Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
42nd Legislature, 2nd Session
(October 19, 2021 au August 28, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Thursday, May 5, 2022
-
Vol. 46 N° 33
Étude des crédits budgétaires du ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
Aller directement au contenu du Journal des débats
Intervenants par tranches d'heure
-
-
St-Pierre, Christine
-
Melançon, Isabelle
-
Charette, Benoit
-
-
St-Pierre, Christine
-
Charette, Benoit
-
Melançon, Isabelle
-
Campeau, Richard
-
Gaudreault, Sylvain
-
-
Gaudreault, Sylvain
-
St-Pierre, Christine
-
Charette, Benoit
-
Leitão, Carlos J.
-
Lessard-Therrien, Émilise
-
-
Lessard-Therrien, Émilise
-
Charette, Benoit
-
St-Pierre, Christine
11 h (version révisée)
(Onze heures vingt-deux minutes)
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
bonjour à vous tous et à vous toutes. Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission des transports ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude du volet Environnement et Lutte contre les changements
climatiques des crédits budgétaires du portefeuille Environnement et Lutte
contre les changements climatiques pour l'exercice financier 2022 et 2023.
Une enveloppe de 4 h 45 min a été allouée pour l'étude de ces
crédits. Nous procéderons à l'étude de la deuxième et dernière partie de ces
crédits cet avant-midi.
Et, avant de commencer, je vous avise qu'un
document a été déposé sur Greffier, un document... Le ministre s'est engagé
hier à déposer trois documents. Un document a été déposé présentement, c'estla modélisation associée au PMO. Et, si les documents sont déposés avant la
fin, on va vous aviser. Sinon, le secrétariat fera le suivi auprès des membres
de cette commission.
Donc, M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Caron (Portneuf) est remplacé par M. Thouin (Rousseau);
Mme Grondin (Argenteuil) est remplacée par Mme Boutin (Jean-Talon);
M. Fortin (Pontiac) est remplacé par M. Leitão (Robert-Baldwin); et M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine) est remplacé par M. Gaudreault (Jonquière).
Environnement et Lutte contre les changements
climatiques
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
nous allons procéder à une discussion d'ordre général par blocs d'environ 20 minutes,
incluant les questions et les réponses. La parole sera à l'opposition
officielle. Et je vous rappelle la règle qui veut... selon laquelle les
questions et les réponses, en termes de temps, doivent s'équivaloir, et je suis
gardienne de ce temps. Alors, Mme la députée de Verdun.
Discussion générale (suite)
Mme Melançon : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, bonjour à tout le monde. Je veux simplement
revenir rapidement sur l'échange que nous avons eu hier au sujet de la loi
d'accès à l'information, où on apprenait... quand même, 27 % des demandes
n'étaient pas... n'étaient pas répondues dans le temps, selon ce que la loi
exige. On apprend ce matin, sous la plume de Thomas Gerbet, qu'il y a un
véritable problème avec la loi d'accès à l'information. Je lisais tout à
l'heure... Il y a des journalistes qui ont posé des questions et qui ont tenté
d'obtenir des informations sur la loi d'accès à l'information, et ce qu'on leur
a répondu, c'est des émojis sourires, en disant : Pas de problème, avec
des documents complètement caviardés. Je veux simplement savoir de la bouche du
ministre : Est-ce qu'il considère qu'un émoji sourire est une réponse à
faire de son ministère à un journaliste?
M. Charette : D'abord, bien
honnêtement, je n'ai aucune idée de quoi parle la collègue, donc c'est, pour
moi, difficile de commenter un courriel comme tel. Mais ce que les échanges ont
permis de réitérer ce matin au salon bleu, c'est qu'il y a une loi qui a été
enfin... et c'était attendu depuis plusieurs années, sur l'accès à
l'information, donc, loi qui a été modernisée et qui a été mise à jour. Le
premier ministre ne pouvait pas être plus clair en réitérant et en demandant à
toutes et à tous de s'y conformer. Mais, pour ce qui est du courriel en
question, bien honnêtement, je n'ai pas d'information.
Peut-être juste une petite parenthèse, Mme
la Présidente, et la collègue de Verdun pourra m'indiquer le moment, mais on a
aussi des réponses pour les questions, là, qui étaient posées hier. Donc, elle
pourra nous indiquer à quel moment elle souhaite qu'on y donne suite.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci. Mme la députée.
Mme Melançon : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, c'est Alexandre Shields qui nous met en
copie aujourd'hui, sur Twitter, la réponse du ministère à une demande d'échanges
entre une importante minière et le ministère du Développement durable et de
l'Environnement, et la réponse, c'est : «Pas de problème», avec un émoji
sourire. C'est la réponse qu'il a obtenue. Simplement... Je voulais simplement
savoir si le ministre était à l'aise avec ce genre de réponse là qu'on fait à
un journaliste.
M. Charette : Je ne
connais pas le contexte ni la nature de l'échange, donc c'est difficile de
commenter. Ce que je sais, par contre, c'est que j'ai le privilège de
travailler dans un ministère avec des équipes extrêmement dédiées, et je suis
convaincu que toutes et tous font le nécessaire, là, pour faire honneur à leurs
fonctions.
Mme Melançon : Parfait.
J'imagine que M. Shields a entendu la réponse du ministre, alors il pourra
lui-même répondre ou voir si c'était convenable pour lui, comme journaliste, de
recevoir ce genre de réponse.
Je voulais revenir, et je l'ai annoncé
hier, donc, j'imagine que le ministre sera prêt, concernant l'agrandissement du
site d'enfouissement et la gestion des déchets pour Drummondville. On sait
qu'il y aura... qu'il y a un agrandissement qui a été annoncé, par le ministre,
du dépotoir de Saint-Nicéphore, et cet agrandissement-là, Mme la Présidente, il
a lieu malgré l'opposition de la ville de Drummondville, malgré une décision de
la Cour supérieure, qui donnait, donc, raison à la municipalité. Et le
gouvernement a donné un feu vert à une expansion du site d'enfouissement de
Saint-Nicéphore. Donc, Waste Management pourra, donc, enfouir 4,3 millions
de tonnes de déchets au cours de la prochaine décennie. Et d'ailleurs le
10 ans n'était pas une recommandation du ministère, n'était pas une
recommandation qui était attendue et/ou annoncée.
Et je l'ai déjà dit, malheureusement, le
gouvernement caquiste fait les choses un peu à l'envers. Alors qu'il y avait eu
une demande d'un BAPE générique sur, justement, l'enfouissement, le ministre a
fait ces annonces avant même que les conclusions du BAPE soient connues,
annoncées. Et hier je posais une question, justement, sur des dépenses qui ont
été effectuées à Drummondville avec... bien, avec une facture assez salée, là,
disons-le, pour aller annoncer la bonne mauvaise nouvelle aux gens de
Drummondville. Et je tiens à rappeler, je tiens à rappeler que le <député
de ...
Mme Melançon :
...pour
aller annoncer la bonne mauvaise nouvelle aux gens de Drummondville, et je
tiens à rappeler, je tiens à rappeler que le >député de Drummond—Bois-Francs
et le ministre de l'Agriculture sont de la région, sont allés rencontrer les
gens, qui étaient excessivement mécontents. Le nouveau conseil est
excessivement mécontent. On est encore devant la cour actuellement.
J'aimerais simplement savoir... Et là il y
a eu d'autres agrandissements aussi qui ont été annoncés, là, je pense à
Lachenaie, notamment, donc, plusieurs agrandissements, plusieurs sites qui vont...
qui n'auront plus de place. Là, plutôt que d'annoncer des agrandissements, on
va devoir réduire à la source. On en a déjà parlé, le ministre et moi-même.
J'aimerais savoir ce que le ministre, dans le fond, prévoit faire pour qu'on
puisse, justement, réduire l'enfouissement au Québec.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le ministre.
M. Charette : Tout d'abord,
peut-être revenir sur la question des coûts. Je vais pouvoir déposer, là, au
secrétariat la facture ventilée. Peut-être juste corriger un propos de la
collègue. Ce n'était pas pour faire une annonce, hein, c'était réellement pour
consulter les gens du milieu et surtout transmettre, en toute transparence,
toutes les informations qui étaient sollicitées. Donc, je vais procéder au
dépôt du document.
Peut-être mentionner aussi ce qui est une
réalité. On peut se targuer, au Québec, d'être un leader à bien des égards en
matière d'environnement. Cependant, au niveau de la gestion des matières
résiduelles, on accusait un retard assez important. Juste vous donner une idée,
au début des années 2010, il y a eu cette annonce d'une politique sur la
gestion de la matière organique qui prenait un engagement assez ferme,
c'est-à-dire, essentiellement, renoncer à son enfouissement avant la fin de la
décennie, annonce, donc, au début des années 2010. On arrive au
gouvernement en 2018, et on s'est limité à l'annonce, là. Il n'y a aucune,
aucune politique qui avait été mise en place. Donc, on a, en quelque sorte,
perdu une décennie sur cette matière-là qui représente un pourcentage très,
très important de ce qui se retrouve à l'enfouissement.
• (11 h 30) •
On a parlé hier de la consigne, c'est
aussi dans cette volonté de réduire passablement l'enfouissement. La consigne
élargie dont on discutait hier va faire en sorte que 5 milliards… ou près
de 5 milliards de contenants par année seront consignés. Actuellement, il
y a une proportion, qui peut être importante, qui se retrouve dans les sites
d'enfouissement.
