Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Wednesday, June 9, 2021
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Vol. 45 N° 117
Clause-by-clause consideration of Bill 88, An Act to amend the Act respecting the conservation and development of wildlife and other legislative provisions
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Intervenants par tranches d'heure
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Grondin, Agnès
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Lessard-Therrien, Émilise
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Dufour, Pierre
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Grondin, Agnès
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Lessard-Therrien, Émilise
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Charbonneau, Francine
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Dufour, Pierre
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Dufour, Pierre
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Charbonneau, Francine
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Grondin, Agnès
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Lessard-Therrien, Émilise
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Bussière, Robert
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Grondin, Agnès
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Dufour, Pierre
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Charbonneau, Francine
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Lessard-Therrien, Émilise
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Grondin, Agnès
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Charbonneau, Francine
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Dufour, Pierre
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Reid, Claude
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Lessard-Therrien, Émilise
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Dufour, Pierre
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Charbonneau, Francine
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Grondin, Agnès
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Lessard-Therrien, Émilise
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Dufour, Pierre
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Grondin, Agnès
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Charbonneau, Francine
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Reid, Claude
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Lessard-Therrien, Émilise
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Charbonneau, Francine
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Grondin, Agnès
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Lessard-Therrien, Émilise
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Dufour, Pierre
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Reid, Claude
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Grondin, Agnès
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Dufour, Pierre
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Charbonneau, Francine
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Lessard-Therrien, Émilise
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Charbonneau, Francine
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Lessard-Therrien, Émilise
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Grondin, Agnès
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Dufour, Pierre
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Grondin, Agnès
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Dufour, Pierre
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Charbonneau, Francine
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Grondin, Agnès
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Charbonneau, Francine
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Dufour, Pierre
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Reid, Claude
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Grondin, Agnès
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Dufour, Pierre
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Charbonneau, Francine
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Charbonneau, Francine
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Dufour, Pierre
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Grondin, Agnès
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Reid, Claude
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Grondin, Agnès
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Charbonneau, Francine
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Dufour, Pierre
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Reid, Claude
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Grondin, Agnès
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Charbonneau, Francine
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Dufour, Pierre
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Reid, Claude
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Grondin, Agnès
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Dufour, Pierre
11 h (version révisée)
(Onze heures dix-neuf minutes)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, votre attention, s'il vous plaît!
Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des transports
et de l'environnement ouverte. Je souligne que cette séance se déroulera à la
fois dans la salle Louis-Joseph-Papineau, où je me trouve, et dans la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 88, Loi modifiant la Loi
sur la conservation et la mise en valeur de la faune et d'autres dispositions
législatives.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. M. Caron (Portneuf) sera remplacé par M. Tremblay
(Dubuc) et Mme Ghazal (Mercier), par Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue).
Étude détaillée (suite)
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, Mme la
secrétaire. Lors de l'ajournement de nos travaux, hier, nous en étions à l'étude
d'un amendement proposé par la députée de Mille-Îles à l'article 66. Donc,
Mme la députée, souhaitez-vous... Oui. Donc, Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
• (11 h 20) •
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. Écoutez, hier, j'étais tellement à fond dans le projet de
loi, j'étais déçue qu'on finisse si vite, à 21 h 30, je pense que je
l'aurais pris jusqu'à 22 h 30 hier soir. D'ailleurs, c'est vous,
comme membre de la commission, qui avez fait la dernière intervention, sur
laquelle je souhaitais revenir. Je comprends qu'aujourd'hui vous êtes dans un
autre rôle, mais quand même.
L'intervention était dans le sens... au
niveau de la compensation que... On avait donné l'exemple, si on se rappelle, à
un moment donné, M. le ministre disait : Bien, tu sais, s'il faut aller
faire une intervention, par exemple, pour rehausser une digue, bien, tu sais,
il va falloir... il y a comme un enjeu de sécurité, il va falloir aller
intervenir peut-être dans l'habitat faunique, il faut qu'on soit capable de
pouvoir compenser ça. Ce à quoi j'avais répondu : Bien, tu sais, parfois
il y aurait peut-être lieu, plutôt que de refaire la digue, de redonner
l'espace à la rivière, ce qui avait valu un commentaire de la députée
d'Argenteuil de parler un petit peu de ce qu'il se fait dans son patelin,
notamment avec la municipalité de Saint-André-d'Argenteuil, qui avait,
justement, là, une <approche...
Mme Lessard-Therrien :
…
répondu : Bien, tu sais, parfois il y aurait
peut-être
lieu, plutôt que de refaire la digue, de redonner l'espace à la rivière, ce qui
avait valu un
commentaire
de la
députée d'Argenteuil de
parler un petit peu de ce qui se fait dans son patelin, notamment avec la
municipalité de Saint-André-d'Argenteuil, qui avait, justement, là, une >approche,
suite aux inondations de 2019, de redonner l'espace à la rivière. Et,
conséquemment, bien, il y a plusieurs constructions qui devront être déménagées
ou, en tout cas, détruites, là, je ne sais pas si on peut dire ça comme ça, mais,
en tout cas, réaménagées... puis que, si ces interventions-là se font dans un
habitat faunique, mais dans une perspective de redonner l'espace à la rivière,
on poursuit un peu, tu sais, des objectifs qui sont louables pour la
conservation de la faune, mais aussi, même, tu sais, pour, bon, redonner
l'espace à la rivière, tout ça, je pense qu'on pourrait atteindre plusieurs
objectifs.
Là où je veux en venir, c'est que, moi, ce
que je trouve difficile, avec cet article-là, c'est qu'il n'y a comme pas de
gradation entre les interventions qu'on peut faire qui vont mériter
compensation. Puis, tu sais, dans cet exemple-là, si on a une municipalité qui
dit, bon : J'ai un habitat faunique dans lequel il y a une présence de
constructions, on est en zone inondable, on veut corriger cette situation-là,
on veut relocaliser les maisons, là, il va falloir faire des interventions,
bref, puis là on va peut-être porter atteinte à l'habitat, tu sais, de manière
ponctuelle, le temps qu'on réalise cette opération-là. Bien là, la municipalité,
il va falloir qu'elle compense, même si c'est ponctuel, mais moi, cette
situation-là, je ne la mets comme pas sur la même ligne que si c'était une
mine, par exemple, qui viendrait ouvrir une mine à ciel ouvert dans un habitat faunique.
Je ne mets pas ça sur la même ligne.
Et je me pose aussi la question sur la
capacité de payer des différents promoteurs. Est-ce que la municipalité, elle,
va finalement laisser tomber son projet de relocalisation parce qu'elle ne sera
pas capable de payer la compensation versus la mine — on sait, là,
les mines ont quand même beaucoup d'argent — qui, elle, va dire :
Bien, oui, moi, je le mets, l'argent, sur la table, puis que, là, finalement,
on va porter atteinte à l'habitat faunique de manière permanente? Tu sais, en
ce moment, on est comme sur la même ligne, dans ces deux situations-là. Pourtant,
quand on fait une intervention qui modifierait l'habitat faunique, mais
peut-être juste de manière ponctuelle, le temps de corriger une situation ou
encore quand on veut faire un entretien, l'entretien d'une infrastructure... Tu
sais, si j'ai un pont qui passe dans un habitat faunique, puis que, là, il
fallait faire des interventions sur le pont, mais c'est juste ponctuel, je me
dis : On n'est peut-être pas dans la même situation que si on faisait une
nouvelle infrastructure, par exemple. Ça fait que comment on balise ça, cette
compensation financière là, quand on modifie un habitat faunique, si on n'a pas
<de…
Mme Lessard-Therrien :
…
juste ponctuel, je me dis : On n'est peut-être pas dans la même
situation que si on faisait une nouvelle infrastructure, par exemple. Ça fait
que comment on balise ça, cette compensation financière là, quand on modifie un
habitat faunique, si on n'a pas >de… s'il y a des activités qui n'ont
pas, tu sais, qui n'ont pas… s'il n'y a pas une gradation d'importance au
niveau des différentes activités? Je me pose vraiment la question.
La Présidente (Mme Grondin) :
M. le ministre.
M. Dufour : Bien, je
pense que vous touchez à deux éléments. Le premier élément, c'est au niveau… Je
pense que, dans votre question, là, c'est tout… ce que vous demandez, un peu,
la gradation, c'est un peu dans l'aspect réglementaire qu'on va le retrouver,
ce ne sera pas tel quel dans le projet de loi. C'est vraiment dans l'aspect réglementaire.
Donc, ça, c'est peut-être un des éléments que je pourrais vous répondre au
questionnement que vous avez.
Puis le deuxième élément de réponse, bien,
c'est un peu ça, là, quand on dit, dans le texte proposé, la portion, là,
«avant de délivrer une autorisation, le ministre tient compte, notamment, des
caractéristiques du milieu, de la nature de l'activité projetée, des
conséquences économiques [...] sociales qui découlent de l'activité projetée,
l'impact de l'activité sur la conservation de la faune et de son habitat. De
plus, le ministre…» Donc, c'est ça, l'article de loi, en fin de compte, c'est
ça qu'il dit, là, il va prendre tout en acte la situation.
Puis, pour ce qui est des sommes ou de la
gradation, comme vous parlez, ça va être l'aspect réglementaire qui va baliser
ça, qui va baliser les sommes et les montants ou les différentes interventions
à faire.
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme la députée.
Mme Lessard-Therrien :
C'est difficile pour nous, de ce côté-ci, quand on dit : Bien, les
préoccupations que vous avez, là, on va y répondre par règlement, tu sais. Ça
veut dire que nous, c'est comme si on signe un chèque en blanc. On ne le sait
pas ça va être quoi, le règlement. Ça fait que moi, je trouve ça très embêtant.
Il y a tellement d'activités qui peuvent modifier un habitat faunique de mille
et une façons. Puis là on ne le sait pas, quand est-ce que ça va être compensé,
quand est-ce que ça ne le sera pas. Puis, en même temps, moi, je me questionne
sur, tu sais, la… c'est qui, au bout de la ligne, qui va avoir les moyens de la
payer, la compensation? Ça risque d'être pas mal tout le temps les mêmes
joueurs puis... pour qui, tu sais, l'intervention sur le territoire est comme
un peu irréversible.
Moi, j'ai le goût de vous poser la
question, tu sais : Ce principe-là existe, avec la loi sur la conservation
des milieux humides et hydriques depuis 2017, c'est quoi, l'analyse que vous
faites de cette loi-là depuis qu'elle a été mise en application? Est-ce qu'on a
vraiment atteint le principe de zéro perte nette? Comment ça se passe, en ce
moment, dans la loi avec les milieux humides?
M. Dufour : Je ne peux
pas vous répondre pour la loi sur les milieux humides. Si on regarde chez nous,
là, mettons, <parce…
Mme Lessard-Therrien :
...
l'analyse que vous faites de cette loi-là depuis qu'elle a été mise
en application? Est-ce qu'on a vraiment atteint le principe de zéro perte
nette? Comment ça se passe, en ce moment, dans la loi avec les milieux humides?
M. Dufour : Je ne peux
pas vous répondre pour la loi sur les milieux humides. Si on regarde chez nous,
là, mettons, >parce qu'au ministère de la Forêt, de la Faune et des
Parcs, c'est quand même depuis 20 ans que ça existe, là, donc c'est
beaucoup, en fin de compte, le milieu humide a pris acte sur un peu ce qui se
faisait chez nous. Donc, je laisserais peut-être la sous-ministre vous
présenter les éléments d'information techniques sur les projets, depuis une
vingtaine d'années, qui existent, là, qui ont été... des montants d'argent ou
quoi que ce soit qui ont été compensés.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, comme nous commençons la journée, j'ai besoin d'un consentement. Ça va?
Et donc, Mme la sous-ministre associée, je vous invite à vous présenter, s'il vous
plaît.
Mme Paquette (Élise) :
Parfait, merci. Bonjour. Élise Paquette, sous-ministre associée à la Faune et
aux Parcs par intérim. Pour répondre à la question, effectivement, depuis déjà
une vingtaine d'années qu'on fait ce qu'on appelle de la compensation. On le
faisait de façon administrative. Hier, on mentionnait que, sur le site Internet
du ministère, il y a, donc, les lignes directrices et comment on fait pour
estimer une compensation. C'est une méthode très rigoureuse qui a été élaborée,
basée sur 10 valeurs ou 10 indicateurs. Et aussi, la façon dont on
l'a développée, cette méthode-là, la gradation dont vous parlez... c'est
évident qu'on va regarder avec le promoteur, est-ce qu'on peut éviter, est-ce
qu'on peut... bon, des fois, on va dire minimiser, puis c'est en dernier,
dernier recours qu'on va arriver à la compensation financière.
Évidemment, tantôt, vous avez fait
allusion, s'il y a des... si c'est temporaire, des pertes d'habitat, bien là,
on ne demandera pas de compensation, tu sais. Ça, c'est un détail, mais, en
tout cas, si je reviens à qu'est-ce qu'on a fait depuis une vingtaine d'années,
là, on totalise moins de 200 projets qu'on a acceptés puis on a eu
environ, là, 10 millions de compensation. Puis, ces sommes-là, il ne faut
pas oublier, là, qu'elles sont réservées et qu'elles sont... Nous, ce qu'on
vous propose, c'est de les officialiser dans la loi en indiquant qu'elles sont
dans un fonds, et c'est des sommes qui sont réservées pour investir en matière
d'habitat pour recréer des habitats et faire... protéger des habitats. Donc, c'est
vraiment comme ça que ça fonctionne.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien :
Bien, je ne reste pas convaincue, tu sais, sur la... ça va être quoi, les
balises qui vont vous guider pour la gradation, tu sais, par exemple, des
interventions ou des activités qui vont être comme acceptables ou pas. Tu sais,
ce fonds-là, c'est... Il n'existe pas encore, ce fonds-là, en ce moment, où
l'argent va pour la compensation?
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme la sous-ministre associée.
• (11 h 30) •
Mme Paquette (Élise) : Merci.
Oui. Il y a un fonds qu'on appelle plus administratif, mais... dans le fond,
nos aviseurs nous ont dit : Il faut l'officialiser, mais ces <sommes-là...
>
11 h 30 (version révisée)
<17871
Mme Lessard-Therrien :
...tu sais, ce fonds-là, c'est... il n'existe pas encore, ce fonds-là,
en
ce moment, pour... où
l'argent va pour la compensation?
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme la
sous-ministre associée.
Mme Paquette (Élise)T :
Oui. Il y a un fonds qu'on appelle plus administratif, mais dans le fond nos
aviseurs nous ont dit : Il faut l'officialiser. Mais ces >sommes-là
existent et puis elles sont consacrées vraiment à faire... à reproduire les
habitats puis à compenser, là... vraiment, faire des projets de compensation
puis de réparation d'habitats.
Mme Lessard-Therrien :
Puis, encore là, j'imagine, vous n'avez peut-être pas la réponse, mais, au ministère
de l'Environnement, en ce moment, est-ce qu'on en recrée des habitats... les
milieux humides qui sont détruits, est-ce qu'ils les refont?
Mme Paquette (Élise) :
Je ne voudrais pas répondre pour le ministère de l'Environnement. J'ai une idée
de la réponse, là, mais je ne veux pas... Je crois que oui, là, mais je pense
qu'on pourrait laisser éventuellement, là, le ministère répondre lui-même, là.
Mme Lessard-Therrien : Si
ma... Bon, je vais prendre un petit temps de pause.
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. C'est ma première opportunité de revenir sur
l'amendement que je proposais au ministre. Et, habituellement, on dit que la
nuit porte conseil, hein, on dit ça. J'ai bien dormi. Mais, quand je me suis
réveillée ce matin, j'avais un argument qui venait appuyer ce que je disais
hier, puis j'ai aussi le plaisir... j'ai eu le plaisir de vous entendre aussi
hier, là, quand vous nous avez fait votre... je vais dire plaidoyer, là, mais,
dans le fond, ce que vous nous avez expliqué, et vous l'avez fait très bien.
Mme la Présidente, je dois vous avouer qu'à chaque fois que vous êtes du côté
des intervenants, c'est toujours intéressant, parce que vous avez une
expérience, vous le dites vous-même, de presque 25 ans, donc une
expérience accrue.
Alors, je vais commencer en vous disant...
J'ai le goût de vous dire : Je fais confiance, Mme la Présidente. Je fais confiance,
à titre de députée, aux gens qui sont biologistes, à premier titre Mme Bergeron,
qui nous informe à chaque fois avec beaucoup d'acuité sur les perspectives. Je
fais même, je vous dirais, puis je le dis ouvertement, je fais confiance au
ministère. Ce n'est pas là que j'en suis, je suis à un endroit où le ministre
pourrait être teinté politiquement — puis c'est mon premier
point — sur le principe qu'il vient monnayer des endroits très
spécifiques. Et là, je nous sors du cadre légiste, là. Là, le légiste ne peut
pas me répondre, la sous-ministre adjointe ne peut pas me répondre, c'est
vraiment une perspective politique, et, ce matin, on a un exemple patent :
le ministre a dû se lever pour défendre ce qui était dans LeJournal
de Montréal. J'ai entendu votre réponse, parce que j'ai beau ne pas être
là, on regarde tous la période de questions avec un peu de curiosité puis, en
même temps, avec beaucoup d'attention. Mais c'est un exemple patent. Vous avez
répondu à une question sur qu'est-ce qu'il se passe là-bas en disant :
Bien, ce n'est pas fou, ce qu'il se passe là, puis ce n'est pas hors du commun,
ce qu'il se passe là. À la limite, je vous dirais que votre collègue en
Environnement a dit que <c'était une...
Mme
Charbonneau
:
...
de curiosité puis en même temps avec beaucoup d'attention. Mais
c'est un exemple patent. Vous avez répondu à une question sur qu'est-ce qui se
passe là-bas en disant : Bien, ce n'est pas fou, ce qui se passe là, puis
ce n'est pas hors du commun, ce qui se passe là. À la limite, je vous dirais
que votre collègue en Environnement a dit que >c'était une nécessité, ce
qu'il se passe là. Mais, si je sors demain matin puis je fais un vox pop dans
la rue... Vous avez fait une coupe à blanc, vous avez permis une coupe à blanc
à un endroit. Puis ce n'est pas ça, là, mais je vous dis juste qu'en politique
et comme ministre, il y a deux aspects à votre travail. Il y a l'aspect
législatif, dans lequel on travaille aujourd'hui, puis il y a l'apparence de ce
que vous faites. Puis, dans l'apparence, écrit comme c'est là, puis de la façon
que c'est...
Parce qu'avant, je ne pouvais pas monnayer
ce terrain-là. C'était peut-être dans un règlement, je ne sais pas, là. Je ne
l'ai pas lu, les règlements qui venaient avec, avant, parce que je ne les ai
pas avec le projet de loi. Mais, en ce moment, de la façon que c'est écrit, et
de la façon que c'est rajouté, bien, je ne protège pas mes habitats d'espèces
menacées ou vulnérables.
Et là j'ai fait un petit exercice, là,
parce que je vous ai dit que je le ferais, là, je suis allée voir plus loin,
là. Puis on pourrait me citer 164.3, là. Mais dans l'article où je dis que, si
quelqu'un pose un geste dans un endroit, puis que je suis capable de déterminer
que cet endroit-là aurait dû être protégé, ou est protégé, je peux lui demander
de le remplacer de façon matérielle, en terrain, un terrain contre un autre
terrain.
Je vous crois sincèrement quand vous me
dites : On est capable de refaire des habitats naturels pour les espèces
qui sont déplacées. Je vais même jusqu'à dire que je vous crois sincère quand
on nous explique qu'on peut reconduire... Je reprends l'exemple de la tortue,
parce que je l'ai trouvé très intéressant, là. Je peux reconduire une espèce en
la guidant un petit peu dans un nouvel espace. Où je deviens mal à l'aise, c'est
quand j'ai un principe monétaire, sans protection d'une espèce vulnérable ou
menacée.
Alors, j'ai deux... il y a, pour moi, deux
aspects. Il y a l'aspect monnayable et l'aspect menacé. Puis, hier, je crois
que c'est le ministre qui répondait en disant : Ce n'est pas une question
juste de... locale, c'est une question nationale. Mais moi, je vous dirais que
c'est une question politique, puis c'est pour ça que je me permets de faire un
pas à côté du cadre légiste qui est ici, et de vous dire que, dans le fond, je
ne voudrais pas qu'on s'approche d'une perception où j'ai monnayé quelque
chose.
Puis la question de ma collègue, au préalable,
en disant : Bien, en Environnement, ça fonctionne-tu, on peut-tu... on
a-tu des fonds, puis est-ce qu'on les réinvestit, bien, la question est bonne.
Parce que le ministre de l'Environnement nous a dit, quand on a fait la politique
pour protéger l'environnement : Faites-moi confiance, il n'en arrivera
pas, de souci, faites-moi confiance. Puis, ce matin, quand je me suis levé, ma
confiance, elle a été ébranlée, parce que ce n'est pas ça que j'ai <vu
dans la...
Mme
Charbonneau
:
...
on les réinvestit, bien, la question est bonne. Parce que le
ministre
de l'Environnement nous a dit, quand on a fait la
politique pour
protéger
l'environnement : Faites-moi confiance, il n'en arrivera
pas, de souci, faites-moi confiance. Puis ce matin, quand je me suis levé, ma
confiance, elle a été ébranlée
parce que ce n'est pas ça que j'ai >vu
dans la «front page» du Journal de Montréal. Puis je ne veux pas être
influencée par un journal, mais je ne peux pas faire autrement que de dire :
Si je m'apprête à adopter une loi, il faut que j'y enlève toute apparence où je
mets... quelle que soit la personne assise dans la chaise du ministre, ou comme
ministre, je le mets en danger d'une apparence d'avoir monnayé un endroit.
Alors, Mme la Présidente, je n'ai aucune
idée de ce que le ministre a à me dire par rapport à l'amendement. Honnêtement,
mon «gut feeling», comme dirait un anglophone, c'est que je ne pense pas qu'il
est d'accord avec mon amendement. Puis probablement qu'il s'est fait
recommander de ne pas aller vers cet amendement-là. Mais, je vous le dis, mon
premier argument, politiquement, c'est dangereux. C'est dangereux parce que ça
met la personne qui est dans la chaise du ministre dans une position qui peut
être regardée de façon négative.
Deuxièmement, il n'y a rien qui dit qu'on
va, malgré tout, malgré n'importe quelle volonté, sauvegarder les habitats d'une
espèce menacée ou vulnérable. Puis là, bien, je suis prête à rajouter que je ne
peux pas déplacer ou qu'il est impossible de déplacer... parce que je le sais,
et j'ai compris qu'on peut déplacer certaines espèces. Mais, si je suis dans
une espèce ou dans un habitat d'une espèce menacée ou vulnérable que je ne peux
pas changer de place puis que, on le disait hier, hein, sécurité publique, je n'ai
pas le choix, il faut que je le regarde avec attention, la décision sera
difficile, mais elle devra se prendre pour protéger en premier l'espèce menacée
ou vulnérable puis après l'humain, parce que l'humain va s'adapter à tout. La
bête, l'animal, l'invertébré, le... ce n'est pas toujours simple.
Alors, j'aimerais entendre la possibilité
d'une réponse. Si ce n'est pas là, je le disais hier un peu, mais pas à la
blague, mais très sérieusement, si ce n'est pas là, c'est où? Mais je veux
avoir l'assurance qu'on protège. Puis je veux m'assurer que, si on écrit qu'on
va compenser monétairement, on protège la personne assise dans le siège du
ministre parce qu'en ce moment et surtout aujourd'hui, je suis ébranlée par
rapport à ça.
La Présidente (Mme Grondin) :
M. le ministre.
M. Dufour : Oui. Bien, je
pense qu'il faut faire la part des choses sur ce que vous amenez aujourd'hui.
Et puis prenons le cas d'un élément qui est connu, là, le fameux bar rayé, que
nous avons présentement, que nous sommes en contradiction avec le fédéral. C'est
l'organisme qui déclare, en fin de compte, les espèces menacées et vulnérables.
Le bar rayé, aujourd'hui, là, parlez avec plein de pêcheurs qui <pêchent...
M. Dufour : ... nous
avons
présentement que nous sommes
en contradiction avec le
fédéral. C'est l'organisme qui déclare en fin de compte les espèces menacées et
vulnérables. Le bar rayé, aujourd'hui, là, parlez avec plein de pêcheurs qui
>pêchent dans le Saint-Laurent, là, ils vont vous dire qu'ils en pognent
régulièrement puis que ce n'est vraiment pas un problème de ressource. Par
contre, parce qu'il y a des délais, parce qu'il y a des méthodologies de
fonctionnement, écoutez, je ne suis pas dans ces organisations-là qui
décrètent, là, mais malgré qu'on a envoyé des lettres pour dire : Écoutez,
pouvez-vous revoir le statut, je pense, ça serait important, etc., bien, on est
encore au même niveau aujourd'hui. Donc, demain matin, on travaille avec une
fausse information, si on peut dire comme ça, et on se retrouve à créer
d'autres problèmes. Donc, c'est bien beau de vouloir tout enchâsser dans une
loi, mais, un moment donné, il faut faire attention dans la nomenclature
linguistique qu'on va mettre dans le projet de loi.
• (11 h 40) •
On parlait, puis j'ai demandé hier, moi,
d'avoir un état de situation, comment qu'on a eu de projets de compensation
financière dans un habitat légal d'une EMV. C'est sept projets qui ont été
recensés, dont un projet de tortue des bois, avec... j'ai le montant d'argent
qui m'est identifié, là, 3 255 $, et il y a eu six projets dans la
R-03, là, de ce que je comprends, ça serait dans le secteur de Charlevoix.
Donc, il y a eu sept projets au total, et ça, on parle à peu près sur une
dizaine d'années, donc, en projets de compensation financière, dans un habitat
légal. Donc, on voit là que ce n'est pas quelque chose qui est... ce n'est pas
à répétition, ce n'est pas majeur, mais il y en a eu quand même sept. Je pense,
c'est important, là, de le mentionner de ce côté-là, au niveau de compensation
financière dans un habitat légal.
On est loin du dossier qui sort ce matin,
là. C'est deux choses complètement différentes. Ce matin, ce qu'on voit
apparaître, puis ça ne me gêne même pas de le dire, si vous voulez parler avec
Nature Québec, vous allez voir que Nature Québec, je pense, comprennent beaucoup
plus l'enjeu de l'île d'Anticosti, de la manière que ça fonctionne, que l'autre
organisation qui, je ne le sais pas, a voulu peut-être se faire du capital politique,
«whatever», dans cette dynamique-là, là, mais l'intervention...
Premièrement, il n'existe plus de coupe à
blanc depuis une trentaine d'années. Les éléments qu'on voit dans les photos, c'est
un style de coupe à damier, et la coupe qui se fait, forestière, au niveau de
l'île d'Anticosti, elle est un peu... puis ce n'est pas pour rien que mon
collègue du ministère de l'Environnement parlait du maire de l'île d'Anticosti
aujourd'hui, M. Pineault, parce qu'elle est en collaboration avec eux,
pourquoi? Pour s'assurer que le cerf de Virginie puisse avoir une application
pour bien se nourrir parce qu'il est une bête qui mange la base des arbres.
Donc, quand les arbres sont rendus trop... qu'ils sont tout détruits en bas ou
mangés, ils ne peuvent plus... ils ne <sautent pas, là, comme...
M. Dufour : ... en
collaboration avec eux, pourquoi? Pour s'assurer que le cerf de Virginie puisse
avoir une application pour bien se nourrir parce qu'il est une bête qui mange
la base des arbres. Donc, quand les arbres sont rendus trop... qu'ils sont tout
détruits en bas ou mangés, ils ne peuvent plus... ils ne >sautent pas,
là, comme un kangourou, là, donc ils ont besoin d'avoir...
Et le travail qu'on fait en application
forestière, puis n'en déplaise à ma collègue, là, qui a sauté sur cet
article-là, là, mais c'est tout un travail de collaboration. C'est comme si
c'est un peu... l'humain est un peu comme dans l'enclos puis le caribou est à
l'externe. Mais c'est tout un travail de dynamique forestière qui doit être
fait, mais qui se fait en partenariat avec les élus, avec les insulaires qui
sont là, les organismes qui sont sur place, puis tout ça. Ce n'est pas quelque
chose qui est pris à la légère comme on essaie de présenter aujourd'hui dans
cet article-là.
Je peux bien comprendre, à un moment
donné, qu'il y a des organismes qui prônent des éléments. Mais, quand on
discute avec Nature Québec sur un dossier comme ça, puis vous le savez que
Nature Québec n'est pas toujours de mon côté, là, mais, sur celui-là, Nature
Québec, là, comprend très bien la situation, pour la bête de l'endroit... Donc,
on parle de deux choses différentes. Vous m'amenez aujourd'hui une affaire qui
n'est pas en lien vraiment avec le projet de loi. Donc, moi, je pense qu'il
faut faire la balance des inconvénients qui est dans cette dynamique-là.
Mais, moi, comme je dis, la situation du
bar rayé est l'exemple le plus tangible que je peux vous donner pourquoi que ça
devient dangereux de mettre un élément comme vous le proposez dans votre
amendement. Mais ça, c'est libre à vous, là, quand même, de proposer
l'amendement que vous voulez, mais on verra par la suite.
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Je comprends que c'est un matin pas simple. Puis je comprends quand vous me
dites : Ce n'est pas pareil. Vous avez raison, ce n'est pas le même
dossier. Il y en a un qui est en forêt puis l'autre qui est en protection de la
faune. Politiquement, c'est pareil.
Puis, je vous l'ai dit, je n'en suis pas
sur l'aspect... en premier lieu, je n'en suis pas sur l'aspect législatif, j'en
suis sur l'aspect d'apparence politique. Puis je pourrais laisser passer, mais
je suis une optimiste puis je me dis : Bien, peut-être qu'un jour je serai
assise de l'autre côté de la table, pas comme ministre de la Faune. Je vous
jure que vous n'avez pas de vie en ce moment parce que vous êtes ministre, j'ai
connu le syndrome. Alors, j'aime mieux être une députée qui fait des
interventions puis qui a la chance de parler.
Mais, quand vous nous dites :
L'information du fédéral qui nous vient par rapport aux espèces menacées, je
vais utiliser un autre terme que vous, moi, je vais vous dire... la façon que
vous me l'expliquez, vous me l'avez expliquée hier, vous me l'expliquez encore
aujourd'hui, c'est une information qui est un peu erronée. Puis je comprends,
puis ce n'est pas simple, là, parce qu'on a deux gouvernements très haut placés
qui peuvent être en contradiction, un qui dit : Moi, mes pêcheurs me
disent, puis le fédéral qui vous dit : Oui, mais moi, au Canada, j'ai
décrété que c'était, le barré... le bar rayé, c'est en danger. Je <comprends
ça...
Mme
Charbonneau
:
...
ce n'est pas simple, là, parce qu'on a deux gouvernements très haut
placés qui peuvent être en contradiction, un qui dit : Moi, mes pêcheurs
me disent, puis le fédéral qui vous dit : Oui, mais moi, au Canada, j'ai
décrété que c'était... le bar rayé, c'est en danger. Je >comprends ça.
Puis, croyez-moi, en ce moment, à
l'article où on est rendu, je ne prends rien à la légère. Rien. Parce que la
volonté que j'ai... puis, à un moment donné, je vais arrêter de me battre, là,
mais, je vous le dis, ce qui est important pour moi, il y a deux aspects,
l'aspect où je fais en sorte que je n'annonce pas à la population que je viens
d'adopter un projet de loi qui va monnayer un habitat d'une espèce menacée, et,
la deuxième, le fait que mon ministre ne protège pas les espèces menacées ou
vulnérables. Puis, dans un comme dans l'autre, je pourrais juste m'asseoir sur
mon steak puis partir en «cruise» avec les journalistes puis dire :
Voici où est-ce qu'on est rendu. Mais ce n'est pas ça, mon intention. Mon
intention, c'est de trouver la bonne place où ce projet de loi va annoncer
qu'il protège, contre toute attente, là, l'espèce menacée et vulnérable, parce
que tous les autres aspects, vous pouvez expliquer pourquoi je peux devenir
monnayable, pourquoi je peux demander un remplacement. Puis, j'ai compris, ça
va être dans un fonds, puis, plus tard, on va le voir, le fonds, là. Plus tard,
on arrive à des articles puis on va juste s'assurer que le fonds va à la bonne
place puis que, déjà, vous avez un fonds dans votre ministère, qu'on ne
multiplie pas le principe des fonds. Mais, en ce moment, je n'ai aucune
certitude qu'on protège à tout prix, puis je ne pèse pas mes mots... je pèse
mes mots quand je vous le dis, là, à tout prix, l'espèce vulnérable est
menacée. Parce que c'est ça, notre job.
Puis, oui, les biologistes vont nous dire :
Inquiétez-vous pas, puis les légistes vont dire : C'est comme ça que ça
s'écrit. Là, c'est la politicienne qui vous parle, celle qui vous dit qu'un
micro en dessous du nez, un vox pop dans la rue, un sondage dans les journaux
ou au téléphone, comme on aime les faire, fait en sorte que l'apparence, c'est
qu'on va monnayer des espèces vulnérables et menacées.
Puis, je vous le dis, contrairement à ce
que j'ai déjà dit à votre collègue ministre de l'Environnement, je fais
confiance que vous êtes là de bonne foi. Puis je suis sûre que le légiste puis
les gens l'ont écrit avec une intention tout à fait saine, mais moi, je la lis
comme une politicienne puis je la lis comme quelqu'un qui pourrait faire une
méchante «ride» avec le fait qu'on est en train de monnayer les espèces
menacées. Puis c'est... Je comprends quand vous me dites : Ce n'est pas
moi qui décrète ça, c'est le fédéral.
Honnêtement, je m'en coince. Une espèce
menacée, une espèce vulnérable où je ne peux pas remplacer son habitat puis que
je vais le mettre en danger pour un principe monétaire, c'est inacceptable. C'est
inacceptable. En nature, c'est inacceptable. Politiquement, c'est inacceptable
comme gouvernement. Mais, en même temps, peut-être que je n'ai pas vu où c'était
écrit encore. Puis vous allez me rassurer, là. Mais, tant que ce n'est pas
fait, je vais vous <proposer toujours...
Mme
Charbonneau
:
... son habitat puis que je vais le mettre en danger pour un principe
monétaire, c'est inacceptable. C'est inacceptable. En nature, c'est
inacceptable. Politiquement, c'est inacceptable comme gouvernement. Mais, en
même temps, peut-être que je n'ai pas vu où c'était écrit encore. Puis vous
allez me rassurer, là. Mais tant que ce n'est pas fait, je vais vous >proposer
toujours un amendement pour pouvoir protéger ces espèces puis faire en sorte qu'à
aucun moment je ne vais joindre ma voix à une volonté de mettre en danger une
espèce menacée ou vulnérable.
M. Dufour : Mais, comme
je vous ai dit, puis je comprends bien l'intervention que vous faites, l'intervention,
qu'elle est très louable, sans aucun problème. Je la reçois très bien,
l'intervention. Mais dites-vous une chose, là... Puis, vous le savez, là, je ne
suis pas du style à faire de la «politic bashing» sur les anciens partis, là.
Quand ça a été mis en place par le Parti libéral du Québec voilà 20 ans
passés, je pense qu'ils ont aussi pris le temps de réfléchir à tous ces
éléments-là qu'on discute aujourd'hui. Il y a possiblement aussi une raison
pourquoi qu'ils ne l'ont pas enchâssé directement dans la loi.
Donc, il faut aussi penser à ce qu'il s'est
fait antérieurement. Tu sais, ça, ce n'est pas quelque chose de nouveau, là, je
veux dire, là. La dynamique qu'on arrive là, c'est quelque chose qu'on vit avec
depuis une vingtaine d'années, qui, jusqu'à présent, ne cause pas vraiment
problème. Moi, ce qui me cause un problème, c'est quand l'organisme, là, qui
est le cas SEPAQ, là, au niveau par exemple du bar rayé, ne prendra pas de
décision avant 2022, ça veut dire qu'il me met en problématique totale. Quand
je regarde le dossier du caribou de Val-d'Or, où est-ce que j'ai deux «maps»
complètement différentes entre ce qu'est le Québec, ce qu'est le fédéral, bien,
je me dis, tout ce que je vais créer, c'est d'autres problématiques, parce que
j'ai de l'incompréhension dans d'autres sphères avant d'arriver à ma propre
base de projet de loi.
• (11 h 50) •
Donc, il faut que je fasse attention, il
faut qu'on fasse attention pour les générations futures, pour ceux qui vont
travailler avec cette loi-là. Donc, c'est pour ça qu'il faut le travailler de
façon, comment dire, adéquate, sans se lier les mains. C'est vraiment ça qui
est l'enjeu derrière tout ça. Mais... Puis, comme je vous ai dit, là, je ne
suis pas là pour mettre du blâme sur le passé ou «whatever». Donc, c'est...
Moi, je pense qu'il y a des actions qui ont été faites dans le passé. Puis il
faut regarder qu'est-ce qu'il se fait bien puis essayer de, justement, là, de
faire de la continuité avec les choses qui se font bien, là.
Mme
Charbonneau
:
Dans le passé, ce n'était pas écrit. Ce n'était pas écrit, là. C'était
peut-être écrit dans un règlement, mais ce n'était pas écrit dans la loi que je
pouvais monnayer. Ce n'était pas écrit. Puis là on rajoute... Parce que je ne
veux pas interpréter vos propos, puis si jamais je le fais exagérément, vous
m'arrêterez, là, mais ce que j'entends, c'est que vous voulez être transparent
puis vous voulez l'écrire dans la loi. C'est très louable, mais certains
gouvernements pourraient s'en approprier de la mauvaise façon. Certaines façons
de faire ne peuvent pas être écrites de cette <façon-là. Alors...
Mme
Charbonneau
:
...
que j'entends, c'est que vous voulez être transparent puis vous
voulez l'écrire dans la loi. C'est très louable, mais certains gouvernements
pourraient s'en approprier de la mauvaise façon. Certaines façons de faire ne
peuvent pas être écrites de cette >façon-là.
Alors, moi, si vous gardez que c'est écrit
qu'on monnaye, là, il n'y a pas de souci, là, je vais... Alors, je vais mettre
mon emphase plus sur la protection des endroits, que je ne peux pas remplacer,
pour les espèces menacées et vulnérables. Mais c'est la première fois, dans une
loi comme celle-ci, qu'on parle de monnayer des endroits qui sont reconnus.
Puis je reprends les propos d'hier, pour
faire des routes, peut-être; pour faire des constructions, peut-être; pour
faire... je pourrais même exagérer puis dire : Faire des maisons des aînés.
À Laval, là, on va faire ça, sur le bord de l'eau à Sainte-Dorothée, là. On
va-tu avoir un BAPE? Je ne pense pas. C'est un échange de terrain. Tout le
monde est content. Non, pas tout le monde est content. Il y a des arbres qui
vont être abattus. Il y a un cours d'eau qui va être peut-être aménagé de façon
différente. Ça va faire un bel emplacement pour une maison des aînés. Mais est-ce
qu'il y a quelque chose là qui se passe? Je n'ai pas encore été jusque-là. Je
vais avoir tout l'été pour le faire.
Mais je vous dis juste qu'à partir du
moment où on choisit d'écrire qu'un paiement d'une compensation financière qui
correspond aux sommes nécessaires à la conservation, à la gestion et à
l'aménagement, je le crois. Je veux bien l'entendre. Mais il n'y a rien dans
mon article 128 qui dit si c'est un endroit que je ne peux pas remplacer
puis qui vise une espèce menacée ou vulnérable, je ne vais pas m'arrêter là. Je
vais juste continuer puis je vais dire : Bien, c'est soit plus cher ou
bien ça va être comment tu vas me le remplacer. Mais ça... C'est bête à dire,
là, vous l'avez dit, pour les futurs... pour l'avenir, ce n'est pas monnayable.
Je ne pourrais pas remplacer une espèce qui ne se remplace pas.
M. Dufour : Où est-ce que
j'ai de la misère honnêtement, avec tout le respect que j'ai pour vous, là, où
est-ce que j'ai de la misère à suivre, là, c'est que cette portion-là du projet
de loi, vous le savez, là, sous l'ancienne législation, vous aviez déposé, le
Parti libéral, alors que vous étiez au pouvoir, vous aviez déposé le projet de
loi n° 161. Je l'ai... De mon côté, quand que j'ai pris ça, puis quand je
suis arrivé en poste, on m'a tout de suite demandé, au ministère :
Peux-tu, Pierre, passer tout de suite ce projet de loi là? J'ai pris le temps
de le relire. Donc, c'est là que j'ai rajouté l'histoire des chiens de sang...
Mme
Charbonneau
:
Tout à fait.
M. Dufour : ...que je
trouvais importants. On a bonifié certains éléments majeurs. Mais cette
portion-là du projet de loi n° 161, c'était ce qui était canné par
l'ancien député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue...
Mme
Charbonneau
:
Luc.
M. Dufour : ...Luc Blanchette.
Donc, ce n'est pas un élément... Le seul élément qu'on a repris, c'est à peu
près la phrase, là, que... dans l'amendement, que les trois mots, là, qu'il a
fallu... qui ont été replacés parce que ce n'était pas redit dans le texte du
161. Mais c'est vraiment quelque chose qui s'est travaillé en amont puis qu'on
arrive aujourd'hui avec ça.
Puis, moi, ce que je vois, c'est que <je
me dis...
M. Dufour : ...
les trois mots, là, qu'il a fallu... qui ont été replacés parce que ce n'était
pas redit dans le texte du 161. Mais c'est vraiment quelque chose qui s'est
travaillé en amont puis qu'on arrive aujourd'hui avec ça.
Puis, moi, ce que je vois, c'est que >je
me dis : Câline, comment ça qu'à l'intérieur même des cadres du Parti
libéral du Québec, là, on n'est comme plus en accord avec la dynamique qui
avait été mise en place là? C'est comme je vous dis, il y a des éléments que
j'ai bonifiés. Celui-là, ce n'est pas un élément, moi, que j'ai vraiment
bonifié parce qu'on trouvait que ça se mettait dans la logique. Puis on
venait... Oui, j'avais pris le temps de le lire. On venait enchâsser vraiment
le mot «monnayer» parce que ça se faisait.
Je comprends aussi ce que vous m'amenez,
vous dites : Est-ce que ça fait en sorte, justement, que le ministre, à ce
moment-là, devient monnayable? Je le vois aussi, là, ce que vous m'amenez comme
intervention, là, puis je me pose des questions, justement, par rapport à la
discussion qu'on a.
Mme
Charbonneau
:
Mais je comprends votre réponse en me disant : J'ai juste repris le projet
de Luc Blanchette puis j'y ai rajouté des choses, je l'ai bonifié.
M. Dufour : Mais cette
portion-là, là...
Mme
Charbonneau
:
Je comprends, je comprends. Je vous jure, M. le ministre, je serais prête à
mettre ma main au feu, je ne jure jamais sur la tête de mes enfants à moins
d'être... mais je suis prête à mettre ma main au feu que vous auriez été assis
de ce côté-ci de la table, vous vous seriez arrêté plus longuement sur cet article.
Pourquoi? Parce qu'effectivement, quand on le regarde avec un pas de recul...
Je ne mettrai, en aucun temps, Mme la Présidente, l'excuse qu'au moment où ce
projet de loi là a été travaillé j'étais dans un autre ministère et je
travaillais la protection des aînés et des gens en situation de vulnérabilité.
C'est drôle, parce qu'aujourd'hui c'est le sujet d'à matin.
Mais, ceci dit, ça ne veut pas dire que
c'est parce que ça a été écrit avant que c'est bon. Puis la preuve en est qu'on
est revenus sur des articles qui étaient là depuis très longtemps auparavant
puis qu'on les a retravaillés, un mot ici, une virgule là, puis que c'est
devenu quelque chose de meilleur.
Moi, je vous dis juste : Les étoiles
se sont enlignées hier pour que je m'arrête sur cet article-là puis que je me
dise : Bien, voyons donc, c'est quoi? On a posé quelques questions, on est
revenus. Vous nous avez donné des explications. Hier soir, j'ai déposé mon
amendement. Puis je me suis réveillée ce matin avec quelque chose qui a l'air
d'une apparence politique qui vient teinter encore plus le fait que je trouve
qu'il devrait y avoir quelque chose qui fait en sorte que vous vous levez haut
debout et que vous disiez : On va protéger les habitats d'une espèce menacée
et vulnérable.
Alors, si... Je vous disais que j'avais
deux portions. Si la portion regard politique, vous êtes capable de l'assumer
puis vous vous dites : Bien, je peux aller là parce que c'était comme ça
avant, parfait, je vous entends. Je me lèverai un jour pour vous dire : Je
te l'avais dit.
Mais, de l'autre côté, soyons prudents et
vigilants sur les décisions qu'on prend et <mettons en place...
Mme
Charbonneau
:
...
vous êtes capable de l'assumer puis vous vous dites : Bien, je
peux aller là parce que c'était comme ça avant, parfait, je vous entends. Je me
lèverai un jour pour vous dire : Je te l'avais dit.
Mais, de l'autre côté, soyons prudents
et vigilants sur les décisions qu'on prend et >mettons en place une
petite phrase ou un petit ajout qui dit qu'on protège, de façon extraordinaire,
les habitats d'une espèce menacée ou vulnérable, surtout — puis c'est
peut-être là où vous allez me dire : Bien, Mme la Présidente, mon
amendement ne passera pas, puis ils vont m'en proposer un
autre — mais surtout si je suis incapable de reproduire, de
relocaliser ou de reconstruire le principe de cet habitat-là, parce que, si je
suis capable de le reconstruire, je vous le disais, je fais confiance, la
petite tortue, elle va suivre le chemin qu'on lui a fait puis elle va aller
habiter où est-ce qu'on lui demande d'habiter. Mais, si j'arrive dans une
espèce que je ne peux pas relocaliser, que je ne peux pas reconstruire puis que
je ne peux pas remettre en place, bien, je viens de jouer ou je viens de mettre
au jeu une espèce pour l'avenir de mes petits-enfants, qui ne la connaîtront
jamais que par un livre, parce qu'ils n'auront pas accès. Ça va être dans les
archives du Québec puis ça va être dans des musées.
La Présidente (Mme Grondin) :Mme la députée, il vous reste, juste pour votre information,
deux minutes.
Mme
Charbonneau
:
Oui. Bien, je vais m'arrêter là, parce que je vais avoir une autre réponse,
puis peut-être que j'aurai une minute de plus pour...
La Présidente (Mme Grondin) :M. le ministre.
