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Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle, M. Monsef Derraji, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, et Mme Monique Sauvé, porte-parole de l’opposition officielle pour les aînés et les proches aidants

Version finale

Le mardi 5 avril 2022, 10 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures quarante-deux minutes)

Mme Anglade : Alors, bonjour, bonjour à tous. Je suis accompagnée aujourd'hui de mes collègues Monique Sauvé et Monsef Derraji. Ce matin, là, en lisant l'article de Thomas Gerbet, je ne peux pas vous dire… Ce qui m'habitait, là, c'était un mélange de colère puis un mélange de tristesse en même temps. De la colère parce que je me dis qu'on avait des ministres qui étaient au courant et qui nous ont menti depuis deux ans.

Vous savez, là, il y en a plusieurs parmi vous, là, qui suivez la colline Parlementaire depuis longtemps, là. Moi, j'ai été ministre. Je ne peux pas imaginer un instant recevoir l'information qu'elles ont reçue, un soir, à 11 heures… ne pas en informer le bureau du premier ministre. Je ne peux pas m'imaginer ça. Pas un ministre, deux ministres. Là, si j'étais première ministre, c'est clair que j'aurais assis les deux ministres pour comprendre exactement ce qui s'est passé. Ça fait deux ans qu'on nous dit qu'ils n'étaient pas au courant. On apprend, aujourd'hui, que les ministres étaient au courant, qu'ils avaient de l'information. Moi, comme ministre, là, j'ai appelé mon premier ministre pour bien moins que ça, un soir de semaine, pour bien moins que ça.

C'est incompréhensible, ce qui s'est passé, c'est incompréhensible, la réaction des gens. Et c'est vraiment nous prendre pour des valises que de penser qu'on est capables d'accepter cette information-là. Moi, ça vient vraiment me chercher parce que… je pense aussi à toutes les personnes qui ont perdu un père, une mère, qui cherchent des réponses, puis on ne leur offre aucune réponse. On leur dit, finalement : Non, non, on ne savait pas, personne ne savait, alors que c'est faux, alors que l'on ment à la population. Pour moi, là, c'est vraiment inacceptable, c'est de l'incompétence, c'est de l'irresponsabilité de la part de ce gouvernement. Je suis vraiment profondément troublée.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que les... excusez-moi. Est-ce que vous avez terminé? Je m'excuse.

Mme Anglade : Parlant... bien, un petit mot, peut-être, que je vais faire, puis après ça je vais répondre à vos questions. Mais… puis parlant... je veux juste parler un peu d'incompétence, là, sur le sujet de l'environnement, là, quand j'entends le ministre de l'Environnement nous dire que c'est impossible d'en faire plus. Le rapport du GIEC est sorti, il nous dit quoi? Il nous dit : C'est maintenant ou jamais. Bien, avec la CAQ, on le sait, maintenant, que c'est jamais. On va toujours trop loin pour quelqu'un qui ne veut aller nulle part. M. Lacroix.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que les ministres Blais et McCann, suivant l'information qui est dévoilée, ce matin, par Radio-Canada, ont une certaine responsabilité dans le décès de gens qui étaient laissés à eux-mêmes au CHSLD Herron?

Mme Anglade : Elles n'ont pas agi au temps opportun. Elles avaient de l'information. Ce sont des gens qui nous ont menti. Ils nous ont dit : Ah! on n'était pas au courant, je ne me souviens pas, alors que l'information circulait. Il y a des gens... Il y a une omerta aujourd'hui à la CAQ, il y a des gens qui veulent parler qui sont obligés de parler sous le couvert de l'anonymat. Ce n'est pas normal, M. Lacroix, ce qui se passe.

