(Dix heures quarante-deux minutes)
Mme Anglade : Alors,
bonjour, bonjour à tous. Je suis accompagnée aujourd'hui de mes collègues
Monique Sauvé et Monsef Derraji. Ce matin, là, en lisant l'article de Thomas
Gerbet, je ne peux pas vous dire… Ce qui m'habitait, là, c'était un mélange de
colère puis un mélange de tristesse en même temps. De la colère parce que je me
dis qu'on avait des ministres qui étaient au courant et qui nous ont menti
depuis deux ans.
Vous savez, là, il y en a plusieurs parmi
vous, là, qui suivez la colline Parlementaire depuis longtemps, là. Moi, j'ai
été ministre. Je ne peux pas imaginer un instant recevoir l'information qu'elles
ont reçue, un soir, à 11 heures… ne pas en informer le bureau du premier
ministre. Je ne peux pas m'imaginer ça. Pas un ministre, deux ministres. Là, si
j'étais première ministre, c'est clair que j'aurais assis les deux ministres
pour comprendre exactement ce qui s'est passé. Ça fait deux ans qu'on nous dit
qu'ils n'étaient pas au courant. On apprend, aujourd'hui, que les ministres
étaient au courant, qu'ils avaient de l'information. Moi, comme ministre, là, j'ai
appelé mon premier ministre pour bien moins que ça, un soir de semaine, pour
bien moins que ça.
C'est incompréhensible, ce qui s'est passé,
c'est incompréhensible, la réaction des gens. Et c'est vraiment nous prendre
pour des valises que de penser qu'on est capables d'accepter cette
information-là. Moi, ça vient vraiment me chercher parce que… je pense aussi à
toutes les personnes qui ont perdu un père, une mère, qui cherchent des
réponses, puis on ne leur offre aucune réponse. On leur dit, finalement :
Non, non, on ne savait pas, personne ne savait, alors que c'est faux, alors que
l'on ment à la population. Pour moi, là, c'est vraiment inacceptable, c'est de
l'incompétence, c'est de l'irresponsabilité de la part de ce gouvernement. Je
suis vraiment profondément troublée.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que les... excusez-moi. Est-ce que vous avez terminé? Je m'excuse.
Mme Anglade : Parlant...
bien, un petit mot, peut-être, que je vais faire, puis après ça je vais
répondre à vos questions. Mais… puis parlant... je veux juste parler un peu d'incompétence,
là, sur le sujet de l'environnement, là, quand j'entends le ministre de l'Environnement
nous dire que c'est impossible d'en faire plus. Le rapport du GIEC est sorti, il
nous dit quoi? Il nous dit : C'est maintenant ou jamais. Bien, avec la
CAQ, on le sait, maintenant, que c'est jamais. On va toujours trop loin
pour quelqu'un qui ne veut aller nulle part. M. Lacroix.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que les ministres Blais et McCann, suivant l'information qui est dévoilée, ce
matin, par Radio-Canada, ont une certaine responsabilité dans le décès de gens
qui étaient laissés à eux-mêmes au CHSLD Herron?
Mme Anglade : Elles n'ont
pas agi au temps opportun. Elles avaient de l'information. Ce sont des gens qui
nous ont menti. Ils nous ont dit : Ah! on n'était pas au courant, je ne me
souviens pas, alors que l'information circulait. Il y a des gens... Il y a une
omerta aujourd'hui à la CAQ, il y a des gens qui veulent parler qui sont
obligés de parler sous le couvert de l'anonymat. Ce n'est pas normal, M.
Lacroix, ce qui se passe.
M. Lacroix (Louis) : …est-ce
qu'elles ont une responsabilité dans le décès des...
