Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
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Wednesday, November 6, 2024
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Vol. 47 N° 69
Clause-by-clause consideration of Bill 61, An Act enacting the Act respecting Mobilité Infra Québec and amending certain provisions relating to shared transportation
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-neuf minutes)
La Présidente (Mme Maccarone) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission des transports et de l'environnement ouverte. La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi no 61, Loi
édictant la Loi sur Mobilité Infra Québec et modifiant certaines dispositions
relatives au transport collectif.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Blouin (Bonaventure) est remplacée par Mme Dorismond (Marie-Victorin);
M. Montigny (René-Lévesque) est remplacé par M. Lamothe (Ungava); Mme Dufour (Mille-Îles)
est remplacée par Mme Rizqy (Saint-Laurent); et M. St-Pierre Plamondon (Camille-Laurin)
est remplacé par M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine).
La Présidente (Mme Maccarone) : Lors
de l'ajournement des travaux, hier, nous étions à l'étude de l'article 4, tel
qu'amendé, introduit par la loi édictée. Y a-t-il des interventions? Mme la
députée de Saint-Laurent?
• (11 h 30) •
Mme Rizqy : Bonjour, Mme la
Présidente. Bonjour à tout le monde. On reprend nos travaux. Je dis merci à la
vice-première ministre pour avoir accepté l'amendement d'hier. On aurait un
nouvel amendement, on souhaiterait l'envoyer. Voulez-vous qu'on suspende rapidement
juste pour que vous puissiez recevoir l'amendement?
La Présidente (Mme Maccarone) : Oui.
Je veux juste valider avec la ministre parce qu'elle avait déjà envoyé un
amendement, puis je souhaite juste valider avec elle si elle souhaite qu'on poursuive
avec son amendement ou si nous poursuivons avec l'amendement de la députée de
Saint-Laurent.
Mme Guilbault :Bien, c'est un amendement encore de la même chose, sur le
même paragraphe?
Mme Rizqy : Oui, sur le même
paragraphe, mais on peut lire votre amendement. Vous, c'est à l'article 4? 4.1?
Mme Guilbault :Non, non, non, mais nous, bien...
La Présidente (Mme Maccarone) : C'est
votre choix.
Mme Rizqy : Bien, vu qu'elle
a envoyé son amendement, on peut lire son amendement.
Mme Guilbault :Bien non, mais c'est parce que, d'habitude, on règle ça hors
micro, parce que, depuis des dizaines d'heures, vous faites des
sous-amendements sur la même chose, sur le même paragraphe. Est-ce que c'est
ça?
Mme Rizqy : Moi, ce n'est pas
un sous-amendement, c'est un amendement.
Mme Guilbault :Non, mais, en tout cas, c'est le même... le premier alinéa
de l'article 4, est-ce que ça porte là-dessus, le sous-amendement, ajouter un
nouveau mot ou, tu sais, la même chose qu'hier?
Mme Rizqy : L'amendement
porte sur 4, alinéa 1.
Mme Guilbault :C'est ça. Ça fait qu'allons-y avec ça.
La Présidente (Mme Maccarone) : Parfait.
Nous allons suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 31)
11 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 11 h 36)
La Présidente (Mme Maccarone) : Alors,
nous sommes de retour. Mme la députée de Saint-Laurent, pour la lecture de
votre amendement.
Mme Rizqy : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Donc, projet de loi n° 61, article 1 :
L'article 4, tel qu'amendé, introduit
par l'article 1 du projet de loi, est modifié par l'ajout, dans le premier
alinéa, après les mots «la réalisation de projets complexes de transport», des
mots «et l'analyse des coûts d'exploitation de maintien d'actif... des actifs»,
pardon.
Donc, ainsi, l'article modifié se lirait
ainsi :
«Mobilité Infra Québec a pour mission
principale d'effectuer, dans une perspective de renforcement du savoir-faire de
l'État, de qualité, d'accessibilité universelle et de mobilité durable, lorsque
le gouvernement lui en confie la responsabilité, l'analyse d'opportunité, la
planification ou la réalisation des projets complexes de transport et l'analyse
des coûts d'exploitation et de maintien des actifs.»
Alors, ici, Mme la Présidente, l'objectif,
parce qu'on est vraiment dans le coeur de la mission de la nouvelle agence qui
sera créée à la fin de l'adoption de ce projet de loi, ultimement, c'est de s'assurer
aussi que, dans sa mission... bien, qu'il y a une analyse des coûts d'exploitation
et de maintien des actifs, là, évidemment avec des tableaux dont on connaît la
provenance des chiffres.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Mme la ministre.
Mme Guilbault :Bien, je ne comprends pas, là. Là, on parle du type de
mandat qu'on peut confier à Mobilité Infra Québec. Donc, l'analyse... la prise
en compte des coûts d'exploitation et de maintien des actifs forcément va
être... va faire partie du mandat si, par exemple, bien, on donne un mandat de
réalisation ou autre, mais ce n'est pas...
Une voix : ...
Mme Guilbault :...ce n'est pas... c'est ça, ce n'est pas... On parle de la
mission principale. Ce n'est pas un élément à part entière qui ferait l'objet d'un
mandat à part entière que de déterminer l'analyse des coûts d'exploitation.
Et j'attire l'attention de la députée sur
la directive des projets majeurs, dont un extrait prévoit déjà que ces
éléments-là doivent être pris en compte dans n'importe quel projet complexe,
qui est précisément l'objet de la mission.
Mme Rizqy : ...dans la
directive?
Mme Guilbault :Exactement. À laquelle est assujettie Mobilité Infra
Québec, tout comme est assujettie à la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.
Mme Rizqy : Oui, mais vous
êtes d'accord avec moi qu'une directive... au niveau de l'interprétation des
lois, une directive, lorsqu'on regarde, elle peut être modifiée, nonobstant ce
qui est fait par l'Assemblée nationale, par le gouvernement. Une directive, c'est
le ministre qui peut la changer à n'importe quel moment. Alors, lorsqu'on
interprète les lois, on parle souvent, tu sais, de la prépondérance des textes
qu'on doit lire, et la loi, ultimement, c'est ce que... c'est ce qu'il y a de
plus prépondérant, c'est la loi, suivie, évidemment, des règlements afférents
de cette même loi.
Donc, moi, je vais vous donner un exemple,
un cas pratique. Vous vous rappelez la première fois qu'on a entendu parler du
projet de l'Est, le montant qui était sorti, on était au-dessus de, quoi, 30
milliards, là. Même vous, là... Tout le monde, je pense, au Québec, leur
mâchoire a disloqué.
Donc, c'est certain que, lorsqu'on fait
des projets complexes de transport, il faut que cette entité soit capable non
seulement d'asseoir le propos correctement sur ce qu'on veut comme mobilité
durable, mais aussi avec le chiffre non seulement pour l'exploitation, mais
aussi pour le maintien de l'actif. Puis moi, je pense que ça, ça doit rentrer,
évidemment, dans le cœur même de l'agence. En d'autres mots, on incorpore la
directive dans le projet de loi. C'est juste que, là, ça devient... Une fois
que c'est statué, à moins qu'il y ait un revirement majeur puis que vous voulez
enlever à l'agence un pouvoir de faire des analyses des coûts, bien, il va
falloir rouvrir la loi et non pas juste par une simple directive.
• (11 h 40) •
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Bien, comme je viens de l'expliquer, le... les projets de
Mobilité Infra Québec vont être assujettis à la directive, qui est au Conseil
du trésor. Et donc c'est la même chose pour tous les projets d'infrastructure
qu'on qualifie de projets majeurs au gouvernement, c'est la directive sur les
projets majeurs, et c'est ça. Alors, je pense que c'est assez simple et c'était
déjà clair dans ma première réponse.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la députée.
Mme Rizqy : Oui, mais je
pense qu'il y aurait peut-être un complément d'information qui a été porté à l'attention
de Mme la ministre.
Des voix : ...
Mme Rizqy : Dans la...
Mme Guilbault :Non, c'est ça, c'est ça. MIQ est assujettie à la directive,
tel que je l'ai dit...
Mme Guilbault :...tout à l'heure.
Mme Rizqy : Oui, mais une
directive, vous êtes d'accord avec moi qu'elle peut être modifiée sans aucun
processus législatif?
Mme Guilbault :Oui, mais le gouvernement se dote de directives et de
cadres d'intervention sur des projets d'infrastructure majeurs. Et, ensuite de
ça, c'est les organismes sont assujettis à la directive.
Mme Rizqy : Oui. Ça, on est
d'accord.
Mme Guilbault :Si un jour un gouvernement veut se gouverner autrement,
avec d'autres types de directives, il le fera. Nous, actuellement, la
directive, on est en train de la modifier d'ailleurs, en parallèle du projet de
loi n° 62, et nos préoccupations, et ce qui est important pour nous de
prendre en compte, dans le cadre de la réalisation d'un projet d'infrastructure
majeur, c'est déjà dans un document qui est notre directive sur les projets
majeurs. Donc, la logique, c'est ensuite de faire en sorte que ceux qui font
des projets majeurs, dont éventuellement Mobilité Infra Québec, vont être
assujettis à la directive.
Mme Rizqy : O.K.
Mme Guilbault :C'est simple.
Mme Rizqy : L'enjeu, ce n'est
pas de savoir si la directive...
Mme Guilbault :C'est que si un jour un gouvernement modifiait la
directive, parce que lui décidait qu'il veut faire les projets autrement, bien,
logiquement, son Mobilité Infra Québec les ferait autrement aussi, c'est le
même gouvernement, là. C'est le même gouvernement qui décide de ce qu'il y a
dans la directive que celui qui chapeaute Mobilité Infra Québec. Donc, c'est
des vases communicants.
Mme Rizqy : Oui, mais vous
êtes d'accord avec moi que lorsqu'on légifère on ne juge pas pour aujourd'hui,
demain, et l'avenir? Une directive, est-ce que vous êtes d'accord avec moi
qu'elle est modifiable sans aucune considération législative?
Mme Guilbault :Mais oui, un gouvernement peut modifier ses directives.
Mme Rizqy : Dans ce cas, si
on veut justement traduire l'esprit de la loi, l'esprit du législateur, dans ce
cas-ci de la législatrice, on devrait incorporer cette directive directement ici,
comme ça, ça devient clair, net et précis, et on ne pourra pas tout simplement
un jour par une simple directive... Puis vous savez qu'une directive, là, même
pas obligé de le publier pour consultation dans la Gazette officielle, là. Ça
va juste permettre, là, de s'assurer que cette directive, elle est intégrée
dans un texte de loi qui a un processus législatif. Ainsi, tout autre
gouvernement qui pourrait éventuellement succéder, parce qu'évidemment comme on
le sait, dans l'histoire du Québec, bien, il n'y a aucun gouvernement qui a été
intemporel, là. Donc, tout le monde va être appelé un jour à être remplacé.
Puis moi, comme vous le savez, j'ai déjà une date de péremption ou... octobre
2026. Donc, moi, je l'ai, ma date de péremption. Je vous souhaite à vous long
mandat, évidemment, mais, dans tous les cas, si le passé est garant de
l'avenir, il va y avoir d'autres changements de gouvernement, mais si on veut
traduire votre esprit de législatrice, on peut tout simplement l'incorporer
dans cet amendement-là. Comme ça, c'est terminé. Sauf si, évidemment, quelqu'un
voudrait changer cela, il devrait refaire un projet de loi, avant une
consultation publique, s'expliquer de pourquoi qu'on ne voudrait pas avoir une
analyse d'exploitation de maintien des actifs dans la mission de l'agence. Il y
a au moins un processus qui va être fait. Sinon, n'importe qui peut le faire
avec une simple directive. Vous avez la directive? Ah, O.K.
Mme Guilbault :Non, mais là, c'est la troisième fois, Mme la Présidente,
ça fait que ça va être la dernière que je vais répondre. Il n'est pas dans
notre intention de prendre l'amendement, parce que c'est déjà couvert, par
ailleurs, dans d'autres cadres du gouvernement, et, comme je l'ai prouvé hier,
on est capables, quand, les amendements, on les juge appropriés et on les
accepte très, très, très rapidement, on est même prêt à étirer la fin de la
commission pour avoir le temps de les adopter, mais celui-là, pour nous, ce
n'est pas dans la mission principale, c'est déjà inclus. Puis d'ailleurs c'est
déjà implicite. Quand on parle de réalisation de projets, ça demande tellement
de documents, tellement d'études, tellement d'analyses, c'est... il y a
tellement de documentation des projets que c'est déjà couvert de toute façon.
Mais en plus, il y a la directive qui est publique, que ma collègue sûrement a
déjà lu, elle sait très bien de quoi je parle. Alors là, moi, j'ai complété ce
que j'avais à dire là-dessus. Ils peuvent faire leur 20 minutes, mais moi,
je ne vais pas répondre davantage.
Mme Rizqy : Oui, mais moi, je
n'ai pas besoin de faire 20 minutes. Vous venez de répondre. Vous dites
que c'est implicite. Moi, je vous dis : Mais on est des législateurs tous
ensemble, il faut le rendre explicite. C'est ça, la différence. Vous dites
qu'il y a plein d'écrits, bien, justement, vous plaidez exactement la même
cause que moi. L'enjeu que nous avons, c'est que, souvent, il y a plein de
documents dans différents endroits. Or, si tout sera regroupé sous l'égide de
Mobilité Infra Québec, bien encore faut-il que cette agence puisse aussi, dans
sa mission, avoir l'analyse des coûts d'exploitation et de maintien des actifs.
Ainsi, le citoyen plus tard, bien, il ne pourra pas dire : Ah, mais vous
savez quoi? Le gouvernement me dit que, finalement, c'est le ministère des
Transports qu'il va falloir qu'il me réponde pour l'analyse des coûts, parce
que nous, vous savez, on en fait des demandes d'accès à l'information, et plus
souvent qu'autrement c'est une partie de ping-pong entre les différents
intervenants...
Mme Rizqy : ...alors, moi, je
pense qu'on pourrait tout regrouper ça au même endroit avec Mobilité Infra.
La Présidente (Mme Maccarone) : Continuez,
Mme la députée.
Mme Rizqy : Bien, c'est sûr
que l'objectif, c'est d'avoir une réponse, mais là je comprends qu'il n'y aura
pas de réponse. Alors, moi, évidemment, je ne fais pas du temps pour faire du
temps. Je pense que mon point est valide et que, malheureusement, on a... ici,
on est dans une option où est-ce qu'on pourrait être explicites mais qu'on va
rester dans le sous-entendu.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Y a-t-il... Oui, M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Écoutez, je suis intéressé par ce qui est avancé
par la collègue de Saint-Laurent. La question de l'analyse des coûts puis de
l'exploitation, le maintien des actifs, c'est un élément qui a été nommé quand
même par plusieurs organisations qu'on a rencontrées lors des audiences particulières.
Puis il y a des avantages aussi à s'assurer que, dans l'ensemble, dans
l'évaluation du... d'un projet, bien, l'analyse des coûts d'exploitation puis
le maintien des actifs soient comptabilisés. J'en ai parlé un petit peu hier.
Puis c'est quand même... Puis je pense que ça fait aussi partie des meilleures
pratiques à l'échelle internationale, là, de bien comptabiliser. Maintenant,
est-ce que ça doit aller à l'article quatre? Moi, je n'en suis pas convaincu à
cette étape-ci et je pense qu'il y a peut-être d'autres endroits dans le projet
de loi où on pourra parler de ça. Mais, quand même, je tiens à dire quelques
éléments importants.
D'abord, l'ensemble du coût de la vie...
Vous savez, il y a plusieurs moments dans la vie d'une infrastructure qu'on va
créer, là, c'est-à-dire qu'on va faire le matériel roulant. Si on prend le cas
d'un projet de transport collectif complexe, parce que c'est là où il y a un
exploitant tiers qui pourrait intervenir. Dans le cas des projets de transport
routier complexe que Mobilité Infra Québec pourra faire, on comprend que, bon,
éventuellement, ça pourrait être donné à du privé, ou ça resterait au
gouvernement, pour des projets complexes, ou peut-être à une municipalité dans
certains cas, mais j'aurais tendance à croire que ça va être plus du... ça va
plus relever du gouvernement, qui va non seulement... Donc, Mobilité Infra
Québec va construire avec des sommes qui vont venir des différents paliers de
gouvernement, d'une part, mais après l'exploitation, c'est-à-dire, les coûts
d'entretien généraux, puis après ça l'entretien, le maintien des actifs, donc
les plus grandes rénovations à faire éventuellement dans ce projet-là, vont
être à la charge du gouvernement du Québec. Donc, on gère un peu, si vous
voulez, l'enveloppe budgétaire de l'ensemble du cycle de vie de
l'infrastructure de transport routier complexe à l'intérieur d'un budget,
disons, du gouvernement du Québec, avec peut-être l'appui, là, du palier
supérieur au fédéral.
De l'autre côté, quand on parle des
projets de transport collectif complexes, là, c'est là où je vois que l'analyse
des coûts d'exploitation et maintien des actifs est important parce que... Bon,
on comprend, là, que le projet en lui-même serait réalisé par Mobilité Infra
Québec, financé majoritairement par le gouvernement du Québec, appuyé du
gouvernement fédéral, il y a une contribution municipale aussi, et par la suite
l'exploitation puis l'entretien, le maintien des actifs seraient davantage à la
charge... en fait, principalement à la charge du gouvernement local,
c'est-à-dire des municipalités ou des MRC. Et, si on ne fait pas le travail de
faire une analyse des coûts d'exploitation puis du maintien des actifs dans
l'élaboration totale du projet, on risque de se retrouver à pelleter des coûts
supplémentaires dans la cour des municipalités. Je m'explique.
• (11 h 50) •
Imaginons un projet de transport collectif
complexe pour lequel Mobilité Infra Québec se voit attribuer une enveloppe, une
enveloppe financière, une enveloppe budgétaire assez restreinte et qu'il doit
couper quelque part, tu sais, il doit respecter l'enveloppe, puis on se rend
compte, finalement, que le projet livré est de moins bonne qualité. On a tourné
les coins ronds sur la qualité, le projet est de moins bonne... est juste moins
bon, et donc va se détériorer plus rapidement. Ça, ça va avoir des effets
pervers sur... qui vont être assumés par la municipalité. Donc, d'une part,
bien, le matériel roulant, les infrastructures qui vont avoir été créées vont
être de moins... étant de moins bonne qualité, vont nécessiter des réparations
courantes plus fréquentes et le maintien des actifs, c'est-à-dire les grandes
réparations, les grands travaux de rénovation qu'on devra faire éventuellement
vont aussi coûter plus cher mais ils vont venir plus tôt.
Autre chose, c'est que, si on a un projet
de transport collectif qui est toujours en réparation, bien, on a aussi un
projet qui est plus souvent en panne. Ça, c'est un problème. Puis il y a un
projet... «un projet», en fait, un système de transport collectif qui est plus
souvent en panne, bien, ce n'est rien pour inviter la population à l'utiliser.
Parce que les gens, ce qu'ils cherchent quand ils veulent un système de
transport, peu importe qu'il soit routier ou qu'il soit transport collectif,
ils veulent avoir une certaine rapidité de déplacement, un certain confort,
mais ils veulent la fiabilité aussi. Ça, c'est important, la fiabilité. Est-ce
que j'ai l'assurance...
M. Grandmont : ...que, si je
prends mon train de VIA Rail à Québec, par exemple, puis que je vais à
Montréal, bien, que je sais que je vais me rendre puis je vais arriver là-bas à
11 heures pile, là, je vais l'utiliser. Si, comme on l'a vécu récemment, le
train risque d'être arrêté pendant des heures, et des heures, et des heures,
bien, c'est clair que ça va faire chuter, ça va plomber la fréquentation de ce
service de transport collectif là.
Donc, je pense qu'il y a vraiment une
importance très grande à accorder à l'analyse des coûts d'exploitation puis le
maintien des actifs. Il y a plusieurs groupes qui nous en ont parlé, là, de la
notion d'intégrer à quelque part dans le projet de loi une réflexion, une
analyse sur l'ensemble du cycle de vie des infrastructures qu'on va créer. Ça,
je pense qu'on ne peut pas faire l'économie de ça, puis, comme je le disais
tantôt, c'est dans les meilleures pratiques, là. L'intégration des coûts
d'exploitation puis le maintien des actifs dans l'analyse des projets de
transport collectif, c'est une pratique courante à l'international.
Par exemple, Metrolinx, dans la région de
Toronto et d'Hamilton, en Ontario, réalise des analyses coûts-bénéfice qui
tiennent compte de l'ensemble du cycle de vie des infrastructures qu'ils
construisent et exploitent par la suite. On comprend, là, que leur façon de
fonctionner inclut l'ensemble du cycle de vie du matériel de transport roulant.
Donc, Metrolinx est à la fois le constructeur, en tout respect, évidemment, là,
des... des orientations gouvernementales puis des enveloppes budgétaires qui
lui sont données, mais il va aussi... Metrolinx va aussi assurer l'exploitation
et aussi assurer le maintien des actifs. Donc, dès le début, là, Metrolinx
s'assure d'avoir un projet qui est solide, qui est robuste, qui va durer dans
le temps.
C'est exactement la même chose qu'on doit
faire. Mais là, on fait intervenir un tiers dans le transport collectif :
constructeur, c'est MIQ, avec le gouvernement du Québec; l'exploitant, maintien
des actifs, c'est la municipalité. Il ne faut pas être en train de pelleter des
responsabilités indues aux municipalités puis il faut s'assurer aussi, puis je
pense que ça doit être l'orientation de la ministre des Transports et de la
Mobilité durable, de s'assurer que notre service, il est fiable puis il attire
des gens dans le transport collectif, il attire des gens... il incite des gens
à quitter le voiturage en solo pour aller utiliser le transport collectif.
Mais, pour ça, on a besoin de systèmes de transport qui sont efficaces, qui
sont bons, qui ne sont pas toujours en panne.
Donc, je suis d'accord avec le principe,
en fait, là, de... la proposition de la collègue députée de Saint-Laurent. Je
ne suis pas sûr que ça va là, puis je m'explique. L'article 4, en fait... on
est vraiment dans du général, on est en train d'établir la mission, le mandat
général de Mobilité Infra Québec. L'analyse des coûts d'exploitation puis de
maintien des actifs, je n'ai pas le choix de donner raison à la ministre, ça
fait partie... ça fait partie du... bien, d'une directive, d'une part. Mais, à
cet endroit-là, dans l'article 4, on est vraiment dans les orientations
générales qu'on veut donner à Mobilité Infra Québec, et ça, c'est une partie...
c'est comme une sous-partie de son travail.
Ça fait qu'en tout cas, à moins que Mme la
ministre... pas Mme la ministre...
Mme Rizqy : Beau lapsus.
M. Grandmont : ...que la
collègue députée de Saint-Laurent arrive à me convaincre du contraire, je pense
qu'on devrait revenir là-dessus, parce que, comme je l'ai dit tantôt, il y a
plusieurs organisations qui ont insisté là-dessus, puis je pourrais revenir
tantôt, au besoin, là, pour rappeler les organisations qui l'ont nommée, mais
je ne suis pas sûr que ça va si tôt dans le projet de loi. C'est un élément
essentiel, mais dans la mission je ne suis pas convaincu. Voilà pour l'instant.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Bien, juste pour
un point de précision pour mon collègue de Taschereau, à moins que vous me
disiez où vous pouvez voir où est-ce qu'il pourrait s'intégrer, je ne pense pas
que ça soit une sous-question, mais je vais m'expliquer pourquoi.
