Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Tuesday, May 30, 2023
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Vol. 47 N° 13
Clause-by-clause consideration of Bill 20, an Act to establish the Blue Fund and to amend other provisions
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Intervenants par tranches d'heure
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Gendron, Marie-Belle
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Charette, Benoit
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McGraw, Désirée
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Zaga Mendez, Alejandra
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McGraw, Désirée
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Charette, Benoit
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Gendron, Marie-Belle
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Zaga Mendez, Alejandra
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Charette, Benoit
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Zaga Mendez, Alejandra
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Gendron, Marie-Belle
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McGraw, Désirée
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Gendron, Marie-Belle
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McGraw, Désirée
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Zaga Mendez, Alejandra
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Charette, Benoit
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Grondin, Agnès
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Gendron, Marie-Belle
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McGraw, Désirée
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McGraw, Désirée
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Gendron, Marie-Belle
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Charette, Benoit
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Grondin, Agnès
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Zaga Mendez, Alejandra
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Charette, Benoit
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McGraw, Désirée
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Gendron, Marie-Belle
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Zaga Mendez, Alejandra
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Zaga Mendez, Alejandra
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Charette, Benoit
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Gendron, Marie-Belle
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Charette, Benoit
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Zaga Mendez, Alejandra
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Gendron, Marie-Belle
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McGraw, Désirée
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Grondin, Agnès
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Lemay, Mathieu
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Montigny, Yves
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Bogemans, Audrey
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Blouin, Catherine
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Zaga Mendez, Alejandra
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Charette, Benoit
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Gendron, Marie-Belle
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McGraw, Désirée
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Gendron, Marie-Belle
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Charette, Benoit
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Zaga Mendez, Alejandra
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McGraw, Désirée
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McGraw, Désirée
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Gendron, Marie-Belle
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Zaga Mendez, Alejandra
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Charette, Benoit
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Zaga Mendez, Alejandra
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Charette, Benoit
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Gendron, Marie-Belle
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McGraw, Désirée
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Charette, Benoit
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Zaga Mendez, Alejandra
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Gendron, Marie-Belle
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McGraw, Désirée
10 h (version révisée)
(Dix heures quatre minutes)
La Présidente ( Mme Gendron) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
des transports et de l'environnement ouverte.
La commission est réunie afin d'entreprendre
l'étude détaillée du projet de loi n° 20, Loi instituant le Fonds bleu et
modifiant d'autres dispositions.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Jacques (Mégantic) est remplacé par Mme Hébert
(Saint-François) et M. Grandmont (Taschereau) par Mme Zaga Mendez
(Verdun).
La Présidente (Mme Gendron) : Avant
de débuter, je dépose les mémoires qui ont été reçus depuis la fin des
consultations particulières. Nous en sommes aux remarques préliminaires pour
lesquelles chaque membre dispose de 20 minutes. J'invite donc le ministre
de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune
et des Parcs à faire ses remarques préliminaires.
M. Charette : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Je vous salue, comme je salue chacune des personnes, là, qui
travaillera avec nous à l'étude de ce projet de loi là, et plutôt heureux de la
réception qu'il a reçue à travers les consultations, notamment. On a entendu
tous les groupes nous rappeler l'importance du projet de loi, à quel point c'était
attendu depuis de nombreuses années, donc convaincu qu'on pourra en discuter,
là, au cours des prochaines séances, pour travailler à le bonifier si c'est
nécessaire de le faire. Donc, déjà, merci à chacun, chacune d'entre nous
présents, présentes aujourd'hui, et je ne prendrai pas plus de temps que ça à
ce moment-ci.
La Présidente (Mme Gendron) : Merci.
Donc, j'invite maintenant la porte-parole de l'opposition officielle et députée
de Notre-Dame-de-Grâce à faire ses remarques préliminaires.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente, et bonjour, collègues. Bien, je vais prendre un peu plus de temps.
Si vous me permettez, pour commencer, je tiens à saluer le... à vous saluer, M.
le ministre et Mme la Présidente, et aussi le secrétariat qui vous assiste et
qui nous assiste dans nos travaux en commission. Je veux… je veux évidemment
saluer le ministre de l'Environnement et la Lutte contre les changements
climatiques, de la Faune et Parcs et les équipes qui l'accompagnent, les
collègues des deux autres <oppositions...
Mme McGraw :
...ministre
de l'Environnement et la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune
et Parcs et les équipes qui l'accompagnent, les collègues des deux autres >oppositions,
entre autres.
Alors, je vais juste me... Donc, l'eau, notre
or bleu, est l'une des plus grandes richesses ici, au Québec. Elle suscite
l'envie à l'échelle planétaire et représente une source d'énergie propre et
renouvelable, idéale pour... contre les changements climatiques, entre autres.
Et c'est l'ancien premier ministre Robert Bourassa qui l'avait bien compris, et
le Québec récolte aujourd'hui les fruits de sa vision. Il faut mettre en
valeur... l'eau en valeur, la protéger et mieux l'utiliser, et nos priorités
doivent être d'en assurer la qualité pour la consommation humaine, mais aussi
pour la biodiversité, et de réduire son utilisation. Pour que les… plus de… les
Québécois en profitent, plus on valorise notre eau, et plus on valorise notre
eau, plus les Québécois vont pouvoir en profiter.
Rappelons-nous que le territoire québécois
détient 3 % des réserves mondiales d'eau douce, et près de 40 % de
cette eau se concentre dans le bassin... pardon, hydrographique du fleuve
Saint-Laurent. C'est le véritable moteur de notre développement social, économique.
Son importance est primordiale, puisqu'elle draine... puisqu'il draine plus de
25 % des réserves mondiales d'eau douce. Et des millions de Québécois et
de Canadiens en dépendent pour leur vie quotidienne, tant sur l'eau potable qui...
pour l'eau potable qu'il fournit, pour les emplois qu'il crée.
L'un des impacts les plus concrets des
changements climatiques sur le Québec est la menace qui plane sur les berges du
Saint-Laurent. Il est important de redoubler d'ardeur dans nos efforts pour les
protéger, notamment en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine. L'érosion des
berges est un phénomène complexe qui peut avoir plusieurs causes : la crue
des eaux, les glaces, les vagues causées par le vent ou le transport maritime
et les courants. Plus nous tarderons à intervenir, plus les investissements
nécessaires à leur protection seront importants, il faut agir dès maintenant.
La protection de notre or bleu est impérative, c'est une partie de notre idée…
c'est une partie de notre idée. C'est l'une des plus grandes richesses du
Québec, nous sommes une nation d'eau, ça fait partie de notre identité
québécoise, notre or bleu.
• (10 h 10) •
Comme vous le savez, Mme la Présidente,
nous sommes pour le principe du projet de loi n° 20, et je suis très
heureuse de pouvoir contribuer à son étude détaillée. Toutefois, nous voulons
échanger avec le ministre pour voir comment mieux introduire des suggestions et
recommandations très pertinentes entendues en consultation particulière. Je
profite d'ailleurs de cette occasion pour remercier tous les groupes, les
organismes et les experts qui sont venus présenter leurs remarques, leurs
commentaires et surtout leurs recommandations. C'était vraiment intéressant de
les entendre et d'échanger avec tout le monde. Il y avait différents types de
groupes, comme le milieu municipal, le secteur privé, les entreprises, les
industries, ainsi que le milieu environnemental, dont les experts en
environnement et les experts en matière d'eau.
Nous sommes pour une meilleure gouvernance
et évaluation, pour l'augmentation des redevances, pour plus de transparence
pour… concernant les données, les prélèvements et évidemment pour le
développement durable. On propose ainsi une approche équilibrée et intégrée qui
favorise la protection de l'eau, l'écologie, et des communautés, c'est la
société, tout en tenant compte des impacts économiques. Et, entre autres, en
termes d'économie, nous allons porter une attention particulière aux petites et
moyennes entreprises, aux PME, Mme la Présidente. Et, fait important à noter,
nous ne voulons pas imposer de redevances pour le domaine agricole compte tenu
de leur rôle primordial en santé humaine et survie humaine. Nous appuyons donc
l'exemption prévue pour ce secteur.
Au niveau des enjeux à surveiller pour
nous, on voit vraiment quatre grands thèmes, il y a la gouvernance, le
financement, mais aussi l'impact sur les règlements, c'est-à-dire les
redevances et les règlements concernant les données, et la transparence au
niveau du partage et l'acquisition de ces données. Alors, pour nous, il y a
quatre thèmes, quatre mots à retenir de notre côté, c'est : gouvernance,
financement, redevances, transparence.
Au niveau du Fonds bleu, c'est un concept
qu'on trouve intéressant. C'est un fonds spécifiquement consacré à l'eau, et à
le financer en partie par les redevances exigibles pour l'utilisation de l'eau,
et vise, comme on sait très bien, à permettre le <financement...
Mme McGraw :
...et à
le financer en partie par les redevances exigibles pour l'utilisation de l'eau,
et vise, comme on sait très bien, à permettre le >financement adéquat,
prévisible et suffisant de toute mesure que le ministre peut réaliser pour
assurer la protection, la restauration, la mise en valeur et la gestion des
ressources en eau.
Cependant, au niveau de la gouvernance, on
veut s'assurer de la cohérence avec nos objectifs ici, au Québec, en matière de
lutte aux changements climatiques et aussi en matière de biodiversité. Il faut
aussi avoir une cohérence entre les fonds administrés par le ministère de
l'Environnement et aussi les autres ministères, donc une approche intégrée,
cohérente, transversale, intersectorielle, mais aussi une gouvernance qui prend
en considération... qui prend en considération les différents paliers de
gouvernement, c'est-à-dire le provincial, bien évidemment, les gouvernements de
proximité, le fédéral, pardon... le municipal, le fédéral et, bien entendu, le
provincial, qui est un... C'est ça. Il n'est pas clair à date qui va prendre en
charge l'administration du Fonds bleu, donc c'est un point qu'on va surveiller.
Durant les consultations, on a entendu le ministre… d'insinuer peut-être la
participation du forum de l'eau dans les décisions, mais à date c'est... si on
comprend bien, ce n'est pas prévu dans les règlements ou la loi. Donc, on
espère pouvoir en discuter pendant l'étude détaillée. Il faut donc porter une
attention particulière au mécanisme décisionnel du fonds.
On veut aussi s'assurer d'une bonne
gouvernance cohérente, d'une reddition de comptes transparente pour financer des
projets qui ont vraiment... qui sont vraiment importants pour la valorisation
de l'eau au Québec. Et, le Fonds bleu est bien... est bien, mais on veut
s'assurer que les sommes que certains groupes considèrent comme pas suffisantes
servent vraiment à la protection de l'eau et la prévention aussi.
Pour notre formation politique, les
mesures encadrant la gouvernance du Fonds bleu nous apparaissent, de prime
abord, insuffisantes, puisqu'elles ne contiennent qu'un audit annuel réalisé
par la Vérificatrice générale, ce qui équivaut à la gouvernance qui encadrait…
encadrait jadis le Fonds vert, avant l'instauration du Conseil de gestion du
Fonds vert, et qui a ensuite été aboli par la CAQ. Alors, il faudra être
vigilant pour s'assurer que les sommes utilisées le seront pour des projets qui
répondent clairement aux objectifs du fonds. Nous allons donc proposer de
revoir le mécanisme décisionnel du Fonds bleu, non seulement au niveau
transversal, mais aussi au niveau intersectoriel. Il n'est pas clair qui prendra
en charge l'administration du Fonds bleu. On ne veut pas une situation
similaire au Fonds vert. Durant les consultations... c'est ça, on a parlé du
forum. Nous, on veut aussi s'assurer de la cohérence avec ses objectifs
climatiques et de biodiversité et entre les fonds administrés par le ministère
de l'Environnement et les ministères.
Au niveau du financement, Mme la
Présidente, il faut préciser quels projets le fonds va financer, parce que le
projet de loi reste assez vague quant au financement des projets. Il écrit, et
je cite : «vise entre autres à apporter un soutien financier aux
municipalités et aux organismes à but... non lucratif». Alors, nous aimerions
apporter des précisions à cet égard, soit en inscrivant une liste plus
exhaustive, je devrais dire, ou en ajoutant des cibles de financement pour
chacun des angles. De plus, en parlant de financement, il faut ajouter des
gains monétaires obtenus par les amendes et autres pénalités comme mode de
financement du fonds. À part les redevances, bien entendu, le fonds devrait
aussi être financé par les amendes perçues des infractions sur les milieux
hydriques et humides pour que l'argent soit investi dans la préservation et la
restauration de ceux-ci, comme prescrit par la loi n° 20.
Tarification dynamique. Le projet de loi
vient apporter des modifications à deux règlements, comme on sait, dont les
redevances. Durant les consultations particulières, on a entendu que ça prend
une modulation de la redevance selon la situation critique ou non de l'eau dans
la région. Donc, il ne faut pas, par exemple, des redevances universelles,
selon nous, ou mur-à-mur. On aimerait quand même que le gouvernement se penche
sur cette question de redevances et avec une attention spécifique ou plus
particulière, je devrais dire, vers la tarification dynamique. On se rappelle,
notamment, de la proposition de Réseau Environnement avec ses trois paliers de
redevance : de base, ensuite <augmentée...
Mme McGraw :
...notamment,
de la proposition de Réseau Environnement avec ses trois paliers de
redevance : de base, ensuite >augmentée pour des secteurs à risque,
encore plus augmentée pour les endroits où c'est déjà... la situation est déjà
critique. Nous voulons donc proposer l'inclusion de plusieurs facteurs pour une
tarification dynamique et progressive. Alors, la tarification dynamique
pourrait être une alternative à l'inclusion de facteurs exclus du présent
projet. Par exemple, on pourrait peut-être prendre en considération l'offre en
eau par bassin versant ou par région. Nous proposons aussi l'établissement d'un
mécanisme qui inclurait des acteurs impliqués dans le milieu pour étudier un
mode de tarification dynamique. Et on voudrait que ce mécanisme soit une étude
du gouvernement qui reviendrait à la commission ou autre mécanisme qui se
penche, entre autres, sur ces questions-là, qu'on regarde l'usage, les
utilisateurs, la relation offre-demande de l'eau par bassin versant.
Donc, on suggère l'évaluation sur les redevances
aussi aux trois ans. L'évaluation de nouvelles dispositions réglementaires,
présentement, est prévue, dans le projet de loi, à tous les cinq ans.
Toutefois, comme plusieurs groupes l'ont également suggéré, on propose... une
évaluation soit faite à tous les trois ans, à l'intérieur d'un cycle politique
et législatif. Alors, on veut évidemment insister sur l'imputabilité
gouvernementale et éviter des cycles et des cibles trop à long terme, qui
pourraient porter à la complaisance, comme nous, on... on perçoit avec les
cibles en matière de climat et de biodiversité. Donc, il faut des cibles et des
cycles plus à court terme. On insiste sur l'imputabilité, et l'action, et
l'efficacité.
Au… au niveau des règlements sur les
données, le projet de loi prévoit des modifications pour favoriser un meilleur
accès aux renseignements qui concernent les prélèvements d'eau. Des groupes en
consultations particulières ont répété qu'on ne peut pas se fier à des
estimations et qu'il n'y a plus aucune place pour de l'estimation sur les
redevances de l'eau. C'est une question de transparence, également, et il est
important de mesurer pour pouvoir bien gérer notre eau et démontrer qu'il faut
aller plus loin. Il est donc clair qu'on ne peut pas laisser place à
l'estimation, Mme la Présidente.
Et finalement nous aimerions assurer la
transparence dans… l'acquisition et le partage des données. Le nouveau seuil de
déclaration proposé par les prélèvements en eau, comme on le sait bien, est de
50 000 litres. D'autres données pourraient être incluses dans le
règlement. Le débitmètre n'est pas obligatoire, mais l'estimation par un
professionnel doit être faite. Nous proposons donc l'installation de
débitmètres obligatoire pour les secteurs assujettis par le règlement de
redevances. La transparence et la publication des données sont alors de mise.
• (16 h 20) •
En conclusion. En conclusion, je suis
contente de pouvoir participer à l'étude détaillée du projet de loi n° 20.
C'est vraiment mon premier projet de loi en étude détaillée, selon mes
dossiers. Nous sommes ici dans un esprit de collaboration pour bonifier le
projet de loi, parce que, bien que ce soit un pas vers l'avant, puis on pense
que c'est un pas important vers l'avant, nous voulons nous assurer que ce sera
le meilleur pas vers l'avant que nous pouvons faire à ce moment.
On sait très bien que l'eau, c'est
vraiment notre or bleu. Ça fait partie de notre identité québécoise, il faut le
dire, ça fait partie de notre identité, de notre... de notre économie, de notre
société. Je suis convaincue, Mme la Présidente, que le Québec peut vraiment
devenir un chef de file non seulement au Canada, mais au niveau mondial. On a
toutes les ressources et les atouts et on est vraiment très bien positionnés,
Mme la Présidente. On a toute cette capacité, on a le savoir-faire, on a les
ressources. Il faut donc être ambitieux, il faut être cohérent, il faut
travailler fort. Je suis alors enthousiaste et j'ai hâte de procéder. Alors,
bref, ma formation politique et moi, nous allons nous assurer que le niveau
proposé des redevances est adéquat et promet une réelle protection de nos
eaux... de nos ressources en eau au Québec. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Gendron) : Merci,
Mme la députée. J'invite donc la porte-parole du deuxième groupe d'opposition,
la députée de Verdun, à faire ses remarques préliminaires.
Mme Zaga Mendez : Merci, Mme
la Présidente. Donc, je veux commencer par saluer M. le ministre, tous les
collègues députés de la banquette ministérielle, la députée de Notre-Dame-de-Grâce
également. Et je suis contente également d'être ici puis <contribuer...
Mme Zaga Mendez :
...de
Notre-Dame-de-Grâce également. Et je suis contente également d'être ici
puis >contribuer à cette étude du projet de loi n° 20 qui va créer
le Fonds bleu, un Fonds bleu si attendu par le milieu, par les acteurs. Et
notre approche, puis l'approche que je vais mener pendant cette étude du projet
de loi, c'est bien sûr une approche de collaboration, de bonification, faire en
sorte qu'on répond à l'ensemble des demandes et des préoccupations qui ont été
exposées, surtout venant des groupes environnementaux et du milieu municipal.
Je pense que ça vaut la peine de le redire
à quel point notre eau est une ressource inestimable, à quel point l'eau puis les
services hydriques écosystémiques qui viennent de nos ressources en eau sont
importants, autant, oui, pour préserver la vie humaine, mais, bien sûr, la
conservation de nos habitats par... en ce qui concerne la biodiversité. Et,
bien sûr, on a tout un... tout le côté développement économique, c'est
l'ensemble des bénéfices qu'on retire de ces ressources hydriques. On… je le
réitère, on a 3 % des ressources d'eau douce de la planète, il est donc
impératif, au Québec, de bien gérer cette ressource et de se donner tous les
moyens afin de conserver, de la préserver.
Si je peux résumer un peu les quatre
enjeux puis des bonifications qu'on souhaite mener lors de cette étude
détaillée, le principal, c'est d'entendre, d'abord et avant tout, les demandes
des Premières Nations. Je veux juste porter à notre attention, à l'attention de
la commission que l'APNQL nous a envoyé une lettre, au ministre, pour décrire
les demandes, et de souhaiter avoir une meilleure meilleure collaboration, puis
des consultations en ce qui concerne l'utilisation du Fonds bleu. Je pense
qu'on doit se pencher sur cette demande-là, car les Premiers Peuples, ce sont
des peuples qui sont... ils ont des droits ancestraux au Québec, mais, pas
seulement ça, c'est des peuples qui ont cohabité, coévolué avec nos ressources
hydriques et c'est très, très important de les entendre.
La… le deuxième point que je souhaite
aborder, c'est bien sûr qu'on parle de comment ce Fonds bleu s'inscrit dans une
perspective de lutte et d'adaptation aux changements climatiques. La question
climatique ne peut pas être absente de ce projet de loi. On le sait, on a eu
plusieurs intervenants qui nous ont parlé de l'importance de prendre en
considération l'effet des changements climatiques sur l'ensemble des services
hydriques, donc pas seulement l'eau, mais l'ensemble des services qui découlent
de nos... de nos lacs et nos rivières, et l'effet qu'il va y avoir les
changements climatiques à long terme sur l'approvisionnement, le stress
hydrique. Donc, on a devant nous une opportunité, avec la création du Fonds
bleu, pour se donner les moyens de s'adapter aux changements climatiques et on
espère avoir, comme résultat des discussions, un ajout au projet de loi dans ce
sens-là.
Le troisième point, c'est la question de
la cohérence, une cohérence qu'on doit continuer à avoir avec les autres outils
qui s'offrent aux acteurs, en termes de financement, dans la préservation et… de
la ressource… des ressources hydriques, mais aussi avec les outils de
planification au plan… au niveau des MRC, des municipalités, des organismes de
bassin versant. On croit que, là, on a un travail à faire ensemble, d'assurer
cette cohérence-là pour faire en sorte que les demandes des différents groupes,
en ce qui… en ce qui concerne les plans régionaux de milieux humides et
hydriques, le plan directeur de l'eau, des outils qui sont déjà en place et qui
sont planifiés, que tous nos… tout le milieu environnemental, le milieu
municipal a déjà les connaissances, et il manque, bien sûr, les moyens de les
exercer.
Et le quatrième point que je peux... si je
peux résumer, ce serait de se pencher sur les demandes du milieu municipal. On
va le réitérer, les municipalités sont la ligne de front en ce qui concerne la
lutte aux changements climatiques, mais aussi dans la gestion de la... de
l'eau. Alors, on veut mener les différentes demandes qu'on a en ce qui concerne
le milieu municipal.
Je souhaite alors avoir des discussions
enrichissantes et de tout le monde ici, bonifier le projet de loi pour lequel on
a dit qu'on est pour dans le principe. Je ne vais pas aller, lors de ma
présentation, puis peut-être moins dans les discussions, sur les questions de
tarification. On l'a dit, pour nous, on aurait pu être plus ambitieux, aller un
peu plus… des tarifs… des tarifications qui sont plus à la hausse, comparées à
d'autres pays en Europe, mais je vais me concentrer sur les quatre points que
j'ai <détaillés…
Mme Zaga Mendez :
...comparées
à d'autres pays en Europe, mais je vais me concentrer sur les quatre points que
j'ai >détaillés, tout à l'heure, afin qu'on bonifie le projet de loi n° 20.
Je vous remercie.
La Présidente (Mme Gendron) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres membres qui souhaitent faire des
remarques préliminaires? Non. Donc, avant de débuter l'étude article par
article, est-ce qu'il y a des motions préliminaires? Donc, je prends en
considération l'article 1. Si vous êtes prêts, M. le ministre, la parole
est à vous.
M. Charette : Quel plaisir!
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc, c'est peut-être la petite méthodologie
qu'on peut se donner, je lirais l'article, je pourrais lire aussi une partie de
l'explication et ensuite commencer les échanges, si ça convient aux membres.
La Présidente (Mme Gendron) : Consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Gendron) : Ah!
parfait…
M. Charette : Oui, c'est bon.
Excellent. Donc, l'article 1, et peut-être juste pour votre information,
j'en ai informé les collègues précédemment, mais il y a quelques articles qui
ont déjà été présentés et déposés du côté du secrétariat. Donc, les collègues
qui veulent en prendre connaissance ont la possibilité de le faire. Sinon, à
l'article 1, lui-même, il se lit ainsi, donc : L'article 15.4.38
de la Loi sur le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des
Parcs est modifié, dans le deuxième alinéa :
1° par… dans… par l'insertion, pardon, dans
ce qui précède le paragraphe 1° et après «fonctions», de «et pour laquelle aucun
autre fonds sous la responsabilité du ministre ne prévoit de financement ou ne
dispose de fonds»;
2° par la suppression du paragraphe 8°.
Et l'explication. Cette modification
clarifie le fait que le Fonds de protection de l'environnement et du domaine
hydrique de l'État peut servir au financement de mesures prévues aux autres
fonds, sous la responsabilité du ministre, si leurs fonds sont insuffisants.
Cet article apporte également une modification de concordance avec l'article 15.4.44,
proposé par l'article 4 du présent projet de loi, qui intègre la
gouvernance de l'eau dans les matières du Fonds bleu.
La Présidente (Mme Gendron) : Y
a-t-il des interventions?
Mme McGraw : Mme la
Présidente, donc, tel que prévu à l'article 245 et conformément à notre
jurisprudence, pour cette étude détaillée, je demande à ce que les articles de
ce projet de loi soient étudiés non seulement article par article, mais alinéa
par alinéa et paragraphe par paragraphe, là où c'est applicable, et à ce que… à
ce que chacun des articles qu'on propose de modifier ou d'ajouter dans les lois
existantes soit étudié séparément.
• (16 h 30) •
La Présidente (Mme Gendron) : Consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Gendron) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 1? Non. Donc, s'il n'y a
pas... Pardon, députée de... oui.
Mme McGraw : Alors, on salue,
comme l'AGRCQ, le fait... qu'il a fait dans son mémoire, justement, que le
Fonds bleu ne servira pas à financer des projets pour lesquels un financement
est déjà prévu. Cependant, on aimerait savoir : Comment allez-vous...
comment le ministère vont nous assurer que les fonds gérés par le ministère
financent des projets cohérents et visant aux mêmes efforts? Alors, je pense
notamment aux luttes contre les changements climatiques et la préservation de
la biodiversité et à d'autres objectifs que le gouvernement s'est fixés encore
dans la même veine. Mais là j'ai une couple d'autres questions, je ne sais pas
si je les pose tout en même temps, Mme la Présidente, ou selon...
La Présidente (Mme Gendron) : Selon...
de la façon que vous préférez travailler.
Mme McGraw : Dans la même
veine, donc, on voudrait savoir comment le ministre, le ministère vont assurer
la cohérence interministérielle des investissements faits par ce fonds et par
les autres fonds administrés par l'entièreté de l'appareil gouvernemental. Est-ce
qu'il y a des choses ou des initiatives qui seront abandonnées ou qui ont été
financées par deux fonds à la fois, par exemple?
Alors, une dernière question, en début :
Pourquoi ajouter le Fonds bleu et ne pas bonifier le 15.4.38? Réponse... Donc,
c'est ça, nous voulions un fonds à part sur l'eau. Donc, c'est ça. Donc, voici les…
mais peut-être les trois premières questions. Je peux les répéter, au besoin.
M. Charette : …
Mme McGraw : Merci.
M. Charette : …après les
articles qu'on va étudier ultérieurement, qui répondent avec plus de précision
à ces questions-là…
10 h 30 (version révisée)
Mme McGraw : ...merci.
M. Charette : ...et il y a certains
des articles, qu'on va étudier ultérieurement, qui répondent avec plus de
précision à ces questions-là. Mais, notamment au niveau de la création lui-même
du fonds, on ne le voit pas dans le premier article, on le voit un petit peu
plus loin. Mais pourquoi créer un fonds distinct? C'est avec des objectifs qui
seront aussi précisés dans les prochains articles. On veut réellement s'assurer
que les redevances sur l'eau puissent répondre à des objectifs bien précis. On
les présente dans les articles subséquents.
Cependant, il existe déjà des fonds, dont
le Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique de l'État. C'est
le fonds auquel on fait référence dans l'article 1. Ce fonds-là va
continuer à exister mais pour des mandats différents. À titre d'exemple, il est
celui qui reçoit les compensations, lorsqu'il est question d'altération des
milieux humides par exemple, et les fonds qui sont recueillis à travers ce
régime de compensation sont utilisés exclusivement pour le rétablissement de
milieux humides ou la création de nouveaux milieux humides. Donc ça, ça ne
change pas. Mais on voulait réellement avoir un fonds dédié, le Fonds bleu qui
va s'attaquer ou qui va se pencher, là, sur les objectifs qu'on va préciser
dans les prochains articles.
Et déjà peut-être une petite précision.
Pourquoi l'alinéa 8° est tout simplement retiré? C'est que la question de la
gouvernance sur l'eau sera abordée dans un autre article du projet de loi, et
ce sera une des finalités, là, du Fonds bleu, que de pouvoir aborder la
question de la gouvernance de l'eau.
Donc, je résume par rapport aux différents
points qui ont été soulevés par la collègue. Mais il y a réellement des
articles spécifiques qui abordent ces questions-là, des articles que l'on
pourra traiter, là, une fois rendus à ces... à ce moment-là.
Mme McGraw : Par contre, j'ai...
je l'ai peut-être manqué, mais juste au niveau de la... Donc, on comprend, un
fonds séparé dédié. Parfait. Mais il y a quand même la cohérence entre les
ministres... les ministères, je devrais dire, entre les secteurs, donc tout l'aspect...
et aussi avec nos engagements en changements climatiques et biodiversité. Donc,
ce n'est pas clair pour nous que cette cohérence est vraiment assurée. C'est
moins clair, les détails, les modalités de gouvernance, pour assurer la
cohérence et aussi le respect des autres engagements dans les domaines liés,
donc.
M. Charette : Je peux comprendre
la question, mais en même temps, lorsque les objectifs seront adoptés à travers
le projet de loi, ça va venir baliser ces possibilités. Ça va ajouter des
limitations aussi. On ne pourra pas financer tout à travers le Fonds bleu. C'est
réellement des balises, là, qui seront précisées dans les prochains articles,
et ces balises-là sont en cohérence avec les autres fonds qui peuvent être
disponibles. Si on regarde celui que j'évoquais, là, le Fonds de protection de
l'environnement et du domaine hydrique de l'État, il a sa mission, il a ses...
sa raison d'être qui est différente de celle du futur Fonds bleu. Donc, il n'y
a pas de risque d'incohérence à ce niveau-là. Ça va tout simplement financer
des initiatives différentes.
Mme McGraw : Merci.
La Présidente (Mme Gendron) : Y
a-t-il d'autres... Avez-vous d'autres interventions? Pardon. Mme la députée de
Verdun.
Mme Zaga Mendez : Oui, merci.
Tant qu'à avoir la discussion sur la cohérence entre les fonds, j'en profite.
Donc, le ministre nous assure qui... le Fonds bleu va agir en complémentarité. Là,
je nomme, entre autres, le programme OASIS. On parlait d'un programme de
restauration des milieux humides. Est-ce qu'on parle en complémentarité? Parce
que... Ce qu'on a entendu ici des groupes, c'est : Qu'est-ce qu'on veut, c'est
multiplier les sources de financement et pas les restreindre. Donc, je pense qu'il
y a... il y a peut-être une crainte qu'on rentre dans une case, puis après on
ne peut pas aller chercher par la suite... d'un projet, parce qu'on le sait,
là, un projet, en termes de protection de l'eau, peut prendre divers... peut
restaurer un milieu humide, en même temps préserver. Donc, je veux juste
entendre un peu plus sur comment le ministre souhaite multiplier les sources de
financement plutôt que les restreindre.
M. Charette : Actuellement,
comme le projet de loi le prévoit, deux sources de financement principales,
les redevances elles-mêmes, avec ce qui sera déterminé par règlement, les
règlements qui seront, souhaitons-le, édictés le plus rapidement possible, et
il y a des crédits budgétaires également. Si on se souvient, le budget du 21 mars
dernier, le Fonds bleu, il sera doté au cours des prochaines années, là, et c'est
déjà dans le budget de 500 millions de dollars. Dans le 500 millions,
il y a des crédits. Dans le 500 millions, il y a le fruit des redevances
également. Donc, il pourra y <avoir...
M. Charette :
...également.
Donc, il pourra y >avoir plus d'une source de financement.
Et, s'il est question de rétablir des
milieux humides altérés, ce ne sera pas tant le Fonds bleu qui sera la réponse
ou la voie possible pour les promoteurs, mais bien un fonds qui existe déjà,
celui, là, sur la protection de l'environnement et du domaine hydrique de
l'État. Donc, selon le besoin, ce sera un fonds plutôt qu'un autre, mais ce
n'est pas exclusif. À partir du moment où on a... et on pourra en parler sans
doute ultérieurement dans l'étude du projet de loi, mais, s'il est question,
par exemple, d'aider à contrecarrer des systèmes qui sont défaillants, des
systèmes individuels qui sont défaillants au niveau du traitement des eaux
usées, le Fonds bleu pourrait être là en partie, mais il y a les Affaires
municipales aussi qui pourraient donner un petit coup de pouce. Donc, ce n'est
pas... ce n'est pas exclusif, là. Ça devient un outil supplémentaire mais qui
répond à des obligations, là, bien précises.
Mme Zaga Mendez : ...comme
réponse.
La Présidente (Mme Gendron) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article n° 1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Gendron) : Adopté.
Donc, j'invite M. le ministre à procéder à la lecture de l'article 2.
M. Charette : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Donc, l'article 2 : L'article 15.4.40 de cette
loi est modifié par l'insertion, à la fin du paragraphe 10° du premier
alinéa, de «ou au Fonds bleu».
Donc, c'est très, très simple. C'est une
petite modification qui est faite et c'est un élément de concordance,
essentiellement, avec l'article 15.4.46 proposé par l'article 4 du
projet de loi, lequel prévoit que seront versées, dans le Fonds bleu... (Interruption)
...pardon, j'ai la voix qui fait défaut ce matin, certaines redevances prévues
dans un règlement de la Loi sur la qualité de l'environnement, soit les sommes
provenant du Règlement sur la redevance exigible pour l'utilisation de l'eau.
La Présidente (Mme Gendron) : Avez-vous
des interventions sur cet article? Allez-y, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Donc, ce n'est
pas pour des amendements nécessairement, mais on pourrait... on va... On
comprend qu'on va y revenir à l'article n° 4, mais il me semble que nous
pourrions quand même entamer la discussion sur les sommes qui vont financer le
Fonds bleu.
Alors, une première question : Est-ce
que, s'il y avait un remaniement des sommes, l'institution du Fonds bleu...
est-ce que ça pourrait enlever des fonds à d'autres fonds pour la... par
exemple, je... notamment le fonds de protection de l'environnement, du... les
fonds dans le domaine hydrique? Donc, ça, c'est une première question.
M. Charette : Très bonne
question. Tout à l'heure, je faisais référence au budget du 21 mars
dernier. Ce n'est que de l'argent frais. On n'a pas dépouillé un fonds pour
constituer celui-ci. Donc, c'est 500 nouveaux millions de dollars à
travers des crédits budgétaires, oui, mais à travers également le fruit des
redevances. C'est là où on peut... on peut qualifier, là, cette initiative-là
de pas dans la bonne direction. C'est des sommes colossales et c'est du nouvel
argent. Donc, je rassure la collègue, là, on ne vient pas provisionner ce
fonds-là en prenant des crédits ailleurs, là, tout simplement, ce sont de
nouveaux crédits.
• (10 h 40) •
Mme McGraw : D'ailleurs, vous
avez parlé du budget de mars... le 21 mars, je crois, dernier, et
justement, si on comprend bien, à un moment donné, c'était prévu un 650 millions,
c'était un engagement du gouvernement caquiste, et là on se retrouve avec un
500 millions. Alors, pourquoi ce changement, surtout qu'il y a des groupes
qui trouvent que c'est des sommes insuffisantes?
M. Charette : C'est une autre
très bonne question. Et ça demeure un engagement. À chaque budget, vous allez
voir, au cours des prochaines années, il y a des ajustements qui vont se faire.
Donc, c'est déjà une excellente nouvelle que, dès le premier budget du mandat,
on a provisionné 500 millions de dollars, mais, vous allez voir, au
gré des budgets, là, qui vont... qui vont se succéder, il y a des bonifications
qui pourront se faire. Mais c'est encore l'objectif, là, de pourvoir ce
fonds-là de 650 millions de dollars.
Mme McGraw : Donc, c'est
prévu dans les prochaines années d'aller au 650. Donc, l'engagement, ça
demeure, mais pas pour la première année.
M. Charette : C'est
l'engagement, exact. Et c'est très courant. Et d'ailleurs on aurait très bien
pu voir, dans le budget du 21 mars dernier, 500 millions...
c'est-à-dire 100 millions uniquement, et là je vous aurais <répondu...
M. Charette :
...uniquement,
et là je vous aurais >répondu : Bien, attendez le budget de l'année
prochaine, le subséquent, pour que ces sommes-là s'additionnent. Mais déjà, dès
le premier budget du mandat, on était à hauteur de 500 millions. Donc, il
restera un 150 millions de bonifications, là, pour les prochaines années,
mais c'est un engagement, là, qui est réitéré, là, de la part du gouvernement.
