(Neuf heures seize minutes)
Mme
Hivon
: Oui,
bonjour, tout le monde. Alors, d'abord, quelques mots sur le fait qu'on se
réjouit de débuter enfin l'étude, aujourd'hui, du projet de loi n° 51, le
projet de loi qui vise à réformer, donc, le Régime québécois d'assurance
parentale. Vous vous souviendrez que, lorsque le projet de loi a été déposé,
nous avons mené un combat de tous les instants pour l'équité pour les familles
adoptantes, pour qu'elles aient droit au même nombre de semaines. Et finalement
le gouvernement, donc, a revu sa position et a finalement accepté d'honorer l'engagement
qu'il avait pourtant pris pendant la campagne électorale.
Donc, on se réjouit du fait que le
ministre a accepté de revoir sa position, mais, bien sûr, on va rester
extrêmement vigilants pour s'assurer qu'on a exactement, donc, l'équité, à la
lumière, là, des amendements qu'il avait déposés en Chambre. Donc, ça, c'est un
élément très important qu'on va suivre, dans un esprit de collaboration avec le
gouvernement, comme on a réussi à l'obtenir, là, après une mobilisation
extraordinaire des familles adoptantes.
On va rappeler aussi au gouvernement qu'en
ce qui nous concerne, pour la réforme de l'assurance parentale, comme nous
l'avions dit en campagne électorale, nous estimions qu'il y avait deux
engagements importants qui devaient être mis de l'avant : une flexibilité
accrue en pouvant reporter — c'est notre
proposition — jusqu'à 20 jours du congé parental dans les cinq
premières années de vie des enfants, sous forme, donc, de journées qui peuvent
être prises. Pourquoi? Parce qu'on le sait que lorsque l'enfant entre à la
garderie, c'est un moment où il y a beaucoup de casse-têtes, beaucoup de nez
qui coulent, c'est le cas de le dire par les temps qui courent, mais beaucoup
de réalités difficiles pour les familles. Donc, ce serait une manière de donner
plus de flexibilité et aussi d'augmenter le congé de paternité de deux
semaines. Donc, c'est des éléments qu'on va rappeler au gouvernement en
espérant qu'il va être ouvert à nos propositions.
Par ailleurs, vous allez me permettre de
dire quelques mots sur le sujet de l'éducation et de ce festival de
l'improvisation et du n'importe quoi qui continue en ce moment dans le domaine
de l'éducation, vu l'absence de directives claires, de plan clair, de
planification du ministre de l'Éducation. Écoutez, on apprenait la semaine
dernière que les orthopédagogues allaient être envoyés dans les classes, faute
d'enseignants en nombre suffisant, alors que ce n'est pas comme si, la pénurie,
on ne savait pas qu'elle allait être présente, on ne savait pas qu'il y avait
des moyens vigoureux qui devaient être mis de l'avant.
Et là, aujourd'hui encore, on apprend que
plein de spécialistes partout au Québec non seulement doivent remplacer dans
les classes, mais doivent faire du ménage, voir des heures accrues de
surveillance, alors qu'ils devraient être dans l'aide urgente aux élèves qui
ont des difficultés au quotidien, qui ressentent les contrecoups du confinement
de manière accentuée... et, en plus, de voir qu'il y a beaucoup plus d'enfants
qui ont des besoins de soutien professionnel, sans compter que l'intensité de
ces besoins-là a augmenté.
Donc, c'est de beaucoup plus de soutien
qu'on a besoin, et ce qu'on voit sur le terrain, c'est beaucoup moins de
soutien parce que tous ces professionnels-là, au lieu d'être dédiés aux élèves
individuellement et en petits groupes sont rendus qu'ils font du remplacement,
qu'ils font de la surveillance et qu'ils font de l'entretien ménager. Ça n'a
aucun sens. Comment ça se fait que le gouvernement, que le ministre de
l'Éducation en tête n'a pas été capable de mettre de l'avant des moyens
énergiques, de ne pas créer des incitatifs, de ne pas faire un Je contribue en
éducation pour faire en sorte qu'il y ait des gens notamment à la retraite qui
puissent venir donner un coup de main?
