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Point de presse de M. Pierre Karl Péladeau, chef de l'opposition officielle, et M. Stéphane Bédard, leader parlementaire de l'opposition officielle

Version finale

Le vendredi 12 juin 2015, 13 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures trente-deux minutes)

Le Modérateur : Bonjour, mesdames et messieurs. Donc, on va débuter par une allocution de M. le chef de l'opposition officielle, Pierre Karl Péladeau, et ensuite le leader parlementaire de l'opposition, M. Stéphane Bédard. M. Péladeau.

M. Péladeau : Bonjour, mesdames et messieurs. Bonjour à tous et à toutes. Ce fut une session parlementaire extrêmement chargée et, je dois dire, compte tenu des événements et des circonstances, d'une intensité unique et singulière. Cette étape qui se termine, j'en suis particulièrement fier, comme je suis extrêmement fier de cette grande formation politique qu'est le Parti québécois. La course avait son rythme spécifique, soutenu, comme maintenant la vie parlementaire, additionnée d'élections partielles, a, elle aussi, sa dynamique propre. Maîtriser ces nouveaux univers n'était pas un défi facile, mais nous étions ambitieux. Modestement, je crois que nos résultats sont à la hauteur de nos ambitions pour le Québec et des objectifs que nous nous étions fixés.

Devenir chef de l'opposition et chef de ce grand parti fondé par René Lévesque, c'est un privilège qui impose des responsabilités et également des renoncements, mais c'est aussi une occasion unique d'observer la vitalité de notre démocratie et le courage quotidien de nos citoyens et de nos citoyennes. Le contact avec les citoyens, c'est ce qui nous inspire, qui nous donne un sens à notre engagement et qui nous motive à offrir une opposition responsable, constructive et efficace.

Au cours de la session, cette efficacité, on la doit énormément au travail admirable de mon collègue Stéphane Bédard. Il a mené l'équipe parlementaire avec expérience, avec sagesse et avec passion, la passion que nous lui connaissons tous. Stéphane nous présentera, dans quelques instants, les réalisations du Parti québécois au cours de la session.

À sa façon, lui aussi a vécu, je crois, cet instant d'humilité où nous réalisons soudainement le poids des espoirs de beaucoup de nos concitoyens et de nos concitoyennes. J'ai vécu ce moment à plusieurs reprises au cours des dernières semaines, mais probablement avec une rare intensité, après avoir rendu hommage au premier ministre Jacques Parizeau, notamment à la Caisse de dépôt et de placement du Québec samedi dernier. J'étais accompagné, comme vous le savez, de mon fils Thomas. C'est un moment que nous nous souviendrons toujours.

Je tiens aussi à remercier les officiers et les collègues du caucus, la formidable équipe de députés qui m'entoure et l'ensemble du personnel politique qui travaille à l'Assemblée nationale ainsi que dans nos circonscriptions. Ce sont eux et elles qui donnent vie à ce contact si précieux que nous cultivons avec les Québécois et les Québécoises.

Au cours de cette session, en parallèle à la course à la chefferie, nous avons vécu trois élections partielles. Je tiens à féliciter de nouveau notre collègue, Sylvain Rochon, pour sa victoire dans Richelieu et à souligner tout le travail d'équipe de tous mes collègues qui l'ont accompagné avec un volontarisme indéniable.

Dans les circonscriptions de Chauveau et de Jean-Talon, le résultat a été différent, mais Sébastien Couture et Clément Laberge ont mené des campagnes inspirantes. Et, là encore, notre équipe a fait preuve d'un accompagnement sans faille. Le Parti québécois est la seule formation politique à avoir progressé dans ces deux circonscriptions du Québec, et, croyez-moi, ce n'est qu'un début. Nous avons démontré que nous serons de toutes les batailles et nous allons poursuivre le travail. Les citoyens de la Capitale-Nationale, comme tous ceux et celles de toutes les régions du Québec, peuvent compter sur nous.

Le rôle de l'opposition officielle est important. Nous avons choisi, comme formation, d'être à la fois constructifs et efficaces tout en ayant en tête les intérêts et les valeurs des Québécois et des Québécoises. Le plus récent exemple est survenu ce matin, suite à la proposition de Maka Kotto, de Carole Poirier et d'Agnès Maltais. Le gouvernement a accepté de faire de M. Raif Badawi un citoyen du Québec. Nous nous en réjouissons tout en espérant que le gouvernement fédéral intervienne rapidement au plus haut niveau afin que M. Badawi puisse rejoindre sa famille, ses enfants, en Estrie, ici, au Québec.

Plusieurs fois durant la session, nous avons tendu la main au gouvernement et offert notre collaboration. Nous avons proposé la création d'un observateur sur l'intégrisme qui nous permettrait d'agir efficacement en prévention sur les causes et les raisons menant à la radicalisation de nos jeunes. Nous avons proposé au premier ministre de réunir l'ensemble des partenaires socioéconomiques sur l'économie et sur l'emploi. Je tiens aujourd'hui à réitérer de nouveau cette invitation au premier ministre Philippe Couillard. Nous demeurons persuadés de la nécessité d'entendre, de consulter et de réunir l'ensemble des forces vives du Québec pour se doter d'une politique ambitieuse qui fait actuellement, malheureusement, défaut au gouvernement. Je rappelle que cette proposition a reçu un accueil favorable autant de la part des milieux syndicaux que des milieux patronaux. Il est impératif de doter le Québec d'une véritable vision de son développement économique, une vision à la hauteur de notre potentiel, qui fait une grande place à l'innovation, à la recherche d'une plus grande prospérité et qui donne un sens à la mise en commun de notre richesse collective. Nous ne sommes malheureusement pas en présence de ce souffle essentiel actuellement. Il fait défaut. Il faut impérativement retrouver cette direction, et j'appelle le premier ministre à un effort renouvelé de lucidité.

