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Point de presse de Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de finances

Version finale

Le lundi 14 mars 2022, 10 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures une minute)

Mme Ghazal : Alors, bonjour, tout le monde. Très contente d'être de retour après deux semaines en comté.

Donc, comme vous le savez, il va y avoir un budget qui va être déposé par le gouvernement, le 22 mars prochain, et ça va être déterminant pour l'avenir et la suite des choses.

Je vais être claire, dès le début : ce budget ne doit pas être un budget électoraliste pour aider la CAQ à avoir plus de votes, ça doit être un budget qui doit aider les gens, les personnes qui souffrent des crises auxquelles on fait face aujourd'hui. On parle de la crise de la COVID, qui a fait mal à notre réseau du système de la santé. On parle de la crise du coût de la vie, qui est catastrophique, qui touche de plus en plus de familles, des personnes seules, des aînés.

On parle aussi de la crise climatique, dans laquelle... on a déjà les deux pieds dedans, et qui est le plus grand défi de notre siècle. Pendant les deux dernières années, les Québécois et Québécoises ont fait énormément d'efforts et ils s'attendent à ce que le gouvernement de la CAQ prenne les grands moyens pour prendre soin des gens et pour prendre soin de la planète. C'est à ça que doit servir un gouvernement.

Donc dans le budget qui sera déposé la semaine prochaine, je m'attends à trois choses essentielles qui doivent s'y trouver. La première : il faut des mesures fortes pour aider les Québécois à faire face à l'augmentation du coût de la vie. Moi, j'ai des gens que je rencontre, dans mon comté, qui me parlent de la facture de leurs épiceries qui explose, de leurs loyers qui augmentent. La facture d'Hydro-Québec aussi va augmenter, drastiquement, en avril prochain, et ça, c'est à cause d'une mauvaise décision de la CAQ. Tout coûte plus cher, mais les salaires de tout le monde, malheureusement, ne suivent pas.

Il y a 3,3 millions de Québécois qui reçoivent le crédit d'impôt pour solidarité. Ça, c'est le meilleur outil que le gouvernement a entre les mains pour aider rapidement les gens qui en ont le plus besoin. Québec solidaire, ce qu'on propose au gouvernement, c'est de doubler les prestations du crédit d'impôt pour solidarité pendant six mois. Ça va aider les familles à revenus modestes, les personnes seules, les aînés.

Face à l'inflation, on n'est pas tous égaux. Il y en a qui vont pouvoir s'y adapter, voir leur salaire augmenter, mais d'autres non. Et je pense particulièrement aux aînés, qui sont affectés encore plus que les autres par le coût de la vie. Et c'est pour ça qu'on propose, en plus de cette mesure de doubler pendant six mois le crédit d'impôt pour solidarité, une bonification supplémentaire de 500 $ pour chaque aîné de 65 ans et plus qui reçoit le crédit d'impôt pour solidarité. Concrètement, ce que ça veut dire, c'est qu'une famille, par exemple, avec deux enfants et deux parents, peut aller chercher jusqu'à 2 340 $. Une personne aînée qui vit seule pourrait avoir jusqu'à 2 042 $ dans ses poches. Donc, ce sont des montants substantiels pour aider les gens dans le quotidien.

Deuxième chose à laquelle je m'attends… qui se trouve dans ce budget, c'est des investissements majeurs dans notre réseau de santé public. J'insiste sur le mot «public». Ça fait des mois que le ministre Dubé nous parle de refondation du système de santé. On avait peu de détails, mais là, le chat vient de sortir du sac, et M. Dubé nous propose — ô surprise! — encore plus de privé dans notre système de santé. La CAQ et le Parti conservateur, c'est la même chose. Les deux veulent privatiser encore plus notre réseau de système de santé et renforcer le système de santé à deux vitesses. Vous savez, c'est une vision comptable à un problème humain, une vision à courte vue où on veut encore ajouter plus de privé, alors qu'on vit déjà, au Québec, avec du privé dans notre système de santé.

Ça coûte de plus en plus cher. Les gens paient directement… les ménages, ça a augmenté au travers des années, ils paient des grosses factures qui ont augmenté, pour leurs soins de santé, et le gouvernement veut en rajouter. Et moi, ça m'inquiète, énormément. Il y a eu la réforme Barrette, qui a ouvert grand la voie au privé. Ça nous coûte plus cher. Et ce qu'on est en train de faire, et ce que le gouvernement est en train de nous annoncer… c'est de déshabiller le système public pour habiller le système privé.

