Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
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Tuesday, October 8, 2024
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Vol. 47 N° 61
Clause-by-clause consideration of Bill 61, An Act enacting the Act respecting Mobilité Infra Québec and amending certain provisions relating to shared transportation
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures quarante-neuf minutes)
La Présidente (Mme Maccarone) : Bon
matin à tous et à toutes. À l'ordre, évidemment. Ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission des transports et de l'environnement
ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 61, Loi édictant la Loi sur
Mobilité Infra Québec et modifiant certaines dispositions relatives au
transport collectif.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice) est remplacée par M. Girard
(Lac-Saint-Jean); Mme Dufour (Mille-Îles), par M. Morin (Acadie); et M. St-Pierre
Plamondon (Camille-Laurin), par M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine).
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci
beaucoup. Lors de l'ajournement de nos travaux jeudi dernier, nous étions à l'étude
d'une motion préliminaire présentée par le député des Îles-de-la-Madeleine. M.
le député de Nelligan, il vous reste 17 minutes. Je vous cède maintenant la
parole.
M. Derraji : Bonjour, Mme la
Présidente. Très heureux de revoir mes chers collègues.
Une voix : ...
M. Derraji : Je note que le
député de Masson me dit que le plaisir est partagé. Je tiens à rassurer mon
cher collègue que le grand plaisir est partagé avec moi. Chaque fois que je me
lève pour prendre la route, Mme la Présidente, pour venir à Québec, je me
dis...
M. Derraji : ...Comment je
vais changer la vie des gens? Et j'en suis sûr et certain qu'avec ce qu'on va
faire, on va changer la vie des gens. Surtout que, dans un contexte budgétaire
très déficitaire, la motion vise juste, et je tiens à remercier mon collègue le
député du Parti québécois. Donc, salutations à l'ensemble des collègues. Je
tiens à noter que nous sommes dans la salle Papineau, une salle où la
température est adéquate pour faire un bon exposé. On passe de la chaleur de...
C'est quoi l'autre salle?
Des voix : La Fontaine.
M. Derraji :
La Fontaine. ...de la chaleur de la salle de La Fontaine à la
fraîcheur de la salle Papineau. Je ne sais pas. Est-ce qu'il y a un jeu de mots
à faire entre La Fontaine et Papineau, mais La Fontaine était une
salle chaleureuse, mais j'ose espérer qu'aussi... la salle Papineau va l'être
aussi. Bonjour. Bienvenue.
Donc, voilà, Mme la Présidente. Je vais
juste rappeler où nous étions la semaine dernière, parce que, du moment que je
commence à... notre bloc d'échange pour essayer de convaincre Mme la ministre
et l'ensemble de ses collègues qui sont présents aujourd'hui... C'est que, conformément
à l'article 244 du règlement de l'Assemblée nationale, le Parti québécois
nous invite... il invite les membres de la commission des transports et de
l'environnement dans le cadre de ce que nous sommes en train de faire, à savoir
étudier le projet de loi n° 61. Et je tiens à rappeler, le projet de loi
n° 61... Qu'est-ce qu'il vise, le projet de loi n° 61? Il vise à
instaurer Mobilité Infra Québec et modifier certaines dispositions relatives au
transport collectif. Et ce qu'il demande, le collègue député des
Îles-de-la-Madeleine, il demande au ministère des Transports et de la Mobilité
durable de transmettre au plus tard avant la séance du mardi 8 octobre...
Bien, écoutez, je vais continuer mes arguments, mais j'espère que Mme la
ministre et son équipe nous ont ramené les arguments pour répondre à mon
collègue. On va aller très vite. On va vraiment aller très vite, et ça va nous
aider à avoir les documents nécessaires. Et ce que la motion du collègue
demandait... le ministère des Transports et de la Mobilité durable dépose à la
commission une ventilation des ressources humaines et contractuels qui ont été
investis pour l'élaboration du projet de loi. Et ce qui est très bien, c'est
que... que la commission reçoive également une ventilation des coûts et des
investissements qui seront nécessaires... qui seront nécessaires pour la mise
sur pied de Mobilité Infra Québec et qui seront requis en dehors de la prise en
charge de projets ainsi que des coûts additionnels envisagés pour les deux
premières années d'opération.
Vous allez me dire, Mme la
Présidente : Bien, pourquoi cette motion préliminaire, le Parti libéral
est d'accord? Bien, c'est très simple, très, très simple. C'est la motion
préliminaire la plus facile à expliquer. J'ai en face de moi un gouvernement
qui a perdu le contrôle des finances publiques. D'ailleurs, je tiens à saluer
l'excellent député de Saint-Jérôme qui, hier, lors d'un balado avec... avec
deux... le balado... Politiquement parlant. Il l'a clairement dit. Il a avoué
que lui, qui faisait partie de ce caucus caquiste, disait que le gouvernement a
perdu le contrôle des finances publiques. Et je ne tiens pas à rappeler la
feuille de route de l'excellent député de Saint-Jérôme qui critiquait ses
collègues et qui critiquait la gestion gouvernementale. Hein,
11 milliards. Je tiens à rappeler que la semaine dernière, pendant que
nous, nous étions en commission en train d'étudier ce projet de loi, il y avait
une autre mise à jour économique. Bien, figurez-vous, le gouvernement s'est
trompé encore une fois, pas en disant qu'il y a moins de pertes ou moins de
dépenses ou moins de... de déficit. Non, plus de déficit. Ils ont rajouté, Mme
la Présidente, un demi-milliard de déficits.
Donc, factuellement, hein? Vous savez que
je suis un homme factuel, Mme la Présidente. J'ai en face de moi un
gouvernement qui a perdu le contrôle des finances publiques. Nous, toujours,
fidèles à nos habitudes, avec l'excellente recherchiste que j'ai à côté de moi,
ma chère collègue Florence, nous avons envoyé une demande d'accès à
l'information. Bien, pourquoi on a envoyé cette demande d'accès à
l'information? C'est pour savoir, hein, je vais vous le dire. C'est pour
savoir, Mme la Présidente, dans le cadre de ce projet de loi, les coûts estimés
par année pour les 10 prochaines années.
Une voix : ...
M. Derraji : Bien, moi aussi,
je suis fière d'elle, Florence Thivierge, oui.
M. Morin : Elle est très
bonne.
M. Derraji : Elle mérite...
Oui, elle mérite les applaudissements, si vous voulez...
M. Derraji : ...chers
collègues, elle le mérite. Elle est humble. Mais j'ai du fun à travailler avec
ma collègue. Mais, blague à part... parce que c'est juste la... l'occasion
s'est présentée pour remercier ma collègue, mais on s'est posé la question...
m'a dit... m'appelé avec mon prénom, je ne vais pas m'appeler... dans la
commission, on n'a pas le droit, donc : Le député de Nelligan, on n'a
aucune idée sur les dépenses.
Et là, vous savez, Mme la Présidente, moi,
je ne commence jamais l'étude détaillée d'un projet de loi si je n'ai pas une
étude... analyse d'étude d'impact réglementaire. C'est systématique.
D'ailleurs, les collègues avec moi, quand je commence à parler d'un projet de
loi ou... les collègues, je leur dis : S'il vous plaît, avez-vous lu le
mémoire déposé au Conseil des ministres? Parce que moi, je n'étais pas là au
Conseil des ministres, les collègues non plus. Avez-vous lu la demande d'étude
d'impact réglementaire? Parce que c'est là où on voit l'analyse complète du
projet de loi.
Donc, premier... premier problème en jeu,
c'est que j'ai un gouvernement qui a perdu le contrôle des finances publiques,
et ils annoncent un retour à l'équilibre budgétaire pour les prochaines années.
Donc, il y a une pression sur les dépenses. Mais je ne peux pas, je ne peux pas
concevoir aujourd'hui que le gouvernement entreprend un resserrement des
dépenses budgétaires, et d'ailleurs on l'a vu dans plusieurs programmes, sans
avoir une vision combien ça va coûter, cette agence. C'est une nouvelle
structure. Donc, pour les gens qui nous écoutent, on ne sait pas combien ça va
coûter.
Attendez, j'ai quelques chiffres, mais je
vais vous dire les frais qu'on a c'est quoi. Premièrement, les six premiers
mois d'opération de l'exercice 2024-2025, donc uniquement les six premiers
mois, on parle d'un budget de 3 millions de dollars,
3 millions de dollars. Pour 2024-2029, ça va coûter au Trésor public,
aux contribuables québécois presque 13 millions de dollars.
Et là on prend un pas de recul. Pourquoi
le gouvernement veut une nouvelle agence? C'est parce qu'après six ans il n'y a
pas de projet structurant en matière de mobilité durable. Il n'y a aucun
nouveau projet en matière de transport collectif. Donc, du moment qu'ils ont
échoué de livrer un projet structurant en matière de transport collectif, la
CAQ, fidèle aux nouvelles structures, essaie de chercher une nouvelle
structure, comme ce qu'ils ont fait avec l'agence de santé et les top guns avec
une nouvelle agence. Mais vous avez vu, Mme la Présidente, on a passé l'été à
recruter des top guns à 400 000 $, 500 000 $, des voitures
de service. Est-ce que c'est ça que les Québécois veulent? Ils veulent des
routes bien entretenues. Ils veulent un transport collectif fiable et pas un
transport collectif où on va se réveiller le matin et on ferme trois stations.
C'est ça, la réalité, Mme la Présidente. Donc, voilà.
Donc, quand nous avons envoyé la demande
d'accès, la réponse... on n'était pas satisfaits de la réponse, mais, pour le
bénéfice des gens qui nous écoutent, je vais leur dire la réponse. Dans
l'estimation des coûts : frais non récurrents associés à la transition des
systèmes informatiques actuels; frais de transition associés à la mise en œuvre
de la nouvelle gouvernance, conseil d'administration; frais liés aux
installations matérielles de Mobilité Infra Québec, le mobilier; frais liés à
l'expertise externe, honoraires professionnels et communication. Voilà.
Mais, jusqu'à maintenant, Mme la
Présidente, tout ça ne me parle pas et ne me donne aucune idée sur l'ampleur
des dépenses. Et on l'a vu avec ce gouvernement, Mme la Présidente. Ce n'est
pas la première fois que, quand ils lancent quelque chose, ils échappent
complètement le lancement, parce que ça devient une lourdeur et ça coûte cher
au Trésor. Et je vous le dis, si nous étions dans un contexte de surplus
budgétaire... Et, souvenez-vous, mon collègue Carlos Leitao, quand nous avons
quitté le pouvoir et quand la population québécoise nous a donné le rôle de
contrôler l'action gouvernementale, ce même gouvernement a hérité d'un surplus
énorme. Aujourd'hui, ce que les Québécois doivent retenir : On ne parle
plus de surplus, on parle d'un énorme déficit. Là, encore une fois, je salue le
courage de l'ancien député caquiste, collègue des collègues en face, le député
de Saint-Jérôme, qui le mentionne, pas une fois, pas deux, que la CAQ a perdu
le contrôle des finances publiques.
Donc, je ne peux pas, Mme la Présidente,
commencer l'étude détaillée de ce projet de loi sans avoir où on s'en va. Vous
savez, on peut toujours rêver d'aller à n'importe quelle destination, mais, si
on n'a pas les moyens, on n'a pas les moyens...
M. Derraji : ... Mais on ne le
dit pas aux Québécois. Les Québécois aujourd'hui veulent savoir : Cet
argent, ça va coûter combien concrètement? Au-delà de ce que j'ai, parce qu'il
n'y a pas de ventilation. À part, Mme la Présidente, que pour la même... la
même demande d'accès à l'information que nous avons envoyée, il n'y a pas
d'étude d'impact réglementaire. Ça, ça a été très clair dans la réponse :
Écoutez, on n'a pas fait d'étude d'impact réglementaire, on vous réfère au
mémoire qu'on a déposé au Conseil des ministres. Mais je l'ai. Je l'ai, Mme la
Présidente.
• (10 heures) •
Et, quand on se compare avec les autres...
les autres sociétés de transport, on parle de projets complexes, on parle d'une
structure de financement très claire. Mais, malheureusement, encore une fois on
ne voit pas... on n'a pas une idée très claire sur l'ensemble des frais,
sachant que dans la même, même, même demande d'accès, la réponse que nous avons
eue, il y a des frais liés à l'expertise externe, honoraires professionnels et
communications. Donc... Donc, on parle beaucoup de l'expertise externe, mais on
ne parle pas de l'expertise interne, qui est très importante. Donc, elle est
où, l'expertise interne, Mme la Présidente?
Donc, permettez-moi aujourd'hui d'exprimer
que je suis un peu sceptique. Et j'ai vu ce qui s'est passé avec l'agence de
santé, et, malheureusement, avec l'agence de santé, d'ailleurs qu'aucun
Québécois n'a vu encore le début du commencement d'une solution, hein, les gens
qui nous écoutent l'observent, est-ce que le ministre de la Santé a baissé le
temps d'attente au niveau des urgences? Est-ce que la liste d'attente au niveau
des aînés, ça a baissé? Par contre, ce que les Québécois savent jusqu'à
maintenant... que la P.D.G. gagne 652 000 $ par année, avec une
voiture de service. Mais, écoutez, la voiture de service, ce n'était pas le
luxe, hein. Tu sais, c'est ce qu'on a essayé de dire comme ligne de com :
voiture modeste payée par les contribuables québécois. Ça, les Québécois le
savent maintenant. Mais ça, on va en discuter rendu là, quand on va parler des
avantages pour le prochain «top gun». Je ne sais pas, Mme la ministre, si elle
aussi va aller à la recherche d'un «top gun» au niveau du transport, comme fut
le cas avec son collègue le ministre de la Santé.
Mais, vous savez, Mme la Présidente, on
fait notre travail, les Québécois nous ont donné le mandat de contrôler
l'action gouvernementale. On va la contrôler, l'action gouvernementale. C'est
ça, le rôle de l'opposition officielle, et l'équipe libérale, elle est
rigoureuse dans ce sens. Pourquoi? Parce qu'au bout de la ligne, le
gouvernement a été mandaté de gérer l'argent des contribuables québécois.
Et aujourd'hui, si je n'ai pas ces
documents, je ne vais pas faire mon travail correctement. Donc, comment vous
voulez que j'entame l'analyse d'un projet de loi important qualifié par Mme la
ministre : Il va révolutionner le monde du transport collectif, sans
savoir combien ça va coûter aux contribuables? Est-ce qu'on a les moyens de se
payer une agence qui va coûter aux contribuables québécois tant de milliers de
dollars ou millions de dollars? On n'a aucune idée.
Donc, je... j'insiste sur ce point, Mme la
Présidente, parce que j'aurais aimé, hein, j'aurais aimé avoir une analyse
d'impact réglementaire. On serait ailleurs aujourd'hui, probablement dans
l'article 4, ou 5, ou 6, ou 9, ou 10, ou... On a bien avancé. J'aurais aimé
avoir une ventilation des frais. Mais, malheureusement, je tiens à le dire, le
gouvernement caquiste n'a pas jugé bon... faire une étude d'impact
réglementaire.
Et donc vous savez que la seule chose
qu'il nous reste — permettez-moi, Mme la Présidente — la
seule chose qu'il nous reste, en tant qu'opposition officielle, c'est utiliser
nos motions préliminaires pour sensibiliser une deuxième fois le gouvernement,
et je pense que sur cet enjeu nous sommes à la bonne place.
Aujourd'hui, vous prenez n'importe quel Québécois...
Faisons un vox pop, Mme la Présidente : Écoutez, le gouvernement lance une
agence qui ressemble à celle de la Santé, presque, le «top gun» en santé touche
un demi- million de dollars avec une voiture de fonction, les vice-présidents
la même chose, et on veut lancer une agence de mobilité durable...
10 h (version non révisée)
M. Derraji : ...mais on ne
sait pas combien ça va coûter. Est-ce que vous êtes pour ou contre? Je viens d'avoir
une idée. Je vais le faire. Je vais demander aux Québécois qu'est ce qu'ils
pensent d'un gouvernement qui a perdu le contrôle des finances publiques et qui
lance une agence, où on ne sait pas combien ça va coûter aux contribuables
québécois, réellement, avec une ventilation des dépenses.
Alors, Mme la Présidente, c'est ça, c'est
là où on est aujourd'hui. Donc, je sais que les collègues caquistes ont hâte à
ce qu'on commence l'étude... à l'article numéro un. Moi aussi... Moi aussi j'ai
hâte. J'ai hâte à commencer l'article 1, parce que ça va mal au niveau de
la mobilité durable. Ça va mal au niveau du transport. C'est rendu qu'on ferme
des stations de métro à Montréal, figurez-vous. Le même jour où il y avait une
annonce pour l'extension de la ligne bleue, il y a un problème au niveau du
maintien d'actif. Alors, Mme la Présidente, j'espère sincèrement qu'ils vont
voter pour cette motion parce que sinon, clairement, les gens qui nous
écoutent, le gouvernement n'a aucune idée sur le coût réel, malgré qu'on va
vous demander des sacrifices. Et d'ailleurs vous avez vu en santé, la CAQ veut
couper presque un milliard de dollars. Au niveau de... du transport, il y
a des chantiers en arrêt, il y a des fonds où les gens n'arrivent plus à
envoyer leurs demandes, et on leur dit : Attendez, patientez après la mise
à jour budgétaire.
Donc, en conclusion, Mme la Présidente, on
ne sait pas combien ça va coûter, cette agence, ni le salaire du P.D.G., ni le
salaire des autres vice-présidents. Mais une chose certaine, la CAQ a bien créé
des jobs payantes. Ça, là, on est convaincu. La CAQ a réussi sa mission. La
mission première du premier ministre...
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci...
M. Derraji : ...c'est faire
payer des «top gun». Merci...
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants sur la motion? Oui, M. le
député de l'Acadie, la parole est à vous.
M.
Morin :Merci, Mme la Présidente. Alors, je comprends que j'ai
une période de 10 minutes.
La Présidente (Mme Maccarone) : ...
M.
Morin :
Je vous remercie. Alors, Mme la ministre, collègues de la banquette
gouvernementale, collègues de la deuxième opposition, cher collègue, député de
Nelligan, c'est toujours un plaisir de travailler avec vous au sein de cette
commission.
M. Derraji : Merci, cher
collègue.
M.
Morin :Mme Florence, merci pour votre excellent travail.
Écoutez, j'ai lu attentivement la motion qui a été présentée par le député du
Parti québécois et je vous dirai d'emblée que je suis d'accord avec cette
motion et cette demande. Bien, je vais vous expliquer dans les minutes qui
suivent pourquoi, et c'est relié directement au rôle qu'a à jouer un député au
sein de ce Parlement. Et ce rôle, c'est celui de contrôleur. On travaille à l'élaboration
de la législation, mais on a aussi un rôle fondamental à jouer en ce qui a
trait aux dépenses de l'administration publique, du gouvernement, un rôle où on
doit poser des questions pour s'assurer que l'argent des Québécois et des
Québécoises est évidemment bien dépensé. Et je vous dirai que j'ai trouvé cette
motion très intéressante parce que le gouvernement veut mettre en place une
autre agence, et, mon collègue le député de Nelligan y faisait référence, ce
gouvernement, le gouvernement de la CAQ, a créé l'agence Santé Québec. Là, on
arrive avec une autre agence, mais on n'a pas une idée des coûts. Combien vont
gagner les dirigeants? Combien y aura-t-il d'employés? Et ça m'apparaît
excessivement important, parce que, quand je regarde la façon dont le
gouvernement de la CAQ gère les finances publiques, on assiste véritablement à
une perte de contrôle. Et la dernière, finalement, la dernière mise à jour
économique, comme le soulignait mon collègue, le député de Nelligan, entraîne
un nouveau, un autre demi-milliard de déficits. Donc, on a... et on n'a même
pas d'idée où ça va s'arrêter.
Maintenant, quand je regarde ce que cette
agence-là va faire, Mobilité Infra Québec, le gouvernement de la CAQ veut lui
confier les projets... la réalisation, planification de projets complexes de
transport. Et donc, si telle est la mission de cette nouvelle agence, bien, j'imagine
qu'ils vont devoir embaucher des gens hypercompétents. Combien vont-ils les
payer? On n'en a aucune idée. Quelles...
M.
Morin :...sont les sommes d'argent qui ont été investies
jusqu'à maintenant pour élaborer ce projet de loi? On ne le sait pas. Mais
surtout, surtout, quelles seront les sommes qui seront nécessaires pour mettre
sur pied Mobilité Infra Québec? Alors, ça non plus, on n'en a pas d'idée. Quels
seront les coûts additionnels? On ne sait pas.
Et ça m'apparaît hyperimportant pour les
gens qui nous écoutent de le savoir parce que ce que je comprends de Mobilité
Infra Québec, c'est qu'il y aura quand même une mission particulière pour les
projets de transport complexes. Mais, écoutez, Mme la Présidente, une fois que
l'agence va être conçue, quels seront... quels seront les barèmes de
rémunération, quelles seront les normes, quels seront les avantages sociaux,
les conditions de travail pour ses employés, on n'en a aucune idée. Tout ce
qu'on sait, c'est que l'article 44 du projet de loi y fait référence et
que les employés de Mobilité Infra Québec seront nommés selon le plan des
effectifs qu'elle établit.
• (10 h 10) •
Le seul parallèle qu'on peut faire
présentement, et mon collègue de Nelligan y faisait référence, c'est l'agence
de Santé Québec. Si Mobilité Infra Québec s'enligne dans la même direction,
bien, écoutez, il y aura... il y aura un conseil d'administration, et,
croyez-moi, les gens qui vont y siéger ainsi que le président ou la présidente,
ça va quand même coûter cher au Trésor public.
Je rappelle que la P.D.G. de Santé Québec
a un salaire de 652 050 $, avec les avantages sociaux, sa prime
d'arrivée, et les autres VP ont des salaires de 254 000 $ à
388 000 $. Quand on regarde la façon dont va fonctionner l'agence de
santé, on parle également d'un conseil d'administration qui va être composé de
différentes personnes. Donc, on peut... on peut penser déjà qu'il y aura
effectivement une somme considérable qui va être octroyée à Mobilité Infra
Québec pour payer ses hauts dirigeants.
Mais il n'y aura pas que des hauts
dirigeants à Mobilité Infra Québec. Il va falloir aussi qu'il y ait des
fonctionnaires, des gens qui vont y travailler avec des normes, des bases de
rémunération qui seront déterminées et dont on n'en a aucune idée.
Et ce qui est aussi particulier, je vous
dirai, c'est que, en tout cas, à moins que j'aie raté quelque chose, je n'ai
pas vu qu'en créant Mobilité Infra Québec le gouvernement allait abolir le
ministère des Transports. Donc, c'est une nouvelle structure qui va s'ajouter à
celle qui existe déjà.
Est-ce que les employés, éventuellement,
de Mobilité Infra Québec viendront du ministère des Transports? On ne le sait
pas. Est-ce qu'ils vont aller chercher des gens ailleurs? On ne le sait pas.
Est-ce qu'ils vont être mieux payés que les fonctionnaires de Transport Québec?
Ça reste encore à voir. Mais il y a une chose qui est sûre, c'est que ça semble
être, encore là, un... une agence qui va... en fait, qui va coûter au Trésor
québécois une somme considérable et qui va faire en sorte que ce qui pourrait
arriver... je ne sais pas si ça va arriver, mais ce qui pourrait arriver, c'est
qu'il pourrait y avoir plusieurs employés de Transport Québec qui vont,
évidemment, migrer vers Mobilité Infra Québec.
Alors, qu'est-ce qui va arriver à
Transport Québec? On ne le sait pas. Est-ce que ces postes-là vont être
remplacés? Ça, est-ce que ça va créer des coûts additionnels? Autant de
questions et on n'a aucune réponse.
Et je reviens à ce que je disais au
départ. Moi, comme député, j'ai un rôle de contrôleur, contrôleur des finances
publiques, et c'est la raison pour laquelle, au fond, j'appuie la motion qui a
été présentée par le collègue du Parti québécois, des Îles-de-la-Madeleine,
parce qu'il me semble, il me semble qu'à titre minimal on devrait au moins
savoir, s'il y a eu une ventilation des coûts, quelle est cette ventilation des
coûts. Est-ce qu'il y a eu une prévision qui a été faite pour mettre sur pied
Mobilité Infra Québec? Présentement, on n'en a aucune idée, et il me semble que
c'est un... c'est un minimum quand un gouvernement veut se lancer dans un tel
chantier. Ça me semble évident...
M.
Morin :...d'autant que le gouvernement de la CAQ, au niveau de
la gestion des finances publiques, nous a entraînés dans un déficit sans
précédent.
Donc, quand que vous regardez tout ça pour
qu'on soit capable de faire notre rôle et qu'on soit capable de travailler,
nous, de l'opposition officielle, il faudrait absolument que le gouvernement
puisse publier, puisse nous divulguer ses chiffres. Je ne peux pas croire que
le gouvernement, bien, en fait, j'espère, j'espère que je me trompe, que le
gouvernement se lance dans un tel projet et qu'il n'a aucune idée de ce que ça
va coûter, aucune idée du salaire que vont recevoir ces dirigeants. Et ça
m'apparaît être une très, très, très mauvaise planification. Même si, dans la
loi, on dit que l'Agence Mobilité Infra Québec est là pour planifier, il me
semble que ça, c'est un exemple concret d'une très mauvaise planification et
que, à titre minimal, on devrait le savoir au moment où on est en train
d'étudier le projet de loi. Puis pourquoi on devrait le savoir? Bien, pour être
capable de faire notre job, parce que de toute façon, éventuellement, quand
Mobilité Infra Québec va voir le jour, comme pour l'agence de Santé Québec, on
va en avoir des chiffres. Bien là, évidemment, on va être placés devant le fait
accompli.
Donc, moi, ce que je veux, c'est qu'on
soit capables de bien faire notre travail de députés, qu'on soit capables
d'avoir accès à ces coûts-là avant, pour qu'on soit capable, justement, de
questionner le gouvernement dans le cadre de l'étude de ce projet de loi.
Alors, pour toutes ces raisons, Mme la
Présidente, je pense que... non, je sais, je suis sûr que la motion de mon...
du collègue des Île-de-la-Madeleine est excellente, et c'est la raison pour
laquelle je vais l'appuyer. Je vous remercie.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants en lien avec la motion
préliminaire? Je vois qu'il n'y en a pas. Alors, nous allons passer à la mise
aux voix. Est-ce que la motion présentée par le député des Îles-de-la-Madeleine
est adoptée?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Maccarone) : Un
vote par appel nominal. M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Guilbault (Louis-Hébert)?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre, votre vote?
Mme Guilbault :Contre.
Le Secrétaire : M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Contre.
Le Secrétaire : Mme Blouin
(Bonaventure)?
Mme Blouin : Contre.
Le Secrétaire : M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Comme ma
ministre, contre.
Le Secrétaire : M. Montigny
(René-Lévesque)?
M. Montigny : Contre.
Le Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Contre.
Le Secrétaire : M. Derraji
(Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
Le Secrétaire : M. Morin
(Acadie)?
M.
Morin :Pour.
Le Secrétaire : M. Grandmont
(Taschereau)?
M. Grandmont : Pour.
Le Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
La Présidente (Mme Maccarone) : Abstention.
Alors, la motion est rejetée. Nous sommes toujours à l'étape des motions
préliminaires. Avons-nous d'autres motions préliminaires ou est-ce que nous
pouvons commencer avec l'article 1?
M. Derraji : ...
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Est-ce que c'est envoyé déjà au Greffier, M. le député?
M. Derraji : C'est en route,
entre l'étage deux et ici.
La Présidente (Mme Maccarone) : C'est
en route, alors est-ce que vous l'avez, M. le secrétaire? O.K. Nous allons
suspendre juste quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 18)
(Reprise à 10 h 21)
La Présidente (Mme Maccarone) :
Alors, nous sommes de retour. M. le député de Nelligan, pour la lecture de
votre motion, s'il vous plaît.
M. Derraji : Est-ce que je
peux laisser mon collègue ou je peux juste la lire et mon collègue peut parler?
Comment...
La Présidente (Mme Maccarone) : Vous...
Est-ce que ce serait présenté par le député de l'Acadie?
M. Derraji : Oui. Ah oui!
M.
Morin :Oui, oui, tout à fait.
La Présidente (Mme Maccarone) : Allez-y,
M. le député.
M.
Morin :Parfait. Merci. Merci, Mme la Présidente. Alors, voilà
la motion préliminaire que je présente ce matin. Je vais la lire :
«Conformément à l'article 244 du Règlement
de l'Assemblée nationale, je fais motion afin que la Commission des transports
et de l'environnement, dans le cadre de l'étude détaillée du projet de loi no
61, Loi édictant la Loi sur Mobilité Infra Québec et modifiant certaines
dispositions relatives au transport collectif, tienne des consultations
particulières et qu'à cette fin elle entende l'Association des firmes de
génie-conseil Québec.»
Voilà. Alors, cette motion préliminaire
est présentée ce matin, Mme la Présidente, parce que... et ce n'est pas la
première motion préliminaire qui est présentée par l'opposition officielle,
parce qu'on a, entre autres, notamment la semaine dernière, présenté plusieurs
motions préliminaires pour que d'autres groupes soient entendus. Et il me
semble pertinent, important d'entendre l'Association des firmes de
génie-conseil Québec.
Pourquoi? Bien, c'est parce que, quand
vous regardez... quand vous regardez le mandat, la mission de l'Agence Mobilité
Infra Québec, le gouvernement veut, avec cette agence, créer une entité à part,
donc une personne morale qui va être un mandataire de l'État, mais dont la
mission, le travail va être de planifier, réaliser des projets complexes de
transport. Donc, si on veut créer une telle agence, qu'on veut que ça
fonctionne, il me semble que le gouvernement devrait être très réceptif à
entendre l'Association des firmes de génie-conseil Québec, puisque, dans le
domaine de l'ingénierie, au Québec, on a, depuis des décennies, des
ingénieurs-conseils qui ont rendu de très grands services à la population
québécoise. Donc, il me semble qu'entendre une firme de génie-conseil, ou leur
association, permettrait au gouvernement de bien saisir, d'être en mesure de
bien comprendre ce qu'il faut mettre de l'avant pour que cette agence, Mobilité
infra Québec, soit la plus performante possible.
Ça m'apparaît... ça m'apparaît important
parce que, quand on regarde la mission de Mobilité Infra Québec, on dit, dans
le projet de loi, et c'est c'est l'intention, c'est l'intention du
gouvernement : «A pour mission principale d'effectuer, dans une
perspective de mobilité durable, l'analyse...
M.
Morin :...opportunités, la planification ou la réalisation de
projets complexes de transport, hein? Le gouvernement, lorsqu'il lui confie une
responsabilité en vertu du premier alinéa, donc ce que je viens de lire :
«Et afin de favoriser la mise en valeur des espaces à proximité des bâtiments
ou des ouvrages de génie civil d'un projet complexe de transport», et la loi
parle bien de projets complexes de transport, donc, elle pourra permettre à Mobilité
Infra Québec d'effectuer une série de gestes, d'actions qui pourront être
posés, tu sais : vendre un immeuble, aménager un immeuble, construction,
reconstruction ou réfection d'un immeuble ou d'un ouvrage de génie civil
destiné au transport ou utile à un système de transport.
Donc, si cette agence-là aura pour
mission, entre autres, de construire, reconstruire ou de travailler à la
réfection d'immeubles, d'ouvrages de génie civil, quoi de plus pertinent que,
justement, d'entendre l'Association des firmes de génie-conseil Québec pour que
le gouvernement soit à même de bien saisir comment il pourra optimiser
l'efficacité de Mobilité Infra Québec? Ça me semble être un minimum.
Mais ce n'est pas tout. Mobilité Infra
Québec pourra également exercer d'autres fonctions : réalisation des
analyses en transport que le ministre lui confie, moyennant rémunération, dont
la planification en mobilité, l'exécution de tout autre mandat que le
gouvernement lui confie. Et, quand je le lisais, précédemment... on parle donc
de projets complexes de transport, donc des routes, notamment, mais ça pourrait
également être toutes sortes de projets en termes de transport collectif. Et on
sait... et on sait que, dans le domaine du transport collectif, le Québec a
quand même beaucoup de rattrapage à faire, hein? Quand on regarde, puis on ne
sait pas de quoi on aura l'air ou comment sera composé le budget de Mobilité
Infra Québec, mais, présentement, au ministère des Transports, il y a un fort
pourcentage qui est accordé au transport routier, la réfection des routes, il y
en a moins au niveau du transport collectif. Et combien, combien c'est
important pour, évidemment, la population québécoise. Donc, importance,
évidemment, d'entendre cette association.
Puis il y a un autre... il y a une autre
raison assez fondamentale, également. Vous savez, Mme la Présidente, quand on a
à travailler des projets de loi, cela va de soi, on n'est pas les députés
experts en tout, on a un créneau d'expertise, mais le travail qu'on a à faire à
l'Assemblée nationale est souvent très diversifié. C'est un avantage, ça rend
notre tâche excessivement intéressante. Sauf que, quand il y a un projet de loi
qui est déposé, puis surtout un projet de loi comme celui-ci, qui va entraîner
des modifications très importantes dans la façon, évidemment, de gérer des
projets en matière de transport au Québec, on demande toujours des
consultations particulières, justement pour aider les parlementaires à faire
leur travail, à être efficaces, à être pertinents dans le travail qu'on a à
faire. Et, à ce moment-là, le parti, l'opposition officielle, on envoie... on
envoie nos demandes, on envoie notre liste de gens qu'on estime être les plus
pertinents à faire entendre au gouvernement, qui peut accepter ou refuser.
Moi, ce qu'on m'informe que... Nous, on a
demandé à ce que l'Association des firmes de génie-conseil Québec soit
entendue, mais ils n'ont pas été convoqués. Et donc nous avons l'opportunité ce
matin de corriger cette erreur-là. Ils devraient être entendus, d'autant plus
que, dans le cadre des travaux de la commission, les ingénieurs du gouvernement
ont été entendus, mais pas l'Association des firmes de génie-conseil Québec,
qui relève évidemment... sont des entreprises privées. Donc, je pense qu'en
toute équité pour l'ensemble des ingénieurs...
M.
Morin :...ingénieurs qui font un excellent travail au Québec,
bien, il faudrait aussi entendre l'Association des firmes de génie-conseil
Québec, qui eux, évidemment, travaillent avec des firmes de génie-conseil privées.
C'est très important d'avoir entendu les
ingénieurs du gouvernement, parce que je comprends bien sûr, surtout s'ils sont
au ministère des Transports, que ce projet de loi là va avoir un impact sur
eux. Donc, qu'ils soient entendus, que les parlementaires aient eu
l'opportunité de leur poser des... des questions, c'était vraiment important.
Sauf que quand on regarde ce que va devoir
faire Mobilité Infra Québec et sa mission, bien, ça va avoir aussi
définitivement un impact sur les ingénieurs qui travaillent dans des firmes de
génie-conseil et qui relèvent du privé, d'où évidemment l'importance de pouvoir
les entendre également.
• (10 h 30) •
Et, comme je le disais la semaine
dernière, vous savez, quand on veut... quand le gouvernement veut opérer un tel
changement, je pense que c'est important de prendre le temps de bien faire les
choses, et donc d'être capable... d'être capable d'entendre des groupes et de
pouvoir leur poser des questions pour éviter... pour éviter éventuellement des
pièges, parce qu'on ne peut pas tout prévoir, et donc de faire en sorte
qu'éventuellement il pourra peut-être y avoir des amendements qui vont être
proposés, et je vous dirais des amendements souvent autant proposés par le
gouvernement que par les oppositions suite à des consultations particulières.
Le gouvernement a un travail à faire, ils ont d'excellents légistes, mais on ne
peut pas tout prévoir, d'où évidemment l'importance des consultations
particulières.
Et en fait, ce qu'on tente de faire ici,
c'est d'avoir un équilibre, de corriger ce que j'appellerais une lacune, parce
qu'on voulait... on voulait les entendre, ils n'ont pas été retenus, donc ils
ont... On a cette opportunité ce matin de réitérer, de renouveler cette demande
dans le cadre d'une motion préliminaire, et c'est la raison pour laquelle elle
est... je l'ai déposée ce matin.
Important parce que, oui, les ingénieurs
du gouvernement travaillent, sont compétents, ils travaillent excessivement
fort, ils ont fait avancer de grands projets, mais rappelons-nous qu'au Québec
il y a aussi beaucoup de firmes d'ingénieurs privées qui ont contribué à la
réalisation de grands projets québécois pour l'ensemble de la population
québécoise. Donc, il me semble que leur consacrer du temps, les inviter, les
entendre ne serait... n'aurait qu'un avantage bénéfique pour les fins de la
commission et des parlementaires qui sont évidemment chargés d'étudier ce
projet... ce projet de loi.
D'autant plus que, quand on regarde... et
j'en parlais un peu plus tôt, Mobilité Infra Québec va être une personne morale
ou une société de personnes. Donc, ça va être un organisme indépendant du
ministère des Transports. On dit aussi dans le projet de loi que.... et je
réfère à l'article 8 : «Mobilité infra Québec pourra acquérir de gré à gré
ou par expropriation, pour son propre compte ou pour le compte d'une de ses
filiales, du gouvernement, d'une municipalité locale, d'une société de
transport en commun, du Réseau de transport métropolitain ou de l'Autorité
régionale de transport métropolitain tout immeuble qu'elle juge nécessaire dans
le cadre de la planification ou de la réalisation d'un projet complexe de
transport qui lui est confié en vertu de l'article 4. Et rappelez-vous, Mme la
Présidente, quand j'ai commencé mon exposé et que je lisais l'article 4, on
parle évidemment, hein, de la possibilité pour Mobilité Infra Québec de
planifier, réaliser des projets complexes de transport. Donc, là, il y a un
autre article du projet de loi qui va donner à Mobilité Infra Québec une foule
de pouvoirs, entre autres pour l'acquisition de biens, et on parle même «pour
son compte ou l'une de ses filiales».
Donc, au fond, ce que le gouvernement nous
dit, ce que le gouvernement de la CAQ nous dit avec son projet de loi, c'est
que Mobilité Infra Québec, qui va être une personne morale ou une société de
personnes autre, pourra même avoir des filiales, et ces filiales-là pourront
acquérir de municipalités, sociétés de transport, même par expropriation.
Alors, qu'est-ce qu'ils vont acquérir? Pour réaliser quoi? Qu'est-ce qu'ils
vont exproprier? Puis rappelons-nous, Mme la Présidente, parce que j'ai eu le
privilège de siéger lors de...
10 h 30 (version non révisée)
M.
Morin :...l'étude du projet de loi n° 22 qui a modifié de
fond en comble la Loi sur l'expropriation, que de questions j'ai posé à Mme la
ministre, parce que le gouvernement s'est doté de pouvoirs extraordinaires dans
le domaine de l'expropriation. Et donc de voir que Mobilité Infra Québec aura
aussi ce pouvoir-là, bien là, il me semble qu'avant de se lancer dans un tel
exercice, il serait important d'entendre des représentants de firmes de génie-conseil
qui oeuvrent, évidemment, au Québec depuis des années et qui ont une expérience
de grands projets ou de projets complexes dans le domaine du génie civil.
Alors, écoutez, moi, j'espère que les
collègues de la banquette gouvernementale vont accueillir favorablement cette
demande-là, qui, au fond, ne nous prendra pas énormément de temps, mais qui va
permettre, évidemment, de bonifier éventuellement un tel projet de loi, alors
que Mobilité Infra Québec aura de tels... de tels pouvoirs.
Et permettez-moi aussi de rappeler
certaines dispositions du projet... du projet de loi qui feront partie des...
de la mission de Mobilité Infra Québec. Tu sais, on parle, entre autres, de
travaux sur une voie publique municipale. On parle de modification de voies
publiques. On parle de réaménagement de voies publiques. Rappelez-vous, hein,
je viens de lire : Mobilité Infra Québec aura aussi un pouvoir d'expropriation.
Elle va avoir un mandat pour effectuer une planification en mobilité dans une
perspective de développement durable et de diminution de l'empreinte carbone.
Et là, vous savez, quand on... on lit ça, bien, on se dit : Il me semble
que ça serait fondamental et important pour le gouvernement de pouvoir
bénéficier de l'expertise, entre autres, de firmes de génie conseil privées et
qui, évidemment, ont une expertise dans un très grand nombre... dans un très
grand nombre de domaines.
C'est important aussi parce que Mobilité
Infra Québec, j'imagine, — enfin, je l'espère fortement — aura
aussi sûrement pour mandat de développer la mobilité interrégionale. Parlons
aussi de transport... de transport collectif. C'est excessivement important. Et
le transport collectif au Québec, là, moi, je vous dirais, Mme la
Présidente : Il y a du travail... Il y a du travail à faire. Au sein... Au
sein des villes, mais entre les régions du Québec, il faut absolument planifier
un meilleur système de transport interrégional pour faire en sorte que les gens
des différentes... aient non seulement accès à des biens et à des services...
Donc, au niveau de l'économie, c'est effectivement un avantage, mais qu'en
plus, qu'en plus les gens de ces localités-là puissent se déplacer d'une façon
efficace. Et là, bien, évidemment, si Mobilité Infra Québec a un rôle à jouer,
bien, c'est d'autant plus important de permettre à ce qu'une association de
firmes de génie-conseil Québec puisse venir en commission parlementaire et
expliquer, au fond, comment le projet de loi pourrait être bonifié pour faire
en sorte qu'on soit plus efficace. Parce que j'imagine... j'imagine que, si le gouvernement
de la CAQ tient absolument à une agence, bien, c'est parce qu'il veut être
efficace. C'est quand même étonnant parce qu'il y a un ministère des Transports
qui existe au Québec depuis de nombreuses années. Pourquoi le gouvernement
préfère se lancer dans la création d'une agence? C'est vraiment étonnant, mais
on peut faire le parallèle avec l'Agence de Santé Québec. Et, comme mon
collègue, le député de Nelligan en parlait tout à l'heure, pour l'Agence de
Santé Québec, on n'a pas vu l'ombre d'un début de quelque chose qui allait
faire en sorte que le système de santé allait mieux fonctionner au Québec.
Donc, quels sont les buts visés pour la
création de Mobilité Infra Québec...
M.
Morin :...de quelle façon ça va s'articuler pour faire en sorte
que les Québécois puis les Québécoises vont en avoir pour leur argent? Bien, il
me semble qu'on ne devrait pas se priver d'entendre un autre groupe,
l'Association des firmes de génie- conseil Québec puisqu'on a entendu les
ingénieurs du gouvernement. Moi, je suis convaincu qu'ils ont fait un travail
rigoureux. Ils ont eu d'excellentes propositions, d'excellentes
recommandations. Pourquoi, à ce moment-là, ne pas équilibrer les choses et
permettre à des firmes de génie-conseil privées de venir également nous parler
de ce que pourrait être Mobilité Infra Québec pour faire en sorte que ce soit
véritablement efficace? Ne l'oublions pas, ne l'oublions pas, cette agence-là
va avoir un coût important pour le gouvernement, puis, évidemment, ce
gouvernement-là est déjà en déficit. Donc, il me semble que ça serait important
d'entendre au moins des gens qui ont des choses intéressantes à nous dire pour
faire en sorte qu'on puisse être efficace, hein?
• (10 h 40) •
Permettez-moi de vous rappeler, dans le
mémoire qui a été déposé au Conseil des ministres, le volet accessible au
public, hein, les objectifs poursuivis par Mobilité Infra Québec, hein :
accroître la capacité de gestion du gouvernement du Québec sur les projets
d'infrastructures de transport collectif. Quand on regarde les objectifs, là,
Mme la Présidente, c'est le premier élément qui apparaît dans le mémoire :
accroître la capacité de gestion du gouvernement du Québec sur les projets
d'infrastructures de transport collectif. Est-ce à dire que, présentement, le
gouvernement du Québec n'a pas cette capacité? Est-ce que c'est parce que le
transport collectif, ce n'est pas une priorité? Autant de questions qui sont en
suspend, Mme la Présidente. Mais il y a une chose... il y a une chose qui est
sûre, si on veut augmenter la capacité de gestion du gouvernement du Québec,
bien, il me semble qu'après avoir entendu des ingénieurs du gouvernement du
Québec, on devrait entendre des firmes d'ingénieurs-conseils privées. C'est
exactement le mandat de l'Association des firmes de génie-conseil Québec. C'est
leur rôle. C'est leur travail. Ils représentent l'ensemble des firmes de
génie-conseil. Donc, il me semble qu'on ne devrait pas se priver d'une telle...
d'une telle expertise.
D'autant plus que, dans toute la question,
hein, du fameux tramway de Québec, dont on a parlé, reparlé, qu'on parle encore
puis là on ne sait pas ce qui va arriver. Ça va-tu avancer? Ça recule-tu?
Bref... Mais il y a quand même des mandats qui ont été confiés à des organismes
autres que le ministère des Transports. Est-ce qu'éventuellement Mobilité Infra
Québec pourra... En fait, juridiquement parlant, elle pourra, mais est-ce
qu'elle verra... est-ce qu'elle demandera à des firmes de génie-conseil privées
des analyses, des études pour remplir sa mission? Bien, si la réponse, c'est
oui, puis on peut présumer que ça va être oui, bien, à ce moment-là, pourquoi
ne pas entendre immédiatement l'Association des firmes de génie-conseil Québec,
pour faire en sorte que, bien sûr, on ait une idée de ce qui va arriver?
