(Neuf heures dix-neuf minutes)
M. Ouellet : Donc, bonne
journée à vous. Aujourd'hui, c'est jour de budget, et le Parti québécois va
être aux aguets pour surveiller aujourd'hui si le budget de la CAQ sera électoraliste
ou plutôt s'il répondra aux véritables aspirations des Québécois et des
Québécoises.
Vous le savez, le panier d'épicerie
augmente, l'électricité augmente, le coût du loyer augmente. Une famille
québécoise pourrait payer jusqu'à 3 000 $ de plus cette année. Donc,
on espère que le gouvernement du Québec aura des mesures suffisantes pour
permettre aux Québécois, aux Québécoises d'avoir les moyens, hein, pour faire
face à cette baisse du pouvoir d'achat.
Le Parti québécois a proposé, la semaine passée,
une allocation, justement, pour les ménages qui gagnent en bas de 120 000 $
ou une allocation, aussi, pour les personnes vivant seules qui gagnent en bas
de 70 000 $. Et c'est ce qu'on veut, nous, au Parti québécois, une
modulation de cette allocation-là en fonction des revenus. Donc, les gens qui
gagnent moins d'argent en auront plus dans leurs poches, et ceux et celles qui
ont l'opportunité de contribuer, bien, effectivement, ils seront, eux autres
aussi, reconnus avec notre allocation sur le pouvoir d'achat.
L'autre chose qu'on va surveiller aussi, c'est
la santé. Et la santé a été le sujet d'actualité en cette pandémie, évidemment,
mais cette sortie de crise nous a emmenés à faire face à certains défis. Donc,
on espère encore, cette fois-ci, que, dans ce budget de la dernière chance, la
CAQ comprendra qu'il faut investir pour les soins à domicile. Les gens veulent
rester chez eux, les gens ne veulent pas nécessairement aller à l'hôpital pour
se faire soigner. Et donc nous, au Parti québécois, on a proposé de tripler les
sommes pour les soins à domicile. Donc, on espère, cette fois-ci, que le
gouvernement entendra notre voix.
Les petites entreprises aussi, il y a de l'inéquité
fiscale pour nos petites et très petites entreprises partout au Québec. Ma
collègue, Méganne Perry Mélançon, a interpelé le ministre des Finances la
semaine passée pour s'assurer de régler cette inéquité-là. Donc, on espère que,
dans le budget de M. Girard, on va mettre fin à cette inéquité et
permettre aux petits entrepreneurs partout sur le territoire, dans toutes les
régions du Québec, qui font vivre notre économie, d'avoir un traitement
équitable, juste, et d'être certains de baisser ces inégalités-là.
Évidemment, la crise du logement fait rage
partout au Québec. Donc, on espère que, dans le budget, il y aura des sommes
considérables pour le logement communautaire. On se souvient que la CAQ avait
promis de construire 15 000 logements en 2018. Or, toujours 12 500 logements
sont manquants. Donc, on espère que, cette fois-ci, la CAQ ira de mesures
musclées et, surtout, que les moyens soient au rendez-vous dans le cas du
programme AccèsLogis.
En terminant, le Programme québécois des
infrastructures, vous savez, ces sommes que l'on confie pour les routes, les
écoles et tout ce qui a à être bâti au Québec, on espère, cette fois-ci aussi,
que le gouvernement ne pèsera pas sur l'accélérateur. Dans une spirale
inflationniste, il faut faire attention de concentrer tous nos investissements,
et d'autant plus avant cette année électorale qui s'en vient. Donc, on va
demander à la CAQ d'avoir un oeil modéré sur les constructions à venir parce
que, si on décide d'accélérer toutes ces constructions-là, bien, vous le savez
tout comme moi, augmentation de l'inflation, augmentation des coûts, et donc,
au final, le coût de la vie va continuer d'augmenter.
Donc, ça, c'est la partie finances. Je
laisse la parole à mon collègue, Sylvain Gaudreault, pour nos attentes en
matière environnementale pour ce prochain budget.
M. Gaudreault : Merci,
Martin. Alors, c'est le budget de la dernière chance pour ce gouvernement s'il
veut donner un véritable coup de barre en ce qui concerne le défi le plus important
de notre génération, celui de la lutte contre la crise climatique. Ce
gouvernement fait défaut de livrer la marchandise en matière d'environnement
depuis 2018. C'est le dernier budget de son mandat, alors go! C'est le moment
où jamais de donner un coup de barre en matière climatique.
Et on a fait plusieurs suggestions au
cours des quatre dernières années. Je les rappelle, c'est le moment où le
gouvernement peut agir. D'abord, créer un fonds de transition juste pour les
travailleurs et les travailleuses qui seront touchés par la transition
écologique, surtout dans les régions du Québec, dans les régions comme celle à
Martin, comme la mienne, où il y a des travailleurs dans des secteurs
industriels avec un impact carbone important. Donc, fonds de transition juste.
