(Neuf heures une minute)
M. Arseneau : Alors, merci
beaucoup. Bonjour à tout le monde. C'est le début de la session parlementaire
la semaine prochaine, l'occasion pour les députés du Parti québécois de se
rencontrer à l'occasion de notre caucus présessionnel. Alors, évidemment, je
suis accompagné de notre chef, Paul St-Pierre Plamondon, du leader, également,
des travaux parlementaires, Martin Ouellet. Donc, on va planifier notre
session.
Et vous ne serez pas surpris aujourd'hui
que l'on vous parle de santé, parce qu'évidemment on est encore en pandémie
après deux ans et on sait que la faiblesse du réseau de la santé fait en sorte
que ça se prolonge et ça se prolonge encore. Notre système de santé ne tient
plus qu'à un fil. On en fait tous le constat. Il y a du délestage de façon
incroyable depuis déjà plusieurs mois, plusieurs semaines — ça s'est
accentué — l'accès aux services de première ligne qui est diminué. Il
y a cette incapacité de répondre aux besoins à travers le Québec même dans les
services de base qui ont fermé au cours des derniers mois. On peut nommer
Senneterre. On peut nommer Matane. On peut nommer l'Outaouais également. Évidemment,
la surcharge de travail du personnel est, en fait, inacceptable à l'heure
actuelle, le temps supplémentaire obligatoire.
Donc, ce qu'on constate, c'est que les
années de réforme centralisatrice des libéraux nous font payer un lourd tribut à
l'heure actuelle pour l'ensemble de la société, mais aussi l'immobilisme du gouvernement
de la CAQ, qui font en sorte que le système n'a jamais été aussi faible, qu'on
est au bord du gouffre.
Et aujourd'hui ce qu'on veut réitérer,
c'est qu'il a des éléments fondamentaux pour le Parti québécois qui doivent
être considérés lorsqu'on regarde le système de santé. L'accès aux soins de
première ligne doit être revu. Les soins à domicile, c'est fondamental. Il faut
implanter une gestion de proximité, décentraliser, accentuer l'imputabilité,
également, des gestionnaires. Le bien-être des travailleurs du réseau, c'est
fondamental pour le Parti québécois. La Santé publique indépendante, il faut y
arriver dans les plus brefs délais. L'importance des organismes communautaires
également, en complémentarité avec le réseau, il faut valoriser leurs efforts.
Donc, il ne suffit plus de dire aux
travailleurs de la santé qu'ils sont bienveillants, que ce sont nos anges
gardiens. Il faut passer à l'action avec donc des mesures concrètes,
véritablement valoriser leur travail, notamment. Actuellement, les Québécois paient
un prix très élevé pour la faiblesse de notre système de santé. C'est la raison
pour laquelle on a des propositions à vous présenter, certaines qu'on veut
réitérer. Et, sur ce, je laisse la parole à Paul.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Merci, Joël. Alors, bien, premièrement, content de vous
revoir. Il est peut-être trop tard pour souhaiter bonne année, mais je le pense
quand même. On est très contents d'être de retour dans le mode de
fonctionnement démocratique qui est celui de l'Assemblée nationale.
On veut vous parler de santé ce matin,
parce que, pour une majorité de Québécoises et Québécois, la vraie question,
c'est : Une fois Omicron terminé, est-ce qu'on a un système de santé
capable de faire face à d'autres vagues, à d'autres situations? C'est une
source d'inquiétude qui est légitime.
Et on vous présente donc ce matin un
document intitulé Redresser le réseau de santé, les 12 travaux du Parti
québécois. Vous connaissez les 12 travaux d'Astérix, les
12 travaux d'Hercule. Mais on a voulu aller à l'essentiel. Évidemment,
dans le cadre de la campagne électorale, on présentera un plan qui est encore
plus étoffé, mais on a voulu aller à l'essentiel de mesures qui sont connues,
qui ont été répétées par des experts pendant des années et des années, qui sont
défendues par le Parti québécois depuis des années et des années, sans que ni
la CAQ ni le Parti libéral du Québec ne fassent quoi que ce soit.
Avant de vous présenter ces
12 mesures-là, il y a une 13e mesure ou une 13e réalité qu'on
doit nommer et qu'on oublie trop souvent, alors que c'est probablement la plus
importante d'entre toutes. Souvent, en politique québécoise, on agit comme si
le Québec était un pays et comme si on contrôlait les budgets en matière de
santé. La vérité, c'est que la CAQ, avec les autres provinces canadiennes, ont
fait des demandes au fédéral et que notre demande à titre de… Le gouvernement
du Québec demande 6 milliards par année, venant du fédéral, qui devraient
être dans nos budgets de santé mais que le fédéral n'octroie plus. La
proportion du financement en provenance du fédéral en matière de santé a
diminué substantiellement au cours des dernières années, et toutes les
provinces canadiennes sont d'accord sur le fait que le fédéral sous-finance la
santé. Mais, pour autant, ce sont de l'argent payé par les Québécoises et
Québécois mais qui ne nous revient pas en matière de santé.
Je suis obligé d'insister là-dessus avant
de présenter les 12 mesures, là, parce que s'il nous manque 6 milliards
dans le système, je regrette, mais ça a une conséquence quelque part, donc on
ne peut pas faire semblant que tout va bien puis que c'est juste une question
de trouver des solutions. Oui, on va… nous, on est en mode solution, on va vous
en présenter, mais il manque 6 milliards de dollars, et ça, il faut le
nommer. Et vous connaissez notre position, notre solution à ce niveau-là, c'est
de cesser de faire affaire avec un gouvernement qui n'est pas le nôtre et qui
n'a pas nos priorités à coeur.
Ensuite vient la tentation, lorsque ça ne
va pas très bien, comme en ce moment dans le système de santé, de s'accrocher à
des slogans, à des bébelles puis à des artifices : Voir un médecin en
moins de 15 minutes, un médecin par personne, garantie qu'on va vous
trouver un médecin de famille pour toutes les familles, des promesses, des
slogans, là. Nous, on y va plutôt avec des solutions qui ont été nommées par
des gens qui connaissent ça, donc des changements faisables, rigoureux, qui ne
sont pas des slogans mais qui auront un impact réel, tangible sur la manière
dont fonctionne notre système de santé.
Je vous les nomme, ces 12 mesures-là.
Certaines sont nouvelles, mais, pour la plupart, ce sont des choses qu'on a
entendues au cours des dernières années, c'est simplement que la CAQ n'a pas
agi. Puis d'ailleurs, on regarde la performance de la CAQ au gouvernement, non
seulement il n'a pas agi, mais on a vu le réseau se détériorer dans son
ensemble, Omicron ou pas, là. Les ajustements sont minimes et sont inefficaces.
La preuve, c'est que ce matin on apprend que, pour ce qui est du privé en
matière de santé, bien, les mesures qui ont été annoncées par la CAQ, soit par
incompétence, ils n'ont pas réalisé que ça n'allait pas avoir lieu, parce que
les clauses contractuelles permettaient… faisaient en sorte qu'il n'y aurait
pas de changement dans la place du privé au niveau des infirmières, ou soit ils
le savaient puis ils nous ont fait croire que c'était pourtant possible, alors
que ce n'était pas possible de réduire la part du privé dans le fonctionnement
du système public. Nous, on est très clairs, il faut l'abolir, ça fait partie
des 12 mesures.
