(Dix heures quatre minutes)
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, bonjour à vous tous et à vous toutes. Bon début de semaine. À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
des transports et de l'environnement ouverte.
Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la
sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi n° 46, Loi modifiant la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel et d'autres dispositions. Mme la secrétaire,
y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. M. Lamothe (Ungava) sera remplacé par M. Provençal (Beauce-Nord); M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata),
par Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice);
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont),
par M. Kelley (Jacques-Cartier); et M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine), par M. Gaudreault (Jonquière).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme St-Pierre) : Nous
poursuivons aujourd'hui l'étude de l'article 31. Les dernières
interventions portaient sur l'article 25 proposé à l'article 31. Est-ce
qu'il y a des commentaires à l'article 25 proposé à l'article 31?
S'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons poursuivre, et je vais inviter
le ministre à procéder à la lecture de son
amendement qui vise à modifier les articles 26 et 26.1 de
l'article 31. La parole est à vous, M. le ministre.
M.
Charette : Merci, Mme la Présidente. Donc, ça a pour objet de
remplacer les articles 26 à 26.2 de la Loi sur la conservation du
patrimoine naturel proposés par l'article 1... 31, c'est-à-dire, de ce
projet de loi par les suivants :
«26. Le ministre propose au gouvernement des
mécanismes permettant d'atteindre, eu égard au territoire visé à l'article 25, les objectifs définis au
paragraphe 5° de l'article 5 de la Loi sur la Société du Plan Nord, de
concert avec le ministre responsable de l'application de cette loi.
«26.1. La proposition de mécanisme est approuvée
par le gouvernement après la tenue d'une consultation publique.»
Donc, un commentaire, cet amendement
vise à donner suite à certains commentaires et questions formulés
pendant les consultations particulières par rapport aux territoires de
conservation nordiques. Il tient également compte de l'état d'avancement des
travaux du groupe de travail mis sur pied par le gouvernement pour lui
recommander un mécanisme d'affectation prioritaire à la conservation applicable
sur 30 % du territoire du Plan Nord.
Les dispositions introduites par cet amendement
donnent une assise légale à l'intérieur de la LCPN aux travaux actuellement en
cours visant à développer les outils qui seront mis en place afin de protéger
l'environnement et de conserver la biodiversité du nord.
En effet, le gouvernement s'est engagé à mettre
en place, d'ici 2035, des mécanismes permettant d'affecter 50 % du territoire du Plan Nord à la
protection de l'environnement et à la conservation de la biodiversité. De ce
50 %, un minimum de 20 % serait
désigné en aires protégées et le résiduel ferait l'objet d'un autre mécanisme
de conservation.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des commentaires à l'amendement à
l'article 26? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal :
Merci. Quand le ministre dit que c'est pour tenir compte de certaines
recommandations qui avaient été entendues dans les consultations
particulières, est-ce qu'il peut spécifier? Est-ce que c'était une proposition
de la SNAP par rapport aux territoires nordiques?
M. Charette : Quel groupe en
particulier? Il faudra faire le comparatif, là. On pourra vous revenir, mais effectivement, ça avait été mentionné lorsqu'il
était davantage question du territoire nordique. On vous reviendra avec
quel groupe en particulier avait fait cette recommandation.
Mme Ghazal : Et puis, ici, on
ne fait plus référence à un registre par rapport aux territoires nordiques?
M. Charette : Pas dans cet
article-ci.
Mme Ghazal : Il va y avoir un
article sur les territoires nordiques où on fait mention d'un registre?
M. Charette : En fait, tout ce
qui est constitution d'un registre, c'est déjà derrière nous, là. Donc, il n'y
a pas de nouvel article abordant la question d'un registre pour les articles à
venir.
Mme Ghazal :
Parce qu'ici ça a été barré, là, à 26.2, où on en parlait.
M. Charette :
Effectivement. Donc, toutes les références au registre ont été discutées déjà.
Mme Ghazal :
Donc, c'est ça, c'était la proposition de la SNAP?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : ...
Mme Ghazal :
Ou vous alliez revenir?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Je croyais que vous aviez terminé. Continuez.
M. Charette :
...quelques instants. Si vous avez une autre question, là, ça va être...
Mme Ghazal :
Non, c'était surtout pour ça, parce que je l'avais lu puis j'essaie de voir si
ça concorde, les deux, ce qu'eux proposaient à leur... Eux autres, c'est leur
recommandation 14, à la page 41. Là, ils parlaient plus de
l'article 25. Je n'ai pas d'autre question que ça. Je voulais juste m'en
assurer.
M. Charette :
...revenir, là, sans problème.
Mme Ghazal :
O.K. Très bien. Merci.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le député de Viau.
• (10 h 10) •
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente. Bonjour à toutes, bonjour à tous. Donc, alors, M. le
ministre, ma première question,
dans la modification que vous proposez, donc le texte, en fait, le
premier paragraphe se lit comme suit, donc,
vers la fin : «L'article 5 de la Loi sur la Société du Plan Nord, de concert avec le ministre responsable de
l'application de cette loi...»
Ce que j'aimerais
savoir, au sujet de la Société du Plan Nord, parce que... D'habitude, dans
d'autres projets de loi que j'ai déjà
étudiés, on dit «le ministre des» et on nomme le portefeuille. Est-ce que c'est
parce que le ministre responsable de la Société du Plan Nord n'est pas
identifié, ou, du moins, pourquoi est-ce qu'on... ou c'est parce que cette
Société du Plan Nord a changé de ministre responsable à plusieurs reprises?
M.
Charette : C'est le MERN qui a la responsabilité de l'application du Plan
Nord. Donc, on ne le mentionne pas,
dans l'éventualité, je ne pense pas que ce soit un scénario à envisager, mais
que le ministère titulaire ait à changer. Donc, on mentionne tout simplement que c'est le ministère responsable de
l'application du Plan Nord, et, actuellement, c'est bel et bien, là, le
MERN.
M. Benjamin :
Je comprends qu'au nombre des choses que vous avez enlevées à l'article... on
est sur l'article 26, donc le processus de participation publique, donc, se
retrouvera, à ce moment-là... On parle vraiment clairement de consultation
publique, à 26.1, c'est ça?
M.
Charette : Tout à fait. Ça fait partie des amendements, là, proposés. Donc, on pourra lire, là,
lorsqu'on y sera, «la proposition d'un mécanisme est approuvée par le gouvernement
après la tenue d'une consultation publique». Donc, on maintient, là, cet
espace-là de dialogue.
M. Benjamin :
Quand vous dites : «Le gouvernement peut désigner tout ou partie des
terres comprises dans le territoire visé», et ça, vous décidez de l'abroger,
donc, à ce moment-là, ça se retrouve où? Parce que je pense que c'était une
précision quand même assez importante qu'il y avait auparavant.
M. Charette :
Ça, vous êtes à l'article 26 initial?
M. Benjamin :
Toujours à l'article 26, oui. Ce que vous enlevez, oui.
M. Charette :
Donc, vous faites référence, là, au retrait... «le gouvernement peut désigner
tout ou partie de terres comprises»? C'est la bonne question? Je veux juste
vous donner la bonne réponse.
M.
Charette : Étant donné que
le mode de désignation n'est plus le même, il n'y a plus de désignation,
ça devenait caduc, cette portion-là de l'article, tout simplement. Et
juste... Est-ce que vous aviez une autre question?
M. Benjamin :
Non, allez-y. Allez-y, je vous écoute.
M. Charette :
Juste répondre à la collègue, là. Il y a tout de même plusieurs groupes qui
avaient abordé la question des territoires nordiques, notamment la SNAP... la SNAP,
là, c'est-à-dire Nature Québec, il y a le... là, j'ai les acronymes, là, mais
j'ai l'ARC, j'ai...
Une voix :
...
M. Charette : Voilà. Le réseau... En
fait, ce ne sont que les acronymes, et moi, je les ai appris sous leur nom
long, donc je vais vous dire ça. Donc, le Réseau des milieux naturels,
l'Association minière du Québec et ITUM, ça, c'est au niveau des Inuits, le
comité de consultation de la Baie James et l'ARC, naturellement. Voilà. Donc,
je ne connaissais pas les acronymes, mais il y a plusieurs groupes qui
s'étaient... qui avaient proposé, là, ou qui avaient abordé la question du
territoire nordique.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à l'amendement à l'article 26 de
l'article 31? M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Quand je
lis ça, puis je me réfère au paragraphe 5° de l'article 5 de la
Loi sur la Société du Plan Nord, c'est
drôle, parce que, tu sais, c'est le genre d'article où on parle de mécanisme,
mais on ne sait jamais c'est quoi, le
mécanisme, tu sais. Là, on dit : «Le ministre propose au gouvernement des
mécanismes permettant d'atteindre les objectifs définis au paragraphe 5°
de l'article 5.» Les objectifs définis au paragraphe 5° de
l'article 5 de la Société du Plan Nord, c'est «contribuer à la mise en
place de mécanismes devant permettre de consacrer, d'ici 2035, 50 % du
territoire du Plan Nord à des fins autres qu'industrielles, à la protection de
l'environnement et à la sauvegarde de la biodiversité». Puis, après ça, on
arrive à l'article 26.1 qui sera amendé, qui dit : «Le mécanisme est
approuvé par le gouvernement après la tenue d'une consultation publique.»
Sauf que c'est comme si on tournait toujours
autour du pot en parlant du mécanisme, mais on ne dit pas c'est quoi, le
mécanisme. Alors, moi, j'aimerais savoir c'est quoi que le gouvernement
envisage comme mécanisme pour atteindre l'objectif du paragraphe 5° de
l'article 5 de la Loi sur la Société du Plan Nord.
M. Charette : En fait, c'est une
bonne question, et ce mécanisme-là ne sera pas précisé par règlement, en ce
sens qu'il est en discussion actuellement avec les ministères concernés et les
communautés autochtones présentes sur ce
territoire-là. Donc, on est à établir le mécanisme. On me rappelait les
échéanciers, là, au cours de la prochaine année. Normalement, on est
confiants qu'il y ait entente entre les différentes parties et qu'on puisse
mettre de l'avant le mécanisme qui aura été retenu.
M.
Gaudreault : O.K.
Bien, est-ce qu'on peut avoir au moins quelques
principes reliés à ce fameux mécanisme, outre le fait de dire :
C'est un mécanisme? Tu sais, est-ce qu'il va y avoir de la reddition de comptes?
Est-ce qu'il y a une consultation préalable? Si oui, c'est tenu par qui? C'est
quoi, les grands principes derrière ce fameux mécanisme que tout le monde parle
mais que personne ne décrit?
M. Charette : Que personne... C'est
comme la personne qui a vu l'ours, l'homme qui a vu l'ours, qui a vu l'ours,
qui a... voilà, mais on est chanceux, on a le négociateur pour...
M. Gaudreault : ...
M. Charette : Pardon?
M. Gaudreault : On a l'ours?
M. Charette : Oui, on a l'ours
lui-même, donc on est tous témoins de sa présence, donc, avec consentement, on
pourrait lui laisser la parole. C'est lui qui négocie, là, pour le
gouvernement... bien, en fait, pour le ministère de l'Environnement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a consentement pour que le sous-ministre prenne la parole?
Des voix : Consentement.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Il y a consentement. Alors, M. le
sous-ministre, veuillez décliner votre nom et votre titre, s'il vous
plaît.
M.
Martin-Malus (Jacob) :
Merci, Mme la Présidente. Jacob Martin-Malus, sous-ministre adjoint au
ministère de l'Environnement.
Donc,
effectivement, c'est un mécanisme que nous sommes présentement à élaborer, avec
la participation des principales communautés de ce territoire-là, de la
Société du Plan Nord, donc, décrites à l'article 4 de la Société du Plan Nord.
Donc, les Innus sont représentés, les Cris sont présents, les Naskapis.
Évidemment, on doit travailler avec les communautés inuites, également.
Donc, ce
mécanisme-là vise à établir un processus par lequel différentes parties vont
contribuer à l'élaboration des objectifs qui vont sous-tendre ce
mécanisme-là qui vise à établir le mode de fonctionnement pour le 30 % du territoire qui va s'additionner aux aires
protégées. Donc, je rappelle, M. le député, vous référiez donc aux
dispositions de la Loi sur la Société du Plan Nord, donc, il y a un 20 %,
normalement. qui va être en aires protégées et un 30 % qui
doit être affecté de façon à être à l'abri des activités industrielles. C'est
un mode de fonctionnement qui sera contributif certainement aux objectifs
post-2020 de la Convention sur la diversité biologique.
Donc, ici, c'est de trouver une façon de
permettre un développement sur ce territoire-là avec la participation des
communautés locales afin que ça réponde également aux attentes et aux
préoccupations des personnes du milieu visé. Voilà.
M.
Gaudreault : Est-ce que vous avez un échéancier, au moins un horizon,
là, de fixé pour arriver à une entente sur ce fameux mécanisme de
consultation?
M. Martin-Malus (Jacob) : Mme la Présidente, je dirais, il serait risqué pour moi de vous donner
une date précise, parce que le mécanisme est toujours en discussion à une table
qui est présidée par le sous-ministre en titre du ministère de l'Environnement
et le président-directeur général de la Société du Plan Nord, et ces travaux-là
ont cours actuellement. Donc, comme disait M. le ministre, on a bon espoir que
ce ne soit pas dans une décennie, mais plutôt dans un échéancier qui se calcule
plutôt en années prochaines, mais ce serait très risqué pour moi de vous
proposer un échéancier, M. le député. Ce serait malhonnête de ma part, là.
M. Gaudreault :
Ça me va.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur l'amendement 26 à l'article 31?
Oui, Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui.
Merci, Mme la Présidente. J'avais une autre question — là, peut-être que le ministre va me
dire on l'a déjà traitée, je ne suis pas certaine — pour les AMCE. Est-ce que les territoires de conservation nordiques font partie et sont
enchâssés dans les AMCE? Peut-être dans le changement qu'on a fait pour le
registre? Ça m'échappe.
M. Charette :
En fait, pas forcément. Donc, on ne l'a pas précisé précisément, étant donné
que ce sera notamment établi
dans le cadre des discussions à l'international, là, qui devraient cheminer
l'automne prochain, donc l'automne 2021, sur le cadre mondial de la
biodiversité. Donc, les modalités ne sont pas entièrement définies, là, à ce
moment-ci.
• (10 h 20) •
Mme Ghazal :
Donc, c'est possible, mais on attend que les normes internationales par rapport
aux AMCE soient mieux définies. Ça n'aurait pas été
possible, vu qu'on est en train de réviser la loi, de les enchâsser maintenant?
M.
Charette : Non, effectivement. C'est la raison pour laquelle, autant
au niveau du préambule, autant au niveau de l'article 2, sur lequel on reviendra
éventuellement, étant donné ces discussions-là qui ont cours à l'échelle
internationale, on précise que ce sera conforme
aux critères établis par l'UICN. Donc, c'est difficile d'entrer dans le détail
maintenant, mais l'engagement que devra respecter l'application du projet de
loi, c'est justement le respect des règles de l'UICN.
Parce qu'au départ il faut
rappeler... et on espérait une entente, à ce moment-ci, mais, un petit peu
comme la COP sur le climat, la COP sur la
biodiversité devait avoir lieu cet automne, ça a été décalé d'un an, mais ça
laisse aux négociateurs, là, la possibilité de peaufiner leurs
approches, là, d'ici cette rencontre-là, qui sera aussi importante pour la
biodiversité que ne l'est la COP de GlasgowV sur le climat.
Mme Ghazal :
Parce que je sais que, tout à l'heure, le ministre a énuméré plusieurs
organisations qui demandaient qu'il y ait des
modifications par rapport aux... voyons, territoires de conservation nordiques,
mais je regarde dans le mémoire de la SNAP-Québec, et ce qu'il dit, c'est que,
même si ce n'est pas tout défini, les AMCE, qui sont maintenant
dans le projet de loi, sont un outil de conservation internationalement balisé
et reconnu que le projet de loi, donc, veut intégrer dans la loi.
En s'assurant que les territoires de
conservation nordiques répondent aux critères des AMCE, bien, le projet de loi...
De cette façon-là, tu sais, on a une occasion d'éviter qu'il y ait des
interprétations ou des dérives qui font que, finalement, on ne les...
si, par exemple, ce n'est pas clair dans la loi qu'ils sont sous l'AMCE... Ce
n'est pas parce qu'à l'international... que
ça va être défini que nécessairement ils vont l'être. Donc, c'est comme si c'est une
occasion qu'on manque de ne pas le dire
clairement que les territoires de conservation nordiques font partie de cette
catégorie-là. On aurait pu, on n'a pas besoin d'attendre à l'année
prochaine ou quand, à l'international, ce sera mieux défini.
M. Charette : ...une réglementation
qui va suivre le cadre international, et c'est la réglementation qui va pouvoir confirmer ce qui doit être considéré. Et
ce ne sera pas appliqué de façon... c'est-à-dire, il faudra une
caractérisation de chaque territoire, chaque territoire va avoir ses
spécificités, mais la réglementation va venir baliser, en respect avec le cadre
général de l'UICN.
Donc, c'est difficile, à ce moment-ci, on
présume. On présume que ça peut prendre telle direction, mais c'est difficile d'aller plus loin que la présomption.
Donc, c'est la raison pour laquelle le préambule, l'article 2, mais
également la réglementation à venir, va s'assurer qu'on a le cadre qui soit
conforme aux ententes internationales.
Mme
Ghazal : Bien, tu sais, concrètement, quand on va avoir un territoire
qui va être sous la catégorie «territoire de conservation nordique»,
selon ce qu'on est en train de voter, dans le fameux registre, là, sur le site
du ministère, il va être sous... il va être où, dans le registre?
M.
Charette : Si c'est dans le... si c'est réellement une AMCE, ce sera
dans le registre, mais, si c'est un autre
degré de protection, ce sera... en fait, si ce n'est pas une aire protégée, ça
n'y sera pas. L'information sera toujours disponible, mais on se
souvient quelles seront les modalités, là, du registre en question.
Mme
Ghazal : Dans le fond, c'était un peu ça, l'esprit de la
recommandation de la SNAP-Québec, c'est qu'il faudrait qu'ils le soient.
S'ils ne le sont pas, c'est parce qu'il y a plus d'activités industrielles qui
sont permises?
M. Charette :
L'AMCE, elle va y être, mais c'est les autres catégories de protection... parce
que ça peut prendre différentes formes. C'est d'abord et avant tout un registre
pour faire la comptabilisation de nos territoires protégés. Donc, si c'est un
territoire qu'on ne peut pas comptabiliser, bien, ça ne sera pas dans le même
registre, par la force des choses.
Mme
Ghazal : Donc, cette section-ci, «territoires de conservation
nordiques», donc, certains vont être protégés, d'autres non. Et
l'objectif, c'est ça, vous l'aviez nommé, c'était d'avoir 20 % du
30 %.
M.
Charette : 20 % en aires protégées, 30 % avec des mesures
autres de protection, mais à des degrés différents.
Mme Ghazal : Mais
qui ne sont pas les AMCE.
M. Charette :
Pas forcément. Pas forcément. Donc, c'est des degrés différents de protection.
Si on ne peut pas les comptabiliser, comme nous le demande l'UICN, il va y
avoir, oui, des mesures de protection, mais d'un autre niveau, tout simplement.
Mme Ghazal :
Ça sera quoi, le nom qui sera donné à ces territoires-là qui ne seront pas des
aires protégées?
Une voix :
...
M.
Charette : Aussi simple. Des
fois, on cherche loin la réponse, mais c'est tout évident, donc c'est
«territoires de conservation nordiques», tout simplement.
Mme Ghazal :
Puis concrètement, il pourrait y avoir des activités industrielles ou... parce
qu'il y a le mot «conservation», non?
M. Charette :
En fait, on va, suite à cette consultation-là qui se poursuit, déterminer le
mécanisme. On va convenir de ce que l'on souhaite sur chaque portion du
territoire, mais effectivement ça se peut que ça ne soit pas aussi strict que
les catégories 1 à 6. Donc, ça va être en fonction, là, de ce qui... En fait,
il va y avoir une analyse pour chacun des territoires en question. Donc, ce
sera une solution qui va être propre à chaque territoire et non pas une
solution qui va s'appliquer à l'ensemble du 30 %.
Mme Ghazal :
En fait, juste pour être certaine du sens de ma question, parce que je regarde
aussi l'alinéa 5 de l'article 5 de
la Loi sur la Société du Plan Nord, «50 % du territoire à des fins autres
qu'industrielles à la protection de l'environnement et à la sauvegarde
de la biodiversité»... mais est-ce qu'un territoire peut être un territoire de
conservation nordique sans qu'il y ait... c'est-à-dire, il n'y aura pas
protection stricte, au sens de l'UICN, mais ce sera un territoire protégé de
quelle façon, dans le fond?
Parce que moi, ce que
je comprends, c'est que le gouvernement, s'il ne va pas aussi loin que ce que
la SNAP propose, c'est-à-dire de mettre tous
les territoires de conservation nordiques sous les AMCE, c'est pour garder une
porte ouverte, pour qu'une partie du territoire
ne soit pas strictement conservée ou protégée, même si on dit «de
conservation nordique», là.
M. Charette :
En fait, sans vouloir me répéter, c'est un petit peu ce que je mentionnais tout
à l'heure. Il y a les catégories qui sont établies, il y a les règles de l'UICN
aussi, donc on irait pour... En fait, c'est difficile d'avoir une réponse
unique parce qu'il va y avoir différentes portions. C'est un territoire qui
peut être évalué de façon distinctive selon ses caractéristiques, donc on ne sera
pas dans les critères les plus stricts, mais c'est impossible pour moi de dire,
sur tel territoire, qu'est-ce qui serait permis ou pas, compte tenu que la
mécanique est en discussion, actuellement, mais on est confiants, par contre,
que la majorité de ces territoires-là puissent être considérés comme étant une
AMCE par la suite. Donc, il y a cette possibilité-là.
Mme Ghazal :
C'était ma prochaine question.
M. Charette :
Mais c'est là où on ne peut pas s'engager maintenant. Un, on ne connaît pas l'ensemble
des critères qui serviront à notre analyse, et, deux, la caractérisation de l'ensemble
de ces portions-là du territoire n'est pas complétée.
Mme Ghazal : Les critères que vous
dites que vous ne connaissez pas, c'est les critères pour dire que c'est une
AMCE? Ce n'est pas bien défini, ça, à l'international?
M.
Charette : Entre autres, entre autres. Ça fait partie aussi des
discussions qui ont cours, et on ne connaît pas forcément la caractérisation de
toutes ces portions-là du territoire.
Mme
Ghazal : Oui, c'est ça, du territoire,
mais l'AMCE, les critères sont quand
même définis à l'international,
même s'il y a une négociation, peut-être à 90 %, peut-être pas à
100 %, mais bon... O.K.
Moi, ma question,
c'est... parce que ma prochaine question... Puis vous avez dit on veut que la
majorité des territoires de conservation
nordiques soient une sous-catégorie des AMCE. Combien, quand vous dites
majorité, 50 %, 52 %? Est-ce que vous avez un objectif pour
que ces territoires-là soient comptabilisés dans les objectifs du Québec?