Autre élément, quand on regarde les
objectifs poursuivis par Mobilité Infra Québec, «doter le Québec d'une capacité
organisationnelle accrue et d'une vision nationale des projets de transport
complexes en créant un pôle d'expertise unique et attractif en matière de
projets complexes de transport regroupés au sein d'une organisation autonome et
performante».
Alors, moi, Mme la Présidente, il y a
deux, trois mots que je retiens de ça : créer un pôle d'expertise unique
et attractif. On ne sait pas exactement ce que ça va vouloir dire, parce que le
gouvernement vient de voter contre la motion qui était présentée par le député
des Îles-de-la-Madeleine, sur la ventilation des postes, comment ça va
fonctionner, etc., combien les gens vont être payés, mais il y a une chose qui
est sûre, ils vont sûrement faire de très bons salaires parce que c'est un des
objectifs qui est poursuivi par le projet de loi. Un pôle d'expertise unique et
attractif. Est-ce à dire que, présentement, ce n'est pas le cas au ministère
des Transports? Pourquoi ne pas réformer, à ce moment-là, le ministère des
Transports, plutôt que de créer une entreprise autre? La question se pose. Mais
il y a une chose qui est sûre, il y a une chose qui est sûre, c'est que, si on
veut créer un pôle d'expertise unique et attractif, donc, ils vont aller...
M.
Morin :...chercher des gens quelque part. On va avoir besoin
d'ingénieurs puis ils ne seront peut-être pas tous au ministère des Transports
et ils vont être probablement dans le privé, j'imagine. Alors, à ce moment-là,
pourquoi ne pas entendre l'Association des firmes de génie-conseil du Québec?
C'est ce qu'ils font, ils représentent des firmes de génie-conseil qui sont
dans le privé.
Faciliter l'accès à la main-d'œuvre
disposant de l'expertise de pointe requise pour la réalisation de chaque projet
complexe de transport ainsi que sa consolidation et sa rétention. Donc, ce que
je comprends des objectifs poursuivis, bien en fait, ça vient... ça vient du
gouvernement de la CAQ, c'est que présentement, le gouvernement n'a pas cette
expertise-là. Donc, s'il ne l'a pas, on va aller la chercher où? Bien,
forcément dans le privé. Ça me semble en tout cas... Bref, ça me semble être
une hypothèse qui se défend et qui passe le test de l'hilarité spontanée.
Enfin, c'est ce que je dirais. Donc, raison de plus pour entendre l'Association
des firmes de génie-conseil. Ils vont probablement et directement impactés par
le projet de loi. Alors, pourquoi ne pas les entendre? Pourquoi ne pas leur
donner cette opportunité? Mais ça permettrait d'ailleurs au gouvernement de
savoir exactement ce qu'il devrait faire, parce qu'il y a plein de questions
qu'on peut leur poser quand on veut évidemment avoir un pôle d'expertise unique
et attractif.
Permettez-moi, hein, encore une fois de
revenir à l'article 44 du projet de loi. Quand on dit que «les employés de
Mobilité Infra Québec sont nommés selon le plan d'effectifs qu'il a établi.
Sous réserve des dispositions d'une convention collective, Mobilité Infra Québec
détermine les normes et les barèmes de rémunération, les avantages sociaux.»
Alors, quoi de plus important pour le gouvernement que d'entendre justement
l'Association des firmes de génie-conseil? Ils pourront... On peut discuter
avec ces gens-là. C'est... c'est l'importance, c'est la pertinence d'avoir ces
groupes, évidemment, dans le cadre de consultations particulières. Et donc,
c'est quoi, par exemple, des barèmes de rémunération? C'est quoi des normes?
Parce que si on veut... si on veut évidemment unir l'article 44 avec les
objectifs poursuivis, bien, il me semble que parler à des firmes de
génie-conseil qui sont dans le privé ferait en sorte que ça aiderait
véritablement le gouvernement. Donc, autant de bonnes raisons d'aller chercher
des gens puis de voir avec justement des firmes de génie-conseil, ce qui peut
être fait. Parce que... parce qu'évidemment, quand on parle de projets
complexes de transport, il ne faut pas oublier, hein, parce que ça, c'est dans
le mémoire qui a été présenté au Conseil des ministres : «construction,
reconstruction, réfection d'un immeuble ou d'un ouvrage de génie civil destiné
au transport ou utile à un système de transport, développement ou amélioration
d'un système de transport intelligent». Donc, à ce sujet-là, je suis convaincu,
je suis convaincu que, dans le domaine privé, dans des firmes de génie-conseil,
au Québec, il y a... il y a cette expertise, il y a évidemment cette
expérience-là qui pourrait être partagée avec la commission parlementaire où
nous siégeons présentement, et ça, ça m'apparaît effectivement très important
pour qu'on soit à même d'avoir toute l'information requise pour être capables,
bien sûr, de faire notre travail de parlementaire d'une façon qui est efficace.
Même chose pour le conseil d'administration, avec les salaires qui seront
éventuellement versés.
On dit également... on dit également dans
le... dans le document qui a été présenté au Conseil des ministres, que
«Mobilité Infra Québec pourra conclure une entente avec un ministère ou un
organisme du gouvernement, ainsi qu'avec toute personne, association, société
ou toute communauté autochtone représentée par son conseil de bande». Donc, à
ce moment-là, il me semble que vouloir pouvoir inviter les firmes de
génie-conseil permettrait d'avoir un meilleur éclairage sur la façon dont ça
peut être fait. Pourquoi? Bien, parce qu'évidemment ces firmes-là sont déjà
habituées d'entrer dans des négociations de contrats, d'ententes pour faire
avancer des projets importants...
M.
Morin :...de génie civil au Québec. Alors, autant... autant
d'éléments pertinents que l'Association des firmes de génie-conseil pourrait
nous donner.
Même chose également en matière de
ressources humaines. Plusieurs de ces firmes-là emploient un nombre
considérable d'ingénieurs. Et donc je rappelle que, dans le projet de loi, au
niveau des ressources humaines, c'est l'article 44 dont je parlais, il y
aura... Mobilité Infra Québec aura son propre plan d'effectifs. Et d'ailleurs
le mémoire au Conseil des ministres souligne, Mobilité Infra Québec ne sera pas
assujettie à la loi sur la fonction publique. Donc, il y aura d'autres normes.
Bien, à ce moment-là, pourquoi... pourquoi ne pas entendre l'Association des
firmes de génie-conseil et leur demander, évidemment, leur expertise pour être
capable d'avoir des barèmes qui vont être, évidemment, compétitifs?
Je reviens à ce que je disais au début,
Mme la Présidente, si le gouvernement, bien... ce qu'on lui dit, qu'ils
n'auraient pas cette expertise à l'interne puis qu'ils vont la chercher à
l'externe, bien, autant avoir des barèmes qui vont être compétitifs. Et quoi de
mieux que d'entendre l'Association des firmes de génie-conseil pour être
capable d'aider le gouvernement et les parlementaires dans cette démarche?
Alors, pour toutes ces raisons, je vais, bien sûr, appuyer la motion que je
présente ce matin. Merci, Mme la Présidente.
• (10 h 50) •
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci,
M. le député de l'Acadie. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants sur la motion?
Oui, M. le député de Nelligan, la parole est à vous.
M. Derraji : Au nom du chef
de l'opposition officielle, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Oui.
Vous disposez de 30 minutes. Allez-y.
M. Derraji : Oui. Rebonjour,
Mme la Présidente. Donc, encore une fois, une motion que je salue, de mon
collègue le député de l'Acadie. Et je vais vous dire pourquoi c'est important
d'entendre l'Association des génies... l'Association des firmes de
génie-conseil. D'ailleurs, ils nous ont sollicités pour qu'on... ils voulaient
être entendus en commission parlementaire, et, malheureusement,
malheureusement, on n'a pas eu... on ne les a pas entendus. Et vous avez vu
qu'il y avait, en commission parlementaire, une seule compagnie, et c'est la compagnie
Pomerleau, Mme la Présidente, qui était là, mais avec les enjeux que nous avons
tous vus au niveau de... au niveau... au niveau de... je dirais, de l'agence,
je pense que c'est quand même important de prendre le temps d'entendre
l'Association des firmes de génie-conseil, tu sais.. Je ne vais pas revenir sur
le débat qui a été soulevé, par l'association des ingénieurs du ministère, si
ma mémoire, elle est bonne... oui, du gouvernement du Québec, c'est eux qu'on
a... qu'on a invités. Ils étaient là. Ils ont... d'ailleurs, ils nous ont dit
qu'ils ont des enjeux sur le terrain, présentement, qu'il y a des enjeux au
niveau des chantiers.
Mais permettez-moi juste de vous lire
quelques extraits que je trouve importants, que Pomerleau, lors de leur passage
en commission parlementaire. En tant qu'entrepreneur général... et c'est là...
et c'est là où c'est important, ça devient vraiment important d'écouter ce qui
a été dit : «En tant qu'entrepreneur général, on comprend — ça,
ce sont les propos de Pomerleau — on comprend que notre participation
aujourd'hui vise essentiellement à faire bénéficier les élus de l'expertise
terrain que nous avons développée au fil des 60 dernières années.»Donc c'était
un passage quand même important par rapport à leur présence et à leur
participation dans les efforts contractuels.
Ils ont parlé de l'entreprise, 5 000
employés, fondée en 1964, mais aussi ils nous ont partagé un élément important,
et cet élément important... je veux juste nommer deux... Skytrain, en
Colombie-Britannique, et le REM, à Montréal, bon. Le REM, à Montréal, on voit,
le REM, à Montréal, on le voit très bien, ça a été une bonne, bonne... une
bonne... une bonne solution, une bonne solution que nous avons adoptée. Et
d'ailleurs nous étions capables, pas uniquement d'avoir l'idée...
M. Derraji : ...mais ça
fonctionne, ça fonctionne, l'antenne Rive-Sud fonctionne, Mme la Présidente. On
a tendance à parler uniquement de l'ouest de l'île qui est une région aussi
parmi les régions du Québec, mais l'antenne de la Rive-Sud, elle fonctionne
très bien aussi. Alors, Mme la Présidente, je pense que le fait d'entendre
l'Association des firmes de génie-conseil Québec est un élément qui va bonifier
le... gérer... va informer l'ensemble des élus, mais je veux juste vous dire
que l'Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec
avait quand même pas mal de points et même des recommandations, notamment sur
la mission du projet de loi n° 61, et quand on dit
«recentrer la mission du projet de loi n° 61 sur les
projets complexes de transport en commun», et moi, je veux savoir l'Association
des firmes de génie-conseil. On parle beaucoup d'expertise au Québec, hein? Ça
n'a été dit pas une fois, pas deux, pas trois. Donc, cette expertise, ce sont
les ingénieurs, que ça soit de l'État ou bien l'association... l'Association
des firmes de génie-conseil qui eux peuvent nous aider à comprendre pourquoi,
selon même les propos de Mme la ministre, pourquoi on a tant de misère avec les
projets complexes.
Vous savez, il y a quelques jours, j'ai
interpellé Mme la ministre sur le tramway. Je lui ai posé la question. Il n'y a
pas d'entente signée. Elle m'a répondu : L'argent du fédéral qui traîne.
Le ministre Duclos a répondu : L'argent, il est toujours là. Mais là, je
vois qu'elle chemine très bien. Hier, elle a annoncé que l'entente est
imminente. Donc, j'espère que ça va passer au Conseil des ministres demain, et
qu'on va avoir le début du commencement de quelque chose. Mais vous savez,
après six ans, là, ça devient lourd pour un gouvernement, surtout pour un
projet qui a traîné beaucoup.
Mais c'est très important de parler
d'expertise parce que, si on a tant de retard, tant de retard, hein, mais ce
retard est venu juste avec la CAQ. Nous étions capables avec la Caisse de dépôt
Infra. D'ailleurs, c'est ce que Mme la ministre va faire probablement
aujourd'hui ou demain, elle va signer une entente avec la Caisse de dépôt Infra
pour le tramway de Québec. Donc, elle est où, l'agence? C'est avec la Caisse de
dépôt Infra que l'entente intérimaire va être signée à la ville de Québec.
Donc, quand j'entends la ministre parler qu'on n'a pas l'expertise, qui doit
nous dire qu'on a un manque d'expertise? La Société de transport de
l'Outaouais, ils ont dit le contraire : Nous, on a pas besoin de votre
agence, Mme la Présidente. Ils l'ont dit en commission parlementaire. Donc,
c'est très important.
L'Association des firmes de génie... de
génie-conseil du Québec, ils ont déposé un mémoire, mais je ne veux pas lire
leur mémoire parce que c'est très long, et vous savez, c'était quand même
important. C'est une association qui représente 70... 70 firmes de
génie-conseil, et ils agissent à titre de porte-parole de l'industrie du
génie-conseil et des services spécialisés dans le domaine de la construction et
de l'environnement. Ce sont des experts, et jusqu'à maintenant je n'ai pas
parlé avec des experts pour confirmer ou annuler les propos qu'on manque
d'experts au Québec. C'est pour cela qu'on a... que, selon les dires du
gouvernement caquiste, qu'on a de la misère à avoir des projets en transport
collectif parce que ça fait longtemps qu'on n'a pas fait des projets
structurants. Mais moi, écoutez, Mme la Présidente, j'étais dans la conférence
de presse de la STM ce vendredi pour le malheureux incident de la fermeture des
trois stations de métro avec mes deux collègues, la députée de
Jeanne-Mance--viger et le député de Saint-Michel... Viau, Saint-Michel, de
Viau, mon collègue. Vous savez, qu'est ce qu'on m'a dit? C'est parce qu'on manque
d'argent. Le maintien d'actifs est très important, et le fait d'avoir moins
d'argent pour le maintien d'actifs, Mme la Présidente, bien, ça veut dire qu'il
y a des gens qui se démobilisent. Si tu n'as pas d'argent pour le maintien
d'actifs, tu perds tes experts, tu perds tes ingénieurs, tu perds des... tes
gestionnaires de projets. Donc, c'est là où c'est très important pour les
membres de la commission avoir une discussion...
M. Derraji : ...discussion
avec les experts. Nous avons uniquement entendu les ingénieurs de l'État, et
les ingénieurs de l'État nous ont sensibilisés sur beaucoup de réalités,
notamment la cannibalisation... la cannibalisation si l'agence s'occupe
d'autres choses que le transport en commun, parce qu'ils nous ont dit :
Écoutez, l'expertise, on l'a à l'intérieur du ministère, il faut les valoriser,
les ingénieurs de l'État, surtout en matière de tout ce qui est routes. Au
Québec seulement, l'industrie du génie-conseil génère plus de 4 milliards
de dollars en retombées économiques directes, 28 000 professionnels, dont des
ingénieurs, des technologues et des techniciens, des biologistes, des
géologues, des spécialistes environnement et plusieurs experts
multidisciplinaires. Mais qu'est ce qu'on disait depuis le début? On disait
qu'on a un problème d'experts et qu'on n'a pas d'experts, et c'est pour cela
que le gouvernement caquiste veut créer une agence parce qu'on veut regrouper
les experts à l'intérieur de cette agence. Excusez-moi, on ne sait pas est-ce
que vraiment il y a un manque d'experts ou vraiment un gouvernement qui n'a pas
de vision en matière de transport collectif.
• (11 heures) •
Mais regardez, Mme la Présidente, la
contradiction entre deux énoncés du gouvernement. Quand ils nous ont répondu
sur notre motion... notre demande d'accès, dans la ventilation des frais, ils
disaient les frais liés à l'expertise externe, honoraires professionnels et
communications. De l'autre côté, je vous dis qu'on a à peu près de 28 000
professionnels qui sont au Québec, toutes catégories confondues. Et là,
écoutez, ce qui est très bien, le génie-conseil a largement contribué à la
transformation sociale et économique du Québec. De plus, plusieurs des firmes
qui composent l'industrie québécoise du génie-conseil exportent leurs services et
leur savoir-faire partout dans le monde. Wow!
J'ai en face de moi un gouvernement qui
dit sur la place publique, vu qu'ils l'ont échappé en matière de transport
collectif, que ça fait longtemps qu'on n'a pas lancé des gros projets de
société en matière de transport. C'est vrai, ça fait 6 ans, il n'y avait
aucun projet structurant. Il y avait, et je tiens à le rappeler, le fameux
troisième lien sur lequel la CAQ s'est fait élire pas une fois, deux fois.
Souvenez-vous lâchez-moi avec les GES. Sauvez vos ponts par millions, PPM.
Souvenez-vous des études, quand ça fait l'affaire du gouvernement, ils ont le
temps de lire toutes les études et les avis, ils font des conférences de
presse, un bon setup, un bon visuel, faire rêver les gens. Mais au bout de la ligne,
le résultat, il est nul.
Il n'y a personne au Québec aujourd'hui
qui va dire :Écoutez, là, la CAQ a bien fait en matière de transport
collectif. L'offre du transport en collectif se détériore. Ça, c'est un fait.
Je vous ai dit que j'étais vendredi matin... D'ailleurs, écoutez, j'ai pris la
route jeudi parce que nous étions ensemble en commission parlementaire. J'ai
reçu l'avis, que j'ai même dit à Mme la ministre : Bonne annonce demain;
elle s'apprêtait à faire une pelletée de terre. Tu sais, vous savez, les belles
annonces, pelletée de terre. Mais malheureusement, écoute, quand tu délaisses
le maintien d'actifs, la pelletée de terre a été changée plus en fermeture de
trois stations de métro. Et j'ai une pensée particulière aujourd'hui pour les
Montréalaissutout de l'Est et je tiens à saluer le travail extraordinaire de
mes deux collègues, le député de Viau et ma collègue députée de
Jeanne-Mancer-Viger, qu'eux ils soutiennent les populations de Saint-Léonard et
de Saint-Michel qui maintenant, malheureusement, elles prennent le bus et des
navettes parce que, malheureusement, le métro ne fonctionne plus. Et
souvenez-vous, Mme la Présidente, pendant mes crédits, je l'ai mentionné, j'ai
mentionné que, attention à la sécurité au métro, attention aux travaux qu'on
doit faire, parce que je me suis basé sur un tableau du gouvernement qui
démontrait que l'état d'infrastructures se détériore.
Donc, quand j'ai tout cela, le fait
d'inviter l'Association des firmes de génie-conseil, ça va nous permettre
autour de la table d'avoir un échange avec eux, et cet échange, il est très
important pour la simple et unique raison, Mme la Présidente, que ça va nous
donner l'heure juste. Et je sais le député...
11 h (version non révisée)
M. Derraji : ...de Masson est
un ingénieur. Il sait de quoi je parle. J'espère qu'il va voter... ses
confrères et ses consœurs. C'est un ingénieur, il sait de quoi je parle. Il
doit même prendre la parole et me dire que c'est une très bonne idée, le député
de Nelligan. Je l'ai mentionné : Écoutez, pendant qu'on leur dit qu'on n'a
pas d'expertise, j'ai la même association qui représente 28 000... Je ne
sais pas si vous avez entendu, Mme la Présidente, qu'est-ce qu'ils ont écrit,
qu'est-ce que je disais tout à l'heure. Ils exportent leurs services et leur
savoir-faire partout dans le monde pendant qu'on dit qu'on n'a pas d'expert. J'ai
l'Association des firmes de génie-conseil du Québec qui dit : Écoutez,
au-delà de 28 000 professionnels, dont des ingénieurs, des
technologues, des techniciens, des biologistes, des géologues, des spécialistes
en environnement et d'autres experts multidisciplinaires... travaillent au
Québec, mais aussi ils exportent leur savoir-faire à l'international.
Donc, vous savez que, si on se base sur
les faits, Mme la Présidente, malheureusement, malheureusement, l'argument qu'on
a sur la table, qu'on n'a pas d'expert, que ça fait longtemps, on n'a pas fait
des projets. Je ne sais pas que ça fait longtemps qu'on n'a pas fait des projets
remonte à quelle date? Probablement, écoutez, probablement depuis l'arrivée de
la CAQ. Ils ont inauguré le REM, mais ils ne peuvent pas dire que c'est eux qui
l'ont lancé. C'est malheureux. C'est une triste réalité. Le plan structurant à
l'Est, le fameux PSE, où j'ai vu un chiffre de 19 milliards, aucune
nouvelle. REM à Chambly, aucune nouvelle. D'ailleurs, vous me faites penser à
quelque chose. Une demande d'accès que j'aie faite sur la bretelle 40/640, où l'excellent
député de Masson, il est venu me dire : Écoute, tu as fait cette demande
parce que j'ai dit que... sur la place publique, que j'ai vu l'étude, mais je n'ai
pas vu l'étude. Bien, je ne sais pas, s'il peut me répondre, où elle est rendue
la bretelle 40/640, s'il va informer ses citoyens. Je reçois beaucoup d'appels
de son comté sur cette bretelle, Mme la Présidente. Si lui a des informations
au ministère que je n'ai pas, j'espère que le député va les dire... va
mentionner ça publiquement. Parce que, souvenez-vous, Mme la Présidente, quand
on fait une demande d'information, techniquement, à un ministère, je ne
comprends même pas pourquoi le député était au courant que j'ai fait une
demande d'accès. Je soulève des questions. Bien, vous savez, j'ai reçu une
réponse et de l'ARTM et du ministère du Transport. Je fais très bien mon
travail, hein? Je savais. C'est pour ça que les gens nous ont élus. C'est :
contrôler l'action gouvernementale. Bien, on la contrôle, Mme la Présidente.
Donc, j'espère que... Sur la place publique, le premier ministre s'est engagé
dans sa chambre de commerce. J'ai le député de Masson, qui lui, il dit
publiquement qu'il a vu une étude. Bien, je ne sais pas où elle est, cette
étude, parce que les gens attendent. Moi, je prends cette route, Mme la
Présidente, et c'est toujours, toujours bloqué, la 40/640, mais je ne sais pas
où elle est rendue, l'étude.
Ce qui me ramène, Mme la Présidente, à
cette association de génie-conseil. Donc, le mémoire, il est très intéressant.
Je l'ai lu, Mme la Présidente ...pris pas mal, pas mal, pas mal de notes. Et je
veux vous surprendre avec la recommandation numéro 1 : l'agence devra
intégrer de façon rigoureuse les étapes préliminaires des projets d'infrastructure,
soit la définition des besoins et la planification pour relever les défis de la
mobilité de demain. Rien que pour ça, Mme la Présidente, j'aurais aimé avoir
cet échange avec eux. Parce que, si le problème est dans les étapes
préliminaires, ça veut dire qu'on rate quelque chose d'important au niveau de
nos infrastructures, et c'est pour cela que le gouvernement a un piètre... un
piètre bilan en matière d'infrastructure. Souvenez-vous, j'ai déjà interpelé Mme
la ministre sur le projet de loi n° 66. Je tiens à vous rappeler ce projet
de loi, où le gouvernement a mis, à l'intérieur de ce projet de loi, beaucoup
de projets à accélérer. Ils ont dit : Écoutez, avec la pandémie, on a
besoin d'aller vite, très vite, vite, vite, vite. D'ailleurs, ils ont déposé
deux versions de ce projet. Le projet de loi était porté par l'actuel ministre
de la Santé qui... il a perdu son portefeuille en tant que ministre responsable
du Conseil du trésor qui, par la suite, parce qu'il y avait beaucoup de risque
sur la collusion. Bon, voilà, le gouvernement a cru bon de ramener l'actuel
président du Conseil du trésor pour donner un peu de crédibilité à son projet
de loi. Mais...
M. Derraji : ...force est de
constater que, quelques années plus tard, ils n'ont pas accéléré les projets,
quelques projets. Malheureusement, je n'ai pas la feuille devant moi, là, mais
il y a pas mal de projets qui sont en étapes de planification encore.
• (11 h 10) •
Donc, le gouvernement a utilisé un levier
pour accélérer les projets, et il n'a pas réussi. Mais là, ils reviennent
quelques années plus tard dans le même mandat caquiste, malheureusement, avec
un autre fait. Ma collègue, avec raison, me fait rappeler que même la réfection
du stationnement D'Youville est encore en étape de la planification. C'est
proche de chez moi où je reste, Mme la Présidente. Ce stationnement est...
c'est une catastrophe, Mme la Présidente, toujours en planification. Réfection
de... et relocalisation de la morgue dans l'édifice Wilfrid-Derome, située à...
au 1701 rue Parthenais à Montréal, en planification, et réfection de l'étude...
de l'édifice Gérald-Godin, située 360 rue McGill à Montréal, à l'étude. Là, ils
ont tout accéléré? Mais rien n'est accéléré.
Donc, quand je reviens, Mme la Présidente,
à la proposition de l'Association des firmes de génie-conseil, eux, ils ramènent
un élément important. Ils disent : MIQ devra intégrer de façon rigoureuse
les étapes préliminaires des projets d'infrastructure, soit la définition des
besoins et la planification pour relever les défis de la mobilité de demain.
Permettez-moi, Mme la Présidente, de boire un peu d'eau.
Recommandation 2 : MIQ doit devenir un leader dans la mise en place
de modes de réalisation collaboratifs, lesquels jugeront les bénéfices de
l'engagement commun des partenaires et la transformation numérique. Bien, j'aurais
aimé parler avec eux. Il n'y a pas de mode collaboratif. On doit attendre un
autre omnibus. Ni le collègue de Mme la ministre le mentionne ni dans le projet
de loi actuel, on parle des contrats collaboratifs, sachant que, pendant la
sortie de Mme la ministre sur ce projet de loi, elle n'a pas arrêté de dire
qu'elle a besoin de son... du projet de loi de son collègue. Mais au bout de la
ligne, il n'y a pas ça, Mme la Présidente.
Je peux continuer, Mme la Présidente, à
parler pendant plusieurs heures sur ça, mais je vais me limiter uniquement aux
recommandations. Recommandation 3 : Mobilité Infra Québec doit
s'inspirer des grands projets de transport réalisés à l'international afin de
planifier, concevoir et construire des infrastructures de mobilité durable pour
le Québec. Ça revient toujours à la planification et à la conception. Donc,
clairement, ce gouvernement a échoué à planifier et à concevoir, et là,
maintenant, il pense mettre ça dans une agence, parce que, si on planifie bien
et on fait des bonnes conceptions pour construire des bonnes infrastructures,
on ne sera pas là aujourd'hui avec un bilan presque nul de la CAQ en matière de
mobilité durable. Et je vous le dis, Mme la Présidente, les gens sur le terrain
que j'ai rencontrés vendredi, ils étaient juste déçus. Venir prendre le métro
qui, je tiens à le rappeler, assure plus qu'un million de déplacements par
jour, venir le matin... Et j'ai vu, les agents disaient aux gens :
Allez-y, prenez le bus et faites la file d'attente. Heureusement, il faisait un
peu frais. On n'était à pas -15. Mettez-vous à la place de ces gens, et je vais
vous dire pourquoi. Ces gens utilisent le transport en commun, parce que,
parfois, c'est le seul moyen de transport qu'ils ont, le seul moyen de
transport pour aller de chez eux à travailler. Donc, quand ce gouvernement ne
voit pas l'opportunité d'assurer le maintien d'actifs, Mme la Présidente, en
matière de mobilité durable, bien, c'est un gouvernement qui n'aide pas les
sociétés et les PME en matière de développement économique. Si les travailleurs
arrivent en retard, si le personnel de l'éducation arrive en retard, si le
personnel de la santé arrive en retard, si les étudiants arrivent en retard,
c'est toute la société qui est en retard. Et ça, ça a un impact économique, Mme
la Présidente, le fait de ne pas avoir des infrastructures en matière de
transport fiables.
Alors, qui est le groupe, qui est le plus
capable de nous parler de l'expertise? Ce sont les ingénieurs. Et vous avez vu
comment nous étions tous, tous à l'écoute lors du passage de l'Association des
ingénieurs de l'État, du gouvernement du Québec. D'ailleurs, il y avait une
très, très bonne couverture par la suite, parce que ce qu'ils ont dit sur les
arrêts en matière de chantier dans plusieurs régions...
M. Derraji : ...était pour
moi un choc. Comment ça se fait qu'on ferme des chantiers parce qu'on n'a plus
d'argent? C'est sûr que le gouvernement a perdu le contrôle. Ça, il n'y a
personne qui va dire le contraire au Québec. Quand tu te ramasses avec un
déficit de 11 milliards et que tu entends la ministre du Transport
dire : On n'a plus d'argent. On n'a plus d'argent. On n'a plus d'argent.
Écoutez, ça ne prend pas un doctorat pour comprendre que le gouvernement ne va
plus investir, là, et qu'on risque de vivre avec les déficits.
Donc, on vit avec un déficit causé par le
gouvernement. Je ne vais pas revenir faire la genèse de ce qu'ils ont fait. Les
chèques électoraux, hein? Souvenez-vous des 500 piastres avant l'élection,
des 500 piastres après l'élection. Ce n'est pas moi qui ai invité les
Kings. D'ailleurs, il mérite... écoutez, le premier ministre... maintenant, il
va traîner avec lui le titre du King de... des déficits, Mme la Présidente.
Donc, ces choix, ce gouvernement, le fait de garrocher l'argent sur des
programmes qui ne donnent pas de résultats, ils vont vivre avec ça. Bien, moi,
pour faire mon travail, surtout sur ce projet de loi, je dois le faire
correctement. Et, pour le faire correctement, on a besoin d'entendre
l'Association des firmes de génie-conseil Québec. Je vous le dis : Ils ont
de très, très, très bonnes propositions. Ils parlent même... un carrefour de
données ouvertes et d'informations sur la mobilité. Souvenez-vous de ce que je
disais, Mme la Présidente, sur la vision, avoir une vision 10, 20, 30 ans.
C'est ça, le rôle du ministère en termes... en matière de mobilité.
Recommandation 5 de l'Association des
firmes de génie-conseil : mettre en place des mécanismes nous permettant
d'identifier les tendances et les principaux défis à relever dans le
développement du transport collectif au Québec.
Donc, un mémoire extrêmement riche, des
recommandations très claires. D'ailleurs, je remercie l'équipe qui a travaillé
sur ce mémoire. L'équipe de l'Association des firmes de génie-conseil du
Québec, s'il nous écoute, je tiens à les féliciter et j'espère que mon collègue
député de Masson va se joindre à moi et féliciter en tant qu'ingénieur et il va
voter pour les entendre. C'est quand même... C'est des confrères. Il fait
partie probablement du même groupe ou il a des amis au sein de cette
association. J'aimerais bien entendre ce qu'il pense... ce qu'il dit.
Donc, Mme la Présidente, encore une fois,
je pense qu'on est au... on est vraiment à la bonne place. Après avoir utilisé
l'ensemble des arguments pour faire résonner ce gouvernement en matière... Ça
prend combien d'argent pour lancer l'agence? Jusqu'à maintenant, Mme la
Présidente, l'opposition officielle a déposé trois motions préliminaires,
uniquement trois. ...Mme la Présidente. J'ai appuyé les motions préliminaires
de mes collègues. Donc, je pense que nous sommes dans le vif du débat
parlementaire, le débat parlementaire qui nous permet aujourd'hui, avec des
motions préliminaires... faire résonner le gouvernement, et Dieu sait qu'on en
a besoin, Mme la Présidente.
Donc, la meilleure chose... la meilleure
chose, Mme la Présidente, c'est accepter notre demande d'inviter l'Association
des firmes de génie-conseil, de leur donner l'opportunité de nous
expliquer : Est-ce que la ministre a raison quand elle dit qu'on n'a pas
d'expert, hein, qu'on a perdu l'expertise? Chose que je doute, surtout que j'ai
la réponse. On a 28 000 professionnels. Eux-mêmes, page
numéro 3, ils disent que plusieurs des firmes qui composent l'industrie
québécoise du génie-conseil exportent leurs services et leur savoir-faire
partout dans le monde. Donc, on n'est pas juste experts chez nous, là.
L'expertise aide ailleurs, dans d'autres continents.
Et je peux vous parler, Mme la Présidente,
d'une expérience ancienne avant la vie politique. J'étais derrière des missions
économiques au moins dans une dizaine de pays et j'ai vu nos experts québécois
en matière de mobilité. Et, à l'époque, ils me disaient : On a un problème
avec le gouvernement du Québec pour cheminer nos innovations, y compris avec le
ministère du Transport. Ils étaient capables de décrocher des contrats en Côte
d'Ivoire, mais pas au Québec...
M. Derraji : ...donc qu'on
arrête de dire qu'on n'a pas des experts et c'est pour cela qu'on justifie la
création d'une agence. Mais je ne peux pas, aujourd'hui, prétendre que
l'argument, que j'ai sur la table, qu'on a un manque d'experts est justifié.
• (11 h 20) •
En parlant avec ces gens, avec
l'association, on va probablement trouver la solution ailleurs et, je dirais
même, abandonner l'idée de créer une agence Mobilité Infra. Si j'ai 28 000
professionnels, et ces 28 000 professionnels insistent sur les étapes
préliminaires des projets d'infrastructure, ils veulent qu'on... ils nous
demandent de définir très bien les projets complexes. Ils nous parlent des
données ouvertes. Ils nous parlent de définir les mécanismes nous permettant
d'identifier les tendances et les principaux défis à relever dans le
développement du transport au Québec. C'est ce qu'ils nous ont demandé, Mme la
Présidente. Je trouve ça intéressant. Encore une fois, un groupe qui a déposé
un mémoire, qui n'a pas eu la chance d'être entendu en commission
parlementaire. Mais je ne veux surtout pas manquer l'occasion de dire qu'avec
un peu de temps, un peu de patience et un peu d'ouverture de la partie
gouvernementale, on va les inviter. On va les inviter, Mme la Présidente, pour
nous partager leurs préoccupations, revoir, avec eux, l'ensemble des
recommandations.
Et, pour conclure, Mme la Présidente,
j'espère, cette fois-ci, que, rendu à ma troisième motion préliminaire, à ma
troisième motion préliminaire, j'espère que le gouvernement va accepter cette
motion, Mme la Présidente. Je vous remercie.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants? Oui, M. le député des
Îles-de-la-Madeleine, la parole est à vous.
M. Arseneau : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Alors, c'est une proposition... une motion, en fait, de la
part de mon collègue député de Nelligan, que je trouve particulièrement
intéressante, lorsqu'on considère les discussions qui se tiennent déjà, depuis
quelques semaines, sur la pertinence de mettre en place une agence et de
pouvoir réaliser, de façon plus rapide, un plus grand nombre de projets dans
les délais et dans les budgets qui sont impartis. Je pense que c'est
fondamental de pouvoir approfondir la discussion avec des gens qui ont une
expertise en matière de développement et d'élaboration de plans et devis pour la
mise en œuvre de projets complexes, d'infrastructures diverses, évidemment,
qu'on pense soit à des infrastructures routières, autoroutières, ou même en
matière, évidemment, de transport collectif, ce qui devrait être, à notre point
de vue, là, la fonction principale et unique de l'agence.
Mais c'est intéressant, parce
qu'essentiellement, plus on approfondit la lecture du texte, du libellé du
projet de loi n° 61, qui est devant nous, plus on se rend compte
essentiellement qu'on a besoin d'approfondir la question et qu'on a besoin
d'avoir toute l'information sur la façon dont ça se passe déjà ici, au Québec,
l'élaboration de projets et d'essayer de comprendre pourquoi on a des projets
qui n'aboutissent jamais, pourquoi est-ce qu'on prend des années et des années
à réaliser des projets, ou encore pourquoi il est impossible, semble-t-il, au
Québec, de prendre exemple sur d'autres juridictions où les projets se
réalisent rapidement. Et ce n'est pas parce qu'on n'a pas cette expertise.
Et ça, ce débat-là, je pense qu'il va
falloir, à un moment donné, le clarifier. Il ne faut pas penser qu'au Québec,
nous n'avons pas l'expertise en matière d'ingénierie, par exemple, parce qu'on
l'a vu dans certains des mémoires qui ont été déposés, certains des
intervenants qui sont venus nous entretenir de la question, l'expertise
québécoise, elle est présente un peu partout à travers le monde, dans les
projets qui se réalisent dans d'autres juridictions. Si on n'a pas suffisamment
d'expertise au ministère, c'est une chose, mais, encore là, mon collègue député
de Nelligan le mentionnait tout à l'heure, on a fait la démonstration, je
crois, en écoutant les représentants de l'Association des ingénieurs de l'État,
qui, en fait, nos ressources étaient peut-être mal employées...
M. Arseneau : ...et on a émis
des doutes sur les moyens qui étaient mis en place pour s'assurer qu'on puisse
mettre à contribution l'expertise existante, ici au Québec, pour la réalisation
de projets dans les temps, et les délais, et les budgets impartis.
Donc, le brassage de structures, on le
voit, mais je pense que, depuis quelques années déjà, c'est une façon pour le
gouvernement de tenter de prouver qu'il est en action, qu'il réalise des
projets, faire miroiter un futur meilleur, et pour ce faire, bien, on crée des
structures, des comités, des agences comme, par exemple, dans le domaine de la
santé, et comme si ça allait de soi qu'une nouvelle structure, bien souvent,
là, avec une hiérarchie très forte et des décideurs de haut rang qui savent mieux
que quiconque comment faire et quoi faire et qui sont évidemment payés à très
forts salaires. Donc, on va toujours faire miroiter le fait que ces
ressources-là sont exceptionnelles et qu'on doit aller essentiellement les
recruter dans le domaine privé, où ils sont mieux payés. Bref, qu'à travers
cette vision-là d'un groupe de gestionnaires, là, ultracompétents on peut faire
migrer ou changer de direction un paquebot comme celui du gouvernement du
Québec ou du ministère des Transports et de la Mobilité durable de façon à ce
qu'il nous mène à bon port et qu'il réalise des projets et livre des résultats.
Et je pense que ça, ce présupposé-là, là, actuellement, de façon empirique, on
ne peut pas dire qu'il se vérifie dans la réalité, d'où l'idée d'avoir, justement,
la chance d'interroger ici des praticiens, des professionnels — et
ils sont près de 30 000 quand même, ce n'est pas rien — représentés
par une association qui n'a pas été invitée, malheureusement, autour de la
table ici. Et, à ce moment-ci, je pense que, lorsqu'on regarde effectivement le
mémoire qu'ils ont déposé, ils méritent non seulement audience, mais nous, nous
devons nous donner l'opportunité et la chance de pouvoir avoir cet échange
constructif et porteur avec eux, de façon à pouvoir véritablement, là, adopter
les bons enlignements pour la suite des choses et des débats, qui seront les
nôtres au cours des prochaines semaines. Ce n'est quand même pas rien.
Lorsqu'il est question de projets
complexes, chacun des intervenants qui sont venus ici avait sa propre
définition. La ministre a probablement sa définition, nous, on a la nôtre, et
puis je pense qu'essentiellement ce flou-là est certainement un élément qu'il
faut clarifier, sans quoi, bon, ça risque d'entraîner encore davantage de
confusion, non seulement autour de la table, mais une fois qu'on adopte un
projet de loi et que l'intention du législateur est aussi floue, je décèle que,
pour le porteur du projet, ça peut être avantageux dans la mesure où on a
laissé une marge de manœuvre extrêmement importante. Mais ce n'est pas porteur
dans la mesure où on veut véritablement maximiser l'efficacité, savoir sur
quels éléments il faut vraiment, là, se concentrer et aller de l'avant avec...
avec des solutions qui soient porteuses puis qui soient concrètes puis qui
soient réalistes, qui soient ancrées dans le terrain, dans la réalité du
terrain. Alors moi, je pense que mentionner qu'on a, par exemple, non seulement
une définition très floue des projets complexes, mais qu'on ne semble pas avoir
la même compréhension de ce qu'il faut faire pour les réaliser, sur les
conditions à mettre en œuvre pour pouvoir être plus efficaces. Les conditions
de marché aussi au Québec sont-elles différentes d'ailleurs dans les autres
juridictions nord-américaines ou même ailleurs? Le fait qu'on n'ait pas eu
cette étude d'impacts réglementaires, bien, il faut pouvoir compenser, là, ce
manquement aux devoirs gouvernementaux par des avis d'experts qui...
M. Arseneau : ...nous
permettent, justement, de mieux comprendre là où on veut aller. Alors, c'est un
peu comme le fait de dire que cette agence-là, elle va remplir, semble-t-il, de
façon prioritaire, les besoins qui sont urgents, de développer des réseaux de
transport collectif mais sans fermer la porte aux... à la mise en place
d'infrastructures routières ou autoroutières, alors qu'on a déjà un ministère
qui s'occupe de ces projets-là et... dont on sait qu'ils ont certainement
l'expertise, mais n'ont pas nécessairement les coudées franches. Ils n'ont pas
nécessairement le contexte qui leur permet, justement, de se consacrer à
100 %, je parle des professionnels qui y travaillent à des projets, parce
qu'au cours des années on leur a imposé toutes sortes de barrières, toutes
sortes d'obstacles. On a mis des bâtons dans les roues de l'exercice de leur
profession, comme on l'a vu, qui faisait en sorte qu'on travaille,
essentiellement, à mi-temps sur les projets, et, l'autre moitié du temps, bien,
on répond à des demandes d'information, à des contrôles, à des formulaires de reddition
de comptes, ce qui entraîne une perte d'efficacité extraordinaire. Alors, je
pense qu'à cet égard l'Association des firmes de génie-conseil peuvent, je
crois, puisqu'elles oeuvrent dans le secteur privé, et dont on dit souvent
qu'il est beaucoup plus efficace que le secteur public... bien, on... ça reste
à prouver, mais au moins, je pense, de pouvoir les entendre et pouvoir exercer,
je dirais, un jugement sur ce qu'ils ont à offrir comme vision, comme approche,
comme mode... comme pratiques aussi, modalités de travail face à ce qu'on a
entendu, par ailleurs, du secteur public. Je pense que ça ne peut être que
positif et constructif pour les travaux de la commission, Mme la Présidente.
• (11 h 30) •
La Présidente
(Mme Maccarone) : Merci, M. le député. Oui, M. le député de
Taschereau, la parole est à vous.
M. Grandmont : Oui.
Merci, Mme la Présidente. D'abord, c'est la première fois que je prends la
parole aujourd'hui. Donc, j'aimerais saluer toutes les personnes présentes
aujourd'hui, Mme la Présidente, les collègues, estimés collègues de la
banquette gouvernementale, très contents de vous retrouver. Mon collègue des
Îles de la Madeleine, mon collègue de navigation. J'ai vu tout à l'heure aussi
mon collègue de l'Acadie, juste parce qu'il avait passé une belle fin de
semaine et que vous en avez profité il y a plus un peu samedi me semble. Ce
n'est pas superbeau, mais dimanche il y avait moyen d'en profiter. Je vais
faire un petit barbecue avec des amis, c'est très agréable. J'ai une pensée
pour vous en me disant on se revoit très prochainement, puis on va pouvoir
continuer à étudier cet important projet de loi. Pour vrai. J'ai parlé du
projet de loi n° 61 avec mes amis. C'est fou comment l'amitié des fois nous
amène, nous amène des fois sur des chemins, notamment celui de la politique.
Donc, j'ai des amis politisés, on jase. Ils veulent savoir sur quels projets je
travaille en ce moment. Évidemment, le projet de loi n° 61, puis il y avait
plusieurs questions, évidemment, qu'ils m'ont soumises, que je ne vous livrerai
pas en rafale ici aujourd'hui. L'objectif, n'est pas et pas... n'est pas à ce
moment-ci opportun, mais, mais ça va alimenter en tout cas mes réflexions tout
au long de l'étude détaillée. Très bonne motion, en fait, de mon collègue sur
le fait d' écouter, entendre, en fait, l'Association des firmes de
génie-conseil du Québec, avant de commencer l'étude détaillée. Je pense que ce
serait pertinent. On sait combien c'est un secteur d'activité économique
évidemment hyperimportant au Québec. On peut même en faire plus. On peut dire
que c'est une fierté du Québec. Les firmes de génie-conseil, on sait combien on
a développé ce secteur d'activité là de façon importante depuis un bon moment
déjà. Puis même, je dirais que ça date principalement, là, de l'époque où on a
commencé à faire des routes, évidemment, au Québec, l'époque où on a commencé
aussi à prendre en main les destinées de notre réseau de production, de
transport et de distribution d'électricité avec la création d'Hydro-Québec. On
est allé chercher une expertise, on l'a développée, ça en fait une fierté. On
l'exporte aussi, on fait connaître ce terrain, cette expertise-là partout dans
le monde. C'est un. C'est un volet de notre... un pan de notre économie qui,
moi, me rend très, très fier, évidemment, dans lequel il y a donc une expertise
très grande. Et je pense que ça serait important de les entendre avant de
commencer, parce qu'ils vont y évidemment être mis à contribution dans le
déploiement des projets qui seront créés. Si on crée toutefois l'Agence
Mobilité Infra Québec. Ce seront donc des intermédiaires, des partenaires pour
lesquels, évidemment, il y aura des relations à développer. Puis c'est
intéressant parce que mon collègue ici, à la recherche, m'a partagé un texte que
j'ai... que j'ai lu avec attention, qui justement...
11 h 30 (version non révisée)
M. Grandmont : ...a été
produit par l'Association des firmes de génie-conseil du Québec. C'est un...
