas de services, qui vont avoir des délais.
Alors, on le voit, bien sûr, dans les PME, on le voit du côté privé, mais on le
voit aussi dans les services publics.
J'imagine que vous avez lu certains
articles où on fait état pour, par exemple, des gardiens de prison, où on
fait... où on rappelle, bien sûr, le manque d'infirmières, où on rappelle aussi
le manque de travailleurs. Par exemple, dans les transports, on l'a vu, hein,
pour les transports vers les Îles-de-la-Madeleine, on manque, actuellement, de
pilotes d'avion. On l'a vu aussi avec le réseau d'autobus dans les différentes
régions du Grand Montréal. Alors, je voulais attirer votre attention sur cette
pénurie de main-d'oeuvre là.
La semaine dernière, c'était l'étude des
crédits avec le ministre Jean Boulet. Malheureusement, on voit que les
mesurettes qui ont été mises sur pied ne répondent pas au problème puisque,
depuis 2018, là, on a doublé le nombre de postes qui sont vacants.
Je terminerai en vous parlant de la
FTQ-Construction, si vous me permettez. Vendredi dernier, moi, j'ai demandé à
ce que la FTQ puisse mettre sur pied une enquête indépendante dans le
processus, bien sûr, de nomination pour pouvoir avoir accès... du moins pour se
rendre jusqu'à l'élection de la FTQ-Construction. On voit qu'il y a eu un
problème dans le processus, et je souhaite qu'il y ait véritablement une
enquête indépendante qui soit levée, du côté de la FTQ, parce qu'avec 3 %
de femmes en construction ce n'est pas le message qu'on doit envoyer, là. C'est
de dire : N'importe qui peut être à la tête de cette grande
organisation-là. Je pense que M. Boyer doit demander le déclenchement de
cette enquête indépendante. Alors, voilà, merci.
M. Lacroix (Louis) : M. Arcand,
sur le REM de l'Est, M. Emond a dit en commission parlementaire, il y a
quelques instants, que les fameuses études que la Caisse de dépôt Infra a
faites pour son projet vont coûter 100 millions de dollars au
gouvernement. En fait, ces études-là valent 100 millions de dollars.
Comment vous réagissez?
M. Arcand : Bien,
écoutez, ça, c'est une des questions. D'ailleurs, il y a des crédits, je crois,
aujourd'hui, alors certainement on va poser les questions. Quel est le coût,
justement, de se libérer de la Caisse de dépôt? Et, encore une fois, la Caisse
de dépôt avait un plan qui, selon, évidemment, ce que le gouvernement nous a
dit, n'était pas consensuel, à Montréal, sur les façons de faire. Mais je pense
que le gouvernement va devoir donner des explications, justement, sur le coût
et le rachat de ces études-là de la Caisse de dépôt. Alors, on devrait, j'imagine,
ce matin, là, avoir une idée des coûts comme tels.
M. Lacroix (Louis) : Il
dit également que le projet avait une acceptabilité sociale d'environ
70 %, selon des sondages qu'ils avaient faits auprès d'utilisateurs. Alors,
M. Legault, hier, disait qu'il n'y avait pas d'acceptabilité sociale.
M. Emond, ce matin, il dit : Bien, nous autres, on avait 70 %
selon nos sondages.
M. Arcand : Oui, mais,
vous savez, dans ce genre d'affaires là, c'est très simple. Si vous dites aux
gens : Est-ce que vous voulez avoir un REM dans l'est?, tout le monde va
vous dire : Bien, oui, ça m'intéresse d'avoir un REM dans l'est. Si la
question, c'est : Est-ce que vous voulez des pylônes, là, qui vont se
promener au centre-ville?, là, ça commence à être problématique. Alors, c'est
toujours la même chose, dans ce domaine-là, on est tous en faveur d'avoir un
meilleur transport collectif. Mais, encore une fois, le diable est dans les
détails, et en ce sens-là, évidemment, c'est clair qu'il y a véritablement un
travail qui a été fait par le gouvernement qui n'a pas été, jusqu'ici, en tout
cas, très, très précis. Et on voit que c'est carrément, de leur côté, un recul,
de ce côté-là, qui m'apparaît évident.
