Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Tuesday, October 22, 2024
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Vol. 47 N° 63
Clause-by-clause consideration of Bill 61, An Act enacting the Act respecting Mobilité Infra Québec and amending certain provisions relating to shared transportation
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures cinquante et une minutes)
La Présidente (Mme Maccarone) : Bon
matin. À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission des transports et de l'environnement ouverte. La
commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 61,
Loi édictant la Loi sur Mobilité Infra Québec et modifiant certaines
dispositions relatives aux transports collectifs
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Blouin (Bonaventure) est remplacée par Mme Abou-Khalil (Fabre).
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci
beaucoup. Lors de l'ajournement de nos travaux, le 9 octobre dernier, nous
en étions à l'étude du sous-amendement à un amendement présenté dans le cadre
de l'article 3 de la loi édictée et, comme nous avons siégé il y a
quelques jours, je vous demanderais, M. le député, de relire votre
sous-amendement pour nous situer et continuer le débat. Alors, la parole est à
vous.
M. Grandmont : Oui. Merci, Mme
la Présidente. D'abord, bonjour aux collègues. Pour reprendre ces travaux, j'espère
que vous êtes reposés. C'est mon cas également.
Donc, oui, c'est ça, en fait.... en fait,
je vais relire l'amendement... le sous-amendement que nous avions déposé, Mme
la Présidente, mais je vais proposer aussi qu'on le retire pour déposer un sous-amendement
qui est plus précis en fait, plus proche de ce qu'on voulait donc de ce qu'on
voulait introduire.
Donc, à l'article 1, je vais le
relire, là : L'article 3 introduit par l'article 1 du projet de
loi est modifié par l'ajout, après le premier alinéa, de la phrase... Ah! ça, c'est
celui de la députée de Saint-Laurent. Donc... bon, est-ce que tu l'a proche?
Une voix : Oui, je l'ai.
M. Grandmont : Excusez-moi,
je vais juste... Je n'avais pas le bon sous les yeux. Oui. Donc, on disait :
Ajouter à l'amendement, à l'article 3 de la loi édictée par l'article 1
du projet de loi après les mots, «les rencontres», le mot «importantes».
Ce qu'on va proposer, là, c'est de
modifier, pour bien spécifier qu'on parle essentiellement, là, des rencontres
importantes avec un membre du gouvernement ainsi que les rencontres du conseil
d'administration. Donc, c'est comme si, dans le fond, la proposition qu'on
faisait pouvait s'appliquer aux deux types de rencontres. Donc, ce que je
propose, là, c'est qu'on le retire et qu'on en redépose un autre qui pourrait
vous parvenir assez rapidement.
La Présidente (Mme Maccarone) : Alors,
est-ce qu'il y a le consentement pour retirer le sous-amendement de M. le
député?
Une voix : Il y a
consentement.
La Présidente (Mme Maccarone) : Alors,
est-ce que c'est... C'est retiré. Est-ce que vous avez déjà envoyé votre
amendement révisé?
M. Grandmont : C'est sur... c'est
sur le point d'être fait, là.
La Présidente (Mme Maccarone) : C'est
sur le point d'être fait. Alors, nous allons suspendre juste quelques instants.
Merci.
(Suspension de la séance à 9 h 53
)
(Reprise à 10 h 04)
La Présidente (Mme Maccarone) : Alors,
nous sommes de retour. M. le député de Taschereau, pour la lecture de votre
sous-amendement de l'amendement à l'article trois, s'il vous plaît.
M. Grandmont : Oui, merci,
Mme la Présidente. Je vais juste l'ouvrir devant moi. Mais essentiellement, là,
ajouter à l'amendement, à l'article trois de la loi édictée introduite par
l'article un du projet de loi, après les mots «toutes les rencontres», le mot
«importantes».
Donc, essentiellement, là, comme je le
disais tantôt, c'est qu'il y avait, dans le sous-amendement qu'on avait
proposé, une ambiguïté, en fait, là. Comme les mots «les rencontres»
apparaissent deux fois dans la proposition qui avait été déposée par la députée
collègue de Saint-Laurent, bien, on pouvait sous-entendre...
10 h (version non révisée)
M. Grandmont : ...que le mot
«importantes» s'appliquait aux deux «les rencontres», alors que notre intention
était davantage de l'indiquer pour le premier «les rencontres», donc toutes les
rencontres. C'est pour ça qu'on vient proposer, là, «toutes les rencontres».
Donc, on fait référence vraiment à la première mention des «rencontres». Donc,
le fond de cette proposition-là vient spécifier que toutes les rencontres qui
ont lieu avec un membre du gouvernement doivent avoir lieu à Québec et que, par
ailleurs, toutes les rencontres... toutes les rencontres importantes avec un
membre du gouvernement doivent se tenir à Québec et que toutes les rencontres
du conseil d'administration doivent se tenir dans la ville de Québec. J'espère
que je suis clair.
La Présidente (Mme Maccarone) : C'est
clair.
M. Grandmont : Pourquoi ce
sous-amendement-là? Bien, un peu pour les mêmes raisons, là, qu'on avait
évoquées lors du dépôt de l'amendement, là, par la collègue de Saint-Laurent. L'article
trois réfère à l'endroit où siège encore une fois, là, le bureau de Mobilité
Infra Québec, donc ça spécifie que Mobilité Infra Québec a son siège dans la
ville de Québec à l'endroit qu'elle détermine. Et ça, en soi, c'est une bonne
nouvelle, c'est important, évidemment.
Maintenant, je pense qu'on ne peut pas
faire abstraction de ce qu'on voit dans l'actualité, Mme la Présidente. On a eu
des discussions quand même importantes et dans l'espace médiatique et même au
salon rouge récemment, notamment avec mon collègue de Jean-Lesage, à l'effet
que, selon nous, on doit tenir les rencontres importantes à Québec. Puis ça, ça
tient, en fait, à la... on réfère là-dedans, là, à la Loi sur... la loi qui
accordait le statut de capitale nationale à la ville de Québec, qui date de
quelques années déjà, dans laquelle il était mentionné que toutes les
rencontres importantes de dignitaires notamment, là, devaient avoir lieu ici,
dans la capitale nationale du Québec, donc dans la ville de Québec.
Et, ce qui est sorti récemment, c'étaient
des statistiques... bien, en fait, ça découlait de la visite, là, du premier
ministre français dans laquelle on apprenait finalement, récemment, que la
rencontre allait avoir lieu à Montréal. Ce qui ne nous satisfaisait pas, en
fait, puisque la loi est très claire, les rencontres importantes doivent avoir
lieu dans la capitale nationale, donc à Québec. Et je pense qu'une visite du
président français, on peut qualifier ça quand même de rencontre importante. C'est
un dignitaire, évidemment, d'un pays avec lequel on entretient des relations
étroites depuis très longtemps, on a des relations culturelles, des... pas...
des relations diplomatiques, politiques avec la France depuis fort longtemps.
Alors, qu'on soit d'accord ou pas avec les politiques internes, évidemment, de
la France, reste quand même que c'est un dignitaire important et qu'on aurait
dû le rencontrer dans la ville de Québec.
Et s'en étaient suivis, donc, des échanges
entre ma formation politique notamment et la partie gouvernementale. Et c'est
par la bouche du ministre responsable de la Capitale-Nationale qu'on avait
appris que 66 % des rencontres officielles à Québec se tenaient, selon
lui, à Québec, et qu'il s'en satisfaisait. Donc, d'une part, c'était... les
statistiques étaient basées sur une année seulement de comptabilisation de
rencontres, donc, déjà, en partant, on peut... on peut... on peut estimer que c'est
une façon de calculer les choses qui est largement insuffisante, mais en plus,
66 %, ce n'est pas nécessairement... on a à peine la note de passage à l'école.
Quand ton enfant a 66 % dans une matière, généralement, tu prends des
moyens pour essayer de remonter la note, se rapprocher de la moyenne, voire la
dépasser, hein? C'est le rôle d'un parent.
Donc c'est un peu le rôle de l'opposition
aussi de surveiller l'action gouvernementale. Donc, on tient notre rôle, on
essaie de remonter la moyenne plus haut. Et, en ce sens, bien, la proposition
qu'on fait va dans le même sens. Donc, chaque fois qu'on est capables d'avoir
des occasions de s'assurer que des rencontres importantes se tiennent, se
déroulent... bien, dans ce cas-ci, là, dans le cas des rencontres avec des
membres du gouvernement avec Mobilité Infra Québec, bien, que ça se tienne à
Québec. D'autant plus, vous savez, Mme la Présidente, quand on a des enfants,
encore une fois, si on est à 66 %, on essaie de remonter. Mais, si l'enfant
ne veut rien savoir, bien là, il faut mettre des mesures plus sévères, il faut
être plus rigides un petit peu dans notre approche pédagogique.
Or, le ministre responsable de la
Capitale-Nationale, dans les mêmes échanges qu'on avait eus, avait dit qu'il
était ridicule de s'engager à toutes... à les tenir toutes à Québec. Donc, il y
a une volonté de ne pas augmenter sa moyenne au bâton de la part du ministre
responsable de la Capitale-Nationale. Donc, encore une fois, si un enfant ne
veut pas faire ses devoirs, ne veut pas étudier, n'est pas intéressé à remonter
sa moyenne au bâton, bien, on a... on a, comme parents, un rôle important à
jouer. Donc, c'est la même chose pour les partis d'opposition. On se doit, il
me semble, d'être plus vigilants puis de mettre en place des mesures qui vont
être un peu plus contraignantes pour être capables d'obtenir des pourcentages
qui sont plus élevés, d'une part, mais qui...
M. Grandmont : ...se rapproche
de l'esprit et de la lettre de la loi qui confère à Québec un statut de
capitale nationale. Donc, c'est un peu ça, en fait, qui est derrière ça. Parce
que ce n'est pas vrai qu'on peut se satisfaire de 66 %, 70 % des
rencontres importantes qui se tiennent à Québec, Mme la Présidente. Il y a
plusieurs exemples, là, d'événements, là, dans lesquels, finalement, on s'est
retrouvé... on s'est retrouvé à tenir des rencontres à l'extérieur de Québec.
Des fois, c'est des rencontres, oui, avec des dignitaires étrangers, mais des
rencontres, par exemple, avec le premier ministre du Canada ou encore des
rencontres entre tous les ministres d'un secteur d'activité, en fait, là, je me
souviens entre autres, là, des ministres responsables des Finances, par
exemple, bon, ce genre d'événement là ne peut pas se tenir à Montréal, doit se
tenir ici, dans la capitale nationale.
• (10 h 10) •
Donc, la même chose, hein, pour cet
article-là, cet amendement-là, qu'on propose, effectivement, là, que toutes les
rencontres qui ont lieu entre... toutes les rencontres avec un membre du
gouvernement, donc on s'entend, là, les rencontres... De toute façon, les
membres du gouvernement passent leur temps ici, à Québec, là. La moitié de l'année,
26 semaines par année, on est ici, à Québec, donc on... c'est la moitié de
l'année, là, si on compte bien. Donc c'est déjà facile de l'organiser comme ça.
Puis, après ça, la plupart des membres du gouvernement, je veux dire, ils ne
sont pas nécessairement dans la région montréalaise non plus, il y en a un peu
partout, donc, s'il y a des rencontres à y avoir, puis Mme la ministre, en
fait, est à Québec aussi, donc il n'y aurait pas de raison, en fait, que
Mobilité Infra Québec ne rencontre pas les membres du gouvernement autrement
qu'ailleurs, ici à Québec.
Pour ce qui est l'autre partie,
évidemment, ça ne change rien, là. Puis vous avez compris, là, que mon
sous-amendement venait simplement clarifier les rencontres qui touchent des
rencontres avec des membres du gouvernement. Mais les rencontres du conseil
d'administration, elles doivent toutes se tenir ici, dans la ville de Québec,
donc être organisées ici. Évidemment, j'imagine qu'il y aura des mécanismes à
l'interne, au conseil d'administration, dans les cas où on voudrait tenir des
rencontres à distance, là. On peut comprendre que certaines personnes
pourraient occasionnellement avoir à rencontrer, à participer aux rencontres du
conseil d'administration à distance et donc... mais c'est des mécanismes qu'on
connaît bien, c'est des moyens qu'on utilise probablement à tous les jours,
tout le monde ici. Mais que, tu sais, au moins l'équipe principale puis la
majorité des administrateurs soient ici, à Québec, pendant qu'on tient ces
rencontres-là, ça me semble aller de soi. Donc, cette partie-là, nous, on ne
veut pas la remettre en question.
Puis c'était peut-être ça aussi, là, où
notre première proposition de sous-amendement devenait problématique. Parce
que, si on disait que «les rencontres importantes du conseil d'administration
doivent se tenir dans la ville de Québec», ça viendrait créer deux classes de
rencontres du conseil d'administration, des importantes, des moins importantes.
Or, il m'apparaît qu'une rencontre de conseil d'administration, il n'y en a pas
de plus ou moins importantes. Il y a différents moments dans l'année qui
jalonnent l'agenda, évidemment, du conseil d'administration, il y a des
rencontres de préparation, de moments charnières, par exemple, donc évidemment,
il y a des moments qui sont... il y a des rencontres qui vont être moins...
moins bureaucratiques mais plus axées sur la réalisation d'un projet, par
exemple, ou valider les outils de compte rendu qui vont être octroyés, qui vont
être donnés à la ministre pour qu'elle puisse faire état du travail de Mobilité
Infra Québec. Donc, il y a comme des moments charnières dans l'année, mais il
n'y a pas de rencontres... il n'y a pas de petites rencontres du conseil
d'administration, il n'y a pas de rencontres qui sont moins importantes, donc
elles doivent toutes se tenir ici, dans la ville de Québec, évidemment avec des
accommodements qui seraient, disons, raisonnables, dans le cas où des gens
pourraient ou devraient participer à distance. Mais on verra plus loin, de
toute façon, au niveau de la mécanique, comment ça pourra se déployer, là,
quand on parlera des membres du conseil d'administration de Mobilité Infra
Québec, leur représentativité territoriale aussi, peut-être, là,
éventuellement.
Moi, c'est des questions qui vont vraiment
m'intéresser aussi. Parce que je ne veux pas trop m'avancer, là, mais le...
bien, je l'avais mentionné, en fait, je pense, dans mes remarques
préliminaires, je crois, la composition du conseil d'administration, on en
aura, des questions, là-dessus. Parce qu'on a regardé un peu ce qui se passe
ailleurs, dans d'autres sociétés d'État notamment, québécoises mais aussi, là,
dans d'autres agences qui font un travail similaire à Mobilité Infra Québec
ailleurs, notamment au Canada, dans des provinces canadiennes, et donc la
composition peut changer beaucoup. Puis d'ailleurs, ça a été... il y a eu des
propositions de recommandations qui ont été faites, notamment par des groupes,
là, regroupés sous l'Alliance Transit, il me semble, là, notamment d'avoir des
gens qui représentaient les usagers des transports collectifs.
Mais, pour revenir, là, à mon
sous-amendement, l'essentiel, c'est vraiment de stipuler que toutes les
rencontres importantes avec un membre du gouvernement doivent se tenir ici,
dans la capitale nationale Québec et ainsi que les rencontres du conseil
d'administration qui doivent toutes se tenir dans la ville de Québec. Ça sera
ça pour mes explications, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci. Mme la ministre ou le... Mme la ministre.
Mme Guilbault :Je n'ai pas d'intervention.
La Présidente (Mme Maccarone) :
M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Oui, merci, Mme
la Présidente. Bonjour, chers collègues. On recommence une autre belle
semaine...
M. Derraji : ...dans le cadre
d'un projet de loi extrêmement important. Mais, écoutez, Mme la Présidente, je
n'ai pas eu la chance d'être là à la dernière journée parce que j'avais
d'autres préoccupations, mais j'ai eu le temps d'aller voir et écouter
l'échange entre ma collègue la députée de Saint-Laurent et Mme la ministre et,
Mme la Présidente, j'aimerais poser une question à Mme la ministre. Est-ce que,
depuis le 9 octobre jusqu'à aujourd'hui, elle a eu le temps de refaire ce
tableau? Parce que ça a été ça, la discussion, le dernier échange avec ma
collègue, et on parlait «des gouvernements» parce qu'il y a un S au niveau des
gouvernements. Donc, s'il a eu le temps de mettre à jour son fameux tableau
qu'elle utilise souvent, je pense que ,pour le bénéfice de tout le monde, c'est
très agréable de l'avoir à jour.
Il y avait aussi une autre question de ma
collègue par rapport au dollar constant versus dollar courant. Donc, juste pour
rafraîchir la mémoire des membres de la... de la commission, il y a cet échange
avec... avec ma collègue, donc si elle a eu le temps, depuis le 9 octobre,
d'avoir une mise à jour par rapport à ça?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Mais je ne suis pas sûre de comprendre une mise à jour de
quoi, parce que ça va jusqu'à l'année 2023 puis l'année 2024 n'est
pas terminée.
M. Derraji : Non, je ne parle
pas de ça. C'est que, lors de votre échange, Mme la Présidente, entre Mme la
ministre et ma collègue, c'est marqué ici «dans le gouvernement» avec s, donc à
l'intérieur, il y a le gouvernement fédéral et provincial, et on met les deux
ensemble. Donc, est-ce que, dans ce tableau, il y a eu, parce que c'est ce
que... c'est ce que j'ai cru comprendre de l'échange que vous avez avec ma
collègue, la colonne n'est pas divisée par palier de gouvernement et, à la
lumière de ça, quelqu'un peut comprendre que c'est uniquement le gouvernement
du Québec. Je sais que c'est de l'argent des contribuables, peu importe d'où
vient l'argent, mais ça serait intéressant de voir l'évolution de la
contribution à l'intérieur du... du cadran bleu qui marque le... qui explique
un peu la contribution du gouvernement, les gouvernements, mais aussi la... la
question qui demeure est-ce que c'est en dollars constants ou bien en dollars
courants? Donc, juste qu'on clarifie parce que ça a été ça, l'échange avec ma
collègue, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Oui, mais, bien qu'il n'y ait aucun rapport entre ce
tableau-là et l'article 3 qui parle de l'endroit où va être localisé le
siège social, et encore moins avec l'amendement proposé par le député de
Taschereau, le tableau auquel réfère mon collègue... En fait, je ne comprends
toujours pas c'est quoi la question. C'est un tableau que je montre souvent, il
y a une partie gouvernements, une partie municipalités, et une partie usagers.
Tout ça est en dollars courants, et donc je ne vois pas la pertinence d'aborder
ce tableau-là dans le cadre de l'article 3. Si mon collègue veut avoir un
débat sur le financement largement supérieur du transport collectif depuis que
la Coalition avenir Québec forme le gouvernement, puis il a le tableau devant
lui, là, je l'invite à s'attarder aux années libérales et aux années de la CAQ,
il va voir que c'est sans commune mesure, Mme la Présidente, évidemment, à la
hausse avec la CAQ est moins grand à l'époque des libéraux.
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le... M. le député, je vous laisse répondre, mais il faut revenir sur le
sous-amendement, s'il vous plaît.
M. Derraji : Oui, pas de
problème, mais c'est parce que la discussion a eu lieu avec ma collègue et,
pendant ce temps, elle n'a pas répondu. Mme la ministre, est-ce que c'est en
dollars constants, en dollars courants? Elle trouve toujours le tableau
pertinent, donc c'est elle qui le ramène. On veut juste être véridiques avec
l'information. Il y a des gouvernements au pluriel, provincial et fédéral.
Donc, ils le trouvent toujours pertinent ce document, ce tableau, mais il y a
de l'information qui manque. Elle s'est engagée à vérifier, elle s'est engagée
à voir est-ce que c'est des dollars constants ou dollars courants. On n'a pas
de réponse maintenant. Elle s'est engagée la... le 9 octobre, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Et
Mme la ministre vient de vous dire que c'est de l'argent courant.
M. Derraji : Ah! je ne l'ai
pas entendu. Je... bien...
La Présidente (Mme Maccarone) :
Elle a dit que c'était de l'argent courant, et je comprends que c'était un
débat qui était entamé jeudi passé. On a un nouvel sous-amendement qui vient
d'être déposé, alors j'invite les collègues de rester sur le sujet, s'il vous
plaît, à moins que vous avez un lien avec le tableau et le sous-amendement, de
revenir sur le sujet.
M. Derraji : Oui, mais il y a
toujours un lien, Mme la Présidente, parce qu'un conseil d'administration, du
moment qu'on parle d'un conseil d'administration, ce serait intéressant de
savoir. Donc, là maintenant, on comprend que c'est en dollars courants. Ça
serait intéressant de l'avoir aussi en dollars constants, Mme la Présidente. Et
je n'ai pas besoin d'expliquer la différence, j'en suis sûr et certain que les
équipes de Mme la ministre, il va... ils vont lui expliquer la différence entre
un dollar courant et dollar constant. Mais il y a toujours un lien. Mme la
Présidente, on est à l'aube... à l'aube de parler d'une... d'une nouvelle
structure, et vous savez l'amour que j'ai pour les nouvelles structures au
Québec et les nouvelles agences, Mme la Présidente, et je...
M. Derraji : ...j'adhère à
l'amendement proposé par mon collègue.
Bien, ceci étant dit, Mme la Présidente,
le débat reste, donc le débat reste par rapport à la contribution des
partenaires au financement du transport collectif entre 2015 et 2020 13... 2020
13, 2023. Désolé. Donc, je vous ai dit, Mme la Présidente, j'ai passé la
semaine de circonscription à revoir la dernière séance et j'ai noté que Mme la
ministre s'était engagée à déposer un autre tableau. Donc, je pense que vous
avez les notes de la dernière rencontre. Donc, moi... Est-ce que cet engagement
tient toujours la route? Je veux savoir. Elle a le droit de dire : Je ne
vais rien déposer, mais elle s'est engagée elle-même à déposer un autre
tableau. Je me demande : Il est où ce tableau? Là, je comprends maintenant
qu'elle nous parle que c'est en dollars... corrige-moi si je me trompe, dollars...
Une voix : ...
• (10 h 20) •
M. Derraji : Non, sur ce
tableau. Courant, donc courant. Et elle s'est engagée à déposer un autre
tableau.
Donc, Mme la Présidente, je comprends que
le débat du tableau ou le dollar constant versus le dollar courant est un peu
loin de l'article 3, mais je tiens juste à répéter ce que Mme la
ministre... Vous avez toute la transcription, Mme la Présidente. Donc,
pourquoi, dans la séance du 9 octobre, la ministre elle-même a parlé de
son tableau. Ce n'est pas moi qui l'a ramené, ce tableau. D'ailleurs, elle le
trouve toujours pertinent, le trouve toujours intéressant, le tableau.
D'ailleurs, il est même encadré et il est toujours utilisé en période de
questions. Donc, les questions que j'ai ramenées, Mme la Présidente, sont très
légitimes. Et elle avait dit des chiffres et je me demande : Il est où le
tableau? Donc, je... Si elle ne veut plus parler de ça, je comprends qu'il n'y
a pas de nouvelle, il n'y a pas de nouveauté depuis la dernière rencontre.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre, est-ce que l'engagement de déposer un tableau révisé qui indique
constant ou courant en termes de financement est toujours actuel?
Mme Guilbault :Bien, je suis contente de voir que le collègue a pris la
peine de regarder ce qui s'est dit la semaine dernière, parce qu'au fil du
va-et-vient des collègues autour de la table, j'ai été obligée de répéter
plusieurs, plusieurs, plusieurs fois, la semaine dernière, les mêmes questions
et les mêmes réponses. Donc, espérons que ça ne sera pas la même chose cette
semaine.
Ceci étant dit, j'ai déjà répondu sur le
tableau. Non seulement ça n'a absolument aucune forme de lien avec la
localisation du siège social de Mobilité Infra Québec, qui fait l'objet à la
fois de l'article 3 et de l'amendement du député de Taschereau, mais, en
plus, le tableau auquel il fait référence est déjà très clair. Les
contributions respectives des usagers des différents paliers de gouvernement
sont déjà très claires. J'ai déjà dit tout à l'heure, et je le répète, que
c'est en dollars courants. Donc, quant à moi, la question est close. Et donc,
s'il me revient une troisième fois avec la question, qu'il ne soit pas surpris
du fait que je ne répondrai pas une troisième fois la même chose parce que déjà
deux, je trouve que ça ne rentabilise pas les fonds publics qui paient nos
salaires et la diligence à laquelle on s'attend de la part des contribuables
dans le cadre des travaux parlementaires. Merci.
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le député.
M. Derraji : Je vais utiliser
les mêmes arguments pour lui répéter la même chose : Si elle pensait que
ce n'était pas pertinent parce que ça n'avait pas de lien avec
l'article 3... C'est la ministre elle-même qui a ramené ce débat le
9 octobre. Ce n'est pas moi, Mme la Présidente. Donc, avant de me donner
des leçons et dire que je vais répéter, et répéter, et répéter, je l'invite à
elle-même répondre aux questions et non pas à chaque fois sortir le tableau. Il
n'y a personne qui a parlé de ce tableau. C'est la ministre qui a ramené ce
tableau sur la table le 9 octobre. Et je vous ai dit, Mme la
Présidente : J'ai pris le temps d'écouter ce qui a été dit. Et je n'ai pas
envie de ramener encore une fois l'histoire du PQI, s'il était en constant ou...
courant, Mme la Présidente. Tout est enregistré, et les gens qui nous suivent,
je vous invite à aller revoir l'échange en commission parlementaire du
9 octobre. Vous allez comprendre pourquoi je ramène ce sujet sur la table,
parce qu'il y avait un engagement, Mme la Présidente. À un certain moment, on
lui a demandé de le déposer. Elle avait dit : Oui. Cherchez dans la
transcription, Mme la Présidente. Je n'invente rien. Elle s'est engagée à le
déposer. Elle-même, elle a eu, je dirais, le temps nécessaire pour dire :
Je ne vais pas parler de ça parce que l'article parle de ceci ou de cela. C'est
la ministre elle-même qui s'est engagée. C'est dans la transcription.
Corrigez-moi, Mme la Présidente, si je me trompe. Est-ce que... Dans la
transcription du 9 octobre, s'il vous plaît, est-ce qu'il y avait un
engagement clair de Mme la ministre de nous ramener un tableau?
M. Lemay : ...
M. Derraji : Et ça a été dans
le cadre d'un échange avec le député des Îles-de-la-Madeleine.
La Présidente (Mme Maccarone) : Excusez-moi,
M. le député...
La Présidente (Mme Maccarone) : ...Oui,
M. le député de Masson, quel est votre appel au règlement?
M. Lemay : L'article 211
sur la pertinence. Le député de Nelligan, présentement, doit avoir cette discussion-là
à l'article 3, pas au sous-amendement de l'amendement de l'article 3.
Et donc j'aimerais ça qu'il revienne au sous-amendement.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci
beaucoup. Je suis d'accord avec le député. Vous pourriez recommencer ce débat.
Je vous entends, puis, entre temps, nous allons vérifier le libellé. Bien, on
est présentement sur le sous-amendement de le député de Taschereau, où nous
parlons de tous les... toutes les rencontres importantes. Alors, pourriez-vous
rester sur le sujet...
M. Derraji : Je vous
remercie...
La Présidente (Mme Maccarone) : ...s'il
vous plaît.
M. Derraji : Je vous remercie
parce que vous allez faire les vérifications.
La Présidente (Mme Maccarone) : Oui.
M. Derraji : Bien, je tenais
absolument à répondre à Mme la ministre qui disait autre chose de ce qui a été
dit le 9.
Ceci étant dit, par rapport au
sous-amendement de mon collègue le député de Taschereau, que je tiens à
saluer... Et je lui souhaite aussi une agréable semaine, un agréable... un
agréable début de semaine qu'on va passer ensemble dans le cadre de ce projet
de loi. Mme la Présidente, je pense qu'on ne peut pas faire un débat à moitié.
C'est très important, la Capitale-Nationale. D'ailleurs, écoutez, je vois mal
comment une ex-ministre de la Capitale-Nationale va refuser cet amendement. Il
faut aller l'expliquer aux gens de Québec et de la Capitale-Nationale. Et
d'ailleurs, Mme la Présidente, j'ai le luxe de... que je suis un député de
l'ouest de l'île, qu'on essaie toujours de le dire, de Montréal. Et, écoutez,
Mme la Présidente, ce gouvernement, il lui reste deux ans. Il va y avoir des
élections en 2026. On doit se lever pour les gens de la Capitale-Nationale. Et
je trouve ça intéressant que le collègue, qui représente fièrement une partie
de la population de la Capitale-Nationale, qu'il ramène cet amendement.
C'est... ce sous-amendement. Chaque fois, j'ai de la misère avec le « ce sous»,
sous-amendement. Donc, Mme la Présidente, moi, je pense que c'est très
pertinent de parler de ce genre de rencontre, parce qu'à part que j'ai en face
de moi l'ex-ministre responsable de la Capitale-Nationale... Bien, Mme la
Présidente, je fais juste une revue de la... ce n'est pas de la revue de la
littérature, là, mais juste une revue de la presse. Et je vois son collègue qui
parlait... qu'il se basait sur des statistiques pour les rencontres au niveau
de la Capitale-Nationale, et que c'est très important. Et ce n'est pas... ce
n'est pas toujours comme, entre guillemets, le fun d'avoir toujours des
rencontres à Montréal, Mme la Présidente. Et là on... Mme la ministre veut
parler d'une nouvelle structure, cette structure... cette structure qui va
dorénavant s'occuper des projets de mobilité. Et je pense que la réponse... la
réponse de l'absence de projets concrets dans la région de la
Capitale-Nationale, c'est que le gouvernement doit démontrer que cette région,
qui peine à avoir un réseau structurant... Les gens le disent. Regardez à
combien de versions de troisième lien on est rendu, Mme la Présidente. Là, on
est rendu avec un appel international et on est rendu dans des modes
irréversibles. Heureusement qu'on vit en démocratie, Mme la Présidente. Bien,
je pense que l'amendement du collègue de parler de toutes les rencontres,
surtout importantes, va dans le sens, Mme la Présidente, que c'est très
important, à l'intérieur de ce projet de loi, parler de l'importance de ces
rencontres. Et, quand je regarde même l'amendement que nous avons déposé,
permettez-moi juste une seconde, Mme la Présidente, les rencontres avec un
membre du gouvernement ainsi que les rencontres du conseil d'administration
doivent se tenir dans la ville de Québec. Je vais vous dire pourquoi. On l'a vu
avec le temps, Mme la Présidente. Regardez la CAQ dans la région de Québec.
Première élection, promesse électorale par rapport au troisième lien. Deuxième
élection, une autre promesse avec un bitube, avec un pont, avec un tunnel. On
ne sait plus, Mme la Présidente, quelle version suivre. Il y avait même des gens
qui parlaient, des journalistes, avec raison, du revolte-face, mais rerevolte
face. C'est la première fois que j'entends ça, là, revolte-face et
rerevolte-face. J'ai aimé, mais ce n'est pas moi qui a innové ça. Je donne le
crédit à une journaliste de Noovo. Je trouvais ça vraiment cute.
Donc, quand on parle de rencontres
importantes, c'est, justement, parce que ça fait six ans et... bientôt huit
ans, il n'y a rien. Il n'y a rien au niveau de la Capitale-Nationale. Donc, ce
genre de rencontre au niveau de la Capitale-Nationale, je dirais, ce n'est même
pas un débat. La collègue doit accepter l'amendement sans faire de débat pour
le collègue de Québec. Je trouve ça... Un député montréalais qui se lève
aujourd'hui à l'intérieur de ce Parlement, en commission parlementaire, pour
convaincre la partie gouvernementale que c'est important faire toutes les
rencontres...
M. Derraji : ...voyons donc,
Mme la Présidente! j'irai... je n'ai jamais pensé que, dans ma vie de
parlementaire, un député de l'ouest de l'île de Montréal va se lever au
Parlement, en commission parlementaire, pour exiger que les prochaines
rencontres d'une nouvelle structure créée par le gouvernement doivent se faire
à Québec.Bien, les gens qui nous écoutent, voilà... La ministre me dit que les
contribuables nous paient... ils paient nos salaires pour qu'on avance, oui,
pour qu'on avance. On travaille très bien. Mais figurez vous de quoi je parle à
un député montréalais, de la région de Montréal, de l'ouest de l'île, si je
mets juste tout ça, là, c'est les arguments que le gouvernement utilise. Ah!
les élus montréalais, les élus de l'ouest de l'île, hein? C'est devenu comme un
qualificatif. Mais je n'ai pas honte et je le dis fièrement, comme je me suis
levé pour la traverse de Rivière-du-Loup, je vais continuer à me lever pour
d'autres ponts, d'ailleurs qu'on attend des réponses, Mme la Présidente, des
demandes d'accès à l'information. Vous savez que j'aime ça, les demandes
d'accès à l'information.
• (10 h 30) •
Mais écoutez, quand je regarde le collègue
qui, lui, est député de la ville de Québec, une partie, hein, pas de toute la
ville, mais une partie de la ville, avec sa collègue qui est aussi députée et
ex-ministre de la Capitale-Nationale, je n'en reviens pas qu'un député montréalais
doit mener le combat pour les citoyens où on est en train de discuter est-ce
que les réunions importantes avec le gouvernement en matière de transport
collectif doivent se tenir à Québec? C'est juste du grand bon sens, Mme la
Présidente. C'est du gros bon sens tout cela, Mme la Présidente. J'aime
beaucoup cette expression parce que ça fait partie de l'air du temps, là, «le
gros bon sens». Donc, est-ce normal pour un gouvernement de ne pas avoir les
rencontres importantes à Québec? Écoutez, Mme la Présidente...
Des voix : ...
La Présidente (Mme Maccarone) : ...s'il
vous plaît!
M. Derraji : Non, non, je
sais que ça fait réagir Mme la ministre, parce que, tu sais, je sais, Mme la
Présidente, mais figurez-vous à l'instant, un député montréalais autour de la
table, de l'ouest de l'île de Montréal, qui défend aujourd'hui, avec son
collègue député de Taschereau, que les prochaines rencontres d'un conseil
d'administration d'une nouvelle structure gouvernementale doivent se tenir à
Québec? Mais je pense que Mme la ministre peut régler ça... tout cela
rapidement au lieu de passer des temps... Et écoutez, j'espère qu'il ne va pas
voter contre, il peut s'abstenir s'il est contre. Mais, sérieux, voter contre
ça, Mme la Présidente, voter contre que les rencontres importantes d'une
nouvelle structure gouvernementale doivent se tenir à Québec. Les gens qui nous
écoutent... Aie! j'ai... Heureusement, le collègue de Taschereau a déposé cet
amendement pour insister à la proposition de ma collègue députée de Saint-Laurent,
qui a eu vraiment une très bonne proposition, parce que, Mme la Présidente,
c'est très important, la Capitale-Nationale, c'est extrêmement important pour
des rencontres importantes. Mais là, on n'est pas en face à n'importe quelle
société d'État. Ce n'est pas banal. On voit, et Mme la ministre le dit, il n'y
avait rien en matière de transport collectif. On n'est pas capables de gérer
les grands projets et on le voit, regardez à combien de versions on est rendu
avec le troisième lien.
Alors, Mme la Présidente, sérieux, j'ai
tout vu dans ma vie. Mais l'ex-ministre de la Capitale-Nationale va voter
contre ça, je pense que... mais je ne sais pas si ça fera faire les nouvelles,
mais, Mme la Présidente, ouf! ça va être très mal vu. Écoutez, là, c'est un
amendement bonbon de mon collègue, là. C'est un amendement bonbon, Mme la
Présidente. Sérieux, c'est extrêmement important. Donc, je me dis, c'est
même... Moi, je lis l'amendement, je me dis : Écoute, comment ça se fait
que c'est moi qui dois défendre que c'est très important, les prochaines
rencontres de ce sous-amendement et j'ai un problème avec le... ce sous... le
sous-amendement. Merci, ma collègue, de me le rappeler à chaque fois. C'est
vrai, ce n'est pas un amendement, mais quand il y a «ce» avec «sous», je
n'arrive pas à le prononcer. Donc, je le déclare, cher collègue, quand je vous
dis «amendement», c'est un «sous-amendement» de mon collègue. Mais quand je
vais commence à dire ce ce sous-sous-amendement, vous allez me perdre, vous
allez me perdre.
Mais, écoutez, on va juste revenir à la
base, Mme. Vous me comprenez, Mme la Présidente? C'est excellent. Le plus
important, c'est que vous me suivez. Et, regardez, prenez un instant, j'ai lu
le sous-amendement de mon collègue. Je me dis : Mais, écoute, ce n'est pas
le député de Nelligan qui va se battre pour les gens de la Capitale-Nationale.
Je le fais par amour et par respect, parce qu'ils ont raison de se demander
: Qu'est ce qu'il y a pour les gens de la Capitale-Nationale en matière de
transport collectif? On ne sait plus...
10 h 30 (version non révisée)
M. Derraji : ...on ne sait
plus, Mme la... Il n'y a pas de troisième lien, tramway, on attend encore, il y
a Alstom qui crie qu'il va y avoir des enjeux. Mais c'est normal, avoir ce
genre de rencontres au niveau de la capitale nationale. Mais, Mme la Présidente,
écoutez, j'ai bien hâte de voir... bien hâte de voir... j'ai bien hâte de voir.
L'amendement de ma collègue députée de
Saint-Laurent, qui est un amendement extrêmement important, qui a été
sous-amendé par mon collègue, le député de Taschereau, va dans le sens que
nous, au Parti libéral, on croit farouchement que c'est extrêmement important,
tenir ce genre de rencontres au niveau de la capitale nationale. Et, oui, c'est
un débat très important, parce qu'encore une fois, on le voit sur toutes les
tribunes. Les gens de la capitale nationale veulent savoir c'est quoi, la
vision de ce gouvernement en matière de transport collectif, c'est quoi, leur
vision par rapport à tout cela.
Et je tiens à rappeler, Mme la Présidente,
si on veut être cohérents, nous avions, comme gouvernement, légiféré sur le
statut de la capitale nationale en 2016. Et heureusement, c'est le Parti
libéral qui a légiféré. Heureusement, nous avons légiféré sur ça, Mme la
Présidente. Le statut de la capitale nationale, ce n'est pas juste un slogan.
On doit le traduire avec des faits. Et j'espère que les collègues, je vais
avoir l'appui de tous les collègues. Mais, je vous le dis, Mme la Présidente,
je serais mal à l'aise, très mal à l'aise que l'ex-ministre responsable de la
Capitale-Nationale va voter contre ce sous-amendement et même notre amendement,
Mme la Présidente.
Donc, je vais réitérer... réitérer ma
demande, c'est pour être cohérent. Le gouvernement libéral, en 2016, a légiféré
sur le statut de la capitale nationale, et on est juste cohérents avec tout ce
qu'on disait depuis le début, Mme la Présidente.
Je ne sais pas si le député de Masson se
sent interpelé, mais il peut prendre la parole, eux aussi. Bien, j'ai... j'ai
le goût de l'écouter, lui, qu'est-ce qu'il pense, Mme la Présidente, qu'est-ce
qu'ils pensent, les collègues. J'ai une collègue qui habite Laval aussi, j'ai
des collègues à Trois-Rivières, à Shawinigan, je pense, hein? J'essaie de
situer tous les comtés.
Alors, Mme la Présidente, malheureusement,
il me reste une minute. Il me reste une minute. J'aurais aimé...
Des voix : ...