M. Charette :
La convention internationale... C'est vrai qu'il y a des consensus, déjà, qui
semblent se dessiner, mais la convention
internationale n'étant pas ratifiée. À ce moment-ci, ce serait très hasardeux
pour moi de dire c'est 60 %, c'est 65 %, c'est 70 %. On
est confiants qu'une majorité de ces territoires-là, avec le degré de
protection qui sera assuré, pourront être reconnus comme étant une AMCE.
Mme Ghazal :
O.K. Merci. Je n'ai pas d'autre question.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la Présidente. Je pense qu'on peut
encore poser quelques questions au négociateur, donc?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a consentement?
• (10 h 30) •
Des voix :
...
M. Benjamin :
À l'ours, oui. Non, en fait, je voulais, dans un premier temps, savoir, en
fait, votre mandat de négociation consiste en quoi, exactement, dans ce
dossier-là?
M. Martin-Malus (Jacob) : Mme la Présidente, c'est une question de concertation avec les parties
prenantes. C'est beaucoup dans cette perspective-là que le ministère de
l'Environnement, en coprésidence avec la Société du Plan Nord, anime les
discussions à cette table-là. Tantôt, j'ai mentionné les représentants des Premières
Nations et des Inuits, mais il y a aussi des représentants de l'industrie
forestière, des représentants de l'industrie minière, des représentants, donc, de toutes les parties
potentiellement impliquées dans le processus. Alors, ce qu'on vise,
l'objectif ultime, c'est d'adopter ce mécanisme-là en concertation avec
l'ensemble des parties prenantes.
M. Benjamin :
Le paragraphe 5° de l'article 25 du projet de loi, sur la Société du
Plan Nord, se lit comme suit :«5°
contribuer à la mise en place de mécanismes devant permettre de consacrer,
d'ici 2035, 50 % du territoire du Plan Nord à des fins autres
qu'industrielles, à la protection de l'environnement et à la sauvegarde de la
biodiversité.»
Au niveau de de la
reddition de comptes, sur cet article-là en particulier, sur ce paragraphe-là,
est-ce que c'est la Société du Plan Nord ou c'est le ministère de
l'Environnement qui... au niveau de la reddition de comptes?
M. Martin-Malus
(Jacob) : Je privilégierais une validation, si vous me
permettez, M. le député, pour être certain de vous donner une réponse.
M. Benjamin :
Oui, bien sûr.
M. Martin-Malus
(Jacob) : C'est certain que c'est un article de loi, et l'objectif
ici, c'est d'éviter qu'il y ait référence au même mécanisme dans deux lois
différentes. C'est pour ça qu'on réfère à l'article 5 de la Loi sur la
Société du Plan Nord, pour que ça soit à un seul endroit. Et donc je vais
vérifier pour ce qui est de la reddition de comptes. Pour moi, c'est une petite
zone où je préférerais une validation pour vous répondre, là, M. le député.
M. Benjamin :
Les objectifs qui sont poursuivis, on parle de 2035, 50 % du Plan NordT.
M. le ministre, vous êtes confiant que, d'ici 2035, on va y arriver?
M. Charette :
Effectivement, et le degré de confiance va... c'est conséquent aux travaux qui
sont déjà en cours. Donc, ça peut sembler loin, hein, c'est dans 15 ans,
2035, mais ce sont déjà des travaux qui sont en cours, des travaux qui seront
aidés par la convention internationale qui sera signée, en ce sens qu'on aura
les critères précis auxquels se référer. Donc, pleinement confiant qu'en
15 ans on puisse y parvenir, effectivement.
M. Benjamin :
Et qu'en est-il... Je sais que c'est dans un prochain... dans d'autres
amendements qu'on aura à l'aborder, donc, toute cette réflexion, donc ces
enjeux autour des aires protégées de conservation autochtones. Appelons-les
comme ça pour le moment puisqu'on n'a pas encore regardé les autres
amendements. Dans ces territoires-là, est-ce qu'il y a des demandes? Est-ce
qu'il y a eu des demandes à l'effet d'avoir des aires protégées de conservation
autochtones dans ces territoires-là, éventuellement des APIA, c'est ça?
M.
Charette : Bien, en fait, la
terminologie qu'on va vous proposer, c'est celle des aires protégées d'initiative
autochtone. Dans certains cas, oui, mais c'est là l'importance de discuter
aussi avec l'ensemble des communautés. Et d'ailleurs,
lorsqu'on a reçu le grand chef Picard, la personne qui l'accompagnait, c'était
monsieur... son prénom, son nom m'échappe, mais il avait... Je ne me
souviens plus qui lui avait posé la question : Est-ce qu'on devrait faire
telle ou telle activité sur ces territoires-là?
Presque mot pour mot, la personne avait dit : Moi, j'ai ma réponse à moi,
mais il faut voir celles de
l'ensemble des communautés. Donc, il n'y a pas de réponse unique. Les
communautés autochtones occupent un vaste territoire, des territoires
qui sont souvent avec des caractéristiques différentes. Donc, le soin de le
protéger est partagé, je pense, de tous, mais comment, avec quels types
d'activité permise, c'est là où ce ne sera pas la même réponse si on parlait
avec telle communauté versus une autre.
Donc, c'est là l'espace de dialogue qui est
fondamental, et c'est là où il n'y a pas de réponse unique, et c'est la raison
pour laquelle, lorsqu'on abordera les aires protégées, résumons, autochtones,
là, le choix du mot pourra nous permettre d'en débattre par la suite, mais on
précisera qu'il y aura, oui, consultation puis une réglementation qui va en
découler parce que le projet de loi ne nous permettrait pas d'établir des
balises uniformes. Il va y avoir des principes uniformes à tous, oui, mais une
communauté x va vouloir faire tel usage de ce territoire-là, alors qu'une communauté y, en fonction de sa réalité, pourrait
avoir d'autres priorités. Donc, oui, c'est l'importance de la
consultation, de la communication pour que les communautés puissent se reconnaître,
là, dans ce qui sera proposé et implanté.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires concernant l'amendement à
l'article 31?
M. Charette : Si vous me le
permettez, Mme la Présidente, juste pour répondre au collègue de Viau, au
niveau de la reddition de comptes, on a eu les confirmations. Donc, si c'est
une aire protégée ou une AMCE, c'est une reddition de comptes qui est assurée
par le ministère de l'Environnement. Aussi, pour les territoires... les TNC, c'est
les acronymes, des fois, qui me posent problème...
Une voix : ...
M. Charette : Parfait, territoire
nordique de conservation ou de conservation nordique, c'est inversé, c'est
aussi répertorié par le MELCC, donc la reddition de comptes serait assurée par
le ministère de l'Environnement.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui. C'est juste
une question, M. le ministre, parce qu'on a enlevé beaucoup pour... une copie
du plan pour les autochtones, aussi pour les municipalités, et je sais que
c'est retrouvé dans l'article 16. Mais, dans le sens de : Comment le gouvernement
va partager l'information? Est-ce que le processus a changé ou c'est vraiment...
on a juste enlevé tout ça dans le projet de loi qui a été déposé, on a amendé
ça puis mis ça dans l'article 16? Parce que, je sais, ça parle de la Gazette
officielle dans l'article 16, alors je veux juste bien comprendre
qu'on n'a pas manqué quelque chose dans le processus de transférer toute l'information
puis l'article ici dans l'article 16.
M. Charette : En fait, le minimum
requis demeure la Gazette officielle, mais ce qu'on avait eu l'occasion
de discuter, c'est que les caractéristiques
de chaque région font en sorte que, dans certains cas, ensuite, l'alternative
naturelle pourrait être le journal local.
Dans certains cas, ce journal local là n'existe pas. Dans certains d'autres
cas, ça peut être la radio locale, ça peut être le babillard. Donc,
bref, tout moyen pour que l'information soit justement diffusée sera pris.
Mais, dans les anciens textes de loi, on faisait
spécifiquement référence, par exemple, aux journaux locaux. Malheureusement, on sait quelle a été la réalité et quelle réalité demeure celle des
journaux locaux : plusieurs ont fermé, plusieurs territoires n'ont
plus de version papier, mais c'est transposé à travers un site Internet, et
autres. Bref, on ne se limite pas, mais on veut que l'information soit connue.
Donc, la réponse à ça va être différenciée en fonction du territoire concerné.
M. Kelley : ...de bien
comprendre, le moment que c'est dans la Gazette officielle, est-ce que
c'est envoyé à du monde ou est-ce que c'est un petit peu la responsabilité, si
c'est des communautés autochtones ou, quand même, des municipalités, de bien
prendre connaissance du plan, ou encore juste le mécanisme pour s'assurer que tout
le monde est au courant de toute l'information?
M. Charette : Étant donné qu'il y a consultation
publique, on prend tous les moyens requis, là, pour que l'information soit, le
plus largement possible, diffusée.
M. Kelley : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires à l'amendement à l'article 31? S'il n'y a
pas d'autre commentaire, nous allons mettre aux voix les amendements à
l'article 31.
La Secrétaire :
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
La Secrétaire : M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire : M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Abstention.
La Secrétaire : Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire : Et Mme St-Pierre
(Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 31? Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'intitulé de
l'article 31? S'il n'y a pas de commentaire sur l'intitulé de
l'article 31, on passe aux commentaires à l'article 31. Alors,
s'il n'y a pas de commentaire à l'article 31, nous allons faire la mise
aux voix.
La Secrétaire : M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire : M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
• (10 h 40) •
Mme Grondin :
Pour
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
La Secrétaire : M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire : M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Abstention.
La Secrétaire : Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, l'article 31, tel qu'amendé, est adopté. Maintenant, M.
le ministre, veuillez procéder à la lecture de l'article 32, et vous avez,
là aussi, un amendement.
M. Charette : En fait, quelques
amendements, et, je le dis d'emblée, c'est un article qui est très, très
costaud. Même au niveau de sa lecture, il est très long. Est-ce que vous
souhaitez qu'on le subdivise ou j'y vais d'une lecture complète, dans un
premier temps?
Des voix : ...
M. Charette : Pardon?
M. Gaudreault : En plus qu'il y a
des amendements qui viennent s'ajouter à tout ça, là.
M. Charette : C'est un gros article.
La Présidente (Mme St-Pierre) : On
peut suspendre quelques secondes, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 10 h 41)
(Reprise à 10 h 48)
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous reprenons les travaux. Donc, nous sommes à l'article 32.
M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc : Cette loi est modifiée par le remplacement des
titres III et IV, comprenant les articles 27 à 65, par ce qui
suit :
«Section III.
«Aires protégées.
«1. Dispositions générales»
Et l'article 27 : «Le gouvernement
peut désigner tout territoire situé sur des terres du domaine de l'État comme
aire protégée.»
Donc, le commentaire pour cet amendement-ci, au
27. Cet article permet au gouvernement de désigner tout territoire situé sur des terres du domaine de l'État en lui attribuant
l'un des statuts d'aire protégée prévus à la présente section. Cette procédure de constitution d'aire
protégée simplifiée remplace la désignation en deux étapes de l'actuelle loi.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des commentaires à l'amendement à l'article 27?
M. Gaudreault : ...le ministre a un
amendement à faire?
La Présidente (Mme St-Pierre) : Il
vient de le faire, là.
M. Gaudreault : Non, non, un
amendement. Ça, c'était l'article d'origine.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce que vous l'avez fait, votre amendement?
M. Charette : Je peux en faire la
lecture maintenant?
La Présidente (Mme St-Pierre) : Oui.
M.
Charette : Parfait. Donc : Remplacer l'article 27 de la Loi
sur la conservation du patrimoine naturel, proposé par l'article 32
du projet de loi, par l'article suivant :
«27. Le
gouvernement peut désigner toute terre du domaine de l'État comme aire protégée
d'utilisation durable, réserve de biodiversité, réserve écologique ou
réserve marine.»
Et le
commentaire pour l'expliquer : Comme on vient de le mentionner,
l'énumération des statuts d'aire protégée pouvant être attribués en
vertu de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel répond à l'inquiétude
qu'avaient certains groupes que les réserves naturelles et les paysages
humanisés, visés aux sections IV et V du présent chapitre, ne puissent pas se
qualifier à titre d'aire protégée, ce qui n'est pas l'intention recherchée ici.
Aussi, «tout territoire situé sur des terres» est remplacé par «toute terre»
par souci de cohérence avec le vocabulaire habituellement utilisé pour parler
du domaine foncier de l'État.
• (10 h 50) •
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'amendement à l'article 27 de
l'article 32? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, la désignation de «toute terre» en lieu et place de «tout
territoire situé sur des terres», j'aimerais peut-être que...
M. Charette : ...pour se référer,
là, c'est le vocabulaire habituel pour parler du domaine foncier de l'État.
C'est tout simplement pour être bien certain qu'on réfère à la même chose.
M.
Benjamin : Aire protégée, donc... quand on dit «toute terre», donc, ça
inclut aussi, dans ce vocabulaire-là, donc, toute terre comme aire
protégée d'utilisation durable, les réserves marines... Donc, quand on
dit «toute terre», dans ce vocable-là, ça inclut aussi...
M.
Charette : C'est-à-dire l'ensemble des terres vont prendre un degré x
de protection, et ce degré de protection là pourra être... comme je le
mentionnais, là, on en fait l'énumération parce que certains groupes s'en
inquiétaient. Donc, ça fait... on va pouvoir
faire référence, là, autant aux
aires... je veux juste retrouver le bon endroit. Donc, les réserves
naturelles, les paysages humanisés, c'est des éléments, là, qui pourront
dorénavant se qualifier.
M.
Benjamin : Peut-être,
en fait, une première question que j'aimerais poser au ministre sur cet
enjeu-là, l'enjeu de quand on dit «toute terre», donc c'est... Par
rapport à l'industrie forestière, à ce moment-là, comment est-ce que
l'industrie forestière... Comment on positionne ces aires protégées là par
rapport à cette reconnaissance de terres?
M.
Charette : En fait, si on reprend un petit peu l'explication, dès
qu'on parle du domaine de l'État, donc «toute terre», c'est
l'expression, là, qui est ici proposée, c'est là où on détermine quel
territoire pourrait être assujetti à de la foresterie,
quel autre territoire est davantage convoité, par exemple, pour l'exploitation
d'une mine, mais, en dehors de ça, il y a les territoires protégés.
Donc, ça vient... ça permet de se référer au domaine public de l'État.
Donc, dans certains cas, des aires protégées,
oui, mais ce n'est pas tout le domaine de l'État qui est appelé à devenir une
aire protégée, naturellement, parce que, dans certains cas, il y a des droits
de coupe qui sont reconnus, dans d'autres
cas, une exploitation minière ou, dans d'autres cas, par exemple, un barrage
pour Hydro-Québec. Donc, ce sont toutes des activités qui se retrouvent,
bien souvent, sur le territoire, sur une terre publique mais qui ne deviennent
pas pour autant, là, des aires protégées.
M. Benjamin :
Sur l'enjeu des aires protégées d'utilisation durable, comme moi, M. le
ministre, vous avez été témoin des différents groupes qui sont venus en
consultations particulières, dont les gens de l'industrie minière mais dont
aussi beaucoup d'environnementalistes qui croient qu'il n'est pas possible de
parler d'aire protégée d'utilisation durable et de parler de certaines
industries. Sur cet enjeu-là, vous en êtes où?
M. Charette : En fait, nous, le
premier, premier critère, c'est d'être conforme aux modalités de l'UICN. Donc,
pour qu'on puisse utiliser le concept d'aire protégée d'utilisation durable,
oui, il y a des activités qui seront permises, mais pas celles qui ne permettraient
pas la reconnaissance de cette aire protégée là selon les critères de l'UICN.
Et c'est la raison pour laquelle, autant dans le préambule, on jugeait
important de l'inscrire, c'est la raison pour laquelle on en fait un article
spécifique aussi, l'article 2. Donc, pour qu'une aire protégée
d'utilisation durable soit reconnue, elle devra respecter ces critères-là.
M. Benjamin : Quand on revient
encore à la désignation de «toute terre du domaine de l'État», à ce moment-là,
moi, j'avais l'impression que, dans la loi originale, donc, c'est-à-dire qu'on
parlait de territoire situé sur les terres. Là, j'ai l'impression qu'à ce
moment-là... J'essaie de comprendre. En fait, est-ce qu'on fait... quel est le
bon... quel est le changement qu'on fait, qu'on apporte réellement en parlant
de «toute terre du domaine de l'État» et non pas en parlant de «tout territoire
situé sur les terres»?
M.
Charette : En fait, je vais vous lire l'article tel qu'il serait
modifié, ça peut aider au niveau de la compréhension. Donc, on le lirait
ainsi, dorénavant : «Le gouvernement peut désigner toute terre du domaine
de l'État comme aire protégée d'utilisation durable, réserve de biodiversité,
réserve écologique ou réserve marine.»
Donc, le «toute terre» remplace uniquement le
«tout territoire situé sur des terres», mais c'est une question de cohérence.
Quand on fait généralement référence au domaine foncier de l'État, c'est cette
expression-là qui est retenue. Donc, il n'y a pas de changement au niveau du
fond, c'est réellement au niveau... pour éviter que le domaine de l'État soit
tantôt appelé de telle façon, tantôt d'une autre. C'est une certaine
uniformisation, là, du vocabulaire.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui. M. le
ministre, je veux juste bien comprendre, parce que, dans le projet de loi qui
existe, on enlève, dans l'article 27, des paragraphes puis on revient avec
juste une phrase. Alors, je veux juste bien comprendre tous les éléments ici,
comme la section qui parle un petit peu d'une discussion entre les différents ministères,
si c'est le MAPAQ, si c'est les Ressources naturelles, si c'est l'Innovation et
l'Exportation, bref, tous des acronymes et des noms des ministères qui ont
changé.
Je veux juste bien comprendre tout ce qu'on
trouve dans l'ancien projet de loi, il est où maintenant. Est-ce que tout est
gardé ou est-ce qu'on dit : On jette tout ça de toutes les lois? Parce que
c'est juste, comme, il y a beaucoup de contenu qui est maintenant enlevé, et on
arrive maintenant juste avec une phrase. Alors, je veux juste bien comprendre
qu'est-ce qui est arrivé exactement et c'est quoi, la logique des décisions du gouvernement
et votre ministère de faire ça.
M. Charette : Ça va nous faire
plaisir, et je dis «nous» parce qu'il y a toute une équipe, naturellement, qui
m'accompagne. Mais actuellement on est à l'article 27, et l'article 27
initial du projet de loi était aussi composé d'une
seule phrase, et l'amendement fait en sorte que l'article est toujours
composé d'une seule phrase, en changeant, naturellement, la référence,
là, à l'appellation, là, «sur des terres du domaine de l'État», là. Un petit
peu la discussion que j'avais avec notre collègue de Viau.
M. Kelley : Parce que
c'est dans le cahier des députés. Quand j'arrive avec «Titre III.
Protection provisoire de certains
territoires», on commence à enlever tout ça. C'est la page 166 dans le
cahier des députés. Alors, ça, c'est quand même avant le projet de loi
que vous avez déposé. Alors, j'imagine que ça, c'était expliqué, tout ce qui a
été enlevé pour arriver avec le projet de loi initial, avec juste une phrase.
Puis maintenant je sais qu'on fait des
amendements sur le projet de loi qui a été déposé, mais moi, je pose des
questions sur tout qui est en rouge sur la page 166, dans le cahier des
députés, sur le site, le Greffier, qui a été enlevé : «Dans le but de
protéger un territoire en vue de la constitution...» Si je ne suis pas dans la
bonne place... Je dis «moi», mais moi, si je comprends, si je suis la logique
du cahier des députés, on enlève tout ça dans l'ancienne loi pour maintenant
arriver avec une phrase, tout simplement.
M. Charette : En fait, c'est... et
j'en conviens, là, c'est là où il faut... et on prend le temps, là, de bien se
comprendre, c'est dans l'ancienne loi et non pas dans le projet de loi, mais
dans ces... tous ces éléments-là, on va les aborder à l'article 29. Donc,
on y revient, donc ce n'est pas supprimé du tout. Mais l'article 27, il
est très, très simple, autant l'article était simple que la modification l'est
aussi, c'est une question de concordance, en quelque sorte. Mais les éléments
très importants, là, que vous évoquez sont à discuter à l'article 29.
• (11 heures) •
M. Kelley : Merci.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Mme la
députée de Mercier.
Mme Ghazal :
Oui, merci, Mme la Présidente. Donc, ici, dans le fond, vous avez décidé
d'ajouter pas juste «d'aire et terre
protégées », mais «d'utilisation durable», «réserve de biodiversité»,
«réserve écologique» ou «réserve marine».
Moi, je veux revenir sur une proposition,
encore, qui a été faite par la SNAP et qui vous a été envoyée... je viens de
l'envoyer sur Greffier pour que le document soit déposé, qui est une solution,
ce que je comprends dans les amendements, qui n'a pas été retenue par le
gouvernement, qui est de créer des réseaux écologiques. Et, en fait, cet
outil-là supplémentaire, c'est quelque chose qui a été défini par l'UICN, où on
explique que c'est un outil de plus.
Et moi, je me rappelle que, dans les discussions
qu'on a eues avec... que ça soit la SNAP ou d'autres groupes, il y avait une
inquiétude par rapport aux APUD de commencer... parce que c'était mal défini,
mais je sais qu'on va y revenir, puis c'est défini différemment, là, et qu'on
permette... que ce soit tellement vague, «d'utilisation durable», qu'on
permette, par exemple, hein, de la foresterie faite de façon durable, et respectueuse,
etc. Mais l'UICN, dans la lettre qui a été envoyée au premier ministre,
disait : Faites attention, n'ouvrez pas la porte à ce qu'il y ait des
activités aussi... faites de façon aussi respectueuse soit-elle. Ce ne sont
pas... ça ne peut pas s'appeler «aire protégée» et être dans la définition
d'aire protégée.
Et là une des propositions qui avaient été
faites par la SNAP, c'est de créer une autre appellation. Et là plus tard,
après les consultations, ils sont revenus avec ce qu'ils appellent des réseaux
écologiques. Et la façon que c'est défini... parce que l'objectif, oui, c'est
d'atteindre nos cibles de conservation selon les normes internationales, mais
le vrai objectif pourquoi on est autour de la table puis pourquoi on parle de
ça, c'est parce que c'est pour la biodiversité. Il y a une perte de
biodiversité catastrophique, qui a des impacts incroyables, qui fait que, si on
continue comme ça, bien, on ne sera pas... c'est-à-dire la nature, et tout ça, il
n'y aura pas de résilience. Et donc c'est ça, l'objectif principal.
Donc, si c'est possible de le faire, même en
dehors des cibles internationales, pourquoi pas, mais il faut le faire de façon
ordonnée et non pas selon des critères auxquels chaque gouvernement pense. Et
c'est pour ça qu'il y a eu cet outil, là, de réseau écologique.
Et la façon que c'est défini par l'UICN, c'est
«un ensemble d'habitats essentiels reliés par des corridors écologiques qui est
établi et restauré au besoin et maintenu pour conserver la diversité biologique
dans des milieux fragmentés», donc, et il y a aussi des corridors écologiques.
Donc, il peut y avoir de l'activité humaine, mais il y a certains critères qui
doivent être respectés.