Donc, je vous les nomme ces
12 mesures-là. Dans un premier temps, donner davantage d'autonomie aux
200 000 professionnels de la santé autres que les médecins. Combien
de fois on l'a répété? On a une seule clinique de superinfirmières, alors qu'on
pourrait étendre le modèle. Plusieurs groupes de professionnels de la santé
disent : On pourrait en faire plus. Puis c'est toujours la timidité, les
demi-mesures. On doit accepter la contribution précieuse de toutes les
catégories, les groupes de professionnels de la santé.
Deuxième mesure : faire des CLSC de
véritables centres de santé de proximité dotés, comme je vous disais,
d'infirmières spécialisées et d'équipes multidisciplinaires, donc, pour donner
une première ligne aux Québécoises et aux Québécois. Revaloriser la première
ligne à travers le CLSC.
Troisième élément : financer
massivement les organismes communautaires qui ont un rôle essentiel à jouer sur
la santé physique et la santé mentale de nos gens. Donc, on réitère qu'on veut
du financement à la mission, à la hauteur de 460 millions de dollars par
année.
Quatrième mesure : permettre aux
personnes aînées ainsi que celles qui vivent avec une déficience ou un trouble
du spectre de l'autisme d'obtenir des soins à domicile répondant réellement à
leurs besoins. C'est une annonce qu'on a déjà faite. C'est une chose qu'on
devrait faire tout de suite et maintenant.
Cinquième élément : régionaliser et
simplifier le système de santé en décentralisant les décisions et les services.
On en a parlé souvent, mais la centralisation à outrance, notamment sous
l'égide du Dr Barrette a des conséquences qu'on a vues de toutes sortes de
manières durant la pandémie.
Sixième élément : revoir le mode de
rémunération des médecins de famille pour instaurer une formule de rémunération
hybride. Combien de fois est-ce qu'on en a discuté, mais qui a eu le courage
politique de véritablement mettre en oeuvre ces mesures-là? On est toujours en attente.
Septième élément : étendre les heures
d'ouverture des blocs opératoires pour rattraper les retards liés au délestage.
Donc, ça, c'est une nouveauté en termes de s'adapter à la pandémie. Mais, si on
envoie tout au privé puis qu'on pense que le privé est une solution, bien, on
va se retrouver dans les mêmes dynamiques que pour les infirmières. Il faut
étendre ce que le public est capable de faire.
Huitième élément : abolir le recours
aux agences de placement privées et réintégrer les travailleurs dans un réseau
public plus humain. Donc, ce que proposait le Parti québécois, qui aurait
fonctionné, c'est de tout simplement abolir les agences privées, et donc
l'incitatif pour revenir dans le réseau public, il est indéniable, à ce
moment-là, et prendre des mesures fortes pour que la qualité du milieu de
travail soit transformée dans le réseau public. Encore une fois, la CAQ y va
d'opérations de communication et de demi-mesures. Est-ce que ça fonctionne? La
réponse, c'est non. Puis à chaque fois on nous présente ça comme des moments
historiques puis de grandes révolutions. Ce n'est que de la poudre aux yeux.
Neuvième élément : abolir le temps
supplémentaire obligatoire et implanter un système de gestion autonome des
horaires. C'est quelque chose qu'on a répété à plusieurs reprises.
Dixième proposition : adopter une loi
pour mettre en oeuvre des ratios de professionnels en soins versus patients,
qui sont sécuritaires. Combien de fois est-ce qu'on a dit ça?
Onzième élément : rehausser les
cohortes, dans les métiers en santé, en fonction des besoins. Puis ça, c'est un
élément qui est moins discuté, mais on réitère que les besoins en infirmières,
en médecins, bien, doivent être liés à nos décisions de combien de jeunes
futurs médecins, futures infirmières, futurs pharmaciens, combien de jeunes
étudiants on admet dans ces cohortes-là. Ça semble évident, mais ce n'est pas
le cas en ce moment.
Et dernier élément, douzième
élément : revoir la Loi sur la santé publique afin d'assurer une complète
indépendance au directeur national de santé publique, ce qui signifie assurer
la pleine transparence de tous les avis scientifiques dans les communications.
Ça fait près de deux ans qu'on répète ça.
Donc, ce qu'on a à dire ce matin, au Parti
québécois, pendant que d'autres partis d'opposition augmentent les décibels
puis cherchent par tous les moyens d'attirer l'attention avec des slogans, des
logos puis de la poudre aux yeux, c'est : l'intelligence dans les
politiques publiques, c'est important, la rigueur, c'est important. Et ça fait
des années que des experts, en dehors de la politique, il y a des experts qui
apportent cette rigueur-là et cette intelligence-là dans des propositions qui
sont faisables, concrètes, mais pour lesquelles la CAQ et le Parti libéral du
Québec n'ont aucun intérêt.
Et c'est là qu'intervient le Parti
québécois. Nous, en temps de pandémie, on demeure constructifs, rigoureux et on
dit aux gens, un peu comme une bouffée d'air frais : Il y a des solutions,
c'est une question de volonté politique puis de se faire confiance également.
Avec un bémol, il manque 6 milliards de dollars dans notre système de
santé, qui est retenu par Ottawa. Et la CAQ a fait cette demande-là et obtenu
un autre refus de la part du fédéral comme dans la très grande majorité de ses
demandes auprès d'Ottawa. C'est un enjeu et c'est pour ça que je suis
indépendantiste.
Là-dessus, on va prendre les questions.
Le Modérateur
: Merci.
Nous en sommes maintenant aux questions. Donc, nous allons commencer avec
Olivier Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Le
gouvernement du Parti québécois de 2012 à 2014 n'a-t-il rien à voir
avec l'état du système actuel?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Bien, c'est un gouvernement minoritaire, qui n'a pas eu un
plein mandat. Plusieurs des projets proposés par le Parti québécois à l'époque
n'ont pas pu voir le jour faute de soutien et faute de temps, faute de soutien
des oppositions. Parce que c'est ça, le lot d'un gouvernement minoritaire.
Et force est de constater que, de 2003 à
2018, le Parti libéral du Québec s'est lancé dans des réformes où le privé,
l'affaiblissement du réseau public, la centralisation et la dévalorisation des
gens dans le système ont eu des impacts importants. Maintenant, quand j'entends
la CAQ se servir de ce constat-là sous les libéraux pour excuser leur inaction
pendant maintenant quatre ans, là, il y a des limites. On pouvait prendre ça
après un an de gouvernance, des explications en fonction des gouvernements
libéraux précédents.
Nous, on dit : Il faut agir maintenant.
Il n'y a pas d'excuse pour ne pas agir maintenant. Et un gouvernement du Parti
québécois, dès le jour 1 de son élection, avec des gens compétents, honnêtes,
engagés pour des raisons nobles, pour des causes, vont agir sur-le-champ, avec
des solutions rigoureuses qui existent déjà, mais qui ne correspondent pas à
l'idéologie de la CAQ et du Parti libéral.
