Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
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Tuesday, May 30, 2023
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Vol. 47 N° 13
Clause-by-clause consideration of Bill 20, an Act to establish the Blue Fund and to amend other provisions
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10 h (version non révisée)
(Dix heures quatre minutes)
La Présidente (Mme Gendron) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission des transports et de l'environnement ouverte. La commission est
réunie afin d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi n° 20, Loi
instituant le Fonds bleu et modifiant d'autres dispositions.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Jacques (Mégantic) est remplacé par Mme Hébert
(Saint-François); et M. Grandmont (Taschereau), par Mme Zaga Mendez
(Verdun).
La Présidente (Mme Gendron) : Avant
de débuter, je dépose les mémoires qui ont été reçus depuis la fin des
consultations particulières. Nous en sommes aux remarques préliminaires pour
lesquelles chaque membre dispose de 20 minutes. J'invite donc le ministre de l'Environnement,
de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, à
faire ses remarques préliminaires.
M. Charette : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Je vous salue... qui travaillera avec nous à l'étude de ce
projet de loi là, et plutôt heureux de la réception qu'il a reçue à travers les
consultations notamment. On a entendu tous les groupes nous rappeler l'importance
du projet de loi, à quel point c'était attendu depuis de nombreuses années,
donc convaincu qu'on pourra en discuter au cours des prochaines séances pour
travailler à le bonifier, si c'est nécessaire de le faire. Donc, déjà, merci à
chacun, chacune d'entre nous présent, présente aujourd'hui, et je ne prendrai
pas plus de temps que ça à ce moment-ci.
La Présidente (Mme Gendron) : Merci.
Donc, j'invite maintenant la porte-parole de l'opposition officielle et députée
de Notre-Dame-de-Grâce à faire ses remarques préliminaires.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente, et bonjour, collègues. Bien, je vais prendre un peu plus de temps.
Si vous me permettez, pour commencer, je tiens à saluer... à vous saluer, M. le
ministre, et Mme la Présidente, et aussi le secrétariat qui vous assiste et qui
nous assiste dans nos travaux en commission. Je veux évidemment saluer...
Mme McGraw : ...ministre de
l'Environnement et la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et
Parcs, et les équipes qui l'accompagnent, les collègues des deux autres
oppositions, entre autres. Alors, je veux juste...
Donc, notre or bleu est l'une des plus
grandes richesses ici, au Québec. Elle suscite l'envie à l'échelle planétaire
et représente une source d'énergie propre et renouvelable, idéale pour...
contre les changements climatiques, entre autres. Et c'est l'ancien premier
ministre Robert Bourassa qui l'avait bien compris, et le Québec récolte
aujourd'hui les fruits de sa vision. Il faut mettre en valeur... l'eau en
valeur, la protéger et mieux l'utiliser. Et nos priorités doivent être d'en
assurer la qualité pour la consommation humaine, mais aussi pour la
biodiversité, et de réduire son utilisation. Pour que plus les Québécois en
profitent, plus on valorise notre eau, et plus on valorise notre eau, plus les
Québécois vont pouvoir en profiter. Rappelons-nous que le territoire québécois
détient 3 % des réserves mondiales d'eau douce, et près de 40 % de
cette eau se concentre dans le bassin... pardon, hydrographique du fleuve
Saint-Laurent. C'est le véritable moteur de notre développement social,
économique. Son importance est primordiale puisqu'elle draine... puisqu'il
draine plus de 25 % des réserves mondiales d'eau douce. Et des millions de
Québécois et de Canadiens en dépendent pour leur vie quotidienne, tant sur
l'eau potable... pour l'eau potable qu'il fournit, pour les emplois qu'il crée.
L'un des impacts les plus concrets des
changements climatiques sur le Québec est la menace qui plane sur les berges du
Saint-Laurent. Il est important de redoubler d'ardeur dans nos efforts pour les
protéger, notamment en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine. L'érosion des
berges est un phénomène complexe qui peut avoir plusieurs causes : la crue
des eaux, les glaces, les vagues causées par le vent, ou le transport maritime
et les courants. Plus nous tarderons à intervenir, plus les investissements
nécessaires à leur protection seront importants : il faut agir dès
maintenant. La protection de notre or bleu est impérative, c'est une partie de
notre idée, c'est une partie de notre idée. C'est l'une des plus grandes
richesses du Québec. Nous sommes une nation d'eau, ça fait partie de notre
identité québécoise, notre or bleu.
• (10 h 10) •
Comme vous le savez, Mme la Présidente,
nous sommes pour le principe du projet de loi n° 20, et je suis très heureuse
de pouvoir contribuer à son étude détaillée. Toutefois, nous voulons échanger
avec le ministre pour voir comment mieux introduire des suggestions et
recommandations très pertinentes entendues en consultation particulière. Je
profite d'ailleurs de cette occasion pour remercier tous les groupes, les
organismes, et les experts, qui sont venus présenter leurs remarques, leurs
commentaires, et surtout leurs recommandations. C'était vraiment intéressant de
les entendre et d'échanger avec tout le monde. Il y avait différents types de
groupe comme le milieu municipal, le secteur privé, les entreprises, les
industries, ainsi que le milieu environnemental, dont les experts en
environnement et les experts en matière d'eau. Nous sommes pour une meilleure gouvernance,
évaluation, pour l'augmentation des redevances, pour plus de transparence
concernant les données, les prélèvements, et évidemment pour le développement
durable. On propose ainsi une approche équilibrée et intégrée qui favorise la
protection de l'eau, l'écologie, et des communautés, c'est la société, tout en
tenant compte des impacts économiques. Et, entre autres, en termes d'économie,
nous allons porter une attention particulière aux petites et moyennes
entreprises, aux PME, Mme la Présidente.
Et fait important à noter, nous ne voulons
pas imposer de redevances pour le domaine agricole compte tenu de leur rôle
primordial en santé humaine et survie humaine. Nous appuyons donc l'exemption
prévue pour ce secteur. Au niveau des enjeux à surveiller pour nous, on voit
vraiment quatre grands thèmes, il y a la gouvernance, le financement, mais
aussi l'impact sur les règlements, c'est-à-dire les redevances, et les
règlements concernant les données, et la transparence au niveau du partage et
l'acquisition de ces données. Alors, pour nous, il y a quatre thèmes, quatre
mots à retenir de notre côté, c'est : gouvernance, financement,
redevances, transparence.
Au niveau du Fonds bleu, c'est un concept
qu'on trouve intéressant. C'est un fonds spécifiquement consacré à l'eau...
Mme McGraw : ...oui, et elle a
financé en partie par les redevances exigibles pour l'utilisation de l'eau et
vise, comme on sait très bien, à permettre le financement adéquat, prévisible
et suffisant de toute mesure que la ministre peut réaliser pour assurer la
protection, la restauration, la mise en valeur et la gestion des ressources en
eau.
Cependant, au niveau de la gouvernance, on
veut s'assurer de la cohérence avec nos objectifs ici au Québec en matière de
lutte aux changements climatiques et aussi en matière de biodiversité. Il faut
aussi avoir une cohérence entre les fonds administrés par le ministère de
l'Environnement et aussi les autres ministères, donc une approche intégrée,
cohérente, transversale, intersectorielle, mais aussi une gouvernance qui prend
en considération... qui prend en considération les différents paliers de
gouvernement, c'est-à-dire le provincial, bien évidemment, les gouvernements de
proximité, le fédéral, pardon... le municipal, le fédéral et, bien entendu, le
provincial qui est un... c'est ça. Il n'est pas clair à date qui va prendre en
charge l'administration du Fonds bleu, donc c'est un point qu'on va surveiller.
Durant les consultations, on a entendu la ministre d'insinuer peut-être la
participation du Forum de l'eau dans les décisions, mais à date, c'est... si on
comprend bien, ce n'est pas prévu dans les règlements ou la loi, donc on espère
pouvoir en discuter pendant l'étude détaillée. Il faut donc porter une
attention particulière au mécanisme décisionnel du fonds.
On veut aussi s'assurer d'une bonne
gouvernance cohérente, d'une reddition de comptes transparente pour financer
des projets qui ont vraiment... qui sont vraiment importants pour la
valorisation de l'eau au Québec et le Fonds bleu est bien... est bien, mais on
veut s'assurer que les sommes que certains groupes considèrent comme pas
suffisantes servent vraiment à la protection de l'eau et la prévention aussi.
Pour notre formation politique, les
mesures encadrant la gouvernance du Fonds bleu nous apparaissent, de prime
abord, insuffisantes puisqu'elles ne contiennent qu'un audit annuel réalisé par
la vérificatrice générale, ce qui équivaut à la gouvernance qui encadrait jadis
le Fonds vert avant l'instauration du conseil de gestion du Fonds vert et qui a
ensuite été aboli par la CAQ. Alors, il faudra être vigilant pour s'assurer que
les sommes utilisées le seront pour des projets qui répondent clairement aux
objectifs du fonds.
Nous allons donc proposer de revoir le
mécanisme décisionnel du Fonds bleu, non seulement au niveau transversal, mais
aussi au niveau intersectoriel. Il n'est pas clair qui prendra en charge
l'administration du Fonds bleu, on n'avait pas une situation similaire au Fonds
vert. Durant les consultations... c'est ça, on a parlé du forum. Nous, on veut
aussi s'assurer de la cohérence avec ses objectifs climatiques et de
biodiversité et entre les fonds administrés par le ministère de l'Environnement
et les ministères.
Au niveau du financement, Mme la
Présidente, il faut préciser quels projets le fonds va financer parce que le
projet de loi reste assez vague quant au financement des projets. Il écrit, et
je cite : «vise entre autres à apporter un soutien financier aux
municipalités et aux organismes à but... non lucratif». Alors, nous aimerions
apporter des précisions à cet égard, soit en inscrivant une liste plus
exhaustive, je devrais dire, ou en ajoutant des cibles de financement pour
chacun des angles. De plus, en parlant de financement, il faut ajouter des
gains monétaires obtenus par les amendes et autres pénalités comme mode de
financement du fonds. À part les redevances, bien entendu, le fonds devrait
aussi être financé par les amendes perçues des infractions sur les milieux
hydriques et humides pour que l'argent soit investi dans la préservation et la
restauration de ceux-ci, comme prescrit par la loi 20.
Tarification dynamique. Le projet de loi
vient apporter des modifications à deux règlements, comme on sait, dont les
redevances. Durant les consultations particulières, on a entendu que ça prend
une modulation de la redevance selon la situation critique ou non de l'eau dans
la région. Donc, il ne faut pas, par exemple, des redevances universelles,
selon nous, ou mur-à-mur, on aimerait quand même que le gouvernement se penche
sur cette question de redevances et avec une attention spécifique ou plus
particulière, je devrais dire, vers la tarification dynamique. On se...
Mme McGraw : ...notamment de
la proposition de Réseau Environnement avec ses trois paliers de
redevance : de base, ensuite augmentée pour des secteurs à risque, encore
plus augmentée pour les endroits où c'est déjà... la situation est déjà
critique. Nous voulons donc proposer l'inclusion de plusieurs facteurs pour une
tarification dynamique et progressive. Alors, la tarification dynamique
pourrait être une alternative à l'inclusion de facteurs exclus du présent projet.
Par exemple, on pourrait peut-être prendre en considération l'offre en eau par
bassin versant ou par région.
Nous proposons aussi l'établissement d'un
mécanisme qui inclurait des acteurs impliqués dans le milieu pour étudier un
mode de tarification dynamique. Et on voudrait que ce mécanisme soit une étude
du gouvernement qui reviendrait à la commission ou autre mécanisme qui se
penche, entre autres, sur ces questions-là, qu'on regarde l'usage, les
utilisateurs, la relation offre-demande de l'eau par bassin versant.
Donc, on suggère l'évaluation sur les
redevances aussi aux trois ans. L'évaluation de nouvelles dispositions
réglementaires présentement est prévue dans le projet de loi à tous les cinq
ans. Toutefois, comme plusieurs groupes l'ont également suggéré, on propose...
une évaluation soit faite à tous les trois ans à l'intérieur d'un cycle
politique et législatif. Alors, on veut évidemment insister sur l'imputabilité
gouvernementale et éviter des cycles et des cibles trop à long terme qui pourraient
porter à la complaisance comme nous, on... on perçoit avec les cibles en
matière de climat et de biodiversité. Donc, il faut des cibles et des cycles
plus à court terme. On insiste sur l'imputabilité, et l'action, et
l'efficacité.
Au niveau des règlements sur les données,
le projet de loi prévoit des modifications pour favoriser un meilleur accès aux
renseignements qui concernent les prélèvements d'eau. Des groupes en
consultations particulières ont répété qu'on ne peut pas se fier à des
estimations et qu'il n'y a plus aucune place pour de l'estimation sur les
redevances de l'eau. C'est une question de transparence également, et il est
important de mesurer pour pouvoir bien gérer notre eau et démontrer qu'il faut
aller plus loin. Il est donc clair qu'on ne peut pas laisser place à
l'estimation, Mme la Présidente.
Et, finalement, nous aimerions assurer la
transparence dans l'acquisition et le partage des données. Le nouveau seuil de
déclaration proposé par les prélèvements en eau, comme on le sait bien, est de
50 000 litres. D'autres données pourraient être incluses dans le
règlement. Le débitmètre n'est pas obligatoire, mais l'estimation par un
professionnel doit être faite. Nous proposons donc l'installation de
débitmètres obligatoire pour les secteurs assujettis par le règlement de
redevances. La transparence et l'application des données sont alors de mise.
• (16 h 20) •
En conclusion. En conclusion, je suis
contente de pouvoir participer à l'étude détaillée du projet de loi n° 20.
C'est vraiment mon premier projet de loi en étude détaillée selon mes dossiers.
Nous sommes ici dans un esprit de collaboration pour bonifier le projet de loi
parce que, bien que ce soit un pas vers l'avant, puis on pense que c'est un pas
important vers l'avant, nous voulons nous assurer que ce sera le meilleur pas
vers l'avant que nous pouvons faire à ce moment.
On sait très bien que l'eau, c'est
vraiment notre or bleu. Ça fait partie de notre identité québécoise, il faut le
dire. Ça fait partie de notre identité, de notre... de notre économie, de notre
société. Je suis convaincue, Mme la Présidente, que le Québec peut vraiment
devenir un chef de file non seulement au Canada, mais au niveau mondial. On a
toutes les ressources et les atouts et on est vraiment très bien positionnés,
Mme la Présidente. On a toute cette capacité, on a le savoir-faire, on a les
ressources. Il faut donc être ambitieux, il faut être cohérent, il faut
travailler fort. Je suis alors enthousiaste et j'ai hâte de procéder.
Alors, bref, ma formation politique et
moi, nous allons nous assurer que le niveau proposé des redevances est adéquat
et promet une réelle protection de nos eaux... de nos ressources en eau au
Québec. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Gendron) : Merci,
Mme la députée. J'invite donc la porte-parole du deuxième groupe d'opposition,
la députée de Verdun, à faire ses remarques préliminaires.
Mme Zaga Mendez : Merci, Mme
la Présidente. Donc, je veux commencer par saluer M. le ministre, tous les
collègues députés de la banquette ministérielle, la députée...
Mme Zaga Mendez : ...de Notre-Dame-de-Grâce
également, et je suis contente également d'être ici puis contribuer à cette
étude du projet de loi n° 20 qui va créer le Fonds bleu, un Fonds bleu si
attendu par le milieu, par les acteurs. Et notre approche... puis l'approche
que je vais mener pendant cette étude du projet de loi, c'est bien sûr une
approche de collaboration, de bonification. On va faire en sorte qu'on répond à
l'ensemble des demandes et des préoccupations qui ont été exposées, surtout
venant des groupes environnementaux et du milieu municipal.
Je pense que ça vaut la peine de le redire
à quel point notre eau est une ressource inestimable, à quel point l'eau puis
services hydriques écosystémiques qui viennent de nos ressources en eau sont
importantes, autant, oui, pour préserver la vie humaine, mais, bien sûr, la
conservation de nos habitats par... en ce qui concerne la biodiversité. Et,
bien sûr, on a tout un... tout le côté développement économique, c'est
l'ensemble des bénéfices qu'on retire de ces ressources hydriques. Je réitère
on a 3 % des ressources d'eau douce de la planète, il est donc impératif
au Québec de bien gérer cette ressource et de se donner tous les moyens afin de
conserver, la préserver.
Si je peux résumer un peu les quatre
d'enjeux puis des bonifications qu'on souhaite mener lors de cette étude
détaillée, le principal, c'est d'entendre, d'abord et avant tout, les demandes
de Premières Nations. Je veux juste porter à notre attention à l'attention de
la commission que l'APNQL nous a envoyé une lettre au ministre pour décrire les
demandes et de souhaiter avoir une meilleure meilleure collaboration, puis des
consultations en ce qui concerne l'utilisation du Fonds bleu. Je pense qu'on
doit se pencher sur cette demande-là car les Premiers peuples, ce sont des
peuples qui sont... ils ont des droits ancestraux au Québec, mais pas seulement
ça. C'est des peuples qui ont cohabité coévolué avec nos ressources hydriques,
et c'est très, très important de les entendre.
Le deuxième point que je souhaite aborder,
c'est bien sûr qu'on parle de comment ce Fonds bleu s'inscrit dans une
perspective de lutte et d'adaptation aux changements climatiques. La question
climatique ne peut pas être absente de ce projet de loi. On le sait, on a eu
plusieurs intervenants qui nous ont parlé de l'importance de prendre en
considération l'effet des changements climatiques sur l'ensemble des services
hydriques, donc pas seulement l'eau, mais l'ensemble des services qui découle
des nos... nos lacs, nos rivières, et l'effet que va y avoir les changements
climatiques à long terme sur l'approvisionnement, le stress hydrique. Donc, on
a devant nous une opportunité avec la création du Fonds bleu pour se donner les
moyens de s'adapter aux changements climatiques et on espère avoir comme
résultat des discussions un ajout au projet de loi dans ce sens-là.
Le troisième point, c'est la question de
la cohérence, une cohérence qu'on doit continuer à avoir avec les autres outils
qui s'offrent aux acteurs en termes de financement de la préservation et de la
ressource des ressources hydriques, mais aussi avec les outils de planification
en place au niveau des MRC, des municipalités, des organismes de bassin
versant. On croit que, là, on a un travail à faire ensemble, d'à assurer cette
cohérence-là pour faire en sorte que les demandes des différents groupes en ce
qui concerne les plans régionaux de milieux humides et hydriques, le plan
directeur de l'eau, des outils qui sont déjà en place et qui sont planifiés,
que tout le milieu environnemental et milieu municipal a déjà les connaissances
et il manque, bien sûr, les moyens de les exercer.
Et le quatrième point que je peux... si je
peux résumer, ça serait de se pencher sur les demandes du milieu municipal. On
va le réitérer, les municipalités sont la ligne de front en ce qui concerne la
lutte aux changements climatiques, mais aussi dans la gestion de la... de
l'eau. Alors, on veut mener les différentes demandes qu'on a en ce qui concerne
le milieu municipal.
Je souhaite alors avoir des discussions
enrichissantes et... tout le monde, ici, bonifier le projet de loi pour lequel
on a dit qu'on est pour dans le principe. Je ne vais pas aller, lors de ma
présentation, puis peut-être moins dans les discussions, sur les questions de
la tarification. On l'a dit, pour nous, on aurait pu être plus ambitieux, aller
un peu plus à des tarifs de tarification qui ne sont plus à la hausse...
Mme Zaga Mendez : ...comparé
à d'autres pays en Europe, mais je vais me concentrer sur les quatre points que
j'ai détaillés tout à l'heure afin qu'on bonifie le projet de loi n° 20. Je
vous remercie.
La Présidente (Mme Gendron) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres membres qui souhaitent faire des
remarques préliminaires? Non. Donc, avant de débuter l'étude article par
article, est-ce qu'il y a des motions préliminaires? Donc, je prends en
considération l'article un, si vous êtes prêts. M. le ministre, la parole est à
vous.
M. Charette : ...plaisir.
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc, c'est peut-être la petite méthodologie
qu'on peut se donner, je lirais l'article, je pourrais lire aussi une partie de
l'explication, et ensuite commencer les échanges, si ça convient aux membres.
La Présidente (Mme Gendron) : Consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
M. Charette : Oui, c'est bon.
Excellent. Donc, l'article un, et peut-être juste pour votre information, j'en
ai informé les collègues précédemment, mais il y a quelques articles qui ont
déjà été présentés et déposés du côté du secrétariat. Donc, les collègues qui
veulent en prendre connaissance ont la possibilité de le faire. Sinon, à
l'article un, lui-même, il se lit ainsi : Donc, l'article 15.4.38 de la
Loi sur le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs
est modifié, dans le deuxième alinéa :
1° par l'insertion, dans ce qui précède le
paragraphe un et après «fonctions» de «et pour laquelle aucun autre fonds, sous
la responsabilité du ministre, ne prévoit de financement ou ne dispose de
fonds»;
2° par la suppression du paragraphe huit.
Et l'explication, cette modification
clarifie le fait que le Fonds de protection de l'environnement et du domaine
hydrique de l'État peut servir au financement de mesures prévues aux autres
fonds, sous la responsabilité du ministre, si leurs fonds sont insuffisants.
Cet article apporte également une modification de concordance avec l'article
15.4.44 proposé par l'article quatre du présent projet de loi qui intègre la
gouvernance de l'eau dans les matières du Fonds bleu.
La Présidente (Mme Gendron) : Y
a-t-il des interventions?
Mme McGraw : Mme la
Présidente, donc, tel que prévu à l'article 245, et conformément à notre
jurisprudence, pour cette étude détaillée, je demande à ce que les articles de
ce projet de loi soient étudiés non seulement article par article, mais alinéa
par alinéa et paragraphe par paragraphe, là où c'est applicable, et à ce que
chacun des articles qu'on propose de modifier ou d'ajouter dans les lois
existantes soit étudié séparément.
• (16 h 30) •
La Présidente (Mme Gendron) : Consentement?
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article un? Non. Donc, s'il n'y a
pas... Pardon. Députée de... oui.
Mme McGraw : Alors, on salue,
comme l'AGRCQ, le fait... qu'il a fait dans son mémoire, justement, que le
Fonds bleu ne servira pas à financer des projets pour lesquels un financement
est déjà prévu. Cependant, on aimerait savoir comment allez-vous... comment le
ministère va nous assurer que les fonds gérés par le ministère finance des
projets cohérents et visant aux mêmes efforts? Alors, je pense notamment aux
luttes contre les changements climatiques et la préservation de la
biodiversité, et à d'autres objectifs que le gouvernement s'est fixés encore
dans la même veine. Mais là j'ai une couple d'autres questions, je ne sais pas
si je les pose tout en même temps, Mme la Présidente, ou...
La Présidente (Mme Gendron) : Selon...
de la façon que vous préférez travailler.
Mme McGraw : Dans la même
veine, donc, on voudrait savoir comment le ministre, le ministère vont assurer
la cohérence interministérielle des investissements faits par ce fonds et par
les autres fonds administrés par l'entièreté de l'appareil gouvernemental?
Est-ce qu'il y a des choses ou des initiatives qui seront abandonnées ou qui
ont été financées par deux fonds à la fois, par exemple? Alors, une dernière
question, en début, pourquoi ajouter le Fonds bleu et ne pas bonifier le
15.4.38? Réponse... Donc, c'est ça, nous voulions un fonds à part sur l'eau.
Donc, c'est ça. Donc, voici peut-être les trois premières questions. Je peux les
répéter, au besoin...
10 h 30 (version non révisée)
Mme McGraw : ...merci.
M. Charette : Il y a bien des
articles qu'on va étudier ultérieurement, qui répondent avec plus de précision
à ces questions-là. Mais notamment au niveau de la création lui-même du fonds,
on ne le voit pas dans le premier article, on le voit un petit peu plus loin.
Mais pourquoi créer un fonds distinct? C'est avec des objectifs qui seront aussi
précisés dans les prochains articles. On veut réellement s'assurer que les
redevances sur l'eau puissent répondre à des objectifs bien précis. On les
présente dans les articles subséquents.
Cependant, il existe déjà des fonds, dont
le Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique de l'État. C'est
le fonds auquel on fait référence dans l'article 1. Ce fonds-là va
continuer à exister, mais pour des mandats différents.
À titre d'exemple, il est celui qui reçoit
les compensations lorsqu'il est question d'altération des milieux humides par
exemple, et les fonds qui sont recueillis à travers ce régime de compensation
sont utilisés exclusivement pour le rétablissement de milieux humides ou la
création de nouveaux milieux humides, donc ça,ça ne change pas. Mais on voulait
réellement avoir un fonds dédié, le Fonds bleu qui va s'attaquer ou qui va se
pencher sur les objectifs qu'on va préciser dans les prochains articles.
Et déjà peut-être une petite précision.
Pourquoi l'alinéa 8 est tout simplement retiré? C'est que la question de
la gouvernance sur l'eau sera abordée dans un autre article du projet de loi,
et ce sera une des finalités là, du... du fond bleu que de pouvoir aborder la
question de la gouvernance de l'eau.
Donc, je résume par rapport aux différents
points qui ont été soulevés par la collègue, mais il y a réellement des
articles spécifiques qui abordent ces questions-là, des articles que l'on
pourra traiter, là, une fois rendus à ces... à ce moment-là.
Mme McGraw : Par contre, je l'ai
peut-être manqué, mais juste au niveau là... Donc, on comprend un fonds séparé
dédié. Parfait. Mais il y a quand même la cohérence entre les ministres... les
ministères, je devrais dire, entre les secteurs, donc toute la... et aussi avec
nos engagements en changements climatiques et biodiversité. Donc, ce n'est pas
clair pour nous que cette cohérence est vraiment assurée. C'est moins clair les
détails, les modalités de gouvernance pour assurer la cohérence et aussi le
respect des autres engagements dans les domaines liés, donc.
M. Charette : ...comprendre
la question, mais, en même temps, lorsque les objectifs seront adoptés à
travers le projet de loi, ça va venir baliser ces possibilités. Ça va ajouter
des limitations aussi. On ne pourra pas financer tout à travers le Fonds bleu.
C'est réellement des balises qui seront précisées dans les prochains articles,
et ces balises-là sont en cohérence avec les autres fonds qui peuvent être
disponibles. Si on regarde celui que j'évoquais, là, le Fonds de protection de
l'environnement et du domaine hydrique de l'État, il a sa mission, il a ses...
sa raison d'être qui est différente de celle du futur Fonds bleu. Donc il n'y a
pas de risque d'incohérence à ce niveau-là. Ça va tout simplement financer des
initiatives différentes.
La Présidente (Mme Gendron) : Avez-vous
d'autres interventions, pardon? Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Oui, merci.
Tant qu'à avoir la discussion sur la cohérence entre les fonds, j'en profite.
Donc, le ministre nous assure qui le Fonds bleu va agir en complémentarité. Je
nomme, entre autres, le programme OASIS. On parlait d'un programme de
restauration des milieux humides. Est-ce qu'on parle en complémentarité? Parce
que ce qu'on a entendu ici des groupes, c'est : Qu'est ce qu'on veut, c'est
multiplier les sources de financement et pas les restreindre. Donc, je pense qu'il
y a peut être une crainte qu'on rentre dans une case, puis après on ne peut pas
aller chercher par la suite d'un projet parce qu'on le sait, là, un projet en
termes de protection de l'eau peut prendre divers... peut restaurer un milieu
humide, en même temps préserver. Donc, je veux juste entendre un peu plus sur
comment le ministre souhaite multiplier les sources de financement plutôt que
les restreindre.
M. Charette : Actuellement,
comme le projet de loi le prévoit, deux sources de financement principales, les
redevances elles-mêmes, avec ce qui sera déterminé par règlement. Les
règlements qui seront, souhaitons-le, édictés le plus rapidement possible. Et
il y a des crédits budgétaires également. Si on se souvient, le budget du 21 mars
dernier, le Fonds bleu, il sera doté au cours des prochaines années, et c'est
déjà dans le budget de 500 millions de dollars. Dans le 500 millions,
il y a des crédits. Dans le 500
millions, il y a le fruit des redevances...
M. Charette : ...également.
Donc, il pourra y avoir plus d'une source de financement. Et, s'il est question
de rétablir des milieux humides altérés, ce ne sera pas tant le Fonds bleu qui
sera la réponse ou la voie possible pour les promoteurs, mais bien un fonds qui
existe déjà, celui, là, sur la protection de l'environnement et du domaine
hydrique de l'État. Donc, selon le besoin, ce sera un fonds plutôt qu'un autre,
mais ce n'est pas exclusif. À partir du moment où on a... et on pourra en
parler sans doute ultérieurement dans l'étude du projet de loi, mais, s'il est
question, par exemple, d'aider à contrecarrer des systèmes qui sont
défaillants, des systèmes individuels qui sont défaillants au niveau du
traitement des eaux usées, le Fonds bleu pourrait être là en partie, mais il y
a les Affaires municipales aussi qui pourraient donner un petit coup de pouce.
Donc, ce n'est pas... ce n'est pas exclusif, là. Ça devient un outil
supplémentaire mais qui répond à des obligations, là, bien précises.
La Présidente (Mme Gendron) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article numéro 1 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Gendron) : Adopté.
Donc, j'invite M. le ministre à procéder à la lecture de l'article 2.
M. Charette : Oui, merci, Mme
la Présidente. Donc, l'article 2 : L'article 15.4.40 de cette
loi est modifié par l'insertion, à la fin du paragraphe 10° du premier alinéa,
de «ou au Fonds bleu».
Donc, c'est très, très simple. C'est une
petite modification qui est faite et c'est un élément de concordance,
essentiellement, avec l'article 15.4.46 proposé par l'article 4 du
projet de loi, lequel prévoit que seront versées dans le Fonds bleu... pardon,
j'ai la voix qui fait défaut ce matin, certaines redevances prévues dans un
règlement de la Loi sur la qualité de l'environnement, soit les sommes
provenant du règlement sur la redevance exigible pour l'utilisation de l'eau.
La Présidente (Mme Gendron) : Avez-vous
des interventions sur cet article? Allez-y, Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Donc, ce n'est
pas pour des amendements nécessairement, mais on pourrait... On comprend qu'on
va y revenir à l'article numéro 4, mais il me semble que nous pourrions
quand même entamer la discussion sur les sommes qui vont financer le Fonds
bleu. Alors, une première question : Est-ce que, s'il y avait un
remaniement des sommes, l'institution du Fonds bleu... est-ce que ça pourrait
enlever des fonds à d'autres fonds pour la... par exemple, notamment le Fonds
de protection de l'environnement, les fonds dans le domaine hydrique? Donc, ça,
c'est une première question.
M. Charette : Très bonne
question. Tout à l'heure, je faisais référence au budget du 21 mars dernier. Ce
n'est que de l'argent frais. On n'a pas dépouillé un fonds pour constituer
celui-ci. Donc, c'est 500 nouveaux millions de dollars à travers des crédits
budgétaires, oui, mais à travers également le fruit des redevances. C'est là où
on peut... on peut qualifier, là, cette initiative-là de pas dans la bonne
direction. C'est des sommes colossales et c'est du nouvel argent. Donc, je
rassure la collègue, là, on ne vient pas provisionner ce fonds-là en prenant
des crédits ailleurs, là, tout simplement, ce sont de nouveaux crédits.
• (10 h 40) •
Mme McGraw : D'ailleurs, vous
avez parlé du budget de mars... le 21 mars, je crois, dernier, et justement, si
on comprend bien, à un moment donné, c'était prévu un 650 millions, c'était un
engagement du gouvernement caquiste, et là on se retrouve avec un 500 millions.
Alors, pourquoi ce changement? Surtout qu'il y a des groupes qui trouvent que
c'est des sommes insuffisantes.
M. Charette : C'est une autre
très bonne question, et ça demeure un engagement. À chaque budget, vous allez
voir, au cours des prochaines années, il y a des ajustements qui vont se faire.
Donc, c'est déjà une excellente nouvelle que, dès le premier budget du mandat,
on ait provisionné 500 millions de dollars. Mais, vous allez voir, au gré
des budgets, là, qui vont... qui vont se succéder, il y a des bonifications qui
pourront se faire, mais c'est encore l'objectif, là, de pourvoir ce fonds-là de
650 millions de dollars.
Mme McGraw : Donc, c'est
prévu dans les prochaines années d'aller au 650. Donc, l'engagement, ça
demeure, mais pas pour la première année.
M. Charette : C'est
l'engagement, exact. Et c'est très courant. Et d'ailleurs on aurait très bien
pu voir, dans le budget du 21 mars dernier, 500 millions... c'est-à-dire 100...
M. Charette : ...uniquement,
et là je vous aurais répondu : Bien, attendez le budget de l'année
prochaine, le subséquent, pour que ces sommes-là s'additionnent. Mais déjà, dès
le premier budget du mandat, on était à hauteur de 500 millions. Donc, il
restera un 150 millions de bonifications, là, pour les prochaines années,
mais c'est un engagement, là, qui est réitéré, là, de la part du gouvernement.
Mme McGraw : Donc, si je
comprends bien, Mme la Présidente, M. le ministre nous confirme qu'on ne va pas
aller piger dans d'autres fonds, c'est vraiment des sommes fraîches, nouvelles,
additionnelles, et on prévoit justement plus de sommes dans les prochaines
années dans ce... à l'intérieur de ce mandat, un 650 millions et encore
plus élevé?
M. Charette : C'est le
souhait, et comme je le mentionnais, là, de budget en budget, on va pouvoir
bonifier, là, les sommes qui sont prévues.
La Présidente (Mme Gendron) : Y
a-t-il d'autres interventions? Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci. J'en
profite... Dans le cadre de cet article, je sens qu'on a une discussion sur le
règlement et la tarification, peut-être, je voulais entendre un peu le ministre
sur... dans le... bien, dans le règlement, on le sait, que les sommes... bien,
il va y avoir une indexation des redevances à 3 %, que ça va être revu
dans cinq ans. Tout à l'heure, vous nous dites qu'il va avoir une... un souhait
de bonifier les sommes qui vont aller au Fonds bleu du côté plus budgétaire,
mais je veux entendre un peu le ministre sur quel est son souhait par rapport à
la tarification et les redevances dans le long terme?
