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Point de presse de M. Pierre Karl Péladeau, chef de l'opposition officielle

Version finale

Thursday, February 25, 2016, 8 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures dix-neuf minutes)

M. Péladeau : Alors, bien, bonjour à tous et à toutes. Écoutez, nous avons appris hier que le prochain budget serait déposé le 17 mars. Alors, comme vous le savez, évidemment, c'est un moment charnière de notre session parlementaire. Alors, nous souhaiterions donc faire connaître nos expectatives, nos souhaits, faire en sorte que nous puissions avoir une véritable politique économique, une véritable politique industrielle.

Vous vous souviendrez qu'à plusieurs reprises également nous avons interpellé le gouvernement pour faire en sorte qu'il dépose son plan stratégique en ce qui concerne Investissement Québec. Il était censé le faire à la session parlementaire précédente. Le gouvernement a dit qu'il le peaufinait, mais là on commence à s'inquiéter de la longueur de cet exercice de peaufinement. Alors, il nous apparaît essentiel entre-temps... Nous le savons, c'est du saupoudrage, c'est de la transaction parcellisée, ce n'est pas véritablement une politique économique et industrielle. Alors, nous souhaitons le plus rapidement possible que le gouvernement puisse s'engager pour faire en sorte que nous en ayons une véritablement.

Un deuxième élément qui m'apparaît essentiel aussi, c'est que le gouvernement cesse de pelleter sa politique en ce qui concerne l'équilibre zéro sur le dos des familles. Lorsque nous étions en campagne électorale, il ne fut d'aucune façon question d'une politique qui allait pelleter l'équilibre zéro vers l'augmentation des taxes. Or, il se trouve que depuis que le gouvernement est au pouvoir, on l'a constaté en ce qui concerne les CPE, on l'a constaté en ce qui concerne les tarifs d'hydroélectricité, ils sont nombreux et nombreuses, les augmentations de tarifs et des augmentations de coûts qui ont été refilés à la classe moyenne et aux familles du Québec.

Alors, nous osons espérer que le gouvernement va considérer qu'il y a deux lignes à l'intérieur d'un compte de résultats. Il y a, certes, les dépenses, mais il n'y a pas uniquement les dépenses. Il y a également les revenus... et que le gouvernement va donc s'engager sérieusement et solidement pour faire en sorte d'implanter et de proposer une politique industrielle ainsi qu'une politique économique. Merci.

Le Modérateur : Merci. On va avec le micro de droite. M. Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : M. Péladeau, le gouvernement s'est engagé, depuis son élection, lorsqu'on aura des surplus, à réduire à 50 % le fardeau fiscal des Québécois; l'autre 50 %, la dette. Votre priorité pour vous, elle se trouve où, dans le prochain budget?

M. Péladeau : Écoutez, il y a des coupures extrêmement douloureuses qui ont été faites. Elles ont été faites dans les CPE, elles ont été faites également dans le milieu de l'éducation, et vous vous souviendrez qu'à plusieurs reprises nous avons insisté, pour le Parti québécois, que c'était un continuum, le CPE, le primaire et le secondaire, que le CPE était une institution pour faire en sorte justement de combattre le décrochage scolaire.

Vous avez lu, tout comme moi également, hier, donc, la politique du gouvernement qui a coupé de façon significative en matière de persévérance scolaire. Hier, le ministre de l'Éducation, une fois de plus, a répondu à côté de la question, et mon collègue Alexandre Cloutier était là pour lui montrer les chiffres qui avaient été divulgués par Le Devoir. Alors, tristement, nous ne sommes toujours pas capables d'avoir des réponses exactes. On botte en touche systématiquement.

Alors, le CPE est une institution extrêmement importante qui se situe dans l'éducation. Ce que nous souhaiterions, c'est une véritable politique de réinvestissement à l'intérieur de l'éducation. Or, il se trouve que là aussi, nous avons eu du saupoudrage. Vous vous souviendrez que, lors de la mise à jour économique, lors de la dernière session parlementaire, nous avons dit que nous rajoutions 20 millions, 20 millions.

