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Point de presse de Mme Françoise David, députée de Gouin, et M. Dave Turcotte, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'emploi, en matière de formation professionnelle, d’éducation des adultes et d'alphabétisation, en matière de lutte à la pauvreté et de solidarité, et porte-parole pour la jeunesse

Version finale

Le lundi 25 avril 2016, 13 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures quinze minutes)

M. Petitclerc (Serge) : Alors, merci beaucoup. Dans le fond, quand une personne arrive à l'aide sociale, c'est assurément parce qu'elle a épuisé toutes ses ressources financières puis qu'elle en arrache probablement depuis assez longtemps. C'est peut-être une personne qui a perdu un emploi et qui a complété son chômage, une personne qui vient de se séparer, ça peut être une personne qui vient d'un autre pays, ça peut être une personne... un jeune qui vient d'avoir 18 ans et qui fait sa première demande d'aide sociale. Et, si on se fie à l'expertise des groupes communautaires, mais aussi à plusieurs des statistiques qu'on peut retrouver, cette personne-là est probablement sous-scolarisée, elle peut avoir des problèmes de santé physique, des problèmes de santé mentale, des dépendances et elle est assurément exclue socialement.

Être à l'aide sociale, c'est se retrouver avec un revenu insuffisant pour combler ses besoins de base. Ça, ça signifie, le premier du mois, de dépenser pour ainsi dire tout son argent pour payer son loyer, l'électricité et le téléphone et combler ses autres besoins dans des banques alimentaires ou dans d'autres groupes d'entraide, et faire tout ça à pied parce qu'on n'a pas d'argent pour se déplacer. C'est ça, la réalité des personnes assistées sociales qui cognent à la porte d'un centre local d'emploi — quand il y en a un, évidemment — parce que, pour avoir un chèque d'aide sociale, ça veut dire qu'on a déjà de multiples problèmes, et, si on va dans un centre local d'emploi, oui, c'est pour avoir un revenu, évidemment, de base, mais c'est aussi pour avoir de l'aide pour l'ensemble de ces problèmes-là. Et ce que vous diraient les groupes, dans le fond, qui aident les personnes qui sont dans ces situations-là, c'est que ça peut être très long pour régler tous ces problèmes avant même de penser à un éventuel retour sur le marché du travail.

Écoutez, pour la Coalition Objectif Dignité, aujourd'hui, l'étude des crédits du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, c'est une autre occasion, une occasion supplémentaire pour dénoncer le projet de loi n° 70. Je vous rappelle que c'est un programme qui a comme objectif de créer le programme Objectif emploi, qui... dans le fond, ça va faire en sorte que, sous la menace d'une pénalité financière, les gens vont être obligés de suivre un plan d'intégration à l'emploi et éventuellement d'accepter un emploi qui serait jugé convenable.

Depuis le départ, les ministres qui ont piloté ce projet de loi là, que ce soit M. Blais ou M. Hamad, ils ont affirmé à de nombreuses reprises qu'on allait mettre à la disposition des personnes de nombreux services et un bon accompagnement pour s'en aller dans ce programme-là. Et, quand on entend «ressources» — madame, du SFPQ, pourra vous en parler bien plus que moi — nous, on pense aussi à des agents et des agentes dans des centres locaux d'emploi. Sur ce point-là, on a bien des doutes sur ce que le ministère va être capable de livrer comme marchandise, parce que, dans la vraie vie du vrai monde — excusez-moi l'expression — les gens, ils ont de la difficulté à voir un humain lorsqu'ils se retrouvent dans un centre local d'emploi. Les mesures offertes répondent rarement aux problèmes qui sont vécus par les personnes, des gens qui, des fois, ont besoin d'aide psychologique, de l'aide médicale, de la formation sinon de l'alphabétisation. Puis probablement que tout ce qui va leur être offert, en général, ce n'est pas sur ces questions-là que ça répond.