Depuis l'élection du 15 mai, nous avons questionné le gouvernement sur les trois grands thèmes qui sont les préoccupations des Québécois : l'économie, l'éducation et la santé. Cet exercice atteint fort malheureusement trop souvent ses limites, et les réponses que nous obtenons sont souvent décevantes, très décevantes. Malgré tout, il y a aussi des opportunités à saisir et des moments de vérité. Je suis particulièrement satisfait d'avoir pu mettre en évidence les dilemmes dans lesquels les choix du gouvernement placent les citoyens et les familles. Nous avons démontré que le premier ministre faisait fausse route à maintes reprises et nous l'avons obligé de reculer dans bien des cas. Nous avons réussi à faire annuler la hausse des tarifs pour les personnes aînées en CHSLD ainsi que ceux qui fréquentent les centres de jour. Le gouvernement a également reculé sur la hausse des tarifs pour le transport adapté. Nos questions ont aussi poussé le gouvernement à agir sur la protection de notre langue afin de corriger les brèches faites à la loi 101 à la suite d'un jugement permettant l'affichage commercial en anglais. Également, nous avons questionné la vision d'un système de santé encore trop centré sur les médecins et qui ne reconnaît pas à sa juste valeur l'apport et le soutien de tous ceux et celles qui oeuvrent dans ces professions, de nos professionnels de la santé, notamment les infirmières et les infirmiers.

En éducation, nous avons illustré concrètement les impacts de l'austérité du gouvernement sur les services offerts aux enfants et à nos étudiants. Je pense à cette mère de famille qui se trouvait placée dans un dilemme horrible, d'avoir à choisir lequel de ses jumeaux, atteints tous deux de troubles d'apprentissage sévères, irait dans une école spécialisée. Alors, j'ai le grand bonheur de vous confirmer qu'à la suite de nos interventions Loïc et Logan pourront tous les deux avoir accès aux services auxquels ils ont droit. J'ai, il y a quelques minutes, parlé avec Mme Hallahan Pilot et je peux vous dire que c'est un moment très émouvant lorsque, comme député et membre de la représentation nationale, vous posez des gestes et des actions qui puissent trouver des solutions à des circonstances aussi poignantes.

Les meilleures réponses que nous pouvons obtenir, c'est souvent celles d'avoir fait une différence comme celle-là, mais aussi, plus généralement, de mettre en évidence des enjeux collectifs. Nous ne comprenons pas comment un gouvernement peut construire l'avenir du Québec en sabrant dans l'éducation. Plus la politique s'éloignera de cette approche, plus long sera notre chemin pour lutter efficacement contre le cynisme. Ce gouvernement ne doit pas placer les familles, les travailleurs, les aînés, les jeunes et notre nation devant des choix impossibles. À nous de mettre tout ceci en évidence le plus efficacement possible.

Durant la session, nous avons amorcé un travail prometteur. Les résultats sont encourageants et nous indiquent que nous sommes dans la bonne direction. Nous construisons sur des bases solides, avec une équipe de députés dévoués et compétents ainsi qu'avec des militants enthousiastes. Nous construisons avec l'objectif de travailler au mieux-être de tous les citoyens et les citoyennes du Québec.

Vous savez que j'ai exprimé aussi des attentions particulières concernant les nations autochtones. Hier, tous les députés ont voté en faveur de la motion que j'ai déposée, reconnaissant le génocide culturel dont ont été victimes les autochtones. Ce geste s'inscrit dans le respect d'un dialogue de nation à nation, dans notre devoir de mémoire et dans la compassion que nous devons manifester envers les victimes. Ce sens de l'État, il est encore plus nécessaire que jamais.

Comptez sur nous pour continuer notre travail afin que l'austérité cède le pas à l'ambition, à la réussite et à l'espoir. Je vous souhaite, à tous et à toutes, un bel été sous le signe de l'engagement et de la solidarité, deux ingrédients essentiels pour une vie bien réussie. Merci beaucoup.

M. Bédard : Alors, je serai bref. J'aurais beaucoup de choses à dire, ce fut une session, effectivement, mouvementée. Si, à l'automne, nous avions le défi de représenter l'opposition officielle et de bien assumer cette fonction que nous avait confiée la population, vous comprendrez que la session actuelle a été plutôt sous le signe de faire en sorte que le Parti québécois soit la seule alternative crédible au gouvernement actuel, et nous y sommes arrivés. C'était une étape importante pour nous, celle qui amène d'ailleurs à se préparer pour le futur.

Et comment on l'a réussi? Tout simplement en présentant des projets de loi qui sont collés à la réalité des gens et qui, en même temps, qui répondent à des besoins. J'en prends pour preuve le projet de loi sur les primes de départ présenté par mon collègue Stéphane Bergeron; l'observateur de l'intégrisme qui aurait dû être, j'en suis convaincu, choisi par le gouvernement comme outil pour lutter contre l'intégrisme et mieux comprendre ces phénomènes; le directeur parlementaire du budget par Nicolas Marceau; le projet zéro émission par Martine Ouellet, projet simple et porteur pour le Québec, qui aurait pu faire de nous des leaders; la Loi modifiant la Loi sur la qualité de l'environnement afin d'affirmer la primauté de la compétence du Québec en cette matière avec Sylvain Gaudreault, ça serait bien pertinent dans le contexte actuel; et aujourd'hui nous avons adopté la Journée Nelson Mandela, une belle journée, et c'est important. C'est Maka qui a présenté ce projet de loi qui a été adopté à l'unanimité et qui consacre évidemment un héros de notre siècle et un héros de l'humanité bien ancré ici, au Québec, dans ses valeurs.

