Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
42nd Legislature, 2nd Session
(October 19, 2021 au August 28, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Tuesday, May 3, 2022
-
Vol. 46 N° 31
Étude des crédits budgétaires du ministère des Transports, volet Transports (ministre déléguée)
Étude des crédits budgétaires du ministère des Transports
Aller directement au contenu du Journal des débats
Intervenants par tranches d'heure
-
-
St-Pierre, Christine
-
Fortin, André
-
Rouleau, Chantal
-
Bérubé, Pascal
-
-
St-Pierre, Christine
-
Rouleau, Chantal
-
Fortin, André
-
Reid, Claude
-
Leduc, Alexandre
-
-
Rouleau, Chantal
-
Leduc, Alexandre
-
St-Pierre, Christine
-
-
-
Tremblay, François
-
Fortin, André
-
Bonnardel, François
-
Dorion, Catherine
-
-
Dorion, Catherine
-
Bonnardel, François
-
Tremblay, François
-
Fortin, André
-
Bérubé, Pascal
-
-
Fortin, André
-
Bonnardel, François
-
Tremblay, François
-
Nichols, Marie-Claude
-
Campeau, Richard
-
-
Bonnardel, François
-
Fortin, André
-
Tremblay, François
-
Dorion, Catherine
-
-
Bonnardel, François
-
Fortin, André
-
Campeau, Richard
-
Tremblay, François
-
Bérubé, Pascal
-
-
Bonnardel, François
-
Fortin, André
-
Tremblay, François
-
Reid, Claude
10 h 30 (version révisée)
(Onze heures)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, bonjour à vous tous et à vous toutes. Nous avons le quorum,
maintenant, donc je déclare la séance de la Commission des transports ouverte.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Transports pour l'exercice
financier 2022-2023. Une enveloppe de 1 h 30 min a été allouée pour l'étude
de ces crédits.
M. le secrétaire, y a t il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Grondin (Argenteuil) est remplacée par Mme Guillemette
(Roberval); Mme Tardif, (Laviolette—Saint-Maurice) est remplacée par M. Lemieux
(Saint-Jean); Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est
remplacée par M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve); et M. Arseneault,
(Îles-de-la-Madeleine) est remplacé par M. Bérubé (Matane-Matapédia).
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, nous allons procéder à une discussion d'ordre général par blocs d'environ
20 minutes, incluant les réponses et les questions. Je vous dis aussi que
je vais calculer les questions, les réponses en termes de temps, là, pour que
vous ayez un équilibre entre les questions et les réponses. Alors, M. le député
de Pontiac, vous avez la parole.
M. Fortin :Merci, Mme la Présidente. Bonjour. Ça va bien?
Des voix : ...
M. Fortin :Bon, très bien. Peut-être, d'entrée de jeu, peut-être, Mme
la ministre, après les salutations habituelles à tout le monde qui est ici,
peut-être pouvez-vous nous présenter les gens qui sont immédiatement avec vous,
là, et qui pourraient vous aider ce matin?
Mme Rouleau : Oui, avec
plaisir. Je suis d'abord accompagnée de ma directrice de cabinet, Catherine
Émond; directeur adjoint du cabinet, Mario Lapointe; spécialiste en maritime,
Mélissa Laliberté; attachée de presse, Catherine Boucher; Vickie Courchesne,
qui s'occupe de ce qui s'appelle... bien — de ce qui s'appelle! — de
ce qui est la métropole; Carole Tremblay, adjointe; nos sous-ministres, M. Jérôme
Unterberg, M. le sous-ministre Frédérick Bouthillette et Mme Valérie Maltais,
avec tous les titres qui leur sont dévolus parce qu'ils occupent des fonctions,
là, qui touchent tout le transport, l'électrification, les travaux routiers, etc.
M. Fortin :Vous avez une équipe très expérimentée. Nous, on nous avait
confirmé que les gens de la CDPQ Infra étaient ici, ce matin, avec vous.
Mme Rouleau : Les gens
de CDPQ Infra ne sont pas avec nous ce matin.
M. Fortin :Et pourquoi?
Mme Rouleau : Ils ne
sont pas là.
M. Fortin :Mme la Présidente, dans le cadre de nos travaux, nous
avions prévu que les gens de la Caisse de dépôt infrastructures seraient ici,
ce matin, pour l'étude de crédits. Alors, je ne sais pas comment on peut se
gouverner en conséquence, mais ça nous avait été indiqué lors du partage des
temps crédits, et ce matin on était préparés à poser des questions assez
serrées aux gens de la CDPQ Infra suite aux décisions qui ont été prises hier.
Je vous avoue que ça m'apparaît non pas un simple oubli, mais ça m'apparaît
particulièrement problématique que les gens ne soient pas ici aujourd'hui, ce
matin.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce que vous permettez à M. le député de Matane de dire quelque chose?
M. Fortin :Bien sûr.
M. Bérubé : Mme la
Présidente, dans la même veine que mon collègue de l'Outaouais, nous avions
prévu poser des questions. Il est habituel que toutes les organisations
apparentées à un ministère soient présentes, donc ils ont peut-être fait le
choix de ne pas venir ou on leur a demandé de ne pas venir, mais, en ce qui nous
concerne, je vais proposer que l'étude des crédits se tienne à un autre moment,
quand ils seront là. Alors, en conséquence, je vais quitter cette salle, Mme la
Présidente, et je vais refuser de participer aux crédits.
Mme Rouleau : Mme la
Présidente, juste...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Juste vous
mentionner que les gens de CDPQ Infra sont actuellement avec la session dédiée
aux Finances et seront, cet après-midi, avec le ministre des Transports.
M. Fortin :Mme la Présidente, l'entente qui a été négociée avec tout
le monde, c'est que les gens de la Caisse de dépôt, c'est-à-dire M. Émond,
son équipe de direction seraient avec les gens des Finances et que les gens de
la CDPQ Infra seraient ici aux crédits Transports. Alors, Mme la Présidente, si
ce n'est pas le cas, on pourra trouver un autre moment, mais c'est entièrement
inapproprié que les groupes négociés ne soient pas ici ce matin, alors que c'est
le plus gros dossier dont tout le monde parle en ce moment.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la ministre, est-ce que vous aviez confirmé que CPDQ Infra allait être
présente ce matin...
11 h (version révisée)
La Présidente (Mme St-Pierre) : ...Mme
la ministre, est-ce que vous aviez confirmé que le CPDQ Infra allait être
présent ce matin? Est-ce que c'était dans l'avis?
Mme Rouleau : Ça avait été
confirmé, mais ils ne sont pas là.
M. Fortin :Bien, ce n'est pas… ce n'est pas une négociation ici, sur
la place publique, en commission, là, c'était l'entente qui était négociée. Je
seconde l'action de mon collègue de Matane, nous ne pouvons pas participer à l'étude
des crédits dans ces conditions.
M.
Reid
: …
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Beauharnois.
M. Reid : ...l'autre session
sur les transports, la CPDQ Infra va être présente cet après-midi.
M. Fortin :Ce n'est pas l'entente négociée, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
ce qui avait été convenu, c'est que la Caisse de dépôt et de placement du
Québec serait présente lors de cette étude de crédits. Je vais suspendre
quelques instants pour avoir quelques consignes de la part du secrétariat, s'il
vous plaît.
(Suspension de la séance à 11 h 05)
(Reprise à 11 h 06)
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
compte tenu de la situation, nous allons maintenant procéder au bloc qui a été
prévu pour le gouvernement. Alors, vous avez, au gouvernement, 14 min 40 s.
Je vous cède… je cède la parole à M. le député de Beauharnois.
M. Reid : Merci, Mme la
Présidente. Je vais saluer mes collègues de la partie de l'opposition. Chers
collègues et toute l'équipe qui est présente, merci… merci d'être là. Je ne
pensais pas prendre la parole si rapidement. Habituellement, la table est mise,
puis on part… on part les discussions.
Mme la ministre, bien entendu, on va
parler des… d'un dossier qui m'est cher, on en a parlé quelques fois, donc on
va parler de vision maritime du Québec. On a travaillé ensemble à préparer un
beau projet qui s'appelle Avantage Saint-Laurent, qui s'inspire, en fait, du
livre qui a été publié par le premier ministre, en 2013, qui était Cap sur
un Québec gagnant, qui s'intitule Le Projet Saint-Laurent. Et, à
travers ça, bien entendu, le premier ministre nous présente sa vision du
Québec, nous présente sa vision de ce qu'est le Saint-Laurent, de ce que
représente cet outil stratégique pour le Québec, pour son développement. Puis,
bien entendu, le Québec, comme on le sait aujourd'hui, s'est développé grâce à
ce magnifique fleuve qui traverse le Québec au complet.
On a lancé… en juin 2021, avec quelques
mois de retard, donc, qui ont été causés par ce que l'on appelle la pandémie,
on a lancé l'Avantage Saint-Laurent. On était tous fébriles de voir enfin
apparaître ce beau… ce beau projet, donc, auquel j'ai participé avec certains
collègues qui sont présents, dont mon collègue ici. Et elle était attendue par
les acteurs du milieu, par la communauté maritime du Saint-Laurent. Et, bien
entendu, depuis juin 2021, les choses ont évolué, ont avancé, je l'espère. Est-ce
que vous pouvez nous présenter un bilan du déploiement de la stratégie Avantage
Saint-Laurent, de l'état d'avancement des travaux, ce qu'elle contient, donc,
nous dresser un portrait du projet, donc, du projet d'Avantage Saint-Laurent,
mais également d'où on en est actuellement en 2022?
Mme Rouleau : Oui, bien,
merci beaucoup. Merci infiniment, M. le député. Puis je salue mes collègues qui
sont ici aujourd'hui. Merci de votre présence, de votre travail constant au
sein des commissions. Puis effectivement on a eu le plaisir de… avec certains d'entre
vous qui avez des comtés, des circonscriptions qui longent le fleuve, de se… d'avoir
de nombreuses rencontres dans l'élaboration de cette vision maritime qu'est
Avantage Saint-Laurent. Et effectivement, après une consultation qui s'est
faite tout le long du Saint-Laurent, dans chacun… chacune des zones portuaires <longeant...
Mme Rouleau :
...s'est
faite tout le long du Saint-Laurent, dans chacun… chacune des zones portuaires >longeant
le Saint-Laurent, et rencontres avec toutes les parties prenantes, on a créé
cette vision maritime qui est Avantage Saint-Laurent, puis je pense que le nom
est bien choisi aussi, qui est constitué globalement d'un budget, là, sur cinq
ans, de 926 millions de dollars, près de 1 milliard de dollars,
qui se déploie en trois grandes orientations et en 12 mesures. On a voulu
quelque chose, là, qui soit bien organisé, qui fasse en sorte que, vraiment, le
fleuve Saint-Laurent puisse être un puissant vecteur de développement
économique, social et environnemental.
Alors, parmi ces trois grandes
orientations, on veut doter le fleuve Saint-Laurent d'infrastructures
portuaires modernes et compétitives. On veut assurer, sur le Saint-Laurent, une
navigation efficace et respectueuse des écosystèmes, c'est quelque chose de
très important, et d'offrir aux communautés maritimes toutes les possibilités
de développement qui sont prometteuses et durables par le fleuve Saint-Laurent.
• (11 h 10) •
Alors, dans ces trois grandes
orientations, on a donc 12 mesures. Dans cette orientation du… de doter le
Saint-Laurent d'infrastructures portuaires modernes et compétitives, on a
notamment un budget conséquent de 300 millions de dollars, dans le
PQI, 100 millions servant les… un programme et 200 millions pour la
relance économique, dont 55 millions qui ont été attribués au port de
Montréal, à la société portuaire de Montréal, pour le développement, là, le
premier coup d'envoi du port de Contrecoeur, donc l'agrandissement du port de
Montréal. On a aussi déjà annoncé 22,5 millions de dollars pour le
port de Trois-Rivières, pour la création d'un nouveau quai et des améliorations
portuaires. Puis, il y a plusieurs projets, là, qui sont actuellement en
analyse dans le cadre de la relance.
Pour la… cet... d'assurer sur le
Saint-Laurent une navigation efficace et respectueuse des écosystèmes, on
investit dans le corridor économique intelligent. C'est le cœur de cette
stratégie maritime, de cette vision maritime d'avoir un fleuve Saint-Laurent
doté d'outils efficaces pour la protection de l'écosystème, et améliorer toutes
les activités maritimes et portuaires qui font partie de... qui sont un élément
de richesse du Québec, et aussi de s'assurer de cette protection de l'écosystème
en investissant auprès des… d'organisations comme l'INRS, l'Institut national
de recherche scientifique de…
Une voix : …
Mme Rouleau : Sept-Îles, bon,
de Sept-Îles, et qui… et… ou encore Fonds d'action Saint-Laurent, pour mettre
en place des programmes, là, d'atténuation, ou encore avec Québec Maritime, qui
regroupe les chercheurs des différentes universités pour s'assurer de la
protection du fleuve et de l'interaction entre les activités maritimes.
Et puis, finalement, bien, assurer sur le
Saint-Laurent une navigation efficace et respectueuse, bien, c'est aussi
d'investir dans les biotechnologies marines, parce que le fleuve Saint-Laurent
regorge de richesses qu'on peut développer, qui permettent à nos régions d'avoir
du développement économique durable qui va servir à ces régions.
M. Reid : ...économique
intelligent, quelque chose d'extrêmement intéressant. Bon, vous avez… vous
l'avez mentionné, mais, en gros, qu'est-ce que ça signifie? Qu'est-ce que ça représente?
On parle, actuellement, des voitures autonomes, donc qu'il n'y a pas de
conducteur. Est-ce qu'on se dirige vers... Là, c'est ça qu'on fait dans… on va
dans l'avenir. Est-ce qu'on se dirige, éventuellement, vers les bateaux où il
n'y aura plus de pilote? Qu'est-ce que c'est derrière le corridor économique
intelligent? Qu'est-ce que ça représente en termes de développement <prochain...
M. Reid :
...le
corridor économique intelligent? Qu'est-ce que ça représente en termes de
développement >prochain et futur ?
Mme Rouleau : Bien, là,
aujourd'hui, on est à constituer cette organisation du corridor économique
intelligent avec les différentes parties prenantes. Il y a eu des consultations
importantes. C'est une… et le corridor économique intelligent, c'est une
gouvernance multipartite, donc l'industrie et le gouvernement en font partie.
Et ce que... ce qui est souhaité, c'est ce que vous avez nommé. On est rendu,
là, avec les voitures autonomes. Bien, à un moment donné, c'est ce qu'on aura,
ce sont des navires qui seront autonomes et qui seront, donc, guidés par, par
exemple, des bouées intelligentes, et sur tout le parcours du Saint-Laurent,
mais en lien avec d'autres grands ports européens ou américains, par exemple.
Parce qu'il y a ce travail qui se fait avec les différentes instances aussi.
C'est un… c'est vraiment de manière mondiale, on s'en va dans cette direction,
puis nous, au Québec, bien, on est un leader dans cette… dans cette avancée.
M. Reid : Merci beaucoup
pour ce point. Bien entendu, dans le… Avantage Saint-Laurent, il y a beaucoup
d'argent qui est investi, et vous l'avez mentionné, qui est prévu pour ce
magnifique projet. On sait qu'au Québec il y a une vingtaine de ports, là, qui
sont répartis tout le long du Saint-Laurent. Je ne les nommerai pas, vous les
connaissez probablement plus que moi. Chacun à leur façon, ils font une
différence, permettent de… permettent de développer la chaîne
d'approvisionnement. On en parle énormément, actuellement, avec tout ce qui
s'est passé au cours des 24 derniers mois.
Ce sont des ports de juridiction fédérale,
provinciale, privée et même municipale, comme le Port de Valleyfield, qui est
unique en son genre, il est de juridiction municipale, et je me permets de
faire une petite publicité, c'est le plus grand des petits ports, c'est son
thème. Ceci dit, écoutez, l'an dernier, on parle de tout près de 900 000 tonnes
de marchandises manutentionnées seulement qu'au Port de Valleyfield, à peu près
120, 125 navires par année qui y accostent. Et, en 2019, on a annoncé un
investissement de 36 millions de dollars, là, qui est une entente
tripartite entre le fédéral, le provincial et le municipal, donc, pour
l'agrandissement des quais. Parce que cet investissement-là était nécessaire, parce
que les bateaux, actuellement, sont plus grands qu'ils étaient. Donc, ça prend
plus de place pour faire en sorte d'accueillir ces bateaux-là, mais faire en
sorte que le port soit plus compétitif.
Au niveau des autres ports, des infrastructures
portuaires, bien entendu, on a investi des sommes importantes dans plusieurs
ports, au Québec, pour assurer la chaîne d'approvisionnement, comme je l'ai
mentionné, pour être davantage compétitif. La compétition, elle est sur la côte
Est américaine, elle est dans les Grands Lacs, en partie. De quelle façon
Avantage Saint-Laurent peut nous aider à répondre à ces besoins à court terme,
moyen terme ?
Mme Rouleau : Bien, ce
qui est certain, là, c'est qu'on a un fleuve Saint-Laurent et différents...
différentes zones portuaires, des régions portuaires avec des ports. On a une
vingtaine de ports qui sont… qui ont des activités importantes. Tout le long de
cette consultation, qui a eu lieu en 2009, mais qui... Ce qui persiste, c'est
la synergie et la complémentarité entre les différents ports qui ont développé
des expertises, pour plusieurs, et qui peuvent, en fait, offrir... Le fleuve
Saint-Laurent peut offrir toute une gamme de services portuaires par rapport à
nos compétiteurs. On est aussi en lien avec les Grands Lacs. On travaille aussi
avec les Grands Lacs, parce qu'en fait dans notre zone, on parle du
Saint-Laurent et des Grands Lacs, qui sont... qui représentent, là, une force
économique extrêmement importante.
Alors, le fleuve Saint-Laurent et les
ports, toute la… cette industrie maritime et portuaire, autant en termes de
navigation que d'activités de logistique, est en train de se redévelopper, je
dirais, par les investissements. Puis je voudrais donner comme exemple
l'acquisition des quatre ports du Bas-Saint-Laurent et Gaspésie, des ports qui
appartenaient au gouvernement fédéral et qui ont été cédés au Québec, où on a
créé la Société portuaire du Bas-Saint-Laurent, Gaspésie, quatre ports qui
auraient pu agir chacun de manière autonome et <individuelle...
Mme Rouleau :
...Gaspésie, quatre ports qui auraient pu agir chacun de manière autonome et
>individuelle, mais, par la création de cette société, ils joignent
leurs forces ensemble pour doter le Bas-Saint-Laurent—Gaspésie d'une nouvelle
offre, une… de nouveaux services, qui, assez rapidement, vont porter fruit pour
cette région et qui viennent s'ajouter à la force maritime du Saint-Laurent.
M. Reid : Une autre idée
originale, là, du… d'Avantage Saint-Laurent, qui existe déjà, mais le but, c'est
de le favoriser, de développer davantage, c'est de favoriser l'accès au fleuve
grâce au transport collectif. On parle beaucoup de transport collectif,
actuellement, des personnes par voie maritime. On sait que ça existe déjà à
Montréal, mais on oublie que le Québec s'est construit à partir et autour du
fleuve, comme je le mentionnais en introduction, puis que Montréal est une île,
comme Salaberry-de-Valleyfield est une presqu'île, est une île.
Là, ici, on va parler de navette fluviale,
mais ça, c'est... Ce que… J'aimerais vous entendre sur... Bien entendu, on
connaît le concept de navette fluviale, mais qu'est-ce qu'on peut faire de plus
avec ça? Est-ce qu'on peut en faire davantage la promotion pour que ça s'étende
à d'autres régions que Montréal? Puis, en sous-question... Bien, je vais vous
laisser répondre puis je reviendrai en sous-question avec un autre projet qui
ressemble à la navette fluviale.
• (11 h 20) •
Mme Rouleau : Bien, c'est...
vous avez raison en disant que, tu sais, le Québec est né du fleuve. C'est une
voie navigable très importante qui a permis, là, de créer notre nation, créer
le Québec. Et on l'utilise beaucoup pour le transport des marchandises, bien
sûr, mais on a un peu oublié que le fleuve pouvait servir pour le transport des
personnes, courtes distances, notamment. Et c'est pour ça que, dans Avantage
Saint-Laurent, on a intégré un chapitre sur les navettes fluviales, et un
budget afférent pour le développement et la réalisation des navettes fluviales,
notamment dans la région métropolitaine, mais aussi pour le Québec. Il y a d'autres
navettes fluviales de ce type qui peuvent être développées.
M. Reid : Est-ce qu'il
me reste encore un peu de temps, Mme la Présidente, ou...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, il vous reste 15 secondes, si vous voulez...
M. Reid : 15 secondes.
Bien, écoutez, on va revenir sur d'autres sujets. Merci beaucoup…
Mme Rouleau : Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci. Alors, je cède la parole maintenant au deuxième groupe d'opposition,
le député d'Hochelaga-Maisonneuve. M. le député, vous avez
12 min 13 s.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Je voudrais d'abord être solidaire de mes collègues des autres
oppositions et dénoncer l'absence de la CDPQ Infra aujourd'hui. C'est une
décision assez étonnante de votre part, d'autant plus que la CDPQ siège dans la
salle d'à côté et qu'on a appris, ce matin, une information qui n'était pas
celle que le premier ministre nous a donnée hier, à savoir que, les études du
REM de l'Est qui allaient être transférées au gouvernement, il allait y avoir
une facture qui était accompagnée de ça de 100 millions. Hier, à la
conférence de presse, à laquelle vous assistiez, Mme la ministre, le premier
ministre a dit qu'il n'y avait aucun coût, là, qui était prévu pour le
rapatriement, dans le giron public, du REM de l'Est. Qu'est-ce qui s'est passé?
Est-ce que le premier ministre hier n'avait pas toutes les informations, nous a
induits en erreur? Qu'est-ce qui se passe avec ces 100 millions là?
Mme Rouleau : Bien, vous
savez, le gouvernement a déjà... avait donné le mandat à la CDPQ d'évaluer la
possibilité de... quelles étaient les options pour le transport collectif
structurant dans l'est de Montréal. Il y a eu cette proposition intéressante du
REM de l'Est. Des études ont été réalisées pour arriver à cette conclusion du
REM de l'Est, et toute la facture architecturale qui va avec le REM de l'Est,
un projet qui demeure extrêmement important pour l'est de Montréal et la région
métropolitaine. Les… ce qui a été annoncé hier, essentiellement, c'est que...
M. Leduc : Ce n'est pas
ça, ma question, de ce qui a été annoncé hier, c'est : Pourquoi il n'était
pas question d'avoir des sommes hier, puis là, aujourd'hui, on apprend qu'il y
a 100 millions?
Mme Rouleau : Ce que le
premier ministre a mentionné hier, c'est qu'il n'y avait pas de pénalité.
Alors, il y a des études, il y a du travail qui a été effectué, et le
gouvernement va acquérir l'ensemble de ces études, et de ces analyses… et de l'ensemble
de ce qui a été fait par CDPQ Infra pour le REM de l'Est. Alors, il y a déjà… dans
les <discussions…
Mme Rouleau :
...de
ce qui a été fait par CDPQ Infra pour le REM de l'Est. Alors, il y a déjà… dans
les >discussions entre le gouvernement et CDPQ Infra, et ça date de
l'origine du REM, il y a, dans le transfert d'information, une facture, là, qui
est associée, mais il n'y a pas de pénalité.
M. Leduc : Est-ce qu'il y a
d'autres surprises comme ça qui s'en viennent? Par exemple, qu'est-ce qui va se
passer avec les réserves foncières qui avaient été bloquées par la Caisse de
dépôt et de placement? Est-ce qu'elles vont vous être transférées
automatiquement ou est-ce qu'il va y avoir un coût? Parce que, là, dans le
fond, la caisse devenait, en quelque sorte, une propriétaire foncière. Est-ce
qu'elle va vous facturer quelque chose? Est-ce qu'il y a d'autres coûts comme
ça qui s'en viennent, qu'on n'a pas connaissance aujourd'hui?
Mme Rouleau : Il n'y a pas de
surprise prévue, une surprise est souvent imprévue, mais il n'y a pas de
surprise prévue, M. le député. Il y a eu hier une décision très importante de
poursuivre les travaux pour que le REM de l'Est se réalise. Alors, c'est le REM
de l'Est qui va se réaliser sur la base de ce qui a été déjà effectué, puis on
poursuit le travail pour que le tracé soit finalisé.
M. Leduc : Je comprends. Et
donc, plus précisément, au-delà des surprises, qu'est-ce qui va se passer avec
les réserves foncières qui avaient été prises par la Caisse de dépôt? Est-ce
qu'elles vont, toutes les réserves foncières, être transférées automatiquement à
la SQI, j'imagine, ou au gouvernement?
Mme Rouleau : Bien, tout va
être analysé, mais je vous rappelle que, dans ce groupe de travail, qui a été
constitué dès hier et qui s'est mis au travail dès hier, le ministère des
Transports du Québec est présent et pourra prendre en charge des aspects, mais
il faut d'abord voir l'ensemble du dossier puis faire les analyses, mais on… Le
gouvernement est présent.
M. Leduc : Par exemple, les
réserves foncières qui sont utilisées pour la portion qui est laissée tomber,
là, la portion qu'on appelle centre-ville, qui incluait, étrangement, Hochelaga-Maisonneuve,
c'est toujours un peu étrange, là. Est-ce qu'on est au centre-ville? Est-ce
qu'on est l'est? Mais vous êtes bien au courant, Mme la ministre, du projet de
Ray-Mont Logistiques, qui soulève beaucoup de grogne dans mon quartier, et qui
avait jusqu'à 35 %, 40 % de son terrain qui était saisi par CDPQ
Infra pour le projet du REM de l'Est. Est-ce que cette prise de position
publique, cette possession publique du terrain ne pourrait pas être transférée
au gouvernement pour essayer de faire un dénouement heureux au chapitre de
Ray-Mont Logistiques?
Mme Rouleau : Bien, comme
vous le savez, il y a plusieurs projets qui sont dans ce secteur-là, des
projets importants, le REM de l'Est, Ray-Mont Logistiques, le… Hydro-Québec
avec son poste de... j'oublie toujours le nom...
Une voix : …
Mme Rouleau : ...de
transformation, merci, le poste de transformation d'Hydro-Québec, le prolongement
de L'Assomption, le viaduc du port de Montréal, il y a plusieurs projets dans
le secteur. Puis ce qu'on cherche à faire, puis je suis certaine que nous
allons obtenir votre appui là-dedans, c'est de faire en sorte que chacun de ces
projets puisse bien atterrir, si je peux me permettre l'expression, et bien
intégrer dans le milieu, évidemment, en collaboration avec la population. Et
là, aujourd'hui, là, là où nous en sommes, par exemple, avec le REM, c'est… le
groupe d'action, qui vient d'être constitué, qui est piloté par la RTM, avec le
MTQ, avec la STM, avec la ville de Montréal, se sert de ce qui a été déjà
réalisé. On enlève une partie qui ne fait pas consensus, on garde tout le
reste, et là on va aller de l'avant. Alors, ces questions-là...
M. Leduc : Oui, mais ce n'est
pas ça… ce n'est pas ça, ma question, Mme la ministre.
Mme Rouleau : Ces
questions-là, M. le député, seront analysées par le gouvernement pour
s'assurer, là, que tout...
M. Leduc : Je vais reposer ma
question de manière beaucoup plus pointue : Est-ce que c'est possible
d'imaginer que la réserve de terrains qui avait été faite par la CDPQ Infra sur
l'emplacement de Ray-Mont Logistiques puisse demeurer dans le giron public?
Mme Rouleau : Alors, vous me permettrez
de vous… de vous dire, encore une fois, que c'est ce groupe de travail qui va
faire les analyses, puis les décisions seront prises, mais ce qu'on cherche, ce
qu'on veut, et ça a été spécifié hier aussi, c'est que, dans le secteur de...
dans ce… tout ce secteur, on veut la meilleure intégration possible.
M. Leduc : Parfait. Parfait, c'est
bien clair.
Mme Rouleau : Alors, on
pourra répondre plus tard à cette question-là, mais aujourd'hui on veut
laisser... je veux laisser ce groupe...
M. Leduc : La marge de
manœuvre.
Mme Rouleau : ...faire son
travail.
M. Leduc : Parfait, bien
compris. Dans l'annonce d'hier, ce qui était clair, donc, c'était à partir de
Dickson, là, que le projet jusqu'au centre-ville était laissé de côté. Pour le
reste, on le gardait à peu près tel quel puis on prolongeait. Vous le savez,
les gens dans Bourget, une circonscription qui est entre nos deux
circonscriptions, dans l'est, étaient particulièrement inquiets, parce qu'ils
avaient un problème du tracé aérien sur Sherbrooke que la caisse avait descendu
sur Souligny. Ça <demeurait...
M. Leduc :
...problème
du tracé aérien sur Sherbrooke que la caisse avait descendu sur Souligny. Ça
>demeurait un problème de tracé aérien. Et là ça repasse dans le giron
public, très bien, mais est-ce qu'on a encore un problème de tracé aérien?
Est-ce que, dans votre lecture de ce qui s'en vient, une fois que ça revient
dans le giron public, il y aura encore un tracé aérien sur l'avenue Souligny et
du Buisson, un quartier purement résidentiel?
Mme Rouleau : Bien, les
quatre objectifs qui ont été spécifiés par le premier ministre, hier, et par la
mairesse aussi pour... dans la reprise du leadership pour… de… pour la
réalisation du REM de l'Est, c'est que le REM de l'Est soit bien connecté au
réseau structurant actuel, qui s'appelle le métro, qu'il y ait une très bonne
intégration du REM de l'Est dans Mercier, notamment, dans Mercier-Est, qu'il y
ait l'évaluation de la prolongation vers Lanaudière et l'évaluation de la
prolongation vers Laval. Ce sont les quatre éléments qui ont été...
M. Leduc : Mais ma
question, c'est l'aérien. Est-ce que l'aérien demeure dans Bourget?
Mme Rouleau : Bien,
encore là, je vais me permettre de vous dire, à l'heure actuelle, là, ce que le
groupe d'action utilise, c'est le tracé qu'on a, c'est le REM de l'Est...
• (11 h 30) •
M. Leduc : Donc, oui,
l'aérien demeure, pour l'instant, la principale...
Mme Rouleau : Oui. Le
REM de l'Est, il est aérien.
M. Leduc : Bon, bien,
j'espère que les gens de Souligny et de du Buisson en prennent bonne note.
Mme Rouleau : Mais il y
a une partie souterraine aussi qui est prévue.
M. Leduc : Bien sûr, qui
fait moins… moins de chicanes, je pourrais dire, mais la partie aérienne, donc,
est toujours un problème sur Souligny, c'est bien noté.
Dernière question, peut-être, dans le
temps qui m'est imparti, si on fait l'analyse collective et surtout la vôtre
que la Caisse de dépôt n'est pas le bon acteur pour mener à terme le projet du
REM de l'Est, n'est non plus, donc, par définition, pas le bon acteur pour le
mener à Lanaudière, pas le bon acteur pour le mener à Laval, pourquoi diantre
est-il le bon acteur pour le prolonger à Longueuil?
Mme Rouleau : Dans cette
décision qui a été prise, il était impératif que les parties prenantes soient
vraiment bien arrimées ensemble. Il appert qu'il y a 85 % du tracé qui
fait consensus. Il y a une partie qui est... qui causait énormément de
préoccupations, de désagréments, de discussions, de frictions, c'est la partie
centre-ville et la partie dans votre comté. Alors, n'allant plus au
centre-ville, la Caisse de dépôt dit : Pour nous, là, ça ne marche plus
sur le plan d'affaires, le plan d'affaires de la Caisse de dépôt, ça ne
fonctionne plus, donc on préfère ne pas poursuivre cette démarche-là. Nous, on
reprend la démarche entièrement. Le gouvernement du Québec et la ville de
Montréal, conjointement, disent : Nous prenons le REM de l'Est et nous
poursuivons le travail.
M. Leduc : Donc, vous
avez pleinement confiance à la caisse pour prolonger le REM jusqu'à Longueuil?
Mme Rouleau : Et la
caisse va poursuivre son travail avec le REM de l'Ouest, qui est presque en...
M. Leduc : Malgré le
cafouillage, là, sur le REM de l'Est?
Mme Rouleau : Il n'y a
pas de cafouillage, il n'y a pas de cafouillage, la Caisse de dépôt fait très
bien son travail et réalise les projets qu'elle a à réaliser. Là, il y avait...
La Caisse de dépôt n'avait plus d'intérêt à poursuivre le travail, ce… le
travail du REM de l'Est s'il ne se rendait pas directement au centre-ville. Et
ce que nous, nous décidons, ce que nous avons dit, c'est que le REM de l'Est va
se connecter, on va s'assurer des meilleures interconnexions avec le réseau
structurant actuel. Parce que ça manquait un peu, là, ça ne manquera plus.
M. Leduc : Je comprends.
Mme Rouleau : On va bien
brancher sur le réseau pour permettre la meilleure mobilité possible pour l'est
de Montréal et la région métropolitaine.
M. Leduc : Il me reste
peu de temps, je pense, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il vous reste une minute...
M. Leduc : Une minute.
Une dernière question, je vous laisserai élaborer, Mme la ministre, on va jouer
à j'aurais dû donc dû. Sachant comment ça se termine, cette saga, si on vous
replace, il y a un an et demi, au moment de l'annonce du REM puis du mandat que
vous donnez à la caisse, qu'est-ce que vous auriez fait différemment?
Mme Rouleau : Le… c'était
le 15 décembre, le 15 ou le 16 décembre...
