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Etude des crédits du ministère des
Terres et Forêts
Le mercredi 17 mai 1978
(Dix heures dix-huit minutes)
Le Président (M. Gendron): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Messieurs les membres de la commission, si vous n'y voyez pas
d'objection, même si le président désigné ce matin
est M. Harry Blank, je demanderais le consentement unanime pour que je puisse
commencer la commission pour éviter de perdre du temps en attendant que
M. Blank arrive.
M. Giasson: Objection.
Le Président (M. Gendron): Objection maintenue ou non
maintenue?
M. Giasson: Je la retire, M. le Président.
M. Bérubé: II n'est pas fiable ce parti; je ne vois
vraiment pas pourquoi on les nomme à la présidence, ils
étaient au gouvernement...
Le Président (M. Gendron): S'il vous plaît! M. le
ministre.
Les membres de la commission pour aujourd'hui seront: M.
Bérubé (Matane), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Desbiens
(Dubuc), M. Giasson (Montmagny-L'Islet), M. Jolivet (Laviolette) est
remplacé par M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M.
Marquis (Matapédia), M. Pagé (Portneuf) est remplacé par
M. O'Gallagher (Robert Baldwin), M. Perron (Duplessis), M. Roy (Beauce-Sud), M.
Russell (Brome-Missisquoi).
Les intervenants sont: M. Baril (Arthabaska), M. Dubois (Huntingdon), M.
Larivière (Pontiac-Témiscamingue), M. Léger (Lafontaine),
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata) n'est plus intervenant mais
membre de la commission à la place de M. Jolivet (Laviolette), M.
Marcoux (Rimouski), M. Mercier (Berthier) et M. Samson (Rouyn-Noranda).
A ce qu'on me dit, on devait commencer le programme 5, ce matin,
à la suite d'une entente. Sur le programme 5, la parole est-elle
à M. le ministre ou à quelqu'un de l'Opposition?
M. Giasson: C'était le ministre ce matin qui devait...
Le Président (M. Gendron): ... présenter le
programme 5.
M. Giasson: ... produire quelques notes explicatives.
Le Président (M. Gendron): M. le ministre, sur le
programme 5, s'il vous plaît!
Gestion interne et soutien
M. Bérubé: M. le Président, justement, nous
avons convenu de passer directement par dessus le programme 4, et de l'aborder
en commençant peut-être par REXFOR demain matin, montrant
là notre esprit de collaboration avec l'Opposition qui a fait preuve du
même jugement.
M. le Président, le programme 5, évidemment, porte sur la
gestion interne et le soutien. C'est donc le support administratif du
ministère qui ne peut être, comme tel, attribué à
des actions identifiables à l'intérieur de notre budget de
fonctionnement. En effet, le soutien interne au ministère qui pourrait,
par exemple, être assigné au programme 2, c'est-à-dire les
forêts publiques, le reboisement et la sylviculture, évidemment,
est assigné à ce programme.
Nous ne retrouvons, au niveau de la gestion interne et du soutien, que
la haute direction du ministère, qu'un certain nombre de programmes,
tels que le conseil consultatif sur les réserves écologiques, le
service de la gestion financière, la gestion du matériel,
l'informatique, le service de l'information, le service du personnel et les
services administratifs des régions qui ne peuvent être, comme
telles, rattachées à une activité spécifique.
J'ignore, M. le Président, si je pourrais expliquer beaucoup plus que je
viens de le faire. Je me prêterai davantage aux questions que l'on voudra
bien me poser concernant l'administration du ministère.
Le Président (M. Gendron): Cela va, M. le ministre. Est-ce
qu'il y a des questions ou des commentaires sur le programme 5? L'Opposition
officielle, M. Giasson.
M. Giasson: M. le Président, nous avons appris que le
ministère des Terres et Forêts, comme d'autres ministères,
est toujours en évolution; cela bouge.
M. Bérubé: Bourgeonnant.
M. Giasson: Nous savons qu'il y a des gens qui partent, les uns
pour la retraite, d'autres librement, pour de meilleurs cieux, d'autres
forcément. Au cours de l'année, est-ce qu'il y a eu des
changements au niveau du personnel, je parle du personnel cadre, de
l'équipe de collaborateurs qui se situe assez près du
ministre?
M. Bérubé: Au niveau de mon cabinet, je dois dire
que j'ai un membre de mon cabinet qui est retourné à
l'enseignement; nous l'avions repêché de l'Université Laval
à ce moment-là, mais sur une base temporaire. Il y avait un
accord entre nous pour qu'il se consacre, pendant un an, un an et demi, aux
activités du ministère, étant entendu qu'à la fin
du congé sans solde qu'il avait de l'Université Laval, il devrait
évidemment reprendre son enseignement. Il s'agissait d'ailleurs d'un
philosophe, professeur en philosophie...
M. Giasson: Philosophe.
M. Bérubé: ... des arts et philosophie...
M. Giasson: Des arbres?
M. Bérubé: Des arts. ... de logique. Nous avons
remplacé ce membre du cabinet par un autre philosophe. Par
conséquent, cela ajoute une dimension humaine à notre
activité politique.
Au niveau administratif, on me souligne qu'effectivement M. Maurice
Duval, qui était directeur du domaine territorial, a été
nommé sous-ministre adjoint puisque, suivant la tradition du
ministère des Terres et Forêts, les directeurs de nos directions
la rendondance sont en même temps sous-ministres
adjoints.
M. Giasson: C'est un excellent choix, d'ailleurs. C'est un fils
de La Pocatière.
M. Bérubé: Ah! voilà!
Le Président (M. Gendron): Avez-vous d'autres
commentaires, M. Giasson?
M. Giasson: Au niveau des directions, est-ce qu'il y a des
personnes...
M. Bérubé: Ce n'est pas la principale raison pour
laquelle il a reçu le titre de sous-ministre adjoint.
M. Giasson: Non, mais une parmi beaucoup d'autres.
M. Bérubé: Oui, c'est cela.
M. Giasson: Vis-à-vis des directions, est-ce qu'il y a de
nouveaux employés ou si le ministère a gardé le même
personnel?
M. Bérubé: Disons que le changement avec lequel je
serais plus familier, évidemment, c'est celui qui s'est produit au
niveau de la création d'un noyau de travail, à partir du service
de la planification qui s'occupe d'industries et que je voudrais,
personnellement, voir transformé en direction générale.
D'ailleurs, à la suite des recommandations du Conseil du trésor,
nous procéderons probablement à la formation d'une telle
direction. A cette fin, nous nous sommes vus octroyer au moins une
demi-douzaine de postes il faudrait vérifier pour
étoffer cette équipe. Nous avons ouvert les concours; je dois
dire que nous sommes extrêmement exigeants sur la qualité des
candidats, je pense que nous en sommes au deuxième concours
présentement. Nous avons recruté deux ou trois deux
sûrs il y en a un troisième qui devrait venir. Donc il y en
a deux de sûrs; le troisième je sais qu'il est tangent. Nous
aurions la moitié de ces postes comblée, d'une part, et
également le directeur de la voirie forestière est maintenant
passé à ce groupe, M. Paul Archambault. M. Archambault s'est
joint à M. Baril, autrefois directeur de l'Association des
manufacturiers de bois de sciage, qui est également passé
à ce groupe. Il y en a un troisième, M. Gérard Lemieux
qui, tout récemment, s'est joint à ce groupe.
Ces trois administrateurs ont une mission assez particulière,
lorsque nous faisons face à un problème particulièrement
difficile créant un problème économique, un
problème d'industrie. Plutôt que de confier le problème
à un service, forcément ce problème s'ajoute à des
tâches souvent accumulées, des tâches administratives
régulières, ce qui ne permet pas toujours d'avoir une
réponse, une solution aussi rapidement qu'on voudrait, nous avons pris
comme politique de confier à ces administrateurs la tâche de
défendre un dossier. A titre d'exemple, je vous citerai le cas de Gagnon
et Frères, puisque mon arrivée au ministère,
c'était là un problème qui datait de sept ou huit ans et
le dossier était sur le haut de la pile comme étant un dossier
urgent. Nous avons dû reconnaître après plusieurs
questions de l'Opposition que nous ne progressions guère plus
vite que sous l'ancienne administration dans la mesure où... Je pense
qu'il fallait aborder le problème de façon nouvelle, de
façon différente.
M. Giasson: La forêt ne s'approchait pas de l'usine,
même avec vous autres en poste.
M. Bérubé: Exactement. Ce que nous avons fait
justement avec ce groupe je tiens à le souligner, parce que c'est
une réalisation assez remarquable de M. Archambault M.
Archambault s'est débrouillé pour rencontrer la Consol et sans
faire de révocation, tout simplement, par des ententes avec la Consol et
les deux industries impliquées au Lac-Saint-Jean nous avons pu trouver
les approvisionnements et jouer un peu avec des parterres de coupe de ces
industries et faire des échanges. Finalement, grâce à une
solution passablement originale nous avons pu, non seulement soutenir les 700
emplois qui étaient menacés de disparaître dans
l'année, qui étaient condamnés de l'avis même de
notre ministère, mais nous avons pu sauver ces 700 emplois et en
créer 350 nouveaux en garantissant un approvisionnement pour dix
ans.
Cela souligne l'importance de cette petite unité. Je ne les
qualifierais pas comme on les qualifie au ministère, je suis en
désaccord avec ce qualificatif, mais c'est un peu le Red Adair
vous connaissez M. Red Adair de réputation qui est
spécialisé dans l'extinction des feux de puits de
pétrole...
M. Giasson: ... de pétrole, de gaz...
M. Bérubé: C'est notre groupe Red Adair du
ministère qui vole au secours des entreprises en difficulté.
Présentement nous sommes dans la région de la Gaspésie
à élaborer un plan de relance de l'ensemble de notre industrie de
sciage et c'est M. Baril qui a écopé de ce problème,
problème extrêmement difficile, mais pour lequel j'ai vu
déjà des esquisses de solutions qui sont plus
qu'encourageantes.
En d'autres termes, c'est un groupe qui va être très
mobile, qui n'aura pas d'autre fonction que de prendre un dossier et de le
porter à sa conclusion finale, qu'elle soit positive ou
négative...
M. Giasson: Autrement dit, éteindre le feu, comme Red
Adair.
M. Bérubé: Comme Red Adair, si vous voulez. Du
côté de la planification, nous constituons cette équipe
pour laquelle nous avons déjà deux spécialistes.
L'objectif est de recruter des gens ayant déjà une connaissance
du monde industriel, une connaissance pertinente. Il faut reconnaître
qu'au ministère de l'Industrie et du Commerce, il existait une direction
s'occupant de l'industrie forestière. Il devait bien s'y trouver trois
ou quatre fonctionnaires et, forcément, si l'on compare l'importance de
ce service avec les disponibilités humaines du ministère des
Terres et Forêts, il n'y avait nulle comparaison possible, puisque le
ministère doit avoir au moins quelques milliers de fonctionnaires qui se
préoccupent quotidiennement de foresterie. Par conséquent, par
suite des contacts quotidiens que nous avons avec l'industrie, la connaissance
de notre industrie est certainement plus grande au niveau des Terres et
Forêts qu'au niveau d'aucun autre ministère à
Québec. (10 h 30)
Ce que nous avons donc voulu faire, c'est consolider cette expertise,
nous permettre de voir dans quel sens évoluait notre industrie
forestière, et c'est ce groupe qui s'est vu confier le mandat de
développer une stratégie de développement
économique pour l'industrie forestière. A ce groupe, se sont
joints des représentants du ministère de l'Industrie et du
Commerce, des services de protection de l'environnement qui disposent de
quelques personnes fort compétentes dans ce domaine, le domaine
industriel, protection de l'environnement, en particulier. Nous avons
également ajouté à ce groupe, puisque ce premier groupe
nous avait soumis une politique d'intervention au 30 juin dernier, nous avons
donc soumis cette première analyse à notre groupe de
planification au ministère, auquel se sont ajoutés deux
consultants: M. Roberge du groupe Conibec et M. Ewin Rankin qui est un
expert-consultant de grand renom je pense que c'est l'un de nos quatre
économistes canadiens dans ce secteur de la foresterie qui
possède une expérience à nulle autre pareille dans ce
secteur industriel. Ces deux consultants ont donc été
engagés sur une base permanente, ils sont au ministère, ils sont
là pour une année, dans le cadre des activités de notre
ministère.
M. Giasson: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Gendron): Si vous le permettez, M. le
député de Matapédia, est-ce que c'est une question
uniquement sur le sujet qui était discuté tantôt ou sur
l'ensemble du programme 5?
M. Marquis: Particulièrement.
Le Président (M. Gendron): Si vous permettez, on va passer
à une question sur le sujet, M. le député de
Matapédia.
M. Giasson: Si c'est vous qui le demandez, M. le
Président.
Le Président (M. Gendron): Merci, M. Giasson.
M. Marquis: Merci, M. le Président. Merci. M. le
député de Montmagny-L'Islet, vous êtes bien gentil.
M. le ministre, après avoir fait l'éloge de ce groupe
spécial, a mentionné que ce groupe travaillait sur les
problèmes très sérieux qu'il y a en Gaspésie. Ma
question serait de savoir si cette équipe travaille sur des cas
particuliers en Gaspésie, dans le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie ou
s'il travaille sur l'ensemble de l'industrie du sciage.
M. Bérubé: Le projet de Val-Brillant, ce n'est pas
du sciage, cher collègue.
M. Giasson: Non, mais il parle de l'ensemble. C'est à
l'intérieur des activités forestières, Val-Brillant.
M. Bérubé: Disons qu'au départ, M. Baril
s'est consacré à un problème bien spécifique, soit
celui de Quebec Land. Egalement, au niveau de la région, nous avons fait
faire une étude concernant Vadnais & Vadnais. Entre-temps, M.
Laberge de notre ministère, qui est au cabinet du sous-ministre, s'est
préoccupé des problèmes d'approvisionnement en bois pour
l'ensemble de la péninsule de la Gaspésie, compte tenu de projets
en cours du type de celui de la vallée de la Matapédia pour une
usine de pâte ou de papier journal enfin, je pense que le projet
n'est pas suffisamment spécifique pour l'instant et
également compte tenu d'un effort particulier que nous avons entrepris
dans la région de Sainte-Anne-des-Monts-Cap-Chat pour chercher une
vocation de développement économique à cette région
qui ne pourrait reposer sur la forêt.
Donc, nous avons fait faire une analyse des approvisionnements en bois
de l'ensemble de la péninsule, de manière à être
certains que l'implantation d'un projet ne mettait pas en danger les usines
existantes. C'est donc le travail de M. Laberge.
Egalement, M. Baril ayant dû se préoccuper de
l'approvisionnement des scieries a conçu un projet qui passait par la
révocation des concessions de la Consolidated Bathurst à New
Richmond et par la révocation des concessions forestières de MBIP
au sud de la vallée de la Matapédia, si je ne m'abuse, ou
à peu près. A la lumière de ces deux révocations,
il pouvait disposer d'un certain volume de bois. Je ne vous cacherai pas que
nous devons concilier ces deux rapports tout récents, puisqu'ils ne
concordent pas entièrement quant aux disponibilités
économiques de bois, ils concordent quant au volume total de bois, mais
les disponibilités économiques sont appréciées
différemment par les deux personnes. Je dois souligner d'ailleurs,
à ce titre, que REXFOR devant se préoccuper du dossier de la
vallée de la Matapédia
avait exigé une analyse extrêmement sérieuse des
approvisionnements en bois dans toute la région et, par
conséquent, le groupe qui s'occupe présentement du
développement du projt de la Matapédia a donc commandé une
troisième étude. Ce que l'on peut espérer, cet qu'avec la
somme de ces analyses, nous en aurons au moins deux qui concorderont et que,
par conséquent, nous pourrons prendre une décision objective.
Présentement, il semble, en première analyse, qu'il nous
sera possible de consolider un bon nombre des scieries de la Gaspésie et
du Bas-Saint-Laurent, en augmentant leur approvisionnement pour leur permettre,
soit de passer à deux factions, soit d'augmenter la durée de
travail de leur faction, de manière à travailler non plus cinq,
six ou huit mois mais bien une année. Nous avons bon espoir d'apporter
des solutions à long terme à cette industrie.
Je dois cependant souligner qu'une étude, qui a été
réalisée par l'administration régionale, sur les scieries
du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, a permis de conclure que nous
avions des problèmes d'adaptation du matériel, de
l'équipement de sciage au type de forêts; en
général, nos scieries étant équipées pour
couper du gros bois alors que les diamètres des billes entrant à
l'usine sont de dimension limitée. Par conséquent, il y aurait un
problème de réinvestissement des industriels dans ce secteur, de
manière à rendre leurs scieries compétitives. Je pense que
cela fait, en gros, le tour des analyses.
Le Président (M. Gendron): M. le député
de...
M. Marquis: M. le Président, une toute petite question,
lourde de conséquences; vous avez dit que vous aviez une équipe
pour éteindre des feux. Concernant Vadnais et Vadnais...
M. Bérubé: Ce n'est pas moi qui ai dit que nous
éteignions les feux. J'ai dit que c'était le Red Adair du
ministère...
M. Marquis: Bon. Concernant Vadnais et Vadnais, vous savez qu'il
y a là...
M. Bérubé: ... et qui, à ce jour d'ailleurs,
mérite son surnom puisque je dois dire que les interventions auxquelles
il a été mêlé ont été
couronnées de succès.
Le Président (M. Gendron): M. le député de
Matapédia, allez.
M. Marquis: Merci, M. le Président. Je reviens au cas de
Vadnais et Vadnais de Sainte-Florence. Vous savez que la fermeture
éventuelle de cette scierie met en danger 150 à 200 emplois, dans
une région déjà très pauvre où le
chômage est élevé. Est-ce que le ministère est
prêt à prendre toutes les mesures nécessaires pour
conserver ces emplois ou pour trouver des solutions de rechange, suite à
l'étude qui a été faite par une maison
spécialisée, étude qui va jusqu'à recommander la
faillite?
M. Bérubé: M. le Président, c'est là
un dossier technique assez délicat à discuter puisque les
intérêts privés sont évidemment en cause. Je pense
que je ne peux pas dévoiler des rapports qui, de toute façon,
sont entre les mains des personnes concernées. Ce que le
ministère peut faire dans un cas comme celui-ci, c'est deux choses: La
première, voir si nous ne pouvons pas augmenter l'approvisionnement de
cette usine, de manière à augmenter sa viabilité, ce que
nous avons fait. Nous serons en mesure d'augmenter l'approvisionnement de cette
usine, à ma connaissance si je ne m'abuse, c'est ce qu'on m'a
souligné et, par conséquent, nous devrions augmenter la
viabilité de l'entreprise. Deuxièmement, nous pouvons, dans un
but d'aide à des groupements populaires intéressés
à prendre en main cette entreprise, leur apporter une certaine aide
technique et financière, en ce sens que nous avons fait faire une
étude de la rentabilité de l'entreprise en question, de
manière à permettre à un groupement populaire pour
ne pas le nommer, il s'agit de la Société d'exploitation des
ressources de la vallée de connaître les
possibilités d'investissement dans une entreprise.
Je pense que c'est le maximum que nous puissions faire.
Présentement, les intervenants ont en main non seulement
l'évaluation économique de l'entreprise, mais également
les possibilités que nous avons d'augmenter l'approvisionnement de cette
usine. Par conséquent, c'est à l'entreprise privée de
faire son choix. Si, cependant, cette entreprise devait faire faillite, je
pense que le bois ne se sauverait pas pour autant parce que, en dépit du
climat d'incertitude profond dont parle régulièrement le Parti
libéral, les forêts n'ont pas encore commencé à
déménager et nous avons toujours la matière ligneuse en
place. On peut espérer qu'un investisseur moins inquiet que les autres
pourrait décider d'investir.
Le Président (M. Gendron): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Merci, M. le Président. J aimerais savoir du
ministre s'il a l'intention de pratiquer la même politique que le
ministère des Transports a mise en place au début de la
présente année, c est-à-dire de procéder à
une série d'échanges de ses cadres qui travaillent dans les
régions. Je parle des cadres de l'administration régionale. Nous
avons constaté qu'au début de l'année, tout ce qu'on
appelle les cadres régionaux au ministère des Transports,
à la voirie, a subi de nouvelles affectations. Il y a eu des mutations
d'un cadre par rapport à un autre dans des régions
données. Le ministère des Terres et Forêts a-t-il
l'intention de pratiquer la même politique, pour les motifs
utilisés par le ministère des Transports pour justifier de tels
déplacements et de telles affectations du personnel cadre?
M. Bérubé: Je ne serai pas méchant, M. le
Président. Je me contenterai de...
M. Giasson: Vous avez le droit de I'être, remarquez bien.
C'est à ce moment que vous êtes à votre meilleur.
M. Bérubé: Je me contenterai d'être
technique.
Je dois dire que je n'ai reçu que très très peu de
plaintes vis-à-vis de nos administrateurs régionaux. Si peu de
plaintes et tellement de compliments que j'en ai conclu que l'administration
des Terres et Forêts était hautement respectée par la
population, et que, par conséquent, il n'y avait peut-être pas
avantage à insister pour des mutations.
Au niveau du ministère des Transports, je pense que le
problème peut se poser différemment. On sait les tentations que
vivent régulièrement les administrateurs aux Transports qui
doivent évoluer entre les entrepreneurs locaux, régionaux, avides
de contrats; évidemment, ils sont soumis à certaines tentations.