Mme Anglade : Elles ont
une responsabilité dans l'ensemble de l'oeuvre. Je ne vais pas dire... vous
savez, je ne veux pas rentrer dans le jeu d'un tel a... tu sais, la responsabilité
de la mortalité, etc. Mais tu es ministre, on t'appelle. Moi, comme députée,
là, pendant la crise, là, j'ai reçu des appels à 11 heures le soir. J'en
ai reçu, des appels, puis j'en ai fait à minuit, puis j'en ai fait à une heure
du matin, M. Lacroix, pour essayer de sauver des vies, pour essayer de régler
ce problème qui existait dans mon comté. Alors, imaginez la responsabilité d'un
ministre. Mais pire que ça, pire que ça, ne pas dire la vérité, mentir à la
population, mentir à ces familles... C'est une chose d'avoir failli, c'en est
une autre de mentir.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que ça va au-delà de la responsabilité ministérielle, ou c'est carrément parce
qu'elles ont menti, parce qu'elles avaient l'information? Avez-vous la
certitude qu'elles avaient l'information, ou c'est des sous-ministres qui n'ont
pas transmis l'information? Mais, de toute façon, elles sont responsables parce
qu'elles ont la gestion de ces ministères.
Mme Anglade : Non. M. Laforest,
là, elles étaient au courant, là. Je veux dire, elles étaient au courant, ce n'est
pas possible, là, c'est impossible. Moi, pour avoir été ministre, là, quelque
chose comme ça se produit, premièrement, tu es au courant. Et la première chose
à laquelle tu penses, quand on t'envoie ce genre de courriel là et qu'il y a
des vies qui sont à risque, c'est d'informer le bureau du premier ministre.
M. Bossé (Olivier) : Donc,
vous pensez qu'elles ne l'ont pas fait et vous leur reprochez ça? Vous pensez
qu'elles l'ont fait et que même M. Legault ment dans...
Mme Anglade : Bien, moi,
je pense qu'elles l'ont fait. Je ne peux pas imaginer être ministre au
gouvernement, aujourd'hui, puis dire… quelque chose comme ça m'arrive et ne pas
appeler le premier ministre.
M. Bossé (Olivier) : Ça
ne se peut pas que M. Legault...
Mme Anglade : Ça ne se
peut pas, moi… Ça ne se peut pas que le bureau du premier ministre n'ait pas
été au courant. Deux ministres, deux ministres qui sont au courant d'une
gravité aussi profonde. Puis, de toute façon, je vous dirais la chose suivante :
Si elles n'étaient... elles sont au courant. François Legault le sait depuis un
certain temps, là. Ça fait longtemps qu'on dit que l'information était
disponible bien avant le 10 avril. Ça fait longtemps qu'on le dit.
Comment ça se fait qu'il n'y a pas eu une
rencontre avec les ministres pour dire : Écoutez, là, qu'est-ce qui s'est
passé? Raconte-moi ce que tu sais, raconte-moi ce que tu sais. C'est exactement
la raison pour laquelle il faut qu'il y ait une enquête publique indépendante,
parce qu'on ne nous donne pas l'information et on nous ment effrontément.
M. Lacroix (Louis) : Mme Anglade,
si, comme vous dites, le bureau du premier ministre est nécessairement au
courant de la situation, et… Parce que, dans le courriel, on comprend que
Mme Rosebush fait état du fait qu'il n'y a plus personne, il n'y a plus de
personnel, là, puis les gens sont laissés à eux-mêmes. Si le bureau du premier
ministre était au courant, pourquoi on n'intervient pas? Parce qu'on le sait, à
ce moment-là, qu'il y a un risque pour la vie des gens. Quelle est la raison
pour laquelle on...
Mme Anglade : Mais je
vous… C'est tout ce qu'on doit découvrir à l'intérieur d'une enquête publique
indépendante. Ils ont clairement banalisé la situation où ils étaient pris au
dépourvu. Dans l'article qui est publié, on nous dit : À un moment donné,
ils étaient complètement dépassés, ils ne savaient pas comment réagir. C'est ta
responsabilité ministérielle, tu es ministre, c'est toi qui es en charge de la
situation, c'est à toi qu'on demande d'agir.
M. Bergeron (Patrice) : C'est
de la négligence, une sorte de négligence ayant entraîné des conséquences
funestes?
Mme Anglade : Bien, il y
a clairement de la négligence, de l'incompétence, de l'irresponsabilité. Je
veux dire, passez tous les mots que vous voulez, c'est tout ça ensemble.
Mme Tremblay (Marie-Hélène) :
Maintenant, Mme Anglade, qu'est-ce que le gouvernement doit faire? On
sait qu'il ne veut pas faire d'enquête publique.