Qu'est-ce que c'est que 20 millions à l'intérieur d'une politique sérieuse qui doit s'engager dans l'éducation? Nous savons que le plus important investissement d'une collectivité au XXIe siècle, tout comme ça l'a été également à la fin du XXe siècle, c'est dans l'éducation. Ce n'est pas avec 20 millions que nous serons en mesure de pouvoir justement enrichir ce qui fait la capacité de faire la différence dans une économie mondialisée, c'est-à-dire la matière grise. Nous souhaitons véritablement que le gouvernement réinvestisse en éducation.

M. Laforest (Alain) : Mais Philippe Couillard s'est déjà engagé, il l'a dit, lorsqu'il a fait le remaniement, les eaux plus tranquilles, ça va nous amener à un réinvestissement en éducation. Donc, vous lui demandez de faire ce qu'il a dit.

M. Péladeau : Mais il ne le fait pas. Ce n'est pas parce qu'il le dit qu'il le fait, M. Laforest, au contraire. Combien de fois il a dit quelque chose et il a fait l'inverse et le contraire? Vous suivez aussi bien que moi les débats parlementaires, c'est systématiquement ponctué de cette stratégie.

Le Modérateur : Merci. M. Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Oui, bonjour, M. Péladeau. M. Daoust, ce matin, confirme les informations selon lesquelles il y a une proposition qui est sur la table avec le gouvernement fédéral et avec Bombardier, proposition qui, si elle était acceptée, ferait en sorte que les gouvernements, Québec et Ottawa, seraient majoritaires au sein de l'entreprise créée, enfin, l'entreprise créée autour de la CSeries.

D'un point de vue philosophique, d'abord, est-ce que ça vous apparaît une bonne chose que les gouvernements soient majoritaires dans ce genre d'aventure?

M. Péladeau : Bien, écoutez, moi, je l'ai dit à plusieurs reprises, je vous ai dit que la transaction qui avait été orchestrée et ficelée par l'ex-ministre de l'Économie, transaction tellement bonne qu'il l'a récupérée aux Transports et que la nouvelle ministre de l'Économie n'a pas voulu toucher avec une pôle de 10 pieds, alors que nous étions contre cette transaction. J'aurai l'occasion de m'exprimer davantage là-dessus au courant de la journée.

Maintenant, pas parce qu'on utilise le véhicule qui est celui qui est proposé que c'est nécessairement un bon véhicule, au contraire. Et d'aucune façon, M. Lavallée, d'aucune façon, le Parti québécois et, je dirais... c'est difficile pour moi, évidemment, de parler de la CAQ, mais mon sentiment, c'est que nous n'atteignons pas l'industrie aérospatiale et aéronautique au Québec lorsque nous posons des questions, lorsque nous interpelons le gouvernement. C'est ce que le premier ministre nous dit. Dans le fond, ce qu'il nous dit, c'est qu'il ne souhaite pas que nous fassions notre travail, d'aucune façon nous atteignons... et c'est loin évidemment d'être notre objectif, bien au contraire. Nous avons, de façon systématique, mentionné que l'industrie aérospatiale et aéronautique était extrêmement importante. Nous persévérons et nous continuons à penser qu'il en est ainsi.

Maintenant, en ce qui concerne les propositions de M. Daoust, attendons. Attendons. Et ce que je souhaite de M. Daoust, c'est qu'il rende publique l'entente avec Bombardier, parce que sinon, malheureusement, nous allons être obligés de conclure qu'il s'agit d'entente secrète. Il s'est fait le chevalier de la transparence, le chevalier de l'intégrité. Qu'attend-il pour mettre en valeur les principes qu'il a édictés lors de la cérémonie d'assermentation de son Conseil des ministres?

M. Lavallée (Hugo) : On vous a vu hier avec M. Legault et là, ce matin, vous faites encore allusion à la CAQ en disant que vous partagez un certain nombre d'idées, là, possiblement, sur ce sujet-là. Lorsque vous parlez de la convergence, est-ce que ça inclut, justement, la CAQ, à vos yeux?

M. Péladeau : Écoutez, je pense qu'il est clair que la Coalition avenir Québec, depuis quelques mois, s'est engagée vers le nationalisme économique. C'est ce que son chef a répété et réitéré à plusieurs reprises. Évidemment, on ne peut être en désaccord avec cette perspective. C'est le sens de mon engagement également en politique. Moi, si je me suis engagé en politique, c'est pour faire du Québec un pays, mais c'est aussi et surtout pour l'enrichir, et c'est au niveau économique que nous serons en mesure de pouvoir y arriver.

