(Onze heures dix-neuf minutes)
M. Legault
: Oui.
Bonjour, tout le monde. Donc, très content de vous revoir pour une dernière
session. Donc, on commence aujourd'hui une nouvelle session. Évidemment, on est
tous conscients qu'il y a une élection générale qui s'en vient dans huit mois,
mais c'est important de le dire, puis je veux le préciser ce matin, on a un
travail à faire dans la prochaine session. Bien sûr, on se prépare pour le 1er
octobre, mais il y a un travail à faire, un travail important, et on compte
avoir des résultats durant cette session. Donc, on ne veut pas juste viser des résultats
pour le 2 octobre, on veut viser des résultats pour maintenant dans certains
domaines.
Je veux vous parler de deux domaines. D'abord,
la santé, bien sûr, dont on a beaucoup parlé au cours des derniers jours. D'abord
rappeler, entre autres grâce à François, qu'on a fait des gains pour les aînés
dans les sessions précédentes. Donc, on s'attend à faire des gains puis on a le
devoir de faire bouger le gouvernement dans la session qui s'en vient. Et on a
vu, au cours des derniers jours, une espèce de cri du coeur de la part des
infirmières qui sont exténuées, et, en réponse, on a vu le Dr Barrette accuser
ces infirmières de nuire au recrutement de nouvelles infirmières. Il faut le
faire, là, une réaction arrogante. On dirait que le Dr Barrette n'a pas de
patron. Je ne sais pas où est Philippe Couillard, si Philippe Couillard a
baissé les bras, s'il se dit qu'il n'est plus le patron de Gaétan Barrette. On
dirait que c'est devenu Gaétan Barrette le nouveau premier ministre.
Donc, évidemment, au cours des prochaines
semaines, on va talonner le gouvernement Barrette, Couillard. On a un gouvernement
qui est insensible, et actuellement il y a des changements à faire. Oui, il y a
des changements à faire. Ça fait 15 ans qu'ils sont là, ça va faire bientôt
quatre ans que le Dr Barrette est là, le Dr Couillard a été là pendant cinq
ans. Donc, on va talonner le gouvernement Barrette, Couillard. C'est eux qui
sont dans le siège pour prendre les décisions actuellement.
L'autre dossier où on veut talonner le gouvernement...
évidemment que dans la session qui s'en vient, il va y avoir un budget, et je
pense que tous les analystes vont être d'accord avec moi, si ça n'avait pas été
de la CAQ, il n'y aurait pas eu de baisse d'impôt d'annoncée l'automne dernier,
hein? J'ai entendu à peu près tous les analystes le dire. Cette session-ci, on
vise des baisses de taxes, en particulier des baisses de taxe scolaire. On vise
à ce que ça soit fait d'une façon équitable.
Et Philippe Couillard, la semaine
dernière, dans un rassemblement où il ne savait pas qu'il était enregistré,
bien, il a échappé la vérité. Philippe Couillard a enfin avoué ce qu'on dit
depuis trois ans, c'est-à-dire qu'il a trop pigé d'argent dans le portefeuille
des Québécois. On le voit très bien, là, tous les Québécois le voient bien, le
stratagème du Parti libéral, hein : se bâtir une cagnotte électorale
pendant trois ans puis annoncer des cadeaux dans la quatrième année. Ce n'est
pas un jeu de Monopoly, la politique. Et je pense que je vois puis j'entends,
comme vous, beaucoup de Québécois être fâchés de ce stratagème libéral.
Donc, dans le prochain budget, on s'attend
à ce que soit modifié, entre autres, le projet de loi n° 166, où là le gouvernement
libéral a patenté une affaire broche à foin de taxe scolaire régionale. Il va y
avoir un taux de taxe scolaire différent dans chaque région. Prenons, par
exemple, les gens de la Mauricie, hein, qui ont voté libéral. Comment les
députés libéraux de la Mauricie peuvent-ils justifier qu'en Mauricie le taux de
taxe scolaire est trois fois plus élevé que le taux de taxe de Laurentides,
hein? Ce sont des régions qui ont des valeurs… un prix des maisons qui est
comparable. Comment ils peuvent justifier qu'en Mauricie les gens paient trois
fois plus de taxe scolaire pour le même prix de maisons? C'est injustifiable,
c'est totalement inéquitable. Et on va talonner M. Couillard pour que, dans le
budget qui va être déposé au mois de mars ou au mois d'avril, qu'il y ait un
taux de taxe équitable pour toutes les régions du Québec.
