(Onze heures trente minutes)
M. LeBel : Bien, vous avez
entendu la période de questions. Assez spécial, là, tu sais, nous dire qu'elle
avait besoin d'un avis de la Santé publique pour savoir si elle pouvait mettre
les climatiseurs, là. Tu sais, c'est comme... je l'expliquais, là, on n'a pas
besoin d'un avis de la Santé publique pour savoir qu'il allait y avoir un été
puis la canicule, là. Ça fait longtemps que tout ça aurait dû être prévu.
L'entrepreneur qui est sorti aujourd'hui
dit que, lui, il avait envoyé une lettre le 7 avril. Tu sais, le 7 avril, ce
n'était pas le début de l'affaire, là. Lui, il a dit : Je voulais bouger,
mais c'était avant ça qu'il fallait comme réfléchir.
Puis là, dans le fond, si on enlève la
COVID, il y avait un problème pareil. Il y a des centaines d'aînés qui décèdent
à cause de la chaleur à chaque été. Ça fait que ça aurait dû être prévu bien
avant puis, quand la COVID est arrivée, s'ajuster, mais tout ça aurait dû être
prévu avant. Et là ce qu'on apprend, c'est qu'il y a des... on a entendu des
avis, on a mis en place un comité de travail et là on va demander, au 1er juin,
aux CISSS de leur donner un plan.
Tu sais, je ne suis pas un expert, mais
mettons que le 1er juin les CHSLD déposent leur plan au ministère arrivent à
Québec, tout le monde regarde ça. Quatre, cinq, six jours après, on dit :
O.K., vous pouvez y aller... quatre jours, mettons, ça va assez vite. Les CISSS
reçoivent ça, retransmettent l'autorisation aux CHSLD. On peut penser... une
dizaine de jours entre le 1er juin puis que le CHSLD reçoive leurs affaires. Et
là le CHSLD, il faut qu'il prépare les plans, trouve des entrepreneurs, prépare
tout ça. Et là on peut dire... ça peut aller à fin juin, à la mi-juillet avant
qu'on peut penser que des chambres soient climatisées. Ça fait qu'on est rendu
déjà très loin. Mi-juillet, ça veut dire dans le... Puis là je suis généreux,
là. Tu sais, il faut soumissionner, puis les plans, puis... Ça peut être
difficile.
Ça fait que ce qu'elle vient de nous dire,
la ministre, c'est qu'il n'y aura pas... elle ne réussira pas à les climatiser
cet été. C'est ça qu'elle vient de nous dire. Et je continue à répéter que là,
actuellement, il faut voir ce que c'est, là, pour les aînés, ceux qui n'ont pas...
sont confinés, sont dans la grosse chaleur, les infirmières, les préposés qui
vivent ça dans leurs masques, là. Là, ils viennent de se faire dire que... Ils
vont manquer l'été, là.
Et encore, je répète, ce n'est pas
l'histoire de la COVID, c'est l'histoire de... On aurait dû prévoir ça avant.
Même sans la COVID, tout ça aurait dû être préparé. À chaque été, on revient
avec ça, puis c'est ça qui est dommage par rapport aux aînés puis à ces
problèmes de canicule. C'est qu'on se dit toujours : Ça va passer, l'été
va passer, puis ça ne sera pas si pire, puis en septembre, en octobre, on n'en
parlera plus. Ça fait que c'est ça qui me fâche le plus. C'est que... Puis là,
bien, le 1er juin, quand j'ai entendu ça, puis quand j'ai entendu qu'il fallait
l'avis du Dr Arruda pour savoir si on devait... On savait qu'il allait faire
chaud.
Bref, c'est ça que je voulais vous dire.
Je suis un peu découragé. On va continuer à pousser, on va continuer à demander
des comptes, mais c'est toute la grosse mécanique, là, de la réforme de la
Santé, là, qui rend aussi ça très compliqué, là.
M. Larin (Vincent) : Sachant
qu'on ne sait pas à quelle date elle a demandé à M. Arruda son avis, là, est-ce
que vous ne trouvez pas ça bizarre un peu qu'elle implique la Santé publique
dans une décision qui est politique ultimement?
M. LeBel : Là, il y a beaucoup
de pirouettes dans ses réponses, beaucoup de... Puis je vous dis :
Enlevons la COVID. Il fallait bouger, il fallait climatiser. L'été allait
arriver de toute façon, puis il y a des gens qui meurent de toute façon, sans
la COVID, qui meurent à cause de la canicule.
Ça veut dire qu'il n'y avait rien qui a
été fait. Ça fait qu'on a travaillé beaucoup sur les maisons des aînés, à faire
des plans de maisons des aînés, à faire de la communication sur les maisons des
aînés, à faire des belles maquettes, présenter ça au monde puis, pendant qu'on
faisait ça, on n'a pas réfléchi à climatiser cet été? C'est ça qu'on a entendu.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais
est-ce que vous ne pensez pas quand même qu'on devait avoir un avis sur lequel
se baser, de l'INSPQ, pour savoir est-ce que... parce que même l'INSPQ ne
conclut pas de façon officielle, là, est-ce qu'il y a un risque ou non à avoir
de la climatisation à cause de la pandémie, est-ce qu'on peut accélérer la
propagation du virus.
Donc, il fallait quand même avoir un avis d'expert
pour ensuite trancher est-ce que, oui, on a plus d'avantages ou d'inconvénients
versus ça. Est-ce que vous admettez ça, quand même, qu'il fallait avoir un avis
d'expert sur la question?
