L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Joël Arseneau, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Martin Ouellet, leader parlementaire du troisième groupe d’opposition

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Joël Arseneau, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Martin Ouellet, leader parlementaire du troisième groupe d’opposition

Version finale

Le mercredi 16 mars 2022, 8 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures une minute)

La Modératrice : Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, M. Joël Arseneau, notre chef parlementaire et porte-parole en matière de santé, sera suivi du chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole est à vous.

M. Arseneau : Bonjour. Merci, Laura. Bonjour, tout le monde. Alors, aujourd'hui, je voudrais revenir sur l'échange que j'ai eu avec le premier ministre concernant le redressement du système de santé québécois.

Alors, on a eu la confirmation que le gouvernement a fait son nid. Il ouvre grand la porte au privé, au détriment du public. On trouve que le gouvernement fait preuve d'un mauvais sens des priorités. Au moment où le système public a besoin d'amour, a besoin de réinvestissements, a besoin justement d'être revalorisé, le gouvernement, lui, présente cette fausse bonne idée que c'est à travers le système privé qu'on va pouvoir redresser les problèmes du système public.

On le sait, il faut rappeler que, si le privé existe et peut prospérer, c'est parce qu'il fait de l'argent avec notamment des chirurgies qui sont payantes, qui sont rapides. Et évidemment, lorsque les cas sont plus lourds, bien, ils vont nécessairement être laissés au système public. On sait aussi que, s'il peut mieux payer ses employés, c'est parce qu'il a une marge de profit, tirée, évidemment, des revenus gouvernementaux, qui peut lui permettre notamment d'attirer la main-d'œuvre. On le voit avec les agences privées de placement, ces entreprises qui, évidemment, coûtent 1 milliard de dollars au trésor québécois, alors que le gouvernement du Québec peine à retenir ses employés au public.

Je voudrais terminer en disant que, ce matin, on a quand même une illustration, là, d'un système privé qui ne fonctionne pas, c'est celui des CHSLD privés. Ici, ce n'est pas 20 %, c'est 10 % des CHSLD privés, là, qui croulent, actuellement, là, sous le poids des exigences et des standards qu'ils doivent maintenir, avec une pénurie d'employés. Et c'est une espèce de mise en abîme, puisque le privé dépend du privé, donc des agences privées, à coût de 300 $ de l'heure pour des services d'infirmières, par exemple, qui ne peuvent plus suffire à la demande et à la tâche. Et qu'est-ce qu'il fait? Bien, il menace littéralement de dumper les patients, les personnes âgées dans les urgences du système public. Si c'est vers ça que veut nous mener le gouvernement de la CAQ, bien, ce n'est évidemment pas la voie à suivre, et c'est un retour sur un passé douloureux qui nous rappelle l'ADN de la CAQ, c'est-à-dire l'ADQ.

Là-dessus, je vous laisse avec mon chef, Paul.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bonjour, tout le monde. Si je peux juste me permettre d'ajouter sur la question de la santé, moi, ce qui me frappe, c'est que la promesse floue du privé, comme s'il n'existait pas dans notre système, alors qu'il y a du privé déjà dans le système de santé, cette promesse floue, c'est une belle excuse pour ne pas faire les réformes qui, vraiment, offriraient une première ligne aux Québécoises et aux Québécois, notamment une réforme de la rémunération des médecins, pour qu'il y ait une prise en charge des patients en fonction de leur santé, et non pas un paiement à l'acte, par exemple, une première ligne plus forte, en mettant à profit tous les professionnels de la santé et pas seulement les médecins. Ça, vous remarquerez, ça ne bouge pas, puis les réformes n'ont pas été faites depuis quatre ans. Et là on arrive, à la fin du mandat, puis on dit : On a une solution magique, c'est le privé. Puis, comme l'explique très bien Joël, bien, la solution, elle est très, très décevante quand on regarde le résultat du privé dans plusieurs exemples concrets en ce moment.