C'est que souvent, quand on fait des
demandes d'accès à l'information, notre formation politique, mais aussi la
vôtre, mais aussi celle du Parti québécois, on voit très souvent que c'est une
partie de ping-pong où est-ce qu'on dit : Ah non! Allez voir tel
organisme, tel organisme. Notamment, on l'a vu avec le troisième lien, c'était
difficile d'avoir de l'information... projet de l'est.
Donc, ici, ça nous permettrait, en plein
cœur de sa mission... c'est aussi de lui donner l'heure juste. Et, quand des
projets n'avancent pas, très souvent, bien, c'est au niveau des coûts, et, plus
on attend... Vous, vous l'avez vécu avec le tramway à Québec, vous avez vu
l'explosion. Le bureau du vérificateur général de la ville de Québec a même
estimé que chaque journée d'attente, bien, augmentait justement la facture
totale. Mais, des fois, c'est une stratégie pour les gouvernements d'étirer le
temps pour que la facture gonfle tellement que le projet devient indésirable,
alors qu'au départ, lorsque c'était un projet qui était avec un coût, disons,
normal pour bien des gens, bien, ça devient de plus en plus astronomique... que
finalement ceux qui étaient convaincus, mais pas ardemment défenseurs du
tramway, quand ils voient la nouvelle facture, bien, disent : Oui. Mais,
finalement, peut-être que ça coûte trop cher puis qu'on va passer notre tour
cette fois-ci encore. Parce que le tramway, vous le savez mieux que moi, vous
habitez à Québec, ça fait plus de 15 ans, 20 ans maintenant qu'on en parle.
Alors, quand un...
Mme Rizqy : ...organisme qui
doit chapeauter l'ensemble des transports complexes du Québec, bien, c'est à
lui aussi de répondre à nos demandes en matière de coûts, non seulement le coût
d'exploitation, mais aussi de maintien d'actifs, pour ne pas qu'on se retrouve,
là, on va prendre un autre exemple concret, comme... avec des stations qui ont
dû être fermées en catastrophe, en urgence à Montréal, donc. Et rappelez-vous,
là, il y a eu des questions qui ont été posées sur le maintien des actifs de
stations de métro de Montréal, puis la ministre nous disait : Ah non, je
n'ai pas la réponse, c'est la STM. Alors, rappelez-vous, ça, c'est un autre cas
concret : Ah non, ça, c'est la STM, qu'elle va vous répondre, pour le
maintien. Est-ce que vous avez eu votre réponse pour le maintien des acquis de
la STM? Jamais, n'est-ce pas? Alors, voilà.
Alors, je pense que mon plaidoyer... en
espérant qu'il a bien répondu à votre questionnement, mais votre question est
très légitime. Mais moi, je suis persuadée qu'il faut arrêter de toujours
chercher un autre organisme. Quand le gouvernement ne veut pas nous répondre,
c'est facile de renvoyer la balle à quelqu'un d'autre, mais, entre eux,
souvent, la partie de ping-pong... dans une demande d'accès à l'information, on
va dire : Ah! Je n'ai... cette information-là appartient au ministère.
Moi, je veux être certaine que cette information... si vous me dites que c'est
Mobilité Infra Québec qui est responsable des travaux majeurs en matière de
transport, bien, c'est elle qui va devoir nous répondre lorsqu'on va faire des
demandes pour le maintien des actifs, pour ne pas me faire dire : Ah oui,
l'information, ils l'ont faite en vertu de la directive. C'est vrai qu'ils
l'ont faite. Mais elle a été transmise à qui? Au ministère des Transports qui,
lui, a dit : Ah! mais, vous savez, on ne pourra pas vous répondre tout de
suite. Je ne sais pas si ça répond à votre question, M. le député de
Taschereau.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Mme la députée. Êtes-vous convaincu, M. le député de Taschereau?
M. Grandmont : Je vais
répondre. Bien, c'est des points qui sont tout à fait légitimes, effectivement,
là, de la part de la députée de Saint-Laurent, de la collègue. Cela dit, elle
m'a posé une question aussi, là, sur où est-ce que je pensais que ça pourrait
apparaître. Nous autres, on avait réfléchi à l'idée, là, de l'inclure, puis
elle va voir le lien avec mon plaidoyer, tout à l'heure, à l'article 74, dans
lequel on vient parler de la contribution financière des municipalités.
Moi, ce qui m'importe énormément, au-delà,
là, des demandes d'accès à l'information puis des suivis, qui sont des
propositions tout à fait légitimes, là... mais, moi, ce qui m'intéressait
beaucoup, là, dans cette idée, là, de parler du cycle de vie, était que, quand
on vient fixer la contribution des municipalités à on parle Mobilité Infra
Québec... par Mobilité Infra Québec, avec les municipalités, on ne peut pas
simplement tenir compte du coût de l'infrastructure elle-même, selon moi. On
doit aussi tenir compte des coûts d'exploitation qui vont venir et également
des coûts de maintien d'actifs qui vont apparaître, éventuellement, au terme de
la vie utile de l'infrastructure en elle-même. L'objectif est d'essayer de
resserrer ça aussi un peu, parce que, comme je le disais tantôt, le problème
que je vois, actuellement, là, c'est le fait qu'on a une infrastructure développée
par le gouvernement et Mobilité Infra Québec, et, après ça, une gestion, une
exploitation et un maintien d'actifs qui sont assurés par un tiers. Il peut y
avoir un transfert de responsabilité budgétaire important qui se fait si le
projet n'a pas été bien considéré sur l'ensemble de son cycle de vie. Et donc
la contribution de la municipalité doit être calculée aussi sur le fait que les
sociétés de transport... bien, en fait, les municipalités. Vont avoir à
contribuer aussi sur l'aménagement qui va être fait autour des stations, la
réorganisation des services de transport collectif.
Donc, c'est là que moi, je vois la notion
d'analyse des coûts d'exploitation et de maintien des actifs ayant... avoir une
pertinence peut-être plus grande au regard des objectifs que moi, je poursuis,
c'est-à-dire protéger les municipalités pour qu'elles ne se retrouvent pas avec
des montants astronomiques à payer parce qu'on aura mal conçu le projet au
départ, malgré qu'on a indiqué, là, qu'évidemment on voulait avoir des projets
de qualité, là. Mais, dans le fond, essayer de reproduire ce qui se passe
actuellement dans les projets de transport routier, c'est-à-dire qu'il y a un
seul maître d'oeuvre et exploitant sur l'ensemble du cycle de vie d'une
infrastructure, puis là j'essaie de le recréer en mettant en... en joignant ou
en liant davantage les municipalités et Mobilité Infra Québec, «slash», le
gouvernement.
La Présidente (Mme Maccarone) : Oui,
Mme la députée, et, après, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
• (12 heures) •
Mme Rizqy : Oui. Merci. Juste
pour vous répondre, parce que je suis allée lire l'article 74, l'article 74,
c'est le partage, au fond, des responsabilités financières, alors, qu'ici
l'amendement vise l'analyse, qui doit faire cette analyse, non seulement du
coût d'exploitation mais du maintien des actifs.
Moi j'ai plus l'impression que ça va être
deux étapes différentes. La première, il faut d'abord faire l'analyse complète
de combien ça va coûter, prévoir le maintien des actifs parce que ça, vous le
savez mieux que moi, vous étiez avant dans un organisme que... souvent, vous,
vous étiez capable de projeter le maintien des actifs qui, parfois, pouvaient
être oubliés. Après ça, à l'article 74, effectivement, on y arrivera, là, on va
venir faire la convention du partage des coûts...
12 h (version non révisée)
Mme Rizqy : ...moi, je le
voyais plus en deux étapes. Une fois qu'on fait l'analyse, après ça, lorsqu'on
arrive à l'article 74, le terme, le verbe utilisé, c'était «convenir»,
donc une vraie convention entre les différentes parties prenantes. Mais, dans
un premier temps, à qui incombe la responsabilité de faire l'analyse? Je pense
que ça devrait être dans la mission de Mobilité Infra Québec de faire l'analyse
rigoureuse, bien évidemment, de non seulement du coût d'exploitation, mais
surtout aussi le maintien des actifs.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui. La
réflexion est très intéressante parce qu'en fait ça nous amène à la mission
première de l'agence. Et, quand on la décrit en étant essentiellement... se
résumant à un mandat et ou à plusieurs mandats, qui comportent l'analyse d'opportunité,
la planification, la réalisation de projets, bien, on peut se poser la question :
À quel moment est-ce qu'on fait l'analyse des coûts? Est-ce que l'analyse des
coûts de construction se fait en amont du mandat ou se fait au moment où le
gouvernement confie ce mandat? Est-ce que... En d'autres mots, l'analyse d'opportunité,
qu'est-ce qu'elle comporte exactement? Et moi, c'est ce à quoi j'aimerais avoir
une réponse, si, dans l'analyse d'opportunité... en quoi est-ce qu'on répond
aux besoins, bien entendu, de quelle façon on peut réaliser le projet, à quel
endroit, et ainsi de suite. J'ose espérer qu'on a au moins une analyse des
coûts de construction qui va être réalisée au moment de décider de l'opportunité
ou non d'aller de l'avant. Contrairement à ce qu'on fait avec le troisième
lien. On a déjà décidé qu'on le ferait sans savoir où, quand, comment et à quel
coût. Et alors là, il y aurait quand même une amélioration majeure par rapport
aux pratiques actuelles du gouvernement en place. Mais est-ce que l'analyse d'opportunité
comprend l'analyse des coûts d'exploitation? Selon ce que moi, j'en comprends,
selon l'historique du Québec à cet égard, c'est non. On a toujours mis en place
des infrastructures en espérant qu'elles demeurent en place, en bonne santé, en
toute intégrité pendant 100 ans, sans y mettre les ressources nécessaires.
C'est la raison pourquoi Montréal est un immense bouchon de circulation depuis
20 ans et probablement pour les 20 ans à venir, parce qu'on a
essentiellement omis d'investir en se dotant de nouvelles infrastructures de
transport, y compris de transport en commun, il y a 50 ans, omis d'y
mettre les coûts d'exploitation et de maintien des actifs.
Alors, moi, là où il y a une vertu
extrêmement importante dans la proposition d'amendement de ma collègue, c'est d'essayer
d'inscrire cela comme étant une fonction essentielle à réaliser par Mobilité
Infra Québec, sans quoi on va encore nager en plein inconnu sur notre capacité
de pouvoir maintenir ces services opérationnels et ces infrastructures-là
fonctionnelles pour la période de sa durée de vie utile. Et ça, on l'a entendu,
on nous l'a répété à maintes et maintes reprises pendant les consultations
particulières, qu'il ne fallait pas retomber dans ce panneau-là, de dire :
On construit, on vous... on met ça en place puis on espère que ça va toffer
pendant le plus grand nombre d'années possible, sans y mettre les moyens nécessaires
pour qu'on puisse s'assurer de sa fiabilité et de sa viabilité, de sa
durabilité et de sa pérennité. Bon.
Alors, moi, je ne comprends pas, dans... c'est-à-dire
que je ne vois pas, dans la proposition initiale, cet élément-là, qui est
fondamental, l'analyse des coûts d'exploitation et le maintien des actifs qu'on
mettra en place. Alors, si on me convainc que ça fait partie de l'analyse d'opportunité,
on parlait de le faire de façon... que c'était implicite, moi, je partage l'avis
de ma collègue ici, porte-parole de l'opposition officielle, qu'il faut le
rendre explicite. Est-ce que c'est le bon endroit? Comme l'a soulevé mon
collègue député de Taschereau, c'est sûr qu'on pourrait élargir encore la
mission pour ajouter toutes les fonctions qui seront... qui seront confiées à l'agence.
Et il faut savoir où tracer la ligne. Et moi, je n'ai pas la prétention de
pouvoir le faire seul, mais je pense que le débat est intéressant. C'est
important qu'on en discute maintenant et pour apporter ma contribution, parce
que je pense que cet élément-là, il faut qu'il soit là de façon explicite. Mais
où est-ce qu'on peut le mettre? C'est qu'on... Je l'ai d'ailleurs déjà déploré,
Mme la Présidente, on parle d'une mission principale, quelles sont les missions
secondaires? Je continue de poser cette question-là.
Si la mission principale, c'est la seule
mission, bien, on va devoir biffer le «principale», ce sera «la mission». Bon.
Ça fait que ça, là, je voulais faire une proposition, je vous l'annonce, je
vais faire une proposition d'amendement éventuellement pour biffer le
«principale», à moins qu'on me démontre qu'il y a d'autres missions. Par
contre, il y a des fonctions et il y a des...
M. Arseneau : …qui sont
définies à l'article cinq. On y reviendra tout à l'heure. Mobilité Infra Québec
exerce également les fonctions suivantes : Moi, je pense que la fonction,
si ça ne fait pas partie de sa mission, au cœur de sa mission, les... Bon, on
parle de l'analyse d'opportunité, de planification, de réalisation de projets
complexes de transport. Bien, il faut minimalement que, dans ses fonctions...
qu'on reconnaisse qu'on met cette agence en place, Mobilité Infra Québec, qui
sera le réceptacle de toute la... l'expertise québécoise en matière de projets
de transport et de mobilité, bien, je pense que ça va leur appartenir de nous
dire, quand ils vont regarder l'analyse d'opportunité, combien ça coûte de le
faire, le planifier, le réaliser. Mais combien ça va nous coûter sur
25 ans puis sur 50 ans? Combien il va falloir y mettre? Puis
éventuellement qui va payer? Et là ce sera traduit dans l'article 74,
comment est-ce qu'on partage les coûts. Mais là, à un moment donné, il faut
l'inscrire quelque part. Alors, moi, ma proposition, si... si c'est une... si
on peut trouver une voie de passage, c'est d'ajouter aux fonctions de l'agence
la fonction de l'analyse des coûts d'exploitation et de maintien des actifs des
projets complexes qui lui seront confiés.
On ne peut pas faire l'économie de ça. La
ministre nous fait la leçon, à chaque fois qu'elle en a l'opportunité, sur
l'importance de la saine gestion des fonds publics, avec un déficit historique
de 11 milliards de dollars cette année. Et puis, là, lorsqu'il est
question de parler de projets de loi et en quoi on va tenir compte de la
capacité de payer des gens, vous allez payer non seulement pour la
construction, payer pour l'exploitation, payer pour le maintien des actifs.
C'est implicite. Non. Il faut que ce soit explicite. Il faut que quelqu'un ait
la responsabilité de ça. Parce que la responsabilité politique ou
administrative n'a jamais été assumée par l'État québécois au cours des
50 dernières années. La preuve en est dans toutes les infrastructures qui
sont en décrépitude puis pour lesquelles il faut annoncer des plans de
contingence pour éviter qu'ils s'écroulent sous... sur nous.
Alors, je pense que c'est important. Je le
fais, je fais ce plaidoyer-là pour dire qu'il faut arrêter de nous... de nous
dire que ce qu'on fait comme débat, ce n'est pas important, c'est fondamental.
C'est fondamental de préciser à quoi va servir cette agence. Et, si elle ne
sert pas à étudier les coûts d'exploitation et le maintien des actifs à long
terme, on va manquer notre coup. Puis on a la responsabilité d'éviter de faire
ce type d'omission là, en disant : Bien oui, ça va de soi, il n'y a rien
qui va de soi lorsqu'on étudie un projet de loi puis qu'on veut faire mieux que
les... durant les années précédentes. Alors, moi, je pense que, s'il y a une
question de coût qui est importante aux yeux de la ministre puis aux yeux des
députés ici, mais organisons-nous pour confier un mandat qui est solide, qui
est explicite puis que l'agence pourra réaliser pour le bien-être des Québécois
et pour leur portefeuille. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui, je vais répondre. On a eu la séquence des trois partis
d'opposition, mais il y en a deux sur trois là-dedans qui ont formé le
gouvernement à maintes reprises. Là, ça fait plusieurs fois, je ne sais pas. En
tout cas, le député des Îles-de-la-Madeleine vient de le dire, je ne sais plus
les deux autres. Ça fait 50 ans qu'on laisse nos infrastructures se
désintégrer, qu'on les laisse en décrépitude, qu'on ne s'en occupe pas, parce
qu'on se dit : Ça va durer 100 ans, puis on n'a pas besoin de s'en
occuper, puis on a juste à faire semblant de rien, puis on va faire des
nouveaux projets, puis on fait comme si ça n'existait pas.
C'est à peu près ça qu'il vient de nous
dire, là, Mme la Présidente, il vient de se.... de dénoncer le fait que,
pendant 50 ans, les gouvernements successifs ont laissé... ont laissé mal
vieillir nos infrastructures au Québec, pas juste en transport, là, partout,
nos hôpitaux, nos CHSLD, nos écoles, etc. Il vient de dénoncer ça au micro. Or,
si tu enlèves les six ans... si on enlève les six ans de la CAQ, qui était au
gouvernement pendant les 50 ans? Vous deux, vos deux partis, Parti
québécois.
• (12 h 10) •
Une voix : ...
Mme Guilbault :J'ai dit : Outre les six ans. Bien oui. Est-ce que
quelqu'un s'imagine que le pont de l'île d'Orléans, qu'on doit reconstruire en
urgence, que le pont de l'île aux Tourtes, qu'on doit se construire en urgence,
que le tunnel Hippolyte-Lafontaine, qu'il faut refaire en urgence, le pont
Laviolette et compagnie... Est-ce que quelqu'un dans cette pièce, Mme la
Présidente, s'imagine que la désintégration de ces quatre ponts-là s'est
produite en six ans depuis que la CAQ est arrivée en 2018? À part la députée de
Saint-Laurent, je pense qu'il n'y a personne qui pense que François Legault a
désintégré les quatre ponts au Québec, là. Donc, la...
Mme Rizqy : ...
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la députée.
Mme Rizqy : ...en aucun
temps... on me prête des intentions. Je parlerais des ponts en disant que c'est
le premier ministre qui est imputable. Par contre, je peux vous référer directement
au plan d'infrastructure du Québec, qui a été déposé par votre gouvernement. Il
y a une phrase qui est assez limpide, au niveau des écoles, par exemple en
matière de dégradation...
Mme Guilbault :...
Mme Rizqy : ...c'est faux ce
que... vu que... c'est le contraire de la vérité, je fais mon appel au
règlement.
La Présidente (Mme Maccarone) : Je
comprends, mais... je suis d'accord, votre rappel au règlement, c'était pour
prêter des intentions, que vous avez clarifiées. Je vous céderais la parole
après que la ministre aura terminé. Continuez Mme la ministre...
La Présidente (Mme Maccarone) : ...Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Bon, alors, c'est ça. Donc... Et vous voyez comment ça les
fait réagir, là. Parce que, quand on dit me : François Legault... On a-tu
le droit de l'appeler comme ça ici?
Une voix : Non.
Mme Guilbault :Non, hein? Bon. Bien, quand on me dit qu'il faut
reconstruire quatre ponts en urgence au Québec et que c'est la faute du premier
ministre, chef de la Coalition avenir Québec, qui a été élu en 2018, ça n'a
aucun sens, Mme la Présidente. Il n'y a personne qui pense que ce
raisonnement-là fait du sens.
Or, ce qui fait du sens, par contre, c'est
que, quand on fait partie du Parti québécois, qui est un des deux partis qui a
formé le gouvernement en alternance pendant les 50 dernières années, avant
2018, et qu'un député d'un de ces deux partis-là vient dénoncer le fait qu'on a
laissé nos infrastructures mal vieillir puis qu'aujourd'hui on est obligé de
ramasser ça en décrépitude un peu partout, partout en même temps au Québec,
donc non seulement ça coûte une fortune, mais ça génère une multitude de
chantiers qui n'en finissent plus... et c'est ce député-là qui dénonce ça.
C'est fou, là, Mme la Présidente, là. Il vient juste de lui-même admettre que,
pendant 50 ans, son parti puis le Parti libéral ont mal entretenu nos
infrastructures puis nous ont projetés dans le chaos d'infrastructures qu'on
connaît actuellement. Ça fait que ça, c'est la première chose.
La deuxième, c'est que nous, on arrive en
2018. Ça fait que là on vit avec le laisser-aller puis je pourrais... Ah! je
n'ai pas mon tableau du PQI. Le PQI, parlons-en, parce que les infrastructures,
je le dis, ce n'est pas juste le transport, là. Ici, on est sur le transport,
mais il y a aussi toutes les infrastructures. Or, la rénovation, la réfection
et le développement des infrastructures, c'est tout contenu dans le Plan
québécois des infrastructures, et il est rendu à 153 milliards, Mme la
Présidente. Il n'y a jamais eu autant d'investissements en infrastructures que
depuis que la CAQ est au pouvoir, entre autres dans le transport collectif, qui
n'est pas juste des infrastructures, qui est aussi du soutien à l'exploitation.
Mais, de façon générale, dans nos infrastructures, le PQI n'a jamais été aussi
élevé qu'avec la CAQ, à 153 milliards.
Donc, quand le PQ vient reconnaître le...
la responsabilité, la responsabilité directe de son Parti québécois et du Parti
libéral dans l'état de situation puis l'état de nos infrastructures
aujourd'hui, bien, je salue cette lucidité-là, Mme la Présidente, puis je le
remercie de faire ce constat-là, que moi, j'ai fait à plusieurs reprises. Mais
je pense que, quand la décrépitude de nos infrastructures est la faute du Parti
québécois et du Parti libéral, c'est une chose si la CAQ le nomme, mais je
pense que c'est encore mieux si c'est eux-mêmes qui l'admettent. Alors, ça a
été fait ce matin au micro, enregistré. C'est une bonne chose.
L'autre chose, en réponse à ça, justement,
nous, on arrive en 2018, on est pris avec ce constat-là, on est pris avec les
écoles, etc., et qu'est-ce qu'on fait, entre autres? Non seulement on augmente
le PQI à 153 milliards, mais on arrive aujourd'hui... Parce que juste... si on
prend juste le transport collectif, là, pour revenir à ça... j'ai dit souvent,
mais, comme il y a beaucoup de va-et-vient autour de la table, ça aussi je le
dis souvent, ce n'est pas tout le monde qui entend tout, donc je vais le
réitérer. Le transport collectif, ça fait longtemps qu'on aurait pu prendre un
certain leadership là-dedans puis se donner une capacité au gouvernement pour
faire des projets de transport collectif d'envergure. Les libéraux ont créé une
filiale à la Caisse de dépôt. Parfait. On fait le REM. Le REM, ça avance. On
salue le REM. Tout le monde autour de la table est content que le REM existe.
Est-ce que pour autant on peut dépendre systématiquement de la CDPQ Infra pour
tous nos projets de transport collectif d'envergure? Nous, notre réponse, c'est
que non, parce que la caisse n'est pas toujours intéressée ou n'a pas toujours
la possibilité de faire nos projets. Donc, est-ce qu'on veut mettre le destin
du transport collectif au Québec entre les mains de la CDPQ Infra? Nous, on
pense que non. Je ne sais pas de l'autre côté, mais nous, on pense que ce n'est
pas une solution viable à long terme. Donc... Et le Parti québécois a essayé de
faire une agence, ça n'a pas marché.