Ils sont comme dans une espèce de momentum, de momentum, là, en fait, dans
lequel ils font... ils soulignent, en fait, là... En fait, ils ont lancé un
manifeste du génie-conseil, donc, ils veulent comme une espèce de
positionnement sociétal, je dirais. Et, dans le cadre de cette opération-là,
ils ont donné la parole à des professionnels sur des projets innovants,
créatifs et durables, c'est leurs mots.
Et j'avais envie de me pencher un peu
là-dessus avec vous, parce qu'il y a des éléments là-dedans qui me laissent à
croire qu'ils auraient été très pertinents à entendre avant de commencer, donc,
l'étude détaillée. Bien, d'abord, des mots assez généraux, je vous les lis quand
même, mais c'est important de le rappeler, mais c'est un... ce n'est pas un
positionnement, c'est une mise en contexte importante: «Les changements
climatiques représentent l'un des défis les plus urgents de notre époque. Au
Canada, le secteur des transports est responsable de 25 % des émissions de
gaz à effet de serre, tandis qu'au Québec, cette proportion atteint 45 %.
Évidemment, au Canada, c'est un peu plus faible, les transports, parce que
c'est toute l'exploitation des produits pétroliers dans l'Ouest qui joue pour
beaucoup, évidemment, qui pèse lourd dans notre balance, disons, importante, de
production de gaz à effet de serre au Canada. Tandis qu'au Québec, bien, le
cheval de bataille sur lequel on doit se pencher plus... de façon plus
importante, c'est évidemment les transports, parce que notre électricité,
notamment, est produite de manière verte.»
Donc, évidemment, contrairement au Canada
où il y a l'exploitation, l'extraction puis le chauffage aussi, il faut le
dire, qui sont des secteurs d'activité très importants, bien, contrairement à
ça, nous, au Québec, s'il y a un domaine sur lequel on doit travailler, c'est,
évidemment, le transport. C'est un sujet qui est important, évidemment, parce
que cette création d'agence pourrait nous aider à réduire cette proportion-là
de notre bilan carbone. Je poursuis, en disant... en lisant, en fait: «Les
prochaines années seront déterminantes pour changer la trajectoire climatique -
évidemment, il y a urgence d'agir, là. Si le transport contribue au problème,
il constitue également une opportunité d'intégrer des solutions durables
répondant aux besoins des citoyens. Nous devons ainsi repenser le transport et
sa mise en œuvre, car la mobilité verte va bien au-delà des véhicules.»
Ça, c'est quand même très intéressant,
parce que, bon, des fois, on a certains débats sur quelle devrait être la
mission de l'État, notamment, relativement aux transports collectifs, non
seulement créer des transports collectifs, des nouveaux projets, mais aussi
assurer le maintien des actifs. Puis on a eu des exemples très éloquents, là,
la semaine dernière avec la fermeture de trois stations dans l'est de Montréal,
donc, les stations Fabre, d'Iberville et Saint-Michel. D'ailleurs, peut-être,
au bénéfice de la commission, je ne sais pas si tout le monde est au courant,
pourquoi trois stations sont fermées, alors que la problématique était vraiment
juste dans la station Saint-Michel? C'est parce que... Les voies d'aiguillage,
exactement, donc, le collègue de Masson semble au courant. Mais donc les voies
d'aiguillage, il y en a seulement à la Jean-Talon et à Saint-Michel dans ce
secteur-là. Et donc, en fermant Saint-Michel, on ne peut plus tourner les
trains de sens, on ne peut pas les faire retourner dans l'autre direction,
donc, d'où la fermeture au niveau de Fabre et d'Iberville. C'est quand même
important de le savoir. Et donc, sur le maintien des actifs, d'une part, mais
aussi on a un débat assez fréquent, là, madame la ministre et moi-même, là, sur
la question du financement des opérations de transport collectif.
Donc, c'est un dossier, évidemment, sur
lequel on a travaillé avec beaucoup d'attention... excusez-moi. Et évidemment
ce qui est intéressant dans le texte, c'est dire que ça va au-delà de
simplement électrifier les véhicules. Ça, je pense que c'est quelque chose qui
est intéressant. Donc, je continue leur texte, ils vont parler
d'interopérabilité et de micromobilité pour des déplacements urbains fluides.
Donc, ce qu'ils disent, c'est que «nos villes sont constituées de divers
systèmes qui doivent fonctionner ensemble pour être efficaces tels que le
logement, les soins de santé, l'énergie et le transport. En matière
d'infrastructures de transport, il est essentiel de tisser l'interopérabilité
et la micromobilité dans les tissus urbains pour les rendre plus durables.» Ça,
moi, c'est intéressant, ça me parle beaucoup l'interopérabilité. Il y avait
Communauto qui avait sur son site Internet, qui l'utilisait quand même assez
souvent dans les présentations auxquelles j'assistais, là, les conférences
faites par Communauto, qui est le système de vélo... d'autopartage, pardon,
j'étais au colloque de Vélo Québec ce matin, ça fait que je pense un peu vélo.
Donc, il y a le système d'autopartage opéré par, donc, ce partenaire important
qui est Communauto. Il disait: «Vous savez, il n'y a pas aucun mode de
transport durable pris individuellement qui peut compétitionner avec
l'automobile.»
L'automobile, c'est très simple, hein, on
sort de chez soi, la voiture est dans la cour, est dans le «driveway»... dans
l'entrée du garage, et on peut l'utiliser pour faire tout type de déplacement.
On peut aller chercher la pinte de lait à côté, comme on peut aller faire un
déplacement interurbain. Je pourrais aller, dans Masson, par exemple, visiter mon
estimé collègue. Alors, c'est un moyen de transport qui est très utile, très
flexible. Je pars à l'heure que je veux, il n'y a pas de contrainte de temps.
La contrainte...
M. Grandmont : ...il y en a
deux principales. Il y a la contrainte d'une part, bien, de temps de
déplacement, parce que c'est vrai que, bon, les épisodes de congestion sont
rendus assez importants, surtout dans certaines régions. À Québec, c'est quand
même important sur certains axes, mais drôlement important dans la région métropolitaine
de Montréal. La ministre a vu passer, comme moi, là, les chiffres,
6 milliards, la valeur de la congestion actuellement dans la région
métropolitaine de Montréal, ce n'est pas rien. Alors, quand moi, je vois le
métro être fermé dans un contexte où la congestion est évaluée à
6 milliards de dollars juste pour la région... la grande région de
Montréal, je me dis : Il y a urgence d'agir pas à peu près. J'imagine
qu'elle pense comme moi, évidemment.
• (11 h 40) •
Donc, il y a... puis l'autre contrainte,
mais c'est évidemment le coût. Alors évidemment, avec l'auto électrique, on est
en train de travailler un peu sur l'aspect coût lié à l'utilisation de produits
pétroliers, parce que l'électricité, évidemment, est vraiment très, très,
très... moins dispendieuse évidemment, plus abordable. Bon. Ça ajoute du temps,
mais ça, c'est une autre question. Mais là, la question aussi, c'est le reste
des... le reste des coûts demeure quand même pour l'automobile, l'achat de la
voiture, évidemment, la dépréciation qui est quand même importante. Je pense
qu'on... pour un véhicule, là standard, genre une Camry, la dépréciation est
évaluée à 3 000 $ par année pour une Toyota Camry. Puis je vous dirais que
ce n'est pas le type de véhicule que la plupart des Québécoises et des
Québécois achètent aujourd'hui. En fait, il y a de moins en moins de voitures
sur les routes. Ce qu'il y a de plus en plus, par contre, ce sont des camions
légers, des VUS, donc la taille des véhicules a augmenté beaucoup, donc aussi,
incidemment, la consommation d'essence, puis aussi bien le coût à l'achat qui
est plus grand, puis aussi évidemment le coût total de l'utilisation de
l'automobile, les assurances également aussi.
Donc, c'est ça, dans le coût du véhicule,
il y a évidemment donc, c'est ça l'essence, il y a le temps qu'il faut,
calculer la dépréciation, l'entretien général changer les pneus, le changement
d'huile, etc. Donc, ça fini, ça coûte environ 10 000 $ par personne...
par... par automobile qu'on possède selon le CAA-Québec, puis je serais très
curieux qu'il refasse cette... et intéressé en fait à ce qu'il refasse ces
études-là parce que, comme je vous dis, ça a été fait au moment où la Toyota
Camry était comme le véhicule de base que les Québécois et les Québécoises
avaient. Donc, aucun moyen de transport pris individuellement qui peut
concurrencer l'automobile, mis à part ces deux éléments-là, là, le temps puis
le coût.
Mais donc, il est important de bien
articuler l'offre de transport collectif et actif présente sur nos routes, puis
aussi de l'articuler — évidemment, ça, c'est à une échelle un peu
plus macro encore — mais articuler l'occupation du territoire.
Évidemment, le meilleur déplacement en automobile, c'est celui qu'on ne fait
juste pas. Le meilleur déplacement, c'est celui qu'on n'a pas à faire. Si on
peut le faire à pied ou à vélo, c'est encore plus facile. Si on peut faire
notre épicerie à vélo, si on peut faire... à vélo peut-être moins, mais à pied
à tout le moins, quoiqu'il y a des paniers qui existent qu'on peut attacher à
l'arrière de son vélo. Ça existe, c'est de plus en plus courant. Aller à
l'école, aller au travail à pied. Je suis persuadé que plusieurs de mes
collègues aussi ici, qui ont la résidence de fonction, je pense que c'est le
terme qui est utilisé qui peuvent se déplacer à pied vers le Parlement pour
venir travailler. Je suis sûr qu'ils en profitent, qu'ils apprécient prendre un
peu de soleil le matin, marcher, ça met en forme. On arrive de bonne humeur au
Parlement. Ça nous permet de faire des belles commissions ensemble, puis de
parler de longues minutes, de longues heures, d'un projet de loi qui est très
important.
Donc, je poursuis le texte de
l'Association des firmes de génie-conseil. Ils disent :
«L'interopérabilité permet aux usagers de naviguer...»; c'est très important,
ça. «L'interopérabilité permet aux usagers de naviguer d'un système à l'autre
entre parenthèses, par exemple du logement au transport, puis aux soins de
santé, de manière interchangeable, intuitive, accessible, sécuritaire. Pour
effectuer ce virage, nous devons repenser fondamentalement nos modèles de
collaboration entre les intervenants de ces systèmes et intégrer des
innovations technologiques qui permettent une meilleure interconnectivité
numérique comme l'intelligence artificielle.»
Bon, la première des choses, il y a
beaucoup de choses dans ce paragraphe -là, c'est très chargé, mais je vais
prendre le temps de le décortiquer. D'abord en vous rappelant que
l'intelligence artificielle, il y a une journée demain sur l'intelligence
artificielle, hein? J'espère que tout le monde a mis ça à son agenda, une
grande journée organisée par l'Assemblée nationale. Il va y avoir par plusieurs
activités tout au long de la journée. Un dîner notamment au Parlementaire, si
ma mémoire est bonne, où on pourra entendre des conférenciers, des
conférencières.
On n'a pas eu encore de commission
particulière sur l'intelligence artificielle. Par contre, c'est un domaine sur
lequel on devrait davantage se pencher. Il y a plusieurs acteurs dans le
champ... dans le... dans ce domaine d'expertise là, notamment Yoshua Bengio,
qui est notre notre grande sommité québécoise et internationale aussi, qui nous
met en garde contre les dangers. Il est à la fois créateur, mais à la fois un
lanceur d'alerte en fait de ce domaine-là, parce que c'est un domaine qui va
complètement... mais qui a déjà commencé en fait à s'imposer dans les
différentes sphères d'activité dans lesquelles nous naviguons tous et toutes,
puis évidemment les transports ne vont pas échapper à ça. L'intelligence
artificielle est déjà utilisée de manière importante dans la mobilité, mais ça
va l'être de plus en plus, puis il y a un risque aussi à ce niveau-là, puis je
fais une courte parenthèse là-dessus, une courte... il y a un certain risque
aussi de...
M. Grandmont : ...il
pourrait y avoir des conséquences économiques assez importantes et des enjeux
de sécurité importants parce que quand on se rend dépendants aux technologies,
notamment l'intelligence artificielle, bien, on se rend aussi vulnérable parce
qu'il y a des brèches un peu partout, tout le temps, là-dedans. Et on pourrait
voir des malfaiteurs, des pirates informatiques prendre le contrôle de
certaines infrastructures de transport en simultané. On l'a déjà vu, là,
notamment pendant la pandémie. Souvenez-vous, là, Tesla avait pris le contrôle
des véhicules à distance pour augmenter l'autonomie des véhicules, pour qu'ils
puissent se déplacer plus longtemps. Ils avaient débridé, dans le fond,
l'autonomie des véhicules à distance. Donc ça, c'était fait de façon
bienveillante. On l'apprécie, mais on peut imaginer, donc, qu'un contrôle à
distance pourrait être...
Mais je reviens tout simplement à... Je
voulais faire une petite parenthèse sur l'intelligence artificielle parce qu'il
y a une journée thématique là-dessus demain à l'Assemblée nationale. Mais ce
qui est important là-dedans, c'est la notion d'interopérabilité qui doit
s'opérer de manière interchangeable, intuitive, accessible et sécuritaire. Bon,
sécuritaire, j'en ai déjà parlé beaucoup à travers la notion, là, de piratage,
la... Tous ces modes de transport-là, là, pour les usagers qui décident
d'utiliser d'autres modes de transport, d'utiliser la mobilité durable à la
place de l'automobile, bien, ils doivent apprendre à utiliser plusieurs
systèmes.
Un usager typique, par exemple, qui...
Bon, une famille qui aurait une voiture pour un... une des deux personnes du
couple qui travaille à l'extérieur, bon, va porter les enfants, par exemple, à
la garderie puis, après ça, va travailler. Bien, l'autre personne, selon la
température, selon les déplacements qu'elle a à faire dans la journée, doit
apprendre à utiliser un réseau d'autobus avec les horaires, des fois c'est
complexe un peu, donc déjà, aussi, une application dédiée à son système
d'autobus. Elle doit apprendre à utiliser les services de Communauto, par
exemple, parce que certains de ses déplacements vont être effectués à
l'extérieur de la zone desservie par le transport en commun. Et donc elle doit
apprendre à utiliser aussi une autre application avec un autre mode de
tarification.
Si des fois ses déplacements le
permettent, elle va avoir à utiliser le réseau à vélo, par exemple, le réseau
de vélo partage à Québec, qui fonctionne très, très bien. D'ailleurs, je ne
sais pas si mes collègues le savent, mais on a dépassé le 1,1 million de
déplacements dans la saison 2024 et on s'attend donc à avoir, d'ici la fin
du mois d'octobre, parce que la saison vélo à Québec, là, le réseau municipal
cyclable de la ville de Québec ferme officiellement le 31 octobre, et donc
le réseau à vélo aussi cesse ses activités au 31 octobre, on devrait être
en mesure d'atteindre 1,2 million de déplacements. Ça, c'est très, très
bon. Et on arrive à faire ça avec 1 300 vélos. Puis leur objectif,
c'est d'atteindre 3 300 vélos à terme pour avoir des vélos un peu
partout sur l'ensemble du territoire de la ville de Québec. Plus on en aura,
évidemment, plus ça va fonctionner. Mais tout ça pour dire que toute cette
belle nouvelle là, qui est très enthousiasmante pour l'avenir de la mobilité
durable et active à Québec et sécuritaire en même temps aussi, bien, il y a
toujours l'enjeu, évidemment, d'utiliser encore une fois un autre système en
parallèle avec ses propres codes, ses propres règles de sécurité routière à
suivre, des nouvelles applications aussi à suivre, une autre... un autre
système avec sa propre tarification. Donc, c'est extrêmement compliqué de
développer ça.
Puis je vais me permettre de parler de ce
système qu'on voit se développer un peu partout à travers le monde, puis
malheureusement il n'y en a pas beaucoup, beaucoup d'exemples parce qu'il y une
grande complexité, mais, encore une fois, je pense que l'Association des firmes
de génie-conseil pourrait être mise à contribution là-dedans, c'est développer
des plateformes qui regroupent l'entièreté de ces... de ces modes de transport
là, l'information. Donc, à la fois la capacité de prévoir un déplacement, la
capacité de réserver un mode de transport. On aurait pu ajouter ce que j'ai dit
tantôt, le taxi, par exemple, qui est un autre système en parallèle, donc
l'autobus, tu sais, un ensemble de modes de déplacement, les intégrer dans une
seule et même application dans laquelle il y a un partage de données, dans
laquelle il y a une tarification intégrée qui se fait aussi. Ça, c'est super
intéressant. Sur papier, là, c'est vraiment formidable.
Par contre, il y a une très, très grande
complexité, parce que vous savez combien ça... comment ça fonctionne dans le
milieu de la donnée, dans les domaines d'activité économique dans lesquels la
valeur provient des données qu'on recueille auprès des usagers, il y a une très
grande méfiance des différents partenaires à partager les données. Donc, il
faut déjà s'entendre sur qui sera l'intégrateur de l'ensemble de ces
données-là. Ce n'est pas évident de trouver un seul chapeau, un seul leader, un
seul joueur qui va regrouper pour formaliser cette mise en commun des
informations, puis les mettre disponibles à l'ensemble des usagers qui vont
décider d'adhérer à ce système-là, très bien intégré. Mais après ça, il y a
toute la question de comment on redonne les revenus, comment on partage les
revenus de cette mise en commun là de l'utilisation de l'ensemble de ces modes.
C'est hyper compliqué.
Probablement que les firmes de
génie-conseil ont un rôle à jouer là-dedans pour être capables de développer
des systèmes, coordonner ça. Le gouvernement du Québec aussi a un rôle hyper
important à jouer là-dedans. Et par contre ça permettrait des...
M. Grandmont : ...des...
hyper importantes, notamment sur... sur la possibilité que ça nous offrirait de
donner aux gens des options bon marché de se déplacer.
• (11 h 50) •
Je prends un exemple très simple, Mme la
Présidente. Vous savez, bon, je travaille souvent avec des personnes qui sont
en situation de pauvreté assez grande, les gens qui sont à l'aide sociale, par
exemple, puis bien, c'est rare que ces personnes- là ont un véhicule, ont accès
à une automobile privée. Donc, ça va être des bons marcheurs, ça va être des cyclistes
parfois, ça va être aussi des... des utilisateurs assez fréquents du transport
en commun, particulièrement l'hiver. Puis le laissez-passer coûte assez cher à
l'achat. Si moi, au début du mois, là, investir 90 $ à peu près, là, selon
les régions, c'est quand même un montant appréciable quand mon chèque d'aide
sociale est de 600 $ 700 $. Donc, il y a vraiment un enjeu, là. Ce
qu'on se rend compte, Mme la Présidente, c'est que les gens ne vont donc pas
acheter le laissez- passer, mais ils vont plutôt s'acheter un billet, puis un
autre billet, puis un autre billet, puis un autre billet, puis un autre billet
puis, à la fin du mois, ça se peut qu'ils aient dépassé le 90 $ à force
d'acheter des billets individuels. Vous comprenez qu'on est passé à côté d'une
possibilité de lui offrir le meilleur tarif, en tout cas le meilleur tarif pour
être, capable de se déplacer pendant son mois.
Bien, des systèmes comme celui-là, c'est
super intéressant parce que ça permet de faire, ce qu'on appelle en anglais, je
ne sais pas c'est quoi le terme français, là vous m'excuserez, c'est du «fair
capping». Donc, on va venir plafonner, c'est peut être ça, plafonnement. On va
plafonner le tarif qui va être dépensé mensuellement pour l'utilisateur,
l'utilisatrice. Donc, la personne va payer un billet, puis un autre billet,
puis un autre billet, puis un autre billet. Par contre, quand elle est rendue à
90 $, bien là, pouf, l'application lui donne le tarif mensuel pour que,
dans le fond, elle arrête de dépasser le montant. Ça fait que c'est vraiment
intéressant, puis c'est aussi donné la facilité d'utilisation, la fluidité dans
les déplacements, dans la tarification. Il faut que ça soit simple. Tant qu'on
ne développera pas ces systèmes-là, on n'arrivera pas à comme décloisonner le
transport collectif et actif. On le fait bien, là, quand même. On a des parts
modales qui ne sont pas mauvaises au Québec évidemment. Puis dans certains
secteurs, notamment Montréal, avec l'important débit d'usagers qu'on peut
générer avec le tramway... avec le métro, pardon, mais évidemment, on obtient
des parts modales qui sont quand même assez importantes, bien que ça demeure
fragile. Encore une fois, l'exemple des trois stations qui sont fermées à
Montréal, en sont un... sont éloquentes là-dessus. Mais il reste quand même que
si on veut aller plus loin, bien, ça, c'est une voie d'avenir qui est très
intéressante. Et c'est ce qu'on dit là-dedans, là : «L'interopérabilité
doit être faite de manière interchangeable, intuitive, donc faut que ça soit
facile.» Une seule application, une seule entrée de carte de crédit, puis après
ça, la machine, l'application calcule pour nous, à la fin du mois, sur
l'ensemble de tous les services de mobilité durable que j'ai utilisé... si j'ai
pris le taxi, si j'ai pris le réseau de vélo partage, si j'ai pris le transport
collectif, je vais avoir... si j'ai pris Communauto une photo à la fin,
l'application va me tarifer au meilleur forfait pour mon portefeuille aussi.
Donc, je n'ai pas à me casser la tête, puis toute l'information est regroupée.
Donc moi pour vrai, c'est... c'est quelque chose que je... sur lequel
j'aimerais beaucoup entendre l'Association des firmes de génie-conseil, parce
que je pense qu'il y a là-dedans quelque chose qui me rejoint, puis qui est une
voie d'avenir pour le transport collectif et actif. Donc, voilà.
Je poursuis sur leur texte. On dit
aussi : «Il faut également lier les réseaux physiquement, notamment via la
micromobilité. Celle-ci se matérialise par des modes de transport légers et
agiles qui sont utilisés pour des courtes distances telles que le vélo et
trottinette. Ces modes de transport, comme certains écarts entre les arrêts de
transport en commun à la destination des usagers, améliorant la connectivité
dans les environnements urbains. Toutefois, la micromobilité doit être soutenue
par l'innovation sociale permettant le partage d'engins légers». Donc, ça
revient à, bon, le vélo partage notamment. Tu sai, il y a une notion assez
fondamentale en transport qui est le déplacement dans le dernier mile ou on
l'utilise aussi dans le dernier kilomètre. Donc, on est capable d'avoir des
réseaux de transport collectif, parfois même interurbain, ça peut s'appliquer
aussi, là, dans lequel on va avoir un déplacement qui est fait du point A au
point B, à partir d'une gare, jusqu'à une autre, ou à partir d'une station
jusqu'à une autre quand on est en milieu urbain. Mais au bout de ces lignes-là,
qu'est-ce qui nous attend? Qu'est-ce que j'ai comme moyen pour me rendre
jusqu'à ma destination finale? Ça, c'est hyper important parce que ça peut
jouer dans le fait que les gens prennent ou pas un service de transport
collectif.
Le transport interurbain pour moi est
super éloquent à ce propos- là. On va avoir une ligne d'autobus qui part de la
Gare centrale de Québec, par exemple, à Sainte-Foy, ou ici à la Gare du Palais,
dans la ville de Québec, puis va se rendre jusqu'à Montréal ce n'est pas
un bon exemple évidemment, parce qu'après ça, on a des options, là — mais
dans une ville en périphérie, puis rendu sur place, j'ai besoin d'un moyen de
transport pour me déplacer jusqu'à mon hôtel que j'ai loué, puis après ça, de
mon hôtel pour aller jusqu'à la montagne où je vais faire ma randonnée. Donc,
il y a... il y a... il y a ça à développer et évidemment, ça doit être réfléchi
avec une offre de transport durable qui va nous permettre de se déplacer. Ça
fait...
M. Grandmont : ...des taxis,
évidemment, mais, ce qui est nommé là-dedans, c'est vraiment l'offre de
transport léger pour être capable d'accompagner ces gens-là. Ça va être des
trottinettes. Ça va être des vélos. Ça va être des voitures en libre service,
par exemple, qui peuvent être utilisées puis pas nécessairement des gros
véhicules. Ça fait des plus petits véhicules. Moi, ce que je trouve intéressant
là-dedans, c'est qu'on va... on a besoin à la fois d'un modèle qui va être...
qui va favoriser l'interopérabilité puis en même temps aussi qui va être
capable physiquement de répondre aux besoins des gens sur le terrain. Bien là,
on a Mobilité Infra Québec qui vient créer, potentiellement, c'est le souhait
de la ministre, des nouvelles Infrastructures de transport collectif au Québec.
C'est une bonne chose, évidemment. Il faut les créer. Après ça, on verra si
l'agence est le meilleur outil pour les développer. Mais si on va vers ça, on
va avoir besoin de cette interopérabilité-là. On va avoir besoin de lier nos
systèmes ensemble, autant au niveau des applications pour être capable de faire
la facturation, de faire... de faire la planification du déplacement, mais
aussi, après ça, de prévoir les déplacements de manière physique une fois rendu
sur le terrain.
Donc, comment on s'assure que ce souci-là,
qui, à mon sens, est extrêmement important, parce que, comme je le disais
tantôt : Tant qu'on n'arrivera pas à développer des offres très
complémentaires, on n'arrivera pas à lutter contre l'utilisation de l'auto
solo? Bien, on doit entendre... on doit entendre l'Association des firmes de
génie-conseil dans le contexte de la création de Mobilité Infra Québec. Comment
s'assurer que ce réflexe-là va être développé au sein de Mobilité Infra Québec?
Je veux bien penser qu'on va avoir toute une expertise, là, puis qui vont être
tous très, très, très bon, mais moi, ce que je veux, c'est les contaminer le
plus rapidement possible, dès la... dès le projet de loi qui va venir
constituer Mobilité Infra Québec pour m'assurer que cette... ces réflexes-là,
en fait, sont comme inscrits dans la... dans l'ADN de Mobilité Infra Québec. Il
ne faudrait pas faire l'économie de ce... de cette réflexion-là, de cette
contamination-là à l'intérieur de Mobilité Infra Québec, parce qu'on viendrait
créer un système, une agence qui créerait des nouveaux systèmes de transport
collectif sans avoir cette préoccupation-là. On arriverait en bout de ligne,
puis il y a des bonnes chances qu'effectivement on se retrouve avec pas
d'option pour se déplacer, avec, encore une fois, pas non plus d'outil
informatique pour être capable de bien planifier nos déplacements.
Je poursuis la lettre, que je trouve très
intéressante, ils disent : Exercer un virage collectif vers le transport
en commun et la micromobilité implique toutefois de pouvoir se fier à des
infrastructures plus complexes. Celles-ci doivent donc être plus résilientes,
bien protégées contre les chocs aigus, les inondations, la canicule, la... les
pandémies, etc., et adaptées aux facteurs de stress chronique : hausse du
niveau de la mer, infrastructures et population vieillissantes pour... Donc,
c'est ça. Donc, encore une fois, les firmes de génie-conseil, je pense qu'ils
sont assez à jour puis assez sensibilisés aux impacts des changements
climatiques notamment. Donc, leur réflexe, c'est de dire : Trouvons des
moyens de s'assurer que ce qu'on va créer comme infrastructure à partir de
maintenant réponde aux nouvelles normes qu'on est en train de se donner pour
être capable de s'adapter aux changements climatiques. On a... Il y a eu un
dépôt récemment, là, de... des nouvelles cartes inondables par le ministre de
l'Environnement. On voit, là, que ça change quand même passablement le paysage
en termes de nombres de maisons qui se retrouvent dans la zone inondable versus
ce qui était le cas il y a quelques semaines à peine, ça a des implications
évidemment importantes. Écoutez, on est même en train de se demander si on ne
devrait pas empêcher, dans certaines régions du Québec, dans certains coins du
Québec, la location de logements au rez-de-chaussée de certains blocs
appartements. Vous voyez qu'on... on est en train de vraiment de changer de
paradigme, là, sur la question, notamment des changements climatiques, mais des
inondations qui sont associées à ça, qui vont être de plus en plus fréquentes,
de plus en plus importantes.
Donc, la réflexion de l'Association des
firmes de génie-conseil, c'est de dire : Assurons-nous que ce qu'on va
créer dans le transport collectif, bien, prévoit déjà ce changement de
paradigme là. Encore une fois, je suis persuadé que Mobilité Infra Québec, les
gens qui y travailleront, si cette agence-là est effectivement créée, vont être
à la page, vont bien travailler. Mais ce que j'aimerais, moi, c'est avoir la
discussion avec l'association pour, le plus possible, rapidement, contaminer,
envoyer le message que c'est important, que le réflexe «adaptation au
changement climatique» est fondamental, et qu'on doit s'en préoccuper. Ça doit
être encore une fois dans l'ADN de Mobilité Infra Québec. Il me reste combien
de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Maccarone) : Deux
minutes.
M. Grandmont : Deux minutes.
Parfait. Je vais être correct. Merci. Donc, ce qu'on nous dit, c'est que, pour
inverser la trajectoire actuelle, nous devons considérer toutes les solutions à
notre portée et bien cerner la meilleure approche à utiliser. Aux innovations
technologiques et sociales, s'ajoute ainsi l'innovation basée sur la nature,
qui favorise la préservation de la biodiversité, l'amélioration de la qualité
de l'air et de l'eau, de la création d'espaces verts. On nous dit : Le cas
du corridor du nouveau pont Champlain illustre bien...
M. Grandmont : ...et la mise
en œuvre de ces principes, au-delà de son rôle majeur dans l'amélioration de la
fluidité, transport collectif, pistes multifonctionnelles. Ce projet a mis de
l'avant plusieurs solutions innovantes pour la gestion des eaux pluviales, la
protection des milieux naturels, l'utilisation des matériaux plus durables.»
• (12 heures) •
Donc, ils le disent, là, ils ont
l'expertise au sein des organismes qui sont représentés par l'Association des
firmes de génie-conseil. On serait fou, Mme la Présidente, de se passer de leur
expertise, de leurs connaissances, de leurs compétences dans le contexte qui va
nous occuper à partir de très bientôt, j'imagine, l'étude du projet de loi
détaillée... du projet de loi n° 61 qui va édicter la Loi sur la Mobilité Infra
Québec. On serait fou de se passer de cette discussion-là, importante, qu'on
peut avoir avec les experts de l'Association des firmes de génie-conseil au
Québec.
Si on veut être capable de bien enligner
Mobilité Infra Québec, si on veut être capable de l'envoyer sur la bonne track,
sans faire de jeux de mots avec les transports collectifs, je pense que ça vaut
vraiment la peine de les recevoir d'ici à ce qu'on commence l'étude de
l'article 1, Mme la Présidente. C'est mon souhait le plus cher. Je vais voter
en faveur de la motion de mon collègue.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci
beaucoup, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Je vois qu'il
n'y a pas d'autre intervention. Alors, nous allons passer à la mise aux voix
par appel nominal, M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Morin (Acadie)?
M. Morin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Derraji
(Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Guilbault
(Louis-Hébert)?
Mme Guilbault :
Contre.
Le Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Contre.
Le Secrétaire
: Mme Blouin
(Bonaventure)?
Mme Blouin : Contre.
Le Secrétaire
: M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
Le Secrétaire
: M. Montigny
(René-Lévesque)?
M. Montigny : Contre.
Le Secrétaire
: M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Contre.
Le Secrétaire
: M. Grandmont
(Taschereau)?
M. Grandmont : Pour.
Le Secrétaire
: M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
La Présidente (Mme Maccarone) : Abstention.
Alors, la motion est rejetée. Avons-nous une autre motion préliminaire à
présenter? Oui, M. le député de Masson, la parole est à vous.
M. Lemay : J'aimerais faire
une motion pour proposer d'entreprendre l'étude de l'article 1, et je pourrais
en lire le libellé.
La Présidente (Mme Maccarone) : Oui,
allez-y. Juste pour la gouverne de tous les collègues, les motions doivent être
écrites, sauf celles dont les termes ne varient pas selon l'article 190. Allez,
M. le député.
M. Lemay : D'accord. Alors,
la motion se lit ainsi :
«Que la Commission des transports et de
l'environnement passe immédiatement à l'étude de l'article 1 et des articles
suivants du projet de loi n° 61, la Loi édictant la Loi sur Mobilité Infra
Québec et modifiant certaines dispositions relatives au transport collectif.»
Mme la Présidente, j'aurais un
argumentaire.
La Présidente (Mme Maccarone) : Allez-y.
M. Lemay : Très bien. Donc,
Mme la Présidente, ça fait maintenant trois séances que la commission débat sur
des motions préliminaires qui sont présentées par les députés de l'opposition.
Et je crois qu'à ce stade-ci, nous avons fait le tour de la question,
notamment, le fait que nous avons aussi pu entendre, au préalable, 27 groupes
lors des auditions. Et c'est pour ça que j'ai fait motion aujourd'hui pour nous
permettre de poursuivre le débat sur le projet de loi en passant à l'étape de
l'étude article par article du projet de loi.
Et, Mme la Présidente, comme vous le savez
déjà, les règlements ne prévoient aucune limite quant au nombre de motions préliminaires
qui peuvent être déposées. La jurisprudence, justement, a établi certains
critères qui permettent de vous guider dans votre décision sur la recevabilité
de cette motion. Dans le fond, ils sont énumérés aussi dans une décision qui a
été rendue par Bernard Brodeur, le 11 juin 2004, et ils sont en cinq, cinq
étapes. Donc, je vais vous les lire :
«1° le rôle du président est d'assurer le
respect des droits de chaque parlementaire et de donner à l'opposition le temps
nécessaire pour faire valoir son point de vue;
«2° il appartient au président seul de
juger si cette motion est recevable;
«3° la recevabilité d'une telle motion ne
se fait pas en vertu d'un calcul purement mathématique du nombre de séances
consacrées aux motions préliminaires;
«4° toutefois, les précédents peuvent
servir de guide à la présidence pour rendre sa décision; et
«5° il a maintes fois été décidé qu'une
telle motion ne vise pas à clore le débat, mais à passer à une autre étape de
l'étude détaillée du projet de loi, soit l'étude article par article.»
Donc, Mme la Présidente, nous croyons que,
sur la base de ces critères qui ont été mentionnés précédemment, nous serions
d'avis que de passer à l'article 1 pour être recevable. Et d'abord, ce que je
voudrais mentionner, c'est que le rôle de la présidence, c'est justement
d'assurer le respect des droits de chaque parlementaire et de donner aux
députés de l'opposition le temps nécessaire pour faire valoir leur point de
vue.
Je tiens à souligner, à cette étape-ci,
que nous sommes rendus à la troisième séance de l'étude détaillée, que les
députés de l'opposition ont pu présenter huit motions préliminaires, qu'il y a
eu plus d'une dizaine d'heures de débat qui ont été consacrées aux séances
préliminaires depuis le début de cette étude détaillée. Et, notamment,
l'opposition officielle a pu consacrer trois motions préliminaires, le deuxième
groupe d'opposition en a présenté trois et le troisième groupe d'opposition en
a présenté deux. Donc, tous les groupes d'opposition ont, par conséquent, eu
l'opportunité de présenter plus d'une motion préliminaire...
12 h (version non révisée)
M. Lemay : ...et elles
ont eu amplement le temps de faire le... de démontrer leur point de vue.
Alors, je crois que la recevabilité de
cette motion, qui propose de passer immédiatement à l'article 1, elle ne
s'évalue pas en vertu d'un calcul purement mathématique du nombre de séances et
d'heures consacrées aux motions préliminaires, mais que les précédents peuvent
servir de guide à la présidente pour rendre votre décision. Et j'aimerais
souligner que, dans le recueil de La procédure parlementaire du Québec,
il y a de nombreux précédents où une telle motion a été jugée recevable. Je
vais donc vous référer ici à une décision rendue le 4 novembre 2003 par
Russell Copeman, la décision 244/33, dans laquelle il a déclaré recevable
une motion proposant de débuter l'article 1 après que l'opposition eut
déposé un total de six motions préliminaires.
Une autre décision rendue par Bernard
Brodeur le 11 juin 2004, la décision 244/36, dans laquelle il a
déclaré recevable une motion visant à passer à l'article 1 au cours de la
troisième séance, après que l'opposition eut présenté sept motions
préliminaires. On a aussi la décision 244/45, qui a été présentée le 24 octobre
2019 par le député de Masson, après trois séances et huit motions
préliminaires. On a la décision 244/47 qui a été présentée le 3 juin
2020 par la députée d'Argenteuil, après quatre séances et huit motions
préliminaires. Et finalement une décision que vous avez rendue, Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis, le 20 mars 2024. Vous avez jugé qu'une motion
proposant de passer à l'étude de l'article 1 était recevable après environ
neuf heures de débat et sept motions préliminaires.
Donc, sans faire une liste exhaustive de
tous les recueils de décisions, il a maintes fois été décidé que cette motion
ne vise pas à clore le débat. Elle vise simplement à passer à une autre étape
de l'étude détaillée, soit l'étape de l'étude article par article. Et je
réitère que les oppositions ont eu le temps de faire... de faire valoir leur
point de vue, qu'on a entendu 27 groupes en consultations particulières,
qu'on a déjà eu huit motions préliminaires. Et c'est pour ça que je vous
soumets qu'il serait temps de passer à la prochaine étape de l'étude du projet
de loi no 61, une étape importante, l'étape de l'étude article par
article, à laquelle les oppositions auront à nouveau l'opportunité de faire
valoir leur point de vie... de leur point de vue. Ils pourront aussi déposer
des amendements afin de bonifier le projet de loi. Et par conséquent, je vous
demande, Mme la Présidente, de trancher favorablement en ce sens en déclarant
cette motion recevable.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, M. le
député de l'Acadie.
M. Morin : Merci, Mme la
Présidente. Alors, j'ai bien... J'ai bien écouté la motion présentée par le
collègue de la partie gouvernementale. Je comprends. Je comprends ce qu'il
recherche, mais permettez-moi, en fait, de m'exprimer puis de vous indiquer un
peu comment je reçois sa motion. Puis après ça, bien, j'aurai une demande pour
vous.
Écoutez. Oui, il y a eu des motions
préliminaires qui ont été... qui ont été présentées. Effectivement, j'en ai
présenté. J'ai débattu sur plusieurs de ces mentions-là, mais à chaque fois que
j'étais là puis qu'on en a débattu ou que j'en ai présenté une, comme plus tôt
ce matin, moi, je ne me souviens pas que le gouvernement ait été d'accord.
Alors, ça a été rejeté. Et donc, vous savez, à l'étape où on est présentement,
si les oppositions, et moi de l'opposition officielle, et mon collègue le
député de Nelligan, ont déposé des motions préliminaires pour faire entendre
des groupes. C'est en lien directement avec l'importance de ce projet de loi et
les changements que le projet de loi va apporter éventuellement en ce qui a
trait non seulement au fonctionnement du ministère des Transports, mais en ce
qui a trait à la façon dont des ouvrages complexes dans le domaine des
transports seront gérés au Québec.
Et c'est la raison pour laquelle on a
déposé autant de... autant de motions. Permettez-moi de revenir brièvement sur
la motion de ce matin que j'ai présenté en ce qui a trait aux firmes de
génie-conseil. Tu sais, si la motion était présentée, bien, justement un peu
plus tôt, les ingénieurs de l'État ont été entendus. C'est important qu'ils le
soient, j'en conviens. Mais pourquoi refuser d'entendre des firmes de
génie-conseil qui sont dans le domaine privé? Alors, comme je l'expliquais, ce
projet de loi aura un impact fondamental sur des travaux complexes dans le
domaine des transports.
• (12 h 10) •
Quand mon collègue de la partie
gouvernementale dit : Favorisons le débat. Bien, oui, effectivement, c'est
pour ça qu'on a présenté ces émotions préliminaires là. Quand le collègue
dit...
M. Morin : ...Écoutez, il fait
le calcul des motions. Moi, je vous dirais que, les motions, il faut garder
leur pertinence, Mme la Présidente. Permettez-moi... Permettez-moi une
analogie. C'est toujours un petit peu délicat, les analogies, mais c'est la
même chose quand on prépare un procès, hein, les témoignages, là, ça ne se
compte pas, ça se pèse. Donc, qu'il y en ait eu sept, huit, neuf, 10, pour moi,
si l'opposition a un travail à faire pour être capable d'éclairer le
gouvernement puis, en plus, d'être capable d'éclairer la population qui nous
écoute, parce que, hein, tout ce qu'on fait ici, c'est dans le domaine public,
et il est bien qu'il en soit ainsi, bien, à ce moment-là, qu'il y en ait eu
trois, quatre, ou cinq, ou six, pour moi, ce n'est pas véritablement pertinent.
Ce qu'il faut, c'est regarder l'essence même de la motion et le groupe qu'on
veut... qu'on veut faire entendre pour être capable d'éclairer le gouvernement,
éclairer le gouvernement mais éclairer les oppositions également. Je l'ai
rappelé un peu plus tôt ce matin. Un député, ça a deux rôles très importants,
celui d'être législateur mais celui d'être contrôleur. Et donc les motions qui
ont été présentées visaient justement à nous permettre, nous, de l'opposition
ou des oppositions, de faire notre travail, entre autres, de contrôleur.
Donc, c'est la raison pour laquelle nous
avons présenté ces motions-là. Je comprends... je comprends la motion que
présente le collègue le député de Masson. Moi, je pense qu'on a encore du
travail à faire, je pense qu'on doit continuer à favoriser le débat, je pense
que les oppositions et l'opposition officielle doivent pouvoir continuer de
déposer des motions préliminaires, mais, compte tenu de la motion qui vous est
présentée, je vous demanderais, Mme la Présidente, de nous rendre un avis écrit
sur la question, s'il vous plaît. Je vous remercie.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Est-ce qu'il y a autres commentaires? Très brièvement, s'il vous plaît, M. le
député.
M. Grandmont : Oui. Bien, je
reviens... je vais revenir un peu sur les propos de mon collègue député de
l'Acadie, j'ai bien aimé l'analogie, finalement, moi, je pense que c'était
quand même assez intéressant et important. On doit faire travail de
colégislateur, parce que c'est un travail qu'on va faire ensemble, puis, je
pense, notre travail comme opposition aussi, c'est d'inviter le gouvernement,
avec les outils que nous avons... l'inviter à écrire le meilleur projet de loi
au bénéfice des Québécoises et des Québécois. Si j'ai demandé, par exemple,
d'entendre des groupes qui représentaient les usagers, et donc les personnes
qui vont utiliser le transport collectif créé, éventuellement, par Mobilité
Infra Québec, si j'ai demandé qu'on reçoive des groupes qui représentent et qui
défendent les droits des personnes en situation de handicap, qui utilisent
aussi le transport collectif, notamment, là, la FADOQ, l'AQDR, si j'ai demandé
qu'on reçoive des groupes qui représentent et qui défendent des personnes
aînées, notamment l'OPHQ, l'AQDR puis la FADOQ, qui ont aussi des
préoccupations très grandes vis-à-vis du transport collectif, parce qu'on veut
que cette population-là aînées demeure active le plus longtemps possible et
qu'on veut, par le fait même, leur donner la possibilité de se déplacer à
travers le transport collectif.
Mais je pense qu'on doit absolument
prendre cette opportunité-là pour approfondir, approfondir la discussion sur le
projet de loi n° 61. Il n'y a aucune... il n'y a aucune des propositions,
aucune des mobilisations, je le souligne, là, aucune des motions préliminaires
qui ont été déposées par les oppositions qui ont été acceptées par la partie
gouvernementale. On a donné beaucoup d'occasions de rencontrer ces groupes-là,
d'approfondir puis d'avoir un meilleur projet de loi à la fin. Jamais on n'a pu
entendre ces groupes-là. Donc, moi aussi, je demanderais un avis écrit, là,
s'il vous plaît, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député, encore une fois, brièvement, s'il vous plaît.
M. Arseneau : Oui, très
brièvement, effectivement, on a parlé d'entendre plusieurs groupes qu'on
n'avait pas eu l'occasion de rencontrer, et je pense que c'est fondamental
parce que c'est un changement majeur qu'on s'apprête à faire. Là, on veut
scinder, essentiellement, le ministère des Transports. C'est du jamais vu, là,
créer une agence, lui confier des mandats. C'est sérieux, c'est une nouvelle
approche. On va être dans un contexte comme celui-là, vraisemblablement, pour
des décennies à venir. De se donner quelques heures de débats supplémentaires
pour essayer d'entrevoir l'ensemble des conséquences de nos actions et de nos
décisions, ça ne me semble pas fortuit.
L'autre élément, c'est non seulement la
rencontre de groupes, mais c'est la question aussi des données, des
informations. On a parlé du fait qu'il n'y avait pas d'analyse impact
réglementaire. On a parlé du fait que les chiffres, les coûts que ça implique
dans un contexte de déficit budgétaire, dans un contexte où on dit qu'on n'a
pas d'argent pour réaliser des projets d'infrastructures complexes... Et là on
a une évaluation qui est très, très, très sommaire. On demande d'approfondir
cet élément-là, d'avoir des chiffres et des données pour savoir ce vers où on
s'en va et ce à quoi on va aussi obliger les contribuables québécois à
contribuer. Je pense qu'il faut qu'on puisse...