Donc, c'est quelque chose qui est
absolument déplorable, et on se demande sincèrement si, après les aînés dans
les CHSLD, ce sont les élèves du Québec qui sont les plus importantes victimes
de cette COVID, et c'est quelque chose qui ne tient pas la route. Donc, je
laisse maintenant la parole à mon collègue.
M. LeBel : Merci, Véronique.
Bonjour, tout le monde. Un premier message que je voudrais faire, c'est un
message aux aînés du Québec, parce que je le sais qu'actuellement ils sont
inquiets. Ils se rappellent, ça ne fait pas trop longtemps, ils se
rappellent quelle sorte de printemps ils ont vécu et ils sont inquiets de
revivre des choses du même genre bientôt.
Ça fait que je veux leur dire qu'on va
faire notre travail de députés, on va poser des questions. On n'a pas oublié ce
qui s'est passé puis on ne veut pas que le gouvernement oublie non plus. Et
j'espère que pendant l'été les choses ont été faites pour corriger les
situations pour ne pas que nos aînés vivent les situations qu'ils ont vécues au
printemps.
Il ne faut jamais oublier qu'il y a près
de 4 000 personnes qui sont décédées dans nos CHSLD. Pascal en a
parlé hier, on va déposer une motion aujourd'hui pour demander une vraie
commission d'enquête indépendante qui va étudier ce qui s'est passé dans les
CHSLD et nous ferait des propositions.
On ne veut pas que ça soit un simple
rapport déposé au gouvernement, qui va faire une gestion du rapport à sa façon,
avec des lignes de communication, etc. On veut que ça soit une vraie commission
indépendante avec des experts, qui va nous dire exactement qu'est-ce qui est
arrivé dans nos CHSLD. Pourquoi on est arrivés à ce résultat-là au Québec puis
que, partout ailleurs, on a réussi à éviter, mais qu'ici, au Québec, on a vécu?
Il faut aller chercher les conclusions de
tout ça puis prendre des décisions après pour voir comment, dans le futur, on
va traiter nos aînés qui sont les plus vulnérables. Moi, je crois au maintien à
domicile, et ce que j'espère, c'est qu'au bout d'une commission, une vraie
commission d'enquête, on va comprendre, comme choix de société, que ce n'est
pas d'envoyer nos aînés dans ces résidences-là, mais c'est de mieux travailler
à les garder à domicile puis leur donner des services.
Puis, quand je regarde les journaux
d'aujourd'hui, on se disait ça en se venant, on se disait : Bien, Harold,
tu tombes pile, là, mais, tu sais, une enquête sur le travail au noir en CHSLD,
tu sais, c'est... Juste, à l'évidence, on voit qu'il y a quelque chose qui n'a
pas marché, là. On a exploité du monde, on les a envoyés dans les CHSLD parce
qu'ils étaient des demandeurs d'asile ou qu'ils étaient en besoin. On a
exploité des gens, on les a envoyés dans le trafic pour venir prendre soin de
nos plus vulnérables. Je n'en reviens juste pas. Comment ça se fait, quand on
voit ça, qu'on ne peut pas comprendre que ça nous prend une vraie commission
d'enquête? Je n'en reviens pas.
Puis ce qu'on a promis, on a dit : Ça
nous prend 10 000 personnes, des préposés aux bénéficiaires. On leur
a dit : Vous allez gagner 26 $ de l'heure, c'est sûr, vous allez être
temps plein. On s'aperçoit aujourd'hui que c'est le capharnaüm, c'est encore
improvisé et qu'ils n'ont pas leur 26 $ de l'heure, que c'est des primes
qui viennent compenser, qu'encore une fois on va mettre ça sur le dos des
syndicats.