M. Robitaille (Antoine) : Lequel,
dans le quatuor, devrait être le maître d'oeuvre, l'ARTM, la STM, la ville? Choisissez.
M. Arcand : Écoutez,
normalement, normalement, c'est le gouvernement qui, normalement, met le plus
d'argent en général. Celui qui devrait être le maître d'oeuvre devrait être
celui qui va probablement investir le plus. Ce qui ne veut pas dire, cependant,
que la ville de Montréal ne devrait pas avoir son mot à dire à l'intérieur. Il
faut qu'il y ait...
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce que la structure du transport en commun, à Montréal, est trop
compliquée? Parce qu'il y a tellement d'organismes. Puis là on promet de faire
une table puis mettre tout ce monde-là à table, alors que tous ces
organismes-là ont des intérêts qui sont différents, bien souvent, puis des buts
différents. Comment est-ce qu'on peut essayer de trouver un consensus auprès
d'organismes aussi variés?
M. Arcand : Bien, c'est
une très bonne question, M. Lacroix. Je pense qu'il y a une réflexion à se
faire de ce côté-là parce qu'on s'est rendu compte que... Et j'écoutais, ce
matin, certains commentaires qui ont été faits et qui disaient : Même pour…
par exemple, d'avoir une espèce d'uniformité sur les billets de métro puis
d'autobus, à Montréal, ça a pris presque 20 ans avant qu'on puisse avoir
une certaine uniformité.
M. Robitaille (Antoine) : Mais
vous, vous étiez ministre des Transports à un moment donné?
M. Arcand : Non, je n'ai
pas été ministre des Transports.
M. Robitaille (Antoine) : Non,
mais vous étiez ministre, en tout cas, à cette époque-là…
M. Arcand : Oui, oui,
oui.
M. Robitaille (Antoine) : …responsable,
tu sais, député de Montréal. Qu'est-ce que vous faisiez à cette époque-là?
Est-ce que vous avez des regrets sur l'espèce de tour de Babel qu'on a
construite autour des transports?
M. Arcand : Bien,
c'est-à-dire que, dans ces dossiers-là, vous savez, d'une part, il y avait une
très grande jalousie de la part du milieu municipal d'avoir un peu le contrôle
de la situation. Puis tu es toujours pris avec Laval, la Rive-Sud, Montréal, il
faut coordonner tous ces efforts-là, et donc ça rend les choses un peu plus
compliquées. Mais moi, je pense que, quand on voit ce qui se passe et des
projets de cette envergure-là, je dois vous dire que le moment est venu,
probablement, de faire une réflexion sur le nombre de structures, sur la
complexité des structures et comment on peut simplifier les choses.
M. Robitaille (Antoine) : Le
PQI, quel projet on irait chercher?
M. Arcand : Ah! bien là,
c'est une bonne question.
M. Robitaille (Antoine) : Avez-vous
des suggestions?
M. Arcand : Non, je n'ai
pas de suggestion à vous faire là-dessus. Mais ça représente plusieurs
milliards de dollars. Et le gouvernement, s'il est sérieux... Parce que, comme
vous le savez, le PQI, c'est pour une période de 10 ans, et donc ils ne
sont pas très pressés. Là, ils ont dit : Bien, écoutez, le REM, ça va se
faire en... le REM de l'Est, 2029, là, j'ai attendu 2029, etc. Moi, ce que je
vous dis, c'est que ce n'est pas dans le PQI, actuellement, et donc ils vont
devoir le mettre. Et le gouvernement, je pense, devra faire des choix. Et,
comme par hasard, mon impression, c'est qu'ils vont faire ces choix-là après
l'élection.
Mme Prince (Véronique) : Quelle
leçon on devrait tirer de ça? Parce que, dans le passé, il y a des partenariats
publics-privés qui ont pu fonctionner avec des projets de transport. Est-ce
qu'on aurait dû, dès le départ, avec ce projet-là, dire : C'est le
gouvernement qui est... bien, c'est nous autres qui est maître d'oeuvre au
ministère des Transports? On a-tu une leçon à tirer de ça?