M. LeBel : Ce que je dis,
c'est que le 7 avril... elle, elle a répondu à la question du
7 avril. Elle a dit : 7 avril, l'entrepreneur nous a écrit, nous
a dit de bouger, mais on n'a pas pu répondre parce qu'il fallait un avis. Ce
que j'espère, c'est que l'avis a été demandé avant le 7 avril, beaucoup
avant, parce qu'on savait qu'il allait faire chaud puis qu'on allait... puis qu'avec
la COVID, que... au tout début, on aurait dû demander l'avis en conséquence.
Là, on est en retard. On n'a pas climatisé. Ça fait des années qu'on aurait dû
le faire. On ne l'a pas fait. On est pognés avec la pandémie. Dites-nous
qu'est-ce qu'on a à faire parce qu'il va faire chaud. C'est ça que...
Je comprends que l'avis était... mais on
aurait dû demander ça au tout début, au tout début, pour savoir comment on
allait faire pour passer l'été. Moi, ce que je ne suis pas content, c'est
qu'elle amène ça comme réponse au 7 avril en réponse à l'entrepreneur. L'avis,
oui, mais depuis longtemps... parce qu'elle n'a pas besoin d'un avis pour
savoir qu'il allait faire chaud.
Mme Gamache (Valérie) : Pour
revenir sur le rapport des Forces armées, c'est assez général, là, manque de
personnel, manque d'équipement. Est-ce qu'il y a un élément qui vous a marqué
davantage, notamment sur le taux d'absentéisme, peut-être, des employés dans le
réseau des CHSLD?
M. LeBel : Là, je sors de la
période de questions, vous comprenez que je ne l'ai pas lu, là. Je n'ai pas pu
voir le rapport au complet. J'ai vu quelques... bon, ce que l'armée nous
apprend, c'est des choses qu'on savait déjà, là, l'absentéisme puis, effectivement,
le manque de ressources.
Ce qui m'inquiète un peu, c'est l'histoire
des zones, là, qu'ils disaient que les gens se déplaçaient entre les zones
d'une façon facile, là. Ça, ça m'inquiète. Je vais aller voir exactement
qu'est-ce qui en revient, parce que, là, vous avez vu, encore hier, la ministre
nous disait que pour climatiser, on allait pouvoir... encore des zones communes
puis on allait déplacer... là, je ne sais pas. S'il y a un problème de gestion
de déplacement entre les zones, c'est dangereux, là. Ça fait que ça, je vais
aller voir ça, mais je n'ai pas eu le temps de le lire.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais,
M. Lebel, est-ce que vous... parce que la lettre de M. Gendron qui a été
envoyée hier, là, elle dit que les dirigeants des établissements peuvent dès
maintenant aller acheter des climatiseurs puis on remboursera plus tard. Donc,
quand vous parlez du 1er juin... ils peuvent, dès maintenant, agir quand
même, là, les P.D.G., là?
M. LeBel : Moi, je réponds...
je vous dis ce que j'ai entendu de la réponse de la ministre tantôt, c'est
qu'elle dit qu'elle a demandé un plan aux CISSS, là, au 1er juin pour
savoir comment climatiser les chambres. Moi, je reviens toujours à dire... On
joue toujours sur les mots, là, puis on m'a dit la même affaire les autres
années, c'est : Oui, on va climatiser puis on va déshumidifier dans des
zones. Les zones... Bien, ce n'est pas ça que je pose, là. Ça, c'est... il y a
des choses qui ont été faites, puis ils vont peut-être en faire d'autres. Mais,
dans le cas de la COVID, moi, je veux qu'on réussisse à climatiser les
chambres. Et, encore là, aujourd'hui, on l'a vu, là, dans les médias aujourd'hui,
il y a une chambre sur quatre qui est climatisée. Et ça, je ne sais pas, là...
On va demander, le 1er juin, l'avis des CISSS : Quand est-ce qu'on va
réussir à climatiser les chambres? Là, ce que j'ai entendu aujourd'hui, c'est
qu'on ne l'aura pas pour... ça ne sera pas cet été, puis je trouve ça... je
trouve ça effrayant pour ceux qui... les aînés puis ceux qui travaillent.
M. Gagnon (Marc-André) : Toujours
en continuant de regarder la caméra, si je peux me permettre, là, de revenir quand
même sur le rapport de l'armée... Je comprends que vous étiez à la période des
questions, que vous n'avez pas pris le temps d'en prendre connaissance, mais,
bon, ce qui en ressort essentiellement... Puis là la pandémie, ça fait quand
même deux mois qu'elle est commencée, et on a un rapport de l'armée qui
constate que, dans les CHSLD, après deux mois de pandémie, le port de
l'équipement de protection est déficient. À sa face même, là, sans faire de
mauvais jeu de mots, ce n'est pas un peu étonnant?
M. LeBel : À sa face même,
c'est étonnant, mais on l'entendait déjà aussi beaucoup, là, du personnel
qui... puis de certains proches aidants aussi qui y ont accès, on l'entendait.
Ce qu'on apprend là, ce n'est pas beaucoup nouveau, mais c'est vrai que ça ne
veut pas dire que c'est banal, comme dirait l'autre. C'est qu'il va falloir se
poser des questions, puis j'ai hâte de voir l'enquête de la Protectrice du citoyen,
surtout ça. Un de mes collègues disait ce matin : L'armée peut dénoncer
ça, puis elle n'aura pas peur de représailles, contrairement au personnel qui
travaille dans le réseau, qui a peur de parler, mais qui voit ça
quotidiennement, ces situations-là. Mais j'ai bien hâte de voir le rapport de
la Protectrice du citoyen, puis ça me ramène à mon idée, à mon projet de loi
que j'ai déposé, de créer un jour un protecteur des aînés.
Le Modérateur
: Ça va?
Merci beaucoup.
M. LeBel : Merci.
(Fin à 11 h 38)