Bref, il y a plusieurs mesures qui
s'ajoutent et qui se renforcent avec la... la nouvelle vision, là, que met en
place le gouvernement, mais malheureusement ça ne se fait pas du jour au
lendemain. Donc, on a beaucoup de matières qui se retrouvent toujours à
l'enfouissement, avec très peu d'alternatives. Et je dirais l'analogie suivante :
Tout le monde aime la tarte aux pommes, tout le monde aime le gâteau au
chocolat, mais personne ne veut avoir de dépotoir dans sa cour. Et je comprends
les citoyens d'être inquiets, mais, en même temps, quand il n'y a pas
d'alternative, lorsqu'on a ces quantités-là importantes à enfouir, on ne peut
pas non plus faire abstraction à d'autres enjeux, qui peuvent être des enjeux
de santé publique lorsque ces résidus ultimes ne sont pas enfouis adéquatement.
Donc, il y avait plusieurs éléments à prendre en compte.
Et, non, ce n'est pas de gaieté de cœur
qu'on dit à un voisinage ou à une municipalité qu'on va prolonger, sinon
agrandir un site d'enfouissement, mais c'est en l'absence d'alternative et
c'est en attendant que toutes les mesures prennent leur effet, là, qu'on doit
recourir encore à ce type de pratique.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme Melançon : Alors,
concernant la consultation, qui a coûté, là, tout près de 50 000 $,
j'imagine que vous avez des réponses concernant le 29 000 $ pour
uniquement... 29 036 $ pour l'audiovisuel, notamment, et la location
de salle à 13 000 $.
M. Charette : Oui, effectivement,
et on me dit que c'est relativement standard. Lorsque ce sont des événements
qui se tiennent en région, c'est un service qui est offert directement... Et là
je cherche, je cherche le nom. C'est un fournisseur... C'est Services Québec,
en fait, qui assure le service et qui facture au ministère concerné. Donc,
c'est la machine gouvernementale qui prend en charge. Et ça relève, là, du
ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale. Donc, tout à
fait standard. Un ministère organise un événement en région, de nature... comme
celui qui réunissait, là, ces personnes-là, et on parle quand même de beaucoup
de gens, réservation de salle, équipement audiovisuel, avec une nécessité, une
obligation supplémentaire d'offrir les communications tant aux personnes qui étaient
<physiquement...
>
11 h 30 (version révisée)
<195
M.
Charette :
...aux personnes qui étaient >physiquement
présentes dans la salle que ceux qui pouvaient suivre à distance, avec les
mesures sanitaires, et tout ça.
Donc, c'est réellement un service du
gouvernement du Québec qui se met à la disposition de l'ensemble des
ministères, là, pour ces rencontres en région. Mais j'ai le détail très, très
ventilé, au dollar près, de la facture, et ce sera déposé, là, au niveau de la
commission.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Vous
vous engagez à le déposer.
M. Charette : Dans les
prochaines secondes, effectivement, ça pourrait être acheminé à la commission.
La Présidente (Mme St-Pierre) : O.K.
Parfait. C'est beau. Mme la députée.
Mme Melançon : Merci
beaucoup. Alors, malgré l'opposition de la ville, je tiens à le rappeler,
malgré la décision de la Cour supérieure, le gouvernement est allé à l'encontre
même des gens de la MRC pour l'agrandissement de ce dépotoir. Et je crois que
les gens de Drummondville vont se rappeler quand même à la fois de la décision
du gouvernement, mais aussi des coûts, des coûts pour cette consultation. Donc,
on consulte les gens, mais on ne les écoute pas, pour 50 000 $.
Cela étant dit, Mme la Présidente, j'aimerais
savoir si on a une réponse aussi concernant le 3 165 $ pour l'atelier
portant sur les préférences cérébrales.
M. Charette : Et peut-être
juste revenir sur le dossier de Saint-Nicéphore, étant donné que la collègue a
ajouté un propos. Ce que la ville de Drummondville a réalisé suite à nos
échanges, c'est qu'elle envoie elle-même beaucoup de matières au niveau du site
de Saint-Nicéphore. Tout ce qui est ici, institutions, en fait, tout l'institutionnel
commercial, industries de la ville de Drummondville, enfouit sa matière ultime,
ses matières ultimes au niveau du site de Saint-Nicéphore. Donc, la ville
elle-même serait pénalisée si, du jour au lendemain, ce site-là fermait, surtout
qu'il n'y a pas d'autre alternative pour ces résidus-là. L'alternative dans la
région, c'est un site qui est davantage sur le côté de Saint-Rosaire, qui,
malheureusement, offre beaucoup moins de garanties au niveau de la protection
environnementale. Donc, la ville de Drummondville elle-même a recours à ce site
d'enfouissement là. Donc, elle serait elle-même pénalisée si, éventuellement,
le site devait fermer.
Pour ce qui est de la formation, j'ai
effectivement le détail. Ça n'a pas été offert à l'ensemble des fonctionnaires,
là. C'est réellement au niveau du BECC, donc le Bureau d'électrification et des
changements climatiques. Je dois vous avouer, là, c'est des concepts et des
notions, là, avec lesquels je suis un petit peu moins familier, mais on me
parle des travaux, là, de Roger Wolcott Sperry, qui est un prix Nobel, donc ce
n'est pas rien, en médecine et en neurobiologique, avec Paul MacLean. C'est la
méthode Herrmann, qu'on appelle. Encore là, vous me perdez rapidement, là. C'est
des notions que je ne connais pas, mais qui, en termes de gestion de ressources
humaines, sont, semble-t-il, citées à travers le monde comme étant efficaces.
Donc, ça a été offert pour favoriser, justement, une meilleure connaissance,
là, des forces et faiblesses des gestionnaires, que les gestionnaires soient
mieux outillés par rapport à l'encadrement de leurs coéquipiers. Bref, c'est
une formation qui, semble-t-il, est reconnue, là, à travers le monde.
Mme Melançon : Combien de
personnes ont reçu cet atelier?
M. Charette : Une dizaine de
personnes du Bureau d'électrification et des changements climatiques. Donc, c'est
une... au niveau du sous-ministériat de la Lutte aux changements climatiques,
en particulier.
Mme Melançon : Est-ce qu'il y
avait des gens du cabinet?
M. Charette : Non.
Mme Melançon : Pas de gens de
cabinet. Préférences cérébrales, atelier portant sur les préférences cérébrales.
On va la retenir. On pourra aller s'informer.
M. Charette : Oui,
effectivement. Et j'ai moi-même appris sur le sujet ce matin. Je ne connaissais
pas la méthode Herrmann, mais, développée par un prix Nobel en médecine et
en... neurobiologiste, bref, ça semblait être des personnes avec une réputation
établie.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée.
Mme Melançon : Merci. J'aimerais
amener le ministre... On parlait d'enfouissement, on parlait de résidus. On va
y aller sur les résidus miniers du côté des lacs... lac Bloom. Là, on parle de
Fermont. C'est une région que j'ai eu le bonheur de fréquenter sur une base
assez régulière dans une ancienne vie.
J'aimerais simplement savoir comment
est-ce qu'on peut autoriser ce projet-ci alors que les conclusions du Bureau d'audiences
publiques en environnement... Je vais simplement lire la conclusion, si vous me
permettez, Mme la Présidente, ici, parce que rarement j'ai lu des conclusions
du BAPE aussi... bien, cette conclusion-là était très sévère, là. La commission
d'enquête, donc, «est d'avis que l'initiateur n'a pas fait la démonstration que
les solutions <retenues...
Mme Melançon :
...la
commission d'enquête, donc, est d'avis que l'initiateur n'a pas fait la
démonstration que les solutions >retenues pour la gestion des rejets
miniers sont celles qui minimisent les impacts sur les milieux humides et
hydriques, en particulier la solution proposée pour les résidus miniers
grossiers, qui aurait un empiètement sur 151 hectares dans des lacs et
cours d'eau, dont un lac de plus de 88 hectares. En conséquence, la
commission recommande que le projet ne soit pas autorisé tel que présenté.» J'aimerais
simplement savoir, de la part du ministre, qu'est-ce qui a mené, dans le fond,
à l'acceptation du projet, tel que présenté par la compagnie minière, et qui va
enfouir, donc, des résidus miniers dans des lacs. J'aimerais simplement savoir
comment est-ce qu'on a pu arriver à cette décision.
• (11 h 40) •
M. Charette : J'apprécie
la question. Et ça nous ramène à ce qu'on se disait hier. Un BAPE, ce n'est pas
la dernière étape d'une évaluation environnementale. Et ce n'est pas le projet
qui est déposé au BAPE qui est forcément celui qui va se réaliser. Le BAPE,
c'est une étape incontournable et d'une grande importance dans nos processus,
et ça permet notamment à un initiateur de projet de corriger certains aspects
de son projet, de corriger certaines lacunes et de l'améliorer. Juste vous
mentionner, lorsque le projet a été... ou, par rapport à ce qui a été déposé
comme projet, les superficies en milieux humides et hydriques ont été
passablement réduites. On parle d'une réduction, là, de près de 257 hectares,
ce qui est... ce qui est majeur. Et on inclut, dans cet écart-là, une réduction
de 167 hectares d'habitat du poisson, notamment. Donc, c'est une
diminution, là, de 40 %, essentiellement.
Donc, le BAPE aura permis de soulever des
questions tout à fait pertinentes, et ensuite le promoteur a pu ajuster son
projet en conséquence, et c'est suite à ce projet bonifié que le gouvernement a
pu donner son aval.
Le promoteur a également présenté deux
plans, actuellement, là, de compensation. Ce sont des gains, en fait. La
superficie compensée sera plus importante que la superficie affectée. Donc, on
parle de gains engendrés, là, qui totalisent une superficie de
90,2 hectares.
Donc, c'est un projet qui a bénéficié de
la lunette du BAPE et qui a passablement été bonifié, par la suite, pour
limiter, justement, ces impacts.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il vous reste 1 min 40 s, Mme la députée.
