(Huit heures dix-neuf minutes)
M. Péladeau : Alors, bien,
bonjour à tous et à toutes. Écoutez, nous avons appris hier que le prochain
budget serait déposé le 17 mars. Alors, comme vous le savez, évidemment, c'est
un moment charnière de notre session parlementaire. Alors, nous souhaiterions
donc faire connaître nos expectatives, nos souhaits, faire en sorte que nous
puissions avoir une véritable politique économique, une véritable politique
industrielle.
Vous vous souviendrez qu'à plusieurs
reprises également nous avons interpellé le gouvernement pour faire en sorte
qu'il dépose son plan stratégique en ce qui concerne Investissement Québec. Il
était censé le faire à la session parlementaire précédente. Le gouvernement a dit
qu'il le peaufinait, mais là on commence à s'inquiéter de la longueur de cet
exercice de peaufinement. Alors, il nous apparaît essentiel entre-temps... Nous
le savons, c'est du saupoudrage, c'est de la transaction parcellisée, ce n'est
pas véritablement une politique économique et industrielle. Alors, nous
souhaitons le plus rapidement possible que le gouvernement puisse s'engager
pour faire en sorte que nous en ayons une véritablement.
Un deuxième élément qui m'apparaît
essentiel aussi, c'est que le gouvernement cesse de pelleter sa politique en ce
qui concerne l'équilibre zéro sur le dos des familles. Lorsque nous étions en campagne
électorale, il ne fut d'aucune façon question d'une politique qui allait
pelleter l'équilibre zéro vers l'augmentation des taxes. Or, il se trouve que
depuis que le gouvernement est au pouvoir, on l'a constaté en ce qui concerne
les CPE, on l'a constaté en ce qui concerne les tarifs d'hydroélectricité, ils
sont nombreux et nombreuses, les augmentations de tarifs et des augmentations
de coûts qui ont été refilés à la classe moyenne et aux familles du Québec.
Alors, nous osons espérer que le
gouvernement va considérer qu'il y a deux lignes à l'intérieur d'un compte
de résultats. Il y a, certes, les dépenses, mais il n'y a pas uniquement les
dépenses. Il y a également les revenus... et que le gouvernement va donc
s'engager sérieusement et solidement pour faire en sorte d'implanter et de
proposer une politique industrielle ainsi qu'une politique économique. Merci.
Le Modérateur
: Merci.
On va avec le micro de droite. M. Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : M.
Péladeau, le gouvernement s'est engagé, depuis son élection, lorsqu'on aura des
surplus, à réduire à 50 % le fardeau fiscal des Québécois; l'autre
50 %, la dette. Votre priorité pour vous, elle se trouve où, dans le
prochain budget?
M. Péladeau : Écoutez, il y a
des coupures extrêmement douloureuses qui ont été faites. Elles ont été faites
dans les CPE, elles ont été faites également dans le milieu de l'éducation, et
vous vous souviendrez qu'à plusieurs reprises nous avons insisté, pour le Parti
québécois, que c'était un continuum, le CPE, le primaire et le secondaire, que
le CPE était une institution pour faire en sorte justement de combattre le
décrochage scolaire.
Vous avez lu, tout comme moi également,
hier, donc, la politique du gouvernement qui a coupé de façon significative en
matière de persévérance scolaire. Hier, le ministre de l'Éducation, une fois de
plus, a répondu à côté de la question, et mon collègue Alexandre Cloutier était
là pour lui montrer les chiffres qui avaient été divulgués par Le Devoir.
Alors, tristement, nous ne sommes toujours pas capables d'avoir des réponses
exactes. On botte en touche systématiquement.
Alors, le CPE est une institution
extrêmement importante qui se situe dans l'éducation. Ce que nous
souhaiterions, c'est une véritable politique de réinvestissement à l'intérieur
de l'éducation. Or, il se trouve que là aussi, nous avons eu du saupoudrage.
Vous vous souviendrez que, lors de la mise à jour économique, lors de la
dernière session parlementaire, nous avons dit que nous rajoutions
20 millions, 20 millions.
Qu'est-ce que c'est que 20 millions à
l'intérieur d'une politique sérieuse qui doit s'engager dans l'éducation? Nous
savons que le plus important investissement d'une collectivité au XXIe siècle,
tout comme ça l'a été également à la fin du XXe siècle, c'est dans l'éducation.