Et moi, je l'amène ici parce que je me dis que,
surtout, par exemple, avec le titre, on aurait pu ajouter ce concept, cet outil
de plus de réseau écologique, mais je comprends que le gouvernement a décidé de
ne pas le retenir. Et je l'ai déposé sur Greffier pour que les gens, les
membres de la commission puissent aussi y avoir accès et sachent de quoi il s'agit. Donc, j'aimerais savoir
pourquoi le gouvernement a décidé de ne pas retenir cet outil
supplémentaire.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Le document auquel vous faites référence est accessible maintenant
sur Greffier.
Mme Ghazal : Merci.
M. Charette : Si on regarde à l'article 46,
il y aura un amendement sur la définition des APUD qui vient répondre en partie
à cette préoccupation-là, mais, si on revient à 27 lui-même, c'est réellement
ce qui pourra être comptabilisé comme aire protégée. Et j'aime le concept. Je
ne dis pas qu'on doit l'intégrer dans le projet de loi, mais lorsqu'on vient
ajouter une mesure de protection, c'est bénéfique, mais ce ne sera pas, dans
tous les cas, suffisant pour en faire une aire protégée.
Donc là, le 27, c'est réellement tout ce qui
peut être comptabilisé comme aire protégée, autant le volet marin et autres,
alors que ce que vous dites, qui est très, très pertinent, au demeurant, ce
serait un degré de protection, oui, mais sans que ça soit une aire protégée.
Donc, nous, on veut être bien certains que l'appellation «aire protégée» soit
une appellation contrôlée, en quelque sorte, là, que ce soient les critères
reconnus, mais, oui, il y a d'autres degrés de protection, on en parlait pour
le territoire nordique, notamment. Donc, il peut y
avoir des degrés de protection sans que ça soit une aire protégée pour
autant.
Mme Ghazal : Je comprends que,
là, dans cet article-là, on parle des aires protégées, si on veut, qui vont
rentrer dans la cible, là.
M. Charette :
...comptabilisées.
Mme Ghazal : Qui vont être comptabilisées, mais le projet de loi parle d'autres moyens de conservation, puis vous venez de le
nommer, qui ne seront pas comptabilisés, donc aussi bien en profiter. Mais ce
que je comprends, c'est qu'on aurait cette discussion-là dans 46.
M. Charette : 46, pour une
partie, à tout le moins, mais on ne reprend pas forcément ou on ne détaille pas
ce qu'on pourrait appeler, là, un réseau ou un corridor, là, de protection.
Mme Ghazal : Bien, on pourrait
revenir, à ce moment-là... ou même à l'article 2 parce que ça reste que,
que ce soit 27 ou ailleurs dans le projet de loi, le gouvernement n'a pas
décidé de retenir cet outil supplémentaire, puis on aurait
été les premiers aussi à l'utiliser, et ça aurait montré notre leadership à l'international
sur la question. Peut-être qu'éventuellement j'aurai l'explication pour quelle
raison cette proposition-là n'a pas été retenue.
M. Charette : Ce n'est pas que
ce n'est pas retenu, c'est que ça ne doit pas pour autant faire l'objet d'un article
ou d'une loi. Déjà, là, prendre un petit peu d'avance, là, ça
peut aider à la compréhension, je vous fais une petite lecture, là, d'une explication, là, qui pourra
nous aider pour la suite des choses. Donc, la loi, comme je le
mentionnais, ne nous empêche pas actuellement de créer ces réseaux écologiques
là. On a toute la latitude pour le faire.
Et explication supplémentaire, ce ne sont pas
des statuts, mais c'est un amalgame de statuts au niveau de ces réseaux-là. Un
réseau écologique, c'est un amalgame de possibilités qui ne sont pas uniformes.
Donc, c'est un ensemble de noyaux de conservation, tantôt des aires protégées,
tantôt des AMCE, tantôt d'autres zones naturelles, là, qui peuvent être
intactes, qui sont reliées par des corridors écologiques. Donc, c'est
difficile. Il n'y a rien qui nous empêche de le faire maintenant, mais ce
serait difficile d'écrire dans la loi ce qu'il est déjà possible de réaliser.
Et d'ailleurs vous mentionnez... Je donne à
l'occasion cet exemple-là, avec Conservation de la nature du Canada,
on a fait une annonce, dans le nord des Laurentides, il y a
quelques mois, et c'était dans le but... c'est une portion de territoire
qui permettait d'en relier deux autres, en quelque sorte. Donc, c'est à travers
ça qu'on vient créer un corridor, mais ce corridor-là n'a pas de statut unique,
là, on venait intégrer deux aires protégées. Donc, c'est un amalgame de
statuts, sur ce corridor-là, mais on peut déjà le faire. La loi nous permet de
le faire.
Mme Ghazal : Donc, dans cet
exemple-là, je m'en rappelle, ce n'est pas une aire protégée. L'argent qui a
été mis puis que le fédéral aussi a débloqué, ça... c'est ça que je me
rappelle, cette annonce-là.
M. Charette : En fait, c'est-à-dire,
cet élément-là qui a permis de faire le pont et de créer un corridor est aussi
protégé. Donc, maintenant, ça fait partie de l'aire protégée reconnue, mais qui
en reliait deux autres qui étaient déjà établies. Puis on aurait pu le faire
avec un degré de protection différent, sans que ce soit une aire protégée en
tant que telle, à travers les possibilités, là, que j'évoquais, AMCE ou autres
possibilités.
Mme Ghazal : Oui, je comprends. En
fait, c'est que l'idée de l'ajouter dans la loi, c'est de sortir un peu de
l'interprétation. Je comprends qu'on peut le faire quand même, même si ce n'est
pas dans la loi, mais combien, à quel degré,
etc. Mais, de toute façon, on va en parler aussi quand on va être dans les
APUD, parce que l'objectif, c'est que, là, ce soit vraiment strict si on
veut que ça soit comptabilisé.
M. Charette : On l'a en tête, cette
possibilité-là, sans pouvoir vous confirmer, à ce moment-ci, que le mot ou le
concept va être ajouté, mais on pourra y revenir plus loin. Là, on est
réellement dans 27, avec l'énumération des possibilités
qui peuvent constituer des aires protégées, mais j'ai en tête votre
préoccupation, puis on tentera d'y répondre un peu plus tard.
Mme Ghazal : O.K. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Ça
va, Mme la députée de Mercier?
Mme Ghazal : Oui. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Jacques-Cartier? Ça m'aide lorsque vous me dites que vous
avez terminé votre intervention.
M. Kelley : ...M. le
ministre, c'est juste sur le terme «utilisation durable». Est-ce que l'État
peut désigner, comme, un site minier, pour le lithium, par exemple? Si c'est
comme un produit qui va être utilisé plus longtemps, pour une... utile,
durable, est-ce que ça peut être inclus dans la définition?
M. Charette : Le critère de base,
c'est tout le temps de dire, si on lui donne le titre d'aire protégée, il faut que ça corresponde aux critères internationaux.
S'il y a une pertinence à un type d'activité, et que tous le
reconnaissent, mais que ça empêche de donner le titre d'aire protégée, bien, on
va y aller avec une protection autre, mais ce ne sera pas une aire protégée.
Là, l'article 27 nous permet de nous
référer, justement, là, à tout ce qui est réserve de biodiversité, réserve
écologique ou réserve marine. Puis utilisation durable, bien, c'est l'APUD et,
on va le revoir à l'article 46, c'est réellement le concept d'aire protégée,
là, d'utilisation durable, qui va être moins strict que les catégories 1 à 5,
mais qui sera quand même très bien balisé, là, par les concepts internationaux.
M. Kelley : Parfait. Merci.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à l'article 27? Oui, M. le député de Viau.
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente. Donc, je reviens encore à cet article 27. «Le gouvernement
peut désigner toute terre», donc, sur le «peut désigner», M. le ministre, donc,
il me semble qu'il y a des questions qu'on doit se poser
sur la méthode de désignation. Est-ce que vous avez des indications à nous
donner là-dessus, sur le «peut désigner»?
• (11 h 10) •
M. Charette :
Bien, en fait, le processus, les étapes à franchir, on va les aborder. On
disait déjà que c'était très long avant
d'arriver à un statut de protection permanent. Donc, il y a
différents articles, un petit peu plus loin, qui vont nous permettre d'aborder cette question-là, mais c'est une
mécanique, là, qui est très bien définie et qui sera, je pense, simplifiée.
D'ailleurs, les groupes nous le demandaient, là. Ce sera simplifié à travers
les articles et amendements, là, qu'on pourra étudier un petit peu plus tard.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à l'article 27... en fait, à l'amendement
à l'article 27? S'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons mettre aux voix l'amendement de l'article 27 de l'article 31.
La Secrétaire :
Pour, contre ou abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette :
Pour.
La Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire :
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire :
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif :
Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin :
Abstention.
La Secrétaire :
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley :
Abstention.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal :
Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault :
Abstention.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Abstention. Donc, l'amendement à l'article 27 est
adopté. Est-ce qu'il y a des commentaires à l'article 27 tel qu'amendé?
Donc, s'il n'y a pas de commentaire à l'article 27, tel qu'amendé, nous
allons procéder à l'article 28. M. le ministre.
M.
Charette : Je lis sa version originale et ensuite l'amendement, là,
qui en découlerait. Donc :
«28. Des terres
privées peuvent, à la demande de leur propriétaire, être incluses dans le territoire
d'une aire protégée. Les articles 54 à 64 s'appliquent à une telle demande, en
faisant les adaptations nécessaires.»
Le commentaire pour
le 28 : À ce moment-ci, les terres privées et publiques peuvent être
constituées selon une procédure distincte. Une entente devra être conclue avec
le propriétaire du terrain, suivant la même procédure que celle établie pour
les réserves naturelles. Ensuite, ces terres pourront être intégrées à celles
d'une aire protégée désignée en vertu du présent chapitre pour les fins du
registre des aires protégées.
L'amendement,
maintenant, pour le 28, donc, j'en fais la lecture :
Retirer
l'article 28 de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel proposé
par l'article 32 du projet de loi.
Le commentaire :
Cet article pouvait donner l'impression que les terres privées reconnues à
titre de réserves naturelles ne pourraient plus bénéficier de l'exemption de
taxe prévue par le paragraphe 19° de l'article 204 de la Loi sur la
fiscalité municipale. Le retrait de cet article n'empêche aucunement que des
réserves naturelles et des terres du domaine de l'État désignées à titre
d'aires protégées puissent former un ensemble de grandes aires protégées.
Cet amendement
implique que soit également amendé l'article 38 de la LCPN proposé par
l'article 32 du projet de loi.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Commentaires sur l'amendement? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal :
J'ai une question. Le ministre lit les commentaires sur ses propres amendements.
Ils ne sont pas sur le Greffier?
M. Charette : ...des notes, effectivement, là, qu'on s'est
constituées, mais je me fais un devoir, là, de vous les lire.
Mme Ghazal :
Mais est-ce que c'est possible de les avoir sur Greffier, vu qu'on a eu tout le
document des amendements sur Greffier en un seul coup?
M. Charette :
En fait, quand c'est possible, peut-être, mais c'est réellement des petites
notes, là, qu'on se constitue au fur et à
mesure. C'est pour ça que j'ai deux ordinateurs sous les yeux, là, mais je vous
partage l'information que j'ai en temps réel.
Mme Ghazal :
...un petit effort.
M. Charette :
On en fait des gros, là.
Mme Ghazal :
Je suis sûre que c'est faisable, là, on... copie-collé les notes.
M.
Charette : Quand c'est
possible, oui. Bien, c'est-à-dire, c'est parce
qu'il faudrait un temps de transmission à chacune des fois. Moi, je vous
dis, ma page... c'est les bienfaits de la technologie, la page évolue
quand les mots s'ajoutent, au fur et à mesure. C'est pour ça que
moi, malheureusement, quand vous dites, par exemple, c'est à la
page 220 ou 119, je n'ai pas de numérotation, là. C'est un cahier qui est
en évolution.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : ...commentaires à l'amendement à
l'article 28? S'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons
procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire :
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette :
Pour.
La Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire :
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire :
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif :
Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal :
Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M.
Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire :
Et Mme St-Pierre (Acadie)?
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 28 est adopté, mais, étant donné que l'amendement à l'article 28
vient disposer de l'article 28, je pense que c'est l'article 29.
C'est ça, Mme la secrétaire? Alors, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Charette :
Avec plaisir, et là aussi il y aura amendement. Donc, je vous amène la version
originale dans un premier temps :
«29. La sélection des
territoires, le choix des statuts de protection privilégiés et la détermination
des objectifs de conservation à atteindre sont effectués par le ministre en
collaboration avec les ministères et les organismes gouvernementaux concernés,
dont les ministres responsables des Affaires municipales, de l'Agriculture, de
la Culture, du Développement économique, de la Faune, des Forêts et des
Ressources naturelles.
«Sont également
consultées les municipalités dont le territoire est compris en tout ou en
partie dans celui de l'aire protégée.»
Le commentaire
original. La consultation a mentionné, au premier alinéa... non, pardon, je
recommence. La consultation mentionnée au premier alinéa de cet article était
déjà prévue au deuxième alinéa de l'article 27 de la loi actuelle, donc la
consultation des municipalités est un ajout. Cet article ne fait plus mention
du plan de conservation puisque le régime d'activité ne s'y trouve plus.
Donc là, je vous lis maintenant
l'amendement qui est relié à tout ceci. Donc, Loi modifiant la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel et d'autres dispositions :
Insérer, après
l'article 29 de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel proposé
par l'article 32 du projet de loi, les suivants :
«29.1. Le plan de
conservation élaboré pour une aire protégée d'utilisation durable...»
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Excusez-moi, M. le ministre, de vous interrompre. Comme
ce sont des nouveaux articles, à l'article 21, vos amendements, il faut
que je procède sur l'article... c'est l'article 29, pardon. Il faut que je
procède sur l'article 29 avant de poursuivre sur les amendements.
M. Charette :
D'accord. Parfait.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, est-ce qu'il y a des commentaires à
l'article 29? Oui, M. le député de Viau.
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente. J'aimerais entendre les commentaires explicatifs du
ministre sur l'article 29 qu'il vient de nous lire, s'il vous plaît.
M. Charette :
Celui de l'article original, donc? Bien, en fait, c'est...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...vos amendements ne changent pas l'article original, vos amendements
s'ajoutent à l'article original. Donc, on discute sur le 29.
M. Charette :
Pour en faire un 29.1, parfait. Je vais juste retrouver le bon endroit. Finalement,
j'ai besoin d'un troisième ordinateur. Donc, le commentaire était le suivant...
oui, d'accord, je m'y retrouve. La consultation mentionnée au premier alinéa de
cet article était déjà prévue au deuxième alinéa de l'article 27 de la loi
actuelle. Donc, la consultation des municipalités est un ajout. Cet article ne
fait plus mention du plan de conservation puisque le régime d'activité ne s'y
retrouve plus, mais, avec l'amendement en 29.1, c'est là qu'on va pouvoir
faire une précision avec une certaine énumération des possibilités.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Ça
va, M. le député de Viau?
M. Benjamin : Oui. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci. Alors, est-ce qu'il y a d'autres commentaires à l'article 29? Oui, M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Bon, on dit...
dans l'article 29, on parle de collaboration avec les ministères et les organismes
gouvernementaux concernés, dont les ministres responsables des Affaires
municipales, de l'Agriculture, de la
Culture, du Développement économique, de la Faune, des Forêts et des Ressources
naturelles. Est-ce que ce n'est pas un peu limitatif? Parce que, dans
certains cas, par exemple, je pense que le ministre des Transports devrait être
consulté, je pense que le premier ministre, parfois, devrait être consulté.
Puis là on ne parle même pas d'organismes gouvernementaux, par exemple, je ne
sais pas, moi, la SHQ, pour des enjeux d'habitation, etc.
Alors,
pourquoi on cible particulièrement les ministres responsables des Affaires municipales, Agriculture, Culture,
Développement économique, Faune, Forêts, Ressources naturelles et pas les
autres?
• (11 h 20) •
M.
Charette : C'est tout le
temps, et j'en conviens, hasardeux de faire une énumération particulière, mais
là où on ne ferme pas la possibilité aux possibilités que vous évoquez, c'est lorsqu'on lit «dont
les». Donc, ce n'est pas exclusif, on
a la possibilité d'y ajouter... lisons le «dont» comme un «notamment»,
là, par exemple. Donc, ce sont les plus fréquents.
Et je peux
vous confirmer que c'est le cas. Vous le savez, on est en train de peaufiner
notre plan... c'est-à-dire, notre réflexion pour la protection, d'ici la
fin de 2020, et ce sont effectivement les ministères les plus souvent interpelés. Les principaux, je vous dirais, là,
c'est MELCC, donc Environnement, Ressources naturelles, Faune et Parcs,
mais tantôt Affaires municipales, tantôt Agriculture, tantôt Culture, mais ce
n'est pas exclusif. Donc, le «dont», il faut
le lire comme un «notamment» et il y a certainement des ministères, là, qui,
systématiquement, sont interpelés pour ce type d'exercice là.
M.
Gaudreault : Bien, c'est sûr, j'espère que le ministre se consulte
lui-même. Dans les organismes gouvernementaux concernés, est-ce
qu'Hydro-Québec en fait partie?
M. Charette : À travers le MERN,
oui. Le MERN reçoit les avis d'Hydro-Québec sur tel ou tel territoire. Donc, ce
n'est pas moi, directement, et pas non plus le ministère, directement, les avis
du MERN... c'est-à-dire, les avis d'Hydro-Québec sont partagés au MERN, qui en
est le ministère titulaire, en quelque sorte. Donc, ils nous sont partagés, ces
avis-là.
M. Gaudreault : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Ça
va? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. La semaine dernière, j'avais posé la question sur le rôle que
pourrait éventuellement jouer le ministère de la Culture dans certains
dossiers. Donc là, je vois apparaître le ministère de la Culture comme étant un
des ministères qui peut être consulté. Est-ce qu'on peut nous donner des cas,
des exemples? Sur quels aspects le ministère de la Culture est appelé à être
consulté?
M. Charette : ...très récent et
d'actualité. Dans le cas de l'île d'Anticosti, on veut protéger un territoire
entier où il y a des éléments d'intérêt pour le ministère de la Culture. Donc,
c'est sans doute le cas le plus actuel, là, que je pourrais donner, actuellement.
M. Benjamin : O.K. Parfait.
Excellent. C'est ce que je voulais savoir.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui, c'est juste
une question, M. le ministre, un petit peu en lien avec les questions du député
de Jonquière. On dit qu'on va consulter les municipalités. Pourquoi le
Secrétariat des affaires autochtones n'est pas inclus dans cette liste des
différents ministères qui devraient être consultés?
M. Charette :
C'est une énumération qui n'est pas exhaustive, qui n'est pas complète. Avec le
non... le «dont», c'est-à-dire, on peut
l'interpréter comme un «notamment». Et je vous confirme que, dans le cas des
négociations, discussions
actuelles, je suis en lien avec le secrétariat, le nouveau ministre responsable
aussi fait partie des échanges. Donc, ce n'est pas exclusif, là, c'est
les plus communs.
M. Kelley :
Puis juste une autre question. Je reviens maintenant à l'ancien projet de loi,
où on parle que les consultations, et ça, c'est en lien avec l'article 27
que vous avez... je trouve tout, maintenant, dans l'article 29,
c'est : «Les consultations mentionnées précédemment n'ont pas pour effet
d'affecter d'autres consultations prévues par [la] loi, telle [qu'une]
consultation du Comité conjoint de chasse, de pêche et de piégeage prévue à
l'article 75 de la Loi sur les droits de chasse et de pêche dans les
territoires de la Baie James...»
Je veux juste, tout
simplement, poser la question, on retrouve cette consultation... Est-ce que ça
n'existe plus maintenant? C'est juste une question de voir... on retrouve ça maintenant
dans le projet de loi.
M. Charette :
Pour ces territoires-là, c'est le processus du Nord qui est en cause et non pas
le processus qui est présentement à l'étude, là. On sait que, pour tout ce qui
est au nord du 49e parallèle, c'est un processus différent. C'est la seule
explication.
M. Kelley :
O.K. Et encore, je reviens maintenant, parce qu'à 29 on avait beaucoup, beaucoup
des paragraphes, encore, et c'est juste de bien comprendre que l'ancien projet de loi n° 29, tout ça a été enlevé. Puis est-ce
qu'on trouve certains de ces éléments plus tard dans le projet de loi ou est-ce
que c'est enlevé parce que ce n'est plus nécessaire puis le changement a été
fait? Alors, j'essaie encore juste de bien comprendre, tout ce qu'on enlève, ça
va aller où exactement après.
M. Charette :
Je ne vois pas d'élément enlevé à l'article 29.
M. Kelley :
Alors, quand on regarde, «un avis de mise en réserve effectué», etc.
M. Charette :
Le volet consultation est abordé dans les articles, effectivement, plus loin.
Cependant, dans les prochains instants, avec l'accord de tous, naturellement,
il y aurait un amendement à 29, un ajout d'un 29.1 qui aborde certains
éléments, mais le volet consultation est repris, effectivement, plus tard.
M.
Kelley : O.K. Merci.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le député de Viau.
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente. Je ne sais pas s'il y a un lien à faire, M. le
ministre, donc à vous de me le préciser. Toujours dans le segment où mon
collègue de Jacques-Cartier intervenait, donc, il est fait mention que les
municipalités étaient consultées dans le cas de paysages humanisés. Or,
maintenant, donc, ce qu'on a devant nous comme article 29, que nous
regardons, «sont également consultées les municipalités dont le territoire est
compris en tout ou en partie dans celui de l'aire protégée». Est-ce que ça
voudrait dire, à ce moment-là, que les municipalités seraient, contrairement à
auparavant... qu'elles étaient consultées sur les paysages humanisés, qu'elles
seraient consultées sur toute aire protégée, peu importe le statut de l'aire
protégée? C'est ce que je dois comprendre?
M.
Charette : Dans les différents amendements qui ont été proposés, il y
a... sans que ça touche le fond, il y a cette volonté que la loi se
lise plus aisément. Donc, il y a une section V, au niveau des paysages
humanisés, où ce sera spécifiquement abordé. Donc, il y a beaucoup d'amendements
qui n'ont pas d'impact sur le fond, n'ont pas de portée autre que de dire : C'est une loi qui, dorénavant, va se
lire plus facilement, avec des sections qui sont davantage regroupées,
et c'est le cas, là, pour les paysages humanisés.
M. Benjamin :
Je comprends effectivement qu'il y a cette volonté, donc, effectivement, de
rendre cette loi-là plus simple, plus accessible pour les gens, et ça, ce n'est
pas une mauvaise chose, mais est-ce que je comprends... En fait, ma question,
est-ce que je comprends que... dans le cas des aires protégées, donc, est-ce
que les municipalités étaient toujours consultées auparavant ou maintenant les
municipalités seraient dorénavant consultées?
M. Charette :
Les municipalités ont tout le temps été consultées, elles vont tout le temps
être consultées aussi, là. Ce serait difficile de penser à protéger un
territoire sans consulter la municipalité où se retrouve ce territoire-là, là.
Donc, ça, je vous le confirme.
