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Point de presse de Mme Véronique Hivon, porte-parole du troisième groupe d’opposition pour la famille, et M. Harold LeBel, porte-parole du troisième groupe d’opposition pour les aînés et les proches aidants

Version finale

Le mardi 15 septembre 2020, 9 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures seize minutes)

Mme Hivon : Oui, bonjour, tout le monde. Alors, d'abord, quelques mots sur le fait qu'on se réjouit de débuter enfin l'étude, aujourd'hui, du projet de loi n° 51, le projet de loi qui vise à réformer, donc, le Régime québécois d'assurance parentale. Vous vous souviendrez que, lorsque le projet de loi a été déposé, nous avons mené un combat de tous les instants pour l'équité pour les familles adoptantes, pour qu'elles aient droit au même nombre de semaines. Et finalement le gouvernement, donc, a revu sa position et a finalement accepté d'honorer l'engagement qu'il avait pourtant pris pendant la campagne électorale.

Donc, on se réjouit du fait que le ministre a accepté de revoir sa position, mais, bien sûr, on va rester extrêmement vigilants pour s'assurer qu'on a exactement, donc, l'équité, à la lumière, là, des amendements qu'il avait déposés en Chambre. Donc, ça, c'est un élément très important qu'on va suivre, dans un esprit de collaboration avec le gouvernement, comme on a réussi à l'obtenir, là, après une mobilisation extraordinaire des familles adoptantes.

On va rappeler aussi au gouvernement qu'en ce qui nous concerne, pour la réforme de l'assurance parentale, comme nous l'avions dit en campagne électorale, nous estimions qu'il y avait deux engagements importants qui devaient être mis de l'avant : une flexibilité accrue en pouvant reporter — c'est notre proposition — jusqu'à 20 jours du congé parental dans les cinq premières années de vie des enfants, sous forme, donc, de journées qui peuvent être prises. Pourquoi? Parce qu'on le sait que lorsque l'enfant entre à la garderie, c'est un moment où il y a beaucoup de casse-têtes, beaucoup de nez qui coulent, c'est le cas de le dire par les temps qui courent, mais beaucoup de réalités difficiles pour les familles. Donc, ce serait une manière de donner plus de flexibilité et aussi d'augmenter le congé de paternité de deux semaines. Donc, c'est des éléments qu'on va rappeler au gouvernement en espérant qu'il va être ouvert à nos propositions.

Par ailleurs, vous allez me permettre de dire quelques mots sur le sujet de l'éducation et de ce festival de l'improvisation et du n'importe quoi qui continue en ce moment dans le domaine de l'éducation, vu l'absence de directives claires, de plan clair, de planification du ministre de l'Éducation. Écoutez, on apprenait la semaine dernière que les orthopédagogues allaient être envoyés dans les classes, faute d'enseignants en nombre suffisant, alors que ce n'est pas comme si, la pénurie, on ne savait pas qu'elle allait être présente, on ne savait pas qu'il y avait des moyens vigoureux qui devaient être mis de l'avant.

Et là, aujourd'hui encore, on apprend que plein de spécialistes partout au Québec non seulement doivent remplacer dans les classes, mais doivent faire du ménage, voir des heures accrues de surveillance, alors qu'ils devraient être dans l'aide urgente aux élèves qui ont des difficultés au quotidien, qui ressentent les contrecoups du confinement de manière accentuée... et, en plus, de voir qu'il y a beaucoup plus d'enfants qui ont des besoins de soutien professionnel, sans compter que l'intensité de ces besoins-là a augmenté.

Donc, c'est de beaucoup plus de soutien qu'on a besoin, et ce qu'on voit sur le terrain, c'est beaucoup moins de soutien parce que tous ces professionnels-là, au lieu d'être dédiés aux élèves individuellement et en petits groupes sont rendus qu'ils font du remplacement, qu'ils font de la surveillance et qu'ils font de l'entretien ménager. Ça n'a aucun sens. Comment ça se fait que le gouvernement, que le ministre de l'Éducation en tête n'a pas été capable de mettre de l'avant des moyens énergiques, de ne pas créer des incitatifs, de ne pas faire un Je contribue en éducation pour faire en sorte qu'il y ait des gens notamment à la retraite qui puissent venir donner un coup de main?

Donc, c'est quelque chose qui est absolument déplorable, et on se demande sincèrement si, après les aînés dans les CHSLD, ce sont les élèves du Québec qui sont les plus importantes victimes de cette COVID, et c'est quelque chose qui ne tient pas la route. Donc, je laisse maintenant la parole à mon collègue.