M. Charette : C'est aussi un
cycle que l'on voulait casser. On se souvient, à partir du moment où ces
nouvelles redevances-là vont s'appliquer, ce sera une première fois depuis plus
d'une dizaine d'années, on veut éviter que les années passent sans qu'il y ait
de majoration des tarifs. Donc, c'est pour ça qu'on dit : Minimalement,
3 % d'indexation à chaque année. Et 3 % sur une majoration de
900 %, c'est très conséquent, là, ça représente des sommes qui sont quand
même importantes. Et, en plus de tout ça, on dit : À chaque cinq ans, on
va revoir l'entièreté. Un petit peu comme on le fait présentement. Dans cinq
ans, on va voir quel aura été le fruit de ces redevances-là. Est-ce que c'est
assez? Est-ce qu'on fait le bon travail avec les outils que l'on a? Donc, on
veut non seulement éviter qu'il y ait plusieurs années sans indexation, mais on
veut aussi éviter qu'il y ait plusieurs années avec un système qui n'est
peut-être pas suffisamment performant. Donc, annuellement et aux cinq ans pour
ce qui est d'une réévaluation. Et pour le reste, ce sera de voir, dans cinq
ans, qu'est-ce qui peut être amendé, amendé, c'est-à-dire bonifié pour
s'assurer que l'on obtienne les objectifs. Et je l'ai dit à plusieurs reprises
pendant les consultations, le but, ce n'est pas d'engranger de l'argent pour en
engranger, on veut, à travers ça, changer des comportements, faire en sorte que
les 800 milliards de litres d'eau que l'on utilise aujourd'hui deviennent
moins importants en termes de volume. Donc, dans cinq ans, on pourra se
convaincre qu'on a pris les bonnes décisions ou, au contraire, qu'on doit
apporter des modifications, là, pour s'assurer, là, qu'on atteigne cet objectif
ultime là.
Mme Zaga Mendez : Merci.
C'est plus une invitation pour le ministre parce que, tout à l'heure... bien,
tout à l'heure, pardon, dans d'autres séances de la commission, on a entendu
différents groupes nous exposer l'ensemble des besoins qu'on a... que ce soit
les groupes environnementaux, on parlait aux PME, on parlait de milieu
agricole, on en parlait milieu municipal, plan directeur d'eau, il y en a
plusieurs types d'actions qu'on peut mener, je crois, avec le Fonds bleu, puis
on va discuter des objectifs plus tard, mais, pour mener ces actions-là, il
faut qu'on se donne les moyens. Donc, ce que le ministre... ou est-ce qu'il y a
un souhait, un engagement de donner plus de moyens à ce Fonds bleu dans les
années à venir? Parce que, tout à l'heure, on va avoir une discussion sûrement
sur l'adaptation aux changements climatiques, j'ai déjà annoncé, on parle de
milliards de dollars en termes des coûts à l'adaptation aux changements climatiques,
et là on est à 500 millions avec les deux sources de financement. Donc,
j'aimerais entendre le ministre un peu plus là-dessus.
M. Charette : C'est certain
que c'est beaucoup d'argent, 500 millions, mais lorsque l'on parle de
l'eau en général, ça peut être considéré comme insuffisant aussi, donc ça
dépend ce que l'on viendra financer avec ces 500 millions de dollars là.
Puis, avec l'UMQ, on a eu l'échange qui s'est poursuivi aussi après la
consultation, ce que je leur réitérais, c'est que tout ne passera pas par le
Fonds bleu. S'il est question d'adaptation aux changements climatiques...
M. Charette : ...il va y
avoir d'autres appuis, donc, le Fonds bleu, il ne faut pas le voir comme étant
la réponse à toutes les problématiques en lien avec l'eau. C'est la raison pour
laquelle on va venir préciser les objectifs du fonds dans les articles
subséquents. Mais il faut déjà se convaincre d'une chose 500 millions,
c'est beaucoup, oui, mais ça ne répondra pas à tous les besoins au niveau de l'eau.
Mais je suis convaincu que ça va très bien répondre aux objectifs du fonds
lui-même. Mais le gouvernement, à travers d'autres programmes, et d'autres
ministères dans certains cas, sera aussi présent pour lorsqu'il est question du
traitement des eaux usées. Et ça, je l'ai répété à plusieurs reprises on ne
financera pas les usines de traitement des eaux usées à travers le Fonds bleu
parce qu'uniquement là, les besoins sont nettement excédant aux
500 millions de dollars. Et surtout, on a déjà un programme au niveau
du MAMH qui est doté de plusieurs milliards de dollars pour cet enjeu-là. Donc,
si on s'attaque aux bons... aux bons objectifs à travers le Fonds bleu, ça va
devenir un outil extrêmement performant, là, je suis convaincu.
La Présidente (Mme Gendron) : Y
a-t-il d'autres interventions? Donc, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'article 2 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
M. le ministre, je vous invite à lire l'article n° 3.
M. Charette : C'est un des
articles simples mais nécessaires du projet de loi. On vient tout simplement
abroger le15.4.41. Donc, on l'enlève ni plus ni moins parce qu'on va retrouver
l'esprit de son contenu ailleurs dans le projet de loi.
Donc, le commentaire lui-même : c'est
un article qui vise à assurer la concordance avec le paragraphe 6° de
l'article 15.4.46 proposé par l'article 4 du présent projet de loi
qui prévoit que les sommes concernant des frais, des droits ou des redevances
liés à l'utilisation ou à la gestion de l'eau, notamment les sommes provenant
des redevances visées par le Règlement sur la redevance exigible pour
l'utilisation de l'eau seront dorénavant versées au Fonds bleu plutôt qu'au
Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique de l'État. C'est
le fonds dont je faisais allusion un peu plus tôt. Et l'affectation des sommes
et frais issus des redevances sur l'eau au financement de mesures visant la
gouvernance de l'eau ou favorisant la protection et la mise en valeur de l'eau
est essentiellement reprise au premier alinéa du nouvel article 15.4.44
proposé par l'article 4 du présent projet de loi.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Y a-t-il des interventions? Donc, j'aimerais mettre aux voix. L'article
numéro 3 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Gendron) : Je
vous invite à la lecture de l'article 4, M. le ministre.
M. Charette : Mme la
Présidente, et pour l'article 4, j'informe les collègues qu'il y a déjà
des propositions d'amendements qui ont été présentées. Donc, j'y vais avec
l'article original et ensuite je pourrai faire la lecture des amendements.
La Présidente (Mme Gendron) : Je
vous invite aussi à lire paragraphe par paragraphe, alinéa par alinéa.
M. Charette : Oui.
• (10 h 50) •
La Présidente (Mme Gendron) : Donc,
article introduit par article introduit. Donc, pour le prochain l'article.
Allez-y!
M. Charette : Puis vous me
direz quand je dois arrêter ma lecture.
La Présidente (Mme Gendron) : Sans
problème.
M. Charette : Donc, cette loi
est modifiée par l'insertion. Après l'article 15. 4.43, de la section
suivante :
Section 11.4. En fait II.4...
Une voix : 11.4.
M. Charette : Et ça
s'intitule : Fonds bleu
Donc : «Est institué le Fonds bleu.
«Ce fonds est affecté au financement de
toute mesure que le ministre peut réaliser en lien avec la protection, la
restauration, la mise en valeur et la gestion de l'eau, notamment quant aux
matières suivantes :
«1° l'utilisation durable, équitable et
efficace des ressources en eau;
«2° le contrôle et la prévention des
inondations;
«3° la conservation des écosystèmes
aquatiques;
«4° la gouvernance de l'eau dans le
respect du régime de gouvernance établi par la Loi affirmant le caractère
collectif des ressources en eau et favorisant une meilleure gouvernance de
l'eau et des milieux associés.
«Le fonds sert notamment à financer des
activités, des projets ou des programmes visant à stimuler l'innovation technologique
et sociale, la recherche et le développement, l'acquisition de connaissances,
l'amélioration des performances ainsi que la mobilisation, la sensibilisation
et l'éducation de la population pour les matières mentionnées...
M. Charette : ...au deuxième
alinéa.
«Ce fonds vise, entre autres, à apporter
un soutien financier aux municipalités et aux organismes à but non lucratif
œuvrant pour la protection, la restauration, la mise en valeur et la gestion de
l'eau.»
Si je comprends bien, je m'arrête ici à ce
moment-ci?
La Présidente (Mme Gendron) : Exactement.
M. Charette : Parfait.
La Présidente (Mme Gendron) : Donc,
si vous voulez bien commenter sur la... l'introduction de l'article.
M. Charette : Parfait. Donc,
le 15.4... En fait, c'est relativement simple, on vient créer le Fonds bleu.
C'est un petit peu paradoxal. On a adopté un article, un petit peu plus tôt,
qui faisait déjà référence au Fonds bleu, mais le Fonds bleu n'était pas encore
institué, et là il le serait avec l'adoption de l'article 4. Et on vient
préciser, je le mentionnais tout à l'heure, les principales orientations, là,
qui seront... qui seront possiblement financées à travers le fonds qui sera
constitué.
La Présidente (Mme Gendron) : Je
confirme la réception de l'amendement de la députée de Notre-Dame-de-Grâce. Si
vous voulez bien nous en faire la lecture.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Vous l'avez dit, on a déjà déposé notre amendement. Alors, on
propose l'article... dans l'article 15.4.44 de la loi, tel que proposé par
l'article du projet de loi, modifié... soit modifié par l'insertion, avant le
paragraphe... le premier paragraphe du deuxième alinéa, le paragraphe
suivant :
«0.1 la lutte et l'adaptation aux changements
climatiques en matière d'eau;»
Donc, l'article, tel que modifié,
serait... se lirait ainsi. Donc :
«15.4.44. Est institué le Fonds bleu.
«Ce fonds est affecté au financement de
toute mesure que le ministre peut réaliser en lien avec la protection, la
restauration, la mise en valeur et la gestion de l'eau, notamment quant aux
matières suivantes :
«0.1 — présentement, on ajoute — la
lutte et l'adaptation aux changements climatiques en matière d'eau;», et
cetera.
La Présidente (Mme Gendron) : Y
a-t-il des interventions?
M. Charette : Peut-être.
La Présidente (Mme Gendron) : Oui,
M. le ministre.
M. Charette : Je comprends le
pourquoi, mais ce n'est pas une bonne idée, pour éviter de la confusion.
Justement, on parlait de la confusion possible avec les différents fonds. Il y
a le Fonds d'électrification et des changements climatiques qui a son volet
d'adaptation aux changements climatiques, donc... Mais je comprends
l'importance de faire référence à l'adaptation. C'est peut-être à travers un
autre amendement ou à travers un préambule, mais je n'en ferais pas l'objet
d'un financement possible parce que c'est justement assuré par le FECC et que
ça couvrirait trop large, là. On serait plus... On générerait plus de confusion
qu'autre chose, là, en l'inscrivant comme étant un objet potentiellement
financé par le Fonds bleu.
Mme McGraw : Alors, je
souligne... Merci, M. le ministre. Il y a plusieurs groupes qui se sont penchés
sur cette question-là et ils ont fait la recommandation très précise, dont FQM,
AGRCQ, la ville de Montréal et bien d'autres l'ont mentionné en consultations,
précisément cet amendement à cet article, vraiment pour faire le lien entre les
changements climatiques et la conservation, protection de l'eau. Donc, on
aimerait se pencher là-dessus. Et, si la réponse est non, comment on va
s'assurer que le financement du projet est réellement bon pour l'environnement?
Est-ce que vous seriez ouvert à un amendement, par exemple, proposé par l'UMQ,
étant d'inclure l'approvisionnement en eau potable, et cetera? Donc, peut-être
avoir une discussion. Il y a des commentaires sur les municipalités, en tout
cas... Oui.
M. Charette : Je le
mentionnais tout à l'heure à la question précédente ou à l'article précédent,
il y a déjà des sommes extrêmement importantes qui sont prévues au niveau du
traitement des eaux et l'approvisionnement en eau potable. Donc, on ne couvrira
pas ça à travers le Fonds bleu, je le réitère et sans en être gêné, parce que,
justement, le MAMH a des sommes colossales, là, qui sont disponibles et qui
peuvent être complétées par du financement fédéral aussi. Donc, tout ce qui est
traitement des eaux usées, ce n'est pas le Fonds bleu qui va faire ça. Tout ce
qui est de l'approvisionnement en eau, ce n'est pas le Fonds bleu qui va faire
ça. Donc, c'est la raison pour laquelle...
M. Charette : ...je veux être
bien certain qu'on se rejoignent tous, là, il faut limiter la portée du Fonds
bleu pour, justement, se convaincre qu'avec 500 et ultimement
650 millions de dollars, on pourra faire une différence sur des
objets bien, bien précis.
Et pour ce qui est des infrastructures en
adaptation, j'invite la collègue à considérer le deuxième élément lorsqu'il est
question de contrôle et la prévention des inondations, on est dans de
l'adaptation à ce moment-là dans bien des cas, mais je ne ferais pas un objet
spécifique à l'adaptation, là, pour ne pas générer de confusion sur la portée
du Fonds bleu.
Mme McGraw : Donc, on va y
revenir sur ce point dans le... les articles à venir. Merci.
M. Charette : Ah, bien,
c'est-à-dire sur ce qui ne sera pas financé, je vais le réitérer à chacune des
fois où la question va se poser, on ne financera pas, justement, là, tout ce
qui est traitement des eaux usées et l'approvisionnement en eau potable à
travers le Fonds bleu, là. Ça, on pourra toujours en discuter, mais c'est
catégorique parce qu'il y a d'autres fonds qui sont disponibles pour ça et que
les besoins seraient énormes, ça pourrait devenir insuffisant pour ce seul
volet-là. Et pour nous, l'utilisation durable, équitable de l'eau, c'est
important. La conservation des écosystèmes aquatiques, c'est important. La
gouvernance de l'eau, c'est important. Donc, on ne veut pas que le Fonds bleu
devienne un fonds pour financer, là, des infrastructures municipales.
La Présidente (Mme Gendron) : Y
a-t-il d'autres interventions? Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci. Je
ne vous cacherai pas, M. le ministre, on allait déposer un amendement très,
très semblable parce que, ma collègue l'a dit, c'est d'une grande importance
pour plusieurs acteurs, mais j'aimerais qu'on ait une discussion, parce que je
vous entends nous dire à la fois que le Fonds bleu, il y a des mesures
d'adaptation qui peuvent être incluses dans le Fonds bleu, vous venez faire
référence au contrôle puis la prévention des inondations, mais on ne souhaite
pas inscrire l'adaptation telle quelle et la lutte aux changements climatiques.
Juste pour peut-être... Moi je sens qu'on est rentré trop vite dans ce
sujet-là, je veux juste prendre un pas de recul, vous êtes d'accord avec moi
sur le fait que les changements climatiques, en ce moment et dans les prochaines
années, vont avoir un grand impact en ce qui concerne le stress hydrique, puis
l'approvisionnement en eau, et ces services?
M. Charette : Tout à fait. En
fait, ce que je mentionne, c'est qu'on pourra trouver peut-être l'endroit dans
le projet de loi où on pourra référer aux changements climatiques et à la
nécessaire adaptation, et ce que je mentionne, on ne veut pas en faire un objet
du Fonds bleu lui-même, mais réitérer qu'il y a effectivement, j'aime
l'expression, un stress sur le domaine hydrique en lien avec les changements
climatiques. On pourra peut-être trouver la... le bon endroit pour le référer,
mais là on est réellement, là, sur les utilisations possibles du Fonds bleu, et
c'est là où ce ne serait pas le bon endroit, là, pour le mentionner.
• (11 heures) •
Mme Zaga Mendez : Bien,
j'aime le fait qu'on est d'accord, là, c'est le fun quand on est d'accord, on
va le dire. On est d'accord sur... quand le stress des changements
climatiques... les changements climatiques causent un stress hydrique, je pense
qu'on est... on a la même lecture de la situation. Donc, si je suis... je me
mets à la place d'un groupe, je me mets à la place des municipalités, des MRC,
des gens qui sont sur le terrain puis qui voient l'effet des changements climatiques,
puis ils vont venir vous voir au Fonds bleu puis ils vont présenter des projets
qui sont... entre vous et moi, là, c'est des projets d'adaptation et de lutte
aux changements climatiques parce que ce soit... on a plusieurs exemples, ils
sont... les différents acteurs nous l'ont dit, que ce soit des solutions basées
sur la nature, des infrastructures vertes, que ce soit des réaménagements des
bandes riveraines, on peut en sortir. On est dans des projets qui sont des
luttes et adaptations aux changements climatiques. Est-ce que ce type de
projets là sont... au Fonds bleu tel quel?
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire c'est difficile d'y aller d'une réponse précise pour un projet qui
n'a pas été présenté, mais c'est des objets qui sont certainement susceptibles
d'être financés. Et moi, ce qui me rassure pour la suite des choses, c'est le
Forum d'action sur l'eau qui regroupe tous les acteurs sur l'eau qui, dans les
prochaines semaines, les prochains mois, va venir nous dire : Bien, voici
les orientations que l'on souhaite voir retenir pour l'utilisation du Fonds
bleu. Donc, c'est les acteurs de l'eau qui seront en mesure, là, de nous guider
sur, justement, la suite à y donner. Et on évoquait même, au moment des
consultations, ce même forum-là, on n'a pas l'intention de le dissoudre avec
la...
11 h (version non révisée)
M. Charette : ...l'option du
projet de loi, c'est un forum qui pourra se voir octroyer des nouveaux mandats
et peut-être un mandat de suivi. Justement, une fois le fonds créé, une fois
les orientations identifiées, quel est... quel sera le... quel rôle ces
acteurs-là pourront... pourra... pourront jouer pour la suite des choses? C'est
quelque chose, là, qui est certainement envisageable et souhaité de la part du
gouvernement.
Mme Zaga Mendez : Alors,
juste pour revenir, là, on est... on continue d'être d'accord sur le fait que
les changements climatiques vont créer un stress. Ils vont pousser des groupes
à nous présenter des projets, des projets qui vont arriver sur la table du
ministère et qui vont tous être... Entre vous et moi, moi, j'ai travaillé aussi
en adaptation aux changements climatiques en milieu forestier, en milieu
agricole, auprès des entreprises. Ce qui arrive souvent, c'est que, quand on a
un fonds devant nous, les groupes vont essayer de cocher toutes les cases pour
avoir les sous, mais ça reste des projets en adaptation et lutte aux
changements climatiques.
Donc, si on a la reconnaissance de l'enjeu,
puis on va avoir les projets. Là, je veux vous entendre un peu plus. C'est là
que je sens que peut-être on peut aller plus loin. Pourquoi ne pas nommer lutte
et changements climatiques dans les intentions de financement si on reconnaît
le problème et les solutions qui vont être proposées vont l'être dans ce
sens-là?
M. Charette : En fait,
comment... comment dire? Tous les groupes qui constituent le forum d'action se
sont donné un objectif, et je les salue pour ça, c'est d'oublier leurs
préoccupations propres pour parler d'une seule voix en quelque sorte.
Donc, lorsque l'UMQ vient nous voir en
consultation, elle nous parle naturellement des besoins de l'UMQ de façon
générale. Mais lorsque l'UMQ... je dis l'UMQ, mais ça pourrait être l'UPA, ça
pourrait être tous les groupes, lorsque ces mêmes acteurs-là sont autour de la
table du forum d'action, ils ne pensent plus à leur seule réalité, mais à ce
qui est commun est nécessaire, là, pour la gouvernance de l'eau en général.
Donc, ça va être ça aussi les mesures qui seront admissibles pour le
financement.
Mais je fais juste rassurer la collègue, si
on regarde bien l'article qui nous occupe présentement, on regarde les matières
qui seront admissibles pour du financement, mais ça demeure aussi assez
général. C'est des orientations, mais c'est assez général à ce moment-ci.
Lorsqu'on parlait de protéger les bornes... les bandes riveraines ou que ce
soit les infrastructures résilientes vertes, c'est... ça peut cadrer, là, et
même dans un... dans plus d'un de ces... de ces objectifs-là parce qu'il y a de
la... il y a de la science et de la connaissance à travers ça. On peut parler ou
évoquer la prévention des inondations. Donc, ce n'est pas... ce n'est pas très
contraignant, mais en même temps on ne veut pas y aller de façon générale
Si j'ajoute un premier ou un cinquième
picot sur, on peut financer l'adaptation aux changements climatiques, c'est là
où ça devient extrêmement, extrêmement général puis ça serait plus difficile à
baliser à ce moment-ci. Mais il y a de ces projets-là qui, par... par leur
fonction, seront des des façons d'être plus résilients et même des projets d'adaptation.
Mme Zaga Mendez : Je... Il y
a quelque chose qui pour moi n'est pas encore clair, M. le ministre, c'est le
fait que, là, vous donnez l'exemple du Forum des acteurs de l'eau, puis qu'ils
vont parler d'une seule voix, et je suis d'accord. Il faut voir au-delà de ce
qu'est-ce qui nous touche au niveau individuel ou comme organisation et voir
collectivement. Je vois mal comment la lutte aux changements climatiques n'est
pas la lutte la plus collective qu'on peut mener ensemble tous secteurs confondus.
Quand on parle des intérêts collectifs, c'est là que j'aimerais savoir... avoir
le pouls du ministre parce qu'il sait entendre. On a dit tantôt, là, que ça va
être... ça l'est puis ça va continuer à être l'enjeu le plus important en ce
qui concerne l'approvisionnement en eau, en l'état de la ressource, l'état des
différents services. On a des...
Je ne vais pas utiliser toutes mes 20 minutes
pour faire l'exposition de tout ça. On s'entend là-dessus, M. le ministre, et
il n'y en a pas une de la plus collective. Puis moi, j'ai le goût de vous
entendre sur le futur parce que, là, il y a eu... Bien sûr, on est en 2023, là,
il faut qu'on pense à qu'est-ce qui s'en vient. Et si on est capable de créer
un fonds pour protéger la ressource en eau, peut-être ce projet de loi là, on
ne va pas le rouvrir dans 5, 10 ans. Mais peut-être là, on a un tremplin
pour penser à l'adaptation aux changements climatiques, à la lutte aux
changements climatiques. Savez-vous qu'on a là une opportunité devant nous, M.
le ministre, qu'on n'aura pas peut-être dans 5, 10 ans...
M. Charette : ...il faudra
toujours, malheureusement, s'adapter.
Mme Zaga Mendez : Le
règlement...
M. Charette : Dans cinq ans,
on fera toujours...
Mme Zaga Mendez : ...mais le
projet de loi?
M. Charette : Ah! bien, le
projet de loi... Moi, je veux dire, ceux et celles qui ont travaillé avec moi
au cours des dernières années se rappellent qu'on a même fait un omnibus
législatif, ce qui était du jamais-vu. C'était la première fois qu'on en
faisait un au niveau du ministère de l'Environnement. Donc, on ne s'est jamais
refusé à moderniser nos lois. Et il y aura vraisemblablement un autre omnibus
législatif dans le cadre du présent mandat.
Mais peut-être pour rassurer la collègue,
on cherche, là... Là, vous voyez, là, ça travaille fort, fort, fort pour voir
comment intégrer cette référence-là aux changements climatiques et à
l'adaptation, mais ça ne sera pas à travers un cinquième picot, pour ne pas que
ça devienne un fourre-tout, quelque chose de trop... de trop général. Mais on
va vous proposer quelque chose, là, dans les prochains instants, très
certainement.
Mme Zaga Mendez : ...vu que
c'est son amendement. Moi, j'avais des questions spécifiques, mais je vais
laisser la collègue continuer.
La Présidente (Mme Gendron) : ...
Mme McGraw : Bien, c'est ça,
justement, c'est les préoccupations par rapport aux changements climatiques
puis de faire un lien clair et étroit entre les changements climatiques et
l'impact sur notre eau. Ça va aller... Ça va devenir encore de plus en plus
sérieux. Donc, on aurait voulu... Justement, cet amendement-là, ça vise de
faire ce lien direct, un lien qui va devenir de plus en plus important. Et on
trouve que c'est vraiment le meilleur endroit pour souligner cet enjeu
primordial pour l'eau. Justement, on a parlé dans nos commentaires, en adoption
de principe, dans les remarques préliminaires, les liens étroits entre les
changements climatiques, l'eau, la biodiversité. Donc, on trouve qu'au début de
ce projet de loi ça ferait juste souligner cette importance-là puis renforcer
le projet de loi.
M. Charette : ...la même
chose. On est d'accord pour faire une référence. On trouve le moyen et
l'endroit pour faire référence la plus... la plus appropriée possible, mais ce
ne sera pas dans un objet de financement directement. On veut... on veut que ça
englobe tout l'esprit du projet de loi, donc dans une perspective de
changements climatiques et d'adaptation. Mais on vous revient, on vous revient
avec une proposition à ce niveau-là.
Mme McGraw : Donc, juste pour
être claire, c'est justement ce qu'on voulait, que ça serait au début puis ça
serait vraiment... ça englobe l'approche en général. Mais, si je... C'est ce
qu'on aurait souhaité avec cet amendement. Mais, si je vous comprends bien,
vous allez revenir avec quelque chose d'autre à l'intérieur, plus loin, dans le
projet de loi. Est-ce que vous avez... On parle... Je comprends qu'on est sur
cet article-là, mais est-ce que vous avez... juste pour avoir une idée des...
Comment vous prévoyez répondre à cet enjeu-là au sein du projet de loi? Est-ce
que vous avez des pistes?
M. Charette : Je ne suis pas
juriste, mais j'ai le grand, grand privilège d'être très bien entouré à ce
niveau-là. Donc, on regarde, justement, comment retenir le libellé le plus
adéquat possible. Ce que je pourrais peut-être proposer aux collègues pour,
justement, laisser les juristes ou les spécialistes nous trouver la bonne
formulation, on pourrait tout simplement mettre de côté l'article 4
pendant un instant, le temps que l'on regarde ces enjeux-là, et on pourrait
passer aux articles subséquents dans l'intervalle, pour nous permettre, là, de
leur laisser le temps de travailler.
Mme McGraw : ...on a proposé
par... de procéder pas juste article par article, mais alinéa... par alinéa et
paragraphe... Parce que c'est vraiment le coeur, selon nous, article 4,
c'est vraiment le cœur du projet de loi. Est-ce que ça serait possible, bien,
Mme la Présidente, de continuer avec l'article mais de mettre de côté cet
aspect-là de l'article et de revenir...
M. Charette : Le problème, en
fait... L'idée n'est pas mauvaise, mais le problème c'est qu'on regarde pour
voir si ce n'est pas dans un autre des alinéas de l'article 4 où cette
modification-là serait faite. Donc, ce serait difficile de dire : On passe
à l'alinéa suivant, alors que c'est peut-être dans l'alinéa suivant... Ou on
peut... on peut suspendre quelques instants, là, pour clarifier un petit peu la
procédure à venir.
La Présidente (Mme Gendron) : Je
suspends donc les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 10)
11 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 11 h 44)
La Présidente (Mme Gendron) : Nous
reprenons donc nos travaux. Et afin de vous situer, là, nous sommes à l'amendement
déposé par la députée de Notre-Dame-de-Grâce, l'article 15.4.44 introduit
par l'article 4. Avez-vous des... une intervention?
Mme McGraw : Bien, on
aimerait... on a une... Premièrement, merci beaucoup pour la belle
collaboration entre les formations politiques, avec le gouvernement et groupe
de deuxième opposition... deuxième opposition, je devrais dire, donc une très
belle discussion et collaboration. On aimerait quand même poursuivre avec un
vote sur l'amendement.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, s'il n'y a pas d'autres interventions, nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'amendement à l'article 15.4.44 introduit par l'article 4
est adopté? Par l'Assemblée?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Gendron) : Pardon?
Des voix : ...
(Consultation)
La Présidente (Mme Gendron) : O.K.
donc, adopté ou rejeté?
Des voix : Rejeté.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, l'amendement est rejeté. Donc, avez-vous une intervention?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Gendron) : Sur
l'article 15.4.44 introduit par l'article 4.
Mme McGraw : C'est ça. Donc,
on voudrait savoir, Mme la Présidente, que pense le gouvernement, le ministre.
On voulait parler un peu d'accès aux plans d'eau. Et il y a certains groupes
qui ont proposé...
Mme McGraw : ...dans le but de
valoriser l'eau. Il y a certains qui pensent que les Québécois devraient avoir
un accès facilité aux plans d'eau. Il serait donc cohérent que le Fonds bleu...
si on suit la logique, que le Fonds bleu finance aussi les mesures de
facilitation à l'accès aux plans d'eau. Donc, on voulait savoir comment ce
gouvernement... comment le gouvernement réagit à cette suggestion de certains
groupes.
M. Charette : ...constaté
avec la pandémie à quel point l'accès à la nature était de plus en plus cher aux
yeux des Québécois, des Québécoises. On l'a vu à travers les réseaux de la
Sépaq et autres. On sait qu'il y a un besoin là, mais, en même temps, on le
disait tout à l'heure, 500 ou même 650 millions, c'est beaucoup, mais ce n'est
pas suffisant si on veut tout régler avec cette somme-là. Donc, l'accès à la
nature comme tel, ce n'est pas une finalité du Fonds bleu.
Je nous reporterai, par contre, au plan
nature, qui, lui aussi, est pourvu, là, d'une somme colossale. On parle de
plusieurs centaines de millions. Et, dans le plan... dans le plan nature, il va
y avoir un accès... un volet accès à la nature. C'est beaucoup pour protéger la
biodiversité, mais il va y avoir un volet accès à la nature. Donc, ce n'est pas
le Fonds bleu qui va répondre à cette demande-là, mais davantage le plan
nature.
Puis, dans l'intervalle, je ne sais pas si
vous avez suivi un petit peu, vendredi dernier, dans la région de Lanaudière,
il y a le premier ministre avec également les collègues de la région qui ont pu
présenter un volet pour cette région-là en particulier. Donc, c'est, oui, une
priorité gouvernementale, mais ce n'est pas le Fonds bleu, là, qui va pouvoir
répondre à ces besoins-là.
Parce qu'il y a des municipalités qui nous
demandaient : Est-ce que le Fonds bleu va pouvoir, par exemple, financer
la construction d'un quai ou de... Non, ce n'est pas... ce n'est pas l'objet du
Fonds bleu, mais on sait qu'il y a une demande à ce niveau-là et on tentera d'y
répondre, là, à travers, notamment, le plan nature.
Mme McGraw : Juste pour
clarifier, à l'intérieur du plan nature et l'accès... l'aspect accès à la
nature, on prévoit des provisions puis des sommes même pour faciliter, pour
promouvoir l'accès aussi aux plans d'eau?
M. Charette : Oui.
Mme McGraw : Donc, à
l'intérieur de la nature, plans d'eau.
M. Charette : On se souvient,
on avait évoqué trois grands principes, là, je vais essayer de m'en souvenir.
C'est d'abord et avant tout la protection de la biodiversité, le plan nature.
C'est aussi l'acquisition de... le développement d'aires protégées. Ça, c'est
le premier objectif. Il y a un deuxième objectif qui est l'accès à la nature,
et le troisième, c'est d'encourager le leadership autochtone. Donc, ce sont...
ce seront les trois grands principes qui vont guider le futur plan nature.
Et là aussi on est dans une période
d'élaboration avec les régions. On a les grands objectifs qui ont été
identifiés. Là, on a des partenaires régionaux qui ont commencé à consulter les
milieux. Et là aussi, dans les prochains mois, vraisemblablement, on aura des
orientations précises pour le plan nature, mais elles devront respecter ces
trois grands principes là. Le premier, qui est le plus important, là, c'est le
développement du réseau d'aires protégées, avec la protection de la
biodiversité. Mais on est très, très conscients que, pour aimer la nature, il
faut y avoir accès. C'est souvent en ayant accès à la nature qu'on comprend son
importance, qu'on comprend la nécessité de la protéger. Donc, il y a un volet accès
à la nature dans le plan nature également.
• (11 h 50) •
Mme McGraw : Puis on est très
contents d'entendre ça. Puis on est tout à fait d'accord, pour... il faut avoir
accès pour l'aimer, puis c'est interrelié, puis pour tous les groupes, pas juste
les groupes privilégiés aussi, hein? On comprend que c'est... il faut que ça
soit tous les Québécois qui ont accès.
Donc, si on comprend bien, cet aspect-là
de financement pour l'accès aux plans d'eau, ça va faire partie du plan nature,
et deuxième priorité ou section : accès nature.
M. Charette : Exact.
Mme McGraw : Parfait. Alors,
merci d'avoir clarifié.
La Présidente (Mme Gendron) : Y
a-t-il d'autres interventions?
Mme Zaga Mendez : Oui.
La Présidente (Mme Gendron) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : J'en ai
plusieurs, questions, sur 15.4.44. Je vais aller section par section avec le
ministre. Il a déjà répondu tout à l'heure, on a déjà parlé des cohérences avec
les fonds, donc je ne reviendrai pas, même si j'avais... L'UMQ nous avait fait
une recommandation intéressante, un changement à faire, mais j'ai été
satisfaite avec la réponse tout à l'heure.
J'aimerais entendre le ministre sur le
premier picot, le numéro 1, en ce qui concerne l'utilisation durable, équitable
et efficace des ressources en eau. C'est des beaux mots qui sont là.
J'aimerais...
Mme Zaga Mendez : ...l'entendre
sur... Qu'est-ce que ça veut dire, l'utilisation durable? Quelle est la
définition qu'on utilise d'utilisation durable dans le cadre de ce projet de
loi?
M. Charette : Si les
collègues le veulent bien, on a le privilège d'avoir la responsable du Forum
d'action sur l'eau. Donc, avec le consentement, elle pourrait, tout simplement,
donner peut-être des exemples pour chacune de ces quatre priorités-là. Et la
première, dans un premier temps, de ce que je comprends...
La Présidente (Mme Gendron) : Mme
la députée d'Argenteuil.
Mme Grondin : Donc, si j'ai
bien compris, je suis désolée, j'étais en train de répondre... Si j'ai bien
compris, dans le fond, c'est l'article 15.4.44 où là on veut savoir quels sont
les exemples... Des exemples concrets pour chacun.
Mme Zaga Mendez : La demande,
en fait, qu'on a eue en commission, c'était de baliser qu'est-ce que ça veut
dire, une utilisation durable. Donc, ma première question, c'est : Quelle
est la définition qui est mobilisée dans le cadre de ce projet de loi?
Mme Grondin : Effectivement,
on a différents éléments, puis je pense que ça va être intéressant d'avoir une
définition, on pourra aussi vérifier avec les experts du ministère. On a la
définition d'utilisation durable sur la question... quand on parle d'aires
protégées, hein, à des fins d'utilisation durable ou une aire protégée
d'utilisation durable. On a aussi une définition qui est portée par les
Affaires municipales, je crois, au niveau de l'utilisation durable. Je pense
qu'il y a différentes dimensions, et la question va être posée aux membres du
forum d'action.
Mme Zaga Mendez : O.K. Donc,
merci. Pour la réponse, est-ce que je comprends que ça va être au forum
d'action que les termes «utilisation durable» va être définie? La question,
c'est vraiment une question de compréhension, parce que c'est des principes qui
vont guider le financement. Tout à l'heure, on a une discussion entre nous là,
pas ici, mais j'aimerais qu'on le dise au micro quelles sont les définitions,
parce qu'elles vont guider l'application du financement du Fonds bleu, je pense
que c'est le cœur de ce projet de loi. Donc, ce que je comprends, c'est que
cette définition est en reconstruction avec les acteurs, ou est-ce qu'on a
quelque chose de plus défini?
Mme Grondin : On a des
exemples de mesures, à moins que vous vouliez le faire, M. le ministre, on a
des exemples de mesures, mais... et je vais prendre le temps de les regarder.