Mme McGraw : Donc, si je
comprends bien, Mme la Présidente, M. le ministre nous confirme qu'on ne va pas
aller piger dans d'autres fonds, c'est vraiment des sommes fraîches, nouvelles,
additionnelles, et on prévoit justement plus de sommes dans les prochaines
années dans ce... à l'intérieur de ce mandat, un 650 millions et encore
plus élevé?
M. Charette : C'est le
souhait. Et, comme je le mentionnais, là, de budget en budget, on va pouvoir
bonifier, là, les sommes qui sont prévues.
La Présidente (Mme Gendron) : Y
a-t-il d'autres interventions? Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci. J'en
profite... Dans le cadre de cet article, je sens qu'on a une discussion sur le
règlement et la tarification, peut-être je voulais entendre un peu le ministre
sur... dans le... Bien, dans le règlement, on le sait, que les sommes... bien,
il va y avoir une indexation des redevances à 3 %, que ça va être revu
dans cinq ans. Tout à l'heure, vous nous dites qu'il va avoir une... un
souhait de bonifier les sommes qui vont aller au Fonds bleu du côté plus
budgétaire, mais je veux entendre un peu le ministre sur quel est son souhait
par rapport à la tarification et les redevances dans le long terme.
M. Charette : C'est aussi un
cycle que l'on voulait casser. On se souvient, à partir du moment où ces
nouvelles redevances là vont s'appliquer, ce sera une première fois depuis plus
d'une dizaine d'années, on veut éviter que les années passent sans qu'il y ait
de majoration des tarifs. Donc, c'est pour ça qu'on dit : Minimalement,
3 % d'indexation à chaque année. Et 3 % sur une majoration de
900 %, c'est très conséquent, là, ça représente des sommes qui sont quand
même importantes. Et, en plus de tout ça, on dit : À chaque cinq ans,
on va revoir l'entièreté, un petit peu comme on le fait présentement. Dans cinq
ans, on va voir quel aura été le fruit de ces redevances-là. Est-ce que c'est
assez? Est-ce qu'on fait le bon travail avec les outils que l'on a?
Donc, on veut non seulement éviter qu'il y
ait plusieurs années sans indexation, mais on veut aussi éviter qu'il y ait
plusieurs années avec un système qui n'est peut-être pas suffisamment
performant. Donc, annuellement et aux cinq ans pour ce qui est d'une
réévaluation. Et, pour le reste, ce sera de voir, dans cinq ans, qu'est-ce
qui peut être... qu'est-ce qui peut être amendé, amendé, c'est-à-dire bonifié
pour s'assurer que l'on obtienne les objectifs.
Et je l'ai dit à plusieurs reprises
pendant les consultations, le but, ce n'est pas d'engranger de l'argent pour en
engranger, on veut, à travers ça, changer des comportements, faire en sorte que
les 800 milliards de litres d'eau que l'on utilise aujourd'hui deviennent
moins importants en termes de volume. Donc, dans cinq ans, on pourra se
convaincre qu'on a pris les bonnes décisions ou, au contraire, qu'on doit
apporter des modifications, là, pour s'assurer, là, qu'on atteigne cet objectif
ultime là.
Mme Zaga Mendez : Merci.
C'est plus une invitation pour le ministre, parce que, tout à l'heure... bien, «tout
à l'heure», pardon, dans d'autres séances de la commission, on a entendu
différents groupes nous exposer l'ensemble des besoins qu'on a... que ce soit
les groupes environnementaux, on parlait aux PME, on parlait de milieu
agricole, on en parlait milieu municipal, plan directeur de l'eau. Il y en a
plusieurs, types d'actions qu'on peut mener, je crois, avec le Fonds bleu, puis
on va discuter des objectifs plus tard, mais, pour mener ces actions-là, il
faut qu'on se donne les moyens. Donc, ce que le ministre sent... ou est-ce
qu'il y a un souhait, un engagement de donner plus de moyens à ce Fonds bleu
dans les années à venir? Parce que, là, tout à l'heure, on va avoir une
discussion sûrement sur l'adaptation aux changements climatiques, j'ai déjà
annoncé, on parle de milliards de dollars en termes des coûts à l'adaptation
aux changements climatiques, et là on est à 500 millions avec les deux sources
de financement. Donc, j'aimerais ça entendre le ministre un peu plus là-dessus.
M. Charette : C'est certain
que c'est beaucoup d'argent, 500 millions, mais, lorsque l'on parle de
l'eau en général, ça peut être considéré comme insuffisant aussi, donc ça
dépend ce que l'on viendra financer avec ces 500 millions de dollars
là. Puis, avec l'UMQ, on a eu l'échange qui s'est poursuivi aussi après la
consultation. Ce que je leur réitérais, c'est que tout ne passera pas par le
Fonds bleu. S'il est question d'adaptation aux changements climatiques, il va y
avoir d'autres <appuis...
M. Charette :
...il
va y avoir d'autres >appuis. Donc, le Fonds bleu, il ne faut pas le voir
comme étant la réponse à toutes les problématiques en lien avec l'eau. C'est la
raison pour laquelle on va venir préciser les objectifs du fonds dans les
articles subséquents. Mais il faut déjà se convaincre d'une chose,
500 millions, c'est beaucoup, oui, mais ça ne répondra pas à tous les
besoins au niveau de l'eau. Mais je suis convaincu que ça va très bien répondre
aux objectifs du fonds lui-même. Mais le gouvernement, à travers d'autres
programmes, et d'autres ministères dans certains cas, sera aussi présent pour
lorsqu'il est question du traitement des eaux usées.
Et ça, je l'ai répété à plusieurs reprises,
on ne financera pas les usines de traitement des eaux usées à travers le Fonds
bleu, parce qu'uniquement là les besoins sont nettement excédant aux
500 millions de dollars et, surtout on a déjà un programme au niveau
du MAMH qui est doté de plusieurs milliards de dollars pour cet enjeu-là. Donc,
si on s'attaque aux bons... aux bons objectifs à travers le Fonds bleu, ça va
devenir un outil extrêmement performant, là, je suis convaincu.
La Présidente (Mme Gendron) : Y
a-t-il d'autres interventions? Donc, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'article 2 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
M. le ministre, je vous invite à lire l'article n° 3.
M. Charette : ...c'est un des
articles simples mais nécessaires du projet de loi. On vient tout simplement
abroger le 15.4.41. Donc, on l'enlève ni plus ni moins parce qu'on va retrouver
l'esprit de son contenu ailleurs dans le projet de loi.
Donc, le commentaire lui-même, là : C'est
un article qui vise à assurer la concordance avec le paragraphe 6° de
l'article 15.4.46 proposé par l'article 4 du présent projet de loi
qui prévoit que les sommes concernant des frais, des droits ou des redevances
liés à l'utilisation ou à la gestion de l'eau, notamment les sommes provenant
des redevances visées par le Règlement sur la redevance exigible pour
l'utilisation de l'eau, seront dorénavant versées au Fonds bleu plutôt qu'au
Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique de l'État. C'est
le fonds dont je faisais allusion un petit peu plus tôt. Et l'affectation
des sommes et frais issus des redevances sur l'eau au financement de mesures
visant la gouvernance de l'eau ou favorisant la protection et la mise en valeur
de l'eau est essentiellement reprise au premier alinéa du nouvel
article 15.4.44 proposé par l'article 4 du présent projet de loi.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Y a-t-il des interventions? Donc, j'aimerais mettre aux voix. L'article n° 3
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Gendron) : Je
vous invite à la lecture de l'article 4, M. le ministre.
M. Charette : ...Mme la
Présidente. Et, pour l'article 4, j'informe les collègues qu'il y a déjà
des propositions d'amendements qui ont été présentées. Donc, j'y vais avec
l'article original, et ensuite je pourrai faire la lecture des amendements.
La Présidente (Mme Gendron) : Je
vous invite aussi à lire paragraphe par paragraphe, alinéa par alinéa...
M. Charette : Oui.
• (10 h 50) •
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, article introduit par article introduit, donc, pour le prochain
l'article. Allez-y.
M. Charette : En fait, je
vais le lire puis vous me direz quand je dois arrêter ma lecture.
La Présidente (Mme Gendron) : Sans
problème.
M. Charette : Donc : Cette
loi est modifiée par l'insertion, après l'article 15.4.43, de la section
suivante : «Section 11.4.»... en fait, «II.4.»... 11.4?
Une voix : ...
M. Charette : Et ça s'intitule :
«Fonds bleu.»
Donc : «Est institué le Fonds bleu.
«Ce fonds est affecté au financement de
toute mesure que le ministre peut réaliser en lien avec la protection, la
restauration, la mise en valeur et la gestion de l'eau, notamment quant aux
matières suivantes :
«1° l'utilisation durable, équitable
et efficace des ressources en eau;
«2° le contrôle et la prévention des
inondations;
«3° la conservation des écosystèmes
aquatiques; et
«4° la gouvernance de l'eau dans le
respect du régime de gouvernance établi par la Loi affirmant le caractère
collectif des ressources en eau et favorisant une meilleure gouvernance de
l'eau et des milieux associés.
«Le fonds sert notamment à financer des
activités, des projets ou des programmes visant à stimuler l'innovation
technologique et sociale, la recherche et le développement, l'acquisition de
connaissances, l'amélioration des performances ainsi que la mobilisation, la
sensibilisation et l'éducation de la population pour les matières mentionnées
au deuxième <alinéa...
M. Charette :
...au
deuxième >alinéa.
«Ce fonds vise, entre autres, à apporter
un soutien financier aux municipalités et aux organismes à but non lucratif
œuvrant pour la protection, la restauration, la mise en valeur et la gestion de
l'eau.»
Si je comprends bien, je m'arrête ici à ce
moment-ci?
La Présidente (Mme Gendron) : Exactement.
M. Charette : Parfait.
La Présidente (Mme Gendron) : Donc,
si vous voulez bien commenter sur la... l'introduction de l'article.
M. Charette : Parfait. Donc,
le 15.4... En fait, c'est relativement simple, on vient créer le Fonds bleu.
C'est un petit peu paradoxal. On a adopté un article, un petit peu plus tôt,
qui faisait déjà référence au Fonds bleu, mais le Fonds bleu n'était pas encore
institué, et là il le serait avec l'adoption de l'article 4. Et on vient
préciser, je le mentionnais tout à l'heure, les principales orientations, là,
qui seront... qui seront possiblement financées à travers le fonds qui sera
constitué.
La Présidente (Mme Gendron) : Je
confirme la réception de l'amendement de la députée de Notre-Dame-de-Grâce. Si
vous voulez bien nous en faire la lecture.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Comme vous l'avez dit, on a déjà déposé notre amendement. Alors, on
propose l'article... dans l'article 15.4.44 de la loi, tel que proposé par
l'article du projet de loi, modifié... soit modifié par l'insertion, avant le
paragraphe... le premier paragraphe du deuxième alinéa, le paragraphe suivant :
«0.1° la lutte et l'adaptation aux
changements climatiques en matière d'eau;»
Donc, l'article, tel que modifié,
serait... se lirait ainsi. Donc :
«15.4.44. Est institué le Fonds bleu.
«Ce fonds est affecté au financement de
toute mesure que le ministre peut réaliser en lien avec la protection, la restauration,
la mise en valeur et la gestion de l'eau, notamment quant aux matières
suivantes :
«0.1° — présentement, on ajoute — la
lutte et l'adaptation aux changements climatiques en matière d'eau;», etc.
La Présidente (Mme Gendron) : Y
a-t-il des interventions?
M. Charette : Peut-être.
La Présidente (Mme Gendron) : Oui,
M. le ministre.
M. Charette : Je comprends le
pourquoi, mais ce n'est pas une bonne idée, pour éviter de la confusion.
Justement, on parlait de la confusion possible avec les différents fonds. Il y
a le fonds d'électrification et des changements climatiques qui a son volet
d'adaptation aux changements climatiques, donc... Mais je comprends
l'importance de faire référence à l'adaptation. C'est peut-être à travers un
autre amendement ou à travers un préambule, mais je n'en ferais pas l'objet
d'un financement possible parce que c'est justement assuré par le FECC et que
ça couvrirait trop large, là. On serait plus... On générerait plus de confusion
qu'autre chose, là, en l'inscrivant comme étant un objet potentiellement
financé par le Fonds bleu.
Mme McGraw : Alors, je
souligne... Merci, M. le ministre. Il y a plusieurs groupes qui se sont penchés
sur cette question-là et ils ont fait la recommandation très précise, dont FQM,
AGRCQ, la ville de Montréal et bien d'autres l'ont mentionné en consultations,
précisément cet amendement à cet article, vraiment pour faire le lien entre les
changements climatiques et la conservation, protection de l'eau. Donc, on
aimerait se pencher là-dessus. Et, si la réponse est non, comment on va
s'assurer que le financement du projet est réellement bon pour l'environnement?
Est-ce que vous seriez ouvert à un amendement, par exemple, proposé par l'UMQ,
étant d'inclure l'approvisionnement en eau potable, etc.? Donc, peut-être avoir
une discussion. Il y a des commentaires sur les municipalités, en tout cas...
Oui.
M. Charette : Bien, je le
mentionnais tout à l'heure à la question précédente ou à l'article précédent,
il y a déjà des sommes extrêmement importantes qui sont prévues au niveau du
traitement des eaux et l'approvisionnement en eau potable. Donc, on ne couvrira
pas ça à travers le Fonds bleu, je le réitère et sans en être gêné, parce que,
justement, le MAMH a des sommes colossales, là, qui sont disponibles et qui
peuvent être complétées par du financement fédéral aussi. Donc, tout ce qui est
traitement des eaux usées, ce n'est pas le Fonds bleu qui va faire ça. Tout ce
qui est de l'approvisionnement en eau, ce n'est pas le Fonds bleu qui va faire
ça. Donc, c'est la raison pour laquelle je veux être bien <certain...
M. Charette :
...je
veux être bien >certain qu'on se rejoigne tous, là, il faut limiter la
portée du Fonds bleu pour, justement, se convaincre qu'avec 500 et, ultimement,
650 millions de dollars on pourra faire une différence sur des objets
bien, bien précis.
Et, pour ce qui est des infrastructures en
adaptation, j'invite la collègue à considérer le deuxième élément lorsqu'il est
question de contrôle et la prévention des inondations. On est dans de
l'adaptation, à ce moment-là, dans bien des cas, mais je ne ferais pas un objet
spécifique à l'adaptation, là, pour ne pas générer de confusion sur la portée
du Fonds bleu.
Mme McGraw : Donc, on va y
revenir sur ce point dans le... les articles à venir. Merci.
M. Charette : Ah! bien,
c'est-à-dire sur ce qui ne sera pas financé, je vais le réitérer à chacune des
fois où la question va se poser, on ne financera pas, justement, là, tout ce
qui est traitement des eaux usées et l'approvisionnement en eau potable à
travers le Fonds bleu, là. Ça, on pourra toujours en discuter, mais c'est
catégorique parce qu'il y a d'autres fonds qui sont disponibles pour ça et que
les besoins seraient énormes, ça pourrait devenir insuffisant pour ce seul
volet-là. Et, pour nous, l'utilisation durable, équitable de l'eau, c'est
important. La conservation des écosystèmes aquatiques, c'est important. La
gouvernance de l'eau, c'est important. Donc, on ne veut pas que le Fonds bleu
devienne un fonds pour financer, là, des infrastructures municipales.
La Présidente (Mme Gendron) : Y
a-t-il d'autres interventions? Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci. Je
ne vous cacherai pas, M. le ministre, on allait déposer un amendement très,
très semblable, parce que ma collègue l'a dit, c'est d'une grande importance
pour plusieurs acteurs, mais j'aimerais qu'on ait une discussion. Parce que je
vous entends nous dire à la fois que, le Fonds bleu, il y a des mesures
d'adaptation qui peuvent être incluses dans le Fonds bleu... Vous venez faire
référence au contrôle puis la prévention des inondations, mais on ne souhaite
pas inscrire l'adaptation telle quelle et la lutte aux changements climatiques.
Juste pour peut-être... Moi, je sens qu'on est rentrés trop vite dans ce
sujet-là, je veux juste prendre un pas de recul. Vous êtes d'accord avec moi
sur le fait que les changements climatiques, en ce moment et dans les
prochaines années, vont avoir un grand impact en ce qui concerne le stress
hydrique puis l'approvisionnement en eau et ces services?
M. Charette : Tout à fait. En
fait, ce que je mentionne, c'est qu'on pourra trouver peut-être l'endroit dans
le projet de loi où on pourra référer aux changements climatiques et à la
nécessaire adaptation. Et, ce que je mentionne, on ne veut pas en faire un
objet du Fonds bleu lui-même, mais réitérer qu'il y a effectivement, j'aime
l'expression, un stress sur le domaine hydrique en lien avec les changements
climatiques. On pourra peut-être trouver la... le bon endroit pour le référer,
mais là on est réellement, là, sur les utilisations possibles du Fonds bleu, et
c'est là où ce ne serait pas le bon endroit, là, pour le mentionner.
• (11 heures) •
Mme Zaga Mendez : Bien,
j'aime le fait qu'on est d'accord, là, c'est le fun quand on est d'accord, on
va le dire. On est d'accord sur... quand le stress des changements
climatiques... les changements climatiques causent un stress hydrique, je pense
qu'on est... on a la même lecture de la situation. Donc, si je suis... je me
mets à la place d'un groupe, je me mets à la place des municipalités, des MRC,
des gens qui sont sur le terrain puis qui voient l'effet des changements
climatiques, puis ils vont venir vous voir au Fonds bleu puis ils vont
présenter des projets qui sont... entre vous et moi, là, c'est des projets
d'adaptation et de lutte aux changements climatiques, que ce soit... on a
plusieurs exemples, ils sont... les différents acteurs nous l'ont dit, que ce
soit des solutions basées sur la nature, des infrastructures vertes, que ce
soit des réaménagements des bandes riveraines. Donc, on peut en sortir. On est
dans des projets qui sont des luttes et adaptations aux changements
climatiques. Est-ce que ces types de projets là sont admis au Fonds bleu tel
quel?
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, c'est difficile d'y aller d'une réponse précise pour un projet
qui n'a pas été présenté, mais c'est des objets qui sont certainement
susceptibles d'être financés. Et moi, ce qui me rassure pour la suite des
choses, c'est le Forum d'action sur l'eau qui regroupe tous les acteurs sur
l'eau, qui, dans les prochaines semaines, les prochains mois, va venir nous
dire : Bien, voici les orientations que l'on souhaite voir retenir pour
l'utilisation du Fonds bleu. Donc, c'est les acteurs de l'eau qui seront en
mesure, là, de nous guider sur, justement, la suite à y donner. Et on évoquait
même, au moment des consultations, ce même forum-là. On n'a pas l'intention de
le dissoudre avec l'adoption du projet de loi. C'est un forum...
11 h (version révisée)
M. Charette : ...l'option du
projet de loi, c'est un forum qui pourra se voir octroyer des nouveaux mandats
et peut-être un mandat de suivi. Justement, une fois le fonds créé, une fois
les orientations identifiées, quel est... quel sera le... quel rôle ces
acteurs-là pourront... pourra... pourront jouer pour la suite des choses? C'est
quelque chose, là, qui est certainement envisageable et souhaité de la part du
gouvernement.
Mme Zaga Mendez : O.K. Alors,
juste pour revenir, là, on est... on continue d'être d'accord sur le fait que
les changements climatiques vont créer un stress, ils vont pousser des groupes
à nous présenter des projets, des projets qui vont arriver sur la table du
ministère et qui vont tous être... Entre vous et moi, moi, j'ai travaillé aussi
en adaptation aux changements climatiques en milieu forestier, en milieu
agricole, auprès des entreprises, ce qui arrive souvent, c'est que, quand on a
un fonds devant nous, les groupes vont essayer de cocher toutes les cases pour
avoir les sous, mais ça reste des projets en adaptation et lutte aux
changements climatiques.
Donc, si on a la reconnaissance de l'enjeu
puis on va avoir les projets — là, je veux vous entendre un peu plus.
C'est là que je sens que peut-être on peut aller plus loin — pourquoi
ne pas nommer lutte et changements climatiques dans les intentions de
financement si on reconnaît le problème et les solutions qui vont être
proposées vont l'être dans ce sens-là?
M. Charette : En fait,
comment... comment dire? Tous les groupes qui constituent le forum d'action se
sont donné un objectif, et je les salue pour ça, c'est d'oublier leurs
préoccupations propres pour parler d'une seule voix en quelque sorte.
Donc, lorsque l'UMQ vient nous voir en
consultation, elle nous parle naturellement des besoins de l'UMQ de façon
générale. Mais lorsque l'UMQ... je dis l'UMQ, mais ça pourrait être l'UPA, ça
pourrait être tous les groupes, lorsque ces mêmes acteurs-là sont autour de la
table du forum d'action, ils ne pensent plus à leur seule réalité, mais à ce
qui est commun et nécessaire, là, pour la gouvernance de l'eau en général.
Donc, ça va être ça aussi les mesures qui seront admissibles, là, pour le
financement.
Mais je fais juste rassurer la collègue, là,
si on regarde bien l'article qui nous occupe présentement, on regarde les
matières qui seront admissibles pour du financement, mais ça demeure aussi
assez général, c'est des orientations, mais c'est assez général à ce moment-ci.
Lorsqu'on parlait de protéger les bonnes... les bornes... les bandes riveraines
ou que ce soit les infrastructures résilientes vertes, c'est... ça peut cadrer,
là, et même dans un... dans plus d'un de ces... de ces objectifs-là parce qu'il
y a de la... il y a de la science, il y a de la connaissance à travers ça :
on peut parler ou évoquer la prévention des inondations. Donc, ce n'est pas... ce
n'est pas très contraignant, mais, en même temps, on ne veut pas y aller de
façon générale
Si j'ajoute un premier ou un cinquième
picot sur... on peut financer l'adaptation aux changements climatiques, c'est
là où ça devient extrêmement, extrêmement général puis ce serait plus difficile
à baliser à ce moment-ci. Mais il y a de ces projets-là qui, par... par leur
fonction, seront des façons d'être plus résilients et même des projets d'adaptation.
Mme Zaga Mendez : Je... Il y
a quelque chose qui, pour moi, n'est pas encore clair, M. le ministre, c'est le
fait que, là, vous donnez l'exemple du Forum des acteurs de l'eau, puis qu'ils
vont parler d'une seule voix. Et je suis d'accord, il faut voir au-delà de qu'est-ce
qui nous touche au niveau individuel ou comme organisation et voir
collectivement. Je vois mal comment la lutte aux changements climatiques n'est
pas la lutte la plus collective qu'on peut mener ensemble tous secteurs
confondus. Quand on parle des intérêts collectifs, c'est là que j'aimerais ça avoir
la... avoir le pouls du ministre parce qu'il... on a dit tantôt, là, que ça va
être, ça l'est, puis ça va continuer à être l'enjeu le plus important en ce qui
concerne l'approvisionnement en eau, l'état de la ressource, l'état des
différents services, là. On a des...
Je ne vais pas utiliser toutes mes 20 minutes
pour faire l'exposition de tout ça. On s'entend là-dessus, M. le ministre. Et
il n'y en a pas une lutte la plus collective. Puis moi, j'ai le goût de vous
entendre sur le futur, parce que, là, il y a eu... Bien sûr, on est en 2023,
là, il faut qu'on pense à qu'est-ce qui s'en vient. Et si on est capables de
créer un fonds pour protéger la ressource en eau, peut-être, ce projet de loi
là, on ne va pas le rouvrir dans cinq, 10 ans, mais, peut-être là, on a un
tremplin pour penser à l'adaptation aux changements climatiques, à la lutte aux
changements climatiques. Sentez-vous qu'on a là une opportunité devant nous, M.
le ministre, qu'on n'aura pas peut-être dans cinq, 10 ans...
M. Charette : ...Dans cinq
ans, il faudra toujours, malheureusement, s'adapter.
Mme Zaga Mendez : Le
règlement...
M. Charette : Dans cinq ans,
on fera toujours...
Mme Zaga Mendez : ...mais le
projet de loi?
M. Charette : Ah! bien, le
projet de loi... Moi, je veux dire, ceux et celles qui ont travaillé avec moi
au cours des dernières années se rappellent qu'on a même fait un omnibus
législatif, ce qui était du jamais-vu. C'était la première fois qu'on en
faisait un au niveau du ministère de l'Environnement. Donc, on ne s'est jamais
refusé à moderniser nos lois. Et il y aura vraisemblablement un autre omnibus
législatif dans le cadre du présent mandat.
Mais peut-être pour rassurer la collègue,
on cherche, là... Là, vous voyez, là, ça travaille fort, fort, fort pour voir
comment intégrer cette référence-là aux changements climatiques et à
l'adaptation, mais ce ne sera pas à travers un cinquième picot, pour ne pas que
ça devienne un fourre-tout, quelque chose de trop... de trop général. Mais on
va vous proposer quelque chose, là, dans les prochains instants, très
certainement.
Mme Zaga Mendez : ...vu que
c'est son amendement. Moi, j'avais des questions spécifiques, mais je vais
laisser la collègue continuer.
La Présidente (Mme Gendron) : ...
Mme McGraw : Bien, c'est ça,
justement, c'est les préoccupations par rapport aux changements climatiques
puis de faire un lien clair et étroit entre les changements climatiques et
l'impact sur notre eau. Ça va aller... Ça va devenir encore de plus en plus
sérieux. Donc, on aurait voulu... Justement, cet amendement-là, ça vise de
faire ce lien direct, un lien qui va devenir de plus en plus important. Et on
trouve que c'est vraiment le meilleur endroit pour souligner cet enjeu
primordial pour l'eau. Justement, on a parlé dans nos commentaires, en adoption
de principe, dans les remarques préliminaires, les liens étroits entre les
changements climatiques, l'eau, la biodiversité. Donc, on trouve qu'au début de
ce projet de loi ça ferait juste souligner cette importance-là puis renforcer
le projet de loi.
M. Charette : ...la même
chose. On est d'accord pour faire une référence. On trouve le moyen et
l'endroit pour faire référence la plus... la plus appropriée possible, mais ce
ne sera pas dans un objet de financement directement. On veut... on veut que ça
englobe tout l'esprit du projet de loi, donc dans une perspective de
changements climatiques et d'adaptation. Mais on vous revient, on vous revient
avec une proposition à ce niveau-là.
Mme McGraw : Donc, juste pour
être claire, c'est justement ce qu'on voulait que ce serait au début puis ce
serait vraiment... ça englobe l'approche en général, mais si je... C'est ce
qu'on aurait souhaité avec cet amendement. Mais si je vous comprends bien, vous
allez revenir avec quelque chose d'autre à l'intérieur, plus loin, dans le
projet de loi. Est-ce que vous avez... On parle... Je comprends qu'on est sur cet
article-là, mais est-ce que vous avez... juste pour avoir une idée des...
Comment vous prévoyez répondre à cet enjeu-là au sein du projet de loi? Est-ce
que vous avez des pistes?
M. Charette : Je ne suis pas
juriste, mais j'ai le grand, grand privilège d'être très bien entouré à ce
niveau-là. Donc, on regarde, justement, comment retenir le libellé le plus
adéquat possible.
Ce que je pourrais peut-être proposer aux
collègues pour, justement, laisser les juristes ou les spécialistes nous
trouver la bonne formulation, on pourrait tout simplement mettre de côté
l'article 4 pendant un instant, le temps que l'on regarde ces enjeux-là,
et on pourrait passer aux articles subséquents dans l'intervalle, pour nous
permettre, là, de leur laisser le temps de travailler.
Mme McGraw : ...puisqu'on a
proposé par... de procéder pas juste article par article, mais alinéa... par
alinéa et paragraphe... Parce que c'est vraiment le coeur, selon nous,
article 4, c'est vraiment le cœur du projet de loi, est-ce que ce serait
possible, mais, Mme la Présidente, de continuer avec l'article, mais de mettre
côté cet aspect-là de l'article et de revenir...
M. Charette : Le problème, en
fait... L'idée n'est pas mauvaise, mais le problème c'est qu'on regarde pour voir
si ce n'est pas dans un autre des alinéas de l'article 4 où cette
modification-là serait faite. Donc, ce serait difficile de dire : On passe
à l'alinéa suivant, alors que c'est peut-être dans l'alinéa suivant... Ou on
peut... on peut suspendre quelques instants, là, pour clarifier un petit peu la
procédure à venir.
La Présidente (Mme Gendron) : Je
suspends donc les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 11)
11 h 30 (version révisée)
(Reprise à 11 h 44)
La Présidente (Mme Gendron) : Nous
reprenons donc nos travaux, et afin de vous situer, là, nous sommes à l'amendement
déposé par la députée de Notre-Dame-de-Grâce, l'article 15.4.44, introduit
par l'article 4. Avez-vous une intervention?
Mme McGraw : Bien, on
aimerait... on a une... Premièrement, merci beaucoup pour la belle
collaboration entre les formations politiques, avec le gouvernement et groupe
de deuxième opposition... deuxième opposition, je devrais dire, donc une très
belle discussion et collaboration. On aimerait quand même poursuivre avec un
vote sur l'amendement.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'amendement à l'article 15.4.44, introduit par l'article 4,
est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Gendron) : Pardon?
Mme Zaga Mendez : ...appel
nominal?
La Présidente (Mme Gendron) : Certainement.
Des
voix : ...
Mme
McGraw : Je n'ai pas demandé un vote nominal.
Des
voix : ...
La Présidente (Mme Gendron) : O.K.
donc, adopté ou rejeté?
Des voix : Rejeté.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, l'amendement est rejeté. Donc, avez-vous une intervention?
Mme McGraw : ...
La Présidente (Mme Gendron) : Sur
l'article, oui, 15.4.44, introduit par l'article 4.
Mme McGraw : C'est ça. Donc,
on voudrait savoir, Mme la Présidente, que pense le gouvernement, le ministre.
On voulait parler un peu d'accès aux plans d'eau. Et il y a certains groupes
qui ont proposé que... Dans le but de valoriser l'eau, il y a certains qui
pensent que les Québécois devraient avoir un accès facilité aux plans d'eau. Il
serait donc <cohérent...
Mme McGraw :
...que...
dans le but de valoriser l'eau, il y a certains qui pensent que les Québécois
devraient avoir un accès facilité aux plans d'eau. Il serait donc >cohérent
que le Fonds bleu... si on suit la logique, que le Fonds bleu finance aussi les
mesures de facilitation à l'accès aux plans d'eau. Donc, on voulait savoir
comment ce gouvernement... comment le gouvernement réagit à cette suggestion de
certains groupes.
M. Charette : ...constaté,
avec la pandémie, à quel point l'accès à la nature était de plus en plus cher
aux yeux des Québécois, des Québécoises. On l'a vu, à travers les réseaux de la
SEPAQ, et autres. On sait qu'il y a un besoin, là, mais, en même temps, on le
disait tout à l'heure, 500 ou même 650 millions, c'est beaucoup, mais ce n'est
pas suffisant si on veut tout régler avec cette somme-là. Donc, l'accès à la
nature comme tel, ce n'est pas une finalité du Fonds bleu.
Je nous reporterai, par contre, au Plan
nature, qui, lui aussi, est pourvu, là, d'une somme colossale. On parle de
plusieurs centaines de millions. Et, dans le Plan nature, il va y avoir un
accès... un volet accès à la nature. C'est beaucoup pour protéger la
biodiversité, mais il va y avoir un volet accès à la nature. Donc, ce n'est pas
le Fonds bleu qui va répondre à cette demande-là, mais davantage le Plan
nature. Puis, dans l'intervalle, je ne sais pas si vous avez suivi un petit
peu, vendredi dernier, dans la région de Lanaudière, il y a le premier ministre,
avec également les collègues de la région qui ont pu présenter un volet pour
cette région-là en particulier.
Donc, c'est, oui, une priorité
gouvernementale, mais ce n'est pas le Fonds bleu, là, qui va pouvoir répondre à
ces besoins-là. Parce qu'il y a des municipalités qui nous demandaient :
Est-ce que le Fonds bleu va pouvoir, par exemple, financer la construction d'un
quai ou de... Non, ce n'est pas l'objet du Fonds bleu, mais on sait qu'il y a
une demande à ce niveau-là et on tentera d'y répondre, là, à travers,
notamment, le Plan nature.
Mme McGraw : Juste pour
clarifier, à l'intérieur du Plan nature et l'accès... l'aspect accès à la
nature, on prévoit des provisions puis des sommes, même, pour faciliter, pour
promouvoir l'accès aussi aux plans d'eau?
M. Charette : Oui.
Mme McGraw : Donc, à
l'intérieur de la nature... plans d'eau.
M. Charette : On se souvient,
on avait évoqué trois grands principes, là, je vais essayer de m'en souvenir.
C'est, d'abord et avant tout, la protection de la biodiversité, le Plan nature.
C'est aussi l'acquisition de... le développement d'aires protégées. Ça, c'est
le premier objectif. Il y a un deuxième objectif, qui est l'accès à la nature, et
le troisième, c'est d'encourager le leadership autochtone. Donc, ce seront les
trois grands principes qui vont guider le futur Plan nature.
Et là aussi on est dans une période
d'élaboration avec les régions. On a les grands objectifs qui ont été identifiés.
Là, on a des partenaires régionaux qui ont commencé à consulter les milieux. Et
là aussi, dans les prochains mois, vraisemblablement, on aura des orientations
précises pour le Plan nature, mais elles devront respecter ces trois grands
principes là. Le premier, qui est le plus important, là, c'est le développement
du réseau d'aires protégées, avec la protection de la biodiversité, mais on est
très, très conscients que, pour aimer la nature, il faut y avoir accès. C'est
souvent en ayant accès à la nature qu'on comprend son importance, qu'on
comprend la nécessité de la protéger. Donc, il y a un volet accès à la nature
dans le Plan nature également.
• (11 h 50) •
Mme McGraw : Puis on est très
contents d'entendre ça, puis on est tout à fait d'accord, pour... il faut avoir
accès pour l'aimer, puis c'est interrelié, puis pour tous les groupes, pas
juste les groupes privilégiés aussi, hein? On comprend que c'est... il faut que
ça soit tous les Québécois qui ont accès.
Donc, si on comprend bien, cet aspect-là
de financement pour l'accès aux plans d'eau, ça va faire partie du Plan nature,
et, deuxième priorité ou section : accès nature.
M. Charette : Exact.
Mme McGraw : Parfait. Alors,
merci d'avoir clarifié.
La Présidente (Mme Gendron) : Y
a-t-il d'autres interventions?
Mme Zaga Mendez : Oui.
La Présidente (Mme Gendron) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : J'en ai
plusieurs, questions, sur 15.4.44. Je vais aller section par section avec le
ministre. Il a déjà répondu tout à l'heure, on a déjà parlé des cohérences avec
les fonds, donc je ne reviendrai pas, même si j'avais... L'UMQ nous avait fait
une recommandation intéressante, un changement à faire, mais j'ai été
satisfaite avec la réponse tout à l'heure.
J'aimerais entendre le ministre sur le
premier picot, le numéro 1, en ce qui concerne l'utilisation durable, équitable
et efficace des ressources en eau. C'est des beaux mots qui sont là. J'aimerais
l'entendre sur qu'est-ce que ça veut dire, l'utilisation durable. Quelle est la
définition qu'on utilise d'utilisation durable dans le cadre de ce <projet...
Mme Zaga Mendez :
...l'entendre
sur qu'est-ce que ça veut dire, l'utilisation durable. Quelle est la définition
qu'on utilise d'utilisation durable dans le cadre de ce >projet de loi?
M. Charette : Si les
collègues le veulent bien, on a le privilège d'avoir la responsable du Forum
d'action sur l'eau, donc, avec le consentement, elle pourrait, tout simplement,
donner peut-être des exemples pour chacune de ces quatre priorités-là. Et la
première, dans un premier temps, de ce que je comprends...
La Présidente (Mme Gendron) : Mme
la députée d'Argenteuil.
Mme Grondin : Merci. Donc, si
j'ai bien compris — je suis désolée — j'étais en train de
répondre, si j'ai bien compris, dans le fond, c'est l'article 15.4.44, où, là,
on veut savoir quels sont les exemples... des exemples concrets pour chacun...
Mme Zaga Mendez : La demande,
en fait, qu'on a eue en commission, c'était de baliser qu'est-ce que ça veut
dire, une utilisation durable. Donc, ma première question, c'est : Quelle
est la définition qui est mobilisée dans le cadre de ce projet de loi?
