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(Quinze heures quinze minutes)
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): À
l'ordre, s'il vous plaît!
La commission élue permanente des travaux publics et de
l'approvisionnement fait aujourd'hui l'étude article par article du
projet de loi 18, Loi sur la Société immobilière du
Québec.
Les membres sont: M. Assad (Papineau), M. Baril (Arthabaska), M.
Bordeleau (Abitibi-Est), M. Laplante (Bourassa), M. Dupré
(Saint-Hyacinthe), M. Marcoux (Rimouski), M. Martel (Richelieu), M. O'Gallagher
(Robert Baldwin), M. Leduc (Saint-Laurent), M. Rodrigue (Vimont) et M. Doyon
(Louis-Hébert).
Les intervenants sont: M. Beauséjour (Iberville), M. Bisaillon
(Sainte-Marie), M. Boucher (Rivière-du-Loup), M. Bourbeau (Laporte), M.
LeMay (Gaspé), M. Dussault (Châteauguay), M. Houde (Berthier), M.
Johnson (Vaudreuil-Soulanges) et M. Vaillan-court (Orford).
M. O'Gallagher: Avez-vous nommé M. Doyon
(Louis-Hébert)?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Oui.
Maintenant, M. le ministre, on pourrait nommer un rapporteur pour la
commission.
M. Marcoux: Je propose mon adjoint parlementaire, le
député de Richelieu.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors, M.
Martel, député de Richelieu, sera le rapporteur de la
commission.
M. Laplante: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors, M.
le ministre, pour les remarques préliminaires.
Remarques préliminaires M. Alain
Marcoux
M. Marcoux: Elles seront très brèves. Je vais
simplement présenter les personnes qui m'accompagnent. D'abord, le
sous-ministre en titre, M. Jean-Yves Gagnon, qui est mon sous-ministre depuis
déjà janvier 1982 au ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement; M. Berthier Landry, qui travaille à mon cabinet, M.
Lorain Groleau qui est sous-ministre adjoint à la planification et
à l'attribution de l'espace, M. Dubois, fonctionnaire au
ministère des Finances, M. Gilles Tremblay, notaire...
Une voix: Avocat.
M. Marcoux: Oh! Avocat! Je m'en défends. Je m'excuse de
l'insulte... M. Michel Champoux, mon chef de cabinet.
Je suis prêt à procéder. Je pense que la meilleure
façon de faire l'étude la plus sérieuse de ce projet de
loi, c'est de procéder immédiatement à l'étude des
articles pour aller plus en profondeur à chaque article. Je n'ai pas de
propos préliminaires plus longs que ceux-là.
M. O'Gallagher: M. le Président.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de Robert Baldwin.
M. Marcoux: J'ai peut-être une chose. Je voudrais vous
faire passer immédiatement tous les amendements. On les a fait imprimer.
Il y en a certains que vous devriez avoir, mais...
M. O'Gallagher: On ne les a pas reçus encore.
M. Marcoux: Vous n'avez rien reçu encore?
M. O'Gallagher: Non. En plus, M. le Président...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): S'il vous
plaît! Alors, M. le député de Robert Baldwin.
M. John O'Gallagher
M. O'Gallagher: Dans mon discours de deuxième lecture,
j'ai fait quelques demandes...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): S'il vous
plaît! Pour bien entendre, ici, c'est assez intimiste, comme appartement,
il faut faire attention.
M. Laplante: ... Il ne faudra pas se cracher dans la face. La
salive...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): On vous
écoute, M. le député de Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: Comme je le disais, M. le Président, dans
mon discours de deuxième lecture, j'ai fait quelques demandes pour avoir
de l'information supplémentaire que nous n'avons pas encore
reçue. D'abord, s'il y avait une étude de rentabilité et
d'efficacité sur une telle entreprise ou agence; j'avais demandé
aussi qui serait le ministre chargé de la nouvelle société
ou répondant en Chambre pour cette société; puis une liste
de tous les ministères et agences affectés par ce changement. De
plus, pour être plus en mesure de suivre le débat de
l'étude article par article et surtout à l'avenir de suivre le
progrès d'une telle société, j'ai demandé dans mon
discours en deuxième lecture que vous produisiez une liste de tous les
édifices appartenant au ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement ou sous bail de location. Je suis sûr que vous
rendrez ces informations disponibles assez facilement ou rapidement,
grâce à vos banques de données.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Alors...
M. Marcoux: Sur les quatre points...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): ...sur les
quatre points, M. le ministre.
M. Marcoux: Sur l'étude de rentabilité, il n'y a
pas eu d'étude extérieure de rentabilité.
Évidemment, les revenus de cette société seront les loyers
facturés aux différents ministères. On s'est
essentiellement basé sur l'expérience faite en Colombie
britannique, où on voit que cette société est devenue de
plus en plus efficace au cours des années et a atteint des taux de
rentabilité de 5%, 6%, 8% et 10% dans les quatre ou cinq
dernières années, ce qui montre que, par une gestion de plus en
plus serrée, il y a des possibilités de réaliser des
profits à l'intérieur de la société.
On n'a pas jugé utile ou cela a été difficile de
voir comment cette société, au fur et à mesure des
années... ou de prévoir des taux de rentabilité pour
l'avenir puisqu'il y a un actionnaire unique et que le paiement est fait par
les ministères qui sont à loyer.
Même si on a dit que c'était un objectif de
rentabilité et d'efficacité, c'est que, dans le cadre d'une
société immobilière comme celle-là, ce sera plus
facile de faire des comparaisons avec les coûts d'entreprises semblables
dans le secteur privé. C'est dans ce sens qu'on a dit et qu'on croit
qu'il est possible d'en arriver à la rentabilité.
Qui sera le ministre responsable? C'est le premier ministre qui va le
décider. Nous croyons qu'il serait plausible et normal que ce soit le
ministre délégué à l'administration puisque c'est
une société. D'ailleurs, on le voit dans les nouvelles
commissions parlementaires, c'est une commission qui a été
intégrée spontanément par les députés dans
le groupe des ministères administratifs. Nous pensons que le ministre de
tutelle pourrait être le ministre délégué à
l'administration. Évidemment, ce sera à la discrétion du
premier ministre.
La liste des ministères et agences. Je peux vous la remettre
immédiatement. Disons que c'est une liste prévue...
Une voix: Le ministre délégué à
l'administration, c'est le Conseil du trésor?
M. Marcoux: C'est cela, c'est le président du Conseil du
trésor. En fait, ce sont les mêmes ministères qui font
affaires aujourd'hui avec les Travaux publics.
M. O'Gallagher: M. le Président...
M. Marcoux: L'autre question, la liste des édifices...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Oui, M. le
député de Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: C'est là la liste complète de tous
les ministères et organismes gouvernementaux qui vont être
affectés par la loi. Quels sont les critères qui ont servi
à établir cette liste et quels sont les critères qui
pourraient exclure d'autres organismes gouvernementaux?
M. Marcoux: En fait, le critère sur lequel on s'est
basé, c'est que c'est le statu quo. Généralement, ce sont
les ministères et les organismes publics et parapublics, qui font
actuellement affaires avec le ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement, qui seront les clients de la Société
immobilière.
M. Leduc (Saint-Laurent): Si vous permettez...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Oui, M. le
député de Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je voudrais demander quels organismes
ou quels ministères n'en font pas partie.
M. Marcoux: C'est la liste des...
M. Leduc (Saint-Laurent): Est-ce qu'il y en a plusieurs? Ceux
établis...
M. Marcoux: II y a certains ministères qui ont
déjà - et ce n'est pas nouveau - des équipements
spécialisés qui leur appartiennent
en propre. Par exemple, le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation a des entrepôts frigorifiques; le
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche a des camps de chasse et
de pêche qui lui appartiennent en propre et qu'il a toujours
gérés lui-même. Il y a certains équipements
spécialisés dans certains ministères qui appartiennent
déjà à ces ministères et qu'ils géraient
déjà. Ce n'était même pas nous qui les construisions
ou les gérions. Alors, ce sont des équipements
spécialisés ou des équipements légers qui
appartiennent à certains ministères.
M. Leduc (Saint-Laurent): Et il n'y a aucun ministère qui
est exclu? Il y a certains locaux ou certains équipements dans certains
ministères qui ne sont pas inclus, mais...
M. Marcoux: Je vais vous donner des exemples. J'ai la
Régie de l'automobile, la Régie des rentes, etc. Ce sont tous des
organismes qui ne sont pas inclus actuellement et ils ne seront pas davantage
inclus dans cela parce que la plupart du temps ils louent eux-mêmes ou
ils sont propriétaires de leurs propres édifices.
En fait, la Société immobilière - en tout cas, au
point de départ - va donner des services aux mêmes clients
qu'actuellement.
Une voix: Que vous avez dans le moment.
M. Marcoux: C'est cela.
M. Leduc (Saint-Laurent): Ce sont les mêmes. Il n'y a pas
à ajouter...
Une voix: La Société d'hébergement du
Québec.
M. Leduc (Saint-Laurent): En fait, c'est conforme à
l'article qui dit...
M. Marcoux: Le critère étant le suivant: c'est que
les organismes qui ont leurs propres revenus ont leur propre système de
location; par exemple, la Régie des rentes du Québec.
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est strictement limité
à ceux qui sont administrés - d'après l'article 26 - par
le ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement. Vous n'avez
pas dérogé à cette règle?
M. Marcoux: Non.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce
que...
M. O'Gallagher: Y a-t-il quelque chose qui empêche la
nouvelle société de devenir propriétaire des
édifices utilisés par la Société des alcools ou par
les CLSC en région, par exemple?
M. Marcoux: II est prévu dans la loi -on va le voir - il y
a un article qui habilite le gouvernement à donner un mandat à la
société soit de construire ou d'agir pour tel groupe. On le vit
actuellement pour le ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement: le Musée d'Art contemporain va être construit
pour la Société de la Place des Arts de Montréal. Vu que
la Place des Arts n'a aucune expertise dans le domaine de la construction, j'ai
proposé à mon collègue des Affaires culturelles que ce
soit le ministère des Travaux publics, qui vient de finir le Palais des
congrès de Montréal et qui va faire le Musée de la
civilisation à Québec, qui soit la personne mandatée. La
loi est rédigée de telle façon qu'elle va permettre au
Conseil des ministres de décider que, si telle chose doit être
construite, on veut que cela soit la Société immobilière
du Québec qui ait le mandat de le faire. Mais cela sera sur une
décision du Conseil des ministres.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de Louis-Hébert.
M. Marcoux: II y a des services qui pourront être
donnés à des régies ou tout cela, mais, à ce
moment, cela sera par voie d'entente entre telle société
gouvernementale qui a ses propres revenus et la Société
immobilière du Québec. Un organisme pourrait dire: On voudrait
que vous nous louiez des espaces et on est prêt à vous payer le
prix du marché. La loi permet cela.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de Louis-Hébert. Cela est toujours dans les
remarques préliminaires?
M. Réjean Doyon
M. Doyon: Oui, cela est dans les remarques préliminaires.
À ce niveau, je limiterai mes remarques au problème que cause le
transfert des employés.
M. O'Gallagher: Est-ce qu'on peut terminer sur...
M. Marcoux: II y avait une quatrième question, la liste
des édifices sur bail de location. On pourrait vous la faire parvenir
dès qu'on en aura une de définitive. Actuellement, on a environ
1000 baux de location et 819 édifices en propriété. Sauf
qu'il faut la mettre à jour de façon absolument définitive
et certaine. Je peux prendre l'engagement, dès que cela sera
complété, de la faire parvenir à l'Opposition parce
que ce serait un document...
M. O'Gallagher: Combien de temps est-ce que cela peut prendre
pour en avoir une idée, grosso modo? Je ne veux pas une date
précise, mais...
M. Marcoux: Quand le gouvernement était
propriétaire d'un terrain et qu'il y avait différents
édifices gouvernementaux ou parapublics, au niveau des exigences
juridiques, c'était moins précis. Maintenant, il y a des choses
qu'il faut préciser de façon absolue. Est-ce qu'il y a une liste
préliminaire qu'on peut faire envoyer?
Une voix: On peut sortir une liste préliminaire.
M. Marcoux: On pourrait vous faire parvenir, d'ici le 15 janvier,
la liste préliminaire à partir de laquelle on travaille
actuellement, mais qui ne sera pas la liste définitive. Tout ce qu'il
peut y avoir, c'est déjà à la marge.
M. O'Gallagher: Très bien, M. le ministre.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): D'accord.
M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Au niveau des remarques préliminaires, lors du
discours en deuxième lecture que j'ai fait...
M. Laplante: ...
M. Marcoux: Sur les édifices?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de Bourassa.
M. Laplante: Est-ce que la loi est assez large pour que tous les
ministères, s'ils veulent transférer leurs immeubles dans le
réseau, puissent le faire sans amender la loi?
M. Marcoux: Les articles 20 et 22 le permettent.
M. Laplante: Ils le permettent.
M. Marcoux: Par exemple, si un CLSC veut faire construire son
édifice par nous, il a juste à préparer une entente et on
lui construit un édifice.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de Louis-Hébert, il n'y en a plus d'autres...
M. Doyon: C'est la troisième fois, je ne cède pas
la parole à qui que ce soit.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Allez-y.
M. Doyon: Je suis bon prince, mais quand même cela fait
trois fois que je m'essaie.
Lors du discours en deuxième lecture, j'ai fait état des
inquiétudes que soulevait le passage des employés du
ministère des Travaux publics à la Société
immobilière. J'ai soulevé un certain nombre d'inquiétudes
et j'ai en main le mémoire qui m'a été transmis - le
ministre en a sûrement eu une copie - par le Syndicat des fonctionnaires
provinciaux du Québec, où des problèmes concrets sont
soulevés. On a des inquiétudes et on se pose des questions au
point de vue juridique sur le statut, sur les conditions de travail qui vont
s'appliquer, sur la prolongation des décrets, sur le pouvoir même
de la société de gérer les relations de travail avec ses
employés. Toutes ces questions sont des questions extrêmement
importantes qui devront être analysées avec toute la
précaution que nécessite ce domaine. (15 h 30)
Je veux faire état du fait que j'ai tenu à être
à cette commission parlementaire malgré que la commission
parlementaire sur la fonction publique soit en train de siéger
actuellement. J'aurais aimé avoir la ministre de la Fonction publique
ici parce que cela la touche de très près. Je conçois
qu'elle ne puisse pas, pas plus que moi d'ailleurs, être à deux
places en même temps. Mais là, on touche à peu près
2000 à 2200 employés, une possibilité en tout cas de 1400
à 1500 employés. Il faudrait avoir des détails
là-dessus. Et je m'attacherai tout particulièrement... Je vais
peut-être demander à la commission, quand on arrivera à
l'article 14, de faire tout ce qui traite des relations de travail, tout ce qui
traite du transfert et de la mutation des employés, de tout discuter
cela en même temps parce que la commission de la fonction publique
siège en haut, on est en train d'abolir le ministère de la
Fonction publique comme vous le savez. Je voudrais bien être là
aussi. Mais, d'un autre côté, je ne peux pas laisser passer un
projet de loi, en tant que porte-parole de l'Opposition, qui touche un nombre
aussi considérable d'employés qui sont des employés
finalement inquiets et qui ont peut-être des raisons de l'être. Ils
ont besoin des assurances du ministre au sujet de la préservation de
leurs droits, au sujet de ce qui se passera après que les décrets
auront fini de s'appliquer, de quelle manière seront
gérées les relations de travail par la société.
J'aimerais tout de suite savoir du ministre s'il a pris connaissance de
ce mémoire du Syndicat des fonctionnaires provinciaux du Québec
et s'il a réponse aux inquiétudes et aux préoccupations
qui sont
indiquées à l'intérieur de ce
mémoire-là.
M. Marcoux: M. le député de Louis-Hébert,
j'ai pris connaissance évidemment du mémoire
préparé par le Syndicat des fonctionnaires du Québec, que
la ministre de la Fonction publique a rencontré. De plus, j'ai
rencontré personnellement les dirigeants de l'exécutif du
Syndicat de professionnels du gouvernement et je peux vous dire que la presque
totalité des remarques faites ont été retenues. Je viens
de distribuer - je ne sais pas si vous avez une copie...
M. Doyon: Oui.
M. Marcoux: ...de tous les amendements qui ont été
proposés. Je vais vous donner des exemples. Par exemple, dans la loi, on
va introduire un amendement qui fait que c'est la même unité
syndicale qui va représenter les employés jusqu'à la fin
du décret, jusqu'au 31 décembre 1985. Parce qu'on nous avait dit:
Si la société engage, d'ici le 1er octobre, il suffit qu'elle
engage trois employés et plus et qu'ils décident de se syndiquer
et de former un autre syndicat, etc. C'est précisément le genre
de problème qu'on ne voulait pas et les difficultés qu'on ne
voulait pas. Alors, dans la loi, il y aura un amendement qui sera
proposé, à savoir qu'on transfère des
accréditations.
Il y a des précisions qui sont apportées, par exemple. Une
représentation nous avait été faite, à savoir que
la loi avait été rédigée de telle façon que
quelqu'un pouvait s'inscrire à un poste pour une promotion au
gouvernement, mais c'était après qu'il faisait évaluer son
expérience. On a modifié cela, évidemment; la logique,
c'est qu'il puisse faire évaluer par l'Office de recrutement son
expérience acquise à la Société immobilière
avant. On l'a modifié et il nous est arrivé une nouvelle
suggestion, celle de tenir compte non seulement de l'expérience acquise
à la Société immobilière, mais des autres
expériences acquises. Pendant que quelqu'un est employé de la
Société immobilière, il peut faire des études, il
peut avoir d'autres expériences professionnelles. On ajoute dans la loi
que l'Office de recrutement devra tenir compte aussi de ces
expériences-là. Je pense qu'on pourra voir amendement par
amendement, en plus du texte original. C'est l'essentiel, je pense, de ce qui
était revendiqué par les représentants des employés
et cela a été accepté, évidemment, avec le droit -
c'était déjà dans la loi - que quelqu'un peut s'inscrire
à n'importe quel poste qui est ouvert soit pour une mutation ou pour une
promotion dans la fonction publique. Son expérience compte, etc.
Je pense que les représentations qui nous ont été
faites, pour l'essentiel en tout cas, on y donne suite dans les projets
d'amendement.
M. Doyon: Et, à ce sujet-là, j'imagine qu'une
grande partie du mémoire porte sur le jeu de l'article 14, avec
l'article 45 du Code du travail et les problèmes que cela semble pouvoir
soulever. Alors, j'imagine que le ministre va être en mesure...
M. Marcoux: C'est cela qu'on règle en disant que les
employés sont transférés avec... L'unité
d'accréditation est transférée...
M. Doyon: Bon.
M. Marcoux: ...jusqu'à la fin, comme s'il n'y avait pas eu
de changement dans le fond et, deux mois avant la fin de la convention, ce sera
le Code du travail qui s'appliquera. Si ces employés-là veulent
changer de syndicat pour les représenter ou changer d'unité
d'accréditation, comme n'importe quel employé au Québec,
ils pourront le faire.
M. Doyon: Je signale dès maintenant au ministre la
question du départ éventel des préposés au
gardiennage pour le ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement.
M. Marcoux: Bon.
M. Doyon: J'imagine...
M. Marcoux: Je peux faire le portrait sur cela.
M. Doyon: Oui. Simplement pour terminer, deux mots
là-dessus. J'imagine, étant donné que la loi confie
à la société des responsabilités dans ce
domaine-là, toute la question de savoir comment se règle le
problème des préposés actuellement... Je ne sais pas s'ils
s'appellent des constables ou des agents...
Une voix: Constables spéciaux.
M. Doyon: ...des constables spéciaux. Toute cette
question-là doit être réglée. Il faut savoir
dès maintenant, avec la création de la Société
immobilière du Québec, où est-ce qu'on s'en va
là-dedans. Si vous pouviez peut-être nous dire de quoi il s'agit
exactement.
M. Marcoux: Un des problèmes qui m'a été
souligné quand je suis arrivé au ministère des Travaux
publics et de l'Approvisionnement et que j'ai commencé à visiter
et à rencontrer les employés, c'est l'insatisfaction
généralisée. Vraiment, il n'y a pas de mot trop fort pour
le dire, c'est l'insatisfaction généralisée des
constables
spéciaux par rapport aux fonctions qu'ils remplissaient au
ministère des Travaux publics et par rapport au fait qu'ils
étaient rattachés au ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement.
Ils disaient: Les tâches qu'on fait, en réalité,
c'est du gardiennage, alors qu'on est préparés comme agents de
sécurité. Or, à la suite des discussions que j'ai eues
avec eux, on a entrepris des discussions avec le ministère de la Justice
et déjà, vous le savez, depuis le mois de septembre, il y a, au
1er décembre, 225 constables spéciaux qui étaient
rattachés au ministère des Travaux publics et qui
dépendent maintenant du ministère de la Justice. Donc, ils sont
beaucoup plus dans leur univers. En somme, tous les employés, tous les
constables spéciaux qui s'occupaient de la sécurité dans
les palais de justice, au H, au J, sont déjà
transférés au ministère de la Justice.
Actuellement, nous sommes en discussion avec le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche pour transférer un autre
groupe de 75 employés et constables spéciaux du ministère
des Travaux publics au ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche. Le dossier est rendu au Conseil du trésor et, s'il y avait
entente, ce serait environ 75 personnes - et ceci se discute déjà
depuis six ou sept mois, les employés en sont informés - qui
seraient transférées au ministère du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche pour faire une fonction beaucoup plus reliée aux
tâches pour lesquelles ils sont préparés.
À ce moment-là, il resterait environ une vingtaine... On
ajoute qu'il y a une quinzaine d'autres personnes qui sont déjà
prévues, l'entente est presque terminée, qui désirent
aller comme gardiens de prison, donc dans leur univers de formation. Alors, il
resterait, à ce moment-là, seulement une vingtaine de constables
spéciaux rattachés au ministère des Travaux publics. Si
tel est le cas, si on s'entend avec le Conseil du trésor et le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche sur ceux qui
seraient transférés au ministère du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche, ce qu'on prévoit, c'est d'essayer de faire une
entente avec le ministère de la Justice pour transférer les vingt
personnes restantes. Je pense que cela serait beaucoup plus logique.
En quatre ou cinq mois, c'est un bloc d'environ 325 à 350
constables spéciaux qui étaient rattachés à notre
ministère, qui étaient malheureux à notre
ministère, c'était clair, qui souhaitaient davantage être
rattachés à des ministères dont les fonctions sont plus
rapprochées de la formation qu'ils ont. À ce moment-là,
cela entre parfaitement dans notre philosophie de faire faire le gardiennage
par des agences de sécurité et à contrat.
M. Doyon: Bon, d'accord. Alors, j'imagine que les 20 ou 25 qui
restent vont tout simplement être envoyés dans une espèce
de réservoir...
M. Marcoux: Non. Notre objectif serait de conclure une entente
avec le ministère de la Justice pour que celui-ci les prenne et leur
fasse remplir les fonctions de constables spéciaux, dans le cadre du
ministère de la Justice.
M. Doyon: En ce qui concerne ceux qui sont déjà
transférés au ministère de la Justice et ceux qui vont
s'en aller comme agents de surveillance dans les centres de détention et
comme agents de préservation de la faune, est-ce que ces personnes ont
été protégées au niveau de leur port d'attache, des
emplois qu'ils occupaient, de l'endroit où ils étaient
affectés? Est-ce que...
