(Onze
heures dix-sept minutes)
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, à l'ordre, s'il vous plaît!
Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des transports
et de l'environnement ouverte. Je vous souhaite la bienvenue et je demande à
toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de
leurs appareils électroniques.
La commission est
réunie afin de procéder aux consultations particulières et aux auditions
publiques sur le projet de loi n° 102, Loi visant principalement à
renforcer l'application des lois en matière d'environnement et de sécurité des
barrages, à assurer une gestion responsable des pesticides et à mettre en
oeuvre certaines mesures du Plan pour une économie verte 2030 concernant les
véhicules zéro émission.
M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire :
Oui, Mme la Présidente. M. Fortin (Pontiac) est
remplacé par M. Benjamin (Viau); Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)
est remplacée par M. Fontecilla (Laurier-Dorion); et M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine) est remplacé par M. Gaudreault (Jonquière).
Auditions (suite)
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci beaucoup.
Je souhaite donc la bienvenue aux représentantes du Commissaire au
développement durable. Bonjour, mesdames. Je vous rappelle que vous disposez de
10 minutes pour votre exposé, après quoi nous allons procéder à la période
d'échange avec les membres de la commission. Je vous invite donc à vous
présenter et à débuter votre exposé.
Commissaire au développement
durable
Mme Lambert
(Janique) : Mme la Présidente, M. le ministre de l'Environnement et de
la Lutte contre les changements climatiques, Mmes, MM. les membres de cette commission,
c'est avec plaisir que je participe aux consultations particulières et
auditions publiques concernant le projet de loi n° 102, et ce, d'autant
plus qu'il s'agit d'une première depuis mon entrée en fonction à titre de Commissaire
au développement durable. Mme Moïsette Fortin, directrice principale d'audit,
m'accompagne aujourd'hui.
J'ai pris
connaissance du projet de loi, et les commentaires que j'exprime aujourd'hui
sont principalement motivés par les différents travaux que nous avons réalisés
au fil du temps.
De manière générale,
le projet de loi présente des éléments pertinents aux fins de la protection de
l'environnement, notamment en introduisant des sanctions administratives
pécuniaires dans trois lois : la Loi sur les espèces menacées ou
vulnérables, la Loi sur les pesticides et la Loi sur la sécurité des barrages.
Le projet de loi
prévoit également, dans la loi édictée, que le ministre pourra désigner toute
personne à titre d'inspecteur ou d'enquêteur pour veiller à l'application de
cette loi et des autres lois concernées.
Il sera alors
essentiel que ces personnes aient l'indépendance requise et que des mécanismes
soient appliqués pour assurer l'absence de conflits d'intérêts.
Lors de travaux
réalisés en 2017 sur la réhabilitation des terrains contaminés, nous avons
constaté que des experts fournissant des attestations se trouvaient en conflit
d'intérêts. De plus, en mars 2021, au terme du suivi de l'application de nos
recommandations à ce sujet, le ministère de l'Environnement et de la Lutte
contre les changements climatiques n'avait toujours pas appliqué notre
recommandation visant le respect de l'exigence relative à l'absence de conflit
d'intérêts dans son mécanisme d'attestation par les experts.
• (11 h 20) •
Par ailleurs, le
projet de loi mentionne ce qui suit : «Lorsqu'un manquement à une
disposition de la présente loi ou des lois concernées est constaté, un avis de
non-conformité peut être notifié à la personne en défaut afin de l'inciter à
prendre sans délai les mesures requises pour remédier au manquement.»
Dans
nos rapports d'audit sur les répercussions des neiges usées sur l'environnement
et sur la réhabilitation des terrains
contaminés, nous avons souligné l'importance de ces avis de non-conformité. En
effet, signifier les manquements au moyen de ces avis permet au MELCC
d'appliquer des mesures plus coercitives si ces exigences ne sont toujours pas respectées, en imposant, par exemple, des
sanctions administratives pécuniaires. L'avis de non-conformité permet
également au MELCC de démontrer l'importance qu'il accorde aux cas de
non-conformité à la réglementation.
Ainsi, si le ministre
désire rehausser les mesures d'application des lois visées par le projet de
loi, je réitère qu'il est important
d'assurer la notification des avis de non-conformité afin que les contrevenants
respectent la législation environnementale.
À l'égard de la Loi sur
les pesticides, j'accueille favorablement les modifications visant à donner un
nouveau pouvoir habilitant pour recourir à des instruments économiques dans le
domaine des pesticides. Cette modification rejoint deux des recommandations que
nous avons formulées en 2016 dans notre rapport sur les pesticides en milieu agricole. Nous avions alors constaté que peu de
mesures réglementaires étaient en place pour réduire l'usage des
pesticides en agriculture.
Les modalités liées à ces instruments
économiques seront toutefois prévues par règlement. Considérant que nos recommandations
ont été formulées il y a un peu plus de cinq ans, je désire souligner
l'importance d'apporter tout de même rapidement les modifications
réglementaires nécessaires, puisqu'il peut prendre plusieurs années avant que
les résultats escomptés soient observés sur le terrain.
Soulignons,
en terminant, que les répercussions de l'utilisation des pesticides sur la
qualité de l'environnement sont importantes. Par exemple, le MELCC
mentionne, dans son rapport sur l'état des ressources en eau et des écosystèmes
aquatiques du Québec publié en 2020, que les rivières affichant une mauvaise
qualité de l'eau sont influencées par
l'agriculture, notamment certaines cultures nécessitant de grandes quantités de
fertilisants et de pesticides.
Abordons maintenant les modifications apportées
à la Loi sur la sécurité des barrages. Le mauvais fonctionnement ou la rupture
d'un barrage est susceptible d'avoir des conséquences, parfois majeures, sur
les plans économique, environnemental et
social. De surcroît, les changements climatiques génèrent des modifications du
régime hydrique, dont des crues exceptionnelles, ce qui accentue l'importance
d'un entretien adéquat des barrages durant toute leur durée de vie.
La Loi sur la
sécurité des barrages détermine les catégories de barrages en fonction de
certaines caractéristiques. Actuellement, le propriétaire d'un barrage
dit à forte contenance est tenu, notamment, de réaliser de la surveillance et
de transmettre au ministère trois documents, dont une étude d'évaluation de la
sécurité réalisée par un ingénieur.
Dans notre rapport d'audit sur la sécurité des
barrages, publié en 2015, nous mentionnons que le MELCC n'avait pas réussi à
assurer le respect de cette loi en matière d'évaluation de la sécurité des
barrages à forte contenance. De plus, il n'avait pas l'assurance que les
propriétaires respectaient leurs engagements par rapport aux correctifs à être
effectués.
Le MELCC, dans son analyse d'impact
réglementaire du projet de loi, mentionne que les modifications proposées par
le projet de loi visent à moduler les exigences en fonction du risque.
Toutefois, ces exigences ne sont reflétées dans le projet de loi... mais seront
définies par règlement.
Par exemple, l'analyse d'impact réglementaire du
MELCC prévoit que l'étude d'évaluation de la sécurité réalisée par un ingénieur ne sera plus requise pour les barrages à forte
contenance dont le niveau de conséquences d'une rupture est minimal ou
faible. Selon le ministère, 1 000 barrages bénéficieraient ainsi d'un
allègement réglementaire.
Pour agir de façon préventive, il serait nécessaire
de prévoir l'information à obtenir sur ces 1 000 barrages afin que le
MELCC puisse avoir un portrait complet de l'état des barrages à forte
contenance.
Par ailleurs, le projet de loi reclasse certains
barrages de la catégorie forte contenance à catégorie faible contenance. Ainsi,
les exigences actuellement en vigueur relativement à la surveillance ne
s'appliqueraient plus à ces barrages. En fait, le projet de loi vise à ce que
tous les barrages soient désormais maintenus dans un état de fonctionnement tel
qu'il ne soit pas susceptible de compromettre la sécurité des personnes ou des
biens. Cependant, le projet de loi prévoit que les règles quant au maintien des
barrages dans un tel état pourront être établies par le gouvernement par règlement,
lesquelles ne sont toujours pas connues.
Mon dernier commentaire a trait aux
modifications proposées à la Loi affirmant le caractère collectif des
ressources en eau et favorisant une meilleure gouvernance de l'eau et des
milieux associés, appelée la loi sur l'eau.
D'abord, la gestion intégrée des ressources en
eau est reconnue, depuis plus de 20 ans, comme étant la façon durable et
efficace de gérer les ressources en eau. Le Québec s'est engagé à mettre en oeuvre
ce mode de gestion avec la Politique nationale de l'eau en 2002, mode de
gestion qui a été intégré dans la loi sur l'eau adoptée en 2009.
Comme nous l'avons mentionné dans notre rapport
sur la conservation des ressources en eau, publié en 2020, l'appui du milieu
gouvernemental aux organismes de bassins versants est essentiel pour assurer la
mise en oeuvre de la gestion intégrée des ressources en eau.
Or, selon nos travaux, le MELCC et le ministère
des Affaires municipales et de l'Habitation n'appuient pas suffisamment ces
organismes. Je suis inquiète de voir cet appui s'essouffler davantage puisque
la description des utilisateurs et des divers milieux intéressés de la zone de
gestion intégrée, des organismes de bassins versants, dont le milieu gouvernemental,
est supprimée dans le projet de loi.
Le projet de loi précise également les mandats
des organismes de bassins versants, dont celui d'assurer la cohérence du plan
directeur de l'eau, lequel consiste à identifier les problématiques
prioritaires de bassins versants. D'une part, je m'interroge sur la cohérence
recherchée par le projet de loi.
D'autre part, nous avons mentionné dans notre
rapport que l'aménagement du territoire est fondamental pour la conservation
des ressources en eau. D'ailleurs, la loi sur l'eau exige que le milieu municipal
prenne en considération les plans directeurs de l'eau dans leurs schémas
d'aménagement de développement. Or, puisque les organismes de bassins versants
n'ont pas autorité sur le milieu municipal, je m'interroge sur la capacité de
ces organismes à pouvoir assurer cette cohérence des plans directeurs de l'eau.
En somme, je remarque que les modalités de plusieurs
modifications proposées dans le projet de loi n° 102
devront être fixées par règlement et que les décisions à cet égard ne sont pas
soumises à la présente consultation.
Comme l'avait dit mon prédécesseur, M. Paul
Lanoie, j'invite le gouvernement à faire preuve de prudence lorsque viendra le
temps de prendre ces décisions, la fonction première du ministre étant
d'assurer la protection de l'environnement.
Voilà l'essentiel de mes commentaires
que je voulais partager avec vous aujourd'hui. Je vous remercie de nous avoir
accueillis, et nous sommes prêts à répondre à vos questions dès maintenant.
Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci beaucoup, Mme Lambert,
Mme Fortin, pour votre exposé. Et nous allons maintenant commencer la période
d'échange avec la partie gouvernementale. Donc, M. le ministre, je vous cède la
parole, et vous avez une enveloppe de 16 minutes.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Pour ne pas être égoïste, c'est une enveloppe qui sera partagée
avec les collègues.
Mme la commissaire, Mme Lambert, un plaisir de
vous recevoir. Mme Fortin également, un plaisir de vous recevoir. Merci
pour votre éclairage.
Peut-être déjà des petites précisions, compte
tenu, là, des éléments que vous avez soulevés. C'est pour ça que j'ai échangé
avec mon collègue, pour être bien certain, là, de vous transmettre l'information
la plus complète possible. Vous avez évoqué un ancien rapport, justement, au
niveau du conflit d'intérêts potentiel au niveau de certains acteurs du ministère.
Juste vous rassurer, il y a des consultations qui se font présentement avec
différents ordres professionnels pour voir comment assurer qu'il n'y ait pas de conflits d'intérêts et comment corriger la situation. Donc, ce
n'est pas dans le projet de loi comme tel, mais ce sont des actions, là, qui se
mènent actuellement.
Vous avez aussi parlé des organismes de bassins
versants. Est-ce que vous souhaiteriez qu'ils aient autorité sur le milieu municipal?