Donc là, aujourd'hui, nous, on arrive avec
une solution, enfin, pour faire du transport collectif d'envergure, pour en
réaliser. Tu sais, là, de 20 minutes en 20 minutes, ils sont beaucoup dans la
philosophie, puis, bon, ils aiment ça, ils parlent, ils parlent, ils parlent,
mais l'action de réaliser des projets de transport collectif, personne n'a
réglé ce problème-là de fond au gouvernement. Et là, aujourd'hui, nous, on
arrive avec une solution, et que font ces deux mêmes vieux partis là, qui ont
laissé les infrastructures se désintégrer pendant 50 ans? Ils bloquent le
projet de loi. Tu sais, ils passent le temps, ils passent le temps. Puis nous,
tu sais, c'est correct, on n'est pas à une minute près, justement, pendant 50
ans, il ne s'est rien passé. Sauf que, et je vais finir là-dessus... parce que
je refais toujours la même mise en contexte à chaque fois qu'on commence à
siéger à chaque journée, je leur rappelle deux choses, là, parce que,
manifestement, ils s'arrangent pour qu'on ne puisse pas adopter le projet de
loi cette session-ci, mais ça aura été convenablement et minutieusement
documenté au micro que nous, on fait... on attend, là, de bonne foi... Aïe!
Hier soir, on a adopté deux amendements, en quoi, même pas une demi-heure.
Donc, quand on m'amène des amendements qui ont de l'allure, moi, je les accepte,
ça va vite. Ils n'ont même pas le temps de faire leurs 20 minutes, je l'accepte
tout de suite...
Mme Guilbault :...puis on passe à autre chose. Ça fait que... Mais là
c'est ça, il continue la même chose, la même chose. Alors donc il y a deux
éléments très importants que les sociétés de transport et les municipalités
attendent avec impatience d'ici... puis idéalement d'ici le 6 décembre, le
développement immobilier et aussi, surtout, puis je vous dirais que celui-là
est encore plus pressant, on a besoin, puis ça, ça fait longtemps que je le
dis, là, il y en a qui sont nouveaux ici, là, mais je dis ça depuis
70 heures, maintenant, les amendements pour la loi sur le réseau... Non,
non, mais c'est correct parce que, des fois, on a des réactions un peu, tu
sais, comment on peut dire, on réagit selon ses moyens, disons ça comme ça. La
Loi sur le réseau structurant de transport de la capitale, on a besoin de la
modifier pour que le projet de tramway puisse avancer. Alors, je le dis pour
ceux qui ne sont peut-être pas familiers avec la commission, on a besoin de
modifications et d'amendements qui vont être déposés plus tard dans le projet
de loi pour faire avancer le projet de tramway, parce qu'on la négociation,
l'entente finale avec la caisse qui est en cours de négociation puis on a la
date butoir le 15 décembre, mais encore faut-il être capable de modifier
la loi, l'espèce de loi qui encadre ce projet-là qui donnait la responsabilité
exclusive à la ville de Québec. Donc, si on veut avoir notre structure de
gouvernance partagée, tel que c'est prévu de le faire pour faire avancer le
projet, ça nous prend des modifications législatives. Or, au rythme où ça va,
manifestement, le Parti québécois, du moins le Parti libéral, puis on verra, en
tout cas, à date, les trois, je dirais, vont faire en sorte que... qu'on ne
pourra pas avoir le projet de loi avant Noël et donc vont retarder de trois ou
quatre mois. Je voulais que ce soit au micro.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Excusez-moi, Mme la ministre. On ne peut pas
prêter des intentions. On ne sait pas comment le projet de loi va terminer.
Alors, avez-vous...
Mme Guilbault :J'ai dit au rythme où ça va. Mais on ne sait pas.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Je comprends, mais on ne peut pas prêter des
intentions aux collègues autour de la table. Avez-vous terminé votre
intervention?
Mme Guilbault :Oui.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Oui. Mme la députée de Saint-Laurent. Et, oui,
il y a M. le député des Îles-de-la-Madeleine par la suite, et après M. le
député de Taschereau.
M. Arseneau : Mme la
Présidente, c'est très intéressant, ces échanges-là, et instructif parce que ce
qu'on voit, là, c'est que la première ministre, nous dit, là, François Legault,
dans plus de la moitié de sa carrière, là, il n'a pas bougé pour faire quoi que
ce soit pour les infrastructures au Québec. Il a été ministre de l'Éducation,
il a laissé dépérir de façon absolument aberrante...
La Présidente
(Mme Maccarone) : On va utiliser les titres, M. le député, s'il
vous plaît, et pas les noms propres. Merci.
M. Arseneau : D'accord.
O.K. M. le premier ministre, mais Mme la ministre l'avait déjà nommé par son
prénom et son nom de famille...
La Présidente
(Mme Maccarone) : Oui, je comprends.
M. Arseneau : ...Mme la
ministre. Alors, voilà, c'est fascinant. Alors, moi, j'ai l'honnêteté
intellectuelle de dire que l'état de situation dans les infrastructures
publiques est lamentable. J'ai aussi la responsabilité de faire en sorte que le
projet de loi permette de corriger le tir, ce qu'on n'a pas fait depuis un
certain nombre d'années, incluant les six dernières années. Parce qu'on nous
dit : Ah! on est arrivés en 2018. Les infrastructures étaient en mauvais
état. Et qu'est ce qu'on a fait? On a profité du pactole qu'on leur avait
laissé, là, le gouvernement précédent, 7 milliards de dollars, puis
on a commencé à creuser et creuser. Pas la première pelletée de terre pour un
troisième bien illusoire, là. On a creusé un trou, un déficit budgétaire pour
arriver jusqu'à 11 milliards de déficit. Ça, ça fait 11 plus... Moins
11 plus 7, ça fait 18 milliards de dollars, là.
• (12 h 20) •
Alors, je pense qu'à un moment donné il
faut se garder une petite gêne quand on décide de faire la leçon aux partis qui
font partie de l'opposition et qui proposent des solutions constructives, des
amendements qui nous permettraient de sortir de la situation dans laquelle on
est, où effectivement on a la responsabilité à la fois de maintenir nos actifs,
de s'assurer que les projets de mobilité durable se réalisent et qu'on ait les
moyens de les entretenir et de les exploiter pour les décennies à venir. C'est
tout ce qu'on veut faire.
L'exemple est du fait qu'hier on nous a
encore soupçonnés de vouloir faire durer indûment la discussion sur le projet
de loi, alors qu'en l'espace effectivement d'une demi-heure on avait accepté
des amendements qui étaient tout aussi intéressants et constructifs que la
demi-douzaine précédente, mais sur lesquels la ministre jugeait qu'on n'en
avait pas... on n'avait pas raison de vouloir en discuter.
Alors, moi, je regrette, mais nos règles
parlementaires et institutionnelles sont telles que ce n'est pas parce que la
ministre n'est pas d'accord avec une idée qui est émise par les partis
d'opposition quand ils relaient les propositions...
M. Arseneau : ...et les
commentaires de la société civile et des intervenants en consultations
particulières. Ce n'est pas parce que la ministre a peu d'appétit qu'on ne peut
pas en débattre. Et je dirais même que c'est notre responsabilité de s'assurer
qu'on en ait discuté suffisamment pour pouvoir éclairer la ministre sur la
pertinence de ces amendements-là et que, si, en bout de ligne, la partie
gouvernementale rejette ces améliorations, ces propositions d'améliorations au
projet de loi, bien, qu'elle le fasse, la partie gouvernementale, en
connaissance de cause et qu'elle assume sa responsabilité. Parce que, comme on
l'a dit à plusieurs reprises, tout ça, c'est enregistré, et nous, on aura fait
notre travail de propositions constructives, la partie gouvernementale pourra
en disposer et en assumera la responsabilité pour les semaines, les mois et les
années à venir. Je n'ai aucun problème avec ça, mais on ne peut pas court-circuiter
toutes les... à l'avance toutes les propositions d'amendements qu'on veut faire
sur le projet de loi important sur lequel on discute sous prétexte que, bien,
on a fait notre travail, puis tout est bon.
Et ce qu'on nous a prouvé... et ce qu'on
nous a prouvé hier, c'est qu'on pouvait encore le bonifier avec les
propositions qui étaient faites de façon tout à fait, je dirais, adroite et
généreuse de la part des différents partis d'opposition.
Alors, encore une fois, si on revient,
parce que je pense que c'est important d'y revenir, là, sur l'analyse des coûts
d'exploitation, maintien des actifs, malheureusement, moi, je n'ai pas eu de
réponse sur l'idée que ça faisait partie de l'analyse d'opportunité. Par
contre, je maintiens qu'il faut le mentionner de façon explicite dans le projet
de loi, parce que, justement, lorsqu'on est actuellement dans une période où on
n'a pas Mobilité Infra Québec, si on demande, par exemple, à CDPQ Infra d'aller
de l'avant avec un projet pour le tramway de Québec pour sa construction, je ne
suis pas certain que CDPQ Infra, ou si on le confiait à une autre organisation,
comprend que le mandat, c'est aussi de s'assurer de calculer les coûts
d'exploitation sur quelques décennies et le coût de maintien des actifs. Je le
souhaite, mais je ne suis pas sûr que, si, dans le mandat, ce n'est pas
explicite, que CDPQ Infra va commencer à faire les calculs ou qu'une entreprise
privée le ferait sans avoir un mandat explicite de le faire.
C'est la raison pour laquelle cet amendement-là,
je pense, est tout à fait pertinent. Parce qu'à un moment donné il faut dire
les choses telles qu'elles sont, il faut manifester de façon explicite quel est
l'objectif que l'on poursuit avec ce projet de loi là. Et c'est d'autant plus
important de le faire à l'article 4, qui est le cœur du projet de loi. C'est sa
mission. Nous avons fonctionné, en l'État du Québec, pendant toutes ces années,
sans sentir l'opportunité de créer une agence, jusqu'à il y a 10 ans, 11 ans,
lorsqu'on l'a fait, nous, et que la CAQ a bloqué cette idée-là, parce que
probablement trop novatrice, à l'époque, pour eux. Dix ans plus tard, bien, ils
reviennent. Ça fait que, quand on dit qu'on a perdu du temps, là, on a perdu 10
ans avant de créer une agence qui aurait pu fonctionner pendant les 10
dernières années. Là, maintenant qu'on a découvert la lumière et trouvé la
vérité, est-ce qu'on peut s'assurer de préciser à quoi ça va servir, cette
agence? Merci.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Je ne sais pas
s'il y avait une réponse de la ministre, mais, sinon, moi, j'ai...
Une voix : ...
Mme Rizqy : O.K. Alors, juste
pour faire suite, parce qu'il y a beaucoup de choses que la vice-première
ministre du Québec a mentionnées et... j'aimerais lire le plan
d'infrastructures 2023-2024, page B.41 : «Le portrait actuel démontre
qu'une part importante, soit 61 % du parc d'infrastructures du réseau de
l'éducation, est en mauvais état ou en très mauvais état. Cette situation
s'explique principalement par une période de sous-investissement dans les
années 90 et au début des années 2000.» Et, ici, j'ai le C.V. du premier
ministre. Il était où? Eh bien, oui, ministre de l'Éducation péquiste du 15
décembre 1998 au 30 janvier 2002. Donc, la vice-première ministre du Québec,
aujourd'hui, dit que le premier ministre a été irresponsable dans cette
période-là. Alors, ce sera noté, et on va le déposer parce que je pense que ce
n'est pas tout le monde qui prend le temps de lire correctement le Plan
québécois des...
Mme Rizqy : ...infrastructures.
Et, je tiens à le dire, ça n'a pas été écrit par une libérale, un solidaire ou
un péquiste. Ça a été écrit par le gouvernement caquiste. Alors, on va vous
le... l'acheminer. Je ne sais pas si je dois aussi acheminer le CV du premier
ministre, mais... on va le faire aussi, on va le faire.
Maintenant, la vice-première ministre nous
a reparlé de son tableau. Or, dans le fameux va-et-vient qu'elle fait
référence, la dernière fois que je suis... que, la dernière fois, j'ai assisté
à la commission, j'avais demandé, justement, à la vice-première ministre à
propos du tableau, si elle voulait nous déposer ses chiffres, parce que c'était
«gouvernements», au pluriel, et on n'arrivait pas vraiment à comprendre. Or,
mon collègue le député de Nelligan a fait une demande d'accès à l'information.
Savez-vous c'est quoi, la réponse, pour le fameux tableau qu'elle vous montre à
chaque fois, à la période de questions, et aussi, qu'elle exhibe ici, dans
cette commission? Bien là, elle ne l'exhibe plus depuis qu'on lui a dit que
«gouvernements» avec un s, nécessairement, elle incluait le fédéral, et non pas
son gouvernement. Tenez-vous bien, là, ça ne s'invente pas. On refuse de nous
donner les chiffres, là, donc la ventilation, parce que — et ce n'est
pas moi qui le dis, c'est la réponse, là — «il n'est pas possible, du
point de vue technique et méthodologique, de produire le niveau d'informations
demandé à partir des données présentées aux états financiers obligés des
organismes». Son propre ministère n'arrive pas à expliquer le tableau qu'elle
nous présente à l'Assemblée nationale depuis des mois, avec grande fierté, et,
quand on lui pose une question simple, qui est enseignée, dès le cégep, à tous
ceux qui font le profil comptabilité, dollars courants ou dollars constants,
elle est dans l'incapacité de nous répondre. Alors, moi, ça dépasse tout
entendement. Alors là, j'espère qu'elle comprend qu'elle est forclose de nous
présenter son fameux tableau sauf si elle est capable d'admettre que son propre
ministère ne sait pas de quoi elle parle lorsqu'elle nous exhibe son tableau.
Maintenant, j'invite tous mes collègues à
prendre le mémoire présenté au Conseil des ministres, par la vice-première
ministre, sur ce projet de loi. Vous l'avez tous. Allons ensemble à la page 7
du fameux mémoire : «Dans le cadre d'une planification en mobilité,
Mobilité Infra Québec pourrait — je vais sauter une partie — planifier
le maintien, l'amélioration et le remplacement d'équipements et
d'infrastructures de transport.» «Pourrait». Il n'y a aucune obligation, et
tellement qu'il n'y a pas d'obligation... Maintenant, je vous invite à
retourner dans le projet de loi, article 29. On ne pourra pas dire que je n'ai
pas fait, quand même, à cause du va-et-vient, un petit peu, l'étude de ce
projet de loi. Article 29 : «Mobilité Infra Québec peut, lorsqu'elle
effectue une planification en mobilité, en vertu du paragraphe 1° de l'article
5, dans une perspective de développement durable et de diminution de
l'empreinte carbone, et en tenant compte des indications données par le
ministre, planifier la coordination des différents services de transport ainsi
que le maintien, l'amélioration et le remplacement d'équipements et d'infrastructures
de transport.» Le verbe, ici, comment qu'il est conjugué? «Peut». Aucune
obligation.
Alors, j'espère que là, je vous ai
convaincus — et, j'espère, le député de Taschereau — de la
pertinence que ce soit dans la mission, parce que c'est écrit, noir sur blanc,
que Mobilité Infra Québec peut elle-même se substituer à cette obligation de la
fameuse directive. Et dois je rappeler à l'ensemble des gens qui nous écoutent,
et je sais que vous êtes nombreux, qu'une directive n'a pas force de loi. La loi
et ses règlements ont force de loi au Québec, pas une directive. Évidemment,
c'est toujours souhaitable de respecter les directives, mais ici, la
vice-première ministre, elle a écrit, noir sur blanc, «pourrait» et «peut».
Donc, elle ouvre la porte à Mobilité Infra Québec à ne pas suivre la directive.
• (12 h 30) •
La Présidente (Mme Maccarone) : ...Taschereau.
M. Grandmont : Oui. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bien, je vais prendre le temps d'étudier,
évidemment, ce que nous soulève la collègue députée de Saint-Laurent. Moi, je
voulais revenir, en fait, sur un élément. J'avais dit que plusieurs
organisations, là, avaient manifesté leur souhait de voir la notion d'analyse
coût-bénéfice, montage financier, sur l'ensemble d'un... de... du cycle de vie
de l'infrastructure, être ajoutée au projet de loi. Puis je voulais simplement
signifier, là, que le Conseil du patronat du Québec et la Fédération des
chambres de commerce du Québec ont explicitement demandé...
12 h 30 (version non révisée)
M. Grandmont : ...que des
analyses coûts-bénéfices tenant compte de l'ensemble du cycle de vie soient
publiées, soient rendues publiques, dans un processus de transparence, dans la
mesure où on... ça donnerait au public en général et aux organisations de la
société civile un aperçu, une information... ça donnerait l'information à tous
et toutes de la pertinence de réaliser certains projets. Parce que, d'une part,
on est en train de développer des projets, on veut faire... on veut... on veut
les déployer, les construire à vitesse grand V. En ce qui a trait au transport
collectif, je peux le comprendre, en même temps, chaque projet de transport
collectif se doit d'être analysé pour s'assurer qu'on a le meilleur projet pour
le lieu, le territoire où il va être déployé. Donc, ce n'est pas tous les
projets de transport collectif dont on a discuté, dans l'histoire du Québec,
qui sont nécessairement bons. Je prendrais, par exemple, le projet, là, de
tramway. La première phase de tramway qu'on avait eu à Québec, là, qui passait
par le boulevard Charest et qui évitait le centre-ville de Québec, il y avait
quelque chose là-dedans qui était complètement incohérent, ce qu'on ne s'était
pas empêché, dans mon ancienne vie, de dénoncer par ailleurs. Donc, c'est la
même... c'est la même rigueur qui doit nous animer, je pense, ici aussi. C'est
quand même des projets qui sont assez coûteux généralement et desquels on doit
s'assurer qu'ils remplissent un objectif qui est très clair et que ça sera pour
le meilleur pour la société en général.
Donc, déjà cette demande-là qui était
portée par le Conseil du patronat et la Fédération des chambres de commerce du
Québec, mais aussi la Société de transport de Montréal, la ville de Montréal,
le réseau de transport de la Capitale, la Société de transport de Sherbrooke,
la ville de Sherbrooke, l'experte professeure Florence Junca-Adenot ainsi que l'ATUQ,
l'Association des transporteurs urbains du Québec demandaient à ce que le
montage financier d'un projet, donc, là, je fais référence, en ce qui me
concerne, là, à l'article 74, le montage financier d'un projet doit être
étendu à son exploitation et à son entretien. Et c'était souvent nommé en
prenant exemple, en disant : Comme le REM. Puis Mme la ministre a beaucoup
parlé du REM. Ça, c'est intéressant, qu'elle nous ramène au REM, parce que, le
REM, effectivement, on a pensé comme ça l'ensemble du cycle de vie dans l'entente
contractuelle que les exploitants, l'exploitant du REM, la CDPQ Infra, qui est
aussi son constructeur... a avec le gouvernement, s'est assuré d'avoir une
entente avec le gouvernement qui établit un coût de 0,72 $ par
passager-kilomètre. Et ce tarif-là couvre non seulement les coûts d'exploitation,
mais aussi les coûts d'immobilisation et l'entretien à long terme. Donc, ça
donne une prévisibilité financière pour l'exploitant, ce qui est évidemment
très bon et ce qui nous permettrait évidemment... Aussi, ce montant-là est
indexé annuellement en fonction de l'indice des prix à la consommation du Canada,
donc il y a une indexation en plus, et cette entente-là, elle est révisée aussi
tous les cinq ans, Mme la Présidente. Ça, c'est intéressant parce que, si on
avait des ententes de ce type-là, je ne dis pas qu'il faut exactement aller
vers une entente pareille, là, mais si on avait des ententes similaires qui
prévoyaient les coûts de mobilisation puis d'entretien à long terme de nos
grandes infrastructures de transport collectif au Québec, par exemple, le
métro, bien, peut-être qu'on ne serait pas dans une situation où on doit fermer
des stations. On aurait l'assurance que, dans le temps, des sommes s'ajoutent
au budget de maintien des actifs du métro pour être en mesure de l'entretenir
correctement.
Et je me permets de le rappeler ici, le
métro de Montréal, c'est l'infrastructure de transport la plus utilisée au
Canada. Ce n'est pas rien. En Amérique du Nord, c'est la deuxième
infrastructure de transport la plus achalandée quotidiennement après le métro
New York. C'est immense, le métro de Montréal. Et, Montréal étant le poumon
économique du Québec, si le métro ne va pas bien, bien, c'est tout le Québec
qui en souffre. C'est des travailleurs qu'on n'arrive pas à déplacer, c'est des
étudiants qu'on n'arrive pas à déplacer. Et, avec une entente comme celle-là,
du type de celle du REM en fait, on arriverait à avoir à avoir... à avoir un
métro probablement en meilleure santé. On n'aurait peut-être pas la crise de
maintien des actifs qu'on a dans l'infrastructure de transport la plus
achalandée au Canada, Mme la Présidente.
Donc, moi, je me permets de réinsister
là-dessus. Encore une fois, on va réfléchir aux arguments pour voir comment on
votera éventuellement sur est-ce que ça doit être nommé à l'article quatre ou
si c'est plus loin que ça doit se retrouver, notamment au 74, où on voit la
répartition des contributions budgétaires des différentes parties prenantes
dans la réalisation d'un projet transport collectif. Mais, à mon sens, à moi et
selon ce que nous ont dit et répété plusieurs des groupes qu'on a entendus ici,
on doit s'assurer de faire une bonne évaluation de l'ensemble du cycle de vie
autant pour s'assurer d'avoir des infrastructures qui vont durer dans le temps,
mais aussi pour s'assurer de maintenir aussi l'achalandage, parce qu'une
infrastructure qui brise tout le temps.
M. Grandmont : ...c'est une
infrastructure qu'on n'utilise plus, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Y a-t-il d'autres interventions? Mme la députée de Saint-Laurent, vous disposez
de cinq minutes.
Mme Rizqy : Oui. Je vous
invite dans le mémoire, M. le député de Taschereau, 4.2, le mémoire de la
ministre qui a été déposée au Conseil des ministres. Ce n'est pour moi qui le
dit que c'est important de mettre à la mission, c'est elle-même, à 4.2, dans
son mémoire. Le sous-titre : Missions et responsabilités de Mobilité
Infra, c'est en caractères gras. Et là il est mention, dans ce mémoire, du
maintien des infrastructures, mais c'est indiqué «pourrait», donc il n'y a pas
d'obligation. Et, bien au contraire, à l'article 29 du projet de loi, on
indique clairement «peut», il n'y a pas d'obligation de le faire. Et si vous
permettez, si on reste toujours dans le fameux mémoire, ça, c'est à... je ne
sais pas si vous l'avez devant vous, mais si vous allez à la page 19 du
mémoire, il y a une analyse comparative qui a été faite. Il faut savoir... à
moins que la vice-première ministre me dise que c'est contraire à la vérité,
mais son projet de loi a été inspiré de la loi qui est déjà en vigueur en
Ontario avec Infrastructure Ontario. Or, eux, ils doivent faire une analyse des
coûts puis du maintien des actifs.
Alors, c'est pour ça que moi, ici, je
n'arrive pas à comprendre pourquoi que, dans le mémoire qui est présenté devant
le Conseil des ministres, qui inclut le premier ministre du Québec, on
dit : À la mission, ça pourrait être bon qu'il fasse une analyse des coûts
d'exploitation et du maintien des actifs à la mission — là, moi, je
suis à l'article 4 et, dans le mémoire, on est à 4.2 — mais que,
plus tard, dans le projet de loi, clairement, on vient donner une porte de
sortie avec l'article 29, en disant : «peut». Le législateur ne parle
jamais pour ne rien dire, et si la législatrice a marqué «peut», c'est qu'elle
ne voulait pas choisir de verbe «doit», «devoir», elle ne veut pas créer une
obligation de la faire.