M. Marcoux: Cela s'est fait par des discussions et des ententes
avec les syndicats et, dans les premiers qui ont été
transférés, cela s'est fait selon la règle de
l'ancienneté. C'est la règle de l'ancienneté qui a
été appliquée de façon absolue, parce que tout le
monde voulait y aller. Le problème n'a pas été de
demander: Est-ce que vous voulez venir ou pas? C'est que tout le monde voulait
être transféré. Le critère que nous avons
été obligés d'appliquer, c'est la règle de
l'ancienneté, et c'est cette règle que nous avons
appliquée.
M. Doyon: Est-ce que mes renseignements sont exacts, est-ce
qu'à Orsainville, entre autres endroits, la maison de détention
d'Orsainville, au centre de détention, cela aurait été
fait par concours, qu'il y aurait effectivement eu des concours où les
gens auraient du se qualifier, par voie de concours, au-delà du
critère d'ancienneté?
M. Marcoux: Des gens qui étaient des Travaux publics?
M. Doyon: Oui. À votre connaissance.
M. Marcoux: On me dit qu'actuellement, il y en a quinze qui
seront possiblement transférés, à leur demande.
M. Doyon: Oui.
M. Marcoux: Ils sont encore avec nous, mais ils voulaient...
M. Doyon: Est-ce qu'ils ont du passer un concours?
M. Marcoux: On me dit que la réponse est oui et que les
gardiens de prison devaient en faire la demande pour montrer
qu'ils étaient intéressés. C'est parce qu'ils
changeaient de syndicat, à ce moment-là, et je ne sais pas pour
quelle raison.
M. Doyon: Est-ce qu'effectivement il y a eu des gens qui se sont
présentés à ce concours-là, puisqu'on me dit qu'il
y en a eu un, qui n'ont pas été acceptés pour des raisons,
je ne sais pas lesquelles, en fait, qui n'avaient pas la compétence
requise?
M. Marcoux: Qui n'ont pas été acceptés
pour...
M. Doyon: Qui n'ont pas été acceptés comme
agent d'institution pénale.
M. Laplante: Compétence.
M. Marcoux: Ce que le sous-ministre me dit, c'est qu'il y en a eu
quinze qui se sont présentés, qui se sont portés
volontaires, et les quinze sont passés au ministère de la
Justice.
Une voix: Je pourrais rapporter au ministre un cas qui s'est
produit dans mon comté. Quelqu'un a passé un concours et il a
été avisé qu'il n'était pas retenu. Alors, cela
cause un certain émoi. S'il est transféré comme agent de
conservation de la faune, cela veut dire que tous ses acquis dans la
région de Québec, où il est installé avec sa
famille... Il peut aussi bien se retrouver en Gaspésie comme agent de
conservation de la faune et cela implique quand même des dépenses
et des coûts très importants pour l'individu. Et s'il est
compétent pour être agent de conservation de la faune.
M. Marcoux: On peut regarder... Vous dites qu'il y un cas. Dans
le cas des agents de prison, si le dossier n'est pas complété, on
peut essayer de regarder si les règles de transférabilité
ou d'application des postes ont été respectées ou s'il n'y
a pas d'autres solutions, s'il y a un autre endroit au ministère de la
Justice à Québec où il pourrait être
transféré.
M. Doyon: Est-ce qu'il y en a qui ont, entre autres choses,
été affectés ici à l'Assemblée
nationale?
M. Marcoux: Non.
M. Doyon: Non. C'est le genre de renseignements que je voulais
obtenir. Maintenant, au fur et à mesure que nous procéderons dans
le projet de loi, je tenterai d'obtenir les explications et les
éclaircissements nécessaires, toujours sous l'angle du transfert
et de la mutation des employés qui cessent d'être des
employés régis par la Loi sur la fonction publique.
Étude article par article
Constitution et composition de la
société
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce
qu'il y a d'autres remarques préliminaires? Alors, j'appelle l'article
1.
M. Marcoux: Je m'excuse, je n'ai pas entendu. Article 1? Cet
article reflète l'intention du gouvernement de créer une
compagnie à fonds social devant principalement oeuvrer dans le domaine
de l'immobilier. Adopté?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
l'article 1 est adopté? Adopté. J'appelle l'article 2.
M. Marcoux: L'article 2: II est usuel de prévoir à
l'intérieur de la loi un article relatif au siège social de la
société.
M. Laplante: À Montréal?
M. Marcoux: Non, à Québec. "La
société peut tenir ses séances..."
Une voix: Pourquoi à Québec?
M. Marcoux: Pourquoi? Pour deux raisons bien pratiques. D'abord,
actuellement, le coeur de l'administration, de la direction du ministère
des Travaux publics et de l'Approvisionnement est à Québec.
Deuxièmement, sur 2 000 000 de mètres carrés que la
société aura à administrer, la moitié en
propriété et la moitié en location, 50% de ce parc
immobilier est à Québec, le quart à Montréal et le
quart dans le reste des régions du Québec. Alors, on
considérait normal, à ce moment-là, compte tenu des frais
que cela aurait entraînés dans tout le déplacement de la
direction, de maintenir le siège social à Québec.
M. Laplante: Cela ne vous a pas intéressé d'envoyer
cela sur un terrain neutre?
M. Marcoux: J'aurais pu l'envoyer à Rimouski.
M. Laplante: Bien non.
M. Marcoux: Mais je n'ai pas...
M. Laplante: À Montréal-Nord, cela aurait
été un terrain neutre.
Une voix: Rien pour Montréal.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
l'article... Alors, l'article 2 est adopté.
M. Laplante: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): J'appelle
l'article 3.
M. Laplante: M. Doyon ne se défend pas
là-dessus.
M. Doyon: Je n'ai rien entendu.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce
qu'il y a des questions à l'article 3?
M. Laplante: D'accord.
M. Marcoux: La société sera, à toutes fins
utiles, un mandataire du gouvernement. Comme le veut la tradition
législative, il faut alors prévoir notamment que les biens de la
société font partie du domaine public. C'est un article
régulier, il me semble, dans la création de
sociétés semblables.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
l'article 3 est adopté?
M. Laplante: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle l'article...
M. Leduc (Saint-Laurent): Si vous permettez, quand on dit,
à l'article 3: La société jouit des droits et
privilèges d'un mandataire...
M. Marcoux: Oui.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je sais ce qu'est un mandataire, mais
qu'est-ce que cela veut dire en termes gouvernementaux, en termes... Pour le
gouvernement, cela veut dire quoi?
M. Marcoux: Par analogie avec le ministère du Revenu, un
mandataire a des droits et des devoirs. Il perçoit la déduction
à la source, ou la taxe, et il est obligé de la remettre en
totalité. Alors, il agit au nom et à la place du gouvernement,
mais dans la limite des droits et des privilèges qu'il a acquis. Il peut
contracter dans certaines limites. Par exemple, on va indiquer tantôt
que, par règlement, le gouvernement va pouvoir dire: Vous ne pouvez pas
louer, sans engagement du gouvernement, au-dessus de 1 000 000 $. Cela indique
la limite. Tout mandataire gouvernemental a des limites dans lesquelles il peut
engager la responsabilité publique. (15 h 45)
M. Leduc (Saint-Laurent): Cela veut dire que cela peut aller
très loin. Un mandataire exécute le mandat qui lui est
confié tandis qu'une société d'État, une
société immobilière n'a pas tellement de pouvoirs au
départ. Quand on dit que c'est un mandataire...
M. Marcoux: C'est cela. Un mandataire a les pouvoirs que son
actionnaire peut lui donner. Vous avez bien raison sur cela.
M. Leduc (Saint-Laurent): On ne change pas grand-chose. On
maintient à peu près ce qui existait; c'est le statu quo, mais on
a créé la société immobilière. Je continue
d'avoir des réserves sur la nécessité de créer
cette société.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): J'appelle
l'article 4.
M. Marcoux: II est usuel de prévoir dans la loi la
composition du conseil d'administration d'un organisme. S'agissant ici d'une
société d'État, il est normal que les membres du conseil
d'administration soient nommés par le gouvernement.
M. Doyon: Sur cet article, M. le Président, en passant, il
y a un communiqué du ministère, que je retrouverai si vous m'en
donnez le temps, où il y avait un appel pour des candidatures à
un poste de sous-ministre adjoint destiné à devenir le futur
vice-président de cette société. Je me souviens que le
ministre a fait valoir, lors du discours en deuxième lecture, qu'une des
raisons pour lesquelles on créait cette société
était la rentabilité, bien sûr, et la diminution du nombre
- pour des fins de rentabilité -d'employés dans cette
société. Déjà, la première chose que le
ministre a annoncée dans ses communiqués de presse, alors que la
Société immobilière n'est pas encore créée,
c'est un nouveau poste de sous-ministre destiné...
M. Marcoux: C'est que le sous-ministre adjoint à
l'administration de mon ministère a quitté en mai dernier. Le
poste de sous-ministre adjoint à l'administration est donc actuellement
vacant. On a annoncé un concours pour le remplacer. Au lieu de le
combler à l'intérieur de la fonction publique, j'ai jugé
utile d'aller en concours public pour essayer d'élargir le champ des
compétences possibles et d'ouvrir cela au secteur privé, en
particulier. Dans cette annonce, je prévoyais que, si la loi
était adoptée, ce sous-ministre adjoint à
l'administration, dans les critères de sélection, devrait avoir
des aptitudes pour s'occuper de la mise en place du secteur financier ou de la
comptabilité, etc., du ministère. C'est pourquoi on a
demandé qu'il ait des compétences dans le domaine financier aussi
afin de pouvoir être responsable des relations avec le ministère
des Finances. Évidemment, au niveau des...
M. Doyon: Est-ce qu'on peut savoir si cette perle rare a
été trouvée?
M. Marcoux: Disons que les entrevues de sélection ont
été faites et on est rendu à l'étape... En fait, il
reste à choisir entre deux candidats possibles que j'ai
rencontrés moi-même. On espère compléter le
processus d'ici à la fin de décembre ou la mi-janvier.
M. Doyon: Ce que le ministre nous dit, c'est que le poste de
sous-ministre adjoint à l'administration, qui existe déjà,
ne sera pas de nouveau comblé au ministère des Travaux publics.
C'est un poste qui va être transféré au complet à la
Société immobilière. On ne nommera pas un autre
sous-ministre adjoint à l'administration au ministère des Travaux
publics.
M. Marcoux: Non.
M. Doyon: Combien y a-t-il de sous-ministres adjoints chez
vous?
M. Marcoux: Quatre. Le sous-ministre adjoint à la
planification et à l'attribution de l'espace, qui est responsable de
voir à l'ensemble des besoins en espace du gouvernement.
M. Doyon: Lui, est-ce qu'il reste chez vous ou s'il s'en va
à la Société immobilière?
M. Marcoux: II est trop tôt pour vous dire quelles
personnes seront choisies par le conseil d'administration pour être
invitées, au niveau des cadres, à faire partie de la
Société immobilière.
M. Doyon: Mais ce que je pose comme question, c'est que le
sous-ministre qui remplit ces tâches... Enfin, est-ce que ce poste va
demeurer?
M. Marcoux: Non, parce que le ministère des Travaux
publics disparaît.
M. Doyon: C'est cela. Vous n'avez plus besoin de cela. Qui sont
les autres sous-ministres?
M. Marcoux: II y a le sous-ministre à la planification et
à l'attribution de l'espace, qui est M. Laurin Groleau; il y a le
sous-ministre responsable de la construction et de l'aménagement, qui
est M. Jean-Claude Careau; le sous-ministre responsable de l'exploitation des
immeubles et le sous-ministre adjoint à l'administration.
M. Doyon: Dont la nomination s'en vient.
M. Marcoux: Dont la nomination s'en vient.
M. Doyon: Est-ce qu'il n'aurait pas été sage, dans
les circonstances, de laisser à la nouvelle Société
immobilière...
M. Marcoux: II est fort possible que cela soit ce qui arrive. En
termes de délai, on a commencé le concours plus tôt et
juridiquement on ne pouvait pas annoncer un poste de vice-président aux
finances et à l'administration de la Société
immobilière parce que la loi n'avait pas été
adoptée. On a donc simplement mis une note à savoir qu'il est
fort possible que, pour cette personne, dans les rencontres qu'on ferait, on
tiendrait compte des aptitudes dans le secteur des finances.
Concrètement, selon le moment où la loi sera adoptée,
lorsque la sélection sera terminée, il est possible que la
personne soit directement engagée par la Société
immobilière.
Le poste de sous-ministre à l'administration, à ce moment,
ne serait pas complété.
M. Doyon: Le fait demeure quand même, M. le ministre, que
le conseil d'administration de la société n'étant pas en
place, il ne peut pas procéder...
M. Marcoux: À ce moment-là, cela pourrait aller
à la mi-janvier.
M. Doyon: Oui, mais vous dites que vous avez déjà
fait une sélection parmi je ne sais combien de candidatures parmi
lesquelles il y en avait un certain nombre de valables et que vous êtes
limité à deux. Alors, on devra choisir au mieux entre les deux
qui restent finalement.
M. Marcoux: Mais comme on veut que cette société
soit mise en place le plus correctement possible et quand même
relativement rapidement, le poste de sous-ministre adjoint à
l'administration étant vacant depuis le mois de mai, on pensait que
c'était normal, à partir de l'automne, de commencer la
présélection et la sélection.
M. Doyon: Cela aurait été un signe de confiance
vis-à-vis de la Société immobilière que de lui
laisser choisir cette personne qui est appelée à devenir
vice-président à l'administration.
M. Marcoux: C'est fort possible que ce soit ce qui arrive.
M. Doyon: Je le souhaite grandement.
M. Leduc (Saint-Laurent): À l'article 4, on mentionne que
les affaires sont administrées par un conseil d'administration dont un
président nommé pour cinq ans.
Alors, on a affaire au président de la société, et
ensuite l'article 6 parle du président du conseil d'administration.
Est-ce possible ou est-ce que c'est ce qui va se produire en fait que ce sera
la même personne?
M. Marcoux: Vous dites: On a mis la double possibilité
dans la loi qu'il y ait un président du conseil d'administration.
À ce moment-là, c'est évident qu'il ne serait pas à
temps plein et qu'il serait différent du président de la
Société immobilière. Vous avez d'autres lois, comme
REXFOR... De plus en plus, lorsque l'on modifie les lois sur les
sociétés d'État, on permet cette possibilité pour
laisser une marge de manoeuvre. Il peut y avoir des circonstances où on
peut juger utile que le président du conseil d'administration,
même s'il n'est pas à temps plein, il est là comme
l'ensemble des autres membres du conseil, soit président du conseil
d'administration et que ce ne soit pas le président de la
société en même temps, soit le P.-D.G. de la
société. Mais l'hypothèse que nous avons actuellement,
c'est que le président de la Société immobilière
serait en même temps président du conseil d'administration. Mais
on a voulu laisser la possibilité. Si, à un moment donné,
notre gouvernement ou un autre gouvernement souhaitait que le président
du conseil d'administration de la Société immobilière ne
soit pas en même temps le directeur général de la
société ou le président exécutif de la
société, la loi le permettrait.
C'est ce qui se fait de plus en plus dans les lois concernant les
sociétés d'État pour éviter d'avoir à les
amender, compte tenu de circonstances particulières, à un moment
donné.
M. Leduc (Saint-Laurent): Donc, au départ, ce serait la
même personne.
M. Marcoux: C'est l'optique que nous envisageons
actuellement.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Y a-t-il
d'autres questions sur l'article 4? L'article 4 est-il adopté?
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle l'article 5.
M. Marcoux: C'est une disposition usuelle que l'on retrouve entre
autres au troisième alinéa de l'article 5 de la Loi sur la
Société nationale de l'amiante, mais il n'est pas exigé
que la totalité des membres du conseil d'administration soient
domiciliés au Québec afin de permettre à un expert
domicilié ailleurs qu'au Québec de siéger au conseil si le
besoin se présente.
Encore là, dans plusieurs sociétés dont on
révise les lois ou que l'on crée, on met cette disposition qui
est presque régulière maintenant.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Y a-t-il
des questions?
M. Leduc (Saint-Laurent): Non.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors,
l'article 5 est adopté. J'appelle l'article 6.
M. Marcoux: On en a parlé tantôt.
C'est la possibilité que le président du conseil
d'administration soit différent du président de la
société.
M. Leduc (Saint-Laurent): Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors,
l'article 6 est adopté. J'appelle l'article 7.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article 7
est adopté. J'appelle l'article 8.
M. Leduc (Saint-Laurent): Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article 8
est adopté. J'appelle l'article 9.
M. Leduc (Saint-Laurent): Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article 9
est adopté. J'appelle l'article 10.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord!
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Cela va?
Alors, l'article 10 est adopté. J'appelle l'article 11.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord!
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
11 est adopté. J'appelle l'article 12.
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
12 est adopté. J'appelle l'article 13.
M. Leduc (Saint-Laurent): Au départ, il n'est pas question
de nommer un comité exécutif. »
M. Marcoux: Non. C'est simplement si le conseil d'administration
de la société jugeait utile de se donner un comité
exécutif, il pourrait le faire. C'est un article qui habilite à
le faire. Il peut arriver que la société dise: On désigne
trois membres pour des signatures ou des choses du genre...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
13 est adopté. J'appelle l'article 14.
M. Doyon: Sur l'article 14, j'ai attiré l'attention du
ministre tout à l'heure sur le mémoire du Syndicat des
fonctionnaires provinciaux du Québec. Ces gens font une longue
démonstration en partant de l'article 14 et soulèvent un certain
nombre de difficultés qu'ils croient y voir. Demandez-le à vos
ministres tout à l'heure. Là, on est rendu à l'article 14.
Entre autres choses, je voudrais mentionner au ministre qu'une partie de
l'argumentation du ministre pour créer la Société
immobilière, c'est que c'est pour fins de rentabilité, bien
sûr, et, pour atteindre cette rentabilité, le ministre fait valoir
qu'il est nécessaire que les employés ne soient plus régis
par la Loi sur la fonction publique.
Le syndicat des fonctionnaires fait valoir qu'il s'agit là d'une
exigence qui n'est pas prouvée véritablement. On apporte en
exemple le cas de certaines régies dont les employés sont
cités comme étant des modèles de rentabilité et de
productivité et continuent d'être régis par la Loi sur la
fonction publique. On fait valoir que, beaucoup plus que le fait que des
employés sont régis par la fonction publique, le manque de
rentabilité, le manque de productivité, le manque de
rapidité dans la prise des décisions, etc., sont très
souvent causés par le fait que la Loi sur l'administration
financière s'applique, avec les délais que cela comporte au
niveau des approbations par le Conseil du trésor, etc., et des
différents comités ministériels.
Les fonctionnaires provinciaux font valoir, avec beaucoup de justesse,
d'après moi, qu'il suffirait possiblement d'exempter la
Société immobilière de la Loi sur l'administration
financière du Québec et qu'on pourrait atteindre les mêmes
buts, que la preuve en a été faite dans d'autres régies,
que cela donne actuellement satisfaction et que c'est tout à l'honneur
des employés et des dirigeants de ces régies.
Alors, c'est le premier point que je fais valoir au ministre. En
même temps, je voudrais attirer son attention sur le libellé
même de l'article 14, qui donne à la société le
pouvoir d'établir son plan d'effectifs, donc, en dehors des normes qui
sont connues ou qui sont contrôlées par le gouvernement ou par
quelque ministère actuel. C'est normal à l'intérieur d'une
société qui est autonome et qui se veut autonome.
Ce qu'il faut souligner aussi, c'est que l'article 14 confie à la
société les normes et barèmes de
rémunération ainsi que les autres conditions de travail des
employés, la société pouvant établir ces normes et
ces barèmes de rémunération par son conseil
d'administration au moyen d'une résolution, mais le tout étant
toujours soumis à l'approbation du gouvernement. Ce que le Syndicat des
fonctionnaires provinciaux m'a fait valoir et qu'il fait valoir dans son
mémoire, c'est si l'application intégrale de cet article n'aurait
pas pour effet de donner le pouvoir à la société
d'éviter de négocier des contrats collectifs de travail avec ses
employés, se prévalant possiblement du pouvoir qui lui est
confié de déterminer elle-même par résolution les
normes, barèmes de rémunération et autres conditions de
travail de ses employés.
Si c'est là l'intention du gouvernement, il faudrait qu'on sache
à quoi s'en tenir, si on veut vraiment donner ce pouvoir à la
société. Évidemment, on peut toujours argumenter que la
société établira cela à la suite de
négociations collectives qui pourront avoir lieu avec ses
employés. Ce que je veux souligner ici, c'est que le pouvoir est
donné sans sourdine, sans aucune limite, sans aucune réserve,
à la société de déterminer les normes,
barèmes de rémunération ainsi que les autres conditions de
travail. C'est très vaste et il y a des inquiétudes
là-dessus de la part du syndicat. Je désirerais entendre le
ministre à ce sujet, sur les deux points que j'ai fait valoir.
M. Marcoux: Commençons par le deuxième point. Ce
que cela indique, c'est que l'ensemble de l'article 14 est un article usuel
encore là pour les sociétés d'État. Quand on dit
que la société va établir ses normes et barèmes de
rémunération ainsi que les autres conditions de travail des
employés et les faire approuver par le gouvernement, même
Hydro-Québec et l'ensemble des sociétés d'État
doivent faire approuver par le gouvernement leurs barèmes de
rémunération et l'ensemble de leurs conditions de travail. Cela
indique simplement le pouvoir qu'a la société de le faire. Elle
doit le faire dans le respect des autres lois et cette société
est assujettie au Code du travail, comme à l'ensemble des conditions de
travail. (16 heures)
Cela indique simplement le pouvoir qu'a la société de le
faire. Elle doit le faire dans le respect des autres lois. Et cette
société-là est assujettie au Code du travail, comme
l'ensemble des sociétés d'État au Québec, qui sont
assujetties, au Code du travail. Alors, si on ne voulait pas qu'elle soit
assujettie au Code du travail, il faudrait dire: La Société
immobilière du Québec, contrairement aux autres
sociétés d'État, n'est pas assujettie au Code du travail.
On n'a pas besoin de le
dire. Le Code du travail s'applique à ces travailleurs-là
comme aux autres.
Deuxièmement, concernant la discussion sur la
nécessité ou pas, l'utilité ou pas d'appliquer la Loi sur
la fonction publique à cette société, je suis d'accord
lorsque le Syndicat de fonctionnaires ou le Syndicat de professionnels du
gouvernement, que j'ai rencontrés, indiquent qu'il y a moyen
d'être efficace dans la fonction publique. On en a des exemples: la
Régie de l'assurance-maladie du Québec, etc. Je suis
entièrement d'accord.
Ce que je ferai remarquer, cependant, c'est que, par exemple, si on
prend la Régie de l'assurance-maladie du Québec - qui est
constamment citée en exemple - on a affaire à une régie
gouvernementale qui applique des programmes déterminés par des
ministères, des programmes de revenus, des programmes de santé,
des programmes de services, alors que la société qu'on
crée, c'est une société commerciale. D'autres
sociétés d'État sont des sociétés
industrielles; celle-ci est davantage une société commerciale. Si
on veut que cette société-là se compare le plus possible -
je dis le plus possible parce que ce ne sera jamais la même chose -
à l'entreprise privée dans le secteur commercial ou dans le
même type de secteur, je pense qu'il ne serait pas, à ce
moment-là, pertinent de la soumettre à la Loi sur la fonction
publique.