Est-ce que c'est ce que je dois déduire? Parce que vous sembliez déplorer
qu'ils n'aient pas autorité pour ce qui est de l'application des... pour la mise
en oeuvre des différents plans qu'ils mettent de l'avant. Est-ce que
c'est un souhait qui est le vôtre? Ou, sinon, peut-être préciser votre
souhait ou votre intention à ce
niveau-là.
• (11 h 30) •
Mme Lambert (Janique) : Dans le fond,
ce qui me préoccupe, c'est que, dans la loi actuelle... C'est bien défini,
hein? Dans le fond, je me référerais, là, au libellé de la loi actuelle. On est
clairs, dans le fond, au sujet de qui, quel acteur doit être présent, dans le
fond, doit participer à l'exercice, là, menant au plan directeur de l'eau, qui
est un exercice crucial, je dirais, dans la gestion intégrée par bassin
versant. C'est indiqué, dans le fond, qu'on parle du milieu gouvernemental, on parle des autochtones, du milieu municipal,
des gens du milieu économique, environnemental, agricole. Ça fait que,
je trouve, c'est clairement indiqué puis ça donne, selon moi, les coudées
franches, à savoir les organismes de bassin versant qui devraient être autour
de la table pour discuter des réels enjeux des bassins versants, dans le fond.
Présentement, dans le projet de loi, je dirais
que c'est vague ou ça manque vraiment de précision, parce que, dans le fond, le
projet de loi, on indique : «Une table de concertation représentative des
utilisateurs intéressés et des milieux
concernés...» Ça fait qu'en termes d'engagement, je dirais que c'est là. Je
n'irais pas à dire que... est-ce que les organismes devraient avoir un
pouvoir auprès des municipalités. Ce n'est pas là, la problématique. La
problématique est davantage la clarification qui est perdue, maintenant, au
niveau des acteurs de l'eau dans le projet de loi actuel.
M.
Charette : Peut-être une mise en contexte. Avant-hier, on recevait les
gens de la FQM qui, eux, souhaitaient, sans
dire une prise de contrôle des organismes de bassin versant, là, l'expression
est peut-être forte, mais certainement une meilleure ascendance sur les
organismes eux-mêmes. Mais on a reçu, hier, le Regroupement des organismes de
bassins versants, et, pour tout vous dire, le libellé du projet de loi, on l'a
travaillé avec eux. Hier, ils nous proposaient encore de petites modifications,
tout en réitérant qu'ils étaient très confortables et surtout très heureux des
avancées qui étaient contenues dans le projet de loi n° 102. Donc,
peut-être vous rassurer en vous disant qu'eux-mêmes étaient rassurés par le
libellé proposé, tout en nous suggérant encore, là, de petites bonifications.
Donc, loin de nous, bien au contraire, là, de
s'éloigner du rôle crucial et de l'importance qu'ils ont à jouer au niveau de
la gestion intégrée de l'eau. Et peut-être réitérer qu'on vient tout juste ou
récemment, à tout le moins, de signer une nouvelle convention avec eux, qui
réitère aussi l'importance qu'ils ont. Donc, ce n'est pas du tout notre
intention, là, de minimiser leur importance, au contraire, elle est reconnue.
Je me souviens, il y a quelques années, sous
l'excellente présidence du collègue de Jonquière à la CAP, votre prédécesseur
avait déposé un rapport assez important sur la gestion des barrages. C'est un
rapport qui a largement inspiré plusieurs volets du projet de loi au niveau de
la catégorisation, au niveau du régime de sanctions, au niveau de la
responsabilité.
Vous avez couvert certains aspects du projet de
loi, mais sur, justement, le régime de sanctions qui est proposé, est-ce que
vous reconnaissez, dans le rapport qui a été produit il y a quelques années maintenant...
est-ce qu'on s'en va dans une direction, là, qui vous semble la bonne de votre
côté?
Mme Lambert (Janique) : Dans le fond,
au niveau du rapport qui a été... que mon prédécesseur avait déposé en 2015, je
dirais, je ne sais pas si vous êtes au fait, on fait quand même un suivi de
façon annuelle, là, de l'état d'avancement des recommandations qui sont émises
par le commissaire ou par la Vérificatrice générale. Et, dans ce sens-là, le
dernier exercice démontrait, donc, que la majorité des recommandations étaient,
selon notre avis, soit appliquées ou soit avec un progrès satisfaisant.
Si je reviens aux sanctions dont vous faites
part, c'est difficile pour... je trouve que... oui, j'accueille favorablement
le fait d'inclure des sanctions. Est-ce que le montant, est-ce que toutes les
particularités... je dois vous dire que je ne suis pas en mesure de vous dire
la suffisance, et tout. Mais, pour répondre à votre question plus spécifique,
oui, j'accueille favorablement qu'ils aient... qu'il y ait maintenant des
sanctions prévues.
M. Charette :
Avant de vous remercier et laisser la parole à mes collègues, vous avez insisté
aussi sur l'importance de la réglementation qui va découler, réglementation
dont le détail ne peut pas toujours être discuté au niveau de l'étude du projet
de loi lui-même, parce que c'est une réglementation qui doit d'abord s'appuyer
sur une loi, mais ce qu'on s'est donné comme mot d'ordre, c'est d'élargir
autant que possible ces consultations-là. On aime même, avant de prépublier, y
aller de tables de cocréation pour être bien certains que ce qui est mis au
jeu, dès le départ, a une certaine valeur. Donc, simplement vous rassurer, là,
que les exercices de préparation réglementaire sont aussi très rigoureux.
Je vois le temps filer, tout juste derrière vous
avec le cadran, déjà, un gros merci pour votre présence. Ce sont mes collègues
qui pourront prendre la relève pour le reste du temps. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Je cède
donc maintenant la parole au député de Bourget.
M. Campeau : Merci, Mme la
Présidente. Mme Lambert, Mme Fortin, merci pour votre présentation.
Je remarque que vous avez touché l'ensemble du projet de loi et non pas un
endroit spécifique. Je voudrais revenir sur l'aspect
des OBV. Dans le cadre du forum sur l'eau, qu'on a volontairement appelé le
Forum d'action sur l'eau, j'ai
eu l'occasion de rencontrer 10 OBV sur
40, virtuellement, là, certains en personne, mais la plupart virtuellement,
puis ils sont très divers. En même
temps, leur but est le même, mais la façon de fonctionner est un peu diverse
selon où ils sont.
Alors, c'est là que je me pose la question, et
je ne suis pas contre le fait que... ce que vous dites, qu'on devrait savoir
qui devrait être impliqué dans l'élaboration d'un plan directeur de l'eau.
Mais, si vous êtes à un endroit ou un autre au Québec, selon les plans d'eau,
selon le fait qu'il y a une rivière, qu'il n'y a pas de rivière, qu'il y a des
lacs... les intervenants peuvent varier. Et ça, je pense que c'est gardé... il
n'y a peut-être pas de mal à entourer qui devrait faire... qui devrait être
consulté pour un PDE, mais il y aurait toujours utilité de garder une certaine
souplesse, parce que, selon l'endroit, si vous êtes en Abitibi, bien, il va y
avoir plus de problèmes avec les fosses septiques que si vous êtes à Montréal.
Alors, peut-être que les intervenants ne seront pas les mêmes, par exemple. Les
problèmes des petites municipalités qui ont peu d'expertise ne seront pas les
mêmes. Alors, je pense que ceci, c'est un aspect important. Je ne sais pas si
vous êtes d'accord avec ça, de garder cette flexibilité-là par rapport à ça.
Mme Lambert (Janique) : Je dirais
que le projet, en tout cas, à mon avis, le projet de loi actuel, bien que les
acteurs... les attentes envers les acteurs qui devraient prendre part à
l'élaboration du PDE, je ne crois pas que ça enlève de la flexibilité au niveau
des OBV.
Je vous donnerais un exemple. Lorsque nous avons
effectué nos travaux qui ont mené au dernier rapport, là, sur les ressources en
eau, on a fait également des sondages au niveau des OBV pour leur demander,
dans le fond, qui faisait partie, qui assistait aux rencontres, tout en
considérant, dans le fond, notamment les représentants du ministère de
l'Environnement, le MELCC. Et, pour la majorité, ils étaient... ils auraient
aimé, dans le fond, que ceux-ci soient présents
plus fréquemment à leur table parce
qu'eux considèrent que ce sont des acteurs importants, et ce n'était pas
le cas.
Puis je vous dirais, souvent, ça peut être... le
ministère des Transports, de par ses actions, sa mission, a un impact, je dirais, au niveau de la... Puis vous
avez raison, hein, dans le fond, d'un bassin versant à un autre, au Québec,
les enjeux peuvent être complètement différents, Nord, Sud, et tout. Mais
n'empêche que d'avoir un représentant d'un ministère, du ministère de
l'Environnement, tout ça, fait en sorte que ce qui se discute autour, c'est de
l'information qui peut être ramenée aussi à l'intérieur du ministère puis aider
dans l'exercice de la mission.
Ça fait que, globalement, je réitère que ce
serait important parce que, vous savez, ce qui est dans la loi reste, hein? Ça
fait que ce n'est pas comme un changement réglementaire. Je considère
important, pour cet enjeu qui est... en tout cas, que je trouve vraiment
important, qu'il y aurait une clarification concernant les personnes concernées,
les acteurs de l'eau.
• (11 h 40) •
M. Campeau : Je partage votre intérêt
pour les OBV. C'est probablement la raison pour laquelle j'ai tenu à en
rencontrer une dizaine pour avoir un bon échantillon. Puis je pense que, comme
acteurs locaux, ils sont importants. Et, si je prends l'exemple, j'en prends un
au hasard, de la Beauce, ils ont tellement eu de problèmes d'inondations
qu'autour de la table le monde municipal était très présent. C'était... Il y
avait une raison absolument urgente d'y être, alors que, dans d'autres cas,
bien, des fois, ils sont pris entre différentes choses à faire, ce qui ne veut
pas dire qu'ils ne devraient pas être là. Mais ce qu'on a beaucoup discuté,
c'est que le PDE soit présenté d'une façon
claire, pas fait juste pour des initiés et qu'il corresponde aux besoins du
monde municipal. Et même on a un
peu renversé la question en se
demandant : Le monde municipal devrait nous dire de quoi ils ont besoin,
un peu à l'inverse, pour que ça soit utile dans un schéma d'aménagement.
Alors, c'est là-dessus... je voulais insister par rapport à ça.
L'autre chose, vous parlez des règlements ou des
lois par rapport aux barrages. Je comprends qu'on aime souvent plus avoir des
choses dans les lois parce qu'on dit : Ça va rester. En même temps, on
perd de l'agilité. Alors, j'ai l'impression qu'il y a une situation tellement
évolutive au niveau des changements climatiques que garder un certain aspect
agile au niveau des barrages pourrait être utile. Est-ce que vous êtes d'accord
avec ça? Est-ce que vous êtes mal à l'aise avec ça?
Mme Lambert (Janique) : Bien, je
suis d'accord que tout ne peut être prévu dans la loi puis je suis d'accord
avec vous qu'il y a une certaine agilité. La difficulté, dans le cours de cette
commission, c'est que, lorsqu'il y a plusieurs éléments importants qui sont
prévus par voie de réglementation, bien, pour moi, c'est difficile de me prononcer, finalement, sur l'impact, la suffisance, et tout.
Mais c'était plus mon intervention de dire : Vu qu'il y a plusieurs
éléments de... qui sont prévus par voie réglementaire, bien, c'est difficile
ici, dans cette commission-là, de se positionner clairement sur la suffisance
des actions prises ou de l'esprit du législateur.
M. Campeau : D'accord. Merci
beaucoup.
La
Présidente (Mme Grondin) :
Parfait. Donc, je vais céder la parole à la députée de Laviolette—Saint-Maurice. Mme la députée, il reste
trois minutes.
Mme Tardif : Merci, Mme la
Présidente. Merci, mesdames, d'être ici aujourd'hui. Je vais enlever mon
masque. J'embue mes lunettes moi-même.
