(Treize heures quinze minutes)
M. Petitclerc (Serge) : Alors,
merci beaucoup. Dans le fond, quand une personne arrive à l'aide sociale, c'est
assurément parce qu'elle a épuisé toutes ses ressources financières puis
qu'elle en arrache probablement depuis assez longtemps. C'est peut-être une
personne qui a perdu un emploi et qui a complété son chômage, une personne qui
vient de se séparer, ça peut être une personne qui vient d'un autre pays, ça
peut être une personne... un jeune qui vient d'avoir 18 ans et qui fait sa
première demande d'aide sociale. Et, si on se fie à l'expertise des groupes
communautaires, mais aussi à plusieurs des statistiques qu'on peut retrouver,
cette personne-là est probablement sous-scolarisée, elle peut avoir des
problèmes de santé physique, des problèmes de santé mentale, des dépendances et
elle est assurément exclue socialement.
Être à l'aide sociale, c'est se retrouver
avec un revenu insuffisant pour combler ses besoins de base. Ça, ça signifie,
le premier du mois, de dépenser pour ainsi dire tout son argent pour payer son
loyer, l'électricité et le téléphone et combler ses autres besoins dans des
banques alimentaires ou dans d'autres groupes d'entraide, et faire tout ça à
pied parce qu'on n'a pas d'argent pour se déplacer. C'est ça, la réalité des
personnes assistées sociales qui cognent à la porte d'un centre local d'emploi — quand
il y en a un, évidemment — parce que, pour avoir un chèque d'aide
sociale, ça veut dire qu'on a déjà de multiples problèmes, et, si on va dans un
centre local d'emploi, oui, c'est pour avoir un revenu, évidemment, de base,
mais c'est aussi pour avoir de l'aide pour l'ensemble de ces problèmes-là. Et
ce que vous diraient les groupes, dans le fond, qui aident les personnes qui
sont dans ces situations-là, c'est que ça peut être très long pour régler tous
ces problèmes avant même de penser à un éventuel retour sur le marché du
travail.
Écoutez, pour la Coalition Objectif
Dignité, aujourd'hui, l'étude des crédits du ministère du Travail, de l'Emploi
et de la Solidarité sociale, c'est une autre occasion, une occasion
supplémentaire pour dénoncer le projet de loi n° 70. Je vous rappelle que
c'est un programme qui a comme objectif de créer le programme Objectif emploi,
qui... dans le fond, ça va faire en sorte que, sous la menace d'une pénalité
financière, les gens vont être obligés de suivre un plan d'intégration à
l'emploi et éventuellement d'accepter un emploi qui serait jugé convenable.
Depuis le départ, les ministres qui ont
piloté ce projet de loi là, que ce soit M. Blais ou M. Hamad, ils ont
affirmé à de nombreuses reprises qu'on allait mettre à la disposition des
personnes de nombreux services et un bon accompagnement pour s'en aller dans ce
programme-là. Et, quand on entend «ressources» — madame, du SFPQ,
pourra vous en parler bien plus que moi — nous, on pense aussi à des
agents et des agentes dans des centres locaux d'emploi. Sur ce point-là, on a
bien des doutes sur ce que le ministère va être capable de livrer comme
marchandise, parce que, dans la vraie vie du vrai monde — excusez-moi
l'expression — les gens, ils ont de la difficulté à voir un humain
lorsqu'ils se retrouvent dans un centre local d'emploi. Les mesures offertes
répondent rarement aux problèmes qui sont vécus par les personnes, des gens
qui, des fois, ont besoin d'aide psychologique, de l'aide médicale, de la formation
sinon de l'alphabétisation. Puis probablement que tout ce qui va leur être
offert, en général, ce n'est pas sur ces questions-là que ça répond.
Pour la Coalition Objectif Dignité, on
considère qu'on doit changer d'approche. Il faut d'abord améliorer le revenu de
toutes les personnes assistées sociales, ça, c'est la condition essentielle
pour un retour à la vie active. Il faut ensuite investir massivement, oui, dans
l'aide à l'emploi, mais aussi dans le soutien pour tout ce qui touche la formation
ou l'intégration sociale, ce qui est, justement, la base, le tremplin vers un
éventuel retour sur le marché du travail. Puis ça, ça signifie surtout qu'il
faut avoir des humains qui vont rencontrer des humains, puis ça, ça déborde, je
dirais, même le projet de loi n° 70, parce que ça pourrait s'appliquer à
l'ensemble des personnes assistées sociales actuellement.
