(Onze heures dix minutes)
Le Président (M. Ciccone) : Votre
attention, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission des transports et de l'environnement ouverte.
La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 65,
Loi modifiant principalement la Loi sur la qualité de l'environnement en
matière de consigne et de collecte sélective.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Bussière (Gatineau) sera remplacé par M. Lefebvre
(Arthabaska); Mme Charbonneau (Mille-Îles), par M. Kelley
(Jacques-Cartier); et M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine), par
Mme Perry Mélançon (Gaspé).
Étude détaillée (suite)
Le
Président (M. Ciccone) :
Merci beaucoup. Lors de l'ajournement des travaux, jeudi dernier, la commission
était à l'étude d'un amendement de la députée de Verdun. Cet amendement vise à
modifier l'article 53.30.1 proposé à l'article 4 du projet de loi. Y
a-t-il d'autres interventions sur cet amendement? M. le ministre, à vous la
parole.
M. Charette : Merci, M. le
Président, et je vous souhaite la bienvenue dans cette belle commission où
règnent allégresse et bonne humeur.
Le Président (M. Ciccone) : Merci.
M. Charette : On va pouvoir partager
nos expériences au cours des prochaines heures.
Une voix : ...
M. Charette : Non, c'est la
présidence qui fait fi de tout. Non, sérieusement, on s'était laissé... je
pense, c'est le collègue de Jonquière qui avait pris la parole, et je disais au
collègue que je serais disposé à déposer un amendement pour essayer de
concilier les propos des uns et des autres. C'est un amendement qui est disponible
sur Greffier. Je pense que ça résume bien, là, ce que l'on se disait en se
laissant, c'est jeudi la semaine dernière. Donc, on pourrait apprécier
l'amendement. Si jamais il convient aux collègues, il faudrait peut-être
retirer le vôtre pour ensuite présenter officiellement celui-ci, mais je pense
qu'on a bien résumé, là, ce qui s'était dit.
Le Président (M. Ciccone) : Alors,
ce qu'on va faire, M. le ministre, on va suspendre quelques instants, puis on
va lire l'amendement, et on revient prochainement. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 12)
(Reprise à 11 h 26)
Le Président (M. Ciccone) : Alors,
nous reprenons nos travaux. Avant la pause, avant la suspension, le ministre
avait suggéré de déposer un amendement. Je pense que les partis en ont pris
connaissance. Maintenant, il va y avoir...
soyez patients, il va y avoir un petit peu de gymnastique. On va commencer par...
je cherche le consentement pour retirer l'amendement de Mme la
députée de Verdun. Est-ce que j'ai le consentement?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Ciccone) :
Consentement. Maintenant, est-ce que j'ai le consentement pour suspendre
l'article 4?
Une voix : Consentement.
Le
Président (M. Ciccone) :
Consentement. Maintenant, je recherche le consentement pour réouvrir
l'article 3.
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Ciccone) : Maintenant, M. le ministre, veuillez bien, s'il vous plaît, nous expliquer le dépôt de votre amendement. À vous la parole.
M.
Charette : Je vous avais
prévenu, M. le Président, on travaille avec consentement dans cette
commission-ci, c'est tout naturel. Et
déjà préciser qu'il y aurait deux autres amendements en lien avec celui-ci,
mais en 4, pour des raisons de
concordance, donc, relativement simples et conformes à ce qu'on se
disait : Insérer, dans le sous-paragraphe ii du sous-paragraphe b du
paragraphe 1° de l'article 3 du projet de loi, tel qu'il est amendé
et après «personnes», «, le tout en tenant compte des principes qui
forment la base de l'économie circulaire, et de l'économie sociale au sens de
la Loi sur l'économie sociale».
Le Président (M.
Ciccone) : Merci beaucoup. Y a-t-il des interventions sur cet
amendement? À vous la parole, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon :
Donc, à la lecture de cette proposition qui a été faite avec les juristes, dans
le fond, c'était pour que ce puisse être aussi recevable, là, puis pour pouvoir
le mettre, comme je disais. Et, comme se plaît à le dire le député de
Jonquière, lorsqu'il est avec nous, moi, mon ministère, il est là-bas, là, il
s'appelle Marc-Antoine. Comme on a d'autres...
chacun nos recherchistes, qui sont notre armée, avec nous, je pense que ça
répond, bien entendu, à une partie de l'inquiétude, là, je le vois bien.
Ce que je
souhaiterais, cependant, juste pour mon éclaircissement, là, «en tenant compte
des principes qui forment la base de l'économie circulaire, et de l'économie
sociale au sens de la Loi sur l'économie sociale», là, je ne l'ai pas avec moi,
mais je ne veux pas aller dans... je ne veux pas titiller, mais je voudrais
juste qu'on nous donne, dans le fond, l'essence sur lequel le ministre, le
législateur souhaite aller, là, dans quel sens.
M. Charette :
On se souvient des derniers propos du collègue de Jonquière, il nous rappelait
à juste titre que, lorsqu'il était ministre, il avait eu... en fait, c'est une
loi qu'on lui doit en grande partie, donc lui-même disait : On a une
référence en matière d'économie sociale, c'est cette loi-là, qui est relativement
récente. Donc, on peut, en faisant référence à l'économie sociale, plutôt que
d'y aller de plein d'énumérations, d'une longue définition, se coller sur
l'esprit, sur le sens de la Loi sur l'économie sociale. Donc, c'est le
pourquoi, là, de la référence directe.
Le Président (M.
Ciccone) : Y a-t-il d'autres interventions? Oui, la parole est à la
députée de Mercier.
• (11 h 30) •
Mme
Ghazal : Oui. Merci, M. le Président. En fait, je voulais m'assurer
qu'avec l'amendement qui a été retiré par la députée de Verdun si les
objectifs restent, sont là. C'est-à-dire que ce qui était demandé dans l'amendement,
c'était de prévoir des critères qui doivent
être pris en considération, c'est-à-dire des critères comme les impacts sociaux sur
les soumissionnaires quand il y a des contrats.
Donc là, en
englobant, il faut tenir compte de l'économie sociale. Quand il va y avoir des
contrats qui vont être signés, là, concrètement, là, des contrats entre l'OGD
puis un fournisseur de services, est-ce qu'on va en tenir compte lors de la signature du contrat? Est-ce
qu'il y a une obligation dans la loi? Je ne sais pas si un juriste peut me le
dire, le fait d'avoir inclus «économie circulaire», si, quand il va arriver le
temps de signer le contrat, juridiquement, ça va être important et obligatoire
de tenir compte des impacts sociaux.
M.
Charette : En fait, deux éléments de réponse à ce niveau-là. Ce matin,
sans tout résumer de notre échange, on
a réuni les différentes parties prenantes de la consigne pour leur réitérer des
principes, et ce principe-là a été réitéré et entendu de tous, et ça va
faire partie de leurs... des éléments à concilier.
Et le deuxième volet
de la réponse, peut-être vous référer à l'article 3, justement, de la Loi
sur l'économie sociale, et on définit littéralement, c'est pour ça que c'était
plus facile que dans le cas de l'économie circulaire, on a, dans le cas de
l'économie sociale, une définition en bonne et due forme qui est en six points
bien, bien précis. Donc, je pense qu'on couvre les deux volets, effectivement.
Mme Ghazal :
D'où l'intérêt — on
ne va pas recommencer — d'avoir
des définitions, sinon ça ne veut rien dire. Mais là ça veut dire quelque
chose, «économie sociale».
M. Charette :
Non, mais c'est justement, là, on a une référence, on a une référence.
Mme Ghazal :
Économie circulaire, on n'est pas trop sûrs. Très bien. Puis ce que je
comprends dans le premier volet de la
réponse, c'est qu'il y a eu des discussions avec... là, j'oublie évidemment le
nom, là, des entreprises, l'association des entreprises... je vais le
dire, là...
M.
Charette : Ce matin, en fait, pour résumer, c'est un des groupes de
travail, en fait, un collectif, en quelque sorte, qui travaille sur les
différentes étapes d'implantation. Et, oui, le sujet, là, de l'économie
circulaire a été réitéré en bonne et due forme. Et ce qui est intéressant, ce
sont...
Mme Ghazal :
...circulaire?
M.
Charette : L'économie sociale, pardon. Et, fait intéressant, avant que
moi-même, j'amène le sujet, les intervenants avaient amené le point. Donc,
c'est réellement dans le système, là, qui est en train de se développer.
Mme Ghazal :
C'est ça, ce que je cherchais, c'est Conseil québécois des entreprises
adaptées.
M. Charette :
Oui. En fait, ce matin, ce n'était pas ce groupe-là, c'étaient réellement ceux
qui doivent... Je vous parlais d'un rapport, là, qui devait nous être livré
avant la fin du mois de février. Donc, on réunissait le groupe à l'origine de
ce rapport d'étape là.
Mme Ghazal :
O.K., O.K. Oui, oui, oui, c'est vrai.
M. Charette :
Donc, c'est eux qui ont amené le sujet, et moi, je l'avais dans mes points à
soulever. Donc, on peut le prendre pour acquis, effectivement. Et ils...
Mme Ghazal :
Et ils ont dit quoi? Je n'ai pas... comme je ne savais pas de qui vous parliez.
M. Charette :
Bien, ils réalisent que c'est dans leur avantage. Lorsqu'on reprend... Je
reprends le même exemple que la semaine dernière, comme opérateurs, dans des
cas bien concrets, ce sera avantageux pour toutes les parties de recourir à des
organismes en économie sociale.
Mme Ghazal :
Pourquoi?
M.
Charette : Parce que l'opération, le centre de dépôt — reste à savoir comment qu'on
l'appellera — pourrait
être opéré par... on emploie souvent l'exemple des Valoristes, c'est sans doute
le plus connu au Québec, mais ce sera avantageux, puis même pour les
entreprises qui... c'est l'exemple qu'on donnait encore ce matin. Par exemple,
là, on est dans un quartier où l'espace n'est pas si disponible que ça, donc il
y a peut-être trois ou quatre détaillants qui sont à proximité, qui vont se
regrouper et référer à ce centre de dépôt là qui pourrait être opéré, là, par
un organisme d'économie sociale.
Mme Ghazal :
O.K. Merci.
Le Président (M.
Ciccone) : Y a-t-il d'autres interventions? Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Et, comme ces groupes sont aussi sur le comité, je crois...
M. Charette :
Ce n'est pas le même. En fait, ils sont impliqués dans la démarche.
Mme Melançon : Non, mais je comprends, là, il y a deux groupes.
L'autre groupe dont on parlait précédemment, qui se retrouve, donc, sur
le comité... Je comprends le pourquoi vous voulez le faire comme ça aussi.
J'imagine qu'avec les centres de tri qui vont être de plus en plus spécialisés,
je vais dire ça ainsi, et il y aura beaucoup plus de robotique aussi,
j'imagine, à l'intérieur des centres de tri, vous préférez voir plus du côté,
vraiment, de la consigne, où on pourra peut-être réorienter ces gens-là. C'est
un peu ça que vous avez en tête?
M. Charette :
Tout dépendant du type de contenant, naturellement, mais, pour les contenants
consignés, on veut — et,
on se le disait, c'est le secret de la réussite de cette réforme-là — faire
en sorte que l'endroit où le consommateur ou la consommatrice pourra déposer
son contenant doit idéalement être le plus près possible de l'endroit où il
achète des contenants de cette nature-là. On reprend... on a repris souvent le
même exemple, dans des cas de superficie trop petite, où chaque détaillant ne
pourrait pas reprendre intégralement les contenants vendus, ils auraient
intérêt à se regrouper. Et c'est vrai, on le voit tous, dans nos quartiers ou
dans nos villes souvent, on a différentes bannières qui sont carrément, dans
certains cas, une en face de l'autre, mais, à travers ce système-là, elles ne
sont plus concurrentes, elles font partie d'un même système, donc elles
pourraient très bien se regrouper.
Moi,
ce que je disais la semaine dernière, il n'y a aucun, aucun détaillant qui
pourra se décharger de la responsabilité de recueillir. Ça ne veut pas dire que
la collecte va se faire dans son établissement, mais ce détaillant-là aura
l'obligation d'être associé à un centre qui n'est pas trop loin, qui pourrait
être justement le centre répondant pour deux, trois détaillants qui
peuvent, au quotidien, être concurrents mais qui, dans cette
démarche-là, deviennent partenaires, là, en quelque sorte.
Le Président (M.
Ciccone) : Mme la députée, à vous la parole.
Mme
Melançon : Maintenant, on ne lève plus la main, on enlève le masque,
quand on veut la parole.
Le Président (M.
Ciccone) : Oui, c'est ça, j'avais compris.
Mme
Melançon : Donc, c'est le
nouveau truc. Donc, je peux continuer à penser à M. Robert, puis je suis
rassurée. Je tiens à remercier le ministre. Je pense que la proposition
va exactement dans le sens de la discussion. Puis, après une semaine, là, c'est
bien de se remettre, en même temps, un peu dans le bain tout le monde ensemble.
Et
je tenais à dire à micro ouvert que je vais déposer deux amendements pour la
suite des choses. Comme ça, donc, vos équipes pourront regarder. Je regarde mon
ministère, de mon côté, qui va envoyer tout ça directement à la secrétaire de
la commission. Vous avez demandé ça, M. le ministre, afin que les travaux
puissent aller rondement, c'est ce que nous faisons aussi de notre côté.
M. Charette :
C'est très, très, très apprécié. On va pouvoir regarder ça et vous donner une
indication le plus rapidement possible.
Mme
Melançon : Extraordinaire! Merci.
Le Président (M.
Ciccone) : Y a-t-il d'autres interventions? Alors, je vois qu'il n'y
en a pas, M. le ministre. Alors, nous sommes prêts maintenant, Mme la
secrétaire, à passer... à mettre cet amendement aux voix. Alors, veuillez
procéder par appel nominal, s'il vous plaît.
La Secrétaire :
Oui. Pour, contre ou abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, Mme Melançon (Verdun)?
Mme
Melançon : Pour.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Perry Mélançon (Gaspé)?
Une voix :
...
La Secrétaire :
Pardon. M. Ciccone (Marquette)?
Le Président (M.
Ciccone) : Abstention. Alors, on a réadopté l'article 3 tel
qu'amendé.
Une voix :
...
Le Président (M.
Ciccone) : Non.
Une voix :
L'amendement.
Le Président (M. Ciccone) : On a adopté l'amendement, pardon. Alors,
l'amendement est adopté. Maintenant, nous allons réadopter
l'article 3 tel qu'amendé. Veuillez, s'il vous plaît, Mme la
secrétaire, faire une mise aux voix par appel nominal.
La Secrétaire :
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, Mme Melançon (Verdun)?
Mme
Melançon : Pour.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal :
Pour.
La Secrétaire : Et M. Ciccone
(Marquette)?
Le Président (M. Ciccone) : Abstention. Alors, l'article 3, tel qu'amendé, est adopté. Maintenant, nous allons... je vais demander le consentement
pour revenir à l'article 4.
Des voix :
Consentement.
Le Président (M. Ciccone) : Consentement. Formidable. Ce n'est pas facile ce matin. Maintenant,
nous revenons à l'article 4, mais je constate qu'il y a un amendement
qui avait été déposé par la députée de Mercier, qui avait été suspendu. Alors,
nous devons revenir.
M. Charette :
Et peut-être nous indiquer la procédure en lien avec l'amendement qu'on vient
d'adopter.
Mme Ghazal :
Ah oui! C'est vrai, c'est celui du...
M. Charette :
On a deux éléments de concordance très, très simples qui peuvent se résumer en
quelques petites secondes, en 53.30.1 et 53.30.2, mais c'est réellement
l'ajustement...
Le Président (M. Ciccone) : Formidable. Je vais suspendre quelques instants.
On vous revient, M. le ministre.
(Suspension de la séance à
11 h 40)
(Reprise à 11 h 44)
Le Président (M.
Ciccone) : Merci beaucoup. Nous sommes de retour. Maintenant, M. le
ministre, suite au dépôt de votre amendement à l'article 4, je vous
demande, s'il vous plaît, de nous l'expliquer, de le présenter.
M. Charette :
C'est bien gentil. C'est très, très simple, c'est une question de concordance. Étant
donné qu'on a ajouté la référence à l'économie circulaire... à l'économie
sociale, il faut faire la concordance qui va avec.
Donc,
ce serait article 4, 53.30.1 : Supprimer, dans ce qui
précède le paragraphe 1° de l'article 53.30.1 proposé par
l'article 4 du projet de loi, après «valorisation,», ce qui suit :
«et ce, en tenant compte des principes qui forment la base de l'économie
circulaire, ».
Le Président (M. Ciccone) : Formidable. Est-ce qu'il y a des interventions?
Alors, je crois que nous sommes prêts à procéder à la mise aux voix. Mme
la secrétaire.
La Secrétaire :
Oui. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, Mme Melançon (Verdun)?
Mme
Melançon : Pour.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal :
Pour.
La Secrétaire :
Et M. Ciccone (Marquette)?
Le Président (M.
Ciccone) : Abstention. Alors, l'amendement est adopté. Maintenant, Mme
la députée de Mercier, nous allons réactiver votre amendement.
Mme Ghazal :
Oui. Donc, moi, j'avais...
Le Président (M.
Ciccone) : À vous la parole.
Mme Ghazal :
O.K. Bien, moi, j'avais un amendement, là, il y a trop de documents ouverts
dans mon Greffier, ce n'est pas évident, là. Donc, je le sais que j'ai un
amendement que j'ai déposé, qui est dans les suspendus. Celui-là, j'accepte de
le retirer et j'en redépose un nouveau qui a été offert gracieusement par
l'équipe du ministre.
Le Président (M. Ciccone) :
Consentement pour retirer l'amendement?
M. Charette :
C'est l'allégresse, M. le Président.
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Charette : Donc, consentement,
oui.
Le Président (M. Ciccone) :
Formidable. Alors, nous sommes maintenant prêts à...
Mme Ghazal : Pour que les gens
comprennent, là, qui écoutent puis qui disent : De quoi qu'ils parlent?
Tout va bien, mais on ne sait pas pourquoi, c'est vraiment le fait qu'il y a,
par exemple, dans certaines communautés, le Nunavik, par exemple, où
l'entreposage coûte énormément cher parce qu'il faut que ce soit entreposé
pendant longtemps, puisque ça ne peut pas être transporté, ce n'est pas comme
dans le sud du Québec. Et, pour s'assurer qu'il y a une vraie REP où les entreprises sont responsables jusqu'au bout de
tous les frais, tous les coûts de leurs produits ou de leurs emballages,
c'est pour ça qu'on inclut «entreposage», je tenais à ce que ça soit inclus. Et
finalement «tri», dans «tri», l'entreposage est inclus, ce qui fait qu'on fait
juste le mentionner explicitement, voilà. Et c'est une bonne chose, comme
amendement, puisque je le dépose.
Le Président (M. Ciccone) : Merci
pour l'explication, Mme la députée.
Mme Ghazal : Merci.
Le
Président (M. Ciccone) :
Nous sommes maintenant de retour à l'article 53.30.1. Y a-t-il d'autres
interventions? Pas d'intervention. Alors, je crois que nous sommes prêts
à procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
La Secrétaire : Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire : Et M. Ciccone
(Marquette)?
Le Président (M. Ciccone) :
Abstention.
M. Charette : Une petite question de
précision.
Le Président (M. Ciccone) : Oui.
M. Charette : L'amendement était
déposé par la collègue de Mercier, est-ce que c'est elle qui devait voter en
premier? Parfait, je voulais juste m'assurer que l'amendement lui soit crédité.
Donc, c'est la seule...
Une voix : ...
Le
Président (M. Ciccone) : Vous
êtes un gentleman, M. le ministre, un gentleman. Alors... O.K.
Alors, ça a été... L'article 53.30.1 est adopté. Nous passons maintenant
à l'article 53.30.2. M. le ministre.
M.
Charette : En fait, c'est exactement
ce qu'on a fait à 50.30.1, c'est-à-dire une petite question
de concordance. Donc :
Supprimer, dans le paragraphe 3° de l'article 53.30.2 proposé par
l'article 4 du projet de loi, après «valorisation», ce qui
suit : «en tenant compte des principes qui forment la base de l'économie
circulaire».
Le Président (M. Ciccone) : Y a-t-il
des interventions? Pas d'intervention. Oui, Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Je veux surtout
m'assurer, au deuxième paragraphe, si vous me permettez, donc : «2° prévoir
les délais [et] les conditions et les modalités applicables [à la condition...]
à la conclusion — pardon,
c'est mieux s'ils ne sont pas sur ma tête, mais dans mon
visage, bon — le
cas échéant, de contrats entre les personnes, les municipalités, et les groupements
de municipalités ou toute communauté autochtone représentée par son conseil de
bande qui y sont déterminés ainsi que le contenu minimal de ces contrats.»
J'aimerais entendre
un peu le ministre sur ce point-là plus spécifique, parce qu'on n'était pas
allé avec les commentaires, dans la lecture, puis je voudrais quand même
peut-être vous entendre, M. le ministre, sur... Parce qu'habituellement on fait
la lecture aussi avec les commentaires pour l'explication, simplement, s'il
vous plaît.
• (11 h 50) •
M.
Charette : C'est mon erreur, je suis allé trop vite, l'enthousiasme
m'ayant emporté. Donc, le commentaire. Le nouvel article 50.30.2 que
l'article 4 du projet de loi propose d'ajouter à la Loi sur la qualité de
l'environnement prévoit l'encadrement général de ce qui pourrait être contenu
dans un règlement visant à obliger certaines personnes à élaborer, à mettre en oeuvre et à soutenir financièrement, à titre de
mesure, un système de consigne de certains produits.
Il voit que la
détermination des conditions et des modalités applicables au retour, au
transport, au tri et au conditionnement des produits consignés en vue d'en
assurer la récupération et la valorisation devra tenir compte des principes qui
forment la base de l'économie circulaire.
Enfin,
il établit qu'un tel règlement devra être pris à la fois en application du
sous-paragraphe b du paragraphe 6° du premier alinéa de
l'article 50.30 de cette loi et en application de ce nouvel article.
Les
paragraphes 7° à 10° de ce nouvel article reprennent, tout en les bonifiant, les paragraphes 8° à 12° actuels
du premier alinéa de l'article 50.30.
Donc, on a
réellement, ici, une énumération, en quelque sorte, de ce que pourrait contenir
le règlement, et notamment la responsabilité qui pourrait incomber, qui
pourrait revenir aux différents partenaires et personnes, là, comme on l'a
défini principalement à l'article 3, si ma mémoire est exacte. Mais il y a
aussi des contrats qui devront être signés
entre les partenaires, dans certains cas les municipalités, les groupements
de municipalités ou toute communauté autochtone représentée par son conseil de bande. Donc,
c'est les éléments probables de la réglementation qui sont énumérés ici.
Le Président (M.
Ciccone) : Mme la députée.
Mme
Melançon : Oui. Lorsque... Je suis allée revoir ce que l'UMQ et la FQM
mentionnaient à propos du projet de loi, puis ici, là, ce que je me rappelle, puis on
avait pris des notes, de notre côté, bien, on parlait d'un danger, hein, parce qu'il n'y a pas beaucoup
de place pour... tu sais, on nous rappelait que la gestion devait demeurer
flexible. On nous rappelait aussi que l'instauration de contrats de très
court terme pouvait peut-être causer certains problèmes. Je ne vois pas beaucoup
de flexibilité et... Qui va pouvoir négocier, à ce moment-là, pour les municipalités?
M. Charette :
En fait, et je ne veux pas mal interpréter les propos de la collègue, mais les municipalités
nous ont effectivement partagé des inquiétudes, mais c'était davantage au
niveau de leurs contrats à travers le système de collecte sélective. Là, on est
réellement à un article qui aborde le cas, là, de la consigne. Donc, il y a
peut-être moins d'enjeux pour les municipalités au niveau de la consigne que
pour la collecte sélective.
En résumé, pour la
collecte sélective, l'enjeu du ramassage demeure la prérogative des
municipalités, comme c'est le cas, et les municipalités tenaient à maintenir
cet acquis-là, parce que c'est vrai que, bien souvent, s'il y a une problématique
avec la collecte des vidanges, le citoyen, la citoyenne a le réflexe d'appeler
la municipalité. Donc, ça, il n'y a pas de changement à ce niveau-là.
L'inquiétude que les
associations nous partageaient, c'est au niveau de leurs contrats, notamment
avec les centres de tri, parce qu'on vient fixer, on va le voir plus loin, une
limite aux contrats dans le temps, aux contrats qui doivent être signés avec
les centres de tri pour s'assurer qu'à partir d'une date déterminée on
fonctionne tous sur le même régime.
Donc là, je vous
résume ça sommairement, mais on va le voir, là, dans des articles ultérieurs.
Mme
Melançon : Simplement, là, pour ma bonne lecture, pour me ramener...
Lorsqu'on sera dans la collecte sélective, on s'en va plus vers le 6,
j'imagine.
M. Charette :
Comme article...
Mme
Melançon : Peut-être juste pour...
(Consultation)
Le Président (M.
Ciccone) : Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
11 h 55)
(Reprise à 11 h 56)
Le
Président (M. Ciccone) :
Nous sommes de retour. Je voulais vous enlever un peu de pression, monsieur...
vous étiez à la caméra. Alors, à vous la parole.
M.
Charette : Vous avez bien fait. Sinon, vous dire que c'est davantage
aux articles 12 et 13, donc dans les articles de transition, qu'on va
aborder la question, là, des échéances pour les contrats qui doivent être
renouvelés.
Le Président (M.
Ciccone) : Mme la députée.