Je veux revenir sur ce que Sonia LeBel vous a dit, hier, parce que ça m'a vraiment... ça a piqué ma curiosité. Donc, devant la situation inédite et très inquiétante de 17 milliards de dollars octroyés sans appel d'offres, donc sans garde-fou, sans mécanisme de prévention pour s'assurer qu'il n'y a pas de favoritisme et, surtout, que l'État obtient un bon rapport qualité-prix, Sonia LeBel vous répond que tous les mécanismes ont été mis en place pour éviter le favoritisme dans l'octroi de contrats. Très bien, moi, je veux savoir quels mécanismes. Je veux savoir exactement comment on s'est retrouvés, il y a quelques semaines, avec la révélation, dans les médias, qu'un contrat a été octroyé à un ami par le gouvernement. S'il y a un mécanisme, là, qu'on nous dise quel est ce mécanisme-là qui favorise la concurrence, élimine le favoritisme et nous assure d'avoir un bon rapport qualité-prix, parce que moi, je cherche, et je n'ai pas vu de tels mécanismes. La réponse est facile pour Sonia LeBel : Faites-vous-en pas, on a tout mis en place. O.K. Quoi? Qu'est-ce que vous avez mis en place? Parce que le travail d'enquête, à date, nous révèle exactement l'inverse.

Et aujourd'hui, deuxième sujet, vous savez qu'en principe on va obtenir un projet de loi qui met fin à l'urgence sanitaire. Évidemment que le Parti québécois va y aller avec l'adoption la plus rapide possible de ce projet de loi là. On n'a pas encore vu le contenu, mais ce qu'on veut qui soit clair, on veut être très clairs avec le gouvernement, il n'est pas question de retenir des pouvoirs extraordinaires juste parce que c'est pratique pour le gouvernement. Déjà que le gouvernement a joué, a corrompu la notion d'urgence en maintenant un état d'urgence parce que c'est pratique, gouverner sans opposition et sans reddition de comptes, alors que, nous le savons tous, on n'est pas en situation d'urgence. Donc, déjà que le gouvernement a étiré la sauce, on s'attend à un projet de loi de deux lignes qui nous permet de passer rapidement à autre chose. Mais on ne veut pas voir un gouvernement qui se dit : Moi, ce serait pratique pour moi de ne pas débattre d'un certain nombre de choses ou de ne pas rendre de comptes sur comment je donne mes contrats, donc voici ce que je vous propose, sans quoi je vous menace de conserver l'état d'urgence. C'est un détournement, c'est une corruption de la notion d'urgence, dont on est témoins, et ça suffit. Donc, on s'attend à un projet de loi de deux lignes. Dans quel cas, évidemment que les oppositions vont dire : On collabore puis on s'arrange pour que ça se fasse le plus rapidement possible.

Sur ce, je vais prendre vos questions.

La Modératrice : Une question et une sous-question, s'il vous plaît, au micro.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bonjour.

M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce que vous avez pensé hier du... parce que vous avez utilisé le mot «mécanisme» tantôt, là, mais du mécanisme du gouvernement Legault pour faire en sorte qu'il n'y ait pas de hausse de tarifs d'Hydro-Québec? Qu'est-ce qu'on en tire, de ça? Est-ce que... Parce que M. Legault a dit : Ce n'est pas vrai qu'il va y avoir... que les Québécois vont subir une hausse des tarifs de 4 %, 5 %. Mais, en même temps, on ne sait pas trop comment il va faire ça. Est-ce que ça va être un chèque qu'il va remettre aux gens? Est-ce que ça va être modifier la loi?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci de la question. Donc, avant la réforme Legault, on avait un mécanisme sérieux et complet qui évaluait les besoins d'Hydro-Québec, mais également la situation économique pour déterminer c'est quoi, la hausse d'Hydro-Québec. C'est quoi, le système Legault? Bien, désormais, les hausses d'Hydro-Québec, ce sera papa Legault qui se demande quel cadeau il va donner, puis il regarde ses sondages internes en fonction de ses intérêts, puis il se dit : Bien là, cette fois-ci, ce ne sera pas plus que 4 %, je vais vous gosser quelque chose peut-être autour de 3 %.