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Autres commentaires sur
l'article 29? Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons
procéder à votre amendement, M. le ministre, 29.1.
M. Charette :
Parfait. C'est gentil. Merci, Mme la Présidente. Donc, ça se lirait comme
suit : Insérer, après l'article 29 de la Loi sur la conservation du
patrimoine naturel proposé par l'article 32 du projet de loi, les
suivants :
«29.1. Le
plan de conservation élaboré pour une aire protégée d'utilisation durable, une
réserve de biodiversité, une réserve écologique ou une réserve marine
prévoit notamment les éléments suivants :
«1° le portrait écologique
du territoire concerné ainsi qu'une description de son occupation et de ses
usages;
«2° les objectifs de conservation et de
mise en valeur du territoire; et
«3° une carte géographique de l'aire
protégée.
«29.2. Le ministre veille à l'application
du plan de conservation et à sa mise à jour.
Donc, c'est
un amendement qui permet essentiellement de clarifier le contenu des plans de
conservation. Il y a plusieurs organismes qui ont demandé de faire ces
clarifications-là dans la loi.
Le troisième alinéa de l'article 30,
proposé par l'article 32 du projet de loi, prévoyait une telle description
du contenu du plan de conservation, mais de façon plus succincte. Donc,
l'article 9.2 précise simplement que le ministre veille à l'application
des plans et qu'il les tient à jour.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Nous allons commencer par analyser 29.1.
Est-ce qu'il y a des commentaires à l'amendement à 29.1? M. le député de
Viau.
• (11 h 30) •
M.
Benjamin : Merci, Mme la Présidente. En fait, tantôt, donc, dans l'article précédent que nous
avons étudié, donc, quand je parlais de «le pouvoir de désigner»,
donc là, on a ici, devant nous, le plan de conservation. Donc, c'est ce qui
doit être élaboré en amont d'une désignation. C'est ce que je comprends?
M. Charette : En fait, ça fait
partie du processus de désignation, mais c'est avant que cette aire protégée là
soit officialisée.
M.
Benjamin : Quand on dit,
dans le deuxième paragraphe : «Les objectifs de conservation et
de mise en valeur du
territoire», pouvez-vous élaborer un peu plus, pour nous, qu'est-ce que vous
entendez par ça, M. le ministre?
M. Charette : Pour ce qui est de
l'aire protégée d'utilisation durable, il va y avoir une mise en valeur, là, de
certains éléments, mais honnêtement je ne suis pas certain de bien saisir la
question du collègue.
M. Benjamin : J'aimerais comprendre,
en fait, qu'est-ce que le législateur veut nous dire quand on nous dit :
«les éléments suivants : les objectifs de conservation et de mise en
valeur du territoire». Qu'est-ce que vous voulez dire par là, précisément?
M. Charette : Ah! Parfait. Donc,
c'est le point 2, vous faites référence...
M. Benjamin : Oui, point 2.
Voilà.
M. Charette : D'accord. C'est là où
je n'avais pas la bonne information pour comprendre. C'est ce qui est attendu,
en quelque sorte, en matière de conservation et de mise en valeur. Si, sur un
territoire donné, vous avez un élément qui est réellement digne de mention et
qui doit être préservé, dans le plan, on va y faire mention et on va dire que
telle caractéristique doit être, justement, mise en valeur. Donc, on va
tourner... on va accorder une attention toute particulière à ces éléments-là.
Donc, ça peut être mentionné directement, là, dans le plan de conservation.
M.
Benjamin : Donc, par exemple, dans les objectifs de conservation, on
pourrait avoir... Dans ce portrait-là, sur le plan de conservation que
vous aurez à déposer, par exemple, s'il y avait des espèces à protéger, on
pourrait retrouver ça dans les objectifs de conservation. C'est bien ça?
M.
Charette : Tout à l'heure, on parlait de l'île d'Anticosti, c'est un
élément... ou c'est-à-dire c'est un territoire où on trouve des éléments
qu'on souhaitera mettre en vigueur. Sinon, d'autres types d'exemples, si on y
va de façon spécifique, et je me réfère à des éléments, là, qu'on entend
traditionnellement dans les médias, lorsqu'il est question de caribou
forestier, par exemple. Donc, si une aire protégée... qui parle d'une mise en
valeur ou d'une protection du caribou, bien, ça sera mentionné. Ça, c'est davantage
au niveau de la biodiversité. Si on parle du territoire lui-même, si on parle, par
exemple, d'une approche participative ou une approche de concertation, ça fait
partie aussi de ces critères-là qui peuvent être mentionnés, là, dans le plan,
là, en vertu du picot n° 2.
M. Benjamin : O.K. Donc, ça
nécessite... En fait, je reviens encore à l'idée de... Ce travail-là, on le fait
pour cette protection du patrimoine
naturel, on le fait pour l'ensemble des Québécoises et des Québécois. Donc, l'accessibilité de l'information,
donc, alors, ça nécessiterait nécessairement, j'imagine, dans les objectifs de
conservation, que, préalablement, il y ait un inventaire qui soit réalisé de
tout ce qu'on doit protéger, donc, en termes d'objectifs de conservation.
M. Charette : Avant qu'il y ait
une aire protégée d'officialisée, il y a tout le temps un travail, en amont, de
caractérisation pour déterminer la valeur de cette aire protégée là. Et c'est
dans le plan qu'on va insister sur des éléments, par exemple, de préservation
ou de mise en valeur. Donc, oui, avant d'officialiser un territoire, il y a un
travail qui peut s'échelonner sur de longs mois, sinon, dans bien des cas, de
longues années. Parce que, oui, il y a la caractérisation, il y a tout l'aspect
consultation, négociation avec le milieu aussi, donc ça prend un temps certain
pour arriver à cet ultime degré de protection.
M. Benjamin : Quand
on dit «mise en valeur du territoire», qu'est-ce que vous voulez dire par
«mise en valeur du territoire»?
M. Charette :
J'essaie de vous trouver des exemples sans tout le temps référer au même,
mais... quoiqu'il est très bon, île
d'Anticosti, toujours, la mise en valeur, ça peut être un travail de pédagogie,
en quelque sorte. On a beau avoir les plus belles ressources, si on ne
sait pas qu'elles y sont, c'est difficile de pouvoir s'y référer, c'est
difficile de pouvoir en bénéficier comme tel. Donc, disons, simplement, «mise
en valeur» peut vouloir dire une certaine pédagogie auprès des milieux
concernés, auprès de la population, auprès d'un public qui est plus large que
les seuls habitants ou résidents, là, d'un secteur x.
M. Benjamin :
O.K. C'est ce que ça peut vouloir dire. Est-ce que ça peut vouloir dire autre
chose aussi, la mise en valeur du territoire?
M. Charette :
La mise en valeur... bien, c'est-à-dire, mise en valeur, c'est aussi,
naturellement... Bien, en fait, je pense,
c'est la façon la plus... une certaine vocation. Je parle de pédagogie. On
pourrait résumer ça à une vocation éducative, dans certains cas, et là
ça va dépendre de la nature de la catégorie. Naturellement, ça peut être aussi au
niveau, j'essaie d'élargir un peu, récréotouristique.
Et, encore une fois,
je nous ramène à l'île d'Anticosti parce que c'est un exemple qui est bien
représentatif de tous ces sujets-là. Il y a une population sur cette île-là,
donc ce n'est pas un territoire qui est complètement vierge, et cette population-là,
elle est concernée au plus haut niveau par le potentiel de leur île, et ils
veulent le faire connaître. Donc, oui, il y a des projets récréotouristiques.
On va parler davantage d'écotourisme, on s'entend, il n'y a pas de grande
chaîne hôtelière ou de grands hôtels qui vont se développer sur l'île
d'Anticosti, mais une mise en valeur, ça peut
être à travers des activités récréotouristiques. Le maire, très, très
visionnaire pour son île, parle beaucoup, depuis quelque temps, d'un Compostelle québécois,
en quelque sorte, c'est-à-dire un sentier long de plusieurs dizaines de kilomètres
qui permettrait de parcourir l'île, avec toutes ses caractéristiques. Donc, c'est une forme de mise en valeur.
M. Benjamin :
Donc, ça peut vouloir dire pédagogique, oui, et récréotouristique, donc économique
aussi.
M. Charette :
Bien, dans les deux cas, il peut y avoir des retombées économiques, mais sans
rien enlever aux critères de protection qui ont été déterminés pour le territoire
visé.
M.
Benjamin : Si on va au
premier paragraphe, donc là on parle du «portrait écologique du territoire concerné ainsi qu'une
description de son occupation et de ses usages». Quand on parle de ses usages,
on parle de ses usages au moment de déposer le plan ou, du moins, de ses
usages... J'aimerais peut-être vous entendre là-dessus, sur les usages.
M. Charette :
En fait, je vais vous donner deux interprétations, là, et on pourra compléter
par la suite. C'est ce qui se passe déjà sur
le territoire, actuellement, et une autre interprétation qu'on pourrait
y donner, et là je m'éloigne un petit peu, là, il faut s'en tenir à ce
que je viens de vous mentionner, un milieu humide peut avoir un certain usage dans l'environnement. Est-ce qu'il vient alimenter
tel ou tel... comment vous dire, lorsqu'on parle d'un bassin versant,
par exemple, il y a un usage à travers ses différents réseaux, et autres. Mais
là j'insisterais davantage pour dire, là, que c'est selon ce qui est fait au
moment où le plan est établi.
M. Benjamin :
...on parle d'un portrait. Donc, moi, j'aurais tendance à croire que c'est vraiment
au moment où on dépose le plan, donc c'est... et non pas de ses usages
anticipés. Est-ce que c'est bien ça?
M. Charette :
Effectivement.
M. Benjamin :
D'accord. Parfait. Merci, Mme la Présidente.
• (11 h 40) •
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à l'amendement 29.1? M. le député
de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui. J'aimerais ça savoir la différence entre «occupation» et «usage».
M. Charette :
On est au picot 1.
M. Gaudreault :
Picot 1.
M. Charette :
D'accord, le même qu'on vient de discuter, l'occupation et de ses usages. Mon
dernier souhait est de vous induire en erreur. Je veux juste le valider.
(Consultation)
M. Charette : «Usage», je pense
qu'on l'avait bien décrit. Pour ce qui est d'«occupation», c'est si, par exemple, il y a un bail sur le territoire visé,
donc on référait à ce type de... En fait, ce serait davantage ce type de
référence là. Et
l'«usage», c'est ce qu'on en fait, en quelque sort, du territoire, s'il y a une
pourvoirie ou si... mais l'«occupation», c'est plus en référence à un
bail.
M. Gaudreault : Donc,
l'«occupation» est plus en lien avec les statuts légaux, je dirais, qui
concernent un territoire. Bon, vous parlez d'un bail, il peut y avoir d'autres
types d'occupation légale?
M. Charette :
...relations contractuelles, que ce soient les baux de villégiature, que ce
soit... le MERN a quelques types de
baux aussi dans son champ d'activité, là. Donc, une relation, effectivement,
contractuelle au niveau de l'occupation.
M. Gaudreault : Les droits
miniers, par exemple?
M. Charette : J'ai un doute que
ce soit le cas, et là on parle du plan de conservation. Donc, je ne pense pas
que ça s'appliquerait aux droits miniers, mais encore là je ne veux pas vous
induire en erreur.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce que voulez prendre une pause ou si vous voulez inviter, peut-être, Mme
la juriste?
M. Charette :
Enfin, c'est... j'aurais la réponse. C'est bien... certains nous disent, il y a
une expression en anglais que je tenterai d'éviter, mais de revenir à la
base. On parle d'une aire protégée, donc il n'y a pas d'usage minier, là, dans
le cas présent.
M.
Gaudreault : O.K. Bien, moi,
je faisais plus référence, en parlant de droits miniers, au sens de
l'occupation, parce que le ministre me dit : L'occupation, c'est, par
exemple, les baux, l'usage, bien, c'est plus concrètement ce qui se fait sur le
territoire. Ça fait que, là, je me disais : Des droits miniers, c'est
quand même accordé par un permis, par une décision gouvernementale. C'est un
peu comme un bail, d'un point de vue légal, sans que ça soit un bail, là.
Alors, c'était plus dans ce sens-là, là.
M. Charette : Ça ne serait pas
inclus dans le secteur de l'aire protégée et encore moins dans le plan de
conservation. Donc là, on est réellement au niveau du plan de conservation,
donc on n'en ferait pas de cas, là, à ce moment-ci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à l'amendement 29.1? M. le député
de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci, Mme la
Présidente. Donc, dans la foulée de la question du collègue de Jonquière, je
pense que c'est probablement la semaine passée, la semaine dernière qu'on
échangeait, qu'on discutait avec le ministre sur les enjeux des claims miniers,
donc, à savoir... où vous nous aviez dit, donc : S'il y avait un claim
minier dans une aire protégée, donc, il faudrait racheter le claim, à ce moment-là.
M. Charette : ...acheter, bien, dans
certains cas, bien, il y a différents cas de figure, mais souvent ce sont les
entreprises elles-mêmes qui cèdent leurs droits. Il y a plusieurs cas où, au
fil des années, un titulaire de claim a tout simplement cédé ses droits.
M. Benjamin : Et, dans le scénario
où un claim ne cède pas ses droits, à ce moment-là, il n'y a pas d'aire
protégée. C'est ce qu'on doit comprendre?
M. Charette : Il n'y a pas de claim
en vigueur sur une aire protégée, effectivement.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui, une question
concernant un portrait écologique. C'est fait, j'imagine, par le ministère,
mais c'est mis à jour combien... chaque quatre ans? C'est vraiment juste de
comprendre c'est quoi, exactement, un portrait écologique. Et je pense que,
spécifiquement, un petit peu, si c'est des troupeaux de caribous ou, quand
même, des orignaux, on sait que des données peuvent changer rapidement. Alors,
c'est juste de bien comprendre c'est quoi, exactement, un portrait écologique,
et ils sont mis à jour combien de fois en cinq ans.
M. Charette : Il n'y a pas de
réponse unique, en ce sens que c'est variable d'un endroit à l'autre, en
fonction de ce que va déterminer le plan de conservation, effectivement. Si on
veut, par exemple, au picot 2, au paragraphe 2°, obtenir des
résultats précis en termes de mise en valeur du territoire, c'est là où la mise
à jour va se faire. Donc, je ne pourrais pas vous dire : C'est à chaque
quatre ans, c'est à chaque année, c'est à chaque deux ans. C'est selon ce qui
est visé comme objectif.
M. Kelley : Alors, chaque
portrait n'est pas pareil, ça peut être différent à cause de la région. C'est
bien ça?
M. Charette :
Dans certains cas...
M. Kelley : Il y a des
critères et des éléments dedans?
M. Charette : On parlait du caribou,
par exemple. C'est certain que, si on veut voir dans quelle mesure une espèce
progresse, ça ne se fait pas aux deux semaines, là. Donc. il y a du comptage du
cheptel qui se fait, là, sur quelques années. Dans certains cas, ça peut être
plus serré comme échéancier. Donc, c'est réellement en fonction de ce qui est
recherché, là, dans le plan de conservation.
Et ces plans de conservation là peuvent être mis
à jour à tout moment. Donc, non seulement ce n'est pas au minimum de, ça peut
être à tout moment. Il n'y a pas de maximum non plus, là, donc c'est selon la
caractéristique, là, de chaque plan et de chaque aire protégée.
M. Kelley : Alors, selon
vous, comme, quand un territoire est choisi, toutes les données sur le portrait
sont les plus à date que possible dans ce moment-là?
M. Charette : On essaie d'avoir le
meilleur portrait en sachant fort bien... Je reprends l'exemple du cheptel du
caribou forestier. On sait bien que, si une aire protégée qui est implantée le
jour x... l'effet ne se fera pas ressentir le lendemain. Donc, dans certains cas,
il faut composer avec des délais plus étendus.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci, Mme la
Présidente. Petite précision, M. le ministre. Donc, sur l'enjeu, sur la
dernière question que je vous posais tantôt, au sujet de... Avant même
l'élaboration de votre plan de conservation et de le déposer, est-ce que, par
exemple, donc, quand il y a un claim
minier, donc, dans lequel il n'y a pas d'investissement, on présume qu'il y a, en amont, une consultation
que vous menez, à ce moment-là, auprès des ces acteurs-là ou il n'y a
pas de consultation du tout?
M. Charette : En fait, pour qu'il y
ait aire protégée, il faut... il n'y a plus de claim en vigueur, mais pour
élaborer des possibilités d'aires protégées, on discute avec une panoplie
d'interlocuteurs. Si on pense qu'un droit s'applique,
il peut y avoir discussion. Un droit peut être reconnu sans qu'il y ait une
volonté de la part de son détenteur de l'exercer.
Donc, il peut y avoir des discussions, là, pour voir quelles sont les
intentions, s'il y a possibilité de s'en départir, s'il y a
possibilité d'y renoncer. Donc, il y a plusieurs possibilités, mais... et c'est
là où on se dit : C'est réellement des démarches sur le long terme, parce
que ça implique beaucoup, beaucoup d'acteurs potentiels.
M.
Benjamin : Et dans le cas
que vous évoquez, donc, c'est-à-dire un droit qui pourrait être... qui serait
reconnu, donc un droit qui serait reconnu sans pour autant, c'est-à-dire, qu'il
y ait d'activité. Donc, à ce moment-là, donc, comment
ce droit-là est préservé? Comment ce droit-là est préservé dans
l'opérationnalisation d'un plan de conservation?
M. Charette : En fait, on est à deux
niveaux différents. Sur le territoire du Québec, il y a plusieurs claims qui sont en
vigueur sans qu'ils ne soient exploités. Donc, c'est une mise en réserve, en
quelque sorte, pour un éventuel potentiel à développer, mais dans bien,
bien des cas, on a réglé la question lors de la précédente législature par l'entremise du gouvernement libéral sur la
fracturation, par exemple. On sait qu'il n'y a pas de fracturation au
Québec. Donc, celles et ceux qui pensaient développer une portion du territoire
à travers cette technologie-là, bien, ils savent que ce n'est pas possible.
Donc, dans bien des cas, des claims peuvent être cédés. Il peut y avoir
renonciation aussi. C'est là où le territoire devient d'autant plus disponible
pour un usage autre, mais il n'y a pas de claim avec potentiel de développement
sur une aire protégée. Il faut que cette question-là soit réglée avant
d'arriver à un degré de protection, là, comme celui d'une aire protégée.
M. Benjamin : Merci.
• (11 h 50) •
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à
l'amendement 29.1? S'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons
faire la mise aux voix. Mme la secrétaire.
Une voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) : On
était... on n'a pas traité 29.1... c'est-à-dire on n'a pas traité 29.2. Bien,
moi, ma compréhension, c'est que j'ai deux amendements ici, j'ai
l'amendement 29.1 puis j'ai l'amendement 29.2. C'est ça? Donc, il
faut qu'on traite l'amendement 29.1.
Une voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) : Vous
êtes dans le même. O.K. Parfait. Moi, j'ai posé la question tantôt, on m'a dit que c'étaient deux amendements, alors...
Mais donc est-ce qu'il y a des commentaires, d'autres commentaires sur
29.1 et 29.2? S'il n'y a pas d'autre commentaire, on va faire la mise aux voix.
Mme la secrétaire.
La
Secrétaire : Oui. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette :
Pour.
La Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire :
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire :
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif :
Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin :
Abstention.
La Secrétaire :
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley :
Abstention.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M.
Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire :
Et Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté. M. le ministre,
s'il vous plaît, l'article 30.
M. Charette :
Avec plaisir, merci. Donc, 30, et ça, c'est l'article original. Donc :
«30. Le ministre tient une période d'information publique préalablement à toute
désignation d'un territoire en vertu de l'article 27.
«Cette période est
d'une durée minimale de 30 jours. Le ministre annonce sa tenue par la
publication d'un avis sur le site Internet de son ministère et par tout autre
moyen permettant d'en informer la population locale.
«L'avis indique
notamment l'endroit où le projet de plan de conservation de l'aire protégée
concernée peut être consulté. Le plan de
conservation contient notamment les objectifs de conservation applicables à
l'aire protégée.»
Le commentaire :
L'article 30 proposé prévoit une période d'information publique minimale
de 30 jours avant la désignation d'un territoire à titre d'aire protégée.
Pendant cette période, la population pourra notamment consulter le plan du
territoire envisagé et le plan de conservation qui lui est associé.
Et je pourrais maintenant
vous proposer l'amendement en lien avec cet article-là.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Allez-y.
M. Charette :
Parfait. Donc, ça se lirait comme suit :
Supprimer, dans le
troisième alinéa de l'article 30 de la Loi sur la conservation du
patrimoine naturel proposé par l'article 32 du projet de loi, «Le plan de
conservation contient notamment les objectifs de conservation applicables à
l'aire protégée.»
C'est une concordance étant donné qu'on a essentiellement
précisé cet élément-là déjà dans le 29.1 qui vient d'être adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Commentaires
au sujet de l'amendement? Oui, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci, Mme la
Présidente. Donc, dans un premier temps, sur l'amendement, est-ce qu'on
comprend, à ce moment-là, que, lorsque vous choisissez d'enlever les objectifs
de conservation applicables à l'aire protégée... Donc, pourquoi? L'amendement,
c'est que vous enlevez : «Le plan de conservation contient notamment les
objectifs de conservation applicables à l'aire protégée.»
M. Charette : En fait, c'est ce que
je mentionnais, en 29.1, on a précisé qu'est-ce qui était attendu à travers le
plan de conservation. Donc, c'est juste que ça a été abordé à l'élément
précédent.
M. Benjamin : Donc, j'imagine, à ce
moment-là, que, dans l'avis... donc, l'ensemble des éléments que nous avons
invoqués, donc, au 29.1 apparaîtront, à ce moment-là, dans l'avis public. C'est
ça?
M. Charette : Oui, en fait, ce
que... je vais juste retrouver la petite explication que je vous donnais. Donc,
oui, effectivement, la consultation peut... en fait, sera autant sur le territoire
lui-même que sur le plan de conservation qui est attendu.
M.
Benjamin : Mais, en fait, ce
que... ma question, M. le
ministre, en fait, on présume... En
fait, je reprends que, dans l'avis
qui va indiquer... donc, on est dans le dernier paragraphe, le plan de
conservation de l'aire protégée peut être consulté. Donc, à ce moment-là, l'ensemble des éléments du 29.1 feront partie de l'avis
public, c'est ça? Oui? D'accord.
L'autre question que j'ai, la notion de mise en
réserve est maintenant exclue?
M.
Charette : ...des articles
qui ont été suspendus la semaine dernière. Donc, tout ce volet-là n'est pas
évacué, mais c'est un des éléments
sur... En fait, c'est un élément sur lequel on va revenir lorsqu'on reviendra
aux articles suspendus.
M. Benjamin : Ici, on parle d'une
période d'une durée minimale de 30 jours. Donc, de manière générale,
est-ce qu'on parle de minimal et jamais de maximal? Est-ce qu'il y a des
périodes maximales?