M. Arcand : Bien,
c'est-à-dire que, premièrement, nous, on avait fait le REM la première fois…
qui est une très bonne idée d'avoir la Caisse de dépôt à l'intérieur parce que
ça nous permettait de nous donner une plus grande marge de manœuvre au niveau
des autres projets. Alors, la Caisse de dépôt faisait le travail pour nous. On
avait réussi, je pense, en tout cas, à équilibrer le budget de façon
importante.
Deuxièmement, les études qui étaient là, à
ce moment-là, pour ce qu'on a appelé le REM de l'Ouest, le pont Champlain,
etc., jusque dans différentes municipalités, on s'est rendu compte que ça
répondait à un besoin. Et toutes les études ont démontré, justement, qu'on
avait le potentiel, le nombre suffisant, etc., et qu'il y avait, donc, un
succès quasi assuré de ce REM-là.
Mme Prince (Véronique) : Mais
est-ce que ça discrédite la Caisse pour le futur? Parce qu'à ma connaissance,
je pense, c'est la première fois.
M. Arcand : Bien, moi, la
question que je me pose, simplement, est la suivante. La caisse veut aller un
peu partout dans le monde pour faire valoir, justement, sa capacité à faire les
projets, et alors que le Québec, on décide d'enlever ça à la CAQ... c'est-à-dire
à la Caisse de dépôt. Alors, je n'ai pas besoin de vous dire que c'est un peu
particulier comme situation. Moi, je n'ai pas les détails, actuellement, de ce
qui s'est passé exactement. On va poser les questions au gouvernement pour
savoir exactement qu'est-ce qui s'est passé dans ce dossier-là. Mais
normalement la CAQ a certainement, de ce côté-là, fait un travail très
brouillon en ce qui me concerne.
M. Bossé (Olivier) : Pour
Québec, M. Arcand, est-ce que Mme Guilbault est la pire ministre que
la région a eue depuis 20 ans, ministre responsable?
M. Arcand : Bien, ce que
je peux dire, c'est qu'il n'y a pas eu beaucoup de projets. On s'aperçoit que
tout ce que la CAQ a touché à Québec, au cours des dernières années, a toujours
été extrêmement laborieux, que ce soit la question du tramway, que ce soit la
question du troisième lien. Moi, j'ai entendu des plaintes de la part de
plusieurs élus municipaux de Québec qui disent : Écoutez, elle n'est pas
très présente, elle ne semble pas véritablement donner priorité à certains de
nos projets. Puis on a la question du nickel, puis on a la question de la
promenade Samuel-De-Champlain.
Alors, il y a plusieurs dossiers, ça fait
quand même bientôt quatre ans qui sont là, plusieurs dossiers qui n'ont
pas été réglés. Je pense que, quand on... On a eu plusieurs ministres de la Capitale-Nationale,
je pense entre autres à Sam Hamad, en particulier. Si Sam avait été là, je
pense que les dossiers auraient été réglés pas mal rapidement et facilement.
Mme Plante (Caroline) : Est-ce
que vous estimez que l'éventuel projet de loi sur les tarifs d'électricité, là,
il pourrait être adopté très rapidement, un, deux, trois?
M. Arcand : Écoutez, on
va poser les questions qui sont nécessaires. C'est clair que le projet de loi
ou la loi n° 34, là, a été une erreur de la part du gouvernement. Le
seul fait de déposer un nouveau projet de loi et de nous promettre de déposer
un nouveau projet de loi, c'est clair que ça montre l'échec du gouvernement
dans ce domaine là.
Maintenant, nous, on va étudier le projet
de loi lorsqu'il sera déposé. Puis la raison pourquoi j'en parle ce matin, c'est
parce qu'écoutez la session va finir bientôt. On va envoyer étudier le projet de
loi, qu'est-ce que ça contient, et on va s'assurer, évidemment, que les
consommateurs paient le juste prix, parce qu'en bout de ligne, c'est ça, l'affaire,
c'est qu'il faut que les gens, ils paient le juste prix. Et Hydro-Québec, il n'y
a pas eu des grosses augmentations au cours des dernières années, justement,
parce qu'on a eu, pendant plusieurs années, pas de projets éoliens, pas de
barrages, on avait des surplus énergétiques, donc les coûts étaient pas mal
sous contrôle. Et c'est pour ça qu'avec la Régie de l'énergie... le
gouvernement décide de tasser la Régie de l'énergie pendant une période de cinq ans,
et là, soudainement, on voit le résultat aujourd'hui.