Je pense que ce n'est peut-être pas une mauvaise idée de faciliter
une certaine rotation de nos administrateurs régionaux soumis à
trop de tentations, de manière que ceux-ci doivent se faire une nouvelle
carrière et rétablir de nouveaux liens, ce qui prend toujours un
certain temps, comme vous le savez, et par conséquent, peut
peut-être assurer une meilleure efficacité dans la dépense
des deniers publics.
M. Giasson: M. le Président, le ministre pourrait-il nous
donner le nom des personnes qui l'entourent au cabinet du ministre
même?
M. Bérubé: Le Dr Jean-Louis Verrette, comme chef de
cabinet ce n'est pas un philosophe, c'est un ingénieur civil
spécialisé en hydraulique.
M. Giasson: Donnez-nous donc le salaire également de ce
personnel autour de vous.
M. Bérubé: Je vais vous donner le salaire au 1er
janvier 1978: le Dr Jean-Louis Verrette, qui est le chef de cabinet: $36 720;
M. Jacques Poirier, qui est secrétaire particulier, il s'occupe plus
spécifiquement des coopératives forestières, les
mouvements populaires, l'aide à la forêt privée, I'aspect
plus social de la foresterie: $27 540; M. Jacques Poirier était
d'ailleurs fonctionnaire au ministère des Terres et Forêts
auparavant. Il est donc passé avec son poste au cabinet tout simplement
avec, évidemment, les 15% d'augmentation traditionnelle pour les membres
de cabinet. D'ailleurs, dois-je vous le signaler, il était membre du
cabinet également de M. Drummond, au cas où vous auriez des
questions à poser concernant les normes d une grande qualité.
M. Marc Gilbert, qui est secrétaire. Il s'occupe davantage de
l'industrie, donc s est spécialisé dans les problèmes de
scieries, les problèmes de I'industrie des pâtes et papiers; il s
occupe davantage de problèmes industriels. J'ai ici, inscrit au crayon
je vais garder ce qui est dactylographié j'ai $24 300
comme rémunération. On me dit que le chiffre exact est
écrit au crayon, donc l'inscription manuscrite serait de $25 380. (10 h
45)
J'ai dans mon comté M. Jacques Gaboriault, comme
secrétaire particulier adjoint, classe 1, économiste, au salaire
de $19 440. J'ai Mme Marie Corriveau qui est secrétaire du ministre
directement, au salaire de $19 440 et j'ai Mme Lucie Goulet qui s'est
jointe assez récemment au cabinet avocate, au salaire de $17 820,
au premier janvier toujours. Pour le reste, c'est du personnel de soutien et
les autres membres de mon cabinet relèvent du ministère des
Richesses naturelles, au point de vue rémunération.
Le Président (M. Gendron): M. le député de
Montmagny-L'Islet, d'autres questions? Alors M. Russell, député
de Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, quelques questions dans ce
domaine. Le ministre a parlé de M. Archambault qui faisait un travail
spécial, est-ce que c'est un fonctionnaire à temps plein ou
reçoit-il des honoraires?
M. Bérubé: Non, il est permanent. M. Archambault
était auparavant directeur de la voirie forestière.
M. Russell: La voirie forestière. M. Baril?
M. Bérubé: M. Baril est permanent également
et il était autrefois directeur de l'Association des manufacturiers de
bois de sciage.
M. Russell: On n'a pas voulu accepter le mot d'un personnel qui
éteint les feux, mais est-ce que ces gens qui font un travail
spécial, est-ce qu'ils ont un personnel assez imposant pour les aider,
parce qu'il y a plusieurs problèmes à régler.
M. Bérubé: Ils ont le ministère des Terres
et Forêts. C'est ce qui caractérise justement le ministère
des Terres et Forêts, c'est qu'ils ont le ministère des Terres et
Forêts. Ils se voient confier un dossier et puisent à même
les réserves de personnel du ministère pour obtenir des
réponses plus spécifiques, mais ils servent essentiellement
d'agents de liaison, ce qui permet de prendre un dossier et de le mener
à terme. D'ailleurs, j'avais soulevé ce problème lors de
la discussion des crédits l'année dernière, puisqu'il
m'apparaissait déjà, à ce moment-là, que
l'administration gouvernementale est peut-être mal placée pour
régler des problèmes, puisque l'administration se voit confier
des tâches je ne devrais pas dire routinières mais
des tâches régulières et il est rare qu'un de nos
administrateurs soit véritablement disponible pour s'isoler pendant un
mois, deux mois pour régler un problème. Cela a souvent comme
conséquence que faute du temps nécessaire, étant
donné qu'il doit quand même accomplir une tâche qui ne lui
est jamais enlevée lorsqu'on lui confie un dossier on a peu de
personnes disponibles à qui confier un problè-
me. L'objectif que nous visons avec ce petit groupe je pense que
cela ne sera jamais un groupe important c'est de pouvoir confier des
dossiers et être assurés que lorsque nous aurons une
réponse le dossier aura été fouillé en profondeur;
s'il n'y a pas de solution, effectivement, on aura fait le maximum possible et
s'il y a une solution, on aura trouvé le moyen de la dénicher
cette solution. C'est davantage un rôle de liaison et de prise en charge
d'un dossier en s'assurant qu'on obtienne des réponses des
différents services du gouvernement et que l'on puisse établir
cette espèce de lien de ciment entre les différents services du
gouvernement. A titre d'exemple, il faut souvent fare lien entre l'inventaire,
la voirie forestière et le service d'utilisation des bois. Très
fréquemment la solution d'un problème amène
l'intégration d'une série de services, ce qui suppose
presqu'automatiquement que la tâche est accomplie par un sous-ministre ou
quelqu'un qui est complètement en haut de la pyramide et ce qui a
également comme conséquence de surcharger ces officiers qui,
à ce moment-là, ne peuvent pas voir à l'administration du
gouvernement. L'idée est de dégager un certain nombre de nos
fonctionnaires qui ont une grande expérience de l'industrie de
manière que ceux-ci puissent prendre un dossier et le mener à
terme.
M. Russell: M. le Président, est-ce que le ministre n'a
pas peur, s'il y a seulement un ou deux fonctionnaires qui font ce travail,
avec le nombre de feux qu'il y a actuellement que ceux-ci brûlent
également ou qu'ils ne peuvent pas répondre d'une façon
adéquate?
M. Bérubé: Nous avons un service de la protection
contre les incendies, ce que nous avons vu au programme 2.
M. Russell: Qu'ils ne puissent pas répondre d'une
façon adéquate aux problèmes qui existent dans ce
domaine.
M. Bérubé: Je ne crois pas pour l'instant.
L'expérience nous enseigne que l'équipe que nous avons est
suffisante. Elle répond aux besoins que nous avons
présentement.
M. Russell: A tous les besoins.
M. Bérubé: Elle répond à tous les
besoins. Je ne dis pas que...
M. Russell: II y a eu des études...
M. Bérubé: II faut reconnaître que dans le
cas de Vadnais et Vadnais, c'est l'administration régionale.
L'administration régionale à Rimouski bénéficie des
services de M. Gagné, qui est un économiste en économie
forestière et contribue à la solution de problèmes
locaux.
Nos administrateurs régionaux ont souvent à intervenir
pour négocier avec des concessionnaires, par exemple, des
accommodements. Il ne fait aucun doute que l'administration, en
général, est capable de régler probablement 98% des
problèmes.
Mais, il reste ces 2% de problèmes ennuyeux, qui demandent une
telle intégration des moyens du ministère des Terres et
Forêts et même souvent d'autres ministères qu'à ce
moment-là, on doit constater que ces problèmes ont tendance
à pourrir. Pour éviter que ces problèmes pourrissent
il n'y en a pas beaucoup, mais il y en a un certain nombre
à ce moment-là, on peut assigner un fonctionnaire à la
solution spécifique d'un problème plutôt que de le voir se
disperser dans 25 dossiers où il perdrait de son efficacité.
Personnellement, j'ai l'impression que, pour l'instant, cela
répond aux besoins. Peut-être que M. Poulin dirait qu'ils sont
surchargés, mais, pour l'instant, je dirais que cela répond aux
besoins.
M. Russell: M. le Président, je comprends que le ministre
a associé, tout à l'heure le nom de M. Archambault au
problème de la scierie Gagnon, dans ce domaine, et que le
problème a été réglé par révocation
de territoire ou d'une autre façon, mais des problèmes de cette
nature, il en reste encore plusieurs à régler.
Le ministre a annoncé hier, je crois, qu'il y avait certains
territoires dont il voulait révoquer les limites, il est peut-être
trop tôt pour qu'il nous dise quels territoires, au total, il a
l'intention de révoquer, mais je présume que, sur ces
révocations, des études assez précises ont
été faites dans ce domaine et que la surveillance des territoires
sera faite, ainsi que la redistribution de ces territoires, et ceci exige un
personnel assez imposant pour faire cette redistribution afin d'éviter
que des erreurs soient commises.
Si on a un homme comme M. Archambault, que je ne connais pas, mais qui,
je présume, est un homme extrêmement compétent, je prends
la parole du ministre et d'autres qui assurent que c'est un homme
d'expérience...
M. Bérubé: Je pense qu'au programme 4, en fait,
nous aurons à discuter de tout cet aspect de la révocation. J'ai
déjà eu, d'ailleurs, dans mon intervention préliminaire,
à la suite d'une question du député de Montmagny-L'Islet,
à exposer, je pense, passablement en détail, la
problématique de la révocation et l'aspect budgétaire de
cette révocation. J'ai souligné en particulier qu'il fallait
s'attendre à des besoins en administrateurs pour, justement, effectuer
le travail dont vous parlez et il faudrait s'attendre à une augmentation
de postes qui a été évaluée à tout
près de 400 pour l'ensemble du Québec.
M. Russell: M. le Président, je pense que le ministre a
devancé ma question. J'arrivais justement à cela, à savoir
le nombre de postes qu'il y a actuellement. Est-ce qu'il prétend qu'il a
le personnel nécessaire pour répondre à ce besoin
grandissant?
M. Bérubé: Ce personnel n'est pas inclus à
l'intérieur du programme 5.
M. Russell: II n'est pas inclus. Le nombre de postes, donc le
ministre...
M. Bérubé: II est à l'intérieur du
programme 4, que nous n'avons pas discuté encore.
M. Russell: Le ministre a indiqué tout à l'heure
qu'ils étaient à combler. Est-ce qu'ils font partie des postes
qui sont indiqués, ici, aux crédits?
M. Bérubé: Non. Ce que je viens de souligner, c'est
l'administration générale. C'est le cabinet du ministre, du
sous-ministre.
M. Russell: Si je comprends bien, il y a 85 postes permanents et
2 temporaires.
M. Bérubé: Je n'ai aucune objection à
discuter du programme de révocation, mais comme nous avons convenu que
nous le retardions à demain...
M. Russell: Non, ce n'est pas du programme de révocation
que je veux discuter, mais du personnel qui va s'en occuper.
M. Bérubé: Cela sera inclus dans...
M. Russell: Comme ils font partie de l'administration, je
présume que...
M. Bérubé: Non, ils ne sont pas inclus dans
l'administration. Ici, ce que nous avons, c'est le service de la gestion
financière, la préparation de budget, avec 34 personnes, la
gestion du matériel, l'équipement, 51 personnes, le service de
l'informatique, l'information. Vous voyez, ce sont davantage des services
comptables, des services administratifs avec la haute direction du
ministère sachant que, de toute façon, notre ministère est
très largement décentralisé en régions et que tout
l'aspect gestion des unités de la forêt publique,
évidemment, devra se faire avec des fonctionnaires en régions et
là, c'est au programme 4, élément 1.
M. Russell: Donc, tous ceux dont le ministre a parlé tout
à l'heure, MM. Baril et Laberge, qui font l'analyse actuellement dans la
région de la Gaspésie, ne font pas partie de ces postes.
M. Bérubé: Oui. Eux en font partie. Le programme de
révocation et de gestion de la forêt et de lallocation, cela
relève du programme 4. Ceci n'a rien à voir avec ce programme.
Ceci est un groupe, une direction responsable du développement
industriel qui peut prendre la relève lorsque nous avons un dossier qui
n'est pas soluble, en apparence, en tout cas, par les moyens classiques du
ministère, soit par l'allocation de matière ligneuse telle que
pratiquée dans les régions. Chaque fois que nous nous retrouvons
avec un problème particulier, à ce moment-là,
évidemment, on fait appel à une petite équipe au niveau de
I'administration supérieure du ministère qui, elle, peut faire le
lien tant avec d'autres ministères qu'avec les régions et avec
les différents services du ministère, la différence
étant que ces fonctionnaires se voient confier un dossier. Dans le cas,
par exemple, de notre groupe s'occupant de l'industrie forestière, il
s'est vu confier un dossier avec, évidemment il me dira
une série de petits dossiers consécutifs au dossier principal.
Ces gens se voient confier un sujet et ils doivent, à ce
moment-là, ne se préoccuper que de celui-là; ils doivent
faire l'intégration, ce qui n'est généralement pas
possible autrement.
M. Russell: Ce genre d'étude qui est faite par M. Baril et
M. Laberge actuellement on a mentionné la région de la
Gaspésie est-ce qu'il s'agit d'une étude sur la
rentabilité des industries ou sur l'alimentation, d'une façon
permanente, des industries existantes?
M. Bérubé: Cela peut porter tant sur une assistance
au point de vue gestion financière, tant sur une assistance sur le plan
purement technique, évaluation du type d'équipement de sciage
dans l'usine et son adéquation au type de bois que l'on pourrait rendre
disponible, tant sur l'approvisionnement en matière ligneuse. Cette
étude peut, d'ailleurs, en général, être faite par
l'administrateur régional à qui on soumet le problème.
M. Russell: Est-ce que l'étude prévoira aussi, s'il
y a des industries qui ferment ou qui font faillite comme le mentionnait
le ministre tout à l'heure le genre d'industrie qui remplacera
cette industrie? Parce que si une industrie est en faillite parce qu'elle n'est
pas rentable, peut-être à cause des essences qu'elle
exporte...
M. Bérubé: Oui.
M. Russell: ... et qu'un autre genre d'industrie qui utiliserait
d'autres essences, d'autres productions pour...
M. Bérubé: Oui. Nous avons quelques dossiers sur
lesquels nous travaillons, par exemple, une usine de panneaux
d'aggloméré, pour la région du Lac-Saint-Jean. Nous
n'avons pas regardé de très près mais nous avons
néanmoins jeté un regard sur le problème d'une usine de
papier journal dans le nord-ouest, qui s'approvisionnerait aux copeaux
résiduels de la région. Nous examinons le problème de la
Papeterie de la vallée de la Matapédia et, également, nous
étudions les possibilités forestières de Gaspé-Nord
et de l'île Anti-costi, de manière à voir si nous ne
pourrions pas dégager un approvisionnement en matière ligneuse
sur lequel on pourrait édifier une industrie de moyenne taille dans ce
secteur.
Voilà des types de dossiers que l'on peut confier à nos
responsables.
M. Russell: Dans l'industrie du meuble, est-ce que c est cette
équipe qui fait ce travail ou si c'est joint au ministère de
l'Industrie et du Commerce?
M. Bérubé: Non. Pour I industrie du meuble, nous
tentons de nous cantonner essentiellement à I'industrie de
première transformation.
M. Russell: Première transformation, oui. M. le
Président, j aurais une autre question: Le nombre prévu de
postes, c est-à-dire 85, est-ce que ces postes sont tous comblés
actuellement ou si plusieurs sont vacants? Les 85 postes, c est
I'élément 1.
M. Bérubé: C'est 95 que vous voulez dire.
Ici, vous avez 91 postes permanents au programme 5,
élément 1 ; au programme 5, élément 2, vous avez
412 postes permanents.
M. Russell: C'est le programme 5?
M. Bérubé: Programme 5.
A la page gauche, vous avez le budget; en-dessous, vous avez les postes
permanents. Au total, pour le programme 5, vous avez 503 postes prévus
pour 1978.
M. Russell: D'accord. Est-ce que ces postes sont
comblés?
M. Bérubé: De façon générale,
on peut dire que la variation entre nos postes occupés et les postes
vacants, dans le cours d'une année, va de 60 à 80, à cause
d une rotation qui se fait. Mais on peut dire que cela fonctionne
normalement.
M. Russell: D accord.
Le Président (M. Gendron): Est-ce qu'il y a des questions
du côté ministériel? M. Giasson, député de
Montmagny-L'Islet. (11 heures)
M. Giasson: Tout à l'heure, M. le ministre a fait
état de la création d'une équipe plus
spécialisée qui avait un rôle particulier, soit celui de
s'attaquer à des dossiers plus délicats, d'aller dans les
régions et de procéder à la recherche de solutions, mais
d'abord de mener des études et de procéder à la recherche
de solutions applicables à chaque cas spécifique. Le ministre a
également nommé des personnes qui siègent dans ce groupe
de travail. Il a mentionné le nom de M. Roberge. Est-il devenu permanent
au ministère?
M. Bérubé: M. Roberge est un consultant
détaché de sa firme pour au moins une année, à ma
connaissance. A titre de consultant, il s'occupe plus spécifiquement de
l'équipement de l'industrie papetière et des possibilités
de transformation de cette industrie, pour la rendre plus compétitive et
également pour l'adapter au type de forêts que nous avons. Par
exemple, lorsqu'on parle de l'utilisation de feuillus dans la fabrication de
pâtes, évidemment, il y a des implications technologiques à
une telle transformation, et M. Roberge est notre conseiller pour cet aspect
plus spécifique; disons qu'il s'occupe de technologie.
M. Giasson: Lorsque, aux engagements financiers, une demande de
crédit a été autorisée par le Conseil du
trésor aux fins de la rémunération ou du paiement du
salaire de M. Roberge et qu'un montant de $53 000 a été requis
par l'engagement financier, s'agit-il du salaire total pour une année de
travail?
M. Bérubé: S'agit-il du salaire de M. Roberge ou du
salaire de M. Rankin?
M. Giasson: De M. Roberge, de Conibec, à Longueuil.
M. Bérubé: C'est à contrat, c'est pour une
année, c'est une base annuelle.
M. Giasson: II s'agit de la rémunération annuelle
que le ministère va verser.
M. Bérubé: C'est sur une base annuelle.
M. Giasson: A cela s'ajoutent, j'imagine, des frais de voyages,
etc.
M. Bérubé: Oui, suivant la réglementation
existante pour les employés permanents du gouvernement, en autant que
c'est relié à l'exercice de sa fonction.
M. Giasson: M. Rankin est-il également un ingénieur
attaché à une firme quelque part?
M. Bérubé: Non, M. Rankin est un consultant
agissant en son nom personnel, puisque, à ma connaissance, il a sa
propre firme dans le secteur. Il a donc, à ma connaissance, mis fin
à ses activités. Il y a eu une période de transition. Au
début de l'année, M. Rankin ne consacrait pas je n'ai pas
le chiffre exact tout son temps aux dossiers, parce qu'il avait un
certain nombre de projets qui étaient en cours. Il y a donc eu une
période de transition au cours de laquelle il a consacré tant de
jours par semaine sur ce dossier et, évidemment, tant de jours par
semaine pour compléter ses propres activités de consultant, mais
il possède son propre bureau de consulant.
M. Giasson: Quels étaient les mandats particuliers qu'on
avait confiés à ces deux personnes?
M. Bérubé: Un dossier, un mémoire a
été préparé par un groupe de hauts fonctionnaires
des ministères des Terres et Forêts, de l'Industrie et du Commerce
et de l'Environnement, portant sur une politique applicable à
l'industrie des pâtes et papiers. Elle reposait sur un certain nombre de
postulats, d'hypothèses de travail et, évidemment, en arrivait
à certaines conclusions.
Le rôle de ces consultants, aidés en cela d'un certain
nombre de spécialistes de la planification au ministère des
Terres et Forêts, a été, d'une part, d analyser de
façon critique ce premier mémoire portant sur une politique
d'intervention dans le
secteur de l'industrie forestière et, éventuellement,
à partir de ces données, d'élaborer une politique dite
finale que l'on pourrait soumettre au gouvernement.
M. Giasson: Est-il dans les prévisions du ministère
de recourir aux services de ces deux personnes, après l'expiration du
premier mandat qui a été confié? Dans le cas de M. Rankin,
c'est un engagement pour un an; dans le cas de M. Roberge, il s'agissait d'un
engagement pour une période de 200 jours, sauf erreur.
M. Bérubé: Je vous dirai que oui. D'une part, parce
que la mise en application d'un tel programme exigerait certainement beaucoup
d'échanges avec, et le monde du travail et le monde industriel, et que
les compétences de ces experts, évidemment, sont
appréciables.
D'autre part, nous rencontrons certaines difficultés à
engager, dans le cadre de la structure administrative de la fonction publique,
du personnel pour ce groupe chargé du développement industriel
qui disposerait de toute l'expérience que nous aimerions avoir, ce qui
pourrait nous amener, effectivement, à profiter de l'occasion pour
remplir les postes au niveau des catégories où ils ont
été classifiés par la fonction publique, et d'encadrer, au
moins au départ, cette équipe par un ou deux consultants. Par
conséquent, on peut imaginer que leur mandat soit prolongé.