M. Lacroix (Louis) : …est-ce qu'elles ont une responsabilité dans le décès des...

Mme Anglade : Elles ont une responsabilité dans l'ensemble de l'oeuvre. Je ne vais pas dire... vous savez, je ne veux pas rentrer dans le jeu d'un tel a... tu sais, la responsabilité de la mortalité, etc. Mais tu es ministre, on t'appelle. Moi, comme députée, là, pendant la crise, là, j'ai reçu des appels à 11 heures le soir. J'en ai reçu, des appels, puis j'en ai fait à minuit, puis j'en ai fait à une heure du matin, M. Lacroix, pour essayer de sauver des vies, pour essayer de régler ce problème qui existait dans mon comté. Alors, imaginez la responsabilité d'un ministre. Mais pire que ça, pire que ça, ne pas dire la vérité, mentir à la population, mentir à ces familles... C'est une chose d'avoir failli, c'en est une autre de mentir.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que ça va au-delà de la responsabilité ministérielle, ou c'est carrément parce qu'elles ont menti, parce qu'elles avaient l'information? Avez-vous la certitude qu'elles avaient l'information, ou c'est des sous-ministres qui n'ont pas transmis l'information? Mais, de toute façon, elles sont responsables parce qu'elles ont la gestion de ces ministères.

Mme Anglade : Non. M. Laforest, là, elles étaient au courant, là. Je veux dire, elles étaient au courant, ce n'est pas possible, là, c'est impossible. Moi, pour avoir été ministre, là, quelque chose comme ça se produit, premièrement, tu es au courant. Et la première chose à laquelle tu penses, quand on t'envoie ce genre de courriel là et qu'il y a des vies qui sont à risque, c'est d'informer le bureau du premier ministre.

M. Bossé (Olivier) : Donc, vous pensez qu'elles ne l'ont pas fait et vous leur reprochez ça? Vous pensez qu'elles l'ont fait et que même M. Legault ment dans...

Mme Anglade : Bien, moi, je pense qu'elles l'ont fait. Je ne peux pas imaginer être ministre au gouvernement, aujourd'hui, puis dire… quelque chose comme ça m'arrive et ne pas appeler le premier ministre.

M. Bossé (Olivier) : Ça ne se peut pas que M. Legault...

Mme Anglade : Ça ne se peut pas, moi… Ça ne se peut pas que le bureau du premier ministre n'ait pas été au courant. Deux ministres, deux ministres qui sont au courant d'une gravité aussi profonde. Puis, de toute façon, je vous dirais la chose suivante : Si elles n'étaient... elles sont au courant. François Legault le sait depuis un certain temps, là. Ça fait longtemps qu'on dit que l'information était disponible bien avant le 10 avril. Ça fait longtemps qu'on le dit.

Comment ça se fait qu'il n'y a pas eu une rencontre avec les ministres pour dire : Écoutez, là, qu'est-ce qui s'est passé? Raconte-moi ce que tu sais, raconte-moi ce que tu sais. C'est exactement la raison pour laquelle il faut qu'il y ait une enquête publique indépendante, parce qu'on ne nous donne pas l'information et on nous ment effrontément.

M. Lacroix (Louis) : Mme Anglade, si, comme vous dites, le bureau du premier ministre est nécessairement au courant de la situation, et… Parce que, dans le courriel, on comprend que Mme Rosebush fait état du fait qu'il n'y a plus personne, il n'y a plus de personnel, là, puis les gens sont laissés à eux-mêmes. Si le bureau du premier ministre était au courant, pourquoi on n'intervient pas? Parce qu'on le sait, à ce moment-là, qu'il y a un risque pour la vie des gens. Quelle est la raison pour laquelle on...

Mme Anglade : Mais je vous… C'est tout ce qu'on doit découvrir à l'intérieur d'une enquête publique indépendante. Ils ont clairement banalisé la situation où ils étaient pris au dépourvu. Dans l'article qui est publié, on nous dit : À un moment donné, ils étaient complètement dépassés, ils ne savaient pas comment réagir. C'est ta responsabilité ministérielle, tu es ministre, c'est toi qui es en charge de la situation, c'est à toi qu'on demande d'agir.

M. Bergeron (Patrice) : C'est de la négligence, une sorte de négligence ayant entraîné des conséquences funestes?

Mme Anglade : Bien, il y a clairement de la négligence, de l'incompétence, de l'irresponsabilité. Je veux dire, passez tous les mots que vous voulez, c'est tout ça ensemble.