M. Leduc : 2020, oui.
Mme Rouleau : Le
15 décembre 2020, c'était une très, très, très belle annonce que nous
faisions pour l'est de Montréal. Il y a eu depuis énormément de travail,
énormément de consultations, il y a eu beaucoup de discussions, il y a eu
beaucoup d'adhésion aussi à ce projet qui est indispensable pour l'est de
Montréal. Alors, aujourd'hui, il y a une évolution, le gouvernement du Québec
assure la population que le REM de l'Est sera réalisé conjointement avec la ville
de Montréal. Et, je pense bien, vous avez vu la conférence de presse hier, la
mairesse de Montréal est vraiment engagée à ce que le REM de l'Est se fasse…
11 h 30 (version révisée)
Mme Rouleau : ...Montréal est
vraiment engagé à ce que le REM de l'Est se fasse.
M. Leduc : Donc, aucune
erreur de votre part, tout s'est bien passé comme dans les plans?
Mme Rouleau : Il n'y a pas d'erreur,
il n'y a pas d'erreur...
M. Leduc : Vous feriez
exactement la même chose dans la même séquence?
Mme Rouleau : Bien, il n'y a
pas d'erreur, il y a...
La Présidente (Mme St-Pierre) : ...alors
votre portion est terminée, M. le député.
M. Leduc : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Avant
de suspendre, parce que je vais devoir suspendre... avant de suspendre, Mme la
ministre, est-ce que vous vous étiez engagée à ce que CPDQ Infra serait à cette
commission ce matin?
Mme Rouleau : Ce n'est pas
très clair qu'il y a eu cet engagement. Personnellement...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'accord, alors...
Mme Rouleau : ...je n'ai pas
discuté avec la Caisse de dépôt pour leur présence. On m'a dit, à un moment
donné : Peut-être qu'ils seront là, peut-être qu'ils ne seront pas là.
Alors, pour moi, c'était dans l'ordre du peut-être.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
CPDQ Infra est à la salle d'à côté. Nous allons suspendre. Je vous invite à
voir si vous pouvez les inviter.
Mme Rouleau : Mais, si je peux
me permettre, puisqu'ils ne sont plus impliqués dans ce... dans le REM de l'Est,
peut-être est-ce la raison pour laquelle ils ne sont pas présents.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
nous allons suspendre. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 36)
(Reprise à 11 h 42)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons nos travaux. Donc, nous
reprenons nos travaux, nous en étions à un bloc d'échange des oppositions.
Comme je constate qu'aucun groupe d'opposition
n'est présent et que l'entente de la 42e législature prévoit que «le — et
j'ouvre les guillemets — ...le temps non utilisé par un groupe
parlementaire d'opposition est réparti parmi les autres groupes d'opposition en
proportion de leur poids relatif au sein de la commission» — fermez
les guillemets — le temps est donc réputé écoulé.
Je suspends donc les travaux jusqu'à 15 h
30 cet après-midi. Merci de votre attention.
(Suspension de la séance à 11 h 43)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 34)
Le Président (M. Tremblay) : Alors,
bon après-midi.
Des voix : ...
Le Président (M. Tremblay) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Bon après-midi à tous et à toutes. La Commission des
transports et de l'environnement reprend ses travaux.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Transports pour l'exercice
financier 2022-2023. Une enveloppe de trois heures a été allouée pour l'étude
de ces crédits cet après-midi.
Alors, M. le secrétaire, des
remplacements?
Le Secrétaire
: Oui, M.
le Président. Mme Grondin (Argenteuil) est remplacée par M. Tremblay
(Dubuc); M. Lamothe (Ungava) est remplacé par Mme Guillemette
(Roberval); Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice) est remplacée par Mme Boutin
(Jean-Talon); Mme Melançon (Verdun) est remplacée par Mme Nichols
(Vaudreuil); Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue est
remplacée par Mme Dorion (Taschereau); et M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine) est remplacé par M. Bérubé (Matane-Matapédia).
Le Président (M. Tremblay) :
Merci. Nous allons donc procéder à une discussion d'ordre général...
15 h 30 (version révisée)
Le Secrétaire : ...Bérubé (Matane-Matapédia).
Le Président (M. Tremblay) : Merci.
Nous allons donc procéder à une discussion d'ordre général par bloc d'environ
20 minutes, incluant les questions et les réponses. Je comprends ici que
le groupe formant le gouvernement propose de prendre les quelques minutes de
retard d'ouverture dans leur enveloppe de temps. J'ai besoin d'un consentement.
Ça va?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Tremblay) : Merci.
Alors, première intervention, je cède la parole au député de Pontiac pour
environ 16 minutes.
M. Fortin :16 minutes?
Le Président (M. Tremblay) : Oui.
M. Fortin :Merci. Merci, M. le Président. Bonjour. Bonjour, chers
collègues. M. le ministre, vos équipes, que je salue, tous et toutes. Je sais
que vous avez de très bonnes équipes avec vous, alors je suis certain qu'on
aura droit à toute leur expertise et des réponses très complètes et détaillées.
Commençons par, je pourrais dire, l'éléphant
dans la pièce, mais l'éléphant sous le fleuve, peut-être, le troisième lien.
Là, j'ai essayé de comprendre votre explication, un peu plus tôt, là, sur le
PPM. Est-ce que votre point principal, tantôt, c'était de dire : Ce n'est
pas un indice? C'est-u ça que vous essayiez d'expliquer tantôt, à la période
des questions?
M. Bonnardel : Mais premièrement,
M. le député, je n'ai jamais mentionné que c'était un indice.
M. Fortin :O.K.
M. Bonnardel : J'ai toujours
dit que c'était un comparatif.
M. Fortin :D'accord. Je peux me rallier.
M. Bonnardel : Puis ce
comparatif, vous m'avez entendu tantôt le mentionner. Est-ce que vous niez le
fait qu'il y a deux ponts interrives à Québec, qu'il y a un déficit d'infrastructures
qui a été nommé par le fédéral voilà quelques mois déjà? Donc, quand on
compare... Je n'irai pas jusqu'à faire ce que le fédéral a fait, là, parce qu'il
a comparé plusieurs, plusieurs régions, aux États-Unis aussi, mais près de
nous, chez vous, M. le député de Pontiac, il y a 1,3 million de personnes,
il y a cinq liens, et le fédéral souhaite en bâtir un sixième et le payer.
Donc, je pense que personne ne peut nier le fait présentement qu'il y a un
déficit d'infrastructures entre les deux rives.
M. Fortin :Mais indice, comparatif, appelez ça comme vous voulez, là, O.K.,
vous avez fait un document avec trois tableaux, justement, en comparant le
nombre de ponts par million dans la région métropolitaine de Québec, qui compte
820 000 habitants — je me fie à votre tableau — et à
Montréal, pas dans la région métropolitaine de Montréal, à Montréal. Vous avez
oublié la population de chaque côté des ponts. Alors, est-ce que votre tableau
tient toujours ou il a besoin d'être mis à jour pour être efficace, parce que
je ne peux pas croire...
M. Bonnardel : On a ajouté
Montréal. Montréal est une île. Bon. On parle de liens, là, qui ressemblent
beaucoup plus entre Québec et Lévis, entre Québec et la Rive-Sud, à celui de l'Outaouais,
mais on voulait quand même montrer, à Montréal, la situation comme telle des
infrastructures qui sont là. Mais je pense que, et je répète, puis je vous
répète, est-ce que vous niez le fait que le fédéral confirme qu'il y a un
déficit d'infrastructures à Québec, que nous avons deux ponts qui datent, un
qui a plus de 120 ans d'âge, l'autre qui a plus de 50 ans, où on
entreprend des réparations importantes pour être capable d'assurer la pérennité
du pont Pierre-Laporte dans les prochaines années?
Et vous connaissez la problématique de
congestion, de saturation du réseau depuis les 20 dernières années. Ce
pont a été conçu pour recevoir 90 000 véhicules jour. On en est à 126 000,
aujourd'hui, c'est plus que le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine,
quotidiennement. Et on prévoit, sans tunnel, dans un horizon d'ici 2036, 143 000 véhicules
jour.
M. Fortin :Oui, mais le comparatif de pont par million, là, revenons à
la base de ce tableau-là que vous nous avez soumis, là, que votre ministère,
votre gouvernement, notre gouvernement, là, a soumis à la population. Vous avez
comparé la région métropolitaine de Québec, le nombre de ponts dans la région
métropolitaine de Québec à Montréal, qui est une île. Ça fait du sens, ça,
selon vous?
M. Bonnardel : Bien, c'est ce
que je vous dis. On a montré Montréal parce qu'on voulait indiquer, à Montréal,
la situation comme telle et le portrait.
M. Fortin :
Oui, mais...
M.
Bonnardel
:
Mais je vous répète, écoutez, je vous répète une chose, là : Sur ce
document, vous ne pouvez pas dire le contraire, il y a un déficit d'infrastructures
quand on regarde la situation à Québec. Et c'est exactement ce que vos amis du
fédéral ont confirmé voilà quelques mois déjà, M. le député de Pontiac. C'est
exactement ce qu'ils nous ont confirmé.
M. Fortin :Mais là vous comparez... Vous me dites : Il y a 2,4 ponts
par million, à Québec, puis il y en a 8,7 à Montréal parce qu'il y a 18 ponts
et tunnels. Vous coupez de moitié la population de Montréal, hein, parce qu'il
y a quatre point quelques millions dans le Grand Montréal, vous en comptez
seulement deux. Vous prenez 18 ponts et tunnels, là, vous me parlez de la
Rive-Nord, de la Rive-Sud, vous mélangez un paquet d'affaires puis vous pensez
que c'est un bon indice de comparaison, ça, de comparer Montréal et Québec, que
c'est normal? Parce qu'à ce niveau-là, moi, je peux prendre... je peux faire ce
qu'Infoman a fait puis regarder Sainte-Anne-de-la-Pérade, là, qui se
retrouve avec 965 ponts par million. Ça ne fait pas de sens, cette
affaire-là, c'est illogique.
M. Bonnardel : M. le député,
M. le député, ce sont des comparatifs à des fins de vulgarisation, là. Il ne
faut quand même pas exagérer, là, O.K.? Je vous <écoute...
M. Bonnardel :
...vulgarisation,
là. Il ne faut quand même pas exagérer, là, O.K.? Je vous >écoute, là,
vous pouvez faire...
M. Fortin : Mais c'est un peu mon point.
M.
Bonnardel
:Si vous voulez faire 20 minutes là-dessus, je n'ai aucun
problème, je vais vous répéter la même chose. Ceux qui vivent à Québec,
présentement, là... Personne à Québec et sur la Rive-Sud ne va nier le fait que
depuis l'arrivée du pont Pierre-Laporte, voilà 52 ans, qu'il y en a deux,
et qu'il y a eu du développement à l'ouest, qu'il y a deux ponts vieillissants,
puis qu'aujourd'hui on doit répondre à une chose, au Réseau express de la
Capitale, pour être capables d'augmenter l'attractivité du transport collectif,
sécuriser le réseau et de donner une option additionnelle aux camionneurs qui
ne peuvent que passer présentement seulement sur le pont Pierre-Laporte.
M. Fortin :Je ne vous parle pas du REC, je vous parle d'un document
sur le tunnel Québec-Lévis.
M. Bonnardel : Oui,
bien, c'est une combinaison de tout ça.
• (15 h 40) •
M. Fortin :Je vous parle de votre document sur le tunnel Québec-Lévis.
Vous avez choisi de l'isoler, là, vous avez choisi d'en parler à l'extérieur du
Réseau express de la Capitale, je fais la même chose que vous. Alors, je fais
juste vous dire que votre comparatif, il est bidon, ça ne tient pas la route.
Je peux comparer Stockholm, qui est un paquet d'îles. Là, vous me comparez ici
Montréal, qui est une île, puis vous comparez ma région, l'Outaouais. Vous
savez ils vont où, les ponts, en Outaouais? Ils vont à Hull. Vous savez c'est
quoi, Hull? C'est une île, l'île de Hull, alors vous nous comparez deux îles
avec Québec, ça ne marche pas, votre affaire, ça ne tient pas la route. Puis
c'est pour ça que, c'est vrai, c'est vrai que les gens à Infoman l'ont
ridiculisé, mais ils l'ont ridiculisé parce que c'est ridicule. Alors, si c'est
sur ça que vous vous basez, oui, j'ai des réticences, oui, il y a un paquet de
monde qui va avoir des réticences. Mais vous me dites : Il y a d'autres
choses, ce n'est pas juste ça. Parfait. O.K. On va regarder c'est quoi le reste
des choses. Je vais prendre ce que le maire de Québec soulève en ce moment. Et
là vous l'avez vous-même, en novembre, là, le premier ministre se disait
convaincu de pouvoir rallier le maire Marchand au projet du troisième lien et a
promis de partager les études et les analyses du gouvernement du Québec à ce
niveau-là. Alors là, ça, c'était en novembre. Novembre, décembre, janvier,
février, mars, avril, on est en mai, six mois plus tard... sept mois plus tard,
est-ce que vous êtes en mesure de nous donner ces analyses-là du gouvernement
du Québec?
M. Bonnardel : Quand la
modélisation sera terminée, qu'on sera habiles à donner ces informations au
maire de Québec, on le fera avec grand plaisir.
M. Fortin :Oui, mais le problème dans ce que vous venez de dire, là,
c'est qu'on va attendre la modélisation entre vos deux modèles, le modèle
tunnel géant, plus gros tunnelier au monde, puis le modèle bitube, comme vous
le nommez. Le premier ministre nous a dit : Le ministre des Transports est
en train de refaire ses analyses, hein, pour savoir combien de voies on a
besoin. On ne sait pas si on a besoin de deux voies, on ne sait pas si on a
besoin de quatre voies, on ne sait pas si on a besoin de six voies. Ça, c'est
le premier ministre du Québec qui dit : Le ministre des
Transports — vous — est en train de refaire son analyse de
besoins. Est-ce qu'on… Maintenant que vous avez choisi un certain nombre de
voies, c'est parce que cette analyse-là, elle a été complétée, c'est parce que
vous êtes confiant que les besoins et votre solution vont bien ensemble, alors
est-ce qu'on peut... Est-ce que vous pouvez convaincre tout le monde autour de
la table et dire : Voici ce sur quoi on se base?
M. Bonnardel : Bien, sur
quoi on se base? Premièrement, le maire de Québec a dit au Journal de Québec
aujourd'hui qu'il était prêt à attendre au dépôt du dossier d'affaire en 2025.
Maintenant, j'ai dit, voilà trois semaines déjà, qu'il y aurait une mise à jour
annuelle, que je donnerais toutes les informations aux journalistes, et à vous,
les élus, et à la population de Québec et québécoise, toutes les infos.
Maintenant, je répète ce que j'ai souvent,
souvent, souvent dit : Sécuriser le réseau, ça veut dire quoi? Un vieux
pont, le pont de Québec, qui a une gestion dynamique, sur ce pont, qui ne
permet pas de transport de marchandises, qui a plus de 120 ans d'âge, si
on part sur... premier horizon, 1904. Le pont Pierre-Laporte, il en a 50, ans,
personne ici ne peut prédire ou prévoir la durée de vie du pont Pierre-Laporte.
Et on va tout faire au ministère des Transports, parce qu'on entreprend des
travaux pas juste palliatifs... Entreprendre des travaux pour s'assurer
d'augmenter la longévité de ce pont, c'est ça, l'objectif. Maintenant, pont
construit pour recevoir 90 000 véhicules jour, et ça, depuis 1990,
est arrivé au point de saturation. Aujourd'hui, c'est un pont qui reçoit 126 000 véhicules
jour. Et la période de pointe, de 1997 à 2017 — personne ne peut le
nier — est passée de 2 à 3 heures. Sécuriser le réseau,
permettre... donner une option additionnelle pour le transport de marchandises
et augmenter l'attractivité du transport collectif : trois objectifs du
REC.
M. Fortin :O.K. Là, vous venez de me dire : On va avoir une mise
à jour annuelle.
M. Bonnardel : Oui.
M. Fortin :Est-ce qu'il va y en avoir un avant la campagne électorale?
M. Bonnardel : Bien non,
je viens de la faire.
M. Fortin :Donc, il n'y aura aucun chiffre, aucune donnée, aucune
analyse, rien de plus qui va être mis sur la place publique d'ici la campagne <électorale...
M. Fortin :
...rien de plus qui va être mis sur la place
publique d'ici la campagne >électorale?
M. Bonnardel : J'ai dit qu'il
y allait avoir une mise à jour annuelle. J'ai fait une mise à jour importante
voilà trois semaines déjà. Donc, la prochaine mise à jour aura lieu au
printemps prochain.
M. Fortin :En tout respect, vous n'avez pas fait une mise à jour, vous
avez changé votre projet. Et, à partir de ça, vous n'avez pas donné de
chiffres, vous n'avez pas donné d'analyses gouvernementales, à savoir pourquoi.
Alors, ce n'est pas une mise à jour, là.
M. Bonnardel : Mais
pourquoi... M. le député...
M. Fortin :Mais pourquoi vous êtes...
M. Bonnardel : On est
passés... Bien oui, mais c'est ça, on est passés d'un projet qui était à six
voies à quatre voies. Le défi — et le but — est de répondre
aux trois besoins que je viens de vous mentionner, qui n'ont pas changé et qui
n'ont pas changé. Et la modélisation, nécessairement, change parce qu'on passe
de six à quatre voies, et c'est le travail qu'on fait présentement avec nos
experts, nos firmes. Vous avez déjà été ministre des Transports pendant un
court laps de temps, vous savez très, très bien comment cela fonctionne.
M. Fortin :Oui, je sais, effectivement, que, pour arriver avec un
projet, ça nous prend des analyses, ça nous prend des chiffres. Alors, ce que
je ne comprends pas, c'est si les chiffres, si les analyses, si les données
correspondent à la solution que vous mettez de l'avant, pourquoi vous ne nous
fermez pas la trappe collectivement en disant : Bien, voici les données,
c'est moi qui a raison. Si vous avez des données qui justifient votre solution,
mettez-les sur la place publique. Il me semble, c'est évident que vous le
feriez si vous en aviez.
M. Bonnardel : Bien, M. le
député, les premières données que nous avions lors du premier tracé, quand on
parle d'acceptabilité sociale...
Une voix : ...
Le Président (M. Tremblay) : Je
m'excuse. M. le député de Pontiac, d'abord, juste un petit rappel pour les
appareils électroniques, là, pourriez-vous valider, s'il vous plaît, que ce
soit fermé? Par ailleurs, je vous invite à un débat cordial. Sinon, vous
pourrez vous adresser directement à moi, mais je vous fais confiance, vous êtes
un parlementaire aguerri. Ça va?
M. Bonnardel : Ce que je
répondais, rapidement, M. le Président, acceptabilité sociale, on a présenté un
premier projet, on a revu ce projet parce qu'il y avait des inquiétudes, autant
du maire à l'époque que des gens dans Saint-Roch, à la sortie Charest, à la
sortie sur Dufferin-Montmorency. On a répondu aux gens en leur disant :
O.K., on retourne à la table, on regarde qu'est-ce qu'on peut faire pour
améliorer le projet. C'est exactement ce qu'on a fait. Et là on a poussé plus
loin la dynamique pour être capables d'avoir un projet qui répond aux trois
principaux besoins que je viens de mentionner.
M. Fortin :O.K. Le maire de Québec a encore des questions, hein? Ce
matin, là, il posait des questions : Ça va être quoi, ce projet-là? Sur
quoi il s'appuie? Quels sont ses fondements? Quelles sont les études? Alors là,
aujourd'hui, là, à «quelles sont les études», à part celles que vous avez
citées du gouvernement fédéral, vous n'avez pas d'étude du gouvernement du
Québec pour répondre aux questions du maire Marchand.
M. Bonnardel : M. le député,
vous savez très bien qu'il existe une modélisation qui a été faite sur la
première portion. Maintenant, on est retournés à la table à dessin, donc on a redemandé
à nos firmes de travailler sur la nouvelle modélisation, sur la nouvelle
mouture. Alors, je l'ai mentionné, je serai transparent jusqu'au bout, à la
mise à jour l'an prochain, j'informerai la population et les parlementaires sur
l'état de situation et l'état d'avancement du projet, pour être capable d'en
arriver à déposer le dossier d'affaires en 2025. Et, comme le maire
mentionnait, d'ici là, on sera assurément capables de lui donner des infos,
mais sinon, ce sera à la mise à jour.
M. Fortin :Mais c'est un peu fou, M. le Président, là, on arrive avec
une solution, puis après ça on va donner les besoins. Il me semble qu'on mesure
les besoins avant d'arriver avec la solution. Mais si c'est l'approche du ministre
des Transports, c'est son choix.
Vous avez mentionné, dans l'univers des
autres choses qui peuvent être faites pour améliorer la mobilité dans la
région, là, vous avez mentionné que la gestion de voies dynamiques sur le pont
Pierre-Laporte, c'était trop cher. Combien ça coûte?
M. Bonnardel : Je n'ai jamais
dit que c'était trop cher.
M. Fortin :Pardon?
M. Bonnardel : J'ai déjà dit,
j'ai déjà dit que c'était une problématique structurelle sur le pont. C'était
une idée qui amènerait, premièrement, à refaire... à revoir la possibilité...
Les approches nord et sud, pardon, de la tête des ponts doivent être revus
parce que les deux...
M. Fortin :Il faut déjà que ce soit revu?
M. Bonnardel : Bien, il faut
que ce soit revu, ça, c'est certain. Et la structure comme telle du pont
pourrait ne pas permettre d'avoir un — excusez de le dire en anglais — un
«zipper», comme on pourrait l'imaginer ou on l'a déjà vu, une structure de
béton qui définirait une voie, une voie comme telle.
M. Fortin :25 novembre 2021, à Radio-Canada, ICI Québec :
«Le ministre des Transports du Québec n'a pas l'intention d'élaborer un projet
de voie réversible sur le pont Pierre-Laporte. Selon lui, cette solution
nécessiterait des investissements trop importants». Est-ce que vous les avez
mesurés, ces investissements-là?
M. Bonnardel : C'est des
investissements importants. C'est des investissements qui nous amènent à ce
que... Puis je vous le dis franchement, là, je vous le dis franchement, là,
structurellement, le pont pourrait ne pas recevoir. Donc, ça pourrait nous
amener à de nombreuses années avant d'être capable de s'assurer, par des
experts, que le pont pourrait recevoir cette structure comme telle qui
définirait une voie, une voie <réservée...
M. Bonnardel :
...comme
telle qui définirait une voie, une voie >réservée. Mais au-delà de tout
ça, ça n'empêche pas et ça ne règle pas le problème de saturation de ce pont,
là. Et ça n'augmente pas l'attractivité du pont comme tel. Le tunnel
Québec-Lévis va nous permettre d'aller chercher un nombre de véhicules x sur le
pont Pierre-Laporte et de le transférer dans le tunnel Québec-Lévis dans une
certaine mesure, dans une certaine mesure. Donc, c'est une possibilité qu'on a
regardée, mais qu'on ne poussera pas plus loin.
M. Fortin :Mais là où on est d'accord, c'est que ça nécessite des
investissements importants, là où on est d'accord, c'est qu'il faut faire des
travaux sur la tête des ponts, mais quand vous me dites que c'est des
investissements trop importants, là vous arrivez avec une solution, une
solution unique qui est un projet de 7 milliards, peut-être plus, on verra
avec le temps. Alors, quand vous me dites : C'est trop important comme
investissement, la voie réversible. Bien, j'ai des questions. Versus
7 milliards, c'est combien, ça, cet investissement trop important là?
M. Bonnardel : Vous savez, ça
ne réglera pas le problème du TC ça. Ça ne réglera pas le problème du TC à long
terme. À long terme, on a besoin d'un lien additionnel pour être capable de
boucler la boucle du transport collectif. À court terme, cette idée pourrait
répondre aux besoins de l'ouest, mais présentement l'attractivité à l'ouest ne
fonctionne pas. Il y a des gens qui partent en autobus dans les pôles centraux
de Lévis pour se rendre à l'Université Laval ou autres et ça leur prend
45 minutes à 1 heure. Donc, ils font quoi? Ils prennent leur
véhicule. Ils prennent leur véhicule, c'est aussi simple que ça. Et ça ne
répond pas à trois choses que je dis souvent : la durée, le coût et le
confort. Donc, il faut s'assurer d'avoir un lien additionnel pour être capable
de répondre aux besoins d'attractivité du transport collectif entre les deux
rives.
• (15 h 50) •
M. Fortin :O.K. Alors, ce que j'aurai compris du premier bloc, c'est
qu'on n'aura pas de données, on n'aura pas de chiffres. On n'a rien d'ici
l'élection. Puis vous n'avez pas de données à savoir combien ça coûte pour une
voie dynamique, une gestion de bois dynamique sur le pont Pierre-Laporte.
Parfait.
Le Président (M. Tremblay) : M.
le député de Pontiac, le temps est écoulé. Petit rappel pour les réalités
sanitaires, pour les collaborateurs qui sont à l'arrière de la salle, on vous
invite à porter le masque, s'il vous plaît. Seulement... vous le retirer
seulement si vous avez à intervenir. Merci.
Pour la prochaine intervention, je
reconnais Mme la députée de Taschereau pour environ 12 minutes.
Mme Dorion : Merci, M. le
Président. On a entendu le ministre dire qu'il fallait égaliser le
développement, tu sais, que là le développement sur la Rive-Sud est plus à
l'ouest puis il fallait égaliser ça un peu à l'est. C'est quoi, ça, si ce n'est
pas de l'étalement urbain?
M. Bonnardel : Vous savez, le
discours de l'étalement urbain, voilà quelques années, quand je suis arrivé, on
parlait d'occupation du territoire.
Mme Dorion : Donc, c'est
positif pour vous l'étalement urbain?
M. Bonnardel : Aujourd'hui,
c'est de l'étalement urbain. Je l'ai mentionné, la tendance des urbanistes et
des architectes présentement est de densifier. On le voit sur
l'autoroute 30. On le voit sur Guillaume-Couture présentement à Lévis, le
maire de Lévis l'a mentionné. On va le voir le long du tramway. Je pense que la
députée qui habite dans Saint-Roch va peut-être voir des tours ou des mini
tours qui vont pousser, parce que c'est une tendance qui est importante
présentement sur la grande portion des axes des trajets de transport collectif.
Donc, comme je l'ai mentionné, bien, le développement s'est fait à l'ouest dans
les dernières années.
Mme Dorion : Mais ça reste...
Merci. Je voudrais juste qu'on reste un peu dans les mêmes temps, si possible,
question réponse. Donc, le ministre a dit qu'il fallait égaliser le
développement plus à l'est, sur la Rive-Sud, pour égaliser par rapport à
l'ouest qui est assez développé en termes de banlieue. Donc, si ce n'est pas de
l'étalement urbain, c'est quoi? Est-ce que c'est de l'étalement urbain? Est-ce
que le ministre le reconnaît?
M. Bonnardel : Premièrement,
je l'ai déjà mentionné, il existe des règles importantes au ministre des
Affaires municipales pour refuser ou autoriser l'augmentation du périmètre
urbain, là.
Mme Dorion : Mais ce n'est
pas ça ma question.
M. Bonnardel : Non, mais je
vous dis ce qui se passe présentement. Donc, vous supposez qu'il pourrait y
avoir...
Mme Dorion : Je vous demande
si vous êtes d'accord que c'est de l'étalement urbain.
M. Bonnardel : Non, vous
supposez qu'il pourrait y avoir de l'étalement urbain. Moi, je vous dis qu'il
existe des protections.
Mme Dorion : Donc, ce ne sera
pas de l'étalement urbain.
M. Bonnardel : Il existe des
protections au MAMH et pour protéger les terres agricoles. Personne, personne
dans ce gouvernement a dit qu'on allait du jour au lendemain bulldozer les
terres agricoles et que soudainement les périmètres urbains allaient augmenter.
Mme Dorion : Mais ce n'est
pas ma question. Ce n'est pas de savoir si c'est bulldozé.
M.
Bonnardel
:
Personne n'a dit ça, là.
Mme Dorion : Est-ce que le
ministre reconnaît qu'égaliser le développement qui, en ce moment, est à
l'ouest vers l'est — égaliser — est ce qu'il reconnaît que
ça s'appelle de l'étalement urbain? Si vous dites... si le ministre dit :
L'étalement urbain, ce n'est pas si grave que ça puis c'est juste une mode, que
ce n'est plus bon, mais il devrait reconnaître, donc : Oui, c'est de
l'étalement urbain, puis je ne suis pas gêné, puis je le dis. Est-ce que c'est
de l'étalement urbain?
M. Bonnardel : Vous savez,
Mme la députée, il y a peut-être une famille dans votre comté qui, pour elle, aller
vivre dans une tour avec ses enfants ou ses deux enfants ça ne lui convient
pas. Elle pourrait peut-être se dire : Moi, j'aimerais avoir mon lopin de
terre à l'est de Lévis, dans Bellechasse ou autre. Et ça, vous êtes... On est
qui? On est qui pour dire à une famille...
Mme Dorion : Mais moi, je
n'ai rien dit à la famille. Je demande au ministre si c'est de l'étalement
urbain ou pas son projet d'égaliser à l'est. Oui ou non, c'est-tu de
l'étalement urbain?
M. Bonnardel : Alors, je vous
dis aujourd'hui qu'il existe des règles pour protéger les territoires.
Mme Dorion : Ah, ça a
l'air... Est-ce que c'est un enjeu épineux en ce moment pour votre <gouvernement
Mme Dorion :
...Ah, ça
a l'air... Est-ce que c'est un enjeu épineux en ce moment pour votre >gouvernement,
le concept d'étalement urbain?
M. Bonnardel : Pas du tout.
Mme Dorion : Pas du tout.
Alors, pourquoi est-ce que le ministre n'est pas capable de dire : Oui, en
fait, le projet, c'est d'étaler à l'est?
M. Bonnardel : Mais je viens
de vous répondre qu'il est vrai, puis je l'ai mentionné, que les
50 dernières années, l'ouest a reçu ou a eu un développement extrêmement
important, extrêmement important, et qu'il y a eu une forme de déséquilibre du
côté de l'est de Lévis. Et je vous répète, et je redis la même chose, il y a
des familles pour qui habiter dans une tour, ça ne convient pas. Donc, donner — donner — la
possibilité un jour à certaines villes ou villages d'étendre leur périmètre — j'ai
dit «possibilité», là — ce sera au MAMH et futur gouvernement de
définir cela.
Mme Dorion : Bon, en tout
cas, il n'y a pas de réponse. On comprend qu'il n'y a pas de réponse, je
comprends. Merci pour le patinage. C'est quand même...
M. Bonnardel : Non, je vous
réponds, je vous réponds exactement ce qu'il en est.
Mme Dorion : C'est comme
quand on se fait "ghoster" sur Internet. Pas de réponse, c'est une
réponse. Donc, merci.
M. Bonnardel : Ça, c'est
votre opinion à vous, là.
Mme Dorion : C'est mon
opinion, oui, effectivement. Donc, puisqu'il y aura de l'étalement urbain sur
la Rive-Sud suite à l'ajout d'une autoroute Nord-Sud dans la grande région de
Québec, puisqu'il y aura de l'étalement urbain, il y aura aussi augmentation du
parc automobile dans la grande région de Québec, qu'est-ce qu'on va faire pour
loger ces voitures-là du lundi au vendredi, le jour, au centre-ville?
M. Bonnardel : Premièrement,
il n'y a personne qui a parlé d'étalement urbain.
Mme Dorion : Pardon?
M. Bonnardel : Personne qui a
parlé d'étalement urbain.
Mme Dorion : Ah, non, personne
n'a parlé d'étalement urbain?
M.
Bonnardel
: Non,
il n'y a personne qui a...
Mme Dorion : Mon Dieu! mais
on est dans un roman d'Orwell. M. le ministre...
M. Bonnardel : Et là vous
dites...
Mme Dorion : Est-ce que M. le
ministre peut quand même arrêter de mêler le monde avec du non-dit, là?
Le Président (M. Tremblay) : Je
m'excuse.
Mme Dorion : On n'est pas
dans une maison des fous ici.
Le Président (M. Tremblay) : Je
m'excuse. Je m'excuse, Mme la députée, c'est...
Mme Dorion : Moi, je m'excuse.
Je vous le demande.
Le Président (M. Tremblay) : C'est
moi qui préside.
Mme Dorion : Bien, allez-y.
Le Président (M. Tremblay) : C'est
moi qui préside. Je le réitère, je nous invite à un débat qui est cordial. Si
on n'est pas en mesure de l'assumer en face, vous pouvez vous adresser à moi
directement pour interpeller le ministre. Je vous le demande en tout respect,
Mme la députée, on reste sur un ton cordial, on pose des questions, on laisse
le temps au ministre de répondre. C'est la même chose des deux côtés. Je vais
continuer à être vigilant jusqu'à la fin.
Mme Dorion : Bien, moi, je
veux vous dire, M. le Président, puisqu'on... Parlons-nous. Vous me demandez
qu'il y ait un ton cordial. J'ai un ton, disons, énergique, mais, en ce moment,
je ne suis pas en train d'insulter ni de sortir de la cordialité, mettons, si
on en lisait la définition dans le dictionnaire. Mais je vous demande... Vous
êtes le président. Le ministre, il est très loin de ne pas répondre à la
question, il est en train de faire un embrouillamini de mots qui ne signifient
absolument rien, puis qui fait en sorte que ces débats, ici, à l'Assemblée
nationale, perdent toute valeur, finalement, aux yeux des gens qui nous
écoutent. Là, vous...
Le Président (M. Tremblay) :
Écoutez...
Mme Dorion : Répondez-moi à
moi, c'est à vous que je parle.
Le Président (M. Tremblay) : Écoutez,
Mme la députée...
Mme Dorion : Vous êtes le
président, vous êtes...