M. Giasson: Mais, le ministre reconnaît tout de même
qu'en matière de rémunération, ces gens exigent,
peut-être à bon droit je ne veux pas mettre en doute...
une rémunération beaucoup plus forte, sur une base
annuelle, que celle qu'ils pourraient obtenir s'ils étaient
intégrés à la fonction publique.
M. Bérubé: C'est juste. Pour arriver à aller
chercher une équipe possédant toute la connaissance
nécessaire pour s'attaquer à de tels problèmes, j'aurais
sans doute besoin d'une demi-douzaine de sous-ministres. Ce n'est pas dans
l'habitude ni dans la tradition gouvernementale de multiplier à l'infini
le nombre de sous-ministres et, par conséquent, il faut passer par la
voie des consultants.
M. Russell: Est-ce que ce sont les sous-ministres qui font la
recherche de ces gens rares ou si c'est le ministre qui...
M. Bérubé: En général, dans le cas
présent, les noms m'ont été suggérés par
notre administration.
M. Russell: Combien y a-t-il de firmes de consultants autres que
ces gens-là? Y a-t-il d'autres firmes de consultants?
M. Bérubé: Pour le cas de la direction
industrielle, il n'y a que ceux-là.
M. Russell: A l'intérieur du ministère, est-ce
qu'il y a d'autres firmes de consultants?
M. Bérubé: Oui, puisque tous les travaux
d'inventaire forestier, de cartographie, d'arpentage, d'aménagement sont
généralement faits sous contrats donnés à des
consultants.
M. Russell: Combien y a-t-il de firmes de consultants? Est-ce que
le ministre connaît ce nombre d'engagements ou de mandats?
M. Bérubé: A chaque programme, en fait... M.
Russell: Programme par programme.
M. Bérubé: Oui, programme par programme, à
chaque fois il y a un certain nombre de consultants à qui nous donnons
des contrats.
M. Russell: Je n'ai pas d'objection du tout, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que le programme 5 est
adopté? Oui, M. le député de Montmagny.
M. Giasson: J'aurais encore une question, M. le Président.
Puisque nous sommes au programme de la direction, gestion et soutien
administratif, c'est peut-être le moment de s'informer, auprès du
ministre, de la situation des entrées de revenus au ministère,
à partir des différents droits que le ministère peut
percevoir à l'endroit des utilisateurs.
Est-ce que vous avez des chiffres récents sur ces entrées
d'argent au ministère, les droits, les permis de coupe, les revenus
découlant de vente de terres publiques?
M. Bérubé: Oui. Ne serait-il pas plus simple de
vous remettre une photocopie de cela? J'ai ici le tableau comparatif. Je ne
voudrais pas me lancer dans une énumération aussi fastidieuse que
celle que j'ai... Je pense que je tirerai une copie et que je pourrai vous la
remettre. Cela vous irait?
M. Giasson: M. le ministre, j'accepte fort bien que vous
distribuiez une copie du document, pour ne pas dire déposer, puisque
nous sommes en commission parlementaire.
M. Bérubé: Oui, exactement. Il s'agit tout
simplement de mettre à la disposition...
M. Giasson: Dans la même veine, il fut un moment où,
suite à des difficultés qu'ont connues certaines industries,
surtout dans le secteur du sciage, il avait été accepté de
reporter, dans le temps, le paiement des permis des droits.
Est-ce que ces gens à qui ont avait accordé des
délais en matière de paiement de ces droits et permis, ont
respecté les paiements qui avaient été ventilés
dans le temps?
M. Bérubé: En ce qui concerne les paiements
différés qui étaient, à un moment donné, de
l'ordre d'environ $17 millions, au 31 mars 1977 les paiements
différés pour les scieries et pour l'environnement
s'élevaient à environ $11 millions. On avait déjà
diminué. Au 31 mars 1978, nous en sommes à $3,5 millions.
Evidemment, lorsque les paiements ont été différés,
il y a eu un échelonna-ge là-dedans mais nous en sommes, à
ce jour, sur $17 millions environ, à $3,5 millions de comptes à
recevoir de ce côté.
M. Giasson: Au cours de la dernière année, toujours
pour les mêmes faits, est-ce que le ministère a accordé
semblable possibilité de reporter le paiement?
M. Bérubé: Non.
M. Giasson: Quelle est l'idée qui sous-tend
derrière une décision qui a été prise par le
ministère? J'aimerais savoir si cela doit demeurer dans le temps de ne
pas charger de droits de coupe à la société Rexfor
lorsqu'on lui confie un mandat d'exploitation ou de récupération
à l'intérieur d'une forêt domaniale, alors que, tout
à côté, dans la forêt voisine où les
exploitations sont faites par des entrepreneurs privés, on continue
d'exiger le paiement de droits?
M. Bérubé: Je pense que c'est une philosophie sur
laquelle on peut discuter. D'une part, c'est prendre l'argent de la poche
droite et le mettre dans la poche gauche vous reconnaîtrez ceci
avec, évidemment, les implications administratives et les
coûts supérieurs à l'Etat. Par conséquent, on ne
voit pas d'avantage à le faire.
Le seul avantage pourrait résider dans une façon
différente d'évaluer les profits générés par
REXFOR qui seraient forcément réduits à la suite de cette
transaction et, par conséquent, pouvoir comparer la profitabilité
de REXFOR...
M. Russell: Cela a augmenté. M. Bérubé:
... sur une base... M. Russell: Les déficits seraient
augmentés.
M. Bérubé: Je dois dire vous aurez
d'ailleurs l'occasion de poser toutes les questions concernant REXFOR
que, par l'expérience que j'en ai présentement, j'ai pu comparer
des chiffres concernant l'efficacité de REXFOR dans deux industries de
sciage au Québec et c'est supérieur à tout ce que j'ai vu
de l'industrie privée, présentement, y compris celles qui sont
considérées, au Québec, comme les championnes. Par
conséquent, je soulignerais qu'il ne faut pas trop facilement jeter la
pierre.
Lorsque, par exemple, un gouvernement confie à la
société je vais vous répondre d'Etat,
REXFOR, le soin de prendre en charge une scierie avec $22 millions de dettes,
alors que l'usine n'en vaut pas $10 millions, à ce moment-là, il
ne faut pas être surpris qu'il faille effacer la dette à un moment
donné. Sinon, ce ne sera jamais rentable; il n'y a pas un industriel
privé qui l'aurait prise sans faire faillite. C'est un problème
tout à fait particulier.
Le déficit généré par REXFOR n'a rien
à voir avec les transactions qu'il a prises parce que, notez bien que,
REXFOR a pris des scieries en faillite et les a rendues rentables. Si elles
avaient fait faillite, c'est parce que l'entreprise privée n'avait pas
réussi. Par conséquent, il faut savoir reconnaître que,
dans plusieurs cas, elles sont plus efficaces que l'entreprise privée.
Je le signale en passant puisque c'est le genre de leitmotiv que l'on entend
continuellement concernant les sociétés d'Etat. Personnellement,
cela finit par me frustrer parce que c'est vouloir critiquer la main qui nous
nourrit, c'est mordre la main qui nous nourrit.
Je pense que nos sociétés d'Etat sont là par la
volonté des législateurs pour, très souvent, prendre des
dossiers qui sont socialement importants pour la collectivité
québécoise mais que l'entreprise privée, avec ses
critères économiques, refuse de prendre. Par conséquent,
il va falloir utiliser des critères différents pour
apprécier ces interventions parce quelles sont là pour rendre
service à la collectivité québécoise. Très
souvent, les décisions sont prises non pas sur la base de
critères économiques mais sur la base de critères
politiques. Je pense qu'il ne faut pas reprocher à une
société d'Etat de ne pas avoir fait de profits dans des
circonstances particulières.
Nonobstant cette intervention politique dans les affaires
économiques de beaucoup de nos sociétés d'Etat, je devrai
vous dire que, dans le cas de REXFOR, le dossier de REXFOR peut être
remarquablement bien défendu par le président de la
société qui se fera un plaisir de vous mettre quelques points sur
les i, j'en suis convaincu. Je l'espère parce que s'il ne le fait pas,
je le ferai. Il pourrait ne pas le faire par délicatesse pour
l'Opposition. (11 h 15)
M. Russell: M. le Président, je pourrais demander une
rectification au ministre, parce que ce n'est pas moi qui ai imprimé le
livre qu'il y a ici. Je prends ces chiffres et je regrette que ceux qui les ont
faits aient induit la commission en erreur, ou ceux qui ont lu ces documents.
On parle de déficit, non pas de surplus. J'espère que demain on
pourra nous apporter une rectification à tous ces chiffres
déposés.
M. Bérubé: On le sait, c'est la méthode
comptable.
M. Giasson: M. le Président, peut-être le jugement
du député de Brome-Missisquoi sur REXFOR est-il en fonction des
mêmes critères que ceux qui animaient le ministre des Finances
lorsqu'il a fait des déclarations sur la nécessité de la
rentabilité des sociétés d'Etat et des entreprises
publiques.
M. Bérubé: Je pense qu'il faudra, à
l'avenir, distinguer entre certaines missions sociales et certaines missions
économiques. A titre d'exemple, lorsque le gouvernement confie à
REXFOR le soin de s'engager dans un projet comme MIDER sur la moyenne
Côte-Nord, que REXFOR réussit à produire du bois, $10
meilleur marché que ITT qui coupe dans les mêmes territoires, mais
étant donné le prix qu'ITT veut consentir à REXFOR et que
REXFOR encourt des déficits, et qu'elle encourt des déficits
comme société parce qu'elle a reçu un mandat
spécifique du gouvernement de les encourir, je pense qu'on ne peut pas
reprocher à cette société son déficit.
Ce que l'on peut reprocher au gouvernement cependant, c'est de ne pas
avoir pris ses responsabilités et de ne pas avoir carrément
marqué "revenus de la société, subventions ou contrats
pour réalisation de certains travaux commandés par le
gouvernement". Je pense que c'est ça qui est important. Il faut faire la
distinction très nette entre ce qui est commandé par le
gouvernement, et à ce moment-là le gouvernement devrait avoir le
courage de ne pas camoufler ses ordres sous d'apparents déficits de la
société d'Etat, mais il devrait avoir le courage de les publier
sous forme de subvention...
Nous n'avons pas caché que dans la région de
Sainte-Anne-des-Monts, REXFOR avait reçu $4 millions en subvention pour
intervenir. C'est une action gouvernementale politique que j'aurai à
défendre sur le plan politique et je ne dois pas la camoufler
derrière des états financiers déficitaires de la
société REXFOR en m'imaginant qu'ayant fait cette
opération de camouflage, que tous les gouvernements antérieurs se
sont amusés à faire, le ministre en sort la tête plus haute
qu'avant et que c'est la société qui doit encaisser.
M. Giasson: M. le Président, à partir des documents
qui viennent d'être remis aux députés...
M. Russell: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
discuter de REXFOR immédiatement ou attendre que REXFOR soit ici pour
détailler...
M. Bérubé: REXFOR, demain matin, 10 heures.
M. Russell: Je trouve presque injuste de laisser le ministre
faire des avancés comme ceux qu'il vient de faire et qu'on ne puisse pas
répondre. Je suis bien prêt à remettre le débat
à demain, mais je ne voudrais pas passer le reste de la séance
à discuter des affaires de REXFOR suivant les faux chiffres qu'on a
devant nous ici, qui nous induisent en erreur, qui nous font porter de faux
jugements sur un organisme certainement valable. Je faisais partie du
gouvernement qui l'a créé et j'espère que c'est un
organisme valable, qui rend service dans plusieurs cas.
Si c'est réellement vrai que ça rend service dans
plusieurs cas, on devrait publier les faits tels qu'ils se présentent,
non pas des chiffres faux comme ceux que j'ai devant moi, qui m'induisent en
erreur.
M. Bérubé: Ce ne sont pas des chiffres faux.
M. Russell: C'est ce que le ministre vient de dire...
M. Bérubé: Ces chiffres sont comptabilisés
suivant une technique comptable qui peut être discutable. Par exemple,
vous avez posé cette question concernant les droits de coupe: Pourquoi
REXFOR ne paie-t-elle pas de droits de coupe? Eh bien, effectivement, si on
voulait comptabiliser les opérations commerciales de REXFOR, à ce
moment-là, sur une base purement économique, il faudrait,
à mon point de vue, comptabiliser les droits de coupe, qu'ils soient
payés ou non.
Il n est peut-être pas nécessaire qu'elle les paie à
I'Etat, de toute façon. Mais que dans la comptabilité de ces
opérations financières, on puisse comptabiliser les droits de
coupe, je pense que oui.
M. Russell: M. le Président, j'ai l'impression que quand
on donnera à l'entreprise privée les mêmes avantages que
REXFOR, l'entreprise privée pourra rendre les mêmes services que
REXFOR. Je suis prêt à discuter avec le président de REXFOR
et le ministre a toutes les bonnes oeuvres de REXFOR aussi bien que des mauvais
mouvements qu'à faits l'entreprise privée. Des erreurs, il va
s'en commettre par REXFOR, comme il s'en commet par lentreprise privée,
mais c'est malheureux, I'entreprise privée n'a pas le contrôle
absolu des marchés et elle est obligée de subir des situations
souvent malheureuses.
M. Bérubé: De toute façon, ce sont des cas
particuliers. On me souligne, et ceci est un fait, que les filiales de REXFOR
paient les droits de coupe. En d'autres termes, Béarn, Taschereau,
Samoco et autres paient des droits de coupe. Ce n'est que REXFOR, comme
organisme, lorsqu'il reçoit une commande du gouvernement pour des coupes
sylvicoles ou autres, qui ne paie pas de droit de coupe. A ce moment-là,
il travaille sur la base d'un mandat spécifique du gouvernement.
M. Russell: De toute façon, on pourrait en discuter
demain.
Le Président (M. Dussault): Un instant, M. le
député. Je voudrais savoir de M. le ministre si la question de
REXFOR ou des sociétés nationales est incluse dans le programme
5.
M. Bérubé: Non.
Le Président (M. Dussault): Si ce n'est pas le cas, je
vous demanderai immédiatement d'attendre pour discuter de la question de
REXFOR demain matin, ou au moment où le ministre prévoira que
nous pourrons discuter avec les représentants de REXFOR.
M. le député de Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: A partir du document qui vient de nous être
remis, j'aurais quelques précisions à demander au ministre
concernant différents postes de revenus au ministère. Nous
voyons, sur la première feuille, à la section qui traite de
revenus découlant de prévention et lutte contre les incendies,
une augmentation très forte par rapport à l'an dernier. Cela va
de $260 000 l'an dernier, à $1 786 000 cette année. Qu'est-ce qui
s'est produit pour qu'un tel changement ait lieu, dans l'état des
revenus découlant de la contribution de ceux qui participent au
financement de la protection contre les incendies?
M. Bérubé: On vient d'éclairer ma lanterne.
Je me souviens maintenant vaguement du problème. Dans le passé,
les sociétés de conservation percevaient de leurs membres, les
frais, les charges...
M. Giasson: C'est cela.
M. Bérubé: ... résultant de l'extinction
d'un incendie. Le ministère des Terres et Forêts étant un
payeur efficace, versait sa quote-part à de tels frais. Cependant, il y
avait souvent des entreprises privées que défend avec
beaucoup de vigueur le député qui, de toute façon,
avaient une quote-part à payer.
M. Giasson: Incluant les municipalités parfois.
M. Bérubé: Oui, parfois incluantles
municipalités, toutes sortes d'organismes, privés ou autres, qui
avaient une quote-part à payer dans la lutte contre les incendies. Or,
il semble que dans le passé, les sociétés de conservation
avaient beaucoup de difficultés à pouvoir recouvrer lesdites
sommes, ce qui fait que, cette année, le ministère des Terres et
Forêts a pris à sa charge le soin de recouvrer lesdites sommes et
de les verser aux sociétés de conservation, ce qui a
augmenté substantiellement l'efficacité de
récupération des sommes.
M. Giasson: Mais lorsque le ministère a
décidé de prendre cela à sa charge, est-ce qu'il
réclame quand même des sociétés, des individus, des
organismes ou des corps qui font défaut de payer leur quote-part
naturelle aux sociétés de conservation, suite à des
travaux d'extinction et de protection?
M. Bérubé: On me dit que les exigences sont
toujours les mêmes. C'est uniquement un mode administratif.
M. Giasson: II y a récupération par le
ministère à l'endroit de ceux qui ont fait défaut de
payer. C'est cela?
M. Bérubé: Le seul changement, en fait, c'est que
le ministère a pris la perception des comptes à recevoir que ne
pouvaient percevoir les sociétés. C'était la seule
façon. C'est pour cette raison qu'on voit, cette année, qu'il y a
une grande augmentation des revenus de ce côté-là.
Cela souligne la plus grande efficacité de l'appareil de l'Etat
que celui de l'entreprise privée, parfois.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: Sur le même sujet. Dans le même
tableau, vous avez les amendes, les confiscations, les effractions. L'an
dernier, il y avait un montant de S866 000 pour infractions. Cette
année, il n'y en a que $38 000. Pourquoi?
M. Bérubé: Je ne crois pas que ce soit lié
au changement de gouvernement.
M. Giasson: M. le Président, est-il logique de
penser...
M. Bérubé: Malheureusement, nous n'avons pas la
réponse à votre question. Je pourrais vous faire de la petite
politique en expliquant que les Québécois...
M. Giasson: Un petit tour de valse, allez-y donc.
M. Bérubé:... se sentant maintenant solidaires de
leur gouvernement, ne violent plus la loi comme autrefois. Mais enfin, je crois
que ce serait un peu tiré par les cheveux.
M. O'Gallagher: Un peu, oui.
M. Giasson: Non, ce serait plutôt l'autre motif, celui du
grand pardon que l'actuel gouvernement a accordé à des gens qui
ont commis des infractions aux lois, c'est à coups de millions. Cela
pourrait être une réponse qui a autant de valeur que celle que le
ministre a donnée.
M. Bérubé: Disons que les deux se valent.
M. Giasson: M. le Président, dans la perception de droits
de coupe sur du bois qui a été exploité dans les
forêts domaniales, ces droits de coupe ont également connu une
augmentation. Est-ce qu'on doit penser qu'effectivement, on a accru les permis
ou que les droits de coupe ont augmenté de façon fort importante
dans les forêts domaniales du Québec? Ou si cela découle
d'une augmentation du droit de coupe à l'unité?
M. Bérubé: ... à $14 millions, cela ne fait
pas une grosse augmentation.
M. Giasson: Non, dans les forêts domaniales, au
deuxième poste, vous avez une augmentation d'au-delà de $1
million. Du côté des territoires affermés, cela va, cela se
compare bien, $14 millions...
M. Bérubé: L'interprétation qu'on donnerait,
c'est que les taux n'ayant pas changé, il faut en conclure que le volume
de bois coupé s'est accru.
M. Giasson: A la connaissance du ministre, est-ce que REXFOR
conduit des activités dans d'autres forêts domaniales que celles
des Appala-ches?
M. Bérubé: Est-ce qu'on pourrait attendre à
demain matin, pour ne pas s'engager à nouveau dans un débat sur
REXFOR?
M. Giasson: D'accord, cela va. Si vous aviez eu les chiffres, on
aurait pu les prendre sans lancer un débat. Je reviendrai demain, M. le
Président. J'aurais une autre question. Est-ce que l'actuel
gouvernement, qui s'est toujours montré fort soucieux de la conservation
du territoire public, du domaine public, qui s'est opposé avec force
à ('"aliénation" du territoire public... Pourquoi est-ce si
difficile à dire?
M. Bérubé: (I m'a fallu six mois pour arriver
à le prononcer comme du monde.
M. Giasson: Ah bon! Est-ce qu'à partir de cette
politique-là, on peut expliquer que la vente des terres publiques par
l'Etat a plus que doublé les revenus que l'Etat retirait au 1er mars
1977. Un an après, ce montant a plus que doublé. S'agit-il d'une
augmentation de la valeur ou des charges ou des droits appliqués sur la
vente des terres publiques ou s'il s'agit d'une augmentation
considérable des superficies qui ont été vendues par le
gouvernement?
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Montmagny-L'Islet, je tiens à préciser que cette question
relève du programme 7. Je ne voudrais pas qu'on parte la discussion.
M. Giasson: M. le Président, il s'agit de documents
déposés par le ministre sur l'actuel programme 5. Cela ne peut
pas être plus à point.
M. Bérubé: Non, je regrette. Il s'agit d'un revenu
et non pas de terres publiques.
Ce n'est pas inclus au programme 5.
M. Giasson: Mais vous avez déposé le document ce
matin.
M. Bérubé: Parce que j'ai eu l'amabilité de
répondre à une question, mais non en liaison avec le programme 5.
C'est en liaison...
M. Giasson: Vous avez ouvert la porte, la porte est ouverte.
M. Bérubé: Si vous voulez effectivement que je
fasse preuve du refus le plus systématique de collaboration, je pourrais
le faire, évidemment, mais je me ferais accuser, à ce
moment-là, je ne sais pas, vous avez utilisé tellement de grands
noms...
M. Giasson: De dictature.
M. Bérubé: Oui et d'intransigeance, etc. M.
Giasson: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Etant donné que le
président a un rôle à jouer et que c'est au moins celui
d'avoir de l'ordre à une commission, je préférerais,
effectivement, que vous répondiez à cette question, et à
toutes celles qui suivront, bien sûr, parce que cela ouvre sûrement
une porte, lorsque nous discuterons du programme 7. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le programme 5? (11 h 30)
M. Giasson: Si je comprends bien, M. le Président, votre
décision est rendue. On pourra poser des questions sur les documents
déposés ce matin dès que vous appellerez le programme 7.
