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Commission permanente du travail et de la main
d'oeuvre
Bill 65 Loi modifiant le Code du travail et
d'autres
dispositions législatives
Séance du 15 octobre 1969
(Dix heures treize minutes)
M. ROY (président de la commission du Travail et de la
Main-d'Oeuvre): A l'ordre, messieurs!
M. BELLEMARE: Je dois vous dire que nous sommes réunis ce matin
pour étudier les amendements au bill 50 qui a été
voté le 13 juin dernier et qui établissait de nouveaux
critères, de nouvelles directives ou des principes nouveaux dans les
relations patronales-ouvrières.
Je voudrais dire, d'abord, ma reconnaissance au chef de l'Opposition qui
a bien voulu, l'année passée, dans un délai très
restreint, nous apporter sa généreuse collaboration pour
permettre ce premier jet, le bill 50, qui apportait véritablement dans
le monde du travail une espèce de renouveau, car c'était
réellement un bill avant-gardiste. Ayant souffert, pendant des
années, d'un système qui s'est avéré désuet
à la longue, nous avions pensé introduire en Chambre,
après que le Conseil consultatif du travail eut donné
lui-même son avis, une nouvelle formule dans les relations patronales,
particulièrement dans le système de l'accréditation et du
règlement des griefs.
Depuis ce temps, nous avons fait beaucoup de chemin. Je tiens à
remercier, ici, les sous-ministres et les hauts fonctionnaires du
ministère qui nous ont apporté leur généreuse
collaboration pour permettre de détecter les failles du bill dans son
application et surtout dans le rôle que doit jouer ce nouvel
organisme.
Je remercie aussi le Conseil consultatif du travail qui a fait un
travail extrêmement productif, extrêmement généreux.
Ce n'était pas facile. On lui a demandé de travailler pendant
plusieurs semaines, plusieurs jours. Ils ont fait un travail extrêmement
productif qui donne au bill une consistance et une légalité qui,
je pense, va faire énormément de bien.
Je voudrais dire un merci bien spécial aussi à la
faculté. M. Morin nous a invités à un colloque, le 27
septembre dernier, auquel participaient tous ceux qui s'occupent des relations
de travail. Il y avait certainement une centaine de maîtres très
distingués qui ont voulu suivre ce colloque et surtout nous faire leurs
suggestions.
Je voudrais aussi remercier M. Rioux, du bureau des légistes, qui
a été véritablement une cheville ouvrière
merveilleuse dans la codification de ces amendements que nous apportons ce
matin.
C'est vrai qu'il y a beaucoup d'amende- ments. Il y aura des amendements
aux amendements parce que nous allons vous soumettre d'ailleurs, vous
les avez peut-être reçus déjà certains
amendements de dernière heure. Nous comptons beaucoup sur votre bonne
foi pour nous permettre d'essayer véritablement, dans un loyal essai,
cette nouvelle formulation dans les relations ouvrières.
Les principes de base ne sont pas changés. Il y a
l'établissement du tribunal du travail, le système nouveau de
l'accréditation, la création d'enquêteurs, la
responsabilité pour l'enquêteur, de constater simplement. Quand
son travail n'est pas à la satisfaction des parties, il doit être
remis à l'enquêteur en chef qui, lui, délègue un
commissaire enquêteur qui ira sur les lieux vérifier, et non
seulement vérifier et constater l'unité de négociation au
point de vue de l'accréditation du nombre requis pour obtenir la
majorité, mais il aura le droit, en vertu de la Loi des enquêtes,
d'entendre des témoins, d'inscrire une cause et surtout de rendre une
décision sur les lieux, s'il y a moyen de l'approuver. Sinon, le rapport
sera fait au commissaire enquêteur en chef qui, à ce
moment-là, dans des délais très courts vous avez
dû le remarquer dans la loi fera rapport directement au tribunal
qui, lui, aura juridiction de décider, s'il y a lieu, d'entendre ou de
ne pas entendre, de recevoir ou de ne pas recevoir les plaintes. Ce sont les
grands principes.
Maintenant, depuis le début, on a fait remarquer à tous
ceux qui nous avaient apporté certains arguments, quant à la
constitutionnalité de la loi, qu'il ne peut y avoir aucun doute. Mais
pour que cela soit encore plus clair, cet organisme, ce tribunal du travail
dépendra sûrement, maintenant et nous le disons en toutes
lettres dans la loi du ministère de la Justice. Là, ils
auront, en vertu de cette définition, des amendements que nous apportons
pour éclaircir véritablement la situation du tribunal
lui-même et le protéger aussi contre des brefs et des appels qui
pourraient être inscrits contre le tribunal.
C'est en somme les quelques mots que je voulais dire au début. Si
l'honorable chef de l'Opposition veut dire quelques mots, nous serons
très heureux de l'entendre, mais nous aurons ensuite à
procéder, si c'est votre bon vouloir. Les membres de la commission
pourront peut-être décider aussi, d'entendre d'abord ceux qui ont
des représentations générales à nous faire.
Nous les entendrons d'abord par ordre, nous prendrons les noms et nous
les entendrons.
Lorsque les différentes parties auront fait valoir leurs
arguments, nous étudierons, article par article, l'application de la
loi, avec les amendements que nous avons apportés.
Alors, merci infiniment d'être venus encore très nombreux
ce matin. Je laisse maintenant la parole à l'honorable chef de
l'Opposition.
M. LESAGE: M. le Président, M. le Ministre,
chers collègues et messieurs. Le ministre du Travail nous a
demandé de collaborer à l'adoption d'une série de
modifications au code du travail faisant suite à l'adoption du bill 50,
au mois de juin.
Lorsque le bill 50 a été présenté, au mois
de juin, il s'agissait d'établir, non seulement une nouvelle
procédure mais un nouveau principe. Nous abandonnions la Commission des
relations ouvrières pour établir des tribunaux du travail et
tenter d'avoir un processus plus rapide d'audition des demandes, de
règlement des demandes, des plaintes, des griefs, par la création
des postes de commissaire-enquêteur en chef, de
commissaires-enquêteurs et d'enquêteurs.
Je ne crois pas j'ai pu me tromper mais je ne crois pas
que cette nouvelle procédure ait encore été mise à
l'épreuve dans les faits. Ce qui veut dire que, depuis la fin
d'août, le début de septembre, il ne s'est rien passé dans
le domaine de l'accréditation.
M. BELLEMARE: Absolument pas.
M. LESAGE: Parce que la Commission des relations ouvrières a
été abolie il y a un mois et demi, donc...
M. BELLEMARE: Bien sûr.
M. LESAGE: ... il y a un blanc. Lorsque, le 13 juin, le ministre du
Travail m'avait donné un mémoire où il mentionnait,
à la suite d'une demande que je lui avais faite, qu'il y avait, devant
la Commission des relations ouvrières, en outre des cas qui sont
présentement à l'étude, 609 cas qui avaient
été envoyés à l'audition, qui n'avaient pas encore
été entendus. Il y avait 67 cas qui avaient été
entendus, qui étaient en délibéré. Il y avait 47
cas qui avaient été portés par les parties devant les
tribunaux civils.
Pourrions-nous avoir, à cette date du 16 octobre
évidemment c'est la même chose pour le premier septembre
les mêmes statistiques? Ce ne sont pas les mêmes, mais...
M. BELLEMARE: Je puis dire à l'honorable chef de l'Opposition
qu'il y avait, le 4 septembre, 992 causes pendantes, et durant le mois de
septembre nous avons reçu à peu près 90 causes...
M. LESAGE: Quatre-vingt-dix demandes.
M. BELLEMARE: ... 90 demandes. C'est actuellement évalué
par nos officiers à peu près à 1,090.
M. LESAGE: Alors depuis le mois de juin, au lieu d'avancer, on a
reculé.
M. BELLEMARE: C'est-à-dire qu'un état de fait comme
celui-là, je ne voudrais pas que le chef de l'Opposition...
M. LESAGE: Ce n'est pas une critique. C'est une constatation.
M. BELLEMARE: Non, non, je vous vois faire, je vous connais tellement
bien, je vous devine.
M. LESAGE: Je pense que oui.
M. BELLEMARE: Ah oui, j'ai un bon radar. Mais je dis qu'il fallait
nécessairement commencer par une date.
M. LESAGE: II faut toujours commencer par le commencement comme pour les
chemins de fer.
M. BELLEMARE: C'est ça, il faut partir. Il faut partir à
temps aussi. D'accord, nous avons un travail assez considérable, mais
nous n'avons pas voulu commencer sans avoir toutes les garanties que notre
nouveau système ne serait pas attaqué à sa base en partant
et jouirait de tout le prestige nécessaire pour établir
véritablement les critères sur lesquels nous devons nous baser
pour être plus productif, plus rapide. Les 1,090 causes qui sont
là, je pense qu'avec ce qui va entrer continuellement nous allons passer
à travers dans un délai assez raisonnable.
M. LESAGE: Je prends note de l'assurance du ministre...
M. BELLEMARE: Bien, ce sont mes officiers qui me renseignent.
M. LESAGE: ... qu'il y aura possibilité de disposer de
l'arrérage dans un délai raisonnable.
M. BELLEMARE: Oui, oui.
M. LESAGE: On sait que c'est une plainte que nous avons entendue depuis
des années de la part non seulement des centrales ouvrières, mais
aussi des patrons.
M. BELLEMARE: Oui, d'accord.
M. LESAGE: Ils sont d'ailleurs tous représentés ici, je
vois M. Perreault.
M. BELLEMARE: Oui, du conseil du patronat.
M. LESAGE: Je voudrais d'abord dire qu'après la lecture du bill
65 il appert clairement qu'il n'y a pas de changement de principe
proposé...
M. BELLEMARE: Non.
M. LESAGE: ... dans le code du travail tel qu'il existe, si on y
consolide le bill 50.
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. LESAGE: II s'agit de dispositions administratives au niveau des trois
catégories d'enquêteurs, au niveau du tribunal du travail, pour
que le processus d'étude des demandes et de disposition des demandes
soit mieux coordoné, plus rapide. Maintenant, j'espère qu'on ne
se trompera pas, nous allons faire de notre mieux.
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. LESAGE: Et il y a aussi évidemment, pour prévoir un
cheminement plus facile de ces demandes, un règlement plus facile de ces
demandes, non seulement des dispositions administratives, mais des dispositions
de procédure.
M. BELLEMARE: Oui, il y a même un article omnibus.
M. LESAGE: II y a des dispositions de procédure. Alors il ne
s'agit pas de questions de principe, il s'agit d'essayer de trouver les
mécanismes qui vont permettre de régler des cas le plus
rapidement possible. Le nouveau système sera-t-il prêt à
fonctionner peu de temps après la sanction du projet de loi qui est
devant nous?
M. BELLEMARE: M. Sauvé, le commissaire-enquêteur en chef,
me dit que si le bill est apporté le 21 en Chambre, sanctionné le
22, nous serons prêts à procéder le 27.
M. LESAGE: II y a un peu d'enthousiasme là-dedans, mais
enfin.
M. BELLEMARE: Bien, si tout se déroule normalement.
M. LESAGE: Oui, mais ça dépend des autres choses qu'il y a
devant la Chambre aussi.
M. BELLEMARE: Oui, c'est vrai. Si vous nous cédiez le pas un
peu...
M. LESAGE: Bien ce n'est pas moi qui doit vous céder le pas, vous
demanderez au premier ministre.
M. BELLEMARE: Ah non, mais c'est-à-dire...
M. LESAGE: II y a son bill de la fonction publique.
M. BELLEMARE: Je comprends, mais je pense qu'on peut
établir...
M. LESAGE: Pour cela, vous vous arrangerez avec vos
collègues.
M. BELLEMARE: D'accord, d'accord. Je n'aurai pas de difficultés
avec eux.
M. LESAGE: C'est moins sûr. Maintenant, si je comprends bien,
à la suite de la distribution du bill 65, le conseil consultatif s'est
réuni avec des représentants de l'université, de la
faculté...
M. BELLEMARE: C'est-à-dire que ce sont deux parties
différentes.
M. LESAGE: Différentes, bon.
M. BELLEMARE: Le Conseil supérieur est une chose; il a fait des
recommandations et l'université en a fait d'autres.
M. LESAGE: Elle en a fait d'autres.
M. BELLEMARE: Après que notre bill 65 eut été
voté.
M. LESAGE: Très bien. Est-ce que ces représentations, ces
suggestions de modifications au bill 65 parce qu'on parle bien de
modifications au bill à l'étude ont toutes
été retenues ou si elles ont été retenues en partie
seulement?
M. BELLEMARE: Celles du conseil l'ont été totalement.
Celles de l'université, ce sont des mots et des expressions que l'on
retrouve facilement dans le contexte. Nous entendrons tout à l'heure les
personnes présentes, à mesure que nous étudierons le bill
article par article, et vous verrez que nous avons des réponses aux
représentants de l'université qui nous ont fait valoir certains
arguments qui, à notre sens, ne militent pas pour l'acceptation totale
et absolue. Malgré que nous en ayons obtenu énormément qui
étaient déjà dans les recommandations du Conseil
supérieur du travail auxquelles nos fonctionnaires, les sous-ministres
et le commissaire-enquêteur en chef ont travaillé.
M. LESAGE: Bon.
M. BELLEMARE: C'est un consensus très libre et très vaste
que nous n'avons pas voulu restreindre pour essayer d'avoir la meilleure
loi...
M. LESAGE: Le ministre comprendra que je préfère obtenir
les renseignements que je viens d'obtenir avant d'entreprendre l'étude
du bill article par article.
M. BELLEMARE: D'accord, d'accord.
M. LESAGE: De même que tout renseignement ou information
supplémentaire que ces messieurs voudront bien nous donner.
M. BELLEMARE: C'est cela. D'ailleurs, ce matin vous avez le conseil du
patronat; vous avez le Conseil supérieur du travail qui est largement
représenté; vous avez aussi plusieurs
autres personnes qui se sont occupées des droits ouvriers et que
je reconnais, qui sont ici et qui nous donneront sûrement leur point de
vue sur les articles qui sont en cause.
M. le Président, si vous n'aviez pas d'objection, nous
commencerions à entendre ceux qui auraient quelque chose à nous
dire sur l'ensemble du bill. Si vous êtes prêts, nous pourrions
peut-être procéder article par article, si vous aimez mieux.
S'il y en a quelques-uns qui ont des déclarations à faire,
nous sommes prêts à les entendre. Si vous voulez simplement nous
donner vos noms. M. Charles Perreault.
M. Charles Perreault
M. PERREAULT: M. le Président, je vous remercie de cette occasion
que vous me fournissez de dire quelques mots de la part de la partie patronale
au Conseil consultatif du travail et de la main-d'oeuvre. Je crois que
l'existence de cet organisme a déjà été
discutée à maintes reprises ici, mais je crois qu'il est
également important de réaliser le sérieux et
l'intensité du travail qui est apporté à cette commission
par les parties.
L'expérience est peut-être unique en Amérique du
Nord, celle d'un organisme paritaire où patronat et travailleurs
étudient effectivement des projets de loi et jusqu'ici en arrivent
presque uniformément à un consensus.
L'expérience est très intéressante. Je vous assure
que, pour les parties, elle est difficile et exténuante, mais les
résultats, je crois, en valent la peine.
Ceci pour vous dire, M. le Président, que, hormis quelques
exceptions qui seront peut-être soulevées au cours de la lecture
détaillée du bill, le bill 65 que vous avez devant vous, ainsi
qu'un autre document apportant des modifications au bill 65, ont
été effectivement l'objet d'un consensus de la part des parties
au Conseil consultatif du travail et de la main-d'oeuvre. Pour en arriver
à un tel consensus, il est évident qu'il faut, de part et
d'autre, certaines concessions.
Ces concessions sont reflétées dans l'esprit et dans le
texte de certains articles de la législation. Egalement, il est clair
qu'une législation comme celle-ci est fort complexe. Il est clair que
les différentes parties sont imbriquées les unes dans les autres
et qu'on n'en touche pas nécessairement une partie sans affecter
d'autres parties. D'ailleurs, une bonne part des amendements qui vous sont
proposés le sont précisément à cette fin, parce
qu'au départ, dans la préparation du bill 50, on n'avait
peut-être pas tenu suffisamment compte des rapports d'une partie sur
l'autre et des changements.
J'espère, M. le Président, que la commission tiendra
compte de ces remarques dans l'étude du projet, qu'elle comprendra qu'il
s'agit d'un consensus préalable entre les parties, et qu'elle
appréciera l'interdépendance des différentes parties du
bill qui, effectivement, ont amené les parties à de longues
négociations. Les projets, sans être parfaits, représentent
quand même le meilleur effort, à ce moment-ci, de personnes
représentatives du monde du patronat et du travail. Je vous
remercie.
M. BELLEMARE: M. Pepin. Votre nom, monsieur?
M. PEPIN: Marcel Pepin.
M. BELLEMARE: C'est pour le journal des Débats.
M. PEPIN: C'est ce que j'ai pensé. Si vous êtes pour parler
de moi, en avant, là...
M. LESAGE Non, non, non.
M. BELLEMARE: II dit que vous êtes un représentant
autorisé de M. Michel Chartrand.
M. LESAGE: C'était pour amuser le ministre.
M. PEPIN: De la ville.
M. CROISETIERE: C'est mieux de parler en avant.
M. Marcel Pepin
M. PEPIN: C'est bien, toujours. M. le Président, M. le ministre,
MM. les membres du comité. Je me lève tout simplement au nom de
la partie syndicale FTQ que je représente dans ces brefs propos que
j'aurai à tenir, détenant le mandat du vice-président de
la FTQ, M. Jean Gérin-Lajoie, mais c'est pour confirmer ce que vient de
dire M. Charles Perreault, président du Conseil du patronat.
L'étude que nous avons faite au Conseil consultatif du travail et de la
main-d'oeuvre sur le bill 50 et ses amendements, représente un consensus
entre les parties.
Bien sûr que, ce matin, les textes que nous examinons pour la
première fois, s'il y a des textes nouveaux, pourront nous
entraîner à soulever quelques débats de phraséologie
ou expliquer quelle a été l'entente ou le consensus des
parties.
Maintenant, je crois aussi qu'il est bon que les législateurs
sachent que s'il y a eu des concessions de part et d'autre, ces concessions ne
portent pas sur l'essence du débat. Nous avons essayé, au point
de départ, de faire une entente, non pas en faisant des concessions
comme une convention collective; " donne-moi ci; je te prends
ça. " Nous avons surtout essayé de nous entendre sur un
schéma général. Ce schéma général a
été accepté par les parties
avant même que le bill 50 soit accepté par les
législateurs. Nous ne l'avons pas retouché, nous ne l'avons pas
remis en cause. Là où nous avons remis certaines choses en cause,
c'est pour que le bill entre en vigueur et pour essayer de nous entendre sur
certaines questions très particulières.