Le Président (M. Tremblay) : Oui,
je suis conscient que je suis le président, Mme la députée. Et je pense qu'on
est dans le domaine de l'interprétation, là.
Mme Dorion : Bon.
Le Président (M. Tremblay) : O.K.
Mme Dorion : Mais alors
interprétons.
Le Président (M. Tremblay) : Je
vous invite à poser une question au ministre en regard avec le sujet. Puis M.
le ministre a le rôle de répondre à la question.
Mme Dorion : Je comprends.
Le Président (M. Tremblay) : On
continue le débat sur les études de crédits, comment on fait depuis le début,
mais on reste calme et cordial en tout respect.
Mme Dorion : D'accord. Moi,
je suis calme et cordial, et je vous demande, en tout respect, M. le Président,
de me permettre de cuisiner un peu le ministre s'il fait exprès de ne pas
répondre à la question. Bon, je vais continuer.
Le Président (M. Tremblay) : Essayez
de ne pas mettre trop d'épices, s'il vous plaît.
Mme Dorion : D'accord, on va
y aller un petit peu plus... on va y aller avec un petit peu moins d'épices
épicées. Donc, on n'a pas parlé d'étalement urbain. Donc, c'est ça, la dernière
réponse, on n'a pas parlé d'étalement urbain.
M. Bonnardel : Vous
souhaitiez que vous répondre pour les véhicules. Vous m'avez posé une question
en me disant : Il va y avoir...
Mme Dorion : Oui. Donc, mais
là puisque vous me dites qu'il n'y a pas d'étalement urbain, qu'on n'a jamais
parlé d'étalement urbain, ma question est un petit peu difficile à poser, parce
que c'est sûr que toutes ces voitures qui arriveront au centre-ville ne
trouveront pas de place où se stationner, vont arriver dans un trafic au
centre-ville qui est déjà là. À moins que le ministre ne soit d'avis qu'il faut
bulldozer, justement, des parties du centre-ville pour pouvoir faire de la
place à ces voitures-là. Alors, si ce n'est pas ça son projet — je
suis sûre, ce n'est pas ça, son projet — si ce n'est pas ça, c'est
quoi, son projet, pour accueillir toutes ces nouvelles voitures?
M. Bonnardel : Bien,
premièrement, M. le Président, la députée a déjà... Québec solidaire a déjà
essayé de faire des publicités en mentionnant que, soudainement, il allait
apparaître 50 000 nouveaux véhicules dans Saint-Roch. Ces véhicules,
M. le Président, présentement, sont déjà sur le réseau. Il n'arrivera pas 50 000 nouveaux
véhicules dans Saint-Roch, ils sont déjà sur le réseau. Ils arrivent de
l'Ouest. Ils arrivent de l'Ouest parce qu'il y a deux principaux ponts pour y
répondre. Et je dirais une chose à la députée, son chef, lui, qui dit moi, je
suis pour...
Mme Dorion : Ça, là, on est
en étude de crédits, c'est moi qui pose les questions.
M. Bonnardel : ...pour le
prolongement, je suis pour le prolongement de l'autoroute 20. À Rimouski,
ils ont dit : Moi, je veux prolonger la 20...
Mme Dorion : O.K. J'ai une
autre question, M. le Président.
M. Bonnardel : ...mais quand
c'est le temps d'avoir un lien additionnel pour Québec, là, ça fonctionne plus.
Le Président (M. Tremblay) : M.
le ministre. À l'ordre, s'il vous plaît! Mme la députée.
Mme Dorion : J'aimerais
savoir combien de sondages ont été commandés par le gouvernement, qui
comportent au moins une question sur le troisième lien et combien ça a coûté au
total?
M. Bonnardel : Bien, pour le
gouvernement, je n'en ai aucune idée. Mais celui que j'ai en main, c'est celui
de la Chambre de commerce de Lévis et qui date de moins d'un an.
Mme Dorion : Donc, aucun
sondage commandé par le <gouvernement...
M. Bonnardel :
...et
qui date de moins d'un an.17895
Mme Dorion :
Donc,
aucun sondage commandé par le >gouvernement?
M. Bonnardel : Je ne
peux pas vous dire. Je n'ai pas d'information là-dessus.
Mme Dorion : Est-ce qu'on
pourrait rechercher cette information-là, s'il vous plaît?
M. Bonnardel : Je
pourrais peut-être être capable de vous trouver ça.
Mme Dorion : Oui? Merci,
ce serait gentil.
M. Bonnardel : Mais celui
de l'année...
Mme Dorion : Et combien
ça a coûté aussi, s'il vous plaît.
M. Bonnardel : ...de voilà
huit mois était plus que positif pour le Réseau express de la Capitale.
Mme Dorion : Le «voilà
huit mois» est important.
Le Président (M. Tremblay) :
Souhaitez-vous qu'on suspende, Mme la députée, pour les documents? Ce n'est
pas nécessaire? Parfait, on continue. On poursuit.
Mme Dorion : Si on peut
les chercher pendant les...
Le Président (M. Tremblay) :
Merci.
M. Bonnardel : Bien, je
peux répondre, M. le Président, pour notre ministère des Transports : il n'y
a pas de sondage.
Mme Dorion : Donc, aucun
sondage n'a été commandé par le gouvernement du Québec en général pour le ministre
des Transports.
M. Bonnardel : Au ministère
des Transports, il n'y a pas de sondage.
Mme Dorion : Quels
montants ont été dépensés par le ministère, au total, en études de faisabilité,
études environnementales, études géologiques ou études d'évaluation des
besoins, donc tout ce qui est études, là, pour voir...
M. Bonnardel : Il y a
325 millions qui ont été dédiés à la planification en 2019, donc c'est
amplement suffisant pour entamer et déjà entamer des forages qui ont été faits
l'année passée et qui seront faits aussi cet été pour se préparer au dépôt du
dossier d'affaires.
• (16 heures) •
Mme Dorion : Parfait.
Ces 325 millions-là ont été dépensés?
M. Bonnardel : Pas
totalement.
Mme Dorion : Pas
complètement?
M. Bonnardel : Bien non,
on en a assez pour être capables...
Mme Dorion : Mais est-ce
qu'on sait combien ont été dépensés jusqu'à maintenant?
M. Bonnardel : On ne
peut pas donner cette information pour le moment.
Mme Dorion : C'est quoi
la définition, pour le ministre, du trafic induit?
M. Bonnardel : Bien,
vous m'avez déjà posé, Mme la députée...
Mme Dorion : Comme je n'avais
pas eu de réponse, je me réessaie.
M. Bonnardel : ...cette
question en Chambre. Alors, écoutez, je ne vous dirai pas... je n'embarquerai
pas sur la définition que vous souhaiteriez avoir de moi, mais je vous répète
une chose : les besoins sont importants, je vous dirais... C'est
particulier de Québec solidaire d'avoir deux discours, parce qu'à Québec ce n'est
pas bon...
Mme Dorion : Là, on n'est
pas dans la réponse, M. le Président.
M. Bonnardel : Bien, ce
n'est pas bon d'avoir un troisième lien, mais c'est bon de prolonger l'autoroute 20
quand on va se déplacer en région.
Mme Dorion : C'est l'étude
de crédits, c'est des questions des députés de l'opposition.
M. Bonnardel : Donc, c'est
contradictoire, légèrement, de la part de Québec solidaire.
Le Président (M. Tremblay) :
Je vous invite à... d'une part et d'autre.
M. Bonnardel : Non, mais
je lui poserais la même question. S'ils veulent prolonger l'autoroute 20,
ce n'est pas du trafic induit...
Mme Dorion : On est en
étude des crédits. Vous êtes ministre, c'est vous qui répondez aux questions, c'est
l'opposition qui pose des questions. Je veux dire, c'est une des phases de
base. Merci.
Le Président (M. Tremblay) :
On poursuit. Mme la députée de Taschereau, on poursuit. Merci.
Mme Dorion : Je pense qu'il
y a plusieurs ministres qui devraient se le rappeler que leur job, c'est de
répondre aux questions.
Le Président (M. Tremblay) :
Je ferai le message.
Mme Dorion : Merci.
Alors donc, je reviens sur les questions de mon collègue de Pontiac. C'est
quoi, précisément, la problématique structurelle sur le pont Pierre-Laporte?
Pourquoi ce n'est pas possible? Si ce n'est pas possible, pourquoi vous ne
rendez pas ça public? Je vais commencer comme ça.
M. Bonnardel : Bien,
premièrement...
Mme Dorion : Bien, je
parle de pourquoi ce n'est pas possible, là, de faire des voies... En tout cas,
vous comprenez.
M. Bonnardel : ...les
approches sont... ne permettent pas d'avoir une voie en dynamique sur le pont
Pierre-Laporte. On va entamer des travaux puis on va annoncer, dans les
prochains mois, des travaux importants à la tête des ponts du côté de l'avenue
des Hôtels pour être capables d'avoir une voie qui va améliorer l'attractivité
et réduire le délai des gens qui partent en bus et qui vont rentrer sur le pôle
principal, qui est celui du tramway de Sainte-Foy. Donc, là-dessus, il y aura
des travaux importants qui seront annoncés dans les prochains mois.
Donc, je répète, structurellement, c'est
une problématique sur le pont Pierre-Laporte. Et, deuxièmement, l'approche des
deux ponts, l'approche du pont, nord et sud, ne permettent pas... ne
permettrait pas, pour le moment, d'avoir cette gestion dynamique sur le pont
Pierre-Laporte. Et ça ne réglerait pas le transport collectif, comme je le
mentionne depuis des mois, sinon des années.
Mme Dorion : Est-ce que
je comprends que le seul problème pour faire ça, des voies réversibles, c'est
que les voies à la sortie, à l'entrée, ne peuvent pas permettre l'accueil ou la
sortie de plus de voies, dans le fond, c'est ça? Ce n'est pas le pont en tant
que tel, là, qui n'est pas capable d'avoir...
M. Bonnardel : Bien,
structurellement, le pont, oui, a un... oui, il y a un problème. L'entrée
nord-sud, elle n'est pas configurée pour recevoir ça. Troisièmement, le réseau
municipal est déjà saturé dans ce secteur. Vous n'imaginez pas les travaux qu'on
a à faire et qu'on fait présentement sur la Henri IV et autres pour les
prochaines années. Donc, c'est un réseau municipal qui est extrêmement,
extrêmement saturé. Donc, vous verrez la suite, là, dans les prochains mois
pour l'approche Sainte-Foy qu'on va annoncer. Parce qu'au-delà du tunnel, pour
la portion centre-ville-centre-ville, il ne faut pas négliger le fait que les
gens qui sont à l'ouest se disent : C'est bien beau, là, mais jusqu'à quel
point je vais avoir un gain de temps? Donc, ce gain de temps, à la tête des
ponts, on est en train de le préparer et on va l'annoncer pour s'assurer que
les gens qui vont prendre le bus, qui vont prendre les voies réservées sur
Guillaume-Couture, vont être capables d'entrer facilement jusqu'au pôle
Sainte-Foy.
Mme Dorion : C'est très
intéressant, ce que dit... ce que vous dites, ce que dit le ministre, c'est
que, dans le fond, il n'y a pas de place sur le réseau municipal pour
accueillir une voix de plus. Alors, où est-ce qu'on va la prendre, la place,
sur le réseau municipal pour accueillir quatre voies de plus ou deux voies de
plus, là, selon votre nouveau projet de bitube?
Il n'y a pas de place sur le réseau
municipal pour accueillir une voie de plus à Sainte-Foy, mais il y aurait de la
place sur Henri IV puis à toutes les sorties qui sont au centre-ville?
Parce que moi, quand je voyage, là, j'arrive de Beauport, par exemple, je connais
du monde à Beauport, quand... des fois, j'y vais en auto, hein, j'ai une
automobile, je n'en ai pas honte, je l'utilise de temps en temps, j'arrive, je
reviens avec mon auto puis, à l'heure du trafic, c'est «jam-packed» à l'est,
là, ça fait qu'on a de la misère à monter...
16 h (version révisée)
Mme Dorion : ...j'arrive,
je reviens avec mon auto, puis, à l'heure du trafic, c'est jam-packed à l'est,
là, ça fait qu'on a de la misère à monter à la colline parlementaire, et tout.
Donc, pourquoi est-ce que c'est un argument, quand il s'agit de faire des voies
réversibles sur le pont? Ah! bien, le réseau municipal ne peut pas les
accueillir. Puis là cet argument-là, on le balaie, on n'y répond pas, on fait
comme si je n'avais pas posé la question. Il n'y a pas de place, sur le réseau
municipal, pour une autoroute supplémentaire à deux voies qui va en plus
ajouter de nouvelles automobiles à cause de l'étalement urbain que le ministre
appelle de ses vœux.
M. Bonnardel : Bien, il
y a une différence, parce que, du côté de Pierre-Laporte, on va avoir une sorte
de Y qui va amener les gens sur le réseau autoroutier, pas sur le réseau
municipal. Je le disais en préambule, on a répondu aux inquiétudes des gens
dans Saint-Roch, on a répondu à la...
Le Président (M. Tremblay) :
M. le ministre.
M. Bonnardel : Oui?
Le Président (M. Tremblay) :
Le temps est écoulé. Le prochain bloc, la prochaine intervention au député
de Pontiac, pour environ 16 minutes.
M. Fortin :Merci. Merci, M. le Président. Alors là, de ce que j'ai compris
jusqu'à maintenant, là, l'indice du... — l'indice! — le
comparatif, pardon, il ne faut pas dire... On a compris ça, il ne faut pas dire
«indice du pont par million», il faut dire «comparatif». On a compris que la
ministre responsable de la Capitale-Nationale, elle, elle ne l'utilisera pas,
cet argument-là. On a compris qu'on n'aura pas de données d'ici à la campagne
électorale, on a compris, puis on n'aura pas de données non plus sur,
exactement, pourquoi... ce qui a été mesuré sur le pont Pierre-Laporte. On a
compris qu'on ne saurait pas... qu'on ne saura pas combien ça va coûter,
combien ça coûterait, cette fameuse voie réversible sur le pont Pierre-Laporte.
Là, je veux questionner le ministre sur...
Et je comprends également du ministre, de l'intervention de la députée de
Québec solidaire, qu'il ne pense toujours pas que ça va causer de l'étalement
urbain. Alors, je veux comprendre son concept d'étalement urbain. Parce que,
lorsqu'il a fait la présentation de sa deuxième mouture des tunnels, il nous a
dit : Nous, ce qu'on a besoin, c'est un rééquilibrage, parce que tout le
développement sur la Rive-Sud s'est fait dans l'ouest. Alors là, ça veut dire
quoi, un rééquilibrage? Est-ce qu'une ville a besoin d'être symétrique, selon
vous?
M. Bonnardel : Bien, M.
le Président, la ville de Lévis... Puis je vais vous lire ce que le maire a dit :
«La ville veut également protéger son territoire agricole — c'est ce
que je mentionne — et mettre en valeur l'agriculture, qui est au cœur
de la vie des Lévisiens. Après la construction... Avec la construction d'un
éventuel troisième lien, M. le maire assure que les terres agricoles qui sont
situées dans le périmètre où le tunnel aboutira seront préservées.»
J'ai déjà dit qu'il y avait eu beaucoup,
beaucoup de développement à l'ouest, personne ne peut nier ça, parce que les
deux principaux ponts étaient là. Et, soit dit en passant, plusieurs collègues
ou ex-collègues du député de Pontiac souhaitaient... Puis c'est bizarre,
quelques mois avant l'élection de 2018, il y a un de ses anciens collègues qui
disait : «Quand on regarde à long terme, à Québec, c'est impossible d'être
contre un troisième lien. C'est fondamental, ça en prend un.» Le député de
Vanier, Patrick Huot. La ministre déléguée aux Transports disait : «Nous
voulons un troisième lien...
M. Fortin :O.K. Ce n'est pas ça, ma question. On est loin de la
question, là, M. le Président, on est loin de la question.
M. Bonnardel : ...routier
qui améliorera la fluidité aux heures de pointe dans la région de Québec.» Et
je pourrais en lire d'autres.
M. Fortin :O.K. Mais là, ma....
M. Bonnardel : Donc, le
besoin, vous, déjà, votre parti politique le confirmait en 2018. Aujourd'hui,
ça confirme que vous n'avez plus beaucoup de députés à Québec pour défendre ce
projet.
Le Président (M. Tremblay) :
M. le ministre, M. le ministre...
M. Fortin :Avant-hier, vous disiez que ça prenait un REM à Montréal. Alors,
quand même, là... Hier, vous vouliez appeler ça un REM, quand même...
M. Bonnardel : Bien, il
va y en avoir un.
M. Fortin :...mais aujourd'hui vous ne pouvez plus, la Caisse de dépôt
vous dit que vous ne pouvez pas appeler ça un REM, oubliez ça. Mais ce que je
veux dire au ministre, là, c'est que, là, il nous parle d'un concept de
rééquilibrage, comme s'il fallait que le développement soit exactement pareil
dans l'est et dans l'ouest. Qui dit ça? Il n'y a pas une ville, au Québec, qui
est comme ça. Regarde, pensez à d'autres villes, pensez à Sherbrooke, dans la
région pour laquelle vous êtes le ministre, il y a pas mal plus de
développement à l'est... ou à l'ouest du centre-ville de Sherbrooke qu'il y en a
à l'ouest, ou au nord, ou au sud. Les villes ne sont pas faites symétriquement,
puis il n'y a pas de raisons pour lesquelles on devrait vouloir que ce le soit.
Là, vous me dites : Oui, mais l'étalement urbain, là, inquiétez-vous pas,
la ville de Lévis veut protéger les terres agricoles. L'étalement urbain, ce n'est
pas juste d'empiéter sur les terres agricoles, là. D'accord là-dessus?
M. Bonnardel : Bien, tout
à fait, je l'ai mentionné que le MAMH avait des pouvoirs pour autoriser ou non
l'augmentation des périmètres urbains. Mais je répète la même chose, la
tendance, présentement, est à la densification. Tout le monde, tout le monde,
tout le monde va le confirmer. Regardez le Dix30, à Montréal, des tours
incroyables se sont bâties le long du REM et qu'on risque de voir, peut-être
pas de la même ampleur, au tramway, mais on va en voir. On en voit sur
Guillaume-Couture, présentement, aussi. Mais à la fin, à la fin, la
possibilité d'une ville ou d'un village d'étendre son périmètre, si le
ministère des Affaires municipales <l'autorisait, et...
M. Bonnardel :
...
village d'étendre son périmètre, si le ministère des Affaires municipales >l'autorisait,
et je dis bien si... Parce qu'il y aura toujours des familles, un jour, qui
vont se dire : Moi, une tour, habiter dans un 4e ou un 12e, ça ne me
convient pas, je souhaite m'établir dans un environnement agricole plus
paisible, plus rural. Alors, c'est ça, le choix, peut-être, que certaines
familles feront et c'est le choix ou la possibilité que fera le ministère des
Affaires municipales pour étendre ou non ces périmètres.
M. Fortin :
S'il n'y a pas d'enjeu avec des terres agricoles, là, pourquoi l'UPA, elle
appelle le... elle nomme le projet de troisième lien un projet du passé, selon
vous, s'il n'y a aucune inquiétude à avoir?
M. Bonnardel : Bien,
premièrement, je vous lis ce que le maire de Québec lui-même a dit. Vous savez
très, très bien, comme ancien membre, comme conseil... au Conseil des ministres,
qu'il existe des règles pour protéger le territoire agricole, la CPTAQ, vous le
savez très, très bien, très, très bien.
M. Fortin :
O.K. Mais vous venez de me dire ça...
M. Bonnardel : Puis, du jour
au lendemain, là, ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai que la CPTAQ autorise ad
nauseam des terres, pour soudainement voir des projets immobiliers de 300, 400 portes.
C'est très, très, très rare.
M. Fortin :
Là, vous venez, M. le ministre, de me dire : Il y a beaucoup de monde qui
s'est établi dans l'ouest parce que les ponts sont là. Alors, que c'est que
vous pensez qui va arriver s'il y a un pont vers l'est? Vous l'avez accepté
vous-même, ce constat-là : on a construit une route, on a construit des
ponts, les gens se sont établis là-bas, ça a créé de l'étalement urbain par là.
Alors, s'il y a un pont dans l'est, le centre, appelez ça comme vous voulez,
est-ce qu'il ne va pas y avoir de l'étalement par là aussi?
• (16 h 10) •
M. Bonnardel : Je vous l'ai
déjà mentionné, les règles existent. Dans cinq ans, 10 ans, 15 ans,
20 ans, personne ne peut prétendre est-ce qu'il y aura 1 000 personnes...
Je le souhaite. On prévoit une augmentation de la démographie, c'est certain, je
pense que c'est... si je ne me trompe pas, c'est 100 000 personnes et plus,
dans un horizon de 20 ans. Ces gens vont s'établir où? Sûrement le
centre-ville de Québec, le long du tramway, possiblement, dans Saint-Roch,
possiblement, le choix de le faire à Lévis, s'ils le veulent, dans Bellechasse,
dans Beaumont. Alors, je suis qui, moi, comme ministre, pour dire aux gens, du
jour au lendemain : Bien, vous devez vous établir, parce que la tendance
est à la densification, autre que d'aller vivre, s'ils le souhaitent, et d'acheter
leur lopin de terre? Bien, c'est ça que l'avenir va nous dire.
M. Fortin :
O.K. Bien, vous ne pouvez pas me dire que ça va freiner l'étalement urbain. Vous
ne pouvez pas dire ça, que ça va freiner l'étalement urbain.
M. Bonnardel : Mais en quoi...
M. Fortin :
C'est vous qui avez dit ça, c'est votre gouvernement qui a dit ça.
M. Bonnardel : En quoi on va
empêcher... en quoi on va empêcher certaines villes ou villages d'augmenter
leur population de 40, 50 personnes? En quoi?
M. Fortin :
Est-ce que la ministre des Affaires municipales vous a consulté pour son projet
sur l'aménagement du territoire, qui s'en vient?
M. Bonnardel : Absolument,
absolument.
M. Fortin :
Puis c'est la vision que vous lui avez partagée, ça, que : Moi, je suis
qui pour bloquer les gens qui veulent s'établir ailleurs?
M. Bonnardel : Bien, vous
êtes qui, vous, pour dire aux familles...
M. Fortin :
C'est ça que vous lui avez dit?
M. Bonnardel : Vous êtes qui?
On est qui?
M. Fortin :
Est-ce qu'à ce moment-là vous lui avez dit : La densité, c'est une mode, à
ce moment-là? Est-ce que vous pensez que ces idées-là...
M. Bonnardel : C'est une... oui,
oui, c'est une tendance.
M. Fortin :
...vont être reflétées dans le document du gouvernement du Québec pour l'aménagement
du territoire?
M. Bonnardel : Dans 20 ans,
25 ans, personne ne peut prétendre à quoi ça va... Oui, la tendance de la
densification existe, elle existe depuis, certainement, cinq à 10 ans. La
suite sera quoi? On ne le sait pas. Il existe des règles...
M. Fortin :
Mais vous êtes le décideur public.
M. Bonnardel : ...il existe
des règles pour protéger...
Le Président (M. Tremblay) :
Excuse...
M.
Bonnardel
: ...pour
protéger ces terres, ces développements.
Le Président (M. Tremblay) :
Je m'excuse, M. le ministre, M. le député de Pontiac, s'il vous plaît, par
respect pour les gens qui prennent des notes, qui suivent, je nous incite à...
M. Fortin :
Le problème, M. le Président...
Le Président (M. Tremblay) :
...une certaine cohérence puis à une cordialité dans le débat. On continue à
tour de rôle, s'il vous plaît, dans le respect.
M. Fortin :
Le problème, M. le Président, c'est que le décideur public, là, c'est le
ministre des Transports, c'est sa collègue des Affaires municipales. Ce sont
eux qui doivent mettre en place des politiques publiques pour, justement, s'assurer
d'un aménagement du territoire qui est sain. Alors, quand le ministre des
Transports nous dit aujourd'hui qu'il n'y a pas de problème avec l'étalement, c'est
ça qu'il est en train de dire, là, qu'il n'y a pas de problème avec l'étalement,
est-ce que c'est vraiment ça qui reflète la politique et les priorités du
gouvernement du Québec? Est-ce que c'est ça qui va être dans le document sur la
politique d'aménagement du territoire proposée par sa collègue?
M. Bonnardel : Bien, je vous
l'ai mentionné, M. le député, c'est l'occupation du territoire.
M. Fortin :
Bien voyons!
M. Bonnardel : C'est l'occupation
du territoire, et ces mesures, mesures que le gouvernement possède dans ses
lois et ses règlements, permettent ou non d'augmenter le périmètre urbain.
Toutes les villes du Québec, là, peu importe, là, souhaitent, souhaitent
augmenter leur capacité fiscale dans une certaine mesure. Ils veulent une
densification, avec des touristes, ils veulent développer pour avoir des
projets pour que les familles viennent s'établir. Donc, ça, c'est l'équilibre,
c'est l'équilibre qu'on a à trouver entre la densification et le développement
futur de certaines villes et villages qui souhaitent prendre de l'expansion. C'est
l'équilibre qu'on doit trouver. Au bénéfice de qui? Des familles.
M. Fortin :
Est-ce que ça reflète l'esprit général de la Politique de mobilité durable de
votre gouvernement, ça?
M. Bonnardel : Absolument.
M. Fortin :
Parce que cette politique-là, là, <je suis pas mal...
M. Fortin :
... gouvernement, ça?
M. Bonnardel :
Absolument.
M. Fortin :
Parce que cette politique-là, là, >je suis pas mal sûr qu'elle ne
favorise pas l'étalement urbain. Je suis pas mal sûr qu'elle fait en sorte de,
justement, peut-être favoriser cette mode-là, comme vous l'appelez, de la
densité, pour limiter, pour diminuer les déplacements des gens. C'est ça,
l'idée. Vous l'avez vantée 50 fois, si ce n'est pas une fois, cette
politique-là, mais elle vise justement à faire en sorte qu'il y a moins de déplacements.
M. Bonnardel : La Politique
de mobilité durable, que vous connaissez bien, là, dit qu'il faut donner à
70 % des gens la possibilité de se déplacer en transport collectif pour
leur donner d'autres moyens, que ce soit le Bixi, que ce soit le transport
collectif, voies réservées, que ce soit le taxi ou l'Uber, peu importe, leur
donner des possibilités, la trottinette, même. Donc, ce sont des choix qu'on
doit leur donner, à ces gens, pour être capables de les amener, je le dis
respectueusement et poliment, à changer leurs comportements. S'ils ont un
deuxième véhicule à la maison, de le laisser là pour utiliser le tunnel Québec—Lévis
et d'être capables de traverser plus rapidement que de le faire présentement,
avec le fer à cheval qu'ils connaissent.
M. Fortin :Oui, mais le problème avec ce que vous proposez, là, vous
dites : Moi, je suis qui pour empêcher une petite famille de s'établir à
Saint-Charles-de-Bellechasse, par exemple? C'est ça que vous avez dit tantôt,
là, on a parlé de la MRC de Bellechasse, mais je vais utiliser
Saint-Charles-de-Bellechasse. Vous leur dites ça. C'est quoi, le mode
alternatif que vous leur proposez? Vous leur dites, essentiellement, là :
Bien, vous irez... prenez votre voiture, vous irez jusqu'au stationnement
incitatif puis après ça vous embarquez dans le transport en commun, c'est ça?
M. Bonnardel : Bien, la Politique
de mobilité durable dit qu'il faut donner des options aux automobilistes qui
peuvent habiter près d'un stationnement incitatif ou d'aller chercher une voie
réservée. Ici, le vélo qu'on peut... le Bixi, comme on le connaît, que Québec a
déjà implanté, veut implanter, que Lévis va implanter aussi, bien, c'est des
options additionnelles qu'on va donner à ces familles pour être capables de
laisser l'auto à la maison, d'augmenter l'attractivité du transport collectif
et d'avoir une offre de transport actif qui va être améliorée.
M. Fortin :Les mots sont les bons, M. le Président, mais ils ne sont
pas dans le bon ordre, ils ne sont pas utilisés correctement. Ils sont utilisés
dans une façon qui ressemble à la façon de penser quand c'était le ministère de
la Voirie. Ça n'a pas de sens. Les seules voies qu'ils ont enlevées, dans le
projet de tunnel, c'est les voies réservées permanentes. Pouvez-vous
m'expliquer ça? Les seules voies que vous avez enlevées, c'est les voies
réservées permanentes. Pourquoi?
M. Bonnardel : Premièrement,
on a décidé d'aller chercher puis de retenir trois objectifs, que j'ai
mentionnés maintes et maintes fois. Le premier, c'est de garder l'attractivité
du transport collectif et de s'assurer qu'on va aller chercher un maximum de
personnes interrives, autant ceux de Québec qui veulent aller du côté du pôle
Desjardins que ceux de Lévis qui veulent traverser à la colline parlementaire
ou aller plus dans D'Estimauville, ou autres. Premier défi : attractivité
du transport collectif en gestion dynamique des voies, c'est ce qu'on a
mentionné, pour être capables de donner, pendant des périodes importantes, une
voie réservée à ceux qui vont utiliser le transport. Aux camionneurs, c'est la
même chose. Ils ont une option, présentement. Et, si le pont Pierre-Laporte
fermait pour des raisons x ou on ferme une voie, c'est Trois-Rivières, leur
autre option. Donc, une option additionnelle en gestion dynamique, c'est ce
qu'on va étudier aussi et sécuriser le réseau. Aussi simple que de sécuriser le
réseau.
M. Fortin :Vous n'avez pas répondu à la question : Pourquoi vous
avez choisi d'enlever les voies réservées permanentes? Ça, ça vous appartient,
O.K.? Là, je vais vous poser une question bien simple, là, puis j'aimerais ça
avoir une réponse bien simple : La première mouture du projet, le gros
tunnelier, là, à ce moment-là, quand vous l'avez proposé, en 2021, c'était
quoi, l'échéancier pour qu'il soit complété? La date complétée à ce moment-là.
2030, si je me souviens bien?
M. Bonnardel : Non, on avait
dit... on a reporté d'un an, donc c'était 2031. Là, c'est à 2032.
M. Fortin :O.K. Mais là vous avez reporté d'un an entre les deux?
M. Bonnardel : Oui.
M. Fortin :Oui, O.K. Qu'est-ce qui fait en sorte qu'on est deux ans
plus tard, alors qu'il y a juste un an qui s'est écoulé dans votre échéancier?
M. Bonnardel : Bien, il y a eu
plusieurs travaux qui ont été faits. Premièrement, il y a le tunnel Québec—Lévis,
on est retournés à la table à dessin. Ce qu'on souhaitait aussi... Puis je
reviens avec ce qui est notre plan, notre vision, cette vision est importante.
On a retravaillé, renégocié aussi avec l'ancienne administration municipale,
pour être capables de revoir la colonne vertébrale du Réseau express de la
Capitale, qui est le tramway. Initialement, souvenez-vous, là, qu'il y avait
une option jusqu'à Charlesbourg. Le pôle d'emploi que je considérais puis qu'on
considérait, à Québec, le plus important était celui vers D'Estimauville. Ça
fait que ça a été des négociations qui étaient longues. Et tout le travail,
aussi, d'être capables de répondre au... toute la périphérie de Québec, de
répondre aussi à Guillaume-Couture, la 116, bien, c'est un travail qui était de
longue haleine et qui nous amène aujourd'hui et qui nous a amenés à déposer,
donc, cette mise à jour voilà trois semaines déjà.
M. Fortin :Ce n'est pas ça, ma question. En 2021, vous avez annoncé un
projet qui devait se terminer en 2030. Un an plus tard, vous avez annoncé un <projet
qui se...
M. Fortin :
... projet qui devait se terminer en 2030. Un an
plus tard, vous avez annoncé un >projet qui se terminait deux ans plus
tard. Pourquoi ça... pourquoi un an de délai vous a causé deux ans de retard?
M. Bonnardel : Non, c'est
un an... Le travail a continué, là, nos équipes ont continué le travail. On est
retournés à la table à dessin puis on a annoncé aux gens de Québec qu'on
reportait d'un an la réalisation et la livraison de ce projet.
M. Fortin :O.K. Si je vous donne deux choix : votre projet de
tunnel, c'est un projet de centre-ville à centre-ville ou c'est un projet d'autoroute
à autoroute, qu'est-ce que vous choisissez?
M. Bonnardel : J'ai déjà
en tête de votre sous-question. Vous savez, on avait un tracé A, initialement,
qui passait à la pointe de l'île, et l'attractivité du transport collectif sur
cet axe était beaucoup moins fort. On avait demandé à nos équipes de travailler
sur un tracé B, qui était centre-ville—centre-ville. Pour moi, le centre-ville—centre-ville,
c'est les points... les pôles d'emploi les plus importants, pôle Desjardins, colline,
pôle Saint-Roch, et c'est là, quand on a eu le tracé que notre firme a
travaillé, qu'on a mis de côté le tracé A. Donc, pour nous, c'était indéniable
que l'attractivité du transport collectif était importante et de donner une
option sur le réseau autoroutier, donc l'accès à la 20 sur le Y, du côté de
Québec, pour Dufferin-Montmorency et Laurentienne, qui vont nous amener à
donner une option additionnelle et sécuriser le réseau dans le futur.
M. Fortin :O.K. Vous savez que vous avez donné un contrat, jusqu'à
maintenant, vous en avez donné d'autres, là, mais vous avez... un contrat pour
des services professionnels pour effectuer des sondages géotechniques en milieu
terrestre et marin reliés au projet du tunnel Québec—Lévis. Et ça, ce
contrat-là, c'est un contrat de 12 millions que vous avez donné, pour
lequel il y a un excédent de coûts de 4,2 millions. Est-ce que c'est
possible d'avoir, un, les résultats et de se dire qu'avec un excédent de coûts,
pour un premier contrat, de 30 %, ça n'augure pas bien pour le reste des
choses, là?