M. Bossé (Olivier) : L'image
est sympathique, là, mais je suis sûr que vous avez regardé Ciné-cadeau
encore cette année.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
J'adore Ciné-cadeau.
M. Bossé (Olivier) : Je le
savais.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
D'ailleurs, j'ai insisté pour Astérix, mais on m'a dit : Peut-être
qu'Astérix n'a pas beaucoup de liens... Donc, on s'en est tenus aux
12 travaux du Parti québécois, mais, oui, je suis un fan.
M. Bossé (Olivier) : Mais
vous savez que c'était pour séparer, donc, les humains des dieux. Est-ce que
c'est des travaux impossibles? Est-ce que c'est impossible de faire ça?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est justement ça, mon message, et notre message, ce matin. C'est dévalorisant
pour les Québécoises et les Québécois lorsqu'on constate que notre système de
santé est aussi mal en point. On se sent mal pour les gens qui sont dans le
système. On aimerait ça faire de quoi. Puis il y a de quoi être découragé des
fois.
Puis, nous, contrairement à d'autres, on
arrive avec des solutions en disant : Non, on est capables. Évidemment,
s'il y a un palier de gouvernement qui retient 6 milliards par année… Évidemment
que le défi est rendu très difficile par une structure politique qu'on dénonce
constamment. Mais, indépendamment de cette problématique-là, il y a bel et bien
12 travaux qu'on peut entreprendre, qui vont faire en sorte qu'on voit une
différence rapidement, et c'est basé sur des experts.
Et d'ailleurs j'en profite pour dire
qu'aujourd'hui on a invité Joanne Liu puis on a invité Kim Lavoie pour nous
parler puis discuter de d'autres solutions ou d'ajustements dans notre plan,
parce que nous, au Parti québécois, on n'a pas peur de parler aux experts puis
on n'a pas peur de la science. On aime avoir les meilleures pratiques puis les
proposer aux Québécoises et Québécois.
Donc, mon message, au contraire,
c'est : Oui, c'est un défi, mais il faut avoir une mentalité un peu de Gaulois
et ne pas avoir peur de ces défis-là, tout simplement les relever un par un. On
vous en donne 12, aujourd'hui, des solutions, puis nous, on a le goût de les
relever, puis nous, on voit ça positivement. On pense qu'on est capables.
Le Modérateur
: Alez
Boissonneault, Radio-Canada.
M. Boissonneault (Alex) :
Bonjour, messieurs. Parlant de la Loi sur la Santé publique puis l'indépendance
de la Santé publique, aujourd'hui, on a une conférence de presse du Dr Boileau.
D'abord, est-ce que ça vous satisfait? Qu'est-ce que vous pensez du fait qu'on
ait une conférence de presse séparée? Et qu'est-ce que vous vous attendez de
cette conférence de presse là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Premièrement, c'est important de rappeler que le Parti québécois a été le
premier parti à demander à ce que la Santé publique soit indépendante du
politique. Et ça remonte à avril 2020. Donc, on est heureux de voir ce premier
pas-là.
Maintenant, justement, soyons rigoureux.
Qu'est-ce que ça veut dire, en termes d'indépendance, si le premier ministre,
il nous dit : Ce ne sera pas toujours le cas, lorsque le politique
requiert que les deux parlent d'une seule voix à travers le premier ministre,
je vais vous arranger ça? Je veux dire, avant de conclure qu'on est bel et bien
devant une Santé publique indépendante, là, prenons un pas de recul. Est-ce
qu'on est heureux de voir que le Dr Boileau fait ce pas en avant, de nous
parler de science, et non pas du programme électoral de la CAQ, lors d'un point
de presse? On en est heureux. Mais, pour des questions de rigueur, ce qu'on
demande, c'est que ce soit systématiquement le cas, et non pas au gré des
humeurs et des intérêts du premier ministre et de la CAQ. Et ça, ça me semble
évident.
Deuxième point, est-ce que quoi que ce
soit a changé au niveau de la proximité politique? L'indépendance, là, si on
parle de l'indépendance judiciaire, par exemple, c'est bel et bien le fait
qu'on ne relève pas d'un autre pouvoir, que notre rémunération puis nos
décisions ne relèvent pas de l'approbation d'autrui. Ce qu'on a constaté dans
la structure de la cellule de crise, c'est que, bel et bien, le directeur de
santé publique relève de facto du ministère, et du gouvernement, et donc du
premier ministre. Ce n'est pas normal que ce soit le premier ministre qui nous
dise ce que la Santé publique voudrait nous dire. Et c'est pourtant toujours le
cas. François Legault commence toujours en disant : Bonne nouvelle, ce
matin, la Santé publique nous dit que. Pourquoi elle n'est pas capable de nous
parler toute seule, de manière autonome, la Santé publique? Ce sont des
scientifiques compétents, qui ont, entre vous et moi, beaucoup plus de
compétence que le gouvernement actuel, là, en matière de gestion de pandémie et
de science. Qu'ils nous parlent de manière autonome et qu'on arrive,
réellement, à l'indépendance.
M. Boissonneault (Alex) : Et,
dans un autre ordre d'idée, j'aurais aimé ça, vous entendre sur la contribution
santé aussi, sur la position du Parti québécois, puis si vous allez appuyer ou
pas le gouvernement dans sa démarche de faire adopter un projet de loi
là-dessus cette session.
M. Arseneau : Bien, écoutez,
le fardeau de la preuve repose sur le gouvernement. Il a lancé, visiblement,
cette initiative-là pour faire taire les critiques à son endroit dans cette
gestion chaotique du début de l'année en pandémie. Il n'a pas fait la preuve
que cette mesure-là serait efficace pour en sortir.
Alors, nous, ce qu'on va faire
aujourd'hui, Paul l'a mentionné, on va approfondir la question avec Mmes Lavoie
et Liu pour justement pouvoir déterminer si cette mesure-là est susceptible
d'aider les Québécois à sortir de la pandémie et on avisera ensuite, quand on
verra le projet de loi, justement, parce qu'il y a des enjeux, évidemment,
juridiques, il y a des enjeux d'éthique, il y a des enjeux d'équité, également,
que l'on va devoir regarder avant de se prononcer.
M. Boissonneault (Alex) :
Juste pour être bien clair, ça serait peut-être une sous-question, là, est-ce
que vous êtes d'accord avec le principe de faire payer davantage les
non-vaccinés en raison de la place qu'ils occupent en ce moment dans le réseau?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Nous, au Parti québécois, on veut que les mesures soient en
fonction de sortir de la crise sanitaire. Puis on veut que ce soit basé sur une
démonstration scientifique ou rigoureuse que c'est logique de faire une mesure
ou pas.
En ce moment, on n'a aucun avis de Santé
publique, aucune expertise au soutien d'une mesure qui me semble davantage
punitive que dans la perspective de sortir de la pandémie. Donc, c'est pour ça
qu'on prend le temps d'écouter des experts, qu'on va prendre le temps de lire
le projet de loi pour voir exactement c'est quoi, puis on prendra position.