C'est ça, la gouvernance sous la CAQ. On est passés d'experts économistes, spécialistes pour Hydro-Québec, à François Legault, dans son bureau, qui gouverne comme pendant la crise, qui gouverne par décrets, en se disant : Bien, moi, mon intérêt électoral, il est où là-dedans? Je vais vous donner un chiffre, moi, ce ne sera pas l'inflation, mais ça va être quelque chose, là, quelque chose autour de 3 %, 4 %. Ce n'est pas une manière de gouverner, c'est une détérioration de la qualité de nos décisions, une détérioration de la démocratie. Et c'est typique de ce qu'on a vu de la CAQ dans la manière de gouverner.

M. Lacroix (Louis) : Donc, vous demandez à M. Legault d'avoir... de prendre position. Qu'est-ce qu'il doit faire? Il doit modifier le projet de loi, à votre avis, le projet de loi qui... Bien, de toute évidence, il a dit lui-même, là, qu'il ne s'attendait pas à des hausses aussi importantes. Devant ce constat-là...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, mais c'est son oeuvre...

M. Lacroix (Louis) : ...est-ce qu'on doit admettre que ce n'est pas un bon un projet de loi, ce n'est pas une bonne loi?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Justement. Donc, exactement, il critique sa propre mesure qui consistait à tasser la Régie de l'énergie dans un examen complet de comment doser les hausses. Pourquoi on ne revient pas au système qui fonctionnait? De toute évidence, c'est un aveu d'échec de sa réforme. Pourquoi on ne revient pas? Ce n'est pas grave, là, il peut revenir à l'ancien régime où est-ce qu'il y avait des gens qui s'y connaissent puis des experts qui venaient nous dire : Voici comment on vous suggère de gérer les hausses tarifaires.

M. Carabin (François) : Sur la place du privé en santé, selon M. Legault, 20 % de privé dans le réseau de la santé, c'est approprié. C'est quoi, un pourcentage approprié de privé dans le réseau de la santé?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, moi, je vais laisser à Joël... mais c'est quoi, ça, 20 %? La solution, c'est 20 % de privé en santé. C'est quoi, ça? C'est exactement la même chose que : Je vais vous faire une inflation, pas 4 %, là, je vais regarder ça. 20 % en privé en santé. Allez voir les 12 travaux du Parti québécois en santé. Ce sont des vraies mesures, ce n'est pas des affaires de coin de table, ce n'est pas des approximations. Ce sont des mesures concrètes qui donneraient plus de services pour le même prix.

D'ailleurs, il y avait un topo, hier, à Radio-Canada, au téléjournal, qui expliquait la différence de fonctionnement entre l'Ontario et le Québec. C'est tout dans nos 12 travaux du Parti québécois. Ça, c'est des vraies mesures. Mais en période préélectorale, là, de faire des sorties tout aussi floues que : Oui, ça va prendre du privé en santé, moi, je le verrais à peu près à 20 %... Sonia LeBel, sur le français, qui a échoué puis là qui nous sort : On n'a pas besoin des autres pour décider. C'est tout du vent, c'est des calories vides, c'est des Froot Loops de la politique. Il n'y a rien en dessous de ça. C'est quoi, ça, 20 %?

Je ne sais pas si tu as quelque chose à... Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise sur 20 % en santé, là?