Et, dans le fond — je vais
terminer avec ça — le maître mot, c'est l'accompagnement. La seule
manière de le faire, c'est d'investir les fonds nécessaires. Et c'est pour ça
qu'on est là aujourd'hui, parce qu'on n'a pas l'impression que les crédits vont
répondre à notre inquiétude. Merci beaucoup.
Le Modérateur
: Merci,
M. Petitclerc. Mme Rousseau.
Mme Rousseau (Maryse) :
Alors, bonjour. La dernière fois que le SFPQ est venu à cette tribune, c'était
pour dénoncer le fait que nous n'avions pas été invités à participer aux
consultations sur le projet de loi n° 70 malgré nos demandes répétées.
Pourtant, nous représentons les employés du ministère, ceux-là mêmes qui devront
mettre en oeuvre cette réforme et qui sont bien placés pour savoir que ces
changements ne sont pas susceptibles d'aider les personnes vulnérables, au
contraire.
Depuis le dépôt du projet de loi, le
ministre responsable a changé. Nous avions l'espoir que le nouveau ministre en
profiterait pour faire un virage et retirer du projet de loi les aspects les
plus odieux dénoncés unanimement par les spécialistes et les groupes de la
société civile qui se sont prononcés publiquement. Malheureusement, le nouveau
ministre s'entête à défendre une approche qui ne convainc personne.
En mars, un budget a été déposé par le
gouvernement. On constate que l'austérité continue au ministère de l'Emploi et
de la Solidarité sociale. Les compressions additionnelles qui seront appliquées
au MTESS auront des impacts directs sur les services publics.
Dans le réseau d'Emploi-Québec,
l'austérité est en vigueur depuis longtemps. Entre 2011 et 2015, les effectifs
ont chuté de 22 % dans des centres locaux d'emploi. Chez les agentes et
agents d'aide, pour la même période, c'est une baisse de 25 %, soit
578 personnes de moins dans les bureaux locaux pour donner les services
aux bénéficiaires de l'aide sociale aux personnes en recherche d'emploi et aux
entreprises. Les agentes et les agents d'aide sont de moins en moins les moyens
de faire le travail d'intervention en profondeur pour lequel elles ont été
formées et auquel ils croient. Malheureusement, le gouvernement semble
transformer son ministère en un gros centre d'appel et favoriser une fonction
publique parallèle.
Considérant les attaques portées au réseau
des centres locaux d'emploi depuis plusieurs années et l'abolition projetée d'Emploi-Québec
par le projet de loi n° 70, nous avons de bonnes raisons d'être inquiets
pour les services publics. Bien que le gouvernement se targue de vouloir
maintenir la présence ministérielle dans toutes les régions du Québec, certains
bureaux du MTESS ne sont plus que des vitrines, bien loin d'offrir la palette
de services qui sont du ressort des centres locaux d'emploi. Ces reculs ont des
conséquences sur la capacité de susciter l'adhésion et la persévérance des
prestataires aux mesures actives d'emploi.
Finalement, après toutes ces coupures,
quand le gouvernement met de l'avant un programme Objectif emploi soi-disant
pour offrir aux personnes un accompagnement personnalisé en vue d'une
intégration en emploi, il nous est permis d'être perplexes.
Le Modérateur
: Merci,
madame. M. Turcotte.
M.
Turcotte
:
Bonjour à vous toutes et à vous tous. Effectivement, le projet de loi
n° 70, je l'ai dit, nous l'avons dit à plusieurs reprises, c'est un projet
de loi qui s'attaque aux pauvres et non pas à la pauvreté. C'est un projet de
loi qui va créer davantage de pauvreté. Pourquoi? Parce que c'est un projet de
loi qui sous… via des sanctions, va diminuer presque la moitié du chèque d'aide
sociale, qui est actuellement, on s'entend, déjà très bas et trop bas selon
même les gens du Conseil du patronat.