Mais Joël souligne que le fardeau de la preuve, il revient au gouvernement, de
nous démontrer qu'il n'a pas fait ça parce que des sondages internes lui
disaient que ce serait populaire, mais qu'il a fait ça parce que la Santé
publique lui recommandait. À date, je n'ai aucune indication que la Santé publique
a recommandé une telle mesure.
Le Modérateur
: Alain
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
Vous avez parlé de rigueur et d'intelligence. En étant rigoureux, il coûte
combien, votre plan, puis ça prend combien de gens pour combler?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Notre plan va être dévoilé au cours des prochains mois en
prévision de la campagne électorale. Ce matin, ce n'est pas le plan complet
qu'on dévoile. Ce qu'on dévoile, c'est l'existence, de manière récurrente, de
solutions qui sont disponibles et que la CAQ refuse d'appliquer.
M. Laforest (Alain) :
Mais, dans ces solutions-là, la plupart ont déjà été avancées, là. Il y a…
C'est des solutions qui ont été avancées par tous les partis politiques, là.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Exactement. Donc, comment…
M. Laforest (Alain) :
Moi, je vous demande : Vous avez dû avoir… Vous devez avoir une idée, ça
va coûter combien?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
On va déposer ça en bonne et due forme.
M. Laforest (Alain) : Avec un
budget de 44 milliards, est-ce que ça prend de l'argent supplémentaire?
Puis est-ce qu'on a le personnel pour pouvoir répondre à vos 12 travaux?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Bien sûr. Et ça, on va tout déposer ça dans un plan qui est beaucoup
plus volumineux. Ce qu'on a ce matin, c'est le rappel, comme vous le dites, que
certaines mesures sont prônées au Québec depuis des années, et c'est l'inaction
ou l'incompétence du gouvernement actuel qui n'a pas bougé par rapport à des
solutions disponibles, concrètes et qui auraient un impact immédiat sur notre
système de santé.
Donc, ce sont nos 12 travaux. Mais,
pour ce qui est du plan, vous avez raison, ça doit être chiffré. Ça va être
plus volumineux que ça. Et ça, ce sera déposé en prévision de la campagne
électorale.
M. Laforest (Alain) :
Qu'est-ce que vous pensez du «convoi de la liberté»? Avez-vous des craintes?
Pensez-vous que ça va changer quelque chose? Pensez-vous que c'est juste pour
attiser la haine?
M. Arseneau : Bien,
écoutez, on voit que c'est mené par certains libertariens de l'Ouest du pays.
Ils contestent… la contestation des mesures concernant la vaccination pour
traverser la frontière canalise, évidemment, un certain courant antivaccin.
Nous, on croit encore que c'est à travers la vaccination du plus grand nombre
qu'on va sortir de la pandémie. Donc, ce mouvement-là ne nous fait pas avancer
vers un retour à la normalité.
Le Modérateur
: Hugo
Pilon-Larose, La Presse+.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Bonjour. Selon une étude de l'Université de Sherbrooke, les deux tiers des
adultes non vaccinés présentement au Québec adhèrent à une théorie du complot. Est-ce
que, pour vous, ces gens-là menacent l'intégrité du réseau de la santé dans
votre volonté de le redresser? Et comment souhaitez-vous... comptez-vous les
convaincre de recevoir un vaccin s'ils sont déconnectés du réel?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Bien, nous, on se fie à la Santé publique. C'est à la Santé
publique de nous donner les avenues les plus porteuses pour augmenter le taux
de vaccination, mais disons également qu'il n'y a pas que ce sujet-là qui est
déterminant en ce moment, c'est pour ça qu'on vous parle du système de santé.
Si notre système de santé n'est pas fait pour pouvoir s'adapter à des vagues de
pandémie et qu'il y a la possibilité qu'il y ait des vagues subséquentes, bien,
il y a des sujets urgents sur lesquels on doit et on peut travailler, notamment
l'état du système de santé. Donc, je pense qu'il faut considérer toutes les
variables qui nous permettent de sortir de la crise, puis on pense que c'est à
la Santé publique d'arriver avec des recommandations indépendantes qui ne sont
non pas fondées sur les sondages internes de la CAQ, mais sur la science de la
gestion de la pandémie.
Rappelons également que les Québécois ont
collaboré depuis le début de la crise, taux de vaccination, un des plus élevés
au monde, une population qui a collaboré avec... parmi les mesures les plus
restrictives au monde. Donc, on peut se donner... En termes de collaboration de
la population, on doit constater qu'au Québec il y a eu une très bonne collaboration.
En échange, est-ce qu'on peut, sur le plan politique, faire quelque chose pour
que le système de santé soit à la hauteur des attentes et des défis? Il me
semble que c'est une priorité.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Votre collègue, Lorraine Richard, a annoncé très récemment qu'elle ne se
représentera pas aux prochaines élections. À ce stade-ci, alors qu'on entame la
dernière session parlementaire avant l'élection, avez-vous reçu l'assurance de
vos autres députés qu'ils seront de la ligne de départ?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Bien, en fait, c'est notre première rencontre en personne,
donc on n'est pas rendus à ces annonces-là. Ce que je peux dire, c'est que ça
travaille très bien puis que l'esprit d'équipe est très, très soudé en ce
moment, et il y aura un moment pour chaque annonce.
Le Modérateur
:
Marc-André Gagnon, Le Journal de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) :
Bonjour. Pour faire du millage un peu sur la question de mon collègue, il reste
que la période des fêtes, c'est généralement le temps pour des élus, à la
veille d'une année électorale, de réfléchir à savoir s'ils vont se représenter
ou pas. Est-ce que vous avez eu l'assurance, quand même, disons, de vétérans,
là, comme Sylvain Gaudreault ou Véronique Hivon, qu'ils vont se
représenter, qu'ils seront sur les rangs cet automne? Si je vous nomme ces deux
cas là, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Comme je vous dis, avec Omicron, ce qui est arrivé, c'est que c'est la première
fois qu'on se voit en personne depuis plusieurs semaines.
M. Gagnon (Marc-André) : …
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, non, mais il y a des moments où est-ce qu'on commence le travail d'équipe
puis qu'on se rencontre en personne. Un caucus présessionnel, là, c'est
exactement ça. Et je vous rappelle qu'on a une série d'annonces qu'on a
ordonnées, notamment, avec quatre nouvelles candidatures, dont, je les
nomme, là, Pierre Nantel, Alexis Deschênes, Stéphane Handfield, Aïcha Van Dun.
On est en train de bâtir l'équipe. On a une séquence d'annonces...
M. Gagnon (Marc-André) :
Bien, moi, je vous parle des membres de votre caucus. On va juste vider la
question, là : Est-ce que vous avez l'assurance que les membres actuels de
votre caucus seront de nouveau sur les rangs cet automne?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
On fera ces annonces-là en temps et lieu.
M. Gagnon (Marc-André) : Vous
n'avez pas eu cette discussion-là avec vos… avec les membres de votre caucus
encore?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Comme pour les candidatures, comme pour la question de Marie-Victorin, comme
pour plein d'autres questions, on a notre séquence d'annonces et on fera ces
annonces-là en temps et lieu.