On a acquisition de données sur l'état des ressources en eau par le
développement des réseaux de suivi, la caractérisation et la modélisation des
systèmes aquifères et hydrologiques des bassins versants. Ça, c'est un exemple
de mesure où on peut encadrer ce que veut dire l'utilisation durable,
équitable, efficace des ressources en eau, prévision des étiages en climat
actuel, et projections des débits et niveaux d'eau en climat futur. Donc là, on
y voit la notion de changements climatiques, d'adaptation aux changements
climatiques, résilience. D'autres types d'exemple, c'est évaluation des
quantités d'eau disponibles pour les occupants du territoire, on parle de seuil
critique, par exemple; développement d'outils de soutien au processus d'analyse
des demandes d'autorisation ministérielle pour les prélèvements d'eau;
développement d'un mécanisme de conciliation des usages et de gestion des
conflits; sensibilisation de la population à la protection et à l'utilisation
durable de l'eau.
Donc, c'est pour ça que, tu sais, on peut
avoir une définition qui est théorique. On a déjà des exemples, puis je pense
que cette notion-là et cette dimension-là de futur, d'adaptation en termes
d'utilisation durable, qu'est-ce que ça veut dire aujourd'hui en 2023?
Qu'est-ce que ça veut dire pour les partenaires ou les utilisateurs de l'eau?
C'est une chose pour des associations de lacs, c'en est une autre pour une
municipalité, c'en est une autre pour un gouvernement. Donc, je pense que ça
peut-être intéressant d'avoir une définition très claire, mais ces exemples-là
sont fondamentaux pour qu'on puisse la définir ensemble, ce que ça veut dire,
une utilisation durable, équitable...
Mme Grondin : ...de l'eau. Et
je pense que c'est là le savoir-faire qui va venir compléter.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends. Merci. Je demeure avec des questions puis je ne veux pas m'éterniser
sur ce principe-là. Je pense, c'est... Ce qu'on a eu comme commentaires, entre
autres, de l'Association des gestionnaires régionaux en cours d'eau, c'est que
ça vaut la peine de mettre des balises de qu'est-ce qu'on entend lorsqu'on
l'applique. Je suis tout à fait d'accord avec les exemples que la députée
d'Argenteuil nous a nommés, rien contre ça. C'est peut-être mon esprit de
chercheur qui embarque dans l'utilisation des définitions qui nous permettent
d'encadrer un financement.
Tout à l'heure, on a eu un débat très
intéressant, qu'on va peut-être ramener, sur l'adaptation aux changements
climatiques, mais... en utilisant, par exemple, le principe d'équitabilité ou
d'efficacité. Quels sont les outils... S'ils ne sont pas dans le projet de loi,
ma question, c'est : Quels sont les outils qui vont encadrer l'utilisation
du fonds bleu en appliquant ce principe-là? Parce que je sens que, oui, il y a
une concertation, d'accord qu'on a pu avoir des interprétations différentes,
mais j'invite le ministre et les collègues à voir quand même un outil, une
définition des principes, qui sont peut-être définis dans la loi, ailleurs,
comment vont être appliqués dans la gestion du Fonds bleu.
M. Charette : ...thèmes qui
sont définis dans la législation du ministère de l'Environnement à travers la
Loi sur la qualité de l'environnement. Dans d'autres cas, c'est des principes.
Lorsqu'on parle... Par exemple, là, on insistant, là, sur l'utilisation
durable, équitable et efficace des ressources, mais, si on regarde les points
subséquents, que ce soit le contrôle et la prévention des inondations, que ce
soit la conservation des écosystèmes aquatiques, il n'y a pas toujours des
définitions précises dans le corps législatif, mais c'est des principes avec
lesquels le ministère est habitué de travailler. Et là, dans le cas présent, on
est encore à l'article qui va déterminer quels sont les sujets d'intérêt pour
le futur fonds bleu. Et les sujets d'intérêt, c'est là où la priorisation va se
faire en collaboration avec le forum d'actions. Mais tout n'est pas une
définition qui est soit dans le projet de loi actuel ou dans une autre des
lois, là, sous la responsabilité du ministère de l'Environnement. Mais c'est
des concepts de développement durable avec lesquels le ministère est habitué de
travailler.
La Présidente (Mme Gendron) : Avez-vous
d'autres interventions?
Mme Zaga Mendez : Oui, est-ce
qu'on continue...
La Présidente (Mme Gendron) : Bien,
en fait, la députée de Notre-Dame-de-Grâce a également des interventions.
Mme McGraw : Je suis désolée,
parce que j'avais plusieurs interventions et même des amendements pour cet
article-là. J'avais complété mon premier point, mais je vous suis, Mme la
Présidente. On avait... j'avais complété un premier point, mais j'avais... j'ai
quand même... et on a déjà déposé, comme vous le savez, plusieurs amendements à
cet article.
La Présidente (Mme Gendron) : On
traitait toujours de l'article 15.4.44.
Mme McGraw : Point 4, oui,
point 4. C'est ça, oui.
La Présidente (Mme Gendron) : O.K.
Parfait. Compte tenu de l'heure, il ne reste que 30 secondes, donc je
propose de suspendre les travaux et de se revoir cet après-midi.
(Suspension de la séance à 11 h 59)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 31)
La Présidente (Mme Gendron) : Bon
après-midi à tous. Donc, la Commission des transports et de l'environnement
reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de la loi
numéro 20, Loi instituant le Fonds bleu et modifiant d'autres dispositions.
Lors de la suspension de nos travaux cet
avant-midi, nous étions à l'étude de l'article 15.4.44 introduit par l'article
quatre. Y a-t-il d'autres interventions sur cet article? Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, O.K....
15 h 30 (version non révisée)
Mme McGraw : ...donc oui,
justement, on avait plusieurs amendements à proposer, mais on commencerait avec
des questions. Donc, nous, on a regardé de très près, pendant les consultations
particulières, il y a des mémoires qui ont été soumis. Évidemment, il y avait
des propositions et des recommandations très concrètes de la part de plusieurs
organismes, dont le RNCRE, l'AGRCQ, en tout cas, entre autres. Donc, on voulait
proposer, Mme la Présidente, plusieurs ajouts à consolider. Donc, ce serait un
autre amendement par rapport aux sommes. Donc, plus précisément, on parle...
Non. Pardon. Alors, on propose l'insertion, après la troisième... le troisième
alinéa...
La Présidente (Mme Gendron) : Donc,
vous proposez un amendement...
Mme McGraw : Oui, donc on l'a
déposé.
La Présidente (Mme Gendron) : ...l'amendement
a été déposé au secrétariat. Parfait. Merci. Si vous voulez en faire la
lecture.
Mme McGraw : Merci, puis
désolée du...
La Présidente (Mme Gendron) : Non,
non, pas de problème.
Mme McGraw : Donc, juste un
peu comme un contexte. Donc, il y a quatre éléments, donc c'est l'acquisition
des données en matière de volume de consommation de l'eau en milieu industriel
et de la qualité d'eau. Il y a aussi la mise en œuvre des plans régionaux des
milieux humides et hydriques; troisièmement, l'élaboration des plans d'infrastructures
vertes relatives à l'eau; et quatrièmement, la lutte contre les espèces
envahissantes, nocives aux milieux hydriques et humides, notamment de type
exotique.
Alors, les amendements vont dans ce
sens-là. Et, plus spécifiquement, je pourrais... écoutez, je ne vais pas lire
toutes les recommandations des groupes, mais comme je vous dis, je vous réfère
aux recommandations un et deux de... du mémoire et RNCRE. Je vous recommande
aussi les recommandations trois et quatre du mémoire AGRCQ. Et finalement, en
ce qui a trait aux espèces envahissantes, je vous réfère au mémoire UMQ,
recommandations numéro quatre. Alors, on veut vraiment faire des liens plus
directs avec les objectifs de protection de la biodiversité. Avec la
proposition numéro un de cet amendement, c'est vraiment dans le but d'inscrire
des mesures d'acquisition des données et plus de transparence. Donc, on a parlé
de ça justement lors de nos remarques préliminaires.
Donc, est-ce que vous voulez que je lise l'amendement
proposé? Alors, encore une fois, on vise à apporter un soutien financier aux
municipalités, aux organismes à but non lucratif œuvrant pour la protection, la
restauration, la mise en valeur, et la gestion de l'eau. Donc, on ajouterait,
et je cite : «Ce fonds peut également être affecté au financement des
matières suivantes :
«1° l'acquisition de données en matière de
volume de consommation de l'eau en milieu industriel et de la qualité d'eau;
«2° la mise en œuvre des plans régionaux
des milieux humides et hydriques;
«3° l'élaboration de plans d'infrastructures
vertes relatives à l'eau; et
«4° la lutte contre les espèces
envahissantes, nocives aux milieux hydriques et humides, notamment de type
exotique.»
La Présidente (Mme Gendron) : Y
a-t-il des Interventions? M. le ministre.
M. Charette : Mme la
Présidente... Bien, d'abord, merci la collègue pour la proposition, et c'est
notre premier projet de loi ensemble. Je réitère un petit peu la façon, dont j'aime
procéder, très rapidement. On va mentionner du côté gouvernemental si l'amendement
est recevable ou il est susceptible d'être accepté pour être sûr qu'on puisse
se comprendre rapidement, ce qui n'empêche pas d'en discuter, par la suite, d'aucune
façon. Mais on ne peut pas accepter un amendement de cette nature-là pour des
raisons assez simples, on dit : Le fonds peut également être affecté.
Donc, on vient créer en quelque sorte une liste où il pourrait y avoir des
exclusions par la suite. Alors, nous, on vient préciser des objectifs sans
rentrer dans le détail sur le type de projets spécifiquement qui peuvent être adoptés.
Là, c'est beaucoup trop spécifique. Mais je rassure la collègue, j'ai entendu
les mêmes propos des intervenants au niveau... les plans régionaux des milieux
humides. Je sais qu'il y a une...
M. Charette : ...une volonté
de les mettre en vigueur, de se faire financer la réalisation de ces plans-là.
Au niveau des infrastructures vertes, on a une phraséologie ou un libellé qui
reprend essentiellement la même possibilité. Les espèces exotiques
envahissantes, on veut aussi s'y attarder, mais, si on y va avec trop de
détails, c'est là où ça devient une exclusion pour ce qui n'est pas mentionné.
Mais je rassure la collègue, tout ça, là, c'est des éléments qui sont soit déjà
couverts ou qui pourraient très bien être financés.
Puis, au niveau de l'acquisition de
données, on veut, et on va en parler dans les prochains articles, une
transparence beaucoup plus grande que ce qui prévaut maintenant. Donc,
l'acquisition de données, on n'aura pas besoin de payer pour avoir ces
données-là, et elles seront... elles seront naturellement disponibles et
publiques.
Et, au niveau de la qualité de l'eau,
bien, c'est la même chose. On a des rapports d'analyse qui sont aussi publics.
Donc, ce n'est pas nécessaire de payer pour recueillir ces informations-là. Le
ministère ne retient pas d'informations. Il les rend publiques et le plus
facilement possible et dans l'esprit de la plus grande transparence possible.
Mme McGraw : Alors, si je
comprends bien le ministre, ce n'est pas le contenu, ce n'est pas les enjeux,
c'est la spécificité et c'est la crainte, peut-être, que ça soit trop détaillé
ou trop spécifique, alors... Mais, quand même, on a écouté les mêmes... les
mêmes groupes, on a reçu les mêmes... on a lu les mêmes mémoires. Donc, il y a
des groupes... ce sont des experts aussi qui se sont attardés sur ces
questions-là. Ils ont fait des recommandations assez précises. Donc, je me
demande : Est-ce que ça serait possible d'avoir une discussion? On
pourrait parler... Est-ce que ça pourrait aider, «ce fonds peut également,
entre autres», ou ça serait plutôt moins contraignant, plutôt comme des
suggestions? Si je comprends bien aussi, ces enjeux-là sont... ils vont être
traités aussi dans d'autres... d'autres libellés, d'autres instruments. Mais on
n'est pas contre le contenu, si je comprends bien.
Donc, deux choses. Est-ce qu'on pourrait
regarder un langage qui est plutôt suggestion ou «entre autres», pour ne pas
limiter, justement, pour ne pas limiter à ces enjeux-là, mais quand même les
souligner? Et, si ce n'est pas le cas, on ne peut pas les mentionner, donc il
faudrait... On resouligne notre point en... pendant les remarques
préliminaires, c'est la gouvernance, c'est la transparence, c'est la cohérence,
justement, parce qu'il y a d'autres initiatives, il y a d'autres fonds, il y a
d'autres mécanismes pour s'assurer vraiment une cohérence et vraiment les liens
entre ces enjeux-là. Donc, il y a deux parties, ma réplique.
M. Charette : L'exercice ou
l'échange que nous avons est très pertinent. Lorsqu'on étudie un projet de
loi... de loi adopté, il n'est pas rare qu'on retourne aux échanges au moment
de l'adoption, et on va dire que c'est l'esprit du législateur lorsque le
projet de loi était... était à l'étude. Nous sommes des législateurs, donc ce que
l'on dit maintenant pourra servir de base interprétative, éventuellement, du
projet de loi. Cependant, un projet de loi, ce n'est jamais trop spécifique et
avec des exemples trop précis.
• (15 h 40) •
Juste un exemple bête. Là, on parle de
plans régionaux des milieux humides et hydriques. Si on l'écrit tel quel dans
le projet de loi et que ces plans-là devaient changer de nom éventuellement, ce
serait... ce serait déjà problématique au niveau du texte de loi lui-même.
C'est pour ça qu'on est plus... on est... on ne fait, autant que possible, pas
référence, là, à ce degré de détail là.
Mais, au niveau de l'interprétation du
projet de loi, mis à part peut-être l'acquisition de données, tel que libellé,
parce que, comme je vous dis, on veut les rendre disponibles gratuitement et de
façon transparente, donc je ne vois pas pourquoi on paierait pour obtenir ces
données-là, les trois autres éléments font partie de réelles possibilités. Puis
le forum d'action, j'y reviens, aura la possibilité aussi, parmi tous les
éléments qui seraient susceptibles d'être financés, de les prioriser
ultimement. Donc, ça, c'est un travail qui va se faire non pas par le
gouvernement seul de son côté, mais avec les acteurs eux-mêmes du domaine de
l'eau. Et, lorsqu'on regarde qui participe à ce forum d'action sur l'eau, on
voit qu'on couvre tous les aspects, autant environnemental, des organismes à
but non lucratif, que le milieu scientifique, le milieu municipal, agricole,
même le milieu des affaires est représenté. Donc, ce sont tous les acteurs de
l'eau, là, qui sont... qui sont autour de la table et qui nous aideront à...
M. Charette : ...réviser
le domaine du possible en quelque sorte.
Mme McGraw : ...que
ça... le mécanisme décisionnel, ça va être encore plus important, le forum ou
autres. Est ce que vous avez... Donc, est-ce que vous précisez justement que ça
va être le forum qui va... qui va prendre le...
M. Charette : Qui va
nous aider à identifier les priorités. Encore une fois, je ne sais pas si la
collègue d'Argenteuil veut résumer un petit peu l'esprit du travail qui s'est
fait, mais c'est un très beau groupe
Mme McGraw : C'est le
conseil, mais la décision va se prendre.
M. Charette : Bien,
c'est tout le temps le gouvernement qui décide, c'est bien certain, mais c'est
un groupe de référence. Étant donné qu'on a publié leur rapport, leur premier
rapport en juin dernier, on sera... on sera tout aussi transparent pour les
démarches à venir. Donc, on serait très mal avisé comme gouvernement d'aller
complètement à l'encontre de ce qui serait recommandé, là, par les acteurs de
l'eau eux-mêmes.
Mme McGraw : Ce n'est
pas à moi de demander à la collègue. Bien, j'ai comme interrompu. Je ne sais
pas si on veut...
M. Charette : Non, parce
que c'est... En fait, c'est l'offre qui vous est faite. Si jamais vous
souhaitez en savoir plus sur le fonctionnement du forum, la collègue est la
mieux placée, là, pour... pour y répondre.
Mme Grondin : Est-ce que
vous souhaitez que j'intervienne?
La Présidente
(Mme Gendron) : Mme la députée d'Argenteuil.
Une voix : Ça serait bien
apprécié.
Mme Grondin : Bien, en
fait, effectivement, je pense que le ministre a très bien résumé, c'est le
mandat que les membres du comité... du Forum d'action sur l'eau ont. C'est
d'aller identifier les futures actions, les critères, les principes directeurs
qui vont encadrer les investissements possibles. Et siègent autour de ce
forum-là les mêmes organisations qui sont venues vous présenter, nous présenter
les priorités ou les éléments qui leur apparaissent importants. Je pense que le
ministre l'a bien dit ce matin, le grand défi, et ça se passe très, très bien
actuellement, c'est d'aller susciter l'intelligence collective du groupe pour
qu'on identifie les priorités au Québec pour les prochaines années. Donc, c'est
l'exercice qui est en train de se faire. Et donc, évidemment, les éléments qui
ont été nommés à travers votre proposition d'amendement qui reflète en fait les
priorités que plusieurs organisations ont identifiées sont aussi des sujets
qui... qui sont discutés dans le cadre des échanges dans le forum.
Mme McGraw : Merci pour
les précisions. Puis ça... ça me rassure, même si ce n'est pas dans... On
aurait souhaité avoir plus de précisions, même en forme de suggestion. Mais si
ce n'est pas possible, on va suivre ça, évidemment, de très près, le forum. Et
comment les décisions vont être... ou les conseils vont être menés vis-à-vis le
gouvernement. Puis on espère voir justement ces éléments qui comme vous dites,
ça... c'est vraiment les groupes, les experts qui nous suggèrent ça. On reprend
leurs propos.
La Présidente
(Mme Gendron) : Y a-t-il d'autres interventions en lien avec
l'amendement de la députée de Notre-Dame-de-Grâce?
Mme Zaga Mendez : J'ai
une question. Je profite de l'amendement juste pour vous poser une question
concernant le rôle des MRC. Je pense qu'elle a amené... On a eu tantôt une
discussion sur l'élaboration des plans d'infrastructures vertes relatives à l'eau,
ce que j'ai entendu de la part du ministre, c'est qu'on ne va pas inclure tel
quel vu par crainte, je veux juste comprendre, par crainte que cet outil-là
puisse changer. Mais comment on inscrit le rôle des MRC dans la gouvernance de
l'eau puis le travail qu'ils font, tu sais. Disons que j'aimerais vous entendre
là-dessus.
M. Charette : Ce que je
mentionnais tout à l'heure, c'était juste un exemple, là, qui est très, très
théorique. Si éventuellement ces plans-là devaient changer de nom, si dans une
loi, c'est ce nom-là qui est utilisé, c'est la loi qui devrait éventuellement
être mise à jour. Donc, c'est la raison pour laquelle on n'entre pas dans ce
type de détails là où on ne fait pas référence autant que possible à des
instances, ou des documents, ou des plans qui ne sont pas eux-mêmes l'objet,
là, d'articles de projet de loi spécifique. Sinon, les MRC, comme les villes,
auront un rôle à jouer. Elles sont déjà sur le Forum d'action sur l'eau. Tout à
l'heure, je disais le milieu municipal, mais c'est autant l'UMQ que la FQM. On
le sait, la FQM fédère davantage les MRC. Donc, autant UMQ que FQM sont sur
l'instance, collaborent bien et est convaincue que les autres membres du forum
leur reconnaissent un rôle propre à assumer. Puis on a entendu les... autant
les organismes de bassin versant que les gestionnaires de l'eau se référer aux
MRC. Donc, elles auront un...
M. Charette : ...un rôle à
jouer, là, très, très certainement. Et moi, je trouve très intéressante l'idée,
par exemple, d'appuyer la mise en oeuvre des plans régionaux. Et, à partir du
moment où on se penche sur cette question-là, bien, ça met... ça met
directement en cause les municipalités et les MRC.
Mme Zaga Mendez : Ça répond
en partie à ma question. Je reviendrais plus tard juste pour conclure
l'amendement.
La Présidente (Mme Gendron) : S'il
n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Donc,
est-ce que l'amendement à l'article 15.4.44, introduit par
l'article 4, est adopté? L'amendement, est-ce que l'amendement...
Des voix : ...
La Présidente (Mme Gendron) : Rejeté.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, revenons à l'article 15.4.44. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 15.4.44 introduit par l'article 4?
Mme Zaga Mendez : Oui.
J'aimerais continuer sur la discussion qu'on avait eue tout juste avant de se
quitter. Je ne sais pas s'il y a des ajouts à faire de la part de la banquette
ministérielle concernant l'utilisation durable, équitable, efficace des
ressources en eau en termes d'interprétation ou d'application d'une définition.
Je pense que...
La Présidente (Mme Gendron) : Mme
la députée d'Argenteuil.
Mme Grondin : C'est une très
belle question, Mme la députée de Verdun. Effectivement, j'ai vérifié, là,
auprès de l'équipe d'experts, il y a déjà une réflexion qui s'est faite. La
réflexion s'est amorcée quand on a fait la loi sur l'eau. Elle est introduite
dans la loi sur la qualité de l'environnement, et c'est l'article 31.76
dans lequel, déjà, on établit des grands principes de ce que c'est,
l'utilisation durable, équitable. Et là, vraiment, on identifie certains
éléments.
Mais comme je disais, ce matin, c'est un
concept qui est fondamental, qui probablement va évoluer aussi avec tous les
enjeux qui s'en viennent en matière d'adaptation aux changements climatiques,
mais déjà ce concept-là est assez bien introduit cet article-là.
Mme Zaga Mendez : ...comme
réponse. Si je continue, là, le point 2, ça va. On a parlé, tantôt,
d'adaptation puis on va en reparler. Dans le point 3, on parle de la
conservation des écosystèmes aquatiques, puis j'aimerais juste entendre le
ministre ou les membres de la banquette ministérielle. Beaucoup des groupes nous
ont parlé du fonds bleu comme une opportunité dans la rétribution... ce qu'on
appelle pour le service écosystémique, c'est-à-dire de voir au-delà de la
ressource mais les ensembles des services hydriques, biodiversité, régulation,
climat, je peux vous en nommer. Puis c'est quelque chose qui se fait de plus en
plus partout dans le monde, d'inclure ce concept-là dans les lois de
préservation. Là, on parle de conservation des écosystèmes aquatiques. On est
très, très proche, là, déjà dans le concept des services écosystémiques. Donc,
je voulais vous entendre. Comment voyez le futur de l'application de ces
concepts-là en prenant en considération la valorisation des services
écosystémiques?
• (15 h 50) •
M. Charette : Est-ce que...
Avec le consentement des collègues, on a une autre sommité en la matière qui
pourrait nous aider à éclaircir la question.
La Présidente (Mme Gendron) : S'il
y a consentement, si vous voulez bien vous nommer.
M. Constant (Jean-François) :
Oui, bonjour. Jean-François Constant, directeur général des politiques de
l'eau.
En fait, c'était plus pour amener une
précision étant donné l'intervention précédente concernant les plans régionaux
de milieux humides et hydriques, dans lequel le ministre disait : Si on
est trop précis dans le cadre de la loi, on peut se fermer des portes. Bien,
justement, la formulation de la conservation des écosystèmes aquatiques est
suffisamment large qu'elle va permettre, si les gouvernements le souhaitent, de
soutenir la mise en œuvre des plans régionaux de milieux humides et hydriques,
parce que c'est de la conservation des écosystèmes aquatiques. Voilà.
Mme Zaga Mendez : Merci. Ça
me satisfait pour la réponse... la question précédente, mais peut-être je vous
relance concernant l'application de la rétribution, la valorisation des
services écosystémiques dans le cadre des projets qui seront financés par le
fonds bleu.
Mme Grondin : En fait, quand
on regarde la loi sur la conservation des milieux humides et hydriques, qui
oblige, finalement, les MRC à se doter d'un plan régional des milieux humides
et hydriques, quand on regarde les définitions, on a justement ces concepts-là
qui sont intégrés. Donc, si l'objectif est de...
Mme Grondin : ...soutenir la
conservation des écosystèmes aquatiques, dans lequel le directeur nous dit que
c'est un exemple où l'intérêt serait de soutenir des plans régionaux des
milieux humides et hydriques. Mais, à l'intérieur de cette... de cette loi-là
qui encadre l'élaboration le plan régional de milieux humides hydriques, on
réfère à ces concepts-là des écosystémiques, biens écologiques. C'est un
exemple, mais probablement que la réflexion se fait aussi à travers tout le
travail que ça fait au niveau des inondations et de la prévention, et du myriophylle
à épis, par exemple, qui est un... donc, vous l'avez bien dit, Mme la députée,
de plus en plus, on y intègre cette notion-là de biens écologiques.
La Présidente (Mme Gendron) : D'autres
interventions?
Mme Zaga Mendez : Merci. Bien,
ça me satisfait comme réponse, puis je prends l'objectif d'avoir cette
discussion-là. Moi, je pense au futur puis à la modernisation des différents
outils de gestion en environnement.
Vous savez, j'ai travaillé longtemps en
politique environnement en lien avec les services écosystémiques. Ça fait que,
chaque fois qu'on a une opportunité de le mentionner puis de mettre cette
intention-là, c'est important parce que c'est là le futur puis c'est déjà en
fait, pas le futur, c'est le présent en termes de conservation au niveau
international. On l'a vu entre autres à la COP15, avec M. le ministre.
J'ai d'autres questions. Je peux
continuer? Vous avez répondu. Là, je ne veux pas vous relancer, mais vous avez
répondu sur le financement des plans régionaux des milieux hydriques, là, quand
on parlait... Quand on parle de, dans le point 4, la gouvernance de
l'eau : «et favorisant une meilleure gouvernance de l'eau et des milieux
associés», peut-être vous attendre un peu plus sur les rôles de ces milieux
associés là. Est-ce qu'on parle bien... peut-être là, j'ignore un peu, mais
est-ce qu'on parle vraiment ici des municipalités, des régions, des organismes
sur le terrain? Peut-être juste avoir un peu plus d'information sur ce concept?
M. Charette : Il y en a qui
vont venir préciser notamment que les municipalités pourraient être
bénéficiaires. Et si on parle à ce point-là, en particulier, les organismes de
bassin versant pourraient très bien se voir octroyer un mandat qui serait
financé via... via le Fonds bleu. Ce serait tout à fait envisageable,
effectivement.
Mme Zaga Mendez : Ça me...
La Présidente (Mme Gendron) : Avez-vous
d'autres interventions?
Mme Zaga Mendez : J'en ai,
mais je veux voir si ma collègue...
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Mme Zaga Mendez : ...en a
aussi pour...
La Présidente (Mme Gendron) : Oui.
Mais si je comprends, on a... Bien là, O.K. Parfait. Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, allez-y.
Mme McGraw : De me conseiller
parce que j'aurais un autre amendement à suggérer au sein de l'article 15.44.4.
Est-ce que ça concerne les... les solutions basées sur la nature? Je ne sais
pas si ça ça va dans une...
La Présidente (Mme Gendron) : L'amendement
a été déposé au secrétariat?
Mme McGraw : C'est ça.
Donc...
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, si vous voulez bien faire la lecture de l'amendement, s'il vous plaît.
Mme McGraw : Parfait. Donc,
je vous donne un peu... Je commence avec la lecture ou je vous donne un peu de
contexte, qu'est-ce que la...
La Présidente (Mme Gendron) : La
lecture.
Mme McGraw : Parfait. Donc,
l'article 15.4.44 de la loi, tel que proposé par l'article 4 du
projet de loi est modifié par... on propose que ça soit modifié par... bien,
l'insertion, dans son premier alinéa, après les mots «mise en valeur et la
gestion de l'eau», des mots «en privilégiant des solutions fondées sur la
nature».
Alors, l'article tel que modifié se lirait
ainsi, alors :
15.4.44, etc. «Ce fonds est affecté au
financement de toute mesure que la ministre peut réaliser avec les... en lien
avec la protection de, etc. quant aux matières suivantes... et donc on ajoute à
la phrase suivante «ce fonds vise entre autres à apporter un soutien financier
aux municipalités et aux organismes à but non lucratif oeuvrant pour la
protection, la restauration, la mise en œuvre et la gestion de l'eau» et on
ajoute «en privilégiant des solutions fondées sur la nature».
Et on s'est basé, encore une fois sur les
recommandations des experts, des groupes communautaires, entre autres des
groupes environnementaux, les municipalités et surtout le mémoire du
Regroupement national des conseils régional... régionaux en environnement du Québec
dans son rapport intitulé Gestion des inondations et de l'érosion à l'échelle
du bassin versant, conseils pour aider les gouvernements...
Mme McGraw : ...Utiliser des
solutions fondées sur la nature. Alors, la Canadian Standards Association recommande
de développer des fonds d'aide pour la gestion des risques d'érosion et
d'inondation car ces deux risques sont reliés. Au Québec, bien que des
financements existent pour la gestion des risques d'inondation, le risque
d'érosion n'est cité, ni dans les mandats du Fonds bleu, ni dans ceux du Fonds
de protection de l'environnement et du domaine hydrique de l'État, ni dans les
mandats pressentis par le... pour le Fonds bleu.
Alors, recommandation numéro six, je
poursuis. On recommande que le financement provenant du Fonds bleu priorise les
solutions fondées sur la nature dans la mise en œuvre des actions financées.
Alors, certains points clés à souligner,
en terminant, en termes de contexte pour cet amendement. Plusieurs organismes
nous ont parlé de maladaptation et qu'il fallait faire attention à ne pas
financer des méthodes qui travaillent justement contre la protection de l'eau.
Plusieurs scientifiques se penchent sur les solutions axées sur la nature parce
que l'étude des écosystèmes nous apprend beaucoup sur comment la nature trouve
parfois des solutions à des problématiques environnementales. On peut aussi
observer des écosystèmes bénéficier de certaines caractéristiques que d'autres
milieux n'ont pas. Puis on sait très bien que, dans la lutte contre les
changements climatiques, on prévoit que peut-être la moitié, presque la moitié
des solutions pourraient être des solutions basées sur la nature.
Donc, ce sont des solutions importantes,
ce sont des enjeux importants. Donc, c'est... voici le contexte dans lequel on
propose cet amendement, cet ajout à l'article.
La Présidente (Mme Gendron) : Des
interventions? M. le ministre.
M. Charette : Je reconnais
tout à fait les propos tenus par certaines des associations ou groupes que nous
avons reçus, mais on ne peut pas l'accepter, et je vous dis essentiellement
pourquoi. Deux raisons, dans les faits.
Là, on fait référence aux municipalités et
aux groupes ou aux organismes à but non lucratif, donc c'est comme si c'était
uniquement eux qui seraient concernés par cette préférence accordée aux
solutions nature. Donc, déjà, l'emplacement ne serait peut-être pas le plus
optimal. Mais, de façon générale, ça pourrait être intéressant de le
mentionner, si c'était uniquement des solutions techniques. Si on avait, par
exemple, une infrastructure à mettre en place ou à développer, on pourrait se
rappeler, il faut privilégier, effectivement, les solutions fondées sur la
nature. Mais, les fonds du fonds bleu vont tantôt servir aussi à de la
connaissance scientifique. Dans certains cas, c'est à changer des
comportements, ça pourrait financer, on le disait, des associations comme les
organismes de bassins versants. Donc, si on finance des organismes, ce n'est
pas uniquement pour mettre en place des infrastructures techniques.
Donc, c'est là où, pour les deux raisons,
là, on ne pourrait pas aller de l'avant avec l'amendement en question. Mais je
reconnais que c'est quelque chose qui a été souhaité par différents groupes.
Mais, oui, lorsque ce sera technique, on va toujours préférer des solutions,
là, qui sont basées sur la nature.
• (16 heures) •
Mme McGraw : Donc, je
reconnais l'ouverture du ministre. Et je me demande, est-ce que je comprends
le... votre... bien, la réponse du ministre, je devrais dire, concernant
l'emplacement, est-ce que... Parce qu'on... Je pense que tout le monde
reconnaît l'importance de ces solutions-là, est-ce qu'on pourrait peut-être
envisager un autre emplacement qui ne limiterait pas OBNL et municipalités? Je
sais, on serait très ouverts à un emplacement qui est plutôt moins restreint
puis aussi peut-être un ajout technique, ou prendre un peu de temps, je ne sais
pas, parce que ça serait dommage de perdre l'idée. Je pense qu'on est d'accord
sur l'essentiel puis sur un autre emplacement que le gouvernement pourrait
envisager, ça pourrait être intéressant, je pense. Ça pourrait renforcer la...
le Fonds bleu, justement.
M. Charette : ...Honnêtement
je ne vois pas comme ça où on pourrait le positionner. Peut-être qu'avec
l'étude d'autres articles on pourrait trouver une formule pour l'intégrer.
Mais, en même temps, lorsqu'on travaille un projet de loi, on ne veut pas
s'arrêter uniquement au... Parce qu'encore là à partir du moment où on
dit : on privilégie ça, ça veut dire...
16 h (version non révisée)
M. Charette : ...on exclut d'autres
choses. Et moi, je ne voudrais pas privilégier les solutions nature fondées sur
la nature au détriment de changements de comportement, par exemple, quand ce
sont des changements de comportement qui sont nécessaires. Donc, les
amendements on va toujours les... les propositions d'amendements on va toujours
les considérer avec beaucoup d'intérêt, mais on essaie de... on va essayer de s'aider
avec les amendements et non pas de se compliquer la vie. Moi, si je dis «on
privilégie quelque chose», c'est forcément au détriment de quelque chose d'autre.
Et le quelque chose d'autre peut être très valable aussi. Donc, par moment,
dans les libellés, c'est plus avantageux de rester avec un esprit général, et
après, c'est la réglementation, ensuite, ce sont les programmes gouvernementaux
qui vont venir en quelque sorte établir une certaine priorisation.
Mme McGraw : Alors, je vais
essayer une autre... encore une autre fois, mais peut-être de dire est-ce
que... Donc, pour avoir l'idée des solutions fondées sur la nature, puis on
comprend très bien, c'est sûr qu'un changement de comportement, c'est très
important aussi, entre autres. Donc, peut-être ça serait une suggestion pour
réfléchir si on dirait, on ne parlerait pas de privilégier, mais de tenir
compte ou de prendre en considération puis peut-être un autre emplacement qui
serait plus général. En tout cas, c'est peut-être... je vous dis ça comme ça,
mais peut-être c'est à réfléchir, s'il y aurait moyen de tenir compte ou de
mentionner les fondations fondées sur la nature, il me semblerait que ça
pourrait vraiment renforcer le Fonds bleu. Mais ce n'est peut-être pas de cette
façon-ci, on comprend votre réponse. Peut-être qu'il y a une autre solution qui
pourrait être envisageable.
M. Charette : Ce que je nous
proposerais, ce serait plutôt de le donner comme cadre de référence au forum d'action
dans la priorisation des actions à poser, mais, encore une fois, dans le projet
de loi, moi, je cherche la plus-value et on n'ajouterait pas réellement de
valeur à l'esprit du projet de loi avec une référence aussi spécifique, mais on
s'entend, c'est important les solutions fondées sur la nature, le forum d'action
nous le rappelle, mais je ne viendrais pas alourdir le libellé, en fait, les
libellés du projet de loi, là, avec quelque chose qui n'aurait pas d'impact
supplémentaire.
