(Dix heures quarante minutes)
La Modératrice
:
Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, M. Joël
Arseneau, notre porte-parole en matière de santé. Il sera suivi du chef du Parti
québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole est à vous.
M. Arseneau : Alors, bonjour, tout
le monde. Bien heureux d'être ici avec vous aujourd'hui. C'est une grosse
semaine. Comme vous le savez, dans deux jours sera implanté un passeport
vaccinal. En même temps, viendra s'implanter une mesure qu'a adoptée le gouvernement
pour imposer la vaccination obligatoire aux travailleurs de la santé.
Alors, aujourd'hui, on veut faire le point
en rappelant que le Parti québécois, depuis le début de la crise, a toujours
réclamé de la part du gouvernement la plus grande transparence. On a toujours
voulu un débat démocratique sain et éclairé. On a toujours réclamé des avis de
la Santé publique qui permettaient au gouvernement de prendre des décisions par
décret. On a toujours voulu aussi une approche qui était basée sur l'épidémiologie…
et sur une approche également régionalisée, là, dans certains cas.
Alors, pour ce qui est du passeport
vaccinal, vous savez, le gouvernement, malgré nos demandes, n'a pas accepté de
tenir des consultations appropriées pour l'implantation d'une mesure comme
celle-là, qui est lourde de conséquences, qui va créer deux catégories de
citoyens au Québec, les vaccinés et les non-vaccinés. Et on se retrouve avec
des failles importantes et également plusieurs questions qui demeurent sans
réponse à 72 heures de l'implantation de la mesure, comme par exemple la durée
de l'imposition du passeport vaccinal. Nous n'avons pas le texte qui nous
permettra de comprendre exactement la portée de cette mesure.
Pour ce qui est de l'obligation vaccinale,
nous avons obtenu des consultations qui se sont tenues la semaine dernière, et
je tiens à préciser que ces consultations-là étaient totalement atypiques dans
la mesure où, là encore, aucune documentation officielle n'a été déposée ni par
le gouvernement ni par les autorités de la Santé publique. Il a fallu discuter
essentiellement d'une notion un peu dans le flou et dans l'abstrait, sans avoir
une connaissance précise de ce que voulait implanter le gouvernement et comment
il allait le faire.
Un avis de la Santé publique existe, et,
parce que l'avis est préliminaire, on a été privés d'en voir la copie. Mais,
pourtant, sur la base de ce même avis préliminaire, une décision a été prise
par le gouvernement avant même la tenue des audiences publiques. Donc, les jeux
étaient faits. Mais, au-delà de ça, le gouvernement a changé les règles du jeu
des commissions parlementaires et n'a pas permis aux parlementaires d'émettre
leurs observations, encore moins des recommandations, à la suite de ces
consultations.
C'est la raison pour laquelle, au Parti
québécois, on a choisi d'attendre la tenue des consultations avant de nous
prononcer sur cet enjeu si important. À la base, il ne devait y avoir qu'une
seule journée. Finalement, on en a obtenu deux, avec beaucoup plus de groupes
que ce que le gouvernement voulait nous permettre d'entendre au départ. On a
doublé, en fait, le nombre de groupes entendus.
Et, si, aujourd'hui, on est ici, c'est
pour faire part au public de nos observations et de nos recommandations suite à
ce qu'on a entendu lors de la tenue de ces consultations. Et ce que je voudrais
réaffirmer de façon très claire et sans aucune ambiguïté, c'est qu'au Parti
québécois on réaffirme aujourd'hui notre volonté de mettre en place les moyens
les plus efficaces pour que le Québec atteigne les taux de vaccination les plus
élevés possible, particulièrement dans le secteur de la santé.
Sur ce, je vais laisser mon chef expliquer
de façon plus précise encore le positionnement du Parti québécois et nos
observations.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci beaucoup, Joël. Bonjour, tout le monde. Bonne rentrée. Content de vous
retrouver ce matin sur un sujet qui est quand même très sérieux, la vaccination
obligatoire.