M. Dufour : Bien, comme
je dis, puis j'ai beau regarder les notes additionnelles, j'essaie juste de
voir comment qu'un ministre, là-dedans, peut être monnayé sur le sens que vous
l'amenez au bout de la ligne. Tu sais, je regarde... c'est une mesure qui
permet au MFFP de... au ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs, donc,
d'être, comment dire... d'avoir la responsabilité d'aménager l'habitat faunique
de remplacement. Donc, ça devient intéressant, parce que c'est du monde du
ministère qui, au lieu de laisser ça à Pierre, Jean, Jacques... La compensation
monétaire, c'est comme si c'est une création d'un fonds qui va être réinvesti
dans le domaine des habitats fauniques. J'essaie de voir où est l'élément, si
on pourrait dire, l'élément catastrophe, puis, honnêtement, je ne le perçois
pas tel quel. C'est ça qui est l'élément que j'essaie de voir, et ce n'est pas
ça qu'en même temps je lis, là.
• (12 heures) •
Mme
Charbonneau
:
Mme la Présidente, je vais demander au ministre de se concentrer sur les
espèces menacées et vulnérables. Si vous ne voyez pas l'aspect menaçant d'un
regard sur l'aspect monnayable, je vous entends, puis, je vous le dis, je suis
prête à comprendre que vous vous tenez debout par rapport à ça. Mais alors,
ajoutez-moi la phrase qui dit que, contre toute attente, si je ne peux pas
relocaliser une espèce menacée ou vulnérable, nous n'allons pas le monnayer,
nous n'allons pas poursuivre dans cette entente-là avec les gens qui veulent
faire... un autre ministère, ou un <individu, ou un...
>
12 h (version révisée)
<635
Mme
Charbonneau
:
...
par rapport à ça. Mais alors ajoutez-moi la phrase qui dit que,
contre toute attente, si je ne peux pas relocaliser une espèce menacée ou
vulnérable, nous n'allons pas le monnayer, nous n'allons pas poursuivre dans
cette entente-là avec les gens qui veulent faire... un autre
ministère,
ou un >individu, ou une association, qui veulent faire un geste qui va
avoir un impact sur un endroit qui est reconnu pour une espèce menacée ou
vulnérable.
M. Dufour : S'il y aurait
une concordance entre les situations fédérales-provinciales, ça serait
possiblement plus simple. Le problème qu'il n'y a pas de concordance avec le COSEPAC
puis avec des plans d'aménagement sur différentes bêtes, c'est là que j'ai le problème
d'aller enchâsser l'amendement que vous demandez, tu sais, c'est ça qui est mon
problème dans la dynamique de présentation.
Mme
Charbonneau
:
Je ne sais pas si je peux enlever mon masque, Mme la Présidente. Vous allez me
dire s'il me reste une minute?
La Présidente (Mme Grondin) :
Avez-vous... Je sais que la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue souhaitait
aussi intervenir.
Mme
Charbonneau
:
Je vais laisser la députée intervenir. J'irai peut-être...
La Présidente (Mme Grondin) :
Et, d'ici ce temps-là, je vais pouvoir vous informer combien de temps il
vous... Une minute, il vous reste.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente.
Mme Lessard-Therrien :
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Parfait, merci.
Mme Lessard-Therrien : Je
vais revenir quand même sur le commentaire, là, du ministre, où il parle, tu
sais, bon, bien sûr, ça a été un projet de loi qui avait été initialement
déposé par mon prédécesseur, M. Luc Blanchette, puis que vous l'avez
bonifié. C'est vrai, vous l'avez bonifié, vous l'avez surtout bonifié, je
dirais, pour les chasseurs, entre autres, avec toute la question des
conducteurs de chiens de sang, qui n'est pas une mauvaise chose, je veux dire,
c'est très louable. Par contre, il n'en demeure pas moins qu'on bonifie un peu
pour la partie économique, je dirais, à l'aspect, là, du projet de loi. Parce
qu'on le sait, là, les activités de chasse et pêche, c'est quand même un
secteur économique.
Moi, je me pose la question : Est-ce
qu'on ne peut pas faire un petit bout de plus pour la faune qui n'en a pas
nécessairement, de valeur économique, dans le sens où on ne peut pas la pêcher,
on ne peut pas la prélever, mais où elle a une valeur, mais pour... une valeur
intrinsèque, là, pour ce qu'elle est sur le territoire? Puis on est dans une
situation qui est peut-être encore plus alarmante où on était il y a quelques
années, où l'effondrement de la biodiversité, c'est quand même quelque chose
qui est documenté, qui est de plus en plus présent.
Puis là vous avez l'opportunité, M. le
ministre, qui n'est quand même pas rien, là, vous avez un rôle à jouer pour la
sauvegarde de nos espèces fauniques sur le territoire. Puis moi, j'en appelle à
ce formidable pouvoir que vous avez, puis à ce legs-là que vous pouvez faire
aussi pour les générations futures, de dire : Aujourd'hui, je pose ce
geste-là qui, oui, est <politique, de m'assurer qu'on ne fera
pas...
Mme Lessard-Therrien :
...
espèces fauniques sur le territoire. Puis moi, j'en appelle à ce
formidable pouvoir que vous avez, puis à ce legs-là que vous pouvez faire aussi
pour les générations futures, de dire :
Aujourd'hui, je pose ce
geste-là qui, oui, est >politique, de m'assurer qu'on ne fera pas... qu'il
n'y aura aucun compromis de fait sur les espèces menacées ou vulnérables, puis
que c'est impossible de marchandiser la valeur de ces espèces-là, tu sais. Moi,
j'ai envie de vous... je vous implore, en fait, de poser ce geste-là, fort, que
vous avez l'opportunité de faire aujourd'hui, de dire... de s'assurer que ça va
être interdit, qu'il n'y en aura pas, de... il n'y en aura pas, de compensation
pour la perte des habitats de ces espèces-là qui sont menacées ou vulnérables, parce
qu'elles n'en ont pas, de deuxième chance.
C'est extrêmement important, ce qu'on est
en train de discuter là, ça fait que moi, je vous invite vraiment à le
considérer. C'est ça. Je pense que c'est votre rôle aussi, en tant que ministre
responsable de la Faune, de vous assurer que ces espèces-là vont avoir un
habitat, peu importe.
La Présidente (Mme Grondin) :M. le ministre.
M. Dufour : Oui. Bien, à
ce moment-là, comment qu'on fait pour... mon questionnement revient au même que
je posais tantôt à la députée de Mille-Îles : Comment qu'on fait pour
concilier la situation, exemple, comme dans le cas du bar rayé? Tu sais, on le
sait, là, du bar rayé, là, ce n'est plus une problématique, là, il y en a
plein, de bars rayés, dans... Vous allez me dire : Oui, c'est une espèce
réintroduite, puis il a proliféré, ils ont des endroits pour s'accoupler, pour
faire la mise bas, etc. Mais comment qu'on fait avec la situation du fédéral,
qui, elle, ne reconnaît pas actuellement la situation? On demande d'avoir
des... comment dire, une redéfinition de la situation, mais : Ah! vous
allez attendre, on ne sait pas. Donc là, on brime tout le système? C'est comment
qu'on le voit? C'est un peu... c'est là qu'est ma problématique, c'est la non-concordance
de certains éléments, fédéral-provincial, qui fait en sorte que je dois faire
attention à ce qu'on enchâsse dans la loi. C'est ça qui est mon point
d'interrogation que je vous amène.
La Présidente (Mme Grondin) :Mme la députée.
Mme Lessard-Therrien :
Bien, écoutez, ma réponse ne vous satisfera probablement pas, mais, je veux
dire, nous, on est en faveur de rapatrier l'ensemble des pouvoirs.
M. Dufour : Définitivement,
on aimerait bien ça. Justement, le dossier du port de Contrecoeur, ça a été
interprété d'une façon, mais c'est un peu ça, de dire qu'on est capable de
s'occuper de nos affaires, puis c'est un peu ça que notre sous-ministre avait
envoyé comme lettre, là, en passant.
Mme Lessard-Therrien :
Mais, tu sais, en <même temps, ça n'a pas de bon...
M. Dufour : …
Définitivement,
on aimerait bien ça. Justement, le dossier du port de Contrecoeur, ça a été
interprété d'une façon, mais c'est un peu ça, de dire qu'on est capable de
s'occuper de nos affaires, puis c'est un peu ça que notre sous-ministre avait
envoyé comme lettre, là, en passant.
Mme Lessard-Therrien :
Mais, tu sais, en >même temps, ça n'a pas de bon sens, M. le ministre,
de dire : Nous, là, au Québec, on ne jouera pas le rôle qu'on doit jouer
pour nos espèces menacées et vulnérables parce qu'au fédéral, eux autres, ils
ont une autre façon… ils ont une autre façon de faire. Je veux dire, O.K., peut-être
que, pour le bar rayé, ça va être… ça va donner lieu à des discussions, puis ça
ne sera pas facile, puis il va falloir argumenter, puis ça va être long, puis
ça va être… mais, pour toutes les autres espèces menacées et vulnérables, là,
dont vous êtes le principal défenseur, au niveau de la loi, là, bien,
celles-là, au moins, on va garantir que leur habitat faunique ne sera jamais
marchandé. Ça fait que, tu sais, pour les espèces qui sont sur la ligne fédérale-provinciale,
vous aurez les discussions, mais, pour toutes les autres, bien, on va le
verrouiller, tu sais.
M. Dufour : Oui, mais
leur statut, il est reconnu. Tu sais, au moment présent, présentement, leur
statut est reconnu, je veux dire, on n'a pas le choix de… Je ne peux pas
arriver puis faire abstraction de ça, c'est un statut reconnu, une espèce
menacée et vulnérable.
Mme Lessard-Therrien :
Oui, c'est un statut…
M. Dufour : De là
pourquoi qu'on a des problèmes avec le COSEPAC puis avec le bar rayé, là, c'est
parce que c'est reconnu.
Mme Lessard-Therrien :
Mais le statut est reconnu, mais si ce statut-là ne fait pas en sorte que leur
habitat est garanti, bien, c'est un petit peu embêtant, là. Je veux dire, vous,
là, il n'y a rien qui vous dit, qui vous dit dans cet article-là que, parce que
c'est une espèce menacée ou vulnérable, on va la traiter différemment d'une
autre espèce. Il est là, le problème. Qu'est-ce qu'il veut dire, ce statut-là,
si on n'est pas pour, contre vents et marées, contre tout, on va protéger son
habitat, c'est la première priorité, la seule priorité, puis qu'on ne
marchandisera pas son habitat, si ce n'est pas écrit là?
M. Dufour : Bien, c'est
parce que, comme on l'a dit hier, s'il arrive une situation d'urgence qui met à
risque des populations, qui met à risque d'autres situations, ça risque, oui,
ça risque… on risque d'intervenir. Je ne vous dirai pas que ce n'est pas vrai
qu'on... historiquement parlant, qu'on n'interviendrait jamais. Mais, c'est ça,
c'est pour ça que je dis qu'il faut faire attention quand on écrit le projet de
loi. Puis hier vous me parliez, à un moment donné, vous avez dit le mot
«impossible». Je ne peux pas arriver puis marquer ça comme mot, parce qu'on ne
sait pas, l'avenir, ce qu'il nous réserve. Il y a un tremblement de terre, il
arrive une situation, la chose se transforme, «whatever», on ne peut pas
arriver puis <mettre dans le projet…
M. Dufour : ...hier
vous me parliez, à un moment donné, vous avez dit le mot «impossible». Je ne
peux pas arriver puis marquer ça comme mot, parce qu'on ne sait pas, l'avenir,
ce qu'il nous réserve. Il y a un tremblement de terre, il arrive une situation,
la chose se transforme, «whatever», on ne peut pas arriver puis >mettre
dans le projet de loi «impossible». Donc, il faut trouver la mécanique. La
mécanique, ils ont un statut, on les protège. Mais c'est là... c'est un peu là
qu'est ma réflexion, là.
Mme Lessard-Therrien :
Bien, déjà, il n'y a pas le mot «impossible» qui figure à l'amendement, là.
M. Dufour : Non, non,
mais c'est parce qu'hier on en avait parlé, là.
• (12 h 10) •
Mme Lessard-Therrien :
Mais... comment je vous dirais ça, c'est que, tant et aussi longtemps qu'on se
garde la porte ouverte, l'option reste là, l'option de détruire l'habitat
faunique reste une possibilité. Si on dit «sauf si c'est une espèce menacée ou
vulnérable», on n'aura pas le choix de faire autrement. Puis moi, je pense que
c'est possible de faire autrement. Ça fait que...
Puis cette espèce-là qui est menacée ou
vulnérable, elle ne se réinventera pas, là, elle n'a pas de deuxième chance.
Quand elle est rendue, là, à ce stade-là, d'avoir le statut de menacé ou
vulnérable, c'est parce que toutes les autres choses qui pouvaient être faites
avant, probablement, bien, je ne sais pas, mais j'ose croire qu'elles ont été
faites. Puis là on arrive au point de non-recul.
Ça fait que... Puis, tu sais, en ce
moment, encore là, tu sais, le scénario catastrophique n'est pas nécessairement
évoqué, là. Ça fait que, là, ça veut dire que, si c'est une mine pour, tu sais,
des minéraux critiques et stratégiques, on est dans la transition, on veut
électrifier les véhicules, na, na, na, là, il n'y a rien qui garantit que, tu
sais, cette espèce-là va être davantage protégée, les espèces menacées et vulnérables
vont être davantage protégées de la destruction de leur habitat qu'une autre
espèce. Elle n'a comme pas de plus-value, tu sais, qui vient avec son statut,
au regard de l'article que vous nous proposez, qui est de verser la
compensation financière pour la destruction de l'habitat.
M. Dufour : Bien, comme
je vous dis, moi, je dis, comme je mentionnais tantôt, on ne peut pas arriver,
selon moi, dans le projet de loi puis marquer qu'il n'y a aucune intervention
possible, possible, possible sur une espèce menacée. Il faut toujours se
garder... je l'ai dit hier, je l'ai dit la semaine dernière, je pense qu'un
projet de loi, il faut toujours quand même... puis ça ne veut pas dire que vous
êtes d'accord avec ça, mais se garder une porte de sortie quelque part s'il
arrive une situation incontrôlable où est-ce qu'il faut intervenir, qui risque,
oui, de mettre à mal peut-être une situation d'un habitat faunique d'une espèce
menacée et vulnérable, mais il reste une chose, c'est qu'il faut toujours, je
pense... L'objectif, comme vous dites, ce n'est pas que ça soit <remplacé...
M. Dufour : ...
incontrôlable
où est-ce qu'il faut intervenir, qui risque, oui, de mettre à mal peut-être une
situation d'un habitat faunique d'une espèce menacée et vulnérable, mais il
reste une chose, c'est qu'il faut toujours, je pense... L'objectif, comme vous
dites, ce n'est pas que ça soit >remplacé par simplement une volonté
d'acquérir le territoire pour faire d'autre chose, c'est peut-être là-dessus
qu'il faut peut-être voir un peu comment qu'on peut l'analyser. Mais moi, je serais
très mal à l'aise, dans un projet de loi, d'aller signifier que... comme si on
ne peut plus rien faire dans la situation, parce qu'on ne sait jamais ce que
l'avenir nous réserve. Donc, il faut penser aussi à l'aspect avenir, là.
Mme Lessard-Therrien :
Bien, c'est justement en pensant à l'aspect avenir qu'on demande à ce que cet
amendement-là soit inscrit dans la loi, «sauf si c'est une espèce menacée ou vulnérable»,
parce que ces espèces-là n'en auront pas, de deuxième chance, dans l'avenir.
Moi, je reste très préoccupée, puis, si
vous n'êtes pas d'accord avec ça, bien, qu'est-ce que vous avez à nous proposer
pour répondre à cet objectif-là? Là, ce que je comprends, c'est que, pour vous,
en ce moment, le simple statut les protège.
M. Dufour : Bien, comme
on dit, le statut... il y a le statut, il y a aussi tout l'aspect qu'il faut
tout prendre en compte. Quand on fait le topo d'analyse, lorsque les gens du
ministère vont prendre le temps, comme elle disait tantôt, la sous-ministre à la
Faune, les indicateurs, puis qui va nous arriver... Puis, comme je vous dis, ça
ne veut pas automatiquement dire que ça va être go, go, go pour le projet
économique, mettons, ça va être très, très bien structuré pour, justement, que
le ministre prenne une décision éclairée à ce moment-là. Je veux dire, c'est
par rapport aux recommandations qui sont émises par les gens du ministère.
Mme Lessard-Therrien : Mme
la Présidente, je ne demeure pas convaincue, mais on dirait que je m'en viens à
court d'arguments, là. Je pense qu'on a fait le tour de la question. Je trouve
ça bien dommage que le ministre n'entende pas accepter l'amendement.
La Présidente (Mme Grondin) :Mme la députée de Mille-Îles, il vous restait à peine une
minute, est-ce que vous souhaitez l'utiliser?
Mme
Charbonneau
:
S'il vous plaît, Mme la Présidente. Je vais la prendre pour simplement faire ce
commentaire : un, je sais compter, Mme la Présidente, mais je vais quand
même... je vais vous demander d'appeler le vote.
La Présidente (Mme Grondin) :
Vous me demandez... je n'ai pas compris.
Mme
Charbonneau
:
D'appeler le vote sur l'amendement.
La Présidente (Mme Grondin) :
Parfait. Donc, puisqu'il n'y a plus d'intervention, je suis prête à la mise aux
voix de cet amendement. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, <Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Dufour...
Mme
Charbonneau
:
...
le vote sur l'amendement.
La Présidente (Mme Grondin) :
Parfait. Donc, puisqu'il n'y a plus d'intervention, je suis prête à la mise aux
voix de cet amendement. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, >Mme Charbonneau
(Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien :
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 66 est rejeté. Nous revenons à l'article 66.
Y a-t-il des interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Mme la Présidente, j'aurais un amendement à déposer.
La Présidente (Mme Grondin) :
Parfait. Vous avez transmis à... sur le Greffier?
Mme
Charbonneau
:
Je ne suis pas sûre de la fin de son écriture. Donc, si vous nous donnez
quelques secondes ou une minute au maximum, on va être capable de vous
transmettre la chose.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, nous allons suspendre les travaux, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 12 h 16)
(Reprise à 12 h 28)
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, nous reprenons nos travaux. Je vois qu'à l'article 66, Mme la
députée de Mille-Îles, vous proposez un amendement. Je vous invite donc à le
lire.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Cet amendement se retrouverait à la fin de l'article 128.7
et serait introduit comme suit :
«Dans le cas [d'un] habitat d'une espèce
menacée ou vulnérable, le ministre doit assurer le maintien de l'habitat
nécessaire à sa survie.»
Mes commentaires, ils ne sont pas écrits,
ça fait que je vais les dire à haute voix. Je reviens aux discussions qu'on a
eues hier soir, où je disais au ministre qu'il faut qu'il y ait un endroit où
le ministre peut dire non. Il faut que le ministre soit, dans la mesure du
possible... Puis je me souviens des propos du ministre, qui disait : Quelquefois,
il y a un jeu de ballon qui se fait, puis il y a un ministère qui lance à un
autre ministère, puis il y a un intervenant qui veut faire des projets ou qui
veut faire quelque chose, puis, là, on ne s'y retrouve plus. Et je mentionnais
au ministre que, pour moi, ce qui était important, à partir du moment où je
vais lâcher prise sur la perception politique, je vais quand même garder le
principe où je crois que c'est lui qui tient le bâton de pèlerin pour s'assurer
qu'une espèce menacée ou vulnérable se doit d'être protégée, et je réutilise le
mot, là, à tout prix.
Donc, je crois que cette phrase située à
cet endroit pourrait faire en sorte que le ministre pourrait dire non à un
projet, quel que soit l'argent que je mets sur la table, quel que soit le
projet qui est en perspective devant moi, parce que, comme ministre, j'ai la responsabilité
de protéger une espèce menacée et vulnérable.
Donc, peut-être que ce n'est pas écrit
comme un légiste et peut-être qu'on pourra me corriger sur cet aspect-là, mais
je crois que, dans l'article 128.7, dans lequel on travaille, on se doit
d'avoir... on se doit de donner la possibilité au ministre de dire non, parce
que je ne l'ai pas trouvée ailleurs. Alors, c'est la volonté de l'amendement
que je propose, Mme la Présidente.
• (12 h 30) •
La Présidente (Mme Grondin) :Merci, Mme la députée. <M. le ministre.
M. Dufour : Comment...
>
12 h 30 (version révisée)
<635
Mme
Charbonneau
:
…se doit d'avoir… on se doit de donner la
possibilité au
ministre
de dire non,
parce que je ne l'ai pas trouvée
ailleurs. Alors,
c'est la volonté de
l'amendement que je propose,
Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, Mme la députée. >M. le ministre.
M. Dufour : Comment que
vous voyez… Parce que, dans les espèces menacées et vulnérables, là, il y a
toutes sortes de particularités, O.K., puis tantôt c'est ce qu'on discutait de
l'autre côté, là. Prenons l'alose, qui fait partie de la diète du bar rayé...
mais l'alose est reconnue comme une espèce menacée et vulnérable, que le bar
rayé mange pour s'alimenter. J'essaie de voir dans l'article… dans l'amendement
que vous amenez, comment l'interaction peut se faire, ou quoi que ce soit,
parce qu'encore une fois l'alose risque de disparaître, à un moment donné,
juste parce que c'est l'autre prédateur qui la mange, là, au bout de la ligne,
là. Ça fait que j'ai bien beau vouloir faire des actions, à un moment donné, ça
risque d'être problématique, là, quand j'ose faire… c'est le ministère… avec
des recommandations, puis tout ça, là. Donc, c'est pour ça que je vous lance…
je vous relance un peu le débat, parce que j'essaie de voir, là, comment une
situation comme ça pourrait être définie.
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. J'apprécie la question, parce que je connais peu de
choses à la pêche, mais l'alose est toujours permise, je peux la pêcher. En
tout cas, à Laval, on la pêche, au barrage, on a le droit à six. Je ne connais
pas beaucoup de choses de la pêche, mais j'apprécie le fait que vous êtes tombé
pile point sur un poisson qu'on me parle régulièrement et où il y a beaucoup de
questions, par rapport à mes pêcheurs qui vont au barrage, au niveau du comté
de Mille-Îles.
Vous savez, le projet de loi, il n'est pas
écrit pour une espèce puis il n'est pas écrit pour une situation, il est écrit
pour pouvoir contingenter, légiférer, faire en sorte qu'on protège la faune qui
est à notre disposition maintenant. Puis, un petit peu plus tôt, vous disiez :
Il ne faut pas être en contradiction avec le fédéral, mais, en même temps, ma
collègue le disait avec un petit sourire, qu'il y en avait une, solution,
c'était d'être indépendant. Moi, je dirais : Il y en a une, solution :
on met notre pied à terre puis on dit : Bien, voici ce qu'on protège puis
voici pourquoi on le protège. Québec étant unique, on devrait avoir le droit de
se prononcer là-dessus.
Mais, sur le principe de l'alose, bien, on
en a parlé hier, sous un autre amendement, mais on ne les calcule pas, les
prédateurs. La journée que vous allez me dire que vous comprenez puis qu'il y a
un calcul qui se fait par rapport à la prédation, que ça soit le bar rayé pour
l'alose ou que <ce…
Mme
Charbonneau
:
...
de se prononcer là-dessus.
Mais, sur le principe de l'alose, bien,
on en a parlé hier, sous un autre amendement, mais on ne les calcule pas, les
prédateurs. La journée que vous allez me dire que vous comprenez puis qu'il y a
un calcul qui se fait par rapport à la prédation, que ce soit le bar rayé pour
l'alose ou que >ce soit le loup pour le caribou, bien, on parlera des
prédateurs, mais, en ce moment, ce n'est pas de ça qu'on parle.
Et je comprends l'exemple du bar rayé
quand vous me dites : Bien, le bar rayé, pour nous, il n'est pas menacé,
mais, pour le fédéral, il est menacé. Je comprends. Moi, je vous parle vraiment
des espèces vulnérables et menacées. Puis, si, pour l'instant, on ne peut pas
faire la démonstration au fédéral qu'au Québec le bar rayé, il n'est plus
menacé, bien, c'est peut-être ça, notre problème, mais, en même temps, si on
reprend le principe de la grenouille dont... je ne me souviens plus de son nom
de famille, mais qui est dans les Laurentides, probablement que, vous, vous le
savez, Mme la Présidente, puis pas probablement, je le sais, que vous le savez,
et vous le direz quand je vais arrêter de parler... mais cette grenouille-là,
je ne peux pas la remplacer, puis je ne calcule pas d'autres prédateurs que
l'homme. Alors, si elle se fait manger par quelqu'un d'autre, qui est une bête
plus grosse ou un animal plus gros, bien là, je suis un peu dans la bouette,
parce qu'il n'y a aucun orignal, renard ou loup qui va lire la loi puis qui va
l'appliquer. C'est bien bête de même, mais l'homme a une obligation. Le
ministère étant le père en titre de cette réglementation-là, bien, je pense
que, si on peut, si on est capable, si on a l'intention, on devrait avoir la
force de frappe, au ministère, pour dire non. Et c'est là que j'en suis.
Ça fait que je le sais, que vous pourriez
me donner d'autres exemples, mais moi, ce que je vous dis, c'est qu'à partir du
moment où j'écris dans une loi que vous pourriez dire non, bien, ce n'est pas
dangereux, c'est un jugement que vous allez porter avec les recommandations de
votre ministère, où on pourra dire à quelqu'un : On ne jouera pas à la
balle entre le ministère de l'Environnement, de la Sécurité publique ou de
Faune, Forêts et Parcs, la réponse, c'est non, ça s'arrête là.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Dufour : Oui. Bien, j'aimerais
que la sous-ministre à la Faune puisse peut-être prendre la parole pour
expliquer à la députée de Mille-Îles l'analyse régionale qui est faite pour,
justement, assurer le rétablissement des espèces, là.
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme la sous-ministre associée, allez-y.
Mme Paquette (Élise) :
Oui. Merci. Effectivement, dans le travail qui est fait par les biologistes en
région, c'est certain que la séquence qu'on appelle d'atténuation, là, qui est
éviter, minimiser, compenser, c'est à la base même, là, de leur grille
d'analyse. Et c'est seulement dans les cas où on ne peut éviter, là, une perte
résiduelle que, là, on commence à réfléchir à : On pourrait comme demander
une compensation. La première compensation qu'on va demander, c'est comme un
habitat de remplacement, y a-tu un autre terrain autour ou quoi que ce soit, ou,
finalement, donc, en dernière, dernière étape, en paiement d'une compensation,
et que cet <argent-là…
Mme Paquette (Élise) :
…perte résiduelle que, là, on commence à réfléchir à : On pourrait comme
demander une compensation. La première compensation qu'on va demander, c'est
comme un habitat de remplacement, y a-tu un autre terrain autour ou quoi que ce
soit, ou, finalement, donc, en dernière, dernière étape, en paiement d'une compensation,
et que cet >argent-là va servir pour aménager un habitat de
remplacement, qu'on appelle.
Donc, on comprend que… puis on sait que...
Tantôt, on a mentionné qu'il y a eu très peu de projets qui ont été autorisés,
et, évidemment, dans la grille d'analyse qu'on voit à 128.7, on le dit, là, il
faut absolument regarder quelles sont les caractéristiques du milieu, est-ce
que, bon, c'est une municipalité, qu'est-ce qui se passe, est-ce qu'il y a un
enjeu de sécurité publique, bon, la nature de l'activité projetée, veut-on
faire une mine en plein milieu d'une ville. J'exagère, mais, tu sais, je veux
dire, c'est la nature des conséquences économiques et sociales qui découlent de
l'activité projetée, de l'impact de l'activité sur la conservation de la faune et
de son habitat et aussi de la possibilité d'aménager un habitat de
remplacement. Tous ces critères-là font partie de l'analyse qui va être faite.
Et évidemment il n'y a aucun analyste qui
va recommander un habitat de remplacement si on n'est pas certain que ça va
permettre les conditions de rétablissement, là, de cette espèce-là, tu sais. Ça
va de soi, c'est leur métier, ce sont des biologistes. Donc, à ce moment-là, la
compensation, elle ne sera pas possible, et on va, en vertu de
l'article 128.11, le pouvoir du ministre, refuser le projet, donc. Puis
c'est comme ça que ça fonctionne. Là, ce n'était pas dans la loi, comme on a
dit, c'était dans nos lignes directrices administratives, qui existent depuis
une vingtaine d'années, mais c'est vraiment appliqué comme ça. C'est fait de
façon très, très, très rigoureuse, je peux vous l'assurer.
La Présidente (Mme Grondin) :
Oui. Donc, Mme la députée de... pardon, Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien :
Merci, Mme la Présidente. Je me sens interpelée, là, la sous-ministre me
regardait beaucoup dans son intervention. Puis, en fait, tu sais, moi, je suis
convaincue… tu sais, j'ai bien confiance dans les biologistes qui sont sur le
terrain, qu'ils vont faire les meilleures recommandations possibles, mais ce
n'est pas eux qui signent, au bout de la ligne, la décision. Puis on a vu, dans
l'histoire récente, des moments où il y a eu des recommandations faites par les
fonctionnaires ou, en tout cas, les gens dans les bureaux régionaux, et que la
décision qui a été prise par le ministre ou la ministre en titre est allé à
l'encontre des recommandations des gens qui étaient sur le terrain. Ça fait que
c'est pour ça qu'on essaie de trouver une façon de se prémunir d'une mauvaise
décision qui pourrait être prise par le ministre ou la ministre qui est assise
sur la chaise, tu <sais…
Mme Lessard-Therrien :
...
Ça fait que c'est pour ça qu'on essaie de trouver une façon de se
prémunir d'une mauvaise décision qui pourrait être prise par le ministre ou la
ministre qui est assise sur la chaise, tu >sais, on est vraiment dans le
compromis, là, puis je ne vois pas comment on peut aller en bas de ça. C'est-à-dire
que, s'il n'y en a pas, d'habitat de remplacement, on n'y va pas, on n'autorise
pas s'il n'y a pas d'habitat de remplacement pour les espèces menacées et
vulnérables.
À moins que vous nous... je ne sais pas
comment, en fait, pas «à moins», je ne sais pas comment vous pourriez nous
garantir à 100 % qu'un habitat totalement artificiel va répondre aux
besoins des espèces menacées vulnérables. Ça fait que, si vous nous dites :
Il existe un habitat de remplacement à proximité, bien — là, ça ne
fait pas mon affaire, là, c'est vraiment le compromis qui est sur la table — on
va s'assurer qu'il y a un habitat de remplacement possible puis là on fera
l'autorisation... Mais, s'il n'y en a pas, d'habitat de remplacement, on n'y va
pas. Elle est là, la ligne qu'on trace pour dire : Notre première
préoccupation, c'est de s'assurer de la survie des espèces menacées ou
vulnérables, donc, s'il n'y a pas d'habitat de remplacement disponible, on n'y
va pas.
• (12 h 40) •
La Présidente (Mme Grondin) :
M. le ministre.
M. Dufour : Bien,
j'essaie de voir, à ce moment-là, les statuts servent à quoi. Pourquoi qu'on a
des statuts, à ce moment-là, si on est obligé de mettre un amendement de ce
type-là? C'est ça que je me pose, comme question, là.
Mme
Charbonneau
:
...faites juste me le préciser.
M. Dufour : Bien,
normalement, une espèce menacée vulnérable, son statut, il est pris en
considération. De là le pourquoi qu'on a des problèmes, justement, avec la
situation qu'on disait tantôt, du bar rayé. On ne peut pas faire ce qu'on veut,
là, je veux dire, il y a un statut, là, dans le bar rayé, là. Même si on
voulait faire des actions, actuellement, là, ce n'est pas simple, ce n'est pas
dire : Ah! le ministre arrive puis il prend une décision unilatérale, là,
ce n'est pas comme ça. Ça fait que le statut vient aussi protéger, là, l'espèce
menacée vulnérable, aussi, là, dans une certaine mesure. J'essaie de voir le
lien entre projet de loi, statut puis, naturellement, l'action, là, donc les
trois éléments qui nous concernent, là.
La Présidente (Mme Grondin) :...Mme la députée de <Rouyn…
M. Dufour : ...certaine
mesure. J'essaie de voir le lien entre
projet de loi, statut puis,
naturellement, l'action, là, donc les trois éléments qui nous concernent,
là.
La Présidente (Mme Grondin) :
...Mme la députée de >Rouyn-Noranda—Témiscamingue et, par la suite,
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Lessard-Therrien :
Bien, écoutez, moi, je pense que... je ne suis pas spécialiste, là, mais je
veux dire, spontanément, à quoi servent les statuts? Bien, les statuts, ce
n'est pas seulement pour parler de l'habitat de l'espèce qui est menacée ou
vulnérable, je veux dire, vous devez avoir des plans de redressement qui sont
associés à ça, des plans de réintroduction, vous devez avoir, tu sais, des consignes
sur le prélèvement de ces espèces-là. Quand une espèce est menacée ou
vulnérable, bien, on n'ira pas la chasser. Ça n'a pas nécessairement rapport
avec son habitat. Je veux dire, le statut doit vous servir à une foule d'interventions,
là, dans votre ministère.
Là, ce qu'on veut dire, c'est que, par
rapport à l'habitat, bien, il n'y a pas possibilité de détruire un habitat
faunique pour une espèce menacée ou vulnérable lorsqu'il n'y a pas d'habitat de
remplacement de disponible. Je veux dire, ça n'annule pas, ça n'annule en rien
la nécessité de doter ces espèces-là d'un statut particulier, là.
La Présidente
(Mme Grondin) :Mme la députée de Mille-Îles.
À moins que, M. le ministre, vous souhaitiez répondre.
M. Dufour : Non, c'est
beau, c'est beau.
La Présidente
(Mme Grondin) : C'est beau? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Je le sens en réflexion, Mme la Présidente. On est au moment de la loi où... on
appelle activité dans un habitat faunique. Ça fait que je comprends la question,
pourquoi le statut, c'est pour ça que j'avais besoin de vous entendre sur, tu
sais, elle était... c'était quoi que vous vouliez vraiment circonscrire quand
on vous disait : Ça donne quoi, un statut?
Alors, si je le prends à l'envers, parce
que tantôt on a dit : Bien, il y a le fédéral, le fédéral statue sur une
espèce puis décrète que cette espèce-là est vulnérable et menacée... Dans
l'article qu'on a devant nous, ce que vous nous dites, puis je vous l'ai dit, j'ai
lâché prise là-dessus, vous nous dites : Bien, si jamais il y a quelqu'un
qui veut utiliser un endroit très précis, comme ministre, comme ministère, je
peux exiger, à lui, ou à un ministère, ou à une association, qu'il soit obligé
d'acheter ou échanger un terrain pour pouvoir remplacer l'habitat de l'espèce
qu'on va déplacer. Jusque là, je vous l'ai dit, je lâche prise.
Où je commence à avoir un peu plus de
difficultés, c'est quand je ne peux pas reproduire l'habitat, quand je ne peux
pas relocaliser, pour toutes sortes de raisons, là, ce n'est pas le bon moment,
ce n'est pas ci, ce n'est pas ça. Oui, le statut a été décrété par quelqu'un d'autre.
Puis, quand on prend un poisson, bien, je vous le disais hier, hein, c'est plus
difficile encore. Ça serait encore plus difficile si on parlait des oiseaux
migrateurs, puis on ne parlera même pas du phoque parce que, là, on tombe dans
une autre <catégorie...
Mme
Charbonneau
:
...
pour toutes sortes de raisons, là, ce n'est pas le bon moment, ce n'est
pas ci, ce n'est pas ça. Oui, le statut a été décrété par quelqu'un d'autre.
Puis, quand on prend un poisson, bien, je vous le disais hier, hein, c'est plus
difficile encore. Ça serait encore plus difficile si on parlait des oiseaux
migrateurs, puis on ne parlera même pas du phoque parce que, là, on tombe dans
une autre >catégorie complètement, mais on est toujours dans des
catégories qui sont décrétées par le fédéral, puis obligation de respecter par
le provincial. Et je crois sincèrement que... quand la sous-ministre adjointe
nous parle de la séquence, j'y crois, j'y crois. L'endroit où j'accroche, c'est
quand c'est impossible. Et le ministre a raison, on ne peut pas écrire
impossible dans une loi, parce que tout devient plausible. Alors là, je vais
vous dire ce qu'il arrive quand c'est impossible : ça se fait peut-être
pareil, puis là je viens de perdre un habitat naturel qui va faire en sorte que
je perds une espèce.
On pourra me dire, Mme la Présidente...
puis, encore une fois, je ne veux pas vous mettre sur la sellette, mais vous
pourriez me le dire, combien d'espèces on a perdues depuis 25 ans, combien
est-ce qu'il y a d'endroits au Québec où on ne retrouve pas une bête, une
bibitte, une plante ou une façon de reconnaître un vertébré ou un invertébré.
Parce qu'il y en a, ça existe, puis c'est malheureux. Puis, honnêtement, peut-être
que si je n'avais pas de petits-enfants, je serais moins mordante dans ce que
je veux maintenir, mais j'en ai puis j'aimerais ça qu'un jour on leur parle de
la grenouille que je ne connais pas dans les Laurentides, j'aimerais ça qu'un
jour ils soient capables d'avoir accès sans être obligés d'ouvrir un livre pour
ne voir qu'une image.
Et hier le ministre nous a dit : Je
ne peux pas dire non, je dois jouer au ballon. Puis ce n'est pas ça que je veux
faire, je veux être capable, parce que les exemples sont patents, de dire :
Si tu ne peux pas construire, la décision va s'arrêter à un endroit, puis
l'endroit, ça sera au ministère Faune, Forêt et Parcs, aujourd'hui, dans cette
loi. Dans deux ans, le prochain gouvernement, s'il décide de rouvrir la loi
puis donner la responsabilité au ministre de l'Environnement, bien, il choisira
de le faire, mais, en ce moment, la responsable... revient au ministre de dire :
Je peux demander un terrain d'échange, je peux demander une somme monétaire
pour pouvoir refaire un habitat pour une espèce vulnérable ou menacée ou une
espèce que je déplace, mais, si je ne peux pas, je peux dire non, et ça
s'arrête là, il n'y a plus de jeu, il n'y a plus de... Le promoteur, le ministère
des Transports qui veut faire une route, qui que ce soit, doit revoir ses plans
puis refaire son travail parce que ça ne sera pas exactement où est-ce qu'on l'a
dit. Et ça, ça protège le ministère, ça protège le ministre et ça protège les
espèces que j'aimerais que mes petits-enfants connaissent plus tard.
Donc, de ce fait, j'entends l'argument
puis je relance au ministre : Si ce n'est pas là, c'est où? Mais il faut
qu'il y ait un endroit où le ministre a ce pouvoir de <dire...
Mme
Charbonneau
:
...Et ça, ça protège le
ministère, ça protège le
ministre et ça
protège les espèces que j'aimerais que mes petits enfants connaissent plus
tard.
Donc, de ce fait, j'entends l'argument
puis je relance au
ministre : Si ce n'est pas là, c'est où? Mais il
faut qu'il y ait un endroit où le
ministre a ce pouvoir de >dire :
Non, ça arrête ici, il n'y aura pas de route, il n'y aura pas de bâtiment, il
n'y aura pas de nouvelle construction. Ça arrête ici parce que c'est une espèce
que je ne peux pas relocaliser, c'est une espèce que vous ne pouvez pas lui
acheter un nouvel appartement dans un nouveau comté. Elle ne se déplace pas,
elle ne se bouge pas puis elle est vulnérable et menacée. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, Mme la députée. M. le ministre,
est-ce que vous souhaitiez répondre?
M. Dufour : Je prendrais
une suspension, s'il vous plaît.
La Présidente
(Mme Grondin) : Oui. Nous allons suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 12 h 49)
(Reprise à 12 h 56)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Dufour : Oui. Donc, je
laisserais la parole à Mme Bergeron, Isabelle. Je ne sais pas, elle est
dans l'autre salle, hein, je pense, Isabelle?
La Présidente
(Mme Grondin) : Non, elle est...
M. Dufour : Ah! O.K.,
elle est au bout, là-bas. O.K.
Mme
Charbonneau
:
C'est tellement mélangeant.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, peut-être, je veux juste...
M. Dufour : Peut-être,
pour expliquer...
La Présidente (Mme Grondin) :
Pardon?
M. Dufour : ...un
élément, tantôt, que vous avez soulevé.
La Présidente (Mme Grondin) :Donc, comme nous débutons la séance, Mme, j'ai besoin d'un
consentement. Ça va? Et je vous invite, madame, s'il vous plaît, à vous
présenter.
Mme Bergeron (Isabelle) :
Oui. Bonjour. Isabelle Bergeron, directrice aux secteurs de la faune et des
parcs au ministère.
Donc, j'ai consulté mon équipe, puis,
lorsqu'on parle de statuts, dans le fond, la Loi sur les espèces menacées ou
vulnérables vient déterminer les statuts de certaines espèces. Les statuts,
dans le fond, c'est un système de rangs de précarité pour évaluer le niveau où
se situe cette espèce-là. Et ça oblige le ministre, dans la Loi sur les espèces
menacées ou vulnérables, de dresser un... bien, dans le fond, de dresser un
plan de rétablissement pour ces espèces-là. Le plan de rétablissement, dans le
fond, vient évaluer un peu l'état des populations, mais vient aussi donner les
mesures, les actions qui seraient nécessaires, là, au rétablissement de
l'espèce. Donc, c'est sûr que ça devient un outil très important pour le
ministère, qui le guide dans l'analyse, dans le fond, de certaines
autorisations aussi, si on veut faire un tour avec ça. Donc, quand qu'on
mentionne que l'analyste régional <analyse...
Mme Bergeron (Isabelle) :
…
donner les mesures, les actions qui seraient nécessaires, là, au
rétablissement de l'espèce. Donc, c'est sûr que ça devient un outil très
important pour le ministère, qui le guide dans l'analyse, dans le fond, de
certaines autorisations aussi, si on veut faire un tour avec ça. Donc, quand qu'on
mentionne que l'analyste régional >analyse, dans le fond, le projet, il
va tenir compte, dans le fond, de ce plan de rétablissement là aussi. Dans son
analyse, il va devoir s'assurer que, même s'il tolère une certaine perte, il
n'ira pas à l'encontre de la survie de l'espèce.
La Présidente
(Mme Grondin) : Ça va, Mme la députée? Avez-vous…
souhaitez-vous réagir? Allez-y.
Mme
Charbonneau
:
J'ai une question complémentaire, parce que je trouve ça intéressant, bien,
comme à l'habitude, quand Mme Bergeron nous explique des choses plus
précises, là, parce qu'on n'a pas en tête toute cette réglementation-là. Donc,
deux questions. La première, c'est qu'il y a une loi sur les espèces menacées et
vulnérables qui vient complémenter ou qui est en complément de la réserve et
mise en valeur de la faune. Et ma deuxième, c'est : À partir du moment où
vous faites le constat qu'on ne peut pas remplacer l'habitat, parce que, là, je
comprends, quand vous me dites, là : Inquiétez-vous pas, on fait une
analyse, on regarde avec beaucoup d'attention... alors qu'advient-il quand la
réponse, c'est : Je ne peux pas remplacer l'habitat, M. le ministre? Après
recommandation, après avoir fait l'analyse, passé à travers la grille, j'ai mis
en application la loi des espèces menacées et vulnérables, d'ailleurs, qui
devrait être citée à quelques reprises, là, dans notre projet de loi à nous
pour y faire référence, mais... moi, vous le savez, M. le ministre, j'aime ça
quand on fait référence à une autre loi, surtout si c'est pour être plus
transparent, là, dans les gestes qu'on pose.
Alors, les deux questions. La première, c'est :
Qu'est-ce qui arrive quand je ne peux pas remplacer? Est-ce que c'est une
recommandation au ministre qui dit : Ne touchez pas à ça, il n'y a rien à
faire, on ne peut pas remplacer? Puis est-ce que c'est possible... puis cette
question-là, elle ne vous appartient pas, Mme Bergeron, hein, on va se
glisser tranquillement au politique, c'est : Est-ce que c'est possible, à
ce moment-ci, de me rassurer puis de me dire : Bien, Mme la députée de
Mille-Îles, on va mettre ça dans l'article de loi, de faire référence à la Loi
sur les espèces menacées et vulnérables, pour s'assurer que la personne qui va
arriver à cet article-là va avoir une référence pour aller dire : Bien, il
y en a une, protection pour les espèces menacées et vulnérables, puis c'est là
qu'elle se situe? Mais ma première question, elle est plus à Mme Bergeron,
de... qu'est-ce qui arrive quand je ne peux pas remplacer?
• (13 heures) •
Mme Bergeron (Isabelle) :
Oui. Je vais répondre à votre première question, qui était... Oui, il existe
une loi, ça s'appelle la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables. C'est une
loi que... on en partage les responsabilités avec le ministère de
l'Environnement. Pour les espèces fauniques menacées ou vulnérables, c'est le
ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs qui a la responsabilité de
déterminer les statuts des espèces dans le cadre du règlement sur les espèces
fauniques menacées et vulnérables. Donc, ce règlement-là va venir lister les
espèces, et puis, dans certains cas, on va venir aussi décrire l'habitat. Et c'est
cette description d'habitat là qui va nous être utile, nous, après, pour
désigner et <cartographier le plan de l'habitat de l'espèce...
>
13 h (version révisée)
< Mme Bergeron
(Isabelle)T :
…dans le cadre du Règlement sur les espèces
fauniques menacées et vulnérables. Donc, ce règlement-là va venir lister les
espèces, et puis, dans certains cas, on va venir aussi décrire l'habitat, et
c'est cette description d'habitat là qui va nous être utile, nous, après, pour
désigner et >cartographier le plan de l'habitat de l'espèce faunique
menacée ou vulnérable. Ça, c'est pour l'aspect plus légal au niveau de la loi.
Par la suite, vous avez posé la question…
Non, non!
La Présidente (Mme Grondin) :Mme Bergeron, je vais vous couper en pleine envolée. Il
est 13 heures. Donc, compte tenu de l'heure, je suspends les travaux
jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 01)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 01)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, votre attention, s'il vous plaît! La
Commission des transports et de l'environnement reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 88, Loi modifiant la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune et d'autres dispositions législatives.
Lors de la suspension des travaux cet
avant-midi, nous en étions à l'article 66. Donc, nous discutions d'un amendement.
Et Mme Bergeron, qui est directrice de la conservation des habitats, des
affaires législatives et des territoires fauniques, répondait à une question. Est-ce
que vous souhaitez compléter, Mme Bergeron, votre réponse?
Mme Bergeron (Isabelle) :
Oui, je peux compléter.
La Présidente
(Mme Grondin) : Allez-y.