Et vous, vous avez quand même de
l'expérience en matière de mobilité durable, n'est-ce pas? Pas que je... je ne
déposerai pas votre cv, on le connaît. D'ailleurs, je vous ai rencontré dans
une autre vie. Vous le savez que lorsque c'est un «peut» et non pas un «doit»,
bien, à ce moment-là, c'est facile de dire : Je ne le ferai pas,
nonobstant directives ou pas, parce que la loi est plus importante en matière
d'interprétation des lois qu'une directive. Si la loi vous permet de ne pas
respecter la directive. Bien, à ce moment-là, la loi est claire, vous pouvez le
faire, vous n'avez pas d'obligation de le faire. Et ici, dans le mémoire qui a
été présenté au Conseil des ministres, c'était clairement marqué à 4.2, à la
page 7. Si vous retournez à la page 7, vous allez voir que c'était
prévu d'être inscrit dans la mission et responsabilité Infra Québec. Ici, il y
a un choix politique de le retirer. Je vous donne un petit peu de temps
d'analyse, mais je suis convaincu qu'au terme du plaidoyer...
La Présidente (Mme Maccarone) : Avez-vous
conclu?
Mme Rizqy : Bien, je vais
laisser le temps d'analyse, mais j'imagine que mon collègue, mon estimé
collègue le voudrait.
M. Arseneau : Non, mais je...
La Présidente (Mme Maccarone) : Député
des Îles-de-la-Madeleine, vous disposez de six minutes.
• (12 h 40) •
M. Arseneau : Six minutes,
d'accord, merci beaucoup. Bien, effectivement, c'est une excellente initiative
de la part de ma collègue de nous ramener au mémoire et la description de la
mission pour l'agence qui a été présentée effectivement au Conseil des
ministres. Parce que, lorsqu'il est question de la mission, on trouve presque
un copier-coller, là, effectivement : «Aurait pour mission principale»,
dans une perspective», où on retrouve exactement le même texte. Et puis
ensuite, bien, on arrive dans une deuxième partie de cette description-là en
parlant du fait que Mobilité Infra Québec pourrait également exercer les
fonctions suivantes : La réalisation à la demande de la ministre et
moyennant rémunération d'analyses en transport, notamment de la planification
en mobilité. Et on retrouve exactement le même libellé à l'article 5 que
je citais tout à l'heure. Mais quand on vient... Et après ça, bien, on note
également que l'exécution de toutes autres fonctions connexes que lui confie le
gouvernement, ça a été aussi retenu dans le projet de loi. Mais pour ce qui
vient par la suite, on l'a éliminé. Donc, planifier le maintien, l'amélioration
et le remplacement d'équipements et d'infrastructures de transport. Donc, je
pense que... Et puis il y a l'autre élément, là, planifier la coordination des
différents services de transport. Et c'est une présentation qui est au
conditionnel...
M. Arseneau : ...alors on dit
que dans le cadre d'une planification en mobilité, Mobilité Infra Québec
pourrait faire... remplir ces fonctions-là. C'est aussi de la même façon qu'on
présente de toute façon la mission, hein? Lorsqu'il est question de décrire la
mission, on dit : Mobilité Infra Québec aurait pour mission principale.
Bon, évidemment, parce que là, on n'est pas certain que ce texte-là va se
traduire dans un projet de loi. Une fois qu'il a été traduit dans le projet de
loi, on ne parle plus d'une mission conditionnelle, mais on parle du fait que
Mobilité Infra Québec a pour mission. Donc, on a changé le verbe : aurait
pour mission. Mais pour ce qui est de sa responsabilité qui était inscrite, à
savoir le maintien, l'amélioration et le remplacement d'équipements et
d'infrastructures de transport, mais là on le présentait au Conseil des
ministres de façon explicite, mais on ne voudrait pas l'inclure dans le projet
de loi de façon explicite. Là, je pense qu'il y a effectivement, comme on vient
de le mentionner, un choix qui m'apparaît difficile à comprendre et qui mérite
explication. Alors, moi, je souscris entièrement au fait que c'est un élément,
et je me répète, là, qu'il faut inscrire. Est-ce qu'encore une fois c'est à
l'article 4 ou un peu plus bas, comme il était dans le mémoire,
c'est-à-dire dans les fonctions à exercer par Mobilité Infra Québec, l'un ou
l'autre me conviennent, pourvu qu'on l'inscrive.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement du député de Saint-Laurent?
Oui, Mme la députée.
Mme Rizqy : Moi, j'ai une
question pour la vice-première ministre du Québec. J'aimerais savoir qu'est-il
arrivé entre le 30 avril 2024, le moment que le mémoire est déposé au
Conseil des ministres, donc qui a été étudié par la partie gouvernementale, qui
a été transmis à l'ensemble des ministres, et, à ce moment-là, ce qui a été
présenté au Conseil des ministres, c'était la volonté que la mission et responsabilité
de Mobilité Infra Québec, qu'il y ait aussi l'analyse du maintien des actifs
puis de l'exploitation? Mais surtout, ici, moi, c'est le maintient des actifs,
là, que je fais beaucoup de... J'aimerais savoir qu'est ce qu'il est arrivé
pour que, finalement, ce qui était présenté dans le mémoire que les ministres
ont reçu, qui a été étudié même par le premier ministre du Québec, là, pour que
ça ne soit pas traduit dans le projet de loi.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre. Mme la ministre?
Mme Guilbault :Oui?
La Présidente (Mme Maccarone) : Elle
vous a posé une question.
Mme Guilbault :Sur le même... le même sous-amendement ou amendement?
La Présidente (Mme Maccarone) : Une
question précise par rapport à des dates. Mme la députée, peut-être vous
pourriez répéter votre question.
Mme Guilbault :Non, non, non, mais j'écoute, là, c'est... ce qui se dit,
là, mais c'est sûr qu'Il faut quand même rentabiliser les fonds publics qui
paient notre salaire, comme je l'ai dit souvent. Et je l'ai dit tout à l'heure,
mais peut-être... je n'ai pas été pressé, c'est vrai, ou peut-être je n'en ai
pas reparlé tout à l'heure, mais la directive sur les projets majeurs,
page 16, lettre l, si les collègues, là, je vois peut-être mon collègue
des Îles, je ne sais pas s'ils l'ont à portée de main, là, elle est sur
Internet, page 16, mais je vais y aller, tu sais, même je peux lire
l'extrait, peut-être, ce serait bon pour la commission, là. Attends un peu. On l'a-tu
ici, imprimé, non? Un instant je l'ai. Bon. Page 16, lettre l :
«L'estimation du coût total de chaque... de chaque option évaluée doit... là,
on parle des projets majeurs, là, donc projets complexes, ça s'applique, là.
«L'estimation du coût total de chaque option évaluée doit inclure tous les
montants relatifs au démarrage, à la planification, à la réalisation et à la
clôture du projet, tel qu'ils sont précisés par le Conseil du trésor dans les
critères déterminés en vertu de l'article... c'est ça, en vertu de
l'article 16 de la Loi sur les infrastructures publiques permettant de
considérer qu'un projet d'infrastructure publique est un projet majeur». Et là,
c'est là, le bout, le bout le plus intéressant, là : «L'incidence
budgétaire marginale prévisionnelle inclut l'augmentation des dépenses de
fonctionnement exploitation et des investissements en maintien d'actifs de
l'infrastructure publique à long terme, les dépenses actuelles de
fonctionnement, entre parenthèses exploitation, et les investissements actuels
en maintient d'actifs doit également être fourni. Toutes les estimations,
toutes les dépenses et tous les investissements doivent être présentés. Donc,
ce sont déjà des éléments qui sont documentés dans les projets majeurs,
incluant donc les futurs projets de Mobilité Infra Québec.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la députée.
Mme Rizqy : J'invite
maintenant la vice-première ministre à faire deux choses. Lire paragraphe k qui
arrivent avant l dans...
Mme Rizqy : ...l'ordre
alphabétique. Toutes les parties prenantes, dont l'OPIP, la ministre
responsable, la SQI, le gouvernement, la clientèle directe, les employés, les
principaux individus ou groupes de la société ainsi que les organismes publics
qui pourraient être touchés favorablement ou négativement par l'option
recommandée doivent être identifiés, de même que leurs intérêts respectifs,
dans le projet. L'analyse sommaire des enjeux, risques et possibilités qu'ils
représentent pour le projet doit être également présentée.» Toutes les parties
prenantes. Êtes-vous d'accord avec moi que... parle de toutes les parties
prenantes?
Mme Guilbault :Bien oui.
Mme Rizqy : O.K. Par la
suite, dans l'ordre des choses, lorsqu'on interprète : «L. l'estimation du
coût total de chaque option évaluée doit inclure tous les montants relatifs à
la démarche, la planification, la réalisation, la clôture du projet, qu'il soit
précisé par le Conseil du trésor dans les critères déterminés en vertu de
l'article 16 de la Loi sur les infrastructures permettant de considérer qu'un
projet d'infrastructure publique est un projet majeur». Ça, c'est L. Est-ce
que, L, vous voyez...
Mme Guilbault :Que je viens de lire, oui.
Mme Rizqy : Oui, oui, mais
est-ce que vous réalisez que qu'est-ce que vous venez de lire découle de K?
Mme Guilbault :Bien, c'est normal, oui, l'alphabet est ainsi fait.
Mme Rizqy : Oui. Donc, est-ce
que vous êtes d'accord que c'est l'ensemble des parties prenantes, que L est
subordonné à K?
Mme Guilbault :Ce que j'explique, O.K., puis là ça va être la dernière
fois, Mme la Présidente, je le dis tout le temps, puis là ça va être la vraie
dernière... la prise en compte des investissements nécessaires pour le maintien
des actifs et les coûts d'exploitation est déjà prévue dans la directive sur
les projets majeurs, qui encadre... qui encadrera aussi les projets complexes
de Mobilité Infra Québec. De ce fait, en ce qui nous concerne, c'est déjà
couvert, et on n'a pas l'intention de donner suite à l'amendement qui est
actuellement proposé.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la députée.
Mme Rizqy : Je sais qu'à
chaque fois que la vice-première ministre n'arrive pas à avoir une réponse
précise sur la loi, elle dit : C'est la dernière fois que je l'explique,
mais c'est qu'elle n'explique pas.
Alors, ici, là, le problème est là...
C'est pour ça que j'ai dit faire deux choses : lire K, et la deuxième
chose, c'est de parler avec ses juristes, parce que je pense qu'elle aurait
avantage à prendre connaissance de la Loi sur l'interprétation, qui a force de
loi au Québec, et, lorsqu'une loi indique quelque chose, toute directive à
l'effet inverse d'une loi n'a pas d'application.
Ici, le projet de loi dit clairement «peut».
Donc, la directive, elle vient d'être tassée par le projet de loi. Et pire, si
elle avait lu correctement sa propre directive qu'elle n'arrête pas de nous
faire... qu'elle n'arrête pas de nous en parler...
La Présidente (Mme Maccarone) : Attention
aux propos, s'il vous plaît.
Mme Rizqy : ...l'article...
le paragraphe K, le paragraphe K, clairement, on parle de l'ensemble des
parties prenantes. Donc, il n'y a pas un individu, il n'y a pas un organisme,
ici, qui est imputable.
C'est pour ça qu'ici on dit : Qui va
être le porteur d'ouvrage? Mobilité Infra Québec, et, par conséquent, c'est à
lui qu'il incomberait la responsabilité de faire la liste des coûts et
l'exploitation de maintien des actifs. Là, ça, c'est précis, alors que K parle
de l'ensemble des parties prenantes, suivi de L.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Votre temps est écoulé. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement de la
députée de Saint-Laurent? Je vois qu'il n'y en a pas d'autre, intervention. Nous
allons passer à la mise aux voix par appel nominal. M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
Le Secrétaire : Mme Guilbault
(Louis-Hébert)?
Mme Guilbault :Contre.
Le Secrétaire : M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Contre.
Le Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
Le Secrétaire : M. Bernard
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
Le Secrétaire : M. St-Louis
(Joliette)?
M. St-Louis : Contre.
Le Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Contre.
Le Secrétaire : M. Grandmont
(Taschereau)?
M. Grandmont : Abstention.
Le Secrétaire : M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
Le Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount-Saint-Louis)?
La Présidente (Mme Maccarone) : Abstention.
Alors, l'amendement est rejeté. Nous sommes de retour à l'article 4, tel qu'amendé.
Y a-t-il des interventions? Mme la ministre, souhaitez-vous qu'on poursuive
avec votre amendement?
• (12 h 50) •
Mme Guilbault :Bien non, mais, s'il y a d'autres amendements qui disent la
même chose, passons-les tout de suite.
La Présidente (Mme Maccarone) : Elle
vous l'offre, collègues. Avez-vous des amendements à déposer en lien avec
l'article 4. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
Mme Guilbault :Ah! il y en a toujours un autre, Mme la Présidente.
M. Arseneau : Bien, en fait,
j'ai un amendement, mais le problème, c'est : il ne dit pas la même chose.
Alors, je ne sais pas, là, si je peux le déposer ou pas, parce qu'il dit
vraiment autre chose. On ne l'a jamais discuté encore. Je vous le jure, je vous
l'affirme.
La Présidente (Mme Maccarone) : Alors,
il faut confirmer.
M. Arseneau : Bien, je ne
sais pas si c'est recevable, là, mais il dit autre chose que ce que dit déjà l'article
et il vise à bonifier le projet de loi. Si la ministre me le permet, je vais
effectivement le déposer.
La Présidente (Mme Maccarone) : Alors,
juste pour confirmer, vous avez effectivement un amendement à nous envoyer.
M. Arseneau : D'accord.
Donnez-moi quelques secondes, et nous allons le transférer au secrétariat.
La Présidente (Mme Maccarone) : Alors,
nous allons suspendre pour quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 51)
(Reprise à 12 h 55)
La Présidente (Mme Maccarone) : Alors,
nous allons suspendre les travaux, compte tenu de l'heure, jusqu'à 15 h. Merci
beaucoup.
(Suspension de la séance à 12 h 55)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 15)
La Présidente (Mme Maccarone) :
À l'ordre, s'il vous plaît. Alors, ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission des transports et de l'environnement ouverte. Lors de
la suspension de nos travaux, plus tôt ce matin, on était à l'attente d'un
amendement du député des Îles-de-la-Madeleine. M. le secrétaire, est-ce que
nous l'avons reçu? Oui. Alors, M. le député, pour la lecture de votre
amendement. Nous allons l'afficher pendant que vous êtes en train de faire votre
lecture.
M. Arseneau : Oui. Bien,
en fait, vous le voyez s'afficher, l'article un. Je propose l'amendement
suivant : L'article 4 introduit par l'article 1 du projet de loi
est modifié par l'ajout des mots «la conception», après les mots «la planification».
Alors, ça se lirait ainsi : Mobilité Infra Québec a pour mission
principale d'effectuer dans une perspective de mobilité durable... Et là,
évidemment, on a ajouté tous les éléments qui étaient de l'ordre de l'accessibilité
universelle, la qualité, et pour qu'on se... Comment on appelait ça, pour le
savoir-faire, de renforcer le savoir-faire de l'État, l'analyse d'opportunité,
la planification, la conception ou la réalisation de projets complexes de
transport.
Il nous semble opportun, c'est le cas de
le dire, d'inscrire que la conception est réalisée par Mobilité Infra Québec au
même titre que la planification et la réalisation parce qu'on imagine mal qu'un
projet complexe de transport peut se réaliser sans que le concept ait été
élaboré et bien réfléchi, ce qui n'est pas la même chose que planifier.
Évidemment, la planification, c'est quand on se fixe des objectifs, qu'on se
donne les moyens, qu'on identifie les responsabilités, qu'on les distribue et
qu'on détermine quelles sont les étapes de réalisation. Et la première, ou en
tout cas, l'une des premières étapes, évidemment, c'est la conception du projet
complexe pour ensuite le réaliser, donc le construire. Donc, c'est un élément
qui nous semble absent actuellement, et qu'il est important de mentionner, et
qui est essentiel, évidemment, à la bonne réalisation de projets complexes de
transport à notre point de vue.
C'était aussi la façon dont on voyait les
choses lorsqu'on a déposé un projet de loi sur une agence en 2013 et en 2021,
où on devait non seulement planifier, mais également concevoir avant de
réaliser des projets d'infrastructure. Donc, on pense que cet élément-là a
peut-être été omis par inadvertance, mais qu'il est absolument essentiel pour
pouvoir clarifier, encore une fois, la mission de l'agence Mobilité Infra
Québec, comme quoi c'est foncièrement son rôle de concevoir puisqu'on va
ramasser, on va rassembler, je devrais dire, regrouper l'expertise pour ce
faire.
Donc, ça ne se fera pas en sous-traitance.
On n'ira pas chercher de consultants pour cette étape-là. Et je pense que c'est
fondamental aussi. Les projets que l'on veut réaliser sont des projets majeurs.
On a mentionné qu'au-delà du fait qu'ils soient des projets majeurs en matière
d'investissement, ce sont des projets qui sont complexes. Alors, je pense que c'est
important que l'on accorde toute l'importance que doit avoir la conception de
tels projets pour s'assurer que la réalisation soit faite de façon évidemment
efficace, rapide et au meilleur coût possible pour l'État et pour les
contribuables québécois.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci beaucoup. Mme la ministre.
Mme Guilbault :C'est exactement ce que j'allais dire. La réalisation de
projets complexes de transport inclut forcément la conception. Tu ne peux pas
réaliser un projet s'il n'a pas été conçu.
M. Arseneau : C'est pour
ça qu'on veut ajouter la conception en amont de la réalisation.
Mme Guilbault :Non, mais c'est comme si on me disait... Tu sais, c'est
comme si on mettait un amendement pour dire la réalisation et l'inauguration de
projets complexes. Tu sais, ce n'est pas des choses qui vont de soi, mais on
peut passer, encore une fois, là, tu sais, jusqu'au 6 décembre. On peut
ajouter des mots comme ça, des choses qui vont de soi, qui de manière évidente
vont de soi. Comment voulez-vous, Mme la Présidente, qu'on réalise un projet s'il
n'y a pas été préalablement conçu? C'est... Alors, c'est évident que, si on veut
réaliser un projet, il va devoir être conçu. Ce sera ma réponse et ce sera ma
seule réponse là-dessus.
• (15 h 20) •
M. Arseneau : Ce qui
milite évidemment dans le sens de la proposition que je fais. Si on veut
réaliser un...
M. Arseneau : ...il faut
forcément qu'il soit conçu. C'est l'objet de la proposition que je fais
d'amendement, à savoir qu'on le conçoive avant de le réaliser, la réalisation
étant, par définition, à mon point de vue, là, la mise en œuvre du projet,
c'est-à-dire sa construction. Alors, si on associe la réalisation du projet à
sa construction, à sa mise en œuvre, et qu'on identifie Mobilité Infra Québec
comme étant le maître d'œuvre de sa réalisation, en fait, la question qui peut
se poser, c'est : Est-ce qu'on peut imaginer que le gouvernement ou que
l'agence en question fasse concevoir ses projets par une entité externe, autre,
différente, distincte? Auquel cas, bien, on aura encore un dédoublement ou un
besoin de ressources externes, alors qu'il est important, pour nous, à mon
point de vue, encore une fois, de pouvoir définir quelles sont les ressources
humaines, les expertises dont on a besoin pour faire en sorte que Mobilité
Infra Québec réponde véritablement à un objectif de combler des lacunes qui
sont actuellement identifiées au sein du ministère et qui nous permettent,
justement, d'aller chercher les bonnes personnes, les bonnes ressources et
l'expertise appropriée pour faire l'ensemble du travail.
Alors, évidemment, si on associe la
conception d'un projet à son inauguration pour invalider le concept de la...
dont il est question, je pense que c'est un peu frivole. Je crois que la
conception est un élément fondamentalement différent de sa... de la
planification de grands projets et, encore une fois, distinct de sa réalisation
en tant que telle. C'est une étape préalable à la réalisation, en tout cas dans
la façon dont nous, on interprète les choses. C'est la raison pour laquelle
c'était aussi une étape bien distincte dans l'article du projet de loi que nous
avions déposé. Et c'était justement l'article quatre, également, dans la
mission d'une agence des infrastructures en transport. Et cet élément-là nous
semblait juste. Et il avait justement été convenu avec les légistes d'en faire
une étape bien distincte. Alors, c'est la... le fondement de l'amendement que
je propose humblement à la commission, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci
beaucoup. Juste pour la gouverne des membres, le document que la députée de
Saint-Laurent souhaitait rendre public, cet avant-midi, est maintenant déposé.
Y a-t-il d'autres interventions? M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui. Merci
beaucoup. Bien, écoutez, je vais être assez bref, là. C'est un ajout qui est
intéressant, dans la mesure où il vient préciser, là, l'ensemble des tâches qui
sont données à Mobilité Infra Québec. Oui, effectivement, la conception fait
partie de la réalisation, mais, en même temps, si on peut venir le préciser,
pour s'assurer que c'est encore plus clair dans la mission, je pense que ce
n'est pas une mauvaise... une mauvaise idée en soi. Donc, ce n'est pas un... ce
n'est pas un amendement avec lequel j'ai de la difficulté. Je pense que ça peut
être intéressant de l'ajouter. Donc, je vais certainement voter pour, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Très heureux de vous revoir. Je vais juste parler avec mon collègue
qui a déposé cet amendement, le député des Îles-de-la-Madeleine, un excellent
amendement, parce que, si je me fie, encore une fois, à un document
gouvernemental, le mémoire que la ministre a déposé au Conseil des ministres,
on voit, dans la page... Je ne sais pas, chers collègues, c'est-tu là? Ça va me
permettre d'avoir un échange avec... avec vous, pour le bénéfice de
l'enregistrement de notre étude détaillée, la page 19. Je vais te laisser
le temps.
Ça parle... comparatif lié à la
réalisation d'infrastructures de transport. Il y a l'exemple d'Infrastructures
Ontario, il y a Swedish Transport Administration et il y a l'Agence des
infrastructures aux Pays-Bas. Et un peu plus loin, on le voit, l'agence
relevant du ministère de l'Infrastructure et de la gestion de l'eau est
responsable de la conception, de la construction, de la gestion et de
l'entretien des principales infrastructures routières et maritimes des
Pays-Bas. Donc, ici, on n'est pas dans les infrastructures maritimes, mais il y
a un comparatif qui est... que... qui a été jugé bon à faire, dans le cadre du
dépôt de ce mémoire au Conseil des ministres. Et moi, je pense, Mme la
Présidente, que le fait...
M. Derraji : ...fait d'ajouter
la conception à la mission de l'agence, parce qu'on est, encore une fois, en
train de parler de la mission de l'agence, de Mobilité Infra Québec. C'est un
bon ajout. C'est un bon ajout dans la mesure où ça vient, encore une fois,
préciser la mission de Mobilité Infra Québec. Et, quand on dit «préciser la
mission de Mobilité Infra Québec», c'est qu'au-delà... au-delà de l'analyse
d'opportunité... au-delà de l'analyse d'opportunité, on... au-delà de la
planification, la conception est un élément important. Encore une fois,
pourquoi? Parce que c'est facile de faire le lien, c'est que, quand... quand tu
recrutes des experts, tu ne vas pas juste leur dire : Écoutez, votre
mission, c'est analyser les opportunités, planifier, réaliser des projets, mais
il y a aussi la notion de conception des projets complexes. Je pense que c'est
une précision extrêmement importante dans le cadre de ce projet de loi. Et moi,
je vais appuyer la... le sous-amendement... C'est un sous-amendement?