Mme McGraw : Alors, juste
pour comprendre encore puis c'est encore une fois... le forum est assez
nouveau... comment est-ce qu'on pourrait peut-être... Juste pour mieux
comprendre si on enlève ça ou on ne le met pas dans la... le projet loi, qu'est-ce
qu'on pourrait envisager? Vous parlez de l'encadrement ou cadre de référence au
sein du forum, je ne sais pas si vous ou...
M. Charette : Ce n'est pas à
travers le projet de loi parce que, tout à l'heure, je disais que, souvent, on
fait référence à des instances qui n'ont... qui ne sont pas inscrites dans le
cadre législatif, c'est le cas du Forum d'action sur l'eau. Le Forum d'action
sur l'eau n'existe pas à travers une loi, c'est réellement le gouvernement, là,
qui a réuni les acteurs. Donc, dans le projet de loi, moi, je ne pourrais pas
faire référence au forum d'action, un petit peu comme les plans des... Il n'est
pas dit que le forum d'action va toujours exister, il n'est pas dit qu'il aura
toujours le même nom, donc je ne peux pas y faire référence dans le projet de
loi, c'est plutôt une direction que l'on donnerait à travers la responsable, la
présidente du Forum d'action de dire : Dans ce que vous allez prioriser,
essayez d'avoir une attention toute particulière, là, pour les solutions
fondées sur la nature. Mais, entre nous, c'est déjà le cas. Quand ce sera une
solution technique qui sera mise de l'avant, on va toujours privilégier une
solution, là, qui est fondée sur la nature.
Mme McGraw : Oui, puis je
comprends qu'on ne va pas faire référence au forum, mais si on dit «ça ne peut
pas être dans le projet de loi», donc on va peut-être suggérer que ça va être
dans, si je comprends bien, le cadre de référence au forum. Mais si on ne fait
pas référence dans le projet de loi, c'est juste pour comprendre plus comment
ça pourrait être dans le cadre de référence du forum, donc c'est pour avoir des
informations là-dessus.
M. Charette : Ce serait tout
simplement une directive qui serait donnée au forum d'action étant donné qu'il
travaille actuellement à mettre en place, là, cette priorisation-là. Bien, ce
sera de leur rappeler : Essayez autant que possible de considérer les
solutions basées sur la nature.
Mme McGraw : Alors, pour
nous, c'est... Les amendements, on n'a pas d'autres amendements à suggérer par
rapport à cet article, mais ça se peut qu'on revienne à l'intérieur de la
discussion sur cet article, sur d'autres enjeux, mais, pour l'instant...
La Présidente (Mme Gendron) : Oui.
En fait, je vous ramène à l'amendement, s'il n'y a pas d'autres interventions à
l'amendement...
La Présidente (Mme Gendron) : ...en
fait, on va le mettre aux voix. Donc, est-ce que l'amendement déposé par la
députée de Notre-Dame-de-Grâce à l'article 15.4.44 introduit par
l'article 4 est...
Mme Zaga Mendez : ...
La Présidente (Mme Gendron) : Vas-y...
allez-y, Mme la députée Verdun.
Mme Zaga Mendez : Il n'y a
pas de trouble. Bien, je profite de la discussion parce qu'on a vraiment du
temps devant nous par rapport aux solutions basées sur la nature. Je comprends
puis on a eu la même réponse par rapport à la considération des services
écosystémiques, les solutions basées sur la nature s'inscrivent dans cette
perspective-là. Un des besoins qui est ressorti puis, en lisant mes notes,
c'était le besoin de la formation des professionnels en matière de restauration
des milieux humides, justement pour qu'on... que ce soit les solutions basées
sur la nature, la première chose à laquelle on pense. Je voulais entendre le
ministre là-dessus sur la question de la formation. Est-ce que la formation
pourrait être incluse et financée par le Fonds bleu?
M. Charette : Connaissances
scientifiques et formation pourraient très certainement. D'ailleurs, pour ce
qui est de la connaissance scientifique, je ne me souviens plus de l'article,
mais on l'évoque comme étant... c'est.... Ah, voilà! On l'a juste un petit peu
plus bas. Ici, voilà. Donc, le fonds sert notamment à financer des activités,
des projets ou des programmes visant à stimuler l'innovation technologique et
sociale, la recherche et le développement, l'acquisition de connaissances, donc
la formation, l'amélioration des performances. Donc, c'est effectivement déjà
envisagé, là, de permettre de financer des activités de cette nature-là qui
contribueraient au développement de la connaissance, donc, des activités de
formation.
Mme Zaga Mendez : Parfait. Je
reviendrai d'ailleurs là si on a des petites choses à détailler.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, s'il n'y a aucune autre intervention sur l'amendement, nous allons
procéder à la mise aux voix. Donc, est-ce que l'amendement à
l'article 15.4.44 introduit par l'article 4 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Gendron) : Merci.
Donc, continuons avec l'article 15.4.44. Donc, Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Alors, tout
à l'heure, la réponse du ministre par rapport au point 4 concernant la
gouvernance m'a inspiré un amendement puis j'aimerais le soumettre pour qu'on
ait cette discussion concernant les rôles des OBV. Quand vous avez répondu tout
à l'heure des milieux associés, on a des organismes de bassins versants
reconnus par la loi. Ça fait que je vais déposer l'amendement pour qu'on puisse
discuter un peu plus sur le rôle, entre autres, de plan directeur de l'eau. Je
l'avais envoyé, je ne sais pas....
La Présidente (Mme Gendron) : ...
Mme Zaga Mendez : Pardon?
La Présidente (Mme Gendron) : Oui,
il y en a trois, en fait, là...
Mme Zaga Mendez : Il y en a
trois.
La Présidente (Mme Gendron) : ...peut-être
nous spécifier le libellé.
Mme Zaga Mendez : Je vais le
lire. Puis peut-être... Parce que, là, je ne sais pas comment il a été
identifié.
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme Gendron) : En
fait, peut-être juste commencer la lecture, puis on va vous suivre.
Mme Zaga Mendez : Parfait.
Merci. Donc, l'amendement qu'on dépose, c'est le suivant :
L'article 15.4.44 de la Loi sur le
ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, introduit
par l'article 4 du projet de loi, est modifié par l'ajout, à la fin du
quatrième paragraphe du deuxième alinéa, des mots suivants : en prenant en
considération le plan directeur de l'eau ou le plan de gestion intégrée des
unités hydrographiques concernées.
Donc, si... avec l'amendement, le picot
numéro 4, on lirait : La gouvernance de l'eau dans le respect des
régimes de gouvernance établis par la loi, affirmant le caractère collectif des
ressources en eau et favorisant une meilleure gouvernance de l'eau et des
milieux associés, en prenant en considération le plan directeur de l'eau ou le
plan de gestion intégrée des unités hydrographiques concernées.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
M. Charette : Un élément qu'on
a en partie discuté tout à l'heure, moi, j'aurais de la difficulté à intégrer
un nom qui n'est pas dans la loi. Ces fameux plans là, on les appelle comme ça
aujourd'hui, mais il n'est pas dit que ce sera toujours le cas, mais c'est
définitivement quelque chose, là, qui serait admissible au financement. Même
avec le libellé actuel de l'article tel que proposé, quand on regarde les
quatre éléments, là, qui seraient priorisés parce que, bon, au niveau des
plans, on va parler du contrôle et de prévention des inondations, c'est
mentionné comme ça. Au picot 2, on va dans ces plans-là parler de la
conservation des écosystèmes aquatiques. C'est mentionné dans le libellé qui
est proposé. On va parler dans ces plans-là de l'utilisation durable, équitable
des ressources en eau. C'est aussi mentionné. Donc, j'aime mieux que ce soit
tout possible sans référer à un type de document qui est plus temporel. Mais le
contenu de ces plans-là, il est décrit à travers les quatre...
M. Charette : ...éléments,
là, qui sont déjà dans l'article 15.4.44.
Mme Zaga Mendez : Bien...
tantôt, on parlait des plans qui n'étaient pas inscrits dans la loi. Cependant,
le Plan directeur de l'eau, dans la Loi sur l'eau, c'est inscrit tel quel, je
pourrais vous citer les articles : 13.4 de la Loi sur l'eau : «Un
plan directeur de l'eau ou un plan de gestion intégrée du Saint-Laurent se
réalise dans le cadre d'un processus de concertation régional et local.» C'est
d'ailleurs l'article qui donne le mandat aux OBV de faire des plans de
direction de l'eau.
Donc là, je vais juste présenter un peu
l'amendement dans son esprit, puis on va avoir la discussion sur si on peut ou
pas l'inscrire, parce que le ROBVQ, quand il est venu nous exposer le fait
qu'on a une loi sur l'eau qui donne le mandat à nos organismes de bassin
versant de faire un travail de concertation énorme, énorme en ce qui concerne
déjà les usages, les facteurs de risque, les facteurs de stress... Si vous avez
eu la chance de visiter des organismes de bassin versant, ils déposent à chaque
année des plans directeurs de l'eau pour encore... Et surtout dans des bassins
versants critiques, là, que ce soit par tout type de pollution, ponctuelle ou
diffuse. L'enjeu, vous le savez autant que moi, M. le ministre, c'est qu'on a...
les plans directeurs de l'eau, pour les opérationnaliser, il nous faut, bien
sûr, des ressources. Alors, en incluant, en prenant en considération le Plan
directeur de l'eau, déjà un travail qui s'est fait, un mandat qui est donné par
la Loi sur l'eau, on a une cohérence entre le financement que le Fonds bleu
souhaite faire et le travail déjà mandaté par la Loi sur l'eau. Donc je ne sais
pas, qu'est-ce que vous en pensez?
M. Charette : Bien, sans me
répéter dans le fin détail... Et je suis tout à fait d'accord, là, c'est un
travail qui est important, d'ailleurs, le gouvernement finance les OBV déjà en
dehors du Fonds bleu et on va continuer à le faire, donc, c'est un travail dont
on reconnaît l'importance, très certainement, mais tout ce que vous venez de
décrire, c'est des éléments qui sont couverts par les quatre picots qui sont
là. Mais j'aurais de la difficulté à faire référence à un plan spécifique ou un
organisme ou à un organisme ou à un regroupement d'organismes en particulier,
parce que, sans dire que ça créerait de la jalousie... mais il n'y a pas que
les OBV qui aimeraient être cités de façon spécifique. Moi, j'aime mieux faire
référence, comme c'est le cas, aux municipalités et aux organismes de façon
générale. On le précise bien, là, que ce sont les organismes à but non
lucratif, là, qui pourraient être financés. Donc, on ne les nomme pas
spécifiquement, mais on comprend que ça en fait partie. Puis c'est la même
chose pour les municipalités, on ne mentionne pas une ville en particulier, mais
on dit : Les municipalités pourraient être bénéficiaires, là, de cette
aide financière là.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends le... Il y a une partie, en fait, que je souhaite comprendre. Dans
l'amendement qu'on présente, je ne nomme pas spécifiquement les organismes de
bassin versant parce qu'on s'est limité à la définition légale qui se trouve...
je pense, pour être cohérent avec qu'est-ce que le ministre nous disait tout à
l'heure, qu'on ne souhaitait pas mettre des outils qui n'étaient pas nommés
dans la loi. Donc, il y a un souhait ici d'une cohérence entre la Loi sur l'eau
et le Fonds bleu pour être capable de travailler tout ça main dans la main. Ce
n'est pas tant de privilégier, je pense que c'est moins d'aller... de
privilégier un organisme à un autre en termes d'accès à des fonds, mais plutôt
d'arrimer des outils qui existent déjà. Je ne sais pas si... des juristes
pourraient peut-être nous dire si... la recevabilité de ce type d'amendement
là.
M. Charette : Bien, d'un
point de vue simplement légistique, on pourrait très, très bien adopter cet
amendement-là sans problème, mais le problème que nous avons, c'est que ça
vient réellement rétrécir, en quelque sorte, le champ d'action. C'est un petit
peu... Tout à l'heure, on avait le même débat. Là, on dit «en considérant»,
c'est comme si on disait «en privilégiant». Mais oui, c'est considéré, c'est
bien certain. Et, dans le projet de loi, je me répète un peu, mais je ne
voudrais pas alourdir ou insister sur quelque chose qui est déjà couvert. Et là
j'ai le sentiment, on a le sentiment que c'est déjà couvert, là, par les
articles qui sont proposés, là, dans le projet de loi. Mais, encore une fois...
M. Charette : ...ce n'est pas
que je ne veux pas y aller d'un amendement. Ça me fera toujours plaisir, là,
d'échanger des... d'échanger sur les possibilités d'amendements. Mais on ne
voudra pas rappeler une évidence, là, je vais le dire comme ça.
Mme Zaga Mendez : Bien, M. le
ministre, la crainte qu'on a ici, c'est que... dans le picot no 4, on
parle de gouvernance. Donc, si on le lit, déjà on note qu'on respecte le régime
de gouvernance établi par la loi affirmant le caractère collectif.
Donc, ça, c'est de la cohérence avec notre
cadre législatif qui nous dit que l'eau, c'est bien un bien collectif. Dans
cette loi sur l'eau, on s'est donné des outils de planification qui sont les
plans directeurs de l'eau. C'est dans l'esprit de ne pas détacher les efforts
qu'on est en train de faire ici, d'un cadre qui est reconnu au Québec, qui a
fait ses preuves et que... C'est dans cette approche-là qu'on le fait, parce
qu'on nous dit : «...en eau et favorisant une meilleure gouvernance de
l'eau et des milieux associés.» Et vous-même tantôt vous m'avez donné l'exemple
des OBV. Parfait. Et l'amendement, je veux juste présenter une dernière fois,
nous dit : «en prenant en considération». Il ne dit pas nécessairement «en
finançant de façon directe et toujours tous les plans directeurs de l'eau». «En
prenant en considération», parce qu'il y a un travail qui est fait, déjà de
planification de ces actions-là. Il y a certaines actions qui s'inscrivent dans
le plan directeur de l'eau, qui peut-être vont être bonifiées par le Fonds
bleu. Il y a peut-être d'autres... mais c'est une prise de considération des
outils de gouvernance qui sont déjà dans la Loi sur la qualité de l'eau.
M. Charette : Je comprends et
je suis entièrement d'accord sur l'esprit, mais c'est de voir... Est-ce qu'on
ajoute réellement une valeur ajoutée au projet de loi? Et c'est là où je ne
pense pas. Mais ce n'est pas que je suis fermé au dépôt d'amendement, là,
c'est... Encore une fois, je le réitère, là, s'il y a réellement quelque chose,
là, qui est bonifié, on va y souscrire volontiers. Et si c'est le libellé qui
pose problème, on va chercher la façon de corriger le libellé. Mais à ce
moment- ci, pour ce qui est de cet amendement qui est discuté présentement, là,
il n'y a pas de plus value. Parce qu'on se réfère, oui, à ces plans directeurs
ou sinon le plan de gestion, on sait qui s'en charge. Mais je peux vous parler
de d'autres initiatives qui sont développées par d'autres acteurs aussi qui ne
seraient pas davantage mentionnés. Mais peut-être rassurer la collègue
lorsqu'elle demandait : Comment s'assurer qu'on respecte le cadre de la
gouvernance, et autres? Le forum d'actions est composé de tous ces acteurs qui
sont tributaires de ces plans, qui sont tributaires de la Loi sur la qualité de
l'environnement, qui sont tributaires aussi de la Loi sur l'eau, qu'on
s'était... dont le Québec s'est dotée, là, il y a quelques années maintenant.
Donc, c'est là où on a aussi la garantie qu'on n'en dérogera pas. Mais si c'est
dans la loi, le gouvernement, le premier, ne pourra pas s'en soustraire, là,
par la force des choses.
La Présidente (Mme Gendron) : Y
a-t-il d'autres interventions...
Mme Zaga Mendez : Moi, je
n'ai pas d'autres questions. Je ne sais pas si ma collègue...
• (16 h 20) •
La Présidente (Mme Gendron) : ...en
lien avec l'amendement?
Une voix : Bien, non, pas
celui-ci, non.
La Présidente (Mme Gendron) : Non?
Mme Zaga Mendez : On va... Je
pense qu'on peut passer au vote.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, est-ce que l'amendement à l'article 15.4.44 introduit par l'article 4
est adopté?
Des voix : Rejeté.
La Présidente (Mme Gendron) : Donc,
elle est rejetée.
La Présidente (Mme Gendron) : Donc,
on revient à l'article 15.4.44. Y a-t-il des interventions?
Mme McGraw : ...intervention.
Ce n'est pas nécessairement un amendement, mais on aimerait... Parce qu'encore
une fois il y a des groupes qui y ont fait référence puis on aimerait avoir un
peu le point de vue du gouvernement. Donc, en particulier, il y a eu l'UMQ qui
ont proposé d'inclure l'approvisionnement en eau potable et ils ont même
proposé de modifier l'article numéro 4 afin d'ajouter, et je cite,
l'approvisionnement en eau potable. En climat actuel et futur, à la liste
non... exhaustive, pardon, des matières pouvant être financées par le Fonds
bleu.
Alors, on voudrait savoir... parce qu'ils
ont écrit longuement là-dessus dans leur mémoire. Quelle serait votre réaction
ou quelle est votre réaction face à ce propos de l'UMQ?
M. Charette : Un petit peu
comme je le mentionnais à l'UMQ, au moment de sa présence et même ce matin,
tout ce qui est approvisionnement en eau potable et...
M. Charette : ...le
traitement des eaux usées, ce n'est pas et ça ne peut pas être le Fonds bleu
qui finance ça parce qu'on en a pour des milliards. Et la bonne nouvelle, c'est
qu'il y a des milliards qui sont disponibles à travers les bons programmes qui
se retrouvent au ministère des Affaires municipales. Mais si on rendait
possible le financement de cet approvisionnement en eau potable à travers le
Fonds bleu, bien, c'est le Fonds bleu qui y passerait en entier. Alors, on en a
besoin pour la qualité de notre eau puis on en a besoin pour lutter contre les
espèces envahissantes. Donc, on aime mieux référer ce type de projet là vers
les bons programmes. Et la bonne nouvelle encore, c'est que le dernier budget,
en mars dernier, est venu bonifier ce programme-là. Donc, l'argent est
disponible et surtout dans le long terme, parce que les municipalités avaient
demandé aussi une certaine prévisibilité, et là c'est un financement qui est
disponible sur plusieurs années. Mais le Fonds bleu n'est pas la bonne réponse
pour les enjeux liés à l'approvisionnement en eau potable, qui sont importants,
je ne nie pas du tout, du tout l'importance de ces enjeux-là, mais on va y
répondre à travers les bons programmes. Et le Fonds bleu, malheureusement, ne
serait pas la réponse adéquate dans les circonstances.
Mme McGraw : Puis on est
d'accord qu'avec un fonds de 500 millions et éventuellement 650 autres, qu'avec
un déficit, si on comprend les données qui ont été soulignées de 38
milliards de dollars en déficit, c'est sûr que ça ne serait pas suffisant.
Mais je pense que les municipalités soulignent que les fonds qui existent
justement pour s'attaquer à ce déficit sont insuffisants. Donc...
M. Charette : Ce qu'on peut
dire à nos partenaires du milieu municipal, qui sont des partenaires de premier
plan, qu'ils utilisent les sommes disponibles dans un premier temps, et après
on regardera si d'autres besoins se manifestent. Mais il y a des milliards
actuellement qui sont disponibles, donc aussi bien les utiliser, et ensuite on
regardera dans quelle mesure on a répondu à la problématique et dans quelle
mesure ces budgets-là pourraient être bonifiés.
Mme McGraw : Alors, pour moi,
en ce qui concerne le 15.4.44...
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Y a-t-il d'autres interventions pour le 15.4.44?
Mme Zaga Mendez : Mme la
Présidente, avant de continuer, j'aimerais savoir combien de temps il me reste
pour l'intervention...
La Présidente (Mme Gendron) : Ça
ne sera pas très long, l'information va vous être acheminée. Est-ce que vous
voulez poursuivre si jamais il vous reste assez de temps?
Mme Zaga Mendez : J'attends
mon temps.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Ça ne sera pas très long. On peut suspendre, puisque j'attends l'information,
si vous le voulez bien. Donc, je suspends les travaux quelques secondes.
(Suspension de la séance à 16 h 24)
(Reprise à 16 h 26)
La Présidente (Mme Gendron) : Nous
reprenons donc...
La Présidente (Mme Gendron) : ...donc
nos travaux. Donc, Mme la députée de Verdun, par rapport à l'article, il vous
reste 17 minutes en intervention.
Mme Zaga Mendez : Merci
beaucoup. Alors, je voulais juste que... étant donné que
l'article 15.4.44, on se le dit, là, depuis tout à l'heure, c'est le cœur
du fonds bleu, je... c'est plus des questions de clarification. Tout à l'heure,
j'avais posé une question concernant la formation, que ce soit en lien avec les
solutions basées sur la nature, que ce soit en lien avec d'autres technologies
qui nous permettraient de mieux conserver la ressource, le mot «formation»
n'est pas écrit tel quel. Mais j'entends le ministre, quand on parle
d'acquisition de connaissances, que ça va être ouvert à tous ces types de...
D'outil?
M. Charette : effectivement,
la... Le passage que je lisais, c'est certain qu'encore une fois la ventilation
n'est pas dans le plus fin des détails. Mais, à partir du moment où on parle
notamment de la sensibilisation et l'éducation, il y a de la formation, là,
c'est... Le mot «formation» comme tel n'est pas spécifiquement mentionné, mais
pour moi, de l'éducation, de la sensibilisation, c'est de la formation. Tout
comme lorsqu'on parle de l'acquisition de connaissances, c'est aussi de la
formation. Donc, ce n'est pas dit sous ce vocable-là, mais on comprend, là, que
la formation est admissible à l'appui du Fonds bleu.
Mme Zaga Mendez : Merci. Dans
le dernier alinéa, on parle, entre autres, d'apporter un soutien aux
municipalités, aux organismes à but non lucratif en protection, restauration,
mise en valeur de la gestion de l'eau. Tout à l'heure, on a eu quand même un
échange très intéressant concernant l'adaptation aux changements climatiques.
Puis, moi, j'aimerais bien qu'on réaffirme certains engagements ici, au micro,
des discussions qu'on a eues entre nous.
J'avais même écrit un amendement, que je
ne dépasserai pas, mais j'aimerais quand même qu'on aille la discussion.
J'ai... Je voulais lancer la proposition au ministre d'inclure, en fait, tout
de suite après «amélioration des performances ainsi que la mobilisation,
sensibilisation pour les matières mentionnées au deuxième alinéa» «dans une
perspective d'adaptation aux changements climatiques.» J'aimerais ça entendre
le ministre un peu plus là-dessus.
M. Charette : Et merci à la
collègue, autant de la deuxième opposition que de l'opposition officielle, pour
l'échange que nous avons eue, effectivement, hors micro. Mais c'est tout de
même très valable et très apprécié, il faut le mettre dans le projet de loi.
Cependant, on pense avoir trouvé l'emplacement optimal, qui serait plutôt
l'alinéa suivant. Et, de ce que je comprends, c'est la collègue de l'opposition
officielle, là, qui va nous présenter un amendement en bonne et due forme à ce
niveau-là dans les prochains instants. Mais oui, on répondrait à cette volonté
de faire référence à la nécessité de penser aussi à l'adaptation aux
changements climatiques.
• (16 h 30) •
Mme Zaga Mendez : Alors, on
serait dans une approche beaucoup plus sur le principe, et là, tout à l'heure,
on avait... dans la discussion, je veux juste bien comprendre, ça va être moins
sûr des critères, des projets en adaptation, mais plutôt une approche
holistique, en ayant en vue l'adaptation aux changements climatiques comme un
des principes qui va guider la gouvernance du fonds?
M. Charette : Exact. Lorsque
la discussion a débuté, c'était un objet de financement, alors que les autres
objets pouvaient très bien couvrir aussi des projets en adaptation. Donc, suite
aux échanges qu'on a eus entre nous, on a jugé bon, et je suis aussi de cet
avis-là, que c'est préférable que ce soit un principe directeur pour l'ensemble
du Fonds bleu et non pas comme un objet spécifique de financement. Mais, encore
une fois, quand qu'on regarde les quatre grandes orientations susceptibles
d'être financées, on pourrait donner des exemples d'adaptation aux changements climatiques
dans chacun de ces picots-là. Donc, c'est préférable, je pense, là, un petit
peu comme nous le proposerait la collègue dans les prochains instants, de le
donner comme principe général.
Mme Zaga Mendez : Bien, merci
beaucoup. Je vais déposer un amendement tout à l'heure, mais j'aimerais quand
même avoir, avant de le déposer, la discussion avec le ministre concernant le
financement des projets provenant des populations autochtones, de nos peuples
autochtones. Et la raison, entre autres, avant... J'aimerais ça avoir une
discussion en amont, l'amendement, c'est parce qu'on a eu vent d'une lettre qui
vous a été adressée, M. le ministre, de l'AQPNL qui nous disait sentir peu
consultée ou pas du tout consultée par rapport à la gestion du fonds bleus. Ça
fait que je voulais vous entendre un peu plus...
16 h 30 (version non révisée)
Mme Zaga Mendez : ...avant de
déposer l'amendement.
M. Charette : Juste confirmer
qu'on les avait invités pour la consultation. Et, pour des raisons peut-être d'agenda,
à eux de le préciser, l'invitation a été déclinée. Mais on est en communication
avec les communautés autochtones. Et c'est bien certain qu'à partir du moment
où on a un fonds qui est constitué avec des projets qu'on pourra financer, on
sera très ouvert à financer des projets d'initiatives autochtones également. D'ailleurs,
tout à l'heure, je le mentionnais dans le plan nature, si on regarde les
orientations, il y a aussi une orientation pour encourager le leadership
autochtone. Donc, on sera naturellement très ouverts, là, à accueillir des
projets qui pourraient être soumis par... par une communauté ou une nation en
particulier.
Mme Zaga Mendez : Puis, tout
à l'heure, on réfère, la question de la gouvernance de fonds bleu, au forum.
Est-ce qu'il y a des représentants des peuples autochtones au Forum de l'eau?
M. Charette : Sur le forum
comme tel dans les membres actuels, non, il n'y a pas... les communautés
autochtones n'y sont pas. De ce que je comprends, par contre, leur souhait,
puis c'était un petit peu l'objet de la lettre, c'est de dire : Est-ce qu'on
pourrait avoir un espace de concertation qui leur est propre? Et ça, bien
honnêtement, on n'est pas... on n'est pas fermés à... On le fait déjà, en fait,
on est déjà en communication, mais, s'il faut le faire davantage et
spécifiquement sur le fond bleu, on est très ouverts à le faire. Mais l'objet
de la lettre en question, ce n'est pas tant : On souhaiterait être sur le
forum d'actions ou on aurait aimé être entendus. Ils ont été invités, c'est
beaucoup d'avoir un échange nation à nation, en quelque sorte. Et ça, on
respecte... on respecte ça.
Mme Zaga Mendez : Je suis
contente de vous entendre, M. le ministre. Je pense que, dans l'objectif de
conserver nos écosystèmes aquatiques puis de réaliser le fonds bleu, il faut
prêter une attention particulière à nos relations avec les peuples autochtones.
Alors, est-ce que j'entends bien l'engagement d'avoir une démarche particulière
pour entendre les demandes des peuples autochtones, c'est bien cela?
M. Charette : Oui. Et la
communication, là, sera... sera renforcée. Et, dans la séquence, on se dit :
Créons le fonds bleu, et après on regardera comment... comment les... les
interpeler de façon plus spécifique, là, sur cette... sur cette question-là.
Mme Zaga Mendez : Parfait. Je
vais donc déposer l'amendement en question qui reprend aussi des demandes qui
sont faites par les communautés autochtones. L'amendement se lit comme il suit,
donc c'est :
Dans l'article 15.4.44 de la loi sur
le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, tel qu'introduit
par l'article 4 du projet de loi, est modifié :
1° par l'insertion, au dernier alinéa,
après les mots «un soutien financier aux municipalités», des mots «des
communautés autochtones»;
2° par l'ajout, à la fin, d'un nouvel
alinéa se lisant comme il suit :
«Le ministre peut consacrer une portion du
fonds à l'usage exclusif des projets réalisés par les communautés autochtones.
La gestion de ces sommes doit se faire en partenariat avec les communautés
autochtones concernées, selon les modalités déterminées par règlement, après
consultation des nations autochtones.»
Alors, le dernier alinéa de l'article 15.4.44
se lirait comme il suit, donc :
«Ce fonds vise, entre autres, à apporter
un soutien financier aux municipalités, aux communautés autochtones et aux
organismes à but non lucratif œuvrant pour la protection, la restauration et la
mise en valeur et la gestion de l'eau.»
Et l'ajout : «Le ministre peut
consacrer une portion du fonds à l'usage exclusif des projets réalisés par les
communautés autochtones. La gestion de ces sommes doit se faire en partenariat avec
les communautés autochtones concernées, selon des modalités déterminées par
règlement, après consultation des nations autochtones.»
M. Charette : ...suspension,
si ça vous va?
Mme Zaga Mendez : On peut
prendre une pause, bien sûr.
La Présidente (Mme Gendron) : Certainement.
Je suspends donc les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 36)
(Reprise à 16 h 53)
La Présidente (Mme Gendron) : Bonjour.
Nous reprenons donc nos travaux. Nous en étions à l'amendement déposé par la
députée de Verdun, l'amendement 15.4.44 de l'article 4. Donc, y a-t-il des
interventions?
M. Charette : ...regardé avec
les juristes du ministère. On comprend le principe. Cependant, ce serait
difficile, dans le cadre du projet de loi, de l'insérer à ce moment-ci. Mais
peut-être rassurer les Premières Nations elles-mêmes, mais également les gens
qui nous écoutent. On parle de financement possible pour les municipalités. On
comprend que les communautés autochtones ne sont pas des municipalités, mais
certaines d'entre elles ont un statut conventionné, qui permettrait, justement,
le décaissement direct de sommes. On parle aussi d'organismes à but non
lucratif. La plupart des communautés se sont dotées de ces... de ce type
d'organismes là. Donc, il y a un transfert qui pourrait être fait.
Mais avec le libellé tel quel,
malheureusement, là, il y a un enjeu, là, qui se pose. Mais ce qu'on peut
convenir... Et dans un article subséquent, on va voir, là, qu'il peut y avoir
des transferts vers d'autres ministères, notamment le Secrétariat aux relations
avec les Premières Nations et les Inuit, donc le financement leur serait,
naturellement, disponible, là, à travers ces différentes possibilités là.
La Présidente (Mme Gendron) : Y
a-t-il d'autres interventions en lien avec l'amendement?
Mme Zaga Mendez : Je remercie
le ministre. J'aimerais quand même qu'on approfondisse la discussion sur
l'amendement puis la demande qui nous a été adressée, demande qui était dans la
lettre, qui a été déposée, là, sur Greffier, là, pour ceux et celles qui,
peut-être, n'ont pas eu la chance de la voir. Donc, tout à l'heure, on a parlé
de lien des consultations. J'ai cru comprendre qu'il y a un engagement de faire
une démarche particulière, dans le cadre du Fonds bleu, auprès des Premières
Nations, auprès... en fait, l'ensemble des peuples autochtones.
Je veux juste... sur l'ajout, là, du
paragraphe. La demande, c'est de consacrer une portion du fonds dans l'usage
exclusif des projets qui sont réalisés par les communautés autochtones.
L'importance d'avoir un fonds... qu'une portion du fonds soit dédiée, c'est d'à
la fois reconnaître le lien historique que les populations autochtones ont avec
la ressource de l'eau, un lien... les peuples autochtones, ce sont des peuples
d'eau. Ils sont les gardiens de ce territoire depuis des centaines de milliers
d'années et ils se sont développés avec nos cours d'eau. Donc, je pense qu'il y
a là une intention — puis j'aimerais ça entendre le ministre
là-dessus — de consacrer une portion du fonds aux projets réalisés
par les communautés...
Mme Zaga Mendez : ...autochtones.
Est-ce que... Quel est son avis là-dessus, M. le ministre?
M. Charette : C'est difficile
de le libeller tel quel dans le projet de loi, mais on sera, naturellement,
très intéressés à recevoir des projets déposés, développés par les communautés
autochtones pour ensuite les appuyer financièrement. Mais je ne peux pas réserver
une portion comme telle, ne sachant pas la nature des projets. Mais, comme je
vous le disais précédemment, il y a ces communications qui se font, et on va
encourager le dépôt de projets émanant de communautés autochtones. Et, une fois
les projets déposés, on sera, naturellement, intéressés à les appuyer, que ce
soit à travers le Fonds bleu, si c'est admissible au Fonds bleu, ou sinon à
travers d'autres possibilités. Et c'est là où mon collègue aux Relations avec
les Premières Nations et Inuits pourra aussi servir d'interlocuteur, là, auprès
d'elles.
Mme Zaga Mendez : Donc, on
comprend qu'il y a une intention de financer des projets spécifiques qui vont
être menés par des populations... des peuples autochtones, des groupes
autochtones. Est-ce que le ministre pourrait s'engager à que... à ajouter... Ce
qu'on essaie de voir ici, c'est ajouter, que ce soit dans les critères, dans la
façon comment le fonds va être gouverné, parce que c'est une question aussi de
gouvernance. L'action est double ici. La première, c'est dédier des fonds. La
deuxième, c'est la gestion de cette somme doit se faire en partenariat avec les
communautés autochtones. Donc, ma question est : Quelles sont les
démarches que le ministre va faire pour s'assurer que nos communautés
autochtones bénéficient du Fonds bleu?
M. Charette : Une fois où le
Fonds... Une fois le Fonds bleu adopté, une fois les orientations déterminées,
on va s'assurer que les communautés autochtones aient l'information pour
qu'elles puissent déposer des projets. Donc, ça, c'est l'engagement qu'on peut
prendre, s'assurer de les inviter à déposer des projets, et, par la suite, on
sera, naturellement, au rendez-vous, là, pour les accompagner et financer les
projets qui seraient admissibles. Donc, ça, c'est l'engagement qu'on peut
prendre, là, sans aucun problème. Et ça passe par une communication. Mais c'est
d'abord les informer de la possibilité de financement qui s'offrira à eux
dorénavant, avec la création du Fonds bleu.
Mme Zaga Mendez : Donc, de ce
que je comprends, on informe les communautés autochtones du financement. Est-ce
que vous croyez, M. le ministre... Pardon. Mme la Présidente, est-ce que M. le
ministre croit qu'il nous faudrait un traitement spécifique qui reflète le lien
historique, relationnel entre les communautés autochtones et l'eau?
• (17 heures) •
M. Charette : Il y a déjà des
communications particulières avec les communautés autochtones, que ce soit pour
un projet de loi, que ce soit pour des stratégies. On parle beaucoup, ces
semaines-ci, de la stratégie caribou... je m'éloigne un petit peu de l'eau,
mais on est en communication directement et spécifiquement avec les communautés
autochtones à ce niveau-là. Donc, cette relation privilégiée de nation à
nation, elle existe, elle existe déjà.