Mme
Melançon : Merci. Ceci étant dit, pour... quand même, pour quand on
est dans la consigne, on se dit quand même que ça va prendre des endroits où on
va pouvoir recevoir la consigne, parce qu'on veut rester proche du consommateur,
on veut que la consigne puisse revenir. Ce qu'ont aussi mis en évidence les municipalités,
c'est que, pour leur plan d'aménagement, hein, ils veulent quand même garder le
plan d'aménagement des municipalités pour éviter justement une perte de
contrôle. À quel endroit ça... À quel endroit est-ce qu'on va aller avec les
municipalités pour justement avoir ces discussions-là avec elles?
Parce qu'il y a des
endroits... On parlait, par exemple, de Verdun, ma fameuse rue Wellington, là,
qui ne peut pas recevoir nécessairement parce que je n'ai pas de grands
stationnements, parce que ce n'est pas là où on va pouvoir déposer pour recevoir les bouteilles qui sont consignées. À
partir de ce moment-là, si on veut créer de nouveaux... où est-ce qu'on
fait une négociation avec les municipalités?
M. Charette :
En fait, les citoyens vont avoir la possibilité de déposer chez un certain
nombre, et j'aime penser chez une majorité de détaillants, quand ce sera
possible de le faire. Sinon, ça peut être dans un centre de dépôt... Je dis
centre de dépôt, mais, dans toute cette discussion-là, il y a des discussions
sur les termes aussi. Donc, il ne faut pas présumer que celui que je retiens
est celui, là, qui sera officialisé, mais ça peut être aussi dans un local qui est loué à proximité. D'ailleurs, les projets
pilotes qu'on va normalement annoncer, là, dans les prochaines semaines
visent à couvrir différentes possibilités.
Donc, la possibilité
d'un local qui serait dédié à ça, et on l'avait déjà évoqué entre nous, il y a
un des projets pilotes, c'est à Granby, si je me souviens bien, c'est un
détaillant qui a tout simplement loué un local à proximité de son épicerie pour
accueillir, justement, les contenants en question. Et, dans d'autres cas de
figure, ça peut être dans un stationnement, et on comprend que c'est un espace
qui va être aménagé, et c'est là où, dans certains cas, il y a des discussions
avec la ville qui devront avoir lieu, parce que la réglementation municipale
pourrait demander un permis ou a priori
interdire qu'il y ait un usage x sur le stationnement. Donc, c'est là où
il faudra convenir avec la municipalité de la finalité de cette
installation-là pour obtenir le permis qui serait nécessaire.
Donc, les villes ne
sont pas totalement évacuées du système de consigne, mais ce serait davantage
en appui aux opérateurs et aux détaillants, là, s'il y a nécessité d'adapter la
réglementation municipale, s'il y a un permis particulier qui doit être émis,
donc c'est plus dans cette dynamique-là.
• (12 heures) •
Mme
Melançon : Donc, on prend quand même un peu pour acquis, je vais dire
ça comme ça, là, que ça va bien aller avec
les municipalités, mais il y a peut-être des... ça se peut qu'il y ait des
municipalités qui disent : Non, non, non, nous autres, on ne veut pas que ça se passe comme ça, on ne veut
pas nécessairement que nos espaces de stationnement, par exemple...
Est-ce que, dans la réglementation, il va y avoir une obligation ou ce sera
vraiment une négociation?
M. Charette :
En fait, c'est... je ne voulais pas laisser entendre que c'est le détaillant
lui-même qui aura le fardeau de négocier. L'OGD aura cette responsabilité-là.
Mais, dans les faits, est-ce que... Ce seraient sans doute des cas d'exception
où la municipalité ne serait pas... Parce qu'on parle d'émettre un permis, en
quelque sorte, puis ce n'est pas... ce ne
sera pas quelque chose d'anarchique ou quoi que ce soit, là, c'est quelque
chose de structuré qui pourrait s'apparenter à... Ce ne sera pas un
commerce, naturellement, mais c'est... quand on connaît toute la mécanique et
toute la technologie derrière ça, c'est un endroit qui va être fermé, qui va
être protégé, qui va être, à la limite, joli, donc qui va très bien s'intégrer
à un espace de stationnement.
Est-ce que toutes les
municipalités diront systématiquement oui? J'aime croire que oui, mais, si ce
n'était pas le cas, ce serait certainement marginal, là. Il n'y a pas lieu de
penser, là, que les municipalités ne donneraient pas les autorisations nécessaires. Puis, quand c'est dans
un commerce ou dans un local comme tel, la question ne se pose pas.
Quand c'est chez le détaillant, la question ne se pose pas non plus. Donc, dans
une très grande majorité de cas, là, la municipalité ou les municipalités
n'auront même pas à intervenir à ce niveau-là.
Mme Melançon :
Merci.
Le Président (M.
Ciccone) : Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole à la
députée de Gaspé.
Mme Perry
Mélançon : Merci, M. le Président. Bonjour à tous les collègues. Je
suis bien heureuse de vous retrouver sur l'étude détaillée de ce projet de loi
là. Mon collègue de Jonquière, bon, avait un conflit d'horaire de commission.
Alors, je ne sais pas si j'aurai votre consentement, je m'excuse, je pensais
être capable de revenir assez rapidement pour discuter de l'article précédent, là,
le 53.30.1., l'alinéa plutôt, et j'aurais aimé déposer un amendement qui va un peu dans le sens de ce que les collègues de l'opposition officielle avaient déposé, mais qui ajoute un petit passage.
Parce que j'ai eu des
discussions, là, très récemment... je sais que vos amendements, pour vous, en
tiennent compte, des impacts sociaux, mais
j'ai quand même eu une rétrospection, là... pas rétrospection,
mais j'ai eu des... bon, la confirmation, là, du Conseil québécois des
entreprises adaptées que ça n'allait pas nécessairement dans le sens de ce qu'ils souhaitaient voir, là, comme changement
au projet de loi. Alors, est-ce que je dois demander le consentement, M. le Président, pour...
Le Président (M. Ciccone) : Tout peut se faire par consentement, mais est-ce que... avez-vous pris, justement, connaissance
de tous les amendements qui ont été déposés?
Mme
Perry Mélançon : Oui, effectivement. Donc, c'est vraiment...
discussions après le dépôt de ces amendements-là,
qui ne vont pas assez loin, selon les organismes concernés. Moi, c'est
vraiment... je me rappelle, là, durant les consultations particulières,
c'était dans les points, là, que je suivais de près, qui me tenaient à coeur,
parce qu'on parle des impacts sociaux sur les communautés locales et
régionales, puis ça, vous savez, ça fait partie de mes dadas. Et je pense que
c'est important, si on ne veut pas qu'il y ait un monopole, là, sur le marché,
de s'assurer que ceux qui font déjà ce travail-là avec beaucoup de
reconnaissance du milieu puissent être pris en considération, là, dans les
critères. Donc, moi, pour moi, les impacts sociaux pourraient se trouver plus
spécifiquement dans l'écriture du projet de loi.
Le Président (M.
Ciccone) : Alors, Mme la députée, tout se fait par consentement. Vous
avez le droit de poser la question. Est-ce que...
M.
Charette : Je suis presque
déçu, je pensais que la collègue nous invitait à retourner à l'article 3,
mais on peut...
Le Président (M.
Ciccone) : ...j'ai le consentement?
Des voix :
...
M. Charette :
Bien oui, bien oui.
Le Président (M.
Ciccone) : On a le consentement?
Mme Perry
Mélançon : Article 4 et l'alinéa précédent. Oui.
Le Président (M.
Ciccone) : Alors, j'ai le consentement, on va retourner à l'article 53.30.1.
Mme Perry
Mélançon : Alors, normalement... normalement, l'amendement a été déjà
envoyé.
Le Président (M.
Ciccone) : On l'a, parfait. Alors, je vais céder la parole au ministre,
si vous voulez bien commenter sur cet amendement, ou je peux passer la
parole...
Mme Perry
Mélançon : Ou je peux peut-être en faire...
M. Charette :
En fait, peut-être lui...
Mme Perry
Mélançon : ...en faire... Oui.
Le Président (M.
Ciccone) : O.K. parfait. À vous la parole, Mme la députée.
Mme Perry
Mélançon : Merci, M. le Président. Donc là, je vais sortir la vraie...
la version officielle, là, que vous avez reçue. Alors, ce serait : L'article 53.30.1,
tel qu'introduit par l'article 4 du projet de loi, est modifié par
l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«7° prévoir des
critères devant être pris en considération lors de l'adjudication des contrats
pour le tri et le conditionnement des matières, notamment les impacts sociaux
des soumissionnaires dans la communauté locale et régionale.»
Alors,
essentiellement, bien, c'est de reprendre un peu l'argumentaire qui a déjà été
formulé, là, par ma collègue de Verdun. Mais je veux vraiment y revenir, parce
que ce qu'on me confirme, c'est que le sens même de cet amendement-là n'a
peut-être pas été répondu convenablement, là, pour s'assurer qu'on n'ait pas de
perte d'expertise et que ces organismes-là ne soient pas écartés
nécessairement, parce qu'on n'a pas de confirmation ou de garantie que les OGD prendront les impacts sociaux en
considération de la même façon que d'autres critères. Alors, on revient
avec cette formulation-là en espérant que le ministre soit ouvert, là, à en
discuter un petit peu plus encore.
Le Président (M.
Ciccone) : Y a-t-il d'autres interventions? M. le ministre.
M. Charette :
Peut-être mentionner, j'entends bien ce que la collègue nous dit, mais,
malheureusement, là, on ne pourrait pas accepter l'amendement pour les raisons
qu'on a eu l'occasion, là, d'aborder la semaine dernière, mais ça pose
également un enjeu d'équité entre les centres de tri traditionnels n'ayant pas
toujours les avantages de ces organismes-là.
Donc, ça ne peut pas se faire de façon... c'est-à-dire, on ne peut pas privilégier de façon systématique
un organisme ou un organisme... parce qu'il ne faut pas oublier il y a de
nouveaux organismes aussi qui peuvent être créés, qui peuvent se développer.
Or, si on a un centre de tri qui fonctionne bien et qui, dans la foulée de
l'adoption du projet de loi... un organisme d'économie sociale ou à vocation
sociale était développé sur un même territoire, ça vient poser une
problématique d'équité.
Mais,
avec la mention et la référence à la loi du collègue de Jonquière, je pense
qu'on circonscrit assez bien. Il y a six ou sept objectifs qui
définissent, justement, l'économie sociale, et je pense qu'on s'y retrouve en
disant que ça doit être interprété en fonction de cette loi-là.
Donc, je comprends
l'inquiétude de la collègue, mais je pense qu'on peut la rassurer. Et, encore
ce matin, ceux qui ont à mettre en place ce système-là confirmaient qu'ils
travaillaient dans cette avenue-là. Mais on ne peut pas présumer que, partout, ce seront des organismes d'économie sociale,
là, qui seraient les répondants, là, au système.
Mme
Perry Mélançon : Oui.
M. le Président, je pense que c'est bien compris, là, par tout le monde,
ce volet-là, qu'on ne peut pas faire
de traitement favorable, là, puis c'est bien indiqué dans l'amendement que
c'est «notamment» les impacts sociaux. Donc, on ne demande pas qu'ils
soient priorisés, que ce soit nécessairement un centre de tri qui a un impact
social, mais que ce soit tenu en compte au même titre que d'autres critères.
Alors, je trouve un
peu la réponse faible en arguments, si vous me le permettez, parce que, là, si
on n'a pas aucune considération pour l'impact social sur une communauté, sans
faire de favoritisme, là, je suis un peu... je tombe sur ma chaise, là, parce
que, là, il y a eu quand même un développement important. On parle de
5 000 emplois dans le Conseil québécois des entreprises adaptées,
dont 750 employés dans six entreprises de centres de tri. Et puis ce
qu'on me confirme, c'est que ça a déjà été vécu, un monopole, là, on a vu des
grosses compagnies prendre le marché. Puis là, bien, on veut juste s'assurer
que, dans la loi comme telle, on n'ait pas ce monopole-là qui puisse
s'installer encore dans le futur.
Je pense que c'est
des choses qui doivent être prévues dans le projet de loi comme tel. Et je ne
trouve pas que c'est contraignant pour le gouvernement ou pour ceux qui prendront
la décision de qui sont les organismes de gestion désignés que d'ajouter un
«notamment qu'on prenne compte des impacts sociaux sur les soumissionnaires et
dans leurs communautés comme telles», parce qu'ils ont été entendus. Et le
ministre, je me rappelle, à ce moment-là, était très positif et a rassuré le
conseil que c'est des gens importants dans le domaine, qui ont vraiment
développé une expertise, mais là ils ne se sentent pas rassurés, là, par les
amendements qui ont été déposés par le ministre. Donc, je pense que ce ne
serait pas...
Moi, je veux dire, ça
fait partie, là, des argumentaires ou des plaidoyers que je voulais faire dans
cette étude détaillée là. Alors, je ne me lèverai pas ou, je veux dire, je ne
prendrai pas la parole à tout bout de champ, là, pour faire des demandes
d'amendement, mais celle-là, je pense qu'elle est légitime.
• (12 h 10) •
Le Président (M.
Ciccone) : M. le ministre.
M. Charette :
Je comprends le propos de la collègue, mais c'est un échange qu'on avait eu,
justement, la semaine dernière, qui a amené le dépôt de l'amendement, là, qui a
été accepté un petit peu plus tôt. C'est couvert par l'amendement, c'est couvert aussi par l'engagement qui est pris. Ce que
l'on dit, oui, c'est habilitant, oui, la réglementation va décider du fin détail, mais nos propos ici, en
commission, peuvent être interprétés aussi ou peuvent aider à interpréter
la loi. Et c'est un engagement, là, qui est pris de bonne foi et en bonne et
due forme comme quoi les enjeux sociaux seront considérés, mais on ne l'intègre
pas selon la formulation, là, que la collègue propose.
Le Président (M.
Ciccone) : Mme la députée.
Mme Perry
Mélançon : Bien, j'entends qu'il y aura quand même cette
flexibilité-là, là, qu'on veut se donner cette flexibilité-là avec le projet de
loi, mais là ce que j'apprends aussi, c'est que, dans les échanges que vous
avez déjà eus sur le sujet, vous avez... on mentionnait davantage, là, la
situation des collectes en centre de dépôt, alors que, là, on est vraiment sur
le sujet des centres de tri. Donc, c'est peut-être là où est-ce que ça ne
répondait pas nécessairement à la requête initiale, là, du Conseil québécois en
entreprises adaptées. Mais j'entends la flexibilité, là, je ne veux pas non
plus partir là-dessus, là, tout le reste de la journée, mais j'aurais bien aimé
entendre une réponse favorable du ministre.
M. Charette :
Au départ, l'amendement qui a amené d'autres amendements de concordance, il est
en 3, et le 3 couvre les deux volets, autant collecte sélective que centres de
tri, c'est-à-dire autant consigne que le volet collecte sélective, qui inclut
les centres de tri. Parce qu'effectivement on en a cité, quelques exemples, les
VIA, et autres, qui font un excellent
travail et qui sont déjà intégrés dans le système, dans d'autres cas, des municipalités. Moi, c'est le cas dans mon secteur. Il y a des OSBL qui sont
littéralement créés par les municipalités. Donc, ce n'est pas le... c'est-à-dire un OSBL, c'est un organisme
privé, mais c'est un organisme privé à connotation sociale et sans but
lucratif. Donc, ce sont des acteurs, là, qui sont déjà dans le système.
Mais 3 implique et consigne et collecte sélective.
Le Président (M.
Ciccone) : Mme la députée... Ah! je cède maintenant la parole à la députée
de Mercier.
Mme Ghazal :
Bien, vu que, grâce à la députée, ma collègue, on est sur cet article-là, et le
ministre a aussi répété ce qu'il avait dit tantôt, que, ce matin, il était en
discussion avec ce groupe de travail, moi, je suis très, très curieuse de
savoir ce que ce groupe de travail va nous sortir, là, vraiment, là. Et donc,
concrètement, ça veut dire quoi, «ils sont ouverts»? Ils ont juste dit :
Ah! nous sommes ouverts ou il y a quelque chose de concret qui s'en vient, là,
puis qui va être annoncé bientôt?
M. Charette :
Il y a plusieurs groupes de travail, là, sur le dossier consigne et collecte
sélective. Ce matin, c'était un...
Mme Ghazal : ...
M. Charette : Pardon?
Mme Ghazal : Ce matin, c'était la
consigne?
M. Charette : Oui, c'était sur la
consigne.
Mme Ghazal : C'est celui-là qui me
rend curieuse.
M. Charette : Et eux-mêmes ont amené
le sujet disant réfléchir à l'intégration des organismes d'économie sociale. Et
eux-mêmes, comme je vous le disais tout à l'heure, y voient leur intérêt sous
forme de partenariat concret. Je vous
résume. Trois épiceries, une succursale de SAQ ont leur quotidien à gérer.
S'ils peuvent avoir un partenaire qui serait un organisme d'économie
sociale qui agirait comme opérateur, donc ça devient dans l'intérêt de tout le
monde. Pour l'opérateur qui est un organisme d'économie sociale, c'est une
source de revenus, c'est une source d'intégration en emploi, on peut le penser, dans certains cas, de gens intéressés à
réintégrer le marché du travail. Et, pour les détaillants, c'est une
façon de se conformer aux exigences de la loi, c'est-à-dire récupérer tous les
contenants consignés, là, qui se retrouvent sur le marché.
Mme Ghazal : Puis, dans les projets
pilotes, il y en a quatre, je crois.
M. Charette : En fait,
éventuellement, je vais...
Mme Ghazal : Est-ce qu'il y en a où
ils sont impliqués?
M. Charette : Je vais vous confirmer
éventuellement qu'on passe de quatre à six pour justement avoir un portrait
encore plus juste de la situation, mais je n'ai pas le détail sur la forme que
prendront ces six-là, donc je ne serais pas en mesure de vous dire si, sur ces
six projets pilotes là, il y a un organisme d'économie sociale, là, qui est en
cause.
Mme
Ghazal : Mais... Ah! O.K. Mais est-ce qu'éventuellement ça va être...
Quand est-ce qu'on va le savoir? Quand est-ce qu'on va tout savoir sur
les projets pilotes?
M. Charette : En fait, il y en a
quatre, à ce moment-ci, là, qui sont passablement arrêtés, et j'ai ma précieuse
aide informatique qui m'alimente. On me dit que, d'ici la fin du mois,
normalement, ce sont des détails, là, qui seraient connus. Donc, on parle de quelques
semaines avant d'avoir...
Mme Ghazal : ...les quatre qui sont
arrêtés, même les quatre, on n'a pas ce détail-là.
M. Charette : En fait, on aurait le
portrait complet à la fin du mois.
Mme Ghazal : À la fin du mois, ça va
être rendu public.
M.
Charette : Oui, puis éventuellement ça va faire l'objet d'annonces, on peut le penser. Et
tout vous dire, là, à quel point c'est bien rodé, c'est de l'équipement
qui est nécessaire, les équipements sont commandés, on attend la livraison de ces équipements-là. Donc, on est réellement en marche, là, pour mettre de l'avant
ces projets pilotes là le plus rapidement possible.
Mme Ghazal : Et, sur les six, le
ministre ne peut pas dire s'il va y en avoir zéro, un, deux, trois, quatre,
cinq, six, entreprises d'économie sociale... d'entreprises adaptées qui vont
être là-dedans.
M. Charette : J'en ai trois, là,
actuellement, pour lesquelles je pourrais vous donner un petit peu de détails. Il y a le fameux exemple de Granby qu'on évoquait.
Ça, c'est un local qui est loué, qui est opéré par une épicerie. Donc,
ça, c'est le détaillant lui-même qui a pris en charge cette mécanique-là. Il y
a un autre projet qui, lui, serait dans un kiosque
autonome, donc parfaitement automatisé. Ce serait sur le côté de
Saint-Hyacinthe et ça regrouperait SAQ, Sobeys. On parle d'un
stationnement, à ce moment-là. Et il y aurait un centre de dépôt affilié pour
trois détaillants, sur le côté de Trois-Rivières, qui impliquerait Sobeys et
Metro. Donc là, on parle de systèmes, là, relativement automatisés.
Donc, pour ces trois cas-là, à tout le moins, il
n'y aurait sans doute pas d'opérateur externe qui pourrait être un organisme
d'économie sociale. Mais vous remarquerez qu'on n'est pas en territoire
extrêmement densifié, là, on n'est pas au centre-ville de Montréal ou dans un
quartier comme le vôtre, Mercier, là, qui est très, très, très densifié. Et c'est peut-être davantage dans ce type de
quartier là où, naturellement, ce genre de partenariat pourrait être développé.
Mme Ghazal :
O.K. Puis le ministre a dit qu'il y en avait quatre qui étaient avancés, il en
a nommé trois. Donc, je comprends que le quatrième va être à Montréal,
j'imagine, ou... Parce qu'il y en a six au total. Je sais qu'on va tout savoir,
mais, si c'est possible, comme l'information est disponible, si c'est possible
de l'avoir maintenant qu'on est en commission, qu'on discute exactement de ça
de façon concrète, au lieu d'attendre à la fin du mois. Ce qu'il est possible
de nous rendre public, ce serait génial, puis, après ça, pour le reste,
j'attendrai, là.
M.
Charette : Comme je le
mentionnais, là, c'est réellement à la fin du mois que le détail va être connu. Il y aurait
un projet pour Montréal, mais qui est en discussion. Je ne suis pas en mesure
de confirmer le quartier, ou le secteur, ou qui seraient les partenaires. Donc,
on m'indique, là, que c'est un projet qui est en discussion. Donc, j'ai
transmis toute l'information, là, que j'avais à ce moment-ci, mais on est,
quoi, on est le 11 février, donc c'est réellement, là, des détails, là,
qui vont nous parvenir relativement rapidement.
Mme Ghazal : Parfait. Bien, merci.
Le Président (M. Ciccone) : Y a-t-il
d'autres interventions? Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry
Mélançon : Merci. Il n'y a
pas d'autre intervention, en fait, parce que c'est vraiment
juste, je pense, pour conclure, là, je pense qu'il n'y a pas de
traitement de faveur qui a été demandé, là, par personne dans ce qu'on discute ici, là. Ça fait que ça, je veux être
certaine de bien le réitérer, que le ministre le comprenne bien, que ce n'était pas une demande de traitement de faveur, mais qu'il y ait
une référence dans cette loi-là qui fait mention non seulement des principes d'économie
circulaire et des grands principes de l'économie sociale, qu'il y ait aussi,
dans les critères, de façon vraiment officielle,
qu'il y ait de tenir compte de l'impact social. Ça va plus loin, et je pense
que ça aurait permis à ces gens-là d'être rassurés puis de passer à
l'article suivant.
Donc, je réitère, là, cette demande-là et je
pense qu'il y a plusieurs des collègues, là, qui seraient tentés... je ne veux
pas leur prêter des intentions, mais tentés encore de vouloir défendre ce
point-là qui m'apparaît vraiment légitime et
qui... Et je pense que, quand on dit que ça ne va pas assez loin dans les amendements
proposés, bien, c'est pour une
raison, là. Parce qu'il y a plusieurs personnes qui nous suivent, qui suivent ces travaux-là,
attendus depuis longtemps. Tout le monde est d'accord avec le
principe. Il n'y a pas de bagarrage là. C'est vraiment qu'on veut que tout le
monde puisse vraiment se sentir à l'aise avec l'adoption de ce projet-là, là,
par la suite. Alors, voilà mon espoir, mon dernier espoir.
• (12 h 20) •
Le Président (M. Ciccone) : Merci, Mme
la députée. Mme la députée de Verdun, à vous la parole.
Mme Melançon : Bien, je comprends le
plaidoyer, donc, de la collègue de Gaspé, je l'ai fait la semaine dernière puis
je pense que j'ai même nommé des gens, là, qui m'avaient frappée à l'époque,
que j'avais rencontrés, que ce soit, bien sûr, dans les centres de tri, parce
que, là, c'est plus de ça dont il est question. J'entends le ministre, avec ce
qu'on a apporté à l'article 3, je comprends très, très bien quelle était
la volonté.
Cependant, le ministre, est-ce qu'il peut nous
dire si, à l'intérieur des règlements, on peut quand même demander à ceux qui actuellement
ont des contrats de pouvoir maintenir, si tel est le cas... puis peut-être,
pour le nouvel organisme, de donner, je ne sais pas si c'est sous forme de
pointage, avant de donner, justement, le contrat, là, comme ça se fait chez
Hydro-Québec, comme ça se fait un peu partout, là, il y a une petite liste sur
laquelle on peut aller cocher puis on peut
obtenir peut-être des points supplémentaires si, justement, on
assure l'employabilité, donc, de ces gens-là. Je pense que ce pourrait être
intéressant. Je ne sais pas s'il y a quelque
chose de prévu dans les règlements.
Moi non plus, je ne veux pas allonger la
discussion, mais je pense que, la semaine passée, on avait fait un véritable
cri du coeur. J'apprécie vraiment ce que le ministre a amené à
l'article 3, là, je tiens à le mentionner ici, où ça répond en partie,
mais je pense que les groupes parlent à toutes les oppositions, je pense qu'on
a eu un signal aussi de leur part en disant : Il n'en demeure pas moins
qu'ils ont des inquiétudes pour leurs membres. Et donc, s'ils ont des
inquiétudes, ils ont déjà vécu d'autres situations. Je veux juste m'assurer ou
m'informer, du moins, auprès du ministre, quant à la possibilité de peut-être
retrouver quelque chose dans le règlement.
Le Président (M. Ciccone) : M. le
ministre.
M. Charette : Peut-être juste
revenir avant... juste parce que l'information vient de me parvenir. Dans les
projets pilotes, celui de Trois-Rivières implique une main-d'oeuvre adaptée.