Ce n'est pas avec 20 millions que nous serons en mesure de pouvoir
justement enrichir ce qui fait la capacité de faire la différence dans une économie
mondialisée, c'est-à-dire la matière grise. Nous souhaitons véritablement que
le gouvernement réinvestisse en éducation.
M. Laforest (Alain) : Mais
Philippe Couillard s'est déjà engagé, il l'a dit, lorsqu'il a fait le
remaniement, les eaux plus tranquilles, ça va nous amener à un réinvestissement
en éducation. Donc, vous lui demandez de faire ce qu'il a dit.
M. Péladeau : Mais il ne le
fait pas. Ce n'est pas parce qu'il le dit qu'il le fait, M. Laforest, au
contraire. Combien de fois il a dit quelque chose et il a fait l'inverse et le
contraire? Vous suivez aussi bien que moi les débats parlementaires, c'est
systématiquement ponctué de cette stratégie.
Le Modérateur
: Merci. M.
Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Oui,
bonjour, M. Péladeau. M. Daoust, ce matin, confirme les informations selon
lesquelles il y a une proposition qui est sur la table avec le gouvernement
fédéral et avec Bombardier, proposition qui, si elle était acceptée, ferait en
sorte que les gouvernements, Québec et Ottawa, seraient majoritaires au sein de
l'entreprise créée, enfin, l'entreprise créée autour de la CSeries.
D'un point de vue philosophique, d'abord, est-ce
que ça vous apparaît une bonne chose que les gouvernements soient majoritaires
dans ce genre d'aventure?
M. Péladeau : Bien, écoutez,
moi, je l'ai dit à plusieurs reprises, je vous ai dit que la transaction qui
avait été orchestrée et ficelée par l'ex-ministre de l'Économie, transaction
tellement bonne qu'il l'a récupérée aux Transports et que la nouvelle ministre
de l'Économie n'a pas voulu toucher avec une pôle de 10 pieds, alors que nous
étions contre cette transaction. J'aurai l'occasion de m'exprimer davantage
là-dessus au courant de la journée.
Maintenant, pas parce qu'on utilise le véhicule
qui est celui qui est proposé que c'est nécessairement un bon véhicule, au
contraire. Et d'aucune façon, M. Lavallée, d'aucune façon, le Parti québécois
et, je dirais... c'est difficile pour moi, évidemment, de parler de la CAQ,
mais mon sentiment, c'est que nous n'atteignons pas l'industrie aérospatiale et
aéronautique au Québec lorsque nous posons des questions, lorsque nous
interpelons le gouvernement. C'est ce que le premier ministre nous dit. Dans le
fond, ce qu'il nous dit, c'est qu'il ne souhaite pas que nous fassions notre
travail, d'aucune façon nous atteignons... et c'est loin évidemment d'être
notre objectif, bien au contraire. Nous avons, de façon systématique, mentionné
que l'industrie aérospatiale et aéronautique était extrêmement importante. Nous
persévérons et nous continuons à penser qu'il en est ainsi.
Maintenant, en ce qui concerne les
propositions de M. Daoust, attendons. Attendons. Et ce que je souhaite de M.
Daoust, c'est qu'il rende publique l'entente avec Bombardier, parce que sinon,
malheureusement, nous allons être obligés de conclure qu'il s'agit d'entente
secrète. Il s'est fait le chevalier de la transparence, le chevalier de
l'intégrité. Qu'attend-il pour mettre en valeur les principes qu'il a édictés
lors de la cérémonie d'assermentation de son Conseil des ministres?
M. Lavallée (Hugo) : On vous
a vu hier avec M. Legault et là, ce matin, vous faites encore allusion à la CAQ
en disant que vous partagez un certain nombre d'idées, là, possiblement, sur ce
sujet-là. Lorsque vous parlez de la convergence, est-ce que ça inclut,
justement, la CAQ, à vos yeux?
M. Péladeau : Écoutez, je
pense qu'il est clair que la Coalition avenir Québec, depuis quelques mois,
s'est engagée vers le nationalisme économique. C'est ce que son chef a répété
et réitéré à plusieurs reprises. Évidemment, on ne peut être en désaccord avec
cette perspective. C'est le sens de mon engagement également en politique. Moi,
si je me suis engagé en politique, c'est pour faire du Québec un pays, mais c'est
aussi et surtout pour l'enrichir, et c'est au niveau économique que nous serons
en mesure de pouvoir y arriver.