Alors, je crois que je peux dire qu'au niveau du Conseil consultatif du
travail et de la main-d'oeuvre pour ce qui concerne la partie syndicale, les
travaux qui s'exécutent sont faits dans un climat de totale
liberté, et que j'ai déjà vécu des
expériences à certains conseils.
Jusqu'à maintenant, au Conseil consultatif du travail, et fort
heureusement, sur les questions très importantes, nous avons
réussi à faire des ententes qui, je crois, seront
bénéfiques non pas uniquement à ceux que nous
représentons à l'heure actuelle, mais à l'ensemble de la
population. Parfois, on peut dire que ce sont des groupes
d'intérêts qui se rencontrent. Cela est vrai. Nous
représentons aussi des intérêts. J'ai à vous dire
que, dans les débats que nous poursuivons, non seulement nous tenons
compte de nos intérêts, mais nous essayons aussi de
déborder nos propres intérêts qui, dans certains cas,
pourraient être égoïstes pour tenir compte de l'ensemble du
phénomène. Voilà pourquoi les questions sur lesquelles
nous nous sommes mis d'accord quant au bill 50 et maintenant au bill 65 nous
donnent une ouverture très considérable qui permet à tout
le monde d'agir en plein jour, de ne pas agir en cachette. Cela met fin aux
rapports secrets ou cachés et permet véritablement à tous,
quels qu'ils soient, de savoir comment le droit s'exerce et comment le droit
s'applique. Merci.
M. BELLEMARE: Très bien.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Est-ce qu'il y a d'autres personnes qui
voudraient faire une discussion générale?
M. Henri Grondin
M. GRONDIN: Henri Grondin. Je représente, ce matin, la
Corporation des enseignants du Québec. Je dois dire que nous sommes
d'accord avec les grands principes du bill, comme l'ont dit, d'ailleurs, avant
moi MM. Pepin et Perreault, au nom de leurs organismes respectifs. Cependant,
nous avons fait des remarques au Conseil consultatif du travail. Ces remarques
ne sont évidemment pas toutes reproduites dans le bill ce matin, mais je
comprends qu'elles vont venir au fur et à mesure que vous allez
étudier le bill article par article. Je dois dire, ce matin, que nous
appuyons totalement les remarques qui seront faites au nom du Conseil
consultatif du travail.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Est-ce qu'il y a quelqu'un d'autre?
M. Michael Hickson
M. HICKSON: Michael Hickson, avocat, Québec. J'ai l'honneur de
représenter le Barreau de la province de Québec. Dans le bill tel
qu'il est présenté, on retrouve à un certain endroit une
modification proposée à la Loi du Barreau, en d'autres mots,
à ce qui existait avant et qui était déjà contenu
dans la Loi du Barreau à l'article 128 qui mentionnait les
matières qui étaient du ressort exclusif des avocats, entre
autres, la Commission des relations de travail. Evidemment, maintenant, avec le
nouveau projet, tel qu'il apparaît à l'article 43, on change cette
terminologie pour mentionner " un enquêteur, un
commissaire-enquêteur ou le tribunal du travail siégeant autrement
qu'en matière pénale, au sens du code du travail. " Alors, les
remarques que nous avons à formuler sont à l'effet que le
tribunal du travail, tel qu'il est proposé actuellement, a une
autorité beaucoup plus considérable que ce que nous avions
autrefois par la Commission des relations de travail. A ce moment-là, il
y avait un juge président, deux commissaires ou plus. Le verdict de la
commission pouvait, dans bien des cas, être rendu par les commissaires et
non pas par le juge.
M. BELLEMARE: M. le représentant du Barreau, c'est sur un article
spécifique que porte votre critique, votre objection?
M. HICKSON: Oui.
M. BELLEMARE: Si vous voulez, lorsque nous serons rendus à cet
article, les parties auront peut-être quelque chose à ajouter.
Alors, on permettra aux deux de se faire entendre pour juger le plus loyalement
possible.
M. HICKSON: Oui.
M. BELLEMARE: Alors, messieurs, si vous voulez, nous allons commencer
par l'article 1. Je pense qu'il n'y a pas de changement. Vous êtes bien
au courant des faits. On change dans le paragraphe m) " d'un commissaire-
enquêteur " par le mot " du tribunal " pour tout ce qui est confidentiel
au point de vue de la fonction publique. Autrefois, un
commissaire-enquêteur, qui était lui-même fonctionnaire,
décidait de la " confidentialité " d'un autre fonctionnaire.
Alors, nous avons prétendu que ce devrait être le tribunal
lui-même qui devrait juger de cette opportunité.
Nous définissons, aux paragraphes q), r), et s) c'est pour
respecter le PQ que je dis Q le mot " enquêteur ", parce que nous
le reproduisons à l'article 21 a). Alors, nous mettons dans les
définitions ce qu'est un enquêteur, au sens de la loi,
commissaire-enquêteur et commissaire-enquêteur en chef. Est-ce
qu'il y a des objections au premier article?
M. LE PRESIDENT: Article 1 adopté.
M. BELLEMARE: Article 2, c'est pour changer les mots "le
commissaire-enquêteur" pour "un commissaire-enquêteur", et, au lieu
de "commissaire-enquêteur en chef", c'est "un
commissaire-enquêteur" seulement. C'est une phraséologie pour
donner plus de poids. C'est pour reconnaître les associations patronales
en forêt. D'accord?
M. LE PRESIDENT: Article 2, adopté.
M. BELLEMARE: Article 3 a), celui-ci, un amendement, a été
suggéré par le Conseil supérieur du travail. A l'article 2
aussi, c'était suggéré par le Conseil supérieur du
travail. Alors, l'article 3, c'est ajouté après l'article 2, le
suivant:...
M. LESAGE: C'est un amendement à l'article 8.
M. BELLEMARE: C'est un amendement pour la forêt à l'article
8. C'est le ministre qui sera enquêteur en chef conformément au
règlement. Le nouveau texte, c'est ça.
M. LE PRESIDENT: ... après l'article 2. M. LESAGE: Un
instant.
M. BELLEMARE: Alors, on ajoute à l'amendement du conseil une
autre phrase qui se lit comme suit: "Conformément aux règlements
adoptés à cette fin par le lieutenant-gouverneur en conseil et
publiés dans la Gazette officielle du Québec ". Là, M. le
Président, on va vous avoir.
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. BELLEMARE: Vous avez raison, on va prendre plus de temps un peu,
parce qu'ici il y a un amendement au bout de cette phrase-ci.
M. LESAGE: Est-ce qu'il y a, actuellement, des règlements
d'adoptés à ce sujet par le lieutenant-gouverneur en conseil?
M. BELLEMARE: Pas par le lieutenant-gouverneur en conseil, mais le
Conseil supérieur du travail a vu les règlements, ils sont
prêts à entrer en vigueur.
M. LE PRESIDENT: Alors, les mots à ajouter après
l'amendement...
M. BELLEMARE: Les mots à ajouter sont, après "le
lieutenant-gouverneur en conseil", "et publiés dans la Gazette
officielle du Québec." Vous l'avez, c'est le dernier ce matin.
M. LE PRESIDENT: C'est ça.
M. BELLEMARE: C'est celui qui est arrivé ce matin. D'accord, vous
l'avez.
M. LESAGE Ces règlements qui sont prêts ont quel effet en
général?
M. BELLEMARE: Les règlements de...
M. LESAGE: Les règlements concernant les visites...
M. SAUVE: Celui-là n'est pas prêt. M. LESAGE: II n'est pas
prêt alors?
M. SAUVE: Le règlement général est prêt.
L'ancien règlement numéro 1...
M. BELLEMARE: Le règlement de toute la commission est prêt.
Mais il reste les deux...
M. LESAGE: Non, mais l'article 8 se lit comme suit: " Sous
réserve de la Loi des terres et forêts, le propriétaire
d'une terre ou concession où se fait une exploitation forestière
est tenu de permettre le passage et de donner accès aux campements des
salariés, à tous les représentants des associations de
salariés munis d'un permis délivré par le
commissaire-enquêteur en chef. " C'est une disposition législative
qui existait déjà et qui a été modifiée par
le bill 50 pour dire " le commissaire-enquêteur en chef ". Là, on
ajoute à ceci:...
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. LESAGE: ... " conformément aux règlements
adoptés à cette fin par le lieutenant-gouverneur en conseil et
publiés dans la Gazette officielle du Québec ". J'ai
demandé si ces règlements-là sont prêts.
M. BELLEMARE: Non.
M. LESAGE: Le ministre m'a répondu: Ils ont été
soumis aux...
M. BELLEMARE: Non, je pensais que vous me parliez des règlements
généraux...
M. LESAGE: Non, non.
M. BELLEMARE: ... des autres articles. Pour les articles 8 et 9, le
conseil va le faire sous peu, parce qu'on lui a demandé...
M. LESAGE: II n'existait pas de règlement à ce
sujet-là? Le permis était là et il était
délivré, purement et simplement.
M. BELLEMARE: Justement, il y a eu bien des erreurs de commises.
M. LESAGE Que s'agit-il d'éviter par ces règlements?
M. BELLEMARE: Voici, le dédoublement, le nombre, la durée
et la multiplication des permis. Alors, il faut réglementer cela de
manière à... A part cela, les délais... M.
Gérin-Lajoie, oui.
M. GERIN-LAJOIE: Les règlements, là-dessus, n'ont pas
encore été préparés. La notion d'un
règlement préalable à l'émission des permis,
ça c'est bon. Nous, nous supposons que cet article et ces
règlements sont sujets à la disposition générale de
l'article 111, c'est-à-dire qu'il va y avoir une consultation avec le
conseil. Cette notion de règlement est neuve. Ils vont être
préparés on en avait parlé avec le commissaire-
enquêteur en chef dans un délai assez bref, après
qu'on aura rencontré les gens intéressés aux
problèmes de la forêt. Ce qui est prêt pour le moment, ce
sont les règlements généraux pour établir le
rôle des enquêteurs et des commissaires-enquêteurs. Les
autres...
M. BELLEMARE: Est-ce que je me trompe quand je dis qu'il y a eu un
comité ad hoc du conseil supérieur de formé?
M. GERIN-LAJOIE: II y a eu une rencontre, oui. Un comité ad hoc
s'est réuni et a décidé qu'il fonctionnerait même
après l'adoption de la loi.
M. BELLEMARE: Vous avez l'impression que ces règlements seront
prêts très rapidement?
M. GERIN-LAJOIE: Oui.
M. BELLEMARE: D'accord.
M. LESAGE: M. Gérin-Lajoie, je ne voudrais pas fendre les cheveux
en quatre, mais je pense bien que le fait de mentionner, à l'article 8,
"des règlements adoptés par le lieutenant-gouverneur en conseil
à cette fin et publiés dans la Gazette officielle " fait que ces
règlements qui seront adoptés pour cette fin particulière
ne seront pas sujets aux dispositions de l'article 111. Par conséquent,
c'est le lieutenant- gouverneur en conseil qui pourra adopter des
règlements concernant ces visites, sans consultation du Conseil
consultatif du travail.
Je pense que c'est une erreur de le mentionner à cet
article-là. Il est évident que, si le lieutenant-gouverneur en
conseil, en vertu de l'article 111, adopte des règlements concernant les
visites en forêt, les commissaires-enquêteurs ne pourront
délivrer un permis que si les règlements sont observés. Il
s'agit de les adopter en vertu de l'article 111. L'inclusion, à
l'article 8, de ces mots, à mon sens, ne pourra que rendre très
difficile l'interprétation.
M. GERIN-LAJOIE: Sur l'interprétation juridique je ne veux faire
aucun commentaire, mais je peux dire que le sentiment du comité ad hoc
sur lequel...
M. LESAGE: Plus vous en mettez, monsieur, dans les lois, plus vous
limitez votre liberté. C'est un vieux principe, ça. Il faut faire
bien attention.
M. PEPIN: Si on ajoutait: Conformément à l'article
111.
M. LESAGE: Enfin, ce n'est pas mes affaires, mais si j'étais
chargé...
M. BELLEMARE: A l'article 115 du bill 65: " Le
commissaire-enquêteur en chef, après consultation du Conseil
consultatif du travail et de la main-d'oeuvre, peut faire tout règlement
qu'il juge approprié pour donner effet aux dispositions du
présent code et en particulier établir les conditions auxquelles
une personne peut être reconnue membre d'une association de
salariés et pourvoir à une procédure
d'accréditation appropriée au caractère temporaire et
saisonnier des exploitations forestières. "
M. LESAGE: Je veux bien le croire, mon cher monsieur.
M. BELLEMARE: Bien plus que ça. On ajoute: A la
préparation du poisson.
M. LESAGE: C'est très bien tout ça. M. BELLEMARE: Cela,
c'est 115.
M. LESAGE: Mais, je vous demanderais de faire bien attention à ce
que vous inscrivez à l'article 8. Le moins que je puisse dire, c'est
qu'il y a un doute sérieux sur la question de savoir si l'inclusion des
mots " conformément aux règlements adoptés à cette
fin par le lieutenant-gouverneur en conseil ", à l'article 8 n'exclut
pas lesdits règlements des dispositions de l'article 111. Je ne
soutiendrais pas ça jusqu'à me faire brûler les
mains...
M. BELLEMARE: Non, non.
M. LESAGE: ... mais disons qu'il y a certainement un doute
sérieux. Non, non, à l'article 115 ce sont les pouvoirs de
réglementation du commissaire-enquêteur. Cela n'a pas rapport au
lieutenant-gouverneur en conseil.
M. BELLEMARE: Bien oui, mais il doit suivre la procédure de
l'article 115. C'est l'article 111 qui est devenu l'article 115.
M. LESAGE: Mais, c'est au bill 65, ça?
M. BELLEMARE: Oui, oui. C'est l'article 115 de la réglementation
qui était l'article 111. Cela doit passer par le Conseil consultatif
avant d'aller chez le lieutenant-gouverneur.
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. LESAGE: Oui, mais il ne faudrait pas que...
M. BELLEMARE: Après consultation du conseil consultatif.
M. LESAGE: C'est très bien, mais l'article 115 traite de
règlements à être faits par le commissaire-enquêteur
en chef.
M. BELLEMARE: Oui, mais même pour les opérations
forestières, pour le poisson.
M. LESAGE: Un instant, je le crois, mais ce sont des règlements
à être préparés par le commissaire-enquêteur
en chef alors que l'article...
M. BELLEMARE: Qui devront être soumis au conseil consultatif.
M. SAUVE: Après consultation avec le conseil consultatif.
M. BELLEMARE: C'est en toutes lettres. M. DEMERS: ... peut faire tout
règlement...
M. LESAGE: Oui, mais simplement il ne peut pas faire des
règlemens à l'encontre des règlements
édictés par le lieutenant-gouverneur en conseil en vertu de
l'article 8.
M. BELLEMARE: II ne peut pas faire des règlements...
M. LESAGE: Bien non. Peu importe les pouvoirs de réglementation
du commissaire-enquêteurs en chef. Les pouvoirs de réglementation
concernant l'accès aux chantiers...
M. BELLEMARE: Mais, à ce moment-là...
M. LESAGE: ... en vertu de l'article 8, vous les donnez au
lieutenant-gouverneur en conseil sans qu'il y ait obligation de consulter le
conseil consultatif. Enfin, moi...
M. BELLEMARE: Conformément à l'article 115.
M. LESAGE: Non. A l'article 115, ce sont les pouvoirs de
réglementation du commissaire-enquêteur. Vous ne pouvez pas
comparer...
M. BELLEMARE: Oui mais justement, il a le pouvoir de le faire en ce qui
concerne les opérations forestières. Et même pour
l'industrie de la pêche et de la préparation du poisson, il va
l'avoir, là, parce qu'on dit...
M. LESAGE: Je n'ai pas l'intention...
M. BELLEMARE: ... de faire une chicane là-dessus.
M. LESAGE: ... de faire une grosse chicane, mais je vous dis
sincèrement que les pouvoirs de réglementation du
commissaire-enquêteur en chef ne sont pas du tout ceux que vous donnez,
par l'article 8, au lieutenant-gouverneur en conseil.
M. DEMERS: Qu'est-ce qui sera prioritaire?
M. LESAGE: II serait peut-être bon que vous consultiez les
conseillers juridiques du ministère de la Justice à ce
sujet-là.
M. BELLEMARE: Je pense, M. le Président, que nous pourrions
peut-être enlever " à cette fin "...
M. LESAGE: Je ne veux pas faire d'avocas-series, mais je suis ici
pour...
M. BELLEMARE: Non. Après le mot "chef", les mots
conformément aux règlements adoptés en vertu de l'article
115..." et enlever à cette fin par le lieutenant-gouverneur en conseil
et publies dans la Gazette du Québec".
M. LESAGE: Où sont, dans le bill 65, les pouvoirs de
réglementation prévus à l'article 111?
M. BELLEMARE: A l'article 115.
M. LESAGE: Alors...
M. BELLEMARE: C'est le chapitre de la réglementation.
M. LESAGE: Alors, ça ne peut pas s'appliquer à l'article
8.
M. BELLEMARE: A cause des critères?
M. LESAGE: Parce que les règlements, en vertu de l'article 115
qui remplace l'article 111, sont maintenant préparés par le
commissaire-enquêteur en chef ou par le tribunal du travail et ils sont
approuvés par le lieutenant-gouverneur en conseil.
M. BELLEMARE: Oui, mais...
M. LESAGE: Alors, qu'à l'article 8, vous
nous proposez que la réglementation soit adoptée
directement par le lieutenant-gouverneur en conseil. Il n'est pas question
qu'elle soit préparée par le commissaire-enquêteur ou par
le tribunal, il n'est pas question de consultation.
M. BELLEMARE: Ce n'était pas notre intention.
M. LESAGE: Oui, je comprends, mais j'attire votre attention sur le
fait.
M. BELLEMARE: Nous pourrions ajouter "conformément à
l'article 115 aux dispositions de l'article 115".
M. LESAGE: Si vous me permettez, vous ne mettrez pas qu'il s'agit de
règlements du lieutenant-gouverneur en conseil, mais
"conformément aux règlements adoptés à cette fin en
vertu de l'article 115."
M. BELLEMARE: C'est ça, c'est ce que nous voulons faire.
M. LESAGE: C'est aussi simple que ça, parce que la publication
dans la Gazette du Québec, l'approbation du lieutenant-gouverneur en
conseil, ça y est à l'article 115.
M. BELLEMARE: Cela y est, mais nous voulions aussi le mettre là,
à cause des opérations forestières dont il est question,
comme dans l'article 9.
M. LESAGE: Vous allez avoir deux procédures d'adoption de
règlements.