Or, il se trouve qu'actuellement, au gouvernement libéral, il n'y a aucune expertise, aucune compétence. Il n'y a tellement pas de compétence que le fameux trio économique du gouvernement Couillard au moment de la campagne électorale a été démantelé, et nous avons été obligés d'aller... de chercher, donc, des candidats, des transfuges politiques pour remplir, donc, les cases du gouvernement Couillard, C'est quand même un peu ironique.

Le Modérateur : Merci beaucoup. M. Bellerose, Huffington Post.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, M. Péladeau.

M. Péladeau : Bonjour.

M. Bellerose (Patrick) : M. Yves Michaud s'est adressé à la Commission des droits de la personne dans le dossier sur la motion qui condamnait ses propos jugés antisémites. Vous avez déjà témoigné en faveur de M. Michaud dans la préface d'une biographie. Est-ce que vous considérez que l'Assemblée nationale doit s'excuser pour la motion qui a blâmé M. Michaud?

M. Péladeau : Écoutez, moi, vous le savez, j'ai déjà dit à quelques reprises, je ne suis pas un constitutionnaliste, mais je suis un juriste, et la démocratie occidentale repose depuis des siècles, là, donc, sur la séparation des pouvoirs, quoi qu'en dise... Moi, je ne veux pas faire un trop gros aparté, là, parce que je sais, là, que Mme la ministre de la Justice parle, là, souvent de son incapacité d'intervenir en ce qui concerne le DPCP, ce que je considère être ne pas applicable dans les circonstances.

Mais c'est certain qu'il y a trois grands piliers : le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. Ces pouvoirs-là doivent être adéquatement distingués. Lorsque l'Assemblée législative, donc l'Assemblée nationale du Québec, a fait cette motion, je pense qu'elle n'a pas respecté, justement, cette séparation des pouvoirs parce que l'Assemblée législative fonctionne en fonction, justement, de procédures différentes que celles qui sont applicables en matière de pourvoir judiciaire. Il y a ces fameuses règles, et elles sont essentielles pour justement que justice et apparence de justice soient faites, c'est-à-dire la fameuse règle audi alteram partem dont nous avons entendu parler à plusieurs reprises.

Donc, il faut faire en sorte que, si quelqu'un est accusé, qu'il puisse avoir l'occasion de témoigner et de défendre sa cause. Or, il se trouve que, dans ces circonstances, cette procédure aussi essentielle que celle qui est l'essence de la justice n'a pas été respectée.

M. Bellerose (Patrick) : Donc, comme on n'a pas entendu M. Michaud, est-ce que je comprends qu'on devrait s'excuser maintenant, que l'Assemblée nationale devrait s'excuser d'avoir voté cette motion-là?

M. Péladeau : C'est à l'Assemblée nationale de faire le nécessaire. C'est certainement probablement au président également de réfléchir à la question.

M. Bellerose (Patrick) : Mais vous ne considérez pas que vous pourriez, par exemple, déposer une motion en ce sens-là?

M. Péladeau : Je pense que c'est au président de l'Assemblée nationale de faire le nécessaire.

M. Bellerose (Patrick) : Dernière question, sur un autre sujet. Est-ce que c'est acceptable qu'un ministre de l'Éducation envoie ses enfants à l'école privée?

M. Péladeau : Écoutez, le régime pédagogique ici, au Québec, prévoit un service public et un service privé, donc il y a des collèges privés. Mes enfants... mes deux plus jeunes vont à l'école publique, et ma plus grande va au collège privé. C'est le droit de qui que ce soit de déterminer où il entend envoyer ses enfants.

Le Modérateur : Merci. M. Caron, Journal de Québec.

M. Caron (Régys) : Bonjour, M. Péladeau. Le gouvernement s'achemine vraisemblablement vers un surplus budgétaire. Huit mois après le début de l'année budgétaire, il était à 1,8 milliard de surplus. Est-ce que ce n'est pas une bonne nouvelle?