Or, il se trouve qu'actuellement, au
gouvernement libéral, il n'y a aucune expertise, aucune compétence. Il n'y a
tellement pas de compétence que le fameux trio économique du gouvernement Couillard
au moment de la campagne électorale a été démantelé, et nous avons été obligés
d'aller... de chercher, donc, des candidats, des transfuges politiques pour
remplir, donc, les cases du gouvernement Couillard, C'est quand même un peu
ironique.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup. M. Bellerose, Huffington Post.
M. Bellerose (Patrick) : Bonjour,
M. Péladeau.
M. Péladeau : Bonjour.
M. Bellerose (Patrick) :
M. Yves Michaud s'est adressé à la Commission des droits de la
personne dans le dossier sur la motion qui condamnait ses propos jugés
antisémites. Vous avez déjà témoigné en faveur de M. Michaud dans la
préface d'une biographie. Est-ce que vous considérez que l'Assemblée nationale
doit s'excuser pour la motion qui a blâmé M. Michaud?
M. Péladeau : Écoutez, moi,
vous le savez, j'ai déjà dit à quelques reprises, je ne suis pas un
constitutionnaliste, mais je suis un juriste, et la démocratie occidentale
repose depuis des siècles, là, donc, sur la séparation des pouvoirs, quoi qu'en
dise... Moi, je ne veux pas faire un trop gros aparté, là, parce que je sais,
là, que Mme la ministre de la Justice parle, là, souvent de son incapacité
d'intervenir en ce qui concerne le DPCP, ce que je considère être ne pas applicable
dans les circonstances.
Mais c'est certain qu'il y a trois grands
piliers : le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir
judiciaire. Ces pouvoirs-là doivent être adéquatement distingués. Lorsque l'Assemblée
législative, donc l'Assemblée nationale du Québec, a fait cette motion, je
pense qu'elle n'a pas respecté, justement, cette séparation des pouvoirs parce
que l'Assemblée législative fonctionne en fonction, justement, de procédures
différentes que celles qui sont applicables en matière de pourvoir judiciaire.
Il y a ces fameuses règles, et elles sont essentielles pour justement que
justice et apparence de justice soient faites, c'est-à-dire la fameuse règle
audi alteram partem dont nous avons entendu parler à plusieurs reprises.
Donc, il faut faire en sorte que, si
quelqu'un est accusé, qu'il puisse avoir l'occasion de témoigner et de défendre
sa cause. Or, il se trouve que, dans ces circonstances, cette procédure aussi
essentielle que celle qui est l'essence de la justice n'a pas été respectée.
M. Bellerose (Patrick) :
Donc, comme on n'a pas entendu M. Michaud, est-ce que je comprends qu'on
devrait s'excuser maintenant, que l'Assemblée nationale devrait s'excuser
d'avoir voté cette motion-là?
M. Péladeau : C'est à
l'Assemblée nationale de faire le nécessaire. C'est certainement probablement
au président également de réfléchir à la question.
M. Bellerose (Patrick) : Mais
vous ne considérez pas que vous pourriez, par exemple, déposer une motion en ce
sens-là?
M. Péladeau : Je pense que c'est
au président de l'Assemblée nationale de faire le nécessaire.
M. Bellerose (Patrick) :
Dernière question, sur un autre sujet. Est-ce que c'est acceptable qu'un
ministre de l'Éducation envoie ses enfants à l'école privée?
M. Péladeau : Écoutez, le
régime pédagogique ici, au Québec, prévoit un service public et un service
privé, donc il y a des collèges privés. Mes enfants... mes deux plus jeunes
vont à l'école publique, et ma plus grande va au collège privé. C'est le droit
de qui que ce soit de déterminer où il entend envoyer ses enfants.
Le Modérateur
: Merci. M. Caron,
Journal de Québec.
M. Caron (Régys) : Bonjour,
M. Péladeau. Le gouvernement s'achemine vraisemblablement vers un surplus
budgétaire. Huit mois après le début de l'année budgétaire, il était à
1,8 milliard de surplus. Est-ce que ce n'est pas une bonne nouvelle?