Cela dit, il y aura beaucoup d'autres articles tantôt. On voit
qu'on va respecter tous les droits acquis des syndiqués et des autres
membres de la fonction publique qu'on va transférer à cette
société. Alors, en ce sens-là, je pense que la logique que
défendent le syndicat des fonctionnaires et le syndicat des
professionnels dans une certaine perspective, ne peut pas s'appliquer à
une société immobilière qui est davantage une
société commerciale et dont on veut qu'elle se compare davantage
à cet univers de fonctionnement d'une société.
Pour le deuxième point, je vous l'ai dit, sur la question des
modes de rémunération, on dit: Cette société a le
pouvoir de rémunérer son monde, d'établir des normes et
des barèmes, d'établir des conditions de travail, mais,
évidemment, dans le cadre des lois. On dit: Elle doit faire approuver
cela par le gouvernement et c'est dans le cadre des lois, du Code du travail en
particulier.
M. Doyon: En ce qui concerne les fonctionnaires, il y a
sûrement une inquiétude qui existe, qui est visible et qu'on peut
sentir au sujet de leur avenir. Évidemment, la protection des droits
acquis leur garantit, pour le moment ou pour une certaine période, des
conditions de travail qui sont équivalentes à ce qu'ils ont
actuellement, etc., la rémunération. Sauf que la
Société immobilière, évidemment, étant une
société autonome, va pouvoir négocier avec ses
employés des conditions de travail, des contrats de travail futurs
à l'expiration des décrets. Ce qui cause une grande
inquiétude chez les employés, premièrement, c'est qu'on ne
sait pas combien d'employés vont accepter d'être
transférés, d'être mutés à l'intérieur
de la Société immobilière. Je ne sais pas si le ministre a
fait des sondages là-dessus, vous devez avoir une idée; vous y
reviendrez tout à l'heure, peut-être que ce serait
intéressant de savoir cela. C'est quoi, vos prévisions de
mutation? Même si ce n'est pas peut-être terminé, vous devez
avoir une idée où vous allez avec cela.
Conséquemment à cela, les employés se posent la
question suivante: Selon le nombre d'employés qui vont être
transférés, on va se retrouver, nous les employés qui
avons accepté d'être transférés, dans une situation
où, à l'intérieur de notre unité de
négociation, nous serons, dans une période X, possiblement
minoritaires. Cela peut être vérifié, selon le nombre de
personnes qui acceptent d'être transférées ou pas; mais la
possibilité demeure là. Et, à ce moment-là, nous
risquons d'être noyés par un certain nombre d'employés.
Dans ce domaine-là, le ministre reconnaîtra avec moi qu'au niveau
du gardiennage, de l'entretien des édifices publics, etc., très
souvent ce sont les normes minimales de travail qui s'appliquent, des normes
qui sont beaucoup en bas de ce à quoi sont habitués les gens qui,
actuellement, accomplissent ces tâches.
Alors, pour les gens qui accomplissent les tâches, la
Société immobilière va être prise dans un dilemme.
Pour devenir rentable, elle va devoir accorder des conditions de travail
comparables à celles que donnent les sociétés
immobilières privées qui font du travail semblable, et elle va
devoir les payer en conséquence. Les employés qui, actuellement,
vont accepter d'être mutés risquent de se voir dans une situation
où ils vont être avec des employés qui, possiblement, ont
travaillé dans des domaines semblables, y sont habitués. Ils
s'attendent à avoir des conditions moindres qui s'approchent des
conditions minimales de travail.
D'où l'inquiétude, M. le ministre, des employés et
la Société immobilière n'aura même pas d'autre choix
que celui de négocier de la façon la plus serrée possible
en tenant compte de la compétition, en tenant compte de ce qui se paie
pour les mêmes travaux avec les entreprises privées. Cela
crée une incertitude chez les employés et je pense qu'il est bon
de la soulever ici, en commission parlementaire, pour que les employés
au moins soient éclairés là-dessus et connaissent les
opinions du ministre à ce sujet, pour voir si vous avez
considéré cet aspect des choses.
M. Marcoux: Vous me reprendrez si je n'ai pas répondu
à toutes les questions, parce qu'il y en avait plusieurs. Prenons,
d'abord, la question de l'inquiétude des employés. J'ai eu
l'occasion, moi aussi, de rencontrer beaucoup d'employés du
ministère depuis que la décision est prise, depuis le printemps,
depuis le mois de mars, puisqu'elle était dans le discours inaugural. Je
pense qu'il faut, en premier, distinguer deux niveaux. Au niveau de l'ensemble
des employés syndiqués, je peux vous assurer que j'ai
rencontré énormément d'employés - ce ne sont pas
seulement des choses qui m'ont été rapportées par d'autres
- qui étaient emballés par l'idée, très
intéressés et qui trouvaient cela intéressant de relever
ce défi-là de la Société immobilière.
On a un indice de l'inquiétude des employés. Au mois
d'août, on a écrit à l'ensemble de nos employés pour
leur dire: Vous avez soixante jours pour nous aviser si vous ne voulez pas
aller à la Société immobilière. C'était le
sens de la lettre. Dans les trente ou quarante jours qui ont suivi, on avait
reçu douze lettres, sur 1300 personnes, nous avisant que des personnes
préféraient rester dans la fonction publique plutôt que
d'aller à la Société immobilière.
Le sous-ministre vient de compléter une tournée de cinq
régions du Québec où il a rencontré l'ensemble de
nos employés et il y avait également quelqu'un de mon cabinet qui
participait à ces rencontres. L'ensemble des employés veut se
joindre à la société et la plupart y voient un défi
intéressant à relever.
Je pense qu'une chose qui n'a peut-être pas nui dans ce sens,
c'est que, depuis deux ans, au ministère des Travaux publics, on a
fonctionné de façon très ouverte. On n'a rien caché
à nos employés, vous le savez vous-même. J'ai
décidé en juin 1982 de réduire de 10% le personnel du
ministère des Travaux publics en l'espace de deux ans. On ne s'en est
pas caché, on l'a indiqué à nos employés, on a mis
en place un programme de motivation-productivité-performance. On a mis
l'accent sur la communication la plus claire avec l'ensemble de nos
employés. Même si nous avons, au ministère des Travaux
publics, par exemple, réduit sur deux ans de peut-être 11% -
finalement, c'est environ 11% - le personnel du ministère et mis en
place des programmes de motivation-productivité-performance, l'ensemble
des employés a accru sa productivité, son intérêt
dans le ministère. On le voit aussi par la participation à
l'ensemble des activités sociales du ministère depuis deux ans.
Il y a un accroissement d'intérêt à l'ensemble de ces
activités alors que, souvent, les employés du ministère
des Travaux publics, dans le passé, avaient une gêne de
s'identifier au ministère des Travaux publics. Je peux vous assurer que
toutes nos indications sont que de plus en plus d'employés du
ministère des Travaux publics depuis deux ans sont fiers de s'identifier
comme appartenant au ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement.
Sur l'aspect inquiétude, les indications personnelles,
informelles que nous avons, comme la lettre que nous avons envoyée au
mois d'août, nous montrent que l'immense majorité des
employés sont intéressés à passer à la
Société immobilière.
En ce qui concerne les conditions de travail - et par rapport à
l'objectif de rentabilité - nos employés le savent, depuis deux
ans, dans le cadre des compressions budgétaires, nous sommes en train
d'examiner 60 productions du ministère dans l'optique de faire ou faire
faire. Nous le faisons avec les employés du ministère. Nous
prenons chacune des productions du ministère et nous regardons ce qu'on
fait actuellement, ce qu'on fait faire, le pourcentage en termes d'heures,
d'employés et de coûts et, pour chacune, nous décidons si
à l'avenir, nous ferons faire plus à l'extérieur ou nous
ferons davantage nous-mêmes. Cela se fait avec les employés.
C'était déjà un choix, même avant 1976,
d'accentuer progressivement, au ministère des Travaux publics, ce qui
était fait à l'extérieur, c'est-à-dire en allant en
appels d'offres, en contrats de services et en faisant faire le maximum de
travaux à contrat, autant les travaux d'entretien, de gardiennage que
les travaux de construction, etc. Cela est connu.
Nos employés savent qu'il y aura encore de la régie,
même dans la Société immobilière. Si on se base sur
l'expérience de la Colombie britannique en particulier, elle a
gardé des services de régie. Il n'est pas question de supprimer
les services de régie du ministère, nos employés le
savent.
Dans certains secteurs, il est question d'en supprimer parce que c'est
plus rentable d'aller à l'extérieur que de le faire faire par nos
employés. Mais il y a une chose que nos employés savent, c'est
que depuis deux ans on a fait une réduction de 11% de notre personnel
sans aucune mise en disponibilité à la fonction publique, alors
que la loi et les conventions, les décrets nous le permettaient. On l'a
fait en travaillant avec ces gens-là, en les aidant à se
recycler, en faisant des mutations, en ne remplaçant pas les
départs.
Cette orientation, c'est évident qu'elle va être
accentuée ou maintenue; on y travaille depuis deux ans, production par
production. Il y a des décisions prises pour une quarantaine de ces
productions sur 60, et les employés ont été
impliqués et informés à toutes les étapes. Je peux
vous donner un exemple que vous avez connu dans la région de
Québec: on a fermé les garages à Duberger, ce qui
impliquait une douzaine d'employés. On l'a fait, on a informé
le
syndicat, on a informé tes employés et tout cela s'est
fait en aidant à replacer ces gens à l'intérieur de notre
ministère ou d'autres ministères. Cela s'est fait sans
problème et les employés y ont même trouvé une
satisfaction, certains d'entre eux. Quand vous avez 80 autos ou camions
à entretenir durant une année et que vous êtes onze
personnes pour l'entretien, vous avez des problèmes de motivation au
travail, parce qu'un garage qui vivrait avec 80 camions ou véhicules
à entretenir dans son année ferait faillite, ce ne serait pas
long. Les employés peuvent le comprendre également. Ils sont
satisfaits qu'on leur fasse faire des choses plus utiles.
Le dernier point, par rapport à la rentabilité. Il y a une
rentabilité interne et externe. L'expérience de la Colombie
britannique m'amène à conclure de la façon suivante: la
Société immobilière, de Colombie britannique, même
si ça fait déjà sept ans qu'elle est créée,
les conditions salariales, etc., sont les mêmes que pour les
fonctionnaires de la Colombie britannique. Il peut y avoir dans les conditions
de travail des différences au niveau de la gestion, ce qui aura des
implications au niveau de la convention. Il y a deux points de
rentabilité à partir desquels il faut comparer une
société comme celle qui va être créée: il y a
la rentabilité interne. Quand on regarde le rapport des cinq
dernières années de BCBC, on voit que, constamment, cette
société est devenue de plus en plus efficace en termes de gestion
de son personnel, de taux de rentabilité, de rapport sur les dividendes,
etc., même en respectant et en ayant des conditions de travail, au niveau
financier, entre autres, analogues ou identiques à celles des
fonctionnaires du reste de la Colombie britannique. Quand je parle de la
rentabilité interne, ce qu'on veut, c'est que cette
société soit dans un contexte où elle peut devenir de plus
en plus efficace, tout en se comparant le plus possible au secteur
privé.
Alors, voilà le contexte dans lequel cela se présente.
Vous avez peut-être d'autres questions. On m'a noté ces
trois-là.
M. Doyon: Moi, je suis heureux de voir que la plupart des
employés semblent accepter de s'intégrer à
l'intérieur de la Société immobilière. Ce que je
voudrais faire remarquer au ministre en passant, par exemple, c'est que, pour
les employés, un refus de s'intégrer à la
Société immobilière équivaut à une mise en
disponibilité automatique. Alors, entre vous et moi, entre deux maux, on
choisit le moindre. C'est la vieille règle qui s'applique. Un instant,
je vais terminer. Je vous ai laissé parler.
M. Marcoux: D'accord avec cela.
M. Doyon: Entre deux maux, on choisit le moindre, et il faudrait
voir ce que cela veut dire en pratique pour les employés, surtout que,
tel que vous me le dites, votre ministère n'a pas fait de mises en
disponibilité depuis un certain temps et c'est votre politique de ne pas
en faire. Alors, dans les circonstances, c'est un mal considérable
à éviter, qui peut-être n'est pas tel, mais qui est
perçu comme tel, aussi bien par vous que par vos gestionnaires, puisque
vous tentez à tout prix de l'éviter.
Quand les fonctionnaires réalisent que, s'ils n'acceptent pas la
mutation, le prix à payer est une mise en disponibilité, il ne
faudrait pas trop se surprendre qu'ils y pensent deux fois avant de se faire
mettre eux-mêmes, volontairement, en disponibilité, qui est la
chose que vous avez cherché -avec raison, je pense - avec vos
sous-ministres, avec vos gestionnaires à éviter. (16 h 15)
Alors, les fonctionnaires sont pris le doigt entre l'arbre et
l'écorce. Si on n'accepte pas d'être muté, on accepte
d'être mis en disponibilité avec tout ce que cela comporte, chose
que le ministre s'est vanté de vouloir éviter à tout prix.
Alors, les fonctionnaires ont dit: On va faire comme tout le monde, on va
embarquer et évitons ce qui est, finalement, le mal suprême,
semble-t-il, la mise en disponibilité. Cela peut être une grande
partie de l'explication, M. le ministre.
M. Marcoux: Je voudrais ajouter une remarque sur la question des
mises en disponibilité. On a mis en place, il y a un an, au
ministère un service de placement. Quand je dis qu'on n'a pas fait de
mises en disponibilité, il y a des personnes dont on sait qu'elles
veulent quitter le ministère et on les aide par notre service de
placement, soit à l'intérieur du ministère, soit pour
faciliter leur mutation ou leur promotion dans d'autres ministères.
Alors, si des employés nous avisent dans les deux mois de l'adoption de
la loi qu'ils ne désirent pas venir à la société,
on ne se croisera pas les bras pendant sept mois en disant: De toute
façon, ils vont être mis en disponibilité à la
fonction publique. Ce qu'on va faire durant ces mois-là, comme on sait
que cela concerne peu de personnes, notre service de placement va s'employer
à leur trouver une autre fonction équivalente qui les satisfasse
dans un autre ministère.
M. O'Gallagher: M. le Président.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Quelqu'un a
posé une question aussi. M. le député de Bourassa.
M. Laplante: Je trouve que c'est intéressant, ce que le
député de Louis-Hébert apportait avec le mémoire de
la fonction publique. Ils ont le choix. À la nouvelle
société, après un essai convenable, s'ils
s'aperçoivent qu'ils ne sont pas chez eux, ils ont le pouvoir, je crois,
de retourner à la fonction publique.
M. Marcoux: Oui, s'il y a des postes. M. Laplante:
Oui.
M. Marcoux: Comme actuellement, s'il y a des postes ouverts, par
mutation ou par promotion, ils peuvent se présenter à n'importe
quel concours. Même s'ils sont satisfaits et qu'ils veulent aller
ailleurs, ils peuvent se présenter à n'importe quel concours de
la fonction publique, soit pour une mutation - donc, c'est au même niveau
-soit pour une promotion.
M. Laplante: D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: C'est sur le même article. Dans le cas de
la Colombie britannique ou de la BCBC, on a vu, depuis 1976, qu'ils ont
réduit leur effectif d'environ 32%, si je me souviens bien. C'est vrai
que le plan d'effectifs va être établi par la
société même. Il n'est pas en place aujourd'hui, mais il va
sans doute y avoir un schéma d'un plan d'effectifs pour ces
employés d'ici les trois ou quatre prochaines années.
M. Marcoux: Lorsque j'ai répondu en deuxième
lecture, j'ai brièvement abordé ce point. En six ans, la
société BCBC a diminué son personnel de 300 personnes. Je
peux vous dire qu'en deux ans, au ministère des Travaux publics, on
l'aura abaissé de 250 ou 260 personnes, sans mises en
disponibilité, sans mises à pied, etc. Depuis deux ans, on
gère le ministère de la façon suivante. On dit: II y a des
rationalisations à faire, mais on va les faire de la façon la
plus humaine possible. Les gardiens d'édifice sont payés par le
gouvernement 12 $ ou 15 $ l'heure, alors qu'on peut avoir le même service
de l'entreprise privée à 6 $ ou à 5,50 $. Donc, en saine
gestion, dès que quelqu'un quitte, décède ou prend sa
retraite, on ne le remplace pas. La même chose pour la gestion des
stationnements à Montréal, où on fait actuellement une
opération semblable. C'est bien sûr que je ne peux pas vous dire
quel sera le nombre d'employés dans deux ans ou dans quatre ans à
la Société immobilière du Québec. Mais je suis
persuadé qu'il y a beaucoup de choses qui sont actuellement faites par
le ministère que la Société immobilière, dans une
phase transitoire, va continuer à faire elle-même et que,
progressivement, elle va faire faire à l'extérieur de plus en
plus de travaux.
M. O'Gallagher: En parlant des espaces de stationnement, de
l'administration du stationnement...
M. Marcoux: Je vous ai répondu.
M. O'Gallagher: Pardon?
M. Marcoux: Pour Parc Auto?
M. O'Gallagher: Oui.
M. Marcoux: D'accord, je peux vous répondre tout de suite.
Parc Auto, c'est une société sans but lucratif qui n'appartient
pas au gouvernement. Le ministère des Travaux publics a un protocole
d'entente signé avec cette société sans but lucratif qui
gère nos parcs de stationnement et ceux de la ville de Québec et
qui remet ses profits - ce sont des profits de fonctionnement, on ne tient pas
compte de l'hypothèque dans cela - à la ville de Québec,
comme au gouvernement du Québec. Alors, ce protocole d'entente est
valable. On le signe pour un an ou deux, chaque fois, pour cinq ans maintenant.
Alors, ce protocole va continuer et, dans cinq ans, si la société
veut le renouveler, elle va le faire. Ce n'est pas une société
publique gouvernementale. Ce n'est même pas une filiale.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Oui, M. le
député de Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Vous cherchez d'abord la
rentabilité. Avez-vous fait une étude comparative avec le secteur
privé pour savoir, effectivement, ce que cela va vous coûter au
départ?
M. Marcoux: Globalement, non. J'ai indiqué tantôt
qu'il n'y a pas eu d'étude de rentabilité, disant: cette
société pourrait être rentable dans telle ou telle
condition, ou tout cela.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je parle des effectifs.
M. Marcoux: Par ailleurs, par rapport aux études
comparatives avec le secteur privé sur ce point, il y a deux choses: on
a commencé à se doter d'un système d'information de
gestion sur le coût pour exploiter chacun de nos immeubles. Cela,
l'entreprise privée l'a. On a commencé à harmoniser et
à se doter d'information de gestion et à informatiser aussi...
Cela nous permet de voir le coût de chaque immeuble en termes de
chauffage, énergie, gardiennage, etc., et on constate des
différences énormes. On est en train d'apporter les correctifs
là où on constate des problèmes. On est en train de se
donner des mini-systèmes de gestion - l'exploitation
des immeubles, c'est quand même notre gros secteur - qui nous
permettent de nous comparer dans certains secteurs à l'entreprise
privée. Progressivement, on est en train de se donner ces instruments,
même en préparation de la société.
Par rapport à la gestion de personnel, il y a des services
où on est certain que c'est plus rentable de les faire nous-mêmes.
La planification de nos besoins d'espace en général, il va
falloir continuer de l'avoir; un service de construction et des chargés
de projets pour surveiller nos projets de construction, il faut continuer
à en avoir. Il y a d'autres secteurs, et cela le ministère le
sait depuis longtemps et il agit depuis longtemps, depuis sept, huit ou dix ans
en fonction de cela. On sait, par exemple, que les secteurs du gardiennage, de
l'entretien des immeubles, c'est donné à contrat. Au fur et
à mesure que nos employés quittent ce secteur, on va à
contrat.
Les études comparatives. Par rapport à l'entreprise
privée, je vous ai parlé de 60 productions tantôt qu'on
est, depuis un an, en train d'analyser production par production. Dans
plusieurs cas où on fait déjà tout à
l'extérieur, eh bien, on continue. Là où on fait une
partie à l'intérieur du ministère et une partie à
l'extérieur, dans certains cas on a demandé une étude. Il
y a des études qui se font pour savoir ce que coûterait
comparé à l'entreprise privée. Je vais vous donner un
exemple: l'entretien des machines de bureau. Actuellement, on a une
équipe à Québec qui fait l'entretien des dactylos, des
calculatrices, etc. Il y a une étude qui est en train de se faire,
à savoir si ce serait plus rentable de le faire faire en
totalité, en partie, à l'extérieur. Or, ces études
de rentabilité sur chacune des 60 productions, il y en a un certain
nombre qu'on ne fait pas faire à l'extérieur et on est en train
d'étudier si ce serait plus avantageux de les faire faire à
l'extérieur en tout ou en partie. Mais on ne peut pas prendre une
décision globale: tout va se faire à l'extérieur ou tout
va se faire à l'intérieur. Il faut le voir production par
production. Ce sont des choses qui se font systématiquement depuis un an
pour les 60 productions, mais par rapport à certaines productions, c'est
depuis sept ou huit ans qu'il y avait des décisions prises en ce
sens-là.
M. Leduc (Saint-Laurent): En fait, le but que vous cherchez,
c'est d'atteindre une rentabilité, une adéquation avec le secteur
privé. C'est votre objectif.
M. Marcoux: Oui, oui. M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles):
L'article 14 est adopté.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord! Si vous le permettez, je
voudrais revenir à l'article 11. En ce qui concerne les traitements, on
connaît la fonction, parce que cela va être un P.-D.G., du
président de la société. Je serais intéressé
à savoir quelle sera la fonction des autres membres du conseil
d'administration et quelle est la rémunération attachée
tant au poste de P.-D.G. que des autres membres du conseil
d'administration.
M. Marcoux: Les autres membres du conseil d'administration n'ont
pas de rémunération, sauf le per diem: 200 $ par jour, plus les
dépenses de voyage pour assister aux assemblées. C'est ce qui
s'applique à l'ensemble des sociétés d'État.
M. Leduc (Saint-Laurent): Alors, leurs fonctions sont strictement
d'assister au conseil d'administration.
M. Marcoux: Assister au conseil d'administration. C'est cela. Il
y a seulement le président qui sera employé à temps plein
et rémunéré.
M. Leduc (Saint-Laurent): Combien gagne le président?
M. Marcoux: C'est décidé par le Conseil des
ministres. C'est un contrat qui est discuté...
M. Leduc (Saint-Laurent): Quel est l'ordre de grandeur?
M. Marcoux: L'ordre de grandeur... Vous savez si on se basait sur
des exemples fédéraux, je partirais de 125 000 $ à 250 000
$, mais, au Québec, cela part à peu près de 70 000 $.
À Hydro-Québec, c'est 125 000 $, 150 000 $. Mais c'est rare.
M. Leduc (Saint-Laurent): Cela ne se compare pas.
M. Marcoux: L'ordre de grandeur, c'est de 80 000 $ à 100
000 $ peut-être, compte tenu de la compétence de la personne, de
son expérience, etc.