Ça fait d'ailleurs partie des valeurs québécoises, le système de santé public. Les gens y tiennent, et ils veulent le garder public. Donc, en plus, la COVID, ça nous a appris qu'on a besoin de garder nos soignantes et nos patients et d'en prendre soin. C'est ça qu'on a besoin. Donc, il faut investir plus, et on va surveiller ça très, très attentivement.

Troisième chose à côté de laquelle on ne peut pas passer, dans ce budget, c'est de nous occuper de la crise climatique. Deux ans… depuis deux ans, la crise climatique… Même si nos yeux ont été tournés vers la crise sanitaire, bien, la crise a continué de s'aggraver. Si le dernier rapport du GIEC ne sonne pas l'alarme, à la CAQ, je me demande ce que ça va prendre pour les réveiller.

François Legault veut qu'on soit les meilleurs en Amérique du Nord dans beaucoup de choses. À Québec solidaire, on est convaincus que le Québec a le potentiel d'être un des leaders mondiaux de la transition écologique. Et, pour y arriver, bien, on doit être très ambitieux en matière de transport collectif. Donc, je demande au gouvernement de la CAQ de s'engager, dès maintenant, à ne pas mettre un seul sou dans le troisième lien ni à élargir des autoroutes. Il faut qu'on sorte de cette vision passéiste de la CAQ en finançant comme du monde notre transport collectif. On a besoin, donc, d'une vision d'avenir pour la crise climatique, et le budget du 22 mars est l'occasion pour ça.

Et, juste avant de terminer, je veux revenir sur quelque chose d'important. J'ai parlé un peu des tarifs d'Hydro-Québec. Moi, j'étais présente, au projet de loi n° 34, qui a enlevé les pouvoirs à la Régie de l'énergie pour contrer les augmentations des tarifs d'Hydro-Québec. J'étais là quand le gouvernement nous a mis dans la gorge ce projet de loi sous le bâillon. Il a été voté sous le bâillon. La CAQ avait décidé de geler les tarifs, en 2020, et là, en ce moment, elle veut que les Québécois paient. On leur avait dit, que ça allait coûter très cher, beaucoup de gens étaient présents et leur ont dit : Ça va coûter plus cher. Donc, ça va être très important que le gouvernement recule, et qu'il dise qu'il va geler les tarifs d'Hydro-Québec, et qu'il va revoir la façon de faire, et qu'il va redonner les pouvoirs de la Régie de l'énergie, parce que ça fait mal aux familles, ça fait mal aux Québécois qui voient leur facture d'Hydro Québec augmenter.

Alors, je le répète, très important, ce budget ne doit pas être un budget électoraliste, mais un budget pour aider les familles. Merci.

La Modératrice : Merci. On va prendre vos questions en alternance aux deux micros. M. Lacroix, Cogeco.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, bonjour.

Mme Ghazal : Bonjour.

M. Lacroix (Louis) : Bon retour. Un des éléments qui coûte le plus cher aux familles, en ce moment, là, qui ont des voitures, c'est le prix de l'essence, hein? On est autour de 2 $ le litre, là. Des fois, un petit peu en bas, des fois, on approche le 2 $. Quand on regarde la répartition du coût du litre d'essence, il y a 32,6 % du coût qui est de la taxe provinciale. Ça veut dire qu'à chaque fois qu'on met un litre d'essence dans la voiture, qui coûte 2 $, bien, c'est 0,65 $ qu'on donne au gouvernement. Alors, plus l'essence coûte cher, plus le gouvernement fait d'argent. Est-ce qu'on ne devrait pas baisser cette taxe-là, faire comme l'Alberta l'a fait et comme d'autres juridictions dans le monde le font, en ce moment, de détaxer un peu… la France le fait, détaxer un peu le litre d'essence? Parce que ça coûte extrêmement cher, et, de toute façon, les gouvernements continuent à faire de l'argent parce que c'est une taxe ascenseur.

