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Point de presse de M. Martin Ouellet, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de finances, et M. Sylvain Gaudreault, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques

Version finale

Le mardi 22 mars 2022, 9 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures dix-neuf minutes)

M. Ouellet : Donc, bonne journée à vous. Aujourd'hui, c'est jour de budget, et le Parti québécois va être aux aguets pour surveiller aujourd'hui si le budget de la CAQ sera électoraliste ou plutôt s'il répondra aux véritables aspirations des Québécois et des Québécoises.

Vous le savez, le panier d'épicerie augmente, l'électricité augmente, le coût du loyer augmente. Une famille québécoise pourrait payer jusqu'à 3 000 $ de plus cette année. Donc, on espère que le gouvernement du Québec aura des mesures suffisantes pour permettre aux Québécois, aux Québécoises d'avoir les moyens, hein, pour faire face à cette baisse du pouvoir d'achat.

Le Parti québécois a proposé, la semaine passée, une allocation, justement, pour les ménages qui gagnent en bas de 120 000 $ ou une allocation, aussi, pour les personnes vivant seules qui gagnent en bas de 70 000 $. Et c'est ce qu'on veut, nous, au Parti québécois, une modulation de cette allocation-là en fonction des revenus. Donc, les gens qui gagnent moins d'argent en auront plus dans leurs poches, et ceux et celles qui ont l'opportunité de contribuer, bien, effectivement, ils seront, eux autres aussi, reconnus avec notre allocation sur le pouvoir d'achat.

L'autre chose qu'on va surveiller aussi, c'est la santé. Et la santé a été le sujet d'actualité en cette pandémie, évidemment, mais cette sortie de crise nous a emmenés à faire face à certains défis. Donc, on espère encore, cette fois-ci, que, dans ce budget de la dernière chance, la CAQ comprendra qu'il faut investir pour les soins à domicile. Les gens veulent rester chez eux, les gens ne veulent pas nécessairement aller à l'hôpital pour se faire soigner. Et donc nous, au Parti québécois, on a proposé de tripler les sommes pour les soins à domicile. Donc, on espère, cette fois-ci, que le gouvernement entendra notre voix.

Les petites entreprises aussi, il y a de l'inéquité fiscale pour nos petites et très petites entreprises partout au Québec. Ma collègue, Méganne Perry Mélançon, a interpelé le ministre des Finances la semaine passée pour s'assurer de régler cette inéquité-là. Donc, on espère que, dans le budget de M. Girard, on va mettre fin à cette inéquité et permettre aux petits entrepreneurs partout sur le territoire, dans toutes les régions du Québec, qui font vivre notre économie, d'avoir un traitement équitable, juste, et d'être certains de baisser ces inégalités-là.

Évidemment, la crise du logement fait rage partout au Québec. Donc, on espère que, dans le budget, il y aura des sommes considérables pour le logement communautaire. On se souvient que la CAQ avait promis de construire 15 000 logements en 2018. Or, toujours 12 500 logements sont manquants. Donc, on espère que, cette fois-ci, la CAQ ira de mesures musclées et, surtout, que les moyens soient au rendez-vous dans le cas du programme AccèsLogis.

En terminant, le Programme québécois des infrastructures, vous savez, ces sommes que l'on confie pour les routes, les écoles et tout ce qui a à être bâti au Québec, on espère, cette fois-ci aussi, que le gouvernement ne pèsera pas sur l'accélérateur. Dans une spirale inflationniste, il faut faire attention de concentrer tous nos investissements, et d'autant plus avant cette année électorale qui s'en vient. Donc, on va demander à la CAQ d'avoir un oeil modéré sur les constructions à venir parce que, si on décide d'accélérer toutes ces constructions-là, bien, vous le savez tout comme moi, augmentation de l'inflation, augmentation des coûts, et donc, au final, le coût de la vie va continuer d'augmenter.

Donc, ça, c'est la partie finances. Je laisse la parole à mon collègue, Sylvain Gaudreault, pour nos attentes en matière environnementale pour ce prochain budget.

M. Gaudreault : Merci, Martin. Alors, c'est le budget de la dernière chance pour ce gouvernement s'il veut donner un véritable coup de barre en ce qui concerne le défi le plus important de notre génération, celui de la lutte contre la crise climatique. Ce gouvernement fait défaut de livrer la marchandise en matière d'environnement depuis 2018. C'est le dernier budget de son mandat, alors go! C'est le moment où jamais de donner un coup de barre en matière climatique.

Et on a fait plusieurs suggestions au cours des quatre dernières années. Je les rappelle, c'est le moment où le gouvernement peut agir. D'abord, créer un fonds de transition juste pour les travailleurs et les travailleuses qui seront touchés par la transition écologique, surtout dans les régions du Québec, dans les régions comme celle à Martin, comme la mienne, où il y a des travailleurs dans des secteurs industriels avec un impact carbone important. Donc, fonds de transition juste. Nous, on a proposé... On a déposé une loi en ce sens pour modifier le Fonds des générations pour être capables d'aller chercher des sommes dans ce fonds, puis il porte bien son nom, c'est le Fonds des générations, puis lutter contre les changements climatiques, bien, c'est pour les générations futures.