Mme Tremblay (Marie-Hélène) : Maintenant, Mme Anglade, qu'est-ce que le gouvernement doit faire? On sait qu'il ne veut pas faire d'enquête publique.

Mme Anglade : Mais, déjà, dire la vérité, ça aiderait. Déjà, dire la vérité, ça aiderait. Déjà, reconnaître que : O.K., comme ministre, c'est vrai que je l'ai reçue, cette information-là, c'est vrai que je l'ai transmise, puis parler au monde qui attend des réponses. Il ya des gens, il y a des milliers de personnes qui attendent des réponses. Leur père est mort, leur mère est morte, ça fait deux ans qu'ils attendent ça, puis on n'est pas capables de leur donner une réponse, parce qu'on dit : Ah! personne n'est au courant. Ce n'est pas normal, ce n'est pas normal.

M. Carabin (François) : Je veux juste être sûr,Mme Anglade : Est-ce que, selon vous, il y a quelqu'un qui doit perdre sa job, puis, si oui, qui?

Mme Anglade : Je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui sont responsables dans tout ça. Je veux dire, c'est un ensemble de choses. Mais, moi, quand on ment à la population, là, c'est quand même grave.

M. Gagnon (Marc-André) : Est qu'il y en a qui doivent faire leurs boîtes, pour reprendre l'image que Pascal Bérubé a utilisée avant vous?

Mme Anglade : Bien, je pense qu'il y a des gens doivent faire leurs boîtes et quitter, effectivement.

M. Gagnon (Marc-André) : Qui?

Mme Anglade : Bien, les ministres qui sont au courant, qui ont menti, tous ceux qui ont menti dans cette histoire-là n'ont pas d'affaire à être dans un gouvernement.

M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce que ça pourrait toucher le premier ministre?

Mme Anglade : Ça pourrait. Est-ce qu'il était au courant? Il nous dit qu'il n'était pas au courant. Mais comment se fait-il que le premier ministre n'ait pas été au courant? Comment se fait-il qu'au sein de son cabinet personne n'ait été mis au courant? Vous savez comment ça marche, hein, dans un Conseil des ministres, quand tu as une information, ton chef de cabinet est en lien avec le chef de cabinet du premier ministre directement. Une histoire comme ça, là, ça ne prend pas trois secondes que tu prends ton téléphone puis tu appelles le chef de cabinet du premier ministre.

Alors, pour moi, là, c'est évident que ce genre d'informations doit se faire. Et, si les chefs de cabinet n'ont pas transmis les informations, je veux dire, ils devraient se faire arracher la tête. C'est ça, la réalité. 

M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce queMme Blais, Mme McCann devraient démissionner?

Mme Anglade : Elles ont menti, elles devraient. Elles le devraient.

M. Gagnon (Marc-André) : Sur un autre dossier, celui des cours de français obligatoires dans les cégeps anglophones, le Parti québécois estime que votre recul est honteux. Comment justifier votre changement de position?

Mme Anglade : Bien, on avait fait... on a fait une proposition. Puis, moi, j'ai parlé avec les gens de la communauté, contrairement à ce que la CAQ a fait… d'aller s'asseoir avec les gens, les cégeps. Puis on voit à quel point ce n'est pas applicable aujourd'hui. Puis il faut reconnaître, à un moment donné, quand tu proposes quelque chose qui n'est pas applicable, que tu dois trouver des solutions. On s'est assis avec eux. On le reconnaît que ce n'est pas applicable. Maintenant, la balle est dans le camp de la CAQ. La dernière chose qu'on veut, c'est avoir des gens qui ne réussissent pas leurs cours et qui affectent la cote R. Donc, maintenant, la balle est dans le camp de la CAQ.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce que votre proposition n'était pas assez attachée? Dans le fond, votre... Vous n'aviez pas assez pris l'humeur de la communauté?