Mme Bergeron (Isabelle) :
Donc, je voulais juste terminer ma réponse en revenant sur le travail de
l'analyste, donc, dans le fond, de rappeler que l'analyste va toujours, lorsqu'il
analyse un projet, vouloir éviter toute perte d'habitat. Il va aussi vouloir
minimiser les impacts sur cette perte-là. Il va regarder, par la suite... s'il
ne peut pas minimiser et éviter, regarder les compensations, mais toujours en
regardant la possibilité d'aménager un habitat de remplacement, et, en dernier
recours, aller vers la compensation financière.
Il faut revenir aussi au troisième alinéa
de l'article 128.7, qui clarifie, dans le fond, les éléments que doit
tenir compte l'analyste. Au même titre que les conséquences économiques et
sociales, l'analyste doit aussi tenir compte de l'impact des activités sur la
conservation de la faune et son habitat et la possibilité d'aménager un habitat
de remplacement. C'est vraiment clairement dit au troisième alinéa. Puis, si ce
n'est pas possible, comme on l'a déjà mentionné, on peut toujours <recourir
à...
Mme Bergeron (Isabelle) :
…au même titre que les conséquences
économiques et sociales, l'analyste
doit aussi tenir compte de l'impact des activités sur la conservation de la
faune et son habitat et la
possibilité d'aménager un habitat de
remplacement.
C'est
vraiment clairement dit au troisième
alinéa. Puis, si ce
n'est pas possible, comme on l'a
déjà mentionné, on peut
toujours
>recourir à l'article 128.11 pour refuser le projet. Ça
compléterait ma réponse.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, madame. Donc, y a-t-il des
interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Je voudrais personnellement m'excuser de mon retard.
Habituellement, on ne souligne pas l'absence d'un député, mais, quand c'est la
députée elle-même qui souligne son absence, c'est quand même correct. Parce que
je sais que Mme Bergeron voulait nous expliquer le deuxième article, parce
que j'ai écouté celui du premier, c'est-à-dire avant qu'on quitte pour l'heure
du lunch, et là je suis arrivée un peu à la course, parce que, des fois, on ne
contrôle pas tout. Il y a un vieux proverbe qui dit : Quand tu planifies
ta vie, la vie, elle arrive, puis là ce n'est plus pantoute pareil.
Donc, j'ai manqué l'explication. J'espère
que, dans l'explication, il y avait ce pour quoi le ministre va voter contre
mon amendement, parce que je le sens, puis peut-être la solution qu'il aura
trouvée, avec son équipe, pour qu'on puisse m'assurer de la protection des
espèces vulnérables et menacées, de la façon qu'on l'entend, c'est-à-dire quand
qu'on ne peut pas remplacer l'habitat puis quand on ne peut pas s'assurer de sa
protection. Mais je voulais personnellement m'excuser auprès de
Mme Bergeron. Je suis sûre que son explication était fort intéressante. Je
suis vraiment désolée.
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, Mme la députée.
Y a-t-il d'autres interventions sur cet amendement? Je vais donc procéder à la
mise aux voix de cet... amendement, pardon. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe de l'opposition officielle, Mme Charbonneau
(Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Contre.
La Secrétaire
: Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien :
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement à l'article 66
est rejeté. Nous revenons à l'article 66. Y a-t-il des interventions? Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Je vais rassurer le ministre, je vais lui dire que je n'ai pas d'amendement. Je
n'ai pas d'amendement, je pense que je vais jeter la serviette. Puis j'aimerais
ça sourire comme vous, mais j'ai de la difficulté, à moins que vous me disiez
qu'on y arrive, puis vous avez trouvé... en anglais, on dit : Le spot où
ça va me rassurer. Mais, au départ, ma tristesse était plus sur la perception
qu'on avait de ce dossier-là. Maintenant, ça va être un peu sur la conclusion
si jamais on ne trouve pas de solution.
Je voulais au moins lui dire, parce que je
ne me suis pas accrochée sur aucune fleur de tapis, depuis le début, puis là j'ai
l'impression que j'ai piétiné sur place puis qu'on n'a pas avancé, mais, ceci
dit, je vois l'oeil brillant du <ministre...
Mme
Charbonneau
:
…
maintenant, ça va être
un peu sur la conclusion si
jamais
on ne trouve pas de solution.
Je voulais au moins lui dire,
parce
que je ne me suis pas accrochée sur aucune fleur de tapis, depuis le début,
puis là j'ai
l'impression que j'ai piétiné sur place puis qu'on n'a pas
avancé, mais, ceci dit, je vois l'oeil brillant du >ministre, donc j'imagine
peut-être qu'il va me dire qu'il a vu, à quelque part, une piste de solution,
ou je l'ai manquée dans l'explication de Mme Bergeron, mais je suis un peu
déçue, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
M. le ministre.
M. Dufour : Mme la
Présidente. Oui. Donc, Mme Bergeron, elle a complété l'information sur la loi
des espèces menacées et vulnérables du Québec, qui, en passant, hein, est une
loi du 22 juin 1989. Donc, quand je disais, l'autre jour, que, des fois… quand
il y a des groupes qui viennent nous rencontrer, qu'il y a peut-être des
éléments qu'ils aimeraient revoir dans la loi actuelle, des fois, c'est dans d'autres
lois. Bien, c'est… lorsqu'on est à moderniser d'autres lois, bien, c'est
peut-être là que ça devrait plus figurer que dans certaines autres.
Par contre, je demanderais à Mme la
Présidente une suspension, parce que j'aurais une discussion à avoir avec les
collègues députés, justement, par rapport à un des éléments qui a été présenté.
La Présidente (Mme Grondin) :
Je vais donc suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 15 h 07)
(Reprise à 15 h 12)
La Présidente (Mme Grondin) :Donc, nous reprenons nos travaux. Et, M. le ministre, je vous
cède la parole.
M. Dufour : Merci, Mme la
Présidente. Donc, oui, on a refusé l'amendement de la députée de Mille-Îles,
mais, par contre, on va soumettre un nouvel amendement. Donc, on… je pense que
c'est important de le préciser, et on va pouvoir en discuter. Je ne sais pas
quelles sont les procédures, là, si vous l'avez déjà reçu à la greffière.
La Présidente (Mme Grondin) :
Est-ce que vous proposez un amendement à l'article 66?
M. Dufour : Je propose un
amendement à l'article 66, exactement.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, je vais suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 15 h 13)
(Reprise à 15 h 18)
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, nous reprenons nos travaux. M. le ministre, vous proposez un amendement à
l'article 66. Je vous invite à en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Dufour : Oui. Donc, l'amendement
à l'article 66 : L'article 128.7 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, dans le deuxième
alinéa et après «garantie» de «ou le paiement d'une compensation financière qui
correspond aux sommes nécessaires à la conservation, à la gestion et à
l'aménagement d'un habitat faunique de remplacement, et ce,» — par;
1.1° par l'insertion, au troisième alinéa
et après «son habitat», de «, de la fréquentation de l'habitat par un
animal, un poisson ou un invertébré qui est une espèce menacée ou vulnérable».
La Présidente (Mme Grondin) :
Souhaitez-vous compléter par un commentaire, ou je cède la parole?
M. Dufour : Bien, le seul
commentaire que je dirais, c'est que, suite aux échanges qu'on a eus avec les
différents députés ici présents, donc, après avoir aussi discuté avec le
légiste pour être sûr qu'on avait le bon élément à la bonne place, et toujours
en lien, naturellement, avec la loi des espèces menacées et vulnérables du Québec
aussi, donc, c'est, pour nous, le meilleur emplacement qu'on pouvait trouver le
moyen d'intégrer cet élément-là au niveau du projet de loi n° 88.
La Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, y a-t-il des interventions? Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Ce n'est jamais simple de vouloir parler de façon
légale et de façon politique, puis, en même temps, d'avoir un message qui passe
clairement. Ce n'est jamais simple. Quelquefois, la discussion est facile, puis
on peut rajouter un mot puis changer des trucs, puis ça devient superfacile.
Je le disais auparavant,
avant qu'on s'arrête pour entendre certaines explications pour pouvoir
acquiescer à l'amendement que le ministre présente, j'étais déçue. J'étais
déçue, parce qu'un peu comme je vous le disais, ce matin, j'avais deux
objectifs : il y avait l'aspect monnayable, l'aspect de l'habitat. Je
pense que j'ai rapidement dit que je ne déchirerais plus ma chemise pour le
politique, le ministre aura à porter ce que ça occasionne comme discours
politique, mais, en même temps, j'ai compris que ce qui se faisait avant par
règlement, maintenant, était imposé ou écrit dans la loi. Je ne suis pas sûre,
encore aujourd'hui, à cette heure-là, que c'est une bonne idée, mais saura
occuper le poste la personne qui répondra aux questions qui vont avec le
principe de monnayer un endroit.
Par contre, je vous le
disais un peu plus tôt aussi, je ne travaille pas juste pour mes concitoyens,
je <travaille aussi…
Mme
Charbonneau
:
…
que c'est une bonne idée, mais saura occuper le poste la
personne qui répondra aux questions qui vont avec le principe de monnayer un
endroit.
Par contre, je vous le
disais un peu plus tôt aussi, je ne travaille pas juste pour mes concitoyens,
je >travaille aussi… pour l'instant, mes
trois petits-enfants et peut-être pour tous les petits-enfants du Québec qui
auront le privilège de connaître, quelque part, des espèces vulnérables et
menacées.
Donc, j'apprécie, j'apprécie les échanges,
je persiste et je signe. Je crois, sincèrement… puis c'est peut-être notre
première expérience, mais que c'est convivial, c'est facile, on essaie de faire
avancer les choses. Des fois, je peux m'accrocher, des fois, c'est quelqu'un
d'autre, mais la volonté d'aller un pas de plus puis de trouver des solutions
est toujours là. Donc, merci, merci à l'ouverture, puis, M. le ministre, on ne
le dira jamais assez, mais à tous les gens qui vous accompagnent. Je pense que
c'est important de se le rappeler que, quand on vous interpelle, vous, il y a
plein de petites abeilles alentour de vous qui essaient de trouver des
solutions puis qui essaient de voir comment on peut trouver les choses. Des
fois, hein, ils peuvent nous… ça peut être agaçant de nous entendre revenir à
la charge comme ça, mais j'apprécie l'ensemble de votre équipe, qui fait en
sorte qu'on arrive à des pistes de solution. Merci, Mme la Présidente.
• (15 h 20) •
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, Mme la députée. Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien :
Merci, Mme la Présidente. Ça ne va pas aussi loin qu'on aurait souhaité que ça
aille, mais on reconnaît, là, somme toute, que l'ouverture, effectivement, du
ministre à nommer, à quelque part, les espèces menacées ou vulnérables, je
pense que c'était très important pour nous. Il aurait pu fermer la porte
totalement, il ne l'a pas fait, ça fait qu'on le remercie pour ça. Puis ça nous
permet de réitérer, une fois de plus, que chaque échange qu'on a ici, même si
ça accroche des fois, servent à quelque chose, puis on le fait au bénéfice de
la faune, au bénéfice de l'avenir, je pense, pour le Québec. Ça fait que c'est
important qu'on le souligne. Merci.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, Mme la députée. Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, je procéderais
à la mise aux voix de cet amendement. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien :
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 66 est adopté. Nous revenons à
l'article 66 tel qu'amendé. Y a-t-il des interventions? Je vais donc
procéder à la mise aux voix de l'article 66 tel qu'amendé. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
<Abstention…
La Présidente (Mme Grondin) :
...je vais donc procéder à la mise aux voix de l'article 66 tel qu'amendé.
Mme la secrétaire,
s'il vous plaît.
La Secrétaire
:
M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
>Abstention.
La Secrétaire
: Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien :
Contre.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'article 66 tel qu'amendé est adopté. Nous poursuivons
avec l'article 67. M. le ministre.
M. Dufour : Donc,
l'article 67 : L'article 128.8 de cette loi est remplacé par le
suivant :
«Le ministre peut, pour les activités, aux
conditions et pour la durée qu'il détermine, délivrer une autorisation générale
à un autre ministre, à un organisme public ou à une municipalité pour des
activités effectuées dans un habitat faunique par ces derniers ou pour leur
compte. Il peut notamment exiger une compensation financière qui correspond aux
sommes nécessaires à la conservation, à la gestion et à l'aménagement d'un
habitat de remplacement à l'habitat modifié et établie selon les éléments, les
barèmes et les méthodes déterminés par règlement.»
Les commentaires : l'article 67
vise à permettre au ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs d'autoriser,
généralement, un organisme public ou une municipalité à réaliser des activités
dans des habitats fauniques aux conditions qu'il détermine. À l'heure actuelle,
une autorisation générale peut uniquement être accordée à un ministre. Le
ministre pourra notamment exiger le versement d'une compensation financière
pour la réalisation d'une activité dans un habitat faunique.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions sur cet article? Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Je vois qu'auparavant c'était de ministre à ministre ou de ministère à
ministère. Est-ce qu'il y avait une compensation monétaire quand on parlait,
avant, de ministre à ministre? J'allais dire : Vous n'avez pas besoin de
répondre, je vais compléter ma réponse. Merci, Mme la sous-ministre. Non, c'est
bon, parce que ça me permet de compléter. Sinon, ça me fait faire trois, quatre
questions.
À partir
du moment où il y a une compensation financière, qui va venir de différents
groupes, est-ce qu'on est toujours dans le même côté, c'est-à-dire qu'il va y avoir
une grille où on s'assure du coût du financement puis du montant demandé aux
organismes ou… Là, je vois qu'on rajoute deux personnes, là, il y a le...
avant, c'était de ministre à ministre, maintenant, ça va être un organisme
public ou une municipalité. Donc, est-ce qu'il y a une grille, puis les prix
sont... c'est bête à dire comme ça, mais la facture est la même, que je sois au
ministère... à un autre ministère, une municipalité ou un organisme public?
M. Dufour : ...
La Présidente (Mme Grondin) :
Allez-y.
Mme Paquette (Élise) :
Oui. Effectivement, comme vous dites, cette proposition de modification là a
pour but de permettre aussi, avec des organismes, d'avoir ce qu'on appelle une
entente générale, là, comme on a présentement avec le ministère des Transports,
mais on n'en a pas avec Hydro-Québec, par exemple. Et c'est vraiment pour des
activités qu'on appelle à faible impact, là, tu sais, c'est <vraiment…
Mme Paquette (Élise) :
…comme vous dites, cette proposition de modification là a pour but de permettre
aussi, avec des organismes, d'avoir ce qu'on appelle une entente générale, là,
comme on a présentement avec le
ministère des Transports, mais on n'en a
pas avec Hydro-Québec, par exemple. Et c'est vraiment pour des activités qu'on
appelle à faible impact, là, tu sais, c'est >vraiment… puis c'est de
baliser tout ça dans le cadre d'une entente pour des travaux qui sont
nécessaires.
Et, pour la grille de critères, c'est
toujours la même grille, là, de méthode d'évaluation de compensation qui est
utilisée, là, donc c'est la même façon.
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci. Un peu plus tôt dans le projet de loi, on a vu qu'il y a des endroits où
le ministre pourrait décréter qu'il n'y aura pas de ligne électrique
commerciale, vous vous souvenez? J'avais posé la question : Est-ce que ça
inclut un nouveau chalet ou c'est commercial? Puis on m'avait bien signifié que
c'était commercial. Est-ce qu'à la perception du ministère Hydro-Québec, c'est
une ligne électrique commerciale ou c'est un organisme avec qui je peux faire
affaire?
M. Dufour : Ça serait un
organisme maintenant avec lequel on pourrait faire affaire.
Mme
Charbonneau
:
Je reprends… je prends la balle au bond, Mme la Présidente, et je reprends
l'exemple de mon collègue de Jonquière, qui disait, je ne sais pas si vous vous
souvenez, qu'il y avait eu un legs d'une montagne, que, dans le legs, celui qui
faisait le legs disait : Je veux qu'elle reste intacte. Et il a fallu que
la communauté se mobilise pour ne pas qu'Hydro-Québec passe à travers la
montagne puis passe ses fils, parce que c'était le meilleur chemin pour eux.
Alors, à la fin de la… pas de la consultation, mais des pressions qui ont été
faites par la communauté, du retour de la famille de la personne qui avait fait
le legs, finalement, la ligne électrique ne s'était pas faite sur la montagne,
mais avait contourné, ce qui était une bonne solution en bout de ligne.
Mais est-ce qu'à ce moment-ci je dois
m'inquiéter du fait qu'Hydro-Québec est reconnue comme un organisme et pourrait,
dans la mesure où ils font une demande et donnent une compensation monétaire,
passer une ligne? Je n'ai pas le goût de dire : Où ils veulent, mais, en
même temps, c'est la seule phrase qui me vient à la tête. Ça fait que peut-être
que ce n'est pas la bonne façon de le dire, mais, à partir du moment où je les
considère comme un organisme, est-ce que ça veut dire qu'ils peuvent passer
s'ils mettent le bon montant sur la table?
M. Dufour : Si vous vous souvenez
ce qu'on avait répondu au député de Jonquière, à ce moment-là, un droit de
succession a préséance. Donc, c'est possiblement pour ça qu'ils avaient été
capables de réaliser le tour de force d'obliger Hydro-Québec à se trouver un
autre sentier, parce que c'était un legs. Donc, on était dans les droits de
succession à ce moment-là.
• (15 h 30) •
Mme
Charbonneau
:
Ça ne me rassure pas. Vous êtes en train de me dire que, là, vu que ça serait
une entente qui se ferait et qui est monnayable, je reviens tout le temps à ce
terme-là parce que c'est un terme qui me chatouille, là… «Le ministre peut,
pour les activités, aux conditions et pour la durée qu'il détermine, délivrer une
autorisation <générale à un autre ministre…
>
15 h 30 (version révisée)
<635
Mme
Charbonneau
: ...
pour les activités, aux conditions
et pour la durée qu'il détermine, délivrer une autorisation >générale à
un autre ministre — ça, je comprends parce que c'était comme ça
avant — à un organisme public», puis c'est là qu'Hydro-Québec arrive,
et, de ce fait, bien, il pourrait avoir... je vais appeler ça un droit de
passage, là, mais il pourrait faire un projet à temps indéterminé. Puis, à
partir du moment où je le considère comme un organisme, c'est une négociation
qui se fait entre Hydro-Québec et le ministère.
M. Dufour : Bien, il faut
juste... C'est parce que, là, vous êtes passée des legs, en fin de compte, de
l'exemple du député de Jonquière...
Mme
Charbonneau
:
Vous avez raison. J'ai pris l'exemple du legs pas pour le legs, mais pour la
contestation publique qui avait été faite pour ne pas passer les lignes. Mais
vous avez raison de me rappeler : Oui, mais c'était un legs, ça fait qu'on
a gardé le principe du legs. Ça, je comprends.
M. Dufour : Exactement.
Mme
Charbonneau
:
Mais, en même temps, ce qui ne me rassure pas, puis je suis bien honnête, c'est
que vous me dites : Si Hydro-Québec n'a pas passé, c'est parce que
c'était un legs. Mais là, si c'est Hydro-Québec et un contrat avec le
ministère, Hydro-Québec, tu sais, la population ne pourrait pas soulever
l'aspect qu'il n'y a pas d'acceptabilité sociale, puis il pourrait passer, puis
il y aurait une facture, c'est ce que je comprends, là, il y aurait une facture
s'il passe à un endroit qui est, je vais dire, négocié avec vous.
Mais peut-être que je ne le vois pas de la
bonne façon. Ça fait que corrigez mon tir pour être sûre que je suis correcte.
M. Dufour : Oui, bien, c'est
le... je pense que ce que vous amenez, là, c'est comme un gros projet majeur, là,
ce que je comprends. Donc, ça, cet article-là, c'est vraiment pour des petits
éléments, là. On n'est vraiment pas dans la même catégorie de projet.
Je vais vous donner un exemple que j'ai
ici, là, d'inscrit au niveau d'une municipalité régionale de comté, l'entretien
d'un cours d'eau, par exemple. Donc, ça, ça serait un élément, là. On parle de
petits éléments.
La Présidente (Mme Grondin) :
Allez-y, Mme la...
Mme
Charbonneau
:
Non, c'est bon.
La Présidente (Mme Grondin) :Ça va?
Mme
Charbonneau
:
Oui.
La Présidente (Mme Grondin) :Ah! parfait.
Mme
Charbonneau
:
Je m'excuse, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Non, non, c'est moi qui...
Mme
Charbonneau
:
J'ai dit «c'est bon» dans ma main, mais ce que je voulais dire, c'est : Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien :
Oui, merci, Mme la Présidente. Toutes des petites questions, là, de
compréhension. On dirait que j'ai de la misère à voir un peu la différence avec
le précédent article, là, 122.7, là, sur lequel on était... Le 128.7?
M. Dufour : Le 128.7.
Mme Lessard-Therrien : Oui,
c'est ça. C'est quoi, la différence?
M. Dufour : C'est
vraiment des mini, minitravaux qu'on pourrait appeler. Je laisserais peut-être
le légiste pouvoir vous l'expliquer davantage, là, mais on parle de petits
éléments et non de grands enjeux, là.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, allez-y, Me Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, pour répondre à la question, effectivement, 128.8, là, l'intention
derrière ça, c'est de permettre des autorisations <de...
M. Dufour : …pouvoir
vous
l'expliquer davantage, là, mais on parle de petits éléments et non de grands
enjeux, là.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, allez-y, Me Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, pour répondre à la question, effectivement, 128.8, là, l'intention
derrière ça, c'est de permettre des autorisations >de différentes
activités, là, à impact limité sur une longue période qui sont prévisibles. Le
ministre donnait l'exemple, mettons, d'un cours d'eau, là, qui traverse une
municipalité, qu'il va falloir ponctuellement faire des travaux. Donc, à la
place d'exiger une autorisation à chaque fois, par l'entremise de 128.7, bien,
on a une possibilité par entente, là, de venir encadrer les modalités, là, de
l'autorisation générale puis de chacune des activités, là, qui va se faire
ponctuellement.
Mais c'est sûr que, quand on parle d'un
gros projet, là, qui viendrait, c'est 128.7, là, qui... avec les critères qui
sont mentionnés. Donc, une demande d'autorisation, là, pour une activité. Donc,
c'est vraiment l'activité <qui... >occasionnelle qui est
prévisible versus vraiment l'activité qui sort de l'ordinaire et puis qui
requiert vraiment une autorisation ciblée, là. Ça, c'est vraiment plus à 128.7.
Mme Lessard-Therrien :
O.K. Puis, tu sais, pourquoi on ne le précise pas, «activité occasionnelle» ou,
tu sais…
Tu sais, là, je comprends que vous me
faites la différence, mais, mettons, quelqu'un qui regarde ça avec des yeux un
peu neufs, comment il fait pour savoir que, là, dans cette situation-là, c'est
l'article 128.8 qui s'applique puis, dans cette situation-là, c'est 128.7?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, en fait, l'idée, c'est que, quand on parle d'autorisation générale, là,
donc... tu sais, il faut avoir en tête qu'on parle d'un régime d'autorisations
puis que le principe de base, là, c'est que c'est interdit, là, de faire des
activités qui sont susceptibles de modifier un élément biologique, chimique
propre à l'habitat.
Donc, vraiment, l'objectif... Puis c'est
comme ça que c'est interprété, là, à l'heure actuelle. Pour les détails, là, je
ne les ai pas, moi, comme légiste, là, mais je sais qu'il y a une entente, à
titre d'exemple, avec le ministère des Transports pour, justement, des petits
travaux ponctuels, mais ce serait vraiment de sortir de l'intention puis
l'objet de la disposition de permettre, là, une autorisation générale pour des
gros projets de façon récurrente. Tu sais, ce n'est vraiment pas ça, le but,
puis ça n'a jamais été interprété de cette façon-là.
Mme Lessard-Therrien :
O.K. Là, on parle, tu sais, d'organismes publics, on parle de municipalités. Si
c'est Wendake qui a besoin de faire des activités dans un habitat faunique,
est-ce que vous considérez Wendake, ou une autre communauté autochtone, comme
une municipalité? Je reviens encore avec ça, je suis désolée, mais est-ce qu'il
faudrait le préciser, peut-être, organisme public, municipalité, conseil de
bande?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Il faudrait que je vérifie, là. Je ne peux pas répondre à la question, là. On
ne parle <pas…
Mme Lessard-Therrien :
…Wendake,
ou une autre communauté autochtone, comme une municipalité? Je
reviens encore avec ça, je suis désolée, mais est-ce qu'il faudrait le
préciser, peut-être, organisme public, municipalité, conseil de bande?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Il faudrait que je vérifie, là. Je ne peux pas répondre à la question, là. On
ne parle >pas d'organismes comme tels, là, donc il faudrait que je fasse
des vérifications, là, pour vous revenir là-dessus.
Mme Lessard-Therrien :
Bien oui, j'aimerais ça, s'il vous plaît.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres interventions?
Peut-être, juste avant, je vous rappelle de bien fermer la sonnerie de vos
appareils électroniques. On m'a dit qu'on entend des notifications, là. Donc,
petit rappel. Donc, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Je vous rassure, j'ai vérifié mes deux appareils, je
pense que je suis correcte. Mais, ceci dit, j'ai vérifié.
J'entends l'explication. Voici mon souci,
puis ma collègue l'a un peu soulevé : quand on lit l'article, on n'y voit
pas que par… par contre, j'entends l'interprétation que le légiste fait, là,
mais on n'y voit pas le principe de petites interventions. Puis, dans le
«notamment», bien là on dit… Puis le «notamment», c'est toujours un exemple.
Donc, on dit : «Il peut notamment exiger une compensation financière qui
correspond aux sommes nécessaires à la conservation, à la gestion et à
l'aménagement d'un habitat de remplacement à l'habitat modifié et établie selon
les éléments, les barèmes et les méthodes déterminés par le règlement.» Je
réitère le fait que je fais confiance à ce que la sous-ministre me disait pour
élaborer tous les barèmes et les méthodes à déterminer, mais, si je suis rendue
à dire, dans mon «notamment», que je peux remplacer un habitat, c'est parce que
ce n'est plus un petit travail, c'est rendu quelque chose de plus substantiel.
Donc, si, au départ, quand je commence mon
article, on dit : «Le ministre peut, pour [une activité], aux conditions
et pour la durée qu'il détermine», avant de «délivrer», là, ne devrait-on pas
qualifier la grandeur du projet? Parce que, là, j'entends le légiste qui nous
dit : Soyez rassurés, c'est un petit projet. Le ministre nous l'a réitéré,
ça ne devrait être que pour... Tu sais, 128.8, c'est pour quelque chose de plus
petit que 128.7, je l'entends, mais je ne le lis pas, parce que je suis dans
une autorisation générale et je n'ai pas de qualificatif pour dire que ce n'est
pas un projet… Je vais peut-être encore une fois, Mme la Présidente, là... On
me dit tout le temps d'arrêter de faire ça, mais je ne suis pas capable. Je
vais qualifier ce que je suis à l'aube de dire. Je vais peut-être exagérer,
mais, si je dis «autorisation générale», je devrais être capable de dire
«pour un projet qui n'est pas majeur». Comprenez-vous ce que je veux dire? Ça
veut dire que je l'ai qualifié de façon positive que ce n'est pas un gros
projet. C'est un... Comme le ministre l'a dit ou comme le légiste le disait, c'est
un petit projet. Puis, pour ça, bien, je peux faire affaire avec un ministère,
un organisme ou une municipalité.
J'entends bien ma collègue, qui dit :
Bien, si on est pour tous les nommer... Tous les nommer, c'est d'en oublier.
Puis <on…
Mme
Charbonneau
:
...positive que ce n'est pas un gros projet. C'est un... Comme le ministre l'a
dit ou comme le légiste le disait, c'est un petit projet. Puis, pour ça, bien,
je peux faire affaire avec un ministère, un organisme ou une municipalité.
J'entends bien ma collègue qui dit :
Bien, si on est pour tous les nommer... Tous les nommer, c'est d'en oublier.
Puis >on oublie, effectivement, la communauté des Premières Nations ou...
d'une entente avec eux.
Mais je vais m'arrêter au principe qui
veut que je dois comprendre, comme députée, que c'est un petit projet, mais je
ne le lis pas, que c'est un petit projet. Tout ce que je lis, c'est l'intervention
que le ministre peut faire pour pouvoir aller trouver une compensation puis
avec qui qu'il peut le faire. Donc, j'étais contente que ça soit plus qu'avec
un ministère, là, que ça peut être avec un organisme ou une ville. Mais, si je
ne le qualifie pas, peut-être qu'il y a un petit piège, pas pour moi, là, mais
au sein de l'interprétation qu'on peut en faire.
• (15 h 40) •
La Présidente (Mme Grondin) :M. le ministre.
M. Dufour : Moi, ce que
je proposerais... Parce qu'il y a des bonnes questions qui sont soulevées présentement,
là, autant de part et d'autre, là, des députés, là. Moi, ce que je proposerais,
ce serait de mettre de côté cet amendement-là... pas cet amendement-là, mais
cet article-là pour aller juste voir la dynamique de l'écrit. Je pense, entre
autres, à ce que soulevait la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, parce que
Wendat est justement... n'est pas simplement une communauté en forêt, là, elle
est directement au coeur d'une ville. Donc, les points que vous soulevez aussi,
je pense que ça serait important de mettre sur la glace que... puis on pourrait
revenir ce soir avec davantage. Je trouve ça... Encore là, les échanges sont
très intéressants.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, j'aurais besoin d'un consentement.
Si je comprends bien, la proposition est de suspendre l'article 67. Mme la
députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Ça
va être concernant... C'est juste pour savoir... Parce que, là, on en a
suspendu plusieurs, des articles. Puis on dit souvent ça : On va revenir
ce soir, puis on ne revient pas beaucoup à date, là. Ça fait que moi, j'aimerais
peut-être juste, tu sais, avoir... Moi, c'est correct, là, si on revient juste
au mois d'août, mais qu'on reprenne, si on n'adopte pas le projet de loi avant,
là. Mais c'est juste peut-être d'avoir... de me projeter un petit peu, là.
M. Dufour : ...à ma connaissance,
si vous voulez peut-être faire l'état de la situation, Mme la Présidente, moi,
j'aurais cinq articles, actuellement, qui seraient en suspens.
La Présidente
(Mme Grondin) : ...les articles qui sont suspendus : l'article 1,
l'article 6, l'article 29, l'amendement de l'article 29, l'article 64
et son amendement, et là on ferait l'article 67. Donc...
M. Dufour : Est-ce que ça
répond à votre question, madame?
Mme Lessard-Therrien :
Bien, c'était plus... L'idée, c'est de savoir quand est-ce qu'on va les
traiter.
M. Dufour : Bien, ça nous
permettrait, je pense, de traiter, si on voudrait... À ce <moment-là...
La Présidente (Mme Grondin) :
...donc...
M. Dufour :
Est-ce
que ça répond à votre
question, Mme?
Mme Lessard-Therrien :
Bien, c'était plus... L'idée, c'était de savoir quand
est-ce qu'on va
les traiter.
M. Dufour : Bien, ça
nous permettrait,
je pense, de traiter, si on voudrait... À ce >moment-là,
on pourrait traiter... je pense, c'est le 64 avec l'amendement, je pense, qui
était terminé. M. le légiste? Gabriel, M. Gabriel? Je pense qu'on
pourrait... Je pense que vous étiez tous prêts pour
l'article 64 qu'on avait reporté?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Si on peut juste discuter un petit instant, là...
M. Dufour : Si on
pourrait suspendre quelques instants, Mme la Présidente.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, oui, on va juste faire une étape à la fois. Donc, j'ai le consentement
pour suspendre l'article 67. Et donc vous souhaitez, M. le ministre, que
je suspende les travaux pour faire un peu...
M. Dufour : Une petite
suspension pour discuter, oui.
La Présidente (Mme Grondin) :
...un rapide survol des articles suspendus.
M. Dufour : Oui. Parfait.
La Présidente (Mme Grondin) :
Parfait. Donc, je vais suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 15 h 43)
(Reprise à 15 h 59)
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, nous reprenons nos travaux. M. le ministre, je vous cède la parole.
M. Dufour : Oui. Bien,
étant donné qu'on est cet après-midi, ça nous permet de faire du
«backtracking», comme on dit en anglais, donc de revenir en arrière sur un
article qu'on n'avait pas encore adopté. Et il y avait un amendement sur cet
article-là. On est sur le 64. Donc, je vais reprendre quand même, je pense,
l'information :
Insérer, dans le paragraphe 1° de
l'article 128.5 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la
faune, proposé par l'article 64 de ce projet de loi, et après «terres»,
«et pour qu'il en tienne compte dans l'exercice de ses fonctions».
Et le commentaire qui était là-dessus,
c'est : cet amendement vise à préciser que le plan transmis au ministre
responsable des Ressources naturelles est également utile pour l'exercice des
différentes fonctions du ministre, notamment pour la gestion des droits miniers
qui sont affectés par l'établissement d'habitats fauniques.
La Présidente (Mme Grondin) :Merci, M. le ministre. Donc, allez-y, Mme la députée de
Mille-Îles. En fait…
Mme
Charbonneau
:
Ce que j'avais compris, Mme la Présidente, c'est qu'on va retirer l'amendement
que le ministre avait déposé sur 64 pour, après ça, adopter 64.
• (16 heures) •
M. Dufour : Non, ça,
c'était l'ajout, là, «pour qu'il [...] tienne compte dans l'exercice de ses
fonctions». Donc, on ajoutait cet élément-là.
Mais, par la suite, il y avait eu toute la
discussion qu'on avait eue, lorsqu'on a <traité de cet article-là, sur…
>
16 h (version révisée)
<635
Mme
Charbonneau
:
…que le
ministre avait déposé sur 64, pour, après ça, adopter 64.
M. Dufour : Non.
Ça,
c'était l'ajout, là, «pour qu'il tienne compte dans l'exercice de ses
fonctions». Donc, on ajoutait cet élément-là, et,
par la suite, il y avait
eu toute la discussion qu'on avait eue,
lorsqu'on a >traité de
cet article-là, sur les communications, de la manière que les communications se
faisaient, et il y avait, naturellement, les communautés autochtones, qui
n'étaient pas incluses, qu'on va revoir dans un article… dans un autre amendement.
La Présidente (Mme Grondin) :Ça va?
Mme
Charbonneau
:
Merci.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, y a-t-il des interventions sur cet amendement à l'article 64? Je
vais donc procéder à la mise aux voix de l'article 64…
La Secrétaire
: De l'amendement.
La Présidente (Mme Grondin) :...de l'amendement, pardon, de l'article 64. Merci, Mme la
secrétaire, vous veillez au grain.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien :
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 64 est adopté. Nous revenons
donc à l'article 64, tel qu'amendé. Y a-t-il des interventions? Je procède
donc à la mise aux voix de cet article. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
:
M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien :
Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'article 64, tel qu'amendé, est adopté. Et, pour
répondre à la préoccupation qui avait été soulevée à cet article-là, M. le
ministre, vous proposez de revenir en arrière, encore une fois…
M. Dufour : Oui.
La Présidente (Mme Grondin) :
…et vous proposez un amendement qui insère, après l'article 17.1 de la loi,
l'article 17.2. Donc, je vous invite à en faire la lecture, s'il vous
plaît.
M. Dufour : Oui, donc :
17.2. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 24.2, du
suivant, donc :
«24.3. Le ministre transmet par moyen
technologique aux communautés autochtones concernées copie des documents
suivants, et ce, dans un délai raisonnable suivant leur entrée en vigueur :
«1° l'arrêté et le plan visés à
l'article 85, 104 ou 111;
«2° la décision visée à l'article 122.1;
«3° la décision et le plan visés à
l'article 122.2; [et]
«4° l'avis et le plan visés à
l'article 128.3.»
La Présidente (Mme Grondin) :Y a-t-il des interventions sur cet amendement? Mme la députée
de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien :
Oui. Bien, je remercie, une fois de plus, le ministre, là, de prendre en
considération les préoccupations qu'on a amenées. Je ne peux pas m'empêcher, quand
même, juste de souligner que... On dirait que... Dans un scénario idéal, on… Puis
là je comprends, là, que, tu sais, ce serait beaucoup de changements, puis ce <n'est
pas…
Mme Lessard-Therrien :
…les
préoccupations qu'on a amenées. Je ne peux pas m'empêcher,
quand
même, juste de souligner que... On dirait que... Dans un scénario idéal, on…
Puis là je comprends, là, que, tu sais, ce serait
beaucoup de
changements, puis ce >n'est pas propre à vous ni, tu sais, justement, au
projet de loi actuel. Mais, tu sais, je me souviendrai toujours de nos livres
d'histoire, où il y avait toujours juste un chapitre ou un encadré pour parler
des communautés autochtones, puis que leur histoire n'était pas nécessairement
intégrée à l'ensemble de l'oeuvre, tu sais, tout au long, en fait, de nos
manuels d'histoire. Puis j'ai le goût de faire juste un parallèle avec les
articles de loi.
Pour moi, dans un scénario idéal, où on
serait vraiment dans un contexte de réconciliation, de dialogue de nation à nation,
bien, on ne ferait pas un chapitre précisément pour adresser tout ce qui touche
aux communautés autochtones, mais elles se retrouveraient toutes au fil des
lois qu'on débattrait ici, au même titre que, quand on veut s'adresser à une municipalité
ou à une MRC, on le fait au fur et à mesure qu'on avance, puis il n'y a pas un
chapitre, à la fin ou au début du projet de loi, qui concerne juste les dispositions
qui touchent les municipalités ou les MRC. Ça fait que c'est un commentaire
général, prenez-le pas personnel, M. le ministre, mais je pense qu'éventuellement
le scénario idéal, ce serait qu'on se rende là, voilà. C'est tout, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, Mme la députée. Y a-t-il d'autres interventions sur cet amendement? Je
vais donc procéder à la mise aux voix de l'amendement qui insère, après
l'article 17.1, l'article 17.2. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien :
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté, et nous nous retrouvons avec un
article 17.2. Donc, nous poursuivons et avançons vers l'article... Nous en
étions rendus… Nous avions suspendu l'article 67, et donc nous sommes
rendus à l'article 68.
M. Dufour : Donc,
l'article 68 : L'article 128.17 de cette loi est modifié par
l'ajout, à la fin, des alinéas suivants :
«Le ministre peut, par entente, déléguer
la gestion de l'attribution de cette aide financière ainsi que des sommes qui y
sont allouées à un organisme voué notamment à la gestion, à la conservation ou
à l'aménagement d'habitats fauniques.
«L'entente est publiée sur le site
Internet du ministère.»
Les commentaires : l'article 68
vise à permettre au ministre de déléguer, par entente, la gestion de
l'attribution de l'aide financière qui peut être versée à une personne qui doit
respecter les conditions pour la réalisation d'activités dans un habitat
faunique situé sur sa propriété. En effet, ce pouvoir de délégation permettra à
un organisme ayant une expertise spécialisée en matière d'habitat faunique de
gérer les demandes d'aide <financière…
M. Dufour : …la gestion
de l'attribution de l'aide financière qui peut être versée à une personne qui
doit respecter les conditions pour la
réalisation d'activités dans un
habitat faunique situé sur sa propriété. En effet, ce pouvoir de délégation
permettra à un
organisme ayant une expertise spécialisée en matière
d'habitat faunique de gérer les demandes d'aide >financière et les
sommes, en fonction des critères définis dans une entente convenue avec le
ministre.
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
J'ai une question fort simple, puis je ne sais pas si ça va être le ministre ou
la sous-ministre qui va me répondre, mais je voulais juste un exemple, un
exemple d'un organisme ou un exemple concret, en ce moment, qu'on aurait comme
entente avec un organisme qui est voué à la gestion, la conservation ou
l'aménagement. J'ai une idée, mais je veux juste être sûre que je suis dans le
bon…
M. Dufour : Je vais
débuter puis je laisserai la sous-ministre... Mais on a Canards illimités,
entre autres, qu'on fait vraiment des ententes.
Mme
Charbonneau
:
Oui, c'est ça que je pensais, c'est ça.
M. Dufour : Si je me
souviens, c'est en 2019, là, quand on était en présentiel encore. On avait fait,
d'ailleurs, une grosse annonce, de beaucoup de sous pour, justement, différents
secteurs de remise à niveau d'habitats fauniques à travers le Québec. Mais je
laisserais la sous-ministre, peut-être, compléter les informations.
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme Paquette.
Mme Paquette (Élise) :
Oui. Ce que je comprends, ici, de l'information, là, dans le fond, ici, on
n'est pas dans l'article qui est sur les compensations, comme telles,
financières. On est comme plus dans une possibilité de faire des ententes. C'est
quelque chose qui est quand même assez nouveau, là. On le faisait de façon plus
administrative, mais là on veut pouvoir l'encadrer. Puis des exemples, là, c'est
quelque chose qui est plus à venir, là, c'est plus… Je n'ai pas vraiment d'autre
exemple, dans le fond.
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Bien, ça me situe plus. Je vous dirais que l'exemple de Canards illimités est
très bon. La seule chose, c'est que… Puis j'allais à l'information, parce qu'on
dit toujours «Canards illimités», «Canards illimités», mais c'est pancanadien,
Canards illimités, ce n'est pas que québécois. Malgré que leur siège social est
ici à Québec, là, c'est beaucoup plus large, et j'imagine que, dans leurs
règles puis dans leur fonctionnement, puis vous n'êtes pas obligés de le
savoir, mais ils prennent en considération — tu sais, on se le disait
un peu plus tôt, là — tout ce qui est fédéral, dans la reconnaissance
de, puis tout ce qui est aussi provincial, puis j'imagine qu'ils ont un regard
aussi sur les règles locales, là, de différents endroits.
M. Dufour : ...un
organisme qui fait des ententes, qui va chercher des sous autant avec le
fédéral qu'avec le provincial, là. On n'est pas unique à inscrire des projets
avec Canards illimités.
Mme
Charbonneau
:
Puis je leur donne la gestion financière parce que c'est plus facile, ils sont
plus organisés? Pourquoi c'est… Pourquoi j'offre, à un organisme, la gestion?
Encore une fois, tu sais, c'est juste pour avoir une idée de ce pour quoi je
délègue quelque <chose. Puis je…
Mme
Charbonneau
:
...parce que c'est plus facile, ils sont plus organisés? Pourquoi c'est…
Pourquoi j'offre, à un organisme, la gestion? Encore une fois, tu sais, c'est
juste pour avoir une idée de ce pour quoi je délègue quelque >chose.
Puis je comprends que, tu sais, il y a une attribution financière à ça, parce
que, si je prends un service, il faut que je le paie. Mais pourquoi je le fais?
Parce que c'est plus facile? Parce que je n'ai pas de gens sur le terrain? Pour
quelle raison?
M. Dufour : Oui, c'est
plus pratico-pratique, exactement.
Mme
Charbonneau
:
Merci.
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme Grondin) :
Y a-t-il d'autres interventions? Je vois votre doigt, Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. À part... Avez-vous d'autres exemples d'organismes qui sont
voués à la gestion, à la conservation, à l'aménagement d'habitats fauniques?
J'imagine, vous pouvez m'en citer. Moi, j'aimerais quand même... J'imagine que
vous allez pouvoir m'en citer, mais moi, je vous pose la question, tu sais :
Pourquoi ne pas en cibler un particulier, comme, par exemple, la Fondation de
la faune, qui est quand même, je pense... tu sais, qui relève quand même un
petit peu de vous, mais qui a vraiment une mission dédiée, vraiment, à la
conservation, la mise en valeur de la faune et de son habitat? Pourquoi
vouloir, tu sais, faire quelque chose de parallèle à ça, alors que cette
entité-là existe déjà puis semble, tu sais, fournir à la demande, là?
M. Dufour : Bien, la
Fondation de la faune est un des joyaux qui a été développé. Moi, je dirais que,
dans les organismes connexes au gouvernement, là, la Fondation de la faune est
une des belles réussites que le gouvernement, avec le temps, a développée. Et
puis c'est un de nos partenaires. Comme on fait des ententes avec Canards
illimités, on fait aussi des ententes avec la Fondation de la faune. La
Fondation de la faune, comme on le dit aussi, a un travail dans chacun des territoires
du Québec, là. Si vous vous souvenez, lorsqu'on avait eu la présentation par
les organismes, j'avais même posé des questionnements, un petit peu, sur les
sous dans certains territoires. Ça dépend, ce n'est pas tous les territoires,
mais il y a toute une nomenclature pour que ces fonds-là puissent être
utilisés.
Mais, non, Fondation de la faune, ça en
est un. Après ça, à ma connaissance, on a aussi un autre groupe, là, nature quelque
chose, là, qui... aussi, avec lequel on fait affaire pour des projets aussi, et
là... Nature-Action Québec, qu'on me dit.
Mme Lessard-Therrien :
Puis, bien, comment vous allez faire, tu sais, pour... parce que c'est quand
même... tu sais, c'est quand même de l'expertise, là, tu sais, s'il faut être
appelé à recréer des habitats fauniques. Tu sais, je ne sais pas, il me semble,
il ne faudrait pas changer d'organisme trop souvent, là.
M. Dufour : Non, non, <mais...
M. Dufour : ...qu'on me
dit.
Mme Lessard-Therrien :
Puis, bien, comment vous allez faire, tu sais, pour... parce que c'est quand
même... tu sais, c'est quand même de l'expertise, là, tu sais, s'il faut être
appelé à recréer des habitats fauniques. Tu sais, je ne sais pas, il me semble,
il ne faudrait pas changer d'organisme trop souvent, là.
M. Dufour : Non, non,
>mais c'est pour ça qu'on fait affaire avec ces quelques organismes là,
là. C'est parce que c'est eux, souvent, qui ont les habilitations, avec, naturellement,
le personnel du ministère, avec lequel ils travaillent en amont, donc. Mais c'est
pour ça qu'on fait affaire... Si je me souviens, lorsqu'on avait donné les...
je pense que ce n'était pas loin de 8 millions, là, à
Canards illimités, là, c'était, justement, pour des habitats fauniques,
là, de la restauration d'habitats fauniques, là. Donc, eux, ils sont habilités
à faire des travaux là-dessus, en collaboration, naturellement, avec les gens
de chez nous. Je laisserais peut-être la sous-ministre compléter les réponses.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, Mme la sous-ministre associée,
allez-y.
Mme Paquette (Élise) :
Oui. En fait, cette modification-là, comme l'explique bien le ministre, va nous
permettre de pouvoir élaborer un programme dans lequel on va pouvoir confier,
là, en fonction des critères, là, un programme d'aide financière, et puis donc
on va pouvoir déléguer, mais en vertu de ces critères-là, qui seront dans un
programme, qui n'est pas encore conçu. Mais là on ne pouvait pas le faire parce
qu'on n'avait pas l'habilitation dans la loi. Donc, on pense qu'on va pouvoir
mieux agir, puis ça va avoir un effet plus grand si on fait des partenariats
avec ces organismes-là, ça va aller plus vite, si je peux dire. Un autre
exemple qu'on me donne, là, les conseils régionaux de l'environnement,
organismes de bassins versants. Donc, c'est des partenaires potentiels, là, qu'on
aimerait voir travailler avec nous.