M. BELLEMARE: Alors, "est de nouveau modifié en ajoutant,
à la fin du premier paragraphe, après le mot "chef", les mots
"conformément aux règlements..."
M. LESAGE: " ... adoptés à cette fin en vertu de l'article
115 ".
M. BELLEMARE: " ... adoptés à cette fin en vertu de
l'article 115 ".
M. LESAGE: C'est tout.
M. BELLEMARE: M. le Président, est-ce que vous me suivez? " ...
en vertu de l'article 115 ".
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Oui.
M. BELLEMARE: ... et on ôte à cette fin par le
lieutenant-gouverneur en conseil et publiés dans la Gazette du
Québec. La même chose pour les articles 9 et 4. Ce sont les
articles qui traitent des mines.
UNE VOIX: Article suivant.
M. BELLEMARE: L'article suivant, M. le chef de l'Opposition.
M. LESAGE: Très bien.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Alors, l'article 3, qui devient 4, est
modifié en ajoutant à la fin, après le mot " chef ", les
mots " conformément aux règlements adoptés à cette
fin en vertu de l'article 115 ".
M. BELLEMARE: Est-ce que cela vous va, messieurs? D'accord. Et on raye "
par le lieutenant-gouverneur en conseil et publié dans la Gazette du
Québec ", on enlève ça.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 3 qui devient l'article 4,
adopté. L'article 4 qui devient l'article 5 est modifié...
M. BELLEMARE: L'article 4 qui devient l'article 5 est modifié,
oui.
M. LE PRESIDENT: L'article 4 qui devient l'article 5 est modifié
en remplaçant la troisième ligne de l'article 15 par ce qui suit:
" à cause de l'exercice d'un droit lui résultant du
présent code ".
M. BELLEMARE C est ça.
M. LE PRESIDENT: Deuxièmement, en insérant...
M. LESAGE: Un instant, un à la fois.
M. BELLEMARE: A la troisième ligne, "une cause mentionnée
à l'article 14", on dit: "à cause de l'exercice d'un droit lui
résultant du présent code". Vous devez l'avoir, cet
amendement-là dans votre codification de ce matin.
M. DEMERS: Cette feuille-là.
M. BELLEMARE: La feuille que vous avez eue, vous l'avez là.
M. LESAGE: L'article 4 a trait à l'article 15 qui disait: " Le
salarié qui croit avoir été illégalement
congédié, suspendu ou déplacé pour une cause
mentionnée à l'article 14 doit..." On veut élargir,
"à cause de l'exercice d'un droit lui résultant du présent
code". C'est plus large.
M. BELLEMARE: C'est ça. Cela porte peut-être moins à
une mauvaise interprétation du véritable litige.
Deuxièmement, dans la dixième ligne...
M. LE PRESIDENT: Deuxièmement, en insérant à la
dixième ligne dudit article 15, après le mot " chef " ce qui
suit: " au ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre ".
M. BELLEMARE'. C'est ça. Cela, c'est l'adresse. On ne disait pas
où on l'envoyait, là on dit au ministère du Travail et de
la Main-d'Oeuvre.
M. LESAGE: Oui, mais allez-vous dire ça partout? Il y a un tas de
choses qui doivent être envoyées au commissaire-enquêteur en
chef. A la lecture du projet de loi, partout...
M. BELLEMARE: C'est-à-dire que...
M. LESAGE: ... les demandes doivent être adressées...
L'embêtement c'est que lorsque vous apportez une précision et que
vous ne l'apportez qu'à un seul article, les règles
d'interprétation veulent que ce soit interprété
restrictive-ment. Alors, je ne sais pas si vos conseillers juridiques ont
examiné tout le bill, mais, de mémoire, il me semble qu'il y a
des avis qui doivent être envoyés au commissaire-enquêteur
en chef. Si vous dites, à un endroit, que ça doit lui être
envoyé au ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre, il faut le
dire partout ou encore il faut avoir un article.
M. BELLEMARE: Cela, ça nous vient du ministère de la
Justice ce travail-là.
M. LESAGE. Bien oui, mais...
M. BELLEMARE: Ils ont certainement...
M. LESAGE: Cela aurait peut-être été une bonne chose
que M. Rioux reste avec nous? Voulez-vous demander à M. Rioux de venir
quelques minutes.
M. BELLEMARE: II ne pouvait pas ce matin, il est pris ailleurs. On peut
continuer.
M. LE PRESIDENT: Alors, nous suspendons l'article 4 qui est devenu
l'article 5.
M. LESAGE: Je ne veux pas couper un cheveu en quatre, mais lorsqu'on
apporte des modifications, c'est toujours extrêmement dangereux, on
oublie quelque chose.
M. BELLEMARE: Je pense que ç'a été couvert.
L'article 6.
M. LE PRESIDENT: L'article 5 devient l'article 6.
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: L'article 6 devient l'article 7.
M. BELLEMARE: Un instant. A l'article 7, il y a un amendement.
M. LESAGE: Pourrais-je suivre... Oui, ça va.
M. BELLEMARE L'article 6 devient l'article 7.
M. LESAGE: N'oublions pas que nous étudions à la fois le
bill 65 et les modifications. Par conséquent, il n'y a qu'un changement.
Le véritable changement est celui apporté au code du travail.
M. BELLEMARE: Oui. Alors, si l'article 6 est...
M. LESAGE: L'article 6 maintenant. M. BELLEMARE: L'article 7.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): L'article 6 devient 7.
M. BELLEMARE: Là, il y a un changement.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): II est remplacé par le suivant:
"L'article 18 dudit code remplacé par l'article 8 du chapitre.
Insérer ici le mot "du chapitre bill 50". La loi de 1969 est
modifiée a) en remplaçant dans la première ligne du
deuxième alinéa les mots "celui-ci" par les mots "le
commissaire-enquêteur en chef";
M. BELLEMARE: C'est cela.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): "b) en remplaçant le troisième
alinéa par le suivant: "Ce recours s'exerce exclusivement devant le
tribunal dont l'ordonnance est homologuée sur requête du
salarié ou du commissaire-enquêteur en chef par la cour
Supérieure ou la cour Provinciale suivant le montant de
l'indemnité qui apparaît à l'ordonnance."
M. BELLEMARE: C'est cela.
M. LESAGE: Y a-t-il une raison particulière pour qu'on ait
décidé que seul le commissaire-enquêteur en chef pouvait
exercer le recours, en outre du salarié, évidemment?
M. BELLEMARE: Pour que cela n'aille pas dans les mains de plusieurs
commissaires-enquêteurs, on a dit à ce moment-là: c'est le
commissaire-enquêteur en chef qui, lui, aura le droit de l'homologuer et
de demander que la cour Supérieur mette l'estampille. C'est cela qui est
l'idée, c'est sûr.
Il faut que ce soit le commissaire-enquêteur en chef, par la cour
Supérieure, la cour Provinciale suivant le montant qui apparaît
à l'ordonnance, qui obtienne l'estampille. C'est purement
administratif.
M. LESAGE: Mais il y a un changement qui est beaucoup plus que cela ici.
Voyez-vous, votre article 18, à l'heure actuelle...
M. BELLEMARE: Le quantum était fixé par le
commissaire-enquêteur.
M. LESAGE: C'est cela, mais...
M. BELLEMARE: Après cela, celui-ci était exercé
pour le compte de... pour le salarié, le recours provient de sa
décision à défaut du salarié de le faire dans les
24 jours. L'action en recouvrement d'indemnité par le salarié, le
commissaire-enquêteur... Cela a été modifié en
remplaçant le troisième alinéa c'est cela
par le suivant: Ce recours s'exerce exclusivement... Son ordonnance est
homologuée sur requête du salarié ou du
commissaire-enquêteur en chef par la cour Supérieure ou la cour
Provinciale suivant le montant de l'indemnité qui apparaît
à l'ordonnance. Autrement, plusieurs commissaires-enquêteurs
auraient pu... On dit non. On dit : C'est le commissaire-enquêteur en
chef qui le fera. Il se présentera et il obtiendra l'estampille.
L'homologue.
M. LESAGE: La procédure, si je comprends bien, c'est que
lorsqu'il y a contestation entre l'employeur et l'employé au sujet de
l'indemnité...
M. BELLEMARE: Le congédiement.
M. LESAGE: Oui, oui. Le quantum est fixé par un
commissaire-enquêteur. C'est lui qui le fixe.
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. LESAGE: Là c'est le commissaire-enquêteur en chef qui
peut recouvrer ou encore, évidemment, le...
M. BELLEMARE: Le salarié.
M. LESAGE: ... salarié, mais en s'adressant au tribunal du
travail et non plus, comme le disait le bill 50, au tribunal de juridiction
civile.
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. LESAGE: II y a un changement de principe ici, au bill 65 je ne
parle pas de vos modifications qui sont des modifications mineures mais,
dans le bill 65, on prévoit que le recouvrement, au lieu de s'exercer
directement par un commissaire-enquêteur ou par le salarié devant
le tribunal de juridiction civile qui a compétence, va relever du
tribunal du travail. Et la décision du tribunal du travail va être
homologuée, soit par la cour Provinciale, soit par la cour
Supérieure, suivant le quantum. A ce moment-là il y a un
changement de procédure important.
M. BELLEMARE: C'est le commissaire-enquêteur en chef qui va le
faire ou le salarié.
M. LESAGE: Ou le salarié.
M. BELLEMARE: Autrement...
M. LESAGE: Que ce soit le commissaire-enquêteur en chef, ou un
enquêteur, ou un commissaire-enquêteur, ce n'est pas ça. Ce
que je voulais bien comprendre, bien saisir c'est qu'il y a un changement de
procédure prévu par le bill 65. Je ne parle pas des modifications
apportées ce matin-là.
M. BELLEMARE: L'autre, la modification dans la codification du bill 50
avec le code du travail disait: L'action en recouvrement de l'indemnité
du salarié... ou du commissaire-enquêteur est intentée
devant le tribunal de juridiction divile compétent, en raison du montant
réclamé...
M. LESAGE: Tandis que, là, elle est intentée devant le
tribunal du travail.
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. LESAGE: Cela fait une jolie différence, parce qu'à ce
moment-là le juge...
M. BELLEMARE: Elle est homologuée par le juge de la cour
Supérieure.
M. LESAGE: ... de la cour Supérieure ou de la cour Provinciale
n'a plus grand chose à dire. Il homologue.
M. BELLEMARE: Bien, ce n'est pas si bête.
M. LESAGE: Je ne dis pas que c'est ni bête ni pas bête, je
dis que...
M. BELLEMARE: C'est rendre la procédure...
M.LESAGE: Est-ce que le Conseil consultatif du travail est satisfait de
se soustraire de cette façon aux tribunaux ordinaires? Même le
patronat?
M. BELLEMARE: Ah oui. Je pense que tout le monde était d'accord.
On n'en a eu aucune... D'ailleurs, ce sont des suggestions qui nous ont
été faites par le Conseil supérieur, par le Conseil
consultatif. Je vois le président du Conseil consultatif, qui pourrait
peut-être vous dire...
M. LESAGE: Oui, ils sont après se consulter.
M. BELLEMARE: Non, le président du Conseil consultatif.
Bon...
M. DEMERS: C'est le rendre humainement possible.
M. BELLEMARE: M. le Président, dans
l'affaire de M. Rioux, M. le chef de l'Opposition a posé tout
à l'heure une question pour savoir si en changeant ici l'adresse pour
mettre le ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre...
M. LESAGE: Pas en changeant, en ajoutant.
M. BELLEMARE: ... En ajoutant: A part que le commissaire-enquêteur
en chef ils seront adressées au ministère du Travail et de la
Main-d'Oeuvre, est-ce que dans tout le reste du bill...
M. LESAGE: Ce n'est pas à part.
M. BELLEMARE: ... il y a des changements à apporter quant aux
adresses?
M. LESAGE: Je pense qu'il va falloir que vous fassiez un article
général, M. Rioux, parce qu'autrement si vous dites: Au
commissaire-enquêteur en chef au ministère du Travail et de la
Main-d'Oeuvre et que vous ne le dites que dans un article à cause de
l'interprétation restrictive, bien...
M. BELLEMARE: Est-ce que ce serait mieux de ne pas le mettre là
dans...
M. LESAGE: Ce n'est pas là qu'il faut le mettre, il faut le
mettre dans un article général.
M. BELLEMARE: Alors, on va le biffer en insérant... Le
deuxième amendement à l'article 5 pourrait être
biffé: quant à l'adresse du commissaire on la mettra dans un
article omnibus.
M. LE PRESIDENT: Alors l'article 4 qui est devenu article 5, nous
biffons le deuxièmement.
M. BELLEMARE: II faudrait le retenir, par exemple.
M. LE PRESIDENT: Alors l'article 4 adopté avec modifications.
M. CROISETIERE: On enlève le deuxièmement.
M. LE PRESIDENT: On enlève le deuxièmement et il faudrait
un article général mentionnant l'adresse du
commissaire-enquêteur.
M. BELLEMARE: Pour toutes sortes de correspondance qui sera
adressée au ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre.
M. LE PRESIDENT: D'accord. M. BELLEMARE: Article 7.
M. LE PRESIDENT: Alors l'article 7, l'article 6 qui est devenu article
7, adopté?
M. BELLEMARE: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Adopté. Article 7 qui devient l'article
8 est modifié...
M. BELLEMARE: Cela, c'est l'article 19.
M. LE PRESIDENT: ... en remplaçant les quatre premières
lignes du premier alinéa de l'article 19 par ce qui suit...
M. LESAGE: Je ne veux pas faire de "pi-geonnerie". Le montant de
l'indemnité qui apparaît à l'ordonnance... Ce n'est pas le
montant de l'indemnité qui apparaît à l'ordonnance; c'est
le montant de l'indemnité accordé par l'ordonnance. Dans
l'ordonnance, il apparaît bien des montants. Il y apparaît le
montant demandé, le montant offert. On peut appeler tout ça des
indemnités. Décrété, accordé par
l'ordonnance...
M. BELLEMARE: A l'article 7 b)...
M. LE PRESIDENT (M. Roy): A l'article 6 qui est devenu l'article 7, au
paragraphe b).
M. BELLEMARE: Oui, au paragraphe b). Il s'agirait de dire: "Dont
l'ordonnance est homologuée sur requête du salarié ou du
commissaire-enquêteur en chef par la Cour supérieure ou la Cour
provinciale, suivant le montant de l'indemnité
décrété par l'ordonnance" au lieu de "qui apparaît
à..."
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Alors, on biffe "qui apparaît à"
et on remplace par "décrété par".
M. BELLEMARE: Cela va, c'est bien.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Article 7, adopté.
M. BELLEMARE: L'article suivant.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): L'article 7 qui devient l'article 8 est
modifié...
M. BELLEMARE: La disposition de l'article 19 disait: " Tout
commissaire-enquêteur doit, avant de rendre une décision en vertu
des articles 14 à 16, permettre aux parties de se faire entendre... " On
enlève cette partie et on dit simplement: " Le commissaire
enquêteur doit, avant d'ordonner ou de refuser la
réintégration ou avant de fixer le montant de l'indemnité,
permettre à un employeur et aux salariés de se faire entendre sur
toutes..." et là, on continue " question pertinente, en la
manière qu'il juge appropriée... " C'est le conseil qui nous a
demandé que les parties puissent se faire entendre. Quant à la
réintégration ou le montant de l'indemnité...
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Ce n'est pas facile à suivre.
M. BELLEMARE: Vous l'avez. C'est l'article 8.
M. LESAGE: Est-ce que vous êtes capable de me dire pourquoi le
changement?
M. BELLEMARE: C'est parce qu'au lieu de dire " aux parties ", on les
identifie, et les articles 14 à 16...
M. LESAGE: Oui, mais les articles 14 à 16 sont bien connus. Ils
sont là. C'est précis. Les parties, c'est les parties.
M. BELLEMARE: C'est plus clair, c'est sûr.
M. LESAGE: C'est changer pour le plaisir de changer.
M. BELLEMARE: Non, non.
M. LESAGE: Pour un vieux conservateur comme vous!
M. BELLEMARE: II ne faudrait pas libéraliser trop non plus. Le
deuxième changement consiste à retrancher à la
première ligne du deuxième alinéa, le mot
"intéressée et". Après "si une partie..." on enlève
"intéressée et"; On dit: "Si une partie ainsi convoquée ne
se présente pas ou refuse de se faire entendre à la séance
fixée pour cette fin, où à un ajournement de cette
séance, le commissaire-enquêteur peut néanmoins
procéder... Cela va.
M. LE PRESIDENT: Adopté? M. BELLEMARE: Bon, l'article 9.
M. LE PRESIDENT: L'article 7 qui est devenu 8, adopté.
L'article 8 qui devient l'article 9 est modifié en
insérant, dans la onzième ligne, après le mot "
association ", les mots de " de salariés ".
M. BELLEMARE: II s'agit de clarifier. On dit: " L'association de
salariés ".
M. LESAGE: Bien, il le faut, parce que... M. BELLEMARE: II le faut
absolument.
M. LESAGE: Dans la définition, c'est "association de
salariés".
M. BELLEMARE: C'est ça, au début. M. LESAGE: Oui.
M. BELLEMARE: Association de salariés, à l'article la) du
code.
Alors l'article... Pardon. Vous allez bien.
M. LE PRESIDENT: C'est une séance de collage. J'adore
ça.
M. BELLEMARE: Voua avez eu un auguste prédécesseur. Si M.
Vincent Prince se souvient, quand il était à la tribune de la
presse...
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 8 qui est devenu l'article 9
adopté?
M. BELLEMARE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 9 qui...
M. BELLEMARE: Article 9 qui est devenu l'article 10.
M. LE PRESIDENT: ... devient l'article 10?
M. LESAGE: Un instant. A l'article 9 qui est devenu l'article 10, je
suis aussi bien de vous demander l'explication tout de suite. Vous avez plus
loin, dans les dispositions transitoires, un article qui réfère
à 21 a), l'article 44.
M. SAUVE: C'est l'article 46. M. LESAGE: L'article 44 du bill.
M. BELLEMARE: L'article 44 du bill. Alors, c'est à la fin.
M. SAUVE: C'est l'article 46.
M. LESAGE: Article 45, monsieur,
M. BELLEMARE: Article 45 qui est devenu l'article 46 pour nous autres;
on a d'autres changements de faits.
M. LESAGE: Un instant. " Nonobstant l'article 21 a) du code du travail
là, on adopte l'article 21 a) ...
