(Dix heures une minute)
Mme Ghazal : Alors, bonjour,
tout le monde. Très contente d'être de retour après deux semaines en comté.
Donc, comme vous le savez, il va y avoir
un budget qui va être déposé par le gouvernement, le 22 mars prochain, et ça va
être déterminant pour l'avenir et la suite des choses.
Je vais être claire, dès le début : ce
budget ne doit pas être un budget électoraliste pour aider la CAQ à avoir plus
de votes, ça doit être un budget qui doit aider les gens, les personnes qui
souffrent des crises auxquelles on fait face aujourd'hui. On parle de la crise
de la COVID, qui a fait mal à notre réseau du système de la santé. On parle de
la crise du coût de la vie, qui est catastrophique, qui touche de plus en plus
de familles, des personnes seules, des aînés.
On parle aussi de la crise climatique,
dans laquelle... on a déjà les deux pieds dedans, et qui est le plus grand défi
de notre siècle. Pendant les deux dernières années, les Québécois et
Québécoises ont fait énormément d'efforts et ils s'attendent à ce que le
gouvernement de la CAQ prenne les grands moyens pour prendre soin des gens et
pour prendre soin de la planète. C'est à ça que doit servir un gouvernement.
Donc dans le budget qui sera déposé la
semaine prochaine, je m'attends à trois choses essentielles qui doivent s'y
trouver. La première : il faut des mesures fortes pour aider les Québécois
à faire face à l'augmentation du coût de la vie. Moi, j'ai des gens que je
rencontre, dans mon comté, qui me parlent de la facture de leurs épiceries qui
explose, de leurs loyers qui augmentent. La facture d'Hydro-Québec aussi va
augmenter, drastiquement, en avril prochain, et ça, c'est à cause d'une
mauvaise décision de la CAQ. Tout coûte plus cher, mais les salaires de tout le
monde, malheureusement, ne suivent pas.
Il y a 3,3 millions de Québécois qui
reçoivent le crédit d'impôt pour solidarité. Ça, c'est le meilleur outil que le
gouvernement a entre les mains pour aider rapidement les gens qui en ont le
plus besoin. Québec solidaire, ce qu'on propose au gouvernement, c'est de
doubler les prestations du crédit d'impôt pour solidarité pendant six mois. Ça
va aider les familles à revenus modestes, les personnes seules, les aînés.
Face à l'inflation, on n'est pas tous
égaux. Il y en a qui vont pouvoir s'y adapter, voir leur salaire augmenter,
mais d'autres non. Et je pense particulièrement aux aînés, qui sont affectés
encore plus que les autres par le coût de la vie. Et c'est pour ça qu'on
propose, en plus de cette mesure de doubler pendant six mois le crédit d'impôt
pour solidarité, une bonification supplémentaire de 500 $ pour chaque aîné
de 65 ans et plus qui reçoit le crédit d'impôt pour solidarité.
Concrètement, ce que ça veut dire, c'est qu'une famille, par exemple, avec deux
enfants et deux parents, peut aller chercher jusqu'à 2 340 $. Une
personne aînée qui vit seule pourrait avoir jusqu'à 2 042 $ dans ses
poches. Donc, ce sont des montants substantiels pour aider les gens dans le
quotidien.
Deuxième chose à laquelle je m'attends… qui
se trouve dans ce budget, c'est des investissements majeurs dans notre réseau
de santé public. J'insiste sur le mot «public». Ça fait des mois que le
ministre Dubé nous parle de refondation du système de santé. On avait peu de
détails, mais là, le chat vient de sortir du sac, et M. Dubé nous propose — ô
surprise! — encore plus de privé dans notre système de santé. La CAQ
et le Parti conservateur, c'est la même chose. Les deux veulent privatiser
encore plus notre réseau de système de santé et renforcer le système de santé à
deux vitesses. Vous savez, c'est une vision comptable à un problème humain, une
vision à courte vue où on veut encore ajouter plus de privé, alors qu'on vit
déjà, au Québec, avec du privé dans notre système de santé.
Ça coûte de plus en plus cher. Les gens
paient directement… les ménages, ça a augmenté au travers des années, ils
paient des grosses factures qui ont augmenté, pour leurs soins de santé, et le
gouvernement veut en rajouter. Et moi, ça m'inquiète, énormément. Il y a eu la
réforme Barrette, qui a ouvert grand la voie au privé. Ça nous coûte plus cher.
Et ce qu'on est en train de faire, et ce que le gouvernement est en train de
nous annoncer… c'est de déshabiller le système public pour habiller le système
privé.