M. Charette : En fait, c'est un
minimum, oui, mais, dans certains cas, compte tenu de ce qui est attendu, on...
parce que, dans certains cas, j'essaie de vous donner des exemples plus précis,
si le territoire est très vaste, s'il implique de consulter plusieurs
communautés, s'il nécessite des approches un petit peu différenciées, c'est là
où on peut se donner plus de temps. Donc, il y a un minimum, mais on prend le
temps de bien faire les choses. Et, oui, ça peut aller au-delà et, dans
certains cas, bien au-delà du 30 jours.
M. Benjamin : Petite question, donc
simple question. Donc, généralement, lorsque le législateur donne des délais
pour une consultation, on parle de 30 jours. On parle toujours de
30 jours francs, de 30... des jours ouvrables. De quel type de jour dont
on parle, à ce moment-là?
M. Charette : Dans le cas présent,
c'est 30 jours calendrier.
M. Benjamin : 30 jours
calendrier.
M. Charette : Donc, un mois
minimalement, là, y compris... Bien, en fait, un mois.
M. Benjamin : D'accord. Le ministre,
au deuxième paragraphe, «annonce sa tenue par la publication d'un avis sur le
site Internet de son ministère — bon, alors, sur le site Internet, M. le
ministre, vous comprenez tout de suite, vous me voyez venir, donc enjeu d'accès
à Internet pour, probablement, certains territoires — et par tout autre
moyen permettant d'en informer la population locale.» J'aimerais vous entendre
sur le «tout autre moyen».
M. Charette : On revient au principe
déjà discuté. Chaque territoire ou communauté peuvent avoir des réalités
propres. Dans certains cas, c'est la radio locale; dans certains cas, c'est le
journal local; dans certains cas, c'est carrément... J'ai vu, dans de très
petites communautés, c'est carrément affiché sur le babillard du magasin
général ou du point de rassemblement de cette communauté. Donc, ça peut prendre
et ça doit prendre différentes formes pour être bien certain que la population
concernée soit informée, là, de ce scénario-là.
M. Benjamin : Vous comprendrez, M.
le ministre, et je suis presque sûr que nous partageons les mêmes
préoccupations, parce que nous l'avons entendu lors des consultations
particulières, donc, que certains groupes se sont plaints, justement, de
l'accès, justement, à l'information. L'enjeu sur lequel j'aimerais peut-être
vous entendre, M. le
ministre, dans certaines communautés, il pourrait y avoir un besoin, par
exemple, que certains textes soient traduits en anglais ou d'autres
langues. Quelle est la posture de votre ministère sur cet enjeu-là?
M.
Charette : Il y a certaines communautés, notamment autochtones, avec
lesquelles les communications sont en anglais. Donc, lorsque requis,
effectivement, l'information est disponible également en anglais.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Il
n'y a pas d'autre commentaire? Est-ce qu'on a le temps de passer au vote? Alors
donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons mettre aux voix
l'amendement 30... à l'article 30.
La Secrétaire :
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire :
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire :
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
La Secrétaire :
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire : Et
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté.
Et, compte tenu de l'heure, nous allons
suspendre. La commission suspend ses travaux. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 12 heures)
(Reprise à 15 h 32)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre les travaux. Donc, la Commission
des transports et de l'environnement reprend ses travaux. Je demande à toutes
les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs
appareils électroniques.
Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 46, Loi modifiant la Loi
sur la conservation du patrimoine naturel et d'autres dispositions. Lors de la
suspension de nos travaux, nous étions rendus à l'étude de l'article 30
tel qu'amendé. Donc, est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 30
tel qu'amendé? S'il n'y a pas de commentaire... Voulez-vous encore quelques
instants ou...
4uv
Une voix :
...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Ça va? Donc, s'il n'y a pas de commentaire sur l'article 30
tel qu'amendé, nous allons procéder aux voix. Mme la secrétaire... Bon, qu'est-ce
que j'ai fait encore?
La Secrétaire :
On va à l'article 31...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : L'article 30 est adopté? C'était l'amendement
qu'on adoptait, mais l'article 30 n'est pas...
On va suspendre, s'il
vous plaît.
(Suspension de la séance à
15 h 34)
(Reprise à 15 h 35)
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Finalement, on est à l'article 30, et il
n'y a plus de commentaire. Et on va passer à l'article 31 parce qu'on n'a
pas besoin de faire un vote dans...
M. Gaudreault :
...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Pardon?
M. Gaudreault :
On était sur l'amendement.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : L'amendement, non. On a... L'amendement a été
adopté, à l'article 30, juste avant la pause pour aller au repas.
M. Gaudreault :
Ah! O.K., oui, c'est vrai. Bien, O.K., je m'excuse.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Et là on est rendus à l'article 30 tel
qu'amendé.
M. Gaudreault :
Alors, j'ai une question sur le 30 amendé. Je vais avoir une question sur le...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est-ce que vous avez un commentaire?
M. Gaudreault :
Oui.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Allez-y.
M. Gaudreault :
O.K. Je suis désolé parce que je pensais qu'on n'avait pas adopté l'amendement.
Je voudrais savoir du
ministre pourquoi on dit, dans le deuxième alinéa : «Cette période est
d'une durée minimale de 30 jours»? Donc, c'est un minimum de
30 jours. Ça, je suis capable de comprendre ça, là. Mais ça ne devrait pas
être plus balisé que ça? Parce que qu'est-ce qui va faire que ça va être plus
de 30 jours? Et ça va être sur quelles balises? Puis pourquoi, à un moment
donné, un projet d'aire protégée, par exemple, pourrait être 45 jours, un
autre, 30? Moi, le délai minimal, là, n'est pas plus fixé que ça, ça me pose
des questions.
M. Charette :
En fait, c'est effectivement minimum 30 jours, mais ça peut être
passablement plus. Ce que je mentionnais ce
matin, tout dépendant... dans certains cas, l'exemple qui me vient en tête,
lorsqu'il y a plusieurs communautés autochtones qui doivent être
consultées et qui font partie de la démarche avec un immense territoire, c'est
là où le 30 jours devient insuffisant par moments. Donc, il y a un
minimum, ça ne peut pas être moins de 30 jours pour ne pas que les gens se
sentent brusqués.
Mais il faut se
donner le temps de réussir. Donc, dans certains cas, c'est passablement plus
long que le 30 jours, mais ça devient difficile d'imposer un maximum. Il
n'y a pas... Il y a un minimum, 30 jours, mais il faut prendre le temps.
On ne pourrait pas annoncer une aire protégée qui n'a pas rallié les parties
prenantes.
Donc, ça prend du
temps, et c'est là où c'est difficile de déterminer : Est-ce que ce serait
45 jours? Est-ce que ce serait 90 jours? Est-ce que ce serait
davantage? Donc, c'est le pourquoi du minimum et non pas d'un maximum.
M. Gaudreault : Bien, c'est parce
que... Bon, là, le ministre nous dit : Ça pourrait aller, même, au-dessus
de 90 jours. Moi, je trouve, c'est
beaucoup, là. Je me demande si on ne devrait pas faire une fenêtre, là. Je
comprends que... Admettons qu'on a un très grand
territoire qu'on veut mettre sous zone protégée, sous aire protégée puis que,
là, ça couvre plusieurs municipalités, par exemple, bien, c'est parce qu'il y a
toujours bien des limites, là.
Puis c'est parce que j'ai peur que, si on étire
trop, de façon un peu discrétionnaire, au fond, si on étire trop, bien là, ça
va justement amener des risques de ne pas reconnaître, par exemple, l'aire
protégée ou...
Alors, en tout cas, pour moi, là, ça serait bien
important d'avoir un barème, là, disons, entre 30 jours, ne dépassant pas
90 jours, là. Je pense que 90 jours, ça peut être raisonnable. On
sait déjà qu'un rapport du BAPE, le ministre a 45 jours pour le déposer
une fois qu'il est fait. Bon, le rapport du... C'est-tu ça, 45?
M. Charette : Plus court que ça.
Deux semaines.
M.
Gaudreault :
Deux semaines? O.K. Bon, bien, justement, deux semaines, c'est encore
pire, je veux dire... Puis un rapport
du BAPE, c'est quand même élaboré, là. Donc, en tout cas, moi, je serais tenté de
dire : Bien, on va se mettre un plafond
puis un plancher, là. Donc, entre, peut-être, 30 et 90 jours. Je ne sais
pas si le ministre a une ouverture pour ça, là.
M.
Charette : Bien, en fait, ce n'est pas qu'il n'y a pas d'ouverture,
c'est que l'expérience nous démontre que, dans certains cas, c'est excessivement complexe comme négociations. À partir
du moment où on met une limite dans le temps, c'est là où on a plus de
chances de faire avorter le consensus que de le favoriser. Dans certains cas,
et sans pouvoir donner les délais maximums qu'on a eu à vivre au ministère, là,
dans certains cas, c'était plus long que le 90 jours.
C'est complexe, et nous, ce qu'on veut faire,
c'est réussir. Donc, si ça prend plus de temps, plus de jours, plus de semaines,
plus de mois pour réussir, mais qu'on réussit, c'est un gain de plus que de
dire : Ah! à cause de délais trop courts, on n'a pas pu s'entendre, et
c'est le projet d'aires protégées, là, qui tombe à l'eau, littéralement.
M. Gaudreault : Est-ce qu'il y a
d'autres endroits dans d'autres lois où on a un délai minimal sans avoir de
délai maximum? On est-tu capables de nous donner un exemple? Je ne sais pas si
les légistes ont quelques minutes pour nous trouver ça, là, mais...
• (15 h 40) •
M. Charette : ...regarder la question,
mais il faut comprendre, ce n'est pas le dépôt d'un rapport. La comparaison
avec le BAPE, je la comprends, mais elle n'est peut-être pas adéquate, en ce
sens que le ministre de l'Environnement doit déposer un rapport qu'une autre
instance produit, d'où le deux semaines qui est fixé. Mais là on est réellement
dans une autre dynamique où on veut tenir une consultation, on veut réussir à
établir une aire protégée. C'est là où ça devient difficile de dire : Il y
a un maximum de temps à notre disposition.
Sans nommer de cas précis, bien que j'en aie en
tête, si on a un vaste territoire avec, par exemple, je reviens aux communautés
autochtones, une nation autochtone mais qui est composée de plusieurs
communautés, mais c'est de prendre le temps
d'échanger, de s'assurer que la compréhension de chacun est la même. Donc, ça
peut prendre du temps. Je dis
«autochtone», comme communauté, mais ça pourrait être la même chose avec des
municipalités, ça pourrait être...
Donc, c'est... Dans certains cas, si c'est
30 jours, on sera les premiers heureux, mais on ne veut pas se donner
une... on ne veut pas... on veut favoriser la réussite et non pas l'échec.
M. Gaudreault : Bien, c'est ça, moi,
j'aimerais juste savoir s'il y a d'autres lois, là, qui ont des durées minimales sans plafond. Puis, pour le reste, je
n'ai pas d'autre question, Mme la Présidente. Ça fait que je ne sais pas
si on peut continuer puis... quitte à
revenir avec l'info avant de voter ou... À moins qu'il y ait des collègues qui
souhaitent...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires
sur l'article 30 tel qu'amendé? Est-ce que vous voulez...
M. Charette : Peut-être un petit
commentaire. Ce sera sans doute difficile, malheureusement, de répondre à la
question du collègue parce que ce n'est pas uniquement d'avoir un délai minimum
et un délai maximum, c'est que la situation soit comparable. Donc, lorsqu'on veut
s'entendre, ce n'est pas comme si...
On parlait, par exemple, hier, je crois, d'un
recours à l'encontre ou à l'endroit du Tribunal administratif du Québec. Là, il
peut y avoir des délais fixés, mais là c'est... le maximum est difficile à
établir et, a priori, il n'y a pas de comparable, là, que je serais en mesure
de transmettre au collègue comme exemple.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, il n'y a pas... Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur
l'article 30 tel qu'amendé? Comme il n'y a pas d'autre commentaire, nous
allons passer à l'article 31. M. le ministre.
M. Charette : Parfait. Et juste
retourner au bon endroit. Voilà.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Nous sommes toujours à l'article 31,
mais là vous allez parler de l'article 31.
M. Charette : Il n'y a pas
d'autre... Le commentaire a été apporté. Donc, pour le moment, à moins qu'il y
ait des questions particulières, là, je n'aurais pas...
La Présidente (Mme St-Pierre) : Vous
ne l'avez pas lu, l'article 31. Vous devez lire... Après le 30, le 31.
Nous sommes à l'article 31, qui est le grand chapeau, puis, après ça, il y
a d'autres articles.
M.
Charette : Tout à fait. Tout à fait, et vous mentionner qu'il n'y aura
pas d'amendement cette fois-ci, qu'on demeure à l'article original.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Non. Bien, c'est ça, je n'ai pas d'amendement devant moi.
M. Charette :
Donc : «Toute personne peut, durant la période d'information publique,
demander au ministre la tenue d'une consultation publique.»
Donc,
le commentaire : L'article 31 proposé prévoit qu'une personne
peut demander la tenue d'une consultation publique dont les règles sont
établies aux articles 33 à 37, proposés ci-après, pendant la période d'information
publique visée à l'article 30.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des commentaires à
l'article 31? Mme la députée de Mercier.
Mme
Ghazal : Merci, Mme la Présidente. Donc, juste pour être certaine, là,
la période d'information
publique, c'est celle dont on parle à l'article 30. C'est écrit aussi dans
le commentaire, là, la fameuse période de 30 jours.
M. Charette :
C'est-à-dire un minimum de 30 jours.
Mme Ghazal :
Oui. O.K.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Ça va?
Mme Ghazal :
C'est bon.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le député de Viau.
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente. Est-ce qu'il y a un endroit, M. le ministre, où on
formule... où on nous dit comment cette demande-là doit être formulée?
M. Charette :
En fait, les articles 33 à 37, auxquels nous parviendrons, là, sans doute
un petit peu plus tard, précisent les
modalités. Donc, le délai minimum d'information, ensuite il y a la possibilité
de demander une consultation publique en bonne et due forme, et c'est ce
qu'on précise, là, un petit peu plus loin.
M. Benjamin :
Alors, cette demande, donc, la demande de la tenue d'une consultation publique,
ne peut se tenir que durant la période d'information. C'est bien ça?
M. Charette :
Bien, c'est-à-dire, tant qu'on est à la période d'information, on peut faire
cette demande de consultation publique, là, oui.
M. Benjamin :
Avant la période d'information, est-ce qu'on peut faire cette demande-là?
M. Charette :
En fait, ce serait difficile de le faire avant étant donné que c'est la période
d'information qui précise le territoire couvert, le plan de conservation. Donc,
ce serait difficile de faire la demande avant même que ces informations-là
soient communiquées à la population.
M. Benjamin :
On a vu, dans certains... et il n'est pas précisé. Donc, «toute personne»,
c'est vraiment toute personne vivant sur le territoire du Québec. C'est ça?
M. Charette :
Oui, mais on va voir, dans les articles un petit peu plus loin, qu'est-ce qui
est possible et qu'est-ce qui ne l'est pas. Ce n'est pas parce qu'il y a une
demande de consultation publique que la demande est automatiquement ou
officiellement accordée.
M. Benjamin :
Là-dessus, on est bien d'accord, mais ce que je veux dire, c'est que, quand on
parle de la demande, la demande peut être formulée par toute personne qui est
sur le territoire québécois.
M. Charette :
...
M. Benjamin :
D'accord. Donc, il n'y a pas d'enjeu, donc la demande doit être formulée par
quelqu'un qui habite le territoire ou bien qui est proche. Donc, c'est toute
personne...
M. Charette :
Concernée. Non, effectivement, et, dans les faits, si on regarde la procédure
d'un BAPE, c'est un petit peu la même chose. Toute personne qui souhaite
intervenir a la possibilité de le faire, même si la personne qui souhaite
intervenir n'est pas résidente ou n'a pas d'intérêt sur le territoire visé par
un projet x.
M. Benjamin : Parfait. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à l'article 31? Mme la
députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. En fait, je viens juste de réaliser quelque chose par rapport à
tout l'article 31, là, pas juste l'article 31 de la loi, où on a
énuméré quelle aire protégée, là, d'utilisation durable, réserve... pas
écologique, là, mais d'autres mots. L'APIA, ce n'est qu'à l'article 2 que
le ministre a amené des amendements. Dans cette section-là, on ne parle pas de
comment est-ce qu'on fait une consultation. Tous ces éléments-là ne
s'appliquent pas à ce type d'aire protégée là?
M. Charette : Il faut savoir que
l'aire protégée d'initiative autochtone n'est pas une nouvelle catégorie en
soi. C'est une aire protégée qui serait éventuellement classée dans l'une des
une à six catégories existantes. Donc, ce n'est pas la même procédure. Donc, c'est
la communauté, par exemple, qui nous dit : On viserait ou on aimerait
protéger ce territoire x là. C'est là qu'on va travailler avec la
communauté en question, et, à partir du moment où le plan de conservation, et tout ça, est établi, on va pouvoir se dire :
Ah! ça, ça correspond à la catégorie 3, ça correspond à la
catégorie 4, ça correspond à la catégorie 5, par exemple.
Donc, ce n'est pas une septième catégorie, parce
qu'il faut toujours avoir en tête que les catégories doivent correspondre aux
règles de l'UICN. Donc, oui, elle serait d'initiative autochtone, mais il
faudrait quand même la classer dans l'une des catégories, là, reconnues par
l'UICN.
Mme Ghazal : Mais, dans les
APCA, de conservation autochtone, c'est le même principe que ce que vous venez
de décrire?
M. Charette : En fait, les
aires protégées de conservation autochtone, on pourra en parler, et très, très
ouvert à glisser un mot maintenant, c'est un
concept qui a pris différentes valeurs et différentes interprétations dans le
monde, notamment au Canada.
Mais, si on regarde ce qui s'est appelé «aire
protégée de conservation autochtone», dans l'application, c'est ce que l'on veut faire avec l'aire protégée
d'initiative autochtone. Donc, ce n'est pas tant le nom qui fait foi de tout,
c'est comment on finit par l'appliquer. Et, à l'article 2, on va avoir
l'occasion, là, d'aborder cette question-là largement.
Mme Ghazal :
C'est juste parce que ce n'est pas que c'est si éloigné, parce que, là, on
parle de «période d'information publique» pour désigner une aire, et
tout ça, mais, même les APIA, si elles veulent rentrer dans une de ces
catégories-là, ça va être le même processus qui s'applique.
• (15 h 50) •
M. Charette : Bien, il va y
avoir des consultations, d'abord et avant tout, avec la communauté concernée.
Ce ne sera pas dans la même perspective que
celle qui est précisée maintenant, du moins dans les étapes préalables.
Lorsqu'on va, par exemple, recevoir un
souhait d'une communauté x, on va commencer à faire le travail avec cette
communauté-là avant d'aller voir les autres parties potentiellement
intéressées, là, d'où l'initiative autochtone qui est reconnue.
Mme Ghazal : Mais juste
comme... concrètement, je comprends ce que vous me dites, mais, pour être certaine, l'article 31, par exemple, peut
s'appliquer à une APIA, mais ce ne sera pas une APIA. Ce sera une APIA
qui est une APUD. Si quelqu'un nous écoute, il doit se dire : Mon Dieu,
quelle langue ils parlent? Est-ce que c'est ça?
M. Charette : ...intervenir
après que le souhait de la communauté nous ait été partagé. Donc, avant
d'arriver là, il y a une initiative
autochtone, là, qui devra nous être formulée, là, en quelque sorte. Mais
effectivement, plus tard dans la démarche, il faudra reprendre les mêmes
dispositions.
Mme Ghazal : O.K. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires à l'article 31? S'il n'y a pas d'autre
commentaire, nous allons passer à l'article 32. M. le ministre.
M. Charette : Et j'aurai un...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...de l'article 32.
M.
Charette : Effectivement, et
j'aurai un amendement également à vous proposer ensuite. Donc, l'article
original :
«32. Le
ministre n'est pas tenu de donner suite à une demande de consultation publique
dans les cas suivants :
«1° d'autres voies sont susceptibles de fournir
un éclairage sur les différents enjeux que soulève le projet d'aire protégée,
telle l'application d'un processus d'évaluation et d'examen des impacts sur
l'environnement et le milieu social prévu au titre II de la Loi sur la
qualité de l'environnement; et
«2° la demande de tenir une consultation est
frivole.
«La décision du ministre est rendue publique par
la publication d'un avis à la Gazette officielle du Québec et par tout
autre moyen permettant d'en informer la population locale.»
Donc, le commentaire original : Cet article
reprend le deuxième alinéa de l'article 39 de la loi actuelle quant à la
possibilité de recourir à d'autres voies de consultation publique, telle
l'application d'un processus d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement et le
milieu social, prévu au titre II de la Loi sur la qualité de
l'environnement. L'article rajoute également
la possibilité de ne pas tenir les consultations publiques lorsque la demande
n'est pas justifiée.
La décision doit, sous l'article 39 de la
version actuelle de la loi, être communiquée dans un journal distribué dans la
région concernée ou, à défaut, dans la région la plus rapprochée de l'aire
projetée. Cette modification donne plus de souplesse pour que le moyen soit
adapté. Certaines régions n'ont pas de journal distribué localement.
Donc, je pourrais faire la lecture de
l'amendement, maintenant. Donc, il se lit ainsi :
Remplacer le premier alinéa de l'article 32
de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, proposé par
l'article 32 du projet de loi, par l'alinéa suivant :
«Le ministre n'est pas tenu de donner suite à
une demande de consultation publique qu'il juge frivole.»
Donc, c'est un amendement qui propose une
modification de concordance et c'est essentiellement avec l'article 37.1
proposé, pour un autre amendement, donc un amendement subséquent. Dans le Nord
québécois, les processus d'évaluation et d'examen des impacts sur
l'environnement et le milieu social prévus au titre II de la LQE sont
toujours applicables, et non pas seulement à la demande d'une personne. La
période d'information qui précède cette étape crée un délai de 30 jours
inutile.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'amendement de l'article 32? M. le
député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, la première question que j'aimerais poser au ministre :
Qu'est-ce qu'une demande frivole?
M. Charette : En fait, c'est un
concept qui est reconnu dans le cadre de la procédure d'évaluation générale
pour un BAPE, par exemple. Si on a un projet qui est à l'étude, tout citoyen
peut demander un BAPE, ensuite une évaluation à savoir est-ce que la demande
est justifiée. Dans certains cas, on conclut que non parce qu'il y a d'autres moyens d'avoir l'éclairage souhaité. Notamment,
lorsqu'il y a une procédure d'évaluation qui est en cours, c'est certain que les
différents enjeux sont observés.
Donc, c'est une procédure au BAPE qu'on applique
ici aussi, là, pour ne pas que ça vienne engorger... Je ne dis pas que les gens sont de mauvaise foi, au
contraire, la très grande majorité l'est, mais il y a des gens qui
pourraient, sur à peu près tous les enjeux, demander une consultation publique,
et c'est là où ça vient ajouter des délais encore plus importants qui peuvent
nous ralentir, là, dans notre volonté de reconnaître une aire protégée.
M. Benjamin : Mais alors, puisque
cette décision-là, c'est vous qui aurez à la prendre, c'est-à-dire celle de
donner suite à une demande de consultation, c'est vous qui aurez à juger qu'une
demande est frivole dans l'article...