Est-ce ainsi que je dois interpréter votre décision?
M. Bérubé: On va vous répondre tout de
suite. On vient d'avoir la réponse. Il se trouve justement que notre
fonctionnaire qui attend patiemment l'étude du programme 7, alors que
nous n'en sommes toujours qu'au programme 5, vient de nous fournir la
réponse. C'est la vente de terrains pour des parcs industriels à
Sept-lles, à Val-d'Or... A Sept-lles, on me dit que le parc industriel
valait tout près de $700 000. Il y a la Société
d'habitation du Québec.
Le Président (M. Dussault): Y a-t-il d'autres
interventions sur le programme 5?
M. Russell: C'est une année extraordinaire par rapport
à cela.
Une Voix: Adopté.
M. Bérubé: Ah oui! Le développement
industriel du Québec connaît un boom extraordinaire
présentement.
M. Giasson: M. le Président, toujours à partir de
ce document, peut-on poser d'autres questions ou doit-on attendre...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Montmagny-L'Islet, je ne vois pas d'objection à ce que vous posiez des
questions sur les documents qui ont été distribués, si vos
questions relèvent du programme 5. Sinon, il faudra attendre au
programme 7.
M. Giasson: Parfait, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Brome-Missisquoi, je pense que vous aviez signifié que vous
désiriez parler.
M. Russell: M. le Président, j'avais simplement une
question à poser sur ce document. Le ministre n'est pas obligé de
me répondre immédiatement. Cela ne concerne pas le programme 5.
Je regarde l'exportation et je remarque qu'il y avait des revenus de $49 000,
en 1977 et en 1978, il y a un
déficit de $5834. Est-ce que le gouvernement fait de
l'exportation?
M. Bérubé: Pourriez-vous me dire où vous
voyez le...
M. Russell: Dans le document que vous avez déposé,
c'est inscrit exportation, simplement au point de vue de...
Une Voix: Je ne sais pas où c'est. M. Russell: A la
cinquième ligne. Une Voix:Cinquième ligne.
M. Russell: Est-ce un déficit ou un crédit que vous
avez perçu en trop?
M. Bérubé: Cela semble être passablement la
seule explication...
M. Russell: Vous avez brimé l'entreprise privée
encore une fois?
M. Bérubé: Pardon?
M. Russell: Vous avez brimé l'entreprise privée
encore une fois.
Une Voix: Même Ottawa.
M. Bérubé: C'est sans doute une petite-moyenne
entreprise.
M. Russell: Ou est-ce que c'est Ottawa qui ne vous a pas
remboursé?
M. Bérubé: C'est un remboursement de taxes.
M. Russell: C'est Ottawa qui ne vous a pas remboursé?
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
C'est cela. Il va rembourser cela aux contribuables.
M. Russell: M. le Président, il pourra donner la
réponse plus tard, les fonctionnaires vont la trouver.
Le Président (M. Dussault): Le programme 5 est-il
adopté?
M. Giasson: Adopté, pour autant que je suis
concerné.
Financement forestier
Le Président (M. Dussault): J'appelle le programme 6.
Souhaitez-vous le discuter en tant que programme ou élément par
élément?
M. Russell: Je n'ai pas d'objection à ce que le ministre
fasse des commentaires généraux sur le programme. On pourra le
prendre globalement.
M. Bérubé: M. le Président, je dois dire
que, concernant le crédit forestier, je préférerais que M.
Moreau, du crédit forestier, se joigne à moi et réponde
à vos questions et même précise certaines modifications
prévues à la loi. En fait, on a un certain nombre de projets.
En effet, le crédit forestier n'est qu'une filiale du
crédit agricole. Il est administré beaucoup plus en fonction des
lois du crédit agricole. Il est modelé sur le crédit
agricole. Je pense que nul autre que M. Moreau n'est plus en mesure de
répondre à vos questions et même d'expliquer un peu le
fonctionnement de son programme. Je lui céderai donc la parole.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que vous permettriez
des interventions sur l'ensemble du programme 6?
M. Bérubé: M. le Président, je pourrais vous
donner les grandes lignes des activités de l'exercice qui vient de
s'écouler. En vertu de la Loi du crédit forestier, comme vous le
savez, l'office est habilité à consentir des prêts
lui-même, des prêts à long terme et à moyen terme.
Les institutions privées, soit les banques à charte et les
caisses d'épargne et de crédit, sont également
habilitées à consentir des prêts à moyen terme en
vertu de cette loi.
Les prêts à long terme consentis par l'office ont
été, au cours du dernier exercice, de 250 pour un montant de $4
015 000, alors que les prêts à moyen terme consentis par les
institutions privées furent de l'ordre de 217 pour un montant global de
$1 532 599, avec le résultat que le nombre d'acres sous gestion, en
vertu de cette même loi, relativement aux prêts consentis par
l'office, fut au cours de l'exercice 1977/78, de 61 946 acres, alors que le
nombre d'acres sous gestion reliés aux prêts consentis par les
institutions privées fut de 5310 acres, pour un total, au cours du
dernier exercice, de 67 256 acres, ce qui est nettement supérieur
à l'exercice antérieur, mais il faut admettre que l'exercice
antérieur, par ailleurs, était le premier exercice de l'office
relativement au crédit forestier. Alors, il fallait, si vous voulez,
procéder à la mise en place. Il y a eu quand même certains
délais au départ.
Vous avez les grandes lignes des activités de l'Office du
crédit agricole en marge du programme du crédit forestier. On
voit, comme je le mentionnais, une nette amélioration par rapport aux
activités de l'année précédente. Je dois dire
qu'actuellement, les demandes en cours, à l'étude à
l'office, sont de l'ordre d'environ 74 ou quelque chose comme cela. Nous sommes
en train de prendre véritablement notre vitesse de croisière.
J'espère que les activités iront en augmentant durant les mois
à venir.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, le responsable du
crédit forestier, qui est avec nous, ce matin, nous a donné des
renseignements sur les opéra-
tions de la dernière année, soit le nombre de prêts
et les montants consentis. Est-ce qu'à l'intérieur de
l'opération, les conditions et les exigences posées par l'Office
du crédit agricole, ou encore, par les banques à charte et les
caisses, qui ont des conditions similaires, je présume, parce que l'un
est conditionné par l'autre, est-ce que ces conditions, dis-je, sont
assez généreuses, assez ouvertes pour qu'il y ait vraiment une
utilisation maximale des possibilités, des facilités de
crédit qu'auraient ces forestiers qui voudraient investir dans le
secteur, non seulement sur une base secondaire, mais également en vue
d'en faire une opération qui pourrait occuper dans le futur leur temps
de façon permanente, c'est-à-dire des gens qui voudraient vivre
d'une activité forestière à-temps plein?
M. Bérubé: M. le Président, je pense
qu'actuellement nous avons parmi nos emprunteurs des structures d'exploitation
de la forêt privée qui ont une envergure raisonnable pour
permettre précisément à ces structures d'évoluer
à temps plein, de faire exclusivement de la mise en valeur de la
forêt privée. Par contre, le phénomène que nous
constatons, et c'est là que nous sommes en mesure de réaliser
l'impact du programme, c'est que nous relevons que beaucoup de lots, par le
principe de l'agglomération, ont quand même constitué et
continuent de constituer à la faveur d'un tel programme des
unités qui s'acheminent précisément vers une exploitation
qui permettra aux détenteurs d'en faire strictement ou essentiellement
de la mise en valeur. On voit, par le cheminement qui est très court,
jusqu'à maintenant, du programme de crédit forestier, ce
phénomène d'agglomération qui est très important.
Je pourrais peut-être, pour le bénéfice de la commission,
vous livrer déjà les résultats qu'on a obtenus en marge de
ce phénomène. Par exemple, au 31 mars 1978, la superficie moyenne
forestière avant un prêt était de 102 acres. La même
superficie, si vous voulez, ou la même exploitation, devient,
après le prêt, de 291 acres. La superficie moyenne
forestière sous plan de gestion c'est là, je pense, ce qui
est bien important, parce qu'à ce moment, il y a un service qui est
rendu à l'exploitant était de 202 acres. La superficie
forestière totale sous plan de gestion actuellement, après un peu
plus d'une année d'administration du programme, est déjà
rendue à 99 443 acres. Il y a eu de nouveaux établissements, qui
sont de l'ordre de 265, avec des agrandissements qui sont, eux, de.l'ordre de
126, par rapport à l'ensemble de nos prêts. Comme je le
mentionnais tout à l'heure, on voit se dessiner ce mouvement de
consolidation de la forêt. Je pense que c'était un des objectifs
que poursuivait le programme, un mouvement de consolidation, d'agrandissement
pour que se constituent des exploitations qui, comme le mentionnait le
député tout à l'heure, permettent aux exploitants de vivre
exclusivement de cette forêt.
M. Giasson: Est-ce que vous avez des projections pour la
prochaine année? Croyez-vous avoir des demandes beaucoup plus
volumineuses? Est-ce que vous prévoyez recevoir des demandes beaucoup
plus volumineuses que celles que vous avez eues au cours du dernier exercice?
Quels sont les indicateurs que vous avez que les forestiers, chez nous, soit
les cultivateurs ou des personnes qui s'adonnent à d'autres
activités, quels sont les indicateurs que vous avez qu'il y a vraiment
un intérêt et que nous allons vers le développement de ces
unités forestières qui vont dorénavant constituer, on peut
s'en douter fort bien, des entités qui auraient la capacité de
faire vivre celui qui s'y adonne?
M. Bérubé: En fait, on voit que la demande
progresse, si vous voulez. On pense aux entrevues, par exemple, aux
informations qui sont données, de même qu'aux formules remises. On
voit une augmentation. Disons que le budget qui avait été fait
pour 1977/78 était de 900. Cette année, il est de 1000. On y va
évidemment progressivement. On réalise que même 1000, c'est
peut-être minimiser, d'après la révision qu'on a ici, on
serait peut-être mieux, jusqu'à maintenant, de parler de 1065.
Ceci veut dire qu'il y a réellement une progression qui se fait, et
disons qu'au départ, probablement que l'information relativement
à ce programme n'a pas été assez élaborée,
je pense. C'est, du moins, la réaction que nous a fait connaître
la Fédération des producteurs de bois lorsque nous l'avons
rencontrée. Ces gens ont déploré que le programme ne soit
pas plus connu, ne soit pas plus vulgarisé, en dépit des efforts
que nous avons faits quand même, par des articles dans La Terre de chez
nous, par des dépliants que nous avons distribués. Je pense que,
quand même, au cours des prochains mois, nous allons faire en sorte d
intensifier nos efforts dans ce domaine pour que le programme soit le plus
accessible possible aux intéressés.
Voyez-vous, simplement depuis le début de l'exercice, au moment
où nous nous parlons, depuis le 1er avril, nous avons un accroissement
des demandes de 30% supérieur pour la même période
l'année dernière. Ceci veut dire qu'il y a quand même une
meilleure connaissance du programme, il y a quand même, également,
une plus grande adhésion des intéressés à ce
programme.
M. Giasson: Dans le cas de la participation de l'Office du
crédit agricole en ce qui a trait au crédit forestier, je parle
de la capacité qu'a l'office d'assumer une partie du coût de
l'intérêt pour la première tranche du prêt consenti,
est-ce que ça s applique intégralement au crédit forestier
comme on le retrouve dans le crédit agricole?
M. Bérubé: Oui, en fait... M. Giasson: ...
ou $25 000?
M. Bérubé: C'est-à-dire qu'au niveau du
crédit forestier, la subvention est légèrement... Disons
qu'à long terme, c'est 5%, le taux d'intérêt, à
lintéressé, sur l'ensemble. A moyen terme, il est
de 8% pour le prêt consenti par l'office, alors que, pour la
banque, le prêt consenti par une banque ou par un caisse, il s'agit du
taux du "prime rate" auquel est ajouté 1% et l'office rembourse une
subvention d intérêt de 5%, ce qui veut dire que le taux à
l'intéressé peut varier suivant la variation que peut avoir la
"prime rate" à ce moment.
M. Giasson: A long terme, quelle est la période de
remboursement?
M. Bérubé: La période moyenne
présentement je vais vous la donner, je l'ai ici je crois
que c'est 26 ans. Théoriquement, cela pourrait aller jusqu'à 60
ans, mais, en pratique, suivant la nature des cas qui se présentent, il
est jugé, suivant la rentabilité, etc., que les remboursements
devraient se faire dans telle période. Je pense que le prêt moyen,
actuellement, la durée pour laquelle les prêts sont consentis,
serait de 26 ans présentement.
M. Giasson: Lorsque vous parlez du prêt à court
terme, est-ce que ce sont des prêts affectés surtout à
I'achat d équipement forestier pour de I'exploitation ou si ça
peut s appliquer également à l'acquisition de nouveaux
terrains?
M. Bérubé: A long terme, c'est pour
rétablissement...
M. Giasson: Correct.
(11 h 45)
M. Bérubé: ... l'achat de nouveaux terrains;
à moyen terme, c'est surtout pour l'équipement. Je vais vous
donner les fins de ces prêts. Pour commencer, je vais vous donner les
principales fins pour lesquelles des prêts à long terme ont
été consentis. Il y a l'achat de la forêt privée:
92,7% des prêts à long terme sont consentis pour cette fin. En
d'autres termes, il y a eu jusqu'à présent $5 994 000 de
consentis pour l'achat de lots.
Quant à la consolidation de dettes, c'est 5,6% simplement, pour
l'ensemble des prêts consentis à ce jour. L'aménagement de
la forêt privée: il y a pour $50 900, c'est-à-dire 0,8%. La
consolidation de dettes due à l'aménagement, c'est 0,9%. Ce qui
veut dire que c'est la part du lion pour les prêts à long terme
qui est affectée à l'achat de lots.
M. Giasson: Les expériences vécues par l'office
vis-à-vis de crédits forestiers sur la fonction antérieure
de ceux qui demandent des prêts, est-ce que ces prêts ont surtout
été consentis à des exploitants agricoles ou si ce sont
des gens d'autres métiers, d'autres professions?
M. Bérubé: J'ai la strate de nos emprunteurs. Je
vais donner, M. le Président, pour le bénéfice... Pour les
agriculteurs il y en a 19 sur 250 pour l'exercice 1977/78. Il y a
évidemment des gens qu'on pourrait catégoriser dans les corps de
métiers qui sont au nombre de 67; il y a des enseignants qui sont au
nombre de 25; les forestiers proprement dits, ceux dont on parlait tout
à l'heure, qui peuvent faire véritablement de cette
activité une activité principale au sens qu'on connaît en
vertu de la Loi du crédit agricole, sont au nombre de 74; les
groupements forestiers sont au nombre de 8; les industriels et
commerçants, 12; des journaliers, 11 ; il y a des organismes forestiers
qui sont au nombre de 13; le personnel de bureau, 17; professionnels, ce qu'on
entend par nos professions libérales traditionnelles, 8; professionnels
technique et social, 38; techniciens, 18. ce qui donne un total de 250 dossiers
de prêts pour l'exercice financier qui vient de se terminer.
Alors, la strate des agriculteurs pour répondre à
votre question plus précisément est de 19 sur 250.
M. Giasson: Une dernière question, M. le Président.
Quel est le personnel à l'Office du crédit qui est affecté
particulièrement au crédit forestier?
M. Bérubé: Nous avons 23 personnes plus un
occasionnel affectés spécifiquement au crédit forestier.
Nous avons un service qu'on appelle le service des prêts forestiers qui
s'occupe exclusivement de ce programme. Au niveau du bureau de direction, il y
a un régisseur qui, lui, est un ingénieur forestier qui
été désigné par le ministre des Terres et
Forêts et qui représente la préoccupation du secteur
forestier au sein de l'office pour les autres collègues pour être
en mesure d'apporter un meilleur éclairage sur les demandes de
crédit forestier. C'est ainsi que nous fonctionnons. Le support, les
services techniques et les services de support de l'office viennent encadrer,
bien sûr, le service des prêts forestiers auxquels j'ai fait
état.
M. Giasson: M. le Président...
Le Président (M. Oussault): Oui, vous reviendrez.
M. Giasson: D'accord.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: Le ministre peut-il nous dire combien il y a eu de
demandes de prêts? Je comprends qu'il y a 250 prêts qui ont
été accordés, mais combien de demandes ont
été refusées?
M. Bérubé: II y a eu un total de 390 demandes. 325
demandes ont été traitées; il y a eu des annulations
volontaires à la suite de l'étude du dossier, soit le nombre de
12, ce qui veut dire 4%; il y a eu 313 évaluations et parmi
celles-là, 63 ont été annulées; les 250 autres ont
été acceptées et des prêts ont été
consentis.
M. Russell: Dans quelle région de la province se situe la
majorité de vos prêts?
M. Bérubé: Par comté, M. le
Président, et par région... parce que les régions
correspondent aux régions administratives de l'office. En d'autres
termes, nous avons, pour le crédit agricole, neuf régions
administratives; quant à l'application du programme du crédit
forestier, nous avons six régions administratives. Nous les avons
également par comté.
Si je prends les régions administratives, celle du
Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, celle du Saguenay-Lac-Saint-Jean,
Québec, Trois-Rivières, l'Estrie, la région de
Montréal, l'Outaouais, le Nord-Ouest québécois, à
ce moment-là, le nombre de prêts se répartit comme
suit:
Dans le Bas-Saint-Laurent, 68 prêts pour un montant de $1 157 000;
dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean, 15 prêts pour un montant de $131 000;
dans la région de Québec, 119 prêts pour un montant de $1
575 000; dans la région de Trois-Rivières, 44 prêts, pour
un montant de $506 000; dans l'Estrie, 76 prêts pour un montant de $1 359
000; dans la région de Montréal, 81 prêts pour un montant
de $1 261 000; dans l'Outaouais, 13 prêts pour un montant de $430 000; le
Nord-Ouest québécois, 5 prêts pour un montant de $47 000,
et cela, c'est depuis le début du fonctionnement du programme, ce qui
fait un total de $6 466 000.
M. Russell: Est-ce que les gens peuvent se grouper, en
coopératives par exemple, pour demander des prêts, pour acheter
des terres forestières? Est-ce que nous prêtons pour ces cas,
actuellement?
M. Bérubé: Je vais vous donner ici... Dans les
groupements forestiers, vous en avez 8 qui ont obtenu des prêts au cours
du dernier exercice. Disons que le montant total a été de $340
650.
M. Russell: Est-ce que dans la région de La Patrie... il y
a un groupement, dans la région de La Patrie qui se spécialise...
le nom m'échappe. Est-ce que...
M. Bérubé: Aménagement des Appalaches
Inc.
M. Russell: C'est un groupement qui est assez imposant.
M. Bérubé: Qui débute. Au fond, imposant,
c'est peut-être beaucoup dire, mais il débute.
M. Russell: Est-ce que ces groupements doivent remplir des
conditions particulières pour être admissibles à l'aide de
l'office?
M. Bérubé: Ce sont des standards pour tous les
prêts, en fait. C'est assujetti...
M. Russell: L'individu est traité de la même
façon qu'un groupement.
M. Bérubé: Oui, sauf que les maximums sont
différents relativement au groupement et ce sont les mêmes
conditions relativement à l'assujettissement à un plan de
gestion. Il s'agit, évidemment, qu'il y ait équilibre entre la
superficie et l'ensemble des exploitants et la valeur...
M. Russell: C'est la valeur de la superficie qui est
évaluée et c'est ce qui fait la justification du prêt,
quant au montant du prêt.
M. Bérubé: Oui, parce qu'il faut qu'il y ait une
relation, bien sûr, au niveau... Les maximums sont plus
élevés pour les groupements, ce qui veut dire qu'il y a une
relation entre, si vous voulez, la superficie, la valeur de la forêt et
le montant du prêt.
M. Russell: Est-ce que ces groupements fonctionnent comme des
coopératives? Je me sers de La Patrie, parce que de mémoire... Je
n'ai pas la coupure de journal, mais j'ai lu une critique que quelqu'un avait
faite dans le journal; je ne la qualifie pas, je l'ai simplement lue pour ce
qu'elle valait.
Il semble que l'office imposait des restrictions sur la façon de
gérer pour que ces gens puissent se qualifier. C'était un peu de
mécontentement...
Est-ce qu'ils reviennent à la charge pour agrandir leur
territoire d'année en année ou s'ils sont fixés,
actuellement, sur un territoire déjà existant de forêt?
M. Bérubé: Quand je vous ai parlé, tout
à l'heure, du phénomène de la consolidation, on voit des
gens qui nous reviennent et qui, véritablement, agrandissent d'une
année à l'autre leur exploitation. C'est un
phénomène qu'on peut percevoir actuellement.
Maintenant, quant aux exigences auxquelles referait le
député, M. le Président, je pense qu'à ce
moment-là, il s'agit c'est un des objectifs du programme, c'est
la mise en valeur de la forêt privée il s'agit de faire en
sorte, qu'il n'y ait pas de coupe à blanc qui soit faite, bien
sûr; il s'agit aussi de faire en sorte qu'il y ait un équilibre
entre la coupe qui doit être faite et la désignation des
superficies sur lesquelles elle doit être faite. Il s'agit là des
principaux modules que contient le plan de gestion. A ce moment-là ce
plan est fait par le ministère des Terres et Forêts qui
établit avec l'intéressé quel devrait être leur
programme de mise en valeur de la forêt. Cela se fait conjointement et
l'office, lui, considère comme un prérequis ce plan avant de
consentir le prêt afin de s'assurer que l'utilisation du prêt est
vraiment concordante ou cohérente avec le plan en question.