M. Derraji : Je sais. Ils
peuvent me donner leurs 20 minutes, je sais qu'ils m'aiment, hein? Ils
aiment m'écouter en commission parlementaire, surtout quand je défends la
capitale nationale. Je le sais. Je le sais. Je le sens. Je le vois dans les
yeux, Mme la Présidente. Mais je vais finir par ça. Je vois mal comment l'ex-ministre
responsable de la Capitale-Nationale va voter aujourd'hui contre le
sous-amendement de mon collègue et, un peu plus tard, notre amendement. Là, il
y a un test de la réalité, Mme la Présidente. Est-ce que, oui ou non, Mme la
ministre va défendre les intérêts de la capitale nationale? Je vais le dire
encore une fois, c'est un Montréalais qui fait cet argument, et ma collègue
aussi la députée de Saint-Laurent l'a très bien fait aussi. Et je tiens... je
tiens absolument à le répéter, c'est un... c'est notre gouvernement,
gouvernement libéral, en 2016, qui a légiféré sur le statut de la capitale nationale.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. Derraji : Et j'appuie le
sous-amendement de mon collègue, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de
Taschereau.
M. Grandmont : Oui, merci, Mme
la Présidente. Il me reste combien de temps?
La Présidente (Mme Maccarone) : Je
vous reviens. Continuez. Je vous ferai signe.
M. Grandmont : Parfait. Bien,
d'abord, j'aimerais juste peut-être juste clarifier quelque chose, là. À ma
connaissance, là, Mme la ministre n'a pas dit non à mon sous-amendement pour l'instant
encore, là. Donc, je ne souscris pas à l'effet que... comme mon collègue député
de Nelligan le mentionne, que la ministre va voter contre. Pour l'instant elle
n'a pas donné d'indication. Mais j'aimerais quand même poser des questions à Mme
la ministre pour savoir où elle se situe par rapport à ça.
D'abord, pour son bénéfice...
Des voix : ...
M. Grandmont : Je ne sais pas
si elle m'écoute, Mme la ministre.
La Présidente (Mme Maccarone) : Collègues,
s'il vous plaît! Il y a seulement une personne qui a la parole. Je suis
désolée. M. le député de Taschereau a une question pour Mme la ministre.
M. Grandmont : Oui, c'est ça.
Parce qu'en fait, je voyais Mme la ministre tantôt se demander c'était quoi, l'amendement
original qui avait été déposé par la collègue députée de Saint-Laurent. Puis,
en fait, elle disait, elle... elle disait «toutes les rencontres avec un
gouvernement du»... «toutes les... toutes les rencontres avec un membre du
gouvernement ainsi que les rencontres du conseil d'administration doivent se
tenir dans la ville de Québec», et moi, j'ajoutais, en fait, «toutes les
rencontres...» après «toutes les rencontres» le mot «importantes, donc ça se
lirait «toutes les rencontres importantes avec un membre du gouvernement ainsi
que les rencontres du conseil d'administration doivent se tenir dans la ville
de Québec.» Donc, c'était essentiellement ça, là, Mme la ministre...
M. Grandmont : ...Je tenais à
vous éclairer. Bien, j'aimerais vous poser la question... Parce que là, depuis
tantôt, mon collègue député de Nelligan dit : Mme la ministre va voter
contre le sous-amendement puis, éventuellement, peut-être l'amendement aussi.
Moi, j'aimerais vous poser la question : Comment vous... Comment...
Une voix : ...
M. Grandmont : Oui, oui,
effectivement, c'est une hypothèse, mais je vais la vérifier. Bien, peut-être
juste... entendre Mme la ministre, là, sur la discussion, sur ce que j'ai dit
tantôt, là. Depuis quelques semaines, on a un retour de cette discussion-là.
Est-ce que les rencontres importantes doivent se tenir dans la ville de Québec
dans une plus forte proportion que 66, 70 %? Est-ce que, Mme la ministre,
vous pensez que la loi qui confère le statut de capitale nationale à la ville
de Québec est importante et doit être respectée?
• (10 h 40) •
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Bien sûr que je le... que j'adhère à cette... Et je dois
dire... je dis souvent que les libéraux ont quand même fait quelques bonnes
choses, là. Tu sais, il faut le reconnaître. Le REM, qui est en train de se
faire grâce à la filiale qu'ils ont créée en 2015 et la Loi sur le statut de
capitale nationale, en 2016, si je ne m'abuse.
Alors, quand même, justement, pour un
caucus qui est essentiellement dans le West Island, ils ont quand même fait
quelques affaires à l'époque pour notre capitale nationale. Donc, c'est une
bonne chose. Et, grâce à cette loi - puis là, c'est ça, j'essayais de ressortir
les articles - il y a déjà un certain nombre d'éléments qui sont consacrés dans
cette loi-là.
Donc, à l'article 4... à
l'article 2, pardon. Tu sais, le territoire de la ville constitue le lieu
privilégié prioritaire de l'accueil des dignitaires étrangers en visite au
Québec, des rencontres diplomatiques et des sommets gouvernementaux, des
grandes rencontres politiques et des négociations importantes de toute nature
auxquelles prend part le gouvernement du Québec. La ville peut affirmer et
soutenir le statut qui lui est consacré par le présent article.
Bon, enfin. Alors, c'est immanent au
fonctionnement même de notre société puis de notre gouvernement que d'accorder
un statut important et particulier et de grande valeur à notre capitale
nationale. Alors, forcément que j'y adhère. En plus, je suis une élue à Québec,
comme il le sait, donc... Et non seulement cette loi-là existe déjà pour
protéger et consacrer le statut de capitale nationale avec les particularités
et, je dirais, les avantages que ça lui procure, mais, en plus, on vient placer
à l'article 3 de la nouvelle loi, qui institue Mobilité Infra Québec, sur
à peu près 120 d'articles, là... pas à peu près, en fait, sur
120 articles... On verra au fil des modifications. L'article trois, qui
arrive extrêmement tôt dans la loi, et ce n'est pas pour rien, on vient prévoir
que son siège est dans la ville de Québec. Donc, je ne vois pas, Mme la
Présidente, là... Je comprends qu'on puisse vouloir avoir des conversations sur
toutes sortes de choses, mais, à mon sens, c'est très clair, le siège social va
être à Québec. On aurait pu ne pas mettre cet article-là. On a fait le choix de
le faire pour, encore une fois, venir ajouter une couche de plus dans la
consécration de l'importance de la capitale nationale et venir dire que le
siège social va être à Québec. Donc, évidemment que ça implique que les
rencontres... les rencontres vont se faire à Québec. Est-ce qu'un jour ça se
pourrait qu'il se passe quelque chose à Montréal? Bien, oui, parce que, tu
sais, c'est sûr qu'à un moment donné, si on fait un projet, par exemple, dans
l'est de Montréal, ça se peut qu'éventuellement des travaux se déroulent à
Montréal. Bien, le siège social, les travaux, les équipes vont être basés à
Québec. Alors, pour nous, c'est ça qui était important.
M. Grandmont : Est-ce que,
Mme la ministre, comme votre collègue responsable... actuel responsable de la
Capitale-Nationale, vous vous satisfaisez de 66 % des rencontres de
dignitaires ici, à Québec?
Mme Guilbault :Bien, encore une fois, on s'éloigne beaucoup du propos du
projet de loi.
M. Grandmont : Ah! non, non,
non. Non, non, non.
Mme Guilbault :
Je ne sais pas à quel point on peut avoir des conversations parallèles sur une
foule de sujets qui sont sans... Parce que là on peut se le dire, non pas que
ce n'est pas important la capitale nationale, mais ça n'a aucun rapport avec le
transport collectif qu'on veut accélérer avec un projet de loi en ce moment.
Donc, c'est pour ça que moi, je suis très, très préoccupée, là, par les fonds
publics qui paient nos salaires. Puis, quand on fait le calcul des salaires qui
sont payés dans la salle en ce moment, avec toujours juste une personne qui
parle à la fois sur des sujets qui sont malheureusement parfois, voire souvent,
sans rapport avec le projet de loi, je me sens obligée de nommer au micro que
moi - je vais parler pour moi, mais je suis assez certaine que mes collègues
du gouvernement sont d'accord - je suis soucieuse... On est à plus de
40 heures en ce moment, dont quoi, 20 quelques heures de consultations
particulières, toujours très pertinent et intéressant. Bien, le maximum de
motions préliminaires, le maximum de temps sur chaque outil parlementaire dont
disposent les collègues en face... Alors, je ne suis pas en train de dire que
je suis pour ou contre. Je suis en train de nommer au micro cette réalité-là de
la façon dont ça fonctionne ici. On est capable de passer énormément d'heures.
Tu sais, moi, de toute façon, on est à salaire fixe, là, que je sois assise
ici... Bien, sauf que, je pense que, par respect pour les contribuables qui
financent les salaires des élus dans la salle, on devrait avoir le souci de se concentrer
au minimum...
Mme Guilbault :...sur le propos d'un projet de loi. Mais ça, c'est mon...
c'est mon opinion de citoyenne de Louis-Hébert et députée d'ailleurs aussi de
Louis-Hébert. Alors, oui, c'est important, la capitale nationale. C'est sûr
que, dans un monde idéal, 100 % des rencontres à Québec, c'est en quelque
sorte l'asymptote, comme j'aime utiliser ce concept mathématique d'asymptote
pour toutes sortes de raisons dans la vraie vie, des fois, on comprend que ça
peut ne pas être possible. Je prends un exemple il y a eu une rencontre avec le
premier ministre du Canada, je sais plus la date là, mais bon... Tu sais, par
exemple une rencontre avec un dignitaire d'importance qui nous offre seulement
deux choix, soit je vous rencontre à tel endroit qui n'est pas Québec ou je ne
ferai pas de rencontre, dans certaines circonstances, je peux comprendre qu'on
soit obligés de prendre le scénario un bien que vraiment pas idéal. Mais vous
comprenez, des fois aussi, il y a des agendas, il y a des gens qui ont des
agendas particuliers et qui nous amènent des contraintes qui sont complètement
hors de notre contrôle. Alors, est-ce que mon collègue de Taschereau...
Prenons l'exemple d'Emmanuel Macron,
l'autre fois, que je suis allée accueillir à Montréal. Est-ce qu'on va refuser
de rencontrer mais Emmanuel Macron quand son équipe nous dit : Il va être
de passage à Montréal, puis en suite de ça, il doit quitter pour... il doit...
tu sais, bon, son agenda est construit de cette façon-là. Donc, ce sont des
exemples, je ne suis pas en train de... Tu sais ce que je veux dire, je ne veux
pas mettre Emmanuel Macron sur la sellette, là, c'est des exemples de réalités
où, des fois, tu as des gens qui arrivent au Québec, qui ont des contraintes
d'horaire, qui ont des agendas qui ont été faits par leurs équipes, et là on
nous dit : soit vous vous déplacez pour les rencontrer, soit vous ne les
rencontrez pas. Je pense que ce serait extrêmement dogmatique et non
pragmatique de dire : Je ferme la porte à toute rencontre en dehors de la
Capitale-Nationale. Ceci étant dit, 100 % est l'asymptote, 66 %
pensent que ça pourrait augmenter et ce serait une bonne chose pour notre
capitale nationale.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député.
M. Grandmont : D'abord,
j'aimerais remettre quelque chose au clair avec Mme la ministre, là. D'une
part, nous autres, on fait notre travail de position qui est évidemment d'être
colégislateurs, surveiller l'action gouvernementale. Le temps qu'on met à
essayer de bonifier le projet de loi, je ne pense pas que c'est du temps perdu.
Puis, oui, les gens nous regardent, ils sont très conscients que les
propositions qu'on essaie de faire sont dans un... dans l'intérêt commun, dans
l'objectif d'avoir un meilleur projet de loi. Donc, prétendre déjà en partant
que notre travail est de ralentir, ça m'offusque, ça me dérange énormément. Ce
n'est pas une façon de travailler, voyons donc! Je veux dire, nous, on fait
notre travail de bonne... de bonne foi, donc prétendre le contraire, je pense
que c'est... c'est dénigrer le travail des oppositions, et ça, je trouve que
c'est tout à fait déplacé, Mme la Présidente, de dire ça.
D'autre part, ce que j'entends, c'est que
Mme la ministre se contente en fait d'un 66 %. Elle vise un 100 %,
mais elle se donne beaucoup de marge de manœuvre pour être capable de donner...
de donner de la marge de manœuvre aux gens qui nous visitent. Moi, je pense
que, comme nation, on peut imposer le lieu de rencontre, et que l'exception,
l'exception, ce soit d'aller vers l'extérieur. C'est ça un peu l'esprit du
texte de loi qui était adopté en 2016. Merci d'ailleurs au Parti libéral de
l'avoir fait à l'époque parce que, franchement, c'est une... il y avait
peut-être une plus grande préoccupation à défendre la capitale nationale à
l'époque qu'aujourd'hui, j'ai l'impression. Moi, ce que je trouve là-dedans,
c'est que 66 %, on n'est pas dans l'exception, là, on est quasiment une
rencontre sur deux qui ne se tient pas à Québec. On n'est pas capables d'imposer
que les rencontres se tiennent ici, à Québec. Si Mme la ministre s'en va
rencontrer le président français ou le premier ministre français en France,
puis qu'on lui dit : C'est à Paris que ça se passe. Je suis pas mal sûr
que Mme la ministre va se dépêcher d'aller à Paris. C'est comme ça que ça se
passe. Donc, Mme la ministre, puisque vous vous contentez d'un 66 %, et
puis une asymptote à 100 % est comme un idéal pour vous, j'aimerais
savoir, vous, là, quand vous étiez ministre responsable de la Capitale-Nationale,
c'était quoi votre votre score? Combien de rencontres, combien de pourcentage
on avait ici dans la région de Québec, dans la capitale nationale?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Bien là, il faudrait que je prenne les quatre ans au
complet puis que je fasse le calcul du nombre de rencontres totales qui se sont
tenues par le gouvernement, ou importantes.
M. Grandmont : ...pas?
Mme Guilbault :D'abord, la notion «d'importante», est-ce qu'elle a été
opérationnalisée? Parce que c'est vague. Puis deuxièmement...
M. Grandmont : Bien, c'est
comme dans le projet de loi en fait.
Mme Guilbault :Non, mais ce que je veux dire, c'est que, ce que le député
de Taschereau demande en ce moment, c'est que je lui donne, comme ça,
spontanément, le fruit d'un calcul mathématique qui serait le suivant :
Du... entre le 18 octobre 2018 et le déclenchement de l'élection le 27 ou
le 28 août 2022, le nombre total de rencontres qui se seraient tenues
d'importance au gouvernement... en fait, non, pardon, le nombre total de
rencontres d'importance qui se seraient tenues dans la capitale nationale...
Mme Guilbault :...capitale nationale divisé par le nombre total
d'importants... de rencontres d'importance tenues par le gouvernement en
général fois 100. Je n'ai pas ces données-là ni le numérateur ni le
dénominateur de cette fraction-là.
M. Grandmont : Mais attendez,
le projet de loi... la loi... la loi a été adoptée en 2016.
Mme Guilbault :Alors, je pense que c'est un peu exagéré de demander ça
comme ça.
La Présidente (Mme Maccarone) : S'il
vous plaît.
M. Grandmont : Attendez. Mais
la loi a été adoptée en 2016...
Mme Guilbault :Mais l'important...
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le député de Taschereau, s'il vous plaît, c'est la ministre qui a la parole.
Elle répond à votre question.
M. Grandmont : Oui. Pardon.
Allez-y.
• (10 h 50) •
Mme Guilbault :Donc, c'est ça. Alors, je répète, là, on demande à un élu,
comme ça, à brûle pourpoint, d'avoir en tête le nombre total de rencontres qui
se sont tenues par un... d'importance par un gouvernement pendant quatre ans,
et le nombre total là-dessus qui s'est tenu dans la capitale nationale. Aucun
élu, puis certainement pas lui, n'a cette information-là. Ça prendrait du temps
à recenser, c'est quatre années de rencontres à tous les jours, à toutes les
semaines.
Donc, qu'il soit rendu au point de me
demander une chose comme ça, dont lui-même est en train de s'ouvrir parce qu'il
sait que ça... c'est... c'est insensé. Tu sais, Mme la Présidente, moi, je veux
bien, là, qu'on discute de l'importance de la capitale nationale, mais je pense
qu'il faudrait rester peut-être dans... dans une manière de travailler qui est
réaliste et surtout qui est orientée vers les résultats, résultats étant faire
avancer un projet de loi qui crée Mobilité Infra Québec pour faire plus de
transport collectif.
Et je remarque que depuis le début de ça,
mon collègue de Québec solidaire, je ne le trouve pas... particulièrement,
pardon, pressé de faire avancer le projet de loi, alors que pourtant c'est
l'outil dont on a besoin pour atteindre l'objectif que lui-même et sa formation
politique...
M. Grandmont : ...je
m'excuse, elle me prête des intentions, là.
Mme Guilbault :...évoquent à chaque semaine au salon bleu.
M. Grandmont : Elle me prête
des...
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
On va faire attention aux propos. M. le député.
M. Grandmont : Oui. Merci.
Bien, justement, action, on va être axés sur les résultats. Moi, je suis
d'accord là-dessus. À l'intérieur du projet de loi, mon... ce que... ce que je
veux obtenir, à travers l'article trois, l'amendement et le sous-amendement,
c'est qu'on défende mieux notre capitale nationale. Moi, je pense que c'est un
résultat intéressant à aller chercher, parce que, visiblement, le gouvernement
n'est pas capable de faire la job là-dessus.
Moi, je vous demande une chose très
simple. Vous me dites... Vous félicitez même le Parti libéral pour avoir
fait... mis en place ce projet de loi là... ce... bien, adopté ce projet de loi
là en 2016. Le projet de loi est très clair. Puis vous devez le connaître, vous
avez été quatre ans ministre responsable de la Capitale-Nationale. Je ne me
trompe pas? Parfait. Alors, je vous lis ce qui est écrit, là, c'est dans les
notes explicatives : «Elle prévoit que, de plus, le territoire de la ville
est le lieu privilégié et prioritaire pour la tenue de rencontres importantes
et le lieu de la résidence de fonction du premier ministre.»
Donc, pendant quatre ans, vous avez été
responsable de la région de la Capitale-Nationale, vous aviez comme
responsabilité notamment, pas que mais notamment l'application de cette loi-là.
Puis là, vous me dites que pendant quatre ans, vous n'avez pas accumulé aucun
indicateur, vous avez... vous n'avez pas comptabilisé, vous n'aviez aucun
indicateur, aucun mécanisme de suivi pour savoir combien de rencontres
importantes se sont tenues ici à Québec. C'est ce que vous dites?
Mme Guilbault :Non. Je ne suis pas en train de dire que cette donnée-là
n'existe pas. Je suis en train de dire qu'en ce moment je ne l'ai pas par cœur,
comme ça, spontanément. Donc, après ça, si elle existe, il peut toujours faire
une demande au secrétariat de la Capitale-Nationale, possiblement que c'est là,
ou... je ne sais pas, là, ou au ministère où se situe le ministre de la
capitale en ce moment, c'est le ministère de l'Infrastructure. Alors, c'est des
données qui existent.
Mais, Mme la Présidente, ce n'est pas
parce qu'il y a... un projet de loi est en commission parlementaire que ça
devient un forum pour les oppositions pour demander n'importe quelle question
d'une précision, là... d'une précision de n'importe quel niveau sur n'importe
quel sujet qui les intéresse ou qui ne les intéresse pas juste parce qu'ils
prétendent qu'il y a un vague lien avec le projet de loi. C'est ça que j'essaie
de camper, là, Mme la Présidente. Moi, qu'on discute de l'importance d'avoir
son siège social à Québec, qui est le propos de l'article trois, puis après ça,
qu'on amende, qu'on sous-amende puis qu'on brode autour de ça, puis toujours
les mêmes mots autour des mêmes mots, parfait, mais qu'on essaie d'utiliser le
projet de loi pour partir sur plein de débats connexes qui font en sorte qu'on
perd la focalisation, qui est la création de Mobilité Infra Québec pour avoir
plus de transport collectif... À chaque fois ou presque que le député de
Taschereau s'est levé au salon bleu, c'est pour demander pourquoi la CAQ ne
fait pas plus de transport collectif, qu'est-ce qu'on attend, on va-tu avoir
plus de transport collectif, pourquoi il n'y a pas plus d'argent en transport
collectif. Bon. Pour l'argent, le tableau est clair, donc il peut aller voir
notre collègue de Nelligan, il a justement mon tableau, moi, je ne l'ai même
pas, lui, il le traîne avec lui, je suis contente, ça lui permet de revoir à
chaque fois à quel point le Parti libéral sous-investissait en matière de
transport collectif.
La Présidente (Mme Maccarone) : ...
Mme Guilbault :Mais on a besoin pas juste d'argent, on a besoin d'un outil
pour faire avancer le transport collectif. Et on a besoin que le projet de loi avance.
Il y a 120 articles. Et, si on veut qu'il soit adopté d'ici Noël, parce
que j'imagine que... en tout cas, on peut penser que d'aucuns pourraient avoir
l'intention de nous garder ici jusqu'à la fin de la session, si...
Mme Guilbault :...Si on veut que ce soit créé après, là, il faut que ça
avance, Mme la Présidente. C'est pour ça que je propose que... par respect pour
les contribuables puis par volonté, je l'espère partagée, de créer Mobilité
Infra Québec plus tôt que tard pour pouvoir... pour aller de l'avant avec un
projet dans l'Est de Montréal notamment, où mes deux collègues d'en face ont
des collègues élus là, dans leur caucus, bien, je propose qu'on s'en tienne aux
propos de l'article 3. Et là, moi, je considère que j'ai fait le tour de
ce que j'avais à dire sur l'amendement et le sous-amendement. Pour nous,
c'était très important que le siège social soit Québec. C'est pour ça que ça
arrive à l'article 3, donc très tôt dans le projet de loi, et, en ce qui
nous concerne, ça fait le tour de la question, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Vous disposez de 4 minutes, M. le député.
M. Grandmont : Oui, Mme la
Présidente. Bon, d'une part, je suis quand même très étonné que la ministre
n'ait pas au moins une vague idée de son score, là, de son pourcentage de
rencontres importantes qu'elle a pu tenir à Québec. Si elle a été ministre
responsable de la Capitale-Nationale, je comprends qu'elle n'a pas les chiffres
précis par année, les quatre années où elle a été ministre responsable de la
Capitale-Nationale, mais qu'elle sache au moins si elles étaient autour de 40,
de 50, de 60, de 70 %. Est-ce qu'elle fait mieux que son collègue actuel?
Je ne sais pas. 70 %, 66 %, là, ça, c'est le score du ministre actuel,
basé sur la dernière année. Puis la ministre ne semble même pas savoir, elle,
ça tournait autour de combien. Donc, j'ai l'impression que, pendant quatre ans,
là, elle n'a pas regardé le contenu de la loi puis elle n'a pas été capable
d'aller chercher l'information puis de s'en préoccuper. Je ne veux pas lui
mettre des mots dans la bouche, mais elle n'a pas répondu à mes questions. Elle
n'est pas capable de nous donner cette information-là.
Donc, moi, je trouve que c'est
préoccupant, ça donne bien un peu l'état des résultats aussi à la fin des...
parce qu'on le sait, on l'a déjà mentionné, on a déjà eu des grands débats
là-dessus, au salon bleu à l'époque, à l'effet qu'il n'y a rien qui a été
déployé dans la grande région de la Capitale-Nationale. Je me souviens des
études de crédits où on a été très, très clairs. On a réussi à faire avouer
qu'il n'y avait rien qui avait été livré par la CAQ dans la région de la
Capitale-Nationale, rien du tout.
Alors, est-ce qu'on peut s'étonner
qu'aujourd'hui la ministre est très pressée de mettre en place sa nouvelle
agence? Peut être pour... on ne le sait pas. Cette nouvelle agence là qui...
Puis elle nous dit : Ça nous prend une agence rapidement pour être capable
de livrer des projets de transport collectif, alors que ce qu'on voit, c'est
qu'il n'y a rien eu, il n'y a rien qui a été fait pendant six ans. Pourquoi
avoir attendu six ans? Pourquoi attendre la création d'une agence? On aurait pu
commencer bien avant. On aurait même pu commencer avant en faisant le travail à
l'intérieur du ministère des Transports et de la Mobilité durable, mais rien
n'a été fait, Mme la Présidente. Alors, ce n'est pas vrai que c'est à cause des
oppositions puis à cause du travail très sérieux qu'on essaie de faire sur le
projet de loi n° 61, que tout est retardé au Québec, ce n'est pas vrai. Ça
fait six ans qu'ils sont au pouvoir, il n'y a rien qui a été fait, rien. Je
veux dire, à un moment donné, là, on a le dos large, mais il ne faut pas
charrier non plus, là.
Moi, je reviendrais là-dessus quand même.
Il me reste deux minutes pour parler, mais j'aimerais faire quand même prendre
conscience à Mme la ministre que, oui, avoir son siège social à Québec, c'est
une chose, mais que les rencontres importantes se passent à Québec, je pense
que c'est quelque chose d'important qu'on doit ajouter. Puis je prendrais pour
exemple exactement son gouvernement. Son gouvernement a son siège social où,
Mme la ministre? À Québec. On est dedans. C'est le siège social du
gouvernement. On est dedans. Et où se tiennent les rencontres? À l'extérieur de
Québec dans 36 % des cas, Mme la Présidente, 36 %.
Donc, qu'on ait un siège social de
Mobilité Infra ici, à Québec, ne garantit pas que les rencontres importantes
vont se faire ici à Québec, ça ne veut rien dire. Puis, si on se fie à l'action
du gouvernement actuellement, là, on peut être sûr que ça sera... ça ne sera
peut-être même pas la note de passage pour Mobilité Infra Québec, honnêtement,
là.
Donc, moi, j'invite vraiment, Mme la
ministre à... et la partie gouvernementale qui m'écoute avec beaucoup
d'attention - merci... la députée d'Argenteuil - de prendre en considération
que les rencontres doivent se tenir ici. C'est exactement le même parallèle
qu'avec le gouvernement. C'est vrai ou ce n'est pas vrai? Le gouvernement, là,
il a son siège social ici? Oui. Est-ce que toutes les rencontres se font ici,
dans la Capitale-Nationale? Non, exactement. La députée, collègue, en face est
d'accord avec moi.
Donc, voilà. Je n'irai pas plus loin. Je
pense que Mme la ministre a fait son point. Elle ne semble pas vouloir défendre
la Capitale-Nationale de manière exceptionnelle. 66 %, 70 %, pour
elle, ça semble suffisant. J'ai l'impression que pour Mobilité Infra Québec, ça
va être le même genre de critères ou de barèmes qu'on va se donner. Quand c'est
possible, on le fait. Sinon, on se déplace, puis il n'y a pas de problème.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Y a-t-il d'autres interventions sur le sous-amendement du député de Taschereau?
Je vois qu'il n'y en a pas. Alors, nous allons procéder à la mise aux voix par
appel nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour contre
abstention. M. Grandmont (Taschereau)?
M. Grandmont : Pour.
La Secrétaire : Mme Guilbault
(Louis-Hébert)?
Mme Guilbault :Contre.
La Secrétaire : M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Contre.
La Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire : M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
La Secrétaire : Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Contre.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
La Secrétaire : M. Derraji
(Nelligan)?
M. Derraji : Pour...
La
Secrétaire : ...Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
La Présidente (Mme Maccarone) : Abstention.
Alors, le sous-amendement est rejeté, et nous revenons à l'amendement à
l'article 3 déposé par la députée de Saint-Laurent. M. le député de
Nelligan, vous disposez de 20 minutes.
M. Derraji : Mais, avant de
commencer, Mme la Présidente, vous avez vérifié, est-ce qu'il y avait un
engagement par rapport au dépôt du...
La Présidente (Mme Maccarone) : Nous
sommes toujours en train de faire les vérifications, je vous...
• (11 heures) •
M. Derraji : Oui, mais...
La Présidente (Mme Maccarone) : Je
prends l'engagement de vous revenir.
M. Derraji : Mais je n'ai que
20 minutes, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Je
comprends.
M. Derraji : Et vous savez
l'enjeu que j'ai, et il y avait beaucoup de choses qui ont été dites par
rapport à ça, là, mais je pense qu'il n'y a personne qui va dire ou me de
donner des leçons sur la façon avec laquelle on doit travailler. Je pense qu'on
le fait dans l'intérêt. Et moi, je ne juge personne autour de la table comme je
ne juge pas les collègues de Mme la ministre qui sont là, qui suivent les
travaux. Je pense que chacun contribue à sa manière à faire son travail et,
prétendre le contraire, c'est juste de... Je vais m'abstenir de dire ce que je
pense, Mme la Présidente.
Donc, je reviens à l'amendement de ma
collègue et, encore une fois, mon collègue, j'aurais aimé... j'aurais aimé que
la partie gouvernementale vote pour. Donc, tout à l'heure, ce que je disais,
c'est des hypothèses, mais l'hypothèse, maintenant, elle est validée
malheureusement. Le gouvernement a voté contre l'amendement de mon collègue
Taschereau. Et là, on revient à l'amendement de ma collègue la députée de
Saint-Laurent : «Toutes les rencontres avec un membre du gouvernement
ainsi que les rencontres du conseil d'administration doivent se tenir dans la
ville de Québec.» Et pourquoi c'est important? Parce que, Mme la Présidente, ça
fait six ans que la CAQ est au pouvoir. Ce n'est pas le Parti libéral qui a
fait une conférence de presse, en arrivant avec 1000 pages, et dire à tout
le monde que les documents, on les a lus et on a pensé que, etc. Tu sais, les
Québécois se souviennent de tout cela, Mme la Présidente. Ce n'est pas le Parti
libéral qui a lancé le projet du troisième lien, ce n'est pas le Parti libéral
qui a fermé le projet du troisième lien. Ce n'est pas le Parti libéral qui a
dit : Lâchez-moi avec les GES. Ce n'est pas le Parti libéral, mais les
collègues de Mme la ministre qui ont dit clairement : Ça prend un retour
de l'ascenseur. Ce sont les propos des collègues de Mme la ministre et je tiens
à rappeler, c'est la vice-première ministre. Donc, je comprends que, parfois,
des questions détaillées, ça peut heurter. Mais, écoutez, Mme la Présidente, à
part qu'elle est ministre du Transport et de la Mobilité durable, elle est
vice-première ministre, et vice-première ministre, ce n'est pas juste un titre
honorifique, Mme la Présidente, ça vient avec beaucoup de responsabilités.
Et je reviens à ce tableau, Mme la
Présidente. Tout à l'heure, vous m'avez dit que j'ai le droit de parler de ce
tableau dans le cadre de ce... de cet article. Alors, Mme la Présidente, ce
tableau a été utilisé par Mme la ministre elle-même. Si elle ne voulait pas
qu'on parle de ça, elle aurait dû ne pas le ramener. Donc, aujourd'hui,
prétendre que nous, on veut aller dans un sens et qui est loin du projet de
loi, ce n'est pas l'opposition qui a ramené ce projet... ce tableau, là. Et je
tiens aux gens qui nous suivent, qui vient d'écouter ce que Mme la ministre et
vice-première ministre vient de dire, de revenir à la séance du 9 octobre.
Et donc, Mme la Présidente, comme quand
Mme la vice- première ministre ramène un tableau, ma collègue avait des
questions légitimes, et c'est pour cela que nous avons demandé pas mal
d'informations par rapport au dollar constant, par rapport... par rapport au
PQI, s'il était en constant, en courant. Je comprends que Mme la ministre vient
de nous répondre. On lui a posé la question par rapport aux gouvernements, au
pluriel, 7.8, on a demandé la ventilation provinciale, fédérale. Et il y avait
un engagement, Mme la Présidente. Parce qu'on lui a demandé de le déposer, et
il avait dit oui. C'est ce que j'ai dans la transcription. Je l'ai devant moi.
C'est facilement vérifiable, la transcription du 9 octobre.
Donc, Mme la Présidente, la vice-première
ministre utilise les tableaux là où il veut et quand il veut, c'est son choix.
C'est parce que c'est le seul argument qu'elle a entre ses mains. Moi, je vois
les résultats à la lumière de... aussi de ce que mon collègue le député
Taschereau vient de dire. Écoutez, on le voit, après six ans, il n'y a pas
de... il n'y a pas d'avancées en matière de transport collectif, surtout au
niveau de la Capitale-Nationale.
Et c'est pour cela que, nous, on voit que
cet amendement va régler en partie, pas... je dirais, ça ne va pas... ça ne va
pas régler tout, tous, tous les éléments. Essayer de comparer avec Macron avec
les membres du gouvernement et avec les conseils d'administration, je veux
dire, il n'y a personne qui a parlé de recevoir Macron à Québec ou à
Trois-Rivières, ou à Gatineau, ou à Ottawa. On est... On est en train de parler
des membres du gouvernement, on est en train de parler des rencontres du
conseil d'administration qui doivent se tenir dans la ville de Québec. Et je...
11 h (version non révisée)
M. Derraji : ...je tiens
encore à le rappeler, statut de la capitale nationale, c'est très important. Et
donc, si on veut parler de l'agence, qui est une agence de mobilité, Mme la
Présidente, bien, la moindre des choses, c'est qu'un engagement clair que les
rencontres avec un membre du gouvernement et aussi les rencontres du conseil d'administration
doivent se tenir dans la ville de Québec. Je ne pense même pas que, quand on a
déposé cet amendement, qu'il y avait matière à penser qu'on ne va pas passer
autant de temps pour convaincre la vice-première ministre de l'importance de
faire ce genre de rencontres à Québec. Je n'ai jamais pensé que je vais être
obligé d'expliquer le pourquoi du comment, que c'est très important, mener ce
genre de rencontres à Québec au niveau de la capitale nationale.
Mme la Présidente, pouvez-vous me dire à
quel moment on va avoir la réponse par rapport à ce tableau? Parce que ça m'empêche
de continuer malheureusement.
La Présidente (Mme Maccarone) : Je
comprends. C'est un peu compliqué parce que la transcript n'est pas disponible
pour le moment, alors il faudrait vérifier la vidéo. Mais je prends la parole
de la ministre. Si elle dit qu'elle va déposer, il faut croire. Nous allons
quand même vérifier. La secrétaire, elle ne peut pas faire ça pendant que nous
sommes en train de faire notre débat en ce qui concerne la loi édictée. Alors
je vous demande votre patience.
M. Derraji : Vous avez dit :
Un nouveau tableau.
La Présidente (Mme Maccarone) : Excusez-moi,
collègue... Excusez-moi, collègue, juste pour répondre à votre question. Nous
allons faire la vérification à la pause et nous allons revenir avec une réponse
pour vous, pour savoir c'était quoi exactement qui était dit au micro.
M. Derraji : Aucun problème.
Ça a été dit : Un nouveau tableau, mais je comprends, Mme la Présidente. C'est
juste, vous comprenez que je veux bien suivre les règles, l'opportunité de
parler de ce tableau, elle est là maintenant. Vous comprenez que les règles que
nous avons m'obligent à les suivre, et je les suis. Ce sont des règles qu'on s'est
donné tous à l'intérieur de ce parlement qu'on doit respecter. On n'invente
rien.
Donc, quand on parle à propos d'un
article, il y a des règles qui nous guident, il n'y a personne qui a changé les
règles, les contribuables le savent, comme le ministre a le droit de ne pas
répondre et de faire autre chose en parallèle quand les députés de l'opposition
parlent. Il a le droit. Mais, Mme la Présidente, je veux juste être clair, c'est
qu'il y avait un engagement. La semaine dernière, Mme la ministre lisait des
données sur son téléphone. Il a dit qu'il allait le déposer, et il parlait d'un
nouveau tableau sur le PQI des anciens gouvernements. Donc voilà. Une fois, j'ai
dit ça, je vous laisse... je vous fais confiance, faites les vérifications. Je
vous ai dit que, pendant ma semaine de circonscription, j'ai eu le grand
plaisir de revisionner le tout parce que, je tiens à le dire, je n'ai pas pu
être là.
Et, parlant de chiffres, Mme la Présidente,
parce que tout à l'heure Mme la ministre parlait de l'agence, mais, écoutez, on
a eu un débat sur la ventilation des prix. D'ailleurs, Mme la ministre, je
tiens à le rappeler, on a demandé même l'ajournement de la commission. Donc, on
veut parler, combien ça va coûter aux contribuables, l'agence. Et même, le 8 octobre,
si je me rappelle bien, à 16 h, il s'est engagé à nous dire combien coûtent
les différents bureaux de projets pour le gouvernement. On attend toujours les
chiffres, Mme la Présidente, l'ensemble des bureaux de projets que le
gouvernement paie dans pas mal de villes, combien ça coûte. Et on a eu un débat
de fond. Donc prétendre aujourd'hui le contraire, c'est un peu gênant, Mme la
Présidente.
Donc, ce que j'aimerais clarifier aujourd'hui,
qu'après six ans de ce gouvernement... et je peux même dire, je ne vais pas me
projeter dans le futur, mais on le voit avec l'appel à l'international, un
gouvernement qui a passé deux mandats avec des slogans sur le troisième lien,
qui n'a aucun projet structurant lancé ou initié au niveau de la capitale
nationale, je pense que, pour nous, les rencontres avec les membres du
gouvernement, si le gouvernement est sérieux dans sa nouvelle structure...
Parce qu'on n'est pas encore... on est au début de l'étude de ce projet de loi,
Mme la Présidente. Et c'est là où ça devient quand même important. Ces
rencontres avec un membre du gouvernement, c'est dans quel objectif? C'est
parce que, Mme la ministre vient de dire que la Caisse de dépôt est en train de
livrer le projet le plus structurant au niveau de la CMM. Il y a un qui roule
déjà, merci le Parti libéral... Brossard, centre-ville. À côté de chez moi, les
deux lignes avancent très bien. Donc, au niveau de la CMM... et il y a aussi la
connexion avec l'aéroport de Montréal. Je sais qu'il y a encore des projets...
M. Derraji : ...qui traînent,
mais ce n'est pas le Parti libéral qui les fait traîner, c'est la CAQ
malheureusement. Et je pense au PSE, Plan structurant de l'Est, il y a même des
bretelles qu'on attend des réponses, Mme la Présidente. Vous le savez, et je
l'ai mentionné à plusieurs reprises, la bretelle 40-640 que les gens du
comté du député de Masson attendent encore avec... avec beaucoup, beaucoup,
beaucoup d'intérêt. Les gens demandent : Le gouvernement, il fait quoi
avec cette bretelle? Parce qu'il y avait un engagement. Donc, il y avait
plusieurs questions.
• (11 h 10) •
Mais maintenant, pourquoi on insiste sur
ce genre de rencontre au niveau de la capitale nationale? C'est parce qu'on a
vu l'échec caquiste en matière de transport collectif. Suivez juste ce qui se
passe avec le troisième lien. Qui va croire encore la CAQ avec la mobilité
durable? Écoutez, je ne sais pas si vous suivez un peu la revue de presse, Mme
la Présidente, mais que ça devient à être, je vous ai dit, un volte-face, un
revolte-face, mais on est rendu à ce qu'on invente des mots, rerevolte-face.
Donc, moi, ce que je veux... ce que je
veux que les gens de la capitale nationale aient leur... un projet structurant
en mobilité durable. Bien, Mme la ministre, qui est vice-première ministre...