Dans un premier temps, je réitère
moi-même, comme chef du Parti québécois, que l'objectif, c'est d'être au plus
grand et au plus haut taux de vaccination possible. C'est un objectif qui est
partagé par tous les intervenants lors de la commission.
Une autre remarque préliminaire, c'est
que, vraisemblablement, il va falloir apprendre à vivre avec la pandémie. Vous
vous souvenez du défi 28 jours. Vous vous souvenez de toutes les fois
où on a senti que la pandémie, c'était chose réglée. Je pense qu'on est en
train de prendre conscience, comme société, que le virus, il n'est pas près d'être
éradiqué. Il va donc falloir se poser des questions sur le climat social, sur
le vivre-ensemble, sur les valeurs qui vont guider notre vivre-ensemble au
cours des prochaines années, parce qu'il est peut-être question d'années.
Et les valeurs démocratiques du Parti
québécois, comme le disait Joël, nous amènent à vouloir entendre tout le monde
avant de prendre position. Nous sommes le seul parti à avoir fait ça, écouter
avant de prendre position, mais également à s'inquiéter du complotisme, s'inquiéter
de la radicalisation et de la perte de confiance envers nos institutions, qui
sont, à notre avis, exacerbées par le manque de transparence, le manque d'information,
le manque de consultation et peut-être éventuellement par la coercition.
Que retenir des deux jours de consultation
en commission? Le témoignage le plus frappant pour nous, c'est celui de
l'INSPQ. L'Institut national de santé publique est venu nous dire qu'il n'y a
pas de relation directe et linéaire entre la vaccination obligatoire, d'une part,
et le taux de vaccination. Non seulement ça, mais, historiquement, jamais le
Québec n'a fait appel à la vaccination obligatoire. Qui plus est, l'une des
expertes de l'INSPQ est venue dire, et c'est important, que la vaccination
obligatoire, le fait de forcer la vaccination, pourrait, au sein des groupes
réticents à se faire vacciner, créer l'effet opposé, à savoir braquer davantage
les groupes réticents, parce que la coercition fait encore plus peur ou crée
encore davantage de problèmes de confiance.
Ce témoignage-là, il est important, parce
que la quasi-totalité des syndicats sont venus nous dire les mêmes choses. Il y
a un risque réel de bris de service si on emploie la coercition comme le
suggère la CAQ. Pourquoi? Parce que plusieurs employés vont être expédiés en
congé sans solde, et, dans le contexte d'un réseau de santé fragile, ça aurait
un effet important, voire catastrophique sur le réseau. Et j'insiste sur le
point suivant, même Christian Dubé a lui-même admis que la politique de
vaccination obligatoire telle que proposée par la CAQ pouvait entraîner un bris
de service. Donc, ce n'est pas que les syndicats, c'est le gouvernement
lui-même…
Deuxième élément qui est ressorti de
manière très, très claire durant la consultation, les syndicats nous parlent
tous de contestations judiciaires et de griefs en grand nombre. Ils nous ont
rappelé qu'ils ont l'obligation de veiller aux droits de leurs membres. Mais le
point le plus important qu'ils nous ont tous dit, les syndicats, et je ne les
nommerai pas tous, là, mais chacun d'entre eux nous ont dit : Le taux de
vaccination est toujours en progression. Nous croyons à l'éducation, la
sensibilisation et la coopération pour continuer cette progression-là. Et ça,
cette position des syndicats, c'est exactement l'avis du comité éthique de
l'INSPQ. En janvier dernier, dans son avis écrit, ce qui était écrit, c'est que
c'était… on obtiendrait de bien meilleurs résultats en utilisant la solidarité
et l'éducation qu'en utilisant la peur.