Mme Zaga Mendez : Alors,
est-ce que cette relation de nation à nation... comment elle va s'appliquer
dans le cadre de la gouvernance du Fonds bleu?
M. Charette : Bien, comme je
le mentionnais, on va les informer de façon... Par moments, le forum d'action,
c'est les principaux acteurs. Les communautés autochtones souhaitent, et je le
comprends et je le respecte, des échanges de nation à nation. Donc, on va
s'assurer, de façon bien claire, là, qu'elles aient les informations sur les
possibilités que peuvent... que peut représenter le Fonds bleu pour les
différentes communautés.
Mme Zaga Mendez : Dans
l'amendement, il y a deux parties. Je mets beaucoup plus d'accent sur la
deuxième parce que je vois mal comment on peut... comment on peut s'opposer à
la première. Je veux juste plus entendre le ministre... l'ajout des communautés
autochtones à côté des municipalités, afin que les communautés autochtones
soient considérées... un pied d'égalité avec nos municipalités du Québec.
M. Charette : Comme je le
mentionnais, on peut difficilement parler d'un usage exclusif. Il faut d'abord
s'assurer de l'admissibilité des projets qui nous seront présentés. Et, pour le
reste, sans dire que les communautés autochtones sont des municipalités... mais
certaines...
17 h (version non révisée)
M. Charette : ...certaines ont
un statut équivalent à des municipalités, donc certaines communautés seraient
déjà avec cette simple première partie admissibles. Sinon, comme je le
mentionnais à travers les organismes communautaires que les Premières Nations,
que les communautés autochtones ont pu développer, au fil des ans, le
financement leur serait aussi admissible. Ça, c'est en vertu de l'article tel
qu'on le lit présentement. Tout à l'heure, on va discuter un petit peu plus en
détail des versements qui peuvent être faits à d'autres ministères, et là, ça
ouvre encore d'autres possibilités de financement pour les communautés
autochtones. On pourra transférer des sommes, par exemple, au Secrétariat aux
relations avec les Premières Nations et avec les Inuit. Donc, le financement,
la possibilité, elle est là, et on va s'assurer qu'ils aient l'information pour
pouvoir profiter de ce financement-là.
Mme Zaga Mendez : Tout à l'heure,
M. le ministre vous disait que certaines communautés... Si j'enlève, là, tel
quel, «un soutien financier aux municipalités et aux organismes à but non
lucratif», est-ce que le ministre peut nous assurer que toutes les communautés
autochtones sont admissibles?
M. Charette : Elles le
seraient non pas à travers le statut de municipalité, assurément, et non pas
automatiquement à travers le statut d'organisme non lucratif, mais toutes les
communautés deviendraient admissibles à travers les transferts d'argent qui
seraient faits au Secrétariat aux relations avec les Premières Nations et les
Inuit. Donc, oui, toutes les communautés autochtones seraient admissibles à du
financement à travers le Fonds bleu.
Mme Zaga Mendez : Donc, je
pense qu'on va en discuter avec... peut-être un autre amendement qui sera
présenté. Bien, pour nous, ça reste important d'avoir le mot puis avoir la
spécificité aux communautés autochtones, parce que, un, c'est une demande qui
vient de l'AQPNL qui nous a été présentée dans la lettre, dans la lettre qui a
été adressée à l'ensemble de la commission. Puis je comprends que, là, on
trouve un autre mécanisme qui pourrait arriver à la même fin. Mais là, dans le
cadre de la gouvernance du Fonds bleu, est-ce que... Pourquoi ne pas ajouter
tout de suite un soutien financier aux municipalités et aux communautés
autochtones pour que ce soit spécifique que l'ensemble des communautés
autochtones sont admissibles au Fonds bleu?
M. Charette : Sans me
répéter, je pense avoir répondu à la question. Le financement leur sera
disponible et accessible. C'est le libellé, là, qui pouvait poser problème. Et
vous parlez d'usage exclusif, c'est aussi un enjeu, là, qui peut être... qui
peut poser problème parce que plusieurs souhaiteraient un usage exclusif. Je
comprends qu'il faut traiter les Premières Nations différemment, je comprends
la dynamique qu'il y a nation à nation, et c'est là où je me dis, que je nous
dis : Ce financement, il est disponible, et on va s'assurer d'informer les
communautés de ce potentiel-là et s'assurer qu'elles puissent en bénéficier. C'est
très certain. Et, avec notre collègue responsable du secrétariat, on s'assurera
que non seulement l'information vienne de nous, mais que le secrétariat puisse
être un relais à l'information, aussi pour qu'ils puissent déposer des projets.
La Présidente (Mme Gendron) : Y
a-t-il d'autres interventions en lien avec l'amendement déposé par la députée
de Verdun? Mme la députée.
Mme McGraw : Juste, à
moins... Ah! pardon. Bien, écoutez, ce n'est pas notre amendement, mais je
trouve... On a pris note de la demande de l'AQPNL, et on comprend que...
peut-être les amendements, j'imagine, on va voter là-dessus, mais, si ce n'est
pas possible, pour une raison ou une autre, de les accommoder de cette
façon-là, on est d'accord pour dire... C'est un enjeu important. Évidemment, ce
sont des communautés très importantes, avec un rapport... une relation
privilégiée en termes de l'eau et des... tout ce qui est environnement de façon
générale. Donc, si jamais il y a moyen, si ce n'est pas à travers ces amendements...
puis il n'y a pas encore eu de vote, mais, si jamais ce n'est pas à travers ces
amendements, s'il y a un moyen novateur de trouver pour accommoder, pour
reconnaître le rôle et l'importance des communautés autochtones au sein du Fond
bleu, si jamais il y a des solutions, je trouve que ça serait important et bien
apprécié.
M. Charette : ...personnellement
m'assurer que les communautés aient toute l'information pour pouvoir
bénéficier, là, de cette nouvelle opportunité-là pour elles...
La Présidente (Mme Gendron) : ...donc,
s'il n'y a pas d'autre intervention en lien avec l'amendement, j'aimerais
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement...
Mme Zaga Mendez : ...
La Présidente (Mme Gendron) : Oui,
allez-y, Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Je demande
le vote par appel nominal, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, est-ce que l'amendement à l'article 15.4.44 introduit par l'article 4 est
adopté? Donc, par appel nominal.
Le Secrétaire : Oui, donc
pour, contre, abstention. Mme Zaga-Mendez, Verdun?
Mme Zaga Mendez : Pour.
Le Secrétaire : M. Charette,
Deux-Montagnes?
M. Charette : Contre.
Le Secrétaire : Mme Grondin,
Argenteuil?
Mme Grondin : Contre.
Le Secrétaire : M. Lemay,
Masson?
M. Lemay : Contre.
Le Secrétaire : M. Montigny,
René Lévesque?
M. Montigny : Contre.
Le Secrétaire : Mme Bogemans,
Iberville?
Mme Bogemans : Contre.
Le Secrétaire : Mme Blouin,
Bonaventure?
Mme Blouin : Contre.
Le Secrétaire : Mme McGraw,
Notre-Dame-de-Grâce?
Mme McGraw : Pour.
Le Secrétaire : Et Mme
Gendron, Châteauguay?
La Présidente (Mme Gendron) : Donc,
nous allons maintenant passer à l'article... Pardon?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Gendron) : Oui,
donc le résultat... adopté... c'est rejeté, pardon, je suis désolée. Donc,
c'est rejeté. Merci. Je suis désolée.
Donc, j'aimerais maintenant passer à
l'article... Est-ce qu'il y a d'autres interventions pour l'article 15.4.44?
Parfait. Maintenant, on va passer à l'article 15.4.45 introduit par l'article
4. M. le ministre, si vous voulez bien nous en faire la lecture.
M. Charette : Oui, avec
plaisir. Donc :
«15.4.45. Le ministre est responsable de
la gestion du fonds, qu'il assure dans une perspective de développement
durable, d'efficacité et de transparence. À cette fin, il privilégie une
gestion axée sur les meilleurs résultats à obtenir pour assurer le respect des
principes, des orientations et des objectifs gouvernementaux en lien avec les
matières prévues au deuxième alinéa de l'article 15.4.44.»
Donc, c'est l'alinéa tel que proposé, mais
je comprends qu'on a possiblement une proposition d'amendement, là, de la part
de l'opposition officielle.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, des interventions? Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Oui. Alors,
merci, Mme la Présidente. Je voudrais ajouter, à la fin du premier... Pardon,
je dépose un amendement.
La Présidente (Mme Gendron) : Exactement,
puis vous en faites la lecture.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je voudrais ajouter, à la fin du premier alinéa de l'article
15.4.45 de la Loi sur le ministère du Développement durable, de l'Environnement
et des Parcs proposé par l'article 4 du projet de loi, «ainsi que prenant en
compte le besoin d'adaptation aux effets des changements climatiques».
Alors, se lirait ainsi : Le ministre
est responsable de la gestion du fonds, qu'il assure dans une perspective de
développement durable, d'efficacité et de transparence, ainsi qu'en prenant en
compte le besoin d'adaptation aux effets des changements climatiques. Et, comme
contexte, j'aimerais souligner le travail de collaboration que nous avons pu
faire avec le gouvernement et la deuxième opposition sur cet amendement
malgré... On avait souhaité, comme vous le savez, d'avoir référence aux
changements climatiques, la lutte et l'adaptation plus tôt dans le projet de
loi. On comprend que c'est un... je pense que c'est quand même un beau
compromis et c'est un bon pas pour faire face aux changements climatiques, et
c'est ça qui prime. C'est un amendement qui rappelle aussi explicitement le
rôle du ministre face aux changements climatiques. Et, s'il est d'accord avec
cet amendement, alors c'est vraiment très, très encourageant. Donc, c'est le
contexte.
• (17 h 10) •
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Y a-t-il des interventions?
M. Charette : Bien, sinon
remercier les collègues, effectivement, pour cette petite réflexion que nous
avons fait évoluer ensemble. Ça nous convient, pour le gouvernement.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Pas d'autres interventions? Donc, nous allons procéder à la mise aux voix.
Donc, est-ce que l'amendement de l'article 15.4.45 introduit par l'article
quatre est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Gendron) : Donc,
l'article est adopté.
Maintenant, l'amendement, donc on
passerait à l'adoption de...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Gendron) :
L'amendement. Là, je reviens à l'article, donc, je m'excuse. L'article 15.4.45.
Y a-t-il des interventions par rapport à cet article? Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : C'est un petit
amendement qu'on avait prévu avant...
Mme McGraw : ...l'amendement
avec les changements climatiques. On se souvient que dans les remarques
préliminaires, entre autres, on a parlé beaucoup de gouvernance. On a parlé
aussi de cohérence. On a parlé de cohérence entre les différents ministères,
entre les enjeux changement climatique, biodiversité et l'eau.
Alors, pour nous, avec ça comme... On a
vraiment ça en tête. Alors, on voulait proposer l'ajout. Donc, c'est ça, on
voulait proposer l'ajout du mot «cohérence». Alors, on va déposer notre
amendement. Donc, je le lis. Est-ce que... Oui, je suis désolée.
La Présidente
(Mme Gendron) : Vous le déposez. Maintenant vous le lisez,
l'amendement, s'il vous plaît.
Mme McGraw : Ah! Mais
avec l'ajout du... Mais il y a un petit... un petit changement à notre
amendement. Donc, d'entrée, c'est dans cette direction-là qu'on voulait...
C'est dans cet esprit-là qu'on voulait s'assurer la cohérence entre les
différents paliers de gouvernement au sein du gouvernement du Québec aussi,
mais aussi les enjeux liés à l'eau. Alors, cohérence. Alors, on... Ça serait un
petit... Un petit moment, s'il vous plaît, juste pour bien faire les choses.
Super. Alors donc, l'article tel que modifié se lirait ainsi. Donc, comme je le
dis avec l'ajout du mot de «cohérence» après... Non, au premier alinéa, je
devrais dire, après les mots «d'efficacité». Alors, «le ministre est
responsable de la gestion du fonds qu'il assure dans une perspective de
développement durable, d'efficacité, de cohérence et de transparence, ainsi que
prenant en compte les besoins d'adaptation aux effets du changement
climatique». Voilà.
La Présidente
(Mme Gendron) : Ce qui a été lu n'est pas la même chose que...
Ça... Pardon, c'est parce que la... Si je comprends bien, l'article continue.
Mme McGraw : Je peux
continuer, mais l'ajout, c'est le... C'est une... C'est «de cohérence».
La Présidente
(Mme Gendron) : C'est correct. On me dit qu'il n'y a pas de
problème. Parfait. Donc, est-ce qu'il y a des interventions sur cet amendement?
M. le ministre.
M. Charette : Je regarde
avec attention la proposition qui est faite. En même temps, je regarde ce qui
est tout juste après. «À cette fin, il privilégie une action axée sur les
meilleurs résultats à obtenir pour assurer le respect des principes» tatati
tatata. Mais pour moi, c'est ça, la cohérence. Ça fait que le fait de
l'ajouter, ce n'est pas... Je ne vois pas de plus-value. Encore une fois, ce
n'est pas... ce n'est pas mauvais, là. Et d'un point de vue légistique, ça
pourrait... ça pourrait être acceptable, mais à partir du moment où on ajoute
des éléments qui n'apportent rien de plus au projet de loi, on risque de
complexifier son interprétation ou sa compréhension. Mais le mot «cohérence»,
pour moi, il est résumé dans la phrase tout de suite après. «À cette fin, il privilégie
une action». Et là ça... Pour moi, c'est ça, la cohérence. Donc, pour ma part,
là, je verrais difficilement la plus-value avec la proposition d'amendement en
question.
Mme McGraw : Bien, on...
C'est sûr qu'on souhaitait... Nous, on percevait une valeur ajoutée dans le
sens que la cohérence, ce n'est pas la même chose que la transparence ni
l'efficacité. Évidemment, le développement durable, ça requiert une certaine
cohérence entre les trois piliers. Mais pour nous, la cohérence, ça relève...
Puis on ne voulait pas non plus alourdir le texte, comme vous le dites. Mais
comme le dit le M. le ministre, de ne pas trop alourdir. Mais si on voulait
rentrer dans les détails, ça serait la cohérence entre les paliers de
gouvernement au sein du ministère, au sein du gouvernement du Québec, avec les
enjeux en matière de biodiversité. Là, on souligne les changements climatiques.
Donc, c'est dans cet esprit-là, sans trop ajouter de mots. Alors, pour nous, il
y a une valeur ajoutée. Mais voilà.
M. Charette : Mais sans
trop reprendre, dans le paragraphe, tout juste en bas, la seule portion du
texte où on lit «pour assurer le respect des principes, des orientations et des
objectifs gouvernementaux», c'est la définition cohérence. On ne serait pas cohérent
si on n'agissait pas dans le respect des principes, des orientations et des
objectifs gouvernementaux. Donc, c'est là aussi, malheureusement, là. Et j'aime
mieux... j'aime mieux être bien clair et transparent dès le départ...
M. Charette : ...ce n'est pas
un amendement qu'on va recevoir positivement de notre côté.
La Présidente (Mme Gendron) : Y
a-t-il d'autres interventions sur cet amendement? Donc, est-ce que l'amendement
de l'article 15.4.45 introduit par l'article 4 est adopté? Donc,
l'amendement est rejeté. On revient donc à l'article 15.4.45. Y a-t-il des
interventions?
Une voix : C'est tout. Je
pense qu'il...
La Présidente (Mme Gendron) : Donc,
s'il n'y a pas d'intervention, j'invite maintenant M. le ministre à continuer à
l'article 15.4.46.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc :
«15.4.46. Les sommes suivantes sont
portées au crédit du fonds :
«1° les sommes virées par le ministre des
Finances en application des articles 53 et 54 de la Loi sur l'administration
financière;
«2° les dons, les legs et les autres
contributions versées pour aider à la réalisation des objets du fonds;
«3° les sommes virées par un ministre sur
les crédits alloués à cette fin par le Parlement;
«4° les sommes versées par la Société du
Plan Nord en vertu d'une entente qui en prévoit l'affectation pour l'une des
matières visées par le Fonds, conformément à l'article 21 de la Loi sur la
Société du Plan Nord;
«5° les sommes versées par le gouvernement
sur celles portées aux crédits du Fonds général sur proposition du ministre des
Finances, dont tout ou partie des revenus de taxes ou d'autres instruments
économiques en lien avec la protection, la restauration, la mise en œuvre et la
gestion de l'eau identifiés par le gouvernement;
«6° les sommes concernant des frais, des
droits ou des redevances liés à l'utilisation ou à la gestion de l'eau,
notamment les sommes provenant des redevances visées par le Règlement sur la
redevance exigible pour l'utilisation de l'eau
«7° toute autre somme prévue par la loi ou
un règlement du gouvernement ou du ministre;
«8° les revenus générés par les sommes
portées au crédit du fonds;
«9° les intérêts réclamés pour un montant
dû en application d'une loi ou d'un règlement dont l'application relève du
ministre et visé au présent article
«10° les contributions financières versées
par le gouvernement fédéral pour l'une des matières visées par le fonds.»
La Présidente (Mme Gendron) : Donc,
y a-t-il des interventions pour cet article?
M. Charette : Peut-être un
commentaire tout à fait général. On est venu reprendre essentiellement les
mêmes dispositions du fonds de protection de l'environnement. Donc, c'est
toutes les possibilités de financements, notamment les redevances qu'on voit à
travers les règlements. Mais sinon, c'est les possibilités, là, de financement
du fonds à travers des crédits budgétaires, à travers des legs, au besoin à
travers des transferts entre ministères. C'est tout ce qui est possible d'être
considéré comme potentiel de financement pour le fonds.
La Présidente (Mme Gendron) : Mme
la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Oh! O.K. On
avait... on avait quand même des commentaires et peut-être des amendements à
proposer. Donc... pardon.
La Présidente (Mme Gendron) : ...
Mme McGraw : Est-ce qu'on
pourrait juste prendre une suspension?
La Présidente (Mme Gendron) : Oui.
Mme la députée de Verdun, est-ce que vous voulez poursuivre?
Mme Zaga Mendez : Si ma
collègue souhaite une suspension, on peut suspendre. Là, je ne veux pas...
La Présidente (Mme Gendron) : Bien,
si vous voulez poursuivre...
Mme McGraw : Oui, bien,
j'aimerais juste, s'il vous plaît, parce que je pense qu'on a droit d'avoir une
suspension, une suspension de deux minutes juste pour...
La Présidente (Mme Gendron) : Oui,
parfait, sans problème. Je suspends donc les travaux sans problème.
(Suspension de la séance à 17 h 20)
(Reprise à 17 h 30)
La Présidente (Mme Gendron) : Nous
reprenons donc nos travaux. Nous en sommes présentement à
l'article 15.4.46 introduit par l'article 4, mais je cède la parole à
la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Alors, on était tellement... on suivait tellement de très près la
discussion concernant les communautés autochtones, on a... on voudrait revenir
avec votre... votre approbation au 15.4.45, justement, sur les municipalités,
les gouvernements de proximité. Alors, je sais qu'on peut... si je comprends
bien, on peut toujours revenir à la toute fin avant d'adopter l'article au
complet.
La Présidente (Mme Gendron) : Exactement,
puisque l'article 4 n'était pas adopté, donc on peut revenir, là. Donc,
allez-y.
Mme McGraw : Avec votre
indulgence. Alors, merci beaucoup, Mme la Présidente. On voulait proposer un
amendement, un ajout, effectivement, au... à l'article 15.4.45. Donc, ça
serait : Après... L'insertion, après le premier alinéa, du suivant, du
texte suivant... Et désolée, je pense que bientôt ça va être sur l'écran. Je
peux le lire ou donner un peu de contexte. Peut-être je vais commencer avec le
contexte en attendant que ça soit sur l'écran.
La Présidente (Mme Gendron) : Ça
serait préférable de le lire d'abord, et après d'expliquer les commentaires.
Mme McGraw : Parfait.
Alors...
La Présidente (Mme Gendron) : Ça
ne sera pas très long, une seconde, puis ça devrait apparaître, donc...
Mme McGraw : Ça s'en vient,
oui, avec...
La Présidente (Mme Gendron) : Il
est là, donc je vous invite à la lecture.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Alors, ça serait : L'insertion, après le premier alinéa
suivant, donc : «Le ministre...
Mme McGraw : ...Serait responsable
de s'assurer d'une consultation des gouvernements de proximité tels que les
villes, les municipalités et les municipalités régionales de comté à l'égard
des projets financés par le Fonds. Les modalités de cette consultation sont
déterminées par règlement du gouvernement.
Donc, ça serait... L'article serait
modifié avec l'ajout de ce paragraphe, effectivement.
Et, comme contexte, c'est sûr que
l'ensemble des mémoires soumis par des organismes regroupant des villes, les
municipalités ou MRC soulevaient ou mentionnaient un désir d'être impliquées
dans les projets. Elles aimeraient être informées de ce qui se passe sur leur
territoire et pouvoir être actives dans la protection de l'eau. Les PMR... sont
un exemple de leur dévouement à la cause.
Alors, un point aussi à souligner, c'est
que les gouvernements de proximité devraient être impliqués dans la gestion de
leur territoire et leur expertise, c'est-à-dire connaissances sur le terrain,
devraient être mis à profit lors de l'élaboration du plan.
Donc, voilà le contexte pour cet
amendement que l'on propose.
La Présidente (Mme Gendron) : M.
le ministre.
M. Charette : La
proposition... Encore une fois, très transparent, on ne peut pas retenir
l'amendement parce que c'est essentiellement ce qu'on fait déjà et c'est
essentiellement l'objectif du forum d'action. Le Forum d'action consulte et
travaille avec, notamment, les gouvernements de proximité tels les villes,
municipalités, les MRC. Je le mentionnais tout à l'heure, la... L'UMQ et la FQM
sont des parties prenantes au Forum d'action, qui a pour mandat de donner les
orientations souhaitées au gouvernement pour le Fonds bleu. Donc, ça ne peut
pas être mieux décrit que ça, mais c'est déjà le cas, donc on ne l'ajouterait
pas, là, à travers le projet de loi.
Mme McGraw : ...message reçu,
M. le ministre. Mais on sait que les groupes comme l'Union des municipalités du
Québec et fédérations aussi, qui participent au Forum, ils ont quand même,
entre autres, soumis ces recommandations-là. Donc, on se comprend que le forum,
c'est peut- être nécessaire, mais pas suffisant. Donc, justement, on reprend
des recommandations de plusieurs villes, municipalités et regroupements, qui
sont venus et qui sont... qui ont soumis des mémoires, qui sont venus en
consultations particulières. Donc, on comprend qu'il y a le forum, on va suivre
de très près, évidemment, le forum est très important, mais c'est justement les
mêmes groupes qui participent au forum qui demandent à être reconnus de façon
explicite dans le projet de loi sur le Fonds bleu. Donc, je comprends la
réponse du ministre, mais je prends le temps aussi de souligner que ce sont ces
mêmes regroupements qui demandent à être reconnus dans le... par leurs propres
recommandations et même des propos d'amendement dans le fonds bleu. Donc,
voilà.
M. Charette : À l'inverse,
c'est un petit peu ce que je mentionnais tout à l'heure, dès qu'on rentre trop
dans le détail, on crée des exclusions. Si on devait retenir ceci, les
organismes de bassins versants nous demanderaient d'être aussi intégrés comme
tel dans le projet de loi, les différentes instances. Donc, à partir du moment
où on rentre trop dans le détail, on va mécontenter ceux et celles qui ne sont
pas inclus dans cette ventilation-là. Mais je peux vous confirmer que les
municipalités sont non seulement présentes à travers le forum d'action, mais,
au cabinet ou au ministère, il n'y a pas une semaine qu'il y a... où il n'y a
pas de rencontre avec les municipalités, que ce soit la FQM, l'UMQ, les deux ou
par moment des municipalités spécifiquement pour parler de leurs réalités dans
le détail. Donc, c'est le cas, là, je peux vous confirmer que c'est le
quotidien et du ministère et du cabinet à ce niveau-là.
Mme McGraw : Merci.
La Présidente (Mme Gendron) : y
a-t-il d'autres interventions en lien avec l'amendement déposé par la députée
de Notre-Dame-de-Grâce? Donc, je vais procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'amendement de l'article 15.4.45, introduit par l'article quatre, est
adopté?
Des voix : Rejeté.
La Présidente (Mme Gendron) : Rejeté.
Donc, revenons maintenant à l'article 15.4.46. Donc, M. le ministre avait
fait la lecture, et j'aimerais savoir s'il y a des interventions en lien avec
cet article. Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci
beaucoup. Alors, dans le mémoire puis la...
17 h 30 (version non révisée)
Mme Zaga Mendez : ...présentation
qu'on a eue de la CQDE, il y a une recommandation afin que... à la fin, là,
dans le sixième picot, là - désolée, je veux juste aller voir - quand on parle
des sommes concernant des frais, des droits et des redevances liés à l'utilisation,
la gestion de l'eau, qu'on ajoute l'effet des montants des sanctions
administratives et des amendes pénales qui sont perçues en application du
règlement sur les redevances et le règlement de déclaration pour que les sommes
des amendes pécuniaires soient aussi versées au Fonds bleu en raison de leur
lien direct avec la gestion des ressources en eau. Alors, je voulais entendre
le ministre, qu'est-ce qu'il pense, son opinion par rapport à cette suggestion
de la part de la CQDE.
M. Charette : Oui. Alors, c'est...
Moi, je me souviens très bien de l'échange, j'ai le document ici. Cependant, il
y a une difficulté à dissocier tous ces revenus-là. Normalement, on se
souvient, il y avait le fonds qui recueillait les sommes pour les compensations
sur les milieux hydriques, par exemple. Ça, ça reste dans le fonds, donc ça
devient des revenus dédiés à la restauration ou au développement de nouveaux
milieux humides. Mais, sinon, si c'est aussi les sanctions administratives
pécuniaires qui seraient versées dans le fonds, un, on enlève du financement
pour d'autres mesures, parce que ça finance d'autres mesures, et c'est
difficile de dissocier, en quelque sorte, les revenus, là, qui pourraient être
reçus de cette façon-là.
Mme Zaga Mendez : Je veux
juste revoir un peu avec M. le ministre. Est-ce que, dans d'autres règlements,
on est capable de verser directement des sanctions administratives pécuniaires
à des fonds? Je pose une question générale : Est-ce que ça se fait?
M. Charette : Avec
consentement, on pourrait passer la parole à notre juriste.
La Présidente (Mme Gendron) : C'est
possible de vous nommer?
M. Delisle (Antoine) : Oui.
Bonjour, tout le monde. Antoine Delisle, légiste. Je peux vérifier rapidement pour
les dispositions. Mais, dans le RSPEDE, le Règlement sur le système de
plafonnement, on le fait pour le fonds d'électrification. Donc, je peux le
vérifier, là, je vais juste aller voir le... la disposition, mais on les nomme
précisément, là, que les amendes issues du règlement sur le... sur les
émissions et sur le système de plafonnement sont... autant les amendes que les
sanctions administratives pécuniaires sont versées au Fonds d'électrification
et de changement climatique.
• (17 h 40) •
Mme Zaga Mendez : Merci pour
la réponse puis l'ajout. Je pense que la recommandation du CQDE, c'est en lien
avec une façon de faire qui est courante en écofiscalité parce que là on est en
train de créer un fonds, donc ce n'est pas du financement qui existait déjà,
donc on crée un fonds et on va ajouter des sanctions pécuniaires puis des
amendes en application dans les règlements, donc la non-conformité de, par
exemple, de respect de la tarification, tout le respect des toutes les
dispositions du règlement. Alors, j'ai... je me demande si le ministre est
ouvert à faire en sorte que le montant des sanctions administratives, comme ça
se fait dans le cadre de notre bourse du carbone, ça s'applique aussi au Fonds
bleu.
M. Charette : ...au niveau
des sanctions administratives, pécuniaires, c'est aussi l'information qu'on
validait, elles sont transférées au Fonds de protection de l'environnement.
Donc, on viendrait créer une exception pour les SAP en lien avec l'eau, c'est
là où... Et encore une fois, le Fonds bleu, il est bien pourvu, mais les fruits
de ces SAP-là sert à quelque chose, donc si on l'oriente vers autre chose, c'est-à-dire
qu'on déshabille une autre... une autre mission, en quelque sorte, qui est
assurée par le ministère, moi... Le fruit des SAP, actuellement, il va au Fonds
de protection de l'environnement qui a sa pertinence, qui a son utilité, et là
on a le Fonds bleu qui est bien financé, de façon plus intéressante que le
fruit des SAP d'ailleurs....
M. Charette : ...donc je n'en
déshabillerais pas un pour habiller... pour habiller l'autre. Je le dis, là, de
façon simple, mais on se priverait d'outils, dans le fond, de protection de
l'environnement si on agissait de cette façon-là.
Mme Zaga Mendez : Si je peux
continuer cette discussion, tantôt on a eu, lorsqu'on parlait des objectifs du
Fonds bleu, quand on parlait du fait qu'on n'a... on n'aura pas tout de suite
tous, tous, tous les moyens financiers pour financer les différents projets...
Là, M. le ministre, on a une opportunité de voir si c'est possible d'augmenter
le financement du Fonds bleu en injectant les montants des sanctions
administratives et des amendes pénales, comme ça se fait dans d'autres
dispositifs. Donc, je pense que c'est voir l'opportunité d'augmenter des fonds
qui iraient et qui bénéficieraient à la... au financement de tous les projets
dont nous avons discuté tout à l'heure. Donc, je voulais avoir votre avis
là-dessus.
M. Charette : Pour reprendre
les explications, là, qui viennent de m'être fournies, ces sanctions-là, elles
vont au Fonds de protection de l'environnement, qui a son mandat, qui est aussi
très important, mais ce serait difficile de dissocier les sanctions, les SAP
qui sont pour l'eau. Et, si c'est le cas, est-ce que c'est en lien avec...
Est-ce que cette SAP là, elle est en lien directement avec la préservation de
l'eau ou par non-respect d'un certificat d'autorisation qui est émis à une
entreprise X? Donc, c'est là où le calcul serait difficile à départager. Mais, de
façon générale, les SAP vont au Fonds de protection de l'environnement, et le
fonds serait pourvu, là, des différentes possibilités de financement. Mais ce
serait... ce serait un défi, de dissocier, parce que le certificat
d'autorisation qui n'est pas respecté, qui fait l'objet d'une SAP, par
exemple... ça se peut que le certificat d'autorisation ne soit pas en lien du
tout, du tout avec l'eau, mais ça se peut qu'il y ait un impact sur l'eau, d'où
la sanction. Ça fait que c'est là où ça devient difficile de dire quel fruit de
quelle sanction administrative pécuniaire irait dans le Fonds bleu et quelle
autre irait plutôt dans le Fonds de protection de l'environnement. Donc, c'est
plus simple de dire : Les sanctions administratives pécuniaires vont au
Fonds de gestion... de protection de l'environnement, et le Fonds bleu a ces 10
autres possibilités de financer... de financement, là, que l'on a présentées il
y a quelques instants.
Mme Zaga Mendez : Merci. Je
voulais avoir cette discussion-là dans l'objectif de comprendre comment les
sanctions pécuniaires allaient être gérées, d'ouvrir la porte. Peut-être, on
peut revenir plus tard, mais je vais m'arrêter là pour l'instant. Je ne sais
pas si ma collègue...
La Présidente (Mme Gendron) : Je
laisserais la parole à la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Oui. En ce même
sens, justement, on avait... puis je vais commencer avec... pour poursuivre la
discussion, on avait... pas surprenant, on avait proposé un amendement, mais,
avant de le déposer de façon officielle, on voulait, justement, citer des
juristes, effectivement. C'est le Centre québécois du droit en environnement
qui propose, justement, de façon très détaillée, concrète, un amendement dans
ce sens.
Je vais citer leur mémoire, un extrait qui
dit, bien, justement, que «le Centre québécois du droit en environnement
recommande que ces sommes, lorsque perçues en application du règlement sur les
redevances, du règlement sur les déclarations ou des dispositions pertinentes
de la LQU, y soient versées, s'agissant alors d'omissions ou d'infractions
contrevenant directement à l'objet du fonds, soit, et je cite, la protection,
la restauration, la mise en valeur et la gestion de l'eau. Alors, ces sommes
contribueraient alors à la réparation des préjudices ou frais encourus en ces
matières.»
Donc, ça, c'est un extrait du mémoire du
Centre québécois du droit en environnement. Il me semble que ça serait logique
d'inclure les sommes récoltées par les amendes données en infraction à l'eau,
que ça soit mis à la disposition du Fonds bleu, tel que suggéré par le conseil,
puisque les offenses à l'eau peuvent avoir des effets dommageables,
dommageables.
Alors, une question, ça serait : Il y
a une notion indirecte de pollueur payeur qui est intéressante ici, et
j'aimerais savoir : Qu'en pense le gouvernement? Soit le...
Mme McGraw : ...ou, avec
notre consentement, un juriste ou un expert.
M. Charette : ...c'est
essentiellement ce que je mentionnais, et je vais essayer de simplifier,
simplifier encore davantage mon propos. Actuellement, toutes les sanctions
administratives pécuniaires vont au Fonds de protection de l'environnement. Si
on devait faire un départage, administrativement parlant, on se complique la
vie. Actuellement, on ne se pose pas la question, ça va au Fonds de protection,
et le mandat de ce fonds-là est aussi très, très précieux. Donc, moi, je ne
voudrais pas alourdir la mécanique administrative. Le Fonds bleu est bien
constitué avec 10 possibilités de revenus différents, donc misons sur ces 10
possibilités là. Et sans dire que le Fonds de protection est marginal, je peux
vous dire qu'avec 500 millions, sinon 650 millions à terme, c'est bien, bien
davantage ce que les quelques... réellement propres à l'eau pourraient
rapporter, ça deviendrait marginal, mais pour un souci administratif qui serait
disproportionné.
Mme McGraw : Juste pour mieux
comprendre le point du ministre, je ne sais pas si la liste des types de
revenus est publique, si c'est le cas, est-ce que c'est possible de déposer au
Greffier pour qu'on puisse mieux comprendre la liste, la liste de type de
revenus? Parce que là vous... le ministre fait référence... et on n'a pas cette
information-là, je ne sais pas si c'est public. Est-ce que c'est possible de
l'obtenir?
M. Charette : De protection
de l'environnement ou pour ce qui est du Fonds bleu?
Mme McGraw : Protection de
l'environnement, bien, les deux, effectivement.
M. Charette : Bien, en fait,
le Fonds bleu, on l'a dans l'article 15.4.46, ce sont ces 10 éléments là. Mais
oui, on pourrait déposer au secrétariat ce qui constitue le Fonds de protection
de l'environnement pour partager l'information. C'est public, donc il n'y a pas
de secret là.
La Présidente (Mme Gendron) : Donc,
vous vous engagez à remettre le document au secrétariat.
M. Charette : Juste une
petite suspension pour être sûr qu'on a la même...