M. BELLEMARE: C'est ça, oui.
M. LESAGE: Bon... " le commissaire-enquêteur en chef, les
commissaires-enquêteurs et les commissaires au sens dudit code sont,
jusqu'au 1er juillet 1970, nommés et rémunérés
d'après les effectifs, normes et barèmes établis par
règlement du ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre approuvé
par le lieutenant-gouverneur en conseil; s'ils sont encore en fonctions
à cette date, la Loi de la fonction publique leur devient alors
applicable sans autres formalités; jusqu'au 1er juillet 1970, le
personnel qui n'est pas régi par une convention collective de travail ne
peut être destitué que conformément à l'article 61
de la Loi de la fonction publique. "
Or à l'article 46, on dit que l'article 9 du bill 65 a effet
à compter du 1er septembre 1969. Pourquoi, s'il a effet à compter
du 1er septembre 1969, édicte-t-on l'article 45 disant: "No-
nobstant l'article 21 a)" pour dire que c'est à partir du 1er
septembre 1970? Ce que je voudrais, c'est une clarification.
M. SAUVE: Le 1er septembre 1970? M. LESAGE: Bien, oui, lisez. M.
BELLEMARE: Le 1er juillet 1970. M. LESAGE: Le 1er juillet 1970.
M. SAUVE: C'est le paiement de la Commission du salaire minimum le 1er
septembre.
M. LESAGE: Non, non, c'est le deuxième alinéa, ça.
"Nonobstant l'article 21 a) du code du travail..."
M. BELLEMARE: L'article 46 va disparaître. Nous sommes en dehors
de la Loi de la fonction publique pour les engagements, pour les paiements,
actuellement et jusqu'en 1970. Comme c'est un article transitoire, il va
disparaître. C'est pourquoi, dans la loi générale, à
l'article 21 a), on dit ce que ce sera définitivement et comment ils
seront rémunérés.
M. LESAGE: A partir de quelle date?
M. BELLEMARE: A partir du 1er juillet 1970.
M. LESAGE: Oui.
M. BELLEMARE: Pour l'engagement. On les soustrait jusqu'au 1er juillet
1970 pour les engagements des commissaires.
M. LESAGE: Bon, alors qu'est-ce que l'article 46 veut dire?
M. BELLEMARE: L'article 46 veut dire qu'on les couvre à partir du
1er septembre jusqu'au 1er juillet 1970, ça c'est sûr.
M. LESAGE: Je regrette, mais je ne comprends pas.
M. BELLEMARE: On les engage en dehors de la Loi de la fonction publique
par un article transitoire, l'article 46. Quand il s'agit du paiement de ces
gens-là, ils sont payés à partir du 1er septembre, date
où finit la CRT.
Article 21 a) deuxième paragraphe " Les deniers requis pour le
paiement... " et c'est ça qui avait été oublié dans
le bill 50. On avait, dans le bill 50, au comité plénier, fait un
amendement pour dire qu'à un moment donné, ils seraient
payés par la commission du salaire minimum. Et dans l'amendement qu'on
avait fait dans cet article-là, le président du comité
avait oublié de rapporter le dernier paragraphe.
M. LESAGE: Je suis d'accord avec le minis- tre du Travail et de la
Main-d'Oeuvre qu'il y a eu un oubli et qu'il n'y avait pas de pouvoir de
paiement à même les fonds du salaire minimum ..
M. BELLEMARE: Cela, c'est rétroactif...
M. LESAGE: Excusez-moi, c'est le deuxième alinéa...
M. BELLEMARE: De l'article 21 a)... M. LESAGE: De l'article 21 a)... M.
BELLEMARE: C'est ça.
M. LESAGE: Mais le premier alinéa, en vertu de l'article 46.
entre en vigueur le 1er septembre 1969, et en vertu de l'article 45...
M. BELLEMARE: Pas l'article 45, l'article 46...
M. LESAGE: ... et en vertu de l'article 45, ce n'est que le 1er juillet
1970 que l'article 21 a) premier paragraphe vient en vigueur. C'est ça.
Il y a une distinction entre les deux alinéas. Moi, je pense que par
l'article 46, c'est le deuxième alinéa qu'il faut...
M. BELLEMARE: Parce que c'est transitoire, M. le chef de l'Opposition,
il fallait le répéter dans l'article 45 et puis, justement, parce
qu'il existait et qu'on l'avait déjà inscrit dans le bill 50, il
fallait le répéter dans l'article transitoire qui va
disparaitree.
M. LESAGE: Est-ce que vous me permettez de suggérer, pour
clarification, de dire que le deuxième alinéa de l'article 9, a
effet à compter du 1er septembre 1969, c'est ça que vous voulez.
Ce n'est pas le premier alinéa, parce que vous dites que tout l'article
9 a effet à compter du 1er septembre 1969, c'est une disposition
transitoire, mais vous contredisez la disposition transitoire de l'article 45.
C'est seulement l'article 46 qui devrait s'appliquer au deuxième
alinéa de l'article 9, autrement vous avez une contradiction.
M. BELLEMARE: Le deuxième article de 21 a)...
M. LESAGE: Le deuxième alinéa de l'article 9 devenu 10, a
effet à compter du 1er septembre...
M. BELLEMARE: Oui, "les deniers requis..." Dans l'article 46, c'est
là où est la clarification. C'est le deuxième
alinéa de l'article 10...
M. LESAGE: Seulement le deuxième alinéa...
M. BELLEMARE: ... qui entre en fonction à partir du 1er
septembre.
M. LESAGE: C'est ça qui avait été l'objet de
l'oubli...
M. BELLEMARE: Ah bon! Bon. M. LESAGE: Le premier alinéa...
M. BELLEMARE: ... que le président du comité n'avait pas
rapporté dans la codification de la loi. Alors...
M. LESAGE: ... c'est le deuxième alinéa...
M. BELLEMARE: ... c'est le deuxième alinéa de l'article
46, nous allons en prendre note...
M. LESAGE: Mais encore là, il va falloir faire attention.
M. BELLEMARE: On va le noter...
M. LESAGE: Notez-le et faites-le examiner, parce qu'il y a quand
même un danger. Le deuxième alinéa se lit: " Les deniers
requis pour le paiement des traitements des personnes ainsi nommées..."
Alors, je pense que vous faites mieux de réexaminer toute l'affaire.
M. BELLEMARE: Bien, écoutez là, toute l'affaire...
M. LESAGE: On est mieux de ne pas essayer de régler ça sur
le bout de la table. Engagez-vous une couple de bons avocats et avec vos
sous-ministres ils vont regarder cela.
M. BELLEMARE: Mais écoutez bien, on se comprend...
M. LESAGE: On se comprend très bien sur le principe que vous avez
besoin du deuxième alinéa...
M. BELLEMARE: ... qui avait été oublié dans le bill
50...
M. LESAGE: Mais simplement, je vous dis que, sur le coin de la table, je
ne suis pas prêt à dire que l'on peut se référer au
deuxième alinéa de l'article 21a) dans l'article 46, sans courir
de risque, étant donné que le deuxième alinéa est
relié au premier. Alors, voulez-vous examiner...
M. BELLEMARE: A cause " des personnes ainsi nommées ".
M. LESAGE: Bien oui, j'ai dit de regarder cela.
M. BELLEMARE: Oui, mais...
M. LESAGE: C'est simplement de la prudence.
M. BELLEMARE: Oui, oui. Je comprends, mais... Dans l'article...
M. LESAGE: II est certain qu'il y avait contradiction entre les articles
45 et 46, en autant que le premier alinéa de l'article 21 a) est
concerné.
M. BELLEMARE: C'est ça. D'accord.
M. LESAGE: Vous pouvez être certains que vous avez besoin du
deuxième alinéa.
M. BELLEMARE: Oui.
M. LESAGE: Alors, je vous demande de réexaminer tout le texte,
parce que le deuxième alinéa de l'article 21 a) est directement
relié au premier alinéa. Mais, je ne me prononce pas.
M. BELLEMARE: Mais si l'article 46 disait: Tout l'article 10, il serait
conforme à ce moment-là. Mais, si nous disons
particulièrement: Le deuxième alinéa de 21-a), et à
l'effet...
M. LESAGE: D'accord, ce sont des suppositions, mais vous ne pouvez pas
dire: Tout l'article 10,...
M. BELLEMARE: Non.
M. LESAGE: ... parce que vous allez avoir une contradiction...
M. BELLEMARE: D'accord.
M. LESAGE: ... alors, il faut référer au deuxième
alinéa seulement, mais pouvez-vous le faire, étant donné
que les deux sont reliés?
M. BELLEMARE: Alors, l'article 46, à voir pour clarification par
les avocats.
M. LESAGE: C'est commode, des fois.
M. BELLEMARE: Je vais retirer le mot "avocat" et je vais dire
"légale".
M. LESAGE: C'est bien correct, il n'y a rien pour nous insulter.
M. BELLEMARE: Je ne suis pas un frustré. M. LESAGE: On est
tellement...
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Alors, l'article 9, qui est devenu 10,
adopté?
M. BELLEMARE: Oui, mais...
M. LE PRESIDENT (M. Roy): L'article 10, qui est devenu 11.
M. BELLEMARE: M. le Président, je ne sais pas si c'est dans la
nouvelle codification le changement à la quatrième ligne: " Toute
demande qu'un enquêteur ou un commissaire-enquêteur est
compétent à entendre, en vertu du présent code "? Au lieu
de mot " doit ", on devrait mettre: " Peut être adressée à
l'enquêteur ou au commissaire- enquêteur qui a été
saisi de l'affaire ou au commissaire-enquêteur en chef... "
C'est pour qu'elle puisse aussi être adressée au
commissaire-enquêteur en chef pour que ce soit réellement valable.
Là, ce ne serait qu'au commissaire-enquêteur, et le contrôle
serait assez difficile. Si quelqu'un l'envoyait au commissaire-enquêteur
en chef, celui-ci se demanderait ce qu'il doit en faire. Je pense qu'au lieu de
"doit" ce serait beaucoup mieux de mettre "peut-être adressée
à l'enquêteur ou au commissaire-enquêteur qui a
été saisi de l'affaire ou au commissaire-enquêteur en
chef".
Je ne pense pas... c'est sûr, il y a un choix qui se fait qui est
beaucoup plus légal et qui n'embêtera sûrement pas le
commissaire-enquêteur en chef s'il recevait lui-même la demande.
Alors, c'est le seul changement dans cet article-là.
A l'article 12,...
M. LESAGE: A l'article 21-b), si vous remplacez le mot " doit " par "
peut ", où est-il dit que la demande peut également être
adressée au commissaire-enquêteur en chef, dans les cas ou un
enquêteur ou un commissaire- enquêteur a été saisi de
l'affaire?
M. BELLEMARE: Une minute. " Toute demande... "
M. LESAGE: Vous disiez que ça peut être adressé au
commissaire-enquêteur en chef, mais vous ne le dites pas avec
l'amendement...
M. BELLEMARE: C'est-à-dire que c'est sûrement dit quelque
part.
M. LESAGE: C'est ce que je cherchais, mais je ne l'ai pas
trouvé.
M. SAUVE: A l'article 22.
M. BELLEMARE: A l'article 22.
M. LESAGE: Oui, " l'accréditation ", tandis que l'article 21,
c'est " toute demande ". En vertu de l'article 21, ça peut être
n'importe quoi, tandis que l'article 22, c'est l'accréditation.
Il est prévu que lorsque la cause ou la demande n'a pas
été référée à un
commissaire-enquêteur... ou à un enquêteur, elle doit aller
au commissaire en chef. Ou encore, lorsque le commissaire-enquêteur ou
l'enquêteur est incapable d'agir. Mais si...
M. BELLEMARE: "... qui a été saisi de l'affaire par le
commissaire-enquêteur en chef". "Toute demande qu'un enquêteur ou
commissaire-enquêteur est compétent à entendre en vertu du
présent code peut être adressée à l'enquêteur
ou au commissaire-enquêteur qui a été saisi de l'affaire
par le commissaire-enquêteur en chef".
M. LESAGE: Oui, mais à qui la demande est-elle adressée
dans les cas où la demande a été
déférée et ou le commissaire-enquêteur ou
l'enquêteur sont en mesure d'agir?
M. BELLEMARE: Probablement par la réglementation qui sera
faite.
M. LESAGE: Non, non. Vous avez un article ici qui dit à qui ce
doit être envoyé, mais vous ne dites pas que toute demande doit
être adressée... Il faudrait que vous disiez que toute demande
peut être adressée, mais il faudrait refaire l'article au
complet.
M. SAUVE: Un instant, je pense que c'est dans le bill 50.
M. LESAGE: Bien, c'est ce que je regardais, j'ai lu l'article 21.,
M. BELLEMARE: C'est dans le bill 50
M. LESAGE: Un instant, référant à quel article?
Parce que je l'ai...
M. BELLEMARE: Page 4, l'article 10.
M. LESAGE: L'article 10 du bill 50, c'est un amendement...
M. BELLEMARE: Article 21 a).
M. LESAGE: L'article 21 a),je l'ai ici. C'est ça que nous
étudions.
M. BELLEMARE: A la page 4 du bill 50: "En outre de ses pouvoirs et
devoirs comme commissaire-enquêteur et des attributions
particulières qui lui sont assignées par les dispositions qui
suivent, le commissaire-enquêteur en chef coordonne et distribue le
travail des commissaires-enquêteurs et des enquêteurs et
généralement veille au bon fonctionnement de ce service".
Si, en vertu de ces dispositions-là, il coordonne le travail et
le distribue...
M. LESAGE: Vous ne pouvez pas partir d'un article général
pour étudier après ça des choses spécifiques. Tant
que vous aviez "doit", ça fonctionnait, mais, si vous mettez "peut", il
faut qu'il y ait une alternative, et il n'y en a pas ici.
M. BELLEMARE: Supposons par exemple que la demande qu'un enquêteur
ou commissaire-enquêteur est compétent à entendre
était envoyée au commissaire-enquêteur en chef?
M. LESAGE: Bien, ce n'est pas prévu.
M. BELLEMARE: Oui, c'est ça. S'il la recevait à ce
moment-là, lui, il pourrait...
M. LESAGE: Bien oui, mais prévoyez-le. Il faut que les gens
sachent à qui envoyer leur demande. Tant que vous aviez le mot "doit",
ça allait très bien, mais du moment que vous mettez le mot
"peut", ça ne marche plus.
M. SAUVE: Laissez "doit",
M. LESAGE: Tant que c'était une obligation, ça
fonctionnait, mais il faut une alternative si vous...
M. SAUVE: Laissez le mot "doit" plutôt que "peut".
M. BELLEMARE: Ne le changez pas, laissez "doit".
M. LESAGE: Supposons que le commissaire-enquêteur...
M. BELLEMARE: ... le lendemain.
M. LESAGE: ... c'était une des remarques que je voulais vous
faire au sujet du mot "doit". Supposons que le commissaire-enquêteur en
chef l'a déféré à un enquêteur ou un
commissaire-enquêteur, et que cela n'est pas su. Devant les tribunaux
ordinaires, les causes sont déférées par le juge en chef.
Mais on ne prévoit pas que les avis sont envoyés au juge à
qui la cause a été déférée, c'est
envoyé dans les greffes. Je pense que ce n'est pas une procédure
tellement bonne, moi.
M. BELLEMARE: Laissez-le en suspens pour tout de suite, et on va...
M. LESAGE: Cela a certainement besoin d'être clarifié.
M. BELLEMARE : On va le regarder de près et on va essayer de
trouver une meilleure formulation.
M. LE PRESIDENT: L'article 10, devenu l'article 11, est suspendu.
M. BELLEMARE: II est suspendu pour tout de suite. Article 12. Alors la
séance va être suspendue pendant quelques minutes. Vous n'avez pas
d'objection?
M. LESAGE : Excusez-moi. (Suspension de la séance)
(Reprise de la séance)
M. BELLEMARE: A l'ordre, messieurs! A l'ordre! Nous allons continuer
l'étude en commission jusque vers une heure. S'il y avait
possibilité cet après-midi, après entente entre le premier
ministre et le chef de l'Opposition, quand la motion du député,
qui est au feuilleton de la Chambre, aura été liquidée ou
votée...
M. LESAGE: Quand vous aurez fini de parler. Il n'y aura pas de vote.
M. BELLEMARE: II n'y aura pas de vote?
M. LESAGE: Non, parce qu'il m'a dit qu'il consentirait...
M. BELLEMARE: A l'amendement, je suppose? Il n'y sera pas! Alors,
immédiatement après mon intervention parce que c'est moi
qui ai ajourné la motion de l'honorable chef du PQ sur les caisses
électorales nous essaierons d'obtenir de l'honorable premier
ministre qu'on suspende l'étude des crédits...
M. LESAGE: De ses crédits, à lui? M. BELLEMARE: De ses
crédits. M. LESAGE: Les autres...
M. BELLEMARE: Oui, mais je pense bien que...
M. LESAGE: II n'aura pas d'objection.
M. BELLEMARE: II n'aura pas d'objection à cela. Alors, nous
reviendrons ici vers quatre heures moins quart, quatre heures.
M. LESAGE: Quatre heures, oui.
M. BELLEMARE: Y a-t-il des questions cet après-midi?
M. LESAGE: Ce n'est pas cela, mais vous parlez longtemps d'ordinaire,
vous.
M. BELLEMARE: Ah oui, il me reste encore une demi-heure, c'est vrai.
M. LESAGE: Pas une demi-heure. Vous avez déjà une dizaine
de minutes de faites; il vous reste vingt minutes.
M. BELLEMARE: Mais, il n'y avait pas eu un consensus pour que vous me
permettiez une heure?
M. LESAGE: Non, non, non.
M. BELLEMARE: Non? Pourtant, j'ai des choses tellement agréables
à vous dire.
M. LESAGE: Vingt minutes.
M. BELLEMARE: Disons donc que, lorsque mon temps sera terminé,
nous reviendrons ici...
M. LESAGE: Cela va être vite fait.
M. BELLEMARE: ... vers quatre heures ou quatre heures quinze
jusqu'à six heures. Nous essaierons de faire énormément de
travail, de déblayer le tout pour que nous puissions
véritablement commencer à procéder dès la semaine
prochaine.
Alors, quant à l'article 11...
M. LE PRESIDENT (M. Roy): L'article 10 qui est devenu 11.
M. BELLEMARE: ... nos légistes nous feront une...
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Nous annotons que le tout sera
transféré pour vérification par les légistes.
M. BELLEMARE: C'est cela.
M. LESAGE: C'est 21-a.
M. BELLEMARE: C'est 21-b.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): C'est 21-b.
M. BELLEMARE: 21-b. Pour vérification par nos légistes.
C'est bien.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): L'article 11 qui est devenu l'article 12?
M. LESAGE: Nous en avons deux là, par exemple, 21-a, 21-b.
M. BELLEMARE: II y a peut-être aussi l'article du début,
quant au règlement de l'article 8 et de l'article 9.