Mme Melançon : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Moi, je pense à Martine Cotte, aujourd'hui, qui
est propriétaire autour du lac où il y aura des résidus miniers. Sa maison
vient de perdre toute valeur. Donc, je pense à elle, aujourd'hui, qui est
excessivement déçue de la décision qui a été rendue, bien entendu. Elle a fait
sa vie avec son conjoint dans le coin de Fermont. Et là, sa maison, vous
comprendrez que la dépréciation est immense. Je tenais à le mentionner. Et je
salue Martine Cotte.
Hier, on parlait du nickel. Aujourd'hui,
on parle d'enfouir des résidus miniers dans des lacs. Il y a eu plusieurs... Il
y a l'agrandissement de dépotoirs. Il y a eu plusieurs décisions qui ont été
prises par le ministère et par le ministre, principalement, de l'Environnement,
dans les derniers mois, qui vont à l'encontre, à l'encontre de l'environnement,
et à plusieurs reprises, là, je l'ai soulevé. Pourquoi est-ce qu'on n'a pas
voulu travailler sur les redevances sur l'eau? Pourquoi, sur le tunnel
caquiste, le ministre a lui-même dit, avant toute étude environnementale, qu'il
n'y en avait pas, de problème avec l'environnement, que tout allait bien, qu'on
était, bien sûr, pour... ça devenait un frein à l'étalement urbain.
Sur le nickel, le ministre s'est isolé
lui-même. Hier, je vous ai fait la longue liste des opposants pour
l'augmentation du taux de nickel dans l'air.
Le gouvernement est pas mal seul sur son
île, actuellement, lorsqu'on parle d'environnement. Je trouve ça déplorable et
je l'ai dit à plusieurs reprises. Il faut que nous soyons... ce n'est même plus
vigilants, c'est ambitieux, c'est de prendre la place qui revient au cœur de
l'environnement. Et je crois que c'est le rôle du ministre de l'Environnement,
et malheureusement <on constate...
Mme Melançon :
...je
crois que c'est le rôle du ministre de l'Environnement. Et malheureusement >on
constate, au cours des dernières semaines, des derniers mois, que le ministre
n'a pas joué le rôle, autour de la table du Conseil des ministres, de dire :
Moi, là, je suis là pour protéger l'environnement, je suis là pour dire au
ministre de l'Économie, par exemple : Bien, toi, là, tu veux développer
des mines, bien, moi, là, je suis là pour protéger l'environnement, puis est-ce
que ça se fait bien? Honnêtement...
La Présidente (Mme St-Pierre) : Je
dois vous interrompre ici, Mme la députée.
Mme Melançon : Merci. Triste
constat, en tout cas, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
la parole est au député du gouvernement. M. le député de Bourget, vous avez
12 min 13 s.
M. Campeau : Merci, Mme la
Présidente. Moi, j'aimerais viser plus le Forum d'action sur l'eau. C'est
quelque chose qui me tient à cœur, comme vous savez. On a, d'ailleurs, la
sous-ministre responsable, Mme Campeau. C'est un peu par hasard qu'on
porte le même nom. C'est comme ça. Ce forum d'action d'action, elle avait
insisté de mettre un a majuscule à «action», justement, parce que… Ça a l'air
anodin, mais on voulait vraiment que ce soit... pas une rencontre pour le
plaisir de se rencontrer, mais une action. Alors, on sait qu'on a
3 % des réserves d'eau, environ, et pourtant on s'en inquiète. On est
comme les mieux placés au monde, ou presque, et pourtant on s'en inquiète. Tout
le monde est là à s'exclamer qu'on a une richesse collective, mais encore
faut-il s'assurer que ça demeure une richesse collective.
Alors, je voulais juste poser la question
et permettre un peu d'expliquer un peu qu'est-ce qu'est le forum sur l'eau,
parce qu'il y a plusieurs personnes qui en font partie, plusieurs groupes qui
en font partie pour, justement, sans jeu de mots, éviter les silos. Et
j'aimerais ça que vous en parliez, là-dessus, surtout dans l'optique : Pourquoi
ce forum? Et pourquoi ça marcherait, alors qu'auparavant il y avait des tables
de concertation, il y avait bien du monde, mais ça n'a pas bougé?
M. Charette : Merci pour la
question et merci surtout au député de Bourget, là, de chapeauter tous ces
travaux-là. C'est une initiative qui était nécessaire, compte tenu du constat,
malheureusement… je ne dirais pas d'échec, c'est peut-être sévère, mais du
constat mitigé des actions qui étaient posées par le passé. Il y a
effectivement eu un forum, mais il était composé de plusieurs dizaines de
personnes, forum qui, d'ailleurs, ne s'était jamais réuni, sans doute compte
tenu que c'était très complexe de réunir tous ces gens-là et surtout voir
comment organiser des travaux.
Donc, on a réussi à mettre sur pied, avec
la collaboration des gens et des municipalités, des organismes interpelés, des
ministères interpelés par la question de l'eau, en très peu de temps, une
mécanique qui, ma foi, donne déjà des résultats intéressants, avec, je pense,
un rapport, là, dans les prochaines semaines, qui fera état de leurs travaux.
Mais c'est réellement de réunir ensemble des gens de différents ministères, de
différents intérêts, oserais-je dire, et voir comment, de façon très concrète,
améliorer des pratiques ou des situations, que ce soit au niveau de
l'accessibilité à l'eau, la qualité de l'eau.
Et très, très heureux de cette formule-là.
Et, les organismes qui y participent, tous les échos que j'en reçois sont très,
très positifs. Le milieu municipal est bien représenté. On parle des organismes
de bassin versant. Bref, les acteurs de l'eau sont réunis dans un forum
d'action sur l'eau. Donc, on se donne les moyens, là, de réussir là où,
malheureusement, on a peut-être manqué d'efficacité, là, par le passé.
M. Campeau : On va changer de
sujet. On va changer de sujet pour parler des voitures électriques. On a
beaucoup parlé de carboneutralité, et, pour bien des gens, c'est encore un
concept, un concept qui a l'air lointain. 2050, ce n'est pas si loin, mais je
pense qu'avant, pour y arriver, ça nous prend des étapes, parce que, si on vise
trop loin, on va se perdre. Et une des étapes qu'on s'était dit, c'est la fin
des voitures à essence en 2035.
Beaucoup de questions ont été posées :
Pourquoi 2035? Quand j'en parle à des gens, il y en a qui me <disent...
M. Campeau :
...des
gens, il y en a qui me >disent : Ah! ça n'arrivera pas. Bien, c'est
marqué dans la loi. Ça va être un petit peu difficile que ça n'arrive pas.
Mais, en même temps, d'autres se disent : Mais pourquoi attendre en 2035?
Alors, il y a cet aspect-là.
Et le deuxième aspect, c'est qu'on vise
1,5 million de voitures électriques en 2030. C'est comme des étapes
intermédiaires d'un élément qui nous dirige vers la carboneutralité. Qu'est-ce
qui nous fait croire réellement que, ce 1,5 million d'autos, on va
l'atteindre?
M. Charette : Peut-être juste…
et je le dis en taquinant mon collègue, le PMO 2 nous a fait passer de 1,5
à 1,6 million. Donc, dans notre discours, maintenant, on parle de
1,6 million d'ici 2035, parce que, oui, on va venir renforcer le projet de
règlement qui a été prépublié. Donc, on va, dans les prochaines semaines,
prépublier une nouvelle version. Donc, on va venir renforcer encore davantage
ce projet de règlement avant son édiction.
Mais, sinon, il y a plusieurs facteurs qui
vont contribuer au succès. Déjà, on le constate, là, on double à chaque deux
ans. Donc, mathématiquement, c'est dans le domaine du possible. On a parlé hier
des incitatifs, qui, oui, sont passés de 8 000 $ à 7 000 $,
mais qui demeurent, et de loin, en Amérique du Nord, les incitatifs les plus
généreux. Et, pour le plus grand bien des Québécois, ils peuvent aussi
bénéficier de la subvention fédérale. Donc, les deux subventions combinées font
en sorte qu'il y a un incitatif important à ce niveau-là. C'est un autre
facteur de succès.
• (11 h 50) •
Autre facteur de succès, c'est que les
constructeurs eux-mêmes se sont engagés à multiplier l'offre au niveau des
modèles, au niveau de la disponibilité. Et ils ont tout intérêt à le faire, parce
que, déjà, avec le projet de règlement qu'on a prépublié, on venait renforcer
les obligations pour les constructeurs. On est venus revoir entièrement le
système de crédits et on est venus multiplier les pénalités aux constructeurs
qui ne se conformeraient pas. On est passés de 5 000 $ à 20 000 $.
Donc, c'est une pénalité excessivement importante qui va venir contraindre, en
quelque sorte, les constructeurs à augmenter l'offre.
Et pourquoi 2035 et pas avant? Le marché
québécois : 2 % à 4 %, selon les types de véhicules dont on
parle, du marché automobile nord-américain. Donc, le Québec à lui seul a besoin
de partenaires dans cette démarche-là. Et on est bien accompagnés, avec,
notamment, la Colombie-Britannique, on est bien accompagnés, notamment, avec la
Californie. J'accueillais avec joie les intentions du gouvernement fédéral. Ce
n'est pas fait encore, mais leur intention est aussi de réglementer, d'avoir
une règle sur les véhicules zéro émission. Donc, ça va venir augmenter le
bassin de façon considérable.
Et ce que je nous invite tous à faire,
c'est de ne pas faire de politique avec l'année 2035. Je vous donne un
exemple. Le discours officiel… Autant la députée de Maurice-Richard,
lorsqu'elle occupait la fonction, que la collègue, aujourd'hui, au niveau du
ministère de l'Environnement, a dit : 2035, c'est trop tard. Mais j'ai de ses
collègues à elle qui viennent me voir pour dire que 2035, c'est peut-être trop
tôt, 2035, ce n'est peut-être pas une bonne idée, ou 2035, c'est peut-être
mettre une contrainte trop importante sur les constructeurs. Donc, il y a la
politique, on en fait tous, et c'est bien correct, mais, de façon pratique, il
faut être cohérents, et l'année 2035 se justifie largement.