Donc, vous savez que, si j'ai en face de moi un ministre, je peux comprendre
qu'il n'a pas tous les éléments, mais j'ai la vice-première ministre. C'est un
titre plus qu'honorifique, Mme la Présidente, c'est plus qu'honorifique, et
elle a les compétences pour. Donc, Mme la Présidente, quand je me posais des
questions, la députée de Saint-Laurent et moi-même, sur ce tableau, c'est parce
qu'on veut aller au fond des choses, parce qu'on a la chance d'avoir en face...
d'avoir en face de nous la vice-première ministre.
Donc, Mme la Présidente, je pense que
l'amendement est très clair, très simple. On le résume en deux mots. Il y a un
statut de la capitale nationale et ce statut de la capitale nationale a été
fait par un gouvernement libéral en 2016. Le gouvernement a légiféré. Il a eu
le courage de légiférer. C'est un bon statut, on doit l'honorer, pas juste avec
les paroles, mais aussi avec des actions, et c'est pour cela qu'aujourd'hui,
pour nous, c'est très, très, très important avoir un message très clair envoyé
à Mobilité Infra Québec, que le gouvernement qui n'a rien fait pour la capitale
nationale, et peu importe ce gouvernement, parce que, comme je vous ai dit, on
ne peut pas prétendre quoi que ce soit pour 2026, mais il y a un risque d'avoir
un autre gouvernement, comme ça risque d'être quelqu'un d'autre à la tête du
ministère du Transport, mais on ne peut pas, on ne peut pas aujourd'hui penser
que ce n'est pas très important de tenir ce genre rencontre ce genre de
rencontres dans la capitale nationale. Et si vous lisez et vous prenez le temps
de lire l'amendement, il n'y a aucune obligation pour Mobilité Infra de tenir des
rencontres, ne vient pas obliger MIC à tenir des rencontres à l'extérieur. Il
vient obliger les rencontres du conseil d'administration et des membres du
gouvernement à les tenir à Québec. C'est ça qui est très important.
Demain, si Mobilité Infra Québec a un
projet à Montréal ou à Laval, ils peuvent tenir des rencontres à Laval ou à
Montréal. Mais encore une fois, le conseil d'administration, c'est à Québec,
c'est au niveau de la capitale nationale. Une rencontre avec un ministre
surtout de la Mobilité durable, du Transport, c'est à Québec. Et je ne réalise
même pas encore, Mme la Présidente, que ça fait 40 minutes que je parle de
l'importance de tenir les rencontres à Québec. En face de moi l'ex-ministre de
la Capitale-Nationale. Je n'ai jamais pensé que ça fait six ans que je suis
élue, que je vais avoir ce genre d'intervention en commission parlementaire, de
réitérer l'importance de tenir des rencontres à la capitale nationale avec la
ministre du Transport pour une future agence. Et d'ailleurs, quelle bonne
économie de GES, la ministre est à Québec, toutes les rencontres peuvent se
tenir à Québec. Le siège de Mobilité Infra Québec sera à Québec. Donc, en
termes de mobilité durable, quel message, quel message à envoyer? On est là
chaque semaine, Mme la Présidente. Le futur ministre du Transport sera là. Il y
a aussi en conseil des ministres à l'édifice Honoré-Mercier, tous les
mercredis. J'ai même eu l'occasion, quand j'étais membre d'un conseil
d'administration, à l'époque Retraite Québec, on déplaçait beaucoup de gens à
Québec. On avait des rencontres avec la Caisse de dépôt chez eux. On le faisait
une fois l'année. Pourquoi? Parce que c'est la Caisse de dépôt qui gérait le
Fonds de pensions des retraités du Québec. J'ai eu l'occasion de vivre cela, et
c'est toujours important de venir à Québec, de rencontrer les autres membres du
conseil d'administration à Québec. Et je vous ai dit que ça fait du sens avec
le sens même du nom du ministère. Le ministère, ce n'est pas uniquement un
ministère des Transports...
M. Derraji : ...c'est aussi de
la mobilité durable. Et on sait très bien, le gouvernement s'est engagé avec.
Écoute, je ne sais pas s'ils vont l'arrêter, est-ce qu'ils vont avoir l'argent,
parce que là, avec les déficits qu'ils ont eux-mêmes créés, qu'ils vont
continuer à payer, Mme la Présidente, l'ensemble des fonds. Je vous ai dit,
j'ai reçu beaucoup d'appels, ma collègue peut le confirmer aussi, on reçoit
beaucoup d'appels. Il y a un problème au niveau de payer les... pas «les
fournisseurs», mais les gens qui utilisaient des programmes du gouvernement.
Donc, on ne provoque pas des nouveaux
déplacements, ils sont à Québec. Tous les mercredis, il y a des réunions. Et je
pense que, Mme la Présidente, le gouvernement, avec tout ce qu'il a fait avec
la capitale nationale en matière de transport et mobilité durable, je ne peux
pas dire que la moindre des choses, c'est de tenir ce genre de rencontres à
Québec. Mais je pense que ça fait du sens, Mme la Présidente, de dire qu'on a
un enjeu avec la mobilité à Québec. D'ailleurs, c'est ça, l'enjeu. Et on le
voit avec le troisième lien, on voit tout ce qui a été fait.
À Montréal, ça fonctionne. Vous avez la
Société de transport de Montréal, vous avez la Société de transport de Laval,
vous avez la Société de transport de Longueuil, vous avez l'ARTM, vous avez le
REM, vous avez les trains de banlieue. À Québec, on a une seule société de
transport, oui, avec une autre société de transport à Lévis. Mais, Mme la
Présidente, là où le gouvernement l'a échappé complètement, c'est qu'après six
ans l'enjeu de mobilité durable se pose énormément au niveau de la
Capitale-Nationale.
Je vous ai parlé des arguments en lien
avec le statut de la capitale nationale. Je pense que j'ai été très clair au
niveau de ce statut de la capitale nationale, qui n'est pas respecté. Parce
qu'on ne peut pas aujourd'hui, Mme la Présidente, prétendre qu'on va le
respecter parce que notre gouvernement a déjà légiféré sur ce statut en 2016.
Donc, je trouve que notre amendement, c'est en parfaite... c'est... c'est très
cohérent avec nos positions. Mais un siège social à Québec, comme la ministre
et la vice-première ministre disait tout à l'heure, ne garantit en aucun cas
que les rencontres importantes vont se tenir à Québec. Tout à l'heure, elle
parlait de Macron. Je peux juste rappeler que la résidence officielle du
premier ministre est à Québec, mais il reçoit quand même les dignitaires à
Montréal.
Donc, Mme la Présidente, je pense que
l'amendement déposé par notre formation politique, il est très clair.
L'amendement ne vient pas obliger Mobilité Infra Québec à tenir des rencontres
à l'extérieur de Québec. Il vient obliger les rencontres du conseil
d'administration et du membre du gouvernement. Pourquoi? C'est aussi développer
ce réflexe capitale nationale.
Il y a beaucoup de gens qui se sont battus
pour ça. Je me rappelle de l'ex-maire de Québec, Régis Labeaume. Je me rappelle
de Sam Hamad. Je me rappelle de beaucoup de gens de la capitale nationale qui
ont... qui ont travaillé fort pour la capitale nationale. Et je vous le dis, je
ne réalise pas encore pourquoi je dois parler autant de minutes pour convaincre
le gouvernement que c'est très important, que les rencontres du conseil
d'administration, surtout avec le gouvernement, doivent se tenir à Québec. Je
pense que c'est... comme un amendement, doit être applaudi, souligné par le
gouvernement et non pas continuer à expliquer au gouvernement pourquoi c'est
très important que les rencontres du conseil d'administration, je tiens à le préciser,
Mme la Présidente, je ne parle pas de Mobilité Infra Québec. Si, demain,
Mobilité Infra Québec a un projet... D'ailleurs, beaucoup de collègues
caquistes autour de la table, ils ont fait des promotions... des promesses
électorales. Alors, à leurs électeurs, ils vont... ils seront jugés en 2026. Il
est où le REM de Chambly? Il est où le plan structurant de l'Est? La
congestion 40-640, c'est énorme. La circulation à l'Est, Mme la
Présidente, c'est infernal. J'en suis sûr et certain que le député de Masson
partage avec moi ce point de vue. Il le sait, il habite là-bas. On prend
toujours la même autoroute.
Alors, Mme la Présidente, je sais qu'il me
reste une minute, mais je tiens...
M. Derraji : ...à vous
confirmer que ça m'intéresse ce débat sur le tableau. Ce n'est pas moi qui l'a
ramené, c'est Mme la ministre. Je vous invite à aller voir tout ce qu'elle a
mentionné lors de l'échange avec ma collègue députée de Saint-Laurent, dollars
constants. Le PQI, c'est très important parce qu'elle nous a parlé du PQI, et,
pour nous, c'est très important avoir ça parce que c'est un tableau qu'elle
aime beaucoup. Donc, c'est très important de voir... de voir le tout, Mme la
Présidente. Donc, voilà. Donc, écoutez, j'espère que le gouvernement va appuyer
cet amendement. Je le trouve très simple, très cohérent avec le statut de la
capitale nationale. Nous avons légiféré en 2016, ce n'est pas un... projet de
loi. Le statut de la Capitale-Nationale doit être respecté, et les réunions du
conseil d'administration avec les gouvernements doivent, doivent être faites et
elles doivent se tenir à la ville de Québec.
• (11 h 20) •
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci
beaucoup.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Il me reste combien de temps?
La Présidente (Mme Maccarone) : Quinze
minutes 40 secondes?
M. Grandmont : Parfait. Merci
beaucoup. Bon, je ne sais pas, il semble y avoir un conciliabule. Peut-être
qu'on est en train de discuter du côté gouvernemental, là, la possibilité
d'adopter cet amendement qui a été déposé par notre collègue députée de
Saint-Laurent. Je ne sais pas si, Mme la ministre... nous donnez des
indications peut-être par rapport à ce... cet amendement-là.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre, M. le député vous pose une question.
Mme Guilbault :Pour le même sous-amendement?
M. Grandmont : Bien, je vous ai
posé une question.
La Présidente (Mme Maccarone) : On
est sur l'amendement à l'article 3.
Mme Guilbault :Oui. La question, quoi? Si on est en train de discuter de
l'éventuelle approbation?
M. Grandmont : Oui, c'est ça.
Exactement, parce que vous aviez un conciliabule. Je voulais savoir si vous
aviez une indication à nous donner.
Mme Guilbault :Je suis en train de discuter du projet de loi, qui est le
propos de la commission, oui, avec mes collègues.
M. Grandmont : Parfait.
Excellent. Bien, donc, sur l'amendement, est-ce que c'est de ça que vous
discutiez avec votre collègue?
Mme Guilbault :Non, je n'étais pas en train de discuter de cet
amendement-là. J'ai déjà dit au micro, puis je le maintiens. L'amendement,
c'est la même chose que le sous-amendement, ça tourne tout autour du même
sujet, que j'ai abordé déjà abondamment. On est encore sur l'article 3
ici, là.
M. Grandmont : Oui...
Mme Guilbault :J'imagine que oui.
M. Grandmont : ...l'amendement
sur l'article 3.
Mme Guilbault :On ne va pas se priver de minutes sur l'article 3.
Bien, je vais peut-être en profiter parce que j'ai entendu le député de
Nelligan...
M. Grandmont : Bien, elle n'a
pas répondu... Excuse, elle n'a pas répondu à ma question. Je voulais savoir...
Mme Guilbault :Oui, j'ai répondu. J'ai dit que j'étais en train de
discuter du projet de loi avec mes collègues, mais pas de l'article 3.
M. Grandmont : Daccord. Donc,
je vais poser mes autres questions dans ce cas-là. Il y a quelqu'un qui, en
2016, disait : Parce que là on réfère toujours, dans le fond, à
l'importance non seulement d'avoir un siège social dans la ville de Québec,
mais aussi de faire l'ensemble de ces rencontres... parce que c'est un peu ça,
là, l'article... l'amendement qui est proposé. C'est que toutes les rencontres
avec un membre du gouvernement ainsi que les rencontres du conseil
d'administration doivent se tenir dans la ville de Québec. Puis c'est
intéressant, en 2016, il y a quelqu'un qui disait que dire que Québec est la
capitale, c'est une chose, mais agir en conséquence en est une autre. C'est un
peu, en fait, le sens de l'amendement qui est proposé sur l'article 3,
c'est-à-dire, oui, c'est bien d'avoir un siège social, puis de mentionner que,
dans le fond, c'est ici que ça se passe, mais, concrètement, pour s'assurer que
ça se réalise, c'est-à-dire que les rencontres importantes aient réellement
lieu dans notre capitale nationale, bien, il faut mettre en place des
mécanismes qui vont le garantir. C'est un peu ça, je pense, au fond, le
fondement de l'amendement qui est proposé. Puis, en fait, c'était notre député
actuel du... de la Cybersécurité et du Numérique qui disait ça en 2016. Il
revient souvent ce ministre-là, on l'apprécie beaucoup, le député de La
Peltrie. Bien, c'est lui qui disait ça, en fait, que dire que Québec est une
capitale, c'est une chose, mais agir en conséquence, c'en est une autre. Donc,
j'imagine qu'il serait d'accord avec la ministre qui dit que finalement, bien,
on doit faire confiance. On peut avoir le conseil... c'est-à-dire que le siège
social peut être ici, à Québec, mais que, dans le fond, on ne fera pas vraiment
de mesures... on ne mettra en place des mesures pour s'assurer que les rencontres
aient vraiment lieu ici, à Québec.
Donc, je ne sais pas si je pourrais
déposer une motion préliminaire à nouveau. Je ne pense pas. Bien, pour... pour
voir avec...
Une voix : ...
M. Grandmont : Non, je sais,
malheureusement. Bien, j'aurais aimé bien... j'aurais bien aimé l'entendre, le
député de La Peltrie là-dessus. Bien, est-ce que vous n'êtes pas d'accord avec
ça, qu'il faut agir en conséquence, s'assurer de mettre les moyens pour
s'assurer que les rencontres se passent effectivement ici, à Québec? Parce que,
comme j'ai dit tantôt, le gouvernement est en place ici, mais les rencontres
ont lieu ailleurs. La même chose risque de se passer pour Mobilité Infra
Québec. Quelles garanties on a que ça va vraiment se passer ici?
Mme Guilbault :Oui. Bien, le siège social est dans la ville de Québec, tel
que stipulé à l'article 3...
M. Grandmont : Oui.
Mme Guilbault :...du projet de loi, article qui arrive très tôt dans la
loi, ce qui traduit notre énorme préoccupation pour s'assurer que les sièges
sociaux demeurent non seulement au Québec, mais idéalement à Québec. Alors, je
pense que c'est assez clair. Puis, tu sais, là, depuis tout à l'heure,
j'écoute...
Mme Guilbault :...toutes sortes de propos sur la capitale nationale, ça
fait que je vais me permettre de compléter. Depuis six ans, l'importance
accordée à la capitale nationale se traduit par l'avancement de projets qui
n'avaient pas avancé auparavant. Le troisième lien, on le sait, le Parti
libéral est contre. Le troisième lien, Québec solidaire est évidemment contre
le troisième lien, comme probablement l'entièreté des projets routiers au
Québec, sauf la 20 à Rimouski. Leur candidate de 2018 et 2022 avait été pour le
prolongement de la 20 dans le Bas-Saint-Laurent donc.
Mais j'ai... je viens de lancer un appel
d'intérêt, là, sur... puis là, je vois mon collègue de Nelligan en face, ça
fait que peut-être qu'il va être aussi attentif à mes propos que je suis
attentive aux siens quand il parle. L'appel d'intérêt, l'appel... Bien, c'est
ça... c'est... on est tous attentifs les uns aux autres, Mme la Présidente,
c'est le concept des commissions parlementaires. Et... et donc, c'est ça,
l'appel d'intérêt qu'on a annoncé le 11 octobre dernier, c'est une étape
qui n'avait jamais été franchie. Le projet de troisième lien était toujours
resté dans le ministère, dans le gouvernement, toutes sortes d'études, même du
temps des Libéraux, même si les Libéraux maintenant sont contre le troisième
lien, et là, il est sorti du ministère, il est sur le marché international. Ça,
c'est une grande étape pour la Capitale-Nationale. Et même si les collègues
s'en amusent, le fait qu'autant de personnes dans la Capitale-Nationale et
Chaudière-Appalaches veulent un troisième lien, je l'ai déjà dit dans une
interpellation, pour moi, c'est très incohérent que le Parti libéral et Québec
solidaire utilisent la voix des gens de Québec — ou
Chaudière-Appalaches, pas vraiment, ils n'en parlent jamais, mais nous, on en
parle parce que pour nous, c'est important, mais prenons juste Québec — invoquent,
quand ça les arrange, la voix des gens de Québec en disant : Ils veulent
un projet de tramway. Mais taisent continuellement le fait que ces gens-là
aussi, et dans une plus grande proportion, veulent un troisième lien. Donc, la
voix des gens du Québec, ça les intéresse pour parler du tramway, du transport
collectif, de tout... de tout ça. Mais quand il s'agit des routes, du troisième
lien... Réaménagement de la tête des ponts, ça fait combien d'années que
c'était le spaghetti qu'on appelait quand on était dans l'opposition? Ça fait
combien d'années que c'était sur la glace avec les Libéraux? Puis on est en
train de le faire. Je vous invite à aller faire un tour sur l'avenue des
Hôtels, vous allez voir, c'est corsé un peu. Mais pourquoi? Parce qu'enfin on
fait le réaménagement de la tête des ponts. Donc ça, c'est tout des choses
routières qui n'intéressent probablement pas le député de Taschereau, mais les
gens de Québec qu'il invoque quand ça l'arrange, les gens de Québec, ils
veulent aussi un troisième lien. Ils veulent le réaménagement des autoroutes.
Henri IV encore qui est en travaux parce qu'on l'élargit, on l'a... Tu
sais, on réaménage nos routes parce que les gens en ont besoin. Donc ça, c'est
la CAQ qui fait ça.
Et moi, quand j'étais ministre de la
Capitale, j'ai fait la phase III de la Promenade Samuel- De Champlain,
phase III, puis les Libéraux avaient fait I et II, mais la phase III,
on le disait, ils faisaient juste mettre une pancarte avec des ouvriers en
train de travailler dessinés sur la pancarte, puis c'était ça, la
phase III des Libéraux. Je me souviens, à l'époque, j'avais des
discussions informelles avec certains Libéraux qui me disaient : Tu vas
voir que c'est plus compliqué que tu penses, blablabla. Bien, oui,
effectivement, c'était extrêmement compliqué quand je suis arrivée, je l'ai
découvert, mais on l'a réalisée, puis elle a été inaugurée juste au début du
présent mandat, puis je n'étais pas là, mais je sais que c'est nous qui l'avons
réalisée quand moi, j'étais ministre de la Capitale avec la Commission de la
capitale nationale, puis mon collègue du cabinet, Dave Gravel, on a tellement
travaillé pour dénouer ce projet-là, puis on l'a livré, puis maintenant, ça
fait deux étés que les gens vont se baigner là, puis il y a tellement de monde
qui se promène là puis qui profite des installations. Ça fait que ça, c'est
toutes des choses de la vraie vie, Mme la Présidente. Tu sais, ils sont en
commissions, là, on parle de ces choses-là. C'est important parce que ça va
être porteur, puis on adopte ici des lois, mais dans la vraie vie du vrai
monde, les gens sont contents d'aller se baigner dans la phase III de la
Promenade Samuel-De Champlain, ils ont besoin qu'un gouvernement fasse enfin un
troisième lien à Québec, et on est le seul parti actuellement qui veut en faire
un, et ils ont besoin, oui, du projet de tramway, puis ça aussi, c'est en train
d'avancer. La Caisse a eu sa lettre mandat.
Alors qu'on le prenne sous un angle ou
sous un autre. Mme la Présidente, les choses qui ont été laissées en plan ou
même auxquelles s'opposent les autres parties en face de moi, partis qui
invoque la voix de Québec, puis là on parle d'amendements, puis de choses
théoriques, puis de réunions à Québec qui sont, oui, très importantes. Mais
faire avancer des projets, puis Mobilité Infra Québec, ça va être bon aussi,
par extension, pour l'ensemble du transport collectif. Puis, dans ce projet de
loi là, en passant, on va avoir besoin d'amener aussi des modifications qui
vont permettre à CDPQ Infra d'avancer dans le projet de tramway avec la ville
de Québec. Donc, ne serait ce que pour ça, il va falloir, à un moment donné,
que ça avance parce qu'on va se trouver dans une situation ironique où les
mêmes partis qui réclament que le tramway avance vont faire en sorte que le
projet de loi ne sera pas adopté pour lequel... dans lequel on a mis des choses
dont on a besoin pour que le tramway avance. Ça fait que peu importe l'angle
sous lequel on le prend, là, il y a tellement de choses importantes pour la
Capitale-Nationale dans ce projet de loi là. Et depuis six ans, il y a
tellement de projets chers aux gens de Québec qui sont en train d'avancer avec
notre gouvernement que moi, je suis extrêmement fière, pas juste des quatre
années où j'ai été ministre de la capitale, parce que je reste de toute façon
une élue de Québec puis, en étant ministre des Transports, je peux vous dire
que c'est quand même des projets importants dans la capitale aussi. Alors,
bref, je suis très fière de ça.
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le député.
M. Grandmont : Oui, merci.
Bien, c'est très intéressant que Mme la ministre ramène sur le troisième lien,
puis sur l'importance de ce projet-là pour la Capitale-Nationale, puis que les
gens le veulent, puis qu'elle est le seul parti qui... que la CAQ et le seul
parti qui fait avancer ce projet-là. En avril 2023, là, qu'est-ce qui s'est
passé...
M. Grandmont : ...qu'est-ce
qui s'est passé en 2023, alors qu'on a abandonné le projet parce qu'il n'y
avait pas d'achalandage, parce que les études, la grosse pile d'études qui a...
qui a été déposée sur le... pendant la grande conférence de presse, là.
Beaucoup de courage d'avoir été en conférence de presse devant les journalistes
toute seule pour annoncer qu'on abandonnait le troisième lien. Ça a dû être
dur. Ça a dû faire mal. Je sais qu'il y a plusieurs des collègues aussi qui
l'ont mal pris, qui l'ont... qui l'ont su dans les médias après, en plus. Drôle
de façon de procéder. Mais comment ça se fait qu'en avril 2023, ce projet-là,
on l'oubliait puis on l'abandonnait?
• (11 h 30) •
Mme Guilbault :Bien, moi, si on veut parler du troisième lien, c'est un
sujet, moi, qui m'enchante, là, parce que... Puis toutes ces questions-là, j'y
ai répondu, là. Je ne sais pas si mes collègues ont suivi la conférence de
presse, le 11 octobre dernier, où on annonçait l'appel d'intérêt, donc une
première grande étape concrète qui est franchie dans l'avancement du projet de
troisième lien, j'ai répondu à cette question-là plus d'une fois. La réalité de
la pandémie a modifié tellement de choses dans la vie des gens que les données
qu'on a fournies, à l'époque, demeurent, c'est-à-dire, aujourd'hui encore,
étaient vraies à l'époque où on les a données, le 11 avril... le 11 ou
20 avril, en tout cas 2023. Mais les choses évoluent, les habitudes de vie
reprennent de plus en plus comme elles étaient avant la pandémie, puis la
réalité, de toute façon...
Puis on a fait une... puis ça, c'est important
aussi, puis je ne l'ai pas... je ne l'ai pas dit tantôt mais je l'ai dit en
interpellation puis souvent, les mêmes partis d'en face, là, qui utilisent la
voix des gens de Québec quand ça les arrange et qui la taisent quand ça les
dérange, ont ri de la consultation qu'on a faite. Au début de l'année, là, on a
fait une consultation sur notre plateforme, justement, plateforme créée par le
ministère du Cybernumérique. Et donc, c'est ça, et cette consultation-là...
puis ça s'ajoute à tous les sondages qu'on voit passer tout le temps, là, mais
ça, donc, la consultation reconfirmait encore une fois que les gens veulent un
troisième lien.
Donc moi, je me demande, pour des
personnes intelligentes, et je sais que c'est le cas de toutes les personnes
autour de la table, comment on peut d'une part aligner ses journées de travail
sur... aujourd'hui, je vais parler du tramway, les gens de Québec veulent un
tramway, je ne parle que du tramway... et, quand on me parle du troisième lien,
que plus de gens encore veulent, je vais... je vais vivre dans une espèce de
forme de déni ou d'abstraction qui fait en sorte que non seulement je n'en
parlerai jamais, mais je vais dire que c'est un mauvais projet et je vais me
moquer de ce projet-là. Mais pourtant, des gens domiciliés dans la
Capitale-Nationale, qui votent à Québec et qui ont droit de parole et qui
ont... dont l'existence est tout aussi légitime que les gens de Taschereau,
veulent ce projet-là. Alors, comment on réconcilie le fait que les gens qui
habitent à Québec puis qui veulent un tramway, eux, sont dignes d'intérêt, et
les gens qui habitent à Québec mais qui ne veulent pas de tramway et ou qui
veulent un troisième lien, eux, ne sont pas dignes d'intérêt? Ça ne fonctionne
pas comme ça, Mme la Présidente. Quand on est élu, en tout cas, quand on
gouverne, on représente tout le monde, et il faut faire des projets à la
satisfaction de tous nos résidents de la Capitale-Nationale. Et, comme je vous
dis, moi, je suis attachée à Chaudière-Appalaches aussi, personne n'en parle
jamais ici, dans la banquette en face, mais nous, ça nous tient à cœur, et les
gens de Chaudière-Appalaches aussi veulent le troisième lien.
Donc, c'est pour ça qu'on fait avancer les
deux projets, Mme la Présidente, et que, de façon générale, la Capitale-Nationale
nous tient à cœur.
M. Grandmont : Je vais me
permettre de rectifier encore une fois Mme la ministre quand qu'elle dit qu'on
ne parle jamais de Chaudière-Appalaches. Je lui ai posé des questions au salon
bleu sur le traversier, j'ai posé des questions sur le financement du transport
collectif dans Chaudière-Appalaches. Je pense qu'elle fait de la mémoire
sélective quand il s'agit de nos interventions. Donc c'est évidemment un sujet
qui nous interpelle beaucoup évidemment. Puis d'ailleurs, dans notre campagne
électorale en 2022 aussi, on avait proposé des très belles choses pour la Ville
de Lévis aussi. Je ne sais pas si elle s'en rappelle. Moi, je m'en souviens
très bien.
C'est drôle comment elle ramène cette
idée-là que pour le gouvernement, le projet de troisième lien est tellement
important. Ça fait six ans, Mme la Présidente, je le rappelle encore, ça fait
six ans qu'ils sont au pouvoir, six ans. Le projet de troisième lien, ça fait
depuis 2014 qu'ils en parlent, O.K., puis ils sont au pouvoir depuis 2018. Il y
a encore une fois notre estimé collègue de La Peltrie qui a mis son siège en
jeu, qui a dit qu'il se battrait pour ce projet-là jusqu'à la dernière goutte
de son sang. Ce projet-là n'a jamais avancé, n'a jamais avancé pendant six ans.
Là, on a un appel d'offres international
qui va se conclure normalement en 2027, donc après l'élection...
Mme Guilbault :...l'appel international.
M. Grandmont : Bien,
expliquez-nous le processus, parce que pour l'instant, là, il n'y a rien dans
ce que vous avez dit qui est convaincant à l'effet que vous êtes vraiment le
parti qui mettez de l'avant ce projet-là puis qui allez le réaliser. Je veux
dire, la population de Québec entend la Coalition avenir Québec depuis 2014, mais
encore plus sérieusement, depuis qu'elle est au pouvoir, 2018. Ce projet-là n'a
jamais avancé. Il a même été abandonné en 2023. Alors, expliquez-nous le
processus pour nous dire combien, pour vrai, cette fois-ci, c'est sérieux puis
ça avance parce qu'on ne le comprend pas. Je veux dire, la plupart des gens qui
écoutent, que ce soit dans Chaudière-Appalaches ou dans la Capitale-Nationale,
voient bien comment même le gouvernement n'a jamais fait avancer ce projet-là,
l'a fait même reculer. Donc...
11 h 30 (version non révisée)
M. Grandmont : ...puis qu'à un
moment donné il n'y a plus personne qui croit personne, là.
Mme Guilbault :Bien, j'ai tout expliqué ça le 11 octobre dernier,
mais je pense que ce n'était pas enregistré sur mon Facebook. Ça fait que je
peux excuser si le collègue n'a pas pu suivre en temps réel.
M. Grandmont : ...question,
malheureusement. C'est vrai, oui.
Mme Guilbault :Mais j'ai fait plusieurs entrevues aussi, 14... 14 entrevues
ou 15 le même jour. Mais toujours est-il ça me fait plaisir de le répéter. L'appel
d'intérêt qu'on a lancé le 11 octobre, et au moment même la conférence de
presse, on le lançait sur les systèmes, là, donc c'est ça, et ça dure 30 jours,
à moins qu'on demande une... à moins que les entreprises demandent une
extension, mais normalement c'est 30 jours. Ce qui fait qu'autour du 11 novembre...
11, 15 novembre, ça va s'être conclu. En suite de ça, nous on va
rencontrer les gens qui auront porté leur candidature, qui ont démontré un
intérêt. Et, en début d'année prochaine, je referai une mise à jour. De toute
façon, je me suis engagée. Puis, tu sais, je le dis avec beaucoup de sobriété,
là. Puis le 11 octobre, toute la journée, je disais la même chose. On comprend
très bien que les gens ont besoin de la démonstration que ça avance, alors c'est
pour ça que moi, je me réjouissais, le 11 octobre, qu'on franchisse une
première nouvelle étape. Parce que, dans toutes les tribulations de ce
projet-là, c'est la première fois qu'on franchit cette étape-là. Alors, tu
sais, tu ne vas pas sur les marchés internationaux faire un appel d'intérêt
pour éventuellement des consortiums qui vont prendre la peine de se mobiliser
puis de se former en vue de venir faire un projet ici si ce n'est pas sérieux.
Ça n'a aucun sens, là. Je ne pense pas... En tout cas, il y a peut-être des
gouvernements qui feraient ça, mais pas nous. Alors, on a franchi cette
étape-là, ce qui rend quant à nous le projet irréversible. Mais bien sûr, on va
voir.
Puis, tu sais, je suis curieuse de voir,
parce que, dans le cas de Québec Solidaire, c'est toujours assez clair, eux
autres, ils sont contre. Puis là... Mais vous remarquez qu'il ne le dit pas,
là. Il ne dit pas : On est contre le troisième lien, puis les gens de
Québec qui veulent un troisième lien, c'est vrai qu'eux autres, ce n'est pas
important, ce qu'ils veulent, nous on s'intéresse juste à ceux qui veulent un
tramway. Ils n'osent pas le dire, mais en même temps c'est carrément ça, la
réalité. Par contre...
M. Grandmont : ...des
intentions, là.
La Présidente (Mme Maccarone) : On
va faire attention aux propos. On veut laisser la chance de répondre à des
questions. Puis, si vous cherchez des précisions par rapport à la position avec
le troisième lien...
M. Grandmont : ...
La Présidente (Mme Maccarone) : Mais
on va laisser la ministre terminer son intervention.
Mme Guilbault :Oui, c'est ça. Alors, mais, tu sais, je faisais mes
entrevues justement vendredi dernier, quand on a fait cet appel-là, et j'écoutais
le député du... il y avait un député du... voyons, du Parti québécois qui
faisait des entrevues après pour évidemment dire que ce n'est pas bon, le
troisième lien, et tout ça, mais en même temps, il se faisait poser des
questions par les journalistes : Mais alors, O.K., vous, une fois que vous
avez dit que ce n'est pas bon puis la CAQ, ce qu'elle fait, ce n'est pas bon,
vous, là, le Parti québécois, vous en pensez quoi du troisième lien? Et là, Mme
la Présidente, vous savez quoi? Pas de réponse, vraiment, on contournait :
On devrait parler d'environnement, on devrait parler de criminalité, on
devrait... Alors, on sent qu'il y a un malaise. Parce que je pense qu'une
personne raisonnable comprend bien que, quand tu pousses justement le
raisonnement jusqu'au bout, tu ne peux pas utiliser la voix des gens de Québec
juste quand ça t'arrange, tu sais, jour après jour, pour défendre un seul
projet, puis après ça, quand il s'agit d'un autre projet, qui pourtant est
encore plus populaire puis désiré par le même bassin de population, dire :
Bien non, mais ça, ce n'est pas important, puis ces gens-là n'ont pas raison de
vouloir ça. Il y a un inconfort politique avec cette position-là, alors ils
contournent, ils contournent, ils contournent. Mais officiellement, ils sont
contre. Le Parti québécois est contre le troisième lien, le Parti libéral est
contre le troisième lien. On va voir les candidats à la chefferie, comment ils
vont... vont concilier tout ça. Mais donc le Parti libéral est contre le
troisième lien, mais c'est comme s'ils ont un malaise à le nommer aussi
clairement qu'ils peuvent nommer la façon qu'ils veulent un tramway. Tu sais,
ils veulent un tramway, ils veulent un tramway, ils veulent un tramway. Parfait.
Mais le troisième lien? Tu sais, ils contournent : C'est la CAQ, c'est...
Oui, oui. Mais, oui ou non, voulez-vous un troisième lien pour les gens du
Québec?
Alors, tu sais, je les invite peut-être
cet après-midi, il va y avoir des gens différents autour de la table, de venir
dire au micro : On est contre le troisième lien, indépendamment de la CAQ,
là, parce qu'un jour il va y avoir une élection, ça peut être un autre parti,
un jour, au gouvernement, nous, le Parti québécois, on est contre le troisième
lien, le Parti libéral, on est contre le troisième lien. La même façon que
Québec solidaire assume pleinement, 24 h sur 24, sept jours sur sept, qu'ils
sont contre le troisième lien, et que seulement les gens qui habitent à Québec
et qui veulent un tramway sont d'intérêt pour eux. J'aimerais ça que tout le
monde puisse être aussi transparent, Mme la Présidente.
M. Grandmont : ...
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le député, pour préciser, allez-y.
M. Grandmont : Oui. Bon. D'accord.
Alors, j'aimerais d'abord revenir sur les propos de la ministre qui dit qu'on s'intéresse
juste à certains citoyens et citoyennes en particulier, et pas à d'autres, ce
qui est tout à fait inexact. Je tiens à le dire à la caméra. C'est la façon de
régler les problèmes de congestion où on a un désaccord profond entre la
Coalition avenir Québec et Québec solidaire. On a toujours été très clairs.
Puis elle a raison là-dessus, Mme la ministre, on est le seul parti qui a
toujours été très, très clair, on n'a jamais changé d'opinion. Le PLQ a changé
d'opinion, ils ont parti le projet, le PQ a changé d'opinion pendant un petit
bout de temps, pendant une partielle, même la CAQ a changé d'idée sur le
troisième lien, ils l'ont abandonné en 2023. Ça fait que tout le monde...
M. Grandmont : ...joué sur
les deux tableaux, sauf Québec solidaire. On a toujours été très, très clair
que la façon de réduire la congestion, ce n'est pas en ajoutant des voies
d'autoroute, ce n'est pas du tout ça. Il n'y a aucun pays, aucun État, aucune
ville qui a réglé ses problèmes de congestion en augmentant la capacité
routière, ça augmente le problème à long terme. C'est pelleter par en avant,
c'est juste ça que ça fait. Donc, on a toujours été très, très clair là-dessus.
Cela dit, on est prêt à proposer des
solutions pour que les gens n'aient plus de problèmes de congestion, et c'est
là qu'on a des propositions qui vont davantage dans le sens des transports
collectifs actifs, une meilleure occupation du territoire. Et voilà. Donc,
c'était une chose. C'est la première chose que je voulais dire.
• (11 h 40) •
L'autre chose que je voulais dire,
c'est... C'est drôle parce que tantôt j'ai demandé à Mme la ministre :
Combien de rencontres elle avait eues dans la Capitale-Nationale? C'est quoi
son score de rencontres d'importance dans la capitale nationale quand elle
était ministre responsable de la Capitale-Nationale? Pas capable de me donner
le chiffre. Par contre, le nombre d'entrevues qu'elle a données sur le
troisième lien, 14. Tout de suite, elle le savait. Est-ce que la... Est-ce que
Mme la ministre des Transports est plus la ministre du troisième lien ou la
ministre de la grande région de Québec?
Mme Guilbault :Je suis étonnée que mon collègue de Taschereau dise des
choses comme ça. Je ne pensais pas que c'était son style. Bien, juste pour
amener le contexte, j'ai fait une publication sur mes réseaux sociaux à la fin
de la journée du 11 octobre, dans laquelle j'écrivais 14 entrevues
plus tard. Bien là, tu sais, bon, j'étais dans mon bureau à la fin de la
journée puis je disais aux gens : Bien, merci pour la confiance, bonne fin
de semaine. Donc, c'est pour ça que ce jour-là, on avait fait le compte des
entrevues. Mais effectivement je n'ai pas l'habitude de compter les entrevues
que je fais à chaque jour, ou à chaque semaine, ou à chaque année, parce que ça
aussi il y en a beaucoup depuis sept ans. Donc, il n'y a aucun rapport entre
les deux, Mme la Présidente.
M. Grandmont : ...c'est qu'elle
semble accorder de l'importance au nombre de rencontres médiatiques qu'elle
peut faire pour un sujet qui l'interpelle beaucoup, mais, quand elle était
ministre responsable de Capitale-Nationale et donc chargée aussi de la mise en
œuvre de cette loi- là, qui est super importante, qui a été adoptée en 2016 et
qu'elle se disait tout à fait en accord avec... Ma phrase... mais en tout cas.
Ça, il n'y en avait pas d'indicateurs. Ça, il n'y avait pas de suivi. Elle
n'est pas capable de savoir, de nous dire avec assurance combien à peu près de
rencontres on tenait ici, dans la ville de Québec, notre capitale nationale. Il
y a comme une incohérence, là.
Mme Guilbault :Bien, comme j'ai expliqué tout à l'heure, je pense que si
le député de Taschereau interpelait, comme ça, là, sans avoir prévenu, sans
aucune autre forme de mise en contexte ou d'introduction du sujet amené,
n'importe quel élu dans le Parlement et lui demandait, comme ça, là, en le
croisant dans le corridor, par exemple : Entre telle... Entre tel moment
et tel moment, donc quatre ans d'intervalle entre les deux, combien tu as fait
de rencontres? Je suis certaine qu'aucun des 125 députés ne serait capable
de répondre à ça. D'ailleurs, si je lui demandais lui-même : Depuis son assermentation
en octobre 2022... et aujourd'hui, il a tenu combien de rencontres dans sa
circonscription de Taschereau? Est-ce qu'il le sait?
M. Grandmont : ...quelque
chose à Mme la ministre.
Mme Guilbault :Non, mais est-ce qu'il le sait, oui ou non? La réponse est
sûrement non, parce qu'il n'y a personne qui sait ça, parce que ça n'a pas de
sens demander ce genre d'indicateurs là, ça ne traduit rien d'utile pour le
citoyen.
M. Grandmont : Bien, voyons
donc.Bien, voyons...
Mme Guilbault :Or, comme il s'agit de la Loi sur le statut de la
Capitale-Nationale, fort probablement qu'en quelque part, et je l'ai dit au
micro tout à l'heure au secrétariat de la Capitale-Nationale, fort probablement
que cette donnée... possiblement, en fait... C'est sûr qu'à quelque part la
donnée, c'est comme quand on veut retracer les agendas publics. C'est des
choses qui se consignent, mais ça demande un travail de documentation pour
aller chercher l'information, la colliger, l'additionner puis avoir la donnée.