C'est le moment également de déposer un budget carbone. Alors, on sait que le gouvernement actuel, au lieu d'avancer dans la lutte contre les gaz à effet de serre, recule. Nous avions 6,7 de moins sur la base de 1990. Bien, finalement, on est rendus à 2,7 de moins. Donc, il faut qu'on ait un budget carbone pour savoir où on s'en va et quelles mesures on doit prendre par ministère, par secteur d'activité pour être capables d'atteindre notre cible de 2030 et la carboneutralité de 2050.

Il nous faut également 100 % des mesures permettant d'atteindre les cibles de 37,5 % de GES de moins pour 2030, qui sont inscrites dans le plan sur l'économie verte, le PEV. Donc, le gouvernement n'a même pas identifié la moitié des mesures. Bien là, il faut qu'il aille jusqu'au bout de ses ambitions et qu'il identifie 100 % des mesures.

Il nous faut également l'équivalent de 1 % du PQI en verdissement des infrastructures. Un peu sur l'image du 1 % d'oeuvres d'art dans les investissements publics, bien là, c'est 1 % en verdissement des infrastructures : toits verts, énergies renouvelables, pistes cyclables. Pour chaque dollar investi dans le PQI en infrastructures, 1 % en verdissement.

Et finalement une accélération de l'électrification des transports. Je veux dire, c'est absolument ridicule de voir que, sur l'électrification des transports, les cibles du gouvernement ne sont pas plus ambitieuses.

Alors, on s'attend aujourd'hui à voir qui parle plus fort dans ce gouvernement, qui parle plus fort, et comment ça va se traduire dans le budget. Quand je dis «qui parle plus fort», j'ai hâte de voir si la voix du ministre l'Environnement est entendue dans ce gouvernement. Merci.

La Modératrice : On va prendre les questions.

Mme Plante (Caroline) : Bonjour. Vendredi dernier, le ministre des Finances a refusé de baisser la taxe sur l'essence. Est-ce que c'est une décision écologique?

M. Ouellet : Bien, nous, on n'est pas pour une baisse de la TVQ sur l'essence, assurément. Le Québec doit prendre le virage. Et on est conscients surtout que, si le Québec se retire de cette taxe-là, elle sera compensée, parce qu'on l'a vu par le passé lorsqu'il y a eu des réductions, par une augmentation des prix par les pétrolières. Donc, de baisser la taxe va à l'encontre de nos objectifs de réduire les émissions de gaz à effet de serre et surtout va à l'encontre de nos objectifs pour électrifier les transports.

Mme Plante (Caroline) : De façon générale, avez-vous été satisfait des réponses du ministre à l'interpellation vendredi dernier?

M. Ouellet : Absolument pas. Je n'ai pas été satisfait. Je n'ai pas eu la chance de connaître dans quel mécanisme le gouvernement est en train de plancher pour corriger son aberration de la loi n° 34 sur les tarifs d'hydroélectricité. Ma collègue a posé des questions pertinentes sur les inéquités fiscales dans les petites et très petites entreprises. Il a esquivé le débat.

Donc, nous, on avait quand même... On a mis, tu sais, devant le ministre, le bilan de la CAQ depuis ces quatre dernières années, et ce qui fait qu'aujourd'hui une famille s'endette un peu plus, c'est parce qu'il y a eu des décisions ou des omissions qui ont été faites par la CAQ. Et je n'ai pas eu les réponses à ma question. Donc, pourquoi on continue à fesser... à foncer, pardon, tête baissée dans les maternelles quatre ans, alors que des mamans étaient à l'Assemblée nationale, revendiquant une place en CPE?

Donc, on va se reprendre vendredi, c'est le collègue du Parti libéral qui amène une autre interpellation, mais, cette fois-ci, sur les risques de récession ou de turbulences économiques. Donc, j'ai hâte de voir si on aura de meilleures réponses cette semaine.

Mme Plante (Caroline) : Vous dites quatre ans d'inaction, des mauvaises décisions, et pourtant la CAQ trône au sommet des sondages. Comment l'expliquez-vous?

M. Ouellet : Bien, écoutez, je ne sais pas comment l'expliquer. Nous, on a une vision, on a l'intérêt du Québec à coeur. Notre projet est indépendantiste. Il est résolument pragmatique en matière d'environnement. Donc, ce sera à nous à convaincre les Québécois et Québécoises, lorsque viendra le temps de l'élection, qu'on a le meilleur programme, la meilleure équipe et surtout le meilleur avenir à offrir aux Québécois et aux Québécoises.

La Modératrice : Merci beaucoup. Bonne journée.

M. Ouellet : Merci.

(Fin à 9 h 27)

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