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Je suspends les travaux quelques secondes.
(Suspension de la séance à 17 h 49)
(Reprise à 17 h 51)
La Présidente (Mme Gendron) : Nous
reprenons donc nos travaux. Donc, nous étions à la question de la députée de
Notre-Dame-de-Grâce pour le document.
Mme McGraw : Si je comprends
bien, suite à la discussion informelle, une question peut-être pour le
gouvernement, pour le ministre, c'est par curiosité, est-ce que le ministre
serait ouvert à donner des sommes pour des projets de restauration proportionnellement
aux endroits où il y a davantage d'infractions commises?
M. Charette : Que cette
portion-là soit versée au Fonds bleu plutôt qu'au fonds de protection de
l'environnement?
Mme McGraw : C'est ça.
M. Charette : Comme je le
mentionnais tout à l'heure, ça devient... ça deviendrait, d'un point de vue
administratif, extrêmement complexe. Actuellement, on ne se pose pas la
question. Il y a une sanction administrative pécuniaire, les fonds sont versés
au fonds de protection, mais si on devait analyser chacune des sanctions
ensuite, c'est déterminé... ce serait de déterminer pourquoi l'infraction a été
commise. Si c'est une infraction sur un certificat d'autorisation qui n'est pas
en lien avec l'eau directement, mais qui a une incidence sur l'eau, c'est un
départage, on ne s'aide pas pour des sommes qui sont, somme toute, je ne dirais
pas marginales, parce que tous les montants sont appréciables, là, compte tenu
du mandat de cet autre fonds-là, mais la plus-value, elle ne serait pas
conséquente, là, ce serait disproportionné comme effort versus ce que ça
pourrait générer comme revenu réel. Moi, j'aime mieux compter sur ces
10 sources-là, et, de ces 10 sources-là, on sait qu'il y en a deux
principales, les redevances avec les crédits budgétaires, là, directement.
Mme McGraw : Donc, Mme la
Présidente, si je comprends bien, donc, pour nous, la question des redevances,
éventuellement, on espère une tarification dynamique, et toute cette
question-là qu'on espère il va y avoir un mécanisme, une étude pour revenir
ensuite en commission parlementaire, ça va devenir encore plus important si on
va miser là-dessus. Tout cet aspect-là de redevances devient encore plus
important. Donc, je souligne ce point-là.
M. Charette : Et la bonne
nouvelle concernant les redevances, la consultation a pris fin hier, donc à
partir du moment où le projet de loi est adopté, on pourra édicter rapidement
ces règlements-là. Et les modalités de redevances, on s'en souvient, elles sont
dans les projets de règlement et non pas dans le projet de loi lui-même, mais,
pour faciliter l'adoption du projet de loi, on avait convenu dès le départ de
rendre public le projet de règlement parce que, dans les faits, bien souvent,
la séquence, c'est qu'on adopte un projet de loi et les projets de loi qui...
les projets de règlement qui en découlent sont présentés souvent plusieurs mois
après, sinon un an, sinon deux ans après, là on ne voulait pas perdre ce
temps-là, on voulait maximiser le temps à notre disposition, donc les projets
de règlement sont tout de suite allés en consultation. Nous, notre souhait, ce
serait que la hausse des redevances entre en vigueur dès le 1er janvier
2024, et c'est la raison pour laquelle on ne pouvait pas se permettre de déposer
les projets de règlements un an ou deux après l'adoption, là, du projet de loi
n° 20.
Mme McGraw : Je pense que
c'est bien apprécié, mais, justement, on va suivre, en tout cas, on va avoir
une discussion, je pense, plus tard sur les redevances parce que, justement,
parce qu'on va miser sur... par défaut, la loi qui existe déjà, les
10 sources et ce qui est vraiment unique pour le Fonds bleu, ce sont ces
redevances. Donc, on espère y revenir plus tard dans la discussion.
La Présidente (Mme Gendron) : ...Je
vais maintenant laisser la parole à la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci. Je
veux juste revenir sur la discussion qu'on avait tout à l'heure, peut-être pour
clore le sujet, c'est vraiment une question de compréhension. Tout à l'heure,
quand j'ai posé la question est-ce qu'on... est-ce que ça se fait de rediriger
des sanctions administratives, des amendes pénales perçues dans le règlement à
des fonds dédiés? La réponse qu'on nous a dite, c'est oui, dans le cadre de...
du système québécois de plafonnement et d'échange, ceci est permis. Et, si je
me trompe, vous me corrigerez, M. le ministre, les règlements pour lesquels...
dans lesquels on va extraire des sanctions pécuniaires et refinancer la CQDE,
ça, c'est des règlements de la LQE, n'est-ce pas?
M. Charette : Les sanctions
administratives pécuniaires qui alimentent le Fonds de protection sur
l'environnement sont tributaires, oui, de la LQE essentiellement et...
Mme Zaga Mendez : Mais dans
le cadre... parce que tout à l'heure, la réponse à la question ce n'était pas
le Fonds de protection de l'environnement, la réponse que moi j'ai eu, puis
peut-être que j'ai...
Mme Zaga Mendez : ...mal
compris, c'était que, dans le cadre de la SQDE... SPEDE, pardon, le SPEDE,
excusez-moi... cadre du SPEDE, on est capables de rediriger au SPEDE ou au
Fonds de protection de l'environnement? Je veux juste savoir, parce que la
réponse que j'ai eue, peut-être que je l'ai mal comprise. Je veux juste...
M. Charette : ...on avait
précisé, tout à l'heure, que c'était l'exception. Les autres sanctions
administratives pécuniaires vont au Fonds de protection de l'environnement.
Mme Zaga Mendez : Alors,
comment, dans le cadre de cette exception-là, on est capables de séparer les
fonds qui s'en vont par sanctions pécuniaires? C'est vraiment une question
d'application, et ce ne serait pas possible de le faire.
M. Charette : Ce n'est pas la
même nature d'infractions. Le SPEDE, c'est un système en soi, qui est autonome
en soi, donc une infraction au SPEDE, elle est plus facilement identifiable, et
les revenus de ces infractions potentielles là sont plus facilement
dissociables d'une variété de lois et règlements qui peuvent donner lieu à des
sanctions administratives pécuniaires.
Mme Zaga Mendez : O.K. C'est
bon pour moi.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Avez-vous d'autres interventions? Est-ce que vous préférez qu'on suspende?
Avez-vous d'autres interventions, Mme la députée? À ce sujet. En fait, pour
l'article 15.4.46 introduit par l'article... vous n'avez pas d'autre...
Parfait.
Mme Zaga Mendez : ...on va
proposer un amendement, suite à la discussion avec le gouvernement.
La Présidente (Mme Gendron) : Sans
problème.
Compte tenu de l'heure... est-ce que...
bon, je vais ajourner les travaux... pardon, je vais suspendre les travaux, et
puis on se revoit plus tard. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 58)
19 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 19 h 33)
La Présidente (Mme Gendron) : Bonsoir.
Donc, la Commission des transports et de l'environnement reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 20, Loi instituant
le Fonds bleu et modifiant d'autres dispositions.
Lors de la suspension de nos travaux cet
après-midi, nous avions terminé l'étude de l'article 15.4.46 introduit par
l'article 4.
Donc, je crois, M. le ministre, que vous
auriez peut-être des interventions.
M. Charette : Et surtout un
amendement à présenter, Mme la Présidente. Voilà, voilà, amendement qui est
déjà disponible via le secrétariat, et j'en ferais la lecture à ce moment-ci.
Donc, insérer, après l'article 15.4.46...
La Présidente (Mme Gendron) : Pardonnez-moi,
M. le ministre. J'aimerais d'abord avoir un consentement puisqu'il y a deux
articles qui seront traités dans l'amendement. Est-ce qu'il y a consentement de
traiter les deux articles dans le même amendement.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, je peux vous suggérer peut-être de faire un des deux... bien, le point un
d'abord et le point deux par la suite.
M. Charette : Excellent.
Donc, insérer, après l'article 15.4.46 de la Loi sur le ministère du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, proposé par l'article 4
du projet de loi les suivants : «15.4.46.1 Un ministre ou un organisme
public partie à une entente conclue avec le ministre responsable de l'application
de la présente loi en vertu de l'article 15.4.46.2 ou qu'il s'est vu
confier un mandat par ce dernier en vertu de ce même article peut porter au
débit du fonds les sommes prévues par cette entente ou ce mandat, le cas
échéant.
«Les prévisions de dépenses et d'investissements
pour lesquels chaque ministre ou organisme public peut porter des sommes au
débit du fonds doivent distinctement figurer dans les prévisions du fonds
présentées au budget des fonds spéciaux prévus à l'article 47 de la Loi
sur l'administration financière.
«Ces prévisions doivent également figurer
dans les prévisions propres à chaque ministre, autre que le ministre du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, le cas échéant.»
Donc, c'est le premier. Je fais la lecture
du deuxième également?
La Présidente (Mme Gendron) : ...oui.
M. Charette : En fait, je
pourrai résumer les deux par la suite.
La Présidente (Mme Gendron) : Sans
problème.
M. Charette : «15.4.46.2.
Lorsque les activités d'un ministère ou d'un organisme public permettent la
mise en œuvre de mesures pouvant être financées par le fonds conformément à l'article 15.4.44,
le ministre responsable de l'application de la présente loi peut conclure une
entente avec le ministre responsable de ce ministère ou avec cet organisme afin
de lui permettre de porter au débit du fonds les sommes pourvoyant à ces
mesures.
«Le ministre responsable de l'application
de la présente loi peut également confier à un ministre ou à un organisme
public un mandat afin qu'il mette en œuvre, selon ce que le mandat indique, des
mesures visant la protection, la restauration, la mise en valeur et la gestion
de l'eau dans un domaine relevant de ses attributions. Il peut également, dans
le cadre de ce mandat, permettre à cet autre ministre ou à cet organisme de
porter au débit du fonds les sommes pourvoyant à de telles mesures.
«Toute entente et tout mandat doivent être
rendus publics et préciser le montant qui pourra être porté au débit du fonds
pour les années financières pendant lesquelles l'entente ou le mandat sera applicable.
Dans le cas d'une entente, celle-ci doit préciser les mesures qui pourront être
financées au moyen de ces... au moyen, pardon...
M. Charette : ...de ces
mesures et la répartition de celles-ci entre chacune de ces mesures ou laisser
au ministre ou à l'organisme public qui est partie le soin de répartir le
financement entre ces mesures de la manière la plus efficiente. Les frais
d'administration pouvant être débités du fonds en vertu d'une telle entente ou
d'un tel mandat doivent être approuvés par le ministre responsable de
l'application de la présente loi. Le ministre ou l'organisme public concerné
est responsable de la mise en œuvre des mesures pour lesquelles il porte des
sommes au débit du fonds ainsi que de l'atteinte des objectifs visés en
protection, la restauration, la mise en valeur et la gestion de l'eau.
La Présidente (Mme Gendron) : Si
je peux me permettre, simplement placer votre micro plus en...
M. Charette : ...
La Présidente (Mme Gendron) : Oui,
parfait. Merci beaucoup.
M. Charette : Comme ceci?
Voilà. C'est gentil.
Le commentaire. Cet amendement introduit
deux articles afin de permettre à d'autres ministres ou organismes que le
ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de
la Faune et des Parcs de porter au débit du Fonds bleu des sommes dans la
mesure où cela se fait conformément avec une entente conclue entre le ministre
de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune
et des Parcs et sept autres ministres ou organismes publics.
La Présidente (Mme Gendron) : Je
suggère que les interventions d'abord soient sur le point 1, si vous avez
des interventions. Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci
beaucoup. J'aimerais que le ministre nous donne des exemples pour mieux
comprendre l'application de ces nouveaux... cet ajout à l'article 4. Donc,
ce que je comprends d'un organisme public tel que reconnu par la Loi sur
l'administration financière, donc la liste des organismes publics, est-ce que
ça... Est-ce que vous pouvez juste donner un exemple de comment ce serait
appliqué pour commencer?
M. Charette : Bonne question.
Et ça fait suite à un petit peu la discussion qu'on a eue avant la pause. Pour,
par exemple, le secrétariat aux relations avec les Premières Nations et les
Inuits, si jamais on voulait développer avec le secrétariat un volet qui serait
propre aux communautés autochtones et inuites, il y a un transfert de sommes
qui pourrait se faire vers le secrétariat qui administrerait ces sommes-là,
dans le respect, naturellement, des objectifs du Fonds bleu. Donc, une entente,
il y a des... il y a une convention qui serait convenue pour être bien certain
du respect. Mais c'est sans doute l'exemple le plus concret et en lien avec
notre échange, là, un petit peu plus tôt en fin d'après-midi.
La Présidente (Mme Gendron) : Avez-vous
d'autres interventions?
Mme Zaga Mendez : Oui, bien
sûr qu'on... Je me questionne. En fait, quand il y a certains cas, comme celui
qu'il vient, le ministre, d'expliquer pour lesquels on va être d'accord, bien,
peut être qu'il va y avoir des cas dans lesquels on peut l'être moins. Donc,
j'essaie de comprendre ici quels vont être les critères qui vont guider ce type
de transfert.
• (19 h 40) •
M. Charette : On mentionnait
tout à l'heure à l'article... c'était le 4. Dans un premier temps, le 15.4.44,
ça continue à être notre référence, donc les quatre orientations devront être
respectées, mais, dans certains cas, l'application ou le programme qui va en
découler ne sera pas administré par le ministère de l'Environnement. Je donnais
l'exemple du Secrétariat pour les relations avec les Premières Nations. Je
pourrais vous parler aussi, par exemple, des affaires municipales. On sait
qu'il y a un défi pour les installations personnelles qui gèrent les matières
résiduelles... pas les matières résiduelles, mais les rejets au niveau des
fosses septiques. Donc, il pourrait y avoir un programme d'aide de financement
qui, lui, serait financé par le ministère des Affaires municipales, qui a
l'habitude de transiger avec les municipalités bien plus que le ministère de
l'Environnement. Donc, c'est le genre d'exemple qui peut être retenu ou évoqué.
Mais dans chacun des cas, qu'il y ait transfert ou pas, ce sont les quatre
principes du 15.4.44 qui vont s'appliquer. Donc, même s'il y a un transfert de
fonds, l'organisme qui recevrait ces fonds-là ou le ministère qui recevrait ces
fonds-là ne pourrait pas faire n'importe quoi, il devra se coller, là, sur les
orientations du Fonds bleu.
Mme Zaga Mendez : Je n'ai pas
de question, mais je vais juste voir si ma collègue a des questions par rapport
à l'amendement.
Mme McGraw : J'ai des
questions.
La Présidente (Mme Gendron) : Oui,
allez-y, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente...
Mme McGraw : ...Présidente.
Alors, évidemment, ce sont des amendements importants. On voudrait prendre un
peu de notre temps pour bien comprendre. Donc, c'est un peu dans le même sens,
est-ce que le ministre pourrait... Si je comprends bien, est-ce que ces
amendements-là, c'est dans le sens de pouvoir faire en sorte que les autres
ministères puissent déposer des sommes... disposer, pardon, pas déposer,
disposer des sommes du fonds? C'est vraiment... je veux juste comprendre, de
prendre le temps de vraiment bien clarifier, disposer du fonds.
M. Charette : Il y a des
ministères à clientèle, qu'on peut appeler, comme le ministère des Affaires...
Mme McGraw : Par exemple?
M. Charette : Le ministère
des Affaires municipales est nettement plus agile et a l'expertise pour
transiger avec les municipalités. On a entendu l'UMQ, la FQM qui demandaient
des sommes ou une portion importante du Fonds bleu. Moi, je leur ai dit :
Ça ne pourra pas être majoritairement à l'UMQ à la FQM, mais oui, il y a des
projets qui seront présents pour appuyer les municipalités. Et, si ça prend la
forme d'un programme de financement, le ministère des Affaires municipales est
nettement plus agile et a l'expérience pour transiger avec les municipalités,
bien plus que le ministère de l'Environnement. Donc, c'est dans cette
perspective-là.
Mais, comme je le mentionnais à notre
collègue de Verdun, peu importe que ce soit le ministère de l'Environnement qui
gère le programme ou la dépense, ou un autre, ce sont les mêmes principes qui
devront s'appliquer et avec le même suivi, la même reddition de comptes aussi,
que ce soit un ministère ou un organisme qui se verrait mandaté, là, pour gérer
le programme en question.
Mme McGraw : Dans le projet
de loi... Bien, dans l'amendement, on parle de ministère responsable de
l'application de la loi, on parle de ministère responsable du Développement
durable, on parle du ministère de l'Environnement. Est-ce que c'est par exprès
qu'on nomme le même ministre avec... J'imagine que c'est par exprès. Est-ce que
vous pouvez élaborer là-dessus?
M. Charette : En fait, si
c'est par exprès, ce n'est certainement pas pour confondre les gens. C'est que
le nom du ministère, au fil des ans, dans l'appellation courante, a changé,
mais, au niveau légal, ça demeure... ça demeure encore, là, le ministère...
Une voix : ...
M. Charette : ...exact, et des
Parcs. Alors que, dans ce mandat-ci, la responsabilité qui m'a été confiée
inclut Faune et Parcs, on ne lit pas le titre Faune dans la définition, dans le
nom légal. Au dernier mandat, je n'avais pas les Parcs, et malgré tout la
définition légale faisait référence aux Parcs. Donc, oui, il y a une
distribution des responsabilités qui peut être différente d'un mandat à
l'autre, mais le nom légal reste celui... Donc, il n'y a pas de volonté de
confondre qui que ce soit, mais c'est vrai que ça peut être... ça peut être
mélangé.
Mme McGraw : Puis je
comprends que ça a évolué, justement, dans nos titres à nous, en tout cas, je
parle pour moi-même, ça a évolué aussi parce que... justement pour faire...
Mais je me demande, et ça serait... ce n'est pas un amendement nécessairement,
mais c'est une observation d'est-ce qu'on pourrait peut-être parler plutôt du
ministre qui est responsable de l'application de la présente loi? En tout cas,
je vous dis ça comme, parce que sinon ça...
M. Charette : Mais on le
mentionne à certains endroits.
Mme McGraw : Bien, oui, c'est
mentionné. Puis, justement, je me demande est-ce que ça serait juste de parler
de... Ça fait qu'avec l'évolution qui pourrait peut-être se poursuivre...
M. Charette : Mais bien
honnêtement...
Mme McGraw : En tout cas, ce
n'est pas... c'est juste... c'est une question, mais...
M. Charette : Il y a
réellement une continuité législative sur le nom du ministère. Donc, si ça peut
être confondant pour les gens qui nous écoutent, dans l'interprétation de la
loi c'est très clair, là, que ça se réfère... que ça réfère au ministère de
l'Environnement. Eh oui, au fil des années, les responsabilités des titulaires
ont changé, mais le nom lui-même du ministère n'a pas toujours évolué au
même... au même moment.
Mme McGraw : Mais c'est quand
même... Si je comprends bien le contexte pour l'amendement, c'est justement
pour que le ministre ou la ministre qui est responsable de l'application de
cette loi...
M. Charette : Exact.
Mme McGraw : C'est
justement... Donc, pour moi, c'est ça qui serait... qui n'évoluerait pas avec
les dossiers. En tout cas, c'est du feedback que je donne, mais j'ai une
question peut-être plus en profondeur. Alors, juste pour bien clarifier, parce
qu'on va... Comme je dis, c'est quand même des amendements importants. Donc,
derrière tout ça, quelles sont les intentions pratiques? Est-ce que vous pouvez
juste peut-être nous donner d'autres exemples?
M. Charette : L'intention
première est d'être plus agile et plus efficace...
M. Charette : ...efficaces.
Les deux exemples que je donnais semblent des applications très concrètes et
très probables. On parlait tout à l'heure d'appuyer les communautés autochtones
dans leurs initiatives pour protéger l'eau. Si ça devait se confirmer, c'est
notre souhait, c'est vraisemblablement à travers un transfert de fonds vers le
secrétariat, qui, lui, est en lien constant avec les différentes communautés et
nations. Si c'est un projet qui bénéficierait davantage aux municipalités, puis
on les entendu, elles ont des attentes importantes à ce niveau-là, c'est
vraisemblablement le ministère des Affaires municipales qui se verrait octroyé
les sommes. Mais, encore une fois, j'insiste pour dire, tout ça dans le respect
des orientations du Fonds bleu, qui sont précisées à l'article 15.4.44.
La Présidente (Mme Gendron) : Merci.
Donc, j'aurais une intervention au niveau de la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Oui. Je
vais poser certaines questions parce que j'aimerais ça des études... des cas
plus concrets pour comprendre l'implication. Alors, on a différents programmes
au sein... des ministères de l'Économie, ministère de Ressources naturelles,
ministère de la Forêt qui financent puis accompagnent des entreprises. Est-ce
qu'en permettant le transfert des fonds du Fonds bleu à... je vais prendre le
ministère de l'Économie, on peut prendre le ministère des Ressources naturelles
comme exemple. Est-ce que ça permettrait de jumeler, par exemple, des
subventions qui sont données par le ministère des Ressources naturelles avec
des ajouts du Fonds bleu à des minières, à des pâtes et papiers, des grandes
entreprises, qu'on a rencontrées ici, qui veulent réduire leur consommation
d'eau?
• (19 h 50) •
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, pour ce qui est de l'appui aux grands consommateurs d'eau, on a
un article un petit peu plus loin qui nous permettra d'aborder la question.
Mais comment illustrer ceci? Je pense que le meilleur exemple, ça pourrait être
le Fonds d'électrification et des changements climatiques. C'est le ministère
de l'Environnement qui est responsable de la gestion du fonds, c'est lui qui
doit rendre des comptes, notamment à la vérificatrice générale. Mais vous
remarquerez que la plupart des sommes sont transférées vers d'autres
ministères.
Donc, même si le transfert est fait vers
d'autres ministères, c'est le ministère de l'Environnement qui demeure
responsable du Fonds d'électrification et des changements climatiques, puis ce
serait exactement la même chose avec le Fonds bleu. Et, oui, dans certains cas,
la contribution du FECC pour les changements climatiques, elle est bonifiée par
une contribution à même les crédits des autres ministères. Donc, c'est la même
chose. Si, par exemple, au niveau des affaires... bien, au niveau des relations
avec les Premières Nations, s'il y a un transfert qui est fait pour supporter
des initiatives en particulier, il n'est pas dit... ça n'empêcherait pas le
secrétariat de lui-même ajouter des fonds à cette contribution-là à même ses
crédits budgétaires. Donc, un n'empêche pas l'autre. Mais l'exemple du Fonds
d'électrification est sans doute celui qui peut nous rassurer sur la
responsabilité que maintient le ministère de l'Environnement à travers tout ça.
Même si les sommes sont transférées, c'est le ministère de l'Environnement, là,
qui s'assure du respect des orientations, là, qui ont été retenues.
Mme Zaga Mendez : J'ai une
question complémentaire, parce qu'on est toujours dans la compréhension de la
l'application, là, puis je pense qu'on pourrait aller mettre toutes les études
des cas de tous les ministères devant nous puis voir la spécificité. Ça fait
que je vais aller dans le général. J'ai une inquiétude par rapport à la
gouvernance du fonds. Tout à l'heure, on nous disait que c'est lors du forum
des acteurs sur l'eau qu'on discute des orientations. On nous a rassurés en
disant qu'est-ce qu'on vote par rapport... les quatre points, là, des
orientations qui vont être là, soit en gouvernance en conservation,
l'implication du comment ça va être utilisé, le Fonds bleus. C'est en
discussions directes avec les acteurs. Ça, ça se fait, d'un côté. Est-ce que,
de l'autre côté, permettre de tel transfert... mais on peut... en question le
travail, la... des gouvernances puis des concertations qui est déjà fait avec
les acteurs. En d'autres mots, est-ce que... Combien qu'on va transférer
ailleurs? Et combien qu'on va donner aux groupes qui en ce moment sont
consultés? Il y a une question d'équité. Il y a une limite dans le
500 millions qui sont attribués. Je veux juste mieux comprendre, en termes
de gouvernance, c'est quoi, les implications de ce transfert-là par rapport
à...
Mme Zaga Mendez : ...qui est
en train de se faire en ce moment avec les groupes.
M. Charette : Au niveau de la
responsabilité, le ministère de l'Environnement sera toujours le premier
responsable du Fonds bleu et de la reddition de comptes qui en découle.
Cependant, c'est une question d'agilité. J'ai parlé des Affaires municipales,
j'ai parlé du secrétariat pour les relations avec les Premières Nations, je
pourrais parler du MAPAQ. Je pourrais parler de d'autres ministères qui auront
certainement la possibilité de contribuer à cet objectif ultime de protéger
notre eau, mais c'est des orientations qui seront d'abord proposées par le
Forum d'action. Donc, on ne pourra pas partir tout seul de notre côté puis
dire : On finance ceci alors qu'on a les grands responsables de l'eau au
Québec qui ne nous auraient pas recommandé telle ou telle action. Donc on ne
s'éloignera pas de ces recommandations-là. Et ultimement, pour la gouvernance,
on va le voir un petit peu plus tard, c'est la vérificatrice générale qui aura
aussi un rôle de vérification pour s'assurer que tout ça est bien géré selon
les principes qui ont été déterminés au départ, mais qui aussi vont garantir
l'atteinte des objectifs qu'on s'est fixés.
Mme Zaga Mendez : Je ne sais
pas si ma collègue a d'autres questions.
La Présidente (Mme Gendron) : Vous
pouvez poursuivre.
Mme Zaga Mendez : Donc, vous
me rassurez en disant déjà que les orientations en termes de l'utilisation des
fonds vont continuer à venir puis provenir du forum. Quand on crée ce type de
mécanisme, je veux juste comprendre toutes les implications. C'est d'être
rassuré sur le fait que les fonds.... en train de voter, mais vont financer les
objectifs principaux et qui ne vont pas être détournés ou jumelés avec d'autres
objectifs, qui... puis vous le savez, M. le ministre, les autres ministères ont
d'autres objectifs que la protection de l'environnement, la protection de
l'environnement, la protection de la ressource de l'eau est la compétence du
ministère de l'Environnement. Donc, comment on s'assure que cette
compétence-là, cette mission-là qu'on a au sein du ministère, que vous avez au
sein du ministère de l'Environnement, elle reste intacte, elle ne se jumelle
pas avec d'autres objectifs qui sont propres aux autres ministères?
M. Charette : Je comprends le
questionnement, mais, si on regarde l'amendement lui-même, toutes ces
ententes-là et tout mandat seront rendus publics. Donc, ça ne se fera pas
derrière des portes closes et la reddition de comptes sera aussi publique. Et
ultimement, c'est le ministère de l'Environnement qui sera le répondant de la
gestion du Fonds bleu. Mais peu importe si l'initiative est financée par le
ministère de l'Environnement ou pas, comme je le mentionnais tout à l'heure au
premier article... c'est-à-dire au premier alinéa de cet article-là, on est
venu préciser les quatre orientations.
Donc que ce soit géré par le ministère de
l'Environnement ou le ministère... on a évoqué Affaires municipales, on a
évoqué l'UPA, on a évoqué le secrétariat aux relations avec les Premières
Nations, les objectifs demeureront les mêmes. Mais, je pense, pour rassurer les
gens qui peuvent s'en inquiéter, le meilleur, meilleur exemple, c'est le Fonds
d'électrification et des changements climatiques. Dans les faits, il y a pour
près de 3 milliards en transport, dans le dernier PMO qui a été présenté dans
les derniers jours. Le ministère de l'Environnement, depuis qu'il a la
transition énergétique, va en gérer une partie à travers Rouler vert, mais
avant, c'était financé par le MERN, bien que c'était le ministère de
l'Environnement qui était le responsable. Tout ce qui est, par exemple,
l'autobus urbain, tout ce qui est autobus scolaires, électriques, c'est des
sommes qui sont transférées au ministère des Transports qui se doit de
respecter les conditions que le ministère de l'Environnement a pu édicter.
Et, bien honnêtement, le ministère des
Transports a l'expertise bien plus que le ministère de l'Environnement pour
gérer la question des autobus scolaires ou des autobus urbains. Et, à l'époque,
quand c'était le MERN qui avait la transition énergétique, bien, le MERN était
bien mieux placé que le ministère de l'Environnement pour gérer Roulez vert,
mais ça demeure le ministère de l'Environnement qui est responsable du Fonds
d'électrification et des changements climatiques.
Mme Zaga Mendez : Parfait.
Merci. Je remercie pour la réponse...
La Présidente (Mme Gendron) : ...d'autres
interventions?
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Donc, 8, si je comprends bien, le gouvernement a rédigé le projet
de loi, alors on arrive avec des amendements, peut-être même des améliorations.
Donc, pour moi, la question c'est : Qu'est-ce qui a changé? Est-ce que ce
les consultations particulières, est-ce que c'est des leçons apprises?
Qu'est-ce qui a changé qui a fait en sorte que le gouvernement arrive avec cet
amendement pendant l'étude détaillée?
M. Charette : C'est le but de
l'étude détaillée de bonifier un projet de loi, que ce soit à travers les
contributions de l'opposition, que ce soit à travers les contributions du
gouvernement, mais oui, les consultations sont toujours très utiles à ce
niveau-là. Nos échanges entre nous sont utiles aussi, donc c'est normal que
l'on puisse présenter des amendements à ce moment-ci. Et, comme je l'ai fait
pour les précédents projets de loi, j'essaie autant que possible de présenter les
amendements en début d'étude détaillée pour qu'on puisse en prendre la mesure
réellement puis faciliter la compréhension, là, de chacun de ces
amendements-là.
Mme McGraw : Je trouve que ça
reflète, moi... mon background est en éducation, je trouve toujours bon quand
les individus puis les organismes apprennent, c'est toujours une bonne chose,
ça faut que, pour moi, c'est une bonne chose. Apprendre, c'est s'améliorer. Par
contre, je n'ai pas entendu des propositions dans cette direction pendant les
consultations, donc, mais je ne dis pas que c'est une mauvaise chose, je veux
juste mieux comprendre. C'est quand même assez... puis peut-être que ça va être
la même question qui va revenir avec chaque amendement. Est-ce qu'i y a
d'autres choses à ajouter au niveau des...
M. Charette : C'est-à-dire,
formulé comme tel, il n'y a pas de groupes qui en ont parlé, mais on se
souvient des revendications des groupes. Je reviens au niveau des affaires
municipales, UMQ, FQM ont de très, très grandes attentes à l'égard du Fonds
bleu. Elles seraient les premières déçues si elles ne pouvaient pas en
bénéficier. Et qui, quel ministère a l'habitude de transiger, de signer des
conventions avec les municipalités? C'est le ministère des Affaires
municipales. Donc, c'est uniquement une question d'agilité. C'est une question
également d'efficacité, mais c'est pour répondre à des attentes, là, qui se
sont élevées, là, de la part de plusieurs groupes.
• (20 heures) •
Mme McGraw : Parfait. Alors,
juste pour peut-être conclure mes questions, c'est... puis pour ne pas trop
répéter, mais je trouve que le fait qu'on parle du même ministre avec d'autres
de plusieurs titres, ça pourrait porter à confusion. Je comprends que ce n'est
pas l'intention, mais c'est très... Je suis désolée de l'anglicisme, mais c'est
très «inside baseball» et ça pourrait porter à confusion. Donc, je ne sais pas
s'il serait, le ministre qui est responsable du projet de loi... mais à moins
qu'il y ait une raison particulière pour souligner un titre ou une partie du
titre... si c'est le cas, c'est parfait, mais, pour moi, ça porte à confusion.
Puis pour les gens qui ne suivent pas de très près l'évolution du ministère
avec les titres et les agencements, ça pourrait être... En tout cas, je ne pense
pas que ça soit le but, c'est... pardon, encore l'anglicisme... on dirait que
c'est un «friendly amendment», mais... À moins qu'il y ait une raison que je ne
comprends pas, je choisirais un seul titre.
M. Charette : Je comprends,
mais ce qu'on vient faire, là, on vient préciser de quel ministère il s'agit.
Et ce ministère-là a un nom qui est inscrit dans une loi, donc on est obligé de
maintenir le nom qui est en vigueur et, par la suite, on dit à quelques
endroits, «le ministre responsable de l'application de la présente loi». Donc,
le nom du ministère, on l'évoque une fois et ensuite on fait référence au
ministre responsable de l'application de la loi.
Mais, bien honnêtement, les
responsabilités changent à ce point fréquemment. Ce n'est pas à tous les ans,
mais, quand même, c'est assez fréquemment. On ne change pas le nom du ministère
à chacune des fois où les responsabilités sont distribuées différemment, mais
je le concède, si vous venez me visiter, ce serait un plaisir de vous recevoir
au cabinet de Montréal. C'est le nom sur la fiche, le nom légal du ministère,
alors que ça ne correspond pas au découpage de responsabilités exact du présent
mandat, mais un c'est un nom qui est institué, là, de par nos textes légaux.
Mme McGraw : Vous avez
raison. Je remarque que, dans les commentaires, on parle de... c'est le...
20 h (version non révisée)
Mme McGraw : ...courant,
mais dans l'article même c'est un titre et ensuite le ministre responsable.
Donc, je me viens de me faire corriger. Ça, ça aurait été un amendement amical,
mais je le retire parce que vous avez bien... vous avez bien expliqué. Merci.
La Présidente (Mme Gendron) :
Est ce qu'il y aurait d'autres interventions? Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Oui.
Pour revenir sur la question de gouvernance, je comprends qu'il va avoir une
entente publique qui va préciser autant les montants qui pourraient être portés
autant que les types de mesures, si j'ai compris les principes, les mesures
ainsi que les sommes de répartition. M. le ministre, la crainte que j'ai, là, c'est
parce qu'en lisant l'amendement, j'ai pensé au Fonds vert. Puis les multiples
critiques qu'il y a eu envers le Fonds vert, je pense qu'on est d'accord qu'on
ne veut pas répéter le fait que d'autres ministères ont utilisé le Fonds vert a
des autres objectifs qui n'allaient pas à la lutte ou la réduction des gaz à
effet de serre. Vous êtes d'accord avec moi?
M. Charette : D'accord.
Est-ce que vous me demandez de vanter la nouvelle approche qu'a retenue le
gouvernement? Si oui, ça va me faire plaisir.
Mme Zaga Mendez : Bien,
pas le vanter, c'est de nous rassurer parce qu'avec ça, là, qu'est-ce qui nous
dit que ça ne va pas arriver?
M. Charette : Le
meilleur exemple, c'est ce qu'on a fait comme transformation avec le projet de
loi no 44. Et on reprend ce même esprit-là. Il y a une responsabilité qui
demeure au ministère de l'Environnement, bien qu'il y ait des programmes qui
peuvent être gérés par d'autres, mais c'est le ministère de l'Environnement. Je
donne l'exemple du PMO qu'on a mis à jour, là, il y a quelques jours. C'est le
ministère de l'Environnement qui a déterminé chacune des mesures, avec les
obligations de résultat pour chacune des mesures. Donc, le ministère qui reçoit
des sommes du Fonds d'électrification et des changements climatiques, il ne
peut pas partir avec cette somme-là et faire autre chose que ce qu'on a mis,
nous, dans le plan de mise en œuvre. Les programmes sont bâtis comme ça.