Mme Ghazal : Vous savez, si on est en train de vivre cette crise-là, là, ce que ça nous démontre, c'est qu'il aurait fallu qu'on ait des mesures à long terme et donc faire notre transition écologique il y a longtemps. Si on l'avait fait avant puis qu'on n'était pas aussi dépendant des hydrocarbures, de l'essence, si on avait accéléré l'électrification des transports, bien, les Québécois et les familles québécoises ne seraient pas en train de souffrir de cet autre poste budgétaire qui leur coûte cher. Parce qu'il y a aussi le loyer, qui coûte extrêmement cher, c'est un des plus hauts postes, mais il y a aussi l'essence, vous avez raison.

Et c'est ça qu'il faut faire, il faut arrêter de mettre en place des mesures comme celles que vous parlez, de réduire la taxe, qui sont uniquement des diachylons, parce que, si le coût va augmenter, encore et encore, on baisse la taxe. Ce qu'il faut, c'est réduire notre dépendance aux hydrocarbures. C'est comme ça qu'on va aider les gens, c'est comme ça qu'on va les aider de façon permanente et de façon structurante.

M. Lacroix (Louis) : ...terme, ça n'arrivera pas. Vous, vous parlez de mesures rapides, là, vous parlez d'une mesure qui dure six mois, là, dans vos propositions. À court terme, là, l'ensemble des Québécois n'auront pas vendu leur voiture à essence pour s'acheter des voitures électriques, là. Ce n'est pas vrai, là.

Mme Ghazal : C'est ça. Il faut faire ça rapidement et l'accélérer.

M. Lacroix (Louis) : On ne pourrait pas, momentanément dire : Baissons un peu les taxes, donnons un peu d'air aux Québécois, le temps que le prix de l'essence revienne à un niveau normal?

Mme Ghazal : Écoutez, il y a eu des économistes aussi qui se sont prononcés là-dessus, il y a eu des chroniqueurs aussi en économie qui disent que ça ne va pas régler le problème de faire ça. Ce qu'il faut, et, moi, ce que je vous dis, c'est d'avoir des mesures rapides pour les familles qui en ont le plus besoin. Avec le crédit d'impôt pour solidarité, ça pourrait les aider dans toutes les dépenses qui augmentent.

Mais ce n'est pas la seule mesure qu'à Québec solidaire on propose, là, pour aider les gens. Il y en a eu d'autres : le salaire minimum à 18 $ de l'heure, je parlais des tarifs d'Hydro-Québec qui vont augmenter drastiquement à cause d'une décision du gouvernement, le contrôle des loyers. C'est ça qui coûte très, très cher. Donc, toutes ces mesures prises ensemble vont les aider.        Et, pour ce qui est de l'essence, ce qu'il faut, c'est sortir, rapidement. Ce qui se passe en ce moment est le meilleur argument pour accélérer notre transition écologique. On a fait des propositions au gouvernement : ne plus vendre aucune voiture à essence, pas en 2035, comme il le propose, dès 2030.

La Modératrice : M. Bourassa, Noovo.

M. Bourassa (Simon) : Bonjour. Concernant les mesures budgétaires, justement, de lutte aux changements climatiques, là, vous demandez qu'on n'investisse pas et qu'on ne mette pas d'argent dans le troisième lien. Mais où mettons-nous l'argent, dans ce cas-là, par exemple, pour le transport en commun, là? Est-ce qu'il y en a suffisamment ou vous souhaitez des investissements concrets ailleurs, là?

Mme Ghazal : On a un retard incroyable, au Québec, en matière de transport collectif. Puis, quand je parle de transport collectif, ça inclut... ce n'est pas juste les grosses structures, par exemple métro, etc., mais ça peut être aussi des autopartages, toutes sortes de façons pour aider les gens aussi dans les régions éloignées. Donc, on a beaucoup, beaucoup de retard, au Québec, et c'est là qu'il faut investir de l'argent.

Je ne sais pas si vous avez entendu le cri d'alarme qui est lancé par la STM, qui a souffert à cause de la pandémie, il y a moins d'achalandage. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas investir. On est en train d'affamer nos sociétés de transport, alors que c'est là qu'il faut mettre l'argent et investir pour amener les gens à prendre les transports en commun. C'est comme ça qu'on va s'en sortir, de notre dépendance au pétrole.

La Secrétaire : M. Poinlane, Radio-Canada.

M. Poinlane (Pascal) : Bonjour. Concernant doubler le crédit d'impôt pour la solidarité, pourquoi six mois? Ça sort d'où, là, six mois? Puis, deuxièmement, est-ce que vous avez estimé le coût de cet investissement, et ça serait combien?