Pour la Coalition Objectif Dignité, on considère qu'on doit changer d'approche. Il faut d'abord améliorer le revenu de toutes les personnes assistées sociales, ça, c'est la condition essentielle pour un retour à la vie active. Il faut ensuite investir massivement, oui, dans l'aide à l'emploi, mais aussi dans le soutien pour tout ce qui touche la formation ou l'intégration sociale, ce qui est, justement, la base, le tremplin vers un éventuel retour sur le marché du travail. Puis ça, ça signifie surtout qu'il faut avoir des humains qui vont rencontrer des humains, puis ça, ça déborde, je dirais, même le projet de loi n° 70, parce que ça pourrait s'appliquer à l'ensemble des personnes assistées sociales actuellement.

Et, dans le fond — je vais terminer avec ça — le maître mot, c'est l'accompagnement. La seule manière de le faire, c'est d'investir les fonds nécessaires. Et c'est pour ça qu'on est là aujourd'hui, parce qu'on n'a pas l'impression que les crédits vont répondre à notre inquiétude. Merci beaucoup.

Le Modérateur : Merci, M. Petitclerc. Mme Rousseau.

Mme Rousseau (Maryse) : Alors, bonjour. La dernière fois que le SFPQ est venu à cette tribune, c'était pour dénoncer le fait que nous n'avions pas été invités à participer aux consultations sur le projet de loi n° 70 malgré nos demandes répétées. Pourtant, nous représentons les employés du ministère, ceux-là mêmes qui devront mettre en oeuvre cette réforme et qui sont bien placés pour savoir que ces changements ne sont pas susceptibles d'aider les personnes vulnérables, au contraire.

Depuis le dépôt du projet de loi, le ministre responsable a changé. Nous avions l'espoir que le nouveau ministre en profiterait pour faire un virage et retirer du projet de loi les aspects les plus odieux dénoncés unanimement par les spécialistes et les groupes de la société civile qui se sont prononcés publiquement. Malheureusement, le nouveau ministre s'entête à défendre une approche qui ne convainc personne.

En mars, un budget a été déposé par le gouvernement. On constate que l'austérité continue au ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale. Les compressions additionnelles qui seront appliquées au MTESS auront des impacts directs sur les services publics.

Dans le réseau d'Emploi-Québec, l'austérité est en vigueur depuis longtemps. Entre 2011 et 2015, les effectifs ont chuté de 22 % dans des centres locaux d'emploi. Chez les agentes et agents d'aide, pour la même période, c'est une baisse de 25 %, soit 578 personnes de moins dans les bureaux locaux pour donner les services aux bénéficiaires de l'aide sociale aux personnes en recherche d'emploi et aux entreprises. Les agentes et les agents d'aide sont de moins en moins les moyens de faire le travail d'intervention en profondeur pour lequel elles ont été formées et auquel ils croient. Malheureusement, le gouvernement semble transformer son ministère en un gros centre d'appel et favoriser une fonction publique parallèle.

Considérant les attaques portées au réseau des centres locaux d'emploi depuis plusieurs années et l'abolition projetée d'Emploi-Québec par le projet de loi n° 70, nous avons de bonnes raisons d'être inquiets pour les services publics. Bien que le gouvernement se targue de vouloir maintenir la présence ministérielle dans toutes les régions du Québec, certains bureaux du MTESS ne sont plus que des vitrines, bien loin d'offrir la palette de services qui sont du ressort des centres locaux d'emploi. Ces reculs ont des conséquences sur la capacité de susciter l'adhésion et la persévérance des prestataires aux mesures actives d'emploi.

Finalement, après toutes ces coupures, quand le gouvernement met de l'avant un programme Objectif emploi soi-disant pour offrir aux personnes un accompagnement personnalisé en vue d'une intégration en emploi, il nous est permis d'être perplexes.

Le Modérateur : Merci, madame. M. Turcotte.

M. Turcotte : Bonjour à vous toutes et à vous tous. Effectivement, le projet de loi n° 70, je l'ai dit, nous l'avons dit à plusieurs reprises, c'est un projet de loi qui s'attaque aux pauvres et non pas à la pauvreté. C'est un projet de loi qui va créer davantage de pauvreté. Pourquoi? Parce que c'est un projet de loi qui sous… via des sanctions, va diminuer presque la moitié du chèque d'aide sociale, qui est actuellement, on s'entend, déjà très bas et trop bas selon même les gens du Conseil du patronat.