Mme Anglade : Moi, je pense qu'on aurait dû faire... tu sais, reconnaître qu'on aurait dû davantage travailler en amont avec les groupes. Puis c'est ce que j'ai fait, c'est ce qu'on a fait, c'est ce que l'équipe a fait dans les dernières semaines. Et il faut le reconnaître, il faut se dire : O.K., il y a des affaires qui ne sont juste pas applicables, il faut le dire. Puis, maintenant, encore une fois, la balle est dans le camp de la CAQ.

M. Lacroix (Louis) : C'est de l'incompétence ou de la négligence?

Mme Anglade : Ça n'a rien à voir avec les propos qui ont été tenus plus tôt, M. Lacroix.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, vous reconnaissez que vous vous êtes trompés. Est-ce que ça a, à quelque part, quelque chose à voir avec le fait que vous reculez dans les intentions de vote chez les non-francophones?

Mme Anglade : Ça a à voir avec la nécessité d'écouter, quand on fait des propositions, puis de reconnaître que, quand tes propositions, là… si ça ne tient pas la route, ce n'est pas suffisamment ficelé, bien, il faut que tu le reconnaisses puis que tu dises : Tu sais, il faut agir en conséquence. Et, encore une fois, la CAQ…

M. Lecavalier (Charles) : ...parlé avec Mme Jennings, par exemple?

Mme Anglade : Pas récemment, pas récemment.

M. Lecavalier (Charles) : Non, mais... il y a l'idée d'un parti anglophone qui pourrait se créer. Est-ce que vous en avez parlé avec la communauté? Est-ce que vous avez rencontré des gens?

Mme Anglade : Je pense que le message qui est entendu, de manière générale, de manière générale, au sein de la communauté, c'est le besoin d'avoir une véritable alternative par rapport à un gouvernement qui divise. Et ça, c'est Parti libéral.

M. Laforest (Alain) : …à Québec, le tramway, le premier ministre a amené ça hier. Qu'est-ce que vous décodez là-dedans?

Mme Anglade : Bien, je décode que l'acceptabilité sociale dont il parle, c'est l'acceptabilité sociale au sein de son caucus, d'abord et avant tout, je ne pense pas que ce soit une acceptabilité générale. Écoutez, les citoyens de Québec se sont prononcés à 70 %, ils ont voté pour des candidats à la mairie qui étaient en faveur du tramway. Je pense que le message est très clair de la population de Québec.

M. Carabin (François) : Vous avez été dans un Conseil des ministres, Mme Anglade. Avez-vous déjà participé à un vote sur un projet donné?

Mme Anglade : À l'intérieur d'un Conseil des ministres?

M. Carabin (François) : Oui.

Mme Anglade : Vote sur un projet donné, genre, la main levée, là?

M. Carabin (François) : Hier, M. Legault a dit : Je vais voter pour.

Mme Anglade : Bien, en général, à l'intérieur d'un Conseil des ministres, tu sais, tu t'entends sur des projets, là, ce n'est pas... il n'y a pas une histoire de vote divisif, etc., on s'entend sur une direction. Quand la direction est claire, tu émets tes recommandations, tu émets tes propositions, mais ça devrait... ce n'est pas des votes à main levée qui se passent dans un Conseil des ministres, là.

M. Laforest (Alain) : ...Éric Duhaime qui va devenir officiellement candidat dans Chauveau ce soir?

Mme Anglade : Pour François Legault, vous voulez dire?

M. Laforest (Alain) : Oui. François Legault, est-ce qu'il...

Mme Anglade : Bien, c'est à lui de répondre à cette question.

M. Laforest (Alain) : Avez-vous peur de lui, s'il se présente à Québec?

Mme Anglade : Non, au contraire, je lui souhaite bonne chance dans Chauveau. Nous aurons aussi un bon candidat ou une bonne candidate dans Chauveau.

M. Lecavalier (Charles) : Mais est-ce qu'il y a un lien à faire entre le rapport du GIEC et le tramway? Est-ce que, pour vous, ça va être un test pour François Legault s'il met des choses dans ce décret-là qui vont empêcher la réalisation rapide du tramway? Pour vous, est-ce qu'il y a un lien à faire avec le rapport du GIEC?