Ça fait d'ailleurs partie des valeurs
québécoises, le système de santé public. Les gens y tiennent, et ils veulent le
garder public. Donc, en plus, la COVID, ça nous a appris qu'on a besoin de
garder nos soignantes et nos patients et d'en prendre soin. C'est ça qu'on a
besoin. Donc, il faut investir plus, et on va surveiller ça très, très
attentivement.
Troisième chose à côté de laquelle on ne
peut pas passer, dans ce budget, c'est de nous occuper de la crise climatique.
Deux ans… depuis deux ans, la crise climatique… Même si nos yeux ont été
tournés vers la crise sanitaire, bien, la crise a continué de s'aggraver. Si le
dernier rapport du GIEC ne sonne pas l'alarme, à la CAQ, je me demande ce que
ça va prendre pour les réveiller.
François Legault veut qu'on soit les
meilleurs en Amérique du Nord dans beaucoup de choses. À Québec solidaire, on
est convaincus que le Québec a le potentiel d'être un des leaders mondiaux de
la transition écologique. Et, pour y arriver, bien, on doit être très ambitieux
en matière de transport collectif. Donc, je demande au gouvernement de la CAQ
de s'engager, dès maintenant, à ne pas mettre un seul sou dans le troisième
lien ni à élargir des autoroutes. Il faut qu'on sorte de cette vision passéiste
de la CAQ en finançant comme du monde notre transport collectif. On a besoin,
donc, d'une vision d'avenir pour la crise climatique, et le budget du
22 mars est l'occasion pour ça.
Et, juste avant de terminer, je veux revenir
sur quelque chose d'important. J'ai parlé un peu des tarifs d'Hydro-Québec.
Moi, j'étais présente, au projet de loi n° 34, qui a
enlevé les pouvoirs à la Régie de l'énergie pour contrer les augmentations des
tarifs d'Hydro-Québec. J'étais là quand le gouvernement nous a mis dans la
gorge ce projet de loi sous le bâillon. Il a été voté sous le bâillon. La CAQ
avait décidé de geler les tarifs, en 2020, et là, en ce moment, elle veut que
les Québécois paient. On leur avait dit, que ça allait coûter très cher, beaucoup
de gens étaient présents et leur ont dit : Ça va coûter plus cher. Donc,
ça va être très important que le gouvernement recule, et qu'il dise qu'il va
geler les tarifs d'Hydro-Québec, et qu'il va revoir la façon de faire, et qu'il
va redonner les pouvoirs de la Régie de l'énergie, parce que ça fait mal aux
familles, ça fait mal aux Québécois qui voient leur facture d'Hydro Québec augmenter.
Alors, je le répète, très important, ce
budget ne doit pas être un budget électoraliste, mais un budget pour aider les
familles. Merci.
La Modératrice : Merci. On va
prendre vos questions en alternance aux deux micros. M. Lacroix, Cogeco.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
bonjour.
Mme Ghazal :
Bonjour.
M. Lacroix (Louis) : Bon
retour. Un des éléments qui coûte le plus cher aux familles, en ce moment, là,
qui ont des voitures, c'est le prix de l'essence, hein? On est autour de
2 $ le litre, là. Des fois, un petit peu en bas, des fois, on approche le
2 $. Quand on regarde la répartition du coût du litre d'essence, il y a
32,6 % du coût qui est de la taxe provinciale. Ça veut dire qu'à chaque
fois qu'on met un litre d'essence dans la voiture, qui coûte 2 $, bien, c'est
0,65 $ qu'on donne au gouvernement. Alors, plus l'essence coûte cher, plus
le gouvernement fait d'argent. Est-ce qu'on ne devrait pas baisser cette
taxe-là, faire comme l'Alberta l'a fait et comme d'autres juridictions dans le
monde le font, en ce moment, de détaxer un peu… la France le fait, détaxer un
peu le litre d'essence? Parce que ça coûte extrêmement cher, et, de toute
façon, les gouvernements continuent à faire de l'argent parce que c'est une
taxe ascenseur.
Mme Ghazal : Vous savez, si
on est en train de vivre cette crise-là, là, ce que ça nous démontre, c'est qu'il
aurait fallu qu'on ait des mesures à long terme et donc faire notre transition
écologique il y a longtemps. Si on l'avait fait avant puis qu'on n'était pas
aussi dépendant des hydrocarbures, de l'essence, si on avait accéléré l'électrification
des transports, bien, les Québécois et les familles québécoises ne seraient pas
en train de souffrir de cet autre poste budgétaire qui leur coûte cher. Parce
qu'il y a aussi le loyer, qui coûte extrêmement cher, c'est un des plus hauts
postes, mais il y a aussi l'essence, vous avez raison.