Mme Grondin : Effectivement,
on a différents éléments, puis je pense que ça va être intéressant d'avoir une
définition, on pourra aussi vérifier avec les experts du ministère. On a la
définition d'utilisation durable sur la question... quand on parle d'aires
protégées, hein, à des fins d'utilisation durable ou une aire protégée
d'utilisation durable. On a aussi une définition qui est portée par les
Affaires municipales, je crois, au niveau de l'utilisation durable. Je pense
qu'il y a différentes dimensions, et la question va être posée aux membres du
forum d'action.
Mme Zaga Mendez : O.K. Donc,
merci pour la réponse. Est-ce que je comprends que ça va être au forum d'action
que le terme «utilisation durable» va être défini? La question, c'est vraiment
une question de compréhension, parce que c'est des principes qui vont guider le
financement. Tout à l'heure, on a une discussion entre nous, là, pas ici, mais
j'aimerais qu'on le dise au micro, quelles sont les définitions, parce qu'elles
vont guider l'application du financement du Fonds bleu, je pense que c'est le
cœur de ce projet de loi. Donc, ce que je comprends, c'est que cette définition
est en coconstruction avec les acteurs, ou est-ce qu'on a quelque chose de plus
défini?
Mme Grondin : On a des exemples
de mesures... À moins que vous vouliez le faire, M. le ministre? On a des
exemples de mesures, mais... et je vais prendre le temps de les regarder, on a :
acquisition de données sur l'état des ressources en eau par le développement
des réseaux de suivi, la caractérisation et la modélisation des systèmes
aquifères et hydrologiques des bassins versants. Ça, c'est un exemple de mesure
où on peut encadrer ce que veut dire l'utilisation durable, équitable, efficace
des ressources en eau; prévision des étiages en climat actuel et projections
des débits et niveaux d'eau en climat futur. Donc là, on y voit la notion de
changements climatiques, d'adaptation aux changements climatiques, résilience.
D'autres types d'exemples, c'est : évaluation des quantités d'eau
disponibles pour les occupants du territoire, on parle de seuil critique, par
exemple; développement d'outils de soutien au processus d'analyse des demandes
d'autorisation ministérielle pour les prélèvements d'eau; développement d'un
mécanisme de conciliation des usages et de gestion des conflits;
sensibilisation de la population à la protection et à l'utilisation durable de
l'eau.
Donc, c'est pour ça que, tu sais, on peut
avoir une définition qui est théorique, on a déjà des exemples, puis je pense
que cette notion-là et cette dimension-là, de futur, d'adaptation en termes
d'utilisation durable, qu'est-ce que ça veut dire aujourd'hui en 2023, qu'est-ce
que ça veut dire pour les partenaires ou les utilisateurs de l'eau... C'est une
chose pour des associations de lacs, c'en est une autre pour une municipalité,
c'en est une autre pour un gouvernement. Donc, je pense que ça peut-être
intéressant d'avoir une définition très claire, mais ces exemples-là sont
fondamentaux pour qu'on puisse la définir ensemble, ce que ça veut dire, une
utilisation durable, équitable de l'eau. Et je pense que c'est là, le
savoir-faire, qu'il va venir compléter.
Mme Zaga Mendez : Je <comprends...
Mme Grondin :
...de
l'eau. Et je pense que c'est là, le savoir-faire, qu'il va venir compléter.
Mme Zaga Mendez :
Je
>comprends. Merci. Je demeure avec des questions puis je ne veux pas
m'éterniser sur ce principe-là. Je pense, c'est... Ce qu'on a eu comme
commentaire, entre autres, de l'Association des gestionnaires régionaux en
cours d'eau, c'est que ça vaut la peine de mettre des balises de... qu'est-ce
qu'on entend lorsqu'on l'applique. Je suis tout à fait d'accord avec les
exemples que la députée d'Argenteuil nous a nommés, rien contre ça. C'est
peut-être mon esprit de chercheuse qui embarque dans l'utilisation des
définitions qui nous permettent d'encadrer un financement.
Tout à l'heure, on a eu un débat très
intéressant puis on va peut-être ramener sur l'adaptation aux changements
climatiques, mais... en utilisant, par exemple, le principe d'équitabilité ou
d'efficacité, quels sont les outils... S'ils ne sont pas dans le projet de loi,
ma question, c'est : Quels sont les outils qui vont encadrer l'utilisation
du Fonds bleu en appliquant ce principe-là? Parce que je sens que, oui, il y a
une concertation. D'accord, qu'on a pu avoir des interprétations différentes,
mais j'invite le ministre et les collègues à avoir quand même un outil, une
définition des principes — qui sont peut-être définis dans la loi,
ailleurs — comment ils vont être appliqués dans la gestion du Fonds
bleu.
M. Charette : ...thèmes qui
sont définis dans la législation du ministère de l'Environnement à travers la
Loi sur la qualité de l'environnement. Dans d'autres cas, c'est des principes.
Lorsqu'on parle... Par exemple, là, on insistait, là, sur l'utilisation
durable, équitable et efficace des ressources, mais, si on regarde les points
subséquents, que ce soient le contrôle et la prévention des inondations, que ce
soit la conservation des écosystèmes aquatiques, il n'y a pas toujours des
définitions précises dans le corps législatif, mais c'est des principes avec
lesquels le ministère est habitué de travailler.
Et là, dans le cas présent, on est encore
à l'article qui va déterminer quels sont les sujets d'intérêt pour le futur Fonds
bleu. Et les sujets d'intérêt, c'est là où la priorisation va se faire, en
collaboration avec le forum d'action, mais tout n'est pas une définition qui
est soit dans le projet de loi actuel ou dans une autre des lois, là, sous la
responsabilité du ministère de l'Environnement, mais c'est des concepts de
développement durable avec lesquels le ministère est habitué de travailler.
La Présidente (Mme Gendron) : Avez-vous
d'autres interventions?
Mme Zaga Mendez : Oui. Est-ce
qu'on continue...
La Présidente (Mme Gendron) : Bien,
en fait, la députée de Notre-Dame-de-Grâce a également des interventions.
Mme McGraw : Je suis désolée,
parce que j'avais plusieurs interventions et même des amendements pour cet
article-là. J'avais complété mon premier point, mais je vous suis, Mme la
Présidente. On avait... J'avais complété un premier point, mais j'avais... j'ai
quand même... et on a déjà déposé, comme vous le savez, plusieurs amendements à
cet article.
La Présidente (Mme Gendron) : On
traitait toujours de l'article 15.4.44?
Mme McGraw : Oui,
point 4. C'est ça, oui.
La Présidente (Mme Gendron) : O.K.
Parfait. Compte tenu de l'heure... il ne reste que 30 secondes, donc je
propose de suspendre les travaux et de se revoir cet après-midi.
(Suspension de la séance à 12 heures)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 31)
La Présidente (Mme Gendron) : Bon
après-midi à tous. Donc, la Commission des transports et de l'environnement
reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de la loi n° 20, Loi instituant le Fonds bleu et modifiant d'autres
dispositions.
Lors de la suspension de nos travaux, cet
avant-midi, nous étions à l'étude de l'article 15.4.44 introduit par l'article 4.
Y a-t-il d'autres interventions sur cet article? Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, O.K.
Mme McGraw : Donc, oui,
justement, on avait plusieurs amendements à proposer, mais on commencerait...
15 h 30 (version révisée)
Mme McGraw : ...donc, oui,
justement, on avait plusieurs amendements à proposer, mais on commencerait avec
des questions. Donc, nous, on a regardé de très près... Pendant les
consultations particulières, il y a des mémoires qui ont été soumis, évidemment,
et il y avait des propositions et des recommandations très concrètes de la part
de plusieurs organismes, dont le RNCRE, l'AGRCQ, en tout cas, entre autres.
Donc, on voulait proposer, Mme la
Présidente, plusieurs ajouts à consolider. Donc, ce serait un autre amendement
par rapport aux sommes. Donc, plus précisément, on parle... Pardon. Alors, on
propose l'insertion, après la troisième... le troisième alinéa...
La Présidente (Mme Gendron) :
...
Mme McGraw : Je suis désolée.
La Présidente (Mme Gendron) : Donc,
vous proposez un amendement?
Mme McGraw : Oui. Donc, on l'a
déposé.
La Présidente (Mme Gendron) : L'amendement
a été déposé au secrétariat? Parfait. Merci. Si vous voulez en faire la
lecture.
Mme McGraw : Merci. Puis
désolée du...
La Présidente (Mme Gendron) : Non,
non, pas de problème.
Mme McGraw : Donc, juste un
peu comme un contexte, donc il y a quatre éléments : donc, c'est l'acquisition
des données en matière de volume de consommation de l'eau en milieu industriel
et de la qualité d'eau; il y a aussi la mise en œuvre des plans régionaux des
milieux humides et hydriques; troisièmement, l'élaboration des plans d'infrastructures
vertes relatives à l'eau; et quatrièmement, la lutte contre les espèces
envahissantes nocives aux milieux hydriques et humides, notamment de type
exotique. Alors, les amendements vont dans ce sens-là. Et, plus spécifiquement,
je pourrais... Écoutez, je ne vais pas lire toutes les recommandations des groupes,
mais, comme je vous dis, je vous réfère aux recommandations 1 et 2 de... du
mémoire et RNCRE. Je vous recommande aussi les recommandations 3 et 4 du
mémoire AGRCQ. Et finalement, en ce qui a trait aux espèces envahissantes, je
vous réfère au mémoire UMQ, recommandation n° 4.
Alors, on veut vraiment faire des liens plus... plus directs avec les objectifs
de protection de la biodiversité. Avec la proposition n° 1
de cet amendement, c'est vraiment dans le but d'inscrire des mesures d'acquisition
des données et plus de transparence. Donc, on a parlé de ça justement lors de
nos remarques préliminaires.
Donc, est-ce que vous voulez que je lise l'amendement
proposé?
La Présidente (Mme Gendron) :
Oui.
Mme McGraw : Alors, encore
une fois, on vise à apporter un soutien financier aux municipalités, aux
organismes à but non lucratif œuvrant pour la protection, la restauration, la
mise en valeur, et la gestion de l'eau. Donc, on ajouterait, et je cite :
«Ce fonds peut également être affecté au
financement des matières suivantes :
«1° l'acquisition de données en matière de
volume de consommation de l'eau en milieu industriel et de la qualité d'eau;
«2° la mise en œuvre des plans régionaux
des milieux humides et hydriques;
«3° l'élaboration de plans d'infrastructures
vertes relatives à l'eau; et
«4° la lutte contre les espèces
envahissantes nocives aux milieux hydriques et humides, notamment de type
exotique.»
La Présidente (Mme Gendron) : Y
a-t-il des Interventions? M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Bien, d'abord, merci à la collègue pour la proposition. Et c'est
notre premier projet de loi ensemble. Je réitère un petit peu la façon dont j'aime
procéder, très rapidement. On va mentionner, du côté gouvernemental, si l'amendement
est recevable ou il est susceptible d'être accepté pour être sûr qu'on puisse
se comprendre rapidement, ce qui n'empêche pas d'en discuter, par la suite, d'aucune
façon.
Mais on ne peut pas accepter un amendement
de cette nature-là pour des raisons assez simples. On dit : «Le fonds peut
également être affecté», donc on vient créer, en quelque sorte, une liste où il
pourrait y avoir des exclusions par la suite. Or, nous, on vient préciser des
objectifs sans rentrer dans le détail sur le type de projets, spécifiquement,
qui peuvent être adoptés.
Là, c'est beaucoup trop spécifique. Mais,
je rassure la collègue, j'ai entendu les mêmes propos des intervenants au
niveau... les plans régionaux des milieux humides. Je sais qu'il y a <une...
M. Charette :
...je
rassure la collègue, j'ai entendu les mêmes propos des intervenants au
niveau... les plans régionaux des milieux humides. Je sais qu'il y a >une
une volonté de les mettre en vigueur, de se faire financer la réalisation de
ces plans-là. Au niveau des infrastructures vertes, on a une phraséologie ou un
libellé qui reprend essentiellement la même possibilité. Les espèces exotiques
envahissantes, on veut aussi s'y attarder. Mais, si on y va avec trop de
détails, c'est là où ça devient une exclusion pour ce qui n'est pas mentionné.
Mais, je rassure la collègue, tout ça, là, c'est des éléments qui sont soit
déjà couverts ou qui pourraient très bien être financés.
Puis, au niveau de l'acquisition de
données, on veut, et on va en parler dans les prochains articles, une
transparence beaucoup plus grande que ce qui prévaut maintenant. Donc,
l'acquisition de données, on n'aura pas besoin de payer pour avoir ces
données-là, elles seront... elles seront naturellement disponibles et
publiques.
Et, au niveau de la qualité de l'eau,
bien, c'est la même chose, on a des rapports d'analyse qui sont aussi publics.
Donc, ce n'est pas nécessaire de payer pour recueillir ces informations-là. Le
ministère ne retient pas d'informations. Il les rend publiques, et le plus
facilement possible, et dans l'esprit de la plus grande transparence possible.
Mme McGraw : Alors, si je
comprends bien le ministre, ce n'est pas le contenu, ce n'est pas les enjeux,
c'est la spécificité et c'est la crainte, peut-être, que ça soit trop détaillé
ou trop spécifique. Alors...
Mais, quand même, on a écouté les mêmes...
les mêmes groupes, on a reçu les mêmes... on a lu les mêmes mémoires. Donc, il
y a des groupes... ce sont des experts aussi qui se sont attardés sur ces
questions-là. Ils ont fait des recommandations assez précises. Donc, je me
demande : Est-ce que ça serait possible d'avoir une discussion? On
pourrait parler... Est-ce que ça pourrait aider : «ce fonds peut
également, entre autres», ou ça serait plutôt moins contraignant, plutôt comme
des suggestions?
Si je comprends bien aussi, ces enjeux-là
sont... ils vont être traités aussi dans d'autres... d'autres libellés,
d'autres instruments, mais on n'est pas contre le contenu, si je comprends
bien.
Donc, deux choses. Est-ce qu'on pourrait
regarder un langage qui est plutôt suggestion ou «entre autres», pour ne pas
limiter, justement, pour ne pas limiter à ces enjeux-là, mais quand même les
souligner? Et, si ce n'est pas le cas, on ne peut pas les mentionner, donc il
faudrait... On resouligne notre point, pendant les remarques préliminaires,
c'est la gouvernance, c'est la transparence, c'est la cohérence, justement,
parce qu'il y a d'autres initiatives, il y a d'autres fonds, il y a d'autres
mécanismes pour s'assurer vraiment une cohérence et vraiment les liens entre
ces enjeux-là. Donc, il y a deux parties, ma réplique.
M. Charette : L'exercice ou
l'échange que nous avons est très pertinent. Lorsqu'on étudie un projet de loi
de loi adoptée, il n'est pas rare qu'on retourne aux échanges au moment de
l'adoption, et on va dire que c'est l'esprit du législateur lorsque le projet
de loi était... était à l'étude.
Nous sommes des législateurs, donc ce que
l'on dit maintenant pourra servir de base interprétative, éventuellement, du
projet de loi. Cependant, un projet de loi, ce n'est jamais trop spécifique et
avec des exemples trop précis.
• (15 h 40) •
Juste un exemple bête. Là, on parle de
plans régionaux des milieux humides et hydriques. Si on l'écrit tel quel dans
le projet de loi et que ces plans-là devaient changer de nom éventuellement, ce
serait... ce serait déjà problématique au niveau du texte de loi lui-même.
C'est pour ça qu'on est plus... on est... on ne fait, autant que possible, pas
référence, là, à ce degré de détail là.
Mais, au niveau de l'interprétation du
projet de loi, mis à part peut-être l'acquisition de données, tel que libellé,
parce que, comme je vous dis, on veut les rendre disponibles gratuitement et de
façon transparente, donc je ne vois pas pourquoi on paierait pour obtenir ces
données-là, les trois autres éléments font partie de réelles possibilités.
Puis le forum d'action, j'y reviens, aura
la possibilité aussi, parmi tous les éléments qui seraient susceptibles d'être
financés, de les prioriser ultimement. Donc, ça, c'est un travail qui va se
faire non pas par le gouvernement seul de son côté, mais avec les acteurs
eux-mêmes du domaine de l'eau. Et, lorsqu'on regarde qui participe à ce Forum
d'action sur l'eau, on voit qu'on couvre tous les aspects, autant
environnemental, des organismes à but non lucratif, que le milieu scientifique,
le milieu municipal, agricole, même le milieu des affaires est représenté.
Donc, ce sont tous les acteurs de l'eau, là, qui sont... qui sont autour de la
table et qui nous aideront <à...
M. Charette :
...ce
sont tous les acteurs de l'eau, là, qui sont... qui sont autour de la table et
qui nous aideront >à prioriser le domaine du possible, en quelque sorte.
Mme McGraw : Donc, encore
une fois, le mécanisme décisionnel, ça va être encore plus important, le forum
ou autres. Est ce que vous avez... Donc, est-ce que vous précisez, justement,
que ça va être le forum qui va... qui va prendre...
M. Charette : Qui va
nous aider à identifier les priorités. Encore une fois, je ne sais pas si la
collègue d'Argenteuil veut résumer un petit peu l'esprit du travail qui s'y
fait, mais c'est un très beau groupe.
Mme McGraw : C'est le
conseil, mais la décision va se prendre...
M. Charette : Bien,
c'est tout le temps le gouvernement qui décide, c'est bien certain, mais c'est
un groupe de référence. Étant donné qu'on a publié leur rapport, leur premier
rapport en juin dernier, on sera... on sera tout aussi transparent pour les
démarches à venir. Donc, on serait très mal avisé comme gouvernement d'aller
complètement à l'encontre de ce qui serait recommandé, là, par les acteurs de
l'eau eux-mêmes.
Mme McGraw : Ce n'est
pas à moi de demander à la collègue. Bien, j'ai comme interrompu. Je ne sais
pas si j'ai interrompu...
M. Charette : Non, bien,
c'est... en fait, c'est l'offre qui vous est faite. Si jamais vous souhaitez en
savoir plus sur le fonctionnement du forum, la collègue est la mieux placée,
là, pour... pour y répondre.
Mme Grondin : Est-ce que
vous souhaitez que j'intervienne?
La Présidente (Mme Gendron) :
Mme la députée d'Argenteuil.
Mme McGraw : Ça serait bien
apprécié, oui.
Mme Grondin : Bien, en
fait, effectivement, je pense que le ministre a très bien résumé, c'est le
mandat que les membres du comité... du Forum d'action sur l'eau ont. C'est
d'aller identifier les futures actions, les critères, les principes directeurs
qui vont encadrer les investissements possibles. Et siègent autour de ce
forum-là les mêmes organisations qui sont venues vous présenter... nous
présenter les priorités ou les éléments qui leur apparaissent importants. Je pense
que le ministre l'a bien dit ce matin, le grand défi, et ça se passe très, très
bien actuellement, c'est d'aller susciter l'intelligence collective du groupe
pour qu'on identifie les priorités au Québec pour les prochaines années. Donc,
c'est l'exercice qui est en train de se faire. Et donc, évidemment, les
éléments qui ont été nommés à travers votre proposition d'amendement, qui
reflètent en fait les priorités que plusieurs organisations ont identifiées,
sont aussi des sujets qui... qui sont discutés dans le cadre des échanges dans
le forum.
Mme McGraw : Merci pour
les précisions. Puis ça... ça me rassure, même si ce n'est pas dans... On
aurait souhaité avoir plus de précisions, même en forme de suggestion, mais, si
ce n'est pas possible, on va suivre ça, évidemment, de très près, le forum, et
comment les décisions vont être... ou les conseils vont être menés vis-à-vis le
gouvernement. Puis on espère voir, justement, ces éléments qui, comme vous
dites, ça... C'est vraiment les groupes, les experts qui nous suggèrent ça,
alors on reprend leurs propos.
La Présidente (Mme Gendron) :
Y a-t-il d'autres interventions en lien avec l'amendement de la députée de Notre-Dame-de-Grâce?
Mme Zaga Mendez : Moi, j'ai
une question. Je profite de l'amendement juste pour poser une question
concernant le rôle des MRC. Je pense qu'elle a amené... On a eu tantôt une
discussion sur l'élaboration des plans d'infrastructures vertes relatives à
l'eau. Ce que j'ai entendu de la part du ministre, c'est qu'on ne va pas
inclure tel quel vu... par crainte, en tout cas, je veux juste comprendre, par
crainte que cet outil-là puisse changer. Mais comment on inscrit le rôle des
MRC dans la gouvernance de l'eau puis le travail qu'ils font? Disons que
j'aimerais vous entendre là-dessus.
M. Charette : Ce que je
mentionnais tout à l'heure, c'était juste un exemple, là, qui est très, très
théorique. Si, éventuellement, ces plans-là devaient changer de nom, si, dans
une loi, c'est ce nom-là qui est utilisé, c'est la loi qui devrait
éventuellement être mise à jour. Donc, c'est la raison pour laquelle on n'entre
pas dans ce type de détails là, où on ne fait pas référence, autant que
possible, à des instances, ou des documents, ou des plans qui ne sont pas
eux-mêmes l'objet, là, d'articles de projet de loi spécifiques. Sinon, les MRC,
comme les villes, auront un rôle à jouer. Elles sont déjà sur le Forum d'action
sur l'eau.
Tout à l'heure, je disais «le milieu
municipal», mais c'est autant l'UMQ que la FQM. On sait, la FQM fédère
davantage les MRC. Donc, autant UMQ que FQM sont sur l'instance, collaborent
bien et convaincues que les autres membres du forum leur reconnaissent un rôle
propre à assumer. Puis on a entendu les... autant les organismes de bassin
versant que les gestionnaires de l'eau se référer aux MRC. Donc, elles auront <un...
M. Charette :
...autant
les organismes de bassin versant que les gestionnaires de l'eau se référer aux
MRC. Donc, elles auront >un rôle à jouer, là, très, très certainement.
Et moi, je trouve très intéressante l'idée, par exemple, d'appuyer la mise en
oeuvre des plans régionaux. Et, à partir du moment où on se penche sur cette
question-là, bien, ça met... ça met directement en cause les municipalités et
les MRC.
Mme Zaga Mendez : Ça répond
en partie à ma question. J'y reviendrais plus tard juste pour conclure
l'amendement.
La Présidente (Mme Gendron) : S'il
n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Donc,
est-ce que l'amendement à l'article 15.4.44, introduit par
l'article 4, est adopté?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Gendron) : L'amendement.
Est-ce que l'amendement...
Des voix : ...
La Présidente (Mme Gendron) : Rejeté.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, revenons à l'article 15.4.44. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 15.4.44 introduit par l'article 4?
Mme Zaga Mendez : Oui.
J'aimerais continuer sur la discussion qu'on avait eue tout juste avant de se
quitter. Je ne sais pas s'il y a des ajouts à faire de la part de la banquette
ministérielle concernant l'utilisation durable, équitable, efficace des
ressources en eau en termes d'interprétation ou d'application d'une définition.
Je pense que...
La Présidente (Mme Gendron) : Mme
la députée d'Argenteuil.
Mme Grondin : C'est une très
belle question, Mme la députée de Verdun. Effectivement, j'ai vérifié, là,
auprès de l'équipe d'experts, il y a déjà une réflexion qui s'est faite. La
réflexion s'est amorcée quand on a fait la loi sur l'eau. Elle est introduite
dans la Loi sur la qualité de l'environnement, et c'est l'article 31.76,
dans lequel, déjà, on établit des grands principes de ce que c'est,
l'utilisation durable, équitable. Et là, vraiment, on identifie certains
éléments.
Mais, comme je disais ce matin, c'est un concept
qui est fondamental, qui probablement va évoluer aussi avec tous les enjeux qui
s'en viennent en matière d'adaptation aux changements climatiques, mais déjà ce
concept-là est assez bien introduit à cet article-là.
Mme Zaga Mendez : ...comme
réponse. Si je continue, là, le point 2, ça va. On a parlé, tantôt,
d'adaptation puis on va en reparler.
Dans le point 3, on parle de la
conservation des écosystèmes aquatiques, puis j'aimerais juste entendre le
ministre ou les membres de la banquette ministérielle. Beaucoup des groupes
nous ont parlé du Fonds bleu comme une opportunité dans la rétribution... ce
qu'on appelle pour le service écosystémique, c'est-à-dire de voir au-delà de la
ressource, mais les ensembles des services hydriques, biodiversité, régulation,
climat, je peux vous en nommer. Puis c'est quelque chose qui se fait de plus en
plus partout dans le monde, d'inclure ce concept-là dans les lois de
préservation.
Là, on parle de conservation des
écosystèmes aquatiques. On est très, très proches, là, déjà, dans le concept
des services écosystémiques. Donc, je voulais vous entendre. Comment vous voyez
le futur de l'application de ces concepts-là en prenant en considération la
valorisation des services écosystémiques?
• (15 h 50) •
M. Charette : Est-ce que...
Avec le consentement des collègues, on a une autre sommité en la matière qui
pourrait nous aider à éclaircir la question.
La Présidente (Mme Gendron) : S'il
y a consentement?
Mme Zaga Mendez : Consentement.
La Présidente (Mme Gendron) :
Si vous voulez bien vous nommer.
M. Constant (Jean-François) :
Oui, bonjour. Jean-François Constant, directeur général des politiques de
l'eau. En fait, c'était plus pour amener une précision, étant donné
l'intervention précédente concernant les plans régionaux de milieux humides et
hydriques, dans lequel le ministre disait : Si on est trop précis dans le
cadre de la loi, on peut se fermer des portes. Bien, justement, la formulation
de la conservation des écosystèmes aquatiques est suffisamment large qu'elle va
permettre, si les gouvernements le souhaitent, de soutenir la mise en œuvre des
plans régionaux de milieux humides et hydriques, parce que c'est de la
conservation des écosystèmes aquatiques. Voilà.
Mme Zaga Mendez : Merci. Ça
me satisfait pour la réponse... la question précédente, mais peut-être je vous la
relance concernant l'application de la rétribution, la valorisation des
services écosystémiques dans le cadre des projets qui seront financés par le Fonds
bleu.
Une voix : ...
Mme Zaga Mendez : Ça me fait
plaisir.
Mme Grondin : En fait, quand
on regarde la loi sur la conservation des milieux humides et hydriques, qui
oblige, finalement, les MRC à se doter d'un plan régional des milieux humides
et hydriques, quand on regarde les définitions, on a justement ces concepts-là
qui sont intégrés. Donc, si l'objectif est <de...
Mme Grondin :
...hydriques,
quand on regarde les définitions, on a justement ces concepts-là qui sont
intégrés. Donc, si l'objectif est >de soutenir la conservation des
écosystèmes aquatiques, dans lequel le directeur nous dit que c'est un exemple
où l'intérêt serait de soutenir des plans régionaux des milieux humides et
hydriques, mais à l'intérieur de cette... de cette loi-là, qui encadre
l'élaboration, le plan régional de milieux humides hydriques, on réfère à ces
concepts-là, des... écosystémiques, biens écologiques. C'est un exemple, mais
probablement que la réflexion se fait aussi à travers tout le travail qui se
fait au niveau des inondations et de la prévention, et du myriophylle à épis,
par exemple, qui est un...
Donc, vous l'avez bien dit, Mme la
députée, de plus en plus, on y intègre cette notion-là, de biens écologiques.
Mme Zaga Mendez : Merci.
La Présidente (Mme Gendron) : D'autres
interventions?
Mme Zaga Mendez : Bien, ça me
satisfait comme réponse. Puis je prends l'objectif d'avoir cette discussion-là.
Moi, je pense au futur puis à la modernisation des différents outils de gestion
en environnement. Vous savez, j'ai travaillé longtemps en politique
environnementale, en lien avec les services écosystémiques. Ça fait que chaque
fois qu'on a une opportunité de le mentionner puis de mettre cette
intention-là, c'est important parce que c'est là le futur. Puis c'est déjà, en
fait. Pas le futur, c'est le présent en termes de conservation au niveau
international. On l'a vu, entre autres, à la COP15 avec M. le ministre.
J'ai d'autres questions. Je peux continuer,
vous avez répondu. Là, je ne veux pas vous relancer, mais vous avez répondu sur
le financement des plans régionaux des milieux hydriques, là, quand on
parlait... Quand on parle, dans le point 4° : «la gouvernance de
l'eau... et favorisant une meilleure gouvernance de l'eau et des milieux
associés», peut-être vous entendre un peu plus sur les rôles de ces milieux
associés là. Est-ce qu'on parle bien... peut-être, là, j'ignore un peu, là, mais
est-ce qu'on parle vraiment, ici, des municipalités, des régions, des
organismes sur le terrain? Peut-être juste avoir un peu plus d'information sur
ce concept.
M. Charette : ...qui vont
venir préciser notamment que les municipalités pourraient être bénéficiaires. Mais,
si on parle à ce point-là en particulier, les organismes de bassin versant
pourraient très bien se voir octroyer un mandat qui serait financé via... via
le Fonds bleu. Ce serait tout à fait envisageable, effectivement.
Mme Zaga Mendez : Ça me...
La Présidente (Mme Gendron) : Avez-vous
d'autres interventions?
Mme Zaga Mendez : J'en ai,
mais je veux voir si ma collègue...
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Mme Zaga Mendez : ...en a aussi
pour...
La Présidente (Mme Gendron) :
Oui.
Mme McGraw : Oui, mais, si je
comprends, on a... bien là, O.K., bien, à la présidente de me...
La Présidente (Mme Gendron) : Mme
la députée de Notre-Dame-de-Grâce, allez-y.
Mme McGraw : ...de me
conseiller parce que j'aurais un autre amendement à suggérer au sein de
l'article 15.44.4. Est-ce que ça concerne les... les solutions basées sur la
nature? Je ne sais pas si ça va dans une autre...
La Présidente (Mme Gendron) : L'amendement
a été déposé au secrétariat?
Mme McGraw : C'est ça.
Donc...
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, si vous voulez bien faire la lecture de l'amendement, s'il vous plaît.
Mme McGraw : Parfait. Donc,
je vous donne un peu... Je commence avec la lecture ou je vous donne un peu de
contexte? Qu'est-ce que...
La Présidente (Mme Gendron) : La
lecture avant, s'il vous plaît.
Mme McGraw : La lecture. Parfait.
Donc, l'article 15.4.44 de la loi tel que proposé par l'article 4 du
projet de loi est modifié par... on propose que ça soit modifié par... bien,
l'insertion, dans son premier alinéa, après les mots «mise en valeur et la
gestion de l'eau», des mots «, en privilégiant des solutions fondées sur la
nature».
Alors, l'article tel que modifié se lirait
ainsi, alors :
«15.4.44 — etc. — Ce
fonds est affecté au financement de toute mesure que le ministre peut réaliser
avec lien... en lien avec la protection — etc. — quant aux
matières suivantes», et donc on ajoute à la phrase : «Ce fonds vise, entre
autres, à apporter un soutien financier aux municipalités et aux organismes à
but non lucratif oeuvrant pour la protection, la restauration, la mise en œuvre
et la gestion de l'eau», et on ajoute : «en privilégiant les solutions
fondées sur la nature.»
Et on s'est basés, encore une fois, sur
les recommandations des experts, des groupes communautaires, entre autres des
groupes environnementaux, les municipalités et surtout le mémoire du
Regroupement national des conseils régional... régionaux en environnement du
Québec. «Dans son rapport intitulé Gestion des inondations et de l'érosion à
l'échelle du bassin versant : Conseils pour aider les gouvernements
à utiliser des solutions fondées sur la nature,< alors...
Mme McGraw :
...intitulé
RGestion des inondations et de l'érosion à l'échelle du bassin versant
:
Conseils pour aider les gouvernements à utiliser des solutions fondées sur
la nature, >alors, la Canadian Standards Association recommande de
développer des fonds d'aide pour la gestion des risques d'érosion et d'inondation,
car ces deux risques sont reliés.
«Au Québec, bien que des financements
existent pour la gestion des risques d'inondation, le risque d'érosion n'est
cité ni dans les mandats du Fonds bleu, ni dans ceux du Fonds de protection de
l'Environnement et du Domaine hydrique de l'État, ni dans les mandats
pressentis pour le Fonds bleu.»
Alors, recommandation n° 6,
je poursuis, on «recommande que le financement provenant du Fonds bleu priorise
les solutions fondées sur la nature dans la mise en œuvre des actions
financées.»
Alors, certains points clés à souligner,
en terminant, en termes de contexte pour cet amendement. Plusieurs organismes
nous ont parlé de maladaptation et qu'il fallait faire attention à ne pas
financer des méthodes qui travaillent justement contre, contre la protection de
l'eau. Plusieurs scientifiques se penchent sur les solutions axées sur la
nature parce que l'étude des écosystèmes nous apprend beaucoup sur comment la
nature trouve parfois des solutions à des problématiques environnementales. On
peut aussi observer des écosystèmes bénéficier de certaines caractéristiques
que d'autres milieux n'ont pas. Puis on sait très bien que, dans la lutte
contre les changements climatiques, on prévoit que peut-être la moitié, presque
la moitié des solutions pourraient être des solutions basées sur la nature.
Donc, ce sont des solutions importantes,
ce sont des enjeux importants, donc c'est... voici le contexte dans lequel on
propose cet amendement, cet ajout à l'article.
La Présidente (Mme Gendron) : Des
interventions? M. le ministre.
M. Charette : Je reconnais
tout à fait les propos tenus par certaines des associations ou groupes que nous
avons reçus, mais on ne peut pas l'accepter, et je vous dis essentiellement
pourquoi. Deux raisons, dans les faits. Là, on fait référence aux municipalités
et aux groupes... aux organismes à but non lucratif, donc c'est comme si c'étaient
uniquement eux qui seraient concernés par cette préférence accordée aux
solutions nature. Donc, déjà, l'emplacement ne serait peut-être pas le plus
optimal. Mais, de façon générale, ça pourrait être intéressant de le mentionner
si c'étaient uniquement des solutions techniques. Si on avait, par exemple, une
infrastructure à mettre en place ou à développer, on pourrait se rappeler :
Il faut privilégier, effectivement, les solutions fondées sur la nature. Mais,
les fonds du Fonds bleu vont tantôt servir aussi à de la connaissance
scientifique. Dans certains cas, c'est à changer des comportements. Ça pourrait
financer, on le disait, des associations comme les organismes de bassin versant.
Donc, si on finance des organismes, ce n'est pas uniquement pour mettre en
place des infrastructures techniques. Donc, c'est là où, pour les deux raisons,
là, on ne pourrait pas aller de l'avant avec l'amendement en question.
Mais je reconnais que c'est quelque chose
qui a été souhaité par différents groupes. Mais, oui, lorsque ce sera
technique, on va toujours préférer des solutions, là, qui sont basées sur la
nature.
• (16 heures) •
Mme McGraw : Donc, je
reconnais l'ouverture du ministre. Et je me demande : Est-ce que... Je
comprends le... votre... bien, la réponse du ministre, je devrais dire,
concernant l'emplacement. Est-ce que... Parce qu'on... je pense que tout le
monde reconnaît l'importance de ces solutions-là. Est-ce qu'on pourrait peut-être
envisager un autre emplacement qui ne limiterait pas OBNL et municipalités? Je
sais... on serait très ouverts à un emplacement qui est plutôt moins restreint.
Puis aussi peut-être un ajout technique, ou prendre un peu de temps, je ne sais
pas? Parce que ça serait dommage de perdre l'idée. Je pense qu'on est d'accord
sur l'essentiel, puis, s'il y avait un autre emplacement que le gouvernement
pourrait envisager, ça pourrait être intéressant, je pense. Ça pourrait
renforcer la... le Fonds bleu, justement.
M. Charette : ...honnêtement,
je ne vois pas, comme ça, où on pourrait le positionner. Peut-être qu'avec
l'étude d'autres articles on pourrait trouver une formule pour l'intégrer.
Mais, en même temps, lorsqu'on travaille
un projet de loi, on ne veut pas s'arrêter uniquement au... Parce qu'encore là,
à partir du moment où on dit : On privilégie ça, ça veut dire qu'on exclut
d'autres choses. Et moi, je ne voudrais pas privilégier les solutions nature,
fondées sur la nature, au détriment...
16 h (version révisée)
M. Charette : ...on exclut d'autres
choses. Et moi, je ne voudrais pas privilégier les solutions nature, fondées
sur la nature, au détriment de changements de comportement, par exemple, quand
ce sont des changements de comportement qui sont nécessaires.