• (16 h 20) •
M. Bonnardel : Il y a d'autres
contrats qui vont être signés dans les prochaines semaines.
M. Fortin :Oui. Est-ce qu'on peut avoir les résultats de ce
contrat-là?
M. Bonnardel : Non, vous comprendrez
que vous aurez les résultats lorsque le dossier d'affaires sera dévoilé, parce
qu'on aura des études... pas des études, mais des forages à faire aussi,
excusez.
Le Président (M. Tremblay) :
Je m'excuse, le temps est écoulé. La parole, pour la prochaine
intervention, est au député de Matane-Matapédia, pour 12 minutes. Merci.
M. Bérubé : Merci, M. le
Président. M. le ministre, c'est un plaisir de poursuivre nos échanges de tout
à l'heure. Alors, j'ai bien compris, de vos réponses, ce qu'il ne faut pas dire
pour avoir une réponse. Alors, lors de votre conférence de presse, vous vous en
souvenez, vous étiez là, je vous ai reconnu, en tout cas, vous étiez avec la
vice-première ministre, vous avez parlé de ponts par millions — je n'ai
pas dit «indicateur», ponts par millions, un comparatif, je reprends vos mots.
J'ai posé la question à la vice-première ministre, elle ne s'en souvient pas,
aucun souvenir de ça. Elle était là, elle pense qu'elle était là, elle ne s'en
souvient pas. Elle a dit : Si vous le voyez, posez-lui la question. Ce
moment est venu. Alors, vous avez fait une présentation d'un tableau comparatif
de ponts par millions avec Québec et avec ailleurs, pouvez-vous nous le déposer
pour le bénéfice de la commission?
M. Bonnardel : Bien, je
n'ai pas le document avec moi, là.
M. Bérubé : Il y a
certainement quelqu'un qui l'a, avec vous, autour. Je peux même vous pointer la
personne.
M. Bonnardel : Peut-être
que le député de Pontiac peut nous le déposer. Il l'avait, tantôt, dans les
mains, je l'ai vu.
M. Bérubé : Mais, M. le
Président, je ne sais pas, j'ai presque envie de pointer quelqu'un. Je suis pas
mal sûr que quelqu'un l'a, derrière le ministre, alors je l'invite à se
manifester. Il y a quelqu'un qui l'a à quelque part.
M. Bonnardel : Bien,
vous souhaitez quoi, M. le député?
M. Bérubé : Le dépôt.
M. Bonnardel : Pourquoi?
M. Bérubé : Ça, c'est
moi qui décide. Vous décidez à votre cabinet, moi, je décide les questions,
ici.
M. Bonnardel : Je vais répondre
à vos questions, alors. Bien là, on ne l'a pas, le document.
M. Bérubé : Vous ne l'avez
pas?
Le Président (M. Tremblay) :
M. le député, c'est la prérogative du ministre de déposer ou non un
document.
M. Bérubé : Le plus tôt
possible. Si quelqu'un l'a, qu'il se manifeste. Écoutez, M. le Président, c'est
une étude des crédits, on se prépare pendant des semaines, on fait des
questions. Il me semble que c'est un dossier, quand même, d'actualité, j'aurais
pensé que ça existe à quelque part. À tout le moins, est-ce que le ministre
peut me l'envoyer dans les plus brefs délais, ou quelqu'un de son équipe? J'aperçois
Mme Filion qui est là. Quelqu'un peut me l'envoyer? J'aimerais beaucoup.
Comme ça, on pourrait le regarder.
Le Président (M. Tremblay) :
Oui.
M.
Bérubé
: Bon,
c'est l'idée de qui, ça, ponts par millions? Qui, qui est arrivé avec cette
idée-là, en disant : Ce serait bon pour le point de presse?
M. Bonnardel : M. le
Président, c'est un comparatif qu'on a indiqué dans le document, qui confirme,
puis je pense que le député de Matane ne peut pas dire le contraire, qu'il y a
deux liens entre Québec et la Rive-Sud, hein...
M. Bérubé : Ce n'est pas
ma question. Qui?
M. Bonnardel : Hein? M.
le Président, je vous confirme et je répète ce que je vais répéter et continuer
de répéter...
M. Bérubé : Il peut bien
répéter, mais ce n'est pas ma question.
M. Bonnardel : ...il y a
deux ponts qui relient les deux rives, avec 820 000 de population.
M. Bérubé : Ce n'est pas
ma question. M. le Président, c'est une mesure dilatoire.
Le Président (M. Tremblay) :
Je vous invite à reformuler, M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : Je l'avais
bien formulé la première fois. C'est l'idée de qui, au cabinet ou au ministère,
d'arriver avec une présentation qu'ils ont choisi de présenter, qui est ponts <par
million...
M. Bérubé :
...
d'arriver avec une présentation qu'ils ont choisi de présenter, qui est ponts
>par million? Je veux savoir qui. Est-ce le ministre lui-même? Est-ce le
sous-ministre? Est-ce quelqu'un du cabinet? Je veux dire, il y a quelqu'un qui
a eu cette idée-là.
M. Bonnardel : Ce n'est
pas du tout d'intérêt public. C'est un comparatif, c'est tout.
M. Bérubé : Ça, c'est à
moi de juger. M. le Président.
M. Bonnardel : Bien, ça,
je vous répète que ce n'est pas d'intérêt public...
M. Bérubé : Ce n'est pas
d'intérêt public? Vous savez quoi? On va finir par le découvrir. D'accord. Le
coût, maintenant. Quand j'ai questionné la vice-première ministre, je lui ai
dit : Écoutez, ça me surprend que vous n'écoutiez pas, ce n'est quand même
pas une petite annonce, c'est un projet qui peut aller jusqu'à
10 milliards de dollars. Vous ne vous en souvenez pas? D'accord. Bon,
6,5 milliards, selon vous, c'est quand même beaucoup d'argent, est-ce que
c'est une catastrophe?
M. Bonnardel : Non, ce
n'est pas une catastrophe.
M. Bérubé : O.K. Vous
savez que votre collègue de La Peltrie, lui, il trouve que c'est une
catastrophe? 4 milliards, c'est une catastrophe. Puis, si vous ne le partez
pas avant l'élection, c'est encore pire. Dans l'échelle de catastrophe, il y a
le coût puis il y a : pas de pelletée de terre. Alors, ça va coûter cher,
comme pelletée de terre. Il dit : 4 milliards, c'est une catastrophe.
Moi, je l'ai noté, quand il l'a dit. Alors, est-ce que c'est dans vos prix? La
question a déjà été posée du maximum. On ne le sait pas. Ce qui m'amène à la
question suivante, deuxième document que j'aimerais qui soit déposé : le
dossier d'opportunité du projet de troisième lien ou tunnel, bon, le dossier
d'opportunité qui existe dans ce ministère.
M. Bonnardel : Il n'y a
pas de dossier d'opportunité, M. le Président, à l'article... On a utilisé
l'article... qui nous amène directement au dossier d'affaires. Donc, il n'y a
pas de dossier d'opportunité.
M. Bérubé : Je repose ma
question. Ça serait embêtant d'en trouver un. Est-ce qu'il existe un dossier
d'opportunité, au ministère des Transports? Est-ce que quelqu'un dans cet
aréopage a vu un dossier d'opportunité puis, un jour, pourrait dire :
M. Bérubé, il y en avait un, dossier d'opportunité?
M. Bonnardel : Non, pas
à ma connaissance.
M. Bérubé : Pas à votre
connaissance. Ça sera votre déclaration?
M. Bonnardel : Tout à
fait.
M. Bérubé : Veuillez
noter que le ministre a dit qu'il n'y en avait pas. D'accord. L'avenir dure
longtemps. O.K. On a parlé du coût. Moi, ce que je veux démontrer avec le
troisième lien, je ne questionne pas l'engagement du gouvernement, c'est le
choix qu'ils ont fait, ils ont été élus avec ça, ils en ont fait la promotion.
Ils ont pris le relais d'une grande mobilisation, à Québec, qui a été faite par
certaines radios, une en particulier, ils ont foncé là-dedans. C'est leur
choix. Et là, moi, ce qui m'intéresse, c'est la gestion de ça, le coût, l'échéancier
et tout ça.
Je le dis parce que je suis un député du
Bas-Saint-Laurent. Et, quand j'entends des ministres dire : C'est un
projet pour l'est du Québec, bien, je dis : Pardon? Projet pour l'est du
Québec? Je peux-tu vous dire qu'en fin de semaine, là, je regardais ça puis je
me disais : O.K., nous, il nous manque le train, ce n'est pas réglé; l'autobus
ne vient pas souvent; l'avion, on va en parler tantôt; Société des traversiers,
je salue M. Lafaut qui est là. On va avoir beaucoup à discuter, mais ce
n'est pas pour l'est du Québec. Là, en fin de semaine, là, si j'avais à parier
qu'est-ce qui était le plus sûr entre la traverse d'un ours polaire de la
Côte-Nord à chez nous ou le traversier F.-A.-Gauthier, je n'étais pas sûr de la
réponse. Je vous le dis, là. Donc, c'est pour ça que c'est important pour nous.
O.K., donc pour le troisième lien,
veuillez noter que j'ai demandé deux choses : j'ai demandé le document
comparatif de ponts par million, j'espère qu'on l'aura pour le bénéfice de la commission,
pas seulement pour moi; et le dossier d'opportunité, je retiens, ça a été dit
qu'il n'y en a pas. D'accord. À suivre.
Maintenant, sur le dossier du transport
aérien. Le ministre m'a invité, c'était dans ma circonscription. Au début, j'ai
dit : 500 $, ça a bien de l'allure. Le ministre l'a retwitté, son
équipe l'a retwitté, son personnel l'a retwitté. Mais, comme Alexandre Duval de
Radio-Canada et comme d'autres journalistes, on s'est mis à regarder ça. Là,
les questions qui vont arriver au 1er juin, c'est le bureau du député qui
va recevoir les questions, et Pascan Aviation et d'autres. Alors, je suis
d'avis que ça prendrait une deuxième conférence de presse pour répondre aux
questions qui n'ont pas été répondues dans la première.
Je donne un exemple. Est-ce que le
ministre peut nous garantir que, dans un vol... je vais prendre l'exemple d'un
vol Mont-Joli—Saint-Hubert, toutes les personnes qui
veulent avoir accès à un billet de 500 $ peuvent l'avoir ou il pourrait y
avoir, dans l'avion, des gens avec un billet qui vont au-delà de 500 $?
M. Bonnardel : C'est des
billets à 500 $ qui seront dans l'avion, parce que tous les touristes et
les Québécois pourront bénéficier d'un vol à 500 $. Et vous dites... Et oui,
vous étiez présent, puis je pense que vous avez vu les commentaires de l'UMQ,
de la FQM, de Jonathan Lapierre...
M.
Bérubé
: Oui,
ils ont changé pas mal...
M.
Bonnardel
:
...tout le monde s'est réjoui.
M. Bérubé : Non, plus
maintenant.
M. Bonnardel : Ah, non?
M. Bérubé : Ils n'osent
pas vous le dire parce que vous êtes le ministre, mais à moi ils me le disent
parce que je suis dans l'opposition. Ils ne veulent pas tous être candidats,
là-dedans, là, il y en a qui ont des choses à dire. Donc, moi, je vous dis
que... Vous avez parlé de premier arrivé, premier servi, puis ça a été... Alors
pourquoi on dit premier arrivé, premier servi, s'il y en a pour tout le monde,
des billets de 500 $? Ça vient d'où, ça?
M. Bonnardel : Bien,
premièrement, cette offre à 500 $ va augmenter, on va stimuler la demande,
et va nécessairement <améliorer...
M. Bonnardel :
...
premièrement, cette offre à 500 $ va augmenter, on va stimuler la demande,
et va nécessairement >améliorer l'offre, et c'est ce qu'on souhaite. Au
final...
M. Bérubé : Moi aussi,
absolument.
M. Bonnardel : Je pense que
vous le mesurez très bien. Autant à Mont-Joli, qu'à Gaspé, qu'aux
Îles-de-la-Madeleine, il y a plusieurs dessertes qui ont un service minimal,
depuis la pandémie, et ce service minimal, bien, on l'a assuré avec des
investissements puis un programme d'urgence, on va l'appeler ainsi, un
programme d'urgence pour être capable de supporter ces dessertes et ces
transporteurs. Et je reste convaincu, malgré le 500 $, que, si nous avions...
si nous avons une problématique sur une desserte X, où la fréquence n'est pas
adéquate, l'horaire n'est pas adéquat, nous pourrons aller au ministère avec un
appel d'offres pour améliorer la desserte comme telle.
M. Bérubé : O.K. Je propose
au ministre... Parce qu'on va le savoir rapidement, les gens vont pouvoir me
dire : Je n'envisageais pas de prendre l'avion, je vais le prendre parce
que c'est 500 $, par exemple, ou parce qu'il y a une liaison dont
l'horaire me convient. C'est la seule façon de vérifier si ça fonctionne. Puis
la pérennité, il faut que ça dure. Le ministre aurait pu faire le choix de TREQ,
aurait pu faire le choix de Régionair, d'avoir des structures un peu
coopératives qui assurent, tu sais, sur une longue période, une gestion un peu
plus locale. Le problème qu'on a là... Tant mieux pour le prix, mais c'est
toujours bien l'État québécois, à plus de 250 millions, qui va financer la
différence entre Pascan et le montant qui est à amortir.
Autre demande de document. J'aimerais
avoir l'entente entre le ministère des Transports et les transporteurs sur les
coûts qui vont être donnés à Pascan et à tous les autres, parce que ça, on ne
le sait pas.
M. Bonnardel : Bien, M. le
député, vous avez déjà été au gouvernement, là, vous savez très, très bien que
c'est des ententes confidentielles qu'on ne dévoilera pas.
M. Bérubé : Confidentielles
avec notre argent? On n'a pas la même conception du bien public, M. le
ministre.
M. Bonnardel : Bien, M. le
député, écoutez...
• (16 h 30) •
M. Bérubé : J'en fais la
demande.
M. Bonnardel : Ce n'est pas
juste un défi, c'est de s'assurer de bien dépenser les sous. On a des sommes
que le premier ministre nous a accordées, à la hauteur de 261 millions de
dollars...
M.
Bérubé
: Ben
voyons donc!
M.
Bonnardel
:
...et avec la demande qui va augmenter, bien, nécessairement, l'offre aussi
devra être et sera améliorée dans le futur. Si on a des avions pleins, bien, je
pense que les transporteurs auront l'embarras du choix pour acheter d'autres
avions.
M. Bérubé : M. le Président,
ça ne tient pas la route. Si je suis le gouvernement du Québec et j'achète des
masques de protection pendant la pandémie, je peux dire : C'est avec un
privé, ça ne regarde pas... dès qu'il y a un privé, ça ne vous regarde pas. Ça
ne fonctionne pas. J'en fais la demande formelle, O.K.? Puis je ne veux pas
télégraphier au département d'accès à l'information du ministère, qui est
parfois tatillon, qu'on veut ce document-là.
Moi, je veux savoir c'est qui, les
gagnants. Je pense qu'il n'y a pas juste les gens qui vont descendre à
500 $ qui vont gagner. Il y a des gens qui vont faire beaucoup d'argent. D'ailleurs,
ils s'en vantent déjà, sachez-le. Alors, l'entente, tous les Québécois vont
payer pour ça. Moi, j'aimerais qu'elle soit rendue publique puis je suis pas
mal sûr que mes collègues de la commission aimeraient la voir aussi. J'en fais
une demande formelle. S'ils ne veulent pas le donner, j'aurai déjà une première
indication sur le caractère sensible de cette information.
L'autre donnée : est exclu, à
l'origine, les non-Québécois qui habitent en territoire canadien, pas les
touristes, mais on exclut, par exemple, quelqu'un qui quitte de l'aéroport de
Mont-Joli pour aller à Fermont. Est-ce vrai?
M. Bonnardel : Bien,
premièrement, les dessertes qui existent déjà dans le programme, le PRTA, le plan
de rabais de tarifs aériens, des gens dans vos régions et ceux plus au nord
profitent de rabais de 30 % à 60 %. Donc, une partie de ces gens
profitent déjà d'un rabais ou de billets en bas de 500 $. Donc, ça, là, ça
ne change pas, là, ça ne change pas. Le 30 % à 60 %...
M. Bérubé : Il reste, un an
encore.
M. Bonnardel : ...il reste.
Le 3 000 $, qui était le plafond pour ces gens, saute, saute
complètement.
M. Bérubé : On est à
500 $.
M. Bonnardel : Non, non. Les
gens avaient le droit de dépenser ou d'obtenir des billets seulement pour
3 000 $, l'année passée ou présentement, là, jusqu'à l'annonce du
nouveau programme.
M. Bérubé : Oui, jusqu'à
concurrence de...
M. Bonnardel : Donc, après
3 000 $, rendez-vous médical, familial, peu importe...
M. Bérubé : Excédentaires.
M. Bonnardel : ...il fallait
qu'ils paient le prix complet, tu sais? Donc...
M. Bérubé : D'accord. Mais
j'ai entendu que le ministre souhaitait que ça ne favorise pas ce qu'il appelle
le «fly-in/fly-out». Je suggère au ministre que ça peut apparaître comme une
mesure intéressante, mais, quand il faut tenir compte d'une main-d'œuvre qui
est très précieuse, qui provient essentiellement du sud du Saint-Laurent, qui
provient de la Matanie, de Rimouski, de la Gaspésie, de la Matapédia, soyez
sensibles à ça. Parce que, si vous n'aviez pas les fiers travailleurs et
travailleuses du sud du Saint-Laurent qui vont travailler dans le Nord, au mont
Wright, à Fermont, etc., ça vous place dans une drôle de situation. Je peux
vous dire qu'ils ne sont pas de bonne humeur. Peut-être qu'ils n'ont pas
raison. Si c'est le cas, donnez-moi un argumentaire, je vais leur donner. Mais
je vous invite à être sensible à ça, parce que...
Le Président (M. Tremblay) : M.
le député, le temps est écoulé.
M. Bérubé : Je reviendrai
plus tard.
Le Président (M. Tremblay) : Prochaine
intervention, M. le député de Pontiac, pour 16 minutes.
M. Fortin :Merci. Merci, M. le Président. Je veux continuer sur
l'aérien, sur la politique que vous avez annoncée il y a, quoi, quelques
semaines maintenant. Là, hier, vous avez vu ce qu'Air Canada a annoncé pour...
hier ou avant-hier, là, pour les vols Rouyn—Montréal?
M. Bonnardel : Rouyn—Montréal? Excusez-moi, non.
M. Fortin :Non? Vous avez manqué ça?
M. Bonnardel : Oui.
M. Fortin :O.K. Donc, est-ce qu'il va y avoir... Vous ne savez pas s'il va
y avoir une diminution des vols Rouyn—Montréal au cours des
prochains...
16 h 30 (version révisée)
M. Fortin :...vous ne savez pas s'il va y avoir une diminution des
vols Rouyn-Montréal au cours des prochains mois?
M. Bonnardel : Bien,
premièrement, dans le programme, ce qui est prévu, c'est que... Il y a déjà des
dessertes qui existent, que vous connaissez, où il y a plus qu'un transporteur,
pour ne pas les nommer, là, que ce soit Air Creebec, Air Inuit, Air Liaison, PAL
Airlines, Air Canada, Pascan. On va négocier, vous comprendrez, avec plus qu'un
transporteur quand il y a deux ou peut-être trois transporteurs sur une ligne
x. Si nous avons un problème sur une desserte avec un seul transporteur, ou pas
de transporteur, ou à peu près pas de transporteurs pour assurer une fréquence
ou une desserte plus que minimale, on va être capables d'aller... on souhaite
aller en appel d'offres pour donner... donner une desserte qui va être adéquate
aux gens des régions.
M. Fortin :O.K. Je vais juste... Je vais prendre le temps, là, parce
que le ministre ne semble pas savoir à quoi je faisais référence, là. Hier, Air
Canada a sorti la nouvelle qu'il sera dorénavant impossible de partir en avion
avec Air Canada de Rouyn-Noranda vers Montréal et revenir la même journée.
Impossible. Ils vont annuler ces vols-là. O.K.? Donc, avec les heures de vol qu'ils
vont offrir maintenant, ce ne sera plus possible de faire ça.
Comment, avec une politique... Il me
semble que la politique que vous avez annoncée avait deux objectifs :
réduire les prix, augmenter l'offre. La première chose qu'on apprend, c'est qu'il
y a des compagnies qui réduisent leur offre. Est-ce que ça demeure un succès,
selon vous, cette politique-là? Est-ce que... Pourquoi il n'y a pas eu de
négociation autour du maintien d'une certaine offre pour s'assurer que les gens
puissent avoir accès à des vols?
M. Bonnardel : Mais là
vous nommez Air Canada, mais il n'est pas dit que PAL Airlines ou Air Liaison
ne va pas compenser.
M. Fortin :Il n'est pas dit, mais il n'est pas dit non plus.
M. Bonnardel : Il n'est
pas dit, oui, mais là... là on ne peut pas...
M. Fortin :Ce que les gens de Rouyn savent aujourd'hui, c'est qu'ils
perdent cette possibilité-là.
M. Bonnardel : Mais oui,
mais il n'y a pas juste Air Canada sur Rouyn présentement. Il n'y a pas juste
Air Canada. Donc, mon ambition, notre ambition, c'est de s'assurer, puis je le
répète, d'avoir des dessertes adéquates pour les régions du Québec. Et on a
plus qu'un transporteur. Il n'y a pas juste Air Canada, il y en a d'autres. Et
tous les transporteurs canadiens qui ont un permis de Transports Canada
pourront bénéficier de l'aide qu'on a annoncée.
M. Fortin :Oui, mais pourquoi ne pas avoir négocié au moment de votre
lancement, là, ou avant votre lancement? Vous avez eu plusieurs années que vous
avez travaillé là-dessus. Vous avez un comité qui s'est penché là-dessus.
Pourquoi ne pas avoir assuré, négocié, vous être entendu avec les compagnies
aériennes sur une certaine offre minimale?
M. Bonnardel : Chaque transporteur,
M. le député, a son plan d'affaires, là. Et, si une société décide de moins
desservir, pas de l'abandonner, de moins, il est très possible qu'une autre
société arrive et dise : Bien, moi, je vais compenser.
M. Fortin :Puis il est très possible que ça n'arrive pas.
M. Bonnardel : Bien, si
ça n'arrive pas, on va aller en appel d'offres.
M. Fortin :Juste s'il n'y a plus aucun transporteur?
M. Bonnardel : Et voilà.
M. Fortin :Alors là, pour cette diminution-là, là, vous n'allez pas
aller en appel d'offres?
M. Bonnardel : Donnez-nous
le temps de terminer les modalités, là. Il nous reste un mois pour déterminer
tout ça, terminer ça et surtout d'aller chercher de l'intrant, là, d'aller
chercher de l'information, le nombre de vols, le nombre de passagers qui vont
utiliser ces vols. On sait présentement le nombre de Québécois qui utilisent le
PRTA. Nécessairement, je le souhaite, ça va être en augmentation. Puis, avec
tout ça, on va être capables d'évaluer, puis les transporteurs aussi avec nous
vont évaluer les besoins, offre, demande, et je reste persuadé qu'avec ce
programme sur cinq ans ça va nous permettre d'avoir une baisse de prix et une
augmentation de l'offre.
M. Fortin :Mais tout le monde l'espère, qu'il va y avoir plus de monde
que les gens qui se servent du PRTA parce que le PRTA, ce n'est bon que pour les
gens des régions pour les compenser financièrement. Ce n'est pas un programme
pour quelqu'un qui est à Montréal qui veut aller faire du tourisme en Gaspésie.
Et ça, vous le savez déjà. Alors, nécessairement, il devrait y avoir plus de
gens qui s'en prévalent.
Mais là où vous avez un enjeu, c'est :
si on perd de l'offre de services quand même, le service n'est pas meilleur.
M. Bonnardel : Bien, M.
le député, je vous le répète, après la publication du programme, on aura toute
la latitude, toute la latitude pour s'asseoir, regarder l'offre comme telle que
les sociétés nous donnent présentement et de dire : O.K., avec cette offre
présentement et la demande qui risque d'augmenter, on va être capables de s'ajuster
dans les prochaines semaines, les prochains mois. Alors, il faut se donner le
temps, là.
M. Fortin :C'est un peu... C'est exactement la même chose que dans le
dossier du troisième lien : on arrive avec la solution puis, après ça, on
va mesurer les besoins, après ça, on va vous donner les chiffres sur les
besoins et savoir s'il faut faire autre chose. C'est une approche complètement
à l'envers.
Mais je veux essayer... quand même essayer
de comprendre ce que le ministre nous dit là. Là, il nous dit : Je vais
aller en appel d'offres s'il y a réduction de services. C'est bien ça?
M. Bonnardel : Ou s'il n'y
a plus de service.
M. Fortin :S'il n'y a plus de service.
M. Bonnardel : Ou s'il y
a moins de services.
M. Fortin :Alors, des villes où il n'y a pas de service?
M. Bonnardel : Pas du
tout.
M. Fortin :Non. Alors, vous ne le ferez pas pour Gatineau?
M. Bonnardel : Je vous l'ai
déjà <mentionné...
M. Fortin :
...vous ne le ferez pas pour Gatineau?
M. Bonnardel :
Je
vous l'ai déjà >mentionné, M. le député.
M. Fortin :Non, mais vous ne le ferez pas.
M. Bonnardel : Vous êtes
un ancien ministre des Transports qui vous-même n'avez même pas été capable
d'attacher une société aérienne pour développer Gatineau.
M. Fortin :Mais le PRTA était différent. Le PRTA ne servait pas à ça.
M. Bonnardel : Alors, ce
que je vous dis aujourd'hui... Puis je pourrais prendre Sherbrooke, c'est chez
nous.
M. Fortin :Bien oui, vous pouvez.
M. Bonnardel : Je vais
prendre Sherbrooke. Alors, ce qu'on doit faire, c'est de s'assurer de
pérenniser les dessertes qui existent présentement. Et, si, si, s-i, une
société aérienne décidait, un jour, de développer Sherbrooke, de développer
Gatineau, elle lève la main, on a les équipes au ministère qui vont s'attarder
et s'assurer de travailler avec eux.
M. Fortin :Mais vous ne ferez pas d'appel d'offres pour ça?
M. Bonnardel : Non.
• (16 h 40) •
M. Fortin :O.K. Ce n'est pas un plan de tourisme régional, ce que vous
proposez. Je suis désolé, là. C'est peut-être un plan pour desservir certaines régions,
mais ce n'est pas un plan de tourisme.
Alors, quand vous dites aux gens de Québec
qu'eux vont pouvoir aller à Gaspé pour 500 $, mais que vous dites aux gens
de Gatineau : Bien, vous, vous allez devoir conduire jusqu'à Montréal,
laisser votre voiture dans le stationnement là-bas, puis ça va coûter... puis
après ça vous irez... Un vol de 500 $, là, c'est une autre affaire, mais
ce n'est pas la même chose.
M. Bonnardel : Écoutez,
on peut débattre sur le côté isolement de Gatineau, là...
M. Fortin :Vous pouvez en débattre très certainement, vous pouvez
faire ça, sauf que vous êtes en train...
M. Bonnardel : Vous êtes
à deux heures de Montréal. Le transport collectif interurbain existe
présentement.
M. Fortin :
Sauf que...
Le Président (M. Tremblay) :
Je m'excuse...
M. Fortin :Sauf que...
Le Président (M. Tremblay) :
À l'ordre! Je nous invite à y aller à tour de rôle dans la cordialité.
Merci. On poursuit.
M. Fortin :Le problème, c'est que vous êtes en train de dire que c'est
un plan de tourisme, puis là vous êtes en train d'exclure le secteur du
tourisme de Gatineau. Vous pouvez nier la chose si vous voulez, mais la ministre
du Tourisme était avec vous à l'annonce. Alors, ce n'est pas juste une annonce
pour le transport.
Dernière question sur ce sujet-là :
Est-ce que j'ai bien compris que tous les billets... De votre échange tantôt
avec le député de Matane, là, que tous les billets de ces vols-là, des vols
identifiés, vont être 500 $?
M. Bonnardel : Oui,
parce que les touristes pourront en bénéficier, les Québécois pourront en bénéficier
et les Canadiens pourront en bénéficier, donc ceux qui vont réserver à
500 $. Les seuls qui n'auront pas le tarif à 500 $, c'est les gens
d'affaires.
M. Fortin :Bien, comment vous allez le savoir, que c'est des gens
d'affaires?
M. Bonnardel : C'est des
sociétés à numéro, réserves, personnes morales. Écoutez, on met en...
M. Fortin :Vous savez ce que je fais, moi, quand je viens à
l'Assemblée en avion, quand je venais à l'Assemblée en avion? Ce que je
faisais, essentiellement, et c'est ce que l'Assemblée nous demande de faire,
c'est de réserver nous-mêmes notre propre billet puis ils nous remboursent
après. Les sociétés font la même affaire.
M. Bonnardel : C'est ce
qu'on est en train d'établir puis de vérifier dans nos modalités.
M. Fortin :O.K. Parce que votre plan, en ce moment, ça ne
fonctionnerait pas. C'est... Un employé de compagnie aurait accès, lui aussi, à
500 $.
O.K. Je m'en tiens à ça. Vous le savez,
qu'il faut le régler, c'est toujours bien ça.
M.
Bonnardel
: Tout
à fait.
M. Fortin :Je vais passer la parole à ma collègue de Vaudreuil.
Le Président (M. Tremblay) :
Mme la députée.
Mme Nichols : Merci, M.
le Président. Bonjour, M. le ministre. Trois dossiers, trois dossiers du comté
de Vaudreuil, mais, évidemment, là, qui touchent beaucoup plus que le comté de
Vaudreuil, ça touche aussi Soulanges, ça touche Beauharnois, ça a des grands
impacts dans Soulanges et dans Beauharnois.
D'abord, le pont de l'Île-aux-Tourtes. Le
pont de l'Île-aux-Tourtes, la construction a été reportée, elle était prévue
2021 à 2024, est reportée en 2024. On sait qu'il y a de l'entretien, là, des
travaux, là, permanents en dessous du pont qui coûtent une fortune puis on a
remarqué aussi que les voies de transport en commun ont été retirées du nouveau
plan du pont de l'Île-aux-Tourtes.
Alors, ma première question, ça concerne
le pont de l'Île-aux-Tourtes : Pourquoi la construction est reportée?
Pourquoi les deux voies sont enlevées? Puis, si vous me permettez, je vais y
aller en rafale puis je vais vous laisser répondre dans l'ordre que vous
voulez. Donc, voilà pour le pont de l'Île-aux-Tourtes. Puis on se rappelle, là,
que le pont de l'Île-aux-Tourtes, là, c'est 75 % du commerce entre
l'Ontario, le Québec puis les États-Unis, donc c'est superimportant.
L'autoroute 20, seule autoroute à
travers le Canada où il y a des feux de circulation, donc c'est un boulevard
urbain sur sept kilomètres. Le premier ministre, dans la campagne électorale de
2018, avait promis de refaire l'autoroute 20, d'enlever les feux de
circulation puis en faire une autoroute ou sinon en faire une voie de
contournement. Contrairement à ça, vous proposez de rajouter un feu de
circulation sur l'autoroute 20 à la hauteur de Vaudreuil-Dorion, là.
C'était déjà assez terrible quand le pont de l'Île-aux-Tourtes a été fermé,
c'était hypercompliqué sur l'autoroute 20. Puis on parle d'un sept
kilomètres, là, puis on parle, sur l'autoroute 50, d'un tronçon de
96 kilomètres, là, que vous venez d'autoriser, puis c'est... Je pense que
vous avez reçu aussi la lettre du maire de Vaudreuil-Dorion à laquelle je fais,
entre autres, là, entre autres, référence. Donc, est-ce que vous avez... Parce
que c'est la quatrième fois que je viens aux crédits, puis, l'année passée,
vous m'aviez dit que les voies de contournement, par phase, I et II, là,
c'était quelque chose qu'on pouvait regarder ensemble. Mais malheureusement,
là, le dossier n'a pas cheminé.
Et la troisième chose, superfacile, un
petit projet pilote au coin de... à l'intersection de la 30 puis la 40,
direction est. C'est du lignage au sol pour permettre... Puis ça, c'est surtout
pour les citoyens, entre autres, là, de Beauharnois qui vont <prendre...
Mme Nichols :
...puis
ça, c'est surtout pour les citoyens, entre autres, là, de Beauharnois qui vont
>prendre l'autoroute 40, là, c'est de la congestion le matin. Un
lignage au sol — puis ça a été fait, là, la ville vous a aussi déposé
un projet, là, à cet effet là — ça dégorgerait l'ensemble de
l'autoroute 30 vers la 40.
M. Bonnardel : Bien, je vais
peut-être vous demander de revenir sur les derniers, là. Je vais essayer de...
Là, vous m'avez parlé du retard sur le pont de l'Île-aux-Tourtes à 2024. Il n'y
a personne qui a parlé d'un retard à 2024 parce que le projet est dans la loi
sur l'accélération des projets, dans la LACPI, là, p.l. n° 66,
puis on a gagné 18 mois. Là, je vais vous confirmer le début des travaux.
Deuxièmement, entre voie réservée et
utilisation de l'accotement bus, UAB, c'est l'UAB qu'on a privilégié, qui va
nous permettre de répondre aux mêmes, mêmes besoins en termes de circulation
sur le pont de l'Île-aux-Tourtes. Donc, il y aura une UAB, l'acronyme qu'on
utilise, là, au ministère des Transports, qui est utilisation accotement bus,
qui est un peu la même chose que le pont Champlain présentement. Donc, ça,
c'est les deux principaux points, là, que vous m'avez posés pour le pont de
l'Île-aux-Tourtes, là. Et je vous... Début des travaux pour le pont de
l'Île-aux-Tourtes, c'est 2023.