M. Péladeau : Bien, soyons
prudents quand même, M. Caron, hein? Je pense qu'on doit attendre la fin de
l'année financière. Il y a probablement aussi, nous verrons bien, peut-être des
dépenses exceptionnelles, non récurrentes. Il faut être prudent avant de tirer
les conclusions définitives en cette matière.
M. Caron (Régys) : Le
gouvernement fédéral s'achemine vers d'importants déficits. À Québec, le
gouvernement Couillard veut absolument réaliser non seulement l'équilibre, mais
des surplus. Est-ce que le Québec devrait imiter Ottawa dans ce domaine-là?
Parce qu'Ottawa soutient, prétend vouloir soutenir l'économie qui est
affaiblie. Alors, est-ce que Québec devrait imiter le gouvernement fédéral?
M. Péladeau : Bien, écoutez,
là, on pourrait partir dans une très, très longue dissertation. Vous connaissez
mon option politique. Les Québécois et les Québécoises envoient
50 milliards de dollars à chaque année au gouvernement fédéral et c'est au
Québec que nous avons les missions de l'État les plus importantes. Je sais que,
pour le ministre des Finances, la notion de déséquilibre fiscal n'existe pas,
mais, lorsque vous avez deux missions aussi essentielles que la santé et que l'éducation,
bien, il faut avoir les moyens nécessaires pour la financer.
Maintenant, que le gouvernement fédéral
s'engage dans un déficit alors que celui du gouvernement du Québec s'en va vers
l'équilibre budgétaire... Et nous envoyons toujours encore... et maintenant des
sommes extrêmement importantes à Ottawa. Bien, je pense que, là, on a la
démonstration hors de tout doute qu'il en existe un, déséquilibre fiscal, n'en
déplaise au ministre des Finances.
M. Caron (Régys) : Le ministre
Jean-Marc Fournier vous accuse... vous reproche de radoter avec votre option
indépendantiste. Est-ce que ce n'est pas insultant, M. Péladeau?
M. Péladeau : Écoutez, je n'ai
pas de commentaire à faire sur les propos de Jean-Marc Fournier.
M. Caron (Régys) : Petite
remarque, M. Péladeau en passant : le terme «maintenance», ce n'est pas un
anglicisme.
M. Péladeau : Lequel?
M. Caron (Régys) :
Maintenance.
M. Péladeau : Maintenance. Ah
oui? Pardon. Je pensais que c'était «l'entretien». Je suis désolé, M. Caron.
Le Modérateur : Après cette
mise au point, dernière question en français, M. Robillard.
M. Robillard (Alexandre) : C'était
la minute «parlons français». M. Péladeau, la ministre de l'Économie,
hier, a fixé à 300, hier, le nombre de commandes fermes nécessaires d'ici le
début des livraisons de la série C alors que l'été dernier M. Bellemare avait
affirmé que cet objectif-là, ce n'était pas une cible en tant que telle. Donc,
est-ce que vous trouvez que c'est une bonne chose que le gouvernement du Québec
fixe la barre plus haut que Bombardier à ce sujet-là?
M. Péladeau : Bien, écoutez,
je ne peux faire autrement qu'encore une fois, tu sais, de nous interroger :
C'est quoi qu'il y a dans cette entente? Ils ne veulent pas la rendre publique,
mais en même temps, ils se permettent de faire des commentaires. Commentaires
basés sur quoi? Il existe-t-il, dans la lettre d'intention, le début d'une
convention de l'actionnaire? Quels sont les droits qui sont ceux d'un
partenaire qui détiendrait 49,5 % des actions de la série C?
Mais ce que nous savons entre-temps, c'est
que Bombardier délocalise un certain nombre de ses services. Bombardier a
également annoncé les mises à pied de 2 400 personnes au Québec.
Bombardier a annoncé qu'il mettait fin au centre d'essai ici, à Montréal. Alors,
qu'est-ce qu'il y a dans cette entente? Nous l'avons demandé au premier
ministre, celui qui se dit le champion de l'intégrité et de la transparence, de
déposer les ententes. Encore une fois, il n'a pas été capable de répondre à la
question, question tout à fait légitime, puisque les Québécois sont censés
mettre 1,3 milliard de dollars dans cette entreprise. Ce n'est pas quatre
30 sous, ça, M. Robillard, 1,3 milliard. Est-ce que les Québécois et les
Québécoises ont le droit de savoir? Notre réponse est positive.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais sur cet aspect-là précis, est-ce que ça vous étonne que la ministre ne
dise pas la même chose que M. Bellemare?