M. LeBel : Merci, Véronique. Bonjour, tout le monde. Un premier message que je voudrais faire, c'est un message aux aînés du Québec, parce que je le sais qu'actuellement ils sont inquiets. Ils se rappellent, ça ne fait pas trop longtemps, ils se rappellent quelle sorte de printemps ils ont vécu et ils sont inquiets de revivre des choses du même genre bientôt.

Ça fait que je veux leur dire qu'on va faire notre travail de députés, on va poser des questions. On n'a pas oublié ce qui s'est passé puis on ne veut pas que le gouvernement oublie non plus. Et j'espère que pendant l'été les choses ont été faites pour corriger les situations pour ne pas que nos aînés vivent les situations qu'ils ont vécues au printemps.

Il ne faut jamais oublier qu'il y a près de 4 000 personnes qui sont décédées dans nos CHSLD. Pascal en a parlé hier, on va déposer une motion aujourd'hui pour demander une vraie commission d'enquête indépendante qui va étudier ce qui s'est passé dans les CHSLD et nous ferait des propositions.

On ne veut pas que ça soit un simple rapport déposé au gouvernement, qui va faire une gestion du rapport à sa façon, avec des lignes de communication, etc. On veut que ça soit une vraie commission indépendante avec des experts, qui va nous dire exactement qu'est-ce qui est arrivé dans nos CHSLD. Pourquoi on est arrivés à ce résultat-là au Québec puis que, partout ailleurs, on a réussi à éviter, mais qu'ici, au Québec, on a vécu?

Il faut aller chercher les conclusions de tout ça puis prendre des décisions après pour voir comment, dans le futur, on va traiter nos aînés qui sont les plus vulnérables. Moi, je crois au maintien à domicile, et ce que j'espère, c'est qu'au bout d'une commission, une vraie commission d'enquête, on va comprendre, comme choix de société, que ce n'est pas d'envoyer nos aînés dans ces résidences-là, mais c'est de mieux travailler à les garder à domicile puis leur donner des services.

Puis, quand je regarde les journaux d'aujourd'hui, on se disait ça en se venant, on se disait : Bien, Harold, tu tombes pile, là, mais, tu sais, une enquête sur le travail au noir en CHSLD, tu sais, c'est... Juste, à l'évidence, on voit qu'il y a quelque chose qui n'a pas marché, là. On a exploité du monde, on les a envoyés dans les CHSLD parce qu'ils étaient des demandeurs d'asile ou qu'ils étaient en besoin. On a exploité des gens, on les a envoyés dans le trafic pour venir prendre soin de nos plus vulnérables. Je n'en reviens juste pas. Comment ça se fait, quand on voit ça, qu'on ne peut pas comprendre que ça nous prend une vraie commission d'enquête? Je n'en reviens pas.

Puis ce qu'on a promis, on a dit : Ça nous prend 10 000 personnes, des préposés aux bénéficiaires. On leur a dit : Vous allez gagner 26 $ de l'heure, c'est sûr, vous allez être temps plein. On s'aperçoit aujourd'hui que c'est le capharnaüm, c'est encore improvisé et qu'ils n'ont pas leur 26 $ de l'heure, que c'est des primes qui viennent compenser, qu'encore une fois on va mettre ça sur le dos des syndicats.

Je ne peux pas comprendre que, quand on voit tout ça, par-dessus un, par-dessus l'autre, qu'on se dise : On va demander un rapport puis on verra comment on fera avec le rapport. Je ne peux pas comprendre. C'est beaucoup plus important que ça, ce qui est arrivé au printemps. Puis pour nos aînés, puis pour la population, ça prend des vraies réponses, puis des vraies réponses, ça passe par une commission indépendante. Merci.

Mme Gamache (Valérie) : Mme Hivon, peut-être sur le RQAP, comment vous réagissez au fait que le Conseil du patronatva venir demander ce matin que ce soit retardé, l'adoption, parce que ça va nuire à la relance économique?

Mme Hivon : Bien, je voudrais juste rappeler qu'il y a déjà 230 millions de baisses de cotisations au régime qui ont été octroyées au cours des deux dernières années compte tenu des surplus très, très importants qui ont été accumulés dans le Régime québécois d'assurance parentale. Cette année, les surplus sont de 252 millions. La prévisibilité est que, dans deux ans, ils soient de 300 millions.