Mme Anglade : Mais, déjà,
dire la vérité, ça aiderait. Déjà, dire la vérité, ça aiderait. Déjà,
reconnaître que : O.K., comme ministre, c'est vrai que je l'ai reçue,
cette information-là, c'est vrai que je l'ai transmise, puis parler au monde
qui attend des réponses. Il ya des gens, il y a des milliers de personnes qui
attendent des réponses. Leur père est mort, leur mère est morte, ça fait deux
ans qu'ils attendent ça, puis on n'est pas capables de leur donner une réponse,
parce qu'on dit : Ah! personne n'est au courant. Ce n'est pas normal, ce n'est
pas normal.
M. Carabin (François) : Je
veux juste être sûr,Mme Anglade : Est-ce que, selon vous, il
y a quelqu'un qui doit perdre sa job, puis, si oui, qui?
Mme Anglade : Je pense
qu'il y a beaucoup de personnes qui sont responsables dans tout ça. Je veux dire,
c'est un ensemble de choses. Mais, moi, quand on ment à la population, là, c'est
quand même grave.
M. Gagnon (Marc-André) : Est
qu'il y en a qui doivent faire leurs boîtes, pour reprendre l'image que Pascal
Bérubé a utilisée avant vous?
Mme Anglade : Bien, je
pense qu'il y a des gens doivent faire leurs boîtes et quitter, effectivement.
M. Gagnon (Marc-André) : Qui?
Mme Anglade : Bien, les
ministres qui sont au courant, qui ont menti, tous ceux qui ont menti dans
cette histoire-là n'ont pas d'affaire à être dans un gouvernement.
M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce
que ça pourrait toucher le premier ministre?
Mme Anglade : Ça
pourrait. Est-ce qu'il était au courant? Il nous dit qu'il n'était pas au
courant. Mais comment se fait-il que le premier ministre n'ait pas été au
courant? Comment se fait-il qu'au sein de son cabinet personne n'ait été mis au
courant? Vous savez comment ça marche, hein, dans un Conseil des ministres,
quand tu as une information, ton chef de cabinet est en lien avec le chef de
cabinet du premier ministre directement. Une histoire comme ça, là, ça ne prend
pas trois secondes que tu prends ton téléphone puis tu appelles le chef de
cabinet du premier ministre.
Alors, pour moi, là, c'est évident que ce
genre d'informations doit se faire. Et, si les chefs de cabinet n'ont pas
transmis les informations, je veux dire, ils devraient se faire arracher la
tête. C'est ça, la réalité.
M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce
queMme Blais, Mme McCann devraient démissionner?
Mme Anglade : Elles ont
menti, elles devraient. Elles le devraient.
M. Gagnon (Marc-André) : Sur
un autre dossier, celui des cours de français obligatoires dans les cégeps
anglophones, le Parti québécois estime que votre recul est honteux. Comment
justifier votre changement de position?
Mme Anglade : Bien, on
avait fait... on a fait une proposition. Puis, moi, j'ai parlé avec les gens de
la communauté, contrairement à ce que la CAQ a fait… d'aller s'asseoir avec les
gens, les cégeps. Puis on voit à quel point ce n'est pas applicable aujourd'hui.
Puis il faut reconnaître, à un moment donné, quand tu proposes quelque chose
qui n'est pas applicable, que tu dois trouver des solutions. On s'est assis
avec eux. On le reconnaît que ce n'est pas applicable. Maintenant, la balle est
dans le camp de la CAQ. La dernière chose qu'on veut, c'est avoir des gens qui
ne réussissent pas leurs cours et qui affectent la cote R. Donc, maintenant, la
balle est dans le camp de la CAQ.
M. Bergeron (Patrice) : Est-ce
que votre proposition n'était pas assez attachée? Dans le fond, votre... Vous n'aviez
pas assez pris l'humeur de la communauté?