Je ne devine pas dans le prochain rapport
de la Vérificatrice générale, mais les critiques du Fonds vert de l'époque,
jusqu'à maintenant, on ne les entend plus parce qu'on n'est pas dans le même
degré de contrôle du tout. On a réellement une mise à jour annuelle. On s'assure
de ne pas en échapper. Une mesure qui ne donne pas les résultats escomptés, c'est
une mesure qui est abandonnée ou qui est corrigée, ce qui n'était pas le cas
avant par le passé. Avec le Fonds vert, on pouvait laisser rouler pendant
plusieurs années une mesure qu'on savait inefficace. Donc, ce n'est plus le cas
avec les plans de mise en œuvre. Et ça ne sera pas le cas non plus avec... avec
cette... cette formulation-là.
Mme Zaga Mendez : Ça
me... Ça me rassure. Même je pense que cette discussion-là est importante dans
le cadre de l'amendement qu'on est en train de discuter parce qu'il y a des
changements. Ça fait qu'il faut qu'on passe à travers tous les exemples,
surtout pour rassurer les groupes qui travaillent très fort dans la gouvernance
du Fonds bleu. Ce n'est pas se sentir qu'il va y avoir une iniquité puis ne pas
sentir que, tout à coup, on ne va pas être capable... Il va falloir se dire est
ce que je vais par... directement par le Fonds bleu? Est-ce que je vais par le
ministère des Transports? Je pense que là-dessus, je vous laisse compléter, M.
le ministre.
M. Charette : En fait, j'allais
dire, je suis tout simplement content que la bonne gestion du PMO rassure la
collègue pour la suite des choses.
Mme Zaga Mendez : Je n'ai
pas dit... Je parle de l'amendement. Un jour, on a la chance peut-être d'amender
un jour un PMO, ici, en commission. Qui sait? Et là, on a hâte de voir.
M. Charette : On est
ouverts à toutes les bonnes idées.
Mme Zaga Mendez : Moi,
je... Ça met fin à mes questions.
La Présidente (Mme Gendron) :
Parfait. Avez-vous d'autres interventions? Oui. Allez-y, Mme la députée de
NotreDame-de-Grâce.
Mme McGraw : Une
dernière intervention. Donc, vraiment parce que vous avez dit M. le ministre...
Mme la Présidente, le ministre a expliqué que les discussions, ici, ça pourrait
avoir des... contribuer à l'interprétation dans le futur du projet de loi ou de
la loi future. Alors, c'est pour confirmer. Vous avez parlé... Le ministre a
parlé de... ministre... municipalités... les municipalités. Est ce qu'il y
aurait d'autres... Suite aux interventions et aux revendications de certains
groupes, est-ce qu'on envisage d'autres ministères, par exemple, Forêt,
Agriculture? On avait une question aujourd'hui sur les forêts de ma collègue.
Est-ce qu'on envisage d'autres? On ne peut pas prévoir, je comprends tout à fait,
mais est-ce qu'il y aurait d'autres exemples? On a parlé des municipalités. Est-ce
que vous avez en tête d'autres exemples...
Mme McGraw : ...d'autres
ministres...
M. Charette : Certainement
les ministères ou secrétariats les plus... les plus à même de contribuer au
développement du Fonds bleu.
Mais je sais qu'un petit peu plus tard, on
va analyser un autre article sur l'aide qui pourrait être apportée aux
entreprises pour diminuer considérablement leur recours à l'eau.
Donc, le programme n'est pas... n'est pas
bâti à ce moment-ci, mais on se donne le pouvoir habilitant, là, de mettre sur
pied un programme de cette nature-là parce que ce qu'on s'est dit, puis en
consultation, ça a été dit, le but du Fonds bleu, ce n'est pas d'engranger de
l'eau, c'est de changer des comportements, c'est de faire en sorte
ultimement... en fait, non pas du Fond bleu, mais des redevances, ce n'est pas
d'engranger de l'argent, c'est de faire en sorte que les 800 milliards
qu'on utilise, de litres, par année puissent diminuer. Et pour ça, on est très,
très ouvert à aider dans une petite proportion certaines entreprises à modifier
leurs... leurs... leurs technologies.
Donc, ce programme-là n'existe pas encore,
mais le jour où il existera, il faudra voir quel est le meilleur ministère pour
l'administrer. Est-ce que c'est le ministère de l'Environnement? Est-ce que
c'est le MEI? Ça reste à voir. Donc, le MEI pourrait être partenaire sur
certaines initiatives. On a parlé de l'UPA, on a parlé du secrétariat, on a
parlé des Affaires municipales, et il y a d'autres ministères aussi qui
pourraient, qui pourraient être partenaires à la démarche, là, très
certainement.
La Présidente (Mme Gendron) : Merci.
Parfait. J'aimerais m'assurer qu'il n'y a pas d'autres interventions pour le
point 15.4.46.2. Donc, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'amendement. Donc, est-ce que l'amendement de l'article 15.4.46 introduit
par l'article 4 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
J'invite donc M. le ministre à poursuivre avec l'article 15.4.47.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente, je vais vous lire un article tel qu'on le retrouve dans le projet
de loi, mais j'aurai aussi un amendement pour ce même... donc j'en ferai la
lecture par la suite.
Donc, l'article original à la base :
«15.4.47. Les données financières du fonds
et la liste des mesures financées par celui-ci apparaissent sous une rubrique
spéciale dans le rapport annuel de gestion du ministère.
«Cette rubrique contient notamment les
données financières suivantes :
«1° les dépenses et les investissements
portés au débit du fonds par catégorie de mesures auxquelles il est affecté; et
«2° la nature et l'évolution et
l'évolution des revenus.»
Ça, c'est l'article tel qu'on lit
actuellement dans le projet de loi, et l'amendement serait le suivant :
«Les données financières du fonds et la
liste des mesures financées par celui-ci apparaissent sous une rubrique
spéciale dans le rapport annuel de gestion du ministère.
«Cette rubrique contient notamment les
données financières suivantes :
Les dépenses et les investissements portés
au débit du fonds par catégorie de mesures auxquelles il est affecté; et à
«1.1° les sommes portées au débit du fonds
par chacun des ministres ou organismes publics partis à une entente visés à
l'article 15.4.46.2 ou à qui un mandat a été confié en vertu de cet
article; et
«2° la nature et l'évolution des revenus.»
Donc, pourquoi cet amendement et pourquoi
cet article à la base? C'est pour donner suite à ce qu'on vient de voir avec
le 46.4.46.1. Oui, il peut avoir des transferts vers d'autres ministères,
mais c'est extrêmement balisé et, dans tous les cas que la dépense vienne du
ministère de l'Environnement ou suite à un partenariat confirmé, il y a des
obligations au niveau de la publication des dépenses, des investissements, des
montants en cause. Donc, ça vient baliser en quelque sorte le type de reddition
de comptes qui sera nécessaire avec toute la transparence que ça implique.
• (20 h 10) •
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Il y a-t-il des interventions sur l'amendement?
Mme McGraw : Alors, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Gendron) : Oui,
Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Merci, M. le
ministre. Alors, une première question. Est-ce que du côté légal, ça change la
reddition de comptes? Est-ce que... est-ce que le tout sera inclus dans la
reddition de comptes prévue par la loi?
M. Charette : Et ça couvre
quand même assez large. Les libellés sont assez explicites. Donc, c'est autant les
dépenses que les investissements portés au début... au débit du fonds, et ce,
par catégorie de mesures. Pour chacune des mesures également, on parle des
sommes qui sont portées au débit du fonds par chacun des ministères ou
organismes...
M. Charette : ...donc, si
jamais il y avait des transferts vers d'autres ministères, chacun de ces
transferts-là serait assujetti aux mêmes conditions, et on aurait aussi la
nature et l'évolution des revenus, là, pour chacun de ces engagements-là. Donc,
c'est une transparence qui s'applique autant par les initiatives qui seraient
gérées par le ministère de l'Environnement ou celles qui seraient... qui
donneraient suite à une entente, là, en bonne et due forme, avec un ministère
ou un organisme.
Mme McGraw : Je ne veux pas
monopoliser. J'ai d'autres questions. Je regarde ma... Je suis en train de
regarder Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Gendron) : ...Mme
la députée.
Mme McGraw : ...alors, est-ce
qu'un rapport annuel est assez? Est-ce qu'on pourrait voir les investissements,
par exemple, au fur et à mesure?
M. Charette : En temps réel,
honnêtement, c'est peut-être difficile d'avoir la mise à jour en temps réel,
mais à travers le site internet, c'est des informations qui sont mises à jour
tout de même assez régulièrement. Je ne pourrais pas vous dire, à ce moment-ci,
la fréquence exacte, mais c'est des disponibles... des données qui seraient
disponibles au public. On veut, à travers ce projet de loi là, engendrer une
plus grande transparence sur les préleveurs d'eau, mais le gouvernement
lui-même s'engage aussi à être transparent, là, sur la gestion du fonds.
Et peut-être, l'exemple que je pourrais
donner, puis on n'est pas rendu là, on a quand même plus de deux ans d'expérience
avec les plans de mise en œuvre, mais, en décembre dernier, on a mis en ligne
un tableau de bord pour chacune des mesures. Ce n'était pas dans le projet de
loi, ce n'était pas dans la réglementation, mais c'est le ministère par
lui-même qui a voulu être plus transparent, faire œuvre utile et de pédagogie.
Donc, je pourrais très bien voir quelque chose de cette nature-là aussi, en
termes de transparence, puis avoir des données, là, sur les mesures qui sont
appuyées.
Mme McGraw : Mais, si je comprends
bien, de façon régulière, c'est vraiment annuel, parce que, dans la vraie vie,
si je comprends bien, même le tableau de bord, c'est à chaque année.
M. Charette : Bien,
minimalement, annuel à travers le rapport annuel de gestion, mais je reviens à
l'exemple des PMO, en décembre dernier, c'est réellement une nouvelle
initiative qu'on a mis de l'avant. Et, si ma mémoire est exacte, c'est mis à
jour de façon trimestrielle, donc même... avant même la fin d'une année
complète, il y a une mise à jour. Puis, si vous n'avez pas eu l'occasion
d'aller voir le tableau de bord, c'est réellement... je m'y réfère
régulièrement, donc c'est peut-être une formule, là, qui pourrait inspirer
aussi, au niveau de la transparence des mesures, des montants investis, mais
aussi quel est le degré d'évolution, là, de chacune de ces mesures-là?
Mme McGraw : Excellent. Donc,
ça pourrait être même trimestre?
M. Charette : Et je ne vous
dis pas que ce sera en place...
Mme McGraw : Mais le minimum,
c'est annuel, si je comprends bien.
M. Charette : Exact. À
travers le rapport annuel de gestion. Je ne dis pas que ce type de tableau de
bord là sera en ligne dès le jour un, pour le PMO, ça nous a pris quelques
années avant de le développer, mais c'est un outil de référence, là, qui peut
certainement nous inspirer pour le Fonds bleu également.
Mme McGraw : Merci, j'ai
d'autres questions. Je regarde ma collègue pour voir si je... Je poursuis?
La Présidente (Mme Gendron) : Vous
pouvez poursuivre, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Merci. Alors,
bien, vous avez déjà répondu un peu, mais est-ce qu'il y a d'autres données
financières qui devraient ou pourraient être publiées dans un processus de
transparence que vous décrivez, donc d'autres données, autres que financières,
par exemple, d'autres exemples, prélèvement...
M. Charette : Pour le Fonds
bleu?
Mme McGraw : Oui.
M. Charette : En fait, on
peut le voir sous deux angles, et on va le voir dans les articles subséquents.
Il va y avoir une transparence exigée beaucoup plus grande pour les préleveurs
d'eau, donc une transparence à ce niveau-là, et ça, c'est attendu depuis des
années, mais le gouvernement veut aussi transparent dans l'atteinte de ses
objectifs au niveau des sommes engagées. Donc, c'est là où on trouvera la bonne
formule pour communiquer le plus aisément possible cette information-là, mais,
sinon, minimalement, sur une base annuelle. Et notre expert à mes côtés me
disait qu'on peut même déjà considérer que c'est biannuel, en ce sens que, dans
un premier temps, il y a les prévisions, et ensuite il y a le rapport annuel,
lui-même. Donc, la prévision, elle peut être ajustée en cours d'année, mais ça
va déjà donner une indication de ce qui est réaliste comme engagement.
Mme McGraw : Bien, je pense
que vous avez répondu à mes questions à date.
La Présidente (Mme Gendron) : Donc,
avez-vous d'autres interventions...
Mme Zaga Mendez : ...cohérence
avec l'amendement précédent, là, afin de garantir la transparence puis assurer
la cohérence avec la discussion qu'on a eue tout à l'heure.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'amendement à l'article 15.4.47 introduisant...
introduit par l'article 4, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, M. le ministre, je vous inviterais à lire l'article...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Gendron) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur le point 47?
M. Charette : Ça va bien.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc... Parfait. Est-ce que les oppositions, vous avez d'autres questions en
rapport au... à l'article 15.4.47? Non? Parfait. Donc, maintenant on
passe... Si vous voulez bien faire la lecture, M. le ministre, de
l'article 14.4.48.
M. Charette : Donc, merci,
Mme la Présidente. «15.4.48. Les états financiers du fonds sont vérifiés chaque
année par le vérificateur général.»
La Présidente (Mme Gendron) : Avez-vous
des interventions en lien avec cet article?
Mme McGraw : ...Mme la
Présidente, on... Avec les nouveaux amendements proposés et adoptés par le
gouvernement, je pense que cet amendement est d'autant... ce que nous, on va
proposer, c'est d'autant plus pertinent. Mais je vous suis. Est-ce qu'on...
M. Charette : Je n'ai
malheureusement pas compris le début de l'intervention. Désolé.
Mme McGraw : Désolée. Juste
avec les nouveaux amendements que le gouvernement a proposés et même adoptés,
je pense que c'est... ça serait encore plus pertinent. Nous, on avait des
amendements... proposé un amendement vis-à-vis l'article 15.4.48, mais je
suis... je vous suis, Mme la Présidente. Quel serait le moment approprié pour
présenter notre...
La Présidente (Mme Gendron) : Il
n'y a aucun problème. Vous pouvez déposer un amendement, si vous le désirez,
maintenant.
Mme McGraw : Merci. Donc,
justement, l'article 15.4.8...
La Présidente (Mme Gendron) : ...déposé
au secrétariat? Oui?
Mme McGraw : Ça a été déposé.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Vous pouvez en faire la lecture.
Mme McGraw : Alors, tel que
proposé par l'article 4 du projet est modifié par l'insertion, après les
mots «vérificateur général»... Je ne sais pas si on a ça sur le... qui va être
disponible sur l'écran. Alors, après les mots «vérificateur général», on
propose les mots «puis déposés à l'Assemblée nationale dans les 30 jours
suivant la fin de cette vérification ou, si l'Assemblée ne siège pas, dans les
15 jours suivant la reprise de ses travaux».
L'article tel que modifié se lirait ainsi,
mais je vous réfère à l'écran. Est-ce que c'est possible de référer à... Sinon,
je peux répéter la...
La Présidente (Mme Gendron) : Vous
pouvez en faire la lecture...
Mme McGraw : Je vais en faire
la lecture. Alors : «Les états financiers du fonds sont vérifiés chaque
année par le vérificateur — ou la vérificatrice — général
puis déposés à l'Assemblée dans les 30 jours suivant la fin de cette
vérification ou, si l'Assemblée ne siège pas, dans les 15 jours suivant la
reprise de ses travaux.» Donc, c'est ça, pour l'instant...
La Présidente (Mme Gendron) : Est-ce
que vous avez des interventions?
M. Charette : ...la portée.
Pour le moment, je n'aurais pas de question, mais juste valider la
recevabilité, là, de l'amendement.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Est-ce que vous aimeriez suspendre les travaux?
M. Charette : On peut
suspendre quelques...
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 20 h 20)
(Reprise à 20 h 29)
La Présidente (Mme Gendron) : Donc,
nous reprenons les travaux. Nous sommes toujours à l'article 4. Par
contre, nous allons mettre l'amendement... Suite au consentement des membres,
nous allons suspendre l'amendement 15.4.48, introduit par
l'article 4, mais nous allons quand même poursuivre avec l'article 4
au point 15.4.48 avec Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Donc, dans l'article 15.4.48, on parle
vraiment d'une vérification qui est plus de nature financière, donc de
comprendre comment les fonds sont attribués et comment ceci va être vérifié
chaque année par le Vérificateur général. Ma question est plus un suivi puis
une vérification plus qualitative, c'est-à-dire comment on s'assure que les
fonds qu'on est en train d'investir a un impact dans l'amélioration de la
qualité de l'eau, dans différents indicateurs.
Donc, j'aimerais ça entendre un peu plus
le ministre sur le type de suivis qualitatifs qui sont prévus.
• (20 h 30) •
M. Charette : ...et on se
souviendra peut-être qu'un ou deux groupes avaient aussi évoqué de confier le
mandat au commissaire au développement durable, et on a étudié la question. Il
faut savoir que le commissaire au développement durable relève du Vérificateur
général. Donc, lorsqu'on dit : On confie le mandat au vérificateur
général, ça n'empêche pas le recours au commissaire au développement durable.
Et le vérificateur général ne fait pas que des rapports de nature quantitative.
Avec les années, j'en ai lu un puis un autre, des rapports du Vérificateur
général, et ce n'est pas que quantitatif, c'est aussi qualitatif sur l'atteinte
ou non des cibles qui ont été données et qu'il y ait un lien ou pas avec le...
avec des mesures budgétaires. Mais le commissaire au développement durable,
lui, peut se donner un mandat à travers le mandat du vérificateur général sans
problème. Bien, juste rassurer la collègue, là, mais encore les rapports qui
ont été publiés, là, ces dernières semaines... Ce n'est pas que quantitatif des
rapports du vérificateur général, ça peut être l'atteinte de cibles, ça peut
être l'atteinte d'objectifs, donc ça le couvre dans le fonds, là.
Mme Zaga Mendez : Donc si je
comprends bien, avec l'article, on permettrait au vérificateur... à la
vérificatrice générale de...
20 h 30 (version non révisée)
Mme Zaga Mendez : ...donner
un mandat au Commissaire du développement durable. Est-ce qu'il y a une
intention de mettre tel quel dans la loi, pour que ce soit plus direct, le
mandat au Commissaire du développement durable?
M. Charette : Dans la loi, on
lirait ça comme on le lit présentement, là, c'est-à-dire il y a des états
financiers vérifiés, mais le Vérificateur général, à tout moment, peut se
donner le mandat de pousser une question plus particulière. Ça pourrait être l'intégralité
de la gestion du Fonds bleu, comme ça pourrait être un programme en particulier
du Fonds bleu. Et, à tout moment, le Commissaire au développement durable a
aussi l'initiative de pousser une question davantage d'intérêt pour lui. Mais,
de façon générale, en disant Vérificateur général, le Commissaire au
développement durable... Et, dans l'eau, il peut, par lui-même... Je
masculinise, mais, dans les faits, on parle et d'une commissaire et d'une
vérificatrice générale. C'est pour ça que, la plupart du temps, je dis,
Vérificatrice générale, parce qu'elle y est depuis de nombreuses années. Mais
un n'exclut pas l'autre, c'est minimalement la Vérificatrice générale et avec l'apport
du Commissaire au développement durable.
La seule chose, et on y a réfléchi, le Commissaire
au développement durable va produire un rapport qui est généralement publié au
printemps. Si on l'oblige, à chaque année, de se pencher sur le Fonds bleu, ça
l'empêche de se pencher sur quelque chose d'autre. Et on ne veut pas lui dicter
ses priorités, c'est à l'instance de déterminer sa priorité. Mais, à tout
moment et à chaque année, si c'est son souhait, l'instance pourrait se pencher
sur le Fonds bleu. Puis ça, je fais référence à la Commissaire au développement
durable, mais sinon systématiquement, et ce, à chaque année, la Vérificatrice
générale aura à se pencher sur les états financiers, est tout à fait habiletée
à les commenter, à faire un état de situation plus... qualitatif, voilà, sur
certaines des mesures.
Mme Zaga Mendez : Merci. La
réponse est, pour moi, satisfaisante concernant le rôle de la Commissaire du
développement durable en ce qui nous concerne en date d'aujourd'hui. Mais,
peut-être, je profiterais pour avoir aussi une discussion plus large sur la
conditionnalité des fonds comme... on va prendre comme le Fonds bleu, c'est-à-dire
d'avoir un suivi axé sur les résultats en termes de protection de la ressource
de l'eau et dans le cas où des projets qui ont été financés par le passé n'atteignent
pas ces résultats, vont à l'encontre de l'esprit du Fonds bleu même. Comment on
s'assure d'être capable, soit de retirer des fonds ou de resserrer les critères
pour ce soit plus axé sur les résultats qualitatifs?
M. Charette : 15.4.45 qu'on a
discuté, il y a quelque temps, c'est clairement mentionné que c'est une gestion
axée sur les meilleurs résultats à obtenir pour assurer le respect des
principes. Donc, c'est déjà inscrit dans le projet de loi. Mais je me réfère de
nouveau au PMO, avec une évaluation qui est constante, on n'aura pas intérêt à
garder une mesure qui ne donne pas les résultats escomptés. Si, de bonne foi et
avec l'assentiment des partenaires, on pense que telle mesure est valable, mais
qu'après coup on se rend compte qu'elle ne donne pas les résultats escomptés,
on ne maintiendra pas cette mesure-là.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends. Puis, jusque-là, je suis d'accord avec le principe de la gestion
axée sur les meilleurs résultats, mais, pour cela, il nous faut des données de
suivi. Donc, tout à l'heure, on parlait du mandat que va avoir la Vérificatrice
générale, mais est-ce qu'il y a d'autres intentions, au sein du ministère, d'avoir
un certain suivi qualitatif pour qu'on ait une gestion qui est axée sur les
meilleurs résultats?
M. Charette : Autant
qualitative que quantitative, et le ministère, par l'entremise de notre expert
ici et de ses équipes, vont s'assurer qu'on atteigne les résultats qui sont
visés, là, ça, il n'y a pas de doute à ce niveau-là.
Mme Zaga Mendez : Parfait. Je
n'ai pas d'autre question.
La Présidente (Mme Gendron) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur le point 15.4.4.48...
Mme McGraw : ...c'est un
ajout, pardon, la possibilité d'un ajout, donc ça pourrait... Parce que ça
parle de la question qualitative aussi, ça fait que...
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Est-ce que vous préférez... Puisqu'on a suspendu un amendement, est-ce que vous
voulez tout de même le déposer ou vous préférez qu'on mette tout l'article de
côté?
Mme McGraw : ...amendement
nécessairement, c'est des questions ou une discussion qu'on aimerait avoir...
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, je vous invite, Mme la députée, allez-y.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Donc, juste pour enchaîner un peu sur la question qualitative, on a
vu, pendant les consultations particulières, un mémoire en particulier qui a
été déposé par ROBVQ et ses membres, c'est-à-dire les 40 OBV du Québec.
Ils ont développé, dans les dernières 20... dans les 20 dernières
années, une expertise en accompagnement des acteurs de l'eau. Alors, eux
autres, ils parlent, entre autres, d'une évaluation qualitative et pas non
seulement quantitative. Alors, ils ont une recommandation très particulière,
mais ce n'est pas nécessairement un amendement, c'est pour avoir une
discussion. C'est ça, donc c'est les OBV, comme on sait, c'est les organismes
de bassins versants.
Alors, une recommandation, et je vais
citer : «Au-delà des évaluations quantitatives et financières de la loi et
de la réglementation afin... et aussi afin d'assurer une évaluation des aspects
qualitatifs de l'utilisation durable de la ressource en eau, le réseau
recommande de mettre à contribution les acteurs de l'eau en ajoutant un article
à la fin de l'article 4 du projet de loi.» Alors, je vais noter, je vais
lire ça, ce qu'ils proposent, mais c'est pour comme base de discussion et non
nécessairement amendement : «Une évaluation qualitative des résultats de
la gestion du Fonds bleu, des projets et des programmes financés et réalisés
par un comité provisoire d'utilisateurs de la ressource en eau tous les trois
ans. La constitution du comité et les modalités de son mandat sont à déterminer
par le ministre.»
Alors, là-dessus, il souligne, juste
comme... (Interruption) Oups! Pardon, pardon. «Dans un contexte où les
changements climatiques s'accélèrent, les indicateurs liés à la ressource en
eau et les écosystèmes pourraient sembler décourageants. À l'inverse, la
progression du nouveau de résilience et la capacité d'agir collectivement
permettraient d'apprécier une évolution de manière significative à plus court
terme. Telle est la notion de succès pour une gouvernance durable de l'eau.»
Alors, on parle ensuite de «cette évaluation qualitative qui est sujette
d'ailleurs à être définie par les acteurs eux-mêmes pourrait également
s'appliquer pour mesurer le caractère durable de l'utilisation du fonds bleu
et, par la même occasion, celui des usages de l'eau, et bonifier ainsi les
mesures d'évaluation prévues dans le projet de loi.»
Alors, Mme la Présidente, c'est pour
savoir que pense le ministre de ces... de ces observations, de ces
recommandations au niveau d'une... un peu redéfinir un peu le succès et une
évaluation qualitative.
• (20 h 40) •
M. Charette : ...avec
certains des groupes, et déjà on avait évoqué un mandat à confier au Forum
d'action sur l'eau, mais, avant d'aborder cet élément-là, peut-être juste
revenir sur l'échange qu'on a pu avoir avec la collègue de Verdun. Des
évaluations qualitatives et quantitatives, le ministère de l'Environnement va
en faire. C'est le premier responsable de la bonne gestion de ce fonds-là.
Donc, nos équipes vont s'assurer de l'atteinte des objectifs, mais ça, c'est le
regard que porterait le ministère de l'Environnement. Il nous faut un regard
extérieur. C'est là où on dit : La Vérificatrice générale a un mandat sur
tous les états financiers du Fonds bleu mais avec la possibilité d'ajouter un
volet davantage qualitatif, dont... comme l'instance le fait, là, dans
plusieurs de ses rapports. Et, une autre... une autre possibilité autant pour
le qualitatif que pour le quantitatif : à travers l'institution de la
Commissaire au développement durable.
Donc, on a ces trois ceintures, bretelles
là. Et on en ajouterait une autre mais que je ne peux pas intégrer dans le
projet de loi parce que c'est une instance de concertation. Là, le Forum
d'action sur l'eau, actuellement, a le mandat d'identifier les orientations
qu'on devrait privilégier, mais c'est une instance que l'on veut conserver par
la suite, qui ne se... qui ne cessera pas ses...
M. Charette : ...ces travaux,
dans les prochains mois, lorsque les orientations auront été identifiées. On
veut que cette instance-là puisse continuer ces travaux, et là ce serait
davantage l'accompagnement une fois que le Fonds bleu aura été constitué. Et
quand je dis accompagnement, la possibilité d'y aller d'évaluations plus
qualitatives sur les résultats obtenus par les mesures financées. Donc, on a
vraiment trois mesures très, très, très solides, ministère, Vérificatrice
générale, Commissaire au développement durable et à travers l'instance de
concertation qui est le forum d'actions. Donc, je suis convaincu qu'on ne
pourra pas aller dans la mauvaise direction trop, trop longtemps sans se le
faire rappeler. Donc, on est bien protégé à ce niveau-là.
Mme McGraw : Merci d'avoir
précisé. Alors, je me demande, est-ce qu'on pourrait donc... Parce que si je
comprends bien, on est en faveur. Tu sais, c'est bien perçu cet aspect ou cette
approche qualitative. Est-ce que ça pourrait être inscrit? Je ne propose pas un
amendement en particulier, mais est-ce que ça pourrait être inscrit dans la
loi, l'idée? On comprend que ce n'est pas l'instance de consultation, mais
est-ce qu'on peut l'inscrire comme telle et pas juste forum, mais de façon plus
explicite dans la loi?
M. Charette : Bien
honnêtement, je ne vois pas la pertinence et même la plus-value de l'ajouter dans
la loi. Avec ces trois mesures de contre-vérification déjà en place, avec le
forum d'action, il se serait difficile de formaliser une nouvelle instance.
Donc, non seulement il faudrait la créer, donc il faudrait un article pour
créer une nouvelle instance, il faudrait d'autres articles pour confier ou
préciser les mandats de cette instance-là. Je ne nous embarquerai pas
là-dedans, là, à ce moment-ci.
Mme McGraw : Alors, on met
beaucoup l'emphase sur le forum, alors... et peut être le forum va pouvoir
répondre à ces enjeux-là, à ces aspects ou cette volonté-là de regarder tout ce
qui est qualitatif. Mais est-ce que... L'idée derrière tout ça, c'est vraiment
de pérenniser les consultations, ça serait de pérenniser, de s'assurer qu'il y
a toujours un aspect puis un mécanisme de consultation. Donc, est-ce que c'est
prévu au niveau du forum? Donc, aussi, je pense que les consultations puis
l'aspect qualitatif est important. Donc, si ça ne se retrouve pas dans la loi,
est-ce qu'il y a d'autres mécanismes pour...
M. Charette : Le forum
d'action n'est déjà pas une instance qui est officialisée de par une loi.
Cependant, ce sont les acteurs du domaine de l'eau. Il y a réellement une très
très belle synergie. Je vais souhaiter, on va souhaiter tout le monde, que
cette instance-là soit maintenue et je suis convaincu que les partenaires
eux-mêmes le souhaitent. Et l'invitation que je pourrais nous faire... Moi, je
ne suis pas de chacune de ces rencontres-là parce que c'est piloté, là,
vraiment par une main de maître, par la collègue d'Argenteuil, mais si
éventuellement vous êtes intéressée, on pourrait vous inviter à une rencontre
du forum d'action et vous verriez la synergie au sein des partenaires. C'est le
fun de le voir. Puis ce qui est le fun, c'est que, quand ce n'est pas Agnès ou
quand ce n'est pas quelqu'un de l'équipe qui rappelle aux partenaires qu'il ne
faut pas regarder avec sa lunette propre, avec la lunette collective, quand
c'est des partenaires qui rappellent ça à d'autres partenaires, c'est
formidable, ça veut dire qu'on a atteint l'objectif, le fait que ce soit
intégré, là, par les partenaires eux-mêmes.
Mme McGraw : Je sais que le
forum, c'est un super bon début. Il y a bon leadership. Je n'en doute pas.
L'idée de pérenniser les consultations, il me semble que... Donc, si ce n'est
pas le forum, on ne sait pas, on n'a pas une réponse. On est ici. Pourquoi pas
regarder, justement pérenniser les consultations puis l'engagement? On ne
pourrait pas se pencher là-dessus? Est-ce qu'il y aurait une ouverture,
justement, de s'y pencher?
M. Charette : Bien, je ne
vois pas comment, à travers le projet de loi, à cette étape-ci, on pourrait,
parce qu'il faudrait... comme je le mentionnais, il faudrait créer une
instance, donc des articles....
M. Charette : ...qui
viendrait créer l'instance, les articles qui viendraient préciser les mandats.
Donc, on vient alourdir un projet de loi, alors que ces mécanismes-là sont déjà
en application, autant par le ministère, Commissaire au développement durable,
Vérificatrice générale et le Forum d'action. Je vous le dis, si on y mettait
fin, les partenaires eux-mêmes revendiqueraient le maintien de leurs... de
leurs rencontres, et nous comme équipe et comme ministère, on ne souhaite pas
la fin de cette instance-là. C'est réellement une belle, une belle table de
concertation, mais c'est une table de concertation et d'orientation, mais ce
n'est ce pas quelque chose qui est officialisé, là, par... par... par une loi.
Mme McGraw : Donc, si je
comprends bien, avec... selon... selon le ministre, c'est le ministère, la
commissaire, il y a aussi le forum qui est assez quand même nouveau, mais...
M. Charette : Vérificatrice
générale aussi.
Mme McGraw : Pardon?
M. Charette : Avec la... vous
avez mentionné la... bien, les deux.
Mme McGraw : Pardon? La
Commissaire et la Vérificatrice générale qui...
M. Charette : Exact.
Mme McGraw : Oui, c'est ça.
Donc, selon vous, ça vous... ça... Selon vous, c'est assez au niveau de la
consultation. La pérennité, on est déjà rendu là. C'est l'équilibre recherché.
M. Charette : Et en termes
d'évaluation et de reddition de comptes, on a plusieurs ceintures puis
plusieurs bretelles, là. Et le ministère n'est jamais à l'abri d'un
ministère... pas d'un ministère, mais d'un rapport critique, que ce soit de la
Vérificatrice générale, que ce soit du Commissaire au développement durable. Et
si ces rapports-là devaient venir, bien, c'est autant d'occasions pour, de, pour...
pour améliorer nos... nos... nos pratiques de notre côté.
Mme McGraw : Merci.
La Présidente (Mme Gendron) : Vous
n'avez pas d'autres interventions par rapport à l'article 4? Je suggère de
le suspendre puisqu'on est toujours... L'amendement également est suspendu.
Donc, on attend toujours l'information.
M. Charette : ...l'information.
Je serais en mesure de...
La Présidente (Mme Gendron) : Vous
avez l'information, je vous laisse aller, M. le ministre.
M. Charette : On reviendrait
à l'amendement proposé par la collègue de l'opposition officielle.
La Présidente (Mme Gendron) : J'aimerais
avoir le consentement officiel à revenir à l'amendement qu'on avait mis en
suspension. Donc, c'est un amendement déposé par la députée de Notre-Dame-de-Grâce,
oui, l'article 15.4.48. Donc, je vous invite à poursuivre.
Une voix : Consentement.
M. Charette : Consentement.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
• (20 h 50) •
M. Charette : Et toujours fidèle
à nos habitudes, d'entrée de jeu, je vous mentionne qu'on ne pourra pas
accepter l'amendement, puis on a vraiment vérifié, non seulement avec l'équipe
ici présente, mais avec le secrétariat à la législation. C'est... on vient...
ce n'est pas un précédent parce qu'il y a, dans certains cas, des... des dépôts
officialisés de cette façon-là. On vient créer quand même une mesure
relativement d'exception pour un fonds en particulier. Mais je rassure la
collègue, ce rapport- là, il va être, à chaque année, dans le rapport annuel
du... du ministère. Donc, dans les faits, à chaque année, ça va être... ça va
être déposé officiellement, mais on ne s'embarque pas dans une dynamique où
c'est la vérificatrice générale, après tant de jours, qui dépose. C'est déposé
par... par l'entremise, là, du rapport annuel, là, du... du ministère.
Mme McGraw : Si je comprends
bien, il y a le rapport du ministère, ça vase faire par l'entremise du rapport
du ministère, et on ne voulait pas ajouter. C'est juste pour... parce qu'il y a
des précédents, puis justement, on a proposé ça parce qu'on voyait qu'il y
avait comme une lacune, justement, pour comme faire un amendement amical, parce
qu'il y avait une lacune. Mais si je comprends bien, c'est trop en ajouter
ou...