Et on va y arriver, bien que ce soit
excessivement ambitieux, si on considère qu'on est à moins de 150 000 véhicules
zéro émission aujourd'hui. Donc, en l'espace de huit ans, il faut passer à
moins de 150 000 à 1,6 million, et ensuite la marche va s'accélérer
avec l'année de fin de la vente de véhicules à essence. Et je le mentionnais au
moment de l'étude du projet de loi n° 102, plus on va se rapprocher de
2035, moins ce sera une bonne idée pour un nouvel acheteur d'acheter un
véhicule à essence, parce qu'il sait fort bien que, dans un laps de temps
relativement rapproché, il va y avoir de moins en moins de stations-services à
essence. Et c'est le jeu de l'offre et la demande. Le prix de l'essence sera
toujours plus dispendieux. Donc, il y a un effet domino qui va venir s'ajouter.
Et, oui, on aura atteint cette cible en 2030, notamment. Et la loi interdit
maintenant… la fin de la vente des véhicules à essence après 2035.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Il
vous reste <2 min 45 s...
M. Charette :
...à essence
après 2035.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il vous reste >2 min 45 s, M. le député.
M. Campeau : Merci. Toujours
sur le projet de loi n° 102, il y a une section de ce projet de loi, qui
est un projet de loi mammouth, qui portait sur la sécurité des barrages. On
sait bien que la sécurité des barrages, ça intéresse autant la Sécurité
publique qu'Énergie et Ressources naturelles, mais c'est dirigé par le MELCC,
par le ministère de l'Environnement.
Il y a plus de 6 000 barrages au
Québec. J'avoue que je n'en avais pas conscience, avant de voir ce projet de
loi là, qu'il y en avait autant. Je savais qu'il y en avait beaucoup, mais pas
tant que ça. Alors, pourquoi est-ce qu'on a trouvé important, maintenant, de
travailler sur un sujet aussi peu sexy que sécurité des barrages, qu'on n'en
parlait même pas? Et pourquoi on s'est mis à travailler sur cet aspect-là
actuellement?
M. Charette : C'est des
aspects... Ce n'est probablement pas les articles qui ont été les plus couverts
et courus du projet de loi, mais c'est sans doute parmi les articles les plus
conséquents, tous ceux qui touchent la sécurité des barrages. Le collègue l'a
dit à juste titre, on en a plusieurs milliers au Québec. Et, moi le premier,
lorsque j'ai pris mes fonctions, c'est une donnée qui m'était inconnue. Et on
est venus relativiser les barrages en fonction de leur degré de risque ou,
sinon, de contenance, en quelque sorte. Donc, ça, c'est un élément nouveau qui
était nécessaire, parce que, malheureusement… Le collègue de Jonquière nous a
rappelé une page assez triste de l'histoire de sa région, mais qui démontre
l'importance des barrages et les impacts que ça peut avoir, lorsqu'un barrage
est soit mal entretenu ou qu'il cède, compte tenu d'intempéries ou autres.
Donc, c'est crucial pour la sécurité de beaucoup, beaucoup de nos milieux. Donc,
ça, c'est un élément qui a été modifié.
Un autre élément aussi qui était réclamé
par le milieu municipal depuis des années, puis on a donné quelques exemples… Je
suis député de la région des Laurentides. Ce n'est pas dans mon comté comme
tel, mais on a parlé, par exemple… Je crois que c'est dans le comté de notre
collègue de Bertrand, si je me souviens bien, l'exemple de La Sapinière.
C'est une auberge, un hôtel qui est connu dans les Laurentides depuis des
années et qui, l'année dernière... et qui est aux abords d'un lac, et qui… L'année
dernière, le lac s'est retrouvé complètement, complètement asséché parce qu'un
barrage... Bon, il y avait un enjeu de barrage. Et, lorsque le barrage est
privé, avant l'adoption du projet de loi, une ville ne pouvait pas prendre sur
elle d'initier, par exemple...
La Présidente (Mme St-Pierre) : ...
M. Charette : Ah! O.K.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
maintenant, nous allons du côté du troisième groupe d'opposition. M. le député
de Jonquière, vous avez la parole pour 10 min 10 s.
M. Gaudreault : Merci. C'est
mes derniers crédits à vie. Alors, c'est avec le ministre que je les termine,
et je vais les terminer en posant une question sur ma région, mais du côté du
lac — les gens mélangent toujours le Saguenay et le lac, là — l'Ashuapmushuan.
Alors, je veux dire, c'est comme un genre de supplice de la goutte, là, parce
qu'on en a déjà parlé. Je pense que c'est la troisième fois, les troisièmes
crédits que j'en parle, ou peut-être dans d'autres types de commissions, sans
compter les interventions à micro fermé qu'on a faites, le ministre et moi, sur
le dossier de l'Ashuapmushuan.
On est extrêmement préoccupés. Je
comprends toute l'histoire, on n'a pas besoin de revenir là-dessus, 1977, le
contrat avec... bien, ce qui est aujourd'hui Produits forestiers Résolu, là.
Écoutez, moi, ce que je constate, c'est que PFR a reçu l'autorisation de
prolonger les déversements dans la rivière Ashuapmushuan pour une première
fois. L'autorisation de prolonger les déversements dans la rivière
Ashuapmushuan a été prolongée pour deux mois supplémentaires.
Alors, deux questions : On en est où
présentement, bien concrètement? Et deuxième question : C'est quoi, la
solution à long terme, là? Parce qu'on ne peut pas maintenir les déversements
d'eaux usées dans cette rivière, qui est un patrimoine naturel unique qui a
fait l'objet d'un combat important de la population, il y a une trentaine
d'années déjà, pour éviter de la harnacher, et je sais que le ministre aime
bien les phrases un peu complexes, là, alors, harnacher l'Ashuapmushuan. Donc,
on a évité ça. Et c'est pour ça qu'il y avait cette conduite exceptionnelle,
qui n'est pas la solution <idéale...
M. Gaudreault :
...donc, on a évité ça, et c'est pour ça qu'il y avait cette
conduite exceptionnelle, qui n'est pas la solution >idéale, mais,
quand même, qui évitait de déverser dans l'Ashuapmushuan. Alors, on est où?
M. Charette : Le collègue a mentionné — je
l'aurais fait dans d'autres circonstances et je le fais sans aucune, aucune
flagornerie — que c'étaient ses derniers crédits. Je l'en remercie. Et
je lui dis aussi en privé, j'aurai l'occasion de lui redire en privé à quel
point j'apprécie la collaboration. Et surtout je lui souhaite la meilleure des
choses, et certainement de beaux défis, là, qui l'attendent avec cette nouvelle
vie qu'il pourra regagner, là, l'automne prochain.
Ceci dit, c'est vrai que c'est un dossier
qui est discuté depuis quelques années, mais les choses avancent tout de même.
D'ailleurs, lundi de la semaine dernière, j'ai rencontré un maire et un préfet
du secteur pour discuter de cet enjeu-là qui préoccupe, à juste titre, les gens
de la région. Ce que j'ai dit publiquement, je le répète en privé : Ce qui
était inacceptable dans les années 70 ne l'est pas davantage aujourd'hui.
Donc, on veut trouver la bonne solution.
• (12 heures) •
Le collègue demande quelle est la
solution. Il y a encore deux solutions d'observées, soit le regainage de la
conduite actuelle, c'est-à-dire solidifier, refaire, en quelque sorte, la
conduite que l'on connaît, ou, sinon, en construire une nouvelle. Dans les deux
cas, il y a des montants subséquents, là, qui seront nécessaires. Et une partie
de la situation, le collègue le mentionnait, s'explique par le type de contrat
qui avait été signé dans les années 70, un contrat comme il ne s'en fait
plus aujourd'hui. Le gouvernement du Québec a, dans ce contrat-là, assumé la
parfaite responsabilité de la conduite. Donc, ça nous limite dans nos moyens
d'agir auprès de la compagnie. En même temps, on connaît l'importance de la
compagnie pour la région.
Donc, ce n'est pas simple, mais, dans
l'intervalle, il y a des choses qui avancent. D'ailleurs, dans les prochaines
semaines, on devrait avoir de premières études... des résultats d'une première
étude qui nous seront transmis, parce qu'il y a différents contrats qui ont,
effectivement, été octroyés. Donc, on devrait avoir des informations à ce
sujet-là dans les prochaines semaines. Ce qu'on veut...
La Présidente (Mme St-Pierre) : ...M.
le ministre.
M. Charette : Bref, ce qui
était inacceptable des années 70 ne l'est pas davantage, et on va vouloir
trouver la bonne formule.
M. Gaudreault : Je suis
d'accord, mais, en tout respect pour le ministre... Parce que ça fait au moins
trois fois, là, qu'il me dit : Ce qui était inacceptable en 1970 ne l'est
toujours pas, puis je comprends ça, mais est-ce qu'on peut avoir... Parce qu'il
me parle de deux solutions, là, le regainage de la conduite actuelle ou
construire une nouvelle conduite. Quand est-ce qu'on va avoir le choix...
c'est-à-dire la décision sur le choix qui sera pris entre le plan A ou le
plan B? Est-ce que le ministre peut nous donner un échéancier final, là,
pour qu'il tranche?
M. Charette : La prochaine
année sera déterminante à ce niveau-là. Je comprends que le temps file, mais,
en même temps, il y a une collecte de données qui se fait dans l'intervalle, parce,
peu importe que ce soit regainage ou, sinon, nouvelle conduite, il faudra,
pendant le temps des travaux, qu'il y ait un certain déversement qui se fait.