M. Arseneau : ...aller
jusqu'au bout de ce processus-là avant d'entreprendre l'article... l'étude
article par article. Puis effectivement il n'y a eu aucune ouverture de la part
du gouvernement d'approfondir ces éléments-là, qui nous semblaient tout à fait
pertinents. Et dans les arguments qui ont été amenés sur la jurisprudence, là,
je les ai entendus, je ne sais pas s'ils seront disponibles autrement que par
le verbatim de la commission, mais il y avait plusieurs des éléments de la
jurisprudence qui me semblaient tout autant militer en faveur de la poursuite
du débat que de l'interruption.
Alors, je voulais juste laisser ça à votre
réflexion et à votre décision, Mme la Présidente, et, moi aussi, j'espère que
votre décision sera rendue par écrit.
La Présidente (Mme Maccarone) : C'est
noté. Merci. Afin de produire une réponse écrite et de constater sur la
recevabilité de la motion de M. le député de Masson, je suspends les travaux
jusqu'après les affaires courantes. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 16)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 30)
La Présidente (Mme Maccarone) : Alors,
bonjour. La Commission des transports et de l'environnement reprend ses
travaux. Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 61, Loi
édictant la Loi sur Mobilité Infra Québec et modifiant certaines dispositions
relatives aux transports collectifs.
Alors, je suis prête à rendre ma décision
en ce qui concerne la motion qui a été proposée, déposée par le député de
Masson, ça fait que... de rendre ma décision sur la recevabilité de la motion
préliminaire présentée par le député de Masson, laquelle propose : «Que la
commission procède immédiatement à l'étude de l'article...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Maccarone : ...du
projet de loi. Je rappelle par ailleurs que la présidence en commission ne rend
pas de décision écrite. Ma décision sera transcrite au Journal des débats que
vous pourrez consulter. J'ai entendu vos interventions concernant la
recevabilité de la motion. Vous avez notamment fait valoir le rôle des
oppositions dans le cadre du processus législatif et l'importance de favoriser
le débat. Comme vous le savez, le rôle de la présidence est d'assurer le
respect des droits de chaque parlementaire et de donner aux députés de l'opposition
le temps nécessaire pour faire valoir leur point de vue.
Lorsqu'elle est appelée à rendre une
décision, la présidence doit prendre en compte la jurisprudence. À cet effet, j'attirerais
votre attention sur une décision rendue en 2004 lors de l'étude détaillée du
projet de loi no 55. La commission en était à sa troisième séance, et les
membres avaient présenté sept motions. En 2019, dans le cadre de l'étude
détaillée du projet de loi no 34, la Commission de l'agriculture, des
pêcheries et des ressources naturelles en était à sa huitième motion présentée
lors de la troisième séance du mandat. Je réitère qu'il a maintes fois été
décidé que cette motion ne vise pas à clore le débat, mais à passer à une autre
étape de l'étude détaillée du projet de loi, soit l'étude article par article.
En ce qui nous concerne aujourd'hui, dans
le cadre de l'étude du projet de loi no 61, nous en sommes à la troisième
séance, et la commission a disposé de huit motions préliminaires. Tous les
députés de l'opposition ont eu l'occasion de présenter des motions
préliminaires et de participer aux débats. Ainsi, à la lumière de ces éléments,
je juge jusqu'à la motion proposant de passer à l'étude de l'article 1 est
recevable.
Parfait. Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, je vais passer à la mise aux voix de la motion présentée par le
député de Masson par appel nominal. Alors, M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Lemay (Masson)?
M. Lemay : Pour.
Le Secrétaire : Mme Guilbault
(Louis-Hébert)?
Mme Guilbault :Pour.
Le Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
Le Secrétaire : M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Pour.
Le Secrétaire : Mme Blouin
(Bonaventure)?
Mme Blouin : Pour.
Le Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
Le Secrétaire : M. Derraji
(Nelligan)?
M. Derraji : Contre.
Le Secrétaire : M. Grandmont
(Taschereau)?
M. Grandmont : Contre.
Le Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
La Présidente (Mme Maccarone) :
Abstention. Alors, la motion est adoptée.
Et nous en sommes maintenant à l'étude
article par article. Comme l'article 1 du projet de loi édicte la Loi sur
Mobilité Infra Québec, nous allons procéder comme le veut notre jurisprudence.
Par conséquent, les dispositions de la loi édictée seront étudiées de la même
manière que dans... et dans le même ordre que le seraient les dispositions
prévues dans un projet de loi. Nous allons donc étudier et mettre aux voix
chaque article de la loi édictée. Alors, je prends maintenant en considération
l'article 1 du projet de loi. Mme la ministre, veuillez, s'il vous plaît,
en faire la lecture.
Mme Guilbault :Oui. C'est le rythme effréné qui me prend au dépourvu. Bon,
article 1. Article 1.
«Loi édictant la Loi sur Mobilité Infra
Québec et modifiant certaines dispositions relatives aux transports collectifs.
«Chapitre I. Édition de la Loi sur
Mobilité Infra Québec.
«1. La Loi sur Mobilité Infra Québec, dont
le texte figure au présent chapitre est édictée.»
Et, oui, il y a une procédure
particulière. Je dois suspendre cet article-là pour pouvoir ensuite présenter
les autres et revenir plus tard à l'article. Je crois qu'on l'avait expliqué à
la présidence...
La Présidente (Mme Maccarone) :
...commencer avec l'article 1, le chapitre I.
Mme Guilbault :Oui.
M. Derraji : ...
La Présidente (Mme Maccarone) :
Oui, parce que nous sommes... Comme je viens de faire la lecture, nous
sommes en train de faire un projet de loi à l'intérieur d'un projet de loi. Ça
fait que c'est un projet de loi qui va édicter une autre loi. Alors, le
chapitre I de l'article 1, nous allons le suspendre pour commencer avec. L'article 1,
ce n'est pas ça.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Maccarone) :
Oui, nous allons suspendre pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 35)
(Reprise à 15 h 39)
La Présidente (Mme Maccarone) : Alors,
nous sommes de retour. Évidemment, c'est un peu compliqué car nous sommes en
train d'édicter une loi à l'intérieur déjà d'un projet de loi.
Alors, pour la bonne compréhension de tout
le monde, nous avons la compréhension autour de la table que nous allons
poursuivre avec le débat sur l'article 1 du chapitre I. Par la suite, nous
allons poursuivre le débat sur la Loi sur Mobilité Infra Québec, qui sera... 1,
2, 3... on va jusqu'à 93, puis, après ça, nous allons revenir pour l'adoption
de l'article 1 au début du projet loi n° 61.
Alors, Mme la ministre, est-ce que vous
avez eu des commentaires pour l'article 1? C'est la seule chose que je
n'avais pas entendue dans votre lecture.
Mme Guilbault :Celui que j'ai lu tout à l'heure?
La Présidente (Mme Maccarone) : Oui.
Mme Guilbault :Non, pas de commentaire. Je pense qu'il...
La Présidente (Mme Maccarone) : Parfait.
Mme Guilbault :...parle de lui-même.
La Présidente (Mme Maccarone) : Parfait.
Y a-t-il des interventions? Il n'y a pas d'intervention. Alors, nous allons
poursuivre, Mme la ministre, avec l'article 1 sur la Loi sur Mobilité
Infra Québec.
Mme Guilbault :Oui. Merci, Mme la Présidente. Donc, article 1 :
«Loi sur Mobilité Infra Québec
«Chapitre I
«Institution
«1. Est institué «Mobilité Infra Québec».
Mobilité Infra Québec peut choisir, avec
l'approbation du ministre, d'utiliser, pour se désigner, un autre nom ou un
acronyme en transmettant au registraire des entreprises copie de la décision à
cet effet.»
Donc, en commentaires :
L'article 1 de la Loi sur Mobilité Infra Québec prévoit la création de
Mobilité Infra Québec.
La Présidente (Mme Maccarone) : Interventions?
Oui, M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui, merci
beaucoup. Je pense que c'est un bon moment pour parler un peu des intentions de
Mme la ministre quant à la création de son agence. On a entendu plusieurs
groupes, organisations qui sont venus nous voir pendant...
M. Grandmont : ...les
audiences qui se posaient la question... qui se posaient des questions,
notamment celle de pouvoir... celle de créer... celle du besoin, en fait, de
créer une agence pour livrer des projets de transports collectifs, alors que
certains arguaient qu'on aurait pu développer cette expertise-là. On a souvent
fait référence à de l'expertise à développer au ministère des Transports. Puis
ça, ça date même d'avant, bien entendu, de l'époque, là, de l'arrivée de Mme la
ministre, là, à son poste. Donc, d'abord sur la pertinence de créer une agence.
Pourquoi ce besoin-là, alors qu'on aurait pu créer, en tout cas, de ma perception,
bien sûr, on verra, là, au niveau des intentions, mais on aurait pu développer
cette expertise-là à l'intérieur du ministère des Transports et de la Mobilité
durable? Donc, ça sera ma première question.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien, je l'ai souvent expliqué, on voulait se doter
d'une... comment dire, d'une organisation avec une culture un peu différente de
ce qu'on retrouve actuellement au ministère ou dans la fonction publique, avec des
possibilités aussi en termes d'attractivité qui nous permettraient d'attirer
justement les meilleures personnes pour développer cette expertise-là, qui
actuellement n'existe pas dans le ministère.
Comme je l'ai souvent précisé, ça
n'empêche pas que, s'il y a des gens qui ont la compétence, l'intérêt, et
autres, de vouloir postuler à un éventuel emploi dans ladite agence, pourront
le faire. Éventuellement, il y aura un P.D.G., un ou une P.D.G. et des gens qui
vont s'occuper d'embaucher les employés. Mais... mais c'est ça. Et une équipe
qui est agile aussi et qui... et qui, c'est ça, pourra fonctionner différemment
de la manière dont on fonctionne actuellement, à la faveur de plus
d'efficacité, évidemment.
M. Grandmont : Oui, bien
évidemment, c'est sûr qu'on veut plus d'efficacité de manière générale,
particulièrement dans les transports collectifs, puis on reviendra un peu sur
le...
Des voix : ...
M. Grandmont : On reviendra
sur le double mandat de cette agence-là... je ne veux pas vous interrompre
pendant que vous faites votre commande de café ou de thé, peut-être, je ne sais
pas. Ce n'est pas de votre faute, c'est correct.
La Présidente (Mme Maccarone) : Je
suis persuadée qu'elle est à l'écoute, M. le député.
M. Grandmont : Oui, je sais,
je sais, mais j'aime mieux... j'aime mieux prendre le temps quand même. De
toute façon, on a un peu de temps devant nous autres, là, ce n'est pas un
souci. Donc, c'est ça, on reviendra sur la question du double mandat, parce que
de l'efficacité dans la réalisation des projets transports collectifs, je pense
qu'on en a besoin, effectivement, là, ça fait longtemps qu'on n'a pas livré des
projets de transports collectifs au Québec.
Vous avez nommé trois mots qui me semblent
clés, là, dans votre... dans votre argumentaire, vous avez parlé de culture,
vous avez parlé d'attractivité, vous avez parlé d'agilité. Ça fait qu'on peut
peut-être commencer par le premier, «culture». Ça me semble intéressant. Vous
dites : On veut développer une structure, donc, Mobilité Infra Québec,
dans laquelle on va avoir une culture différente. C'est ce que j'entends de vos
propos. Donc, en quoi la culture actuelle au ministère des Transports et de la
Mobilité durable limite ou empêche la capacité du gouvernement de livrer des
projets de transport complexes?
Mme Guilbault :Bien, actuellement, ce qui limite surtout la capacité de
livrer des projets de transport complexes, c'est l'absence d'expertise. Donc
là, on tourne un peu en rond. Il faut créer cette expertise-là. Et. Et
là-dessus, je vais quand même rappeler que, sur tous les groupes, les nombreux
groupes qui sont venus, la quasi-totalité était en faveur de la création de
cette expertise-là. Donc, dans les nombreuses heures où j'ai entendu mes collègues
dire qu'il fallait entendre plus de groupes, je pense que, sur 27, quand il y
en a 23 qui disent que c'est une bonne idée de faire ça, c'est la preuve que
c'est un... c'est un projet ou une volonté qui est largement partagé. Donc, il
faut créer cette expertise-là.
Maintenant, on sait comment ça fonctionne
dans la fonction publique, il y a des conventions collectives, le travail est
organisé d'une certaine façon. Et on s'inspire beaucoup de la Caisse de dépôt,
la fameuse CDPQ Infra, créée par le Parti libéral. Donc, on veut s'inspirer de
cette culture d'entreprise qui est beaucoup plus agile et efficace et qui a la
possibilité aussi d'attirer des gens qui peut-être viendraient du privé, par
exemple, ou qui peut-être auraient l'habitude de travailler dans une culture
organisationnelle qui est différente de ce qu'on trouve dans la fonction
publique.
Donc, en créant cette équipe-là, on se
donne toutes les chances d'attirer le plus de profils possible, à la fois ceux
qui auraient pu être intéressés à venir dans la fonction publique et à la fois
ceux... puis, encore là, l'agence va quand même relever ultimement d'un élu,
donc elle n'est pas complètement à l'extérieur de la fonction publique non
plus, mais on va avoir des possibilités d'attractivité et d'agilité qui sont un
petit peu différentes.
M. Grandmont : Ce que je
comprends, dans le fond, c'est... ce que vous dites, c'est qu'il n'était pas
possible de développer cette culture-là ou d'avoir cette expertise-là au sein
du ministère des Transports et de la Mobilité durable, parce qu'on n'est pas
capables d'aller chercher ou d'offrir des conditions de travail qui sont
attractives. On n'est pas capables de générer une culture d'entreprise...
M. Grandmont : ...qui est
adapté à l'agilité nécessaire pour livrer des projets de transport complexes,
mais dans le fond, vous dites... Dans le fond, ce que vous dites, c'est que ça
va être impossible à mettre en place à l'intérieur du ministère des Transports
et de la Mobilité durable.
Mme Guilbault :Non. Ce que je dis, c'est qu'on fait le choix de le faire
dans une équipe spécialisée qui va être en parallèle du ministère, qui va
relever d'un élu mais qui va être pleinement autonome, qui va être gérée par un
PDG qui, bien, sera une personne avec le meilleur profil pour diriger une telle
équipe, pour embaucher les meilleures personnes aussi, pour livrer ce genre de
projet, qui est quand même une expertise très, très particulière. Entre autres,
la CDPQ Infra est venue nous rencontrer en audition, puis nous a expliqué
d'abord que c'était une bonne idée. Eux sont en faveur, puis pourtant c'est
leur propre business, je n'ose pas le dire, mais c'est leur propre champ
d'activité que de faire ce genre de projets-là. Mais malgré tout, eux
trouvaient que c'était une bonne idée que le Québec ait son propre organe, mais
avec une agilité similaire ou le plus similaire possible à celle de la CDPQ
Infra.
M. Grandmont : Quand on a au
Québec réalisé des projets comme l'échangeur Turcot, c'est quand même un gros
projet, c'est... je pense, que ça se qualifierait dans les... On n'a pas encore
la définition, on n'a pas discuté de ça, on y viendra éventuellement, là, mais
j'ai l'impression que ça correspondrait à ce que peut... à ce qu'on peut
qualifier d'un projet complexe en transport. L'échangeur Turcot, c'est gros,
c'est complexe, il y a beaucoup d'intervenants du territoire de la ville. Il y
a plein... il y a plein de choses. Si ça se trouve, il y a des trains qui
passent en dessous, ça fait que c'était encore de la complexité davantage. Ça a
été réalisé à l'intérieur du ministère des Transports, de la Mobilité durable.
Bien, le ministère des Transports à l'époque, là. Vous avez fait ajouter
«Mobilité durable». Mais donc on est capable, on est capable d'avoir
l'expertise, on est capable de la développer. En tout cas, pour le routier, on
est capable de développer cette expertise-là à l'intérieur du ministère des
Transports, de la Mobilité durable. Je reviens encore avec la même question si
on est capable de le faire pour les routes, pourquoi on n'est pas capable de le
faire pour le transport collectif?
Mme Guilbault :C'est différent. Le routier dont vous parlez, premièrement,
c'est un PPP, l'échangeur Turcot, puis deuxièmement, je l'ai souvent dit, le
routier, l'expertise s'est développée depuis des décennies, puis c'est comme la
mission naturelle du ministère. À l'origine, je n'étais pas là à l'époque du
ministère de la Voirie, bien que des fois on me prête le surnom, mais j'imagine
que ça a été créé, à l'origine, pour faire des routes, puis éventuellement des
viaducs, des échangeurs, etc.
Mais là, c'est nouveau en ce moment, donc
on a l'occasion de créer une forme nouvelle de façons de travailler au sein du
gouvernement où on pourra être le plus agile et le plus efficace possible.
Donc, à un moment donné aussi, il y a une question de choix. Nous, on pense que
c'est la meilleure façon d'être efficace pour être capable de livrer des
projets, à l'instar de ce que la CDPQ Infra a fait. Et le Parti québécois à
l'origine aussi à son époque, c'est-à-dire, a voulu déposer un projet d'agence,
je pense que ce n'est pas pour rien. Je pense qu'il y a un constat qui est
assez consensuel que ce soit le Parti québécois qui a eu son propre projet
d'agence, que ce soit le Parti libéral qui a contourné carrément la fonction
publique en créant une filiale à la Caisse de dépôt. Et dans notre cas, nous
voulons créer Mobilité Infra Québec. Donc manifestement, pour les partis qui
ont formé le gouvernement et qui ont l'expérience du gouvernement, il y a là
une solution qui peut être intéressante, et nous, on veut la mettre en place,
pas dans une... pas dans une agence hors gouvernement, probablement pas de la
même façon que le Parti québécois, bien que je ne veux pas leur mettre des mots
dans la bouche. Mais bref, on veut l'instituer de manière correcte où
ultimement elle va relever d'un élu, comme ça on demeure imputable comme
gouvernement. Mais l'agence a toute l'indépendance pour fonctionner en dehors
des structures habituelles où il y a énormément de... de... où c'est ça, il
faut fonctionner à l'intérieur de la culture... de la culture habituelle.
M. Grandmont : Ce n'est pas à
moi de défendre, évidemment, le projet de loi, là, du Parti québécois. Mais si
mon souvenir était bon, parce qu'on en a jasé quand même, en motion
préliminaire, c'était une agence pour créer des routes. Donc, ce n'était pas
pour faire du transport collectif. Donc, ça me semble être un exemple un petit
peu exagéré que de comparer avec ce qui est créé aujourd'hui. Ce n'était pas du
tout le même enjeu, je pense.
• (15 h 50) •
Quand vous parlez d'attractivité, là, dans
le fond que vous voulez... dans le fond, vous dites attractif pour
qu'éventuellement des gens partent du privé puis viennent joindre les rangs de
Mobilité Infra Québec, on peut comprendre aussi parce que, bon, c'est même
d'ailleurs prévu dans le projet de loi, là. Il y a des employés qui pourraient
partir du ministère des Transports et de la Mobilité durable pour joindre Mobilité
Infra Québec. À votre avis, qu'est-ce qu'on a besoin d'avoir comme attractivité
pour être capable de bâtir cette équipe-là qui sera de vraisemblablement une
cinquantaine de personnes dans la première année? Et ça, ce n'est pas des
chiffres que vous avez avancés vous-même, là, mais on parlait de
400 employés au bout de deux ou trois ans, mais vous ne l'avez pas démenti
non plus. Ça fait que je ne sais pas si vous avez déjà... si vous êtes
autorisée ou si vous avez... si vous pouvez nous donner des indications par
rapport à ça? Mais quel genre d'attractivité on veut pouvoir créer pour attirer
des gens vers Mobilité Infra Québec?
Mme Guilbault :Bien, le document auquel vous faites... Il y a toutes
sortes de documents de travail...
Mme Guilbault :...qui ont circulé, qui des fois ont été... ont fuité à
différentes personnes. Donc, tu sais, ça, il faut le prendre... il faut le
relativiser dans le sens où les projections... au départ, effectivement, on
parle de quelques dizaines de personnes. Puis il faut comprendre aussi qu'on va
fonctionner par mandat, donc le gouvernement va confier des mandats à Mobilité
Infra Québec. Donc, logiquement, c'est sûr que le nombre de ressources requises
va être proportionnel au nombre de mandats qui est confié. Mais, encore là, il
y a une question d'agilité. Voyez juste dans l'embauche, dans la gestion du
nombre d'employés, dans l'organisation des équipes de travail, on n'est pas du
tout dans la même mentalité de convention collective, de sécurité, d'emploi et
de ce qui prévaut dans la fonction publique, qui est un système qui fonctionne
puis qui fait... qu'il fait énormément de services publics puis qui est une
bonne chose. Mais quand je parle d'agilité puis d'attractivité, c'est
exactement ça que je veux dire. Donc, bref, je me souviens plus de la question.
Combien de personnes il va y avoir?
M. Grandmont : Oui, bien, il
y avait, entre autres, là, c'est sûr, là.
Mme Guilbault :L'attractivité. Bien, c'est ça. Puis, tu sais, en ce
moment, il y en a des gens dans le privé qui pourraient venir travailler au
gouvernement, mais ils ne viennent pas. Donc, tu sais, puis on peut penser,
entre autres, aux salaires, mais pas nécessairement seulement aux salaires. Des
fois, c'est juste un... c'est vraiment une culture organisationnelle qui est
différente. Donc, on va se trouver un peu au carrefour entre ce qu'on a dans la
fonction publique et ce qu'on a au privé. Puis le plus... Moi, la CDPQ Infra,
je le dis souvent, je pense que c'est une bonne chose qu'on ait créé ça. Et là,
vous voyez... et il y aura des... Non, je ne peux pas en parler tout de suite,
mais, tu sais, alors, c'est ça. Bref, ce n'est pas pour rien, là, on va faire
un deuxième projet avec eux, le tramway de Québec. Puis, tu sais, ça fonctionne
bien, je l'ai dit souvent.
M. Grandmont : Hum hum. Et
vous parlez d'agilité, j'imagine que la... le mode d'approvisionnement aussi
peut jouer en faveur de ça, dans le fond. Donc, le p.l. 62, là, qui est...
on a voté pour aujourd'hui, là... en fait, on a voté pour, le gouvernement a
voté pour, nous, on l'a adopté, effectivement, on étant le gouvernement. Donc,
ça aussi, ça va donner des coudées franches, j'imagine, pour Mobilité Infra
Québec, puis avoir l'agilité nécessaire pour être capable de livrer plus
rapidement des projets transports complexes.
Mme Guilbault :Oui, oui, tout à fait. Mais vous avez voté contre, vous?
M. Grandmont : Oui, oui,
absolument.
M. Derraji : Nous aussi.
Mme Guilbault :Eh bien.
M. Derraji : Ce n'est pas
grave. Vous avez...
Mme Guilbault :Mais je sais que... Il y a de plus en plus de ressemblance
entre vous deux, mais de là à s'opposer à une réforme des modes contractuelles,
des modes d'approvisionnement de l'état pour être plus efficaces dans les
infras, c'est quand même surprenant.
M. Derraji : Je peux, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Maccarone) : Un
instant, monsieur.
M. Grandmont : Bien, moi, je
n'ai pas terminé, mais je comprends qu'ils peuvent... qu'il puisse sentir
qu'elle m'a m'adressé une insulte, donc je le laisserais répondre.
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le député de Nelligan.
Mme Guilbault :Bien là, une insulte, c'est vous qui l'interpréter comme
ça. J'ai juste dit que vous vous ressemblez, là.
La Présidente (Mme Maccarone) : Juste
un instant.
M. Derraji : Québec solidaire
n'a pas...
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci,
M. le député. M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Québec solidaire
est un parti qui n'a pas besoin d'un autre parti pour exister. Comme le Parti
libéral n'a pas besoin d'un autre parti pour exister. Mais je vais revenir sur
les contrats, parce que je vais juste faire rappeler à Mme la ministre qu'elle,
sur toutes les tribunes, disait qu'elle avait besoin de ce projet de loi. Et je
tiens à lui rappeler que son collègue n'avait aucune motion... mention du
transport collectif dans son projet de loi pour les contrats collaboratifs.
Donc, il y a zéro. Donc, au début, elle nous disait qu'elle avait besoin de ce
projet de loi, mais je tiens à rappeler que, dans ce projet de loi, il n'y a
aucune mention du transport collectif. Donc, même s'il veut et souhaite faire
du contrat collaboratif, il a dit qu'on doit vous parler, lui, il n'est pas
concerné. Et j'ai siégé dans ce projet de loi. Et, dans le projet de loi
actuel, je ne vois nulle part les contrats collaboratifs, à moins si des
amendements vont arriver. D'ailleurs, on ne les a pas reçus encore, Mme la
Présidente, mais ça, c'est un autre débat sur un autre projet de loi. Ce qui
m'intéresse dans, si mon collègue le permet, parce qu'il a posé de très, très
bonnes questions, je ne vais pas revenir sur l'agilité. La ministre parle
beaucoup d'expertise. Et là, c'est son idée, l'agence, ça va être son legs,
créer une nouvelle structure. Donc, elle doit assumer le fait qu'elle va créer
une nouvelle structure dans un contexte de contrainte budgétaire. Quand elle
parle d'expertise, de quelle expertise elle parle?
Une voix : ...
M. Derraji : Ce n'est pas
grave, je peux vous... je peux répéter la question, que c'est très sérieux,
l'étude détaillée. Vous parlez d'expertise, de quelle expertise? Combien vous
l'évaluer? Vous n'avez pas arrêté de dire sur la place publique qu'on veut
regrouper l'expertise. C'est ce qu'on veut. Parce que le constat que Mme la
ministre a fait, c'est que, si on n'a pas la Caisse de dépôt, on ne va pas
réaliser des projets. Il y a une contradiction, parce que Mme la ministre s'apprête
à signer avec la Caisse de dépôt pour le tramway de Québec. Donc là, on signe
avec CDPQ Infra pour le tramway de Québec. Ils livrent déjà le REM à Montréal.
L'expertise, pouvez-vous l'évaluer? Quelle expertise vous cherchez? Demain,
conditions idéales...
M. Derraji : ...vous voulez
lancer l'agence avec votre «top gun». Je ne sais pas ce que vous allez appeler
comme votre collègue, «top gun» aussi? La personne que vous cherchez à la tête
du MIQ. C'est votre droit, si vous ne voulez pas, mais je trouvais... je
trouvais, ça frappait l'imaginaire. On cherche quelqu'un à la tête de l'agence,
mais quelle expertise?
Mme Guilbault :Bien, «quelle expertise», il va y avoir différentes sortes
de professionnels pour pouvoir travailler sur ces projets-là. Évidemment, il va
y voir des ingénieurs, il va y avoir des architectes, des évaluateurs agréés,
des gens... des professionnels juridiques, des juristes, là, avocats ou
notaires, il va y avoir du personnel de soutien, il va y voir des techniciens,
il va y voir des équipes. Puis, encore là, c'est important de comprendre que,
quand on va engager le ou la P.D.G., elle va engager...
Bon. C'est ça. On donne des exemples qui
sont à peu près ce que je viens de dire, là, directeur de projet. Mais, de toute
façon, c'est ça, c'est que le P.D.G. ou la P.D.G. va... va faire ses embauches.
M. Derraji : ...excellent.
Donc, ces gens...
Mme Guilbault :Et ce sera la personne la plus compétente pour faire cet
emploi-là, donc qui saura de quelle composition devrait être les équipes pour
être les plus efficaces possible.
M. Derraji : Ces gens
n'existent pas présentement au ministère?
Mme Guilbault :Bien, il y a des ingénieurs au ministère, il y a des
évaluateurs au ministère. On en a eu, des évaluateurs, sur notre projet de loi
sur l'expropriation. Mais, ces gens-là, actuellement, ne travaillent pas sur
des projets de transport collectif complexes. On l'a dit, on l'a dit souvent,
là, les seuls qui se font en ce moment, c'est le REM, c'est la Caisse, c'est le
prolongement de la ligne bleue, que la CAQ, a enfin porté en réalisation. Et
c'est la STM qui le fait. Donc, au ministère des Transports, de la Mobilité
durable, on participe à des bureaux de projets, on a une participation parce
qu'on finance des bureaux de projets, et tout ça, mais on est... on n'est
jamais maître d'ouvrage ou maître d'œuvre de projets de transport collectif
d'envergure au ministère des Transports actuellement.
M. Derraji : O.K. Donc, si
j'ai bien compris, je me rappelle très bien de la Société de transport de
l'Outaouais, qu'elle a dit elle ne voulait rien savoir de votre agence. Eux,
ils ont un bureau de projet. Vous, vous dites : Moi, je veux aller
chercher l'expertise, même au privé, parce que je veux offrir des conditions
salariales, des conditions dignes d'une société d'État. Et vous allez chercher
l'ensemble des bureaux de projets... à centraliser les bureaux de projets.
Mme Guilbault :Bien, «centraliser», c'est parce qu'il faut voir, là,
chacun a une situation qui est particulière. Actuellement, on est en train de
travailler effectivement sur la lettre mandat de la Caisse de dépôt pour
pouvoir franchir cette étape-là, en vertu de l'entente-cadre avec la CDPQ
Infra, avec laquelle, peut-être, mon collègue est familier, étant donné que
c'est le Parti libéral qui l'a fait à l'époque, en 2015. Donc, on est en train
de franchir les différentes étapes et de prévoir aussi que, dans la mesure où
Mobilité Infra Québec va arriver éventuellement, sous réserve de l'adoption de
la loi, de prévoir l'éventuelle gouvernance, là, parce qu'il va falloir
intégrer tout ça. Actuellement, il y a mon ministère, il y a la ville et il y a
la CDPQ Infra. Mais, quand Mobilité Infra Québec va être mise sur pied, on va trouver
une façon d'assurer une nouvelle gouvernance par rapport à ça. Donc ça, c'est
la... Donc, quand on dit «centraliser», on va... on est déjà en train
d'anticiper le fait qu'il faudra prévoir une structure de gouvernance à trois
ou à quatre, là, selon, si on laisse le ministère là-dedans.
Bref, et il y a... il y a un article, dans
le projet de loi n° 80, je pense, ou... enfin, on dit que les projets qui
sont déjà en réalisation ou qui sont... qui sont déjà en cours pourront
continuer de l'être. Il faut juste... Je n'ai pas l'article sous les yeux.
C'est lequel?
Une voix : ...
Mme Guilbault :61. Donc, c'est ça, en vertu... en... pour...
l'article 61, si mes collègues veulent voir, là. Mais donc, selon certains
critères, il y a des projets qui pourront continuer d'être gérés, mais, tu
sais, évidemment, ça prend un certain degré d'avancement. Mais il y a
actuellement des projets en gestation, ou même pas encore au stade de la
gestation, là, même pas encore de fécondation nécessairement, là, donc... mais
il y a une volonté de se reproduire, si on veut, alors, et là, on n'a pas de
porteur. On n'a pas de porteur. L'est de Montréal... L'est de Montréal. Oui, le
prolongement de la ligne bleue, c'est extraordinaire, mais ça prend plus que
ça. Ça prend pour Lanaudière aussi. Donc, on n'a pas de porteurs. Sherbrooke
nous parle que... puis là, je leur ai dit : On s'en vient avec quelque
chose, donc on va le travailler ensemble. L'Outaouais, on en a parlé, bon,
possiblement qu'eux vont être... s'ils veulent continuer de faire leurs projets
eux-mêmes en vertu des articles de mon projet de loi, ce sera ça. Mais, si,
éventuellement, ils décident de se joindre, c'est qu'on aura une expertise
nationale où on n'aura plus besoin de multiplier les structures.
• (16 heures) •
Parce que je pourrais... je ne les ai pas
sous la main puis je ne veux pas y aller de mémoire parce que c'est... c'est...
c'est trop précis, mais l'argent qu'on investit dans les divers bureaux de
projets, ça, ce serait une donnée intéressante, là, qu'il faudrait sortir.
Parce que cet argent-là, en ce moment, on en met, de l'argent dans des bureaux
de projets pour des ressources qu'on finance à temps plein sur chacun des
projets puis on se prive de la mise en commun de ces ressources...
16 h (version non révisée)
Mme Guilbault :...qui pourrait faire plus qu'une chose à la fois, tu sais?
M. Derraji : ...c'est
intéressant. Donc là, on crée l'agence pour une économie d'argent dépensé dans
les bureaux de projets.
Mme Guilbault :Bien, je ne dis pas nécessairement qu'au net c'est une
économie. Ce que je veux dire, c'est qu'en ce moment le gouvernement finance
des bureaux de projets, qu'il ne gère pas directement mais qu'il finance, ne
gère pas les projets directement, mais paie la grande majorité des projets,
puis on le sait, avec le gouvernement fédéral, en plus, qui a tendance à se
désengager.
Donc, la logique de ça... Tu sais, mettons
que tu es une entreprise, là, où tu es une personne et tu finances toutes
sortes d'instances dont les décisions de gestion ne sont pas prises par toi,
dont la gestion, la réalisation des projets ne sont pas faites par toi, mais c'est
toi qui paies. Il y a quelque chose de logique à dire : Je vais récupérer,
puis centraliser ça chez moi, puis rapatrier ça chez moi, et je vais le gérer
une fois pour toutes. Parce qu'en plus, à la différence de chacune des
municipalités ou des sociétés de transport, j'ai une vision nationale de mes
affaires, ça fait que je suis capable d'avoir une planification, une séquence,
et de planifier aussi, évidemment, les investissements en conséquence.
M. Derraji : Oui. Vous avez
dit un mot, et, probablement, c'est là où, probablement, je suis d'accord avec
vous. On parle d'une nouvelle centralisation. Ça, on est d'accord? Parce que c'est
ce que je vois, mais vous n'avez-vous pas une crainte? Vous avez dit quelque
chose d'intéressant, dans un des articles, je pense, 82, je ne veux pas me
tromper, mais probablement 82, hein... ou 62?
Mme Guilbault :Oui, dans ce coin-là...
M. Derraji : Là, genre, ceux
qui ont des... ceux qui ont déjà des projets, vous leur donnez le droit, ils
peuvent rester. C'est 62 ou 82?
Mme Guilbault :Bien, c'est 60, 61, je vais aller voir.
M. Derraji : Oui, mais ce n'est
pas grave, on fera les vérifications. Là, vous dites que ceux qui n'ont pas de
bureau de projet, qui n'ont pas commencé ni initié, ça... ils vont être sous
notre responsabilité. Mais je vais faire juste la genèse des projets qui
existent. Montréal, il y a déjà la Caisse de dépôt. Vous êtes sur le point de
signer avec la Caisse de dépôt à Québec, à moins que vous préparez un deux
coups, un premier coup court terme, dire que ça va bien avec le tramway, je
signe l'entente avec la Caisse de dépôt, et une fois l'agence, elle est prête,
bingo! On revient à l'agence. C'est une hypothèse, mais je ne suis pas dans vos
discussions par rapport à la suite.
Mais ce qui est très inquiétant... Vous
savez pertinemment, aujourd'hui, que le MIQ ne fera rien avec l'Outaouais parce
qu'ils vous ont dit que... nous, on n'est pas intéressés. D'ailleurs, vous leur
donnez le droit, donc on vient d'exclure l'Outaouais du MIQ. Donc, on va
avoir...
Mme Guilbault :...
M. Derraji : ...de l'agence.
L'Outaouais, la région de l'Outaouais.
Mme Guilbault :L'Outaouais, O.K.
M. Derraji : Oui. Désolé si
je l'ai mal prononcé. L'Outaouais, c'est la région de l'Outaouais. Donc, ils ne
seront pas dans l'agence. Ce que vous dites, c'est que l'agence va être
responsable des endroits où il n'y a pas de bureau de projet, mais ils ont des
demandes, genre Lanaudière ou Sherbrooke. Est-ce que j'ai bien résumé?
Mme Guilbault :C'est des exemples que j'ai donnés, mais il y a aussi la
Rive-Sud de Montréal, qui veut un projet, et même le tramway de Québec, la
phase I. On s'est engagé à faire la phase un, actuellement, puis là on va la
faire dans une structure de... de gouvernance partagée avec la caisse, mais il
y aura d'autres phases, éventuellement, au tramway.
M. Derraji : O.K. Donc, ce
que vous dites : Je suis obligée de lancer quelque chose avec la phase I.
Je fais ça avec la caisse, je vais lancer l'agence, l'agence récupérera le
tramway de Québec, probablement phase II ou phase III, si on se rend à la phase
II, phase III. Mais les villes qui ont déjà des bureaux de projets, ça marche,
parce que même le PSE... le PSE, c'est très avancé avec l'ARTM. L'ARTM vous a
proposé un plan chiffré avec des options. Donc, eux, qu'est-ce qu'on va leur
dire : Non, on s'en occupe, on le rapatrie à l'agence parce qu'on veut le
gérer à l'agence, mais eux, ils ont les experts, leurs bureaux fonctionnent,
ils étaient capables même d'offrir une carte avec des options.
Parce que j'essaie juste de comprendre,
demain, votre idée de départ... vous voulez rassembler les experts. Ça veut
dire qu'on veut faire une économie. Je vous entends, quand vous dites, et j'espère
qu'on va... je formule la demande, j'espère qu'on va nous sortir le chiffre des
bureaux de projets, parce que c'est une bonne donnée, mais vous êtes incapable
de dire, à Gatineau, demain : Non, moi, je ne finance plus votre bureau de
projets, je rapatrie ça. Parce qu'ils vous ont dit non, ils ne sont pas
intéressés, mais même dans la loi, vous leur donnez le droit de continuer leur
projet. Vous ne pouvez rien faire, à Gatineau, ils peuvent continuer à
fonctionner.
Montréal, il y a déjà un projet sur les
rails. Quand je rajoute l'ARTM pour le plan structurant de l'Est, ils ont déjà
un projet. Donc, on va créer une agence pour quelques projets. Lanaudière,
probablement...
M. Derraji : ...la Rive-Sud et
Sherbrooke. Est-ce que j'ai oublié notre ville?
Mme Guilbault :Mais je pense que le député de Nelligan sous-estime
hautement la complexité de ces projets-là, et ne serait-ce que de développer
une vision nationale ou même... ou même métropolitaine, parce que ce dont...
Premièrement, l'ARTM n'a pas, dans son mandat, de réaliser des projets. Ça fait
que ça, tout de suite, en partant, je l'invite à aller voir la Loi sur l'ARTM
qui, elle aussi, a été faite par les libéraux d'ailleurs. Alors déjà, en
partant, là, donc, ce qu'ils font, oui, ils ont fait un rapport, ils ont fait.
Je ne pense même pas qu'on est au stade de l'avant-projet préliminaire, on est avant
ça, là. Alors, on est loin de la réalisation.
Donc, oui, on peut continuer de
progresser, puis on peut refaire un rapport, puis pousser un peu plus loin la
planification, puis raffiner les scénarios, puis tout ça, puis on le fait, on
parle beaucoup, on a beaucoup parlé. Puis d'ailleurs il y a eu différentes
versions, parce qu'on a parlé beaucoup aux élus de la couronne nord. On a
parlé, tu sais, bon, évidemment, la ville, à l'est de Montréal, etc. Mais le
problème, là, puis la raison pour laquelle - tu sais, moi, j'ai beaucoup de
travail dans la vie, j'ai d'autres choses à faire que m'asseoir en commission
parlementaire - la raison pour laquelle je fais ça, c'est qu'on est dans un
cul-de-sac, en ce moment, où il y a tellement d'appétit pour le transport
collectif au Québec, qu'il faut se donner les moyens que le gouvernement du
Québec...
Là, c'est la CAQ qui est là, mais, un
jour, peut-être, ce ne sera plus la CAQ, on ne sait pas, tu sais. Peu importe
c'est qui, le gouvernement du Québec, je pense que c'est normal, ils le font en
Ontario, ils font en Colombie-Britannique. Pourquoi, au Québec, on n'aurait pas
cette capacité-là à l'échelle gouvernementale, à l'échelle nationale? Pourquoi
on dépendrait d'une filiale de la Caisse de dépôt, d'un bureau de projet... des
bureaux de projets éparpillés. Je pense que le Québec mérite, au même titre que
les autres endroits du Canada, disons, qui sont les plus intéressés par le
transport collectif, en l'occurrence la Colombie-Britannique et l'Ontario,
mérite d'avoir cette capacité-là aussi. Et, quand on va enfin avoir créé cette
première équipe là, cette équipe-là, je l'ai dit, le premier mandat, moi, que
je vois, c'est l'est de Montréal.
Puis je dois dire, là, je fais une
parenthèse, je suis très, très étonnée du peu d'intérêt de mon collègue pour un
projet dans la l'est de Montréal, parce qu'il y a des collègues libéraux dans
l'est de Montréal.
M. Derraji : Mme la
Présidente, elle me prête des intentions, s'il vous plaît. Je n'ai pas parlé.
Vous allez... sur le fond. S'il veut que je parle de l'est, je vais parler de
long et en large, là. Je n'ai aucun problème...
Mme Guilbault :Bien, on pourrait, oui...
M. Derraji : ...probablement,
par coeur, aucun problème.
La Présidente (Mme Maccarone) : ...c'est
parfait.
M. Derraji : Vous avez reçu
l'offre. Qu'avez-vous fait depuis que vous avez reçu l'offre de l'ARTM...
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
C'est beau. Je vous ai entendu...
M. Derraji : Pas de problème.
La Présidente (Mme Maccarone) : ...faire
attention.
Mme Guilbault :En tout cas, nous, de notre côté, on a beaucoup
d'empressement, Mme la Présidente, à trouver un porteur de projet pour réaliser
un projet dans l'est de Montréal. Et, même si on prend juste le projet de l'est
de Montréal, on ne va pas, du jour au lendemain, être capable de faire un
projet de cette envergure-là, qui couvre l'est de l'île jusqu'à la
Pointe-aux-Trembles, ensuite de ça, qui va se ramifier au nord. On ne va pas
être capable de réaliser ça du jour au lendemain. Alors, quand le collègue
dit : On veut faire une agence pour juste quelques projets comme si, puis
peut-être que j'ai mal interprété, mais comme si c'était quelque chose de pas
compliqué, d'insuffisamment d'envergure ou de complexité pour créer une entité
qui serait capable de le réaliser.
Mais nous, notre postulat, Mme la
Présidente, c'est que cette expertise-là, en ce moment, n'existe pas. Elle
existe en Ontario, elle existe en Colombie-Britannique. La capacité d'une
nation et d'un territoire de se donner les moyens de réaliser du transport
collectif d'envergure et aussi d'avoir la vision nationale. Parce qu'un jour,
c'est bien beau, là, il y a le REM dans l'ouest, là, puis effectivement il va
sur la Rive-Sud à Brossard, il va aller à Deux-Montagnes, mais, ensuite de ça,
un jour, on peut penser après nous, nous, on ne sera pas élus ici
éternellement, après nous, il va y avoir d'autres députés, il va y avoir
d'autres gens, d'autres générations. Ils vont vouloir, un jour, connecter tout
ça, puis avoir la grande toile de mobilité durable dont j'ai souvent parlé.
Puis c'est la même chose à Québec, là on commence à Québec, mais, un jour, je
lisais un article, on va atteindre 10,6 millions d'habitants en 2071 dans la
grande région, ici. Alors, ça va prendre plus que même ce qu'on est en train de
prévoir, en ce moment, probablement, en 2071, c'est dans longtemps.
• (16 h 10) •
Alors, ce que je veux dire, Mme la
Présidente, c'est que ça prend, un jour, un gouvernement qui a la volonté et le
courage, et qui met les efforts pour se donner cette capacité-là. Ça va bien
au-delà de nous. Ça va bien au-delà de moi, la députée Louis-Hébert et de nous
tous ici, autour de la table, c'est quelque chose qui va être pérenne et qui va
donner au Québec les mêmes moyens que d'autres territoires du Canada qui sont
avancés en mobilité.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Bien,
peut-être, je rebondirais... Avant de revenir à ce qu'on discutait tout à
l'heure, là, j'aurais tendance... En fait, je voudrais vous poser la question,
Mme la ministre : Pourquoi...
M. Grandmont : ...pourquoi
avoir attendu six ans avant de créer cette agence-là si on est si empressé de
vouloir créer du transport collectif ou, en tout cas, les transports complexes?
Encore une fois, là, on est sur le transport routier puis sur le transport
collectif. On pourra reparler plus longuement un peu plus tard, mais... quand
on regardera le mandat, notamment à l'article 4, mais pourquoi avoir
attendu aussi longtemps, finalement, deux ans depuis que vous êtes ministre
puis quatre ans avant, finalement, à ne pas tant livrer que ça? Pourquoi avoir
attendu six ans si c'est si important que ça d'avoir une agence pour créer...
pour reprendre le contrôle de destinée de nos projets de transport complexes au
Québec?
Mme Guilbault :Bien, premièrement, c'est ça. Moi, j'aime beaucoup, tu
sais, parler de ma propre fougère. Moi, ma fougère, c'est les transports depuis
deux ans et, en deux ans, c'est mon troisième projet de loi. Je tiens à le
dire, c'est une cadence quand même intéressante pour un ministre des
Transports. Puis quand je suis arrivée, il fallait le faire, le projet de loi.
Et je prends témoin mes équipes ici en arrière, là, dont plusieurs qui ont
travaillé dessus. Ça a l'air simple comme ça quand on arrive ici, puis qu'on
tourne les pages du cartable, puis qu'on en parle, mais c'est très, très, très
complexe. Puis une chance qu'on les a pour faire ça, puis, je pense, vous le
savez, là, puis ils vont probablement... on va avoir beaucoup de questions,
puis ils vont venir nous aider, nous répondre.