Je ne peux pas comprendre que, quand on
voit tout ça, par-dessus un, par-dessus l'autre, qu'on se dise : On va
demander un rapport puis on verra comment on fera avec le rapport. Je ne peux
pas comprendre. C'est beaucoup plus important que ça, ce qui est arrivé au
printemps. Puis pour nos aînés, puis pour la population, ça prend des vraies
réponses, puis des vraies réponses, ça passe par une commission indépendante.
Merci.
Mme Gamache (Valérie) :
Mme Hivon, peut-être sur le RQAP, comment vous réagissez au fait que le Conseil du patronatva venir demander ce
matin que ce soit retardé, l'adoption, parce que ça va nuire à la relance
économique?
Mme
Hivon
:
Bien, je voudrais juste rappeler qu'il y a déjà 230 millions de baisses de
cotisations au régime qui ont été octroyées au cours des deux dernières années
compte tenu des surplus très, très importants qui ont été accumulés dans le Régime
québécois d'assurance parentale. Cette année, les surplus sont de 252 millions.
La prévisibilité est que, dans deux ans, ils soient de 300 millions.
Donc, même si on fait fi, là, de la
question de savoir est-ce qu'ils vont vraiment être de 300 millions
parce que... est-ce que la croissance va être la même, bon, je pense qu'on peut
tous se questionner là-dessus, mais le fait est que ce régime-là, ces
cotisations-là sont faites pour bénéficier aux parents du Québec, aux familles
du Québec. Et les surplus sont tels qu'ils n'ont pas bénéficié aux parents du
Québec. Ces cotisations-là n'ont pas bénéficié.
Donc, je pense qu'il y a eu déjà beaucoup
d'argent qui a été remis en termes de cotisation, en grande partie aux
entreprises, 230 millions sur deux ans, et je ne pense pas que
c'est en privant les familles d'un régime québécois plus adapté à leurs besoins
qu'on va améliorer la situation des entreprises. Les entreprises sont aussi
composées de travailleurs qui recherchent la flexibilité, qui recherchent les
bonnes conditions de travail puis qui recherchent une conciliation
famille-travail. Donc, l'aide doit venir, selon nous, d'autres aspects, pas
d'aller priver les familles à partir d'un fonds qui sert à l'assurance
parentale.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
M. LeBel, concernant le travail au noir dans les CHSLD, ces personnes-là,
plusieurs demandeurs d'asile entre autres, n'ont pas accès au fameux programme
Québec-Ottawa pour régulariser le statut des anges gardiens. Puis on avait posé
la question à M. Legault, il y a quelques semaines : Pourquoi,
justement... à un moment donné, il faut tracer la ligne à quelque part. Mais
quand on voit que, finalement, ces gens-là sont exploités, finalement, en plus,
exploités dans des lieux publics, dans les CHSLD, est-ce que la ligne a été
tracée à la bonne place?
M. LeBel : Moi, je pense qu'on
a improvisé. On a improvisé encore là-dessus et on a... quand on vous dit :
Il faut tracer la ligne quelque part puis on s'aperçoit, comme vous dites,
qu'il y avait du travail au noir puis qu'on avait besoin de ces gens-là dans le
réseau, mais qu'on les a envoyés sans protection, sans rien, effectivement, je
pense, le gouvernement a perdu le contrôle et ne savait pas de... Quand le
premier ministre a sorti cette ligne-là, il ne savait probablement pas, là, que
la véritable situation... c'est un peu ça que... C'est pour ça que je demande
une commission d'enquête, c'est qu'on a improvisé. Tout le long, on a improvisé
et on s'aperçoit aujourd'hui qu'il y a eu ces résultats-là. Il faut savoir
pourquoi c'est arrivé et comment on va faire pour corriger la situation.