Donc, c'est cette collecte de données là qui nous est utile actuellement, à
savoir qu'est-ce qui est déversé, quels sont les... quel est le contenu de ces
déversements-là, quelle est la pression ou les volumes. Donc, il y a une
collecte de données. C'est pour ça, on parle, oui, de prolonger les
autorisations de déversement, mais ce n'est pas anodin, parce qu'on sait que
les travaux, peu importe la formule retenue, regainage, nouvelle conduite, vont
entraîner des déversements. Donc, prochaine année, ce sera déterminant.
Il y a aussi la chaire, là, en écoconseil
de l'Université du Québec à Chicoutimi qui accompagne le ministère à ce
niveau-là. Et, ultimement, pendant les déversements, on regarde comment
réduire, là, c'est ce qu'on me confirme aussi, la quantité des rejets. Donc, la
collecte d'information qui se vit actuellement, elle est très importante, là,
pour la suite des travaux.
M. Gaudreault : O.K. Écoutez,
prochaine année, moi, ça m'inquiète. Je trouve ça long. C'est sûr que, durant
la campagne électorale qui s'en vient, ça va faire partie des débats. J'imagine,
en tout cas. Je recommande aux candidats et candidates dans Roberval d'en
parler, parce que c'est un dossier extrêmement important. On va continuer de
suivre ça, mais je demeure... En tout cas, je ne m'attendais pas à ce que ce
soit prochaine année. Je trouve, c'est loin, mais...
M. Charette : Juste pour
avoir un calendrier encore plus précis, les prochaines semaines, des données
importantes qui nous seront transmises, et, le rapport final, final, on parle
de mars prochain, donc un petit peu moins d'une <année...
>
12 h (version révisée)
<195
M.
Charette :
...mars prochain, donc un petit peu moins d'une >année.
M. Gaudreault : Mars. Oui,
bien oui, ça, c'est le rapport final. Je veux dire, une décision après... Ouf! O.K.
On va... Je vais digérer ça, puis on va voir... bien, on va voir... je veux
dire, on verra bien comment ça va se poursuivre. Il me reste combien de temps,
Mme la Présidente?
La Présidente (Mme St-Pierre) : 2 min 50 s.
M. Gaudreault : Eh mon Dieu!
2 min 50 s. Je voulais absolument voir avec vous... Je suis très
heureux qu'on ait adopté le principe du projet de loi n° 391 sur la
souveraineté environnementale, le nationalisme environnemental. On voit le
gouvernement fédéral qui intervient de façon successive dans plusieurs
compétences du Québec en matière d'environnement, dans plusieurs décisions ou
dans plusieurs mesures du Québec en matière d'environnement. Le ministre Guilbeault
a annoncé aussi un plan fédéral pour baisser les GES. C'est quoi... Comment on
fait pour additionner les GES annoncés par le fédéral qui seront baissés dans
le plan québécois?
M. Charette : Très, très
bonne question. C'est le travail du... donc cette nouvelle instance, là, qui a
été mise sur pied suite à l'adoption du projet de loi n° 44, de faire l'évaluation
des mesures, qu'elles soient prises de la ville de Montréal, qu'elles soient prises
du gouvernement fédéral ou ailleurs. Avec un degré de prudence assez important,
par contre, je vous donne… je vous donne deux… deux ou trois exemples.
Dans la démarche fédérale, il y a une
certaine... en fait, une quantité importante de GES réduits associés, par
exemple, à la captation du carbone. Je leur souhaite la meilleure des chances
possibles, mais, nous, ce ne sont pas des éléments que l'on comptabilise, de
notre côté, parce qu'on n'est pas assurés des résultats à ce jour. S'ils y
parviennent, le Québec va en bénéficier, on pourra l'additionner. Donc, ce
volet-là, pour nous, n'a pas engendré... Ça n'explique pas de passer de 42 %
à 51 %, par exemple.
Autre exemple, le gouvernement fédéral
prévoit, d'ici 2030, que 20 % de la production d'aluminium soit avec les
anodes...
M. Gaudreault : ...
M. Charette : ...oui,
effectivement, donc, avec zéro émission. Nous, on pense qu'on sera davantage à
5 %. Et on est assez bien placés pour le savoir : l'essentiel de la
production d'aluminium au Canada, c'est au Québec. Donc, on a une prudence sans
doute plus grande. Puis ce n'est pas un reproche, là. Chacun a ses plans. Mais,
les réductions que le gouvernement fédéral comptabilise, nous, on ne les
comptabilise pas tant qu'on n'a pas la mesure, l'argent ou la réglementation.
Autre exemple que l'on ne calcule pas dans
les mêmes proportions, le transport lourd. Nous, c'est, pour le moment, dans le
52 %, là, marginal, ce que l'on inclut, alors qu'eux parlent de plusieurs
millions de tonnes, sans parler, par exemple... Eux vont évoquer... J'essaie de
donner quelques autres exemples...
La Présidente (Mme St-Pierre) : Je
dois vous… je dois vous interrompre, M. le ministre. M. le député de Jonquière,
je vais vous donner quelques secondes pour terminer ces travaux. Alors, comme c'est
votre dernier... ce sont vos derniers crédits, je vous donne quelques secondes
pour pouvoir souligner vos 15 ans de carrière.
M. Gaudreault :
Oh! c'est gentil. Bien, c'est
mes derniers crédits. Je me disais ça tantôt puis je trouvais que... Je me
souviens de mes premiers crédits en 2007. J'étais tellement nerveux. J'étais
préparé ça de même. Puis là j'arrive à la dernière minute, puis bing! bang! on
pose des questions puis on a des réponses. C'est peut-être l'expérience qui a
pris… qui a pris de la place.
Merci surtout aux employés de la fonction
publique, qu'on oublie souvent. Puis moi, j'ai fait une fois des crédits de l'autre
bord puis je sais à quel point c'était superimportant. Puis les gens qui nous
accompagnent aussi au niveau politique, c'est les… C'est comme une mégapériode
de questions, les crédits, puis c'est un espace tellement important pour les
députés de l'opposition. Alors, c'est comme ça que je vais finir ça. Alors,
merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Donc,
sur ces belles paroles, nous allons passer à l'opposition officielle, 20 minutes.
Mme la députée ou M. le député… M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci, Mme la
Présidente. Merci beaucoup. Alors, moi aussi, M. le député de Jonquière, vous
féliciter pour votre engagement politique. Dans les… Au cours des quatre
dernières années, nous avons travaillé beaucoup ensemble dans la Commission de
l'administration publique. J'ai bien apprécié ça. Et nous avions été aussi avec
le ministre à Glasgow, où c'était aussi très intéressant. C'était un plaisir de
collaborer avec vous. Je voulais vous dire ça aussi.
Alors, M. le ministre, on va
parler un petit peu du Plan pour une économie verte, ce qui a été… donc, que
vous avez annoncé il n'y a pas longtemps, un beau rapport. Donc, je... Vous
savez, je suis vieux <jeu...
M. Leitão :
...vous
avez annoncé, il n'y a pas longtemps, un beau rapport. Donc, je... vous savez,
je suis vieux >jeu, donc j'imprime les choses. Je sais que ce n'est pas
très environnemental, mais je préfère les imprimer. Mais, après, je recycle le
papier. Je le réutilise de l'autre côté. Et, des fois, ça me joue des tours,
parce que je pose une question à la période de questions, je l'ai écrite ici,
puis je fais comme ça, oups! non, ce n'est ce pas ça.
Bon, alors, en 2019, dernière année pour
laquelle nous avons des chiffres, le Québec avait émis 84,3 mégatonnes de
GES. Pour 2030, l'objectif, c'est d'arriver à 54, 54,2 mégatonnes. Le plan
qui a été rendu public, la dernière mise à jour identifie 15,9 millions de
mégatonnes. Donc, il reste 15,1 — donc, il reste 49 % — mégatonnes
pour atteindre notre cible. C'est clair que, si on regarde ça d'une façon
peut-être trop simpliste, bien sûr, on est rendus à 2027, et ce n'est pas en
trois ans qu'on va… qu'on va arriver avec 49 %. Donc, ça veut dire que,
d'ici 2027, donc à l'intérieur même de la présente période, bon, il y aura des
mesures additionnelles que vous allez inévitablement annoncer, parce que, sinon,
ce serait mathématiquement impossible.
Alors, ma question, c'est : Qu'est-ce
qui vous empêche… ou qu'est-ce qui vous a empêchés d'annoncer, dans ce rapport,
des mesures qui nous auraient menés plus loin que 51 %?
• (12 h 10) •
M. Charette : J'apprécie la
question. Parce que c'est vrai que, pour plusieurs, là, qui suivent avec
peut-être un petit peu moins d'assiduité les travaux, je veux dire, on présente
un plan à 51 % de résultats attendus. Ça peut sembler faible, mais c'est
réellement une belle nouvelle et ça démontre le potentiel de croissance. On
était, l'année dernière, à 42 %. En une année presque jour pour jour, on
est passés de 42 % à 51 %. Donc, ça démontre une chose, c'est une
démarche qui est évolutive. À chaque année, on va ajouter des points de
pourcentage.
Je ne pense pas, en toute franchise, que
ce sera des sauts, là, de presque 10 % à chaque année, parce que plus
qu'on va se rapprocher des dernières années, plus les mesures devront avoir des
impacts significatifs. On s'entend, ce qui est facile, c'est toujours plus
facile de le faire que ce qui est plus difficile. Mais, si on a une moyenne...
le collègue, en termes de chiffres, pourra confirmer, si on a une moyenne... 6 %,
7 %, 8 % de progression à chaque année, nous serons à 100 %.