On le voit aujourd'hui, par des gens qui ont l'expérience, qui sont sur le terrain, notamment le Syndicat de la fonction publique, que nous avons demandé d'être entendus à plusieurs occasions en commission parlementaire… Nous avons dû même déposer une motion en commission parlementaire pour qu'il soit entendu, et tous les députés libéraux ont voté contre la motion pour entendre le Syndicat de la fonction publique. Pourquoi? Parce que le Syndicat de la fonction publique a des chiffres alarmants à transmettre aux membres de la commission parlementaire, et nous allons le voir aujourd'hui avec les crédits : 578 agents d'aide de moins dans les centres locaux d'emploi, donc ça fait en sorte qu'il y a moins de gens pour accompagner les gens à l'aide sociale, des gens qui se cherchent un emploi, des gens qui ont besoin d'aide actuellement.

Il y a plein… un grand nombre de centres locaux d'emploi qui ont fermé ou qui ont été fusionnés, ce qui fait en sorte que les prestataires ou les nouveaux demandeurs doivent faire des distances beaucoup plus grandes pour se présenter dans un centre local d'emploi. Et, quand ils réussissent à se déplacer et à s'y présenter, bien, on les réfère via la ligne téléphonique ou le site Internet du ministère.

Donc, nous considérons que ça prend plus d'aide pour les gens dans les centres locaux d'emploi, nous devons avoir un accompagnement plus grand pour les gens, mais aussi revoir le fondement même du projet de loi n° 70, qui est de s'attaquer aux pauvres et non pas à la pauvreté.

Le Modérateur : Merci, M. Turcotte. Mme David.

Mme David (Gouin) : Merci. Alors, à l'instar de mes collègues, en fait, moi, je vais dire deux choses : Encore une fois, on est devant un gouvernement austère et autoritaire. Autoritaire, c'est simple, au moins 95 % des intervenants sont venus en commission parlementaire dire : Ne promulguez pas de sanctions, un, c'est inutile, deux, c'est nuisible, trois, ça rend les gens, comme l'a dit Dave Turcotte, encore plus pauvres. Avec 623 $ par mois, là, on n'arrive même pas. 95 % des organismes sont venus dire : Non, ne faites pas ça; les groupes d'employabilité, les syndicats, le CIUSSS du Centre-Est-de-Montréal, la Commission des droits de la personne, toutes sortes de gens, là, qui autrement ne se parlent peut-être pas tout le temps, ils étaient unanimes. Alors, moi, j'appelle ça de l'autoritarisme quand un ministre dit : Ce n'est pas grave, tout le monde est contre, je vais le faire quand même.

Deuxièmement, austère, pour toutes les raisons qui ont été dites, mais fondamentalement parce que ça n'a aucun sens d'obliger des gens, pour quelque raison que ce soit, là, à vivre, au Québec, à survivre à peine avec moins de 623 $ par mois. C'est juste indécent, c'est tout. Moi, je n'ai pas vraiment d'autre commentaire à faire. N'importe qui qui a déjà fait un budget, n'importe qui, ici ou dans la population, qui connaît le coût de la pinte de lait sait qu'avec 623 $ par mois, on n'arrive pas.

Le Modérateur : Merci, Mme David. On va y aller pour la période de questions. Merci de nous indiquer à qui s'adresse votre question et de rester sur le sujet, ça serait apprécié. M. Laforest, micro de droite, TVA.

M. Laforest (Alain) : Mme Rousseau, pour commencer. Est-ce qu'on est en train de remplacer Emploi-Québec par les carrefours jeunesse?