Mme Lessard-Therrien : Je
vais rétropédaler un petit peu, là, Mme la Présidente. Tu sais, on est toujours
dans la gestion du financement. Si on a porté atteinte à un milieu, il y a eu
une compensation. Là, on a dit, bon, la destruction de ce milieu-là, par
exemple, ça vaut 1 million de dollars. Ça fait que, là, ce million de
dollars là, c'est lui qui irait à un organisme voué, notamment, à la gestion, à
la conservation et à l'aménagement d'habitats fauniques. C'est drôle, hein, on
dirait… Ça fait que ma lecture, elle est bonne, là? C'est de ça dont on parle
en ce moment, que c'est l'argent… cet argent-là provient de la compensation
pour… Non?
Mme Paquette (Élise) :
Peut-être, si vous êtes à l'aise, je vais laisser Isabelle, qui m'écrit des
lignes, là, mais que c'est elle qui a ça dans sa tête, là, que c'est son rêve
de faire ce programme-là. Je vais la laisser expliquer, là, parce que c'est
assez technique, puis il n'est pas écrit encore, le programme, donc je ne
voudrais pas dire des choses qui vont limiter par la suite, là. Merci.
Isabelle?
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, allez-y, Mme Bergeron.
Mme Bergeron (Isabelle) :
Comme vous pouvez lire au premier alinéa de 128.7, dans le fond, c'est... «Le
ministre peut accorder une aide financière à toute personne qui exerce une
activité sur un terrain privé où est situé un habitat faunique...» Donc, c'est
sûr que, si on veut, un jour, aller protéger des espèces menacées ou
vulnérables, des habitats sur les espèces menacées ou <vulnérables…
Mme Bergeron (Isabelle) :
...
Comme vous pouvez lire au premier alinéa de 128.7, dans le fond, c'est...
«Le ministre peut accorder une aide financière à toute personne qui exerce une
activité sur un terrain privé où est situé un habitat faunique». Donc, c'est
sûr que, si on veut, un jour, aller protéger des espèces menacées ou
vulnérables, des habitats sur les espèces menacées ou >vulnérables, c'est...
nous sommes en train d'examiner la faisabilité de le faire. Et on regarde, dans
une démarche d'acceptabilité sociale, quels seraient les critères qui seraient
possibles.
Puis un des éléments qui est soulevé dans
nos discussions avec les partenaires, ce serait un programme d'indemnisation,
qui permettrait, dans le fond, de venir indemniser un propriétaire qui
accepterait d'avoir un habitat d'espèces menacées ou vulnérables sur son
terrain. Donc, pour nous, ce serait un outil de plus qu'on pourrait avoir. Mais,
comme je vous dis, ce n'est pas un engagement, là, on est en train d'examiner
la possibilité de le faire. C'est un projet qu'on a eu déjà, une mesure, là,
pour aller examiner la faisabilité.
La Présidente (Mme Grondin) :Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien :
Oui. Juste pour aller au fond de mon questionnement, là... Peut-être que je ne
suis pas à la bonne place, là, mais, tu sais, tantôt, il y a un article qui a
été voté qui disait, dans le fond, que, quand on altère ou, bref, qu'on porte
atteinte à un habitat faunique, il faut aller en recréer un, puis là bien, on
évalue, là, le montant de la perte de cet habitat-là, puis, avec cet argent-là,
on va recréer l'habitat. Qui gère cet argent-là?
M. Dufour : ...qu'on va
chercher suite à, mettons, un habitat faunique qui a été...
Mme Lessard-Therrien :
Pour une compensation, oui.
M. Dufour : Bien,
l'argent vient au ministère, et naturellement que le but, avec cet argent-là, c'est,
justement, de le réinvestir dans le domaine faunique pour, justement, pallier à
la perte d'habitat faunique. Mais là l'article qu'on a là, ce n'est pas ça, là.
Ça, c'est vraiment, comme l'a dit Isabelle, là, terrains privés. Donc, ça ne
veut pas dire que l'habitat est démoli, là. C'est juste, peut-être, qu'on... Je
ne sais pas, mettons qu'il y a des oiseaux, ou des grenouilles, ou quoi que ce
soit, quelconque animal, puis la personne ne sait pas trop comment qu'on fait,
là, pour faire un habitat qui est intéressant, puis qui va perpétuer dans le
temps, mais il veut avoir de l'aide pour ce faire. C'est vraiment le terrain
privé, là. La base de cet article-là, c'est en lien avec le terrain privé, puis
d'avoir des gens pour accompagner le promoteur de son terrain privé, au bout de
la ligne, pour que, finalement, on fasse quelque chose de bien sur son terrain,
là.
Mme Lessard-Therrien :
Puis l'argent pour cette aide financière là, il va venir d'où? C'est dans...
M. Dufour : Sur l'argent,
je laisserais la sous-ministre, peut-être, répondre à la question.
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme Paquette, allez-y.
Mme Paquette (Élise) :
Oui. En fait, on va voir, un peu plus loin, l'article, là, pour... On veut
créer un fonds. Dans le fond, actuellement, ces sommes-là, on les recueille,
comme disait le ministre, on les gère, mais là on veut les mettre dans un fonds
réservé, là. Et puis vous allez voir qu'il peut y avoir, justement, le montant
des compensations, il peut y avoir <aussi...
La Présidente (Mme Grondin) :
...
allez-y.
Mme Paquette (Élise) :
Oui. En fait, on va voir, un peu plus loin, l'article, là, pour... On veut
créer un fonds. Dans le fond,
actuellement, ces sommes-là, on les
recueille, comme disait le
ministre, on les gère, mais là on veut les
mettre dans un fonds réservé, là. Et puis vous allez voir qu'il peut y avoir,
justement,
le montant des compensations, il peut y avoir >aussi le montant de
certaines... il y a des ordonnances, des fois, qui sont faites par un juge, et
puis on pourrait verser les sommes là-dedans, les intérêts. Tous ces sous-là
seraient dans un fonds réservé spécifiquement pour recréer des habitats. Donc,
c'est une belle amélioration qu'on souhaite faire.
Mme Lessard-Therrien : Je
vais reposer ma question, là, pour être sûre de bien comprendre. Tantôt, quand
on a parlé de compenser les pertes d'habitat... Là, j'entends que la
sous-ministre me dit : Les montants de compensation peuvent se retrouver
dans ce fonds-là, mais, si, par exemple, on altère un habitat qui a une grenouille
x, bien, moi, dans ma tête, vous devez recréer un habitat spécifiquement pour
cette grenouille-là, pas pour une autre espèce qui aurait... Tu sais, il
faut... Dans le principe de permettre, c'est du un pour un. Ce n'est pas de
dire : Bien, il y a eu tant d'habitats de détruits, bien, on va recréer
tant d'habitats, mais sans égard à l'espèce qui a été visée, là. Ça fait que,
là, tu sais, comment vous allez faire pour vous assurer... Puis, tu sais,
est-ce que, là, ça va être à la discrétion de l'organisme? J'ose croire que
non. Si vous voulez peut-être m'apporter des précisions là-dessus.
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme la sous-ministre.
Mme Paquette (Élise) :
Oui. Dans le fond, ça, c'est plus à l'autre article, là, qu'on va pouvoir mettre
les détails, mais, à partir du moment où un promoteur va avoir un projet, puis
on va avoir fait toutes les étapes qu'on a dites, éviter, minimiser, puis
essayer de compenser, ou trouver un terrain, bon, tout ça, si, finalement, ça
se termine vers une compensation financière, bien, on va recevoir cette
somme-là puis, le temps de pouvoir faire les travaux, on va conserver l'argent
dans le fonds. Mais on veut que les fonds soient utilisés pour faire des
habitats dans les régions. Tu sais, ça va être précisé plus loin, là, parce que
ça a été un des commentaires qu'on a entendus aussi, vous allez le voir, là.
Mais, oui, c'est vraiment pour redonner, dans les régions, les sommes pour
recréer les habitats.
• (16 h 20) •
La Présidente (Mme Grondin) :
Ça va, Mme la députée? Donc, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Mme la Présidente, je me suis arrêtée au premier paragraphe, qui n'est pas du
tout un changement, là, qui est écrit exactement comme il était écrit dans les
années antérieures. Je dois vous avouer que je l'ai relu à peu près cinq fois.
Je me suis même... J'ai même interpelé mon chef de cabinet pour lui dire qu'il
y a quelque chose qui ne marchait pas dans ma phrase, et c'est vraiment parce
qu'il manque un élément de grammaire qui fait que la phrase se suit. Mais, en
même temps, si on la lit, ça dit ceci : «Le ministre peut accorder une
aide financière à toute personne qui exerce une activité sur le terrain privé
où est situé un habitat faunique si le [refuge]d'autoriser une <activité,»...
Mme
Charbonneau
:
...
de grammaire qui fait que la phrase se suit. Mais, en même temps, si
on la lit, ça dit ceci : «Le ministre peut accorder une aide financière à
toute personne qui exerce une activité sur le terrain privé où est situé un
habitat faunique si le refuge d'autoriser une >activité,». Il manque
quelque chose pour compléter ma phrase pour que je puisse bien comprendre dans
quel principe je donne des conditions. Mais là on vient de m'informer qu'il
manque deux petits points pour vraiment signifier que ma phrase s'arrête là. Et
là, si le refuge d'autoriser... autoriser une activité, si une condition prévue
dans... Donc, c'était pour l'énumération des choses, mais ça m'a vraiment
interpelée. Alors, je voulais juste vous dire que je me suis arrêtée puis,
finalement, j'ai trouvé la solution dans le texte écrit dans le projet de loi
long, dans le projet de loi, là, initial, parce que, dans la transcription, il
y avait eu un petit pépin, qui faisait que je ne suivais pas.
Mais je comprends les réponses. Et
j'apprécie la question de ma collègue pour savoir où vont les sommes, exactement,
et pour quelle raison. C'est tout. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, y a-t-il d'autres interventions sur l'article 68? Je vais donc
procéder à la mise aux voix de l'article 68. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien :
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'article 68 est adopté. Nous poursuivons avec l'article 69.
M. le ministre.
M. Dufour : L'article 69 :
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 128.17, des
suivants :
«128.17.1. Le ministre peut, après
consultation des ministres concernés, élaborer et mettre en oeuvre un programme
visant la gestion, la conservation et l'aménagement d'habitats fauniques.
«128.17.2. Le ministre peut, par entente,
déléguer à un organisme voué notamment à la gestion, à la conservation ou à
l'aménagement d'habitats fauniques, la gestion de tout ou partie d'un programme
élaboré en vertu de l'article 128.17.1.
«L'entente est publiée sur le site
Internet du ministère.».
Les commentaires : l'article 128.17.1
de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, introduit par
l'article 69 de ce projet de loi, vise à préciser que le ministre peut
élaborer et mettre en œuvre un programme à l'égard des habitats fauniques. Ce
programme pourra notamment prévoir la gestion des montants versés dans le
nouveau volet Conservation et mise en valeur de la faune, introduit dans le
Fonds des ressources naturelles par l'article 96 de ce projet de loi.
La consultation des ministres concernés
sera nécessaire. Selon le cas, le ministre responsable des Affaires
municipales, des Ressources naturelles, des Pêcheries ou des Transports
pourrait être <consulté...
M. Dufour : …et mise en
valeur de la faune, introduit dans le Fonds des ressources naturelles par
l'article 96 de ce projet de loi.
La consultation des ministres concernés
sera nécessaire. Selon le cas, le ministre responsable des Affaires
municipales, des Ressources naturelles, des Pêcheries ou des Transports
pourrait être >consulté.
Il y a aussi un amendement.
La Présidente (Mme Grondin) :
C'est ça, c'est ce que je vois. Il est disponible sur le Greffier? Il est
affiché?
Mme
Charbonneau
:
…128.17.2. Je veux juste…
M. Dufour : Oui, c'est
vrai, excusez.
Mme
Charbonneau
:
Non, il n'y a pas de souci.
M. Dufour : 128.17.2.
L'article 128.17.2 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de
la faune, introduit par l'article 69 de ce projet de loi, vise à permettre
la délégation de la gestion du programme visant la gestion, la conservation et
l'aménagement d'habitats fauniques à un organisme détenant l'expertise
nécessaire. En effet, ce pouvoir de délégation permettra à un organisme ayant
une expertise spécialisée en matière d'habitats fauniques de mettre en oeuvre
le programme ou une partie de ce dernier.
La Présidente (Mme Grondin) :...je suis désolée… Avez-vous lu le commentaire ou vous avez lu
l'amendement?
M. Dufour : Le commentaire.
La Présidente (Mme Grondin) :
Parfait. Je n'avais pas la… Et donc je vous invite à lire la proposition d'amendement.
M. Dufour : L'amendement :
Ajouter, à la fin de l'article 128.17.1 de la Loi sur la conservation et
la mise en valeur de faune, proposé par l'article 69 de ce projet de loi,
l'alinéa suivant :
«Les programmes élaborés en vertu du
premier alinéa doivent permettre une répartition des mesures mises en oeuvre en
fonction des besoins identifiés dans toutes les régions du Québec.»
Commentaire : cet amendement vise à
favoriser une répartition régionale des mesures de gestion, de conservation et
d'aménagement des habitats fauniques mises en oeuvre par le ou les programmes
élaborés.
La Présidente (Mme Grondin) :Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions sur cet amendement?
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Habituellement, j'apprécie le principe qui veut qu'on s'assure d'une
répartition équitable sur l'ensemble du Québec, sur des investissements, mais, Mme
la Présidente, entre Montréal puis Lac-Saint-Jean, entre Laval puis la Gaspésie,
il y a comme… pour moi, il y a une intervention différente, puisque la
superficie possible d'aménagement ou d'aspect faunique peut être différente.
Donc, je comprends l'amendement, ça demande… bien, ça dit que le gouvernement
sera équitable dans toutes les régions du Québec, mais est-ce que c'est calculé
d'une façon à ce que je puisse comprendre pourquoi on mettrait le même montant
à Montréal? Puis ne voyez pas là un préjugé, là, j'essaie plus de comprendre s'il
y a un calcul en superficie, en habitants ou en espaces reconnus, pour pouvoir
dire que le gouvernement veut maintenir une répartition équitable sur
l'ensemble du <Québec. Donc…
Mme
Charbonneau
:
…à
Montréal? Puis ne voyez pas là un préjugé, là, j'essaie plus de
comprendre
s'il y a un calcul en superficie, en habitants ou en espaces
reconnus, pour pouvoir dire que le
gouvernement veut maintenir une
répartition équitable sur l'ensemble du >Québec. Donc, je veux juste
comprendre comment on fait ce calcul-là.
La Présidente (Mme Grondin) :Parfait. M. le ministre.
M. Dufour : Oui. Je vais
débuter puis je laisserai peut-être la sous-ministre compléter. L'élément… il faut
comprendre une chose, hein? Vous êtes de Laval, vous le savez certainement
mieux que moi, il y a plusieurs habitats fauniques qui sont disparus, ou
milieux humides, etc., qui sont disparus. Chez nous, au niveau de
l'Abitibi-Témiscamingue — prenons le cas chez nous — on a
énormément, encore, de secteurs qui sont en milieux humides, etc. Donc, il y a
toute cette dynamique-là de répartition, donc de s'assurer à ce que les sous
soient… si c'est un habitat faunique qui est en Abitibi-Témiscamingue qui est
altéré, bien, c'est que l'argent revienne en Abitibi-Témiscamingue puis qu'il
soit utilisé à bon escient pour l'Abitibi-Témiscamingue.
Par contre, si on veut, par exemple,
réaméliorer un secteur de Laval, c'est difficile de dire qu'on va être capable de
reprendre des sous par rapport à la situation de Laval, parce que ça a déjà été
problématique. Je pense qu'il reste 1 % de milieux humides, exemple, sur
l'île de Laval. Donc, ça permettrait, justement, de venir donner, des fois, un
petit coup de main si on a des actions qu'on veut faire dans un milieu comme
Laval. Mais je laisserais la sous-ministre compléter.
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme Paquette.
Mme Paquette (Élise) :
Oui, merci. Effectivement, dans le fond, la modification, c'est : «Les
programmes élaborés en vertu du premier alinéa doivent permettre une
répartition des mesures mises en oeuvre en fonction des besoins identifiés dans
toutes les régions du Québec.» Quand on pense besoins, c'est besoins pour la
faune, donc. Puis l'intention, comme ça a été mentionné tantôt, si c'est des
enjeux de protection d'habitats dans le sud du Québec, bien, c'est sûr qu'on va
essayer de protéger, là, ces habitats-là, là. C'est l'esprit, là, de la
modification, de venir préciser la région… les régions.
Mme
Charbonneau
:
J'avais... Vous avez bien fait de me l'expliquer de la façon que vous l'avez
fait, parce que j'ai mal interprété l'amendement. Je l'interprétais sur un
principe d'équité régionale. Ce n'est pas du tout ça. C'est plus vous assurer
que vous êtes capables de mettre les sommes qui sont reconnues dans chacune des
régions. Donc, je comprends. Vous partagez cette responsabilité-là parce que
les milieux humides, ce n'est pas vous, c'est le ministre de l'Environnement.
Donc, je comprends, quand on dit : «Le ministre peut, après consultation
des ministres concernés», c'est que vous incluez, dans ça, l'ensemble des
ministères, j'imagine.
M. Dufour : ...on donne
toujours quelques exemples, mais ça peut aller plus loin que les deux, trois
exemples qu'on a donnés, là.
Mme
Charbonneau
:
Tout à fait. Merci.
• (16 h 30) •
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien :
Merci, Mme la Présidente. J'aimerais revenir sur l'exemple que vous avez donné,
là, si je le <comprends bien…
>
16 h 30 (version révisée)
<17823
M. Dufour :
...on donne
toujours quelques exemples, mais ça peut aller plus loin que
les deux, trois exemples qu'on a donnés, là.
Mme
Charbonneau
:
Tout à fait. Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) :
Mme la
députée de
Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien :
Merci, Mme la Présidente. J'aimerais revenir sur
l'exemple que
vous avez donné, là. Tu sais, je le >comprends bien, là, de dire, bien,
qu'à Laval, effectivement, il n'y a peut-être plus tant d'habitats qui ont
été... qui... tu sais, qui vont être scrappés puis qui vont nous permettre d'en
recréer des nouveaux, puis ils sont comme en déficit, puis là, bien, il
faudrait peut-être en... tu sais, partir de zéro puis en recréer des nouveaux.
Mais, en même temps, moi, je me pose la
question, tu sais, si, en Abitibi-Témiscamingue, il y a un habitat faunique qui
est détruit, là, bien, ça coûte 1 million en refaire un autre, puis on est
dans un principe de zéro perte nette puis on ne veut pas recréer un habitat à
1 000 kilomètres plus loin, il faut que ça reste quand même dans
l'environnement où l'animal était. Bien là, comment on va faire pour... tu
sais, on va-tu... tu sais, c'est comment on va faire pour générer de l'argent
pour aller compenser dans les endroits qui n'en ont plus, là, tu sais, des
habitats qui vont être détruits puis qui vont permettre d'en recréer des
nouveaux? Tu sais, moi, je trouve qu'il y a comme un... Il manque de l'argent
quelque part, là. Ça va prendre de l'argent neuf, si on veut, là. Je pense que
Mme la sous-ministre a...
Mme Paquette (Élise) :
Oui.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, Mme la sous-ministre.
Mme Paquette (Élise) :
Oui, merci. Vous faites bien, là, de poser la question, parce qu'il y a
beaucoup d'informations à donner, puis peut-être que je ne suis pas assez
explicite, là. Mais l'idée, c'est vraiment de retourner les sommes dans la
région où il y a eu compensation financière, puis ça, c'est un principe
vraiment important. Vous nous l'avez dit, d'autres gens nous l'ont dit, puis c'était
ce qu'on faisait déjà aussi, ça fait qu'on veut le respecter, parce
qu'effectivement le principe de compenser les habitats perdus, c'est vraiment
dans nos lignes directrices, c'est de les réinvestir le plus, plus possible,
là, pour la même espèce dans le même bassin versant, au même endroit. Tu sais,
c'est vraiment comme ça qu'on le fait, là, et puis c'est notre intention.
Mme Lessard-Therrien :
...là, ça me rassure. Mais qu'est-ce qu'on fait dans le cas où, à Laval ou à
Montréal, où on voudrait recréer de l'habitat? Là, comment on va le financer,
ces nouveaux habitats là? C'est de l'argent qui doit provenir d'ailleurs.
Mme Paquette (Élise) :
Je vais avancer une réponse, je ne sais pas si Isabelle, elle va me contredire,
là, mais c'est évident qu'on a d'autres programmes aussi ou mesures budgétaires
qui nous ont permis de faire de l'acquisition de terrains dans certains
endroits. Tu sais, je l'ai expliqué un petit peu l'autre fois, dans le sud du
Québec, c'est beaucoup des terres privées, donc... mais on a une mesure qui
nous permet d'acquérir, là, certains terrains pour les protéger. Donc, on le
fait le plus possible. Souvent, il y a des organismes partenaires qui le font
aussi, là, et puis des fois ils nous demandent des subventions, puis on peut
les aider également, mais ça fait partie de... Comme je vous disais, on
travaille beaucoup les enjeux de biodiversité et de favoriser la connectivité
des territoires. Donc, quand qu'on voit qu'il y a un terrain qui serait
propice, bien, on essaie de voir est-ce qu'on aurait les sous pour l'acquérir
et le protéger, là. Ça fait partie de notre mission.
Mme Lessard-Therrien :
Merci.
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Une petite, petite question, <puis tantôt vous aviez...
Mme Paquette (Élise) :
...et la connectivité des
territoires. Donc, quand on voit qu'il y a un
terrain qui serait propice, bien, on essaie de voir
est-ce qu'on aurait
les sous pour l'acquérir et le protéger, là. Ça fait partie de notre mission.
Mme Lessard-Therrien :
Merci.
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Une petite, petite
question, >puis tantôt vous aviez plaisir à
nous mentionner que... est-ce que ça fait partie du projet rêvé par
Mme Bergeron? Est-ce que ça a un lien avec le fait que je prends des
sommes et je les investis dans un milieu, le même, que ce soit un terrain privé
ou public, pour recréer un habitat? J'ai compris que c'était la volonté qu'elle
avait dans le précédent article. Est-ce que celui-là s'y rattache dans ce
principe-là?
Mme Paquette (Élise) : C'est
dans la même vision qui est de protéger des habitats et de restaurer des
habitats. L'article précédent, c'est vraiment une ambition que l'on a de
pouvoir aller en terres privées, mais les propriétaires de terres privées, ce
qu'ils nous disent, c'est : On veut bien, mais c'est un bien qu'un a, est-ce
qu'il y aura compensation ou est-ce que vous allez nous aider ou comment... Ça
fait que là, c'est ça qu'on est après inventer et réfléchir pour aller en terre
privée puis que ça soit attractif pour tout le monde, là, je dirais, les
propriétaires et nous, gagnant-gagnant, pour protéger des habitats
exceptionnels, et tout ça. Donc, ça, c'est une première... c'est l'autre article.
Celui-là, c'est vraiment pour... lorsqu'il y a des travaux qui doivent être
faits dans un habitat, ce qu'on a accepté tantôt, puis qu'on demande,
ultimement, après toutes les étapes, une compensation financière, mais là c'est
de pouvoir... de restaurer soit l'habitat ou en recréer un le plus possible
dans le même bassin versant. Ça fait que c'est deux moyens dans les deux articles
qu'on vient de voir, 68, 69.
Mme
Charbonneau
:
C'est comme une réciprocité, c'est-à-dire que vous pouvez demander une
compensation parce qu'on a aboli ou on s'apprête à abolir un habitat, je reste toujours
dans la possibilité de le recréer.
Mme Paquette (Élise) :
Oui.
Mme
Charbonneau
:
Et pour ça, il peut y avoir... on peut demander à la personne qui pose le geste
une compensation. Mais la même responsabilité vient au ministère dans le
principe de l'article précédent. Puis c'est juste pour me situer, là. Dans l'article
précédent, ce qu'on se disait, c'est : la même responsabilité appartient
au ministère, c'est-à-dire que, s'il veut faire la... s'il veut recréer sur un
terrain privé un habitat, il va compenser le propriétaire du terrain privé. Comme
ça, c'est donnant-donnant, là, si je peux le dire comme ça, puisque le
propriétaire ne pourra pas dire non à Mme Bergeron puisqu'il y aura
compensation. Et Mme Bergeron peut demander à quelqu'un qui va avoir un
impact de dire : Vous devez compenser. Je dis «Mme Bergeron», parce
que ce notre biologiste puis c'est son rêve, là. Je sais que ce n'est pas elle
qui est responsable de tout ça, mais ça m'aide de mettre une image sur le
geste. Merci, ça explique bien. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, y a-t-il d'autres interventions sur cet amendement proposé à l'article 69?
Je vais donc procéder à la mise aux voix de l'amendement. Mme la secrétaire,
s'il vous plaît.
La Secrétaire
:
M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois).
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien :
Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
<Abstention...
La Présidente (Mme Grondin) :
…
Mme la secrétaire,
s'il vous plaît.
La Secrétaire
:
M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement,
M. Reid
(Beauharnois).
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle,
Mme Charbonneau
(Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien :
Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
>Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Nous
revenons à l'article 69 tel qu'amendé. Y a-t-il des interventions? Je vais
donc procéder à la mise aux voix de l'article 69 tel qu'amendé. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois).
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien :
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'article 69, tel qu'amendé, est adopté.
Et je vous propose de prendre une pause, donc
je suspends les travaux.
(Suspension de la séance à 16 h 37)
17 h 30 (version révisée)
(Reprise à 17 h 41)
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, nous reprenons nos travaux. Nous sommes rendus à l'article 70. M. le
ministre, vous déposez un amendement, mais je crois que vous souhaitez
intervenir à ce niveau-ci.
M. Dufour : Oui. Donc,
Mme la Présidente, dans un souci de concordance et aussi d'être plus
pratico-pratique, là, avec le projet de loi, on suspendrait l'article 70
pour aller... l'article 91.1, en amendement, que j'aurais à vous déposer
pour l'article 91... 95, excusez, 95.1, excusez.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, y a-t-il consentement pour qu'on puisse suspendre l'article 70 et
son amendement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Grondin) :Il y a consentement pour qu'on puisse aller étudier l'article
ou l'amendement du ministre qui introduit l'article 91.1...
M. Dufour : 95.
La Présidente (Mme Grondin) :
95.1. On va... et j'imagine que vous souhaitez... Là, vous déposez une série
d'amendements, donc vous souhaitez qu'on puisse étudier les articles, <la
série d'amendements en bloc? Donc...
La Présidente (Mme Grondin) :
…91.1…
M. Dufour : 95.
La Présidente (Mme Grondin) :
95.1. On va… et j'imagine que vous souhaitez… Là, vous déposez une série
d'amendements, donc vous souhaitez qu'on puisse étudier les articles,>
la série d'amendements en bloc? Donc, y a-t-il consentement pour ça aussi?
M. Dufour : Oui.
La Présidente (Mme Grondin) :Parfait. Donc, allez-y, M. le ministre. Je vous invite à lire
l'article 95.1.
M. Dufour : Donc,
insérer, après l'article 95 du projet de loi, les suivants : Loi sur
les espèces menacées ou vulnérables.
95.1. La Loi sur les espèces menacées ou
vulnérables (chapitre E-12.01) est modifiée par l'ajout, après
l'article 8, des suivants :
«8.1. Le ministre du Développement
durable, de l'Environnement et des Parcs peut, après consultation des ministres
concernés, élaborer et mettre en oeuvre des programmes favorisant la
conservation et la gestion des espèces [...] désignées menacées ou vulnérables,
ou susceptibles d'être ainsi désignées [ou celles de leur habitat].
«Les programmes élaborés en vertu du
premier alinéa doivent permettre une répartition des mesures mises en oeuvre en
fonction des besoins identifiés dans toutes les régions du Québec.
«8.2. Le ministre du Développement
durable, de l'Environnement et des Parcs peut, par entente, déléguer à un
organisme voué notamment à la conservation ou à la gestion d'espèces
floristiques[, menacées ou vulnérables ou celles de leur habitat], la gestion
de tout ou partie d'un programme élaboré en vertu de l'article 8.1.
«L'entente est publiée sur le site
Internet du ministère.»
95.2. L'article 16 de cette loi est
modifié par le remplacement du paragraphe 4° par les suivants :
«4° une activité nécessaire afin
d'éviter, de limiter ou de réparer un préjudice causé par un sinistre au sens
de la Loi sur la sécurité civile (chapitre S-2.3);
«5° à une activité réalisée dans le cadre
d'un programme élaboré en vertu de l'article 8.1.»
95.3.
L'article 17 de cette loi est modifié, dans le deuxième alinéa :
1° par le remplacement du paragraphe 4°
par le suivant :
«4° une activité nécessaire afin
d'éviter, de limiter ou de réparer un préjudice causé par un sinistre au sens
de la Loi sur la sécurité civile (chapitre S-2.3);
2° par l'insertion, après le paragraphe 5°,
du suivant :
«6° à une activité réalisée dans le
cadre d'un programme élaboré en vertu de l'article 8.1.»
95.4.
L'article 18 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, dans le deuxième
alinéa et après «garantie», de «ou le paiement d'une compensation financière
qui correspond aux sommes nécessaires [à la conservation]…»
La Présidente (Mme Grondin) :
M. le ministre, je… Il y a eu une intervention, je suis désolée…
M. Dufour : Ah! excusez.
La Présidente (Mme Grondin) :
...une intervention de Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Je ne veux pas… Vous étiez parti sur un bel élan, M. le ministre, sauf qu'à
chaque article, il y a un commentaire, puis là, de la façon qu'on est en train
de faire ça, c'est qu'on va revenir sur les commentaires quand vous aurez fini
de. Alors, je…
M. Dufour : …
Mme
Charbonneau
:
Ils sont au… bien, moi, je les ai au bas de la feuille.
M. Dufour : Vous les
avez où?
Mme
Charbonneau
:
<Mais c'est…
Mme
Charbonneau
:
…sauf qu'à chaque article il y a un commentaire. Puis là, de la façon qu'on est
en train de faire ça, c'est qu'on va revenir sur les commentaires quand vous
aurez fini de, alors, je…
M. Dufour : …
Mme
Charbonneau
:
Ils sont au… moi, je les ai au bas de la feuille.
M. Dufour :
Vous les avez où?
Mme
Charbonneau
:
>Mais c'est juste pour m'assurer qu'on puisse garder la cohérence de
chacun des amendements. Alors, dans l'exercice qu'on fait, Mme la Présidente,
je vous dirais que ça serait peut-être intéressant qu'on reprenne et que le
ministre s'arrête après, tu sais, 95.1, là, il y a le 8.1, 8.2, il y a les
commentaires qui viennent avec ça, puis là on pourrait s'arrêter, s'il y a des
questions ou des commentaires, après ça, on pourrait aller à 95.2, juste pour
nous assurer d'un bon flot de discussion, parce que, sinon, ça devient un peu
chaotique, là...
M. Dufour : Un peu plus
haut.
Mme
Charbonneau
:
...tu sais, de revenir sur les commentaires après, puis de revenir sur les
questions, après ça qu'on revient sur 91.1. Ça devient un peu… Si vous êtes à
l'aise avec la proposition.
La Présidente (Mme Grondin) :
Effectivement, Mme la députée. Un peu comme on avait fait dans des
articles qui sont beaucoup plus longs, M. le ministre. Donc, oui, c'est traité
en blocs, mais pour que ça soit beaucoup plus simple, je vous invite à lire un
article à la fois et son commentaire.
M. Dufour : Parfait.
Donc, l'article 95.1 a été lu, donc on irait avec les commentaires sur
l'article 95.1.
Donc, cet amendement vise à introduire les
articles 8.1 et 8.2 à la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables
(chapitre E-12.01) pour octroyer au ministre de l'Environnement et de la
Lutte contre les changements climatiques le pouvoir d'élaborer et de mettre en
oeuvre des programmes, financés par les contributions financières introduites
par l'article 95.4 du projet de loi à l'article 18 de la loi, afin de
compenser les pertes d'espèces floristiques, menacées ou vulnérables en
favorisant la conservation et la gestion de ces espèces et de leurs habitats.
Commentaire additionnel : plus
précisément, l'article 8.1 octroie un nouveau pouvoir d'élaboration de
programmes au ministre et en fixe l'objectif, soit la conservation et la
gestion des espèces floristiques menacées, vulnérables ou susceptibles d'être
ainsi désignées et de leurs habitats. Le choix des ministres à consulter n'est
pas fixé puisqu'il pourra varier en fonction des programmes. Selon le cas, les
ministres responsables de la Faune, des Ressources naturelles, du Territoire,
des Forêts, des Affaires municipales ou de toute autre matière pertinente
seront consultés lors de l'élaboration des programmes. L'article prévoit aussi
que les mesures des programmes ainsi élaborés doivent être réparties en
fonction des besoins identifiés en matière de conservation et de gestion des
espèces floristiques menacées ou vulnérables dans chacune des régions du
Québec.
Un autre commentaire qui s'additionne :
l'article 8.2 permet la délégation de la gestion du programme à un
organisme dont la mission correspond aux objectifs de ce dernier. Au besoin,
cette disposition permettra de déléguer la gestion d'un programme à un
organisme qui détient une expertise adéquate après qu'il soit élaboré par le
ministre.
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme la députée de Mille-Îles et, par la suite,
Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme
Charbonneau
:
J'ai presque le goût de dire que ça devrait être ma collègue qui pose la question,
parce que peut-être qu'on est à la même place. Mais, quand j'ai un choix des
ministres à consulter, <est-ce que le…
M. Dufour : …adéquate
après qu'il soit élaboré par le ministre.
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme la députée de
Mille-Îles. Et,
par la
suite,
Mme la députée de
Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme
Charbonneau
:
J'ai presque le goût de dire que ça devrait ma
collègue qui pose ma
question,
parce que
peut-être qu'on est à la même place. Mais quand j'ai un
choix des
ministres à consulter, >est-ce que le Secrétariat des
affaires autochtones fait partie des choix ou si je me limite seulement à ceux
qui ont été énumérés?
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, <M. le... >je vous invite, M. le sous-ministre, à vous présenter.
Il y a consentement, d'abord, pour que le sous-ministre puisse intervenir? Et
je vous invite à vous présenter, s'il vous plaît.
M. Martin-Malus
(Jacob) : Merci, Mme la Présidente. Jacob Martin-Malus, je suis
sous-ministre adjoint au ministère de l'Environnement, responsable du
développement durable et de la qualité de l'environnement.
Donc, un petit peu comme dans les articles
précédemment étudiés dans le p. l. n°88, il y a une énumération, mais ce
n'est pas exhaustif, ça permet, donc, de faire d'autres consultations
également.
Mme
Charbonneau
:
Merci.
La Présidente (Mme Grondin) :
Ça va? Ça va, Mme la députée de Mille-Îles? C'était…
Mme
Charbonneau
:
Ça va. Merci.
La Présidente (Mme Grondin) :
Allez-y, Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien :
J'apprécie la question de la collègue. Je n'étais pas tout à fait à la même
place, c'est dans un autre ordre d'idées. Quand on parle d'organisme, est-ce
que c'est un organisme qui est nécessairement un organisme à but non lucratif
ou ça pourrait être une entreprise privée?
La Présidente (Mme Grondin) :
M. le sous-ministre.
M. Martin-Malus
(Jacob) : Merci. C'est une question assez précise. J'aurais
tendance, pour éviter de vous induire en erreur, peut-être de faire appel au
légiste qui m'accompagne, Mme la députée, si vous… évidemment, avec
consentement.
• (17 h 50) •
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, il y a consentement, j'imagine, hein? Et donc, Me Côté, je vous
invite à vous présenter.
Mme Côté-Bioli (Giulia) :
Bonjour. Merci. Giulia Côté-Bioli, avocate, ministère de la Justice. Donc là,
dans ce cas-ci, on parle d'un organisme, c'est son objet qui va être
déterminant surtout pour déterminer, là, de quel organisme est-ce qu'on vise. Mais
c'est un organisme, là... dans le fond, qui peut avoir, là, plusieurs fins à
but non lucratif notamment, là, mais pas exclusivement dans la manière dont
c'est rédigé actuellement, là.
Mme Lessard-Therrien : Parce
que ma préoccupation, quand même, c'est... Llà, il y a la loi sur les milieux
hydriques où on fait de la compensation, on va le faire avec les habitats
fauniques. Ça serait un peu malheureux qu'il y ait des gens qui voient là une opportunité
de faire des sous avec la destruction de nos habitats fauniques ou de nos
milieux humides. J'aurais personnellement un malaise à ce qu'on confie cette
mission-là, en fait, de recréer des habitats, à des entreprises privées qui
pourraient faire de l'argent avec ça. Je serais beaucoup plus confortable si
c'était avec des OBNL. Ça fait que est-ce que ça a été une préoccupation qui a
été adressée par le passé?
La Présidente (Mme Grondin) :
M. le sous-ministre.
M. Martin-Malus
(Jacob) : Merci, Mme la Présidente. J'avoue que je n'ai pas eu <beaucoup
d'interventions dans cette direction-là…
Mme Lessard-Therrien :
... beaucoup plus confortable si c'était avec des OBNL.
Ça fait
qu'est-ce que ça a été une préoccupation qui a été adressée par le passé?
La Présidente
(Mme Grondin) :
M. le sous-ministre.
M. Martin-Malus
(Jacob) :
Merci, Mme la Présidente. J'avoue que je n'ai
pas eu >beaucoup d'interventions dans cette direction-là. On a
précisément repris les mêmes dispositions qui ont été traitées à p.l. n° 88 pour la notion d'organisme, et c'est le même principe
pour la possibilité de déléguer la gestion d'un programme milieux humides et
hydriques en vertu des dispositions de la LQE, donc la Loi sur la qualité de
l'environnement, et on ne s'est pas prévalu encore de cette possibilité-là.
Donc, c'est un pouvoir habilitant, et
donc, là, le ministère va pouvoir tester le programme, comme il fait
actuellement. Le programme pour les milieux humides et hydriques est administré
par le ministère à ce stade-ci. Et, en fonction de l'évolution de la situation,
on va pouvoir évaluer différents scénarios, si c'est requis, de délégation à
des organismes. Pensons à des organismes comme la Fondation de la faune, qui...
je pense, qui a été évoquée aussi plus tôt à l'étude du p.l. n° 88.
La Fondation de la faune administre certains programmes également pour le
ministère de l'Environnement, même si on parle d'espèces floristiques. Donc,
c'est plutôt vers ce type d'organisme là qui a une expérience, qui donc
administre des fonds pour l'État, qu'on va se pencher dans l'étude.
Mme Lessard-Therrien :
Bien, je serais peut-être curieuse d'entendre ce qu'en pense M. le ministre,
là, s'il y a une façon, tu sais, de... Bien, je ne sais pas qu'est-ce qu'il en
pense déjà que ça soit soit une entreprise privée versus un OBNL qui serait en
charge de faire la reconstruction des habitats, puis s'il y a une façon de se
prémunir de ce risque-là, peut-être?
M. Dufour : Bien, moi,
comme vous dites, là, à ma connaissance, là, je ne voyais pas vraiment le privé
là-dedans, mais je trouve que votre question est très adéquate, là, pour, justement,
avoir un horizon de dire que l'objectif, ce n'est justement pas de faire des
sous sur une problématique, c'est davantage à ce que des organismes puissent
avoir la mainmise sur l'autorité des ces choses-là, parce qu'ils ont les
connaissances pour appliquer les règles d'usage.
Donc, je laisserais peut-être le sous-ministre,
peut-être, compléter sur cet aspect-là, mais personnellement je suis un peu
dans cette idée-là que, moi aussi, que ça doit être des organismes, que...
comme on le sait, chez nous, au niveau de la faune, la Fondation de la faune,
Canards illimités, qui sont des organismes habilités à vraiment travailler les
problématiques.
Mme Lessard-Therrien : Tu
sais, j'ajouterais juste quelque chose là-dessus. Tu sais, moi, je comprends l'importance,
tu sais, de déléguer ça à un organisme qui a les connaissances. Mais demain
matin on n'est pas à l'abri qu'il y ait une entreprise privée qui embauche des
biologistes, qui embauche des gens qui ont cette expérience-là aussi, puis qui
flairent la bonne affaire, puis qui disent : Bien, tu sais, super, moi, je
vais développer cette expertise-là, je vais être une boîte de consultants
privés puis je vais appliquer sur... <Je ne sais pas si vous allez en appel
d'offres ou pas...
Mme Lessard-Therrien :
…une entreprise privée qui embauche des biologistes, qui embauche des gens qui
ont cette expertise-là aussi puis qui flairent la bonne affaire, puis qui
disent : Bien, c'est super, moi, je vais développer cette expertise-là, je
vais être une boîte de consultants privés, puis je vais appliquer sur... >Je
ne sais pas si vous allez en appel d'offres ou pas, ou comment vous allez
sélectionner les organismes, mais comment est-ce qu'on fait pour se prémunir qu'il
n'y a pas personne qui va faire de l'argent avec de la destruction de nos
habitats ou nos milieux humides?
M. Dufour : M. le sous-ministre.
La Présidente (Mme Grondin) :
M. le sous-ministre.
M. Martin-Malus (Jacob) :Merci, Mme la Présidente. Donc, on se réfère vraiment à la
vocation de l'organisme. Donc, dans la disposition législative, on précise donc
un organisme voué à la conservation et la gestion de l'espèce floristique et de
leurs habitats. Donc, par définition, il est assez peu commun qu'une entreprise
lucrative, donc à but lucratif, est vouée à ce type d'expertise là. Il reste
qu'ils peuvent détenir une expertise, mais un organisme à vocation, donc le ministère
va se tourner vers des organismes dont c'est l'objectif principal qui est voué
à la conservation. Mais ça n'empêche pas qu'une entreprise privée pourrait
collaborer avec un partenaire pour soumettre un projet à l'intérieur du programme
qui serait délégué, ça, une municipalité… et donc, tu sais, inviter, là, les
participants au programme. Donc, ils pourraient bénéficier des sommes pour
faire de la restauration. À ce moment-là, là c'est à l'intérieur du cadre
normatif du programme que ce serait balisé en tant que tel.
Mme Lessard-Therrien :
J'entends bien la réponse, tu sais, en même temps, tu sais, il y a des
entreprises privées qui ont des missions puis, tu sais, qui ont des vocations
puis, tu sais, ça peut être pour éduquer, ça peut être pour prendre soin, ça
peut être pour, tu sais, plein d'objectifs supernobles, en même temps, bien,
ces gens-là, tu sais, ils font des sous, là, ils se paient des salaires… Tu
sais, ils peuvent faire des profits aussi. Ça fait que, tu sais, d'enlever la
notion de pouvoir faire du profit avec, tu sais, la destruction des habitats
fauniques ou des milieux humides ou hydriques. Tu sais, là, je comprends qu'on
est dans de la concordance puis qu'il y a, tu sais, je ne sais pas jusqu'où on
peut aller avec ça, mais, moi, je tenais quand même à le mentionner, là, que ce
serait un peu dommage qu'éventuellement on aille vers là. Puis, tu sais, je ne
vois pas pourquoi il y aurait des gens qui s'empêcheraient de ça, alors qu'ils
peuvent flairer la bonne affaire, là, tu sais. Ça fait que… en tout cas, je
voulais manifester ma préoccupation.
La Présidente (Mme Grondin) :Y a-t-il d'autres interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Juste pour me coucher plus intelligente ce soir, là, quand on parle des
organismes, j'entends ma collègue, puis je me dis : Est-ce qu'il y a une reconnaissance,
je ne peux pas dire légale? Y a-t-il une reconnaissance par rapport aux
organismes? C'est-à-dire que, si je suis Canards illimités, je suis reconnu, je
vous dirais même que je suis connu. Mais, si je suis un plus petit organisme
qui s'occupe de la conservation ou de la gestion de la conservation, <je
suis peut-être moins…
Mme
Charbonneau
:
...je ne peux pas dire légale? Y a-t-il une reconnaissance
par rapport
aux
organismes?
C'est-à-dire que, si je suis Canards illimités,
je suis reconnu, je vous dirais même que je suis connu. Mais, si je suis un
plus petit
organisme qui s'occupe de la conservation ou de la gestion de
la conservation, >je suis peut-être moins connu par le... généralement,
là, par le public en général, mais je suis connu par les ministères.
Je prends la balle au bond de ma collègue,
qui se dit : Tu sais, il y a quelqu'un qui flaire la bonne affaire puis
qui se dit : Tiens, voilà un endroit où je pourrais peut-être... en disant,
moi aussi, je vais mettre de l'argent dans la cagnotte puis on va faire quelque
chose, mais en même temps, je suis capable de faire des sous avec ce
principe-là. Mais c'est un organisme qui sort de nulle part, qui n'est pas
connu, que ni votre ministère... ni votre ministère le reconnaît, mais parce
qu'il est, je dirais, intéressant, le ministère pourrait décider de faire
affaire avec. Donc, sa crédibilité n'est pas reconnue. Tu sais, il n'y a pas de
reconnaissance de crédibilité des gens avec qui on fait affaire puisqu'il n'y a
pas d'ordre professionnel sur les organismes de la conservation de la faune, là.
Mais c'est juste pour s'assurer qu'il n'y a pas de personne avec des mauvaises
intentions qui pourraient voir tout ce qui se raccroche à un financement puis
dire : Bon, bien, je pourrais aller dans cette enveloppe-là.
Tu sais, parce qu'on en a des
professionnels des enveloppes gouvernementales, là, qui sont capables de sauter
d'une enveloppe à l'autre puis dire : Ah! bien, si ce n'est pas dans ce
ministère-là... Je vous dirais, il y a des professionnels du discrétionnaire,
il y a des professionnels de la subvention à l'action bénévole, mais il y a
aussi des gens qui sont très habiles pour aller chercher des sommes dans
certains programmes en disant : Bien, nous, on fait ça. Et malheureusement
ça prend souvent quelques années avant qu'on découvre que, tu sais, comme
gouvernement, on s'est peut-être fait avoir ou on est peut-être déçu du
rendement qu'on pensait avoir avec cette entreprise.
Alors, est-ce que, dans les gens avec qui
on fait affaire, vous avez, soit vous ou le ministère de l'Environnement, une
liste d'organisme qui dit : Voici avec qui, habituellement, on fait
affaire, puis quand on sort de cette liste-là, bien, on fait une enquête un
petit peu plus approfondie pour s'assurer que ce n'est pas un ti-Jos-connaissant
qui vient de flairer la bonne chose puis qui décide d'aller jouer dans l'enveloppe
soit d'un ou de l'autre des ministères.