M. LESAGE: Oui, le règlement. Vous avez raison.
M. BELLEMARE: Pour les opérations forestières et le
domaine minier.
M. LESAGE: Oui.
M. BELLEMARE: Article 12?
M. LE PRESIDENT (M. Roy): L'article 11 devenu l'article 12,
adopté?
M. LESAGE: II y a aussi l'article 15 pour avoir un article omnibus.
M. BELLEMARE: Oui, pour prévoir les adresses.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Article 11 devenu 12 adopté?
M. LESAGE: Un instant, pas trop vite. Article 11. Oui, cela va.
M. LE PRESIDENT: Article 12 devenu article 13 adopté. L'article
13 qui devient l'article 14 est modifié. Premièrement en
remplaçant dans les 14e et 15e lignes de l'article 24 a) les mots "est
la seule qui jouit du caractère représentatif" par les mots
"jouit du caractère représentatif requis".
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Article 13 qui devient article 14.
M. LESAGE: C'est une concordance nécessaire.
M. BELLEMARE: Oui c'est pour ça qu'on enlève " est la
seule qui ".
M. LESAGE: Les mots " est la seule " arrivent comme un cheveu sur la
soupe.
M. BELLEMARE: ... "jouit d'un caractère représentatif
".
M. LESAGE: La première phrase de l'article 24 a): " Le
commissaire-enquêteur en chef doit, en outre, dépêcher sans
délai un enquêteur qui doit s'assurer du caractère
représentatif de l'association et de son droit à
l'accréditation "... "S'il vient à la conclusion que
l'association jouit du caractère représentatif requis". Je pense
que c'est beaucoup mieux.
M. BELLEMARE: C'est beaucoup mieux. Et, en dernier, à la fin, "il
doit l'accréditer sur-le-champ par écrit en indiquant le groupe
de salariés qui constitue l'unité de négociation",
M. LESAGE: Pourriez-vous m'expliquer pourquoi?
M. BELLEMARE: En indiquant le groupe de salariés...
M. LESAGE: Pourquoi ajouter ça...?
M. BELLEMARE: Bien... La décision qui est rendue à ce
moment-là, il faut qu'elle soit claire puis qu'elle soit
véritablement justifiée, alors c'est par l'unité de
négociation qui fait partie, qui est imbriquée dans cette
décision-là. C'est pour ça qu'on dit, à la suite,
"qui jouit du caractère représentatif requis, et s'il constate
qu'il y a accord entre l'employeur et l'association sur l'unité de
négociation et sur les personnes qu'elle vise, il doit
l'accréditer sur-le-champ en indiquant le groupe de salariés qui
constitue véritablement l'unité de négociation." Ce n'est
pas... Je pense que c'est certainement bien à point de le mettre
là pour qu'il n'y ait pas de conflit, pour qu'il n'y ait absolument
pas
un doute même quant à l'unité de négociation
qui est en cause.
M. LESAGE: Très bien.
M. BELLEMARE: II ne peut pas y en avoir.
M. LESAGE: Je ne veux pas me chicaner sur les points et virgules, mais
le mot "et" n'a plus sa raison d'être.
M. BELLEMARE: Le mot "et"?
M. LESAGE: "Et par écrit". "Il doit l'accréditer
sur-le-champ, par écrit".
M. BELLEMARE: Et oui.
M. LESAGE: "En indiquant le groupe de salariés".
M. BELLEMARE: Oui.
M. LE PRESIDENT: Alors nous biffons "et".
M. BELLEMARE: "Par écrit en indiquant le groupe de
salariés qui constitue l'unité de négociation."
M. LESAGE: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Alors, troisièmement, en remplaçant
l'article 24 b) par le suivant...
M. LESAGE: Un instant, il y a un autre alinéa là.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Excusez-moi. "S'il y a déjà une
association accréditée ou s'il y a plus d'une association de
salariés requérante, le commissaire-enquêteur en chef doit
saisir de l'affaire un commissaire-enquêteur."
M. GAGNE: Jean-H. Gagné. Est-ce que nous devons comprendre que
l'article 24 a) a été modifié?
M. LESAGE: Oui, M. Gagné..."doit l'accréditer sur-le-champ
par écrit en indiquant le groupe de salariés qui constitue
l'unité de négociation." C'est la suggestion qui apparaît
à la feuille des modifications proposées si vous regardez
à l'article 13.
M. GAGNE: Oui, mais dans 24 a) on dit:"S'il vient à la conclusion
que l'association est la seule..."
M. LESAGE: Oui, "s'il vient à la conclusion que l'association
jouit du caractère représentatif requis..."
M. GAGNE: "que l'association jouit..."
M. LESAGE: "... du caractère représentatif..."
M. BELLEMARE: On enlève "est la seule".
M. GAGNE: D'accord. "... et s'il constate." "...et, s'il
constate...".
M. LESAGE: Non, il n'y a pas de virgule. "... et s'il constate...". Le
"Et" est disjonctif.
M. BELLEMARE: Quand il s'agit de "sur-le-champ et par écrit",
c'est là qu'on enlève le "et".
M. LE PRESIDENT (M. Roy): "... sur-le-champ par écrit."
M. GAGNE: Parfait.
M. LESAGE: II faut absolument que le "et" auquel vous
référez et qui est dans la cinquième avant-dernière
ligne demeure parce qu'il faut que ce soit cumulatif.
M. GAGNE: Parfait, merci.
M. LE PRESIDENT: "... une association accréditée."
M. BELLEMARE: L'article 24 b).
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Au deuxième paragraphe, deuxième
alinéa: "S'il y a déjà une association
accréditée ou s'il y a plus d'une association de salariés
requérante le commissaire-enquêteur en chef doit saisir de
l'affaire un commissaire-enquêteur."
M. LESAGE: C'est-à-dire, s'il y a entente, c'est au niveau de
l'enquêteur. S'il y a contestation, ça doit aller
immédiatement au niveau du commissaire-enquêteur."
M. BELLEMARE: C'est ça. C'est lui qui doit déléguer
tout seul...
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. BELLEMARE: L'article 24 b).
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Troisièmement, en remplaçant
l'article 24 b) par le suivant: "Le commissaire-enquêteur en chef doit,
dès qu'un tiers ou une partie intéressée allègue
que l'article 11 n'a pas été respecté, ordonner à
l'enquêteur d'interrompre son enquête."
M. BELLEMARE: C'est bien.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Adopté?
M. LESAGE: Pourquoi enlever les trois
dernières lignes, l'obligation de l'enquêteur de faire
rapport de ses constatations?
M. BELLEMARE: On l'a renvoyée à la page suivante, à
un autre article, l'article 24 d).
C'est en vertu de l'article 24 b) que le rapport sera fait. Là,
vous l'avez plus détaillé. On l'a remis à sa place.
D'accord pour l'article 24 b)?
M. LE PRESIDENT: Alors, troisièmement adopté?
M. BELLEMARE: L'article 24 b) également.
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. BELLEMARE: Alors, il reste...
M. LE PRESIDENT: Alors adopté. Quatrièmement, en
remplaçant les trois premières lignes de l'article 24 c) par ce
qui suit: "Si l'enquêteur ne vient pas à la conclusion que
l'association des salariés jouit du caractère
représentatif requis".
Alors l'article 24 c), adopté?
M. BELLEMARE: D'accord. Cela, c'est lorsqu'il fait son rapport.
L'article 24 d) maintenant.
M. LE PRESIDENT: Cinquièmement en remplaçant l'article 24
d) par le suivant: "Dès qu'il a interrompu l'enquête de
l'enquêteur en vertu de l'article 24 b) où dès qu'il a
reçu le rapport de l'enquêteur visé à l'article 24
c), le commissaire-enquêteur en chef doit saisir de l'affaire le
commissaire-enquêteur qu'il désigne de charger, d'accorder ou
refuser la demande d'accréditation et, si un tiers a
allégué que l'article 11 n'a pas été
respecté, de vérifier le bien fondé de cette
allégation."
M. BELLEMARE: M. Pepin, oui.
M. PEPIN: Je pense qu'il y aurait une concordance à faire
à 24 d), marquer: "Un tiers ou une partie intéressée",
puisque on a fait un changement précédemment.
M. BELLEMARE: Dans 24 b), on a dit: "Un tiers ou une partie
intéressée allègue..." Vous voudriez qu'on le
répète là? Je crois que c'est bien normal.
M. PEPIN: Oui.
M. BELLEMARE: C'est bien normal, parce que c'est pour la concordance: Un
tiers a allégué ou une partie intéressée. Un tiers
ou une partie intéressée allègue ou a
allégué. Je pense que c'est bien ça.
On devait ajouter ça à la fin de l'article 24b avant
d'arriver à l'article 11. "Si un tiers ou une partie
intéressée" c'est parce qu'on l'a à l'article 24 b
allègue que l'article 11 n'a pas été
respecté, le commissaire-enquêteur doit vérifier le
bien-fondé de cette allégation". Très bien. L'article
24e.
M. LE PRESIDENT: Alors, cinquièmement, adopté, avec
modifications. Sixièmement, en remplaçant, dans les 6e et 7e
lignes de l'article 24e, les mots: "Tout différend relatif" par les mots
"toute question relative".
M. BELLEMARE: C'est ça. Très bien. Article 24 e,
adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 24e, adopté. Septièmement.
M. LESAGE: Pourquoi l'alinéa définissant les parties
intéressées est-il inscrit à l'article 24 e, alors qu'il
n'est pas question de parties intéressées à l'article 24e,
mais bien à l'article 24 d?
M. BELLEMARE: On est rendu à septièmement. On va y arriver
dans deux minutes.
M. LESAGE: Non, non, on vient de... M. LE PRESIDENT: C'était
sixièmement.
M. LESAGE: Oui, oui, on l'a fait. Je suis là-dessus.
M. BELLEMARE: On a fait des modifications.
M. LESAGE: Ma remarque, c'est que cela ne devrait pas venir comme
deuxième alinéa de l'article 24 e, mais plutôt de l'article
24 d. Il n'est pas question de parties intéressées à
l'article 24 e, mais à l'article 24 d.
M. BELLEMARE: Vous savez, seules sont considérées comme
parties intéressées tant par leur carectère...
M. LESAGE: Ce n'est pas...
M. BELLEMARE: C'est quand il va falloir qu'il règle un
conflit.
M. LESAGE: Sans vouloir dire qu'il s'agit de techniques
législatives et non pas du texte lui-même, je soumets,
étant donné qu'il n'est pas question de parties
intéressées à l'article 24 e, mais qu'il en est question
à l'article 24 d, à la suite de la suggestion acceptée
celle faite par M. Pepin qu' au lieu d'être au
deuxième alinéa de l'article 24 e, cela devrait être au
deuxième alinéa de l'article 24 d ou encore ailleurs. C'est
à l'article 24 b qu'il est question
des parties intéressées pour la première fois, M.
Pepin?
M. BELLEMARE: A l'article 24 b.
M. LESAGE: A l'article 24 b. Alors, cela devrait être là
pour les parties intéressées.
M. BELLEMARE: On répète...
M. LESAGE: C'est seulement de la technique législative,
ça.
M. BELLEMARE: Oui, je pense bien que là... Avant l'article 24 c,
il n'est pas question de litige. Là, il y en a un litige. C'est pour
ça qu'on a voulu le mettre là. Parce qu'à l'article 24 e,
on dit que "le commissaire enquêteur saisi de l'affaire doit
décider, après enquête, du caractère
représentatif de l'association requérante là, il y
a un litige , il doit aussi trancher, après enquête tenue en
présence de toute association en cause et de l'employeur, toute question
relative à l'unité de négociation et aux personnes qu'elle
vise".
Et ensuite, "Seuls sont considérés parties
intéressées..."
M. LESAGE: Ce n'est pas ce qu'il y a de mieux.
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Alors, septièmement, en ajoutant
à l'article 24 e) l'alinéa suivant: "sont seuls
considérés parties intéressées, quant au
caractère représentatif d'une association de salariés,
tout salarié compris dans l'unité de négociations ou toute
association de salariés intéressée. Toutefois, l'employeur
est une partie intéressée aux fins de l'article 32".
M. Pepin, CSN.
M. PEPIN: M. le Président, sur cet article, je me
réfère uniquement à la dernière phrase. Quant au
reste, je crois que c'est conforme au texte sur lequel nous nous sommes
entendus au conseil consultatif. Mais, la dernière phrase n'est pas
conforme.
Je vais, pour les fins de la commission, lire le texte sur lequel nous
nous étions entendus, pour que vous compreniez l'idée qui
était en arrière de ça. Nous disions: "Un employeur peut,
toutefois, demander que l'effectif d'une association de salariés soit
revisé, en vertu des dispositions de l'article 32 du présent
code."
Sans faire un très long débat là-dessus, je dois
rappeler que nous nous sommes entendus, au conseil, sur le fait,
premièrement, que les salariés ou un salarié peut
intervenir et dire: Le syndicat qui est en place n'a pas le caractère
représentatif. Mais, nous avons aussi convenu que ceci ne pourrait pas
être fait par l'employeur, dans ce sens qu'il ne serait pas une partie
intéressée pouvant aller devant le commissaire-enquêteur et
essayer de dire: Bien non, ils n'ont pas la majorité, je vais vous le
démontrer, etc.
Le texte qui est devant nous ne correspond pas à l'accord que
nous avions fait entre les employeurs et les salariés, au niveau du
conseil consultatif.
Nous avons essayé, pendant le bref ajournement que nous avons eu,
de travailler à une nouvelle rédaction. Je voudrais
suggérer aux membres de la commission, puisqu'il y a une nouvelle
séance cet après-midi, de suspendre, s'ils le veulent bien, cette
partie de l'article pour nous permettre durant l'heure du lunch, d'essayer de
préparer quelque chose et de vous en faire une suggestion, cet
après-midi.
M. BELLEMARE: Aucune objection, messieurs, mais si nous ne nous
entendions pas, cet après-midi, M. Pepin, peut-être que nos
légistes pourraient nous faire une suggestion conforme à ce que
vous avez déjà suggéré.
M. PEPIN: Très bien.
M. BELLEMARE: D'accord.
Alors, nous suspendons seulement la dernière partie: "toutefois,
l'employeur est une partie intéressée aux fins de l'article 32".
Ce n'est que cette partie-là que nous suspendons. D'accord.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Alors, suspendu.
M. BELLEMARE: Le dernier paragraphe. M. PEPIN: La dernière
phrase.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): La dernière phrase.
M. BELLEMARE: De l'amendement...
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Alors, huitièmement, en
remplaçant, dans la cinquième ligne de l'article 24 g), les mots
"le cas échéant" par les mots "dans ce dernier cas".
M. LESAGE: Pourquoi?
M. BELLEMARE: Parce que c'est pas mal plus clair; il y a beaucoup plus
de précision.
M. LESAGE: Le dernier cas, c'est le cas de... M. BELLEMARE: C'est le cas
de refus. M. LESAGE: C'est le cas de refus.
M. BELLEMARE: "... le commissaire-enquêteur doit rendre sa
décision à l'effet d'accorder ou de refuser
l'accréditation et le cas échéant,..." Nous disons: "dans
ce dernier cas".
M. LESAGE: C'est dans le cas de refus. M. BELLEMARE: Oui,...
"décrire..."
M. LESAGE: Cela ne peut pas être le dernier cas, s'il refuse,
ça n'a pas de bon sens.
M. PEPIN: C'est le premier.
M. LESAGE: Cela n'a pas de bon sens, c'est pour ça que c'est bien
mieux de dire "le cas échéant", voyons donc. C'est fendre les
cheveux en quatre. Vous voyez comment nous risquons de faire des erreurs en
voulant aller trop loin dans la précision.
M. BELLEMARE: Ce sont des juristes qui ont fait ça, ne l'oubliez
pas.
M. LESAGE: II ne faudrait pas me rendre responsable des erreurs commises
par des membres de ma profession.
M. BELLEMARE: Nous en somme au troisième stade, à la
quatrième réimpression du bill. Nous sommes rendus dans les
petites, petites affaires.
M. LESAGE: Oui, mais le code de procédure existe depuis des
décennies et on le change tous les ans.
M. BELLEMARE: Alors, nous laissons ça comme ça.
M. LESAGE: Je vais vous en donner une autre en latin: Errare humanum
est. Dites-le souvent.
M. BELLEMARE: II s'agit de pratiquer, peut-être.
M. LESAGE: Non, il ne faut pas le pratiquer, l'erreur est bien
humaine.
M. BELLEMARE: C'est bien enrichissant, des foie.
UNE VOIX: Consummatum est.
M. LESAGE: C'est pour vous, aux prochaines élections.
M. BELLEMARE: Bon, alors, messieurs.
M. LE PRESIDENT: Alors le huitièmement n'existera pas, pas de
modification à l'article 24g.
M. BELLEMARE Non, M. le Président, on l'enlève.
M. LE PRESIDENT: Neuvièmement, en insérant...
M. LESAGE: Neuvièmement devient huitièmement.
M. LE PRESIDENT: Neuvièmement devient huitièmement en
insérant dans la dernière ligne de l'article 24i...
M. LESAGE: Quant à moi, il ne deviendra rien.
M. LE PRESIDENT. ... après le mot "au", le mot "même".
M. BELLEMARE: Est-ce que vous êtes pour ça?
M. LESAGE: M. le Président, là, ce n'est pas juridique,
c'est français. "Ces personnes", cela s'applique à
enquêteur, commissaire-enquêteur en chef...
M. BELLEMARE: Pour qu'ils prennent connaissance de la
procédure.
M. LESAGE: Un instant. Le secret, il est déjà
déterminé: "L'appartenance d'une personne à une
association ne doit être révélée par quiconque, au
cours de la procédure d'accréditation, sauf à
l'enquêteur, au commissaire-enquêteur et au
commissaire-enquêteur en chef."
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. LESAGE: "Ces personnes, ainsi que toutes les autres personnes qui
prennent connaissance de cette procédure, sont tenues au secret." Ce
n'est pas le même secret.
M. BELLEMARE: Sont tenues?
M. LESAGE: Au secret. Le mot "même", que vient-il faire
là?
M. BELLEMARE: Cela veut dire que, là, ils sont dans la même
obligation...
M. LESAGE: Bien oui.
M. BELLEMARE: ... que tous les autres, tenus au même secret...
M. LESAGE: Bien oui, mais vous dites: "Ces personnes, ainsi que toutes
les autres personnes"... d'abord, après "ces personnes" il n'y a pas de
virgule, c'est du mauvais français, en bas de la page, et le mot
"même" ne veut absolument rien dire.
M. BELLEMARE: II n'y a pas de problème, on ne se chicanera pas
pour ça.
M. LESAGE: Mais ôtez votre virgule.
M. BELLEMARE: En bas, oui.
M. LE PRESIDENT: Alors, on enlève la virgule pour ne pas "faire
enfarger" personne.