Et c'est ça qu'il faut faire, il faut
arrêter de mettre en place des mesures comme celles que vous parlez, de réduire
la taxe, qui sont uniquement des diachylons, parce que, si le coût va augmenter,
encore et encore, on baisse la taxe. Ce qu'il faut, c'est réduire notre
dépendance aux hydrocarbures. C'est comme ça qu'on va aider les gens, c'est
comme ça qu'on va les aider de façon permanente et de façon structurante.
M. Lacroix (Louis) : ...terme,
ça n'arrivera pas. Vous, vous parlez de mesures rapides, là, vous parlez d'une
mesure qui dure six mois, là, dans vos propositions. À court terme, là, l'ensemble
des Québécois n'auront pas vendu leur voiture à essence pour s'acheter des
voitures électriques, là. Ce n'est pas vrai, là.
Mme Ghazal : C'est ça. Il
faut faire ça rapidement et l'accélérer.
M. Lacroix (Louis) : On ne
pourrait pas, momentanément dire : Baissons un peu les taxes, donnons un
peu d'air aux Québécois, le temps que le prix de l'essence revienne à un niveau
normal?
Mme Ghazal : Écoutez, il y a
eu des économistes aussi qui se sont prononcés là-dessus, il y a eu des
chroniqueurs aussi en économie qui disent que ça ne va pas régler le problème
de faire ça. Ce qu'il faut, et, moi, ce que je vous dis, c'est d'avoir des
mesures rapides pour les familles qui en ont le plus besoin. Avec le crédit d'impôt
pour solidarité, ça pourrait les aider dans toutes les dépenses qui augmentent.
Mais ce n'est pas la seule mesure qu'à
Québec solidaire on propose, là, pour aider les gens. Il y en a eu d'autres :
le salaire minimum à 18 $ de l'heure, je parlais des tarifs d'Hydro-Québec
qui vont augmenter drastiquement à cause d'une décision du gouvernement, le
contrôle des loyers. C'est ça qui coûte très, très cher. Donc, toutes ces
mesures prises ensemble vont les aider. Et, pour ce qui est de l'essence,
ce qu'il faut, c'est sortir, rapidement. Ce qui se passe en ce moment est le
meilleur argument pour accélérer notre transition écologique. On a fait des
propositions au gouvernement : ne plus vendre aucune voiture à essence, pas
en 2035, comme il le propose, dès 2030.
La Modératrice
: M. Bourassa,
Noovo.
M. Bourassa (Simon) : Bonjour.
Concernant les mesures budgétaires, justement, de lutte aux changements
climatiques, là, vous demandez qu'on n'investisse pas et qu'on ne mette pas d'argent
dans le troisième lien. Mais où mettons-nous l'argent, dans ce cas-là, par
exemple, pour le transport en commun, là? Est-ce qu'il y en a suffisamment ou
vous souhaitez des investissements concrets ailleurs, là?
Mme Ghazal : On a un
retard incroyable, au Québec, en matière de transport collectif. Puis, quand je
parle de transport collectif, ça inclut... ce n'est pas juste les grosses
structures, par exemple métro, etc., mais ça peut être aussi des autopartages,
toutes sortes de façons pour aider les gens aussi dans les régions éloignées.
Donc, on a beaucoup, beaucoup de retard, au Québec, et c'est là qu'il faut
investir de l'argent.
Je ne sais pas si vous avez entendu le cri
d'alarme qui est lancé par la STM, qui a souffert à cause de la pandémie, il y
a moins d'achalandage. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas investir. On
est en train d'affamer nos sociétés de transport, alors que c'est là qu'il faut
mettre l'argent et investir pour amener les gens à prendre les transports en
commun. C'est comme ça qu'on va s'en sortir, de notre dépendance au pétrole.
La Secrétaire : M. Poinlane,
Radio-Canada.
M. Poinlane (Pascal) : Bonjour.
Concernant doubler le crédit d'impôt pour la solidarité, pourquoi six mois? Ça
sort d'où, là, six mois? Puis, deuxièmement, est-ce que vous avez estimé le
coût de cet investissement, et ça serait combien?
Mme Ghazal : Oui. Ça
serait 1,5 milliard de dollars, avec la bonification, là, pour les aînés.