Dans les mandats d'initiative, nous avons ce mandat fondamental sur les conditions de vie sur les femmes autochtones, en lien avec les agressions sexuelles et la violence conjugale, de Carole Poirier; le mandat d'initiative sur les conditions de vie des adultes hébergés en CHSLD — excusez-moi — c'est notre collègue Sylvain Rochon, notre nouveau député, qui a rapidement fait sa marque; le mandat d'initiative portant sur les études des mécanismes entourant la revente des permis octroyant des places en garderie privée de Mathieu Traversy. Et le mandat d'initiative sur l'évasion fiscale et les paradis fiscaux de Nicolas Marceau, c'est une question qui a, par la suite, abouti à un mandat d'initiative.

Nous avons évidemment plusieurs actions qui ont été portées par le chef ou par d'autres collègues, mais le cas de M. Badawi, Raif Badawi, aujourd'hui, est exceptionnel, et j'en suis fier. Encore là, on voit à travers des questions… et, en montrant la main, on est capable de faire exemple.

Et évidemment cette motion sur le génocide culturel était un grand moment de l'Assemblée nationale. Je pense que... J'espère que ça va inspirer tous les autres parlements à travers le monde, mais sûrement le Parlement canadien et les autres provinces.

Évidemment il y a eu beaucoup de travail qui a été fait par notre collègue Diane Lamarre, entre autres sur la fécondation in vitro, où il y a des reculs pour faire en sorte que les femmes soient respectées. Souhaitons que ces reculs aboutissent à... que le gouvernement recule dans l'ensemble de cette politique qui retire des privilèges acquis par les femmes du Québec.

Donc, nous avons accompli un mandat important. Nous l'avons fait tout en ayant à côté de nous des équipes. Je regarde la CAQ principalement qui a eu une session plutôt difficile, qui a misé, on le sait, tout sur Chauveau, et qui a perdu, et qui, je pense, s'est retrouvée face à face avec ce qu'il fait depuis des mois : véhiculer l'image négative du Québec. Et je pense que ça n'a pas payé, et ce n'est pas ce qu'est le Québec. Ce n'est pas rien que le 57e État en Amérique.

Quant à QS, ce que je regarde de Québec solidaire actuellement, des députés, c'est le manque d'appui quant à la lutte à l'austérité. J'aurais aimé les avoir plus souvent côte à côte. J'aurais aimé qu'ils soient aussi côte à côte dans l'équité salariale, ça aurait été important pour nous, et, plus généralement, dans cet effort qu'on fait pour s'assurer que les femmes jouissent d'une réelle égalité au Québec, entre autres à travers la reconnaissance, vous le savez, de la laïcité, de cette égalité dans les accommodements.

Quant au Parti libéral, on est face, je vous avouerais, à une équipe faible. On le constate tous. Tout est centralisé, et ce n'est pas par hasard, j'imagine. C'est des gens qui ont décidé d'agir avec beaucoup d'arrogance, malheureusement, et cette équipe faible, bien, vous avez des exemples. Mme Vallée, je pense, à la Justice, incarne assez bien cette faiblesse; M. Heurtel, qui ne sort pas beaucoup de son bureau; M. Daoust, qui n'a plus la confiance du premier ministre, à l'évidence, il suffit de voir les attitudes. Et je pourrais en nommer d'autres : Mme Charbonneau, même M. Poëti qui a peut-être changé d'attitude, mais quant à la, je vous dirais, à l'à-propos de ses jugements et des actes qui sont posés, ce n'est pas à la hauteur. Donc, ce qu'on souhaite, évidemment, c'est un remaniement, c'est clair.

On pourrait parler de l'Éducation, comment le ministre est détaché de la réalité concrète des gens, mais le premier ministre, il doit se resaisir. La meilleure façon, c'est de remanier ses troupes et de donner des responsabilités avec le mandat clair, celui de reprendre contact avec la réalité des gens. On a posé beaucoup de questions sur des cas concrets, des individus, des familles qui vivent des réalités pas évidentes, entre autres pour les enfants en troubles d'apprentissage, les familles autistes. J'ai des témoignages à tous les jours, et on ne sent pas ce contact avec la réalité.

Cette faiblesse, on la sent aussi, je vous avouerais, dans la politique du gouvernement. On a abandonné l'électrification des transports, la souveraineté alimentaire, et là je pourrais en nommer d'autres. On a abandonné, par exemple, le projet de faire du Québec une nation les plus en forme, et là on se retrouve devant rien, et on le sent actuellement.

En terminant, bien, ce qu'on constate, il y a des gagnants et des perdants dans cette session-ci. On parle beaucoup au niveau électoral, mais ce que je constate, dans les gagnants, on voit beaucoup les médecins, qui ont gagné en partie, et Lucienne Robillard, mais, dans les perdants, la liste est beaucoup plus longue : les familles, les familles avec les enfants en troubles d'apprentissage, les aînés, les gens des régions, les femmes — les reculs — les infirmières. Donc, ce que nous souhaitons pour la prochaine session, c'est qu'on soit capable de faire en sorte que ces gens soient dans la bonne colonne, ceux des gagnants, et que les autres, bien, peut-être, se retrouvent un peu dans l'autre rangée, celle des perdants, pour s'assurer qu'on a un Québec, effectivement, plus fort, mais plus équitable.

Et nous continuerons, évidemment, à parler d'indépendance, qui a été au coeur de nos débats. On a fait une interpellation. Quand je vois le premier ministre nous parler d'indépendance aujourd'hui, dans une question sur l'éducation, alors qu'il a refusé de venir faire l'interpellation pour défendre son point de vue, il manque, à ce moment-là, à ses obligations nationales dans ce débat, mais aussi dans la défense des intérêts du Québec face à Ottawa. Dans le domaine des transports, dans le domaine, on a vu encore, du CN aujourd'hui, le Québec est malheureusement trop souvent locataire sur son propre territoire.

Merci. Très fier de la session. Merci à mes collègues, une équipe formidable. J'ai eu cette chance de travailler avec eux et je vais continuer à le faire, mais quel bonheur de travailler avec des gens si compétents. Merci.