Une voix : ...
M. Derraji : C'est un
amendement? C'est un amendement. L'amendement de mon collègue. Et, encore une
fois, Mme la Présidente, je pense que l'élément... l'élément qui est
important... l'élément... l'élément important... au niveau de la conception.
Et je vais juste... Je ne sais pas, le
collègue, s'il l'a vu, mais ça va... l'article 4 du projet de loi, à
l'époque, du Parti québécois, l'article 4, comme par hasard. Vous l'avez?
M. Arseneau : ...
M. Derraji : On parle de
l'article 4.
M. Arseneau : Oui, oui, je
viens de le citer.
M. Derraji : On parlait de la
conception en 2000 quoi...
M. Arseneau : 2013.
M. Derraji : 2013. Donc,
Mme...
La Présidente (Mme Maccarone) : ...à
la fois, s'il vous plaît. Merci.
M. Derraji : Mais on n'a pas
enfreint les règles, Mme la Présidente. C'est... Ça va bien.
La Présidente (Mme Maccarone) : C'est
très difficile pour les gens...
M. Derraji : Ah! pour nous
suivre.
La Présidente (Mme Maccarone) : ...qui
sont en train de capter...
M. Derraji : O.K. Donc, je
vais parler...
La Présidente (Mme Maccarone) : ...pour
les libellés, etc. Merci.
M. Derraji : Je vais lui
poser la question. Donc, M. le... cher collègue, le député... des
Îles-de-la-Madeleine, j'ai toujours Mille-Îles dans ma bouche, donc, on parle
de la mission, en 2013, le législateur qui a rédigé cette mission... Je ne sais
pas s'ils sont là toujours au ministère, parce que... Probablement. Les
légistes. Les législateurs, c'est nous. Les légistes. Donc, quoi, 11 ans plus tard?
Donc, je vais juste lire. Moi, je pense que ça s'inscrit un peu dans ce que
vous avez dit.
«Dans une perspective de développement
durable...» Ça, c'est le projet de loi qui a été déposé par le Parti québécois
en 2013, on parlait déjà : «Dans une perspective de développement durable,
l'agence gère les infrastructures routières — à l'époque — dont
la responsabilité relève du ministère des Transports, en vertu de la loi sur la
voirie, de même que tout autre bien qu'il détermine. Afin de renforcer le savoir-faire
de l'État...» Ça, c'est très important, parce que, si on prend cet article,
mais corrige-moi si je me trompe, cher collègue, c'est que «afin de renforcer
le savoir-faire», c'est ce qu'on essaie maintenant de faire avec l'agence,
c'est renforcer le savoir-faire de l'État, ce n'est pas parce que... c'est au
niveau des experts. Et je continue : «...l'agence privilégie le
développement d'une expertise en matière d'étude, de planification, de
conception et de réalisation de projets d'infrastructures de transport, plus
particulièrement d'infrastructures routières.» Donc là, on parle pas mal
d'infrastructures routières. Là, nous sommes rendus ailleurs, on parle plutôt
de projets complexes de transport, le gouvernement ne voulait pas aller au
collectif. Mais, Mme la Présidente, déjà on parlait que l'agence développe
une... également «une expertise immobilière pour réaliser des activités
notamment liées aux acquisitions et aux dispositions d'immeubles de l'État».
Et ça, Mme la Présidente, vous savez c'est
qui qui a écrit ce projet de loi? C'est Dominique Savoie. Pour ceux et celles
qui ne connaissent pas Dominique Savoie, c'est devenu la numéro un du
gouvernement caquiste actuel. Ce n'est pas quand même n'importe qui. Mais vous
savez qu'est-ce qu'on disait de Dominique Savoie, surtout venant du même
collègue qui critiquait la création de l'agence à l'époque, l'actuel ministre
de la Cybersécurité, qui parlait de compromis, qui parlait de beaucoup de
choses. Donc, je ne sais pas si Dominique Savoie pense la même chose
aujourd'hui. Et moi, je remercie mon collègue, qui a bien fouillé. Je peux dire
que je ne l'ai pas vu, mais votre projet de loi me donne pas mal... pas mal
d'inspiration aujourd'hui, surtout au niveau de la conception.
• (15 h 30) •
Donc, Mme la Présidente, un projet de loi
qui a été rédigé au sein du ministère. Et, quand on recule, on trouve que,
quand même, une personne extrêmement compétente... parce que, si elle n'est pas
compétente, elle ne va pas se ramasser à être le numéro un avec le gouvernement
caquiste, et je nomme Mme Dominique Savoie, Mme la...
15 h 30 (version non révisée)
M. Derraji : ...Présidente,
juste pour être clair. Et donc, à l'époque, lors de la rédaction de ce projet
de loi, on parlait de bonifier l'expertise de l'État. C'est d'ailleurs... c'est
ce qu'on voit maintenant. Parce que si on veut ramener des experts, bien, il
faut leur donner... il faut leur donner beaucoup d'outils. Mais bon, je
comprends, Mme la Présidente, que le projet de loi était du Parti québécois. Le
ministre de la Cybersécurité n'aimait pas vraiment beaucoup Mme Dominique
Savoie. Ça a changé, hein? Figurez vous, ça a changé beaucoup avec le temps,
parce que, maintenant, il se ramasse à travailler avec elle. Mais encore une
fois, revenons au fait de ce projet de loi. Moi, je pense que c'est une très
bonne idée. Vous savez, quand on prend le temps de bien faire les choses... je
salue mon collègue qui a bien fouillé, qui est allé même chercher le projet de
loi qui a été déposé par... je pense, c'est Sylvain Gaudreault.
Une voix : Oui.
M. Derraji : Ah oui! Voilà.
Sylvain, j'ai une bonne mémoire, par Sylvain Gaudreault. Et vous savez quoi, Mme
la Présidente, quand vous rédigez des projets de loi avec Dominique Savoie, c'est
du béton, c'est du solide. C'est du solide, Mme la Présidente. Malheureusement,
on ne peut plus faire de mention préliminaire pour entendre Mme Dominique
Savoie. J'aurais dû penser à ça, l'inviter, venir nous parler de ce projet de
loi et de l'agence, mais je présume, je présume qu'elle est d'accord parce que
si elle a laissé passer le projet de loi de l'agence, c'est juste s'il y a des
oublis. Et c'est pour cela qu'on joue notre rôle aujourd'hui, en commission
parlementaire, d'amender le projet de loi.
Donc, moi, pour répondre à mon collègue au
niveau de la conception, je l'appuie dans cet amendement et je pense qu'il a
pas mal défendu son ajout par rapport à la conception. Donc, merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Excusez-moi,
réflexe de caucus, j'étais à la même place les deux heures qui ont précédé ce
retour à la commission, à l'étude détaillée du projet de loi n° 61.
Oui, effectivement, donc je voulais renchérir un peu sur ce que j'ai dit tout à
l'heure, parce que j'ai été pris un peu à brûle-pourpoint sur la notion de
conception, les avantages. Après réflexion, je pense que c'est vraiment une
bonne idée. Je pense toujours, en fait, que c'est une bonne idée, mais j'y vais
un peu plus détaillé. Pourquoi? D'une part, il n'y a rien qui dit que la
conception, si on ne procède pas avec l'amendement du collègue des Îles-de-la-Madeleine,
la conception va effectivement se faire à l'intérieur de Mobilité Québec
Québec. Ça pourrait être donné en sous-traitance à des partenaires extérieurs.
Bon, on sait que le projet de loi n° 62, évidemment, va jouer un peu, là, dans la façon dont
on va travailler. Mais, si on donne la conception formellement, là, comme
responsabilité à Mobilité Infra Québec, on vient s'assurer qu'il y aura une
prise en charge, en tout cas, assez grande de ce volet-là, de la réalisation d'un
projet de transport collectif ou de transport routier complexe par Mobilité
Infra Québec. Et ça, je pense que c'est important de bien le mettre de l'avant.
Comme l'a mentionné mon collègue tout à l'heure,
mon collègue député de Nelligan, on veut... c'est une des intentions, en fait,
de Mme la ministre, c'était de ramener une expertise, rebâtir une expertise au
Québec sur les projets de transport complexes. On comprend que, pour les
transports routiers complexes, on a déjà l'expertise au ministère des
Transports. On ne sait pas trop pourquoi on veut donner ce pouvoir-là aussi à
Mobilité Infra Québec, mais sur la question du transport collectif complexe,
ça, j'abonde dans le même sens qu'elle, on a une expertise à bâtir. Et comme la
volonté de la ministre, c'est de le faire à travers une agence, bien, donnons
les moyens à cette agence-là de développer effectivement cette expertise-là.
Donc, si on est en mode collaboratif avec
des entreprises qui sont... ou des consortiums qui sont prêts à développer, à
conceptualiser... c'est ça, à conceptualiser, à assurer la conception, en fait,
d'un projet de transport collectif, bien, je pense qu'en l'écrivant
textuellement dans la mission, on aura une plus grande prise en charge par Mobilité
Infra Québec. Et pourquoi c'est important de développer cette expertise-là?
Bien, d'abord, parce que c'est une influence importante sur les coûts de... sur
les coûts d'exploitation. J'en ai parlé ce matin, un projet mal conçu peut
avoir des effets budgétaires importants par la suite, notamment sur l'exploitation,
sur le maintien des actifs aussi plus tard. Si un projet est mal conçu, on
risque d'avoir des projets, donc des tramways, des métros, des SRB qui
fonctionnent moins bien, qui sont plus souvent en panne, qui nous manquent de l'entretien
plus régulier. Et ça a un effet double, en fait, parce que, non seulement, ça
coûte plus cher à réparer, les réparations viennent plus vite et sont plus
fréquentes, donc on a des pannes plus fréquentes, mais, en plus, on a moins de
revenus parce que les usagers ne sont pas...
M. Grandmont : ...sont pas au
rendez-vous. Un projet, un système de transport collectif qui n'est pas fiable
est certainement moins utilisé par les usagers. On a besoin de la fiabilité.
C'est... Toutes les données d'utilisation des... À l'international, là, toutes
les données pointent dans la direction que la fiabilité, la rapidité, le
confort sont... et le prix, évidemment, aussi, sont des critères importants
dans l'utilisation d'un service de transport collectif ou actif par ailleurs
aussi.
Donc, c'est superimportant d'avoir,
disons, une attention particulière sur la notion de conception. Et qui sera le
gardien de cette idée qu'on doit avoir la meilleure conception possible si ce
n'est les employés de Mobilité... d'Infra Québec? Évidemment, on ne peut pas
compter sur l'entreprise privée pour avoir ce réflexe-là ou pour en être le
gardien. Je pense que ça doit être une valeur qui émane du gouvernement et qui
est portée à l'intérieur de Mobilité Infra Québec, et donc la conception
devrait être un des éléments principaux sur lesquels on devrait, chez Mobilité
Infra Québec, s'attarder, au cœur de sa mission.
Ça permet aussi la notion de conception.
Si on l'intègre à la mission de Mobilité Infra Québec, ça permettrait à
l'agence d'adopter une vision globale dès le départ, qui tienne compte, comme
je l'ai dit tantôt, là, des aspects opérationnels et d'entretien dès la phase
de conception, et, comme je l'ai dit, ça permettrait d'éviter des erreurs
coûteuses qui pourraient survenir si la conception est réalisée sans une
compréhension approfondie des besoins d'exploitation et d'entretien.
Je permets de mettre l'emphase là-dessus
en vous parlant du projet de tramway à Ottawa. Je ne me souviens plus de
laquelle phase des... Il y a eu deux phases de tramway, là, à Ottawa, mais, une
des deux phases, à ma connaissance, c'est la deuxième, là, ça fait longtemps
que je ne me suis pas plongé sur ces projets-là, les... le projet avait été mal
conçu, Mme la Présidente. Il y a eu plusieurs enjeux, là, évidemment, à travers
ce projet-là, mais notamment un des enjeux, c'est tout simple, le concepteur de
matériel roulant, là, de tramway, là, les trains, n'avait pas la connaissance
de nos hivers québécois, puis notamment du fait qu'on étend de la poussière de
pierre, de la garnotte, tu sais, pour éviter de tomber quand il y a de la
glace, ce qui fait que les portes étaient conçues de manière telle qu'elles
n'étaient pas assez hautes. Donc, avec les petits cailloux, les portes
bloquaient. Donc, l'idée d'avoir l'expertise en termes de conception au sein de
Mobilité Infra Québec nous permet de nous prémunir, en tout cas, de réduire les
risques que ce genre de problèmes là... c'est une anecdote, mais c'est quand
même assez évocateur de la particularité de l'environnement dans lequel on va
développer des projets de transport collectif.
Bien, on doit avoir cette expertise-là
puis ce regard, cette connaissance-là sur les conditions dans lesquelles on
déploie ces systèmes-là. Quand on va commencer à faire des tramways, des
métros, des SRB, ça va être des appels d'offres internationaux, évidemment, on
risque de jouer avec des fabricants espagnols, des fabricants... des
entreprises européennes, des entreprises peut-être même chinoises, il y a un
développement là-bas qui est hallucinant. Bref, on risque de jouer avec des
acteurs, autant pour les infrastructures que pour le matériel roulant, qui
seront de l'extérieur, en respectant évidemment les accords internationaux, là,
le contenu minimum canadien, québécois, etc. Mais on doit avoir ce recul, cette
compréhension-là de l'environnement dans lequel on déploie ces
infrastructures-là. Donc, moi, je pense qu'en ajoutant la notion de conception
dans la mission, on vient encore une fois renforcer le rôle primordial de
Mobilité Infra Québec, et surtout des gens qui y travailleront, dans le regard
qu'on va porter sur les l'environnement dans lequel on va concevoir ces
projets-là et éviter probablement beaucoup d'erreurs.
• (15 h 40) •
Évidemment, aussi, ça va nous permettre de
favoriser une meilleure collaboration avec les exploitants et avec les... une
meilleure collaboration avec les différentes parties prenantes, je le dirais au
sens large, là, à la fois dans la relation qu'on va développer avec les
consortiums, les entreprises avec lesquelles on va co-concevoir des projets de
transport collectif ou des projets routiers complexes, parce qu'on va avoir
l'expérience à l'interne, donc on va être en mesure de comprendre ce dont les
entreprises nous parlent. Je pense que ça, c'est une... Tu sais, en développant
cette expertise-là à l'interne, là, on est capables d'avoir une relation un peu
plus d'égal à égal avec les partenaires privés qui vont accompagner Mobilité
Infra Québec et aussi avec les exploitants éventuels, parce qu'avec les
experts... Tu sais, le premier projet réalisé par Mobilité Infra Québec, on va
être en mode apprentissage. Ça se peut qu'il y ait des petits ajustements à y
apporter, mais, au bout de deux, trois, quatre projets réalisés par Mobilité
Infra Québec, je suis persuadé que l'expertise interne va être très, très, très
solide. Et ça va nous permettre aussi d'avoir eu une rétroaction de la part des
exploitants des sociétés de transport notamment...
M. Grandmont : ...qui vont
nous avoir dit : Bien, écoutez, votre projet que vous avez fait là, il y a
eu tel ou tel problème. Bien, Mobilité Infra Québec, en ayant toujours à
l'esprit que la conception, ça fait partie de la chasse gardée, finalement, de Mobilité
Infra Québec... Mobilité Infra Québec va être capable de savoir que le prochain
projet, ça, ça doit être amélioré. Donc, il y a comme une espèce de cercle
vertueux dans lequel on peut... qui peut s'installer, en fait, si on ajoute la
notion de conception.
Évidemment, ça a des effets, là, je l'ai
dit tantôt puis je l'ai dit ce matin aussi, sur la notion d'optimisation du
cycle de vie, parce qu'un projet doit durer dans le temps, évidemment, je ne
reviendrai pas là-dessus. Puis, évidemment, bien, ça a un effet potentiel, pour
toutes les raisons que j'ai nommées, sur la prévention des problèmes qui
pourraient survenir.
Donc, essentiellement, c'est des ajouts
que je voulais faire à ma courte intervention de tantôt pour expliquer pourquoi
je suis en faveur de l'amendement d'ajout de la notion de conception à la
mission de Mobilité Infra Québec, telle que proposée en amendement par mon
collègue et député des Îles-de-la-Madeleine.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci
beaucoup. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui. Bien,
merci d'avoir partagé cette réflexion avec nous sur l'importance de l'étape de
conceptualisation, qui est assez déterminante, et je pense qu'on en convient
tous, mais l'argumentaire était bien étoffé et bien senti. Mais la raison
principale pour laquelle, à mon point de vue, nous devons la distinguer de la
réalisation, c'est parce que c'est une étape bien distincte.
Et, sans avoir fait une recherche
exhaustive sur le sujet, il me semblait qu'il fallait préciser qu'il s'agissait
d'une étape différente. Et je fais une courte recherche pour avoir, notamment,
un point de vue en matière de management, en matière de gestion, et j'ai ici un
extrait d'un module d'enseignement de l'Université de Lille, en France, l'École
universitaire de management, dans la gestion de projet. Alors, moi, je ne suis
pas spécialiste dans la gestion de projet, mais je suppose qu'ils le sont
puisqu'ils enseignent comment gérer des projets, il est même possible qu'à
cette université on apprenne aux jeunes Français à construire des projets et
des projets de mobilité durable. Et je pense qu'ils ont une certaine longueur
d'avance sur nous à cet égard, pour s'assurer que les bonnes personnes, les
bonnes ressources soient octroyées au bon endroit et au bon moment pour qu'on
arrive à réaliser des projets et des projets qui soient, justement, en
adéquation avec les besoins qui ont été identifiés et avec les ressources qui
sont disponibles au sein de l'État. Et je pense qu'il est important de voir les
définitions.
Et, lorsqu'on regarde, dans leur
définition, je rappelle que ce sont des spécialistes en matière de management
et de gestion de projet, donc, des universitaires qualifiés, ils nous décrivent
ce qu'est l'étape de la réalisation d'un projet. Et, si vous permettez, je vais
quand même détailler la définition de la réalisation parce que je pense que ça
peut être assez éclairant. La réalisation du projet, c'est la quatrième étape
d'un projet. «Cette étape constitue l'étape active de la démarche de projet en
ce sens où elle concrétise la réalisation du projet.» Mais il y a mieux encore,
je continue la définition, je rouvre les guillemets : «C'est pendant cette
étape de la réalisation que se réalisent toutes les prévisions définies précédemment
et que s'engagent les ressources dimensionnées durant l'étape de la
conception.»
Alors, je pense que ça peut peut-être nous
éclairer sur le fait que l'étape de réalisation dont on parle, de projets
complexes, va nécessairement être distincte, subséquente à l'étape de la
conception, puisque l'étape de réalisation du projet, c'est la quatrième étape
et c'est l'étape où on se permet d'allouer des ressources pour concrétiser ce
qui avait été défini et prévu à l'étape de la conception. Donc, je pense que
c'est important de noter que, dans notre travail de parlementaires, le choix
des mots est important, surtout lorsqu'il est question de définir la mission
d'un tout nouvel organisme dont on veut qu'il ait un rôle absolument distinct
du ministère, parce que, sinon, on n'aurait pas à se pencher sur un projet de
loi, puisque le ministère aurait déjà...
M. Arseneau : ...toutes les
compétences et toutes les fonctions pour réaliser ces projets-là. Et là, si on
ne peut pas identifier le fait que l'étape de la conception est une étape
distincte, et éminemment essentielle, qui précède la réalisation de projets
complexes, bien, on risque de bousculer les étapes, de confondre les étapes. Et
il y a quelque chose d'éminemment brouillon dans cet aspect, en matière de
management ou de gestion de projet, parce que, si on ne peut pas définir ici,
dans le projet de loi, que ce sont des étapes différentes, qui vont requérir,
vraisemblablement, des moyens différents et peut-être, même, des... des
personnes différentes, des expertises différentes... et je pense que ça va de
soi, on n'a pas les mêmes personnes, les mêmes ressources, on n'a pas besoin
des mêmes ressources lorsqu'il s'agit de conceptualiser un projet et puis le
réaliser... Le réaliser, c'est le rendre concret, le matérialiser. Le concept,
lui, bien, on s'imagine qu'il se fait d'abord par l'idéation, par du travail
sur papier ou, aujourd'hui, bien évidemment, sur ordinateur, donc par un moyen
qui est à la disposition des experts, pour... le nom l'indique, pour le
conceptualiser, jusqu'à ce que les ressources soient rendues disponibles pour
le concrétiser, le mettre en œuvre.
Donc, la... la concrétisation du projet,
c'est sa réalisation. La conception est en amont, et proposer une définition de
la réalisation qui inclut la conception, à mon avis, et selon l'avis des
experts et des chercheurs et professeurs, au moins, d'une université, c'est
une... une étape bel et bien distincte, et qu'on ne peut pas, qu'on ne doit pas
escamoter. Elle a sa raison d'être et, comme mon collègue député de Taschereau
l'a éloquemment démontré, elle est déterminante pour la saine gestion de
projet, à la fois dans l'immédiat, dans la construction, dans la... la
réalisation, dans la concrétisation du projet, mais également dans ce qui va
suivre, c'est-à-dire l'opération et... la mise en opération, et sa pérennité,
et, également, là, son exploitation. Voilà ce que je voulais dire.
Alors, pour toutes ces raisons, Mme la
Présidente, je pense que cet... cet ajout, cet amendement au projet de loi et à
cet article ne fait que clarifier ce qu'on est en train d'essayer de mettre en
œuvre, et c'est une étape, encore une fois, qui est fondamentale, et qui a sa
propre existence, en amont de la réalisation, qui correspond, donc, à la
concrétisation de ce qui a d'abord été conceptualisé par des experts en matière
de mobilité et de transport.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Écoutez, le député de... je... des Îles-de-la-Madeleine m'a donné
le goût d'aller fouiller un peu, et je le remercie, parce qu'il nous ramène
vraiment ailleurs dans ce projet de loi. Il nous ramène vraiment à réfléchir,
et c'est ça, le but d'un projet de loi, surtout quand on le fait pour les
générations futures et, surtout, quand on veut que ça marche, surtout que ça ne
marche pas en matière de transport et... au niveau transport collectif et
projets complexes.
• (15 h 50) •
J'ai devant moi, figurez vous, une thèse,
projets complexes, à l'UQAM, l'université... non, l'Université du Québec à
Trois-Rivières, Projets complexes : alignement des caractéristiques des
projets, approches et compétences requises pour assurer une bonne livraison de
projet. On dirait que la personne, la personne nous écoute, mais, bon,
écoute, ça date quand même de juin 2021. J'espère que Mme Savoie a lit... a lu
cette... a lu cette... Parce qu'on parle beaucoup de théories de complexité.
Les gens qui ont fait de la recherche, autour de la table, vont savoir de quoi
je parle. Mais je vais vous dire ce que j'ai trouvé, qui était quand même
intéressant, Mme la Présidente. Quand on parle de livraison de projets, c'est
l'essence même, parce que... Si on recule, pourquoi nous sommes là aujourd'hui,
c'est que le gouvernement a fait un constat, surtout, caquiste, qu'on ne livre
pas assez de projets. Ça, c'est un débat de fond. Le gouvernement n'a pas
réussi, pendant six ans, à livrer aucun projet structurant. Vous avez vu ce qui
se passe avec le troisième lien...