M. Lachance (Nicolas) : Mme Melançon,
vous avez organisé une soirée avec Gregory Charles pour remercier les gens du
réseau de la santé, donc une activité partisane qui semble... Il y avait des
gens qui se sont présentés sur place, qui semblaient surpris, qui n'avaient pas
été informés. Est-ce que vous vous étiez assurée que les gens invités étaient
au courant de quel type d'événement il s'agissait?
Mme Melançon : Bien, d'abord,
ce n'est pas une soirée, c'est un après-midi.
M. Lachance (Nicolas) : Un
après-midi.
Mme Melançon : Dans un
premier temps, et, dans un deuxième temps, ce n'était pas partisan, loin de là.
C'est la députée qui invitait, bien sûr, avec les gens de la communauté de
Verdun qui ont investi des sommes d'argent pour, justement, pouvoir remercier
les travailleurs, les travailleuses de la santé de l'Hôpital de Verdun. Dans la
dernière année, là, j'ai visité chaque CHSLD, chaque résidence de personnes
âgées, chaque ressource intermédiaire, chaque CLSC pour remercier les
travailleurs du travail qui avait été fait, et ça se terminait avec ce
concert-là que nous offrions, justement, aux travailleurs de la santé et où je
remettais la Médaille de l'Assemblée nationale à l'Hôpital de Verdun, aux
travailleurs de l'Hôpital de Verdun.
Alors, moi, je veux simplement vous dire
que ça, ici, c'est l'invitation qui a été envoyée par le CIUSSS à tous les
employés. Honnêtement, si vous voyez la photo, vous allez reconnaître mon
visage. Et sur l'invitation, c'est : «La députée de Verdun,
Mme Isabelle Melançon, souhaite inviter 400 membres de votre équipe à
un événement spécial, concert de Gregory Charles, qu'elle organise afin d'exprimer
toute sa gratitude à ceux et celles qui ont été en première ligne au front dès
le début de la pandémie.» Je veux juste vous rappeler...
M. Lachance (Nicolas) : Mais
ce n'est pas ça qui a été envoyé aux employés.
Mme Melançon : Oui, c'est
ce qui a été...
M. Lachance (Nicolas) : Bien,
le CIUSSS dit qu'ils ont omis de dire que c'était le Parti libéral qui invitait,
et ils confirment. Est-ce que vous étiez...
Mme Melançon : Mais ce
n'est pas le parti...
M. Lachance (Nicolas) : Mais
il y avait un dépliant, sur chaque banc, avec votre pamphlet libéral et vous,
et...
Mme Melançon : Non,
c'est tout à fait faux.
M. Lachance (Nicolas) : Donc,
ce que les gens ont dit, c'est faux?
Mme Melançon : C'est
tout à fait faux. Ce n'est pas…
M. Lachance (Nicolas) : Donc,
les gens qui se sont présentés sur place, qui étaient surpris, ils mentent?
Mme Melançon : Bien, je
vais vous donner, si vous le voulez, le dépliant. Ce n'était pas le Parti
libéral du Québec, c'est l'Assemblée nationale du Québec. C'est la députée de
Verdun qui exprime, à l'intérieur du dépliant, la tournée, dont je viens de
vous expliquer, des CLSC, des CHSLD, des différentes résidences de personnes
âgées. C'est ce qui explique qu'on a fait la tournée pour remercier les gens,
et qui se terminait avec la remise de la Médaille de l'Assemblée nationale.
Tout ça, là, tout ça, ça a été fait dans l'ordre. Moi, de la façon dont ça
s'est réglé du côté du CIUSSS... moi, là, ce que j'ai autorisé, c'est ceci.
M. Robitaille (Antoine) : Avez-vous
un avis de la Commissaire à l'éthique?