Donc, les amendements on va toujours
les... les propositions d'amendements, on va toujours les considérer avec
beaucoup d'intérêt, mais on essaie de... on va essayer de s'aider avec les
amendements et non pas de se compliquer la vie. Moi, si je dis : On
privilégie quelque chose, c'est forcément au détriment de quelque chose d'autre,
et le quelque chose d'autre peut être très valable aussi. Donc, par moment,
dans les libellés, c'est plus avantageux de rester avec un esprit général, et
après c'est la réglementation, ensuite, ce sont les programmes gouvernementaux
qui vont venir, en quelque sorte, établir une certaine priorisation.
Mme McGraw : Alors, je vais
essayer une autre... encore une autre fois, mais peut-être de dire est-ce
que... Donc, pour avoir l'idée des solutions fondées sur la nature... Puis on
comprend très bien, c'est sûr qu'un changement de comportement, c'est très
important aussi, entre autres. Donc, peut-être, ça serait une suggestion pour
réfléchir, si on dirait, on ne parlerait pas de privilégier, mais de tenir
compte ou de prendre en considération, puis peut-être un autre emplacement qui
serait plus général. En tout cas, c'est peut-être... je vous dis ça comme ça,
mais peut-être c'est à réfléchir, s'il y aurait moyen de tenir compte ou de
mentionner les fondations fondées sur la nature. Il me semblerait que ça
pourrait vraiment renforcer le Fonds bleu. Mais ce n'est peut-être pas de cette
façon-ci, on comprend votre réponse, peut-être qu'il y a une autre solution qui
pourrait être envisageable.
M. Charette : Ce que je nous
proposerais, ce serait plutôt de le donner comme cadre de référence au forum d'action,
dans la priorisation des actions à poser. Mais, encore une fois, dans le projet
de loi, moi, je cherche la plus-value, et on n'ajouterait pas réellement de
valeur à l'esprit du projet de loi avec une référence aussi spécifique. Mais,
on s'entend, c'est important, les solutions fondées sur la nature, le forum d'action
nous le rappelle, mais je ne viendrais pas alourdir le libellé... en fait, les
libellés du projet de loi, là, avec quelque chose qui n'aurait pas d'impact
supplémentaire.
Mme McGraw : Alors, juste
pour comprendre, encore, puis c'est encore une fois... le forum est assez
nouveau, comment est-ce qu'on pourrait peut-être... Juste pour mieux comprendre
si on enlève ça ou on ne le met pas dans le projet loi : Qu'est-ce qu'on
pourrait envisager? Vous parlez de l'encadrement ou cadre de référence, au sein
du forum, je ne sais pas si vous ou...
M. Charette : Ce n'est pas à
travers le projet de loi. Parce que, tout à l'heure, je disais que, souvent, on
fait référence à des instances qui n'ont... qui ne sont pas inscrites dans le
cadre législatif. C'est le cas du Forum d'action sur l'eau. Le Forum d'action
sur l'eau n'existe pas à travers une loi, c'est réellement le gouvernement, là,
qui a réuni les acteurs. Donc, dans le projet de loi, moi, je ne pourrais pas
faire référence au forum d'action, un petit peu comme les plans des... Il n'est
pas dit que le forum d'action va toujours exister, il n'est pas dit qu'il aura
toujours le même nom, donc je ne peux pas y faire référence dans le projet de
loi. C'est plutôt une direction que l'on donnerait à travers la responsable, la
présidente du forum d'action, de dire : Dans ce que vous allez prioriser,
essayez d'avoir une attention toute particulière, là, pour les solutions
fondées sur la nature. Mais, entre nous, c'est déjà le cas. Quand ce sera une
solution technique qui sera mise de l'avant, on va toujours privilégier une
solution, là, qui est fondée sur la nature.
Mme McGraw : Oui. Puis je
comprends qu'on ne va pas faire référence au forum. Mais, si on dit : Ça
ne peut pas être dans le projet de loi, donc on va peut-être suggérer que ça va
être dans, si je comprends bien, le cadre de référence au forum. Mais, si on ne
fait pas référence, dans le projet de loi, c'est juste pour comprendre plus
comment ça pourrait être dans le cadre de référence du forum, donc, c'est pour
avoir des informations là-dessus.
M. Charette : Ce serait tout
simplement une directive qui serait donnée au forum d'action, étant donné qu'ils
travaillent actuellement à mettre en place, là, cette priorisation-là. Bien, ce
sera de leur rappeler : Essayez, autant que possible, de considérer les
solutions basées sur la nature.
Mme McGraw : Alors, pour
nous, c'est... les amendements, on n'a pas d'autres amendements à suggérer par
rapport à cet article, mais ça se peut qu'on revienne, à l'intérieur de la
discussion sur cet article, sur d'autres enjeux. Mais, pour l'instant...
La Présidente (Mme Gendron) : Oui.
En fait, je vous ramène à l'amendement. S'il n'y a pas d'autre intervention à <l'amendement...
La Présidente (Mme Gendron) :
...
fait, je vous ramène à l'amendement. S'il n'y a pas d'autre intervention à >l'amendement,
en fait, on va le mettre aux voix. Donc, est-ce que l'amendement déposé par la
députée de Notre-Dame-de-Grâce à l'article 15.4.44 introduit par
l'article 4 est...Vas-y... Allez-y, Mme la députée Verdun.
Mme Zaga Mendez : Il n'y a
pas de trouble. Bien, je profite de la discussion, parce qu'on a vraiment du
temps devant nous, par rapport aux solutions basées sur la nature. Je comprends,
puis on a eu la même réponse par rapport à la considération des services
écosystémiques, les solutions basées sur la nature s'inscrivent dans cette
perspective-là. Un des besoins qui est ressorti, puis en lisant mes notes,
c'était le besoin de la formation des professionnels en matière de restauration
des milieux humides, justement, pour qu'on... que ce soient, les solutions
basées sur la nature, la première chose à laquelle on pense. Je voulais
entendre le ministre là-dessus, sur la question de la formation. Est-ce que la
formation pourrait être incluse et financée par le Fonds bleu?
M. Charette : ...formation
pourrait très certainement. D'ailleurs, pour ce qui est de la connaissance
scientifique, je ne me souviens plus de l'article, mais on l'évoque comme
étant... c'est... Ah! voilà, on l'a juste un petit peu plus bas, ici. Voilà.
Donc, le fonds sert notamment à financer des activités, des projets ou des
programmes visant à stimuler l'innovation technologique et sociale, la
recherche et le développement, l'acquisition de connaissances, donc la
formation, l'amélioration des performances. Donc, c'est effectivement déjà
envisagé, là, de permettre de financer des activités de cette nature-là qui
contribueraient au développement de la connaissance, donc, des activités de
formation.
Mme Zaga Mendez : Parfait. Je
reviendrai, d'ailleurs, là, si on a des petites choses à détailler.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, s'il n'y a aucune autre intervention sur l'amendement, nous allons
procéder à la mise aux voix. Donc, est-ce que l'amendement à
l'article 15.4.44, introduit par l'article 4, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Gendron) : Merci.
Donc, continuons avec l'article 15.4.44. Donc, Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Alors, tout
à l'heure, la réponse du ministre par rapport au point 4°, concernant la
gouvernance, m'a inspiré un amendement, puis j'aimerais le soumettre pour qu'on
ait cette discussion concernant les rôles des OBV. Quand vous avez répondu,
tout à l'heure, des milieux associés, on a des organismes de bassins versants
reconnus par la loi. Ça fait que je vais déposer l'amendement pour qu'on puisse
discuter un peu plus sur le rôle, entre autres, du plan directeur de l'eau. Je
l'avais envoyé, je ne sais pas... Pardon?
La Présidente (Mme Gendron) : Oui,
il y en a trois, en fait, là...
Mme Zaga Mendez : Il y en a
trois.
La Présidente (Mme Gendron) : ...peut-être
nous spécifier le libellé.
Mme Zaga Mendez : Je vais le
lire puis peut-être... Parce que, là, je ne sais pas comment il a été
identifié.
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme Gendron) : En
fait, peut-être juste commencer la lecture, puis on va vous suivre.
Mme Zaga Mendez : Parfait.
Merci. Donc, l'amendement qu'on dépose, c'est le suivant : L'article 15.4.44
de la loi sur le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des
Parcs, tel qu'introduit par l'article 4 du projet de loi, est modifié par
l'ajout, à la fin du quatrième paragraphe du deuxième alinéa, des mots
suivants : «en prenant en considération le plan directeur de l'eau ou le
plan de gestion intégré des unités hydrographiques concernées».
Donc, si... avec l'amendement, le picot n° 4°, on lirait : «La gouvernance de l'eau dans le
respect des régimes de gouvernance établi par la Loi affirmant le
caractère collectif des ressources en eau et favorisant une meilleure
gouvernance de l'eau et des milieux associés, en prenant en
considération le plan directeur de l'eau ou le plan de gestion intégrée des
unités hydrographiques concernées.»
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
M. Charette : ...partie
discuté tout à l'heure, moi, j'aurais de la difficulté à intégrer un nom qui
n'est pas dans la loi. Puis ces fameux plans là, on les appelle comme ça
aujourd'hui, il n'est pas dit que ce sera toujours le cas, mais c'est
définitivement quelque chose, là, qui serait admissible au financement. Même
avec le libellé actuel de l'article tel que proposé, quand on regarde les
quatre éléments, là, qui seraient priorisés, moi... Parce que, bon, au niveau
des plans, on va parler du contrôle et de prévention des inondations, c'est
mentionné comme ça, au picot 2°; on va, dans ces plans-là, parler de la
conservation des écosystèmes aquatiques, c'est mentionné dans le libellé qui
est proposé; on va parler, dans ces plans-là, de l'utilisation durable,
équitable des ressources en eau, c'est aussi mentionné.
Donc, j'aime mieux que ce soit tout
possible, sans référer à un type de document qui est plus temporel. Mais le
contenu de ces plans-là, il est décrit à <travers les quatre...
M. Charette :
...
document qui est plus temporel. Mais le contenu de ces plans-là, il est décrit
à >travers les quatre éléments, là, qui sont déjà dans l'article 15.4.44.
Mme Zaga Mendez : Alors,
bien, tantôt, on parlait des plans qui n'étaient pas inscrits dans la loi.
Cependant, le plan directeur de l'eau, dans la loi sur l'eau, c'est inscrit tel
quel, je pourrais vous citer les articles. 13.4 de la loi sur l'eau : «Un
plan directeur de l'eau ou un plan de gestion intégrée du Saint-Laurent se
réalise dans le cadre d'un processus de concertation régionale et locale.»
C'est d'ailleurs l'article qui donne le mandat aux OBV de faire des plans de
direction de l'eau.
Donc là je vais juste présenter un peu
l'amendement dans son esprit, puis on va avoir la discussion sur si on peut ou
pas l'inscrire. Parce que le ROBVQ, quand il est venu nous exposer le fait
qu'on a une loi sur l'eau qui donne le mandat à nos organismes de bassin
versant de faire un travail de concertation énorme, énorme, en ce qui concerne
déjà les usages, les facteurs de risque, les facteurs de stress... Si vous avez
eu la chance de visiter des organismes de bassin versant, ils déposent à chaque
année des plans directeurs de l'eau, pour encore... Et surtout dans des bassins
versants critiques, là, que ce soit par tout type de pollution, ponctuelle ou
diffuse. L'enjeu, vous le savez autant que moi, M. le ministre, c'est qu'on
a... les plans directeurs de l'eau, pour les opérationnaliser, il nous faut,
bien sûr, des ressources. Alors, en incluant, en prenant en considération le plan
directeur de l'eau, déjà un travail qui s'est fait, un mandat qui est donné par
la loi sur l'eau, on a une cohérence entre le financement que le Fonds bleu
souhaite faire et le travail déjà mandaté par la loi sur l'eau. Donc je ne sais
pas, qu'est-ce que vous en pensez.
M. Charette : Bien, sans me
répéter dans le fin détail... Et je suis tout à fait d'accord, là, c'est un
travail qui est important. D'ailleurs, le gouvernement finance les OBV, déjà,
en dehors du Fonds bleu, et on va continuer à le faire, donc, c'est un travail
dont on reconnaît l'importance, très certainement. Mais tout ce que vous venez
de décrire, c'est des éléments qui sont couverts par les quatre picots qui sont
là. Mais j'aurais de la difficulté à faire référence à un plan spécifique, ou à
un organisme, ou à un regroupement d'organismes en particulier, parce que, sans
dire que ça créerait de la jalousie, mais il n'y a pas que les OBV qui
aimeraient être cités de façon spécifique. Moi, j'aime mieux faire référence,
comme c'est le cas, aux municipalités et aux organismes de façon générale. On
le précise bien, là, que ce sont les organismes à but non lucratif, là, qui
pourraient être financés. Donc, on ne les nomme pas spécifiquement, mais on
comprend que ça en fait partie. Puis c'est la même chose pour les
municipalités, on ne mentionne pas une ville en particulier, mais on dit :
Les municipalités pourraient être bénéficiaires, là, de cette aide financière
là.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends le... Il y a une partie qu'en fait je souhaite comprendre. Dans
l'amendement qu'on présente, je ne nomme pas spécifiquement les organismes de
bassin versant, parce qu'on s'est limités à la définition légale qui se
trouve... Je pense, pour être cohérent avec qu'est-ce que le ministre nous
disait tout à l'heure, qu'on ne souhaitait pas mettre des outils qui n'étaient
pas nommés dans la loi. Donc, il y a un souhait, ici, d'une cohérence entre la loi
sur l'eau et le Fonds bleu, pour être capable de travailler tout ça main dans
la main. Ce n'est pas tant de privilégier... je pense que c'est moins
d'aller... de privilégier un organisme à un autre, en termes d'accès à des
fonds, mais plutôt d'arrimer des outils qui existent déjà. Je ne sais pas si
des juristes pourraient peut-être nous dire la recevabilité de ce type
d'amendement là.
M. Charette : Bien, d'un
point de vue simplement légistique, on pourrait très, très bien adopter cet
amendement-là sans problème, mais le problème que nous avons, c'est que ça
vient réellement rétrécir, en quelque sorte, le champ d'action, c'est un petit
peu... Tout à l'heure, on avait le même débat. Là, on dit «en considérant»,
c'est comme si on disait «en privilégiant». Mais oui, c'est considéré, c'est
bien certain. Et, dans le projet de loi... Je me répète un peu, mais je ne
voudrais pas alourdir ou insister sur quelque chose qui est déjà couvert, et là
j'ai le sentiment, on a le sentiment que c'est déjà couvert, là, par les
articles qui sont proposés, là, dans le projet de loi. Mais, <encore une
fois...
M. Charette :
...
couvert, là, par les articles qui sont proposés, là, dans le projet de loi.
Mais, >encore une fois, ce n'est pas que je ne veux pas y aller d'un
amendement, ça me fera toujours plaisir, là, d'échanger des... d'échanger sur
les possibilités d'amendements, mais on ne voudra pas rappeler une évidence,
là, je vais le dire comme ça.
Mme Zaga Mendez : Bien, M. le
ministre, la crainte qu'on a, ici, c'est que... Dans le picot no 4°, on
parle de gouvernance. Donc, si on le lit, déjà, on note qu'on respecte le «régime
de gouvernance établi par la Loi affirmant le caractère collectif...» Donc, ça,
c'est de la cohérence avec notre cadre législatif qui nous dit que l'eau, c'est
bel et bien un bien collectif. Dans cette loi sur l'eau, on s'est donné des
outils de planification qui sont les plans directeurs de l'eau. C'est dans
l'esprit de ne pas détacher les efforts qu'on est en train de faire ici, d'un
cadre qui est reconnu au Québec, qui a fait ses preuves et que... C'est dans
cette approche-là qu'on le fait.
Parce qu'on nous dit : «...en eau et
favorisant une meilleure gouvernance de l'eau et des milieux associés.» Et
vous-même tantôt vous m'avez donné l'exemple des OBV. Parfait. Et l'amendement,
je veux juste présenter une dernière fois, nous dit : «En prenant en
considération». Il ne dit pas nécessairement : «En finançant de façon
directe et toujours tous les plans directeurs de l'eau». «En prenant en
considération», parce qu'il y a un travail qui est fait, déjà, de planification
de ces actions-là. Il y a certaines actions qui s'inscrivent dans le plan
directeur de l'eau, qui peut-être vont être bonifiées par le Fonds bleu. Il y a
peut-être d'autres... mais c'est une prise de considération des outils de
gouvernance qui sont déjà dans la loi sur la qualité de l'eau.
M. Charette : Je comprends et
je suis entièrement d'accord sur l'esprit, mais c'est de voir est-ce qu'on
ajoute réellement une valeur ajoutée au projet de loi, et c'est là où je ne
pense pas. Mais ce n'est pas que je suis fermé au dépôt d'amendement, là,
c'est... Encore une fois, je le réitère, là, s'il y a réellement quelque chose,
là, qui est bonifié, on va y souscrire volontiers. Et, si c'est le libellé qui
pose problème, on va chercher la façon de corriger le libellé. Mais, à ce
moment-ci, pour ce qui est de cet amendement qui est discuté présentement, là,
il n'y a pas de plus-value. Parce qu'on se réfère, oui, à ces plans directeurs
ou, sinon, le plan de gestion, on sait qui s'en charge. Mais je peux vous
parler de d'autres initiatives qui sont développées par d'autres acteurs, aussi,
qui ne seraient pas davantage mentionnées.
Mais peut-être rassurer la collègue,
lorsqu'elle demandait : Comment s'assurer qu'on respecte le cadre de la
gouvernance, et autres?, le forum d'action est composé de tous ces acteurs qui
sont tributaires de ces plans, qui sont tributaires de la Loi sur la qualité de
l'environnement, qui sont tributaires aussi de la loi sur l'eau, qu'on
s'était... dont le Québec s'est doté, là, il y a quelques années maintenant.
Donc, c'est là où on a aussi la garantie qu'on n'en dérogera pas. Mais, si
c'est dans la loi, le gouvernement, le premier, ne pourra pas s'en soustraire,
là, par la force des choses.
La Présidente (Mme Gendron) : Y
a-t-il d'autres interventions...
Mme Zaga Mendez : Moi, je
n'ai pas d'autres questions. Je ne sais pas si ma collègue...
• (16 h 20) •
La Présidente (Mme Gendron) : ...en
lien avec l'amendement?
Mme McGraw : Bien, non, pas
celui-ci, non.
La Présidente (Mme Gendron) : Non?
Mme Zaga Mendez : Ça va. Je
pense qu'on peut passer au vote.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, est-ce que l'amendement à l'article 15.4.44, introduit par
l'article 4, est adopté?
Des voix : Rejeté.
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Gendron) : Donc,
elle est rejetée. Donc, on revient à l'article 15.4.44. Y a-t-il des
interventions?
Mme McGraw : ...intervention.
Ce n'est pas nécessairement un amendement, mais on aimerait... Parce qu'encore
une fois il y a des groupes qui y ont fait référence, puis on aimerait avoir un
peu le point de vue du gouvernement. Donc, en particulier, il y a eu l'UMQ qui
ont proposé d'inclure l'approvisionnement en eau potable, et ils ont même
proposé de modifier l'article n° 4 afin d'ajouter, et
je cite, «l'approvisionnement en eau potable, en climat actuel et futur, à la
liste non exhaustive des matières pouvant être financées par le Fonds bleu». Alors,
on voudrait savoir, parce qu'ils ont écrit longuement là-dessus dans leur
mémoire, quelle serait votre réaction ou quelle est votre réaction face à ce
propos de l'UMQ.
M. Charette : Un petit peu
comme je le mentionnais à l'UMQ, au moment de sa présence et même ce matin,
tout ce qui est approvisionnement en <eau potable et...
M. Charette :
... moment
de sa présence et même ce matin, tout ce qui est approvisionnement en >eau
potable et traitement des eaux usées, ce n'est pas et ça ne peut pas être le
Fonds bleu qui finance ça, parce qu'on en a pour des milliards. Et la bonne
nouvelle, c'est qu'il y a des milliards qui sont disponibles à travers les bons
programmes qui se retrouvent au ministère des Affaires municipales. Mais, si on
rendait possible le financement de cet approvisionnement en eau potable à
travers le Fonds bleu, bien, c'est le Fonds bleu qui y passerait en entier.
Alors, on en a besoin pour la qualité de notre eau puis on en a besoin pour
lutter contre les espèces envahissantes. Donc, on aime mieux référer ce type de
projet là vers les bons programmes.
Et la bonne nouvelle, encore, c'est que le
dernier budget, en mars dernier, est venu bonifier ce programme-là, donc
l'argent est disponible et surtout dans le long terme. Parce que les
municipalités avaient demandé aussi une certaine prévisibilité, et là c'est un
financement qui est disponible sur plusieurs années. Mais le Fonds bleu n'est
pas la bonne réponse pour les enjeux liés à l'approvisionnement en eau potable,
qui sont importants. Je ne nie pas du tout, du tout l'importance de ces
enjeux-là, mais on va y répondre à travers les bons programmes. Et le Fonds
bleu, malheureusement, ne serait pas la réponse adéquate dans les
circonstances.
Mme McGraw : Puis on est
d'accord qu'avec un fonds de 500 millions et, éventuellement, 650 autres,
qu'avec un déficit, si on comprend les données qui ont été soulignées, de 38 milliards de
dollars en déficit, c'est sûr que ça ne serait pas suffisant. Mais je pense que
les municipalités soulignent que les fonds qui existent, justement, pour
s'attaquer à ce déficit sont insuffisants, donc...
M. Charette : Ce qu'on peut
dire à nos partenaires du milieu municipal, qui sont des partenaires de premier
plan : qu'ils utilisent les sommes disponibles, dans un premier temps, et
après on regardera si d'autres besoins se manifestent. Mais il y a des
milliards, actuellement, qui sont disponibles, donc aussi bien les utiliser, et
ensuite on regardera dans quelle mesure on a répondu à la problématique et dans
quelle mesure ces budgets-là pourraient être bonifiés.
Mme McGraw : Alors, pour moi,
en ce qui concerne le 15.4.44, je n'ai plus d'autre commentaire.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Y a-t-il d'autres interventions pour le 15.4.44?
Mme Zaga Mendez : Mme la
Présidente, avant de continuer, j'aimerais savoir combien de temps il me reste
pour l'intervention de cet article.
La Présidente (Mme Gendron) : Ça
ne sera pas très long, l'information va vous être acheminée. Est-ce que vous
voulez poursuivre, si jamais il vous reste assez de temps?
Mme Zaga Mendez : Oui. J'attends
mon temps.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Ça ne sera pas très long. On peut suspendre, puisque j'attends l'information,
si vous le voulez bien.
Donc, je suspends les travaux quelques
secondes.
(Suspension de la séance à 16 h 24)
(Reprise à 16 h 26)
La Présidente (Mme Gendron) : Nous
<reprenons donc...
La Présidente (Mme Gendron) :
...
Donc, je suspends les travaux quelques secondes.
(Suspension de la séance à
16 h 24)
(Reprise à 16 h 26)
La Présidente (Mme Gendron) :
Nous
>reprenons donc nos travaux. Donc, Mme la députée de Verdun, par rapport
à l'article, il vous reste 17 minutes en intervention.
Mme Zaga Mendez : Merci
beaucoup. Alors, je voulais juste que... Étant donné que
l'article 15.4.44, on se le dit, là, depuis tout à l'heure, c'est le cœur
du Fonds bleu, je... C'est plus des questions de clarification. Tout à l'heure,
j'ai posé une question concernant la formation, que ce soit en lien avec les
solutions basées sur la nature, que ce soit en lien avec d'autres technologies
qui nous permettraient de mieux conserver la ressource. Le mot «formation»
n'est pas écrit tel quel. Mais j'entends le ministre, quand on parle
d'acquisition de connaissances, que ça va être ouvert à tous ces types de... d'outils?
M. Charette : Oui, effectivement.
Le passage que je lisais, c'est certain qu'encore une fois la ventilation n'est
pas dans le plus fin des détails, mais, à partir du moment où on parle,
notamment, de la sensibilisation et l'éducation, il y a de la formation, là. Le
mot «formation» comme tel n'est pas spécifiquement mentionné, mais, pour moi,
de l'éducation, de la sensibilisation, c'est de la formation. Tout comme
lorsqu'on parle de l'acquisition de connaissances, c'est aussi de la formation.
Donc, ce n'est pas dit sous ce vocable-là, mais on comprend, là, que la
formation est admissible à l'appui du Fonds bleu.
Mme Zaga Mendez : Merci. Dans
le dernier alinéa, on parle, entre autres, d'apporter un soutien financier aux
municipalités et aux organismes à but non lucratif en protection, restauration,
mise en valeur de la gestion de l'eau. Tout à l'heure, on a eu quand même un
échange très intéressant concernant l'adaptation aux changements climatiques, puis
moi, j'aimerais bien qu'on réaffirme certains engagements ici, au micro, des
discussions qu'on a eues entre nous. J'avais même écrit un amendement, que je
ne déposerai pas, mais j'aimerais quand même qu'on ait la discussion. Je
voulais lancer la proposition au ministre d'inclure, en fait, tout de suite
après «amélioration des performances ainsi que la mobilisation, sensibilisation
pour les matières mentionnées au deuxième alinéa», «dans une perspective
d'adaptation aux changements climatiques». J'aimerais ça entendre le ministre
un peu plus là-dessus.
M. Charette : Et merci à la
collègue, autant de la deuxième opposition que de l'opposition officielle, pour
l'échange que nous avons eu, effectivement, hors micro, mais c'est tout de même
très valable et très apprécié, il faut le mettre dans le projet de loi.
Cependant, on pense avoir trouvé l'emplacement optimal, qui serait plutôt
l'alinéa suivant. Et, de ce que je comprends, c'est la collègue de l'opposition
officielle, là, qui va nous présenter un amendement en bonne et due forme, à ce
niveau-là, dans les prochains instants. Mais oui, on répondrait à cette volonté
de faire référence à la nécessité de penser aussi à l'adaptation aux
changements climatiques.
• (16 h 30) •
Mme Zaga Mendez : Alors, on
serait dans une approche beaucoup plus sur le principe, et là, tout à l'heure,
on avait... Dans la discussion, je veux juste bien comprendre, ça va être moins
sûr des critères, des projets en adaptation, mais plutôt une approche
holistique, en ayant en vue l'adaptation aux changements climatiques comme un
des principes qui va guider la gouvernance du fonds?
M. Charette : Exact. Lorsque
la discussion a débuté, c'était un objet de financement, alors que les autres
objets pouvaient très bien couvrir aussi des projets en adaptation. Donc, suite
aux échanges qu'on a eus entre nous, on a jugé bon, et je suis aussi de cet
avis-là, que c'est préférable que ce soit un principe directeur pour l'ensemble
du Fonds bleu et non pas comme un objet spécifique de financement. Mais, encore
une fois, quand on regarde les quatre grandes orientations susceptibles d'être
financées, on pourrait donner des exemples d'adaptation aux changements
climatiques dans chacun de ces picots-là. Donc, c'est préférable, je pense, là,
un petit peu comme nous le proposerait la collègue, dans les prochains
instants, de le donner comme principe général.
Mme Zaga Mendez : Bien, merci
beaucoup. Je vais déposer un amendement, tout à l'heure, mais j'aimerais quand
même avoir, avant de le déposer, la discussion avec le ministre concernant le
financement des projets provenant des populations autochtones, de nos peuples
autochtones. Et la raison, entre autres, avant... J'aimerais ça avoir une
discussion en amont de l'amendement. C'est parce qu'on a eu vent d'une lettre
qui vous a été adressée, M. le ministre, de l'AQPNL, qui nous disait sentir peu
consultée ou pas du tout consultée par rapport à la gestion du Fonds bleus. Ça
fait que je voulais vous entendre un peu plus là-dessus, avant de déposer l'amendement.
M. Charette : Juste confirmer
qu'on les avait invités pour la consultation. Et pour des raisons, peut-être,
d'agenda...
16 h 30 (version révisée)
Mme Zaga Mendez : ...avant de
déposer l'amendement.
M. Charette : …juste
confirmer qu'on les avait invités pour la consultation, et, pour des raisons
peut-être d'agenda, à eux de le préciser, l'invitation a été déclinée, mais on
est en communication avec les communautés autochtones. Et c'est bien certain qu'à
partir du moment où on a un fonds qui est constitué avec des projets qu'on
pourra financer, on sera très ouverts à financer des projets d'initiatives
autochtones également. D'ailleurs, tout à l'heure, je le mentionnais, dans le
plan nature, si on regarde les orientations, il y a aussi une orientation pour
encourager le leadership autochtone. Donc, on sera naturellement très ouverts,
là, à accueillir des projets qui pourraient être soumis par une communauté ou
une nation en particulier.
Mme Zaga Mendez : Puis, tout
à l'heure, on réfère à la question de la gouvernance du Fonds bleu, au forum.
Est-ce qu'il y a des représentants des peuples autochtones au forum de l'eau?
M. Charette : Sur le forum
comme tel, dans les membres actuels, non, il n'y a pas... les communautés
autochtones n'y sont pas. De ce que je comprends, par contre, leur souhait,
puis c'était un petit peu l'objet de la lettre, c'est de dire : Est-ce qu'on
pourrait avoir un espace de concertation qui leur est propre? Et, ça, bien
honnêtement, on n'est pas fermés à... on le fait déjà. En fait, on est déjà en
communication, mais, s'il faut le faire davantage et spécifiquement sur le Fonds
bleu, on est très ouverts à le faire. Mais l'objet de la lettre en question, ce
n'est pas tant : On souhaiterait être sur le forum d'action ou on aurait
aimé être entendus — ils ont été invités — c'est beaucoup d'avoir
un échange nation à nation, en quelque sorte, et, ça, on respecte ça.
Mme Zaga Mendez : Je suis
contente de vous entendre, M. le ministre. Je pense que, dans l'objectif de
conserver nos écosystèmes aquatiques puis de réaliser le Fonds bleu, il faut
prêter une attention particulière à nos relations avec les peuples autochtones.
Alors, est-ce que j'entends bien l'engagement d'avoir une démarche particulière
pour entendre les demandes des peuples autochtones? C'est bien cela?
M. Charette : Oui, et la
communication, là, sera renforcée. Et, dans la séquence, on se dit :
Créons le Fonds bleu, et après on regardera comment les interpeler de façon
plus spécifique sur cette question-là.
Mme Zaga Mendez : Parfait. Je
vais donc déposer mon… l'amendement en question, qui reprend aussi des demandes
qui sont faites par les communautés autochtones. L'amendement se lit comme suit,
donc, c'est : dans l'article 15.4.44 de la loi sur le ministère du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs tel qu'introduit par l'article 4
du projet de loi… est modifié :
1° par l'insertion, au dernier alinéa,
après les mots «un soutien financier aux municipalités», des mots «, des
communautés autochtones»;
2° par l'ajout, à la fin, d'un nouvel
alinéa se lisant comme suit :
«Le ministre peut consacrer une portion du
fonds à l'usage exclusif de projets réalisés par les communautés autochtones.
La gestion de ces sommes doit se faire en partenariat avec les communautés
autochtones concernées selon des modalités déterminées par règlement, après
consultation des nations autochtones.»
Alors, le dernier alinéa de l'article 15.4.44
se lirait comme suit, donc :
«Ce fonds vise, entre autres, à apporter
un soutien financier aux municipalités, aux communautés autochtones et aux
organismes à but non lucratif œuvrant pour la protection, la restauration et la
mise en valeur et la gestion de l'eau.»
Et l'ajout : «Le ministre peut
consacrer une portion du fonds à l'usage exclusif des projets réalisés par les
communautés autochtones. La gestion de ces sommes doit se faire en partenariat
avec les communautés autochtones concernées selon des modalités déterminées par
règlement, après consultation des nations autochtones.»
M. Charette : ...suspension,
si ça vous va?
Mme Zaga Mendez : On peut
prendre une pause, bien sûr.
La Présidente (Mme Gendron) : Certainement.
Je suspends donc les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 36)
(Reprise à 16 h 53)
La Présidente (Mme Gendron) : Bonjour.
Nous reprenons donc nos travaux. Nous en étions à l'amendement déposé par la
députée de Verdun, l'amendement 15.4.44 de l'article 4. Donc, y a-t-il des
interventions?
M. Charette : ...avec les
juristes du ministère. On comprend le principe. Cependant, ce serait difficile,
dans le cadre du projet de loi, de l'insérer à ce moment-ci, mais, peut-être
rassurer les Premières Nations elles-mêmes mais également les gens qui nous
écoutent, on parle de financement possible pour les municipalités. On comprend
que les communautés autochtones ne sont pas des municipalités, mais certaines
d'entre elles ont un statut conventionné qui permettrait justement le
décaissement direct de sommes. On parle aussi d'organismes à but non lucratif.
La plupart des communautés se sont dotées de ce type d'organisme là. Donc, il y
a un transfert qui pourrait être fait, mais, avec le libellé tel quel,
malheureusement, là, il y a un enjeu, là, qui se pose, mais ce qu'on peut
convenir... et, dans un article subséquent, on va voir, là, qu'il peut y avoir
des transferts vers d'autres ministères, notamment, notamment, le Secrétariat
aux relations avec les Premières Nations et les Inuit. Donc, le financement
leur serait, naturellement, disponible, là, à travers ces différentes
possibilités là.
La Présidente (Mme Gendron) : Y
a-t-il d'autres interventions en lien avec l'amendement?
Mme Zaga Mendez : Je remercie
le ministre. J'aimerais quand même qu'on approfondisse la discussion sur
l'amendement puis la demande qui nous a été adressée, demande qui était dans la
lettre qui a été déposée, là, sur Greffier, là, pour ceux et celles qui n'ont
pas eu la chance de la voir. Donc, tout à l'heure, on a parlé d'un lien, des
consultations. J'ai cru comprendre qu'il y a un engagement de faire une
démarche particulière dans le cadre du Fonds bleu auprès des Premières Nations,
auprès, en fait, de l'ensemble des peuples autochtones.
Je veux juste... Sur l'ajout, là, du
paragraphe, la demande, c'est de consacrer une portion du fonds à l'usage
exclusif des projets qui sont réalisés par les communautés autochtones.
L'importance d'avoir un fonds... une portion du fonds soit dédiée, c'est d'à la
fois reconnaître le lien historique que les populations autochtones ont avec la
ressource de l'eau, un lien... Nos peuples autochtones, c'est des peuples
d'eau. Ils sont les gardiens de ce territoire depuis des centaines de milliers
d'années et ils se sont développés avec nos cours d'eau.
Donc, je pense qu'il y a là une intention,
puis j'aimerais ça entendre le ministre là-dessus, de consacrer une portion du
fonds aux projets réalisés par les communautés <autochtones...
Mme Zaga Mendez :
...communautés
>autochtones. Est-ce que... Quel est son avis là-dessus, M. le ministre?
M. Charette : …de le libeller
tel quel dans le projet de loi, mais on sera, naturellement, très intéressés à
recevoir des projets déposés, développés par les communautés autochtones pour
ensuite les appuyer financièrement, mais je ne peux pas réserver une portion
comme telle, ne sachant pas la nature des projets. Mais, comme je vous le
disais précédemment, il y a ces communications qui se font, et on va encourager
le dépôt de projets émanant de communautés autochtones, et, une fois les
projets déposés, on sera, naturellement, intéressés à les appuyer, que ce soit
à travers le Fonds bleu si c'est admissible au Fonds bleu ou, sinon, à travers
d'autres possibilités, et c'est là où mon collègue aux relations avec les
Premières Nations et Inuits pourra aussi servir d'interlocuteur, là, auprès
d'elles.
Mme Zaga Mendez : Donc, on
comprend qu'il y a une intention de financer des projets spécifiques qui vont
être menés par des populations, des peuples autochtones, des groupes
autochtones. Est-ce que le ministre pourrait s'engager à que... à ajouter... ce
qu'on essaie de voir ici, c'est ajouter, que ce soit dans les critères, dans la
façon comment le fonds va être gouverné, parce que c'est une question aussi de
gouvernance… L'action est double ici. La première, c'est dédier des fonds. La
deuxième, c'est… la gestion de cette somme doit se faire en partenariat avec
les communautés autochtones. Donc, ma question : Quelles sont les
démarches que le ministre va faire pour s'assurer que nos communautés
autochtones bénéficient du Fonds bleu?