Donc, dans le cas de Trois-Rivières, c'est le cas. Pour ce qui est des projets
pilotes, donc, on aura déjà un exemple sur le lot des projets pilotes.
Pour ce qui est de la réglementation, il n'y a
pas... naturellement, il n'y pas d'acquis en ce sens que ce sera... Pour ce qui
est des centres de tri, là, là, on revient un petit peu aux centres de tri,
c'est beaucoup au niveau de la qualité de la matière fournie que l'organisme
sera retenu. Ce sera un des principaux critères au niveau de la sélection.
Mais, à partir du moment où on a un organisme qui gère ou qui opère un centre
de tri qui est déjà bien implanté, qui fait déjà bien le travail, l'OGD n'aura
pas intérêt à vouloir repartir ou remettre sur pied une installation sur un
même territoire. Donc, ceux qui sont là et qui performent déjà bien partent
déjà avec cette longueur d'avance. Je ne pense pas qu'on puisse parler d'une grille de pointage comme telle, mais l'OGD
aura tout intérêt à miser sur ce qui fonctionne déjà bien. Et c'est le
cas, là, pour certains centres de tri actuellement qui sont opérés par des
organismes d'économie sociale.
Le Président (M.
Ciccone) : Mme la députée.
Mme Melançon : Merci. Bien, puis
souvent... Puis j'invite quand même... Puis je sais que ça ne fera pas plaisir
à certaines entreprises, je vais dire, privées, qui ne sont pas des OBNL, parce
que, souvent, c'est dans le cas d'OBNL où on vient chercher une main-d'oeuvre,
justement, adaptée. Cependant, je veux quand même, simplement, avec le sourire,
dire au ministre que la majorité, quand même, des OBNL où est-ce qu'il y a
cette main-d'oeuvre font beaucoup de qualité. Je tiens quand même à le
mentionner ici, là, puis je pense qu'on est tous d'accord avec ça. Je pense
notamment à VIA, mais il n'y a pas qu'eux. Puis je ne veux pas non plus mettre
en contradiction avec d'autres entreprises qui font du tri, bien sûr, qui n'ont
pas nécessairement du personnel adapté. Mais je ne veux pas non plus qu'on
laisse entendre que les entreprises qui font du tri actuellement avec des
personnes qui ont des difficultés en employabilité ne font pas de la qualité.
Je veux simplement être claire, M. le ministre, je ne vous porte pas... je ne
pense pas que c'est ça, mais je veux que les gens puissent l'entendre, parce
que c'est quand même une belle richesse humaine qu'ont ces entreprises-là quand
on en parle, quand on les visite, quand on voit le travail qu'ils font.
Mais je le sais, en même temps, que vous avez
une pression, M. le ministre, parce que je le sais qu'il y a beaucoup
d'entreprises qui veulent lever la main, justement, pour faire partie de la
solution pour la suite des choses. Il y en a certaines qui vont arriver avec
plus de robots, plus de souffleurs, plus de technologies pour arriver à quelque
chose où vous et moi, on s'entend à merveille, c'est-à-dire sur la qualité de
ce qui va sortir de nos centres de tri. Et c'est là-dessus qu'on doit miser,
c'est là-dessus que va la suite des choses.
Je veux quand même faire cette parenthèse-là parce
que ceux et celles qui travaillent actuellement dans nos OBNL, qui font un
travail formidable, je vous parlais de M. Robert la semaine passée, bien,
je pense qu'ils ont le mérite, ils doivent être applaudis pour le travail
qu'ils font. Et je demanderais simplement au ministre de peut-être envoyer un
signal en ce sens-là. Des fois, quand ça vient de la bouche du ministre, ça
peut aussi, bien, susciter de l'intérêt. Là, je comprends qu'on ne peut pas le
rentrer ici, mais, en tout cas, ce n'est pas qu'on n'aura pas essayé. Mais je
pense qu'il sera quand même intéressant, si vous le permettez, M. le ministre,
d'envoyer un signal assez clair, puis même sur le comité, hein? Le comité, bien
sûr, là, c'était de la consigne, mais vous avez aussi le comité pour la
collecte sélective et le tri. Et j'espère que vous pourrez passer quand même ce
message-là, s'il vous plaît.
Le Président (M. Ciccone) : M. le
ministre.
M. Charette : En quelques secondes,
je pensais l'avoir fait la semaine dernière, mais, oui, j'ai bien relevé
l'excellent travail de VIA, entre autres. Et c'est unanime dans le secteur de
la gestion des matières résiduelles, c'est une organisation, là, qui est
reconnue pour ses performances. Donc, je le réitère ce matin, M. le Président.
Le
Président (M. Ciccone) :
Merci beaucoup. Y a-t-il d'autres interventions? Non? Nous sommes maintenant
prêts à procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Oui. Mme
Perry Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Pour.
La Secrétaire : M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire
formant le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
La Secrétaire : Et Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire :
M. Ciccone (Marquette)?
Le
Président (M. Ciccone) :
Abstention. Alors, l'amendement est rejeté. Je demande maintenant le
consentement pour revenir à l'article 53.30.2 proposé à
l'article 4.
Une voix : Consentement.
Le Président (M. Ciccone) :
Formidable. J'ai le consentement, M. le ministre?
M. Charette :
Bien sûr, bien sûr.
Le Président (M. Ciccone) : Alors,
nous sommes de retour, y a-t-il des interventions à l'article 53.30.2
proposé à l'article 4? Non? Alors, nous sommes maintenant prêts, Mme la
secrétaire, à procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire :
M. Charette (Deux-Montagnes)?
Des voix : ...
Le Président (M. Ciccone) : M. le
ministre. M. le ministre.
M. Charette : Je voulais m'assurer...
On avait aussi un amendement, je veux juste être bien certain si c'est le bon
endroit, au niveau de la concordance.
Le Président (M. Ciccone) : On va
suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 29)
(Reprise à 12 h 31)
Le Président (M. Ciccone) : Merci.
Nous sommes de retour. Nous sommes sur l'amendement du ministre, 53.3.2. Nous y étions avant de... non, avant de
déposer l'amendement de la députée de Gaspé. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions pour l'amendement de M. le ministre? Non? Alors,
nous allons maintenant procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire : Mme Perry
Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Pour.
La Secrétaire :
M. Ciccone (Marquette)?
Le Président (M. Ciccone) :
Abstention. Alors, l'amendement est adopté. Nous sommes maintenant de retour à
l'article 53.30.2. Y a-t-il d'autres amendements?
Une voix : ...
Le Président (M. Ciccone) : Nous
sommes toujours à 53.30.2.
Une voix : Je pense, c'est
53.30.3.
Le Président (M. Ciccone) : 53.30.3.
O.K, nous sommes maintenant prêts à passer à l'article 53.30.3.
M. Charette : ...vous m'avez
qualifié de gentleman ou autre, tout à l'heure, je rappellerai que la collègue
de Verdun a un amendement à 50.30.2, à moins qu'elle nous dise qu'il n'est plus
d'actualité, mais je ne voudrais pas qu'on passe outre l'amendement qui est
déjà déposé.
Mme Melançon : Ah! bien oui...
Le Président (M.
Ciccone) : Mon Dieu! Finalement... Deuxième étoile dans votre cahier,
M. le ministre.
M. Charette : Je vous l'avais dit,
c'est la commission de l'allégresse, M. le Président.
Mme Melançon : Du bonheur et de
l'allégresse mêmes.
Le Président (M. Ciccone) : Alors,
Mme la députée, présentez-nous votre amendement, s'il vous plaît.
Mme Melançon : Oui, je m'excuse.
J'ai mon ministère qui m'a larguée, là, donc je ne sais plus... Je blague, je
blague. Au contraire, non, c'est parce que, comme je l'avais déposé, c'est
exactement pour ça, puis j'avais l'autre, que
j'avais déposé, devant les yeux. Donc, vous voyez, hein, quand on veut déposer
les choses... Heureusement, vous êtes là pour nous ramener à l'ordre.
Alors, l'article 53.30.2, tel qu'introduit
par l'article 4 du projet de loi, est modifié par l'ajout, au
paragraphe 11° et après
les mots «mécanisme de règlement des différends», des mots «, basé sur le
principe de responsabilité élargie des producteurs,».
La raison pour laquelle j'amenais ceci à ce
moment-ci, c'est donc parce que, depuis le départ du projet de loi, on parle beaucoup,
beaucoup de ce qu'on appelle la REP, la responsabilité élargie des producteurs,
et je sais... et là les juristes vont sourire, mais qu'on pourrait même
inscrire... au lieu d'être des producteurs, ça devrait être des personnes,
chose que nous avions faite précédemment. Mais, tout de même, pour moi, je
pense qu'il est important ici de ramener le
principe sur lequel nous travaillons pour que ce soit bien clair, bien
entendu à ce moment-ci. L'article 4 est quand même un article
costaud, hein, comme on peut le voir. Et, comme on est dans cette loi
habilitante, bien, je pense qu'il est important ici de le rappeler et de
le soumettre. Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Ciccone) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre, vos commentaires?
M.
Charette : Très, très
simplement, je comprends tout à fait
l'esprit de l'amendement, mais, peut-être rassurer la collègue, lorsqu'on avait
fait une modification, on l'a ramené plus haut de sorte que ça couvre
l'ensemble des systèmes. Donc, c'est
un élément, là, qui est entièrement couvert par l'amendement qu'on avait
apporté, là, la semaine dernière, jeudi dernier, si je me souviens bien.
En fait, tous les articles, là, introduits par l'article 4 sont liés par
le paragraphe b du paragraphe 6° de l'article 53.30, qu'on avait
modifié, là, la semaine dernière.
Le Président (M. Ciccone) : Mme la
députée.
Mme Melançon : J'entends bien le
ministre. Cependant, comme on est vraiment dans la consigne à cet article-là, pour moi, de... C'est drôle, hein,
parce que je trouve qu'il est timide, le reste du temps, le principe. Je
comprends qu'on l'ait dit au départ, je comprends qu'on l'a amené. Puis
d'ailleurs peut-être qu'on aurait dû le mettre en article introductif, peut-être que, là, pour moi, ça
aurait eu plus de résonnance, même, à bien y penser, là. Cependant, je continue à croire que le
principe, de la façon dont on lit à présent le projet de loi, on doit le
rappeler. Puis peut-être que... encore une
fois, je le dis, peut-être
que ce n'est pas au bon endroit, mais peut-être est-ce
que, dans l'introductif, il serait
encore plus fort.
M. Charette : En fait, c'est
réellement pour rassurer la collègue, à l'article 3, on a adopté un amendement,
qui était d'ailleurs présenté par la collègue
de Verdun, et ça se lit intégralement, là, comme suit...
bien, en fait, j'y vais des dernières
phrases, là : «...ou générées par leurs activités, dans un objectif de
responsabilité élargie de ces personnes...» Et l'article 3 couvre
l'entièreté du projet de loi, donc c'est entièrement couvert.
Mme Melançon : Donc, on n'est pas
obligé de le ramener lorsqu'on parle et/ou de la consigne seule et/ou de la
collecte sélective, c'est ce que vous me dites ici.
M. Charette : Exactement.
Mme Melançon : Parfait. Honnêtement,
je n'en ferai pas un débat. Moi, je voulais surtout m'assurer qu'il ne soit pas
en mouvance, je vais dire ça comme ça, je n'aime pas ça, mais quand même. Et
c'est pour ça d'ailleurs que je l'avais... j'avais déposé l'article un peu plus
loin, puis c'est pour ça qu'on a dû retourner à l'article 3, là. Mais, pour moi, je voulais vraiment qu'on puisse
l'amener aux deux endroits. Mais, si on me dit ici que, par l'article 3,
tout est couvert, je suis prête à retirer l'amendement.
Le Président (M. Ciccone) : Est-ce
qu'il y a consentement pour retirer l'amendement?
M. Charette : Pas de consentement, M.
le Président.
Des voix : Ha, ha, ha!
Mme Melançon : Il a dit «pas de
consentement» dans le micro, là. Non, non, je blague.
M.
Charette : Consentement, M. le Président.
Le Président (M. Ciccone) : Alors, consentement. Alors, est-ce que
nous sommes prêts à passer à l'article 53.30.3? Alors, passons à l'article. M.
le ministre, à vous la parole pour nous l'expliquer.
M. Charette :
Je vais en faire la lecture, dans un premier temps, et déjà mes excuses, parce
que c'est assez long. Donc :
«53.30.3.
Le gouvernement peut, dans un règlement pris en application du
sous-paragraphe b du paragraphe 6° du premier alinéa de
l'article 53.30 et, selon le cas, de l'article 53.30.1 ou 53.30.2,
notamment :
«1° prévoir que la
responsabilité d'élaborer, de mettre en oeuvre et de soutenir financièrement
une mesure imposée par ce règlement à
certaines personnes qu'il détermine soit confiée, pour la période qu'il fixe, à
un organisme à but non lucratif désigné — donc, on revient avec
le principe élaboré précédemment, donc — par le ministre ou par la
Société québécoise de récupération et de recyclage;
«2°
exempter les personnes qui sont tenues, en vertu de ce règlement, de remplir
des obligations, de la totalité ou d'une partie de celles dont
l'exécution est confiée à un organisme en application du paragraphe 1°;
«3° fixer les règles
applicables à la désignation de l'organisme visé au paragraphe 1°;
«4° fixer les
exigences minimales auxquelles doit répondre l'organisme ainsi que les règles
minimales que doivent prévoir ses règlements généraux pour qu'il puisse être
désigné;
«5°
prévoir les obligations, les droits et les responsabilités de l'organisme
désigné, ainsi que son mode de financement;
«6° prévoir les
obligations, envers l'organisme désigné, des personnes visées au
paragraphe 1°, notamment celles d'en
devenir membre et de lui fournir les documents et les renseignements qu'il leur
demande aux fins de lui permettre [d'assurer]
les responsabilités et les obligations qui lui sont imparties par ce règlement,
ainsi que les conditions relatives à leur
conservation et à leur transmission et déterminer, parmi ces documents et ces
renseignements, ceux ayant un caractère public;
«7° prescrire les
documents et les renseignements qui doivent être fournis au ministre ou à la
Société québécoise de récupération et de recyclage par l'organisme désigné,
déterminer leur forme et leur contenu ainsi que les conditions relatives à leur conservation et à leur transmission et
déterminer, parmi ces documents et ces renseignements, ceux ayant un
caractère public.»
• (12 h 40) •
Le commentaire. Le
nouvel article 53.30.3 que l'article 4 du projet de loi propose
d'ajouter à la Loi sur la qualité de
l'environnement permet au gouvernement de prévoir, par règlement, que la
responsabilité d'élaborer, de mettre en
oeuvre et de soutenir financièrement une mesure imposée par un règlement pris
en application du sous-paragraphe b du paragraphe 6° du premier alinéa de l'article 53.30 et,
selon le cas, de l'article 53.30.1 ou 53.30.2 à certaines personnes
qu'il détermine soit confiée, pour la période qu'il fixe, à un organisme à but
non lucratif désigné par le ministre ou par la Société québécoise de
récupération et de recyclage.
L'article proposé
prévoit par ailleurs que, si un tel organisme est désigné, les personnes qui
sont tenues à certaines obligations visées
dans un tel règlement puissent être exemptées, en tout ou en partie, de celles
dont l'exécution a été confiée à l'organisme.
Il prévoit également
que certains paramètres relatifs à la désignation et au fonctionnement de
l'organisme puissent être encadrés par
règlement, ainsi que les obligations, envers cet organisme, des personnes dont
la responsabilité d'élaborer, de mettre en oeuvre et de soutenir
financièrement une mesure imposée par ce règlement a été confiée à cet
organisme, dont l'obligation d'en devenir membre.
Le Président (M.
Ciccone) : Merci, M. le Président. Y a-t-il des interventions ou dépôt
d'amendement?
Mme
Melançon : Non, une intervention.
Le Président (M.
Ciccone) : Intervention. Mme la députée, à vous la parole.
Mme
Melançon : Je veux simplement être sûre de bien saisir à ce moment-ci,
parce que, là, depuis le départ... et là le ministre me dira si je fais fausse
route, mais, depuis le départ, on le dit, on sait qu'il va y avoir la
valorisation de la consigne et on sait que le système de recyclage va être, je
vais le dire comme ça, là, moins payant. J'étais pour dire moins performant,
mais c'est plus moins payant, parce qu'il va y avoir moins de matières, quand même,
qui vont rentrer. Donc, c'est pour ça qu'on en fait une bibitte à deux têtes,
mais c'est un seul organisme, n'est-ce pas?
M. Charette :
En fait, je ne suis pas certain de comprendre la question de la collègue. Au
final, il va y avoir deux OGD : un pour la consigne et un pour la collecte
sélective. Donc, je ne sais pas si j'interprète mal la question de la collègue.
Mme
Melançon : Non, vous ne
l'interprétez pas mal. Moi, dans le
fond, ce que je veux m'assurer, c'est
qu'il y ait une cohérence des systèmes,
et c'est ce que vous cherchez aussi à
ce moment-ci. Donc, je vais le dire
comme ça, il faut que, et du côté de la consigne et du côté de la
collecte sélective, on puisse faire nos frais, n'est-ce pas? À partir de ce moment-là, si on veut amener ce système-là
à bien fonctionner, on doit assurer la cohérence. Qu'est-ce qui nous permet d'assurer cette
cohérence-là, puisque c'est deux OGD distincts?
M. Charette :
Mais avec une même finalité, c'est-à-dire d'enfouir le moins possible,
c'est-à-dire de valoriser le plus possible. Donc, c'est la raison pour laquelle
la transformation des deux systèmes se fait en même temps, c'est réellement un
souci de cohérence, parce que les conditionneurs de matières pourront
s'alimenter autant d'un centre de tri, si
leurs besoins y sont répondus, que par ce que la consigne va pouvoir leur assurer.
Mais, au final, là, oublions consigne,
oublions collecte sélective, la finalité, on veut recourir de moins en moins à
l'enfouissement, on veut valoriser de plus en plus les différents produits, là,
qui transitent soit par le bac bleu soit par le système de consigne, donc une
intégration, là, au niveau de la finalité.
Et les deux systèmes ne sont pas... sont certainement parallèles, mais ils sont
aussi très complémentaires l'un de l'autre.
Le Président (M. Ciccone) : Mme la
députée.
Mme Melançon : Merci, M. le
Président. C'est qu'ici, je trouve, plus qu'ailleurs, là, dans le projet de
loi, je pense qu'on doit clairement mentionner c'est quoi, la cohérence qu'on
veut aller chercher. Puis je trouve qu'on ne le retrouve pas beaucoup à l'intérieur de l'article comme ça, où,
justement, on prévoit la responsabilité, on veut mettre en oeuvre, on veut «soutenir financièrement une
mesure imposée par ce règlement à certaines personnes qu'il détermine soit
confiée, pour la période qu'il fixe, à un organisme».
Fixer,
d'accord, mais est-ce qu'on peut parler de cette cohérence-là entre les deux?
Moi, je pense qu'il manque quelque chose là, puis là c'est lorsque vous
l'avez lu que ça m'a... dans vos commentaires, là, tout à l'heure, là, c'est la
première fois où je me disais : O.K., la cohérence, là, nous, on la
connaît, on le sait, mais je pense qu'on devrait la nommer à ce moment-ci. On devrait en parler de façon plus spécifique, je
vais dire ça ainsi. Et, en ce sens-là, je pense même que j'irais parler avec les gens de mon ministère pour faire
peut-être une proposition, si le ministre est d'accord.
M. Charette : En fait, bien, ça,
c'est le droit de la collègue, mais peut-être tenter de la rassurer dans un premier temps. Si on se réfère aux documents qui
ont été transmis la semaine dernière, là, le document sous trois pages, c'est dûment mentionné, là, qu'il est prévu
d'introduire l'obligation d'établir des mécanismes d'ajustement intersystèmes.
Donc, c'est dans la documentation transmise et ça donne une idée, là, de la
réglementation, là, qui va en découler. Et, naturellement, c'est agrégé et
encadré par RECYC-QUÉBEC, tout ça. Donc, c'est réellement dans la documentation
qui a été transmise, là. Donc, on travaille dans ce sens-là.
Mme Melançon : M. le Président, je
vous demanderais quelques instants, parce que je comprends que ce soit dans la
documentation, et je l'ai lue, là, ne vous... n'ayez crainte, mais il y a une
différence entre les documents puis le projet de loi. Et, pour moi, dans le
projet de loi, si on peut mettre l'emphase sur cette cohérence-là, puis je le sais, là, si on nous ramène un peu plus tôt à
l'intérieur du projet de loi et dans l'explication, je comprends que c'est là,
mais je pense qu'il y a... Ici, là, il serait
à propos de parler de la cohérence, parce qu'on parle vraiment des deux
systèmes, on parle vraiment de la volonté, donc, de créer la Société
québécoise de récupération et de recyclage, mais de parler que tout ça est fait
dans une cohérence pour les deux OGD, dans le fond.
M. Charette : Sauf que la documentation
qui a été distribuée la semaine dernière était réellement la base de ce
qu'allait devenir la réglementation, donc c'est dans cet esprit-là, la réglementation
va amener ces précisions.
Puis là, au niveau légistique, là, on me
précise, là, qu'il y aurait un défi de lier, dans le projet de loi, explicitement les deux systèmes
qui n'ont pas encore fait l'objet du règlement. Donc, on viendrait, dans la loi, contraindre
des organismes ou des systèmes qui n'ont pas encore fait l'objet de la réglementation.
Donc, il y aurait aussi, en plus de tout ça, un défi légistique.
Mme Melançon : Vous me donnez deux
minutes?
Le
Président (M. Ciccone) :
Oui, juste un instant. Parce que, oui, il faut préciser, là, vous parlez de
différence de textes.
Alors, on va suspendre quelques instants puis on
va éclaircir la situation. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 49)
(Reprise à 12 h 54)
Le
Président (M. Ciccone) : Alors, nous sommes de retour. Ce que je comprends,
c'est que, Mme la députée de Verdun, vous voulez déposer un amendement.
Alors, à vous de faire la lecture.
Mme Melançon : Merci. Merci beaucoup,
M. le Président. Alors : L'article 50.30.3, tel qu'introduit par
l'article 4 du projet de loi, est modifié par l'ajout, au
paragraphe 1° et après les mots «un organisme à but non lucratif désigné»,
des mots «chapeautant les deux systèmes, soit ceux de la consigne et de la
collecte sélective, afin d'assurer une cohérence des systèmes,».
Alors, tout simplement, M. le Président, pour
explication, c'est qu'à l'intérieur ici de l'article, du 53.30.3, on parle de
la responsabilité, justement, d'élaborer, de soutenir, de mettre en place, dans
le fond, tout ça. Ce que le ministre m'a répondu tout à
l'heure, c'est de dire : Bien, c'est difficile, à ce moment-ci, de venir
l'introduire dans le projet de loi, puisque les organismes ne sont pas encore
créés.
Mais, pour moi, la cohérence des systèmes, si on
veut que tout ça fonctionne, si on veut moins enfouir, comme le dit si bien le ministre — puis je pense que, là-dessus, nous sommes
tous d'accord — je pense
qu'on a besoin de parler de la cohérence des systèmes. Même si les deux
organismes ou les deux têtes ne sont pas encore créés, je pense que la
cohérence des systèmes devient la pierre angulaire du principe sur lequel on
base actuellement l'actuel projet de loi. Et on n'en a pas parlé encore, de
cette cohérence-là, et je sais à quel point l'équilibre va être fragile pour
que le système fonctionne, alors c'est pour ça que je pensais introduire cette
notion-là à ce moment-ci.
Le Président (M. Ciccone) : Merci
beaucoup, Mme la députée. Y a-t-il d'autres interventions? On va donner
quelques secondes à M. le ministre. Alors, M. le ministre, vous voulez
intervenir?
M.
Charette : Oui. En fait, je voulais justement, là, m'assurer, là,
d'avoir la bonne évaluation. Malheureusement, là, on ne pourra pas retenir l'amendement, mais déjà peut-être référer
plus spécifiquement la collègue à la documentation, là, qui sera à la
base de notre réglementation. Dans le document transmis la semaine dernière,
là, il y avait réellement un petit picot, là : «Mécanisme d'arrimage
intersystèmes.» Donc, on travaille réellement dans cette optique-là, mais, à ce moment-ci, on ne peut pas présumer. Il y a deux systèmes, oui, mais, si les
partenaires devaient retenir un seul OGD pour les deux volets, les deux têtes, du coup, c'est une option, là, qui
impliquerait, par le fait même, là, une intégration, là, des deux systèmes. Mais ça, on ne peut pas le
présumer, parce que ce sont les parties prenantes qui vont déterminer le système qui leur convient le mieux. C'est un
des principes de la responsabilité élargie des personnes et des producteurs,
là, pour laisser un petit peu aux interlocuteurs la possibilité de moduler et
de bâtir leur système. Donc, on y va, dans cette direction-là, oui, mais par la
réglementation. Et on ne pourrait pas apporter ce degré de précision là, là,
dans le projet de loi lui-même.
Le Président (M. Ciccone) : Mme la
députée.
Mme Melançon : Est-ce que j'entends
du ministre, à ce moment-ci, que c'est impossible sur une... Parce que, là,
vous me parlez de la documentation. J'en suis. On est à étudier un projet de
loi actuellement, je comprends que c'est une loi habilitante, puis c'est peut-être
la faiblesse, actuellement, devant laquelle on se retrouve, là. Parce qu'on se
fait dire, M. le Président, que tout va se retrouver à l'intérieur du
règlement, mais le règlement, on ne le verra
pas. Mais, quand même, dans la logique de ce qu'on est en train d'étudier à ce
moment-ci, force est de constater que le principe de base, le principe
de base de tout ça, c'est la cohérence des systèmes.