Mme Anglade : Bien, le test, il l'a déjà échoué. François Legault a échoué le test en matière environnementale. Il l'a échoué, quand c'était le moment d'augmenter les redevances sur l'eau, il l'a échoué, quand c'était le moment de parler de nickel, il l'a échoué, quand c'était le moment de bâtir... de faire un trou de 10 milliards dans le fleuve sans même considérer l'impact environnemental, il l'a échoué avec le pont de l'Île-aux-Tourtes. Il l'a échoué, il l'a échoué constamment. Ce n'est pas un enjeu pour lui, il est incapable de combiner environnement et économie, incapable d'arriver à articuler une vision par rapport à ça. Il a déjà échoué le test.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc là, il parle encore d'acceptabilité sociale. Le maire Marchand lui-même a reconnu, quand il a été élu, qu'il y avait du travail à faire de ce côté-là. Mais je n'ai pas attendu le premier ministre reparler, hier, de l'enjeu de la rue partagée, là. Donc, est-ce que c'est peut-être ça, la bonne nouvelle, s'il n'y a pas cette condition-là, finalement?

Mme Anglade : Il sent certainement qu'il est peut-être allé trop loin dans les... Tu sais, les gouvernements de proximité, là, ça veut dire quelque chose, ça a une signification. Puis ce qui s'est produit la semaine passée, là… c'est inacceptable de ne pas être à l'écoute de ce qu'un gouvernement de proximité, de ce que la ville de Québec te dit. Ce n'est pas acceptable, et peut-être qu'il a entendu ça. Mais comme je vous dis, l'acceptabilité sociale, là, je ne pense pas que ce soit dans la population, je pense que c'est au sein de son caucus, puis, comme quelqu'un mentionnait tout à l'heure, les mains levées qu'il doit faire lors de son vote.

Mme Tremblay (Marie-Hélène) : Mais est-ce que ce serait souhaitable de tenir un référendum sur la question, à Québec?

Mme Anglade : Je pense que la question a été tranchée. Québec, pour sa dimension, n'a pas de transport structurant. Il faut qu'il y ait une mobilité, il faut qu'il y ait un transport structurant, il faut qu'on aille de l'avant avec le tramway.

M. Carabin (François) : Mme Anglade, est-ce qu'il faut étendre la quatrième dose à plus de gens au Québec, là?

Mme Anglade : Bien, il faut surtout suivre ce que fait le Comité d'immunisation par rapport à cette quatrième dose là. Puis je sais que... Monsef, je ne sais pas si tu veux faire un commentaire par rapport à ça.

M. Derraji : Très rapidement. C'est que le Comité d'immunisation du Québec, c'est lui qui émet les recommandations. On a vu, avec le recul, l'automne, qu'il y avait un retard par rapport à la troisième dose. J'espère que, cette fois-ci, avec les indicateurs qu'on a, le nombre des décès en région… j'espère qu'il n'y a pas un lien entre le retard de la dose et les décès. Mais comme je peux… En tout respect aux experts qui sont dans le comité, donc, bien hâte à voir leurs recommandations par rapport à l'élargissement.

M. Laforest (Alain) : 53 %, troisième dose, qu'est-ce qui explique ça, alors qu'on a 91 % de première dose?

M. Derraji : Troisième dose...

M. Laforest (Alain) : 53 %, on est à 53 % pour la troisième dose. On est à 91 % sur la première dose. Qu'est-ce qui explique cet écart-là, alors que M. Legault, hier, a dit : Moi, je m'en suis sorti parce qu'au Québec on est les champions de la vaccination? Pas sur la troisième dose, là.

M. Derraji : Oui. Bien, écoutez, toujours, le premier ministre, il est très fort avec les slogans : On est les forts, on est les plus forts. Mais moi, ce que je constate, c'est qu'il faut continuer l'effort par rapport à la vaccination, c'est la seule arme qu'on a maintenant contre les variants.