Puis, quand je dis six mois, ce n'est pas les prochains six mois. C'est que ça,
ce crédit d'impôt pour solidarité, est donné, dépendamment à qui, aux familles,
à différentes périodes dans l'année, des fois, même, une seule fois. Et donc ce
qu'on dit, c'est que, pour arriver, là, à 1,5 milliard, maintenant, là,
rapidement, c'est de doubler, là, dans le fond, pendant la moitié de l'année,
maintenant, puis, après ça, de s'ajuster à la situation.
C'est qu'après... Là, on le fait pour six
mois, mais ce n'est pas terminé, là. Après ça, il faudrait que le gouvernement
évalue. Au début, on pensait que l'inflation allait s'arrêter rapidement.
Finalement, ce n'est pas ça. Il n'y a rien de plus imprévisible que l'inflation,
que de savoir ce qui va arriver avec l'augmentation, là, des prix. Donc, ça
serait de réévaluer après. Est-ce qu'on devrait la prolonger, faire ça plus
longtemps? Ça se peut que ce soit ça, la réponse. Maintenant, c'est une
situation urgente, donc on amène une réponse urgente, rapidement, maintenant.
Journaliste : Concernant les
tarifs d'Hydro-Québec, qu'est-ce que vous proposez? Qu'est-ce qu'il faudrait
faire?
Mme Ghazal : Il faudrait
geler les tarifs, là, là, tout de suite, là. Le gouvernement pourrait
facilement le faire. Il l'a fait en 2020, il ne peut pas nous dire : Ça ne
se fait pas. Il l'a fait puis il s'en est beaucoup, beaucoup vanté. Donc, il les
gèle maintenant. Après ça, on va revoir la Régie de l'énergie, qui… Son rôle,
le chien de garde, là, des Québécois, c'est de s'assurer que les augmentations
du coût de l'hydroélectricité sont justifiées par les coûts d'Hydro-Québec.
Maintenant, elle ne peut sortir qu'une fois aux cinq ans, ce qui est totalement
ridicule. Il faudrait revoir ce mode-là puis revenir. Puis, après ça, est-ce
qu'il y a des modifications, des améliorations à faire dans le fonctionnement
de la Régie de l'énergie? Absolument. On est ouverts à regarder ça. C'est ça qu'on
propose.
Mme Côté (Claudie) : Est-ce
que vous proposez qu'elle revienne faire une reddition de comptes annuellement?
Mme Ghazal : Oui, à
Québec solidaire, on est pour ça. Là, le ministre et le gouvernement nous
disaient que c'était long, c'était bien fastidieux. Il y avait des gens qui
avaient des propositions pour peut-être améliorer le fonctionnement. Mais le
chien de garde des Québécois, malheureusement, il n'est pas ici, il est dans sa
niche, si je peux utiliser cette image, au lieu d'être ici pour aider les
Québécois puis dire : Non, non, Hydro-Québec, vous ne pouvez pas augmenter
les prix à l'inflation, ça fait trop mal aux Québécois, ça n'a pas de bon sens.
C'est notre société d'État, après tout.
La Modératrice
: En
terminant.
Mme Côté (Claudie) : Sur les
investissements dans le réseau de santé public, je veux juste être bien
certaine de comprendre votre demande. Parce que le ministre de la Santé, cette
fin de semaine, a quand même spécifié que, pour le moment, on faisait appel au
privé pour la reprise des chirurgies, dont la liste frôle les 160 000 personnes
qui sont en attente. Donc, ça, vous êtes en faveur ou en défaveur, de faire
appel au privé dans des situations exceptionnelles comme ça?
Mme Ghazal : On est en
défaveur de faire appel au privé. Ce qu'il faut...
Une voix : …
Mme Ghazal : Oui. Ce qu'il
faut… Par exemple, pour les agences privées, on a vu à quel point ça a été
catastrophique pendant la pandémie. Donc, ce qu'on veut, pour les agences
privées, c'était de sortir de ça avec un plan. Évidemment, on ne peut pas
sortir du jour au lendemain, quand il y a quelque chose qui existe, il faut le
faire avec un plan. Et mon collègue, Vincent Marissal, qui est responsable en
santé, pourrait vous en parler un peu plus que moi.