On le voit aujourd'hui, par des gens qui
ont l'expérience, qui sont sur le terrain, notamment le Syndicat de la fonction
publique, que nous avons demandé d'être entendus à plusieurs occasions en
commission parlementaire… Nous avons dû même déposer une motion en commission
parlementaire pour qu'il soit entendu, et tous les députés libéraux ont voté
contre la motion pour entendre le Syndicat de la fonction publique. Pourquoi?
Parce que le Syndicat de la fonction publique a des chiffres alarmants à
transmettre aux membres de la commission parlementaire, et nous allons le voir
aujourd'hui avec les crédits : 578 agents d'aide de moins dans les
centres locaux d'emploi, donc ça fait en sorte qu'il y a moins de gens pour
accompagner les gens à l'aide sociale, des gens qui se cherchent un emploi, des
gens qui ont besoin d'aide actuellement.
Il y a plein… un grand nombre de centres
locaux d'emploi qui ont fermé ou qui ont été fusionnés, ce qui fait en sorte
que les prestataires ou les nouveaux demandeurs doivent faire des distances
beaucoup plus grandes pour se présenter dans un centre local d'emploi. Et,
quand ils réussissent à se déplacer et à s'y présenter, bien, on les réfère via
la ligne téléphonique ou le site Internet du ministère.
Donc, nous considérons que ça prend plus
d'aide pour les gens dans les centres locaux d'emploi, nous devons avoir un
accompagnement plus grand pour les gens, mais aussi revoir le fondement même du
projet de loi n° 70, qui est de s'attaquer aux pauvres et non pas à la
pauvreté.
Le Modérateur
: Merci,
M. Turcotte. Mme David.
Mme David (Gouin) : Merci.
Alors, à l'instar de mes collègues, en fait, moi, je vais dire deux choses :
Encore une fois, on est devant un gouvernement austère et autoritaire.
Autoritaire, c'est simple, au moins 95 % des intervenants sont venus en
commission parlementaire dire : Ne promulguez pas de sanctions, un, c'est
inutile, deux, c'est nuisible, trois, ça rend les gens, comme l'a dit
Dave Turcotte, encore plus pauvres. Avec 623 $ par mois, là, on
n'arrive même pas. 95 % des organismes sont venus dire : Non, ne
faites pas ça; les groupes d'employabilité, les syndicats, le CIUSSS du
Centre-Est-de-Montréal, la Commission des droits de la personne, toutes sortes de
gens, là, qui autrement ne se parlent peut-être pas tout le temps, ils étaient
unanimes. Alors, moi, j'appelle ça de l'autoritarisme quand un ministre dit :
Ce n'est pas grave, tout le monde est contre, je vais le faire quand même.
Deuxièmement, austère, pour toutes les
raisons qui ont été dites, mais fondamentalement parce que ça n'a aucun sens
d'obliger des gens, pour quelque raison que ce soit, là, à vivre, au Québec, à
survivre à peine avec moins de 623 $ par mois. C'est juste indécent, c'est
tout. Moi, je n'ai pas vraiment d'autre commentaire à faire. N'importe qui qui
a déjà fait un budget, n'importe qui, ici ou dans la population, qui connaît le
coût de la pinte de lait sait qu'avec 623 $ par mois, on n'arrive pas.
Le Modérateur
: Merci,
Mme David. On va y aller pour la période de questions. Merci de nous
indiquer à qui s'adresse votre question et de rester sur le sujet, ça serait
apprécié. M. Laforest, micro de droite, TVA.
M. Laforest (Alain) :
Mme Rousseau, pour commencer. Est-ce qu'on est en train de remplacer
Emploi-Québec par les carrefours jeunesse?