M. Russell: Si je comprends bien, vous avez d'avance un
contrôle établi sur la coupe qui va se faire sur ces terrains,
aussi bien que sur l'ensemencement qui va se faire dans une année. En
somme, vous avez le contrôle sur la gestion de cette coopérative
ou de ce groupement appelez-le comme vous le voudrez et ce
groupement peut agrandir son territoire d'année en année en
achetant des lots non patentés. Je pense que c'était là ce
qui était l'astuce ou le problème dans
la région de La Patrie, et qu'on tendait à critiquer,
parce qu'on exigeait pour faire patenter le lot qu'il fasse partie de ce
groupement-là. Je ne sais pas ce qui est vrai ou faux dans cela, mais le
ministre pourrait peut-être nous informer, si cela est vrai. Il a
apporté des exigences pour patenter des lots qui font partie du
groupement.
M. le Président, je ne critique pas le bon ou le mauvais
côté de cela. Je veux savoir si c'est vrai. Si cela est vrai, si
cela existe, c'est une bonne manière, une bonne façon d'agir et
peut-être dans le Nord-Ouest du Québec, un système comme
celui-ci pourrait fonctionner avantageusement pour le développement ou
la protection de bien des territoires.
M. Bérubé: Pourriez-vous donner des détails
sur cela?
M. Russell: Voici ce qu'on semblait critiquer. Je prends une
coupure de journal je ne l'ai pas ici, je la cite de mémoire
j'ai lu cela il y a déjà longtemps que, dans la
région de La Patrie, il y avait un groupement de gens qui
s'étaient tournés vers des crédits forestiers, qui
achetaient des terres, qui avaient des lots donc qui n'étaient pas
patentés. Lorsqu'on achetait ce lot qui n'était patenté
pour le faire patenter il fallait appartenir à ce groupement-là
et établir dans ce programme l'utilisation des terres.
M. Bérubé: II y a un arrêté en conseil
qui existe au ministère des Terres et Forêts portant le
numéro 103276 qui, en réalité, dit que pour obtenir les
lettres patentes en vue de l'amélioration d'une forêt, on doit
d'abord avoir révocation de la part du MAC et ensuite le transfert au
ministère des Terres et Forêts qui, lui, émet des lettres
patentes en fonction du 1032-76. S'il y a eu de la part d'un organisme
quelconque une justification à dire que cela doit passer par le biais du
groupement pour avoir des lettres patentes, c'est vraiment fait
unilatéralement et non pas fait par le gouvernement comme tel.
M. Russell: C'est une mauvaise interprétation de cela.
M. Bérubé: Oui.
M. Giasson: M. le Président, il y a peut-être une
nuance à apporter c'est que vis-à-vis les groupements forestiers,
dans une réglementation qui est acceptée par le ministère
de l'Agriculture, qui avait émis les billets de location sur lesdits
lots qui étaient demeurés du domaine des terres publiques, si un
détenteur d'un billet de location ne possédait pas de
résidence sur le lot détenu, il avait une possibilité
d'obtenir des lettres patentes à condition d'intégrer et de
placer ledit lot détenu sur billets de location dans un groupement
forestier. Cela pouvait lui permettre dans le temps d'aller chercher des
lettres patentes qu'il ne pouvait pas obtenir, parce qu'il ne répondait
pas à des conditions minimales, soit la superficie ou l'acrage qui avait
été mis en culture ou défriché ou encore qu'il ne
possédait pas encore sa résidence sur ledit lot détenu
sous billet de location. Mais cela dépendait uniquement du
ministère de l'Agriculture si le détenteur du lot sous billet
intégrait ledit lot à un groupement forestier dans une
région donnée.
M. Bérubé: J'essaie de faire le lien entre un
paquet d'éléments contradictoires et à la lumière
de ce qu'on me dit. Premièrement, le ministère n'émet pas
de lettres patentes en général pour des lots forestiers, à
moins que le titulaire ait déjà détenu un billet de
location antérieure en bonne et due forme. (12 heures)
Deuxièmement, le ministère impose une clause d
aménagement forestier à l'émission de lettres patentes,
donc oblige le détenteur de lettres patentes à mettre son lot
sous aménagement; ceci ne veut pas dire dans un groupement forestier, il
peut être sous aménagement en vertu d un plan d'aménagement
individuel préparé au ministère des Terres et
Forêts.
M. Giasson: Depuis quand?
M. Bérubé: Cela a toujours été comme
cela, c'est pour cela que je suis un peu surpris...
M. Giasson: Cela n'a pas toujours été comme cela.
C'est en vigueur depuis le début de I'année 1978,
I'aménagement forestier individuel.
M. Bérubé: Non, I'aménagement forestier...
L'arrêté en conseil 1032 de 1976, pour I émission de
lettres patentes aux détenteurs...
M. Giasson: Quel est le nombre de lots sur lesquels on a
accordé des lettres patentes en vertu d'un aménagement
individuel? J'aimerais connaître le nombre de lots au Québec sur
lesquels on a émis des lettres patentes à partir d une
volonté ou d'une intégration d aménagement individuel en
dehors des groupements forestiers. J'aimerais connaître le nombre de
lettres patentes qu'on a émises.
M. Bérubé: C'est bien ce que soulignait M. Lizotte
tantôt. Ce n'est que depuis 1976, au moment où un
arrêté en conseil a été présenté, que
le ministère commence à émettre des lettres patentes,
parce que, dans le passé, ces lots sous billets de location relevaient
du ministère de l'Agriculture et, par conséquent, en vertu
même des lois existantes, je pense que le ministère de
l'Agriculture ne pouvait même pas émettre de lettres patentes.
C'est donc en vue de régulariser cette situation qu'un
arrêté en conseil a été présenté sous
I'ancienne administration permettant au ministère de I Agriculture de
transférer le lot au ministère des Terres et Forêts qui
peut émettre des lettres patentes. C'est depuis que cet
arrêté en conseil est en vigueur, soit depuis 1976. que le
ministère des Terres et Forêts émet des
lettres patentes lorsqu un lot est mis sous aménagement. On me le
confirme, depuis le début, la politique est démettre des lettres
patentes à toute personne mettant son lot sous aménagement, que
ce soit dans un groupement ou un aménagement individuel.
M. Giasson: C'est la politique, je le concède, mais
j'aimerais connaître le nombre de lettres patentes émises à
des citoyens québécois, à partir d'un programme
d'aménagement individuel.
M. Bérubé: II me semble que là je
rappellerais le président à l'ordre, puisqu'il l'a si bien fait
tantôt ce problème des lettres patentes relève
finalement non pas du crédit forestier, vous le reconnaîtrez, mais
de la gestion du domaine foncier, du domaine public, et peut-être
pourrions-nous aborder cette question au programme 7? C' est la suite en
avant.
M. Giasson: Cela va.
M. Russell: Si vous n'avez pas d'objection, simplement pour
clarifier la situation, ce groupement de La Patrie est-il un groupe assez
important? De mémoire je pense bien que le ministre n'a pas cela
en main est-ce un groupe assez imposant et qui se spécialise
à tenter d'occuper ces lots qui ne sont pas patentés ou qui
essaie d agrandir le territoire forestier en se groupant?
M. Bérubé: De ce côté, je pense que
vous allez pouvoir avoir la réponse plus facilement au niveau du
programme 4, qui est l'aide à la forêt privée. Quant
à savoir le nombre de participants qu'il y a à l'intérieur
de chacun des groupements, en ce qui concerne le crédit forestier comme
tel, c'est plus ou moins important. Ce qui est important pour nous, c'est de
connaître la solvabilité du groupement ou de I'association, quand
il vient faire un prêt chez nous, soit connaître sa capacité
de remboursement; qu'ils soient 50 ou 62 membres, pour nous, actuellement, cela
a plus ou moins d importance. Quant à I'importance, comme telle, vous
allez avoir la réponse plus facilement au programme 4, en le
demandant.
M. Russell: Mais la solvabilité n'est pas celle du groupe,
si votre prêt est toujours basé sur la valeur du territoire ou du
terrain, ou des biens qui sont sur le terrain.
M. Bérubé: C est le montant du prêt qui est
accordé. Mais avant de savoir si on accorde le prêt, il faut
savoir si I'individu est capable, ou si I'association, comme telle, est capable
de nous rembourser. C est en fonction de sa capacité de remboursement.
On peut bien lui donner un prêt de $100 000. mais si elle ne peut nous
rembourser qu un prêt de $25 000, nous aurons des problèmes tout
à I'heure, et c'est important. Pour déterminer le montant du
prêt qui lui sera accordé, c'est en fonction de la valeur de la
forêt telle qu'évaluée par I'office, mais quant à
savoir le montant qu'on va lui accorder, c est en fonction de sa
capacité de remboursement. Ce sont deux facteurs différents.
M. Russell: Si je comprends bien, il peut y avoir une valeur
acceptable, mais si la rentabilité n est pas là, le prêt
n'est pas accordé.
M. Bérubé: Absolument.
Le Président (M. Dussault): Messieurs, si vous permettez,
selon une décision qui avait été prise à
l'Assemblée nationale, mercredi dernier, concernant le mercredi, puisque
c'est la journée des caucus des partis, nous devrions terminer nos
travaux à midi. Ce qui fait que j'ajourne les travaux de cette
commission...
Oui, M. le député de Shefford.
M. Russell: Si on pouvait au moins adopter le crédit
forestier.
M. Bérubé: M. le Président... M. Giasson:
Le crédit forestier. M. Russell: Je suis bien d'accord. M.
O'Gallagher: Le programme 6, oui.
Le Président (M. Dussault): Si vous insistez, je n'ai
aucune objection. Est-ce que le programme 6 est adopté?
M. O'Gallagher: Adopté.
M. Giasson: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Nous ajournons
nos travaux sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 6)
Reprise de la séance à 16 h 50
Le Président (M. Blank): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente des terres et forêts continue
l'étude des crédits budgétaires. Nous sommes rendus au
programme 7.
M. Bérubé: M. le Président, j'aimerais
déposer quelques renseignements qui nous ont été
demandés ce matin, à la commission.
Le Président (M. Blank): Avec le consentement de la
commission, on accepte le dépôt de ces documents?
M. Bérubé: Non, M. le Président...
Le Président (M. Blank): La distribution de ces documents,
excusez-moi.
M. Bérubé: Oui, c'est exactement cela, M. le
Président.
Le Président (M. Blank): D'accord, adopté.
M. Bérubé: Est-ce que M. le député de
Montmagny-L'Islet est toujours intéressé à connaître
l'origine du déficit de $4500 à l'exportation, ou est-ce
plutôt le député de Brome-Missisquoi?
M. Russell: Non, j'ai assez de renseignements.
M. Bérubé: Cela ne vous intéresse pas? On
avait réussi à trouver la réponse.
M. Russell: Bien, si vous avez la réponse, donnez-la
qu'elle soit inscrite au journal des Débats,
M. Giasson: Vous avez de bons fonctionnaires, M. le ministre.
M. Russell: Je ne veux pas en faire une question de...
M. Giasson: ... vos hauts fonctionnaires. M.
Bérubé: N'est-ce pas?
M. Giasson: Heureusement que vous avez cela.
M. Bérubé: C'est ce que je trouve. C'est ce qui
explique pourquoi vous avez si peu de critiques vis-à-vis du budget du
ministère des Terres et Forêts; c'est reconnaître
l'excellence de l'équipe administrative.
M. Giasson: Non, c'est question d'une attitude qui n'a rien de
négatif, elle est plutôt positive.
M. Bérubé: Lorsque nous émettons des permis
d'exportation de matière ligneuse en provenance de terres publiques et
destinée à l'extérieur de la province, nous exigeons un
certain montant, je pense que c'est $0.25 le cunit, simplement, comme droit
d'exportation. Il arrive que lorsque nous émettons de tels permis
d'exportation, nous faisons ce prélèvement immédiatement
sur le volume pour lequel on nous demande un permis d'exportation. En 1978,
nous avons perçu de telles sommes et les volumes ligneux qui devaient
être exportés ne l'ont pas été, ce qui veut dire que
nous devons faire maintenant un crédit pour les gens qui nous ont
payés d'avance.
Gestion des terres publiques
Le Président (M. Blank): Programme 7.
M. Bérubé: M. le Président, ce programme 7
porte sur la gestion du domaine public. Il implique, d'une part, des politiques
dynamiques de mise en valeur du territoire; il implique l'administration du
réseau des réserves écologiques et il implique
également une tâche extrêmement importante, soit celle de
l'administration foncière.
L'importance de cette administration ne saurait être
sous-estimée. En effet, lors d'une visite à Trois-Rivières
où j'avais le plaisir de visiter le musée du Séminaire de
Trois-Rivières, toujours intéressé par l'histoire, j'ai
mis la main sur de vieux journaux de Trois-Rivières datant de 1867.
Intrigué de connaître l'impact de notre
Confédération sur les citoyens du Canada, j'ai donc
feuilleté il s'agissait d'un hebdomadaire cette
première page et même les autres pages du journal de
Trois-Rivières pour voir ce que disaient les citoyens de
Trois-Rivières sur cette Confédération. La semaine avant
la Confédération, absolument rien dans ces journaux; la semaine
suivant la Confédération, absolument rien dans ces journaux. Je
me suis mis à feuilleter, à feuilleter tout; absolument rien,
sauf qu'il y avait effectivement une note les Québécois
étaient intéressés par le problème de transition
constitutionnelle dans un bas de page, un avis extrêmement
important selon lequel l'agent des terres d'Ottawa allait fermer ses portes et
bientôt, les gouvernements des provinces du Québec et de l'Ontario
allaient annoncer l'ouverture des bureaux provinciaux des agents des
terres.
J'ai dû constater que la seule chose qui avait
intéressé les Québécois de Trois-Rivières,
au moment de la Confédération, c'était de savoir s'il y
aurait toujours un programme de gestion du territoire. Ce qui vous montre bien
que c'est donc un programme éminemment important. Je pense qu'on ne
saurait en sous-estimer la valeur.
C'est en même temps, je pense, un dossier qui est
éminemment délicat d'administration puisque les titres de
propriété vont souvent perdurer pendant des siècles, sinon
des millénaires et il est important qu'il n'y ait pas trop d'erreurs
à l'origine de' l'émission des titres puisqu'on risque de
traîner des imbroglios légaux presque inextricables si on n'exerce
pas un soin particulier. Pour cette raison, sans qu'il n'y ait, comme telle,
une politique véritablement d'inaliénabilité, je pense que
la tendance normale du ministère des Terres et Forêts est donc de
chercher le moins possible à rendre aliénées les terres
publiques.
Il y a plusieurs raisons, la principale étant que, ne connaissant
pas l'avenir, ne connaissant pas les besoins des citoyens de l'an 3000, il peut
apparaître préférable de conserver le patrimoine pour la
collectivité, de telle sorte qu'en l'an 3000, les citoyens pourront dire
qu'en l'an 2000 les Québécois étaient des gens
avisés, alors que l'aliénation peut apparaître raisonnable
en 1978, mais totalement inacceptable en l'an 3000. L exemple de cela, c'est
sans doute les concessions forestières qui, j'en suis convaincu, sont
apparues à nos prédécesseurs comme étant tout
à fait défendables, mais en 1978, on constate que c'était
sans doute une forme d'aliénation du territoire contre laquelle il faut
aujourd'hui ramer, il faut donc en payer les conséquences.
Il m'apparaît normal qu'une politique gouvernementale repose sur
un principe de l'inaliénation du territoire public. Cependant, je pense
qu'il faut,
à cette politique, néanmoins, mettre certains
bémols parce qu'il nous est vite apparu que dans le cas, à titre
d'exemple, des parcs industriels, nous avons constaté que les us et
coutumes des Québécois étaient tels que, je pense, on
n'était pas prêt, au Québec, à accepter des
implantations industrielles sur des territoires loués.
Non pas que cela ne se fasse pas, parce que dans un certain nombre de
villes, déjà, les Québécois ont commencé
à en prendre l'habitude, mais qu'un changement trop radical pourrait
représenter des inconvénients du côté du
développement économique québécois.
Nous avons donc décidé de vendre des parcelles de
territoire québécois à des municipalités qui
cherchaient à en faire des parcs industriels. Egalement, concernant les
lots de villégiature, je dois souligner que, traditionnellement, le
ministère émettait des titres temporaires de
propriété sous forme de baux de location d'une durée
d'environ deux ans, bail à la suite duquel le gouvernement, si le
titulaire du bail respectait certaines conditions d'aménagement et
d'investissement, émettait un titre définitif sous forme de
lettre patente.
Nous avons choisi d'honorer les engagements antérieurs pris par
les fonctionnaires de nos régions, compte tenu de ce que le changement
de politique qui aurait pu être décidé à
Québec, j'imagine, vers la fin ou au milieu de l'année 1976,
compte tenu de ce que ce changement de politique n'avait peut-être pas
été appliqué de façon uniforme à
l'échelle du Québec et qu'il subsistait énormément
de doutes quant à certains engagements que certains de nos
fonctionnaires auraient pu prendre. Compte tenu de ce que le citoyen se doit de
voir dans son gouvernement un ensemble de personnes responsables qui respectent
leurs engagements, nous avons donc décidé que les
Québécois, ou même les étrangers qui
détiendraient des baux de location pour lesquels il n'y aurait pas eu de
déclaration officielle du gouvernement à l'effet que ce bail ne
pourrait être transformé en lettre patente, dans ces
cas-là, nous avons choisi d'honorer des engagements potentiels du
gouvernement et, par conséquent, d'émettre des lettres
patentes.
Cependant, nous avons remplacé cette politique par une nouvelle
politique officielle qui, cette fois, a été adoptée par le
lieutenant-gouverneur en conseil. En d'autres termes, nous avons retiré
le pouvoir au ministre des Terres et Forêts de pouvoir émettre des
lettres patentes pour la villégiature, de manière à forcer
tout futur ministre des Terres et Forêts qui voudrait modifier cette
politique à s'adresser à ses collègues de son
gouvernement, de manière qu'il y ait véritablement une intention
du gouvernement de modifier la politique.
La politique, maintenant, est donc à l'effet que pour la
villégiature, seuls des baux de location seront
considérés. Nous considérons deux types de baux de
location: des baux de durée inférieure à huit ans qui ne
donnent, en fait, aucun titre particulier de propriété, puisque,
advenant la rési- liation du bail, à la fin du bail, le
propriétaire peut être amené à évacuer le
terrain et, par conséquent, devoir remettre le terrain dans
l'état original. (17 heures)
Cependant, nous avons introduit un bail de plus longue durée,
donc supérieur à huit ans, qui donne au détenteur de
véritables titres de propriété, en ce sens que, si le
gouvernement devait résilier ce bail par suite d'une modification de la
politique gouvernementale, le gouvernement devrait, au sens de la loi de
l'expropriation, rembourser le détenteur du titre de tous les
investissements non dépréciés sur le terrain en question,
de telle sorte que le détenteur est véritablement
protégé quant aux sommes qu'il a investies dans le territoire,
mais il ne peut, cependant profiter de la plus-value du terrain. En d'autres
termes il ne peut pas faire de spéculation sur la valeur du terrain en
tant que tel mais uniquement sur la valeur des installations qu'il a
ajoutées au territoire des biens meubles.
A ces deux types de propriété, nous avons ajouté un
troisième type de propriété qui est le permis
d'occupation. A un Québécois qui voudrait installer une roulotte
ou se construire un petit camp de chasse en pleine forêt dans des
territoires où le ministère estime qu'il n'y a pas de pression
indue sur l'environnement, on émet donc un permis d'occupation.
Cependant pour les baux de location, nous allons concentrer
l'émission de ces baux dans des régions de villégiature
qui ont fait l'objet d'un plan d'aménagement de manière qu'en
développant ce territoire nous respections des règles de sain
aménagement dans notre environnement. Cela veut dire qu'on retrouvera
désormais sur le pourtour de nos lacs des zones d'implantation assez
denses de villégiature, soit le petit village de villégiature: on
trouvera également d'autres zones où l'on permet l'occupation
individuelle de l'eau; on trouvera des parties de territoire
réservées à l'usage collectif, à des fins de
pêche, d'accessibilité; et on trouvera également des
sections du lac qui sont laissées à l'état sauvage de
manière que nous conservions une certaine quantité de patrimoine
pour la collectivité de demain.
Ceci devrait résumer une modification importante de la politique
qui a été introduite cette année et qui est maintenant en
vigueur au niveau de la gestion des terres.
Quant à la réserve des trois chaînes, j'ai eu
l'occasion, dans mes remarques liminaires, d'exposer mon point de vue,
puisqu'à la suite d'une question où on me suggérait que
répondre tout de suite permettrait de réduire la longueur des
débats lorsque nous arriverions au programme, j'ai donc mis cette
recommandation du député de Montmagny-L'Islet en application et
j'ai traité de cette question antérieurement. J'éviterai
donc de la traiter de nouveau.