Donc, en terminant, je veux rassurer les
Québécois. Bien sûr qu'on travaille à la préparation de la campagne électorale
du mois de septembre, là, pour le 1er octobre, mais ça ne va pas nous empêcher,
au cours de la session qui commence aujourd'hui, de talonner le gouvernement
puis d'obtenir des résultats, de faire bouger le gouvernement, donc d'obtenir
des gains pour nos aînés, pour nos familles. Merci.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va passer à la période de questions en commençant par Alain
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Madame,
monsieur, êtes-vous trop hauts trop vite? Est-ce que vous avez peur de vous
effondrer?
M. Legault
: Tout le
monde voudrait être où on est actuellement. Ce qui est important, c'est de ne
rien prendre pour acquis puis de continuer à travailler très fort. Donc, ça
fluctue rapidement. Évidemment, actuellement, ça fait que je suis très occupé à
rencontrer beaucoup de candidats éventuels, mais effectivement, là, il ne faut
rien prendre pour acquis, il faut travailler fort. Ça ne veut rien dire. Ce qui
compte, c'est le résultat du 1er octobre.
M. Laforest (Alain) : Vous
allez être la cible, M. Legault, là.
M. Legault
: Écoutez, on
est habitués d'être la cible, mais nos positions sont claires, hein, puis nos
priorités sont claires, et on va les répéter, répéter, répéter. Donc, M.
Couillard peut bien essayer de nous attaquer, nous traiter de tous les noms, on
va garder la ligne, on va rester sur notre message, on va rester sur nos
priorités. On va juste les répéter pour être bien sûrs que tous les Québécois
connaissent nos priorités.
M. Laforest (Alain) : Pierre
Giguère, est-ce que ça vous ferait un bon candidat en Mauricie, ça?
M. Legault
: Non.
La Modératrice
: Merci.
Isabelle Porter, Le Devoir.
Mme Porter (Isabelle) : Oui.
Dans le domaine de la santé, concernant le ras-le-bol des infirmières,
qu'est-ce que vous préconisez comme solution? Tout à l'heure, le PQ nous a
parlé d'un réinvestissement.
M. Legault
: O.K. Bon,
d'abord, c'est important de dire que les solutions d'améliorer la première
ligne, ça permet de régler une partie des problèmes des infirmières dans les
hôpitaux, hein? Regardez, là… Je regardais encore ce matin, par exemple… parce
que c'est inégal d'un hôpital à l'autre. Moi, je surveille l'hôpital qui est
dans mon comté, là, Pierre-Le Gardeur, on avait ce matin 30 % des patients
à l'urgence qui étaient ce qu'on appelle des P4, P5, donc des cas mineurs qui
n'avaient pas d'affaire à l'hôpital. Pourquoi? Parce qu'il n'y a pas de GMF,
que ça soit en CLSC ou en clinique privée, qui sont ouvertes, qui sont
disponibles pour rencontrer les patients qui sont malades. Donc, on ferait une
bien meilleure utilisation des infirmières si on modifiait la rémunération des
médecins, pour les inciter à déléguer plus d'actes dans les cliniques en
première ligne.
Deuxièmement, bien c'est une question
d'horaires, hein? Les horaires des infirmières, il y a un gros problème
d'horaires dans certains hôpitaux. Dans certains hôpitaux, on arrive à bien
partager les horaires de jour, de soir, de nuit, de fin de semaine; dans
d'autres hôpitaux, on n'arrive pas à bien partager les horaires. Mais, écoutez,
ça fait 15 ans qu'ils sont là, là, puis on dirait que Gaétan Barrette vient
d'arriver, là, puis il nous dit : Non, non, on va changer ça, je vais
rencontrer la FIQ, on va mieux utiliser la première ligne. Ça fait 15 ans
qu'ils sont là, il est temps que ça bouge.