Donc, même si on fait fi, là, de la question de savoir est-ce qu'ils vont vraiment être de 300 millions parce que... est-ce que la croissance va être la même, bon, je pense qu'on peut tous se questionner là-dessus, mais le fait est que ce régime-là, ces cotisations-là sont faites pour bénéficier aux parents du Québec, aux familles du Québec. Et les surplus sont tels qu'ils n'ont pas bénéficié aux parents du Québec. Ces cotisations-là n'ont pas bénéficié.

Donc, je pense qu'il y a eu déjà beaucoup d'argent qui a été remis en termes de cotisation, en grande partie aux entreprises, 230 millions sur deux ans, et je ne pense pas que c'est en privant les familles d'un régime québécois plus adapté à leurs besoins qu'on va améliorer la situation des entreprises. Les entreprises sont aussi composées de travailleurs qui recherchent la flexibilité, qui recherchent les bonnes conditions de travail puis qui recherchent une conciliation famille-travail. Donc, l'aide doit venir, selon nous, d'autres aspects, pas d'aller priver les familles à partir d'un fonds qui sert à l'assurance parentale.

M. Pilon-Larose (Hugo) : M. LeBel, concernant le travail au noir dans les CHSLD, ces personnes-là, plusieurs demandeurs d'asile entre autres, n'ont pas accès au fameux programme Québec-Ottawa pour régulariser le statut des anges gardiens. Puis on avait posé la question à M. Legault, il y a quelques semaines : Pourquoi, justement... à un moment donné, il faut tracer la ligne à quelque part. Mais quand on voit que, finalement, ces gens-là sont exploités, finalement, en plus, exploités dans des lieux publics, dans les CHSLD, est-ce que la ligne a été tracée à la bonne place?

M. LeBel : Moi, je pense qu'on a improvisé. On a improvisé encore là-dessus et on a... quand on vous dit : Il faut tracer la ligne quelque part puis on s'aperçoit, comme vous dites, qu'il y avait du travail au noir puis qu'on avait besoin de ces gens-là dans le réseau, mais qu'on les a envoyés sans protection, sans rien, effectivement, je pense, le gouvernement a perdu le contrôle et ne savait pas de... Quand le premier ministre a sorti cette ligne-là, il ne savait probablement pas, là, que la véritable situation... c'est un peu ça que... C'est pour ça que je demande une commission d'enquête, c'est qu'on a improvisé. Tout le long, on a improvisé et on s'aperçoit aujourd'hui qu'il y a eu ces résultats-là. Il faut savoir pourquoi c'est arrivé et comment on va faire pour corriger la situation.

Mais c'est inacceptable qu'on a pris des gens qui étaient des demandeurs d'asile, qui avaient besoin de travailler, qui avaient besoin... puis on les a exploités, on les a envoyés dans un réseau qui avait de besoin, mais qui avait des dangers. C'est fou comment tout ça est arrivé puis où il y a de l'improvisation.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que ça pourrait aller... en fait, ça pourrait couvrir plus large que les CHSLD? Je comprends que les CHSLD, ça a été vraiment une catastrophe, là. On l'a tous vu, on comprend, là, ce qui s'est... bien, on comprend, on voit ce qui s'est passé en tout cas.

Est-ce que cette commission d'enquête là doit couvrir l'ensemble de la gestion, par le gouvernement Legault, de la crise, c'est-à-dire, par exemple, les fermetures de régions, les décisions qu'on a prises quant aux entreprises, tout ça? Est-ce qu'on doit couvrir l'ensemble de la gestion?

M. LeBel : Bien, il s'est passé quelque chose dans les CHSLD. Là, on parle de 4 000 morts. Là, on sait... tout le monde convient qu'on a mal géré cette situation-là dans nos CHSLD, et c'est nos aînés qui ont payé le prix, là, puis les familles.

Moi, je pense qu'il faut regarder qu'est-ce qui s'est passé là, mais ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas voir puis analyser d'une façon différente peut-être ce qui s'est passé dans toute la crise. Je pense que le gouvernement devra, à un moment donné, s'expliquer sur sa gestion de crise puis arrêter de remettre... tu sais, de dire que c'est la faute du gouvernement d'avant puis c'est la faute... Je pense qu'un jour ou l'autre il devra répondre de sa gestion, mais, pour l'instant, moi, ce que je dis, par rapport aux aînés en CHSLD, c'est clair qu'il y avait un problème. Il y a eu des décès. Il y a eu des familles qui ont vécu ça très, très difficilement, puis je les comprends. Il faut aller voir ce qui s'est passé là.