Nous, on a proposé... On a déposé une loi en ce sens pour modifier le Fonds des
générations pour être capables d'aller chercher des sommes dans ce fonds, puis
il porte bien son nom, c'est le Fonds des générations, puis lutter contre les
changements climatiques, bien, c'est pour les générations futures.
C'est le moment également de déposer un
budget carbone. Alors, on sait que le gouvernement actuel, au lieu d'avancer
dans la lutte contre les gaz à effet de serre, recule. Nous avions 6,7 de moins
sur la base de 1990. Bien, finalement, on est rendus à 2,7 de moins. Donc, il
faut qu'on ait un budget carbone pour savoir où on s'en va et quelles mesures
on doit prendre par ministère, par secteur d'activité pour être capables
d'atteindre notre cible de 2030 et la carboneutralité de 2050.
Il nous faut également 100 % des
mesures permettant d'atteindre les cibles de 37,5 % de GES de moins pour
2030, qui sont inscrites dans le plan sur l'économie verte, le PEV. Donc, le
gouvernement n'a même pas identifié la moitié des mesures. Bien là, il faut
qu'il aille jusqu'au bout de ses ambitions et qu'il identifie 100 % des
mesures.
Il nous faut également l'équivalent de
1 % du PQI en verdissement des infrastructures. Un peu sur l'image du
1 % d'oeuvres d'art dans les investissements publics, bien là, c'est
1 % en verdissement des infrastructures : toits verts, énergies
renouvelables, pistes cyclables. Pour chaque dollar investi dans le PQI en
infrastructures, 1 % en verdissement.
Et finalement une accélération de
l'électrification des transports. Je veux dire, c'est absolument ridicule de
voir que, sur l'électrification des transports, les cibles du gouvernement ne
sont pas plus ambitieuses.
Alors, on s'attend aujourd'hui à voir qui
parle plus fort dans ce gouvernement, qui parle plus fort, et comment ça va se
traduire dans le budget. Quand je dis «qui parle plus fort», j'ai hâte de voir
si la voix du ministre l'Environnement est entendue dans ce gouvernement.
Merci.
La Modératrice : On va
prendre les questions.
Mme Plante (Caroline) : Bonjour.
Vendredi dernier, le ministre des Finances a refusé de baisser la taxe sur
l'essence. Est-ce que c'est une décision écologique?
M. Ouellet : Bien, nous,
on n'est pas pour une baisse de la TVQ sur l'essence, assurément. Le Québec
doit prendre le virage. Et on est conscients surtout que, si le Québec se
retire de cette taxe-là, elle sera compensée, parce qu'on l'a vu par le passé
lorsqu'il y a eu des réductions, par une augmentation des prix par les pétrolières.
Donc, de baisser la taxe va à l'encontre de nos objectifs de réduire les
émissions de gaz à effet de serre et surtout va à l'encontre de nos objectifs
pour électrifier les transports.
Mme Plante (Caroline) : De
façon générale, avez-vous été satisfait des réponses du ministre à
l'interpellation vendredi dernier?
M. Ouellet : Absolument
pas. Je n'ai pas été satisfait. Je n'ai pas eu la chance de connaître dans quel
mécanisme le gouvernement est en train de plancher pour corriger son aberration
de la loi n° 34 sur les tarifs d'hydroélectricité. Ma
collègue a posé des questions pertinentes sur les inéquités fiscales dans les
petites et très petites entreprises. Il a esquivé le débat.
Donc, nous, on avait quand même... On a
mis, tu sais, devant le ministre, le bilan de la CAQ depuis ces quatre
dernières années, et ce qui fait qu'aujourd'hui une famille s'endette un peu
plus, c'est parce qu'il y a eu des décisions ou des omissions qui ont été
faites par la CAQ. Et je n'ai pas eu les réponses à ma question. Donc, pourquoi
on continue à fesser... à foncer, pardon, tête baissée dans les maternelles
quatre ans, alors que des mamans étaient à l'Assemblée nationale, revendiquant
une place en CPE?
Donc, on va se reprendre vendredi, c'est
le collègue du Parti libéral qui amène une autre interpellation, mais, cette
fois-ci, sur les risques de récession ou de turbulences économiques. Donc, j'ai
hâte de voir si on aura de meilleures réponses cette semaine.
Mme Plante (Caroline) : Vous
dites quatre ans d'inaction, des mauvaises décisions, et pourtant la CAQ trône
au sommet des sondages. Comment l'expliquez-vous?
M. Ouellet : Bien,
écoutez, je ne sais pas comment l'expliquer. Nous, on a une vision, on a
l'intérêt du Québec à coeur. Notre projet est indépendantiste. Il est
résolument pragmatique en matière d'environnement. Donc, ce sera à nous à
convaincre les Québécois et Québécoises, lorsque viendra le temps de
l'élection, qu'on a le meilleur programme, la meilleure équipe et surtout le
meilleur avenir à offrir aux Québécois et aux Québécoises.
La Modératrice : Merci
beaucoup. Bonne journée.
M. Ouellet : Merci.
(Fin à 9 h 27)