Dans ce contexte-là, il faut rappeler
également que la Commission des droits de la personne et des intervenants
juridiques ont soulevé un doute quant à la robustesse de ce qui était proposé
devant les tribunaux. Pourquoi? Parce que le gouvernement ne s'est pas acquitté
de son fardeau de preuve, n'a pas donné d'information quant à la durée, les
groupes ciblés, le taux de vaccination dans chaque corps de métier. Donc, il y
a également de véritables questions juridiques qui se posent en l'espèce.
Donc, à la lumière des témoignages durant
ces deux jours, le Parti québécois prend la position suivante. Nous sommes pour
la vaccination du plus grand nombre. Mais notre constat, c'est que la
vaccination obligatoire, telle qu'elle a été présentée par le gouvernement de
la CAQ, risque d'être contre-productive et d'amener plus de problèmes, plus de
bris de service, plus de contestation, et peut-être même un taux de vaccination
moins élevé, que si on continue dans l'approche actuelle.
Dans la mesure où est-ce que les taux de
vaccination sont toujours en augmentation constante, le Parti québécois veut
qu'on s'éloigne d'une approche qui mise sur la peur et la coercition. Et, en ce
sens, nous nous opposons à tout congédiement, congé sans solde ou congédiement
déguisé, dans le milieu de la santé et on dénonce fortement les propos du
premier ministre à ce sujet. La solution proposée par la CAQ, celle de
congédier ni plus ni moins les travailleurs ou, tu sais, de les placer en congé
sans solde pour une période indéterminée, c'est vraiment s'exposer à des
conséquences graves comme davantage de délestage, réduire les soins aux
patients, augmenter les ratios, augmenter le nombre d'infirmières et de
travailleurs qui quittent le réseau de santé soit en désaccord avec le
gouvernement ou soit pour des raisons de burn-out. Il manque déjà des milliers
de travailleurs. Est-ce qu'on a vraiment les moyens d'en perdre d'autres?
Donc, en général, le Parti québécois
s'oppose à la vaccination obligatoire, à l'exception des travailleurs de la
santé qui sont, 15 minutes et plus, exposés à des patients qui sont
vulnérables, dans quel cas notre proposition, c'est que cette vaccination
obligatoire là des travailleurs de la santé ne soit pas liée à une possibilité
de congé sans solde ou de congédiement. Comme le disait la FIQ, l'INSPQ, la
CSQ, la CSN, l'éducation et la coopération donneront de bien meilleurs
résultats.
Et, comme on le voit dans certaines autres
juridictions comme la Nouvelle-Écosse, l'Ontario et le Manitoba, bien, il y a
d'autres solutions pour augmenter les ratios de personnes… les proportions de
personnes vaccinées, notamment en augmentant le nombre de tests auprès des gens
qui ne sont pas vaccinés, en évaluant les possibilités de télétravail, mais
surtout en continuant la sensibilisation et l'éducation. Nous proposons
également que cette approche-là soit élargie à un plus grand nombre de personnel
de la santé, dont, par exemple, les CHSLD privés, les RPA, qui, à date, ne sont
pas touchés, là, par le décret d'avril dernier.
Alors, sur ce, je vais prendre vos…
La Modératrice
: Une
question, une sous-question.
Journaliste
: …parce
que j'avais l'impression que c'était déjà ce que le gouvernement disait, que
c'étaient des employés qui étaient en contact 15 minutes et plus, sinon il
avait même ouvert la porte à ce que les gens soient réaffectés à des tâches
administratives avant d'en arriver…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
À la différence que le gouvernement est prêt à aller jusqu'à la suspension sans
solde, au congédiement déguisé. Il est là le problème. En général, tous les intervenants
en commission sont venus nous dire que ce serait contre-productif d'appliquer
une coercition. On aura de moins bons résultats. Mais, dans le cas spécifique
des travailleurs de la santé, tout indique que, si on envoie en congé sans
solde nos travailleurs qui sont en nombre limité, on va avoir un bris de
service, de l'aveu même du ministre. Et tous les témoignages des groupes de
travailleurs viennent nous dire ça. Donc, pourquoi ne pas continuer dans la
coopération, l'éducation pour arriver à un taux de vaccination le plus élevé
possible?