M. LESAGE: Bien oui, mais en fin de compte comment voulez-vous mettre
une virgule avant un "ainsi que" quand vous reliez deux sujets d'une même
phrase?
M. BELLEMARE: Cela, c'est une faute de dactylographie simplement.
M. LESAGE: Bon, très bien, je suis prêt à admettre
ça.
M. LE PRESIDENT: Alors, on enlève la virgule...
M. BELLEMARE: Oui, certain.
M. LE PRESIDENT: ... et le huitièmement n'existera pas.
M. BELLEMARE: Puis on garde l'opposition... au mot "même".
M. LE PRESIDENT: Alors le mot "même" disparaît.
M. LESAGE: C'est-à-dire qu'il n'y a plus de
huitièmement.
M. LE PRESIDENT: Ni huitièmement, ni neuvièmement.
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Alors l'article 14 devient l'article 15.
M. BELLEMARE: L'article 14 devient l'article 15, là, c'est
très bien, c'est le mot "il" pour "elle"...
M. LESAGE Oui, dans la codification.
M. BELLEMARE: Dans la codification, ils l'ont faite.
M. LESAGE: II est déjà corrigé.
M. BELLEMARE: II est déjà corrigé, et il faut
absolument, maintenant qu'on l'a corrigé dans la codification, le
refaire dans la loi. C'est bien bête, mais, que voulez-vous, ça
prend un article pour le faire.
M. LE PRESIDENT: Article 15, qui devient article 16. Alors, article 15,
adopté. Article 15, qui devient article 16.
M. GAGNE: M. le Président, juste une petite faute à
l'article 24i: "ne doit être relevée".
M. BELLEMARE: "Ne doit être révélée" il n'y a
pas de "e". Ah oui, "révélé" au lieu de
"révélée".
M. LE PRESIDENT: A la deuxième ligne, corriger le mot
"relevée".
M. BELLEMARE: Vous ne seriez pas disponible M. Gagné, pour
travailler avec nos légistes?
M. LESAGE : Ce n'est pas assez payant.
M. BELLEMARE: Bon, en anglais, est-ce bien? Alors, l'article 15,
ça va. Article 16.
M. LE PRESIDENT: Alors article 15, qui devient article 16,
adopté. Article 16 devient article 17 et est modifié en
retranchant dans les quatrième et cinquième lignes de l'article
33 les mots "ou lorsqu'un enquêteur est saisi d'une requête en
accréditation".
M. LESAGE: S'il y a une requête pendante devant un
enquêteur, ça n'arrête pas les ..
M. BELLEMARE: Non, cela ne peut arriver dans aucun cas.
M. LESAGE: Cela va à cause des changements...
M. BELLEMARE: Cela va au commissaire.
M. LESAGE: Bien oui.
M. BELLEMARE: C'est sûr.
M. LESAGE: Oui, en vertu des amendements que vous avez apportés
ce matin.
M. BELLEMARE: D'accord
M. LESAGE: C'est d'accord quand même.
M. BELLEMARE: D'accord, mais il fallait le trouver.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): L'article 17 qui devient l'article 18,
adopté.
M. BELLEMARE: II n'y a pas de changement là; c'est-à-dire
qu'il y a du changement avec l'article...
M. LE PRESIDENT (M. Roy): L'article 18 qui devient l'article 19,
adopté. L'article 19 qui devient l'article 20...
M. BELLEMARE: C'est encore des affaires de "celui-ci" ou "celle-ci",
remplacer un masculin par un féminin. Dans la codification, cela a
été corrigé, mais parce qu'il faut le corriger dans le
bill 50, il faut un article pour dire que c'est masculin.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): L'article 19 qui devient l'article 20,
adopté. L'article 20 qui devient l'article 21 est modifié en
remplaçant, dans les septième et huitième lignes de
l'article 39 a), les mots "ou que le tribunal n'ait pas disposé d'un tel
appel" par les mots " et que le tribunal n'ait pas encore disposé d'un
tel appel". L'article 21 qui devient l'article 22, adopté.
M. BELLEMARE: L'article 21 qui devient l'article 22, c'est cela.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): L'article 22 qui devient l'article 23,
adopté. L'article 23 qui devient l'article 24, adopté. L'article
24 qui devient l'article 25 est modifié en remplaçant, dans la
huitième ligne, les mots "d'un même groupe" par les mots "du
groupe". L'article 25 devient l'article 26.
M. BELLEMARE: L'article 25 qui devient l'article 26, c'est pour les
conventions collectives. . M. PEPIN: Sur l'article 25...
M. LE PRESIDENT (M. Roy): ... qui devient l'article 26.
M. PEPIN: C'est cela. Il est marqué qu'on doit remettre dix
exemplaires de la convention collective. Nous comprenons qu'il y a des raisons
pour avoir dix exemplaires, une question de distribution, de
dissémination des conventions. Cependant, nous autres nous nous
étions entendus pour que quatre, comme c'est inscrit dans la loi, ce
soit la règle. Parce qu'on va signer, disons, un jour dans les
hôpitaux 265 conventions collectives identiques. On va prendre cette
fois-là non pas seulement un camion, on va prendre plusieurs camions
pour aller porter dix exemplaires de chacune d'elles au ministère du
Travail. Puis vous autres, vous allez probablement mettre ça quelque
part, là.
M. BELLEMARE: Nous allons en distribuer.
M. PEPIN: C'est-à-dire que vous allez en distribuer probablement
une parce qu'elles sont identiques pour tout le monde. Mais si on est
obligé par la loi d'en distribuer dix, vous comprenez dans quelle
situation on est. On s'est donc entendu pour revenir à la norme de
quatre. Les enseignants ont un problème un peu analogue. Dans des cas
ordinaires, ça ne cause pas tellement d'ennuis, mais dans des cas comme
ceux-là...
M. BELLEMARE: Je pense qu'on ferait mieux de séparer à la
moitié, toujours, parce qu'à cause des imprévus,
là... Maquignon, non, mais seulement je pense que cinq serait mieux.
M. PEPIN: Si on en sauve cinq, c'est déjà quelque chose.
Cela prendra un camion de moins peut-être.
M. LESAGE: Souvent, ces textes des conventions sont imprimés,
n'est-ce-pas?
M. PEPIN: Ils sont imprimés. Voyez-vous, la loi dit que dans les
60 jours, il faut aller les porter d'abord en dix exemplaires.
M. LESAGE: Même s'ils ne sont pas imprimés encore.
M. BELLEMARE: Vous avez la Santé, vous avez l'Education, vous
avez la recherche, vous avez les universités, vous avez nous, les
commissaires-enquêteurs, ça nous oblige, nous, à faire des
copies.
M. LESAGE: Vous ferez marcher les Xerox.
M. BELLEMARE: Ah oui, ils sont en fonction, c'est sûr. C'est vous
qui les avez partis, ces Xerox.
M. LESAGE: C'est bien commode.
M. BELLEMARE: Je ne dis pas que ce n'est pas vrai. C'est bon. Mais
là, on est rendu à cinq copies. Alors, s'il y en a d'autres
qui... Imaginez-vous, la Santé, l'Education, la recherche, le
commissaire-enquêteur en chef, le bureau de Montréal!
M. PEPIN: II me semble, M. le Ministre, qu'il y a moyen de passer
à travers ça. Il y en a cinq de base, on va en concéder
une.
M. BELLEMARE: Oui, oui, je pense que oui.
M. PEPIN: Bon, maintenant, quant au reste, s'il y en a d'autres qui
veulent les avoir, je pense qu'il y a un règlement qui prévoit
que si on veut avoir des documents qui sont à la disposition du public,
à ce moment-là on paie pour. Ils paieront pour puis ils les
obtiendront, en dehors des cas où vous croyez devoir les distribuer
gratuitement. Mais vous nous imposez un fardeau très lourd à mon
avis. Ce n'est pas une question de principe, mais c'est déjà
lourd.
M. BELLEMARE: Alors cinq, M. le Président, pour se rendre
très aimablement à cette heureuse suggestion.
M. LE PRESIDENT: A la 4e ligne de l'article 60, on inscrira le mot
"cinq" à la place de "dix"... exemplaires ou copies...
M. BELLEMARE: ... conformes à l'original. Le 2e paragraphe, vous
n'êtes pas contre, toujours? ' A défaut... dans les 60
jours..."
M. PEPIN: On n'a pas dit un mot là-dessus.
M. BELLEMARE: Non, il y aura des ouvertures.
M. LE PRESIDENT: Cela ferait discret. L'article 25 devenu l'article 26
est adopté avec modification. L'article 26 devenu l'article 27 est
modifié en remplaçant l'article 88 par le suivant. Article 88:
"Tout grief doit être soumis à l'arbitrage en la manière
prévue dans la convention collective si elle y pourvoit et si les
parties y donnent suite; sinon il est référé à un
arbitre choisi par les parties .."
M. BELLEMARE: Déféré, au lieu de, il y a une
erreur...
M. LE PRESIDENT: On corrigera: "déféré à un
arbitre choisi par les parties ou, à défaut d'accord,
nommé par le ministre".
M. LESAGE: Bon. Pourrais-je savoir pourquoi on fait disparaître
les mots "à la demande de l'une des parties ou du salarié
intéressé"?
M. BELLEMARE: Cela, c'est le conseil...
M. LESAGE: Oui mais pourquoi? Oui? ... Il faut tout de même
prévoir qui va prendre l'initiative de confier le grief à
l'arbitre dans le cas de mésentente Or, le nouveau texte ne le
prévoit plus.
M. PEPIN: Est-ce que je peux m'exprimer là-dessus?
M. LE PRESIDENT: M. Pepin...
M. LESAGE: Non, non, on dit "si elle y pourvoit et si les parties y
donnent suite; sinon il est déféré à un arbitre"
"II", c'est neutre ça. Qui est-ce que c'est qui provoque la
procédure de référence?
M. PEPIN: Voici, M. Lesage. Je dois rappeler que ce texte de l'article
88, c'est l'ancien texte du code du travail adopté en 1964. On a
vécu avec pendant de longues années. Cela nous a donné
relativement satisfaction; en tout cas, on n'a pas eu d'embêtements
graves. Lorsque le bill 50 est arrivé, on a fait des amendements et des
ajoutés, et ç'a donné lieu à des embarras et
à des embêtements.
M. LESAGE: Dans quel sens?
M. PEPIN: Entre autres, quand une partie voulait que la convention
collective qui était signée et qui prévoyait un arbitre
donné ne s'applique pas, elle disait: On ne donne pas suite à la
convention collective; on demande au ministère de nommer un arbitre. On
a ajouté les mots "partie intéressée ou salarié
intéressé".
Vous savez que la convention collective que l'on signe, qui est la loi
des parties, prévoit des mécanismes. Dans certains cas, ce sont
les salariés qui sont propriétaires de leurs griefs
jusqu'à la conclusion et même jusqu'à l'arbitrage. Dans
d'autres cas, la convention stipule que le salarié est
propriétaire de son grief jusqu'à l'arbitrage, mais à
l'exclusion de l'arbitrage. Alors, le syndicat doit décider s'il le
poursuit à l'arbitrage ou non. Nous étions liés par le
nouveau texte de l'article 88, dans le bill 50, en gardant les mots" le
salarié intéressé". Même si ça nous
apparaissait quelque chose de futile comme grief, il y avait un droit
d'établi à l'article 88. Voilà pourquoi, après
discussion au conseil consultatif, nous nous sommes dit que nous étions
peut-être mieux de revenir avec l'ancien texte qui a été un
peu éprouvé par l'usage et qui ne nous a pas tellement
embarrassés.
M. LESAGE: Vous connaissez ça mieux que moi, mais il n'en reste
pas moins que le "il" représente qui? C'est neutre, dans le texte.
M. BELLEMARE: Le grief.
M. LESAGE: Non, ce n'est pas le grief.
M. PEPIN: C'est tout grief, d'abord.
M. LESAGE: Mais, il est déféré par qui? A la
demande de qui? C'est neutre.
M. PEPIN: C'est neutre, c'est vrai.
M. LESAGE: Ce que je crains, c'est que les droits individuels ne soient
pas suffisamment protégés.
M. BELLEMARE: Au contraire. M. LESAGE: Les droits individuels.
M. BELLEMARE: C'est possible. On va 1 'experiment er.
M. LESAGE: M. Pepin dit qu'il l'a été.
M. BELLEMARE: II a été expérimenté par le
code du travail. Quand on a modifié le bill 50, vous avez eu des
difficultés. Vous revenez au principe que vous supporterez le
salarié qui a un grief, indépendamment de la cause,
jusqu'à la fin.
M. PEPIN: Nous disons que ce problème est résolu par la
convention collective entre les parties et que, là, la loi
interviendrait pour décider que, dans tous les cas, c'est telle
situation. Il y a une série de conventions collectives qui
prévoient que c'est le travailleur intéressé qui a son
grief, mais rendu à l'arbitrage, ça entraîne des
dépenses. Si le travailleur
veut aller devant son assemblée syndicale et se débattre
en disant : Ce grief est bon, etc, il y a des moyens démocratiques,
tandis que, là, la loi interviendrait pour dire que le salarié
intéressé peut faire telle chose et aller à l'arbitrage.
Je pense que ceci appartient au goupe qui détient
l'accréditation.
M. LESAGE: De là la conclusion que j'ai tirée; le danger,
c'est pour les droits individuels.
M. PEPIN: Oui, qui normalement doivent être protégés
par la convention collective.
M. LESAGE: Oui, mais il arrive un moment où, d'après ce
que vous dites vous-même, il doit se fier à l'esprit
démocratique du groupe. Alors, ses droits individuels sont soumis
à la décision du syndicat, de l'association.
M. PEPIN: Je me permets d'ajouter un mot là-dessus. Evidemment,
le texte de l'article 88 a été en vigueur pendant des
années et je pense bien qu'il n'y a pas eu tellement de plaintes que les
syndicats ont refuséss.
M. BELLEMARE: II y en a eu quelques-unes, c'est sûr.
M. PEPIN: Je ne dis pas qu'il n'y en n'a pas eu; je dis qu'il n'y en a
pas eu tellement. Le procureur qui est avec moi, Robert Burns, me dit qu'en
trois ans, il y a eu trois cas. C'est un article qui s'applique assez rarement
dans le fond. Je ne dis pas qu'il y a eu seulement trois cas au total. Avec
l'expérience concrète qu'il a eu, pendant une période de
trois ans, il a eu trois cas.
M. BELLEMARE: II y en a eu chez les métallos aussi.
M. GERIN-LAJOIE: II y a certainement eu des cas où le syndicat,
l'assemblée générale a eu à se prononcer sur
l'interprétation de la convention. Par exemple, quelqu'un est
frappé d'une sanction disciplinaire, à la suite d'une
interprétation de la clause des procédures disciplinaires, et il
est appuyé par le syndicat.
Dans une procédure disciplinaire, il y a évidemment des
gens qui se font frapper. Un gars se fait frapper par l'aspect
défavorable de la procédure disciplinaire, soit établie
par l'employeur, soit fixée dans la convention collective. Le gars qui
se fait frapper, dit: Moi, je vais à l'arbitrage et je la conteste,
alors que l'ensemble des travailleurs peut appuyer cette procédure
disciplinaire à cause de la tradition et de l'ensemble des
bénéfices qu'elle donne.
Un autre exemple, une clause d'ancienneté où des droits se
posent. Une convention collective peut prévoir des droits de
déplacer d'autres travailleurs en cas de mise à pied. Il peut y
avoir diverses interprétations. Un gars, lui, aimerait avoir certains
droits pour déplacer d'autres gars, et les autres aimeraient avoir une
autre interprétation. Cela va souvent devant une assemblée
générale et là, les gars disent: Si on considère le
bienfait de l'ensemble de l'unité de négociation, nous aimons
mieux une certaine interprétation. Ils ne veulent surtout pas aller
demander à l'arbitrage que ce soit revisé. Dans certains cas,
l'employeur peut être assez passif devant une interprétation ou
l'autre, devant ces conflits entre des droits de préférence
d'ancienneté, des droits de préférence à des
emplois. Mais quand quelqu'un est frappé défavorablement par une
interprétation, ce n'est sain ni pour lui, ni pour les autres individus,
ni surtout pour le groupe que chacun puisse amener toute interprétation,
être propriétaire, lui, de ses droits, de cette
interprétation et de la convention collective.
M. LESAGE: Propriétaire de ses droits. Ses droits, il les exerce
en demandant que ce soit un arbitre qui en décide; il ne se les
approprie pas. Enfin...
M. BELLEMARE: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 27 devient l'article 28. L'article est
modifié en remplaçant le premier alinéa de l'article 102
c) par le suivant:...
M. LESAGE: Un instant. Nous en sommes...
M. BELLEMARE: Au tribunal
M. LESAGE: Oui, c'est ça. L'article 102.
M. BELLEMARE: La nomination des membres, le greffier du tribunal. " Les
membres du tribunal sont soumis à la surveillance, aux ordres et au
contrôle du juge en chef...". 102 b) "Au cas d'incapacité d'agir
du juge en chef par suite d'absence ou de maladie..."
M. LESAGE: Bien oui, ça marche.
M. BELLEMARE: L'article 102 c), "Lorsqu'un membre du tribunal doit
voyager pour l'exercice de ses fonctions...", il faut absolument prévoir
ça "... il lui est payé, à titre d'allocation de
dépenses, en outre de ses frais réels..." Cela se fait au
ministère de la Justice. Ce sont des dépenses normales et il
s'agit, comme le ministère de la Justice les paie,... C'est l'amendement
à l'article 102.
M. LE PRESIDENT: Article 102 c), je lis l'amendement: "Lorsqu'un membre
du tribunal doit voyager pour l'exercice de ses fonctions, il lui est
payé, à titre d'allocation de dépenses, en outre de ses
frais réels de transport, une indemnité de $30 pour ses frais de
séjour, y compris ses frais d'hôtellerie et de repas pour chaque
jour d'absence de l'endroit qui lui est assigné pour sa
résidence, y compris le temps
d'aller et du retour sans qu'il soit tenu de fournir d'autres
pièces justificatives que la preuve de son voyage en sa qualité
officielle, le tout subordonneraient aux dispositions suivantes."
M. LESAGE: II n'y a pas de problème.
M. LE PRESIDENT: L'article 28 qui est devenu l'article 29 est
modifié en retranchant, dans la septième ligne de l'article
104c), les mots "en appel".
M. LESAGE: Pourquoi faites-vous disparaf-tre les mots "en appel"?
M. LE PRESIDENT: Oui, M. Gérin-Lajoie.
M. GERIN-LAJOIE: Je suis un peu mêlé dans l'article 27.
Est-ce que les amendements à l'article 101 et suivants ont
été adoptés?