M. Leduc (Saint-Laurent): Cela m'intéresse parce que,
lorsqu'on sera au pouvoir, on le saura à ce moment-là.
M. Marcoux: Vous le saurez.
M. Leduc (Saint-Laurent): On aura ces informations.
M. Marcoux: Je peux vous assurer que moi aussi, cela
m'intéresse. Si je n'avais pas autant de goût pour la politique,
je postulerais ce poste de président de la
Société immobilière du Québec.
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est plus payant qu'être
ministre.
M. Marcoux: Je serais emballé d'être
président de la Société immobilière, mais, que
voulez-vous, j'ai encore le virus de la politique.
M. Leduc (Saint-Laurent): On pense qu'au départ cela va
être plus payant qu'être ministre.
M. Marcoux: Je veux rassurer immédiatement les gens.
M. Leduc (Saint-Laurent): Cela va être mieux qu'un
sous-ministre, quoi!
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): On va
revenir au texte, s'il vous plaît.
M. Marcoux: Bien oui. Un président de
société d'État, c'est clair, est payé davantage
qu'un sous-ministre, qu'un ministre automatiquement parce que les
sous-ministres sont plus payés que les ministres déjà.
M. Leduc (Saint-Laurent): Le vice-président, lui?
M. Marcoux: Pardon?
M. Leduc (Saint-Laurent): Le vice-président, quelle est sa
rémunération?
M. Marcoux: Ordinairement c'est combien? C'est peut-être
10% ou 15% de moins que le président.
M. Leduc (Saint-Laurent): Mais lui, est-ce qu'il a une fonction?
Est-ce que son emploi est permanent?
M. Marcoux: C'est un contrat uniquement. C'est un
contractuel.
M. Leduc (Saint-Laurent): Qu'est-ce que cela veut dire?
M. Marcoux: Contractuel? Cela veut dire qu'il peut être
engagé pour un an, deux ans, trois ans, cinq ans.
M. Leduc (Saint-Laurent): Non, non. Il est à temps
plein.
M. Marcoux: Oui, oui. Les vice-présidents sont à
temps plein.
M. Leduc (Saint-Laurent): Pas strictement un membre du conseil
d'administration.
M. Marcoux: Non, non, non, non.
D'ailleurs, les vice-présidents ne sont pas membres du conseil
d'administration. Il n'y a que le président qui est membre du conseil
d'administration.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
M. Marcoux: Les vice-présidents, ce sont des
employés de la société.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Cela va?
J'appelle l'article 15.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle l'article 16.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
16 est adopté. J'appelle l'article 17.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
17 est adopté. J'appelle l'article 18.
Objets et pouvoirs de la société
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
18 est adopté. J'appelle l'article 19.
M. Leduc (Saint-Laurent): On dit: La liste établie par
décret. C'est donc cette liste-ci?
M. Marcoux: C'est cela.
M. O'Gallagher: Ce sont tous les ministères et organismes
actuellement administrés par le ministère des Travaux publics et
de l'Approvisionnement.
M. Marcoux: C'est cela.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
M. Marcoux: La liste doit pouvoir varier s'il y a un autre
ministère créé qui n'existe pas actuellement ou un qui est
aboli.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
19 est adopté. J'appelle l'article 20.
M. Leduc (Saint-Laurent): Si vous le permettez, je reviendrais
à l'article 19, au dernier paragraphe. "Le présent article n'a
pas pour effet d'annuler les contrats conclus ou les offres irrévocables
formulées par un tel
ministère ou organisme..." Qu'est-ce que cela veut dire au
juste?
M. Marcoux: Je vais vous donner un exemple d'une note qu'on a
préparée qui explique un peu pourquoi certaines exceptions sont
permises. Par exemple, le ministère des Affaires culturelles ne sera pas
soumis à ce monopole en regard des activités immobilières
concernant tout bien culturel reconnu ou classé ou situé dans un
arrondissement historique ou naturel ou dans une aire de protection. Une telle
réserve serait expressément prévue au décret. On
peut prévoir qu'un immeuble historique dans un arrondissement historique
est la responsabilité de la gestion ou demeure la
propriété des Affaires culturelles.
M. O'Gallagher: Bon.
M. Marcoux: Cela respecte aussi des ententes et des contrats
déjà signés.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Cela
va?
M. Marcoux: C'est seulement une précaution juridique: s'il
y a des ministères qui ont signé des baux sans nous le dire, par
cela, on s'engage à respecter leurs baux.
M. Leduc (Saint-Laurent): Des offres qui auraient
été signées je ne sais pas où et auxquelles on
n'aurait pas donné suite.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): J'appelle
l'article 20.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
20 est adopté. J'appelle l'article 21.
M. Leduc (Saint-Laurent): On dit: "La société a
également pour objet de réaliser la construction..." C'est fait.
C'est pour des ajouts, quoi?
M. Marcoux: Pour cela, il a fallu prendre le texte. Je ne suis
pas revenu sur cela, en deuxième lecture, en réplique. Au niveau
juridique on nous a dit: Prenez le texte.
M. O'Gallagher: Mais la construction du Palais des congrès
est terminée.
M. Marcoux: C'est pour le Palais des congrès, n'est-ce
pas? Les deux. Bon. C'est qu'il a fallu se river au texte original de la loi de
SODEVIQ qui dit qu'on est propriétaire à 49% de la Place
Desjardins. C'est SODEVIQ aussi qui emprunte pour la construction du Palais des
congrès et est propriétaire du Palais des congrès de
Montréal. Il a fallu se coller au texte. Cela dit que SODEVIQ
disparaît avec l'adoption de cette loi. SODEVIQ n'a pas de
fonctionnaires, c'est un conseil d'administration, c'est tout. SODEVIQ
disparaît et tous les engagements de SODEVIQ, ce dont elle était
propriétaire, revient à la Société
immobilière du Québec. (16 h 30)
M. Leduc (Saint-Laurent): Des pouvoirs repris.
M. Marcoux: C'est pour cela qu'il fallait se coller le plus
possible au texte pour qu'il n'y ait aucun vide juridique.
M. Laplante: Le Palais des congrès est supposé
être transféré à la ville de Montréal. Place
Desjardins, au bout de 63 ans, je pense, retourne à la ville de
Montréal. Dès qu'il y a un transfert cela disparaît
d'ici?
M. Marcoux: Pas du tout.
M. Laplante: II n'y a pas de contrats comme cela?
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est transféré à
la Société immobilière du Québec.
M. Marcoux: Je n'ai jamais entendu dire que Place Desjardins
retournait à Montréal.
M. Laplante: Place Desjardins retourne à
Montréal.
Une voix: II me semble que c'est au bout de 99 ans.
M. Marcoux: 99 ans?
M. Laplante: Non, 63 ans.
M. Marcoux: 65 ans.
M. Leduc (Saint-Laurent): II y a un bail emphytéotique,
mais cela ne retourne pas. Il était question qu'on le donne à la
ville de Montréal, mais pas maintenant. Présentement, cela
appartient à votre ministère et ce sera transféré
à la société.
M. Marcoux: Cela appartient à SODEVIQ et ce sera
transféré à la Société immobilière du
Québec.
M. Leduc (Saint-Laurent): Le fait qu'il y ait un bail
emphytéotique...
M. Laplante: Place Desjardins.
M. Leduc (Saint-Laurent): ...cela ne change rien.
M. Marcoux: C'est vrai, l'emphytéose finit dans une
soixantaine d'années.
M. Laplante: À ce moment, on n'en n'est plus
propriétaire, cela retourne à la ville de Montréal.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord si, c'est le contrat.
M. Laplante: Cela a été fait en 1970.
M. Doyon: M. le Président. Je comprends que, pour des fins
de sécurité juridique, d'après ce que dit le ministre, on
est obligé de donner comme objet à la Société
immobilière du Québec de réaliser la construction et
l'aménagement du Palais des congrès, et la même chose pour
Place Desjardins.
M. Marcoux: Le Palais des congrès, M. le
député de Louis-Hébert, ce n'est pas fini. Il reste
peut-être pour 400 000 $ ou 500 000 $ de travaux. Techniquement, les
travaux de construction du Palais des congrès ne sont pas encore finis,
parce qu'il reste toujours des petites choses à faire.
Quant à la Place Desjardins, disons qu'il y a des reconstructions
à faire, construction ou aménagement, là aussi, c'est le
même pouvoir qui nous est donné. Par exemple, si les actionnaires
de Place Desjardins décidaient de faire des travaux de construction
à l'intérieur de cet immeuble, il faut que la
Société immobilière du Québec ait le pouvoir de
dépenser pour faire ces travaux de construction ou d'aménagement.
On ne crée rien.
M. Laplante: On fait juste reconduire.
M. Doyon: Je me demande, quand on a un nouveau projet de loi, si
on ne doit pas faire un effort pour élaguer ce qui n'est plus
nécessaire. La construction de Place Desjardins, cela me paraît
être fait. "Le parachèvement des travaux de construction -tel que
dit au quatrième alinéa d'aménagement de la Place
Desjardins", cela est fait. Je ne veux pas passer cela au peigne fin, mais
n'oublions pas qu'il faut éviter d'avoir l'air ridicule; que les gens
disent: Cela fait dix ans que Place Desjardins est terminée et on donne
le pouvoir à la Société immobilière du
Québec de le faire.
M. Marcoux: Je vais vous donner un exemple précis, M. le
député de Louis-Hébert. À Place Desjardins, on
pourrait avoir une immobilisation à faire pour 1 000 000 $ ou 2 000 000
$, une construction majeure à l'intérieur qui n'est pas
simplement ce qu'on appelle de l'aménagement et qu'on ait à
assumer notre part de cela. Je sais bien, j'ai eu la même réaction
que vous quand j'ai lu ce texte; je me suis dit: Comment cela se fait que je
vais renouveler cela? Selon les avis juridiques qu'on a, il faut que ce soit
transcrit comme c'est dans le texte de loi. J'ai la même impression que
vous, mais, comme je ne suis pas juriste, je suis obligé de me rendre
à ces avis.
M. Doyon: J'en ai fait des bouts. Des voix:
Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
21 est adopté. J'appelle l'article 22.
M. Leduc (Saint-Laurent): Cet article veut dire: Advenant qu'il y
aurait d'autres biens provenant de certains ministères ou d'autres
organismes, on pourrait les inclure dans la loi. C'est ce que cela veut
dire?
M. Marcoux: "La Société doit également
exécuter tout autre mandat connexe aux objets de la
société que lui confie le gouvernement et dont les frais sont
supportés, en tout ou en partie, par ce dernier." Je vais vous donner
l'exemple précis que je donnais tantôt: le Musée d'art
contemporain de Montréal.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je veux bien qu'il y ait un article qui
dise que, s'il y avait d'autres transferts dans l'avenir, la loi y pourvoit.
Vous avez dit tantôt: C'est l'article 22 et si ce n'est pas cet
article.
M. Marcoux: Si cela se fait, cela va se faire par décret
et le décret va être déposé à
l'Assemblée nationale dans les quinze jours suivant le
décret.
M. Leduc (Saint-Laurent): Donc, s'il y a d'autres biens à
transférer, on va pouvoir faire ce transfert en vertu de l'article
22.
M. Marcoux: Oui.
M. Leduc (Saint-Laurent): Mais là, vous me parlez d'un
mandat de construction. Est-ce que c'est strictement un mandat de construction
ou si ce serait un transfert corformément à l'article 26?
M. Marcoux: Cela peut être un mandat de gestion. On dit:
Par rapport aux objets de la société. Comme la
société peut construire, aménager ou exploiter, c'est par
rapport à ces trois objets. Le gouvernement, par décret, pourrait
dire: Vous exploitez...
M. Leduc (Saint-Laurent): On parle de
nul-propriété. L'article 26 parle d'un transfert de
propriété. Est-ce qu'elle serait transférée
automatiquement en vertu de cet
article? Cela ne me semble pas.
M. Marcoux: Mais à l'article 22, on dit: "La
Société doit également exécuter tout autre mandat
connexe aux objets de la société que lui confie le gouvernement
et dont les frais sont supportés, en tout ou en partie, par ce dernier".
Tout autre mandat connexe, ce sont des mandats liés, essentiellement,
à trois choses: la construction, l'aménagement, l'exploitation ou
la location de biens immeubles pour le service du gouvernement. On dit: Si le
gouvernement décide cela, il doit adopter un décret qui porte sur
ce mandat qui doit être déposé dans les 15 jours de la
session. Je vous ai donné un exemple dans le domaine de la construction.
On pourrait en prendre dans le domaine de l'exploitation. Le gouvernement
pourrait dire: Actuellement, je supprime la Société du Palais des
congrès de Montréal, et l'exploitation du Palais des
congrès de Montréal est confiée à la
Société immobilière. Je prends un exemple
complètement théorique. Je l'ai pris pour cela; c'est
complètement théorique. Le gouvernement dirait: On vous donne le
mandat de l'exploiter cela. Nous, ce qu'on a eu comme mandat, c'est de le
construire. Il aurait pu dire: On vous donne le mandat d'exploiter. Ce n'est
pas cela qu'il a fait. Il a créé une société pour
l'exploiter. Alors, c'est ce que cela veut dire.
M. Leduc (Saint-Laurent): Mais, enfin, l'objectif, c'est de
gérer des biens qui sont possédés par la
société. Ce n'est pas de gérer des biens qui sont la
propriété d'autres organismes.
M. Marcoux: Pas nécessairement, pas nécessairement.
Mais la moitié de notre parc d'espace est louée. Il ne nous
appartient pas, il est loué, pour des fins culturelles ou
économiques. Le gouvernement peut dire: Je veux que vous gériez
l'exploitation de tel immeuble que je veux louer pour telles fins.
M. Leduc (Saint-Laurent): Mais si on voulait vous
transférer des biens en toute propriété, on ne pourrait
pas le faire en vertu de l'article 22?
M. Laplante: L'article 26.
M. Leduc (Saint-Laurent): L'article 26, c'est pour ceux qu'il
possède maintenant. Il n'est pas pour ceux de l'avenir.
M. Laplante: Pour l'avenir, c'est dans l'article 22 par les
contrats.
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est cela que je veux savoir. Est-ce
que l'article 22 dit cela?
Une voix: Dans le deuxième alinéa.
Une voix: "Le décret portant sur un tel mandat."
M. Marcoux: "Le gouvernement peut, aux conditions qu'il
détermine, transférer à la société la
propriété de tout autre bien meuble ou immeuble qui fait partie
du domaine public". "Qui fait partie du domaine public" veut dire dont le
gouvernement est propriétaire.
M. Leduc (Saint-Laurent): Alors, il pourrait couvrir les biens
à venir.
M. Marcoux: C'est cela.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
22 est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle l'article 23.
M. Laplante: C'est en concordance avec l'article 22.
Une voix: Non.
M. Laplante: Non. Excusez-moi.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Cela va.
L'article 23 est adopté?
M. O'Gallagher: Est-ce que le ministère des Travaux
publics a le pouvoir d'expropriation comme cela?
M. Marcoux: On l'a déjà, mais on ne le garde pas
tout, parce que, actuellement, on a le pouvoir d'expropriation pour tout le
gouvernement, sauf l'expropriation pour le ministère des Transports, qui
l'a déjà. Ce que la loi dit, c'est qu'on garde le pouvoir
d'expropriation pour nos fins propres uniquement et on transfère au
ministère des Transports le pouvoir général
d'expropriation du gouvernement qui avait déjà le pouvoir
d'expropriation pour les fins de transport. Or, à l'avenir, il y aura un
agent d'expropriation pour le gouvernement et ce sera le ministère des
Transports. C'est cela le changement. D'accord?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
23 étant adopté, j'appelle l'article 24.
Dispositions financières
M. Leduc (Saint-Laurent): La valeur des immeubles, c'est quoi
actuellement?
M. Marcoux: On est en train de 1e
déterminer.
M. Leduc (Saint-Laurent): Parce que vous placez tout de suite 100
000 000 $ en fonds social.
M. Marcoux: En fonds social.
M. Leduc (Saint-Laurent): Cela me semble correct.
Une voix: C'est d'accord, l'article 24.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
24 est adopté. J'appelle l'article 25.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
25 est adopté. J'appelle l'article 26 et nous avons sur la table un
premier amendement. L'article 26 de ce projet de loi est modifié par
l'insertion, dans la sixième ligne, après les mots "Pamphile-Le
May", des mots "de l'édifice Honoré-Mercier. Si on se penche sur
l'amendement...
Une voix: Vous êtes à l'article 26?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Oui.
M. Marcoux: Est-ce qu'on peut attendre trente secondes?
Une voix: Qu'est-ce qui se passe?
M. Marcoux: J'ai reçu une lettre du président. Je
l'ai reçue tantôt par livraison ici et c'est pour cela que je n'ai
pas eu le temps de la lire. Je m'excuse.
Une voix: II a besoin d'un avocat.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Donc, on va
suspendre pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 42)
(Reprise de la séance à 16 h 46)
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): À
l'ordre! Nous reprenons les travaux. Alors, M. le ministre, on avait quand
môme un amendement sur la table. Qu'est-ce que cela devient?
M. Marcoux: Vous avez les amendements qu'on propose. Je propose
l'adoption de...
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): Restons-en à l'amendement, s'il vous
plaît.
M. Marcoux: À l'amendement, d'abord?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Oui.
M. Marcoux: En fait, l'amendement, c'est pour ajouter
l'édifice Honoré-Mercier. La raison est la suivante, c'est que
nous souhaitons bientôt libérer l'édifice C aux fins de
mieux aménager des services pour les députés et
l'Assemblée nationale. À ce moment-là, dans le projet de
loi, on a prévu que les édifices A et le B resteraient la
propriété du gouvernement, parce qu'on considérait que
l'Assemblée nationale, c'est tout à fait normal qu'elle soit la
propriété d'une société d'Etat, d'une
société immobilière; on considérait que ce serait
normal que ce soit la propriété du gouvernement.
Depuis qu'on a rédigé le projet de loi, la Loi sur
l'Assemblée nationale a été votée. Les besoins de
l'Assemblée nationale évoluent. Il est possible que,
prochainement, nous puissions libérer l'édifice C pour mieux
accommoder les députés de l'Assemblée nationale, et on a
considéré que c'était normal d'ajouter le C
immédiatement et que le C demeure propriété du
gouvernement. D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors,
l'amendement est adopté. On revient maintenant à l'article
26.
M. O'Gallagher: Là-dessus...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Sur
l'amendement.
M. O'GaUagher: ...c'est le président qui gère tous
les services et l'administration de ces trois édifices-là, je
présume.
M. Marcoux: Ce qui va être prévu, c'est qu'on va
signer un contrat de services pour l'exploitation des immeubles, comme cela se
fait en Colombie britannique.
M. O'Gallagher: Pour le chauffage et puis...
M. Marcoux: Pour l'exploitation.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors,
l'amendement est adopté. On revient à l'article principal, le
26.
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors,
l'article 26 est adopté tel qu'amendé.
M. Leduc (Saint-Laurent): Si vous me le permettez, on dit, au
deuxième paragraphe: "Le gouvernement peut aux conditions..." d'autant
plus qu'au premier paragraphe on a parlé "des biens meubles et immeubles
qui font partie du domaine public", on suppose donc que ce sont les biens
meubles et immeubles actuels; ensuite, dans le deuxième paragraphe, on
dit également "peut" et "qui fait partie du domaine public." Est-ce
qu'il n'y aurait pas lieu, pour éviter toute ambiguïté,
d'insérer qui font et feront partie du domaine public? Cela pourrait
être ambigu. On pourrait prétendre peut-être que ce sont
seulement les biens qui sont mentionnés au premier paragraphe et les
autres qui pourraient être ajoutés, mais des biens actuels. Parce
qu'au premier paragraphe on utilise les mots "font partie" et également
"fait partie", dans le deuxième paragraphe. Alors, ce seraient d'autres
biens faisant partie du domaine public lors de l'adoption de la loi? Je ne sais
pas, là.
M. Marcoux: Ce qu'on indique, au deuxième paragraphe,
c'est un pouvoir qui n'est pas limité dans le temps. Dans le premier
paragraphe, on prévoit: "La société devient
propriétaire... des biens meubles et immeubles qui font partie du
domaine public et qui sont administrés par le ministère des
Travaux publics." Pour l'avenir, "le gouvernement peut, aux conditions qu'il
détermine, transférer à la société la
propriété de tout autre bien meuble ou immeuble qui fait partie
du domaine public." Dès qu'il fait partie du domaine public, le
gouvernement peut le transférer.
M. Leduc (Saint-Laurent): En tout cas, je pose la question. Vous,
vous dites pour l'avenir, M. le ministre, mais l'article ne le dit pas.
M. Laplante: C'est couvert.
M. Marcoux: Alors, comme on n'indique aucune contrainte de temps
dans l'article, cela...
M. Leduc (Saint-Laurent): Cela comprend également les
biens...
M. Marcoux: De l'avenir.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
M. Marcoux: D'accord?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Cela va,
l'article 26.
M. Laplante: Tout est quand même déterminé
par le gouvernement.
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): J'appelle l'article 27.
M. O'Gallagher: Quand vous dites "la valeur des biens meubles et
immeubles", de quelle façon sont établies les valeurs? Est-ce la
valeur aux livres tout simplement ou la valeur marchande, ou la valeur
municipale?
M. Marcoux: Je vais vous lire un texte. Je pense que cela vaut la
peine que je le lise pour ne pas improviser. Alors, je vais vous lire le texte
sur la valeur des actifs puisque cela touche plusieurs questions. On dit: II
n'existe pas actuellement d'évaluation de la valeur économique de
l'ensemble des immeubles, bâtisses et terrains gérés par le
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement, parce qu'une
telle évaluation n'avait aucune utilité dans le cadre de la
comptabilité gouvernementale. Depuis toujours, les investissements faits
sur les propriétés s'ajoutaient à la valeur aux livres qui
correspondait strictement au coût encouru, sans aucune
appréciation ou dépréciation du capital. La valeur aux
livres n'a donc pas de lien avec la valeur économique ou la valeur
marchande de ces immeubles.
Pour l'avenir il est prévu que les actifs seront acquis du
gouvernement par la Société immobilière du Québec
à leur valeur marchande, de sorte que la société devra, en
retour, charger aux différents ministères et organismes clients
un loyer marchand. Le ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement procède actuellement à des études pour
déterminer cette valeur marchande. Afin d'éviter les coûts
d'une évaluation détaillée de chaque immeuble, nous
utiliserons plutôt l'évaluation municipale qui devrait se situer
assez près de la valeur marchande. Pour les immeubles à bureaux
strictement comparables aux immeubles privés, on peut facilement
établir la valeur marchande en se basant sur l'évaluation
municipale. Pour les immeubles spécialisés, l'évaluation
municipale devrait représenter le coût de remplacement
déprécié. Il faudra, enfin, appliquer certains correctifs
pour tenir compte de la désuétude de certains immeubles et de
certains autres dont le caractère patrimonial - le vieux Palais de
justice de Québec, par exemple - ou social -les stationnements -
réduit significativement la rentabilité. Dans ces cas-là,
l'immeuble est donc évalué en fonction des revenus qu'il peut
produire. Des études sur l'ensemble de cette question ou de cette
gestion seront conduites et réalisées entièrement par le
personnel du ministère des Travaux publics et de l'Appprovisionnement
d'ici avril prochain, à l'exception peut-être de certaines
évaluations qui pourront être faites par des services externes de
façon à vérifier notre méthode globale.