Le Modérateur : Alors, merci, M. Péladeau. Merci, M. Bédard. On va débuter la période de questions en français. Donc, merci d'avoir une question et une sous-question. On va débuter par le micro de droite, M. Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : M. le chef de l'opposition, mesdames messieurs, Fred Pellerin dirait : Vous êtes un député neuf. Quelle note vous vous donnez comme chef de l'opposition?

M. Péladeau : Oh! c'est la question de Guy A. Lepage, ça? Écoutez, ce que je souhaiterais réitérer, c'est que tous mes collègues de l'Assemblée nationale, de l'aile parlementaire du Parti québécois, nous avons fait un travail exceptionnel. Je suis particulièrement fier de la liste des éléments qui nous ont permis de faire reculer le gouvernement.

Là où je pense… j'aurais souhaité avoir un meilleur résultat ainsi… et j'en suis convaincu, mes collègues, c'est au niveau de l'éducation. Autant il y a des gestes et des actions qui ont été amenés et posés dans d'autres secteurs, autant en éducation nous faisons face encore une fois à un gouvernement qui… Et c'est d'autant plus problématique… J'ai de la difficulté à bien comprendre parce que, lorsque vous avez autant reçu, vous devriez être en mesure de donner tout autant. Tu sais, vous connaissez cette formule, redonner au suivant. Alors que la grande majorité, pour ne pas dire la totalité des membres du conseil des ministres, ont eu ce bénéfice d'être éduqués ici, au Québec en grande partie, bien, devraient être attentifs d'en redonner tout autant. Et c'est le pire des investissements qu'une collectivité peut faire que de sabrer dans l'éducation.

Alors, si j'avais une note à me donner, c'est peut-être le peu de résultat qui nous a permis de faire réaliser au gouvernement… Mais sachez, par ailleurs, que nous allons continuer à travailler très fort sur ce chantier d'avenir, sur ce chantier de toute nation qui se respecte.

M. Laforest (Alain) : Votre leader parlementaire a parlé d'image négative de M. Legault, là, qui véhicule sur le Québec… entre autres, 57e État. M. Couillard dit la même chose de vous concernant la souveraineté au niveau international en disant que vous faites fuir les investissements au Québec. Est-ce que le spectre du référendum… parce que vous dites que c'est un instrument comme les autres, vous voulez faire du Québec un pays, ça ne risque pas de vous nuire durant les trois prochaines années ou, un jour, vous serez clair?

M. Péladeau : Durant les trois prochaines années, j'ai eu et nous avons eu l'occasion de le répéter à plusieurs reprises, nous allons travailler, avec le bénéfice de l'institut sur l'indépendance, les bienfaits et les bénéfices de ce que, lorsque le Québec sera un pays, nous pourrons procurer à nos citoyens et nos citoyennes. Et sachez… soyez, pardon, assurés qu'en 2018, lorsque les prochaines élections générales auront lieu, nous serons prêts sur la totalité des thèmes qui sont chers aux Québécois.

Le Modérateur : Merci. Mme Dufresne, Radio-Canada.

Mme Dufresne (Julie) : M. Péladeau, messieurs dames. Un peu dans cet esprit, à quel point est-ce que la réunion des forces souverainistes sera votre priorité, dès la prochaine session, en fait?

M. Péladeau : Écoutez, ça a toujours été, je pense, pour le Parti québécois, une priorité de faire en sorte que nous regroupions nos forces souverainistes. Alors, c'est vrai que je l'ai mentionné, les circonstances récentes ont fait en sorte qu'il y ait une convergence, et j'entends bien travailler sur cette convergence pour réunir ceux et celles qui croient que le Québec va s'enrichir lorsqu'il sera un pays. Je pense que les circonstances sont de plus en plus favorables et j'ai bien hâte, justement, de m'engager au terme de cette session parlementaire et également aussi de cette course… et il ne faut pas se le cacher, elle a été extrêmement exigeante. Mais dès maintenant, justement, je vais consacrer mon temps à faire en sorte que ces forces souverainistes, ces forces indépendantistes travaillent dans la réalisation de cet objectif ultime de faire du Québec un pays.

Mme Dufresne (Julie) : Maintenant, vous avez passé quelques semaines comme chef de l'opposition officielle. Quelle est l'ampleur des changements auxquels on peut s'attendre, les changements auxquels vous pourriez procéder au cours de l'été dans votre entourage et au sein du caucus?

M. Péladeau : Bien là, cette session qui se termine, justement, va nous procurer les moments appropriés pour y réfléchir, mais je tiens à réitérer ce que je disais un petit peu plus tôt, nous avons une équipe exceptionnelle, une équipe dévouée et compétente, une équipe également qui bénéficie d'une grande diversité, qui est en mesure de pouvoir avoir un diapason complet sur les problématiques du Québec, et ça, je pense que c'est un atout considérable pour notre formation politique.

Mme Dufresne (Julie) : Mais, au-delà de ça, est-ce que les gens pourraient changer de rôle? Pouvez-vous nous donner un petit aperçu?

M. Péladeau : Je viens de vous dire que cette session se termine, et nous aurons certainement l'occasion, donc, d'en parler au moment de la reprise des travaux, en septembre.

Le Modérateur : M. Robillard, Presse canadienne.

M. Robillard (Alexandre) : M. Péladeau, bonjour. Le rassemblement des forces souverainistes, selon vous, ça doit prendre quelle forme? Est-ce que ça doit uniquement passer par le Parti québécois ou est-ce qu'il y a d'autres avenues qui sont possibles?