M. Arseneau : En fait, juste pour compléter, je suis d'accord avec l'idée que c'est des Froot Loops. Mais l'idée, ce qu'on essaie de nous faire avaler, justement, c'est l'idée que probablement qu'il y a 20 % des opérations, des chirurgies ou des services qui peuvent être payants. Alors, ça, ce serait le privé qui va le faire. Puis tout ce qui coûterait, là, tout ce qui serait plus lourd, tout ce qui est plus complexe, bien, ce serait le public. Si c'est vers ça qu'on s'en va, là, bien, ça ne marche pas. Ça ne marche pas parce que tout ce qui est payant, du côté du privé, puis qu'on va lui offrir, bien, il va le faire, évidemment, il va livrer ces services-là à profit. Bien, c'est ce qu'on pourrait faire également au public, sans, justement, faire engraisser les revenus des entreprises privées. Il s'agit d'entreprises privées, donc des actionnaires. Et, cet argent-là qu'on économiserait, on pourrait le réinvestir, notamment dans la main-d'oeuvre et dans les services.

Je vous rappelle qu'on a des salles d'opération, en fait, des plateaux techniques qui sont sous-utilisés, mais c'est parce qu'on manque de personnel. Il est où, le personnel? Il est du côté du privé. Or, chaque professionnel de la santé, qu'on a formé aux frais de l'État, qui va travailler au privé, bien, évidemment, c'est un professionnel qui n'est pas dans le public. On mine le système, on cannibalise le système en offrant des services au privé et en payant pour.

M. Carabin (François) : Bien, juste pour être certain, sous un gouvernement du Parti québécois, par exemple, est-ce qu'il y aurait une place pour le privé en santé ou c'est 0 %?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, en effet. Non, on ne pense pas que l'accroissement de la part du privé est une solution prioritaire. Au contraire, on voit que les agences privées, comme, par exemple, les infirmières, et le fait que le privé s'accapare, finalement, les endroits où on peut faire du profit, en général, la notion de faire du profit sur des services aussi importants sur le plan humain, on l'a vu pour les CHSLD, les résultats sont mitigés.

Donc, nous, on insiste sur des solutions qui sont beaucoup plus simples, en termes d'application, et qui sont connues depuis longtemps, mais qui nécessitent un courage politique que la CAQ n'a pas. C'est pour ça que je fais référence, là, à d'autres juridictions qui ont les solutions que, nous, on propose et qui, pour moins d'argent dans le système de santé par personne, obtiennent de bien meilleurs résultats. Donc, pourquoi ne pas s'inspirer des meilleures pratiques avant de lancer des chiffres en l'air comme : Moi, je vois vous patenter quelque chose à 20 % de privé? Ce n'est pas... ça manque de rigueur.

M. Lavallée (Hugo) : Oui, bonjour. Vous parliez tout à l'heure de l'importance de la concurrence par rapport à l'octroi des contrats par le Conseil du trésor. Michel Clair nous dit, ce matin, ancien élu du Parti québécois : Il faudrait appliquer un peu la même logique dans le système de santé. Oui, avoir des hôpitaux, mais avoir aussi peut-être des cliniques spécialisées qui pourraient procéder à des chirurgies, avec des cultures organisationnelles différentes. Ça pourrait peut-être attirer d'autres types de gens qui ne veulent pas aller dans les gros hôpitaux, mais qui aimeraient ça travailler dans un plus petit milieu. Ça permettrait une saine compétition. Donc, vous, vous écartez complètement tous ces arguments-là?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, je pense qu'il peut y avoir une concurrence dans un régime public, qu'il peut y avoir, même si c'est financé par l'État, des manières de comparer chaque institution, là, pour s'assurer que les ajustements se font. Mais là prenons un pas de recul, là. Tout le monde cherche la solution miracle en santé. Un des gros problèmes qu'on a eu, dans l'historique plus long de notre système de santé, ce sont justement des gouvernements qui arrivent avec leurs patentes, là, et qui chamboulent constamment notre régime de santé. Donc, si c'est le Parti québécois qui est au pouvoir, il va y avoir des mesures simples, connues, qui permettent à chaque région de prendre ses responsabilités puis d'avoir les pouvoirs de le faire, là.