Mais c'est inacceptable qu'on a pris des
gens qui étaient des demandeurs d'asile, qui avaient besoin de travailler, qui
avaient besoin... puis on les a exploités, on les a envoyés dans un réseau qui
avait de besoin, mais qui avait des dangers. C'est fou comment tout ça est
arrivé puis où il y a de l'improvisation.
M. Lacroix (Louis) :
Est-ce que ça pourrait aller... en fait, ça pourrait couvrir plus large que les
CHSLD? Je comprends que les CHSLD, ça a été vraiment une catastrophe, là. On l'a
tous vu, on comprend, là, ce qui s'est... bien, on comprend, on voit ce qui s'est
passé en tout cas.
Est-ce que cette commission d'enquête là
doit couvrir l'ensemble de la gestion, par le gouvernement Legault, de la
crise, c'est-à-dire, par exemple, les fermetures de régions, les décisions
qu'on a prises quant aux entreprises, tout ça? Est-ce qu'on doit couvrir
l'ensemble de la gestion?
M. LeBel : Bien, il s'est
passé quelque chose dans les CHSLD. Là, on parle de 4 000 morts. Là,
on sait... tout le monde convient qu'on a mal géré cette situation-là dans nos
CHSLD, et c'est nos aînés qui ont payé le prix, là, puis les familles.
Moi, je pense qu'il faut regarder
qu'est-ce qui s'est passé là, mais ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas voir
puis analyser d'une façon différente peut-être ce qui s'est passé dans toute la
crise. Je pense que le gouvernement devra, à un moment donné, s'expliquer sur
sa gestion de crise puis arrêter de remettre... tu sais, de dire que c'est la
faute du gouvernement d'avant puis c'est la faute... Je pense qu'un jour ou
l'autre il devra répondre de sa gestion, mais, pour l'instant, moi, ce que je
dis, par rapport aux aînés en CHSLD, c'est clair qu'il y avait un problème. Il
y a eu des décès. Il y a eu des familles qui ont vécu ça très, très
difficilement, puis je les comprends. Il faut aller voir ce qui s'est passé là.
Ceci étant dit...
M. Lacroix (Louis) : Oui,
mais, écoutez, ça ne répond pas à ma question, M. LeBel. Je vais reposer
ma question autrement. On comprend qu'il y a eu un problème dans les CHSLD, c'est
clair. Selon votre évaluation, si on exclut les CHSLD, est-ce que le
gouvernement Legault a bien géré la crise?
M. LeBel : Si on exclut
les CHSLD, je pense que tout le monde a travaillé de bonne foi, mais il y a des
choses à se poser comme questions. Tu sais, moi, je l'ai vécu dans le
Bas-Saint-Laurent. Les postes, là, de contrôle entre les régions, c'est sûr
qu'il y a des questions à se poser. Il y a plein de questions à se poser sur
plein de domaines, dans les écoles, ma collègue vient de l'amener,
l'intégration des jeunes. On le voit là, actuellement, là, les cégeps dans le
Bas-Saint-Laurent, il n'y avait pas de cas, mais, aussitôt que la rentrée
scolaire est arrivée, on a vu se multiplier les cas.
C'est sûr qu'il y a plein de questions du
genre à se poser, mais moi, comme porte-parole des aînés ici, je vais insister
sur la façon qu'on a traité les aînés, notamment en CHSLD, ce qui ne voudrait
pas dire, par exemple, où là je suis un peu d'accord avec vous, qu'on pourra
regarder ce qui s'est passé dans les résidences privées pour aînés. Est-ce
qu'on pourrait regarder comment on a traité les aînés? Tu sais, moi, j'ai des
gens qui m'ont appelé pendant la pandémie, qui n'étaient pas en CHSLD, mais qui
étaient dans des résidences luxueuses, mais qu'on empêchait de sortir. Et il y
a eu des questions à se poser sur les droits de la personne, là, des questions
importantes à se poser. Mais, pour l'instant, avec le nombre de décès qu'il y a
eu dans les CHSLD, ça nous prend une commission d'enquête.