Mme Anglade : Moi, je pense
qu'on aurait dû faire... tu sais, reconnaître qu'on aurait dû davantage
travailler en amont avec les groupes. Puis c'est ce que j'ai fait, c'est ce qu'on
a fait, c'est ce que l'équipe a fait dans les dernières semaines. Et il faut le
reconnaître, il faut se dire : O.K., il y a des affaires qui ne sont juste
pas applicables, il faut le dire. Puis, maintenant, encore une fois, la balle
est dans le camp de la CAQ.
M. Lacroix (Louis) : C'est
de l'incompétence ou de la négligence?
Mme Anglade : Ça n'a
rien à voir avec les propos qui ont été tenus plus tôt, M. Lacroix.
M. Gagnon (Marc-André) :
Donc, vous reconnaissez que vous vous êtes trompés. Est-ce que ça a, à quelque
part, quelque chose à voir avec le fait que vous reculez dans les intentions de
vote chez les non-francophones?
Mme Anglade : Ça a à voir
avec la nécessité d'écouter, quand on fait des propositions, puis de
reconnaître que, quand tes propositions, là… si ça ne tient pas la route, ce n'est
pas suffisamment ficelé, bien, il faut que tu le reconnaisses puis que tu dises :
Tu sais, il faut agir en conséquence. Et, encore une fois, la CAQ…
M. Lecavalier (Charles) : ...parlé
avec Mme Jennings, par exemple?
Mme Anglade : Pas
récemment, pas récemment.
M. Lecavalier (Charles) : Non,
mais... il y a l'idée d'un parti anglophone qui pourrait se créer. Est-ce que
vous en avez parlé avec la communauté? Est-ce que vous avez rencontré des gens?
Mme Anglade : Je pense
que le message qui est entendu, de manière générale, de manière générale, au
sein de la communauté, c'est le besoin d'avoir une véritable alternative par
rapport à un gouvernement qui divise. Et ça, c'est Parti libéral.
M. Laforest (Alain) : …à
Québec, le tramway, le premier ministre a amené ça hier. Qu'est-ce que vous
décodez là-dedans?
Mme Anglade : Bien, je
décode que l'acceptabilité sociale dont il parle, c'est l'acceptabilité sociale
au sein de son caucus, d'abord et avant tout, je ne pense pas que ce soit une
acceptabilité générale. Écoutez, les citoyens de Québec se sont prononcés à
70 %, ils ont voté pour des candidats à la mairie qui étaient en faveur du
tramway. Je pense que le message est très clair de la population de Québec.
M. Carabin (François) : Vous
avez été dans un Conseil des ministres, Mme Anglade. Avez-vous déjà
participé à un vote sur un projet donné?
Mme Anglade : À
l'intérieur d'un Conseil des ministres?
M. Carabin (François) : Oui.
Mme Anglade : Vote sur
un projet donné, genre, la main levée, là?
M. Carabin (François) : Hier,
M. Legault a dit : Je vais voter pour.
Mme Anglade : Bien, en
général, à l'intérieur d'un Conseil des ministres, tu sais, tu t'entends sur
des projets, là, ce n'est pas... il n'y a pas une histoire de vote divisif,
etc., on s'entend sur une direction. Quand la direction est claire, tu émets
tes recommandations, tu émets tes propositions, mais ça devrait... ce n'est pas
des votes à main levée qui se passent dans un Conseil des ministres, là.
M. Laforest (Alain) : ...Éric
Duhaime qui va devenir officiellement candidat dans Chauveau ce soir?
Mme Anglade : Pour
François Legault, vous voulez dire?
M. Laforest (Alain) : Oui.
François Legault, est-ce qu'il...
Mme Anglade : Bien,
c'est à lui de répondre à cette question.
M. Laforest (Alain) : Avez-vous
peur de lui, s'il se présente à Québec?
Mme Anglade : Non, au
contraire, je lui souhaite bonne chance dans Chauveau. Nous aurons aussi un bon
candidat ou une bonne candidate dans Chauveau.
M. Lecavalier (Charles) : Mais
est-ce qu'il y a un lien à faire entre le rapport du GIEC et le tramway? Est-ce
que, pour vous, ça va être un test pour François Legault s'il met des choses
dans ce décret-là qui vont empêcher la réalisation rapide du tramway? Pour
vous, est-ce qu'il y a un lien à faire avec le rapport du GIEC?