Mme Nichols : Parfait.
Autoroute 20?
M. Bonnardel : Votre question
était?
Mme Nichols : L'autoroute 20,
c'est un tronçon de sept kilomètres avec des feux de circulation. Vous avez
l'intention d'ajouter un feu de circulation. On a proposé des phase I, phase II,
des voies de contournement. Il y a plein de solutions. Les terrains sont déjà
expropriés, appartiennent déjà au ministère, superfacile. Les plans existent,
là. Pourquoi... Il reste juste le go.
M. Bonnardel : Ça, c'est une
sorte de... est-ce qu'on peut dire boulevard urbain, miniboulevard urbain, là,
sur cette portion...
Mme Nichols : Seul tronçon à
travers le Canada où c'est un boulevard urbain.
M. Bonnardel : ...sur cette portion
d'autoroute que j'ai déjà utilisée maintes et maintes fois? On étudie
présentement, mais on regarde la situation au ministère des Transports. Je ne
peux pas vous donner d'échéancier précis sur... du jour au lendemain. Est-ce
que le boulevard urbain va donner une autoroute en bonne et due forme? Vous
comprendrez qu'avec la configuration des routes transversales, des lumières, il
y a un énorme, énorme travail. Puis je sais que c'étaient des demandes que les
élus municipaux m'ont... vous ont faites, là, nous ont faites, au ministère, et
que les élus de Montréal aussi m'ont faites dans ce coin. Donc, je n'ai pas
d'échéancier à vous donner présentement, mais c'est un projet qui est regardé.
Mme Nichols : Il y a des
plans... C'est parce que c'est la quatrième année, là, que je viens aux crédits
pour vous présenter, entre autres, là, ces dossiers-là. Mais il y a des plans
qui ont été déposés. Les terrains sont expropriés. Est-ce qu'on peut avoir...
Puis ça a été une promesse, là. Ça a été une promesse électorale, là, du
premier ministre, le parachèvement de l'autoroute 20. Donc, est-ce qu'on
est capables d'avoir un échéancier ou du moins un début de quelque chose, là?
M. Bonnardel : On est... On
va présenter, là... il y a une table d'échanges, là, qui est en place, là, puis
on va être capables de présenter... de présenter un plan de match, si je peux
dire ainsi, là, ou un plan de travail de l'étude d'opportunité, là, dès le
printemps... dès le printemps 2022.
Mme Nichols : Le projet pilote
au coin de la jonction de la 30 puis la 40 est, quelque chose de superfacile,
là, c'est du lignage au sol. Vous avez les plans. Puis, si je ne me trompe pas,
il était aussi, là, dans les projets que vous aviez proposés, mais il n'y a
rien de fait. Ça fait quatre ans. Ça pourrait rapidement régler un engorgement
monstre le matin vers la 40 est.
Puis, je vous rappelle, là, il y a quatre
voies sur la 40 est puis il y a deux voies en une voie sur l'autoroute 30,
là, qui passe, là, de Beauharnois vers, là, la... vers la 40.
M. Bonnardel : Écoutez, vous
me posez une bonne question. Je vais vérifier avec la direction territoriale et
la... et la direction comme telle pour voir pourquoi ça n'a pas été... pourquoi
ça n'a pas été fait, parce que je l'apprends.
Mme Nichols : Mais c'est
toutes... c'est toutes des bonnes questions parce que c'est toutes...
M. Bonnardel : Absolument. Non,
mais c'est du terrain, là.
Mme Nichols : Je suis très
flattée que vous trouvez mes...
M. Bonnardel : Ça, c'est... c'est
du vrai terrain, ça, là, là.
Mme Nichols : C'est toutes
des bonnes questions, mais c'est surtout tous des dossiers qui sont bien
documentés, parce qu'année après année on vient ici les présenter, chercher des
réponses. Ce n'est jamais les mêmes réponses. Les élus écoutent vos réponses.
Donc, je sais que vous recevez plein de lettres, là, suite à votre passage aux
crédits, où on vient poser des questions sur le pont de l'Îles-aux-Tourtes, on
vient poser des questions sur l'autoroute 20, sur les projets pilotes, mais,
année après année, ce n'est jamais les mêmes réponses, mais le dossier... le
dossier est documenté.
M. Bonnardel : 30 et 40, là,
je vous reviens dès demain, dès demain avec une réponse.
Mme Nichols : Ça, c'est un
dossier facile à régler.
M. Bonnardel : Mais, à ma
connaissance, c'est la première fois que vous me l'indiquez, là, mais j'y
reviens très rapidement demain.
Mme Nichols : Très bien. Je
veux juste revenir, là, sur le pont de... sur le pont de l'Île-aux-Tourtes. C'est
quoi, le coût, là, des travaux en permanence...
M. Bonnardel : Annuel?
Mme Nichols : ...annuellement,
sous le pont?
M. Bonnardel : Je vais vous
revenir avec l'information. Outre les réparations majeures, ou vous voulez que
je vous donne les réparations majeures qui ont été faites?
Mme Nichols : Non, mais il y
a... Bien, on le sait, là, il y a de l'entretien...
M. Bonnardel : Les travaux
palliatifs, là, si je peux les appeler ainsi, là.
Mme Nichols : Les travaux
pour qu'on puisse encore passer sur le...
M. Bonnardel : Assurer le
maintien, assurer le... le maintien de la...
Mme Nichols : Assurer le
maintien fragile de ce...
M. Bonnardel : Je vais vous
donner ça.
Mme Nichols : ...de ce
pont-là.
Le Président (M. Tremblay) :
...M. le ministre, vous vous engagez à déposer les documents?
M. Bonnardel : Ah! oui, oui.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. On poursuit.
Mme Nichols : Parfait. Puis,
relativement... relativement <au...
Mme Nichols :
...
parfait. Puis, relativement... relativement >au tracé du nouveau pont,
du pont de l'île aux Tourtes, est-ce que c'est le... Le tracé, là, qui est
déposé, est-que c'est le dernier tracé? Parce qu'il y a eu plusieurs ébauches.
Est-ce que c'est celui-là sur lequel vous allez vous fier...
M. Bonnardel : À ma
connaissance...
Mme Nichols : ...avec les
UBA, là, qu'on...
M. Bonnardel : Les UAB.
Mme Nichols : Les UAB. Même
chose.
M. Bonnardel : Et, à ma
connaissance, il n'y a pas de changement sur ce que vous avez lu, à moins qu'on
m'informe du contraire, là, mais il n'y a pas de changement. Je regarde la
sous-ministre, on me confirme le tout. C'est ça.
• (16 h 50) •
Mme Nichols : Parfait. Est-ce
que...
Le Président (M. Tremblay) : Mme
la députée, le temps est écoulé. Pour la partie gouvernementale, M. le député
de Bourget.
M. Campeau : Combien de
temps?
Le Président (M. Tremblay) : Pour
environ 10 minutes.
M. Campeau : Merci. M. le
ministre, je voulais vous parler de la ligne bleue du métro, mais avant, j'ai...
je ne suis pas capable de m'empêcher d'en parler, le sens du mot «étalement
urbain». Je suis très sensible à ça, là. Les gens qui me connaissent savent que
je suis fatigant quand je parle d'environnement. J'ai l'impression, là, qu'avec
le télétravail, l'achat local et les voitures électriques, ce n'est plus tout à
fait la même définition que c'était. Alors, si je suis quelqu'un qui demeure à
Joliette puis qui travaille à Montréal, là, puis qui fait ça à tous les jours,
j'appellerai ça... Aïe! Il est loin. C'est-tu de l'étalement urbain? Si je
déménage à Joliette, je travaille localement et j'achète localement, ça peut
dire la même chose.
Alors, c'est toujours difficile à décider.
On peut bien parler de densification. J'en ai vu beaucoup en Chine puis en Inde,
puis je ne pense pas que c'est le modèle qu'on veut avoir. Alors, j'ai
l'impression que cet équilibre-là, entre densifier, avoir un bon service, c'est
ça qu'il faut chercher comme équilibre, et il n'est pas facile à chercher.
Tantôt, on parlait de la symétrie
est-ouest à Québec : On doit-tu avoir du monde à... Des fois, on se
demande : Il est où, l'est? Il est où, l'ouest? Bien, à Montréal, c'est
assez facile parce qu'il y a la rue Saint-Laurent, ça fait qu'on dit l'ouest puis
on a dit l'est, c'est plus simple.
Et, s'il y a une place où on peut dire
qu'il y a beaucoup de monde qui demeure, c'est l'est de Montréal, et le
transport en commun est déficient depuis très, très, très longtemps. En fait,
on a annoncé, justement à la bibliothèque d'Anjou, il y a... au mois de mars,
la construction de la ligne bleue. Il y a un journaliste qui était là qui a
fait une blague, et j'avoue que je l'avais trouvée bonne pas mal parce qu'il
n'avait pas 35 ans puis il a dit : Moi, je n'ai jamais vécu ça, la
ligne bleue, mais, depuis que je suis né, il ne s'est rien passé. Alors, ça a
été drôle comment il l'a sorti, mais j'avoue en même temps que, bien avant que
la CAQ existe, je trouvais que c'était un chef-d'œuvre d'allers-retours où je
ne voyais pas d'action. C'était un chef-d'œuvre de ciseau puis de ruban
d'inauguration, puis je ne voyais pas d'action.
Alors, ma question : Pourriez-vous,
pour le bénéfice de tout le monde, parce qu'on a beau le répéter, je pense
qu'ici on a peut-être une meilleure audience, redéfinir un peu plus le projet,
le nombre de stations, où elles sont situées, d'abord? Puis ensuite j'aurais
deux sous-questions.
M. Bonnardel : Bien, premièrement,
vous avez vu l'annonce qui a été faite par le premier ministre hier, de revoir
le projet du REM de l'Est. Juste en amont, il faut mesurer aussi l'importance
de l'annonce de ma collègue qui est ministre de la Métropole, qui a annoncé le
prolongement de la ligne bleue, qui était attendu depuis des années, sinon des
décennies. Et cette ligne bleue, bien, va augmenter l'attractivité du transport
collectif, va nécessairement amener plus de gens à prendre le métro, mais aussi
l'approche qu'on avait et qu'on a toujours avec cette portion... cette portion
de transports collectifs sur l'est de Montréal, sur le nord vers
Marie-Victorin, une portion aussi vers Lanaudière, donc un peu plus au nord,
pour répondre à ceux qui sont vers Repentigny, Pointe-aux-Trembles, Repentigny,
même Mascouche, même du côté de Laval. Donc, ça fait partie du plan de
décongestion que nous avons déposé voilà quatre ans déjà.
Sur le plan de décongestion, soit dit en
passant, on avait un concept de voies réservées que nous avons déjà commencé à
travailler et à annoncer, que ce soit l'autoroute 20, côté côté Rive-Sud,
Belœil, l'autoroute 30, qu'on a annoncé voilà quelques semaines déjà,
l'autoroute 15. Donc, c'est des engagements extrêmement importants qui
font la promotion du transport collectif et qui amènent... qui vont amener
Montréal à un autre niveau, là, qui vont mener Montréal à un niveau extrêmement
important en termes d'offres de transport collectif dans les prochaines années.
Et c'est le travail pour qu'on va faire avec les différents partenaires, la
STM, la ville <de...
M. Bonnardel :
...années.
Et c'est le travail pour qu'on va faire avec les différents partenaires, la
STM, la ville >de Montréal, le RTM et le MTQ.
M. Campeau : Il y a beaucoup
de gens qui se sont posé la question, en particulier, je parle franchement, M.
le ministre, de la ligne bleue. Pourquoi, cette fois-ci, on va l'annoncer puis
on est sûrs que ça va aller de l'avant? Qu'est-ce qu'on a fait de plus pour que
les gens y croient? Parce que je pense qu'il y a un déficit de croyance, si on
veut, là, étant donné que ça fait tant d'années. Qu'est-ce qu'il y a de spécial
cette fois-ci qui va donner confiance aux gens?
M. Bonnardel : Bien, en
partant, M. le député puis aux gens qui nous écoutent de Montréal, quand tu
peux déjà dire aux gens qu'on s'en va en appel d'offres pour le tunnelier, ce
n'est pas juste une petite pelle, là, c'est le tunnelier qui s'en vient.
Donc, j'ai vu, pendant mes 15 dernières
années à l'Assemblée nationale, beaucoup, beaucoup, beaucoup de ministres
d'anciens gouvernements dire : Ça s'en vient. La ligne bleue, on va la
réaliser. La ligne bleue, on va la faire. Ça ne s'est jamais réalisé.
Aujourd'hui, je suis fier, au nom de ma
collègue, de dire que cette ligne bleue, enfin, après des décennies, a reçu le
financement autorisé par le premier ministre, et on va de l'avant pour être
capable de répondre aux besoins de ce secteur un peu plus à l'est aussi, oui,
de l'île de Montréal, qui était orphelin, on peut le dire ainsi, depuis un
certain nombre d'années, que vous connaissez bien, M. le député.
M. Campeau : Il y en a
plusieurs qui ont parlé de la hausse des coûts qui avait eu lieu, étant donné
l'espacement dans le temps, et la ministre déléguée aux Transports a mentionné
que les coûts avaient monté de façon exorbitante. Alors, qu'est-ce qu'on a fait
pour garder le même nombre de stations? Puis le coût s'est replacé. De quelle
façon on a procédé pour arriver justement à ce concept?
M. Bonnardel : Bien, tous les
acteurs, tous les acteurs importants de la STM, de la ville, du ministère se
sont assis ensemble de façon, je dirais, assez urgente, assez urgente, voilà
des mois, des mois déjà, pour se dire : Ça ne tient pas la route, l'explosion
de certains coûts que nous avions. Et, dans les circonstances, bien, la
collègue, encore une fois, a mis de l'avant un comité, pas juste d'experts,
mais un comité d'urgence, je vais le dire ainsi, à ma façon à moi de le voir,
là, un comité d'urgence qui, rapidement, a pris les choses en main et qui aura
pu revoir les modalités de A à Z de la construction, des devis, ici et là, mais
d'être capable toujours d'en arriver à un objectif, c'était d'avoir les cinq
stations qui répondaient aux besoins initiaux, autant que la ville de Montréal
avait identifiés que la STM avait identifiés.
Donc, là-dessus, on peut se réjouir de
voir que, oui, il y a eu quand même une augmentation entre le montant original
versus le montant final. Mais je pense qu'on a réussi à trouver un équilibre
adéquat pour répondre à la capacité de payer des Québécois, mais aussi pour
donner aux Montréalais une offre... une offre de transport collectif et un
prolongement de la ligne bleue qui est important pour eux.
M. Campeau : Il y a un autre
édicule qui a été ajouté à Anjou, en fait, c'est un beau mot que j'ai trouvé,
parce que je ne savais pas qu'on appelait ça comme ça, un édicule, là, mais c'est
une nouvelle sortie qui a été rajoutée à Anjou qui, si j'ai bien compris, va
permettre, justement, d'aller l'autre côté de la 25. Ça, ça a l'air majeur pour
les gens d'Anjou, n'est-ce pas?
M. Bonnardel : Bien oui. C'est...
Puis je le mentionne, là, puis je fais le même raisonnement, le défi, c'est
d'augmenter l'attractivité. Qu'on soit avec le tramway de Québec, qu'on soit
avec le tramway de Gatineau, ou qu'on soit à Montréal, ou qu'on soit sur la
Rive-Sud, le défi de chaque gouvernement puis surtout d'un ministre des
Transports, c'est d'augmenter l'offre de services, en termes d'attractivité de
transport collectif, dans la Politique de mobilité durable en transport actif.
Dans les circonstances, tout ce qu'on peut faire pour aller chercher plus de
gens qui vont possiblement laisser un véhicule à la maison, peut-être même le...
on souhaite le deuxième et possiblement, même, le premier, et qui vont se
déplacer du point a en vélo, en Bixi, ou en trottinette, ou autre pour se
rendre au métro, bien, ça répond à notre Politique de mobilité durable, qui est
de réduire les délais de déplacement entre le point a et le point b et de leur
donner des choix, des choix qu'ils peuvent voir de visu, que ce soit le métro,
que ce soit le bus, que ce soit le vélo en partage.
M. Campeau : ...du président
de la STM, Éric Alan Caldwell, qui mentionnait que «la ligne bleue, c'est un
peu plus de 25 600... 25 000 usagers supplémentaires en période de
pointe pour la section prolongée et, au total, c'est 25 tonnes de GES de moins
par heure de <pointe...
M. Campeau :
...pour
la section prolongée et, au total, c'est 25 tonnes de GES de moins par heure de
>pointe.» Ça me semble une quantité assez importante au niveau... Donc,
ça aura un effet environnemental évident.
M. Bonnardel : Bien, c'est un
effet environnemental extrêmement important parce que le besoin en transport
collectif... C'est vrai que l'achalandage a été moindre depuis deux ans, mais
je reste convaincu que, sur un horizon d'un quinquennat, de cinq ans, on va
être capables d'aller rechercher... d'aller rechercher l'achalandage que nous
avions en prépandémie.
Puis, quand vous parler de GES, bien, je
ne peux pas m'empêcher de vous exposer un peu le portrait puis les objectifs et
l'ambition autant de mon collègue qui est ministre de l'Environnement que du
PEV, du Plan pour une économie verte qu'on a déposé voilà quelques... que lui a
déposé voilà quelques mois déjà, qu'on a fait une mise à jour voilà quelques
jours déjà, où on a exposé une politique gouvernementale au gouvernement, où on
va s'assurer que, d'ici... d'ici 2030, 100 % des véhicules de la flotte
gouvernementale soient électrifiés, 25 % des camionnettes le soient,
100 % des véhicules lourds d'ici 2040. L'objectif aussi d'électrifier les
autobus scolaires, qui sont à 65 %, les bus urbains à 55 %, donc,
c'est des objectifs extrêmement ambitieux. Les véhicules légers,
1,6 million de véhicules que, nous, on souhaite voir sur nos routes du
Québec d'ici 2030...
• (17 heures) •
Le Président (M. Tremblay) : M.
le ministre, le temps est écoulé.
M.
Bonnardel
:
Ah? Désolé.
Le Président (M. Tremblay) : Le
temps est écoulé. Merci, M. le député de Bourget. La parole est à vous, M. le
député de Pontiac, pour 16 minutes.
M. Fortin :Très bien. Merci. Merci, M. le Président. Je veux... C'est
votre dernière étude de crédits, M. le ministre, avant la fin du mandat de
votre gouvernement. Je veux qu'on revienne sur vos engagements électoraux, là,
le plan de décongestion qui avait été présenté par votre collègue, aujourd'hui
ministre de l'Environnement, à l'aube des dernières élections. O.K.? Alors, si
vous le permettez, là, je vais vous lire certains passages de votre plan de
décongestion. J'aimerais des mises à jour sur ce qui a été fait.
Tout d'abord, page 10 de votre plan
proposé en 2018 : «La Coalition avenir Québec propose de mettre en place
des incitatifs fiscaux pour favoriser le covoiturage.» Est-ce que vous avez mis
en place ces incitatifs?
M. Bonnardel : Des incitatifs
fiscaux pour améliorer le covoiturage. Vous savez, ce qui a été...
M. Fortin :C'est votre promesse.
M. Bonnardel : ...ce qui a
été un des premiers mandats, ça a été de changer le transport rémunéré de
personnes, qui a été le projet de loi n° 17, de s'assurer qu'on puisse
avoir un environnement d'affaires différent de ce que le Québec a connu dans
les 50 dernières années. Et, là-dessus, c'était revoir les règles, les
règlements aux taxis, aux Uber, aux Lift de ce monde, aux Eva de ce monde, aux
véhicules qui sont... aux Communauto de ce monde. Alors, c'est le travail qu'on
a fait avec le projet de loi n° 17 voilà trois ans déjà.
M. Fortin :O.K., je vais demander au ministre, là, d'avoir des
réponses courtes parce que son plan, il était ambitieux, il était long, il y
avait bien des mesures, puis je vais essayer de passer à travers autant de
mesures que possible. Est-ce que vous avez rempli votre engagement,
c'est-à-dire mis en place des incitatifs fiscaux pour favoriser le covoiturage,
oui ou non?
M. Bonnardel : Vous savez, il
y a eu une pandémie, M. le député, un an après, O.K.?
M. Fortin :Ah! Ah!
M. Bonnardel : Bien non, mais,
écoutez, on peut rire, là, on peut dire : Oui, la pandémie...
M. Fortin :Non, non, mais en quoi ça....
M. Bonnardel : ...la pandémie
a le dos large. Il y a eu, pendant deux ans, une baisse d'achalandage dans le
covoiturage, une baisse d'achalandage majeure dans le transport collectif. On a
donné près de 1,8 milliard aux sociétés de transport pour être capable de
supporter ces sociétés, de ne pas les abandonner. C'est vrai, vous pouvez me
dire : Ah! La pandémie a le dos large. Bien, on a eu deux ans de pandémie
où ça a été extrêmement compliqué, où les gens ont été à la maison,
majoritairement.
M. Fortin :O.K. Puis, pendant ces deux années-là, le ministre des
Finances en a proposé toutes sortes, d'incitatifs fiscaux. À chaque budget
qu'il présentait, là, il y en avait, des incitatifs fiscaux. Il n'y en a pas
pour le covoiturage. C'est ce que vous me confirmez aujourd'hui?
M. Bonnardel : Il y a le
projet de loi n° 17 qui a été...
M. Fortin :Non, ce n'est pas la question.
M. Bonnardel : ...qui a été
déposé, où il y a eu l'aide qui a été donnée aux transports collectifs aussi
pour supporter ces sociétés.
M. Fortin :Non, ce n'est pas ma question. Vous passez deux pages sur
l'ensemble de votre programme, là, pour dire : On va... c'est important,
il faut s'assurer que les gens font du covoiturage, on peut avoir un impact
majeur sur la décongestion de nos systèmes routiers, et il faut faire un
incitatif. C'est votre promesse. «La CAQ propose de mettre en place des
incitatifs fiscaux pour le covoiturage». Je comprends qu'il n'y en a pas.
M. Bonnardel : Bien, spécifiquement,
vous savez, il y a eu de l'argent qui a été donné dans le portefeuille des
Québécois. Puis la...
M. Fortin :Ah! ce n'est pas ça, ma question.
M. Bonnardel : Oui, mais, je
veux dire, le 500 $ qui a été donné aux gens...
M. Fortin :C'est un incitatif au covoiturage.
M. Bonnardel : Oui, mais les
gens peuvent se servir de ces sommes pour utiliser le transport collectif ou le
transport en covoiturage.
M. Fortin :Bien, voyons! Bien, voyons!
M.
Bonnardel
:
Bien oui, mais ça... Les gens qui nous écoutent...
M. Fortin :O.K. Je continue.
M.
Bonnardel
: Les
gens qui nous écoutent reçoivent de l'argent ou vont recevoir ...
17 h (version révisée)
M. Bonnardel : ...covoiturage.
Bien oui, mais ça...
M. Fortin :O.K. Je continue.
M. Bonnardel : Les gens qui
nous écoutent, les gens qui nous écoutent reçoivent de l'argent ou vont
recevoir de l'argent. Ils dépensent les sous comme ils le souhaitent.
M. Fortin :Je continue, page 11, «des places pourraient aussi
être réservées dans les stationnements incitatifs pour les voitures servant au
covoiturage». Est-ce qu'il y a plus de places réservées au covoiturage dans les
stationnements incitatifs?
M. Bonnardel : Ça, je n'ai
pas les chiffres exactement, s'il y a autant, ou plus de place, ou moins de
places. Il faudrait que j'aille vérifier.
M. Fortin :Alors, O.K., c'était votre engagement, vous ne le savez
pas. Ça va. Je continue : «La création de lignes d'autobus express reliant
les pôles des stationnements incitatifs dans les banlieues et les stations du
REM contribuera à la décongestion des routes.» Alors, est-ce qu'il y a plus de
lignes d'autobus express entre les pôles de stationnements incitatifs et les
stations du REM ou de transports en commun ces jours-ci?
M. Bonnardel : J'ai souvent
répondu que pour améliorer l'attractivité, puis dire aux gens : Prenez le
bus pour vous rendre du point a au point b, ça prend un réseau qui répond à ces
besoins. Et le réseau, ce que vous ne direz sûrement pas, c'est tout le concept
de voies réservées qu'on a mis en place, qui est le réseau métropolitain de voies
réservées qu'on a déjà commencé à annoncer, autant pour la 30, la 20, que la 15,
il y en aura d'autres. Et, nécessairement, si on veut avoir, un jour, des bus
qui vont partir du point a au point b, dans des axes dédiés pour eux, soit en
UAB ou en une voie réservée, bien, ça va prendre un réseau métropolitain.
Donc, en premier lieu, il faut que je sois
capable de donner des... un réseau qui va répondre rapidement, qui va réduire
le temps que les gens vont passer dans le bus pour que l'attractivité soit meilleure.
M. Fortin :Alors, la réponse, c'est non. O.K. Alors, je continue. Là,
vous venez de faire référence aux voies réservées sur la 30. Vous aviez pris,
comme engagement électoral, que ces voies réservées là seraient complétées à la
fin de votre mandat, sur la 30. Est-ce qu'elles sont complétées?
M. Bonnardel : Vous le savez,
M. le Président, la 30 est à refaire complètement...
M. Fortin :Mais c'était votre engagement.
M. Bonnardel : ...parce que
les infrastructures... bien, pas les infras, mais la base même de cette
autoroute date de plusieurs, plusieurs, plusieurs décennies. Donc, la décision
qu'on a prise, c'est de — pardon — c'est de refaire
complètement cette portion de route... d'autoroute entre l'autoroute 20 et
l'autoroute 10, qui est une portion quand même de 13... 12, 13 kilomètres,
si je ne me trompe pas, par coeur, et qui va avoir une voie dédiée, dédiée au
transport collectif pour se connecter au REM du côté Rive-Sud.
M. Fortin :Alors, les voies n'ont pas été et ne seront pas aménagées d'ici
la fin du mandat. Alors, je continue dans votre plan, M. le ministre. Il faudra
également développer des voies réservées sur la Rive-Nord, autoroutes 13,
15, 19, 25, 440, 640. Je commence par la fin, la 640, est-ce qu'il y a des
voies réservées?
M. Bonnardel : M. le député,
vous pouvez faire la nomenclature au complet, là. Tantôt la 30...
M. Fortin :Bien, je le sais, mais, à chaque fois, ça va être long.
M.
Bonnardel
: ...tantôt
la 30, si vous lisez comme il faut, on a dit que nous allions débuter les
travaux. Débuter les travaux, c'est différent de livrer les voies réservées,
là. Donc, débuter des travaux, on va le faire.
M. Fortin :O.K.
M. Bonnardel : Du côté de la Rive-Nord,
on a annoncé la 15. C'est un... Le réseau métropolitain de voies réservées, M.
le député, là, vous avez été ministre des Transports, c'est ambitieux...
M. Fortin :Oui, mais... O.K.
M. Bonnardel : ...c'est
ambitieux.
M. Fortin :Oui, mais pourquoi vous proposez un document qui dit :
Nous, on va mettre des voies réservées sur la 13, la 15, la 19, la 25, la 440,
la 640 et, sur la Rive-Sud, sur la 20 et la 116, si vous me dites, aujourd'hui,
là, c'est trop ambitieux, cette affaire-là? Juste la 30, c'est ambitieux.
M. Bonnardel : Non, mais je
ne vous dis pas... Premièrement, est-ce que je vous ai dit que ce n'était pas
réalisable?
M. Fortin :Mais c'est un plan sur quoi, sur 10, 12, 16, 20 ans? C'est
quoi, votre...
M. Bonnardel : Bien, M. le
député, vous avez été ministre des Transports, là. Vous savez très, très bien
comment de temps que ça peut prendre pour... juste la 30, là, juste préparer la
30. Quand tu prends la décision de refaire la structure, la base même de l'autoroute,
de la refaire en béton, d'avoir une voie dédiée, de se connecter au REM, un
instant, là, vous savez très bien que ça ne se fait par en deux ans. Donc,
quand tu proposes des voies, c'est sur un horizon de temps, là, un horizon de
temps.
M. Fortin :O.K. Alors, la 640, c'est pour quand les voies réservées?
M. Bonnardel : Oui, l'horizon 2030.
Excusez-moi, j'aurais dû vous le dire, oui.
M. Fortin :Pardon?
M. Bonnardel : Sur un horizon 2030.
M. Fortin :Ça, c'était sur un horizon 2030.
M. Bonnardel : Exactement.
M. Fortin :Ce n'est pas indiqué nulle part dans votre plan, ça, nulle
part.
M. Bonnardel : Bien, je vous
le dis, là, c'est 2030.
M. Fortin :Là, vous me dites, là, d'ici 2030, il va y avoir des voies
réservées sur tout ça, si vous êtes reportés au pouvoir.
M. Bonnardel : C'est ce qu'on
souhaite mettre en place.
M. Fortin :O.K. Avez-vous commencé sur la 640? Pour la 640
spécifiquement, avez-vous un échéancier?
M. Bonnardel : M. le député,
on a annoncé la 15, là. On n'est pas rendu encore à la 640.
M. Fortin :Bien non, mais là vous vous présentez aux Québécois avant
la campagne, puis vous leur dites : Moi, je vais faire des voies réservées
sur la 13, la 15, la 19, la 25, la 440, la 640. Juste sur la Rive-Nord, là, je
vais faire tout ça. Puis, après quatre ans, vous me dites : J'ai annoncé
la 25...
M.
Bonnardel
:
La 15.
M. Fortin :
...pardon, la 15. That's it. C'est tout, là. Vous n'avez pas annoncé aucune
autre de ces routes-là. Vous n'avez pas donné d'échéancier. Vous n'avez pas dit :
Oui, on va commencer à telle date, on va finir à telle date. Vous n'avez pas...
Tout ce que vous dites, c'est : J'en ai annoncé une.
M. Bonnardel : Le réseau
métropolitain de voies réservées englobe des routes sur la Rive-Sud, sur la
Rive-Nord, des portions à l'est, à l'ouest. C'est important et ambitieux comme...
Donc, vous dire... Puis vous le savez très bien vous-même, pour avoir été assis
à cette chaise pendant <moins d'un an...
M. Bonnardel :
...donc, vous dire... Puis vous le savez très bien vous-même,
pour avoir été assis à cette chaise pendant >moins d'un an, ou un an,
que d'annoncer le début des travaux, sur un horizon de deux ans, trois ans,
pour l'ensemble de ces routes, il faut se donner un horizon. Puis cet horizon,
on se l'est donné sur une période de 30 ans... pas 30 ans, pardon,
2030, pour réaliser et mettre en place des voies réservées sur ces portions de
route.
M. Fortin :O.K. Mais même sur votre horizon 2018-2030, là, vous
avez déjà le tiers du temps de fait, là, puis vous avez annoncé une seule...
annoncé, là, une seule de ces six routes-là. Alors, la prochaine, c'est
laquelle?
M. Bonnardel : M. le
député...
M. Fortin :Non, mais vous n'êtes même pas capable de me dire sur
laquelle vous travaillez pour annoncer la prochaine?
M. Bonnardel : Vous
savez, l'autoroute... On va prendre la 19. Parce qu'en 15 ans à
l'Assemblée nationale, j'ai dû voir votre gouvernement — je vais être
poli — au moins, trois fois, au moins, trois fois, annoncer : La
19 s'en vient. Oui, oui, la 19, on va la réaliser; la 19, on va la construire.
Jamais. Jamais.
• (17 h 10) •
M. Fortin :Bien, savez-vous quoi? Savez-vous quoi?
M. Bonnardel : Attendez,
je n'ai pas fini, je n'ai pas fini. Vous n'avez jamais, jamais réalisé et
s'assurer — excusez de le dire ainsi — qu'il y ait des
pépines qui apparaissent pour la 19, puis on l'a fait.
M. Fortin :Bien, je le sais que vous aimez ça les pépines, vous allez
en mettre...
M. Bonnardel : Oui, oui,
mais avouez, avouez...
M. Fortin :...sur le bord de l'autoroute, à Lévis, là, pour nous dire
qu'il y a quelque chose qui se passe.
Le Président (M. Tremblay) :
S'il vous plaît! À tour de rôle.
M. Bonnardel : M. le
député, on débute les travaux de la 19 en 2021, la 15 débute cet été. Il y a
une capacité, là... Vous savez très, très bien qu'on ne peut pas commencer
12 autoroutes à voies réservées en même temps, là, pendant la même saison
estivale. Il y a une capacité, là, que les entrepreneurs peuvent prendre, là.
Donc, déjà là, de commencer la 30, commencer la 20, la 15, d'avoir des gens sur
la 19... Commencez votre 50, M. le député, soit dit en passant...
M. Fortin :Pardon?
M. Bonnardel : ...hein,
du côté de L'Ange-Gardien.
M. Fortin :Pardon?
M. Bonnardel : Bien,
c'est ça.
M. Fortin :On va en reparler, je vais finir avec votre plan, puis on
va en reparler après. O.K., je continue sur votre plan : «L'augmentation
de la fréquence des autobus reliant le centre-ville de la métropole à Joliette
et à Beauharnois doit également figurer parmi les priorités.» Est-ce que vous
avez augmenté la fréquence des autobus reliant le centre-ville à Joliette ou
Beauharnois?
M. Bonnardel : Bien,
premièrement, le REM n'est pas en fonction complètement. Deuxièmement, Exo va
refaire ses circuits, va travailler certains circuits. Et, quand le REM sera
terminé, notre combinaison ou notre offre sera réalisée, et là on pourra
s'asseoir avec Exo, pour être capables de voir quels circuits on doit
améliorer, quels circuits on doit répondre pour s'assurer d'augmenter
l'attractivité et d'amener, sur la colonne vertébrale qui est le métro, qui est
le REM, le plus de gens possible.