Mme Rousseau (Maryse) : Écoutez, poser la question, c'est peut-être y répondre. Je ne veux pas qualifier ce que ces gens-là font, la seule chose que je dis, puis c'est... vous savez, on a toujours le même discours au SFPQ : quand on sort la mission première des ministères, il est permis de se questionner sur l'imputabilité et la transparence, et c'est là que ça nous inquiète.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que le ministre est en train d'envoyer le signal qu'Emploi-Québec a failli à sa tâche d'intégration des jeunes qui sont sur l'aide sociale puis il transfère ça aux carrefours jeunesse-emploi? Ça veut dire que ça ne marche pas, chez vous, là.

Mme Rousseau (Maryse) : En tout cas, une chose est sûre, il envoie un très mauvais signal. Moi, la question que je serais tentée de vous poser, c'est : Est-ce que le ministre a tout mis en place pour qu'Emploi-Québec fonctionne? Je pense que c'est ça qu'il faudrait se poser comme question.

M. Laforest (Alain) : M. Petitclerc, vous en pensez quoi?

M. Petitclerc (Serge) : Bien, écoutez, moi, quand j'entends qu'on veut prioriser une clientèle... ce n'est pas un terme que j'aime bien, là, mais, quand on veut prioriser une certaine catégorie de personnes, qu'on ne rajoute pas plus d'argent, qu'on ne rencontrera pas plus de personnes dans l'année, c'est qu'on va clairement mettre d'autres personnes de côté. Et là on parle beaucoup des jeunes, mais qu'est-ce qui va arriver avec les gens qui sont un peu plus vieux? On parle de quoi, de 11 000 sur 17 000 personnes qui seraient des jeunes de 35 ans et moins, si je ne me trompe pas, ou 30 ans? Qu'est-ce qui arrive avec les autres? Qu'est-ce qu'on va faire pour les gens qui sont issus de l'immigration? Qu'est-ce qu'on va faire dans une ville comme Montréal, justement, où il y a beaucoup d'immigration? Ces gens-là, on ne les aidera pas? Est-ce qu'on va forcer d'autres réseaux communautaires à les aider? Qu'est-ce qui arrive avec des travailleurs ou des travailleuses de 50 ans et plus qui perdent leur emploi puis qui n'ont pas une grosse formation? Je veux dire, on va les envoyer où, ces personnes-là? Je veux dire, on s'en va vers un échec assuré.

Le Modérateur : Merci. M. Gagnon, micro de gauche, Journal de Québec, Journal de Montréal.

M. Gagnon (Marc-André) : Bonjour. Il y a quand même 80 CJE qui ont, donc, accepté cette entente-cadre là sur, quoi, à peu près 110, 120 CJE à travers le Québec. Donc, c'est un peu exagéré de dire que personne n'est d'accord avec ça, il y en a 80 qui ont adhéré à l'entente.

Mme David (Gouin) : Non, mais attendez, là, on va s'entendre sur quelque chose, justement. Le réseau des CJE, en fait, les deux réseaux de CJE, à l'instar de 95 % des organismes, sont venus dire en commission parlementaire qu'ils étaient contre les sanctions, qu'ils étaient contre le fait de couper le chèque de base des gens qui sont à l'aide sociale. Ça, c'est une chose.

Maintenant, oui, il y a un certain nombre de carrefours jeunesse-emploi qui acceptent — ont-ils le choix? — de s'associer au projet du ministre Blais pour accueillir en priorité des jeunes à l'aide sociale. Je vous soumets que c'est déjà la pratique depuis un an, lorsque le ministre avait décidé, lui ou l'ancien ministre, là, qu'il fallait complètement changer la mission des carrefours jeunesse-emploi. Là, ce qui se passe aujourd'hui, c'est un entérinement d'une situation déjà existante. Et, à mon avis, ces carrefours jeunesse-emploi qui ont dit oui n'avaient pas beaucoup, beaucoup d'autres choix. C'est pesant, vous savez, un ministre.