M. Péladeau : Bien, soyons prudents quand même, M. Caron, hein? Je pense qu'on doit attendre la fin de l'année financière. Il y a probablement aussi, nous verrons bien, peut-être des dépenses exceptionnelles, non récurrentes. Il faut être prudent avant de tirer les conclusions définitives en cette matière.

M. Caron (Régys) : Le gouvernement fédéral s'achemine vers d'importants déficits. À Québec, le gouvernement Couillard veut absolument réaliser non seulement l'équilibre, mais des surplus. Est-ce que le Québec devrait imiter Ottawa dans ce domaine-là? Parce qu'Ottawa soutient, prétend vouloir soutenir l'économie qui est affaiblie. Alors, est-ce que Québec devrait imiter le gouvernement fédéral?

M. Péladeau : Bien, écoutez, là, on pourrait partir dans une très, très longue dissertation. Vous connaissez mon option politique. Les Québécois et les Québécoises envoient 50 milliards de dollars à chaque année au gouvernement fédéral et c'est au Québec que nous avons les missions de l'État les plus importantes. Je sais que, pour le ministre des Finances, la notion de déséquilibre fiscal n'existe pas, mais, lorsque vous avez deux missions aussi essentielles que la santé et que l'éducation, bien, il faut avoir les moyens nécessaires pour la financer.

Maintenant, que le gouvernement fédéral s'engage dans un déficit alors que celui du gouvernement du Québec s'en va vers l'équilibre budgétaire... Et nous envoyons toujours encore... et maintenant des sommes extrêmement importantes à Ottawa. Bien, je pense que, là, on a la démonstration hors de tout doute qu'il en existe un, déséquilibre fiscal, n'en déplaise au ministre des Finances.

M. Caron (Régys) : Le ministre Jean-Marc Fournier vous accuse... vous reproche de radoter avec votre option indépendantiste. Est-ce que ce n'est pas insultant, M. Péladeau?

M. Péladeau : Écoutez, je n'ai pas de commentaire à faire sur les propos de Jean-Marc Fournier.

M. Caron (Régys) : Petite remarque, M. Péladeau en passant : le terme «maintenance», ce n'est pas un anglicisme.

M. Péladeau : Lequel?

M. Caron (Régys) : Maintenance.

M. Péladeau : Maintenance. Ah oui? Pardon. Je pensais que c'était «l'entretien». Je suis désolé, M. Caron.

Le Modérateur : Après cette mise au point, dernière question en français, M. Robillard.

M. Robillard (Alexandre) : C'était la minute «parlons français». M. Péladeau, la ministre de l'Économie, hier, a fixé à 300, hier, le nombre de commandes fermes nécessaires d'ici le début des livraisons de la série C alors que l'été dernier M. Bellemare avait affirmé que cet objectif-là, ce n'était pas une cible en tant que telle. Donc, est-ce que vous trouvez que c'est une bonne chose que le gouvernement du Québec fixe la barre plus haut que Bombardier  à ce sujet-là?

M. Péladeau : Bien, écoutez, je ne peux faire autrement qu'encore une fois, tu sais, de nous interroger : C'est quoi qu'il y a dans cette entente? Ils ne veulent pas la rendre publique, mais en même temps, ils se permettent de faire des commentaires. Commentaires basés sur quoi? Il existe-t-il, dans la lettre d'intention, le début d'une convention de l'actionnaire? Quels sont les droits qui sont ceux d'un partenaire qui détiendrait 49,5 % des actions de la série C?

Mais ce que nous savons entre-temps, c'est que Bombardier délocalise un certain nombre de ses services. Bombardier a également annoncé les mises à pied de 2 400 personnes au Québec. Bombardier a annoncé qu'il mettait fin au centre d'essai ici, à Montréal. Alors, qu'est-ce qu'il y a dans cette entente? Nous l'avons demandé au premier ministre, celui qui se dit le champion de l'intégrité et de la transparence, de déposer les ententes. Encore une fois, il n'a pas été capable de répondre à la question, question tout à fait légitime, puisque les Québécois sont censés mettre 1,3 milliard de dollars dans cette entreprise. Ce n'est pas quatre 30 sous, ça, M. Robillard, 1,3 milliard. Est-ce que les Québécois et les Québécoises ont le droit de savoir? Notre réponse est positive.