M.
Charette : Oui. Et comme
c'est mentionné, là, dans la documentation transmise, là, il y aura des
mécanismes d'arrimage intersystèmes. Donc, la réglementation va préciser
ces modalités-là.
La collègue, et je peux comprendre, déplore un
petit peu le caractère habilitant, mais je lui rappellerai que c'est une grande
chance en ce sens que, si on n'avait pas cette loi-là, la réglementation ne
pourrait pas s'établir. Donc, on permet d'établir la réglementation, donc on
gagne certainement beaucoup de temps, sinon quelques années, en disant : On prépare déjà le
terrain pour une réglementation qui va découler de l'adoption du projet de loi. Donc, on gagne du temps avec une loi habilitante et on se
rapproche plus rapidement, là, de l'objectif qui est visé.
Le Président (M. Ciccone) : Mme la
députée, compte tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à
14 heures. Vraiment désolé.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 14 h 04)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, votre attention, s'il vous plaît! La Commission des transports et de
l'environnement reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de
loi n° 65, Loi modifiant principalement la Loi sur la qualité de
l'environnement en matière de consigne et de collecte sélective.
Lors de la
suspension, la commission en était à l'étude d'un amendement de la députée de
Verdun. Cet amendement vise à modifier l'article 53.30.3 proposé à
l'article 4 du projet de loi. Donc, y a-t-il des interventions?
Mme Melançon : Oui, Mme la
Présidente. Alors, comme on a été interrompus par le temps — le
temps, l'ami des parlementaires — j'étais à dire au ministre que, pour moi, ce
qui était important... Puis le ministre me ramène à la documentation qu'il nous a déposée, donc,
auprès de la commission, des documents qui proviennent, dans le fond,
des comités qu'il a mis sur pied, notamment. Et, dans cette documentation-là,
on sait, on donne certaines orientations de ce qui pourra se retrouver à
l'intérieur des futurs règlements que, je rappelle ici, nous ne verrons pas.
Donc, c'est peut-être là la fragilité, donc, de la loi habilitante du côté des
oppositions, je veux bien le dire, là, parce que le ministre va dire que c'est une bonne chose, une loi habilitante comme ça
nous permet d'aller rapidement, certes, mais encore faut-il que nous
ayons, à titre de législateurs, des orientations.
Et, moi, dans le fond, ce
que je voulais offrir ici au ministre, c'était l'opportunité, dans le projet de
loi actuellement, où est-ce qu'on peut parler de la cohérence des systèmes. Et
le ministre m'a dit, juste avant la pause de 13 heures, qu'il était impossible
actuellement de savoir s'il y aurait un organisme ou des organismes. Si telle
est uniquement la problématique pour le ministre et pour les juristes, bien
entendu, on peut même aller chercher une certaine
flexibilité, à l'intérieur de l'amendement, qui pourrait parler... où on peut
parler que ça peut être un ou
plusieurs, dans le fond, organismes
qui vont venir ici, qui seront créés dans un futur rapproché, souhaitons-le.
Et, si tel est le cas, de rappeler que la cohérence des systèmes...
Parce que, s'il y a deux organismes, bien, il faut assurer la cohérence, puis, s'il y en a juste un, bien, c'est sûr que la
cohérence, elle vient un peu d'elle-même. Mais c'est au cas où il y aurait
deux organismes qui, pour moi, c'est important... il y ait la cohérence des
systèmes qui sont mis en place, et on est exactement dans l'article qui met en
place ces systèmes-là. Alors, c'était le but de l'amendement.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le ministre.
M. Charette : Bien, en fait, je
comprends très, très bien, et j'ai tenté de rassurer la collègue ce matin, je
tente de nouveau rapidement, et c'est la raison pour laquelle on a un projet de
loi avec deux fondements bien distincts mais dans un seul et même projet de
loi, parce que cette cohérence, elle est nécessaire pour la finalité de toute
cette démarche-là. Comme je le mentionnais aussi, dans la documentation qui a
été transmise aux collègues, on indique les guides à retenir pour l'élaboration
des règlements. Et cet élément-là figure noir sur blanc comme étant justement
un des objectifs de la réglementation qui devra découler.
C'est... Je comprends, on aimerait toujours
avoir tout le détail dans un projet de loi, mais malheureusement c'est souvent
la réglementation qui finit par permettre les arrimages nécessaires, apporter
les précisions nécessaires. Donc, pour cette raison-là, malheureusement,
l'amendement ne peut pas être retenu, mais je rassure la collègue, c'est un
système qui se devra d'être intégré et qui devra prévoir l'arrimage. Autrement,
la réforme serait tout simplement vide de sens.
Mme Melançon : C'est justement pour
éviter quelle soit vide de sens que j'aurais souhaité qu'on puisse l'inscrire.
Le ministre le dit lui-même : On a deux systèmes bien distincts ici, soit
la consigne et la collecte sélective. Et je
veux, moi aussi, rassurer le ministre, ce n'est pas uniquement moi qui dois
être rassurée, mais il y a des gens qui suivent les travaux actuellement puis qui nous écrivent en temps réel.
Donc, ce n'est pas uniquement pour me rassurer comme élue et comme
législatrice, mais c'est vraiment pour permettre un peu plus de... j'étais pour
dire du mordant, mais ce n'est pas tant du mordant, c'est parce qu'on ne sait
pas exactement ce qui va sortir des comités. Le ministre l'a dit lui-même,
donc, il y a des comités qui roulent en parallèle de tout ça, et c'est très
bien, là, qu'il y ait du travail qui peut continuer de se faire en parallèle.
Mon problème, puis ce n'est pas quelque chose qui est grave, quoique... c'est
qu'actuellement on me dit que, dans les comités, ça va, mais disons que ça se
coltaille aussi, là. Il y a des gens qui
sont... il y a des gens qui sont là pour... bien, qui débattent entre eux. Puis
moi, je ne sais pas qui va faire l'arbitrage au final, donc je ne sais
pas ce qui va se retrouver à l'intérieur, comme on le disait, des règlements
qui seront faits une fois le projet de loi voté, adopté ici, à l'Assemblée
nationale.
• (14 h 10) •
Donc, moi, je suis bien prête à travailler avec
le ministre sur la loi habilitante, mais je pense quand même... Puis, dans le
fond, je trouve que ce n'est pas beaucoup de judo, là, qu'on doit faire. C'est
vraiment de rappeler que la volonté, ce
n'est pas de faire juste des organismes pour des organismes, mais c'est qu'ils
puissent travailler à la finalité. Puis cette finalité-là, on l'a dit
tout à l'heure, c'est d'éviter l'enfouissement actuellement au Québec.
Alors, comme il y a un document de travail, puis
comme les organismes sont en discussion, sans doute qu'on peut leur donner
aussi des balises. Puis, dans le fond, ça devient une balise qui est... On
dirait ici que, bien sûr, c'est ça, le but,
puis on voit très bien la portée. Mais, si c'est si clair que ça, moi, je pense
qu'on devrait l'inscrire. Mais, je veux juste vous dire, je ne passerai
pas les trois prochaines heures sur ce point-là. Je pensais, ici, qu'on pouvait
bonifier le projet de loi avec la volonté du
ministre, je pensais qu'elle était claire. Voilà. C'était le point que je
voulais faire, parce que ce n'est pas inscrit, on ne l'a pas d'inscrit
comme ça aussi clairement, la cohérence des systèmes et l'importance de cette
cohérence-là.
M.
Charette : Peut-être une dernière intervention, pour ma part, sur le
sujet. La collègue sait fort bien, depuis le début de l'étude article par article, on a réussi à adopter plusieurs
amendements souvent proposés par les oppositions. Donc, lorsque c'est
possible, lorsqu'il n'y a pas d'enjeu au niveau logistique aussi, on le fait
d'emblée. Cette fois-ci, ce n'est malheureusement pas possible, mais ça
n'empêche pas que j'ai bien, bien saisi les propos de la collègue et que la
finalité va dans la même direction, là, que l'amendement proposé.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci, M. le ministre. Alors, petit point d'ordre, on ne peut pas manger de
nourriture pendant les commissions parlementaires. S'il vous plaît, respectez
cette règle. Merci beaucoup.
Donc, madame... monsieur, madame, enfin, à la commission,
les membres de la commission, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement proposé par la députée de Verdun? Oui, Mme la députée de Mercier.
Excusez-moi, vous n'êtes pas dans mon champ de vision.
Mme Ghazal : Oui, je suis
vraiment... Oui, je sais, il faut que je me lève. Mais, merci, Mme la Présidente.
Donc, j'ai écouté l'échange entre le
ministre et la députée de Verdun. Moi, je trouve que l'amendement fait du sens,
de dire qu'il
faut s'assurer qu'il y ait un arrimage. Le ministre dit : Bien, il y en a
un. Pas besoin de l'ajouter, puisqu'il y en a un. C'est écrit dans des
documents, et tout ça. Je voudrais être plus concrète. Par exemple, justement,
j'ouvre le document... les documents qui ont
été déposés : «Mécanisme d'arrimage intersystèmes. Mécanisme de prise en
compte et de compensation financière
pour les quantités de matières visées par le système de collecte sélective qui
se retrouvent dans le système de consigne — exemple, emballages de carton pour la mise
en marché de contenants consignés.»
Ça, c'est... Ça, je
ne suis pas sûre de comprendre l'exemple. Quand on dit «emballages en carton»,
ça, c'est ceux qui vont être consignés en 2025 ou quelque chose comme ça, je
pense. Ça aurait pu être, j'imagine, les bouteilles de vin aussi, par exemple.
Peut-être nous expliquer concrètement ça veut dire quoi, qu'est-ce qui a été
convenu. Parce que moi, je suis d'accord, l'objectif n'est pas que ça devienne
rentable. On l'a dit, ça a toujours été ça, on dirait, l'objectif. Puis à la
fin, bien, on avait de la mauvaise qualité et, au bout de la ligne, on se
retrouvait avec des matières qui sont enfouies, ce qui est encore le cas
aujourd'hui, au moment où on se parle. Ça, je trouve que c'est important de le
répéter, de ne pas penser que le projet de loi a déjà réglé puis que le verre,
en ce moment, n'est pas encore enfoui en quantité industrielle. Il l'est
encore, et rien dans le projet de loi ne l'interdit.
Maintenant, pour
revenir à la question de l'arrimage, comment, concrètement, ça va se faire? On
va compenser l'argent qui est perdu par les centres de tri au complet?
M. Charette :
En fait, pour... si j'y vais de l'exemple précis, là, qui est mentionné dans le
texte lu par la collègue, on parle d'une
responsabilité élargie des personnes, des producteurs. Donc, on va mettre, pour
un producteur, en marché des contenants consignés, mais, pour les amener aux
détaillants, ces contenants-là seront vraisemblablement dans une boîte de carton qui, elle, ne sera pas
consignée. Donc, le contenant consigné va être, lui, traité par le système
de consigne, et la boîte de carton, elle va l'être à travers le renforcement
des capacités opérationnelles des centres de tri, mais c'est le même
producteur, en quelque sorte. Donc, c'est là où la cohérence doit s'appliquer.
Le producteur n'est pas responsable uniquement de son contenant consigné, il
est responsable aussi de l'emballage du contenant consigné. Donc, c'est un
petit peu ce que mentionne l'exemple, mais la responsabilité demeure celle du
producteur tel qu'on a pu le définir. Donc,
nous, on veut faire en sorte que tout ce qui est mis en marché, autant le
contenant lui-même que l'emballage du contenant, puisse être affecté par
cette réforme-là. Donc, c'est un petit peu l'exemple qui est retenu, là, dans
le texte en question.
Mme Ghazal :
Donc, ça, c'est un exemple, mais est-ce qu'il y a d'autres... Ça ne doit pas
être juste ça, le mécanisme d'arrimage entre les deux systèmes. Est-ce qu'il y
a d'autres mécanismes, concrètement, pour assurer cette cohérence-là? Parce que
j'ai entendu le ministre, il dit que ça va être dans les... il va y avoir des règlements,
c'est ça, l'objectif, c'est pour ça qu'on parle des deux systèmes dans le même projet
de loi, et tout ça. Mais, un peu plus
concrètement, comment ça va se faire? Tu sais, l'objectif n'est pas non plus de
sauver tous les centres de tri, même ceux qui sont... qui n'offrent pas
de la bonne qualité parce qu'ils n'ont pas investi. Il y en a qui vont partir,
mais...
M. Charette :
Tout à fait. En fait, ça, j'ai été très, très clair à ce niveau-là, au niveau
des centres de tri, celles et ceux qui ne souhaiteront pas fournir ou qui ne
feront pas les efforts nécessaires pour fournir la qualité qui est désirée,
bien, ils vont se marginaliser, parce qu'ultimement le système ne fera plus
affaire avec ces centres de tri là. Et le gouvernement, lorsqu'il est question
d'appui aux centres de tri pour améliorer leur capacité de produire de la
qualité, bien, on va tout simplement ignorer celles et ceux, là, qui ne
souhaitent pas entrer dans cette dynamique-là d'une qualité minimale pour
chacun des produits qui passeront à travers leurs installations.
Donc,
c'est pour ça que c'est excessivement imbriqué. On ne pourrait pas... en fait,
la réforme n'aurait pas la même portée si on visait un seul des deux
volets. Il faut que les deux puissent évoluer en parallèle. Il faut qu'ultimement...
Et pourquoi évoluer en parallèle? C'est qu'on va avoir plus de matières à
conditionner, parce que plusieurs... une grande quantité de cette matière-là, actuellement,
se retrouve à l'enfouissement, comme l'a dit tout à fait justement la collègue de Mercier. Donc, on va avoir beaucoup
plus de matières à conditionner, et il faut qu'il y ait cet arrimage-là,
parce qu'un conditionneur va pouvoir acheter à travers les deux réseaux en
fonction de ses besoins ou selon ce qu'il pourra ou voudra faire de cette
matière-là.
Mme Ghazal :
Puis est-ce que cette réforme-là a un peu aussi pour objectif d'éliminer les
pas bons, je vais le dire de même, là, ceux qui font de la pas bonne qualité?
Est-ce qu'il y a un peu ça?
M. Charette :
De les éliminer?
Mme Ghazal :
Bien, les éliminer, c'est un mot un peu violent, mais de faire qu'ils ne
puissent plus continuer à faire de la mauvaise qualité, disons.
• (14 h 20) •
M. Charette :
Tout à fait. Et on va arrêter de financer à la pièce pour des opérations. Parce
qu'actuellement on a un système qui est relativement fragile, qui s'est quand
même stabilisé ces dernières années, mais qui demeure fragile, mais c'est grâce beaucoup à des coups de pouce financiers à la
pièce pour leur permettre de gagner un six mois d'opérations de plus ou pour
leur permettre de survivre, en quelque sorte. Mais ces appuis financiers là ne
seront plus possibles pour un centre
de tri qui ne fait pas les efforts nécessaires pour aller chercher la qualité
minimale, là, qui sera identifiée.
Puis un autre exemple d'arrimage, et, encore une
fois, je souligne le nombre... nos limites, donc, Mme Gagné ne pouvait pas
être avec nous, mais c'est une des précisions qu'elle vient tout juste de
m'apporter, et ça confirme l'arrimage. On le disait, les contenants consignés, la fameuse cannette,
par exemple, de boisson gazeuse qui ne sera pas déposée pour une
récupération de consigne, elle va vraisemblablement se trouver dans le bac
bleu. Elle va, du coup, se retrouver au centre de tri. Mais cette cannette-là, elle
doit être comptabilisée dans le système de consigne, parce que tous les
producteurs ont des objectifs de récupération. Donc, c'est là où l'arrimage est
encore plus important. Donc, la cannette...
le but, ce qu'on veut, c'est que cette cannette-là ne se retrouve pas à
l'enfouissement. Donc, si elle passe par le centre de tri, elle sera
comptabilisée dans les contenants récupérés, même si la consigne elle-même n'a
pas été récupérée par le consommateur, mais elle le sera par le centre de tri.
Donc, pour le centre de tri, ça va devenir une formule de financement, et il ne
faut pas la négliger. À chaque année, les centres de tri, là, pour eux, ce sont
des millions de dollars qui sont récupérés.
Puis je donnais l'exemple de ma fille, puis, je
veux dire, je ne suis certainement pas une exception à ce niveau-là, on ne
consomme pas, à la maison, de boisson gazeuse, sinon ma fille, à qui on permet
une petite gâterie une fois de temps en
temps, une cannette, mais je ne vais pas récupérer le 0,05 $ pour une
cannette. Mais je sais qu'en la plaçant dans le bac bleu le geste au
niveau de l'environnement est tout aussi bon et je sais que c'est un
0,05 $ de financement pour le centre de tri, en quelque sorte.
Mme Ghazal : Mais, si la fille du
ministre aime, par exemple, une boisson qui est dans un contenant de verre, et
là qui sera consigné, je ne sais pas, le kombucha, par exemple, je pense qu'il
ne l'est pas puis qui va l'être, ou... là, j'allais dire le vin, mais je ne
pense pas, elle n'a pas 18 ans, donc je ne vais pas dire ça.
M. Charette : Même le kombucha, elle
n'aime pas ça.
Mme Ghazal : Mais il y a des
exemples de contenants de verre. Là, c'est peut-être moins une bonne idée de le
mettre dans le bac...
M. Charette : Tout à fait, ça, je le
dis. Tout à fait.
Mme Ghazal : ...dans le bac bleu
parce que c'est... parce qu'il va contaminer toutes les autres matières. Mais
ça, ça va continuer. Ou si elle aime le cornichon, tiens.
M.
Charette : En fait, elle n'a
pas développé le goût pour les cornichons puis pas pour le kombucha non plus.
Mme Ghazal : Mais peut-être ses
parents aiment le cornichon.
M. Charette : Ah! les parents non
plus. Je donne souvent cet exemple-là...
Mme Ghazal : Bon, les olives.
M. Charette : ...si l'industrie du
cornichon vivait à travers notre famille, c'est une industrie qui ferait
faillite bien assez rapidement. Mais, sinon,
l'exemple est très bon, puis c'est ce que je mentionnais aussi la semaine
dernière. L'exemple de la canette, on comprend, même si la canette
arrive écrasée un petit peu, le centre de tri va pouvoir la comptabiliser, il
va pouvoir récupérer le montant de la consigne, ce qui ne sera pas le cas avec
une bouteille de vin qui va forcément arriver brisée ou avec une autre
bouteille de verre...
Mme Ghazal : Puis le pot d'olives,
disons, peut-être vous aimez plus les olives.
M. Charette : Bien, le pot d'olives,
lui, n'est pas... ne sera pas consigné. On est réellement au niveau des
contenants à boire. Et ça, je le mentionnais, mais je peux le répéter
volontiers et je peux même donner en exemple une
entreprise de ma région, Tricentris, qui est un centre de tri qui a beaucoup, beaucoup
investi au cours des dernières années pour la récupération du verre. Et d'ailleurs
ce n'est pas une cachette, Tricentris se montrait inquiet de notre volonté de consigner les contenants de verre parce
que, pour cette entreprise-là à but non lucratif, c'étaient des revenus
potentiellement en moins. Et il faut avoir une pensée pour ces entreprises-là
et ces conditionneurs-là qui ont besoin de
verre mais qui n'ont pas besoin de la même qualité. Tricentris, compte tenu de
ce qu'ils en font, ils n'ont pas besoin du même degré de pureté. Donc,
le pot d'olives... le contenant de kombucha, normalement, il va être... c'est
un liquide à boire, donc il va être
consigné, mais le pot d'olives, le pot de cornichons, peu importe, qui se retrouve au bac, qu'il soit, à destination, contaminé,
va quand même pouvoir être traité parce qu'on a des acheteurs pour ça. Ceux qui
veulent faire de l'additif cimentaire, c'est très, très, très valable, parce
qu'avec l'additif cimentaire la production de ciment émet beaucoup moins de gaz
à effet de serre que la production traditionnelle de ciment. Mais là aussi le
degré de pureté ou de qualité n'est pas nécessaire, donc il faut pouvoir
alimenter les deux marchés, en quelque sorte.
Mme
Ghazal : Donc, c'est la
réponse que le ministre... que vous donnez aux craintes de ceux qui
disent, bien, qu'ils vont perdre, par exemple Tricentris ou d'autres
centres de tri.
M. Charette : Bien, je dois avouer,
il y a des débouchés pour un verre qui est de moins grande qualité, mais un débouché
moins grand que pour le verre consigné qui va passer à travers le système de
consigne. Donc, pour les conditionneurs qui ont besoin
d'un verre moins pur, je vais le dire comme ça, ils vont pouvoir s'alimenter à
travers tout le verre qui va passer à travers
les centres de tri mais qui, oui, seront, ici et là, contaminés, là, à travers
leur parcours. Puis, on veut surtout
favoriser les conditionneurs qui, eux, ont besoin d'une qualité minimum de
verre qu'ils vont obtenir en grande quantité à travers le système de
consigne.
La SAQ, par exemple,
à travers les bouteilles qu'elle vend, c'est essentiellement 20 %, je
pense, si ma mémoire est exacte, 20 % du verre mis en marché au Québec.
C'est énorme. C'est des... je pense, c'est 300 millions de bouteilles par
année ou quelque chose comme ça. Donc, ce verre-là, maintenant, étant consigné,
il va se retrouver disponible en très, très grand volume pour des
conditionneurs pour qui la question de la pureté ou de la qualité est
importante.
Mme Ghazal :
O.K. Merci.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Donc, s'il n'y a
pas... s'il n'y a plus d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Oui. Pour les membres de l'opposition officielle, Mme Melançon (Verdun)?
Mme
Melançon : Pour.
La Secrétaire :
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette :
Contre.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal :
Pour.
La Secrétaire :
Et Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Abstention. Donc, l'amendement est rejeté.
M.
Charette : Je veux rassurer
la collègue de Mercier, une information toute chaude de la part de
Mme Gagné, les contenants de kombucha en verre sont déjà consignés,
donc ça règle...
Mme Ghazal :
...
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Alors, est-ce qu'il y a d'autres commentaires à
l'article 53.30.3? Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, avant la pause, j'avais
aussi déposé un amendement pour la... à la
fin de l'alinéa. J'ignore si le ministre souhaite qu'on en discute de ce pas.
Je pense que ce serait le moment approprié pour pouvoir discuter de
l'amendement qui a été déposé au préalable, là, comme j'avais dit au ministre,
lorsque j'avais des amendements, qu'on était pour jouer à visière levée. Donc,
voilà.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, cet amendement, est-ce qu'il a été déposé
officiellement, là? Vous allez le présenter, Mme la députée de Verdun?
Mme
Melançon : Oui, tout à fait.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Il ne l'a pas été précédemment.
Mme
Melançon : Non, il a été simplement déposé sur le Greffier.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Vous l'aviez annoncé.
Mme
Melançon : Il est annoncé, mais il n'a pas été présenté.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : D'accord. Alors, allez-y.
Mme Melançon : Merci beaucoup.
Alors, l'article 53.30.3, tel qu'introduit par l'article 4 du projet
de loi, est modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Afin d'assurer la saine
gestion de l'organisme désignée par le ministre ou par la Société québécoise de
récupération et de recyclage, celle-ci a l'obligation de fournir son cadre
financier complet annuellement. Le bureau du
Vérificateur général du Québec peut effectuer un audit de performance de
l'organisme lorsque celui-ci le considère opportun.»
Je pense que je n'ai pas une très, très longue présentation
à faire, Mme la Présidente, quant à cet amendement. Je pense
qu'il est important. Comme on vient créer des organismes à la demande du
gouvernement, donc, ça devient des
organismes titulaires, je vais dire ça ainsi, bien, je pense qu'il est
important que... On en a parlé, hein, de la confiance, la confiance du public envers, bien sûr, la
collecte sélective, mais aussi la consigne, puis je pense qu'on doit maintenir
le niveau de confiance.
Alors, en ce sens-là, c'est pour permettre au
bureau du Vérificateur général du Québec de vérifier les audits de performance
à ce moment-ci. On sait qu'il y a de l'argent des contribuables à l'intérieur
du système qui sera créé. Alors, c'est pour s'assurer que ces sommes-là soient
bien investies. Voilà.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Merci à la collègue pour l'amendement. Effectivement, c'est apprécié, là, quand ils sont transmis à l'avance.
Malheureusement, pour deux raisons essentiellement, l'OGD, l'organisme de
gestion désigné, sera un OBNL, et le Vérificateur général n'a pas compétence
pour ce genre d'organisme.
Cependant, si
on regarde le 50.30.3, le dernier élément, le picot 7°, on va déterminer
justement la documentation qui sera nécessaire et qui devra être
transmise et communiquée. Et c'est clair. On parlait, la semaine dernière, au
niveau de la traçabilité, au niveau de qu'est-ce qu'on fait de ces
documents-là, comment le système opère et quels sont ces renseignements, là, qui sont tout à fait nécessaires, là, pour les objectifs de transparence.
Donc, non, ce ne sera pas et ça ne
peut pas être le Vérificateur général, mais, oui, il y aura des attendus précisés
auprès du ou des OGD pour qu'on puisse pouvoir évaluer, là, la
performance de ces organismes-là.