Journaliste
: L'INSPQ a
aussi dit que la vaccination, obligatoire ou non, était beaucoup plus efficace
que le fait de tester trois fois par semaine, parce que le travailleur de la
santé qui teste trois fois par semaine, il est déjà infecté, il a probablement
déjà infecté des gens lorsqu'il est testé positif. Alors, la question, c'est :
On fait quoi avec les personnes qui ne veulent pas se faire vacciner?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Donc, c'est un peu l'approche des médecins. Les médecins sont venus dire :
Le plus grand nombre de personnes vaccinées, le mieux, mais, si une approche
coercitive entraîne le retrait, dans les milieux de travail, de plein de
travailleurs, on a des bris de service devant nous. On ne peut pas s'aveugler
devant cette réalité-là. Et ce que les groupes de travailleurs nous disent, c'est
que les taux de vaccination sont en augmentation, et ils continuent à
travailler avec l'éducation et la sensibilisation, puis on a des résultats extraordinaires
au Québec.
Mme Prince (Véronique) : …avec
les travailleurs qui ne sont pas vaccinés et qui peuvent être contaminés?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Donc, on leur offre des options. Donc, dans le domaine de la santé, on impose
une forme de vaccination obligatoire, mais où est-ce que les alternatives sont
l'intensification des tests. Puis là, avec la Santé publique, on pourrait
passer de trois tests à un test par jour, c'est-à-dire cinq fois
semaine. On pourrait mettre d'autres mesures de prévention. Et ce qui est
ressorti aussi clairement des consultations, c'est que le gouvernement, en même
temps qu'il parle de vaccination obligatoire, retire, dans le milieu de la
santé, certaines des mesures préventives pour empêcher la transmission.
Donc, il faut entendre tous ces groupes-là
qui nous disent : Augmentons toutes les mesures, pas que la vaccination,
pour limiter les éclosions. Et, pour ce qui est des travailleurs qui ont encore
des réticences, premièrement, ils ne sont pas nombreux, deuxièmement, les taux
augmentent, puis, troisièmement, laissez-nous continuer notre travail d'éducation,
de sensibilisation et de coopération. On s'en va dans la bonne direction. Donc,
congédier des gens...
Journaliste
: ...M.
Dubé parlait de 30 000 à 50 000 personnes, des gens qui sont en
contact avec les malades.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
En proportion...
Journaliste
: Et
comment on peut nous dire que la sensibilisation fonctionne, alors que le
gouvernement a dépensé des millions et des millions en publicité de toutes
sortes pour sensibiliser les gens à... et ça ne fonctionne pas auprès d'une
certaine... Et là vous, vous dites : C'est obligatoire, mais en même temps
il n'y a pas de sanction, il n'y a pas de punition. C'est quoi, la cohérence…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
L'approche actuelle fonctionne. Et, en ce moment, les taux de vaccination,
première dose comme deuxième dose, sont en augmentation substantielle à tous
les jours. On n'a pas plafonné, au Québec, en ce moment, dans le groupe de
12 ans et plus.
Deuxièmement, les groupes de travailleurs
qu'on a entendus nous affirment que la proportion est toujours en augmentation
et que leur approche de dialogue et de coopération a des résultats, nous
mettent en garde que, si on prend une approche coercitive de congédiement ou de
congé sans solde, on va perdre un nombre trop grand de travailleurs et on va
accentuer les tendances vers les théories complotistes, parce qu'il y a à la
fois un manque de transparence du gouvernement, mais également, désormais, une
approche de coercition, ce qui peut conforter, braquer un certain nombre de
personnes contre le vaccin. Donc, il y a une raison, dans l'histoire du Québec,
pour laquelle on n'a jamais pris cette approche-là.
Journaliste
: M.
St-Pierre Plamondon, vous dites, en fait, que vous êtes d'accord avec la
vaccination obligatoire pour les gens qui sont proches des malades, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Exact.