Alors, cela vous donne le portrait de ce
qu'il en est actuellement de la valeur de ces immeubles
comptabilisée aux livres du gouvernement. Et pour l'avenir, on dit qu'on
se base sur la valeur marchande. La valeur marchande des immeubles à
bureaux, c'est l'évaluation municipale qui va nous la donner. Pour les
immeubles spécialisés, on dit que c'est l'évaluation
municipale représentée par le coût de remplacement, mais
dépréciée. Et il y a un certain nombre d'immeubles
spéciaux comme le vieux Palais de justice ou les stationnements
où on va se baser sur la possibilité de revenus que peuvent
rapporter ces immeubles.
M. O'Gallagher: M. le ministre, est-ce qu'on pourrait avoir une
copie de votre réponse pour nos dossiers?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Est-ce que vous avez un service
d'évaluation? Est-ce que cela va être évalué par ce
service d'évaluation?
M. Marcoux: Au ministère des Travaux publics, on a un
service d'estimation et d'évaluation. On faisait l'expropriation. En
faisant l'expropriation au nom du gouvernement, on a tout l'équipement
technique et les ressources humaines pour faire ce type de travail.
M. Leduc (Saint-Laurent): Cela veut donc dire que le
critère, ce ne sera pas seulement l'évaluation municipale?
M. Marcoux: C'est-à-dire que, comme c'est
nécessairement approximatif, on ne veut pas engager 100 firmes
d'évaluateurs et leur dire d'évaluer les 819 bâtisses du
gouvernement. On pense qu'il y a trois types de cas. Les édifices
à bureaux: on dit que l'évaluation municipale correspond à
la valeur marchande et qu'on va se baser sur cela. Les édifices
spécialisés: on va se baser sur l'évaluation municipale,
mais représentée par le coût de remplacement
déprécié. Quant à certains autres immeubles
particuliers, on va se baser sur la possibilité d'évaluer quel
serait le type de revenus. Si c'était dans le marché, quelle
sortes de revenus pourrait-on aller chercher dans ces immeubles? Au vieux
Palais de justice, si on peut loger 300 fonctionnaires, pour loger 300
fonctionnaires ailleurs dans un immeuble, on exigerait combien? On va faire
évaluer cela par le gouvernement. On va dire que l'évaluation de
cet immeuble correspond à 20 000 000 $, même si la valeur
historique, patrimoniale, fait qu'il en vaut 50 000 000 $. On va se baser sur
la valeur d'un revenu possible pour un type de service équivalent, si
c'est un service de bureau. Alors, c'est sur cela qu'on \ va se baser pour
faire l'évaluation de nos actifs.
M. Leduc (Saint-Laurent): Mais, dans vos évaluations,
surtout dans vos prix de location, vous allez être obligés de
tenir compte de la valeur au pied carré et de la concurrence, bien
sûr.
M. Marcoux: Oui.
M. Leduc (Saint-Laurent): Alors, l'évaluation, en fait, va
être un indice.
M. Marcoux: Cela, c'est pour le transfert des actifs, pour
établir le premier niveau de loyer. Actuellement on a, mettons 250 000
000 $ de revenus au ministère - si on enlève le Service
général des achats qui disparaît - et 110 000 000 $ pour
payer nos baux en location. Et ça ne varie pas; d'ailleurs, nous sommes
liés à des contrats. Nous avons à peu près 90 000
000 $ pour exploiter nos immeubles en propriété, pour le
gardiennage, l'électricité, l'énergie, etc., et les autres
dépenses administratives. Au point de départ, si ces immeubles
valent 500 000 000 $, on va établir un niveau de loyer qui tient compte
du niveau de revenu qu'il faut pour partir.
M. Leduc (Saint-Laurent): Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors,
l'article 27 est adopté. J'appelle l'article 28.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
28 est adopté. J'appelle l'article 29.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
29 est adopté. J'appelle l'article 30.
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est la façon dont le transfert
va s'effectuer.
M. Marcoux: On met ça pour ne pas être
obligés de faire un acte notarié pour chacun des immeubles.
M. Leduc (Saint-Laurent): L'ouvrage va être rare!
M. Marcoux: Je n'aurais pas dû dire cela, je m'excuse, je
retire mes propos, M. le Président.
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est discriminatoire.
M. Laplante: La société en devient
propriétaire. L'immeuble qu'elle va acquérir, est-ce qu'elle peut
l'hypothéquer si elle prend l'immeuble André-Laurendeau à
côté, à un moment donné, et qu'elle a besoin
d'argent?
M. Marcoux: C'est prévu dans la loi.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord, adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors,
l'article 30 est adopté. J'appelle l'article 31.
M. le député de Papineau.
M. Assad: Peut-être que j'ai manqué cela tout
à l'heure, mais le chiffre de 100 000 000 $, c'est basé sur quoi
exactement? Est-ce seulement pour des fins de comptabilité?
M. Marcoux: Pour des fins de comptabilité.
M. Assad: Strictement!
M. Marcoux: On peut avoir 100 000 actions à 1000 $, comme
fonds social.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): À
l'ordre, s'il vous plaît! Pour la transcription des débats, il
s'est dit beaucoup de choses. À la suite de la question du
député de Papineau, le ministre maintenant répond.
M. Marcoux: En fait, le ministère des Finances a
vérifié auprès de sociétés
immobilières comparables comme Campeau pour voir le rapport
dette-équité. Et le rapport dette-équité
était entre 10% et 20%. Comme, actuellement, nous évaluons
à environ 500 000 000 $ la valeur des immeubles dont le gouvernement est
propriétaire avec un fonds social de 100 000 000 $, nous avons un
rapport dette-équité d'environ 20%, ce qui donnerait un fonds
acceptable.
Évidemment, nous sommes soumis à l'analyse du
ministère des Finances, mais nous allons poursuivre nos discussions sur
l'évaluation de l'ensemble des biens. Mais ça vous donne le
critère: le ministère des Finances a regardé dans d'autres
sociétés immobilières quel est le rapport
dette-équité dans ce secteur-là et c'est de 10% à
20% et là, on aurait un rapport dette-équité de 20% sur la
base du fait que la valeur de nos immeubles serait d'environ 500 000 000 $. (17
heures)
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
31 est adopté, j'appelle l'article 32.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
32 est adopté. J'appelle l'article 33.
M. Leduc (Saint-Laurent): Si vous permettez...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Un instant!
Alors, le député de Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Si je comprends bien, en vertu de
l'article 33, la société ne pourra signer de bail ni de contrat
sans obtenir l'autorisation au préalable du gouvernement. Cela veut donc
dire que ses pouvoirs sont restreints et qu'elle n'en a pas, à toutes
fins utiles. Elle n'a aucune marge de manoeuvre.
M. Marcoux: Par contre, on dit: La société ne peut,
sans l'autorisation du gouvernement, contracter un emprunt qui porte
au-delà du montant déterminé par le gouvernement.
M. Leduc (Saint-Laurent): Cela va.
M. Marcoux: D'accord? Le gouvernement va dire peut-être
au-dessus de 1 000 000 $.
M. Leduc (Saint-Laurent): Cela va. C'est le paragraphe 2.
M. Marcoux: Conclure un contrat pour une durée et pour un
montant supérieur à ceux déterminés par le
gouvernement, c'est la même chose. Par exemple, pour un contrat de 20 ou
25 ans, c'est rare que cela se passe, mais on sait que la Société
immobilière ou le ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement a un contrat de 30 ans avec l'édifice La
Laurentienne et de 30 ans avec l'Industrielle pour l'étude du Marly. Je
pense bien que n'importe qui, que l'actionnaire principal n'acceptera pas
qu'une société mandataire signe des contrats d'une durée
d'une telle importance et qui impliquent tant de millions de dollars à
long terme sans une autorisation gouvernementale.
M. Leduc (Saint-Laurent): Mais cela commence quand la longue
durée?
M. Marcoux: Ce sont les discussions. Cela va être...
M. Leduc (Saint-Laurent): Cela va être
déterminé encore par législation
déléguée, je suppose.
M. Marcoux: Évidemment, mais parce que ce genre de choses
évolue. Un contrat de 1 000 000 $ aujourd'hui, dans cinq ans, sa valeur
va probablement être autour de 750 000 $; alors, cela prend des
ajustements.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je comprends, mais est-ce que ce n'est
pas un pouvoir ou un droit que l'on devrait laisser à la
société? Si elle a un rôle à jouer, si les membres
ont le pouvoir de prendre des décisions, je pense que...
M. Marcoux: C'est une question d'équilibre, M. le
député de Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): ...ce ne serait pas nécessaire
qu'on doive toujours recourir aux autorisations du gouvernement.
M. Marcoux: Comme je l'ai dit tantôt, si j'étais
dans la peau du président de la Société immobilière
du Québec, je dirais: Donnez-moi la plus grande marge de manoeuvre et
faites-moi confiance. On n'a pas besoin de l'autorisation du gouvernement, ou
le moins possible. Si je me place dans la peau d'un législateur ou d'un
membre de l'Exécutif qui est actionnaire à 100% de cette
société, je comprends que l'intention du gouvernement, c'est de
faire en sorte que cette société ait le droit de signer des
contrats et de prendre des engagements, mais dans les limites qui font que,
pour certains types d'engagements, pour des montants élevés ou
à long terme, ce soit soumis à l'approbation du gouvernement.
C'est absolument normal.
M. Laplante: Est-ce exact que pour les renouvellements de baux,
cette année, la plupart des baux que vous avez renouvelés l'ont
été seulement pour un an, à la limite pour trois ans?
M. Marcoux: Non. Sur nos critères...
M. Laplante: Je parle des organismes, des bureaux de l'aide
sociale et ces choses-là, où vous avez des renouvellements de
baux à faire. Vous avez forcé les commandes en prévision
de cela.
M. Marcoux: Non...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): S'il vous
plaît! S'il vous plaît! II y en a trop qui parlent en même
temps. On a de la difficulté à entendre. La parole est au...
M. Marcoux: Pour répondre à la question du
député de Bourassa, il prend un exemple précis. Les
renouvellements de baux ou les échéances qu'on a
renouvelées depuis un an n'ont pas du tout été
influencés par la création de la Société
immobilière, c'est-à- \ dire que, si on renouvelait d'habitude
pour cinq ans, on n'a pas renouvelé pour un an. Vous donnez le cas des
bureaux de l'aide sociale. Il est vrai que, dans le cas des centres de
main-d'oeuvre ou des bureaux de l'aide sociale, sachant toute la
réorganisation et la fusion des bureaux de l'aide sociale et des centres
de main-d'oeuvre, il va y avoir beaucoup plus de bureaux de centres de
main-d'oeuvre à l'avenir qu'il n'y en avait dans le passé. Donc,
quand les baux arrivaient à échéance et, si on
n'était pas prêt à faire le déménagement ou
que l'autre bail... Par exemple, si le bail du centre de main-d'oeuvre arrivait
à échéance cette année et que le bail de l'aide
sociale arrivait à échéance dans un an, il fallait faire
la fusion, renouveler seulement pour un an pour que les deux baux finissent en
même temps. C'est possible que, dans ce secteur précis: l'aide
sociale et les centres de main-d'oeuvre, par exemple, il y ait eu des
échéances de baux bien différentes cette année que
par le passé.
M. Laplante: Je m'excuse. Je pensais que c'était en vue de
cela.
M. Marcoux: Pas du tout.
M. Leduc (Saint-Laurent): Si vous le permettez, j'ai une
question. Le paragraphe 4. Est-ce que cela veut dire qu'en vertu du paragraphe
4, aucun bail ne pourra être signé sans que ce soit soumis
à l'autorisation du gouvernement?
M. Marcoux: Non.
M. Leduc (Saint-Laurent): Bien, acquérir un immeuble, le
céder à bail, cela veut dire...
M. Marcoux: C'est pour un montant supérieur au montant
déterminé par le gouvernement.
M. Leduc (Saint-Laurent): Ah oui! Qu'est-ce que cela veut dire un
montant supérieur?
M. Marcoux: C'est un décret général qui dit:
Tout bail en bas de 1 000 000 $ et inférieur à une durée
de dix ans, vous pouvez le signer. À l'inverse, un bail de quinze ans et
de 3 000 000 $, il faudra le faire ratifier par le gouvernement.
M. Leduc (Saint-Laurent): Non, mais je lis l'article: "Le
céder à bail ou autrement en disposer pour un montant
supérieur au montant déterminé par le gouvernement."
Qu'est-ce que cela veut dire?
M. Marcoux: Prenons le début: "La société ne
peut, sans l'autorisation du
gouvernement, acquérir un immeuble, le céder à bail
ou autrement en disposer - ou le liquider en somme - pour un montant
supérieur au montant déterminé par le gouvernement."
Dans les trois cas, que ce soit acquérir... Je vais vous donner
un exemple.
M. Leduc (Saint-Laurent): Acquérir, cela peut aller. Mais
céder à bail pour un montant supérieur au montant
déterminé, cela veut donc dire que le gouvernement dit: Tu ne
peux louer tel immeuble pour un montant supérieur à, disons, 2000
$ par mois.
M. Marcoux: II ne dira pas pour tel immeuble.
M. Leduc (Saint-Laurent); C'est cela. Il dit "pour un montant
supérieur au montant".
M. Marcoux: C'est cela.
M. Leduc (Saint-Laurent): "Ne peut céder à bail
pour un montant supérieur." Cela veut dire le montant de location?
M. Marcoux: Je vais vous donner un exemple. Je sais que la
Société des alcools, parce que j'ai eu des...
M. Leduc (Saint-Laurent): Je prends le mot à mot de
l'article. C'est mal...
M. Marcoux: Moi aussi. Je vais vous donner un exemple. Je sais
où cela prend une autorisation gouvernementale. La Société
des alcools du Québec veut signer des baux de plus de 1 000 000 $. Cela
doit être ratifié par le Conseil du trésor. C'est là
depuis des années et cela se continue parce que c'est un peu dans le
même esprit. Il y aura évidemment des limites à discuter
avec le Conseil du trésor en deçà desquelles on va pouvoir
céder ou acquérir ou tout cela de nous-mêmes, sans
autorisation supplémentaire et, au-delà, cela prendra des
autorisations spécifiques.
Je vais vous donner un exemple précis. Disons que la gare... Oui,
oui. La société ne peut, sans l'autorisation du gouvernement,
céder à bail un immeuble ou autrement en disposer pour un montant
supérieur à un montant déterminé par le
gouvernement. C'est-à-dire que, dans des cas où elle a à
vendre ou à céder des biens au-delà de tel montant...
M. Leduc (Saint-Laurent): Mais je prends "céder à
bail pour un montant supérieur".
M. Marcoux: "Ou autrement en disposer."
M. O'Gallagher: II y aura un montant établi par
règlement.
M. Leduc (Saint-Laurent): L'article ne dit pas cela. J'essaie de
comprendre. C'est officiel que c'est mal rédigé.
M. Marcoux: Je reviens au même exemple. Si un bail de dix
ans...
M. Leduc (Saint-Laurent): Le céder à bail pour un
montant supérieur. On ne peut donc pas louer pour un montant
supérieur à 2000 $ par mois. Cela peut vouloir dire cela.
N'est-ce pas ce que cela peut vouloir dire? Je comprends ce que vous dites,
mais ce n'est pas ce que l'article dit. À mon sens, en tout cas.
M. Marcoux: Pour s'entendre, s'il est mal rédigé -
c'est une question de rédaction - qu'est-ce qu'il devrait dire?
M. Leduc (Saint-Laurent): Le céder à bail. Je
prends le cas du bail. Le céder à bail pour un montant
supérieur. Cela veut dire que telle bâtisse, vous ne pourriez la
louer pour un montant supérieur à 2000 $ par mois parce que le
gouvernement va dire: Tu n'as pas le droit de louer à plus de 2000 $ par
mois. L'article peut vouloir dire cela. Je comprends que ce n'est pas ce que
vous voulez dire.
M. Marcoux: Non, non. Je sais. Vous avez raison de dire que
l'article peut vouloir dire cela. Il y a d'autres exemples gouvernementaux
où on est familier avec cela. Je vous ai donné l'exemple...
M. Leduc (Saint-Laurent): Je pense qu'il devrait être
rédigé autrement.
M. Marcoux: ...de la Société des alcools où
je sais que, pour des baux qui dépassent un certain montant ou une
certaine durée, cela doit être ratifié par le Conseil du
trésor. Mais le conseil d'administration de la société est
autorisé à signer tout bail inférieur, soit en termes de
durée ou de montant ou des deux. C'est ce que cela indique.
M. Leduc (Saint-Laurent): À mon sens, il faudrait
rédiger l'article autrement. Je comprends ce que vous voulez dire.
M. Laplante: II y a le règlement qui entre...
M. Leduc (Saint-Laurent): Cela ne change rien au mot à
mot. Pour comprendre, "le céder à bail", cela veut donc dire
louer. La société ne pourra donc louer sans l'autorisation du
gouvernement pour un montant supérieur à ce que le
gouvernement
J
pourra déterminer. C'est donc dire que, si on prend le texte mot
à mot, elle ne pourra jamais louer un local sans l'autorisation du
gouvernement.
M. Marcoux: J'indique que le même alinéa
était dans la loi de la SODEVIQ.
M. Leduc (Saint-Laurent): Heureusement que vous êtes
là pour me l'expliquer parce que je n'aurais pas compris cela.
M. Marcoux: En gros, c'est un décret qui va
déterminer un montant à partir duquel il faut une autorisation du
gouvernement et les montants en bas desquels on n'a pas besoin d'autorisation
du gouvernement. L'exemple que je vous donne et qu'on vit depuis des
années, peut-être depuis 15 ou 20 ans, depuis que la
Société des alcools existe, c'est comme cela. Ce ne sera
certainement pas pour 1000 $ par mois.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je veux savoir si, à chaque
fois, il faudra recourir à l'autorisation du gouvernement.
M. Marcoux: Non. Il y aura un décret, à savoir
à l'intérieur de telles limites. La société peut
signer n'importe quel bail, l'acquérir ou en disposer et, au-delà
de tel montant, c'est marqué: "un montant supérieur au montant
déterminé par le gouvernement..." C'est très clair.
M. Leduc (Saint-Laurent): Mais est-ce que...
M. Marcoux: Alors, il faudra une autorisation
spécifique.
M. Leduc (Saint-Laurent): Est-ce que la société ne
serait pas tentée de louer à meilleur marché pour se
soustraire à cette obligation?
M. Marcoux: J'espère qu'elle essaiera de louer à
meilleur marché.
M. Leduc (Saint-Laurent): Non, mais enfin... Elle pourrait...
M. Marcoux: Non, ce ne serait pas nécessairement le
même montant. Le règlement peut prévoir que, pour
l'acquisition, c'est tel montant; dans les cas de cession, c'est tel montant
et, dans les cas de disposition - cela veut dire liquider -c'est un autre
montant. On n'indique pas que ce sera le même montant dans les trois cas
parce que, évidemment, vous avez raison, ce serait un non-sens que... Le
règlement incite la société à vendre à bon
marché des choses qu'elle aurait pu vendre plus cher, mais, de toute
façon, elle sait bien que, si elle vend plus cher, le gouvernement va
autoriser la vente.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je ne comprends pas la...
M. Marcoux: La société n'a aucun
intérêt à vendre à bon marché des choses
qu'elle peut vendre plus cher.
M. Leduc (Saint-Laurent): Vous me permettrez en tout cas de ne
pas comprendre la logique de cela. Cela veut donc dire qu'il s'agit strictement
de montants, alors que, dans certains cas, il peut y avoir des locaux qui
peuvent être loués cher, peut-être à un prix qui est
assez élevé ou qui n'est pas élevé, mais
évidemment selon la valeur, la grandeur du local en question. Cela peut
avoir un impact. Ce n'est pas nécessairement important parce que le
montant est élevé. C'est toujours une question de proportion.
M. Marcoux: À l'article 2, on dit qu'on peut conclure un
contrat pour une durée et un montant... On prévoit ici, dans le
cas d'un contrat, la possibilité de la durée et de montants
supérieurs à ceux déterminés par le
gouvernement.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je ne suis pas d'accord avec cela.
M. Marcoux: Vous n'êtes pas d'accord avec la
rédaction.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): ...avec la
rédaction.
M. Marcoux: Je propose une chose: on peut peut-être le
suspendre et demander à un juriste s'il y a une rédaction qui
pourrait être plus claire...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): ...plus
claire et plus acceptable.
M. Marcoux: On peut le vérifier.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): D'accord?
L'article...
M. Laplante: En fait, cela donne raison en somme à un
linguiste qui est venu parler sur la loi 57 et qui a dit que nos lois
étaient d'un mauvais français épouvantable. Il en
était scandalisé.
M. Marcoux: C'est probablement parce qu'il ne les
rédigeait pas. Si c'était lui qui les avait
rédigées, il aurait dit qu'elles étaient en excellent
français.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
33 est en suspens. J'appelle l'article 34.
Pouvoirs et devoirs spéciaux et conditions
d'exercice
M. Assad: J'aurais une question de...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de Papineau.
M. Laplante: Pour établir les règles concernant les
appels d'offres, on a une coutume ici au gouvernement. J'imagine que la
société va suivre la même coutume que celle que nous
connaissons depuis nombre d'années sur la façon dont les appels
d'offres sont faits et le reste...
M. Marcoux: Oui, exactement. C'est notre intention et c'est
l'article qui permet de faire cela.
M. Assad: Je comprends, mais c'est marqué ici...
D'accord.
M. Marcoux: D'accord? M. Assad: Oui.
Une voix: Cela permet de les changer à l'occasion...
M. Leduc (Saint-Laurent): Je ne suis pas d'accord. L'article 34
est adopté sur division. En fait, c'est le gouvernement encore là
qui décide tout, tout, tout. La société devrait avoir des
responsabilités; elle n'en a pas. "Le gouvernement peut, par
règlement, établir les règles..." Le gouvernement, c'est
le maître d'oeuvre. (17 h 15)
M. Marcoux: M. le député de Saint-Laurent. Ce sont
aussi, dans le fond, des fonds publics et il y a des habitudes de... C'est, en
fait, l'article qui garantit, qui assure aux contrats que le gouvernement va
signer à l'avenir, soit des contrats de services professionnels, des
contrats de location, etc., la même transparence que celle qui s'applique
actuellement à l'octroi de ces contrats par le ministère des
Travaux publics. Connaissant l'importance que tout le monde attache à la
transparence dans la gestion des fonds publics, en général, et
sûrement à la gestion des fonds de la Société
immobilière, il serait inacceptable que le gouvernement dise: Cette
Société immobilière ne sera pas astreinte à
certaines règles concernant l'octroi des contrats, les appels d'offres,
etc.
D'ailleurs, c'est une habitude que vous connaissez bien, vous êtes
responsable du secteur de l'approvisionnement. Il y a des règles que
nous appliquons déjà, peut-être depuis dix ou quinze ans au
gouvernement, par exemple, pour des appels d'offres dans la construction, pour
prendre le plus bas soumissionnaire, des appels d'offres de location de baux.