M. Fortin :Je continue dans votre plan, parce que ça, c'est un autre
non, il n'y a rien qui a changé à Joliette et Beauharnois : «Une réflexion
sur l'aménagement intérieur des autobus est aussi nécessaire pour les rendre
sécuritaires et confortables.» Est-ce que c'est fait?
M. Bonnardel : Bien, on
a devancé nos... bien, vos anciennes priorités pour s'assurer d'avoir des bus
100 % électriques, l'horizon 2030, si je ne me trompe pas, est bien
de 65 % de ces autobus électriques. Puis on est fiers de dire que ces bus,
on le souhaite, seront majoritairement construits au Québec, au Canada, et que,
là-dessus, je reste convaincu qu'avec l'arrivée de ces nouveaux bus, et on a
fait une annonce, il y a un appel d'offres de 1 200 de ces bus, là, qui a
été fait voilà quelques jours, sinon quelques semaines déjà, bien, les gens
pourront voyager dans des bus flambant neufs et 100 % électriques très
bientôt.
M. Fortin :Vous avez une section complète sur l'exploitation du réseau
ferroviaire. Je vous cite : «Il est possible d'augmenter l'offre de trains
et l'achalandage sans avoir à investir massivement dans les infrastructures.
Pour ça, il faut d'abord améliorer les incitatifs à utiliser le service,
augmenter la fréquence, offrir une meilleure étendue de la plage horaire,
offrir une meilleure qualité globale du service, prolonger certaines lignes.»
Et là je cite la fin : «Une enveloppe budgétaire doit être prévue par le
gouvernement pour appuyer les municipalités dans ces efforts.»
Alors, sur les lignes ferroviaires, est-ce
que cette enveloppe budgétaire là a été transférée aux municipalités? Et est-ce
que les services sont effectivement meilleurs selon tous ces critères-là que
vous aviez énumérés dans votre plan de décongestion?
M. Bonnardel : Bien,
premièrement, l'arrivée du REM de l'Ouest a été... est extrêmement importante
pour ce secteur de Montréal. L'arrivée du REM de l'Est et la portion
additionnelle que nous allons étudier pour la portion Rive-Nord qui... Soit dit
en passant, il y a le Train de l'Est qui passe sur cette portion où on va
devoir travailler aussi avec Exo pour être capables de s'assurer d'avoir une
attractivité importante. Présentement, c'est certain qu'Exo subit des
contrecoups, dans une certaine mesure, parce qu'elle n'avait plus accès au
tunnel Mont-Royal comme tel, donc, elle devait faire un détour.
Donc, c'est un travail qu'on va devoir
faire, incluant, je dis, Exo dans tout ça, pour être capables de s'assurer
qu'on va avoir un réseau, dans son ensemble, qui va répondre à l'ensemble... qui
va répondre à l'objectif des municipalités et surtout du ministère et de <ses
partenaires...
M. Bonnardel :
...municipalités
et surtout du ministère et de >ses partenaires.
M. Fortin :Mais tout ce que vous me citez là, vous le saviez au moment
où ça a été écrit, ça. Alors là, je vous en lis une dernière à propos de votre
plan à vous, là. Parce que, jusqu'à maintenant, je ne peux vous dire qu'il y en
a beaucoup, des engagements, là-dedans qui ont été réalisés. Peut-être que vous
avez fait d'autres choses, peut-être que vous avez trouvé d'autres priorités,
mais dans ce que vous avez proposé aux Québécois à la dernière campagne
électorale, je ne peux pas vous dire que vous en avez fait énormément.
Alors, une petite dernière pour vous. Le
plan prévoit conséquemment de faire de la Société de transport de Laval, avec
la participation de La Tuque, un centre d'excellence en transport
collectif. C'était votre engagement. La mission fondamentale de ce centre
d'excellence qui recevra un financement dédié sera le développement de
nouvelles pratiques en transport collectif. Alors, il est à quelle hauteur, ce
financement dédié là?
M. Bonnardel : On
travaille là-dessus, M. le député. On travaille là-dessus.
M. Fortin :Horizon 2030?
M. Bonnardel : Écoutez,
le... du premier ministre dit que nous avons réalisé plus de 90 %. Mais il
est certain que vous prenez les systèmes un peu plus... les points plus
problématiques. Moi, je vous dis que ce n'est pas oublié, qu'on y travaille. Et,
là-dessus, la ville de Laval aura aussi, dans les prochaines semaines, de
belles annonces à faire.
M. Fortin :Le problème, c'est que je ne prends pas les points
problématiques, je prends les points liés aux transports, puis ils semblent tous
être problématiques. Soit vous avez changé vos orientations, soit vous nous
dites : Bien, la pandémie a fait en sorte qu'on n'a pas pu donner des
incitatifs financiers. Celle-là, je vous avoue, celle-là, elle passe de
travers, parce que le covoiturage, vous aviez raison quand vous disiez à
l'époque : C'est une possibilité de décongestionner. C'est une possibilité
de faire en sorte qu'il y a moins de véhicules sur nos routes. C'est une
possibilité pour aider les gens à se déplacer plus rapidement. C'est tout vrai,
ça, mais vous avez promis un incitatif financier pour ces gens-là. Tout le
monde avait fait le choix de mesures, hein? Nous, on avait promis la gratuité
dans les transports en commun pour certaines clientèles.
Vous aviez promis des incitatifs pour le
covoiturage puis vous ne l'avez pas fait. Un incitatif financier, là, ce n'est
pas une mesure, bien, bien, difficile, ce n'est pas une voie réservée. Vous me
dites : C'est compliqué, faire des voies réservées, il y a une capacité
limite qu'on est capable de faire. Mais, pour un incitatif financier, là, c'est
de trouver l'argent, de mettre la ligne dans le budget, puis de s'assurer que
c'est dans le discours du ministre des Finances. Après ça, les gens peuvent en
bénéficier. Alors, celle-là, je ne comprends pas. Toutes les autres, peut-être
que vous avez une bonne raison, une bonne excuse, mais celle-là, je ne la
comprends pas. Un incitatif financier pour le covoiturage, c'est la base de la
base. C'est facile à faire. Vous pouvez le faire demain matin. Si vous allez
convaincre, puis je vais y aller avec vous, convaincre la ministre des Finances
de le faire, ça peut se faire comme ça.
Le Président (M. Tremblay) :
M. le député, le temps est écoulé. Merci. Mme la députée de Taschereau, la
parole est à vous pour 12 minutes.
Mme Dorion : Merci, M.
le Président. Le ministre des Transports dit : Moi, je veux laisser des options
au monde, puis on l'a entendu souvent répéter : Je suis qui, moi, pour
dire au monde comment vivre, pour leur dire où aller vivre. Le ministre défend
l'étalement urbain, en disant : Tout le monde ne peut pas habiter dans une
tour. Je pense que ça démontre sa méconnaissance des centres urbains. Les
centres urbains, ce n'est pas juste des tours, il y a toutes sortes de types de
bâtiment, il y a toutes sortes de types de quartier.
À Québec, dont on parle beaucoup, hein,
quand on... question du transport depuis quatre ans, la majeure partie de la
ville de Québec, ce n'est pas des tours au centre-ville, c'est des logements de
trois étages, quatre étages. Ça commence à se densifier, dans certains
quartiers, ça monte assez haut. Il n'y a personne qui chiale contre ça en ce
moment. Par contre, ce n'est pas tout le monde qui veut habiter loin des
centres-villes. En ce moment, il y a une crise du logement; il y a des gens qui
ne peuvent pas habiter au centre-ville et qui ne peuvent pas habiter loin des
centres-villes parce qu'ils n'ont pas les moyens.
Alors, quand le ministre dit : Moi,
je veux donner des options aux gens, option de laisser leur deuxième auto dans
la cour, option de prendre le transport en commun, option d'habiter où ils
veulent, est-ce qu'il est au courant qu'il y a du monde qui n'ont pas l'option
d'habiter loin des centres, qui n'ont pas l'option de s'acheter une automobile?
Quand le ministre dit : Moi, là, j'ai pitié de ceux qui sont pris dans le
trafic puis qui vont en perdre, des fois, 45 minutes le matin. Est-ce que
le ministre sait combien de temps ça prend pour quelqu'un qui habite à
Charlesbourg, proche du terminus du zoo, dans la 801, le matin, à l'heure de
pointe, entre le terminus du zoo et le centre-ville? Il sait combien de temps
ça prend, quand quelqu'un est pris dans le trafic entre la Rive-Sud puis le
centre-ville. Est-ce qu'il sait combien de temps ça prend pour quelqu'un qui
n'a pas le choix de s'acheter une automobile, qui habite à Charlesbourg, à
l'heure de pointe, quand c'est «jam-pack» dans la 801, combien de temps ça
prend entre le terminus du zoo puis le centre-ville? Il l'a-tu, la réponse?
Puis sinon, s'il ne l'a pas, la réponse,
est-ce qu'il peut m'expliquer pourquoi la CAQ et son ministère, en ce moment,
parlent à une seule classe de citoyens, ceux qui ont le choix, en disant :
Je veux leur laisser le choix, puis les autres, ceux qui n'ont pas le choix,
bien, qu'ils mangent de la... Et je ne finirai pas ma phrase.
M. Bonnardel : C'est
totalement faux, ce que vous dites, parce que la ministre des Affaires
municipales l'a mentionné maintes et maintes fois, il y a des endroits au
Québec, où il manque <de logements...
M. Bonnardel :
...des
Affaires municipales l'a mentionné maintes et maintes fois, il y a des endroits
au Québec, où il manque >de logements, dont chez nous, à Granby. Et la
ministre a annoncé un plan ambitieux en termes de millions, de dizaines de
millions de dollars pour être capable rapidement de donner aux municipalités,
aux offices municipales ou autres, aux organismes sans but lucratif, de bâtir
et de monter rapidement des édifices à logements de 8, 12, 16, 24. Parce que,
présentement, tout le monde est d'accord, le processus pour être capable de
lever et de couler une fondation pour ces 12, 24, 48 logements, c'est
beaucoup trop long, beaucoup trop long.
Donc, ce n'est pas vrai que je les oublie,
parce que je sais que ces gens ne peuvent nécessairement pas ou n'ont pas la voiture,
ne travaillent pas le l'autre côté, puis qui n'ont pas la volonté d'aller vivre
du côté... l'Est de Lévis. Mais cette densification, que ce soit par des tours x,
des duplex ou des quadruplex, répond à une certaine... à des demandes de la
population.
Mme Dorion : C'est
vraiment trop long de construire des logements. C'est vraiment trop long de
construire des logements. Il y a une pénurie de main-d'oeuvre en construction,
on le sait, ça prend du temps. À quel point est-ce que ça va aider la pénurie
de main-d'oeuvre en construction, la construction d'un troisième lien?
M. Bonnardel : Bien, je
pense que chaque secteur de la construction a ses capacités, sa volonté d'aller
du côté de contrats publics, d'aller du côté de contrats pour des hôpitaux, des
maisons des aînés, des écoles, des logements sociaux.
Mme Dorion : C'est ça,
la réponse. Il n'y aura aucun impact sur la pénurie de main-d'oeuvre en
construction.
• (17 h 20) •
M. Bonnardel : Mais là c'est
parce que vous êtes en train de faire un lien parce qu'on fait... on passe...
du jour au lendemain...
Mme Dorion : Oui. Est-ce
qu'il va y avoir un impact, selon le ministre, est-ce qu'il va y avoir un
impact sur la construction en général, si on construit un troisième lien?
M. Bonnardel : Mme la
députée, là ce que vous dites, là, c'est qu'on arrête tous les travaux du
ministère des Transports du jour au lendemain, parce que c'est...
Mme Dorion : Non, non,
il n'est pas commencé, le troisième bien. Oui, oui, je dis depuis le début :
Il faut arrêter les travaux sur le troisième lien, effectivement. Moi, ce que
je demande au ministre, c'est : Est ce qu'il pense qu'il va y avoir un
impact sur la pénurie de main-d'oeuvre en construction avec ce projet-là?
M. Bonnardel : Qu'est-ce
qui vous dit que les travailleurs sur Henri-IV, présentement, ne
travailleraient pas sur le tunnel Québec-Lévis dans 10 ans?
Mme Dorion : Puis il n'y
aura pas de problème, il n'y aura plus jamais de problème ailleurs sur
Henri-IV.
M. Bonnardel : Bien, c'est
parce qu'il y a d'autres secteurs de construction plus dédiés peut-être à
l'immobilier, aux infrastructures comme telles, où il y a des employeurs qui
ont des employés x. Est-ce qu'il y aura un manque d'employés dans cinq ans,
10 ans? C'est déjà compliqué, difficile. Il n'y a personne qui peut
contredire ça, là.
Mme Dorion : O.K.
Parfait. Merci. Est-ce que le ministre, qui connaît le temps de trafic à
l'heure de pointe entre la Rive-Sud et le centre-ville, connaît le temps que ça
prend entre le terminus du zoo et le centre-ville dans la 801, maintenant qu'on
est assuré qu'il n'y aura pas de tramway dans les prochaines années entre
Charlesbourg et le centre-ville? Combien de temps ça prend à l'heure de pointe
de se rendre en transport en commun au centre-ville pour quelqu'un qui part au
terminus du zoo, M. le ministre?
M. Bonnardel : Bien,
s'il n'y a pas de voies réservées comme telles sur le chemin, c'est
certainement trop long...
Mme Dorion : La 801
est-tu sur une voie réservée?
M. Bonnardel : Non, non,
c'est ça que je vous dis, s'il n'y en a pas comme tel, c'est déjà compliqué
dans le trafic. Donc, je n'ai pas le temps précis de ce déplacement, mais, pour
beaucoup de gens, c'est peut-être déjà trop long. Donc, si...
Mme Dorion : Alors,
pourquoi est-ce qu'il n'y a pas de tramway qui va à Charlesbourg?
M. Bonnardel : Bien,
parce qu'on a pris la décision avec l'administration de l'époque, ça ne fait
pas très longtemps, mais M. Labeaume comme tel, de se connecter sur des
pôles d'emploi qui étaient plus importants, qui étaient du côté D'Estimauville.
Mme Dorion : Donc, ce
que vous avez à dire aux gens...
M. Bonnardel : Est-ce
qu'une... Attention, attention, mettez-moi pas des mots dans la bouche. Est-ce
qu'un jour nous n'irons pas avec la ville de Québec sur une portion phase 2
ou 3, appelons-la comme on veut, du côté de Charlesbourg, c'est des choses qui
seront étudiées dans le futur.
Mme Dorion : Je demeure
avec l'impression qu'il y a deux classes de citoyens, parce qu'il y a des
gens...
M. Bonnardel : C'est
faux, ça.
Mme Dorion : Bien,
attendez, attendez. Pourquoi est ce que le fait que les gens n'aient pas d'autres
choix que de prendre la 801, par exemple, ce n'est pas un enjeu pour le
ministre et qu'il a, en même temps, défendu tellement de fois le choix d'autres
citoyens qui ont déjà le choix en ce moment et qu'il milite pour leur choix,
alors que le choix des citoyens qui n'ont pas les moyens de s'éloigner du
centre-ville ou d'avoir une automobile ne fait jamais partie de ses diatribes,
de ses défenses devant les médias, tout ça?
M. Bonnardel : Bien là,
vous ciblez les gens de Charlesbourg, je le comprends, je le comprends, c'est
un secteur que vous connaissez bien, que je connais bien aussi, j'habite
Saint-Roch tout comme vous, Mme la députée. Mais on a fait le choix d'avoir une
colonne vertébrale d'ouest en est, de Le Gendre jusqu'à D'Estimauville. Ça,
c'est la première phase, la première portion de la colonne vertébrale qui, avec
toutes les voies réservées, les UAB qu'on propose dans le Réseau express de la
Capitale va nous permettre, va nous permettre de connecter les gens sur la
colonne vertébrale qui est le tramway, autant du côté de la périphérie, que du
côté de la Rive-Sud.
Mme Dorion : Est-ce que
les experts... Le ministre fait souvent... en fait, dès que quelqu'un lui pose
une question sur le troisième lien ou sur le REC, il se lève, puis il fait le
même speech, on dirait, appris par cœur, avec la même petite carte. Ça fait
plusieurs questions en Chambre que c'est toujours la même chose. Donc, je n'ai
pas besoin nécessairement de le réentendre aujourd'hui, mais je veux savoir :
L'idée des voies réservées sur des autoroutes, des élargissements...
Mme Dorion : ...d'à peu
près chacune des autoroutes de la ville à Québec, est-ce que ça vient des
experts en transport en commun à Québec ou est-ce que ça vient juste du bureau
du ministre?
M. Bonnardel : Je vous
vois venir. Ce que vous souhaitez, vous, comme députée, comme parti politique, c'est
de faire un vol de voie.
Mme Dorion : Comment? Un
vol de voie, oui.
M. Bonnardel : Un vol de
voie. Vous, ce que vous, ce que vous vous dites, c'est qu'il y a trop...
Mme Dorion : Non, non,
ce n'est pas de ça que je parle. Non, ce n'est pas de ça que je parle, M. le
ministre.
M. Bonnardel : ...votre
arrière-pensée...
Le Président (M. Tremblay) :
Je m'excuse, je m'excuse. À l'ordre!
Mme Dorion : Là, il me
fait... il me prête des intentions.
Le Président (M. Tremblay) :
À l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre! Moi, j'accueille bien... je vis bien
avec l'intensité du débat, là.
Mme Dorion : Je ne parle
pas de vol de voie.
Le Président (M. Tremblay) : Il
y a une prérogative de construire des questions, il y a une prérogative d'y
aller avec des réponses, mais on y va à tour de rôle, dans le respect. Il y a
des gens qui travaillent à prendre des notes. On a besoin de cohérence pour
suivre le débat. Je vous invite à y aller à tour de rôle, dans le respect.
Merci.
Mme Dorion : Moi, ce que
je veux savoir, ce n'est pas... je ne veux pas entendre une répondre qui me dit
ce que moi, je pense supposément, je veux savoir ce que... d'où vient l'idée
des voies réservées sur des autoroutes élargies à Québec un peu partout, parce
que je sais que ça ne vient pas des experts du RTC, et je sais aussi d'expérience
qu'il n'est pas, là, le besoin. Le besoin, il est à l'heure de pointe sur le
réseau 800-807. Il est là, le besoin. C'est là qu'il y a huit autobus qui
se font la file un après l'autre, qui ne peuvent plus avancer, qui sont pognés
comme des chenilles, là, puis que c'est... tout est bloqué, et que les gens,
devant ça, prennent leur voiture à la place, et c'est bien normal, et que là il
y a du trafic un peu partout à Québec, au centre-ville puis à l'extérieur. Ça, vient
d'où, cette idée-là? Est-ce que ça vient...
M. Bonnardel : Vous êtes
peut-être la seule à l'Assemblée nationale qui considérez que des voies
réservées, que ce soit pour connecter Charlesbourg sur la 1re Avenue, que ce
soit Beauport, que ce soit de la Faune...
Mme Dorion : Ça vient d'où,
cette idée-là? C'est ça, ma question.
M. Bonnardel : Vous êtes
peut-être la seule à considérer qu'une voie réservée...
Mme Dorion : Je ne veux
pas savoir il y en a combien, je veux savoir ça vient d'où, l'idée?
M. Bonnardel : ...que le
gain de temps...
Le Président (M. Tremblay) :
Je réitère, à tour de rôle.
M. Bonnardel : ...le
gain de temps, M. le Président, ne soit pas important. C'est la première
fois... d'entendre ça de Québec solidaire...
Mme Dorion : Le besoin,
il n'est pas là.
M. Bonnardel : ...de se
questionner sur des voies réservées, ce n'est pas bon. Parce que c'est un peu
ça, la sous-question, le sous-entendement de Québec solidaire, c'est : Des
voies réservées, il ne faudrait pas en faire. Il ne faudrait pas en faire.
Mme Dorion : Ça, c'est...
Il vient de dire «sous-entendement», c'est me prêter des intentions, je m'excuse.
Le Président (M. Tremblay) :
À l'ordre! M. le ministre, s'il vous plaît!
Mme Dorion : C'est n'importe
quoi. Elle vient d'où, l'idée? Elle vient d'un rêve du ministre...
Le Président (M. Tremblay) :
Non, je m'excuse. À l'ordre! À l'ordre! Il y a président qui préside. Il y
a un débat. On se calme, s'il vous plaît! On continue. La parole est à la
députée. Je ne voudrais pas en venir à suspendre. Sinon, on peut suspendre
quelques minutes, peut-être prendre un café.
M. Bonnardel : Pause
santé, pause santé dans deux minutes.
Le Président (M. Tremblay) :
On reviendra.
M. Bonnardel : Mais, M.
le Président, vous le savez, le rêve, là... j'ai le même rêve...
Mme Dorion : Il a dit :
La parole est à la députée. Excusez, c'est moi, la députée.
M. Bonnardel : Ah! bien,
allez-y, je vais répondre par après.
Le Président (M. Tremblay) :
Allez-y, Mme la députée.
Mme Dorion : O.K. Donc,
le besoin, il n'est pas là. Alors, elle vient d'où, l'idée? Juste savoir elle
vient d'où, c'est qui, qui a sorti ça, là, dans le ministère, autour du
ministre, est-ce que c'est le ministre lui-même? L'idée d'élargir les
autoroutes pour mettre des voies réservées, alors que le besoin est dans le
réseau 800-807 à l'heure de pointe, elle vient d'où?
M. Bonnardel : C'est quoi
ça, le besoin n'est pas là? Ça fait qu'à Montréal faire un réseau
métropolitain, une voie réservée, c'est bon...
Mme Dorion : Je ne parle
pas de Montréal, je parle de Québec, M. le ministre, là. Je suis désolée, là,
mais...
M. Bonnardel : ...mais,
à Québec, pour une ville qui a été bâtie pour — puis tout le monde va
être d'accord — pour une ville qui a été bâtie pour l'automobile,
pour Mme la députée, il faut répondre à Charlesbourg. Mais je lui dis que 1re Avenue,
on y répond, mais tout le reste, ah non!
Mme Dorion : Bon, vous
êtes vraiment expert, vraiment bon.
M. Bonnardel : Là, on
oublie Beauport, on oublie de la Faune, Neufchâtel, on oublie Val-Bélair.
Mme Dorion : Bien non!
M. Bonnardel : Tous ces
gens, là, vous, vous ne méritez pas de voie réservée ou d'UAB pour être
capables d'augmenter d'attractivité, il faut répondre à madame juste pour
Charlesbourg.
Mme Dorion : Bon. Voilà.
Le ministre traduit très bien, là, et prouve très bien, en ce moment, comment
il travaille pour une seule classe de citoyens au Québec, et c'est ceux qui ont
les moyens.
Bon, passons à la question suivante. Ça
fait des mois que les organismes en transport adapté, partout au Québec,
dénoncent le manque de financement et le retard de paiement des programmes...
Une voix : ...
Mme Dorion : Là, lui, il
a-tu la parole?
Le Président (M. Tremblay) :
Mme la députée, il y a une question de règlement ici.
Une voix : ...
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Merci, M. le député.
Mme Dorion : Je vais
faire attention, je vais faire attention.
Le Président (M. Tremblay) :
Merci, Mme la députée. On poursuit.
Mme Dorion : Merci. Ça
fait des mois que les organismes en transport adapté, partout au Québec,
dénoncent le manque de financement et le retard de paiement des programmes. Ils
attendent ça, et ça fait mal. Les gens qui ont besoin du transport adapté nous
appellent pour nous dire que le manque de services a des impacts sur leur
liberté, que la pandémie est presque finie, en tout cas, pour presque tout le
monde, sauf pour eux autres, parce qu'ils ne peuvent pas sortir de chez eux,
ils sont confinés à la maison. Moi, je rappelle les paroles du ministre :
Je suis qui, moi, pour dire aux gens comment vivre. Bien, ces gens-là sont
pognés chez eux puis ils ne peuvent pas sortir. Ils ne sont pas en train de
faire le choix entre le vélo, l'automobile, la mobylette, le pont ou le
transport en commun, ils sont pognés chez eux puis ils ne peuvent pas sortir.
Moi, j'aimerais savoir quand est-ce que le
ministre va verser l'argent qui est dû aux organismes, qu'est-ce qu'il compte
faire pour bonifier les services, parce qu'en ce moment ça ne fait que se
réduire. Et même les chauffeurs de taxi disent : Depuis la loi qu'ils ont
passée, il n'y a aucun incitatif pour nous, même ceux qui voulons continuer à
le faire, parce que c'est trop mauvais comme incitatif. En ce moment, il manque
d'argent. Il y a eu de l'argent de promis, il n'est jamais arrivé. Qu'est-ce
qui se passe?
M. Bonnardel : Bien, les
paiements, là-dessus, vous avez raison, puis je suis entièrement d'accord avec
vous, on doit faire mieux, on doit faire mieux, on doit aller plus rapidement
parce qu'on a pris un certain retard. Donc, <je m'y attarde...
M. Bonnardel :
...on
doit aller plus rapidement parce qu'on a pris un certain retard. Donc, >je
m'y attarde, on s'y attarde pour être capable de répondre le plus vite possible
aux sommes de 2020-2021, qui n'ont pas été versées à ces organismes qui attendent
haut et fort, et qui disent... et qui m'ont écrit, qui nous ont écrit, qui vous
ont écrit : Est-ce qu'on va recevoir ces sommes?
Donc, que ce soit de l'opposition ou que
ce soit même de la partie gouvernementale, je m'engage, et je vous le dis aujourd'hui,
là, on y travaille très, très fort et vite, présentement, pour y répondre et
d'être capable de régler cette portion de financement de 2020-2021, qui n'est
pas payée complètement.
17
917
Le Président (M. Tremblay) :
Merci, M. le ministre. Le temps est écoulé. M. le député de Pontiac, pour
16 minutes.
15
383
M. Fortin :Tantôt, vous avez fait référence au concept de vol de voie.
Je veux comprendre ce que vous voulez dire par ça, là. C'est quoi, votre
définition d'un vol de voie?
M. Bonnardel : Bien, un vol
de voie, c'est que, sous votre ancien gouvernement, si je ne me trompe pas, il
y a une portion d'autoroute où, un jour, le ministère des Transports a décidé
de... bien, prendre un deux voies, prendre l'autoroute 20, par exemple, et
de faire un vol de voie, donc, vole la voie de droite ou la voie de gauche, qui
est nécessairement la voie de droite, est volée aux automobilistes pour en
faire une voie dédiée.
15
383
M. Fortin :O.K. Puis ça, vous y faites référence de façon négative, là,
vous y avez fait référence de façon négative.
M. Bonnardel : Bien, je n'ai
pas l'intention... Tout à fait, je n'ai pas l'intention de faire de vol de
voie.
15
383
M. Fortin :Vous n'avez pas l'intention de faire ça?
M. Bonnardel : Non.
15
383
M. Fortin :Est-ce que vous avez appuyé le projet de tramway à
Gatineau? Vous y avez fait référence tantôt.
M. Bonnardel : Pourquoi je
n'appuierais pas le projet de Gatineau?
15
383
M. Fortin :Bien, parce que ça vole des voies, selon votre définition.
• (17 h 30) •
M. Bonnardel : Je ne saisis
pas, là.
15
383
M. Fortin :Parce que ça prend des voies qui sont, en ce moment,
utilisées par l'automobile pour les transformer en voies dédiées au tramway. Le
long du boulevard du Plateau, le long du boulevard Alexandre-Taché, le long du
chemin d'Aylmer, c'est ça que ça fait.
M. Bonnardel : Non, là, là,
j'ai...
15
383
M. Fortin :Alors, vous me dites, c'est négatif, ça?
M. Bonnardel : Bien, si c'est
comme le tramway de Québec, écoutez, là, sur un réseau comme tel, si la
municipalité décide que c'est le lien qu'elle veut utiliser ou prendre, bien...
15
383
M. Fortin :Oui, mais vous m'avez dit que ce n'est pas une bonne
affaire. Vous venez de dire : Il ne faut pas faire ça, moi, je ne veux pas
faire ça.
M. Bonnardel : Non, non, mais
attendez, il y a une différence entre le réseau municipal puis le réseau
autoroutier, là.
15
383
M. Fortin :Pourquoi?
M. Bonnardel : Bien voyons.
M. le député, vous avez été ministre des Transports, là.
15
383
M. Fortin :Mais vous me dites...
M. Bonnardel : Sur une
autoroute qui reçoit 100 000 véhicules jour, il y a de tout une différence
entre 100 000 véhicules jour puis un réseau municipal, puis je donne un
chiffre, là, de 4 000 ou
de 5 000 ou de 3 000 véhicules jour, là.
Et là, s'il y a une combinaison de tramway versus automobiles ou non, je ne
sais pas, là, je ne sais pas, je n'ai pas le tracé en tête à Gatineau.
Dites-moi pas, là, que je n'appuie pas Gatineau. On appuie Gatineau depuis le
début, puis, soit dit en passant, on aurait besoin de votre aide, peut-être,
pour que le fédéral s'engage.
15
383
M. Fortin :Non, mais on vous a proposé de vous faire une lettre, vous
nous avez dit de la déchirer en pleine Chambre. Alors là, on va se garder une
gêne, quand même, là. Ce que vous nous dites là, c'est que le concept de
prendre une voie qui est existante puis d'en faire une voie de transport en
commun, ça peut marcher sur le réseau municipal, mais on n'acceptera jamais ça
sur nos réseaux à nous autres, c'est ça?
M. Bonnardel : Bien, il y a
une différence entre la ville puis le réseau autoroutier du MTQ, là. Moi, si la
ville...
15
383
M. Fortin :Non, mais vous avez qualifié ça de «vol de voie», vous
l'avez fait de façon tout à fait négative. Vous avez dit : Moi, je ne
ferais jamais ça.
M. Bonnardel : C'est ça, moi,
je vous réponds... Bien, moi, je vous réponds pour le réseau autoroutier :
On ne fera pas ça.
15
383
M. Fortin :O.K., mais ça ne vous dérange pas que les municipalités le
fassent.
M. Bonnardel : Si la
municipalité décide qu'elle veut le faire, elle le fera.
15
383
M. Fortin :Mais, pourtant, la rue partagée, ça semblait un vrai
problème, ça.
M. Bonnardel : Elle le fera.
Comme je vous le mentionne...
15
383
M. Fortin :Oui, mais là, aujourd'hui, vous dites ça, mais il y a
quelques semaines, quelques mois, ce n'était pas ça pantoute, là, c'était :
On va accepter le projet tant que ce n'est pas une rue partagée, une mauvaise
rue partagée, il ne faut pas faire ça.
M. Bonnardel : Il y a une
différence entre le réseau municipal puis le réseau... Puis avec les données de
modélisation que la ville peut avoir ou que Gatineau peut avoir, il faut être
capable de mesurer l'impact, autant pour la portion de tête des ponts de
véhicules qui vont apparaître sur le réseau municipal, je dis bien
«apparaître», pourraient apparaître, il faut être capable de l'étudier.
15
383
M. Fortin :Alors, est-ce que...
M. Bonnardel : Donc, la
portion de Gatineau que vous me posiez tantôt, là, je ne l'ai pas par cœur.
15
383
M. Fortin :...est-ce que votre gouvernement va faire la même chose à
Gatineau qu'ils ont fait à Québec, c'est-à-dire se mettre les deux mains dans
le projet puis dire : Non, nous, on ne veut pas cette rue-là, on veut
celle-là, non, nous, on ne veut pas aller là, on va aller là, ou est ce que
vous allez laisser la ville de Gatineau faire le travail d'eux-mêmes,
contrairement à ce que vous avez fait à la ville de Québec?.
M. Bonnardel : Je pense qu'on
peut supporter et aider la ville de Gatineau, tout comme la Société de
transport de l'Outaouais.
15
383
M. Fortin :Ma question est : Est-ce que vous allez laisser la
ville...
M. Bonnardel : On va laisser
l'autonomie, tout à fait, tout à fait, tout à fait.
15
383
M. Fortin :O.K., mais c'est quoi, la différence? Pourquoi, à Québec,
vous vous mettriez les deux mains dedans, puis vous décideriez : Moi, je
veux aller à D'Estimauville puis je ne veux pas aller à Charlesbourg, tandis
qu'à Gatineau, vous ne feriez pas ça?
M. Bonnardel : Non, non, la
seule chose que j'ai mentionnée... Attention. La seule chose que j'ai
mentionnée, c'est que j'étais inquiet de l'arrivée de véhicules sur le réseau
autoroutier sur cette portion. C'est tout.
15
383
M. Fortin :Non, non, mais c'est ça que vous avez fait à Québec, là. À
Québec, vous avez dit : Il faut que ça se rende à D'Estimauville. À
Charlesbourg, c'est peut-être moins important. La ministre responsable de la
région a joué dans le tracé pour l'ouest de la ville. Est ce qu'à Gatineau vous
allez laisser la ville indépendante de cette ingérence-là du gouvernement du
Québec?
M. Bonnardel : Tout à fait, tout
à fait.
15
383
M. Fortin :Pourquoi? C'est quoi, la différence entre Québec puis
Gatineau?
M. Bonnardel : Écoutez, là,
on est un bailleur de fonds important, là. La ville de Québec va proposer un
tracé, bien, qui a déjà proposé un tracé, puis on est à l'étape très
préliminaire présentement, là. Vous le savez, là, il n'y a pas de financement
d'attaché du côté fédéral, là. On a...