M. Charette : Une fois où le fonds...
une fois le Fonds bleu adopté, une fois les orientations déterminées, on va
s'assurer que les communautés autochtones aient l'information pour qu'elles
puissent déposer des projets. Donc, ça, c'est l'engagement qu'on peut prendre,
s'assurer de les inviter à déposer des projets, et, par la suite, on sera,
naturellement, au rendez-vous, là, pour les accompagner et financer les projets
qui seraient admissibles. Donc, ça, c'est l'engagement qu'on peut prendre, là,
sans aucun problème, et ça passe par une communication, mais c'est d'abord, d'abord,
les informer de la possibilité de financement qui s'offrira à eux dorénavant
avec la création du Fonds bleu.
Mme Zaga Mendez : Donc, de ce
que je comprends, on informe les communautés autochtones du financement. Est-ce
que vous croyez, M. le ministre... Pardon, Mme la Présidente, est-ce que M. le
ministre croit qu'il nous faudrait un traitement spécifique qui reflète le lien
historique relationnel entre les communautés autochtones et l'eau?
• (17 heures) •
M. Charette : Il y a déjà des
communications particulières avec les communautés autochtones, que ce soit pour
un projet de loi, que ce soit pour des stratégies. On parle beaucoup, ces
semaines-ci, de la stratégie caribou. Je m'éloigne un petit peu de l'eau, mais
on est en communication directement et spécifiquement avec les communautés
autochtones à ce niveau-là. Donc, cette relation privilégiée de nation à
nation, elle existe déjà.
Mme Zaga Mendez : Alors,
est-ce que cette relation de nation à nation... comment elle va s'appliquer
dans le cadre de la gouvernance du Fonds bleu?
M. Charette : Bien, comme je
le mentionnais, on va les informer de façon... par moments, le forum d'action,
c'est les principaux acteurs. Les communautés autochtones souhaitent, et je le
comprends, et je le respecte, des échanges de nation à nation. Donc, on va
s'assurer, de façon bien, bien claire, là, qu'elles aient les informations sur
les possibilités que peuvent... que peut représenter le Fonds bleu pour les
différentes communautés.
Mme Zaga Mendez : Dans
l'amendement, il y a deux parties. Je mets beaucoup plus d'accent sur la
deuxième parce que je vois mal comment on peut s'opposer à la première. Je veux
juste plus entendre le ministre… à l'ajout des communautés autochtones à côté
des municipalités afin que les communautés autochtones soient considérées à pied
d'égalité avec nos municipalités du Québec.
M. Charette : Comme je le
mentionnais, on peut difficilement parler d'un usage exclusif. Il faut d'abord
s'assurer de l'admissibilité des projets qui nous seront présentés. Et, pour le
reste, sans dire que les communautés autochtones sont des municipalités, mais
certaines ont un statut équivalent à des municipalités. Donc, certaines communautés...
17 h (version révisée)
M. Charette : ...ont un
statut équivalent à des municipalités, donc certaines communautés seraient déjà,
avec cette simple première partie, admissibles. Sinon, comme je le mentionnais,
à travers les organismes communautaires que les Premières Nations, que les
communautés autochtones ont pu développer, au fil des ans, le financement leur
serait aussi admissible. Ça, c'est en vertu de l'article tel qu'on le lit
présentement. Tout à l'heure, on va discuter un petit peu plus en détail des
versements qui peuvent être faits à d'autres ministères. Et là ça ouvre encore
d'autres possibilités de financement pour les communautés autochtones. On
pourra transférer des sommes, par exemple, au Secrétariat aux relations avec
les Premières Nations et avec les Inuit. Donc, le financement, la possibilité,
elle est là, et on va s'assurer qu'ils aient l'information pour pouvoir
profiter de ce financement-là.
Mme Zaga Mendez : Tout à
l'heure, M. le ministre vous disait que certaines communautés... Si j'enlève,
là, tel quel, «un soutien financier aux municipalités et aux organismes à but
non lucratif», est-ce que le ministre peut nous assurer que toutes les
communautés autochtones sont admissibles?
M. Charette : Elles le
seraient non pas à travers le statut de municipalité, assurément, et non pas
automatiquement à travers le statut d'organisme à but non lucratif, mais toutes
les communautés deviendraient admissibles à travers les transferts d'argent qui
seraient faits au Secrétariat aux relations avec les Premières Nations et les
Inuit. Donc, oui, toutes les communautés autochtones seraient admissibles à du
financement à travers le Fonds bleu.
Mme Zaga Mendez : Donc,
je pense qu'on va en discuter avec... peut-être un autre amendement qui sera
présenté. Pour nous, ça reste important d'avoir le mot puis avoir la
spécificité aux communautés autochtones, parce que, un, c'est une demande qui
vient de l'AQPNL qui nous a été présentée dans les... dans la lettre qui a été
adressée à l'ensemble de la commission. Puis je comprends que, là, on trouve un
autre mécanisme qui pourrait arriver à la même fin. Mais là, dans le cadre de
la gouvernance du Fonds bleu, est-ce que... Pourquoi ne pas ajouter tout de
suite un soutien financier aux municipalités et aux communautés autochtones
pour que ce soit spécifique que l'ensemble des communautés autochtones sont
admissibles au Fonds bleu?
M. Charette : Sans me
répéter, je pense avoir répondu à la question. Le financement leur sera
disponible et accessible. C'est le libellé, là, qui pouvait poser problème. Et
vous parlez d'usage exclusif, c'est aussi un enjeu, là, qui peut être... qui
peut poser problème parce que plusieurs souhaiteraient un usage exclusif. Je
comprends qu'il faut traiter les Premières Nations différemment, je comprends
la dynamique qu'il y a nation à nation, et c'est là où je me dis, que je nous
dis : Ce financement-là, il est disponible, et on va s'assurer d'informer
les communautés de ce potentiel-là et s'assurer qu'elles puissent en
bénéficier. C'est très certain. Et, avec notre collègue responsable du
secrétariat, on s'assurera que non seulement l'information vienne de nous, mais
que le secrétariat puisse être un relais à l'information, aussi, pour qu'ils
puissent déposer des projets.
La Présidente (Mme Gendron) :
Y a-t-il d'autres interventions en lien avec l'amendement déposé par la
députée de Verdun? Mme la députée.
Mme McGraw : Juste...
Ah! à moins... Pardon. Bien, écoutez, ce n'est pas notre amendement, mais je
trouve... On a pris note de la demande de l'AQPNL, et on comprend que...
peut-être, les amendements, j'imagine, on va voter là-dessus, mais si ce n'est
pas possible, pour une raison ou une autre, de les accommoder de cette
façon-là, on est d'accord pour dire : C'est un enjeu important.
Évidemment, ce sont des communautés très importantes, avec un rapport... une
relation privilégiée en termes de l'eau et des... tout ce qui est environnement
de façon générale. Donc, si jamais il y a moyen, si ce n'est pas à travers ces
amendements... puis il n'y a pas encore eu de vote, mais, si jamais ce n'est
pas à travers ces amendements, s'il y a un moyen novateur de trouver pour
accommoder, pour reconnaître le rôle et l'importance des communautés autochtones
au sein du Fonds bleu, si jamais il y a des solutions, je trouve que ce serait
important et bien apprécié.
M. Charette : Je vais personnellement
m'assurer que les communautés aient toute l'information pour pouvoir
bénéficier, là, de cette nouvelle opportunité-là pour elles.
La Présidente (Mme Gendron) :
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention en lien avec l'amendement, donc j'aimerais
procéder à la mise aux voix. Est-ce que <l'amendement
La Présidente (Mme Gendron) :
...Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention en lien avec
l'amendement, donc j'aimerais procéder à la mise aux voix. Est-ce que >l'amendement...
Mme Zaga Mendez : ...
La Présidente (Mme Gendron) :
Oui, allez-y, Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Je
demande le vote par appel nominal, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Gendron) :
Parfait. Donc, est-ce que l'amendement à l'article 15.4.44 introduit
par l'article 4 est adopté? Donc, par appel nominal.
Le Secrétaire : Oui, donc
pour, contre, abstention. Mme Zaga-Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
Le Secrétaire : M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
Le Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
Le Secrétaire : M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Contre.
Le Secrétaire : M. Montigny
(René-Lévesque)?
M. Montigny : Contre.
Le Secrétaire : Mme Bogemans
(Iberville)?
Mme Bogemans : Contre.
Le Secrétaire : Mme Blouin
(Bonaventure)?
Mme Blouin : Contre.
Le Secrétaire : Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme McGraw : Pour.
Le Secrétaire : Puis Mme Gendron
(Châteauguay)?
La Présidente (Mme Gendron) :
Abstention. Donc, nous allons maintenant passer à l'article... Pardon?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Gendron) :
Oui, donc le résultat... Adopté... C'est rejeté, pardon, je suis désolée.
Donc, c'est rejeté. Merci. Je suis désolée.
Donc, j'aimerais maintenant passer à l'article...
Est-ce qu'il y a d'autres interventions pour l'article 15.4.44? Parfait.
Maintenant, on va passer à l'article 15.4.45 introduit par l'article 4.
M. le ministre, si vous voulez bien nous en faire la lecture.
M. Charette : Oui, avec
plaisir. Donc :
«15.4.45. Le ministre est responsable de
la gestion du fonds, qu'il assure dans une perspective de développement
durable, d'efficacité et de transparence.
«À cette fin, il privilégie une gestion
axée sur les meilleurs résultats à obtenir pour assurer le respect des
principes, des orientations et des objectifs gouvernementaux en lien avec les
matières prévues au deuxième alinéa de l'article 15.4.44.»
Donc, c'est l'alinéa tel que proposé, mais
je comprends qu'on a possiblement une proposition d'amendement, là, de la part
de l'opposition officielle.
La Présidente (Mme Gendron) :
Parfait. Donc, des interventions? Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Oui. Alors,
merci, Mme la Présidente. Je voudrais ajouter, à la fin du premier du...
Une voix : ...
Mme McGraw : Pardon, je
dépose un amendement.
La Présidente (Mme Gendron) :
Exactement. Et vous en faites la lecture.
Mme McGraw : Merci, Mme
la Présidente. Alors, je voudrais ajouter, à la fin du premier alinéa de
l'article 15.4.45 de la Loi sur le ministère du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs, proposé par l'article 4 du projet de loi,
«ainsi que prenant en compte le besoin d'adaptation aux effets des changements
climatiques».
Alors, se lirait ainsi : «Le ministre
est responsable de la gestion du fonds, qu'il assure dans une perspective de
développement durable, d'efficacité et de transparence, ainsi qu'en prenant en
compte le besoin d'adaptation aux effets des changements climatiques».
Et, comme contexte, j'aimerais souligner
le travail de collaboration que nous avons pu faire avec le gouvernement et la
deuxième opposition sur cet amendement, malgré... On avait souhaité, comme vous
le savez, d'avoir référence aux changements climatiques, la lutte et
l'adaptation plus tôt dans le projet de loi. On comprend que c'est un... je
pense que c'est quand même un beau compromis, et c'est un bon pas pour faire
face aux changements climatiques, et c'est ça qui prime. C'est un amendement
qui rappelle aussi explicitement le rôle du ministre face aux changements
climatiques. Et il est d'accord... s'il est d'accord avec cet amendement, alors
c'est vraiment très, très encourageant. Donc, c'est le contexte.
• (17 h 10) •
La Présidente (Mme Gendron) :
Parfait. Y a-t-il des interventions?
M. Charette : Bien,
sinon remercier les collègues, effectivement, pour cette petite réflexion que
nous avons fait évoluer ensemble. Ça nous convient, pour le gouvernement.
La Présidente (Mme Gendron) :
Parfait. Pas d'autres interventions? Donc, nous allons procéder à la mise
aux voix. Donc, est-ce que l'amendement de l'article 15.4.45 introduit par
l'article 4 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Gendron) :
Donc, l'article est adopté.
Maintenant, l'amendement, donc on
passerait à l'adoption de...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Gendron) :
L'amendement. Là, je reviens à l'article. Donc, je m'excuse. L'article, donc, 15.4.45.
Y a-t-il des interventions par rapport à cet article? Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : C'est un
petit amendement qu'on avait prévu avant le nouvel amendement avec les
changements climatiques. On se souvient que, dans les remarques préliminaires,
entre autres, on a parlé <beaucoup...
Mme McGraw :
...le
nouvel amendement avec les changements climatiques. On se souvient que, dans
les remarques préliminaires, entre autres, on a parlé >beaucoup de
gouvernance. On a parlé aussi de cohérence. On a parlé de cohérence entre les
différents ministères, entre les enjeux changements climatiques, biodiversité
et l'eau. Alors, pour nous, avec ça comme... On a vraiment ça en tête. Alors,
on voulait proposer l'ajout... Donc, c'est ça, on voulait proposer l'ajout du
mot «cohérence». Alors, on va déposer notre amendement. Donc, je le lis. Est-ce
que... Oui, je suis désolée.
La Présidente (Mme Gendron) :
Exactement. Vous le déposez.
Mme McGraw : C'est
déposé.
La Présidente (Mme Gendron) :
Maintenant vous le lisez, l'amendement, s'il vous plaît.
Mme McGraw : Ah! Mais
avec l'ajout du... Mais il y a un petit... un petit changement à notre
amendement. Donc, c'est dans cette direction-là, on voulait... C'est dans cet
esprit-là qu'on voulait s'assurer... la cohérence entre les différents paliers
de gouvernement au sein du gouvernement du Québec aussi, mais aussi les enjeux
liés à l'eau. Alors, cohérence. Alors, on... Ce serait un petit... Un petit
moment, s'il vous plaît, juste pour bien faire les choses.
Super. Alors donc, l'article tel que
modifié se lirait ainsi. Donc, comme je le dis avec l'ajout du mot de
«cohérence» après... au premier alinéa, je devrais dire, après les mots
«d'efficacité». Alors : Le ministre est responsable de la gestion du fonds,
qu'il assure dans une perspective de développement durable, d'efficacité, de
cohérence et de transparence, ainsi que prenant en compte les besoins
d'adaptation aux effets des changements climatiques. Voilà.
La Présidente (Mme Gendron) :
Ce qui a été lu n'est pas la même chose que...
Une voix : ...
Mme McGraw : Pardon,
c'est parce que le... Si je comprends bien, l'article continue. Je peux
continuer, mais l'ajout, c'est le... C'est une... C'est «de cohérence».
La Présidente (Mme Gendron) :
C'est correct. On me dit qu'il n'y a pas de problème. Parfait. Donc, est-ce
qu'il y a des interventions sur cet amendement? M. le ministre.
M. Charette : Je regarde
avec attention la proposition qui est faite. En même temps, je regarde ce qui
est tout juste après : «À cette fin, il privilégie une action axée sur les
meilleurs résultats à obtenir pour assurer le respect des principes... tatati
tatata». Mais pour moi, c'est ça, la cohérence. Ça fait que le fait de
l'ajouter, ce n'est pas... Je ne vois pas de plus-value. Encore une fois, ce
n'est pas... ce n'est pas mauvais, là. Et d'un point de vue légistique, ça
pourrait... ça pourrait être acceptable, mais à partir du moment où on ajoute
des éléments qui n'apportent rien de plus au projet de loi, on risque de
complexifier son interprétation ou sa compréhension. Mais le mot «cohérence»,
pour moi, il est résumé dans la phrase tout de suite après : «À cette fin,
il privilégie une action». Et là ça... Pour moi, c'est ça, la cohérence. Donc,
pour ma part, là, je verrais difficilement la plus-value avec la proposition
d'amendement en question.
Mme McGraw : Bien, on...
C'est sûr qu'on souhaitait... Nous, on percevait une valeur ajoutée dans le sens
que la cohérence, ce n'est pas la même chose que la transparence ni
l'efficacité. Évidemment, le développement durable, ça requiert une certaine
cohérence entre les trois piliers, mais pour nous, la cohérence, ça relève...
Puis on ne voulait pas non plus alourdir le texte, comme vous le dites. Mais
comme l'a dit le M. le ministre, de ne pas trop alourdir. Mais si on voulait
rentrer dans les détails, ça serait la cohérence entre les paliers de
gouvernement au sein du ministère, au sein du gouvernement du Québec, avec les
enjeux en matière de biodiversité. Là, on souligne les changements climatiques.
Donc, c'est dans cet esprit-là, sans trop ajouter de mots. Alors, pour nous, il
y a une valeur ajoutée. Bien, voilà.
M. Charette : Mais sans
trop reprendre, dans le paragraphe, tout juste en bas, la seule portion du
texte où on lit : «pour assurer le respect des principes, des orientations
et des objectifs gouvernementaux...», c'est la définition de cohérence. On ne
serait pas cohérent si on n'agissait pas dans le respect des principes, des
orientations et des objectifs gouvernementaux. Donc, c'est là aussi. Malheureusement,
là... et j'aime mieux... j'aime mieux être bien clair et transparent dès le
départ, là, ce n'est pas un amendement qu'on va recevoir positivement de notre <côté...
M. Charette :
...là,
ce n'est pas un amendement qu'on va recevoir positivement de notre >côté.
La Présidente (Mme Gendron) :
Y a-t-il d'autres interventions sur cet amendement? Donc, est-ce que
l'amendement de l'article 15.4.45 introduit par l'article 4 est
adopté?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Gendron) :
Donc, l'amendement est rejeté. On revient donc à l'article 15.4.45. Y
a-t-il des interventions? Donc, s'il n'y a pas d'intervention, j'invite
maintenant M. le ministre à continuer à l'article 15.4.46.
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente. Donc :
«15.4.46. Les sommes suivantes sont
portées au crédit du fonds :
«1° les sommes virées par le ministre des
Finances en application des articles 53 et 54 de la Loi sur
l'administration financière;
«2° les dons, les legs et les autres
contributions versées pour aider à la réalisation des objets du fonds;
«3° les sommes virées par un ministre sur
les crédits alloués à cette fin par le Parlement;
«4° les sommes versées par la Société du
Plan Nord en vertu d'une entente qui en prévoit l'affectation pour l'une des
matières visées par le fonds, conformément à l'article 21 de la Loi sur la
Société du Plan Nord;
«5° les sommes versées par le gouvernement
sur celles portées aux crédits du fonds général, sur proposition du ministre
des Finances, dont tout ou partie des revenus de taxes ou d'autres instruments
économiques en lien avec la protection, la restauration, la mise en œuvre et la
gestion de l'eau, identifiés par le gouvernement;
«6° les sommes concernant des frais, des
droits ou des redevances liés à l'utilisation ou à la gestion de l'eau,
notamment les sommes provenant des redevances visées par le Règlement sur la
redevance exigible pour l'utilisation de l'eau;
«7° toute autre somme prévue par la loi ou
un règlement du gouvernement ou du ministre;
«8° les revenus générés par les sommes
portées au crédit du fonds;
«9° les intérêts réclamés pour un montant
dû en application d'une loi ou d'un règlement dont l'application relève du
ministre et visé au présent article;
«10° les contributions financières versées
par le gouvernement fédéral pour l'une des matières visées par le fonds.»
La Présidente (Mme Gendron) :
Donc, y a-t-il des interventions pour cet article?
M. Charette : ...général.
On est venu reprendre essentiellement les mêmes dispositions du fonds de
protection de l'environnement. Donc, c'est toutes les possibilités de
financements, notamment les redevances qu'on voit à travers les règlements.
Mais sinon, c'est les possibilités, là, de financement du fonds à travers des
crédits budgétaires, à travers des legs, au besoin à travers des transferts
entre ministères. C'est tout ce qui est possible d'être considéré comme
potentiel de financement pour le fonds.
La Présidente (Mme Gendron) :
Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : On avait...
on avait quand même des commentaires et peut-être des amendements à proposer.
Donc... Pardon.
La Présidente (Mme Gendron) :
...
Mme McGraw : Est-ce
qu'on pourrait juste prendre une suspension?
La Présidente (Mme Gendron) :
Oui. Mme la députée de Verdun, est-ce que vous voulez poursuivre?
Mme Zaga Mendez : ...ma
collègue souhaite une suspension, on peut suspendre, là, je ne veux pas...
La Présidente (Mme Gendron) :
Mais si vous voulez poursuivre...
Mme McGraw : ...s'il
vous plaît, parce que je pense qu'on a droit d'avoir une suspension, une brève suspension
de deux minutes juste pour...
La Présidente (Mme Gendron) :
Oui, parfait, sans problème. Je suspends donc les travaux sans problème.
(Suspension de la séance à 17 h 20)
(Reprise à 17 h 30)
La Présidente (Mme Gendron) :
Nous reprenons donc nos travaux. Nous en sommes présentement à
l'article 15.4.46 introduit par l'article 4, mais je cède la parole à
la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Merci, Mme
la Présidente. Alors, on était tellement... on suivait tellement de très près
la discussion concernant les communautés autochtones, on a... on voudrait
revenir avec votre... votre approbation au 15.4.45, justement, sur les
municipalités, les gouvernements de proximité. Alors, je sais qu'on peut... si
je comprends bien, on peut toujours revenir à la toute fin avant d'adopter
l'article au complet.
La Présidente (Mme Gendron) :
Exactement. Puisque l'article 4 n'était pas adopté, donc on peut
revenir, là. Donc, allez-y.
Mme McGraw : Avec votre
indulgence. Alors, merci beaucoup, Mme la Présidente. On voulait proposer un
amendement, un ajout, effectivement, au... à l'article 15.4.45. Donc, ce
serait : Après... L'insertion, après le premier alinéa, du suivant, du
texte suivant... Et désolé, je pense que, bientôt, ça va être sur l'écran. Je
peux le lire ou donner un peu de contexte. Peut-être, je vais commencer avec le
contexte en attendant que ce soit sur l'écran.
La Présidente (Mme Gendron) :
Ce serait préférable de le lire d'abord et après d'expliquer les
commentaires.
Mme McGraw : Parfait.
Alors...
La Présidente (Mme Gendron) :
Ce ne sera pas très long, une seconde, puis ça devrait apparaître, donc...
Mme McGraw : Parfait. Ça
s'en vient, oui, avec...
La Présidente (Mme Gendron) :
Il est là, donc je vous invite à la lecture.
Mme McGraw : Merci, Mme
la Présidente. Alors, ce serait : L'insertion, après le premier alinéa, du
suivant, donc : Le ministre est responsable de s'assurer d'une
consultation des gouvernements de proximité tels que les villes, les
municipalités et les <municipalités...
Mme McGraw :
...est
responsable de s'assurer d'une consultation des gouvernements de proximité tels
que les villes, les municipalités et les >municipalités régionales de
comté à l'égard des projets financés par le fonds. Les modalités de cette
consultation sont déterminées par règlement du gouvernement.
Donc, ce serait... L'article serait
modifié avec l'ajout de ce paragraphe... de ce paragraphe, effectivement.
Et, comme contexte, c'est sûr que
l'ensemble des mémoires soumis par des organismes regroupant des villes, les
municipalités ou MRC soulevaient ou mentionnaient un désir d'être impliquées
dans les projets. Elles aimeraient être informées de ce qui se passe sur leur
territoire et pouvoir être actives dans la protection de l'eau. Les PMRHH sont
un exemple de leur dévouement à la cause. Alors, un point aussi à souligner,
c'est que les gouvernements de proximité devraient être impliqués dans la
gestion de leur territoire et leur expertise, c'est-à-dire connaissances sur le
terrain, devraient être mises à profit lors de l'élaboration du plan. Donc,
voilà le contexte pour cet amendement que l'on propose.
La Présidente (Mme Gendron) :
M. le ministre.
M. Charette : La
proposition... Encore une fois, très transparent, on ne peut pas retenir
l'amendement, parce que c'est essentiellement ce qu'on fait déjà et c'est
essentiellement l'objectif du forum d'action. Le Forum d'action consulte et
travaille avec, notamment, les gouvernements de proximité tels les villes,
municipalités, les MRC. Je le mentionnais tout à l'heure, la... l'UMQ et la FQM
sont des parties prenantes au forum d'action, qui a pour mandat de donner les
orientations souhaitées au gouvernement pour le Fonds bleu. Donc, ça ne peut
pas être mieux décrit que ça, mais c'est déjà le cas, donc on ne l'ajouterait
pas, là, à travers le projet de loi.
Mme McGraw : Message
reçu, M. le ministre. Mais on sait que les groupes comme l'Union municipale... des
municipalités du Québec et fédération aussi, qui participent au forum, ils ont
quand même, entre autres, soumis ces recommandations-là. Donc, on se comprend
que le forum, c'est peut-être nécessaire, mais pas suffisant. Donc, justement,
on reprend des recommandations de plusieurs villes, municipalités et
regroupements, qui sont venus et qui sont... qui ont soumis des mémoires, qui
sont venus en consultations particulières. Donc, on comprend qu'il y a le
forum, on va suivre ça de très près, évidemment, le forum est très important,
mais c'est justement les mêmes groupes qui participent au forum qui demandent à
être reconnus de façon explicite dans le projet de loi sur le Fonds bleu. Donc,
je comprends la réponse du ministre, mais je prends le temps aussi de souligner
que ce sont ces mêmes regroupements qui demandent à être reconnus dans le...
par leurs propres recommandations et même des propos d'amendement dans le Fonds
bleu. Donc, voilà.
M. Charette : À
l'inverse, c'est un petit peu ce que je mentionnais tout à l'heure, dès qu'on
rentre trop dans le détail, on crée des exclusions. Si on devait retenir ceci,
les organismes de bassins versants nous demanderaient d'être aussi intégrés
comme tel dans le projet de loi, les différentes instances. Donc, à partir du
moment où on rentre trop dans le détail, on va mécontenter ceux et celles qui
ne sont pas inclus dans cette ventilation-là. Mais je peux vous confirmer que
les municipalités sont non seulement présentes à travers le forum d'action,
mais, au cabinet ou au ministère, il n'y a pas une semaine qu'il y a... où il
n'y a pas de rencontre avec les municipalités, que ce soit la FQM, l'UMQ, les
deux ou, par moment, des municipalités spécifiquement pour parler de leurs
réalités dans le détail. Donc, c'est le cas, là, je peux vous confirmer que
c'est le quotidien et du ministère et du cabinet à ce niveau-là.
Mme McGraw : Merci.
La Présidente (Mme Gendron) :
Y a-t-il d'autres interventions en lien avec l'amendement déposé par la
députée de Notre-Dame-de-Grâce? Donc, je vais procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'amendement de l'article 15.4.45, introduit par l'article 4,
est adopté?
Des voix : Rejeté.
La Présidente (Mme Gendron) :
Rejeté. Donc, revenons maintenant à l'article 15.4.46. Donc, M. le
ministre avait fait la lecture, et j'aimerais savoir s'il y a des interventions
en lien avec cet article. Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci
beaucoup. Alors, dans le mémoire puis la présentation qu'on a eue de la CQDE,
il y a une recommandation afin que... à la fin, là, dans le...
17 h 30 (version révisée)
Mme Zaga Mendez : ...présentation
qu'on a eue du CQDE, il y a une recommandation afin que... à la fin, là, dans
le sixième picot, là... désolée, je vais juste aller voir, quand on parle des
sommes concernant les frais de droits et de redevances liés à l'utilisation, la
gestion de l'eau, qu'on «ajoute l'effet des montants des sanctions
administratives et des amendes pénales qui sont perçues en application du règlement sur les redevances et le règlement
de déclaration, pour que les sommes des amendes pécuniaires soient aussi
versées au Fonds bleu en raison de leur lien direct avec la gestion des
ressources en eau. Alors, je voulais entendre le ministre, qu'est-ce qu'il
pense, son opinion par rapport à cette suggestion de la part de la CQDE.
M. Charette : ...moi, je me
souviens très bien de l'échange, j'ai le document ici. Cependant, il y a une
difficulté à dissocier tous ces revenus-là. Normalement, on se souvient, il y
avait le fonds qui recueillait les sommes pour les compensations sur les milieux
hydriques, par exemple. Ça, ça reste dans le fonds, donc, ça devient des
revenus dédiés à la restauration ou au développement de nouveaux milieux
humides, mais, sinon, si c'est aussi les sanctions administratives pécuniaires
qui seraient versées dans le fonds, un, on enlève du financement pour d'autres
mesures, parce que ça finance d'autres mesures, et c'est difficile de
dissocier, en quelque sorte, les revenus, là, qui pourraient être reçus de
cette façon-là.
Mme Zaga Mendez : Je veux
juste revoir un peu avec M. le ministre, est-ce que, dans d'autres règlements,
on est capable de verser directement des sanctions administratives pécuniaires
à des fonds? C'est plus une question générale : Est-ce que ça se fait?
M. Charette : Avec consentement,
on pourrait passer la parole à notre juriste.
La Présidente (Mme Gendron) : C'est
possible de vous nommer?
M. Delisle (Antoine) : Oui.
Bonjour, tout le monde. Antoine Delisle, légiste. Je peux vérifier rapidement
pour les dispositions, mais, dans le RSPEDE, le règlement sur le système de
plafonnement, on le fait pour le fonds d'électrification. Donc, je peux
vérifier, là, je vais juste aller voir la disposition, mais on le nomme,
précisément, là, que les amendes issues du règlement sur les émissions et sur
le système de plafonnement sont... autant les amendes que les sanctions
administratives pécuniaires sont versées au Fonds d'électrification et de
changements climatiques.
• (17 h 40) •
Mme Zaga Mendez : Merci pour
la réponse puis l'ajout. Je pense que la recommandation du CQDE, c'est en lien
avec une façon de faire qui est courante en écofiscalité, parce que, là, on est
en train de créer un fonds, donc ce n'est pas du financement qui existait déjà,
donc, on crée un fonds et on va ajouter des sanctions pécuniaires puis des
amendes en application dans les règlements, donc la non-conformité, par
exemple, de respect de la tarification, tout le respect de toutes, toutes les
dispositions du règlement. Alors, j'ai... je me demande si le ministre est
ouvert à faire en sorte que le montant des sanctions administratives, comme ça
se fait dans le cadre de notre bourse du carbone, ça s'applique aussi au Fonds
bleu.
M. Charette : ...au niveau
des sanctions administratives, pécuniaires, c'est aussi l'information qu'on
validait, elles sont transférées au fonds de protection de l'environnement.
Donc, on viendrait créer une exception pour les SAP en lien avec l'eau, c'est
là où... Et encore une fois, le Fonds bleu, il est bien pourvu, mais le fruit
de ces SAP là sert à quelque chose, donc si on l'oriente vers autre chose, c'est-à-dire
qu'on déshabille une autre mission, en quelque sorte, qui est assurée par le
ministère, moi... Le fruit des SAP, actuellement, il va au fonds de protection
de l'environnement, qui a sa pertinence, qui a son utilité, et là on a le Fonds
bleu, qui est bien financé, de façon plus intéressante que le fruit des SAP, d'ailleurs,
donc je n'en déshabillerais pas un pour habiller l'autre. Je le dis, là, de
façon simple, mais on se priverait <d'outils....
M. Charette :
...donc
je n'en déshabillerais pas un pour habiller l'autre. Je le dis, là, de façon
simple, mais on se priverait >d'outils, dans le fond, de protection de
l'environnement si on agissait de cette façon-là.
Mme Zaga Mendez : Si je peux
continuer cette discussion, tantôt, on a eu, lorsqu'on parlait des objectifs du
Fonds bleu, quand on parlait du fait qu'on n'aura pas tout de suite tous, tous,
tous les moyens financiers pour financer les différents projets... Là, M. le
ministre, on a une opportunité de voir si c'est possible d'augmenter le
financement du Fonds bleu en injectant les montants des sanctions administratives
et les amendes pénales, comme ça se fait dans d'autres dispositifs. Donc, je
pense que c'est avoir l'opportunité d'augmenter des fonds qui iraient et qui
bénéficieraient au financement de tous les projets dont nous avons discuté tout
à l'heure. Donc, je voulais avoir votre avis là-dessus.
M. Charette : Bien, pour
reprendre les explications, là, qui viennent de m'être fournies, ces
sanctions-là, elles vont au Fonds de protection de l'environnement, qui a son
mandat, qui est aussi très important, mais ce serait difficile de dissocier les
sanctions, les SAP, là, qui sont pour l'eau. Et, si c'est le cas, est-ce que
c'est en lien avec... Est-ce que cette SAP là, elle est en lien directement
avec la préservation de l'eau ou par non-respect d'un certificat d'autorisation
qui est émis à une entreprise x? Donc, c'est là où le calcul serait difficile à
départager, mais, de façon générale, les SAP vont au Fonds de protection de
l'environnement, et le fonds serait pourvu, là, des différentes possibilités de
financement. Mais ce serait un défi, de dissocier, parce que le certificat
d'autorisation qui n'est pas respecté, qui fait l'objet d'une SAP, par
exemple... ça se peut que le certificat d'autorisation ne soit pas en lien du
tout, du tout avec l'eau, mais ça se peut qu'il y ait un impact sur l'eau, d'où
la sanction.
Ça fait que c'est là où ça devient difficile
de dire quel fruit de quelle sanction administrative pécuniaire irait dans le
Fonds bleu et quelle autre irait plutôt dans le fonds de protection de
l'environnement. Donc, c'est plus simple de dire : Les sanctions
administratives pécuniaires vont au fonds de protection de l'environnement, et
le Fonds bleu a ces 10 autres possibilités de financer... de financement, là,
que l'on a présentées il y a quelques instants.
Mme Zaga Mendez : Merci. Je
voulais avoir cette discussion-là dans l'objectif de comprendre comment les
sanctions pécuniaires allaient être gérées, d'ouvrir la porte. Peut-être, on
peut revenir plus tard, mais je vais m'arrêter là pour l'instant. Je ne sais
pas si ma collègue...
La Présidente (Mme Gendron) : Je
laisserais la parole à la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Oui. En ce même
sens, justement, on avait... puis je vais commencer avec... pour poursuivre la
discussion, on avait... pas surprenant, on avait proposé un amendement, mais,
avant de le déposer de façon officielle, on voulait, justement, citer des
juristes, effectivement. C'est le Centre québécois du droit en environnement
qui propose, justement, de façon très détaillée, concrète, un amendement dans
ce sens.
Je vais citer leur mémoire, un extrait qui
dit, bien, justement, que «le Centre québécois du droit en environnement
recommande que ces sommes, lorsque perçues en application du règlement sur les
redevances, du règlement sur les déclarations ou des dispositions pertinentes
de la LQU, y soient versées, s'agissant alors d'omissions ou d'infractions
contrevenant directement à l'objet du fonds, soit, et je cite, la protection,
la restauration, la mise en valeur et la gestion de l'eau. Alors, ces sommes
contribueraient alors à la réparation des préjudices ou frais encourus en ces
matières».
Donc, ça, c'est un extrait du mémoire du
Centre québécois du droit en environnement. Il me semble que ce serait logique
d'inclure les sommes récoltées par les amendes données en infraction à l'eau,
que ce soit mis à la disposition du Fonds bleu, tel que suggéré par le conseil,
puisque les offenses à l'eau peuvent avoir des effets dommageables,
dommageables.
Alors, une question, ce serait : Il y
a une notion indirecte de pollueur-payeur qui est intéressante ici, et
j'aimerais savoir : Qu'en pense le gouvernement? Soit le ministre ou, avec
notre consentement, un juriste ou un expert, la...
M. Charette : ...c'est
essentiellement ce que je <mentionnais...
Mme McGraw :
...ou,
avec notre consentement, un juriste ou un expert, la...
M. Charette :
...c'est
essentiellement ce que je >mentionnais, et je vais essayer de
simplifier, simplifier encore davantage mon propos. Actuellement, toutes les
sanctions administratives pécuniaires vont au fonds de protection de
l'environnement. Si on devait faire un départage, administrativement parlant,
on se complique la vie. Actuellement, on ne se pose pas la question, ça va au fonds
de protection, et le mandat de ce fonds-là est aussi très, très précieux. Donc,
moi, je ne voudrais pas alourdir la mécanique administrative. Le Fonds bleu est
bien constitué, avec 10 possibilités de revenus différents, donc misons sur ces
10 possibilités là. Et sans dire que le fonds de protection est marginal, je
peux vous dire qu'avec 500 millions, sinon 650 millions, à terme,
c'est bien, bien davantage, ce que les quelques SAP réellement propres à l'eau
pourraient rapporter. Ça deviendrait marginal, mais pour un souci administratif
qui serait disproportionné.
Mme McGraw : Juste pour mieux
comprendre le point du ministre, je ne sais pas si la liste des types de
revenus est publique, si c'est le cas, est-ce que c'est possible de déposer au
Greffier, pour qu'on puisse mieux comprendre, la liste, la liste de type de
revenus? Parce que, là, vous... le ministre fait référence... et on n'a pas
cette information-là, je ne sais pas si c'est public. Est-ce que c'est possible
de l'obtenir?