M. Charette : C'est le ministère, et
sa décision, par contre, pour ne pas que ça tombe dans l'oubli et pour ne pas qu'il
y ait de justification ou de redditions de comptes, la décision doit être
rendue publique, là, à travers la Gazette officielle. Donc, ça vient
officialiser la procédure, en quelque sorte.
M.
Benjamin : Maintenant,
la question que j'aimerais vous poser, donc, c'est :
Quels sont les critères que vous disposez,
à ce moment-là, comme ministre, puisque vous aurez à prendre cette décision-là,
de donner suite à une demande de consultation? Quels sont les critères dont vous disposez pour dire que cette
demande-là, elle est frivole ou, oui, c'est une demande fondée, on va y
aller de l'avant? Est-ce que vous avez des critères bien établis pour apprécier
une demande de consultation?
M. Charette : De façon assez simple,
si, dans la démarche qui est prévue, on trouvera l'occasion et le moyen de
répondre aux questions, on n'ajoutera pas cet élément-là supplémentaire pour ne
pas nous retarder. Donc, c'est essentiellement de... Et ça le disait un peu
dans l'élément qui a été biffé, mais il a été biffé, là, pour des raisons, là,
de concordance. Par moments, la procédure va, de toutes les façons, permettre
de répondre aux questions qui pourraient être formulées, là, par cette consultation
publique là. Donc, on ne veut pas dédoubler les démarches, on ne veut pas
dédoubler les procédures.
M. Benjamin : Parce que la question
que j'ai, en fait, c'est que c'est un genre d'amendement où on semble nous dire
que l'objectif de la consultation est d'informer et... Or, une consultation,
c'est beaucoup plus qu'informer. Lors d'une consultation, on peut débattre des
enjeux d'acceptabilité sociale, on peut débattre de toutes sortes d'enjeux. Et
alors comment arrive-t-on à s'assurer qu'il y a des bonnes balises, donc, qui
permettent, à ce moment-là, à vous, au ministre, de pouvoir donner suite
correctement, si, oui ou non, une demande, elle est frivole ou elle est fondée,
à ce moment-là?
M. Charette : Le collègue parle à
juste titre de balises, mais c'est une notion, là, qui est reprise dans le code
de procédure du Québec. Donc, il y a des balises qui nous permettent,
justement, de qualifier une demande de cette nature-là. Donc, d'une part, dans
le Code de procédure civile du Québec, et on la définit, en quelque sorte, à
travers quelques notions. Donc, c'est une notion qui renvoie à quelque chose
qui manque de fondement dans certains cas, qui manque de sérieux dans d'autres.
Il s'agit, en quelque sorte, d'un mélange de mauvaise foi et d'absence de
fondement. Donc, c'est ce qui est précisé, là, dans le code de procédure.
M.
Benjamin : Dans le quotidien, à ce moment-là, un citoyen formule une
demande de consultation, donc, et le ministre reçoit ça. Qui traite cette
demande-là? Est-ce que c'est le bureau du ministre? C'est quelle direction,
quel service qui traite cette demande-là?
• (16 heures) •
M. Charette :
Le ministère va en faire une première évaluation. Ça monte par la suite au
cabinet et c'est là qu'on confirme qu'il y aura... et là je fais le parallèle
avec la situation qui se vit à travers le BAPE, par exemple. Donc, il y a une
recommandation administrative qui est formulée au cabinet, et ensuite le
cabinet va généralement dans le sens de l'expertise du ministère.
Et, dans le cas du
BAPE — moi,
ça fait, quoi, deux ans ou à peu près que j'occupe les fonctions — il y
a quelques fois où, effectivement, une demande a été jugée frivole. Ce n'est
pas quelque chose qui est commun ou qui est courant, mais ça m'est arrivé à
quelques reprises, là, de dire : Ça n'avancera rien, et ça, malgré le fait
que, sans... Je veux dire, c'est la conjoncture qui le commande, là, mais je
suis probablement celui, en deux ans, qui a demandé le plus de BAPE. Le BAPE
est très, très sollicité sur une multitude de projets. Donc, c'est rare qu'on
va invoquer la frivolité. On veut que la population soit consultée, on veut que
la population puisse s'exprimer sur différents sujets, aller chercher des réponses
à leurs questions. Donc, ce n'est pas dans le but de freiner la consultation,
au contraire.
M. Benjamin :
Et, toujours dans le quotidien, j'essaie de comprendre, par exemple, un citoyen
fait une demande de consultation, dans la mécanique, est-ce qu'il y a un
service du ministère qui rentre en contact avec lui? Est-ce que le citoyen a
l'opportunité, une fois qu'il soit en contact avec le ministère, de pouvoir
retirer sa demande lui-même ou bien... Comment ça fonctionne à ce moment-là?
M. Charette :
On peut, encore là, prendre le parallèle du BAPE. Effectivement, il peut y
avoir des échanges avec le citoyen. Je dis «citoyen», mais, par moments, et on
a eu le débat, là, personne morale versus... ça peut être un organisme, ça peut
être un individu. Donc, oui, il peut y avoir des échanges, là, avant que cette
personne-là convienne de retirer sa demande ou que le ministère juge qu'elle
n'est pas adéquate ou justifiée.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur l'amendement? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal :
Merci. Donc, juste pour me rappeler, le commentaire sur l'amendement, le fait
que vous ayez biffé tout le premier alinéa puis laissé uniquement «frivole», je
sais que ça répond à un amendement qui avait été demandé par le Centre
québécois du droit de l'environnement parce qu'il voulait limiter le nombre
d'occasions qui fait qu'il n'y aura pas de consultation, mais j'ai eu
l'impression que... Par exemple, quand on parle d'un processus d'évaluation
d'examen d'impact, qui se tient déjà, est-ce que c'est totalement biffé du
projet de loi ou c'est reporté ailleurs, cet aspect-là? Il faudrait que je
regarde les amendements.
M. Charette :
En fait, compte tenu ce que je mentionnais aussi... Dans le Nord québécois, on
sait que ce sont deux procédures d'évaluation, là, qui sont distinctes. Il n'y
a pas de BAPE, par exemple, dans le Nord. Le processus d'évaluation et d'examen
des impacts environnementaux sont déjà prévus au titre II de la LQE et sont
toujours applicables. Donc, c'est des
dispositions qui continuent de s'appliquer, là, donc, sans égard à l'article
qui est modifié. Ça ne change rien à ce niveau-là.
Mme Ghazal :
En fait, ma question, c'est qu'on a... parce qu'avant c'était là. Je veux dire,
ça existe, ça continue. Ça n'a aucun lien
avec le projet de loi, mais, si c'était là, c'est pour ne pas faire des
consultations s'il y a déjà ce genre
d'évaluation d'impact qui a lieu, mais le fait que vous l'ayez biffé, pour
répondre probablement aux demandes qu'il
y ait moins de consultations, est-ce que c'est totalement biffé ou c'est
reporté ailleurs, dans un autre amendement?
M. Charette :
Si vous regardez dans les amendements qui vous ont été proposés, en 37.1, cette
question-là va être abordée, mais tout en réitérant que la procédure dans le
Nord n'est pas la même que celle du Sud. Mais, pour répondre spécifiquement à
votre question, là, on va introduire un 37.1, et c'est à ce moment-là qu'on pourra
répondre. Ça reprend, sans dire mot pour
mot, là, ça reprend... J'hésiterais à le lire dès maintenant,
pour ne pas rendre la chose confondante, mais vous l'avez, là, à votre disposition.
Mme Ghazal :
Ça, c'est parce que c'était dans le commentaire. J'ai entendu 37, je cherchais
37 dans la loi actuelle, mais c'est dans l'amendement.
M. Charette :
...l'amendement.
Mme Ghazal :
O.K., donc ce moyen-là continue. Parce que ce qui avait été demandé par le
CQDE, c'est de l'enlever, pas pour le mettre ailleurs. L'idée, c'est de limiter
les situations pour lesquelles il n'y aura pas de demande de consultation ou de
BAPE. C'était ça, l'objectif, mais ici, ça n'a pas été biffé dans cet objectif-là,
ça a été biffé parce que la procédure, dans le Nord, elle est différente.
M. Charette : Deux choses. L'élément
de frivolité est bel et bien confirmé pour éviter, justement, des
dédoublements, mais, par moments, c'est bon de pouvoir répondre au citoyen ou
de répondre à l'organisme qui nous interpellerait, pour
ne pas que cette personne-là ou cette entité-là pense qu'on ne prend pas au
sérieux sa démarche. C'est de la rassurer en disant : La procédure qui est
à venir va justement faire l'éclairage sur les éléments que vous soulevez.
Donc, c'est pour mettre... pour rassurer la personne comme quoi il y a un suivi
qui sera fait. On ne laisse pas tomber les questions qui lui semblent
pertinentes. On va, dans la procédure régulière, y répondre, parce que, si on
avait la procédure d'évaluation plus une consultation, c'est là où il y aurait
ce dédoublement-là à éviter.
Mme Ghazal : Mais si la personne
dit : Bien, moi, je ne suis pas rassurée par cette évaluation d'impacts,
je veux vraiment une consultation, ce ne sera pas possible?
M. Charette : Bien, c'est là où on
peut invoquer... parce que la personne peut estimer que sa demande n'est pas
frivole, mais on peut, de notre côté, dire, en toute objectivité : Les
réponses, vous allez les obtenir, mais par une autre voie que par la
consultation.
Mme Ghazal : Mais là je sais qu'il
ne faut pas aller dans l'article 37, mais je ne l'ai plus, sauf que ce
n'est pas une consultation, à l'article 37, dans l'amendement.
M.
Charette : Non, ça précise... Je pourrais, Mme la Présidente, si vous
me permettez, je pourrais lire rapidement...
Mme
Ghazal : Bien, je ne veux pas changer la procédure, je veux juste le
voir par moi-même et pour moi-même.
M. Charette : Parfait. Bien, c'est
réellement en 37.1, donc vous allez voir, là, dans ce qui...
Mme
Ghazal : Oui, je le vois. C'est parce que... Donc, il n'y aura pas de
consultation, donc ça ne respecte
pas l'esprit de la demande du CQDE qui, lui,
a demandé qu'une... en plus de frivole — ça,
c'est correct, là, de l'avoir — ils
ont demandé... qu'«une procédure de consultation est déjà en cours en vertu
d'une autre loi, telle que l'application d'un processus d'évaluation des
impacts de l'environnement», etc., qui est prévu à la LQE.
M. Charette : En fait, on
correspond... on répond entièrement à cette demande-là, parce que, lorsque je
fais référence à cette procédure d'évaluation là, elle peut inclure une
consultation. Et c'est là que je dis, si la question est répondue plus tard
dans la démarche ou le souhait est répondu plus tard dans la démarche, ce n'est
pas nécessaire d'introduire une consultation supplémentaire, mais c'est
réellement un amendement qui est apporté suite aux consultations, là, qu'on a
vécues ensemble.
Mme Ghazal : Mais ça pourrait ne
pas... cette évaluation-là peut ne pas contenir une consultation non plus.
M. Charette : Bien, ça dépend de la
nature du projet. Ça dépend. Selon la FQE, lorsqu'on enclenche une procédure d'évaluation c'est la nature du projet
qui vient déterminer qu'est-ce qui doit se faire, là, comme analyse
préalable.
Mme Ghazal : O.K., c'est bon, ça
répond à ma question.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
D'autres commentaires à l'amendement de l'article 32? S'il n'y a pas
d'autre commentaire, nous allons... S'il n'y
a pas d'autre intervention, Mme la secrétaire, veuillez procéder à l'appel
nominal.
La Secrétaire :
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire :
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif :
Pour.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
La Secrétaire : M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Abstention.
La Secrétaire :
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire : Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Abstention.
La Secrétaire : Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire : Et
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 32 est adopté.
Maintenant,
nous allons procéder aux commentaires de l'article 32 tel qu'amendé.
Est-ce qu'il y a des commentaires à l'article 32 tel qu'amendé? Il
n'y a pas de commentaire à l'article 32 tel qu'amendé, donc nous allons
procéder à l'article 33. M. le ministre.
M. Charette : Article 33, pour
lequel il n'y a pas d'amendement. Donc :
«Le ministre tient, selon les préoccupations
soulevées ou les personnes ou les groupes devant être consultés, soit une
audience publique soit une consultation ciblée.»
Le commentaire : Cet article permet
d'adapter la consultation publique selon le contexte. Parfois, peu d'acteurs sont concernés par la désignation, et,
là aussi, je ferais un parallèle avec le BAPE. Par moment, on va
organiser... Plutôt que de tenir une consultation publique, il peut y avoir ce
qu'on appelle une consultation ciblée, c'est-à-dire réunir les quelques personnes
qui peuvent être interpelées par un élément qui est discuté. C'est, là aussi,
pour éviter de tenir une large consultation publique qui, dans les faits, ne répondrait qu'aux questions
de deux ou trois personnes.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Viau.
• (16 h 10) •
M.
Benjamin : Merci, Mme la Présidente. Donc, ce concept de consultation ciblée, je pense que c'est peut-être
la première fois que nous l'abordons dans le cadre de ce projet de loi. J'aimerais
savoir quel est le cadre de ces consultations
ciblées et comment le ministre décide. Quand le ministre décide de tenir une
consultation ciblée, comment il décide d'inviter les personnes autour de
ces consultations ciblées?
M. Charette : C'est effectivement la
première fois dans le projet de loi que le terme est employé, mais c'est une
démarche qui est déjà éprouvée, là. Je faisais référence aux travaux dans
le cadre d'un BAPE, par exemple.
Et comment ça se détermine? Si on a une demande
de consultation de la part d'un citoyen, d'une citoyenne, et on se rend compte
que la question soulevée est très, très, très pointue et ne va concerner que le
citoyen ou la citoyenne lui-même ou que quelques individus, c'est là où on va
réunir ces quelques personnes là pour permettre de répondre à leurs
interrogations, plutôt que de mettre en place une large consultation publique.
Puis on a vu qu'est-ce que ça prend pour que la consultation soit véritablement
publique, c'est-à-dire les annonces et tout ça. Donc, on vient répondre
directement à la personne qui a des interrogations.
M. Benjamin : On comprend, Mme la
Présidente, que la consultation publique se tient souvent à la demande d'une
personne, tandis que la consultation ciblée...
M.
Charette : Effectivement, être à la demande, c'est-à-dire... Je n'ai
pas compris le dernier volet de votre question.
M.
Benjamin : En fait, ce que je disais, c'est que la consultation
publique, donc, telle que nous l'avons vue dans les articles précédents,
donc, peut venir souvent d'une demande de toute personne, donc, tandis que la
consultation ciblée émane de la volonté du ministre. Est-ce que je comprends?
M. Charette : En fait, non. Bien,
c'est-à-dire, ce n'est pas impossible, mais on ne le ferait pas avec le vocable
de «consultation ciblée». Si c'était à l'initiative du ministre, on ne
l'intégrerait pas dans le projet de loi. On réunirait, avant même qu'il y ait
la publication de l'aire protégée, avant même qu'il y ait la publication du plan
de conservation, on réunirait les personnes susceptibles d'avoir des questions par
rapport au projet.
Là, on est réellement dans le cas où c'est une personne,
une entité x qui demande à avoir une consultation publique, mais qui après...
par le ministère. Après qu'il y ait eu cette évaluation-là, on se rend compte
que ça touche très, très peu de gens. Et on a vu des cas où la question... la
demande de consultation publique visait à répondre aux questions d'une seule personne.
Donc, plutôt que de faire une commission, une consultation publique, avec tout
ce que ça implique en termes de démarches, on s'assure que la personne ait la
réponse à ses questions.
M. Benjamin : Dans le cas d'une consultation ciblée, en fait,
ce que je comprends, c'est que la personne fait la
demande d'une consultation publique, mais, en guise de réponse, on peut lui
donner... tenir une consultation ciblée.
M. Charette : Tout à fait.
M. Benjamin : Est-ce que ce
sont les seuls cas d'espèce où il pourrait y avoir des consultations ciblées ou
bien est-ce qu'à l'initiative du ministre, sans qu'il y ait demande de
consultation... d'audience publique, que le ministre pourrait tenir une
consultation ciblée?
M. Charette : Rien ne
l'empêcherait en vertu de la loi, mais, comme je vous mentionnais, ce n'est
pas... On va tenir cet exercice-là quand il y a
une demande, parce que, sinon... Si c'est pour rassurer des parties
potentiellement concernées par un projet, on va le faire avant cette étape-là,
mais il n'y a rien qui l'empêcherait.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'autres commentaires sur l'article? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. J'ai deux questions. La première, c'est, quand le ministre
dit : On va offrir à la personne... j'aimerais connaître, si c'est
possible, comment ça se décline. Un citoyen, qui... prenons l'exemple du citoyen
qui a un grand terrain et puis qui sent qu'il y a quelque chose qui se passe, est-ce
qu'il s'adresse au ministère? Est-ce qu'il s'adresse à sa ville? Comment on
fait pour le guider pour une consultation, premièrement, pour une demande? Parce
que vous dites : La personne sera interpelée.
Ma deuxième question,
c'est... quand le ministre répond : On va, c'est qui, «on»? Est-ce que
c'est le ministère? Est-ce que c'est une organisation qui est ciblée
pour faire des rencontres que j'appellerais plus privées, puisque c'est des
plus petites rencontres? Comment ça fonctionne?
M. Charette : Premier volet, il
n'y a pas de procédure précise. Il n'y a pas un formulaire à remplir ou quoi
que ce soit. Ça peut prendre la forme simplement d'un courriel. Il n'y a pas
de... On ne veut pas compliquer la vie, là,
des gens. Donc, ça peut être un simple courriel, une lettre, peu importe, un coup de téléphone auprès de la direction concernée du
ministère.
Et, pour le deuxième volet, c'est la direction
concernée au ministère, là, qui assure les suivis auprès, non pas du ministère,
mais de la personne requérante de cette consultation publique là.
Mme
Charbonneau :
Merci. Est-ce qu'il y a un délai de rattaché à la rencontre? Vous savez,
souvent, on donne des délais pour s'assurer
soit de la rapidité du geste ou de la rapidité de la réponse à la personne. Y
a-t-il un délai?
M. Charette :
C'est la Déclaration services aux citoyens, là, qui s'applique, tout
simplement, là, qui est balisée, que
l'on retrouve à travers... en fait, là, je ne l'ai pas sous les yeux, là, mais
c'est balisé. En fait, toute communication avec le gouvernement de cet ordre-là est balisée à travers le service qu'on
s'engage — le «on»
étant le ministère — à
fournir.
Mme
Charbonneau :
Merci. Ma dernière question, est-ce que le p.l. n° 66
a un impact sur le principe d'une demande d'un citoyen sur quelque chose à
faire chez lui? Je vous mets dans le contexte de l'idée qui trotte dans ma
tête. Le p.l. n° 66 donne au gouvernement le pouvoir
de ne pas faire de consultation, de passer outre puis de poser des gestes qu'il conçoit acceptables pour faire soit
un bâtiment, une école ou des choses comme ça. Est-ce que le p.l. n° 66 a un impact sur
l'article qu'on parle? C'est-à-dire qu'un coup appliqué, parce qu'on parle de
deux lois qui ne sont pas encore adoptées,
ça fait que je comprends l'aspect hypothétique, mais disons que les deux lois
sont adoptées, est-ce que le 66 vient...
M. Charette : ...direct sur le 46?
Mme
Charbonneau : Oui,
c'est ça, sur...
M. Charette :
Non, parce qu'on est réellement dans une perspective d'aire protégée et le 66
fait référence à une liste fermée de projets, mais qui n'interfèrent d'aucune
façon, là, avec le concept d'aire protégée.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires relativement à l'article 33? Mme la
députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci. J'ai entendu un
bout de la conversation par rapport aux consultations ciblées. Ça, c'est la
fameuse nouvelle procédure qui a été introduite en 2018 ou 2017? Je n'étais pas
là.
Une voix : ...
M. Charette : On m'indique
effectivement que ça date de 2018.
Mme Ghazal : Puis c'est ça, dans le
fond, que ce soit le ministre qui choisit qui il veut entendre.
M. Charette : Pas qui le ministre
souhaite entendre, c'est de savoir si la consultation doit être publique ou
pas, ou si elle doit être ciblée ou pas, ou si, selon 37.1, là, qu'on va voir
dans quelques instants, si les questions ne seraient pas davantage répondues
dans une démarche autre que la consultation publique.
Mme
Ghazal : Mais donc audience
publique, soit une consultation ciblée... mais une consultation ciblée
peut être aussi publique ou, non, c'est systématiquement privé?
M. Charette : C'est-à-dire, le
concept de consultation publique réfère à toute une procédure pour la mettre en
place, pour l'annoncer, s'assurer que les citoyens puissent y participer. Donc,
ça ne veut pas... ça ne fait pas référence à derrière des portes closes ou pas,
là, par exemple, mais la consultation ciblée, généralement, s'adresse à des
individus en particulier. Est-ce qu'il peut y avoir des personnes autres qui y
assistent, c'est...
(Consultation)
M. Charette : Bon, en fait, on me
fait un parallèle qui est intéressant avec les consultations particulières, par
exemple. Lorsqu'on étudie un projet de loi, c'est sur invitation, oui, mais les
gens peuvent suivre quand même à travers le canal de l'Assemblée nationale.
Donc, ce n'est pas fermé au public, mais c'est sur invitation.
Mme
Ghazal : Donc, la consultation ciblée peut être ouverte ou pas, mais l'idée, derrière ça, c'est qu'on
choisit qui on veut entendre.
M. Charette : Effectivement.
Mme Ghazal : C'est ça, la principale
différence avec consultation publique?
• (16 h 20) •
M. Charette : C'est-à-dire, on veut
surtout répondre, parce que la question de la consultation ciblée vise à
répondre à une question, souvent, qui est très, très, très pointue. Donc,
inutile d'amener à cet exercice-là des gens qui ne pourraient pas ou qui n'ont
pas d'intérêt avec la question qui est posée. Mais, encore là, c'est vraiment
pour accélérer la procédure, faire en sorte que l'on n'ait pas à tenir une consultation
publique lorsque ce n'est pas pertinent de le faire.
Mme
Ghazal : Et, si les gens
préoccupés par la question veulent une audience publique, c'est le ministre
qui tranche?
M. Charette : Oui. Là, il y a les
critères de frivolité qui peuvent s'appliquer et les critères comme quoi la
réponse sera, de toutes les façons, répondue, là, à travers la procédure
régulière.
Mme Ghazal : Mais, comme, dans l'article 33,
c'est le cas? Je veux dire, c'est le ministre qui juge si c'est frivole, qui
juge si c'est répondu?
M. Charette : Bien, ultimement,
comme je le mentionnais tout à l'heure, il y a une évaluation qui est faite par
le ministère, mais, lorsqu'il y a un refus qui est proposé, qui est suggéré, ça
monte au cabinet pour qu'on dise, effectivement, ce n'est pas une plus-value ou
il n'y a pas d'élément... il n'y a pas de valeur ajoutée à tenir une consultation
publique.