Mme Porter (Isabelle) : Mais à
court terme, on fait quoi? Parce qu'il y a le sentiment d'urgence.
M. Legault
: Bien, à
court terme, ça prend une nouvelle entente avec les médecins de famille pour
que le 30 % de patients qui vont à l'urgence pour rien cessent d'aller à
l'urgence pour rien. Ça, c'est la première chose, là, on vient d'enlever
30 % de patients dans nos urgences.
Deuxièmement, bien, il faut regarder les
hôpitaux. Moi, je regarde à chaque jour, là, il y a à peu près 50 hôpitaux qui
sont débordés actuellement, puis c'est toujours les mêmes cinq à 10 où c'est
catastrophique, là. On parle de 150 % et plus de taux d'occupation. Bien,
dans ces urgences, il va falloir que le Dr Barrette s'assure que la répartition
des horaires pour les infirmières soit mieux fait. Comment ça se fait qu'on
réussit dans certains hôpitaux puis on ne réussit pas dans d'autres hôpitaux?
Donc, il faut travailler, puis je pense
qu'enfin c'est un pas dans la bonne direction que M. Barrette rencontre cet
après-midi la FIQ puis qu'on travaille sur concrètement, là, comment on fait
pour que les horaires soient mieux répartis.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Jean-Marc Salvet, Le Soleil.
M. Salvet (Jean-Marc) :
Bonjour, messieurs, madame. Bonjour, M. Legault. M. Lisée, hier, a estimé que
des baisses d'impôt supplémentaires, baisses d'impôt ou de taxes,
affaibliraient l'État, qu'on ne peut plus faire les deux, on ne peut pas
prétendre maintenir un niveau de services adéquat et aller plus loin dans les
baisses d'impôt ou de taxes.
M. Legault
: Bon,
est-ce que M. Lisée est en train de nous dire que les baisses d'impôt qui ont
été annoncées l'automne dernier, qu'il va les annuler s'il est au gouvernement?
M. Salvet (Jean-Marc) : Moi,
j'ai entendu qu'il partait de là où on est pour dire...
M. Legault
: Ah bon! puis,
s'il y en a d'autres aux printemps, est-ce qu'il va les annuler aussi? Écoutez,
c'est possible et c'est souhaitable à la fois de réduire le fardeau fiscal des Québécois.
Nous, on pense que c'est possible de mettre un taux de taxe scolaire qui soit
uniforme, qui soit le même, à 10,54 $ par 100 $. C'est possible de le
faire tout en améliorant les services, entre autres, en éducation. Je pense que
pour ce qui est du budget le plus important, qui est la santé, c'est surtout un
gros problème de réorganisation, d'efficacité. Il faut travailler sur la
première ligne, il faut... Tous les rapports le disent, hein? À partir du
rapport Clair, ils arrivent tous aux mêmes solutions.
M. Salvet (Jean-Marc) : Vous
avez commencé votre intervention en disant que vous mettriez l'accent sur les
taxes et pas sur l'impôt sur le revenu. J'ai bien compris?
M. Legault
: Écoutez,
il y aura... Si on parle, par exemple... On vous a déjà dit qu'on va améliorer
les montants qu'on donne pour le deuxième et le troisième enfant. Je vous
demande d'être patient. Il y a plusieurs façons de le faire.
Actuellement, il y a des crédits d'impôt
qui sont donnés, qui sont plus élevés pour le premier enfant que le deuxième ou
le troisième. Donc, ça peut être des impôts, ça peut être des montants
d'allocation, ça peut être des tarifs, ça peut être des taxes qui sont
diminuées. On va vous faire connaître nos propositions après le budget.
M. Salvet (Jean-Marc) : Mais
j'entends que vous dites : Plus d'argent dans les poches des
contribuables. Mais est-ce que vous jouerez à nouveau... Si vous étiez au
pouvoir, allez-vous jouer sur le curseur baisse d'impôt sur le revenu?
M. Legault
: Ce qui est
important, c'est de mettre plus d'argent dans le portefeuille des familles. C'est
ça qui est important.
La Modératrice
: Merci.
Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui. Bonjour, M. Legault.