Mme Anglade : Bien, le
test, il l'a déjà échoué. François Legault a échoué le test en matière
environnementale. Il l'a échoué, quand c'était le moment d'augmenter les
redevances sur l'eau, il l'a échoué, quand c'était le moment de parler de
nickel, il l'a échoué, quand c'était le moment de bâtir... de faire un trou de
10 milliards dans le fleuve sans même considérer l'impact environnemental,
il l'a échoué avec le pont de l'Île-aux-Tourtes. Il l'a échoué, il l'a échoué
constamment. Ce n'est pas un enjeu pour lui, il est incapable de combiner
environnement et économie, incapable d'arriver à articuler une vision par
rapport à ça. Il a déjà échoué le test.
M. Gagnon (Marc-André) : Donc
là, il parle encore d'acceptabilité sociale. Le maire Marchand lui-même a
reconnu, quand il a été élu, qu'il y avait du travail à faire de ce côté-là.
Mais je n'ai pas attendu le premier ministre reparler, hier, de l'enjeu de la
rue partagée, là. Donc, est-ce que c'est peut-être ça, la bonne nouvelle, s'il
n'y a pas cette condition-là, finalement?
Mme Anglade : Il sent
certainement qu'il est peut-être allé trop loin dans les... Tu sais, les
gouvernements de proximité, là, ça veut dire quelque chose, ça a une signification.
Puis ce qui s'est produit la semaine passée, là… c'est inacceptable de ne pas
être à l'écoute de ce qu'un gouvernement de proximité, de ce que la ville de
Québec te dit. Ce n'est pas acceptable, et peut-être qu'il a entendu ça. Mais
comme je vous dis, l'acceptabilité sociale, là, je ne pense pas que ce soit
dans la population, je pense que c'est au sein de son caucus, puis, comme
quelqu'un mentionnait tout à l'heure, les mains levées qu'il doit faire lors de
son vote.
Mme Tremblay (Marie-Hélène) :
Mais est-ce que ce serait souhaitable de tenir un référendum sur la
question, à Québec?
Mme Anglade : Je pense
que la question a été tranchée. Québec, pour sa dimension, n'a pas de transport
structurant. Il faut qu'il y ait une mobilité, il faut qu'il y ait un transport
structurant, il faut qu'on aille de l'avant avec le tramway.
M. Carabin (François) : Mme Anglade,
est-ce qu'il faut étendre la quatrième dose à plus de gens au Québec, là?
Mme Anglade : Bien, il
faut surtout suivre ce que fait le Comité d'immunisation par rapport à cette
quatrième dose là. Puis je sais que... Monsef, je ne sais pas si tu veux faire
un commentaire par rapport à ça.
M. Derraji : Très
rapidement. C'est que le Comité d'immunisation du Québec, c'est lui qui émet
les recommandations. On a vu, avec le recul, l'automne, qu'il y avait un retard
par rapport à la troisième dose. J'espère que, cette fois-ci, avec les
indicateurs qu'on a, le nombre des décès en région… j'espère qu'il n'y a pas un
lien entre le retard de la dose et les décès. Mais comme je peux… En tout
respect aux experts qui sont dans le comité, donc, bien hâte à voir leurs
recommandations par rapport à l'élargissement.
M. Laforest (Alain) : 53 %,
troisième dose, qu'est-ce qui explique ça, alors qu'on a 91 % de première
dose?
M. Derraji : Troisième
dose...
M. Laforest (Alain) : 53 %,
on est à 53 % pour la troisième dose. On est à 91 % sur la première
dose. Qu'est-ce qui explique cet écart-là, alors que M. Legault, hier, a
dit : Moi, je m'en suis sorti parce qu'au Québec on est les champions de
la vaccination? Pas sur la troisième dose, là.
M. Derraji : Oui. Bien,
écoutez, toujours, le premier ministre, il est très fort avec les slogans :
On est les forts, on est les plus forts. Mais moi, ce que je constate, c'est
qu'il faut continuer l'effort par rapport à la vaccination, c'est la seule arme
qu'on a maintenant contre les variants.
M. Lacroix (Louis) : Puis
le masque, deux semaines de plus, c'est...