Mme Ghazal : Souvent, par
exemple, quand on écrit des choses dans les articles qui sont en référence à
d'autres lois, on y fait référence, mais ici on ne fait pas référence à «consultation
ciblée». Ça vient de quelle loi, par exemple? Parce que je disais, depuis 2018,
donc, il y avait eu une loi qui avait été votée pour introduire cette idée-là.
Donc, ce n'est pas quelque chose, ici, quand on parle d'audience publique ou de
consultation ciblée, ce n'est pas quelque chose de
particulier au projet de loi n° 46. C'est selon une procédure qui existe
dans une autre loi mais qui n'est pas nommée ici, mais...
M. Charette : Tout à fait. Comme je
disais au collègue tout à l'heure, c'est la première fois qu'on y fait
référence dans le projet de loi, mais on l'a ailleurs. Et moi, je donnais l'exemple,
par exemple, de ce qui se vit du côté du BAPE. Donc, nouveau dans le projet de
loi, mais c'est une procédure, effectivement, là, qui est connue dans d'autres
circonstances.
Mme Ghazal : Moi, c'est vraiment
en regardant le projet de loi n° 66 que j'ai réalisé qu'il y avait cette
façon de faire là, qui va être maintenant... pour les projets de l'annexe du projet de loi n° 66, ça
va être la façon de consulter, ces consultations ciblées.
M. Charette : Pas forcément.
Pas forcément, et là il faudrait prendre projet par projet, là, mais, dans
certains cas, il y a une procédure d'évaluation. En fait, la procédure
d'évaluation environnementale se poursuit à travers le 66. Il y a des
précisions, par exemple, pour... et là je ne veux pas qu'on s'éloigne du projet
de loi n° 46, mais, lorsque viendra le temps, par exemple, d'élaborer et
de mettre en oeuvre les projets de loi... pas les projets de loi, mais les
projets ciblés pour ce qui est de la 117 et pour ce qui est de la 30, c'est là
où on précise les changements qui seront apportés à la procédure d'évaluation
environnementale, mais on n'exclut pas toute la procédure d'évaluation
environnementale, naturellement.
Mme Ghazal : Juste pour ces
deux autoroutes-là.
M. Charette :
C'est-à-dire, ces deux projets-là, en particulier, ce sont les deux pour
lesquels les aménagements sont les plus importants, mais, dans d'autres
cas... il y a beaucoup de projets de cette liste fermée qui ne sont pas du tout en lien. Ils s'y trouvent, non pas à cause
d'un élément en matière d'environnement, mais un élément en matière de justice, à travers les recours pour les
expropriations, pour d'autres délais administratifs. Donc, la liste n'est pas
composée... En fait, au moment de l'étude détaillée du projet de loi
n° 66, je suis convaincu que la question sera posée, mais c'est déjà
déterminé, lesquels projets peuvent avoir une incidence environnementale, et
c'est loin d'être la majorité, là, ou encore moins la totalité de ces
projets-là.
Mme Ghazal : O.K. C'est bon.
Merci.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à l'article 33? Oui,
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci, Mme
la Présidente. M. le ministre, donc, j'écoutais les échanges entre vous et la
députée de Mercier, donc, je reviens encore à ce concept de consultation
ciblée, parce qu'en fait, plus je nous entends, plus je comprends, plus je
conçois que c'est un concept qui n'est pas balisé du tout, donc, contrairement,
par exemple, aux audiences publiques donc, le concept de consultation ciblée.
Et vous savez, donc... Et l'impression qu'on
a, en fait, l'impression que j'ai, c'est que ce sera à vous, à ce moment-là, de
décider, donc, oui, qu'il y aura une audience publique, mais, oui, qu'il
y aura une consultation ciblée.
Je fais un parallèle qui est peut-être un peu
boiteux, mais je trouve ça intéressant. Lorsqu'autour des projets de loi nous tenons des consultations
particulières, donc, vous, de la partie gouvernementale, vous dites :
Voici les groupes que vous souhaitez entendre. Nous, des oppositions,
nous disons : Voici les groupes que nous souhaitons entendre. Et, à ce
moment-là, on se parle et on arrive à convenir des groupes, du nombre de
groupes. Souvent, on s'entend, on arrive à
s'entendre sur le nombre de groupes qu'on veuille recevoir dans le cadre des consultations. Tandis que, là, dans le cadre de
cette consultation ciblée, c'est vous
qui allez décider qui vous voulez entendre et qui vous ne voulez pas entendre. À moins que vous
me disiez que... à moins que vous me dites que, pour les consultations ciblées,
il y a un cadre, et j'aimerais bien voir ce cadre, comment... le cadre
d'opérationnalisation de ces consultations ciblées à ce moment-là.
M. Charette : En fait, comment
y répondre autrement? C'est réellement dans l'optique d'accompagner le plus
possible la personne derrière, c'est-à-dire l'individu ou l'organisation
derrière la demande. Mais, pour permettre d'illustrer le propos, ça pourrait
être une question extrêmement, extrêmement technique qui, pour le citoyen,
nécessite une consultation publique, mais ce qu'on fait, c'est une forme de
service à la clientèle, en quelque sorte. On va mettre en contact le citoyen avec
le spécialiste en mesure de répondre à sa question. Et, une fois que sa
question, elle est répondue, c'est inutile d'y aller d'une démarche beaucoup
plus large. Donc, c'est réellement dans l'optique d'offrir une alternative au
citoyen, à la personne morale, pour qu'elle se sente accompagnée et respectée
dans son questionnement en question, mais ce n'est pas du tout de faire un
élagage de groupes ou de sujets.
On a une consultation ciblée lorsque c'est un
enjeu qui est très, très pointu et qui ne comprend pas... ou qui ne répond pas
à un besoin pour l'ensemble d'un projet. C'est vraiment très, très spécifique.
Donc, plutôt que de lui dire : Oubliez ça, ce n'est pas pertinent ou ce
n'est pas nécessaire d'en faire un objet de consultation publique, on ne vous
offre aucune alternative, c'est une alternative pour accompagner le citoyen, en
quelque sorte.
M. Benjamin :
Merci, mais je vous entends, M. le ministre, donc, notamment sur l'exemple que
vous venez de me donner. J'ai surtout
l'impression que c'est surtout un service d'information, donner des
informations additionnelles à la personne, mais ce
n'est pas tout à fait ce que je concevais comme... ou ce que je conçois encore
comme une consultation. Parce qu'une consultation ciblée, donc, en fait, en
attendant de savoir exactement qu'est-ce que ça mange en hiver, donc, la
définition que j'ai devant moi, en fait, le portrait que j'en ai, ce n'est pas
une consultation.
Mais là, ce que je
comprends bien ici, la consultation ciblée, c'est vous qui aurez à décider. Par
exemple, je ne sais pas, un citoyen x présente des enjeux, il y a des
préoccupations qui sont soulevées, vous décidez que ces préoccupations-là ne
sont pas assez importantes pour tenir une audience publique mais, à ce
moment-là, qu'il y aura une consultation privée. Bon, une consultation privée,
à ce moment-là, si ce sont les services d'information, de service à la
clientèle qui appellent la personne pour lui dire : Écoutez, voici les
informations additionnelles, ce n'est pas une consultation privée... Ce n'est
pas une consultation ciblée à ce moment-là.
• (16 h 30) •
M. Charette :
Juste pour peut-être préciser un certain élément, vous avez dit, par exemple,
ça devient une consultation privée. Non, ce n'est pas le cas. Le parallèle que
je donnais, la consultation particulière que l'on tient dans le cadre de
l'étude d'un projet de loi, c'est sur invitation, mais les gens du public
peuvent quand même écouter, peuvent quand même... donc, ce n'est pas derrière
des portes closes.
Mais, quand je dis
qu'il y a une décision qui est prise, dans la très, très grande majorité des
cas, ça se règle au niveau administratif. Pour déterminer s'il y a une
consultation de nature plus restreinte, là, comme on l'évoque, c'est la
direction concernée qui accompagne le citoyen ou le groupe de citoyens pour répondre
à ses demandes. C'est rare, et je n'ai pas,
en deux ans d'expérience, là, de souvenir en tête... ou pour ce type de
dossier là, parce qu'il y a des
suivis qui sont beaucoup plus faciles à
assurer. Je n'ai pas ce souvenir d'avoir eu à autoriser une consultation, là,
de cette nature-là, parce que c'est
vraiment un accompagnement qui peut très, très bien se faire, là, au niveau
administratif, et les professionnels, les
experts sont au niveau administratif. Donc, ils sont bien placés pour répondre
aux interrogations, là, du demandeur.
M. Benjamin :
Donc, est-ce que je comprends que la consultation ciblée n'implique que votre
ministère et la personne, ou bien la consultation ciblée peut impliquer à la
fois votre ministère, la demanderesse et aussi d'autres groupes ou d'autres
entités?
M. Charette :
Oui, en fait, il y a un élément, là, qui... Nous, on met en contact les bonnes
personnes, en quelque sorte. Donc, si l'expertise est au ministère, on la rend
disponible. Ça peut être extérieur au ministère, et la démarche peut même être
carrément pilotée par le BAPE.
Donc, comme je vous
dis, on n'y est pas dans une perspective où on veut éviter. Au contraire, on
veut accompagner cette personne-là, s'assurer qu'elle a réponse à ses
questions, sans se lancer dans une procédure qui est beaucoup plus balisée, qui
est beaucoup plus longue et qui pourrait retarder la prise de décision,
ultimement.
M. Benjamin :
O.K. Pour m'aider à mieux saisir, M. le ministre, je vais essayer de partir
d'un exemple. Un citoyen, ayant fait une demande pour une audience publique,
donc on lui dit que sa demande est frivole, mais, par contre, on le met en
contact avec quelques parties intéressées, deux ou trois parties intéressées
par le projet, tout ça avec l'accompagnement de votre ministère, est-ce que ça,
c'est une consultation ciblée?
M. Charette :
Ça pourrait, mais mieux que ça, je vais vous lire ce que l'on retrouve sur le
site du BAPE. Ça va peut-être... le fait de l'exprimer différemment, là, ça
peut aider à la compréhension. «Une consultation ciblée peut comprendre
plusieurs séances publiques, consécutives ou non, durant lesquelles les
participants peuvent à la fois poser des questions, présenter des mémoires et
exprimer leurs opinions. La consultation ciblée est privilégiée lorsque les
enjeux soulevés par les demandes relèvent d'un nombre restreint de
préoccupations.»
Donc, c'est balisé.
Le BAPE peut chapeauter le tout de façon très, très encadrée, mais on n'a pas à
en faire une consultation publique, c'est-à-dire tous les avis publics, tout ce
que ça implique. Donc, non, je ne serais pas prêt à dire que ce n'est pas balisé. C'est une alternative, là, qui est
proposée au demandeur pour éviter, là, qu'il se retrouve sans la
satisfaction d'avoir été entendu.
M. Benjamin :
Et, dans le présent article que nous étudions, M. le ministre, est-ce que tout
ça sera coordonné par le BAPE, la consultation ciblée?
M. Charette :
En fait, tout dépendant, pas forcément. Le BAPE, c'est un moyen parce que, dans
certains cas, et on pourrait être
surpris, dans certains cas, là, la personne dit : Ah! moi, je veux une
consultation publique. Là, on communique avec elle : Pourquoi? C'est une question très, très ciblée, très
pointue, la personne est satisfaite, et la démarche s'arrête là.
Donc, il n'y a pas
forcément tout le temps un BAPE, mais, si ça nécessite un petit peu plus
d'encadrement, le BAPE est là pour intervenir, et ça, c'est précisé dans la
LQE.
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires relativement à l'article 33? S'il n'y a pas d'autre
commentaire, nous allons passer à l'article 34. M. le ministre.
M. Charette :
J'y arrive. Donc, article 34, il n'y aurait pas non plus d'amendement.
Donc : «La tenue d'une consultation publique est annoncée par le ministre
par un avis publié sur le site Internet de son ministère et par tout autre
moyen permettant d'en informer la population locale.»
Le
commentaire : Cet article donne de la souplesse pour l'annonce de la tenue
de la consultation publique pour l'adapter aux besoins du milieu.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Commentaires?
Des voix :
...
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce que j'attends encore un peu ou...
Mme Ghazal :
J'ai une question.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal :
Oui, merci. Donc, ici, on parle uniquement d'une consultation publique, mais là
ça comprend audience publique ou consultation ciblée, si je comprends bien.
M. Charette :
Ça comprend consultation publique et...
Mme Ghazal :
Ça comprend audience publique et aussi consultation ciblée, comme c'est écrit à
l'article 33 quand on dit : consultation publique.
M. Charette :
Exactement.
Mme Ghazal :
O.K. Puis il n'y a pas de délai, c'est-à-dire que le ministre va l'annoncer
dans un avis publié sur le site Internet de son ministère, ou tout autre moyen,
dépendamment de la population. Il n'y a pas de délai, on l'annonce selon la...
Oui?
M. Charette :
Bien, c'est-à-dire ça va confirmer les... quand cette consultation-là va se
tenir. Donc, oui, le détail va figurer dans l'annonce.
Mme Ghazal : Dans l'annonce, mais il n'y a pas... ça peut
être, genre, on annonce aujourd'hui, puis c'est demain?
M. Charette :
Oui. Non, c'est...
Mme Ghazal :
Oui, ça arrive?
M. Charette :
En fait, dans toute cette démarche-là, on veut que ça réussisse, donc on se
donne les moyens. Si on mettait des bâtons dans les roues, on aurait toutes les
chances de faire avorter un projet d'aire protégée. Donc, on est, oui, transparents,
on donne les délais raisonnables parce qu'en bout de ligne on veut que ça
marche, on ne veut pas que ça échoue.
Mme Ghazal :
Mais normalement il n'y a pas de délai pour des consultations publiques pour
d'autres choses que des aires protégées?
M. Charette :
Oui, il peut y avoir des consultations publiques à travers le BAPE, à travers
bien d'autres enjeux. Je ne suis pas sûr de comprendre le sens...
Mme Ghazal :
C'est plus le délai pour mettre un avis public, pour l'annoncer. Dans la loi,
actuellement, en dehors du projet de loi n° 34, pour les processus ou les
procédures de consultation publique, normalement, avant de l'annoncer, est-ce
qu'il y a un délai pour dire : Je l'annonce aujourd'hui, mais il faut que
ça soit fait au moins 30 jours avant la consultation elle-même
habituellement, mais que là on ne retrouve pas?
M. Charette :
Je ne veux pas induire la collègue en erreur, je veux juste prendre le temps
de...
(Consultation)
M. Charette :
Le cas du BAPE, lorsque c'est chapeauté par le BAPE, c'est précisé, dans le
règlement, quels sont les délais.
Mme Ghazal :
Quand ça l'est, parce que ça ne l'est pas tout le temps.
M. Charette :
Mais, comme on l'a dit précédemment, ce ne sont pas tous les cas de figure qui
vont se retrouver avec la procédure du BAPE, et, dans le cas du BAPE, c'est
25 jours minimum.
Mme Ghazal : Et, si
ce n'est pas par le BAPE mais par quelqu'un d'autre, qu'on va voir, je pense, à
l'article 35, là, il n'y a pas de... ce n'est pas réglementé ou normé?
M. Charette :
Mais si, dans le cas comme je mentionnais tout à l'heure, c'est une
consultation davantage ciblée, ça va dépendre de quelle forme ça prend. Si, à
travers une communication avec l'individu, on répond à ses interrogations, on
ne va pas à l'étape suivante, mais, même la consultation ciblée, si elle est
chapeautée par le BAPE, là, je comprends que c'est les 25 jours du BAPE
qui doivent s'appliquer.
Mme Ghazal :
Juste pour comprendre, si elle est
avec l'individu, si la consultation est faite avec une personne... Je
n'ai pas compris.
M. Charette :
C'est-à-dire ce que je donnais comme exemple tout à l'heure, une personne, ne
connaissant pas toujours
toutes les modalités administratives,
pourrait communiquer avec le ministère, demander une consultation
publique, mais, en communiquant avec elle, on se rend compte qu'elle veut
surtout avoir une réponse à sa question. Si on est en mesure de lui fournir la
réponse en question, la démarche va s'arrêter là, tout simplement. Donc, ce
n'est pas parce qu'une...
Mme Ghazal :
Et l'article 34 ne s'applique pas dans ce cas-là.
M. Charette :
Bien, effectivement. Je faisais juste référence, là, au spectre des
possibilités. Lorsque c'est une communication entre le ministère et un
particulier qui satisfait, justement, le particulier en question, on ne parle
pas d'une consultation publique. Donc, il n'y a pas de publication d'avis, il
n'y a pas de... ce n'est pas ébruité.
Mme Ghazal :
Mais, si ce n'est pas fait par le BAPE, il n'y a pas de délai de publication de
l'avis?
• (16 h 40) •
M. Charette :
Pour annoncer la consultation?
Mme Ghazal :
Oui, oui.
M. Charette :
Non, il n'y en a pas, mais, comme je vous disais, on serait les premiers
pénalisés si on donnait un avis trop court parce qu'on veut cette
participation-là. On veut que le projet fonctionne. Donc, non, il n'y a pas de
délai minimum.
Mme Ghazal :
Puis, si ce n'est pas le BAPE, bien, j'aurais d'autres questions, mais, je
pense... je vais venir à l'article suivant.
M. Charette :
Libre à vous.
Mme Ghazal :
Je ne sais pas si j'ai mes collègues qui ont des questions sur...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley :
Oui. M. le ministre, c'est juste de bien comprendre, quand on dit que c'est
publié sur le site Internet du ministère, est-ce que c'est sur la première
page? Est-ce que c'est facile à trouver? Parce que c'est simple de dire que
c'est sur le site Web, mais c'est où, exactement?
Puis aussi, une autre
question, on a parlé de ça un petit peu avant la pause, mais c'est aussi
d'informer la population locale. Est-ce que les moyens que le ministère
utilise, présentement, c'est comme des publications sur Facebook puis les autres moyens comme ça? Parce qu'on a jasé de l'hebdo
dans le coin, ce n'est pas nécessairement aussi présent à cause des
changements mondiaux, mais c'est juste de bien comprendre encore comment le
gouvernement informe la population puis s'assure que c'est vraiment publié
partout.
M. Charette :
Effectivement, pour ce qui est des médias sociaux, à l'occasion, effectivement,
ils sont utilisés. Moi, je suis
moi-même abonné, là, au fil Twitter, et autres, du ministère, et, à l'occasion,
on confirme une consultation sur tel ou tel sujet. Donc, oui, les médias
sociaux, oui, tous les moyens disponibles.
Encore
une fois, c'est quelque chose, quand on veut créer une aire protégée, on en est
fiers. C'est quand même l'aboutissement d'une démarche, là, qui est
assez, assez poussée. Donc, on veut s'assurer d'interpeler les bonnes
personnes, donc ce n'est pas limitatif.
Le
site Internet, oui, il y a un onglet qu'on peut retrouver assez facilement,
mais je devine, en toute honnêteté, qu'à moins... et il y a des citoyens, étonnamment, c'est... On se surprend tout le temps par les demandes qu'on reçoit, là, mais on a des citoyens qui
sont très, très, très à l'affût de ces questions-là, mais on comprend que ce
n'est pas le réflexe premier d'un citoyen non intéressé d'aller voir : Ah!
aujourd'hui, est-ce qu'il y a une consultation à quelque part au Québec? Mais
l'information est sur le site Internet du ministère, mais on veut surtout faire
en sorte que les communautés concernées puissent avoir l'information à travers
tous les moyens, là, à notre disposition.
M.
Kelley : Parce que, c'est ça, il y a des gens qui cherchent
l'information, mais ça arrive souvent qu'on entend un concitoyen qui dit :
Ah! on n'était pas informés de ça puis on a manqué la consultation. Alors,
c'est juste de s'assurer que l'information est vraiment disponible pour tout le
monde. Alors, merci.
M. Charette :
Tout à fait.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. Je veux revenir sur un point puis je ne suis pas sûre
que j'ai bien compris, donc vous me confirmerez. Consultation ciblée... Quand
on pose des questions sur le principe, puisque, pour nous, c'est un peu un
principe qui est nouveau, du moins, c'est la première fois qu'on l'adresse...
Vous avez, d'emblée, dit : Si c'est pour une question, on va mettre le bon
intervenant avec la personne qui pose la question, puis, un coup qu'on aura
répondu à sa question, peut-être qu'il n'aura pas besoin d'aller plus loin.
Donc,
j'imagine que, là, ça ne s'appelle plus une consultation ciblée, hein? C'est
comme une question-réponse, là. Le citoyen trouve réponse à sa question,
puis ça s'arrête là. Par contre, si vous dites que, pour la consultation
ciblée, on fait aussi une prépublication ou une publication pour donner
l'information, qu'il y aura consultation mais ciblée,
la consultation que je me pose, c'est : Un, il faut s'entendre avec la ou
les... parce que, tu sais, ça peut être une personne ou plusieurs
personnes, mais n'y a-t-il pas lieu de se questionner sur l'impact que ça peut
avoir? Puis, plus tôt, vous l'avez
mentionné, mais je veux juste être sûre, toute personne peut se joindre à la
consultation ciblée s'il a un...
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Excusez-moi, Mme la députée. Est-ce que vous êtes
toujours... est-ce que vous êtes sur l'article 33 ou 34?
Mme
Charbonneau :
Je suis sur l'article où on parle de la publication...
La Présidente (Mme
St-Pierre) : 34?
Mme
Charbonneau :
...tenue d'une consultation publique qui est annoncée par le ministre, donc 34.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : D'accord, c'était tout simplement pour...
Mme
Charbonneau :
Je fais référence à l'autre parce que c'est dans l'autre qu'on parle de la
ciblée, puis la réponse du ministre,
c'était : Oui, il y aura une... s'il y a consultation ciblée, il y a aussi
une publication pour s'assurer que
les gens soient au courant. La question que j'ai, Mme la Présidente, c'est que,
si on fait une prépublication ou une publication
de la rencontre pour une consultation ciblée, toute personne avec un intérêt
pourrait se joindre à la conversation.
Parce qu'un peu plus
tôt, quand on a parlé de la consultation ciblée, puis c'est peut-être là
où vous pensez que je passe à l'autre article, là, on parlait d'une
conversation entre certains individus. Mais, si je fais une publication sur un
endroit x et que les différents voisins, n'ayant pas été sollicités pour la consultation,
puis c'est correct, là, ça peut être une interrogation qui ne vient que d'une
seule personne... veut se joindre à la conversation, je comprends bien qu'il y
a publication... et peuvent se joindre, ce n'est pas fermé. Ce n'est pas quelque
chose qui ne se passe que dans une salle, puis on dit : Non, pas vous, parce
que vous n'étiez pas invité.
M. Charette :
Je pense que le meilleur exemple demeure celui des consultations particulières.
Donc, il peut y avoir... là, on est en période de COVID, c'est différent, mais
en temps normal le public peut assister à nos consultations sans qu'ils
puissent intervenir, s'ils ne sont pas intervenants. Donc, ils peuvent être
présents. À la limite, ils peuvent inviter l'intervenant à soumettre une
interrogation personnelle, mais l'échange est limité, un petit peu comme une consultation
particulière, entre les membres de la commission, je vais le dire comme ça, et
la personne, là, qui est... ou les personnes qui sont entendues.