M. Legault
: Oui, bonjour.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Le
gouvernement libéral a haussé de 3 $ les allocations pour les personnes
handicapées en situation de pauvreté qui habitent dans des ressources
intermédiaires. Est-ce trop peu, selon vous, ou, au contraire, dans la mesure
où l'État paie pour leur hébergement, pour leur alimentation, c'est une somme
qui vous apparaît convenable?
M. Legault
: Écoutez,
on parle des gens qui sont les plus vulnérables de notre société. On ne parle
pas de montants, là, astronomiques, là. Faisons preuve d'un peu de compassion,
puis essayons de mieux les aider, puis arrêtons d'utiliser toutes sortes de
trucs pour leur couper de l'argent, là. On ne parle pas de montants
astronomiques.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Concernant le recrutement, vous l'avez évoqué, de candidats, vous vous
souvenez, en 2014, il y avait trois de vos candidats qui avaient été
disqualifiés par le DGEQ. Alors, j'imagine que ces ratés-là, vous ne voulez pas
qu'ils se reproduisent. Alors, est-ce que vous avez pris des précautions
particulières? Est-ce que les processus de recrutement sont différents, cette
élection-ci?
M. Legault
: Bien, en
2014, on est partis à 13 % dans les sondages, au début. Vous étiez là,
d'ailleurs. Je me souviens très bien, on a eu beaucoup de plaisir, d'ailleurs.
Écoutez, c'est sûr qu'actuellement c'est pas mal plus facile, le recrutement de
candidats. Dans la plupart des comtés, on a plusieurs candidatures. Donc, on va
s'assurer que tous nos candidats aient au moins leurs 100 signatures. Et on a
eu plus le temps pour raffiner notre organisation, là. Je pense que c'est le
jour et la nuit, 2018 avec 2014.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Puis
une dernière question. Là-dessus, bon, vous voyez un peu qu'est-ce qui se passe
à Ottawa aussi. En Ontario, certains candidats, presque à la dernière minute,
sont disqualifiés en raison de leur passé trouble. Souvent, on découvre des
antécédents, pas des plaintes formelles d'agression sexuelle ou de harcèlement
sexuel, mais des cas, souvent, qui n'ont pas été judiciarisés.
Est-ce que votre formation politique a,
disons, une sensibilité accrue pour détecter et disqualifier tout de suite, là,
des personnes qui auraient...
M. Legault
: On a des
recherches, effectivement, qui sont faites sur chaque candidat potentiel pour
voir est-ce qu'ils ont eu, dans le passé, des cas, par exemple, de
harcèlement sexuel. En plus, on leur pose carrément aussi la question. Donc, on
fait plus de vérifications, effectivement.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Sébastien Bovet, Radio-Canada.
M. Legault
: Bonjour.
M. Bovet (Sébastien) :
Bonjour, madame. Bonjour, messieurs. Vous dites qu'il faut remettre plus
d'argent dans la poche des contribuables. Qu'est-ce que vous pensez de l'idée
du gouvernement qui va réformer les normes du travail en donnant accès à une
troisième semaine de vacances plus rapidement que c'est le cas actuellement,
plus de congés de maladie aussi, la reconnaissance des proches aidants dans la
Loi sur les normes du travail? Qu'est-ce que vous pensez de cette vision du
gouvernement?
M. Legault
: Je pense
qu'il faut être ouvert à ces propositions. On va attendre de les voir avant de
les commenter, mais ça fait partie d'un des objectifs importants de la CAQ de
mieux aider les familles, donc autant au niveau de la qualité de vie que
d'avoir de l'argent dans leurs poches. Donc, on n'est pas fermés à l'idée, mais
on va attendre de voir les propositions du gouvernement avant de les commenter.
M. Bovet (Sébastien) : Et
l'idée d'une semaine de vacances additionnelle, ça?
M. Legault
: On va
attendre de voir comment ça s'applique avant de commenter. Puis je vous invite
aussi à être un petit peu patient pour ce qui est de notre plateforme
électorale. Comme je le disais tantôt, notre priorité, là, c'est d'avoir des
résultats dans le prochain budget, entre autres en santé, entre autres dans la
poche des familles qui paient, dans beaucoup de régions, des taxes scolaires
beaucoup trop élevées.