Donc, juste élaborer la pièce législative.
Ensuite de ça, évidemment, il y a transmission, il y a les commentaires, la
bonification, les modifications, on parle aux... Tu sais, c'est long, faire ça,
là. Alors, en partant de... Moi, j'ai été nommé le 20 octobre 2022, je
l'ai déposé de mémoire le 8 décembre 2023. Pratiquement un an, là. Alors,
c'est peu, c'est dire la volonté qu'on avait, puis ça a été compliqué, je peux
vous le dire. Puis on a réussi. Donc, ça témoigne, je pense, hors de tout doute
de la volonté qu'on a d'enfin régler cet enjeu-là, parce que j'ai dit : Il
serait facile pour moi de ne pas le faire, puis le prochain s'arrangerait avec
ça, puis ça va... on va comme ça tourner en rond d'un ministre à l'autre.
Alors, moi, je veux... Puis je suis certaine que les collègues des autres
partis partagent le souci... en tout cas, j'espère qu'ils partagent le souci de
donner à une nation comme le Québec les moyens de prendre le contrôle du
développement du transport collectif sur le territoire, au-delà des différents
bureaux de projet, puis de l'éparpillement, puis du bon vouloir de l'un ou
l'autre, là. Alors, ça, c'est la première chose.
Puis, sinon, bien, sur les six ans, parce
qu'il reste que je suis dans ce gouvernement-là moi aussi depuis six ans, il
faut quand même dire : Il y a eu deux, trois ans de pandémie. Je pense
qu'il n'y a personne ici... Si on était arrivé en pleine pandémie avec projet
de loi sur Mobilité Infra Québec, tout le monde aurait ri de nous, puis avec
raison, parce que ce n'était pas le temps de s'occuper de ça. Donc, alors,
c'est ça, mais on règle le problème. Et qui aurait cru que c'est la CAQ qui
réglerait enfin le problème du transport collectif? Tu sais, quand on regarde
les chiffres d'investissements, c'est la CAQ qui a le plus investi. Quand on
regarde le projet de loi que j'ai choisi de déposer, malgré tous les propos
qu'on peut tenir sur le transport collectif et la CAQ, il reste que c'est la
CAQ qui en aura fait le plus. Et, malgré l'absence de Mobilité Infra Québec, la
pandémie et compagnie, on est en train enfin de réaliser le prolongement de la
ligne bleue actuellement. Malheureusement, les trois stations ont fermé, on le
sait, mais les cinq nouvelles stations qui sont... De toute façon, on faisait
une pelletée de terre, mais ça n'empêche pas que le projet est en train de se
faire, on a signé le contrat du tunnelier. Donc, bref, quand même, on a été
capable de porter à réalisation, malgré des moyens limités, le prolongement de
la ligne bleue qu'on attendait depuis près de 40 ans, la dernière station
ayant été inaugurée en 1988.
Donc, le bilan en transport collectif est
assez intéressant. Mais au-delà de nous, au-delà que je l'ai dit, au-delà des
députés qui sont ici, dans les prochaines législatures, les prochaines
générations, ce qu'on fait en ce moment avec Mobilité Infra Québec, c'est vraiment
de faire entrer le Québec dans une nouvelle ère où il va devenir souverain en
matière de développement du transport collectif.
M. Grandmont : Oui, oui, je
suis d'accord avec l'entièreté de la phrase, là, avec la virgule ou sans la
virgule, là, de toute façon. Je voulais savoir... Oui, c'est ça. En fait, je
pense qu'au fil des échanges qu'on a eus ensemble, on a compris, là, que le
tramway de Québec pourrait démarrer éventuellement quand on aura des signatures
puis des preuves de ce démarrage-là, mais il pourrait démarrer avant, donc, la
constitution de cette agence Mobilité Infra Québec. On a la ligne bleue.
J'imagine que c'est ce qui était prévu à l'horaire vendredi, là, c'était une
pelletée de terre ou l'annonce, en tout cas, du démarrage, comme un peu plus
officielle, là, des travaux, là. Est-ce qu'on n'était pas en train de faire la
démonstration, finalement, qu'on n'a pas tant que ça besoin d'une agence pour
faire du transport collectif si le tramway peut se faire ça sans Mobilité Infra
Québec, puis si la ligne bleue, on peut le faire sans Mobilité Infra Québec,
puis si le REM, on a pu le faire sans CDPQ Infra?
Mme Guilbault :Mais, en fait, le REM, on l'a fait avec CDPQ Infra, mais...
M. Grandmont : Oui, oui,
c'est ça, exactement. Mais ma question, c'est... dans le fond, je reviens sur
la lucidité, la nécessité d'avoir une agence. Le tramway, ce ne sera pas
l'agence, vraisemblablement. La ligne bleue, ce n'est pas l'agence non plus. Le
REM, c'est un autre mode qu'on a utilisé, mais donc on est capable de
produire...
M. Grandmont : ...du transport
collectif au Québec sans... à partir du moment où on décide qu'on s'y met pour
vrai, parce que c'est toujours ça l'enjeu, c'est vrai que... puis je partage
l'avis de la ministre là-dessus. Ça a tourné en rond, pas mal, puis c'est vrai,
là, la pandémie, c'est vrai que ça a été compliqué aussi, je l'accorde, même si
on aurait pu développer du transport collectif, ça n'aurait pas été un bon
moment aussi pour activer les mécanismes, les leviers économiques qu'on a au
Québec aussi. Moi, je pense... en tout cas, à contrario de ce que dit... de ce
qu'a avancé la ministre, on aurait pu faire des projets dans ce contexte-là,
alors que, justement, tout était arrêté, tout était inutilisé. On aurait pu
partir des chantiers avec des bonnes mesures de protection. Moi, je pense au
contraire que c'était une bonne occasion de repartir sur une nouvelle track.
Mais donc ma question, dans le fond,
c'est... si on est... si on est capable de faire la ligne bleue, le
prolongement qu'on veut annoncer très prochainement, parce que j'imagine qu'il
y aura une nouvelle conférence de presse, si on... le tramway peut se faire, à
quoi ça sert de faire une agence? Finalement, on est capables, avec un peu de
vouloir, les outils qu'on a à l'intérieur du ministère des Transports et de la
Mobilité durable, en partenariat avec les municipalités. Ça se fait, du
transport collectif. Pourquoi une agence?
Mme Guilbault :Bien, le collègue me donne les trois exemples de projet...
bien, en fait, deux exemples de projets qui sont en train de se faire en ce
moment. Moi, je lui parle des autres projets qui ne sont pas en train de se
faire. C'est précisément ça, le point. La STM en ce moment est occupée avec la
ligne bleue et avec le prolongement du SRB Pie IX. Et la caisse est sur le
REM et sur la phase un du tramway. Mais je l'ai dit tout à l'heure, là, la
phase un, nous, on s'est engagé sur la phase un, mais le projet cité,
certainement que mon collègue a lu le rapport que la caisse a déposé le
12 juin, il y a plusieurs phases là-dedans. Donc, au-delà de la phase un
du tramway qui va jusqu'à Charlesbourg, éventuellement, fort probablement, ce
tramway-là va être prolongé. Est-ce que la caisse va vouloir le faire au
complet? Tu sais, pour l'instant, on est sur la phase un, là. Et la lettre
mandat qu'on est en train de finaliser, ça va être pour la phase un.
Mais donc tout ça pour dire qu'il y a...
il y a des endroits en ce moment qui attendent d'avoir un projet, et même les
endroits qui sont actuellement capables d'en faire ne peuvent pas tout faire.
Et la STM, qui fait la ligne bleue, la ville de Montréal qui gère la STM, tous
deux sont venus en commission nous dire que c'est une bonne chose de faire Mobilité
Infra Québec. La Caisse qui fait le REM et qui va faire la phase un du tramway,
est venue nous dire que c'est une bonne chose d'avoir Mobilité Infra Québec.
Et je reviens toujours avec mon exemple du
projet dans l'est de Montréal, parce que, pour moi, c'est un des exemples les
plus probants d'un projet qui est en... je ne dirais pas en suspend, parce que,
comme je disais, effectivement, la RTM est capable quand même de faire avancer
certaines phases d'avant projet ou d'avant avant-projet. Mais, à un moment
donné, on va arriver au stade où il va falloir passer à autre chose, là, que
juste de la planification puis des rapports. Puis, si on veut avoir cette
capacité-là, on le sait, là, la genèse de ça, là. Au début, ça a été la caisse
qui était dans le... On l'appelle REM de l'Est, à l'époque, et là ça a été
compliqué, parce que, bon, il y a eu toutes sortes... Moi, je n'étais pas
ministre des Transports dans ce temps0là, mais ça a été très compliqué. La
caisse est sortie de ça. Ça fait que, là, ça, là, ça a été l'expérience de la
vraie vie, parce que la caisse a fait le REM dans l'Ouest, ça a bien été, tout
allait bien. Ça fait qu'on se dit : Parfait, on va leur demander de faire
un REM dans l'est. Et là, il y a eu des enjeux. Et là, la caisse s'est retirée.
Ça fait que, quand on s'est retrouvé, qu'est-ce qu'on fait avec ça? On a envoyé
ça à la RTM, mais on sait que la RTM ne réalise pas de projets, mais on ne
voulait, tu sais, pas perdre de temps. Ça fait que c'est parfait, la RTM a fait
un travail avec la Ville de Montréal, avec mon ministère, avec la STM.
Mais là on se retrouve à un moment donné,
on fait des rapports, on fait des rapports, mais un jour il faut arriver à la
réalisation et on n'a pas de porteur pour l'est en ce moment. Même chose sur la
rive sud. Je ne sais pas s'il parle, des fois, mon collègue, sûrement, à des
gens de l'agglomération de Longueuil, eux aussi voulaient un projet. Et, au
départ, c'est la caisse qui devait le faire. Il y a eu des études, et tout ça.
Et là, finalement, la caisse a annoncé, là, il y a quelques semaines,
officiellement, qu'elle se retirait du projet de la Rive-Sud. Et moi, je
parlais avec la mairesse de Longueuil, qui est aussi présidente de l'agglo,
puis je lui disais : Tu sais... parce qu'elle disait : Là, qu'est-ce
qu'on fait? La caisse s'en va. Je lui dis : Bien, moi, je travaille sur
quelque chose, tu sais, puis ça va nous donner juste... Ça va nous affranchir
de cette dépendance-là qu'on avait à la caisse, parce que le premier projet
qu'on a fait avec elle, quand on l'a créé, «on» étant le Parti libéral à
l'époque, en 2015, le premier projet a bien fonctionné. Donc, on a comme
reproduit la chose, on a transposé ça, tu sais, maintenant, si tu veux un
projet, on va faire un REM à telle place, un REM à telle autre place, on va
reproduire ça partout. Mais premièrement, ça ne veut pas dire que le même REM
est bon partout. Puis deuxièmement, si la caisse ne peut pas ou ne veut pas le
faire...
• (16 h 20) •
Parce que, tu sais, la caisse, là, des
fois, on disait : Tu sais, eux autres, ils pensent juste au rendement,
puis tout ça. Mais la caisse, il faut qu'elle génère du rendement. Le mandat de
la Caisse de dépôt, il est double, là, le rendement et le développement du
Québec. Ça fait qu'ils font des projets au Québec. Ils aiment ça, faire des
projets avec nous au Québec, investir au Québec. Mais, en même temps, il y a
des considérations de rentabilité, puis c'est normal. Nos fonds de retraite
sont là. Moi, le jour où la Caisse dit : J'arrête de penser à la rentabilité,
puis adviendra ce qu'adviendra des fonds de retraite, je peux vous dire qu'il
va y avoir un tollé tantôt, là, donc, et c'est normal.
Alors, je ne pense pas que le destin du
transport collectif au Québec doit systématiquement dépendre de la Caisse de
dépôt, parce que...
Mme Guilbault :...ce n'est pas réaliste, ce n'est pas son mandat. Et
elle-même dit que c'est une bonne chose de se créer nos propres moyens, tout
comme la STM qui pourtant est capable d'en faire, mais ne peut pas tout faire,
tout comme la ville de Montréal, tout comme la ville de Laval, le maire de
Laval très, très enthousiaste, qui est venu dire que c'est une bonne idée parce
que lui aussi voudrait des projets. Puis, bon, là-bas aussi, là, il y a des
projets dont on parle depuis longtemps qui ne se sont pas fait encore. Donc,
toutes les municipalités qui sont, puis c'est des grandes municipalités qui
sont venues, la ville de Québec, la même chose, les grandes municipalités qui
sont en commission nous dire que c'est une bonne chose. Les sociétés de
transport sont venues en commission nous dire que c'est une bonne chose.
Alors... Mais c'est eux, les... eux, elles? Les transports, les villes, donc,
elles, les premières, qui auraient pu dire : Bien non. Attendez, là. Oui,
il y a eu le cas de l'Outaouais, mais sinon, c'est elles les premières qui
auraient pu dire : Attendez, là. Non, non, nous autres, on veut... Non.
Parce qu'elles comprennent qu'on est à un carrefour où on n'est pas
suffisamment bien nantis en termes de moyens, puis de capacité, puis de
planification, puis de vision nationale du transport collectif.
M. Grandmont : Vous
revenez souvent sur... sur le fait... Ah! Bien, d'abord venir juste sur la CDPQ
Infra, là. Moi, je suis... Je partage beaucoup de vos points de vue là-dessus,
hein? C'est vrai qu'un modèle d'affaires ne peut pas être répliqué partout, là,
évidemment, on s'entend là. La... Il y a un bon mode pour chaque... pour chaque
endroit, en fait, pour chaque type d'utilisation du transport collectif qu'on va
faire. Évidemment, l'insertion n'est pas si évidente que ça, là.
Pour un REM, c'est sur... C'est sur des
viaducs, en fait, c'est surélevé. Ça peut avoir des impacts. Je ne verrais pas
ça débarquer... Je ne verrais pas ça débarquer au centre-ville de Québec, par
exemple, là. C'est un exemple où ça aurait peut-être un peu plus de difficulté
à bien s'harmoniser. Puis évidemment, bien, la notion de rendement vient un peu
changer la donne. L'organisation des revenus, la répartition des... la charge
aussi de ce projet de transport collectif là, c'est un peu contre-intuitif de
penser que des projets où on opère un système de transport collectif va générer
des revenus. Vous le savez bien, toutes les sociétés de transport ne génèrent
pas des revenus. On a besoin d'injecter des fonds publics dans les projets de
transport collectif, dans les opérations. On a besoin de le faire comme pour
les routes aussi. On a besoin de le faire pour les écoles, on a besoin de le
faire pour les hôpitaux. Il n'y a aucune de ces infrastructures-là qui génèrent
des profits. C'est des services publics qu'on va se donner. Donc, ça, je pense
qu'on se rejoint là-dessus.
Vous revenez souvent, c'est sûr, et c'est
là où je voulais aller, là, vous revenez souvent sur le fait qu'il y a plusieurs
des groupes qu'on a entendus pendant les audiences particulières dire qu'ils
étaient en accord avec la création de Mobilité Infra Québec. Je ne sais pas si
vous avez eu la chance ou la malchance, je ne sais pas comment il faut le
prendre, de m'entendre dans mes... dans mes... lors de mon vote sur le
principe, mais j'ai bien insisté sur le fait que la plupart des intervenants
qui sont venus, oui, ont manifesté un certain appui à la création, à l'idée
d'avoir une agence qui créerait, qui accélérerait la création de projets de
transport collectif. Le transport routier, on n'a pas eu trop, trop, tout le
temps leur avis là-dessus ou leur appui là-dessus, mais la plupart du temps ça
venait avec des grosses conditions. C'était souvent des «oui, mais». Il y en avait
plusieurs.
Puis je veux juste vérifier avec vous que
vous avez... Puis j'en... Je ne vous en ferai pas la lecture ici, là, mais dans
mon allocution dans le vote sur le principe, j'ai bien listé plusieurs des
éléments qui étaient des conditions à l'appui de l'ensemble de ces groupes-là.
Donc, j'espère que vous en avez, tout comme moi, pris note évidemment, là,
pendant les audiences particulières.
J'aimerais revenir sur la première
conversation qu'on a eue, là, avant que je passe la parole tout à l'heure à mon
collègue de... le collègue député de Nelligan. Vous avez parlé d'agilité. Je
vous demandais : Est-ce que, dans le fond, le projet de loi no 62,
sur lequel on a eu... on a participé à l'adoption aujourd'hui, allait aider
Mobilité Infra Québec à réaliser son mandat et lui donner l'agilité? Le projet
de loi no 62 est aussi valide pour le ministère des Transports et de la
Mobilité durable, que je sache. Alors, est-ce que, encore une fois, je reviens
avec ma question, si on donne les pouvoirs qui sont inclus dans le p.l.
no 62 au ministère des Transports et de la Mobilité durable, en quoi,
l'agence Mobilité Infra Québec est nécessaire?
Mme Guilbault :Vous m'excuserez d'une... un enjeu logistique. Mais c'est
correct, allez-y.
M. Grandmont : Voulez-vous
que je répète la question?
Mme Guilbault :Oui, s'il vous plaît.
M. Grandmont : Oui? O.K.
Ce que je disais, c'est que dans le... Dans le fond, je vous ai demandé tantôt
si l'agilité de Mobilité Infra Québec était en quelque part supportée par le
projet de loi no 62. Vous m'avez répondu oui. Alors, moi, je vous fais
valoir que le projet de loi no 62 s'applique aussi au ministère des
Transports et de la Mobilité durable. Donc, le ministère, le MTMD pourrait
aussi développer des projets de transport complexes et profiter de ce qui est
dans le p.l. no 62, dans le p.l. no 62, pour réaliser des projets de
transport complexes. Donc, je reviens à ma question. Sachant que le ministère
aussi a ces pouvoirs-là, en quoi ça vaut la peine, en quoi, dans le fond, c'est
un argument de dire que ça donne de l'agilité à Mobilité Infra Québec, puis ça
va être une valeur ajoutée? Et, dans le fond, est-ce qu'on n'aurait pas...
M. Grandmont : ...de faire
ces projets complexes là à l'intérieur même d'une équipe constituée au sein du
ministère?
Mme Guilbault :Oui, non, mais ça, j'ai déjà répondu puis et je l'ai dit
souvent en commission, en consultation, on en parlé... J'ai parlé souvent du
projet de loi n° 62, premièrement, comme étant
nécessaire, pas juste pour mon projet de loi n° 61,
dans l'ensemble de nos projets d'infrastructures. C'était ça, le propos du
projet de loi n° 62. Ça s'applique à tous les projets
d'infrastructure, à tous mes projets majeurs au ministère, puis j'en ai beaucoup
dans le routier. Ça fait que, oui, effectivement, ils vont bénéficier de ça.
Mais ça ne... ça ne règle pas la question du manque d'expertise, puis ça ne
règle pas tout ce que j'ai parlé tout à l'heure en termes de... de culture,
de... d'attractivité. Tu sais, ce n'est pas.... c'est... On reste quand même
dans la fonction publique, ça fait que oui, on gagne en agilité puis on
gagne... on gagne surtout en marge de manœuvre pour les fameux contrats
collaboratifs, là, dont on a entendu parler notamment par Pomerleau puis
l'Association des grands constructeurs, je pense, qui est venue aussi, puis
d'autres qui nous en ont parlé. Alors, oui, mais on revient à la discussion
qu'on a eue dans les premières questions du député, là, auxquelles j'ai déjà
répondu.
M. Grandmont : Donc, je n'ai
pas plus d'arguments qui nous démontrent finalement, en tout cas sous l'angle
du p. l. n° 62, que Mobilité Infra Québec est plus...
est absolument nécessaire.
Peut-être... peut-être reposer une
question, revenir sur la question de la culture, là. Qu'est-ce qui fait...
C'est quoi le problème de la culture au ministère des Transports et de la
Mobilité durable? Qu'est-ce qui... qu'est ce qui fait problème dans la culture
au MTMD qui empêche ce ministère-là de réaliser des projets de transport
complexes?
Mme Guilbault :Non, mais il y a... Je n'ai pas dit qu'il y a un problème
avec la culture. J'ai dit qu'on veut une culture organisationnelle différente,
donc créer une nouvelle équipe dans une culture organisationnelle différente de
ce qui se fait dans la fonction publique. Si on crée ça dans le ministère, ça
va être la même chose que tout ce qu'il y a déjà dans le ministère et dans les
autres ministères, or... puis on fait un peu le... Bon, je ne vais peut-être pas
m'aventurer dans des parallèles avec avec la santé, parce que c'est sa fougère
puis je ne veux pas m'en mêler. Mais moi, j'aime beaucoup qu'on se compare à
justement la culture de la Caisse de dépôt qui est une équipe agile, mobile,
pas mobile... mais tu sais, comment je pourrais dire? tu sais, par exemple, là,
eux, là, ils sont capables d'ajuster leur équipe au besoin, là. Tu sais ce que
veux dire, dans la fonction publique, ça ne fonctionne pas comme ça, là, tu ne
peux pas... Juste dans la gestion des ressources humaines, c'est très
différent. Dans l'attractivité, je l'ai dit, oui, le salaire, mais tu sais
l'ensemble de... Aller travailler dans une agence hors fonction publique, ce
n'est pas pareil comme aller travailler dans la fonction publique. Je l'ai dit
tout à l'heure, il y a peut-être... il y a probablement des gens en ce moment
qui ne travaillent pas chez nous parce que, pour diverses raisons, ça ne les
intéresse pas, notamment des gens... ou peut-être qu'ils pensent qu'ils n'ont a
pas... ils n'ont pas nécessairement leur place parce qu'en ce moment eux
travaillent sur du transport collectif, mais qu'ils pourraient être attirés par
une nouvelle équipe qui se concentre exclusivement là-dessus, tu sais.
Puis parce que, si on prend l'exemple de
la Caisse de dépôt, toujours sur le REM, il y a beaucoup de gens qui venaient
de l'extérieur pour travailler sur le REM parce que, même au Québec, on n'avait
pas suffisamment de ressources. Donc, c'est un peu le même principe devenir une
espèce de pôle d'attraction des meilleures ressources, puis actuellement il y
en a déjà certainement au Québec, là, peut-être dans les différents bureaux de
projet, dans les firmes, comme je l'ai dit. Il y en a sûrement ailleurs aussi.
Alors, c'est ça, exactement. Puis je répète, puis j'insiste, là, en Ontario et
en Colombie-Britannique, on a ça aussi, puis ce n'est pas pour rien qu'ils ont
fait ça. Ça ne se peut pas que l'Ontario, la Colombie-Britannique, les deux,
aient eu la mauvaise idée de se doter de ce type d'équipe là, là. Alors, je
pense que le Québec est rendu là.
• (16 h 30) •
Moi, je le sais, j'ai des FPT depuis deux
ans, du transport, le fédéral, provincial, territorial, puis je me tiens
beaucoup avec les autres ministres du Transport évidemment, puis le ministre
fédéral, puis... puis c'est ça, puis, tu sais, on le voit, là, les les les
endroits les plus intéressés puis préoccupés par le transport collectif, c'est
vraiment la Colombie-Britannique puis l'Ontario, puis ça se comprend aussi, la
densité, puis tout ça, l'organisation de la société, et... et c'est ça alors,
puis... puis nous, on en fait partie. Tu sais, souvent, on se parle les trois
ensembles, puis on revendique des fonds parce qu'eux comme moi sont conscients
que ça n'a pas de bon sens que le BI ait fini 2023 puis que le prochain
programme soit en 2026. Ça fait que tous les trois, on est d'accord là-dessus,
puis qu'ils ne payent plus de routes, etc. Mais, en tout cas, on reviendra
là-dessus, je suis certaine. Donc, tout ça pour dire qu'on est trois à être
très soucieux puis intéressés par le transport collectif à l'échelle nationale
de chacune nos nations, mais les deux autres sont plus avancés que nous parce
qu'ils ont cette instance-là et nous on ne l'a pas. Alors, je pense que le
temps qu'on l'ait aussi.
M. Grandmont : Vous... vous
mentionnez souvent, là, que... puis on peut même remonter à vos différentes
entrevues que vous avez données, là, juste avant l'été, vous parliez de
reprendre en main la destinée du transport collectif...
16 h 30 (version non révisée)
M. Grandmont : ...puis on va
en parler plus tard, mais quand même, je ne peux pas m'empêcher de... parce qu'on
parle de la culture, c'est quand même intéressant comme angle. Vous dites :
Peut-être qu'on va réussir à attirer des gens qui ont vraiment envie de
développer du transport collectif dans une équipe spécialisée puis qui va...
qui va... tu sais, qui va travailler pour déployer ça partout au Québec. Je
peux... Je peux évidemment le... tu sais, approuver sur, effectivement, c'est
le genre d'environnement dans lequel je connais beaucoup de gens qui aimeraient
travailler, là. Je pourrais vous envoyer des CV si jamais... Mais, en fait,
Mobilité Infra Québec ne fera... peut ne pas faire que du transport collectif,
là, je veux dire, c'est quand même assez écrit noir sur blanc dans le projet de
loi. Je ne me trompe pas, là?
Mme Guilbault :Oui. C'est des projets de transport complexes.
M. Grandmont : Complexes.
Donc, ce n'est pas juste du transport collectif.
Mme Guilbault :Bien, à l'origine, pour le besoin de base, c'est ça. Mais,
comme je l'ai déjà expliqué, un jour, dans un... à un micro quelconque, je...
Puis c'est un peu le même esprit que le projet de loi n° 48,
qu'on a fait, le dernier projet qu'on a fait ensemble. Quand on voulait nous
cantonner dans des formulations trop précises ou des choix de technologie des
caméras d'autobus, et moi, j'essayais de faire comprendre... c'était le Parti
libéral à l'époque, c'était... bus-patrouille, et tout ça, j'essayais de leur
expliquer qu'on n'a pas avantage dans une loi à se cantonner ou à se
restreindre dans une mission ou dans un libellé quelconque, dans un article de
projet de loi, parce que, ce qu'on veut, c'est donner la marge de manœuvre au
gouvernement ou, tu sais, à celui qui va utiliser cette loi-là.
Ce qu'on veut, comme législateurs, c'est
que le gouvernement du Québec, peu importe c'est qui, le parti politique qui le
forme, dispose de suffisamment de marge de manœuvre pour pouvoir être agile,
pour pouvoir bouger, pour pouvoir essayer des choses sans à chaque fois revenir
en commission parlementaire remodifier la loi. Donc, puis, tu sais, quand on
fait des règlements parallèles, c'est le même principe. Il faut quand même
donner au gouvernement du Québec les moyens de gérer sa fougère. Je reviens
toujours à ça, mais pour gérer ta fougère, il faut que tu puisses avoir une
certaine marge de manœuvre. Donc, moi, je ne vois pas l'intérêt, parce que, j'imagine,
ça va venir dans un autre article.
D'ailleurs, là on est à l'article un,
hein? Je précise. Mais on a déjà beaucoup de discussions, puis qu'il ne faudra
pas se surprendre, le moment venu, quand on sera cet article-là, quand je vais
dire que j'ai déjà tout expliqué ça, là. Tu sais, c'est correct qu'on fasse un
tour d'horizon, mais, tu sais, on est juste à l'article un, là. Mais... Qu'est-ce
que je disais donc? Ah! c'est ça, la marge de manœuvre sur la mission. Parce
que la mission est à l'article 4. Ça fait que c'est sûr qu'à l'article
quatre je vais dire que j'ai déjà expliqué ça à l'article un. C'est juste ça
que je veux dire au micro.
Mais, sur la mission, moi, je pense que c'est
important, sans tomber dans quelque chose qui serait trop vague, mais «projet
de transport complexe», quand même assez clair, c'est des projets de transport,
puis il faut qu'ils soient, tu sais, complexes. On ne parle pas de paver une
route au coin de la rue, là. Alors, moi, je trouve que c'est sain de se donner
de la marge de manœuvre dans une loi. Puis, si, un jour, quelqu'un veut confier
d'autres types de projets, ça pourrait être possible. Mais je ne vois pas, à
part de faire possiblement des discours puis des fixations sur le troisième
lien dans la commission, ce qui est tout à fait... ce qui est tout à fait
possible, puis les gens ont le droit de faire ça, mais au-delà du troisième
lien ou de n'importe quel projet, je ne vois pas du tout en quoi ce serait
préjudiciable pour le bien des projets de transport collectif que d'avoir une
mission plus large, qui ne prescrit pas ou qui ne proscrit pas autre chose que
les transports collectifs. Je ne sais pas si c'est clair. Tu sais, l'important,
c'est que les projets de transport collectif puissent se faire, et c'est ça
le... c'est pour ça qu'on crée Mobilité Infra Québec. Si c'était pour faire
juste du routier, on ne s'embêterait pas à créer ça, tu sais. Donc, moi, c'est
comme ça que je le vois, Mme la Présidente.
M. Grandmont : Bien, moi, je
suis bien content que Mme la ministre élabore beaucoup plus que le simple sens
de ma question, là. J'y allais vraiment sur la question de la culture
organisationnelle. Donc, j'espère qu'elle répondra à mes questions quand même
quand on sera rendu à l'article 4 notamment. J'aurai des angles différents.
Donc, j'espère qu'elle saura trouver une façon différente d'y répondre sans
répéter ce qu'elle aura dit à l'article 1. Donc, ça, juste mentionner que,
tu sais, elle a cité d'autres sociétés de transport, notamment à Toronto puis
en Colombie-Britannique, puis, à ma connaissance, ces sociétés de transport là
ne sont affectées qu'à réaliser des projets de transport collectif. Donc, on
pourra discuter aussi des différences entre comment ça se passe ailleurs, qu'est-ce
qu'on veut créer aussi au Québec. Parce qu'à la fois dans la culture
organisationnelle que dans ce qu'on se donne comme mandat, bien, il y a des
différences assez importantes. Tantôt, Mme la... bien, en fait, au début de
notre conversation sur l'article 1, Mme la ministre a dit... elle n'a pas
dit que le fait que les employés de la fonction publique étant syndiqués, c'était
un problème, elle n'a pas dit ça, mais, quand même, on sentait que c'était...
disons, c'était contraire à l'agilité recherchée. Je vais le dire comme ça.
Puis elle pourra préciser sa pensée parce qu'elle a quand même abordé ça quand
elle parlait de l'agilité.
Donc, est-ce que le fait que les
syndicats...
M. Grandmont : ...syndicat
soit dans... Est-ce que le fait que dans les... Le syndicat, dans une fonction publique,
est-ce que c'est un... est ce que ça vit un peu crisper un peu l'agilité
nécessaire à ce qu'on veut avoir, finalement, dans Mobilité Infra Québec?
Mme Guilbault :Bien, ce n'est pas ça du tout que j'ai dit. J'ai dit que,
dans la fonction publique, on fonctionne avec des conventions collectives, avec
une certaine culture organisationnelle. J'ai moi-même été fonctionnaire et
syndiquée, donc je sais très bien comment ça se passe. Et c'est une façon de
faire et c'est bien correct, c'est comme ça. Puis, comme je dis, j'ai été moi
même fonctionnaire, j'ai le plus grand respect. Mais avec Mobilité Infra
Québec, on souhaite créer quelque chose de différent, tout simplement. Puis je
pense que ça aussi, c'est sain. Tu sais, on parlait tout à l'heure de toujours
reproduire des REM sous prétexte que le premier REM a été le bon moyen. Il
faut, des fois, être capable d'essayer autre chose, tu sais, puis d'innover.
Alors ça, c'est pour nous une manière d'innover.
M. Grandmont : Je suis tout à
fait d'accord, là, on ne peut pas toujours reproduire de façon identique, là,
les moyens, les mêmes moyens en espérant des résultats différents aussi,
évidemment.
Mme la ministre a dit vouloir s'inspirer
en quelque part d'un peu de la culture organisationnelle de CDPQ Infra. À votre
connaissance, Mme la ministre, est-ce que les employés CDPQ Infra sont
syndiqués ou pas?
Mme Guilbault :Il faudrait... Bien, j'aurais une réponse, mais là il
faudrait que je le valide, là, parce que, tu sais, ce n'est pas une
organisation qui est sous ma responsabilité directe, là, mais on peut valider.
M. Grandmont : Non,
évidemment. Mais c'est parce que ça aurait pu... vous auriez pu avoir cette
réponse-là, puisque vous dites vous vous êtes inspiré de CDPQ Infra.
Mme Guilbault :Mais je n'ai pas l'impression, mais, tu sais, je
voudrais... il faudrait le vérifier, là. Tu peux-tu vérifier? Pour être sûr
d'avoir la...
M. Grandmont : En tout cas,
vous pouvez trouver la réponse, puis nous revenir, là, au fil des... de la
discussion.
Mme Guilbault :Mais des fois, c'est... Tu sais, des fois, il peut y avoir
certains employés syndiqués, d'autres non. Ça fait que, tu sais, en tout cas,
c'est ça. Même dans la fonction publique, là, tu sais, les cadres versus... Il
y a toutes sortes de classes de...
M. Grandmont : D'employés.
Mme Guilbault :Oui, c'est ça, là, tu sais.
M. Grandmont : De corps de
métier, etc. Oui. Donc, on dit vouloir créer, donc, une nouvelle... Parce que,
Mobilité Infra Québec, je comprends que ça va être une nouvelle société d'État,
à moi que je me trompe, là, c'est ça, c'est une société d'État, oui?
Une voix : ...
M. Grandmont : Oui,
effectivement, c'est ça. Donc, c'est une nouvelle société d'État qui va être
créée avec la création de Mobilité Infra Québec. On veut faire les choses
différemment. Il y a d'autres agences, d'autres agences de l'État, d'autres
sociétés d'État où les employés sont syndiqués. Je pense à la SAQ, je pense à
la SAAQ. Est-ce que, dans le fond, on n'est pas en train de vouloir créer
quelque chose de différent, puis finalement ça va se retrouver pareil?
J'aimerais juste avoir un peu, là, les réflexions de Mme la ministre par
rapport à ça, parce que ça semble être... On semble vouloir créer quelque chose
de différent. La notion de syndicalisme me semble être un peu au cœur des
réflexions là-dedans. Puis on se rend compte, finalement, que des agences ou
des sociétés d'État peuvent être syndiquées. Donc, dans quoi ça va... dans quoi
on va réussir à avoir cette agilité-là, que semble rechercher Mme la ministre,
au regard du syndicalisme?
Mme Guilbault :Bien, c'est justement ça, le point. Il faut l'essayer pour
pouvoir réussir à faire quelque chose de différent. Et si je ne m'abuse, mais
là il faudrait que je voie, ça a peut-être changé, je crois qu'en partie à la
SQDC il y a des endroits non syndiqués, mais ça a peut-être changé, là.
M. Grandmont : Non, ils sont
syndiqués par deux syndicats différents d'ailleurs.
Une voix : ...
Mme Guilbault :Mais pas partout, mais je pense qu'il y a des endroits, là,
mais encore là.
M. Grandmont : Mais mon seul
point, c'est que c'est possible, dans le fond, parce que Mme la ministre, elle
me semblait vouloir dire, au début, que dans la fonction publique, disons, au
sens large, il y a cette incapacité-là à développer une agilité. Puis on a
parlé de syndicat, tout ça. Puis là, bien, je fais juste lui dire : Bien,
écoutez, dans les sociétés d'État, il y a possibilité que les employés se
syndiquent aussi. Donc, est ce que... est ce qu'elle ne craint pas, c'est ma
question, est-ce qu'elle ne craint pas que, finalement, que cette agilité-là,
on la perde au fil du temps? Parce que les syndiqués... parce que les employés
pourraient se syndiquer.
Mme Guilbault :Oui, mais là on ne peut pas empêcher, mais on peut au moins
l'essayer. Mais c'est déjà prévu, l'article. Il est où, mon article sur les...
48. J'invite peut-être mon collègue, je ne sais pas, j'imagine qu'il a lu le
projet de loi, article 48, section II, Régimes de représentation
syndicale. Donc, les unités de négociation ont déjà été prévues pour certains
types d'emploi, qui... que raisonnablement on peut penser, qui vont être des
emplois nécessaires dans l'agence.
• (16 h 40) •
M. Grandmont : Absolument.
Mme Guilbault :Alors...
M. Grandmont : Donc, c'est...
Encore une fois, je reviens, moi, à ma question de départ, c'est :
Pourquoi créer une agence? Affirmer que, dans le fond, on veut créer quelque
chose à l'extérieur du ministère sous prétexte que l'appareil, la fonction
publique a comme un carcan. On évoque la question du syndicalisme. Puis après
ça, bien, effectivement, l'article 48, on se rend compte que, finalement,
on a réfléchi à ça et ça se peut bien gros que les employés soient syndiqués.
Je ne comprends pas en quoi... Je ne suis toujours pas convaincu du bien-fondé
de créer une agence de Mobilité Infra Québec, alors qu'on aurait pu faire ça à
l'interne du ministère des Transports. Je veux dire, on aurait été capables de
créer une culture, les employés vont être syndiqués de la même façon. Si on a
une équipe spécialisée interne du ministère des Transports...
M. Grandmont :
...pourquoi créer une agence à côté? Je reviens toujours à ça. C'est ma
question, C'est sur les intentions, on est sur l'article 1. Donc, moi, je
questionne les intentions de la ministre. Pourquoi vouloir créer une agence
alors qu'on aurait pu tout faire ça à l'intérieur du ministère des Transports
et de la Mobilité durable avec des employés? D'ailleurs, le Syndicat de la
fonction publique du Québec nous a fait parvenir son mémoire. J'avais proposé
d'ailleurs, j'avais proposé qu'on les entende dans les audiences particulières.
Malheureusement, on n'a pas pu les entendre. J'aurais déposé une motion
préliminaire pour vous demander de les entendre avant l'étude de
l'article 1, mais on n'a pas pu se rendre là grâce à mon collègue, député
de Masson, mais, mais c'est la question que je vous aurais posée puis ça
aurait été le sens de mon argumentation, est-ce qu'on n'aurait pas pu
développer cette expertise-là? Parce que pour l'instant, on a eu une discussion
sur le bien-fondé de la création de cette agence-là, et je n'ai rien qui me
convainc qu'on a... qu'on n'aurait pas pu le faire à l'interne en régie.
Mme Guilbault :
Mais donc c'est ça, quand on regarde l'article 48, c'est ça que je
vérifiais 49, c'est ça, 48, 49. Donc, si les employés voulaient se syndiquer.
Mais déjà on parle, on parle de la possibilité où ils pourraient ne pas se
syndiquer. Alors déjà là, c'est différent de la fonction publique,
premièrement. Deuxièmement, s'ils voulaient se syndiquer avec les articles en
question, on a la possibilité de renégocier, de négocier des nouvelles
conventions collectives sans partir de l'historique. Tu sais, pour les mêmes
catégories d'emplois, là, vous avez les six, ils sont six ou sept... Six.
Donc, alors là, déjà, là, on a une possibilité, on offre aux gens la
possibilité de ne pas être syndiqué, et deuxièmement, on se donne la
possibilité, s'ils veulent se syndiquer, ce qui serait leur droit, de négocier
des conventions collectives de façon différente de ce qu'on serait tenus de
faire dans la fonction publique. C'est là... C'est là deux différences très
importantes, là.
M. Grandmont : Et donc,
l'intérêt de créer l'agence, essentiellement, c'est de pouvoir offrir les
meilleures conditions qu'on ne peut pas offrir aux employés qui sont
actuellement au ministère des Transports et de la Mobilité durable.
Mme Guilbault :
Non, c'est de...C'est de créer une organisation qui est différente. Tu sais,
les gens sont libres. Premièrement, ils sont libres de se syndiquer ou non, en
dehors de la fonction publique, bien, dépendant des organisations, en fait,
mais dans le futur, Mobilité Infra Québec serait libre de se syndiquer ou non.
Donc, on leur offre cette possibilité-là et ils sont libres de travailler où
ils veulent. S'ils veulent travailler dans la fonction publique, qu'ils
travaillent dans la fonction publique, s'ils veulent travailler chez Mobilité
Infra Québec, ils travaillent à Mobilité Infra Québec, s'ils veulent travailler
au privé, ils vont travailler au privé, s'ils veulent travailler dans un autre
palier de gouvernement, travailler au municipal, par exemple, où ils vont être
payés plus cher pour faire le même emploi, bien, ils peuvent aussi. Tu sais,
alors c'est juste de créer des manières différentes ou des organisations
différentes, avec un climat de travail différent, avec une organisation de
travail différente, avec un fonctionnement différent puis d'atteindre
l'objectif qui est visé. N'oublions pas et je pense que je l'ai pas dit encore,
ce serait important qu'à chaque séance, je pense que c'est important de
rappeler que les projets, les employés, les salaires incluant les nôtres autour
de la table ici sont financés par les fonds publics, les taxes et les impôts
des citoyens. Donc, je pense que par respect pour les contribuables en
question, il faut souhaiter le maximum d'efficacité à la fois dans les travaux
parlementaires mais aussi dans la réalisation des projets qui coûtent des
centaines de millions de dollars, des milliards de dollars à nos contribuables.
Alors, en 2024, à l'heure où on parle beaucoup de transport collectif, où se
multiplient les projets, les volontés de projets de transport collectif à la
grandeur du territoire, il faut que le gouvernement se donne au moins la possibilité,
tente le coup de créer quelque chose de nouveau qui pourrait être le plus
efficace possible pour le transport collectif.
M. Grandmont : Merci.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Merci. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui,
merci, Mme la Présidente. Donc, on est toujours sur l'article 1 puis je
vais revenir sur certains éléments qui ont été abordés par mes collègues ainsi
que la ministre, notamment sur, je dirais, le cheminement du gouvernement
auquel la ministre a fait référence un peu. Si je remonte, puis on en a parlé
durant les motions préliminaires, tout ce qui s'appelait agence était rejeté du
revers de la main comme étant éloigné des préoccupations de la Coalition avenir
Québec et vu comme contre-productif, et ainsi de suite. Ni de favoritisme bon,
une espèce de paravent pour déresponsabiliser...
M. Arseneau : ...les élus et
tout ça. Et cette espèce d'approche là a été maintenue, à ce que je sache, au
moins jusqu'au début de 2022, donc à la fin du premier mandat du gouvernement.
Et j'essaie de comprendre si le projet de loi n° 796, qui a été déposé, je
l'avais fait à ce moment-là pour la création d'une Agence des infrastructures
de transport du Québec, le 20 octobre 2021, la réaction du prédécesseur de
la ministre actuelle avait été essentiellement la même : Ne me parlez pas
d'une agence, c'est contre-productif.
Mais ce que je viens d'apprendre, puis je
veux juste une précision là-dessus, c'est qu'entre le 20 octobre 2021 et
l'élection de 2022, il y a eu l'échec, essentiellement, du projet de REM de
l'Est, auquel la ministre a fait référence tout à l'heure. Et là, je regardais
un petit peu, j'essayais de me souvenir comment ça s'était passé. La ministre a
mentionné à plusieurs reprises que CDPQ Infra s'était retirée du projet de REM
de l'est, alors que, bon, selon les coupures de presse de l'époque, le
2 mai 2022, sur le site de Radio-Canada, on précise que c'est le
gouvernement du Québec qui a écarté officiellement la Caisse de dépôt et placement
du Québec du projet de Réseau express métropolitain de l'Est.
Alors, juste par souci, là, d'exactitude,
est-ce que... est-ce que c'est effectivement... Selon votre compréhension des
choses, c'est CDPQ Infra qui s'est retirée du projet de l'est, du projet de REM
de l'est, ou c'est le gouvernement du Québec qui a retiré le projet de REM de
l'est des mains de CDPQ Infra juste? Là, juste pour rétablir les choses.
Mme Guilbault :Oui, bien, ça, ce n'est pas moi qui étais ministre des
Transports dans ce temps-là, mais je me souviens qu'il y avait un rapport qui
avait été déposé... non, ça, c'est un rapport sur l'ARTM. En tout cas, c'est
parce que je veux juste... Tu sais, moi, je n'étais pas là dans ce temps-là. Ça
fait que ce n'est pas moi qui m'en suis occupée directement à cette époque-là,
mais au moment où moi, je suis arrivée, on avait déjà confié le... on avait
déjà retiré... je pense que c'est ça. Il faudrait que... c'est parce qu'il y a
un rapport qui avait été fait, là. Il y avait une motion à l'Assemblée
nationale, quelque chose. Je pense que c'était la ministre déléguée aux
Transports, qui était aussi députée... bien, députée et ministre de Montréal,
là, mais quand moi, je suis arrivée en octobre 2022, c'était déjà acquis que la
caisse n'était plus dans ce projet-là. Et on avait déjà mandaté le comité à
quatre, là, ministère, ARTM, STM, Ville de Montréal. Et on attendait leur
rapport sur un nouveau projet.