Mme Melançon : Non, pas
du tout. On a demandé à l'Assemblée nationale, là, comme on le fait avec notre
discrétionnaire, puis on est allés... On a fait chacune des étapes
correctement. Moi, je ne vais pas m'excuser, aujourd'hui, de remercier les gens
qui étaient de première ligne. Et je veux juste vous rappeler, le premier cas
de COVID, c'est à Verdun que ça a eu lieu. Le premier cas...
M. Robitaille (Antoine) : Mais
est-ce que cet argent-là…
Mme Melançon : Je vais
juste terminer, si vous me permettez, M. Robitaille. Le premier cas de
COVID, c'était à Verdun en février 2020. Les gens, là, se battaient contre
quelque chose qu'on ne connaissait pas. Les gens, là, ont laissé, pour
plusieurs, leur santé, leur santé dans le sens où ils sont fatigués. Il y avait
plus de 600 personnes dans la salle, dimanche, où ils pouvaient venir
prendre un répit, où ils ont applaudi. Je n'ai jamais vu une ovation comme
celle-là lorsque j'ai remis la Médaille de l'Assemblée nationale. Tout le monde
était très à l'aise. Honnêtement, s'il y a une chose que je referais
différemment, sans doute, c'est de vérifier avec le CIUSSS que c'est le bon
document qui a été envoyé. Mais ça, vous comprenez que c'est hors de mon
contrôle.
M. Robitaille (Antoine) : Mais
est-ce qu'il n'y a pas des groupes communautaires qui auraient pu profiter de
cet argent-là dans votre comté?
Mme Melançon : Les
groupes communautaires ont profité de la soirée... bien, de l'après-midi, du
spectacle, du concert parce qu'ils étaient aussi invités. Puis je peux...
M. Robitaille (Antoine) : …mais
plutôt que du divertissement, je veux dire, des fonds directs à des services dans
votre communauté?
Mme Melançon : Ah! Je
veux juste vous dire, M. Robitaille, dans les cinq dernières années,
j'ai travaillé comme députée de Verdun, et je crois que c'est ce qui me
caractérise, là, je suis très, très proche de mes groupes communautaires. Je
suis allée chercher de l'argent pour les groupes communautaires comme jamais.
Et tout le monde applaudissait haut et fort ce qu'on faisait avec la communauté
verdunoise pour remercier ces gens-là qui en avaient besoin. Vous savez, la
culture, ça nous a manqué durant la pandémie. Le répit manquait aussi aux
travailleurs. Je pense que ceux qui étaient là et même ceux qui n'étaient pas
là… j'ai plein, plein, plein de commentaires, aujourd'hui, très, très
favorables, puis même des gens qui ne pouvaient pas être là puis qui m'ont dit :
Merci d'avoir cru en nous, merci pour la tape dans le dos que vous avez faite,
merci pour la tournée que vous faites, merci pour la reconnaissance...
M. Robitaille (Antoine) : En
avez-vous profité pour discuter candidature avec Gregory Charles?
Mme Melançon : Pas du
tout. Je veux vous rappeler une chose, là, M. Robitaille, puis je veux
juste être claire. Ça a été reporté deux fois, cette journée-là…
Une voix : …
Mme Melançon : …cet
événement-là, merci. La première fois, on voulait le tenir à l'automne, mais,
comme les cas augmentaient, c'est même avec le CIUSSS où on a dit : Ce
n'est pas le bon moment de réunir plein de gens à l'église pour un concert. On
avait retenu la date du 28 janvier. Tout le monde avait reçu ceci, je
tiens à le rappeler, là, pour le 28 janvier. Malheureusement, ce n'est pas
moi, là, vous n'allez pas m'accuser, moi, d'avoir dit aux gens : Non, on
ferme tout après Noël, là. C'est le premier ministre qui a dit : On
reconfine. Alors, avec le confinement, on a dû reporter la date. La date était
le 1er mai cette année. Et il fallait avoir une date qui fonctionnait avec
moi, bien sûr, avec les gens du CIUSSS, avec la P.D.G. du CIUSSS qui était là,
qui a reçu, et, bien sûr, avec Gregory Charles. Voilà.