Ceci étant dit...

M. Lacroix (Louis) : Oui, mais, écoutez,  ça ne répond pas à ma question, M. LeBel. Je vais reposer ma question autrement. On comprend qu'il y a eu un problème dans les CHSLD, c'est clair. Selon votre évaluation, si on exclut les CHSLD, est-ce que le gouvernement Legault a bien géré la crise?

M. LeBel : Si on exclut les CHSLD, je pense que tout le monde a travaillé de bonne foi, mais il y a des choses à se poser comme questions. Tu sais, moi, je l'ai vécu dans le Bas-Saint-Laurent. Les postes, là, de contrôle entre les régions, c'est sûr qu'il y a des questions à se poser. Il y a plein de questions à se poser sur plein de domaines, dans les écoles, ma collègue vient de l'amener, l'intégration des jeunes. On le voit là, actuellement, là, les cégeps dans le Bas-Saint-Laurent, il n'y avait pas de cas, mais, aussitôt que la rentrée scolaire est arrivée, on a vu se multiplier les cas.

C'est sûr qu'il y a plein de questions du genre à se poser, mais moi, comme porte-parole des aînés ici, je vais insister sur la façon qu'on a traité les aînés, notamment en CHSLD, ce qui ne voudrait pas dire, par exemple, où là je suis un peu d'accord avec vous, qu'on pourra regarder ce qui s'est passé dans les résidences privées pour aînés. Est-ce qu'on pourrait regarder comment on a traité les aînés? Tu sais, moi, j'ai des gens qui m'ont appelé pendant la pandémie, qui n'étaient pas en CHSLD, mais qui étaient dans des résidences luxueuses, mais qu'on empêchait de sortir. Et il y a eu des questions à se poser sur les droits de la personne, là, des questions importantes à se poser. Mais, pour l'instant, avec le nombre de décès qu'il y a eu dans les CHSLD, ça nous prend une commission d'enquête.

M. Lacroix (Louis) : Mais je vous pose cette question-là, M. LeBel, parce que M. Legault a dit à plusieurs reprises que, selon lui, il y avait eu deux crises. Il y a eu une crise dans les CHSLD, là, où il admet des torts, puis le reste de la gestion de la crise de la COVID, là, ailleurs dans la société, où il dit que le Québec a été exemplaire. Est-ce que c'est votre lecture aussi?

M. LeBel : Non, ce n'est pas ma lecture. Ce que je veux vous dire, c'est que, quand on propose une commission d'enquête dans les CHSLD, on ne veut pas dire, en disant ça, qu'il n'y a pas de question à se poser sur la gestion de la crise dans l'ensemble de la situation. Mais il s'est passé quelque chose dans les CHSLD, ça, c'est clair, puis il faut l'étudier.

M. Robitaille (Antoine) : Est-ce que le premier ministre a fait des fausses promesses à ceux qui voulaient devenir préposé aux bénéficiaires?

M. LeBel : C'est clair, c'est clair. Il n'a pas dit la vérité là-dessus, c'est clair. Ils n'ont pas 26 $ de l'heure comme prévu, temps plein comme prévu. C'est des primes qui viennent corriger les situations. C'est très clair qu'il n'a pas donné l'heure juste quand il a promis ces éléments-là. Ça, c'est très clair.

M. Robitaille (Antoine) : Qu'est-ce qu'on fait à partir de maintenant, alors?

M. LeBel : Nous, on fait notre rôle de parlementaire. À l'opposition, on va poser des questions, mais je comprends que les gens se mobilisent aussi. Et il faudra qu'il corrige la situation, là, parce que... j'ai hâte de voir, là, il nous disait qu'il avait besoin de ces personnes-là bientôt, là, cet automne. On a hâte de voir les résultats. Mais ça fait combien d'années...

M. Robitaille (Antoine) : Volontairement ou est-ce que c'est dans l'improvisation?

M. LeBel : Je pense, c'est de l'improvisation. Le mot là-dedans, c'est «improvisation», c'est... Je pense qu'il a vu qu'il y avait besoin de ces personnels-là, puis ils ont lancé l'opération sans savoir exactement qu'est-ce que ça allait donner.