M. Robillard (Alexandre) : Mais sur cet aspect-là précis, est-ce que ça vous étonne que la ministre ne dise pas la même chose que M. Bellemare?

M. Péladeau : Honnêtement, j'ai entendu tellement de choses de la part de la ministre que vous me permettrez de ne pas les qualifier.

M. Robillard (Alexandre) : Maintenant, peut-être juste sur un autre sujet, on a entendu abondamment M. Legault dire qu'il y avait des députés péquistes qui songeaient à traverser du côté de la CAQ.

M. Péladeau : Ça, c'est des vieilles nouvelles, ça, M. Robillard.

M. Robillard (Alexandre) : Oui, bien, on va peut-être...

M. Péladeau : Entre-temps, il n'y a pas grand mouvement qui s'est produit.

M. Robillard (Alexandre) : O.K. Bien, je ne sais pas, je... Non? Vous n'êtes au courant de rien?

M. Péladeau : Bien, c'est quand est-ce qu'il y a... Je pense que ça fait plus d'un mois, un mois et demi. Il ne s'est pas passé grand-chose entre-temps.

M. Robillard (Alexandre) : Mais on ne vous a pas entendu, vous, sur la réciproque. Est-ce que, vous, vous êtes au courant que des...

M. Péladeau : Nous faisons notre travail, M. Robillard. Nous faisons notre travail parlementaire, nous faisons notre travail... notre action politique sur le terrain. Encore hier, j'étais dans Charlesbourg avec les militants, lundi à Laval, la semaine dernière à Lévis et je vais continuer à le faire. Cette action politique m'apparaît essentielle. C'est celle d'un chef d'une formation politique, et je m'engage à poursuivre dans...

M. Robillard (Alexandre) : Mais M. Legault disait qu'il avait eu des échanges avec des députés péquistes pendant le temps des fêtes, qu'ils étaient intéressés. Est-ce que...

M. Péladeau : Bien, qu'il les précise, M. Robillard. Moi, je ne peux pas commenter sur les propos de M. Legault.

M. Robillard (Alexandre) : Oui, mais est-ce que ces échanges-là se déroulent aussi dans le sens inverse? Est-ce qu'il y a, à votre connaissance, des députés caquistes qui réfléchissent à passer au PQ?

M. Péladeau : On ne fait pas des commentaires de cette nature.

Le Modérateur : Merci. M. Bélair-Cirino, Le Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Bonjour.

Le Modérateur : Dernière en français.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui. Alors, hier, il y a plusieurs qui se sont étonnés de votre démonstration de force avec M. Legault. Vous avez vous-même pointé certaines convergences de vues en matière d'économie. Mais qu'est-ce qui distingue vos deux formations politiques en matière d'économie justement?

M. Péladeau : Bien, pas énormément de choses, je pense, M. Cirino-Bélair. Je l'ai mentionné tout à l'heure, le nationalisme économique, ça a toujours été une mission fondamentale du Parti québécois. Certes, il y a bien d'autres missions, comme l'investissement dans le domaine de l'éducation et, surtout et avant tout, la nécessité d'avoir tous les leviers, tous les attributs, toutes les compétences qui sont celles d'une nation pour justement s'engager encore plus solidement dans notre développement économique. C'est lorsque nous aurons récupéré les 50 milliards d'impôt que nous envoyons au fédéral que nous serons en mesure des parfaire encore davantage cet exercice-là d'enrichissement collectif.

Parce qu'aujourd'hui, vous savez, les priorités du gouvernement fédéral, et nous l'avons constaté depuis les 20 dernières années, ce n'est certainement pas l'économie du Québec. Regardez, hier encore, il y avait cet exemple, le ministre des Transports, M. Garneau, dit qu'il va protéger les jobs des centres d'entretien à Winnipeg, mais qu'il est prêt à changer la loi pour faire en sorte que celle qui protégeait les employés Aveos, bien, elle, elle va être modifiée pour rendre légal ce qui a été rendu illégal par les tribunaux. Et la nomenclature de ces éléments-là est extrêmement longue. J'ai toujours l'occasion d'échanger justement avec les militants et les militantes sur ces sujets-là et je vais continuer à le faire.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Au cours des derniers jours, il y a différents reportages qui ont montré les difficultés de certains partis politiques à s'adapter aux nouvelles règles de financement, là, qui fixent à 100 $ la contribution maximale annuelle par une personne. M. Turp, donc le président de l'institut...