M. Gagnon (Marc-André) : M. Turcotte, peut-être, là-dessus?

M. Turcotte : Bien, peut-être, là-dessus… Moi, j'ai suivi le dossier des carrefours jeunesse-emploi depuis le début, là, et en ce moment, là, ce que le ministre a annoncé aujourd'hui, là, pour rendre ça très clair, là, c'est : on revient pratiquement à la formule d'époque des carrefours jeunesse-emploi, à l'exception où, plutôt que d'être financés à la mission, ils seront financés par jeune, donc, par jeune qu'ils vont aider. Mais à l'époque, les carrefours jeunesse-emploi pouvaient aider les jeunes à l'aide sociale, pouvaient aider les jeunes à l'assurance-emploi.

Le problème qu'on voit, là, c'est que le ministre Blais s'aperçoit aujourd'hui de l'erreur qu'il a faite lors de la réforme des carrefours jeunesse-emploi. Et les chiffres parlent par eux-mêmes : uniquement par les carrefours jeunesse-emploi représentés par le collectif, on parle de 14 000 jeunes qui ont cogné à la porte de leur carrefour jeunesse-emploi et qui se sont fait dire : Nous ne pouvons plus vous aider maintenant. Puis ces jeunes-là, c'est qui? C'est des jeunes de 16, 17 ans qui, si on n'aide pas maintenant à se trouver un emploi, iront cogner à la porte de l'aide sociale. C'est des jeunes qui sont en ce moment aux études, qui terminent leurs études et que, si on n'aide pas maintenant, ils vont cogner à la porte de l'aide sociale. C'est des jeunes qui ont des emplois à statut précaire, qui peuvent être menacés de perdre leur emploi. C'est des jeunes qui aimeraient avoir un meilleur avenir.

Et le ministre Blais, à l'époque, par sa réforme, il a dit : Non, vous, on ne vous aide plus parce que vous n'êtes pas assez importants. On veut baisser la statistique du nombre de jeunes à l'aide sociale, on utilise, en ce moment, les carrefours jeunesse-emploi pour le faire, mais les carrefours ont toujours fait ce travail-là. Là, la seule différence, c'est qu'ils seront financés par jeune plutôt que par la mission.

Donc, nous, ce qu'on dit, c'est : Le ministre se réveille enfin, mais le problème est encore là, les sanctions demeurent dans le projet de loi n° 70 et c'est ça qui est odieux.

M. Gagnon (Marc-André) : O.K. Comme les CJE, donc, deviennent un peu la porte d'entrée du programme Objectif emploi et que cette clientèle-là devra être priorisée par les CJE, craignez-vous qu'ils soient débordés puis que les autres types de clientèles soient pénalisés?

M. Turcotte : Il faut savoir qu'en ce moment les carrefours jeunesse-emploi, avant la réforme, devaient aider aussi ces jeunes primodemandeurs. Donc, ils devaient les aider, mais il ne faut pas mettre de côté... Et ça, c'est la volonté du ministre, tant le ministre Blais que le ministre actuel, de mettre le focus sur les jeunes, sur le programme Objectif emploi. Mais, Serge l'a mentionné, les immigrants, les Québécois issus de l'immigration, les femmes... Il faut le dire, les organismes d'employabilité féminins, les organismes qui aident les femmes à se trouver un emploi sont actuellement coupés, depuis deux ans, par le gouvernement libéral. Donc, les femmes, les Québécois issus de l'immigration et les travailleurs qui ne sont pas jeunes, ni femmes, ni Québécois issus de l'immigration, il arrive quoi avec eux autres? On le voit, là, 578 agents de moins pour les aider, dans les CLE. Mais ces agents-là aident aussi les jeunes qui vont être dans un carrefour jeunesse-emploi, parce que ce n'est pas le carrefour jeunesse-emploi qui va régler le dossier de l'aide sociale de ce jeune-là, là.

Donc, il y a vraiment un problème au ministère de l'Emploi, il n'y a pas assez d'agents pour aider les gens, il n'y a pas assez de centres locaux d'emploi, puis ceux qui sont là, bien, malheureusement deviendront de plus en plus des coquilles vides avec juste un téléphone, puis une boîte aux lettres pour déposer leurs demandes d'aide sociale, puis pas personne pour leur répondre en personne.

Le Modérateur : Merci. Mme David, là-dessus, ça va? Parfait. M. Robillard, micro de droite.