Cela se fait depuis 1977, depuis six ans déjà. Pour les services
professionnels, c'est avec l'installation du fichier central des fournisseurs.
Ce qu'on veut, c'est que l'essentiel de ces règles, qui ont
assuré la transparence dans la gestion des fonds publics, soit maintenu
pour l'avenir.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Est-ce que les explications sont...
M. Laplante: ...article 34.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
l'article 34 est adopté?
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté tout court. Cela va. Adopté. J'appelle l'article
35.
M. Laplante: Cela oblige à payer les taxes.
M. Marcoux: Cet article est pour la comptabilité de la
société. Cela va rentrer dans les frais de location de baux. On
voulait connaître de façon réelle le coût des baux.
Cela comprend les taxes municipales. Cela va entrer dans les frais de gestion
de la société qui vont être imposés au
ministère-client, mais ces taxes municipales seront payées. Il
faudra faire le changement, vu que le ministère des Affaires municipales
fait déjà tous les transferts de fonds vers les
municipalités, pour ne pas rendre plus complexe, pour ne pas qu'il y ait
un nouvel agent de contact avec les municipalités. On dit: C'est le
ministère des Affaires municipales qui va payer les
municipalités. C'est pour entraîner le moins de
conséquences possible, mais, par contre, pour assurer que les vrais
frais, les vrais coûts -parce que les taxes municipales
représentent un coût important dans les baux apparaissent dans les
frais de la Société immobilière.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
cela va pour l'article 35?
Des voix: Oui, cela va.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
35 est adopté. J'appelle l'article 36.
M. Leduc (Saint-Laurent): Si vous me permettez, la
dernière phrase de l'article 36 dit: "Le montant versé est
égal à la totalité des taxes scolaires qui seraient
exigibles si cet immeuble n'était pas exempt de taxe scolaire."
Qu'est-ce que cela veut dire?
M. Marcoux: II faut dire que c'est un article qui donne un droit
nouveau aux commissions scolaires parce que le gouvernement ne paie pas de
taxes scolaires...
M. Leduc (Saint-Laurent): Non, d'accord.
M. Marcoux: ...sur ses immeubles. À l'avenir, il devra les
payer. La société va les payer directement. C'est nouveau, mais
évidemment...
M. O'Gallagher: C'est dans le projet de loi 57 qu'on a
adopté il y a plusieurs années, je présume.
M. Marcoux: C'est cela. Actuellement, le gouvernement paie des
taxes aux municipalités sur ses immeubles, à 100% pour les
immeubles dont il est propriétaire...
M. O'Gallagher: ...mais pas à la commission scolaire.
M. Marcoux: ...mais il ne paie pas de taxes scolaires. Cela est
nouveau, la Société immobilière va payer des taxes
scolaires.
Je vais lire la deuxième phrase pour répondre à
votre question: "Le montant versé est égal à la
totalité des taxes scolaires qui seraient exigibles si cet immeuble
n'était pas exempt de taxe scolaire." On dit qu'on va payer des taxes
sur la valeur marchande de l'immeuble.
M. Leduc (Saint-Laurent): La première phrase était
suffisante. On contredit... D'accord. C'est cela que ça veut dire, en
fait; on considère que c'est un immeuble comme les autres...
M. Marcoux: C'est parce que...
M. Leduc (Saint-Laurent): ...comme tous les autres immeubles
assujettis aux taxes scolaires.
M. Marcoux: C'est important de le préciser. Pourquoi
est-ce que cela n'aurait pas été 50%, 40% ou autre chose? Il y a
d'autres immeubles sur lesquels le gouvernement paie moins. On dit: "...est
égal à la totalité des taxes scolaires qui seraient
exigibles si cet immeuble n'était pas exempt de taxe scolaire."
M. Leduc (Saint-Laurent): ...6%.
M. Laplante: Cela aurait fait notre affaire quand on était
commissaires ensemble, n'est-ce pas, M. Leduc?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
36 est adopté. J'appelle \ l'article 37.
M. O'Gallagher: Qu'est-ce que c'est cette affaire-là?
M. Laplante: II n'y a qu'un actionnaire.
M. O'Gallagher: ...sont fixés par le gouvernement.
M. Marcoux: Ce n'est pas la même chose que
Hydro-Québec.
M. O'Gallagher: Non?
M. Marcoux: Non.
M. O'Gallagher: Hydro-Québec...
M. Marcoux: Toutes les autres sociétés, la
Société des alcools, REXFOR, etc., sur les profits faits par la
société, c'est le gouvernement qui les détermine en
disant: Je vous laisse la totalité de vos profits ou vous m'en donnez
50% ou 60%. C'est ce que l'article dit. On ne dit pas que c'est aux
administrateurs de décider, s'ils font 5 000 000 $ de profits, cette
année-là, qu'ils ne remboursent pas au gouvernement ou qu'ils
remboursent ou qu'ils réinvestissent ailleurs. En somme, on dit par cela
que l'actionnaire est chargé de décider...
Une voix: ...de ce qu'ils font avec les profits.
M. Marcoux: ...avec les dividendes.
M. Leduc (Saint-Laurent): Vous dites que c'est différent,
ce n'est pas différent, à ce moment-là.
M. Marcoux: C'est parce que HydroQuébec; avant, ne payait
pas de dividendes.
M. Leduc (Saint-Laurent): Avec la nouvelle loi 17...
Des voix: ...16.
M. Marcoux: Elle en paie.
M. Leduc (Saint-Laurent): Maintenant, elle est appelée
à payer un dividende qui est fixé...
M. Marcoux: Sauf que le dividende n'est pas...
M. Leduc (Saint-Laurent): ...par le ministre des Finances.
M. Marcoux: Oui, mais le dividende est déterminé
dans la loi. Il ne peut pas dépasser un certain montant, vu qu'il doit
laisser 25% d'autofinancement à Hydro-
Québec ou des choses comme cela.
M. Leduc (Saint-Laurent): Ici, cela veut donc dire...
M. Marcoux: C'est beaucoup plus complexe parce que
Hydro-Québec emprunte directement.
M. O'Gallagher: Cela va être un peu difficile.
Une voix: Bien sûr.
M. O'Gallagher: Est-ce que ce sera le ministre des Finances ou le
ministre responsable au Conseil du trésor qui va fixer un dividende
basé sur l'expérience de BCBC, une affaire de même, pour la
première année...
M. Marcoux: Cela va être fixé par le ministre des
Finances.
M. O'Gallagher: Oui.
M. Marcoux: Pour la première année, cela va
être discuté entre le ministre des tutelles et le ministre des
Finances, sur les chiffres réels. Ce ne sera pas déterminé
a priori, cela va être déterminé à la fin. C'est
cela? Non?
En fait, dans ces sociétés-là, le dividende payable
est déterminé à la fin, quand on connaît les
profits. On ne peut pas déterminer un dividende a priori. C'est comme la
Banque Nationale; pendant deux ans, elle n'en a pas distribué; elle en a
distribué il y a quinze jours. Mais elle s'est basée sur ses
rendements, a posteriori.
M. Leduc (Saint-Laurent): Est-ce que c'est le même principe
qu'ils ont appliqué à la British Columbia Building
Corporation?
M. Marcoux: Oui, oui. Le dividende...
M. Leduc (Saint-Laurent): Même pour le dividende.
M. Marcoux: On va essayer de le vérifier et de vous donner
la réponse tantôt.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors,
l'article 37...
M. O'Gallagher: On va suspendre...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors, nous
allons suspendre l'article 37. J'appelle l'article 38.
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
38 est adopté. J'appelle l'article 39.
M. O'Gallagher: L'article 39?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Oui, c'est
39.
M. Laplante: M. le ministre, pourriez-vous lire les articles 129,
130, 142, 159, 162. C'est quoi, cela?
M. Marcoux: Ce sont les articles portant sur la
responsabilité des actionnaires, la responsabilité des membres du
conseil d'administration. Par exemple, pour l'article 189, on dit ceci:
"L'article 189 est aussi exclu, car les administrateurs de la
société n'étant pas actionnaires, il ne serait pas
opportun de les rendre responsables envers leurs employés jusqu'à
concurrence de six mois du salaire pour services rendus pendant leur mandat.
"Pour l'article 179, il était exclu, car nous ne voulons pas que les
administrateurs soient actionnaires de la société."
Alors, c'est sur la responsabilité des administrateurs par
rapport...
M. Laplante: D'accord, adopté.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord pour l'article 39.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
39 est adopté. J'appelle l'article 40.
Comptes et rapports
Une voix: Adopté.
M. Leduc (Saint-Laurent): L'article 40, oui.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
40 est adopté. J'appelle l'article 41.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
41 est adopté. J'appelle l'article 42.
M. Leduc (Saint-Laurent): L'article 42, d'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
42 est adopté. J'appelle l'article 43.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
43 est adopté. J'appelle l'article 44.
M. Leduc (Saint-Laurent): Oui, oui, d'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
44 est adopté. J'appelle l'article 45.
M. Leduc (Saint-Laurent): Oui, d'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
45 est adopté.
M. Laplante: Les nouvelles commissions pourront produire, au
même titre que les autres sociétés d'État... "La
société doit fournir au ministre responsable de l'application de
la présente loi tout renseignement qu'il requiert sur ses
activités."
M. Marcoux: Oui.
M. Laplante: ...répondre aussi dans les huit nouvelles
commissions ou la commission...
Une voix: Comme les autres... M. Laplante: D'accord.
Une voix: Ils vont relever de la commission du...
M. Marcoux: Vous allez voir, il va y avoir des
réponses.
M. Laplante: D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
45 est adopté.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): J'appelle
l'article 46 qui est changé par un amendement qui va se lire comme suit:
L'article 46...
Dispositions diverses et transitoires
M. O'Gallagher: Vous me permettez, M. le Président, notre
collègue, le député de Louis-Hébert, est à
la commission au salon rouge. J'envoie quelqu'un le chercher pour cette partie
du projet de loi, il y a un intérêt particulier. Il va arriver
dans deux minutes.
Une voix: Le chapitre complet.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): C'est pour
le chapitre complet.
M. Marcoux: Les articles 46 à 51. On peut continuer avec
l'article 52, à ce moment-là?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors, cela
irait. On continue. Les articles 46 à 51 sont en suspens...
Une voix: D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): ...en
attendant quelqu'un. J'appelle l'article 51...
M. Marcoux: L'article 52.
M. Leduc (Saint-Laurent): L'article 52.
M. Marcoux: L'article 52.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Cela va.
Alors, l'article 51 est adopté.
M. Marcoux: Non, non, l'article 51, on va l'étudier
tantôt.
Une voix: II est suspendu.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors,
j'appelle l'article 52.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord. M. Marcoux:
Adopté. L'article 53.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
52 est adopté. J'appelle l'article 53.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
53 est adopté. J'appelle l'article 54.
M. Leduc (Saint-Laurent): Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
54 est adopté. J'appelle l'article 55.
M. Leduc (Saint-Laurent): Pourquoi, si vous permettez, à
l'article 54... Je pense que c'est prévu dans la loi.
M. Marcoux: Non, c'est parce qu'avec le transfert - c'est une
garantie qu'on se donne - on ne veut pas être obligé, sur 500 000
000 $, de payer les mutations immobilières au moment du transfert.
M. Leduc (Saint-Laurent): Vous êtes exempté en vertu
de la loi.
M. Marcoux: Mais la société ne l'est pas. Le
gouvernement l'est, mais...
M. Leduc (Saint-Laurent): La loi ne dit pas que toute
société, gouvernement...
M. Marcoux: Non, non.
M. Leduc (Saint-Laurent): ...société
d'État... Non?
M. Marcoux: Non.
M. Leduc (Saint-Laurent): En tout cas...
M. Marcoux: C'est pour être sûr...
M. Leduc (Saint-Laurent): Je suis d'accord. Si la loi ne le
prévoit pas... Je pensais que la loi le prévoyait.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors,
l'article 55 est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): J'appelle
l'article 56.
M. Leduc (Saint-Laurent): Si vous permettez, je voudrais regarder
l'article 55.
M. Marcoux: L'article 55, c'est pour éviter qu'il y ait
des réouvertures de baux juste du fait que cela change de
propriétaire. Le premier alinéa confirme que le gouvernement
demeurera responsable des baux auxquels il est locataire à la date
déterminée.
M. Leduc (Saint-Laurent): Oui.
M. Marcoux: Par ailleurs, à la suite du transfert de ces
baux, la société deviendra locataire des lieux et les
ministères deviendront sous-locataires. Ainsi, puisque, dans les faits,
les occupants demeurent les mêmes, nous avons cru essentiel de
prévoir que les conditions normalement requises pour une sous-location
ne soient pas applicables dans le présent cas.
Le deuxième alinéa permet que la société
sous-loue les locaux aux ministères sans d'abord demander le
consentement du locateur, lequel est requis par l'article 1619 du Code
civil.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Celui-là avait été adopté. Alors, on revient
à l'article 56. J'appelle l'article 56. (17 h 30)
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
56 est adopté. J'appelle l'article 57.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
57 est adopté. J'appelle l'article 58.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
58 est adopté. J'appelle l'article 59.
M. Leduc (Saint-Laurent): Un instant. Il n'y a pas de reprise
d'instance. D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
59 est adopté. J'appelle l'article 60.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
60 est adopté. J'appelle l'article 61.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
61 est adopté. J'appelle l'article 62.
M. Leduc (Saint-Laurent): Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
62 est adopté. J'appelle l'article 63.
M. Laplante: C'est l'abolition.
M. Leduc (Saint-Laurent): L'article 63. Qu'est-ce qui arrive du
déficit de la Société de développement immobilier
du Canada?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Du
Québec.
M. Leduc (Saint-Laurent): Du Québec, pardon.
M. O'GalIagher: ... parlant de dette à long terme et de
105 000 000 $.
M. Laplante: Elle a fait le transfert.
M. O'GalIagher: Seraient-ils transférés à la
nouvelle société?
M. Laplante: Mais elle est transférée par la Place
Desjardins et tout cela.
M. O'GalIagher: Cette dette.
M. Laplante: Cela a été créé pour
cela. Un autre article qu'on a adopté.
Une voix: Écoute. Une minute, on va
voir.
Une voix: L'article 63.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): C'est
l'article 63.
M. Marcoux: Je peux vous dire qu'actuellement, nous allons
commencer à discuter avec le ministère des Finances sur la
façon d'assurer cette dette en particulier, à cause du Palais des
congrès de Montréal, mais ce que l'article prévoit, c'est
qu'on assume la responsabilité des droits et obligations de la
Société de développement immobilier.
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est donc dire que la
société a assumé pleinement toutes les obligations et les
dettes. Si mes renseignements sont bons, il y aurait tout près de 200
000 000 $ de dettes.
M. Marcoux: En fait, actuellement, il y a 93 000 000 $ à
peu près pour le Palais des congrès; pour la Place Desjardins, on
a des actifs. Pour le Palais des congrès, on a des actifs correspondants
qui sont la propriété du Palais des congrès.
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est la même chose pour les
autres immeubles. Il y a toujours une valeur. Ce qui faut considérer,
c'est la dette. Je parle de dettes. Si je comprends bien, il y a 105 000 000 $
de dette à long terme de SODEVIQ; ensuite, il y a 75 000 000 $ d'avances
du gouvernement et il y a 30 000 000 $ d'obligations. Cela fait donc 210 000
000 $.
M. Marcoux: Ce que vous avez mentionné, c'est la dette
totale de la Place Desjardins; on est actionnaire de la Place Desjardins
à 49%, donc on assume notre partie des responsabilités comme
actionnaire.
Une voix: C'est normal.
M. Marcoux: En fait, on va avoir notre part de dette et notre
part de propriété.
M. Leduc (Saint-Laurent): Cela veut dire que vous assumez
pleinement les dettes.
Une voix: Vous prenez toutes les responsabilités.
M. Marcoux: C'est cela. Et les actifs. Parce qu'on fait
disparaître la Société de développement
immobilier.
M. Leduc (Saint-Laurent): Sans aucune contribution de
l'État. Cela veut dire qu'on vous transfère la dette totale.
M. Marcoux: On a l'actif. Du côté du
Palais des congrès, on prévoit s'assurer de revenus pour
payer la dette. En ce qui concerne la Place Desjardins, on a des revenus
assurés.
M. Leduc (Saint-Laurent): Est-ce que vous pensez que ce sera
rentable?
M. Marcoux: II va falloir prendre les moyens pour le faire.
M. O'Gallagher: Quelle est la rentabilité, dans le moment,
de Place Desjardins? Comment cela fonctionne-t-il au point de vue de la
rentabilité sur une base comparative avec d'autres complexes semblables
dans la région de Montréal?
M. Marcoux: S'il n'y avait pas l'hôtel, ce serait rentable.
Avec l'hôtel, ils ne font que de légers surplus. En 1985, il doit
y avoir une renégociation de l'ensemble du financement; cela doit
être refinancé. En 1972 ou 1973, cela a été
financé sur une base de dix ans et ce doit être refinancé.
Ce doit être en 1975, plutôt, parce que ce doit être
refinancé en 1985, ce qui nous donne du temps pour négocier avec
nos partenaires.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
63 est adopté.
M. Leduc (Saint-Laurent): De toute façon, c'est toujours
le même qui paie.
M. Marcoux: II y a des jeux de comptabilité dans cela,
comme vous le savez.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
J'appelle l'article 64.
M. Leduc (Saint-Laurent): Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle l'article 65.
M. Leduc (Saint-Laurent): Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
65 est adopté. J'appelle l'article 66.
M. O'Gallagher: L'article 65, c'est à réviser, je
m'excuse.
M. Marcoux: L'article 65? Un instant, il y a un amendement.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Oh, je
m'excuse.
M. Marcoux: II était à l'endos de ma feuille.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Ce projet
de loi est modifié par l'insertion, après l'article 65, de
l'article suivant. Cela veut dire qu'il s'ajoute un autre article, l'article
65.1: "La Loi sur les chemins de colonisation est modifiée par le
remplacement de l'article 16 par le suivant: "la Loi sur les travaux publics et
les articles 11.1, 11.3 et 11.4 de la Loi sur le ministère des
Transports s'appliquent, en y faisant les changements nécessaires, aux
travaux de colonisation mentionnés dans la présente loi, s'il y a
lieu."
M. Marcoux: Je proposerais qu'on le suspende pour y revenir
après l'étude de l'article 74, parce qu'on modifie l'article 74
et cela a des conséquences sur celui-là.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Cela veut
dire qu'on va suspendre l'amendement 65.1.
M. Marcoux: On va suspendre l'article 65.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): C'est parce
qu'on a déjà adopté l'article 65. Mais c'est un nouvel
article, l'article 65.1, c'est un amendement.
M. Marcoux: D'accord, l'article 65.1.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
D'accord?
M. Marcoux: Oui.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors, on
suspend l'article 65.1, qui est un amendement. J'appelle l'article 66.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
66 est adopté. J'appelle l'article 67.
M. Marcoux: Pas trop vite. Article 67, oui, ça va.
M. O'Gallagher: Un instant, on est rendu où?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Article
67.
M. O'Gallagher: C'est un transfert des responsabilités du
ministère des Travaux publics à la Régie des services
publics.
M. Marcoux: C'est cela, il s'agit d'une modification de
concordance. La Régie des services publics sera substituée au
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement pour faire le
suivi.
M. O'Gallagher: Adopté.
M. Leduc (Saint-Laurent): Si vous me le permettez, il s'agit d'un
transfert des Travaux publics et de l'Approvisionnement à la
Régie des services publics, c'est cela?
M. Marcoux: Oui.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
67 est adopté. J'appelle l'article 68.
M. Marcoux: Modification de concordance.
M. Leduc (Saint-Laurent): Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
68 est adopté.
M. O'Gallagher: II y a une révision à l'article
69.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): À
l'article 69, vous avez un amendement. L'article 69 de ce projet de loi est
modifié par l'insertion, dans la quatrième ligne, du mot "le"
avant le mot "sous-ministre". Parlons de l'amendement.
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
L'amendement est adopté. Est-ce que l'article 69 tel
qu'amendé est adopté?
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
M. Marcoux: II y a beaucoup de choses techniques.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle l'article 70.
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
70 est adopté. J'appelle l'article 71.
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
71 est adopté. J'appelle l'article 72.
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
L'article 72 est adopté. J'appelle l'article 73.
M. Leduc (Saint-Laurent): Ah, oui, j'ai
une question à vous poser. Est-ce que le ministre des Transports
pourra agir directement auprès de la société ou s'il devra
passer par le ministre responsable?
M. Marcoux: On m'indique que c'était un anachronisme.
C'était dans notre loi, mais, normalement, ç'aurait dû
être davantage la responsabilité du ministère des
Transports d'exécuter des travaux de construction, d'entretien et de
réparation des installations portuaires, aéroportuaires et
ferroviaires. C'était dans notre loi et on l'a transféré
dans la loi du ministère des Transports. Je n'ai pas l'impression que
cela répond à votre question.
M. Leduc (Saint-Laurent): Non.
M. Marcoux: C'est ce qu'on me dit: que cette modification vise
à inclure spécifiquement dans les fonctions du ministre des
Transports l'exécution de travaux de construction, d'entretien et de
réparation des installations portuaires, aéroportuaires et
ferroviaires. C'était dans la loi des Travaux publics. Il n'aura pas
besoin de référer à la société; il va le
faire lui-même.
M. Leduc (Saint-Laurent): II va le faire directement?
M. Marcoux: C'est cela, oui. En somme, on n'aura rien à
faire dans l'entretien, la réparation et la construction des ports, des
aéroports et des voies ferrées.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord. M. O'Gallagher:
Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
73 est adopté. J'appelle l'article 74. Vous avez ici un amendement:
l'article 74 de ce projet de loi est remplacé par le suivant. Et c'est
tout un changement...
M. Marcoux: C'est le nouvel article. On va prendre le temps de le
lire.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): C'est
cela.
M. Marcoux: En fait, pour résumer cet article, cela dit
ceci: Le ministre des Transports pourra notamment acquérir les biens
qu'il jugera nécessaires à l'exécution des travaux de
construction, d'entretien et de réparation des installations portuaires,
aéroportuaires et ferroviaires. C'est le sens de cet article.
M. Leduc (Saint-Laurent): Oui, d'accord. Le Président
(M. Champagne, Mille-
Îles): L'article 74 est adopté tel qu'amendé.
J'appelle l'article 75.
M. Leduc (Saint-Laurent): Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Nous sommes
à l'article 75.
M. Marcoux: L'article 74 est adopté, on est rendu à
l'article 75.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): J'ai
appelé l'article 75.
M. Leduc (Saint-Laurent): Nous sommes d'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
75 est adopté. J'appelle l'article 76, où vous avez un
amendement: ce projet de loi est modifié par la supression de l'article
76. Cela veut dire, si je comprends bien, qu'on enlève
complètement l'article 76.
M. Marcoux: On supprime l'article 76 parce qu'on l'a introduit
dans l'article 74, qu'on a adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): D'accord.
Est-ce que l'amendement proposé est adopté?
M. Leduc (Saint-Laurent): Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. Alors, l'article 76 est rejeté,
supprimé...
M. Marcoux: II est retiré.
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles):
...retiré.