M. Charette : ...de
protection de l'environnement ou pour ce qui est du Fonds bleu?
Mme McGraw : Protection en environnement.
Bien, les deux, effectivement.
M. Charette : Bien, en fait,
le Fonds bleu, on l'a dans l'article 15.4.46, ce sont ces 10 éléments là, mais,
oui, on pourrait déposer au secrétariat ce qui constitue le fonds de protection
de l'environnement, là, pour partager l'information. C'est public, donc il n'y
a pas de secret là.
La Présidente (Mme Gendron) : Donc,
vous vous engagez à remettre le document au secrétariat? Merci.
M. Charette : Juste une
petite suspension pour être sûr qu'on a la même...
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Je suspends les travaux quelques secondes.
(Suspension de la séance à 17 h 49)
(Reprise à 17 h 51)
La Présidente (Mme Gendron) : Nous
reprenons donc nos travaux. Donc, nous étions à la question de la députée de
Notre-Dame-de-Grâce pour le document.
Mme McGraw : Si je comprends
bien... Suite à la discussion informelle, une question, peut-être, pour le
gouvernement, pour le ministre, c'est par curiosité : Est-ce que le
ministre serait ouvert à donner des sommes pour des projets de restauration
proportionnellement aux endroits où il y a davantage d'infractions commises?
M. Charette : Que cette
portion-là soit versée au Fonds bleu plutôt qu'au fonds de protection de
l'environnement?
Mme McGraw : C'est ça.
M. Charette : Comme je le
mentionnais tout à l'heure, ça deviendrait, d'un point de vue administratif,
extrêmement complexe. Actuellement, on ne se pose pas la question. Il y a une
sanction administrative pécuniaire, les fonds sont versés au fonds de
protection, mais, si on devait analyser chacune des sanctions ensuite, c'est
déterminé... ce serait à déterminer pourquoi l'infraction a été commise. Si
c'est une infraction sur un certificat d'autorisation, qui n'est pas en lien
avec l'eau directement mais qui a une incidence sur l'eau, c'est un départage,
on ne s'aide pas, pour des sommes qui sont... somme toute, je ne dirais pas
marginales, parce que tous les montants sont appréciables, là, compte tenu du
mandat de cet autre fonds-là, mais la plus-value, elle ne serait pas
conséquente, là, ce serait disproportionné, comme effort, versus ce que ça
pourrait générer comme revenu réel. Moi, j'aime mieux compter sur ces
10 sources là, et, de ces 10 sources là, on sait qu'il y en a deux
principales, les redevances, avec les crédits budgétaires, là, directement.
Mme McGraw : Donc, Mme la
Présidente, si je comprends bien, donc... Pour nous, la question des
redevances, éventuellement, on espère une tarification dynamique, et toute
cette question-là qu'on espère va y avoir un mécanisme, une étude pour revenir
ensuite en commission parlementaire, ça va devenir encore plus important. Si on
va miser là-dessus, tout cet aspect-là de redevances devient encore plus
important. Donc, je souligne ce point-là.
M. Charette : Et la bonne
nouvelle concernant les redevances... La consultation a pris fin hier, donc à
partir du moment où le projet de loi est adopté, on pourra édicter rapidement
ces règlements-là. Et les modalités de redevances, on s'en souvient, elles sont
dans les projets de règlement et non pas dans le projet de loi lui-même, mais,
pour faciliter l'adoption du projet de loi, on avait convenu dès le départ de
rendre public le projet de règlement. Parce que, dans les faits, bien souvent,
la séquence, c'est qu'on adopte un projet de loi et les projets de loi qui...
les projets de règlement qui en découlent sont présentés souvent plusieurs mois
après, sinon un an, sinon deux ans après. Là, on ne voulait pas perdre ce
temps-là, on voulait maximiser le temps à notre disposition, donc les projets
de règlement sont tout de suite allés en consultation. Nous, notre souhait, ce
serait que la hausse des redevances entre en vigueur dès le 1er janvier 2024,
et c'est la raison pour laquelle on ne pouvait pas se permettre de déposer les
projets de règlements un an ou deux après l'adoption, là, du projet de loi
n° 20.
Mme McGraw : ...bien
apprécié, mais, justement, on va suivre, en tout cas, on va avoir une
discussion, je pense, plus tard sur les redevances parce que, justement... parce
qu'on va miser sur, par défaut, la loi qui existe déjà, les 10 sources, et
ce qui est vraiment unique pour le Fonds bleu, ce sont ces redevances. Donc, on
espère y revenir plus tard dans la discussion.
La Présidente (Mme Gendron) : ...je
vais maintenant laisser la parole à la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci. Je
veux juste revenir sur la discussion qu'on avait tout à l'heure, peut-être,
pour clore le sujet, c'est vraiment une question de compréhension. Tout à
l'heure, quand j'ai posé la question : Est-ce qu'on... est-ce que ça se
fait de rediriger des sanctions administratives, des amendes pénales perçues
dans le règlement à des fonds dédiés? La réponse qu'on nous a dite, c'est oui,
dans le cadre de... du système québécois de plafonnement et d'échange, ceci est
permis. Et, si je me trompe, vous me corrigerez, M. le ministre, les règlements
pour lesquels... dans lesquels on va extraire des sanctions pécuniaires et
refinancer le CQDE, ça, c'est des règlements de la LQE, n'est-ce pas?
M. Charette : Les sanctions
administratives pécuniaires qui alimentent le fonds de protection sur
l'environnement sont tributaires, oui, de la LQE, essentiellement, et...
Mme Zaga Mendez : Mais dans
le cadre... Parce que tout à l'heure, la réponse à la question ce n'était pas
le fonds de protection de l'environnement. La réponse que moi, j'ai eue, puis
peut-être que j'ai mal mal compris, c'était que, dans le cadre de la SQDE...
SPEDE, pardon, le SPEDE, excusez-moi, dans le cadre du SPEDE, on est capable de
<rediriger...
Mme Zaga Mendez :
...mal
compris, c'était que, dans le cadre de la SQDE... SPEDE, pardon, le SPEDE,
excusez-moi, dans le cadre du SPEDE, on est capable de >rediriger au
SPEDE ou au fonds de protection de l'environnement. Je veux juste savoir, parce
que la réponse que j'ai eue, peut-être que je l'ai mal comprise. Je veux
juste...
M. Charette : ...on avait
précisé, tout à l'heure, que c'était l'exception. Les autres sanctions
administratives pécuniaires vont au fonds de protection de l'environnement.
Mme Zaga Mendez : O.K. Alors,
comment, dans le cadre de cette exception-là, on est capable de séparer les
fonds qui s'en vont par sanctions pécuniaires? C'est vraiment une question
d'application, et... ce ne serait pas possible de le faire.
M. Charette : Ce n'est pas la
même nature d'infractions. Le SPEDE, c'est un système en soi, qui est autonome
en soi, donc une infraction au SPEDE, elle est plus facilement identifiable, et
les revenus de ces infractions potentielles là sont plus facilement dissociables
d'une variété de lois et règlements qui peuvent donner lieu à des sanctions
administratives pécuniaires.
Mme Zaga Mendez : O.K. C'est
bon pour moi.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Avez-vous d'autres interventions? Est-ce que vous préférez qu'on suspende?
Avez-vous d'autres interventions, Mme la députée?
Mme McGraw : À ce sujet?
La Présidente (Mme Gendron) : En
fait, pour l'article 15.4.46 introduit par l'article... Vous n'avez pas
d'autre... Parfait.
Mme Zaga Mendez : ...proposer
un amendement, suite à la discussion avec le gouvernement.
La Présidente (Mme Gendron) : Sans
problème.
Compte tenu de l'heure, est-ce que... bon,
je vais ajourner les travaux... pardon, je vais suspendre les travaux, et puis
on se revoit plus tard. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 58)
19 h 30 (version révisée)
(Reprise à 19 h 33)
La Présidente (Mme Gendron) : Bonsoir.
Donc, la Commission des transports et de l'environnement reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 20, Loi instituant
le Fonds bleu et modifiant d'autres dispositions.
Lors de la suspension de nos travaux, cet
après-midi, nous avions terminé l'étude de l'article 15.4.46 introduit par
l'article 4.
Donc, je crois, M. le ministre, que vous
auriez peut-être des interventions.
M. Charette : Et surtout un
amendement à présenter, Mme la Présidente. Voilà, voilà, amendement qui est
déjà disponible via le secrétariat, et j'en ferais la lecture à ce moment-ci.
Donc : Insérer, après l'article 15.4.46...
La Présidente (Mme Gendron) : Pardonnez-moi,
M. le ministre. J'aimerais d'abord avoir un consentement, puisqu'il y a deux
articles qui seront traités dans l'amendement. Est-ce qu'il y a consentement de
traiter les deux articles dans le même amendement?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, je peux vous suggérer peut-être de faire un des deux... bien, le point 1
d'abord et le point 2 par la suite.
M. Charette : Parfait.Excellent.
Donc : Insérer, après l'article 15.4.46 de la Loi sur le ministère du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, proposé par l'article 4
du projet de loi, les suivants :
«15.4.46.1. Un ministre ou un organisme
public partie à une entente conclue avec le ministre responsable de
l'application de la présente loi en vertu de l'article 15.4.46.2 ou qu'il
s'est vu confier un mandat par ce dernier en vertu de ce même article peut
porter au débit du fonds les sommes prévues par cette entente ou ce mandat, le
cas échéant.
«Les prévisions de dépenses et
d'investissements pour lesquels chaque ministre ou organisme public peut porter
des sommes au débit du fonds doivent distinctement figurer dans les prévisions
du fonds présentées au budget des fonds spéciaux prévu à l'article 47 de
la Loi sur l'administration financière
«Ces prévisions doivent également figurer
dans les prévisions propres à chaque ministre, autre que le ministre du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, le cas échéant.»
Donc, c'est le premier. Je fais la lecture
du deuxième également?
La Présidente (Mme Gendron) : Si
vous n'avez pas de commentaire, oui.
M. Charette : En fait, je
pourrai résumer les deux par la suite.
La Présidente (Mme Gendron) : Sans
problème.
M. Charette : 15.4.46.2 :
«Lorsque les activités d'un ministère ou d'un organisme public permettent la
mise en oeuvre de mesures pouvant être financées par le fonds conformément à l'article 15.4.44,
le ministre responsable de l'application de la présente loi peut conclure une
entente avec le ministre responsable de ce ministère ou avec cet organisme afin
de lui permettre de porter au débit du fonds les sommes pourvoyant à ces
mesures.
«Le ministre responsable de l'application
de la présente loi peut également confier à un ministre ou à un organisme
public un mandat afin qu'il mette en oeuvre, selon ce que le mandat indique,
des mesures visant la protection, la restauration, la mise en valeur et la
gestion de l'eau dans un domaine relevant de ses attributions. Il peut
également, dans le cadre de ce mandat, permettre à cet autre ministre ou à cet
organisme de porter au débit du fonds les sommes pourvoyant à de telles
mesures.
«Toute entente et tout mandat doivent être
rendus publics et préciser le montant qui pourra être porté au début du… débit
du fonds, pour les années financières pendant lesquelles l'entente ou le mandat
sera applicable. Dans le cas d'une entente, celle-ci doit préciser les mesures
qui pourront être financées au moyen de ces… au moyen, pardon de ces mesures et
la répartition de celles-ci entre chacune de ces mesures, ou laisser au <ministre…
M. Charette :
...de
ces mesures et la répartition de celles-ci entre chacune de ces mesures, ou
laisser au >ministre ou à l'organisme public qui est partie… qui y est partie,
voilà, le soin de répartir le financement entre ces mesures de la manière la
plus efficiente. Les frais d'administration pouvant être débités du fonds en
vertu d'une telle entente ou d'un tel mandat doivent être approuvés par le
ministre responsable de l'application de la présente loi.
«Le ministre ou l'organisme public
concerné est responsable de la mise en oeuvre des mesures pour lesquelles il
porte des sommes au débit du fonds ainsi que de l'atteinte des objectifs visés
en protection, la restauration, la mise en valeur et la gestion de l'eau.»
La Présidente (Mme Gendron) : Si
je peux me permettre, simplement placer votre micro plus en... Oui, parfait.
Merci beaucoup.
M. Charette : Comme ceci?
Voilà. C'est gentil. Et le commentaire. Cet amendement introduit deux articles
afin de permettre à d'autres ministres ou organismes que le ministre de
l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et
des Parcs de porter au débit du Fonds bleu des sommes, dans la mesure où cela
se fait conformément avec une entente conclue entre le ministre de
l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et
des Parcs et cet autre ministre ou organisme public.
La Présidente (Mme Gendron) : Je
suggère que les interventions d'abord soient sur le point 1 si vous avez
des interventions. Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci
beaucoup. J'aimerais que le ministre nous donne des exemples pour mieux
comprendre l'application de ces nouveaux... cet ajout à l'article 4. Donc,
ce que je comprends d'un «organisme public tel que reconnu par la Loi sur
l'administration financière»… Donc, la liste des organismes publics, est-ce que
ça... Est-ce que vous pouvez juste donner un exemple de comment ce serait
appliqué, pour commencer?
M. Charette : Bonne question.
Et ça fait suite un petit peu à la discussion qu'on a eue avant la pause. Pour,
par exemple, le secrétariat aux relations avec les Premières Nations et les
Inuit, si jamais on voulait développer avec le secrétariat un volet qui serait
propre aux communautés autochtones et inuites, il y a un transfert de sommes
qui pourrait se faire vers le secrétariat qui administrerait ces sommes-là,
dans le respect, naturellement, des objectifs du Fonds bleu. Donc, une entente,
il y a des... il y a une convention qui serait convenue pour être bien certain
du respect, mais c'est sans doute l'exemple le plus concret et en lien avec
notre échange, là, un petit peu plus tôt en fin d'après-midi.
La Présidente (Mme Gendron) : Avez-vous
d'autres interventions?
Mme Zaga Mendez : Oui, bien
sûr qu'on... Je me questionne. En fait, quand il y a certains cas, comme celui
qu'il vient, le ministre, d'expliquer, pour lesquels on va être d'accord… mais
peut être qu'il va y avoir des cas dans lesquels on peut l'être moins. Donc,
j'essaie de comprendre ici quels vont être les critères qui vont guider ce type
de transfert.
• (19 h 40) •
M. Charette : On mentionnait,
tout à l'heure, à l'article... c'était le 4. Dans un premier temps, le 15.4.44,
ça continue à être notre référence, donc les quatre orientations devront être
respectées, mais, dans certains cas, l'application ou le programme qui va en
découler ne sera pas administré par le ministère de l'Environnement.
Je donnais l'exemple du secrétariat pour
les relations avec les Premières Nations. Je pourrais vous parler aussi, par
exemple, des Affaires municipales. On sait qu'il y a un défi pour les
installations personnelles qui gèrent les matières résiduelles... pas les
matières résiduelles, mais les rejets au niveau des fosses septiques. Donc, il
pourrait y avoir un programme d'aide de financement qui, lui, serait financé
par le ministère des Affaires municipales, qui a l'habitude de transiger avec
les municipalités bien plus que le ministère de l'Environnement. Donc, c'est le
genre d'exemples qui peuvent être retenus ou évoqués, mais, dans chacun des
cas, qu'il y ait transfert ou pas, ce sont les quatre principes du 15.4.44 qui
vont s'appliquer. Donc, même s'il y a un transfert de fonds, l'organisme qui
recevrait ces fonds-là ou le ministère qui recevrait ces fonds-là ne pourrait
pas faire n'importe quoi, il devrait… il devra se coller, là, sur les
orientations du Fonds bleu.
Mme Zaga Mendez : J'ai d'autres
questions, mais je veux juste voir si ma collègue a des questions par rapport à
l'amendement.
Mme McGraw : Oui, j'ai des
questions.
La Présidente (Mme Gendron) : Oui,
allez-y, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : …merci, Mme la Présidente.
Alors, évidemment, ce sont des amendements importants. On voudrait prendre un
peu de notre <temps...
Mme McGraw :
...Présidente.
Alors, évidemment, ce sont des amendements importants. On voudrait prendre un
peu de notre >temps pour bien comprendre. Donc, c'est un peu dans le
même sens : Est-ce que le ministre pourrait... Si je comprends bien,
est-ce que ces amendements-là, c'est dans le sens de pouvoir faire en sorte que
les autres ministères puissent déposer des sommes... disposer, pardon, pas
déposer, disposer des sommes du fonds? C'est vraiment... je veux juste
comprendre, de prendre le temps de vraiment bien clarifier. Disposer du fonds...
M. Charette : Il y a des
ministères à clientèle, qu'on peut appeler, comme le ministère des Affaires...
Mme McGraw : Par exemple?
M. Charette : Le ministère
des Affaires municipales est nettement plus agile et a l'expertise pour
transiger avec les municipalités. On a entendu l'UMQ, la FQM qui demandaient
des sommes ou une portion importante du Fonds bleu. Moi, je leur ai dit :
Ça ne pourra pas être majoritairement à l'UMQ ou à la FQM, mais, oui, il y a
des projets qui seront présents pour appuyer les municipalités. Et, si ça prend
la forme d'un programme de financement, le ministère des Affaires municipales
est nettement plus agile et a l'expérience pour transiger avec les
municipalités, bien plus que le ministère de l'Environnement.
Donc, c'est dans cette perspective-là, mais,
comme je le mentionnais à notre collègue de Verdun, peu importe que ce soit le
ministère de l'Environnement qui gère le programme ou la dépense, ou un autre,
ce sont les mêmes principes qui devront s'appliquer et avec le même suivi, la
même reddition de comptes aussi, que ce soit un ministère ou un organisme qui
se verrait mandaté, là, pour gérer le programme en question.
Mme McGraw : Dans le projet
de loi... bien, dans l'amendement, vous… on parle de «ministère responsable de
l'application de la loi», on parle de «ministère responsable du Développement
durable», on parle du «ministère de l'Environnement». Est-ce que c'est par
exprès qu'on nomme le même ministre avec... J'imagine que c'est par exprès.
Est-ce que vous pouvez élaborer là-dessus?
M. Charette : En fait, si
c'est par exprès, ce n'est certainement pas pour confondre les gens. C'est que
le nom du ministère, au fil des ans, dans l'appellation courante, a changé,
mais, au niveau légal, ça demeure... ça demeure encore, là, le ministère...
Une voix : ...
M. Charette : ...exact, et
des Parcs. Alors que, dans ce mandat-ci, la responsabilité qui m'a été confiée
inclut Faune et Parcs, on ne lit pas le titre Faune dans la définition, dans le
nom légal. Au dernier mandat, je n'avais pas les Parcs, et, malgré tout, la
définition légale faisait référence aux Parcs. Donc, oui, il y a une distribution
des responsabilités qui peut être différente d'un mandat à l'autre, mais le nom
légal reste celui... Donc, il n'y a pas… il n'y a pas de volonté de confondre
qui que ce soit, mais c'est vrai que ça peut être... ça peut être mélangeant.
Mme McGraw : Puis je
comprends que ça a évolué, justement, dans nos titres à nous, en tout cas, je
parle pour moi-même, ça a évolué aussi parce que... justement pour faire...
M. Charette : Exact, exact.
Mme McGraw : Mais je me
demande, et ce serait... ce n'est pas un amendement nécessairement, mais c'est
une observation de… est-ce qu'on pourrait peut-être parler plutôt du ministre
qui est responsable de l'application de la présente loi? En tout cas, je vous
dis ça comme, parce que sinon ça...
M. Charette : Mais on le
mentionne à certains endroits.
Mme McGraw : Bien oui, c'est
mentionné, puis justement je me demande : Est-ce que ce serait juste de
parler de... Ça fait qu'avec l'évolution qui pourrait peut-être se
poursuivre...
M. Charette : Mais bien
honnêtement...
Mme McGraw : En tout cas, ce
n'est pas... c'est juste... c'est une question, mais...
M. Charette : Il y a
réellement une continuité législative sur le nom du ministère. Donc, si ça peut
être confondant pour les gens qui nous écoutent, dans l'interprétation de la
loi, c'est très clair, là, que ça se réfère... que ça réfère au ministère de
l'Environnement. Et, oui, au fil des années, les responsabilités des titulaires
ont changé, mais le nom lui-même du ministère n'a pas toujours évolué au
même... au même moment.
Mme McGraw : Mais c'est quand
même... Si je comprends… si je comprends bien le contexte pour l'amendement,
c'est justement pour que le ministre ou la ministre qui est responsable de
l'application de cette loi...
M. Charette : Exact.
Mme McGraw : C'est
justement... Donc, pour moi, c'est ça qui serait... qui n'évoluerait pas avec
les dossiers. En tout cas, c'est du feedback que je donne, mais j'ai une
question peut-être plus en profondeur. Alors, juste pour bien clarifier, parce
qu'on va... Comme je dis, c'est quand même des amendements importants. Donc,
derrière tout ça, quelles sont les intentions pratiques? Est-ce que vous pouvez
juste peut-être nous donner d'autres exemples?
M. Charette : L'intention
première est d'être plus agile et plus efficace. Les deux exemples que je
donnais semblent des applications très concrètes et très probables. On parlait,
tout à <l'heure...
M. Charette :
…efficace.
Les deux exemples que je donnais semblent des applications très concrètes et
très probables. On parlait, tout à >l'heure, d'appuyer les communautés
autochtones, là, dans leurs… dans leurs initiatives pour protéger l'eau. Si ça
devait se confirmer, c'est notre souhait, c'est vraisemblablement à travers un
transfert de fonds vers le secrétariat, qui, lui, est en lien constant avec les
différentes communautés et nations. Si c'est un projet qui bénéficierait
davantage aux municipalités, puis on les entendues, elles ont des attentes
importantes à ce niveau-là, c'est vraisemblablement le ministère des Affaires
municipales qui se verrait octroyer les sommes, mais, encore une fois,
j'insiste pour dire : Tout ça dans le respect des orientations du Fonds bleu,
qui sont précisées, là, à l'article 15.4.44.
La Présidente (Mme Gendron) : Merci.
Donc, j'aurais une intervention au niveau de la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Oui. Je
vais poser certaines questions, parce que j'aimerais ça des études de cas plus
concrets pour comprendre l'implication. Alors, on a différents programmes au
sein de… que ce soit le ministère de l'Économie, ministère de Ressources
naturelles, ministère des Forêts, qui financent puis accompagnent des
entreprises. Est-ce qu'en permettant le transfert de fonds du Fonds bleu à... Je
vais prendre le ministère de l'Économie, on peut prendre le ministère des
Ressources naturelles comme exemple, est-ce que ça permettrait de jumeler, par
exemple, des subventions qui sont données par le ministère des Ressources
naturelles, avec des ajouts du Fonds bleu, à des minières, à des pâtes et
papiers, des grandes entreprises, qu'on a rencontrées ici, qui veulent réduire
leur consommation d'eau?
• (19 h 50) •
M. Charette : On l'a… bien,
c'est-à-dire, pour ce qui est de l'appui aux grands consommateurs d'eau, on a
un article un petit peu plus loin qui nous permettra d'aborder la question.
Mais comment illustrer ceci? Je pense que le meilleur exemple, ça pourrait être
le Fonds d'électrification et des changements climatiques. C'est le ministère
de l'Environnement qui est responsable de la gestion du fonds, c'est lui qui
doit rendre des comptes, notamment à la Vérificatrice générale, mais vous
remarquerez que la plupart des sommes sont transférées vers d'autres
ministères. Donc, même si le transfert est fait vers d'autres ministères, c'est
le ministère de l'Environnement qui demeure responsable du Fonds
d'électrification et des changements climatiques, puis ce serait exactement la
même chose avec le Fonds bleu.
Et, oui, dans certains cas, la
contribution du FECC pour les changements climatiques, elle est… elle est… elle
est bonifiée par une contribution à même les crédits des autres ministères.
Donc, c'est la même chose. Si, par exemple, au niveau des affaires... bien, au
niveau des relations avec les Premières Nations, s'il y a un transfert qui est
fait pour supporter des initiatives en particulier, il n'est pas dit, et ça
n'empêcherait pas le secrétariat de lui-même ajouter des fonds à cette
contribution-là à même ses crédits budgétaires. Donc, un n'empêche pas l'autre,
mais l'exemple du Fonds d'électrification, là, est sans doute celui qui peut
nous rassurer sur la responsabilité que maintient le ministère de
l'Environnement à travers tout ça. Même si les sommes sont transférées, c'est
le ministère de l'Environnement, là, qui s'assure du respect des orientations,
là, qui ont été retenues.
Mme Zaga Mendez : J'ai une
question complémentaire, parce qu'on est toujours dans la compréhension de l'application,
là, puis je pense qu'on pourrait aller mettre toutes les études de cas de tous
les ministères devant nous puis voir la spécificité. Ça fait que je vais aller
dans le général. J'ai une inquiétude par rapport à la gouvernance du fonds.
Tout à l'heure, on nous disait que c'est lors du forum des acteurs sur l'eau
qu'on discute des orientations. On nous a rassurés en disant que, qu'est-ce
qu'on vote par rapport... les quatre points, là, des orientations qui vont être
là, que ce soit en gouvernance, en conservation, l'implication du comment ça va
être utilisé, le Fonds bleu, c'est en discussion directe avec les acteurs, mais
ça, ça se fait, d'un côté.
Est-ce que, de l'autre côté, permettre de
tels transferts... mais on peut... en question, le travail, la... des
gouvernances puis des concertations qui est déjà faite avec les acteurs En
d'autres mots, est-ce que... Combien qu'on va transférer ailleurs? Et combien
qu'on va donner aux groupes qui, en ce moment, sont consultés? Il y a une
question d'équité. Il y a une limite, on a 500 millions qui sont
attribués. Je veux juste mieux comprendre, en termes de gouvernance, c'est
quoi, les implications de ce transfert-là par rapport à qu'est-ce qui est en
train de se faire, en ce moment, avec les groupes.
M. Charette : Au niveau de la
responsabilité, le ministère de l'Environnement sera <toujours...
Mme Zaga Mendez :
...qui
est en train de se faire, en ce moment, avec les groupes.
M. Charette :
Au
niveau de la responsabilité, le ministère de l'Environnement sera >toujours
le premier responsable du Fonds bleu et de la reddition de comptes qui en… qui
en découle. Cependant, c'est une question d'agilité. J'ai parlé des Affaires
municipales, j'ai parlé du secrétariat pour les relations avec les Premières
Nations, je pourrais parler du MAPAQ. Je pourrais parler de d'autres ministères
qui auront certainement la possibilité de contribuer à cet objectif ultime de
protéger notre eau, mais c'est des orientations qui seront d'abord proposées
par le forum d'action. Donc, on ne pourra pas partir tout seul de notre côté
puis dire : On finance ceci, alors qu'on a les grands responsables de
l'eau au Québec qui ne nous auraient pas recommandé telle ou telle action. Donc,
on ne s'éloignera pas de ces recommandations-là.
Et ultimement, pour la gouvernance, on va
le voir un petit peu plus tard, c'est la Vérificatrice générale qui aura aussi
un rôle de vérification pour s'assurer que tout ça est bien géré, selon les
principes qui ont été… qui ont été déterminés au départ, mais qui aussi vont
garantir l'atteinte des objectifs qu'on s'est fixés.
Mme Zaga Mendez : Je ne sais
pas si ma collègue a d'autres questions.
Des voix : …
La Présidente (Mme Gendron) : Vous
pouvez poursuivre.
Mme Zaga Mendez : Je vais
continuer. Donc, vous me rassurez en disant déjà que les orientations, en
termes de l'utilisation des fonds, vont continuer à venir puis provenir du
forum. Quand on crée ce type de mécanisme, je veux juste comprendre toutes les
implications. C'est d'être rassuré sur le fait que les fonds, qu'on est en
train de voter, bien, la… vont financer les objectifs principaux et qu'ils ne
vont pas être détournés ou jumelés avec d'autres objectifs, qui...
Puis, vous le savez, M. le ministre, les
autres ministères ont d'autres objectifs que la protection de l'environnement.
La protection de l'environnement, la protection de la ressource de l'eau est la
compétence du ministère de l'Environnement. Donc, comment on s'assure que cette
compétence-là, cette mission-là qu'on a au sein du ministère… que vous avez au
sein du ministère de l'Environnement, elle reste intacte, elle ne se jumelle
pas avec d'autres objectifs qui sont propres aux autres ministères?
M. Charette : Je comprends le
questionnement, mais, si on regarde l'amendement lui-même, toutes ces
ententes-là et tout mandat seront rendus publics. Donc, ça ne se fera pas… ça
ne se fera pas derrière des portes closes, et la reddition de comptes sera
aussi publique. Et ultimement c'est le ministère de l'Environnement qui sera le
répondant de la gestion du Fonds bleu, mais, peu importe si l'initiative est
financée par le ministère de l'Environnement ou pas… Comme je le mentionnais
tout à l'heure au premier article... c'est-à-dire au premier alinéa de cet
article-là, on est venu préciser les quatre orientations. Donc, que ce soit
géré par le ministère de l'Environnement ou le ministère... on a évoqué
Affaires municipales, on a évoqué l'UPA, on a évoqué le secrétariat aux
relations avec les Premières Nations, les objectifs demeureront les mêmes.
Mais, je pense, pour rassurer les gens qui
peuvent s'en inquiéter, le meilleur, meilleur exemple, c'est le Fonds
d'électrification et des changements climatiques. Dans les faits, il y a pour
près de 3 milliards en transport, dans le… dans le dernier PMO qui a été
présenté dans les derniers jours. Le ministère de l'Environnement, depuis qu'il
a la transition énergétique, va en gérer une partie à travers Roulez vert, mais
avant c'était financé par le MERN, bien que c'était le ministère de
l'Environnement qui était le responsable. Tout ce qui est, par exemple,
l'autobus urbain, tout ce qui est autobus scolaires, électriques, c'est des
sommes qui sont transférées au ministère des Transports, qui se doit de
respecter les conditions que le ministère de l'Environnement a pu… a pu
édicter.
Et, bien honnêtement, le ministère des
Transports a l'expertise bien plus que le ministère de l'Environnement pour
gérer la question des autobus scolaires ou des autobus urbains. Et, à l'époque,
quand c'était le MERN qui avait la transition énergétique, bien, le MERN était
bien mieux placé que le ministère de l'Environnement pour gérer Roulez vert,
mais ça demeure le ministère de l'Environnement qui est responsable du Fonds
d'électrification et des changements climatiques.
Mme Zaga Mendez : Parfait.
Merci. Je remercie pour la réponse. Je ne sais pas si vous avez d'autres…
La Présidente (Mme Gendron) : Avez-vous
d'autres interventions? Oui.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Donc, si je comprends bien, le gouvernement a rédigé le <projet
...
La Présidente (Mme Gendron) :
…d'autres
interventions? Oui.
Mme McGraw :
Merci,
Mme la Présidente. Donc, si je comprends bien, le gouvernement a rédigé le >projet
de loi, alors on arrive avec des amendements, peut-être même des améliorations.
Donc, pour moi, la question c'est : Qu'est-ce qui a changé? Est-ce que c'est
les consultations particulières? Est-ce que c'est des leçons apprises?
Qu'est-ce qui a changé qui a fait en sorte que le gouvernement arrive avec cet
amendement pendant l'étude détaillée?
M. Charette : C'est le but de
l'étude détaillée, de bonifier un projet de loi, que ce soit à travers les
contributions de l'opposition, que ce soit à travers les contributions du
gouvernement, mais, oui, les consultations sont toujours très utiles à ce
niveau-là. Nos échanges entre nous sont utiles aussi, donc c'est normal que
l'on puisse présenter des amendements à ce moment-ci. Et, comme je l'ai fait
pour les précédents projets de loi, j'essaie autant que possible de présenter
les amendements en début d'étude détaillée pour qu'on puisse en prendre la mesure
réellement puis faciliter la compréhension, là, de chacun de ces
amendements-là.
Mme McGraw : …je trouve que
ça reflète, moi, mon background est en éducation, je trouve toujours bon quand
les individus puis les organismes apprennent, c'est toujours une bonne chose,
ça fait que, pour moi, c'est une bonne chose. Apprendre, c'est s'améliorer. Par
contre, je n'ai pas entendu des propositions dans cette direction, pendant les
consultations, donc, mais je ne dis pas que c'est une mauvaise chose, je veux
juste mieux comprendre. C'est quand même assez... puis peut-être que ça va être
la même question qui va revenir avec chaque amendement. Est-ce qu'il y a
d'autres choses à ajouter au niveau des...
M. Charette : Bien, c'est-à-dire,
formulé comme tel, il n'y a pas de groupes qui en ont parlé, mais on se
souvient des revendications des groupes. Je reviens au niveau des Affaires
municipales, UMQ, FQM ont de très, très grandes attentes à l'égard du Fonds
bleu. Elles seraient les premières déçues si elles ne pouvaient pas en
bénéficier. Et qui, quel ministère a l'habitude de transiger et de signer des
conventions avec les municipalités? C'est le ministère des Affaires
municipales. Donc, c'est uniquement une question d'agilité. C'est une question…
une question également d'efficacité, mais c'est pour répondre à des attentes,
là, qui sont… qui sont élevées, là, de la part de plusieurs groupes.
• (20 heures) •
Mme McGraw : Parfait. Alors,
juste pour peut-être conclure mes questions, c'est... puis pour ne pas trop
répéter, mais je trouve que le fait qu'on parle du même ministre avec d'autres,
de plusieurs titres, ça pourrait porter à confusion. Je comprends que ce n'est
pas l'intention, mais c'est très... Je suis désolée de l'anglicisme, mais c'est
très «inside baseball» et ça pourrait porter à confusion. Donc, je ne sais pas
s'il serait, le ministre qui est responsable du projet de loi... mais à moins
qu'il y ait une raison particulière pour souligner un titre ou une partie du
titre. Si c'est le cas, c'est parfait, mais, selon… pour moi, ça porte à
confusion. Puis, pour les gens qui ne suivent pas de très près l'évolution du
ministère, avec les titres et les agencements, ça pourrait être... En tout cas,
je ne pense pas que ce soit… le but, c'est... pardon, encore l'anglicisme, à… on
dirait que c'est un «friendly amendment», mais... À moins qu'il y ait une
raison que je ne comprends pas, je choisirais un seul titre.
M. Charette : Je comprends,
mais ce qu'on vient faire, là, on vient préciser de quel ministère il s'agit.
Et ce ministère-là a un nom qui est inscrit dans une loi, donc on est obligé de
maintenir le nom qui est en vigueur. Et, par la suite, on dit, à quelques
endroits : «Le ministre responsable de l'application de la présente loi».
Donc, le nom du ministère, on l'évoque une fois et ensuite on fait référence au
ministre responsable de l'application de la loi.
Mais, bien honnêtement, les
responsabilités changent à ce point fréquemment. Ce n'est pas à tous les ans,
mais, quand même, c'est assez fréquemment. On ne change pas le nom du ministère
à chacune des fois où les responsabilités sont distribuées différemment, mais,
je le concède, si vous venez me visiter, ce serait un plaisir de vous recevoir
au cabinet de Montréal. C'est le nom sur la fiche, le nom légal du ministère,
alors que ça ne correspond pas au découpage de responsabilités exact du présent
mandat, mais c'est un… c'est un nom qui est institué, là, de par… de par nos
textes légaux.
Mme McGraw : Vous avez
raison. Je remarque que, dans les commentaires, on parle de... c'est le titre courant,
mais, dans l'article même, c'est un titre, et ensuite le ministre responsable.
Donc, je me… viens de me faire corriger…
20 h (version révisée)
Mme McGraw : ...de courant,
mais, dans l'article même, c'est un titre, et ensuite le ministre responsable.
Donc, je me... viens de me faire corriger. Ça, ça aurait été un amendement
amical, mais je le retire parce que vous avez bien... vous avez bien expliqué.
Merci.
La Présidente (Mme Gendron) :
Est-ce qu'il y aurait d'autres interventions? Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Oui.
Pour revenir sur la question de gouvernance, je comprends qu'il va avoir une
entente publique qui va préciser autant les montants qui pourraient être portés
autant que les types de mesures, si j'ai compris, les principes, les mesures
ainsi que les sommes de répartition. M. le ministre, la crainte que j'aie, là,
c'est parce que... En lisant l'amendement j'ai pensé au Fonds vert puis les
multiples critiques qu'il y a eu envers le Fonds vert. Je pense qu'on est d'accord
qu'on ne veut pas répéter le fait que d'autres ministères ont utilisé le Fonds
vert à des... aux objectifs qui n'allaient pas à la lutte ou la réduction des
gaz à effet de serre. Vous êtes d'accord avec moi?