M. Lacroix (Louis) :
Mais je vous pose cette question-là, M. LeBel, parce que M. Legault a
dit à plusieurs reprises que, selon lui, il y avait eu deux crises. Il y a eu
une crise dans les CHSLD, là, où il admet des torts, puis le reste de la
gestion de la crise de la COVID, là, ailleurs dans la société, où il dit que le
Québec a été exemplaire. Est-ce que c'est votre lecture aussi?
M. LeBel : Non, ce n'est
pas ma lecture. Ce que je veux vous dire, c'est que, quand on propose une commission
d'enquête dans les CHSLD, on ne veut pas dire, en disant ça, qu'il n'y a pas de
question à se poser sur la gestion de la crise dans l'ensemble de la situation.
Mais il s'est passé quelque chose dans les CHSLD, ça, c'est clair, puis il faut
l'étudier.
M. Robitaille (Antoine) :
Est-ce que le premier ministre a fait des fausses promesses à ceux qui
voulaient devenir préposé aux bénéficiaires?
M. LeBel : C'est clair, c'est
clair. Il n'a pas dit la vérité là-dessus, c'est clair. Ils n'ont pas 26 $
de l'heure comme prévu, temps plein comme prévu. C'est des primes qui viennent
corriger les situations. C'est très clair qu'il n'a pas donné l'heure juste
quand il a promis ces éléments-là. Ça, c'est très clair.
M. Robitaille (Antoine) : Qu'est-ce
qu'on fait à partir de maintenant, alors?
M. LeBel : Nous, on fait notre
rôle de parlementaire. À l'opposition, on va poser des questions, mais je
comprends que les gens se mobilisent aussi. Et il faudra qu'il corrige la situation,
là, parce que... j'ai hâte de voir, là, il nous disait qu'il avait besoin de
ces personnes-là bientôt, là, cet automne. On a hâte de voir les résultats. Mais
ça fait combien d'années...
M. Robitaille (Antoine) :
Volontairement ou est-ce que c'est dans l'improvisation?
M. LeBel : Je pense, c'est de l'improvisation.
Le mot là-dedans, c'est «improvisation», c'est... Je pense qu'il a vu qu'il y
avait besoin de ces personnels-là, puis ils ont lancé l'opération sans savoir exactement
qu'est-ce que ça allait donner.
Mais ce que je trouve un peu spécial, c'est
que ça fait des années qu'on dit que ça nous prend des préposés aux
bénéficiaires. Ça fait des années que je posais des questions au Conseil du
trésor qu'il fallait qu'il augmente les salaires des préposés aux
bénéficiaires. Il est arrivé à la dernière minute pour conclure ça, et on voit,
c'est fait tout croche, improvisé.
Mme Gamache (Valérie) : Qui va
payer le prix de ça, si jamais les préposés aux bénéficiaires n'obtiennent pas
leur 26 $ de l'heure?
M. LeBel : Moi, ce que je ne
voudrais pas, c'est que ce soit les aînés qui paient le prix.
M. Bergeron (Patrice) : Mme
Hivon, concernant le réseau de l'éducation, il semble qu'il y a des élus qui
ont beaucoup d'appels de parents qui se plaignent de problèmes de clarté dans
les directives, et ça, c'était déjà le cas un peu au printemps, et là ça
revient. Est-ce que, vous, vous avez aussi ce genre d'appel là? Et, par
ailleurs, qu'est-ce que le gouvernement pourrait faire pour clarifier les
directives, que ce soit beaucoup plus précis puis ça aide les parents, par
exemple?