Mais ce que je trouve un peu spécial, c'est que ça fait des années qu'on dit que ça nous prend des préposés aux bénéficiaires. Ça fait des années que je posais des questions au Conseil du trésor qu'il fallait qu'il augmente les salaires des préposés aux bénéficiaires. Il est arrivé à la dernière minute pour conclure ça, et on voit, c'est fait tout croche, improvisé.

Mme Gamache (Valérie) : Qui va payer le prix de ça, si jamais les préposés aux bénéficiaires n'obtiennent pas leur 26 $ de l'heure?

M. LeBel : Moi, ce que je ne voudrais pas, c'est que ce soit les aînés qui paient le prix.

M. Bergeron (Patrice) : Mme Hivon, concernant le réseau de l'éducation, il semble qu'il y a des élus qui ont beaucoup d'appels de parents qui se plaignent de problèmes de clarté dans les directives, et ça, c'était déjà le cas un peu au printemps, et là ça revient. Est-ce que, vous, vous avez aussi ce genre d'appel là? Et, par ailleurs, qu'est-ce que le gouvernement pourrait faire pour clarifier les directives, que ce soit beaucoup plus précis puis ça aide les parents, par exemple?

Mme Hivon : Il y a clairement un problème de clarté. Donc, je peux vous le confirmer, parce que, oui, on est inondés d'appels. Hier, j'ai fait même un statut Facebook, si vous allez voir les commentaires, vous allez voir à quel point c'est la désorganisation. Et, bien, je pense que c'est simple, ce qu'il faut. Je veux dire, c'est qu'il faut que les directives soient claires, donc que ça soit uniforme, que tout le monde sache à quoi s'en tenir, puis que ce n'est pas vrai que, parce que le nez d'un enfant coule, on va le garder sous observation à la maison. Vous imaginez, là, dans les mois d'automne, le nombre d'enfants dont le nez coule, avec tout le reste de la famille qui est impliqué là-dedans.

Puis ce qui est très grave, c'est que, là, on garde les enfants à la maison, les directives ne sont pas trop claires, mais, en plus, les tests ne suivent pas. Vous avez vu, ce matin, il y a une famille, ça fait 13 jours qu'ils attendent, parce qu'ils ont perdu le test, puis là ils ont refait le test, puis ils n'ont toujours pas le résultat cinq jours après. Donc, c'est toute une famille qui est paralysée pour ça. Comment ça se fait qu'on n'est pas capable, comme on nous l'avait promis il y a des semaines, d'avoir une voie rapide pour le milieu de l'éducation, autant les enseignants que les élèves?

Puis l'autre aspect, parce que c'est toutes des cascades, c'est que ces enfants-là qui restent à la maison, imaginez-vous donc que ce qu'on apprend, c'est que la fameuse garantie équité-qualité qui devait se déployer et basculer dans les 24 heures, elle ne bascule pas dans ces cas-là, quand un enfant est en attente d'un résultat, quand un enfant est en attente d'un test. Donc, c'est totalement à géométrie variable. Si vous avez votre papier de médecin puis vous ne pouvez carrément pas fréquenter l'école, vous allez avoir accès à ça, mais si vous êtes retiré temporairement en attente, vous n'avez pas accès à ça.

Puis en plus, bien, les élèves qui ont des difficultés, qui peuvent rester à la maison de manière sporadique, qui vont à l'école aussi, n'ont pas les services auxquels ils ont droit malgré encore les belles promesses qu'on nous avait faites. C'est extrêmement choquant, parce que nous, dès le printemps, puis les autres oppositions aussi, puis tous les observateurs ont dit : Dès le mois d'avril, O.K., il faut planifier la rentrée. Qu'est-ce qu'on va faire avec les retards accumulés, les vulnérabilités qui ont pris de la place? Qu'est-ce qu'on va faire avec ces enfants-là si on ne veut pas faire une génération COVID avec des décrocheurs en nombre accru?

Mais là, c'est ça, quand je vous dis que c'est eux, les prochaines victimes après les aînés dans les CHSLD, c'est clair. Les services ne sont pas là, il n'y a pas eu d'appel à tous, il n'y a pas eu de moyens vigoureux déployés pour essayer de renflouer les effectifs, puis c'est rendu que c'est les élèves du Québec qui paient le prix. Ça n'a aucun sens, extrêmement choquant.