• (14 h 30) •
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Je suis... Bon, je
vois, comme vous, là, donc, au septième paragraphe, en effet, qu'on va demander
des renseignements, déterminer leur forme, leur contenu, les conditions à leur
conservation, transmission... déterminer par documents, renseignements, mais il
n'y a rien sur... Peut-être que c'est là où... Encore une fois, je suis très
ouverte, moi. Je veux m'assurer, je veux m'assurer que, cette fois-ci, parce
que vous l'avez dit, M. le ministre, et je ne veux pas prêter d'intentions...
et, cette fois-ci, ce n'est pas au ministre, là, c'est au milieu, je vais le
dire comme ça. On sait qu'il y a eu beaucoup d'argents qui ont été injectés
auprès de certaines entreprises au fil des ans. Puis là je suis plus dans la
collecte sélective, là, je vais le dire comme ça, mais, quand même, il y a des organismes
qui devaient desservir des territoires comme Longueuil, comme Montréal, je ne
nommerai pas la compagnie, mais on sait tous à qui je fais référence. Et
souvent, très souvent... Et il y a des journalistes aussi qui nous écoutent et
qui vont sourire, là, comme vous avez été interpellé, comme ministre aussi, je
l'avais été, à savoir : O.K., mais là pourquoi est-ce que les citoyens,
les citoyennes du Québec, à même les taxes et les impôts qu'ils paient, vont aller
enrichir certaines compagnies qui décident d'être un peu cow-boy?
Et là vous... Tout à l'heure, la députée de
Mercier m'a fait sourire, mais... puis c'est vrai que c'était assez rigolo de
la façon dont elle l'a mentionné, mais il n'y aura pas une purge nécessairement
de ceux et de celles qui ne font pas nécessairement le travail correctement.
Bien sûr que les OGD ne seront pas attirés vers certaines compagnies. Mais,
pour moi, il est important de bâtir la confiance, et ce n'est pas nommé qu'il
va y avoir soit des audits où on va aller pouvoir... C'est très, très, très
général. Peut-être est-ce qu'un mot pourrait être ajouté? Je ne le sais pas,
là, je demande au ministre, mais je pense qu'on doit juste aller un petit peu
plus loin pour demander, justement... ou pour signifier la volonté, je dirais
ça comme ça, pour signifier la volonté et du gouvernement, mais aussi de l'Assemblée
nationale, que des comptes seront rendus. Mais, de la façon dont, actuellement,
c'est écrit, vous pouvez le constater, là, à la lecture même, c'est plus que
général.
Puis je le sais que vous allez me dire qu'il va
y avoir des choses qui vont se retrouver à l'intérieur du règlement. Je veux vous faire confiance, M. le
ministre, ça fait des jours et des heures qu'on parle de ça. Honnêtement,
vous faire plus confiance que ça, je pense que mon mari va devenir un peu
inquiet. Mais je le dis à la blague, mais vous comprenez. Je suis prête, comme
législatrice, à bien vouloir faire confiance, mais vous comprenez qu'il y a eu des déceptions, quand même, dans le passé. Vous
avez fait partie des oppositions. Et je vous demande, quelques instants,
de vous mettre un peu à notre place et de comprendre là où nous sommes pour un
projet de loi aussi important, je tiens à le rappeler, là. Puis on est en train
de travailler quelque chose pour lequel j'ai mis beaucoup d'heures avant même
d'apparaître sur cette commission-là, lorsque j'avais la même responsabilité
que vous avez aujourd'hui. Et je sais que c'est demandé aussi par des groupes,
par des citoyens, par des journalistes. Alors, je me demande si on n'est pas
capable d'ajouter... Si vous ne voulez pas de l'amendement, qu'est-ce que vous
voulez, je ne suis pas en majorité, là, ça fait que je le sais qu'il ne passera
pas, l'amendement. Si vous me dites que le vérificateur...
D'ailleurs, je me penche un peu vers mon
recherchiste, mais je voudrais quand même faire toutes les vérifications
concernant les OBNL, parce que, c'est drôle, j'ai... Bref, on va faire quand
même des vérifications de notre côté. Parfois, il vaut mieux double vérifier,
pas que je ne fais pas confiance au ministre et à son équipe, mais, tout de
même, j'aimerais bien qu'on puisse faire des vérifications. Et peut-être
d'ajouter un mot en ce sens-là au septième
paragraphe, je pense que, minimalement, il y aurait une volonté de démontrée,
là. Puis là, à partir de là, dans le règlement, de
toute façon, qu'est-ce que vous voulez, Mme la Présidente, on ne le verra pas,
le règlement. Les règlements, on ne les verra pas. Ça fait que, là,
aujourd'hui, on me dit : Bien, c'est une bonne idée, votre affaire, là,
puis faites-vous-en pas, ça va être là. O.K. O.K. Je suis prête à dire au
ministre que c'est ça, il peut y aller comme ça, mais c'est parce que le reste,
je vous le dis, ça va aller plus que rondement parce qu'à chaque fois, si on se
fait dire : Ça va être dans le règlement, ça va être dans le règlement...
Puis, honnêtement, j'adore le ton puis les échanges que nous avons depuis le
début, mais je pense que le ministre comprend un peu notre insistance.
M. Charette : Je comprends tout à
fait. Je me souviens, quand j'étais dans l'opposition, effectivement, le gouvernement me répondait que, lorsque c'est une
loi habilitante, on ne retrouve pas tout le détail que l'on souhaiterait,
mais je comprends la frustration que ça génère, là, pour l'avoir vécue. Mais,
dans le cas présent, on est réellement à l'élaboration, à une étape où on
rouvre des portes. Ces portes-là vont permettre aux ministères, aux partenaires
d'élaborer une réglementation qui va nous permettre d'atteindre des objectifs.
Un, tout le détail n'est pas connu à ce moment-ci, mais, deux, on ne peut pas
se permettre d'attendre que tout ce détail-là soit connu avant d'adopter la
loi. Donc, ça nous permet d'avancer de façon parallèle.
Comme je le
mentionnais tout à l'heure, ce matin encore, on a eu une rencontre importante
avec les différents partenaires. Donc, avec les partenaires, on
travaille la réglementation parce qu'on veut qu'au moment où la loi sera
adoptée, si elle est adoptée, on n'aura pas à partir de zéro, en quelque sorte.
Mais, pour ce qui est de la transparence, pour les
informations qui sont à transmettre, on pourra interpréter le projet de loi, la
loi si elle est adoptée à travers nos échanges. C'est le but, c'est le but
d'avoir ces informations-là. Cependant, on
ne veut pas rentrer dans le détail, parce que je ne serais pas avisé, à ce
moment-ci, de dire : On veut que l'OGD nous transmette, par
exemple, à combien il vend la tonne d'aluminium, par exemple, et pourquoi on ne
souhaitera pas que toutes ces informations-là soient publiques. C'est
qu'ultimement ça devient un levier pour l'OGD. L'OGD va se financer de ses
revenus, donc il doit pouvoir frapper à plusieurs portes pour avoir le prix le
plus élevé possible pour la matière qu'il aura à vendre.
Donc, c'est des informations qui ne seront
vraisemblablement pas... je dis vraisemblablement pas parce que ce n'est pas la
connaissance que j'ai à ce moment-ci. Mais, si on rendait publique, par
exemple, une information sensible de cette
nature-là, ça éviterait, sans doute, l'OGD de pouvoir aller chercher toujours
un meilleur prix en fonction du marché. Donc, tout ne pourra pas être
rendu public, mais, oui, il y aura des informations pour savoir qu'est-ce qu'on
fait de cette matière-là, quel est le taux de récupération, quels sont les
coûts du système. Et, pour celles et ceux qui souhaitent en avoir l'assurance,
bien, dans l'interprétation du projet de loi, une fois que celui-ci sera
adopté, nos échanges pourront témoigner, là, de la volonté du législateur à ce
niveau-là.
Mme Melançon : Une question sur
laquelle je n'ai jamais vraiment posé la question, pour le ministre : Dans
l'exercice final, combien le gouvernement entend-il investir en argent?
• (14 h 40) •
M. Charette : En fait, le
gouvernement sera là en support, notamment pour la modernisation de certains équipements, on le mentionnait. Mais, à terme,
c'est un système qui est appelé à se financer. Donc, il y aura certainement
des investissements au niveau de la transition, investissements qui ne sont pas
chiffrés à ce moment-ci. Mais déjà, si on regarde les derniers deux budgets, on
a déjà prévu plusieurs dizaines de millions de dollars pour notre gestion des
matières résiduelles, notamment pour la modernisation des centres de tri.
Donc, on a déjà une enveloppe qui est
disponible, mais ce serait difficile pour moi de dire : C'est
x millions ou x montant d'argent. Mais nous avons des argents prêts
pour favoriser la transition. Mais, à terme, c'est réellement un système qui
est appelé à se financer, et ça, ça... Je me souviens de l'échange qu'on a eu
avec les gens du CCCD, notamment. C'est que
cette matière-là qui va être consignée, cette matière-là qui sera recyclée,
elle va avoir une valeur nettement plus importante qu'elle ne peut avoir
en ce moment. Donc, ce sera une des sources de financement du système. Tout à l'heure, je parlais des millions
de dollars qui résulteront de consignes non récupérées. Ça aussi, ça va aider
à financer le système. Donc, à terme, c'est le souhait et c'est ce que vise la
réforme, là, c'est que ce soit en mesure de s'autofinancer.
Mme
Melançon : Deux choses. C'est appelé à se financer, donc on le
souhaite, hein, on le souhaite vraiment, puis, je vous le dis, je veux
que ça fonctionne. Mais, si jamais ça ne fonctionnait pas, est-ce qu'on a un
plan B?
M.
Charette : En fait... Et ce n'est pas que je suis un optimiste
aveugle, mais on regarde au niveau de
la consigne privée pour les bouteilles de bière, c'est un système qui va
inspirer, naturellement, avec différentes variantes, là, puis avec différentes
réalités propres aux autres contenants consignés, mais ce système-là de
consigne privée est financé à travers les opérations. Donc, il y a des exemples
concrets, et ça, je pourrais vous parler de ce qui se vit dans d'autres provinces. Donc, il n'y a pas de raison de croire
que le système ne générera pas des revenus suffisants pour
financer ses opérations.
Mme Melançon : On me... Parce qu'il
y a quand même... il y a du réseau de notre côté aussi, là. Je vois le ministre
pas mal regarder les petites notes qu'on lui envoie, alors je vais me permettre
une petite note aussi. Sur la Loi sur le vérificateur général du Québec, bien
sûr qu'on dit : «Tout organisme,
association ou entreprise qui a bénéficié d'un financement sous forme d'avance, de prêt, de garantie d'emprunt ou
sous une autre forme d'un organisme public, d'un organisme du gouvernement, du bénéficiaire d'une subvention
mentionné au premier alinéa de l'article 30.1 ou d'un organisme visé par
l'article 30.2, est tenu de fournir, sur demande, au Vérificateur général
les documents et renseignements [de]
ce dernier [qu'il] juge nécessaires pour compléter sa vérification de la
créance, du placement ou de l'évaluation d'une perte éventuelle reliée à
l'exécution de la garantie.»
Cependant,
donc, si on regarde ça comme ça, là, en passant par l'audit de performance de RECYC-QUÉBEC, on pourrait demander une vérification de la performance des
OGD.
M. Charette : Ce n'est pas tout à
fait l'interprétation que j'en fais, et je réitère, là, que je ne suis pas juriste,
mais je regarde cette même Loi sur le
vérificateur général, à l'article 1.2, on lit : «Les fonds et autres
biens publics visés par la présente loi sont ceux des organismes publics
et des organismes du gouvernement.» Or, l'OGD ne sera pas un organisme public
et ne sera pas un organisme du gouvernement. Cependant, RECYC-QUÉBEC va, oui,
s'assurer du respect de la réforme, du respect des objectifs. Donc, le rôle ne
revient pas tant au Vérificateur général qu'à RECYC-QUÉBEC. C'est RECYC-QUÉBEC
qui va s'assurer, là, que le système soit bel et bien fonctionnel et qu'il
rencontre les objectifs, là, qui sont fixés, là.
Mme
Melançon : Donc, c'est RECYC-QUÉBEC qui va pouvoir faire cette vérification-là. D'accord. J'espère que Mme Gagné va pouvoir
embaucher un peu de monde là-dessus.
Bien, je ne
vois pas beaucoup d'ouverture, là, du côté du ministre
puis je pense que la ligne, depuis deux semaines, est assez claire, là, c'est
de dire que ça va se retrouver dans le règlement. Donc, semble-t-il qu'on doit
faire avec ça.
Mais, quand même, tout le système de la
consigne, ça reste que c'est les Québécois puis les Québécoises qui vont payer.
Pour moi, c'est de l'argent public, c'est de l'argent qui vient du consommateur.
Parce que, comme vous le disiez, M. le ministre, tout à l'heure, lorsque vous
permettez, dans votre élan de générosité auprès de fillette d'aller avec la boisson gazeuse — puis je fais la même chose, hein, on essaie
de garder les taux de sucre à un bon niveau — puis que le geste posé, plutôt
qu'aller chez le détaillant, c'est de le mettre dans le bac, ça devient,
volontairement, je le dis bien, une taxe ou un don.
À partir du moment où ce sont les Québécois et
les Québécoises... ça, c'est dans le système, là, c'est les Québécois puis les
Québécoises qui mettent les sous dans le système puis c'est l'argent du système
de la consigne qui va s'en aller justement pour faire rouler le système qu'on
est en train de mettre en place, bien, moi, je ne peux pas voir comment est-ce
qu'on peut se dire que les vérifications... On veut se tenir loin, puis on
comprend, c'est un OBNL. Je veux juste vous dire, c'est un OBNL qui va gérer
beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent. Beaucoup. Je ne sais plus à combien...
parce que, si on parle de 4,4 milliards de contenants qui seront
consignés, on peut faire des calculs assez rapides, Mme la Présidente, puis
vous comprenez que ça fait beaucoup d'argent. Plus l'argent qui va directement
pour la collecte sélective. Je veux juste vous dire que c'est un système qui
est... dans lequel il y a des transactions énormes, puis on est en train de se
dire qu'il y a des vérifications puis que ça va être RECYC-QUÉBEC qui va être
là. Je ne veux pas douter de RECYC-QUÉBEC ici, là, mais il me semble que ce serait
intéressant d'avoir un organisme indépendant qui puisse faire la vérification.
Puis moi, je ne demanderai pas à ce que les documents dont vous parlez, M. le
ministre... je suis totalement d'accord avec vous, là, ça devient des plans
d'affaires, puis on n'est pas prêt à ouvrir les plans d'affaires de tout le
monde sur la place publique. Ça, j'en suis. Mais d'avoir l'oeil externe pour
pouvoir faire la vérification de comment est quand même investi cet argent-là
des Québécois, des Québécoises, je pense qu'il y a là une responsabilité, tout
de même. Puis, je le répète, là, au paragraphe 7°, je ne lis pas cette
volonté-là du tout, du tout, du tout.
M. Charette : En fait, différents
éléments, là, toujours pour rassurer la collègue. La consigne qui est payée par
le consommateur ou la consommatrice est remboursée à partir du moment où le
contenant est retourné. Donc, ce n'est pas de l'argent public. Et, même s'il y
avait un don au centre de tri à travers le dépôt de contenants dans le bac
bleu, ce n'est pas ce que la Loi sur le vérificateur général reconnaît comme
étant une contribution publique. Donc, premier élément.
Le deuxième élément, on a déjà plusieurs REP qui
sont en opération au Québec, puis on vantait l'efficacité de ce système-là, et
ces REP-là sont gérées par des OGD déjà. Donc, ce n'est pas une formule qui est
nouvelle. Et on a vu à quel point, encore là, ce sont des systèmes qui
s'autofinancent. Et on a vu à quel point le système était efficace et à quel
point ça augmentait de façon significative les taux de récupération.
Des REP, on parle beaucoup, là, depuis quelques
jours, de celle sur les électroménagers, qui est la plus récente, mais il y en
a d'autres qui sont en opération depuis plusieurs années. Et, selon ce que
prévoit le projet de loi, il y a RECYC-QUÉBEC qui sera toujours en droit de
demander des comptes à l'OGD, mais il y a aussi le ministre ou la ministre de
l'Environnement qui aura la possibilité d'en faire autant pour s'assurer que le
système fonctionne bien. Et enfin, au niveau
des états financiers, dans le système actuel, les OGD les transmettent déjà à
RECYC-QUÉBEC. Donc, c'est des éléments, là, qui sont déjà possibles, qui
sont déjà en application avant même le dépôt, là, de la présente ou du présent
projet de loi.
• (14 h 50) •
Mme
Melançon : Je vais me
permettre deux petits commentaires. Vous parlez de la REP sur les
électroménagers. On est d'accord qu'il y a là un monopole. Bien, la
compagnie qui peut faire la récupération ici, est-ce qu'on parle de
l'entreprise de Bécancour?
M. Charette : En fait, il y a déjà
quelques entreprises. La plus connue, c'est celle qui, à l'heure actuelle, est
en mesure de récupérer le plus de composantes de ces électroménagers. Mais la
beauté de la chose, avec une REP, c'est que ça rouvre le
marché. Là, on a déjà des compagnies qui nous disent vouloir entrer dans ce
système-là. La compagnie de Bécancour était la seule à avoir développé autant
d'expertise, parce que le marché était somme toute petit, mais là, le marché
vient de décupler, et j'ai... on a même des coopératives, une en tête... que
j'ai en tête, qui va offrir essentiellement les mêmes services. Donc, on ne
parle pas de monopole. Donc, à partir du moment où l'OGD fait un appel d'offres et que le marché réalise
qu'il y a des... comment dire ça, des occasions, des opportunités d'affaires
à travers ce système-là qui est maintenant en place, je peux vous dire qu'il va
y avoir assez rapidement plusieurs entreprises qui vont pouvoir répondre aux
appels d'offres de l'OGD.
Mme
Melançon : Je veux juste vous dire, je n'ai rien contre la REP sur...
parce que, moi-même, là, on était allés... on avait donné des contrats
directement. Ce n'était pas sur les 20 ans ou sur des périodes
déterminées, mais nous y étions aussi. Il n'en demeure pas moins que... je vais
prendre l'exemple du Fonds vert où il y a des organismes qui recevaient des
sommes d'argent puis qu'à un moment donné on perdait un peu le... Tu sais, à un
moment donné, puis c'est normal, là, je... À l'intérieur des sommes, il va y
avoir différents OGD, il va y en avoir des plus performants que d'autres, on
s'entend là-dessus. Est-ce qu'il y a quelqu'un, à un moment donné, qui va
dire : Wo! Ça ne fonctionne pas? Moi, je veux savoir qui va le dire. Ou
vous me dites : Non, non, c'est tout le marché qui va s'autoréguler par
lui-même?
M. Charette :
En fait, c'est le principe de toutes les REP, un principe qui est établi et
démontré, là, depuis plusieurs années. Et le système, c'est qui,
essentiellement? Ce sont les parties prenantes, les fameuses personnes, là,
qu'on définit. Donc, ce système-là n'est pas étranger à l'obligation de
réussite. Au contraire, si ce système-là ne fonctionne pas, c'est les parties
prenantes elles-mêmes qui vont être pénalisées.
Donc, c'est là où...
et c'est pour ça qu'on délègue cette responsabilité. C'est eux... Les objectifs,
c'est le gouvernement qui va les fixer, mais les moyens, les finalités,
le comment dans le fin détail, c'est l'OGD avec les parties prenantes
qui vont le déterminer. Et, un, ils connaissent bien leur marché et, deux, ils
savent que, s'ils n'arrivent pas à atteindre les objectifs fixés par le gouvernement,
ils seront pénalisés, et fortement, financièrement.
Donc, lorsqu'on veut
des résultats, la meilleure façon d'y parvenir ou de les atteindre, c'est qu'il
y ait une contrepartie, qu'il y ait le bâton
ultimement, là, si les résultats ne sont pas atteints. Et c'est le principe de
toutes les REP.
Mme
Melançon : Juste pour être
sûre que j'ai bien compris le ministre, lorsque vous dites qu'ils seront punis
financièrement ou... vous, vous parlez de l'amende ou vous parlez d'une coupe? Comment est-ce que vous entendez...
M. Charette :
Bien, c'est-à-dire, les centres de tri, on règle ça facilement. Ceux qui ne
pourront pas garantir et qui ne feront pas
d'effort pour garantir une qualité déterminée, c'est clair que l'OGD ne fera
pas affaire avec et c'est clair que le gouvernement ne financera pas des centres de tri de cette
nature-là, compte tenu de l'obligation de résultat.
Pour le reste, les
pénalités, on le mentionne, l'illustration la plus intéressante, c'est au
niveau du système de collecte sélective. Le producteur aura tout intérêt, dès
le départ dans certains cas, à transformer ou à modifier les contenants qu'il met en marché, parce qu'il sait
qu'ultimement, s'il n'arrive pas à faire en sorte qu'ils soient récupérés,
s'il n'arrive pas à faire en sorte que ces contenants-là ne soient pas
valorisés, bien, il va avoir à payer plus cher pour faire opérer le système. En
fait, c'est le principe d'une REP.
Mais là, à travers la
collecte sélective, la bonne nouvelle, c'est que ça va l'amener, dans bien des
cas... je donnais le fameux exemple de
la barquette, des barquettes en styromousse, on va en voir de moins en moins.
Heureusement, on en voit déjà de moins en moins, mais, à terme, avec cette
réforme-là, on va en voir de moins en moins parce que les compagnies qui vont
les mettre en marché, sachant que c'est un matériel qui se récupère et qui se
valorise moins bien, savent que ça va leur coûter plus cher de le mettre en
marché. Or, s'ils mettent en marché une barquette
qui est faite à 100 % de contenu recyclable et qui est aussi 100 %
recyclable à la fin de sa vie, il y aura un coût à payer pour la mettre en marché, mais beaucoup
moindre, compte tenu de la capacité du système à valoriser ce contenant-là.
Mme
Melançon : Pour moi, là... Parce que, là, vous avez parlé : S'ils
n'atteignent pas les objectifs, financièrement, on ne les aidera pas,
puis là vous parlez plus du côté de la collecte sélective, bien sûr. Il n'en
demeure pas moins que c'est de l'argent public et, à partir du moment où...
Parce qu'on ne sait pas combien il va y avoir d'OGD au final. Et, s'il y en a qui sont plus performants, d'autres
moins performants, puis qu'il y a quand même de l'argent gouvernemental dans tout ça, il faut qu'il y ait quelqu'un qui
suive le tout. Puis, très honnêtement... Puis là je veux juste bien comprendre,
là, puis vous comprenez que ce n'est pas... Bien, je ne suis pas sûre que ce
soit le mandat de RECYC-QUÉBEC de faire nécessairement, de un, ce suivi-là. Et,
pour moi, je continue à dire : Comme il y a de l'argent public dans tout ça et comme on veut redonner confiance au public...
Parce qu'on s'en rappelle tous, là, des reportages de... puis j'en ai un
en tête, là, bien avant... je pense que c'est bien avant que je fasse même de
la politique, là. Je me rappelle d'une caméra de TVA, pour ne pas les nommer,
qui avait suivi un camion de recyclage, puis que le camion de recyclage, bien, il était allé où? Il est allé à
l'enfouissement. Il y en a, de ça, puis c'est ce qu'on veut éviter, puis on
veut s'assurer justement qu'il y ait moins d'enfouissement, on vient de
le dire, là. L'amendement sur lequel j'ai été battue avant celui-ci, là,
c'était exactement ça, dans lequel moi, je voulais introduire justement la
cohérence des systèmes qui sont mis en place.
• (15 heures) •
Mais, à partir du
moment où il y a de l'argent public, moi, je ne peux pas penser qu'il n'y aura
pas de vérification faite, je ne peux pas
comprendre, puis on a vu, là, il n'y en a pas, il y a des systèmes qui sont mis en place, puis ça ne fonctionnait pas. Là, on vient
transformer ça pour que ça fonctionne, mais je pense qu'on doit suivre l'argent.
Moi, je veux savoir. Si
les résultats ne sont pas là, c'est qui qui va prendre la décision de
dire : Oui, O.K., là, ça fait un an, on va leur donner une petite chance,
là, un petit break, puis on va les laisser continuer ou de dire : Non, non, non, là, on voulait avoir des résultats entre
12 et 24 mois? Je dis n'importe quoi, là, je ne le sais pas ce qu'il va y
avoir dans votre règlement, parce que je n'ai pas l'information.
Mais vous comprenez que ça va être important justement
pour que le public puisse bien suivre, pour qu'on puisse se dire... Parce que
je veux savoir qui va choisir au final. Est-ce que c'est le ministre, qui, maintenant,
a droit à aller jouer dans le Fonds vert, qui va dire : Bien... Vous
comprenez ce que je veux dire. À un moment donné, je ne sais plus où le travail de l'un et de l'autre va commencer. Puis moi, je
veux m'assurer que les fonds publics qui seront investis... Parce qu'on
est en train de transformer quelque chose et, vous savez quoi, on n'a pas droit
à l'erreur.
M.
Charette : Juste un petit
élément de correction. La collègue parle de fonds publics, mais ce sont réellement les fonds des producteurs eux-mêmes
qui vont financer le système puis les fonds générés par la vente des produits, que ce soit aluminium, que ce soit verre, que ce
soit... Donc, c'est réellement les producteurs, là, qui auront à financer le
système.
Et je
rappellerais à la collègue que les producteurs eux-mêmes demandent un rôle
accru. Parce qu'actuellement à
travers Éco Entreprises Québec ils y mettent plusieurs centaines de millions
sans voir les résultats attendus. Donc, ils ont dit et ils disaient depuis
quelques années : Tant qu'à mettre autant d'argent dans le système,
peut-on avoir notre mot à dire pour que ça fonctionne? Ça fait que c'est un
petit peu ce que rend possible cette pièce législative.
Et, sinon, RECYC-QUÉBEC, oui, pouvoir de suivi,
s'assurer que tout est conforme, mais le gouvernement, le ministre de
l'Environnement, peu importe qui occupera cette fonction, n'a pas à se délester
de ses responsabilités pour autant. Donc, le ministre de l'Environnement sera
tout le temps en droit d'exiger des suivis et s'assurer qu'on atteigne nos
objectifs.