Mme Ghazal : Oui. Ça serait 1,5 milliard de dollars, avec la bonification, là, pour les aînés. Puis, quand je dis six mois, ce n'est pas les prochains six mois. C'est que ça, ce crédit d'impôt pour solidarité, est donné, dépendamment à qui, aux familles, à différentes périodes dans l'année, des fois, même, une seule fois. Et donc ce qu'on dit, c'est que, pour arriver, là, à 1,5 milliard, maintenant, là, rapidement, c'est de doubler, là, dans le fond, pendant la moitié de l'année, maintenant, puis, après ça, de s'ajuster à la situation.

C'est qu'après... Là, on le fait pour six mois, mais ce n'est pas terminé, là. Après ça, il faudrait que le gouvernement évalue. Au début, on pensait que l'inflation allait s'arrêter rapidement. Finalement, ce n'est pas ça. Il n'y a rien de plus imprévisible que l'inflation, que de savoir ce qui va arriver avec l'augmentation, là, des prix. Donc, ça serait de réévaluer après. Est-ce qu'on devrait la prolonger, faire ça plus longtemps? Ça se peut que ce soit ça, la réponse. Maintenant, c'est une situation urgente, donc on amène une réponse urgente, rapidement, maintenant.

Journaliste : Concernant les tarifs d'Hydro-Québec, qu'est-ce que vous proposez? Qu'est-ce qu'il faudrait faire?

Mme Ghazal : Il faudrait geler les tarifs, là, là, tout de suite, là. Le gouvernement pourrait facilement le faire. Il l'a fait en 2020, il ne peut pas nous dire : Ça ne se fait pas. Il l'a fait puis il s'en est beaucoup, beaucoup vanté. Donc, il les gèle maintenant. Après ça, on va revoir la Régie de l'énergie, qui… Son rôle, le chien de garde, là, des Québécois, c'est de s'assurer que les augmentations du coût de l'hydroélectricité sont justifiées par les coûts d'Hydro-Québec. Maintenant, elle ne peut sortir qu'une fois aux cinq ans, ce qui est totalement ridicule. Il faudrait revoir ce mode-là puis revenir. Puis, après ça, est-ce qu'il y a des modifications, des améliorations à faire dans le fonctionnement de la Régie de l'énergie? Absolument. On est ouverts à regarder ça. C'est ça qu'on propose.

Mme Côté (Claudie) : Est-ce que vous proposez qu'elle revienne faire une reddition de comptes annuellement?

Mme Ghazal : Oui, à Québec solidaire, on est pour ça. Là, le ministre et le gouvernement nous disaient que c'était long, c'était bien fastidieux. Il y avait des gens qui avaient des propositions pour peut-être améliorer le fonctionnement. Mais le chien de garde des Québécois, malheureusement, il n'est pas ici, il est dans sa niche, si je peux utiliser cette image, au lieu d'être ici pour aider les Québécois puis dire : Non, non, Hydro-Québec, vous ne pouvez pas augmenter les prix à l'inflation, ça fait trop mal aux Québécois, ça n'a pas de bon sens. C'est notre société d'État, après tout.

La Modératrice : En terminant.

Mme Côté (Claudie) : Sur les investissements dans le réseau de santé public, je veux juste être bien certaine de comprendre votre demande. Parce que le ministre de la Santé, cette fin de semaine, a quand même spécifié que, pour le moment, on faisait appel au privé pour la reprise des chirurgies, dont la liste frôle les 160 000 personnes qui sont en attente. Donc, ça, vous êtes en faveur ou en défaveur, de faire appel au privé dans des situations exceptionnelles comme ça?

Mme Ghazal : On est en défaveur de faire appel au privé. Ce qu'il faut...

Une voix :

Mme Ghazal : Oui. Ce qu'il faut… Par exemple, pour les agences privées, on a vu à quel point ça a été catastrophique pendant la pandémie. Donc, ce qu'on veut, pour les agences privées, c'était de sortir de ça avec un plan. Évidemment, on ne peut pas sortir du jour au lendemain, quand il y a quelque chose qui existe, il faut le faire avec un plan. Et mon collègue, Vincent Marissal, qui est responsable en santé, pourrait vous en parler un peu plus que moi.