M. Lacroix (Louis) : Puis le masque, deux semaines de plus, c'est...

M. Derraji : Écoutez, bien, encore une fois, les mesures du gouvernement, c'est des mesures simplistes qui visent la responsabilité populationnelle. Ça veut dire nous, on est responsables. Mais, encore une fois, le gouvernement a une responsabilité. Et, quand je vois...

M. Lacroix (Louis) : Mais on est les derniers en Amérique du Nord à...

M. Derraji : Oui, je vais juste terminer par rapport à ce point. C'est que le gouvernement a une responsabilité, mais, quand je vois des gouvernements en Europe, exemple, la Belgique, travailler sur la qualité d'air à l'intérieur des milieux clos, là, c'est un gouvernement qui est en avant de la parade. Pour moi...

M. Gagnon (Marc-André) : Comme mon collègue vient de le dire, on est un des derniers endroits où c'est encore obligatoire. Ce n'est certainement pas électoraliste d'attendre deux semaines de plus.

M. Derraji : Non, mais la question, c'est qu'on est au milieu d'une vague, le gouvernement l'a reconnu, l'INSPQ l'a reconnu, il faut qu'on se protège. Encore une fois, le gouvernement, il est dans une voie unidirectionnelle. Il dit à la population quoi faire, mais lui, il fait quoi? Le gouvernement de la CAQ, aujourd'hui, il a changé quoi par rapport à ce qu'on sait au niveau de la transmission du virus? Ils n'ont pas agi sur la qualité d'air dans les milieux clos, je commence avec les écoles, mais j'ajoute tous les espaces clos. On n'a pas agi, le gouvernement n'a pas agi.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais je vous parle du masque, là. Êtes-vous d'accord? Le gouvernement a dit : Bon, nous, on écoute la Santé publique, là.

M. Derraji : Absolument, il faut suivre les recommandations de la Santé publique.

M. Lacroix (Louis) : Et, puisqu'on est la dernière... une des dernières juridictions en Amérique du Nord à toujours imposer le masque, en fait, il y a, je pense, l'Île-du-Prince-Édouard, là, qui va lever l'obligation le 7 avril. Est-ce que ça veut dire qu'on est trop prudents, ou encore on n'a pas pris les bons moyens pour arriver à la même conclusion que les autres?

M. Derraji : Bien, quand je compare avec l'Ontario, parce que la question est très pertinente, l'Ontario, qu'est-ce qu'elle a fait de différent par rapport à nous? Bien, ils ont agi sur la qualité de l'air au niveau des écoles. Donc, on a moins de transmissions communautaires qui venaient de l'école. Et je le dis, encore une fois, l'eau était la cause par rapport au choléra, pour la COVID, ça va être la qualité d'air… Et vous allez m'entendre souvent, et je vais le répéter souvent, le gouvernement caquiste n'a jamais reconnu l'impact de la qualité d'air par rapport au mode de transmission de la COVID. Quand je vois d'autres juridictions… quand je vois la scientifique en chef, il y a un an et demi, elle a avisé toutes les provinces. Et la seule province qui n'a pas agi, c'est le Québec. Et j'ai de sérieuses questions par rapport à la place de la science au sein de ce gouvernement caquiste. Ils n'ont jamais reconnu le mode de transmission et qu'il fallait agir sur la qualité d'air. C'est là le problème.

M. Bossé (Olivier) : Est-ce que vous pensez qu'avec les nombreux cas qu'il y a au sein de la CAQ, dans les élus, ils n'ont peut-être pas respecté leurs propres règles?

M. Derraji : Bien, la question se pose, oui, la question se pose. Mais c'est un... bien, à deux, il est très contagieux et se transmet d'une manière très rapide.

M. Authier (Philip) : Ready?

Mme Anglade : Ready.

M. Authier (Philip) : I know, yesterday, your House Leader said : You're doing a mea culpa about what happened in Bill 96. And you just said it again in French that the ball is in the CAQ's camp. But the Liberals started this, the Liberals got trapped, you got yourselves into this mess yourselves, I believe that would be an accurate description. When you say you've consulted now, did you consult CEGEPs' groups before you presented that proposal, as with your other 27 proposals which the party never voted on? Did you consult before? Because it seems, now, you're consulting, you seem to be a bit late, so it doesn't look as if it's going to work, your plan.