Mme Rousseau (Maryse) :
Écoutez, poser la question, c'est peut-être y répondre. Je ne veux pas
qualifier ce que ces gens-là font, la seule chose que je dis, puis c'est...
vous savez, on a toujours le même discours au SFPQ : quand on sort la
mission première des ministères, il est permis de se questionner sur
l'imputabilité et la transparence, et c'est là que ça nous inquiète.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que le ministre est en train d'envoyer le signal qu'Emploi-Québec a failli à sa
tâche d'intégration des jeunes qui sont sur l'aide sociale puis il transfère ça
aux carrefours jeunesse-emploi? Ça veut dire que ça ne marche pas, chez vous,
là.
Mme Rousseau (Maryse) : En
tout cas, une chose est sûre, il envoie un très mauvais signal. Moi, la
question que je serais tentée de vous poser, c'est : Est-ce que le
ministre a tout mis en place pour qu'Emploi-Québec fonctionne? Je pense que
c'est ça qu'il faudrait se poser comme question.
M. Laforest (Alain) :
M. Petitclerc, vous en pensez quoi?
M. Petitclerc (Serge) : Bien,
écoutez, moi, quand j'entends qu'on veut prioriser une clientèle... ce n'est
pas un terme que j'aime bien, là, mais, quand on veut prioriser une certaine
catégorie de personnes, qu'on ne rajoute pas plus d'argent, qu'on ne
rencontrera pas plus de personnes dans l'année, c'est qu'on va clairement
mettre d'autres personnes de côté. Et là on parle beaucoup des jeunes, mais
qu'est-ce qui va arriver avec les gens qui sont un peu plus vieux? On parle de
quoi, de 11 000 sur 17 000 personnes qui seraient des jeunes de
35 ans et moins, si je ne me trompe pas, ou 30 ans? Qu'est-ce qui
arrive avec les autres? Qu'est-ce qu'on va faire pour les gens qui sont issus
de l'immigration? Qu'est-ce qu'on va faire dans une ville comme Montréal,
justement, où il y a beaucoup d'immigration? Ces gens-là, on ne les aidera pas?
Est-ce qu'on va forcer d'autres réseaux communautaires à les aider? Qu'est-ce
qui arrive avec des travailleurs ou des travailleuses de 50 ans et plus
qui perdent leur emploi puis qui n'ont pas une grosse formation? Je veux dire,
on va les envoyer où, ces personnes-là? Je veux dire, on s'en va vers un échec
assuré.
Le Modérateur
: Merci.
M. Gagnon, micro de gauche, Journal de Québec, Journal de
Montréal.
M. Gagnon (Marc-André) :
Bonjour. Il y a quand même 80 CJE qui ont, donc, accepté cette
entente-cadre là sur, quoi, à peu près 110, 120 CJE à travers le Québec.
Donc, c'est un peu exagéré de dire que personne n'est d'accord avec ça, il y en
a 80 qui ont adhéré à l'entente.
Mme David (Gouin) : Non, mais
attendez, là, on va s'entendre sur quelque chose, justement. Le réseau des CJE,
en fait, les deux réseaux de CJE, à l'instar de 95 % des organismes, sont
venus dire en commission parlementaire qu'ils étaient contre les sanctions,
qu'ils étaient contre le fait de couper le chèque de base des gens qui sont à
l'aide sociale. Ça, c'est une chose.
Maintenant, oui, il y a un certain nombre
de carrefours jeunesse-emploi qui acceptent — ont-ils le choix? — de
s'associer au projet du ministre Blais pour accueillir en priorité des jeunes à
l'aide sociale. Je vous soumets que c'est déjà la pratique depuis un an,
lorsque le ministre avait décidé, lui ou l'ancien ministre, là, qu'il fallait
complètement changer la mission des carrefours jeunesse-emploi. Là, ce qui se
passe aujourd'hui, c'est un entérinement d'une situation déjà existante. Et, à
mon avis, ces carrefours jeunesse-emploi qui ont dit oui n'avaient pas
beaucoup, beaucoup d'autres choix. C'est pesant, vous savez, un ministre.
M. Gagnon (Marc-André) :
M. Turcotte, peut-être, là-dessus?
M.