M. Derraji : ...et même le
tramway. Par contre, ce qu'ils disent, c'est que nous, Parti libéral, quand on
était au pouvoir, nous avons tous mis dans la Caisse de dépôt, et ça a marché,
et d'ailleurs le REM roule. Donc, on l'a initié, on l'a lancé, première pelletée
de terre, et le REM fonctionne, Mme la Présidente. Quand on arrive avec six ans
de la CAQ, et il vient de dire que, écoute, là, on a un problème, on a un
problème d'experts, c'est le narratif qui existe sur la place publique. Quand
je lis la thèse, et c'est pour cela que moi, je vous le dis, j'aimerais bien
avoir cet échange avec le député des Îles-de-la-Madeleine. Je vais, vous, vous
envoyer d'ailleurs l'étude, M. le ministre... désolé, mes chers collègues, la
livraison du projet, page 9 : «Dans notre monde d'aujourd'hui, livrer
un projet en respectant les coûts et les délais est devenu une chose
essentielle. Généralement, la qualité du lancement de projet détermine la
probabilité de réussite des projets. Ainsi, les indicateurs d'échec peuvent
aussi être trouvés dans les premières étapes». Hein, ça rejoint votre
argumentaire. On dirait que le monsieur qui a rédigé cette thèse pensait qu'un
jour, dans une commission parlementaire, on va le citer, mais je... on va le
citer, mais si vous voulez, je peux le déposer aussi. Écoutez, c'est très
important. Ainsi, chers collègues, «les indicateurs d'échec peuvent aussi être
trouvés dans les premières étapes du cycle de vie d'un projet». Ça revient un
peu à ce que vous venez de dire sur les premières étapes, d'où... là, vous
allez aimer ça, là. «D'où la nécessité de comprendre l'environnement de la
livraison ainsi de cerner la complexité des projets pour pouvoir assurer la
livraison de ce dernier. Les organisations qui comprennent vraiment, hein, les
organisations qui comprennent vraiment les défis inhérents aux projets peuvent
créer un environnement réussi dans les étapes initiales». Mais là vous allez
aimer. De quelles étapes initiales s'agit-il, chers collègues? De la
conception. C'est une thèse de recherche, Mme la Présidente, avec beaucoup de
références bibliographiques, tandis que celles qui ne se sont pas préparées
peuvent être, figurez-vous, vouées à l'échec. C'est pour cela, je vous ai dit,
Mme la Présidente, que le collègue a bien fait ses devoirs. Et quand on parle
de la conception, c'est très important.
Maintenant, la structure de
l'organisation, la structure de l'organisation, l'autorité de gestion, la
conception des processus, les relations hiérarchiques, l'expérience des membres
de l'équipe, l'éducation, là, il parle dans... de quoi? De «project management
Institute», c'est l'organisation qui fait de la gestion de projet, Mme la
Présidente. Et d'ailleurs nous avons siégé dans le... projet de loi et nous
avons reçu une experte, une ancienne présidente de PMI Montréal, qui nous
parlait des risques, de la conception, mais aussi de tout ce qui touche la
conception dans la gestion de projet. Désolé, parce que j'ai l'impression que
je l'ai perdu. Toujours, le problème avec l'iPad, c'est ça. Voilà. Donc là, encore
une fois, je cite PMI en 2014 : «La structure de l'organisation, on est
dedans, l'autorité de gestion, la conception des processus, les relations
hiérarchiques, l'expérience des membres de l'équipe, l'éducation et la
formation des personnels peuvent chacun contribuer au degré de complexité d'un
programme ou d'un projet. Le manque d'alignement et l'opacité est un des
exemples de complexité associée à la conception et au développement
organisationnel». C'est une citation de PMI 2014 dans le mémoire que j'ai
devant moi, Mme la Présidente.
Donc, quand on dit que c'est très
important de parler des parties prenantes mais aussi comprendre les
influenceurs autour de la table, et quand on dit «influenceurs», c'est que
l'agence doit travailler dans un environnement où il va y avoir beaucoup de
parties prenantes. Et là je n'ai pas besoin de faire toute une présentation
doctorale sur les parties prenantes. Il va y avoir beaucoup de parties
prenantes. Et là, sur ce point, la littérature, elle est très claire, Mme la
Présidente, MIQ va avoir autour de la table beaucoup de parties prenantes,
énormément, des gens qui vont avoir un agenda, des gens qui vont influencer la
livraison et la conception des projets. Donc, on ne peut pas aujourd'hui dire
que Mobilité Infra Québec ne peut pas faire de l'analyse d'opportunité, ne pas
faire de la planification, ne pas faire de la conception, on ne peut pas.
Est-ce qu'on va subordonner la conception aux parties prenantes? Prenez un
exemple concret, parlons du PSE. On a vu le plan présenté par l'ARTM, mais il y
a beaucoup de parties prenantes autour de la table. La conception, c'est qui?
C'est l'agence...
M. Derraji : ...ou pas.
Donc, au lieu d'attendre qu'il y ait un problème et après on va voir, c'est des
retards et des retards qu'on va imputer à quelqu'un, la littérature nous
informe qu'au niveau de la mission... Et c'est pour cela, Mme la Présidente,
depuis le début, on insiste beaucoup sur la mission parce que, si on ne
clarifie pas la mission... Ce qu'on veut, c'est réussir. On ne peut pas créer
une agence pendant que le gouvernement gèle l'embauche. C'est le bar ouvert
pour une agence. On gèle de l'embauche partout, Mme la Présidente. Vous avez
vu, même à la Sûreté du Québec aujourd'hui, ça a été soulevé au salon bleu. Vous
étiez là.
Une voix : ...
M. Derraji : Hein?
La Présidente
(Mme Maccarone) : Salon rouge.
M. Derraji : Salon
rouge. Oui, il est devenu rouge. Désolé. Vous avez raison. Gel d'embauche dans
pas mal de... de départements. Pendant ce temps, on essaie de dire que...
Écoutez, l'agence va avoir un 12 millions de dollars pour les prochaines
années et un 3 millions de dollars pour les trois ou quatre prochaines
années. Donc, Mme la Présidente, je... Je soutiens. J'appuie mon collègue qui
m'a permis d'aller faire mes devoirs aussi au niveau de la conception. Et je
vous ai dit, moi, ce qui m'inquiète dans cette partie, surtout au niveau de la
conception, c'est que même au niveau des parties prenantes, est-ce que c'est
eux qui doivent s'occuper de la conception? Parce qu'on ne peut pas parler de
la conception... Je ne sais pas, cher collègue, si tu peux m'éclairer. Est-ce
que vous permettez que je lui pose la question? Je trouve ça intéressant.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Je n'ai pas de problème que vous lui posiez la
question, mais juste d'attendre pour lui laisser la chance de répondre pour
l'enregistrement.
M. Derraji : Oui. Je
vais vous... Je vous promets, Mme la Présidente, je vais m'arrêter afin que lui
puisse prendre la parole, parce que je trouve ça très intéressant, avoir cet
échange avec lui.
La Présidente
(Mme Maccarone) : M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Derraji : Oui,
l'excellent député des Îles-de-la-Madeleine. Donc, cher collègue, j'ai deux
questions. J'ai deux questions. Premièrement, j'ai vu que c'est
l'article 4, comme par hasard, de notre ex-collègue Sylvain Gaudreault. Je
ne sais pas si vous avez réussi à parler avec lui. Lui, il peut nous renseigner
s'il a parlé avec Dominique Savoie à l'époque lors de la rédaction de ce projet
de loi parce que, ça, c'est une information extrêmement importante. Et
deuxièmement, quand vous avez pensé à la rédaction de cet amendement, c'est
quoi l'élément le plus important qu'il vous a dit, là, là, on peut, on doit
ajouter la conception? Parce que je viens de vous lire une thèse. C'est une
thèse doctorale qui parle de l'enjeu de la conception avec les parties
prenantes. On ne peut pas laisser ça aux parties prenantes, surtout que le
gouvernement veut en quelque sorte avoir l'expertise à l'intérieur de la
nouvelle agence.
La Présidente
(Mme Maccarone) : M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui, Mme
la Présidente. Il me reste combien de temps pour cet amendement?
La Présidente
(Mme Maccarone) : Vous disposez de huit minutes.
M. Arseneau : Huit
minutes. Bon, bien, ce sera amplement suffisant pour répondre à mon estimé
collègue député de Nelligan. En fait, ce que vous devez savoir, et je m'adresse
ici à l'ensemble des membres de la commission, bien entendu, c'est que, bien
évidemment, le projet de loi no 68 avait été élaboré alors que mon
ex-collègue député de Jonquière était ministre des Affaires municipales et
également du Transport. Et donc c'était fait avec les légistes, élaboré avec
les légistes du gouvernement, et je pense que c'était un projet de gouvernement
minoritaire qui a été fignolé avec l'aide experte des légistes gouvernementaux,
et qui ont développé cette mission à l'époque qui était relative au
renforcement du savoir-faire de l'État en matière de développement
d'infrastructures, développement d'une expertise. Et y était indiquée donc une
démarcation claire entre la planification d'un projet d'infrastructure et sa
conception, et évidemment une démarcation claire entre la conception d'un
projet et sa réalisation.
• (16 heures) •
Ce sont les éléments que j'ai retenus à ce
moment-là, et je ne peux pas confirmer, en réponse à la question, à savoir qui
étaient les individus qui ont pris part aux discussions. Est-ce que
Mme Savoie était à l'époque partie prenante aux discussions? Je l'ignore,
mais c'est un projet de loi qui, je le rappelle, était avant-gardiste, novateur
et qui a été bloqué par la Coalition avenir Québec, qui y voyait une espèce
d'agence de favoritisme alors que c'était exactement le contraire qu'on
souhaitait faire. Je l'ai répété à plusieurs reprises, c'était de doter l'État
d'une agence qui pouvait, de façon indépendante, à l'abri de toute ingérence...
16 h (version non révisée)
M. Arseneau : ...politiques,
développer des projets, réaliser des études, les planifier, conceptualiser les
projets et les livrer, bien entendu, avec les fonds octroyés par le
gouvernement du Québec sur la base d'un argumentaire qui était développé par
ladite agence. Et ces éléments-là nous semblaient à l'époque extrêmement
porteurs. Et c'est la raison pour laquelle on veut collaborer avec le
gouvernement actuel, qui a fait un virage à 180 degrés en disant qu'il
faut des agences, il faut des agences pour tout, il en faut en santé, il en
faut en transport.
Et là, ça adonne bien, non seulement on a
le projet de loi n° 68, qui n'a pas pu franchir les étapes nécessaires
pour être adopté de par l'opposition de la CAQ, mais nous l'avons repris. On a
dit : On va donner une deuxième chance à la Coalition avenir Québec. En
2021, M. le député de Nelligan, on a déposé à nouveau un projet de loi, mais
cette fois-là, on était dans l'opposition, mais une opposition constructive,
une opposition de propositions. Et, le projet de loi n° 796, c'est moi qui
l'ai porté. On l'a évidemment révisé parce qu'entre 2013 et 2021 un certain
nombre de lois avaient été modifiées, donc le contexte législatif et évidemment
sociopolitique avait évolué, mais la mission, elle, était demeurée la même.
Donc, le document que j'ai moi-même déposé
en octobre 2021, bien, il revenait à l'essence même de ce qu'on voulait faire,
c'est garder un bras de distance entre les intentions politiques et parfois
partisanes d'un gouvernement et le travail d'une agence indépendante constituée
d'experts en matière de mobilité et de transport qui puisse, justement, à l'abri
de toute ingérence, mener des études, planifier, conceptualiser et, si le
gouvernement lui donne son aval, réaliser, donc rendre concret sur le terrain,
non seulement une pelletée de terre, une pelletée de terre, on sait que c'est
une étape plutôt symbolique, mais plus important encore, la réalisation du
projet.
Et évidemment, tout ça, ces étapes-là sont
fondamentales dans tout... pour tout gestionnaire de projet qui se respecte. Et
puis elles n'ont évidemment rien à voir, ces étapes-là, là, de planification...
d'analyse d'opportunité, de planification, de conception puis de réalisation,
ça n'a strictement rien à voir avec l'inauguration d'un projet qui, là encore,
nous ramène à l'espèce de sentiment qu'on veut faire de la politique avec les
projets d'infrastructure ou de mobilité. Ça n'a rien à voir. C'est... Ce n'est
pas une question d'avoir un crédit pour un projet qui a été réalisé. On est
dans l'essence même d'une agence qui aurait, à notre point de vue, avantage à
avoir davantage justement d'indépendance et qui pourrait réaliser une étape de
conception qui est fondamentale. À défaut de quoi, on peut penser que la
conception pourrait être donnée à d'autres instances, ce qui serait quand même
malheureux, de dépenser toutes ces ressources, de passer tout ce temps-là à
développer un projet où une étape fondamentale, celle de la conception,
pourrait échapper à l'agence parce qu'un gouvernement déciderait que vaut mieux
faire conceptualiser ce projet-là par des personnes consultantes dans un bureau
quelque part aux États-Unis, en Inde ou en Europe. Et ça, ce serait extrêmement
dommageable. Il faut se prémunir contre ce genre de dérives qui pourraient
survenir. C'est la raison principale pour laquelle je ne vois pas l'objection,
la réserve qu'on peut avoir à clarifier le fait que la conception, c'est une
étape distincte, puis la conception, c'est une étape déterminante puis c'est une
étape clé fondamentalement importante, essentielle, cruciale pour que ces
projets-là collent à la réalité du Québec et des régions du Québec. On va
vouloir déployer des projets. Et que, dire qu'on va faire un projet, qu'on va
le réaliser, qu'on va le rendre concret sans l'avoir conceptualisé, bien
évidemment, c'est sauter les étapes, c'est nous provoquer... nous propulser
dans un monde où on improvise. Et c'est ce qu'on veut éviter avec les
interventions que l'on fait de façon constructive et qui sont tirées du travail
sérieux et professionnel de légistes du gouvernement du Québec.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Je vois qu'il n'y a pas d'autre
intervention, alors nous allons passer à la mise aux voix sur l'amendement de
le député des Îles-de-la-Madeleine. Un vote par appel nominal. M. le
secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Arseneau, Îles-de-la-Madeleine?
M. Arseneau : Pour.
Le Secrétaire : Mme Guilbeault,
Louis-Hébert?
Mme Guilbault :Contre.
Le Secrétaire : Mme Grondin,
Argenteuil?
Mme Grondin : Contre.
Le Secrétaire : M. Bernard,
Rouyn-Noranda-Témiscamingue?...
M. Bernard : Contre.
Le Secrétaire : M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamothe :
Contre.
Le
Secrétaire : M. St-Louis (Joliette)?
M. St-Louis : Contre.
Le Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Contre.
Le Secrétaire : M. Derraji
(Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
Le Secrétaire : Mme Rizqy
(Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
Le Secrétaire : Et Mme
Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
La Présidente (Mme Maccarone) : Abstention.
Alors, l'amendement est rejeté, et nous sommes de retour à l'article 4 tel
qu'amendé. Y a-t-il des interventions? M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Oui, on va
déposer un amendement, Mme la Présidente. Si c'est possible, je demande une
petite suspension. Merci.
La Présidente (Mme Maccarone) : Nous
allons suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 05)
(Reprise à 16 h 19)
La Présidente (Mme Maccarone) : Alors,
nous reprenons nos travaux. Et, M. le député de Nelligan, pour la lecture de
votre amendement, s'il vous plaît.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Donc, l'article 1 :
L'article 4 tel qu'amendé, introduit par
l'article 1 du projet de loi est modifié par l'ajout, dans le deuxième
alinéa, après le paragraphe 2e, du paragraphe suivant :
• (16 h 20) •
«3 d'accorder le pouvoir à une société de
transport en commun de réaliser des projets immobiliers aux abords ou au-dessus
de ses infrastructures...
M. Derraji : ...ainsi que les
activités de gestion et d'exploitation de son parc immobilier. L'article
modifié se lirait ainsi... si on peut baisser un peu :
4. Mobilité Infra Québec a pour mission
principale d'effectuer, dans une perspective de qualité et de mobilité durable,
lorsque le gouvernement lui en confie la responsabilité, l'analyse
d'opportunité, la planification ou la réalisation de projets complexes de
transport. Le gouvernement, lorsqu'il lui confie une responsabilité, en vertu
du premier alinéa et afin de favoriser la mise en valeur des espaces à
proximité des bâtiments ou des ouvrages de génie civil d'un projet complexe de
transport, peut permettre à Mobilité Infra Québec :
1° de vendre un immeuble ou une partie
d'un immeuble qu'elle ne prévoit plus utiliser et qui a été acquis pour le
projet, d'aménager un immeuble ou un ouvrage de génie civil afin qu'elle puisse
tenir ou accueillir un bâtiment ou une structure souterraine qu'un tiers
pourrait construire, et ce, dans les limites prévues par la loi;
3° d'accorder le pouvoir à une société de
transports en commun de réaliser des projets immobiliers aux abords ou
au-dessus de ses infrastructures ainsi que les activités de gestion et
d'exploitation de son parc immobilier.
Bien, le reste, pas besoin que je le lise,
c'est... le reste, c'est le projet de loi. Donc, voilà, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bon, bien, mon Dieu! Je n'en reviens pas qu'on ait
changé de sujet.
M. Derraji : On n'a pas
changé de sujet. On est toujours à l'article 4, Mme la Présidente.
Mme Guilbault :Non, mais on aborde le développement immobilier. Parce que,
là, mon collègue est de retour, et, ce matin, j'ai redit au micro, comme à
chaque début de journée, qu'il y a...
La Présidente (Mme Maccarone) : Je
veux juste vous demander : On fait beaucoup de références à qui est
présent dans la commission. On ne peut pas faire indirectement ce qu'on ne peut
pas faire directement, ça fait que je vous demande, s'il vous plaît...
d'empêcher de dire ce... de référence.
M. Derraji : ...un appel au
règlement, mais ça devient une habitude, et je veux que ça s'arrête, s'il vous
plaît, cette habitude.
La Présidente (Mme Maccarone) : Je
viens de faire la mention.
M. Derraji : Comme elle vient
toujours 15 minutes en retard, comme aujourd'hui, on a commencé en retard, 15
minutes, à cause de son absence.
La Présidente (Mme Maccarone) : S'il
vous plaît! Merci.
M. Derraji : Je suis capable.
La Présidente (Mme Maccarone) : C'est
moi qui débute la commission, alors c'est moi qui détermine...
M. Derraji : Oui. À cause de
qui?
La Présidente (Mme Maccarone) : ...quand
nous allons commencer. J'ai déjà fait la mention à Mme la ministre. Je pense qu'elle
a bien compris le rappel. Alors, continuez, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Oui. Alors donc, c'est ça, donc, j'ai dit encore ce matin
qu'il y a deux choses... il y a plein de choses importantes dans le projet de
loi, mais, notamment, tout ce qui concerne le développement immobilier, après
quoi les sociétés de transport et les municipalités attendent impatiemment, et
encore plus le tramway. Puis je vais le redire, là, plus tard, dans le projet
de loi, je vais avoir des amendements à déposer pour le tramway, pour modifier
la loi sur le RSTC, qui va nous permettre de continuer d'aller de l'avant avec
le tramway, avec une gouvernance partagée avec la CDPQ Infra. Mais ça, ça
arrive plus tard dans le projet de loi. Donc, je le réitère pour tout le monde.
Si on continue de suivre le même rythme,
manifestement, ça ne sera pas possible de se rendre là avant le 6 décembre, où
on ajourne les travaux pour... jusqu'au retour en 2026. Donc, on va retarder,
«on» excluant la personne qui parle, là, donc les collègues en face, le Parti
québécois, Parti libéral vont retarder le projet de trois, quatre mois.
M. Derraji : Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Maccarone) : Appel
au règlement, M. le député.
M. Derraji : Oui, absolument.
Elle nous impute des motifs de retard. Je pense qu'elle est une députée
d'expérience, donc je l'invite à la prudence. Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Prudence, s'il vous plaît, Mme la ministre, pendant que vous faites vos
interventions. S'il vous plaît.
Mme Guilbault :Bien sûr. Je vais reformuler. Ce que je dis, c'est, si on
maintient la cadence actuelle, manifestement, on n'aura pas le temps de se
rendre au bloc d'amendements sur le tramway avant le 6 décembre, où on ajourne.
Donc, les personnes qui font en sorte qu'on prend beaucoup, beaucoup, beaucoup
de temps, des dizaines d'heures à parler de la même chose auront été celles qui
auront fait en sorte qu'on n'aura pas pu arriver aux amendements sur le tramway
le 6 décembre.
Et je veux juste dire qu'en ce moment les
personnes assises devant moi, c'est le Parti libéral et le Parti québécois.
Ceci étant dit, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre, on ne peut pas faire indirectement ce qu'on ne peut pas faire
directement. On ne peut pas imputer des intentions à personne, prêter des
intentions. Tout le monde est ici de bonne foi pour l'amélioration du projet de
loi. C'est notre rôle, comme élus, ici, à l'Assemblée nationale. Alors, si on
peut rester sur l'amendement, s'il vous plaît, ce serait apprécié.
Mme Guilbault :Tout à fait. Après 72 heures, allons-y avec le
développement immobilier. J'avais... Pour revenir, c'est ça, là, aux travaux
comme tels, j'avais signifié, il y a déjà quelques séances, que, quand on
aurait fini de déposer tous les sous-amendements synonymes au premier alinéa,
j'avais, moi, déjà, un amendement...
Mme Guilbault :...sur le développement immobilier, mais j'avais fait le
choix de laisser préséance à mes collègues des oppositions pour qu'ils puissent
faire le tour de leurs sous-amendements synonymes. Et quand on arriverait au
développement immobilier, on avait nous, et notre intention... puis là, en
fait, on va l'analyser puis on va voir s'il y a des choses qui se recoupent.
Moi, je l'ai déjà dit au micro, je suis tout à fait à l'aise que les
amendements viennent du Parti libéral ou... tu sais, moi, je veux juste qu'on
atteigne l'objectif d'avoir la meilleure façon... d'avoir du développement
immobilier, oui, mais de le faire de manière encadrée puis de manière
intelligente. Alors, on va prendre le temps de le regarder en comparaison avec
ce que nous, on avait déjà déposé, parce que mon intention était de déposer un
amendement ici qui allait de pair avec trois autres qui arrivaient plus tard
dans le projet de loi, à l'article 43, si je ne m'abuse, qui introduisait
trois nouveaux articles, mais à 43, donc ce n'est pas tout de suite, mais
j'avais dans l'idée de les déposer tous ensemble pour faciliter la
compréhension. Donc là, comme...
Mme Rizqy : Est-ce que je
peux faire une suggestion?
Mme Guilbault :Oui.
La Présidente (Mme Maccarone) : Députée
de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Mais pourquoi
qu'à ce stade-ci vous ne nous présentez pas l'amendement avec les trois autres?
On pourrait les étudier de façon intelligente, de façon cohérente, tous
ensemble.
Mme Guilbault :Bien, exactement. C'est pour ça que je suis allée voir la
Présidente tout à l'heure, j'ai dit : Quand... Moi, j'avais dans l'idée
que, quand on aurait eu fini le premier alinéa sur toutes les variations,
j'aurais justement déposé les quatre amendements en même temps, dont un à
l'article 4, les autres... en tout cas. Mais là, c'est ça, on a été prises
un peu au dépourvu avec cet amendement-là qui changeait le sujet. Mais moi, je
suis à l'aise que vous le déposiez aussi, là. Je veux dire, si vous voulez
déposer un amendement sur le développement immobilier, je vais juste le
comparer avec le nôtre puis voir si ça revient au même.