M. Péladeau : Historiquement, vous le savez, le Parti québécois a été le véhicule privilégié, je dirais même le véhicule royal pour l'indépendance, mais je ne fais pas référence à la royauté britannique, je fais référence à cette expression. Alors, il va le demeurer. En même temps, ce n'est pas le seul et unique véhicule. Nous respectons les hommes et les femmes qui peuvent avoir des perspectives différentes, mais, chose certaine, j'en suis convaincu, sur l'indépendance du Québec, nous devons nous rejoindre sur ce même objectif.

M. Robillard (Alexandre) : En octobre dernier, vous aviez déclaré que, si vous étiez élu chef, vous mettriez sur pied une fiducie sans droit de regard puis que vous feriez aussi une déclaration sur l'honneur que vous n'interviendriez pas dans vos salles de presse. Donc, maintenant, ça fait un mois que vous êtes chef. Est-ce que vous pouvez nous donner un peu une idée de l'échéancier que vous avez en tête pour ces deux gestes-là? Concrètement, quand est-ce que ça va se produire?

M. Péladeau : J'ai eu l'occasion, donc, de le mentionner, j'ai donné des instructions, dès le 15, à mes procureurs pour que soit constitué cette fiducie ou ce mandat sans droit de regard. J'ai également eu l'occasion de vous dire que, puisque l'entreprise Québecor évolue dans le domaine des télécommunications et de la radiodiffusion, deux compétences fédérales, donc ça exige l'autorisation et l'approbation au niveau du transfert des licences, que ces procédures ont été entamées. Malheureusement, je ne peux pas vous dire quelle va être la période de temps requise et nécessaire pour que ces transferts soient effectués, mais la démarche est bien entamée.

M. Robillard (Alexandre) : Puis pour votre déclaration sur l'honneur…

M. Péladeau : J'aurai l'occasion, alors, à ce moment-là, lorsque tout sera complété également, de procéder dans la même veine.

M. Robillard (Alexandre) : Votre mariage célébré par M. Labeaume...

M. Péladeau : Le 15 août.

M. Robillard (Alexandre) : …est-ce que vous pensez que le fait que M. Labeaume célèbre cette cérémonie-là, ça pourrait avoir des retombées politiques? Est-ce que ça va changer l'image...

M. Péladeau : Bien là, vous allez chercher un peu loin. Vous savez que le maire Régis Labeaume est le maire de Québec. Nous allons nous marier à Québec, d'ailleurs juste en face de la mairie.

M. Robillard (Alexandre) : Ce n'est pas banal que ce soit le maire qui célèbre...

M. Péladeau : C'est un très bel endroit, c'est la chapelle du Musée de l'Amérique francophone. C'est un endroit aussi qui, à quelque part, nous représente, Julie et moi, puisque nous sommes très fiers de notre histoire, nous sommes très fiers de ceux et celles qui nous ont précédés et qui nous ont permis d'être ce que nous sommes aujourd'hui.

Le Modérateur : M. Lavallée.

M. Lavallée (Hugo) : On parlait tout à l'heure du rassemblement des forces souverainistes. M. Duceppe a dit, cette semaine, lorsqu'il a annoncé son retour en politique, qu'il vous avait parlé et que vous l'aviez assuré de votre plus grand soutien dans la prochaine élection fédérale.

Est-ce qu'il n'y a pas un risque, là, pour le mouvement souverainiste et plus particulièrement pour le Parti québécois de se coller à un parti, en l'occurrence le Bloc québécois, qui est dans une position d'extrême faiblesse, que certains jugent même moribond? Est-ce que ça n'aurait pas été mieux de prendre ces distances plutôt que d'assurer M. Duceppe de votre plus entier soutien?

M. Péladeau : Écoutez, en ce qui me concerne, il n'y a aucune faiblesse à accompagner, à travailler avec ceux et celles qui défendent le même objectif que celui du Parti québécois, son article 1, faire du Québec un pays. Alors, à cet égard, en ce qui me concerne, moi, je vais travailler étroitement.

J'ai le privilège de connaître Gilles Duceppe depuis quelques années. Je dois dire également qu'à plusieurs reprises il m'a procuré conseils et réflexions et je pense que c'est cette amitié qui l'a amené, par courtoisie, à m'informer des choix qu'il avait faits et de venir à la maison samedi dernier pour m'en informer. Alors, je le remercie énormément, et il peut compter sur mon concours.

M. Lavallée (Hugo) : J'aimerais aussi vous entendre sur votre relation avec les médias. On a senti une certaine tension, là, dans les premiers mois que vous avez passés ici avec nous. Ça s'est un peu résorbé par la suite, mais j'étais curieux d'aller...

M. Péladeau : J'en suis heureux.

M. Lavallée (Hugo) : ...j'étais curieux d'aller au-delà de ça et de voir quelle conception vous aviez, justement, des médias, en lien notamment avec votre position de chef de l'opposition. Est-ce que, pour vous, les médias sont des acteurs partisans?

M. Péladeau : Non. Les médias sont un rouage essentiel et fondamental de la démocratie. Vous connaissez cette fameuse formule, donc le quatrième pouvoir. C'est la capacité et c'est aussi ce que je considérais lorsque j'avais le privilège de diriger Québecor, donc un lien, un pont, un véhicule pour informer la population.

Maintenant, certains sont-ils partisans? C'est certain qu'il y a des éditoriaux dans les journaux, c'est la mission même de l'éditorial d'être partisan. On va respecter la façon dont les médias fonctionnent depuis des décennies, pour ne pas dire des siècles.

Le Modérateur : Merci. M. Boivin.

M. Lavallée (Hugo) : …comme des adversaires ou...

Le Modérateur : M. Boivin, Le Soleil.

M. Boivin (Simon) : Oui. Bonjour, tout le monde. Vous avez parlé un peu plus tôt, M. Péladeau, des défis que recèle le monde politique. J'aurais aimé savoir, de votre côté, vous qui venez du monde des affaires, quels ont été les éléments que vous avez eu le plus de difficulté à apprivoiser dans le monde politique.