Le seul point que je pourrais traiter et qui pourrait intéresser
les membres de cette commission, c'est le problème de la fusion des
ministères qui a été abordé au cours de
l'année au ministère des Terres et Forêts de même
qu'au ministère des Richesses naturelles. En effet, l'intention
manifes-
tée par le gouvernement l'année dernière dans le
discours inaugural étant de créer un ministère de
l'environnement, j'ai soumis à mon collègue de l'environnement
une idée, soit celle de constituer au niveau du gouvernement du
Québec un ministère du territoire que l'on pourrait
appeler ainsi qui aurait comme tâche de veiller à la
conservation et à l'aménagement si vous voulez mais
surtout à des fins quand même de protection de notre patrimoine
collectif, de ces richesses dites de support et non pas de richesses à
caractère économique.
Nous avons examiné en détail les avantages et les
inconvénients d'une telle formule. Concernant le ministère des
Terres et Forêts, il semble que nous rencontrons plus de
difficultés vis-à-vis de ce ministère dans la mesure
où le ministère des Terres et Forêts offre un service
important à la clientèle, service qui est présentement
intégré à l'administration du service des forêts, et
que par conséquent la division de ces deux activités pour les
réintégrer possiblement avec un service de police de la
ressource, comme il a été proposé au ministère ou
à l'intérieur d'un autre groupement, pourrait causer certains
inconvénients à la clientèle, et ceci nous a amenés
à réexaminer la situation de plus près. Je pense que,
présentement, il n'y a aucune décision prise, ni de la part du
ministre, ni de la part du gouvernement, ni de la part du ministre de
l'Environnement. Nous sommes à examiner de plus près la situation
qui est évidemment différente au niveau du ministère des
Richesses naturelles, où il y a moins de services à la
clientèle.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, avant que vous occupiez le
fauteuil, au cours de la matinée, celui qui vous a
précédé au fauteuil avait convenu, à la suite de
quelques questions que je posais au ministre après qu'il nous eût
fait distribuer des documents, que les dernières questions que j aurais
à poser, à partir des documents distribués, pourraient
être appelées lors de I'étude du programme 7.
On avait déjà répondu, à ce moment, à
quelques-unes des questions, mais il y en avait d autres sur lesquelles je
désirais de l'information. M. le ministre, vous devez sans doute avoir
encore conservé une copie de cela. Dans les revenus du ministère
des Terres et Forêts découlant des permis, des droits, on constate
qu'il y a une augmentation assez importante des revenus du ministère
découlant de la location d'autres terrains et bâtisses. C'est au
bas de la première page: Vente et location des terres publiques. Quelles
seraient les principales locations de terrains et bâtisses que le
ministère aurait faites au cours de la dernière année, qui
auraient sources de revenus additionnels?
M. Bérubé: Cet élément: Location d
autres terrains et bâtisses, c est justement cette location de terrains
à des fins de villégiature.
M. Giasson: Cela s'est développé de façon
très importante au cours de l'année.
M. Bérubé: Oui.
M. Giasson: Quel est le coût de la location annuelle d un
tel terrain en bordure de lacs ou de rivières?
M. Bérubé: Pour un bail à long terme, c'est
$80 la parcelle de l'emplacement.
M. Giasson: C'est $80 l'emplacement. Pour ce que vous appelez le
court ou moyen terme, huit ans ou moins?
M. Bérubé: Je pense que c est toujours le
même prix, à ma connaissance.
Il y a une légère différence entre le bail à
long terme et celui à court terme, à peu près de $8. Le
bail à court terme est plus cher.
M. Giasson: Je constate également sur la même
feuille que les revenus découlant de mesurage, inventaires de bois, et
frais d'arpentage se sont accrus et ont presque doublé. Quel est le
phénomène qui a joué dans ce secteur?
M. Bérubé: Cela n'apparaît pas à la
gestion du domaine public.
M. Giasson: C'est à ce moment que le président qui
agissait ce matin a demandé de clore le débat sur les questions
qui pouvaient parvenir de ces feuillets, quitte à les reprendre au
programme 7. J ai convenu avec lui que j'y reviendrais au programme 7, tout
simplement, M. le ministre.
M. Bérubé: Je ne sais pas si je devrais vous faire
confiance, M. le député de Montmagny-L'Islet. Savez-vous ce
qu'est I'augmentation?
M. Giasson: C'est une décision qui vous appartient.
M. Bérubé: Sur le mesurage, l'inventaire du bois et
les frais d arpentage? Si on vous répondait tout de suite concernant les
frais d'arpentage, puisque nous avons la personne sous la main.
M. Giasson: C'est si facile.
M. Bérubé: Jusqu'en 1976, nous avions un tarif fixe
de frais d arpentage pour les terrains de villégiature qui était
de $120. Après avoir fait plusieurs calculs, nous nous sommes
aperçu que le ministère perdait de largent, parce que le
coût réel, I'an passé, s'établissait à $260
par emplacement, en moyenne. Alors, avec nos nouveaux arrêtés en
conseil 2740 et 2741, nous avons inclus que lors de la location de terrain pour
des baux à long terme, le terrain devait être arpenté. S'il
est arpenté par le gouvernement, on exige le coût réel, et
c'est le ministre qui a l'autorisation de déterminer le prix, selon ce
que cela a coûté pendant l'année. Pour l'année
1976/77, le coût
était de $260; pour 1977/78, on est monté à $280 au
lieu de $120 qu on exigeait toujours, avant, si vous voulez, et qui
était un tarif fixe depuis 1970. En 1970, on avait établi le
coût d'arpentage à $120 et cela a augmenté graduellement
à chaque année, mais le gouvernement ne s est jamais
préoccupé de se rembourser les coûts réels. Alors,
le coût réel est de $260 pour 1976/77, de $280 pour 1977/78 et, au
1er avril de chaque année, le ministre est autorisé, par
arrêté en conseil, à déterminer le coût de
l'arpentage.
Pour cette année, c'est l'arrêté en conseil 515-78
du 22 février qui détermine que le coût d'arpentage,
à compter du 1er avril, pour les terrains de villégiature et les
terrains domiciliaires, s'établit à $280. Est-ce que cela
répond à votre question?
M. Giasson: Merci. Il y a quelques instants, M. le
Président, nous entendions le ministre nous dire que, dorénavant,
l'émission de lettres patentes, pour des terrains de
villégiature, ne serait pas une décision qui serait personnelle
au ministre des Terres et Forêts mais qu'il devra soumettre cela au
Conseil des ministres pour...
M. Bérubé: Non, la décision a
été prise que nous n'en émettrions plus.
M. Giasson: Plus aucune? M. Bérubé: Plus
aucune.
M. Giasson: Quelle que soit la longueur de temps des baux qui
existent pour certains détenteurs qui sont installés en bordure
de lacs, sur lesquels ils ont construit, ils ont investi beaucoup,
c'est-à-dire un chalet. Il n'y a plus de possibilité pour ces
gens de devenir propriétaires comme cela existe pour leurs voisins
immédiats?
M. Bérubé: Sauf s'ils bénéficiaient
d'un bail de location antérieurement et...
M. Giasson: Antérieur à quelle date?
M. Bérubé: Bien, antérieur à la date
de mise en vigueur de cette politique qui est le 1er avril 1977.
M. Giasson: Bon, je dois comprendre que tout détenteur
d'un bail qui a été émis avant avril 1977 pourra toujours
se prévaloir de la possibilité de se porter acquéreur du
terrain sur lequel il a des investissements?
M. Bérubé: Sauf s'il avait été
formellement avisé, au moment où il a fait sa demande de bail,
qu'il ne pourrait jamais convertir ce bail en lettre patente. Il existe des cas
où le ministère a émis des baux de location mais avec des
conditions de non-conversion en lettre patente pour l'avenir. Pour ces cas,
évidemment, nous continuons à respecter l'engagement du
gouvernement.
M. Giasson: M. le Président, j'aimerais savoir sur quels
critères ou sur quelle base le ministère peut décider
qu'à un endroit donné, autour d'un lac donné, il
n'accordera plus aucun bail, même s'il reste des espaces assez vastes
autour de ce lac?
M. Bérubé: Cela dépend du bail.
M. Giasson: Bien voici, nous avons au Québec des lacs
où on n'a pas craint de multiplier l'attribution de terrains sous forme
de baux, quitte à émettre des lettres patentes plus tard. Par
contre, vis-à-vis d'autres lacs, on a restreint de façon
très marquée la possibilité d'expansion. On s'est dit:
Bon, il y a assez de développement ici, on ne concède plus de
baux. Tandis que vis-à-vis d'autres lacs, qui peuvent avoir des
superficies moins grandes, une profondeur d'eau peut-être plus forte on
bloque le développement et pourquoi? Cela demeure mystère et
boule de gomme. Est-ce qu'il y a des règles, des barèmes ou des
programmes qui peuvent nous indiquer sur quoi repose la décision de
continuer à développer autour d'un lac et de bloquer le
développement autour d'autres lacs? Est-ce que ce sont des vocations
particulières qu'on a découvertes à ces lacs où on
arrête tout développement, où on cesse d'accorder des baux?
(17 h 15)
M. Bérubé: Des décisions de ce genre sont
toujours basées sur des considérations qui peuvent être de
différentes natures. A titre d'exemple, mentionnons des raisons d'ordre
écologique; les experts dans le domaine considèrent qu'un certain
lac ou qu'un certain territoire peut supporter un certain nombre
d'établissements, par exemple. On peut imaginer d'autres raisons qui
seraient d'ordre social où nous voulons, au ministère des Terres
et Forêts, en concertation avec d'autres ministères, conserver au
public en général l'accès de certains territoires,
éviter, autrement dit, de faire des développements autour des
lacs qui ne servent qu'à des gens qui ont leur chalet et qui, d'une
certaine façon, sont un obstacle à l'accès du public en
général à certaines nappes d'eau intéressantes.
Il y a également la possibilité qu'il y ait des projets de
différents ministères sur certains territoires, par exemple, des
projets de parcs, de développement de camping, ainsi de suite, et il est
évident, à ce moment-là, qu'il y a concertation entre les
ministères pour ne pas compromettre, par l'action d'un ministère,
les projets d'un autre. Ordinairement, ce sont les considérations
principales qui entrent en ligne de compte.
M. Giasson: Ce ne sont pas là des critères qui sont
écrits ou... cela va dans une appréciation, après examen
et étude de chaque lac ou de situation.
M. Bérubé: Ce ne sont pas des critères
écrits comme tels. Il est évident que ces critères sont
évalués, en fait, sont considérés lorsque nous
faisons l'évaluation de chaque cas. Ordinairement,
les développements ou les projets sont étudiés en
tenant compte des membres de la population qui voudraient voir certains
territoires être développés et mis à leur
disposition pour des fins de villégiature.
Evidemment, il y a aussi des contraintes budgétaires, bien
souvent, lorsque nous faisons certains développements, certaines
études, mais nous ne pouvons pas satisfaire à toutes les
demandes. Je voudrais souligner cet aspect qui est important.
En effet, dans une politique d'accessibilité, on pourrait croire
que le territoire va s'ouvrir et que, par conséquent, tout le monde peut
y aller, tout le monde pourra avoir son chalet sur le bord d'un lac. Cependant,
il y a là un problème de priorité budgétaire. Il va
de soi qu'en choisissant de procéder par bail, le gouvernement doit
faire montre de beaucoup plus de connaissances du territoire de manière
à respecter notre environnement, de manière à ne pas
favoriser un développement sauvage, mais au contraire, à
favoriser un développement intelligent de notre environnement.
Ceci a comme conséquence que nous devons faire des plans
d'aménagement chaque fois qu un tel projet est conçu et que,
évidemment, cela requiert du temps de la part de nos administrateurs en
régions. Certes, si nos ressources humaines étaient
illimitées, on pourrait sans doute développer plus d'espaces
verts que n'en demande la population et, à ce moment-là, il n'y
aurait aucune critique. Le fait est que nous n'avons pas "priorisé" ce
type d'intervention. Le gouvernement a mis l'accent sur le développement
économique, sur le soutien de l'activité d'emploi et
forcément, à ce moment-là, nous n'avons pas
consacré plus d'heures-homme à cette activité
d'aménagement du territoire.
Cela a comme conséquence que les demandes sont sans doute
très nombreuses, mais les territoires qui sont ouverts à
l'occupation demeurent encore très limités et ne peuvent
s'ouvrir, en fait, qu'au fur et à mesure des disponibilités en
hommes que le ministère peut mettre à la préparation de
ces plans d'aménagement. C'est un aspect qui m'apparaît important,
parce qu'il faut reconnaître qu'il n'a pas été dans nos
intentions d'augmenter de façon substantielle l'importance des
équipes s'occupant d'aménagement de sites de
villégiatures, compte tenu des priorités budgétaires que
le gouvernement a consenties à certaines actions à
caractère plus directement économique.
M. O'Gallagher: M. le Président, combien de projets de
lots de villégiature avez-vous en marche présentement?
M. Bérubé: On me dit qu'il y aurait à peu
près une vingtaine de projets permettant l'ouverture de 30 à 40
lots pour chacun de ces projets, pour l'an prochain.
M. O'Gallagher: Vous avez dit tout à l'heure qu'il y avait
une demande assez forte pour ces lots. Avez-vous gardé un chiffre sur
les demandes et sur le nombre de lots qui ont été vendus l'an
dernier?
M. Bérubé: A titre d'exemple: à
Saint-Siméon, dans le comté de Charlevoix, nous avons eu neuf
lots et nous avons eu 500 demandes ce qui nous a amenés à adopter
une technique dite de la loterie, en ce sens que toute personne demandant un
lot voit son nom enregistré et nous tirons au sort et le premier choisit
son lot, celui qu'il préfère. Le deuxième choisit le
second et nous épuisons les neuf lots. C'est la façon la moins
politisée, M. le député de Brome-Missisquoi, que nous
ayons pu trouver pour faire en sorte que nous n'ayons pas à subir trop
de pressions de la part de... vous savez ce que je veux dire.
M. Russell: C'est pareil au nord de Montréal?
M. Bérubé: Cela serait sans doute la même
chose. C'est simplement que la disponibilité de ces lots, telle que
préparée par nos services de gestion, demeure faible. Il faudrait
peut-être multiplier par cinq l'activité de ce service et cela ne
pourrait se faire qu'au détriment de d'autres activités. Nous
avons jugé que cela ne pouvait pas être considéré
comme prioritaire dans l'état actuel de l'économie.
M. O'Gallagher: Y a-t-il moyen de rendre cette activité
rentable, s'il y a 500 demandes et que vous n avez que dix ou onze lots. J'ai
l'impression qu'il y a peut-être moyen de rendre cette activité
rentable pour votre ministère.
M. Bérubé: II serait possible de rendre
l'activité rentable, sans aucun doute, en augmentant substantiellement
le prix à l'acre de manière à couvrir, à la fois
les frais du service d'aménagement et les frais de vente, de cadastrage
etc. Cependant cela aurait comme inconvénient que seuls, sans doute, le
député de Robert Baldwin et le ministre des Terres et
Forêts pourraient s'offrir de tels lots. Ce n'est peut-être pas
recherché d'un strict point de vue démocratique. Par
conséquent, en maintenant un prix raisonnable et acceptable on peut
permettre à plus de citoyens québécois d'en profiter.
L'inconvénient, évidemment, c'est que le nombre de lots
disponibles est faible encore.
M. Giasson: Pourquoi ne parler que des riches. M. le
Président, soit du ministre et du député de Robert
Baldwin. On pourrait parler de gens à revenus moyens.
M. Bérubé: Enfin, j'ai...
Le Président (M. Blank): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le ministre a parlé de priorité
dans...
M. Bérubé: Le ministre des Terres et Forêts
ne peut pas profiter d'un tel bail, je crois. Les fonctionnaires ne sont pas
éligibles. Les fonctionnaires ne sont pas éligibles...
Une Voix: Cela prend un arrêté en conseil.
M. Bérubé: Cela prend un arrêté en
conseil. Article 12.
M. Russell: Le ministre peut toujours en profiter, il n'a
qu'à démissionner comme député.
M. Jolivet: II n'en est pas question.
M. Russell: C'est une suggestion tout simplement. S'il veut
profiter d'un bail.
Le Président (M. Blank): A l'ordre!
M. Giasson: M. le Président, on le garde notre ministre,
il sert bien notre cause.
M. Bérubé: M. le député de
Brome-Missisquoi, il faudrait que j'attende que mon nom soit tiré au
sort avant de démissionner, parce que vous comprenez que si j'ai une
chance sur 500 d'avoir un lot...
M. Russell: M. le Président, j'ai justement la
réponse à la question du ministre. Après avoir
démissionné, il n'aurait qu'à attendre et là on
tirerait son nom au sort et peut-être que dans dix ans il aura la chance
d'être...
M. le Président, le ministre a parlé de priorité
sur l'aménagement du territoire et il a simplement dit qu'il ne
s'agissait pas d'une priorité. Le ministre peut-il expliquer à la
commission de quelle façon fonctionnent ces priorités? Quelle est
la priorité no 1, 2 et 3 et dans quelle catégorie se situe
l'aménagement des territoires?
M. Bérubé: On va reconstituer nos priorités
parce qu'on essaie et cela fait déjà plusieurs mois.
M. Russell: Cela serait une bonne chose, le ministre n'y pensait
plus à ces priorités. Il va les rétablir et, étant
donné qu'il va le faire publiquement, il va être obligé de
les respecter ensuite.
M. Bérubé: Non, il n'y a pas de problème, on
va vous dire cela. De toute façon, elles sont au comité, des
priorités du gouvernement. Je ne peux pas y échapper.
M. O'Gallagher: Cela prend un super-ministre.
M. Bérubé: Le premier problème qui a
été considéré prioritaire au ministère,
c'est la modernisation et la relance de l'industrie des pâtes et papiers.
Ceci a donc été considéré comme le projet. Le
deuxième projet, c'est celui de la révocation des concessions
forestières.
M. Russell: C'est la priorité numéro un.
M. Bérubé: La priorité numéro un,
c'est la modernisation de la relance de l'industrie. La deuxième, c'est
la révocation des concessions forestières que, finalement, nous
avons regroupées avec l'article 1, de manière à pouvoir
traiter en bloc. La troisième, c'est l'implication du ministère
au niveau du développement de la matière ligneuse comme source
énergétique, la recherche de nouvelles sources
énergétiques. On peut penser au méthanol pour lequel nous
avons fait accepter, au Conseil du trésor, une intervention importante
à ce niveau, du moins au niveau des études de
"préfaisabilité ' et également au niveau de la fabrication
de l'énergie, vapeurs et autres.
Il y en a une quatrième. Il y a une priorité, de toute
façon, qui nous a été imposée par le Conseil des
ministres, qui a été la priorité concernant le
déclubage et la mise sur pied d'un programme forcément de gestion
du territoire déclubé pour émettre des baux.
M. Russell: C'est la priorité numéro 4. Vous avez
fait le déclubage et, graduellement, vous allez vers le
réaménagement du territoire, si je comprends bien.
M. Bérubé: Non. La décision gouvernementale
étant prise de décluber, évidemment, il s'ensuivait
automatiquement des implications importantes au niveau de l'émission de
permis d'occupation et de baux pour les anciens propriétaires de clubs.
A ce moment, nous avons donc dû requérir une augmentation
substantielle de nos effectifs à ce niveau, pour répondre
à la demande.
M. Russell: Dans ce domaine des propriétaires de chalets,
actuellement, tous ces baux seront révisés, ce sera la
priorité numéro un, dans ce domaine, avant qu'on ne fasse de
nouvelles locations.
M. Bérubé: Oui.
M. Russell: Et on étudiera chaque territoire, pour voir si
on peut faire de nouvelles locations sur ces territoires.
Le ministre a parlé de baux à court terme, de huit ans; il
a dit qu il y avait des baux à long terme. Quel est le nombre
d'années qu'on peut compter pour un bail à long terme?
M. Bérubé: A long terme, c'est variable. C'est
supérieur à huit ans, mais c'est généralement
inférieur à 30 ans. C'est de 20 à 60 ans, et ils peuvent
être renouvelés.
M. Russell: De 20 à 60 ans. Est-ce un renouvellement
automatique?
M. Bérubé: Oui, c est un renouvellement
automatique, même si on ne renouvelle pas le bail, à ce moment, il
faut reprendre possession des...
M. Russell: Le bail est-il indexé aux augmentations du
coût de la vie?
M. Bérubé: C est au pourcentage de la valeur
marchande des terrains en question, je crois que c est à peu près
10% de la valeur marchande, à I'heure actuelle.
M. Russell: Et pour ces baux, les terrains loués sont-ils
de grandeur uniforme ou si différentes grandeurs peuvent être
louées, selon l'utilisa-tion que vous allez en faire?
M. Bérubé: Le tarif me paraît assez constant,
je pense que pour tous les lots de superficie inférieure à une
acre, c'est toujours le même tarif, en gros, quelle que soit la
superficie.
M. Russell: Le même tarif, mais on peut avoir un bail d'une
superficie plus étendue qu'une acre pour les mêmes fins.
M. Bérubé: Non. Cela prend des raisons assez
spéciales. Dans notre politique d accessibilité, il y a
même une règle. Je ne sais pas si elle est suivie. Ce n'est pas
une norme absolue, mais, d'une façon générale, on disait
bien qu'il ne devait pas y avoir plus d'un lot par villégiateur, un
hectare au maximum.
M. Russell: Un hectare au maximum par individu.
M. Bérubé: Oui.
M. Russell: Daccord. Les sociétés peuvent-elles
faire ces locations aussi bien?
M. Bérubé: Les compagnies? M. Russell:
Oui.