Donc, simplement décentraliser un peu, changer le mode de rémunération des médecins, libérer des sommes pour avoir une première ligne plus forte à travers des CLSC, où tous les professionnels sont mis à profit. Ces solutions-là, là, elles sont simples, elles existent dans d'autres juridictions et elles n'auraient pas l'effet de chambouler encore, d'imposer au système de santé un autre deux, trois ans de gestion du changement. Alors que c'est sûr que, là, si on dit : On a tout faux au Québec, on va révolutionner de A à Z notre système, tu en as pour un autre trois, quatre ans, comme on a vécu sous Gaétan Barrette, là, où tout le système est déstabilisé, et tous les efforts sont investis à tenter de pallier à des changements qui n'ont pas toujours de sens, surtout quand on centralise à outrance.

M. Lavallée (Hugo) : Mais donc je reviens sur la place du privé. Est-ce que ça peut ou non être moteur d'une saine concurrence?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : On n'a pas besoin de privatiser davantage pour faire une évaluation du rendement de chaque institution. Puis les solutions les plus efficaces, elles n'ont rien à voir avec le public-privé, elles ont à voir avec le mode de rémunération des professionnels et la participation de tous les professionnels pour obtenir une première ligne qui fonctionne. Et ça, c'est dit, c'est su depuis des années, et ça fonctionne dans d'autres juridictions.

La Modératrice : Prochaine question au micro. 

M. Laforest (Alain) : Bonjour à vous. Question un peu champ gauche : l'heure d'été.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : L'heure d'été?

M. Laforest (Alain) : Oui. On fait quoi avec ça, là? C'est-u assez? C'est-u encore bon pour les agriculteurs? En avez-vous parlé?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Moi, je m'en passerais, de l'heure d'été. Je pense que l'exemple des Américains, c'est une autre juridiction qui se dit : Est-ce qu'on en a vraiment besoin? Est-ce que tout ce changement-là pour les familles, l'impact que ça a... Évidemment, c'est une proposition qu'on a faite, je pense, il y a deux ans, où est-ce qu'on voulait abolir l'heure d'été. On pense toujours ça. On n'est pas revenus sur la question parce qu'on trouve que, dans le contexte de l'Ukraine, de la pandémie, mais surtout des milliards de dollars octroyés sans appel d'offres... on trouvait le sujet peut-être un peu plus... En temps normal, on en aurait traité. Là, on...

M. Laforest (Alain) : Il est champ gauche.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Il est champ gauche. Mais si vous me demandez mon opinion, nous, on pense qu'on devrait abolir ça. On ne comprend pas il est où, le bénéfice, par rapport à tout ce que ça implique de troubles pour les familles, là. Moi, je ferais comme les États-Unis, puis je dirais : Merci, bonsoir.

M. Laforest (Alain) : Question premier but.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Est-ce que je «bunte» ou est-ce que je...

M. Laforest (Alain) : Ah! je pense que vous allez la claquer. La position de Jean Charest sur la loi n° 21?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, Jean Charest a passé sa carrière à nier le droit des Québécois à décider pour eux-mêmes. C'était le cas en 1995, quand il était dans le camp du Non. C'était le cas pendant sa gouvernance, où est-ce qu'il a affaibli nos institutions. Il a un régime qui n'a pas la réputation d'avoir été des plus éthiques. Et aujourd'hui, il veut continuer cette œuvre-là d'affaiblissement du Québec, en niant notre droit à décider pour nous-mêmes. Pire, il semble avoir une sympathie pour les villes qui financent les recours. Je lisais, là, sur une possibilité d'alliance avec M. Brown, c'est ça? Donc, malheureusement, c'est à l'image de la carrière de Jean Charest.