M. Charette : C'est-à-dire,
c'est que ce n'est pas la norme. Les rapports de cette nature-là sont
généralement intégrés dans les rapports annuels de gestion, et on ne ferait pas
exception, cette fois-ci, ce serait dans un rapport annuel de gestion. Donc, on
ne retiendra pas l'information, ça va être publié systématiquement à chaque
année, et on continue dans le fond la pratique courante. Et les organismes, les
citoyens sont habitués, et c'est même peut-être facilitant pour les gens qui
s'intéressent, à dire : On le cherche où? Bien, ils vont savoir qu'à
chaque année, dans le rapport annuel du ministère, il y aura le rapport sur le
Fonds bleu, donc ils n'auront pas à chercher, l'information sera facilement
accessible.
Mme McGraw : Je me demande,
juste pour faire le lien entre le rapport qui va être...
Mme McGraw : ...présenté
par l'entremise du rapport du ministère. Et le forum, est-ce qu'on pourrait
prévoir que leur rapport serait présenté de façon formelle au Fonds bleu... pas
au Fonds bleu, mais au forum? Même si ce n'est pas un pouvoir décisionnel mais
c'est un pouvoir de conseil, pour qu'on faire ressortir un peu le rapport du
ministère.
M. Charette : On est
entre nous. C'est certainement quelque chose de possible. Mais encore là, on ne
pourrait pas l'inscrire dans le projet de loi parce le Forum d'action n'existe
pas dans une loi. Donc, on ne pourrait pas y aller d'un article disant une
obligation de le présenter au Forum d'action sur l'eau tant de jours après la
réalisation du rapport. C'est une instance qui n'existe pas d'un point de vue
législatif. Mais oui, c'est certain que le Forum d'action sera appelé à se
pencher sur ces... sur ces rapports-là pour s'assurer qu'on va dans la bonne
direction, là, justement.
Mme McGraw : Mais c'est
juste un... Puis je comprends que ça marche un peu logique circulaire parce
que, justement, c'est pour ça qu'on voulait quelque chose de plus formel. Là,
c'est... Ça ne fait pas partie de la loi. Justement, on pourrait avoir quelque
chose de plus formel pour qu'on puisse... Les rapports, l'imputabilité et la
transparence. Mais merci pour les réponses claires et directes.
M. Charette : Le dépôt
du rapport, ça, c'est très, très formel. À chaque année, ce sera dans le
rapport annuel de gestion. Donc, il n'y aura pas à le chercher. Il n'y aura pas
à essayer de le camoufler. Ça, c'est systématiquement, là, rendu public.
Mme McGraw : Merci.
La Présidente
(Mme Gendron) : S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement 15.4.48 introduit par
l'article 4 est adopté?
Des voix : Refusé.
La Présidente
(Mme Gendron) : Refusé. Je retourne. Avant... Pardon. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions au niveau de l'article 4? J'aimerais donc
demander s'il y a des interventions sur l'intitulé introduit par
l'article 4, donc section 2.4, Fonds bleu. Est-ce qu'il y a des
interventions par rapport à cet... à l'intitulé? C'était au début. Donc, on
retourne un petit peu à l'article 4, au début, juste valider que c'est
correct au point de vue de l'intitulé. Donc, c'est bien. Maintenant, s'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 4, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Gendron) : Parfait. Donc, j'invite maintenant M. le ministre
à procéder à la lecture de l'article 5.
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente. Donc : 5. La disposition préliminaire de la Loi sur la
qualité de l'environnement est modifiée par l'insertion, après le premier
alinéa, du suivant :
«Les dispositions de la présente loi
visent aussi à encadrer l'utilisation des ressources en eau de manière à en
assurer une gestion durable, équitable et efficace dans un objectif de transparence
et de préservation de ce bien commun, notamment en favorisant un meilleur accès
aux renseignements qui concernent les prélèvements d'eau.»
Et le commentaire. Donc, c'est une
modification qui a pour objectif de prévoir expressément, dans la disposition
préliminaire de la Loi sur la qualité de l'environnement, que les dispositions
de cette loi visent à assurer une gestion durable, équitable et efficace des
ressources en eau dans un souci de transparence accrue, notamment en favorisant
un meilleur accès du public aux renseignements concernant les prélèvements
d'eau.
La Présidente
(Mme Gendron) : Est ce qu'il y a des interventions au sujet de
l'article 5? Mme la députée de...
Mme McGraw : Bien, on
avait demandé une petite suspension pour...
La Présidente
(Mme Gendron) : Sans problème.
Mme McGraw : ...se
recueillir, mais si la collègue qui est prête à...
Une voix : ...question...
La Présidente
(Mme Gendron) : Allez-y, Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Bien,
merci. Alors, dans cette disposition-là, de ce que j'ai cru comprendre avec
l'exposé du Centre québécois du droit de l'environnement, on reprend la même
formulation qui est dans l'article... une partie de la formulation de
l'article 7 de la Loi sur l'eau. Et il manquerait une petite partie, si
vous voulez mon avis, M. le ministre. J'avais la loi devant moi, qui... Bon, on
le sait, dans la Loi sur l'eau, qui nous réitère le caractère collectif. Et
dans l'article 7, on parle des... autant des renseignements qui concernent
le prélèvement d'eau et conséquemment, une participation éclairée à
l'élaboration de décisions ayant une incidence...
Mme Zaga Mendez : ...sur les
ressources en eau. Donc, ma question, c'est : Pourquoi ici on n'a pas pris
la même formulation que l'article 7 de la loi sur l'eau?
M. Charette : Peut-être deux
éléments de réponse. Dans l'article 5, on vient réitérer de façon générale
la nécessité d'une plus grande transparence. Les règlements seront très clairs
à ce niveau-là, mais je prends un petit peu d'avance en nous ramenant à
l'article 9. L'article 9, on rentre dans le détail de ce qui est
attendu. Et on a de surcroît déposé un amendement à l'article 9 pour
rajouter encore des éléments supplémentaires et on couvre assez large. Je ne
voudrais pas déjà lire l'amendement qu'on a à l'article 9, mais, si les
collègues veulent s'y référer, c'est déjà passablement explicite, ce qui sera
attendu en termes de transparence.
Mme Zaga Mendez : Oui. Merci
pour la réponse. On reviendra lorsqu'on va parler de l'article 9. Puis je
comprends très bien que l'intention, la transparence est là, je ne veux pas la
remettre en question. Je veux plutôt... C'est une question de concordance.
Alors, de ce que je comprends, puis peut-être je me trompe, M. le ministre,
dans l'article 5 du projet de loi qu'on étudie, on parle de... en
favorisant un meilleur accès aux renseignements qui concernent les prélèvements
d'eau. Puis, pour que cette intention de cohérence et de transparence soit en
cohérence avec la loi sur l'eau, le Centre québécois du droit de
l'environnement nous conseille d'ajouter : «Et conséquemment une
participation éclairée à l'élaboration des décisions ayant une incidence sur
les ressources en eau.» «Ceci s'inspire de l'article 7 de la loi sur l'eau
qui nous dit que toute personne a le droit, dans les conditions et les limites
définies par la loi, d'accéder aux informations, donc principe de transparence,
aux informations relatives aux ressources en eau détenues par les autorités
publiques et de participer à l'élaboration des décisions prises par ces
autorités qui ont une incidence sur ces ressources.» L'objectif, à moins que je
me trompe, d'avoir ça dans notre loi sur l'eau, c'est de rassurer pas seulement
la transparence, mais le caractère collectif de la ressource en eau.
Donc, ma question est la suivante :
Est-ce qu'il y a une ouverture, une raison pour laquelle ce principe-là, la
participation éclairée à l'élaboration des décisions, n'est pas inclus dans
l'article 5?
M. Charette : Et, selon
l'interprétation que vous en faites, qui participerait à cette élaboration-là?
Mme Zaga Mendez : Bien, je
pourrais poser la même question sur l'interprétation de l'article 7 de la
loi sur l'eau.
• (21 heures) •
M. Charette : Mais, en fait,
ce n'est pas une question piège, je suis juste curieux de voir.
Mme Zaga Mendez : Non, je
comprends ce que vous voulez dire, mais je pense que, collectivement, c'est
excellent, le débat qu'on a. Quand je me réfère à la loi sur l'eau et qu'on dit
«participer à l'élaboration des décisions prises par ces autorités qui ont une
incidence sur ces ressources», dans le cadre de l'application de cette loi-là,
il y a des mécanismes, des consultations. Je vous pose la question :
Comment on interprète dans ce nouveau ministère?
M. Charette : Je vais vous
donner un exemple précis, mais cette participation-là, elle est essentiellement
assumée par le ministère de l'Environnement mais qui sollicite des partenaires.
Je pense, je l'avais évoqué au moment des consultations. Je ne préciserai pas
le type de culture, je ne préciserai pas la région non plus, mais il y a une
région, au Québec, qui a des défis en approvisionnement en eau actuellement, et
malgré tout, dans cette région-là, il y a des promoteurs qui veulent développer
des projets x qui seraient très demandant au niveau de la disponibilité en eau.
Donc, il y a une réticence qui est affichée par le ministère de
l'Environnement. On retient actuellement les certificats d'autorisation. Et,
dans l'intervalle, on explique aux partenaires pourquoi on est... on n'est pas
à la veille d'émettre ces certificats d'autorisation là. Donc, c'est un petit
peu la façon dont moi, je vois la participation. Le ministère est le premier responsable
et le ministère informe et transmet de l'information aux partenaires concernés
pour comprendre le pourquoi de la réticence du ministère qui, éventuellement,
devrait aboutir à des refus d'émission pour certains ou sinon l'ensemble des
projets, là, qui sont à l'étude de cette nature-là dans cette région-là en
particulier.
Donc, pour moi, c'est comme ça qu'on
remplit les conditions de la loi actuelle, mais... Et je posais la question, ce
n'était pas une question piège...
21 h (version non révisée)
M. Charette : ...on ne peut
pas, dans la loi, préciser qui participe et quelles sont les mesures d'évaluation
de cette participation-là à l'élaboration de la politique, là on s'embarquerait
dans un degré de détail qui est beaucoup plus complexe et qui ne peut
certainement pas être précisé dans le projet de loi.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends tout à fait qu'on ne veut pas aller à ce niveau de détail là. Ceci
dit, j'aimerais ça peut-être comprendre, en termes de cohérence, parce que,
dans la loi, ce sont des grands principes directeurs en termes de gestion d'eau,
là, puis le principe de la participation qui se retrouve dans la Loi sur l'eau,
l'article sept. Le Conseil qui nous fait le CQDE, c'est d'être cohérent et le
mettre également dans l'article cinq. Est-ce que vous trouvez ça...
M. Charette : Si on regarde,
là on a commencé un nouveau... avec l'article cinq, on a commencé... on revient
sur une nouvelle loi, on a changé de loi, on revient à la Loi sur la qualité de
l'environnement. Donc, ce qui s'appelait... on n'a pas créé une nouvelle loi
avec cet article-là. Donc, on revient à la LQE. Donc, ce qui est, dans la LQE,
continue à s'appliquer. Donc, il n'y a pas de nécessité de répéter quelque
chose qui s'applique déjà.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends, mais je pense que l'objectif ici, c'est de reconnaître, de façon
explicite, ce droit-là, qui est déjà dans la loi, de juste les former de façon
cohérente. Je comprends que le ministre n'est pas prêt à aller là.
M. Charette : Bien, c'est-à-dire
c'est déjà là, parce que là on vient modifier la LQE, mais il y a déjà ce type
de précision dans la LQE. On ne vient pas créer une nouvelle loi. Si, par
exemple, on créait une nouvelle loi, on pourrait répéter des principes d'une
autre loi, mais là on est dans la LQE directement.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends. Je reviendrai si j'ai d'autres questions par rapport à ce point-là.
M. Charette : Pas de
problème.
La Présidente (Mme Gendron) : Avez-vous
d'autres interventions?
Mme McGraw : Oui, ça va un
peu dans le même sens, on avait même des amendements de prévus. Mais je pense
qu'on va poursuivre la discussion pour voir sur une ouverture. Donc, il y a
deux aspects, l'article cinq. Alors, selon le mémoire qui a été déposé par le
Conseil québécois en droit de l'environnement, la recommandation numéro deux
propose la modification au préambule de la Loi sur la qualité de l'environnement
devrait reconnaître explicitement le droit de toute personne de participer aux
décisions ayant une incidence sur les ressources en eau, conformément aux
principes reconnus à l'article sept de la Loi sur l'eau. Alors, par la suite,
il y a un extrait pour parler un peu du contexte. Alors, on propose... on parle
de toute personne qui a droit, dans les conditions et les limites définies par
la loi, d'accéder aux informations relatives aux ressources en eau détenues par
les autorités publiques et de participer à l'élaboration des décisions prises
par ces autorités qui ont une incidence sur ces ressources.
Le conseil recommande donc que se lise
ainsi... Alors, il propose une modification prévue à l'article cinq. C'est la
disposition préliminaire de la Loi sur la qualité de l'environnement. Alors,
modifier par l'insertion, après le premier alinéa, du suivant... et là je...
parce que je ne dépose pas nécessairement un amendement, mais je voudrais avoir
un peu la réaction du ministre. Alors : «Les dispositions de la présente
loi visent aussi à encadrer l'utilisation des ressources en eau de manière à en
assurer une gestion durable, équitable, et efficace dans un objectif de
transparence et de préservation de ce bien commun, notamment en favorisant un
meilleur accès aux renseignements qui concernent les prélèvements d'eau et,
conséquemment, une participation éclairée à l'élaboration des décisions ayant
une incidence sur les ressources d'eau.»
Et les points qu'on voudrait souligner, c'est,
vraiment, on veut faire suivre peut-être la recommandation de ses légistes en
environnement. On croit que c'est très important que tout le monde ait le droit
de se prononcer sur ces projets. Donc, ça serait vraiment l'esprit, mais je
sais que vous avez déjà eu une première discussion, mais on aimerait...
M. Charette : La dernière...
M. Charette : ...du texte lu,
fait foi de tout et du principe qui est celui sur lequel se base le
gouvernement. C'est à travers une grande transparence que la participation
citoyenne est facilitée, et c'est ce que l'on fait. Là, dans l'article 5,
on évoque les grands principes au niveau de la transparence. Éventuellement, on
va se rendre à l'article 9, et l'article 9 aura aussi sa proposition
d'amendement qu'on a déjà... qu'on a déjà transmise au secrétariat, et c'est
très précis, ce qui sera exigé. Donc, ce que nous dit la dernière portion du
texte : c'est la disponibilité de l'information qui va permettre une plus
grande participation citoyenne. Et on est là. Donc, à partir du moment où les
données sont publiques, puis je ne veux pas le... vous l'avez peut-être vu
passer aujourd'hui, je ne veux pas... je ne veux pas insister, mais on a reçu
un communiqué de presse, tout à l'heure, d'une association qui réitère
l'importance de ne pas être transparent sur ces données-là. On ne donnera pas
suite à cette demande-là. Au contraire, on veut être très transparent, mais, à
partir du moment, puis je ne veux pas cibler une entreprise en particulier, si
jamais il y avait des données qui révélaient un usage réellement excessif des
quantités en autre, ça va nécessairement générer un débat. Puis ça va favoriser
la participation citoyenne à ce débat-là, parce que les informations seront
publiques et connues. Donc, on y répond, mais on regardera, là. Ce soir, je
doute qu'on se rende à l'article 9, ce n'est pas un souhait, mais je doute
qu'on se rende à l'article 9, mais, quand qu'on va y être, avec
l'amendement, on est réellement très précis dans ce qui... dans ce qui sera
maintenant une obligation. Donc non seulement, au départ, on pensait rendre
obligatoires ces obligations-là à travers les projets de règlements, on vient
les ajouter carrément dans le projet de loi pour une force encore plus, plus,
plus importante.
Mme McGraw : Si je comprends
bien, l'ajout d'un amendement potentiel : «conséquemment, une
participation éclairée à l'élaboration des décisions ayant une incidence sur
les ressources en hausse», si je comprends bien la ministre, il prévoit que
c'est déjà... ce n'est pas nécessaire. Il n'y a pas de valeur ajoutée parce que
c'est déjà...
M. Charette : Parce que même
si on relit la dernière portion du texte que vous avez lu tout à l'heure, c'est
clairement indiqué que c'est la transparence qui va faciliter la participation
aux débats. Et, sur la transparence, on y va de façon complètement,
complètement ouverte.
Mme McGraw : Et je peux
revenir avec d'autres questions, mais je vois que ma collègue... Alors.
La Présidente (Mme Gendron) : Certainement.
Donc, par souci d'équité, Mme la députée de Verdun.
• (21 h 10) •
Mme Zaga Mendez : Merci
beaucoup. Je vais continuer là-dessus, M. le ministre, parce que je
réfléchissais, là, à la... à votre question tantôt, que, je sais, ce n'était
pas une question piège, mais que je me suis dit je vais mettre à comment on
applique le principe de participation. Donc, on le sait, dans la loi sur l'eau,
il y a plusieurs principes qui sont reconnus, donc, deux en particulier avec
lesquels... je pense que l'article cinq pourrait venir combler. Donc, on parle
déjà du principe de transparence qui est écrit, là, noir sur blanc, là :
«transparence et préservation de ces biens en fournissant meilleur accès aux
renseignements.» Mais le principe de participation ne se trouve pas dans la loi.
Puis là, j'allais plus large que juste l'amendement qui nous a été suggéré par
le Centre québécois sur le droit à l'environnement. Je suis en train de lire.
La gouvernance de l'eau implique la participation des acteurs de la société
civile dans le processus décisionnel. Tout à l'heure, on avait une discussion
sur le forum des acteurs sur l'eau, puis l'intention de le pérenniser. Puis je
comprends qu'on ne pourra pas écrire dans la loi : Un forum sera composé
de x personnes pendant tout le long, mais au moins le principe de participation
de parties prenantes, qui en concordance avec un principe, déjà, qui est dans
la Loi sur la qualité de l'eau, pourrait venir donner des outils en termes
d'acceptabilité sociale, en termes de pérennité d'un tel forum. Puis c'est
juste d'inscrire ce principe-là. C'est ça, la recommandation. Je veux juste
vous entendre là-dessus.
M. Charette : Je comprends.
Et, comme on se disait tout à l'heure, c'est déjà dans la loi. C'est déjà dans
la loi sur l'eau, et là on ne crée pas une nouvelle loi, on est dans la LQE à
travers l'article 5. Donc, si on créait une nouvelle loi, est-ce qu'on le
réitérait? Mais c'est déjà...
M. Charette : ...dans la loi.
Donc, il n'y a pas de plus-value.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends votre raisonnement sur le fait qu'il y a déjà une loi pour le
principe de participation dans la gouvernance de l'eau. Mais ici, dans
l'article 5, on réitère le principe de transparence. Donc, pourquoi on
ne... on n'est pas en train de réitérer le principe de participation?
M. Charette : C'est-à-dire,
on le réitère en prévision des articles... c'est-à-dire de l'article 9 et
de ses... de son amendement. Donc, on apporte... on fait juste... on ne fait
pas juste le réitérer. On va beaucoup, beaucoup plus loin que ce qui s'applique
déjà. Donc, c'est une transformation importante. Donc, non seulement les
règlements seront modifiés... en fait, les projets de règlement évoquent déjà
des obligations à ce niveau-là, mais là on insiste pour dire... Et là on voit,
là, qu'on est... on est... Dans l'article 5, c'est un petit peu... on met
la table, on met la table pour dire : Il faut aller plus fort en matière
de transparence. Et, dans l'article 9, là on vient ventiler les
obligations. Ça fait que ce n'est pas juste réitéré, là, on renforce
sensiblement les obligations en matière de transparence.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends. Je vais aller plus largement. Je ne veux pas revenir sur...
nécessairement sur l'article 5, mais ça m'a fait réfléchir, la discussion
qu'on vient d'avoir sur le principe de participation. Puis je comprends que
c'est réitéré, puis même on ouvre en inscrivant le principe de transparence
qui... la discussion qu'on va avoir dans l'article 9 de comment la
transparence des données va être exercée, mais est-ce qu'il y a une place, dans
le projet de loi, dans laquelle on applique le principe de participation ou
est-ce qu'il n'y a pas d'intention de l'inscrire dans le cadre du Fonds bleu?
M. Charette : On ne le
renforce pas, mais on ne l'atténue pas. Donc, on n'y fait pas référence, étant
donné que c'est déjà dans la loi. Si on venait atténuer sa portée ou si on...
si on devait, au contraire, la renforcer, là il y aurait des... mais on... ça
continue de s'appliquer à travers la loi sur l'eau, tout simplement.
Et je reviens à ce que je mentionnais. Au
niveau de la transparence, là on insiste parce qu'on ajoute des nouvelles...
des nouvelles choses. Mais le principe premier, pour une participation
citoyenne plus éclairée, c'est la disponibilité de l'information. Et cette
disponibilité de l'information vient par une plus grande transparence.
Mme Zaga Mendez : C'est bon.
Ça me satisfait.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, la parole est à vous.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Alors, pour revenir au prélèvement d'eau, encore une fois, on
regarde les mémoires, les consultations particulières, on prend en note. Par
exemple, la Fédération québécoise des municipalités, on parle d'augmenter la
transparence relative au prélèvement d'eau. Dans leur recommandation
numéro 5, on propose que l'article 5 du projet de loi soit modifié
par le remplacement, dans le deuxième alinéa, du mot «favorisant» par
«assurant» pour que cette disposition se lise ainsi : «Les dispositions de
la présente loi visent aussi à encadrer l'utilisation des ressources en eau de
manière à en assurer une gestion durable, équitable et efficace, dans un
objectif de transparence et de préservation de ce bien commun, notamment en
assurant — et plus que "favorisant" — en assurant
un meilleur accès aux renseignements qui concernent les prélèvements d'eau.»
Alors, puisqu'on sait, comme le ministre
l'avait dit, que, justement, on veut favoriser un excédent, presque, de
transparence, est-ce qu'un mot comme «assurant», qui est encore plus fort que
«favorisant», serait bien reçu?
M. Charette : On va même plus
loin que ça. Ça, c'est l'article tel que présenté initialement dans le projet
de loi. On ne l'amende pas, mais on vient amender l'article 9, qui, lui,
va plus loin que «favoriser», là. Il y a réellement des contraintes importantes
qui sont ajoutées, et on peut dire que c'est grâce aux consultations. Tout à
l'heure, on se disait : À quel moment on décide de proposer un amendement?
On a bien vu qu'il y avait un enjeu-là et on a bien vu le souhait de plusieurs
des interlocuteurs. C'est la raison pour laquelle on le met dans l'amendement
de l'article 9.
Le 5, je le résume comme ça, c'est le
principe qui est réitéré avec une plus grande force, et le détail est dans le
9, déjà tel que déposé, mais encore plus à travers l'amendement, là, qu'on
vient proposer.
Juste vous donner un exemple, là, et je
sais qu'on aura à le relire à ce moment-là, mais, dans...
M. Charette : ...l'amendement
de l'article 9, on vient préciser... Je ne vous lirai pas tout, là, mais
juste... Le ministre rend accessible au public sur le site Internet de son
ministère tous renseignements obtenus en vertu de... Et ensuite, c'est sur les
volumes mensuels, sur les volumes annuels, le nom de celui qui prélève,
l'emplacement du prélèvement. Donc, on va très, très, très loin dans ce qui
sera dorénavant exigé, là, comme renseignements à rendre publics.
Mme McGraw : Et donc il
me semble que le mot «assurant» serait bien reçu dans le sens que si je
comprends bien, le ministre et le ministère est déjà rendu là, mais je veux
juste poursuivre avec un extrait de la proposition de la fédération, encore une
fois comme contexte, parce que, justement, ils ont recommandé cet ajout ou ce
remplacement-là. Et ils proposent, comme je le dis, un nouveau mot. Ils ont
souligné le fait qu'ils se réjouissent de la volonté du ministre, justement, de
favoriser plus de transparence quant à l'utilisation de l'eau. Ils l'ont très
bien dit. Même plusieurs MRC et municipalités se sont mobilisées et ont adopté
des résolutions demandant à l'État l'accès aux données sur l'eau.
«Les MRC et municipalités doivent avoir
accès à l'ensemble des données relatives au volume d'eau prélevé sur le
territoire afin d'assurer une gestion durable de la ressource et une
planification cohérente du territoire qui tienne compte des effets cumulatifs
réels de ces prélèvements. D'autant plus que les changements climatiques
pourraient entraîner des pénuries d'eau potable dans certaines régions du
Québec dans les prochaines années. Considérant l'importance des enjeux liés à
la disponibilité et à la qualité de l'eau et la... la nécessité pour les MRC
d'évaluer les besoins en eau pour soutenir le développement de leur territoire
et la pérennité des activités qui ont... qui y ont en cours, l'accès à ces
informations est crucial. Ainsi, nous recommandons de modifier le libellé de
l'article 5 du projet de loi afin qu'il vise à assurer, plutôt qu'à
favoriser, un meilleur accès aux renseignements qui concernent les prélèvements
d'eau.»
Il me semble que ce que le ministre
souligne, justement, le but d'aller dans la direction de favoriser la
transparence, un mot «assurer», qui est plus fort que «favoriser», ça ne serait
pas bien reçu?
M. Charette : En fait,
le texte a été écrit avant que l'on propose l'amendement. Je suis convaincu que
si on sollicitait l'avis des gens qui ont rédigé ce texte-là, entre une
affirmation générale et un amendement qui est très, très robuste sur la
transparence, je pense qu'ils préféreraient l'amendement avec plus de
spécificité. Mais en même temps, et ça, c'est peut-être un caprice bien, bien,
personnel, mais on a déjà assuré quelques mots plus, plus en avant. Donc, on
aurait deux fois «assurer» sur quelques... Ça fait, ça fait moins joli.
Mme McGraw : O.K. est-ce
qu'il y aurait le mot... un mot qui serait plus... plus joli et qui irait dans
la direction de...
• (21 h 20) •
M. Charette : En fait,
j'aime encore mieux... J'aime encore mieux l'amendement à l'article 9 que
n'importe quel mot parce qu'il fait foi de tout. Et encore là, c'était un
projet d'amendement qui n'était pas disponible au moment des consultations.
Donc, c'est bien, bien compréhensible que la FQM ou l'UMQ ait souhaité un mot
plus fort que «favoriser», mais on y va de façon beaucoup plus robuste, non pas
avec un mot, mais avec un amendement, là, qui, lui, fait foi de tout.
La Présidente
(Mme Gendron) : Y a-t-il d'autres... d'autres interventions? Non?
Mme McGraw : Alors, oui.
La Présidente
(Mme Gendron) : Oui, allez-y, Mme la députée.
Mme McGraw : Bien, pour
compléter, encore sur l'article 5, on comprend très bien qu'on a inclus
les effets des changements climatiques. On a parlé de changement climatique,
des organismes, notamment la ville de Montréal, l'UMQ, etc., qui ont proposé à
l'article 5. Alors on a dit... Donc, on a fait référence aux changements
climatiques dans l'article 4. Et il y a des organismes, entre autres la
ville de Montréal et l'UMQ, qui ont proposé de l'ajouter à l'article 5.
Est-ce qu'on pourrait peut-être réitérer la référence aux changements
climatiques à l'article 5? Et je pourrais comme contexte vous lire les
extraits. Donc, la ville de Montréal, leur toute première recommandation
souligne que bien que le projet de...
Mme McGraw : ...loi propose
l'insertion, dans le préambule de la Loi sur la qualité de l'environnement, un
paragraphe mentionnant comme un des objets de la loi l'encadrement de
l'utilisation des ressources en eau de manière à en assurer une gestion
durable, et cetera. Il est silencieux quant à la contribution de ces efforts
dans l'atténuation et l'adaptation de nos collectivités face aux changements
climatiques. À cet égard, Montréal est de même... du même avis que l'UMQ, à cet
égard, Montréal... c'est ça, donc, leur recommandation, c'est d'intégrer, dans
le préambule de la Loi sur la qualité de l'environnement, l'aspect
indissociable de la gestion responsable et durable de l'eau comme mesure
d'adaptation et de lutte aux changements climatiques. Et l'UMQ, pour sa part
aussi, leur toute première recommandation, c'est de reconnaître les effets des
changements climatiques sur l'eau. Il dit, Il suggère de modifier l'article
cinq du projet de loi... bon, le Fonds bleu, et de modifier d'autres
dispositions de manière à intégrer au préambule de la LQE l'adaptation aux
changements climatiques comme objectif derrière la gestion durable, équitable
et efficace de la ressource d'eau. Donc, c'est quand même plusieurs
municipalités qui ont souligné comme leur toute première recommandation
l'insertion, la référence aux changements climatiques. Est-ce qu'on pourrait
réintégrer dans l'article cinq ce qu'on a intégré dans l'article quatre?
M. Charette : Mieux que ça,
c'est déjà là. Je ne me souviens plus si c'était le 102, possiblement, ou le
44, mais c'était un projet de loi qu'on a adopté à la précédente législature,
dans le... Parce que, là, il ne faut pas oublier, l'article cinq, on est dans
la LQE. Et, dans le préambule de la LQE, on avait fait ajouter cette
référence-là aux changements climatiques et à l'adaptation aux changements
climatiques. Donc, c'est déjà là. Et, là encore, un petit peu comme on le
disait précédemment, on ne vient pas créer une nouvelle loi, on vient modifier
une loi existante qui est la LQE. Et, dans le préambule de la LQE, cette
référence-là, elle est là. Et c'est une initiative qui est relativement
récente, parce que, si je me souviens bien, c'était une loi qui n'avait tout
simplement pas de préambule à l'époque et on l'a créé de toutes pièces, là,
avec l'adoption du 44 ou du 102, je ne me souviens plus c'était quel projet de
loi.
Mme McGraw : Moi, je n'étais
pas à la dernière législature, donc j'ai... j'avoue que je... Merci de me le
rappeler. Mais, la Ville de Montréal et l'UMQ, j'imagine, qui ont suivi ça de
très près, alors ils proposent quand même l'ajout des changements climatiques à
l'article cinq. Donc, ça me surprendrait qu'ils proposeraient ça, si c'était
déjà... Ils étaient déjà satisfaits de la référence. Puis on parle aussi de la
collectivité, l'adaptation de nos collectivités face aux changements
climatiques. Donc, selon le ministre, c'est réglé, c'est déjà...
M. Charette : Je ne dis pas
qu'ils... Je ne veux pas leur reprocher quoi que ce soit, mais moi, je vous
confirme que c'est dans le préambule de la LQE et que c'est un préambule... Et
je pourrais le lire même textuellement.
Mme McGraw : Est-ce qu'il y
a... Oui, ça serait bien apprécié, si on pourrait juste lire cette...
M. Charette : En fait,
c'était dans les Dispositions préliminaires, là, de la Loi sur la qualité de
l'environnement, et c'est relativement récent, là, je le mentionnais :
«afin de répondre à l'urgence climatique, donc on avait aussi ajouté la
référence à l'urgence climatique, et dans une perspective d'assurer une
transition juste pour tous, qui tient compte notamment des conséquences
environnementales, économiques et sociales, elle favorise la réduction des
émissions de gaz à effet de serre, notamment en privilégiant le recours à des
énergies à faible empreinte carbone ainsi que l'adaptation aux changements
climatiques, et permettre de considérer l'évolution des connaissances et des
technologies ainsi que les enjeux liés aux changements climatiques.» Donc,
l'adaptation, les changements climatiques, c'est, mot pour mot, là, dans la LQE
dorénavant.
Mme McGraw : Merci d'avoir
clarifié. Alors, pour moi, je...
M. Charette : et j'hésitais
entre le 44 et le 102, c'était effectivement le projet de loi n° 102.
Mme McGraw : merci beaucoup,
c'est bien apprécié.
La Présidente (Mme Gendron) : Parfait.
Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec l'article cinq? Donc,
s'il n'y a aucune autre intervention... Oui?
Mme McGraw : Bien, c'est
parce qu'on voulait parler des débitmètres, mais on constate l'heure. Je ne
sais pas si, avant de fermer la discussion sur l'article cinq, est-ce que ça
serait possible de suspendre...
Mme McGraw : ...et d'y revenir
demain matin.
La Présidente (Mme Gendron) : Vous
voudriez...
Mme McGraw : Sinon, on va en
parler...
La Présidente (Mme Gendron) : O.K.
Bien, peut-être entamer la discussion...
Mme McGraw : Parfait.
La Présidente (Mme Gendron) : ...puis
il vous reste un trois minutes.
Mme McGraw : Alors, je
voudrais parler des compteurs d'eau, d'un débitmètre dans le contexte de
redevance, j'en ai parlé dans mes... mon discours sur l'adoption de principe
entre autres. Alors, on veut être clair qu'on ne parle pas du secteur agricole
ni du secteur résidentiel. Est-ce que le ministre a exploré la possibilité de
revoir la manière dont nous mesurons les volumes d'eau pour ceux qui sont déjà
assujettis au Règlement sur les redevances? Et j'ai d'autres contextes, mais ce
serait peut-être une première question.
M. Charette : Au niveau des
compteurs d'eau eux-mêmes, les municipalités ont déjà le pouvoir de les
imposer. Donc, ça, c'est un pouvoir qu'on les municipalités. Sinon, je vous
dirais, de façon générale, une entreprise ou un préleveur d'eau n'a aucun, mais
aucun intérêt à fournir une information inexacte parce qu'à partir du moment où
il est pris en défaut c'est le montant maximal évalué de sa consommation qui
lui est automatiquement reconnu. Donc, ça pourrait avoir un impact assez, assez
important si jamais l'information transmise n'était pas exacte. Donc, je
résume, les villes peuvent l'imposer si elles le souhaitent sur leur
territoire, et sinon, nous, on est confiants que les entreprises ont, dans les
faits, beaucoup d'intérêt à transmettre la bonne information, et non pas une
information qui aurait été trafiquée ou, sinon, une information incomplète.
Mme McGraw : ...on a entamé
la discussion. On en aurait peut-être d'autres... Justement, on voudrait
regarder ailleurs au Canada et même dans le monde pour voir que... On voit que
ce n'est pas tout le monde qui laisse place à l'estimation comme au Québec,
donc on veut passer... aller au-delà de l'estimation. Et justement on veut
comprendre, parce que les compteurs d'eau ne sont pas nécessairement coûteux.
On n'est pas familières... Moi, je ne suis pas familière avec la technique
d'estimation, mais est-ce que le ministre pourrait nous éclairer sur la
procédure? Sait-on quelle est la marge d'erreur entre la mesure faite par un
débitmètre et une estimation faite par un professionnel?
La Présidente (Mme Gendron) : Je
crois que, compte tenu de l'heure, votre réponse ira probablement à la
prochaine journée. Donc, je tiens à vous remercier pour les échanges
intéressants qu'on a faits aujourd'hui. Merci pour la grande journée qu'on a
passé ensemble. Je vous remercie de votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 30)