M. Péladeau : Honnêtement,
j'ai entendu tellement de choses de la part de la ministre que vous me
permettrez de ne pas les qualifier.
M. Robillard (Alexandre) :
Maintenant, peut-être juste sur un autre sujet, on a entendu abondamment M.
Legault dire qu'il y avait des députés péquistes qui songeaient à traverser du
côté de la CAQ.
M. Péladeau : Ça, c'est des
vieilles nouvelles, ça, M. Robillard.
M. Robillard (Alexandre) :
Oui, bien, on va peut-être...
M. Péladeau : Entre-temps, il
n'y a pas grand mouvement qui s'est produit.
M. Robillard (Alexandre) :
O.K. Bien, je ne sais pas, je... Non? Vous n'êtes au courant de rien?
M. Péladeau : Bien, c'est
quand est-ce qu'il y a... Je pense que ça fait plus d'un mois, un mois et demi.
Il ne s'est pas passé grand-chose entre-temps.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais on ne vous a pas entendu, vous, sur la réciproque. Est-ce que, vous, vous
êtes au courant que des...
M. Péladeau : Nous faisons
notre travail, M. Robillard. Nous faisons notre travail parlementaire, nous
faisons notre travail... notre action politique sur le terrain. Encore hier,
j'étais dans Charlesbourg avec les militants, lundi à Laval, la semaine
dernière à Lévis et je vais continuer à le faire. Cette action politique
m'apparaît essentielle. C'est celle d'un chef d'une formation politique, et je
m'engage à poursuivre dans...
M. Robillard (Alexandre) :
Mais M. Legault disait qu'il avait eu des échanges avec des députés péquistes
pendant le temps des fêtes, qu'ils étaient intéressés. Est-ce que...
M. Péladeau : Bien, qu'il les
précise, M. Robillard. Moi, je ne peux pas commenter sur les propos de M.
Legault.
M. Robillard (Alexandre) :
Oui, mais est-ce que ces échanges-là se déroulent aussi dans le sens inverse?
Est-ce qu'il y a, à votre connaissance, des députés caquistes qui réfléchissent
à passer au PQ?
M. Péladeau : On ne fait pas des
commentaires de cette nature.
Le Modérateur
: Merci.
M. Bélair-Cirino, Le Devoir.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Bonjour.
Le Modérateur
:
Dernière en français.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui. Alors, hier, il y a plusieurs qui se sont étonnés de votre démonstration
de force avec M. Legault. Vous avez vous-même pointé certaines convergences de
vues en matière d'économie. Mais qu'est-ce qui distingue vos deux formations
politiques en matière d'économie justement?
M. Péladeau : Bien, pas
énormément de choses, je pense, M. Cirino-Bélair. Je l'ai mentionné tout à
l'heure, le nationalisme économique, ça a toujours été une mission fondamentale
du Parti québécois. Certes, il y a bien d'autres missions, comme
l'investissement dans le domaine de l'éducation et, surtout et avant tout, la
nécessité d'avoir tous les leviers, tous les attributs, toutes les compétences
qui sont celles d'une nation pour justement s'engager encore plus solidement
dans notre développement économique. C'est lorsque nous aurons récupéré les 50 milliards
d'impôt que nous envoyons au fédéral que nous serons en mesure des parfaire
encore davantage cet exercice-là d'enrichissement collectif.
Parce qu'aujourd'hui, vous savez, les
priorités du gouvernement fédéral, et nous l'avons constaté depuis les 20
dernières années, ce n'est certainement pas l'économie du Québec. Regardez,
hier encore, il y avait cet exemple, le ministre des Transports, M. Garneau,
dit qu'il va protéger les jobs des centres d'entretien à Winnipeg, mais qu'il
est prêt à changer la loi pour faire en sorte que celle qui protégeait les
employés Aveos, bien, elle, elle va être modifiée pour rendre légal ce qui a
été rendu illégal par les tribunaux. Et la nomenclature de ces éléments-là est
extrêmement longue. J'ai toujours l'occasion d'échanger justement avec les
militants et les militantes sur ces sujets-là et je vais continuer à le faire.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Au
cours des derniers jours, il y a différents reportages qui ont montré les
difficultés de certains partis politiques à s'adapter aux nouvelles règles de
financement, là, qui fixent à 100 $ la contribution maximale annuelle par
une personne. M. Turp, donc le président de l'institut...