Donc, ce qui est arrivé, c'est qu'on a
aussi présenté un plan respect pour prendre soin des gens puis les garder. On a
un problème de rétention de la main-d'oeuvre dans le réseau du système de
santé. Mais ces gens-là, là, ils ne changent pas de carrière, ils s'en vont
ailleurs. Souvent, ils s'en vont au privé. Puis on ne leur en veut pas, on ne
peut pas leur taper dessus. C'est parce qu'il faut trouver des moyens pour les
retenir.
Ce qu'on fait en ouvrant encore plus la
porte au privé pour faire toutes sortes de chirurgies avec moins de risques... C'est
souvent ça, hein? Le privé va prendre les chirurgies avec le moins de risques
et le système de santé public va avoir les cas les plus compliqués, avec le
plus de risques. Donc, ce qu'on dit, c'est qu'il faudrait... Si on ouvre encore
plus, bien, on va encore plus drainer ces soignants-là dans le système public.
Si on regarde les chiffres, il y a déjà eu
une augmentation de l'offre de services par des gens qui travaillent dans le
privé, au travers des années, là... de 30 %, là, depuis les 40 dernières
années. Il ne faut pas accélérer ça, là. Il ne faut pas accélérer ça, il faut
le stopper et garder les gens dans notre système public.
La Modératrice : On va passer
en anglais.
Mme Côté (Claudie) : Rapidement.
Ce serait quoi des investissements suffisants, pour Québec solidaire, dans le
réseau de santé public?
Mme Ghazal : Bien là, je ne
peux pas vous donner de chiffres, on est en train... on va avoir aussi un cadre
financier, et tout ça. Mais je vous donne juste l'exemple qui me vient en tête,
par exemple, de la Santé publique — là, ce n'est pas le système des
chirurgies, et tout ça — il y a eu des coupures au travers des années,
à cause de l'austérité libérale, de 30 %, et on a vu ce que ça fait quand
on coupe dans notre réseau public. Là, maintenant, il y a eu des
investissements à cause de la COVID. Bien, c'est ça, il faut prévenir. Ce
qu'on veut aussi, à Québec solidaire, tous les CLSC, on veut faire de la
prévention. C'est la meilleure façon de s'assurer que les gens soient en santé,
puis de réduire aussi les coûts. Mais la prévention, ce n'est pas payant, ça,
pour les gens au privé. C'est les CLSC, tout ce système-là, cette culture-là de
notre système de santé qui a été délaissée pour le privé. Revoir aussi la
rémunération des médecins. Il y a un projet de loi qui est en train d'étudier...
Vincent Marissal, encore une fois, pourrait vous en parler plus.
Donc, il y a beaucoup, beaucoup de
propositions autres que la solution à laquelle est arrivé M. Dubé en nous
disant qu'il vient de... que c'est la meilleure invention après le pain
tranché, alors qu'on sait qu'on a été là-dedans, on a mis du privé. Et plus d'une
mauvaise chose, ça n'a donné aucune solution. Plus d'une mauvaise chose dans le
système de santé, bien, ça ne va pas améliorer la situation.
La Modératrice : On va passer
en anglais. Mme Senay, CBC.
Mme Senay (Cathy) : Good morning.
Mme Ghazal : Good morning.
Mme Senay (Cathy) : Mrs.Ghazal, you said that you hear a lot of your constituents
talking to you about the price of gas. What do they tell you? Did they change
their habits? What's the struggle right now? How do they describe you what they
are going through?
Mme Ghazal :
Well, people, they talk to me about the
prices of everything, of the lease of their appartements, the grocery when they
go to buy food. Hydro-Québec
also is going to go up, much more than the past years. And what people are
doing is make hard choices. When they go to the grocery... «épicerie», yes, when
they go to the grocery store, they make choices. They try to change their
habits, to buy things that cost them less than before. So, they are cutting on
where they can cut and, most of the time, it's on the food. And this is people
who are 65 years and more who tell me that in my riding.
Mme Senay (Cathy) :
So, are they cutting also on gas or
only on food?
Mme Ghazal : I don't have all these details. What I know... that it's very hard.
They need to change their habits of transportation, of a lot of things during
their daily life because of this inflation.
Mme Senay (Cathy) : Cutting the provincial tax on gas, that was done by Parizeau, many
years ago, and it didn't get the effect they wanted at the time. Now, what
should we do with this upcoming budget, since you've heard the Finance Minister
saying that they will have measures for families, and Mr. Legault said that
too, many times?
Mme Ghazal : Yes. And this is what's important, it's to help families. And
that's why I'm proposing to increase, to double the «crédit d'impôt pour
solidarité» for all the families that receive it, for six months, and also to
increase this amount for seniors of $ 500 per senior who is 65 years
old and more. So, this is what I'm proposing, this is what should be done as an
urgent measure.