Personne n'a ça dans sa tête en ce moment. Vous voyez, il ne sait même pas le
nombre de rencontres qu'il a tenu dans sa propre circonscription depuis deux
ans, puis c'est normal. Moi, je ne l'accable pas avec ça parce que... Personne
ne se pose cette question-là. Est-ce que le député de Nelligan sait combien il
a fait de rencontres? Je ne veux pas l'inclure là-dedans parce que ce n'est pas
lui qui a amené ce sujet-là, mais... Tu sais, je veux dire, ça n'a pas de bon
sens, Mme la Présidente, ça ne mène à rien, cette discussion-là. L'important,
c'est le siège social à Québec. Puis là, bien, s'il veut continuer la
discussion sur le troisième lien, ceci dit, je suis très ouverte.
M. Grandmont : Bien, je... Je
m'excuse, Mme la Présidente, mais je suis vraiment estomaquée que la ministre
accorde si peu d'importance au nombre de rencontres qui se tiennent dans la
Capitale-Nationale. Je lui ai posé la question. Quand elle était ministre
responsable de la Capitale-Nationale, elle était en charge d'appliquer cette
loi-là. On a un débat là-dessus depuis qu'Emmanuel Macron, ici, est venu à
Québec... en fait, n'est pas venu à Québec, est venu au Québec puis a été reçu
à Montréal. On a un débat là-dessus depuis plusieurs semaines. Il y a des
questions qui ont été posées au salon rouge spécifiquement là-dessus. On est
sur l'article 3. On pose des questions pour s'assurer... On essaie de
trouver des mécanismes pour s'assurer qu'un maximum de rencontres se tiennent
effectivement ici, dans la ville de Québec. Elle a eu au moins une semaine et
demie pour se préparer à ce genre de questions là, puis elle n'a pas les
réponses. Je veux dire, ça ne tombe pas du ciel, là. Ce n'est pas comme si on
rencontre quelqu'un, puis je demande à mon collègue de Nelligan en le croisant dans
le corridor : Combien de rencontres t'as tenues ici, dans la Capitale...
Non, non, c'est un sujet d'actualité depuis plusieurs semaines. Et
l'article 3, on en... puis l'amendement de la collègue de Saint-Laurent...
M. Grandmont : ...on en jase
depuis une semaine et demie. Elle avait tout le temps du monde pour se
préparer. Elle aurait dû venir voir ça, là, gros comme... comme un truck. Je ne
comprends pas comment ça se fait qu'elle renvoie ça vers moi alors que c'était
elle qui était ministre de la Capitale-Nationale, que c'est elle qui dépose un
projet de loi et c'est elle qui a déposé, a pensé, à mettre l'article trois.
Puis, encore une fois, hein, bien content que le siège social soit ici, là.
Mais moi, ce que je veux, là, c'est faire exactement comme son collègue le
député de La Peltrie qui dit que Québec est la capitale, c'est une chose, mais
agir en conséquence, c'est une autre. C'est ce qu'on propose. C'est ça, le sens
de l'amendement proposé par la collègue de Saint-Laurent agir en conséquence,
s'assurer que les rencontres soient ici. Le gouvernement du Québec, son siège
est ici. On est dedans. Les rencontres se tiennent partout ailleurs,
principalement à... bien, pas principalement, mais entre autres, beaucoup à
Montréal. C'est exactement le même genre de distorsions qu'on veut éviter, je
dirais. Mme la ministre n'est pas d'accord avec ça.
Mme Guilbault :Mais parlant de distorsions, Mme la Présidente, si son
raisonnement, c'est de dire parce qu'on n'est pas capable de nommer spontanément
le nombre de rencontres qui se sont tenues dans un endroit spécifique dans une
période donnée aléatoire traduirait un désintérêt, est-ce qu'on devrait
transposer la même indignation en disant... parce que le député de Taschereau
n'est pas capable de me dire spontanément, ce matin, combien de rencontres il a
tenues dans sa circonscription de Taschereau depuis deux ans, ça traduirait
aussi du désintérêt. Moi, Mme la Présidente, je ne fais pas ce lien-là. Je
pense que c'est fallacieux, cette ligne de questions là. Et «fallacieux» dans
le sens... la définition de «fallacieux», c'est destiné à tromper alors. Mais
c'est un terme plus correct que dire destiné à tromper, donc...
Une voix : ...
Mme Guilbault :Alors, tout ça pour dire que...
M. Grandmont : ...propos non
parlementaires.
Mme Guilbault :Ah! bien là, ça, je ne le sais pas.
La Présidente (Mme Maccarone) : Je
pense que l'on peut faire la vérification en continu.
Mme Guilbault :Alors moi, vous voyez, Mme la Présidente, je ne fais pas ce
raisonnement-là. Puis, même si le député de Taschereau n'est pas capable de me
dire combien de rencontres il a tenues dans sa circonscription, moi, je pense
que ça ne l'empêche pas d'avoir un amour profond pour sa circonscription puis
de tenir ses rencontres, puis de faire son travail, puis de gérer sa fougère,
puis d'aimer son monde de la même façon que j'adore ma Capitale-Nationale, j'ai
grandi ici puis dans Chaudière-Appalaches. Je l'ai déjà dit plusieurs fois.
Alors, personne ne va venir me faire dire que la CAQ n'est pas attachée à la
capitale nationale. Et je ne pense pas que ce débat-là de choix d'indicateurs,
encore une fois très aléatoire et spontané, puisse raisonnablement conduire à
quelque conclusion intelligente que ce soit.
M. Grandmont : Mme la
Présidente, tout d'abord, «fallacieux» n'est pas un propos non parlementaire,
j'ai vérifié. Donc, c'est bon à savoir. On pourra l'utiliser encore à bon
escient jusqu'à tant que quelqu'un trouve que c'est un peu exagéré.
L'autre chose, je suis quand même assez
estomaqué encore une fois de la réponse de Mme la ministre. C'est quand même
assez particulier, là, un échantillon aléatoire, renvoyer la décision...
renvoyer la question vers le député de Taschereau en disant : Je ne sais
pas quoi... Tu sais, le député de Taschereau ne sait pas combien de rencontres
il a tenues dans sa circonscription. Moi, je peux vous dire que probablement
très, très près de...
Une voix : ...
M. Grandmont : Puis c'est un
pourcentage, c'est un pourcentage que je demandais à Mme la ministre, là. Je
lui ai demandé dès le début : Est-ce que c'est 66 %? Est-ce que c'est
70 % qui est acceptable pour elle? Est-ce que pour Mobilité Infra Québec,
ça va être 100 %, plus proche de 100 %, ou plus proche de 66 %,
ou plus proche de 40 % qui va être acceptable pour les rencontres
importantes? Moi, je peux vous dire que la... je dois être autour de
100 %, près de 100 % pour les rencontres dans ma circonscription.
J'habite dans ma circonscription. Je veux dire, l'ensemble de mes rencontres se
font ici, par Teams à l'occasion. Mais je veux dire, c'est un pourcentage que
je demandais, là. Ce n'est pas le nombre exact. Ce n'est pas un chiffre absolu
que je cherchais, là. Moi, quand je demandais le nombre, là, c'était le
pourcentage. J'ai... j'ai référé à ça. La réponse est très, très simple, là. La
question était simple. Je ne comprends pas pourquoi on est en train de
compliquer beaucoup les choses.
Moi, ce que je demandais, là, c'est
simplement s'assurer que, comme son... son collègue député de La Peltrie, on
s'assure, on trouve les moyens d'agir en conséquence, parce que c'est beau de
dire une chose, mais il faut que, comme on le dit tout le temps, les bottines
suivent les babines. Là, actuellement, avec ce qui est proposé à
l'article 3, c'est que Mobilité Infra Québec a son siège dans la ville de
Québec un l'endroit qu'elle détermine. Très d'accord avec ça. Mais comment
s'assurer qu'elle mène ses opérations, qu'elle déploie ses rencontres à
l'intérieur de la ville de Québec? C'est ça qui nous importe, Mme la
Présidente.
On propose, avec l'amendement de la
députée collègue de Saint-Laurent, un mécanisme pour y arriver. Si Mme la
ministre a quelque chose de plus intéressant à proposer, qu'elle le fasse,
qu'elle y aille de son propre amendement, parce qu'elle a peut-être des
amendements à proposer aussi, mais on ne le sait pas encore, elle ne les a pas
déposés, ce qui fait que nos équipes ne sont pas capables d'analyser les
amendements, là. On les... À moins qu'on les ait reçus. Ils sont peut-être sur
le Greffier. On ne les a pas reçus encore. Ça, ce n'est pas facile pour les
oppositions de travailler dans ces conditions-là, Mme la Présidente.
Mais toujours est-il que, là, on est sur
l'amendement. Est-ce que, Mme la ministre, d'autres propositions pour s'assurer
qu'un maximum de rencontres vont se tenir ici à Québec? C'est ça, la question
de fond.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Bien, je veux juste revenir, le collègue dit à deux
reprises : «Ce n'est pas des chiffres précis qu'on lui demande, c'est un
pourcentage...
Mme Guilbault :...mais est-ce que le collègue comprend qu'un pourcentage,
c'est le résultat d'une division multipliée par 100? Tu n'arrives pas à un
pourcentage si tu n'as pas des chiffres précis. Tu as besoin du nombre total de
rencontres et du nombre de rencontres là-dessus qui sont... Bien oui, mais
alors comment il peut concilier le fait de dire : On ne demande pas des
chiffres précis, on demande un pourcentage? On a besoin de chiffres précis pour
arriver au pourcentage. C'est des pures mathématiques de base. Alors, juste
pour le bénéfice de tout le monde, là, un pourcentage, c'est un numérateur divisé
par un dénominateur multiplié par 100, et ça donne le pourcentage. Donc, pour
ça, on a besoin à la fois du numérateur et du dénominateur. Et ce sont
précisément ces données-là dont je dis qu'aucun député, je pense bien, dans le
Parlement en ce moment ne serait capable de nommer spontanément un nombre de
rencontres tenues dans un lieu ou dans un autre ou au total, au Québec, dans
une période donnée, qui nous est, comme ça, spontanément, présenté et demandé.
Je suis certaine que personne... lui-même n'est pas capable de répondre pour sa
propre circonscription. Il me dit 100 %. O.K. Mais est-ce qu'il sait
combien il y en a? Parce qu'il a beau dire 100 %, sauf en Team, sauf une
fois de temps en temps, mais combien il en a fait? Parce que, pour arriver au
pourcentage, tu as besoin de savoir combien il y en a eu. Or, il n'est même pas
capable de me le dire pour sa propre circonscription. Pourtant, ce n'est pas
compliqué, il le dit lui-même : Ils sont pas mal toutes dans Taschereau,
mes rencontres, ça ne serait pas compliqué de les calculer. Mais il ne le sait
pas parce que personne ne fait ça puis personne ne tient ce registre-là. Puis
il faudrait qu'il regarde son agenda puis qu'il les additionne une par une, tu
sais. Ça n'a pas de pertinence, cet indicateur-là, actuellement, ce matin.
• (11 h 50) •
L'important, c'est de chérir et de
reconsacrer le statut de capitale nationale en ajoutant à la loi qui existe
déjà sur le statut de capitale nationale. Et c'est ce qu'on fait à l'article
trois, pas à l'article 118, pas à l'article 72, à l'article trois,
Mme la Présidente, pour justement, tout de suite en partant, dans le début de
l'étude du projet de loi, venir dire : Pour nous, c'est clair, le siège
social est à Québec, et c'est ça qu'on fait.
M. Grandmont : Bien, je suis
bien content que Mme la ministre nous refasse un cours de mathématiques du
secondaire. Les pourcentages, même c'est peut-être primaire, je ne sais pas.
Primaire. Non, mais, tu sais, je veux dire, pour moi, c'est assez c'est clair
que ce n'est pas un chiffre précis que je lui demande. Puis, je veux dire,
comme ministre responsable de la Capitale-Nationale, qui doit suivre une loi
qui est très claire, adoptée en 2016, la majorité de... tu sais, les rencontres
doivent se tenir ici. Puis c'est quoi, le chiffre qu'elle nous a donné, le
ministre responsable de la Capitale-Nationale, actuellement, c'est un
pourcentage. Moi, j'aurais espéré que la ministre responsable de la capitale de
l'époque, de 2018 à 2022, pas sache... ne sache pas nécessairement le nombre de
rencontres, mais que son équipe lui ai donné un pourcentage. Elle a des
obligations. Moi, je n'ai pas d'obligations à suivre. Je veux dire, moi, là, je
n'ai pas... je ne réfère pas à une loi pour les rencontres que moi, je tiens.
Mais comme ministre responsable de la Capitale-Nationale, elle a des attentes
très élevées envers elle. C'est ça, l'enjeu. C'est ça, la différence entre le
député de Taschereau puis l'ancienne ministre responsable de la
Capitale-Nationale. Elle a beau essayer de revirer la question vers moi, les
rencontres que moi, je tiens, ça n'a aucune importance dans le débat. C'est en
termes de rayonnement et de respect de la loi qui confère un statut de capitale
nationale à la Ville de Québec. Donc, c'est deux choses complètement
différentes. Mme la ministre essaie de faire diversion là-dessus, mais ce n'est
pas une chose sérieuse que d'affirmer ce qu'elle fait.
Donc comment... puis je reprends ma
question parce que le temps commence à filer, mais comment elle peut nous assurer...
comment le temps... comment elle peut nous assurer que les rencontres menées
par Mobilité Infra Québec vont se tenir à Québec, au-delà des vœux et des
incantations et des souhaits?
Une voix : ...
M. Grandmont : Oui.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Maccarone) : On
va arrêter de s'interpeler, collègues, s'il vous plaît. Mme la ministre, la
parole est à vous.
Mme Guilbault :Bien, j'ai déjà... Là, Mme la Présidente, je... On a
fait... On a fait plusieurs sujets connexes, là, qu'on aime beaucoup, le
troisième lien, puis tout ça, mais là, je pense qu'on... Puis il dit : Le
temps commence à filer. Je propose de remplacer par «le temps file déjà depuis longtemps.»
Alors, je vais compléter, moi, sur l'article trois ou les amendements ou Dieu
sait quel autre amendement il y aura là-dessus, là, mais pour l'instant, je
considère que j'ai répondu à la question. Le siège social va être à Québec. Ça
traduit toute l'importance. Et donc c'est ça.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Vous disposez de deux minutes.
M. Grandmont : Je souligne à
gros trait, Mme la Présidente, que je n'ai jamais eu de réponse à ma question.
Comment on va s'assurer qu'au-delà du fait que le siège social est à Québec,
une décision que j'approuve par ailleurs, hein, au-delà de ce fait-là, comment
s'assurer que les rencontres importantes avec le gouvernement et les rencontres
du conseil d'administration vont se dérouler ici, à Québec? La ministre n'a pas
répondu à la question. Et donc je comprends qu'elle n'est pas intéressée à
mettre en place des mécanismes pour s'assurer que c'est effectivement le cas.
Donc, c'est quoi? Les rencontres pourront avoir lieu n'importe où?
La Présidente (Mme Maccarone) : Continuez,
M. le député.
M. Grandmont : Bien, c'est
une question que je posais, là : Est-ce que les rencontres pourraient
avoir lieu n'importe où?...
La Présidente (Mme Maccarone) : ...Mme
la ministre, est-ce que les rencontres peut avoir lieu n'importe où? C'est la
question du député.
Mme Guilbault :Bien, j'ai répondu à ça tout à l'heure. J'ai dit :
Avec un siège social à Québec, une équipe basée à Québec, c'est certain que la
grande majorité des rencontres vont avoir lieu ici. Bien, j'ai donné
précisément cet exemple-là, là. Et là, Mme la Présidente, quand on me fait...
Tu sais, à un moment donné, je pense aussi, il faut accepter que les réponses
sont les réponses. Tu sais, le concept, ce n'est pas de poser les mêmes
questions jusqu'à tant qu'il y ait une nouvelle réponse, là. La réponse, c'est
la réponse. Je l'ai déjà donnée. Je vais la redonner une deuxième fois. Et j'ai
donné l'exemple du projet de l'est de Montréal, qui est le projet dont j'ai
souvent dit que, pour moi, ça serait fort probablement le premier mandat qu'on
va confier à Mobilité Infra Québec. Donc, est-ce que ça se peut qu'il y ait des
rencontres à Montréal dans le cadre d'un projet dans l'est de Montréal et les
Couronnes de Montréal? Bien oui, Mme la Présidente. Puis si le député de
Taschereau vient nous dire : Ça n'a aucun sens que, dans le cadre d'un
mandat pour un projet de transport collectif à Montréal, il y ait la moindre
rencontre qui se déroule ailleurs qu'à Québec, donc pas à Montréal. Je l'invite
à aller parler de ça avec l'ARTM, avec EXO, avec la STM, avec la ville de
Montréal, avec la ville de Terrebonne, avec la ville de Repentigny, etc.
J'invite, là, le député de Taschereau à aller présenter cette vision-là à des gens
de Montréal dans le cadre de Mobilité Infra Québec, on se rappelle, pour faire
du projet de transport collectif partout au Québec. J'invite à aller tester
cette idée-là avec les gens de la couronne nord de Montréal puis de l'est de
Montréal. Êtes-vous d'accord qu'on empêche Mobilité Infra Québec de tenir la
moindre réunion ailleurs qu'à Québec? Je l'invite à aller tester ça. De la même
façon que, l'autre fois, je l'avais invité à parler à la ville de Lévis sur le
SRB, qui est prévu dans la phase un du projet Città en disant : Au lieu de
toujours en parler ici, peut-être aller tester, à savoir : Est-ce qu'ils
veulent qu'on leur impose le SRB tel que prévu par la CDPQ Infra? Je n'en ai
plus réentendu parler depuis ce temps-là. Ça fait que peut être qu'il l'a fait
puis qu'il a compris que ce n'était pas le souhait de la ville. Je l'invite à
faire la même chose pour des rencontres interdites ailleurs qu'à Québec dans
une éventuelle agence Mobilité Infra Québec, pour un éventuel projet dans l'est
de Montréal et sur la couronne nord. Je l'invite à faire le test, puis après
ça, on pourra en reparler quand il y aura eu la réponse.
M. Grandmont : Encore une
fois, la ministre renvoie la balle vers moi, mais moi, je réfère au
gouvernement qui doit suivre la loi. Moi, on ne me demande pas de tenir mes
rencontres dans la Capitale-Nationale, là. Le plus souvent, c'est ce qui se
passe, mais, dans les faits, là, c'est le gouvernement qui doit s'assurer de
faire rayonner la ville de Québec. Moi, je suis juste là pour surveiller
l'action gouvernementale. Et là, visiblement, c'est un échec. En fait,
66 %, on passe. On passe à 66 %, mais... Puis j'aimerais
savoir : Est-ce que... Donc, dans le fond, je comprends que la réponse,
c'est non. Est-ce que ça veut dire que pour les... quand Mobilité Infra Québec
travaillera sur le troisième lien, les rencontres auront lieu à Lévis ou à
Québec?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :
Je ne comprends pas le rapport avec le... On parle de Mobilité Infra Québec qui
va faire le transport collectif dans l'est de Montréal.
M. Grandmont : Bien, quand
Mobilité Infra Québec travaillera sur le troisième lien, ça va être à Québec ou
à Lévis qu'on va faire des rencontres? Parce que l'appui est très fort à Lévis,
là.
Mme Guilbault :Il n'y a... À part dans la tête du député de Taschereau, il
n'y a aucun fait à l'appui du fait que Mobilité Infra Québec travaillerait sur
le troisième lien.
M. Grandmont : Bien, Mme la
ministre l'a déjà dit.
Mme Guilbault :Et je le mets au défi de trouver un endroit où j'aurais
mentionné ça. Je n'ai jamais dit ça.
M. Grandmont : Ah O.K.. On
vérifiera.
Mme Guilbault :Ce que j'ai dit, c'est qu'il faut éviter le dogmatisme à la
Québec solidaire en empêchant, dans la mission de Mobilité Infra Québec, quoi
que ce soit d'autre que du transport collectif, parce que le législateur
devrait donner de la marge de manœuvre à l'exécutif dans l'application
éventuelle des lois au-delà de qui forme les gouvernements puis des partis
politiques qui vont se succéder. Parce que les choses changent, il faut se
donner de la marge de manœuvre. C'est ça que j'ai dit.
Et je reviens, là, quand il me dit :
Elle n'a pas à me renvoyer la balle. Ce n'est pas à moi à appliquer la loi sur
le statut de la capitale nationale. Je ne lui ai pas renvoyé la balle tantôt.
J'ai demandé s'il savait il a tenu combien de rencontres dans sa
circonscription. Il ne le sait pas. Bien, je lui ai dit qu'on ne lui en veut pas
parce que c'est normal. Personne ne tient ce compte-là, comme ça, spontanément,
au quotidien. Bien, là, c'est différent, là. Là, lui est en train de vouloir
nous faire dire qu'on devrait interdire à Mobilité Infra Québec de tenir des
rencontres ailleurs qu'à Québec, alors que cette agence-là va être responsable
de faire des projets partout au Québec.
Alors, je lui ai donné un exemple concret.
Je lui ai même donné... Tu sais, ça ne peut pas être plus simple que ça, Mme la
Présidente. Je lui ai même suggéré à qui parler. Je lui ai suggéré d'aller
demander à la ville de Repentigny, à la ville de Montréal, à la Ville de
Terrebonne, à l'ARTM, à la STM et à EXO, juste... commençons par ces six-là,
là, ce qu'ils pensent de l'idée de mettre dans une loi du gouvernement du
Québec l'interdiction pour une éventuelle agence qui fait du transport
collectif partout au Québec, dont on sait que le premier mandat va probablement
être dans l'est de Montréal, donc l'idée de mettre dans la loi l'interdiction
pour cette agence-là de tenir des rencontres ailleurs qu'à Québec, alors qu'ils
font un projet à Montréal. Je lui demande d'aller tester. Je lui suggère, en
fait, parce que je ne peux pas rien exiger de lui...
Mme Guilbault :...je lui suggère d'aller tester cette idée-là et de nous
revenir avec la réponse qu'il aura obtenue.
M. Grandmont : ...Mme la
Présidente, j'invite la ministre à relire l'amendement : «toutes les
rencontres avec un membre du gouvernement ainsi que les rencontres du conseil
d'administration», pas une rencontre de travail avec EXO ou avec l'ARTM. Donc,
je l'inviterais à regarder puis à rester vraiment focus sur l'amendement, parce
que c'est un peu ça, l'enjeu, Mme la Présidente. Il n'y a pas d'interdiction à
travailler avec EXO, l'ARTM, là-dedans.
En passant, je vais voter pour
l'amendement parce que je pense que c'est un très bon amendement.
• (12 heures) •
La Présidente (Mme Maccarone) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? Vous ne disposez plus de
temps, M. le député. Je suis désolée. Je vois qu'il n'y en a pas d'autre,
d'intervention, alors nous allons procéder à la mise aux voix par appel
nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Derraji, Nelligan?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire : Mme
Guilbault, Louis-Hébert?
Mme Guilbault :Contre.
La Secrétaire : M. Lemay,
Masson?
M. Lemay : Contre.
La Secrétaire : Mme Tardif,
Laviolette-Saint-Maurice?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire : M. Bernard,
Rouyn-Noranda-Témiscamingue?
M. Bernard : Contre.
La Secrétaire : Mme
Abou-Khalil, Fabre?
Mme Abou-Khalil : Contre.
La Secrétaire : Mme Grondin,
Argenteuil?
Mme Grondin : Contre.
La Secrétaire : M. Grandmont,
Taschereau?
M. Grandmont : Pour.
La Secrétaire : Mme
Maccarone, Westmount-Saint-Louis?
La Présidente (Mme Maccarone) : Abstention.
Alors l'amendement est rejeté. Et nous sommes de retour à l'article trois. Y
a-t-il des interventions? M. le député de Nelligan ou M. le député de
Taschereau.
M. Derraji : Un instant, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Oui.
Donc, pas encore. M. le député de Taschereau, désirez-vous prendre la parole?
M. Grandmont : On n'en a pas
beaucoup parlé, en fait, jusqu'à maintenant, là, de l'article trois à
proprement parler, là, lui-même. Bien, on a parlé beaucoup des amendements puis
des sous-amendements, c'est... c'est... c'est effectivement le cas, je pense.
Peut-être juste revenir sur quelque chose. Puis effectivement... Non, mais
c'est vrai, je veux dire, on n'a pas discuté beaucoup de l'article, l'article
trois que vous avez déposé. C'est effectivement le cas?
Mme Guilbault :Bien, moi, je l'ai invoqué à plusieurs reprises au micro.
J'ai lu sans arrêt le premier alinéa pour tenter de recontextualiser à chaque
fois les digressions incessantes de la partie en face.
M. Grandmont : «Les
digressions incessantes.» Mme la Présidente, je vous demanderais peut-être à
la...
Mme Guilbault :«Digression», ça marche-tu? Je vais le googler.
M. Grandmont : Non, mais
c'est juste que c'est... puis c'est des propos blessants, quand même, là.
Mme Guilbault :Bien là.
M. Grandmont : Bien là, bien
oui, «incessante».
Mme Guilbault :Comme dirait le collègue, il faut rester focus.
M. Grandmont : Non, non, mais
c'est «incessant». Non mais c'est parce que le côté incessant, on sent... on
sent aussi, là, qu'il y a... il y a comme une notion d'acharnement peut-être
là-dedans, là.
La Présidente (Mme Maccarone) : Je
comprends.
M. Grandmont : Peut-être que
je voudrais mal traduire, là.
Mme Guilbault :Aïe! Mme la Présidente, «digression»...
La Présidente (Mme Maccarone) : Je
vous demande de prudence...
Mme Guilbault :....développement oral ou écrit qui...
La Présidente (Mme Maccarone) : S'il
vous plaît! De... Excusez-moi! Mme la ministre... Mme la ministre! Je vous
demanderais, s'il vous plaît, la prudence de tout le monde autour de la table.
M. le député, vous disposez d'à peu près deux minutes qu'il vous reste alors
d'utiliser votre temps d'une façon justicieuse pour vos débats avec la
ministre, s'il vous plaît.
M. Grandmont : Écoutez, moi
aussi, là, j'ai... j'ai référé à ça. Mais je voulais revenir sur un... comme il
reste peu de temps, là, Mme la ministre avait présenté un autre tableau, puis
j'aimerais ça qu'elle nous parle de ce tableau-là. Elle nous avait dit qu'elle
faisait une mise à jour de ce tableau-là, elle nous l'a montré, puis on ne l'a
pas reçu. Donc, j'aimerais... j'aimerais qu'on revienne là-dessus.
La Présidente (Mme Maccarone) : Vous
avez une question pour la ministre?
M. Grandmont : Bien, c'est
parce que je réutilise mon temps pour répéter ma question. Ça ne marche pas,
Mme la Présidente, là.
La Présidente (Mme Maccarone) : Il
souhaite savoir la mise à jour en ce qui concerne le tableau, Mme la ministre.
M. Grandmont : Le deuxième
tableau, là.
La Présidente (Mme Maccarone) : Le
deuxième tableau.
Mme Guilbault :Bien, moi, mon temps, je l'utilise de manière incessante
pour répéter les mêmes réponses. Ça fait que je pense qu'il y a une belle
symétrie ici des deux côtés de la table. Pour ce qui est du tableau, là on
parle-tu du tableau qu'ils ont déjà en leur possession...
M. Grandmont : Vous en aviez
présenté un autre.
Mme Guilbault :...mais qu'ils veulent que je dépose?
M. Grandmont : Non. L'autre.
Vous en aviez déposé un... vous aviez montré un autre tableau.
Mme Guilbault :Avec les coûts?
M. Grandmont : Je pense que
c'était ça, oui.
Mme Guilbault :Avec les postes budgétaires, là?
M. Grandmont : Bien,
montrez-moi-la, on va voir si c'est celui... Non, non, pas celui avec les
postes budgétaires. Un autre tableau qui était comme une espèce d'amélioration
de votre tableau, là, avec les montants, là. Pas...
Mme Guilbault :Bien là, j'avais... j'avais peut-être, là, mon tableau du
PQI, sur 10 ans. O.K. Bien là, je ne l'ai pas ici avec moi, là, mais c'est
le PQI. S'ils ont le volume six du... ah non, je n'aurai pas les
10 années. Oui, oui, bien, je peux l'amener.
M. Grandmont : C'est ça,
c'était le PQI, exactement. C'est ça.
Mme Guilbault :C'était juste le PQI. C'est public sur Internet en ce
moment. Mais, tu sais, je l'avais sorti sur 10 ans pour montrer à quel
point le Parti libéral investissait beaucoup moins que la CAQ. Mais je peux le
ramener cet après-midi sans problème.
M. Grandmont : Bien, moi,
j'aimerais ça que vous le rameniez. Puis on sera peut-être sortis de l'article
trois, là, dans le cadre duquel on a discuté de ça. Mais, quand on aura reçu
ces documents-là, moi, je pense qu'il faudra se donner l'espace pour pouvoir en
parler, même si on est sortis du 3, là, Mme la Présidente, pour des raisons
évidentes, là, qu'on n'a pas accès à cette information-là en ce moment, alors
que c'est le moment d'en discuter, là.
La Présidente (Mme Maccarone) : Je
comprends.
Mme Guilbault :Est-ce que je peux répondre?
La Présidente (Mme Maccarone) : Oui.
Allez-y.
Mme Guilbault :Bien, premièrement, il est...
12 h (version non révisée)
Mme Guilbault :...c'est inexact de dire qu'on n'a pas accès à cette
information-là, c'est le PQ. C'est sur Internet. Moyennant un minimum de... de
manipulations et de recherches de son collègue, là, cette information-là, il
pourrait l'avoir en 5 à 10 minutes.
M. Grandmont : Mais c'est
parce qu'on ne savait pas si ce tableau-là était présenté en dollars constants
ou courants.
Mme Guilbault :Oui, il a été dit... Tantôt, j'ai dit à deux reprises au
micro, donc là la troisième fois...
M. Grandmont : Non, mais là,
on sait que le PQI est en dollars courants, mais le tableau...
Mme Guilbault :Il est en dollars courants, c'est ça. Bien, oui, mais c'est
le PQI extrait tel quel des documents publics qui sont sur Internet. Vous
savez, à chaque année, Mme la Présidente, on dépose un budget à peu près pas
mal toujours au mois de mars, et il y a aussi un PQI en parallèle qui est
déposé, les crédits du Trésor aussi alors, et cette information-là, elle est
publique. Donc...
Des voix : ...
Mme Guilbault :...tu sais, alors le débat. Alors, il y a là, il faut juste
comme ça, sortir chaque budget des 10 dernières années, chaque... dans chaque
PQI, les investissements en transport collectif. Et... et moi, j'avais fait ce
travail-là, puis je l'ai mis dans un tableau pour le bénéfice et le caractère
didactique pour mes collègues.
M. Grandmont : Mais ce qu'on
ne comprenait pas, c'était ce que ce tableau-là représentait, puis vous me
rappellerez à, tu sais, votre... ce que vous aviez dit, mais c'était une
moyenne... c'était une... tu sais, c'était une moyenne que vous aviez faite
pour chacune des années, c'est-à-dire, la moyenne de 10 ans rapportée sur
chaque année.
Mme Guilbault :Ah! bien là, c'est peut-être un autre. Tu sais, c'est parce
que je ne m'en souviens plus, là, lequel.
M. Grandmont : Mais j'essaie
de m'en rappeler avec vous, là.
Mme Guilbault :J'ai un tableau, le PQI qui est juste le PQI standard
public sur Internet à chaque budget qui a été déposé à chaque début d'année.
M. Grandmont : Non, non, c'est
un autre.
Mme Guilbault :Ah! mais, effectivement, oui, j'allais l'oublier parce que
Québec solidaire n'est pas en cause dans l'autre.
M. Grandmont : Mais vous l'aviez
montré celui-là. Mais vous l'aviez montré.
Mme Guilbault :J'avais fait la moyenne des investissements en transport
collectif, c'était-tu sur 10 ans, je ne sais plus le nombre d'années, mais je
vais le ramener. Je l'ai, là. Je l'ai ici.
M. Grandmont : Bien, on
référera à ça dans ce cas-là.
Mme Guilbault :Des trois partis politiques qui ont déjà été au
gouvernement.
M. Grandmont : C'est ça
exactement. Mais, moi, j'aimerais qu'on ait ce document-là.
Mme Guilbault :Et là, on voyait la CAQ nettement plus élevée. Il y avait
le Parti libéral à 7 milliards, puis 6,5 milliards, je pense, le Parti
québécois, puis nous autres, je ne sais plus, mais beaucoup plus élevé. Ça fait
que oui, avec plaisir, je vais le ramener cet après-midi pour démontrer que le
Parti libéral, le Parti québécois sous-investissaient nettement par rapport à
la CAQ, en transport collectif. Absolument, ça va me faire plaisir de le
ramener.
La Présidente (Mme Maccarone) : Alors,
juste pour confirmer, Mme la ministre, vous... vous prenez l'engagement de
déposer le tableau pour le PQI sur 10 ans et le tableau avec la moyenne des
investissements en transport cet après-midi.
Mme Guilbault :Parce que, comme je ne me rappelle pas par cœur exactement
des paramètres du tableau, je ne prendrai aucun engagement au micro parce qu'après
ça ils vont faire du temps sur le fait que ce n'est pas le même titre que ce
que j'ai dit puis tout ça. Alors, je vais revenir cet après-midi, avec des
tableaux puis on en reparlera.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci. 10 secondes.
M. Grandmont : Excusez-moi,
est-ce qu'elle a dit qu'on allait faire du temps? Mais là...
La Présidente (Mme Maccarone) : Elle
ne voulait pas revenir sur le sujet de... des tableaux? Alors, vous disposez de
10 secondes, M. le député.
M. Grandmont : Non, non, je
suis juste, encore une fois...
La Présidente (Mme Maccarone) : Parfait.
M. Grandmont : Un peu déçu du
des intentions qu'ils nous prêtent.
La Présidente (Mme Maccarone) : Et
moi j'ai compris que la ministre, elle a pris l'engagement de revenir, cet après-midi,
avec des tableaux. Alors, on va regarder les tableaux de près lors de notre
retour cet après-midi. Je vais... Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M.
le député, vous disposez de 2 min 30 s.
M. Derraji : Sur l'article 3?
La Présidente (Mme Maccarone) : Sur
l'article 3. Je suis désolée, il va falloir qu'on suspende juste très
brièvement. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 08)
(Reprise à 12 h 12)
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Alors, la parole est à M. le député de Nelligan, s'il vous plaît.
M. Derraji : Oui, Mme la
Présidente. Dans les 20 secondes qu'il me reste, je vais revenir sur le
tableau. Je vais juste répéter aux gens qui nous suivent que le tableau a été
utilisé par Mme la ministre elle-même dans la séance du 9 octobre, et la
question qui est restée sur la table, qu'on lui avait posée : Dans le PQI,
est-ce que c'est constant au courant? C'est ça la question de ma collègue. Et
la ministre s'est engagée le 9 octobre de nous revenir. Là, je comprends
maintenant... Là, elle se souvient de ce qui a été discuté dans la séance du
9 octobre.
Donc, je tiens juste à préciser que ce
n'est pas à nous, là... ce n'est pas nous, hein? C'est Mme la ministre qui a
rappelé ce tableau. Et c'est pour cela on voulait savoir : Est-ce que
c'est constant ou courant, le PQI qu'elle avait? Si ma mémoire est bonne, ce
que j'ai visionné dans la vidéo, c'était sur le téléphone. Ce n'était pas un
tableau qu'elle utilisait. Voilà.
La Présidente (Mme Maccarone) : C'est
clair. Merci. Mme la ministre, avez-vous une réponse pour ceci?
Mme Guilbault :Je comprends donc que tout ce qui a été dit sur un supposé
tableau que je me serais engagée à déposer était inexact et que ce débat-là est
maintenant clos, parce que le tableau est déjà entre les mains du député de
Nelligan.
M. Derraji : ...
La Présidente (Mme Maccarone) : Je
comprends. Oui, puis...
M. Derraji : ...
La Présidente (Mme Maccarone) :
M. le député, j'ai déjà pris l'engagement avec la secrétaire. Nous allons
vérifier le libellé pour revenir avec l'exactitude de ce qui a été dit au micro
jeudi.
Alors, nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'article 3 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci
beaucoup. Sur division. Mme la ministre, pour la lecture de l'article 4,
s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Oui. Alors, article 4, Loi sur Mobilité Infra Québec.
Chapitre II. Mission, fonctions et pouvoirs généraux.
«4. Mobilité Infra Québec a pour mission
principale d'effectuer, dans une perspective de mobilité durable, lorsque le
gouvernement lui en confie la responsabilité, l'analyse d'opportunité, la
planification ou la réalisation de projets complexes de transport.
«Le gouvernement, lorsqu'il lui confie une
responsabilité en vertu du premier alinéa et afin de favoriser la mise en
valeur des espaces à proximité des bâtiments ou des ouvrages de génie civil
d'un projet complexe de transport, peut permettre à Mobilité Infra
Québec :
«1° de vendre un immeuble ou une partie
d'un immeuble qu'elle ne prévoit plus utiliser et qui a été acquis pour le
projet;
«2° d'aménager un immeuble ou un ouvrage
de génie civil afin qu'il puisse soutenir ou accueillir un bâtiment ou une
structure souterraine qu'un tiers pourrait construire, et ce, dans les limites
prévues par la loi.
«Le gouvernement peut déterminer les
conditions relatives à l'application du premier ou du deuxième alinéa.
«Aux fins de la présente loi, un projet
complexe de transport confié à Mobilité Infra Québec en vertu du premier alinéa
peut viser l'un des objets suivants :
«1° la construction, la reconstruction ou
la réfection d'un immeuble ou d'un ouvrage de génie civil...
Mme Guilbault :...destiné au transport ou utile à un système de transport;
«2° le développement ou l'amélioration
d'un système de transport intelligent.
«Un projet visé au paragraphe 1° du
quatrième alinéa comprend l'acquisition de tous les biens requis à
l'exploitation d'un système de transport, tel le matériel roulant.»
En commentaires : L'article 4 de
la Loi sur Mobilité Infra Québec énonce la mission principale de Mobilité Infra
Québec, qui est d'effectuer l'analyse d'opportunité, la planification ou la
réalisation de projets complexes de transport que le gouvernement lui confie.
Le deuxième alinéa de cet article prévoit
la possibilité pour Mobilité Infra Québec de vendre ou d'aménager un immeuble
dans le cadre d'un projet qui lui a été confié, de même que les modalités et
les conditions permettant à Mobilité Infra Québec d'exercer ce pouvoir.
Le troisième alinéa de cet article prévoit
que le gouvernement peut émettre des conditions pour l'application des
responsabilités confiées à Mobilité Infra Québec en vertu du premier alinéa ou
pour l'application de son pouvoir de vendre ou d'aménager un immeuble en vertu
du deuxième alinéa.
Le quatrième alinéa de cet article définit
les types de projets qui peuvent être un projet complexe de transport.
Le cinquième alinéa de cet article précise
qu'un tel projet peut également inclure l'acquisition de biens, tel le matériel
roulant. Ça complète les commentaires.
La Présidente (Mme Maccarone) : Et
vous avez un amendement à déposer.
Mme Guilbault :Oui, j'ai un amendement.