M. Bovet (Sébastien) :
Qu'est-ce que vous devez faire pour vous maintenir là où vous êtes actuellement
dans les sondages, pour maintenir la vague sur laquelle vous surfez en ce
moment jusqu'aux élections du 1er octobre?
M. Legault
: Bien, il
faut, un, ne rien prendre pour acquis; deux, s'assurer qu'on répète, répète nos
propositions en éducation : maternelle quatre ans, école de 9 à 5; en
santé, nouvelle entente avec les médecins de famille; en économie, revenir sur
le Projet Saint-Laurent, comment créer de la richesse au Québec, comment on va
remettre de l'argent dans le portefeuille des familles. C'est certain que les
journalistes vont peut-être être tannés de nous entendre, mais il y a encore
des Québécois qui ne sont pas au courant de nos propositions. Donc, on va les
répéter.
Évidemment construire, une équipe forte.
Déjà, on a une équipe forte. On a 21 députés, 13 candidats d'annoncés. J'ai
hâte de vous annoncer des nouveaux candidats dans les prochains mois. Donc,
d'avoir une équipe du changement, une équipe compétente qui est prête à ce que
le Québec fasse mieux dans les domaines où on s'est donné des priorités.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Martin Croteau, LaPresse.
M. Legault
: Oui,
bonjour.
M. Croteau (Martin) : Bonjour
à tous. Bonjour, M. Legault. Juste un petit suivi à la question de Marco, si
vous permettez. Est-ce que les processus d'examen d'éventuelles candidatures
ont été resserrés dans les derniers mois? Quand? Et est-ce qu'il y a eu un événement
déclencheur qui vous a amenés à faire ça?
M. Legault
: Écoutez,
non, je ne vois pas... évidemment, ce qui est arrivé dans la dernière année, on
a regardé ça, c'est arrivé même dans l'élection de Louis-Hébert. Donc, on
ajoute... hein, notre questionnaire fait juste s'allonger puis nos vérifications,
bien, on demande la permission à nos candidats d'aller faire toutes les vérifications
possibles, là, sur leur passé.
M. Croteau (Martin) :
Qu'est-ce que vous pensez de la dégringolade des marchés boursiers dans la
dernière semaine? Qu'est-ce que ça vous dit sur l'état de l'économie? Et on
parle beaucoup de santé, on parle de qualité de vie, mais à quel point est-ce
que l'économie est appelée à jouer un rôle dans le débat public en cette année
électorale?
M. Legault
: Bon, d'abord,
il faut être prudent quand on regarde la bourse, hein? Il faut regarder le
contexte. Sur une longue période depuis un an, il y a eu une augmentation très importante
des indices boursiers. Donc, c'est une correction, mais malgré la correction,
il reste qu'il y a eu une augmentation nette importante au cours de la dernière
année.
Évidemment, quand les prix à la bourse
montent trop, ça amène des craintes sur les taux d'intérêt à cause de
l'inflation qui est créée. Et évidemment, quand les taux d'intérêt montent,
bien, il y a un coût qui affecte les bénéfices des sociétés, donc ça peut avoir
un effet contraire. Mais je pense que, de façon générale, aux États-Unis, l'économie
va bien. Par contre, ce que je vous dirais, puis je sais que je me répète
souvent, le Québec a un rattrapage à faire. Le Québec a une richesse par
habitant qui est 20 % plus basse que l'Ontario, 25 % plus basse que
le reste du Canada puis 40 % plus basse que les États-Unis.
Donc, le Québec a un rattrapage économique
à faire, et ça, ça prend un plan, puis je ne le vois pas du côté du
gouvernement libéral. Ça prend un plan pour créer des emplois bien payés. J'étais
hier à Terrebonne, où on a un immense plan de développement économique. Bien,
il faut attirer plus d'emplois à 30 $ de l'heure et plus. Vous savez, on
est autour de 25 $ de l'heure au Québec; en Ontario, c'est plus autour de
30 $. Donc, notre problème, ce n'est pas le nombre d'emplois, c'est la
qualité des emplois. Vous voyez comment, aux États-Unis, on essaie de rapatrier
les compagnies manufacturières, parce que c'est là qu'il y a des emplois
payants. Évidemment, on suit les dossiers, comme à Bécancour, ce sont des
emplois, là, à 40 $ de l'heure là-bas, là, donc très importants pour l'économie
du Centre-du-Québec.