M. Gagnon (Marc-André) : O.K.
On va changer de sujet dans ce cas-là. Bon, vous avez certainement vu le
changement de cap du Parti libéral dans le dossier du troisième lien. Alors,
c'est quand même eux qui ont mis sur pied le bureau de projet, qui ont injecté les
premiers millions dans ce projet lorsqu'ils étaient au pouvoir. On sait que
Québec solidaire, en tout cas, à tout le moins, avant les fêtes, nous disait
qu'ils étaient parlables pour un troisième lien dédié…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Avec des transports en commun, je pense.
M. Gagnon (Marc-André) :
…dédié uniquement au transport en commun. Donc, bien, deux choses :
Qu'est-ce que vous pensez du changement de cap du Parti libéral, puis là quelle
sera, vous, votre position claire, là, sur ce dossier-là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ça nous place, en effet, dans la situation où est-ce qu'on est le seul parti à
avoir été constant sur cet enjeu-là, et je le réitérerai. J'ai utilisé toutes
sortes de qualificatifs, je pense, j'ai même parlé de quasi-délire, pour parler
de ce tunnel-là. Aujourd'hui, je vous dirais, c'est un projet que je
qualifierais de gnochon. C'est un mot que ma grand-mère utilisait. Mais c'est
injustifiable et tellement peu intelligent, avec les besoins qu'on a en infrastructure,
pour la santé, pour l'éducation, pour les transports collectifs et les
infrastructures de la ville de Québec, c'est injustifiable que de dépenser
entre 10 et 15 milliards. Parce que, quand on nous dit 10, rappelons-nous c'est
quoi, un dépassement de coût, là, on sera probablement plus autour de
15 milliards. Injustifiable de dépenser cette somme-là compte tenu des
besoins ailleurs. Et…
M. Gagnon (Marc-André) :
Donc, vous pensez comme le Parti libéral? Qu'est-ce qui vous distingue?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est-à-dire que c'est le Parti libéral qui pense comme nous. Parce que
le Parti libéral a eu quatre positions différentes au cours des dernières
années. Nous, on a toujours la même position. Je vous répète ce que j'ai dit il
y a un an, il y a un an et demi, ce qu'on a dit, bien, à travers tous nos
porte-parole. Ce n'est pas un bon projet, c'est injustifiable, et on va arriver
avec des propositions qui sont beaucoup plus structurantes pour la ville de
Québec, mais également beaucoup plus respectueuses du fait que ces
milliards-là, ils manquent pour les infrastructures en santé, en éducation, en
transport à travers le Québec, mais plus particulièrement aussi dans la ville
de Québec.
Le Modérateur
:
Caroline Plante, LaPresse canadienne.
Mme Plante (Caroline) :
Bonjour. Ça fait plusieurs, plusieurs années, là, que le système de santé est
mal en point. Est-ce qu'il ne faudrait pas aller chercher les meilleures
pratiques ailleurs, peut-être au Canada? Et est-ce que vous êtes capable de
nommer une province qui vous a inspiré pendant la pandémie?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Bien, premièrement, est-ce qu'il faut aller chercher les
meilleures pratiques? Oui, et ce qu'on fait, c'est… on consulte des experts.
Maintenant, c'est un peu ça, le piège, lorsqu'on est saisi d'un aspect qui
fonctionne moins bien, qui ne fonctionne pas bien. Comme, en ce moment, on
prend conscience à quel point notre système de santé est fragile, mal en point.
C'est tentant d'aller chercher dans une juridiction voisine quelque chose juste
parce que ça permet d'alimenter le cycle médiatique, un peu comme on a fait
avec les maternelles quatre ans. Ah! les maternelles quatre ans, tout
d'un coup, c'est la solution miracle. On n'évalue pas le coût par enfant. On n'évalue
pas que notre système de CPE est étudié partout dans le monde comme étant un
modèle. On fait juste trouver un truc, un lapin de son chapeau, puis
dire : Regardez, là, nous, c'est ça, notre bébelle.
Ce matin, ce n'est pas ça, nous, qu'on
fait. Nous, on dit : Si on regarde la littérature, les interventions à
travers les dernières années, puis on se concentre sur l'essentiel, il y a
12 choses qu'on peut faire. Puis je pourrai, si, vraiment, vous voulez les
rattacher par rapport… parce qu'il y a des choses qui ont été prises en Europe,
mais on les a testées, on ne les a juste pas prises comme un lapin dans un
chapeau, là. Il y en a qui sont inspirées de d'autres juridictions.
Mais, au final, nous, ce qu'on constate,
c'est que la combinaison libérale-caquiste a fait en sorte que plusieurs
solutions qui donnent une chance à notre réseau public ont été écartées par ces
deux gouvernements là, alors que la solution, elle est là, elle existe et elle
est confirmée par des gens qui connaissent ça. Donc, on a voulu aujourd'hui se
concentrer sur l'essentiel. Après quoi, ultérieurement, on présentera un plan
chiffré et complet.
Mme Plante (Caroline) :
Est-ce qu'on peut s'inspirer d'une autre province? Vous ne répondez pas
vraiment à la question.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Bien sûr, provinces, pays…
Mme Plante (Caroline) :
Est-ce qu'il y a quelque chose que vous, vous avez vu ailleurs au Canada, qui
s'est fait dans les dernières années, qui est inspirant?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Oui. En fait, il y a des éléments là-dedans qui, à l'origine…
Prends le mode de rémunération des
médecins. On est une des seules provinces canadiennes à fonctionner à l'acte.
Puis le débat sur le mode de rémunération des médecins, moi, depuis que je suis
en âge de suivre la politique, on lit là-dessus. Mais ça, c'est un exemple de
quelque chose qui se fait ailleurs qu'on ne fait pas au Québec, puis c'est un
peu inexplicable. Le décloisonnement des professions, quand on regarde le
modèle ontarien, le rôle des infirmières, des pharmaciens n'est pas encadré de
la même manière qu'au Québec.
Donc, évidemment, on regarde les autres
juridictions. Mais, nous, ce sur quoi on veut insister ce matin, c'est qu'on ne
va pas piger au hasard dans d'autres juridictions. On constate que ça fait plus
d'une décennie que certaines solutions sont disponibles, mais, pour des raisons
idéologiques, pour des raisons de similarités idéologiques entre les libéraux
et la CAQ, il n'y a pas d'ouverture à ces solutions-là. C'est là-dessus que,
nous, on dit : Donnez-nous le ballon, puis on va faire ces 12 travaux là,
et rapidement on verra une différence.
Mme Plante (Caroline) : Puis
sur la taxe santé, rapidement, est-ce que vous pensez que la Santé publique et
le Dr Boileau doit se prononcer sur la taxe santé, et qu'est-ce que ça
ajouterait au débat?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, oui, parce que ce qu'on veut savoir, ultimement, c'est si, du point de
vue de la Santé publique, il y a une quelconque utilité à cette mesure-là. Et
si la Santé publique, un peu comme pour le couvre-feu, refuse de signer, ne
signe pas d'avis de santé publique en disant : Nous, on recommande ça,
bien, on pourra en déduire que la CAQ, devant le chaos, là, qu'on a vécu durant
le temps des fêtes, a jugé bon de consulter ses sondages internes et de prendre
une des mesures les plus populaires pour changer le sujet. Mais ça, c'est à la
Santé publique, qui devrait être indépendante, de nous dire si c'est une mesure
qui a une quelconque efficacité ou non. Dans l'intervalle, nous, on a choisi de
consulter certains experts, aujourd'hui, pour avancer sur le sujet.