Mais des REP au Québec, on en a depuis plusieurs
années, on en a un certain nombre. Il y a ce même principe-là qui est retenu,
notamment en Europe et ailleurs. C'est un système qui est réellement bien rodé.
Cependant, là, on vient, avec le projet de loi, ajouter un autre volet couvert
par une REP, mais le système lui-même est
déjà bien établi. On sait qu'est-ce
qui ne fonctionne pas avec une REP et on sait ce qui fonctionne. Donc, on va
s'assurer de retenir les éléments, là, les éléments qui fonctionnent.
Mme Melançon : M. le ministre, tout
de même, il y a des programmes auxquels vont avoir droit des entreprises qui
vont faire affaire avec les OGD, et ça, c'est de l'argent public. Ça ne change
en rien la conversation, mais je veux quand
même le rappeler, là, parce que bien sûr qu'il y a de l'argent qui vient... il
y a de l'autofinancement, je vais
dire ça comme ça, parce que le but, ce n'est plus de faire de l'argent, c'est
d'arriver, hein, c'est ça qu'ils veulent, là. C'est une chose dans le système,
mais il y a quand même de l'argent public. Donc, ça, je veux quand même le
rappeler.
Et je ne veux pas allonger plus. Je pense que
c'est intéressant, quand même, la conversation est intéressante parce qu'il y a
des petits trous, là, quand même, où je vais... J'ai vraiment, vraiment hâte de
voir les règlements, je le répète. Je pense que je pourrais m'enregistrer puis
ne plus avoir à le dire. Je vais pouvoir...
Une voix : ...
Mme Melançon : Oui, c'est ça, je
pourrais partir la cassette. Mais, quand même, pour... je veux quand même qu'on
se rappelle qu'à l'intérieur du projet de loi il n'y a rien pour pouvoir
suivre, justement, les sous, que ce soient des sous publics, que ce soient...
Parce que, je le dis et je le répète, là, on n'a pas l'opportunité ou on n'a
pas le luxe de pouvoir, malheureusement, se casser le nez avec ce qu'on voit.
Puis je le sais qu'il y en a en Europe, là, je... j'ai eu différents...
La Présidente (Mme St-Pierre) : Vous
n'avez plus de temps sur... relativement à votre amendement.
Mme Melançon : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mais
la députée de Mercier a demandé la parole maintenant.
Mme Ghazal : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Donc, je comprends de l'échange entre la députée de Verdun et le ministre,
premièrement, un vérificateur général, selon ce qu'il dit, ne peut pas auditer
les états financiers d'un OBNL, il faut que ce soit un organisme public. C'est
ce qu'il dit. Et à l'article 50.30.4, au point 7°, ça va être RECYC-QUÉBEC qui va pouvoir avoir des documents et
des renseignements, pas nécessairement, peut-être, financiers, mais
d'autres documents.
Moi, ce que je me demande, c'est : Étant
donné que la Vérificatrice générale peut se pencher sur n'importe quel sujet,
n'importe lequel, et pas uniquement des éléments financiers... Parce que, là,
quand je lis l'amendement, «cadre financier complet», mais ça peut être autre
chose, juste s'assurer qu'il y ait... que le bien commun, si on veut, soit
protégé, ce qui n'a pas été le cas par rapport à la question du recyclage, et
de la consigne, et tout ça. Quand on sait qu'il y avait des efforts qui étaient
faits par tout le monde, et à la fin, finalement, ça a tout... les matières qui
sortaient étaient soit enfouies, soit envoyées en Chine, et tout ça, et donc le
bien commun n'était pas respecté, ce qui a fait que des citoyens se sont
mobilisés un peu partout pour avoir, par exemple, des contenants de verre...
pour sauver le verre.
Mais
est-ce que... peut-être que... Je n'ai pas fait une recherche, là, exhaustive.
Est-ce que le Vérificateur général... la Vérificatrice générale s'est déjà
penchée sur la question du recyclage et à quel point ça marche, à quel point ça
ne marche pas? Parce qu'il y a toute une revue de presse longue comme ça pour
nous montrer que ça ne marchait pas. Et les journalistes faisaient... font un
bon travail là-dessus, il y a des gens qui alertaient. Mais est-ce que la
Vérificatrice générale peut se pencher sur cet élément-là, la question de la
gestion des matières résiduelles et du recyclage de façon générale, qui est une
catastrophe depuis de nombreuses années?
M. Charette :
Selon... et je ne suis pas juriste, mais, selon la Loi sur le vérificateur
général, à laquelle je me référais tout à l'heure, ça ne me semble pas dans son
mandat. Je ne sais pas, par contre, si le...
Mme Ghazal :
C'est ce que je dis.
M. Charette :
En fait, je lance la question en même temps aux collègues, là, s'il y a eu des
vérifications de cette nature-là. Sans doute, peut-être, sur RECYC-QUÉBEC, qui,
lui, relève du gouvernement du Québec. Sans doute. Mais, pour ce qui est des
centres de tri, à ma connaissance, ce n'est pas des compétences, là, qui...
C'est-à-dire les mandats du Vérificateur général ne s'appliqueraient pas, à mon
sens, là, à ce type d'entreprise là, mais, sauf erreur, là, mes collègues
pourront me corriger.
Mme Ghazal :
Oui. Bien, je ne sais pas si quelqu'un veut prendre la parole, parce que moi,
je parlais... j'allais au-delà de l'amendement, qui, lui, parle du cadre
financier de l'OGD. Moi, je parle plus du système en général, parce qu'on sait
qu'il ne marche pas, et tout ça. Mais est-ce que la Vérificatrice générale
s'est déjà penchée ou elle pourrait le
faire, dans le fond? On n'a pas besoin de l'écrire dans la loi, là. Ça serait
quelque chose de possible?
M. Charette :
Sur RECYC-QUÉBEC? Oui, la VG... bien, je dis la VG, mais l'institution
pourrait, effectivement. Et peut-être l'a-t-elle ou l'a-t-il déjà fait par le
passé pour RECYC-QUÉBEC, mais pas pour un centre de tri, pas pour... parce que c'est
là où on ne relèverait pas de sa compétence.
Mme Ghazal :
Parce que je pense que ça aussi, je l'avais déjà dit, mais je vais quand même
le répéter parce que c'est important. On est en train... il y a une réforme ici
qui est en train d'être faite. On veut s'assurer que ça fonctionne et qu'on ne
se retrouve pas, quelques années plus tard, à dire : Ça ne fonctionne pas,
on a laissé... parce que c'est aux entreprises de décider comment est-ce
qu'elles veulent gérer ça. Il y a un OGD, c'est à eux et à ces entreprises-là à
le faire. C'est elles qui sont responsables et c'est ça qu'elles demandent
depuis longtemps. Donc, on ne veut pas trop s'immiscer dans leurs affaires,
parce que, si on s'immisce dans leurs affaires, bien là ça ne devient plus elles
qui sont responsables.
Et c'est là que je me
dis : Oui, ça, je comprends, mais moi, je veux avoir des garanties, je ne
sais pas si le ministre peut m'en fournir maintenant, que, quand le système qui
est en train d'être déterminé, puis ce qu'ils sont en train de décider, là,
puis les projets pilotes, etc., quand ça va être mis en place, puis je sais
qu'on va laisser tomber des choses,
d'autres, on va les... ou on va faire les choses différemment, qu'on ne se
retrouve pas à dire : Ah! on vous l'avait dit. Et c'est quoi, cette
garantie-là? Est-ce que le ministre peut la donner? Et c'est là que je pense
que le rôle de la Vérificatrice générale pourrait être important.
• (15 h 10) •
M. Charette :
Bien, en fait, ce n'est pas un projet de loi qui vise à modifier la Loi sur le vérificateur
général, donc c'est difficile de présumer le
rôle que le Vérificateur général pourrait jouer dans ce dossier-là, mais, en
tout temps, RECYC-QUÉBEC pourrait être assujetti à une vérification, le
ministère de l'Environnement pourrait être assujetti à une vérification. Et le
Vérificateur général, naturellement, ciblerait quels volets du ministère de
l'Environnement? Et ça s'est fait et ça se fait couramment, là, au sein des
ministères. Donc, l'institution du Vérificateur général pourrait très, très
bien se donner des mandats particuliers à ce niveau-là, mais pas auprès de
l'OGD comme tel.
Mais, encore une
fois, les états financiers des OGD dans les autres REP sont transmis à
RECYC-QUÉBEC. Donc, ce sera le cas aussi pour celui-ci ou ceux-ci, mais sans
que ce soit dans la législation elle-même, parce que le règlement va préciser
les documents qui devront être communiqués et à qui ils devront l'être.
Mme Ghazal :
Et qu'est-ce que RECYC-QUÉBEC fait avec les documents qu'elle reçoit, dans le
fond? Elle fait une vérification, elle ne fait pas de vérification comptable,
là, ou...
M. Charette :
En fait, ce n'est pas son rôle. RECYC-QUÉBEC veut surtout s'assurer que le
mandat d'un OGD soit respecté, que les objectifs de récupération soient
respectés. Et ça, ils ont toute, toute l'expertise pour le faire et surtout
l'expertise pour accompagner les OGD à bien s'acquitter de leur mandat. Et, je
veux dire, les chiffres sont éloquents, les REP qui sont en place ont donné de
bons résultats. Ça veut dire, là, que la mécanique est la bonne, très
certainement.
Mme Ghazal :
Puis est-ce que c'est possible que quelqu'un vérifie si RECYC-QUÉBEC a déjà été
audité par la Vérificatrice générale et quand la dernière fois?
M. Charette : Le sous-ministre de la
collègue de Verdun répondait par l'affirmative, mais je ne me souviens pas sur
quel mandat en particulier.
Mme
Ghazal : En quelle année?
Une voix :
En 2018 sur les pneus.
Mme Ghazal :
2018.
M. Charette :
Ah! oui, pour les pneus. C'est vrai, c'est vrai.
Mme
Ghazal : Ah! oui, les... Ah! oui, c'est ça, on y va par... on n'est
pas... Oui, oui, c'est vrai, je me rappelle de ça.
M. Charette :
Et d'ailleurs ça me fait rappeler — une petite parenthèse — non
seulement le rôle du VG a été très constructif dans le dossier, mais, au niveau
de la situation de la récupération du pneu, on est à un autre niveau aujourd'hui, là. C'est réellement une situation
qui s'est grandement améliorée. Donc, on peut saluer le rôle des différents
intervenants à ce niveau-là.
Mme Ghazal :
Puis j'imagine que c'est parce que le gouvernement a suivi les recommandations
qui étaient contenues dans le rapport de la Vérificatrice générale.
M.
Charette : Il y a un diagnostic, naturellement, qui est communiqué à
travers les rapports, et les vérifications permettent à tout ministère
ou toute entité publique de se requestionner, de s'améliorer et de voir là où
les choses peuvent être faites différemment. Dans le cas des pneus, il y a déjà
des éléments, là, qui avaient été initiés avant même l'arrivée, là, du VG dans le portrait. Mais une enquête du VG,
c'est ce que moi, j'appelle une pression constructive, là. Ça force à
s'améliorer par la suite.
Mme
Ghazal : Puis est-ce que... Moi, je me rappelle, dans le projet de loi
n° 44, que le rôle de la Vérificatrice
générale a été élargi pour que, chaque année — en tout cas, j'essaie de me
rappeler, je le vois, là, l'article — il y ait une vérification
de... je ne me rappelle plus quoi. Mais donc, dans la loi, on a pu... le
ministre avait été très... ça faisait partie
des éléments dont le ministre était très, très, très fier d'avoir inclus pour
élargir ce rôle-là du Vérificateur général. Donc, c'est possible dans la
loi, dans le projet de loi, de dire : Bien, on voudrait que le
Vérificateur général fasse quelque chose. Parce que je ne connais pas encore...
là, je suis sur le site du Vérificateur général et je ne sais pas si... je sais
que c'est... évidemment, c'est un organisme indépendant qui peut, par lui-même,
décider de vérifier ce qu'il veut, mais
est-ce que c'est possible que le gouvernement ou le ministre lui dise :
Bien, moi, je voudrais maintenant que tu vérifies tel, tel, tel aspect
ou tel élément? Ça, c'est quelque chose de possible?
M. Charette :
En fait, juste pour rappeler un petit peu le contexte du projet de loi n° 44, le mandat qui est donné au Commissaire au
développement durable ...
Mme Ghazal :
Qui relève du...
M. Charette :
...par l'entremise de l'institution du Vérificateur général, c'est de donner ou
de produire un rapport annuel sur la gestion du Fonds d'électrification et des
changements climatiques. Et, selon ce que je lisais tout à l'heure sur la loi
constitutive du Vérificateur général, des fonds publics, le VG peut auditionner
là-dessus. Mais on est dans un contexte très, très, très différent. Donc,
confier au Commissaire au développement durable ce mandat-là, c'est tout à fait
conforme avec la Loi sur le VG. Or, ce ne serait pas conforme...
Mme Ghazal :
...est conforme?
M. Charette :
Pardon?
Mme Ghazal :
Ah! c'est conforme, celui de... projet de loi n° 44?
M. Charette :
Oui, effectivement. Mais là on ne pourrait pas demander au VG d'enquêter sur
l'OGD. À la limite, ce qui serait possible comme mandat, et là on ne peut pas
le dicter, parce que le VG choisit naturellement ses mandats, mais on peut
penser au scénario suivant : le VG pourrait décider de — un
petit peu comme il l'a fait pour les pneus — dire : On va regarder le
suivi que fait RECYC-QUÉBEC auprès des OGD. Ça, ça pourrait peut-être être un
mandat. Mais ça, c'est au VG, là, de déterminer, naturellement, là, ses sujets
de vérification.
Mme Ghazal :
Et donc ce ne serait pas possible de mettre, par exemple, dans l'article,
peut-être de le modifier, là, de... un amendement pour que cette
vérification-là soit faite de...
M. Charette :
Bien, en fait, elle est déjà possible. Donc, on...
Mme Ghazal :
Possible, oui.
M. Charette :
Dans un projet de loi, on ne répète pas une évidence, en quelque sorte. Mais le
VG a déjà la possibilité de... sait déjà son champ d'action, sait déjà qu'il ne
pourrait pas enquêter sur un OGD, mais, s'il veut faire d'autres... si
l'institution veut faire d'autres types de vérification à travers RECYC-QUÉBEC,
c'est possible de le faire, comme ça a été
fait pour les pneus. Mais, vu que c'est déjà une possibilité et vu que le VG a
une certaine... en fait, une relative indépendance sur ses mandats, on
ne pourrait pas l'inscrire dans la loi.
Mme Ghazal : Donc, ce ne serait pas
possible, un peu comme le projet de loi n° 44...
j'essaie de voir les différences. Je sais qu'il y a un organisme. On ne
pourrait pas dire, bien, dans le projet de loi : Dans cinq ans, une fois que le système aura été mis en place, bien,
on veut donner le mandat au Vérificateur général de vérifier... là, j'allais
dire le système, mais on ne peut pas juste dire, peut-être, le système de
recyclage, de vérifier... il faudrait le trouver, mais ce serait une possibilité. Juridiquement, c'est possible. Parce
que, là, ce que le ministre conteste sur l'amendement de la députée de
Verdun, c'est le fait que le Vérificateur général ne peut pas auditer des OBNL.
C'est dans sa loi. Il ne peut qu'auditer des organismes publics. C'est ça, la
raison pour laquelle...
M. Charette : La différence, c'est
que, dans le n° 44, on demande au VG de faire une
enquête sur la gestion d'un fonds qui relève du gouvernement du Québec...
Mme Ghazal : Gestion d'un fonds,
c'est de l'argent.
M. Charette : ...alors que l'OGD ne
relèvera pas du gouvernement du Québec. L'OGD va relever de ses membres, qui sont ce qu'on a décrit, là, comme
étant les personnes et la chaîne associées, là, à toute cette production-là.
Donc, c'est réellement un organisme à but non lucratif, mais qui a des comptes
à rendre, mais pas au VG, mais à RECYC-QUÉBEC, et qui peut être questionné par
le gouvernement aussi, ultimement.
Mme Ghazal : Donc, comment est-ce
qu'on s'assure qu'il ne soit pas trop... on met en place un système, puis là il
est rendu trop tard? On a mis quelque chose, finalement ça ne donne pas des
bons résultats, puis là on a tout fait cet effort-là pour rien. Je sais qu'il
faut garder espoir dans la vie puis il ne faut pas voir la vie en noir, mais,
si on regarde ce qui s'est passé... Puis là on est beaucoup dans l'inconnu.
C'est pour ça, on nage dans l'inconnu.
J'ai très hâte de voir les rapports publics qui
vont peut-être être publics si les entreprises le veulent bien. J'ai hâte de
voir quels vont être les résultats des projets pilotes, et tout ça. On va
pouvoir peut-être en juger. Mais comment est-ce qu'on peut avoir cette
garantie-là? Aucune façon que juste de vous croire sur parole.
M. Charette : Je ne pense pas qu'on
nage dans l'inconnu en ce sens qu'on reproduit un système qui est déjà appliqué
à d'autres. Il faut juste... à la limite, il faut changer, dans notre esprit,
là, la cannette de boisson gazeuse par des batteries ou la cannette de kombucha
par les écrans d'ordinateur. Mais c'est la même chose. On est réellement,
réellement dans un système qui a fait ses preuves.
Et comment s'assurer que ça marche? Les parties
prenantes, les membres de l'OGD sont les premiers, nonobstant les objectifs
environnementaux, là, que le gouvernement souhaite atteindre, mais les membres
de cet OGD là sont les premiers à souhaiter que ça fonctionne et mettront les
efforts en place pour que ça fonctionne parce qu'ils
seront les premiers pénalisés si jamais ça ne fonctionne pas. Donc, c'est la
meilleure garantie que l'on peut offrir tout en réitérant qu'il y a plein de
systèmes de cette nature-là qui ont déjà été mis en place et qui fonctionnent
bien.
Mme Ghazal : C'est bon.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous n'avez pas d'autre commentaire? Est-ce qu'il y a d'autres interventions
relativement à l'amendement proposé par la députée de Verdun? S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la
secrétaire.
• (15 h 20) •
La Secrétaire : Oui. Pour,
contre, abstention. Pour les membres de l'opposition officielle, Mme Melançon
(Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
La Secrétaire :
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La
Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire :
Mme Perry Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Alors, est-ce qu'il y a d'autres commentaires
relativement à l'article 53.30.3? Alors, s'il n'y a pas d'autre commentaire,
nous allons aller à 53.30.4. Comme je n'étais pas ici ce matin, est-ce qu'il a
été lu ou si... M. le ministre, vous devez lire cet article. Voilà.
M. Charette : Je pourrais le lire, effectivement.
Merci, Mme la Présidente. Donc, je m'y rends à l'instant. Donc : «53.30.4.
Le gouvernement est autorisé à conclure avec toute communauté autochtone visée
par un règlement pris en application de la présente sous-section une entente
portant sur toute matière concernée par ses dispositions, et ce, dans le but de
tenir compte des réalités de cette communauté.
«Cette entente doit viser les mêmes objectifs
que ceux poursuivis par les dispositions du règlement.
«Les dispositions d'une telle entente prévalent
sur celles du règlement. Toutefois, la communauté autochtone partie à celle-ci
n'est exemptée de l'application des dispositions inconciliables de ce règlement
que dans la mesure où elle respecte l'entente.
«L'entente doit être déposée à l'Assemblée
nationale dans les 15 jours de sa conclusion ou, si elle ne siège pas,
dans les 15 jours de la reprise de ses travaux. Elle est en outre publiée
à la Gazette officielle du Québec.»
Le commentaire. Afin de permettre l'arrimage de
dispositions réglementaires portant sur la récupération et la valorisation des matières résiduelles avec les
réalités de certaines communautés autochtones, le nouvel article 53.30.4
que l'article 4 du projet de loi propose d'ajouter à la Loi sur la qualité
de l'environnement permet au gouvernement de
conclure, avec toute communauté autochtone qui serait visée par un règlement
pris en application de la sous-section 4 de la section VII du
chapitre IV du titre I de la Loi sur la qualité de l'environnement,
une entente portant sur toute matière concernée par un tel règlement.
Les dispositions d'une telle entente doivent
permettre de poursuivre les mêmes objectifs que ceux poursuivis par les
dispositions du règlement. Les dispositions de l'entente ont préséance sur
celles du règlement concerné dans la mesure où la communauté autochtone
respecte l'entente conclue.
Comme les ententes conclues pourront permettre
aux communautés autochtones concernées de mettre en place des régimes particuliers en matière de récupération et de
valorisation des matières résiduelles, il est prévu qu'elles soient
déposées à l'Assemblée nationale et publiées à la Gazette officielle du
Québec afin que le public puisse en prendre connaissance.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des commentaires? M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui. Je veux
juste poser une question au ministre. C'est juste d'avoir un petit peu un
portrait global. Présentement, combien des
ententes est-ce que le gouvernement a avec les différentes communautés ou,
quand même, nations autochtones? Et est-ce que c'est un énorme
changement qu'on fait ici? Désolé, moi, je ne trouve pas les commentaires dans
le document devant moi. J'imagine que c'est là. Mais, bref, je veux juste bien
comprendre. Est-ce que ça, c'est un changement énorme? Et est-ce que le
ministre peut aussi juste dire qui a vérifié avec... parmi les groupes
autochtones, les nations autochtones, que cette mesure de procéder, c'est la
bonne façon?
M.
Charette : Merci pour la question. Avec le consentement, si le
collègue est d'accord, on pourrait demander au légiste de répondre à la
question, là.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a consentement?
M. Kelley : Oui.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, il y a consentement. M., veuillez décliner votre nom et votre titre,
s'il vous plaît.
M. Woitrin (Pierre) : Bonjour.
Pierre Woitrin. Je suis avocat légiste à la Direction des affaires juridiques
du ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements
climatiques. C'est... Puis vous me direz si ma réponse est suffisamment claire
pour vous. Cette disposition vise, en fait, essentiellement à permettre, donc,
puis je pense que le commentaire du ministre était assez clair sur ce point-là,
permettre au gouvernement de conclure une entente
avec n'importe quelle communauté autochtone qui répondrait aux mêmes critères
que ceux... aux mêmes objectifs, plutôt, que ceux qu'un règlement qui
aurait été pris par le gouvernement viserait.
L'objectif, en fait, est de s'assurer...
Présentement, les communautés autochtones, représentées par leurs conseils de
bande, sont visées par le régime de compensation actuel. C'est l'objet de
l'article 53.31 actuel de la... 53.31.1,
excusez-moi, de la LQE actuelle. Par les modifications qui sont apportées par
le projet de loi, on vient permettre au gouvernement de réglementer et
d'imposer, d'une manière ou d'une autre, à certaines communautés autochtones,
un régime qui serait défini par règlement puis qui constitue, en fait, un
régime de REP, on le dit depuis le début.
Le fait, pour le gouvernement, d'avoir
cette possibilité d'obliger certaines communautés autochtones comporte un
certain nombre d'enjeux qu'il y avait lieu d'adresser — permettez l'anglicisme — via cette disposition particulière
pour permettre au gouvernement de conclure une entente qui répondrait à des
particularités de ces communautés autochtones.
Sur le nombre
d'ententes qui existent actuellement, bien, c'est sûr qu'en vertu du régime
actuel il n'en existe pas, puisque le régime de compensation s'applique
actuellement aux communautés autochtones. Par contre, dans le cadre de d'autres
lois, ce type de régime sui generis — permettez le latinisme, cette
fois — particulier,
donc, qui concernerait des communautés autochtones existe. Je vous citerais en
exemple la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune. À l'article 24.1, le gouvernement est autorisé à
prendre des ententes pour encadrer ces aspects-là. J'ignore combien
d'ententes sont signées, je n'ai pas cette information-là, ça sort de mon champ
de compétence.
M.
Kelley : Merci. Et c'est correct. Les anglicismes, avec moi,
sont toujours bienvenus. Côté latin... O.K., merci pour les réponses.
Puis c'est juste
peut-être une question pour le ministre : Est-ce que ces types d'entente
ou quand même juste... encore plus en général, est-ce que ça va aider un petit
peu de peut-être éviter ou mieux encadrer les pouvoirs du gouvernement dans les situations comme les centres de tri qu'on a eus
à Kanesatake, où ça devient très complexe? Mais c'est juste, je pense, que,
quand je regarde dans le portrait au global, ça, c'est un exemple qu'on a vu
dans les médias, mais aussi, j'imagine, il n'y a probablement pas beaucoup de
centres de tri sur les territoires autochtones dans le territoire du Québec.
Mais, encore, je veux juste entendre vos commentaires là-dessus.
M. Charette :
En fait, peut-être pour un des volets de la question, à ce jour, il n'y a pas
eu d'entente de signée soit pour les centres de tri ou pour la consigne. On a
introduit cet élément-là réellement, là, dans une optique de respecter l'autonomie, là, des Premières
Nations. Pour reprendre l'exemple, maintenant, de Kanesatake, au ministère,
on y a beaucoup, beaucoup, beaucoup travaillé. En fait, la problématique, ce
n'est pas une problématique avec la communauté
autochtone, c'est une problématique avec une entreprise délinquante, et
malheureusement... des entreprises délinquantes,
heureusement, on n'en a pas beaucoup au Québec, mais on en a certaines qui sont
très, très récalcitrantes, et c'est le cas de celle-ci.