M. Leduc (Saint-Laurent): Vous dites qu'on devrait retrouver cela
dans l'article 74.
M. Laplante: Oui, dans le nouvel article, celui qu'on a
adopté tout à l'heure.
M. Marcoux: Dans l'article 74, à 11.2. M. Leduc
(Saint-Laurent): Oui, d'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Nous en
sommes à l'article 77. L'article 77 est adopté. J'appelle...
M. Leduc (Saint-Laurent): Non, non.
M. O'Gallagher: Non.
M. Marcoux: On est rendu à 77.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Excusez-moi. J'appelle l'article 77.
M. Marcoux: C'est cela, on est rendu là.
M. Leduc (Saint-Laurent); L'abrogation du paragraphe 10.
M. Marcoux: Cela abolit le ministère, c'est de
concordance.
M. Leduc (Saint-Laurent): Oui, d'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle l'article 78.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
78 est adopté. J'appelle l'article 79.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
79 est adopté. J'appelle l'article 80.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord pour l'article 80. (17 h
45)
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
80 est adopté. J'appelle l'article 81.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
81 est adopté. J'appelle l'article 82.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
82 est adopté. J'appelle l'article 83.
M. Doyon: J'aimerais entendre les explications du ministre
là-dessus.
M. Marcoux: En vertu de cet article, les employés de la
société qui étaient fonctionnaires permanents avant leur
transfert à la société continueront de
bénéficier des droits du régime de retraite qui leur
était applicable au moment de leur transfert. Les nouveaux
employés cotiseront au RREGOP en vertu de l'article 3 de la Loi sur le
régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes
publics. En somme, cela prévoit que le RREGOP, le régime de
retraite des fonctionnaires, continue de s'appliquer aux membres. Il s'applique
aux fonctionnaires.
M. Leduc (Saint-Laurent): Est-ce qu'ils vont être
obligés d'adhérer au régime ou bien s'ils peuvent
continuer avec l'ancien régime?
M. Marcoux: C'est pour les employés de la
société qui étaient fonctionnaires permanents.
M. Doyon: Les employés qui ne sont pas sous le RREGOP,
eux, conservent leurs droits du système dans lequel ils sont
actuellement et les nouveaux seront automatiquement au RREGOP.
Nécessairement, les nouveaux employés auraient le régime
de pension obligatoire, le RREGOP, les nouveaux employés de la
Société immobilière, quand elle en engagera à
nouveau. On ajoute ici le président; oui, c'est vrai. D'accord.
M. Marcoux: D'accord, tout le monde va être dans le RREGOP
sauf ceux qui sont dans un autre régime actuellement.
M. Laplante: Cela fait partie de vos premières
préoccupations.
M. Leduc (Saint-Laurent): Est-ce qu'ils pourraient adhérer
au nouveau régime, les anciens employés?
M. Marcoux: Tous les fonctionnaires maintenant sont au RREGOP,
tous les nouveaux. Il y en a quelques-uns qui sont à l'ancien RRF.
M. Leduc (Saint-Laurent): ...
M. Marcoux: Cela, c'est la loi générale qui
s'applique. S'il y a des droits qui leur sont accordés, ce sont les
mêmes pour eux autres. Mais il n'existe plus de droit de transfert.
M. Leduc (Saint-Laurent): Ce que je veux savoir, c'est s'ils
peuvent continuer d'adhérer à l'ancien régime.
M. Marcoux: Oui. C'est ce que la loi dit. Tous les anciens et
tous les nouveaux vont aller au RREGOP.
Une voix: C'est le statu quo.
M. Marcoux: C'est le statu quo total.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
83 est-il adopté?
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle l'article 84. L'article 84 est adopté.
J'appelle l'article 85.
M. O'Gallagher: À l'article 85, qu'est-ce qui arrive
maintenant qu'il n'y aura plus de fonction publique? /
M. Marcoux: Le Service général des achats va
être rattaché au président du Conseil du trésor et
cet article prévoit que le directeur du Service général
des achats qui ne relèvera plus d'un sous-ministre comme tel obtient le
statut de dirigeant d'organisme. On attribue au directeur général
des achats un rang similaire à celui d'un dirigeant d'organisme au sens
de la Loi sur la fonction publique.
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
85 est adopté. J'appelle l'article 86. L'article 86 est adopté.
J'appelle l'article 87.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
87 est adopté. J'appelle l'article 88.
M. Marcoux: Les paragraphes 1 et 4 de l'article 88 se lisent
comme suit: La société a pour objet d'administrer et d'exploiter
le Palais des congrès de Montréal visé dans l'article 17
de la Loi sur la Société de développement immobilier du
Québec. L'article 4 se lit: De se substituer à la
Société de développement immobilier du Québec pour
l'aménagement et l'amélioration du Palais des congrès dans
la mesure, aux conditions et à la date fixées par le
gouvernement.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
88 est adopté. J'appelle l'article 89.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
89 est adopté. J'appelle l'article 90. L'article 90 est adopté.
J'appelle l'article 91.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
91 est adopté. J'appelle l'article... Pour le 91...
M. Leduc (Saint-Laurent): Est-ce que je pourrais avoir des
explications à 91?
M. Marcoux: Le pouvoir général d'acquisition,
d'expropriation et de disposition sera désormais assumé - c'est
ce que j'expliquais au début de la commission - par le ministre des
Transports en vertu des articles 11.1 et 11.3 de la Loi sur le ministère
des Transports, tels que modifiés par l'article 74 de la présente
loi qu'on a adopté tantôt. Les articles 19 et 20 sont
supprimés puisque le mandat de la société inclut la mise
à la disposition d'immeubles pour les ministères et organismes
publics. En somme, c'est de concordance par rapport à ce que je vous
disais tantôt. Le pouvoir général d'expropriation, de
disposition des immeubles du gouvernement, de disposition des immeubles publics
excédentaires, etc., relève du ministère des Transports,
sauf que la société responsable a le droit d'exproprier à
ses propres fins et de disposer de ses propres immeubles sans passer par le
ministre des Transports.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
91 est adopté. J'appelle l'article 92.
M. Leduc (Saint-Laurent): Qu'est-ce que cela veut dire?
M. Marcoux: La Loi sur les travaux publics n'est, en
définitive, maintenue qu'aux fins de la Loi sur les chemins de
colonisation. On n'abolit pas la loi des travaux publics.
M. Laplante: D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
92...
M. Marcoux: II y a la Loi sur le ministère des Travaux
publics et la Loi sur les travaux publics. On abolit au complet la Loi sur les
travaux publics, sauf pour cet aspect.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
92 est adopté. J'appelle l'article 93.
M. Leduc (Saint-Laurent): Cela voudrait dire que la
responsabilité passe du ministère...
M. Marcoux: Modification de concordance et assurant la
continuité juridique.
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est donc dire que cela passe dans les
mains du ministre des Transports. D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
93 est adopté. J'appelle l'article 94.
M. Marcoux: Modification de concordance nécessaire pour
assurer que les renvois à ces articles soient évolutifs.
Une voix: D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
94 est adopté. J'appelle l'article 95.
M. Laplante: Son nom, son nom. Une voix: On veut un
nom.
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles):
L'article 95 est-il adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle l'article 96.
Une voix: Sur division.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
96 est adopté sur division. Un instant! J'appelle l'article 97 et vous
avez un amendement. Le projet de loi est modifié par l'insertion,
après l'article 97, de l'annexe.
M. Laplante: M. le Président, avant d'adopter l'article
97, il va falloir revenir aux autres articles suspendus pour le
député de Louis-Hébert.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Voici ce
qu'on va faire: C'est une annexe. On va reprendre l'article 97, ensuite, on...
J'appelle l'article 97. Laissons tomber l'amendement. L'article 97 est
adopté. Nous allons laisser en suspens l'annexe I.
M. Marcoux: II y a quelque chose à ajouter. En dessous de
l'annexe I, il faut ajouter l'article 51.1.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Après l'annexe I...
M. Marcoux: En dessous, il faut ajouter l'article 51.1. Entre
parenthèses?
Une voix: Oui.
M. Marcoux: Entre parenthèses.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): On retient
l'annexe et ensuite on la traitera au bon moment. Si vous n'avez pas
d'objection, nous allons revenir aux articles en suspens....
M. Marcoux: On n'adopte pas celui-là tout de suite?
M. Laplante: 98? Oui, oui.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Oui,
d'accord. Cela va.
M. Marcoux: On ne peut pas l'adopter maintenant parce que
l'article 51.1 n'est pas adopté. On va revenir à
celui-là.
Articles en suspens
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Revenons
aux articles en suspens. J'appelle l'article 33.
M. Marcoux: On m'indique que c'est le même texte qui est
dans d'autres lois et, si on change ce texte, on risque de créer des
problèmes d'interprétation dans les autres lois. Par
uniformité, je propose de le maintenir. À l'article 33,
paragraphe 4, le député de Saint-Laurent souhaitait que cela
puisse être reformulé. J'ai fait faire des vérifications
pendant qu'on l'a suspendu. Je vous indique qu'il y a d'autres lois qui
comportent...
M. Leduc (Saint-Laurent): Est-ce que vous pourriez recommencer
l'explication sur le paragraphe 4? Je voudrais savoir exactement ce que veut
dire le paragraphe 4.
M. Marcoux: En fait, le paragraphe 4 indique que, pour
acquérir un immeuble au-delà d'un certain montant
déterminé par le gouvernement, il va falloir l'autorisation du
gouvernement. Au-delà d'un certain montant, pour céder à
bail un immeuble, il va falloir l'autorisation du gouvernement et, pour
disposer d'un immeuble au-delà d'un certain montant, pour en disposer
normalement, le liquider ou le vendre, au-delà d'un certain montant,
cela va prendre l'autorisation du gouvernement.
Ce qui signifie qu'en deçà de chacun de ces montants, pour
l'acquisition, pour la cession à bail ou pour la disposition, le conseil
d'administration de la société va pouvoir procéder
lui-même.
M. Laplante: Est-ce que cela voudrait dire que ce sera la
même chose pour les terrains qui appartiennent à des corporations,
comme les centres d'accueil? Si ces gens veulent disposer d'un terrain, ils
sont obligés de le faire accepter par le ministère des Affaires
sociales et le Conseil du trésor. C'est la même loi qui
s'applique.
M. Marcoux: C'est la même chose; au-dessous d'un certain
montant, ils vont pouvoir le faire tout seuls.
M. Laplante: M. Leduc?
M. Leduc (Saint-Laurent): Le seul critère, c'est le
montant; on ne prend pas du tout en considération l'objet.
M. Doyon: Non, c'est le même
principe...
M. Leduc (Saint-Laurent): Ce n'est pas brillant.
M. Doyon: ...que les demandes de soumissions, par exemple.
M. Marcoux: Oui.
M. Doyon: On fonctionne en vertu du montant.
M. Marcoux: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
l'article 33 est adopté?
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): II est
adopté. J'appelle l'article 37.
M. Marcoux: Je ne peux pas, de façon formelle,
répondre à votre question pour savoir, à la BCBC,
qu'est-ce qui se fait. Je sais qu'au Québec...
M. O'Gallagher: Est-ce que les dividendes sont
déterminés à la fin de l'exercice?
M. Marcoux: Oui, mais, dans le cas de la SAQ, puisque vous
soulevez la question, on détermine à l'avance le taux. On dit:
Vous devez avoir tel rendement et on taxe en conséquence.
M. O'Gallagher: Ce n'est pas une taxe sur les profits.
M. Marcoux: Non, il y a des loyers qui ne sont pas... Les profits
sont déterminés.
M. O'Gallagher: Comme la Société des loteries ou je
ne sais trop.
M. Marcoux: Non, c'est normal que ce soit déterminé
à la fin, compte tenu des profits. Le président et les
vice-présidents auront avantage à faire des profits puisque
probablement que, dans leur mode de rémunération, on tiendra
compte de leur bonne gestion.
M. Doyon: Le fait de faire payer des dividendes par la
société et qui sont fixés, c'est parce qu'il s'agit d'une
compagnie. Ce sont des profits des actionnaires; le gouvernement est
actionnaire.
M. Marcoux: Des actionnaires, c'est cela.
M. Doyon: Étant donné que la Société
immobilière est une compagnie et que la Loi \ sur les compagnies
s'applique, j'imagine que l'obligation des administrateurs qui se voient
imposer un dividende par le gouvernement ne doit pas affecter l'avoir des
actionnaires négativement par le paiement d'un dividende qui diminuerait
le capital. Cette obligation demeure, j'imagine. C'est-à-dire que le
ministre des Finances ne pourrait pas forcer la société...
M. Marcoux: Ce n'est pas techniquement fait de cette
façon, mais, en pratique, cela ne change rien parce qu'il n'y a qu'un
actionnaire et c'est le gouvernement.
M. Doyon: Je comprends, mais, pour la société,
c'est important. Ce que je veux savoir, c'est: Est-il concevable que le
ministre des Finances impose le paiement par la société de
dividendes qui seraient plus élevés que les profits qu'elle a
faits pendant l'année?
Une voix: C'est possible.
M. Doyon: Si c'est cela que vous voulez, vous vous êtes mal
pris.
M. Marcoux: Ce n'est pas ce qu'on veut, mais...
M. Doyon: Si vous voulez permettre cette possibilité,
comme vous avez dit que la Loi sur les compagnies s'appliquait, je ne sais
pas...
M. Laplante: II n'y a qu'un seul actionnaire.
M. Doyon: Cela ne fait rien.
M. Leduc (Saint-Laurent): Cela ne change rien.
M. Doyon: Cela ne fait rien, la Loi sur les compagnies s'applique
ou ne s'applique pas.
M. Marcoux: II y a une politique générale qui
s'applique aux sociétés d'État et, à notre
connaissance, le gouvernement n'a jamais demandé de dividendes plus
élevés que les profits. Dans le cas d'Hydro-Québec,
où des dividendes ont été déterminés
à l'avance, c'était un pourcentage sur les profits, ce
n'étaient pas des montants en chiffres absolus. Ce n'était
même pas la totalité des dividendes. (18 heures)
M. Doyon: La Loi sur les compagnies spécifie fort
clairement que les administrateurs d'une compagnie ne peuvent pas
déclarer de dividendes dont le montant excède le montant
accumulé des , profits pendant un certain nombre d'années, de
façon à affecter l'avoir des actionnaires
c'est-à-dire le capital accumulé des actionnaires, si vous
voulez. J'imagine que cette obligation demeure là également.
M. Laplante: Avant de continuer, je m'excuse, M. le
Président. Si vous aviez l'intention de finir cela d'ici une quinzaine
de minutes, comme le président est obligé de s'en aller, je le
remplacerais pour le temps de finir le projet de loi au lieu de revenir
à 20 heures, si vous n'y voyez pas de différence.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): De toute
façon, je ne sais pas s'il va y avoir quorum. Il peut y avoir un vote
aussi,
M. Laplante: On s'arrangera.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Cela va
aller.
M. Marcoux: Cela va aller. À titre usuel, dans toutes les
sociétés d'État, on a cela. Je ne sais pas comment.
M. Leduc (Saint-Laurent): Ce n'est pas tout à fait
règle générale. Comme vous le disiez tantôt, c'est
toujours un pourcentage, tandis que là c'est un montant,
M. Marcoux: Vous avez seulement l'Hydro où c'est un
pourcentage. Dans les autres cas, c'est un montant qui est
déterminé après le rapport financier de
l'année.
M. Leduc (Saint-Laurent): On tient compte des profits.
Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté.
M. Leduc (Saint-Laurent): Si vous me permettez - c'est
peut-être relié un peu à ça - une question que nous
n'avons peut-être pas posée tantôt: Vu qu'il s'agit d'un
marché captif - on peut parler d'un marché captif - ...
M. Marcoux: C'est évident.
M. Leduc (Saint-Laurent): ...qu'est-ce qu'il va se passer
lorsqu'il va y avoir un contentieux, en fait, un problème qui va surgir
entre la demande de la société et - je ne sais si on peut parler
ainsi - sa capacité de payer?
M. Marcoux: Notre intention, lorsqu'il y aura un conflit, c'est
de demander au Conseil du trésor d'agir comme arbitre. Je vais vous
donner un exemple: un ministère voudrait construire un palais de justice
de telle ou telle dimension et nous, on considère que, par rapport
à l'évaluation que l'on fait des besoins, il doit être de
telle dimension. Si on ne réussit pas à s'entendre avec le
ministère client, on donnera notre avis au Conseil du trésor qui
arbitrera et qui dira: Bon, ce n'est pas une édifice de 5000 mc que vous
allez construire, c'en est un de 6000 parce que, évidemment, cela va
avoir des effets sur les loyers, sur les montants que le Conseil du
trésor va allouer au budget de ce ministère.
J'ai rencontré personnellement le sous-ministre des Finances et
du Conseil du trésor de la Colombie britannique. Eux, c'est exactement
la formule qu'ils ont adoptée et c'est très rare, à ce
qu'on dit, les occasions où le Trésor a à arbitrer un
conflit qui a des incidences financières - je ne parle pas de
l'aménagement - avec un ministère. Le ministère a des
relations directes sur l'établissement de ses besoins, le type
d'aménagement qu'il veut, etc., avec BCBC et, dans les cas où il
y a un conflit, c'est le Conseil du trésor qui arbitre.
M. Leduc (Saint-Laurent): Où est-ce prévu dans la
loi? Cela va être établi par règlement?
M. Marcoux: Non, c'est la réalité des choses. Nous,
on dit: Cela va vous coûter tant. Si le ministère nous dit: Nous,
on n'a pas l'argent, finalement, c'est le Conseil du trésor qui a son
mot à dire parce qu'il va allouer des loyers. Cela, c'est pour quelque
chose de nouveau. Pour les choses qui existent déjà, il n'y a pas
de problème, l'argent étant déjà dans nos budgets.
Pour tout investissement futur, comme ce sera payé par le loyer et non
payé d'un coup, il faut que le ministère client ait l'assurance
du Conseil du trésor qu'il va pouvoir commander à la
société telle construction ou telle location à long
terme.
M. Leduc (Saint-Laurent): Vu que vous cherchez la
rentabilité, vous ne pensez pas que vous allez vous retrouver souvent au
Conseil du trésor?
M. Marcoux: On fait confiance à la capacité de
négociation avec les ministères impliqués.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Étant donné qu'on parle de l'arbitrage du
Conseil du trésor, je dois faire la remarque que je voulais faire au
début. Finalement, cette formation de la Société
immobilière est un aveu d'échec du Conseil du trésor. Le
président du Conseil du trésor a dit, en deuxième lecture
- je me demande si ce n'est pas le ministre des Travaux publics qui a eu
l'honnêteté de le dire; c'est peut-être le président
du Conseil du trésor -
qu'il y avait des milliers et des milliers de mètres
carrés qui étaient sous-utilisés; la fonction publique
avait diminué ses effectifs et, finalement, on se gonflait et on
employait tout ce qui était disponible.
Cela est un aveu d'impuissance et un aveu d'échec de la part du
Conseil du trésor parce que c'est sa responsabilité et
c'était votre responsabilité, jusqu'à l'adoption de cette
loi-là, de voir, par le ministère des Travaux publics qui est
impliqué forcément, à ce que personne n'utilise plus de
locaux qu'il n'en a besoin. Il y a donc eu un manque de contrôle quelque
part, un manque de vérification et on a laissé, comme cela,
s'éparpiller les gens sans prendre les moyens nécessaires pour
empêcher cela.
Là, on tente autre chose. L'argument qu'on invoque est celui-ci:
comme on n'a pas pu contrôler sur le terrain ce qu'utilisaient comme
espace les ministères, parce qu'on n'est pas là, etc., on dit: On
va le contrôler par le signe de piastre, par l'argent, en se disant que
les ministères vont demander des crédits, tant de milliers ou de
millions de dollars pour leurs locaux et là, on va pouvoir les attraper
de cette façon, on va pouvoir leur serrer la vis. On va les attendre au
détour, on va ainsi pouvoir avoir des chiffres et ce sera plus
facile.
Ce que je veux signaler - je ne veux pas allonger le débat parce
qu'il est tard -c'est que, si le Conseil du trésor, si le
ministère des Travaux publics - vous n'êtes peut-être pas
équipés pour le faire - avaient travaillé vraiment
efficacement, on n'aurait pas besoin de cette loi parce qu'on se retrouve avec
des locaux dont on n'a pas besoin. Il n'est pas normal que cela se produise.
C'est reconnaître que quelque part les mécanismes de
contrôle n'ont pas fonctionné.
M. Marcoux: On a peut-être deux minutes pour dire qu'il est
évident que la responsabilité est d'abord celle des Travaux
publics qui, dans le passé, jusqu'à il y a deux ans, ne
planifiait pas de façon globale la gestion de ses espaces. Il y a trois
ans, au ministère des Travaux publics, on a créé une
Direction de la planification et de l'attribution des espaces qui s'est
attaquée à faire une planification de l'espace pour la
région de Québec. On a constaté que Québec
constitue 900 000 mètres carrés: la moitié en
propriété, la moitié en location. On avait 70 000
mètres de trop.
À ce moment-là, on a proposé et on a fait adopter
par le Conseil du trésor et le Conseil des ministres un plan de
réduction de 70 000 mètres carrés sur cinq ans des espaces
que nous louons actuellement. Un exemple précis, un gros exemple:
l'édifice le Marly où se trouvait le ministère du Revenu
sur 60 000 mètres. On va y transférer tout e ministère de
l'Environnement sur 15 000 \ mètres. On va tasser le ministère du
Revenu sur 45 000 mètres et on récupère ainsi le quart de
l'édifice pour y loger tout le ministère de l'Environnement qui
était séparé à quatre endroits différents et
ce, dans une meilleure gestion de nos espaces. En ce sens, on est maintenant
mieux équipé pour gérer nos espaces.
Mais il faut dire ce qui est arrivé, aussi. Historiquement,
quand, en 1976, on est arrivé au pouvoir, deux grosses locations
venaient d'être faites au gouvernement pour trente ans: la Laurentienne,
pour 30 000 mètres carrés, et le Marly pour 60 000 mètres
carrés, ce qui faisait 90 000 mètres carrés d'un seul coup
loués par des baux pour trente ans en 1975-1976. Depuis deux ans, on
essaie de réduire à 70 000 mètres carrés ce qui, en
fait, avait été les 90 000 mètres carrés dans
lesquels on s'était engagé en 1975-1976 pour des baux de trente
ans et dont on ne sera jamais propriétaire.
Vous allez me dire que, quand le gouvernement antérieur a
loué ces 90 000 mètres carrés pour trente ans, c'est parce
qu'il y avait une expansion de la fonction publique. On sait que, peu de temps
après, est intervenue une stabilisation et, maintenant, on assiste
à une réduction de la fonction publique. Je ne veux pas partir de
chicane ou de discussion à long terme, mais c'est globalement ce qui
s'est passé. On est mieux équipé maintenant pour
gérer et je peux vous dire qu'on fait maintenant de la planification et
on sait où on s'en va dans la gestion de l'espace. On est convaincu
qu'avec une société semblable il va s'ajouter un deuxième
élément capital pour mieux gérer, soit
l'imputabilité des ministères. Les ministères seront
maintenant facturés, ils vont devenir imputables alors qu'ils ne
l'étaient pas. Il n'y en a qu'un qui est imputable dans le gouvernement
quant à la location, c'est nous; à l'avenir, chaque
ministère sera imputable de ses dépenses. Je pense que ce sera un
élément important pour améliorer la gestion. J'ai
essayé d'être bref.