M. Derraji : Écoutez, bien,
encore une fois, les mesures du gouvernement, c'est des mesures simplistes qui visent
la responsabilité populationnelle. Ça veut dire nous, on est responsables. Mais,
encore une fois, le gouvernement a une responsabilité. Et, quand je vois...
M. Lacroix (Louis) : Mais on
est les derniers en Amérique du Nord à...
M. Derraji : Oui, je vais
juste terminer par rapport à ce point. C'est que le gouvernement a une
responsabilité, mais, quand je vois des gouvernements en Europe, exemple, la
Belgique, travailler sur la qualité d'air à l'intérieur des milieux clos, là,
c'est un gouvernement qui est en avant de la parade. Pour moi...
M. Gagnon (Marc-André) : Comme
mon collègue vient de le dire, on est un des derniers endroits où c'est encore
obligatoire. Ce n'est certainement pas électoraliste d'attendre deux semaines
de plus.
M. Derraji : Non, mais la
question, c'est qu'on est au milieu d'une vague, le gouvernement l'a reconnu,
l'INSPQ l'a reconnu, il faut qu'on se protège. Encore une fois, le
gouvernement, il est dans une voie unidirectionnelle. Il dit à la population
quoi faire, mais lui, il fait quoi? Le gouvernement de la CAQ, aujourd'hui, il
a changé quoi par rapport à ce qu'on sait au niveau de la transmission du
virus? Ils n'ont pas agi sur la qualité d'air dans les milieux clos, je
commence avec les écoles, mais j'ajoute tous les espaces clos. On n'a pas agi,
le gouvernement n'a pas agi.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
je vous parle du masque, là. Êtes-vous d'accord? Le gouvernement a dit :
Bon, nous, on écoute la Santé publique, là.
M. Derraji : Absolument, il
faut suivre les recommandations de la Santé publique.
M. Lacroix (Louis) : Et,
puisqu'on est la dernière... une des dernières juridictions en Amérique du Nord
à toujours imposer le masque, en fait, il y a, je pense, l'Île-du-Prince-Édouard,
là, qui va lever l'obligation le 7 avril. Est-ce que ça veut dire qu'on
est trop prudents, ou encore on n'a pas pris les bons moyens pour arriver à la
même conclusion que les autres?
M. Derraji : Bien, quand je
compare avec l'Ontario, parce que la question est très pertinente, l'Ontario,
qu'est-ce qu'elle a fait de différent par rapport à nous? Bien, ils ont agi sur
la qualité de l'air au niveau des écoles. Donc, on a moins de transmissions
communautaires qui venaient de l'école. Et je le dis, encore une fois, l'eau
était la cause par rapport au choléra, pour la COVID, ça va être la qualité
d'air… Et vous allez m'entendre souvent, et je vais le répéter souvent, le
gouvernement caquiste n'a jamais reconnu l'impact de la qualité d'air par
rapport au mode de transmission de la COVID. Quand je vois d'autres
juridictions… quand je vois la scientifique en chef, il y a un an et demi, elle
a avisé toutes les provinces. Et la seule province qui n'a pas agi, c'est le
Québec. Et j'ai de sérieuses questions par rapport à la place de la science au
sein de ce gouvernement caquiste. Ils n'ont jamais reconnu le mode de
transmission et qu'il fallait agir sur la qualité d'air. C'est là le problème.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
que vous pensez qu'avec les nombreux cas qu'il y a au sein de la CAQ, dans les
élus, ils n'ont peut-être pas respecté leurs propres règles?
M. Derraji : Bien, la
question se pose, oui, la question se pose. Mais c'est un... bien, à deux, il
est très contagieux et se transmet d'une manière très rapide.
M. Authier (Philip)
: Ready?
Mme Anglade : Ready.
M. Authier (Philip)
: I know, yesterday, your House Leader said : You're doing a mea
culpa about what happened in Bill 96. And you just said it again in French that
the ball is in the CAQ's camp. But the Liberals started this, the Liberals got
trapped, you got yourselves into this mess yourselves, I believe that would be
an accurate description. When you say you've consulted now, did you consult CEGEPs'
groups before you presented that proposal, as with your other 27 proposals
which the party never voted on? Did you consult before? Because it seems, now,
you're consulting, you seem to be a bit late, so it doesn't look as if it's
going to work, your plan.