M. Charette : D'accord.
Est-ce que vous me demandez de vanter la nouvelle approche qu'a retenue le
gouvernement? Si oui, ça va me faire plaisir.
Mme Zaga Mendez : Bien,
pas de vanter, c'est de nous rassurer. Parce qu'avec ça, là, qu'est-ce qui nous
dit que ça ne va pas arriver?
M. Charette : Le
meilleur exemple, c'est ce qu'on a fait comme transformation avec le projet de
loi n° 44. Et on reprend ce même esprit-là. Il y a une responsabilité qui
demeure au ministère de l'Environnement, bien qu'il y ait des programmes qui
peuvent être gérés par d'autres, mais c'est le ministère de l'Environnement. Je
donne l'exemple du PMO qu'on a mis à jour, là, il y a quelques jours. C'est le
ministère de l'Environnement qui a déterminé chacune des mesures, avec les
obligations de résultat pour chacune des mesures. Donc, le ministère qui reçoit
des sommes du fonds d'électrification et des changements climatiques, il ne
peut pas partir avec cette somme-là et faire autre chose que ce qu'on a mis,
nous, dans le plan de mise en œuvre. Les programmes sont bâtis comme ça.
Je ne devine pas des prochains rapports de
la Vérificatrice générale, mais les critiques du Fonds vert de l'époque, jusqu'à
maintenant, on ne les entend plus parce qu'on n'est pas dans le même degré de
contrôle du tout. On a réellement une mise à jour annuelle. On s'assure de ne
pas en échapper. Une mesure qui ne donne pas les résultats escomptés, c'est une
mesure qui est abandonnée ou qui est corrigée, ce qui n'était pas le cas avant
par le passé. Avec le Fonds vert, on pouvait laisser rouler pendant plusieurs
années une mesure qu'on savait inefficace. Donc, ce n'est plus le cas avec les
plans de mise en œuvre. Et ça ne sera pas le cas non plus avec... avec cette...
cette formulation-là.
Mme Zaga Mendez : Ça
me... Ça me rassure. Même, ce n'est pas... je pense, cette discussion-là est
importante dans le cadre de l'amendement qu'on est en train de discuter parce
qu'il y a des changements. Ça fait qu'il faut qu'on passe à travers tous les
exemples, surtout pour rassurer les groupes qui travaillent très fort dans la
gouvernance du Fonds bleu, ne pas se sentir qu'il va y avoir une iniquité puis
ne pas sentir que, tout à coup, on ne va pas être capables... Il va falloir se
dire : Est-ce que je vais par... directement par le Fonds bleu? Est-ce que
je vais par le ministère des Transports? Je pense que, là-dessus, je vous
laisse compléter, M. le ministre.
M. Charette : En fait, j'allais
dire, je suis tout simplement content que la bonne gestion du PMO rassure la
collègue pour la suite des choses.
Mme Zaga Mendez : Je n'ai
pas dit... Je parle de l'amendement. Un jour, on a la chance, peut-être, d'amender
un jour un PMO ici, en commission, qui sait, et là on aura le débat.
M. Charette : On est
ouverts à toutes les bonnes idées.
Mme Zaga Mendez : Moi,
je... Ça met fin à mes questions.
La Présidente (Mme Gendron) :
Parfait. Avez-vous d'autres interventions? Oui. Allez-y, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Une
dernière intervention. Donc, vraiment, parce que vous avez dit, M. le
ministre... Mme la Présidente, le ministre a expliqué que les discussions ici,
ça pourrait avoir des... contribuer à l'interprétation dans le futur du projet
de loi ou de la loi future. Alors, c'est pour confirmer. Vous avez parlé... Le
ministre a parlé de... ministre... municipalités... les municipalités. Est-ce
qu'il y aurait d'autres... Suite aux interventions et aux revendications de
certains groupes, est-ce qu'on envisage d'autres ministères, par exemple,
Forêt, Agriculture? On avait une question aujourd'hui sur les forêts de ma
collègue. Est-ce qu'on envisage d'autres? On ne peut pas prévoir, je comprends
tout à fait, mais est-ce qu'il y aurait d'autres exemples? On a parlé des
municipalités. Est-ce que vous avez en tête d'autres exemples, d'autres <ministres...
Mme McGraw :
...d'autres
>ministres, concrets des...
M. Charette : Certainement les
ministères ou secrétariats les plus... les plus à même de contribuer au
développement du Fonds bleu.
Mais je sais qu'un petit peu plus tard on
va analyser un autre article sur l'aide qui pourrait être apportée aux
entreprises pour diminuer considérablement leur recours à l'eau.
Donc, le programme n'est pas... n'est pas
bâti à ce moment-ci, mais on se donne le pouvoir habilitant, là, de mettre sur
pied un programme de cette nature-là parce que ce qu'on s'est dit, puis, en
consultation, ça a été dit, le but du Fonds bleu, ce n'est pas d'engranger de
l'eau, c'est de changer des comportements, c'est de faire en sorte
ultimement... en fait, je dis non pas du Fond bleu, mais des redevances, ce
n'est pas d'engranger de l'argent, c'est de faire en sorte que le
800 milliards qu'on utilise, de litres, par année puissent diminuer. Et,
pour ça, on est très, très ouverts à aider dans une petite proportion certaines
entreprises à modifier leurs... leurs... leurs technologies.
Donc, ce programme-là n'existe pas encore,
mais le jour où il existera, il faudra voir quel est le meilleur ministère pour
l'administrer. Est-ce que c'est le ministère de l'Environnement? Est-ce que
c'est le MEI? Ça reste à voir. Donc, le MEI pourrait être partenaire sur
certaines initiatives. On a parlé de l'UPA, on a parlé du secrétariat, on a
parlé des Affaires municipales, et il y a d'autres ministères aussi qui
pourraient... qui pourraient être partenaires à la démarche, là, très
certainement.
La Présidente (Mme Gendron) : Merci.
Parfait. J'aimerais m'assurer qu'il n'y a pas d'autres interventions pour le
point... 15.4.46.2. Donc, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'amendement. Donc, est-ce que l'amendement de l'article 15.4.46 introduit
par l'article 4 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
J'invite donc M. le ministre à poursuivre avec l'article 15.4.47.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Je vais vous lire l'article tel qu'on le retrouve dans le projet de
loi, mais j'aurai aussi un amendement pour ce même... donc j'en ferai la
lecture par la suite.
Donc, l'article original à la base :
«15.4.47. Les données financières du fonds
et la liste des mesures financées par celui-ci apparaissent sous une rubrique
spéciale dans le rapport annuel de gestion du ministère.
«Cette rubrique contient notamment les
données financières suivantes :
«1° les dépenses et les
investissements portés au débit du fonds par catégorie de mesures auxquelles il
est affecté; et
«2° la nature et l'évolution et
l'évolution des revenus.»
Ça, c'est l'article tel qu'on lit actuellement
dans le projet de loi.
Et l'amendement serait le suivant :
«Les données financières du fonds et la
liste des mesures financées par celui-ci apparaissent sous une rubrique
spéciale dans le rapport annuel de gestion du ministère.
«Cette rubrique contient notamment les
données financières suivantes :
«1° les dépenses et les
investissements portés au débit du fonds par catégorie de mesures auxquelles il
est affecté; et
«1.1° les sommes portées au débit du
fonds par chacun des ministres ou organismes publics partie à une entente visée
à l'article 15.4.46.2 ou à qui un mandat a été confié en vertu de cet
article; et
«2° la nature et l'évolution des
revenus.»
Donc, pourquoi cet amendement et pourquoi
cet article à la base? C'est pour donner suite à ce qu'on vient de voir avec
le 46.4.46.1. Oui, il peut avoir des transferts vers d'autres ministères,
mais c'est extrêmement balisé, et, dans tous les cas, que la dépense vienne du
ministère de l'Environnement ou suite à un partenariat confirmé, il y a des
obligations au niveau de la publication des dépenses, des investissements, des
montants en cause. Donc, ça vient baliser, en quelque sorte, le type de
reddition de comptes qui sera nécessaire avec toute la transparence que ça
implique.
• (20 h 10) •
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Y a-t-il des interventions sur l'amendement?
Mme McGraw : Alors, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Gendron) : Oui,
Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Merci, M. le
ministre. Alors, une première question. Est-ce que, du côté légal, ça change la
reddition de comptes? Est-ce que... Est-ce que le tout sera inclus dans la
reddition de comptes prévue par la loi?
M. Charette : ...ça couvre
quand même assez large. Les libellés sont assez explicites. Donc, c'est autant
les dépenses que les investissements portés au début... au débit du fonds, et
ce, par catégorie de mesures. Pour chacune des mesures également, on parle des
sommes qui sont portées au débit du fonds par chacun des ministères ou
organismes, donc, si jamais il y avait des <transferts...
M. Charette :
...donc,
si jamais il y avait des >transferts vers d'autres ministères, chacun de
ces transferts-là serait assujetti aux mêmes conditions, et on aurait aussi la
nature et l'évolution des revenus, là, pour chacun de ces engagements-là. Donc,
c'est une transparence qui s'applique autant par les initiatives qui seraient
gérées par le ministère de l'Environnement ou celles qui seraient... qui
donneraient suite à une entente, là, en bonne et due forme, avec un ministère
ou un organisme.
Mme McGraw : Je ne veux pas
monopoliser. J'ai d'autres questions. Je regarde ma... Je suis en train de
regarder, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Gendron) : ...Mme
la députée.
Mme McGraw : ...Alors, est-ce
qu'un rapport annuel est assez? Est-ce qu'on pourrait voir les investissements,
par exemple, au fur et à mesure?
M. Charette : En temps réel,
honnêtement, c'est peut-être difficile d'avoir la mise à jour en temps réel,
mais, à travers le site internet, c'est des informations qui sont mises à jour
tout de même assez régulièrement. Je ne pourrais pas vous dire, à ce moment-ci,
la fréquence exacte, mais c'est des disponibles... des données qui seraient
disponibles au public. On veut, à travers ce projet de loi là, engendrer une
plus grande transparence sur les préleveurs d'eau, mais le gouvernement,
lui-même, s'engage aussi à être transparent, là, sur la gestion du fonds.
Et peut-être l'exemple que je pourrais
donner, puis on n'est pas rendus là, on a quand même plus de deux ans
d'expérience avec les plans de mise en œuvre, mais, en décembre dernier, on a
mis en ligne un tableau de bord pour chacune des mesures. Ce n'était pas dans
le projet de loi, ce n'était pas dans la réglementation, mais c'est le
ministère par lui-même qui a voulu être plus transparent, faire œuvre utile et
de pédagogie. Donc, je pourrais très bien voir quelque chose de cette nature-là
aussi, en termes de transparence, puis avoir des données, là, sur les mesures
qui sont appuyées.
Mme McGraw : Mais, si je
comprends bien, de façon régulière, c'est vraiment annuel parce que, dans la
vraie vie, si je comprends bien, même le tableau de bord, c'est à chaque année.
M. Charette : Bien,
minimalement, annuel à travers le rapport annuel de gestion. Mais je reviens à
l'exemple des PMO, en décembre dernier. C'est réellement une nouvelle
initiative qu'on a mise de l'avant. Et, si ma mémoire est exacte, c'est mis à
jour de façon trimestrielle, donc même... avant même la fin d'une année
complète, il y a une mise à jour. Puis, si vous n'avez pas eu l'occasion
d'aller voir le tableau de bord, c'est réellement... je m'y réfère
régulièrement, donc c'est peut-être une formule, là, qui pourrait inspirer
aussi, au niveau de la transparence des mesures... des montants investis, mais
aussi quel est le degré d'évolution, là, de chacune de ces mesures-là
Mme McGraw : Excellent. Donc,
ça pourrait être même trimestre. Excellent.
M. Charette : Et je ne vous
dis pas que ce sera en place...
Mme McGraw : Mais le minimum,
c'est annuel, si je comprends bien.
M. Charette : Exact, à
travers le rapport annuel de gestion. Je ne dis pas que ce type de tableau de
bord là sera en ligne dès le jour 1, pour le PMO, ça nous a pris quelques
années avant de le développer, mais c'est un outil de référence, là, qui peut
certainement nous inspirer pour le Fonds bleu également.
Mme McGraw : Merci. J'ai
d'autres questions. Je regarde ma collègue pour voir si je continue... Je
poursuis?
La Présidente (Mme Gendron) : Vous
pouvez poursuivre, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Ah!Merci.
Alors, bien, vous avez déjà répondu un peu, mais est-ce qu'il y a d'autres
données financières qui devraient ou pourraient être publiées dans un processus
de transparence que vous décrivez, donc d'autres données autres que
financières, par exemple, d'autres exemples... bien, prélèvement...
M. Charette : Pour le Fonds
bleu?
Mme McGraw : Oui.
M. Charette : En fait, on
peut le voir sous deux angles, et on va le voir dans les articles
subséquents. Il va y avoir une transparence exigée beaucoup plus grande pour
les préleveurs d'eau, donc une transparence à ce niveau-là, et ça, c'est
attendu depuis des années, mais le gouvernement se veut aussi transparent dans
l'atteinte de ses objectifs au niveau des sommes engagées. Donc, c'est là où on
trouvera la bonne formule pour communiquer le plus aisément possible cette
information-là, mais, sinon, minimalement, sur une base annuelle. Et notre
expert à mes côtés me disait qu'on peut même déjà considérer que c'est
biannuel, en ce sens que, dans un premier temps, il y a les prévisions, et
ensuite il y a le rapport annuel, lui-même. Donc, la prévision, elle peut être
ajustée en cours d'année, mais ça va déjà donner une indication de ce qui est
réaliste comme engagement.
Mme McGraw : Bien, je pense
que vous avez répondu à mes questions à date.
La Présidente (Mme Gendron) : Donc,
avez-vous d'autres interventions?
Mme Zaga Mendez : Non. En
fait, je vois juste la cohérence avec <l'amendement...
Mme Zaga Mendez :
...cohérence
avec >l'amendement précédent, là, afin de garantir la transparence puis
assurer la cohérence avec la discussion qu'on a eue tout à l'heure.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'amendement à l'article 15.4.47 introduisant...
introduit par l'article 4 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, M. le ministre, je vous inviterais à lire l'article...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Gendron) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur le 15.4.47?
M. Charette : Ça va bien.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc... Parfait. Est-ce que les oppositions, vous avez d'autres questions en
rapport au... à l'article 15.4.47? Non? Parfait. Donc, maintenant on
passe... Si vous voulez bien faire la lecture, M. le ministre, de
l'article 14.4.48.
M. Charette : Exact. Donc,
merci, Mme la Présidente. «15.4.48. Les états financiers du fonds sont vérifiés
chaque année par le vérificateur général.»
La Présidente (Mme Gendron) : Avez-vous
des interventions en lien avec cet article?
Mme McGraw : ...Mme la
Présidente, on... Avec les nouveaux amendements proposés et adoptés par le
gouvernement, je pense que cet amendement est d'autant... ce que nous, on va
proposer, c'est d'autant plus pertinent. Mais je vous suis. Est-ce qu'on...
M. Charette : Je n'ai
malheureusement pas compris le début de l'intervention, désolé.
Mme McGraw : Désolée. Non, juste
avec les nouveaux amendements que le gouvernement a proposés et même adoptés,
je pense que c'est... ça serait encore plus pertinent. Nous, on avait des
amendements à proposer, un amendement vis-à-vis l'article 15.4.48, mais je
suis... je vous suis, Mme la Présidente. Quel serait le moment approprié pour
présenter notre...
La Présidente (Mme Gendron) : Il
n'y a aucun problème. Vous pouvez déposer un amendement, si vous le désirez,
maintenant.
Mme McGraw : Merci. Donc,
justement, l'article 15.4.8...
La Présidente (Mme Gendron) :
Est-ce qu'il a été déposé au secrétariat? Oui?
Mme McGraw : Ça a été déposé.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Vous pouvez en faire la lecture.
Mme McGraw : Alors... tel que
proposé par l'article 4 du projet est modifié par l'insertion, après les
mots «...vérificateur général»... Je ne sais pas si on a ça sur le... qui va
être disponible sur l'écran. Alors, après les mots «vérificateur général», on
propose les mots «puis déposés à l'Assemblée nationale dans les 30 jours
suivant la fin de cette vérification, ou si l'Assemblée ne siège pas, dans les
15 jours suivant la reprise de ses travaux».
L'article tel que modifié se lirait ainsi...
mais je vous réfère à l'écran. Est-ce que c'est possible de référer à l'écran? Sinon,
je peux répéter la...
La Présidente (Mme Gendron) : Vous
pouvez en faire la lecture...
Mme McGraw : Je vais en faire
la lecture. Alors : «Les états financiers du fonds sont vérifiés chaque
année par le vérificateur — ou la vérificatrice — général
puis déposés à l'Assemblée dans les 30 jours suivant la fin de cette
vérification, ou si l'Assemblée ne siège pas, dans les 15 jours suivant la
reprise de ses travaux.» Donc, c'est ça, pour l'instant...
La Présidente (Mme Gendron) : Est-ce
que vous avez des interventions?
M. Charette : On discute
d'abord de la portée. Pour le moment, je n'aurais pas de question, mais juste
valider la recevabilité, là, de l'amendement.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Est-ce que vous aimeriez suspendre les travaux?
M. Charette : On peut
suspendre quelques instants.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 20 h 20)
(Reprise à 20 h 29)
La Présidente (Mme Gendron) : Donc,
nous reprenons les travaux. Nous sommes toujours à l'article 4. Par
contre, nous allons mettre l'amendement... Suite au consentement des membres,
nous allons suspendre l'amendement 15.4.48 introduit par l'article 4,
mais nous allons quand même poursuivre avec l'article 4 au point 15.4.48
avec Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Donc, dans l'article 15.4.48, on parle
vraiment d'une vérification qui est plus de nature financière, donc de
comprendre comment les fonds sont attribués et comment ceci va être vérifié
chaque année par le Vérificateur général. Ma question est plus un suivi puis
une vérification plus qualitative, c'est-à-dire comment on s'assure que les
fonds qu'on est en train d'investir ont un impact dans l'amélioration de la
qualité de l'eau, dans différents indicateurs.
Donc, j'aimerais ça entendre un peu plus
le ministre sur le type de suivis qualitatifs qui sont prévus.
• (20 h 30) •
M. Charette : ...et on se
souviendra peut-être qu'un ou deux groupes avaient aussi évoqué de confier
le mandat au Commissaire au développement durable, et on a étudié la question.
Il faut savoir que le Commissaire au développement durable relève du Vérificateur
général. Donc, lorsqu'on dit : On confie le mandat au Vérificateur
général, ça n'empêche pas le recours au Commissaire au développement durable.
Et le Vérificateur général ne fait pas que des rapports de nature quantitative...
Avec les années, j'en ai lu un puis un autre, des rapports du Vérificateur
général, et ce n'est pas que quantitatif, c'est aussi qualitatif sur l'atteinte
ou non des cibles qui ont été données et qu'il y ait un lien ou pas avec le...
avec des mesures budgétaires. Mais le Commissaire au développement durable,
lui, peut se donner un mandat à travers le mandat du Vérificateur général sans
problème. Mais juste rassurer la collègue, là... Mais encore, les rapports qui
ont été publiés, là, ces dernières semaines... Ce n'est pas que quantitatif,
des rapports du Vérificateur général, ça peut être l'atteinte de cibles, ça
peut être l'atteinte d'objectifs, donc ça le couvre, dans le fonds, là.
Mme Zaga Mendez : Donc, si je
comprends bien, avec l'article, on permettrait au Vérificateur... à la Vérificatrice
générale de donner un mandat au Commissaire au développement durable...
20 h 30 (version révisée)
Mme Zaga Mendez : ...donner
un mandat au Commissaire du développement durable. Est-ce qu'il y a une
intention de mettre tel quel dans la loi, pour que ce soit plus direct, le
mandat au Commissaire du développement durable?
M. Charette : Dans la loi, on
lirait ça comme on le lit présentement, là, c'est-à-dire il y a des états
financiers vérifiés, mais le Vérificateur général, à tout moment, peut se
donner le mandat de pousser une question plus particulière. Ça pourrait être l'intégralité
de la gestion du Fonds bleu, comme ça pourrait être un programme en particulier
du Fonds bleu. Et, à tout moment, le Commissaire au développement durable a
aussi l'initiative de pousser une question davantage d'intérêt pour lui. Mais,
de façon générale, en disant Vérificateur général, le Commissaire au
développement durable est dans... il peut, par lui-même... Je masculinise,
mais, dans les faits, on parle et d'une commissaire et d'une vérificatrice
générale. C'est pour ça que, la plupart du temps, je dis, Vérificatrice
générale, parce qu'elle y est depuis de nombreuses années. Mais un n'exclut pas
l'autre, c'est minimalement la Vérificatrice générale et avec l'apport du
Commissaire au développement durable.
La seule chose, et on y a réfléchi, le
Commissaire au développement durable va produire un rapport qui est
généralement publié au printemps. Si on l'oblige, à chaque année, de se pencher
sur le Fonds bleu, ça l'empêche de se pencher sur quelque chose d'autre. Et on
ne veut pas lui dicter ses priorités, c'est à l'instance de déterminer sa
priorité. Mais, à tout moment et à chaque année, si c'est son souhait, l'instance
pourrait se pencher sur le Fonds bleu. Puis ça, je fais référence à la
Commissaire au développement durable, mais sinon, systématiquement, et ce, à
chaque année, la Vérificatrice générale aura à se pencher sur les états
financiers, est tout à fait habiletée à les commenter, à faire un état de
situation plus... qualitatif, voilà, sur certaines des mesures.
Mme Zaga Mendez : Merci. La
réponse est, pour moi, satisfaisante concernant le rôle de la Commissaire du
développement durable en ce qui nous concerne en date d'aujourd'hui. Mais,
peut-être, je profiterais pour avoir aussi une discussion plus large sur la
conditionnalité des fonds comme... on va prendre comme le Fonds bleu, c'est-à-dire
d'avoir un suivi axé sur les résultats. en termes de protection de la ressource
de l'eau, et dans le cas où des projets qui ont été financés par le passé n'atteignent
pas ces résultats, vont à l'encontre de l'esprit du Fonds bleu même, comment on
s'assure d'être capable, soit de retirer des fonds ou de resserrer les critères
pour ce soit plus axé sur les résultats qualitatifs?
M. Charette : 15.4.45 qu'on a
discuté, il y a quelque temps, c'est clairement mentionné que c'est une gestion
axée sur les meilleurs résultats à obtenir pour assurer le respect des
principes. Donc, c'est déjà inscrit dans le projet de loi. Mais je me réfère de
nouveau au PMO, avec une évaluation qui est constante, on n'aura pas intérêt à
garder une mesure qui ne donne pas les résultats escomptés. Si, de bonne foi et
avec l'assentiment des partenaires, on pense que telle mesure est valable, mais
qu'après coup on se rend compte qu'elle ne donne pas les résultats escomptés,
on ne maintiendra pas cette mesure-là.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends. Puis, jusque-là, je suis d'accord avec le principe de la gestion
axée sur les meilleurs résultats, mais, pour cela, il nous faut des données de
suivi. Donc, tout à l'heure, on parlait du mandat que va avoir la Vérificatrice
générale, mais est-ce qu'il y a d'autres intentions, au sein du ministère, d'avoir
un certain suivi qualitatif pour qu'on ait une gestion qui est axée sur les
meilleurs résultats?
M. Charette : Autant
qualitative que quantitative, et le ministère, par l'entremise de notre expert
ici et de ses équipes, vont s'assurer qu'on atteigne les résultats qui sont
visés, là, ça, il n'y a pas de doute à ce niveau-là.
Mme Zaga Mendez : Parfait. Je
n'ai pas d'autre question.
La Présidente (Mme Gendron) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur le point 15.4.48?
Mme McGraw : 48, non, 49, oui.
C'est un ajout... pardon, la possibilité d'un ajout, donc... Mais ça
pourrait... parce que ça parle de la question qualitative aussi, <ça fait
que...
Mme McGraw :
...c'est
un ajout, pardon, la possibilité d'un ajout, donc... Mais ça pourrait... parce
que ça parle de la question qualitative aussi, >ça fait que...
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Est-ce que vous préférez... Puisqu'on a suspendu un amendement, est-ce que vous
voulez tout de même le déposer ou vous préférez qu'on mette tout l'article de
côté?
Mme McGraw : Ce n'est pas l'amendement
nécessairement, c'est des questions ou une discussion qu'on aimerait avoir.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, je vous invite, Mme la députée, allez-y.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Donc, juste pour enchaîner un peu sur la question qualitative, on a
vu, pendant les consultations particulières, un mémoire en particulier qui a
été déposé par ROBVQ et ses membres, c'est-à-dire les 40 OBV du Québec.
Ils ont développé, dans les dernières 20... dans les 20 dernières
années, une expertise en accompagnement des acteurs de l'eau. Alors, eux
autres, ils parlent, entre autres, d'une évaluation qualitative et pas non
seulement quantitative. Alors, ils ont une recommandation très particulière,
mais ce n'est pas nécessairement un amendement, c'est pour avoir une
discussion. C'est ça, donc c'est les OBV, comme on sait, c'est les organismes
de bassins versants.
Alors, une recommandation, et je vais
citer : «Au-delà des évaluations quantitatives et financières de la loi et
de la réglementation afin... et aussi afin d'assurer une évaluation des aspects
qualitatifs de l'utilisation durable de la ressource en eau, le réseau
recommande de mettre à contribution les acteurs de l'eau en ajoutant un article
à la fin de l'article 4 du projet de loi.» Alors, je vais noter, je vais
lire ça, ce qu'ils proposent, mais c'est pour comme base de discussion et non
nécessairement amendement : «Une évaluation qualitative des résultats de
la gestion du Fonds bleu, des projets et des programmes financés et réalisés
par un comité provisoire d'utilisateurs de la ressource en eau tous les trois
ans. La constitution du comité et les modalités de son mandat sont à déterminer
par le ministre.»
Alors, là-dessus, il souligne, juste comme — oups,
pardon, pardon : «Dans un contexte où les changements climatiques
s'accélèrent, les indicateurs liés à la ressource en eau et les écosystèmes
pourraient sembler décourageants. À l'inverse, la progression du niveau de
résilience et la capacité d'agir collectivement permettraient d'apprécier une
évolution de manière significative à plus court terme. Telle est la notion de
succès pour une gouvernance durable de l'eau.» Alors, on parle ensuite de
«cette évaluation qualitative qui est sujette d'ailleurs à être définie par les
acteurs eux-mêmes pourrait également s'appliquer pour mesurer le caractère
durable de l'utilisation du Fonds bleu et, par la même occasion, celui des
usages de l'eau, et bonifier ainsi les mesures d'évaluation prévues dans le
projet de loi.»
Alors, Mme la Présidente, c'est pour
savoir que pense le ministre de ces observations, de ces recommandations au
niveau d'une... un peu redéfinir un peu le succès et une évaluation
qualitative.
• (20 h 40) •
M. Charette : ...avec
certains des groupes, et, déjà, on avait évoqué un mandat à confier au Forum
d'action sur l'eau. Mais, avant d'aborder cet élément-là, peut-être juste
revenir sur l'échange qu'on a pu avoir avec la collègue de Verdun. Des
évaluations qualitatives et quantitatives, le ministère de l'Environnement va
en faire, c'est le premier responsable de la bonne gestion de ce fonds-là.
Donc, nos équipes vont s'assurer de l'atteinte des objectifs, mais ça, c'est le
regard que porterait le ministère de l'Environnement. Il nous faut un regard
extérieur. C'est là où on dit : La Vérificatrice générale a un mandat sur
tous les états financiers du Fonds bleu, mais avec la possibilité d'ajouter un
volet davantage qualitatif, dont... comme l'instance le fait, là, dans
plusieurs de ses rapports, et une autre possibilité, autant pour le qualitatif
que pour le quantitatif, à travers l'institution de la Commissaire au
développement durable.
Donc, on a ces trois ceintures, bretelles
là, et on en ajouterait une autre, mais que je ne peux pas intégrer dans le
projet de loi parce que c'est une instance de concertation. Là, le Forum
d'action sur l'eau, actuellement, a le mandat d'identifier les orientations
qu'on devrait privilégier, mais c'est une instance que l'on veut conserver par
la suite, qui ne cessera pas ses travaux, dans les prochains mois, lorsque les
orientations auront été identifiées. On veut que cette instance-là <puisse...
M. Charette :
...ses
travaux, dans les prochains mois, lorsque les orientations auront été
identifiées. On veut que cette instance-là >puisse continuer ses
travaux, et là ce serait davantage l'accompagnement une fois que le Fonds bleu
aura été constitué. Et quand je dis «accompagnement», la possibilité d'y aller
d'évaluations plus qualitatives sur les résultats obtenus par les mesures
financées. Donc, on a vraiment trois mesures très, très, très solides,
ministère, Vérificatrice générale, Commissaire au développement durable et à
travers l'instance de concertation qui est le Forum d'action. Donc, je suis
convaincu qu'on ne pourra pas aller dans la mauvaise direction trop, trop
longtemps sans se le faire rappeler. Donc, on est bien protégé à ce niveau-là.
Mme McGraw : Merci d'avoir
précisé. Alors, je me demande, est-ce qu'on pourrait donc... Parce que, si je
comprends bien, on est en faveur, tu sais, c'est bien perçu cet aspect ou cette
approche qualitative. Est-ce que ça pourrait être inscrit, je ne propose pas un
amendement en particulier, mais est-ce que ça pourrait être inscrit dans la
loi, l'idée? On comprend que ce n'est pas l'instance de consultation, mais
est-ce qu'on peut l'inscrire comme telle et pas juste forum, mais de façon plus
explicite dans la loi?
M. Charette : Bien
honnêtement, je ne vois pas la pertinence et même la plus-value de l'ajouter
dans la loi. Avec ces trois mesures de contre-vérification déjà en place, avec
le Forum d'action, ce se serait difficile de formaliser une nouvelle instance.
Donc, non seulement il faudrait la créer, donc, il faudrait un article pour
créer une nouvelle instance, il faudrait d'autres articles pour confier ou
préciser les mandats de cette instance-là. Je ne nous embarquerai pas
là-dedans, là, à ce moment-ci.
Mme McGraw : Alors, on met
beaucoup l'emphase sur le forum, alors... Et peut être le forum va pouvoir
répondre à ces enjeux-là, à ces aspects ou cette volonté-là de regarder tout ce
qui est qualitatif. Mais est-ce que... L'idée derrière tout ça, c'est vraiment
de pérenniser les consultations, ça serait de pérenniser, de s'assurer qu'il y
a toujours un aspect puis un mécanisme de consultation. Donc, est-ce que c'est
prévu au niveau du forum? Donc, aussi, je pense que les consultations puis
l'aspect qualitatif est important. Donc, si ça ne se retrouve pas dans la loi,
est-ce qu'il y a d'autres mécanismes pour...
M. Charette : Le Forum
d'action n'est déjà pas une instance qui est officialisée de par une loi.
Cependant, ce sont les acteurs du domaine de l'eau. Il y a réellement une très,
très belle synergie. Je vais souhaiter, on va souhaiter tout le monde, que
cette instance-là soit maintenue, et je suis convaincu que les partenaires
eux-mêmes le souhaitent. Et l'invitation que je pourrais nous faire... Moi, je
ne suis pas de chacune de ces rencontres-là, parce que c'est piloté, là,
vraiment par une main de maître, par la collègue d'Argenteuil, mais si,
éventuellement, vous êtes intéressée, on pourrait vous inviter à une rencontre
du Forum d'action, et vous verriez la synergie au sein des partenaires. C'est
le fun de le voir. Puis ce qui est le fun, c'est que, quand ce n'est pas Agnès
ou quand ce n'est pas quelqu'un de l'équipe qui rappelle aux partenaires qu'il
ne faut pas regarder avec sa lunette propre, avec la lunette collective, quand
c'est des partenaires qui rappellent ça à d'autres partenaires, c'est
formidable, ça veut dire qu'on a atteint l'objectif, le fait que ce soit
intégré, là, par les partenaires eux-mêmes.
Mme McGraw : Je sais que le
forum, c'est un super bon début, il y a bon leadership, je n'en doute pas.
L'idée de pérenniser les consultations, il me semble que... Donc, si ce n'est
pas le forum, on ne sait pas, on n'a pas une réponse, on est ici, pourquoi ne pas
regarder, justement, pérenniser les consultations puis l'engagement? On ne
pourrait pas se pencher là-dessus? Est-ce qu'il y aurait une ouverture,
justement, de s'y pencher?
M. Charette : Bien, je ne
vois pas comment, à travers le projet de loi, à cette étape-ci, on pourrait,
parce qu'il faudrait... Comme je le mentionnais, il faudrait créer une
instance, donc, des articles qui viendraient créer l'instance, les articles qui
viendraient préciser les mandats. Donc, on vient alourdir <un projet de
loi...
M. Charette :
...qui
viendraient créer l'instance, les articles qui viendraient préciser les
mandats. Donc, on vient alourdir >un projet de loi, alors que ces
mécanismes-là sont déjà en application, autant par le ministère, Commissaire au
développement durable, Vérificatrice générale et le Forum d'action. Je vous le
dis, si on y mettait fin, les partenaires eux-mêmes revendiqueraient le
maintien de leurs rencontres, et nous, comme équipe et comme ministère, on ne
souhaite pas la fin de cette instance-là. C'est réellement une belle, une belle
table de concertation, mais c'est une table de concertation et d'orientation,
mais ce n'est ce pas quelque chose qui est officialisé, là, par une loi.
Mme McGraw : Donc, si je
comprends bien, avec... selon le ministre, c'est le ministère, la commissaire,
il y a aussi le forum qui est assez quand même nouveau, mais...
M. Charette : Vérificatrice
générale aussi.
Mme McGraw : Pardon?
M. Charette : Avec la... Vous
avez mentionné la... bien, les deux.
Mme McGraw : Pardon? La commissaire
et la Vérificatrice générale qui...
M. Charette : Exact.
Mme McGraw : Oui, c'est ça.
Donc, selon vous, ça vous... selon vous, c'est assez, au niveau de la
consultation,la pérennité, on est déjà rendu là, c'est l'équilibre recherché.
M. Charette : Et en termes
d'évaluation et de reddition de comptes, on a plusieurs ceintures puis
plusieurs bretelles, là. Et le ministère n'est jamais à l'abri d'un
ministère... pas d'un ministère, mais d'un rapport critique, que ce soit de la
Vérificatrice générale, que ce soit du Commissaire au développement durable. Et
si ces rapports-là devaient venir, bien, c'est autant d'occasions pour
améliorer nos pratiques de notre côté.
Mme McGraw : Merci.
La Présidente (Mme Gendron) : Vous
n'avez pas d'autres interventions par rapport à l'article 4? Je suggère de
le suspendre puisqu'on est toujours... L'amendement également est suspendu.
Donc, on attend toujours l'information.
M. Charette : On a l'information.
Je serais en mesure de...
La Présidente (Mme Gendron) : Vous
avez l'information, je vous laisse aller, M. le ministre.
M. Charette : On reviendrait
à l'amendement proposé par la collègue de l'opposition officielle.
La Présidente (Mme Gendron) : J'aimerais
avoir le consentement officiel à revenir à l'amendement qu'on avait mis en
suspension. Donc, c'est un amendement déposé par la députée de Notre-Dame-de-Grâce,
oui, l'article 15.4.48. Donc, je vous invite à poursuivre.
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
• (20 h 50) •
M. Charette : Et toujours
fidèle à nos habitudes, d'entrée de jeu, je mentionne qu'on ne pourra pas
accepter l'amendement, puis on a vraiment vérifié, non seulement avec l'équipe
ici présente, mais avec le Secrétariat à la législation. On vient... Ce n'est
pas un précédent, parce qu'il y a, dans certains cas, des dépôts officialisés
de cette façon-là. On vient créer quand même une mesure relativement
d'exception pour un fonds en particulier. Mais je rassure la collègue, ce
rapport-là, il va être, à chaque année, dans le rapport annuel du ministère.
Donc, dans les faits, à chaque année, ça va être déposé officiellement, mais on
ne s'embarque pas dans une dynamique où c'est la Vérificatrice générale, après
tant de jours, qui dépose. C'est déposé par l'entremise, là, du rapport annuel,
là, du ministère.