Et le Parti québécois sera toujours là pour défendre les Québécois, se dresser contre ceux qui minent la confiance des Québécois en eux-mêmes et veulent les empêcher de décider par eux-mêmes, en leur faisant comprendre qu'ils ne sont pas assez intelligents pour prendre leurs propres décisions puis faire les politiques publiques qui leur conviennent.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour. Encore sur les tarifs d'électricité, juste pour bien comprendre votre position, vous, vous aimeriez que le gouvernement dépose un nouveau projet de loi qui viendrait rétablir l'examen annuel de la Régie de l'énergie?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui, exact. Nous, on gèlerait pour cette année, au moins. Parce que là, dans les mesures rapides, là, qu'on peut prendre concrètement, on ne peut pas faire la sourde oreille au fait qu'il y a un appauvrissement substantiel des ménages québécois. Ça peut mener à des faillites, ça mène à de la détresse, pas juste financière. Donc, devant ça, nous, on dit : Bien, à court terme, un levier qu'on a, qui est vraiment sous notre contrôle, ce sont les sociétés d'État. On fait un gel. Donc, il n'y a pas d'arbitrage, là, c'est un gel, et, dans cette période de gel là, on remet en place un mécanisme d'examen qui aura, donc, l'opportunité, en fonction de ce qu'on aura vécu comme instabilité exceptionnelle, de remettre sur les rails la gestion de la hausse des tarifs de manière à ce que ce soit plus réfléchi et que ce soit moins politisé. Parce que là, on est vraiment dans la politisation à outrance de données économiques, puis à long terme, ce n'est pas bon, là.

M. Lecavalier (Charles) : Mais je me fais l'avocat du diable, là, je vous cite, là. Quand vous dites que papa Legault, il décide que c'est 2 %, mais vous, vous décidez que c'est 0 %, on est dans le même arbitraire, là.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui, oui, dans l'intervalle. Je n'aurai pas une régie demain matin, là. Donc, l'impact de ce que le premier ministre a fait en tirant le garde-fou, là, qui est la Régie de l'énergie, c'est que, oui, il y a une politisation, en ce moment, des taux. Moi, je vous dis : Vraisemblablement, il y a un appauvrissement tel qu'on peut juste geler, pour l'instant. Puis notre position, c'est que je remettrais la Régie de l'énergie comme c'était avant, pour que, justement, la discussion soit moins politique et plus en fonction des besoins d'Hydro-Québec, mais surtout de la situation macroéconomique du Québec.

M. Bourassa (Simon) : Bonjour. Quels pouvoirs vous êtes ouvert à ce que le gouvernement conserve dans son projet de loi de sortie d'urgence sanitaire? Parce que le privé... présentement, le recours au privé permet quand même de rattraper un certain nombre de chirurgies.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : On se posait la question ce matin : Quels pouvoirs, dans les circonstances actuelles, là, où il n'y a pas d'urgence sanitaire, où, de l'aveu du gouvernement, là, c'est le temps d'enlever toutes les mesures sanitaires, quels pouvoirs doivent être conservés de sorte qu'il n'y ait pas de débat ou pas de reddition de comptes, pas d'appel d'offres? Dans quelles situations... on cherchait ce matin... dans quelles situations on pense qu'il ne devrait pas y avoir de débat, que ça devrait être un pouvoir discrétionnaire et opaque pour la CAQ? On n'en trouve pas.

Évidemment, si la question, c'est : Est-ce que les décrets qui ont été faits par le passé, on est ouverts à ce que les ajustements permettent la continuité de certaines mesures du passé, la réponse, c'est oui. Mais ça, tu n'as pas besoin d'un projet de loi compliqué, là, ça se fait comme ça.

L'enjeu d'aujourd'hui, je pense, c'est plutôt : Est-ce que la CAQ veut conserver des pouvoirs discrétionnaires opaques au cas où ce soit pratique? C'est ça, le problème, si c'est le cas. Quant à moi, le projet de loi devrait faire quelques lignes, puis ensuite, au cas par cas, bien, on débattra de c'est quoi, les bonnes mesures. Mais il ne faut pas détourner la notion d'urgence. On n'est pas en urgence. Le fonctionnement normal, c'est de réfléchir, débattre et arriver avec un résultat.