Merci d'avoir pris le temps, là, de faire cette
analyse-là, qui est quand même assez exhaustive, on le sait, de vous être
déplacées et de venir nous adresser ces différentes réalités, problématiques,
parce que je trouve... J'ai trouvé très intéressant de lire votre rapport et de
vous écouter parce que vous soulevez des points concrets, vous soulevez des points sur lesquels on doit encore
travailler et vous soulevez aussi... et je crois que je retiens la
pertinence, tout de même, de ce projet de loi là. Vous avez adressé l'étude
d'évaluation de la sécurité des barrages, vous avez parlé, entre autres, des organismes
de bassin versant, des avis de non-conformité, des conflits d'intérêts, tous
des points qui sont hautement importants et sur lesquels on doit se pencher et
encore travailler.
Vous nous dites, pour les OBNL par rapport aux municipalités,
je trouve ça très intéressant, mais je voudrais vous entendre par rapport... Comment vous pensez qu'on devrait mieux
libeller ou qu'est-ce qu'on devrait inclure pour ne pas froisser les municipalités?
Mais comment on pourrait donner plus de pouvoirs aux OBNL, aux organismes des bassins
versants pour qu'ils travaillent mieux, justement, avec les municipalités?
Mme Lambert (Janique) : Dans le fond,
c'est... depuis tantôt, vous parlez de territoire, de l'aménagement à tenir
compte dans le schéma d'aménagement, puis je suis 100 % d'accord avec vous.
D'ailleurs, on parle du dernier rapport que mon prédécesseur avait publié sur
les ressources en eau, mais il faut se rappeler qu'en 2013 également, et j'ai
pris part à ce rapport-là, il y avait notamment un chapitre sur la gouvernance
de l'eau.
Dans le fond, la gouvernance de l'eau est
vraiment importante, bien déterminer les rôles de tous et chacun. Puis ce qui
est important, vous l'avez évoqué tantôt, les territoires sont différents au
Québec, hein, on a des réalités différentes. Puis ce qu'on avait dénoté, autant
en 2013 qu'en 2021, c'est toute la difficulté, dans le fond, la prise en compte
des PDE dans les schémas d'aménagement, donc dans les documents de
planification du territoire. S'il y a un risque, s'il y a un enjeu, il est là.
Comment donner plus de... Est-ce qu'il faut donner plus de pouvoirs aux OBV?
Mais il y a de multiples...
Je pense que je vous laisserais, dans le fond,
de définir le mécanisme judicieux, nécessaire pour qu'en plus d'avoir un bon
plan, un bon PDE, dans le fond, là... Mais ce qui est très important, c'est que
ce plan, ce PDE soit pris en compte dans la planification de l'aménagement du
territoire. Je dirais qu'il est là, là, l'enjeu, là, spécifique. Puis pourquoi
je vous parle de 2013? Bien, c'était un enjeu qu'on avait ressorti dans notre
rapport, un enjeu que nous avons répété dans le dernier rapport. Et je dirais
que c'est pour ça que je me permets de vous réitérer cet enjeu-là.
La
Présidente (Mme Grondin) :
Merci beaucoup, madame. Je dois vous interrompre parce que nous
poursuivons les échanges avec l'opposition officielle. Donc, je cède maintenant
la parole au député de Viau. Mon cher collègue, la parole est à vous. Vous avez
un bloc de 11 minutes.
M.
Benjamin : Merci. Merci, Mme la Présidente. Donc, merci, Mme la
commissaire, pour votre présentation, donc, que j'ai écoutée avec
beaucoup d'attention. Vous avez évoqué les difficultés que vous avez à pouvoir
bien saisir les portées de ce projet de loi, notamment en raison de l'outrance
des règlements, du pouvoir de réglementation que le ministre, que le
gouvernement s'est donné. Bien, ce sont des difficultés que nous partageons
aussi, nous, ici, du côté de l'opposition, parce qu'effectivement, donc, le gouvernement
s'est donné une... c'est presque une habitude, de grandes marges de manoeuvre
en se dotant de pouvoirs de réglementation que je qualifie, que j'ose qualifier
d'outranciers et, en ce sens, des projets de loi qui ne disent pas beaucoup.
Mais, tout compte fait, votre présentation
nécessite quelques questions de ma part, donc, sur... J'aimerais vous
entendre... Dans votre présentation, vous parlez de l'importance des avis de
non-conformité. J'aimerais vous entendre sur l'importance de ces avis de
non-conformité là.
Mme Lambert (Janique) : En fait,
pourquoi qu'on a sorti ça comme enjeu, je dirais, premièrement, vous savez,
dans le fond, le ministère... vous savez très bien que le ministère de... le
MELCC est là pour faire respecter la réglementation environnementale. C'est
donc important, lorsqu'il y a une constatation, sur le terrain, d'une non-conformité, donc, qu'il y ait un avis de
non-conformité qui soit émis. Pourquoi? Premièrement, pour démontrer, dans
le fond, tout... démontrer l'intérêt, l'obligation du retour à la conformité.
Deuxièmement, également, si jamais il n'y a pas retour à la conformité, bien,
d'avoir la possibilité d'aller vers des moyens un peu plus coercitifs, telle
une SAP. D'autant plus, dans un contexte où le ministre pourra faire affaire,
donner, dans le fond, faire affaire avec, je vous dirais, l'externe du ministère du MELCC afin d'avoir... pour les
inspections notamment. C'est d'autant plus important que le «peut», là, je me dis, ça nous inquiétait un peu de voir le «peut»,
«peut donner un avis de non-conformité». Ça fait que c'est très important de mettre des balises qui sont claires pour faire
en sorte que le retour à la conformité soit présent.
M. Benjamin :
Merci. Donc, vous avez insisté, et je dois vous dire que vous n'êtes pas la
seule à avoir insisté là-dessus, avec raison d'ailleurs, sur l'importance de
l'indépendance des inspecteurs. Et là-dessus je pense que le projet de loi ne
semble pas traduire l'intention du législateur. Le ministre a déjà dit qu'il corrigerait
le tout, mais je pense que c'est important, c'est important de l'avoir
souligné.
J'aimerais aller avec vous sur l'enjeu des
pesticides. Vous avez noté, avec raison, et puis je suis vraiment parfaitement d'accord
avec vous, quand vous parlez des répercussions de l'utilisation des pesticides
sur la qualité de l'environnement qui sont importantes, c'est vrai. Et vous
avez aussi évoqué plusieurs recommandations que vous avez faites par le passé.
Cette semaine, en consultations particulières,
nous avons reçu, entre autres, l'UPA, L'Union des producteurs agricoles. Ce que
je semblais percevoir, je semblais percevoir une certaine ouverture à vouloir
travailler sur la réduction des pesticides. Mais, en même temps, ce que
j'entendais aussi venant des représentants de l'UPA, c'est la nécessité d'avoir
plus de soutien, donc, afin de pouvoir, justement, atteindre ces objectifs-là. Notamment,
je pense que, dans le mémoire de l'UPA, ils faisaient référence aux montants,
aux sommes accordées aux agriculteurs dans le reste de l'Amérique et aussi en
Europe. Est-ce que vous avez déjà fait une réflexion ou, du moins, des
recherches, des données sur le soutien apporté à nos agriculteurs afin de leur
permettre, justement, de travailler dans le sens de la réduction des
pesticides?
• (11 h 50) •
Mme
Lambert (Janique) : On n'a jamais...
Aucun de nos rapports antérieurs, je dirais, de nos audits antérieurs
n'a fait l'objet de ça. Je vous dirais, mettons, à quelques reprises, mettons,
un des premiers rapports du commissaire qui avait été fait, c'était sur la
production agricole du Québec. Il y avait plusieurs éléments qui avaient été
soulevés à l'époque, là, sur l'agroenvironnement, et tout, et toute cette problématique-là.
Le dernier rapport sur les pesticides en milieu agricole, on a soulevé
certaines problématiques, on a émis plusieurs recommandations au MELCC, au
MAPAQ et certaines conjointes. Puis ce que je saluais, dans le fond, c'est de
donner au moins la possibilité d'avoir recours à des outils économiques. Puis
c'était une de nos recommandations, qu'on demandait... dans le fond, qui
s'adressait au MAPAQ mais en collaboration avec le MELCC et ses partenaires, de
mettre en place un mécanisme basé sur l'écoconditionnalité afin de favoriser
l'usage responsable des pesticides. Ça fait que c'est le lien avec cette
recommandation-là, là, que je soulignais dans mon allocution.
M. Benjamin : Merci. Concernant
l'appui, que vous jugez insuffisant, accordé aux organismes sur les bassins versants,
effectivement, donc, j'aimerais aussi vous entendre sur cet enjeu-là.
Mme
Lambert (Janique) : Mon allocution, bien, n'est pas en lien avec
l'appui insuffisant. C'était... Il y avait vraiment deux aspects dans le
projet de loi. Il y avait, comme je le disais précédemment, une clarification
au niveau des acteurs de l'eau, je dirais, qui était plus présente. Puis
l'autre élément qui m'a préoccupé, qui me préoccupe, c'était tout l'aspect de
la cohérence, demander aux OBV d'assurer la cohérence, notamment en faisant sa
promotion et en mobilisant les utilisateurs de l'eau. Et je me posais la
question : Quelle est la cohérence? Qu'est-ce qu'on veut, dans le fond? Qu'est-ce qu'on demande aux OBV?
Parce que d'assurer la cohérence me semble beaucoup, surtout sur un territoire où il peut y avoir plusieurs acteurs,
comme on l'a dit tantôt, avec plusieurs enjeux puis... Ça fait que
c'étaient les deux aspects, là, qui me préoccupaient à l'égard des changements
suggérés dans ce projet de loi.
M.
Benjamin : Je suis d'accord avec vous, et je vais revenir sur l'enjeu
de la cohérence, mais, en fait, dans votre présentation, en fait, je
lis : «Selon nos travaux, le ministère de l'Environnement et de Lutte
contre les changements climatiques et le ministère des Affaires municipales et
de l'Habitation n'appuient pas suffisamment ces organismes.» Donc, voilà. Donc,
alors, à quel genre d'appui faites-vous référence à ce moment-là?
Mme Lambert (Janique) : Ça, c'était
dans nos travaux d'audit, là. Dans le fond, ce qu'on ressortait, c'est qu'il y
avait un manque d'appui des OBV. Puis là ce qu'on voit... comme je disais, on a
détecté ça dans nos travaux d'audit, puis là ce qu'on voit, c'est que, dans le
projet de loi, le gouvernement n'est plus mentionné. Dans le fond, le ministère, et tout, n'est plus mentionné comme
acteur de l'eau devant faire partie d'un OBV ou d'une table de
concertation.
M. Benjamin : La loi sur l'eau,
donc, on va rester encore quelques secondes là-dessus... Il me reste combien de
temps?
La Présidente (Mme
Grondin) : Trois minutes.
M. Benjamin : Écoutez, je vais aller
à une autre question, de préférence. Si j'ai le temps, j'y reviendrai. Justement, sur la cohérence, justement, sur la
cohérence par rapport à l'appui donné aux organismes de bassin versant,
comment faire en sorte qu'il y ait une meilleure cohérence entre, par exemple,
tous les travaux de planification, schémas d'aménagement avec les municipalités?
Comment s'assurer de cette cohérence-là?
Mme Lambert
(Janique) : Bien, en fait, c'est ma grande préoccupation, finalement.
C'est... lorsqu'on met dans un projet de loi qu'on demande aux OBV de s'assurer
de la cohérence en faisant la promotion, en mobilisant les utilisateurs de
l'eau et du territoire, c'est là la grande préoccupation. Lorsqu'on voit, dans
notre mandat qu'on a fait, la difficulté, justement, toute la difficulté de la
prise en compte des plans directeurs de l'eau dans les outils de planification de
l'aménagement du territoire... Ça fait que c'est la précision, dans le fond...
c'est un peu l'incompréhension qu'on a, dans le fond, quel est l'esprit
du législateur à cet égard-là.
La
Présidente (Mme Grondin) : Il vous reste 1 min 30 s.