Le Modérateur
:
François Carabin, Le Devoir.
M. Carabin (François) : Bonjour,
messieurs. J'aimerais revenir sur votre 12e proposition plus en
détail qui vise à revoir la Loi sur la Santé publique afin d'assurer une
complète indépendance du directeur national de santé publique. Quel modèle vous
voulez suivre? C'est-à-dire que qu'est-ce que vous voulez faire avec ce
poste-là qu'est le directeur national de santé publique? Comment vous allez y
arriver? Est-ce que c'est un projet de loi, par exemple? Est-ce qu'on l'intègre
à l'INSPQ? Est-ce qu'on le détache du MSSS? Voilà. Toutes ces questions.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, via un projet de loi, et ce qu'on a, en fait, en chantier, un chantier
obligatoire devant nous, c'est de revoir l'encadrement de la Santé publique,
donc revoir la loi actuelle. Il n'y a pas juste l'indépendance de la Santé
publique, là, toute l'histoire de la gouvernance par décret, dans la loi, est complètement
ambiguë. Parce qu'on a testé une pandémie très demandante à tous les niveaux de
notre société, on se rend compte que l'aspect Santé publique a besoin de
rénovations urgentes. L'une de ces rénovations-là, puis on s'engage à la faire,
c'est de permettre aux scientifiques de parler librement et d'avoir
l'indépendance d'émettre des recommandations qui ne sont pas en fonction des intérêts
d'image, des intérêts électoraux du gouvernement en place. Ça, c'est la base.
On s'engage à le faire. Mais moi, je pense qu'on va aller beaucoup plus loin,
en fait. On va revoir complètement la loi qui encadre notre Santé publique
parce qu'il y a d'autres enjeux, pendant la crise, qu'on a découverts, là.
Donc, il y a une rénovation complète du cadre législatif à faire.
M. Carabin (François) : O.K.
Parlons-en, de cadre législatif. Il y a des projets de loi actuellement au
feuilleton. Il y a une session parlementaire avant les élections, quand même.
J'aimerais savoir quels projets de loi, selon vous, doivent absolument être
adoptés d'ici la fin de la présente législature. Et, au contraire, est-ce qu'il
y en a qui peuvent ou doivent attendre?
M. Ouellet : La Loi sur la
protection de la jeunesse. Je pense que tout le monde attend qu'on mette en
application les recommandations du rapport Laurent. Donc, pour nous, c'est
fondamental.
Je rappelle au gouvernement la promesse
brisée de la réforme du mode de scrutin. Il n'est pas trop tard. On peut
l'appeler. Donc, évidemment, c'est le gouvernement qui avait signé l'entente
avec le Parti québécois de changer la loi sur les élections. On peut le faire.
Il est encore temps.
Et, s'il y en avait un qui devrait être laissé
tomber... bien, laissé tomber, on a l'espoir qu'il ne laisserait pas tomber la
proposition du Parti québécois en langue française, évidemment de mettre
l'application de la loi 101 aux cégeps. Nous, on pense que ça, ça devrait
être une priorité pour faire un véritable changement.
C'est ce qu'on s'attend… et on ne sait pas
si le menu sera plus épais. On a des prétentions, que le gouvernement nous a
dites pendant les fêtes, qu'il y avait des projets de loi qui allaient être
déposés pour réformer… une réforme de la santé. Donc, on les attend aussi.
M. Dubé est en consultations la semaine prochaine sur un projet de loi.
Est-ce qu'il y en aura d'autres? On ne le sait pas. Mais évidemment on va faire
notre travail pour adopter des projets de loi qui améliorent la qualité de vie
des Québécois. Mais le travail d'opposition aussi va être fait pour démontrer
quel agenda législatif peut être, dans certains cas, allégé en vue des
prochaines élections, selon la prérogative du gouvernement.
M. Carabin (François) : Juste
pour préciser, sur 96, est-ce que, si votre proposition sur la loi 101
n'est pas adoptée, vous n'allez pas donner votre aval à ce projet de loi là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
...en temps et lieu.
Le Modérateur
: Louis
Lacroix, Cogeco.
M. Lacroix (Louis) : Je veux
revenir sur deux petites affaires que vous avez dites,
M. St-Pierre-Plamondon. Vous avez dit tout à l'heure que le PQ défend...
que c'est une position, la refonte du système de santé, que vous défendiez
depuis des années. Après ça, vous avez dit : Quand on a été au pouvoir en
2012, c'était un gouvernement minoritaire, puis on n'a pas eu le temps, etc.
Moi, j'étais là pendant ce temps-là. Ça s'adonne que vous n'avez jamais parlé à
l'époque de refondation du système de santé. Ce n'était pas à l'agenda. Ce
n'était pas dans les plans.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ah oui! En fait...
M. Lacroix (Louis) : Je
peux-tu finir ma question, s'il vous plaît?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
En effet.
M. Lacroix (Louis) : Merci beaucoup.
Alors, Mme Marois a même dit en début de pandémie… Elle a même pris la responsabilité
de ne pas avoir agi. C'est elle qui l'a dit, là : On n'a pas agi, on
aurait dû le faire, je prends la responsabilité. Comment vous pouvez défendre
ça en disant que, depuis des années, c'est dans votre agenda, alors qu'il n'en
a jamais été question avant puis que, même la femme qui était là, qui était
dans le siège de la première ministre à l'époque, n'a jamais mis ça à son
agenda? Comment vous pouvez ne pas prendre une partie de la responsabilité,
alors que Mme Marois l'a prise, elle?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Elle l'a prise par rapport aux CHSLD. Je suis en désaccord avec votre
affirmation. Lorsqu'on regarde, par exemple, le projet d'assurance autonomie,
on l'a mis de l'avant. On n'a pas eu le soutien, mais c'était bel et bien pour
assurer des soins à domiciles suffisants et de qualité. On a parlé de santé…
M. Lacroix (Louis) : On ne
parle pas de la même chose, M. St-Pierre Plamondon. Là, on parle de revoir le système
de santé complètement, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Là,
c'est moi qui aimerais terminer ma réponse, s'il vous plaît. C'est moi qui
aimerais terminer ma réponse, s'il vous plaît. Et maintenant qu'on est en
2022... Je comprends que vous voulez me ramener en 2012, mais, dans les faits,
ça fait des années et des années qu'on répète certaines des solutions qui sont
dans ces solutions-là. Regardez notre programme de 2018, regardez nos sorties.