Moi, je souhaiterais que Philippe
Couillard s'implique un peu dans ce conflit important, mais l'économie, là, c'est
du cas par cas, mais je ne suis pas inquiet de la situation économique aux
États-Unis.
M. Croteau (Martin) : Mais je
vais vous poser ma question autrement. Est-ce que vous regrettez que l'économie
ne soit pas davantage au coeur du débat public en cette année électorale? Parce
que là on parle de santé, de qualité de vie, on parle de toutes sortes de
choses, puis vous, l'économie, c'est pourtant votre cheval de bataille.
M. Legault
: Oui. Bien,
je pense que ça va l'être. Moi, je pense qu'une des raisons pourquoi les gens
me font confiance, c'est parce que je suis un homme d'affaires. Je pense que
j'entends régulièrement, sur le terrain, dire : C'est le temps d'avoir un
premier ministre économique, pas un docteur. Donc, je pense que ça a déjà un
impact. Puis les gens le voient bien, là, il y a une différence entre un emploi
à 15 $ de l'heure puis un emploi à 30 $ de l'heure. Les Québécois le
voient, ils n'ont pas beaucoup d'argent dans leurs poches à la fn du mois. Donc,
l'économie, je pense que ça va jouer.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Charles Lecavalier, Le Journal de Québec.
M. Lecavalier (Charles) : M.
Legault, je sais que M. Charette en a déjà parlé en 2016 et en 2017, je me
demandais : Est-ce que la CAQ a toujours l'intention de changer le mode de
scrutin si elle prend le pouvoir, puis est-ce que ça se ferait dans le premier
mandat?
M. Legault
: Oui.
M. Lecavalier (Charles) : O.K.
Vous n'allez pas faire...
M. Legault
:
...engagement qu'on a pris, là, d'avoir un mode mixte dès le premier mandat.
M. Lecavalier (Charles) : Et
vous n'allez pas faire comme Justin Trudeau?
M. Legault
: Non.
M. Lecavalier (Charles) :
Parce que ça pourrait être tentant, pour un gouvernement qui obtient une majorité
avec le mode actuel, de renier sa promesse et...
M. Legault
: Non, pas
du tout. On va respecter toutes nos promesses.
M. Lecavalier (Charles) : Sur
l'environnement, je me demandais, le Québec a des cibles de réduction de GES
assez ambitieuses. Bon, pour l'instant, ce n'est pas certain qu'on va y
arriver.
Est-ce que, pour la CAQ, ces cibles-là, il
faut absolument les atteindre, coûte que coûte, ou vous pourriez revenir sur
ces cibles-là pour éviter de nuire à l'économie?
M. Legault
: Bien, ce
qu'on voit, là, encore avec les sorties de ce matin, c'est que le plan du
gouvernement ne semble pas efficace. L'utilisation du Fonds vert ne semble pas
efficace. Donc, il faut s'assurer que les montants qui sont investis par le
gouvernement pour réduire les GES soient investis dans les actions qui vont
nous amener le plus de résultats par dollar investi. Et ça, là, ça ne semble
pas bien géré, d'une façon efficace.
Bon, est-ce que c'est possible d'atteindre
nos cibles, là? C'est difficile pour nous, dans l'opposition, de répondre à
cette question-là, mais il y a une chose qui est claire, c'est qu'on pourrait
agir d'une façon plus efficace avec l'argent qui est investi actuellement par
le gouvernement.
M. Lecavalier (Charles) :
...quand même d'atteindre ces cibles-là.
M. Legault
: Bien, c'est
une cible qu'on s'est donnée comme société, puis je pense qu'on doit tout faire
pour l'atteindre.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va passer aux questions en anglais. Raquel
Fletcher, Global.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning.
M. Legault
:
Good morning.
Mme Fletcher (Raquel) : How are you?
M. Legault
:
Very good. Yourself?