M. Péladeau : C'est une bonne question, ça. Écoutez, je pense que, oui, et certains diront que ce sont deux univers qui sont bien différents… J'aurais tendance à minimiser peut-être une formule semblable parce que ce qui caractérise le succès, c'est, je pense, le leadership, c'est la vision, l'anticipation que nous devons avoir sur l'avenir, en l'occurrence, si vous êtes dans l'entreprise, donc de l'entreprise, et, si vous êtes en politique, de la nation, et cette nécessité d'avoir toute l'énergie et la détermination à exécuter cette vision.

Alors, c'est peut-être certains attributs que j'ai eu le bénéfice de cultiver durant ma vie professionnelle antérieure et ce sont certainement, le cas échéant, les attributs que j'entends bien utiliser dans ma vie politique.

M. Boivin (Simon) : Juste que je comprenne bien, je m'excuse. Les éléments auxquels vous avez eu le plus de difficulté à vous acclimater dans le monde politique, ce sont lesquels?

M. Péladeau : Bien, j'essaie de mettre en valeur plutôt les éléments communs et je pense que cette vision et cette exécution, nous le faisons tous ensemble. C'est certain qu'à quelque part il y a… vous êtes tributaire aussi, dans la vie professionnelle, lorsque vous êtes dans l'entreprise, à l'égard des parties prenantes que… et nous avons tendance… ou que nous utilisons dorénavant comme formule, que ce soient les créanciers, que ce soient les actionnaires, que ce soient les employés, que ce soient les syndicats, mais vous avez aussi des parties prenantes dans le domaine politique. Évidemment, vous avez vos collègues, vous avez les militants, vous avez la population.

Donc, il faut rechercher le consensus parce que c'est dans le consensus et dans cette capacité de convaincre ceux et celles qui vous entourent que vous êtes certainement amené à avoir du succès dans les orientations que vous voulez vous donner pour réussir vos objectifs.

M. Boivin (Simon) : M. Legault dit que vous vivez une lune de miel avec les Québécois. Avez-vous l'impression de vivre une lune de miel avec les Québécois?

M. Bédard : Avec sa blonde, sûrement.

M. Péladeau : Bien, écoutez, moi, je ne peux pas me plaindre. Les choses vont bien. J'ai parlé des résultats de nos dernières partielles, les choses s'améliorent. Je pense que nous sommes très étroitement rassemblés, que nous partageons toutes et tous cet objectif, et, comme je le mentionnais tout à l'heure, la convergence des forces souverainistes et indépendantistes semble se faire. Je vais continuer à y travailler et comptez sur moi pour que nous respections nos objectifs.

Le Modérateur : Merci. M. Croteau, LaPresse.

M. Croteau (Martin) : Bonjour, M. Péladeau. Dans la même veine que mon collègue, ça fait un mois que vous êtes en poste comme chef de l'opposition, qu'est-ce que vous avez changé et qu'est-ce que vous souhaitez changer pour un peu enlever votre chapeau d'homme d'affaires et mettre celui d'aspirant premier ministre?

M. Péladeau : Bien, le chapeau d'homme d'affaires, ça fait longtemps que je l'ai quitté, là. J'ose espérer, encore une fois, garder les attributs qui m'ont permis d'avoir le succès relatif dans ma vie professionnelle antérieure et qui sont, encore une fois, des atouts importants dans la vie politique. Donc, je ne peux faire autrement que de réitérer que les choses vont bien. Vont-elles toujours bien aller? Peut-être que la politique… et c'est là aussi une des essences qui va faire en sorte que ça soit moins rose, moins facile, plus difficile. Je m'attends aussi à ce que des situations semblables se produisent, tout comme j'en ai vécu dans ma vie professionnelle antérieure.

M. Croteau (Martin) : Dans votre introduction, vous avez parlé d'économie, d'emploi, d'éducation, de santé. À quel point craignez-vous que le gouvernement, dont c'est votre travail de critiquer tous les jours, à quel point craignez-vous que le gouvernement l'ait eu plus facile à cause de l'épineuse question de vos avoirs?

M. Péladeau : Bien, nous constatons, mais pas uniquement à l'égard de cette question, mais que le gouvernement fait de la diversion en permanence. Nous posons des questions qui nous apparaissent tout à fait légitimes, qui sont celles que les citoyens et les citoyennes souhaiteraient poser au gouvernement. Nous le faisons parce que nous sommes les dignes représentants des citoyens et des citoyennes. Alors, c'est triste de constater qu'ils n'ont pas de réponse, et ils reviennent systématiquement avec le même bavardage, excusez-moi l'expression, le même baratinage, là. Encore ce matin, le premier ministre Couillard nous parlait de l'impossible déficit de 7 milliards. Alors, il s'agit… Cette situation n'a jamais existé. Les commentateurs, les économistes, les experts ont dit qu'elle n'avait jamais existé, et le premier ministre Couillard continue à réitérer une inexactitude, pour ne pas dire davantage, une fausseté.

M. Boivin (Simon) : Juste pour vous permettre de préciser, là, faire une petite précision, vous considérez donc que la question de vos avoirs, qui a été souvent soulevée, est une diversion?

M. Péladeau : Oui, comme tant d'autres. Je pense que le rôle du gouvernement, et c'est ce que nous faisons au Parti québécois, c'est d'être à l'écoute de nos citoyens, de ceux et celles que nous représentons. Et je constate, malheureusement, que, de la part du gouvernement Couillard, il y a une absence, pour ne pas dire un fossé qui est en train de prendre encore davantage d'envergure entre la population et ceux qui les dirigent. Je l'ai mentionné un petit peu plus tôt, ce n'est certainement pas la voie à mettre en valeur pour combattre le cynisme.

Le Modérateur : Merci. M. Bélair-Cirino, Le Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Bonjour. Vous avez dit un peu plus tôt à mon collègue Simon Boivin que la convergence des forces souverainistes se perd. Alors, de quelle façon? Puis est-ce qu'elle est nécessaire avant le prochain rendez-vous électoral pour vaincre sur le camp fédéraliste?