M. Bourassa (Simon) : La question du retour éventuel du passeport vaccinal, s'il y a une autre vague aussi, ça ne devrait pas être inclus dans le projet de loi...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, parce qu'il faut que ce soit débattu. C'est une question d'organisation de notre société. Les débats peuvent se faire rapidement, là. Supposons qu'il y a une vague foudroyante. On a déjà vu des commissions se faire en 48 heures. On peut accélérer, on peut penser à des façons de garder les débats, là, très, très courts. Mais jamais on ne va revenir, pour des décisions aussi fondamentales, à la gouvernance qu'on a connue, où on prétend que nos décisions sont basées sur la Santé publique, mais, après coup, on se rend compte qu'il n'y a pas d'avis ou que l'avis ne disait pas vraiment ce que le gouvernement nous a dit. Ça, on va maintenir les débats pour toutes les décisions importantes pour la suite des choses. Ça, c'est vivre avec le virus.

La Modératrice : Dernière en français, s'il vous plaît.

M. Gagnon (Marc-André) : Pour revenir sur les tarifs, là, comme mon collègue le soulignait, vous avez dit «papa Legault». Donc, pour vous, l'approche de François Legault, c'est une approche qui est paternaliste?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est une approche qui est électoraliste et qui... Disons que François Legault et la CAQ, en général, aiment se simplifier la vie en contournant les mécanismes normaux, pour voir ce qui les avantage dans le contexte électoral, là. Puis sur une question pointue sur le tarif d'Hydro-Québec... Puis là il faut distinguer aussi tarifs des entreprises, tarifs des particuliers, catégories de particuliers en fonction de leurs revenus ou de leur consommation. C'est très complexe. Et on a enlevé tout ce savoir-faire-là, puis François Legault nous dit : Je vais vous dire, en fonction de mes sondages internes, quelle sera l'augmentation d'Hydro. Ce n'est pas une façon de fonctionner, mais malheureusement c'est assez typique de ce à quoi la CAQ nous a habitués dans les dernières années.

M. Gagnon (Marc-André) : Aussi, le nickel, lorsqu'on voit comment le géant allemand BASF s'est comporté au Michigan, est-ce que ça vous donne l'impression que c'est pour favoriser cette entreprise-là à Bécancour, là, qui veut s'installer à Bécancour, qu'on a décidé d'augmenter la norme nickel?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je n'ai pas de preuves de ça, mais dans tous les cas, il n'y a pas de compromis à faire. On n'empoisonnera pas l'air des gens en fonction de l'intérêt d'une entreprise ou de je ne sais pas quelle autre raison, parce que je n'ai toujours pas compris ce qui justifierait une hausse du nickel dans l'air. La qualité de l'air, la qualité de l'eau, ce sont des choses avec lesquelles on ne joue pas. Donc, nous, on n'est pas... notre position ne change absolument pas.

La Modératrice : On va passer en anglais. 

Mme Senay (Cathy) : Good morning. Are you still trying to understand why other provinces didn't need a bill to lift the public health emergency, but Québec does?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : There is no reason for it. And what we've been saying is : If, really, you're serious about getting rid of the governance by decreet, just do it, just pull the plug on the state of emergency, and you're done. So, when they come up with a bill… We're going to find out today and we're probably be going to speak together, later today, to comment. But, really, the question…

Mme Senay (Cathy) : …in provinces.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : It's the most relevant question : Why do you need to do this? If, really, you're serious about pulling the plug on the governance by decreet, why didn't you do it and why don't you do it right now? Why do you put conditions? Why do you need to go through a bill? I haven't understood that point so far, but maybe we're going to understand when they come up with this bill. I hope it's not because they want to retain a few powers that would be useful in their day-to-day,  because, of course, any power would like to govern without any opposition and without any reckoning of the decisions. So, that's the issue here.

Mme Senay (Cathy) : There are university teachers… well, researchers that came out with a study. They talked to… well, they got the impression of more than 600 university students, and basically, because of the effects of Bill 21, some students are basically saying that there is a negative effect, they are thinking… When they are studying for teaching or in law, they are basically considering leaving the province, or some of them will change…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : How many of those students have been in the article? How many are there students that are confirmed to leave the province?