Journaliste
: Mais en
même temps vous dites qu'il n'y a pas de coercition. Alors, autrement dit, vous
n'êtes pas pour, vous êtes contre.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, en fait, c'est exactement ce que fait le Manitoba, l'Ontario, puis la
Nouvelle-Écosse présentement.
Journaliste
: ...vous
dites que vous êtes pour, mais, dans le fond, vous êtes contre.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non. Je suis pour la vaccination obligatoire dans le milieu de la santé parce
qu'il y a des risques réels, là, pour les patients. Maintenant, dans l'arsenal
des mesures, un test par jour, là, je... Vous en avez fait un, un test, là, un
test par jour, c'est quand même un contexte de travail particulier. S'il y a
des gens qui veulent cette option-là, il faut la considérer. Donc, ce n'est
pas... C'est bel et bien une vaccination obligatoire, mais il ne faut pas se
rendre dans la gradation de ce qu'on peut mettre en place comme mesures pour
ceux qui ne sont pas vaccinés. Il ne faut pas se rendre au congédiement, parce
que, si on se rend au congédiement, on perd des gens et on se dirige, de l'aveu
même du ministre, à un bris de service.
Journaliste
: ...limite
de vitesse sur l'autoroute 20, moi, là, je suis pour descendre la limite
de vitesse, mettons, à 90 kilomètres à l'heure, mais il n'y a pas de
police, puis il n'y aura pas de contravention, puis il n'y aura rien. C'est ça
que vous dites, dans le fond. Ça fait que dans... dire : Je suis pour,
mais en même temps je suis contre, ou je suis contre, mais en même temps je
suis pour.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je réitère ma position. La vaccination obligatoire dans le milieu de la santé
est justifiée pour la protection des patients. Maintenant, dans les mesures qui
peuvent servir...
Journaliste
: ...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
J'aimerais juste terminer ma réponse, s'il vous plaît. Mais, dans la mesure où
certains employés ne sont toujours pas vaccinés, dans les mesures qu'on peut
prendre, le congédiement et la suspension sans solde ne sont pas une bonne idée.
Et on peut accentuer les tests, permettre le télétravail, prendre des mesures
pour les faire travailler autrement ou ailleurs sans pour autant se priver des
bras dont on a besoin pour se sortir de cette crise-là. Et il est là, le danger
qui est complètement occulté par le gouvernement, alors que tous les groupes
ont parlé de ça, bris de service, multiplication des recours judiciaires qui
vont créer une forme de paralysie, et danger de braquage auprès des groupes qui
sont toujours réticents à se faire vacciner, alors que l'éducation et la
sensibilisation nous donneront de meilleurs résultats.
Journaliste : Si je comprends
bien, là, une infirmière, par exemple, qui serait en contact avec les patients
puis qui ne veut pas se faire vacciner, elle irait voir son chef de service
puis elle dirait : Moi, je ne veux pas me faire vacciner, alors vous allez
m'enlever d'auprès des patients pour faire des tâches administratives. Il va y
en avoir, du monde qui va faire des tâches administratives, parce que… puis les
bras… le besoin en termes de bras, c'est auprès des patients.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui,
ou on peut augmenter également le nombre de tests et arriver à un test par jour
pour réduire le risque au maximum, une approche qui a toujours été utilisée
depuis le début de la crise. Et, comme le mentionnaient certains groupes, le gouvernement,
non plus, n'a pas fait de preuve que l'approche de tests rapides… Souvenez-vous
qu'on a toujours des millions de tests rapides qui dorment en ce moment, là… n'a
pas démontré de preuve non plus que les tests rapides ne fonctionnent pas et ne
sont pas une mesure efficace de prévention d'éclosion dans le milieu de la
santé.