Depuis que moi, je suis au Parti québécois,
en 2016, la plupart de ces éléments-là ont été dits non seulement par le Parti
québécois, mais par d'autres oppositions et plusieurs experts. Je ne sais pas
qui d'entre vous l'a relevé, mais il y a des solutions qui sont disponibles
depuis des années. Peut-être que, si vous me ramenez au gouvernement de René
Lévesque, vous avez raison que certaines de ces solutions-là ne sont pas là,
mais là il y a un moment donné où non seulement, en 2012, le Parti québécois a
tenté d'agir dans plusieurs éléments du système de santé, mais dans le cadre
d'un gouvernement minoritaire qui a duré… pas un plein mandat, qui a duré quelques
années, mais également il faut prendre la mesure de ce qui a été dit au cours
des dernières années, au cours des 10 dernières années, et la vérité, c'est
qu'il y a plusieurs solutions qui sont confirmées, relativement consensuelles
dans le milieu de la santé et qui, pour autant, ne sont pas entendues par la
CAQ, et c'est ça, notre message, ce matin.
M. Lacroix (Louis) : De ce
que je vois là, là, puis effectivement il y a beaucoup de choses qui
reviennent, tous les partis politiques, ou à peu près, là, ont, en fait, des
visées semblables pour le système de santé, c'est-à-dire décentraliser,
embaucher des gens, etc. Ça, ça a un coût, tout le monde admet que ça a un
coût. Il va falloir réinvestir des sommes d'argent. Quand on décide de
réembaucher du personnel…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Il faut les payer.
M. Lacroix (Louis) : Ça coûte
quelque chose, hein?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Évidemment.
M. Lacroix (Louis) : Ce n'est
pas gratis, tout ça. Tout le monde se tourne vers le fédéral en disant :
Il faut aller chercher 6 milliards du fédéral parce qu'ils ne font pas
leur juste part. Le problème, c'est que le fédéral n'a pas l'air à vouloir le
donner, cet argent-là. Et qu'est-ce qu'on fait? Est-ce que votre proposition
est conditionnelle à ce que le fédéral accepte de donner 6 milliards au Québec
ou accepte de revoir les transferts en santé? Parce que je comprends que vous
voulez faire l'indépendance, là, mais la dernière fois que j'ai regardé le
calendrier, d'après moi, ça ne sera pas la semaine prochaine, puis le système
de santé, c'est urgent, là. Alors, est-ce que votre réforme est conditionnelle
au fait que le fédéral augmente les transferts en santé?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Il y a certaines mesures, dans ce plan-là, qui sont à coût nul ou à coût
relativement faible, donc qu'on peut faire immédiatement. Et je mentionne notamment
la rémunération des médecins et d'autres structures, par exemple, la participation
d'autres corps de métier que les médecins. Plus c'est plus multidisciplinaire,
plus on a un impact sur les coûts de nos prestations de services en santé.
Donc, on ne peut pas dire que c'est entièrement dépendant de la prestation du
fédéral.
Mais, en même temps, il faut arrêter de se
mentir à nous-mêmes. Parce que le fédéral veut dédoubler la plupart des
programmes qu'on a déjà au Québec, parce que le fédéral a un autre agenda que
nos priorités au Québec, il manque 6 milliards de dollars, 6 milliards
de dollars. Donc, si on ne les obtient pas, les 6 milliards de dollars, il
y a plusieurs de ces mesures-là qu'on juge qu'on peut faire, puis il y a plusieurs
ajustements qui permettent le financement de ces mesures-là. Je viens de vous
parler de la rémunération de la rémunération des médecins, l'intégration des
autres disciplines de manière à ce que les prestations de services ne soient
pas que des médecins à l'acte. Mais il demeure qu'il faut cesser de jouer à
l'autruche. Notre participation dans un Canada où est-ce qu'on ne pèse pas
lourd fait en sorte que la CAQ fait des demandes et n'obtient que des échecs,
et ça nous coûte 6 milliards de dollars. Imaginez quelle serait la situation
si on disposait de cette somme-là sur une base annuelle. Et ce n'est pas un
caprice du Québec puisque toutes les autres provinces canadiennes en arrivent exactement
à la même conclusion.
M. Lacroix (Louis) :
Mais les autres mesures, là, vous dites : Si on n'obtient pas le 6 milliards,
plusieurs mesures... on va pouvoir faire plusieurs mesures. Celles que vous ne
pourrez pas faire parce que vous n'aurez pas le 6 milliards, vous faites
quoi? Vous les laissez tomber ou vous les financez autrement, par exemple, en
augmentant les impôts?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : L'article 1 du Parti québécois, c'est de réaliser l'indépendance
du Québec. La seule solution structurelle...
M. Lacroix (Louis) : Je
comprends, M. St-Pierre Plamondon. Vous parlez d'une réforme du réseau de
la santé. Ça ne peut pas attendre l'indépendance du Québec, ça là, là.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Comme je vous dis, la majorité des mesures sont à coût nul ou
à coût où est-ce qu'on peut s'ajuster. Mais je refuse qu'on mette de côté, au
nom de l'urgence d'agir, le coeur du problème. Le coeur du problème, c'est
qu'il manque 6 milliards de dollars. Puis là on devrait se fermer les yeux
parce que, ça, il ne faut pas en parler. Il ne faut pas parler du fait qu'on
devrait être un pays puis il ne faut pas parler du fait que le système canadien
est injuste au niveau des octrois en santé. Il va falloir en parler, il manque
6 milliards de dollars. Puis, parce que plusieurs de ces mesures-là sont à
coût nul, nous, on ne s'empêche pas ce matin de vous proposer 12 solutions
concrètes. Puis, au jour un d'un gouvernement du Parti québécois, on va oeuvrer
puis on va les faire.
Mais il faut arrêter de mettre sous le
tapis l'éléphant. Il manque de l'argent parce que le gouvernement fédéral juge qu'il
y a d'autres priorités, notamment le dédoublement de nos programmes, pour être
certain d'avoir le contrôle sur notre territoire. Il y a d'autres priorités que
la santé de notre monde. On est obligés de le mentionner. On est obligés de le
mettre de l'avant. Ce sont des sommes beaucoup trop importantes.
Le Modérateur
: Simon
Bourassa, Noovo.
M. Bourassa (Simon) :
Oui, bonjour. Quand vous parlez de donner justement plus de pouvoirs aux professionnels
de la santé, ça a déjà été essayé dans le passé, quand même, à certaines
reprises, entre autres avec les pharmaciens. Les médecins ont des chasses
gardées qu'ils défendent très bien; si les médecins étaient d'accord avec ça,
on le saurait. Donc, concrètement, vous comptez faire quoi?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : …sur le fait que la position des médecins n'évoluera pas.
Nous, on a confiance que les médecins, comme les autres groupes de travailleurs
de la santé, ont à coeur de trouver une solution. Puis on n'hésitera pas à être
en dialogue constant avec les médecins comme avec les infirmières, les
pharmaciens, les ergos. Là, je ne nommerai pas tous les groupes, là, je pense
qu'on est tous rendus à l'étape où on veut vraiment trouver une solution.
Il y a un bout où est-ce qu'il y a de quoi
être fiers de notre système de santé malgré les circonstances. Des fois, on me
donne des comparaisons aux États-Unis, là. Mais aux États-Unis, ceux qui n'ont
pas d'argent, des fois, ils l'ont… en fait, plusieurs d'entre eux n'auront pas
le soins, là. C'est un système qui a peut-être plus de lits, mais qui est
drôlement inéquitable pour les plus pauvres. Nous, au Parti québécois, on pense
que toute personne, peu importe son revenu, doit avoir le soin. Donc, on est
attachés à un système public qui est juste.