Vous voyez, ça va faire du Québec un des premiers États... et je disais hier,
même, malheureusement, malheureusement, un des premiers États et un… malheureusement,
un des rares États à atteindre sa cible. Mais on va souhaiter que la démarche
du Québec en inspire d'autres, et plusieurs l'observent déjà, je peux vous le
confirmer.
Je suis content du propos du collègue, qui
disait : Ça couvre jusqu'à la période de 2027. Cependant, ce n'est pas
49 % identifié de 2027 à 2030. D'ici 2027, à chaque plan de mise en œuvre,
il y a des nouvelles mesures qui seront ajoutées, il y a des pourcentages qui
seront ajoutés. Comme l'année dernière, c'était la période 2022‑2026...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
…M. le ministre.
M. Charette : ...et là c'est
la période 2022‑2027. Donc, il y a un certain nombre d'années qui sont les
mêmes, avec une bonification des mesures.
M. Leitão : Très bien. Mais
ma question était : Qu'est-ce qui vous a empêchés, maintenant, d'aller
plus loin que 51 %? Pourquoi n'avez-vous pas aussi annoncé déjà... d'ores
et déjà d'autres mesures?
M. Charette : La question du
collègue de Jonquière m'a permis de répondre en partie à cette question-là
aussi. Avant de comptabiliser l'effet d'une mesure, on veut être certains de
ses résultats. Je donnais l'exemple du plan présenté par le gouvernement
fédéral à travers l'aluminium, à travers le transport lourd, à travers la
captation de carbone. On sait qu'il y a du potentiel là, mais ce potentiel-là
n'est pas encore pleinement mesuré, et surtout on n'a pas notre fameux tableau
à trois colonnes, c'est-à-dire la mesure, sa réduction et la réglementation ou
les budgets qui vont nous permettre... bien, c'est-à-dire, ce n'est pas
uniquement budget et réglementation, c'est technologie aussi. Dans le cas de la
captation du carbone à grande échelle, il n'y a personne sur la terre qui a
réussi d'en faire une démonstration convaincante. Donc, c'est pour ça que ces
pourcentages-là vont augmenter au gré des budgets, qu'ils vont s'additionner. Ils
<s'additionnent...
M. Charette :
...c'est
pour ça que ces pourcentages-là vont augmenter au gré des budgets, qu'ils vont
s'additionner. Ils >s'additionnent, mais au gré de la réglementation
puis, dans certains cas, de la technologie, qu'il reste à peaufiner.
M. Leitão : Très bien. Mais
moi, je pense, et je ne suis pas le seul... Je suis très loin d'être le seul à
penser qu'il y a une véritable urgence climatique. Il faut vraiment aller vite.
On pourrait discuter si l'objectif de la cible de 37,5 %, c'est... si
c'est trop, si ce n'est pas assez, c'est… on aura cette discussion une autre
fois, mais, même pour atteindre cette cible-là, puisqu'au Québec nous avons
déjà fait tout un grand... plusieurs grands pas, ne serait-ce qu'on ne produit
pas du tout d'électricité avec des hydrocarbures... Donc, notre effort pour
atteindre cette cible-là est quand même complexe. Ça ne va pas arriver tout
seul, là.
Et, comme on avait déjà discuté hier, un
des grands émetteurs de GES au Québec, c'est le transport, le transport, les
voitures, les camions, les avions, les bateaux, etc. Dans le transport,
l'objectif que vous avez, c'est d'arriver avec 1,6 million de voitures
électriques d'ici 2030. L'autre partie de la… l'autre partie de la question,
c'est que ça, dans un univers où il y aura quand même… Je pense, c'est 5 virgule
quelques millions de voitures. Donc, il y a 5 millions de voitures
thermiques qui seront encore en circulation en 2030.
Je ne suis pas en train de vous dire qu'on
va toutes les éliminer, on va tous prendre la bicyclette pour se rendre au lac Saint-Jean.
Ce ne serait pas agréable au mois de janvier. Mais, avec encore, en 2030,
5 millions de voitures thermiques, encore avec des ventes de voitures ou...
Regardez le dernier chiffre qu'on a pour 2021. C'était 400 000 voitures,
nouvelles voitures qui ont été vendues. Ça va être extrêmement difficile, à mon
avis, d'atteindre ces objectifs-là. Moi, je pense qu'on a... On devrait aller
au-delà de 1,5 million de voitures électriques comme objectif.
M. Charette : Ce que je
mentionnais au collègue de Bourget tout à l'heure, le PMO nous amène à
1,6 million. Ça, c'est l'information que l'on a maintenant, mais il n'est
pas dit, avec les années, étant donné que le PMO est évolutif, qu'on ne parlera
pas davantage encore de voitures électriques d'ici 2030. Mais j'apprécie le
propos du collègue, qui dit que c'est déjà extrêmement complexe d'atteindre la
cible de 37,5 %. Je vais lui rappeler peut-être, dans d'autres
circonstances, ce propos-là, parce que, oui, c'est complexe. Ce n'est pas
simple. Ceux qui jouent avec les cibles comme si toutes les solutions étaient
faciles, qui parlent de 55 %, de 45 % ou de 50 % de réduction,
alors que c'est déjà extrêmement difficile d'atteindre le 37,5 %... Bref,
je fais de lui un allié pour convaincre certains de ses collègues qu'on ne peut
pas jouer avec les cibles de n'importe quelle façon.
M. Leitão : Non, non, merci. Merci…
M. Charette : Mais, sinon, au
niveau des véhicules, minimum 1,6 million de dollars…
1 million de dollars, 1,6 million de voitures. Et vous allez
nous entendre parler, là, dans les prochains mois, parce que les travaux se
poursuivent... On parle de normes VZE pour les voitures, on va parler bientôt
d'une norme VZE pour les camions. Donc, il y a des mesures.
Donc, ce 51 % va devenir,
éventuellement, 60 %, éventuellement, 70 %, éventuellement,
80 %, 90 %, pour avoir 100 %, mais on est très, très, très
prudents. Et ça, j'en suis très fier, de la façon dont on comptabilise les… le
fruit de ces mesures-là.
M. Leitão : Mais c'est
exactement ça, l'enjeu, monsieur... M. le Président... M. le ministre, et c'est
pour ça, exactement pour ça que je ne peux pas être votre allié, parce que ce
n'est pas assez ambitieux. Cette cible n'est pas assez ambitieuse. Et je ne
suis pas certain qu'on va l'atteindre, le 1,6 million de voitures
électriques d'ici 2030. D'abord, je pense qu'il faut aller au-delà de ça.
Et, deuxièmement, dans l'état actuel des
choses, je ne suis pas convaincu qu'on va atteindre 1,6 million. Pourquoi?
Et vous avez mentionné, dans la réponse précédente avec le collègue de Bourget,
que, bon, les constructeurs, il y a toute une série, maintenant, de
contraintes, et tout ça, qui vont les forcer à fournir ces voitures-là, parce
qu'en partie c'est une question d'offre. Mais, justement, au Québec, à mon
avis, ces contraintes aux constructeurs, je ne vais pas me faire des amis, mais
c'est la réalité, ces contraintes ne sont pas assez contraignantes. Les
constructeurs de voitures électriques, parce que la demande <mondiale...
M. Leitão :
...contraignantes.
Les constructeurs de voitures électriques, parce que la demande >mondiale
est très forte, et l'offre n'est pas encore rendue là où elle devrait l'être,
ces constructeurs-là vont choisir de livrer leurs produits dans les
juridictions où les contraintes sont les plus sévères, par exemple, aux
États-Unis, en Californie, par exemple, dans certains pays européens. Au
Québec, ils vont se dire : Bien oui, il y a certaines contraintes, mais,
regarde, on peut faire avec. Donc, ce n'est pas assez contraignant, et donc ce
n'est pas assez ambitieux, et donc je ne pense pas qu'on atteindra cet
objectif-là.
M. Charette : Bien, je vais
vous…Je ne le ferai pas publiquement, mais, en privé, je pourrai vous
donner le nom de vos propres collègues, dans votre formation politique, qui
viennent me voir et qui me disent que c'est trop contraignant.
M. Leitão : Bien, je
comprends, mais ce n'est pas ça, l'enjeu. Moi, je ne parle pas pour les autres.
Moi, je parle pour moi.
M. Charette : Bien, je vous
dis juste… Bien, je parle de collègues de votre formation politique qui
viennent me voir pour dire que c'est trop contraignant, ce que l'on met.
M. Leitão : Et alors? Et
alors? Nous vivons dans un pays qui est libre…
M. Charette : Bref, essayez…
M. Leitão : …donc, tout le
monde peut exprimer son opinion.
Moi, j'exprime mon opinion.
M. Charette : Tout à fait,
mais essayez de faire… Essayez de faire cohésion dans votre propre formation
politique, et ensuite...
• (12 h 20) •
M. Leitão : Nous ne sommes
pas un parti staliniste.
M. Charette : Mme la
Présidente...
M. Leitão : Chacun a droit à
son opinion.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le ministre, ça allait bien, là. Ça allait bien. Ça allait bien.
M. Charette : Non, mais…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Ça allait bien.
M. Charette : …c'est mon temps
de réponse, donc, qu'il me laisse répondre. Il y a une très grande
contradiction dans le propos du collègue. Il dit : C'est très complexe,
c'est un défi, je ne sais pas si on va y parvenir, mais, en même temps, il
faudrait rehausser la cible. Vous n'avez, jusqu'à maintenant, et ce sera votre
défi de présenter un plan avec la même rigueur que la nôtre... Actuellement, vous
avez un plan avec 0 % de réduction démontrée. Donc, ça, c'est le défi qui
vous revient d'ici la prochaine élection, de vous présenter en campagne
électorale avec un plan qui soit rigoureux comme le nôtre et de répondre à
votre propre contradiction, c'est-à-dire : C'est complexe, on ne sait
pas si on va y parvenir, et, en même temps, la cible n'est pas assez
ambitieuse.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre…
M. Charette : Et, à ce
niveau-là, je pourrais vous démontrer et vous partager la méthode que l'on
retient.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Conclusion,
s'il vous plaît.