Mme
Hivon
: Il y
a clairement un problème de clarté. Donc, je peux vous le confirmer, parce que,
oui, on est inondés d'appels. Hier, j'ai fait même un statut Facebook, si vous
allez voir les commentaires, vous allez voir à quel point c'est la
désorganisation. Et, bien, je pense que c'est simple, ce qu'il faut. Je veux
dire, c'est qu'il faut que les directives soient claires, donc que ça soit
uniforme, que tout le monde sache à quoi s'en tenir, puis que ce n'est pas vrai
que, parce que le nez d'un enfant coule, on va le garder sous observation à la
maison. Vous imaginez, là, dans les mois d'automne, le nombre d'enfants dont le
nez coule, avec tout le reste de la famille qui est impliqué là-dedans.
Puis ce qui est très grave, c'est que, là,
on garde les enfants à la maison, les directives ne sont pas trop claires,
mais, en plus, les tests ne suivent pas. Vous avez vu, ce matin, il y a une
famille, ça fait 13 jours qu'ils attendent, parce qu'ils ont perdu le
test, puis là ils ont refait le test, puis ils n'ont toujours pas le résultat
cinq jours après. Donc, c'est toute une famille qui est paralysée pour ça.
Comment ça se fait qu'on n'est pas capable, comme on nous l'avait promis il y a
des semaines, d'avoir une voie rapide pour le milieu de l'éducation, autant les
enseignants que les élèves?
Puis l'autre aspect, parce que c'est
toutes des cascades, c'est que ces enfants-là qui restent à la maison, imaginez-vous
donc que ce qu'on apprend, c'est que la fameuse garantie équité-qualité qui
devait se déployer et basculer dans les 24 heures, elle ne bascule pas
dans ces cas-là, quand un enfant est en attente d'un résultat, quand un enfant
est en attente d'un test. Donc, c'est totalement à géométrie variable. Si vous
avez votre papier de médecin puis vous ne pouvez carrément pas fréquenter l'école,
vous allez avoir accès à ça, mais si vous êtes retiré temporairement en
attente, vous n'avez pas accès à ça.
Puis en plus, bien, les élèves qui ont des
difficultés, qui peuvent rester à la maison de manière sporadique, qui vont à l'école
aussi, n'ont pas les services auxquels ils ont droit malgré encore les belles
promesses qu'on nous avait faites. C'est extrêmement choquant, parce que nous,
dès le printemps, puis les autres oppositions aussi, puis tous les observateurs
ont dit : Dès le mois d'avril, O.K., il faut planifier la rentrée. Qu'est-ce
qu'on va faire avec les retards accumulés, les vulnérabilités qui ont pris de
la place? Qu'est-ce qu'on va faire avec ces enfants-là si on ne veut pas faire
une génération COVID avec des décrocheurs en nombre accru?
Mais là, c'est ça, quand je vous dis que c'est
eux, les prochaines victimes après les aînés dans les CHSLD, c'est clair. Les
services ne sont pas là, il n'y a pas eu d'appel à tous, il n'y a pas eu de
moyens vigoureux déployés pour essayer de renflouer les effectifs, puis c'est
rendu que c'est les élèves du Québec qui paient le prix. Ça n'a aucun sens, extrêmement
choquant.
Je lisais, encore ce matin, il y a une
classe où, en quatre jours, ils ont eu huit suppléants. Il est où, le plan de
contingence qu'on nous annonçait puis que... le ministre, encore aux crédits,
nous disait de ne pas s'inquiéter avec la pénurie. Son porte-parole est
allé dire, pas plus tard qu'il y a trois semaines : Toutes les classes
vont avoir un enseignant titulaire. Ça fait que c'est face à ça qu'on est, c'est
le festival de l'improvisation puis de la désorganisation qui se continue, puis
ce n'est pas comme si on n'avait pas dit qu'il fallait absolument éviter la
deuxième vague d'improvisation du gouvernement.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay
(Cathy) : Mrs. Hivon, Premier Legault… well,
you saw that the... Quebec asking for the help of the Red Cross to jump in and
stay in different CHSLDs.