M. Dufour : Bien, je peux
répondre pour le côté de la Faune. Du côté de la Faune, on a quelques
organismes avec lesquels... autres qu'on fait affaire, particulièrement,
exemple, au niveau des oiseaux, au niveau de la sauvagine, par exemple. Mais du
côté floral, je laisserais vraiment le sous-ministre vous répondre par rapport
à ça.
La Présidente (Mme Grondin) :M. le sous-ministre.
• (18 heures) •
M. Martin-Malus
(Jacob) :Merci, Mme la Présidente. C'est
le même principe que M. le ministre l'évoque. Donc, il y a quelques organismes
avec lesquels on fait affaire régulièrement, Conservation de la nature Canada,
la SNAP, donc différents... la Fondation de la faune, comme j'évoquais tantôt. Mais
c'est certain que tout organisme, quel qu'il soit, qui serait envisagé pour une
délégation de tout ou partie du programme ferait l'objet d'une analyse des
lettres patentes, de la vocation. Donc, on parle... ça ne serait pas fait, là,
sur le coin d'une table, si je peux me <permettre l'expression. Il reste
que...
>
18 h (version révisée)
< M. Martin-Malus
(Jacob)T :
...donc différents... la Fondation de la
faune, comme j'évoquais tantôt, mais c'est certain que tout
organisme,
quel qu'il soit, qui serait envisagé pour une délégation de tout ou partie du
programme
ferait l'objet d'une
analyse des lettres patentes, de la vocation. Donc,
on parle... Ça ne serait pas fait, là, sur le coin d'une table, si je peux me >permettre
l'expression. Il reste que, par rigueur de gestion du bien public, on ferait
cette analyse-là, Mme la députée.
Mme
Charbonneau
:
Je vous dirais, l'expression politique est bonne parce qu'on le dit des fois,
hein? Quand qu'on sent qu'il y a quelque chose qui s'est fait un petit peu
vite, on dit «sur le coin d'une table». Donc, j'apprécie le fait qu'il y a une
étude un petit peu plus approfondie. Si c'est quelqu'un qui nous arrive d'un
peu nulle part, là, ça vient un peu rejoindre l'inquiétude que ma collègue avait.
Merci.
Mme Lessard-Therrien :
...la préoccupation, elle est légitime, là. Tu sais, on en a, des exemples, là,
du passé où il y a des gens qui ont flairé la bonne affaire pour faire des
affaires avec le gouvernement. Ça fait que, tu sais... c'est ça. Je pense que
ça valait la peine d'être nommé. Puis que vous le preniez en considération, tu
sais, c'est bien. J'ai l'impression qu'éventuellement il faudrait peut-être
voir à ce que ce soit plus... peut-être plus restrictif ou encadré pour s'assurer
que, peu importe qui qui va se retrouver sur la chaise, qui va prendre la
décision, bien, que ça soit fait dans le même esprit que vous nous décrivez là,
actuellement.
La Présidente (Mme Grondin) :Y a-t-il d'autres interventions? Donc, nous pourrions...
Mme
Charbonneau
:
95.2, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :95.2, oui. En fait, comme c'est en bloc... Oui, tout à fait.
Donc, M. le ministre, 95.2.
M. Dufour : Donc, je vais
relire 95.2.
La Présidente (Mme Grondin) :
Bien, en fait, M. le ministre, compte tenu de l'heure, là... Ça va trop vite,
les choses. Donc, compte tenu de l'heure... Merci pour votre collaboration.
Et je suspends les travaux jusqu'à
19 h 30 ce soir.
(Suspension de la séance à 18 h 02)
19 h 30 (version révisée)
(Reprise à 19 h 34)
La Présidente (Mme Grondin) : Donc,
votre attention, s'il vous plaît! La Commission des transports et de
l'environnement reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 88, Loi modifiant la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune et d'autres dispositions législatives.
Lors de la suspension de nos travaux cet après-midi,
nous en étions à l'étude de l'amendement introduisant l'article 95.2. Y
a-t-il des interventions? Ah! M. le ministre, en fait, vous l'aviez lu?
M. Dufour : On avait lu simplement
l'article, mais on n'avait pas lu les commentaires.
La Présidente (Mme Grondin) :
Parfait. Donc, je vous invite à lire les commentaires.
M. Dufour : Oui. Donc,
les commentaires. Cet amendement permet d'abord une harmonisation avec la Loi
sur la sécurité civile (chapitre S-2.3) en référant à la notion
de sinistre qui y est définie, qu'il s'agisse d'un sinistre mineur ou majeur.
Cette notion est plus adaptée que celle de catastrophe qui porte à confusion
sur le niveau de gravité des événements en cause.
La disposition permet ainsi de soustraire
les activités nécessaires afin de prévenir ou de réparer un préjudice causé par
un sinistre à l'obligation d'obtention d'une autorisation lorsque l'activité
aurait pour effet de posséder hors de son milieu naturel, récolter, exploiter,
mutiler, détruire, acquérir, céder, offrir de céder ou manipuler génétiquement
tout spécimen d'une espèce floristique menacée ou vulnérable.
Cet amendement introduit aussi une
exemption d'autorisation pour ces mêmes activités lorsqu'elles sont réalisées
dans le cadre d'un programme élaboré en vertu de l'article 8.1 de la Loi
sur les espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01)
introduit par l'article 95.1 de ce projet de loi. Ceci facilitera la mise
en oeuvre des programmes qui, à terme, auront un impact bénéfique sur les
espèces floristiques <menacées...
M. Dufour : ...
programme élaboré en vertu de l'article 8.1 de la Loi sur les espèces
menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01) introduit par l'article 95.1
de ce projet de loi. Ceci facilitera la mise en oeuvre des programmes qui, à terme,
auront un impact bénéfique sur les espèces floristiques >menacées ou
vulnérables.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée, avez-vous une intervention?
Mme
Charbonneau
:
Ça me fait sourire quand vous le faites au singulier. Je n'ai pas
d'intervention. Par contre, je veux réitérer le fait qu'on a eu un briefing
technique un peu plus tôt, qui était hors caméra, et la question s'était posée
sur la différence entre sinistre et l'aspect où on vient spécifier, l'aspect
mineur ou majeur, et que j'avais déjà eu les réponses. Donc, non, Mme la
Présidente, je n'ai pas de question sur cet article en particulier.
La Présidente (Mme Grondin) :
Parfait. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, je vais procéder à la mise
aux... Ah! non, c'est vrai, on l'a... Je vais finir par me le rappeler à chaque
fois. Je vois les grands yeux de la secrétaire. Donc, nous poursuivons avec
l'article... l'amendement, en fait, qui introduit l'article 95.3. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Dufour : Oui. Donc, insérer
après l'article 95.2 du projet de loi, tel qu'amendé, le suivant :
95.3. L'article 17 de cette loi est
modifié, dans le deuxième alinéa :
1° par le remplacement du paragraphe 4° par
le suivant :
«4° une activité nécessaire afin d'éviter,
de limiter ou de réparer un
préjudice causé par un sinistre au sens de la Loi
sur la sécurité civile (chapitre S-2.3);»
2° par l'insertion, après le paragraphe
5°, du suivant :
«6° à une activité réalisée dans le cadre
d'un programme élaboré en
vertu de l'article 8.1.»
Commentaire : cet amendement
introduit aussi le concept de sinistre à des fins d'harmonisation avec la Loi
sur la sécurité civile (chapitre S-2.3) ainsi que pour évacuer la notion
de catastrophe. Cependant, l'article 17 de la Loi sur les espèces
menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01) régit plutôt les autorisations
pour déroger à l'interdiction d'exercer une activité susceptible de modifier le
processus écologique en place, la diversité biologique présente et les
composantes chimiques et physiques propres à un habitat d'une espèce
floristique menacée ou vulnérable.
L'amendement introduit aussi une exemption...
une exception, plutôt, excusez, pour les activités réalisées dans le cadre des
programmes élaborés en vertu du nouvel article 8.1 de la Loi sur les
espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01) favorisant la
conservation et la gestion des espèces floristiques désignées menacées ou
vulnérables, de celles susceptibles d'être ainsi désignées et des habitats de
ces espèces. La mise en oeuvre des programmes en est ainsi facilitée.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions? Comme il n'y a pas
d'intervention, nous allons <poursuivre avec l'article...
M. Dufour : ... de
celles susceptibles d'être ainsi désignées et des habitats de ces espèces. La
mise en oeuvre des programmes en est ainsi facilitée.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions? Comme il n'y a pas
d'intervention, nous allons >poursuivre avec l'article... ou
l'amendement qui introduit l'article 95.4. M. le ministre.
• (19 h 40) •
M. Dufour : Oui.Insérer, après
l'article 95.3 du projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
95.4. L'article 18 de cette loi est
modifié :
1° par l'insertion, dans le deuxième
alinéa et après «garantie», de «ou le paiement d'une compensation financière
qui correspond aux sommes nécessaires pour compenser l'atteinte aux espèces
floristiques menacées ou vulnérables ou à leurs habitats, et ce,»;
2° par l'ajout, à la fin du troisième
alinéa, de la phrase suivante : «De plus, le ministre informe le demandeur
du montant de la compensation financière qui lui sera exigée avant de lui
délivrer son autorisation.»;
3° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«La compensation financière reçue en vertu
du deuxième alinéa est versée au Fonds de protection de l'environnement et du
domaine hydrique de l'État institué en vertu de la Loi sur le ministère du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (chapitre M-30.001)
et sert au financement d'un programme élaboré en vertu de l'article 8.1.»
Commentaire : l'amendement introduit
dans la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables
(chapitre E-12.01) la possibilité pour le ministre de l'Environnement et
de la Lutte contre les changements climatiques d'exiger le versement
d'une compensation financière lorsqu'il autorise une activité requise pour des
fins éducatives, scientifiques ou de gestion ou une activité qui modifie
l'habitat d'une espèce floristique menacée ou vulnérable. Cette
compensation financière sera calculée conformément à un futur règlement du
gouvernement. L'amendement permet aussi de s'assurer que le montant de la
compensation financière sera communiqué au préalable au demandeur de
l'autorisation d'activité.
Une voix
: ...
M. Dufour : Ah oui! Oui,
oui, excusez, excusez, excusez.
Une voix
: ...
M. Dufour : Finalement,
cet amendement prévoit que les sommes ainsi perçues par le ministère seront
versées au Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique de
l'État institué en vertu de la Loi sur le ministère du Développement
durable, de l'Environnement et des Parcs et serviront au financement
d'un programme élaboré en vertu du nouvel article 8.1 de la Loi sur les
espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01) favorisant la
conservation et la gestion des espèces floristiques désignées menacées ou
vulnérables, de celles susceptibles d'être ainsi désignées et des habitats de
ces espèces. Ainsi, ces sommes serviront réellement à compenser les atteintes
aux espèces floristiques menacées ou vulnérables causées par les activités
autorisées.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions? Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Je vais essayer de rendre votre soirée plus
intéressante que juste entendre des lectures, après lectures, après lectures.
Dans l'ensemble des <mandats qu'on a vus...
M. Dufour : ... ou
vulnérables causées par les activités autorisées.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions? Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Je vais essayer de rendre votre soirée plus
intéressante que juste entendre des lectures, après lecture, après lecture.
Dans l'ensemble des >mandats qu'on a vus auparavant, on parlait de
pouvoir aller chercher une cotisation ou une attribution monétaire, là, ce que
moi, j'appelle monnayer des terrains de l'État, mais c'est rare qu'on lui
donnait une fonction directe dans un fonds. On disait qu'on pouvait ramasser
puis le demander à certains organismes de réinvestir, mais, cette fois-ci, 95.4
mentionne spécifiquement le fonds. Ça s'appelle le Fonds de protection
de l'environnement et du domaine hydrique. Est-ce que c'est parce qu'ils ont
une spécificité qui fait qu'on... c'est par eux qu'on passe pour faire l'ensemble
des choses? Parce que, puisque je n'ai pas l'ensemble de la loi sur laquelle je
travaille présentement, j'imagine qu'il doit y avoir un endroit où on donne ce
pour quoi on fait affaire avec ce fonds-là plutôt que de dire : Je vais le
donner à quelqu'un qui est capable de le gérer, puis, comme on fait un peu dans
le projet de loi n° 88, où là on n'a pas de spécificité. On travaille avec
différents organismes pour pouvoir réinvestir. Cette fois-ci, on mentionne le
fonds avec beaucoup de précision, donc il doit sûrement y avoir une raison.
M. Dufour : Oui. Bien, la
raison, puis on le verrait en article 96, c'est que le ministère de
l'Environnement a déjà un fonds attribué officiel. Donc, c'est pour ça qu'on
est capable de le préciser, alors qu'au niveau de la faune on va le créer avec
le projet de loi n° 88 à l'article 96.
Mme
Charbonneau
:
Oui. Mais, au niveau de la faune, rappelez-moi si... ou corrigez-moi, on a
aussi dit qu'il y avait une possibilité de faire affaire avec des organismes à
but non lucratif ou des municipalités à qui... là, il y avait un échange, là, par
rapport à des fonds.
M. Dufour : Il est
possible d'avoir un échange, mais il y a quand même aussi l'objectif de faire
comme le ministère de l'Environnement a...
Mme
Charbonneau
:
O.K. Puis on va le voir plus tard.
M. Dufour : On va le voir
à l'article 96.
Mme
Charbonneau
:
Parfait. Merci. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) :S'il n'y a pas d'autres
interventions, nous allons poursuivre avec l'amendement qui introduit l'article
95.5. M. le ministre.
M. Dufour : Oui. Donc, insérer,
après l'article 95.4 du projet de loi, tel qu'amendé, le suivant :
95.5. L'article 39 de cette loi est
modifié par l'insertion, dans le premier alinéa et après le paragraphe 5°, des
suivants :
«5.1° déterminer les éléments, les barèmes
et les méthodes applicables pour établir le montant de la compensation
financière que peut exiger le ministre du Développement durable, de l'Environnement
et des Parcs en vertu de l'article 18 de même que les modalités de
paiement, les pénalités et les intérêts applicables, le cas échéant;
«5.2° déterminer la proportion d'une
compensation financière exigée par le ministre du Développement durable,
de l'Environnement et des Parcs en vertu de l'article 18 pouvant être
réduite dans les cas où une compensation ou un autre type de contribution est
exigé par ce ministre en vertu de la Loi sur la qualité de
l'environnement (chapitre Q-2) <lorsqu'une...
M. Dufour : ...
5.2°
déterminer la proportion d'une compensation financière exigée par le ministre
du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs en vertu de
l'article 18 pouvant être réduite dans les cas où une compensation ou un
autre type de contribution est exigé par ce ministre en vertu de la Loi sur la
qualité de l'environnement (chapitre Q-2) >lorsqu'une activité est
réalisée dans un milieu humide ou hydrique ou dans les cas où elle est exigée
par le ministre des Ressources naturelles et de la Faune lorsqu'une activité
est réalisée dans un habitat faunique;».
Commentaire : cet amendement
contribue ou attribue au gouvernement le pouvoir de déterminer par règlement la
manière dont est calculée la compensation financière exigée en vertu du nouvel
article 18 de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables
(chapitre E-12.01). L'ensemble des modalités seront prévues à ce
règlement.
Cet amendement prévoit aussi un arrimage
entre la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune
(chapitre C-61.1), la Loi sur la qualité de l'environnement (chapitre Q-2)
et la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01), afin
d'éviter de compenser plusieurs fois la même perte. Lorsque plus d'un régime de
compensation financière sera applicable, des réductions seront prévues par
règlement afin de s'assurer que les sommes exigées soient en adéquation avec
les pertes réelles. Par concordance, cet arrimage est présent dans les
trois régimes de compensation financière.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions? Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Dans le fond, Mme la Présidente, comme on se l'était dit à micro fermé, je
pensais que le ministre était pour la rajouter, mais c'est pour s'assurer qu'il
n'y a pas une double facturation ou un double regard par rapport à une personne
ou un organisme qui fait affaire avec un ministère ou, des fois, peut-être les
deux en même temps, si j'ai bien compris un peu plus tôt, là. Donc, tout ça,
c'est pour s'assurer qu'il n'y a pas de doublage.
M. Dufour : Il n'y a pas
de doublon.
Mme
Charbonneau
:
De doublon ou de... Oui, c'est ça, de doublon. C'est peut-être un meilleur
français que doublage.
M. Dufour : Je ne sais
pas si la sous-ministre à l'Environnement voudrait ajouter quelque chose.
Mme
Charbonneau
:
C'est juste pour bien comprendre, parce que, oui, on a un très beau langage
quand on le lit, mais, des fois, de pouvoir le mâcher puis le dire dans les
termes plus communs, ça fait comprendre les gens de façon plus intéressante.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, M. le sous-ministre.
M. Martin-Malus
(Jacob) : Merci, Mme la Présidente. Effectivement, on
veut éviter d'exiger une double compensation pour la même perte. Donc, un
milieu peut être à la fois un habitat faunique et un habitat d'espèce floristiquement
assez vulnérable. Donc, on veut éviter que le requérant se trouve à payer aux
deux endroits. Il doit payer une seule fois pour la compensation.
Mme
Charbonneau
:
Comment on fait pour savoir qui va, je le dis peut-être malhabilement, mais qui
va facturer? Est-ce que les ministères... puis j'ai compris tantôt, là, que
vous travaillez vraiment très serré ensemble, mais comment on détermine que la
facture va arriver par un ou l'autre des ministères? Est-ce que c'est l'espèce
menacée? Est-ce que c'est le territoire reconnu? Comment on fait pour
déterminer cet <aspect-là...
Mme
Charbonneau
:
...
facturer? Est-ce que les ministères... puis j'ai compris tantôt, là,
que vous travaillez vraiment très serré ensemble, mais comment on détermine que
la facture va arriver par un ou l'autre des ministères? Est-ce que c'est
l'espèce menacée? Est-ce que c'est le territoire reconnu? Comment on fait pour
déterminer >aspect-là?
M. Martin-Malus
(Jacob) : Ah! donc, Mme la députée, en fait, on va
travailler en collaboration étroite à l'interministériel pour déterminer quel
serait l'effet le plus majeur, le plus préjudiciable, donc à quel ministère va
s'adresser le préjudice le plus important, et c'est donc ce ministère-là qui va
bénéficier de la compensation pour la perte de son... des objets de sa loi, en
fait. Et, à ce moment-là, donc, on répartit systématiquement, à chaque fois
qu'il y a cette possible double compensation, les rôles et responsabilités à
l'interministériel.
• (19 h 50) •
Mme
Charbonneau
:
Donc, si je comprends bien, à partir du moment où on sait qu'il va y avoir un
habitat qui... un habitat, ou un espace, ou un endroit où je devrai demander
une compensation, l'analyse est faite pour savoir qui aura le plus gros impact.
Je le dis un peu bêtement, mais c'est celui qui a le plus gros impact qui fait
la facture, parce que c'est une meilleure facture, là. Pour s'assurer que la
compensation est juste, j'imagine qu'il faut s'assurer de savoir jusqu'où ça
va. Et on est toujours dans une grille d'analyse pour dire : Bon, bien, à
partir du moment où je demande une compensation, il y a différents éléments
pour m'assurer que la facture que je vais demander de produire... parce qu'on a
vu dans le projet de loi n° 88 qu'il y a une compensation qui peut être
monétaire, mais il y a une compensation qui peut être aussi en territoire.
Donc, on travaille... vous travaillez ensemble. Vous déterminez qui a le plus
gros impact. Celui qui a le plus gros impact récolte la somme, la facture, il
la récolte, et détermine ce qu'il va remplacer.
Parce que l'impact peut être sur les deux
ministères, mais parce que le plus gros impact est faunique ou la flore plutôt
que l'aspect animalier, est-ce que, dans votre principe de grandes discussions
entre les deux ministères, il y a une répartition qui dit : Bien, je
vais... ceci sera la facture, je vais la transmettre à la personne ou à
l'organisme, et, à partir des fonds que je vais retirer, je vais te compenser,
toi, autre ministère. Je vais prendre le plus gros de la facture parce que
l'aspect flore est plus important, mais puisque ça touche aussi — et
là j'invente n'importe quoi, mais c'est pour me faire scénario — les
dindons sauvages, puis ça, c'est dans mon ministère, bien, tu vas me compenser
pour l'impact que ça a sur mon ministère ou ça va dans le fonds, puis c'est le
fonds qui va faire la répartition pour s'assurer du renouvellement de l'habitat.
M. Martin-Malus
(Jacob) : En fait, votre scénario est plausible, ça
serait une possibilité. Je préciserais, par ailleurs, qu'ici, on est dans des
pouvoirs <habilitants, donc...
Mme
Charbonneau
:
...
ou ça va dans le fonds, puis c'est le fonds qui va faire la
répartition pour s'assurer du renouvellement de l'habitat?
M. Martin-Malus
(Jacob) :
En fait, votre scénario est plausible, ça
serait une possibilité. Je préciserais, par ailleurs, qu'ici, on est dans des
pouvoirs >habilitants, donc, dans la loi, et ensuite il va être requis d'établir,
justement, ce mode de fonctionnement là par règlement. Donc, le gouvernement...
c'est un règlement de gouvernement qui va devoir être adopté au Conseil des
ministres, qui va établir ce mode de fonctionnement interministériel
de façon transparente, de façon à ce que les promoteurs puissent aussi... tout
demandeur, en fait, puisse prendre connaissance des dispositions d'arrimage
interministériel. Et il serait plausible, là, qu'il puisse y avoir une
répartition en fonction d'un prorata de responsabilités et de préjudices.
Par ailleurs, lorsque les fonds sont
versés, exemple, si je prends l'exemple en vertu de la LEMV, ici...
qui seraient versés au Fonds de protection de l'environnement et du domaine
hydrique de l'État, ces fonds-là deviennent disponibles pour financer
des projets, et on l'a mentionné dans les discussions préalables,
prioritairement dans les régions où ont été générées ces compensations-là.
Donc, ce n'est pas automatiquement site par site, ces fonds-là vont quand même
être disponibles dans une perspective régionale pour combler des besoins
régionaux qui sont exprimés nommément.
Donc, je préciserais simplement que ce n'est
pas automatiquement il y a eu un préjudice là, l'argent va être réinvesti
précisément à cet habitat-là, il pourrait y avoir un besoin plus important,
plus criant à proximité. Donc, c'est une souplesse que nous donne le Fonds de
protection de l'environnement à cet égard-là.
Mme
Charbonneau
:
Le préjudice...
(Interruption)
Mme
Charbonneau
:
À vos souhaits. Le préjudice causé... vous le dites bien, les sommes ne sont
pas automatiquement réinvesties dans l'endroit où le préjudice est causé. Je
comprends le principe qui veut que ça se peut qu'il y ait des besoins plus
urgents. Mais, dans le fond, si je dis à la personne : Vous allez avoir
une facture pour ce qui a été créé comme dommage, c'est que je reconnais que le
dommage qui a été causé a un impact sur la nature, sur la faune, sur... et j'essaie
de voir ce qui fait que je ne peux pas réinvestir dans le même milieu. Je
comprends quand vous me dites que ça se peut qu'il y ait d'autres urgences,
mais les autres urgences devraient être traitées avec les autres factures qui
vont venir avec le principe où il y a eu un dommage par un individu.
Donc, si je défais, je reprends tout le
temps mon principe de ma tortue... si je défais un habitat de tortue puis que,
par le biais de mon habitat de tortue, j'ai une sorte de quenouille qu'il faut
que je remplace, parce que je suis dans un milieu humide... Qu'est-ce qui fait
que je dis : C'est moins important de refaire l'habitat de la tortue ou
des quenouilles que de faire les fleurs qui devraient pousser dans un boisé
ombragé à tel endroit, parce que ça, ça a été détruit depuis longtemps?
Qu'est-ce qui fait que je porte... je vais l'utiliser, de la mauvaise façon, je
vous avertis, je l'ai toujours dit et j'ai dit à l'autre légiste, je n'ai
aucune qualité de <légiste...
Mme
Charbonneau
:
... ou des quenouilles que de faire les fleurs qui devraient pousser dans un
boisé ombragé à tel endroit, parce que ça, ça a été détruit depuis longtemps?
Qu'est-ce qui fait que je porte... je vais l'utiliser, de la mauvaise façon, je
vous avertis, je l'ai toujours dit et j'ai dit à l'autre légiste, je n'ai
aucune qualité de >légiste, là, mais qu'est-ce qui fait qu'il y a un
préjudice qui a été créé, il y a quelque chose de malsain qui a été fait et, de
ce fait, pour pouvoir corriger la situation, je vais facturer quelqu'un, mais
ça se peut qu'un coup qu'il fait son paiement puis que j'ai récupéré une somme,
comme gouvernement, je dise : On ne s'occupera pas de la zone humide, on
va s'occuper de la fleur, quand, dans le fond, la facture a été pour compenser
pour les gestes à poser ou qui ont été posés?
M. Martin-Malus
(Jacob) :Mme la Présidente, je
me permettrais peut-être de prendre un exemple pour, de la même façon,
l'exprimer le plus clairement possible. Premièrement, milieux humides, c'est
une catégorie. Ici, on parle d'un fonds pour les espèces... les EMV. Donc, ce
qui est généré par une compensation EMV irait vers les espèces menacées et
vulnérables et pas nécessairement... Donc, on évite de changer de tiroir, si
vous me permettez l'expression, première des choses.
Ensuite, on va quand même y aller
prioritairement vers l'espèce qui est affectée. Donc, à titre d'exemple, le ministère
des Transports doit modifier une route parce que c'est accidentogène
dans cette région-là. Et, je ne sais pas, moi, il y a quelques érables noirs,
une EMV, qui doivent être malheureusement... Il y a une incidence
incontournable, ils doivent être déplacés. Et donc certains arbres, s'ils ne
sont pas trop grands, peuvent être déplacés. Donc, le ministère... Présentement,
on pourrait exiger que le ministère des Transports déplace les
spécimens. Mais, avec cette disposition-là, on pourrait aussi exiger une compensation
pour cette petite perte d'habitat là. Et ces argents-là via le Fonds de protection
de l'environnement pourraient être utilisés pour intervenir sur un terrain
voisin, exemple, qui n'appartient pas nécessairement au ministère des
Transports, là, et où des érables noirs sont... ou une espèce exotique
envahissante fait en sorte que leur habitat est en train de se détériorer... Et,
à ce moment-là, les argents du fonds pourraient être utilisés pour contrôler
les espèces exotiques envahissantes pour assurer une certaine restauration de
l'habitat pour l'érable noir.
Donc, on va toujours tenter de prioriser
l'espèce qui a été affectée par la perte et la compensation spécifique, et
ensuite, tranquillement, s'il n'y a pas d'autres enjeux, parce que le milieu va
avoir été détruit et potentiellement par le ministère des Transports,
donc on ne peut pas nécessairement réinvestir à cet endroit-là spécifiquement.
Donc, tranquillement, en fonction des priorités de cette région-là, on va
adapter, moduler notre intervention, mais toujours dans l'esprit des objets de
la loi au regard des espèces menacées ou vulnérables.
Mme
Charbonneau
:
Donc, j'y vais avec la priorité de ce qui est menacé...
M. Martin-Malus
(Jacob) : Exact.
Mme
Charbonneau
:
...ce qui est vulnérable. Puis, après ça, si j'arrive à... toujours dans le
même milieu, la même région, ça, j'ai compris...
M. Martin-Malus
(Jacob) : Exact.
Mme
Charbonneau
:
Je n'essaierai pas de nommer des espèces, parce que je vais vous faire passer d'une
colonne à l'autre, je me connais puis je n'ai pas la spécificité de notre
présidente, qui est très à l'affût, donc je ne les nommerai pas. Mais je
comprends ce que vous me dites quand vous dites : On va <décliner...
Mme
Charbonneau
:
... Puis après ça, si j'arrive à...
toujours dans le même milieu, la
même région, ça, j'ai compris...
M. Martin-Malus
(Jacob) :
Exact.
Mme
Charbonneau
:
Je n'essaierai pas de nommer des espèces
parce que je vais vous faire
passer d'une colonne à l'autre, je me connais puis je n'ai pas la spécificité
de notre présidente, qui est très à l'affût, donc je ne les nommerai pas. Mais
je
comprends ce que vous me dites quand vous dites : On va >décliner
de par l'importance du geste posé.
Je trouve, par contre, puis je me permets
de le dire, un peu amusant que tous vos exemples passent par le ministère du
Transport, parce que, comme citoyenne du Québec, je vous dirais que c'est toujours
intrigant quand un ministère facture un autre ministère. Normalement, un gouvernement,
c'est un tout, puis ça devrait toujours être la même personne qui fonctionne,
mais là je comprends qu'un ministère peut facturer un autre ministère. Vous
avez été très prudent, vous n'avez pas nommé d'organisme, parce que c'est tout
aussi dangereux de dire Hydro-Québec. Mais je comprends l'exemple que
vous me donnez, et je comprends, avec la formule que vous avez faite, qu'il y a
une déclinaison sur l'importance de ce qui a été affecté, puis comment je peux
regarder dans le milieu, dans la même région. Je ne peux pas prendre le montant
puis l'amener dans une autre région, ça, on l'a vu au préalable, là. Mais je
comprends, avec l'exemple, ce que vous me dites, pour pouvoir déterminer
comment je fais par rapport à où je mets l'argent. Merci. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, peut-être juste, M. le sous-ministre, vous présenter, parce que j'ai
oublié de vous demander de vous présenter. On a changé d'audience.
M. Martin-Malus
(Jacob) : On a changé de séance, bien sûr. Bien sûr.
Je me présente, donc, Jacob Martin-Malus, sous-ministre adjoint au ministère de
l'Environnement. Un plaisir, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci beaucoup. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous avons deux
autres articles, deux autres amendements, en fait.
M. Dufour : 102.1.
La Présidente (Mme Grondin) :
On a 102.1 et l'article 70.
M. Dufour : Oui.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, on poursuit avec l'article 102.1, ça vous convient?
M. Dufour : 102.1.
Parfait. Donc, insérer, après l'article 102 du projet de loi, le
suivant :
102.1. L'article 46.0.22 de la Loi
sur la qualité de l'environnement
(chapitre Q-2), modifié par l'article 90
du chapitre 7 des lois de 2021, est de
nouveau modifié par l'insertion, dans le
paragraphe 4° et après «exigé», de «par le ministre en vertu de la Loi sur les
espèces menacées ou vulnérables
(chapitre E-12.01) à l'égard d'une espèce
floristique menacée ou vulnérable
ou».
• (20 heures) •
Commentaire : cet amendement vise à
prévoir, dans la Loi sur la qualité de l'environnement (chapitre Q-2), un
arrimage avec la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune
(chapitre C-61) et la Loi sur les espèces menacées et vulnérables
(chapitre E-12.01) afin de compléter l'arrimage entre les trois régimes de
compensation financière applicables lorsqu'une activité est susceptible
d'affecter à la fois un milieu humide et hydrique, un habitat faunique ou une
espèce floristique menacée ou vulnérable. Par <concordance, cet arrimage...
>
19 h 33 (version non révisée)
(Reprise à 19 h 34)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, votre attention, s'il vous plaît! La Commission
des transports et de l'environnement reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 88, Loi modifiant la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune et d'autres dispositions législatives. Lors de la suspension
de nos travaux cet après-midi, nous en étions à l'étude de l'amendement
introduisant l'article 95.2. Y a-t-il des interventions? Ah! M. le ministre, en
fait, vous l'aviez lu?
M. Dufour : On avait lu simplement
l'article, mais on n'avait pas lu les commentaires.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, je vous invite à lire les commentaires.
M. Dufour : Oui. Donc, les commentaires.
Cet amendement permet d'abord une harmonisation avec la Loi sur la sécurité
civile (chapitre S-2.3) en référant à la notion de sinistre qui y est définie,
qu'il s'agisse d'un sinistre mineur ou majeur. Cette notion est plus adaptée
que celle de catastrophe qui porte à confusion sur le niveau de gravité des
événements en cause. La disposition permet ainsi de soustraire les activités
nécessaires afin de prévenir ou de réparer un préjudice causé par un sinistre à
l'obligation d'obtention d'une autorisation lorsque l'activité aurait pour
effet de posséder hors de son milieu naturel, récolter, exploiter, mutiler,
détruire, acquérir, céder, offrir de céder ou manipuler génétiquement tout
spécimen d'une espèce floristique menacée ou vulnérable.
Cet amendement introduit aussi une
exemption d'autorisation pour ces mêmes activités lorsqu'elles sont réalisées
dans le cadre d'un programme élaboré en vertu de l'article 8.1 de la Loi sur
les espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01) introduit par l'article
95.1 de ce projet de loi. Ceci facilitera la mise en oeuvre des programmes qui,
à terme, auront un impact bénéfique sur les espèces floristiques menacées…
M. Dufour : …programme élaboré
en vertu de l'article 8.1 de la Loi sur les espèces menacées ou
vulnérables (chapitre E-12.01), introduit par l'article 95.1 de ce projet
de loi. Ceci facilitera la mise en oeuvre des programmes qui, à terme, auront
un impact bénéfique sur les espèces floristiques, menacées ou vulnérables.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Mme la députée, avez-vous une
intervention?
Mme
Charbonneau
:
Ça me fait sourire quand vous le faites au singulier. Je n'ai pas
d'intervention. Par contre, je veux réitérer le fait qu'on a eu un briefing
technique un peu plus tôt, qui était hors caméra, et la question s'était posée
sur la différence entre sinistre et l'aspect où on vient spécifier, l'aspect
mineur ou majeur, et que j'avais déjà eu les réponses. Donc, non, Mme la
Présidente, je n'ai pas de question sur cet article en particulier.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention,
je vais procéder à la mise aux… Ah! non, c'est vrai, on l'a… Je vais finir par
me le rappeler à chaque fois. Je vois les grands yeux de la secrétaire. Donc,
nous poursuivons avec l'article… l'amendement, en fait, qui introduit l'article 95.3.
M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Dufour : Oui. Donc, insérer
après l'article 95.2 du projet de loi, tel qu'amendé, le suivant :
«95.3. L'article 17 de cette loi est
modifié, dans le deuxième alinéa:
«1° par le remplacement du paragraphe 4° par
le suivant:
«4° une activité nécessaire afin d'éviter,
de limiter ou de réparer un
préjudice causé par un sinistre au sens de la Loi
sur la sécurité civile (chapitre S-23);
«2° par l'insertion, après le paragraphe
5°, du suivant:
«6° à une activité réalisée dans le cadre
d'un programme élaboré en
vertu de l'article 8.1.»
Commentaire. Cet amendement introduit
aussi le concept de sinistre à des fins d'harmonisation avec la Loi sur la
sécurité civile (chapitre S-2.3) ainsi que pour évacuer la notion de
catastrophe. Cependant, l'article 17 de la Loi sur les espèces menacées ou
vulnérables (chapitre E-12.01) régit plutôt les autorisations pour déroger
à l'interdiction d'exercer une activité susceptible de modifier le processus
écologique en place, la diversité biologique présente et les composantes
chimiques et physiques propres à un habitat d'une espèce floristique menacée ou
vulnérable.
L'amendement introduit aussi une
exemption… une exception, plutôt, excusez, pour les activités réalisées dans le
cadre des programmes élaborés en vertu du nouvel article 8.1 de la Loi sur
les espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01) favorisant la
conservation et la gestion des espèces floristiques désignées menacées ou vulnérables,
de celles susceptibles d'être ainsi désignées et des habitats de ces espèces.
La mise en oeuvre des programmes en est ainsi facilitée.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions?
Comme il n'y a pas d'intervention, nous allons poursuivre avec l'article…
M. Dufour : …de celles
susceptibles d'être ainsi désignées et des habitats de ces espèces. La mise en
oeuvre des programmes en est ainsi facilitée.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions?
Comme il n'y a pas d'intervention, nous allons poursuivre avec l'article… ou
l'amendement qui introduit l'article 95.4. M. le ministre.
• (19 h 40) •
M. Dufour : Oui.Insérer, après
l'article 95.3 du projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
95.4. L'article 18 de cette loi est
modifié :
1° par l'insertion, dans le deuxième
alinéa et après «garantie», de «ou le paiement d'une compensation financière
qui correspond aux sommes nécessaires pour compenser l'atteinte aux espèces
floristiques menacées ou vulnérables ou à leurs habitats, et ce,»;
2° par l'ajout, à la fin du troisième
alinéa, de la phrase suivante: «De plus, le ministre informe le demandeur du
montant de la compensation financière qui lui sera exigée avant de lui délivrer
son autorisation.»;
3° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«La compensation financière reçue en vertu
du deuxième alinéa est versée au Fonds de protection de l'environnement et du
domaine hydrique de l'État institué en vertu de la Loi sur le ministère du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (chapitre M-30.001)
et sert au financement d'un Commentaire. L'amendement introduit dans la Loi
sur les espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01) la possibilité
pour le ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements
climatiques d'exiger le versement d'une compensation financière lorsqu'il
autorise une activité requise pour des fins éducatives, scientifiques ou de
gestion ou une activité qui modifie l'habitat d'une espèce floristique menacée
ou vulnérable. Cette compensation financière sera calculée conformément à
un futur règlement du gouvernement. L'amendement permet aussi de s'assurer que
le montant de la compensation financière sera communiqué au préalable au demandeur
de l'autorisation d'activité.
Une voix
: …
M. Dufour : Ah oui! Oui, oui,
excusez, excusez, excusez.
Une voix
: …
M. Dufour : Finalement, cet
amendement prévoit que les sommes ainsi perçues par le ministère seront versées
au Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique de l'État
institué en vertu de la Loi sur le ministère du Développement durable, de l'Environnement
et des Parcs et serviront au financement d'un programme élaboré en vertu du
nouvel article 8.1 de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01)
favorisant la conservation et la gestion des espèces floristiques désignées
menacées ou vulnérables, de celles susceptibles d'être ainsi désignées et des
habitats de ces espèces. Ainsi, ces sommes serviront réellement à compenser les
atteintes aux espèces floristiques menacées ou vulnérables causées par les
activités autorisées.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions?
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Je vais essayer de rendre votre soirée plus
intéressante que juste entendre des lectures, après lecture, après lecture.
Dans l'ensemble des mandats qu'on a vus…
M. Dufour : ...ou
vulnérables causées par les activités autorisées.
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, M. le ministre.
Y a-t-il des interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Je vais essayer de rendre votre soirée plus intéressante
que juste entendre lecture, après lecture, après lecture.
Dans l'ensemble des mandats qu'on a vus auparavant,
on parlait de pouvoir aller chercher une cotisation ou une attribution
monétaire, là, ce que moi j'appelle monnayer des terrains de l'État. Mais c'est
rare qu'on lui donnait une fonction directe dans un fonds. On disait qu'on
pouvait ramasser puis le demander à certains organismes de réinvestir, mais
cette fois-ci, 95.4 mentionne spécifiquement le fonds. Ça s'appelle le Fonds de
protection de l'environnement et du domaine hydrique. Est-ce que c'est parce
qu'ils ont une spécificité qui fait qu'on... c'est par eux qu'on passe pour
faire l'ensemble des choses? Parce que, puisque je n'ai pas l'ensemble de la
loi sur laquelle je travaille présentement, j'imagine qu'il doit y avoir un
endroit où on donne ce pour quoi on fait affaire avec ce fonds-là plutôt que de
dire : Je vais le donner à quelqu'un qui est capable de le gérer, puis,
comme on fait un peu dans le projet de loi n° 88, où là on n'a pas de
spécificité. On travaille avec différents organismes pour pouvoir réinvestir.
Cette fois-ci, on mentionne le fonds avec beaucoup de précision, donc il doit sûrement
y avoir une raison.
M. Dufour : Oui. Bien, la
raison, puis on le verrait en article 96, c'est que le ministère de
l'Environnement a déjà un fonds attribué officiel. Donc, c'est pour ça qu'on
est capable de le préciser, alors qu'au niveau de la faune, on va le créer avec
le projet de loi n° 88 à l'article 96.
Mme
Charbonneau
:
Oui. Mais, au niveau de la faune, rappelez-moi si... ou corrigez-moi, on a
aussi dit qu'il y avait une possibilité de faire affaire avec des organismes à
but non lucratif ou des municipalités à qui... là, il y avait un échange, là, par
rapport à des fonds.
M. Dufour : Il est
possible d'avoir un échange, mais il y a quand même aussi l'objectif de faire
comme le ministère de l'Environnement a...
Mme
Charbonneau
:
O.K. Puis on va le voir plus tard.
M. Dufour : On va le voir
à l'article 96.
Mme
Charbonneau
:
Parfait. Merci. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) :S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons poursuivre avec l'amendement qui introduit l'article
95.5. M. le ministre.
M. Dufour : Oui.
Donc : Insérer, après l'article 95.4 du projet de loi, tel qu'amendé,
le suivant :
L'article 39 de cette loi est modifié
par l'insertion, dans le premier alinéa et après le paragraphe 5°, des
suivants :
«5.1° déterminer les éléments, les barèmes
et les méthodes applicables pour établir le montant de la compensation
financière que peut exiger le ministre du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs en vertu de l'article 18, de même que les
modalités de paiement, les pénalités et les intérêts applicables, le cas
échéant;
«5.2° déterminer la proportion d'une
compensation financière exigée par le ministre du du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs en vertu de l'article 18 pouvant être réduite
dans les cas où une compensation ou un autre type de contribution est exigé par
ce ministre en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement (chapitre
Q-2). Lorsqu'une...
M. Dufour : …5.2° déterminer la
proportion d'une compensation financière exigée par le ministre du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs en vertu de l'article 18
pouvant être réduite dans les cas où une compensation ou un autre type de
contribution est exigée par ce ministre en vertu de la Loi sur la qualité de
l'environnement (chapitre Q-2) lorsqu'une activité est réalisée dans un milieu
humide ou hydrique ou dans les cas où elle est exigée par le ministre des
Ressources naturelles et de la Faune lorsqu'une activité est réalisée dans un
habitat faunique;».
Commentaire. Cet amendement contribue ou
attribue au gouvernement le pouvoir de déterminer par règlement la manière dont
est calculée la compensation financière exigée en vertu du nouveau l'article 18
de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01). L'ensemble
des modalités seront prévues à ce règlement.
Cet amendement prévoit aussi un arrimage
entre la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune (chapitre
C-61.1), la Loi sur la qualité de l'environnement (chapitre Q-2) et la Loi sur
les espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01), afin d'éviter de
compenser plusieurs fois la même perte. Lorsque plus d'un régime de
compensation financière sera applicable, des réductions seront prévues par
règlement afin de s'assurer que les sommes exigées soient en adéquation avec
les pertes réelles. Par concordance, cet arrimage est présent dans les
trois régimes de compensation financière.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions?
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Dans le fond, Mme la Présidente, comme on se l'était dit à micro fermé, je
pensais que le ministre était pour la rajouter, mais c'est pour s'assurer qu'il
n'y a pas une double facturation ou un double regard par rapport à une personne
ou un organisme qui fait affaire avec un ministère ou, des fois, peut-être les
deux en même temps, si j'ai bien compris un peu plus tôt, là. Donc, tout ça,
c'est pour s'assurer qu'il y a de doublage.
M. Dufour : Il n'y a pas de
boulon.
Mme
Charbonneau
:
De doublon ou de… Oui, c'est ça, de doublon. C'est peut-être un meilleur
français que doublage.
M. Dufour : Je ne sais pas si
la sous-ministre à l'Environnement voudrait ajouter quelque chose.
Mme
Charbonneau
:
C'est juste pour bien comprendre, parce que, oui, on a un très beau langage
quand on lit, mais, des fois, de pouvoir le mâcher puis le dire dans les termes
plus communs, ça fait comprendre les gens de façon plus intéressante.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, M. le sous-ministre.
M. Martin-Malus
(Jacob) : Merci, Mme la Présidente. Effectivement, on veut
éviter d'exiger une double compensation pour la même perte. Donc, un milieu
peut être à la fois faunique et un habitat d'espèce floristiquement assez vulnérable.
Donc, on veut éviter que le requérant se trouve à payer aux deux endroits. Il
doit payer une seule fois pour la compensation.
Mme
Charbonneau
:
Comment on fait pour savoir qui va, je le dis peut-être malhabilement, mais qui
va facturer? Est-ce que les ministères... puis j'ai compris tantôt, là, que
vous travaillez vraiment très serré ensemble, mais comment on détermine que la
facture va arriver par un ou l'autre des ministères? Est-ce que c'est l'espèce
menacée? Est-ce que c'est le territoire reconnu? Comment on fait pour
déterminer cet aspect-là…
Mme
Charbonneau
:
...facturé. Est-ce que les ministères... puis j'ai compris tantôt, là, que vous
travaillez vraiment très serrés ensemble, mais comment on détermine que la
facture va arriver par un ou l'autre des ministères? Est-ce que c'est l'espèce
menacée? Est-ce que c'est le territoire reconnu? Comment on fait pour
déterminer cet aspect-là?
M. Martin-Malus
(Jacob) : Ah! donc, Mme la députée, en fait, on va travailler
en collaboration étroite à l'interministériel pour déterminer quel serait
l'effet le plus majeur, le plus préjudiciable, donc à quel ministère va
s'adresser le préjudice le plus important, et c'est donc ce ministère-là qui va
bénéficier de la compensation pour la perte de son... des objets de sa loi, en
fait. Et, à ce moment-là, donc, on répartit systématiquement, à chaque fois
qu'il y a cette possible double compensation, les rôles et responsabilités à
l'interministériel.
• (19 h 50) •
Mme
Charbonneau
:
Donc, si je comprends bien, à partir du moment où on sait qu'il va y avoir un
habitat qui... un habitat ou un espace ou un endroit où je devrai demander une
compensation, l'analyse est faite pour savoir qui aura le plus gros impact. Je
le dis un peu bêtement, mais c'est celui qui a le plus gros impact qui fait la
facture, parce que c'est une meilleure facture, là. Pour s'assurer que la
compensation est juste, j'imagine qu'il faut s'assurer de savoir jusqu'où ça
va. Et on est toujours dans une grille d'analyse pour dire : Bon, bien, à
partir du moment où je demande une compensation, il y a différents éléments
pour m'assurer que la facture que je vais demander de produire... parce qu'on a
vu dans le projet de loi n° 88 qu'il y a une compensation qui peut être
monétaire, mais il y a une compensation qui peut être aussi en territoire.
Donc, on travaille... vous travaillez ensemble. Vous déterminez qui a le plus
gros impact. Celui qui a le plus gros impact récolte la somme, la facture, il
la récolte, et détermine ce qu'il va remplacer.