La Présidente (Mme Maccarone) : Est-ce
que... Nous ne l'avons pas reçu, alors nous allons suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 12 h 16)
(Reprise à 12 h 20)
La Présidente (Mme Maccarone) : Alors,
Mme la ministre, pour la lecture de l'amendement, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Oui. Donc, article 1... bien, amendement, donc,
article 1, article quatre de la Loi sur Mobilité Infra Québec, ajouter, à
la fin de l'article quatre de la Loi sur Mobilité Infra Québec, proposé par
l'article un du projet de loi, l'alinéa suivant :
«Aux fins de la présente loi, un projet
complexe de transport est un projet dont les composantes ou le cumul de
celles-ci, notamment la portée, l'échéancier, l'intégration de nouvelles
technologies, les parties prenantes concernées, la localisation, la stratégie
de financement, les risques associés ou la nécessité de requérir à une
expertise de pointe, présentent un degré élevé d'intensité ou de variabilité.»
En commentaires : Cet amendement
vient préciser qu'un projet se qualifie comme un projet complexe de transport
lorsque certaines composantes ou un cumul de celles-ci présentent un degré
élevé d'intensité ou de variabilité. Et peut-être aussi, tu sais, les collègues
ne seront probablement pas surpris, là, c'est quelque chose qui était revenu
dans les consultations particulières, d'avoir une définition ou une notion un
peu plus précise d'un projet complexe de transport. Alors donc, c'est ça, c'est
ce qu'on propose, c'est un certain nombre d'indicateurs, finalement, dont
l'appréciation de manière cumulée nous aide finalement à jauger le degré de...
ou à savoir si un projet peut être considéré complexe ou non. Puis ce sont des
éléments qui sont communément utilisés, là, ou mentionnés dans les pratiques...
les pratiques de gestion ou les pratiques de réalisation de gens dans le public
et dans le privé qui font des... qui font des projets. Puis là, j'essaie de
voir. J'avais un... Ah! c'est ça : «Ces notions se retrouvent également en
partie dans l'approche de gestion de projets routiers du ministère notamment
exposée dans le Guide de gestion des projets routiers du ministère.» Donc,
alors, c'est ça. Mais c'est conforme à des pratiques qui sont reconnues,
standardisées par plusieurs gestionnaires de grands projets.
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le député de Nelligan.
M. Derraji : Est-ce que la
ministre a terminé?
Mme Guilbault :Oui.
M. Derraji : C'est bon. Je
veux juste, Mme la Présidente, dire une chose. On a eu un briefing technique et
on nous a dit qu'il va y avoir une série d'amendements. À 12 h 22, on
a un amendement. Mme la ministre a bien pris le temps de réfléchir. Je vais
demander une suspension, Mme la Présidente, parce que, pour le bien et le
déroulement de la commission, on va prendre le temps de l'analyser. Mais, si on
veut vraiment avancer rapidement, j'invite Mme la ministre et ainsi que
l'équipe qui travaille avec elle, s'il y a d'autres amendements, de nous... de
les déposer. Parce que Mme la ministre a toute une équipe avec elle, nous, on
doit bien faire notre travail. On ne va pas commencer à lire un amendement qui
est quand même important, et voir s'il reflète tout ce qui a été dit en
commission parlementaire par les groupes. Mais, pour le bon déroulement, s'il y
a d'autres amendements, j'espère que... c'est une pratique qu'on avait ici avec
d'autres collègues à Mme la vice-première ministre, qu'on partageait les
amendements en amont, comme ça, nous et nos équipes, on va avoir le temps de
bien les étudier.
Donc, je vous demande, s'il vous plaît,
une courte suspension, si vous le permettez.
La Présidente (Mme Maccarone) : Oui.
Mais, compte tenu de l'heure, je suspends les travaux jusqu'à cet après-midi.
Alors merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 12 h 23)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 27)
La Présidente (Mme Maccarone) : Alors,
bonjour à tous et à toutes. La Commission des transports et de l'environnement
reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 61, Loi édictant la Loi sur Mobilité Infra Québec et modifiant
certaines dispositions relatives au transport collectif.
Est-ce qu'il y a consentement pour que le
député des Îles-de-la-Madeleine remplace le député de Camille-Laurin?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci
beaucoup. Lors de la suspension de nos travaux ce midi, nous étions à l'étude d'un
amendement à l'article 4, présenté par la ministre. M. le député de
Nelligan, la parole est à vous.
M. Derraji : J'aurais une
première question, Mme la Présidente. Avec quels groupes Mme la ministre a
validé la définition des projets complexes, ou bien est-ce que c'est une
définition que... si ça vient d'elle et de son cabinet, ou bien ça a été validé
avec quelques groupes?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien, je vais juste valider parce que ça a été défini,
comme je le disais ce matin, avec certaines pratiques... Attends, je peux
même... je vais juste faire le ménage de mes affaires, là. Bon.
Une voix : ...
Mme Guilbault :Oui, c'est ça. Alors, l'Association de construction...
grands travaux du Québec, ACRGTQ. En tout cas, l'ACRGTQ, qui est venu,
Pomerleau. En tout cas, ça, c'est pendant les consultations. Et sinon... Bon,
bien, dans plusieurs outils... Comme ici, au Canada, le gouvernement fédéral,
il y a des... Bien là, je ne ferai pas la liste au complet parce que ça serait
long, là. Bien, le gouvernement fédéral... Il y a des outils qui ont été... qui
ont été pris en comparaison en Colombie-Britannique, Territoires du Nord-Ouest,
Grande-Bretagne, gouvernement du sud de l'Australie, Californie,
Nouvelle-Zélande. Puis là il y a d'autres choses, là, tu sais, IBM. Il y a d'autres
entreprises privées aussi qui ont été prises. Parce que là, il y a des noms...
il y a des documents plus précis, là. C'est tous des hyperliens, alors... Bien,
bref, c'est un peu un...
• (15 h 30) •
M. Derraji : Si ça peut
faciliter la tâche, Mme la ministre peut le déposer. Vous êtes en train de
citer un document.
Mme Guilbault :...c'est un peu un florilège de bonnes pratiques, là...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Guilbault :...bien, j'imagine que le collègue a fait ses propres
validations depuis qu'on a suspendu. C'est quand même quelque chose, tu sais.
M. Derraji : Si j'ai votre
équipe, oui. J'avais...
Mme Guilbault :Vu l'éventail de ce que je viens de citer.
M. Derraji : Non, non.
Premièrement, si j'avais le temps, je vais le faire. J'avais une période de
questions, j'avais un caucus. Vous avez déposé l'amendement aujourd'hui.
Malheureusement, je n'ai pas eu le temps. Mais d'à ce que je vois, il y a un
document que la ministre était en train de citer. Je demande, Mme la Présidente,
avec votre permission, le dépôt des documents, article 167.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre, est-ce que vous acceptez de déposer votre document?
Mme Guilbault :Bien, on va préparer une... un certain nombre de références
qu'on pourra transmettre au collègue. Parce que ça, ici, c'est un document de
travail, et il y a autre chose dessus aussi.
La Présidente (Mme Maccarone) : Parfait.
Merci. Alors, on s'attend à un autre document, pour répondre à votre question, M.
le député.
M. Derraji : Oui. J'adore les
documents de travail de Mme la ministre. Ils sont toujours très bien étoffés.
Mais je veux juste revenir. Oui, j'ai
assisté à la consultation, comme Mme la ministre. Nous avons entendu beaucoup
de groupes. Je vais répéter ma question. Ma question : Est-ce qu'après que
vous avez dit que c'est ça, la définition d'un projet complexe... j'ai entendu
Pomerleau, j'ai entendu un autre groupe, est-ce que cette définition répond aux
objectifs prononcés par les groupes qui nous ont dit : Il faut absolument
définir c'est quoi, un projet complexe de transport? Ma question, ce n'est pas
est-ce que ça a été dit ou pas. Ça a été dit. C'est parmi les remarques que
moi-même j'ai soulevées. On ne peut pas commencer un projet de loi, surtout
dans le contexte où on veut aller avec un projet complexe, sans le définir.
Donc, est-ce que cette définition a été partagée avec des groupes? Si c'est
oui, lesquels?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :O.K. Bien oui. Non mais c'est parce que, comme j'ai
expliqué tantôt, il y a au moins deux groupes, Pomerleau et l'ACRGTQ, qui sont
venus en commission et qui sont des gens qui concrètement font des projets.
Alors, ces gens-là, je pense, savent de quoi ils parlent. Et je peux citer un
extrait ici de M. Adam, le P.D.G. de Pomerleau, qui est venu : «Mais
premièrement, les modes collaboratifs, c'est très intéressant, mais nous on se
dit que chaque projet a son bon mode contractuel...» Bon. Souvent, ça pourrait
être pour des projets plus complexes. Je veux juste répéter, parce que c'est
quand même important, ça a été mentionné juste avant nous, mais «un projet
complexe pour nous est échelonné sur plusieurs années, recourt à des expertises
extrêmement pointues, favorise et permet l'innovation. Souvent, c'est réalisé
en consortium avec des joueurs internationaux pour partager le risque, l'expertise
à des niveaux de risque plus importants puis une acceptabilité sociale qui est
requise à différents niveaux.»
M. Derraji : Mais on dit...
Mme Guilbault :Ça fait que, si mon collègue...
M. Derraji : Je vais répéter
parce que je ne pense pas que ce que je disais est bien compris. Ça, là, on l'a
entendu, je l'ai dans mes documents, Mme la Présidente. Je vais juste répéter
ma question : C'est que cette définition de projet complexe, est-ce qu'elle
a été partagée avec des groupes? Est-ce que les Pomerleau... Parce que c'était
le P.D.G. de Pomerleau qu'on a tous reçu ici. Et oui, je pense que Pomerleau a
intérêt à ce qu'on définisse très bien la nature d'un projet complexe. Et comme
nous aussi, on est très intéressés à ce qu'on développe et on définisse très
bien la nature d'un projet complexe. Ma question, ce n'est pas parce que... ce
n'est pas est-ce qu'ils l'ont mentionné, je sais, ils l'ont mentionné. Mais on
l'a mentionné, même avant le début des consultations avec les groupes, qu'on ne
peut pas aller parler de la mission de Mobilité Infra Québec sans prendre le
temps de définir c'est quoi, un projet complexe. Ça, on l'a dit au début.
Maintenant, vous avez défini un projet
complexe. Ma question, c'est : Après que vous avez défini, est-ce que
cette définition a été partagée avec les groupes qui l'ont mentionnée? Est-ce
que les groupes vous ont dit : Écoutez, la définition que vous avez
reflète absolument ce qu'on voulait avoir? Avant d'aller sur le fond, parce qu'il
y a aussi les risques, il y a beaucoup de choses à l'intérieur.
Mme Guilbault :Mme la Présidente, c'est courant que ça fonctionne comme
ça. On fait des consultations particulières, on écoute ce que les gens avisés
nous disent, et ensuite de ça, on s'en inspire pour déposer des amendements.
Mais les amendements, on ne les fait pas circuler à grande échelle un peu
partout avant de les déposer ici, là. C'est comme ça que ça... Je ne sais pas
si mon collègue écoute, mais il devrait, parce qu'en plus il est leader. Donc,
normalement, on dépose ici les amendements, puis on les aborde ensemble. Et,
pour nous, cette définition-là, elle tombe sous le sens. J'insiste peut-être, j'attire
son attention sur le terme «notamment»... il est où, mon... bon, c'est ça, ici,
là. Alors, on dit : «Aux fins de la présente loi, un projet complexe de
transport est un projet dont les composantes ou le cumul de celles-ci,
notamment la portée, l'échéancier...
Mme Guilbault :...Donc, il peut y avoir aussi la prise en compte globale
d'autres choses dans l'appréciation d'un projet de complexe transport... d'un
projet de transport complexe, pardon. Et les éléments... Je veux juste aussi...
parce que des fois il dit que je n'ai pas compris ce qu'il a dit, mais j'ai
l'impression que c'est plus souvent l'inverse, là. Le P.D.G. de Pomerleau... Le
P.D.G.... Elle est où ma feuille? C'est parce que j'ai tellement de feuilles,
moi, ici, puis je ne sais pas pourquoi d'ailleurs, parce que j'en utilise peu.
Bon, le P.D.G. de Pomerleau fait référence à «échelonné sur plusieurs années».
Donc, dans ma définition, j'ai la notion
d'échéancier. Recours à des expertises extrêmement pointues. J'ai l'expertise
dans les notions qui sont évoquées dans la définition de «complexe». Favorise
et permet l'innovation. J'ai nouvelles technologies dans ma proposition de
définition. Partage de risques avec des joueurs internationaux. J'ai les
risques et la stratégie de financement dans mes propositions de... dans ma
proposition de définition. J'ai aussi la localisation qui fait peut-être plus
référence à l'endroit où le.. en fait, localisation est partie prenante... qui
fait plus référence à l'endroit où on réalise le projet de transport, mais qui
vient donc rejoindre l'acceptabilité sociale aussi requise à différents
niveaux, qui est aussi dans les propos du P.D.G. de Pomerleau, qui fait
d'énormes projets depuis longtemps. Je suis certaine que mon collègue partage
le... comment je pourrais dire, le fait qu'on est fier d'avoir une entreprise
comme Pomerleau au Québec. Or, tout ce que lui a évoqué, lui, un vrai expert
qui fait des vrais projets dans la vraie vie est repris dans la proposition de
définition.
Alors, si... Je ne sais pas ce que je
pourrais dire de plus, Mme la Présidente, là. C'est pratiquement symétrique
comme proposition versus les déclarations qui ont été faites par M. Adam,
qui est venu en commission.
La Présidente (Mme Maccarone) : ...
M. Derraji : Oui. On avance,
Mme la Présidente, parce que, si Mme la ministre dit qu'elle a trop de
feuilles. C'est très simple avec un iPad. Je lui suggère, si elle veut, ça va
aller très rapidement. Je l'ai. La Société de transport de Sherbrooke a dit
qu'il faut définir, mais elle n'a pas fourni de définition. Très facile, je me
retrouve facilement dans mes documents, Mme la Présidente. Je ne me sens pas du
tout mêlé. Mme Florence Junca-Adenot, professeure en études urbaines,
Université du Québec à Montréal, a dit qu'il faut définir la notion de projet
complexe. M. Pierre-André Hudon, professeur au département de management,
Université Laval, se demande : C'est quoi un projet complexe?
M. Jacques Roy, professeur titulaire, département de gestion des
opérations et de logistique à HEC, la FCCQ, la Fédération des chambres de
commerce du Québec, même chose, Conseil du patronat, Tansit, l'alliance pour le
financement du transport collectif au Québec, Propulsion Québec. L'Ordre des
urbanistes dit vouloir avoir un rôle de conseiller auprès de la ministre,
notamment pour définir des critères objectifs de ce qui constitue un projet
complexe et pour proposer les projets à réaliser sous sa juridiction. Bien,
j'ai compris que c'est une définition Pomerleau, parce que c'est un grand... Je
ne dis pas le contraire. Pomerleau a beaucoup, beaucoup de choses, beaucoup de
réalisations, ils construisent beaucoup. Mais à la lumière de ce que j'ai lu,
ce que j'ai cru comprendre, que Mme la ministre, dans son amendement, s'est
inspirée de la déclaration en commission du P.D.G. de Pomerleau. Et c'est là où
je la ramène... à l'Ordre des urbanistes qui dit vouloir avoir un rôle de
conseiller auprès de la ministre, notamment pour définir des critères
objectifs, donc parle de critères objectifs, ce qui constitue un projet
complexe.
Donc, si on se base sur ces critères objectifs,
moi, j'ai aimé vraiment l'Ordre des urbanistes. On peut parler aussi de
l'Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec,
l'Association du transport urbain du Québec. On peut parler aussi de
Mme Catherine Morency, qui est une ingénieure, sommité mondiale, Mme la
Présidente, en génie des transports, qui a parlé de ça.
Donc, maintenant, c'est juste au niveau
des critères. Donc, si j'ai bien compris, Mme la ministre, pour elle, un projet
complexe, c'est un projet où les composantes et le cumul de celles-ci, le cumul
des composantes, notamment la portée, l'échéancier, l'intégration de nouvelles
technologies des parties prenantes concernées, la localisation, la stratégie de
financement, les risques associés ou la nécessité de requérir à une expertise
de pointe présentent un degré élevé d'intensité ou de... variabilité. Est-ce
qu'elle a un projet en tête pour éclairer les membres de la commission?
• (15 h 40) •
Mme Guilbault :Un exemple de projet. Bien...
Mme Guilbault :...Mme la Présidente, ça fait je ne sais pas combien de
fois que je donne l'exemple du projet de l'est, qu'on veut ramifié dans la
couronne nord. C'est bizarre, parce que mon collègue se vante d'avoir une
tablette, dit qu'il n'est pas mêlé, mais il me pose les mêmes questions sans
arrêt. La définition, là, qui est proposée... O.K., je vais peut-être m'y
prendre dans l'autre sens.
M. Derraji : ...c'est... il y
a une limite, Mme la Présidente. Parce que cette question, je ne l'ai pas
posée. Si elle est tannée d'entendre les questions, c'est une chose. Mais, Mme
la Présidente, je tiens à le répéter, cet amendement...
Une voix : ...
M. Derraji : Je ne sais pas
qu'est-ce que je trouve de bon, M. le député, mais tu peux le partager avec
nous à haute voix.
Une voix : ...
M. Derraji : Bien, Mme la
Présidente, juste répéter, l'amendement vient d'être déposé ce matin, on n'a
pas eu le temps de l'étudier. On nous a dit, dans le briefing technique, qu'on
va recevoir deux blocs d'amendements. Donc, je pense que la question que je
pose est d'intérêt public. C'est la ministre qui veut créer une agence de
mobilité durable et donc définir le projet complexe. Je l'invite à rester sur
le fond des questions que je lui pose, parce qu'à la limite, Mme la Présidente,
je trouve ça un peu limite, sortir du fond de la question. La question, elle
est très simple : projet complexe parle de PSE. Pas de problème. C'est un
exemple.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien, Mme la Présidente, l'amendement, il a été déposé
vers 12 h 22, si ma mémoire est bonne. Et là, il est
3 h 40. Je comprends qu'on avait des choses à faire, mais mon
collègue disait ce matin qu'il était «multitask», c'est comme ça qu'il l'a dit,
alors... Bien, de toute façon... C'est parce que je ne comprends pas, je ne
saisis pas sa question. Je comprends qu'il a besoin de plus de temps puis qu'il
a besoin peut-être de mon accompagnement, puis c'est ce que je fais depuis
tantôt. Je lui ai lu deux fois la citation de M. Adam et j'ai repris
chacune des huit notions qui sont proposées dans notre définition dans
l'amendement. J'ai fait le lien.
Et donc je pense qu'à ce stade-ci, si le
député trouve que cette définition-là n'est pas appropriée, n'est pas
pertinente, n'est pas complète, peut être que là, lui, il pourrait déposer un
amendement s'il est rendu là dans sa vie. Bien, c'est parce que, sinon, Mme la
Présidente... Je veux dire, nous, on propose cette définition-là. Et je lui ai
expliqué que c'est inspiré non seulement des propos d'une des plus grandes
entreprises qu'on a au Québec, qui fait des projets complexes depuis des
années, aussi des propos de l'Association des constructeurs de routes et des
grands travaux du Québec. Grands travaux, grands travaux, ça équivaut pas mal,
entre autres, à des travaux complexes. Et en plus, je lui ai cité, puis on va
lui préparer une petite liste de références d'hyperliens pour des outils de
travail, là, dans d'autres juridictions, ici, au Canada, le fédéral,
Colombie-Britannique, Territoires du Nord-Ouest, ailleurs dans le monde, en
Grande-Bretagne, notamment en Australie, puis d'autres exemples qui ont... qui
réfèrent à la notion de complexité dans le cadre de gestion de projet.
Ça fait que là, je pense que là, à ce
stade-ci, s'il n'est pas satisfait de tout ça, lui, il peut déposer un
amendement, mais sinon, je vais encore répéter toujours la même chose, là. Il y
a huit notions qui sont proposées dans une définition. Parce qu'on est
d'accord, il y a plusieurs groupes qui ont dit : On devrait peut-être
préciser la notion de projet complexe. Donc, on arrive avec cette proposition
là. Moi, quant à nous, elle fait énormément de sens. On parle de la portée, de
l'échéancier, du recours à des nouvelles technologies, des parties prenantes,
de la localisation, de la stratégie de financement, de la prise de risque et de
l'expertise, qui est, justement, une expertise de pointe, une expertise à
l'avant-garde. C'est précisément le propos du projet de loi puis la raison pour
laquelle on est tous ici puis qu'on a déposé ce projet de loi là, la nécessité
d'avoir une nouvelle expertise pointue en transport collectif.
Donc, je... ça me paraît très complet et
très sensé comme définition et inspiré de gens crédibles.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député de Taschereau.
M. Derraji : ...
La Présidente (Mme Maccarone) : Je
vais vous donner la parole après.
M. Derraji : Ah O.K. Pas de
problème.
M. Grandmont : ...
La Présidente (Mme Maccarone) : Allez-y.
M. Derraji : Mme la
Présidente, si Mme la ministre voulait avoir un débat, un débat réel sur la
définition de «projet complexe», elle aurait dû être beaucoup plus préparée et
mettre cette définition au début de son projet de loi. Bien, je comprends que
parfois on peut l'échapper. C'est le cas parce qu'il n'y avait pas cette
définition. Et heureusement elle peut aller voir mes remarques, si elle est
intéressée. Ils sont sur le site de l'Assemblée nationale. ...qu'un des oublis
de ce projet de loi, c'est la définition de «projet complexe». Et c'est vrai,
il y avait les groupes qui sont venus. Et je comprends entre les lignes, elle
s'est inspirée beaucoup de la présentation de Pomerleau. Et on a une définition
qui reprend en quelque sorte ce que Pomerleau...
M. Derraji : ...dans la
définition du projet complexe de transport. Mais si ,Mme la Présidente, on
voulait savoir le point de vue de chaque groupe, parce que mettre une
définition aujourd'hui, c'est pour les gens qui nous suivent. Le cumul des
composantes, parlons d'échéanciers. L'échéance, c'est quoi? Court, moyen et
long terme. On peut parler d'intégration de nouvelles technologies. C'est
vague, Mme la Présidente, comme définition. Donc, on peut aujourd'hui dire que
la ministre a fait un effort parce qu'ils ont oublié complètement, dans le
projet de loi qui, elle dit même qu'ils le portent depuis plusieurs mois,
que... et que c'est très important pour elle et son gouvernement, et que le
gouvernement et elle-même, ils ont complètement oublié la définition de c'est
quoi un projet complexe. Donc, venir aujourd'hui en commission parlementaire et
dire l'amendement a été déposé à midi, écoutez, Mme la Présidente, ça fait une
dizaine de jours qu'on n'était pas là, donc l'amendement aurait dû être déposé
pour que l'on puisse parler avec les groupes.
Ceci étant dit, Mme la Présidente, si je
prends chaque composante, ce n'est pas très clair, quand on... c'est des
énoncés. Quand on me dit : L'échéancier, l'intégration de nouvelles
technologies, les parties prenantes concernées, c'est des énoncés qu'un projet
complexe doit avoir, soit une composante ou l'ensemble de ses composantes.
Mais, encore une fois, Mme la Présidente, quel groupe a reçu ces définitions?
Parce qu'elles viennent d'être rendues publiques, de ce que j'entends, à moins
que ça ait été... tu sais, ça ait été double checké avec Pomerleau ou quelqu'un
d'autre. C'est le droit de Mme la ministre de... de vérifier les amendements
qu'elle ramène. Mais je pense et si je... si je veux amender, je vais amender
ça. Ça, ça n'a aucun... ça n'a aucun lien avec la définition que j'ai, mais
venir aujourd'hui et dire que c'est parce que ça a été mentionné, on la dépose,
mais je n'ai aucun groupe ou partie prenante... prenons juste le cas des
sociétés de transport, Mme la Présidente. Il y a beaucoup d'intervenants en
matière de transport collectif. Quand on parle de risques associés, quelle
nature de risques? Quelle est la nature du risque? La nécessité de requérir une
expertise de pointe, quelle expertise de pointe présentant un degré élevé
d'intensité ou de variabilité? Quelles variables? Degré... degré élevé
d'intensité, de quelle intensité s'agit-il? Donc, Mme la Présidente, quand je
prends juste cette définition que j'ai devant moi, clairement que j'ai beaucoup
de questions. Donc, le fait qu'on demande : Est-ce que ça a été... ça a
été validé, ça a été proposé à des groupes? Et encore une fois, c'est des choix
de projet, c'est cette définition que les gens de Mobilité Infra vont utiliser
pour le choix des futurs projets. Donc, c'est ça, le but d'avoir une commission
parlementaire, c'est justement parler de ces enjeux.
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le député de Masson.
M. Lemay : Oui, Mme la
Présidente. Juste pour réagir aux propos du député de Nelligan, parce qu'il
semble dire : Les... l'amendement a été déposé à midi, ça n'a pas de bon
sens. En fait, tu sais, moi, je constate que selon l'article 244 de notre
règlement, quand on est rendu à étudier un article, c'est le moment idéal pour
déposer un amendement, puis on en fait l'étude au moment du débat, et là c'est
les débats sont lieu sur l'amendement. Je rappelle au député de Nelligan que,
s'il n'est pas en accord avec l'amendement qui est proposé, il y a justement
l'opportunité de déposer un sous-amendement ou de voter contre l'amendement qui
est proposé, et d'en débattre présentement en commission. Donc, je ne comprends
pas pourquoi que, le député de Nelligan, il fait... semble offusqué du fait
qu'il n'a pas eu les amendements à l'avance, alors que c'est la procédure,
c'est prévu à l'article 244 de notre règlement d'étudier les amendements
au moment de l'étude de l'article. Puis aussi le député de Nelligan, dans sa
dernière intervention, il vient mentionner qu'il se demande pourquoi qu'on n'a
pas parlé de l'amendement en question avant maintenant, qu'il aurait voulu
qu'on en parle plus tôt. r, les groupes, lorsqu'on était en consultation, on a
rencontré quand même 27 groupes, les groupes sont venus nous dire qu'à
l'article 4, ça serait intéressant d'avoir ce type d'amendement là, et
donc moi, je juge à propos que les soit traités à ce stade-ci puis je ne vois
pas pourquoi que le député de Nelligan semble offusqué par le fait qu'on traite
l'amendement immédiatement. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député de Nelligan.
• (15 h 50) •
M. Derraji : Certes, mon
collègue le député de Masson, je ne suis pas offusqué et je l'invite à voir son
collègue, le leader du gouvernement, qui vient de déposer 23 amendements.
Je tiens à répéter à mon collègue... je ne sais pas s'il était là au briefing
ou pas, qu'on nous a dit qu'il va y avoir deux blocs d'amendements. Je
m'attendais à...
M. Derraji : ...voir les
amendements pour bien faire notre travail. Bien ça, là, c'est derrière nous,
Mme la Présidente. Je veux revenir aux composantes. Est-ce que les composantes
telles qu'annoncé dans la définition ont la même, si je peux dire, ampleur,
donc l'échéancier versus l'intégration de nouvelles technologies ou bien l'une
des composantes? Est-ce qu'il y a un ordre d'importance dans l'ensemble des
composantes pour dire : Ça, si on a un échéancier, par exemple, ça, c'est
la définition d'un projet complexe?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Bien, je ne comprends pas, là, ce qu'il veut dire. Il parle
d'un ordre chronologique ou d'une pondération relative? Parce que ça a l'air de
tourner un peu... Bien, aussi, je vais faire une remarque contextuelle, puis
mon collègue de Masson en a déjà fait une. J'en avais une affaire parce qu'il y
a deux choses que j'ai relevées dans les propos du député de Nelligan. Bien, ce
qu'a dit mon collègue de Masson est très juste, en passant, hein? S'il y a
quelque chose à dire de concret ou une proposition à faire, ou une... ou une
correction à suggérer, ou je ne sais trop, qu'il le fasse. Mais actuellement on
n'en est pas là, puis... c'est-à-dire que je n'ai rien entendu de tel.
Et deux choses que j'ai relevées. Il me
dit : Cet amendement-là aurait dû être déposé avant. Bien, c'est parce
qu'il est... il va à l'article 4. Donc, si le député de Nelligan trouve
que c'est long avant qu'on se rende à l'article 4, je l'invite à consulter
ses collègues sur la même banquette puis à réorganiser un peu le temps et la
disposition des outils parlementaires qui sont... qui sont justement à la
disposition des partis d'opposition. La première chose.
Puis la deuxième chose, il me dit :
Ça aurait dû arriver plus tôt. Si c'était si important puis si la ministre
comprenait que c'est important de définir les projets complexes, ça arriverait
plus tôt dans le projet de loi. Bien, Mme la Présidente, je ne comprends pas,
là. Est-ce qu'il est en train d'insinuer que, parce que c'est à
l'article 4 et non pas l'article 1, ça voudrait dire que c'est moins
important? Moi, je ne comprends pas la pertinence de ça. Et si c'est le cas
puis je suis son raisonnement, il aurait donc fallu mettre ça à l'article 1
avant l'article 3, qui traite de l'importance d'avoir le siège social dans
la Capitale-Nationale.
Donc, est-ce qu'il est en train de me dire
qu'on aurait dû négliger l'importance du siège social à Québec pour pouvoir
mettre la définition du transport complexe avant l'article sur le siège social
à Québec? Bien, vous voyez où ça peut conduire, Mme la Présidente, ce genre de
raisonnement là. Alors, un peu comme ce matin, le député de Taschereau avec ses
questions...
M. Derraji : Excusez-moi, Mme
la Présidente.
Mme Guilbault :...sur les rencontres à Québec...
M. Derraji : Excusez-moi, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Vous
avez un appel à règlement, M. le député.
M. Derraji : Oui, absolument.
Elle me prête des intentions. Je n'ai pas dit que ce n'est pas important parler
du siège. Elle a l'art... et elle le sait très bien. Je n'ai pas besoin de lui
donner ce qualificatif, elle le sait très bien.
La Présidente (Mme Maccarone) : Parfait.
M. Derraji : Je ne veux pas
commencer à parler de ça. Je veux qu'elle revienne sur le fond. Et le fond, Mme
la Présidente... Oui, je sais, ça ne fait pas votre affaire.
La Présidente (Mme Maccarone) : ...les
intentions. Bien, merci. Mme la ministre...
M. Derraji : ...
La Présidente (Mme Maccarone) : Je
vais quand même laisser Mme la ministre terminer son intervention.
Mme Guilbault :Non. Bien, c'est ça. Alors... Alors là, quand ça les
arrange, ils veulent revenir sur le fond. Bien, Mme la Présidente, ils
digressent sans arrêt du fond. C'est moi qui veux toujours revenir aux propos
du projet de loi parce que je veux qu'il avance.
Une voix : ...
Mme Guilbault :Vous voyez?
La Présidente (Mme Maccarone) : ...ne
vous interpellez pas entre vous ici. C'est seulement la ministre qui a la
parole.
M. Derraji : ...
La Présidente (Mme Maccarone) : ...S'il
vous plaît! M. le député. Merci. Mme la ministre.
Mme Guilbault :Donc, c'est ça. Alors, le propos du projet de loi, c'est de
se donner des moyens pour faire plus de transport collectif. Donc, je
m'explique mal la cadence, à ce jour, des travaux, quand on veut déposer le
maximum de motions préliminaires jusqu'à ce que la présidence doive trancher
sur le fait qu'il faut passer à une autre étape. Quand on nous dépose une
motion préliminaire pour entendre un groupe qui est déjà venu en consultations
particulières. Ils ont fait la même chose à mon dernier projet de loi de
sécurité routière. Ils avaient fait une motion préliminaire pour demander qu'on
invite la FADOQ, et je leur ai montré un courriel, où on avait invité la FADOQ,
et la FADOQ avait décliné. Ils ont passé une heure à parler de ça. ...la même
chose avec le bureau du coroner en sécurité routière. On aurait dû inviter le
bureau du coroner. Je leur montre un courriel au bureau du coroner qui
dit : Merci, mais non merci, on ne veut pas y aller. Une heure à parler du
bureau du coroner.
Donc, quand on vient me dire que c'est des
travaux sérieux, puis que là, le Parti libéral, encore une fois, est très
osmotique avec Québec solidaire. Puis Québec solidaire a emprunté l'excellente
phrase de notre collègue qui dit : Nous, on est le contrôleur de l'action
gouvernementale. Mme la Présidente, là, quand on travaille sur le fond des
choses, qu'on nous fait des propositions concrètes, qu'on avance, moi, je veux
bien. Puis c'est vrai que l'opposition a un rôle, puis j'ai été dans
l'opposition. Moi, je comprends très bien, là, tout ce qui se passe dans la
salle ici. Mais quand on fait du temps sur des motions pour passer une heure à
nous demander d'entendre un groupe qui a déjà pris la peine de venir s'asseoir
ici pour nous parler, là je pense que ça, c'est un manque de respect envers les
fonds publics qui financent les salaires de tout le monde ici, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Maccarone) : ...avant
de vous recéder la parole, M. le député de Nelligan, je veux juste faire un
appel à tous les collègues autour de la table, la ministre a parlé de les
remarques irrespectueuses, que tout le monde garde le respect entre nous, s'il
vous plaît. On peut élever le débat. Tout le monde peut dire ce qu'il souhaite
dire. Mme la ministre a le droit d'évoquer qu'est-ce qu'elle vient de dire. M.
le député, vous aussi, vous avez le droit de faire vos demandes. Alors, M. le
député, si on peut continuer, s'il vous plaît, avec le calme et le respect.
M. Derraji : Oui, c'est bon,
Mme la Présidente. Je pense que le débat, il est constructif et vous veillez
très bien sur nos travaux. Et, s'il y a des collègues qui veulent nous
interpeler, on appelle le député avec le nom de la circonscription, pas avec
son prénom. Ils peuvent le faire avec vous directement. Donc, je tiens juste à
le répéter parce que je n'appelle personne avec son prénom. Et, s'il y a
quelque chose, bien, ils peuvent prendre la parole et parler. Ça, vous le
savez, Mme la Présidente.
Je reviens à la définition. Mme la
Présidente, c'est quand même important, la définition d'un projet complexe. Ce
que je déplore, c'est que cette définition arrive maintenant. Et, quand je dis
«maintenant», c'est que cette définition concerne aussi les acteurs du milieu,
pas uniquement les quelques députés autour de la table. Je comprends que ça a
été oublié. Il n'a pas été défini. Il ne peut pas me dire aujourd'hui le
contraire. Le gouvernement, Mme la ministre, dans la rédaction de son projet de
loi, a mis juste «projet complexe». Il n'y avait pas de définition. Il n'y
avait pas de définition d'un projet complexe. Et c'est vrai, je l'ai mentionné,
comme les autres groupes, ils l'ont mentionné en commission parlementaire.
Mais, comme je vous ai dit, cette définition vient d'être rendue publique.
Nous, on va contacter le groupe. On va leur parler parce que c'est notre
devoir. C'est notre devoir, parler avec le groupe. Mme la ministre, c'est
elle-même qui a parlé de son fameux projet de loi. Bien, vous savez quoi? On a
bien fait de parler du coroner. Parce qu'on a vu que le coroner, qu'est-ce
qu'il a demandé à la SAAQ, il leur a demandé de parler du 0,05, Mme la
Présidente. Donc, je pense que je n'ai pas de leçon à recevoir par rapport à
ça. Quand on demande, on dépose des motions préliminaires, on fait notre
travail. Grâce au travail d'enquête d'un journal, Le Devoir, on a pu voir
l'avis caviardé de la SAAQ, Mme la Présidente.
Entre... Entre parenthèses, ce n'est pas
moi qui ait ramené ce débat, maintenant. C'est Mme la ministre qui parle d'un
autre projet de loi. Donc, ne me faites pas dire que je n'ai pas le droit de le
parler, ce n'est même pas moi qui a évoqué ça. Ce n'est même pas moi qui a
parlé des remarques préliminaires d'un autre projet de loi. Mais je me permets
quand même, du moment qu'il l'évoque, le projet de loi sur la sécurité
routière, que le temps nous a donné raison, parce que le coroner a fait la
demande très explicitement à la SAAQ, chose qui a été caviardée par la SAAQ. Et
merci à la pression et le travail d'enquête du journal Le Devoir et aux deux
journalistes qui ont fait un travail exceptionnel. La ministre n'avait pas le
choix, Mme la Présidente, que de dévoiler l'avis. Je ferme la parenthèse par
rapport à ça.
Et je reviens aux composantes. Donc les
composantes que je vois devant moi qui reflètent un pu les propos du P.D.G. de
Pomerleau, la question est très simple : Est-ce qu'ils sont tous au même
niveau? Donc, peu importe le projet qu'on va voir, quand on dit que
l'échéancier, stratégie de financement, si j'ai deux éléments, ces deux
composantes sont là, le projet, il est considéré complexe? Je veux juste voir
est-ce qu'il y a des indicateurs ou des paramètres à prendre en considération,
parce que quand même, c'est une définition très, très large, très large, et on
peut juste clarifier l'ampleur de ces composantes, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre. L'ampleur des composantes.
Mme Guilbault :Bien, dans quel sens, l'ampleur des... La pondération
relative?
M. Derraji : Oui. Si vous
m'écoutez, oui, la pondération.
Mme Guilbault :Bien, c'est parce que, tantôt, j'ai demandé au début de ma
précédente intervention qu'est-ce qu'il veut dire, est-ce qu'il veut dire
l'ordre ou la pondération relative? Mais, dans son plaidoyer sur la SAAQ, il a
oublié de répondre à ma propre question. Donc là, je comprends que c'est la
pondération relative.
M. Derraji : Oui. Juste,
encore une fois, c'est des questions courtes, ça ne me dérange absolument pas.
Mais ce n'est pas moi qui a parlé du coroner, ce n'est pas moi qui l'a évoqué.
Donc, ça ne me dérange pas qu'on avance très rapidement, mais ne me... ne me
dites pas que je n'ai pas le droit de parler parce que c'est Mme la ministre elle-même
qui ouvre la porte à d'autres sujets.
Maintenant, oui, c'est la pondération.
La Présidente (Mme Maccarone) : Elle
n'a jamais dit ça, M. le député.
M. Derraji : Non, non. La
pondération.
La Présidente (Mme Maccarone) : Continuez,
Mme la ministre.
• (16 heures) •
Mme Guilbault :Bien, il a raison, puis je le maintiens. Puis, si je sens
d'autres digressions, je vais le ramener, là. Ça, c'est des exemples, puis moi,
je trouve ça important que ce soit enregistré, là. Quand le Parti libéral et
Québec solidaire font des motions d'une heure pour demander qu'on entende
Trajectoire, qui était déjà venu, puis au précédent projet de loi, à la FADOQ,
qui avait décliné, je pense que c'est leur droit...
16 h (version non révisée)
Mme Guilbault :...qu'il y avait... Là, il va nous dire que c'est Alliance
TRANSIT, mais la présidente de Trajectoire était assise là. On l'a en photo,
sur vidéo. Ça fait qu'à un moment donné, tu sais, je pense que ça revient au
même. Et le Bureau du coroner qui avait décliné, mais on passe une heure à dire
qu'il faudrait les inviter, ça, Mme la Présidente, là, on peut avoir chacun
notre interprétation, mais, moi, les fonds publics sont rares, on le sait,
hein? Tu sais, on a moins d'argent qu'on a déjà eu. Alors, quand on utilise l'argent
pour payer des salaires, pour payer des gens venir passer une heure à nous dire
qu'on devrait inviter quelqu'un qui a déjà été invité mais qui a dit non...