Mme Anglade : So, first of all, we didn't come up with Bill 96, just to be clear,
when you say, like, the situation… We have a Bill 96, and we did not come up with
the idea of Bill 96, this is the CAQ Government that came up with that, first
of all.
Second of all, when we
did the 27 propositions, we could have consulted more. We did consult, but we
could have consulted more. Now, with everything that the CAQ has been adding to
the project, it's becoming clear that the situation… like, we are putting in
jeopardy the future of young people. The implementation is not… it's not
possible to make it happen with all the amendments that the Government is
bringing. So, that's why we're saying : You know, now, the ball is in the camp of the CAQ, they have to act. We're
listening, we're recognizing there should have been more consulting, we're
saying it clearly. Now, we ask the Government of the CAQ to find the solution.
M. Authier (Philip)
: But, in order to proceed, you need some sort of a consensus, and
Pascal Bérubé just said here, 20 minutes ago : It's your problem, deal
with it.
Mme Anglade : Well, I think it's…
M. Authier (Philip)
: …a lot of receptivity to your plan.
Mme Anglade : I don't believe that it's our problem. I think it's, collectively,
a problem that we have. We don't want to have people that fail, we don't want
to have students that fail. And again we have to recognize when there was not
enough people talking to each other, when there was not enough people being
consulted, when two ministers were not even talking to each other within a government, when the heads of the CEGEPs
were not even met by the Government, clearly, there is
a lack of understanding of the impacts. And now, again,
the ball is in the court of the Government.
M. Authier (Philip) : Did this situation have anything to do with Mme David announcing
that she will not be running again? She was your point person on the committee
for weeks, and weeks, and weeks. Does this have anything to do about this?
Mme Anglade :
No, really not. Mme David became… she
became a grandmother, she… We had a great conversation months and months ago. Honestly, it has nothing to do with that. I
think she gave a lot to politics and… a well-deserved retirement from politics,
at least.
Mme Henriquez
(Gloria) :
Yes,
I have a question, I'm so sorry. So, first of all, what was the reasoning
behind doing this… in Bill 96? What was the reasoning on proposing that
amendment?
Mme Anglade :
Well, again, it was one of the
proposals that were brought forward before there was even Bill 96. But, obviously, this was done in good faith, but
we have to recognize that consulting did not happen the way it should have
been. People should have been more involved, the implications… And when you…
The role of a leader is also to say : There's not enough work that has
been done, people have not been consulted, there are impacts that we haven't
see, recognize it and say : OK, this is not going to work, this is not going to work, and to say
it. That's why I'm saying : Now, the ball is in the camp of the CAQ to
find a solution.
M. Authier (Philip) :
The perception of voters and your
voters is that you created this, they're going to have to live with it, and
they're going to… and there's children that are going to have to live with
these… rates.
Mme Anglade :
We didn't come with the Bill 96. We
didn't come with the limits…
M. Authier (Philip)
: …it was your proposal. You agreed to this at the table, I heard it.
Mme Anglade : We didn't come with Bill 96. We didn't come with the limits on the
CEGEPs. We didn't come with pulling out Dawson. A lot of the work that we've
done has been done in good faith. Now, obviously, this Government
doesn't want to work with us on this. I mean, again, the ball is in their
court. They understand the implications now. It's not like they don't
understand, they understand the implications, so they need to realize that
those implications… The ministers have to talk to the heads of the CEGEPs. The
minister has to talk to his counterpart in really figuring out how we are going
to prevent people from failing classes.
Mme Henriquez
(Gloria) :
There's
a lot of people in the Anglophone community who are superdisappointed about
this. Do you feel like you've lost the trust of the Anglophone community?
Mme Anglade :
I believe… I'm confident that
everything that we've done, regardless of, like, the Bill 96, the other bills,
that we've been very consistent, like, trying to be the voice of the
English-speaking community as well… the responsibility of representing all Quebeckers, and I will always stand behind
that, always, always stand for those values. Thank you.
(Fin à 11 h 4)