M. Arseneau : D'accord, mais,
en retirant le projet de REM de l'Est, qui semble être une motivation, là,
vraiment très, très importante de la ministre à l'heure actuelle pour mettre en
place l'agence, c'est là que, si je comprends bien votre prédécesseur ou en
tout cas le gouvernement s'est rendu compte qu'il n'y avait pas d'autre porteur
qu'on pouvait identifier pour réaliser ce projet-là. Et c'est là qu'a surgi
cette idée, ou dans les mois qui ont suivi, cette idée que, si on voulait
réaliser un projet de transport structurant, transport collectif structurant
dans l'est de Montréal, il fallait créer de toutes pièces une structure ou une
agence, dans le cas qui nous occupe, de toutes pièces, parce qu'on ne
trouverait pas personne pour le faire. Et le ministère, selon l'évaluation que
vous en faites, n'avait pas cette capacité-là. C'est bien ce qu'il faut
comprendre?
Mme Guilbault :Oui, bien, moi, je suis arrivée en octobre 2022. C'est ça
que j'expliquais tout à l'heure. Puis là, bien, rapidement, le constat s'est
imposé. Parce que, là, on parle beaucoup de l'est, parce que, oui, c'est
important. Et le projet de l'est, rappelons-nous, là, au départ, puis là je ne
sais plus, dans le temps, là, il y a eu beaucoup de variations de ça, mais au
début on parlait beaucoup de... Tu sais, il y a eu l'axe Lacordaire. Après ça,
il y a eu le... jusqu'à Pointe-aux-Trembles, ensuite de ça rapidement, nous, on
tenait à ce qu'on puisse prendre en compte les besoins de la couronne nord, là.
Donc là... puis les différents scénarios qui avaient été évalués,
Rivière-des-Prairies, Laval, toutes sortes de choses. Là, maintenant, le
dernier rapport qui a été... qui a été déposé.
• (16 h 50) •
Ce que je veux dire, c'est qu'il y avait
différentes options de ramifications qui étaient... tu sais, il avait... il y
avait une base qui était acquise, là, pas mal, mais il y avait différentes
options de ramifications. Et, au départ, on partait du REM de l'est. On disait
tantôt on voulait reproduire les REM, mais là il y a eu des gros enjeux, là,
d'acceptabilité, puis c'était devenu tellement compliqué à gérer, parce que des
groupes s'opposaient, des gens s'opposaient, c'était compliqué, les relations
aussi avec les différents partenaires. Alors, il fallait trouver une solution.
Donc, on a fait le comité à quatre. Mais l'enjeu demeurait l'enjeu, l'enjeu
d'insertion, l'enjeu du meilleur tracé, du meilleur moyen. Comment on
fonctionne avec ça? On va où? Les achalandages respectifs, etc. Il y avait une
foule de choses qui nécessitaient...
Mme Guilbault :
...qui nécessitait d'être étudiée. C'est pour ça qu'en mettant le comité, au
moins, on pouvait continuer de faire des évaluations, puis d'étudier des
projets et de l'achalandage potentiel sur les différents... voyons comment
t'appelles... les prolongements, c'est ça, les différents prolongements qui
pouvaient être envisagés. Donc, on pouvait continuer quand même de documenter
le projet, ça fait qu'on n'était pas en stagnation au moins. Mais c'est sûr
qu'on n'avait personne pour le réaliser, à moins de remettre la Caisse
là-dedans. Puis là, la Caisse avait déjà... était déjà partie, elle ne va pas y
retourner. Mais en plus de ça, nous, on a aussi la rive sud de Montréal à
l'esprit. Puis la Caisse avait commencé une étude pour un projet de la rive sud
2019 je pense, 2020, en tout cas... il faudrait que je voie, je pense 2000 à
peu près 2019 mais en tout cas avait commencé des travaux avec pour la rive sud
de Montréal, puis encore là, puis là tu vois... vous voyez, l'année passée, ce
n'est pas juste... on est quelle date, là... Je pense que c'est au début de
cette année. C'est parce que, des fois, le temps passe tellement vite. Dans les
derniers mois, la Caisse s'est officiellement retirée aussi du projet de la
rive sud. Donc là, on se retrouve avec un deuxième endroit, mais c'est que
celui de l'Est est plus avancé. Il y a plus de travaux qui ont été faits sur
celui de l'Est que sur celui de la rive sud. Mais pour nous, les deux rives,
les deux, l'Est de Montréal et la rive sud, ça va prendre des projets
éventuellement. Donc on se retrouve avec le même constat où la Caisse s'est
retirée d'un projet et on n'a pas de porteur pour ce projet-là. Donc, on ne
peut pas, on ne va supplier la Caisse de faire nos projets parce qu'on n'a pas
d'autres alternatives. Pour moi, ça ne fait pas de sens, là, puis pour eux non
plus d'ailleurs. S'ils se retirent, ils se retirent, puis c'est parce que bon,
ils font d'autres choses ailleurs, puis c'est correct comme ça.
M. Arseneau : Mais donc,
juste pour bien comprendre, si on avait, par exemple, à Gatineau, on a un
projet de tramway, on a un bureau de projet, on a une société de transport qui
est porteuse de ce projet-là actuellement. C'est comme ça qu'on C'est ce qu'on
voulait faire aussi. Enfin, c'était assez similaire, un peu, à ce qu'on voulait
faire à Québec. Là, maintenant, dans l'est de Montréal. On dit que ce n'est pas
l'ARTM qui peut porter ce projet-là. C'est pour... Dans votre compréhension,
c'est pour des raisons légales ou pour des raisons de mandat, tout simplement
qu'elle ne peut pas porter ça, ni elle, ni la STM, ni la ville de Montréal.
Est-ce que c'est parce que personne n'est habilité à le faire ou c'est
l'expertise qui n'est pas là ou l'intérêt qui manque?
Mme Guilbault :
Bien, c'est un ensemble de considérations. Premièrement, ce n'est pas dans sa
mission, effectivement, puis deuxièmement, c'est complexe, là. Puis quand on
parle de planifier un projet dans la l'est de Montréal, puis je l'ai dit, pour
nous, ça doit inclure les couronnes nord. Les maires des couronnes nord sont
venus l'autre fois nous dire, là, bon, qu'ils sont écœurés que leur facture
augmente puis qu'il y a jamais rien de plus qui se passe. Bien, ça, c'est un
exemple que nous, la CAQ, on veut avoir un projet qui va être phasé d'une
manière où il va avoir une desserte éventuellement pour la couronne nord. On a
déjà Deux-Montagnes plus à l'ouest qui va avoir avec le REM actuel, c'est bien,
mais les autres aussi ont des besoins. Donc, ça dépasse... dès que tu sors du
territoire de la STM, premièrement, ça dépasse la STM, alors, là, tu sais, puis
là c'est EXO qui est sur les couronnes, ça devient très, très compliqué, l'ARTM
par-dessus ça. Tu sais, ce projet-là de l'Est, là où tu ajoutes les couronnes,
puis tu dis qu'éventuellement aussi il va falloir s'intéresser à la rive sud,
tu sais, pour nous en tout cas, on s'intéresse à la rive sud aussi. Ça fait
que, là, de la RTL qui est là-dedans. Tout de suite, tu vois à quel point ça
devient compliqué. Imaginez, là, un comité à six pour planifier un projet de
transport, tu sais, puis l'expertise pour faire ça, ça dépasse, tu sais, nos
sociétés de transport. Elles sont très bonnes pour opérer leur transport, ils
opèrent les lignes d'autobus et EXO opèrent cinq trains de banlieue, la STM
évidemment, un métro, des autobus. Tout ce monde a fait du transport adapté,
tout ça. Bon, il y a de l'impartition aussi là-dedans pour certains services,
mais bref, ils s'occupent d'une foule de choses. Mais planifier puis réaliser
un projet d'envergure comme le REM, il n'y a personne qui aurait pu faire ça
avec l'efficacité et au coût, c'est 67 kilomètres, le REM, là, ce n'est pas
pour rien qu'ils ont fait la CDPQ Infra, là. Les libéraux, ils ont quand même
fait une couple de bonnes affaires. Puis le REM, ça, c'était une bonne idée, la
CDPQ Infra puis le REM. Ça a été capable d'aller vite. Aïe, imaginez, là, qu'on
aurait commencé avec un comité avec je sais pas combien de personnes en 2018
2017 à parler d'un REM. On serait encore en train juste de faire des réunions,
je suis sûre, en 2024. Alors que là on a une branche qui est en fonction. Bref,
il faut reproduire ce genre d'efficacité là, mais que tout le monde y ait
droit. Pas juste l'Ouest de Montréal actuellement. C'est ça l'affaire. Là, on
va le faire à Québec, on va commencer un projet à Québec avec la Caisse. Donc, on
va bénéficier, encore une fois, de l'efficacité, de l'agilité de la Caisse, en
plus de son expérience, parce qu'ils ont déjà fait celui de...
Mme Guilbault :...de Montréal, donc ils sont habitués, les équipes qui
travaillent, et tout. Alors, bref, c'est bon, mais on ne peut pas... on ne peut
pas se condamner à dépendre systématiquement d'eux à jamais. En tout cas, nous,
c'est ce qu'on pense au gouvernement.
M. Arseneau : Là, je suis
d'accord sur la question de... du statu quo qui n'est pas garant d'un avenir
plus efficace et prospère en matière de construction et de mise en place de
réseaux de transport structurants. Mais je voulais juste valider la question, à
savoir si le comité des quatre auquel vous avez fait référence... Est-ce que la
question justement de la planification, et de la réalisation, et de la mise en
opération d'un système de transport structurant vers l'Est jusque dans les
couronnes de Montréal... est-ce que ça... couronne nord, est-ce que ça a été
discuté à ce moment-là? Et est-ce que... la conclusion à laquelle vous en venez
aujourd'hui sur l'idée qu'il faut créer de toutes pièces un porteur de projet,
est-ce que les partenaires du gouvernement du Québec, à l'époque, en
convenaient également qu'aucun de ces partenaires-là ne pouvait être habilité,
si l'on décidait de lever la main, avec des pouvoirs qui seraient
correspondants, évidemment, à CDPQ Infra? Parce que CDPQ Infra n'a pas réalisé
son projet de 67 kilomètres, comme vous le mentionniez, de façon assez
rapide, simplement parce qu'elle a des tours de magie dans son chapeau. On lui
a octroyé des pouvoirs extraordinaires pour pouvoir réaliser le projet de façon
ultrarapide, et c'est ce qu'on s'apprête à faire également avec l'agence.
En d'autres mots, est-ce que c'est une
question d'organisation en tant que telle ou est-ce que c'est une question de
pouvoirs accordés à une instance qui peut justement avancer sans avoir toutes
les barrières qu'on impose, par exemple, en matière d'expropriation, par
exemple, aux villes ou aux sociétés de transport? Mais ma question principale,
c'est...
Mme Guilbault :C'est ça, je pense que j'ai perdu le fil.
M. Arseneau : Bien, je
reviens, oui, effectivement, mais j'élaborais un peu, mais, pour revenir à la
question principale, le comité des quatre, est-ce qu'il convenait qu'il fallait
trouver un nouveau porteur? Puis ils disaient : Bien, créons une agence
rapidement, ou il y a d'autres discussions et d'autres options qui ont été
envisagées ou... et éliminées dans la réflexion?
Mme Guilbault :Bien, je veux juste faire une précision. La caisse
effectivement a eu des moyens extraordinaires. On avait fait un projet de loi à
l'époque pour le REM. Et, quand je dis... quand je parle de Mobilité Infra
Québec, je dis toujours qu'on peut s'inspirer de la caisse. Mais ça... ça ne
sera pas nécessairement exactement la même chose, là, parce que, tu sais, on
demeure avec la LCOP, et tout ça.
Et le comité des quatre... Mais c'est que
le comité des quatre, là, je n'ai pas le mandat de l'époque sous les yeux, là,
mais quand... quand on a retiré le projet, quand la caisse a cessé de
travailler sur le projet et qu'on a confié ça à ce comité-là, il a... Ce
n'était pas moi le ministre, là, donc, je ne sais pas, il devait y avoir une...
j'imagine, un mandat qui a été rédigé, ou un mandat qui a été... qui a été
donné, et on était encore loin de la réalisation.
Alors, à la question : Est-ce qu'un
des quatre ou les quatre ont dit que ça prenait une agence? Bien, premièrement,
je ne suis pas dans leur tête, ça fait que je ne peux pas dire ce qu'ils ont
dit ou qu'ils n'ont pas dit ou pensé ou pas pensé, mais deuxièmement, c'est que
leur mandat n'était pas dans la réalisation, c'était de continuer... c'était de
reprendre, finalement, peut-être pas du début, mais presque du début. Parce
que, tu sais, le fait est que la caisse avait quand même fait des études, et
tout ça, qu'on a rachetées, étant donné que c'est... c'est dans
l'entente-cadre... dans l'entente-cadre, c'est comme ça. Si finalement la
caisse ne réalise pas ton projet, tu peux racheter les études pour le... Puis,
tu sais, tu compenses, finalement, pour le travail qui a été fait.
• (17 heures) •
Bref, alors, on a racheté ces études-là.
Et donc le comité des quatre est parti de ces études-là pour faire son travail.
Ça fait que l'idée, c'était de reprendre ça, parce qu'au départ, pour le REM,
il y avait... il y avait des enjeux d'acceptabilité, là, il y avait des enjeux
d'insertion à certains endroits, des gens se plaignaient, et tout ça. Ça fait
que ça a donné ce que ça a donné. Alors là, il a fallu procéder autrement. Et
donc, ils sont partis de ces études-là qui avaient déjà été faites par la
caisse. Donc, ils partaient avec une certaine documentation. Puis l'idée,
c'était de travailler sur un nouveau scénario de projet qui répondrait mieux,
disons, des enjeux d'acceptabilité sociale et d'insertion urbaine, notamment à
Montréal.
M. Arseneau : O.K. Mais je
comprends que la ministre ne puisse pas expliquer le... comment ça s'est passé
au sein du comité, puis parler pour les autres partenaires. Ça, on n'ira pas
plus loin là-dessus, mais, encore une fois, j'essaie de voir comment on a pu
cheminer dans...
17 h (version non révisée)
M. Arseneau : ...passe de 6 à
8 mois sur une idée qui au départ était décrite comme étant
contre-productive, on va dire ça comme ça, pour arriver à la solution
absolument essentielle.
Et j'ai une dernière question là-dessus.
Est-ce que... Puis je ne suis pas contre la création d'une agence, je vous
rassure là-dessus. Est-ce qu'on a quand même... Parce qu'on a entendu des
propos dans les audiences, dans les consultations particulières. On... Certains
disaient : Bien, si une agence est nécessaire, voici, et on... tout le
monde n'était pas nécessairement convaincu que l'agence était la seule façon de
faire. Notamment les ingénieurs de... l'Association des ingénieurs du ministère
qui nous disait qu'en fait ils n'avaient peut-être pas les ressources, mais il
n'était pas exclu qu'on puisse doter le ministère de ressources. En d'autres
mots, et d'autres l'ont mentionné, est-ce que la possibilité de doter le
ministère de l'expertise pour réaliser ce type de projet là, mais à l'intérieur
même du ministère, est-ce que ça a été exploré, étudié, puis ensuite mis de
côté? Ou ça n'a jamais été considéré, à l'intérieur même du ministère, de
développer cette division réalisation de projets structurants de transport
collectif? Est-ce que ça a été exploré?
Mme Guilbault :Bien, j'ai déjà abondamment répondu à cette question-là,
qui a été... qui a été posée par le député de Taschereau. Dans le sens où j'ai
expliqué la raison pour laquelle... j'ai expliqué la raison pour laquelle on a
privilégié la création d'une équipe en dehors du ministère, pour une question
de culture organisationnelle, pour une question d'attractivité, d'agilité, de
possibilité aussi de fonctionner différemment par rapport, éventuellement, s'il
y avait syndicalisation. Parce qu'ils pourraient... ils auraient la possibilité
au moins de ne pas se syndiquer, ce qui n'est pas le cas dans la fonction
publique pour certaines... pour les catégories dont il est question à l'article 48.
Donc, pour toutes ces raisons-là, on a choisi de le faire en dehors.
Mais juste pour revenir, le comité des
quatre, peut-être qu'on peut contourner. Parce que, personne ne veut mettre des
paroles dans la bouche de personne, mais peut-être la meilleure réponse pour
contourner le fait de prêter des pensées ou des paroles à quelqu'un, c'est que,
si je prends les quatre en question, ils sont tous venus en commission ici.
Bien, en fait, un des quatre, c'est le ministère. Je pense, c'est acquis que le
ministère est pour le projet de loi. Et les trois autres sont tous venus en
auditions particulières et ils étaient tous pour. Même l'ARTM. C'est sûr que l'ARTM
avait la sensibilité de dire l'ARTM a déjà son propre mandat, et tout ça, et
donc la sensibilité de dire : Nous on veut continuer d'avoir notre mot à
dire pour les projets dans le Grand Montréal, et tout ça. Puis ça tombe sous le
sens. Puis d'ailleurs, c'était la même chose pour la STM puis la Ville de
Montréal. Mais la STM et la Ville de Montréal, les deux étaient en faveur de
Mobilité Infra Québec, et l'ARTM aussi, et le ministère aussi. Donc, les
quatre, bref, sont en faveur du projet de loi dans le comité des quatre.
M. Arseneau : Mais vous avez
fait... La ministre a fait référence tout à l'heure au fait que le Québec n'était
pas plus... n'était pas... n'avait pas des défis moins grands, ou en tout cas n'était
pas plus bête que les provinces de l'Ontario ou de la Colombie-Britannique, qui
avaient ce type de structure, là, qui est existante. Mais, encore une fois, ces
structures-là ne sont pas nées d'hier non plus. Donc, ce modèle-là, il existait
même au moment où on semblait miser uniquement sur CDPQ Infra. Donc, il y a eu
quelque part une révélation, j'imagine, là, parce que le modèle ontarien, le
modèle Colombie-Britannique existaient lorsque le gouvernement continuait de
critiquer le fait qu'on pourrait imaginer, là, la création d'une agence, puis d'une
agence globale en matière de mobilité tous azimuts. Mais donc, j'essaie encore
de comprendre l'évolution de la pensée du Gouvernement à cet égard.
Cela dit, j'aimerais aborder un aspect
très, très pratico-pratique, parce que je ne veux pas l'échapper. Je ne sais
pas combien il me reste de temps.
La Présidente (Mme Maccarone) : 10
min 20 s.
M. Arseneau : Dix minutes. C'est
une agence qui, selon les propos qu'on vient d'entendre, peut être évolutive.
La ministre a mentionné qu'elle ne voulait pas restreindre le mandat. Et est-ce
que c'est la même chose concernant, par exemple, l'équipe de travail? On a
mentionné que, je ne me souviens plus du chiffre, c'est entre 40, 45, 50
employés, mais on a pu lire dans les journaux qu'à terme d'ici trois ans
environ, ça...
M. Arseneau : ...ce pourrait
être 400 personnes. Et évidemment, et si on ouvre la porte à l'idée qu'on
réalise des projets complexes en matière routière ou autoroutière, on peut
imaginer que ce sera encore davantage. Il y a quand même
8 000 fonctionnaires au ministère des Transports. Alors, est-ce qu'on
peut avoir des informations sur ce qu'on envisage? Est-ce qu'en d'autres mots,
à plus ou moins long terme, est-ce que l'agence est appelée à bouffer
complètement les ressources du ministère du Transport et de la Mobilité durable
ou, pire encore, à les dédoubler? Est-ce qu'on a une idée de ça? De 40 à
8 000, on a quand même une marge, là.
Mme Guilbault :Oui. Non, bien non, elle ne va pas dédoubler.
Mais je veux revenir au début de sa
question. Mon collègue disait... je ne sais plus comment il l'a dit, là, mais,
tu sais, en tout cas, en voulant dire, à un moment donné, on s'est aperçu que
là, juste miser sur la caisse, ça ne fonctionnait pas. Mais c'est exactement
ça. Il a parfaitement raison. C'est ça que j'expliquais tout à l'heure à un
autre de mes collègues qui a posé des questions. C'est la caisse... Puis, en
fait, avant de créer la CDPQ Infra, en 2015, on n'avait jamais rien fait
d'autre que le métro comme projet d'envergure. Bien, il y a le SRB, là, qui
avait commencé en 2013, je pense... un peu... 2009, je pense. Bref, en tout
cas, mais le SRB, tu sais, oui, c'est complexe, mais ce n'est pas... ce n'est
pas des rails, ce n'est pas... Bon. À part le métro, on n'en avait pas. Donc,
le prochain qui a été fait, c'est avec la... c'est le REM. Et là, le gouvernement
libéral, puis encore là, je n'étais pas dans ce gouvernement-là, mais
probablement s'est dit : On veut un projet d'envergure de transport
collectif structurant dans l'ouest de Montréal, et ils ont créé la CDPQ Infra.
Donc, c'était la première fois qu'on se donnait des nouveaux moyens, qu'on
voulait un nouveau projet d'envergure et on a créé une filiale à la Caisse de
dépôt. Parce que probablement, d'instinct, on s'est dit : Ça ne marche pas
dans le gouvernement, on n'a pas cette expertise-là, c'est trop nouveau, puis
tout ça. Et on l'a fait. Et ça a bien fonctionné. Ça fonctionne bien. On est en
train de le mettre en fonction le REM.
Et là, après ça, donc, on est arrivés,
nous. On voulait un projet dans la l'est de Montréal, la CAQ, parce que nous, on
s'intéresse à l'est de Montréal, à la Rive-Sud de Montréal, à la couronne nord.
Et donc là, la Caisse avait déjà l'expertise, avait déjà fait un projet dans
l'Ouest. Alors, on s'est dit : Allons-y avec la caisse aussi. Et puis,
pour la Rive-Sud aussi. Mais, on a été confrontés à la réalité du fait que, si,
pour toutes sortes de raisons, la caisse ne peut pas ou ne veut pas faire un
projet, là on tombe un peu dans le néant. Et on n'en a pas d'autres instances
avec cette capacité-là.
Donc, c'est exactement ce que le député
décrit, là. C'est exactement ça, la réalité des choses. Parce que tout ça est
nouveau. Ça a commencé en 2015, le REM a été... construction a commencé en
2017-2018, à peu près, puis on est arrivés en 2018, justement. Ça fait
qu'imaginez, on venait de commencer à construire le REM. Alors, tu sais, le
temps de dire : Bon, bien, parfait, la caisse, ça a l'air de bien
fonctionner, le REM, on va l'essayer dans l'est. Finalement, des enjeux
d'acceptabilité, des... toutes sortes d'enjeux. Puis la Rive-Sud...
Alors, c'est à l'usage qu'on est capables de le
savoir. Parce que, quand tu places la ligne du temps, la caisse est arrivée en
2015, a commencé à construire en 2017-2018, en même temps que la CAQ est
arrivée. Alors, tu sais, on ne pouvait pas prédire ce qui allait arriver. Donc,
à l'usage, on a vu que là, finalement, des fois, on pouvait être confrontés à
certains défis et qu'en l'absence de la CDPQ Infra, on était un peu dépourvus.
Alors, il fallait réagir et il fallait... bien, réagir et ensuite agir, et
c'est ça qu'on fait en ce moment.
Pour ce qui est du dédoublement, bien non,
parce que, je l'ai dit et je le redis, l'expertise, elle n'existe pas
actuellement dans le ministère des Transports, donc il n'y a pas de
dédoublement. On crée quelque chose de nouveau en complément.
M. Arseneau : Mais on
n'exclut pas de faire des projets routiers ou autoroutiers, mais ça, ce
seraient des ressources qui n'existent pas actuellement dans le ministère.
C'est ce que je dois comprendre?
• (17 h 10) •
Mme Guilbault :Non, mais ce que j'ai dit, c'est... puis, encore une fois,
j'ai répondu tout à l'heure à ces questions-là, en ce moment, là, la raison
pour laquelle on crée Mobilité Infra Québec, c'est pour faire des projets de
transport collectif. Mais j'ai expliqué tout à l'heure que je pense que c'est
sain pour le législateur... en tout cas du moins pour nous, le gouvernement,
dans le projet de loi qu'on propose, puis j'espère aussi pour le législateur,
c'est sain de donner dans les lois des marges de manœuvre au gouvernement,
parce que... peu importe c'est qui, le parti politique qui est au gouvernement,
là, et de pas devoir revenir toujours en commission parlementaire, modifier une
loi, si tu veux faire simplement quelque chose de différent. On ne parle pas de
revoir une refonte, de fond en comble, d'une loi, évidemment, mais...
Puis je donnais l'exemple du projet de loi
sur la sécurité routière qu'on a fait, le dernier projet de loi qu'on a fait,
pour ceux qui étaient présents, il y avait des demandes d'être très... d'être
très précis dans des libellés d'articles de loi de...
Mme Guilbault :...de préciser des technologies en particulier, de préciser
des choses. Et moi, je disais : Soyons plus généraux pour que toutes les...
toutes les demandes ou tous les exemples qu'on nous fournit ou qu'on nous
demande, est-ce que ça va être possible de mettre ça, est-ce que ça être
possible d'utiliser ça, ce serait-tu possible, telle affaire, justement, on
veut donner une marge de manœuvre pour que, si... puis là je prends toujours
mon exemple de la sécurité routière, si on veut mettre une caméra sur un
autobus, si on veut mettre un nouveau feu piéton, si on veut mettre ça, on veut
mettre ça, ça va être possible. On n'aura pas besoin de venir changer des lois
puis des règlements à chaque fois.
Donc, je transpose la même volonté d'avoir
une marge de manœuvre dans la mission. Tu crées une nouvelle... une nouvelle
équipe pour faire des projets de transport complexe. Parce que ça va être ça,
la mission, on va y arriver à l'article quatre. Alors, moi, je ne vois pas
l'intérêt... puis je le disais un peu à la blague, mais en même temps, je pense
que ça va se produire : Au-delà de faire un plaidoyer contre le troisième
lien, quel serait l'intérêt de venir proscrire des projets routiers ou de venir
prescrire absolument du transport collectif? Il y a absolument... En quoi ce
serait préjudiciable pour le transport collectif d'avoir une mission plus large
qui inclut, sans pour autant s'y limiter, le transport collectif? Moi, je ne
vois pas le problème là-dedans. Au contraire, je trouve que c'est sain.
M. Arseneau : D'aucuns
pourraient dire que plus la mission est large, moins elle est précise et plus
elle risque d'empiéter sur la mission d'autres organisations, dont le ministère
lui-même, qui a déjà la capacité de développer des projets routiers et
autoroutiers. Alors, je veux juste soumettre le fait qu'il est possible qu'on
voie l'élargissement d'un mandat... dans l'élargissement d'un mandat une
certaine confusion, c'est la raison pour laquelle on va sûrement revenir
là-dessus, sur la définition de la mission de l'organisation. Mais je veux
revenir sur la question des ressources. Actuellement, comme information, on a
un 40 à 45, peut-être bien une cinquantaine d'employés. Est-ce que le chiffre
de 400 d'ici trois ans, il est déjà avéré? Est-ce qu'il est déjà présent dans
votre tête, que ça va être ça, là, un bureau, le gros bureau de projet dont on
parle, là, d'ici trois ans, c'est plusieurs centaines de personnes?
Mme Guilbault :Non, bien, ça aussi, j'ai déjà répondu à une précédente
question, exactement, cette question-là, précédemment, un peu plus tôt
aujourd'hui, que ça, c'était dans un document de travail qui a circulé, je suis
plus exactement, dans les médias, ou je ne me rappelle même pas, là, mais il y
a eu tellement de documents qui ont circulé avec tellement de projections sur
diverses choses, mais, dans les faits, la seule certitude qu'on ait en ce
moment, c'est qu'on va devoir, premièrement, adopter la loi, deuxièmement,
nommer un ou un P.D.G. qui, lui ou elle, va monter ses équipes. Et l'agilité
que j'évoquais tout à l'heure, là, la possibilité d'avoir une agilité dans la
gestion de tes ressources humaines permet d'avoir les bonnes équipes au bon
moment pour le bon projet, conformément aux mandats qui vont être confiés.
Parce que si on reprend comment ça va fonctionner Mobilité Infra Québec, le
gouvernement va lui confier des mandats, et donc selon les mandats qui sont
confiés, selon l'avancement, selon... puis c'est un autre... une autre chose
que je disais : actuellement, si tu multiplies les bureaux de projet puis
que tu payes x ingénieurs, parce que c'est le gouvernement qui paye les bureaux
de projet, là, le bureau de projet de la ligne bleue, on paye ça, bureau de
projet de l'Outaouais, on en paye, bureau de projet de la ville... Tu sais,
alors, au lieu d'avoir un... x ingénieurs à chaque bureau de projet qu'on
finance qui travaille sur son projet, en ayant une équipe nationale, un même
ingénieur ou une même équipe pourrait travailler sur plus d'un projet en même
temps. Puis, encore là, je ne vais pas me substituer au futur P.D.G., il va
gérer ses affaires, sauf que c'est évident que c'est rentable et que c'est
logique d'avoir des équipes nationales qui sont capables d'avoir la vision
nationale et qui pourraient être capables de travailler sur plus d'un projet en
même temps, au lieu qu'on soit comme en silo un peu partout, ville par ville.
M. Arseneau : J'essaie de comprendre
comment ça pourrait fonctionner, puis ce n'est pas si simple que ça, sur la
base des informations qu'on a pu obtenir de la part de ceux qui sont venus nous
rencontrer dans les consultations particulières. Je pense, par exemple, aux
gens de l'Outaouais, là, de Gatineau et du bureau de projet, notamment. De
mémoire, ils étaient plus d'une centaine au bureau de projet de Gatineau pour
la réalisation du projet. Ici, à Québec, il y a un bureau de projet aussi qui
avait des dizaines et des dizaines de membres, jusqu'à ce qu'il soit, là, mis
un peu en veilleuse. Alors, j'aimerais comprendre comment on entrevoit
l'avenir. Si on a un bureau national d'une quarantaine de personnes, ça ne peut
pas remplacer un bureau local de 125 personnes en Outaouais puis 150 à
Québec. À moins que ce soit selon l'envergure et le nombre de mandats des
équipes qui sont extensibles. Puis, plus il y a de projets, plus on... on
embauche...
M. Arseneau : ...bougent puis,
plus les projets se réalisent, bien, plus on remercie les employés. J'essaie de
comprendre aussi, parce que j'ai moi-même posé la question au responsable du
bureau de projets de Gatineau. S'ils imaginaient qu'en travaillant, en ayant un
mandat pour le développement d'un projet de transport collectif ou de tramway,
plus spécifiquement à Gatineau, ils étaient... enfin, ce serait possible
d'imaginer qu'ils travaillent aussi en même temps sur un projet à Sherbrooke,
puis, la semaine d'après, qu'ils travaillent davantage sur Québec, puis
qu'ensuite qu'ils butinent d'un projet à l'autre.
Est-ce que cette façon d'imaginer un
bureau de projets est réaliste ou est-ce qu'il s'agit d'un bureau de projet
central avec des équipes locales ou régionales pour chacun des projets jusqu'à
ce qu'ils se réalisent? C'est ça que j'essaie de comprendre. Parce que l'idée
du partage de ressources me semble peu plausible quand on voit les opérations
des bureaux de projets actuels, où ils semblent en avoir véritablement plein
leur table à dessin juste avec un seul projet à réaliser. Comment pourrait-on
les ramener au bureau national puis qu'ils travaillent sur trois projets en
même temps? Je n'arrive pas à saisir comment ce modèle-là... Est-ce que ce
modèle-là existe ailleurs. Est-ce que c'est importé de Colombie-Britannique,
d'Ontario ou d'ailleurs? Parce que je n'arrive pas à imaginer comment on
pourrait fonctionner de cette façon-là, en ayant de multiples projets à faire
avancer en même temps dans une équipe restreinte.
Mme Guilbault :Bien, c'est comme j'ai expliqué tout à l'heure. Puis,
encore une fois, là, j'y reviens. Il va y avoir un ou une P.D.G. qu'on va
choisir pour diriger cette agence-là, qui va être une personne compétente
pour... évidemment, qui va être compétente pour faire ce travail-là et qui va
monter ses équipes en fonction des besoins. Donc, je ne sais pas... en fait, je
pense que je ne comprends pas ce que le collègue ne comprend pas, dans le sens
où c'est comme n'importe quelle organisation qu'on crée, il y a un P.D.G., on
monte des équipes, on reçoit des mandats. En fait, ce n'est pas comme n'importe
quelle organisation, celle-là va recevoir des mandats du gouvernement et va
être capable d'ajuster son organisation, ses RH et tout ça en... Comment on
appelle ça, maintenant, les ressources humaines? Le capital valeur culture, je
pense.
Une voix : ...
Mme Guilbault :Capital humain culture. Elle va pouvoir ajouter son capital
humain culture en fonction des besoins et de la charge de travail.
M. Arseneau : Donc, il y aura
une équipe qui sera constituée, une équipe de base, et elle pourra être élargie
en fonction des projets et restreinte lorsque les projets, par exemple,
seraient terminés, c'est ça qu'il faut comprendre, sur une base régionale. Une
fois un projet terminé, par exemple à Gatineau, par exemple, si Gatineau était
la responsabilité de l'agence Mobilité Infra Québec, une fois que le projet
réalisé, l'équipe plus spécifique pour le projet de Gatineau est démobilisée ou
travaille sur un autre projet? C'est que... dans votre esprit, c'est qu'on les
reclasse ailleurs ou...
Mme Guilbault :Bien, c'est tributaire des mandats qui vont leur être
confiés. Pensons... Moi, je dis toujours que, pour moi, l'est de Montréal,
c'est pressant parce que, là, en ce moment, on a besoin de confier ce mandat-là
à quelqu'un. J'ai parlé tout à l'heure de la Rive-Sud de Montréal. Tu sais,
parce que, tout ça, ça dépasse... C'est ça que j'essaie... C'est parce que,
tout ça, je l'ai dit plus tôt, là, en début de commission, là, cet après-midi,
là, mais ça dépasse l'actuel mandat, ça dépasse le gouvernement de la CAQ, ça
dépasse un projet, ça dépasse une ville, c'est de donner au Québec les
moyens... et là mon collègue va aimer ça, là, je l'ai dit tout à l'heure, c'est
de donner au Québec les moyens d'être souverain dans le développement de son
transport collectif sur l'ensemble de son territoire.
• (17 h 20) •
Donc, moi, la façon dont je vois ça, oui,
il y a le projet de l'est, mais c'est... quand tu es capable d'avoir la vision
nationale puis une espèce de séquence... Tu sais, le projet de l'est, j'en
parlais, ça ne se fera pas du jour au lendemain, ça, là, ça va se faire par
phases, fort probablement. Ce n'est pas moi l'ingénieur qui va s'occuper de ça,
mais on peut penser que ça va se faire par phases. Tu sais, tu as une portion
sur l'île de Montréal et tu as des portions de l'autre côté de la rivière, tu
sais, un peu comme le projet CITÉ qui a été déposé par la caisse à Québec, il
est phasé en trois phases, trois ou quatre phases. Donc, alors, tout ça, ça
s'échelonne dans le temps, puis là... puis ça, c'est un projet. Alors, si tu
ajoutes éventuellement, bien, il pourrait y avoir un autre mandat pour un autre
projet, je donne l'exemple de la Rive-Sud de Montréal. Il pourrait il y avoir
un autre projet sur... en Estrie. Il pourrait y avoir un autre projet... Là, le
collègue me parle de l'Outaouais. Pour l'instant, l'Outaouais semble vouloir le
faire lui-même, mais, comme je disais, il y a un article dans la loi qui vient
protéger les projets déjà en cours s'ils veulent continuer de le faire
eux-mêmes. Il pourrait y avoir d'autres projets à Montréal. La STM et la Ville
de Montréal sont en faveur de Mobilité Infra Québec. Tu sais, à la STM en ce
moment, ils sont très occupés avec le...
Mme Guilbault :...le prolongement de la ligne bleue puis le prolongement
du SRV Pie-IX. Donc, ça ne veut pas dire... tu sais, puis, encore là, en
collaboration avec les villes. Mobilité Infra Québec pourrait aussi être utile
pour... Tu sais, quand je parle du projet de l'est de Montréal, là, l'est de
Montréal, théoriquement, c'est dans le territoire de la STM, mais, pourtant, la
STM, je pense, serait bien heureuse que Mobilité Infra s'occupe enfin de ce
projet-là. Puis éventuellement il pourrait y avoir d'autres projets aussi.
Laval était en faveur. Tu sais, alors, c'est... je trouve que c'est réducteur
de dire : Là, il faut s'assurer que ça, ça va être utile parce que là, il
va avoir tant d'employés pour tel projet. Puis, au-delà de ça, on ne sait pas
trop ce qui va arriver. Si on veut le développer, tu sais, c'est la poule ou
l'œuf. À un moment, il n'y aura jamais de projet s'il n'y a pas de personnes
pour être capable de faire des projets. Puis tout le monde va se succéder, ici,
à l'Assemblée, en venant dire : Comment ça qu'il n'y a pas de projet dans
tel coin? Mais parce que jamais personne ne s'est occupé de se donner les
moyens puis la Caisse ne le veut pas. En ce moment, c'est ça, si la Caisse ne
peut pas ou ne veut pas, on n'a pas de moyen de le faire. C'est ça qui n'a pas
de bon sens pour nous, parce que la Caisse n'a pas de mission de service public
de la même façon que le gouvernement, bien que ce soit de très bonnes choses.
Mon collègue de Nelligan, ici, je le dis souvent, le REM est en train de se faire,
sauf que, dans la vraie vie, la Caisse ne peut pas faire tous les projets du
Québec. Et il faut qu'on puisse en faire aussi, il faut qu'on puisse le
contrôler nous même au gouvernement, et c'est ces moyens-là qu'on se donne.
C'est au-delà de notre petite personne, c'est au-delà de la députée de
Louis-Hébert, c'est autour de la CAQ, c'est les moyens pour le Québec de
prendre le contrôle du destin du transport collectif chez nous.
M. Arseneau : Mais en fait je
vois qu'on a on a chacun notre façon, parce qu'il y a la poule et l'oeuf, je ne
sais pas qui est la poule, qui est l'oeuf, mais il y a une question
d'organisation. Et actuellement on essaie de se projeter dans l'avenir en
disant : Si j'ai un ministère des Transports qui compte, selon, là, au dernier
décompte, plus de 8 000 personnes, 8 000 employés, ces gens-là ne
sont pas mobilisés ou démobilisés, donc remerciés, réembauchés, et tout ça, au
gré des projets d'infrastructure puis de la gestion du réseau, et tout ça, il y
a une équipe qui est relativement stable, j'imagine, là, en tout cas aux
alentours de plusieurs milliers de personnes. Là, on crée une nouvelle entité,
puis ce qu'on veut tout simplement savoir, c'est si on se projette dans
l'avenir, est-ce que ça va suivre le modèle actuel qui est celui de constituer
un bureau de projet, réaliser un projet et faire disparaître le bureau de
projet puisque sa mission est accomplie? Est-ce que ça va être ça ou ça va être
une portion annexe au ministère des Transports qui a ses ressources permanentes
annuelles et pour des dizaines d'années qui va développer une infrastructure et
qui va devoir réaliser l'ensemble des projets? Si tel est le cas, ils
compteront sûrement des centaines de personnes, puisqu'il y a des centaines de
personnes déjà mobilisées sur des projets très sectoriels. Sinon, c'est une
équipe restreinte avec des travailleurs, disons, temporaires pour une période
d'un an, deux ans, 10 ans, et ensuite qui ont terminé leur mandat. Vous
comprenez? Est-ce que vous comprenez le fondement de la question à l'heure
actuelle, c'est-à-dire que s'il y a des projets, il y a du travail, s'il n'y a
pas de projet, puis, comme la ministre le dit souvent, il n'y a pas d'argent,
il n'y a pas de projet, s'il n'y a pas de projet, est ce qu'on paye des employés
pour travailler sur des projets qui n'existent pas ou pour lesquels on n'a pas
d'argent? La question me semble légitime, parce qu'on nous dit qu'il y aura 40
à 50 personnes puis on dit que le 400, ça a été évoqué, mais on ne sait
pas. Moi, j'essaie juste d'imaginer : Est-ce qu'on va créer une agence qui
va être dotée d'un personnel régulier, compétent, expert, de 50 personnes
ou de 500 à 1 000 personnes, et qui vont travailler en continu sur
une multitude de projets et qui vont être... qui vont suffire à la demande pour
réaliser tous ces projets-là en parallèle? Parce qu'ils, selon la ministre, ils
vont travailler sur un projet et sur un autre, ce qui nous permettrait d'avoir
des gains de productivité, j'imagine.
Mme Guilbault :Oui, bien, c'est... Bien, oui, il va y avoir différents
bureaux de projets. L'agence même, des fois, j'ai déjà dit, il faut la voir
comme une espèce de suprabureau de projet, où là il va y avoir, oui, des
bureaux de projets dans le sens... il va y avoir des équipes attitrées à des
projets, mais le... la volume... le volume et la teneur du travail vont être
tributaires des mandats qui lui sont confiés. Mais ça va être comme une espèce
de suprabureau de projet du gouvernement au lieu d'en financer à gauche, à
droite, partout. Et oui, ça permet, puis là, ma collègue me dit... parce qu'il
va y avoir un C.A. aussi, évidemment, on n'en a pas parlé, mais on va y arriver
dans des articles plus loin. Donc, vous voyez, «le conseil d'administration
doit en outre des comités qu'il doit constituer en vertu de la Loi sur la
gouvernance des sociétés d'État, constituer un comité de gestion du
portefeuille des projets complexes de transport, qui exerce notamment les
fonctions suivantes : effectuer le suivi des différentes... les activités
des différents bureaux de projets, gérer le portefeuille des projets pour
optimiser la gestion de ceux-ci...
Mme Guilbault :...donc, on est en plein là-dedans, là. Ça, c'est
l'article 18, si mon collègue veut s'y référer. Donc, ça, c'est... ça,
c'est un mandat qui incombe au C.A., mais je parlais du P.D.G., donc,
évidemment, le P.D.G., là, le C.A., travaillent des près. Et la constitution
des équipes... parce qu'on part de zéro, donc, la constitution des équipes, la
constitution de l'effectif va se faire en fonction des besoins, et donc des
projets qui sont confiés, mais, tu sais, après ça, c'est que, là... tu sais,
vous voyez, imagine... Moi, malheureusement, j'ai l'impression qu'à l'automne
2026 ce ne sera plus moi, la ministre des Transports, ou peut-être que je le
serai encore, je ne sais pas, mais les gens changent, tu sais. Éventuellement,
ça ne sera plus nous, les députés de nos... les choses changent. Mais donc les
différents mandats qui vont être attribués au fil du temps... On ne le sait pas,
dans 20 ans, qui sera au gouvernement puis on sera rendus où dans les mandats,
parce que ça prend du temps, faire des projets de transport collectif, là, tu
sais, ça peut prendre 10 ans, faire... Ça va prendre combien de temps, faire le
REM? Bon. En tout cas, peut-être autour de 10 ans, tu sais, au minimum.
Alors, il va y avoir non seulement
différents mandats qui vont être attribués, mais fort probablement aussi du
chevauchement, tu sais. Si on donne un mandat, mettons, x dans le temps pour
prévoir un projet dans l'est puis sur les couronnes nord, qui va être phasé sur
un certain nombre d'années, puis, éventuellement, après ça, on donne un mandat,
par exemple, sur la Rive-Sud, donc... un nouveau bureau de projets. Mais, en
même temps, tout ça est chapeauté par la même entité, ce qui est quant à moi
beaucoup plus efficace. Puis je... regardez, avec le C.A., le comité des des
suivis des différents bureaux de projets. C'est pas mal plus efficace de
centraliser ça puis de faire le suivi au sein même du C.A. de Mobilité Infra
Québec, qui relève du gouvernement, que d'avoir toutes sortes de structures
dans les différents bureaux de projets ou dans les différentes sociétés de
transport aux municipalités, selon, ou à la caisse des fois.
M. Arseneau : Bien, j'ai une
dernière question, justement sur la Caisse de dépôt et placement, enfin, CDPQ
Infra. Quand on dit, et la ministre l'a mentionné à plusieurs reprises :
On ne peut pas se fier uniquement à CDPQ Infra pour réaliser les projets de
mobilité ou les projets complexes qu'on souhaite réaliser au cours des
prochaines années, est-ce que, justement, son impératif de rendement, est-ce
que son modèle d'affaires intervient dans la réflexion gouvernementale?
Parce que vous n'êtes pas sans savoir que,
même si le projet qui a été réalisé à Montréal, le REM de l'Ouest, même s'il a
été réalisé, donc, dans un délai quand même assez court, aujourd'hui, les
critiques sont nombreuses sur le modèle d'affaires, qui a pour effet de drainer
une part importante, certains disent une part trop importante, des revenus des
usagers et qui, essentiellement, là, rend difficile la... justement,
l'équilibre financier pour offrir les services des autres sociétés de transport
qui existent déjà et coexistent, en fait, avec le REM. Est-ce que ça a pesé
dans la balance, la question d'exigence de rentabilité de CDPQ Infra, dont on
imagine bien que l'agence Mobilité Infra Québec sera dépourvue ou sera
libérée... n'aura pas à rendre ça rentable et drainer tous les revenus, du RTC,
par exemple si on crée un tramway ici, si c'était le cas de l'agence, ici,
Infra Québec... Mobilité Infra Québec?