17 h 30 (version révisée)
M. Bonnardel : ...nous sommes
dans l'entente bilatérale intégrée, qui est équivalente à 8 % du taux d'achalandage
de l'ensemble des sociétés de transport, ce qui équivaut, si je ne me trompe
pas, à 173 millions pour Gatineau, sur un projet qui va coûter beaucoup,
beaucoup plus cher que ce qui avait été prévu voilà trois ans déjà, qui était
évalué à 2,1 milliards, si je ne me trompe pas non plus.
Donc, je pense que, oui, on va donner
autonomie, mais comme bailleur de fonds, et de souhaiter que le fédéral lève la
main, parce que, présentement, on attend.
M. Fortin :Oui, ça, on est tous d'accord, on est tous d'accord. Mais...
M. Bonnardel : On est
d'accord, vous et moi, M. le député. Alors, quand on aura le plan, là, qui sera
complètement attaché, que le financement sera là, je pense que, sérieusement,
on va pouvoir s'attarder au tracé, comme tel, et se dire : Est-ce que vous
répondez aux besoins, aux besoins des principaux pôles? Je pense que c'est des
questions, premièrement, que le ministère peut poser, et qu'on va poser.
M. Fortin :Wo! Wo! Wo! il y a un instant, là, vous m'avez dit :
Non, non, la ville va être indépendante, ils vont faire tout ce qu'ils ont
besoin de faire.
M.
Bonnardel
: Oui.
Oui, bien, c'est des questions qu'on... je pense que...
M. Fortin :Là, vous nous dites : Bien, rendus à ce moment-là, le
financement va être tout attaché, là, on va se poser des questions.
M. Bonnardel : Non, mais
attendez, là. S'il y a un bureau de projet qui se crée, puis qui va se créer,
parce que le ministère est présent, là, le ministère est présent, donc c'est
juste normal qu'on puisse lever la main : Répondez-vous à ceci ou à cela?
Et de donner toute l'autonomie possible à la municipalité. C'est aussi simple
que ça, là.
M. Fortin :Est-ce que vous y croyez, à l'autonomie municipale?
M. Bonnardel : Bien, absolument...
M. Fortin :Bien, vous avez voté contre.
M. Bonnardel : ...absolument.
Donc, on va travailler... parce que, sur le bureau de projet, le ministère est
présent, et c'est normal que, comme principal bailleur, on puisse, minimalement,
lever la main et se questionner.
M. Fortin :O.K. Vous l'avez regardé, ce projet-là. Est-ce qu'il y a un
pôle qui n'est pas desservi en ce moment, selon vous? Est-ce qu'il y a quelque
chose...
M. Bonnardel : Non, je ne
peux pas vous définir, présentement, c'est trop préliminaire.
M. Fortin :Non? O.K. Mais, pourtant, la ville est bien arrêtée, là, dans
le tracé... le tracé souhaité, là.
M. Bonnardel : Oui, mais,
vous savez, du côté d'Ottawa, là...
M. Fortin :Oui, de l'autre côté, je vous le... je vous le concède.
M. Bonnardel : ...vous
connaissez... vous connaissez très, très bien la problématique, là. Il y a...
il y a le souterrain, pas le souterrain, là. Donc...
M. Fortin :Oui, de l'autre côté, mais du côté québécois, là, ça semble
quand même bien arrêté, là.
M.
Bonnardel
: C'est
ça. Donc, c'est...
M. Fortin :Il y a eu... il y a eu beaucoup de travail qui a été fait à ce
niveau-là. Mais moi, ce que je veux savoir, comme député, c'est : Est-ce
que vous allez laisser la ville de Gatineau faire ses affaires de façon
indépendante? Là, vous m'avez dit oui au début. Après ça, c'était moins
certain. Je veux juste m'assurer, là : Vous n'allez pas jouer dans le
tracé?
M. Bonnardel : Vous savez, M.
le député, c'est une gouvernance qui est conjointe, là. On est sur le bureau de
projet, là, donc on travaille autant avec la ville de Québec qu'avec la ville
de Gatineau, et plusieurs autres villes peut-être, un jour, pour... et c'est ce
qu'on va faire pour la portion... la portion de l'est. Donc, c'est une
gouvernance qui est conjointe, et c'est juste normal, comme principal bailleur
de fonds, de lever un petit peu la main puis dire : Avez-vous pensé à
ceci? Avez-vous pensé à cela? C'est juste respectueux.
M. Fortin :O.K. Mais jamais vous n'allez dire à la ville de Gatineau :
Je refuse de signer un décret si vous ne faites pas des changements à telle,
telle, telle partie? Parce que c'est ça que vous avez fait dans le dossier de
Québec, là. Vous avez dit publiquement... La position de la Coalition avenir
Québec, c'était : nous ne signerons pas les décrets si le concept de rue
partagée est encore là. Vous ne ferez pas ça à Gatineau? Vous n'allez pas
garder ça au-dessus de leur tête, là, de dire : Le gouvernement du Québec
ne signera pas le décret si vous ne changez pas le tracé?
M. Bonnardel : Il n'y a
aucune raison qu'on se rende là.
M. Fortin :O.K. Parce que je veux éviter, à Gatineau, le psychodrame
de Québec.
M. Bonnardel : Il n'y a
aucune raison qu'on se rende là.
M. Fortin :Non? O.K., parfait. Excellent. Espérons qu'il n'y en aura
jamais.
M. Bonnardel : C'est clair, c'est
clair.
M. Fortin :Et espérons que vous allez respecter le concept d'autonomie
municipale.
M.
Bonnardel
: Tout
à fait.
M. Fortin :Très bien. C'est un engagement, comme tous les engagements
qu'il y avait dans votre plateforme électorale, mais là c'est un engagement
pour la ville de Gatineau.
M. Bonnardel : C'est un
projet qui est important, celui de Gatineau.
M. Fortin :Même s'il y a vol de voies, comme vous dites.
M. Bonnardel : C'est
différent entre le municipal et l'autoroutier.
M. Fortin :O.K. On va rester dans le... on va rester dans le transport
en commun quelques minutes, là. Le collègue... le collègue de Montréal, tantôt,
a fait référence... et j'oublie le nom de sa circonscription, je m'en m'excuse...
M. Campeau : Bourget.
M. Fortin :Bourget. Pour l'instant. Jusqu'à tant que votre projet de
loi soit adopté, ça s'appelle Bourget. Il nous a parlé du métro, de la ligne
bleue. Dans votre fameux plan de décongestion, vous avez dit : Le
gouvernement libéral s'était engagé à réaliser le dossier d'affaires devant
mener, d'ici 2026, à la concrétisation du projet, la CAQ est en faveur de la
mise en service prévue pour 2026, elle entend s'assurer que les budgets et l'échéancier
soient respectés. Alors là, on est rendus à quoi, comme échéancier? 2029, si je
ne me trompe pas?
M. Bonnardel : Je vais vous
confirmer ça dans quelques instants.
M. Fortin :O.K. Mais ce n'est pas 2026.
M. Bonnardel : Bien là, on
est en 2023 très bientôt.
M. Fortin :C'est ça, c'est ça. Oui, quasiment.
M. Bonnardel : Le tunnelier
va arriver, il y a beaucoup, beaucoup de boulot encore à faire.
M. Fortin :Bien, moi, je vois 2029, là. Dans Le Journal de Montréal,
à tout le moins, là, c'est 2029.
M. Bonnardel : C'est prévu en
2029.
M. Fortin :O.K. Donc, en quatre ans, le projet a été repoussé de trois
ans.
M. Bonnardel : Bien, M. le
député, vous le savez déjà, de votre côté, quand vous étiez ministre des
Transports, il y avait eu dépassement de coûts à la hauteur, si je me souviens
bien, de 500 millions de dollars. On est retournés... pas à la table
à dessin, parce que l'objectif... comme mon collègue de Bourget le disait
tantôt, l'objectif a toujours été de réussir ce projet et de livrer les cinq
stations. Maintenant, il y avait eu plus que de <l'inflation...
M. Bonnardel :
...Bourget
le disait tantôt, l'objectif a toujours été de réussir ce projet et de livrer
les cinq stations. Maintenant, il y avait eu plus que de >l'inflation,
là. Il y avait eu une explosion de coûts, là, assez, assez, assez importante
sur... sur ce projet. Autant la ville de Montréal y croyait, y croit, puis que,
nous aussi, on y croyait. Ma collègue a mis un comité en place, d'urgence, je
vais l'appeler ainsi, pour être capables, rapidement, de s'assurer de... de
réduire les coûts, mais d'avoir... d'avoir une livraison qui était celle que...
celle qu'on a faite là, voilà quelques jours... quelques jours déjà, donc un
prolongement sur cinq stations, sur, à peu près, six kilomètres.
M. Fortin :O.K. En 2029.
M. Bonnardel : En 2029.
M. Fortin :O.K. Autre engagement. Pour le métro, là, dans votre plan
de décongestion, vous aviez promis de construire des ascenseurs dans toutes les
stations de métro pour les personnes à mobilité réduite. Il y en a combien qui
ont été construits, de ces ascenseurs-là, dans les stations de métro, au cours
des quatre années?
M. Bonnardel : C'est... ça
fait partie des projets d'infrastructures, là, de la STM. Je n'ai pas le nombre
d'ascenseurs précis qu'ils ont... qu'ils ont commencés, ou en planification ou
en réalisation, mais, si vous me permettez, je vais essayer d'aller vous
trouvez ça, vous le donner avant 18 h 30, sinon, ce sera déposé.
M. Fortin :O.K., très bien. Tantôt... tantôt, le président de la
Caisse de dépôt nous a dit, essentiellement : Le nom «REM», là, le REM, ça
appartient à la Caisse de dépôt, ça. Hier, votre gouvernement, votre premier
ministre a insisté pour que le projet de l'est se nomme toujours le REM de
l'Est. Est-ce que vous allez acheter le nom à la Caisse de dépôt? C'est-tu ça,
votre intention?
M. Bonnardel : Je n'ai jamais
eu vent qu'il fallait ou que je devais, ou que nous devions acheter le nom «REM».
Mais, écoutez... pour moi, là... je n'ai pas la réponse à la question...
M. Fortin :Mais ça appartient à la Caisse de dépôt. C'est ce que le
président de la Caisse de dépôt a dit aujourd'hui.
M.
Bonnardel
: Écoutez,
ce sera...
M. Fortin :Alors, est-ce qu'on va continuer d'appeler ça le REM ou on va
passer à d'autres choses?
• (17 h 40) •
M. Bonnardel : Prématuré,
pour moi, de vous donner une réponse adéquate là-dessus. Je n'ai pas la
réponse.
M. Fortin :O.K. Mais je veux quand même vous relancer sur
l'investissement de ce projet-là, parce que là, vous allez vous retrouver avec
un projet qui, en grande partie, était financé par la Caisse de dépôt, n'est-ce
pas, et qui, là, va être financé par le gouvernement du Québec et, dans une
certaine portion, par le gouvernement fédéral. Vous avez fait de la place dans
le PQI, vous allez faire de la place dans le PQI, j'imagine, pour ça?
M. Bonnardel : Ah! bien, c'est
certain que, dès l'an prochain, ce sera le travail de la ou le président du
Conseil du trésor de s'assurer qu'il y ait... qu'il y ait des sommes adéquates
là, qui seront réservées pour la planification de ce projet.
M. Fortin :Est-ce que ça va être un projet jusqu'à Charlemagne,
Repentigny, Laval, tous les scénarios évoqués hier, ou si vous allez faire le
projet Pointe-aux-Trembles en premier?
M. Bonnardel : Non, bien, il
est prématuré, là... Je pense que là, il faut se donner la chance de
travailler. Il y a déjà eu une première rencontre, hier, qui a été faite entre
les différentes instances. On va se donner le temps, là, de s'asseoir, de
travailler ensemble puis de définir quels seront les travaux qui seront
entrepris en premier.
M. Fortin :O.K., mais là, il n'y a rien de fait, là, pour Charlemagne,
Le Gardeur, Repentigny? Il n'y a rien, il n'y a aucun travaux qui ont été
faits, là, aucune étude, aucun... il n'y a rien, là?
M. Bonnardel : Absolument.
M. Fortin :O.K. Mais il y en a qui ont été faits. Il y en a, pour
100 millions, qui ont été faits pour le tronçon Pointe-aux-Trembles, le
tronçon Montréal-Nord. Correct? C'est vrai?
M. Bonnardel : Bien, tout ce
qui est la portion... tout ce qui est la portion que vous connaissez déjà, là,
de la... du REM... du REM de l'Est, là.
M. Fortin :Oui, c'est ça. Mais là ce que vous me dites, c'est que vous
allez attendre de faire les études pour Charlemagne, Le Gardeur, Repentigny,
Laval avant de procéder pour les stations pour lesquelles vous avez déjà dépensé
100 millions?
M. Bonnardel : Bien, écoutez,
là, il serait logique... On a déjà des montants... pas des montants, mais des
travaux, des intrants qui ont été faits sur la portion centre-ville, qui a été
mise de côté, la portion souterraine Marie-Victorin, la portion aérienne sur
Sherbrooke, et, avec ça, on va travailler... puis comme ma collègue l'a
mentionné, puis que le premier ministre l'a mentionné, d'harmoniser ce réseau
avec celui de la STM, et demander à la RTM aussi, mais à notre ministère, mon
ministère, de s'assurer de répondre aux besoins des gens de la Rive-Nord, comme
eux le souhaitent, qui se disent orphelins depuis un certain nombre d'années.
M. Fortin :Je reviens à ma question de base, parce que, pour le monde
de Montréal-Nord, pour le monde de Pointe-aux-Trembles, c'est inquiétant, ce
que vous dites là. Est-ce que vous allez attendre d'avoir un plan complet pour
Repentigny, pour Laval avant de procéder à la construction de ce réseau-là pour
des gens de Pointe-aux-Trembles et de Montréal-Nord?
M. Bonnardel : Il est
prématuré, M. le député, là... Écoutez, là, on a eu une rencontre... une
annonce, une rencontre, la journée même ou le lendemain, là... la journée même.
Donc là, donnez-nous quelques semaines, quelques mois pour s'asseoir, prendre
les informations que la caisse va nous donner, s'asseoir avec les principaux
joueurs, que vous connaissez déjà, et d'évaluer la suite... la suite des
choses. Mais, on l'a mentionné, et tout le monde le sait, il y a un besoin
côté... côté Rive-Nord, il y a des gens qui se disent orphelins dans ce <secteur...
M. Bonnardel :
...et
tout le monde le sait, il y a un besoin côté... côté Rive-Nord, il y a des gens
qui se disent orphelins dans ce >secteur, et je veux y répondre.
Présentement, il y a le train de l'est, du côté de Mascouche, qui y répond,
puis qui n'y répond pas, parce que, bon, c'est... tu sais, il n'y a pas... il
n'y a pas une énorme attractivité pour les raisons de temps comme telles.
M. Fortin :Qu'il n'y ait pas d'échéancier pour les gens de Repentigny,
là, je peux comprendre, c'est un projet évoqué, publiquement, pour la première
fois, hier, il n'y a jamais personne qui en a parlé avant au gouvernement du
Québec. Mais là, pour la partie Pointe-aux-Trembles, là, là, je comprends que
tout est mis sur «hold», on attend le reste.
M. Bonnardel : Non, non, non.
M. Fortin :Non? Parce que...
M. Bonnardel : Non, non, il
n'y a rien qui est mis... il n'y a rien qui est mis sur le «hold», là. Je vous
ai dit, là, on va chercher les informations que la caisse nous a données. On en
a beaucoup, beaucoup, on va travailler avec ça. Mais ça ne veut pas dire qu'on
ne peut pas travailler sur l'autre portion, aussi, qu'on souhaite... qu'on
souhaite développer, là. Mais on a de l'intrant, là, comme ça, là, comme ça,
pour la portion de l'est de Montréal. On va y travailler, on va s'assurer de
répondre aux besoins de la STM, de la ville puis de l'ARTM, dans une certaine
mesure, le MTQ va être partie prenante de tout ça. Et de s'assurer aussi, en
aval, par la suite, de faire le travail qui va répondre... qui va répondre aux
aspirations des gens de la... de la Rive-Nord et de Laval.
M. Fortin :Là, vous ajoutez, là... vous regardez tout ce qui est
autour de Pointe-aux-Trembles, de Montréal-Nord, hein, nord vers Laval, est
vers Repentigny, Charlemagne, Le Gardeur, et là... mais vous oubliez
Rivière-des-Prairies. Il y a-tu une raison pour laquelle vous semblez, comme
gouvernement, si opposé à avoir une station qui se rend à Rivière-des-Prairies?
Ça va être un peu la seule place, là... si je regarde tout ce que vous avez
nommé comme communautés, là, dans les derniers jours, ça va être un peu la
seule place où il n'y en aura pas. Pourquoi?
Le Président (M. Tremblay) : M.
le député de Pontiac, vous m'excuserez, le temps est écoulé. Juste avant de
poursuivre, juste avant de poursuivre, il y a peut-être trois minutes, quatre
minutes, dans l'intervention, il a été question de documents, de validations
puis de documents, potentiellement, à déposer. M. le ministre ou, sinon, M. le
député de Pontiac, de quels documents? C'est en lien avec... Juste pour me
rafraîchir la mémoire.
M. Fortin :Oui, bien, le ministre pourra les... pourra les retrouver
exactement, là. Je suis certain qu'il a déjà passé la commande à son équipe, là.
Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) : Ça
va pour le dépôt des documents? Vous allez... à la commission?
M. Bonnardel : Est-ce que...
je peux-tu proposer une pause santé, M. le Président? On prendra le deux
minutes sur notre temps puis on revient rapidement. C'est-u légal de faire ça en
crédits?
Le Président (M. Tremblay) : Est-ce
qu'il y a consentement pour prendre une pause de quelques minutes, deux
minutes?
Des voix : ...
Le Président (M. Tremblay) : Il
y a consentement?
Des voix : ...
Le Président (M. Tremblay) : Oui,
il y a consentement. Une pause.
On reprend dans quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 47)
(Reprise à 17 h 51)
Le Président (M. Tremblay) : Alors,
on reprend les travaux. La parole est au député de Matane-Matapédia, pour
environ 12 minutes.
M. Bérubé : Merci, M. le
Président. Avec la permission du ministre, j'aimerais m'adresser au P.D.G. de
la Société des traversiers du Québec.
M. Bonnardel : ...
M. Bérubé : Très bien. Alors,
M. Lafaut, bonjour.
M. Bonnardel : Un petit
instant, il va prendre le micro ici.
M. Bérubé : Ah! O.K.
Le Président (M. Tremblay) : On
a besoin du consentement. Ça va? J'ai le consentement.
M. Bérubé : Très bien.
Pendant que M. Lafaut s'installe, je vous parle de l'unique lien qui existe...
Le Président (M. Tremblay) : ...M.
le député. Je vous invite à vous... à vous présenter, s'il vous plaît, à vous nommer,
juste avant de débuter. Je m'excuse, M. le député.
M. Lafaut (Stéphane) :
Oui, bonjour. Stéphane Lafaut, P.D.G. de la Société des traversiers du
Québec.
Le Président (M. Tremblay) : Merci.
M. le député.
M. Bérubé : Je suis prêt. M.
le Président, l'unique lien entre Matane et la Côte-Nord, c'est la traverse
Matane—Baie-Comeau—Godbout, avec le traversier F.-A.-Gauthier, qui, on en
conviendra, a sa part de problèmes depuis un certain nombre d'années. Le
problème, c'est qu'il n'y a pas vraiment d'alternative. Il n'y a pas un pont
qui est proche, il n'y a pas de projet de pont non plus, il y a... il n'y a pas
de desserte aérienne automatique de la Société des traversiers du Québec
lorsqu'on n'est pas capables de traverser. Résultat des courses, voici ce qui
se passe dans mon bureau de circonscription. De nombreux travailleurs et
travailleuses qui doivent se rendre à Fermont, soit à Sept-Îles, dans le Nord-du-Québec,
m'appellent et m'écrivent, en panique, en me disant : Le traversier ne
traverse pas encore. Qu'est-ce qui se passe? 10 heures de contournements de
routes vers Québec. Perte de temps, perte de revenus, hébergement, coûts de
repas, coûts d'essence. Rien de tout ça n'est remboursé. Si vous avez acheté
votre billet, on va vous rembourser. Le problème, c'est que ça arrive très
souvent.
Alors, ma première question, c'est...
j'aimerais qu'on puisse me donner, si M. Lafaut a ça, depuis 2018... je vais
prendre le 1er octobre 2018, c'est cette administration... le nombre de
fois, le nombre de traversées que le F.-A.-Gauthier n'a pas pu effectuer.
M. Bonnardel : ...juste
avant, M. le député, là, il faut être réalistes, et je vous confirme que ça a
été compliqué avec le F.-A.-Gauthier, dès notre arrivée. Maintenant, il faut...
M. Bérubé : Mais j'ai une
question très concrète.
M. Bonnardel : Non, je le sais,
mais, avant, il ne faut quand même pas demander... il faut quand même... 2018 à
2021, vous n'aurez pas un résultat qui va vous convenir puis qui... vous allez
dire...
M. Bérubé : Laissez-moi donc
le soin de juger. J'ai posé ma question.
M. Bonnardel : O.K.
M. Bérubé : Merci.
Le Président (M. Tremblay) : M.
le député, la parole est à vous.
M. Bérubé : Pour M. Lafaut?
Le Président (M. Tremblay) : Oui.
M. Lafaut (Stéphane) :
Alors, M. le Président, je ne peux pas répondre à cette question-là, je
n'ai pas les données avec moi. Je peux parler des données de la dernière année
financière, mais c'est tout, là. Mais je pourrai déposer, plus tard, les
données demandées.
M. Bérubé : O.K. Alors, j'ai
la réponse : beaucoup trop souvent. C'est ça, la réponse. Et au bureau de
circonscription, on se le fait dire. Alors, j'aimerais avoir, du
1er octobre 2018 jusqu'à aujourd'hui, le nombre de fois que le
traversier n'a pas pu traverser. Et les raisons. Ça peut être des raisons
climatiques, de gros temps, comme ça peut être des raisons mécaniques. On est
capables de séparer les deux. J'aimerais aussi avoir la liste complète des
frais encourus par la Société des traversiers du Québec pour entretenir le F.-A-
Gauthier depuis son arrivée au Québec, depuis qu'il est en fonction, excluant
évidemment, ce qui est normal, par exemple, la cale sèche au chantier Verreault,
de Les Méchins, donc l'addition de tout ça.
En septembre 2019, il est arrivé
quelque chose. En fait, bien avant ça, le Parti québécois a toujours demandé
qu'il y ait une enquête sur la conception du F.-A.-Gauthier, qu'est-ce qui
s'est passé en Italie, comment il a été surveillé ce chantier, et la Coalition
avenir Québec a toujours dit non, de son arrivée au pouvoir jusqu'en <septembre...
M. Bérubé :
...Italie, comment il a été surveillé ce chantier, et la
Coalition avenir Québec a toujours dit non, de son arrivée au pouvoir jusqu'en >septembre 2019.
Pourtant, dans l'opposition, le député de Nicolet, sympathique député, lui, le
demandait. Ça a changé au pouvoir. Qu'est-ce qui est arrivé? L'émission Enquête,
et, à l'émission Enquête, on a appris beaucoup de choses que, nous, on
soupçonnait, sur ce qui s'est passé avec le traversier au chantier Fincantieri,
en Italie. J'ai l'impression que... pour avoir revu encore récemment... j'ai
l'impression que le P.D.G. aussi a appris des choses. Il y a une image assez
parlante, il y a deux personnes, l'impression qu'elles n'avaient pas tout dit
au P.D.G. Vous n'êtes pas obligé de répondre à ça, M. Lafaut. Mais,
résultat des courses, le lendemain, le ministre annonce qu'il y aura une
enquête sur le F.-A.-Gauthier. Puis on a salué, c'était nécessaire.
Quelques questions courtes, juste pour me
les rappeler. Pourquoi on n'a pas poursuivi Fincantieri?
M. Lafaut
(Stéphane) :Bien, M. le Président, on a
regardé nos différentes options, et puis, pour les bris qui avaient été
encourus par le F.-A.-Gauthier, dans le cas, bien précis, des propulseurs, la
STQ avait des assurances. On ne peut pas poursuivre une compagnie X qui est... alors
qu'on a reçu compensation par des assureurs... par nos assureurs.
M. Bérubé : Mais, M. le
Président, je suggère au P.D.G. et au ministre que les assurances ne couvraient
pas tout. Une simple analyse que j'ai faite, il y a plusieurs années, nous a
démontré qu'il y avait déjà pour 60 millions de bris de tous genres, et
des notes de service qu'on a obtenues nous indiquent qu'il y a plein d'éléments
qui n'ont pas été assujettis à l'assurance. Donc, ma question, qui pourra faire
l'objet d'un dépôt de documents également : Il y a certainement des
éléments qui n'étaient pas couverts par l'assurance? M. le P.D.G., je pose la
question à travers vous.
17
917
Le Président (M. Tremblay) :
...suggestion ou une question?
M. Bérubé : Bien... Non, je
veux la liste complète des frais encourus par l'État qui n'étaient pas couverts
par l'assurance, de l'arrivée au Québec jusqu'à aujourd'hui.
17
917
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Monsieur...
M. Lafaut
(Stéphane) :Bien, on pourra arriver avec
les frais. Si on parle de l'arrivée au Québec du navire, à partir de sa
construction — c'est ce que vous voulez — je pourrai
fournir aussi une liste. Ça va nous prendre un peu de temps à ramasser tout ça.
Je dois, cependant, vous avouer que, dans le rapport de la Vérificatrice
générale du Québec, il y avait une liste des frais qui ont été compilés. Une
partie est en lien, directement, aux bris, et une autre partie, aux services
que l'État a décidé de donner, qui était un choix de société.
17
917
Le Président (M. Tremblay) :
...comprendre que les documents sont déjà publics ou...
M. Bérubé : Pas à jour. Ils
ne sont pas à jour, là.
M. Lafaut
(Stéphane) :Dans le cas de l'histoire de
l'enquête de la Vérificatrice générale, les documents sont publics. C'était
dans le rapport d'enquête de la Vérificatrice générale.
17
917
Le Président (M. Tremblay) :
O.K. Je veux que les choses soient claires avant... avant qu'on...
M. Bérubé : Elles le sont,
mais elles ne sont pas mises à jour. C'est ce que le P.D.G. nous dit. Jusqu'aujourd'hui,
il est arrivé d'autres problématiques, donc il y aurait une mise à jour à faire
des documents qui sont fournis en annexe de l'enquête de la Vérificatrice
générale du Québec, qui a commencé... en fait, qui a été annoncée en septembre 2019.
Donc, j'aimerais avoir ça, savoir on est rendus où avec la facture. O.K.
Le ministre le sait, je lui ai déjà dit,
l'idée d'un navire de relève est une très bonne idée. On n'avait pas ça avant.
Donc, un navire qui peut... qui peut faire le travail quand le premier navire
n'est pas en mesure de le faire. Alors, on en a eu un. Je n'étais pas aux
crédits de transports l'an dernier, je n'ai pas pu poser la question, mais je
veux le vérifier. Le gouvernement a quand même fait un choix, il a acheté un
navire de relève terre-neuvien, qui s'appelle l'Apollo. Je veux juste valider
des données. Est-il juste de... est-il juste de dire que ce navire de relève a
coûté, à la Société des traversiers, autour de 3,5 millions de
dollars?
M. Lafaut
(Stéphane) :M. le Président, c'est exact.
3,6 millions, pour être plus précis.
M. Bérubé : D'accord. Est-il
juste de dire qu'il a navigué au plus, 17 jours?
M. Lafaut
(Stéphane) :Il a entièrement raison, M.
le Président.
M. Bérubé : Est-il juste de
dire qu'il a été vendu pour une somme inférieure à 2 $?
M. Lafaut
(Stéphane) :En fait, il a été vendu à la
corporation, la Société Apollo de Godbout, qui voulait en faire un récif, pour
1 $.
M. Bérubé : Donc, 1 $, veuillez
noter que le P.D.G. confirme, 1 $. Donc, de 3,5 millions,
17 jours de navigation, vendu 1 $, pour le couler pour en faire un
récif. Qu'est-ce que vous avez appris là-dedans?
M. Bonnardel : Premièrement,
c'est un navire qui naviguait, il naviguait. Vous étiez le premier à m'interpeller,
en me disant : Ça prend un bateau...
M. Bérubé : Pas lui.
M. Bonnardel : ...ça prend un
bateau. Et, je m'excuse, là, on ne va pas sur Kijiji puis on ne trouve pas des
bateaux comme ça.
M.
Bérubé
:
...c'est dans le...
M.
Bonnardel
: Donc,
la direction de l'époque nous avait dit : Il existe un bateau, à
Terre-Neuve, qu'on pourrait utiliser pour un court laps de temps. Et quand je
dis «court», c'était très, très court, là, avant d'arriver... avant de voir le
Saaremaa arriver, là, donc. Et vous connaissez la <suite...
M. Bonnardel :
…Et quand je dis «court», c'était très, très court, là,
avant d'arriver... avant de voir le Saaremaa arriver, là, donc. Et vous
connaissez la >suite.
M. Bérubé : O.K. J'ai
l'impression que ce n'est pas sur Kijiji, celui-là, c'est dans le «deep Web»,
hein, mais très profond. D'ailleurs, c'est là qu'il s'en va, très profond comme
corail.
M. Bonnardel : Attendez
un instant, là. C'est important de savoir que Transports Canada nous avait
donné les autorisations de naviguer, O.K.?
M. Bérubé : Je sais tout
ça... Bien, vous ne les avez pas poursuivis non plus...
M. Bonnardel : Il nous
avait donné les autorisations de naviguer. C'est important de dire ça.
M. Bérubé : Bien, on a
perdu 3,5 millions. O.K.
M. Bonnardel : Pour
servir Matane-Godbout.
• (18 heures) •
M. Bérubé : Je suis
d'accord avec ça. Maintenant, ma proposition, pour la suite, une fois que je
vous ai dit qu'il y a trop de personnes qui attendent, qui font le détour. Vous
êtes venu à Matane une fois, sur cet enjeu-là, annoncer un investissement dans
le tourisme, vous vous souvenez, sur la Côte-Nord, Matane, pour faire la
promotion de la destination Matane—Baie-Comeau. Comme c'est l'État qui opère,
je vous suggère la chose suivante. Évidemment, quelqu'un qui ne peut pas
traverser, vous remboursez son billet, mais, comme il n'y a pas d'alternative,
je vous propose de... d'établir une grille, comme on le fait, par exemple, pour
quelqu'un qui doit fréquenter un établissement de santé qui est loin de chez
lui.
Je vous propose d'établir une grille qui
inclut l'essence pour faire... pour contourner jusque sur la Côte-Nord, une
nuitée, des repas, tout ce qu'on peut faire pour que la personne puisse se
rendre, puis, encore là, on ne peut pas compenser le 10 heures de route. C'est
la moindre des choses, c'est un genre d'assurance, si vous ne pouvez pas
traverser pour des raisons, minimalement, mécaniques. Tu sais, je ne fais
pas... je ne prendrais pas «Act of God», disons, là, le gros temps, là,
quoiqu'avec le Camille-Marcoux on n'en manquait pas tant que ça. Moi, je vous
fais cette... vous n'êtes pas obligé de me répondre maintenant, mais je vous
fais cette suggestion-là, que ce serait très apprécié.
Alors, le camionneur, lui, qui se dit :
Moi, je dois être à Sept-Îles demain, en fin d'après-midi, s'il faut qu'il
contourne par Québec il est capable de calculer facilement, avec son «logbook»,
son kilométrage, son essence, un coucher. Comme ça, ça met de la pression sur
la Société des traversiers, en disant : Ce n'est pas le privé qui l'opère,
mais, si c'est le public qui choisit de l'opérer, on va vous aider. Et c'est
une mesure fantastique, qui ne coûtera pas si cher que ça, compte tenu de ce
qu'on perd en termes de temps. Je vous en fais une suggestion, c'est la
première que je vous fais, puis je pourrais vous la documenter davantage. Mais
je me fais vraiment le porte-parole de ma région, en vous disant : Ce
genre de politique d'assurance là, ce serait très bien vu. Je vous invite à y
travailler.
L'autre... Et, selon les bris mécaniques
qu'on a... Puis c'est frustrant, c'est encore arrivé il y a quelques jours. Là,
le navire, il a... quoi, il navigue depuis cinq ans, à peu près, six ans, un
petit peu plus, dans ces eaux-là, c'est le cas de le dire? Il doit faire
40 ans, comme le navire précédent. Je ne sais pas si on va faire
40 ans, comme ça, avec un navire qui est plus ou moins adapté à la
traverse du Saint-Laurent, qui n'est pas simple. Je vous fais la suggestion
suivante. C'était une erreur, que je ne vous attribue pas, évidemment. Quand ça
a été lancé, par M. MacMillan, si je ne me trompe pas, on ne savait pas
que ça allait donner ça. Mais là on peut décider de le «tougher», comme on dit.
D'ailleurs, je pense que vous avez dit ça, qu'il va falloir le garder pendant
40 ans. Ça ne marchera pas.
Vous allez investir 6,5 milliards, au
minimum, pour un troisième lien à Québec. Je ne vous rembarque pas dans le
troisième lien. Pour 200 millions, vous êtes capables d'avoir un nouveau
traversier pour l'unique lien entre Matane et la Côte-Nord, fait au Québec,
cette fois-là. C'est à la fois nationaliste, c'est pratique, et ça marque une
considération à l'égard de deux régions dont on n'entend pas tant parler que ça
en matière de transport, le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie — je les
mets ensemble — et la Côte-Nord.