M. Lachance (Nicolas) : Sur
le plan de l'acceptabilité sociale en environnement, on a entendu beaucoup le
premier ministre, dernièrement, dire : Bon, le REM, les gens ne
l'acceptaient pas socialement, pour l'instant, il fallait le changer. On a
demandé au maire Marchand de modifier son tramway ou de convaincre les gens
parce qu'il n'y a peut-être pas encore d'acceptabilité sociale. Toutefois, sur
le nickel, sur le troisième lien, on ne l'entend pas. Est-ce qu'il a
l'acceptabilité à géométrie variable, le premier ministre, en environnement?
Mme Melançon : Oui, ça,
c'est très, très clair. Puis c'est plus qu'à géométrie variable, c'est quand ça
fait son affaire. Sur le nickel, je l'ai dit à plusieurs reprises, honnêtement,
je ne comprends pas que le ministre de l'Environnement, actuellement, puisse
accepter cela. Et la semaine dernière, là, il a dit que ce sont les oppositions
qui ont fait peur aux citoyens de Limoilou, notamment. Je trouve ça terrible. J'aimerais
ça qu'aujourd'hui le ministre de l'Environnement vienne nous dire si le maire
Marchand fait peur à ses concitoyens. J'aimerais ça que le premier ministre
vienne nous dire : Est-ce que le maire Marchand veut faire peur à ses
concitoyens? Bien non, la science le dit, la science le prouve, il y a
18 directions régionales en santé publique qui ont dit que c'était une
très mauvaise idée d'augmenter le taux de nickel dans l'air. Alors, à un moment
donné, ça fait deux ans qu'on nous demande de nous fier sur la science.
Mais, quand eux doivent se fier sur la science, ils omettent de le faire.
Mme Henriquez
(Gloria) :
Mme
Melançon, I want to ask you about your thoughts about Roe v. Wade in English,
please.
Mme Melançon : On pourra le
faire peut-être...
Une voix : Oui, en citation. C'est
ça, oui, une citation…
Mme Melançon : Oui, tout à
fait. Merci.
Mme Henriquez (Gloria) : Une
citation. And any how about the REM?
Mme Melançon :
About the REM? Yes.
Mme Henriquez
(Gloria) :
...any
thoughts on the REM?
M. Arcand :
About the REM, we have a certain amount
of issues regarding what has been happening. One of the things, obviously, is
we want to understand who's in charge right now of this project. We have the provincial Government. We have the federal Government who eventually will put some money in that. We have the city of
Montreal. We have different organizations, STM, and different groups. And my
understanding is that it was not clear yesterday, exactly, who is in charge of
that particular project.
The other element also,
to me, that is quite important is obviously the fact that we are talking about
a $10 billion project. When it was «la Caisse de dépôt» who was in charge
of that project, it did not appear in what we call the PQI, the Infrastructure
Plan of the Government, did not
appear. But, now that it is back into the Government's court, when are we going to see exactly what amount of money
they're going to put in and what projects are not going to go through because
of that, unless they bring that amount up considerably?
So, I think this is a
very important question that we
will ask the Government, because, to me, this is not clear at all, what is
going to be the impact of that decision in the months to come.
Mme Henriquez
(Gloria) :
Thank
you so much. Can you share your anecdote about M. Lafleur…
please?
M. Arcand :
Well, I was in the radio business.
Before, we had a sports talk show in 1985. The host was Pierre Bouchard, he was
competing with Mario Tremblay who was at the other station. And, one day, we
had a meeting... and Guy Lafleur had just resigned from the Canadians, and Guy
Lafleur was available, so we went to see Guy Lafleur. Guy Lafleur came on the
air, and, of course, needless to say that it was very good for our ratings
during that period, because Guy was nice, was talking to people, was friendly,
I mean, and he was really a fun guy to be with. And, in that sense, I think
that, you know, I understand very well why people are so emotional about his
death and why there is such a huge tribute, right now, to Mr. Lafleur.
Mme Henriquez
(Gloria) :
Thank
you very much. Thank you.
M.
Arcand
:Thank you.
(Fin à 11 h 33)