Mme Anglade : So, first of all, we didn't come up with Bill 96, just to be clear, when you say, like, the situation… We have a Bill 96, and we did not come up with the idea of Bill 96, this is the CAQ Government that came up with that, first of all.

Second of all, when we did the 27 propositions, we could have consulted more. We did consult, but we could have consulted more. Now, with everything that the CAQ has been adding to the project, it's becoming clear that the situation… like, we are putting in jeopardy the future of young people. The implementation is not… it's not possible to make it happen with all the amendments that the Government is bringing. So, that's why we're saying : You know, now, the ball is in the camp of the CAQ, they have to act. We're listening, we're recognizing there should have been more consulting, we're saying it clearly. Now, we ask the Government of the CAQ to find the solution.

M. Authier (Philip) : But, in order to proceed, you need some sort of a consensus, and Pascal Bérubé just said here, 20 minutes ago : It's your problem, deal with it.

Mme Anglade : Well, I think it's…

M. Authier (Philip) : …a lot of receptivity to your plan.

Mme Anglade : I don't believe that it's our problem. I think it's, collectively, a problem that we have. We don't want to have people that fail, we don't want to have students that fail. And again we have to recognize when there was not enough people talking to each other, when there was not enough people being consulted, when two ministers were not even talking to each other within a government, when the heads of the CEGEPs were not even met by the Government, clearly, there is a lack of understanding of the impacts. And now, again, the ball is in the court of the Government.

M. Authier (Philip) : Did this situation have anything to do with Mme David announcing that she will not be running again? She was your point person on the committee for weeks, and weeks, and weeks. Does this have anything to do about this?

Mme Anglade :  No, really not. Mme David became… she became a grandmother, she… We had a great conversation months and months ago. Honestly, it has nothing to do with that. I think she gave a lot to politics and… a well-deserved retirement from politics, at least.

Mme Henriquez (Gloria) : Yes, I have a question, I'm so sorry.  So, first of all, what was the reasoning behind doing this… in Bill 96? What was the reasoning on proposing that amendment?

Mme Anglade :  Well, again, it was one of the proposals that were brought forward before there was even Bill 96. But, obviously, this was done in good faith, but we have to recognize that consulting did not happen the way it should have been. People should have been more involved, the implications… And when you… The role of a leader is also to say : There's not enough work that has been done, people have not been consulted, there are impacts that we haven't see, recognize it and say : OK, this is not going to work, this is not going to work, and to say it. That's why I'm saying : Now, the ball is in the camp of the CAQ to find a solution.

M. Authier (Philip) : The perception of voters and your voters is that you created this, they're going to have to live with it, and they're going to… and there's children that are going to have to live with these… rates.

Mme Anglade : We didn't come with the Bill 96. We didn't come with the limits…

M. Authier (Philip) : …it was your proposal. You agreed to this at the table, I heard it.

Mme Anglade : We didn't come with Bill 96. We didn't come with the limits on the CEGEPs. We didn't come with pulling out Dawson. A lot of the work that we've done has been done in good faith. Now, obviously, this Government doesn't want to work with us on this. I mean, again, the ball is in their court. They understand the implications now. It's not like they don't understand, they understand the implications, so they need to realize that those implications… The ministers have to talk to the heads of the CEGEPs. The minister has to talk to his counterpart in really figuring out how we are going to prevent people from failing classes.

Mme Henriquez (Gloria) :  There's a lot of people in the Anglophone community who are superdisappointed about this. Do you feel like you've lost the trust of the Anglophone community?

Mme Anglade : I believe… I'm confident that everything that we've done, regardless of, like, the Bill 96, the other bills, that we've been very consistent, like, trying to be the voice of the English-speaking community as well… the responsibility of representing all Quebeckers, and I will always stand behind that, always, always stand for those values. Thank you.

(Fin à 11 h 4)