Parce que l'impact peut être sur les deux
ministères, mais parce que le plus gros impact est faunique ou la flore plutôt
que l'aspect animalier, est-ce que dans votre principe de grandes discussions
entre les deux ministères, il y a une répartition qui dit : Bien, je
vais... ceci sera la facture, je vais la transmettre à la personne ou à
l'organisme, et, à partir des fonds que je vais retirer, je vais te compenser, toi,
autre ministère. Je vais prendre le plus gros de la facture parce que l'aspect
flore est plus important, mais puisque ça touche aussi — et là
j'invente n'importe quoi, mais c'est pour me faire scénario — les
dindons sauvages, puis ça, c'est dans mon ministère, bien, tu vas me compenser
pour l'impact que ça a sur mon ministère ou ça va dans le fonds, puis c'est le
fonds qui va faire la répartition pour s'assurer du renouvellement de
l'habitat.
M. Martin-Malus
(Jacob) : En fait, votre scénario est plausible, ça serait une
possibilité. Je préciserais, par ailleurs, qu'ici, on est dans des pouvoirs
habilitants, donc...
Mme
Charbonneau
:
…ou ça va dans le fonds, puis c'est le fonds qui va faire la répartition pour
s'assurer du renouvellement de l'habitat.
M. Martin-Malus
(Jacob) : En fait, votre scénario est plausible. Ça serait une
possibilité. Je préciserais, par ailleurs, qu'ici on est dans des pouvoirs
habilitants, donc, dans la loi, et ensuite il va être requis d'établir,
justement, ce mode de fonctionnement là par règlement. Donc, le gouvernement…
c'est un règlement de gouvernement qui va devoir être adopté au Conseil des
ministres, qui va établir ce mode de fonctionnement interministériel de façon
transparente, de façon à ce que les promoteurs puissent aussi… tout demandeur,
en fait, puisse prendre connaissance des dispositions d'arrimage
interministériel. Et il serait plausible, là, qu'il puisse y avoir une
répartition en fonction d'un prorata de responsabilités et de préjudices.
Par ailleurs, lorsque les fonds sont
versés, exemple, si je prends l'exemple en vertu de la LEMV, ici… qui seraient
versés au Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique de
l'État, ces fonds-là deviennent disponibles pour financer des projets, et on
l'a mentionné dans les discussions préalables, prioritairement dans les régions
où ont été générées ces compensations-là. Donc, ce n'est pas automatiquement
site par site, ces fonds-là vont quand même être disponibles dans une
perspective régionale pour combler des besoins régionaux qui sont exprimés
nommément.
Donc, je préciserais simplement que ce
n'est pas automatiquement il y a eu un préjudice là, l'argent va être réinvesti
précisément à cet habitat-là, il pourrait y avoir un besoin plus important,
plus criant à proximité. Donc, c'est une souplesse que nous donne le Fonds de
protection de l'environnement à cet égard-là.
Mme
Charbonneau
:
Le préjudice…
(Interruption)
Mme
Charbonneau
:
À vos souhaits. Le préjudice causé… vous le dites bien, les sommes ne sont pas
automatiquement réinvesties dans l'endroit où le préjudice est causé. Je
comprends le principe qui veut que ça se peut qu'il y ait des besoins plus
urgents. Mais, dans le fond, si je dis à la personne : Vous allez avoir
une facture pour ce qui a été créé comme dommage, c'est que je reconnais que le
dommage qui a été causé a un impact sur la nature, sur la faune, sur… et
j'essaie de voir ce qui fait que je ne peux pas réinvestir dans le même milieu.
Je comprends quand vous me dites que ça se peut qu'il y ait d'autres urgences,
mais les autres urgences devraient être traitées avec les autres factures qui
vont venir avec le principe où il y a eu un dommage par un individu.
Donc, si je défais, je reprends tout le
temps mon principe de ma tortue… si je défais un habitat de tortue puis que,
par le biais de mon habitat de tortue, j'ai une sorte de quenouille qu'il faut
que je remplace, parce que je suis dans un milieu humide. Qest-ce qui fait que
je dis : C'est moins important de refaire l'habitat de la tortue ou des
quenouilles que de faire les fleurs qui devraient pousser dans un boisé ombragé
à tel endroit, parce que ça, ça a été détruit depuis longtemps? Qu'est-ce qui
fait que je porte... je vais l'utiliser, de la mauvaise façon, je vous avertis,
je l'ai toujours dit et j'ai dit à l'autre légiste, je n'ai aucune qualité de
légiste…
Mme
Charbonneau
:
...ou des quenouilles que de faire les fleurs qui devraient pousser dans un
boisé ombragé à tel endroit parce que ça, ça a été détruit depuis longtemps. Qu'est-ce
qui fait que je porte... Je vais l'utiliser, de la mauvaise façon, je vous
avertis, je l'ai toujours, je l'ai dit à l'autre légiste, je n'ai aucune
qualité de légiste, là. Mais qu'est-ce qu'il fait qu'il y a un préjudice qui a
été créé, il y a quelque chose de malsain qui a été fait et, de ce fait, pour
pouvoir pouvoir corriger pouvoir corriger la situation, je vais facturer
quelqu'un, mais ça se peut qu'un coup qu'il fait son paiement puis que j'ai
récupéré une somme, comme gouvernement, je dise : On ne s'occupera pas de
la zone humide, on va s'occuper de la fleur. Quand, dans le fond, la facture a
été pour compenser pour les gestes à poser ou qui ont été posés.
M. Martin-Malus
(Jacob) :Mme la Présidente, je me
permettrais peut-être de prendre un exemple pour, de la même façon, l'exprimer
le plus clairement possible. Premièrement, milieux humides, c'est une catégorie.
Ici, on parle d'un fonds pour les espèces... les EMV. Donc, ce qui est généré
par une compensation EMV irait vers les espèces menacées et vulnérables et pas nécessairement...
Donc, on évite de changer de tiroir, si vous me permettez l'expression,
première des choses.
Ensuite, on va quand même y aller
prioritairement vers l'espèce qui est affectée. Donc, à titre d'exemple, le ministère
des Transports doit modifier une route parce que c'est accidentogène dans cette
région-là. Et, je ne sais pas, moi, il y a quelques érables noirs, une EMV, qui
doivent être malheureusement... Il y a une incidence incontournable, ils
doivent être déplacés. Et donc certains arbres, s'ils ne sont pas trop grands,
peuvent être déplacés. Donc, le ministère... Présentement, on pourrait exiger
que le ministère des Transports déplace les spécimens. Mais, avec cette
disposition-là, on pourrait aussi exiger une compensation pour cette petite
perte d'habitat là. Et ces argents-là via le Fonds de protection de l'environnement
pourraient être utilisés pour intervenir sur un terrain voisin, exemple, qui
n'appartient pas nécessairement au ministère des Transports, là, et où des
érables noirs sont... ou une espèce exotique envahissante fait en sorte que
leur habitat est en train de se détériorer... Et à ce moment-là les argents du
fonds pourraient être utilisés pour contrôler les espèces exotiques
envahissantes pour assurer une certaine restauration de l'habitat pour l'érable
mort.
Donc, on va toujours tenter de prioriser
l'espèce qui a été affectée par la perte et la compensation spécifique, et
ensuite, tranquillement, s'il n'y a pas d'autres enjeux, parce que le milieu va
avoir été détruit et potentiellement par le ministère des Transports, donc on
ne peut pas nécessairement réinvestir à cet endroit-là spécifiquement. Donc,
tranquillement, en fonction des priorités de cette région-là, on va adapter,
moduler notre intervention, mais toujours dans l'esprit des objets de la loi au
regard des espèces menacées ou vulnérables.
Mme
Charbonneau
:
Donc, j'y vais avec la priorité de ce qui est menacé...
M. Martin-Malus
(Jacob) : Exact.
Mme
Charbonneau
:
...ce qui est vulnérable. Puis après ça, si j'arrive à... toujours dans le même
milieu, la même région, ça, j'ai compris...
M. Martin-Malus
(Jacob) : Exact.
Mme
Charbonneau
:
Je n'essaierai pas de nommer des espèces parce que je vais vous faire passer
d'une colonne à l'autre, je me connais puis je n'ai pas la spécificité de notre
présidente, qui est très à l'affût, donc je ne les nommerai pas. Mais je
comprends ce que vous me dites quand vous dites : On va décliner...
Mme
Charbonneau
:
…puis après ça, si j'arrive à… toujours dans le même milieu, la même région,
ça, j'ai compris, je n'essaierai pas de nommer des espèces, parce que je vais
vous faire passer d'une colonne à l'autre, je me connais, puis je n'ai pas la
spécificité de notre présidente qui est très à l'affût. Donc, je ne les
nommerai pas. Mais je comprends ce que vous me dites, quand vous dites :
On va décliner de par l'importance du geste posé.
Je trouve, par contre, puis je me permets
de le dire, un peu amusant que tous vos exemples passent par le ministère du
Transport, parce que, comme citoyenne du Québec, je vous dirais que c'est toujours
intrigant quand un ministère facture un autre ministère. Normalement, un gouvernement,
c'est un tout, puis ça devrait toujours être la même personne qui fonctionne,
mais là je comprends qu'un ministère peut facturer un autre ministère. Vous
avez été très prudent, vous n'avez pas nommé d'organisme, parce que c'est tout
aussi dangereux de dire Hydro-Québec. Mais je comprends l'exemple que vous me
donnez, et je comprends, avec la formule que vous avez faite, qu'il y a une
déclinaison sur l'importance de ce qui a été affecté, puis comment je peux
regarder dans le milieu, dans la même région. Je ne peux pas prendre le montant
puis l'amener dans une autre région, ça, on l'a vu au préalable, là. Mais je
comprends, avec l'exemple, ce que vous me dites, pour pouvoir déterminer
comment je fais par rapport à où je mets l'argent. Merci. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, peut-être juste, M. le sous-ministre, vous
présenter, parce que j'ai oublié de vous demander de vous présenter. On a
changé d'audience.
M. Martin-Malus
(Jacob) : On a changé de séance, bien sûr. Bien sûr. Je me
présente, donc, Jacob Martin-Malus, sous-ministre adjoint au ministère de
l'Environnement. Un plaisir, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci beaucoup. Donc, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous avons deux autres articles, deux autres amendements, en
fait.
M. Dufour : 102.1.
La Présidente (Mme
Grondin) : On a 102.1 et l'article 70.
M. Dufour : Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, on poursuit avec l'article 102.1, ça vous
convient?
M. Dufour : 102.1. Parfait.
Donc, insérer, après l'article 102 du projet de loi, le suivant:
«102.1. L'article 46.0.22 de la Loi
sur la qualité de l'environnement
(chapitre Q-2), modifié par l'article 90
du chapitre 7 des lois de 2021, est de
nouveau modifié par l'insertion, dans le
paragraphe 4° et après «exigé», de «par le ministre en vertu de la Loi sur les
espèces menacées ou vulnérables
(chapitre E-12.01) à l'égard d'une espèce
floristique menacée ou vulnérable
ou».
• (20 heures) •
Commentaire. Cet amendement vise à
prévoir, dans la Loi sur la qualité de l'environnement (chapitre Q-2), un
arrimage avec la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune
(chapitre C-61) et la Loi sur les espèces menacées et vulnérables (chapitre E-12.01)
afin de compléter l'arrimage entre les trois régimes de compensation financière
applicables lorsqu'une activité est susceptible d'affecter, à la fois, un
milieu humide et hydrique, un habitat faunique ou une espèce floristique
menacée ou vulnérable. Par concordance…
20 h (version révisée)
<17823
M. Dufour :
…Loi sur les espèces menacées et vulnérables (chapitre E-12.01) afin de
compléter l'arrimage entre les trois régimes de compensation financière
applicables lorsqu'une activité est susceptible d'affecter, à la fois un milieu
humide et hydrique, un habitat faunique ou une espèce floristique menacée ou
vulnérable. Par >concordance, cet arrimage est présent dans les
trois régimes de compensation financière.
La Présidente (Mme Grondin) :Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Mais une chance qu'il y a des commentaires, Mme la Présidente, parce que, dans
le principe d'annoncer l'amendement en disant : Il rajoute un mot ici, il
rajoute une phrase là, mon premier commentaire aurait été de dire :
Pouvez-vous me situer, M. le ministre? Puis je l'aurais fait pour vous taquiner :
D'où est-ce que c'est placé dans l'autre loi? Mais le commentaire vient vous
sauver, puisque le commentaire vient dire que c'est pour l'arrimage puis la
concordance par rapport aux frais exigés. Mais, dans le principe de mélanger,
là, on aurait un bel exemple ici quand on fait qu'on ne situe pas l'amendement.
On dit où est-ce qu'il dans un projet de loi, mais on ne le situe pas dans ses
règles puis on ne fait que rajouter un mot ici puis un petit bout de phrase là.
C'est assez particulier, mais je n'ai pas de question puisque j'ai eu le
privilège d'un briefing technique, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Parfait. Donc, ce que je vous propose, puisqu'il reste un article au bloc
d'articles, mais, cet article-là, nous l'avons suspendu, donc, moi, ce que je
vous propose, c'est qu'on puisse voter les différents amendements, donc, qui <Verb>introduit
les articles 95.1 à 95.5, plus l'amendement qui introduit l'article 102.1.
On a deux choix : on vote par bloc ou on vote un article à la fois ou un
amendement à la fois.
Mme
Charbonneau
:
Est-ce que vous me regardez pour me demander si j'ai un choix de préférence,
Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Grondin) :
Bien, nous avions dit…
Mme
Charbonneau
:
Mais je vous dirais qu'on pourrait faire 95, parce que c'est un bloc, 95. Puis,
après ça, on pourrait faire 102. Ce n'est pas parce que je suis mélangée ou
j'ai des questions, c'est juste que c'est plus clair dans le principe du
procès-verbal. Puis, après ça, on s'en va à 70.
La Présidente (Mme Grondin) :
Ce que nous avions convenu, c'était qu'on votait par blocs. Celui-ci, donc, ça
serait l'article 95 et l'article 102, les amendements, en fait, qui <Verb>introduit.
Et, par la suite, nous pourrions revenir à l'article 70, qui a été
suspendu.
(Consultation)
La Présidente (Mme Grondin) :
Il n'y a pas d'article 95. C'est ce qu'on me dit, donc c'est les
amendements qui... <Verb>introduit les articles 95.1 à 95.5.
Mme
Charbonneau
:
Mais pas dans la loi qu'on a présentement, donc, dans une autre loi.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, on vote par blocs?
Mme
Charbonneau
:
Je maintiens, je sais qu'on en avait parlé, mais je vous dis juste que, pour le
procès-verbal, si on <fait…
La Présidente (Mme Grondin) :
…
95.1 à 95.5.
Mme
Charbonneau
:
Mais pas dans la loi qu'on a présentement, donc, dans une autre loi.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, on vote par blocs?
Mme
Charbonneau
:
Je maintiens, je sais qu'on en avait parlé, mais je vous dis juste que, pour le
procès-verbal, si on >fait 95 et tout ce qui en découle, hein, tous les 95.1,
95.2, 95.3, 95.4, d'un bloc, comme on s'était dit, puis 102, vu que ce n'est
pas le même chiffre, on fait 102, puis après ça, bien, on s'en va à 70. Mais ça
ne change rien, c'est juste que ça tient plus clair le procès-verbal, mais, en
même temps, je le sais que notre secrétaire, elle tient les choses avec beaucoup
de rigueur. Donc, si vous voulez mettre 102 avec 95, je n'ai pas… ça ne change
rien à ma soirée, là, mais je vous dis juste que, pour la clarté des choses, si
vous voulez faire le bloc 95, avec tout ce qui s'ensuit, là, parce que 95
se rend jusqu'à 95.5, je crois, puis après ça on fait 102. C'est juste une
fois de plus que vous allez me demander si je suis d'accord ou pas d'accord.
La Présidente (Mme Grondin) :C'est ça. En fait, ça vous convient, M. le ministre? On va
voter les amendements qui introduisent les articles 95.1 à 95.5, en bloc.
Et, par la suite, on fera l'article… l'amendement qui introduit l'article 102.1
et, par la suite, on reviendra à l'article 70, qui a été suspendu.
Mme
Charbonneau
:
C'est ça...
La Présidente (Mme Grondin) :
Ça convient à tout le monde?
Mme
Charbonneau
:
Oui.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, allons-y. Donc, par blocs, Mme la secrétaire, pour les amendements qui
introduisent les articles 95.1 à 95.5, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
En bloc, pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, les amendements introduisant les articles 95.1 à 95.5
sont adoptés. Nous poursuivons avec l'amendement qui introduit l'article 102.1.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Nous revenons à l'article 70,
qui était suspendu, j'ai donc besoin d'un consentement.
Mme
Charbonneau
:
Consentement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Parfait. Merci beaucoup. Et donc, M. le ministre, je vous invite à lire l'article.
Je vois que vous avez également déposé un amendement. Donc, commençons par l'article
du projet de loi. Merci.
M. Dufour : Parfait.
Merci. Donc, article 70 : L'article 128.18 de cette loi est
modifié par l'ajout, à la fin, des paragraphes suivants :
«4° déterminer les éléments, les barèmes
et les méthodes applicables pour établir le montant de la compensation
financière que peut exiger le ministre en vertu des articles 128.7 et
128.8 de même que les modalités de <paiement, les…
M. Dufour : ...128.18
de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin, des paragraphes suivants :
«4° déterminer les éléments, les
barèmes et les méthodes applicables pour établir le montant de la compensation
financière que peut exiger le ministre en vertu des articles 128.7 et
128.8 de même que les modalités de >paiement, les pénalités et les
intérêts applicables, le cas échéant;
«5° déterminer la proportion d'une
compensation financière exigée par le ministre pouvant être réduite dans les
cas où une compensation ou un autre type de contribution est exigée par le
ministre responsable de l'application de la Loi sur la qualité de
l'environnement (chapitre Q-2) lorsqu'une activité est réalisée dans un
milieu humide ou hydrique;
«6° déterminer des zones d'un habitat
faunique dans lesquelles peut être réalisée une activité susceptible de modifier
un élément biologique, physique ou chimique propre à cet habitat.»
Les commentaires : l'article 70
vise d'abord à prévoir que le gouvernement détermine la manière dont est
calculée la compensation financière que peut exiger le ministère des Forêts, de
la Faune et des Parcs d'une personne qui réalise une activité dans un habitat
faunique, en vertu des articles 128.7 et 128.8 de la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune, modifiés par l'article 66
de ce projet de loi.
Cet article vise également à prévoir un
arrimage avec la Loi sur la qualité de l'environnement (chapitre Q-2), qui
prévoit déjà le versement de compensation financière pour la réalisation
d'activités dans un milieu humide ou hydrique. En effet, il est important de
s'assurer qu'il n'y ait pas de double compensation pour une activité réalisée.
Enfin, cet article vise à permettre
d'intégrer des zones dans les habitats fauniques dans lesquelles pourront être
réalisées des activités afin que les plans des habitats reflètent mieux le
véritable habitat de certaines espèces. Le plan de l'habitat faunique pourrait
ainsi inclure des terres privées dans lesquelles il n'est pas souhaité de
limiter la réalisation d'activités, mais pour lesquels des suivis et des études
régulières peuvent être souhaités.
L'amendement.
La Présidente (Mme Grondin) :
S'il vous plaît.
M. Dufour : Insérer, à la
fin du paragraphe 5° de l'article 128.18 de la Loi sur la conservation et
la mise en valeur de la faune, proposé par l'article 70 du projet de loi :
«conformément à cette loi ou lorsqu'une activité est autorisée en vertu de la
Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01) à l'égard
d'une espèce floristique menacée ou vulnérable;».
Commentaire : cet amendement vise à
ajouter les compensations financières exigées, en vertu de l'article 18 de
la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01), modifié
par l'article 95.4 du projet de loi, à l'arrimage qui devra être fait par
règlement lorsqu'une activité affecte à la fois une espèce floristique menacée
ou vulnérable et un habitat faunique, comme il est déjà prévu dans le cas d'un
milieu humide ou hydrique. Il est important de s'assurer que la même perte ne
soit pas compensée à plusieurs reprises. Par concordance, cet arrimage est
présent dans les trois régimes de compensation financière.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions sur cet amendement?
Mme
Charbonneau
:
J'ai une <question sur le...
M. Dufour : …
de
s'assurer que la même perte ne soit pas compensée à plusieurs reprises. Par
concordance, cet arrimage est présent dans les trois régimes de compensation
financière.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions sur cet amendement?
Mme
Charbonneau
:
J'ai une >question sur le 5°, mais ce n'est pas sur l'amendement, c'est
sur le début du…
La Présidente (Mme Grondin) :
De l'article?
Mme
Charbonneau
:
De l'article. Est-ce que vous préférez que j'attende qu'on soit rendus à l'article?
Parfait.
• (20 h 10) •
La Présidente (Mme Grondin) :
S'il vous plaît. Donc, on va se concentrer sur l'amendement. Avez-vous des
interventions sur l'amendement?
Mme
Charbonneau
:
Non.
La Présidente (Mme Grondin) :
Parfait. Donc, on va procéder à la mise aux voix de l'amendement.
Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Nous revenons à l'article 70
tel qu'amendé. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. À l'article… à l'alinéa 5° ou au picot 5°, je ne sais
plus comment les nommer, là, la phrase commence comme suit : «Déterminer
la proportion d'une compensation financière exigée par le ministre pouvant être
réduite dans [le] cas où une compensation ou un autre type de contribution…» La
proportion est calculée… je m'arrête vraiment sur le mot «la proportion», la
proportion est calculée de quelle façon?
M. Dufour : Je laisserais
la sous-ministre à la Faune vous répondre, madame.
Mme
Charbonneau
:
J'ai l'habitude de juste lever les yeux, mais là je vais me pencher.
M. Dufour : Oui, elle est
rendue là-bas.
Mme
Charbonneau
:
Moi, j'aime ça voir les gens quand ils parlent, je vais me pencher un peu, vous
êtes loin, Mme la sous-ministre, mais je comprends.
Mme Paquette (Élise) :
Est-ce que je dois me nommer, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Grondin) :
S'il vous plaît, Mme Paquette, s'il vous plaît.
Mme Paquette (Élise) :
Oui, merci. Élise Paquette, sous-ministre associée à la Faune et aux Parcs par
intérim.
Alors, effectivement, on l'a évoqué
tantôt, au niveau de l'amendement puis des articles précédents, la
compensation, comme on le dit, elle va être… on évite donc qu'il y ait un
doublon, si on peut dire. Et puis c'est en fonction, dans le fond, des pertes,
hein, que ça va être évalué, le calcul. Et ce qu'on dit, aussi, c'est que ça va
être précisé dans le cadre d'un règlement. Donc, tu sais, c'est… les modalités
ne sont pas toutes établies, mais on sait qu'il y aura compensation
proportionnelle à l'atteinte, dans le fond, des… si c'est une espèce
floristique ou une espèce faunique menacée.
La Présidente (Mme Grondin) :
Ça va, Mme la députée?
Mme
Charbonneau
:
Oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Il n'y a pas d'autre intervention?
Mme
Charbonneau
:
J'aimerais ça vous dire que oui, mais, non, je n'en ai pas d'autre, c'est
clair.
La Présidente (Mme Grondin) :
Parfait. Donc, je vais procéder à la mise aux voix de l'article 70 tel qu'amendé.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'article 70 tel qu'amendé est <adopté…
La Secrétaire
: …
M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement,
M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle,
Mme Charbonneau
(Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'article 70 tel qu'amendé est >adopté. Nous
poursuivons avec l'article 71. M. le ministre.
M. Dufour : Oui. 71.
L'article 162 de cette loi est modifié…
Une voix
: …
M. Dufour : Oh! Ah! on
pourrait suspendre pour laisser les gens partir, au niveau de ministère de
l'Environnement. Est-ce que ça vous va?
La Présidente (Mme Grondin) :Effectivement, je vais suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 20 h 13)
(Reprise à 20 h 21)
La Présidente (Mme Grondin) :Donc, nous reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Dufour : Oui. Donc, article 71 :
L'article 162 de cette loi est modifié :
1° dans le paragraphe 16° :
a) par le remplacement de «et à
l'enregistrement» par «, à l'enregistrement et à la disposition»;
b) par la suppression de «et fixer, selon
l'espèce, le montant des droits exigibles lors de cet enregistrement»;
2° — paragraphe 2°, je veux dire — par
le remplacement, partout où ceci se trouve dans le paragraphe 22°, de <«d'animaux…
M. Dufour : ...l'enregistrement»
par «, à l'enregistrement et à la disposition»;
b) par la suppression de «et fixer,
selon l'espèce, le montant des droits exigibles lors de cet enregistrement»;
2°
— paragraphe 2°, je veux
dire
— par le remplacement, partout où ceci se trouve dans le
paragraphe 22°, de >«d'animaux» par «d'animaux ou d'invertébrés»;
3° dans le paragraphe 23° :
a) par l'insertion, après «poisson» de «,
un invertébré, un sous-produit de la faune»;
b) par l'insertion, après «animaux», de «, pour
les invertébrés et pour les sous-produits de la faune».
Commentaire : l'article 71 vise
à permettre au gouvernement de prévoir, par règlement, des règles pour la disposition
d'animaux et de poissons. À l'heure actuelle, la Loi sur la conservation et la
mise en valeur de la faune permet uniquement de prévoir de telles
normes pour les animaux gardés en captivité. Cette modification permettra, en
particulier, de prévoir des normes pour se débarrasser d'animaux susceptibles
d'être porteurs d'agents pathogènes.
L'article 71 vise également à retirer
le pouvoir du gouvernement de prévoir les frais pour enregistrement des animaux
ou du poisson. Ce pouvoir sera dorénavant confié au ministre des Forêts, de la
Faune et des Parcs en vertu de l'article 162 de la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune modifié par l'article 72
de ce projet de loi. En effet, la plupart des tarifs prévus en vertu de la Loi
sur la conservation et la mise en valeur de la faune sont fixés par le
ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs en vertu de l'article 163
de cette loi.
Cet article vise aussi à effectuer un ajustement
de concordance afin de prévoir, à l'instar de l'article 42.1, introduit
par l'article 25 de ce projet de loi, que le ministre des Forêts, de la
Faune et des Parcs peut réglementer la garde en captivité
d'invertébrés.
Enfin, l'article 71 vise à prévoir la
possibilité, pour le gouvernement, de prévoir des normes pour l'importation et
l'exportation d'invertébrés et de sous-produits de la faune.
La Présidente (Mme Grondin) :Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions? Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Une courte intervention, Mme la Présidente. Puis l'article 71, c'est un article
qui fait trois pages, ce n'est quand même pas rien, mais il y en a beaucoup,
dans ce qui est proposé comme amendement, qui est de la concordance avec les
définitions qu'on a à l'article 1. Ça, j'ai compris.
Par contre, dans les commentaires, le ministre
disait : L'article 71 vise également à retirer le pouvoir du gouvernement
de prévoir les frais pour l'enregistrement des animaux ou du poisson, ce
pouvoir sera dorénavant confié au ministère des Forêts. Je veux... J'essaie
de... bien, pas j'essaie de comprendre... Le cheminement, c'est : ce n'est
plus le gouvernement, ce n'est plus politique, c'est administratif, ça passe
par le ministère. Donc, je vais utiliser les mots que je connais le mieux, là.
Ce n'est plus le cabinet, le ministère, c'est un fonctionnaire, dans une région,
qui a l'obligation d'appliquer un peu...
Puis, quand je dis «fonctionnaire», là,
voyez là juste le respect que j'ai pour les gens qui y travaillent, parce
qu'ils ont tous... on m'expliquait, là, que tout le monde avait un titre, là,
du gardien du territoire au garde de la faune, mais son patron l'appelle un <fonctionnaire...
Mme
Charbonneau
:
…
dans une région, qui a l'obligation d'appliquer un peu...
Puis, quand je dis «fonctionnaire», là,
voyez là juste le respect que j'ai pour les gens qui y travaillent, parce
qu'ils ont tous... on m'expliquait, là, que tout le monde avait un titre, là,
du gardien du territoire au garde de la faune, mais son patron l'appelle un
>fonctionnaire, là. Je ne suis pas sûre que, si je rentre dans le
bureau, c'est comme ça qu'ils l'appellent, mais mettons que son chef, son
fonctionnaire en chef, là...
Donc, ce n'est plus quelque chose qui
coule du cabinet ou du ministère en titre, mais de la région qui s'occupe de
faire le travail, là, qu'on lui demande de faire. C'est un... à la limite, je
vous dirais, c'est un peu mélangeant, mais je comprends. J'ai juste besoin de
vous entendre me confirmer, dans le fond, c'est… la facture, elle est signée
par qui.
M. Dufour : Je laisserais le
légiste, parce que c'est une... on est dans la situation de... au niveau du
légiste, là, pourquoi que ça serait comme ça, que ça serait fait de cette
façon-là.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, je vous invite à vous présenter, s'il vous plaît.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Gabriel Tremblay-Parent, avocat au ministère de la Justice du Québec.
En fait, ça va être un règlement du ministre,
alors qu'à l'heure actuelle c'est un règlement du gouvernement. Donc, ça va
être... vous allez voir, là, à l'article 72, là, où on vient prévoir le
pouvoir du ministre de prévoir par règlement, là, la tarification applicable
pour l'enregistrement.
Mme
Charbonneau
:
O.K. La différence entre, quand je dis... parce que, pour moi, quand je dis «le
gouvernement», c'est le ministre, mais on semble faire une distinction entre le
gouvernement et le ministre. Donc, faites juste me faire la distinction, pour
être sûr que je vous suis, là, dans le raisonnement.
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : Bien, en fait, on a deux types de... tu sais, de règlement.
On a un règlement... Quand on parle de règlement du gouvernement, c'est quand
la loi prévoit, là, que c'est un règlement du gouvernement. À ce moment-là, ça
prend un décret, ça prend une décision du Conseil des ministres pour,
d'abord, la prépublication puis, ensuite, l'adoption du règlement, alors que,
quand c'est un règlement du ministre, c'est par arrêté. Donc, ça va prendre une
publication à la Gazette officielle, même une prépublication, là, sauf
dans les cas où la prépublication est exemptée, là... on est exempté de la
prépublication, pardon. Mais donc c'est vraiment décret versus arrêté.
Mme
Charbonneau
:
Merci. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Parfait. Donc, y a-t-il... Il n'y a pas d'autre intervention sur l'article 71.
Donc, je vais procéder à la mise aux voix de cet article. Mme la secrétaire, s'il
vous plaît.
La Secrétaire
:
M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'article 71 est adopté. M. le ministre,
l'article 72.
M. Dufour : 72. L'article 163
de cette loi est modifié par l'insertion, après le paragraphe 5° du
premier alinéa, du paragraphe suivant :
«5.1° fixer les droits exigibles pour
l'enregistrement d'animaux ou de poissons;».
Commentaire : <L'article 72...
La Présidente (Mme Grondin) :
…l'article 72.
M. Dufour : 72 :
L'article 163 de cette loi est modifié par l'insertion, après le
paragraphe 5° du premier alinéa, du paragraphe suivant :
«5.1° fixer les droits exigibles pour
l'enregistrement d'animaux ou de poissons;».
Commentaire. >l'article 72
vise à prévoir que le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs peut
prévoir, par règlement, les droits exigibles pour l'enregistrement d'animaux ou
de poissons. En effet, ce pouvoir sera retiré au gouvernement par l'article 70
de ce projet de loi, qui modifie l'article 162 de la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune. Si vous me permettez, Mme
la Présidente, j'aurais peut-être un élément d'ajout que j'ai comme note.
La Présidente (Mme Grondin) :
Allez-y.
M. Dufour : Puis ça
pourrait peut-être compléter l'explication sur l'article précédent. En 2009,
lorsque… la dernière fois que le projet de loi avait été ouvert, tous les
tarifs avaient été transférés au ministre, sauf celui de l'enregistrement.
Donc, on vient régulariser la situation.
Mme
Charbonneau
:
C'est une bonne explication. Merci.
La Présidente (Mme Grondin) :Y a-t-il des interventions sur l'article 72? Je procède
donc à la mise aux voix de cet article. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. L'article 72 est adopté. L'article 73.
M. Dufour : L'article 73 :
L'article 164 de cette loi est modifié par l'insertion, dans le premier
alinéa et après «l'article 163», de «de même qu'un arrêté pris en vertu de
l'article 122.6».
Les commentaires : l'article 73
vise à prévoir une exemption de publication préalable de 45 jours, prévue
à la Loi sur les règlements (chapitre R-18.1), avant la prise de
l'arrêté prévu à l'article 122.6 de la Loi sur la conservation et la mise
en valeur de la faune, introduit par l'article 59 de ce projet de
loi.
En effet, l'arrêté pris en vertu de cet
article vise à interdire la réalisation d'une activité, ou la circulation dans
un refuge faunique, ou de modifier les conditions pour sa réalisation en cas
d'urgence. Il doit donc pouvoir entrer en vigueur rapidement, en l'occurrence
le 15e jour suivant la publication à la Gazette officielle du Québec,
en vertu de la Loi sur les règlements.
La Présidente (Mme Grondin) :Y a-t-il des interventions sur cet article? Donc, je procède à
la mise aux voix de l'article 73. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'article 73 est adopté. L'article 74. M. le
ministre.
M. Dufour : Oui…
La Présidente (Mme Grondin) :
Je vous propose… comme l'article comporte plusieurs articles, je vous propose
de procéder un à la fois.
• (20 h 30) •
M. Dufour : Un à la fois.
<Merci…
>
20 h 30 (version révisée)
<17823
M. Dufour :
…
RLa Présidente (Mme Grondin) : Je vous propose…
comme l'article comporte plusieurs articles, je vous propose de procéder un à
la fois.
M. Dufour : Un à la
fois. >Merci, Mme la Présidente. Je voyais que j'avais beaucoup de
lecture. Donc, l'article 74 :
Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 164, des chapitres suivants :
«Chapitre VI.1.
«Projets pilotes.
«164.1. Le ministre peut, par arrêté,
autoriser la mise en oeuvre de projets pilotes visant à expérimenter ou à
innover en matière de gestion, de surveillance, de protection, de conservation
ou de mise en valeur de la faune et de son habitat ou à étudier, à améliorer ou
à définir des normes applicables en telles matières.
«Le ministre peut également, dans le cadre
de ces projets pilotes, autoriser toute personne ou tout organisme à offrir ou
à effectuer des activités de gestion, de surveillance, de protection, de
conservation ou de mise en valeur de la faune et de son habitat selon des
normes et des règles qu'il édicte, différentes de celles prévues par toute loi
ou tout règlement dont l'application relève du ministre.
«Ces projets pilotes sont établis pour une
durée maximale de quatre ans que le ministre peut prolonger d'au plus un an. Le
ministre peut, en tout temps, modifier un projet pilote ou y mettre fin. Il
peut également déterminer, parmi les dispositions du projet pilote, celles dont
la violation constitue une infraction et fixer les montants minimal et maximal
dont est passible le contrevenant. Ce montant ne peut être inférieur à
500 $ ni supérieur à 3 000 $.
«Les résultats du projet pilote doivent
être publiés sur le site Internet du ministère au plus tard un an après la fin
du projet pilote.»
La Présidente (Mme Grondin) :
Est-ce que vous souhaitez lire le commentaire, M. le ministre?
M. Dufour : O.K. Commentaire :
l'article 164.1 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la
faune, introduit par l'article 74 de ce projet de loi, vise à permettre au
ministre d'autoriser la mise en oeuvre de projets pilotes visant à expérimenter
ou à innover en matière de gestion, de surveillance, de protection, de
conservation ou de mise en valeur de la faune et de son habitat, ou à étudier,
à améliorer ou à définir des normes applicables en de telles matières.
Dans le cadre de ces projets pilotes, le
ministre pourra autoriser la dérogation à des normes prévues dans la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune ou dans les règlements édictés en
vertu de celle-ci. Il peut également prévoir de nouvelles normes applicables.
Le ministre peut autoriser une personne ou un organisme en particulier à
réaliser une activité contraire aux normes en vigueur aux conditions qu'il
détermine. Le ministre pourra prévoir dans l'arrêté que la contravention aux
nouvelles normes ou aux normes modifiées constitue une infraction. Les projets
pilotes qui pourront être autorisés seront d'une durée maximale de quatre ans,
qui peut être prolongée d'un an par le ministère… par le ministre, excusez.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le ministre. Donc, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
<Merci…
M. Dufour : ...aux
nouvelles normes ou aux normes modifiées constitue une infraction. Les projets
pilotes qui pourront être autorisés seront d'une durée maximale de quatre ans,
qui peut être prolongée d'un an par le ministère… par le ministre, excusez.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le ministre. Donc, Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
>Merci, Mme la Présidente. Je vais faire référence à un mémoire qu'on a
reçu, du Club canadien des Chiens de rouge de Hanovre et de Bavière, autrement
dit le principe du chien de sang. Puisqu'on avait... On en a parlé brièvement
au début de la loi puis on a dit : Bien, éventuellement, on va arriver à
des moments où ça va être une discussion un peu plus pointue. Ils nous
faisaient une recommandation, puis je vous la lis, M. le ministre, parce
qu'elle se situe à l'intérieur de 74, et soit vous ou quelqu'un de votre équipe
me répondra pour me dire comment on peut le percevoir, mais eux, ce qu'ils nous
écrivent, c'est : «En l'absence de règlement, le CCCRHB — parce
que c'est leur acronyme, puis je ne suis pas capable de mettre une voyelle pour
faire un mot intelligent avec ça, mais c'est leur acronyme — recommande
de conserver l'article 74 et de développer un projet pilote incluant
l'arme à feu, le matériel de recherche adéquat et une formation complète pour
les conducteurs de chien de sang en attendant l'adoption des mesures annoncées
dans le projet de loi n° 88.»
Et ce que je comprends, c'est qu'à 74 on
commence à parler des projets pilotes puis que, là, on détermine non seulement
un montant qui pourrait être une amende, mais on détermine aussi le temps d'un projet
pilote. Dans l'argumentaire qu'ils font au préalable, c'est qu'il n'y a pas de formation
obligatoire pour un propriétaire de chien de sang. Par contre, il y a des
séminaires qui sont en place, qui pourraient, de par un projet pilote, devenir
obligatoires. Si tu veux être un représentant du principe de chien de sang, il
pourrait y avoir, dès l'été 2021, un séminaire à suivre obligatoirement
pour adapter à la réalité du port d'armes en situation de recherche et de
lecture du chien.
Je sais aussi que, quand ils sont venus
vous jaser en commission, ils ont aussi... on a un peu parlé des moyens qu'on
utilise pour mettre fin à la vie du gros gibier. On en a parlé au début du
projet de loi parce qu'on se disait qu'il fallait s'y attarder un peu. Vous
nous avez dit, puis je veux être sûre de ne pas me tromper, vous me corrigerez,
là, mais qu'il y avait un projet pilote avec les chiens de sang en ce moment.
Est-ce qu'on peut imaginer, par le principe de 74, que le projet serait
prolongé, ou on arrive à sa fin puis on va enfin avoir une obligation non
seulement de reconnaissance mais aussi d'habilité des gens qui sont reconnus
comme des conducteurs de chien de sang? Je cherchais le bon terme, c'est
«conducteur» de chien de sang.
M. Dufour : Bien, ce que
le Club canadien de chiens rouges de <Hanovre...
Mme
Charbonneau
:
…
enfin avoir une obligation, non seulement de reconnaissance mais aussi d'habilité
des gens qui sont reconnus comme des conducteurs de chien de sang? Je cherchais
le bon terme, c'est «conducteur» de chien de sang.
M. Dufour : Bien, ce
que le Club canadien de chiens rouges de >Hanovre vous a envoyé, au bout
de la ligne, moi, ce que j'en comprends, concrètement parlant, c'est que, présentement,
il y a un projet pilote avec les chiens de sang qui délimite certaines règles,
dont, entre autres, pour achever la bête, les souffrances de la bête avec
l'arme blanche. Naturellement, même si, demain matin, on réussit à faire le
projet de loi, tout est mis en place, il faut bien comprendre que, pour la
réglementation, il faut calculer… ce qu'on m'explique, au ministère, c'est
entre 12 et 18 mois avant d'arriver à la réglementation parce qu'il y a
beaucoup de choses qu'il faut regarder. Normalement, tu vas regarder dans
d'autres pays comment qu'ils agissent, est-ce qu'il y a une charge pour… Si je
regarde, en Europe, les Européens, souvent, ils ne chargent pas pour faire ça,
ils le font par principe de bien-être animal. Donc, il y a toute cette
nomenclature-là qu'il faut arriver.
Donc, eux, ce que j'en comprends, c'est
qu'ils veulent voir, entre la journée qu'on adopte le projet de loi avec la
mise en place des règlements officiels qui vont délimiter... est-ce qu'on les
oblige à suivre une formation. Moi, à date, j'ai déjà plusieurs informations.
Si je regarde ici, au Québec, le cours, ce n'est pas très dispendieux, c'est
une petite formation qui est assez succincte. Par contre, si on regarde, en
Europe, si on parle avec un conducteur de chiens de sang européen, il va nous
dire que, même si ça fait 15 ans qu'il est là-dedans, il est encore en
apprentissage parce qu'une nouvelle bête, une nouvelle race... il y a des
teckels, il y les chiens rouges, il y a différentes bêtes qui peuvent faire
office, et avec le temps, ils ont développé plus d'affinités avec certaines
bêtes qu'avec d'autres aussi.
Mais tout ça pour dire que ce qu'ils nous
présentent, c'est de dire : Une fois que le projet de loi serait adopté,
on peut-tu avoir un projet de loi qui va peut-être nous permettre, justement,
l'arme à feu? Quelles seront les conditions? Bien, l'objectif, c'est ça, c'est
de créer un projet pilote, justement, pour être capables d'aller de l'avant
avec différents enjeux. Parce que c'est sûr et certain que réglementer tout
l'aspect chien de sang, on ne peut pas y aller, il y a beaucoup d'enjeux, hein?
Juste l'autre jour, si vous vous souvenez, dans la première semaine qu'on a travaillé
le projet de loi, on a eu des questions, à savoir c'est-tu le chasseur qui
ferait achever la bête, est-ce que c'est… Donc, ça, ça s'inscrit tout dans la
réglementation, au bout de la ligne, mais ça peut passer par un projet de loi…
un projet pilote, je veux dire, avant ça, mais, pour nous... Je vais laisser
peut-être, pour finir, la parole à la sous-ministre à la Faune, mais je suis
certaine qu'elle va vous dire qu'elle est tout à fait d'accord avec ce qui a
été avancé, ce que vous venez d'avancer.
La Présidente (Mme Grondin) :
Je vous invite à vous présenter, tant qu'à faire.
Mme Paquette (Élise) :
Oui? Ah! d'accord. Merci. <Élise…
M. Dufour : ...
mais,
pour nous... Je vais laisser peut-être, pour finir, la parole à la sous-ministre
à la Faune, mais je suis certaine qu'elle va vous dire qu'elle est tout à fait
d'accord avec ce qui a été avancé, ce que vous venez d'avancer.
La Présidente (Mme Grondin) :
Je vous invite à vous présenter, tant qu'à faire.
Mme Paquette (Élise) :
Oui? Ah! d'accord. Merci. >Élise Paquette, sous-ministre associée à la
Faune et aux Parcs par intérim.
Merci de me laisser la parole. Si
Mme Bergeron avait un rêve, tantôt, moi, je peux vous dire que je rêve de
pouvoir faire des projets pilotes dans le cadre de notre loi et de notre
réglementation. Pourquoi? Parce qu'on a énormément de règlements qui découlent
de notre loi et qu'avant de mettre ça dans un règlement je pense que c'est
plus, comment je dirais, pertinent d'en faire une expérience pilote, d'en
délimiter qu'est-ce que ça prend vraiment, puis ensuite on le statue dans le
cadre d'un règlement.
C'est un article qui existe dans d'autres
lois, et j'étais un peu jalouse de voir que d'autres ministères avaient cette
possibilité-là, puis je me disais : Mon Dieu qu'on se limite, tu sais, on
devrait expérimenter, explorer, puis, un coup qu'on a fait... qu'on a trouvé le
bon projet pilote, on l'encadre officiellement. Donc, c'est une modification
qui nous tient vraiment à coeur, et puis l'exemple des chiens de sang est un
très bel exemple. Comme disait le ministre, nous, on aimerait ça, on avait fait
un petit projet pilote maison avec les petits moyens du bord, mais on ne
pouvait pas permettre avec l'arme blanche, ça fait qu'on avait permis, là, dans
le fond... c'est-à-dire à l'arme à feu, on avait permis avec l'arme blanche. On
a vu les limites que ça amenait, tout ça, tandis que, là, on veut se donner
vraiment le temps de faire un vrai projet pilote, de l'évaluer, de voir ce que
ça donne, puis, après, de proposer des modifications réglementaires.
• (20 h 40) •
La Présidente (Mme Grondin) :
Ça va, Mme la députée? D'autres interventions?
Mme
Charbonneau
:
J'ai d'autres interventions, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Allez-y.
Mme
Charbonneau
:
Parce que je comprends que, quand on travaille dans un ministère, on peut avoir
des rêves. Je comprends ça, je comprends celui de Mme Bergeron, comme je
peux comprendre le vôtre, mais, à la fois, quelquefois, je le dis en toute
honnêteté... des fois, c'est long. Puis je comprends, quand vous me dites :
Je rêvais d'avoir la possibilité de faire des projets pilotes, parce que ça
vient nécessairement avec une enveloppe budgétaire, faire des projets pilotes,
il faut être capable de les financer, de les avancer.
Et ce que les gens de chiens de sang nous
avaient dit ou nous font comprendre, c'est que c'est ardu, de finir la job avec
une arme blanche. C'est non seulement ardu, mais, quelquefois, puis vous nous
avez sensibilisé à ça au début du projet de loi, quelquefois, la bête est
encore agressive, là, ce n'est pas parce qu'elle est blessée qu'elle est
couchée à terre puis qu'elle ne bouge plus. Donc, je comprends quand vous me
dites : Je rêve de pouvoir mettre en place des projets pilotes. Puis, habituellement,
bien, ça peut prendre entre 18 mois à 24 mois pour pouvoir passer de
projet pilote à projet en action et évident.
Mais j'ai une inquiétude, parce que, bien,
un, quand ils nous ont écrit, ils nous ont même donné une proposition de
facturation qui peut exister, d'après le poids de la bête, ils nous ont <sensibilisés…
Mme
Charbonneau
:
…
à 24 mois pour pouvoir passer de projet pilote à projet en action
et évident. Mais j'ai une inquiétude, parce que, bien, un, quand ils nous ont
écrit, ils nous ont même donné une proposition de facturation qui peut exister,
d'après le poids de la bête, ils nous ont >sensibilisés au fait que
faire ça à l'arme blanche, là, il y a des fois où ça brise le coeur, parce qu'il
faut que tu poses un geste puis, malgré que c'est des chasseurs, il ne faut jamais
enlever l'aspect émotif de mettre à mort un animal. Ce n'est jamais quelque
chose de simple, surtout si tu le fais avec une arme blanche plutôt qu'avec un
fusil ou une autre arme, là. Je dis un fusil, mais une autre arme.