M. Péladeau : Oui, cette convergence, ce rapprochement, cet accompagnement est nécessaire. Nous l'avons dit, d'ailleurs, tous et toutes durant la course avec mes collègues. Et, tous et toutes, nous étions tous d'avis que nous allions travailler sur ce chantier, et, puisque la course est terminée, que les militants et militantes du Parti québécois ont fait leur choix, maintenant, c'est l'heure du rassemblement qui est sonnée et faire en sorte, justement, que nous partagions et que nous travaillions dans la même perspective de ce rassemblement.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Concernant le projet de loi n° 62 sur la neutralité religieuse de l'État, est-il possible d'ajouter une disposition au projet de loi afin d'interdire le port du tchador aux employés de l'État tout en ayant la certitude que ce projet de loi là passe le test des tribunaux, dans le fond, que le gouvernement n'ait pas à recourir à la clause «nonobstant», ce qu'il se refuse de faire?

M. Péladeau : Écoutez, ce sont des questions extrêmement importantes, extrêmement délicates et qui requièrent aussi des analyses approfondies. Vous savez que ma collègue Agnès Maltais s'est exprimée là-dessus. Certainement, le projet vient d'être déposé, nous aurons l'occasion de l'analyser, de faire justement appel à des experts pour que notre jugement soit encore davantage éclairé et, durant la session parlementaire d'automne, nous aurons certainement l'occasion de revenir amplement avec les tenants et aboutissants, avec les détails qui sont requis pour faire notre travail parlementaire le plus efficacement possible et qui nous permettra… Nous avons quand même, je pense, une bonne appréciation des opinions de la population, mais il va y avoir certainement, durant cette session… cette saison estivale, l'occasion de renforcer encore davantage auprès des citoyens, parce que nous allons aller à leur rencontre, les éléments qui retiennent leur attention et les déterminations qui sont les leurs.

Le Modérateur : Merci. M. Pépin, Radio-Canada.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais, rapidement, quand l'institut de recherche appliquée sur l'indépendance va ouvrir ses portes?

M. Péladeau : Le plus rapidement possible. Je vais y travailler dès maintenant, j'y ai déjà travaillé, mais là, certainement que j'aurai l'occasion d'y amener, d'y apporter encore davantage d'attention. Merci.

Le Modérateur : M. Pépin, Radio-Canada.

M. Pépin (Michel) : Bonjour à tous. Bonjour, M. le chef de l'opposition officielle. M. Couillard a exprimé le respect qu'il avait à votre égard ce matin en conférence de presse…

M. Péladeau : J'en suis réjoui, j'en suis ravi.

M. Pépin (Michel) : …mais, en même temps, on entend le leader du gouvernement qui a tenu des propos, qui ont été soulevés notamment par M. Bédard, qui étaient assez durs à votre endroit, pour le moins. On a entendu M. Moreau, le travail de la Commission des institutions…

Comment vous trouvez… Est-ce qu'il y a du respect à votre égard par le gouvernement Couillard, à votre avis?

M. Péladeau : Bien, vous connaissez cette stratégie de relations publiques, je pense qu'elle a été adoptée par le Parti libéral et le gouvernement. Je pense que ça ne fait plus aucun doute, c'est la stratégie du «bon cop, bad cop». Alors, tu sais, le premier ministre a souhaité de l'élévation en ce qui concerne les débats à l'Assemblée nationale, alors c'est ce qu'il tente de faire, mais honnêtement je pense que personne n'est dupe et que, malgré le fait que ce soit le leader du gouvernement qui adopte cette attitude de «bad cop», ça reflète également… ça reflète sur le patron, parce que c'est lui le patron, le premier ministre du gouvernement, et peut-être qu'on doit s'attendre à un remaniement en profondeur de ce gouvernement, bien que peut-être que, sur le banc, il n'y a pas énormément de ressources pour faire en sorte d'améliorer la perspective à laquelle auront droit les Québécois et les Québécoises cet automne.

M. Pépin (Michel) : Plusieurs membres du gouvernement Couillard, donc, vous reprochent d'avoir un certain contrôle sur le quatrième pouvoir que vous évoquiez et puisque vous voulez être… vous êtes l'alternative, comme vous l'avez présenté, au gouvernement… exercer le contrôle du premier et du deuxième pouvoir, est-ce que vous avez l'impression que le gouvernement Couillard, avec ses attaques à votre égard, est-ce que ce discours-là est en train de s'étioler, de s'éroder et de finalement peu porter dans le public?

M. Péladeau : Moi, c'est mon sentiment. Je peux me tromper. Mais, honnêtement, je ne crois pas que ça soit une très bonne stratégie. C'est une stratégie beaucoup trop facile, mais, en même temps, des fois, la politique donne ouverture à une trop grande facilité. Ça sera aux citoyens et aux citoyennes d'en juger. Alors, le résultat des courses, nous le verrons un jour ou l'autre.

Le Modérateur : Dernière question en français. Mme Lajoie.

Mme Lajoie (Geneviève) : Bonjour. Vous voulez faire la souveraineté pour faire du Québec un endroit plus prospère. Vous provenez du milieu des affaires, M. Péladeau. Est-ce qu'au lendemain d'un référendum gagnant, il y aurait des perturbations au Québec?

M. Péladeau : Nous allons travailler à faire en sorte, avec l'institut, de bien mettre en valeur toutes ces sources de richesses additionnelles. Nous allons faire l'analyse de la péréquation, nous allons faire l'analyse des transferts fédéraux, nous allons faire l'analyse, justement, de cette absence d'être propriétaires… Comme le mentionnait Stéphane tout à l'heure, lorsque vous êtes locataire, je suis désolé, j'ai rarement vu un locataire s'enrichir. Et, si les Québécois se sont enrichis depuis les dernières décennies, c'est justement parce qu'ils ont pris en main leur économie. On ne peut faire autrement que de rendre hommage, encore une fois, à ce grand homme, ce grand serviteur de l'État, ce grand homme d'État que fut Jacques Parizeau, mais il a été certainement la cheville ouvrière de cette prise en main.