M. Bérubé: Vous êtes intéressé
à en louer un. Si vous voulez vous adresser...
M. Russell: Non, je pourrais le faire personnellement un jour, ou
peut-être d autres, mais si les gens s'adressent chez nous, je saurai
quoi leur répondre. Je ne serai pas obligé de déranger le
ministre ou ses fonctionnaires.
M. Bérubé: II suffit de s adresser au
ministère des Terres et Forêts, Je ne me souviens pas. Les
personnes morales sont considérées comme les personnes
physiques.
M. Russell: Ce ne sont pas des citoyens de deuxième
classe.
M. Bérubé: Pardon, il y a une considération
privée ou commerciale. Ce ne sont pas du tout les mêmes
tarifs.
M. Russell: Ce ne sont pas les mêmes tarifs. D'accord. Une
personne morale, normalement, loue pour d'autres fins que celles de
l'occupation, donc ce tarif pourrait être différent.
M. Bérubé: Je m'excuse, oui. Effectivement, les
quatre priorités sont: L'Industrie des pâtes et papiers, la
révocation, l'aide à la forêt privée que nous
avons augmentée encore cette année et I'énergie.
(17 h 30)
M. Russell: ... la révocation des terres des
limites...
M. Bérubé: Au niveau forêt.
M. Russell: ... en forêt, des forêts qui avaient
été cédées à des usines à papier.
M. Bérubé: Au niveau de la gestion du territoire,
la priorité qui nous a amenés à augmenter
substantiellement les budgets, c'est le décluba-ge...
M. Russell: Le déclubage.
M. Bérubé: ... et la régularisation des
occupations.
M. Russell: La révocation des forêts...
M. Bérubé: Cela apparaît au deuxième
élément, c'est: Industrie des pâtes et papier, et les
révocations. D'ailleurs, nous avons traité globalement des deux
problèmes.
M. Russell: Est-ce qu'il y a un programme étalé sur
un nombre d'années?
M. Bérubé: II me fera plaisir de vous annoncer le
programme dès que j'aurai terminé les travaux de toutes les
commissions parlementaires et qu'on me permettra, enfin, de m'occuper de mes
oignons et de ceux du Québec.
M. Russell: Vous ne vous en occupez pas dans le moment?
M. Bérubé: Je dois vous dire que je m'occupe
plutôt des oignons de l'Opposition.
M. Russell: Ah! l'Opposition vous dérange à ce
point?
M. Giasson: L'amiante est l'oeuvre de l'Opposition.
M. Bérubé: Le "filibuster" est l'oeuvre de
l'Opposition.
M. Russell: Je ne prétends pas que ce soit un "filibuster
", je pense que l'Opposition s'est montrée très très
coopérative parce que si on voulait faire un "filibuster", on en serait
encore à l'élément 1. Là, le ministre pourrait
parler d'un "filibuster" mais c'est une conversation qui traite...
M. Bérubé: Non, non, je ne parlais pas de cette
commission qui, au contraire, se déroule
comme un charme. Si cela s'était déroulé comme cela
sur l'amiante, je ne poserais pas la moindre...
M. Russell: M. le Président, le ministre peut
s'attendre... L'amiante, c'est beaucoup plus dangereux que la forêt et
cela peut contaminer. Il faut faire attention à cela.
Une Voix: Ne nous faites pas peur.
M. Russell: C'est vrai que cela ne brûle pas. Cela peut
durer plus longtemps.
M. Bérubé: On pourrait peut-être relier la
politique de l'amiante à notre politique de protection des forêts
contre les incendies.
M. Giasson: Même si cela ne brûle pas, cela peut
brûler un ministre. C'est un phénomène curieux.
M. Bérubé: C'est fatiguant, mais il a
l'échine dure.
M. Russell: M. le Président, si on regarde au programme 7,
il y a une augmentation assez marquée. D'abord, il y a plusieurs postes
de plus mais il y a aussi des augmentations à plusieurs
éléments. Quelle est la raison principale de cette augmentation
de crédits que le ministre...
M. Bérubé: M. le Président, par rapport
à l'an dernier, le budget initial était de $3 336 200; il est
présentement de $8 096 000. La différence provient, en grande
partie, de l'opération déclubage pour laquelle le gouvernement a
alloué un montant de $1 million et, en même temps, un montant
d'environ $3 500 000 pour le programme de la relance économique
cela veut dire la mise en valeur, l'aménagement, ces choses-là
Cela fait $4 400 000, alors cela couvre à peu près la
différence entre les deux.
M. Russell: Est-ce que les crédits qui avaient
été votés l'an dernier ont tous été
utilisés ou s'il y en a un pourcentage qui a été
périmé?
M. Bérubé: Ici, j'ai un rapport qui n'est pas
final. Vous savez que les rapports financiers, avec les services comptables, il
y a toujours un décalage. La dépense a été de $8
800 000.
M. Russell: $8 800 000 pour l'année 1977/78? M.
Bérubé: Attendez, je vais vérifier.
M. Russell: Les crédits qui avaient été
votés étaient de $4 300 000.
M. Bérubé: Excusez-moi, j'ai le programme 8. Le
programme 7, cela a été de $4 400 000.
M. Russell: Vous avez défondé?
M. Bérubé: Non, on n'a pas défoncé
parce que le budget modifié était de $4 600 800. Alors, si vous
voulez l'explication du budget modifié, c'était le budget initial
de $3 336 200 plus, en cours d'année, $1 272 300, provenant de deux
sources dont une de $220 000 de l'OPDQ et $929 000 obtenus en budget
supplémentaire, pour un total de $4 668 500.
M. Russell: M. le Président, vous aviez 183 postes
d'officiers permanents l'an dernier, est-ce qu'ils ont tous été
occupés?
M. Bérubé: En 1977/78, nous avons 183 postes
à l'heure actuelle, qui comprennent treize postes permanents qui nous
ont été accordés avec l'opération déclubage.
Maintenant, pour la question de postes occupés, vous avez des postes
autorisés et postes occupés, comme je l'ai dit ce matin. Il peut
y avoir un décalage d'à peu près 5% à cause de la
rotation dans le personnel.
M. Russell: Si je comprends bien, les 208 postes demandés
cette année ne sont pas nécessairement occupés.
M. Bérubé: Je pense que c'est peut-être
important aussi de souligner, dans ce budget, une augmentation importante
liée au programme de la relance économique. En effet, du fait que
la construction d'un chalet et autre pourrait représenter une
activité économique intéressante, avec un facteur
d'entraînement sur l'industrie de la construction, nous mettons dans des
projets de mise en valeur répartis sur tout le territoire du
Québec un montant de $2 500 000 supplémentaires, cette
année, c'est donc une augmentation extrêmement importante
j'avais complètement oublié la priorité du programme de la
relance gouvernementale qui date déjà de quelques mois
mais, effectivement, ce programme, dans ce cas présent,
bénéficie, cette année, d'une importante addition de
crédits j'ai $2 500 000 ici, pour les projets de mise en valeur
comme tels, mais il y en a d'autres pour du lotissement, pour des sites
d'accès aux lacs, de manière à augmenter peut-être
le nombre de nos lots qu'on pourra tirer au sort.
M. Russell: Donc, il y a un programme
d'accélération, c'est ce qui amène des dépenses
additionnelles ou des crédits.
M. Bérubé: Exactement.
J'oubliais complètement l'incidence du programme de relance sur
ce programme-ci, qui est très importante cette année. L'an
dernier, elle a été négligeable. En fait, il n'y avait pas
eu de crédits supplémentaires introduits à ce programme
pour tenir compte du programme de relance, mais tous les crédits ont
été portés, cette année, uniquement au niveau de
l'aménagement de lacs pour la villégiature.
M. Russell: M. le Président, j'ai une dernière
question à adresser au ministre, en ce qui concer-
ne les taux. Je voudrais me servir d'un exemple je pense qu'il
connaît bien le site le lac Taureau, à
Saint-Michel-des-Saints, où, il y a plusieurs années...
M. Bérubé: Oui, je connais très bien ce
magnifique petit site, sur lequel se penche...
M. Russell: II y a plusieurs années, les gens se sont
lamentés pour louer des terrains autour du lac. Je crois être
informé qu'il y a eu un peu de relâchement là-dessus. Ma
question est celle-ci: Est-ce qu'on loue au même prix autour du lac
Taureau, qui est un site magnifique et très accessible, qu'on va louer
autour d'un lac situé à l'intérieur des terres, qui est
beaucoup plus éloigné et moins accessible?
M. Bérubé: En réponse à cette
question, je devrais commencer par dire que, effectivement, au lac Taureau,
nous avons un projet de développement de villégiature qui
comporte 60 lots, un autre, également dans le même territoire,
dans la même région, au lac Ouareau, de 50 lots. Cela veut donc
dire qu'il y aura 110 lots de villégiature disponibles, qui pourront
être mis à la disposition des heureux gagnants de la loterie le 6
juin.
M. Russell: C'est ce que j'allais dire. C'est un tirage au
sort?
M. Bérubé: En réponse à la question,
les taux, pour le lac Taureau, seront sensiblement supérieurs aux $80.
C'est quelque chose comme $120 ou $130 par année au lac Taureau.
M. Russell: Par année, au lac Taureau; est-ce le
même prix qu'on facture dans d'autres localités plus
reculées, ou moins accessibles? C'était cela la question. Le prix
de location est-il uniforme?
M. Bérubé: Partout? Non.
M. Giasson: M. le Président, je me souviens fort bien que,
l'an dernier, lors de l'étude des crédits, le ministre des Terres
et Forêts nous avait fait part d'une volonté très
marquée de son gouvernement d'ouvrir une politique
d'accessibilité au plus grand nombre de Québécois des
terrains en bordure de lacs, de rivières, des terrains de
villégiature.
Vous avez sans doute des chiffres à cet effet, au cours de
l'année, serait-il possible de savoir combien de Québécois
ont pu se prévaloir de cette ouverture d'une politique nouvelle
d'accessibilité à des lacs du Québec et à des
terrains de villégiature?
M. Bérubé: II faut souligner que cette politique
est en vigueur, en fait, depuis la fin de l'été 1977 et que,
évidemment, une politique d'accessibilité n'a peut-être
d'impact que l'été et que, par conséquent, on va
peut-être percevoir l'impact cette année plutôt que
l'année dernière.
Je soulignais que la notion d'accessibilité, c'est plutôt
la notion d'ouverture du territoire à l'émission de baux de
location. C'est donc une formule différente qui est maintenant offerte
à la population. Dans le passé, vous n'êtes pas sans savoir
que l'émission de lettres patentes se faisait sans règles
nécessairement très strictes et, étant donné le
nombre limité qui était offert et comme il n'y avait pas de
méthode administrative pour sélectionner les candidats,
évidemment on ne peut peut-être pas parler d'une
accessibilité à toute la population, mais peut-être de
certains privilèges qui pouvaient être accordés à
certains citoyens plus au courant des politiques gouvernementales.
Par notion d'accessibilité, on a voulu insister sur le fait que
cela devait se faire de façon démocratique en ce sens que tous
devaient avoir une chance égale de profiter des terres publiques, d'une
part et que, d'autre part, on devait procéder par voie de baux de
location de manière qu'il soit plus facile pour l'Etat d'en
émettre un grand nombre, étant donné qu'il ne s'agit pas
d'aliénation définitive, en particulier pour les baux à
court terme et les permis d'occupation. Par conséquent, on peut y aller
d'une façon un peu plus généreuse sans craindre les
retombées futures. C'est donc une accessibilité en ce sens qu'on
utilise un outil qui permet de corriger des erreurs si erreurs trop graves il y
a eu. Finalement, je dois dire qu'on pourra sentir vraiment l'effet de cette
politique au cours de l'été. Compte tenu, évidemment, des
restrictions en terme de personnel, il n'y a peut-être pas eu le nombre
de lots qu'on aurait voulu voir aménager. Mais, néanmoins avec
les $2 500 000 que nous consacrons à l'aménagement j'ai
l'impression qu'il devrait y avoir tout de même un nombre important
d'aménagements cette année.
M. Giasson: Effectivement, M. le ministre, est-ce que vous
pourriez nous faire part du nombre de demandes qui seraient venues de citoyens
québécois dans ce programme d'accessibilité. Même si
vous n'aviez pas un chiffre précis, un ordre de grandeur tout au
moins.
M. Bérubé: Cela m'apparaît difficile de vous
donner la réponse dans la mesure où ces demandes sont
dirigées vers nos bureaux régionaux qui ont l'autonomie
complète pour l'administration de ces programmes.
M. Giasson: Ils doivent colliger la statistique ces bureaux
régionaux, à la fin de chaque année?
M. Bérubé: Je me demande si nous avons une
statistique des demandes d'information. Nous n'avons pas cette statistique
parce que c'est une question d'interprétation et il y a beaucoup de
citoyens qui s'adressent à nos administrations régionales pour
demander de l'information. Ils sont à la recherche d'information et
certaines personnes poursuivent leur exploration si elles se rendent compte
qu'il y a des possibilités, d'autres
reviennent ou changent de région. On n'a pas de statistiques
simplement parce que nous n'avons pas encore trouvé une façon
significative de les interpréter. Mais, nous avons, par exemple, dans le
passé, accumulé des demandes de personnes qui disaient: Prenez
mon nom au cas où; alors dans les régions, nous avons eu des
listes de noms de douzaines de personnes qui attendaient ou qui disaient: Si
vous avez des nouvelles, vous nous le direz, ou des choses du genre.
La raison pour laquelle nous ne disposons pas de statistiques
compilées, c'est que nous n'avons vu rien de significatif dans les
différentes sortes de demandes qui nous étaient
adressées.
M. Russell: Est-ce que le tirage au sort se fait...
M. Giasson: Les noms que vous mettez dans le chapeau pour le
tirage au sort, vous devez avoir des chiffres là-dessus?
M. Bérubé: Comme nous l'avons mentionné
tantôt, ce qui arrive, c'est que lorsque nous avons un projet comme celui
qui s'en vient, au lac Taureau et au lac Ouareau, il y a publicité faite
sur ces disponibilités et, à ce moment, les gens postulent pour
un cas particulier. C'est pour cela que tout à l'heure on a
mentionné que pour les neuf lots disponibles dans Charlevoix, nous avons
eu au-delà de 500 demandes.
M. Giasson: 500 demandes. Vous aviez...
M. Russell: Le tirage au sort, est-ce qu'il se fait dans le
bureau régional ou dans le bureau du ministre?
M. Bérubé: Dans le bureau régional. Je dois
vous avouer que le député de Brome-Missisquoi ne doit
certainement pas comprendre cette nouvelle forme de politique de la
distribution des territoires, mais je pense qu'il y a un âge pour
apprendre et il y a un âge où on n'apprend plus.
Une Voix: Parce que cela coupe le patronage.
M. Russell: M. le Président, je comprends que le ministre
est à essayer de donner des cours, mais je me demande si...
M. Bérubé: ... je pense que c'est vous qui avez
attaqué.
M. Russell: Non. Je n'ai pas attaqué, j'ai tout simplement
posé une question à savoir si cela se faisait dans les districts
régionaux ou dans le bureau du ministre.
M. Bérubé: La question était pour le moins
biaisée, M. le député.
M. Russell: Non, M. le Président, elle n'était pas
biaisée du tout. Peut-être que le ministre a l'intention de donner
des réponses biaisées. Je n'ai pas d'objection si c'est le ton
qu'il veut prendre dans la discussion, on peut continuer sur ce ton-là,
mais cela n'avancera pas tellement.
M. Bérubé: Ne vous choquez pas.
M. Russell: Je ne suis pas choqué du tout. C'est tout
simplement dans la manière de discuter. Si on veut donner de
l'information ou si on veut faire des attaques politiques, si on veut discuter
sur un ton politique, cela peut se discuter de la même manière.
Cela va moins vite, c'est tout. La question était bien normale... (17 h
45)
M. Bérubé: Sans intention maligne, auquel cas je
retire ma réponse.
M. Russell: Non, aucune malice. Je voulais savoir si on pouvait
obtenir la réponse à Québec, si le tirage au sort se
faisait à Québec même ou si cela se faisait dans les
bureaux régionaux.
M. Bérubé: Cela se fait dans les bureaux
régionaux.
M. Russell: C'était ma question, je m'attendais à
une réponse convenable. Si le ministre veut répondre
politiquement...
M. Bérubé: Le choix des termes permettait
d'interpréter votre question de deux façons
différentes.
Dans le cas du lac qui était disponible dans Charlevoix, le
tirage s'est fait, je crois, à l'hôtel de ville, en
présence du maire et des notables de la place; dans le cas qui s'en
vient, ce sera probablement la même chose. Ce sera fait dans la
région, sur place, probablement à la mairie ou dans un endroit
public, en présence des gens, localement...
M. Russell: Ce sont les officiers régionaux qui sont
responsables de l'enregistrement des noms, des demandes...
M. Bérubé: Si je me rappelle les journaux, je crois
que c'est le maire de Saint-Siméon qui avait tiré les billets
chanceux là-bas.
M. Giasson: M. le Président, tout à l'heure, on a
parlé de possibilités d'attribuer 40 baux, 60 baux possibles au
lac Taureau et au lac Ouareau. Quelles sont les demandes placées par les
citoyens?
M. Bérubé: Nous n'avons pas... Ce que nous faisons
actuellement, c'est la publicité que nous allons...
M. Giasson: C'est tout simplement de la publicité.
Avez-vous le chiffre des demandes qui sont...
M. Bérubé: Non, parce que les demandes vont suivre.
Autrement dit, nous offrons... La publicité, c'est pour offrir 110 lots:
50 au lac Ouareau et 60
au lac Taureau. Nous allons faire la publicité pour dire que nous
avons des lots disponibles à tel endroit et les citoyens vont
répondre, par écrit, disant qu'ils sont intéressés.
Ils envoient leur demande.
M. Giasson: C'est à ce moment-là que vous
connaîtrez le nombre de demandes.
M. Bérubé: C'est à ce moment-là que
nous saurons combien il y aura de demandes.
M. Giasson: J'y reviendrai, M. le Président.
M. O'Gallagher: Pour revenir à la question que j'ai
posée tout à l'heure, est-ce qu'une étude a
été faite pour savoir s'il était possible de rendre cette
activité rentable? Je vois que vous avez l'arpentage, d'abord, vous avez
mentionné un prix de $260 le terrain, ce n'est pas cher.
Il y a, deuxièmement, le chemin d'accès. Il n'y aurait pas
moyen de...
M. Bérubé: Le député de Robert
Baldwin essaie-t-il de défendre les intérêts d'une classe
particulière qu'il connaîtrait bien?
M. O'Gallagher: Peut-être, mais je pense qu'il y aurait
moyen d'avoir une étude de la rentabilité de cette
activité. Il y a l'arpentage et le chemin d'accès. Si vous exigez
$120, ce n'est pas cher comme loyer. Il y a peut-être moyen
d'établir un prix d'initiation pour payer ces frais au début,
quitte à exiger $120 par année les années suivantes.
M. Bérubé: Malheureusement, nous n'avons pas
terminé notre réflexion là-dessus et vous comprendrez que
c'est relativement compliqué. En fait, c'est relié à une
politique de tarification des terres publiques. Comme il a été
mentionné tout à l'heure, il s'agit de rendre des lots
disponibles, ou des parties de territoire disponibles à la population
tout en évitant de privilégier certains groupes de personnes par
rapport à d'autres et en évitant de rendre des lots disponibles
seulement pour certaines classes de la société.
Dans la réflexion que nous faisons sur la tarification, nous
tenons compte de coûts, par exemple celui que nous avons
mentionné, l'arpentage. Notre coutume, actuellement, c'est qu'au niveau
de l'arpentage, nous imposons immédiatement ce que nous croyons
être le coût à ceux qui veulent louer des terrains; il y a
aussi d'autres considérations, par exemple, il y a l'administration.
La question qui se pose automatiquement c'est: Quels devraient
être les objectifs du gouvernement? Est-ce qu'on pourrait accepter, par
exemple, que les taux soient plus bas que ce qu'il en coûte, dans une
tentative de rendre les lots disponibles au plus grand nombre de personnes
possible, compte tenu de leurs moyens financiers? Est-ce que l'objectif devrait
être de rentrer dans nos coûts, exclusivement, en tenant compte de
l'administration que cela implique ou est-ce qu'on pourrait penser à une
tarification qui nous permet- trait de percevoir des revenus? Le débat
n'est pas terminé pour plusieurs raisons. Entre autres, il nous faut
établir ce qu'il en coûte, d'abord, et ensuite, tenir compte aussi
des exigences qui sont en train d'être élaborées au niveau
de l'écologie, protection de l'environnement, ainsi de suite.
Nous avons comme objectif d'en arriver avec un principe qui soit
relié à la politique foncière. Je pense que le
député de Robert-Baldwin a néanmoins raison de soulever
cette question. Il faut reconnaître que si on veut maintenir une certaine
ouverture du territoire, il ne faudrait sans doute pas que le prix exigé
soit peut-être trop élevé de manière à
exclure certaines classes de la population.
D autre part, il faut également reconnaître que si le fait
d'exiger insuffisamment amène une limitation du programme, on vient de
cette façon à l'encontre de I'idéal
d'accessibilité. Peut-être devrait-il y avoir une solution
intermédiaire mais, là, cela impliquerait possiblement la notion
du "means test", à savoir: il y aurait des lots bon marché pour
ceux qui n ont pas les moyens et les lots... Cela m apparaît un peu
odieux. Peut-être que la formule est à examiner mais je pense,
néanmoins, que les remarques sont tout à fait pertinentes.