Donc, permettez-moi de vous dire, si votre
rêve à vous, c'est de faire des projets pilotes, j'ai été éveillée par vous, M.
le ministre, sur le principe des chiens de sang, je nous souhaite de les voir
en action le plus rapidement possible. Même si vous me dites : Ils sont déjà
en action, en ce moment, il y a des gens qui se disent : Je n'ai pas le
goût de m'engager, parce qu'il va falloir que je finisse ça avec une arme
blanche, puis ce n'est pas quelque chose qui m'intéresse, parce que je trouve
ça violent ou je trouve ça difficile. On a vu qu'on a essayé de modifier
certaines règles pour tout ce qui est lumière de nuit, hein, parce qu'on s'est
dit : Bien, le chasseur ne peut pas avoir une lampe frontale, mais le
conducteur de chien de sang pourrait peut-être parce que, lui, son mandat est
différent. Ils nous ont aussi sensibilisés au fait que la bête doit toujours
être référée au chasseur, et non au conducteur de chien de sang, parce que lui,
ce n'est pas le chasseur, c'est plus le détecteur de la bête blessée.
Donc, j'entends votre désir d'avoir des
projets pilotes, mais je vous... je m'engage en disant : Je vous souhaite
de faire le plus rapidement possible la deuxième étape, s'il le faut, parce que
c'est aidant, ça fait en sorte qu'on a une comptabilité de la bête peut-être un
peu plus facilement et qu'on s'assure d'un état de confort chez la bête où, là,
on règle la chasse rapidement, j'ose le dire comme ça. Donc, je voulais
soulever cet aspect-là, parce qu'ils ne sont toujours reconnus que sur le projet
pilote, les chiens de sang. Les conducteurs de chien de sang ne sont pas
reconnus officiellement, il n'y a pas d'association officielle. Puis je me
souviens qu'on s'était parlé hors micro, puis vous m'aviez dit : Il y a même
quelqu'un qui m'a dit : Aïe! Ce n'est pas n'importe quel chien, puis il
faut vraiment regarder la sorte de chien qu'on prend, et je peux comprendre
qu'ils ont un principe là-dessus, mais je pense qu'on est capable de regarder
plus loin.
Encore une fois, la seule chose qui
m'inquiète, hein... On n'est pas l'Europe, ça, je vous le dis, là, puis, en ce
moment, on a une commission spéciale qui s'arrête sur mourir dans la dignité,
puis je ne veux surtout pas comparer un avec l'autre, mais, des fois, ça prend
du temps avant qu'on se décide. Puis là on a déjà quelque chose qui est presque
bien dessiné, il faut juste l'adapter au Québec puis s'assurer qu'on le fait correctement.
Je vous assure, M. le ministre, que je ne pense pas que ça va être fait
gratuitement, parce qu'on en a, des chasseurs, au Québec, puis on en a, des
gens qui ont... Donc, je ne suis pas sûre de l'aspect gratuit, mais faisons en <sorte...
Mme
Charbonneau
:
…là on a
déjà
quelque chose qui est presque bien dessiné,
il
faut juste l'adapter au
Québec puis s'assurer qu'on le fait
correctement.
Je vous assure,
M. le ministre, que je ne pense pas que
ça va
être fait gratuitement,
parce qu'on en a, des chasseurs, au
Québec,
puis on en a, des gens qui ont... Donc, je ne suis pas sûre de l'aspect gratuit,
mais faisons en >sorte qu'on passe rapidement à l'autre projet pilote,
qui fait qu'on est armé ou on est mieux équipé pour mettre fin à la vie de
l'animal qui est enfin trouvé puis qui est blessé, de façon grave ou mineure,
mais qui est blessé.
M. Dufour : Et,
justement, la première phase du projet pilote, avec l'arme blanche, a permis,
justement, ce qui a été écrit dans le mémoire, justement, que ce n'était peut-être
pas la meilleure solution. Mais c'est pour ça qu'on est capable de déjà, avec
certains éléments... Puis il y a beaucoup… là, on s'arrête beaucoup,
présentement, à l'arme, là, quand on en parle, mais, au-delà de l'arme, au-delà
de la recherche… pas de la recherche, mais d'à qui appartient la bête, on le
sait que c'est le chasseur, mais que ça soit le conducteur de chien de sang... Il
y a plusieurs petits éléments techniques qu'il faut s'attarder, puis c'est pour
ça que c'est important.
Prenons le cas... exemple, je jasais avec
des conducteurs de chiens de sang européens, l'autre jour, puis qui me disaient :
Il y en a qui essaient de dompter leurs chiens avec du sang de boeuf, alors que
le chien, s'il est «mindé» à trouver du sang de boeuf, il n'est pas «mindé» à
trouver, exemple, du sang d'un animal…
Mme
Charbonneau
:
Un orignal.
M. Dufour : …un gibier,
exemple, ce qu'on appelle un orignal, ou quoi que ce soit, un ours, donc ce
n'est peut-être pas la meilleure technique pour leur montrer. Donc, même la
manière de faire la préparation pour développer les capacités du museau du
chien, donc, tout ça doit être planifié, ce n'est pas une affaire qui se fait
simplement... puis qu'il va falloir quand même avoir un certain encadrement
pour s'assurer qu'on introduit un nouvel élément dans le domaine de la
préservation ou du bien-être animal qui soit de façon compétente. Donc, c'est
pour ça que c'est important que chaque action soit prise en temps et lieu, et
on a quand même déjà l'expérience de 2019, donc je pense qu'il y a des choses,
quand même, qui avancent très, très bien de ce côté-là.
Mme
Charbonneau
:
Mme la Présidente, c'est très intéressant. Je vous dirais, vous savez, un peu
plus tôt, on a parlé des produits synthétiques ou des produits naturels. On a
beaucoup parlé de l'urine…
M. Dufour : L'urine,
oui.
Mme
Charbonneau
:
…de certains animaux qui est utilisée pour la chasse. Est-ce que, dans le
principe d'un projet pilote, les conducteurs de chiens de sang pourraient avoir
accès à ce que vous avez appelé... puis je pense que c'est intéressant de le
regarder, on a parlé du sang de boeuf. Ce n'est pas du tout là-dessus qu'on
veut développer l'odorat du chien, alors est-ce que les gens pourraient avoir
accès à un produit naturel, qui pourrait être dans le projet pilote? Ou,
puisque c'est un produit animalier puis que, dans un article précédent, on a
proscrit l'accessibilité à ces produits ou à cette façon de faire, il va
falloir revenir sur nos pas? Ou, puisque c'est dans un projet pilote, on <va…
Mme
Charbonneau
:
...les gens pourraient avoir accès à un produit naturel, qui pourrait être dans
le
projet pilote? Ou, puisque c'est un produit animalier puis que, dans
un
article précédent, on a proscrit l'
accessibilité à ces
produits ou à cette
façon de faire, il va falloir revenir sur nos pas?
Ou, puisque c'est dans un
projet pilote, on >va pouvoir le mettre
en place? Un projet pilote, je n'ai pas souvent utilisé ça, là, dans d'autres législations,
donc, pour moi, c'est... Elle est où, la ligne entre ce qui est régi par la loi
comme propice à être utilisé puis ce qui peut être vraiment utilisé dans un projet
pilote, pour ne pas qu'un vienne contredire l'autre?
M. Dufour : Oui, bien, je
vais laisser les experts, moi, se prononcer, mais c'est sûr et certain que moi,
je continue à m'informer, puis, à chaque fois que j'ai une nouvelle discussion
sur ce sujet-là, j'en apprends. Il y a des belles réussites, il y a des belles
façons de penser qui sont toujours intéressantes de voir, puis, après ça,
comment qu'on le met en application puis... Comme on disait, lorsqu'on avait
fait les présentations, j'avais parlé, entre autres, des chiens de rouge, mais
on a d'autres types de chiens de capacités incroyables, là, et, justement,
encore l'autre jour, j'avais trois, quatre sortes de chiens, vraiment, qui
étaient mises plus de l'avant en Europe que d'autres types de bêtes. Donc, tout
ça aussi fait partie de la mentalité de qu'est-ce qu'on veut développer au
niveau du conducteur de chiens de sang au Québec, là. Et on l'a dit, je pense qu'il
y avait quelqu'un qui était arrivé avec cet élément-là aussi : au niveau
américain, on est rendus, je pense, à 80 États, autour de 80 États
qui ont adopté aussi...
Mme
Charbonneau
:
...façon de faire.
M. Dufour : ...donc,
cette activité-là, là. Donc, je pense qu'on est dans un alignement, là, qui est
très gagnant-gagnant, présentement.
Mme
Charbonneau
:
Et, si on est capable d'avoir des chiens qui détectent la COVID chez les gens,
à l'aéroport, j'imagine...
M. Dufour : On pourrait
être capable.
Mme
Charbonneau
:
...qu'on est capable de développer, chez d'autres sortes de chiens aussi, là, le
principe du chien de sang.
Donc, je vais laisser vos experts me
répondre par rapport à la possibilité d'utiliser un produit qui n'est pas
synthétique, mais naturel, pour pouvoir faire un projet pilote, développer
l'odorat de nos chiens.
• (20 h 50) •
Mme Paquette (Élise) :
Oui, effectivement. Bien, ce qu'on mentionne, c'est que, dans le cadre du... le
projet pilote permet de déroger à certaines règles. Donc, on pourrait, pour des
fins d'expérimentation, de projet pilote, déroger à ces règles-là, qu'on ne
généralise pas pour les autres, là. Les projets pilotes, ça permet beaucoup
d'identifier c'est quoi, les meilleures pratiques, c'est quoi, les meilleures
façons de faire, puis, ensuite, de les mettre dans la réglementation. C'est
vraiment... Comme je dis, il y a d'autres ministères, là, moi, je pense au
MAPAQ, là, mais je sais qu'il y en a d'autres, ministères, qui ont ça dans leur
loi constitutive, la possibilité de faire des projets pilotes, et je trouve que
c'est un outil vraiment utile.
Mme
Charbonneau
:
La relation avec... Mme la Présidente, le masque. La relation avec les animaux,
des fois... On le voit aussi au niveau des comportements. Ce matin, j'écoutais
un reportage qui parlait d'un chien qui prenait sa retraite, mais c'était un
chien de soutien quand les gens faisaient des témoignages difficiles. Donc,
vous avez raison de dire qu'on les retrouve à différents endroits, <mais...
Mme
Charbonneau
:
...
La relation avec les animaux, des fois... On le voit aussi
au
niveau des comportements. Ce matin, j'écoutais un reportage qui parlait d'un
chien qui prenait sa retraite, mais c'était un chien de soutien quand les gens
faisaient des témoignages difficiles. Donc, vous avez raison de dire qu'on les
retrouve à différents endroits, >mais j'apprécie de savoir maintenant qu'un
projet pilote peut ne pas être soumis à une loi si c'est pour faire la
découverte de certains aspects de cette mise en place de nouvelles façons de
faire.
Ma dernière question sur le principe du
chien de sang puis du projet pilote, c'est qu'en ce moment, si je comprends
bien, c'est dans une région donnée, ce n'est pas partout au Québec. C'est une
région où, là, en micro, on le regarde, là, pour voir comment on interagit puis
comment ça va dans le projet pilote. Est-ce que, dans la perspective d'un
prochain projet pilote avec une exploration plus large... est-ce qu'on a
l'intention de le regarder plus loin qu'une région, donc, pour faire des
endroits différents? Parce que vous aviez une discussion, plus tôt, avec ma collègue
de Témiscamingue, et il y a des gibiers qui sont vraiment différents partout au
Québec, et j'imagine que le principe de l'odorat du gibier n'est pas le même si
je suis au caribou que si je suis au cerf ou si je suis au sanglier. Il doit y
avoir des odeurs qui sont différentes, et chaque région du Québec a sa richesse
en ressources naturelles qui existent.
M. Dufour : Ce qu'on m'expliquait...
je laisserais peut-être la sous-ministre à la Faune donner d'autres
informations, mais ce qu'on m'expliquait, lorsqu'on fait nos... Nos conducteurs
de chiens de sang, là, peuvent jusqu'à conserver, mettons du... mettons qu'avec
leurs chiens ils recherchent un orignal, par exemple, donc, ils ont retrouvé
l'orignal, ils peuvent conserver ce sang-là, le congeler, puis ça va être
justement un sang qui va servir pour la prochaine bête, O.K.? Donc, c'est pour
vous dire comment qu'ils ont toutes sortes de techniques. Il y a aussi les
pattes, lorsque l'animal, là... ils vont pouvoir... mettons, ils disent au
chasseur : Laisse-moi un bout de patte, ils vont habituer leur chien avec
la patte. Donc, c'est tous des petits éléments comme ça, là, qu'ils sont tous
en mesure de développer. En fin de compte, c'est de trouver le mécanisme qui
fait en sorte que le chien est fidèle, avec son museau, pour détecter. C'est ça
qui est vraiment l'enjeu.
Mme
Charbonneau
:
Nous, on avait des pattes de lapin, quand on était petits, en porte-clés.
M. Dufour : Oui, des
pattes de lapin.
Mme
Charbonneau
:
Eux autres, ils ont des pattes de caribou.
M. Dufour : Oui.
Mme Paquette (Élise) :
Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Oui. Vous souhaitez compléter? Allez-y,
Mme la sous-ministre
Mme Paquette (Élise) :
Merci. Effectivement, le projet pilote qu'on a fait, comme disait le ministre,
en 2019, c'était plus qu'une région. Puis là j'essaie de voir, mais, de
mémoire, tu sais, on avait vraiment... Puis effectivement ça fait partie des
caractéristiques d'un bon projet pilote, hein, tu sais, de voir, des fois, des
régions urbaines, semi-urbaines, tu sais, d'avoir une représentativité. Donc,
ça, il n'y aurait aucun problème, puis, selon moi, ça fait un meilleur projet
pilote. Là, on parle des chiens de sang, mais on comprend qu'on pourrait faire
des projets pilotes sur plein d'autres sujets, là, c'est ça qui <est...
Mme Paquette (Élise) :
...
on avait vraiment... Puis effectivement, ça fait partie des
caractéristiques d'un bon projet pilote, hein, tu sais, de voir, des fois, des
régions urbaines, semi-urbaines, tu sais, d'avoir une représentativité. Donc,
ça, il n'y aurait aucun problème, puis, selon moi, ça fait un meilleur projet
pilote. Là, on parle des chiens de sang, mais on comprend qu'on pourrait faire
des projets pilotes sur plein d'autres sujets, là, c'est ça qui >est intéressant,
je trouve.
Mme
Charbonneau
:
Oui, tout à fait. Et vous avez raison de le souligner, qu'il peut y avoir
d'autres projets pilotes, mais, en ce moment, ceux qui nous écoutent le plus...
c'est le projet pilote des chiens de sang, parce qu'ils veulent savoir, dans le
fond, quelle direction on va prendre, un peu. Donc, de savoir que le projet
pilote qui est, en ce moment, circonscrit à un endroit très précis, pourrait
avoir un îlot voyageur d'un autre projet pilote dans un autre endroit du Québec
qui est différent, pourrait encourager les gens à dire : Bien, comment on
le présente, comment on le fait? Puis on prend contact avec les gens qui sont
déjà dans le projet pilote.
Donc, c'est pour ça que j'axais mes... sur
le principe de chien de sang, mais, vous avez raison, il doit y avoir d'autres
projets pilotes au Québec sur différentes façons de faire, pour qu'on puisse se
moderniser, là, au niveau de la chasse, de la pêche et du trappage. Ça va
aller, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Ça va aller, madame la... Parfait. Donc, nous poursuivons avec
l'article 164.2.
M. Dufour : 164.2,
Pouvoirs et ordonnances, chapitre VI.2 :
«Lorsqu'il existe une menace réelle ou
appréhendée que soit causé un préjudice sérieux ou irréversible à la faune ou à
son habitat ou à la santé ou à la sécurité des personnes, le ministre peut, par
arrêté, pour une période d'au plus 60 jours et dans la zone où cela est
nécessaire pour éviter, limiter ou réparer ce préjudice, interdire ou autoriser
aux conditions qu'il détermine une activité de chasse ou de piégeage ainsi que
la possession, le transport, l'enregistrement et la disposition d'un animal,
d'un poisson, d'un invertébré ou d'un sous-produit de la faune.
«L'arrêté entre en vigueur à la date de sa
publication à la Gazette officielle du Québec ou à toute date ultérieure
qu'il indique.
«Un tel arrêté n'est pas soumis à
l'obligation de publication prévue à l'article 8 de la Loi sur les
règlements (chapitre R-18.1).»
164.3...
La Présidente (Mme Grondin) :
En fait, M. le ministre, on va faire 164.2 et le commentaire.
M. Dufour : Ah! O.K.
L'article 164.2 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune,
introduit par l'article 74 de ce projet de loi, vise à prévoir un pouvoir
exceptionnel du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs pour interdire
certaines activités ou modifier les conditions dans lesquelles elles peuvent
être réalisées en cas de menace réelle ou appréhendée que soit causé un
préjudice sérieux ou irréversible à la faune ou à son habitat ou à la santé ou
à la sécurité des personnes.
Ce pouvoir pourra être exercé pour une
période maximale de 60 jours et dans la zone où cela est nécessaire.
L'arrêté pourra entrer en vigueur dès sa
publication à la Gazette officielle du Québec sans avoir à être publié
45 jours au préalable, comme le prescrit habituellement la Loi sur les
règlements, <chapitre...
M. Dufour : ...
ou
à son habitat ou à la santé ou à la sécurité des personnes.
Ce pouvoir pourra être exercé pour une
période maximale de 60 jours et dans la zone où cela est nécessaire.
L'arrêté pourra entrer en vigueur dès
sa publication à la Gazette officielle du Québec sans avoir à être
publié 45 jours au préalable, comme le prescrit habituellement la Loi sur
les règlements, >chapitre R-18.1.
La Présidente (Mme Grondin) :Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Bien, ma question, Mme la Présidente, est par rapport au fait que, là, on met
deux choses ensemble. On met appréhender une cause ou un préjudice sérieux ou
irréversible à la faune, à son habitat — jusque là, on a toujours mis
la faune et l'habitat ensemble, il n'y a pas de souci — ou à la santé
et à la sécurité des personnes. Et c'est une des premières fois où on se rend à
ce niveau-là. J'aurais peut-être besoin d'avoir, pour ne pas trop me
questionner, un exemple qui viendrait peut-être me donner plus de réalisme,
quand on met ensemble, dans le même article, la faune, l'habitat et, en plus,
là, je suis rendue à la personne. Donc, pour moi, je voyage dans un spectre
très, très large. Si vous me faites un exemple où je peux m'y retrouver, ça va peut-être
m'aider.
M. Dufour : Bien, je
pense que le meilleur exemple, et puis c'est beaucoup de cet événement-là
qu'est tiré cet article-là, au bout de la ligne, c'est la situation de la MDC
qu'on a connue, la maladie débilitante des cervidés, qu'on a connue dans un enclos,
où on a trouvé 11 cervidés qui avaient la MDC. Ça a été énormément
laborieux pour le ministère de pouvoir y intervenir parce qu'on était sur
terrain privé. Donc, il y avait des actions qu'il fallait faire. Et, pour nous,
c'était très, très important d'essayer de trouver... de désengorger... S'il
arrivait, un jour, une autre problématique de ce type-là, si on pourrait... de
trouver le moyen d'intervenir rapidement, parce qu'on n'avait pas les leviers
nécessaires pour le faire, à l'époque, donc... Et, vous le savez, ça a été
aussi énormément au niveau de la décontamination du terrain, là, je laisserais peut-être
la sous-ministre à la Faune, mais parce que c'était de juridiction fédérale, donc
on n'avait pas non plus de pouvoir sur cet aspect-là de la décontamination du
terrain où les cervidés étaient en enclos.
La Présidente (Mme Grondin) :
Allez-y, Mme la sous-ministre.
• (21 heures) •
Mme Paquette (Élise) :
Merci beaucoup. Effectivement, c'est tiré d'une expérience vécue. Quand on a vu
cette situation-là, on s'est dit : Il faut absolument, là, fermer la
chasse, parce qu'il y avait un risque de contamination entre les cerfs
d'élevage avec les cerfs sauvages et puis il y avait, comme disait le ministre,
des risques de contamination parce que le prion, si ça entre en contact avec
l'être humain... tu sais... en tout cas, il y avait plein, plein de risques
qu'on voyait.
Et là, nous autres, on a dit :
Comment on peut faire pour agir à ce niveau-là? Et là on ne pouvait pas rien
faire, à part faire un processus traditionnel de prendre un règlement, attendre
le <délai, puis tout ça. Ça fait que...
>
21 h (version révisée)
< Mme Paquette (Élise)T :
...risques de contamination
parce que le prion, si ça entre en contact
avec l'être humain, tu sais,
en tout cas,
il y avait plein, plein
de risques qu'on voyait. Et là, nous autres, on a dit : Comment on peut
faire pour agir
à ce niveau-là? Et là on ne pouvait pas rien faire à
part faire un processus
traditionnel de prendre un
règlement,
attendre le >délai, puis tout ça. Ça fait que, là, on se disait :
Ça n'a aucun sens qu'on ne puisse pas protéger les citoyens du Québec puis même
les espèces fauniques sauvages de maladies comme ça qui peuvent se propager.
Donc, on parle ici d'un pouvoir vraiment exceptionnel
dans une courbe qui a une durée déterminée, là, pour être capable d'agir puis
déjà là de pouvoir faire certains abattages aussi. Parce qu'on avait toute la
connaissance, au ministère, on a des équipes extraordinaires de vétérinaires,
de biologistes. Ils nous disaient : Il faut absolument agir. On savait
quoi faire, mais on ne pouvait pas le faire, et ce fut une situation vraiment
très difficile.
On sait qu'il y a des risques de zoonose,
là, des maladies transmises par la faune... pas par la faune, par les espèces
sauvages vers des humains ou des risques comme ça. Il y a de plus en plus de ce
type de maladie, et on veut être capable, s'il y a des apparitions comme ça, de
pouvoir agir, d'où le lien avec la protection de la santé, là. Il n'y avait pas
d'autre moyen, on... C'est ça.
Mme
Charbonneau
:
Ma question, Mme la Présidente, va être sur l'explication que je viens de
recevoir. Parce que je suis comme vous, je pense que, des fois, il faut réagir
rapidement, puis je réalise que, des fois, le citoyen, il est frustré, là, puis
on se parlait d'organismes qui se lançaient la balle pour faire des
aménagements, mais je réalise que, des fois, les ministères aussi peuvent être
frustrés par le manque d'efficacité.
Mais le MAPAQ, la Santé, ce sont des
ministères qui peuvent poser des gestes par rapport à la personne. Donc, je
vous fais mon cheminement à moi, là, puis vous viendrez me rassurer, mais chez
vous, on s'occupe des cervidés, on s'occupe des animaux, on peut détecter des
maladies, puis on peut circonscrire la situation. Après ça, on me dit : Bien,
la viande peut être contaminée, hein, c'est dangereux. Là, pour moi, il y a un
petit drapeau qui dit MAPAQ, parce que, là, c'est de la viande, ça se consomme,
il y a un danger. Les terres contaminées, bien, là, j'arrive au ministère de
l'Environnement, parce que c'est une terre contaminée. Puis après ça, bien, je
finis avec mon gars de la Santé, mon ministère de la Santé, parce que ma
personne a été infectée puis elle se ramasse à l'urgence, puis là...
Quel est le lien que je dois percevoir
dans la perspective où le ministère de la Faune, Forêts et Parcs intervient sur
la sécurité de la personne? Puis vous le dites bien, votre intention, c'est
d'avoir un impact rapide pour que ça s'arrête à la bonne place ou le plus
rapidement possible. Mais, à partir du moment où vous parlez de la personne,
pour moi, il manque des joueurs. Puis peut-être qu'il n'en manque pas, là,
peut-être que c'est la rapidité de l'action. Mais, en ce moment, à chaque fois
que le gouvernement pose un geste, il confirme avec la Santé, parce qu'on est
dans la COVID puis ça touche les personnes. Là, je <comprends...
Mme
Charbonneau
:
…
à partir du moment où vous parlez de la personne, pour moi, il manque
des joueurs. Puis peut-être qu'il n'en manque pas, là, peut-être que c'est la
rapidité de l'action. Mais en ce moment, à chaque fois que le gouvernement pose
un geste, il confirme avec la Santé, parce qu'on est dans la COVID puis ça
touche les personnes. Là, je >comprends que j'ai un cervidé qui a une
maladie. Si je vais à la vache folle, ce n'était pas vous du tout, là, c'était
le MAPAQ. Puis le MAPAQ, il a fallu qu'il consulte avec la Santé parce que ça
avait un impact sur la consommation de la viande, puis la personne avait des…
Donc, où je retrouve vos partenaires?
C'est où le moment où vous intervenez auprès de vos partenaires ou si, avec cet
article-là, ça ne sera plus nécessaire d'intervenir, vous allez pouvoir poser
les gestes, puis je reprends les mots, là, pour la faune, pour son habitat,
pour la santé puis la sécurité des personnes?
M. Dufour : Je vais juste
peut-être refaire une petite réponse sur…
Mme
Charbonneau
:
Oui.
M. Dufour : Tantôt, je
vous ai parlé de la MDC, puis, je pense, vous aviez parlé peut-être plus en
lien avec l'humain, hein, ça se peut-tu?
Mme
Charbonneau
:
Oui, tout à fait.
M. Dufour : Puis la MDC,
il n'y pas rien de prouvé qu'il y a une problématique avec l'humain. Par
contre, si, mettons, on a, je ne sais pas, un animal qui aurait la rage, donc,
on a tout le loisir d'intervenir parce que ça pourrait contaminer des humains.
Donc, c'est dans ce sens-là. Mais, pour l'autre portion de votre question, je
laisserais la sous-ministre à la Faune.
La Présidente (Mme Grondin) :
Allez-y, madame.
Mme Paquette (Élise) :
Oui, merci. En fait, dans ce genre de situation là, ce qu'on fait, c'est qu'on
va mettre en place une cellule de crise, là, et on va faire ce qu'on appelle de
l'interministériel, donc, là, on mobilise, là, des représentants de la Santé,
du MAPAQ. Tous ces gens-là ont été interpelés, évidemment. Puis comme c'est la
faune sauvage, là, qui est en cause, qui serait le vecteur, bien, là, c'est le
ministre, hein, des Forêts, Faune et Parcs, qui a le pouvoir de prendre cette
ordonnance-là, mais ça n'empêche pas toutes les autres mesures qui ont été
prises. Rapidement, on a fait appel aux collègues aussi, là, justement du MAPAQ
pour aider au niveau des éleveurs à faire circuler l'information. On a
travaillé, je vous dis, ça a mobilisé incroyablement beaucoup, beaucoup de
monde pour être capable de circonscrire, puis on continue de faire des suivis.
Mais, à date, on se croise les doigts, parce que c'est un risque, si ça se
répand dans la faune sauvage, il y a malheureusement des États ou des endroits
où ça l'est, et puis, là, la chasse a carrément tombé, la qualité de la chasse,
parce que la viande est affectée. Donc, au Québec, à date, on continue de faire
nos suivis populationnels, puis, là, tout semble très bien aller, mais on
continue de faire ces suivis-là.
Et puis donc… Puis ce genre de
collaboration là, je prends un deux minutes pour donner un autre exemple, mais
dans la rage contre… la rage… la lutte aux ratons laveurs, ça, c'est un grand
succès au Québec, parce que, d'entrée de jeu, les experts du ministère ont
développé une façon de travailler, justement, avec le ministère de la Santé et
d'autres ministères, et on a réussi à contrer cette rage-là puis même à faire
reculer la rage du raton laveur au Québec. Donc, pour l'instant, là, tout est
comme, entre guillemets, sous contrôle, puis il y a des suivis, encore une
fois, qui sont assurés, donc… Mais ça prend des moyens, quand on… quand il y a
des risques réels comme ça qui apparaissent, pour agir rapidement. La rapidité
est un facteur clé.
Mme
Charbonneau
:
Merci, <Mme la sous-ministre…
Mme Paquette (Élise) :
…
la rage du raton laveur au Québec. Donc, pour l'instant, là, tout est
comme, entre guillemets, sous contrôle, puis il y a des suivis, encore une
fois, qui sont assurés, donc… Mais ça prend des moyens, quand on… quand il y a
des risques réels comme ça qui apparaissent, pour agir rapidement. La rapidité
est un facteur clé.
Mme
Charbonneau
:
Merci, >Mme la sous-ministre. Merci, Mme la Présidente. J'aurais peut-être
une dernière question. «Ce pouvoir pourra être exercé pour une période maximale
de 60 jours.» Il y a sûrement une raison pourquoi c'est 60 jours. 60 jours,
c'est deux mois. J'essaie… j'essayais de voir pourquoi 60 jours, mais,
comme je vous dis, il y a sûrement une raison puis vous allez me la donner pour
que je puisse mieux comprendre.
M. Dufour : …
La Présidente (Mme Grondin) :
Oui. Donc, Me Tremblay-Parent, allez-y.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Le 60 jours, c'est, je dirais, le délai le plus court pour faire une
modification réglementaire en urgence. Donc, évidemment, puisqu'on parle d'un
pouvoir d'exception, là, c'est un pouvoir qui permet au ministre de modifier
des pans importants de sa réglementation par arrêté. Donc, c'est pour ça, là,
que… pour s'assurer, là, de ne pas donner un pouvoir, je dirais, excessif, là,
c'est recommandé dans la rédaction législative de vraiment se limiter au délai
pour procéder à des vraies modifications réglementaires, là, par, disons, la
voie très accélérée.
Mme
Charbonneau
:
Merci. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Parfait. Donc, je vous propose de prendre une pause avant de poursuivre avec
l'article 164.3.
(Suspension de la séance à 21 h 08)
(Reprise à 21 h 20)
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, nous reprenons nos travaux. M. le ministre, nous sommes rendus à l'article 64.3
de l'article 74, et donc je vous invite à en faire la lecture, mais je
comprends que vous souhaitez déposer un amendement aussi à cet article.
M. Dufour : Oui. L'amendement
est anglophone, par contre, là, mais, oui, donc… Et c'est 164.3 et non 64.
La Présidente (Mme Grondin) :
J'ai fait l'inverse?
M. Dufour : Vous avez dit
64. Donc, 164.3.
La Présidente (Mme Grondin) :
Il est 21 h 30.
M. Dufour : C'est normal,
c'est l'heure. «Lorsqu'il existe une menace réelle ou appréhendée que soit
causé un préjudice sérieux ou irréversible à la faune ou à son habitat ou à la
santé ou à la sécurité des personnes, le ministre est autorisé à prendre toutes
les mesures nécessaires pour limiter la propagation d'une espèce exotique
envahissante, d'une maladie contagieuse ou parasitaire, d'un agent infectieux
ou d'un syndrome lorsque, à son avis, ces mesures sont requises pour éviter ou
diminuer toute atteinte à la faune ou à son habitat ou à la santé ou à la
sécurité des personnes.
«Le ministre peut réclamer les frais
directs et indirects <afférents à ces mesures de toute personne qui avait
la…
M. Dufour : ...
d'une
maladie contagieuse ou parasitaire, d'un agent infectieux ou d'un syndrome lorsque,
à son avis, ces mesures sont requises pour éviter ou diminuer toute atteinte à
la faune ou à son habitat ou à la santé ou à la sécurité des personnes.
«Le ministre peut réclamer les frais
directs et indirects >afférents à ces mesures de toute personne qui
avait la garde ou le contrôle de l'animal, du poisson, de l'invertébré ou du
sous-produit de la faune ou la garde des lieux où l'animal, le poisson,
l'invertébré ou le sous-produit de la faune se retrouve ou est susceptible de
s'y retrouver, que cette personne ait été ou non poursuivie pour une infraction
à la présente loi.»
Les commentaires : l'article 164.3
de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, introduit par
l'article 74 de ce projet de loi, vise à prévoir un pouvoir exceptionnel
d'intervention du ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs en cas de
menace réelle ou appréhendée que soit causé un préjudice sérieux ou
irréversible à la faune ou à son habitat ou à la santé ou à la sécurité des
personnes.
Le ministre pourra prendre toute mesure
pour limiter la propagation d'une espèce exotique envahissante, d'une maladie
contagieuse ou parasitaire, d'un agent infectieux ou d'un syndrome lorsqu'il la
considère comme requise dans les circonstances.
Ces mesures pourraient impliquer l'abattage
ou la capture d'un animal ainsi que la désinfection d'un site, même sur un
terrain privé ou dans une maison d'habitation.
Le ministre pourra réclamer les frais
qu'il a engagés pour la mise en œuvre des mesures du gardien de l'animal ou du
lieu visé.
C'est l'article. Maintenant, l'amendement.
L'amendement, c'est tout simplement... quand j'y arriverai, je l'expliquerai. Donc, en anglais :
«164.3. If there is a
real or apprehended threat of serious or irreversible damage or injury to
wildlife or its habitat or to human health or safety, the Minister is
authorized to take all necessary measures to limit the propagation of an
invasive exotic species, a contagious or parasitic disease, an infectious agent
or a syndrome if, in his [option...] opinion — sorry — these measures are required to avoid or reduce any adverse effects
on wildlife or its habitat or on human health or safety.
«The Minister may claim
the direct and indirect costs related to these measures from a person who had
custody or control of the animal, fish, invertebrate or wildlife by-product or
custody of the premises where the animal, fish, invertebrate or wildlife
by-product — we have to take out "can or may", and change it by — is found or could be found, regardless of whether proceedings were
instituted against that person for an offence under this Act.»
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, l'amendement porte sur la version anglophone. Donc, y a-t-il des commentaires
sur cet amendement? Je procède donc à la mise aux voix de cet amendement à l'article 164.3
de l'article 74. <Mme la secrétaire...
La Présidente (Mme Grondin) :
...sur la version
anglophone. Donc, y a-t-il des
commentaires sur
cet
amendement? Je procède donc à la
mise aux voix de cet
amendement
à
l'article 164.3 de
l'article 74. >Mme la
secrétaire.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Nous revenons à l'article 164.3
tel que modifié. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Dans le dernier alinéa, c'est écrit ainsi : «Le
ministre peut réclamer les frais directs et indirects afférents à ces mesures de
toute personne qui avait la garde ou le contrôle de l'animal, du poisson, de
l'invertébré ou du sous-produit de la faune ou la garde des lieux où l'animal,
le poisson, l'invertébré ou le sous-produit de la faune se retrouve ou est
susceptible de s'y [trouver] — ça se complète en disant — que
cette personne ait été ou non poursuivie par une infraction par la présente loi.»
Je m'arrête à où j'ai hésité un peu, quand,
dans la phrase, c'est écrit, après, le mot «de la faune se retrouve ou est
susceptible de s'y [trouver]». Je trouve que cette perspective-là est très
large. Comment on fait pour bien la comprendre puisque, là, on est dans la
susceptibilité d'y trouver quelque chose? Donc, je comprends la... je comprends
quand c'est de mise, puis quand on est capable de détecter, puis qu'on est
capable de dire, bon, c'est comme ça, puis il y aura des frais pour ça. Mais là
on est dans «est susceptible» de le trouver. Donc, il y a sûrement un... il y a
quelque chose que je n'attrape pas dans la phrase qui fait que je peux être
susceptible de trouver quelque chose.
M. Dufour : On laisserait
le juriste répondre à cet élément-là.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, allez-y, Me Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Le terme «susceptible», c'est que, des fois, il faut voir l'article 164.3,
là, comme un... vraiment un pouvoir d'intervention, à titre d'exemple, faire du
nettoyage. Donc, c'est possible que l'animal s'y trouvait ou va s'y retrouver,
et donc des aménagements doivent être faits, là, pour s'assurer d'éviter le
risque. Donc, des fois, ça peut être de mettre en place certaines
installations. Donc, en indiquant simplement que l'animal s'y trouve, c'était
un peu de limiter le pouvoir d'intervention du ministre, alors que l'objectif,
c'est de lui donner toute la possibilité, là, de venir, disons, éviter ou
limiter le risque, là, qui pourrait être même potentiel.
Mme
Charbonneau
:
Je comprends l'explication, Mme la Présidente. Mon <souci se situe...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
…
c'est de lui donner toute la possibilité, là, de venir, disons, éviter
ou limiter le risque, là, qui pourrait être même potentiel.
Mme
Charbonneau
:
Je comprends l'explication, Mme la Présidente. Mon >souci se situe plus
sur l'aspect large du principe de «susceptible de s'y retrouver». Il n'y a rien
qui circonscrit le principe de «susceptible de». Puis je comprends, quand vous
dites : On l'a inclus dans… de cette façon-là, parce que ça peut être un
enclos, ça peut être un endroit précis, mais il y a quelque chose qui me
dérange par rapport à l'aspect très grand de cette perspective-là.
Donc, y a-t-il une façon plus simple,
parce que je peux complexifier la chose, mais ce n'est pas l'objectif, y a-t-il
une façon plus simple de faire en sorte qu'on peut comprendre que le ministre
peut intervenir dans un lieu où il y a eu un contact avec l'animal, plutôt que
de dire que c'est… bien, je dis l'animal, là, mais je ne vous répéterai pas...
je ne déclinerai pas, là, le vertébré puis l'invertébré, là, mais y a-t-il
moyen de le circonscrire un peu plus simplement et descriptif ou il n'y a
aucune… Bien, je suis en train de vous donner des réponses, j'aimerais ça que
ça ne soit pas : Il n'y a aucune autre façon, mais je trouve que ça… Puis,
encore une fois, ce n'est jamais en perspective de la personne qui est dans le
siège présentement, mais ça donne une espèce de regard très large qui rouvre de
façon, je crois, dangereuse, l'aspect de la susceptibilité. Donc, je ne sais
pas s'il y a quelque chose qui peut être dit d'une façon différente, parce que
je comprends l'objectif que vous avez, mais, quand on est sur la subjectivité
de la susceptibilité, bien, là, on rame dans large.
Et là je vais aller un pas plus loin en
vous disant : Tu sais, si on inclut «poisson», je veux bien, là, mais un
poisson, ça se déplace, puis c'est… Ça fait qu'il y a les piscicultures, je
comprends, mais il y a quelque chose qui, pour moi, n'adhère pas au principe de
poisson. Mais en même temps, je le sais, que vous êtes capable de me
l'expliquer, je nous rappelle qu'il est 21 h 29, puis j'essaie de
suivre du mieux possible, qu'est-ce qu'on peut… jusqu'où on peut aller avec le
mot «susceptibilité de».
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, monsieur…
Mme
Charbonneau
:
On regarde dans votre direction, ça fait que vous êtes…
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Oui, c'est ça.
Mme
Charbonneau
:
Vous sentez la pression.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
J'attendais qu'on me désigne, là, explicitement pour la réponse, là.
La Présidente (Mme Grondin) :Me Tremblay-Parent, allez-y.
• (21 h 30) •
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Mais j'étais susceptible d'y répondre, en tout cas, ça, c'est certain. Bien, en
fait, là, il faut lire l'article, là, je pense, dans sa globalité et vraiment
voir qu'on vise vraiment des <situations où…
>
21 h 30 (version révisée)
<635
Mme
Charbonneau
:
…vous sentez la pression.
M. Tremblay-Parent (Gabriel)T :
Oui,
c'est ça, j'attendais qu'on me désigne, là, et explicitement, pour
la réponse, là…
La Présidente (Mme Grondin) :
Me Tremblay-Parent, allez-y.
M. Tremblay-Parent (Gabriel)T :
…mais j'étais susceptible d'y répondre.
En tout cas, ça, c'est certain.
Bien, en fait, là, il faut lire
l'article, là, je pense, dans sa
globalité et
vraiment voir qu'on vise
vraiment des >situations
où c'est, disons, vraiment, vraiment nécessaire pour le ministre d'intervenir.
Donc, l'idée d'après ça prévoir toutes sortes de lieux ou de situations où il
peut intervenir, c'est vraiment de ne pas le limiter, de ne pas se dire :
Bien là, je ne pourrai pas mettre en place, disons, les infrastructures ou les
interventions adéquates, parce que, bien, l'animal ou le poisson, qui pourrait
être même dans un bocal, à titre d'exemple, quelque chose comme ça, bien, il ne
s'y trouve pas encore, puis je ne peux pas démontrer que c'est certain qu'il va
y être. Donc, évidemment, toutes les conditions qui se retrouvent au début de l'article
sur le risque, la menace, le caractère sérieux et irréversible, bien, c'est des
critères que doit remplir le ministre avant son intervention, mais, après ça,
on veut s'assurer qu'il puisse intervenir de façon adéquate, là, pour, justement,
éviter le risque, en fait faire en sorte qu'il ne se matérialise pas.
La Présidente (Mme Grondin) :
Je vois que madame…
Une voix
: Paquette.
La Présidente (Mme Grondin) :
Mme Paquette, vous souhaitez compléter?
Mme Paquette (Élise) :
Oui, s'il vous plaît. On a essayé, mais c'est vraiment… On essaie de
l'expliquer, mais c'est que…
La Présidente (Mme Grondin) :
Votre masque.
Mme Paquette (Élise) :
Wouh! Merci! Je m'excuse, je suis rendue, là, je l'ai tout le temps, là. Je
pense… Je vais dormir avec. Excusez. Mon Dieu!
Ce que je voulais donner aussi comme exemple,
c'est que, comme le disait Gabriel, c'est que, des fois, c'est dans un enclos,
et ils peuvent avoir déplacé l'animal, ou l'espèce, ou… tu sais. Donc, nous
autres, quand on intervient, bien là, qu'il… il n'est plus là, mais il faut quand
même nettoyer. Donc, «susceptible de s'y retrouver», c'est vraiment se donner
les conditions vraiment d'urgence, là, pour agir, et puis c'est ça, qu'on vous
donne des exemples : il y a des changements d'enclos, il y a des
déplacements d'animaux, et il faut qu'on agisse comme s'ils étaient encore là,
il faut remettre en état, nettoyer, comme disait Gabriel.
Mme
Charbonneau
:
Merci. Dernière question par rapport à 164.3, puis peut-être que vous allez
pouvoir me diriger. Je ne pense pas que ça va être vous, M. le ministre, mais
on ne sait jamais. Bien, je ne prends pas de chance, puis peut-être que ça va
être vous. Mais, si le… On l'a vu dans d'autres articles. Parce que, là, on
parle que le ministre peut réclamer les frais directs ou indirects afférents à
ces mesures. Est-ce qu'il y a un endroit dans 164, de 164.1 jusqu'à 164.7, où
une personne peut être exemptée des frais parce que le geste a été posé en
toute bonne foi, là? Vous savez, quelquefois, on a cet article-là, qui protège
une personne de frais afférents ou de regards coupables, parce que… Je reprends
l'exemple tantôt des bêtes, là, qui étaient infectées, puis que la <personne…
Mme
Charbonneau
:
...une personne peut être exemptée des frais
parce que le geste a été
posé en toute bonne foi, là? Vous savez,
quelquefois on a cet
article-là,
qui protège une personne de frais afférents ou de regards coupables,
parce
que... Je reprends l'exemple
tantôt des bêtes, là, qui étaient
infectées, puis que la >personne ne sait pas qu'elle a, devant elle, un
troupeau qui est affecté, puis que ça commence à se décliner, puis là on voit
qu'il se passe des choses, puis il faut poser des gestes.
Mais est-ce que, dans 164... — parce
qu'on se rend de 164 jusqu'à 164.7 — y a-t-il un endroit où on va
pouvoir voir qu'une personne peut être non responsable parce que les gestes
qu'elle a posés... ou que la situation qui arrive a été causée en toute bonne
foi?
La Présidente (Mme Grondin) :
Me Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, il faut voir que le ministre, il peut le réclamer. Donc, ce n'est pas une
réclamation qui est systématique. C'est une rédaction, là, par cohérence, là,
qui s'inspire énormément, là, de l'article 115.1 de la Loi sur la qualité
de l'environnement, qui vise sensiblement le même objectif. Donc, c'est une
discrétion du ministre. Puis, évidemment, c'est une disposition d'exception,
là, qui doit être employée, là, avec discernement, là.
Mme
Charbonneau
:
Donc, la fameuse différence entre le «peut» et le «doit»?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Exactement.
Mme
Charbonneau
:
Merci. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Parfait. Donc, nous poursuivons avec l'article 164.4.
M. Dufour : «164.4.
Lorsqu'il existe une menace réelle ou appréhendée que soit causé un préjudice
sérieux et irréversible à la faune ou à son habitat ou à la santé ou à la
sécurité des personnes, le ministre peut ordonner, pour une période d'au plus
90 jours, au propriétaire d'un animal, d'un poisson ou d'un invertébré, à la
personne qui en a la garde ou la possession ou au propriétaire d'un bien meuble
ou immeuble que présente une telle menace :
«1° de cesser une activité ou de
prendre des mesures de sécurité particulières si cette activité est une source
de menace;
«2° de mettre en isolement, traiter,
tuer ou détruire, de la manière qu'il indique, l'animal, le poisson,
l'invertébré ou le sous-produit de la faune s'il est une source de menace ou
susceptible de l'être;
«3° de prendre toute autre mesure
qu'il estime nécessaire pour empêcher que ne s'aggrave la menace, pour éviter
ou diminuer les effets de cette menace ou pour l'éliminer.
«Avant de rendre une ordonnance à
l'encontre d'une personne, le ministre lui notifie le préavis prescrit par
l'article 5 de la Loi sur la justice administrative (chapitre J-3) et
lui accorde un délai d'au moins 15 jours pour présenter ses observations.
Le ministre peut toutefois, dans un contexte d'urgence, rendre une ordonnance
sans être tenu à ces obligations préalables. Dans ce cas, la personne peut,
dans le délai indiqué, présenter ses observations pour obtenir une révision de
l'ordonnance rendue.
«Cette ordonnance peut être écourtée ou
annulée par un juge de la Cour supérieure à la demande d'une personne
intéressée.
«À la demande du ministre, un juge de
cette cour peut enjoindre à une personne de se conformer à l'ordonnance. Le
juge peut prolonger cette ordonnance, la rendre permanente ou y apporter toute <autre...
M. Dufour :
...présenter ses observations pour obtenir une révision de l'ordonnance rendue.
«Cette ordonnance peut être écourtée ou
annulée par un juge de la Cour supérieure à la demande d'une personne
intéressée.
«À la demande du ministre, un juge de
cette cour peut enjoindre à une personne de se conformer à l'ordonnance. Le
juge peut prolonger cette ordonnance, la rendre permanente ou y apporter toute >autre
modification qui lui apparaît raisonnable dans les circonstances.
«Toute ordonnance émise à l'endroit du
propriétaire d'un bien immeuble doit être inscrite contre ce bien au registre
foncier.»
La Présidente (Mme Grondin) :
Le commentaire.