Mme Guilbault :Oui, bien, il y a différents niveaux, là, à la question,
parce que, dans le... pour le REM, la caisse fait l'exploitation, ce qui ne
sera pas le cas dans le tramway et ce qui ne sera pas le cas de Mobilité Infra
Québec non plus. Mobilité Infra Québec ne fera pas l'exploitation des réseaux,
des systèmes. Alors, déjà, c'est très différent, là, parce que ce à quoi fait
référence mon collègue, c'est un peu l'exclusivité.
M. Arseneau : C'est
l'exploitation, oui.
• (17 h 30) •
Mme Guilbault :Bien, c'est ça, c'est l'exploitation. Donc, c'est un modèle
qui a été développé pour le REM mais qui ne sera pas reproduit dans le reste,
en tout cas, bon, enfin, c'est parce que... Là, je parle pour eux, je ne sais
pas, peut-être que la caisse, un jour, refera un projet puis ils referont de
l'exploitation, mais, actuellement, ce n'est pas ça qui est regardé. Puis
Mobilité Infra Québec non plus ne fera pas d'exploitation. Donc, c'est très,
très différent, là, on va redonner l'exploitation à la société de transport,
vraisemblablement, alors les revenus vont lui revenir puis elle va gérer
l'exploitation. Alors, c'est très différent.
M. Arseneau : Et c'est
vraisemblablement la raison pour laquelle CDPQ Infra s'est retirée de plusieurs
projets, parce qu'elle ne pouvait pas être l'opérateur et aller chercher
rendement. C'est ce qu'on comprend.
Mme Guilbault :Bien, c'est sûr, ça aussi, je l'ai dit tout à l'heure, tu
sais...
17 h 30 (version non révisée)
Mme Guilbault :...la caisse a une mission double. Oui, participer au
développement du Québec, mais, en même temps, elle doit rentabiliser... tu
sais, elle doit vivre avec ses déposants puis elle doit aussi avoir son...
atteindre ses objectifs de rendement, donc... Mais en même temps, vous voyez,
elle va faire le projet de tramway de Québec avec nous. Tu sais, ce que je veux
dire, c'est que, dans la vie, il y a toujours moyen de s'arranger quand tu veux
vraiment faire quelque chose puis de trouver des ententes. Tu sais, comme là,
on est en train de finaliser une lettre mandat pour la caisse. Éventuellement,
on devra en arriver à une entente. Ce ne sera pas la même chose que le réel,
parce que, de toute façon, comme je l'ai dit, ce n'est pas eux qui vont l'exploiter.
Puis un jour, peut-être on refera un autre projet avec la caisse. Je ne sais
pas, tu sais, ce n'est pas exclu. Mais, pour moi, ce n'est pas incompatible,
mais c'est sûr que... c'est-à-dire, ce n'est pas incompatible le fait que la
caisse ait des impératifs de rendement qui sont légitimes parce qu'on veut que
les fonds fructifient. Ce n'est pas incompatible avec le fait de faire des
projets au Québec, pas du tout, mais ce n'est pas la même mission de service
public que le gouvernement. Alors, de dépendre systématiquement d'eux, je ne
pense pas que c'est réaliste à long terme pour le transport collectif au
Québec.
La Présidente (Mme Maccarone) : Il
vous reste 20 secondes.
M. Arseneau : 20 secondes.
Donc, CDPQ Infra, dans la négociation qui, j'espère, va se conclure cette
semaine, il est exclu qu'il soit l'opérateur du réseau de tramway ici, à Québec?
Mme Guilbault :Bien, c'est-à-dire que... Là, il faut bien... Je vais
juste, peut-être, faire le point là-dessus, parce que, peut-être, les gens...
Ce qu'on est en train de finaliser, c'est la lettre mandat, parce qu'on doit
donner une lettre mandat à mobilité... à CDPQ Infra pour qu'ils puissent
poursuivre le mandat, et éventuellement aussi on aura à convenir d'une entente.
Mais là, pour l'instant, ce qu'il faut c'est une lettre mandat pour qu'ils
puissent poursuivre le travail officiellement. Donc, c'est ça qu'on fait. Et c'était
quoi donc? Non, l'exploitation, non, c'est ça, ils ne seront pas... ce n'est
pas eux qui vont faire l'exploitation du tramway.
M. Arseneau : Bien, merci.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Oui. Je viens d'avoir
de bonnes nouvelles... désolé, je ne vais qualifier de bonnes ou mauvaises, des
nouvelles. La ministre ne souhaite pas être la ministre du Transport en 2026.
Et l'autre nouvelle, lettre de mandat et pas de contrat, ça veut dire quoi,
lettre mandat? Parce que la caisse, c'est... la Ville de Québec veut une
entente intérimaire. Ça veut dire, ils veulent commencer à voir le début de
quelque chose. C'est quoi, la différence, si vous pouvez élaborer?
Mme Guilbault :Bien, premièrement, il y a une élection à l'automne 2026,
et les élections à date fixe, ce n'est pas moi qui l'ai décidé, mais je vais
vivre avec ça, comme l'ensemble de mes collègues, du moins ceux qui se
présenteront en 2026. Mais j'ai aussi ajouté, peut-être, ce sera moi encore
après, si jamais j'ai été réélue et que j'aurais la chance d'assumer ces fonctions
extraordinaires. Bien qu'il y a une charge de travail importante, ça me fera
plaisir.
Puis la lettre mandat, bien, écoutez, c'est
ça, c'est comme ça. C'est comme celle que je leur avais donnée en novembre
dernier pour leur donner officiellement le mandat de se pencher sur l'étude de
mobilité dans la CMQ. Et là il faut... Et là, c'est comme si ce mandat-là est
complété. Donc, en vertu de l'entente-cadre que le Parti libéral a élaborée
avec eux, il faut...
M. Derraji : Une très bonne
entente-cadre.
Mme Guilbault :Une très bonne. Moi, je l'ai dit souvent, je vais toujours
le dire, la CDPQ Infra, ça a été une bonne chose, le REM, c'est une bonne
chose. Le problème à l'usage, puis c'est ça, je disais au collègue des Îles-de-la-Madeleine,
c'est qu'à mesure qu'on a tenté de reproduire systématiquement le REM partout
avec la caisse partout, on a rencontré des défis qui étaient différents du REM
d'origine. Et là, force est de constater qu'il faut se donner nos propres
moyens, ce qui n'enlève absolument rien à la caisse. Raison pour laquelle, d'ailleurs,
on fait le tramway avec eux.
Donc, alors, c'est ça. Alors là, ça prend
une nouvelle lettre mandat officielle dans laquelle on convient quand même de
certains éléments, et dont on convient de certains paramètres, mais il y aura
aussi une autre entente à faire en parallèle de ça. Mais l'important, là, à
court terme, c'est de finaliser la lettre de mandat.
M. Derraji : Donc, si j'ai
bien compris, parce que j'ai entendu vos réponses à mon collègue le député des Îles-de-la-Madeleine,
Montréal, c'est presque réglé. L'Outaouais, ils vont faire ce qu'ils veulent.
Québec, c'est presque réglé. Vous, ce qui vous préoccupe, c'est vraiment sur la
Rive-Sud, notamment Longueuil, le PSE prend un plan structurant de l'Est.
Est-ce qu'il y a un autre projet qui vous préoccupe?
Mme Guilbault :Bien, le tramway de Québec. Je l'ai dit, là, on est sur la
phase I, mais il y aura d'autres phases un jour.
M. Derraji : Excellent,
donc...
Mme Guilbault :C'est pour ça, je dis qu'il faut voir au-delà de nous. Tu
sais, nous, on ne sera pas là éternellement, malheureusement.
M. Derraji : Oui, oui, moi
non plus.
Mme Guilbault :Et j'ai parlé de l'Estrie aussi.
M. Derraji : Oui. Donc, on
parle de quatre projets, et vous, vous avez dit : Écoute, avec la caisse,
qui font d'excellentes choses, ils sont là pour faire des profits, je le dis,
moi, ce n'est pas un OBNL, et je ne veux surtout pas que la caisse devienne un
OBNL...
M. Derraji : ...OBNL. La
caisse doit faire de l'argent parce que c'est le bas de laine des Québécoises
et des Québécois. C'est très, très important. Et vous, vous dites :
Écoutez, ce n'est pas leur mission, développer le transport. D'ailleurs, je
vous dis, je vous remercie, parce que depuis le début, vous parlez que du
transport. Ça me rassure. Ça me rassure par rapport à la mission de l'agence.
Je pense qu'on avance très, très bien parce qu'on parle que du transport collectif.
Moi, je note vraiment une avancée, parce qu'au début on parlait d'autre chose
que le transport collectif. Depuis le début, vous parlez que des projets de
transport collectif, chose que... c'est une très bonne chose. Déjà qu'on est
dans un entonnoir, qu'on parle qu'uniquement de transport collectif. Ça a été
soulevé par pas mal de groupes. Ça, je le note. C'est très... C'est très bien.
On chemine.
Mais le problème que je vois, Mme la
ministre, par rapport à l'agence, c'est que, si vous dites que vous voulez
réaliser une économie d'échelle, que vous voulez regrouper les experts - c'est
vos propos, vous pouvez me corriger si ce que je rapporte n'est pas vrai, je
n'ai aucun problème à accepter la critique - que vous dites qu'il y a manque
d'experts et que vous voulez les regrouper, surtout les experts en mobilité
durable, mais vous ne pensez pas qu'on va voir, deux poids deux mesures, des
sociétés de transport qui eux vont continuer à travailler avec leur bureau de
projet... Et vous l'avez très bien dit, il y a des projets que ça prend
beaucoup de temps, ça prend des années. L'exemple de l'Outaouais, que j'ai...
que j'ai... que j'ai eu l'occasion de rencontrer, ils ont leurs défis. Mais
eux, c'est clair, ils ont beaucoup de défis, et le fédéral, je tiens à le dire,
est responsable d'autre côté. Donc, il y a pas mal de défis, mais ils ne m'ont
pas dit qu'ils avaient un problème d'expertise. Ils ne m'ont pas dit qu'il leur
manque... ils sont allés chercher des gens de l'extérieur.
Et, tout à l'heure, vous avez dit une
chose importante : Les projets n'avancent pas. Mais, à mon avis, les
projets n'avancent pas, c'est parce qu'il n'y a pas de financement. Même si
demain on a une agence, sérieusement, est-ce que vous allez payer le REM de
Chambly, le REM de Longueuil, le REM tel que demandé dans le PSE, le REM de
Québec? Tout le monde veut des REM, tout le monde veut des projets de mobilité
durable. Écoutez, on vit sur une pression d'un déficit. Vous avez dit vous-même
qu'on n'a plus d'argent. Vous avez applaudi une décision d'une campagnie privée
pour amener les travailleurs d'un site à un site. Moi, je suis juste votre
logique. Donc, même si on crée demain l'agence, on a... il n'y a aucune
garantie qu'on va accélérer les projets.
Et je cherche la plus-value de regrouper
les bureaux de projets. On ne va pas tous regrouper les bureaux de projets. Et
mon collègue le député des Îles vous a posé l'autre question : Comment on
va ramener ce capital humain? Ce n'est pas uniquement le salaire. Et là, est-ce
qu'on va se ramasser avec une société d'État qui va concurrencer les agences de
transport à les faire vider de leurs experts? Parce que vous avez dit qu'au
sein du ministère, il n'y a pas d'experts en mobilité durable. Ça veut dire que
vous allez créer une agence qui va aller chercher l'ensemble des experts dans
l'ensemble des bureaux de projets. Désolé si j'ai été long mais je veux juste
comprendre votre vision parce que ça va faciliter la tâche pour la suite.
Mme Guilbault :Oui. Bien, au début, là... Parce que je veux juste placer
le fait que c'est sûr que moi, je reste dans la salle en permanence, alors je
répète. Il y a des choses... On me pose des questions pour lesquelles j'ai
donné déjà des réponses très, très détaillées à plus d'une reprise déjà, là.
Et là, mon collègue m'a amenée sur le fait
qu'on parle juste de transport collectif, c'est une bonne chose, insinuant que
ce sera un éventuel débat sur la mission de l'agence, de la cantonner dans des
projets de transport collectif. Je veux juste souligner que j'ai déjà expliqué
ça de long en large au député de Taschereau. Et, par la suite, généreusement,
j'ai refait l'exposé pour le député des Îles-de-la-Madeleine. Et là, une
troisième fois, je dois le faire pour le député de Nelligan. Ça fait que peut-être...
Tu sais, tout ça est télédiffusé, alors peut-être essayer de suivre en direct.
M. Derraji : Aucun... Aucun
problème. Si vous l'avez dit, je vais aller lire la transcription. Non, non, je
veux faciliter la tâche. Parce qu'il est très habile, souligner mon absence.
J'avais une urgence. Aucun problème, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : ...M.
le député.
M. Derraji : Non, non, mais
ce n'est pas grave. Ce n'est pas grave.
La Présidente (Mme Maccarone) : Ce
n'est pas ça qu'elle a fait.
M. Derraji : Je vais aller
lire la transcription. Pas grave.
La Présidente (Mme Maccarone) : Ce
n'est pas ça qu'elle a fait.
M. Derraji : Non. Ce n'est
pas grave. Je vais aller lire la transcription.
• (17 h 40) •
Mme Guilbault :Non mais le problème de ça, c'est que moi ça m'oblige au
micro à expliquer pourquoi, soit de réexpliquer une troisième fois, soit
expliquer pourquoi je ne le réexpliquerai pas une troisième fois parce que je
l'ai déjà fait deux autres fois. Alors, tu sais, moi, c'est correct, là, chacun
sa fougère à gérer. Sauf qu'il faudra peut-être trouver une manière où que
quelqu'un suive les débats puis tienne les gens informés, là.
Mais je vais quand même le redire, parce
que c'est important, parce qu'on va y arriver avant longtemps... bien, «avant
longtemps», peut-être...
Mme Guilbault :
...mais en tout cas, on va y arriver un jour, à l'article 4, la mission.
Parce que ça, c'est revenu beaucoup. Et pour moi, c'est un faux débat, mais je
vais quand même prendre le temps, pour la troisième fois, de l'expliquer, puis
en plus, parce que le député de Nelligan va comprendre en plus l'exemple que
j'utilise depuis tout à l'heure, parce que c'est... il y en a fait partie. Moi,
je trouve que c'est sain, dans un projet de loi et comme législateur, de donner
dans une loi une marge de manœuvre au gouvernement pour... surtout pour des
éléments aussi importants qu'une mission ou pour des moyens qu'on se donne. Et.
Et donc, je donnais l'exemple du dernier projet de loi qu'on a fait ensemble,
le projet de loi n° 48 sur la sécurité routière, où souvent on cherche à
nous limiter ou à nous cantonner dans des libellés où on allait cibler certains
choix. Je pense beaucoup à des technologies. Le bus patrouille, entre autres,
dont on a beaucoup parlé. Puis c'est le Parti libéral qui parlait de ça, puis
qui voulait s'assurer qu'on met le bus patrouille, puis qu'on allait pouvoir
utiliser telle chose et telle chose. Et finalement on a fini par convenir tout
ensemble puis ils ont été d'accord, puis ils ont déposé l'amendement, puis tout
le monde a convenu. Mieux vaut être plus large, mais s'assurer que le bus
patrouille que telle autre chose, la caméra, le ci, le ça pourrait être
utilisé, tu sais, puis on s'est assuré que la vidéo puis tout ça pour être
utilisée. Et là, on a eu un libellé plus large où après ça, au-delà de nous,
parce qu'un jour, il va y avoir des gens après nous, qui vont exercer ces
fonctions-là, qui vont utiliser ces lois-là pour se gouverner et qu'ils
puissent avoir la possibilité de faire des choses autrement, sans à chaque fois
revenir, modifier des lois, puis s'asseoir ici pendant des heures ou modifier
des règlements, même si on ne vient pas s'asseoir ici, il y a il y a une bureaucratie
autour de ça et c'est lourd. Alors moi, je pense et je transpose cette même,
cette même, ce même souhait-là d'avoir un libellé qui soit non pas trop large,
où ça devient un peu n'importe quoi, mais suffisamment large pour qu'on puisse
donner à Mobilité Infra Québec la possibilité de, oui, faire des projets de
transports collectifs complexes, parce que c'est pour ça qu'on le crée à
l'origine. Si on avait... On ne fera pas une agence juste pour faire du
routier. On en fait déjà dans le ministère donc. Mais pourquoi? Pourquoi
prescrire le transport collectif à tout prix ou proscrire tout autre projet de
transport complexe? Parce que c'est un projet de transport complexe qui est
prévu dans la mission. Moi je ne vois aucune plus-value à ça, au contraire, je
vois juste de se restreindre pour se restreindre. Puis comme je disais à la
blague, mais qui n'en est probablement pas une : à part faire des
plaidoyers contre le troisième lien, je vois pas ce que cette volonté-là ou cet
éventuel dépôt d'amendement là dans ce sens-là qui pourrait se faire, puis
c'est correct, les gens ont le droit de faire, mais des amendements qui
seraient déposés en disant : On veut absolument limiter la mission au
transport collectif. Je le dis d'avance, moi, je ne vois aucune plus-value à
ça, au contraire, je trouve que c'est se priver d'une marge de manœuvre qui
pourrait être tout à fait saine pour les gens qui suivront. Sur les bureaux de
projet, bien oui, en ce moment, il y a des bureaux de projet, il y en a un à la
ligne bleue, il y en a un pour le SRB qui est en train d'être prolongé jusqu'à
Notre-Dame, puis il y en a un en Outaouais, mais donc, il n'y en a pas pour les
autres, là, on a l'ARTM qui nous a déposé, c'était quelle date, au mois de mai
en tout cas, qui nous a déposé son dernier rapport pour le projet dans l'est.
Mais il n'y a pas de bureau de projet comme tel. On n'est pas à la réalisation.
C'est ça qu'on dit tout à l'heure, là. C'est ça, c'est ça notre problème dans
l'est, on n'a personne pour réaliser le projet. Et il y avait le bureau de
projet de la ville de Québec, mais là, qui est entré dans notre nouvelle
structure de gouvernance qu'on est en train de camper puis de formaliser avec
la Caisse, avec mon ministère, éventuellement quand Mobilité Infra Québec, sous
réserve de l'adoption de la loi, sera créée, et on va faire le transfert ou la
transition, en tout cas. Mais c'est déjà, tu sais, la Caisse et tout ça, on est
tous conscients du fait qu'éventuellement il va y avoir une transition,
possiblement si la loi est adoptée, qu'on a Mobilité Infra Québec, mais on n'en
a pas pour le reste. Alors, je ne sais pas si j'ai bien compris le..., mais tu
sais, les sociétés de transport, premièrement, ne sont pas toutes habilitées en
ce moment, bien, toutes habilitées, je veux dire, c'est gros réaliser des
projets de transport collectif, alors elles n'ont pas toute l'expertise ou
l'expérience de faire ça. La STM l'a fait, mais sinon le RTL ne l'a pas
vraiment fait. Laval, tu sais, oui, il y a des SRB, des choses comme ça mais
quand on parle de transport structurant, mettons, sur rail ou de tramway, bien,
c'est ça donc, sur rail, ce n'est pas toutes les sociétés de transport qui ont
cette expérience-là, là. EXO non... Bien, EXO opère des trains, mais ce n'est
pas eux qui l'ont construit. Et... Et donc, c'est ça, alors, est-ce que j'ai
fait le tour pas mal. En tout cas. Bref, donc, il y a l'Outaouais. Tout ça pour
dire que, puis encore une fois, je vais l'expliquer, mais je vais le
réexpliquer. Pour nous, ça tombe sous le sens de se doter d'une sorte de supra
bureau de projet qui va relever ultimement du gouvernement, d'un élu, le
ministre des Transports en l'occurrence, qui va avoir son propre conseil
d'administration aussi pour venir surveiller. J'ai lu tout à l'heure l'article 18,
j'invite le collègue de Nelligan à aller le voir avec des comités pour la
gestion de projet, la gestion des portefeuilles. Donc, d'avoir une espèce de
suprabureau de projet où le ou la P.D.G. va être capable d'embaucher les
meilleures ressources avec des possibilités en termes de culture
organisationnelle, en termes d'attractivité, qui vont lui permettre d'aller
chercher justement les... les...
Mme Guilbault :...ressources ou des ressources qui peut-être, autrement,
n'auraient pas été intéressées à venir travailler mais qui pourraient l'être.
Puis d'organiser ses bureaux de projet, d'organiser son équipe de manière à ce
qu'on soit agile puis efficace, puis proportionnellement aussi aux mandats qui
vont être confiés. Parce qu'on se rappelle que la façon dont ça fonctionne,
c'est que le mandat... le gouvernement va confier des mandats à Mobilité Infra
Québec, donc, en fonction de l'évolution, de la charge et de la complexité du
travail, les bureaux de projets vont s'organiser. Puis je disais, tout à
l'heure : Pour moi, un ingénieur pourrait éventuellement... mais c'est
parce que, là, tu sais, je ne veux pas me substituer à l'éventuel gestionnaire
de cette organisation-là, mais pourquoi un ingénieur ne pourrait pas travailler
sur plus d'un projet, tu sais? Mais, en ce moment, un ingénieur qui est sur le
bureau de projet de la S.T.O, il ne travaillera pas sur le bureau de... sur le
projet de Sherbrooke ou sur le projet de l'est de Montréal, tu sais, c'est
évident que non, là.
Donc, il y a un éparpillement des
ressources qui nous prive d'un potentiel d'économies d'échelle et d'avoir une
ressource qui peut travailler sur plus d'un projet. Puis, si jamais ce n'est
pas le cas, si jamais les équipes de travail sont organisées d'une manière où
chacun travaille sur son projet, ce sera ça, mais de toute façon, en ce moment,
c'est déjà ça, ça fait qu'on n'a rien à perdre, on a juste quelque... on a
juste à gagner.
Et je rappelle que les sociétés de
transport, à l'exception de l'Outaouais, qui voulait s'assurer de pouvoir
continuer de gérer son projet... mais il y a un article de loi, c'est... 74? En
tout cas. 61. 61, qui protège... 60 et suivants. Les sociétés de transport
étaient en faveur, tout comme les municipalités, de la création de Mobilité
Infra Québec, à condition d'être mises à contribution, en collaboration. Puis
ça, comme je l'ai dit souvent, c'est déjà acquis dans 74, je pense, hein, et
l'article 4 aussi, implicitement.
La Présidente
(Mme Maccarone) : M. le député.
M. Derraji : Bon.
Premièrement, merci pour ces réponses. Et je n'ai pas entendu aucune réponse
par rapport au financement. J'ai parlé de ...qu'il y a beaucoup de projets sur
la table...
Mme Guilbault :C'est vrai, j'ai oublié.
M. Derraji : Non, ce
n'est pas grave. Vous avez très bien répondu... et merci pour votre générosité
à répéter pour la troisième fois. Ça ne sera pas une quatrième fois, on a bien
compris, mais c'est sûr que vous venez de me donner beaucoup de jus pour des
amendements pour l'article 4. On a tellement de notes, on a tellement de
notes, avec beaucoup de couleurs, c'est très bien. Vous êtes convaincue de
votre agence, c'est le moment d'avoir des débats. Les débats seront
enregistrés. Comme vous l'avez mentionné, je ne serai pas là, et probablement
vous aussi, probablement l'ensemble des collègues, donc ce serait bien de bien
faire les choses et que demain, si le prochain ministre et les prochains
porte-parole des oppositions vont relire les transcrits, ils vont savoir
pourquoi l'agence a été créée, le nerf de la guerre, Mme la ministre, le nerf
de la guerre.
Une voix : ...
M. Derraji : Vous pouvez
parler à haute voix comme ça, je vous écoute, cher député de Masson.
D'ailleurs, lui, dans son comté, il attend toujours la bretelle 40-640, je
ne vais pas le lâcher avec ça. Et je l'ai mentionné à pas mal de reprises,
c'est un enjeu dans son comté, il attend la réponse, et moi j'attends une
réponse à ma demande d'accès d'information, que lui a sue, je vous le dis, je
vous le donne comme information.
M. Lemay : Moi,
j'attends...
M. Derraji : Au cas
où... Oui, tu attends Mobilité Infra, M. le député? C'est très bien. Au moins,
on sait que tu vas avoir la bretelle 40-640, mais, bon, voilà. Ça serait
un projet complexe, la bretelle 40-640, je viens d'apprendre quelque
chose.
Mais, concrètement, Mme la ministre, vous
êtes une femme très pragmatique, et je vous ai vue et entendue parler qu'on n'a
plus d'argent. Vous l'avez très bien dit. D'ailleurs, vous m'avez... vous avez
même dit et interpelé le gouvernement fédéral, le gouvernement fédéral a été
obligé de sortir pour dire : Écoutez, le 1,4 milliard pour le tramway
de Québec, il est là. Et moi, je vous ai dit : Écoutez, je suis votre
allié. Si le gouvernement fédéral ne paie pas sa part, s'il y a un combat à
mener à aller chercher notre part par rapport au transport collectif, je le
mènerai avec vous, aucun problème, mais qu'on soit clair avec les Québécoises
et Québécois.
• (17 h 50) •
Est-ce qu'aujourd'hui... Est-ce qu'aujourd'hui,
avec tout ce que vous avez sur la table... Moi, j'ai fait un calcul, on est
dans plusieurs milliards. J'ai les 19 milliards dans le PSE, j'ai un
tramway à Gatineau, j'ai un tramway à Québec et je dois rajouter
malheureusement, malgré moi, un troisième lien à Québec. Je ne pense pas que
vous allez partir à la prochaine élection. Je vous ai dit que moi, là, c'est à
vous que ça revient, le titre de la super ministre. Parce que ce que vous avez
géré avec le troisième lien, aucun autre ministre dans ce gouvernement n'a pu
le gérer. Je vous lève mon chapeau parce qu'il faut avoir un courage politique
d'expliquer le pourquoi au début, et revenir, et dire que c'est une bonne
chose.
Bref, on attend les explications
économiques et où il va être, le troisième lien. Quand je fais la somme de tout
cela, on a pour les 10, 15 prochaines années...
M. Derraji : La question,
encore une fois, qui tue, si je peux utiliser Pierre-Yves... McSween... je
n'arrive pas à le...McSween, est-ce qu'on a vraiment besoin d'une agence
maintenant, sachant que pour les projets que vous avez sur votre table il y a
un enjeu? Ce n'est pas les bureaux de projets, c'est l'argent. Puis là, vous
savez ce qui risque d'arriver avec le fédéral, l'arrivée d'un Pierre Poilievre.
Tout ça, on doit le calculer. Donc, ça sert à quoi, créer une agence qui n'a
pas... cette agence, qui risque de ne pas avoir les moyens de remplir sa
mission? À moins... si vous me dites : Écoutez, moi, j'arrive à convaincre
la présidente du Conseil du trésor. Pour le PQI, je vais tout inscrire, je vais
tout avoir : PSE, tramway à Gatineau, tramway à Lanaudière, tramway à
Québec et troisième lien, parce qu'on l'a promis.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Bien, écoutez, Mme la... si je suis le raisonnement du
collègue, on devrait juste abdiquer sur tous les projets parce qu'on n'aurait
pas d'argent. Je veux dire, indépendamment de l'agence, c'est des projets qu'il
faut qu'on fasse, mais actuellement les... on n'a même pas les moyens
techniques de le faire, le projet de l'Est, puis pour nous c'est une priorité.
Puis là, il m'a parlé de toutes sortes de choses, en tout cas je n'ai pas tout
noté. Mais...
M. Derraji : Je peux répéter,
aucun problème. Il y a quatre projets...
Mme Guilbault :Non, non, non. Non, non, non.
M. Derraji : ...il y a quatre
projets sur la table.
Mme Guilbault :Les quatre projets, oui, oui, je le sais, c'est lesquels.
Bien, il y en a d'autres aussi. De toute façon, moi, j'ai tout mon PQI en tête,
là, je peux vous dire qu'il y en a d'autres aussi.
Mais d'où l'importance... Parce qu'il a
parlé du fédéral, il m'a ouvert la porte. Ça fait que là je vais... Puis là,
j'espère, mon député de Taschereau écoute. Le fédéral, effectivement, met
1,44 milliard sur le tramway de Québec, O.K., 1,44 milliard.
Actuellement, le projet, la phase 1, puis seulement la partie tramway, là,
entre Legendre puis Charlesbourg, pas les bus, pas les SRB, pas rien d'autre,
juste le tramway entre Legendre, Charlesbourg, évalué par la caisse à
5,27 milliards. 1,44 milliard sur 5,27 milliards, si je ne
m'abuse, ça fait 27,32 %. Jérôme a un cerveau similaire au mien. Je vais
aller le vérifier, parce que ce n'est peut-être pas ça. Mais, bref... 27,32 %.
Donc, 27.32 %, le 1,44 milliard.
Alors, oui, ils mettent de l'argent, mais
nous, on voudrait 40. Parce qu'à l'époque, là, qu'on a commencé le tramway de
Québec, c'est les libéraux qui étaient là, le gouvernement de Philippe
Couillard, qui ont commencé ça avec le précédent maire de Québec. Ça fait que
mon collègue se souviendra peut-être qu'au départ, premièrement, c'était
3 milliards...
M. Derraji : Oui, ça ne
coûtait pas cher, oui.
Mme Guilbault :Bien oui, mais ça ne coûtait pas cher sur le dessin qu'ils
ont fait, là. Mais, tu sais, après ça, dans la vraie vie, quand on fait le test
du marché, c'est d'autre chose.
Mais, bref, où je veux en venir, c'était
sur la proportion, la répartition, le montage financier : c'était
50 %, gouvernement du Québec, 40 %, fédéral, 10 %, la ville. On
est parti de ça. Et, au fil du temps, l'érosion du 40 % a fini avec
27,32 % actuellement. Puis là, ça, c'est basé sur une évaluation qui est
faite par la caisse en ce moment, puis c'est tout le temps l'épreuve de la
vraie vie, l'épreuve du marché. Donc, on va voir après, tu sais, les appels
d'offres puis tout ça puis on va voir à combien ça va finir, le... J'espère que
ce sera 5,27, j'espère que ce sera moins que 5,27.
Mais ce que je veux dire, c'est que si
jamais c'était plus que ça, la contribution est figée en ce moment, parce qu'il
n'y a plus d'argent. On a 1,44 milliard, mais c'est fini. L'enveloppe, le
BI, est finie. 31 mars 2023, il n'y en a plus d'argent dedans. On a réussi à
attacher l'extrait... l'extrait... l'extra pour la ligne bleue. J'ai reçu le 18
juillet la lettre de M. Fraser qui confirmait qu'il allait financer l'extra du
coût pour la ligne bleue, pour qu'on puisse enfin passer le dossier d'affaires
au Conseil des ministres, signer notre contrat pour le tunnelier, qui venait à
échéance le 31 juillet. Donc, on a réussi à faire ça en juillet.
Mais ce que je veux dire, c'est que — puis
là encore j'interpelle mon collègue de Taschereau — quand on lit dans
les journaux : On est au rendez-vous, tu sais, on est au rendez-vous sur
tel projet, il faut comprendre après, après ça, voir ce que ça veut dire
précisément puis les montants précis, la proportion précise que ça représente
et, sur les montants qui sont nommés dans les journaux, les chèques qui sont
effectivement rentrés. Tout ça, c'est des choses différentes dans la vraie vie,
là.
Ça fait que c'est à ça, moi, que je veux
sensibiliser les collègues. Mais, pour ceux qui ont déjà été au gouvernement,
je pense que vous comprenez que c'est comme ça que ça fonctionne...
Mme Guilbault :
...ça fait qu'effectivement 1,44 milliard pour le projet de tramway, mais
c'est un montant qui est figé, ou en tout cas, du moins en ce moment, qui
semble figé. Je vais parler au conditionnel. Effectivement, il va y avoir eu
une élection, on ne sait pas trop de toute façon comment les choses vont
tourner.
M. Derraji : Ah! voilà.
Ça, c'est un danger.
Mme Guilbault :
Mais au-delà de ça... Mais j'y viens puis je fais le lien. C'est pour ça que,
quand on me parle de ça puis qu'on obsède juste sur un projet de transport
collectif... Moi, là, de quoi je parle sans arrêt? Des besoins en mobilité, les
routes aussi. Une des raisons pour lesquelles l'argent est rare, c'est parce qu'on
est pris à financer des proportions élevées des projets de transport collectif,
des immobilisations, les garages, les ci, les ça, et qu'on est pris pour payer
toutes les routes. Parce que le fédéral, ça ne les intéresse pas, payer les
routes. Bon. Alors, moi, je ne sais pas ce qui va advenir à la prochaine
élection, c'est les gens qui vont décider, ils vont élire un gouvernement, on
va travailler avec. On travaille avec les gens en place, nous, peu importe.
Mais, si le gouvernement fédéral... pas «si», le gouvernement fédéral, quel que
soit le parti qui le forme, doit s'investir et se réengager dans le financement
de la mobilité. C'est ça que je disais à M. Rodriguez quand il a été notre
ministre vis-à-vis. On avait la chance d'avoir un ministre québécois en plus.
J'ai dit : Tu le sais comment c'est grand, le Québec, comment ce n'est pas
réaliste de penser qu'on va arrêter de payer des routes quand on veut valoriser
le territoire, occuper le territoire, on a 17 régions administratives.
Voyons donc! Tu sais, on ne peut pas dire : Ce n'est plus à la mode, les
routes. Puis au moins, si tu dis ça, mets des programmes de transport
collectif. Là, on a un trou de trois ans dans les programmes de transport
collectif puis pas de routes. Ça n'a ni queue ni tête, ni queue ni tête. Peu
importe, moi, c'est qui qui est le parti politique qui forme le gouvernement
fédéral. On a besoin d'argent pour payer la mobilité. Alors, qui que ce soit
qui va former le gouvernement à la prochaine élection fédérale, j'espère qu'ils
vont se réengager dans la mobilité. S'ils veulent payer des routes, bien, ils
paieront des routes, s'ils veulent payer du transport collectif, ils paieront
du transport collectif, s'ils veulent payer de l'aérien, ils paieront de
l'aérien, on a besoin d'argent dans... Le maritime, il y avait le Fonds
national des chantiers, le FNCC. Tu sais, il y a beaucoup de besoins en
mobilité. La mobilité, c'est pas juste le transport collectif, c'est pas juste
les routes, c'est pas juste les trains, c'est pas juste les bateaux, c'est pas
juste les avions, c'est l'ensemble de tout ça. Alors, alors, c'est ça. Donc, je
tiens pour acquis que le moment venu, le collègue sera là pour venir réitérer
les besoins en mobilité du Québec.
M. Derraji : Oui. Je
vais être là avec plaisir. Mais quand j'ai un premier ministre qui appelle à
défaire un gouvernement libéral parce qu'il pense que c'est mieux avec
Poilievre, je me demande est-ce qu'il vous a parlé avant de faire cette sortie?
Parce qu'il met en jeu même le 1,4 milliard. Le 1,4 milliard, là si
on ne l'utilise pas, vous avez vu qu'il a dit Poilievre par rapport à l'avenir
du tramway à Québec? Donc, on a bien beau maintenant parler de la création de
l'agence, il y a un risque sur le montage financier. Je vous l'accorde, parce
que ça a été 40 %, c'est devenu 27 % selon votre calcul. Mais demain, ça
risque d'être zéro. Il y a un risque. C'est malheureusement, ça risque d'être
le cas. Mais j'ai en face de moi... le jour où j'ai vu la déclaration de
premier ministre, je me suis dis juste : Est-ce qu'il vous a consulté
avant demander... de demander au Bloc de faire tomber le gouvernement libéral.
J'aurais aimé le voir aussi se lever et rassurer la population par rapport à
l'avenir du financement du tramway. Donc, je sais que le projet de loi n'est
pas sur l'élection fédérale, mais c'est des décisions, malheureusement, qui
risquent de nous coûter cher et quand je reviens à la mission de l'agence, ce
qui me préoccupe, et je l'ai exprimé, Mme la ministre, pas une fois, pas deux,
c'est que j'ai des inquiétudes sur... Et je ne dis pas aujourd'hui que vous
n'avez pas de vision par rapport à Mobilité Infra, mais avant vous, il y a des
gens qui ont essayé, ils ont vu que... Ils ont lâché prise parce que le
contexte économique n'était pas bon, n'était pas favorable, mais j'essaie avec
ce début parce que là on va voir beaucoup d'articles, d'articles techniques, de
juste de comprendre l'urgence de l'agence maintenant. Mais vous avez pas mal
parlé, vous avez pas mal expliqué votre point.
• (18 heures) •
Mais sérieusement, en date d'aujourd'hui,
maintenant, je ne suis pas encore convaincu qu'en 2024, maintenant ça nous
prend une agence pour régler les problèmes de transport. Vous avez raison de
dire qu'il manque d'experts, bureaux de projets, mais moi, je suis un gars qui
pense aussi aux finances publiques et je sais qu'on s'en va probablement vers
un nouveau cycle au fédéral, vous savez c'est quoi le cycle, c'est ce que vous
vivez... vous vivez votre cycle aussi avec la CAQ, avec deux mandats majoritaires.
On risque d'aller sur un nouveau cycle. On sait très bien que le prochain parti
fédéral, lui, il pense autrement par rapport à tout ce qui est mobilité,
transport, mais même finances publiques. Donc, si d'emblée je sais que je vais
avoir un problème, un casse-tête avec le fédéral sur le financement, je sais
que mes finances publiques sont très serrées au Québec. On peut avoir la
vision, vous avez raison de dire : la vision...
18 h (version non révisée)
M. Derraji : ...mais
cette vision, vous pouvez l'avoir même à l'intérieur du ministère. Moi, c'est
ça, c'est le timing que je questionne. Ça, les gens vont le voir un jour. Je ne
serai pas là. Juste, ça va rester dans les archives de l'assemblée que le
timing en ce moment de penser à une nouvelle agence, c'est ça que je
questionne, Mme la ministre. Et je reste quand même très prudent par rapport à
ce que l'élection fédérale risque de nous ramener et j'espère qu'on ne va pas
perdre le 1,4 milliard même si c'est peu. Vous avez raison de le dire.
27 % ce n'est pas ce qui a été promis au début, 40 % et ce sont les
contribuables québécois qui se ramassent à payer cette facture. Mais encore une
fois, ça fait six ans. On a retardé le tramway. Je ne veux pas refaire la
genèse du tramway version 1, version 2, on le fait, on ne le fait
pas. Tracé numéro 1, le tracé actuel, la Caisse, le bureau de projet de la
Ville de Québec. Je ne veux pas refaire, mais je veux juste revenir. Et merci
de me le rappeler, Mme la Présidente. Je veux juste aujourd'hui lever le
drapeau par rapport au financement, on peut rêver d'une agence, on va mettre
beaucoup d'experts à l'intérieur, d'ailleurs, on a fait beaucoup de motions
préliminaires pour entendre ces experts. Je n'ai pas encore vu une plus-value
qu'en regroupant ces experts, les choses vont aller vite et on va réussir à
atteindre l'objectif escompté, à savoir qu'on va avoir des gens autour de la
table qui vont gérer les gros, les projets complexes. Parce que le nerf de la
guerre, même si on veut tout faire, on a un budget où on a d'autres priorités
qui sont la santé, l'éducation, le transport, c'est très important. Mais au
bout de la ligne, sur quel horizon on va attendre nos objectifs? Voilà, j'ai
fait le tour de la question, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci. Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui, bien écoutez, je suis assez ahurie, là, d'entendre le
collègue qui me dit : Je ne suis pas convaincu de la nécessité, pourquoi
on ne le fait pas dans le ministère? Mais je lui rappelle qu'il y a neuf ans,
son propre gouvernement, de son propre parti, a exactement évité de le faire
dans le ministère en créant une filiale à la Caisse de dépôt. Donc j'ai envie
de lui dire : Il pourrait peut-être poser la question à ses collègues qui
étaient là à l'époque et qui sont encore là. Pourquoi à l'époque ils n'ont pas
fait ça dans le ministère, le REM? Tu sais, moi j'émets l'hypothèse de l'extérieur.
Je n'étais pas dans le gouvernement libéral à ce moment-là, mais il y a une
raison pour laquelle ils ne l'ont pas fait dans le ministère, le REM. Ça fait
que peut-être qu'il peut demander à ses collègues, parce que j'ai l'impression
qu'à l'époque les gens étaient conscients que ça n'aurait pas fonctionné. Tout
simplement. Mais ça, encore là, c'est une hypothèse. Mais pour moi c'est une
évidence qu'on ne serait pas rendu où on est dans la mise en service du REM si
on n'avait pas procédé de la façon dont on a procédé à l'époque et... mais qui
consistait essentiellement à contourner le problème dans le sens où : Oui,
ça a été efficace, la filiale puis ça a bien fonctionné pour le REM, mais on la
exemplifié tout à l'heure, là, le projet de l'est finalement ils se sont
retirés, le projet de la Rive-Sud, ils se sont retirés. Là, c'est parfait, on
les retrouve pour le projet de Québec, mais ce n'est pas viable de penser qu'éternellement,
le Québec va dépendre de la Caisse de dépôt. Alors, à sa question, pourquoi ne
pas le faire dans le ministère? De toute façon, j'ai... c'est une autre affaire
que j'ai répétée souvent au début, là, on veut une nouvelle culture, on veut
essayer autre chose, on veut sortir de la façon dont c'est organisé ou de la
culture organisationnelle de la fonction publique. Ça, je l'ai déjà dit
abondamment au début, mais le Parti libéral lui-même a fait le même choix à son
époque. Alors, c'est cohérent. Il me dit : Pourquoi l'urgence d'une
agence? Il n'y a pas d'argent et tout ça, mais, encore là, Mme la Présidente,
moi, je suis toujours étonnée de voir la quantité de temps et de paroles qu'on
peut entendre de la part des partis d'opposition qui dénoncent des problèmes
puis qui disent pourquoi telle chose se fait pas, à quand telle affaire, qu'est-ce
qu'on va faire, tatata. Mais après ça, puis là, je prends cet exemple-là,
quelle est l'urgence de faire une agence? Combien de fois? En fait, les seules
fois je pense où on me pose des questions ou presque au salon bleu, c'est pour
me parler du transport collectif, puis me demander qu'est-ce qu'on va faire
pour faire du transport collectif? On en est où? Comment on va faire pour faire
avancer les projets? Et là, aujourd'hui, on arrive avec la proposition d'une
solution. Puis moi, je réponds je dis : Bien, parce qu'à l'époque, le
Parti québécois a essayé, il a pas réussi, le Parti libéral a contourné le
problème en termes de moyens, puis en termes d'investissement, bien là,
évidemment, là, je n'ai pas mon tableau, mais je pense que tout le monde le
sait par cœur, on n'a jamais eu autant d'argent en transport collectif qu'avec
la CAQ. Ça, je pense que c'est réglé. Mais pour les moyens, il reste que, là,
en ce moment, on manque de moyens, de capacité de réalisation. Donc là, aujourd'hui,
après presque deux ans, moi que ça va faire deux ans le 20 octobre, que
les quelques fois qu'on me questionne, c'est toujours sur le transport
collectif. C'est quoi? Ça fait quoi le bilan de la CAQ...
Mme Guilbault :...que vous allez faire, et tout ça, et que. moi, je
dis : Bien, justement, regardez, j'ai le projet de loi pour qu'on puisse
avoir une meilleure capacité de réalisation. Et là, après avoir posé toutes ces
questions-là puis, à toutes les semaines, revenir avec les mêmes affaires, nous
dire : Je ne vois pas l'urgence d'être capable de faire du transport
collectif. Je trouve ça complètement ahurissant, Mme la Présidente, là. Et même
que, si je ne faisais pas ça, on continuerait de me demander : Qu'est-ce
que vous allez faire pour être capable de faire du transport collectif? Et, si
j'abandonnais mon projet de loi, parce que je dis bon, tant pis si ce n'est pas
si nécessaire que ça, au salon bleu, ils viendraient me dire : Ça n'a pas
de bon sens, Mme la Présidente. On avait la possibilité, enfin, de se donner
des moyens, et la ministre l'a abandonnée. C'est tellement, des fois — j'ai
un terme en tête, mais je ne pense pas que je peux l'utiliser ici — mais
c'est tellement, c'est tellement contradictoire, puis fluctuant au fil des
articles de journaux, des humeurs, de l'actualité. On ne peut pas gouverner
comme ça. Quand on est au gouvernement, Mme la Présidente, il faut regarder,
là...
Moi, je suis arrivée il y a deux ans, on
fait des constats, on pose des diagnostics sur des problèmes et, ensuite, de
ça, on propose des solutions réalistes. Et c'est exactement ça qu'on fait
aujourd'hui. Ça fait deux ans que j'entends les partis d'opposition parler de
transport collectif, réclamer plus de transports collectifs. Puis pas seulement
eux d'ailleurs, nous aussi, on en veut plus, les élus municipaux en veulent
plus...de partenaires, des gens, tout ça, les citoyens. Et là on propose la
solution à ça, et on nous dit : Finalement, je ne suis pas sûr qu'on en a
besoin. Bon, bien, parfait, mais, en tout cas, moi, je pense que c'est... En
tout cas, enfin, c'est étrange.