M. Péladeau : Le président du
conseil.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui, pardon. Pardon. Alors, mentionnait que justement ça pourrait inciter
différents ex-grands donateurs du Parti québécois à, oui, continuer de donner
leur 100 $ au parti, mais de donner pas mal de sous à l'institut. Est-ce
que vous voyez, vous, une façon justement, là, de... un appétit de donateur du
Parti québécois de vouloir contribuer à la cause, mais qui ne peuvent pas
présentement le faire, du moins à la hauteur de peut-être leur portefeuille?
M. Péladeau : Bien, écoutez,
c'est à eux de décider. Moi, ce que je vais vous dire uniquement, c'est que la
loi, c'est la loi, et nous allons respecter la loi.
Le Modérateur
: Merci.
En anglais. M. Hicks, CBC.
M. Hicks (Ryan) : Good morning. On the CSeries deal, would you be comfortable if the
federal and provincial Governments were the majority on
the board of administrators?
M. Péladeau : On the board?
M. Hicks (Ryan) : On the board of administrators for the Cseries.
M. Péladeau : Board of directors.
M. Hicks (Ryan) : Board of directors.
M. Péladeau : Well, you know, I would say, that, first of all, you know, we would
not agree afterward that this transaction make sense. We said that it doesn't
make sense and, you know, we need to continue to support Bombardier, but the
way that the Government decided
to support it is the wrong way. We said that, you know, they should invest
elsewhere, either at the parent company or either at the major subsidiary,
which is Bombardier aéronautique. They decided, you know, to create a shell,
they put the assets of «la série C» in it and that's it.
This is all we know. In
fact, we don't know nothing else, and I think the population should have the
right, after having the knowledge that we will invest $1.3 billion, to know
what this deal is all about. Because, for the moment, you
know, we should be in a position or… more and more, we
have the right to think that this is a secret deal, a secret deal for $1.3 billion. This is completely unacceptable. He was to be
the government of integrity, of transparency. Where are these principles that
he released when he was there at the «cérémonie d'assermentation» for his
minister council? He's completely out of mind.
M. Hicks (Ryan) :
On the pilot project that the Health Minister wants to do, including some
private clinics, as someone who has experience in the private sector, do you
think that there is some things that our public health system could learn from
the private health system?
M. Péladeau :
Well, health is a public service. This is what the law in Québec and the
historical position was and still… If he wants to change the way that the
health system would be managed and will deliver services to the population, he
should stand and tell the population that he wants to privatise the health
system.
What he's doing right now
is, bit by bit, doing moves that are heading the health system to a
privatisation process. This is completely unacceptable again. And, if he thinks
that the health should be private, then he should stand up and say it clearly
and loudly.
Le Modérateur
:
Merci. Mme Fletcher, Global.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning, Mr. Péladeau. Following the announcement of… the date
is now set for the budget, can you comment or speak to what you would like to
see in the budget?
M. Péladeau :
Well, first of all, you know, we've been saying so many times, for so many
months, that what we need is a real economic policy and economic strategy, and
unfortunately we do not have any. We are also looking for having, you know, the
strategic plan for Investissement Québec, which is, you know, a very
significant tool to address those issues. We don't have anything of that sort
right now.
And the second thing,
which I think is very important, you know, the Government said, completely out
of what it was said during the campaign, that he would like, you know, to have
balanced budget. Well, he did it, or, if he was to make it, it will be to the
detriment, to the detriment of taxpayers. It's going to be to the detriment of
the families of Québec, because we've been seeing, you know, for the last
months, for the last year, taxes being raised. This is certainly not something
that the Quebeckers voted for during the campaign.
Mme Fletcher (Raquel) : And just following on your last comments to Ryan about healthcare,
can you elaborate on what you would like to see, specifically for healthcare in
the new budget or the next budget I should say?
M. Péladeau :
Well, you know, on this, we said we're not in agreement to privatize the system,
and what we're seeing is the minister is privatizing, bit, by bit, by bit. All
those moves that he's making are heading in this direction. If he wants to do
this, he should stand and say to the population that this is his goal.
Unfortunately, he's heading to this direction without saying it to the
population.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup.
M. Péladeau : Merci, messieurs
dames.
(Fin à 8 h 43)