M. BELLEMARE: Oui.
M. GERIN-LAJOIE: Ils ont été adoptés.
M. LESAGE: Quelle est la raison pour faire disparaître les mots
"en appel"?
M. BELLEMARE: A la fonction publique, ils siègent en
première instance, dans ce temps-là. Oe n'est pas toujours en
appel.
M. LESAGE: Ah non! Je n'aime pas cela ne pas comprendre.
M. BELLEMARE: Bon. La fonction publique accrédite
directement...
M. LESAGE: C'est la loi.
M. BELLEMARE: C'est la loi. Ce n'est pas en appel. Dans les autres cas,
c'est en appel. Alors, les commissaires-enquêteurs agissent normalement
en matière d'accréditation, c'est sûr. En vertu de la Loi
de la fonction publique, eux, là...
M. LESAGE: Oui, mais je ne comprends pas pourquoi vous faites
disparaître les mots "en appel". Ce tribunal a juridiction pour
connaître et disposer, exclusivement à tout autre tribunal, en
outre des autres matières qui sont déclarées par la loi
être..."
M. BELLEMARE: Non, non, c'est l'article 103, ça. On est rendu
à l'article 104c). C'est là qu'est le conflit.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): ... vingt-neuf...
M. BELLEMARE: Référez à 104 maintenant.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Vous arrivez à 104-c.
M. BELLEMARE: C'est justement ça, à 103, l'affaire de la
fonction publique. A 104, c'est en accréditation. C'est sûr qu'il
y a une différence. D'accord? Adopté.
M. LESAGE: Excusez-moi.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Article 104-d adopté. Articles 104-e,
104-f, 104-g,
M. LESAGE: Un instant.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Article 104-h, l'article 29 devient 30.
M. LESAGE: Oui. Pourquoi dire que le tribunal peut siéger
n'importe quel jour juridique de l'année?
M. BELLEMARE: Le président du conseil consultatif va vous dire
pourquoi.
M. LESAGE Je ne comprends pas.
UNE VOIX: ... pour sauver les samedis et les dimanches.
M. BELLEMARE: C'est la réponse du juge.
M. LESAGE: Je le crois bien, mais un juge n'est jamais obligé de
siéger un jour non juridique. Il n'y a rien dans la loi qui oblige qui
que ce soit à faire quoi que ce soit un jour non juridique. Cela n'y est
pas dans les autres lois.
M. BELLEMARE: Nous ne l'avions pas mis dans la loi. Quand le juge nous
en a fait la remarque, nous avons dit: Nous allons le faire trancher par le
ministère de la Justice. Il nous est arrivé avec cet amendement
là, nous avons dit: Si vous croyez que c'est justifié par la Loi
des tribunaux, nous n'avons pas d'objection à le mettre dans la Loi du
travail. Parce que c'est une division de la cour Provinciale. Ils
prétendent qu'ils l'ont dans la loi.
M. LESAGE: C'est évident qu'un tribunal peut siéger
n'importe quel jour juridique de l'année, il n'y a pas besoin de le
mettre dans une loi.
M. BELLEMARE: C'est bien sûr, c'est une vérité de La
Palice.
M. LESAGE: II faut donc aimer à dire des choses non
nécessaires.
M. BELLEMARE: La loi, c'est bien compliqué.
M. LESAGE: Elle est d'autant plus compli-
quée qu'on y inscrit des choses qui ne sont pas
nécessaires.
M. BELLEMARE: Si on nous dit, à nous, les pauvres pékins
du CPR, que c'est en vertu de la Loi des tribunaux qu'il faut le faire, moi je
n'ai qu'à m'incliner.
M. LESAGE: En vertu de la Loi des tribunaux, ils ont le droit de
siéger tous les jours juridiques.
M. BELLEMARE: Moi, je vous dis: Fiat voluntas, la chance avec.
M. LESAGE: Vous n'êtes pas rendu à boire...
M. BELLEMARE: Pas la lie du calice.
M. LESAGE: ... la lie du calice.
M. BELLEMARE: J'ai vu quelqu'un qui l'a trouvée amère mais
que voulez-vous?
M. LESAGE: Je ne sais pas, je ne les connais pas.
M. BELLEMARE: Bon, article 31.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Alors, l'article 29, devenu 30,
adopté.
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Article 30 devient l'article 31 et est
modifié en y insérant, à la deuxième ligne du
paragraphe a de l'article 106, après le mot accréditation, les
mots: "Tout salarié compris dans l'unité de
négociation...
M. BELLEMARE: "... ou toute association de salariés
intéressée". C'est de la concordance. Il n'y a pas de
problème...
M. LE PRESIDENT: L'article 31 qui est devenu l'article 32,
adopté.
M. PERREAULT: Un instant, s'il vous plaît. M. BELLEMARE: Oui.
M. PERREAULT: II y a plusieurs documents. Vous savez, nous nous sentons
un peu comme des jongleurs de cirque ici en suivant tout cela.
M. LE PRESIDENT: Nous avons le même sentiment, monsieur.
M. PERREAULT: Pourrais-je demander qu'on revienne au paragraphe 106a) de
l'article 30 devenu l'article 31? qu'est-ce qui est approuvé
là?
M. BELLEMARE: C'est-à-dire qu'"en matière de refus ou
d'octroi d'une accréditation, tout salarié compris dans
l'unité de négociation ou toute association de salariés
intéressée..." Voyez-vous, là?
M. PERREAULT: Cela, c'est le texte accepté.
M. BELLEMARE : Oui, c'est le texte accepté.
M. PERREAULT: Très bien.
M. LE PRESIDENT: L'article 32, ça va?
M. BELLEMARE: Oui.
M. LE PRESIDENT: Accepté. L'article 31 qui devient l'article
32.
M. LESAGE: Cela, c'est l'article 107.
M. BELLEMARE: C'est la transmission des listes, le dossier de
l'enquête et toute liste des membres des associations en cause.
M. LESAGE: Bon.
M. LE PRESIDENT: L'article 32 qui devient l'article 33 est
modifié, premièrement en remplaçant le premier
alinéa par l'article 115...
M. LESAGE: De l'article 115.
M. LE PRESIDENT: ... de l'article 115 par le suivant...
M. LESAGE: Nous venons d'adopter la procédure devant le
tribunal.
M. BELLEMARE: Oui, c'est ça.
M. LESAGE: II est presque une heure moins cinq.
M. BELLEMARE: Avec un quart d'heure, je pense que nous pourrions passer
ce qu'il reste.
M. LESAGE: Oui, mais...
M. BELLEMARE: Je comprends que vous avez des obligations; nous aussi, et
surtout ces messieurs. Mais un fait est certain, c'est qu'il ne reste pas
beaucoup de points qui sont litigieux.
M. LESAGE: M. Pepin doit revenir cet après-midi, de toute
façon, avec des modifications.
M. BELLEMARE: Une, c'est-à-dire... l'employeur. Mais ce n'est pas
grave, nous pourrions nous entendre et l'apporter à la Chambre à
la
troisième lecture, nous entendre avec les légistes...
M. LESAGE : Mais toute la discussion avec le Barreau?
M. BELLEMARE: Oui, le Barreau, je pense bien que...
M. LESAGE J'aimerais bien que les questions soulevées au sujet
des articles 45, 46...
M. BELLEMARE: Ce n'est pas long, ça.
M. LESAGE: Bien oui, c'est long. Ce sont des contradictions...
M. BELLEMARE: Nos légistes vont refaire la concordance qu'il
faut. Je ne veux pas demander au chef de l'Opposition plus qu'il ne peut nous
donner. Il a déjà été extrêmement
généreux de travailler seul dans cette affaire-là, et je
trouve qu'il a fait un travail assez merveilleux.
M. LESAGE: Je suis un peu comme M. Perreault, à force de toujours
être pris dans les mêmes papiers, vous savez...
M. BELLEMARE: C'est fatigant, et l'appui manque
énormément.
M. LESAGE: Ce n'est pas pour cela. Je n'en ai pas besoin.
M. BELLEMARE: Non, mais écoutez, nous le constatons, nous.
M. LESAGE: Je n'en ai pas besoin.
M. BELLEMARE: Je comprends, mais ce n'est pas facile. C'est toujours le
même qui est dans les papiers et dans les ennuis. Alors, si le chef de
l'Opposition voulait nous accorder quelques minutes de grâce il
est une heure moins dix on essaierait d'aller encore au moins
jusqu'à une heure. Je comprends que c'est fatigant, que c'est
énormément fatigant, mais d'un autre côté...
M. LE PRESIDENT (M. Roy): L'article 32 devenu 33, 109 adopté. 110
adopté. 111, 112, 113, 114 et 115.
M. BELLEMARE: II y a un amendement, là. M. LESAGE: Non,
115...
M. BELLEMARE: II y a un amendement à 115.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): II y a un amendement. L'article 32 devient 33
et est modifié. Premièrement, en remplaçant le pre- mier
alinéa de l'article 115 par le suivant: "Le commissaire..." M.
Gérin-Lajoie.
M. GERIN-LAJOIE: Puis-je vous demander de revenir un peu à
l'arrière? Cela a peut-être été fait. Dans mon
texte, il me semble qu'il y a une erreur typographique à l'article 31,
à la modification de l'article 107; il manque les mots du début
de la troisième ligne "doit transmettre".
M. BELLEMARE: Vous dites à l'article 107, qui est remplacé
par l'article 38 des lois. C'est modifié en remplaçant les trois
dernières lignes par ce qui suit: "immédiatement au tribunal..."
Alors 107...
M. GERIN-LAJOIE: La troisième ligne dans mon texte
débute...
M. LESAGE: Excusez-moi, c'est parce que vous avez la consolidation, M.
Gérin-Lajoie. Ce à quoi nous référons, c'est aux
statuts.
M. GERIN-LAJOIE: Excusez-moi d'être mêlé.
M. BELLEMARE: N'importe qui peut l'être.
M. LESAGE: Je vous avoue que lorsque j'ai regardé cela, lundi
après-midi, moi-même j'ai été frappé. Alors,
j'ai tout de suite été au volume des statuts.
M. BELLEMARE: Celui-là, vous voulez dire?
M. LESAGE: II ne concorde pas au point de vue des lignes, parce que
c'est une consolidation. C'est de celui-là qu'il se sert et c'est
à cause de celui-là qu'il a fait sa remarque. Nous ne
référons pas à des consolidations administratives, mais au
texte des statuts.
M. BELLEMARE: Au texte des statuts. C'est pour cela que c'est
arrivé.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Alors, article 115.
M. BELLEMARE: A l'article 115 il y a une modification.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): "Le commissaire-enquêteur en chef,
après une consultation du Conseil consultatif du travail et de la
main-d'oeuvre, peut faire tout règlement qu'il juge approprié
pour donner effet aux dispositions du présent code dans les
matières de son ressort ou du ressort des commissaires-enquêteurs
ou des enquêteurs et en particulier établir les conditions
auxquelles une personne peut être reconnue membre d'une association de
salariés et pourvoir à un régime d'accrédita-
tion approprié au caractère temporaire et saisonnier des
exploitations forestières et des industries de la pêche et de la
préparation du poisson".
Deuxièmement, en remplaçant, dans la première ligne
du 2e alinéa dudit article 115, les mots "le tribunal peut" par "la
majorité des membres du tribunal à une assemblée
convoquée à cette fin par le juge en chef peuvent..."
M. GEOFFROY: A l'article 115, il faudrait ajouter: "Nonobstant l'article
21d)," parce qu'il n'est pas sûr que "régime
d'accréditation" couvre l'échéance des conventions
collectives.
M. BELLBMARE: Vous dites, M. le juge, qu'à l'article 115, au
paragraphe...
M. GEOFFROY: J'ai ici la feuille miméographiée qui vous a
été donnée. C'est l'article 115 à la 4e ligne de la
fin: "et pouvoir, nonobstant l'article 21d) à un régime
d'accréditation appropriée."
M. SAUVE: Si vous permettez, là, au lieu de "procédure
d'accréditation", on dit "régime d'accréditation?
Régime couvre plus qu'une procédure. Cela englobe les
délais. Le problème que vous soulevez est le suivant: Quand on
parlait de procédure, est-ce qu'à ce moment-là on couvrait
les délais prévus à 21d)? Il faut dire qu'on parlait de
procédure d'accréditation et que, maintenant, on parle de
régime d'accréditation.
M. BELLEMARE: Qui comprend...
M. SAUVE: Alors, ça comprendrait la procédure?
M. BELLEMARE: C'est ça, toute la procédure qui s'ensuit,
en vertu de l'article 21a). Là, vous touchez à deux choses:
d'abord, aux forêts, ensuite à la pêche, puis aux
pêcheries.
M. LE PRESIDENT: Adopté? M. BELLEMARE: Oui.
M. LE PRESIDENT: L'article 33 qui devient article 34, adopté?
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Article 34 devenu 35?
M. BELLEMARE: "Les samedis et les jours fériés ne sont pas
comptés dans la computation de tout délai fixé..." Moins
de cinq jours, c'est bien important. Les délais sont tellement courts
qu'il faut prévoir ça.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): L'article 35 devenu 36 est modifié en
remplaçant, dans les quatrième et cinquième lignes de
l'article 136a), les mots "ou à un commissaire-enquêteur" par les
mots "à un commissaire-enquêteur, au commissaire-enquêteur
en chef ou au tribunal."
M. BELLEMARE: "Selon la compétence..." C'est sûr.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Article 36 devenu 37, adopté. Article
37 devenu 38, adopté.
M. BELLEMARE: Concordance.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): Article 38 qui devient 39, adopté.
Article 39 qui devient 40.
M. LESAGE: Dans le cas de la fonction publique, c'est directement, comme
vous le disiez tout à l'heure, au code du travail...
M. BELLEMARE: Au tribunal.
M. LESAGE: ... c'est-à-dire au tribunal.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. BELLEMARE: Très bien.
M. LE PRESIDENT: L'article 40 qui devient l'article 41, adopté.
L'article 41 qui devient l'article 42.
M. BELLEMARE: C'est ça, c'est encore l'article 75, la Loi de la
fonction publique; ce n'est qu'une concordance. L'article 43, c'est l'article
du code de procédure civile.
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article 42 qui devient l'article 43 et
l'article 43 qui devient l'article 44.
M. BELLEMARE: C'est simplement une concordance...
M. LE PRESIDENT: Nous devons entendre M. Hickson.
M. BELLEMARE: ... normale, tout comme dans la loi de la CRT.
M. LE PRESIDENT: M. Michel Hickson.
M. HICKSON: Nous sommes entièrement d'accord avec les ministres
que les articles précédents ont été de simples
concordances alors que l'article 44 ne l'est pas. C'est ce que nous
soumettons.
Nous comprenons les désirs des législateurs d'avoir un peu
le même genre d'enquêtes que celles qui pouvaient se faire devant
la Commission des relations de travail. Mais, on l'a dit tantôt, le
tribunal du travail devient, en fait, une division de la cour provinciale. Si
tel est le
cas, il s'agit d'un tribunal constitué comme tel et en ayant
toutes les prérogatives et tous les devoirs.
Il s'agit, en fait, d'un certain côté, un tribunal ou une
commission administrative, jusqu'à un certain point, qui entend des
appels d'un premier jugement rendu par un commissaire-enquêteur. A ce
moment-là, c'est tout à fait la même procédure et
tout à fait la même conséquence qu'antérieurement,
lorsque ces problèmes étaient présentés devant la
Commission des relations de travail.
Par ailleurs, on va plus loin et beaucoup plus loin que les pouvoirs qui
étaient attribués à la Commission des relations de
travail. On en constitue un tribunal d'appel relativement à certaines
matières sur lesquelles la Commission des accidents du travail n'avait
aucune autorité. On enlève...
M. LESAGE: La Commission des relations de travail... Vous avez dit la
Commission des accidents du travail... C'est la commission des relations de
travail.
M. HICKSON: Des relations de travail. Je m'excuse.
M. LESAGE: Voudriez-vous préciser quels sont ces cas où,
en appel, le tribunal du travail aurait des compétences que n'avait pas
la Commission des relations de travail?
M. HICKSON: Fondamentalement, autrefois lorsque des griefs
étaient présentés devant la Commission des relations de
travail et que le jugement était rendu, la décision rendue
n'était pas nécessairement finale. Il ne s'agissait pas d'une
simple homologation "rubber stamp" comme on peut dire. La question pouvait
être débattue jusqu'à un certain point pour protéger
des droits essentiels qui pouvaient appartenir aux individus ou aux organismes.
Actuellement...
M. LESAGE: Par des brefs de prérogative? M. HICKSON: Pas
nécessairement...
M. LESAGE: Bien, il n'y avait pas d'appel aux décisions de la
Commission des relations de travail?
M. HICKSON: Non, non, mais autrefois, simplement pour donner un exemple,
si une décision était rendue par la Commission des relations de
travail obligeant l'employeur à reprendre un employé et à
payer le salaire, à ce moment-là, une exécution a
été prévue...
M. LESAGE: Elle l'est encore.
M. HICKSON: Elle a été prévue, mais pas
automatiquement. Il fallait aller à ce moment-là devant la cour
du Magistrat ou la cour Supérieure, soit la cour compétente. A ce
moment-là, pour certains principes de droit, une opposition pouvait
être apportée au jugement qui avait été rendu.
M. LESAGE: C'est la même chose ici. Après que
l'indemnité a été déterminée...
M. HICKSON: C'est ça...
M. LESAGE: ... elle peut être recouvrée par une demande
faite devant le tribunal du travail, mais la décision du tribunal du
travail doit être homologuée, soit devant le tribunal de
juridiction compétente. A ce moment-là, s'il y a des principes de
droit en jeu, ou peut intervenir sur la demande d'homologation.
M. HICKSON: C'est...
M. LESAGE: J'essaie de vous aider M. Hickson. J'essaie de trouver les
cas qui peuvent exister où le tribunal du travail et les
commissaires-enquêteurs ont une juridiction, sauf en matière
pénale, évidemment, que n'avait pas la Commission des relations
de travail.
M. HICKSON: Evidemment, la loi qui est rédigée
présentement dit: "Toute autre matière". C'est assez
général. A un momnet donné, on peut facilement venir
greffer à des principes qui sont acceptés présentement,
soit la constitution d'un tribunal du travail, toutes sortes d'autres
matières qui ne sont pas prévues actuellement par la loi.
M. LESAGE: Je suis d'accord; c'est une objection valable. Je cherchais
ce qui pourrait exister, mais je ne voyais rien.
M. HICKSON: Vu le pouvoir qui est présentement octroyé
à un tribunal qui est créé, par la suite, de façon
directe ou indirecte, on peut accroître la juridiction d'un tel
tribunal.