Donc, ce qui est arrivé, c'est qu'on a aussi présenté un plan respect pour prendre soin des gens puis les garder. On a un problème de rétention de la main-d'oeuvre dans le réseau du système de santé. Mais ces gens-là, là, ils ne changent pas de carrière, ils s'en vont ailleurs. Souvent, ils s'en vont au privé. Puis on ne leur en veut pas, on ne peut pas leur taper dessus. C'est parce qu'il faut trouver des moyens pour les retenir.

Ce qu'on fait en ouvrant encore plus la porte au privé pour faire toutes sortes de chirurgies avec moins de risques... C'est souvent ça, hein? Le privé va prendre les chirurgies avec le moins de risques et le système de santé public va avoir les cas les plus compliqués, avec le plus de risques. Donc, ce qu'on dit, c'est qu'il faudrait... Si on ouvre encore plus, bien, on va encore plus drainer ces soignants-là dans le système public.

Si on regarde les chiffres, il y a déjà eu une augmentation de l'offre de services par des gens qui travaillent dans le privé, au travers des années, là... de 30 %, là, depuis les 40 dernières années. Il ne faut pas accélérer ça, là. Il ne faut pas accélérer ça, il faut le stopper et garder les gens dans notre système public.

La Modératrice : On va passer en anglais.

Mme Côté (Claudie) : Rapidement. Ce serait quoi des investissements suffisants, pour Québec solidaire, dans le réseau de santé public?

Mme Ghazal : Bien là, je ne peux pas vous donner de chiffres, on est en train... on va avoir aussi un cadre financier, et tout ça. Mais je vous donne juste l'exemple qui me vient en tête, par exemple, de la Santé publique — là, ce n'est pas le système des chirurgies, et tout ça — il y a eu des coupures au travers des années, à cause de l'austérité libérale, de 30 %, et on a vu ce que ça fait quand on coupe dans notre réseau public. Là, maintenant, il y a eu des investissements à cause de la COVID. Bien, c'est ça, il faut prévenir.     Ce qu'on veut aussi, à Québec solidaire, tous les CLSC, on veut faire de la prévention. C'est la meilleure façon de s'assurer que les gens soient en santé, puis de réduire aussi les coûts. Mais la prévention, ce n'est pas payant, ça, pour les gens au privé. C'est les CLSC, tout ce système-là, cette culture-là de notre système de santé qui a été délaissée pour le privé. Revoir aussi la rémunération des médecins. Il y a un projet de loi qui est en train d'étudier... Vincent Marissal, encore une fois, pourrait vous en parler plus.

Donc, il y a beaucoup, beaucoup de propositions autres que la solution à laquelle est arrivé M. Dubé en nous disant qu'il vient de... que c'est la meilleure invention après le pain tranché, alors qu'on sait qu'on a été là-dedans, on a mis du privé. Et plus d'une mauvaise chose, ça n'a donné aucune solution. Plus d'une mauvaise chose dans le système de santé, bien, ça ne va pas améliorer la situation.

La Modératrice : On va passer en anglais. Mme Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) : Good morning.

Mme Ghazal : Good morning.

Mme Senay (Cathy) : Mrs.Ghazal, you said that you hear a lot of your constituents talking to you about the price of gas. What do they tell you? Did they change their habits? What's the struggle right now? How do they describe you what they are going through?

Mme Ghazal : Well, people, they talk to me about the prices of everything, of the lease of their appartements, the grocery when they go to buy food. Hydro-Québec also is going to go up, much more than the past years. And what people are doing is make hard choices. When they go to the grocery... «épicerie», yes, when they go to the grocery store, they make choices. They try to change their habits, to buy things that cost them less than before. So, they are cutting on where they can cut and, most of the time, it's on the food. And this is people who are 65 years and more who tell me that in my riding.

Mme Senay (Cathy) : So, are they cutting also on gas or only on food?

Mme Ghazal : I don't have all these details. What I know... that it's very hard. They need to change their habits of transportation, of a lot of things during their daily life because of this inflation.

Mme Senay (Cathy) : Cutting the provincial tax on gas, that was done by Parizeau, many years ago, and it didn't get the effect they wanted at the time. Now, what should we do with this upcoming budget, since you've heard the Finance Minister saying that they will have measures for families, and Mr. Legault said that too, many times?

Mme Ghazal : Yes. And this is what's important, it's to help families. And that's why I'm proposing to increase, to double the «crédit d'impôt pour solidarité» for all the families that receive it, for six months, and also to increase this amount for seniors of $ 500 per senior who is 65 years old and more. So, this is what I'm proposing, this is what should be done as an urgent measure.