M. Charette : On va souhaiter
que votre plan ait sensiblement la même cohérence, c'est-à-dire non
seulement...
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le ministre, j'ai demandé à ce que les réponses et les questions soient
équivalentes, alors...
M. Charette : Bien, j'attends
votre signal à cet effet.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Je
vous demande de... M. le député, allez-y.
M. Leitão : Bon, merci, Mme
la Présidente. Bon, écoutez, plusieurs choses, mais on… il y a le temps qui
passe. C'est complexe. Ce n'est pas facile d'atteindre ces chiffres, mais c'est
extrêmement important de les atteindre. Et, pour atteindre ces cibles-là, il
faut être audacieux, il faut vraiment sortir des sentiers battus, il faut
explorer de nouvelles manières d'y arriver. Je pense que le temps pour une
approche gradualiste, comme c'est le cas du gouvernement actuel... Ce temps est
révolu. Nous devons aller beaucoup plus loin et beaucoup plus vite que ce qui
est proposé.
Et, c'est ça, vous proposez un plan
d'action. Vous êtes le ministre de l'Environnement jusqu'au 3 octobre.
Donc, c'est maintenant, pendant que vous êtes encore là, que vous devez, à mon
avis, être beaucoup plus ambitieux. Ce qui va arriver après le 3 octobre,
on verra. Moi, je ne présume pas que le parti X ou le parti Y va
gagner l'élection. On verra bien après le 3 octobre. Mais maintenant vous
êtes le ministre. Vous venez de présenter un plan, maintenant, et ce plan, à
mon avis, aurait dû aller beaucoup plus loin que c'est le cas, même si, en
allant plus loin, ça va bousculer beaucoup de personnes, ça va... on va peser
sur les orteils de beaucoup de personnes, parce que, pour y arriver, M. le
ministre, pour y arriver, à nos objectifs, il faut changer notre mode de vie, et
c'est ça qui est difficile. Et c'est ça, le défi pour la politique publique,
pour les politiciens, c'est d'être capables d'amener notre population à changer
son mode de vie, à changer la façon dont on se… dont on se déplace. Et c'est… Et
ça, c'est… écoutez, c'est critique.
Bon, maintenant, une partie de… l'autre
partie de votre plan, c'est aussi d'accompagner le secteur industriel, qui est
aussi un grand émetteur de gaz à effet de serre, dans sa volonté ou dans ses
efforts de décarboner leurs activités, tout ça. La seule… La question que j'ai
à cet égard-là, c'est : Au gouvernement du Québec, qui est en charge de ce
dossier-là? Parce que, là, je suis un peu confus, là. Hier, par exemple,
j'étais aux crédits avec Investissement Québec, au ministère de l'Économie. Il
y a aussi le ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles. Si je suis
une entreprise, pour ne pas la nommer, ArcelorMittal, et je veux changer mes <procédés...
M. Leitão :
...si
je suis une entreprise, pour ne pas la nommer, ArcelorMittal, et je veux
changer mes >procédés, où est-ce que je vais ? Est-ce que je vais voir le ministre de
l'Environnement? Est-ce que je vais voir le ministre l'Économie? Est-ce que je
vais voir le ministre de l'Énergie? Est-ce que je vais voir Hydro-Québec? Ça
veut dire... Il me semble qu'il y a toute une série d'acteurs, mais il ne
semble pas y avoir un maître d'orchestre. Est-ce que vous êtes le maître
d'orchestre, M. le ministre, ou est-ce que c'est votre collègue de l'Économie?
M. Charette : Le
collègue a abordé plusieurs sujets. Je vais essayer de tous les couvrir. Sur la
cible...
M. Leitão : Ce n'est pas
nécessaire.
M. Charette : Sur la
cible… Bien, il me dit : Pas nécessaire. Ne les abordez pas si vous ne
voulez pas de réponse. Vous avez abordé la question de la cible, comme quoi
elle ne serait pas suffisamment ambitieuse. On ne peut pas toujours retourner
dans le passé, mais on ne peut pas faire abstraction du passé. Vous étiez
ministre des Finances. Ce que vous dites aujourd'hui, j'aurais aimé que vous
l'ayez dit au moment des finances… que vous étiez ministre, et que les budgets
aient été conséquents. Vous avez autorisé des coupures dans le ministère de
l'Environnement en termes de financement, en termes de budget, ce qui est
inconcevable, ce qui est inconcevable avec la position que vous défendez
aujourd'hui.
Nous, pendant que vous coupiez, nous, on a
doublé, hein, c'est une vision complètement différente. Aussi, comme
gouvernement, vous deviez nous rendre à moins 20 % de réduction de gaz à
effet de serre. On est à moins 2,7 % de réduction de gaz à effet de serre.
Donc, c'est bien beau, dire : La cible n'est pas suffisamment ambitieuse,
mais vous constatez l'écart, là, plus de 17 %, entre ce qui devait être
les... 17 %, essentiellement, entre ce qui devait être livré et ce que
vous avez livré. Si nous étions à moins 20 %, comme vous deviez nous y
rendre, je pourrais, aujourd'hui, très, très lucide, avec beaucoup de lucidité,
revoir cette cible-là, mais vous nous demandez de rattraper. C'est 12 fois,
essentiellement, ce qu'on devra faire en huit ans que ce qui a été fait en
30 ans, parce que, malheureusement, vous n'avez pas respecté les
engagements que vous aviez vous-mêmes pris comme... comme gouvernement.
Donc, on peut parler de cible comme on
veut, mais on ne peut pas en parler sans prendre note d'où on part, et on est à
moins 2,7 % de réduction, alors que vous deviez nous amener à moins
20 %. Donc, ça, c'est une chose qu'on ne peut pas, on ne peut pas évacuer
du discours. Je serais heureux, honnêtement, je serais heureux si on était à
moins 20 % aujourd'hui, parce que, oui, on parlait d'urgence climatique,
de crise climatique, ce sont tous des concepts que l'on reconnaît, qu'on a,
d'ailleurs, officialisés dans certaines législations, mais, en même temps, on
ne peut pas faire abstraction d'où on part. Première chose.
Pour ce qui est du volet...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, ce temps... cette portion est écoulée. Je vous rappelle, M. le
ministre, que vous devez vous adresser à la présidence. Et maintenant nous
passons au deuxième groupe d'opposition. Vous avez 10 min 10 s,
Mme la députée.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. Avant de plonger dans le vif du sujet, j'aimerais souligner
le travail du collègue de Jonquière au niveau de la lutte contre les
changements climatiques. Il nous a dit que c'étaient ses derniers crédits
aujourd'hui. Puis, honnêtement, moi, je suis vraiment très impressionnée du
travail qui a été accompli par le collègue, les connaissances, les prises de
position aussi contre GNL Québec. Ça n'a peut-être pas toujours été facile,
mais vous l'avez fait. Donc, c'est tout à votre honneur. Donc, je tenais... je
tenais à le dire, Mme la Présidente.
Maintenant, j'aimerais revenir avec vous,
M. le ministre, sur la question pour laquelle je n'ai pas eu de réponse hier parce
que le temps nous a manqué, sur la question de la réforme de la Loi sur la
qualité de l'environnement et sur l'accès à l'information pour le public. Ça
fait beaucoup les manchettes aujourd'hui, d'ailleurs. Donc, après cinq ans, il
y a toujours un article qui n'est pas en vigueur, qui établit un registre sur
les autorisations ministérielles. J'aimerais savoir où en est ce dossier-là.
Qu'est-ce qu'attend le ministre pour mettre en place, tel que promis, ce registre
sur les autorisations ministérielles qui a été promis il y a cinq ans ?
M. Charette : Question...
question très, très importante. Effectivement, on se souvient, c'étaient des
étapes, hein, le déploiement se faisait par étapes. Donc, on a une étape qui
est déjà complétée, qui est le service aux citoyens, la prestation de services
aux citoyens, électronique. Et la subséquente serait, vraisemblablement,
l'année prochaine. Donc, le projet de loi et sa réglementation étaient prévus
en ce sens pour permettre le déploiement, là, de toutes ces modalités-là. Mais
ça va bien. Ça va bien. On s'en va dans la bonne direction, là, à ce niveau-là.
Mme Lessard-Therrien : Donc,
on peut s'attendre à ce qu'en 2023 ce registre sur les autorisations
ministérielles soit rendu...
M. Charette : Exactement.
C'est la dernière étape, là, qui devrait se confirmer, là, l'année prochaine.
Mme Lessard-Therrien : On
aimerait savoir aussi : Est-ce que le ministre va bonifier la loi pour
permettre la <diffusion…
Mme Lessard-Therrien :
...aimerait
savoir aussi : Est-ce que le ministre va bonifier la loi pour permettre la
>diffusion des prélèvements sur l'eau, qui est une ressource publique
appartenant aux Québécois et aux Québécoises, la collègue l'a souligné hier, donc,
pour leur… Ce n'est pas possible de connaître les quantités d'eau prélevées par
les entreprises d'embouteillage. Est-ce que le ministre va s'engager à ce que
cette information-là puisse être obtenue publiquement?
M. Charette : On a complété
un omnibus législatif il y a quelques semaines. C'était une première expérience
qui a été, d'ailleurs, fructueuse, hein, avec une belle collaboration de
l'ensemble des collègues. On s'est engagés, étant donné que cette expérience-là
s'est bien déroulée, à la renouveler. Je ne peux pas présumer, par contre, à ce
moment-ci, du contenu de ces… de cette prochaine pièce législative là. Mais
j'ai aimé l'expérience et j'encouragerai mon ou ma successeur à retenir
pareille approche pour, justement, faire avancer bon nombre de dossiers en
matière d'environnement.