Turcotte
:
Bien, peut-être, là-dessus… Moi, j'ai suivi le dossier des carrefours
jeunesse-emploi depuis le début, là, et en ce moment, là, ce que le ministre a
annoncé aujourd'hui, là, pour rendre ça très clair, là, c'est : on revient
pratiquement à la formule d'époque des carrefours jeunesse-emploi, à
l'exception où, plutôt que d'être financés à la mission, ils seront financés
par jeune, donc, par jeune qu'ils vont aider. Mais à l'époque, les carrefours
jeunesse-emploi pouvaient aider les jeunes à l'aide sociale, pouvaient aider
les jeunes à l'assurance-emploi.
Le problème qu'on voit, là, c'est que le
ministre Blais s'aperçoit aujourd'hui de l'erreur qu'il a faite lors de la
réforme des carrefours jeunesse-emploi. Et les chiffres parlent par eux-mêmes :
uniquement par les carrefours jeunesse-emploi représentés par le collectif, on
parle de 14 000 jeunes qui ont cogné à la porte de leur carrefour
jeunesse-emploi et qui se sont fait dire : Nous ne pouvons plus vous aider
maintenant. Puis ces jeunes-là, c'est qui? C'est des jeunes de 16, 17 ans
qui, si on n'aide pas maintenant à se trouver un emploi, iront cogner à la
porte de l'aide sociale. C'est des jeunes qui sont en ce moment aux études, qui
terminent leurs études et que, si on n'aide pas maintenant, ils vont cogner à
la porte de l'aide sociale. C'est des jeunes qui ont des emplois à statut
précaire, qui peuvent être menacés de perdre leur emploi. C'est des jeunes qui
aimeraient avoir un meilleur avenir.
Et le ministre Blais, à l'époque, par sa
réforme, il a dit : Non, vous, on ne vous aide plus parce que vous n'êtes
pas assez importants. On veut baisser la statistique du nombre de jeunes à
l'aide sociale, on utilise, en ce moment, les carrefours jeunesse-emploi pour
le faire, mais les carrefours ont toujours fait ce travail-là. Là, la seule
différence, c'est qu'ils seront financés par jeune plutôt que par la mission.
Donc, nous, ce qu'on dit, c'est : Le
ministre se réveille enfin, mais le problème est encore là, les sanctions
demeurent dans le projet de loi n° 70 et c'est ça qui est odieux.
M. Gagnon (Marc-André) : O.K.
Comme les CJE, donc, deviennent un peu la porte d'entrée du programme Objectif
emploi et que cette clientèle-là devra être priorisée par les CJE,
craignez-vous qu'ils soient débordés puis que les autres types de clientèles
soient pénalisés?
M.
Turcotte
: Il
faut savoir qu'en ce moment les carrefours jeunesse-emploi, avant la réforme,
devaient aider aussi ces jeunes primodemandeurs. Donc, ils devaient les aider,
mais il ne faut pas mettre de côté... Et ça, c'est la volonté du ministre, tant
le ministre Blais que le ministre actuel, de mettre le focus sur les jeunes,
sur le programme Objectif emploi. Mais, Serge l'a mentionné, les immigrants,
les Québécois issus de l'immigration, les femmes... Il faut le dire, les
organismes d'employabilité féminins, les organismes qui aident les femmes à se
trouver un emploi sont actuellement coupés, depuis deux ans, par le
gouvernement libéral. Donc, les femmes, les Québécois issus de l'immigration et
les travailleurs qui ne sont pas jeunes, ni femmes, ni Québécois issus de
l'immigration, il arrive quoi avec eux autres? On le voit, là, 578 agents de moins
pour les aider, dans les CLE. Mais ces agents-là aident aussi les jeunes qui
vont être dans un carrefour jeunesse-emploi, parce que ce n'est pas le
carrefour jeunesse-emploi qui va régler le dossier de l'aide sociale de ce
jeune-là, là.
Donc, il y a vraiment un problème au
ministère de l'Emploi, il n'y a pas assez d'agents pour aider les gens, il n'y
a pas assez de centres locaux d'emploi, puis ceux qui sont là, bien,
malheureusement deviendront de plus en plus des coquilles vides avec juste un
téléphone, puis une boîte aux lettres pour déposer leurs demandes d'aide
sociale, puis pas personne pour leur répondre en personne.
Le Modérateur
: Merci.
Mme David, là-dessus, ça va? Parfait. M. Robillard, micro de droite.