M. Benjamin :
Merci. C'est parfait. Alors, sur l'enjeu des inspecteurs, et l'indépendance des
inspecteurs, et l'indépendance des enquêteurs, sur cet enjeu-là, je sais qu'il
y aura sûrement des amendements apportés par le ministre, mais j'aimerais vous
entendre sur l'importance de cet enjeu-là aussi.
Mme Lambert
(Janique) : Vous savez, on l'a noté lors du rapport qu'on a fait, là,
sur la réhabilitation des terrains contaminés, qui, dans le fond... une
personne, un spécialiste, dans le fond, pouvait attester un travail qu'il avait
fait, qu'il avait réalisé. Puis cette problématique-là, on l'a vue dans plusieurs
rapports, on l'a vue notamment aux Transports, à multiples reprises. Ça fait
que c'est de dire... On amène à la prudence, dans le fond. On est toujours
mieux de le réfléchir en amont que devoir corriger la situation lorsque ça
arrive.
Puis ce qu'on avait
vu, au niveau de la réhabilitation des terrains contaminés, c'est que, bien que
c'était prévu, là, c'était prévu qu'il n'y ait pas de conflit d'intérêts, mais
l'application sur le terrain était, je dirais... dans le trois quarts de nos
dossiers audités, elle n'avait pas été faite. C'est ce qui fait que, pour la majorité
des dossiers qu'on avait audités, il y avait présence de conflit d'intérêts. Ça
fait que c'est toute cette notion de prudence. Des fois, ça peut être prévu, mais, après ça, il faut aller
jusqu'à l'application sur le terrain, dans les différentes directions
régionales.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, Mme Lambert, M. le
député de Viau. Nous poursuivons les échanges
avec le deuxième groupe d'opposition, et je cède maintenant la parole au député
de Laurier-Dorion. M. le
député, vous avez une grosse enveloppe de 2 min 45 s.
M.
Fontecilla : On va essayer d'en faire un bon usage. Bonjour, Mme la commissaire,
Mme Fortin. Merci beaucoup d'être ici avec nous.
Écoutez, j'aimerais
continuer sur la notion de conflit d'intérêts. Vous avez donné quelques
exemples, en fait, au pluriel, ça se multiplie. Donc, il y a là vraiment une
problématique. Pourriez-vous nous renseigner sur ce que vous pourriez avancer comme piste de solution pour... au-delà de
nous sensibiliser sur cette problématique-là,
mais qu'est-ce qui pourrait être inclus dans le projet de loi ou des
moyens concrets pour éviter un conflit d'intérêts, par exemple, qu'un
inspecteur ne se prononce pas sur un travail qu'il réalise lui-même ou d'autres
mesures? Est-ce que vous pourriez nous fournir des pistes d'action, là?
Mme Lambert
(Janique) : Il est certain que le Vérificateur général, habituellement,
hein, on dit... on ne va pas dans les moyens, hein, on ne donne pas la façon de
procéder qui... ultérieurement, on pourrait arriver avec nos travaux d'audit
pour vérifier, finalement, ce qui est mis en place. Ce qu'on dit, on met en
lumière un risque, un risque. Donc, je laisse le soin, là, dans le fond, aux personnes
autour de la table, là, de trouver des solutions, là, afin que ça soit... que
ce risque-là soit géré en amont plutôt qu'en aval.
M.
Fontecilla : Et quand vous dites : Il y a un risque, vous nous
apportez des exemples, ça va au-delà du risque.
On constate qu'il y a des conflits d'intérêts. Donc, c'est une situation qui
est préoccupante, qui existe. Ce n'est pas seulement peut-être que ça
pourrait se produire, là, ça se produit, là, en ce moment, là, si je comprends
votre propos.
Mme Lambert
(Janique) : Bien, ça s'est produit parce que, dans le fond, c'est lié
à des rapports d'audit qu'on a faits précédemment. C'est des... en termes
vérificateur, c'est des lacunes que nous avions identifiées, là. Ce qui est
important, c'est d'avoir des balises, je dirais, c'est de dire... de réfléchir
à cette situation-là, mettre les balises afin de minimiser les risques puis,
par la suite, prévoir l'application sur le terrain. Dans le fond, c'est de
dire : Il y a des balises puis comment elles seront appliquées pour avoir
la rigueur nécessaire pour que cette situation-là ne se produise pas, là.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, en terminant, M. le député,
vous avez 30 secondes.
M.
Fontecilla : 30 secondes, ouf! Est-ce que vous pensez que le
projet de loi devrait stipuler une date limite pour un règlement concernant les
pesticides?
Mme Lambert
(Janique) : Pour moi, c'est difficile de me prononcer à cet égard en
toute transparence et honnêteté, là. Je vous laisserais voir. Ce que je disais,
dans le fond, c'est que la réglementation ne devrait pas tarder, parce que les
effets escomptés dans les cours d'eau, ça prend un certain temps. Ça fait que
c'était une préoccupation que j'amenais aujourd'hui.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci beaucoup. Merci,
Mme Lambert, Mme Fortin. Nous amorçons ou nous finalisons notre
période d'échange avec le troisième groupe d'opposition. Et donc je cède
maintenant la parole au député de Jonquière. Vous avez aussi une grosse
enveloppe de 2 min 45 s.
M. Gaudreault :
Merci, Mme la Présidente. D'abord, félicitations pour votre nomination,
première femme à l'institution du... de la commissaire, maintenant, au
développement durable. Alors, félicitations.
Moi, je voulais vous entendre davantage sur la question
des barrages. C'est extrêmement préoccupant, là, le nombre de barrages puis, en
plus, avec les changements climatiques, les risques d'inondation, etc. Vous
dites que, bon, globalement, à la suite de votre rapport de 2015, il y a eu beaucoup
d'avancées, de choses qui sont réglées, sinon des avancées satisfaisantes, mais
vous nous dites, quand même, dans votre mémoire : «...il serait nécessaire
de prévoir l'information à obtenir sur ces 1 000 barrages», avant, là, de
procéder aux changements qui sont proposés dans la loi.
Pouvez-vous nous en dire un petit peu plus sur
cette question d'obtenir en amont, c'est le cas de le dire, quand on parle
de barrages, les infos sur les 1 000 barrages? Quelles infos? Comment
vous voyez ça?
Mme Lambert (Janique) : En fait,
lorsqu'on fait une gestion de risques... Dans le fond, on n'est pas contre la gestion de risques, au contraire. Par contre,
pour faire une saine gestion de risques, pour être en mesure de bien
cibler nos interventions, il faut qu'on ait une information complète pour être
en mesure d'évaluer le risque approprié à chacun des barrages. Et c'est notre préoccupation. En fait, ces barrages-là,
dans le fond, qui ne seront plus tenus de produire des rapports de sécurité, je ne dis pas à la bonne
terminologie, là, on a peur. On a une inquiétude à l'effet que le
ministère perdrait de l'information qui pourrait, ultérieurement, lui permettre
d'intervenir à la bonne place au bon moment, d'autant
plus, avec les changements climatiques, les risques sont d'autant plus grands,
là, que cette connaissance-là, là...
M. Gaudreault : Donc, ce que vous
dites, au fond, c'est d'avoir comme un portrait à jour de toutes ces
infrastructures, mettre ça à quelque part dans le système informatique qui
n'écrasera pas l'information au fur et à mesure et être capable de le garder
pour y référer, si jamais il y a des bogues avec l'infrastructure en question.
Mme Lambert (Janique) : C'est ça,
oui.
M. Gaudreault : O.K. Est-ce qu'il me
reste du temps?
La Présidente (Mme
Grondin) : Il vous reste 30 secondes.
M. Gaudreault : O.K. Loi ou
règlement? C'est la question. Être ou ne pas être, là. Alors, vous, vous êtes
davantage pour qu'on passe par des lois quand on fait des réformes?
Mme Lambert (Janique) : Dans le
fond, ce que je dis, c'est qu'on ne va pas tout prévoir dans une loi, sauf
que... Puis ce qui est difficile... Est-ce que la loi pourrait être plus claire
à certains égards? Sûrement. Mais c'est illusoire de tout prévoir dans une loi,
là. Puis ce qui est difficile, c'est qu'il y a beaucoup de mesures qui seront
déterminées par règlement, et, aujourd'hui, je ne me... positionner sur ce qui
n'est pas connu.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci beaucoup. Merci, Mme Lambert. À mon tour de
vous féliciter pour votre nomination.
Mme Lambert (Janique) : Merci.
La
Présidente (Mme Grondin) :
Et, Mme Fortin, merci beaucoup. Donc, la commission suspend ses travaux jusqu'à
14 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 03)
(Reprise à 14 h 04)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! La
Commission des transports et de l'environnement
reprend ses travaux. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
Nous poursuivons les consultations particulières
et auditions publiques sur le projet de loi n° 102, Loi visant principalement à renforcer l'application des lois
en matière d'environnement et de sécurité des barrages, à assurer une
gestion responsable des pesticides et à mettre en oeuvre certaines mesures du
Plan pour une économie verte 2030 concernant les véhicules zéro émission.
J'ai besoin de deux consentements avant de
débuter cet échange. Donc, je vous demande s'il y a consentement pour permettre
au député de Jean-Lesage — bonjour,
cher collègue — de
remplacer la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue pour la deuxième partie de cette
séance. Il y a consentement? Merci. L'autre consentement,
en fait, c'est pour aller au-delà de l'heure prévue. Donc, nous sommes en
retard de cinq minutes. Donc, y a-t-il consentement pour aller au-delà?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Grondin) : Merci
beaucoup. Donc, je souhaite la bienvenue aux représentants de l'Ordre des
chimistes du Québec. Bonjour, messieurs. Je vous rappelle que vous disposez de
10 minutes pour votre exposé. Par la suite, nous allons amorcer la période
d'échange avec les membres de la commission. Je vous invite donc à vous
présenter et à débuter votre exposé.
Ordre des chimistes du Québec
M. Alsayegh
(Michel) : Mon nom est Michel Alsayegh. Merci, Mme la Présidente. Mon
nom est Michel Alsayegh. Je suis chimiste, président de l'Ordre des chimistes,
et je suis accompagné de M. Patrick Paquette, directeur général et
secrétaire de l'ordre.
L'Ordre des chimistes
compte près de 3 000 membres oeuvrant dans des secteurs aussi variés
que la santé, l'environnement, le judiciaire, l'alimentaire ou la recherche.
Notre mission est d'assurer la protection du public en matière d'exercice de la
chimie, qui est omniprésente dans la vie des Québécois. Notre ordre fait partie
des premières organisations professionnelles encadrées par l'adoption du Code
des professions en 1973.
En premier lieu, nous
tenons à saluer la volonté du gouvernement de réformer la législation en vue de
maximiser la protection de l'environnement,
par le biais d'une actualisation des dispositions applicables en la matière.
Nous tenons également à remercier les
membres de la Commission des
transports et de l'environnement,
ainsi que les membres du gouvernement, de nous permettre de présenter nos observations et recommandations en
regard du projet de loi
n° 102.
Le projet de loi nous
interpelle directement, dans la mesure où il vient moderniser une multitude de
dispositions législatives en matière d'environnement, un domaine dans lequel
les chimistes constituent des références incontournables en sa qualité
d'experts des molécules et de leurs diverses applications. Nous adhérons
pleinement à l'objectif de la réforme envisagée par le projet de loi, soit la
protection de l'environnement et de la santé humaine. Les enjeux qui attirent
particulièrement notre attention sont ceux qui touchent aux pesticides ainsi
que ceux relatifs aux véhicules à zéro émission.
Dans un premier
temps, nous souscrivons pleinement à la proposition d'ajouter, aux
articles 54 et 55 de la Loi sur les
pesticides, la possibilité pour le ministre d'exiger la réussite d'une
formation comme condition de délivrance d'un certificat. Cela dit, nous
recommandons au législateur d'aller plus loin, en intégrant l'exigence prévue
par la Norme pour l'éducation, la formation et la certification en matière de
pesticides au Canada d'obtenir un nombre minimal
de crédits de formation continue tous les cinq ans afin d'assurer une
actualisation régulière des connaissances.