La Présidente (Mme Maccarone) : Est-ce
que vous souhaitez une suspension pour avoir cette discussion?
Mme Rizqy : Mais est-ce qu'on
peut...
La Présidente (Mme Maccarone) : Excusez-moi,
Mme la députée. Est-ce que vous souhaitez avoir une suspension pour avoir cette
discussion?
M. Derraji : ...
La Présidente (Mme Maccarone) : O.K.
M. le député de Nelligan.
M. Derraji : J'ai... Je vais
attendre.
La Présidente (Mme Maccarone) : Allez-y,
M. le député.
M. Derraji : Oui. Juste
quelques points parce que, depuis le début, on parle du tramway. Mme la
Présidente, on est rendus à combien de versions par rapport au tramway? Donc,
venir aujourd'hui dire que c'est dans cette commission que le tramway va
s'accélérer, je pense qu'il y a quelque chose qui ne tient pas la route avec
ça. Premièrement.
Deuxièmement, au niveau des synonymes, Mme
la Présidente. Je pense que, depuis le début, on était sur un débat de fond, à
savoir la mission de l'agence. Il y avait deux visions : la vision que la
mission de l'agence soit exécutante, ça veut dire exécuter les mandats du
ministère ou bien de l'autonomie. L'autonomie, nous, on l'a déposée avec nos
collègues du Parti québécois. Mais encore une fois, je réitère, ma collègue
vient de le dire, si on veut aller rapidement, comme c'est le cas dans les
autres projets de loi, Mme la Présidente, et je peux donner beaucoup
d'exemples, parce qu'en tant que leader j'ai tout le portrait de tous les
projets de loi, la plupart des ministres, Mme la Présidente, ils déposent leurs
amendements. Donc, voilà, elle veut qu'on collabore, qu'elle dépose tous les
amendements, ça va nous donner une orientation, ça va nous faire gagner du
temps. Je n'ai aucun amendement, Mme la Présidente, déposé de la part de la
ministre. Donc, comment voulez-vous que nous, on navigue? Je ne travaille pas
pour elle, je ne travaille pas dans son équipe, je n'ai aucune idée sur ses
amendements. Je ne peux pas, moi, faire de la... comment qu'on appelle ça, là,
la...
Une voix : La télépathie.
• (16 h 30) •
M. Derraji : La télépathie,
pour savoir qu'il va venir dans 15 jours, ou dans 10 jours, ou dans
deux jours par un amendement. Ce qui se fait ailleurs, et les bonnes pratiques
en commission parlementaire, surtout que nous avons réussi, avec la
collaboration, notamment avec le leader du gouvernement, d'avoir des projets de
loi en trois, quatre jours. Mais vous savez que c'est quoi? Projet de loi est
déposé, on termine les consultations, chacun de nous a un point de vue, qu'est
ce que la ministre fait? Elle nous envoie ses amendements et elle les dépose.
C'est comme ça que ça marche dans toutes les commissions. Et c'est comme ça que
ça marche, et que je vous donne l'exemple, posez-vous la question :
Pourquoi le leader du gouvernement est rendu probablement à son cinquième
projet de loi adopté, à son cinquième projet de loi adopté dans cette session?
Pourquoi d'autres collègues arrivent à avancer leur projet de loi? Je vous dis,
Mme la Présidente, j'invite Mme la ministre à déposer les amendements. Si elle
a des amendements, l'ensemble des amendements, ça va nous donner des
orientations et ça va nous économiser beaucoup de temps. Et je vais juste,
encore une fois, réitérer, parce que Mme la ministre n'arrête pas de dire
67 heures, c'est très simple d'aller sur le Greffier, c'est 42 heures
d'étude détaillée. Donc, je lui lance l'appel, qu'elle les dépose, ses
amendements, ça va nous permettre de les étudier ensemble, que ce soit nous ou
le Parti québécois, et ça va nous donner une idée sur les orientations de son
projet de loi. Parce que, jusqu'à maintenant, je ne peux pas, moi, commencer à
analyser le projet de loi avec des sous-entendus d'amendement. Ce que j'ai
aujourd'hui, c'est le projet de loi que j'ai. Il n'y a pas d'autres amendements
déposés. J'ai un seul projet de loi, c'est ce projet de loi que j'ai, Mme la
Présidente. Donc, si elle veut les déposer, qu'elle les dépose, mais moi, je
reviens, Mme la Présidente, à mon amendement que je viens de déposer...
16 h 30 (version non révisée)
M. Derraji : ...Le combat qu'on
mène par rapport aux sociétés de transport ne date pas depuis le mois de mai,
hein? Juste, on regarde la ligne du temps. C'est que, pour nous... et d'ailleurs
je remercie ma collègue députée de Saint-Laurent et ma collègue recherchiste,
Florence... c'est que ce qu'on voulait dire aujourd'hui c'est résumer le projet
de loi que nous avons déjà déposé, avant le dépôt même du projet de loi par Mme
la ministre. Et qu'est ce qu'on disait et qu'est ce qu'on dit aujourd'hui c'est
d'accorder le pouvoir à une société de transport en commun de réaliser des
projets immobiliers aux abords ou au-dessus de ces infrastructures, ainsi que
les activités de gestion et d'exploitation de son parc immobilier.
Donc, nous aussi, on est intéressés, Mme
la Présidente, à donner les outils nécessaires, en matière de financement
autonome, aux sociétés de transport. Ça ne date pas d'aujourd'hui, et ça ne
date surtout pas après le dépôt du projet de loi de Mme la ministre, parce que
le projet de loi a été déposé le 1er mai. Il est là, le projet de loi.
Donc, qu'on ne vienne pas nous dire aujourd'hui qu'on vient de... de le voir. C'est...
ça faisait partie de nos demandes, et ça faisait partie aussi des demandes des
groupes. Donc, oui, je suis... j'ai bien hâte de voir un peu comment la
ministre veut formuler tout cela. Mais l'amendement, il est très clair, et j'ai
bien hâte de voir ce que le gouvernement fera avec cet amendement. Merci, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Mme la ministre, souhaitez-vous intervenir?
Mme Guilbault :Oui, bien, c'est ça, effectivement, les... bien, comme je
vous dis, là, moi, là, j'étais disposée non seulement à déposer cet amendement-là,
mais ceux qui vont avec, mais c'est parce que j'attendais que s'épuise le
précédent sujet. Moi aussi... moi non plus, je ne fais pas de télépathie. Puis
à chaque fois que j'ai dit : Bon, bien, est-ce qu'il y a un autre
amendement, sinon, je vais déposer le mien, il y en avait toujours un nouveau, Mme
la Présidente, vous étiez là comme moi. Alors, si on m'avait prévenue, par
exemple, si on m'avait dit, mettons : Moi, j'ai 13 sous-amendements, qui
disent à peu près la même chose, je vais en déposer 13, comme ça, au 12e, j'aurais
été prête et j'aurais su que le 13e sera le dernier. Mais là je ne pouvais pas
le deviner.
Puis pour ce qui est de déposer les
amendements à l'avance, Mme la Présidente, il me dit : Sur d'autres
commissions, ça va plus vite. Ça a été prouvé, par les données que j'ai relatées,
données qui proviennent du leader, que, sur les 22 motions préliminaires qui...
préliminaires qui ont été déposées en 2024, il y en a eu 16 sur mes
commissions. Or, l'étape des motions préliminaires, c'est avant, c'est avant le
dépôt des amendements, c'est avant même de commencer l'étude détaillée. Donc,
on ne laisse même pas de chance de s'échanger d'amendements, ou quoi que ce
soit. On décide, en arrivant ici... en arrivant ici, c'est déjà prémédité de
dire : Je vais déposer le maximum de motions préliminaires. Et ils
connaissent la jurisprudence, ils savent qu'elle a été établie à huit sur mon
précédent projet de loi.
M. Derraji : ...
La Présidente (Mme Maccarone) : Oui,
je... Oui, je sais, vous faites appel au règlement, M. le député. On ne peut
pas prêter les intentions. S'il vous plaît, Mme la ministre, je ne souhaite pas
le dire plusieurs fois au micro. Il y avait quand même une offre de la ministre
de valider et de voir si on pouvait faire évoluer l'amendement de... du député de
Nelligan. Est-ce que nous pouvons poursuivre dans ce genre de travail, s'il
vous plaît? Ce serait grandement apprécié.
M. Derraji : ...Mme la
Présidente... Je peux?
La Présidente (Mme Maccarone) : Oui,
allez-y.
M. Derraji : Je n'ai aucun
problème, mais, quand on vient... parce qu'elle a l'habitude de faire la genèse
de beaucoup de commissions, parce que... très simplement, je peux lui répondre.
Il y a une question à se poser, très, très fondamentale : Pourquoi ça
marche ailleurs? Il y a quatre commissions en parallèle, ça marche très bien
avec les amendements. Je réitère ma demande, Mme la Présidente. S'ils nous
envoient les amendements, on va les voir, on va les analyser, on va faire comme
ce qu'on fait dans toutes les autres commissions. Et, je vous dis, le tableau
législatif, il est quand même plein, et on arrive à s'entendre et à avancer
très bien dans les projets de loi.
Dire qu'on doit dire 12, 11, 10, on n'est
pas là. Nous étions sur un débat de fond. Les Québécois vont le juger, Mme la
Présidente, sur une définition de l'autonomie versus les exécutants. Donc,
nous, on voulait donner une autonomie à l'agence. Je peux dire que nous avons
perdu le combat, parce qu'après avoir essayé pas une fois, pas deux, pas
trois... Mais les Québécois vont juger de ça. Et, écoutez, l'agence... l'agence
va... va voir le jour, parce que le gouvernement a la majorité.
Donc, Mme la Présidente, je reviens à mon
amendement. L'amendement, il est très clair, l'amendement, il est très clair. L'amendement
émane d'une réflexion d'un projet de loi. Il est là, et il a été validé par les
sociétés de transport, qui ont appuyé le dépôt du projet de loi. Ce dépôt de
projet de loi... le projet de loi a été déposé avant le dépôt de projet de loi
de Mme la ministre, je suis ouvert à en discuter, sur le fond de mon
amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Mais c'est sûr qu'à chaque fois qu'on ajoute un nouvel
élément on se sent, je pense, lui et moi, obligés d'y répondre, là, ça va
dans...
Mme Guilbault :...deux sens. Alors, il me dit : Pourquoi est-ce que
ça marche partout ailleurs? Bien, je pourrais poser la question à l'inverse,
Mme la Présidente. Moi, c'est mon 10ᵉ projet de loi comme ministre depuis six
ans. Et, avant le député de Nelligan, j'ai eu plusieurs porte-parole,
évidemment, en Transport, j'en ai eu deux ou trois... deux, et j'en ai eu
quelques-uns en Sécurité publique aussi pendant quatre ans. Et la seule fois où
je me suis fait déposer des motions préliminaires, jusqu'à ce que la présidence
tranche puis oblige les partis d'opposition à passer à une autre étape, c'est
depuis que le député de Nelligan est porte-parole. Il l'a fait à mon...
précédent projet de loi de... Non, mais là, il essaie de... Il cherche un
règlement, là, mais c'est des faits que j'énonce, là.
M. Derraji : ...
Mme Guilbault :Oui, exactement, contente que vous le reconnaissiez cette
fois-ci.
La Présidente (Mme Maccarone) : Collègues,
s'il vous plaît, je vous ai entendus, les deux côtés.
M. Derraji : Mais, Mme la
Présidente, il... vous avez entendu ce qu'il vient de dire?
La Présidente (Mme Maccarone) : Non,
je ne l'ai pas entendu. Je ne l'ai pas entendu. Je suis désolé, M. le député.
Je ne l'ai pas entendu, parce que moi, j'essayais de m'exprimer, parce
qu'honnêtement ma patience est écoulée. Je souhaite qu'on revienne sur
l'amendement, s'il vous plaît. J'ai entendu votre demande pour avoir les
amendements en rafale plus tôt. Elle vous a dit qu'elle n'est pas rendue là.
Vous devez accepter sa réponse. Vous avez un amendement, que je souhaite en
débattre ici, s'il vous plaît. Je ne veux plus entendre parler de qui était
là...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Maccarone) : Déposé,
parce qu'on est en train de débattre l'amendement du député de Nelligan. Si
c'est sur ce sujet, je vous cède la parole.
Mme Guilbault :Oui, bien sur le sujet, moi, je serais prête à les déposer.
C'est juste que, comme il y en a déjà un qui est déposé, je suis prête à faire
la discussion dans le cadre de son amendement à lui, mais je suis prête aussi,
je suis même prête à ce qu'on le fasse à micro fermé, comme on fait, des fois,
qu'on puisse présenter les documents qu'on avait, et... En tout cas, c'est ça.
Alors, tu sais, je laisse le choix, là.
Mais simplement là-dessus, c'est qu'en
introduisant ça, cet article-là, cet article-là porte sur la mission de
Mobilité Infra Québec. Et ce n'est pas l'endroit désigné pour venir modifier
les pouvoirs d'une société de transport, parce qu'il faut modifier la Loi sur
les sociétés de transport. Donc, ce serait l'endroit pour venir indiquer que
Mobilité Infra Québec pourrait, lui, avoir ce rôle-là, en lieu et place d'une
société de transport, mais, ensuite de ça, ça va nécessiter d'autres
modifications parallèles pour les sociétés de transport.
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le député, souhaitez-vous qu'on se suspende pour travailler sur l'amendement en
question? Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Je veux juste
être certaine de bien comprendre. Là, vous allez nous transmettre les
amendements pour qu'on puisse étudier le tout dans son ensemble.
Mme Guilbault :Bien moi, je suis prête à le transmettre dans le Greffier,
mais c'est que je ne peux pas le déposer par-dessus tout le vôtre.
Mme Rizqy : Bien non, non,
mais c'est parfait. Donc, on fait, ça. Parfait.
La Présidente (Mme Maccarone) : Ça
fait que ce serait distribué. Nous allons suspendre pour quelques instants,
s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 16 h 38)
17 h (version non révisée)
(Reprise à 17 h 16)
La Présidente (Mme Maccarone) :
Alors, nous sommes de retour. Et je vous cède la parole, M. le député de
Nelligan.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Et permettez-moi, en premier lieu, de remercier Mme la ministre qui
vient de déposer des amendements. Et je le dis depuis le début, que nous sommes
prêts à collaborer, et, avec le dépôt des amendements, on va avancer très bien.
Ce que je vous suggère, Mme la Présidente... Avant de suspendre, j'ai déposé un
amendement, qui est affiché à l'écran, d'accorder le pouvoir à une société de
transport en commun, de réaliser des projets immobiliers aux abords...
au-dessus de ces infrastructures ainsi que les activités de gestion et d'exploitation
de son parc immobilier. Après discussions avec Mme la ministre, elle nous a
déposé quelques amendements. Ce que je vous propose pour qu'on avance très
bien... Parce que, là, on a vraiment quelque chose, on peut commencer une
réelle discussion. Ce que je vous propose, si vous êtes d'accord, je demande la
suspension de mon amendement, que Mme la ministre dépose officiellement son
amendement et qu'on commence l'échange constructif par rapport à cet
amendement. Elle le sait très bien, nous avons déposé un projet de loi dans ce
sens. Mme la ministre, avec son équipe, ils ont fait tout un travail en amont
par rapport à cet enjeu très important pour l'ensemble des sociétés de
transport. Et, comme signe de bonne volonté, si vous le permettez, je demande
qu'on retire mon amendement, que Mme la... suspendre, désolé, suspendre,
désolé, vous avez vu, il manque le café, de suspendre mon amendement. Et je
suis prêt à écouter Mme la ministre et l'inviter à déposer son amendement et qu'on
commence l'échange. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Parfait.
Alors, est-ce qu'il y a consentement pour suspendre l'amendement du député de
Nelligan?
Mme Guilbault :Consentement.
La Présidente (Mme Maccarone) : Consentement.
Merci. Alors, Mme la ministre, pour la lecture de votre amendement.
Avez-vous...
Mme Guilbault :Parce ce que, là, en fait... là, vu qu'on a suspendu l'amendement
du député de Nelligan, moi, je peux déposer le mien?
La Présidente (Mme Maccarone) : Exactement.
Mme Guilbault :O.K. Parfait. Ça fait que je vais le déposer. Je ne sais
pas si on peut nous l'afficher.
La Présidente (Mme Maccarone) : Nous
l'avons déjà reçu, c'est sur le Greffier. Ça fait que vous pourriez commencer
avec la lecture. Tout le monde a une copie.
Mme Guilbault :Parfait. Alors, amendement à l'article 1, et donc à l'article 4
de la Loi sur Mobilité Infra Québec : Ajouter, à la fin du deuxième alinéa
de l'article 4 de la Loi sur Mobilité Infra Québec proposé par l'article 1
du projet de loi tel qu'amendé, le paragraphe suivant :
«3° de s'associer à titre de commanditaire
au sein d'une société en commandite ou de devenir actionnaire d'une société par
actions avec un tiers pour la réalisation d'un projet de construction, en lieu
et place d'un organisme public qu'il détermine et dans les limites prévues à l'article 43.2,
d'un bien immobilier adjacent à un immeuble, ou à une partie d'un immeuble, qui
n'est pas nécessaire à une infrastructure de transport collectif construite, reconstruite
ou qui fait l'objet d'une réfection dans le cadre du projet de transport... du
projet complexe de transport.»
En commentaires : Cet amendement
propose d'ajouter un paragraphe 3° au deuxième alinéa de l'article 4 de la
Loi sur Mobilité Infra Québec afin de permettre à Mobilité Infra Québec de s'associer,
en lieu et place d'un organisme public déterminé par le gouvernement, à titre
de commanditaire au sein d'une société en commandite ou de devenir actionnaire
d'une société par actions avec un tiers afin d'effectuer un projet de
construction d'un bien immobilier. Cet amendement est en lien avec un autre
amendement à venir qui introduirait à l'article 43.2 et qui prévoira les
pouvoirs spécifiques de Mobilité Infra Québec à un tel projet de construction.
Donc, c'est ça. Alors, c'est un article
qui vient dire que Mobilité Infra Québec pourra... ne sera pas autonome, ne
pourra pas faire de manière autonome ces projets-là, mais pourra le faire, en
lieu et place, d'une société de transport, d'où le fait qu'on va devoir aussi,
puis c'est un peu ça qu'on a eu... on a eu une discussion informelle tout à l'heure,
on va devoir faire d'autres amendements puis d'autres modifications plus loin.
Mais on amorce, finalement, les nouveaux pouvoirs qu'on donnerait pour faire
des projets de développement immobilier sur des parties, comme on le dit, là,
qui ne seraient pas nécessaires pour le projet de transport collectif, mais qui
seraient adjacentes. Par exemple, on donne souvent le projet de la ligne bleue,
qui est un projet concrètement en train de se faire en ce moment. La STM
aimerait pouvoir faire du développement sur et autour ou... tu sais, des
édicules des nouvelles stations de la ligne bleue.
Alors, c'est... Là, évidemment, ce n'est
pas...
Mme Guilbault :...pas Mobilité Infra Québec qui fait le prolongement de la
ligne bleue, mais dans de futurs projets de transport collectif, ce sera
Mobilités Infra Québec. Donc, on vient s'assurer qu'elle peut le faire au même
titre que les sociétés de transport pourront le faire aussi, pourraient déjà le
faire à court, moyen terme, si on adoptait le projet de loi dans des projets
qui sont déjà en cours de développement.
• (17 h 20) •
La Présidente
(Mme Maccarone) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Avec consentement, est-ce que c'est correct si on
se promène entre votre amendement, mais aussi 43.1, 43.2 puis 4.3 parce que je
pense que c'est pour avoir une lecture plus intelligente de tout cela, là.
Est-ce qu'on pourrait avoir le consentement?
M. Derraji : Est-ce que
les trois sont déposés?
Mme Rizqy : Oui, ils
sont déposés.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Ils sont disponibles sur le Greffier? Ça fait
que pour faire partie de votre discussion, c'est à votre guise. Si vous le
souhaitez, il n'y a aucun problème. Est-ce que ça vous va, Mme la ministre
si... Allez-y, Mme la députée.
Mme Rizqy : Juste par
souci de pédagogie, pour ceux qui nous suivent dans les travaux, j'ai fait un
petit dessin, là. Puis vous allez tous comprendre qu'en arts plastiques, je
n'étais pas très bonne. Donc, moi, ma compréhension, c'est la chose suivante.
Disons qu'il y a un métro. Le métro, le sous-sol appartient, ici, à qui? Ça
appartiendrait quand même à...
Mme Guilbault :Le métro, bien, en ce moment, il appartient à la STM.
Mme Rizqy : Oui, mais
le... C'est ça. Donc là, la STM détient le métro. Oui, mais le sous-sol est-ce
que... Est-ce que ça appartient aussi à la STM? Ça va appartenir à la...
Mme Guilbault :Bien, en fait... Oui, c'est ça.
Mme Rizqy : Le fond...
Le fond aussi appartient à la STM. Là, au fond, supposons, par exemple, une
société en commandite, si elle veut construire en haut, en hauteur, elle aurait,
à ce moment-là, est-ce que ça va procéder par un droit aérien ou ça va procéder
avec un bail emphytéotique?
Mme Guilbault :Bien, c'est que les droits aériens actuellement peuvent
être vendus. Mais on peut... ils ne peuvent pas être... C'est ça. Bien,
peut-être pour le fin détail... Parce que Jérôme... C'est très complexe, cette
affaire-là, là.
Mme Rizqy : Bien, c'est
important parce que... ça va... ça va... La réponse va m'aider à 43.1 au niveau
du risque et des coûts. Parce que je pense que c'est très important de savoir
qui va assumer les risques dans tout ça, là, aussi, là.
Mme Guilbault :Bien, exactement. Bien, excellent point, parce que ce qu'on
propose là a fait l'objet de longues discussions pour trouver l'équilibre entre
maximiser les possibilités de développement mais limiter au minimum le risque,
finalement. Puis le risque est limité à l'actif qui est déjà la propriété...
Mme Rizqy : ...quand on
construit à hauteur, l'impact sur le foncier est important, là. Donc, c'est
pour ça que je veux m'assurer, là, de...
Mme Guilbault :L'impact... Ingénierie, là, je veux dire?
Mme Rizqy : Oui,
exactement. Donc, là-dessus, bien, je...
Mme Guilbault :Oui, oui. Bien, c'est ça
Mme Rizqy : Bon, on en a
un, ingénieur, avec nous en plus, là, bien, qui participe à la commission. Donc
j'aimerais juste peut-être avoir la précision sur au niveau du droit qui va
être accordé pour la construction, disons, la société en commandite ou la
société par actions, ça serait quel type de droits qu'on va leur accorder pour
la construction, pour connaître les impacts au niveau des risques qui vont être
assumés.
Une voix : ...
Mme Rizqy : Je vais
recommencer. Désolée. Donc, moi, au fond, qu'est-ce qui m'intéresse, c'est
cette partie-là, ici. La hauteur qui va être construite, c'est quel type de
droit qu'on leur accorde pour cette construction-là? Ça va me permettre de
mieux comprendre. Après ça, ma prochaine question va aller directement sur les
risques et les coûts associés à ça.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Est-ce qu'il y a consentement pour céder la
parole? Oui. Consentement. Ça fait que votre nom et votre titre, s'il vous
plaît, avant de prendre la parole.