M. Robillard (Alexandre) :
Sur un autre sujet, Mme David, j'aimerais avoir votre réaction à la lettre
de M. Péladeau, en fin de semaine, sa lettre d'ouverture aux autres
souverainistes. Je voulais savoir : Est-ce que ça change quelque chose ça,
pour Québec solidaire?
Le Modérateur
: On resterait
sur le sujet du jour, s'il vous plaît, M. Robillard.
Mme David (Gouin) : On va
rester... Par respect pour les gens qui nous accompagnent, nous allons rester
sur le sujet du jour.
Journaliste
: Mais ça
nous intéresse, Mme David.
M. Robillard (Alexandre) :
Oui, quand même. Je pense qu'il n'y a plus d'autres questions en français. Si
ça ne vous dérange pas, juste cinq minutes.
Le Modérateur
: On va y
aller... toutes les questions en français aussi, s'il vous plaît.
Journaliste
: On
aimerait ça avoir votre opinion là-dessus.
Mme David (Gouin) : Ce sera
après le point de presse.
Journaliste : Vous allez nous
parler?
Mme David (Gouin) : Je vous
parle toujours.
M. Hicks (Ryan) : Oui, mais
j'ai une question pour M. Turcotte, mais en français.
Le Modérateur
:
Parfait. Allez-y, M. Hicks.
M. Hicks (Ryan) : Comment
vous voyez l'annonce d'aujourd'hui? Est-ce que vous la voyez comme maintenir le
statu quo avec les centres jeunesse-emploi?
M.
Turcotte
:
C'est clair que c'est un recul du ministre. Aujourd'hui, le ministre confirme,
par cette annonce, qu'il n'aurait pas dû exclure les jeunes qui ne sont... les
sans-chèques qu'on appelle malheureusement, là, donc des jeunes qui ne sont pas
à l'aide sociale, à l'assurance-emploi ou à statut précaire. Donc, c'est clair
que le ministre s'aperçoit de son erreur qu'il a faite. Et je l'ai dit et je le
redis, j'en ai visité plusieurs, carrefours jeunesse-emploi cette année, des
dizaines et des dizaines de carrefours jeunesse-emploi m'ont montré leurs
chiffres, et il y a des milliers de jeunes qui ont été mis de côté cette année
qui n'auraient pas été mis de côté l'année passée, l'année d'avant et qui, là,
aujourd'hui, vont pouvoir être aidés, mais à quel prix?
M. Hicks (Ryan) :Mme David, what do you think about the Government wanting to
integrate this with the Objectif emploi program? It seems to me, from what I
read, is that now the «centres jeunesse-emploi» will have a role in that
program once Bill 70 passes. What do you think about that?
Mme David (Gouin) : First of all, I agree with my Parti
québécois colleague, the Minister is going a little bit
back, but I am anxious because we don't know what will be the amount of young
people on welfare who will go to the «carrefours
jeunesse-emploi» and how many young people without any revenue will be helped.
I am not sure for the moment. So, we will have some questions about that. But
in general, all this Bill 70 is a shame because… especially the part who
talks about welfare because, really, when you have a little, little amount of
$623 a month, sincerely, you can't cut this revenue, it's impossible. How can
people live, just live or survive?
Le Modérateur
: Merci. Mme Fletcher, micro de droite.
Mme Fletcher (Raquel) : Mme David, I have another question for you in English. I was wondering if you agree with your
colleague that the Government is trying to move the focus of Bill 70 to
helping young people as opposed to looking at the broader subject, broader issue.
Mme David (Gouin) : …can you repeat?
Mme Fletcher (Raquel) : OK. Do you think that the Government is
trying to move the focus of the bill towards helping young people?
Mme David (Gouin) : It's that from the beginning. It's the same situation as they have
said, exactly the same. All the money, all the resources to the young people,
and what we ask is : But what will you do with other people, immigrants,
women on welfare, workers who loose their jobs?
Mme Fletcher (Raquel) : OK, perfect, thank you.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup, mesdames et messieurs. Je vous souhaite une excellente fin de
journée.
(Fin à 13 h 36)