Mme
Hivon
: CHSLDs...
Mme Senay (Cathy) : Yes, but what I would like to know from the PQ, does that show
again that the Legault Government didn't get rid of his «talon d'achille» in
the first wave?
Mme
Hivon
: Of course, and we see it everyday. You know, there are still
clusters in elderly homes, in CHSLDs. Of course, you cannot avoid all of that,
but how come we are not better prepared? How come we are still... Even after
they said, you know : We will have 10,000 new
«préposés», how come we're still, you know, going through emergencies like
that, you know, the Red Cross in Québec? You know, of course, if we don't have
the people, we need to get those efforts put in. But how come we're still
there?
So, of course, like my
colleague said, it's not reassuring. And, at this time, right now, what the
elderlies need in Québec is to be reassured because they're somehow
traumatized, for some of them, by what they went through, you know, in the
spring. So we cannot live the same thing, go through the same thing in the
fall.
Mme Senay (Cathy) : Do you understand the regional alert system? More regions would go
from green to yellow, but it seems that even the National Capital, that is
having higher and higher number of cases, is still yellow today? What does that
mean?
Mme
Hivon
:
I don't know. I think that Mr. Dubé was supposed to come, you know, because
they put Mrs. McCann aside, and they brought Mr. Dubé, and Mr. Dubé is supposed
to have all those solutions because he's a manager and, you know, he's an
accountant, so he's going to know how to handle the system.
Well, first of all, I
think that we need to take into account that this system is human-based. It's
not only data-based. So I hope he understands that.
And what I find quite
puzzling, I don't understand exactly, I imagine that today they will give more
explanation, as they do all the time, but it's that, you know, a couple of
weeks ago, Mr. Dubé himself said : You know, when we're going to be at 20
per million cases, it's going to be really worrisome, starting to be worrisome.
Now, in some regions, we are at 80 cases, and it still seems to be not that
bad.
And I just want to
reconcile what they say, you know. I think that's the problem with this
Government. They say one thing and they seem very reassuring. It's the same in
the health system, the school system, the Minister says : No, don't worry,
each school... each class will have their teacher. But then, you look at what's
happening on the field, and it's not concording at all.
Mme Senay (Cathy) : On education, the Government had their famous list, and they took
it away, they promised to put it back. You spoke about teacher shortages as
well. For parents who are living through this, and from what you've heard, how
would you have handled things differently? This is an unprecedented time, after
all.
Mme
Hivon
:
I think we all agree that it's an unprecedented time and that many mistakes
were made in the spring, but that there was some indulgence because people
understood, you know, there was no manual for this.
But how can we still be
going through so much improvisation, no transparency,
no planification, no planning
when we knew that it was coming? Everybody knew that schools would open again.
How come the directives are not clearer? How come there was not a big task from
this Government to say we need
to put incentives in place to have more teachers come, retired teachers, to
bring them back, to find a way to have, you know, graduating students in teaching coming, you
know, and be paid to come help in the schools? How come
that was not planned?
We knew that. We knew
that there was a shortage already. We knew that difficulties from the children
would be increased. Where is this plan? There is still no plan. We had to wait
for the week of coming back to school to have a televised commercial saying :
We need you in the school system. Well, we need you in the school system when
classes are reopening. We need you in the school system, but with no
incentives, no plan whatsoever. What is that going to give?
Le Modérateur
: Dernière question.
Journaliste
: …about the investigation that you would like in CHSLDs, what would
be the scope of that investigation if there is one?
Mme
Hivon
: For the CHSLDs? Yes, we believe that, you
know, with news that we see every day coming, and we
see them again today, it's quite disconcerting to see that, you know, some people were paid under the
table to give a hand in CHSLDs, that we really need a public inquiry to make
sure that everything is out in the open, and that we go really in depth about
everything that happened in the CHSLDs.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup.
(Fin à 9 h 41)