M. Robillard (Alexandre) : Sur un autre sujet, Mme David, j'aimerais avoir votre réaction à la lettre de M. Péladeau, en fin de semaine, sa lettre d'ouverture aux autres souverainistes. Je voulais savoir : Est-ce que ça change quelque chose ça, pour Québec solidaire?

Le Modérateur : On resterait sur le sujet du jour, s'il vous plaît, M. Robillard.

Mme David (Gouin) : On va rester... Par respect pour les gens qui nous accompagnent, nous allons rester sur le sujet du jour.

Journaliste : Mais ça nous intéresse, Mme David.

M. Robillard (Alexandre) : Oui, quand même. Je pense qu'il n'y a plus d'autres questions en français. Si ça ne vous dérange pas, juste cinq minutes.

Le Modérateur : On va y aller... toutes les questions en français aussi, s'il vous plaît.

Journaliste : On aimerait ça avoir votre opinion là-dessus.

Mme David (Gouin) : Ce sera après le point de presse.

Journaliste : Vous allez nous parler?

Mme David (Gouin) : Je vous parle toujours.

M. Hicks (Ryan) : Oui, mais j'ai une question pour M. Turcotte, mais en français.

Le Modérateur : Parfait. Allez-y, M. Hicks.

M. Hicks (Ryan) : Comment vous voyez l'annonce d'aujourd'hui? Est-ce que vous la voyez comme maintenir le statu quo avec les centres jeunesse-emploi?

M. Turcotte : C'est clair que c'est un recul du ministre. Aujourd'hui, le ministre confirme, par cette annonce, qu'il n'aurait pas dû exclure les jeunes qui ne sont... les sans-chèques qu'on appelle malheureusement, là, donc des jeunes qui ne sont pas à l'aide sociale, à l'assurance-emploi ou à statut précaire. Donc, c'est clair que le ministre s'aperçoit de son erreur qu'il a faite. Et je l'ai dit et je le redis, j'en ai visité plusieurs, carrefours jeunesse-emploi cette année, des dizaines et des dizaines de carrefours jeunesse-emploi m'ont montré leurs chiffres, et il y a des milliers de jeunes qui ont été mis de côté cette année qui n'auraient pas été mis de côté l'année passée, l'année d'avant et qui, là, aujourd'hui, vont pouvoir être aidés, mais à quel prix?

M. Hicks (Ryan) :Mme David, what do you think about the Government wanting to integrate this with the Objectif emploi program? It seems to me, from what I read, is that now the «centres jeunesse-emploi» will have a role in that program once Bill 70 passes. What do you think about that?

Mme David (Gouin) : First of all, I agree with my Parti québécois colleague, the Minister is going a little bit back, but I am anxious because we don't know what will be the amount of young people on welfare who will go to the «carrefours jeunesse-emploi» and how many young people without any revenue will be helped. I am not sure for the moment. So, we will have some questions about that. But in general, all this Bill 70 is a shame because… especially the part who talks about welfare because, really, when you have a little, little amount of $623 a month, sincerely, you can't cut this revenue, it's impossible. How can people live, just live or survive?

Le Modérateur : Merci. Mme Fletcher, micro de droite.

Mme Fletcher (Raquel) : Mme David, I have another question for you in English. I was wondering if you agree with your colleague that the Government is trying to move the focus of Bill 70 to helping young people as opposed to looking at the broader subject, broader issue.

Mme David (Gouin) : …can you repeat?

Mme Fletcher (Raquel) : OK. Do you think that the Government is trying to move the focus of the bill towards helping young people?

Mme David (Gouin) : It's that from the beginning. It's the same situation as they have said, exactly the same. All the money, all the resources to the young people, and what we ask is : But what will you do with other people, immigrants, women on welfare, workers who loose their jobs?

Mme Fletcher (Raquel) : OK, perfect, thank you.

Le Modérateur : Merci beaucoup, mesdames et messieurs. Je vous souhaite une excellente fin de journée.

(Fin à 13 h 36)

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