Mme McGraw : Alors, si je
comprends bien, il y a le rapport du ministère, ça va se faire par l'entremise
du rapport du ministère, et on ne voulait pas ajouter... C'est juste pour...
parce qu'il y a des précédents. Puis justement on a proposé ça parce qu'on
voyait qu'il y avait comme une lacune, justement, pour, encore une fois, un
amendement amical, parce qu'on voyait qu'il y avait une lacune. Mais. si je
comprends bien, c'est trop en ajouter ou...
M. Charette : C'est-à-dire,
c'est que ce n'est pas la norme. Les rapports de cette nature-là sont
généralement intégrés dans les rapports annuels de gestion, et on ne ferait pas
exception, cette fois-ci, ce serait dans le rapport annuel de gestion. Donc, on
ne retiendra pas l'information, ça va être publié systématiquement à chaque
année, et on continue, dans le fond, la pratique qui est courante. Et les
organismes, les citoyens sont habitués, et c'est même peut-être facilitant pour
les gens qui s'intéressent, de dire : On le cherche où? Bien, ils vont
savoir qu'à chaque année, dans le rapport annuel du ministère, il y aura le
rapport sur le Fonds bleu. Donc, ils n'auront pas à chercher, l'information
sera facilement accessible.
Mme McGraw : Je me demande,
juste pour faire le lien entre le rapport qui va être présenté par l'entremise
du rapport du ministère et le forum, est-ce qu'on pourrait prévoir que le
rapport serait présenté de façon formelle <au Fonds bleu...
Mme McGraw :
...présenté par l'entremise du rapport du ministère et le
forum, est-ce qu'on pourrait prévoir que le rapport serait présenté de façon
formelle >au Fonds bleu... pas au Fonds bleu, mais au forum, même si
ce n'est pas un pouvoir décisionnel, mais c'est un pouvoir de conseil, pour
qu'on faire ressortir un peu le rapport du ministère?
M. Charette : On est
entre nous. C'est certainement quelque chose de possible. Mais, encore là, on
ne pourrait pas l'inscrire dans le projet de loi, parce le Forum d'action
n'existe pas dans une loi. Donc, on ne pourrait pas y aller d'un article disant
une obligation de le présenter au Forum d'action sur l'eau tant de jours après
la réalisation du rapport. C'est une instance qui n'existe pas d'un point de
vue législatif. Mais oui, c'est certain que le Forum d'action sera appelé à se
pencher sur ces rapports-là pour s'assurer qu'on va dans la bonne direction,
là, justement.
Mme McGraw : Mais c'est
juste un... Puis je comprends que, justement, c'est un peu logique, circulaire,
parce que, justement, c'est pour ça qu'on voulait quelque chose de plus formel.
Là, c'est... Ça ne fait pas partie de la loi. Justement, on pourrait avoir
quelque chose de plus formel pour qu'on puisse... les rapports, l'imputabilité
et la transparence. Mais merci pour les réponses claires et directes.
M. Charette : Le dépôt
du rapport, ça, c'est très, très formel. À chaque année, ce sera dans le
rapport annuel de gestion. Donc, il n'y aura pas à le chercher. Il n'y aura pas
à essayer de le camoufler. Ça, c'est systématiquement, là, rendu public.
Mme McGraw : Merci.
La Présidente (Mme Gendron) :
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'amendement 15.4.48 introduit par l'article 4 est
adopté?
Des voix : Refusé.
La Présidente (Mme Gendron) :
Refusé. Je retourne. Avant, pardon, est-ce qu'il y a d'autres interventions
au niveau de l'article 4? J'aimerais donc demander s'il y a des
interventions sur l'intitulé introduit par l'article 4, donc, Section II.4,
Fonds bleu? Est-ce qu'il y a des interventions par rapport à l'intitulé?
C'était au début. Donc, on retourne un petit peu à l'article 4, au début,
juste valider que c'est correct au point de vue de l'intitulé. Donc, c'est
bien.
Maintenant, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 4, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Gendron) :
Parfait. Donc, j'invite maintenant M. le ministre à procéder à la lecture
de l'article 5.
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente. Donc : 5. La disposition préliminaire de la Loi sur la
qualité de l'environnement est modifiée par l'insertion, après le premier
alinéa, du suivant :
«Les dispositions de la présente loi
visent aussi à encadrer l'utilisation des ressources en eau de manière à en
assurer une gestion durable, équitable et efficace dans un objectif de
transparence et de préservation de ce bien commun, notamment en favorisant un
meilleur accès aux renseignements qui concernent les prélèvements d'eau.»
Et le commentaire. Donc, c'est une
modification qui a pour objectif de prévoir expressément, dans la disposition
préliminaire de la Loi sur la qualité de l'environnement, que les dispositions
de cette loi visent à assurer une gestion durable, équitable et efficace des
ressources en eau dans un souci de transparence accrue, notamment en favorisant
un meilleur accès du public aux renseignements concernant les prélèvements
d'eau.
La Présidente (Mme Gendron) :
Parfait. Est-ce qu'il y a des interventions au sujet de l'article 5?
Mme la députée de...
Mme McGraw : Bien, on
avait demandé une petite suspension pour...
La Présidente (Mme Gendron) :
Sans problème.
Mme McGraw : ...se
recueillir, mais si la collègue est prête à...
Mme Zaga Mendez : ...
La Présidente (Mme Gendron) :
Allez-y, Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci.
Alors, dans cette disposition-là, de ce que j'ai cru comprendre avec l'exposé
du Centre québécois du droit de l'environnement, on reprend la même formulation
qui est dans l'article... une partie de la formulation qui est dans l'article 7
de la Loi sur l'eau. Et il manquerait une petite partie, si vous voulez mon
avis, M. le ministre. J'avais la loi devant moi, qui, bon, on le sait, dans la
Loi sur l'eau, qui nous réitère le caractère collectif. Et, dans
l'article 7, on parle des... autant des renseignements qui concernent le
prélèvement d'eau et conséquemment, une participation éclairée à l'élaboration
de décisions ayant une incidence sur les ressources en eau. Donc, ma question,
c'est : Pourquoi ici on n'a pas pris la même formulation que
l'article 7 de la Loi <sur l'eau...
Mme Zaga Mendez :
...sur
les ressources en eau. Donc, ma question, c'est : Pourquoi ici on n'a pas
pris la même formulation que l'article 7 de la Loi >sur l'eau?
M. Charette : Peut-être deux
éléments de réponse. Dans l'article 5, on vient réitérer, de façon
générale, la nécessité d'une plus grande transparence. Les règlements seront
très clairs à ce niveau-là, mais je prends un petit peu d'avance en nous
ramenant à l'article 9. L'article 9, on rentre dans le détail de ce
qui est attendu. Et on a, de surcroît, déposé un amendement à l'article 9
pour rajouter encore des éléments supplémentaires et on couvre assez large. Je
ne voudrais pas déjà lire l'amendement qu'on a à l'article 9, mais, si les
collègues veulent s'y référer, c'est déjà passablement explicite, ce qui sera
attendu en termes de transparence.
Mme Zaga Mendez : Oui. Merci
pour la réponse. On reviendra lorsqu'on va parler de l'article 9. Puis je
comprends très bien que l'intention, la transparence est là, je ne veux pas la
remettre en question, je veux plutôt... C'est une question de concordance.
Alors, de ce que je comprends, puis peut-être, je me trompe, M. le ministre,
dans l'article 5 du projet de loi qu'on étudie, on parle de «notamment en
favorisant un meilleur accès aux renseignements qui concernent les prélèvements
d'eau». Puis, pour que cette intention de cohérence puis de transparence soit
en cohérence avec la Loi sur l'eau, le Centre québécois du droit de
l'environnement nous conseille d'ajouter «et conséquemment une participation
éclairée à l'élaboration des décisions ayant une incidence sur les ressources
en eau».
Ceci s'inspire de l'article 7 de la Loi
sur l'eau qui nous dit que «toute personne a le droit, dans les conditions et
les limites définies par la loi, d'accéder aux informations, donc, principe de
transparence, aux informations relatives aux ressources en eau détenues par les
autorités publiques et de participer à l'élaboration des décisions prises par
ces autorités qui ont une incidence sur ces ressources». L'objectif, à moins que
je me trompe, d'avoir ça dans notre loi sur l'eau, c'est de rassurer pas
seulement la transparence, mais le caractère collectif de la ressource en eau.
Donc, ma question est la suivante :
Est-ce qu'il y a une ouverture, une raison pour laquelle ce principe-là, la
participation éclairée à l'élaboration des décisions, n'est pas inclus dans
l'article 5?
M. Charette : Et, selon
l'interprétation que vous en faites, qui participerait à cette élaboration-là?
Mme Zaga Mendez : Bien, je
pourrais poser la même question sur l'interprétation de l'article 7 de la Loi
sur l'eau.
• (21 heures) •
M. Charette : Mais, en fait,
ce n'est pas une question piège, je suis juste curieux de voir.
Mme Zaga Mendez : Non, je
comprends ce que vous voulez dire, mais je pense que, collectivement, c'est
excellent, le débat qu'on a. Quand je me réfère à la Loi sur l'eau et qu'on dit
«participer à l'élaboration des décisions prises par ces autorités qui ont une
incidence sur ces ressources», dans le cadre de l'application de cette loi-là,
il y a des mécanismes, des consultations. Je vous pose la question :
Comment on interprète dans ce nouveau ministère?
M. Charette : Je vais vous
donner un exemple précis, mais cette participation-là, elle est essentiellement
assumée par le ministère de l'Environnement, mais qui sollicite des
partenaires. Je pense, je l'avais évoqué au moment des consultations. Je ne
préciserai pas le type de culture, je ne préciserai pas la région non plus,
mais il y a une région, au Québec, qui a des défis en approvisionnement en eau
actuellement, et, malgré tout, dans cette région-là, il y a des promoteurs qui
veulent développer des projets x qui seraient très demandants au niveau de la
disponibilité en eau. Donc, il y a une réticence qui est affichée par le
ministère de l'Environnement. On retient actuellement les certificats
d'autorisation. Et, dans l'intervalle, on explique aux partenaires pourquoi on
n'est pas à la veille d'émettre ces certificats d'autorisation là.
Donc, c'est un petit peu la façon dont,
moi, je vois la participation. Le ministère est le premier responsable et le
ministère informe et transmet de l'information aux partenaires concernés pour
comprendre le pourquoi de la réticence du ministère qui, éventuellement,
devrait aboutir à des refus d'émission pour certains ou sinon l'ensemble des
projets, là, qui sont à l'étude de cette nature-là dans cette région-là en
particulier.
Donc, pour moi, c'est comme ça qu'on
remplit les conditions de la loi actuelle, mais... Et je posais la question, ce
n'était pas une question piège...
21 h (version révisée)
M. Charette : ...on ne
peut pas, dans la loi, préciser qui participe et quelles sont les mesures d'évaluation
de cette participation-là à l'élaboration de la politique. Là, on s'embarquerait
dans un degré de détail qui est beaucoup plus... beaucoup plus complexe et qui
ne peut certainement pas être précisé dans le projet de loi.
Mme Zaga Mendez : Oui, je
comprends tout à fait qu'on ne veut pas aller à ce niveau de détail là. Ceci
dit, j'aimerais ça peut-être comprendre en termes de cohérence parce que, dans
la loi, ce sont des grands principes directeurs en termes de gestion d'eau, là,
puis le principe de la participation qui se retrouve dans la loi sur l'eau, l'article 7.
Le conseil que nous fait le CQDE, c'est d'être cohérent et le mettre également
dans l'article 5. Est-ce que vous trouvez ça...
M. Charette : Là, ce que
l'on regarde, là, on a commencé un nouveau... Avec l'article 5, on a
commencé... On revient sur une nouvelle loi. On a changé de loi, on revient à
la Loi sur la qualité de l'environnement. Donc, ce qui s'appelait... On n'a pas
créé une nouvelle loi, là, avec cet article-là. Donc, on revient à la LQE.
Donc, ce qui est dans la LQE continue à s'appliquer. Donc, il n'y a pas de
nécessité de répéter quelque chose qui s'applique déjà.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends, mais je pense que l'objectif ici, c'est de reconnaître, de façon
explicite, ce droit-là, qui est déjà dans la loi. C'est juste le formuler de
façon cohérente. Je comprends que le ministre n'est pas prêt à aller là.
M. Charette : Bien, c'est-à-dire
que c'est déjà là. Parce que là on vient modifier la LQE, mais il y a déjà ce
type de précision dans la LQE. On ne vient pas créer une nouvelle loi. Si, par
exemple, on créait une nouvelle loi, on pourrait répéter des principes d'une
autre loi, mais là on est dans la LQE directement.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends. Je reviendrai si j'ai d'autres questions par rapport à ce point-là.
M. Charette : Pas de
problème.
La Présidente (Mme Gendron) :
Avez-vous d'autres interventions?
Mme McGraw : Oui, ça va
un peu dans le même sens, on avait même des amendements de prévus. Mais je
pense qu'on va poursuivre la discussion pour voir s'il y aurait une ouverture.
Donc, il y a deux aspects à l'article 5, alors, selon le mémoire qui a été
déposé par le Conseil québécois en droit de l'environnement. À la
recommandation numéro 2, on propose la modification au préambule de la Loi
sur la qualité de l'environnement. On devrait reconnaître explicitement le
droit de toute personne de participer aux décisions ayant une incidence sur les
ressources en eau, conformément aux principes reconnus à l'article 7 de la
loi sur l'eau. Alors, par la suite, il y a un extrait pour parler un peu du
contexte. Alors, on propose... On parle de toute personne qui a droit, dans les
conditions et les limites définies par la loi, d'accéder aux informations
relatives aux ressources en eau détenues par les autorités publiques et de
participer à l'élaboration des décisions prises par ces autorités qui ont une
incidence sur ces ressources.
Le conseil recommande donc que se lise
ainsi et il propose une... Alors, il propose une modification prévue à l'article 5.
C'est la disposition préliminaire de la Loi sur la qualité de l'environnement.
Alors : Modifier par l'insertion, après le premier alinéa, du suivant... Et
là je l'aime, mais je ne dépose pas nécessairement un amendement, mais je
voudrais avoir un peu la réaction du ministre. Alors : «Les dispositions
de la présente loi visent aussi à encadrer l'utilisation des ressources en eau
de manière à en assurer une gestion durable, équitable, et efficace dans un
objectif de transparence et de préservation de ce bien commun, notamment en
favorisant un meilleur accès aux renseignements qui concernent les prélèvements
d'eau et, conséquemment, une participation éclairée à l'élaboration des
décisions ayant une incidence sur les ressources en eau». Et les points qu'on
voudrait souligner, c'est, vraiment, on veut faire la suivre peut-être la
recommandation à ses légistes en environnement. On croit que c'est très
important que tout le monde ait le droit de se prononcer sur ces projets. Donc,
ça serait vraiment l'esprit, mais je sais que vous avez déjà eu une première
discussion, mais on aimerait...
M. Charette : La
dernière portion du texte lu fait foi de tout et du principe qui est celui sur
lequel se <base le gouvernement...
M. Charette :
...du
texte lu fait foi de tout et du principe qui est celui sur lequel se >base
le gouvernement. C'est à travers une grande transparence que la participation
citoyenne est facilitée, et c'est ce que l'on fait. Là, dans l'article 5,
on évoque les grands principes au niveau de la transparence. Éventuellement, on
va se rendre à l'article 9, et l'article 9 aura aussi sa proposition
d'amendement qu'on a déjà... qu'on a déjà transmise au secrétariat, et c'est
très précis, ce qui sera exigé. Donc, ce que nous dit la dernière portion du
texte, c'est la disponibilité de l'information qui va permettre une plus grande
participation citoyenne. Et on est là. Donc, à partir du moment où les données
sont publiques, puis je ne veux pas le... vous l'avez peut-être vu passer
aujourd'hui, je ne veux pas... je ne veux pas insister, mais on a reçu un
communiqué de presse, tout à l'heure, d'une association qui réitère
l'importance de ne pas être transparent sur ces données-là.
On ne donnera pas suite à cette
demande-là. Au contraire, on veut être très transparent, mais à partir du
moment, puis je ne veux pas cibler une entreprise en particulier, si jamais il
y avait des données qui révélaient un usage réellement excessif des quantités
en eau, ça va nécessairement générer un débat puis ça va favoriser la
participation citoyenne à ce débat-là parce que les informations seront
publiques et connues. Donc, on y répond, mais on regardera la... Ce soir, je
doute qu'on se rende à l'article 9. Ce n'est pas un souhait, mais je doute
qu'on se rende à l'article 9, mais quand on va y être, avec l'amendement,
on est réellement très précis dans ce qui... dans ce qui sera maintenant une
obligation. Donc, non seulement, au départ, on pensait rendre obligatoires ces
obligations-là à travers les projets de règlement, mais on vient les ajouter
carrément dans le projet de loi pour une force encore plus... plus importante.
Mme McGraw : Si je
comprends bien, l'ajout d'un amendement potentiel, conséquemment une
participation éclairée à l'élaboration des décisions ayant une incidence sur
les ressources en eau, si je comprends bien le ministre, il prévoit que c'est
déjà... Ce n'est pas nécessaire. Il n'y a pas de valeur ajoutée parce que c'est
déjà...
M. Charette : Parce que
même si on relit la dernière portion du texte que vous avez lu tout à l'heure,
c'est clairement indiqué que c'est la transparence qui va faciliter la
participation aux débats. Et, sur la transparence, on y va, on y va de façon
complètement, complètement ouverte.
Mme McGraw : Et je peux
revenir avec d'autres questions, mais je vois que ma collègue, elle a...
La Présidente (Mme Gendron) :
Certainement. Donc, par souci d'équité, Mme la députée de Verdun.
• (21 h 10) •
Mme Zaga Mendez : Merci
beaucoup. Je vais continuer là-dessus, M. le ministre, parce que je
réfléchissais, là, à la... à votre question tantôt, puis je sais que ce n'était
pas une question-piège, parce que je me suis dit je vais mettre comment on
applique le principe de participation. Donc, on le sait, dans la loi sur l'eau,
il y a plusieurs principes qui sont reconnus, dont deux en particulier avec
lesquels je pense que l'article 5 pourrait venir combler. Donc, on parle
déjà du principe de transparence qui est écrit, là, noir sur blanc, là,
transparence et préservation de ce bien en favorisant un meilleur accès aux
renseignements. Mais le principe de participation ne se trouve pas dans la loi.
Puis là j'allais plus large que juste l'amendement qui nous était suggéré par
le centre québécois des... sur le droit à l'environnement. Je suis en train de le
lire. La gouvernance de l'eau implique la participation des acteurs de la
société civile dans le processus décisionnel. Tout à l'heure, on avait une
discussion sur le forum des acteurs sur l'eau, puis l'intention de le
pérenniser. Puis je comprends qu'on ne pourra pas écrire dans la loi : Un
forum sera composé de x personnes pendant tout le long, mais au moins le
principe de participation des parties prenantes, qui est en concordance avec un
principe, déjà, qui est dans la loi sur la qualité de l'eau, pourrait venir
donner des outils en termes d'acceptabilité sociale, en termes de pérennité
d'un tel forum. Puis c'est juste d'inscrire ce principe-là. C'est ça, la
recommandation. Je veux juste vous entendre là-dessus.
M. Charette : Je
comprends. Et, comme on se disait tout à l'heure, c'est déjà dans la loi. C'est
déjà dans la loi sur l'eau. Et là on ne crée pas une nouvelle loi, on est dans
la LQE à travers l'article 5. Donc, si on créait une nouvelle loi, est-ce
qu'on le réitérerait? Mais c'est déjà dans la loi. Donc, il n'y a pas de <plus-value...
M. Charette :
...dans
la loi. Donc, il n'y a pas de >plus-value.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends votre raisonnement sur le fait qu'il y a déjà une loi pour le
principe de participation dans la gouvernance de l'eau. Mais ici, dans
l'article 5, on réitère le principe de transparence. Donc, pourquoi on
ne... on n'est pas en train de réitérer le principe de participation?
M. Charette : C'est-à-dire,
on le réitère en prévision des articles... c'est-à-dire de l'article 9 et
de ses... de son amendement. Donc, on apporte... On fait juste... On ne fait
pas juste le réitérer, on va beaucoup, beaucoup plus loin que ce qui s'applique
déjà. Donc, c'est une transformation importante. Donc, non seulement les
règlements seront modifiés, en fait, les projets de règlement évoquent déjà des
obligations à ce niveau-là, mais là on insiste pour dire... Et là on voit, là,
qu'on est... on est... Dans l'article 5, c'est un petit peu... On met la
table, on met la table pour dire : Il faut y aller plus fort en matière de
transparence. Et, dans l'article 9, là, on est... on vient ventiler les
obligations. Ça fait que ce n'est pas juste réitéré, là, on renforce
sensiblement les obligations en matière de transparence.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends. Je vais aller plus largement. Je ne veux pas revenir sur le sens de l'article 5,
mais ça m'a fait réfléchir, la discussion qu'on vient d'avoir sur le principe
de participation. Puis je comprends que c'est réitéré, puis même on ouvre en
inscrivant le principe de transparence qui s'en... C'est la discussion qu'on va
avoir dans l'article 9 et comment la transparence des données va être
exercée, mais est-ce qu'il y a une place dans le projet de loi dans laquelle on
applique le principe de participation ou est-ce qu'on n'a pas d'intention de
l'inscrire dans le cadre du Fonds bleu?
M. Charette : On ne le
renforce pas, mais on ne l'atténue pas. Donc, on n'y fait pas référence, étant
donné que c'est déjà dans la loi. Si on venait atténuer sa portée ou si on...
si on devait, au contraire, la renforcer, là il y aurait des... mais on... ça
continue de s'appliquer à travers la loi sur l'eau, tout simplement.
Et je reviens à ce que je mentionnais. Au
niveau de la transparence, là, on insiste parce qu'on ajoute des nouvelles...
des nouvelles choses. Mais le principe premier, pour une participation
citoyenne plus éclairée, c'est la disponibilité de l'information. Et cette
disponibilité de l'information vient par une plus grande transparence.
Mme Zaga Mendez : C'est
bon. Ça me satisfait.
La Présidente (Mme Gendron) :
Parfait. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, la parole est à vous.
Mme McGraw : Merci, Mme
la Présidente. Alors, pour revenir au prélèvement d'eau, encore une fois, on
regarde les mémoires, les consultations particulières, on prend en note, par
exemple, la Fédération québécoise des municipalités, où on parle d'augmenter la
transparence relative aux prélèvements d'eau. Dans leur recommandation
numéro 5, on propose que l'article 5 du projet de loi soit modifié
par le remplacement, dans le deuxième alinéa, du mot «favorisant» par
«assurant» pour que cette disposition se lise ainsi : «Les dispositions de
la présente loi visent aussi à encadrer l'utilisation des ressources en eau de
manière à en assurer une gestion durable, équitable et efficace, dans un
objectif de transparence et de préservation de ce bien commun, notamment en
assurant — et plus que favorisant — en assurant un meilleur
accès aux renseignements qui concernent les prélèvements d'eau.»
Alors, puisqu'on sait, comme le ministre
l'avait dit, que, justement, on veut favoriser un excédent, presque, de
transparence, est-ce qu'un mot comme «assurant», qui est encore plus fort que
«favorisant», serait bien reçu?
M. Charette : On va même
plus loin que ça. Ça, c'est l'article tel que présenté initialement dans le
projet de loi. On ne l'amende pas, mais on vient amender l'article 9 qui,
lui, va plus loin que «favoriser», là. Il y a réellement des contraintes
importantes qui sont ajoutées, et on peut dire que c'est grâce aux consultations.
Tout à l'heure, on disait : Bien, à quel moment on décide de proposer un
amendement? On a bien vu qu'il y avait un enjeu, là, et on a bien vu le souhait
de plusieurs des interlocuteurs. C'est la raison pour laquelle on le met dans
l'amendement de l'article 9.
Le 5, je le résume comme ça, c'est le
principe qui est réitéré avec une plus grande force, et le détail est dans le
9, déjà tel que déposé, mais encore plus à travers l'amendement, là, qu'on
vient proposer.
Juste vous donner un exemple, là, et je
sais qu'on aura à le relire à ce moment-là, mais dans l'amendement de
l'article 9, on vient préciser. Je ne vous <lirai pas tout, là, mais
juste...
M. Charette :
...l'amendement
de l'article 9, on vient préciser. Je ne vous >lirai pas tout, là,
mais juste : «Le ministre rend accessible au public, sur le site Internet
de son ministère, tous renseignements obtenus en vertu de»... Et ensuite, c'est
sur les volumes mensuels, sur les volumes annuels, le nom de celui qui prélève,
l'emplacement du prélèvement. Donc, on va très, très, très loin dans ce qui
sera dorénavant exigé, là, comme renseignements à rendre publics.
Mme McGraw : Et donc il
me semble que le mot «assurant» serait bien reçu dans le sens que si je
comprends bien le ministre, et le ministère est déjà rendu là, mais je veux
juste poursuivre avec un extrait de la proposition de la fédération, encore une
fois comme contexte, parce que, justement, ils ont recommandé cet ajout ou ce
remplacement-là. Ils proposent, comme je le dis, un nouveau mot. Ils ont
souligné le fait qu'ils se réjouissent de la volonté du ministre, justement, de
favoriser plus de transparence quant à l'utilisation de l'eau. Ils l'ont très
bien dit. Même plusieurs MRC et municipalités se sont mobilisées et ont adopté
des résolutions demandant à l'État l'accès aux données sur l'eau.
«Les MRC et municipalités doivent avoir
accès à l'ensemble des données relatives au volume d'eau prélevé sur le
territoire afin d'assurer une gestion durable de la ressource et une
planification cohérente du territoire qui tienne compte des effets cumulatifs
réels de ces prélèvements. D'autant plus que les changements climatiques
pourraient entraîner des pénuries d'eau potable dans certaines régions du
Québec dans les prochaines années. Considérant l'importance des enjeux liés à
la disponibilité et à la qualité de l'eau et la nécessité pour les MRC
d'évaluer les besoins en eau pour soutenir le développement de leur territoire
et la pérennité des activités qui ont... qui y ont cours, l'accès à ces informations
est crucial. Ainsi, nous recommandons de modifier le libellé de
l'article 5 du projet de loi afin qu'il vise à "assurer" plutôt
qu'à "favoriser" un meilleur accès aux renseignements qui concernent
les prélèvements d'eau.»
Il semble que ce que le ministre souligne,
justement, le but d'aller dans la direction de favoriser la transparence, un
mot «assurer», qui est plus fort que «favoriser», ça ne serait pas bien reçu?
M. Charette : En fait,
le texte a été écrit avant que l'on propose l'amendement. Je suis convaincu que
si on sollicitait l'avis des gens qui ont rédigé ce texte-là, entre une
affirmation générale et un amendement qui est très, très robuste sur la
transparence, je pense qu'ils préféreraient l'amendement avec plus de spécificité.
Mais en même temps, et ça, c'est peut-être un caprice bien, bien, personnel,
mais on a déjà «assurer» quelques mots plus... plus en avant. Donc, on aurait
deux fois «assurer» sur quelques... Ça fait... Ça fait moins joli.
Mme McGraw : O.K. Est-ce
qu'il y aurait un mot... un mot qui serait plus... plus joli et qui irait dans
la direction de...
• (21 h 20) •
M. Charette : En fait,
j'aime encore mieux... J'aime encore mieux l'amendement à l'article 9 que
n'importe quel mot parce qu'il fait foi de tout. Et encore là, c'était un
projet d'amendement qui n'était pas disponible au moment des consultations.
Donc, c'est bien, bien compréhensible que la FQM ou l'UMQ ait souhaité un mot
plus fort que «favoriser», mais on y va de façon beaucoup plus robuste, non pas
avec un mot, mais avec un amendement, là, qui fait foi de tout.
La Présidente (Mme Gendron) :
Y a-t-il d'autres... d'autres interventions? Non?
Mme McGraw : Alors, oui.
La Présidente (Mme Gendron) :
Oui, allez-y, Mme la députée.
Mme McGraw : Bien, pour
compléter, encore sur l'article 5, on comprend très bien qu'on a inclus
les effets des changements climatiques. On a parlé de changements climatiques,
des organismes, notamment la ville de Montréal, l'UMQ, etc., qui ont proposé à
l'article 5... Alors, on a dit... Donc, on a fait référence aux
changements climatiques dans l'article 4. Et il y a des organismes, entre
autres la ville de Montréal et l'UMQ, qui ont proposé de l'ajouter à
l'article 5. Est-ce qu'on pourrait peut-être réitérer la référence aux
changements climatiques à l'article 5? Et je pourrais comme contexte vous
lire les extraits. Donc, la ville de Montréal, leur toute première
recommandation souligne que bien que le projet de loi propose l'insertion, dans
le <préambule de la Loi sur la qualité de l'environnement...
Mme McGraw :
...loi
propose l'insertion, dans le >préambule de la Loi sur la qualité de
l'environnement, d'un paragraphe mentionnant comme un des objets de la loi
l'encadrement de l'utilisation des ressources en eau de manière à en assurer
une gestion durable, etc., il est silencieux quant à la contribution de ces
efforts dans l'atténuation et l'adaptation de nos collectivités face aux
changements climatiques. À cet égard, Montréal est de même... du même avis que
l'UMQ. À cet égard, Montréal... C'est ça. Donc, leur recommandation, c'est
d'intégrer, dans le préambule de la Loi sur la qualité de l'environnement, l'aspect
indissociable de la gestion responsable et durable de l'eau comme mesure
d'adaptation et de lutte aux changements climatiques. Et l'UMQ, pour sa part
aussi, leur toute première recommandation, c'est de reconnaître les effets des
changements climatiques sur l'eau. Ils disent... Ils suggèrent de modifier
l'article 5 du projet de loi, bon, le Fonds bleu, et de modifier d'autres
dispositions de manière à intégrer au préambule de la LQE l'adaptation aux
changements climatiques comme objectif derrière la gestion durable, équitable
et efficace de la ressource d'eau. Donc, c'est quand même plusieurs
municipalités qui ont souligné comme leur toute première recommandation
l'insertion, la référence aux changements climatiques. Est-ce qu'on pourrait
réintégrer dans l'article 5 ce qu'on a intégré dans l'article 4?
M. Charette : Mieux que
ça, c'est déjà là. Je ne me souviens plus si c'était le 102, possiblement, ou
le 44, mais c'est un projet de loi qu'on a adopté à la précédente législature,
dans le... Parce que, là, il ne faut pas oublier, l'article 5, on est dans
la LQE. Et, dans le préambule de la LQE, on avait fait ajouter cette
référence-là aux changements climatiques et à l'adaptation aux changements
climatiques. Donc, c'est déjà là. Et, là encore, un petit peu comme on le
disait précédemment, on ne vient pas créer une nouvelle loi, on vient modifier
une loi existante qui est la LQE. Et, dans le préambule de la LQE, cette
référence-là, elle est là. Et c'est une initiative qui est relativement
récente, parce que, si je me souviens bien, c'était une loi qui n'avait tout
simplement pas de préambule à l'époque, et on l'a créé de toutes pièces, là,
avec l'adoption du 44 ou du 102, je ne me souviens plus c'était quel projet de
loi.
Mme McGraw : Moi, je n'étais
pas à la dernière législature, donc j'ai... J'avoue que je... Merci de me le
rappeler. Mais, la ville de Montréal et l'UMQ, j'imagine qu'ils ont suivi ça de
très près. Alors, ils proposent quand même l'ajout des changements climatiques
à l'article 5. Donc, ça me surprendrait qu'ils proposeraient ça, si
c'était déjà... Ils étaient déjà satisfaits de la référence. Puis on parle
aussi de la collectivité, l'adaptation de nos collectivités face aux
changements climatiques. Donc, selon le ministre, c'est réglé, c'est déjà...
M. Charette : Je ne dis
pas qu'ils... Je ne veux pas leur reprocher quoi que ce soit, mais moi, je vous
confirme que c'est dans le préambule de la LQE et que c'est un préambule... Et
je pourrais le lire même textuellement.
Mme McGraw : Est-ce
qu'il y a... Oui, ça serait bien apprécié, si on pourrait juste lire cette...
M. Charette : En fait,
c'était dans les Dispositions préliminaires, là, de la Loi sur la qualité de
l'environnement, et c'est relativement récent, là, je le mentionnais : «Afin
de répondre à l'urgence climatique — donc on avait aussi ajouté la
référence à l'urgence climatique — et dans une perspective d'assurer
une transition juste pour tous, qui tient compte notamment des conséquences
environnementales, économiques et sociales, elle favorise la réduction des
émissions de gaz à effet de serre, notamment en privilégiant le recours à des
énergies à faible empreinte carbone ainsi que l'adaptation aux changements
climatiques, et permettent de considérer l'évolution des connaissances et des
technologies ainsi que les enjeux liés aux changements climatiques.» Donc,
l'adaptation, les changements climatiques, c'est, mot pour mot, là, dans la LQE
dorénavant.
Mme McGraw : Merci
d'avoir clarifié. Alors, pour moi, je...
M. Charette : Et
j'hésitais entre le 44 et le 102, c'était effectivement le projet de loi
n° 102.
Mme McGraw : Merci
beaucoup, c'est bien apprécié.
La Présidente (Mme Gendron) :
Parfait. Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec
l'article 5? Donc, s'il n'y a aucune autre intervention... Oui?
Mme McGraw : Bien, c'est
parce qu'on voulait parler des débitmètres, mais on constate l'heure. Je ne
sais pas si, avant de fermer la discussion sur l'article 5, est-ce que ça
serait possible de suspendre et d'y revenir <demain matin...
Mme McGraw :
...et
d'y revenir >demain matin?
La Présidente (Mme Gendron) :
Vous voudriez...
Mme McGraw : Sinon, on
va en parler...
La Présidente (Mme Gendron) :
O.K. Bien, peut-être entamer la discussion.
Mme McGraw : Parfait.
La Présidente (Mme Gendron) :
Puis il vous reste un trois minutes.
Mme McGraw : Alors...
Alors, je voudrais parler des compteurs d'eau, des débitmètres dans le contexte
des redevances. J'en ai parlé dans mes... mon discours sur l'adoption de
principe entre autres. Alors, on veut être clairs qu'on ne parle pas du secteur
agricole ni du secteur résidentiel. Est-ce que le ministre a exploré la
possibilité de revoir la manière dont nous mesurons les volumes d'eau pour ceux
qui sont déjà assujettis au règlement sur les redevances? Et j'ai d'autres
contextes, mais ça serait peut-être une première question.
M. Charette : Au niveau
des compteurs d'eau eux-mêmes, les municipalités ont déjà le pouvoir de les
imposer. Donc, ça, c'est un pouvoir qu'on les municipalités. Sinon, je vous
dirais, de façon générale, une entreprise ou un préleveur d'eau n'a aucun, mais
aucun intérêt à fournir une information inexacte parce qu'à partir du moment où
il est pris en défaut c'est le montant maximal évalué de sa consommation qui
lui est automatiquement reconnu. Donc, ça pourrait avoir un impact assez, assez
important si jamais l'information transmise n'était pas exacte. Donc, je
résume, les villes peuvent l'imposer si elles le souhaitent sur leur
territoire, et sinon, nous, on est confiants que les entreprises ont, dans les
faits, beaucoup d'intérêt à transmettre la bonne information, et non pas une
information qui aurait été trafiquée ou, sinon, une information incomplète.
Mme McGraw : ...on a
entamé la discussion. On en aurait peut-être d'autres... Justement, on voudrait
regarder ailleurs au Canada et même dans le monde pour voir que... On voit que
ce n'est pas tout le monde qui laisse place à l'estimation comme au Québec,
donc on veut passer... aller au-delà de l'estimation. Et justement on veut
comprendre, parce que les compteurs d'eau ne sont pas nécessairement coûteux.
On n'est pas familières... Moi, je ne suis pas familière avec la technique
d'estimation, mais est-ce que le ministre pourrait nous éclairer sur la
procédure? Sait-on quelle est la marge d'erreur entre la mesure faite par un
débitmètre et une estimation faite par un professionnel?
La Présidente (Mme Gendron) :
Je crois que, compte tenu de l'heure, votre réponse ira probablement à la
prochaine journée. Donc, je tiens à vous remercier pour les échanges
intéressants qu'on a faits aujourd'hui. Merci pour la grande journée qu'on a
passée ensemble. Je vous remercie de votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 30)