Nous estimons
également que les exigences proposées en matière de formation soient étendues à
tout employé qui sera amené, dans le cadre de ses fonctions, à manipuler et à
disposer de pesticides, et ce, même sous la surveillance
d'une personne titulaire d'un certificat. À cet égard, nous réitérons notre
souhait d'élaborer, en collaboration avec l'Ordre des agronomes, des
formations visant la consolidation des compétences relativement à la
manipulation des pesticides dans le contexte
agricole du Québec. Dans le même ordre d'idées, nous recommandons
que les chimistes et des agronomes ayant des connaissances solides en
manière environnementale soient mis à disposition des exploitants agricoles en
tant que consultants.
Aussi, nous adhérons
pleinement à la volonté du législateur de prévoir des moyens dissuasifs en vue
de réduire les transgressions à la législation et la réglementation applicables
aux pesticides par le biais de l'intégration d'un régime de sanctions
administratives pécuniaires dans la Loi sur les pesticides et d'autres lois ne
prévoyant pas de telles mesures à l'heure actuelle. Toutefois, nous estimons
que des mesures plus coercitives doivent être prévues pour les cas de contravention graves impliquant des conséquences
considérablement dommageables pour l'environnement et la santé, à
l'instar de la législation ontarienne, par exemple.
• (14 h 10) •
En ce qui concerne
les pouvoirs d'inspection du ministre prévus au projet de loi, nous jugeons
essentiel de souligner que tout prélèvement
fait dans le cadre d'une inspection visant la mise en oeuvre de la Loi sur les
pesticides et ses règlements d'application se doit d'être effectué par un
chimiste ou sous la direction d'un chimiste. Cela aura pour effet de contribuer
à assurer que toutes les étapes d'homogénéisation, de conservation et de
transport des échantillons soient conformes aux normes en vigueur en lien avec
les substances prélevées et aux fins d'une analyse fiable.
Ainsi, pour que
soient développées des alternatives aux pesticides, nous jugeons important que
les budgets dédiés aux recherches en la matière soient majorés et qu'une
contribution des chimistes dans le cadre de telles recherches soit assurée.
Dans un autre ordre
d'idées, nous souscrivons pleinement à la réforme visant, à long terme,
l'électrification complète des véhicules légers dans une perspective de
résolution des gaz à effet de serre. Toutefois, il est important que le
législateur prévoie des mesures permettant que des protocoles validés de
récupération sécuritaire, de recyclage et de réutilisation des accumulateurs
électriques périmés soient élaborés davantage, ceci dans une perspective de
gestion environnementale complète.
Nous invitons aussi
le gouvernement à se pencher sur l'ensemble de la chaîne de production de batteries
ou de toutes autres composantes concernant ou faisant en sorte qu'on a une
voiture à émission zéro.
Comme mentionné plus
tôt, il y a beaucoup à faire en ce qui concerne le recyclage des batteries,
mais il y a aussi un travail à faire qui débute à l'extraction des minerais, en
passant par la transformation et à aller jusqu'à un recyclage de ceux-ci.
Il importe de
rappeler que ce qui concerne le tableau périodique concerne directement les
chimistes. De ce fait, les chimistes ont des partenaires stratégiques afin de
s'assurer que l'ensemble de la chaîne respecte les normes environnementales
mais aussi que le tout soit sécuritaire pour les travailleurs et la population.
Les chimistes sont partie intégrante du succès du Plan pour une économie verte 2030.
Enfin,
les réformes envisagées par le projet de loi représentent indubitablement un
pas dans la bonne direction, vers la
protection de l'environnement et la santé humaine. Nous sommes bien forcés de
constater qu'une protection intégrale du
public n'est envisageable que dans la perspective d'une modernisation du champ
d'exercice exclusif aux chimistes.
La chimie est au coeur de notre alimentation, de
notre santé, de notre environnement et de notre sécurité. Notre profession est omniprésente dans la vie des
Québécois et des Québécoises. Nous insistons sur la nécessité d'amener
la législation plus loin et de réviser les paramètres de l'exercice de la
chimie pour assurer cette protection adaptée aux réalités et aux enjeux
contemporains.
Certaines catastrophes chimiques ont marqué
l'actualité récente et ainsi démontré l'impérieuse nécessité de moderniser la
Loi sur les chimistes professionnels, laquelle date de 1964, avant les
ordinateurs. La désuétude de notre loi
constitutive fait en sorte qu'il existe des risques non couverts liés à des
activités relevant de l'exercice de la chimie qui sont susceptibles de
causer des préjudices importants à la population et à l'environnement.
L'encadrement adéquat de l'exercice de la
chimie est garant du contrôle de la qualité des substances chimiques
fabriquées, manipulées, entreposées et
vendues et constitue ainsi une précaution de sécurité en regard de la
protection du public et de l'environnement.
Une telle réforme s'inscrit directement dans la
visée du projet de loi n° 102. Par ailleurs, le ministre de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques,
M. Benoît Charette, nous a donné formellement son appui en regard de notre
quête de mise à jour de la Loi sur les chimistes professionnels.
En terminant, l'Ordre des chimistes réitère son
appui de principe au gouvernement du Québec dans ces efforts contre les
changements climatiques et formule les recommandations suivantes :
1° que s'étende la proposition de la réussite
d'une formation comme exigence préalable à la délivrance d'un certificat pour
la vente et/ou la distribution de pesticides à tout intervenant qui serait
amené à manipuler ou à disposer des pesticides;
2° que l'exigence d'obtenir un nombre minimal de
crédits de formation continue tous les cinq ans, prévue par la Norme pour
l'éducation, la formation et la certification en matière de pesticides au
Canada, soit intégrée au projet de loi pour les fins de l'application de la Loi
sur les pesticides;
3° que le projet de loi prévoie la possibilité
pour les exploitants agricoles de consulter des chimistes et agronomes experts
en matière environnementale;
4° en regard du régime de sanctions
administratives pécuniaires, que le projet de loi soit modifié pour prévoir,
parallèlement aux sanctions administratives pécuniaires, des sanctions plus
sévères pour les cas de contraventions graves aux lois et règlements en matière
environnementale, en particulier la Loi sur les pesticides.
5° en regard des inspections menées en vertu de
la nouvelle Loi sur certaines mesures permettant d'appliquer les lois en
matière d'environnement et de sécurité de barrages, que l'article 5 de
ladite loi soit modifié afin d'inclure l'exigence de faire effectuer les
prélèvements concernés par un chimiste ou sous la direction d'un chimiste;
6° qu'un document ressource sous forme de lignes
directrices ou de guide de pratiques soit élaboré afin de guider les
inspecteurs dans le cadre de leurs inspections lorsque celles-ci impliqueront
des prélèvements ou des analyses d'échantillon;
7° en regard du libellé des étiquettes de fruits
et légumes frais, que soit ajoutée une exigence indiquant le type et le nombre
de pesticides utilisés ainsi qu'une exigence d'étiquetage de l'eau en
bouteille;
8° considérant que le chimiste et l'agronome
jouent un rôle clé dans la recherche et le développement d'alternatives aux
pesticides, qu'un budget dédié à cette fin soit clairement défini;
9° que, dans le cadre de telles recherches, les
chimistes apportent leur contribution et leur expertise aux côtés des autres professionnels
impliqués;
10° en regard du volet des véhicules zéro
émission, que le projet de loi intègre des dispositions assurant l'élaboration de protocoles validés de récupération, de recyclage et de réutilisation
des accumulateurs électriques périmés, ainsi que les débouchés pour leur
élimination;
11° afin d'assurer le plus adéquatement possible
la protection du public et de l'environnement par un meilleur encadrement de
l'exercice de la chimie, que le gouvernement du Québec procède à la
modernisation de la Loi sur les chimistes professionnels.
Nous sommes maintenant prêts à répondre à vos
questions.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, messieurs. Donc, je vous remercie... c'est
ça, pour votre exposé. Nous allons maintenant
amorcer la période d'échange avec la partie gouvernementale. Je cède donc
la parole au ministre. M. le ministre, vous avez 16 minutes.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. M. le président, M. le directeur général, déjà confirmer que je
vais partager mon temps, pour ne pas
paraître égoïste, avec... égoïste, c'est-à-dire, avec les collègues. Je
comprends qu'une partie importante du mémoire vise à mettre en valeur
votre profession, ce qui est très légitime, et c'est un travail, effectivement,
qui est incontournable.
Peut-être juste une petite parenthèse pour vous
dire qu'au ministère, et moi le premier, on se sent très choyés de l'appui
qu'on a de nos professionnels, dont plusieurs chimistes. Je regardais un petit
peu la recension, ils sont au coeur de bon
nombre de nos opérations, avec des procédures... des mesures, naturellement,
là, qui sont aussi reconnues par la Santé publique. Donc, le volet du
mémoire qui couvre davantage la modernisation de votre loi constitutive, je ne
me sens pas habilité de l'aborder, mais je voulais vous rassurer ou vous dire,
là, que je me sens particulièrement choyé de voir ces professionnels à nos
côtés.
Vous avez parlé de
différents sujets fort intéressants au niveau des véhicules électriques, au
niveau des pesticides, notamment. Au niveau des véhicules électriques, vous
nous encouragez à mettre en place, en quelque sorte, une filière de
récupération qui soit... qui soit reconnue au niveau davantage, là, des blocs
batteries. Je résume un petit peu. Et d'ailleurs, le vocable d'accumulateur
électrique, je dois vous avouer que je ne le connaissais pas. À la base,
j'utilisais d'autres termes.
Peut-être vous mentionner, il y a quelques
semaines à peine, c'est tout récent, on a déposé un projet de règlement sur...
Dans notre jargon à nous, on parle beaucoup, là, des responsabilités élargies
des producteurs. Donc, dans les prochaines années, dans un avenir relativement
rapproché, les batteries des véhicules électriques seront soumises à cette REP
là, avec des pourcentages de récupération qui iront en croissance sur quelques
années à peine. Et je pense qu'on a déjà une expertise intéressante au Québec,
qui est en développement et qui repose beaucoup sur la chimie aussi.
Donc, un petit élément, là, pour vous dire que
c'est un aspect qu'on prend déjà en compte, qui n'est pas directement abordé
dans le projet de loi n° 102 parce que la loi sur les REP ou la réglementation
sur les REP est déjà en place depuis un certain nombre d'années. Donc, on n'a
plus qu'à ajouter de nouveaux produits à cette REP là sans modifier... sans
modifier la législation pour autant.
Sinon, pour les pesticides, très, très
intéressant, vous disiez : Il faut avoir les outils, en quelque sorte,
pour accompagner aussi les agriculteurs. Et ça, c'est une question qu'on se
pose parce qu'on n'a pas encore tout à fait la réponse, bien qu'on a des idées.
Vous savez qu'il y a un volet, non pas...
Certains ont parlé de taxe. Moi, j'aime mieux parler de redevances sur certains
types de pesticides, redevances qui pourront être plus élevées selon le type de
pesticide en question. Et pourquoi le mot «taxe» m'indispose un petit peu,
c'est que ce n'est pas de l'argent qu'on destine au fonds consolidé. On veut s'assurer que cet argent-là retourne aux agriculteurs, agricultrices pour les aider à développer leur
production de façon encore plus durable.
Donc, vous parlez d'accroître les moyens. On
aura des fonds disponibles à travers cette formule-là sans savoir précisément
quel usage on fera, à ce moment-ci, de ces sommes-là. Est-ce que vous avez des
idées? Pour vous, plus de moyens, ça veut dire quelles actions à mettre en
place ou comment mieux accompagner, justement, ne serait-ce qu'à travers votre
expertise, là, les agriculteurs et les agricultrices?
M. Alsayegh (Michel) : Je vais
laisser la parole à M. Paquette. Allez-y.
M. Paquette (Patrick D.) : En fait,
on n'avait pas une proposition concrète.
La Présidente (Mme
Grondin) : Monsieuir, vous pouvez retirer
votre masque.