Puis ce qu'on entend puis ce qu'on voit de
tous les groupes, y compris les médecins, c'est qu'il y a moyen de se jaser à
ce stade-ci. Tout le monde veut trouver une solution. Donc, ne présumons pas de
la mauvaise foi de personne, comme le fait, d'ailleurs, le gouvernement très
injustement, là. Des fois, on a l'impression que le gouvernement cherche des
coupables ou des groupes à blâmer, là. Nous, on va être en mode collaboration
avec chacun des groupes qui composent notre système de santé, dont les
médecins, qui, je pense, eux aussi sont à la recherche de solutions en ce
moment.
M. Bourassa (Simon) :
Et, à propos des agences privées, c'est souvent des entreprises qui ont été
diabolisées, là, dans les derniers mois, dernières années à cause de la gestion
en CHSLD. Mais c'est des entreprises qui opèrent, quand même, de manière
légitime, puis ça permet aussi de placer des gens, entre autres des préposés
aux bénéficiaires, à des endroits où il n'y en a pas ou il en manque. Donc, les
abolir, c'est une chose, mais trouver une solution pour remplacer le travail
que font, quand même, ces agences-là, c'en est une autre.
M. Arseneau : Bien, les
agences privées font ce travail-là par défaut. Rappelez-vous que le
gouvernement du Québec investit 1 milliard de dollars dans les agences
privées, et, pour contrer ce phénomène-là, il a proposé de mettre
1 milliard de dollars pour attirer à nouveau les infirmières dans le
réseau public, avec sa mini-révolution, qui n'a d'ailleurs pas fonctionné,
annoncée à l'automne. Alors, les agences privées fonctionnent parce que le
public en dépend. Et ce que nous, on veut casser, c'est cette dépendance-là, en
n'ayant plus recours aux agences privées. Et les personnes qui travaillent dans
les agences privées vont revenir au public, si les conditions sont adéquates,
si les conditions de travail sont rehaussées, si le temps supplémentaire
obligatoire est aboli. Ça fait partie des mesures qu'on présente ce matin.
Le Modérateur
: Nous en
sommes maintenant aux périodes de questions en anglais. Alors, nous passons la
parole à Cathy Senay.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. You probably heard
many people around you or maybe you had the feeling,
because I think you were in isolation for a few days because of Omicron, a lot
of people… I heard a lot of people saying: It's not the time to be sick in
Québec, I don't want to be a weight for the health care system, it's not the
time to receive the care of the health care system because the health care
system is totally overwhelmed with the fifth wave, and it's been like this
since the start of the pandemic, but especially with the fifth wave. This
reflection might bring anger and exasperation because, then, the thing Quebeckers would say: I'm paying taxes for
this health care system and this health care system is letting me down.
So how do you get set for
this question that might be crucial during the election campaign, the health
care system? How do you get set? How are you going to get prepared? The CAQ is
going to present its plan to revamp the system, but how the PQ is going to get
set and be credible to ensure the health care system is not letting Quebeckers down?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : First of all, obviously, the health
system has been mismanaged. And I don't see how the CAQ will be able to say: We
will come up with solutions and we will put them in place, after four years of
not acting or acting in a manner that hinders the system. That's going to be
their «bilan», their summary…
Mme Senay
(Cathy) : Record.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : …record. That's the record of the
CAQ. And, so, what we're doing right now at the Parti
québécois, we're maybe not yelling as loud as other
opposition parties, but we're building a solid team and we're coming up with
the essential solutions and preparing to present something that is doable,
reasonable and rigorous. And that's why we say : Well, we need to stop
looking at slogans saying : With us, you're going to wait no more than 15
minutes, and, with us, you're going to get one doctor per person like this, and
we are going to do a restructuration, reengineering, resomething.
We need to get out of that
and speak to the intelligence of the population. Experts have been saying for
many years now that there are solutions to strenghten a public system that has
been hindered by reforms under the liberals, and those reforms have been
continued under the CAQ. So we can continue in that path, but we know it's not
working or we can get back to an approach where we have very concrete measures
to strenghten the public system and the solutions are
available and have been confirmed by people who study those topics.
So, I think that's where
we're heading, and it makes us a very unique and different party.
Mme Senay
(Cathy) : But what if people are so sick of
hearing that the Liberals had this reform? The PQ dragged its feet, the CAQ
mismanaged the fifth wave and was not ready. I mean, they really want to see
changes. They are not questioning themselves : Can I go and see this
doctor, or can I go to the hospital? I mean, that's basic.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : That's why there are 12 changes.
They're specific, precise, doable. And it's been said for many years now that
that's what we ought to do. It's just that PLQ and CAQ won't do it because they
think the same way on those topics.
They're here. What are we
waiting for? Why should we not trust ourselves and make changes that are
constructive instead of finding a new slogan? Enough with the logos, the
slogans : The «Défi 28 jours», the «Ça va bien aller», and everything. Let's
get down to work.
Le Modérateur
: Phil Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
:Good morning. I'm back here.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Bonjour.
M. Authier (Philip)
: How are you?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Ça va bien. Vous?
M. Authier (Philip)
: Good. Are we in English?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Yes, yes.
M. Authier (Philip)
: OK. Yesterday, Mme Anglade was very critical of the health
contribution tax proposal of M. Legault. She said it was as a diversion. And
then Gabriel Nadeau-Dubois said, you know, it's just a way to provoke non
vaccinated people and it'll only help people like Éric Duhaime and the
Conservative Party. What is your position on this health contribution tax? Is
it a good idea? Are you for it or you're against?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : As we said, we're yet to see any
evidence or public health memo that shows that there's an efficiency to that
measure. So, we're going to wait for the Government to present the bill and to
present what evidence or rational there is in support of that bill. But it
looks a lot like the curfew or the 20 people at the Christmas party on
December 7th, measures that seemed to be very connected with polls that they're
running on what is popular, and what is not popular, and that doesn't… is not
supported by a public health opinion or a scientific evidence of any kind.
Today, we are meeting
with two specialists, Kim Lavoie and Joanne Liu, and we are going to ask those questions, because we are not afraid, at the Parti québécois, to
meet with experts and to give them the freedom to tell us what is the state of
best practices and the state of science in that field. So that's what we're
going to do and we're going to wait for their bill, but we're yet to see any
evidence.
M. Authier (Philip)
:
Mr. Arseneau, do you want to add anything to that?
M. Arseneau :
Well, I totally agree with Paul, obviously. All I can add is the fact that the
Government would like us to talk, and talk, and talk about this bill. We want
to talk about getting out of the pandemic. And, right now, we have no evidence
that this bill will help us get through. That's why we don't, you know, make a
splash and react in a very provocative way on this particular bill. We'll wait
and see the bill for what it is. Right now, we've got other... more important
problems to solve
M. Authier (Philip)
:
Do you think it's a smoke screen, a diversion or...
M. Arseneau :
Yes, it definitely is a diversion, that's what we said when it came out and we
haven't changed our position.
M. Authier (Philip)
:
Thank you.
Le Modérateur
:
C'est ce qui met fin à cette conférence de presse. Merci, messieurs.
(Fin à 9 h 55)