Mme
Fletcher (Raquel) : Good. Welcome back everyone. You
had a lot of criticism towards Dr. Barrette earlier in French. I'm wondering if
you could maybe summarize a bit your concerns in English but I'd also like to
know, if you were the Health Minister in this situation, what would you do.
M. Legault
: OK. First, I didn't like the reaction of Gaétan Barrette with the
crisis that we had in last week with the nurses. I think he told them that they
were causing damage to the recruitment of future nurses. It's unacceptable.
And I think that
regarding the way to solve these problems, first, we need to have more patience
going in the first line with clinics. Right now, we have about 30% of the
people going to urgency that must go a clinic, CLSC or a private clinic. We have
to change our deal with the general practionners, the family doctors.
And second, I think that,
for example, on the Anglophone hospitals, they work in a different way with their
scheduling of nurses. They share the bad schedule of weekends or at night. I
think that we have to look if we can do that also in some hospitals because
right now the situation is very different from one hospital to the other. If
you look at the performance indicators everyday, you see that's it's always same
hospitals having problems.
So I think Mr. Barrette
has to make sure that… I'm happy to see that he will meet with unions this
afternoon and try together to find a better way for scheduling nurses. But also
I think that this Barrette's arrogant behaviour is not good and I don't
understand why Dr. Couillard is not acting as a boss of Barrette. I think it's
like we have a Barrette-Couillard government right now. We don't know who's the Premier really. So he's got to
make sure that Mr. Barrette stops this arrogant behavior.
Mme Fletcher (Raquel) : It was not too long ago, there was a poll that showed that
Dr. Barrette was the least liked minister in Québec among
voters. Is it part of your political strategy to really hammer on Barrette this session in order to kind of exploit that maybe
weakness in the Couillard Government?
M. Legault
: Our strategy is pretty clear, I want to explain more and more, and
repeat our proposals, so our proposals for a new deal with GP, new proposals
for schools starting at four years old, an additional hour a day in high
schools, having the same rate for school taxes in all regions. I want repeat
our proposals instead of only criticizing.
Mme
Fletcher (Raquel) : Merci.
La Modératrice
:
Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson
(Maya) : Good morning.
M. Legault
: You weren't there Saturday night.
Mme Johnson (Maya) : I know. I'm glad you were though.
M. Legault
: Yes. She was in nomination.
Mme Johnson (Maya) : I was last year. Couldn't make it this time, but I'm glad that you
were there. It was a great event.
This poll today is good
news for you. On the first day of the session, you tweeted the results and you
said : We're not taking anything for granted and let us continue to
prepare for change.
So, clearly you are
positioning yourself as the government in waiting. What could we expect to see from the CAQ over the
coming months in question period and just generally speaking to show Quebeckers that the CAQ is ready to take power?
M. Legault
:
First, the message I try to repeat to our people is
that we don't have to take anything for granted. We have to continue working
hard. So I said yes, polls are good, but we have to keep on working hard.
Second, I think we need
to continue explaining our proposals. I think that that's the best strategy
and, yes, to show that we are a government in waiting, that, yes, we're ready for October 2nd. So, of
course, I will continue presenting candidates in the next months making sure
that Quebeckers understand that
we have a competent team to manage Québec starting
October 2nd. So this is the only strategy we have.
Mme Johnson (Maya) : Do you think there is something about the message that's not getting
through?
M. Legault
:
No, I don't think so. I think right now, of course, not all people know about
all our proposals, so we have to continue explaining our proposals. But the
more people know about the CAQ, the better results we
have.
Mme Johnson (Maya) : The reason I ask that question is because I've heard you say again
and again : The CAQ wants a strong Québec and our project is within Canada.
You've said that so many times, and I wonder if the reason you are saying it is
because what you've realized out on the field is that people don't quite
believe that.
M. Legault
: Yes, but the problem is that I'm not alone on the ice, and I know
that Mr. Couillard is trying to do like he always did, trying to use fear and
tell Quebeckers that it's not
true that our proposal is within Canada. So, of course, I have to repeat that because Mr. Couillard is
trying to say the opposite, which is untrue. Thank you. Merci.
La Modératrice
: Merci.
(Fin à 11 h 49)