Donc, il y a plusieurs options, mais
l'option qui a été mise de l'avant par le premier ministre, à savoir qu'on est
prêts à congédier des gens parce qu'ils refusent de se faire vacciner, alors
que, de l'avis de la Commission des droits de la personne et du Pr Lampron, ce
sont des droits fondamentaux et une atteinte grave… L'approche de congédiement
est contre-productive et le gouvernement doit reculer là-dessus. Oui pour une
vaccination obligatoire dans le milieu de la santé, mais pas quitte à se rendre
à un congédiement. Et je vous rappelle que c'est l'approche en Ontario, en
Nouvelle-Écosse et au Manitoba.
Journaliste
: Vous ne
trouvez pas que c'est cher payé, tu sais, je veux dire, comme accommodement
raisonnable, de les tester à tous les jours, alors que pourtant la vaccination,
ça fonctionne, là. Il n'y a toujours aucune raison valable de ne pas se faire
vacciner, outre que pour des raisons de santé. Ce n'est pas cher payé de les
accommoder, de tester ces gens-là à tous les jours?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien,
ce qui est cher payé, c'est de perdre des employés qui quittent le réseau, puis
c'est les témoignages constants qu'on a eus pendant deux jours, d'employés qui
décident de faire autre chose, de tout simplement quitter leurs tâches. Donc,
si les infirmières nous disent ça, si le personnel soignant puis d'autres
domaines, comme dans le milieu de l'éducation, nous disent : Faites
attention, parce que le nombre de retraits, le nombre de travailleurs qui vont
se retirer va être important et ça va occasionner des bris de service, bien, un
test par jour, ce n'est pas cher payé pour s'assurer que notre système continue
à fonctionner.
Journaliste : …ces gens-là
qui refusent d'être vaccinés? C'est justifié qu'ils refusent d'être vaccinés?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est ça, c'est que moi, je n'ai pas à me prononcer sur les raisons de
chacun. La CSN, par exemple, faisait état de l'exemple d'une mère de famille
qui ne veut pas se faire... une femme enceinte qui ne veut pas se faire
vacciner, puis là posait la question en commission : Qu'allons-nous faire
de ce cas-là d'une personne qui va se retrouver sans revenu alors qu'elle est
enceinte?
Moi, je ne suis pas là pour me substituer
au jugement des gens. Je sais qu'il y a un droit dans le Code civil, qui
s'appelle le droit à l'intégrité corporelle et le consentement aux soins. Il y
a des experts qui sont venus nous dire que ce sont des droits importants et qu'il
y aurait un certain nombre de griefs et de poursuites découlant d'une mesure
coercitive. Et les syndicats sont venus nous dire qu'indépendamment de la
discussion sur les droits fondamentaux, qui est un débat juridique, ce serait
contre-productif en termes de taux de vaccination et en termes d'absentéisme au
travail, et donc ça pourrait occasionner des bris de service. C'est quand même
important.
Journaliste
: …parce
que vous avez dit quelque chose en début de présentation : Il va falloir
apprendre à vivre avec la pandémie… Qu'est-ce que ça veut dire? Ça veut dire
quoi? De quelle façon on apprend à vivre ou on module notre mode de vie avec la
pandémie? Est-ce que ça veut dire qu'on continue à porter le masque tout le
temps ou si, à un moment donné, il va falloir dire : Bien là, la pandémie
est là pour rester, et on ne portera pas un masque ad vitam aeternam, là, on va
l'enlever éventuellement? Qu'est-ce que ça veut dire?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ça veut dire qu'il va falloir continuer à vivre avec des mesures de protection.
D'ailleurs, c'était ça, le cri du coeur de plusieurs associations, groupes de
travailleurs : Enlevez-nous pas nos mesures de protection en milieu hospitalier
en même temps que vous êtes en train de nous dire qu'on va forcer des gens à se
faire vacciner, donnez-nous toutes les mesures. Il va falloir apprendre à vivre
avec ça pour une certaine période de temps. C'est fini, l'époque où on se
disait : C'est un défi 28 jours puis c'est fini, où on va vacciner de
force tout le monde, puis, vous allez voir, il n'y aura plus de pandémie. La
pandémie, elle est mondiale, puis, tant que le virus ne sera pas éradiqué, il y
a des possibilités de variants.