Donc, il y a eu
plusieurs procédures d'entreprises avec la pleine, pleine collaboration de la
communauté autochtone. Cependant, c'est réellement l'entreprise elle-même qui
multipliait les recours et qui faisait en sorte... Donc, cette situation-là pourrait se reproduire et se produit
malheureusement ailleurs au Québec, là. Donc, c'est réellement... ce n'est pas un enjeu avec la communauté,
bien au contraire, elle a été très aidante, mais ce sont des délinquants comme
il peut y en avoir, malheureusement, partout.
• (15 h 30) •
M. Kelley :
Puis est-ce qu'il y a un plan peut-être aussi de travailler avec les
communautés autochtones pour la question de taux de récupération et peut-être
sur... d'encourager des nations de développer peut-être des centres de tri pour
la consigne? Est-ce que ça, c'est quelque chose qui est envisagé ou déjà en
place avec le ministère puis les autres, peut-être, le Secrétariat des affaires
autochtones?
M.
Charette : En fait, et sauf erreur, là, on me corrigera, je ne pense
pas qu'il y ait de centre de tri spécialement pour une communauté en
particulier. Il faut savoir qu'un centre de tri ça nécessite des
investissements majeurs. Donc, peu importe le centre de tri, bien souvent, ça
dessert plusieurs municipalités ou plusieurs centaines de milliers d'individus
pour justement rentabiliser tous les investissements.
Mais, si jamais une
entreprise autochtone souhaitait développer ce créneau-là, il y aurait
certainement accès. Et d'ailleurs c'est un domaine qu'on travaille beaucoup
avec nos collègues à l'Économie. Lorsqu'il est venu le temps de développer ou
de renforcer des centres de tri, ça se faisait en collaboration avec le
ministère de l'Économie. Donc, s'il y avait
des entrepreneurs autochtones qui avaient un projet ou un plan d'affaires
particulier, le ministère de l'Économie serait certainement intéressé à
les entendre.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la députée de Mercier.
Mme
Ghazal : Juste une question, ce que ça veut dire : «Toutefois, la
communauté autochtone partie à celle-ci n'est exemptée de l'application
des dispositions inconciliables de ce règlement que dans la mesure où elle
respecte l'entente.» Ça veut dire que
l'entente peut être différente que ce qui est écrit dans le règlement? C'est ça
que ça veut dire?
M. Charette :
Avec la permission, on pourrait de nouveau, là, céder la parole au légiste.
Mme Ghazal :
Oui.
M. Woitrin
(Pierre) : Oui, effectivement, l'entente peut avoir un contenu
différent pour autant qu'elle respecte les objectifs prévus par le règlement.
C'est ce qui fait l'objet du deuxième alinéa de l'article en question. Donc, le troisième alinéa auquel vous faites
référence vise à n'exempter la communauté autochtone qu'à partir du moment où
elle respecte les conditions de l'entente qui seraient... quoique différentes,
qui iraient dans le même esprit, là, que le règlement qui serait pris.
Mme Ghazal :
Ça, comme... je le comprends en théorie, mais, en pratique, je ne comprends pas
ça veut dire quoi concrètement. Puis ça, c'est peut-être plus le ministre qui
peut y répondre ou peut-être est-ce qu'il y a des situations actuelles qui font
que, ah! on... ce serait nécessaire, là, d'avoir des ententes. Je comprends que
le ministre a dit : L'objectif, c'est
de respecter l'autonomie, mais je ne vois comme rien. J'essaie de faire des
liens avec le recyclage puis je ne
vois rien parce que je ne suis peut-être pas familière avec comment ça se passe
par rapport aux communautés autochtones, ces ententes-là, et tout le
système de recyclage. Donc, j'ai besoin d'être un peu plus éclairée sur
l'importance d'avoir ajouté cet article-là. Oui? O.K.
M. Woitrin (Pierre) : Bien,
premièrement, c'est une possibilité, hein, qu'une telle entente soit conclue.
On n'est pas du tout dans... C'est une espèce de clause de retrait de la
communauté autochtone qui solliciterait le gouvernement pour avoir un régime
particulier. Ça fait qu'on n'est pas nécessairement dans un cas de figure qui
doit être employé ou ce cas de figure pourra ne pas nécessairement se
représenter.
Et, en fait, cette disposition est vraiment
motivée par le fait que les communautés autochtones revendiquent un droit à
l'autonomie dans la gestion, et ce cas de figure pourrait survenir, et c'est
vraiment l'essence même de la disposition. Mais, a priori, toutes les
communautés autochtones pourraient faire partie du régime qui est mis en place
par le règlement en question, là.
Mme Ghazal : Est-ce qu'il y a eu
comme une consultation préalable avec quelques communautés, puis on a
dit : Ah! O.K., je comprends, il pourrait y avoir des exceptions, tout ça?
Mais votre explication, elle m'éclaire, parce que je ne l'avais pas vu, moi, je
pensais qu'il fallait faire des ententes avec tout le monde, mais, je
comprends, c'est : Si c'est nécessaire. Mais est-ce qu'il y a des... lors
des... est-ce qu'il y a eu des consultations et on a dit : Ah! O.K., peut-être
qu'avec cette communauté il va falloir en faire une, entente?
M. Charette : Enfin, comme je le
mentionnais, il n'y a pas de cas d'espèce à ce moment-ci, mais on veut vraiment introduire cette possibilité-là dans un
principe de reconnaissance d'autonomie des différentes communautés.
Donc, la loi le permettra. Donc, s'il y a des communautés, maintenant, qui
veulent se prévaloir de ces dispositions-là, elles pourront se manifester. Mais
c'est vraiment dans une optique d'ouverture, là, ce n'est pas pour répondre à
un besoin particulier. Mais, si les
communautés ou une communauté en particulier en ressent le besoin, c'est là où
on pourra se prévaloir, là, d'un article, là, qui fera partie de la loi.
Mme Ghazal : Donc, est-ce que c'est
rendu, comme à chaque fois qu'on parle des municipalités, est-ce que c'est
rendu une façon de faire, dans le contexte actuel où on veut qu'il y ait des
discussions ou des négociations de nation à nation, que, dans un projet de loi,
peu importe le sujet, qu'on mette ce genre d'élément là ou d'article là?
M.
Charette : C'est-à-dire, il y a certainement une volonté gouvernementale, là, de
respecter cette autonomie-là lorsque ça s'y prête. Et, dans le cas
présent, ça s'y prête. Reste à savoir si les communautés elles-mêmes vont
vouloir s'en prévaloir ou si elles vont se sentir bien supportées, là, par les systèmes
qui seraient mis en place, là, sur les territoires, là, qu'elles... leurs territoires,
là, comme tels.
Mme Ghazal : Puis est-ce qu'il y a
eu des consultations par rapport à ça? Moi, la semaine passée, toute la... il y
avait eu une... en fait, un commentaire qui avait été ajouté, qu'on a eu, là,
sur... les membres de la commission, sur Greffier, de la communauté... je pense
que c'est Nunavik, que j'avais... et je l'avais exposé, puis là il y a eu un amendement.
Est-ce qu'il y a eu une consultation avant par rapport à... pour ce projet de
loi là, en sa préparation, une consultation quelconque?
M. Charette : En fait, on me
confirme qu'il y a eu des webinaires de faits, et il y a des représentants sur
le fameux comité, c'est le comité, pas 4...
c'est le comité 4 où les autochtones sont représentés, là, pour justement
participer à la réflexion. Cependant, en toute franchise, je ne sais pas
si elles ont déjà... ou une communauté en particulier a communiqué un besoin particulier, là, pas à ma connaissance. Mais c'est
réellement, si l'occasion se présente un jour... la loi va le permettre.
Mme Ghazal : ...rappeler c'est quel
comité?
M.
Charette : Dans notre
jargon, c'est le comité 4, c'est la... c'est le comité sur la réglementation du ministère au niveau de la
gestion des matières résiduelles, donc comité 4 pour les intimes.
Mme Ghazal : O.K. Puis il y a toute
sorte de monde là-dedans, ce n'est pas juste pour les communautés autochtones.
M. Charette : Oui.
Mme Ghazal : O.K., O.K.
M. Charette : Non, ce n'est pas...
non, effectivement, mais il y a eu des webinaires avec les autochtones.
Mme Ghazal : O.K.
Très bien. Merci.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
S'il n'y a plus d'intervention, nous allons procéder... Non? Oui, on procède à
la mise aux voix de l'article 5? C'est ça, Mme la secrétaire? Article 4.
Alors, il n'y a pas d'autres commentaires
sur l'article 4?
M. Charette : ...pour adopter
également l'article 5, si les collègues le veulent. C'est une blague,
parce que, là, on était à l'article 4.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Oui,
c'est ça. Alors, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Oui,
article 4 tel qu'amendé. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme Melançon (Verdun)?
• (15 h 40) •
Mme Melançon : Pour.
La Secrétaire : Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire : Mme Perry
Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Pour.
La Secrétaire : Et Mme St-Pierre
(Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, l'article 4, tel qu'amendé, est adopté. Maintenant, nous
allons procéder à l'article 5. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Et peut-être vous mentionner déjà qu'il y aura un amendement également
à l'article 5, amendement qui est déjà disponible pour les collègues.
Donc,
article 5 : L'article 53.31 de cette loi est modifié par
l'insertion, à la fin, de «ainsi que les coûts générés par la récupération
ou la valorisation de ces matières».
Le
commentaire. Cette modification a pour but de permettre au ministre ou, le cas
échéant, à la Société québécoise de récupération et de recyclage d'avoir
un portrait plus complet des éléments afférents aux matières résiduelles générées par une personne ou une municipalité aux
fins de la production d'états de situation et de préparation de données de référence pour le développement d'orientations
et l'application de cibles en matière de gestion de matières résiduelles.
Est-ce que vous souhaitez que je lise déjà la
proposition d'amendement?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bien, je pense que oui, vous devez procéder.
M. Charette : Parfait, c'est bien
gentil. Donc, ça vient compléter. Donc : Remplacer l'article 5 du
projet de loi par le suivant, donc :
L'article 53.31
de cette loi est modifié par le remplacement de «, la destination et les
modalités de récupération ou de valorisation des matières résiduelles
qu'elle génère, remet à un tiers ou prend en charge» par ce qui suit :
«et la destination :
«1° des produits, parmi ceux qui sont visés au
paragraphe 6° du premier alinéa de l'article 53.30, qu'elle fabrique,
met sur le marché ou distribue autrement;
«2° des matières résiduelles générées par les
produits visés au paragraphe 1°;
«3° des matières résiduelles qu'elle génère par
ses activités, remet à un tiers ou prend en charge.
«S'ajoutent aux renseignements qui peuvent être
demandés en application du premier alinéa, ceux concernant les modalités de
récupération ou de valorisation des matières résiduelles visées aux
paragraphes 2° et 3° de cet alinéa ainsi que les coûts générés par leur
récupération ou leur valorisation».
Le commentaire. Cet amendement vise à permettre
au ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements
climatiques ou à la Société québécoise de récupération et de recyclage de
demander à une personne ou à une
municipalité de lui fournir des renseignements, énumérés à l'article 53.31
de la Loi sur la qualité de l'environnement, non seulement, comme le prévoit l'article actuel, sur des matières
résiduelles générées par les activités de cette personne ou municipalité, mais également sur des produits visés au
paragraphe 6° du premier alinéa de l'article 53.30 de cette loi avant
qu'ils deviennent des matières résiduelles ainsi que sur des matières
résiduelles générées par ces produits.
Il vise de plus à
ajouter à la liste des renseignements qui peuvent être demandés par le ministre
ou par la société en application de cet article les coûts générés par la
récupération ou la valorisation des matières résiduelles qui y sont déjà visées
et des matières résiduelles que l'amendement propose d'ajouter... d'y ajouter.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, commentaires? En fait, interventions? Est-ce que
vous voudriez que l'on suspende et que vous puissiez prendre le temps
d'analyser l'amendement?
Mme
Melançon : Juste lire quelques secondes, si ça vous convient.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Nous allons suspendre, Mme la secrétaire, s'il vous
plaît.
(Suspension de la séance à
15 h 43)
(Reprise à 15 h 47)
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Alors, nous reprenons nos travaux. Est-ce qu'il y a des
interventions ou des commentaires?
Mme
Melançon : S'il vous plaît,
oui, Mme la Présidente. Ah! est-ce que, M. le ministre, vous souhaitiez y aller
avant? Allez-y.
M.
Charette : Résumer très,
très simplement dans des mots encore plus simplifiés, là, que le commentaire
lu. C'est un bel article. C'est un bel article en ce sens que c'est un
pouvoir de contrôle réel qui est donné au ministre de l'Environnement. Si on regarde la disposition qui s'applique, actuelle,
actuellement, c'était très limité. Or, maintenant, le pouvoir de
contrôle ou la possibilité de demander des informations va s'appliquer autant
sur les produits qui sont mis en marché que sur les matières résiduelles de ces
produits-là.
Donc, on se souvient
tout le temps qu'on a une responsabilité élargie des producteurs, on se souvient
de l'exemple qui a été donné un petit peu plus tôt, c'est-à-dire, par exemple,
les 12 canettes de boisson gazeuse qui sont enveloppées dans une boîte de carton. Donc, ce n'est pas uniquement
l'information sur les 12 canettes, mais également sur la matière
résiduelle qui en découle, c'est-à-dire le contenant lui-même. Donc, le
ministère va avoir une vision nettement plus précise de ce qui se retrouve sur
le marché, autant sous forme de produits que de matière résiduelle. Donc, la...
j'avais le terme en anglais, la reddition de comptes ou l'obligation à l'égard
de ce contenu-là, pour le producteur qui est responsable, va être encore plus
grande, en quelque sorte.
Donc,
c'est un article qui se défile sur quelques lignes à peine, mais qui est d'une
très, très grande importance, là, pour bien incarner le principe de la
responsabilité élargie des producteurs.
Mme
Melançon : Alors...
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Merci, Mme la Présidente. Ce que je comprends... et là je
comprends que c'est, bien sûr, sur les produits, mais aussi sur les matières
résiduelles. Tout à l'heure, j'avais un amendement pour tenter de faire des audits, pour essayer de voir comment est-ce que
ça se passe, est-ce qu'on est dans... est-ce qu'on maximise le plus
possible, dans le fond. C'est ce que je vous demandais, là, tout à l'heure, et
pour les sommes en argent, mais comme le
disait la députée de Mercier, et dans le système... le processus, dans le fond,
s'il est... s'il atteint son niveau optimal.
• (15 h 50) •
M. Charette :
Clairement, parce que c'est difficile de s'attendre à ce que les producteurs...
bien, c'est-à-dire, pas qu'il est difficile
de s'attendre, ça va être difficile pour le ministère de l'Environnement de
savoir si les producteurs respectent toute la chaîne, si le ministère
n'a pas l'information sur ce qui est mis en marché autant sous forme de
produits que sous forme de matière résiduelle, là, qui découlera de ces produits-là.
Donc, oui, c'est une autre garantie de
succès, parce que, n'oublions pas, encore une fois, le producteur est
responsable de tout ce qu'il met en marché autant sous forme de matière
résiduelle que sous forme de produit.
Donc, si le ministère
ne savait pas ou n'avait pas cette information-là, c'est difficile pour lui
d'espérer faire le suivi adéquat, là, dans les circonstances.
Mme
Melançon : Est-ce que le ministère a actuellement cette information?
M. Charette :
En fait, si on regarde la disposition actuelle de la loi, là, je ne l'ai pas
sous les yeux...
Des voix :
...
M. Charette :
...donc, la disposition actuelle, je vous lis uniquement la portion, là, qui
est intéressante, sur les modalités de récupération de valorisation des
matières résiduelles qu'elle génère. Mais nous, on ne veut pas juste la matière résiduelle, on veut le produit aussi.
Donc, on veut que tout ce qui est mis en marché puisse être comptabilisé
pour savoir ultimement ce qui est récupéré par la suite en fonction... Et, en
fonction des objectifs de récupération qu'on va avoir, on va pouvoir déterminer
si le producteur a réellement atteint ses objectifs. Exemple qu'on se donnait tout
à l'heure, le pot de peinture. On a naturellement la peinture, mais on a le pot
de peinture. Là, lorsqu'on récupère le pot,
on n'a pas l'information pour autant sur la peinture elle-même.
Donc, il faut avoir ces deux éléments-là pour s'assurer qu'en bout de ligne, en fin de vie, autant pour la
matière résiduelle que pour le produit lui-même, on ait un taux de récupération, là, qui
soit acceptable.
Mme Melançon : Donc, on élargit ce
qu'on demande actuellement aux producteurs.
M. Charette : Et de beaucoup, oui, effectivement.
Mme Melançon : Donc, ça va être beaucoup,
beaucoup de données, hein, qui vont rentrer, j'imagine, au sein du ministère. Question comme ça, comme c'est RECYC-QUÉBEC, pourquoi est-ce qu'on privilégie, à ce moment-ci, le ministère et non pas RECYC-QUÉBEC?
M. Charette : Je vais juste relire l'article.
Des voix :
...
M.
Charette : C'est un ou
l'autre, il n'y a pas de... la modification ne s'applique pas
sur la personne physique. Parce que, si on regarde, là, au niveau du commentaire, c'est réellement, là : «...vise à permettre au ministre de l'Environnement ou à la Société
québécoise de récupération», là. Donc, c'est un travail, là, qui va se faire en
complémentarité, là, entre le ministère et RECYC-QUÉBEC.
Mme Melançon : Parfait. Et ce
contrôle-là, donc, pour la mise en marché, on va aussi, j'imagine, pouvoir
mettre une pression supplémentaire sur le producteur. Parce que, s'il y en a
qui ne font pas d'effort du départ jusqu'à la fin, vous allez pouvoir pointer
où sont les problématiques.
M.
Charette : Exact. Et, sans
cette information-là, on ne pourrait pas savoir où mettre la
pression, en quelque sorte, on
aurait uniquement l'information sur la gestion... pas sur la gestion, sur la
matière résiduelle qui découlerait d'une mise en marché d'un produit x,
mais on n'aurait pas l'information sur le produit lui-même. Donc, c'est réellement
une mesure de contrôle qui va nous permettre de faire un suivi plus serré et
nous assurer qu'on puisse atteindre les objectifs de récupération, là, autant
sur la matière résiduelle découlant de la mise en marché que sur le produit
lui-même.
Mme Melançon : Et dites-moi, M. le
ministre, comme tout est dans le règlement, et donc... et comme c'est un
règlement, j'imagine que, si vous voyez qu'il y a des failles à certains
endroits, on va pouvoir venir renforcir les seuils, justement, dont on a déjà
parlé, je crois que c'était à l'article 3, où on voulait peut-être
introduire des seuils, des planchers, hein, donc c'étaient des seuils minimaux,
j'imagine que, là-dessus, vous allez pouvoir, à un moment donné, justement
avoir une latitude pour dire : Bien, s'il y a certains produits, je dirais
ça comme ça, où on voit qu'il y a vraiment des problématiques, on pourrait
venir donner plus de mordant au règlement.
M. Charette : En fait, cet
élément-là a deux volets, et, je pense, les deux peuvent rassurer la collègue.
Cet élément-là ne dépend pas d'un règlement.
La loi va déjà permettre ou exiger une reddition de comptes plus
importante. Mais, pour ce qui est des seuils, et des cibles, et des
objectifs à atteindre, oui, on a intérêt à avoir cet élément-là dans la
réglementation. Parce que, si la réglementation n'est pas suffisamment sévère
ou si la réglementation ne permet pas
d'atteindre ce que l'on veut atteindre comme objectif, c'est beaucoup
plus simple de modifier un règlement que de modifier une loi. Donc, effectivement, dans les deux cas, là, c'est un
élément, là, qui est favorable, qui est une bonne chose.
Mme Melançon : Je me permettrai, Mme
la Présidente, simplement un... puis c'est un questionnement, puis je vais
aller fouiller en fin de semaine, là, je n'ai pas envie qu'on fasse ça ici à
16 heures, en ce jeudi après-midi. Mais vous comprenez pourquoi ça devient
difficile, à un moment donné, de dire : Ah! ça, oui, on va l'introduire à
l'intérieur de la loi et ça, non, on va y aller par règlement. Là, ici, on
l'entre vraiment dans un article à l'intérieur de la loi, ce qui est bien en soi, là. J'aurais préféré voir des ajouts comme ça,
certaines définitions, par exemple, ou certains... bien, certains bras plus mordants directement à
l'intérieur de la loi. Puis là, ici, on y arrive. Je trouve ça génial. C'est
très, très bien qu'on puisse se
donner, justement, certains pouvoirs de contrôle, hein, je pense que c'est
vraiment ce dont il est question ici. Cependant, je continue à me poser
des questions, parce que c'est un peu aléatoire, je dirais ça comme ça, à dire : Ah non! Ça, on va le rentrer
dans la loi ou ça, non, on va le rentrer dans le règlement. Je me pose
certaines questions.
À ce moment-ci, comme maintenant ce sera donc le
ministre, puis qu'il n'y aura plus nécessairement de contrats, hein, c'est aussi ce qu'on dit à l'intérieur de l'article, là,
que ce n'est pas les municipalités, puis que ça va être plutôt avec les entreprises privées qui vont assurer...
Est-ce qu'il y a un risque de perte d'efficience, sans qu'on soit
nécessairement à l'intérieur de votre amendement, mais plus largement sur
l'article 5?
M. Charette :
S'il y a un risque de perte d'efficience, non. Bien, en fait, moi, j'y vois
tout le contraire. C'est difficile de
s'assurer du respect des objectifs quand on n'a pas toute l'information. Et là
on va avoir toute l'information. Et
la distinction entre le règlement et le projet de loi, le règlement va préciser
des éléments qui sont sujets à interprétation. Alors que, là, il n'y a
aucune interprétation possible, on va exiger et l'information sur la matière
résiduelle découlant de la mise en marché de produits et des informations sur
les produits eux-mêmes. C'est pour ça qu'il n'y a pas place à interprétation.
Ce sont les deux volets, là, qu'on souhaitera obtenir, là, comme information.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Le ministre dit que l'objectif, dans le fond,
c'est qu'il y ait plus de contrôle. Donc, c'est sûr que ce n'est pas moi qui va
être contre ça. Puis ce que j'aimerais savoir : Est-ce que l'objectif, c'est aussi d'obtenir, avec le dernier
paragraphe, là, où on dit : «S'ajoutent aux renseignements qui peuvent
être demandés en application du premier alinéa», etc., est-ce que c'est pour
obtenir plus de traçabilité? Est-ce que c'est ça, l'objectif qui fait que le
ministre a ajouté cet amendement-là maintenant?
• (16 heures) •
M. Charette :
En fait, la traçabilité, c'est beaucoup sur la fin de parcours. Là, on est au
début du parcours, mais ça va aider pour la fin de parcours. Ça semble un petit
peu incohérent, ce que je dis, mais, si on ne sait pas ce qui est mis sur le marché, autant en tant que
produit qu'en tant que matière résiduelle découlant de la mise en marché de
ces produits-là, on ne saura pas à la fin si le producteur a pu récupérer, je
dis un chiffre comme ça, 75 % de ce qui est...
de ce qui a été mis en marché. Donc, on n'est pas à l'étape du conditionneur,
on n'est pas à l'étape de la valorisation, mais on est réellement dans
les premières, premières étapes qui vont nous permettre d'augmenter
sensiblement nos suivis sur les taux de récupération.
Mme Ghazal :
Oui, c'est ça, c'est les produits qui sont mis en marché, il y a toute une
façon de calculer ça avec les dimensions,
les... tout ça, là. J'avais déjà vu ça dans une autre vie. Mais c'est ce que je
pensais au début, mais, en lisant le...
bien, vous l'aviez lu aussi : «S'ajoutent aux renseignements qui...»
Est-ce que je suis dans le bon article? Je veux être sûre. Oui, exact.
Donc : «S'ajoutent aux renseignements qui peuvent être demandés en
application du premier alinéa, ceux concernant les modalités de récupération ou
de valorisation des matières résiduelles visées aux paragraphes 2° et 3°
de cet alinéa ainsi que les coûts générés par leur récupération ou leur
valorisation.» Là, on est encore avant.
M. Charette :
Oui. Bien, en fait, ce que ça va permettre, c'est de réellement... Comment le
dire? Ça va nous permettre d'aider notre processus de prise de décision, à
savoir : Est-ce que la réglementation est adaptée? Est-ce qu'on doit ajouter telle ou telle autre mesure?
Donc, sans cette information-là, ce serait difficile, là, de prendre ces
décisions.
Mais on est avant, on
est réellement avant que ça se rende ultimement à la valorisation. Mais
l'information, pour qu'elle se rende...
C'est là où c'est interrelié. On ne pourrait pas savoir ce qui se rend,
effectivement, à la valorisation si on ne savait pas au préalable ce qui
a été mis en marché, là, autant comme matière résiduelle que comme produits de
consommation.
Mme Ghazal :
Donc, je le relis puis je ne le comprends pas. Je le comprends pour 1°, 2°, 3°,
que c'est comme en amont,
c'est-à-dire : Voici les produits qu'on met sur le marché, les matières
résiduelles qui vont être générées. Parce
que, là, il y a, dans le produit que je mets sur le marché, il y en a un qui va
être consommé par le consommateur puis il y a une partie qui va être
jetée.
Le troisième alinéa,
«des matières résiduelles qu'elle génère par ses activités, remet à un tiers ou
prend en charge», là, je n'ai pas d'exemple concret ça veut dire quoi. Mais le
dernier, je... le dernier, ça veut dire ce que l'entreprise prévoit qui va être récupéré, ce qu'elle prévoit qu'elle va
valoriser dans le sens, dans la définition de la LQE, ça veut dire
recycler, etc.
Donc, je ne comprends
pas, concrètement, c'est quoi le... qu'est-ce qu'elle va mettre, l'entreprise,
dans le formulaire, là, quand elle
lit : «S'ajoutent aux renseignements qui peuvent être demandés[...], ceux
concernant les modalités de
récupération ou de valorisation...» Elle va écrire : Bien, ça, ça va être...