Mme Lessard-Therrien : D'accord.
J'espère que, même si l'expérience n'avait pas été aussi agréable… Il y a des
choses, des fois, qui sont importantes de légiférer.
• (12 h 30) •
M. Charette : Tout à fait. Mais,
quand le travail se fait de façon constructive, c'est invitant de le
reproduire.
Mme Lessard-Therrien : Je
vous amène ailleurs. Je vous amène à Rouyn-Noranda. À Rouyn-Noranda, vous savez
qu'on est pris avec d'importants enjeux de qualité de l'air. On parle beaucoup
de ce qui se passe dans Limoilou, dans la Basse-Ville de Québec, c'est tout
aussi à propos, mais, du côté de Rouyn-Noranda, à 850 kilomètres de Québec,
parfois, c'est plus difficile d'attirer l'attention du gouvernement sur nos
enjeux.
Vous savez qu'il y a quatre fois plus
d'arsenic dans le système de nos enfants du quartier Notre-Dame, à
Rouyn-Noranda, qu'ailleurs. Vous savez que la fonderie a le droit d'émettre
33 fois la norme québécoise d'arsenic dans l'air. Toutefois, l'attestation
d'assainissement de la fonderie arrive à échéance là, en 2022. Il s'est déroulé
quand même cinq ans entre la première attestation d'assainissement et la seconde.
À quoi peut-on s'attendre? Est-ce qu'on peut s'attendre à ce qu'en 2022 on va
avoir une autre attestation d'assainissement?
M. Charette : Oui. Bien, en
fait, j'apprécie beaucoup la question de la collègue. Et, peut-être la
rassurer, c'est vrai que Rouyn-Noranda peut sembler loin de Québec, mais ça ne
veut pas dire qu'on s'en occupe moins pour autant. Dans les dernières semaines
encore, j'ai eu des échanges avec la mairesse, j'ai eu des échanges avec la direction
régionale de santé publique sur ces enjeux-là. Je dois aussi, dans un avenir
assez rapproché, rencontrer les gens de Glencore, justement, pour parler de ce
que la collègue a mentionné à juste titre.
On est à la fin d'une période
d'attestation. Ce n'est pas anormal, hein, le cinq ans. C'était la période qui
était… qui était convenue. Donc, pour viser une nouvelle période d'attestation
qui va couvrir, vraisemblablement, les cinq années subséquentes... Mais, oui,
je vous confirme que l'actuelle prend fin dans les prochains mois et qu'il
devra y en avoir une autre pour que l'entreprise puisse continuer à opérer. Et
c'est certain qu'on aura des attentes de précisées, des obligations de résultat,
aussi, qui seront partagées à l'entreprise pour qu'elle puisse obtenir cette
nouvelle attestation là, mais c'est un dossier que l'on suit et qui réunit
plusieurs acteurs, et encore des rencontres toutes récentes, là, comme je le
mentionnais.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée.
Mme Lessard-Therrien : Il me
reste combien de temps?
La Présidente (Mme St-Pierre) : 4 min 18 s.
Mme Lessard-Therrien : O.K. Parfait.
Vous allez avoir des discussions avec Glencore. Est-ce que la norme de trois
nanogrammes, comme le reste du Québec, va faire l'objet de discussions?
M. Charette : En fait, c'est
impossible. Et ça, ça a été dit de façon très, très ouverte, autant par la
santé publique régionale, autant... Techniquement, c'est impossible. C'est
impossible d'arriver à ce 3 % là, qui est la norme pour une nouvelle
entreprise. Mais les entreprises qui préexistaient avant l'entrée en vigueur de
ce règlement-là ont des exemptions. Donc, c'est impossible. Le 3 %... pas
le 3 %, le trois nanogrammes, là, je le dis... enfin, je l'ai dit à
plusieurs reprises, là, c'est impossible de l'atteindre.
Ceci dit, le souhait et l'obligation est
de s'en rapprocher le plus possible. C'est là où la prochaine attestation
pourra fixer des attentes, des obligations de résultat. Ce que ça va impliquer
de la part de la compagnie, c'est des investissements sans doute importants
pour changer ses procédés industriels. Donc, c'est des étapes, là, qui vont se
faire, là, dans un avenir rapproché.
Et ce qui peut être... bien, réconfortant
ou, à tout le moins, encourageant pour la suite des choses, c'est une
entreprise qui a émis, par le passé, beaucoup, beaucoup, beaucoup plus,
notamment, d'arsenic qu'elle ne le fait <maintenant…
>
12 h 30 (version révisée)
<195
M.
Charette :
...c'est une entreprise qui a émis par le passé
beaucoup,
beaucoup, beaucoup plus, notamment d'arsenic, qu'elle ne le
fait >maintenant. Donc, déjà, on voit qu'on est dans une pente qui est
descendante, qui s'accélère. Mais on aura des attentes encore plus précises
pour la prochaine période d'attestation.
Mme Lessard-Therrien : Je ne
comprends pas pourquoi le ministre dit que c'est impossible de viser la norme
québécoise. Ce qui est bon pour le Québec au complet devrait être bon pour Rouyn-Noranda.
Vous parlez qu'ils ont beaucoup amélioré leurs émissions. C'est vrai, mais il y
a quand même des poffes d'arsenic à 1 000 nanogrammes par jour qui
sortent des fois des cheminées de la Fonderie Horne. Je ne sais pas si le
ministre est au courant, mais on a eu les résultats pour l'année 2021. On
a vu que les émissions globales avaient quand même augmenté, mais, dans le
dernier trimestre, ce qui est intéressant, c'est que, quand même, la fonderie a
réussi à maintenir une moyenne de 39 nanogrammes par jour. On est quand
même loin du 100 actuel. Il y a... C'est quand même une augmentation
significative. Bien sûr, ça n'a pas fait... On n'a pas annoncé la nouvelle en
grande pompe, mais quand même.
Moi, ce que j'entends, c'est que, si,
pendant trois mois, on est capables de maintenir le 30 nanogrammes
sans que toutes les nouvelles technologies soient achevées d'être déployées, c'est
parce qu'on les connaît, les solutions. On est capables de diminuer
drastiquement les émissions d'arsenic. Donc, moi, je veux savoir, en fait,
pourquoi le trois nanogrammes ne serait pas envisageable à ce stade-ci.
M. Charette : Comme je
mentionnais, il y a quelques entreprises au Québec, et la fonderie ne fait pas
exception, qui étaient en service avant l'entrée en vigueur de cette réglementation.
Ils bénéficient d'une certaine exemption, exemption qui est encadrée, ceci dit.
On parlait des attestations, c'est une
façon rigoureuse de les encadrer. Là, le timing pourrait difficilement être
meilleur. On est à la fin d'une période d'attestation, en débutera une nouvelle.
Donc, il y aura des obligations de partagées à l'entreprise si elle veut
continuer ses opérations pour se rapprocher... En fait, il faut regarder dans
le temps. Donc, ces dernières années, une diminution. Le 30 nanogrammes
va, j'espère, devenir la règle. Parce que, dans une année, là, vous regarderez
les graphiques, il y a quand même de grandes variantes, mais, si on se
rapproche aujourd'hui du 30 nanogrammes, alors qu'avant la moyenne était
davantage 200 et davantage encore, c'est qu'on diminue graduellement. Et la
nouvelle période d'attestation, là, va donner des outils supplémentaires, notamment
au ministère de l'Environnement.
Mme Lessard-Therrien : Le
ministère parle de droit de polluer. C'est valide combien de temps, ce droit
acquis là de polluer, alors qu'on sait que l'arsenic, c'est un cancérigène
reconnu, qu'il y en a quatre fois plus dans le système de nos enfants, que, là,
on va arriver avec un assouplissement du nickel? Puis, du nickel, il y en a
aussi dans l'air de Rouyn-Noranda. Ça commence à faire beaucoup, le nickel, le
plomb, le cadmium, l'arsenic.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Cette
portion est terminée, Mme la députée. Alors donc, cette étude de crédits est
terminée.
J'ai une information à vous transmettre.
Le document MTESS-Facture Consultation publique ZIS Drummondville a été
transmis par le ministre à la demande de la députée de Verdun. Il est
maintenant disponible sur le Greffier, mais ce document n'est pas public.
Adoption des crédits
Donc, le temps alloué à l'étude du volet
Environnement et Lutte contre les changements climatiques des crédits
budgétaires du portefeuille Environnement et Lutte contre les changements
climatiques étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux
voix des crédits. Le programme 1 intitulé Protection de l'environnement
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Adopté
sur division. Le programme 2 intitulé Bureau d'audiences publiques sur l'environnement
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Finalement,
l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Environnement et Lutte
contre les changements climatiques pour l'exercice financier 2022-2023
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Documents déposés
La Présidente (Mme St-Pierre) : En
terminant, je dépose les réponses aux demandes de renseignements des groupes d'opposition.
Je pense que j'avais déjà fait la... Non? Il y a d'autres documents? Alors
donc, oui, il y a d'autres documents qui ont été déposés.
Et évidemment, compte tenu de l'heure, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 14 heures, où elle entreprendra l'étude
des crédits budgétaires du portefeuille Forêts, Faune et Parcs. Et je vous
souhaite une très belle journée. Et, moi, c'était ma dernière, la dernière fois
que je présidais l'étude des crédits. Alors, merci beaucoup. Puis je nous souhaite,
à M. le député de Jonquière et à moi-même, une belle suite des choses. Merci
beaucoup. Bonne fin de journée.
(Fin de la séance à 12 h 38)