M. Unterberg (Jérôme) : Jérôme
Unterberg, sous-ministre adjoint au ministère des Transports. Donc,
actuellement, une société de transport peut déjà vendre les droits aériens.
Dans le fond, ils le font, puis quiconque connaît bien Montréal voit que ça
s'est construit passablement au-dessus, là, des édicules. En particulier,
encore récemment, on peut penser au coin de Bleury et Président-Kennedy, on a
vu un immeuble, là, je ne sais pas, de 20 ou 30 étages, là, je n'ai pas
de... Mais on le voit, l'édicule. Pour ceux qui connaissaient bien Montréal,
avant il y avait un édicule simplement au milieu d'un terrain, là.
Maintenant, ici, ce qu'on prévoit, c'est
d'autres situations. Parce que si c'est une vente de droit aérien, typiquement,
les risques sont beaucoup plus limités pour la société de transport. Elle
encaisse au départ un montant. Il y a une disposition. Ce n'est pas elle qui
débourse par la suite, elle ne fait qu'encaisser. Donc ça, c'est sûr que ça
limite passablement les risques. Il n'y a pas d'association en soi. Peut-être
qu'il y a certaines parties communes où il va y avoir des partages de frais,
s'il y a des aires communes, le cas échéant, mais ça va être très limité.
Là, ce qui est prévu ici, c'est une
association. Est-ce que c'est une association dans le droit aérien? Ça pourrait
être le cas aussi, mais là, je ne suis pas dans une disposition. Là, je
pourrais m'associer et dire : Bon, la partie aérienne, je ne te la vends
pas. On s'associe pour faire un projet dans des structures comme on voit à
43.1, 43.2 et 43.3 et l'article 4 à travers une organisation juridique
dans laquelle il y a une association. D'ailleurs, 4 parle carrément, là, d'une
association. Et ça, c'est ça qui est nouveau, c'est ça qui est... Présentement,
lorsqu'on regarde la Loi sur les sociétés de transport en commun, ce n'est pas
possible de faire ça...
M. Unterberg (Jérôme) : ...donc,
si on regarde, par exemple l'article 4, paragraphe... alinéa 2, paragraphe 3,
celui que la ministre a déposé, regardez le deuxième mot, c'est de
«s'associer». Donc, dans une vente, comme ils le font présentement, ils ne
peuvent pas. C'est ce qui est recherché par plusieurs représentations,
notamment de sociétés de transport. Évidemment, ici, on est dans MIQ. C'est un
pouvoir que MIQ pourrait également faire pour des projets qui ne toucheraient
pas une société de transport. Donc, c'est un miroir.
Je pense que le ministre l'a déjà dit, un
peu plus tôt, là, il y aurait une équivalence pour les sociétés de transport,
mais qui refléterait la même construction, c'est-à-dire MIQ pourrait toujours
vendre les droits aériens, mais également pourrait, dans certains cas,
s'associer. On va voir que, dans certains cas, ils pourront s'associer pour le
compte, pas juste de sociétés de transport, s'il y avait un organisme qui avait
des habilitations, des compétences similaires à une société de transport, MIQ
pourrait également le faire si c'était dans le cadre de sa mission et aussi si
c'était autorisé, comme la ministre l'a dit, si c'était autorisé... on le voit
par l'alinéa 2, toujours de l'article 4, si c'est permis à Mobilité Infra
Québec, dernier mot du deuxième alinéa.
Mme Rizqy : Par exemple, si
c'était une association, l'apport serait le droit aérien dans ce cas-ci.
M. Unterberg (Jérôme) : L'apport
pourrait être le droit aérien, qui est... en soi, ce n'est pas un terrain, mais
qui est un droit immobilier.
Mme Rizqy : Oui, oui,
absolument. C'est un des attributs du droit, là, de propriété, donc un
démembrement du droit de propriété.
M. Unterberg (Jérôme) : Évidemment,
puis paragraphe 3 le dit bien, évidemment, c'est dans le cas où il y a un bien
immobilier adjacent, parce que ça aussi c'est une autre situation. On n'est pas
dans l'aérien, ça pourrait être un terrain contigu ou c'est sur le même
terrain, mais on n'en a pas besoin, de cet actif-là. Donc, ça pourrait être le
cas. On le voit que, dans certains cas de construction... par exemple, ça s'est
construit en aérien, mais... si je reprends encore le cas de...
Président-Kennedy, aussi plus large qu'où était l'édicule autrefois, mais sur
l'occupation complète du terrain, ce qui favorise la densification pour des
questions liées à l'immobilier, que ce soit commercial, bureau ou, évidemment,
ce qui est très recherché présentement, c'est pour le développement résidentiel.
Mme Rizqy : Absolument. Ah
oui, oui! De... est un autre exemple. De... c'est mix commercial en bas,
résidentiel en haut.
M. Unterberg (Jérôme) : Oui.
Donc, on est au coin... On a passé un petit peu Jean-Talon, là...
Mme Rizqy : Oui, dans la
Petite Italie. Merci beaucoup pour vos explications. Ici, tantôt... on va venir
définir plus tard le tiers. Ça, c'est important parce que je pense
qu'évidemment ce ne sera pas avec n'importe qui. On va s'assurer que le tiers
soit bien défini. On va y arriver tantôt, on me l'a dit, mais je tenais à le
préciser pour ceux qui suivent nos travaux.
J'ai une autre question pour vous. Dans...
la société en commandite, mais c'est encore plus facile, disons, dans une
société par actions, de prévoir le partage des bénéfices. Parce qu'au fond la
demande émane de la société de transports pour être capable d'avoir des revenus
autonomes. C'est ça, ma lecture de la situation. Est-ce qu'on va prévoir, plus
tard, dans des amendements qui seront déposés, peut-être, de s'assurer que les
revenus autonomes leur soient octroyés? Parce que, là, tantôt, quand on va lire
l'autre amendement, 43.1, on parle des coûts et des risques liés à la vente,
mais là moi, je me pose la question sur les bénéfices, parce que, dans une
société par actions, par exemple, on pourrait avoir différentes catégories
d'actions, puis il y en a une qui pourrait être la catégorie d'actions pour des
dividendes privilégiés, qui serait celle des bénéfices. Est-ce que c'est
quelque chose qui a été réfléchi ou...
M. Unterberg (Jérôme) : Oui.
Dans le fond, on peut penser, en droit immobilier, à l'usufruit puis au fruit.
Le fruit, il est prévu ici. S'il y a une disposition, ça doit être en réduction
de l'actif. On le voit à 43.1. S'il y a une vente, deuxième alinéa, toute
contrepartie financière liée à la vente d'un immeuble... doit profiter au
financement du projet complexe de transport.
L'usufruit, maintenant, s'il y avait un
rendement avec un investissement de l'association, ça aussi, ça peut être prévu
dans la convention de commandite, pour la société en commandite, et,
évidemment, dans une convention unanime d'actionnaires avec... si c'était par
la société par actions.
Maintenant, ces conditions-là pourraient
être également des conditions liées à l'approbation. On verra, là. Parce que ça
le dit, ici, pour MIQ, ça dit : Il faut une autorisation du gouvernement,
donc, dans les autorisations du gouvernement, il pourrait... ça pourrait être
assorti des conditions qu'on voit là.
Mme Rizqy : ...je vais vous
poser la question, parce que 43.1 est directement lié à la vente. Or, si on est
dans une société par actions ou dans une société en commandite, on n'a pas
vendu, on est des partenaires, mais l'objectif qui a été réclamé par les
différentes sociétés de transport, c'est d'avoir directement accès aux revenus
autonomes... les revenus autonomes, dis-je bien, pardon. Est-ce qu'il y a une
disposition précise pour les fruits?
• (17 h 30) •
Des voix : ...
17 h 30 (version non révisée)
M. Unterberg (Jérôme) : ...Oui.
Il va y avoir d'autres amendements qui vont traiter l'usufruit de manière plus
détaillée, là, donc on va le voir, mais les rendements.
Mme Rizqy : Est-ce que
vous... Oui, les rendements.
M. Unterberg (Jérôme) : C'est
ce que j'appelle... oui.
Mme Rizqy : O.K. Parfait. D'accord.
Excellent. Oui. D'accord. Donc, rendements. Et là, je me pose une question pour
plus tard encore. Ça, c'est un autre droit de propriété qu'on donne. Est-ce qu'on
va prévoir qu'ils ne pourront pas, là, le céder dans un amendement? Mettons,
pour les fruits...
M. Unterberg (Jérôme) : Par
exemple, de céder, de...
Mme Rizqy : Bien, c'est
que... Voulez-vous qu'on suspende un moment?
La Présidente (Mme Maccarone) : Si
vous le souhaitez.
Mme Rizqy : Oui. S'il vous
plaît.
La Présidente (Mme Maccarone) : Nous
allons suspendre pour quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 31)
18 h (version non révisée)
(Reprise à 18 h 19)
La Présidente (Mme Maccarone) : Alors,
nous sommes de retour. Et nous sommes à l'étape de... toujours de discussion de
l'amendement de la ministre à l'article quatre. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Il y a eu des échanges très constructifs, on a été capables d'énormément
avancer. Donc, il y a une entente entre, évidemment, le député de Nelligan, la
ministre, le député de Mille-Îles... Mille-Îles... les Îles-de-la-Madeleine.
Comment puis-je avoir fait une telle erreur? Et avec moi-même. Donc, en gros,
on va retirer, avec le consentement, l'amendement du député de Nelligan. Par la
suite, on va aller adopter l'amendement de la ministre. Par la suite, on va
aller à l'article 28. Après ça, on va aller à l'article 43.1, 43.2,
43.3, pour les lire et les adopter. Puisqu'ils sont autoportants... adopter l'amendement
et les articles.
Par la suite, la ministre s'est engagée à
nous revenir sur une question qui est cruciale, c'est-à-dire les revenus
autonomes qui seront générés soit à travers la société par actions ou la
société en commandite, afin de vraiment encadrer l'usage des rendements,
usufruit... On va trouver la bonne formule. Il y a un engagement qui a été pris
par la ministre à cet effet de nous revenir pour qu'effectivement ces
rendements soient utilisés pour du transport collectif et le maintien d'actifs
seulement. Est-ce que...
Mme Rizqy : ...Est-ce que je
résume bien vos propos, Mme la ministre, et l'entente?
Mme Guilbault :Oui.
La Présidente (Mme Maccarone) : Il
y a juste une seule correction, nous devons évacuer cet amendement avant de
demander le consentement pour retirer le «demandement»... l'amendement du
député de Nelligan. Ça fait qu'est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement? M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Ça va être très
rapide. Je tiens vraiment à remercier à ma collègue députée de Saint-Laurent...
député des Îles-de-la-Madeleine, Mme la ministre et ses équipes, parce que nous
avons eu un réel échange. Oui, c'est vrai, ça a duré quand même quelques
minutes, mais je pense que tous autour de la table, on peut le dire
aujourd'hui, ça a été pour l'intérêt du public et l'intérêt de l'ensemble de la
population québécoise. Donc, je remercie vraiment Mme la ministre, l'ensemble
des collègues et surtout les équipes qui accompagnent Mme la ministre, parce
que, vraiment, on a eu un excellent échange par rapport à un point qui est très
important qui touche les revenus autonomes des sociétés de transport et autres.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Bravo. Ça me fait chaud au cœur. Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur l'amendement? Je vois qu'il n'y a pas d'autre intervention, alors nous
allons passer à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 4,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Vote nominal...
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci
beaucoup. Un vote par appel nominal. M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Guilbault (Louis-Hébert)?
Mme Guilbault :Pour.
Le Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
Le Secrétaire : M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Pour.
Le Secrétaire : M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamothe : Pour.
Le Secrétaire : M. St-Louis
(Joliette)?
M. St-Louis : Pour.
Le Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
Le Secrétaire : M. Derraji
(Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
Le Secrétaire : Mme Rizqy
(Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
Le Secrétaire : M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
Le Secrétaire : Et Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
La Présidente (Mme Maccarone) : Abstention.
Alors, l'amendement est adopté.
Et là nous sommes de retour. Avec votre
consentement, l'amendement qui est présentement suspendu du député de Nelligan,
il souhaite le retirer. Est-ce qu'on a le consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Maccarone) : Excellent.
Alors, j'ai aussi besoin de votre consentement pour suspendre l'article 4
et de poursuivre à l'article 28.
Des voix : Consentemment.
La Présidente (Mme Maccarone) : Parfait.
Mme la ministre, pour la lecture de l'article 28, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Oui. Alors, article 28 : «Les coûts et les
risques liés à la vente d'un immeuble ou à l'aménagement d'un immeuble ou d'un
ouvrage de génie civil effectué en application du deuxième alinéa de
l'article 4 ne doivent pas être à la charge de Mobilité Infra Québec.
«Toute contrepartie financière liée à la
vente d'un immeuble ou d'une partie de celui-ci doit profiter au financement du
projet complexe de transport pour lequel l'immeuble a été acquis.»
Et...
La Présidente (Mme Maccarone) : ...
Mme Guilbault :Oui. L'amendement à l'article 1, article 28 de la
Loi sur Mobilité Infra Québec : Retirer l'article 28 de la Loi sur
Mobilité Infra Québec proposé par l'article 1 du projet de loi.
En commentaires : Cet amendement
retire l'article 28 de la Loi sur Mobilité Infra Québec en cohérence avec
l'ajout par amendement de la section IV du chapitre IV portant sur
les pouvoirs de Mobilité Infra Québec relatifs à la construction d'un bien
immobilier dans le cadre d'un projet complexe de transport que Mobilité Infra
Québec planifie ou réalise.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Mme la députée.
Mme Rizqy : Également...
c'est qu'on va introduire avec la section IV 43.1, 43.2, 43.3. Et on est
prêt à voter.
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le député de Nelligan.
M. Derraji : Et là, Mme la
Présidente, encore une fois la bonne démonstration, quand il y a un excellent
échange, on vote très rapidement.
La Présidente (Mme Maccarone) : Continuez
de même. Il y aura des beaux cadeaux la prochaine fois qu'on...
M. Derraji : Bien, écoute, il
y a de l'amour dans l'air. Il y a de l'amour dans l'air, Mme la Présidente.
Mme Guilbault :J'ai une intervention.
M. Derraji : Oh!
La Présidente (Mme Maccarone) : Oui.
Mme la ministre, allez-y.
Mme Guilbault :Non, mais là je me retenais, mais là il m'oblige encore une
fois à intervenir. Effectivement, nous, ça fait 72 heures qu'on attend
d'avoir cet échange-là. Alors, alléluia, Mme la Présidente!
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député des Îles de la Madeleine.
M. Arseneau : Bien, je
voulais dire que notre appui était inconditionnel, là, pour ce qui est
d'abroger l'article 28 et de passer au 43.1 et suivants, parce qu'on est
dans un mode collaboratif.
La Présidente (Mme Maccarone) : Parfait.
Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement à
l'article 28?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Maccarone) : Il
n'y a pas d'autre intervention. Alors, nous allons procéder à la mise aux voix,
vote par appel nominal. M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Guilbault (Louis-Hébert)?
Mme Guilbault :Pour.
Le Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
Le Secrétaire : M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Pour.
Le Secrétaire : M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamontagne : Pour.
Le Secrétaire : M. St-Louis
(Joliette)?
M. St-Louis : Pour.
Le Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
Le Secrétaire : M. Derraji
(Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
Le Secrétaire : Mme Rizqy
(Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
Le Secrétaire : M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
Le Secrétaire : Et Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
La Présidente (Mme Maccarone) : Abstention.
Alors, l'amendement est adopté et l'article 28 est retiré. Est-ce que nous
pouvons poursuivre à 43, l'introduction de l'article. Alors, j'ai besoin de
votre consentement pour poursuivre à...
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Maccarone) : ...l'introduction
de l'article 43.1. Mme la ministre, pour la lecture.
M. Derraji : ...
La Présidente (Mme Maccarone) : Oui,
ça s'en vient. Allez-y, Mme la ministre, pour la lecture.
Mme Guilbault :Oui. Alors...
Mme Guilbault :...article 1, article 43.1, 43.2 et 43.3 de la
Loi sur Mobilité Infra Québec : Insérer, après l'article 43 de la Loi
sur Mobilités Infra Québec proposé par l'article 1 du projet de loi, la
section suivante :
«Section IV. Pouvoirs relatifs à la
construction d'un bien immobilier dans le cadre d'un projet complexe de
transport.
«43.1 Les coûts et les risques liés à la
vente d'un immeuble ou à l'aménagement d'un immeuble ou d'un ouvrage de génie
civil effectué en application des paragraphes 1° et 2° du deuxième alinéa de
l'article 4, ne doivent pas être à la charge de Mobilité Infra Québec.
«Toute contrepartie financière liée à la
vente d'un immeuble visé au premier alinéa ou d'une partie de celui-ci doit
profiter au financement du projet complexe de transport pour lequel l'immeuble
a été acquis.
«43.2 Pour l'application du paragraphe 3°
du deuxième alinéa de l'article 4, Mobilité Infra Québec peut agir en lieu
et place d'un organisme public habilité à s'associer à titre de commanditaire
au sein d'une société en commandite ou à devenir actionnaire d'une société par
actions avec un tiers pour la réalisation d'un projet de construction d'un bien
immobilier. Mobilité Infra Québec est assujettie aux dispositions applicables à
ce projet prévues à la loi constitutive de l'organisme public.
«Lorsque Mobilité Infra Québec agit en lieu
et place d'un organisme public en vertu du premier alinéa, elle est réputée
être mandataire de cet organisme.
«43.3 La section I du présent chapitre ne
s'applique pas à la construction d'un bien immobilier réalisée en vertu du
paragraphe 3° du deuxième alinéa de l'article 4.»
La Présidente (Mme Maccarone) : Et
le commentaire?
Mme Guilbault :Oui. Il faut que je lise les commentaires? Oui. En
commentaires : Cet amendement vise à introduire la section IV au
chapitre IV de la Loi sur Mobilité Infra Québec afin d'encadrer les
pouvoirs de Mobilité Infra Québec relatifs à la vente d'un immeuble ou à
l'aménagement d'un immeuble ou d'un ouvrage de génie civil ainsi qu'à la
construction d'un bien immobilier dans le cadre d'un projet complexe de
transport pour lequel le gouvernement lui a confié la responsabilité.
Plus précisément, l'article 43.1
reprend ce qui était initialement proposé à l'article 28 de la Loi sur
Mobilité Infra Québec. Il est prévu au premier alinéa que Mobilité Infra Québec
ne peut assumer les coûts et les risques liés à des travaux d'aménagement d'un
immeuble ou d'un ouvrage de génie civil effectué afin qu'il puisse soutenir ou
accueillir un bâtiment ou une structure souterraine qu'un tiers pourrait
construire. Le deuxième alinéa prévoit quant à lui l'utilisation qui peut être
faite de la contrepartie financière reçue à la suite de la vente d'un immeuble.
L'article 43.2 prévoit que Mobilité
Infra Québec peut agir à la place d'un organisme public, par exemple une société
de transport en commun ou le Réseau de transport métropolitain, dans le cadre
de la réalisation d'un projet de construction d'un bien immobilier adjacent à
une infrastructure de transport collectif. Elle est alors réputée être
mandataire de cet organisme.
Enfin, l'article 43.3 vise à exclure
les pouvoirs de Mobilité Infra Québec prévus à l'article... à la section I du
chapitre IV comme ils ne s'appliquent pas dans le contexte d'un projet de
construction d'un bien immobilier effectué en vertu du paragraphe 3°.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci
beaucoup. M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Ça va être
rapide, Mme la Présidente. Premièrement, cet article reprend en partie, je dis
bien «en partie», le projet de loi que nous avons déposé il y a quelques mois,
le projet de loi n° 791, Loi permettant à des organismes publics de
transport en commun de développer des projets immobiliers aux abords ou
au-dessus de leurs infrastructures de transport en commun, et on salue l'ajout
de cet amendement dans le cadre de ce projet de loi parce qu'il va permettre
vraiment aux sociétés de transport d'avoir des leviers, et je sais qu'on va en
avoir, d'autres discussions par rapport à ces leviers qui doivent aller dans le
sens de ce qu'on va leur donner comme orientations. Mais c'est un excellent
amendement qui reprend en partie tous les débats que nous avons eus avec les
sociétés de transport. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Bien, juste pour
une petite réflexion, si on peut monter un petit peu à 43.1 pour arriver à la
vente d'un immeuble. Parce que tantôt j'avais en tête, moi, tous nos exemples
en haut d'un métro, mais je n'avais pas pensé le cas d'un terrain adjacent.
Bail emphytéotique, est-ce que ça va être couvert? Ou est-ce qu'on pourrait
peut-être réfléchir, à la place d'à la vente, à la cession de tout droit
immobilier?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre ou?
Mme Guilbault :C'est vu comme une aliénation.
Mme Rizqy : Oui, mais oui,
c'est pour ça qu'en droit... La vente, c'est une chose, mais l'aliénation
couvre vente mais aussi un bail emphytéotique, alors qu'une vente, c'est la
cession complète. C'est pour ça que je me pose la question. Tu sais, il y en a
un que... En interprétation, la vente, la transaction est complète, c'est... on
a donc... tous les démembrements du droit de propriété sont parties, alors que,
le bail emphytéotique, on a encore une partie des droits. Alors, je me
demande : Est-ce que la vente est trop précise et qu'on devrait avoir le
terme, juste avant, «toute aliénation», qui inclurait le bail emphytéotique?
Mais je n'ai pas la réponse ce soir, il faudrait que je réfléchis. Mais ça
serait ma seule question. Mais, si avec consentement, parce que, là, je vois
l'heure, est-ce qu'il y a consentement si... Admettons, vous pouvez nous
revenir juste avec la réponse, puis, si jamais on doit le réouvrir, on pourrait
changer si jamais on se rend compte que ça ne couvrait pas le bail
emphytéotique.
• (18 h 30) •
La Présidente (Mme Maccarone) : Alors,
est-ce qu'on a le consentement d'aller au-delà...
18 h 30 (version non révisée)
La Présidente (Mme Maccarone) : ...de
l'heure pour avoir la réponse?
Mme Rizqy : Non, non, je ne
veux pas... Non, non, non.
La Présidente (Mme Maccarone) : Pas
maintenant?
Mme Rizqy : Moi, ma demande, c'est
qu'il me revienne... C'est ça, moi, ma...
La Présidente (Mme Maccarone) : Bon,
bien, d'abord....
Mme Guilbault :Non, mais c'est qu'on l'adopte puis, au besoin, on le
rouvre.
M. Unterberg (Jérôme) : On va
avoir la réponse.
La Présidente (Mme Maccarone) : ...d'abord,
merci beaucoup, collègues. Je vous remercie beaucoup pour votre collaboration.
Mais, compte tenu de l'heure...
Mme Guilbault :...
La Présidente (Mme Maccarone) : Consentement
pour l'adopter, même si on n'a pas la réponse à la question de la députée?
M. Derraji : ...c'est mieux
de prendre le temps pour ne pas... je pense, même de ne pas précipiter. Non,
non.
La Présidente (Mme Maccarone) : O.K.
Ça fait que alors je vous remercie.
Compte tenu de l'heure, j'ajourne les
travaux sine die. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 18 h 31)