M. Doyon: Sur le même sujet, je voudrais signaler qu'on
revient à l'ancien système. Quand j'étais à la
fonction publique, nous avions un système d'interfacturation; les
ministères se facturaient l'un l'autre. On facturait le ministère
des Communications et ce dernier facturait les ministères auxquels il
rendait des services. On s'envoyait des factures, on discutait des factures,
etc. À un moment donné, on faisait de la compensation, etc. Puis,
on s'est aperçu que cela n'avait pas de bon sens. Finalement,
c'était toujours la même bourse publique qui payait. On a
cessé le système d'interfacturation. Il y avait probablement un
terme plus savant pour cela, mais on a cessé cela. Là, on est en
train, graduellement, d'y revenir. J'espère que le pendule ne se
promènera pas comme cela indéfiniment. On disait que
l'interfacturation était trop lourde au niveau de l'administration, que
cela imposait de la paperasse et de la bureaucratie inutile, etc. On faisait
une belle démonstration en vue de cesser cette interfacturation.
Là, finalement, on y revient.
M. O'Gallagher: Sur ce sujet, si je comprends bien, il y avait un
surplus à cause de l'ajout de ces deux bâtisses en 1976. Pourquoi
a-t-on construit un nouveau palais de justice si on avait des locaux
disponibles, même s'il avait fallu faire des modifications?
M. Marcoux: Le vieux palais de justice ne correspondait plus aux
besoins de la justice moderne et de centralisation, car les services du palais
de justice étaient dispersés dans plusieurs
établissements. Comme c'était un édifice vieux de cent
ans, il n'était pas question de le démolir ou de faire des
réaménagements. Les réaménagements possibles
étaient limités. Le gouvernement a donc choisi de construire un
palais de justice. Dans toutes les sociétés, je pense qu'on
reconnaît que la justice, c'est important. C'est important aussi que des
citoyens puissent s'identifier à une maison de la justice; c'est dans ce
sens que cela a été fait.
J'ai essayé de ne pas faire de remarque partisane, j'ai dit que
des changements ont fait qu'on s'est retrouvé avec un parc immobilier
trop grand et on essaie de le diminuer. Je ne veux pas porter de blâme
pour cela.
Le Président (M. Laplante): On va passer à
l'article 46, maintenant.
M. Leduc (Saint-Laurent): Si vous me le permettez, tantôt,
on a évoqué le cas de Place Desjardins. Je voudrais savoir si la
rumeur selon laquelle le gouvernement aurait l'intention de se départir
de ses actions de Place Desjardins est justifiée, surtout à cause
de la non-rentabilité de l'hôtel Méridien. Est-ce
fondé?
M. Marcoux: C'est une des premières choses dont j'ai
entendu parler lorsque je suis arrivé aux Travaux publics. Ce sont des
choses qu'on a examinées, mais il n'est pas interdit de penser que cela
se fera, comme il n'est pas interdit de penser que cela ne se fera pas. En
fait, aucune décision n'a été prise. Disons que c'est
quelque chose qui est discuté depuis cinq ou six ans au gouvernement,
à savoir si c'est utile ou nécessaire que le gouvernement demeure
actionnaire à 49% de Place Desjardins. Le problème, c'est que les
contrats que nous avons avec Place Desjardins pour des locations à long
terme sont à des taux tellement bas que cela ne pourrait pas être
revendu à un prix qui serait rentable pour une corporation
privée. C'est quelque chose qui est analysé, mais il n'y a pas de
décision prise encore.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 46.
M. Marcoux: À l'article 46, il y a un amendement.
Le Président (M. Laplante): À l'article 46, il y a
un amendement. On reprend les articles, M. le député.
M. Marcoux: On va partir du nouveau texte. L'article 46 du projet
de loi est remplacé par le suivant: 46. "Toute personne à
l'emploi de la société peut demander sa mutation dans un emploi
de la fonction publique ou participer à un concours de promotion
conformément à la Loi sur la fonction publique (LRQ, chapitre
F-3.1) si, à la date de la sanction de la présente loi, elle
était fonctionnaire permanent au ministère des Travaux publics et
de l'Approvisionnement et si sa nomination à la société
est survenue avant le (date d'entrée en vigueur de l'article 75). "Le
présent article s'applique également à un employé
du ministère des Finances ou du ministère de la Justice qui
était au service du ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement à la date de la sanction de la présente
loi."
En fait, je pense que notre intention est très claire. On veut
que n'importe quel employé qui travaille actuellement soit au
ministère des Travaux publics ou au ministère des Finances puisse
postuler n'importe quel poste au gouvernement, soit pour une mutation ou une
promotion. D'accord?
M. Doyon: Bon.
M. Marcoux: L'article 46 est adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 46 est
adopté. Article 47?
M. Leduc (Saint-Laurent): Adopté tel qu'amendé,
l'article 46.
Le Président (M. Laplante): Oui, tel qu'amendé.
M. Marcoux: Oui, le nouveau texte.
Le Président (M. Laplante): Adopté avec le papillon
présenté par le ministre.
M. Doyon: On ne retrouve plus, à cet article 46, M. le
ministre, la question du
classement. Est-ce que cela revient plus tard?
M. Marcoux: Oui.
M. Doyon: Bon, d'accord.
M. Marcoux: Article 47: "L'article 77 de la Loi sur la fonction
publique s'applique à un employé visé à l'article
46 qui participe à un concours de promotion pour un emploi dans la
fonction publique."
Le Président (M. Laplante): Ce sont ses droits qui sont
reconduits. (18 h 15)
M. Marcoux: À l'article 46, on va apporter un petit
amendement pour clarifier, pour être sûr que l'intention est bien
décrite. Maintenant, est-ce qu'on continue avec l'article 47?
Le Président (M. Laplante): On reviendra à
l'article 46. On le suspend. D'accord?
M. Marcoux: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Article 47?
M. Marcoux: Oui, oui. Cet article met un employé
visé à l'article 46 sur le même pied que tout autre
fonctionnaire permanent qui participe à un concours de promotion pour un
emploi dans la fonction publique. Par conséquent, un tel employé
qui estime que la...
Le Président (M. Laplante): Je m'excuse, mais on est rendu
à l'article 47.
M. Marcoux: Oui, c'est cela, mais c'est parce que l'article 47 se
réfère à l'article 46.
Le Président (M. Laplante): Ah!
M. Marcoux: Je lis le commentaire qui l'explique.
Le Président (M. Laplante): Je m'excuse.
M. Marcoux: L'article 47 dit: "L'article 77 de la Loi sur la
fonction publique s'applique à un employé visé à
l'article 46..." Qu'est-ce que cela veut dire? Cet article met un
employé visé à l'article 46 sur le même pied que
tout autre fonctionnaire permanent qui participe à un concours de
promotion pour un emploi dans la fonction publique. Par conséquent, un
tel employé qui estime que la procédure de vérification de
l'admissibilité des candidats ou la procédure de sélection
ont été entachées d'une irrégularité ou
d'une illégalité aura le droit d'en appeler à la
Commission de la fonction publique. C'est ce que cela permet, l'article 47.
M. Doyon: Sauf que je signale au ministre encore une fois ici -
c'est pour cette raison que j'ai dû m'absenter de cette commission, parce
que la commission parlementaire sur la fonction publique siège
actuellement - qu'on est en train d'apporter plusieurs amendements à la
Loi sur la fonction publique qui abolit le ministère de la Fonction
publique. Donc, vous vous référez à l'ancienne Loi sur la
fonction publique...
Une voix: Oui.
M. Doyon: ...qui est en train d'être abolie. La nouvelle
contient des changements. J'imagine que cela a été
vérifié. Sinon, il faut que cela le soit, que les articles
auxquels on se réfère, dans l'ancienne loi, se retrouvent
intégralement ou qu'il y ait l'équivalent et que les concordances
soient faites.
M. Marcoux: Les concordances seront faites, mais on est
obligé d'étudier les articles en vertu de la loi actuelle. On
peut vous assurer que les concordances pour maintenir les mêmes droits
seront faites.
M. Doyon: II y a quand même des changements importants dans
le projet de loi qui est étudié ici, comme je vous le disais tout
à l'heure, et qui porte le numéro 51. Il ne faut pas qu'on se
retrouve avec des articles de loi qu'on ne retrouvera plus dans la nouvelle
loi, parce que là...
Le Président (M. Laplante): L'article 47 est-il
adopté?
M. Doyon: L'article 47 est adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 48? Vous avez un
papillon à l'article 48.
M. Marcoux: C'est un nouvel article que je vais lire: "48.
Lorsqu'un employé visé à l'article 46 pose sa candidature
à la mutation ou à un concours de promotion, il peut
requérir de l'Office du recrutement et de la sélection du
personnel de la fonction publique qu'il lui donne un avis sur le classement
qu'il aurait dans la fonction publique. Cet avis doit tenir compte du
classement que cet employé avait dans la fonction publique à la
date de son départ, ainsi que de l'expérience et de la
scolarité acquises depuis qu'il est à l'emploi de la
société. "Dans le cas où un employé est muté
suite à l'application de l'article 46, le sous-ministre ou dirigeant
d'organisme lui établit un classement conforme à l'avis
prévu au
présent alinéa. "Dans le cas où un employé
est promu en application de l'article 46, son classement doit tenir compte des
critères prévus au premier alinéa."
Une voix: D'accord.
M. Marcoux: Cela a été reformulé deux ou
trois fois, à la demande des syndicats impliqués.
Le Président (M. Laplante): Adopté, tel
qu'amendé par le papillon du ministre?
M. Doyon: Un instant! Ce dont je me souviens du rapport dont j'ai
parlé au début de cette commission, c'est qu'il y avait des
inquiétudes de ce côté-là concernant le classement
pour s'assurer qu'on tenait bien compte...
M. Marcoux: Avant.
M. Doyon: Oui. Et il me semble que cet article tient compte de
ces situations.
M. Marcoux: Exactement.
M. Doyon: Je signale au ministre, simplement à titre
d'exemple, rappelant les propos que je tenais tout à l'heure, que dans
la nouvelle loi l'Office du recrutement et de la sélection du personnel
n'existe plus. Il faudra faire les concordances.
M. Marcoux: Vous avez raison.
M. Doyon: Je ne voudrais pas que les gens qui se pensent
protégés ne le soient pas par un vide juridique temporaire, parce
que là on arrive, par coïncidence, avec deux lois qui abolissent en
même temps deux ministères.
M. Marcoux: Oui, d'accord.
Le Président (M. Laplante): Maintenant, j'appelle
l'article 49 qui a aussi un papillon.
M. Marcoux: C'est un nouvel article, encore une fois: "49. En cas
de cessation partielle ou complète des activités de la
société ou s'il y a manque de travail, l'employé
visé à l'article 46 a le droit d'être mis en
disponibilité dans la fonction publique au classement qu'il avait avant
la date de son départ. "Dans ce cas, l'Office du recrutement et de la
sélection du personnel de la fonction publique lui établit, le
cas échéant, un classement en tenant compte des critères
prévus au premier alinéa de l'article 48." Donc, il doit tenir
compte de son expérience et de sa scolarité acquises en cours
d'emploi à la Société immobilière.
M. Doyon: Là-dessus, le changement important, c'est qu'on
tient compte de la possibilité d'une cessation partielle des
activités de la société.
M. Marcoux: À la demande du syndicat.
M. Doyon: Le syndicat, avec raison, soulevait que l'article, tel
qu'il était rédigé auparavant, laissait entendre qu'il
fallait que la société cesse complètement ses
activités. Je suis content de voir que le ministre s'est rendu à
cette demande ou à cette requête du syndicat.
M. Marcoux: D'accord.
Le Président (M. Laplante): L'article 49 est adopté
tel qu'amendé par un papillon présenté par le ministre.
J'appelle maintenant l'article 50.
M. Marcoux: L'article 50 du projet de loi est remplacé par
le suivant: "Une personne mise en disponibilité suivant l'article 49
demeure à la société jusqu'à ce que l'Office du
recrutement et de la sélection du personnel puisse la placer."
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 50 est adopté
avec le papillon présenté par le ministre. Article 51? C'est
aussi un nouvel article.
Une voix: 51.1. M. Marcoux: 51.1.
Le Président (M. Laplante): Excusez-moi. Il faudra adopter
l'article 51 avant.
M. Doyon: L'article 50 est adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 51 est-il
adopté?
M. Doyon: On est rendu à l'article 51. Le
Président (M. Laplante): Oui.
M. Marcoux: L'article 51 a-t-il été
adopté?
Le Président (M. Laplante): Non, non.
M. Marcoux: II est adopté?
Le Président (M. Laplante): Non, non.
M. Doyon: Non, non. Il faut savoir... On va vous écouter
là-dessus.
M. Marcoux: Article 51: "Sous réserve des recours qui
peuvent exister en vertu
d'une convention collective, un employé visé à
l'article 46 qui est révoqué ou destitué peut en appeler
conformément aux articles 87 et 91 de la Loi sur la fonction publique,
selon le cas." En fait, l'article reste tel quel. Cela lui donne des droits de
recours inclus dans la Loi sur la fonction publique.
M. Doyon: Cela a pour effet...
M. Marcoux: II garde ses droits de fonctionnaire, les droits de
recours qu'a un fonctionnaire lorsqu'il est destitué ou
révoqué.
M. Doyon: Un employé maintenant de la nouvelle
société se trouve exactement dans la même situation quand
il est révoqué, quand il est l'objet d'une révocation ou
d'une destitution que s'il était resté fonctionnaire
provincial.
M. Marcoux: C'est cela. C'est exactement cela.
M. Doyon: ...prévu par la Loi sur la fonction
publique.
M. Marcoux: C'est cela. M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 51 est
adopté. Maintenant, le nouvel article 51.1.
M. Marcoux: L'article 51.1 se lirait comme suit: "Les
associations de salariés accréditées conformément
aux dispositions du chapitre VIII de la Loi sur la fonction publique qui
représentent des groupes d'employés au ministère des
Travaux publics et de l'Approvisionnement continuent de représenter ces
employés à la Société immobilière du
Québec jusqu'au 31 décembre 1985. "Ces associations de
salariés représentent également, selon les groupes
visés, les employés futurs de la société jusqu'au
31 décembre 1985. "Les dispositions des conventions collectives
déposées au greffe du commissaire général du
travail conformément à la Loi concernant les conditions de
travail dans le secteur public s'appliquent aux employés de la
société dans la mesure où elles sont applicables.
Toutefois, en aucune circonstance, les dispositions de ces conventions
collectives concernant la sécurité d'emploi ne peuvent
s'appliquer aux employés visés au deuxième alinéa.
"Les règlements prévus à l'annexe 1 s'appliquent aux
employés de la société qui étaient visés par
ces règlements avant leur transfert - on verra l'annexe 1 tantôt -
dans a mesure où les dispositions des conventions \ collectives
auxquelles ils réfèrent sont applicables."
L'annexe 51.1 que vous avez dit ceci: "Règlement modifiant le
règlement sur les conditions de travail du personnel de bureau,
techniciens et assimilés de certains employés à la
résidence officielle du lieutenant-gouverneur, des chauffeurs du
ministre et du personnel ouvrier, adopté le 10 mai 1983 par
l'arrêté ministériel 292-83 et approuvé par le CT
144821 du 7 juin 1983."
Et à l'article 2: "Règlement modifiant le règlement
sur les conditions de travail du personnel professionnel, adopté le 10
mai 1983 par l'arrêté ministériel 294-83 et approuvé
par le CT 144823 du 7 juin 1983."
Le Président (M. Laplante): Vu ce que vous avez lu, pour
les fins du journal des Débats, M. le ministre...
M. Marcoux: Oui, d'accord.
Le Président (M. Laplante): ...à l'article 51.1, il
y a une parenthèse au troisième paragraphe...
M. Marcoux: Je n'ai pas lu les parenthèses.
Le Président (M. Laplante): ...à la
quatrième ligne, après "le secteur public", parenthèse
1982, chapitre 45, fermer la parenthèse. Cela fait partie du...
M. Marcoux: Je n'ai pas lu les parenthèses parce
que...
Le Président (M. Laplante): Non, mais je suis
obligé pour...
M. Marcoux: D'accord.
Le Président (M. Laplante): D'accord?
M. Marcoux: La première parenthèse, LRQ, chapitre
F-3.1.
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Marcoux: C'est tel que donné. Bon!
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Marcoux: Comme je l'ai expliqué rapidement
tantôt, si on n'avait pas mis cet article-là, il aurait pu arriver
que la société, qui va engager du personnel à partir de
janvier, février ou mars, puisse engager trois professionnels dans le
secteur de la comptabilité, des finances, et un nouveau secteur qu'elle
devra développer, et ces trois personnes auraient pu demander une
unité d'accréditation, l'obtenir et représenter l'ensemble
des employés de la nouvelle société immobilière. On
n'a pas voulu de
vide juridique. Notre intention n'était pas de dire: Les
syndicats qui ont signé des conventions pour lesquelles ont
été décrétées des conditions de travail
doivent être changés. Par ceci, on s'assure qu'ils conservent
l'accréditation jusqu'au 31 décembre 1985. Là, s'applique
le Code du travail, qui fait que, deux mois avant la fin de la convention,
s'appliquent les mêmes règles que pour les autres syndicats.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Marcoux: Une seconde. Sur les annexes, c'est pour couvrir les
employés syndicables et non syndiqués. D'accord?
M. Doyon: Sur cet article 51.1, le ministre va se rendre compte
pourquoi, en grande partie, certains dirigeants syndicaux ainsi que des gens
qui sont impliqués dans les relations du travail au niveau syndical se
posent des questions. Après le 31 décembre 1985, c'est le Code du
travail qui va s'appliquer. Par conséquent, la possibilité de
formation de nouvelles unités d'accréditation reconnues par le
commissaire-enquêteur, etc., avec tout le processus qu'on connaît,
cette possibilité existe avec, par conséquent, l'ouverture de
possibilités que j'ai mentionnées plus tôt, lors de la
commission parlementaire, à savoir que la composition du nouveau
personnel de la Société immobilière sera faite des
employés qui viendront, plus ou moins en majorité, du
ministère des Travaux publics, avec d'autres employés qui
oeuvraient normalement dans le secteur privé. Du côté
syndical, cela crée des inquiétudes.
C'est normal que ces gens s'attendent -j'en ai fait la
démonstration tantôt - que la Société
immobilière, de qui on va exiger des profits, de qui on va exiger une
rentabilité, ait l'obligation, pour rencontrer les objectifs qui sont
fixés dans la loi, de négocier d'une façon très
serrée avec ses employés des conditions de travail comparables
à celles du secteur privé.
Une voix: C'est très bien.
M. Doyon: Je ne dis pas que ce n'est pas bien, j'explique le
point de vue des syndicats. Le point de vue des syndicats doit être
porté à l'attention du ministre et c'est ce que je fais
actuellement. Ces gens sont membres de la fonction publique, ils sont
habitués d'être protégés par une unité de
négociation considérable, qui a un poids beaucoup plus grand que
ne l'aura l'unité de négociation après la date du 31
décembre 1985 fixée ici dans l'article 51.1. On ne peut
peut-être rien à cette situation, sauf qu'il faut comprendre que
les employés ne jouiront pas du même poids de négociation
vis-à-vis de la Société immobilière que quand ils
faisaient partie du groupe de fonctionnaires provinciaux du Québec, par
exemple, où ils sont 35 000, 36 000 ou 37 000.
M. Marcoux: On pourrait parler longuement de la dernière
intervention du député de Louis-Hébert. Je suis familier
avec ses craintes et avec l'argumentation développée par les
syndicats. Vous voyez, à la lumière des cinq ou six amendements
concernant les relations du travail que nous avons apportés à ce
projet de loi, que l'engagement que j'avais pris au point de départ,
voulant que les droits acquis à la fois des individus, et on peut
même parler des droits acquis de leurs représentants, seraient
pleinement protégés. Je pense que ces craintes sont d'autant
diminuées.
Quant à la question de la rentabilité, vous avez dû
vous absenter pour participer à l'autre commission; or, j'ai
expliqué qu'il y a une rentabilité interne qui est visée
et une rentabilité par rapport... Vous étiez ici? Bon!
Voyez-vous? C'est relatif. Il n'y a pas d'absolu dans cela. Je crois bien que,
par les amendements, on a voulu montrer à nos employés qu'il
n'était pas question de profiter de la création de la
société pour leur faire perdre quelque droit que ce soit et
créer un vide de relations du travail. Est-ce qu'il est
adopté?
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Oui, adopté.
M. Marcoux: Article 51.1, adopté, avec l'annexe aussi. Il
faut adopter l'annexe.
Le Président (M. Laplante): Non, l'annexe viendra
après l'article 95.
M. Marcoux: D'accord. Je vous avais annoncé un petit
amendement.
Le Président (M. Laplante): II faut revenir à
l'article 46.
M. Marcoux: À l'article 46 - ce ne sera pas long - c'est
une précision qui s'ajoute à la fin. En somme, à la place
du point-virgule, on ajoute: et qui est à l'emploi de la
société. "Le présent article s'applique également
à un employé du ministère des Finances ou du
ministère de la Justice qui était au service du ministère
des Travaux publics et de l'Approvisionnement à la date de la sanction
de la présente loi et qui est à l'emploi de la
société."
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. L'article 46,
tel qu'amendé par le papillon, est-il adopté? /
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Maintenant, on
avait suspendu l'article 65, je crois.
M. Marcoux: Article 65.1.
Le Président (M. Laplante): L'article 65.1, un nouvel
article.
M. Leduc (Saint-Laurent): L'article 65.1, on l'a
déjà regardé.
Le Président (M. Laplante): Non, on ne l'a pas
adopté.
M. Marcoux: L'article 65.1, c'est le fameux chemin de
colonisation. La Loi sur les chemins de colonisation est modifiée -c'est
parce qu'il fallait adopter l'article 74 avant - par le remplacement de
l'article 16 par le suivant.
M. Leduc (Saint-Laurent): Adopté. M. Doyon:
Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Maintenant, on
va aller à l'article 97, qui a déjà été
adopté, et on va ajouter un papillon, l'annexe 1 de l'article 51.1.
Est-ce adopté?
M. Doyon: Oui.
M. Leduc (Saint-Laurent): Oui.
Le Président (M. Laplante): Bon.
Sur ce, la Loi sur la Société immobilière du
Québec a été étudiée en commission
parlementaire et a été adoptée avec amendements. Est-ce
qu'on adopte le titre du projet de loi, Loi sur la Société
immobilière du Québec?
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Est-ce qu'on
adopte les titres des sections?
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Et les
sous-titres?
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Je prierais
maintenant le rapporteur de la commission de faire rapport à
l'Assemblée nationale que le projet de loi... Il y a aussi la motion de
renumérotation, je m'excuse. Qui veut la faire?
M. Marcoux: Je fais motion pour renuméroter le projet de
loi afin qu'on puisse le lire de façon intelligible.
Le Président (M. Laplante): Cette motion est-elle
adoptée?
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Merci!
Les travaux de la commission sont ajournés sine die.
M. Marcoux: Merci beaucoup!
(Fin de la séance à 18 h 32)