• (14 h 20) •
M. Paquette (Patrick D.) :
L'habitude, hein? Au moins, ma caméra était ouverte cette fois-là. En fait, on
n'avait pas de recommandation formelle sur un programme ou une façon concrète
de venir apporter des budgets, mais on voulait seulement, en fait, apporter à
l'attention qu'il y a, dans le fond, la nécessité de trouver une façon
d'investir de sorte à être capable de trouver, bon, des alternatives.
On sait qu'au niveau de la chimie on parle
souvent, bon, des pesticides d'une façon qui est négative. On sait qu'il y a de
la recherche qui peut se faire en chimie verte pour développer des pesticides
qui sont moins accumulables dans l'environnement, qui sont moins dommageables,
qui sont moins toxiques. Il y a aussi tout un volet de lutte biologique. Donc,
c'était s'assurer que ça ne soit pas un volet qui soit un peu oublié ou laissé seulement
dans les centres de recherche des grandes universités
de façon plus fondamentale, mais de ramener ça peut-être davantage au concret au niveau des
agriculteurs.
Puis il y a peut-être aussi de l'intérêt d'entreprises
privées qui développent aussi ce type de formulation là qui pourraient être
intéressées dans, là, je le dis comme ça, dans des partenariats
publics-privés ou... La forme que ça pourra prendre, ça, je pense que vous êtes
mieux placés que nous pour le fixer, mais c'était juste ça, dans le fond, de
ramener ça un peu plus sur la table.
M. Charette : En fait, je pense
qu'on se rejoint entièrement. On veut que ça bénéficie aux producteurs, productrices agricoles. Donc, c'est réellement,
là, une finalité très appliquée, là, qui est visée à travers ces
redevances-là.
Et, de façon générale, à travers votre lunette
bien précise, là, de chimiste, le dossier des pesticides, on le comprend. On a d'ailleurs tenu un mandat
d'initiative sur cet enjeu-là ici même, à l'Assemblée nationale, il n'y a pas
si longtemps, avec le dépôt d'un rapport. À
la base, il y a beaucoup d'inquiétudes dans la population. On a les
agriculteurs, agricultrices qui, à juste titre, nous disent : Bien, nous,
on veut bien faire, mais, par moments, c'est la formation, par moments, c'est
les outils qui font défaut. Donc, c'est de trouver la façon de rassurer et la
population et de bien accompagner ce milieu-là qui est à l'origine de notre
alimentation au quotidien.
Quel est le... Comment avez-vous reçu, ces
dernières années... et d'ailleurs j'ai ma collègue de Verdun qui avait initié
la démarche, il y a un registre maintenant, il y a des initiatives qui ont été
mises de l'avant. On voit que, pour certains produits, la diminution est bien
amorcée. On s'en va dans la bonne direction? Peut-être juste une appréciation
plus générale, là, de l'utilisation des pesticides à ce moment-ci et la
tendance qui semble se dessiner.
M. Alsayegh (Michel) : La tendance,
effectivement, puis pour en avoir parlé avec Mme la présidente de l'Ordre des
agronomes, là, je peux vous dire que, vraiment, c'est vers ça où on s'en va,
vraiment une culture plus raisonnée, plus verte, justement,
s'assurer que, si on en met, des pesticides, que ce soit vraiment nécessaire,
puis ce ne soit pas en excès, et le moins dommageable, et aussi, au niveau de
la percolation, jusqu'à un lac ou jusqu'à un cours d'eau, ou quoi que ce soit.
Alors, ça, c'est vraiment la philosophie, maintenant, aujourd'hui, de plus en
plus.
Puis les
ordres professionnels, n'oubliez pas, notre mandat est simple, hein, c'est la
protection du public. On n'a aucun
autre... C'est notre mandat numéro un. Donc, à partir de là, que ce soit via
l'exercice, ou la pratique, ou la supervision de nos chimistes, bien,
c'est aussi de s'assurer que les choses sont bien faites puis de se poser les
questions.
Quand on parle de chimie, vous savez, on a fait
une intervention... je sais que ce n'est pas... c'est plus au niveau fédéral,
là, mais, au niveau des glyphosates, les niveaux de glyphosates... être élevés,
triplés dans les bleuets, et tout ça. On a été interpelés. On en a parlé avec
nos collègues agronomes aussi, qui se sont posés la même question :
Pourquoi est-ce qu'on triple? On n'a pas besoin. Ici, ça va bien, on fait des
bons bleuets, on n'a pas besoin de tripler la quantité de glyphosates dans
votre assiette. C'est notre rôle. Notre rôle, c'est vraiment de s'assurer que
c'est... On comprend qu'il faut utiliser les pesticides, ce n'est pas ça, mais
bien l'utiliser, par exemple.
M. Charette : Et ma dernière question,
pour laisser du temps à mes collègues, je sais qu'on pourrait prendre des
heures à l'aborder, cette question-là, mais vous parlez beaucoup des agronomes,
à juste titre, qui ont un rôle essentiel au niveau de la gestion des
pesticides. Mais là où je m'y retrouvais un petit peu moins avant de lire votre
mémoire : Quelle est la relation agronomes-chimistes, justement, dans le
débat sur les pesticides?
M. Alsayegh (Michel) : Elle est
complémentaire. C'est vraiment en complémentarité, c'est-à-dire qu'un chimiste
va travailler avec un agronome et vice versa. Un peu comme je parlais avec
monsieur, un ingénieur chimiste va travailler avec un chimiste, un ingénieur va
travailler avec un chimiste, justement. Quand on parle de zéro émission, c'est
l'ingénieur et le chimiste.
Alors, quand on... Le chimiste a son rôle, c'est
le rôle aussi de s'assurer que tous ces pesticides qui vont être utilisés dans
l'agriculture, oui, il en faut, mais il faut que ce soit une manière raisonnée,
il faut que ce soit une manière correcte, de faire en sorte que, si jamais on
l'analyse, ce pesticide-là, ou on est en recherche pour trouver des meilleurs
pesticides qui vont faire en sorte, justement, qu'ils soient le moins
dommageable pour la santé ou qu'ils ne soient pas sur la fameuse liste
proscrite des pesticides, bien, on va travailler ensemble à faire en sorte que,
si ça peut... si c'est quelque chose qui peut être possible, qui va être
rentable pour l'agriculteur aussi, bien, on va le faire.
M. Charette : Parfait. Je le
mentionnais, le temps file, mais, de nouveau, un gros, gros merci d'être avec
nous. Mes collègues vont pouvoir prendre la relève. Merci.
La
Présidente (Mme Grondin) :
Donc, messieurs, merci. Nous allons poursuivre les échanges avec la partie
gouvernementale, avec le député de Bourget, et par la suite, s'il reste du
temps, il y aura la députée de Laviolette—Saint-Maurice. M. le député de
Bourget, il reste une enveloppe de six minutes.
M. Campeau : Merci, Mme la
Présidente. M. Alsayegh, M. Paquette, merci d'être là.
Vous dites que la chimie est présente partout,
et, quand je vois les recommandations, effectivement, elle est rendue partout. Je me pose juste des questions
très rapides, très courtes. La réussite d'une formation pour un
certificat pour la vente, distribution de
pesticides à tout intervenant... J'ai un ami qui vient m'aider à déplacer des
sacs sur une ferme. Ça lui prend une formation? Jusqu'où on va? Est-ce
que ce n'est pas très englobant, «tout intervenant»?
M. Alsayegh (Michel) : Bien, c'est
certain qu'on veut surtout... ce qu'on veut qui soit encadré, c'est la manière
de faire. Si votre ami, là... Vous, vous allez aider un ami. Si votre ami sait
comment le faire... Bien, il faut qu'il y ait quelqu'un qui sait comment le
faire pour vous expliquer comme il faut comment le faire. Ce n'est pas... On ne
veut pas être partout. Ce n'est pas du tout ça, l'idée.
M. Campeau : Je comprends. Une autre
question. On parle de la norme canadienne, tous les cinq ans, au niveau de la formation. Je vous avoue que je ne
sais pas ce que ça veut dire comme ampleur de formation. Ça veut...
quoi, justement? Est-ce que c'est quelque chose qui prend beaucoup de temps,
refaire cette formation-là aux cinq ans?
M. Alsayegh (Michel) : Je vais
laisser la parole à M. Paquette.
M. Paquette (Patrick D.) : En
fait, au niveau de la norme, c'est un certain nombre de crédits que les gens
doivent accumuler sur une période de cinq ans de façon à rester à jour. Parce
que, tu sais, c'est important de comprendre que nous, l'angle qu'on donne à la formation,
c'est dans une perspective d'analyse de risques, dans une perspective de santé et sécurité des gens qui vont
être appelés à manutentionner, à entreposer, à utiliser qui pourraient
être exposés à ces pesticides-là. On sait que la recherche va vite dans ce
domaine-là. On cherche beaucoup à trouver des nouvelles alternatives. Il y a
des pesticides qui, hier, étaient permis, aujourd'hui, ils sont interdits.
Puis donc on calcule que, dans cette norme-là, à
laquelle, d'ailleurs, le Québec a quand même souscrit en 1995, dans l'application
de la norme, d'avoir sur cinq ans cette formation-là qui se fait en continu, justement,
pour qu'elle soit plus digeste, sans mauvais jeu de mots alimentaire, mais
qu'on puisse mieux l'intégrer sur les cinq ans puis s'assurer, finalement, que
les gens ont tous... les utilisateurs sont toujours à jour dans là où on en est
rendus en termes, là, de saine utilisation puis de sécurité pour les gens qui
sont exposés, là.
M. Campeau :
O.K. Dernièrement... j'ouvre le sujet qui était un peu parallèle, la Loi sur
les chimistes date de 1964. Est-ce que
le fait qu'elle date de 1964 vous bloque dans l'application de cette loi-là?
Y a-tu des impacts là-dessus?
Je sais que, dans le cas de celle de l'Ordre des ingénieurs, il y avait
quelques problèmes. Il y en a une partie qui ont été résolus, en tout cas.
M. Alsayegh (Michel) : Effectivement,
puis, bien, malheureusement, nous... je sais qu'il y a beaucoup de pratiques
illégales, malheureusement, qui peuvent se faire au niveau de la chimie. Quand
je dis «pratiques illégales», c'est au niveau de quelqu'un qui pratique la
chimie selon l'interprétation de la loi aujourd'hui...
M. Campeau : Ingénieur
chimiste, vous voulez dire, là.
M. Alsayegh (Michel) :
Excusez-moi. Donc, il y a beaucoup de... malheureusement, il y a des trous qui font
en sorte qu'il y a, des fois, des choses qui se font qui peuvent paraître
aberrantes puis que, nous, malheureusement, on a les mains liées, très
malheureusement. On aimerait ça, intervenir, on aimerait ça, mieux protéger le
public, parce que c'est ça, notre but. Puis on se sent, des fois, un petit
peu... un petit peu pris là-dedans puis on aimerait pouvoir mieux protéger. On
a des projets de loi, et là ça fait deux révisions de projets de loi qu'on a.
On espère y arriver, on continue à travailler, mais c'est... à ça, ça va nous
permettre, justement, de mieux contrôler et encadrer la pratique de la chimie
au Québec puis de mieux protéger M. et Mme Tout-le-monde.
M. Campeau : Merci.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le député. Nous poursuivons avec la députée de Laviolette—Saint-Maurice.
Mme la députée, vous avez 2 min 30 s.
• (14 h 30) •
Mme Tardif : Amplement. Merci.
Mon collègue m'a volé des questions. C'était très pertinent.