Mme
Charbonneau
:
C'est pour vous, le commentaire, M. le ministre, ce n'est pas pour moi.
M. Dufour : Ah! les
commentaires. Oui, excusez. Le commentaire : l'article 164.4 de la
Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, introduit par
l'article 74 de ce projet de loi, vise à prévoir un pouvoir exceptionnel
d'ordonnance du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs en cas de menace
réelle ou appréhendée que soit causé un préjudice sérieux ou irréversible à la
faune ou à son habitat ou à la santé ou à la sécurité des personnes.
Le ministre pourra notamment exiger du
propriétaire d'un animal, d'un poisson ou d'un invertébré ou autre propriétaire
d'un bien meuble ou immeuble de mettre en œuvre différentes mesures durant une
période d'au moins... d'au plus 90 jours, qui peut être prolongée par un
juge de la Cour supérieure.
Un préavis devra être transmis à la
personne visée dans la mesure du possible — exception, le contexte
d'urgence — et cette personne ou toute autre personne intéressée
pourra contester ou demander la révision ou la modification de l'ordonnance,
selon le cas.
Par ailleurs, en vertu de cet article, un
juge de la Cour supérieure pourra écourter ou annuler une ordonnance à la
demande d'une personne intéressée. Également à la demande du ministre, un juge
de cette cour pourra enjoindre à une personne de se conformer à l'ordonnance.
Le cas échéant, le juge pourra prolonger cette ordonnance, la rendre permanente
ou y apporter toute autre modification qui lui apparaît raisonnable dans les
circonstances.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Deux questions. J'ai besoin de savoir si vous avez un exemple ou si on a déjà
eu une problématique parce que vous n'aviez pas ce pouvoir-là. Et ma deuxième
question, c'est : Quel est le délai entre la volonté que vous avez à avoir
un jugement... C'est-à-dire : Ce délai-là, qui peut exister entre un juge
qui vient porter... qui vient prononcer un jugement, est-ce qu'on est toujours
dans le 90 jours, ou c'est plus long, vu qu'on est dans un dédale plus...
on vient de légiférer ou de mettre dans un principe de réglementation un juge?
C'est une des premières fois, là, où on se retrouve devant un juge, mais on est
dans une situation d'urgence. Donc, un exemple, puis après ça, bien, à quoi
ressemble un délai pour avoir accès au principe de la cour, là?
La Présidente (Mme Grondin) :
M. le ministre.
M. Dufour : Pour le
délai, je laisserais le <juriste...
Mme
Charbonneau
:
... C'est une des premières fois, là, où on se retrouve devant un juge, mais on
est dans une
situation d'urgence. Donc, un
exemple, puis après
ça, bien, à quoi ressemble un délai pour avoir accès au principe de la cour,
là?
La Présidente (Mme Grondin) :
M. le ministre.
M. Dufour : Pour le
délai, je laisserais le >juriste... Au niveau des exemples, moi, depuis
que je suis en poste, on n'a pas eu à intervenir sous cet ordre-là. Le plus
près qu'on a eu comme... Les deux situations les plus proches, là, ça a été la situation
de la MDC, où on a engagé une firme qui était, entre autres, une firme américaine,
mais pour abattre les cervidés autour de l'enclos qui était contaminé. C'était
une protection, au cas où que les bêtes auraient pu... parce que, même si elles
sont dans un enclos... auraient pu côtoyer d'autres bêtes qui étaient plus dans
l'espace sauvage, il aurait pu y avoir... Mais on a eu une... En tout cas, ça a
été quand même, on peut dire... C'est plate à dire, là, quand tu es obligé de
tuer des bêtes pour le fun, là, dans le sens que, pour... par prévention, là, il
n'y a pas eu de... on a vu qu'il n'y avait pas eu de contamination à
l'extérieur de l'enclos, mais c'était la situation la plus près. Et, naturellement,
il y a eu la situation des zoos, où qu'on a été en support, mais qu'on n'a pas
eu besoin d'aller à l'extrême, là, dans ce type-là, là.
• (20 h 40) •
La Présidente (Mme Grondin) :Et donc Me Tremblay-Parent.
M. Dufour : Oui. Pour
la...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
L'accès à un juge d'une Cour supérieure, là, est toujours possible, je dirais
presque en tout temps, là, pour des situations, à titre d'exemple,
d'injonction, là.
Donc, rapidement, là, je regardais le Code
de procédure civile, puis, à l'article 82, là, on prévoit, justement, le
fait que le juge en chef désigne toujours un juge de garde, là. Donc, si jamais
c'était vraiment nécessaire d'aller chercher, là, justement... non seulement de
rendre l'ordonnance, parce que le ministre peut rendre une ordonnance sans l'intervention
d'un juge de la Cour supérieure, mais, si jamais il sentait que c'est important
qu'un juge de la Cour supérieure enjoigne la personne visée à le faire, donc
que ça devienne une ordonnance de la Cour supérieure, bien, à ce moment-là, il
pourrait solliciter, là, l'intervention d'un juge sur-le-champ.
Mme
Charbonneau
:
Merci.
La Présidente (Mme Grondin) :
Nous allons donc poursuivre avec l'article 164.5.
M. Dufour : «164.5. Toute
demande faite à un juge en vertu de l'article 164.4 est présentée selon
les règles applicables à la procédure contentieuse prévue au Code de procédure
civile (chapitre C-25.01).
«Les demandes présentées par le ministre
doivent être notifiées à la personne ou aux personnes visées par elles, mais le
juge peut dispenser celui-ci de notifier une demande s'il considère que le
délai susceptible d'en résulter risque de mettre inutilement en péril la faune
ou son habitat ou la santé ou la sécurité des personnes.
«Toutes les ordonnances <émises...
M. Dufour : ...25.01).
«Les demandes présentées par le
ministre doivent être notifiées à la personne ou aux personnes visées par
elles, mais le juge peut dispenser celui-ci de notifier une demande s'il
considère que le délai susceptible d'en résulter risque de mettre inutilement
en péril la faune ou son habitat ou la santé ou la sécurité des personnes.
«Toutes les ordonnances >émises
doivent être notifiées à la personne visée; elles peuvent notamment être
exécutées par un agent de la paix.
«Ces demandes sont jugées d'urgence et les
ordonnances émises sont exécutoires malgré appel.
«Toutefois, un juge de la Cour d'appel
peut suspendre l'exécution de l'ordonnance s'il l'estime nécessaire dans
l'intérêt de la justice.»
Commentaire : l'article 164.5 de
la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, introduit par
l'article 74 de ce projet de loi, vise à prévoir la procédure applicable à
une demande présentée à un juge de la Cour supérieure en vertu du nouvel article 164.4
portant sur l'ordonnance du ministre.
La Présidente (Mme Grondin) :Y a-t-il des interventions sur cet article? Nous allons donc
poursuivre avec l'article 164.6.
M. Dufour : «164.6. Le
ministre peut réclamer de toute personne visée par une ordonnance rendue en
vertu de l'article 164.4 les frais directs et indirects afférents à
l'émission de l'ordonnance.
«Lorsque l'ordonnance est contestée devant
la Cour supérieure, la réclamation est suspendue jusqu'à ce que la cour
confirme l'ordonnance en tout ou en partie.»
Commentaire : l'article 164.6 de
la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, introduit par
l'article 74 de ce projet de loi, vise à prévoir la possibilité pour le
ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs de réclamer, de la personne visée
par une ordonnance rendue en vertu de l'article 164.4, les frais directs
et indirects afférents à l'émission de l'ordonnance.
La Présidente (Mme Grondin) :Y a-t-il des interventions sur cet article? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Juste une : Quels pourraient être les frais indirects? Je comprends les
frais directs, mais quels pourraient être les frais indirects par rapport à
l'ordonnance?
Mme Paquette (Élise) :
Bien, c'est assez... Je m'excuse. Je pense que c'est assez...
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, Mme Paquette, allez-y.
Mme Paquette (Élise) :
Oui, bonjour. Excusez-moi. Je pense que c'est assez légal, là, mais je crois
que ça peut être bien sûr les frais afférents ou les frais administratifs, là.
Peut-être que Gabriel peut m'aider. C'est les frais liés à, justement, la
procédure judiciaire.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Oui, ça pourrait être...
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Ça pourrait être effectivement des frais d'analyse, là, disons, du ministère
pour prévoir les conditions de l'ordonnance, à titre d'exemple, là.
Mme
Charbonneau
:
Puis, si je comprends bien, le principe, c'est de dire que, si j'ai une
ordonnance qui est rendue, les frais de l'ordonnance, les frais indirects de
l'ordonnance pourraient être chargés à la personne qui occasionne la démarche.
Donc, le ministère pose des gestes, il y a une étude qui peut être faite, il y
a des recherches qui peuvent être faites, puis tout ce qui est enclenché par le
principe que le ministre peut <réclamer...
Mme
Charbonneau
:
…pourraient être chargés à la
personne qui occasionne la démarche. Donc,
le ministère pose des gestes, il y a une étude qui peut être faite, il y a des
recherches qui peuvent être faites, puis tout ce qui est enclenché par le
principe que le ministre peut >réclamer peut être facturé — et
je reprends les termes qu'on avait plus tôt, là, dans un autre article — à
la personne, à l'organisme et… Il y avait «personne», «organisme», il y avait
«ministère». Mais là j'imagine que…
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
C'est une personne, là, pour ce qui est d'une ordonnance comme ça...
Mme
Charbonneau
:
On est plus dans une personne.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
..il faut... Tu sais, évidemment, l'idée, c'est que le ministre se retrouve
dans une situation où il doit ordonner à quelqu'un de le faire, alors que, tu
sais, souvent, il a déjà demandé à la personne d'agir en conséquence, et puis
que son intervention n'est pas efficace. Donc, à ce moment-là, il doit
évidemment y avoir un travail de préparation, d'analyse pour s'assurer,
évidemment, que le dossier soit suffisant, à titre d'exemple, pour convaincre
un juge d'une cour supérieure.
Et puis, comme je l'expliquais tantôt, on
parle de «il peut», hein, donc ce n'est pas quelque chose qui se fait
automatiquement. C'est une disposition, là, qui s'inspire aussi de la Loi sur
la conservation du patrimoine naturel, là, une ordonnance similaire.
Et puis, comme j'expliquais, là, peut-être
en terminant, on parle d'un pouvoir d'exception, d'ordonnance. Donc, c'est
toujours des pouvoirs qui doivent être exercés, là, avec beaucoup de
discernement, évidemment, notamment parce qu'il y a un juge d'une cour
supérieure qui est appelé à intervenir et puis à analyser, disons, je ne dirais
pas les frais, mais l'ensemble de la démarche du ministre, là.
Mme
Charbonneau
:
Ça me pose une question fort simple : Est-ce que, dans un cas comme
celui-ci, on regarde... ou, pour pouvoir faire la cause auprès d'un juge, on
regarde les précédents, ou on n'est pas obligé d'avoir de précédent pour
pouvoir aller plus loin dans la démarche qui vient judiciariser le pouvoir
exceptionnel?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, en fait, ce n'est jamais une obligation, pour obtenir un jugement,
d'avoir des précédents, parce qu'il y a toujours des situations nouvelles qui
se présentent. Mais certainement que c'est toujours plus facile pour l'avocat
du ministère qui irait chercher… Disons, l'avocat du contentieux du ministère
de la Justice qui irait demander à un juge de la Cour supérieure d'enjoindre
quelqu'un de respecter l'ordonnance, évidemment, en se basant sur des
précédents, c'est… sa démarche, disons, a beaucoup plus de chances de réussir.
Ça, c'est clair.
Mme
Charbonneau
:
Merci. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, nous poursuivons avec l'article 164.7. M. le ministre.
M. Dufour :
L'article 164.7 : «En cas de non-respect d'une ordonnance, le
ministre peut la faire exécuter aux frais du contrevenant.
«Ces frais et les intérêts qui en
découlent constituent une créance prioritaire sur tout <immeuble…
La Présidente
(Mme Grondin) :
...nous poursuivons avec
l'article 164.7.
M. le ministre.
M. Dufour :
L'article 164.7 :
«En cas de non-respect d'une
ordonnance, le ministre peut la faire exécuter aux frais du contrevenant.
«Ces frais et les intérêts qui en
découlent constituent une créance prioritaire sur tout >immeuble privé
concerné, au même titre et selon le même rang que les créances visées au
paragraphe 5° de l'article 2651 du Code civil.
«Les articles 2654.1 et 2655 du Code
civil s'appliquent, avec les adaptations nécessaires, à une telle créance.»
Commentaire : l'article 164.7 de
la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, introduit par
l'article 74 de ce projet de loi, vise à prévoir la possibilité pour le
ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs d'exécuter lui-même une
ordonnance rendue, mais non exécutée par la personne visée aux frais de cette
dernière. Lorsque l'ordonnance vise le propriétaire d'un immeuble, la créance
pour les frais d'exécution et de l'ordonnance deviendra une créance prioritaire
sur cet immeuble.
La Présidente
(Mme Grondin) :Madame... Y a-t-il
des interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Encore une fois, je vais probablement faire appel à
votre légiste, M. le ministre, parce qu'on fait référence à un article dans le Code
civil, mais je n'ai pas cette habilité-là, puis probablement que c'est plus
facile de faire appel rapidement à votre légiste pour avoir des réponses. Puis,
si je comprends l'explication, on dit : «Lorsque l'ordonnance vise le
propriétaire d'un immeuble, la créance pour les frais...» J'essaie de le mettre
dans mes mots, là. Ça veut dire que vous pouvez saisir l'immeuble, parce que c'est
avec le coût de l'immeuble que vous pouvez rembourser vos frais? J'essaie de...
Parce que je sais que ça fait appel au Code civil. Ça fait que faites juste
me...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
En fait, c'est une sûreté, là, qui est sur l'immeuble en question. Je donne un
exemple. L'ordonnance visait la construction, l'installation d'une clôture, la
personne ne le fait pas. Le ministre installe la clôture, et donc le coût de la
clôture devient une créance prioritaire sur l'immeuble. À titre d'exemple, s'il
y avait une vente en justice de l'immeuble, bien, dans l'ordre de collocation,
le ministre serait devant d'autres créanciers sur l'immeuble. Donc, c'est juste
de garantir un petit peu plus, là, le remboursement.
• (20 h 50) •
Mme
Charbonneau
:
Merci. Je vous dirais juste que le défaut de l'article 164.7, c'est qu'il
parle juste à quelqu'un qui connaît bien le Code civil, là. Mais je comprends
quand vous me dites, tu sais : C'est une mesure exceptionnelle, puis de ce
fait, bien, ça ne s'applique pas dans tous les cas, et on y fait référence
parce que c'est la meilleure façon de faire appel à l'explication dans le Code
civil.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
C'est la cohérence avec la Loi sur la conservation...
Mme
Charbonneau
:
Oui, tout à fait.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
...du patrimoine naturel, là qui est rédigée de cette manière.
Mme
Charbonneau
:
Merci. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous avons passé à travers
l'article 74. Bravo! Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, je vais
procéder à la mise aux voix de l'article 74 tel qu'amendé.
La Secrétaire
:
M. <Dufour...
Mme
Charbonneau
:
…Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, nous avons passé à travers l'article 74. Bravo! Donc, s'il n'y a pas
d'autre commentaire, je vais procéder à la mise aux voix de l'article 74
tel qu'amendé.
La Secrétaire
: M. >Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'article 74, tel qu'amendé, est adopté. Nous
poursuivons avec l'article 75, et je vois, M. le ministre, que vous
déposez également un amendement.
M. Dufour : Donc,
l'article 75 :
L'article 165 de cette loi est
remplacé par le suivant :
«165. Quiconque contrevient :
«1° à l'égard du gros gibier, à une
disposition de l'article 30, 38, 59 ou 67 ou d'un règlement adopté en
vertu du paragraphe 4° du troisième alinéa de l'article 56;
«2° à l'égard de poissons ou d'animaux
autres que le gros gibier, à une disposition de l'article 27, 27.1 ou
30.1, du premier alinéa de l'article 56, du paragraphe 2° du premier
alinéa de l'article 57, du premier alinéa de l'article 69, de
l'article 71 ou d'un règlement adopté en vertu du paragraphe 1°, 2° ou 3°
du troisième alinéa de l'article 56 ou en vertu de l'article 61.1 ou
61.2;
«3° à une disposition de
l'article 1.4, 30.2, 30.3, 42, 42.1, 43 ou 46, du troisième alinéa de l'article 47,
de l'article 48, 49, 50, 53, 55, 72, 78.2 ou 176;
commet une infraction et est passible, pour une
première infraction, d'une amende d'au moins 1 000 $ et d'au plus 5 000 $
et, pour toute récidive dans les cinq ans de la condamnation pour une infraction
à la même disposition, d'une amende d'au moins 3 000 $ et d'au plus
15 000 $.
«Dans le cas d'une récidive, le juge peut,
en plus de condamner le contrevenant au paiement d'une amende, le condamner à
un emprisonnement d'au plus 90 jours, malgré l'article 231 du Code de
procédure pénale (chapitre C-25.1).»
Les commentaires : l'article 75
vise à augmenter le montant des amendes de certaines infractions et à prolonger
de trois à cinq ans le délai dans lequel une infraction est considérée comme
une récidive afin que les montants et le délai soient comparables à ce qui se
retrouve dans les autres lois similaires. Ainsi, pour une première infraction
au contrevenant… où un contrevenant sera passible d'une amende d'au moins
1 000 $ et d'au plus 5 000 $ et, pour toute récidive dans
les cinq ans de la condamnation pour une infraction à la même disposition,
d'une amende d'au moins 3 000 $ et d'au plus 15 000 $...
Cet article vise également à ajouter les articles 1.4, 27.1, 42.1, 47.3,
61.1, 61.2 et <176 et à…
M. Dufour : …et, pour
toute récidive dans les cinq ans de la condamnation pour une infraction à la
même
disposition, d'une amende d'au moins 3
000 $ et
d'au plus 15 000 $. Cet article vise également à ajouter les articles 1.4,
27.1, 42.1, 47.3, 61.1, 61.2 et >176 et à supprimer les articles 30.4,
57.1°, 57.3° et 78.14 à l'article 165 de la Loi sur la conservation et la
mise en valeur de la faune, notamment pour des fins de concordance.
Une voix
: Alinéa…
M. Dufour : Oui, alinéa.
Oui, oui, d'accord. Ça, c'est beau. Et l'amendement…
La Présidente (Mme Grondin) :
L'amendement.
M. Dufour : ...l'amendement,
c'est :
Remplacer, dans le paragraphe 2° du
premier alinéa de l'article 165 de la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune, modifié par l'article 75 de ce projet de loi, «ou
61.2» par «, 61.2 ou 61.3».
Cet amendement vise à effectuer un ajustement
de concordance en raison de l'amendement à l'article 32 de ce projet, qui
propose l'introduction de l'article 61.3 de la Loi sur la conservation et
la mise en valeur de la faune.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, y a-t-il des interventions sur l'amendement? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. J'en ai deux. Je vous dirais que les questions sont
fort simples. L'explication va l'être peut-être autant. Mais j'avise d'avance
que, si on est pour me dire que c'est dans l'explication puis qu'on dit que ça
fait référence à une autre loi similaire, j'aimerais ça savoir c'est quoi,
l'autre loi. Mais pourquoi cinq ans? Et qu'est-ce qui a fait que les montants
ont été majorés? Est-ce qu'on a… Tu sais, est-ce qu'on a pensé à une… Ça
passe-tu par une indexation? C'est-tu parce que ça ressemble à des montants que
je suis à l'aube de voir? Parce que, là, on est rendu à la première fois où on
voit un changement au niveau de c'est quoi, une récidive, mais surtout, c'est
les premiers chiffres qu'on voit en amendes, puisque c'est… On en a parlé au
départ, qu'il était pour y avoir des amendes puis des changements, le ministre
nous avait avisés qu'il était pour y avoir des changements de montants. Alors,
qu'est-ce qui fait que je passe de… — puis là je baisse les yeux sur
la feuille — qui était avant de 500 $ à 1 475 $, je
suis rendue à entre 1 000 $ et 5 000 $? Puis, avant,
c'était trois ans, puis, maintenant, c'est cinq ans. Je comprends, je vous le
dis, là, il a beau être tard, je comprends que c'est pour être comme les autres
lois similaires, mais j'aimerais ça, savoir, les autres lois similaires, c'est
laquelle, ça se retrouve où.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, M. le ministre.
M. Dufour : Oui. Mme la
Présidente, j'aimerais ça, demander une suspension quelques minutes, s'il vous
plaît.
La Présidente (Mme Grondin) :
Oui. On va suspendre les <travaux.
(Suspension de la séance à 21 h 57)
La Présidente (Mme Grondin) :
...les >travaux.
(Suspension de la séance à 21 h 57)
22 h (version révisée)
(Reprise à 22 h 05)
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, nous reprenons nos travaux. Nous en sommes à l'amendement proposé par le ministre
à l'article 75.
Mme la députée de Mille-Îles, vous avez
posé des questions fort intéressantes, mais je vous invite à... le ministre pourra
y répondre, parce qu'elles ne touchent pas à l'amendement précisément. Donc, ça
vous convient?
Mme
Charbonneau
:
Ça me convient, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :Merci beaucoup. Donc, y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement?
Je vais donc procéder à la mise aux voix de l'amendement.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'amendement proposé à l'article... 75, pardon, est adopté.
Nous revenons à l'article 75 <tel...
La Secrétaire
: ...pour
les membres de
l'opposition officielle,
Mme Charbonneau
(Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc,
l'amendement proposé à
l'article... 75,
pardon, est
adopté.
Nous revenons à
l'article 75
>tel qu'amendé. Et donc vos questions, Mme la députée de Mille-Îles, je
pense que le ministre pourrait y répondre?
M. Dufour : Oui. Bien, premièrement,
je pense que c'est important de rassurer les gens, là. Les éléments que le
légiste va vous présenter dans quelques secondes sont sur des éléments majeurs,
et, les infractions mineures, on va traiter ça dans un article un petit peu
plus loin dans le cadre du projet de loi. Alors, je laisserais le légiste,
peut-être, expliquer ces éléments-là, qui sont un petit peu plus majeurs.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, allez-y, Me Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, effectivement, là, pour la question posée par la députée de Mille-Îles,
le délai de cinq ans, là, à l'intérieur duquel on peut prendre en compte, là,
une nouvelle infraction à titre de récidive, là, est prévu notamment dans la
Loi sur la qualité de l'environnement. Donc, c'est évidemment une loi de
laquelle s'inspirent beaucoup, là, les modifications apportées à la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune.
Et puis, comme l'indique le ministre, là,
on parle quand même, à cet article-là, d'infractions qui sont importantes, là.
Donc, ça peut être de faire obstacle à quelqu'un qui piège, ça peut être
également l'utilisation d'aéronefs. Donc, on n'est pas, là, dans des
infractions à titre... des infractions réglementaires qui viseraient notamment
le port de dossards ou ce genre d'infractions, là, dites, là, plus techniques,
là.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Ça me fait plaisir. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, je vais procéder
à la mise aux voix de l'article 75, tel qu'amendé.
La Secrétaire
:
M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'article 75, tel qu'amendé, est adopté. Nous
poursuivons avec l'article 76.
M. Dufour : Oui,
l'article 76. L'article 166 de cette loi est modifié par :
1° dans le paragraphe 2° :
a) par la suppression de «1.4,»;
b) par l'insertion, après «45 ou», de
«du paragraphe 1° ou 3° du premier alinéa de l'article 57 ou de
l'article»;
2° par le remplacement, dans ce qui
suit le paragraphe 2°, de «250 $ et d'au plus 750 $», de «3 ans»
et de «750 $ et d'au plus 2 200 $» par, respectivement,
«500 $ et d'au plus 1 500 $», «cinq ans» et «1 500 $
et d'au plus 4 500 $».
<Les
commentaires...
M. Dufour : ...de «250 $
et d'au plus 750 $», de «3 ans» et de «750 $ et d'au plus
2 200 $» par, respectivement, «500 $ et d'au plus
1 500 $», «cinq ans» et «1 500 $ et d'au plus
4 500 $».
Les >commentaires : l'article 76
vise à augmenter le montant des amendes de certaines infractions et à prolonger
de trois à cinq ans le délai dans lequel une infraction est considérée comme
une récidive afin que les montants et le délai soient comparables à ce qui se
retrouve dans les autres lois similaires.
Ainsi, pour une première infraction, un
contrevenant sera passible d'une amende d'au moins 500 $ et d'au plus
1 500 $ et, pour toute récidive dans les cinq ans de la condamnation
pour une infraction à la même disposition, d'une amende d'au moins
1 500 $ et d'au plus 4 500 $.
Cet article vise également à ajouter les
articles 57, alinéa un, 1°, et 57, alinéa un, 3°, et à supprimer
l'article 1.4 de l'article 166 de la Loi sur la conservation et la
mise en valeur de la faune, notamment pour des fins de concordance.
La Présidente (Mme Grondin) :Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions? Mme la
députée de Mille-Îles.
• (22 h 10) •
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Je vais permettre au ministre de m'expliquer si je
suis dans le mineur, le moyen, dans le majeur au niveau des infractions,
puisqu'on est tous, ici, un peu sensibles à l'aspect majeur et mineur. Puis,
comme le ministre le disait auparavant, bien, on veut se conformer à de
nouveaux chiffres parce que ça fait longtemps que ça n'a pas été majoré, mais
on ne veut pas toucher de trop près tout ce qui est mineur parce qu'on ne veut
pas non plus enlever l'enthousiasme de la chasse, et de la pêche, et du
trappage.
M. Dufour : Oui. On
comprend très bien que les infractions mineures, qui touchent beaucoup la
relève, c'est à l'article 80 ou 81 qu'on va les voir. Présentement, on est
à l'article 76.
Ce qui est important de préciser
présentement, donc, c'est... si on regarde, ça serait, exemple : « a en sa
possession alors qu'il était sur ou à bord d'un véhicule, d'un aéronef ou d'une
remorque tirée par un véhicule avec une arme chargée». Donc, on n'a pas le
droit de faire ça. « Sciemment fait obstacle à une personne effectuant
légalement une activité de chasse, pêche ou de piégeage», donc, ça aussi, c'est
des... lorsqu'il fait des activités de chasse et de pêche qui ne sont pas
permises. Donc, ça, c'en est, des éléments, là, qui sont vraiment orientés.
Oui, M. le légiste.
Mme
Charbonneau
:
Là, je ne sais pas ce que vous avez dit que votre personne à côté de vous a
signifié, mais je pense qu'on voulait vous interpeler pour quelque chose, je ne
sais pas s'il y a quelque chose de trop ou pas qui a été dit. Je voulais juste
être sûre que tout va bien.
La Présidente (Mme Grondin) :
Allez-y, Me Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Oui, oui, tout va bien.
Mme
Charbonneau
:
Tout va bien.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
En fait, là, c'était tout simplement indiquer que le fait que les montants
soient inférieurs, là, c'est beaucoup à cause qu'on ne vise pas les infractions
à l'égard du gros gibier, là, donc, qui sont toujours des infractions dans la
loi qui sont plus importantes.
Mme
Charbonneau
:
Merci. On a quand même choisi de doubler le montant. Ce n'est pas un
pourcentage... Tu sais, habituellement, on peut monter plus progressivement,
25 %, 30 %, mais <là...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
...les
infractions à l'égard du gros gibier, là, donc, qui sont toujours
des infractions dans la loi qui sont plus importantes.
Mme
Charbonneau
:
Merci. On a quand même choisi de doubler le montant. Ce n'est pas un
pourcentage... Tu sais, habituellement, on peut monter plus progressivement,
25 %, 30 %, mais >là on passe de 250 $ à 500 $. On a
vraiment doublé l'ensemble des montants parce qu'on voulait les mettre à jour
ou parce que, comparativement à d'autres réglementations, c'est les montants
qui s'y retrouvent?
M. Dufour : Bien, vous
touchez à deux points. Il y avait un ajustement par rapport au fait que les
amendes n'avaient pas été touchées depuis nombre d'années. Donc,
automatiquement, il y avait certains éléments qui étaient rendus incohérents. Et,
oui, c'est dans un exercice qui a été fait justement avec le ministère et le
ministère de la Sécurité... de la Justice pour s'assurer qu'il y ait une
concordance aussi dans un type d'infraction.
Par contre, ceci ne nous empêchait pas,
justement, de s'assurer que, si, pour une histoire comme un dossard ou des
éléments où le jeune qui arrive avec une grandeur de poisson à sa première
pêche, là, que ça ne soit pas des infractions qui soient maximisées selon la
logique, là, tu sais. Donc, je pense que c'était important de maintenir les
infractions aussi mineures pour certaines situations qu'on va voir un petit peu
plus tard.
Mme
Charbonneau
:
Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention,
je vais procéder à la mise aux voix de l'article 76.
La Secrétaire
:
M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'article 76 est
adopté. Nous poursuivons avec l'article 77. Et je vois que vous souhaitez
déposer... Vous avez déposé un amendement, M. le ministre.
M. Dufour : Un
amendement. Donc, l'article 77 : L'article 167 de cette loi est
remplacé par le suivant :
«167. Quiconque contrevient :
«1° à l'égard du gros gibier, à une
disposition de l'article 27, 27.1, 28, 30.1, 34 ou 60, du premier alinéa
de l'article 56, du paragraphe 2° du premier alinéa de
l'article 57, du premier alinéa de l'article 69, de l'article 71
ou d'un règlement adopté en vertu du paragraphe 1°, 2° ou 3° du troisième
alinéa de l'article 56 ou en vertu de l'article 61.1 ou 61.2;
«2° à une disposition de l'article 31
ou 32, du premier alinéa de l'article 70, du premier alinéa des
articles 109, 120 et 126 ou d'un règlement adopté en vertu du
paragraphe 1° ou 3° de l'article 73;
«3° à un plan d'ensemencement établi en
vertu de l'article 73.1;
«4° à une ordonnance d'un juge rendue en
vertu de l'article 171.5.1;
commet une infraction et est passible, pour une
première infraction, d'une amende d'au moins 2 500 $ et d'au plus
12 500 $;
«Dans les cas visés aux <paragraphes...
M. Dufour :
...d'ensemencement
établi en vertu de l'article 73.1;
«4° à une ordonnance d'un juge rendue
en vertu de l'article 171.5.1;
«commet une infraction et est passible,
pour une première infraction, d'une amende d'au moins 2 500 $ et d'au
plus 12 500 $;
«Dans les cas visés aux >paragraphes
1° à 3° du premier alinéa, le juge peut, en plus de condamner le contrevenant
au paiement d'une amende, le condamner à un emprisonnement d'au plus un an,
malgré l'article 231 du Code de procédure pénale (chapitre C-25.1).
«Dans le cas d'une récidive dans les cinq
ans de la condamnation pour une infraction à la même disposition, le
contrevenant est passible d'une amende d'au moins 7 500 $ et d'au
plus 37 500 $.
«Pour l'application de la peine prévue en
cas de récidive à l'égard du gros gibier, une condamnation antérieure pour une
infraction à l'un ou l'autre des articles 27, 27.1, 28, 31, 32 ou 60, du
paragraphe 2° du premier alinéa de l'article 57 ou d'un règlement adopté
en vertu de l'article 61.1 ou 61.2 constitue une première infraction.»
Les commentaires : l'article 77
vise à augmenter le montant des amendes de certaines infractions et à prolonger
de trois à cinq ans le délai dans lequel une infraction est considérée comme
une récidive afin que les montants et le délai soient comparables à ce qui se
retrouve dans les autres lois similaires.
Ainsi, pour une première infraction d'un
contrevenant... sera passible d'une amende d'au moins 2 500 $ et d'au
plus 12 500 $ et, pour toute récidive dans les cinq ans de la
condamnation pour une infraction à la même disposition, d'une amende d'au moins
7 500 $ et d'au plus 37 500 $.
Dans le cas d'infractions graves visées
aux paragraphes 1° à 3° du premier alinéa, cet article vise également à
permettre au juge, en plus de condamner le contrevenant au paiement d'une
amende, de le condamner à un emprisonnement d'au plus un an.
Cet article vise également à ajouter les
articles 27.1, 61.1, 61.2 et une ordonnance d'un juge rendue en vertu de
l'article 171.5.1 et à supprimer l'article 30.4, 47 alinéa trois et
176 de l'article 167 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de
la faune, notamment pour des fins de concordance.
L'amendement : Remplacer, dans le
paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 167 de la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune, modifié par l'article 77 de
ce projet de loi, «ou 61.2» par «, 61.2 ou 61.3».
Et les commentaires : cet amendement
vise à effectuer un ajustement de concordance en raison de l'amendement de
l'article 32 de ce projet... de ce projet qui propose l'introduction de
l'article 61.3 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la
faune.
La Présidente (Mme Grondin) :
Bravo, M. le ministre. Donc, y a-t-il des commentaires?
M. Dufour : Sur l'amendement.
La Présidente (Mme Grondin) :
Sur l'amendement.
Mme
Charbonneau
:
Non, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Je vais donc procéder à la mise aux voix de l'amendement.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. <Donc...
La Présidente (Mme Grondin) :
…je vais donc procéder à la mise aux voix de
l'amendement.
La Secrétaire
:
M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du
groupe parlementaire formant le
gouvernement,
M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de
l'opposition officielle,
Mme Charbonneau
(Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. >Donc, l'amendement à l'article 77 est adopté. Nous
revenons donc à l'article 77 tel qu'amendé. Y a-t-il des interventions?
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Je suis désolée pour le fou rire. Mme la Présidente,
un peu comme l'expliquait dans les deux articles précédents... le ministre
avait fait référence sur ce que touchent les différents articles. L'amendement
qu'on a… pas l'amendement, mais l'article qu'on a devant nous commence en
citant le gros gibier, mais je n'ai pas pris le temps, je l'avoue bien
sincèrement, d'aller revoir tous les articles que le ministre a eu le privilège
de nous lire dans son article en citant que les chiffres. Et je comprends que
ça se réfère à des articles. J'aurais juste besoin peut-être d'un ou deux
exemples des articles qui sont cités juste pour nous donner une idée puis
garder en rubrique, là, la caméra qui filme puis qui veut dire aux gens ce
qu'on vise exactement, juste pour s'y retrouver.
J'aurai peut-être une deuxième question
après, mais ça va dépendre de la réponse que j'ai.
M. Dufour : Oui. Mme la
sous-ministre.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, Mme la sous-ministre, allez-y.
Mme Paquette (Élise) :
Effectivement, on est dans des infractions qu'on appelle majeures, là. Les
exemples qu'on peut donner… Par exemple, on a… J'ai plusieurs exemples. Les
personnes m'envoient beaucoup d'exemples, là.
• (22 h 20) •
Mme
Charbonneau
:
Je vous dirais un ou deux, là, parce que je n'ai pas été voir ce que les
articles disaient. Donc, si vous m'en sortez un ou deux, ça va nous donner une
bonne idée, là.
Mme Paquette (Élise) :
C'est des infractions graves à l'égard du gros gibier, telles que l'utilisation
d'engins cruels et interdits, des collets, des lacets pour les pattes, des
grappins, des éléments comme ça. Aussi, ça peut être des personnes qui sont
reconnues coupables pour être… ou avoir été à la tête d'un réseau structuré de
braconnage. Donc, ça, c'est des cas réels et sérieux, là, dont on parle.
Mme
Charbonneau
:
J'avais un doute que j'étais pour poser cette question-là. Je n'étais pas sûre,
mais là j'ai une question qui va peut-être vous sembler hors champ, mais
combien ça vaut, un orignal mort?
Mme Paquette (Élise) :
Un orignal mort?
Mme
Charbonneau
:
Est-ce que ça… Parce que, si on a du braconnage sur des grosses bêtes, c'est
parce que ça l'a une valeur, hein? Il y a des gens qui le font, des fois, sans
permis pour consommer la viande. Mais, si j'ai bien compris une conversation
que j'ai eue avec une personne qui me disait : Bien, il y a même des gens
qui ne chassent pas toujours avec un permis, qui récoltent un gros gibier et
qu'ils le proposent à des gens en disant : Bien, je peux te vendre une
fesse, mais ce n'est pas dans le principe où il y aurait une relation entre un
boucher et un client. C'est vraiment une relation, à <la…
Mme
Charbonneau
:
...qui
récoltent un gros gibier et qu'ils le proposent à des gens en
disant : Bien, je peux te vendre une fesse, mais ce n'est pas dans le
principe où il y aurait une relation entre un boucher et un client. C'est
vraiment une relation à >la limite, là... je n'ose pas toujours le dire,
mais c'est un peu de la contrebande, là.
M. Dufour : Oui, parce
que le gros gibier, techniquement, que ce soit l'ours, que ce soit l'orignal,
ne sont pas des bêtes qui doivent être commercialisées sur le principe que vous
l'amenez.
Mme
Charbonneau
:
C'est ça.
M. Dufour : C'est sûr et
certain... Ça dépend, là. Les gens qui vont vouloir peut-être procéder par
achat de ce type de bête là, c'est souvent, des fois, parce qu'ils n'ont pas
non plus peut-être les moyens de se rendre en forêt pour faire la chasse. Aujourd'hui,
faire la... de s'installer pour faire une bonne chasse, il y a beaucoup de
travail derrière la situation finale.
Mme
Charbonneau
:
La cache.
M. Dufour : Donc, les
gens vont prendre, des fois, même une semaine de vacances d'été pour préparer
leur camp de chasse, aller porter les salines, s'assurer que... Il y en a même
à cette heure qui ont des... pas des lumières, mais des caméras...
Mme
Charbonneau
:
Des caméras. Tout à fait.
M. Dufour : ...des
caméras infrarouges pour voir s'ils ne peuvent pas détecter la bête. Donc,
souvent, ils vont acquérir un abri sommaire ou un bail de villégiature. Donc,
il y a beaucoup d'étapes avant d'arriver à la simple prise de chasse. Donc,
pour certains, ça semble des fois très, très loin.
Il y en a d'autres, c'est des anti-armes,
mais qui sont prêts à consommer pareil le gibier. Donc, il y a beaucoup
d'éléments comme ça. Mais, techniquement, tu n'es pas supposé de te servir de
ton animal.
Ce qu'on a, au ministère, qui existe, c'est
le programme Chasseurs généreux. Donc, on a des chasseurs qui peuvent aller à
la chasse puis qui vont proposer la bête qu'ils ont tuée...
Mme
Charbonneau
:
À des organismes, oui.
M. Dufour : ...à des organismes.
Ça, ça existe. Mais, du côté de commercialiser un gros gibier, ce n'est pas une
pratique qui est supposée être acceptable et c'est... Au contraire, s'il y a de
la contrebande de nourriture de gibier, bien, c'est passible d'amende
automatiquement.
Mme
Charbonneau
:
Mais je reviens à ma question : Combien ça vaut? C'est-tu à la livre? C'est-tu
à la fesse? C'est-tu au morceau? Comment ça fonctionne? Parce que je comprends
qu'on parle de contrebande, là, j'imagine qu'il y a toutes sortes de façons
inventives de le faire, mais je sais qu'il y a quelquefois des relations entre
le prix de quelque chose et le projet de... pas le projet, mais la façon de
faire de la contrebande.
Donc, je reviens à cette question-là parce
que, dans votre principe d'amende, bien, tu sais, c'est un peu... ça peut être
étonnant parce qu'on parle jusqu'à 37 500 $ maximum, mais, en même
temps, il faut qu'on comprenne que, si on parle de boeuf à l'épicerie, bien, je
sais que j'ai un prix au kilo, puis, dépendamment s'il est vieilli ou pas
vieilli, le prix est différent, puis... Mais vous devez, j'imagine, <là...
Mme
Charbonneau
:
...maximum,
mais, en même temps, il faut qu'on comprenne que, si on
parle de boeuf à l'épicerie, bien, je sais que j'ai un prix au kilo, puis, dépendamment
s'il est vieilli ou pas vieilli, le prix est différent, puis... Mais vous
devez, j'imagine, >là, sinon vous, sinon quelqu'un de votre ministère,
savoir à peu près ça peut ressembler à quoi. Parce que de la contrebande, ce n'est
pas d'hier qu'on en fait, là, c'est depuis des années. Il y a différentes
façons de faire les choses.
Alors, pour pouvoir délimiter la bonne
mesure... Puis je ne mets pas de doute sur la mesure que vous avez, là. Je veux
vraiment juste avoir une perspective de : Y a-t-il... On a-tu connaissance
de qu'est-ce que ça pourrait avoir de l'air, le prix de soit un morceau ou soit
un gibier complet? D'un gros gibier, parce qu'un petit gibier... Je vous le
disais, moi, j'ai des amis qui vont... j'appelle ça aller à la plume, là. Il y
en a qui vont à l'oie blanche, il y en qui vont aux outardes, il y en a qui
vont aux canards. Ce n'est pas du tout la même grosseur, chacune de ces
plumes-là. J'ai des amis qui vont à la pêche. Mais au gros, gros gibier, c'est
plus, pour moi...
M. Dufour : La valeur d'un
gros gibier, honnêtement, je ne sais pas comment qu'on pourrait évaluer ça,
concrètement parlant. Je veux dire, ce n'est pas... Mais, honnêtement, je ne me
suis jamais arrêté à cet aspect-là, parce que ce n'est pas le principe d'aller
à la chasse. Tu sais, c'est le même principe, là... Il y en a qui sont contre
les salines, mais, ça, tu as le droit de le faire. Il y en a qui disent que ce
n'est pas correct de se servir d'appât, un peu, de ça. Mais de là à cautionner
le braconnage, parce que c'est une forme de braconnage de tuer une bête puis
après ça de le mettre en vente, là... donc, ce n'est pas quelque chose que
j'aurais d'information.
Mme
Charbonneau
:
Alors, comment on fait pour savoir qu'entre 7 500 $ et
37 500 $, c'est les bons chiffres? J'essayais de faire une
corrélation. Je comprends qu'on a pris les amendes d'avant puis on les a
majorées à un certain niveau pour pouvoir être équitable à une majoration
possible, mais je pensais vraiment qu'il y avait une forme de corrélation entre
la possibilité de gestes qu'on connaît déjà... mais, comme vous dites, tu sais,
il n'y a personne qui rentre dans un ministère pour savoir combien ça coûte,
être un contrevenant, là. Mais comment on fait pour passer de 1 825 $
à 7 500 $ et de 5 475 $ à 37 500 $?
Puis, encore une fois, mon jugement n'est
pas sur... ma question n'est pas sur porter un jugement sur les chiffres, c'est
juste : Comment on a fait pour en arriver à ce point de bascule où je
change les chiffres de façon concrète?
M. Dufour : Je laisserais le
légiste, parce que toute la nomenclature des montants a été déterminée par
rapport aux discussions que le ministère a eues avec...
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, Me Tremblay-Parent, allez-y.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, <les...
Mme
Charbonneau
:
...à
ce point de bascule où je change les chiffres de façon concrète?
M. Dufour : Je laisserais
le légiste, parce que toute la nomenclature des montants a été déterminée par
rapport aux discussions que le ministère a eues avec...
La Présidente (Mme
Grondin) :
Donc, Me Tremblay-Parent, allez-y.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, >les... Je pense que la question en fait foi, là. On est vraiment
dans un contexte de braconnage, donc d'intentions malveillantes. Donc, c'est
sûr que, dans l'analyse comparative qui a été faite, c'était de voir, justement,
ce type d'infraction là où on dépasse, disons, l'aveuglement ou, vraiment, la
grosse négligence, là. Là, on va au-delà de ça. Donc, c'est pour cette
raison-là, là, qu'on a pu, en faisant évidemment les analyses comparatives, là,
qui s'imposent, arriver à ce montant-là.
Et puis il faut quand même distinguer une
infraction pénale d'une mesure de compensation. Donc, tu sais, quand on impose
une amende, évidemment, c'est beaucoup le caractère dissuasif plus que la
conséquence. Évidemment, ça peut être un facteur, là, mais ce n'est pas avant
tout la conséquence pécuniaire pour l'État ou pour une autre personne qui est
prise en considération, mais c'est de voir c'est quoi, le montant qui va
permettre de dissuader, là, des personnes susceptibles de commettre
l'infraction de le faire, disons.
Mme
Charbonneau
:
Je vais essayer de faire rapide parce que je viens de voir qu'il reste deux
minutes, puis je ne m'en plaindrai pas, mais je comprends, quand vous me
dites... Parce que, là, je peux même faire de la prison, là. C'est clair que ce
n'est pas juste... Ce n'est pas juste pour le plaisir, mais la majoration est
importante. Puis on passe à un montant qui est maximum, là, à 37 500 $.
Je dois vous avouer que j'ai rarement vu un montant pour une infraction à ce
prix-là. Dans certains milieux de vie, c'est presque la moitié d'un paiement
sur une maison, là. C'est un montant important.
Donc, je comprends quand vous me dites que
c'est pour des grosses infractions. Ça ne met pas... Ça n'éclaircit pas pour
moi pourquoi c'est 30 700 $ comparé à 16 000 $, là. Là, ce
n'est pas un double. Je suis rendue à tripler mon amende. J'ai compris que ça
fait longtemps qu'on n'a pas augmenté les amendes, ça fait qu'il y a sûrement
un impact de majoration qui est là, mais c'est quand même un montant
substantiel.
• (22 h 30) •
Puis je ne suis pas capable de m'accrocher
à rien à part les montants qui étaient là auparavant. Donc, je ne sais pas
combien ça vaut, une bête, puis le geste posé, puis jusqu'où va l'aspect pénal.
Ça fait que, là, je peux faire de la prison, je peux payer une infraction, mais
mon infraction est quand même importante. J'essayais de m'accrocher à une... à
quelque chose pour pouvoir justifier cette valeur-là, mais là j'ai l'impression
que je n'ai pas <d'emprise sur...
>
22 h 30 (version révisée)
<635
Mme
Charbonneau
:
...où va l'aspect pénal. Ça fait que là, je peux faire de la prison, je peux
payer une infraction, mais mon infraction est
quand même
importante.
J'essayais de m'accrocher à une... à
quelque chose pour pouvoir
justifier cette valeur-là, mais là j'ai l'impression que je n'ai pas >d'emprise
sur grand-chose pour pouvoir justifier, je vous dirais, le montant maximum, là,
le 37 500 $.
La Présidente (Mme Grondin) :
M. le ministre.
M. Dufour : Oui. Bien,
nous, ce qu'on... lorsqu'on a regardé ça, puis, si on se souvient des
consultations, l'objectif de vraiment... d'éliminer les braconneurs, je pense
que ça, c'était indéniable. Donc, toute action qui pouvait éliminer le
braconnage était positive, là. Même, on se posait la question, avec l'histoire
de l'emprisonnement, mais tout le monde cautionnait ça, là.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, je dois interrompre les échanges, compte tenu de l'heure. Je vous
remercie de votre collaboration.
Et j'ajourne les travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 31)