Donc, il faut se trouver un vivre-ensemble
qui est respectueux du fait qu'on est une société de droit, qu'il y a des
divergences d'opinions. Puis nous, on s'inquiète d'une politisation d'enjeux
sensibles comme ceux-là qui vont mener à de l'incompréhension, aucune coopération
entre les gens. Depuis le début, on est tous ensemble dans cette pandémie-là,
puis là il faudrait abandonner l'idée de travailler ensemble vers le plus haut,
alors qu'on a d'excellents résultats à date. En Occident, on est un des
meilleurs endroits en termes de taux de vaccination, et ça continue. Donc, il
faut se faire confiance.
Journaliste
: ...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, nous, c'est très clair depuis le départ, hein? On ne participe pas à la
campagne fédérale. On a nos propres positions, qui sont on ne peut plus
limpides, sur le troisième lien. On pense que c'est un mauvais projet tant sur
le plan environnemental que sur le plan coût-bénéfice. Mais on ne participera
pas d'aucune manière à la campagne fédérale. On ne la commentera pas. Voilà.
Journaliste
: …
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, je pense que la campagne fédérale est une campagne complètement à part.
Chacun des partis présente son point de vue sur chacun des enjeux. Mais nous,
on ne s'immiscera pas dans la campagne fédérale.
Journaliste
: Non, mais
je comprends que vous ne voulez pas vous immiscer, mais en même temps les
positions de M. Blanchet ressemblent beaucoup plus à celles de la CAQ qu'à
celles du Parti québécois.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est ça, mais, moi, mon rôle, ce n'est pas dans le commentariat de la campagne
fédérale. Mon rôle, c'est que les positions du Parti québécois sont très
claires. Nous, on est un parti qui est vraiment à cheval sur le principe de la protection
de l'environnement puis qui veut également que les deniers publics soient
dépensés intelligemment. Ensuite, il y a des débats à l'échelle fédérale. Je ne
commencerai pas, au jour le jour, à commenter les prises de position de chaque
parti, là. Ce n'est vraiment pas mon rôle.
Journaliste
: …peut
défendre les intérêts des Québécois à la Chambre des communes? Est-ce que vous
pensez que c'est le meilleur parti pour défendre les intérêts des Québécois à
la Chambre des communes?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Comme je vous dis, je me refuse à jouer le rôle de commentateur de la campagne
fédérale.
Journaliste
: Indépendamment
de la campagne, est-ce que le Bloc est encore celui qui peut représenter mieux
les intérêts du Québec à la Chambre des communes?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
J'aurai toujours de la sympathie et de la solidarité envers les députés qui
défendent l'indépendance du Québec, peu importe ils sont où, dans quel pallier
de gouvernement au Québec.
Journaliste
: …est-ce
que vous trouvez qu'ils défendent l'indépendance?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ce n'est pas à moi de faire du commentariat sur la campagne électorale. Je n'en
ferai pas. Je ne m'immiscerai pas dans la campagne électorale fédérale.
Journaliste
: …la
dernière fois?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, je n'ai pas la date, là, mais on a échangé à quelques reprises depuis que
je suis chef, assez régulièrement, en fait, mais…
Journaliste
: Depuis le
début de la campagne, par exemple, lui avez-vous parlé?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
À nouveau, je ne m'immisce pas et je ne participe pas à cette campagne-là.
Journaliste
: …parlé à
M. Blanchet? C'est oui ou c'est non, là, puis c'est quand?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je n'ai pas mon agenda. Je n'ai pas de date avec moi, là, mais la question…
Journaliste
: …la
campagne, est-ce que vous lui avez parlé?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
La question, c'est que nous, on ne s'implique pas, on ne s'immisce pas dans la
campagne. Et donc je ne ferai pas de…
Journaliste
:
M. Blanchet, lui avez-vous parlé depuis le début de la campagne?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je vais vérifier, là. On a eu quelques échanges. Oui, en fait, on a eu des
échanges pas plus tard qu'il y a quelques jours, là. Donc, nos organisations se
parlent, mais je me refuse à jouer un rôle continu dans une campagne qui n'est
pas la nôtre. Nos positions sont claires, puis ensuite chaque parti prend des
positions.