Je lisais, encore ce matin, il y a une classe où, en quatre jours, ils ont eu huit suppléants. Il est où, le plan de contingence qu'on nous annonçait puis que... le ministre, encore aux crédits, nous disait de ne pas s'inquiéter avec la pénurie. Son porte-parole est allé dire, pas plus tard qu'il y a trois semaines : Toutes les classes vont avoir un enseignant titulaire. Ça fait que c'est face à ça qu'on est, c'est le festival de l'improvisation puis de la désorganisation qui se continue, puis ce n'est pas comme si on n'avait pas dit qu'il fallait absolument éviter la deuxième vague d'improvisation du gouvernement.

Le Modérateur : On va passer en anglais, s'il vous plaît.

Mme Senay (Cathy) : Mrs. Hivon, Premier Legault… well, you saw that the... Quebec asking for the help of the Red Cross to jump in and stay in different CHSLDs.

Mme Hivon : CHSLDs...

Mme Senay (Cathy) : Yes, but what I would like to know from the PQ, does that show again that the Legault Government didn't get rid of his «talon d'achille» in the first wave?

Mme Hivon : Of course, and we see it everyday. You know, there are still clusters in elderly homes, in CHSLDs. Of course, you cannot avoid all of that, but how come we are not better prepared? How come we are still... Even after they said, you know : We will have 10,000 new «préposés», how come we're still, you know, going through emergencies like that, you know, the Red Cross in Québec? You know, of course, if we don't have the people, we need to get those efforts put in. But how come we're still there?

So, of course, like my colleague said, it's not reassuring. And, at this time, right now, what the elderlies need in Québec is to be reassured because they're somehow traumatized, for some of them, by what they went through, you know, in the spring. So we cannot live the same thing, go through the same thing in the fall.

Mme Senay (Cathy) : Do you understand the regional alert system? More regions would go from green to yellow, but it seems that even the National Capital, that is having higher and higher number of cases, is still yellow today? What does that mean?

Mme Hivon : I don't know. I think that Mr. Dubé was supposed to come, you know, because they put Mrs. McCann aside, and they brought Mr. Dubé, and Mr. Dubé is supposed to have all those solutions because he's a manager and, you know, he's an accountant, so he's going to know how to handle the system.

Well, first of all, I think that we need to take into account that this system is human-based. It's not only data-based. So I hope he understands that.

And what I find quite puzzling, I don't understand exactly, I imagine that today they will give more explanation, as they do all the time, but it's that, you know, a couple of weeks ago, Mr. Dubé himself said : You know, when we're going to be at 20 per million cases, it's going to be really worrisome, starting to be worrisome. Now, in some regions, we are at 80 cases, and it still seems to be not that bad.

And I just want to reconcile what they say, you know. I think that's the problem with this Government. They say one thing and they seem very reassuring. It's the same in the health system, the school system, the Minister says : No, don't worry, each school... each class will have their teacher. But then, you look at what's happening on the field, and it's not concording at all.

Mme Senay (Cathy) : On education, the Government had their famous list, and they took it away, they promised to put it back. You spoke about teacher shortages as well. For parents who are living through this, and from what you've heard, how would you have handled things differently? This is an unprecedented time, after all.

Mme Hivon : I think we all agree that it's an unprecedented time and that many mistakes were made in the spring, but that there was some indulgence because people understood, you know, there was no manual for this.

But how can we still be going through so much improvisation, no transparency, no planification, no planning when we knew that it was coming? Everybody knew that schools would open again. How come the directives are not clearer? How come there was not a big task from this Government to say we need to put incentives in place to have more teachers come, retired teachers, to bring them back, to find a way to have, you know, graduating students in teaching coming, you know, and be paid to come help in the schools? How come that was not planned?

We knew that. We knew that there was a shortage already. We knew that difficulties from the children would be increased. Where is this plan? There is still no plan. We had to wait for the week of coming back to school to have a televised commercial saying : We need you in the school system. Well, we need you in the school system when classes are reopening. We need you in the school system, but with no incentives, no plan whatsoever. What is that going to give?

Le Modérateur : Dernière question.

Journaliste : …about the investigation that you would like in CHSLDs, what would be the scope of that investigation if there is one?

Mme Hivon : For the CHSLDs? Yes, we believe that, you know, with news that we see every day coming, and we see them again today, it's quite disconcerting to see that, you know, some people were paid under the table to give a hand in CHSLDs, that we really need a public inquiry to make sure that everything is out in the open, and that we go really in depth about everything that happened in the CHSLDs.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 41)

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