M. LESAGE: II faut que ce soit par législation; il faut que ce
soit de façon directe.
M. HICKSON: Alors, pour revenir...
M. BELLEMARE: Cela n'est pas couvert. On ne peut pas modifier ça
à l'avenir non plus, quand il n'y a rien dans la loi qui prévoit
ça. Il n'y aura aucun danger.
M. HICKSON: En fait, l'objection fondamentale porte peut-être sur
la sémantique à employer. En d'autres mots, il s'agit d'un
tribunal qu'on crée. Il s'agit d'une division qu'on ajoute à la
cour de Magistrat. Nous ne voulons pas employer des droits qui sont
déjà acquis et qui ont été très bien
défendus auparavant par différents individus devant les
commissaires des relations de travail. Loin de là notre
pensée. Il s'agit, pour la première fois, d'une intervention
législative pour permettre à d'autres que ceux à qui on a
déjà reconnu le droit de représenter les
intérêts des individus devant les tribunaux d'agir de
même.
M. BELLEMARE: Vous admettrez, maître, que ce tribunal du travail,
que l'on veut le plus expéditif et le plus au courant des
problèmes de l'accréditation ou des griefs de congédiement
ou autres, nous souhaitons qu'il soit effectif et qu'il rende
véritablement les services que l'on en attend. Nous tâchons
d'avoir les hommes les plus au courant du problème, ceux qui les ont
vécus intensément. Ce n'est pas parce que nous n'avons pas
beaucoup de vénération pour cette auguste profession que
pratiquent les avocats, car nous prétendons qu'ils ont des droits,
surtout, ils ont une corporation, ils ont le Barreau qui les protège.
Là où la CRT, la Commission des relations de travail, a pu
véritablement entendre des causes qui ont été
célèbres, c'a été souvent fait par des gens du
métier.
M. BELLEMARE: Cela existait dans la CRT, le pouvoir d'aller plaider
devant des juges qui étaient véritablement des juges de la cour
Provinciale.
M. HICKSON: Je reviens à l'argument que j'ai employé
tantôt. Nous ne voulons absolument rien enlever des pouvoirs qui sont
détenus par des gens très compétents présentement,
qui ont présenté à maintes reprises les vues des gens
qu'ils représentaient. Nous ne voulons rien enlever de ça. C'est
la raison pour laquelle je reviens à un des arguments fondamentaux. Nous
nous soumettons à un tribunal, c'est tout à fait
différent. Autrefois, nous plaidions devant un juge, c'est très
vrai, mais le juge était assisté d'un représentant de la
partie syndicale et d'un assistant de la partie patronale. A un moment
donné, la décision pouvait être de deux contre un; le juge
se faisait battre purement et simplement.
Actuellement, c'est tout à fait différent, nous sommes
devant un tribunal qui a toutes les propriétés des tribunaux qui
sont constitués déjà, soit la cour de Magistrat, la
division des Sessions de la Paix ou autres et à ce moment-là, on
permet à tous d'aller devant un tel tribunal. D'ailleurs, je souligne
à votre attention l'article 31 qui a été adopté, et
c'est là que nous ne savons pas jusqu'où on a l'intention d'aller
de ce côté-là. A l'article 31, dernier paragraphe: "en
toute autre matière, tout intéressé", en toute autre
matière, ça veut dire quoi? C'est l'article 106c).
M. BELLEMARE: Ce sont presque toujours des matières qui
relèvent exclusivement du code, soit congédiement ou... Cela ne
peut pas sortir de la juridiction de la loi qui est devant nous,
c'est-à-dire du code et de ses amendements, même "toute
matière", ça ne peut pas être autre chose que ce qui a
été prévu là. Je comprends votre
appréhension, vous avez peur qu'un jour le tribunal du travail devienne
un organisme plus puissant, qu'il ait une juridiction plus grande.
M. HICKSON: C'est ça.
M. BELLEMARE: A ce moment-là, si, au point de vue
législatif, vous avez à faire valoir de nouveaux arguments,
peut-être qu'ils seront meilleurs que ceux de ce matin, malgré que
j'aie beaucoup de déférence pour ceux que vous apportez. Mais je
pense que le Barreau ne devrait pas s'objecter à cette procédure
qui est reconnue dans nos moeurs, surtout dans cette éthique qui est
véritablement faite pour tous ceux qui sont des professionnels dans le
droit ouvrier.
M. HICKSON: Je ne veux pas laisser à l'honorable ministre une
impression fausse de la position du Barreau. Nous ne nous objectons aucunement
à des droits qui ont été antérieurement entre les
mains de différents individus et qui ont été reconnus
comme pouvant représenter des intérêts devant des tribunaux
de travail, pas devant des tribunaux de travail, devant la Commission des
relations de travail.
Mais actuellement, vous créez un tribunal et à ce
moment-là vous allez à l'encontre...
M. BELLEMARE: L'autre aussi était un tribunal.
M. HICKSON: Non, ce n'en était pas un.
M. BELLEMARE: Voyons donc! Il siégeait sur des bancs et
il-s'élevait de terre. Nous n'en ferons pas de banc, là, ce sera
à terre.
M. LESAGE: Vous avez dit, à deux ou trois reprises, que loin de
vous était l'idée de vouloir enlever des droits qui avaient
été reconnus.
M. HICKSON: Absolument.
M. LESAGE: Alors, comment pourriez-vous faire la distinction, dans le
texte législatif qui est devant nous, entre ce qui a déjà
été fait et ce que vous ne voulez pas qui se fasse?
M. BELLEMARE: C'est une tradition établie depuis des
années, depuis vingt ans.
M. HICKSON: Dans l'article 106 a): "en matière de refus ou
d'octroi d'une accréditation, toute association de salariés
intéressée; b) en matière de description d'unité de
négociation, ou d'inclusion ou d'exclusion des personnes qu'elle vise,
l'employeur, l'association accré-
ditée ou toute association requérante rivale." Cela
était contenu dans l'ancienne loi.
Là où on ajoute une brèche actuellement, c'est avec
le troisième paragraphe: "en tout autre matière, tout
intéressé".
M. BELLEMARE: II est toujours question du code.
M. GEOFFROI: C'est toujours une décision d'un
commissaire-enquêteur.
M. BELLEMARE: C'est l'article qui dit qu'ils peuvent en appeler d'une
décision d'un commissaire-enquêteur parce que lui, il applique la
loi qui le dirige, le code. En appliquant la loi qui le dirige, qui est en fait
son véritable moteur, c'est là que cela s'applique. Cela ne peut
pas dépasser le code du travail ni les applications qui sont
là.
M. GEOFFROI: C'est toujours à l'intérieur de la
juridiction, de la compétence du commissaire- enquêteur.
M. BELLEMARE: C'est cela.
M. GEOFFROI: L'appel porte sur la décision du
commissaire-enquêteur. Alors, "tout autre matière", cela reste
aussi la matière de la compétence du commissaire-enquêteur.
Le premier paragraphe: "Peuvent seuls en appeler d'une décision d'un
commissaire-enquêteur". Alors, "tout autre matière", c'est
toujours une décision du commissaire-enquêteur.
M. BELLEMARE: Bien sûr.
M. GEOFFROI: Et sa compétence est nécessairement
limitée à des objets très précis dans le code.
M. HICKSON: A tout éve'nement, je répète l'argument
fondamental du Barreau. Evidemment...
M. BELLEMARE: Nous sommes contents de l'avoir entendu.
M. LESAGE: Si nous étions en droit français, monsieur,
"toute personne intéressée peut en appeler d'une décision
d'un commissaire-enquêteur", je pense que cela s'arrangerait tout seul,
au lieu de ces énumérations qui ne finissent plus, qui limitent
et qui rendent difficiles nos lois d'interprétation.
C'est toujours de décisions du commissaire-enquêteur qu'il
s'agit. Vous n'êtes pas obligé de m'écouter...
M. BELLEMARE: Non, non, je vous écoute, je vous comprends.
M. LESAGE: Je dis ce que je dis pour les fins de mon argumentation.
M. BELLEMARE: Oui, je comprends. Et, vous savez, dans
l'application...
M. LESAGE: C'est notre tort de toujours vouloir tout dire, et nous en
oublions toujours. A trop en dire, on rend les lois extrêmement
difficiles d'application.
M. BELLEMARE: Mais ceux qui...
M. LESAGE: C'est la beauté de notre code civil.
M. BELLEMARE: Mais ceux qui, M. le chef de l'Opposition, vivent tous les
jours ces problèmes,... On était obligé...
M. LESAGE: ... mis le doigt là. Au lieu d'interpréter
suivant la raison comme on le fait pour le code civil, des articles de
définition générale...
M. BELLEMARE: Moi, je pense que c'est sage.
M. LESAGE: Vous tombez dans le droit statutaire anglais et puis...
M. BELLEMARE: Ne m'amenez pas trop loin.
M. LESAGE: Nous nous en sommes tous rendus coupables, mais quand on peut
l'éviter...
M. BELLEMARE: En tout cas, cette définition-là qui est
bien... Je comprends.
M. HICKSON: Chose certaine, c'est que le Barreau de la province de
Québec n'aurait aucune objection à l'adoption d'une loi qui
confirmerait un passé déjà acquis, c'est-à-dire des
méthodes de représentation qui ont été acquises
devant la Commission des relations de travail. Mais il ne peut que s'objecter
devant la création d'un organisme qu'on appelle tribunal, comme le
ministre l'a dit lui-même dernièrement, une division de la cour
Provinciale.
Alors, pour faire une concordance avec les articles
précédents, on change un des principes fondamentaux de la Loi du
Barreau
M. BELLEMARE: Vous seriez sûrement opposés à un
tribunal où siègent des gens qui ne sont pas avocats?
M. HICKSON: Contre, au tribunal, oui, certainement.
M. BELLEMARE: Ah bon, cela n'empêcherait pas des gens
compétents de pouvoir y aller.
M. HICKSON: Absolument pas. A ce moment-là on nomme des
commissions, M. le Ministre.
M. BELLEMARE: Cela ne veut pas dire que ça n'existe pas
ailleurs.
M. HICKSON: Je me permets d'en douter. M. BELLEMARE: Bien, moi, je
l'affirme.
M. LESAGE: M. Hickson, moi je vous avoue bien franchement que je ne vois
pas comment on pourrait procéder autrement pour protéger les
droits déjà reconnus. C'est ça, moi, qui...
M. HICKSON: La difficulté vient du terme "tribunal du
travail".
M. LESAGE: Oui, mais là, il ne faut tout de même pas
s'attacher aux mots.
M. BELLEMARE: On ne peut pas l'appeler...
M. HICKSON: C'est ça.
M. BELLEMARE: ... la cour du Bien-Etre.
M. HICKSON: C'est ça.
M. LESAGE: Mais ça ne change pas la limite des droits, la limite
des compétences, ça. Qu'on l'appelle tribunal ou commission, ce
qui compte c'est la compétence qui lui est accordée.
M. HICKSON: Oui.
M. LESAGE: Je pense que vous allez être d'accord
là-dessus.
M. HICKSON: Parfaitement.
M. LESAGE: Je constate que le danger qu'il y a ici c'est qu'on donne une
extension beaucoup plus considérable à la compétence du
tribunal du travail et, à ce moment-là, qu'on aille plus loin que
de reconnaître les traditions acquises, si vous voulez. Cela est à
venir et je sais que le Barreau suit toujours avec beaucoup d'attention toute
législation qui est présentée.
M. HICKSON: Le problème du Barreau actuellement c'est que, devant
la présentation d'une loi qui, en soi, nous est extrêmement
sympathique, on va à rencontre des principes, un des principes
fondamentaux contenus dans la Loi du Barreau qui a déjà
été adoptée.
M. BELLEMARE: Cela n'empêchera pas le Barreau de venir devant le
tribunal.
M. HICKSON : Absolument pas.
M. BELLEMARE: Alors, qu'est-ce que vous voulez?
M. HICKSON: Après avoir admis le premier principe, dans la
province de Québec, que, devant les tribunaux, les gens pourraient
être représentés par différents individus, il n'y a
qu'un pas à faire pour continuer dans d'autres domaines.
M. BELLEMARE: Voyons donc! Faites-nous confiance. Cela existait à
l'article 128 et vous n'avez pas protesté.
M. HICKSON: En quelle année?
M. BELLEMARE: Cela existait dans la Loi du Barreau. On avait le droit
d'aller devant la CRT.
M. HICKSON: Absolument.
M. BELLEMARE: Alors, pourquoi vouloir nous ôter nos vieux
habits?
M. HICKSON: On ne demande pas de les enlever.
M. LESAGE: II me semble que vous vous attachez, surtout à ce
moment-ci, à la question de principe qui est la suivante, c'est qu'on ne
donnerait pas l'exclusivité aux membres du Barreau pour plaider devant
un organisme qu'on va appeler un tribunal. C'est ça. Alors, si vous
admettez ça, je dois attirer votre attention sur le paragraphe 2 de
l'article 128 de la Loi du Barreau. "Sont du ressort exclusif de l'avocat et
non du conseiller en loi dans l'exercice de sa profession, les actes suivants
exécutés pour le compte d'autrui a) plaider devant tout tribunal,
sauf..." et c'est là que vient la Commission des relations
ouvrières. Déjà, la Loi du Barreau considérait la
Commission des relations ouvrières comme un tribunal parce qu'on disait:
"Exclusivité devant tout tribunal sauf 3) la Commission des relations de
travail."
M. HICKSON: Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce
point.
M. LESAGE: Je retourne à la pratique, parce que j'ai l'intention
d'aller plaider contre vous.
M. BELLEMARE: Tiens! Une nouvelle pour la presse. Je pense plutôt
que vous allez être nommé ambassadeur.
M. LESAGE: Je fais mes petites annonces, vous n'êtes pas pour
détruire mon effet.
M. BELLEMARE: Non, non, je suis pour que vous soyez ambassadeur. Vous
auriez toutes les qualités pour ça. Là, vous n'auriez plus
personne, mon cher monsieur, à faire choquer. Vous seriez aimable, vous
seriez beau.
M. LESAGE: Je le suis aimable. Il est une heure vingt-cinq et je suis
encore ici.
M. BELLEMARE: C'est pour ça que je dis que vous seriez un bon
ambassadeur. Je vais faire mes recommandations à M. Trudeau. Alors,
messieurs...
M. LE PRESIDENT: L'article 43 devenu l'article 44, adopté.
M. BELLEMARE: Oui, d'accord.
M. LE PRESIDENT: L'article 44 devenu l'article 45?
M. BELLEMARE: Oui, d'accord. Alors, nous allons soumettre la
concordance...
M. LESAGE: Des articles 45 et 46.
M. BELLEMARE: ... des articles 45 et 46.
M. LE PRESIDENT: L'article 45 devenu 46 et l'article 46 devenu l'article
47 à être révisés par les légistes.
M. BELLEMARE: II me reste, messieurs, à vous adresser mes plus
sincères remerciements, d'abord à ce chef de l'Opposition
valeureux qui a voulu, dans un geste très magnanime...
M. LESAGE: La flatterie ne vous apportera rien.
M. BELLEMARE: Je n'attends rien de l'autre côté, non plus.
Donc, mes sincères remerciements à l'honorable chef de
l'Opposition qui a fait un travail fort important et a contribué de
façon très généreuse à l'étude de ce
bill difficile et de ses amendements. A tous ceux qui, de près ou de
loin, ont participé à nos travaux: le Conseil supérieur du
travail, tous les officiers de mon ministère, les sous-ministres et
d'autres qui ont voulu, pendant des nuits et des nuits, travailler très
intensément, au président qui a véritablement usé,
ce matin, avec un art remarquable des ciseaux...
M. LE PRESIDENT: Des ciseaux.
M. BELLEMARE: ... comme d'un article de travail, nos sincères
remerciements. Messieurs, nous allons maintenant rapporter ce bill à la
Chambre avec certains ajustements au point de vue législatif que nous
soumettrons aux autorités du Conseil supérieur du travail et
à tous ceux qui voudront des copies du bill, dès la fin de cette
semaine. Il sera réimprimé d'ici la fin de la semaine et des
copies seront disponibles, au bureau du légiste, pour redistribution
à tous ceux qui voudront vérifier les textes et faire la
concordance.
M. PEPIN: M. le Président, vous n'avez pas oublié le petit
amendement?
M. BELLEMARE: Ah, nous y avons songé très
sérieusement. "Tout employeur..."
M. PEPIN: Je pourrai envoyer un texte au président de la
commission, au ministre et au chef de l'Opposition.
M. BELLEMARE: D'accord, et nous allons l'étudier très
sérieusement. Est-ce que le président du Conseil du patronat en
aura une aussi?
M. GAGNE: Nous allons faire une proposition à cet effet.
M. BELLEMARE: Vous allez en avoir une, vous aussi.
M. PEPIN: On va essayer de les voir.
M. BELLEMARE: Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen de vous entendre
ensemble, plutôt, pour en faire une bonne?
M. PEPIN: C'est ça que nous allons faire.
M. BELLEMARE: Cela rendra peut-être la tâche plus facile.
Vous avez déjà un si bon esprit qui vous anime...
M. PEPIN: Nous avons eu toujours un bon esprit, M. le Ministre.
M. BELLEMARE: ... au sein même du Conseil supérieur du
travail. Merci.
M. LESAGE: M. le Président, je voudrais saluer tous mes amis qui
sont de l'autre côté de la barre et dire au ministre que
j'apprécie toujours ses amabilités à mon
égard...
M. BELLEMARE: Nous sommes des Gémeaux.
M. LESAGE: ... et lui demander de me faire parvenir les modifications au
texte polycopié...
M. BELLEMARE: C'est sûr.
M. LESAGE: ... en attirant l'attention, par des passages
soulignés, sur les changements qui seront apportés dans le bill
qui sera imprimé.
Ce serait peut-être une bonne chose aussi que ça parvienne
à ces messieurs.
M. BELLEMARE: Avant...
M. LESAGE: Vous savez, il y a cinq ou six articles qui sont
restés en suspens pour étude par les conseillers juridiques. Il
serait bon, me semble-t-il, qu'on nous fasse parvenir les articles tels qu'ils
auront été modifiés, avec des passages
soulignés.
M. BELLEMARE: Mercredi, jeudi, vendredi... Je crois franchement que nous
allons être capables de livrer à temps. Si quelque chose arrivait
à la dernière minute, il ne faudrait pas
nous en vouloir de n'être prêts que lundi. Nous allons faire
notre effort.
M. LESAGE: S'il fallait toujours en vouloir au gouvernement parce qu'il
y a des affaires qui traînent !
M. BELLEMARE : Certainement pas au mi- nistère du Travail. Merci,
messieurs.
M. LE PRESIDENT (M. Roy): La séance est levée.
(Fin de la séance: 13 h 29)