Alors, tout ce travail va s'effectuer dans les années qui viennent, et nous aurons des réponses à toutes les questions que les Québécois et les Québécoises se posent.

Mme Lajoie (Geneviève) : Vous aviez déjà dit que vous aviez quand même eu des moments difficiles au début lorsque vous êtes entré en politique, vous trouviez ça un petit peu difficile. Est-ce que vous trouvez que vous êtes un bon politicien?

M. Péladeau : Bien, ce n'est pas à moi d'en juger, honnêtement, Mme Lajoie, c'est à la population. Je ne commencerai pas à commenter ma situation personnelle. C'est toujours très difficile de se prendre comme un objet.

Le Modérateur : Merci. On va aller en anglais. M. Harrold, CTV.

M. Harrold (Max) : Bonjour. Yes. You said in French that Québec «manque un certain souffle» when you were talking about the economy. Maybe translate that as «energy» or «momentum». What is Québec missing in terms of the economy? What is this government doing wrong or not doing in your opinion?

M. Péladeau : Well, you know, they've being focusing on cutting expenses, reducing expenses. There is other things in life than, you know, only this line of, I would say… I would call it, sorry about this, maybe I don't have the right word, but kind of a balance sheet, you now. There is two things. You should work revenues and you should work on expense, but there is an obsession regarding the actual government. Only one line exists. Unfortunately, we've never seen something very strong going, you know, to grow the economy. And my colleague Stéphane was mentioning that, you know, looks like the… «le ministre de l'Économie» being pushed aside. And certainly, you know, that's not the right message to send to the industry, to stakeholders of the economy, and unfortunately, what we're seeing is certainly not going in the right direction.

M. Harrold (Max) : And your arrival on the scene here, as Opposition leader, as some would say has — well, M. Legault says it — has polarized the political debate, and we've gone back to the future in a way. Do you think that your arrival and the renewed discussion about sovereignty has made the choice more simple for Quebeckers?

M. Péladeau : Well, you know what, I don't see nothing wrong in polarizing the situation because there's no such thing like, you know… and that is the message that we will build and we will be able to deliver, that being independent, being a country will get us richer. And I'm sure that is what François Legault want to do, but unfortunately, regarding the actual political landscape that we're in, and we've being seeing it so many times, well, there's no room for us to grow our capacity, to get richer. We just get those limits done. And because we will be able to have all our attributes of what a country is all about, then therefore we will be in a position to get the society richer.

M. Harrold (Max) : Merci. Bon été.

Le Modérateur : Merci. Mme Plante, Global.

Mme Plante (Caroline) : Mr. Péladeau, how long will you be able to keep your shares in Québecor?

M. Péladeau : I'm sorry?

Mme Plante (Caroline) : How long will you be able to keep your shares in Québecor?

M. Péladeau : I intend to keep my shares in Québecor. I intend, you know, to put them in a blind trust or a mandate, you know, and I mentioned that, you know, this process is actually ongoing, and I will be able to let people know when this process will be over.

Mme Plante (Caroline) : What if you become Premier in 2018? What happens then? Will you sell?

M. Péladeau : Nothing. The law is that, you know, either you're a prime minister, or premier, or you're a minister, you're a member of the executive committee, you put your shares in a blind trust.

Mme Plante (Caroline) : And next Wednesday, the Liberal Government will most likely change Bill 101, force some companies to add a description, a French description to their trademarks. Is that a wise decision?

M. Péladeau : Yes, it's a wise decision because I would say that companies or, you know, managers in companies… and, as I said earlier this morning, you know this formula, we say : In Rome, you do as a Roman, and therefore, if you want to be very understanding regarding the market that you're servicing or you're delivering, then therefore, you should be in the best position market wise to deliver your goods and services in the language of the majority of the population.

Le Modérateur : Merci. Dernière question, M. Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : Good afternoon. A few moments ago, Mr. Couillard, regarding the chador, said he still finds it not reprehensible. Everything he said about the chador, he still believes personally, but there was no way to ban the chador without presenting a bill that would be illegal. How would you propose to ban the chador? Yesterday, Mme Maltais was complaining that it was still permissible. How would you do it and would you invoke the notwithstanding clause of the constitution to override fundamental rights to ban such clothing?

M. Péladeau : Well, what I said earlier in French was, you know, that this bill was just tabled, and, you know, I'm not sure that… and I would like to say this, you know, Mr. Couillard, the Premier, can think whatever he wants personally. When you're doing politics, it's not a matter of what you think and what you believe personally, it's about being the best representative of the population. You're here to serve, you're not here to deliver your own opinions. That's the way that we're seeing, you know, the Parti québécois' mission and that's the way that, you know, we will work. The words, the issue that you just raised…

Again, I would say it's just been recently tabled. You mention it also, because he said that he considered that either it will be illegal or legal. I didn't know that the Premier was a lawyer, or was an expert in law, or was a constitutional lawyer. I think it's worth to make sure that, you know, we will be able and we will be in a position to have the best experts being in a position to comment with the proper knowledge.

M. Authier (Philip) :But his experts say your previous Bill 60 was completely illegal and would never have stood up in the courts.

M. Péladeau : Well, you know, he has his experts, and experts can say other things. And therefore, regarding, you know, this actual situation and the result of the different analyses, you will see what will be the next steps.

Le Modérateur : Merci beaucoup, mesdames et messieurs. Bonne fin de journée.

M. Péladeau : Merci beaucoup.

(Fin à 14 h 25)

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