Et là je vais aller sur le fédéral, j'aime
ça parler de ça, mais pas sur l'argent du fédéral, parce que je veux placer
aussi le contexte, effectivement, le projet de loi ne porte pas là-dessus, ne
porte pas sur l'immigration, et tout ça. Mais le message du premier ministre,
auquel... je pense que c'est nécessaire de replacer, là, c'était de dire :
On ne peut pas faire l'économie du débat sur les retombées de l'immigration
massive sous Justin Trudeau au Québec, en termes de capacité d'offrir des
services publics, en termes de disponibilité de logement. On est... On a
dépassé nos capacités, là, les écoles, les garderies, les hôpitaux, le
logement. Alors, il faut absolument que les partis fédéraux, dans leur
ensemble, prennent conscience de ça puis prennent des engagements clairs par
rapport à l'élection qui s'en vient. Sauf que la différence, c'est que M.
Trudeau, lui, il est déjà au gouvernement, donc, il pourrait déjà agir. C'est
ça, le message. Et, moi, j'adhère à ce message-là, parce que c'est vrai que
c'est un dossier... c'est un sujet qui est important, puis je ne pense pas
qu'on puisse le contourner. Évidemment, le Parti libéral n'est pas intéressé de
parler de ça, mais c'est la réalité, Mme la Présidente. Donc, ça, c'était le
message.
Quant aux priorités en mobilité, le
premier ministre et moi, nous nous accordons parfaitement sur les projets qui
sont prioritaires, oui, le nouveau lien interrives, les projets... en tout cas,
je pense bien, les quatre qui avaient été nommés. Mais le nouveau lien
interrives, le tramway Québec, un projet dans l'est, le REM qui continue de se
déployer, mais ça, c'est déjà réglé. La ligne bleue qu'on a porté en
réalisation après presque 40 ans. La ligne bleue a commencé à être inaugurée en
1986, on a fini en 1988. On est en 2024, ça fait presque 40 ans qu'on attend de
la prolonger, parce qu'à l'époque, c'était ça, le principe. Et bien que les
libéraux aient été là, 15 ans, avec des députés dans l'est de Montréal, ils ne
l'ont pas fait. Donc, nous, on l'a fait. Bien qu'effectivement l'argent est
rare, on met 7,58 milliards, dont 5,1 du gouvernement du Québec, donc...
Alors, tu sais, on veut du transport
collectif, mais là on est arrivés à l'étape où il faut se donner les moyens,
comme nation, puis il faut pouvoir se comparer aux autres nations qui veulent
prendre le contrôle du destin du transport collectif sur leur territoire, puis
c'est exactement ça qu'on fait aujourd'hui. Et, sur le financement,
effectivement, mais indépendamment de l'agence, oui, l'argent est rare, mais je
l'ai dit, les priorités sont là en mobilité. Donc, qu'on ait l'agence ou non,
on a besoin de réaliser, de financer ces projets-là. Mais, avec l'agence, au
moins, on va être capable de le faire. En ce moment, tu as beau dégager des
sommes théoriques, si tu n'as personne pour faire le projet, tu n'es pas plus
avancé. Donc, donnons-nous ces moyens-là, adoptons la loi, créons Mobilité
Infra Québec. Et allons de l'avant, enfin, avec au minimum, un projet dans
l'est de Montréal et sur la couronne nord.
• (18 h 10) •
Et c'est en phase aussi, tu sais, il
faut... Ça aussi, c'est important d'être conscient. Les projets sont évalués,
mais, ensuite de ça c'est sur plusieurs années, donc, les décaissements sont
sur plusieurs années. Ce n'est pas pour rien que le PQI est sur 10 ans. Je
pense... c'est en quelle année, 2013, je pense, 2012, en tout cas, c'est
autour, je pense... qui est passé de cinq ans à 10 ans. Au début, le PQI,
c'était cinq ans, quand il a été créé, en 2007, de mémoire. Après ça, il est
passé sur 10 ans, parce que les priorités d'investissement, tu sais, les
projets d'infrastructure, souvent, c'est de longue haleine, là. Alors, c'est
correct de pouvoir le prévoir puis l'amortir sur une dizaine d'années pour voir
venir. Donc... Et les projets se font par phase aussi, beaucoup, en transport
collectif. Donc, c'est tout à fait cohérent...
La Présidente
(Mme Maccarone) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Il vous
reste 1 min 40 s, M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Bien, je ne peux pas m'empêcher de revenir sur les
propos de la ministre, qui semble avoir une mémoire très sélective. En fait, je
pense qu'elle a oublié plusieurs questions qu'on lui a posées du côté du
deuxième groupe d'opposition, notamment en sécurité routière, sur
Dufferin-Montmorency, sur les traversiers, sur le transport collectif
interurbain et sur le transport régional, beaucoup de sujets qu'on a abordés
avec elle, mais j'aimerais surtout revenir sur... Au fil de la discussion, là,
je l'écoute parler, puis il y a... il y vraiment une apparente contradiction
assez importante entre le besoin d'investir dans le transport collectif, on se
rejoint là-dessus, évidemment, il faut développer l'offre de transport
collectif.
Ce n'est pas que ça, là, il y a la
question du financement puis le maintien des actifs qui est très d'actualité.
Puis, de l'autre côté, puis je suis toujours sur les intentions, là, de créer
une agence qui est dédiée uniquement... En fait, elle a refusé de dédier
l'agence uniquement au rôle de développer le transport collectif, alors que
Mobilité... le ministère des Transports et de la Mobilité durable sait très
bien faire cette partie-là du travail, développer les transports... des
transports routiers. Donc, c'est cette contradiction-là que je ne m'explique
pas encore. Comment ça se fait que le mandat n'est pas uniquement dédié au
transport collectif?
Mme Guilbault :Bien, encore une fois, on va y arriver à l'article 4,
ça, là. Parce qu'on n'est pas dans... Tu sais, ce à quoi réfère le député,
c'est un extrait de libellé où on précise que la mission de l'agence est de
faire des projets de transports collectifs complexes, et c'est dans
l'article 4. Donc, je ne comprends pas pourquoi on parle de ça à
l'article 1. Allons à l'article 4 s'il veut parler de
l'article 4. Ça, c'est clair, ce que je dis?
M. Grandmont : ...c'est
clair, mais en même temps, encore une fois, je suis sur les intentions.
Pourquoi on crée cette agence-là à l'extérieur du ministère des Transports? Le
ministère des Transports a déjà cette capacité, cette expertise-là, et la
ministre l'a dit elle-même, au niveau des transports routiers. Là, on veut
créer quelque chose à l'extérieur qui va être capable de faire, et du transport
collectif et ce que le ministère des Transports fait déjà. Je ne comprends pas
cette contradiction-là.
Mme Guilbault :Bien, c'est ça, mais on est dans la mission à
l'article 4. Encore une fois, je peux répondre tout de suite, mais
surprenons-nous pas quand, à l'article 4, je vais dire que j'ai
abondamment répondu à ça à l'article 1, mais c'est la somme de tout ce que
j'ai dit depuis 15 h 30, là. On veut créer une culture d'organisation
qui est différente, on veut se donner des moyens, notamment la possibilité que
les employés ne soient pas syndiqués. Mais s'ils souhaitent l'être, on va
pouvoir négocier des nouvelles conventions collectives. On veut être
différemment attractifs pour des gens qui peut-être actuellement ne seraient
pas intéressés de venir, mais qui pourraient le devenir parce qu'on crée
quelque chose.
Puis il y a comme un... J'ai des mots
anglophones qui me viennent, mais tu sais, il y a comme un... Comment je
pourrais le dire? J'ai juste des mots anglophones, Mme la Présidente. Vous allez
m'aider à...
La Présidente
(Mme Maccarone) : ...
Mme Guilbault :Mais moi, je ne peux pas dire des mots en anglais. Mais tu
sais, ça crée, je trouve, un... Tu sais, il y a une spécialisation autour de
ça, puis ça... Ça crée un effet d'attraction, je trouve, là. Tu sais, si tu
entends parler... Les gens qui sont venus travailler à CDPQ Infra sur le REM,
probablement qu'ils se sont dit : Wow! Excitant. Il y a un projet qui se
fait là, il y a une équipe dédiée à ce transport collectif infra qui va se
spécialiser dans un projet qu'ils vont développer.
Donc, des gens qui sont venus travailler
sur le REM à la caisse, on peut penser, ne seraient peut-être pas allés
travailler autrement au Québec sur d'autres affaires, ou au gouvernement du Québec,
ou gouvernement fédéral dans une municipalité du Québec. Mais là ils sont venus
parce qu'il y avait une espèce d'engouement ou de... d'effervescence, je ne
sais pas, là, j'ai envie de... Non, je ne peux pas le dire. Mais, tu sais...
Vous comprenez? Ça peut créer... Ça... Ça peut créer un effet d'attraction,
puis d'entraînement aussi, de dire : Il y a quelque chose qui est en train
de se faire au Québec.
Parce que ça, on ne se le cache pas. Puis
ça, on l'a déjà dit souvent, là. Il n'y a personne qui a soumissionné sur le
tramway de Québec. C'est pour ça qu'on en est là aujourd'hui, mais il y a aussi
le fait que, des fois, probablement l'industrie... L'incertitude, des fois, qui
entoure les projets de transport collectif parce que, justement, on ne sait pas
trop si ça va arriver, c'est compliqué, etc. Là, d'avoir une entité dédiée...
Je me mets à la place... Encore là, je ne suis pas dans... Je ne suis pas... Je
ne suis pas une entreprise en construction, je ne suis pas une firme
d'ingénieurs puis je ne suis pas une personne qui est formée à travailler sur
ces projets-là, mais on peut penser que ça envoie un signal attractif à la fois
à l'industrie puis à des gens intéressés à travailler, de dire...
Puis c'est un des autres aspects aussi,
puis on l'a abordé avec Pomerleau puis d'autres, d'envoyer... Puis ça, c'est
beaucoup avec le projet de loi no 62 aussi, là, bon, mais donc d'envoyer
le signal que, nous, on veut faire du transport collectif au Québec. Alors, si
ça vous intéresse d'en faire, venez-vous-en. On a maintenant, vraiment, une
organisation qui est dédiée à ça. Alors, ce ne sera pas, tu sais, au fil de...
de volontés incertaines, tu sais. C'est des mandats qui sont donnés, puis tu
as... Tu as une agence qui s'occupe de ça.
Alors, moi, je pense que c'est de nature à
être attractif...
Mme Guilbault :...attractif, en plus du reste de ce que j'ai dit, là,
l'agilité...
M. Grandmont : ...toujours
le... toujours sur l'intention de créer une agence, elle va faire... elle peut
faire des projets de transports routiers complexes. Est-ce que vous pourriez...
Est-ce que vous diriez que de travailler au ministère des Transports et de la
Mobilité durable sur des projets complexes, ce n'est pas excitant, ce n'est pas
attractif, ce n'est pas intéressant?
Mme Guilbault :Bien non, pas du tout, on le fait déjà en ce moment.
M. Grandmont : Donc, pourquoi
l'inclure dans Mobilité Infra Québec?
Mme Guilbault :Parce que je pense que c'est sain de donner une marge de
manœuvre si un jour quelqu'un voulait confier un projet... un projet complexe
de transport quel qu'il soit, là. Pourquoi... En fait, je pense que la question
devrait se poser à l'inverse. Pourquoi l'empêcher?
La Présidente (Mme Maccarone) : Désolé...
votre temps est écoulé.
Mme Guilbault :Malheureusement.
La Présidente (Mme Maccarone) : Alors,
s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons passer à la mise aux voix.
Est-ce que l'article 1 de la loi édictée est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Présidente (Mme Maccarone) : Sur
division. C'est noté. Mme la ministre, pour la lecture de l'article 2,
s'il... à moins que vous souhaitiez prendre une pause. Je ne sais pas, il y a
des gens qui... souhaitez une pause, mais, si on est à l'aise de continuer, il
nous reste une heure.
Mme Guilbault :Moi, je suis correcte.
La Présidente (Mme Maccarone) : Allez-y.
Voilà, l'article 2.
Mme Guilbault :Parfait. Article 2 : «Mobilité Infra Québec est
une personne morale»... Est-ce que je dois lire, peut-être, la loi entre
parenthèses aussi, étant donné... Ah! je vais lire au complet. Article 2, Loi
sur Mobilité Infra Québec. Article 2 : Mobilité Infra Québec est une
personne morale, mandataire de l'État.
«Les biens de Mobilité Infra Québec font
partie du domaine de l'État, mais l'exécution de ses obligations peut être
poursuivie sur ces biens.
«Mobilité Infra Québec n'engage qu'elle
même lorsqu'elle agit en son nom.»
En commentaires : L'article 2 de
la Loi sur Mobilité Infra Québec prévoit que Mobilité Infra Québec est une
personne morale et un mandataire de l'État. Ce dernier statut lui confère les
immunités et les privilèges dont jouissent les mandataires de l'État.
Le deuxième alinéa de cet article est une
dérogation au principe d'insaisissabilité des biens pour un mandataire de
l'État, aux seuls biens de Mobilité Infra Québec.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci,
M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui. Mme la
ministre, l'article 2, bon : «Mobilité Infra Québec est une personne
morale, mandataire de l'État.» Donc, je comprends qu'on traite ça comme une
société d'État. Il y a des lois qui encadrent ça, évidemment.
«Les biens Mobilité Québec... Mobilité
Infra Québec font partie du domaine de l'État, mais l'exécution de ses
obligations peut être poursuivie sur ces biens.» On pourra peut-être en
reparler tantôt.
«Mobilité Infra Québec — c'est peut-être
la première partie sur laquelle je voulais vous amener — n'engage qu'elle-même
lorsqu'elle agit en son nom.» Pouvez vous m'expliquez cette partie-là, là,
«n'engage qu'elle-même lorsqu'elle agit en son nom.»?
Mme Guilbault :C'est ça, cette dérogation permet essentiellement
d'utiliser l'hypothèque comme mode de financement. De plus, l'article 916,
CCQ, énonce que «nul ne peut s'approprier les biens des personnes morales de
droit public qui sont affectés à l'utilité publique.» Et, si les biens affectés
à l'utilité publique demeurent insaisissables, cette dérogation est également
usuelle pour des organismes autres que budgétaires, selon la Loi sur
l'administration financière. Donc, c'est ça, la différence avec la société
d'État. C'est pour ça qu'on vient le préciser dans le...
M. Grandmont : Pouvez-vous
être plus explicite, là? Parce que je ne comprends pas concrètement qu'est-ce
que ça... qu'est-ce que ça implique, en fait, par rapport à une société d'État
ordinaire.
Mme Guilbault :Parce que, normalement, les sociétés d'État engagent le
gouvernement, mais là, ici, on vient préciser : «Mobilité Infra Québec
n'engage qu'elle-même lorsqu'elle agit en son nom.» Mais juste sur... parce
que, là, moi, les... la loi des sociétés d'État, je peux... peut-être quelqu'un
pourrait compléter?
Des voix : ...
Mme Guilbault :Oui, on me dit que je l'ai bien expliqué. Mais en même
temps, si mes collègues veulent plus de détails, parce qu'il y a des gens plus
experts que moi dans ça... si mes collègues consentent, évidemment.
• (18 h 20) •
La Présidente (Mme Maccarone) : Est-ce
qu'il y a le consentement?
M. Grandmont : On va attendre
de voir qui... oui.
La Présidente (Mme Maccarone) : Oui,
il y a consentement?
M. Grandmont : Oui, oui, il
n'y a pas de souci, là.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Maccarone) : Alors...
M. Grandmont : Il y a
consentement...
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Ça fait que, juste avant de prendre la parole, si vous pourriez vous nommer et
votre titre, s'il vous plaît.
Mme Blouin (Marie-Claude) : Oui.
Alors, Marie-Claude Blouin, avocate à la Direction des affaires juridiques du
ministère des Transport et de la Mobilité durable.
M. Grandmont : Bonjour.
Mme Blouin (Marie-Claude) : Alors,
pour le troisième alinéa, «Mobilité Infra Québec n'engage qu'elle-même
lorsqu'elle agit en son nom.», c'est comme la ministre vient de le mentionner,
c'est pour éviter que le gouvernement ne soit impliqué ou poursuivi lorsque
Mobilité Infra Québec pose des actes.
M. Grandmont : De quel acte
peut-il s'agir? Pouvez-vous me donner des exemples de ce que vous avez prévu,
en fait, là, dans la rédaction de cet alinéa?
Mme Blouin (Marie-Claude) : Et
ça peut être lorsque Mobilité Infra Québec se fait poursuivre par une
entreprise ou n'importe quel autre type d'action qui pourrait être pris contre
Mobilité Infra Québec.
M. Grandmont : O.K. Donc,
est-ce qu'il s'agit uniquement de cas...
M. Grandmont : ...de cas de
poursuites? Est-ce que c'est la seule... le seul aspect sur lequel cet
alinéa-là... alinéa-là, a un impact en fait?
Mme Blouin (Marie-Claude) : Juridiquement,
c'est le seul impact, oui.
M. Grandmont : O.K. Parce que
moi, quand je regardais ça, ça m'a rapidement fait penser à... la
responsabilité ministérielle, puis là, vous pourrez peut-être départager ça,
là, parce que, quand on voit sur le site de l'Assemblée nationale, évidemment,
la responsabilité ministérielle individuelle, notamment, là : «Les
ministres sont individuellement responsables de la gestion de leurs ministères,
ils doivent, ils doivent présenter les politiques et défendre les actions
entreprises par leur ministère. Devant l'Assemblée, un ministre doit répondre
non seulement de ses propres actions, mais aussi celles de ses fonctionnaires.
Il pourrait être forcé... il pourrait même être forcé de démissionner en raison
de cas importants de mauvaise gestion. Il doit aussi présenter et défendre des projets
de loi... les projets de loi relevant de sa sphère d'activité, en plus de
justifier les crédits qui lui sont octroyés».
Donc, moi, quand je lisais le troisième
alinéa, j'ai pensé à ça, je n'avais pas le cas de poursuites, là. Mais est-ce
qu'il peut y avoir un lien aussi à ce niveau-là? Parce que, moi, l'imputabilité
ministérielle, pour moi, elle est importante. Le... la ministre qui dépose son
projet de loi, la ministre responsable des Transports et de la Mobilité durable
a des comptes à rendre. Mais là, vous me dites que, finalement, cet alinéa-là,
il n'y a pas de lien finalement.
Mme Blouin (Marie-Claude) : Non,
ce n'est pas du tout la portée de cet alinéa-là, effectivement.
M. Grandmont : Puis comment,
en fait, je dirais, la façon dont c'est tourné, on s'assure que c'est
effectivement juste sur le cas de poursuites que c'est applicable?
Mme Blouin (Marie-Claude) : Bien,
en fait, c'est un article qui est usuellement utilisé, là, lorsqu'on crée un
organisme public, puis c'est une portée qui est reconnue, là, quand on
interprète ce type... ce type d'article là. Pour les organismes publics, ça se
limite vraiment à la portée que je vous ai expliquée.
M. Grandmont : Parfait.
Avez-vous des exemples d'autres sociétés dans lesquelles on a effectivement ce
genre d'article là pour qu'on puisse aller faire des vérifications nous-mêmes
de notre côté, ou vous pourriez nous en fournir, dans le fond, pour nous
indiquer, dans le fond, qu'effectivement il y a une redondance, puis c'est
d'usage d'utiliser ce type de libellé là pour indiquer que c'est... ça
s'applique uniquement dans le cas de poursuites?
Mme Blouin (Marie-Claude) : Oui.
Absolument. On va s'assurer de vous donner les bons exemples.
M. Grandmont : Quelques...
Mme Blouin (Marie-Claude) : Oui.
M. Grandmont : Quelques-uns,
là, trois, quatre, cinq, quelque chose comme ça, là...
Mme Blouin (Marie-Claude) : Parfait.
M. Grandmont : ...des
sociétés d'État qu'on comprendrait, qui pourraient nous aider, effectivement.
Parfait. Excellent. Est-ce qu'il y a un lien finalement avec l'alinéa qui est
précédent : «les biens de mobilité infra font partie du domaine de l'État,
mais l'exécution de ses obligations peut être poursuivie sur ses biens? C'est
quoi là la nuance qu'il y a par rapport entre le deuxième et le troisième?
Mme Blouin (Marie-Claude) : En
fait, le deuxième alinéa est surtout lié au premier alinéa par rapport au
statut de mandataire l'État de Mobilité Infra Québec.
M. Grandmont : C'est-à-dire?
Mme Blouin (Marie-Claude) : C'est-à-dire
que le statut de mandataire de l'État confère à Mobilité Infra Québec
certaines... certains privilèges, certaines immunités, mais on vient prévoir
qu'une de ces immunités-là ou un privilège, qui est l'insaisissabilité des
biens de l'État, ne s'applique pas au Québec comme l'exécution de ses
obligations pourra être poursuivie sur ses biens.
M. Grandmont : D'accord. Donc
si je comprends bien, là, quand on dit qu'un bien de Mobilité Infra Québec fait
partie du domaine de l'État, on parle de quel bien? Parce que, dans le fond, on
parle d'un bureau de projet au point de départ. Il va opérer normalement, puis
là, c'est peut-être plus la ministre va répondre, là, je ne sais pas, en tout
cas, mais bref... Donc, Mobilité Infra Québec va opérer comme un bureau de
projet. Il pourrait être amené à faire des acquisitions pendant la réalisation
d'un mandat, par exemple un terrain, un immeuble ou je ne sais pas quoi. On
pourra donner d'autres exemples. À partir du moment où ces biens-là font partie
du domaine de l'État, dans quel cas de figure il pourrait être poursuivi sur
ces biens-là?
Mme Blouin (Marie-Claude) : En
fait, comme vous le mentionnez, là, c'est vraiment les biens qui vont
appartenir et dont Mobilité Infra Québec va être propriétaire. On va le voir
plus loin au projet de loi, là, les exemples que vous avez nommés par rapport à
un immeuble dans le cadre d'un projet, Mobilité Infra Québec ne sera
pratiquement jamais propriétaire de ce genre d'immeuble là. Donc, on vise
plutôt, là, les biens de Mobilité Infra Québec, par exemple des bureaux pour le
personnel de Mobilité Infra Québec, là, qui va réellement lui appartenir?
M. Grandmont : Oui,
évidemment, ça va prendre évidemment des locaux pour faire travailler les
employés de Mobilité Infra Québec. Puis, quand on dit «l'exécution de ces
obligations peut être poursuivie sur ses biens», qu'est ce qu'on veut dire
exactement?
Mme Blouin (Marie-Claude) : C'est
pour éviter, là, le... comme je vous mentionnais, là, le privilège ou
l'immunité qui est conféré normalement aux mandataires de l'État. Ici, c'est
vraiment pour s'assurer que le principe d'insaisissabilité...
M. Grandmont : Mon objectif,
c'est de vous le faire dire le plus souvent possible.
Des voix : Ha, ha, ha!
Mme Blouin (Marie-Claude) : Cette
insaisissabilité ne s'applique pas à Mobilité Infra Québec. Donc, on s'assure,
là, que ce principe-là ne s'appliquera pas dans le cadre des biens qui...
Mme Blouin (Marie-Claude) : ...vont
appartenir à Mobilité Infra Québec.
M. Grandmont : D'accord, je
comprends. Bon. En tout cas pour l'instant, je n'ai pas d'autre question. Je
vous remercie.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons passer à la mise aux voix.
M. Arseneau : Oui. Moi, je...
j'aurais une question.
La Présidente (Mme Maccarone) : Oui,
M. le député des Îles-de-la-Madeleine, allez-y.
M. Arseneau : Oui, je... Je
veux juste être certain de comprendre quelle est la raison pour laquelle on
fait... on semble faire une différence entre les sociétés d'État qu'on connaît
et celle qu'on s'apprête à créer en ce qui concerne, là, justement cet
élément-là, là, de poursuites et de saisie des biens. Je n'ai pas bien saisi,
justement. Alors, j'aimerais qu'on poursuive l'explication.
Il n'y a pas... Il n'y a pas d'autres cas
de figure? C'est-à-dire, on a parlé de cas de figure pour Mobilité infra
Québec, mais j'aimerais savoir... Il y a d'autres sociétés d'État, et aucune
des autres sociétés d'État ne sont astreintes à ces mêmes provisions-là? Est-ce
que c'est... Et pour quelle raison, si c'est le cas?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre. Ou est-ce qu'on souhaite...
Mme Guilbault :Oui, excusez, je pensais que...
O.K. Mais c'est ça, ma collègue des
affaires juridiques peut répondre, mais elle n'a pas bien compris la question.
Moi non plus, d'ailleurs.
M. Arseneau : Oui. D'accord.
Alors, on a commencé l'explication en parlant du fait que Mobilité Infra
Québec, c'était une société d'État, mais qu'on ajoutait là quelque chose qui ne
s'applique pas, si j'ai bien compris, aux autres sociétés d'État. Ce n'est pas
ça? Enfin, qu'est-ce qui distingue, dans cet article-là, la société d'État
Mobilité Infra Québec et les autres sociétés d'État au... sur le plan des... de
la loi sur les sociétés d'État? Est-ce que... Est-ce que c'est moi qui ai mal
saisi qu'il y avait une différence, qu'on apportait cet article-là pour
distinguer Mobilité Infra Québec des autres sociétés d'État? Si ce n'est pas le
cas, c'est peut-être moi qui ai mal compris, là, mais j'avais compris que ça
distinguait ici Mobilité infra Québec des autres sociétés d'État. Ce n'est pas
le cas ou... Je ne sais pas.
La Présidente (Mme Maccarone) : Allez-y...
Mme Blouin (Marie-Claude) : Je
me renomme?
La Présidente (Mme Maccarone) : Oui.
Mme Blouin (Marie-Claude) : Marie-Claude
Blouin, avocate de la Direction des affaires juridiques au ministère des
Transports et de la Mobilité durable. Et donc, pour répondre à votre question,
en fait, il n'y a rien, là, qui distingue Mobilité Infra Québec avec cet
article-là, c'est vraiment un article qui est couramment utilisé pour les
organismes publics qui sont créés puis qui relèvent de l'État.
M. Arseneau : Donc, dans...
il faut comprendre que dans la mise en place d'une société d'État, on a
toujours cet article-là ou à peu près quelque chose qui ressemble à ça?
Mme Blouin (Marie-Claude) : Exact...
M. Arseneau : D'accord.
Mme Blouin (Marie-Claude) : ...puis
on pourra vous fournir les exemples, là, qui ont été demandés par votre
collègue tout à l'heure, là, pour que vous puissiez le voir.
M. Arseneau : D'accord. Mais
est-ce que, juste... Je ne veux pas devancer cet article-là, mais est-ce que
ce... dans la suite du projet de loi, on va continuer de mentionner que cette
société d'État là est astreinte aux mêmes obligations ou est sous le même
régime que les autres sociétés d'État en tous points? Est-ce que c'est...
et...
Mme Blouin (Marie-Claude) : Bien,
en fait, les exemples où Mobilité Infra se distingue des autres sociétés d'État
ou des autres organismes autres que budgétaires, comme on va le voir plus loin
dans le projet de loi, là, il n'y a pas d'exemple qui me vient rapidement, là,
c'est surtout sur les pouvoirs et la mission qui est conférée à Mobilité Infra
Québec. Tout ce qui est la constitution et l'institution Mobilité Infra Québec,
il n'y a rien qui la distingue, ou je n'ai pas un exemple concret à vous
fournir actuellement.
• (18 h 30) •
M. Arseneau : D'accord. Puis
on... En fait, je me demandais... Parce que j'essaie de me souvenir, là. Quand
on a discuté Santé Québec, il me semblait qu'on avait comme une espèce de
formule fourre-tout qui disait : Cette agence-là est soumise aux règles de
la loi, tu sais, à la Loi sur les sociétés d'État, puis que ça répondait à
toutes les obligations. C'est pour ça que je m'étonnais du fait qu'on spécifie
cet élément-là sur les poursuites, là.
Mme Blouin (Marie-Claude) : Mobilité
Infra Québec est également assujettie à cette loi-là, puis ce n'est pas... ce
n'est pas ce seul ajout-là dans le projet de loi qui fait que...
M. Arseneau : O.K.
Mme Blouin (Marie-Claude) : ...
Mobilité Infra Québec est un organisme public, ça prend également d'autres
articles, comme l'article 2, là...
M. Arseneau : O.K.
Mme Blouin (Marie-Claude) : ...qui
a été inséré dans la loi.
M. Arseneau : Excellent,
merci. Merci de la précision.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons passer à la mise aux voix. Est-ce que l'article 2 de la loi édictée
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Présidente (Mme Maccarone) : Sur
division. Merci. Mme la ministre, pour la lecture de la... Pas besoin de lire
le titre chaque fois, juste : l'article 3.
Mme Guilbault :J'ai beaucoup de choses à faire, Mme la Présidente.
Article 3 :
«Mobilité Infra Québec...
18 h 30 (version non révisée)
Mme Guilbault :...Mobilité Infra Québec a son siège dans la ville de
Québec à l'endroit qu'elle détermine.
«Mobilité Infra Québec publie à la Gazette
officielle du Québec un avis de la situation de son siège ou de tout changement
dont celui-ci fait l'objet.»
En commentaires : L'article 3 de
la Loi sur Mobilité Infra Québec prévoit la possibilité pour Mobilité Infra
Québec de choisir l'endroit où se situe son siège, pourvu que celui-ci soit
situé à l'intérieur des limites de la ville de Québec. L'adresse de son siège
ainsi que tout changement d'adresse subséquent doit être publié à la Gazette
officielle du Québec.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Y a-t-il des interventions? Je crois qu'il n'y a pas... Oui, M. le député de
Nelligan.
M. Derraji : Juste une
question pour préciser. Donc, si je comprends bien... si je comprends bien, le
siège, toujours, restera dans la ville de Québec, ils ne peuvent pas déménager
de la ville de Québec.
Mme Guilbault :Exactement, oui.
M. Derraji : O.K. Dans la
demande d'accès d'information que nous avons effectuée, les frais... la
ventilation des frais ne donne pas un montant exact du coût d'installation.
Donc, est-ce que, pour le siège, le ministère a déjà une idée sur un
emplacement?
Mme Guilbault :...des bureaux?
M. Derraji : Bien, au fait,
ce que... la demande que nous avons eue, la ventilation n'était pas très, très
claire.
Des voix : ...
Mme Guilbault :Oui.
M. Derraji : Oui, j'ai posé
la question.
Mme Guilbault :Non, mais où l'endroit, votre... dans la ville de Québec.
Oui, c'est ça. Bien, c'est la capitale... Oui, mais bonne question. C'est la
loi sur le statut de la capitale nationale, j'imagine ou... C'est-tu la ville
ou l'agglo?
Une voix : ...
Mme Guilbault :Je pensais que c'était la ville. Oui, c'est ça, la ville de
Québec.
M. Derraji : La ville de
Québec. O.K. Je reviens à la demande d'accès à l'information que nous avons
déposée, et la ventilation des frais ne donne pas clairement... et vous avez
vu, c'est pour cela que nous avons posé beaucoup de motions préliminaires...
bien, «beaucoup», ce que... ce que nous avons eues, bien, trois, pas beaucoup,
trois. Mais, quand je vois la ventilation... je vais juste aller... pour ne pas
dire n'importe quoi. Parce qu'on nous a référé à ce que vous avez déposé au
Conseil des ministres. C'est quelle page? Désolé, parce que ce n'est pas facile
sur le iPad. O.K. Voilà, excellent. Vous avez mentionné 3 millions de
dollars, O.K.? Et, dans les 3 millions de dollars, c'est uniquement
pour les prochains six mois. Donc, j'imagine que le siège ou l'endroit n'est
pas encore choisi, mais vous mettez 3 millions de dollars pour l'ensemble
des frais ou uniquement pour la localisation de l'agence?
Mme Guilbault :Bien, juste être sure où le collègue prend ses chiffres.
M. Derraji : Ah! vous, c'est
votre document, Mémoire au Conseil des ministres, la page 19. Parce que
nous aussi, on s'est posé la même question que vous, mais...
Mme Guilbault :Pour les dépenses de fonctionnement?
M. Derraji : Oui, absolument.
Mme Guilbault :Bien, je veux juste voir si on a le même tableau, là, si on
fait référence à la même chose.
M. Derraji : Ah! bien, aucun
problème. Si vous avez un autre tableau, partagez-le avec nous, parce que moi,
ce que j'ai, c'est ça.
Mme Guilbault :Non, non, mais c'est parce moi, j'ai le tableau...
M. Derraji : Mais la seule
chose que j'ai, c'est votre mémoire déposé au Conseil des ministres.
Mme Guilbault :Mais enfin, c'est quoi, la question? 3 millions pour les
dépenses de fonctionnement? Bien, c'est parce que...
M. Derraji : Je l'ai dit deux
fois.
Mme Guilbault :Oui, mais vous dites : Vous prévoyez 3 millions.
M. Derraji : Non, parce
que... En fait, vous avez dit dans le mémoire : «Implications financières.
Des investissements pour la mise sur pied de Mobilité Infra Québec seront
requis en dehors de la prise en charge de projets». Ça, c'est clair. «Les coûts
additionnels pour les six premiers mois...», alors on parle de coûts
additionnels, «...d'opération de l'exercice 2024-2025 — six premiers mois,
uniquement les six premiers mois — 3 millions de dollars». Ma
question : Pourquoi uniquement six premiers mois? Par la suite, ce que
vous dites, pour les 10 prochaines années, c'est 13 millions de
dollars. Moi, ce qui m'intéresse : Combien ça va coûter aux contribuables,
le lancement de l'agence? Parce que, là, vous parlez du siège, là, on a... on
vient de parler du siège. Le siège, c'est dans la ville de Québec. Mais j'ai
quatre frais non récurrents. Frais non récurrents associés à la transition des
systèmes informatisés, il n'y a pas de chiffre. Frais de transition associés à
la mise en œuvre de la nouvelle gouvernance, il n'y a pas de chiffre. Frais
liés aux installations matérielles de Mobilité Infra Québec, il n'y a pas de
chiffre. Frais liés à l'expertise externe, on aurait professionnelle et
communication, il n'y a pas de chiffre. Donc, moi, je pense qu'on est rendus à
la bonne place pour parler combien ça va coûter, cette agence, le lancement.
Encore une fois, je ne parle pas des coûts...
M. Derraji : ...ça, c'est
autre chose. Mais vous avez dit que, pour les six premiers mois, les coûts
additionnels pour les six premiers mois, c'est 3 millions de dollars. Mais
les six premiers mois, c'est à partir de quelle date?
Mme Guilbault :Bien, les dépenses additionnelles de rémunération et de
fonctionnement? C'est parce que, là, je suis juste... Je vais prendre le même
mémoire que vous, là.
M. Derraji : C'est
vraiment... C'est vraiment votre mémoire. C'est très simple. C'est votre
mémoire déposé au Conseil des ministres.
Mme Guilbault :C'est ça. Ça fait que... Donc, en fait, c'est quoi la
question?
M. Derraji : Est-ce que
je peux...
Mme Guilbault :C'est parce que, moi, j'ai mon tableau ici, là. Je vais
juste voir...
M. Derraji : Partagez-le
avec nous, là, ça va aller vite. Est-ce que vous pouvez le déposer en
commission, Mme la ministre?
Mme Guilbault :Bien, c'est parce que je ne sais pas, il y a des parties confidentielles,
nos affaires. C'est ça. Vous... C'est ça que j'ai, là. Ah! Bien, c'est ça.
C'est dans la partie confidentielle. C'est pour ça que ce n'est pas le même
tableau.
M. Derraji : Ah! Bien
là, Mme la ministre, là, vous me donnez le mot que j'aime beaucoup. Il n'y a
pas de confidentiel. Écoute, c'est l'argent des contribuables.
Mme Guilbault :Bien, il n'y a pas de confidentiel?
M. Derraji : Bien, pour
vous, c'est confidentiel. Mais là vous allez dire les Québécois...
Mme Guilbault :Je veux dire, on a des projections. Regardez, il est écrit
«coûts additionnels, 3 millions».
M. Derraji : Bien, moi,
c'est ça qui m'inquiète. C'est écrit «coûts additionnels». «Additionnel», ça
veut dire «en plus». Mais ce qui m'intéresse, c'est le coût initial. Je peux...
On ne peut pas. Vous m'avez vu venir par rapport à cet enjeu. J'ai déposé une
motion préliminaire parce que je voulais savoir l'étude d'impact réglementaire.
Ça n'a pas été mentionné. Mais là, moi, je veux combien ça va coûter, cette
agence.
Des voix : ...
La Présidente
(Mme Maccarone) : Est-ce que vous avez une réponse? Ou
souhaitez-vous qu'on suspende?
Mme Guilbault :Bien, peut-être une courte suspension.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Une courte suspension? On est suspendus.
(Suspension de la séance à 18 h 38)
(Reprise à 18 h 45)
La Présidente (Mme Maccarone) : Alors,
nous sommes de retour. Mme la ministre, pour la réponse à la question du député
de Nelligan.
Mme Guilbault :Oui. Bien, en fait, c'est ça, c'est que c'est les dépenses,
c'est... Le 3 millions, c'est les dépenses additionnelles par rapport aux
dépenses régulières du ministère, donc les dépenses, finalement, liées à la
mise en place de Mobilité Infra Québec.
M. Derraji : Bien, Mme la
Présidente, avant... avant de suspendre, Mme la ministre m'a dit qu'elle a un
tableau et le tableau est confidentiel...
M. Derraji : ...et moi, ce que
j'ai, j'ai 3 millions de dollars. Moi, je l'invite à être beaucoup
plus explicite sur le coût. On n'est pas là en train de lancer une petite
affaire, là, c'est une agence. Et les Québécois ont le droit de savoir combien
ça va coûter. Je tiens à le préciser que j'ai dénoncé au début que... et
d'ailleurs c'était dans la motion préliminaire, je voulais savoir les coûts.
Nous avons fait une demande d'accès à l'information pour savoir combien ça va
coûter. La réponse que j'ai reçue, elle était très, très, très limitée. On n'a
pas d'étude d'impact réglementaire et on vous réfère aux documents déposés au
Conseil des ministres. Je l'ai, d'ailleurs Mme la ministre ne semblait pas
savoir de quoi je parlais tout à l'heure, mais c'est son document,
page 19, j'ai 3 millions. Je lui ai posé la question. Elle m'a dit
gentiment : Écoute, probablement, on n'a pas les mêmes documents.
Effectivement, on n'a pas le même document. Le document qui est là, elle m'a
répondu qu'il est confidentiel. Mais, Mme la Présidente, on ne peut pas
continuer la discussion si on ne sait pas combien ça va coûter aux
contribuables, cette agence. Et, tout à l'heure, elle faisait allusion au Parti
libéral qui a laissé tomber l'agence parce que le contexte économique n'était
pas favorable, justement parce que le Parti libéral est responsable et rigoureux
en matière des finances publiques. Le contexte actuel est 11 milliards et
quelques poussières, parce qu'un gouvernement a perdu le contrôle des finances
publiques. C'est un fait. D'ailleurs, le député... l'excellent député de
Saint-Jérôme n'arrête pas de le mentionner, hier même, l'a mentionné encore une
fois sur l'excellent balado de Politiquement parlant. Il y a des perles,
vraiment des perles de l'ex-collègue de Mme la ministre et les collègues en
face de moi.
Mais maintenant tout le peuple québécois veut
savoir combien cette agence va coûter. D'ailleurs, ils ont vu ce qui s'est
passé avec l'agence de santé. Ils ont passé l'été à recruter des «top guns» à
un demi-million de dollars avec les avantages sociaux. Donc, on veut savoir.
J'ai quelques chiffres devant moi : 3 millions additionnels, les coûts
additionnels, pour que les gens qui nous écoutent, parce que je sais qu'on est
très... très écoutés cet après-midi, les coûts additionnels, pour les six
premiers mois d'opération de l'exercice 2024-2026... 2025, estimés à
3 millions. La question est très simple. 3 millions de dollars,
six premiers mois. Ce que j'ai demandé, c'est la ventilation de ces prêts... de
ces frais, désolé. Puisque Mme la ministre semble avoir un document, est-ce
qu'elle peut nous le partager? Comme ça, on va passer à autre chose.
Mme Guilbault :Elle est où, la page 19 de tantôt, là? Bien non, mais
c'est ça, on donne... on donne les exemples de choses : frais non
récurrents associés à la transition des systèmes informatisés actuels, frais de
transition associés à la mise en œuvre de la nouvelle gouvernance, frais liés
aux installations matérielles de Mobilité Infra Québec, frais liés à
l'expertise externe, honoraires professionnels.
M. Derraji : O.K. Mme la
ministre, vous avez dit que le document que vous avez, ce n'est pas le même que
j'ai.
Mme Guilbault :C'est des exemples, c'est ça.
M. Derraji : Mme la ministre,
vous venez de dire il y a quelques instants que vous avez un document
confidentiel, que je ne l'ai pas. Moi, ce que je veux savoir, c'est l'argent
des contribuables : Est-ce qu'on peut être beaucoup plus transparent et
déposer la ventilation de ça? Moi, je veux savoir concrètement combien ça va
coûter. Donc, 3 millions pour...
Mme Guilbault :Mais il est écrit 3 millions, c'est concret, ça.
M. Derraji : Bien, vous
semblez dire que ce n'est pas les mêmes documents que j'ai. Ce n'est pas moi
qui l'ai dit, vous avez dit que c'est confidentiel. Ce n'est pas moi qui l'ai
dit, «confidentiel».
Mme Guilbault :Mais il y a une partie confidentielle dans tous les
mémoires du Conseil des ministres. Ça a toujours été comme ça puis ça va
probablement rester comme ça, mais en tout cas, ça a toujours été comme ça.
Alors, le mot «confidentiel» veut dire que c'est confidentiel. Mais il y a une
partie publique accessible. Ce n'est pas pour rien, c'est pour qu'effectivement
les citoyens et leurs représentants puissent avoir accès à l'information. Or, à
la page 19, il est écrit «3 millions», et je lui confirme que c'est
3 millions, et je viens de donner des exemples des raisons pour
lesquelles... ou des...
• (18 h 50) •
M. Derraji : O.K. Donc,
3 millions sur six mois.
Mme Guilbault :...des types de dépenses pour lesquelles ça va être
utilisé.
M. Derraji : Mais... O.K.
3 millions sur six mois.
Mme Guilbault :Sur les six premiers mois, c'est ça, dans les projections.
M. Derraji : O.K. Après, ça
va coûter combien?
Mme Guilbault :Il faut juste que je voie ce que j'ai dans la partie...
Bien, c'est ça, on l'a ici : Pour la partie 2024-2029, les coûts
d'opération sont estimés à 12,9 millions.
M. Derraji : O.K.
Mme Guilbault :Coûts additionnels, c'est ça... bien, sur 2024-2029, sur
cinq... quatre ans? C'est... quatre, cinq, cinq, six... Oui, c'est ça,
2024-2029.
M. Derraji : O.K. J'ai deux
chiffres...
M. Derraji : ...j'ai
3 millions. Je vous ai posé la question au début. Est-ce que le siège est
à Québec? Est-ce que vous avez une idée sur l'endroit du siège? J'imagine que
les gens attendent à la fin de, je présume, la fin du projet de loi pour voir
où l'agence risque d'être installée. Là, vous avez estimé 3 millions de
dollars sur six mois, mais sur les 3 millions de dollars, est-ce qu'on
peut avoir une ventilation de ces 3 millions? Les 3 millions
n'incluent pas les salaires. Est-ce qu'on est d'accord? Est-ce que, oui ou non,
les 3 millions incluent les salaires des gens que vous allez recruter?
Est-ce que ça inclut la masse salariale, le salaire du P.D.G.?
Mme Guilbault :Bien, ça dépend. Sur les six premiers mois, tu sais,
graduellement, il va y avoir de l'installation à faire, puis il va y avoir la
mise en place, puis il va y avoir aussi, fort probablement, des gens du
ministère qui, au départ, vont aller aider à la mise en place de l'agence qui,
eux, sont déjà des dépenses régulières de rémunération.
M. Derraji : O.K. Je
tiens à...
Mme Guilbault :C'est pour ça qu'on dit additionnel. C'est en surplus des
dépenses régulières de rémunération.
M. Derraji : Combien le
P.D.G. va gagner?
Mme Guilbault :
Ce n'est pas encore déterminé.
M. Derraji : O.K. Mais
vous comprenez, Mme la ministre, que je ne peux pas entamer l'étude si on ne
sait pas combien ça va coûter. C'est une agence gouvernementale, ce n'est pas
une entreprise privée. Et vous et moi, si on est élus, c'est pour gérer
l'argent des contribuables. Vous venez de me dire que, dans les 3 millions,
il va y avoir quelques dépenses de masse salariale. Je veux juste qu'on précise
ça. Dans les 3 millions de dollars pour les six premiers mois, il y a
des salaires.
Mme Guilbault :En surplus de ceux qui ne seront pas des transferts, bien,
je veux juste être sûre qu'on les a mis dans le... Juste une courte suspension,
Mme la Présidente. Je vais voir si on peut...
La Présidente
(Mme Maccarone) : ...
(Suspension de la séance à 18 h 53)
19 h (version non révisée)
(Reprise à 19 h 10)
La Présidente (Mme Maccarone) : Parce
qu'on est gentil, comme membres de la commission, de la CTE, au lieu de faire
attendre les gens en ondes, je vous remercie, tous et toutes, pour votre
collaboration.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die. Merci.
(Fin de la séance à 19 h 11)