Mme Senay (Cathy) : Well, 629 students… Well, basically, they sounded 629 students, and the main discovery of this survey is that here is a very… like there is an unease of staying in Québec, and they are considering leaving the province, and then also considering changing the field, their field of studies. Is it something that may have a backlash, in the future, for Québec, because of this law? Is this… I know that you've been supporting this law from the start, and even you wanted this law to go further, but is there like a fear on your side?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : No. There needs to be hard facts. I mean, if all there is is a survey whereby people say : I might do something… It's O.K. to change field of study, many students do that, because each field of study leads to a job, and each job has requirements. So, the law is pretty clear. I don't want to get back into the reasons for that law, we've been debating it for more than 10 years now, and I don't see any specific case of someone leaving because it's so unbearable.

Mme Senay (Cathy) : So, before reacting to a survey like this, you want to have the real facts, you want to know who's leaving, how many, why?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Yes, let's just say it's not hard data. But most importantly, people who get into a field of study know the requirements for the job after their studies. So, it's not like they've been surprised or… So, the law is the law and it applies.

La Modératrice : Une dernière question en anglais.

M. Wood (Ian) : Dawson College students are going be here today to ask the Government to continue with the plan, the investment there that was cancelled.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oh! that's interesting. What are they saying to the Government? What are their points?

M. Wood (Ian) : Well, that they'd like this plan to not be cancelled. But, you know, the problem was the Government says they're cancelling this because the needs of French CEGEPs should take precedence, but even the French CEGEPs, the association that represents them says : No, Dawson's needs are legitimate, regardless of whether it's an English or French institution. Do you agree with that?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : No, I don't. There was a letter specifically saying that Dawson was not collaborating with other CEGEPs in Montréal with the proportion of students that are hosted. There's a coordination in which Dawson does not participate. But that's why I'm curious to hear what argument students of Dawson have exactly, because the whole point of expanding Dawson is to expand the number of students, and we know that Dawson has not been respecting the planification of students per CEGEP. So, if the argument is to say : We would be very glad to have more students studying in English at Dawson and we want the money for it, I mean, it's a very… it's nothing new, it's a very weak argument, given that there are needs…

M. Wood (Ian) : Sure, but that's not what Dawson has said. They said they are not planning to increase the number of students. And again, last month, when this happened, the association representing some French CEGEPs agreed with Dawson…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Dawson CEGEP…

M. Wood (Ian) : …in that their facility needed the investment to be improved and modernized because half of their students are already working in, you know, portable spaces and rented spaces…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oh! yes, of course. If they bring too many students for their capacity, of course, there will be that situation, but that's Dawson taking too many students. And when you say that they do not intended to host more students, they've been saying that for many years, but when you look at the data, they haven't respected the decreet that applies in terms of how many students should be hosted at Dawson. So, we need to take with prudence what Dawson says on that topic, given the history of the decisions, by Dawson, as to how many students were hosted.

M. Wood (Ian) : So, this isn't…

La Modératrice : En terminant, s'il vous plaît.

M. Wood (Ian) : …doesn't matter even if the French CEGEPs are saying that this is good for education?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : It's all about data. The data shows that the needs, in terms of financing, in French CEGEPs are obvious, and the number of places in English on the island of Montréal, seats, places of CEGEPs in English are far larger than the proportion of the population that speaks English. So, right now, Dawson and other English-speaking CEGEPs are not a space for English-speaking Quebeckers to continue to pursue their education in English, it's a space for Francophones and Allophones to take English as a daily common language, and that's the topic we've been debating for the past months. So, there is nothing new in terms of what I hear. There are already too many places in English in Montréal at the CEGEP level. So, we need to balance this, we need to balance the financing and balance the number of places in French on the island.

La Modératrice : Merci beaucoup. Bonne journée.

(Fin à 8 h 33)

Participants


Document(s) associé(s)