M. Derraji : ...pas demandé
quelqu'un d'autre.
Mme Guilbault :...tu sais. Alors nous, à la CAQ, on trouve que ça n'a pas
de bon sens. Le Parti libéral, Québec solidaire aiment mieux travailler comme
ça. Parfait. Mais je pense que c'est important de bien camper qu'on a une
opinion très différente sur la rentabilisation des fonds publics qui paient nos
salaires.
Cela étant, la pondération relative, bien,
Mme la Présidente, ça va dépendre des projets puis ça va être une appréciation
globale. Ce n'est pas pour... C'est pour ça, là, qu'on en a plusieurs pour
certains projets, tu sais, on donne l'exemple puis, tu sais, la stratégie de
financement d'un projet à l'autre va être différente. La nature et la diversité
des partenaires va être différente, en espérant qu'on aura le fédéral le plus souvent
possible, hein? Québec solidaire qui a fini par comprendre que c'est important.
Mon collègue de Nelligan qui a dit qu'il allait nous aider, puis peut être son
futur chef aussi.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre, attention aux paroles, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :C'est vrai. Alors, les parties prenantes vont être
différentes aussi d'un projet à l'autre dépendant, tu sais, où on le fait, ça
touche combien de municipalités. Évidemment, dans le territoire de la CMM, on
va avoir l'ARTM et compagnie. Donc, voyez, tu sais, à sa face, même, là, on
voit bien que ces paramètres-là sont appelés à varier d'un projet à l'autre, d'où...
oui, c'est ça. Alors donc, d'où le fait que, d'un projet à l'autre, ça dépend.
Mais en bout de ligne, puis tu sais peut-être repartir aussi de la base de ça,
là, on est en train de créer Mobilité Infra Québec à qui le gouvernement va
pouvoir confier des projets de transport complexes. Le gouvernement, il est là
pour gouverner, ça fait qu'en quelque part aussi, il y a des décisions qui vont
se prendre dans l'appréciation du complexe. C'est bon d'avoir des référents, c'est
pour ça qu'on amène huit... huit indicateurs pour le concept. Mais après ça, l'appréciation
va se faire, puis les mandats vont être confiés par le gouvernement. Un jour,
ça ne sera plus la CAQ, le gouvernement, ça va être quelqu'un d'autre, là, et
il va fonctionner avec cette lo-là, puis il va confier à Mobilité Infra Québec
des projets de transport complexes, puis ça va être ça. Alors, c'est un outil
pour guider les décisions, un peu comme les outils, là, que j'ai cité tout à l'heure
ailleurs au fédéral, puis ailleurs sur d'autres continents. Mais en bout de
ligne, il y a... il y a... comment je pourrais dire, il y a une décision aussi
de l'exécutif du gouvernement de confier des projets à Mobilité Infra Québec
qui va reposer sur ces paramètres-là, qui vont être variables d'un projet à l'autre.
M. Derraji : Mais je vais
juste... Ça ne vous dérange pas? Je vais juste revenir parce que, là, on
avance. Donc oui, il y aura de la pondération et, au bout de la ligne, c'est le
gouvernement qui va trancher dans cette pondération. Ce n'est pas la MIQ, ce n'est
pas l'agence.
Mme Guilbault :Non, mais ce que je veux dire, c'est que l'évaluation de la
complexité du projet va se faire sur la base de ces paramètres-là. Mais
autrement dit, un projet complexe pourrait exister dans l'espace-temps, mais le
gouvernement ne va pas nécessairement le donner comme mandat à Mobilité Infra Québec.
Tu sais, là, le gouvernement et tous les gouvernements qui vont nous suivre
vont... vont décider de confier certains mandats. Moi, j'ai parlé souvent du
projet de l'Est, bon, bien, mais peut-être qu'un jour il va y avoir d'autres
mondes qui vont faire d'autres choses, là.
M. Derraji : Oui, je vais
juste...
Mme Guilbault :Oui.
M. Derraji : ...je vais juste
répéter ma question, on avance, Mme la Présidente. Donc, est-ce que c'est le ou
la ministre ou l'agence qui va déterminer la complexité du projet? Qui va faire
cette étude? Demain, il y a un projet sur la table, donc c'est l'agence qui va
dire : Ce projet, il est complexe. Après, la décision va revenir, ou le
ministre ou la ministre en question du Transport va dire : Oui, on va
aller de l'avant. Qui va déterminer la complexité.
Mme Guilbault : Bien, c'est une décision du conseil des ministres. C'est
un décret qui est pris par le conseil des ministres.
M. Derraji : O.K. Et ces
paramètres... c'est ces paramètres qui vont guider le Conseil des ministres ou
Mobilité Infra Québec?
Mme Guilbault :Bien, l'ensemble de l'oeuvre, Mobilité Infra Québec, je
veux dire. Mais Mobilité Infra Québec, il va se faire confier le projet. Ça
fait que, là, il va le réaliser, le projet. Il va y avoir aussi des mandats de
planification. Il pourrait avoir des mois de planification. On va y arriver. Je
pense que c'est l'article 5 ou 6, là. Ça fait que c'est ça alors.
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le député.
M. Derraji : Je n'ai plus de
questions.
La Présidente (Mme Maccarone) : ...
M. Grandmont : Tout d'abord
donc à Mme la ministre... Bon, je veux juste... Je ne reviendrai pas sur tout
ce qui a été dit, là, on... J'ai répliqué, à plusieurs reprises, là, sur
plusieurs des choses que Mme la ministre avance, avec lesquelles évidemment je
ne suis pas d'accord, mais ce n'est pas grave, je vais la laisser intervenir
comme elle veut. Mais.
M. Grandmont : ...Peut-être
sur deux choses. La première, c'est sur la bonne utilisation des fonds publics.
Je pense qu'elle-même a donné la réponse plus tôt. Elle a dit : On n'est
pas... On a un traitement annuel. On n'est pas payé à l'heure. On n'a pas de
temps supplémentaire. Même si la... Même si la commission doit prendre un petit
peu plus de temps ou moins de temps pour étudier le projet de loi, à la fin,
c'est le même budget, là. Ça fait que je veux juste dire que c'est un argument
qui est inexact. Elle ne peut pas continuer à l'utiliser, là. Je veux dire,
c'est la même masse salariale. C'est les mêmes... à moins qu'il y ait une
indication contraire, là, mais, je veux dire, on travaille sur... les employés
travaillent sur ce projet de loi là. Ils pourraient travailler sur un autre aussi.
Là, il travaille actuellement sur un projet de loi. Si on n'était pas là en
train de siéger, ça serait peut-être un autre projet de loi avec d'autres
employés d'un autre ministère. Je veux dire, à la fin, c'est... nul, à ma
compréhension.
Mme Guilbault :Bien, non, parce que, quand ça fait... Comme là, ça doit
faire quoi, presque 45 heures qu'on est là-dessus. On est à
l'article 4. Moi, pendant que je suis ici, évidemment, je ne suis pas en
train de faire autre chose. Ça fait que c'est correct que je sois ici. Sauf que
si on nous garde sur un projet de loi pendant 150 heures au lieu de
50 heures, par exemple, pendant ces 100 heures-là, moi, en tout cas,
j'informe mon collègue de Taschereau que moi, j'ai beaucoup de choses à faire,
là. J'imagine qu'eux aussi. Alors...
M. Grandmont : Oui, oui. Tout
à fait.
Mme Guilbault :Alors, si je ne suis pas ici, je fais autre chose. Donc,
pendant que je suis ici, je ne peux pas faire autre chose. Alors...
M. Grandmont : Oui, mais c'est
le même salaire. C'est la même charge salariale pour le gouvernement, là....
Mme Guilbault :Oui, mais, moi, dans ma...
M. Grandmont : ...que vous
fassiez autre chose ou que vous soyez ici, là.
Mme Guilbault :...moi, dans ma notion de rentabilisation des fonds
publics, les gens ont besoin que les dossiers avancent. Alors, il y a
24 heures dans une journée. Pour le citoyen... Tu sais, mettons, comme je
disais : Il y a 24 heures dans une journée. On en travaille un...
quand même un nombre important, mais, à un moment donné, des fois aussi, il
faut aller s'occuper de nos enfants puis dormir une fois de temps en temps. Ça
fait que si dans une session on a passé 150 heures à être ici, à écouter
des motions préliminaires puis à écouter des choses comme ça, qui ne font pas
avancer le projet de loi alors qu'on aurait pu faire autre chose... Moi, je
pourrais faire avancer d'autres dossiers. Je pourrais aller rencontrer des élus
sur le terrain. Je pourrais être dans Louis-Hébert. Je pourrais faire plein
d'autres choses que je ne fais pas parce que je suis ici. Puis c'est correct
que je sois ici, c'est moi qui l'a déposé le projet de loi. Je savais très bien
que je viendrais en commission. Bien, après ça, il y a un choix, des
oppositions de prendre plus ou moins de temps. Et ce que je dis, c'est que
j'observe que, dans mon dernier projet de loi, tout comme celui-ci, il y a eu
le choix de maximiser les outils parlementaires à leur disposition en termes de
motion préliminaire, jusqu'à ce qu'à deux reprises ils testent la jurisprudence
de la présidence, qui était d'ailleurs la même présidente les deux fois, qui a
été obligée de dire : Là, il va falloir passer à une autre étape parce
qu'on a assez passé de temps là-dessus, dont des motions pour parler de groupes
qui, soit étaient déjà venus, soit avaient déjà décliné. Tu sais, ça fait que
moi, encore une fois, on parle de notions avec divers indicateurs, là. Moi,
dans ma notion de rentabilisation des fonds publics, il y a aussi ça, là. Je
pense, c'est une appréciation globale, mais comme j'ai bien dit : Moi, je
suis tout à fait à l'aise de dire que la CAQ a une opinion sur la
rentabilisation des fonds publics qui paie nos salaires puis la cadence qu'on
devrait se donner pour des travaux parlementaires, qui est très différente de
celle des oppositions, puis je suis confortable avec ça. Moi, je pense que
c'est sain de vouloir rentabiliser les fonds publics puis de vouloir le faire
aussi en transport collectif, d'où le fait que je suis préoccupée par le fait
qu'on devrait adopter ce projet de loi là le plus rapidement possible, tout en
faisant un travail rigoureux, parce que des gens attendent après ça puis des
projets attendent après ça.
M. Grandmont : Bien, le
gouvernement... Je veux dire, il faut voir l'ensemble de l'oeuvre, là.
C'est-à-dire que le gouvernement... Si ce n'était pas nous qui étions ici, ça
serait de vos collègues qui viendraient ici pour d'autres projets de loi, puis
on mobiliserait des gens pour la même chose. Donc, à la fin, je veux dire, si
vous êtes ici puis si on est ici, bien, c'est des collègues à vous qui ne sont
pas occupés par une commission parlementaire, qui sont en train de faire
d'autre travail que celui d'être dans une étude détaillée de projet de loi.
Donc, pour moi, c'est pour ça qu'à la fin,
là, quand on regarde la globalité de... sur l'ensemble d'un gouvernement, je
veux dire... Puis moi, mon objectif, c'est vraiment d'avoir le meilleur projet
de loi possible. D'ailleurs, je vais vous proposer sous peu un sous-amendement
que je pense intéressant, et on verra.
• (16 h 10) •
Puis autre chose aussi, peut-être sur la
question, là, des amendements, les avoir reçus plus tôt, là. Moi, je suis quand
même d'accord avec mon collègue de Nelligan quand il dit qu'on aurait pu, on
aurait dû, on aurait apprécié, ça aurait peut-être aidé pour le travail,
recevoir ces amendements-là plus tôt. Plus tôt parce qu'effectivement, lors du
briefing technique, il nous a été annoncé par votre collègue qu'il y avait
plusieurs amendements qui allaient être proposés par la partie gouvernementale.
Bien, vous comprenez que j'apprécie beaucoup mon collègue, mais on n'a pas les
outils puis les ressources pour être capables d'analyser longtemps d'avance.
Puis là on parle d'un amendement qu'on a à peu près deux heures pour regarder,
analyser au meilleur de nos connaissances. Bien, c'est quand même un enjeu
fondamental pour que vous preniez la peine vous-même de déposer un amendement,
qui nous avait été demandé à peu près par tout le monde, bien... puis qui va
servir, en fait, de grille d'analyse pour déterminer quels sont ou quels ne
sont pas les projets complexes que pourra réaliser Mobilité Infra Québec. Bien,
on est pas mal dans... dans le cœur, en fait, du projet de loi, là, avec ça,
puis ça le dit, en fait, c'est les projets complexes de transport collectif...
M. Grandmont : ...donc, je
veux dire, ça, c'est assez fondamental. Donc, avoir deux heures pour
l'analyser, pour essayer de faire de notre mieux, si on est capables de les
avoir plusieurs jours à l'avance, alors qu'on savait déjà, dès le briefing
technique, qu'on aurait plusieurs amendements, probablement, dont celui-ci,
bien, nous, ça nous aide à avoir des propositions qui sont plus adéquates,
mieux mesurées, plus balancées. C'est juste ça que je veux dire. Vous n'êtes
pas obligée de répondre, c'est simplement mon avis là-dessus. Vous pouvez
répondre aussi si vous voulez, là...
Mme Guilbault :Non... Bien, en fait, juste peut-être pour finir sur la
forme puis les travaux, je ne connais pas par cœur ce qui se passe exactement
dans chaque commission, là. Je... Tu sais, ma fougère, c'est la Commission des
transports et de l'environnement. Puis j'imagine que mes collègues en face sont
sur d'autres commissions aussi, d'autres projets de loi. Je ne sais pas s'ils
ont l'habitude systématiquement de déposer le maximum de motions préliminaires
possible sur chaque commission, avec tous les ministres. Mon hypothèse, c'est
que non et que là, comme par hasard, ils l'ont fait deux fois de suite avec
moi. Mais peut-être qu'ils le font à chaque fois, auquel cas, si, à chaque
fois, sur chaque commission où ils vont, ils déposent des motions préliminaires
pour entendre des groupes qui ont déjà été entendus, c'est encore plus
désespérant que s'ils le font juste avec moi, Mme la Présidente. C'est ce que
j'aurais à dire là-dessus.
M. Grandmont : ...parce que
je ne voulais pas parler de... parce que je pensais qu'on avait épuisé, en
fait, cet aspect-là de la conversation, mais, puisque Mme la ministre en parle
elle-même...
Elle a dit tantôt : La présidente de
Trajectoire Québec était... d'abord, c'était l'ancienne directrice générale,
puis elle a été là comme membre de Transit. Pourquoi? Parce qu'on avait
demandé, nous, à ce que Trajectoire, un groupe qui représente les usagers du
transport collectif, soit entendu dans le cadre d'un projet de loi qui touche
la création de nouveaux projets de transport collectif. Ça a été refusé par la
partie gouvernementale. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, là. J'ai beaucoup
insisté auprès de mon équipe de travaux parlementaires pour que Trajectoire
Québec soit entendu. Ça a toujours été refusé. Je ne sais pas pourquoi, ça a
toujours été refusé. Alors, qu'est-ce que ces groupes-là ont fait? Bien, ils ont
décidé de venir sous le chapeau de l'Alliance Transit, parce qu'ils sont
membres de l'Alliance Transit, mais ils n'ont pas jasé... ils n'ont pas défendu
le point de vue des usagers, là, ils se sont attachés, ils ont discuté, leurs
réponses, le mémoire qu'ils ont fait étaient dans le cadre de la mission de
Transit, qui est bien différente de celle de Trajectoire Québec. Alors,
peut-être que, pour Mme la ministre, c'est un peu la même chose, mais il y a
une grosse différence entre les deux, et c'est pour ça qu'on a insisté pour que
Trajectoire Québec vienne.
Elle fait référence après ça à la FADOQ.
Je sais que, pendant les... le projet de loi n° 48, elle nous avait servi cette
réponse-là, qu'ils avaient décliné l'invitation à être présents. Soit. Est-ce
que, dans le cadre de ce projet de loi là, le 61, ils ont aussi décliné
l'invitation à participer?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Non, mais moi, je parlais de la FADOQ dans le cadre du 48.
M. Grandmont : Oui. Moi, je
parle du 61. C'est le 61 qu'on étudie.
Mme Guilbault :Ah! bien là, le 61, il faudrait que je regarde la liste des
invités, là, je ne les ai pas tous par coeur.
M. Grandmont : Parce qu'on me
sert la réponse sur le 48 alors qu'on parle du 61. À un moment donné...
Mme Guilbault :Bien, premièrement, je pense qu'on sert les réponses qui
nous arrangent de l'autre côté de la banquette aussi.
Deuxièmement, j'ai bien dit, j'ai bien
dit, là, tantôt, là, j'ai donné l'exemple de Trajectoire ici en disant que la
personne était Mme Doyon... Doyon ou Houde?
M. Grandmont : Sarah V.
Doyon.
Mme Guilbault :Parce qu'il y a deux Sarah. Il y a Sarah Doyon et Sarah
Houde, c'est ça...
M. Grandmont : Sarah Houde,
c'est Propulsion Québec.
Mme Guilbault :C'était Propulsion, c'est ça?
Une voix : ...
Mme Guilbault :Mais c'est pour ça... O.K. Enfin... Puis je ne veux pas...
je ne veux pas la... je ne veux pas donner le mauvais nom. Donc, elle était
assise ici, dans la pièce, vidéo.
M. Grandmont : Oui.
Mme Guilbault :Bon. Et, après ça, j'ai dit... Ça, c'était pour le 61. Et
après j'ai dit : Mon dernier projet de loi, 48, sur la sécurité routière,
ils ont fait une motion sur la FADOQ, j'ai bien précisé que c'était pour le 48,
alors que la FADOQ avait décliné, dans le 48, poliment. Je pense que c'est leur
droit, mais vous avez quand même fait une heure là-dessus.
Et le bureau du coroner, on les invite, et
je vous démontre le courriel écrit de Maître Bernier, Renaud Bernier, le
coroner en chef, qui dit : Merci...
M. Grandmont : On est encore
sur le 48, là?
Mme Guilbault :Oui, oui, sur le 48. Mais c'est pour ça. Non, mais je suis
en train de documenter le caractère systématique de cette habitude-là sur mes
commissions, en disant : Je ne sais pas s'ils le font ailleurs, je n'ai
pas cette information-là, ça fait que je ne m'avancerai pas, mais j'espère,
pour le bien de la cadence des travaux, qu'ils ne le font pas. Et, s'ils le
font systématiquement puis qu'ils font des motions pour inviter des groupes qui
ont soit déjà décliné ou qui sont soit déjà venus, j'ai dit tout à l'heure, et
je le maintiens, que c'est encore plus désespérant parce qu'on a un devoir de
faire avancer les travaux, les articles du projet de loi, et, quand c'est rendu
que la présidence doit trancher en faveur de la partie gouvernementale parce
qu'il est temps de passer à autre chose, parce que le droit parlementaire puis
les règles du Parlement font en sorte que les oppositions ont trop étiré le
temps sur une partie, qui est leur droit, mais qu'ils sont allés au maximum de
ce que le Parlement prévoit deux fois de suite sur mes deux projets de loi...
Mme Guilbault :...Moi, je fais juste noter ça au micro. Parce que, tu
sais, ce n'est pas évident, là. Nous, on est dans une bulle parlementaire. Mes
citoyens, là, qui paient des impôts puis qui paient nos salaires, là... Je
pense, c'est important que les gens comprennent comment ça fonctionne ici, là,
tu sais. Alors, c'est correct de prendre du temps pour des choses qui valent la
peine, mais quand on prend du temps pour demander qu'on invite des gens qui ont
déjà été invités puis qui ont déjà décliné, en ce qui me concerne, c'est très
différent d'un débat de fond sur un article, par exemple.
M. Grandmont : Est-ce que
Trajectoire Québec avait refusé?
Mme Guilbault :Trajectoire Québec était assis ici, là, sur la chaise qui
est la plus à droite.
M. Grandmont : Au nom de
Transit, parce qu'ils ont été refusés par la partie gouvernementale.
Mme Guilbault :Bien oui, mais c'est parce qu'ils étaient déjà présents.
M. Grandmont : Non, non. Non,
non. Ils parlaient...
Mme Guilbault :C'est la... Le même être humain était assis ici, dans la
pièce.
M. Grandmont : Ce n'est pas
la même...
Mme Guilbault :Ça fait qu'on peut débattre longtemps, là, mais cette
personne-là était assise ici, et, après ça, on fait une heure pour dire qu'on
devrait la réinviter.
M. Grandmont : Ce n'était pas
la même organisation, évidemment, donc ce n'est pas le même discours. Ce n'est
pas les mêmes approches. Ce n'est pas les mêmes questions. Ce n'est pas les
mêmes points qu'on avance, non, non. Ce sera tout pour l'instant. Je vais
attendre avant de déposer mon sous-amendement.
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui. Mme la
Présidente, là, je ne sais pas si je dois discuter des motions préliminaires,
des fonds publics ou de l'amendement qui a été déposé par la ministre, là. Je
suis un petit peu interloqué par la discussion qu'on a présentement. Alors,
j'hésite à embarquer dans le sujet parce que je pense que, si la ministre
parlait de digression, là, je pense que tout le monde est un petit peu coupable
autour de la table, là. Est-ce que j'en rajoute ou bien je ramène le sujet
principal qui devrait faire l'objet de nos travaux? Je pense que je vais opter
pour la deuxième option puis parler de l'amendement. Puis on pourra revenir sur
les fonds publics et puis pour juger si l'opposition étire trop le temps ou
savoir si ce sont des choses qui valent la peine, là. Je vais mettre ça de côté
parce que j'aurais beaucoup de réactions puis je pense, ça ne contribuerait pas
tellement au débat cet après-midi.
Alors, je vais regarder la définition
parce que moi, j'apprécie le fait que la ministre dépose aujourd'hui une
définition d'un projet de loi complexe, mais je trouve cette définition
éminemment complexe et je ne suis pas sûr que c'est le type de définition qui
nous aide à déterminer ce qu'est un projet complexe de ce qu'est un projet
majeur ou un projet standard. Et je m'explique. On lit la définition
ainsi : Un projet complexe, c'est... les composantes ou le cumul de ses
composantes, donc le cumul de celles-ci... Et là, si on ne nomme pas les
composantes, on dit : Ses composantes ou le cumul de celles-ci présentent
un degré élevé d'intensité ou de variabilité.
Donc, j'essaie de décortiquer, là. On
dit : C'est un projet dont les composantes ou le cumul de ses composantes
va présenter un degré élevé d'intensité ou de variabilité. Évidemment, il va
falloir qu'on définisse c'est quoi, un degré élevé d'intensité. De quoi
parle-t-on quand on parle d'intensité puis qu'est-ce qu'un degré élevé? Est-ce
qu'on a une échelle d'intensité de 1 à 10, de 1 à 100, de A à Z, de A à F. Bon,
le degré élevé d'intensité sera laissé à l'appréciation de qui exactement et
avec quelle grille d'analyse?
• (16 h 20) •
Pour ce qui est de la variabilité,
j'aimerais qu'on la définisse également. Qu'est-ce que c'est qu'une variabilité
pour les différentes composantes qu'on a nommées? Et là c'est encore plus
intéressant quand on regarde chacune des composantes qu'on a identifiées. Premièrement,
est-ce que ce sont des composantes dont la liste est exhaustive ou il pourrait
y avoir d'autres composantes qu'on ajoute ou qu'on retire? Est-ce que c'est
comme ça, une seule de ces composantes-là ayant un degré élevé d'intensité, ça
justifie que c'est un projet complexe ou ça prend une combinaison de celles-ci
et jusqu'à combien? Sur les huit composantes, est-ce qu'il faut arriver à une
espèce de point de bascule, où on en a quatre, puis là ça devient un projet
complexe ou on en a que deux, ça l'est un peu moins? J'aimerais comprendre la
mécanique d'application d'une définition comme celle-là et... parce que sinon,
cette définition-là, elle peut être interprétée et utilisée de façon très
différente d'une personne à une autre, d'un ministre à un autre, d'un
gouvernement à un autre, d'une entreprise... Bref, c'est... je ne pense pas que
ça nous rapproche d'une clarification. Puis je pense, c'est fondamental, Mme
la Présidente, ce qu'on essaie de faire aujourd'hui, puis à chaque fois qu'on
siège, puis c'est pour ça que ça existe des commissions parlementaires, c'est
d'essayer de déterminer...
M. Arseneau : ...déterminer
le plus précisément possible quelle est l'intention du législateur. Parce qu'on
va devoir vivre avec cette loi-là pendant des années et des années. On va
devoir appuyer des investissements publics, des fonds publics de nos
contribuables québécois sur la base d'éléments comme ceux-là, qui sont
extrêmement actuellement difficiles à saisir pour... pour nous, parlementaires.
Imaginez pour... pour des gens qui n'ont pas travaillé déjà des heures et des
heures sur le projet de loi. Alors, je continue dans mes réflexions, puis je...
ensuite peut-être que la ministre pourra se prononcer.
Quand on parle de la portée, la portée
d'un projet, encore une fois, est-ce qu'on peut définir la portée? Est-ce qu'on
parle de la portée territoriale? Est-ce qu'on parle de la portée financière, la
portée en termes de nombre d'années d'opération, de nombre d'années de
chantier, d'élaboration de ce projet? Je ne sais pas ce que ça veut dire
exactement «la portée du projet», tu sais. C'est comme une espèce de mot-valise
qu'on transporte, la portée, mais sans savoir exactement ce dont il est
question. Bon, l'échéancier, c'est plus précis, mais encore une fois, ça
dépendra de l'échéancier.
Mais oui, il y a toujours un échéancier.
Qu'est-ce qui va faire qu'un échéancier est intensif ou variable? Vous
comprenez, là, le degré élevé d'intensité, bien, il réfère à chacune des
composantes. Donc, qu'est-ce qu'un échéancier qui comporte un degré élevé
d'intensité? C'est un échéancier qui est court. Je veux dire, parce que plus le
chantier va être court, plus c'est complexe. C'est-tu ça que ça veut dire? Et
si, au contraire, on a un échéancier pour un projet de construction d'un
troisième lien, disons, exemple comme ça, pigé au hasard, là, tu sais, vraiment
spontanément, puis qu'on dit que cet échéancier-là va s'étaler sur huit ans,
est-ce que c'est un échéancier à degré élevé d'intensité? Moi, je pense que
c'est beaucoup de temps, huit ans, mais pour certains, ça peut être un degré
élevé d'intensité. La variabilité, l'échéancier variable, ça veut dire qu'on se
donne entre deux et huit ans pour le faire. Donc, c'est une variabilité assez
grande, donc un degré élevé de variabilité pour cet échéancier-là.
L'intégration de nouvelles technologies,
ça, c'est toujours un peu amusant parce qu'à chaque... à chaque génération, on
a des nouvelles technologies. Les nouvelles technologies d'aujourd'hui sont des
anciennes technologies de demain, et puis... et habituellement, bien, les
nouvelles technologies, elles existent déjà au moment des mettre en œuvre.
Jusqu'à quel point elles sont nouvelles? Si elles ont été éprouvées ailleurs,
bien... puis j'espère qu'elles sont éprouvées ailleurs parce que sinon, on est
toujours dans le développement de nouvelles technologies. On va être un peu les
cobayes de ces nouveaux instruments-là. C'est un peu particulier. Si une
nouvelle technologie a été utilisée dans un projet de tramway en Europe, est-ce
que c'est encore une nouvelle technologie puisqu'elle a été mise en œuvre?
C'est une nouvelle technologie pour nous, parce qu'on n'a jamais eu de tramway.
Mais ça, c'est un autre... un autre élément. Mais encore, qu'est-ce que
l'intégration d'une nouvelle technologie à un degré élevé d'intensité? Comment
mesurer l'intégration... en fait, le degré d'intensité d'une intégration de
nouvelles technologies? Un peu, beaucoup, passionnément, ça, c'est cette fleur,
là, tu sais, le tournesol, là, ou la marguerite, là, qu'on effeuille. Mais
c'est... ça prend un peu plus que ça pour un projet de loi, pour connaître
l'intention du législateur dans sa définition qui est censée nous faire avancer
pour déterminer, là, pour le commun des mortels puis pour le contribuable
québécois, qu'est-ce que ça veut dire qu'un projet complexe et qu'est-ce qui
justifie qu'on mette sur pied une agence flambante neuve alors que, pas plus
tard que ce matin, dans la même salle, on se faisait dire — puis je
vais faire une digression, Mme la Présidente — qu'un ministère des
Aînés, là, c'était une dépense frivole, qu'on allait augmenter les dépenses de
fonds publics de façon absolument insensée et grossière, parce qu'on voulait
dissocier des fonctionnaires qui existent déjà pour qu'ils prennent des
décisions pour les aînés.
Là, on veut fabriquer une toute nouvelle
structure, donc on ne sait pas si ça va avoir 50 400 ou
1 000 travailleurs et on sait que ça va coûter 12.9 millions. Je
ne peux pas m'empêcher de sourire parce qu'on a déposé des motions
préliminaires pour savoir combien ça allait coûter. On n'a jamais eu de
réponse. Mais c'est sûr qu'on a fait du temps parce qu'on veut que le
gouvernement rende des comptes sur l'information qu'il a peut-être et que nous,
on voudrait savoir pour donner le...
M. Arseneau : ...l'heure
juste au citoyen. Puis s'il ne l'a pas, bien, il faut qu'il aille la chercher
parce qu'on veut donner l'heure juste aux citoyens, fermeture de la
parenthèse. Qu'est-ce qu'un degré élevé d'intensité, d'intégration de nouvelles
technologies? Je ne le sais pas. Qu'est-ce qu'un degré de variabilité de
l'intégration d'une nouvelle technologie? Moi, là, j'aurais besoin que
quelqu'un m'explique : Qu'est ce que ça veut dire un degré élevé de variabilité
dans l'intégration d'une nouvelle technologie? Et là on me dit : Bien,
c'est le gouvernement qui tranchera. Il y a une définition, mais en bout de
ligne, il y aura des décisions de prises, ce sera un référent. Bien, un
référent dont on ne sait pas ce qu'il veut dire, ça n'aide pas beaucoup à
l'heure actuelle à dire : Bien oui, ça nous prend absolument une agence,
puis il faut que ça soit adopté le plus vite possible, quitte à mettre fin au
débat de façon plus rapide, là, parce qu'on perd notre temps. C'est ce qu'on
comprend du discours sous-jacent, là, aux propos de la ministre de tout à
l'heure.
La stratégie de financement... Ah non!
J'en ai passé quelques-unes. Il ne faudrait pas quand même, là. Les parties
prenantes concernées, ça, c'est peut-être le plus bel exemple de cette
difficulté-là à comprendre puis à appréhender ce que le législateur a vraiment
voulu dire. Les parties prenantes concernées vont présenter un degré élevé
d'intensité. Comment juger de l'intensité ou du degré élevé d'intensité ou de
variabilité d'une partie prenante? J'ai beaucoup de difficulté à voir. Alors,
est-ce qu'il va y avoir un test, là, de... comme on dit, là, un test
psychologique pour dire : Est-ce que vous êtes super intenses, là, vous,
les gestionnaires, là, d'une société d'État? Est-ce que ce seront les
gestionnaires dont on vérifiera le degré d'intensité ou de variabilité? Parce
qu'aujourd'hui vous dites oui, puis demain vous dites non, donc vous êtes
variable dans vos opinions. Ça se peut que ça soit à un degré trop élevé, parce
que tu dis oui au maximum, puis le lendemain tu dis non au maximum. Ça veut
dire que c'est un gros degré de variabilité dans vous, partie prenante,
gestionnaire d'une société d'État ou d'une entreprise privée avec qui je fais
affaire, parce que ce sont des parties prenantes qui sont concernées. Bien là,
évidemment, si c'est des corporations, c'est-à-dire des personnes morales, bien
là, c'est plus compliqué. Comment vérifier le degré d'intensité, là, élevé ou
moins élevé, ou plus ou moins élevé, ou de variabilité d'une personne morale?
Il me reste 10 minutes. Bien, c'est
bon parce qu'il me reste encore au moins quatre composantes, là, à décortiquer
comme ça, et puis je pense, c'est important de le faire. Parce que ce n'est pas
mieux pour la localisation. La localisation d'un projet complexe va présenter
un degré élevé d'intensité. Alors, si je veux faire la traversée du fleuve
Saint-Laurent entre Lévis puis Québec, est-ce que c'est intense? Est-ce que
c'est plus intense que si je décidais de traverser la rivière Saguenay pour
faire un pont là-bas, là. Je ne sais pas. Ou encore le fleuve, bien, juste une
partie. C'est peut-être moins intense pour traverser, là, pour faire un pont
vers l'île d'Orléans, ça serait moins intense que traverser de l'autre bord de
l'île d'Orléans puis reprendre l'idée d'un autre parti politique qui, lui, veut
faire son troisième lien de ce bord-là. Mais donc ça serait plus intense, moins
intense, moyen. Bien, la variabilité, ça veut dire que... Variabilité, ça,
c'est... encore là, c'est qu'il y a différents endroits où je peux inscrire, ou
faire traverser, ou mettre en place, mettre en œuvre un projet complexe. Ça
devient très complexe parce qu'il y a une variabilité dans la localisation. Un
haut degré de localisation, ça... un haut degré d'intensité dans la
localisation, je ne comprends pas. Bien, probablement que je suis le seul
autour de la table à ne pas comprendre ce que signifie un degré élevé
d'intensité de localisation ou un degré de variabilité. Bien, un degré de variabilité
de localisation, ça je le comprends parce qu'on ne sait pas trop où on veut
placer le troisième lien, justement, là, dans la région de Québec. Ça fait que
ça, un haut degré de variabilité dans la localisation, ça, on le comprend.
Bien, il reste que ce n'est pas sur cet élément-là seulement qu'on peut juger
que le projet est complexe.
• (16 h 30) •
La stratégie de financement, si elle
présente un degré élevé d'intensité. Donc, l'intensité d'une stratégie de
financement, est-ce que ça correspond au montant global nécessaire en termes
d'investissement ou est-ce que c'est autre chose que je ne peux pas deviner à
l'heure actuelle dans le financement, différentes parties prenantes qui
seraient appelées à financer un projet gouvernemental? On suppose que ce sont
des projets gouvernementaux. Donc, le degré d'intensité serait lié au
montant...
16 h 30 (version non révisée)
M. Arseneau : ...versés par
chacune des parties prenantes au financement. Mais, s'il n'y en a pas
plusieurs, est-ce que... mais que le montant est du même... de la même
envergure, est-ce que ce serait un degré moins élevé d'intensité qui ferait en
sorte que ce serait un projet moins complexe, donc qui ne cadrerait pas dans
cette définition-là? Ça reste à voir.
Mais quelle est la variabilité,
maintenant, d'une stratégie de financement? On en finance l'étape préliminaire
avec un certain nombre de financiers, de... d'institutions, et puis ensuite,
bien, on change pour la mise en œuvre du chantier, puis ensuite le volet
technologie est financé par une autre partie. Est-ce que c'est ça, la
variabilité d'une stratégie de financement?
Il ne faudrait surtout pas, en fait, j'espère,
que ça signifie que la stratégie de financement va être variable, c'est-à-dire
qu'on va prévoir un projet à 10 milliards puis ça va finir à 18. Ça, ça ne
serait pas intéressant que le haut degré de variabilité, bien, nous donne des
résultats de ce type-là et puis que, sur cette base-là, où on juge que c'est un
projet complexe. Projet complexe égale projet coûteux, mais si c'est parce que
la stratégie de financement a un haut degré de variabilité, ça devient plus
délicat, on va dire ça comme ça.
«Les risques associés... Les risques
associés présentent un degré élevé d'intensité.» Donc, l'intensité du risque,
il y a... là, il y a quelque chose à partir duquel on peut travailler. Encore
faut-il qu'une échelle d'intensité soit adoptée, soit connue, soit diffusée
pour qu'on puisse dire : Les risques, ils sont d'une intensité plus ou
moins grande à partir d'un certain nombre de critères, de barèmes, et là on dit :
O.K., plus c'est élevé comme degré d'intensité du risque associé, plus ça
devient complexe à mettre en œuvre. Il y a quelque chose là d'intéressant, mais
la variabilité du risque, ça, c'est plus délicat.
Est-ce que le risque, il peut
véritablement être variable selon... selon quoi? Selon la personne qui évalue
le risque? Selon les partenaires qui sont associés? Selon les parties prenantes
qui sont mises à contribution? Comment est-ce qu'on vérifie la variabilité des
risques associés à un projet?
Je vous avoue que je ne suis pas plus
éclairé, là, sur ce sur quoi la ministre veut nous faire voter comme
amendement. Et ça me trouble un peu parce que j'aimerais ça pouvoir appuyer une
définition. J'aimerais ça qu'on puisse faire ça dans trois minutes et quart,
dire : Écoutez... Ça fait depuis le début du projet... du dépôt du projet
de loi, depuis juin dernier, on dit : Regarde, on veut faire une agence
pour appuyer et réaliser des projets complexes, puis on ne sait pas de quoi on
parle. Ça fait depuis juin. Ça fait depuis juin qu'on s'imagine que la ministre
travaille sur une définition. Et là on a ça devant nous. On a eu ça juste avant
l'heure du midi. Moi, je le regarde de toutes les façons, depuis midi, là, j'y
travaille de façon intense, là, avec un degré de variabilité nulle, ça fait que
j'y travaille, là, tu sais, mais avec un degré élevé d'intensité, puis je n'arrive
pas à comprendre où on s'en va avec une décision... une définition comme
celle-là.
«La nécessité de requérir à une expertise
de pointe.» J'aimerais juste souligner que, sur le plan du français, il me
semble y avoir une faute parce que je ne crois pas qu'on doive «requérir à une
expertise». On peut recourir, à mon sens, à une expertise ou on peut requérir
une expertise, mais le «requérir à», Mme la Présidente, en tout respect, je
pense qu'il y a une faute de français de la part du législateur. Alors, je ne
sais pas si je déposerai un amendement ou si on peut tout simplement faire
disparaître le «à» ou changer le «requérir» par «recourir», mais il y a là une
erreur, je pense. Puis il y a peut-être des gens qui sont encore plus ferrés
que moi dans la maîtrise de la langue française pour nous dire qu'il y a une
coquille là qui devrait être corrigée.
Mais la nécessité, disons, de recourir à
une expertise. Est-ce que cette nécessité-là peut se mesurer en matière d'intensité?
Jusqu'où la nécessité est intense et donc représente un degré élevé d'intensité?
Encore une fois, il est possible, j'imagine, de le faire, encore là avec une
échelle d'intensité sur la nécessité d'avoir une expertise de pointe. Mais,
encore une fois, «la variabilité de la nécessité», je n'arrive pas à saisir ce
que ça veut dire. La nécessité peut être variable, tout en étant intense, sur
le recours...
M. Arseneau : ...une
expertise de pointe. Je suis, encore une fois, assez dubitatif sur la capacité
d'un texte comme celui-là, d'éclairer non seulement les parlementaires, mais
aussi les citoyens, je pense que c'est fondamental, leur donner confiance et
leur insuffler l'enthousiasme, l'enthousiasme nécessaire pour qu'ils puissent
dire : Bien, voici, ce projet de loi là qui repose essentiellement sur
l'article 4, dont la définition de projet complexe est celle-ci, je saisis
parfaitement là où on s'en va. Ça vaut la peine qu'on y investisse temps et
argent. C'est là où je pense qu'on n'avance pas beaucoup avec cet
amendement-là. Mme la Présidente, ce sera tout pour l'instant.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci,
M. le député. Je demanderais à la partie gouvernementale, Mme la ministre,
juste de valider la question du député en ce qui concerne votre intention, ou
bien si c'est recourir à une expertise, qu'on enlève le a, juste pour
continuer. Parce que si ça...