And it's right that cutting the tax on gas is not a good thing. It's only a plaster, and we know that this will not help us. What we should do is to accelerate that ecological transition. If we did this in the past, to accelerate this ecological transition to be less dependent on the gas, we will not be in this situation right now. So, we should make these big changes in our economy for the future.

Mme Senay (Cathy) : One last question on Bill 33. You remember when the Government invoked closure on this bill. And now that the Energy Board doesn't have overview powers anymore and tariffs will follow the inflation rate… The Government made a big, big, big mistake here that should be haunting it?

Mme Ghazal : Very big. Very, very big mistake. I remember, when this Bill 34 has been adopted under «le bâillon», and everybody, Québec solidaire and a lot of people in the society told them that this is not a good thing because we never know how much the inflation will be. And to protect the families, to protect the people, it's important to have «la Régie de l'énergie» to do its job : it's to watch these prices and to make sure that they are justified. And now the Government refused, they refused this, and that's why we are in this situation.

But there's a possibility for «la CAQ» to go back, and to change their decision, and to stop the price, the increasing of the price of Hydro-Québec, and to put back the «Régie de l'énergie» to do its job.

Mme Senay (Cathy) : So, freeze?

Mme Ghazal : Freeze. Yes, absolutely, and to see how to determine the price. Maybe there's things that should be changed, but not the way that «la CAQ» did it.

M. Authier (Philip) : The Government's approach, in the November economic update, is to give Quebeckers a check, I think it was $ 275 for… or $ 400 for…

Mme Ghazal : Seniors.

M. Authier (Philip) : Yes. What do you think of that approach? Because Mr. Legault has indicated he's not interested in freezing gas prices and he prefers to give a check. Do you think it's political?

Mme Ghazal : Well, what I propose is also to give a check. We are not against that, Québec solidaire, but not for everybody. Not for people who will see, for example, their salaries increase the same way than the inflation. It's to give this check to the people that really need it, and these are the people who receive already «crédit d'impôt pour solidarité». So, we want to increase it for… double it for six months and also to give $ 500 for seniors that receive that «crédit d'impôt pour solidarité».

So, yes, to give people a very, very fast check, because there's an urgent situation, now, so we need an urgent measure. But not… I will check, I want to be sure that the Government will not give it to everybody that vote. For these people, we have a lot of other structural measures, like, for example, to increase the «salaire minimum»… yes, the minimum wage to $ 18 per hour. All these measures that we do, we still do them. To control their lease, also, Hydro-Québec… to freeze Hydro-Québec's fees, etc.

M. Authier (Philip) : You are still asking for a minimum wage of $ 18? You're still asking for that?

Mme Ghazal : Yes, we are asking that, yes.

M. Authier (Philip) : So, you're not opposed to them giving a check? Because some people favor more doing this on your income tax later in the year. You want a direct check?

Mme Ghazal : Like, in Québec solidaire, for example, in 2018, we proposed a reform of the «fiscalité», so some people will pay less taxes on their tax return, some other who earn more will have more. So, we are not, by principles, against that at all. But, for now, because the emergency of the situation and the fact that people who have not a lot of money, they are suffering from this situation a lot, it's important to help them right now.

La Modératrice : En terminant.

Mme Senay (Cathy) : ...have one clarification. Mr. Legault wrote a long message, on Saturday, on Facebook. He is asking his ministers to not bring an electoral budget, but he wants to help Quebeckers facing the inflation rate being really high. So, I mean, you're basically saying to Philip that you're not against about sending a check. So, it will be, for you, an electoral budget? There is no way it can'tc be before the election?

Mme Ghazal : I will believe it when I will see it, next week. And, as I said, that check should be sent to the people who really need it, not only to everybody that vote.So, for the majority of that people, for example, we have a lot of measures for day care, for people to have more places in CPE — and this is very hard for the families. So, we want to help people with structural measures. But to send a check, it's to send it to the people who really need it right now, because there is an emergency situation.

And I hope that Mr. Legault... what he wrote in his letter will be followed, and that Minister Eric Girard will be inspired of the measures that I propose to him today, that Québec solidaire proposes to him.

La Modératrice : Merci beaucoup. Bonne journée.

(Fin à 10 h 28)

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