Je poursuis sur cette lancée peut-être juste
pour vous dire aussi, par rapport aux recherches, là... parce que ce que vous
énoncez est très pertinent. Merci beaucoup. Merci d'être là. Merci d'avoir fait
l'analyse du projet de loi, c'est quand même assez exhaustif, puis de venir
aujourd'hui discuter avec nous pour nous aider à aller plus loin encore. On
entend bien vos demandes aussi. J'ai le plaisir de siéger sur la commission de
l'agriculture, et justement d'avoir été, là, du mandat pour l'étude de l'impact
des pesticides sur la santé humaine et sur l'environnement. Donc, on s'en va
vers ça, une diminution. C'est ce qu'on veut, là, comme vous le savez. Et les
alternatives, pour nous, sont très importantes, les recherches aussi par
rapport... ce qui est... je ne crois pas me tromper en disant que ce qui
est subventionné par le MAPAQ, par le ministère de l'Agriculture, est... en
tout cas, de plus en plus, pour ne pas dire toujours, là, parce qu'on ne peut jamais dire toujours
ou jamais, mais de plus en plus, vraiment, ce sont des recherches appliquées en fonction des besoins, là, des
agriculteurs et en fonction de ce vers quoi on veut aller aussi, bien
entendu.
Vous nous dites que c'est impératif de revoir la
loi sur les chimistes. Là, j'ai un volet, une question avec des sous-questions.
Combien y a-t-il de chimistes qui graduent par année au Québec? Parce que c'est
très important, ce que vous dites, et moi,
je vois que ce serait évidemment optimal que ce soit... que les formations, que
l'encadrement soit fait par des chimistes. Par contre, tout un mandat.
Il y a beaucoup de travail à faire, vous le savez.
Combien de chimistes graduent par année?
Qu'est-ce que vous voyez... puis là vous êtes l'Ordre des chimistes, mais il y
a quand même l'Ordre des ingénieurs où il y a des chimistes, des
ingénieurs-chimistes, il y a des ingénieurs,
des procédés aussi qui ont beaucoup de bases en chimie, et, comme vous l'avez
dit, il y a les agronomes, là. Bon, jusqu'où
ça va? Et est-ce qu'on va être capable de répondre à toute cette demande-là?
Parce que... vers ça qu'on s'en va.
La Présidente
(Mme Grondin) : Vous avez 30 secondes.
M. Alsayegh (Michel) : Je vais
laisser la parole à M. Paquette pour le vote... nombre d'étudiants.
M. Paquette (Patrick D.) :
Bien, en fait, je ne peux pas vous donner le nombre exact, mais on parle quand
même de plusieurs centaines de gradués, là, des programmes de chimie, de
biochimie dans à peu près toutes les universités au Québec, qui vont graduer
facilement une centaine d'étudiants par année. Puis maintenant, au niveau de
l'enjeu de la modernisation de la loi, c'est surtout dans une perspective où la
loi de 1964, reprise d'un texte de 1926 sur qu'est-ce qui était la chimie en
1926, qu'est-ce que le législateur en comprenait, puis comment ça
s'appliquait... Puis aujourd'hui, en 2021, qu'on parle de batteries au
lithium...
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. Paquette. Je suis désolée
de vous interrompre. Donc, nous allons poursuivre les échanges avec l'opposition
officielle. Et je cède maintenant la parole à la députée de Verdun. Mme la
députée, vous avez 11 minutes.
Mme Melançon : Merci beaucoup.
Alors, messieurs, bienvenue à la commission. Merci de votre présence. Comme je
le disais tout à l'heure, on aime ça revoir des gens en commission
physiquement. Ça fait quand même du bien de revoir un peu de visite au
Parlement.
J'ai été surprise
de lire certaines choses à l'intérieur de votre mémoire et j'aimerais avoir des
éclaircissements, notamment sur les façons de faire actuellement. Alors, je
sais, vous avez 11 recommandations, et, à l'intérieur des 11 recommandations,
il est notamment demandé, dans le fond, d'effectuer les prélèvements par un
chimiste ou sous la direction d'un
chimiste. C'est votre recommandation n° 5. J'aimerais savoir
comment sont faits actuellement les prélèvements.
M. Paquette
(Patrick D.) : Bien, en
fait, ici, ce qu'on... la portée qu'on voulait donner à notre
recommandation, c'était de s'assurer qu'on comprenne bien que, dans un contexte
où on doit faire un prélèvement, par exemple, de sol, pour en doser la présence de pesticides, pour s'assurer, est-ce
qu'il y a conformité, pas conformité, etc., puis mesures ultimement à
prendre, bien, il faut s'assurer que si on veut qu'en laboratoire... parce
qu'on sait qu'au Québec on a un réseau de laboratoires accrédités par le Centre
d'expertise en analyse environnementale, avec différents domaines
d'accréditation, des chimistes, autres professionnels aussi qui interviennent. Si
on veut s'assurer que ces gens-là, que le résultat qu'ils nous donnent au final
soit le bon, encore faut-il qu'on leur ait apporté le bon échantillon.
Donc, la portée qu'on veut donner à cette
recommandation-là, c'est de s'assurer que ce n'est pas n'importe qui, n'importe
comment, qui prend un échantillon, soit par mauvaise connaissance, prend le
mauvais échantillon ou l'échantillonne mal, auquel cas le résultat n'est pas
bon. Ou, bon, on ne peut pas exclure non plus qu'une personne pourrait
décider : Ah! non, je vais aller un petit peu plus à droite parce que, là,
je sais qu'il n'y en a pas eu trop de ce côté-là. Donc, vraiment de s'assurer...
Puis dans la perspective où, bon, un chimiste
est soumis à la déontologie, est soumis à ses impératifs de protection du
public, on se dit que, si le protocole d'échantillonnage... Puis, comme
M. Alsayegh le soulignait, ce n'est pas nécessairement d'avoir un chimiste
à chaque coin de rue, dans chaque ferme, dans chaque établissement, mais, si on
a un protocole ou des lignes directrices qui viennent vraiment préciser de
quelle façon ça doit être fait, bien là, on s'assure que notre résultat est le
bon puis que les actions... les bonnes actions sont prises. Alors, c'est dans
ce sens-là qu'il fallait voir notre recommandation.
Mme Melançon : Parce
qu'actuellement j'imagine que les prélèvements, quand il y a besoin d'en faire,
ce sont des enquêteurs ou des gens du ministère qui vont dans les champs
directement pour aller chercher... Et pour vous,
donc, comme chimiste, vous dites : Bien, peut-être que les gens n'ont
pas nécessairement toute la connaissance, puis il peut y avoir, en
laboratoire, donc, un... on peut fausser les données, dans le fond, sans... en
n'ayant pas la bonne façon de faire.
M. Paquette (Patrick D.) :
C'est ça, oui, ça résume bien. Puis comme je vous disais, dans la perspective
où nous, on essaie de l'analyser de façon
holistique ou dans son... dans son
intégralité, puis les endroits qui pourraient être des zones à risque,
c'est là que notre attention de professionnels est davantage portée puis qu'on
dit que, dans tout ce continuum-là, le risque principal, c'est sur le
prélèvement de l'échantillon, parce que c'est à partir de là que tout va se
jouer. Donc, le législateur porte une attention particulière à cette étape-là
du processus.
Mme Melançon : À votre
troisième recommandation, vous dites de prévoir la possibilité, pour un exploitant
agricole, donc, de consulter des chimistes et agronomes experts en matière
environnementale. Prévoir la possibilité, d'abord, c'est très, très large. Je
ne pense pas qu'il n'y ait personne qui peut empêcher un agriculteur d'aller
voir un chimiste actuellement. J'aimerais... j'imagine qu'il y avait quelque
chose qui sous-tendait cette réflexion-là, là. De quoi s'agit-il?
M. Alsayegh (Michel) : Bien,
c'est vraiment en lien avec les lignes directrices qui vont être données à ces
fameux agriculteurs, d'encadrer l'agriculteur dans sa prise de décision pour justement
se plier aux normes, donc de pouvoir, s'il le veut, faire appel à un chimiste
et aussi, dépendant de la loi, de la façon qu'elle va être déposée...
En réalité, la loi finale, si vous dites : Il
faut qu'il y ait eu un chimiste qui ait déterminé, dans le fond, la meilleure
façon d'entreposer ou de vous occuper de vos pesticides, ou de les manipuler...
Que ce soit un chimiste ou un agronome, là,
je ne veux pas...qui arrive puis que ce soit pour l'agriculteur... qu'il va avoir du support. C'est d'offrir... d'avoir la possibilité
d'offrir ce support-là à l'agriculteur. Est-ce qu'il y avait d'autres choses à
ajouter, M. Paquette?
M. Paquette (Patrick D.) : Oui.
Puis, si tu veux me permettre de compléter, en fait, c'est qu'on ne veut pas
arriver avec des recommandations qui, sur papier, font du sens, mais que, rendu
dans le quotidien des gens qui les emploient quelque part à Saint-Chrysostome,
qui dit : Bien, je le trouve où, mon chimiste? Où est-ce que je dois...
mais à quelle porte je dois cogner?
Tu sais, on l'a vu dans la... quand il y a eu
les allègements au niveau de Santé Canada pour la production des gels
hydroalcooliques durant la pandémie de COVID-19, où il y a beaucoup
d'entreprises qui ont décidé de changer du jour au lendemain. Ils n'avaient pas
de chimiste, ils ne savaient pas où se tourner. Nous, autant que faire se peut,
on a mis en place des canaux de
communication. On a essayé d'interpeler des associations d'entreprises pour leur
dire : Bien, contactez l'ordre. Nous, on peut vous mettre en relation avec
des chimistes. On le fait dans la mesure du possible.
Mais qu'on dise que, dans un projet de loi qui a une portée si large que ça
que... de prévoir ne serait-ce qu'un... on parle de guichet unique pour se
trouver un médecin de famille, mais un guichet pour se trouver un
chimiste ou un agronome dans le but de faciliter la mise en application, là.
C'est vraiment dans un enjeu de communication puis d'accessibilité des
professionnels.
Mme Melançon : Eh bien, là, je
vais rebondir parce que, côté communication, l'enjeu de communication, je
lisais votre septième recommandation pour l'étiquetage, dans le fond, de fruits
et légumes frais, et d'ajouter une exigence indiquant le
type et le nombre de pesticides utilisés. Il y a des pommes qu'il va falloir
qu'elles soient bien, bien grosses... si on veut savoir tout ce qu'il peut y
avoir eu dans le champ. Je fais une blague, là, mais je fais un petit clin
d'oeil en même temps.
Est-ce que vous pensez qu'on devrait... parce
qu'il y a quelque chose d'intéressant dans tout ça. Avant, là, sur les boîtes
de céréales... bref, on allait à l'épicerie, on ne pouvait pas trouver
nécessairement le fameux tableau sur lequel maintenant on peut se tourner, que
ce soit pour des allergies ou des contraintes pour les diabétiques ou... Bref,
on ne l'a pas nécessairement, c'est vrai, pour ce qu'on retrouve dans des
champs ou même dans des conserves, on doit le dire aussi, là.
J'aimerais savoir, est-ce que vous pensez qu'il
ne devrait pas y avoir une hiérarchisation, justement, de savoir les types de
pesticides? Parce qu'on sait qu'il y a des pesticides qui sont... je pense aux
néonicotinoïdes, notamment, là, mais pas uniquement, mais il y a d'autres types
aussi de pesticides qui sont beaucoup plus dangereux pour la santé. Est-ce que
vous voyez là une hiérarchisation?
• (14 h 40) •
M. Alsayegh (Michel) : Oui,
parce que ce qui va être intéressant, justement, c'est d'aller plus loin. C'est
d'arriver où est-ce que l'agriculteur va aussi voir sa valeur ajoutée dans
celui qui va acheter sa céréale pour en faire une
boîte de peu importe la marque, là, de céréales, justement, que vous allez
retrouver sur vos tablettes, sachant... et en éduquant le public à dire : Bien, moi, celui-là... c'est sûr que
moi, je ne prends pas cette céréale-là qui a effectivement... Donc,
l'agriculteur va non seulement regarder son rendement, le nombre d'hectos par
pied, ou peu importe, il va aussi se dire : Ah! bien là, je suis peut-être
mieux d'aller vers une culture plus raisonnée.
Alors, vous comprenez, en bout de ligne, on
protège aussi le public en sachant ce que vous mangez, sachant le niveau de
précaution que vous devez prendre ou le risque, au moins un risque calculé de
dire : Bien, moi, j'achète cette céréale-là, je sais qu'il y a tel, tel,
tel pesticide dedans. C'est ça. Bien, je veux dire, au moins, on va le savoir.