Mme Guilbault :De prime abord, et Mme la Présidente, ce serait «recourir à
une expertise». Bien, le député a raison, ça, ça ne fonctionne pas. Puis moi,
je pensais... C'est ça. Donc, ce sera «recourir à une expertise». On va faire
la modification, Je ne sais pas si... ou je retire, je redépose. Je vous laisse
nous guider.
La Présidente (Mme Maccarone) : Oui,
exactement, exactement. Mais pendant que vous êtes en train de travailler,
peut-être sur la correction, je vais céder la parole au député de Nelligan.
M. Derraji : ...ça va être
rapide, on vient d'avoir la démonstration qu'on doit faire le travail
correctement. Et je tiens à remercier le collègue le député des
Îles-de-la-Madeleine, qui vient de démontrer, avec éloquence, que, déjà, il y a
une erreur dans l'amendement proposé par Mme la ministre. Une erreur quand même
de langue française, je ne l'ai pas vue, j'avoue. Mais je remercie mon
collègue, qui fait très bien son travail et qui ne fait pas perdre de temps à
la commission.
Ceci étant dit, ma question est très
simple : Est-ce que cet amendement, Mme la ministre, vous l'avez... vous
êtes allée au Conseil des ministres pour le déposer?
Mme Guilbault :Bien, je ne comprends pas. Les amendements que je dépose
ici, oui, forcément, ont passé au Conseil des ministres, comme les projets de
loi ou comme ce qu'on dépose, là.
M. Derraji : C'est excellent.
Oui, je peux? C'est parce que, Mme la Présidente, à chaque fois qu'il y a des
dépôts d'amendements au Conseil des ministres, il y a des documents publics que
la ministre a utilisés au Conseil des ministres. Malheureusement, ils ne sont
pas encore disponibles. Et, comme vous le savez, on fait très bien notre
travail. D'ailleurs, c'est là où on a trouvé combien ça va nous coûter,
l'agence. Et d'ailleurs, je tiens, pour les gens qui nous écoutent, qui se
posent la question sur le temps en commission parlementaire, ce n'est pas nous
qui ont payé les 7 millions de dollars pour les Kings, et ce n'est pas
nous qu'on a payé pour le chandail de hockey de Guy Lafleur.
Donc, j'ai plein d'exemples, Mme la
Présidente, que, pour nous donner un peu les outils pour avancer, si Mme la
ministre confirme qu'il est allé au Conseil des ministres, normalement, son
dépôt de l'amendement vient avec des documents. Je viens de faire la
vérification avec ma collègue, ces documents ne sont pas publics. Donc,
normalement, quand elle retourne au Conseil des ministres avec des amendements,
il y a des documents qui sont disponibles juste après.
Voilà. Oui, c'est bon, j'arrête. La
question, je l'ai posée, j'attends une réponse, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :
Oui. Bien, c'est le MCE qui s'occupe de ces dépôts de documents là. Alors, on
va s'informer, là. Moi, je ne sais pas, je ne sais pas exactement comment ça
fonctionne. Ça fait qu'on va s'informer. C'est-à-dire, attendez, je sais très
bien comment fonctionne le fait de présenter, de faire adopter des amendements
au Conseil des ministres, et je fais tout mon travail. Ce que je veux dire,
c'est que je ne sais pas comment fonctionne l'intendance autour du dépôt sur le
site Internet, j'imagine que c'est un site Internet, de ces documents-là, parce
que c'est sous la responsabilité d'un autre ministère. Alors, on va vérifier
avec eux pour le bénéfice du collègue de Nelligan.
M. Derraji : Oui, excellent,
parce que c'est une très bonne réponse, très rapide de Mme la ministre, je ne
doute pas de sa compétence, loin de là. Mais le document, vous l'avez fourni au
Conseil des ministres, on attend donc que le Conseil des ministres et le MCE le
rendent public. Est-ce qu'on peut en avoir une copie? Comme ça, on va savoir
sur quoi vous vous êtes basée pour avoir cette définition. On va avancer
rapidement. J'arrête là, c'est juste pour le temps. C'est très précieux, Mme la
Présidente.
Mme Guilbault :...vous êtes très diligents.
M. Derraji : On l'est. C'est
une erreur de votre part, et on démarre très mal le premier amendement avec une
faute de langue française... gardez une petite gêne. Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Nous allons suspendre en attendant l'amendement en question. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 40)
(Reprise à 16 h 56
)
La Présidente (Mme Maccarone) : Alors,
nous sommes de retour, et j'ai cru comprendre, M. le député de Masson, que vous
avez un sous-amendement à déposer. Allez-y
M. Lemay : Merci, Mme la
Présidente. Je vais en faire la lecture. Donc, à l'article 1, soit
l'article 4 de la Loi sur la Mobilité Infra Québec, remplacer, dans
l'amendement proposé à l'article 4, le mot «requérir» par le mot
«recourir».
Et, Mme la Présidente, on va voir
apparaître le sous-amendement à l'écran, et c'est suite à l'intervention du
député des Îles-de-la-Madeleine, que j'aimerais remercier, parce
qu'effectivement en français il y a des différences. On aurait pu garder
«requérir» et enlever le petit mot «a» qui était suite à «requérir», mais le
modifier «requérir» par «recourir» fait en sorte que c'est... c'est plus
d'actualité ou d'adon pour ce type d'interventions, parce que, bien entendu, le
verbe «requérir» signifie de «réclamer, d'exiger avec insistance et de
fermeté», alors que «recourir» est beaucoup plus doux comme approche et qu'il
reflète vraiment la nature de cet amendement. Donc, par conséquent, le
sous-amendement est déposé, et j'aimerais bien qu'on puisse débattre de ce
sous-amendement. J'imagine que ça fait consensus, puisque ça a été une
discussion qui a été proposée préalablement par le député des Îles-de-la-Madeleine.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Y a-t-il des interventions sur le sous-amendement du député de Masson? M. le
député des Îles-de-la-Madeleine, la parole est à vous.
M. Arseneau : Bien, je vais
commenter brièvement en remerciant le député de Masson de proposer cet... ce
sous-amendement-là effectivement qui... qui règle un problème qu'on avait
identifié, là, dans la formulation et je suis aussi d'accord avec sa
présentation à l'effet que «requérir» avait peut-être une connotation beaucoup
plus directive, alors que, dans le cas, je pense, qui nous occupe, c'est peut
être davantage «recourir» à des expertises externes qui auront le loisir de
faire affaire et de s'entendre avec le requéreur justement, ou pas. Alors moi,
je suis effectivement d'accord avec cette proposition d'amendement.
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le député de Nelligan.
M. Derraji : Mme la
Présidente, si on cherche un exemple parfait d'une très bonne collaboration
entre un député de l'opposition et la partie gouvernementale, on vient de
l'avoir. Quel exemple parfait que parfois vouloir aller trop vite, ça n'aide en
rien un projet de loi. Et là, on est devant un constat, que je tiens à
remercier le député des Îles-de-la-Madeleine, d'avoir bien vu, dans le projet
de loi, une erreur dans la rédaction du contenu d'un article. Nous étions un
peu chacun sur un angle au niveau de cet amendement déposé, et je tiens à le
dire, par Mme la ministre. Mais voilà une contribution, première contribution
dans ce projet de loi qui, probablement, va être voté d'une manière unanime, du
député de Masson qui vient d'amender un article déposé par sa collègue la
ministre du Transport et des Mobilités durables.
• (17 heures) •
Donc, vous voyez, Mme la Présidente, c'est
ça, le climat qui doit régner à l'intérieur de cette commission, prendre le
temps nécessaire de bien analyser, de bien faire votre travail. Et vous avez
vu, mon collègue le député des Îles-de-la-Madeleine était le dernier à bien
parler, avec... avec fougue. Je l'ai senti un peu loin, mais je l'ai senti, il
était interpellé par par cet air, par cet article, et on voit encore une fois,
pour les gens qui nous écoutent, qui se demandent...
17 h (version non révisée)
M. Derraji : ...depuis tout à
l'heure, Mme la ministre vous parle des salaires et vous parle qu'il veut aller
vite. Nous aussi. J'ai juste mentionné qu'on veut être tous rigoureux, mais
surtout, en face d'un gouvernement qui a fait perdre aux Québécois le surplus
de 7 milliards, et qu'on se ramasse avec 11 milliards de déficit.
Mais, Mme la Présidente, aujourd'hui, on a la démonstration. On n'a même pas
terminé la journée, mon collègue, avec une manière extrêmement importante,
vient de démontrer l'importance de bien faire les choses, de bien amender le
projet de loi.
Ceci étant dit, Mme la Présidente, je ne
sais pas si Mme la ministre a eu le temps de vérifier le document qu'elle a
ramené. Parce qu'on se dit toujours on doit bien faire notre travail. Il peut
me dire que je n'ai pas raison, j'ai... je n'ai aucun problème à accepter ça,
mais du moment qu'on passe avec un amendement au Conseil des ministres, j'ai
fait beaucoup de vérifications. J'ai devant moi... mémoire amendements au projet
de loi n° 53, Loi édictant la Loi sur la protection contre les
représailles liées à la divulgation d'actes répréhensibles et modifiant d'autres
dispositions législatives, j'ai mémoire concernant les amendements au projet de
loi n° 57, amendements projet de loi modernisant l'industrie de la
construction. Si jamais, Mme la ministre, ses collègues veulent qu'on partage
avec elle le contenu, aucun problème. Mais je pense que ça va nous aider, Mme
la Présidente, à part l'erreur que mon collègue vient de corriger dans le
premier article... l'article quatre, pas «le premier article», l'article
quatre. J'aimerais bien savoir est-ce qu'il veut le partager, ce qu'il a déposé
au Conseil des ministres? Parce que, de toute manière, c'est juste question de
temps avant que ce soit rendu public. Donc, je lui pose gentiment, s'il est
disponible, s'il veut absolument nous permettre de voir les documents qui
appuient cet amendement.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Oui, tout à fait. Bien, moi aussi, je remercie mon collègue
de nous avoir amené ce sous-amendement qui nous permet de faire cette
correction. Très important, la langue française, pour la Coalition avenir
Québec, vous le savez, on en parle souvent. Et ça nous permet de nous remettre
à l'esprit des notions, là, on parlait de notions de mathématiques de base ce
matin, et là, ce midi, ça nous replonge dans l'analyse grammaticale, pour ceux
qui sont de ma génération, les verbes transitifs directs, les verbes transitifs
indirects, donc requérir étant un direct et recourir un indirect. Alors, merci
au député de Masson de nous permettre de revenir sur ces belles notions de la
langue française.
Pour ce qui est des documents, c'est une
directive, en fait, là. C'est que quand on...
Une voix : ...
Mme Guilbault :C'est ça, la directive de la Gazette officielle du Québec :
«L'accessibilité des dossiers soumis au Conseil exécutif. Un mémoire comporte
généralement une partie qui devient accessible au public dès que ses recommandations
ont fait l'objet d'une décision et que celle-ci a été annoncée ou, s'il s'agit
d'un mémoire se rapportant à un projet de texte législatif ou réglementaire -
ce qui est le cas ici - dès que le projet de texte législatif a été présenté à
l'Assemblée nationale ou que le projet de texte réglementaire a été rendu
public conformément à la loi.»
Ce qui veut dire que le document... «Cette
diffusion doit être faite dans un délai de 20 jours suivant le moment où
le document devient accessible, c'est-à-dire au moment où le dossier devient
public, exemple, dépôt du projet de loi, publication...», bon, etc. Donc là, on
parle ici d'amendements. Ça fait qu'autrement dit, quand j'ai passé ça au
Conseil des ministres, il y avait des... il y avait un certain nombre d'amendements,
dont celui... dont celui qui était l'objet, mais d'autres aussi. Alors, il va
être rendu public à la suite de la diffusion, donc le dépôt, ici, du dernier
amendement qui était couvert par ce document-là, et sera déposé dans les 20 jours.
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le député.
M. Derraji : Pour résumer, on
va... on ne va pas voir la couleur ni le contenu de ce mémoire, si j'ai bien
compris. Parce que, 20 jours, avec...
Mme Guilbault :Mais on va le voir au moment du dépôt du dernier amendement
dont il faisait l'objet. Alors, c'est tributaire de l'avancement des travaux.
Je suis obligée de répondre ça.
M. Derraji : Non, non. Mais
vous avez raison, c'est 20 jours après. Mais on est sur le fond de la
discussion d'un amendement important au niveau de la définition de la
complexité des projets de transport, donc vous ne pensez pas que c'est
nécessaire de nous déposer ce qui est... ce qui a motivé votre amendement au
conseil des ministres aujourd'hui?
Mme Guilbault :Bien, dans à peu près tous les projets de loi, du moins
tous ceux que j'ai faites... que j'ai faits, il y a des amendements qui sont...
Nous, à chaque semaine, au Conseil des ministres, on approuve des amendements
dans des projets de loi, et c'est très, très, très fréquent qu'il y ait des
amendements sur divers sujets qui n'arrivent pas à la même étape du projet de
loi. Et c'est certain que ça devait se faire du temps des...
Mme Guilbault :...gouvernements libéraux aussi. Il peut demander à la
collègue à sa droite, qui est là depuis longtemps. C'est la même chose pour
tout le monde. Ces directives-là du conseil exécutif existent pour tous les
gouvernements. Alors, c'est juste de l'activité régulière.
M. Derraji : Oui. Bien, j'ai
aussi des collègues à vous que, eux, ils prennent la décision de déposer des
amendements en bloc. Et si vous prenez la décision de déposer des amendements
en bloc... C'est ce que j'ai cru comprendre dans la première réunion de débriefing,
qu'il va y avoir deux blocs, un premier bloc d'amendements, et, un peu plus
tard, un deuxième bloc, à moins... si je me trompe. Bien, voilà, c'est ce que
j'ai retenu. Et si on dépose ça, bien, si c'est déposé en bloc, bien, vous
pouvez rendre le mémoire disponible dans ce cas, mais je comprends que vous
refusez de le faire.
Donc, Mme la Présidente, je n'ai plus rien
à dire par rapport à ça, sauf remercier mon collègue le député des
Îles-de-la-Madeleine d'avoir amené cette correction à un article de projet de
loi de Mme la ministre. Merci.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui. Oui,
merci. Bien, d'abord, j'aimerais remercier aussi mon collègue député des
Îles-de-la-Madeleine d'avoir pu mettre en lumière, là, l'utilisation d'un terme
qui était... qui n'était pas idéal. En fait, là, ça change un peu le sens.
Puis, peut être pour expliquer mon propos,
je reviendrai sur les prémisses, en fait, les premières... les premières
interventions qu'on a pu faire par rapport au projet de loi n° 61. Mme la
ministre n'est pas sans savoir que j'ai caractérisé le projet de loi n° 61
comme étant un projet de loi centralisateur. Ça a été nommé aussi quand même
par plusieurs des groupes qu'on a entendus. On se rappelle que Mme la ministre
disait que plusieurs groupes disaient qu'ils étaient en accord avec la création
de l'agence, puis ce à quoi j'ai répondu : Bien, oui, mais en même temps,
ils disaient : C'est un oui conditionnel. Il y a plusieurs conditions qui
accompagnent notre approbation à la création de l'agence. Puis notamment il y
avait... il y a des choses qui revenaient plus souvent que d'autres, notamment
l'idée selon laquelle on devait avoir une collaboration entre les parties
prenantes, donc, sur le terrain, municipalités, sociétés de transport et,
évidemment, Mobilité Infra Québec. Parce que ce qu'on a vu dans le projet de
loi, puis on y viendra plus tard, mais il y a une possibilité pour Mobilité
Infra Québec d'imposer des projets, puis surtout... puis je pense que c'est là
où ça accrochait peut-être un petit peu plus, imposer des participations
financières, des contributions à des municipalités. Donc, c'est comme... puis
on disait : Je pense, de la façon, c'est libellé, c'est à défaut d'une
entente, on peut imposer la contribution. C'est... puis je comprends les
municipalités, les sociétés de transport, de dire que c'est un peu fort de
café, parce que, d'une part, bien, elles peuvent se faire imposer ça, mais,
d'autre part, c'est que ça vient fausser la négociation. On a une épée de
Damoclès au-dessus de la tête, donc on... on joue... on a un jeu de négociation
qui se fait à l'intérieur de paramètres qui impliquent que, si jamais il n'y a
pas d'entente, donc ça vient fausser finalement le rapport de force dans une
négociation. C'est toujours un peu ça une négociation, il y a un rapport de
force qui se crée. Bien, le gouvernement se garde un rapport de force qui est
extrêmement élevé parce qu'il y a cette possibilité d'imposer la contribution
financière.
Il n'y a pas non plus... puis ça a été
noté par plusieurs des acteurs qu'on a entendus lors des audiences
particulières. Il n'y a pas d'obligation de collaborer non plus avec les
parties prenantes ou Mobilité Infra Québec, ce qui a fait dire notamment à la
Fédération québécoise des municipalités : Bien, on pourrait-tu, comme,
créer une espèce de comité dans lequel il y aura... qui aura cet espace-là?
Donc, la création obligatoire d'un comité entre Mobilité Infra Québec et les
parties prenantes impliquées, municipalités, sociétés de transport, MRC aussi,
évidemment. Parce que la proposition venait de la Fédération québécoise des
municipalités, puis on sait combien les MRC sont un des rouages essentiels dans
l'organisation du pouvoir politique puis le pouvoir de dépenser aussi, là, sur
le territoire... sur un territoire donné. Bien, on peut-tu créer ce comité-là
qui va venir un peu forcer la... la collaboration entre les différents acteurs.
Parce que, pour l'instant, il n'y a absolument rien. Mobilité Infra Québec
pourrait imposer un ordre du jour, pourrait imposer des travaux, un projet.
• (17 h 10) •
Une autre façon aussi qui est apparue,
puis plusieurs acteurs aussi nous en ont parlé, quelques experts notamment...
Je pense notamment à... C'était-tu Vivre en ville? Y étais-tu venus Vivre en
ville? Non, hein? C'est ça. Non, pas Vivre en ville. En tout cas, il y a des
experts qui nous en ont parlé, notamment des experts universitaires et des
municipalités évidemment aussi. Vous savez, il y a un champ de compétence qui
est assez essentiel, qui appartient aux municipalités. C'est l'organisation de
l'aménagement du territoire, comment on occupe le territoire. C'est une
compétence municipale, et ça a toujours été très, très clair que ça relevait
des municipalités. Or, il y a un lien très fort qui est de plus en plus...
M. Grandmont : ...documenté,
je m'en fais moi-même une mission d'expliquer les liens entre l'aménagement du
territoire et les transports, parce que, des fois, on a tendance à voir ces dossiers-là
comme deux dossiers complètement séparés, mais d'ailleurs c'est pour ça que,
notamment l'ancien ministre des Transports dans la... dans la dernière
législation péquiste... législature... législature péquiste, pardon, avait
proposé qu'on ait un seul et même ministère de l'Occupation du territoire qui
comprendrait à la fois les transports et l'aménagement du territoire. C'est une
idée qui a été reprise aussi par l'ancien directeur général de l'Institut pour
le développement urbain qui disait : Ça nous prendrait un... un nouveau
ministère de l'Occupation du territoire qui verrait à justement travailler à la
fois les transports et l'aménagement du territoire ensemble. Moi, c'est une
idée que j'ai toujours trouvé intéressante parce que les liens entre les deux
sont évidents. Si on fait une nouvelle autoroute, un troisième lien par
exemple, bien, on peut s'attendre à ce qu'on ait de l'étalement urbain du côté
de Lévis, dans Bellechasse. Ça m'apparaît très évident. Je veux dire,
l'expérience récente, là, des dernières décennies, six, sept dernières
décennies au Québec, ont montré que c'est exactement ça qui se passe.
Regardez ce qui s'est passé du côté de
Lévis avec les deux ponts, Pierre-Laporte et le Québec, et du côté de
Sainte-Foy. Je veux dire, les gens se sont mis à occuper ces secteurs- là de la
ville parce qu'il y avait une infrastructure pour être capable de se déplacer
aisément entre ces deux secteurs-là. J'ai vu passer récemment, sur les réseaux
sociaux, une vieille photo de la construction du pont Champlain et du côté de
la rive sud, c'étaient des champs. À partir du moment où cette
infrastructure-là est créée, bien, on ouvre le territoire. Ça a toujours été
ça. Puis regardez comment, historiquement, même encore plus... il y a encore
plus longtemps...
M. Lemay :
...
M. Grandmont :
Pardon?
M. Lemay : Des chutes.
M. Grandmont : J'ai dit quoi?
M. Lemay : ...des chats.
M. Grandmont : Non, je n'ai
pas dit «chat». Des champs, c'étaient des champs.
M. Lemay : Des champs.
M. Grandmont : C'étaient des
champs.
M. Lemay : Merci .
M. Grandmont : C'étaient des
champs. Regardez, regardez comment on a occupé le territoire au début de la
colonisation ou comment les populations autochtones l'occupaient aussi.
L'autoroute, c'était la rivière, c'était le fleuve, et on construisait le long
de ces artères qui servaient au grand développement. Donc, le lien est très,
très fort.
Donc, ce que je veux dire, c'est que c'est
une compétence qui revient aux municipalités. Or, si Mobilité Québec peut faire
un peu ce qu'il veut avec les infrastructures de transport, bien on est en
train de défaire, refaire, réinventer l'occupation du territoire sur un
territoire donné, alors que c'est la responsabilité du municipal de s'en
occuper. Donc, moi, je suis très content qu'on ait cet échange-là, en fait, sur
l'amendement... le sous-amendement proposé par le député de Masson, parce que
je pense qu'on est en train d'avancer dans la bonne direction avec cet
amendement-là.
Mais, plus largement que juste une erreur
de français, je prendrai la définition du terme qui était utilisé, «recourir»,
selon Larousse. Pardon... Pardon, je vais commencer par... non, «requérir», qui
était le terme utilisé, c'est ça, «requérir». Le terme «requérir», c'était le
terme qui était utilisé auparavant, selon le Larousse, la première définition,
c'est «faire appel à quelqu'un, réclamer l'intervention de quelqu'un ou de
quelque chose en vertu du pouvoir légal que l'on a.» Donc, effectivement, à
huis clos, tout à l'heure, le député des îles... le collègue député des îles
disait : C'est un peu plus... un peu plus interventionniste, en fait,
hein? On a comme un peu plus de poids. On se sert des outils légaux qu'on a pour
obliger quelqu'un, obliger une participation ou obliger une collaboration.
Alors que «recourir», le premier terme, le premier sens qui est défini par le
Larousse, c'est «faire appel à quelqu'un, lui demander son aide, son concours.»
Donc, moi, j'aime mieux l'utilisation de «recourir». C'est le terme qu'on a
décidé d'utiliser finalement. Ça a un caractère moins obligatoire, donc moins,
je vais utiliser l'expression latine, «top-down» et donc ça va dans le sens de
ce que je demandais aussi de ce que j'avais identifié dès le départ. Quand je
disais : Le projet de loi n° 61 est un projet centralisateur, très
vertical, et puis j'ai donné... j'ai donné quelques exemples, là, qui
touchaient notamment, là, l'imposition de projets, l'imposition de contributions
financières ou encore la possibilité de ne pas tenir compte de l'occupation du
territoire, qui est une compétence municipale, ou encore l'obligation qui ne
s'y trouve pas actuellement dans le projet 61, l'obligation de collaborer
avec l'ensemble des parties prenantes, bien là, je me dis, avec la proposition
qui est faite par mon collègue député... notre collègue député de Masson, on
est en train, peut-être, d'aplanir un peu, d'enlever cette verticalité-là. Je
trouve ça vraiment intéressant. Je ne sais pas pourquoi ça fait rire la
ministre. Mais moi, je pense que c'est un pas dans la bonne direction, donc je
ne peux que saluer...
M. Grandmont : ...cette
proposition-là. Je vais évidemment voter en faveur du sous-amendement proposé
par le député de Masson. Je pense qu'on va dans le bon sens. On est en train de
déverticaliser, donc on est en train de rendre un peu plus horizontal, ce
projet de loi là. J'espère que c'est un... c'est un... c'est un pas qu'on va
continuer à franchir, c'est-à-dire qu'on va continuer à faire des pas dans
cette direction-là. Parce que, comme je le rappelle, là, plusieurs des
personnes que nous... et des groupes qu'on a entendus pendant les audiences
nous disaient que leur appui était conditionnel à cette verticalité-là, à cette
centralisation-là qu'on sentait à travers plusieurs des articles du projet de
loi. Donc, j'espère que c'est une annonce, en fait, qui nous permet de croire
qu'on va dans la bonne direction. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député de Nelligan.
M. Derraji : En fait, je suis
interpelé par les propos de mon collègue député de Taschereau, que je trouve
justes, parce que, regardez, Mme la Présidente, le point de départ, il y a
quelques... quelques... au début de l'après-midi, on était sur plusieurs
aspects, notamment qui touchent même d'autres projets de loi, mais là,
maintenant, on revient au fond. Et c'est ce que j'aime dans notre discussion.
Et d'ailleurs, je tiens à saluer l'ouverture de mon collègue le député de
Masson, qui s'est inspiré de ce que mon collègue le député des
Îles-de-la-Madeleine a bien vu, d'une manière juste, mais on peut appliquer la
même chose. Parce que là, il s'agit d'une... je dirai... je ne peux pas dire
une erreur, mais, quand même, d'une façon d'interpréter l'article, et c'est
très bien de dire «recourir» et non pas «requérir», mais on peut l'appliquer à
n'importe quel autre élément. Et c'est là, Mme la Présidente, tout à l'heure,
quand je parlais des paramètres ou... l'importance de ces éléments que Mme la
ministre a qualifiés de composantes.
Donc, quand on commence la lecture du
projet... de cet article avec la définition d'un projet complexe, c'est des
composantes énoncées et c'est des composantes où on parle de la portée, l'échéancier,
l'intégration de nouvelles technologies, mais on parle aussi de l'expertise de
pointe. Et c'est là, et c'est là, on voit, Mme la Présidente, l'importance que,
quand on prend le temps de bien lire l'article... Parce qu'encore une fois il y
a une différence entre les oppositions et la partie gouvernementale, surtout
pour ceux qui nous suivent, parce que, si les gens nous suivaient depuis le
début, là ils vont comprendre que l'opposition avait raison de bien prendre le
temps nécessaire, parce que, figurez-vous, c'est le gouvernement lui-même
aujourd'hui qui corrige son propre article suite à l'exposé de mon collègue.
Donc, c'est très important, prendre ce
temps, Mme la Présidente, parce que tout le monde a la volonté de bien faire
les choses, et c'est le rôle du législateur, c'est bien faire les choses,
suivre les étapes. Et c'est pour cela qu'on a accepté au départ de faire
l'étude article par article, alinéa par alinéa, parce que, justement, on ne
veut pas laisser des zones d'ombre dans ce projet de loi. Et, si on ne veut pas
laisser des zones... des zones dans le cadre de ce projet de loi, chaque
composante... Parce que je l'ai mentionné au début, quand on dit l'échéancier,
l'intégration de nouvelles technologies, les parties prenantes concernées, la
localisation, la stratégie de financement, les risques associés ou la nécessité
de... maintenant on va dire de recourir à une expertise de pointe, les degrés
d'intensité ou de variabilité, c'est une très, très longue définition. Et les
gens qui vont se baser par la suite... parce que Mme la ministre ne va pas
rester ministre du Transport toute la vie, je lui souhaite aussi d'autres
défis, mais, Mme la Présidente, c'est très important pour la suite. C'est une
femme ambitieuse. Bien, oui, écoutez, vice-première ministre. Si demain elle
veut être... C'est un compliment.
Une voix : ...
M. Derraji : Non, mais c'est
un compliment. Je ne vous prête pas des mauvaises intentions, je dis juste que
vous êtes compétente. C'est vraiment... C'est plutôt un compliment, Mme la
Présidente. Je tiens à vous le rassurer, hein, à rassurer Mme la ministre,
c'est un compliment.
Donc, on légifère pour les prochaines
personnes, pas uniquement nous, pas uniquement pour Mme la ministre, qui,
aujourd'hui, elle a navigué depuis plusieurs mois... plusieurs mois que ce
projet de loi était en gestation. Et, je dirais même, ça a pris beaucoup de
temps avant d'arriver avec le premier amendement, trois ou quatre semaines
après avoir commencé l'étude détaillée de ce projet de loi.
Donc, juste, prenons ce temps, du moment
qu'on a maintenant un exemple parfait que, si on travaille ensemble et on
laisse de côté les sous-entendus que... Quand on pose des questions, Mme la
Présidente, sur la définition des composantes, restons sur les composantes. Il
n'y a personne qui va gagner si on parle aujourd'hui du projet de loi n° 48 ou
on parle des motions préliminaires, là.
• (17 h 20) •
Mme la Présidente, je peux rappeler à ma
collègue, juste, le leader... son leader, propre leader, il est l'expert en
commission parlementaire. Je l'invite à avoir une discussion avec lui sur
d'autres projets de loi, 41e...
M. Derraji : ...législature.
Il va lui dire, Mme la Présidente. Et je ne peux pas dire aujourd'hui que ce
n'est pas un travail nécessaire. Comme le gouvernement maîtrise l'ensemble du
projet de loi, maîtrise de l'agenda parlementaire, le projet de loi a été
déposé en fin de l'été dernier, Mme la Présidente, fin de l'été dernier. On est
en train de faire les amendements. C'est son collègue qui choisit, hein, leader
du gouvernement, le calendrier parlementaire, Mme la Présidente. Donc, si je
dis, tout à l'heure, où j'ai posé la question par rapport aux composantes,
c'est très clair parce qu'on ne peut pas... on ne peut pas... on ne peut pas
juste commencer à parler de cette définition sans décortiquer chaque aspect de
ces composantes. Et je tiens juste à rectifier quelque chose. Ce n'est pas fin
de l'été, c'est au mois de mai que le projet de loi a été déposé. Donc, Mme la
ministre a le temps... avait le temps nécessaire pour revoir tout le projet de
loi. Comme je l'ai mentionné, on peut bien lire le projet de loi, la première
version, mais il y avait des consultations. On écoute les groupes. Nous aussi,
Mme la Présidente, on fait notre travail. C'est quoi, notre travail, c'est des
motions préliminaires. Vous avez eu le temps de statuer sur les motions
préliminaires. Mais, tout ça, Mme la Présidente, ça fait partie de notre
travail. Comme Mme la ministre peut...
Là je vois qu'il a ramené un autre
tableau, je ne sais pas, c'est celui de la période de questions. Mais ça, ces
questions, vous devez me revenir aussi par rapport à la notion du tableau, Mme
la Présidente. J'attends votre réponse. Je ne sais pas si vous avez eu le temps
de visualiser la vidéo du 9 octobre, mais bon, j'attends pour voir de
quel... de quel tableau s'agit-il, est-ce que c'est en dollars constants ou
autres.
Mais je prends juste le temps pour dire,
Mme la Présidente, qu'on a vraiment la chance de travailler ensemble et
d'avancer. Regardez comment on avance très bien. Un député collègue de Mme la
ministre qui sous-amende aujourd'hui un article de Mme la ministre, c'est
merveilleux. On doit le noter.
Donc, pour les gens qui nous suivent, vous
voulez savoir ça sert à quoi, les partis d'opposition? Voilà, l'excellent
député des Îles-de-la-Madeleine. Et je tiens à l'avouer, je ne l'ai pas vu, je
n'ai pas vu, mais l'excellent député des Îles-de-la-Madeleine, que je remercie,
a pris le temps. Mais vous savez pourquoi il a pris le temps? Parce qu'il a
déjà bu trois verres de café, et il nous a entendus, et il a trouvé, Mme la
Présidente, la faille. Mais c'est pour les gens qui nous suivent. Ils
disent : Bien, écoutez, là, Mme la ministre, depuis tout à l'heure, il
parle que vous êtes payée, il faut avancer. Oui, et on doit valoriser les gens
qui nous ont donné l'autorité d'être des législateurs autour de la table. Le
siège de mes collègues, il est très important. C'est très important, ce qu'on
fait. C'est légiférer. C'est pour ça que les gens, ils nous ont mandatés. Et
Mme la ministre m'entend souvent dire : Oui, mon rôle, c'est contrôler
l'action gouvernementale.
C'est comme je me suis levé et dire :
Écoutez, 7 millions de dollars pour les Kings, non. Donc, oui. Donc,
vous voulez, Mme la ministre, parler de l'argent des contribuables? Pas de
problème. Mais prenons ce qui vient d'arriver en commission parlementaire. On
commence l'article 4, le premier amendement de Mme la ministre, et j'ai
son collègue qui l'amende. Quel beau message. C'est très beau.
Donc, prenons le temps que grâce au député
des Îles-de-la-Madeleine, une région paisible, magnifique région. Je pense, il
ramène l'air frais, hein, quand il vient un mardi. Il nous influence. Parce que
la congestion montréalaise, j'attends déjà le plan d'action de Mme la ministre,
parce qu'on n'en peut plus. J'en suis sûr et certain que ma collègue députée de
Laval aussi vit les mêmes souffrances que moi. Donc, on attend,
décongestionner, Mme la Présidente, la CMM.
Mais je vais revenir à notre sujet. Je
pense que le débat sur les composantes est extrêmement important. Prenons le
temps de bien le faire d'une manière très ouverte. Mme la ministre est experte,
peut nous expliquer les composantes, peut nous expliquer les paramètres qu'elle
voit à l'intérieur de ces composantes. Mais je pense qu'on démarre très bien.
On n'était même pas obligés de passer une semaine ou deux que, bingo, premier
sous-amendement, ça ne vient pas de l'opposition. Ça vient de la ministre
elle-même. Elle ne peut pas, elle, le déposer, c'est son collègue qui le
dépose.
Alors, Mme la Présidente, je ne sais pas
comment appeler ça. Je ne sais pas. Je ne trouve pas un mot pour qualifier ce
qui vient d'arriver en commission parlementaire. Mais moi, je le prends
positivement. Je le prends vraiment d'une manière très positive. Et j'en suis
sûr et certain qu'on va avoir l'occasion de continuer sur cette lancée, de bien
discuter sur les composantes, parce que c'est très important. Mme la ministre a
le temps de m'entendre depuis le début, il peut quand même le clarifier, le
degré de l'importance de chaque composante, est-ce que, pour elle, est-ce que
c'est l'échéancier. Et je sais qu'il navigue dans la complexité des projets.
Moi, je lui dis, c'est elle, la superministre pour moi. Je le dis, c'est un
compliment, Mme la Présidente. Je tiens à le préciser. Je sais que d'autres, il
l'utilise d'une manière superlative. Non, non, c'est un...
M. Derraji : ...compliment.
Pourquoi? Parce qu'avoir du courage, venir enlever complètement le troisième
lien et revenir avec un troisième lien, moi, je serais incapable de le faire.
Donc là, elle a devant elle les
composantes. Je reste... Je reste devant cette absence de définition de ces
composantes. Donc, elle a eu le temps de travailler avec son équipe, de ramener
des éléments, de les déposer au Conseil des ministres. J'ai posé la
question : Est-ce qu'on peut avoir accès à ces documents? On ne peut pas
parce qu'il faut attendre le dépôt de l'ensemble des amendements, ce sont les
règles. Ils ont bien fait de vérifier au niveau du MCE, Mme la Présidente.
Donc, je tiens juste à préciser que c'est
très important, ce que nous sommes en train de vivre avec le collègue le député
des Îles-de-la-Madeleine, et je le félicite. Et je félicite aussi le collègue
député de Masson, qui vient d'avoir une contribution dans ce projet de loi, qui
va être inscrite en son nom, qu'il a sous-amendé l'article numéro 4 de ce
projet de loi, une belle réalisation du collègue député de Masson. Merci, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Dans
ce bel esprit de collaboration, Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien, plusieurs choses. Je vais revenir, moi aussi,
sur l'important legs que mon collègue de Masson est en train... est en train de
créer cet après-midi en matière de démocratie parlementaire et de transport
collectif au Québec. Mais il y a quelques points intéressants que mon collègue
de Nelligan a soulevés.
D'abord, sur le trafic à Montréal,
j'imagine... et il a fait référence à ma collègue de Laval, j'imagine qu'il a
vu passer hier la superbelle annonce de la bretelle de la 440 et de la 15 qui a
été... et qui sera livrée dans les temps en dessous des coûts estimés à
l'époque. Alors, une belle réussite de notre gouvernement, de notre ministère
des Transports et de la Mobilité durable. Je suis certain qu'il se joint à nous
pour féliciter nos équipes du Grand Montréal, la direction territoriale... En
fait, celle-là, ça doit être... non, ça doit être les projets majeurs. Mais,
enfin, toutes nos équipes de... pour nos divers chantiers partout au Québec,
notamment dans le Grand Montréal et la région de Laval, félicitations. Des
beaux projets qui sont livrés rapidement, qu'on avait annoncés en 2019, et
voilà que c'est déjà prêt, Mme la Présidente. Donc, une très belle nouvelle
pour la région de Laval.
Ensuite, il dit... puis je pense qu'il l'a
dit plus qu'une fois, là, il dit : Les amendements, ils sont déposés
aujourd'hui, à 12 h 22, et le projet de loi a été déposé au mois de mai, et là
on a l'amendement seulement aujourd'hui. Mais, Mme la Présidente, je suis
toujours étonnée quand il pose des questions aussi candides sur la procédure
parlementaire, parce qu'il n'est pas juste député de Nelligan, il est leader de
son parti, mais néanmoins je vais lui apporter un certain éclairage sur la
façon dont ça fonctionne, les travaux parlementaires.
Quand on dépose un projet de loi, ensuite
de ça, évidemment, il y a les consultations particulières et, à la suite des
consultations particulières... Les consultations particulières, ce n'est pas
juste une perte de temps juste pour dire qu'on fait venir des groupes puis
qu'on ne fait rien avec ce qu'ils viennent nous dire, là. Tous les projets de
loi fonctionnent comme ça, du moins à chaque fois qu'il y a des consultations
particulières. En tout cas, moi, c'est comme ça que je le vois. C'est mon 10e
projet de loi que je fais comme ministre. Et donc les gens viennent, et, à la
suite de ce qu'ils nous disent, on prépare des amendements et on les fait
adopter, on les fait... selon, là, mais, pour la majorité du temps, il faut les
faire passer au Conseil des ministres, puis, ensuite de ça, on les dépose, on
les présente et on en discute ici. C'est comme ça que ça fonctionne, Mme la
Présidente.
Alors, quand il me dit : Pourquoi le
projet de loi est déposé au mois de mai puis que l'amendement arrive juste le
22 octobre?, bien là, je vais apporter un autre élément.
Moi, là, j'ai déposé mon projet de loi le
9 mai. Le 10 mai, j'aurais été prête à commencer, là. Bien là, évidemment, il y
a... bon, il y a l'intendance. Mais la session s'est terminée, là, autour,
quoi, du 10 juin. J'aurais été prête, moi, entre le 9 mai et le 10 juin, à
commencer les travaux, à faire les consultations, l'adoption de principe, à
faire tout ça, là. Mais quelle est la raison pour laquelle ça ne s'est pas fait
avant, Mme la Présidente? Et je viens à l'autre point que le collègue a
évoqué : C'est son collègue leader qui décide du programme parlementaire.