M. Péladeau : Le président du conseil.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, pardon. Pardon. Alors, mentionnait que justement ça pourrait inciter différents ex-grands donateurs du Parti québécois à, oui, continuer de donner leur 100 $ au parti, mais de donner pas mal de sous à l'institut. Est-ce que vous voyez, vous, une façon justement, là, de... un appétit de donateur du Parti québécois de vouloir contribuer à la cause, mais qui ne peuvent pas présentement le faire, du moins à la hauteur de peut-être leur portefeuille?

M. Péladeau : Bien, écoutez, c'est à eux de décider. Moi, ce que je vais vous dire uniquement, c'est que la loi, c'est la loi, et nous allons respecter la loi.

Le Modérateur : Merci. En anglais. M. Hicks, CBC.

M. Hicks (Ryan) : Good morning. On the CSeries deal, would you be comfortable if the federal and provincial Governments were the majority on the board of administrators?

M. Péladeau :  On the board?

M. Hicks (Ryan) : On the board of administrators for the Cseries.

M. Péladeau :  Board of directors.

M. Hicks (Ryan) : Board of directors.

M. Péladeau : Well, you know, I would say, that, first of all, you know, we would not agree afterward that this transaction make sense. We said that it doesn't make sense and, you know, we need to continue to support Bombardier, but the way that the Government decided to support it is the wrong way. We said that, you know, they should invest elsewhere, either at the parent company or either at the major subsidiary, which is Bombardier aéronautique. They decided, you know, to create a shell, they put the assets of «la série C» in it and that's it.

This is all we know. In fact, we don't know nothing else, and I think the population should have the right, after having the knowledge that we will invest $1.3 billion, to know what this deal is all about. Because, for the moment, you know, we should be in a position or… more and more, we have the right to think that this is a secret deal, a secret deal for $1.3 billion. This is completely unacceptable. He was to be the government of integrity, of transparency. Where are these principles that he released when he was there at the «cérémonie d'assermentation» for his minister council? He's completely out of mind.

M. Hicks (Ryan) : On the pilot project that the Health Minister wants to do, including some private clinics, as someone who has experience in the private sector, do you think that there is some things that our public health system could learn from the private health system?

M. Péladeau : Well, health is a public service. This is what the law in Québec and the historical position was and still… If he wants to change the way that the health system would be managed and will deliver services to the population, he should stand and tell the population that he wants to privatise the health system.

What he's doing right now is, bit by bit, doing moves that are heading the health system to a privatisation process. This is completely unacceptable again. And, if he thinks that the health should be private, then he should stand up and say it clearly and loudly.

Le Modérateur : Merci. Mme Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning, Mr. Péladeau. Following the announcement of… the date is now set for the budget, can you comment or speak to what you would like to see in the budget?

M. Péladeau : Well, first of all, you know, we've been saying so many times, for so many months, that what we need is a real economic policy and economic strategy, and unfortunately we do not have any. We are also looking for having, you know, the strategic plan for Investissement Québec, which is, you know, a very significant tool to address those issues. We don't have anything of that sort right now.

And the second thing, which I think is very important, you know, the Government said, completely out of what it was said during the campaign, that he would like, you know, to have balanced budget. Well, he did it, or, if he was to make it, it will be to the detriment, to the detriment of taxpayers. It's going to be to the detriment of the families of Québec, because we've been seeing, you know, for the last months, for the last year, taxes being raised. This is certainly not something that the Quebeckers voted for during the campaign.

Mme Fletcher (Raquel) : And just following on your last comments to Ryan about healthcare, can you elaborate on what you would like to see, specifically for healthcare in the new budget or the next budget I should say?

M. Péladeau : Well, you know, on this, we said we're not in agreement to privatize the system, and what we're seeing is the minister is privatizing, bit, by bit, by bit. All those moves that he's making are heading in this direction. If he wants to do this, he should stand and say to the population that this is his goal. Unfortunately, he's heading to this direction without saying it to the population.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

M. Péladeau : Merci, messieurs dames.

(Fin à 8 h 43)

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