La Modératrice
:
Dernière en français, s'il vous plaît.
Journaliste
: …
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, je n'ai pas de commentaire à faire sur la campagne fédérale puis je vais
m'en tenir à ça tout le long de la campagne.
Journaliste
: …
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Pas à ma connaissance.
La Modératrice
: On va
passer en anglais, s'il vous plaît.
Journaliste
: Are you for or against a mandatory vaccine…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Simply, in general, mandatory vaccination is
counterproductive, based on the two days of studies we had, except for those
who work in the health system, working with people who
are vulnerable, in which case we think mandatory vaccination is OK, but it should
not entail people getting fired. We cannot afford losing people within our
health system. So there are other ways to deal with people who are still not
willing to get vaccinated.
Journaliste
: …
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : More constant testing, better
measures of prevention in the workplace, «télétravail», so work from another
workplace, and other measures that we can develop with the unions and the
Public Health. But firing people based on a mandatory vaccination policy will
be a great mistake because, based on what «ministre» Dubé says himself. And
all the unions say the same thing. We are heading towards services that will be
stopped because we will miss a certain amount… an important amount of workers
if we go ahead with that approach.
Journaliste
: …
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, we get the data first, because
all groups said it's very special that the Government doesn't show the amount
of workers per sector that actually go on sick leave. There was no data for the
groups to evaluate… And, from a legal standpoint, it's also very problematic.
Is the measure proportional? We cannot say because we don't have that data as
to how many workers are actually on sick leave per environment. What we know is
that the rates of vaccinations are going up, it's still going well, and that
the groups, the unions are saying : Let us continue education and
cooperation and we will get to even better results.
Mme Senay (Cathy) : I would like to hear… It's going to be on the vaccine passport.
It's going to be in place in less than two days, September 1st, and you
know that the application for Android is not there yet. What do you think about
the fact that there are a lot of people using Android smartphones, and the
application is not even available?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, when we say that we insist on
having commissions and consultations before you go ahead with a project, that's
a great example, because, if we would have had a commission, two, three days on
the «passeport vaccinal», we would have raised the issue of technology and
protection of private information, private data, and that was not done, and so
we are dealing with failures that could have been avoided.
Mme Senay (Cathy) : But, for the public, the fact that they cannot use it… And I don't
know if you saw that, in Côte-Saint-Luc, they are putting in place a service
for seniors to have access to their QR codes. I mean does that creates lots of
anxiety when people don't have the tools?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Of course, you're better off
preparing every aspect of a project before you launch it than to launch it… And
it's a very important aspect of our lives from now on and… having failures and
uncertainties around that project. So that was said on so many occasions from
the start of the pandemic.
Mme Senay (Cathy) : …now we are less than 48 hours… These services are not
accessible as of now.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : It's very problematic, but it's
really connected to the fact that the Government does not consult. They do
things… They're accustomed right now to governing by decree, and that has an
impact on the level of preparation and on the level of thinking ahead problems
that might occur.
Mme Senay (Cathy) : And my last question. What do you make of the fact that there is no
federal vaccine passport, and we are in an election? So we cannot think about
having a vaccine passport before the end of September, and this is probably,
like, the sooner that we can get this. So what do you make of the fact that the
federal Government, right now, for vaccinate passports, even though you have B.C.,
you have Manitoba, you have different provinces, Québec, that do have one, and
then you have no signal from the…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I'm not a very big fan of the federal
system. So they will deal with their own issues. We have issues already in
Québec with a system that is not in place, and it's 48 hours ahead, and
that's my focus right now.
La Modératrice
:
Merci beaucoup. Bonne journée.
(Fin à 11 h 11)