Ça veut dire, elle va dire : Ça, ça va être recyclé dans le bac
bleu, ça, ça va être consigné, c'est ça? C'est ça que ça veut dire?
M. Charette :
S'il y a consentement, les légistes pourraient compléter, là, avec une réponse
sans doute plus précise sur cet aspect-là.
Mme Ghazal :
Oui, merci.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a consentement?
Mme Ghazal :
Consentement.
M. Woitrin
(Pierre) : Oui, bonjour. Rebonjour. Finalement, le deuxième alinéa,
c'est plus une question de structuration de... «structuration», je ne sais pas
si c'est un mot vraiment français, là, de structure de l'article qui visait à
reconduire le droit existant.
En fait, si vous lisez la disposition actuelle,
53.31, on vient bien viser les modalités de récupération et de valorisation des
matières résiduelles, puis là on vient reconduire cet aspect-là dans le
deuxième alinéa : «S'ajoutent aux renseignements qui peuvent être
demandés», donc tout ce qui est visé par le premier alinéa. Lorsqu'on parle des
matières résiduelles visées aux
paragraphes 2° et 3°, là, c'est vraiment le droit existant. On vient
rajouter les modalités de récupération et de valorisation de ces
matières-là.
Ça fait que,
là, c'est vraiment le droit existant, là, en ce moment, là. Ça fait que la
disposition prévoit actuellement que toute personne doit fournir au
ministre ou à RECYC des informations qui concernent l'origine, la nature, les caractéristiques, les quantités, la destination et
les modalités de récupération et de valorisation des matières, c'est-à-dire
comment est-ce qu'ils vont récupérer et valoriser ces matières-là. Bien, ces
informations-là, on les retrouve maintenant dans la disposition de
l'article... du nouvel article 53.31 proposé au deuxième alinéa.
Mme
Ghazal : C'est ça, c'est que c'est déjà... Même si c'est la façon de
fonctionner actuelle, je pose la question, ce n'est pas uniquement sur
les nouveautés, donc c'est comment elle prévoit que ces matières-là qu'elle met
sur le marché vont être recyclées. C'est ça que ça veut dire.
M. Woitrin (Pierre) : C'est ce que
ça couvre, effectivement, oui.
Mme Ghazal : Oui. Puis, dans le
fond, la nouveauté, donc... parce que je le voyais comme plus facilement avant
que le ministre ajoute son amendement où on disait que c'était... Bien, il faut
aussi ajouter comme, entre autres renseignements, les coûts générés par la
récupération ou la valorisation de ces matières. Mais, avec l'amendement, c'est plus d'informations que le ministre demande,
c'est... Et ces informations-là supplémentaires, c'est quoi? Les coûts
générés par la récupération, valorisation, ça, ça va être là. Les matières
qu'elle met sur le marché, ce n'était pas là. Les produits qu'elle mettait sur
le marché, ce n'était pas là, en ce moment, ou ça l'était?
M. Woitrin (Pierre) : Non, c'est ça,
c'est bien la lecture qu'il faut avoir.
Mme Ghazal : O.K. Ce n'était pas là
en ce moment.
M. Woitrin (Pierre) : Les produits,
la question des produits, c'est ce que le ministre expliquait, c'est que la lecture qu'on avait de l'article 53.31 ne
permettait pas de conclure avec suffisamment d'assurance qu'on pouvait viser
les produits aussi à l'article 53.31,
d'où l'ajout de ce volet-là qui
permettrait d'aller cogner à la porte d'un producteur...
Mme Ghazal : Puis de dire...
M. Woitrin (Pierre) : ...pour lui
demander de l'information concernant les produits qu'il met sur le marché.
Mme
Ghazal : O.K. Bien, c'est fou, je pensais que, pour pouvoir
payer leurs redevances à EEQ, il
fallait qu'ils disent qu'est-ce qu'ils mettent sur le marché, mais ça ne
se rendait pas au ministre, dans le fond.
M. Charette : En fait, c'était perçu...
Mme Ghazal : C'est ça qui est le cas
actuellement.
M.
Charette : Non, en fait,
c'est que le système actuel travaillait beaucoup à partir de la
matière résiduelle sans tenir compte...
Mme Ghazal : Du produit original.
M. Charette : ...du produit lui-même.
Mais le produit, une fois arrivé en fin de vie ou une fois consommé, devient
aussi de la matière résiduelle, et ce sont ces deux volets-là qu'on doit
couvrir.
Mme
Ghazal : Donc, c'était pour être sûr que... Et pourquoi c'est
important pour... Bien, moi, je suis contente, là, qu'il y ait le plus
d'informations qu'on demande, ça, c'est sûr. Mais comment ça va améliorer les
choses que cette information-là soit... C'est qu'elle n'est pas
communiquée, on peut juste la demander.
M.
Charette : En fait, elle sera demandée pour prendre les décisions qui
s'imposeront pour s'assurer des objectifs de récupération. Mais, à partir du moment qu'on ne sait pas ce qui est
mis en marché, c'est difficile d'établir les politiques de récupération
ou les objectifs de récupération. C'est là où l'information devient...
Mme Ghazal : Donc, c'est des
renseignements que RECYC-QUÉBEC va avoir de plus qu'elle n'avait pas avant pour
pouvoir prévoir ce qui va être généré comme matière résiduelle?
M.
Charette : Effectivement, et gérer un petit peu la suite, voir comment
récupérer cette matière-là, s'assurer qu'elle est récupérée également.
Et on me disait tout à l'heure, là, pendant la petite interruption, il y a
certains types de producteurs, compte tenu
de ce flou-là, qui, au cours des dernières années, n'ont pas été, en quelque
sorte, inquiétés parce que le volet des produits mis en marché n'était
pas couvert. Donc, nous, on veut avoir un portrait juste de ce qui est mis en marché autant à travers les
produits eux-mêmes que la fameuse boîte d'emballage de carton qui regroupe
les... je dis les 12 canettes de boisson gazeuse, là, mais donc ce sera
autant l'emballage des produits que le produit lui-même.
Mme Ghazal : Et, pour toute la
question de la traçabilité, pour que ce soit mieux, est-ce que, dans les
amendements — là,
je ne les ai pas tous analysés en détail, là, mon ministère l'a fait, mais je
n'ai pas encore lu ce qu'elle m'a dit — est-ce qu'il va y avoir
d'autres renseignements qui vont être demandés pour aller... là, je suis à
l'autre bout de la chaîne, pour la traçabilité, jusqu'à la fin de ces
matières-là?
M. Charette : Bien, on a vu déjà, je
ne pense pas qu'à travers... de mémoire, là, à travers les nouveaux amendements
proposés, qu'il y ait de précision à ce niveau-là, mais on a déjà vu que la
réglementation va déterminer qu'est-ce qui est... qu'est-ce qui sera exigé
comme information fournie. Et c'est là où...
Mme Ghazal : C'est vrai, c'est la
réglementation.
• (16 h 10) •
M. Charette : ...on voudra savoir
qu'est-ce qui est fait avec... oui, oui, c'est avec le règlement, mais ça a été
précisé, là. Je pense, c'était en 4. Je ne me souviens plus lequel des
éléments en 4, mais on va demander à l'OGD ce type de renseignement là sur
ce qui est fait avec la matière qui est vendue. Mais, déjà, l'élément
rassurant, c'est que cette matière-là va être vendue, elle va être vendue à
plus haut fruit parce qu'elle sera de meilleure qualité. Donc, lorsqu'on achète
quelque chose à valeur ajoutée, ce n'est pas pour le jeter, là, on s'entend,
mais on va pouvoir tout de même exiger des comptes, en quelque sorte, une
certaine reddition de comptes sur ce qui est fait de cette matière-là.
Mme Ghazal : Et là j'ai une question
sur le... qui n'est pas nouveau, là, mais qui était là dans l'article aussi
original. Quand on parle de valorisation... récupération et leur valorisation,
je sais que c'est valorisation des matières résiduelles qui... c'est autant le
réemploi, le recyclage, le traitement biologique, le compostage, la
biométhanisation, épandage sur le sol, la régénération. Est-ce que ça inclut
aussi... C'est-à-dire, ça inclut tout sauf l'élimination. Est-ce que ça inclut
aussi la valorisation énergétique?
M. Charette : Par rapport à?
Mme Ghazal : C'est-à-dire que, quand
on dit... Parce que, là, il va falloir qu'ils donnent des renseignements sur...
concernant les modalités de récupération et de valorisation des matières
résiduelles. Là, je viens de voir le mot «valorisation», puis ça m'amène une question.
Une entreprise pourrait dire : Bien, toutes mes matières s'en vont à la valorisation énergétique, je suis correcte, ce
n'est pas de l'enfouissement, je réponds aux objectifs de la loi ou de la
réforme.
M. Charette : Honnêtement, je
pourrais aller chercher peut-être un complément d'information, mais le premier
volet, encore une fois, c'est intéressant, une compagnie qui voudrait se
débarrasser d'une matière qu'elle n'a pas payée, mais là elle va la payer, puis
cette matière-là, elle va être mise aux enchères, en quelque sorte. Parce que,
si j'ai trois ou quatre conditionneurs qui ont besoin de l'aluminium des
canettes d'aluminium, bien, on ne le vendra pas
au plus bas offrant, on va le vendre à... Ça fait qu'il n'y pas de compagnie
qui va avoir intérêt à acheter pour brûler ou pour enfouir. Mais, s'il y
a un autre élément de réponse...
Mme Ghazal : O.K., c'est que ça va
être la loi du marché, si on veut.
M. Charette : Pour déterminer la
valeur.
M. Woitrin
(Pierre) : Bien, la
définition à laquelle vous faisiez référence, je pense, c'est bien celle de l'article 1
de la LQE.
Mme Ghazal : De la LQE, oui.
M. Woitrin (Pierre) : Oui, c'est ça,
la définition de la «valorisation de matières résiduelles». Donc là, on parle
de : «Toute opération visant [...] le réemploi, le recyclage,
[...]traitement biologique, dont [...] compostage et biométhanisation,
l'épandage[...], la régénération ou [...] toute autre action qui ne constitue
pas de l'élimination, à obtenir — ça, c'est l'objectif — à
partir de matières résiduelles des éléments ou des produits utiles ou de
l'énergie.» Donc, on est... Je pense que votre question, c'était si la
valorisation...
Mme
Ghazal : ...énergétique est incluse là-dedans. Moi, j'ai eu comme
l'impression que oui, mais peut-être que...
M. Woitrin (Pierre) : C'est la
lecture qu'on en a, effectivement, oui.
Mme
Ghazal : C'est ça. O.K.
M.
Charette : Et ça dépend, naturellement, du produit lui-même, tout ce qui est aluminium, verre, tout ce qui
est plastique...
Mme Ghazal :
Plastique, oui?
M. Charette :
...la simple valorisation. Bien, en fait...
Mme Ghazal :
Ça dépend du plastique.
M. Charette :
...c'est plus rentable, dans bien des cas d'espèce, d'en faire notamment...
dérivé ou... plutôt que de simplement le brûler, là. C'est là, je dis, c'est le
prix qui va déterminer qu'est-ce qui en sera fait. L'entreprise qui ne veut que
se débarrasser de la matière n'aura pas intérêt à l'acheter. Donc, c'est réellement
le premier principe, en quelque sorte.
Mme
Ghazal : Parce que tout ça
va passer par l'OGD. C'est elle qui va s'occuper... c'est-à-dire qu'elle va récupérer l'argent des entreprises qui mettent des
produits sur le marché. Mais après ça, quand elle va vendre, elle ne va pas
leur remettre l'argent. Ah! mais c'est parce que le prix va être modulé en
fonction...
M. Charette :
Mais n'oublions pas...
Mme Ghazal :
...le coût va être modulé, les redevances, en fonction de la valeur de la
matière.
M. Charette :
Bien, en fait, le prix de vente... En fait, l'OGD aura tout le temps intérêt à
vendre la matière au plus haut prix, parce que n'oublions pas que c'est un système
qui doit se financer. Et, s'il doit se financer, il doit se financer avec des
revenus, et les revenus seront beaucoup issus de la vente de cette matière-là.
Donc, plus le prix est élevé, plus le système sera facilement financé.
Mme Ghazal :
Mais, s'il y a des produits pour lesquels... ou des matières pour lesquelles
tout le recyclage, comme on l'aime, là, valorisé, on fait d'autres produits
avec ça, n'est pas développé, il n'y a comme pas d'autre choix. Bien, ce n'est
pas... on ne fera pas d'argent avec ça, mais on ne veut pas éliminer, on ne
peut pas éliminer, on va valoriser, on va avoir des belles statistiques à la
fin.
M. Charette :
En fait, le cas multicouche Tetra Pak, ce n'est pas qu'il n'y a pas de
débouchés possibles, c'est que ces débouchés-là sont moins bien implantés, d'où
le délai supplémentaire qui est accordé. Mais plastique, verre, aluminium, il
n'y a pas de raison de bien le valoriser dès l'implantation, en 2022, de la
réforme. Mais on est conscients, bien qu'il y ait déjà des entreprises — on
donnait des exemples, je pense, la semaine dernière — qui investissent, une qui nous dit qui serait
intéressée à acheter essentiellement tout le Tetra Pak, en fait, tout le
multicouche disponible, mais il faut... là, c'est des intentions. Il y a
une usine, en fait, il y a des installations à bâtir, et autres, les investissements ont été annoncés, mais ce n'est
pas encore en place. C'est pour ça qu'il y a un délai un petit peu plus long
pour ce type, là, de contenant.
Mme Ghazal :
Puis... C'est ça, oui, dernière question... Non, bien, peut-être que ça a été
répondu, c'est que pourquoi c'était
important d'ajouter tous ces éléments-là et de les demander. c'est que ce
n'était pas évident, comment c'était écrit, c'était la volonté... La
volonté était que ces renseignements-là sur les produits soient fournis, mais
ce n'était pas si évident que ça que ça allait l'être. C'est pour ça qu'on a
reformulé. On n'a pas ajouté des éléments, des renseignements... Est-ce que,
par rapport à comment c'était écrit maintenant, et la nouvelle formulation,
est-ce qu'on a ajouté des renseignements
supplémentaires ou c'est uniquement qu'on l'a formulé de façon à ce que ça soit
clair qu'on puisse cogner à la porte, comme disait le juriste, cogner à
la porte de l'entreprise et lui demander des informations?
M. Charette :
En fait, c'est un petit peu la même chose, il y avait un doute sur la portée de
l'article tel qu'il figurait dans la LQE, et on veut s'assurer d'avoir toute la
latitude possible, là, pour avoir l'information souhaitée. On me donnait l'exemple de cas où dans les dernières
années, c'était plus ou moins clair si cette information-là pouvait être
recueillie. Donc là, il n'y aura plus de
doute, de sorte qu'on puisse, par la suite, là, déterminer la bonne
réglementation et les bonnes façons de faire à mettre en place.
Mme Ghazal :
O.K. Très bien. Je n'ai pas d'autre commentaire, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Donc, nous sommes à l'amendement. Est-ce que... S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Oui. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement,
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Perry Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry
Mélançon : Pour.
La Secrétaire :
Et Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Abstention. Alors, l'amendement est adopté. Maintenant,
est-ce qu'il y a des commentaires à l'article 5 tel qu'amendé? S'il n'y a
pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Oui. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Perry Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry
Mélançon : Pour.
La Secrétaire :
Et Mme St-Pierre (Acadie)?
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. L'article 5, tel qu'amendé, est adopté.
Maintenant, nous allons aller à l'article 6. M. le ministre.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Je comprends que notre collègue de Mercier aurait un amendement
pour l'article 6 aussi. Donc...
Mme Ghazal :
Pour le 53.31.0.2, oui.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Au 53.31.0.2?
M. Charette :
Oui, bien, c'est dans l'article 6, mais plus tard.
Mme Ghazal :
Exact.
M. Charette :
C'était un simple rappel.
Mme Ghazal :
Merci.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, commençons par la portion 53.31.0.1.
M. Charette :
Parfait. Donc :
6. Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 53.31, des suivants :
«53.31.0.1.
Le gouvernement peut, par règlement, fixer l'indemnité payable à la Société
québécoise de récupération et de recyclage pour ses frais de gestion et
ses autres dépenses liés à une mesure dont l'élaboration, la mise en oeuvre et le financement sont imposés à certaines
personnes en vertu d'un règlement pris en application du sous-paragraphe b
du paragraphe 6° du premier alinéa de l'article 53.30 et, selon le
cas, de l'article 53.30.1 ou 53.30.2, ainsi que les paramètres permettant
de fixer cette indemnité.
«Le gouvernement peut également déterminer la ou
les personnes tenues de payer l'indemnité visée au premier alinéa ainsi que les
conditions et les modalités applicables à son paiement.
«L'indemnité visée au premier alinéa ne peut
excéder 3 % des coûts annuels générés par l'élaboration et la mise en
oeuvre d'une telle mesure.»
• (16 h 20) •
Le commentaire. L'article 53.31.0.1 que
l'article 6 du projet de loi propose d'ajouter à la Loi sur la qualité de
l'environnement permet au gouvernement de fixer, par règlement, une indemnité
qui serait payable à la Société québécoise de récupération et de recyclage pour
les frais de gestion et les autres dépenses que cette société pourrait encourir
pour la réalisation de mandats que le ministre pourrait lui confier, en vertu
de cette loi, dans le cadre de l'élaboration et de la mise en oeuvre d'un
système de collecte sélective ou de consigne par des personnes qui seraient
tenues de le faire en vertu d'un règlement que le gouvernement pourrait prendre
en application du paragraphe 6° du premier alinéa de l'article 53.30
et, selon le cas, du nouvel article 53.30.1 ou 53.30.2 que
l'article 4 du projet de loi propose d'ajouter à la Loi sur la qualité de
l'environnement.
Le deuxième alinéa de cet article permet
également au gouvernement de déterminer, dans ce règlement, qui devra payer l'indemnité visée au premier alinéa et
à quelles conditions et selon quelles modalités le paiement sera effectué.
Le troisième alinéa de cet article prévoit que
l'indemnité payable à la Société québécoise de récupération et de recyclage ne
peut dépasser un montant qui correspond à 3 %
des coûts annuels générés par l'élaboration et la mise en oeuvre de l'un ou de
l'autre des systèmes de collecte sélective ou de consigne.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, est-ce qu'il y a des interventions relativement à
l'article 53.31.0.1? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : J'aimerais juste que le
ministre nous explique un peu, dans ses propres mots, l'objectif de...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Vous pouvez poser toutes les questions
que vous voulez au ministre, Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Pardon?
La Présidente (Mme St-Pierre) : Vous
pouvez lui poser, oui, lui demander.
Mme
Ghazal : Oui, exact. Donc, c'est ça. Donc, peut-être nous vulgariser
un peu ce que ça veut dire et pourquoi cet ajout par rapport à ce qui
existe déjà.
M. Charette : Avec le...
Mme Ghazal : Donc, je pense que le
ministre a discuté avec son équipe s'il peut m'annoncer la bonne nouvelle qu'il
allait accepter mon amendement, mais on n'est pas dans le bon article.
M. Charette : Bien, voilà.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Non,
vous n'êtes pas encore rendus là.
Mme Ghazal : Il va pouvoir me le
dire après.
M. Charette : C'est trop tôt. Il
faudra sans doute patienter jusqu'à la prochaine séance pour avoir cette réponse-là. Mais, si vous voulez avoir une
interprétation plus mâchée, plus concrète de l'article en question, on
pourrait, avec consentement, là, donner la parole au légiste.
Mme Ghazal : Très bien. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, est-ce qu'il y a consentement?
Mme Ghazal : Consentement
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Consentement. Alors, Mme, veuillez décliner vos noms et votre titre, s'il vous
plaît.
Mme
Fortin (Hélène) : Hélène Fortin, avocate légiste à la Direction des
affaires juridiques du ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les
changements climatiques. Alors, essentiellement, cet article prévoit que... en
fait, reprend une disposition de la loi actuelle qui va être abrogée, qui est
l'article 53.31.18, qui fait partie de la sous-section sur la compensation
aux municipalités pour les services qu'elles fournissent en matière de collecte
sélective. Et il importait, en fait, de conserver les frais... l'indemnisation,
en fait, des frais que RECYC-QUÉBEC pourrait
encourir si un système de collecte sélective était mis en place par règlement.
Il importait que RECYC-QUÉBEC soit indemnisé pour ses frais de gestion,
en fait. Alors, la disposition vise à ce qu'on en soit assurés.
Mme
Ghazal : Oui. Je suis allée regarder dans la LQE cet article-là. Et,
dans le fond, cet article-là s'appliquait aux municipalités, et là,
maintenant, c'est rendu à toute personne et toute... C'est un petit peu ça, le
changement ou non? Pas tout à fait?
Mme Fortin
(Hélène) : Bien, en fait, ça s'appliquait aux municipalités et aux
communautés autochtones qui étaient concernées par les dispositions de la
compensation et...
Mme Ghazal :
De la collecte sélective, là, évidemment.
Mme Fortin (Hélène) : En fait, la collecte sélective, elle n'existe pas dans la loi actuelle.
Ce qui existe, c'est un régime de compensation pour les municipalités et
certaines communautés autochtones qui sont visées à l'article 53.31.1, article
qui prévoit que les municipalités... en fait, les personnes visées au
paragraphe 6° du premier alinéa, là, donc on va les appeler, pour les fins de la discussion, les producteurs, les
producteurs sont tenus de payer une compensation aux municipalités pour les services qu'elles fournissent en vue
d'assurer la récupération et la valorisation des matières désignées par
le gouvernement.
On a, en... Nous
sommes venus ajouter, il y a quelques années, un alinéa à cet
article 53.31.1 pour ajouter les communautés
autochtones. Donc, les personnes... les mêmes personnes sont également tenues
de payer une compensation aux
communautés autochtones pour les services qu'elles fournissent en vue d'assurer
la récupération et la valorisation des matières.
Mais
le terme «collecte sélective» n'y est pas mentionné, c'est ce qui est visé par
la récupération et la valorisation des matières, mais ce n'est pas
l'expression qui est utilisée. Il n'y a pas de système comme tel de collecte
sélective, c'est un système de compensation
qui est prévu, et la compensation est payée par les personnes qui sont
désignées par le gouvernement.
Il y a un règlement
qui existe actuellement qui vise toute la mécanique de versement de cette
compensation et d'établissement. Et, à
l'intérieur de toute cette mécanique, RECYC-QUÉBEC a des responsabilités, et,
pour ce qu'elle assume comme responsabilités, il faut l'indemniser.
Donc, comme cette
sous-section, le projet de loi prévoit qu'elle soit abrogée en raison du fait
qu'un nouveau système pourrait être mis en
place. Donc, si le nouveau système est mis en place, les deux systèmes ne
pourront cohabiter. Par conséquent, si la disposition dont on vient de
parler, qui est 53.31.18, est abrogée, il faut ramener la disposition ailleurs
dans la loi pour qu'elle demeure, donc pour être en mesure d'indemniser RECYC-QUÉBEC
pour les frais qu'elle pourrait encourir. Est-ce que je réponds bien?
Mme Ghazal :
Oui. Oui. Puis, pendant que vous parliez, j'essayais de traduire dans mon
langage à moi, là : Ah oui! Ça, c'est EEQ. Ah oui! Ça, c'est... J'essaie.
Mme Fortin
(Hélène) : Excusez-moi.
Mme
Ghazal : Non, mais non, mais
c'est normal, c'est... vous utilisez le vrai, le bon langage. Nous, on utilise
celui de la vie de tous les jours. Là, je comprends. Et pourquoi on a baissé
ça? RECYC-QUÉBEC a besoin de moins d'argent? Plus de responsabilités, moins
d'argent? Dans l'article 53.31.18 : «Ce montant ne peut excéder
5 % de la compensation annuelle due aux municipalités.» Et ici, dans
53.31.0.1 : «L'indemnité visée au premier alinéa ne peut excéder 3 %
des coûts annuels générés par l'élaboration et la mise en oeuvre d'une telle
mesure.» Là, c'est sûr, on ne parle pas des municipalités, parce que ce n'est
plus elles qui vont gérer tout ça, mais c'est les producteurs. Pourquoi on leur
dit de payer moins?
M.
Charette : En fait, c'est
que la pratique voulait que ça ne dépasse jamais 3 %, donc ça a été fixé à 3 %, là,
tout simplement.
Mme
Ghazal : Donc, à l'époque, en 2011, quand on avait ajouté cet article-là,
on prévoyait 5 %, mais la réalité, c'était 3 %. Donc là, si on
prévoit 3 %, est-ce que, dans la réalité, ça va devenir 1,5 %?
M. Charette :
Non, c'est que, dans la réalité, ça n'a jamais dépassé ou excédé le 3 %,
donc c'est la raison pour laquelle on a révisé ce chiffre-là. Parce que le
3 % à 5 % était tout à fait théorique, ça ne s'est jamais appliqué. Mais ce n'est pas dans l'optique de demander
moins, c'est juste que le... ce qui aurait pu être demandé de plus ne s'est
jamais avéré. Donc, c'est la raison pour laquelle ça a été ramené à 3 %,
là, tout simplement.
Mme Ghazal : Et comment c'est déterminé,
ça, que, dans la réalité... parce que c'est déterminé...
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Je vais devoir vous interrompre...
Mme Ghazal : Oui, je sais.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...parce que le temps file. Donc, je vous remercie pour votre collaboration.
Et, compte
tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die. Je vous souhaite
bonne fin de semaine pour ceux qui commencent leur fin de semaine et
bonne suite des choses pour les autres. Au revoir.
(Fin de la séance à 16 h 30)