And it's right that
cutting the tax on gas is not a good thing. It's only a plaster, and we know
that this will not help us. What we should do is to accelerate that ecological
transition. If we did this in the past, to accelerate this ecological
transition to be less dependent on the gas, we will not be in this situation
right now. So, we should make these big changes in our economy for the future.
Mme Senay (Cathy) :
One last question on Bill 33. You remember when the Government invoked closure on this bill. And now that the Energy Board doesn't
have overview powers anymore and tariffs will follow the inflation rate… The Government made a big, big, big mistake here
that should be haunting it?
Mme Ghazal :
Very big. Very, very big mistake. I
remember, when this Bill 34 has been adopted under «le bâillon», and everybody,
Québec solidaire and a lot of
people in the society told them that this is not a good thing because we never
know how much the inflation will be. And to protect the families, to protect
the people, it's important to
have «la Régie de l'énergie» to
do its job : it's to watch these prices and to make sure that they are
justified. And now the Government refused, they refused this, and that's why we are in this situation.
But there's a possibility
for «la CAQ» to go back, and to change their decision, and to stop the price, the
increasing of the price of Hydro-Québec, and to put back the «Régie de l'énergie» to do its job.
Mme Senay (Cathy) : So, freeze?
Mme Ghazal : Freeze. Yes, absolutely, and to see how to determine the price.
Maybe there's things that should be changed, but not the way that «la CAQ» did
it.
M. Authier (Philip) :
The Government's approach, in the November economic update, is to give Quebeckers a check, I think it was $ 275
for… or $ 400 for…
Mme Ghazal : Seniors.
M. Authier (Philip)
: Yes. What do you think of that approach? Because Mr. Legault has
indicated he's not interested in freezing gas prices and he prefers to give a
check. Do you think it's political?
Mme Ghazal :
Well, what I propose is also to give a
check. We are not against that, Québec solidaire, but not for everybody. Not for people who will see, for example,
their salaries increase the same way than the inflation. It's to give this
check to the people that really need it, and these are the people who receive
already «crédit d'impôt pour solidarité». So, we want to increase it for…
double it for six months and also to give $ 500 for seniors that receive
that «crédit d'impôt pour solidarité».
So, yes, to give people a
very, very fast check, because there's an urgent situation, now, so we need an urgent measure. But not… I will check, I want
to be sure that the Government
will not give it to everybody that vote. For these people, we have a lot of
other structural measures, like, for example, to increase the «salaire
minimum»… yes, the minimum wage to $ 18 per hour. All these measures that
we do, we still do them. To control their lease, also, Hydro-Québec… to freeze Hydro-Québec's fees, etc.
M. Authier (Philip) :
You are still asking for a minimum wage
of $ 18? You're still asking for that?
Mme Ghazal :
Yes, we are asking that, yes.
M. Authier (Philip)
: So, you're not opposed to them giving a check? Because some people
favor more doing this on your income tax later in the year. You want a direct
check?
Mme Ghazal : Like, in Québec solidaire, for example, in 2018, we proposed a reform of the «fiscalité», so
some people will pay less taxes on their tax return, some other who earn more
will have more. So, we are not, by principles, against that at all. But, for
now, because the emergency of the situation and the fact that people who have not a lot of money, they are
suffering from this situation a
lot, it's important to help
them right now.
La Modératrice
:
En terminant.
Mme Senay (Cathy) : ...have
one clarification. Mr. Legault wrote a long message, on
Saturday, on Facebook. He is asking his ministers to not bring an electoral
budget, but he wants to help Quebeckers facing the inflation rate being really high. So, I mean, you're
basically saying to Philip that you're not against about sending a check. So,
it will be, for you, an electoral budget? There is no way it can'tc be before
the election?
Mme Ghazal : I will believe it when I will see it, next week. And, as I said,
that check should be sent to the people who really need it, not only to
everybody that vote.So, for the majority of that people, for example, we have a
lot of measures for day care, for people to have more places in CPE — and this is very hard for the
families. So, we want to help people with structural measures. But to send a
check, it's to send it to the people who really need it right now, because there is an emergency
situation.
And I hope that Mr.
Legault... what he wrote in his letter will be followed, and that Minister Eric Girard will be inspired of the
measures that I propose to him today, that Québec solidaire proposes to him.
La
Modératrice : Merci beaucoup. Bonne journée.
(Fin à 10 h 28)