C'est ma deuxième suggestion. Si vous avez
de la misère à vendre le coût de 200 millions, je vais vous aider. Et je
suis sûr que les Québécois vont comprendre, il y en a 500 000 qui ont fait
le tour de la Gaspésie l'an dernier. Moi, je suis capable de vous aider à
vendre cette somme-là, puis on serait capables de le faire au Québec. Je sais
qu'il y a des ententes internationales qui nous obligent à ouvrir, mais moi, je
pense qu'on le vendra le prix qu'il coûte. Il vaut le prix que quelqu'un est
prêt à payer. Vendons le F.-A.-Gauthier, puis on va s'en faire un qui va... qui
va nous rendre fiers, hein? J'ai entendu ça de votre premier ministre : Il
faut être fiers. Bien, lui, il va nous rendre fiers.
Le Président (M. Tremblay) :
M. le député, M. le député, le temps est écoulé. Sur ces belles paroles,
j'invite maintenant le député de Pontiac à poursuivre, pour
15 min 30 s, s'il vous plaît.
M. Fortin :Merci, merci, M. le Président. Je vais vous permettre de
répondre à ma dernière question tantôt : Pourquoi le projet de transport
en commun, que je ne veux pas appeler le REM, là, parce que je ne voudrais pas
devoir de l'argent à la Caisse de dépôt, là... mais pourquoi... Vous avez parlé
de Repentigny, vous avez parlé de Charlemagne, vous avez parlé des dessertes
existantes, Pointe-aux-Trembles, Montréal-Nord, Laval. Pourquoi pas
Rivière-des-Prairies?
M. Bonnardel : M. le
député... M. le Président, ce comité, là, va travailler sur le tracé, le tracé
futur, va être capable de séquencer des travaux, des échéanciers, rabattement
sur le réseau déjà existant, ce qu'on a déjà parlé. Donc, c'est quatre points
sur lesquels ce comité va travailler. Est-ce que vous pouvez nous donner le...
18 h (version révisée)
M. Bonnardel : ...de bien
faire les choses, et, je vous le répète, rien ne sera retardé. Les intrants que
nous allons recevoir de CDPQ Infra seront importants. C'est avec ça qu'on va
commencer à travailler pour répondre aux besoins de l'est de Montréal, du centre
de Montréal, et de la Rive-Nord, et de la rive... Laval et Rive-Nord, pardon.
M. Fortin :Mais ça fait longtemps que tout le monde vous parle de
Rivière-des-Prairies, et il n'y a aucun… de ne même pas le nommer hier, là, vous
les avez exclus complètement en nommant tout le monde sauf eux…
M. Bonnardel : Ils ne sont
pas exclus, là. Ils ne sont pas exclus, là. Il y a quatre organisations qui
vont y travailler, là. Je n'ai jamais mentionné… Ma collègue n'a jamais mentionné
que Rivière-des-Prairies, du jour au lendemain... Alors, le besoin va être
étudié. On va prendre le temps de le faire. Et, comme je vous le mentionnais
tantôt, tracé, séquence des travaux, échéancier et rabattement sur le réseau, c'est
quatre points sur lesquels le comité va travailler.
M. Fortin :O.K., là, vous parlez ouvertement, là, de prolonger le REM
à l'extérieur de l'île à l'est. À l'ouest, là, vous êtes en train de préparer
un projet pour le pont de l'Île-aux-Tourtes, ma collègue vous en a parlé
tantôt, qui ne pourrait pas accepter un REM.
M. Bonnardel : Faux.
M. Fortin :Alors, est-ce que le projet de l'Île-aux-Tourtes comprend
une possibilité d'inclure un REM sur ce pont-là?
M. Bonnardel : Ça, c'est
vrai, avec les emprises… Les emprises sont déjà disponibles pour le pont de l'Île-aux-Tourtes.
Si, un jour, si, un jour, il y avait phase additionnelle, il serait possible de
bâtir un autre pont à côté.
M. Fortin :Un autre pont à côté, des emprises, O.K., mais le pont
actuel ne pourrait pas accueillir le REM.
M. Bonnardel : Ne recevra pas
le REM, tout à fait.
M. Fortin :Il n'y aurait pas d'emprise dans le milieu comme sur le
pont Champlain.
M. Bonnardel : Tout à fait.
M. Fortin :Pourquoi pas?
M. Bonnardel : Parce qu'on a
fait le choix d'avoir des UAB sur ce pont.
M. Fortin :O.K., c'est votre choix, vous l'avez fait. D'accord, je
comprends. Je ne comprends pas, mais je vous entends, O.K.
Tantôt, vous avez fait référence à l'Outaouais, O.K.,
on va en parler. Là, quand vous êtes venu annoncer la programmation routière
dans notre région, là, votre collègue nous a vendu ça comme une annonce
historique, hein? Vous avez sûrement vu ses gazouillis, c'était partout dans
les articles de journaux, tout le monde se posait la question : Ça va être
quoi, cette annonce historique là? Et là vous êtes arrivé en Outaouais et vous
avez annoncé 222 millions, ce qui est la deuxième plus petite enveloppe
que vous avez annoncée cette année de toutes les régions. Alors, des journées
historiques comme ça, peut-être qu'on pourrait s'en passer, mais je veux bien
comprendre, dans le projet de la 50, une affaire. Le projet qui est en
construction en ce moment, M. le Président, vous convenez que c'était annoncé
avant que vous arriviez au pouvoir.
M. Bonnardel : Est-ce que
vous parlez de la portion Ange-Gardien?
M. Fortin :La portion qui est en construction en ce moment.
M. Bonnardel : Ah bien! Vous
le savez très, très bien, c'est des portions qui prennent énormément de temps,
soit dit en passant.
M. Fortin :
Parfait.
M.
Bonnardel
: Donnez-moi
juste 30 secondes. Vous êtes à peu près... Vous êtes les seuls à avoir levé la
main en disant que les glissières de sécurité n'allaient pas faire le travail.
C'est un projet pilote qui a été mis en place, et aujourd'hui il y a des gens
qui nous écoutent et qui ont eu la vie sauve grâce à ces glissières. Puis je me
retiens pour ne pas vous dire ce que votre collègue de La Pinière m'a dit en
pleine Chambre voilà trois ans, qu'on allait tuer des gens, mais on a sauvé la
vie des gens.
M. Fortin :Bien, vous vous retenez ou pas, là.
M. Bonnardel : Bien, je vous
le dis, là, je vous le dis parce que c'est trop... ça vient me chercher.
M. Fortin :O.K., mais les glissières, là, c'est vous. Je vous l'accorde,
c'est vous, là, mais, à ce moment-là, quand vous êtes arrivé au pouvoir, la
construction devait commencer en 2020. Elle a commencé cette année. Alors, les glissières
que vous avez installées en 2020, c'était une solution pour... jusqu'à ce que
la construction soit complétée. Est-ce que vous êtes d'accord que le projet a
été repoussé de deux ans pendant votre mandat?
M. Bonnardel : M. le député, regardez,
là, on ne rentrera pas sur vous étiez où, vous, à votre dernière année, comme
ministre des Transports, versus les glissières. Moi, les glissières, ce qui
était important, là, c'est qu'il y a trop d'accidents.
M. Fortin :Non, non, ce n'est pas ça, ma question.
M. Bonnardel : Puis il
fallait sécuriser puis de s'assurer de commencer les travaux le plus rapidement
possible. Il y a eu des travaux qui ont été faits, et là on commence
officiellement les travaux comme tels.
M. Fortin :O.K., mais les travaux étaient déjà annoncés. Cette
partie-là, elle était déjà annoncée, on est d'accord là-dessus, vous et moi, là,
quand vous êtes arrivé au pouvoir. L'autre partie, la prochaine, celle de Lachute-Mirabel,
O.K., celle-là, les études avaient déjà été amorcées. Là, vous avez enclenché
le processus. C'est ça?
M. Bonnardel : Bien, c'est ça.
On va y aller par différentes phases, vous vous souvenez, comme on annonce, là.
M. Fortin :O.K., mais, encore là, les études avaient été amorcées. Il
y avait déjà... Ça avait déjà été commencé, disons, et vous avez poursuivi le
processus, c'est très bien. C'est très bien.
M. Bonnardel : Oui, mais, M.
le député, n'essayez pas de...
M. Fortin :Vous avez fait votre part.
M. Bonnardel : Oui, bien, c'est
ça. On a annoncé ce que vous n'avez jamais annoncé.
M. Fortin :Non, non, ce n'est pas vrai, mais c'est correct.
M.
Bonnardel
:, O.K.,
c'est beau.
M. Fortin :On peut dire que c'est faux d'un bord et l'autre, là, mais vous
avez poursuivi le processus. C'est une bonne affaire.
M. Bonnardel : Mais on a
surtout accéléré le processus avec le p.l. n° 66, la
fameuse… la fameuse LACPI, qui nous a permis de devancer des projets.
M. Fortin :Ah! parfait, j'en viens, au 66, mais je <veux...
M. Fortin :
...au 66, mais je >veux juste terminer sur la
50. Les autres parties, là, que, vous nous dites, on va faire ça dans
10 ans, O.K., là, qu'est-ce que vous avez commencé sur ces parties-là? Qu'est-ce
qui est amorcé? Qu'est-ce que vous avez fait comme travaux, là, de votre côté,
là-dessus?
M. Bonnardel : Bien, c'est
certainement… avant-projet, conception. On va arriver à la planification un
jour. Donc...
M. Fortin :O.K., tout ça est amorcé, là?
M. Bonnardel : Bien, on
y va par étapes. Écoutez, là, on a un échéancier. Donc, ce qui est prévu en 2027‑2028,
bien, vous savez combien de temps ça peut prendre, là, avant d'en arriver à la
phase réalisation, là.
M. Fortin :Oui, oui. Alors, dites-moi pour quelle étape vous avez... pour
quelle portion, là, vous avez amorcé l'avant-projet.
M. Bonnardel : Ah! je n'ai
pas ça devant moi. Je n'ai pas ça devant moi, mais je pourrais vous donner l'ordre
établi ou à peu près, là, des différentes phases, là, que vous avez vues sur la
carte comme telle.
M. Fortin :L'ordre établi avec là où vous êtes rendus dans…
M. Bonnardel : Dans l'état
d'avancement.
M. Fortin :J'aimerais ça, alors, à la commission…
M. Bonnardel : Si on est
capables de vous donner ça, je vais vous le donner, oui.
M. Fortin :À la commission, s'il vous plaît.
• (18 h 10) •
M. Bonnardel : Oui, oui,
absolument.
M. Fortin :Oui, très bien, merci. Merci. C'est un engagement du
ministre, je l'apprécie.
O.K., là, je veux comprendre quelque chose
par rapport à l'Outaouais, puis ça s'applique à d'autres régions, là. J'ai fait
l'exercice. Je vais utiliser ma région comme exemple parce que je la connais
davantage, puis j'ai un collègue qui est autour de la table, je suis certain
que ça va l'intéresser aussi. Là, j'ai regardé les programmations routières
2020, 2021, 2022, O.K., celles que vous avez annoncées pendant les trois
dernières années. Je vous sors un projet dans le comté du député, le comté de
Gatineau. Je pourrais en prendre un chez nous. Je pourrais dans le comté de
Papineau, là. Il y en a, des projets comme ça, dans chacun des comtés, O.K.? Et
ce n'est pas un gros projet, là, ce n'est pas un projet compliqué.
2020, vous avez inscrit la réfection de
ponceaux sur le chemin du Lac-Cayamant entre les chemins Lafond et Montagne,
O.K.? Là, vous avez inscrit que c'était... les travaux étaient prévus pour 2021‑2022.
Dans la programmation d'après, le même projet inscrit, activités, travaux
prévus en 2022‑2023. La programmation cette année, le même projet, réfection du
même ponceau, là, activités prévues, 2023‑2024. Qu'est-ce qui se passe,
là? Puis là il y en a un, projet comme ça, dans mon comté, il y en a eu un dans
celui du ministre responsable, il y en a un dans celui du député de Gatineau.
M. Bonnardel : Donc, c'est
un projet qui est resté en planification pendant trois ans…
M. Fortin :C'est un projet qui n'a pas bougé pantoute pendant...
M. Bonnardel : ...qui
est resté en planif. Il y a des…
M. Fortin :Oui, mais vous avez dit à la population : On va faire
ces travaux-là.
M. Bonnardel : Bien oui,
c'est sur… d'habitude, c'est sur deux ans. Donc, une première année, vous avez
la réalisation ou la planification. Si c'est en planif, ça veut dire que ça va
être réalisé l'année suivante. Ça, vous vous souvenez assurément de ça.
M. Fortin :Oui, oui, mais c'est marqué dans vos tableaux, ça, à la
même place.
M. Bonnardel : Si c'est
resté trois ans à la même place, je n'ai pas la réponse à votre question. Je
vais être capable d'aller la chercher rapidement.
M. Fortin :Mais le problème, c'est qu'il n'y en a pas un, projet comme
ça, en Outaouais, il y en a pas mal, là.
M. Bonnardel : Bien, l'Outaouais,
il y en a peut-être aussi...
M. Fortin :Non, mais il y en a partout. Il y en a partout.
M. Bonnardel : Bien oui,
il y en a peut-être, puis là les raisons possibles, là, sont multiples, là, ingénierie,
plan et devis, n'importe...
M. Fortin :La COVID?
M. Bonnardel : Non, mais
main-d'œuvre, j'en ai... Il y a plein, là, que je pourrais vous donner peut-être,
peut-être, mais là je ne veux pas m'exposer à une réponse que je ne connais
pas.
M. Fortin :O.K., mais ce n'est pas normal, ça, là, là.
M. Bonnardel : Bien, ce
n'est pas normal, vous savez...
M. Fortin :Bien, ce n'est pas normal, parce que le montant que vous
avez annoncé, le 222 millions que vous avez annoncé cette anné, là, ce
même projet là, il se retrouve dans le 222 millions que vous avez annoncé
cette année. Il se retrouve dans le montant que vous avez annoncé l'année d'avant
puis l'année d'avant. Alors, une région qui réussit moins de projets, là, se
fait recycler le même argent à chaque année.
M. Bonnardel : Oui, vous
savez, M. le député, vous avez été ministre un an, vous avez eu quatre
ministres des Transports pendant quatre ans chez les libéraux, et le taux de
réalisation, pendant ces quatre années, chez vous, n'a jamais dépassé 90 %.
M. Fortin :O.K., puis aujourd'hui c'est quoi?
M. Bonnardel : Il
dépasse 90 %.
M. Fortin :Ah oui?
M. Bonnardel : Oui.
Donc...
M. Fortin :Vous direz ça aux gens dans ces régions-là.
M. Bonnardel : Regardez,
non, non, mais je ne vous dis pas que c'est parfait. Ce n'est pas parfait. On
est toujours condamnés à faire mieux au ministère des Transports. Maintenant,
on améliore nos processus. Notre taux de réalisation s'améliore grandement.
Maintenant, il y a des impondérables. Ces impondérables… Au ministère, vous le
savez, là, on a annoncé 4,7 milliards de travaux quand je suis arrivé, puis,
cette année, on a annoncé 6,7 milliards de travaux.
M. Fortin :Sauf... ça s'améliore, sauf pour les projets au Lac-Cayamant,
à Otter Lake, à Ripon.
M. Bonnardel : Ça, c'est...
Il ne faut pas juste... Non, non, là, il ne faut pas juste cibler l'Outaouais,
là. Il ne faut pas cibler l'Outaouais, là.
M. Fortin :Non, non, mais il y en a d'autres. Il y en a d'autres, là,
mais, pour ces gens-là, on repassera. Là, vous avez mentionné l'avancement des
projets. Là, vous avez une grève sur les mains. Les ingénieurs sont en grève.
Alors, il y a un paquet de projets, il n'y a pas juste ces trois-là, il y en a
un paquet qui n'avance pas en ce moment. Lequel vous inquiète? Quel projet vous
inquiète en ce moment?
M. Bonnardel : Il
pourrait y avoir plusieurs projets qui pourraient nous inquiéter.
M. Fortin :Bien, il y en a déjà, je n'en ai aucun doute, là. Moi, j'ai
vu le pont Dubuc, entre autres, mais il y a des projets qui sont retardés.
M. Bonnardel : Il est
certain que présentement... Présentement, écoutez, là, je ne veux pas parler au
nom de ma collègue au Trésor, là, mais il est certain qu'on est tous
conscients, tous conscients qu'on est dans une saison des travaux qui,
officiellement, commence, là, avec la période de dégel, là, qui n'est pas la
même, là, nord, sud, là, on est dedans. Donc, c'est certain que, là-dessus, je
reste convaincu que ma présidente ou notre présidente du Conseil du trésor, est
bien, bien, bien au fait de la situation <des...
M. Bonnardel :
...la
situation >des ingénieurs, et autres, et autres, et autres, et de
s'assurer qu'on soit capables de débuter nos travaux puis de réaliser le plus
possible nos travaux, mais je suis conscient que la situation pourrait être
compliquée.
M. Fortin :Mais il y a des projets qui sont mis sur pause en ce
moment, là.
M. Bonnardel : Je vous dis
qu'on va attendre de voir les négociations, là. Je ne veux pas intervenir au
nom de ma collègue. Ce n'est pas mon boulot.
M. Fortin :Non, je ne vous parle pas des négociations. Je vous parle
de l'impact sur l'avancée des travaux, l'impact qui fait que les ingénieurs ne
sont pas là.
M. Bonnardel : On donnera le
portrait en temps et lieu.
M. Fortin :C'est quoi, les temps et lieux? Est-ce que, le 1er juin,
vous allez nous dire : Je ne pourrai pas faire ça, ça, ça cette année?
M. Bonnardel : Bien, M. le
député, vous avez été ministre des Transports pendant un an. Vous savez très
bien comment ça fonctionne. On est dans une période importante où les travaux
débutent. Donc, moi, je fais confiance… Je fais confiance aux deux parties. Je
reste convaincu et persuadé qu'on sera capables de s'entendre de part et
d'autre et d'être capables d'en arriver à répondre aux besoins puis aux travaux
qu'on a dans notre machine.
M. Fortin :Je vous trouve… et je le dis gentiment, là, mais je vous
trouve un peu passif, là, de dire : Je fais confiance à ma collègue, je ne
m'avance pas trop sur les négociations. C'est parce que ça a tout un impact, là :
Saguenay, deux projets mis sur pause, Chaudière-Appalaches, quatre projets
reportés à l'an prochain à cause de la grève des ingénieurs. Déjà, il y a des
projets qui sont reportés à l'an prochain. Bitume Québec nous parle d'un
désastre à venir cette année si ce n'est pas réglé tout de suite, là. Je vous
trouve un peu laisser-faire dans cette approche-là. Je ne veux pas vous... Je
veux juste juste souligner le fait, là, qu'il y a un empressement, il y a une
urgence à ça. C'est des projets que les gens attendent, qu'ils veulent, que ce
soit pour des projets pour la sécurité, pour l'amélioration de leurs dessertes.
C'est des projets qui, souvent, ne peuvent pas attendre, qui ont peut-être déjà
attendu trop longtemps, comme d'autres projets qu'on a mentionnés tantôt. Alors...
M. Bonnardel : Je suis, M. le
député, le premier conscient de la situation, et vous comprendrez que je ne vais
pas commencer à négocier devant vous, devant mes collègues, devant…
M. Fortin :Je ne vous demande pas ça.
M. Bonnardel : Je le sais,
mais je suis conscient de la situation et je serai capable de vous donner le
portrait en temps et lieu, s'il y a lieu.
M. Fortin :O.K. En deux minutes, parce que c'est à peu près le temps
qui reste, l'avancement des projets liés au projet de loi n° 66. Là, je
regarde, là, ce que vous nous avez dit de faire, c'est d'aller voir sur votre
site Internet. En réponse aux demandes en crédits, vous avez dit : Allez
voir sur le site Internet. Il y a à peu près les deux tiers, si ce n'est pas
les trois quarts, des projets qui sont nommés ici… J'en nomme un… réaménagement
de la 293, reconstruction de la 132, le prolongement de la 25, l'amélioration
de la 125, le contournement de Saint-Lin—Laurentides. Il y en a un paquet, là,
pour lesquels il n'y a aucune mesure d'accélération qui a été appliquée. Est-ce
que le projet de loi n° 66 n'avait pas été vendu à tout le monde comme un...
Au sortir des premières phases de la pandémie, là, il faut peser sur
l'accélérateur, il faut relancer l'économie. Là, on est à peu près un an et
quelques plus tard, puis il n'y a aucun avancement dans à peu près deux tiers
de ces projets-là. Ça, c'est vos documents. Ça, c'est vos documents à vous.
M. Bonnardel : Oui. Je n'ai
pas la liste complète, mais la grande majorité de ces projets ont bénéficié de
la LACPI et bénéficié, donc, d'une réduction ou d'une amélioration, devrais-je
dire, du temps qui avait été prévu, puis ça, ça varie entre trois, 18 et même
24 mois, là.
M. Fortin :Bien, je vous le dis, si c'est le cas, M. le ministre, je
vous dirais que les réponses que vous nous avez données pour la préparation des
crédits et les documents qui sont publics sur votre site Internet sont très,
très, très en retard. Alors, dans vos mises à jour, là, que vous promettez, je
vous suggérerais de donner une mise à jour pour l'aménagement d'une voie
réservée sur la 10, sur la reconstruction du pont qui enjambe la rivière
Batiscan, sur l'ajout de la construction de l'autoroute 35. C'est tous des
projets qui, à ce que je vois, étaient nommés, mais non pas…
M. Bonnardel : La mise à jour
sera faite en juin.
M. Fortin :Ce sera fait...
M. Bonnardel : En juin.
M. Fortin :…en juin? Très bien. Alors, M. le Président, je pense qu'il
me reste à peu près 15 secondes. Je veux juste dire en toute fin, là : J'apprécie
le ministre, j'apprécie l'exercice auquel il s'est livré aujourd'hui. Cependant,
je ne crois pas que, pour le dossier principal qu'on a discuté, le troisième
lien, le maire Marchand va être rassuré. Moi, je ne suis pas rassuré puis je
lui suggère de se trouver un autre comparatif que le pont par million. Merci, M.
le Président.
Le Président (M. Tremblay) : Merci,
M. le député. Pour la partie gouvernementale, M. le député de Beauharnois pour
environ 10 minutes.
M. Reid : 10 minutes? Merci
beaucoup. Salutations, chers collègues. M. le ministre, bonjour, heureux de
vous voir ici aujourd'hui. C'est une bonne journée pour vous.
Bien, écoutez, on va... Moi, je vais… On
va parler de quelque chose qui est plus local. On a parlé de la région de
Vaudreuil-Soulanges tantôt. On va parler <de la...
M. Reid :
...on va
parler >de la route 201 dans le comté de Beauharnois, plus précisément à
Salaberry-de-Valleyfield. C'est une belle petite histoire qui s'est bien, bien
terminée. Comme vous le savez, en 2012, il y a eu l'ouverture de l'autoroute
30, qui est une voie de contournement qui a été construite pour contourner
Montréal,, et, avec l'arrivée de l'autoroute 30, bien entendu, il y a un péage
qui a été installé dans le comté de Soulanges, à Les Cèdres plus précisément,
ce qui fait en sorte que...
D'ailleurs, tout le monde était content de
l'arrivée de l'autoroute 30 parce qu'enfin la Montérégie-Ouest pouvait avoir
accès à la Rive-Sud plus rapidement, et ça a été bénéfique au niveau du
développement économique, notamment dans la région de Vaudreuil-Soulanges,
régions de Beauharnois, Châteauguay, ainsi de suite. Mais, plus localement, la
route 201, donc, qui traverse... enfin, qui traverse trois comtés, qui traverse
le comté de Soulanges, donc, qui part de l'Outatouais, et qui va jusqu'à la
frontière américaine qui traverse le comté de Soulanges, le comté de
Beauharnois et le comté de Huntingdon, de mes deux collègues, en fait, de la
région…
• (18 h 20) •
L'autoroute 30 étant construite, étant
ouverte, un flot de circulation sans précédent s'est… a accouru pour circuler
sur cette belle route, et l'impact que ça a eu, bien entendu, ça a amené un
flot de véhicules impressionnant dans les régions de la Montérégie-Ouest. Je
parlais de développement économique, ainsi de suite, mais, pour la portion du
comté de Beauharnois ou, plus précisément, à Valleyfield, il y avait une
portion de la route 201, qui est à peu près six, sept kilomètres avec des feux
de circulation, qui, je pense, n'avait pas été regardée dans la conception de
l'autoroute 30, à savoir une étude d'impact, à partir du moment qu'il y a des
routes, qu'il y a un péage, qu'est-ce que ça peut avoir… parce qu'il y a
toujours des voies de contournement puis il y a toujours des camionneurs qui
trouvent des trucs pour contourner les péages, comme des automobilistes, mais
l'impact a été pas mal plus… plus majeur dans le… à Salaberry-de-Valleyfield
parce que les camionneurs ont décidé de contourner le péage, on parlait d'à peu
près 2 $ et quelques par essieu à ce moment-là, et ce que ça a créé, c'est
une augmentation importante de camions sur cette route-là.
Le débit journalier moyen annuel sur le
pont Monseigneur-Langlois, donc, qui traverse le fleuve entre la 20 et la 30,
là, pour vous situer, c'est à peu près 35 000 véhicules par jour.
Là-dessus, on calculait à peu près 11 % de camions qui prenaient la route
201. Alors, ça, c'est 4 000 camions par jour qui empruntaient un tronçon
pour contourner l'autoroute... le péage de l'autoroute 30, qui empruntaient un
tronçon d'à peu près sept kilomètres pour éviter le péage, et ça, ça a eu un
impact important sur la région. Ça a eu un impact sur les citoyens qui habitent
Salaberry-de-Valleyfield. Ça a eu un impact pour les commerces parce qu'il y a
un pôle commercial important dans cette portion-là à Salaberry-de-Valleyfield.
Ça a eu un impact qui fait en sorte que les clients évitaient ces commerces-là,
donc, allaient ailleurs, dans d'autres régions. On parle de Vaudreuil, entre
autres. Donc, ça a eu des impacts importants.
Ça a eu des impacts aussi sur la route. C'est
une route… La 201 n'a pas été prévue pour un débit de circulation à cette
hauteur. Donc, ça a eu un impact sur les infrastructures. La route… la qualité
de la route a été pas mal abîmée. En fait, il y a quelques interventions qui
ont été faites au cours des années pour patcher… je vais le dire comme ça,
patcher la route, mais le MTQ, à ce moment-là, avant 2018, ne faisait pas... c'était
très, très, très long, des accidents…
Et, bon, il y a eu deux interventions qui
ont été faites par la municipalité à ce moment-là, par la MRC, puis on a
convenu à cette époque de dire : Bon, O.K., il y a des camions qui
passent, ils peuvent y aller sur deux voies, on va tout simplement faire en
sorte que les camions, entre 7 heures le matin et 7 heures le soir,
soient... puissent circuler seulement sur la voie de droite, alors, de chaque
côté. C'est une route à quatre voies, la route 201… Monseigneur-Langlois. Alors,
c'était super… c'était quand même une avancée importante à ce moment-là, mais
il demeure qu'il y avait encore bien, bien, bien des camions, puis ce n'était
pas une avancée si significative que ça.
On a essayé… On a essayé d'interdire la
circulation à une voie, puis il y a eu quelques tentatives qui ont été faites,
puis la portion dont je vous parlais, à savoir l'interdiction de circuler à
gauche, en fait, c'était un projet pilote qui avait été lancé en 2016, ainsi de
suite, mais un projet pilote qui s'est étiré, étiré. Il n'y avait jamais de
décision. Je parlais de la qualité de la <route...
M. Reid :
...de la
>route tantôt, on parle d'ornières, on parle de sillons, des roulières,
en fait, dans le langage, des sillons qui ont été causés par les poids lourds,
mais il y a un mot que je n'ai pas trouvé, c'est des boudins. Il y a des
roulières, mais il y a des boudins aussi qui sont apparus. Ça faisait en sorte
que c'était dangereux de circuler en voiture, puis quelqu'un qui a une voiture
sport, il avait des chances de rester pris au coin de la rue parce que le fond
accotait sur l'asphalte.
Bon, 2018 est arrivé, puis c'est une des
raisons pourquoi je me suis lancé en politique, parce que je trouvais ça
inacceptable que rien ne se passe sur ce bout de rue… de route là, puis, bien
entendu, ça a été en engagement. On a commencé à travailler, là... Dès le
lendemain de l'élection, on a commencé à travailler là-dessus. J'ai travaillé
de concert avec la municipalité pour essayer de voir s'il y avait des solutions
qui... de meilleures solutions qui pouvaient être apportées pour restreindre la
circulation de trafic lourd, là, qui emprunte cette route importante chez nous.
Et, bon, vous êtes venu faire un tour chez
nous à un moment donné, une visite dans le comté. C'est à ce moment-là qu'on a
visité le Port de Valleyfield puis on a eu la chance de déjeuner, un petit
resto qui est juste sur le bord de cette route-là, puis j'ai été chanceux cette
journée-là, M. le ministre, il y a des camions qui passaient, des camions qui
passaient. Puis, pour vous donner une image, à l'heure de pointe, soit vers le
nord ou vers le sud, la 201, puis j'ai des photos si jamais vous voulez les
voir, bien, il pouvait y avoir jusqu'à 1,5 kilomètre de camions derrière... un
derrière l'autre qui attendaient, donc, pour éviter le péage, ce qui faisait en
sorte que les citoyens qui voulaient accéder à leur maison, à leur quartier
étaient pris avec cet enjeu-là, c'était l'enfer. C'était l'enfer. C'était même
intenable.
Donc, vous êtes venu chez nous. C'est à
partir de ce moment-là, là, que les travaux ont commencé. Il y a eu une belle collaboration
avec la ville de Salaberry-de-Valleyfield là-dessus pour trouver une solution,
là, qui était... qui pouvait être gagnante-gagnante pour tout le monde. Je
salue d'ailleurs le travail qui a été fait avec le maire et son équipe, et
surtout aussi le travail du MTQ en région, là, les bureaux de Châteauguay.
Donc, je pense, c'était lors de votre visite… je ne me souviens plus la date
précise, mais vous avez annoncé, en fait, qu'il y aurait une interdiction de
camionnage qui serait adoptée sur cette route-là, là, à partir d'une date x.
Donc, c'était le 1er juillet 2021. Donc, on a... Vous avez décrété que les
camions... qu'il y avait une interdiction de circulation pour les camions en
transit entre 7 heures le matin et 19 heures le soir sept jours sur sept.
M. le ministre, vous ne pouvez pas savoir
le bonheur que ça a fait aux citoyens de Salaberry-de-Valleyfield, le bonheur
de ne plus avoir à subir l'impact de ces nombreux camions-là qui font la route
souvent de l'est du Québec ou des Maritimes vers Toronto ou ailleurs. Les
citoyens ont retrouvé une quiétude. On peut circuler sur la route, et c'est le
fun. C'est le fun pour les commerçants, c'est le fun pour tout le monde et c'est
agréable. Et, M. le ministre, ça n'a rien coûté. Ça a coûté des panneaux, c'est
à peu près tout, hein?
M. Bonnardel : Un déjeuner.
M. Reid : Oui, déjeuner, mais
c'était vraiment... En fait, c'est quelque chose qui a changé... Puis j'en
entends parler chez nous. Puis il y a un quartier au complet qui était enclavé.
Donc, ça les a aidés.
Même, pour le maire de
Salaberry-de-Valleyfield, qui est ancien conseiller de l'ancien député de
Beauharnois, pour lui… En fait, c'est la proposition... c'est la position que
la ville avait préconisée, puis je vais me permettre de le citer suite à cette
annonce-là. Il dit : «Je ne peux que me réjouir de cette future mise en
application — là, c'est au moment de l'annonce — dit le
premier magistrat. Je remercie chaleureusement tous les acteurs au sein du
gouvernement qui ont contribué à cette prise de position. Les citoyens et les
commerçants de Salaberry-de-Valleyfield en seront les grands gagnants.»
Et c'est vrai. Encore mieux, la présidente
de la chambre de commerce qui dit : «Nous voyons depuis plusieurs années
les répercussions économiques que le transport de transit de masse a pu créer
auprès de plusieurs commerces. Cette nouvelle mesure assurera définitivement un
avenir prometteur pour l'accès aux commerces avoisinants et la sécurité des
citoyens qui veulent y avoir accès.»
M. le ministre, je voulais vous féliciter
pour cette petite mesure qui n'a rien coûté et qui a eu un impact extrêmement
important chez nous. Vous savez, avec la...
Le Président (M. Tremblay) :
En conclusion, M. le député de Beauharnois.
M. Reid : En conclusion,
bien, en fin de compte on a réduit la circulation des camions de près... de
plus de 60 %, et je vous remercie beaucoup, puis les citoyens du comté de
Beauharnois sont très contents.
Le Président (M. Tremblay) :
Merci, M. le député de Beauharnois.
M. Reid : Merci.
Le Président (M. Tremblay) :
Le temps...
Une voix : ...
Le Président (M. Tremblay) : C'est
noté, c'est <noté. Collègues…
Le Président (M. Tremblay) :
...c'est
>noté.
Collègues, le temps alloué à l'étude des
crédits budgétaires du portefeuille Transports étant pratiquement écoulé, nous
allons maintenant procéder à la mise aux voix des crédits.
Alors, le programme 1, intitulé
Infrastructures et Systèmes de transport, est-il adopté? Adopté sur division.
Le programme 2, intitulé Administration et Services corporatifs, est-il adopté?
Adopté sur division. L'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille
Transports pour l'exercice financier 2022‑2023 est-il adopté? Adopté sur
division.
• (18 h 30) •
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements des oppositions.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au mercredi 4 mai, à 15 heures, où elle entreprendra
l'étude du volet Environnement et Lutte contre les changements climatiques des
crédits budgétaires du portefeuille Environnement et Lutte contre les
changements climatiques. Merci pour la précieuse collaboration, excellente
soirée.
(Fin de la séance à 18 h 31)