C'est ce qu'on préconise. M. Paquette, est-ce qu'il y avait d'autres
choses à ajouter?
Mme Melançon : Dans le fond, ça
va prendre beaucoup de traçabilité, si jamais on décide d'aller en ce sens. Non
seulement beaucoup de traçabilité, mais je sais que c'est quelque chose de
supplémentaire pour les agriculteurs, là, qui demandent déjà à être
accompagnés, justement, s'ils veulent changer leurs façons de faire dans leurs
champs. Tout à l'heure, le ministre en faisait mention d'ailleurs, là. À partir
du moment où on veut bien accompagner les agriculteurs pour changer leurs
façons de faire, leur culture, c'est le cas de le dire, bien, il va falloir
accompagner les agriculteurs là aussi. Puis je pense qu'avec le temps, plus ça
va, plus les citoyens veulent savoir ce qu'ils ont dans leurs assiettes. Ça, je
pense que c'est clair, on a eu ce signal-là à plusieurs reprises.
Je voulais simplement rebondir sur deux choses.
La toute première, vous avez parlé, tout à l'heure, du glyphosate. Puis là,
bien, je vais en profiter puisqu'on a des experts, quand même, avec nous, Mme
la Présidente. Moi, j'ai sursauté, je pense que la population a sursauté
lorsqu'on a vu cette possibilité-là de s'ouvrir, en tout cas, à multiplier par
trois, là, ce n'est pas une petite chose, là, les traces de glyphosate.
Le lobby est fort, hein, quand même, chez les
vendeurs de pesticides. Est-ce qu'on peut dire ça comme ça?
M. Alsayegh (Michel) : Oui, on peut
dire ça comme ça, effectivement. Puis, regardez, ce qui est... bien, dans le
fond, là, vous savez, nous, l'ordre, on a dit : Ça n'a pas de sens. Je ne
dis pas, si on en a besoin, je ne dis pas, si on est en famine de bleuets, là,
puis que, là, ça ne pousse pas, il n'y a pas un bleuet qui pousse au Québec
puis il faut effectivement utiliser plus de pesticides pour en faire pousser,
je ne dis pas qu'on n'aurait rien dit, mais on aurait compris pourquoi il y a
une action qui a été prise. Mais ici, il n'y a aucune raison. Alors, c'est là,
la raison de notre interpellation.
Dans les céréales, on a... puis en bout de
ligne, c'est parce qu'il y avait des céréales d'autres pays, pour
l'importation, où est-ce que certains autres pays n'acceptaient pas un niveau
si haut. Ils voulaient peut-être monter celle du Canada pour la faire venir au
Canada, mais là, c'est plus fédéral, là. Mais vous comprenez que nous, on veut
juste... on veut simplement des bonnes raisons pour les actions.
La Présidente (Mme
Grondin) : 30 secondes.
Mme Melançon : J'ai
30 secondes. Autre question, parce qu'on l'a eue aussi, on a rencontré les
gens de l'UPA. Les semences enrobées, ce sont des pesticides, vrai?
M. Alsayegh (Michel) : Oui. Il y a
des pesticides dedans. Il y a des pesticides, entre autres, pour faire en
sorte... puis, justement, qui vont faire en sorte que ça va protéger le grain
puis le grain va pousser puis avoir une bonne récolte, effectivement.
Écoutez, à partir de là, il faut vraiment voir
l'impact, l'impact sur l'environnement, l'impact sur la céréale, le produit
final. Qu'est-ce qui reste à la fin? Parce que, dans le fond, que ce soit des
pesticides enrobés ou... puis que ça pousse, puis qu'en bout de ligne, le
pesticide, il n'y en a plus ou presque plus dans la céréale, le produit final,
ou qu'il ne se retrouve pas dans un lac...
La Présidente (Mme
Grondin) : Désolée, je dois vous interrompre, malgré que
c'était très intéressant. Donc, je cède maintenant la parole au deuxième groupe
d'opposition, et c'est au député de... attendez, Jean-Lesage. Allez-y, cher
collègue. Vous avez 2 min 45 s.
M. Zanetti :
Parfait, merci. Bonjour, merci d'être avec nous. Votre recommandation 5,
sur la question des échantillonnages, des prélèvements, je la trouve très
intéressante. Si je comprends bien, elle s'appliquerait, en fait, à pas
simplement aux mesures des pesticides mais à l'ensemble de la LQE, donc même
aux mesures de qualité de l'air, par exemple.
Moi, j'ai une préoccupation, puis je veux voir
si vous la partagez ou si... parce que vous avez une vision plus près du
terrain, mais c'est... Moi, j'entends des échos, là, comme de quoi c'est assez
inquiétant, des fois, la façon dont sont prises les mesures, par des compagnies
privées, pour mesurer les pesticides, ou mesurer la qualité de l'air, ou, tu sais, on engage une compagnie privée, ils
viennent... puis la compagnie, ce n'est pas nécessairement une
surprise quand la personne se présente, puis là ils peuvent ajuster leurs
activités industrielles pour, disons, orienter le résultat, biaiser le
résultat, puis il y a comme... Moi, j'ai l'impression qu'on ne peut pas, dans,
disons, l'état actuel des choses, avoir vraiment confiance que ces rapports-là
sont... des fois, peut-être qu'ils sont bons, des fois, peut-être que... puis
ce n'est pas la faute de la compagnie nécessairement, mais il y a un biais. Il
y a un biais là-dedans.
Si je comprends bien votre recommandation 5,
c'est de dire : Ces choses-là doivent être faites par des chimistes, parce
qu'actuellement elles sont faites par des gens qui sont, si je comprends bien,
pas nécessairement soumis à un ordre professionnel, et donc le public n'est pas
protégé de ces personnes-là. Donc, ça ne sert comme pas nécessairement à rien,
mais on ne peut pas s'y fier. On ne peut pas s'y fier comme on pourrait s'y
fier si c'étaient des chimistes. Est-ce que vous partagez ce sentiment? Puis
pourriez-vous un peu développer, peut-être en parlant d'exemples de qualité de
l'air aussi, là, qui sont un sujet important?
M. Alsayegh (Michel) : Bien, écoutez,
quand on parle de qualité d'air, d'eau, de sol, bien, c'est ça, la façon même
de... la façon de prendre l'échantillon, il y a une analyse à faire, une
analyse qu'on doit faire par rapport au nombre d'échantillons, où aller
échantillonner pour avoir un échantillon homogène en bout de ligne, qui, lui,
va être analysé et va donner un résultat représentatif.
La personne qui fait ça, bien, écoutez, si elle
n'est pas membre d'un ordre professionnel, n'a aucune imputabilité. Ça fait que,
dans le fond, c'est là où est-ce que vous avez raison. Quelqu'un qui est membre
d'un ordre professionnel a son code d'éthique, son code de déontologie qu'il
doit suivre. Alors, il va travailler en conscience professionnelle, point à la
ligne. Et ce n'est pas une association, c'est un ordre professionnel, mais ils
ne sont pas là pour protéger le monsieur, la dame, des membres ou quoi que ce
soit. C'est une protection du public, puis le public, en bout de ligne, c'est
s'assurer que l'échantillonnage se fasse de manière convenable. Quand on arrive
à prendre l'échantillon, au moins avoir un encadrement par un chimiste sur la
manière de fonctionner. Comme je disais tantôt, là, ce n'est pas l'idée d'avoir
des chimistes partout, ce n'est pas ça, mais d'avoir quand même quelqu'un qui
va aller échantillonner selon un protocole...
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci beaucoup.
M. Alsayegh (Michel) : Oh! déjà...
M. Zanetti : Oui, on a moins de
temps.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça passe vite. Je suis désolée, ça passe très vite.
Je vais maintenant céder la parole au troisième groupe d'opposition, le député
de Jonquière, qui a aussi 2 min 45 s.
M. Gaudreault : Merci. Merci
beaucoup. Moi, ça m'impressionne beaucoup d'avoir des chimistes devant moi,
parce que disons que ça n'a pas été un succès en secondaire IV, en ce qui me
concerne. Puis c'est pas mal après ce cours-là que j'ai décidé d'aller en
histoire, finalement, puis de faire autre chose. Bref, ça m'impressionne beaucoup.
Donc, tout ça pour dire que vous... Moi, là, ce
qui me marque dans votre mémoire... bien des affaires, mais, sur la question de l'électrification des
transports, c'est un gros morceau du projet de loi, vous parlez de récupération
des accumulateurs électriques, de recyclage, bien, des batteries, puis c'est
une grosse question, mégagrosse. Moi, les gens m'arrêtent sur la rue, là, pour
dire : Sylvain, c'est bien beau, l'électrification des transports, mais on
va faire quoi avec les batteries?
Alors là,
avec le temps qui nous reste, là, peut-être deux minutes, là, dites-nous tout
ce que vous avez toujours voulu dire à des parlementaires sur la
question de la récupération des batteries des autos électriques puis comment on
pourrait intégrer ça dans le projet de loi. Go.
M. Alsayegh (Michel) : Bien, très rapidement,
on va commencer par le rôle du chimiste dans tout ça, puis ça commence, comme
je disais vite, vite, à la mine. Il y a déjà des chimistes qui travaillent dans
des mines, là, mais ça commence à
l'extraction du minerai, ça commence... Après ça, l'impact environnement de puiser plus de ce minerai-là, que ce soit nickel, lithium, peu
importe, là, le tableau périodique, comme on disait tantôt... Ensuite, ça va...
on prend ces échantillons-là... ce minerai-là, on va le purifier, alors le
niveau de la purification. Ensuite, on arrive au transport, qualité de l'air,
nickel, entreposage. Tout ça, là, tout ça est important, jusqu'au moment où est-ce
qu'on va en fabriquer une batterie.
M. Gaudreault : Au fond, ce qu'on
appelle le cycle de vie.
M. Alsayegh
(Michel) : Exactement. Tout... Mais le chimiste, comme je vous dis, il
est partout. Encore là, je ne veux pas le chimiste partout, mais au moins, l'encadrement
du chimiste, le rôle important et intrinsèque du chimiste dans tout ça. C'est
ce qu'on fait valoir ici, c'est que, justement, au niveau, justement, de la
batterie qui a été utilisée, la puissance, c'est sûr que les ingénieurs sont
maîtres là-dedans, là, les ingénieurs chimistes, une coche en haut, je vais
dire ça comme ça.
Alors, quand
on arrive là, je veux dire, on a le cycle, puis avoir une pile encore plus
efficace, c'est là où est-ce
qu'on a notre rôle. Puis, après ça, s'assurer que c'est entreposé comme il
faut. Vous avez entendu parler beaucoup d'explosions de batteries, là, au
lithium, etc. Bien, s'assurer que c'est bien entreposé, qu'il y a un chimiste
qui a encadré, justement, ces usines-là d'entrepôt.
Présentement, là...
M. Gaudreault : Mais si... je
m'excuse de vous interrompre, je n'ai pas beaucoup de temps... si on veut faire
atterrir ça dans le projet de loi n° 102, là, ce
serait par quel truc ou quelle disposition?
• (14 h 50) •
M.
Alsayegh (Michel) : Au
moins, par notre loi, là, c'est sûr, là, c'est un peu... Mais, M. Paquette,
aviez-vous d'autres idées que celle-là? Moi, je pense que c'est vraiment
par...
M.
Paquette (Patrick D.) :
...de prévoir... c'est ça, de prévoir, dans l'analyse de cycle de vie complet,
tout le volet...
La Présidente (Mme
Grondin) : ...malheureusement.
Documents déposés
Donc, avant de conclure les auditions, je pense
qu'il est très important que je procède au dépôt des mémoires des organismes
qui n'ont pas été entendus lors des auditions publiques.
Je voulais vous remercier, messieurs, pour votre
apport, à la contribution de nos travaux.
Et donc, compte tenu de l'heure, la commission,
ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 14 h 51)