Bien, effectivement. Mais mes collègues du leader, savez-vous avec quoi ils
doivent composer, Mme la Présidente? Avec la réalité du fait que les partis
d'opposition, dans certaines situations, nous disent : Ah! bien, nous, on
veut mettre le même porte-parole sur deux projets de loi, ça fait qu'on peut
juste en faire un à la fois. Et c'est exactement ce qui s'est produit.
• (17 h 30) •
Parce que rappelons-nous que, le 9 mai,
moi, j'ai déposé mon projet de loi n° 61 simultanément à mon collègue ministre
des Infrastructures, qui a déposé le projet de loi n° 62 le même jour. Et, l'un
comme l'autre, on était prêts tout de suite à partir en travaux, à partir en
consultations... les négociations pour les consultations puis faire avancer ça.
Puis moi, je me disais : Dans un monde idéal, j'aurais le temps de faire
mes consultations avant la fin des travaux, le 10 juin. Comme ça, pendant
l'été, on aurait pu travailler nos amendements, réfléchir à nos affaires à la
lumière des gens qui seraient venus nous consulter. Moi, c'était ça, mon plan
de match. Mais qu'est-ce qu'on nous dit? Et là moi, je dis à mon leader,
justement, mon excellent leader, je dis : Moi, en tout cas, je suis prête.
Tu sais, moi, je suis toujours prête, là...
17 h 30 (version non révisée)
Mme Guilbault :...puis, tu sais, bon, j'aime ça que ça avance, mais il dit :
Ah non! Bien là, le Parti Libéral nous dit que, là, ils ont le même
porte-parole sur ton... toi puis M. le député de Charlesbourg. Et je pense,
mais il faudrait que je valide, mais je pense que Québec solidaire a dit la
même chose. Le Parti québécois, je ne pense pas qu'ils se sont prononcés
là-dessus, donc... bien, je ne sais pas, là, en tout cas, je n'ai pas eu
connaissance s'ils l'ont fait. Alors là, on nous oblige à faire un projet de
loi après l'autre. Et moi, dans la rentabilisation nécessaire des fonds
publics, je dis : Bien, voyons, on a deux projets de loi sur la table. Ils
sont quoi, 26, 27 députés au Parti libéral, ils ont 10, 11 ou...
Une voix : ...
Mme Guilbault :18. Puis ils sont quoi, 10, 12 au parti...
Une voix : ...
Mme Guilbault :Douze. Bon. Alors, tu sais. Alors, j'ai dit : Il y a
maximum...
Une voix : ...
Mme Guilbault :C'est ça. Mais il y a maximum quatre commissions à la fois.
Alors là, je disais à mon collègue leader, j'ai dit : Ça ne se peut pas,
qu'avec 18 excellents députés dans le caucus libéral et 12 excellents
députés... mettons, on exclut les chefs, on peut comprendre, les chefs ne
viennent pas en commission, donc 17 excellents députés libéraux qui
siègent au Parlement, 11 excellents députés de Québec solidaire, vous aurez
compris que les chefs sont excellents aussi, Mme la Présidente, mais je
comprends que ce n'est pas leur rôle de venir ici, donc 11 députés de
Québec solidaire disponibles, excellents pour venir en commission, et on nous
invoque la non-disponibilité du Parti libéral et de Québec solidaire pour mener
de front les deux projets de loi en même temps. Et, en plus, il y avait une
intelligence, puis une cohérence, puis une logique à faire ça. Ce n'est pas
pour rien, que mon collègue des Infrastructures et moi, on les a déposés en
même temps, ça allait ensemble. Vous le savez, en consultations puis même dans
d'autres conversations qu'on a là-dessus, je l'invoque à satiété, le projet de
loi n° 62, parce qu'il était nécessaire pour donner les pleins pouvoirs et la
pleine puissance, comme dirait mon ami ici, à Mobilité Infra Québec.
Alors, moi, j'étais prête, mon collègue
des Infrastructures était prêt. On y va, on y va. Et qu'est-ce qu'on a dit?
Non. Parti libéral et Québec solidaire ont dit : Non, c'est un à la fois.
Bien, je dis : Ça ne se peut pas. Je sais que les 17 excellents
députés libéraux puis les 11 excellents députés solidaires sont aussi
préoccupés que moi de l'efficacité puis de l'avancement de nos projets de loi
parce que c'est le bien du Québec puis des citoyens, des fonds publics qui sont
en jeu. Mais pourtant, non, Mme la Présidente, ça a été non négociable. On nous
a dit non, ils veulent juste faire le projet de loi n° 62. Et ton projet de loi
n° 61, pas avant l'automne... ou, en tout cas, du moins, le retour, là, fin
août, début septembre, en tout cas, encore l'automne comme tel. Et là je suis
partie, moi, Mme la Présidente, très débitée. Débitée, débinée? Débitée, je
pense. Enfin, très déçue et très désillusionnée, le 10 juin, quand on a
quitté le Parlement pour l'été, parce que j'avais un mois, moi, j'ai déposé le
9 mai, j'avais un mois disponible pour faire mes consultations, faire mon
principe au bleu, faire avancer des affaires, partir cet été avec... dire oui,
je l'ai déposé, mais en plus il a déjà commencé à avancer, après que ça fait
des années qu'on attend, le Parti québécois a essayé, en 2012, une agence puis
il n'a pas réussi. Alors, moi, j'étais prête, j'avais le goût, j'avais hâte,
avec mes équipes qui avaient travaillé là-dessus. C'était frais à notre esprit,
on venait de le déposer. Et Parti libéral, Québec solidaire a dit à mon leader :
Non, c'est un à la fois.
Et je peux vous dire, Mme la Présidente,
dans les conversations privées que j'ai eues avec les gens du leader, j'ai dit :
Là, s'ils nous maintiennent ça au retour à l'automne, à la fin de l'été puis qu'ils...
Parce que, là, j'ai dit : Si le projet de loi n° 62 n'est pas fini le 10 juin,
là, ils vont revenir à la fin de l'été, puis ils vont dire : Bien non, on
a encore les mêmes deux porte-parole, nous autres, pas disponibles pour mettre
quelqu'un d'autre sur l'autre projet de loi, puis on va continuer juste le 62
jusqu'à tant qu'il est fini, puis après ça le 61, puis que ça ne finit plus.
Bon, finalement, on a commencé quand les consultations? En tout cas, quand même
de bonne heure, je pense, là. Bon. Alors, tu sais, finalement, ils se sont
trouvés d'autres mondes ou, je ne sais pas, ils ont fini le... je ne sais pas
comment ils se sont arrangés.
Mais moi, Mme la Présidente, quand on a 17 députés
libéraux, compétents, assis, qui siègent au Parlement et qu'on me dit : Ce
n'est pas possible, d'en libérer deux pour faire deux projets de loi en même
temps, et qu'on me dit la même chose chez Québec solidaire, je me pose de
sérieuses questions quant à la disponibilité et à la volonté réelle des deux
partis de faire avancer les deux projets de loi. Toujours est-il que, malgré
ça, je n'en avais pas parlé à ce jour parce que, bon... mais du coup, donc...
Tu sais, c'est ça, on perd... il y a déjà beaucoup de temps qui file par
ailleurs, mais, quand le leader de... du Parti libéral, qui est à la fois aussi
la même personne qui dit : Je ne peux pas être à deux places en même
temps, qui est tout ça en même temps... Lui-même vient dire au micro :
Comment ça, que les amendements n'ont pas été déposés avant, puis comment ça,
qu'on ne les a pas déposés avant même d'avoir entendu les consultations
particulières? Donc, par corollaire, comment ça, que les consultations
particulières ne se sont pas faites avant? La réponse à toutes ces
questions-là, Mme la Présidente, c'est lui-même. Donc, comme je leur ai dit la
semaine passée, au salon bleu, ou il y a deux semaines, des fois, quand ils
posent des questions, ils devraient se mettre un miroir puis juste les poser à
eux-mêmes. Parce que moi, quand on me dit : On ne peut pas faire ton
projet de loi en même temps qu'un autre, on ne peut pas faire deux choses à la
fois, alors qu'on a 17 députés puis 11 dans le cas de QS, moi, pensez-vous
que je n'en ai pas d'autres choses à faire, Mme la Présidente? Ils n'arrêtent
pas de le dire, là, j'ai...
Mme Guilbault :...beaucoup de travail. Et il me prête des compliments,
superministre, et tout ça. J'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses à faire,
moi, Mme la... Mme la Présidente, j'ai une grosse fougère, mais néanmoins, je
me rends disponible. Puis regardez, j'ai combien de collègues qui se rendent
disponibles. Pensez-vous qu'ils ne sont pas occupés, eux autres? Tu sais, ils
ne sont pas à Québec puis à Montréal, eux autres. Ils sont dans des régions
partout, ils sont ici, ils ont beaucoup de choses à faire. On a beaucoup de
dossiers. En tout cas, moi j'en ai aux Transports avec eux, puis c'est sûr
qu'ils en ont dans d'autres choses, puis ils se rendent disponibles. Puis
rappelons, là, il y a toujours quatre commissions, pas 20 commissions,
puis 15 commissions, puis là, je pourrais comprendre qu'à un moment donné,
on se tiraille les disponibilités. Quatre commissions. Et on nous dit :
Non, on n'est pas capables de libérer deux députés sur deux commissions en même
temps pour faire avancer deux projets de loi qui sont pourtant nécessaires pour
le Québec. Alors, peut-être que, des fois, il y en a cinq commissions, là, je
ne sais pas. Mettons qu'il y en a cinq, ils sont 17, puis ils sont 11. Mais il
y a juste un seul être humain libéral, apparemment, qui peut être dans la salle
du 61. Pourtant, on a eu le député de... comment il s'appelle, notre ami, là,
que j'avais sur l'expropriation, d'Acadie, puis je me demande même s'il n'y a
pas le député... il n'y a pas un autre député libéral qui est venu? En tout
cas, depuis le début ici... Bien, Il y a au moins le député d'Acadie. Puis il a
fait tout le projet de loi d'expropriation avec moi, le député d'Acadie. Il est
excellent, c'est un juriste, il est très intelligent. Et là, on nous dit :
Non, lui, il ne peut pas venir remplacer, non, non, non, ça ne marche pas comme
ça parce que, que voulez-vous. Puis pourtant, le député d'Acadie... À moins que
vous me disiez qu'il était sur le 62. Mais, tu sais, à un moment donné, Mme la
Présidente, on a au moins deux ou trois députés libéraux qui défilent ici,
réputés compétents pour être en commission sur des projets de loi en transport.
Mais pourtant, on ne veut pas faire deux projets de loi en même temps en
disant : Non, on a besoin de la même personne à deux places.
Et même chose chez Québec solidaire.
L'autre fois, on a eu le député... excusez, Henri... Henri Saint-Anne?
La Présidente (Mme Maccarone) : ...
Mme Guilbault :Non, ce n'est pas lui. Maurice-Richard, excusez,
Maurice-Richard, qui est venu remplacer aussi ici. Pourquoi il ne peut pas
venir, lui, si le député de Taschereau était occupé sur le 62? Ça fait que vous
voyez, Mme la Présidente, quand je dis qu'on invoque les éléments qui nous
arrangent à des moments, des fois, surprenants. Parce que là, vous... là, mes
collègues d'en face m'obligent à rendre publique toute cette affaire-là qui
s'est produite en privé, là. Le fait que le Parti libéral et Québec solidaire
ont choisi d'invoquer une non-disponibilité, malgré qu'ils ont des caucus
suffisamment nombreux pour couvrir toutes les commissions en même temps, ont
choisi d'obliger le gouvernement à faire un projet de loi après l'autre, alors
que le gouvernement se rendait entièrement disponible pour mener de front les
deux projets de loi en même temps, 61 et 62, dès le lendemain de leur dépôt.
Et pour finir sur le legs important du
député de Masson en la modification du choix du verbe, bien, je suis d'accord
que c'est important de corriger ce verbe-là. Mais si mes collègues, à voir
l'ardeur, la ferveur et le temps qu'ils parlent, là, c'est-à-dire à quel point
c'est important d'avoir fait ce sous-amendement-là, effectivement, c'est
important de prendre le bon mot au bon endroit... Mais si les collègues
pensent, en particulier le député de Nelligan, qui est très, très enthousiaste,
s'ils pensent que le destin du transport collectif ou que le succès de
l'avancement du projet de loi repose sur un choix de mots ou une modification
d'une faute dans un article, ça explique peut-être les visions et les intérêts
très différents des deux côtés de la table, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le député de Nelligan.
M. Derraji : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Écoutez, Mme la Présidente, j'aurais aimé avoir et l'entendre
sur les composantes. Ça a été ça, ma dernière question. Mais je vais me
permettre... je vais me permettre de rectifier certains faits, Mme la
Présidente.
Premièrement, il parle de porte-parole. Je
pense que la moindre des choses, je tiens à lui rappeler que ma collègue, qui
était porte-parole de l'infrastructure, a accouché le 6 juin. Je pense, un
minimum de solidarité féminine aussi, c'est penser que ma collègue venait au
Parlement avec un bébé de trois mois. Elle est très compétente. Elle venait au
Parlement avec deux bébés. Donc, juste pour contextualiser le tout, parce que
c'est facile, revenir sur le passé. Et, Mme la ministre, elle est très bonne à
prendre le bout qui l'arrange.
• (17 h 40) •
Mme la Présidente, j'étais dans une
réunion, hein? Elle veut qu'on dévoile tout, pas de problème, on va tout
dévoiler. Le gouvernement nous a invités à une réunion de briefing sur ce
projet de loi. Dans le cadre de cette réunion de briefing technique sur le
projet de loi, corrigez-moi, mes collègues : On va vous revenir avec des
amendements. Donc, maintenant, il a parlé pendant 15 minutes, et le temps,
il est précieux, parce que les contribuables nous paient, il a raison sur ce
point, mais pendant 15 minutes, je l'ai laissé, parce que tout ce qu'il
disait, Mme la Présidente, il était inexact. Quand je parlais des amendements,
je parlais des amendements prononcés lors de la réunion du briefing technique.
Au pendant de cette réunion, on nous a dit qu'il va y avoir deux blocs
d'amendements. Je ne les ai pas reçus. Et d'ailleurs, Mme la Présidente, tout
est public...
M. Derraji : ...on peut
revenir à tout ce qui a été dit depuis le début de cette commission. On leur a
dit : Écoutez, pour bien faire notre travail, pour bien faire notre
travail, on doit recevoir les amendements. Mais vous le savez aujourd'hui, Mme
la Présidente, je suis fier de le dire. Parfois, on remplace des collègues, et
cette collègue, au nom duquel... au nom de qui je parle aujourd'hui, a eu des
menaces hier. Cette collègue, et je tiens à le dire autour de la table, a
toujours le cœur à l'ouvrage et à travailler et à faire son travail de
parlementaire, et elle ne pouvait pas, malheureusement, parce qu'il donnait
naissance à un bébé, et c'est elle qui était porte-parole. Et je tiens à
rappeler à Mme la ministre de parler avec son collègue le leader du
gouvernement, qui lui parle de conciliation travail-famille et qui veut avancer
au niveau de la réforme parlementaire, je l'invite à avoir une discussion avec
lui. Et du moment qu'il m'interpelle en tant que leader, je tiens à lui dire de
dire et de poser la question à son leader du gouvernement qui, la dernière
session parlementaire l'été dernier, il y avait une seule commission qui
roulait. Ce n'est pas elle qui gère les travaux, c'est son collègue.
Donc, Mme la Présidente, aujourd'hui, je
termine et j'aurais aimé passer et avoir des réponses à ma question sur les
composantes. Et, tout à l'heure, ma collègue parlait de l'amendement qui
corrigeait l'erreur de son propre projet de loi. Le crédit revient à mon
collègue le député des Îles-de-la-Madeleine. Il ne faut pas l'oublier, c'est
lui qui l'a ramené. C'est juste que la ministre ne peut pas amender son
projet... son propre article de loi. Donc, Mme la Présidente, Mme la ministre
peut continuer à penser ce qu'elle veut de ce que j'ai dit, tout a été dit lors
du briefing technique où nous étions tous invités. Et quand je fais référence
aux amendements, je fais référence aux amendements, donc je veux absolument
qu'on arrête de me prêter des intentions. Le projet de loi a été déposé au mois
de mai, je parle des amendements qu'on nous a dit qu'ils vont venir après la
rencontre du briefing technique. Et j'ai mentionné que nous, on n'a pas les
équipes de Mme la ministre. D'ailleurs, même avec l'équipe, on a vu l'erreur
aujourd'hui. On est deux ou trois personnes qu'on travaille sur ce projet de
loi et, pour bien faire notre travail, nous avons besoin, Mme la Présidente,
nous avons besoin de ces amendements. Alors, merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui, bien, je vais lui... Le collègue a fait des
insinuations. La conciliation travail-famille, je pense que je la connais très
bien. J'ai fait deux enfants en étant députée, dont un en étant ministre.
Alors, tu sais, je ne pense pas qu'on va me donner de leçons de
conciliation-travail famille ici, là. Mais il reste que je suis d'accord avec
lui, moi, sa collègue a accouché, elle est partie s'occuper de son bébé. La
solidarité parentale pour moi passe avant tout le reste. Alors, je vais juste
amender mon précédent nombre de députés disponibles libéraux pour travailler
dans des commissions, 16 au lieu de 17. Je suis désolée, Mme la Présidente, ils
étaient seulement 16 députés libéraux disponibles pour venir sur ma
commission en même temps que le 62. Tu sais, ça me paraît quand même suffisant
pour couvrir deux projets de loi. Alors, ce que je déduis, parce que là, il y a
eu la chance de répondre à ce que j'ai dit en disant : Pourtant, avec un
caucus libéral de 18, moins le chef, 17 moins notre collègue de Saint-Laurent
qui est en arrêt parental, puis c'est tout à fait normal, ça fait 16. Ce qu'ii
est en train de me dire implicitement, c'est qu'à part lui, il n'y a aucun des
15 autres qui est assez compétent pour venir sur la commission ici. C'est
un peu ça qu'il insinue, parce que c'est lui le leader, c'est lui qui gère les
porte-parole, les assignations, l'organisation, qui va sur quelle commission,
c'est lui. Alors, ce qu'il nous dit aujourd'hui, c'est : Moi, Mme la
Présidente, le chef ne peut pas venir, la députée de Saint-Laurent est partie
accoucher, à juste titre, elle n'est pas là, puis c'est tout à fait normal, on
est tous solidaires, et il n'y a que moi qui est assez bon pour venir sur la
commission puis aucun des 15 autres. C'est un peu ça que je déduis, là, tu
sais.
M. Derraji : ...Mme la
Présidente, il y a une limite à des insinuations, et depuis tout à l'heure,
c'est elle qui nous fait perdre du temps en commission parlementaire. Je
l'invite à répondre aux composantes. J'ai posé une question sur les
composantes. Est-ce qu'elle peut revenir sur son article? Je vois que ça fait
mal faire une erreur dans son projet de loi. Je le sens, Mme la Présidente,
parce que démarrer un projet de loi et attendre une correction de la part du
député des Îles-de-la-Madeleine, je comprends que ça fait mal. Mais est-ce
qu'on peut revenir au fond du projet de loi? La question, et je sais qu'il ne
me reste pas beaucoup de temps, la question est très simple que je lui ai
posée. Elle refuse de dévoiler les documents qui ont accompagné les documents
qui doivent être publics un peu plus tard, parce qu'elle a déposé des
amendements, je lui ai dit. Je lui repose la question :C'est quoi les
arguments qu'elle a utilisés par rapport aux composants dans l'article tel que
nous sommes en train d'étudier?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Oui, Donc, c'est ça. Mais le collègue fait souvent ça,
il...
Mme Guilbault :...il amène lui-même des sujets dans ses questions, et
ensuite de ça, ça le choque qu'on y réponde parce qu'il n'a plus envie de
parler de ça. Mais ça ne fonctionne pas comme ça, Mme la Présidente. C'est lui
qui a dit :les amendements, elle aurait pu nous les amener plutôt parce
que le projet de loi était déposé au mois de mai, insinuant plus tôt,
forcément, c'est avant le 10 juin. L'été, on n'est pas ici. Je ne peux pas
déposer d'amendement pendant l'été. Et il me dit en plus, c'est son collègue,
le leader, qui décide. Alors, tout ce que j'expliqué auparavant, là, jamais je
n'avais parlé de ça avant, puis Dieu sait que j'aurais eu le temps en plus de
40 heures ici. Je n'en ai pas parlé parce que je me suis dit : Bon,
regarde, tu sais, on a assez de problèmes. Mais il m'oblige à dire ces
choses-là, Mme la Présidente, en insinuant que c'est moi qui aurais été
négligente ou qui aurais été lente dans mes propres processus de dépôt
d'amendements. Alors, juste pour être très claire, là, moi, j'ai déposé mon
projet de loi le 9 mai, le 10 mai, et j'aurais été prête à commencer.
C'est le Parti libéral et Québec solidaire qui ont demandé de retarder.
L'autre chose, le fait que mes amendements
arrivent après les consultations particulières, c'est non seulement normal,
mais c'est sain, parce que faire venir des groupes en consultation, dont
certains qui se déplacent même physiquement pour, après ça, dire : Bien,
je n'ai pas d'amendement parce que, dans le fond, ils étaient déjà faits puis
je t'ai fait venir juste pour la forme, pour montrer qu'il y a du monde qui
viennent ici. C'est irrespectueux et ça n'a pas de sens. C'est de la pure perte
de temps. Alors que les amendements, que des amendements, ça se peut déjà qu'on
en ait des, c'est qu'on ait déjà certaines idées, mais qu'il y a au moins un
certain nombre d'amendements découlant des consultations particulières, c'est
non seulement normal, mais c'est sain. Alors là, si je repars, puis là je vais
là, je vais arrêter moi aussi, parce qu'on va enchaîner, puis peut-être
d'autres collègues veulent parler. Mais s'il refait référence au fait que
j'aurais été négligente ou lente dans mes propres processus de consultation
d'amendements...
M. Derraji : Mme la
Présidente, s'il vous plaît!
Mme Guilbault :...je vais être obligée de réexpliquer...
M. Derraji : Mme la
Présidente, s'il vous plaît!
Mme Guilbault :...que j'ai été tributaire de délais...
M. Derraji : Mme la
Présidente, s'il vous plaît!
Mme Guilbault :...infligés par le Parti libéral et Québec solidaire.
M. Derraji : Mme la
Présidente, s'il vous plaît!
La Présidente (Mme Maccarone) : Oui.
O.K. Collègues, ça va prendre un appel au règlement.
M. Derraji : Oui, oui,
absolument.
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le député, vous ne disposez plus de temps.
M. Derraji : Elle me prête...
elle me prête des intentions, et je vais répéter pour la dernière fois, Mme la
Présidente, et je vous invite à bien présider, j'ai précisé, lors d'une réunion
du briefing technique...
La Présidente (Mme Maccarone) : Je
vous ai entendu.
M. Derraji : ...c'est son
propre gouvernement qui a parlé des amendements...
La Présidente (Mme Maccarone) : Et
c'était clair.
M. Derraji : ... ils vont
arriver.
La Présidente (Mme Maccarone) : Et
c'était clair, merci, M. le député.
M. Derraji : Qu'on ne parle
plus du mois de mai.
La Présidente (Mme Maccarone) : Et
c'était très clair, M. le député. Merci beaucoup.
M. Derraji : O.K.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre, avez-vous terminé?
Mme Guilbault :Oui.
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le député de Taschereau.
Mme Guilbault :Vous présidez très bien, mme la Présidente.
M. Grandmont : Merci, Mme la
Présidente. Écoutez, moi, la première des choses que j'aimerais discuter
effectivement, c'est revenir sur ce briefing technique qui a eu lieu le
30 septembre dernier, et c'est là qu'on nous a dit que des amendements
étaient en cours de préparation et qu'il y aurait plusieurs amendements, puis
on a demandé à ce que ces amendements-là soient déposés, le 30 septembre.
Donc, je ne vois pas pourquoi qu'on parle d'un dépôt de projet de loi au mois
de mai, puis dépôt des amendements avant que les gens... avant...
Des voix : ...
M. Grandmont : C'est à moi,
c'est moi qui... c'est mon tour de prendre...
Ce n'est pas logique. Je suis tout à fait
d'accord avec vous, ce n'est pas logique de déposer ou de préparer des
amendements avant même d'avoir entendu des groupes. Ce n'est pas logique, hein?
Les amendements viennent des discussions qu'on a avec les groupes qu'on entend
là-bas. Ils sont là pour ça. On aurait pu en inviter plus, on aurait peut-être
eu plus d'amendements du côté du parti gouvernemental. Mais toujours est-il
qu'il faut attendre de les avoir entendus, puis sur la base de ces
réflexions-là, puis après avoir entendu le vote sur le principe aussi que, du
côté gouvernemental, on dit : Bien, voilà, on va avoir d'autres
amendements.
Alors, moi, au briefing technique du
30 septembre dernier, quand on nous dit : Il y a des amendements en
préparation; on demande : Est-ce qu'on pourra avoir ces amendements-là
pour pouvoir amorcer le travail, puis que ces amendements-là, on ne les voit
pas, on les... on en prend connaissance au fur et à mesure qu'on traverse les
articles, bien, on n'est pas dans ce qu'on nous avait laissé entendre,
c'est-à-dire que ces articles-là, si on nous... si on nous présente à l'avance
qu'il y a des... des amendements qui sont en préparation, on peut s'attendre à
ce qu'ils soient déposés assez rapidement après le 30 septembre, donc
après les audiences, je ne sais pas si c'est plus clair, mais je pense que
c'est ça que mon collègue... Je ne veux pas lui mettre des mots dans la bouche,
mais je pense que c'est ce qui voulait dire, là, des amendements qui auraient pu
être envoyés après le 30 septembre. Est-ce que ça, ça aurait pu être
possible?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Bien, je pense que quand il dit c'est son collègue leader
qui décide du programme, comme si on n'avait pas procédé assez vite sur mon
projet de loi, ce n'est pas tout à fait ça qu'il fait référence. Alors, je
pense que c'est important de corriger le fait que le Parti libéral a demandé
qu'on ne fasse pas le projet de loi n° 61 avant de faire le projet de loi... ou
en même temps que le 62.
M. Grandmont : Ça, je vais en
parler après. Ça, je vais en parler après. Il y a une autre chose à dire
là-dessus. Mais sur les amendements, là...
Mme Guilbault :Mais je ne le sais pas. Moi, je n'étais pas là à ce
briefing technique là, je ne sais même pas de quoi on parle depuis le début.
M. Grandmont : Vous n'étiez
pas au briefing technique. D'accord.
• (17 h 50) •
Mme Guilbault :Moi, là, c'est mon 10 ᵉ projet de loi, et je ne dépasse
pas mes amendements en bloc au début des projets de loi. Mes collègues le
savent, c'est le troisième qu'on fait ensemble, puis pour ceux qui étaient là
au dernier mandat. Alors, les amendements, on les dépose quand on arrive à
l'article. J'ai toujours travaillé comme ça puis je vais continuer de
travailler comme ça. Puis si, à un moment donné, dans le cadre de ce projet de
loi là, ça se pourrait qu'on arrive éventuellement à une proposition... Tu
sais, j'ai un sujet particulier en tête, là, mais il va arriver plus loin. Là,
en ce moment, on n'est pas dans une question d'amendement...
Mme Guilbault :...d'amendement, ou des deux blocs, ou je ne sais trop, je
vous ai déposé un amendement ce matin, là, sur le projet de loi complexe, puis
on est encore... sur le projet, pardon, de transport complexe, puis là on est
encore là-dedans, là, on va ajourner, demain on va être encore là-dedans.
Alors, je ne comprends pas, Mme la... Comment on peut insinuer que cette
question-là de bloc d'amendements à quoi que ce soit a à voir avec ce qui est
en train de se passer en ce moment? Même si je vous en avais déposé 10 en même
temps, vous seriez encore en train de me parler de lui. Alors, Mme la
Présidente, là, je vais être claire, là, je... moi, je souhaite me
concentrer... Puis là on a eu toutes sortes de discussions connexes
aujourd'hui. On a mis au point certaines choses. Bon. Moi, je ne reviendrai pas
sur ce qu'on vient de discuter, sur les demandes du Parti libéral, Québec
solidaire, de faire un projet de loi après l'autre, et tout ça, je considère...
à moins qu'on me force. Sinon, moi, je me concentrerais sur le propos du...
bien là, du sous-amendement, là, on a fait des blagues, mais là je pense qu'on
a fait le tour du choix du terme, en tout cas, c'est mon opinion, et je me
concentrerais là-dessus. Puis les amendements, ils vont être déposés au fur et
à mesure qu'on aborde les sujets.
M. Grandmont : Mais vous
comprenez...
Mme Guilbault :Je ne comprends pas le fond du débat de ça, en fait.
M. Grandmont : D'accord.
Bien, je peux vous dire...
Mme Guilbault :J'ai toujours travaillé comme ça. Puis ça a toujours bien
fonctionné, en tout cas, à date, les neuf autres, on a fini par finir, dont
deux avec mon collègue de Taschereau. Ça fait que j'ai le même espoir cette
fois-ci.
M. Grandmont : Parfait. Bien,
écoutez, moi, ce que je veux dire, c'est qu'avec d'autres ministres les
pratiques peuvent être différentes. Mais il nous est arrivé que, suite à un
briefing technique... même, pendant le briefing technique, on nous présente
des... différents amendements qui sont apportés. Ça, c'est quand même
intéressant parce qu'on a le temps, en briefing technique plutôt qu'ici, de
discuter, poser des questions sur les amendements qui sont amenés. Moi, ce que
je vous dis, c'est que... Là, où vous avez dit que vous n'étiez pas là, au
briefing technique. Moi, ce que je vous dis, c'est que vous demanderez à vos
collègues comment ça s'est passé, on nous a dit : Il y a des amendements
en préparation. Alors, moi, ce que je me disais, c'est : Peut-être que la
façon de travailler de la ministre a changé, ce qui aide les oppositions aussi,
parce que, quand on a les amendements à l'avance, on est capable de les
regarder. Là, vous savez, quand on... quand on se fait présenter un amendement
comme celui qui est proposé là, de définir la notion de complexité, alors que
c'est au cœur du projet de loi n° 61, plusieurs groupes nous en ont parlé,
c'est quand même assez important de savoir qu'est-ce qui va aller... bien,
qu'est-ce qui va être envoyé à Mobilité Infra Québec et qu'est-ce qui ne le
sera pas, parce que c'est vraiment sur cette notion-là de complexité. Mais, je
veux dire, il est normal qu'on se pose des questions, puis qu'on essaie d'aller
au fond des choses puis de comprendre, puis on pose beaucoup de questions, puis
on propose des amendements. Je veux dire, c'est sûr que ça vient complexifier
le travail que d'avoir les informations à la... au fur et à mesure, finalement,
qu'on avance dans le projet de loi. Si on les avait à l'avance, ça donne... ça
ouvre une porte à ce qu'on puisse se faire une tête à l'avant. Même, à la
limite, ce qui s'est déjà fait par le passé avec d'autres ministres, j'avais
des amendements... on avait les amendements à l'avance, et je demandais des
rencontres particulières avec la ministre, pour bien comprendre son intention
derrière ce... cette proposition d'amendement, puis je lui faisais moi-même des
propositions, puis on arrivait séance tenante avec des propositions amendées
suite à... suite à cette discussion-là qu'on avait eue en privé. Donc, il y
a... il y a des gains de temps et d'efficacité à faire avec ce genre de
pratique là, je pense.
Mme Guilbault :Oui Bien, je... Tu sais, je le dis, là, c'est ça, c'est le
troisième projet de loi qu'on fait ensemble. Le député, il le sait, comment je
fonctionne. Puis, quand je dis : On dépose au fur et à mesure, après ça on
a beaucoup de discussions. Tu sais, là, on est au début, là, mais, tu sais, à
un moment donné... Puis là il y a 120 articles là-dedans, là. Souvent, on
suspend, on discute autour de la table, je vais de l'autre côté, on s'arrange.
À un moment donné, on le voit, les sujets qui sont importants pour les
collègues, les choses auxquelles ils tiennent. Avec mes équipes, on écrit même
des amendements pour les collègues des oppositions, pour qu'eux puissent les
déposer, puis après ça on fait la prise en considération, l'adoption finale...
Et je le nomme, j'ai des collègues... ont déposé des amendements intéressants
sur divers sujets. Moi, je travaille comme ça, là, tu sais... en tout cas, je
travaille au mieux puis je partage... Quand une bonne idée vient des
oppositions, je suis tout à fait prête à les aider, qu'on l'adopte. Ça fait du
sens, on va trouver la meilleure façon, meilleure formulation. C'est comme ça
que je travaille. C'est très osmotique. Mais je ne vais pas déposer ici, en ce
moment, tous mes amendements à l'avance. Puis ça n'empêche pas qu'on peut
travailler d'une manière tout à fait collégiale, et il le sait, puis, tu sais,
ça, c'est... puis le collègue de l'Acadie qui en a fait aussi, un projet de
loi, avec nous, je pense, pourrait en témoigner aussi. Donc, tu sais... Puis il
me semble aussi que ma précédente directrice de cabinet est allée déjeuner, à
un moment, ou prendre un café avec mon collègue pour lui expliquer un peu le
projet de loi pour... tu sais. Puis c'était-tu sur la sécurité routière ou...
c'était celui-là, je pense, c'était Mobilité Infra Québec?
Une voix : ...
Mme Guilbault :En tout cas, plein de choses. Ça fait que, tu sais, on le
fait aussi, là. Je ne veux pas étaler notre vie privée, professionnelle, mais,
tu sais, je veux dire, il y a... il y a comme des... dans le sens que, tu sais,
bon, il a le droit d'aller prendre un café avec qui il veut, mais sauf qu'il
reste que... il reste que... bien, «notre», en fait, moi, je n'étais pas là,
là, mais ce que je veux dire c'est qu'on a tendu la main. Ce que je veux dire,
c'est qu'on a tendu la main, on a fait une approche pour aller discuter de ça
informellement, donc on... Moi, je veux bien partager l'information, mais après
ça, quand j'arrive en commission puis que, deux fois de suite, je me fais
étirer au maximum les motions préliminaires jusqu'à tant que la Présidente...
Mme Guilbault :...présidente, qui préside très bien, soit obligée de
trancher, je n'ai pas l'impression qu'on est dans le même mode collégial de
vouloir travailler ensemble puis d'avancer ensemble. Je dirais ça comme ça.
La Présidente (Mme Maccarone) : ...le
député de Masson souhaitait intervenir.
M. Grandmont : Ah!
excusez-moi. Allez-y.
M. Lemay : ...aux propos du
député de Taschereau, tout à l'heure, lorsqu'il parlait du... de certaines
pratiques où on peut prendre connaissance, dans un breffage technique,
d'éventuels amendements, effectivement, tu sais, ça peut arriver, mais je vous
rappelle que la procédure parlementaire, c'est ce que Mme la ministre applique
présentement et dans laquelle on discute des amendements au moment qu'on a
l'article.
Maintenant, je rappellerai aussi au député
de Taschereau, j'ai aussi été un député de l'opposition en 2014 à 2018, et,
dans les études de projet de loi, les commissions parlementaires avec les
groupes nous permettaient justement de se faire une tête sur les éventuels
amendements, en tant que députés d'opposition, qu'on aimerait apporter.
Or, aujourd'hui, sur l'amendement proposé
par Mme la ministre, votre travail, c'est d'avoir réfléchi à cette question-là
au préalable pour savoir quel est le type d'amendement vous aimeriez proposer à
l'article 4, en lien avec le sujet qui nous concerne.
Maintenant, si le libellé qui est proposé
par Mme la ministre ne vous intéresse pas puis vous voulez y apporter des
sous-amendements, libre à vous de le faire puis d'avoir cette discussion-là
avec la ministre lors de l'étude de l'amendement, que ça soit à micro ouvert,
en commission, ou lors d'une suspension, si vous voulez avoir une
clarification. Mais, en fait, il n'y a pas de mal à proposer un amendement lors
de l'étude de l'article concerné. C'est même la procédure parlementaire.
Et donc, là, maintenant que Mme la
ministre a mentionné qu'elle allait déposer ses amendements au fur et à mesure
qu'on serait rendus à l'étape de l'article visé dans l'étude détaillée, et
c'est pour ça qu'on appelle ça une étude détaillée, bien, maintenant, je pense
qu'on peut mettre ça en arrière de nous et passer à la prochaine étape et
étudier... article par article. Voilà mon commentaire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le député de Taschereau.
M. Grandmont : ...j'ai
travaillé avec Mme la ministre pendant quelques projets de loi, puis là, bien,
c'est... puis je suis bien au courant de la procédure, puis je sais qu'il n'y a
pas de mal à fonctionner de cette façon-là, c'est juste que les indications
qu'on nous avait données pendant le briefing technique, à laquelle Mme la
ministre a dit tantôt n'avait pas assisté, bien, nous donnaient l'impression
que ça avait changé. Donc, à un moment donné, on part avec l'information qu'on
peut avoir aussi, là. Après ça, c'est de la gestion interne pour voir si,
effectivement, l'information a été donnée de façon... adéquate, pardon.
Mais j'aimerais ajouter quand même quelque
chose d'important, revenir sur le fait que deux projets de loi, 62 et 61, aient
été présentés en même temps. Je veux dire, il n'y a pas juste les groupes
d'opposition qui se sont posé des questions sur la pertinence de les tenir les
deux de front... il y a plein de groupes qu'on fait venir ici, là, les sociétés
de transport, les municipalités, des acteurs qui ont été présents sur les deux
projets de loi aussi, puis ils ont aussi des capacités maximales à être
capables de travailler sur deux projets de loi en simultané. Et j'ajouterais à
ça... Et on s'est fait aussi, d'ailleurs, le porte-voix... le porte-parole de
cette complexité ou de cette impossibilité pour eux de l'apporter finalement au
cabinet de la ministre ou, en tout cas, au cabinet du leader.
Mais j'ajouterais à ça aussi que, pour
être capable de bien faire... de mon point de vue, là, pour être capable de
bien faire le travail sur le 61, il fallait savoir ce qu'il y avait dans le 62.
Tant qu'on ne sait pas le... c'est quoi, la mouture finale du 62, là, bien dur
de savoir comment on peut travailler adéquatement sur le 61. Je veux dire, la
ministre elle-même a mis en lien ces deux projets-là en disant : Le 62 est
tellement important, il va venir structurer le projet de loi n° 61, ce que
Mobilité Infra Québec pourra faire. Comment on peut... Comment on aurait pu
mener ces deux projets de loi là en simultané, alors qu'on ne savait pas ce qui
se passait dans l'autre salle d'audition? Il y a quelque chose qui n'aurait pas
fonctionné, ça m'apparaît évident. Il fallait nécessairement... puis c'est pour
ça qu'on a toujours argumenté dans ce sens-là, il fallait toujours commencer...
on a toujours dit qu'il fallait commencer par le 62 et ensuite de... à partir
du moment où il aurait été terminé, embarquer sur le 61. C'est une suite
logique.
Donc, ça, moi, je souscris à l'idée que la
ministre elle-même apportait : les deux sont intimement liés, le 61 dépend
du 62, d'où l'importance de faire le 62 et de le finir avant de toucher le 61.
Ça m'apparaissait une évidence.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci
pour vos interventions. Je vous annonce que... et je vous remercie pour votre
collaboration. C'était très intéressant d'écouter vos échanges aujourd'hui.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die. Merci.
(Fin de la séance à 18 heures)