M. Russell: M. le Président, il semble bien
évident, actuellement, que le taux exigé est beaucoup moindre que
le coût. Cela semble assez évident par les chiffres que I'on voit
ici, qui nous sont fournis. Maintenant, lorsque Ion parle de
privilégiés ou de non-privilégiés, je pense que
même si on les tire au sort, les gens qui bénéficient de
ces lots sont des privilégiés. Qu'on parle de faire tirer au sort
plutôt que de donner cela à quelqu'un qui fait une demande et
qu'on considère un ami, ou du patronage, comme voulait dire le ministre
tout à l'heure, l'un ou l'autre, je les considère comme des
privilégiés. Si on a 500 demandes et que tirant au sort, il y en
a neuf qui sortent, je me demande de quel vocabulaire on peut se servir pour
dire que ce ne sont pas des privilégiés.
Si ces gens paient et qu'on leur donne des avantages, parce qu'on leur
demande moins cher que cela coûte à la province, je me demande si
c'est une saine gestion ou si on ne doit pas réviser ce programme. Il ne
s agit pas de surcharger mais, au moins, exiger ce que cela coûte
à la province pour donner ces privilèges, que ce soit par tirage
au sort ou autre, à des individus dans la province.
M. Jolivet: Pas aux plus privilégiés.
M. Russell: Plus privilégiés, c'est du
privilège.
M. Jolivet: Bien non, voyons. On le donne à tout le monde,
pas aux plus privilégiés.
M. Russell: M. le Président, je ne comprends pas le
député qui dit que ce n'est pas un privilège. On a une
demande, dans un territoire donné...
M. Jolivet: Je ne conteste pas cela.
M. Russell: ... on a dix lots ou neuf lots, comme on a
mentionné tout à l'heure...
M. Jolivet: Je ne conteste pas cela mais si vous exigez $500,
cela devient pour les privilégiés. Ce n'est pas comme demander
$100.
M. Russell: Un instant. Si cela coûte réellement
$500 et que vous demandez $120, vous allez prendre l'argent de gens qui vont
payer des impôts, qui n'ont peut-être pas le moyen de les payer,
pour donner des avantages à des privilégiés parce que
celui qui est tiré au sort, qu'il ait le moyen ou non, devient un
privilégié.
Ce que disait le ministre tout à l'heure, c'est que les
gouvernements précédents, peut-être en regardant celui qui
vous parle parce qu'il était d'un gouvernement précédent,
donnaient cela à des amis pour faire du patronage.
Une Voix: C'est vrai.
M. Russell: C'était peut-être aussi bien dans ce
temps-là que c'est aujourd'hui.
M. Bérubé: Oh! Oh! Oh! Oh!
M. Russell: C'est une autre façon de le faire.
M. Bérubé: On peut parler longtemps de cela.
M. Russell: On pourra en parler longtemps de ces choses. C'est
bien beau accuser tout le monde...
M. Perron: On peut vous en parler, nous aussi.
M. Russell: Moi aussi, je peux vous en parler. Ce n est pas
d'hier que je suis ici.
M. Jolivet: Cela paraît.
M. Russell: Vous prenez un cas particulier, vous tâchez de
l'étaler et de salir tout le monde avec cela. Je pense que ce n'est pas
la façon de bâtir quelque chose de constructif.
M. Perron: On vous invite dans nos bureaux de comté.
M. Russell: Tu peux venir dans le mien aussi. Quand tu as fait du
bureau de comté pendant 20 ans, tu sais ce que c'est. Maintenant, je
pense que ce n'est pas en tentant de salir qui que ce soit qu'on va passer
à quelque chose de convenable.
Quand on parle, parce qu'on fait un tirage au sort, que c'est juste pour
tout le monde, si on donne des privilèges à quelqu'un et que cela
coûte de largent à la province, je dis que c'est injuste pour ceux
qui paient et qui n'ont pas de privilèges, qu'on le fasse de la
manière qu'on voudra.
M. Bérubé: Je pense que le député de
Brome-Missisquoi ne se rend pas compte que le prix chargé pour un bail
est un prix annuel qui se répète. Il s'agit donc d'une rente
annuelle perçue, et le montant de la rente perçue est
destiné à couvrir tous les frais d'administration du
ministère, frais de surveillance qui... représentent, on dit, une
visite par année. Enfin, il y a un certain nombre de frais encourus par
le gouvernement pour la gestion de ces baux de location et il nous
apparaîtrait que, présentement, ce que nous chargeons comme tarif,
couvre sensiblement nos frais. Cependant, là où, peut-être,
nous ne couvrons pas nos frais, c'est au niveau de la préparation des
plans de gestion, des plans d'aménagement où là,
évidemment, il faut accorder, dans les régions, du temps à
nos fonctionnaires qui doivent faire des plans, des études de site. Il
peut parfois nécessiter des études de plusieurs lacs avant de
sélectionner le lac qui fera l'objet d'un aménagement. Egalement,
j'ai eu l'occasion de voir des travaux extrêmement intéressants
faits par ce service où on fait une analyse sur ordinateur de la
qualité des sols, des expositions à la lumière, des plans
d'eau, de manière à identifier le site optimal pour un
aménagement de villégiature.
Par conséquent, il y a donc des frais qui peuvent être
très importants et qui sont consentis par l'Etat dans le but de bien
aménager ces territoires. Ce que je ne sais pas, véritablement,
c'est: Est-ce que nous devons faire porter au détenteur d'un bail le
coût, peut-être très considérable, de
l'aménagement de tout le territoire? C'est moins évident et c'est
peut-être à ce niveau qu'il y a un certain ralentissement du
nombre de lots offerts parce que, justement, nous ne consentons peut-être
pas les ressources humaines qu'il faudrait consentir à ce niveau et,
évidemment, on pourrait imaginer en imputer le fardeau
entièrement aux citoyens qui louent un terrain. Cependant, ce que je ne
sais pas, c'est quelle serait l'incidence sur le coût de ces
terrains.
M. Russell: II faudrait peut-être, à ce
moment-là, M. le Président, que le ministre le divise en deux et
fasse le coût de l'administration et le coût de l'immobilisation
qui serait un élément complètement séparé.
On pourrait faire une évaluation à long terme pour établir
la justification sur les dépenses. Actuellement, il est évident
que la dépense et le revenu ne semblent pas balancer. Je prends la
parole du ministre sur la division de cet élément, je pense qu'il
a raison là-dessus. Il s'agira de faire une division des deux, et donner
une meilleure justification.
M. Giasson: M. le Président, dans ses propos, lors de
l'appel du présent programme, M. le ministre nous avait indiqué
des modifications apportées au type de bail pour le futur, par rapport
à ce qu'on avait dans le passé: court terme, moyen terme contre
bail à long terme. Il a également mentionné un nouveau
type d'occupation possible, soit le permis d'occupation. De quelles conditions
est assorti un tel permis d'occupation par rapport à un bail à
court terme?
M. Bérubé: C'est généralement moins
d'un an, mais je vais passer la parole à M. Lizotte qui pourrait
expliciter sur ces conditions.
Le permis d'occupation se termine, peu importe la date à laquelle
il est émis pendant l'année, il se termine toujours le 31 mars de
l'année courante, avec l'année financière. Si vous avez un
permis d'occupation en juin, cette année, II ne peut pas dépasser
le 31 mars 1979. C'est une chose.
Si on doit avoir une période plus longue d'occupation, on ira par
un bail à court terme.
Maintenant, le prix; cela intéresse tout le monde. Si
l'occupation est de moins de quatre semaines, le permis d'occupation est
gratuit. C'est dire que le type qui part avec sa famille et sa roulotte peut
s'installer pas n'importe où dans des endroits
désignés par nous, spécialement pour ce genre d'occupation
gratuitement si c'est pour moins de quatre semaines.
Si c'est pour plus de quatre semaines, il y a des tarifs au mois et
à l'année, mais pas plus qu'un an.
Ce permis d'occupation s'applique dans le cas d'un constructeur de
routes qui va s'installer, par exemple, pendant six mois sur les terres de la
couronne. Au bout de six mois, il part avec ses bâtisses, son
équipement, sa cabane à tracteur, alors on lui émet un
permis d'occupation pour six mois. Le type qui veut aller, par exemple, passer
une partie de ses vacances, pour une période de moins de quatre
semaines, il n'y a pas de tarif, c'est gratuit. Il faut qu'il passe par notre
bureau régional ou local, qu'il demande son permis d'occupation, qu'il
dise où il va et nos gens... Par exemple, il peut demander d'aller
s'installer au bout du lac Albanel et nous on dit: Au bout du lac Albanel, ce
n'est pas un endroit pour cela. On va lui dire: Monsieur, vous allez aller au
sud du lac Albanel, là il y a de la place. Je donne cela comme exemple,
ce n'est peut-être pas exactement cela.
Le ministère, nos administrateurs régionaux savent
où diriger leurs gens pour ne pas avoir des gens à la grandeur du
territoire qui déprécient l'environnement, qui coupent du bois;
ils sont soumis à plusieurs réglementations qui sont à
même le permis d'occupation. Le type n'a qu'à les lire et à
les suivre, il n'y a pas d'inquiétude là-dessus. (18 heures)
Mais le permis d occupation n'est valide que pour une période de
pas plus d'un an. Tandis que si vous avez besoin d un terrain pour plus
longtemps, trois ou quatre ans, on vous émettra un bail à court
terme.
M. Giasson: La politique de déclubage des clubs
privés mise de I'avant par le ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche vous a-t-elle été soumise avant que le
ministre Duhaime en fasse lannonce publique? Cela avait nécessairement
une implication pour tout ce qui était de la gestion des terres
publiques.
M. Bérubé: Pourriez-vous répéter
votre question?
M. Giasson: Je demandais si la politique de déclubage des
clubs privés l'accessibilité ou le déclubage...
M. Jolivet: Accessibilité à la forêt.
M. Giasson: C'est une activité à I'intérieur
d'une accessibilité à la forêt.
M. Jolivet: Ce qui est légal demeure. Ce n'est pas
pareil.
M. Giasson: On peut jouer avec des mots. M. Jolivet: Non,
non, c'est réel.
M. Giasson: Je demandais si, quand elle a été mise
de l'avant par le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, elle avait été soumise au ministère des
Terres et Forêts avant que le ministre Duhaime annonce cette politique
d'accessibilité à I'intérieur de laquelle il y avait
I'opération déclubage.
M. Bérubé: Oui. Les contacts avec les
autorités du ministère des Terres et Forêts et du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche ont eu lieu,
dans la mesure où il y avait des implications importantes au niveau de
I'occupation du territoire qui, évidemment, touchaient le
ministère des Terres et Forêts.
La décision finale, cependant, concernant le type de permis d
occupation, je ne me souviens pas si elle a été prise avant
I'annonce ou une semaine après I'annonce, parce que nous avons dû
concevoir un type un peu spécial de permis d'occupation pour
régulariser temporairement comme je l'ai indiqué d
ailleurs dans mes remarques préliminaires la situation des
occupants actuels, sans avoir à procéder à des arpentages
et à une identification précise des installations.
M. Giasson: M. le Président, si on me permet, avant qu on
quitte la salle, le Québec, depuis fort longtemps...
M. Bérubé: Avant d'adopter le programme 7?
M. Giasson: Avant qu'on quitte la salle. Au Québec, depuis
fort longtemps, nous avons des citoyens qui occupent des terres publiques de
façon que I'on pourrait qualifier d'illégale ou anormale, parce
qu'il n y a aucun bail qui existe. Quelle a été I'action du
ministère, au cours de la dernière année, vis-à-vis
de ces personnes qui sont sur des terrains publics, qui y vivent même,
qui ont des installations, des résidences ou autre
équipement. Est-ce qu'il y a une solution qui se dessine pour
régulariser ces situations?
M. Bérubé: C est un problème politique
délicat.
M. Giasson: Ce qu on appelle les squatters.
M. Bérubé: Oui. Si nous devions avoir une politique
systématique de régularisation, cela pourrait amener
énormément de citoyens à ne plus se préoccuper des
lois et à s installer, sachant qu il y aura régularisation. Donc,
dune part, je pense qu on ne peut pas parler d une politique de
régularisation. Nous avons et encore cette année, nous
I'avons fait dû carrément brûler des chalets ou des
installations sur les terres publiques, qui étaient là
illégalement, et nous continuerons de le faire.
D autre part, il existe d autres cas, des cas que I'on a
retrouvés en Abitibi et dans mon propre comté, d'ailleurs,
à Cap-Seize, de villages qui se sont littéralement
développés avec I'église, avec une occupation presque
complète, où il y a eu occupation pendant de nombreuses
années et tolérance de la part des gouvernements, qui se sont
multipliés. On arrive parfois devant la situation où le
gouvernement, n'ayant pas fait appliquer les lois et étant au courant de
la situation, même s il y a un principe d'imprescriptibilité qui
voudrait que ces territoires ne puissent jamais être
déclarés aliénés, il reste néanmoins que le
refus, pour l'Etat, d'assumer ses responsabilités peut,
éventuellement, impliquer une certaine responsabilité morale de
la part du pouvoir politique.
Dans ces cas particuliers, lorsqu'on peut parler je ne devrais
pas parler de négligence mais lorsqu'on devrait parler d'un dossier qui
pourrit de tolérance très longue de la part des
différents gouvernements qui se sont succédé, dans un tel
cas, je pense qu'on peut être amenés à régulariser
et c'est ce que nous cherchons à faire. Dans les autres cas où,
effectivement, le ministère se voit confronté avec une occupation
illégale, notre intention est de faire fermement appliquer la loi.
Le Président(M. Blank): La commission...
M. Giasson: M. le Président, j'avais posé une
question lors de la séance de ce matin à un des collaborateurs du
ministre concernant les lettres patentes émises sur des terrains
à vocation forestière, même s'ils étaient sous le
contrôle du ministère de l'Agriculture.
M. Bérubé: J'ai la réponse à votre
question, M. le député. En vertu de l'arrêté en
conseil numéro 1032 de 1976, nous avons émis à l'heure
actuelle exactement vingt lettres patentes, dont quinze dans la vallée
de la Matapédia, dans la région du Bas-du-Fleuve. C'est toute la
paroisse de Sainte-Marguerite-Marie en tout cas. Celles-là sont dans la
paroisse de Sainte-Marguerite-Marie et les cinq autres dans les Cantons de
l'Est. J'ai la liste ici, si vous y tenez: il y en a quinze dans la paroisse de
Sainte-Marguerite-Marie qui avaient fait l'objet d'une étude tout
à fait spéciale depuis déjà quelques années
et les autres demandes nous sont arrivées fortuitement. Je dois ajouter
à cela qu'à l'heure actuelle, à mon bureau, nous avons 40
demandes qui sont tout près d'être finalisées, mais il nous
manque un petit renseignement, alors on est en train d'avoir l'information.
Dans les bureaux régionaux, j'ai fait une petite enquête
maison cet après-midi, assez vite, on doit en avoir à peu
près de 300 à 500 qui sont entrées. Maintenant, le
processus est assez long parce que les deux ministères sont
impliqués. Premièrement, c'est le ministère de
l'Agriculture qui a décidé si le lot est à vocation
agricole ou non agricole. S'il est à vocation agricole, on n'y touche
pas. Le type ne peut pas obtenir de lettres patentes, même s'il veut le
mettre sous aménagement forestier. S'il est à vocation
forestière, le ministère de l'Agriculture fait le
nécessaire pour que le type consente à la révocation de
son billet de location et que le lot soit transféré au
ministère des Terres et Forêts et le ministère des Terres
et Forêts, par la même formule, s'engage à émettre
des lettres patentes moyennant paiement des simples redevances qui pourraient
exister en vertu du billet de location qui avait été émis.
C'est le processus, mais le processus est assez long, parce qu'on a affaire
à deux ministères, on a affaire à l'Agriculture.
Maintenant, au cours de l'hiver, faire des inspections pour le ministère
de l'Agriculture, je pense que c'est difficile. Alors, la grosse période
nous arrive. Est-ce que cela répond à votre question?
M. Giasson: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Blank): Le député de
Brome-Missisquoi, une petite question.
M. Russell: Deux petites questions. Une d'abord sur ce que disait
le ministre tout à l'heure. En ce qui concerne les lots dans les Cantons
de l'Est, est-ce que cela serait dans la région de La Patrie?
M. Bérubé: Attendez un petit peu et je vais vous le
dire.
M. Russell: Pendant qu'on cherche, le ministre pourrait
peut-être répondre à l'autre question. Les
privilégiés qui sont tirés au sort qui ont des lots, s'ils
ont un bail de huit ans, qui est un court terme, peuvent-ils, s'ils le veulent,
vendre leur bail ou sont-ils obligés de le résilier pour le
transférer à un autre?
M. Bérubé: Dans le cas des baux, ils peuvent
être transférés sur autorisation du fonctionnaire du
ministère.
M. Russell: Alors, celui qui est privilégié peut
faire son bail et, un mois après, le vendre à un autre, un ami
qui, lui, obtient un transfert.
M. Bérubé: M. le député, je vais
répondre à deux choses en même temps.
M. Russell: D'accord.
M. Bérubé: Ils en ont plus que pour leur
argent.
J'aime mieux donner l'information que de me la faire demander
après.
M. Russell: C'est une note de crédit que le ministre s'en
vient se chercher.
M. Bérubé: Voici. Dans les Cantons de l'Est...
M. Giasson: C'est tout simplement à vous d'informer le
monde.
M. Bérubé: ... nous avons trois lots dans le canton
de Winslow, un dans Standon et un dans Hampden. Ceux de Winslow, ce sont deux
citoyens de Hampden, un de Saint-Romain, à Standon c'est un type de
Saint-Martin et dans l'autre c'est un monsieur de Weedon.
Pour l'autre question que vous avez posée à M. le
ministre. Les lots tirés au sort font l'objet d'un bail à long
terme, parce que ces lots sont arpentés.
M. Russell: Quand on parle de long terme, c'est huit ans et
plus?
M. Bérubé: C'est dix ans en plus, mais la moyenne
c'est vingt ans.
M. Russell: La moyenne c'est vingt ans. M.
Bérubé: Cela peut être dix ans...
M. Russell: Et celui qui est privilégié peut,
après cela, vendre son privilège et obtenir un transfert.
M. Bérubé: Le lot est transférable.
Le Président (M. Blank): Est-ce que le programme 7 est
adopté?
M. Jolivet: Adopté.
M. Giasson: Une dernière question. Dans cette politique
d'accessibilité à la forêt au lac, est-ce que le
ministère prévoit des crédits pour l'amélioration
des routes qui conduisent à ces établissements...
M. Bérubé: Non.
M. Giasson: C'est un fichu de problème dans certains
cas.
M. Bérubé: Oui.
M. Giasson: Est-ce qu'il y a lieu d'espérer parce que le
ministère des Transports nous dit: Impossible. On va du
côté des chemins de l'agriculture et de colonisation et on dit: Ce
n'est pas possible, ce ne sont pas des besoins agricoles.
M. Bérubé: II appartient, en fait, aux groupes de
citoyens dans une unité de ce type de se cotiser et de construire les
chemins comme, de toute façon, ils seraient obligés de le faire
s'il y avait émission de lettres patentes.
M. Giasson: Mais ce que le ministre nous indique là n'est
pas aussi simple dans certains cas. Lorsque des citoyens, dont le revenu se
classe parmi les revenus moyens, décident de développer un petit
espace qui leur appartient autour d'un lac, ont trois, quatre et même
cinq milles de route à construire ou à entretenir, ce n'est
peut-être pas aussi facile que cela.
M. Bérubé: Je suis d'accord avec vous, mais
présentement...
M. Giasson: Ce n'est peut-être pas aussi facile que cela
quand on descend dans le champ et qu'on se retrouve devant une situation
pratique.
M. Bérubé: M. le député...
M. Giasson: Si ce sont des citoyens qui gagnent $20 000 et plus
par année, il n'y a pas de problème et j'accepte la
réponse du ministre, mais ce n'est pas toujours le cas.
M. Bérubé: Présentement, nous n'avons
absolument aucun programme de voirie autre qu'un programme de voirie
forestière à l'intention de l'industrie. Il s'agit même de
routes principales donnant accès à de la matière ligneuse
pour une durée d'au moins quinze ans. Présentement, c'est le seul
programme de voirie du gouvernement du Québec en dehors du programme des
routes publiques qui relève du ministère des Transports.
Etant donné l'étendue gigantesque du réseau
routier...
M. Giasson: Forestier.
M. Bérubé: ... forestier, de villégiature,
touristique ou autre, les implications budgétaires d'un programme, en ce
qui a trait à la construction, la rénovation, l'entretien d'un
tel réseau, sont telles qu'elles obligeraient sans doute l'Etat
québécois à sacrifier des priorités
extrêmement importantes au niveau, par exemple, des affaires sociales, de
l'éducation. Il ne m'apparaît pas, en tout cas, que la
collectivité québécoise soit prête à
sacrifier de telles priorités pour un programme d'ouverture de la
forêt publique à l'occupation.
Le Président (M. Blank): Le programme 7 est-il
adopté?
M. Giasson: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Blank): Le programme 7 est
adopté.
La commission ajourne ses travaux à demain, dix heures.
(Fin de la séance à 18 h 12)