Mme Charbonneau :
La réponse est intéressante puisque, souvent, l'intérêt d'un milieu peut être
un peu plus large que juste le propriétaire. Puis le fait d'avoir des gens qui
peuvent entendre puis peut-être même, puis, là-dessus, le ministre va me
rassurer un peu plus loin, là, avoir une intervention qui vient influencer
la décision, bien, je trouve ça intéressant. Merci.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires
relativement à l'article 34? Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire,
nous allons aller à l'article 35. M. le ministre.
M. Charette :
Est-ce qu'on doit adopter le 34 ou on passe tout simplement?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Non.
M. Charette :
On passerait au 35 directement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est ça. Oui, on passe au 35. On adopte quand il y a un amendement, puis,
après ça, ça va être l'ensemble.
M. Charette :
Parfait. Sinon, c'est la totalité. C'est bien. Merci de me le rappeler. Donc :
«35. Le ministre peut confier au Bureau
d'audiences publiques sur l'environnement ou à toute personne qu'il désigne
comme commissaire à cette fin le mandat de tenir une consultation
publique sous l'une des formes prévues à l'article 33.»
Commentaire : Le choix entre le BAPE ou
toute autre personne désignée à titre de commissaire se retrouve au premier alinéa
de l'article 39 de la loi actuelle, et ça résume beaucoup les échanges des
dernières minutes. Donc, le BAPE peut être une option, mais, si ce n'est pas le
BAPE, il y a une autre personne qui est désignée comme interlocutrice, là, pour
chapeauter la démarche.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. En fait, s'il y a une chose que je suis sûr, que le ministre et
moi, nous avions beaucoup entendue lors des consultations particulières et à la
lecture aussi des différents mémoires, c'est le fait que la majorité des
groupes qu'on a entendus souhaitent que le BAPE continue à jouer un rôle
prépondérant en matière de consultation publique. Là, vous nous dites : Le
bureau d'audiences... c'est le BAPE ou à toute personne que vous désignez.
Cette «toute personne», c'est qui que ça peut être?
M. Charette : En fait, juste... et
on a assisté aux mêmes consultations, c'est peut-être juste l'interprétation.
Certains groupes ont effectivement fait référence au BAPE, mais je ne serais
pas prêt à dire que la majorité des groupes l'ont demandé. Et c'est sans doute
dans les réponses qu'on pourra rassurer ceux et celles qui souhaiteraient que
ce soit absolument le BAPE.
Dans le fond, le but, c'est d'être le plus
efficace possible. Dans certains cas, le BAPE est clairement la bonne instance
pour agir comme commissaire. Dans d'autres cas, c'est une personne qui pourrait
être désignée, mais avec les mêmes responsabilités, mais qui serait plus
habilitée à compléter la démarche, en quelque sorte. Donc, c'est et/ou, mais ce
n'est pas dans l'optique de dénigrer le BAPE, loin de là. C'est pour offrir une
certaine souplesse.
Et moi, je
vous dirais, le BAPE, je le mentionnais tout à l'heure, il est très, très, très sollicité ces temps-ci, et, dans certains cas, le BAPE va
dire... bien, en fait, ils ne disent jamais non. Cependant, ça peut influencer
le calendrier. Si l'ensemble
des effectifs du BAPE sont... je vais
essayer de vous donner un exemple précis. J'ai demandé, il y a peu de temps, un BAPE générique sur les sites
d'enfouissement. J'ai fait la demande il y a quelques semaines maintenant, et le BAPE
nous dit : Actuellement, notre calendrier est assez rempli, notre agenda
est assez rempli. Donc, oui, on va le faire, mais on ne pourra pas le faire avant le printemps de l'année
prochaine, compte tenu de leurs engagements présents.
C'est là où avoir une alternative peut être
facilitant, plutôt que d'attendre huit mois, plutôt que d'attendre
10 mois. Si on peut avoir une structure de consultation qui est tout aussi
opérationnelle, c'est à notre avantage de le faire. Donc, c'est dans cette
perspective-là, en certains... C'est une question de souplesse,
essentiellement.
• (16 h 50) •
M.
Benjamin : Je vous ai entendu, dans l'élément de réponse que vous nous
donnez, M. le ministre, vous avez dit «et/ou». Est-ce que vous suggérez
un amendement?
M. Charette : Bien, en fait, ça peut
être le BAPE et autres choses. C'est dans cette perspective-là. Donc, non, il
n'y a pas d'amendement, là, que l'on propose à ce moment-ci.
M.
Benjamin : Alors, à ce moment-là, donc, le «et/ou», je vous ai entendu
dire «et/ou», je pensais que c'était... que vous suggérez «et/ou» à
«toute autre personne», c'est-à-dire ce serait le BAPE et...
M. Charette : Non, si je l'ai mal
exprimé, là, c'est mon erreur, mais ce n'est pas dans la perspective de déposer
un amendement. On veut garder cette souplesse-là pour ne pas qu'un calendrier
nous empêche de procéder, là, par moments.
M. Benjamin : Alors, toute
personne... Alors, cette personne-là, est-ce que c'est un employé du ministère?
C'est qui? Est-ce que c'est un professionnel externe? Qui ça peut être?
M.
Charette : Lorsqu'on parle de personne qui est désignée comme
commissaire, généralement, c'est un externe. On ne monopolisera pas du temps d'effectif pour un seul dossier, là. Donc,
c'est une personne, là, qui serait de l'externe.
M. Benjamin : J'aimerais savoir,
peut-être, par expérience, dans votre ministère ou dans tout autre ministère au
gouvernement, est-ce que cette formule-là, c'est une formule qui existe?
Comment ça fonctionne? Comment ça marche, précisément?
M. Charette : En fait, pour la LCPN,
c'est une nouveauté, là, qu'on introduit à travers le projet de loi, mais on
m'indique qu'il y aurait un équivalent, là, au niveau de la Loi sur les parcs,
là, pour aller chercher une souplesse supplémentaire, donc la désignation d'un commissaire
qui va chapeauter la procédure de consultation.
M. Benjamin : En fait, est-ce qu'il
existe actuellement un genre... un cadre normatif qui permet de dire :
Bien, voici comment cette personne-là, donc, serait désignée, voici comment
elle serait nommée? Est-ce qu'il y a un profil de compétence? Qu'est-ce qu'on a
à ce sujet-là à ce moment-ci?
M. Charette : À
ce moment-ci, c'est difficile d'y répondre parce que chaque cas d'espèce
pourrait amener des réponses différentes. On veut que la consultation donne des
résultats, donc on va se donner les moyens, mais je ne pourrais pas préciser,
là, d'emblée, qu'est-ce qui s'appliquerait à l'ensemble des cas de figure.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Est-ce que c'était la
même chose dans la loi actuelle, ou c'était soit le BAPE, soit quelqu'un de
désigné pour toutes les aires protégées?
M. Charette : On m'indique que
c'était le cas, effectivement.
Mme Ghazal : Pour toute... Là,
j'essaie de me rappeler c'était quoi qui était écrit. C'était écrit «aire
protégée d'utilisation durable», «réserve aquatique», «réserve...» Est-ce que
c'était pour tout? Je veux juste être certaine qu'il n'y avait pas... Par
exemple, quand c'était un type d'aire protégée, dans la loi actuelle, c'était
le BAPE systématique. Il va vérifier, oui?
M. Charette : Je veux, encore là,
transmettre la meilleure réponse possible.
Mme Ghazal : O.K. Parce que, dans le
fond, ce que je veux savoir aussi, c'est : C'est quoi, l'objectif? Si
c'est un changement... mais là on ne le sait pas, là, il va vérifier. On me dit
que oui, mais est-ce que c'est pour toutes les catégories d'aires protégées?
Puis, dans le fond, je vais poser la question
dans l'absolu. Même si c'était le cas avant pour toutes les catégories
d'aires protégées, pour quelles raisons est-ce que, des fois, c'est le BAPE et,
d'autres fois, c'est une personne qui est désignée? Et qui choisit si, bien, ça
va être le BAPE ou des commissaires?
M. Charette : On me dit, là... et ne
pas confondre le projet de loi avec la loi actuelle, mais la réponse est au niveau, là, du premier alinéa de l'article 39
de la loi actuelle. Donc, je pourrais vous en faire la lecture au besoin.
Sinon...
Mme Ghazal : Bien, en fait, c'est
pour ça que je posais la question, parce que l'article 39, il est sous la
section «Réserve aquatique, réserve de biodiversité et paysage humanisé».
M. Charette : En fait, par rapport à
la loi actuelle, c'est un petit peu l'exercice qu'on conduit depuis les débuts,
on vient réaménager des sections. Donc là, on fait une section uniquement sur
le volet consultation, mais ça va s'appliquer dans la procédure de
consultation.
Mme Ghazal : Donc, la réponse, c'est
que c'était la même chose que l'article 35, c'est le ministre qui décide,
soit il confie la consultation au BAPE, soit il la confie à d'autres
commissaires pour tous les types de réserves ou d'aires protégées qui étaient
dans l'ancienne loi que pour maintenant.
M.
Charette : Et incluant ce qui n'est pas encore, naturellement, en
application, là, notre éventuelle aire protégée, là, d'initiation ou de... peu importe, là, comment on l'appelle à ce
moment-ci, donc incluant ce volet-là, effectivement.
Mme
Ghazal : O.K. Et
donc c'est quoi, la raison? Pourquoi est-ce que ce n'est pas confié
automatiquement au BAPE?
M. Charette : Pour une raison de
souplesse, un peu comme je l'expliquais, si on veut procéder le plus rapidement
possible par moments. Je vous donnais un exemple bien, bien simple au niveau des lieux
d'enfouissement technique, on veut en faire
un BAPE générique, mais c'est le temps qui leur manque. Donc, la commande a été
passée, mais ils ne seront pas en mesure de faire l'exercice, là, avant la fin
du printemps prochain.
Donc, par moments, ça peut être aussi simple que
ça, c'est de se dire : On veut procéder plus rapidement. Donc, la question
du calendrier du BAPE, si jamais ça pose un enjeu, c'est là où on peut avoir
une alternative.
Mme Ghazal : Mais je n'arrive pas à
voir les critères qui font que le ministre va décider que ça va être un BAPE ou
ça va être des commissaires. Je n'arrive pas à savoir. C'est la superficie de
l'aire protégée?
M.
Charette : Pas forcément.
Selon, naturellement, l'enjeu lui-même, par moments, ça peut être une
procédure qui est simplifiée, par moments,
c'est une procédure qui peut être largement soutenue par un commissaire
extérieur. Mais tout ça est public, hein? Tout ça, je veux dire, c'est
des démarches qui seront publiques. On parle d'une consultation publique, même
si elle n'est pas tenue par le BAPE lui-même. Donc, il y a un cadre de
référence, là, qui devra s'appliquer pour être bien certain qu'on puisse bien
s'acquitter, là, du mandat.
Mme Ghazal : Est-ce que c'est parce
que, quand on dit qu'il faut qu'il y ait une consultation avec le BAPE, c'est
considéré comme quelque chose de lourd qui prend du temps?
M. Charette : Non, non, non, pas forcément. C'est réellement la
nature de l'objet de la consultation, c'est vraiment les disponibilités du BAPE. Donc, il y a quelques facteurs, mais ce n'est pas... Au
contraire, le BAPE demeure un partenaire important dans cette procédure-là qui a, un petit clin d'oeil, qui a
toute notre confiance. Donc, ce n'est pas que le BAPE...
Mme Ghazal :
Si on lui donne le bon mandat.
M. Charette :
Effectivement.
Mme Ghazal :
Mais parce que, des fois... parce que, là, en ce moment, ce que je suis en
train de questionner, c'est le fait qu'on le mette de côté encore une fois.
M. Charette :
Bien, c'est-à-dire on ne le met pas de côté, c'est qu'on peut avoir une
alternative à un BAPE. Mais actuellement,
comment le dire autrement sans répéter les mêmes... c'est une souplesse plus
grande mais avec la même finalité.
Donc, ce n'est aucunement pour retirer un mandat ou enlever une confiance au
BAPE, là. Ce n'est pas l'objet.
Mme
Ghazal : Une souplesse, est-ce que
le ministre dit «souplesse» de la même façon qu'il dirait
«efficacité»? C'est plus efficace de ne pas le faire avec le BAPE?
• (17 heures) •
M. Charette :
Bien, c'est-à-dire, lorsqu'on peut avoir le même résultat en procédant
différemment, ça peut être une option envisagée. Moi, si, par exemple... parce
qu'imaginons, là, le scénario suivant, si le BAPE est inondé de demandes et que
tous ces travaux-là finissent par être reportés dans le temps, on n'est pas
gagnants. Donc, c'est une avenue
supplémentaire, c'est une option supplémentaire qui est à notre disposition,
sans dire : Ce sera 80 % BAPE, 20 % commissaire externe.
On ne serait pas en mesure de préciser, à ce moment-ci, quelle serait la
proportion, mais ce n'est en rien un désaveu envers le BAPE.
Mme
Ghazal : Puis, en fait, ce
n'est pas le BAPE lui-même, c'est comment on l'utilise. C'est ça qui est
important aussi, parce que le BAPE ne peut pas décider de par lui-même, ah,
ici, je pense que je vais me donner le mandat, comme le fameux comité
consultatif au projet de loi n° 44, qu'il puisse donner un mandat. Le BAPE
n'a pas ce pouvoir-là de se donner un mandat, c'est le ministre qui décide,
puis qui décide comment ça va fonctionner, et pour quel projet, et pour quel
autre projet. C'est le ministre qui a tout ce pouvoir-là et, avec
l'article 35, c'est toujours le ministre qui décide si c'est le BAPE ou
pas.
Moi,
ce que j'aimerais savoir, dans le passé, vu que c'étaient les deux façons de
fonctionner, en pourcentage, c'était combien... je ne sais pas combien
d'aires protégées ou de réserves ont été créées. Il y a eu combien de
consultations versus des commissaires nommés par le BAPE? On ne peut pas parler
pour le futur, mais on peut parler du passé.
M. Charette :
Une réponse, là, qui va satisfaire, ou rassurer, à tout le moins, la collègue,
actuellement, c'est 100 % BAPE, même si la possibilité d'utiliser un autre
moyen existe. Donc, c'est réellement... c'est juste pour se donner la
souplesse. Donc, non seulement il y a préséance au BAPE, mais, jusqu'à
maintenant, tout est passé à travers le BAPE, là. Donc, ce n'est pas un
sauf-conduit, ce n'est pas... c'est réellement une souplesse, là, qui peut par
moment aider, mais, jusqu'à maintenant, on ne s'en est remis qu'au BAPE.
Mme Ghazal :
Bien, moi, ça me rassure de dire que le passé, c'était comme ça. Maintenant,
est-ce que le passé est garant de l'avenir? Rien n'est si sûr. On ne le sait
pas, parce que, là, il y a toutes sortes de précédents, par exemple, qui sont
créés avec le BAPE pour des projets autoroutiers. Je sais, je ne veux pas
m'éloigner avec le projet de loi n° 66, mais, si ça a toujours été le cas,
pourquoi, maintenant, ne pas continuer, que ça soit uniquement le BAPE, puis
vraiment l'écrire pour éviter après d'ouvrir une brèche, vu que le ministre
dit : c'est plus de souplesse mais ce n'est pas moins efficace, le BAPE,
ça ne nous fera pas gagner plus de temps?
M.
Charette : En fait, malheureusement,
je ne serais pas d'avis qu'on puisse faire un parallèle avec le projet de loi n° 66, là. On n'en est
pas là du tout, mais la possibilité, elle y était, par le passé, et, malgré
tout, on était 100 % en BAPE. Donc, ce
que vient faire le projet de loi, c'est introduire, de façon formelle, la
possibilité, mais ça ne change rien au fait qu'on était 100 % BAPE
et que ce sera vraisemblablement encore le cas dans une très, très grande
proportion.
Mme Ghazal :
Bien, moi, pour préserver cet état de fait, puisque l'objectif, c'est de
préserver cet outil-là puis de continuer à l'utiliser comme il faut, bien,
j'aurais un amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Alors, nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à
17 h 03)
(Reprise à 17 h 08)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons reprendre nos travaux. Mme la députée de Mercier, veuillez
lire votre amendement, s'il vous plaît.
Mme Ghazal :
Oui. Donc, l'article 35 de la Loi sur la conservation du patrimoine
naturel, tel qu'introduit à l'article 32 du projet de loi, est modifié
par :
1° le remplacement des mots «peut confier» par
«confie»; et
2° le retrait des mots «ou à toute personne qu'il
désigne comme commissaire à cette fin».
Donc, je ne serai pas très longue, l'objectif,
ici, c'est de continuer à ce que toutes les aires protégées... lorsqu'elles
sont créées, qu'il y ait une consultation systématique du BAPE, puisque c'était
déjà le cas avant, et de ne... pas que ce soit le ministre qui décide de façon
arbitraire. Je n'ai pas eu vraiment de critère autre que plus de... ce n'était
même pas «flexibilité», je ne me rappelle pas le mot qui a été utilisé par le ministre,
peut-être «flexibilité». Autre que ça, je n'ai pas eu d'autre argument pour
dire pour quelle raison est-ce que c'est le BAPE, pour quelle raison est-ce que
c'est un commissaire.
Vu que ça a toujours été le BAPE, donc, pourquoi
ne pas maintenir ça tel quel et que ce soit écrit dans la loi, pour ne pas
ouvrir la porte à, par exemple, décider de faire des choses rapidement pour
atteindre, par exemple, nos cibles à l'international, puis d'y aller très
rapidement, puis ne pas faire les choses correctement?
• (17 h 10) •
M. Charette : En fait, très
simplement, malheureusement, on ne pourra pas donner suite à cet amendement-là,
pour les précisions que j'apportais préalablement. Un élément nouveau que
j'aurais dû mentionner, naturellement, lorsqu'on introduit des dispositions de cette
nature-là, on consulte nous-mêmes les personnes impliquées, et le BAPE est
très, très confortable avec cette idée-là. Donc, on est allé solliciter leur
avis, ils le partagent, donc il n'y a pas d'enjeu, là, de notre côté. Donc,
pour cette raison-là, malheureusement, on ne pourra pas retenir l'amendement.
Mme Ghazal : Et pourquoi est-ce que
le BAPE trouve que c'est une bonne raison? Peut-être parce que la raison, c'est qu'ils sont sûrs qu'ils vont être
consultés de façon systématique même s'il y a cette disposition-là dans
la loi.
M. Charette : En fait, je ne
voudrais pas répondre au nom du BAPE, mais le BAPE a très bien saisi quelle
était la portée du projet de loi, très bien saisi quelles étaient les
implications de cet article-là et ils sont très, très confortables avec cette
éventualité-là.
Mme Ghazal : Mais est-ce que le
ministre s'engage à ce que, très peu souvent, il y ait d'autres commissaires
qu'il nomme qui fassent les consultations plutôt que le BAPE?
M. Charette : En fait, je peux
réitérer que 100 % passait par le BAPE par le passé et qu'on n'entrevoit
pas de changement majeur à cette possibilité-là. Donc, très majoritairement,
certainement, le BAPE, mais je ne serais pas prêt à dire ce sera 100 %, ce
sera 95 %, ce sera 90 %, mais, si on se fie aux expériences passées,
alors que la possibilité existait déjà, donc, on peut, oui, dire que ce sera,
dans une très grande proportion, encore le BAPE qui pourra s'assurer, là, de ce
mandat-là.
Mme Ghazal : Mais on ne connaît pas
la raison pour laquelle c'était 100 % même s'il y avait cette
possibilité-là. Est-ce que c'est parce que le BAPE avait plus de temps, ils
avaient plus de gens pour faire ça, parce qu'il n'y avait pas assez de
création, peut-être, ou de consultations?
M. Charette : En fait, là, on
revient à des explications précédentes. Par moments, c'est long, et on voudrait
aller plus rapidement. Et, quand je dis c'est long, pas à cause du BAPE, c'est
que la procédure pour officialiser une aire protégée, on le sait, elle a plusieurs
étapes. Donc, si on peut avancer et que le BAPE n'avait pas de disponibilité au moment où le consensus est fort, bien, c'est là
où une autre alternative pourrait être intéressante. Donc, c'est dans
cette éventualité-là, dans ce type de
scénario là, encore une fois, avec
des chiffres qui parlent d'eux-mêmes, là, par le passé.
Mme Ghazal : En fait, quand on dit
que c'est long, de créer une aire protégée, il faut savoir c'est quoi la raison. Si ce n'était pas le BAPE, ça ne sert à
rien de dire, bien, on va essayer de se donner une flexibilité pour se
donner la possibilité de ne pas faire une consultation avec le BAPE puis que le
ministre le fasse lui-même. Si ce n'est pas ça, la raison, ce n'est pas là
qu'il faut couper.
M. Charette : Je n'ai pas mentionné
que c'était à cause du BAPE que c'était long. La procédure, de façon générale,
est longue, mais si, par moments... et c'est un scénario hypothétique, hein, on
ouvre une possibilité, mais convaincu que ce sera encore très, très
majoritairement le BAPE, mais si, par exemple, on a un momentum où on veut
avancer dans le dossier d'une aire protégée et que le BAPE — c'est
un cas de figure que je donne — n'était pas disponible, à ce moment-ci,
c'est là où la possibilité d'un commissaire externe pourrait être intéressante.
Mais la question de la collègue est :
Est-ce que je m'engage à ce que ce soit encore très, très majoritairement le
BAPE? Je pense que je peux le faire sans problème, mais là où je ne pourrais
pas m'engager, ne sachant pas l'avenir, c'est est-ce que ce sera encore
100 %? Est-ce que ce sera 95 %? Est-ce que ce sera 90 %? Est-ce
que ce sera 80 %? Je ne pourrais pas mentionner, mais certainement très,
très majoritairement, parce que ça fonctionne. Mais on vient officialiser
quelque chose qui était déjà possible, mais qui n'a pas été sollicité, là,
jusqu'à maintenant.
Mme Ghazal : Il y a eu combien de
consultations du BAPE, l'année passée, par exemple, pour créer des aires
protégées?
M. Charette :
Sur les aires protégées? En fait, peut-être, continuons la conversation, là, ça
va nécessiter des vérifications, mais on pourra vous donner la réponse, là,
sans problème.
Mme Ghazal : Moi, j'ai fini mon
échange avec le ministre. Je ne sais pas si mes collègues veulent parler de mon
sous-amendement.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, voilà un amendement qui nous force à beaucoup parler du BAPE. Donc, le ministre nous a dit tout à
l'heure que le BAPE est d'accord avec les orientations que vous avez. Est-ce que ça a pris la forme d'un avis? Si
oui, est-ce que cet avis-là, vous pouvez le déposer ici?
M. Charette : Ce sont des
consultations. Avant de rédiger un projet de loi, il y a toujours des échanges
avec les parties prenantes. Donc, il n'y a pas eu... il n'y a pas d'avis écrit,
là, c'est... Lorsqu'on rédige un projet de loi, on leur montre les articles, on
discute avec eux, et c'est dans cette perspective-là, mais, non, il n'y a pas
d'avis écrit. Mais je ne serais pas gêné de vous proposer ultimement, si vous
croisez les gens du BAPE, de leur poser la question, là. Je connais leur
réponse, mais ça n'a pas pris la forme d'un document écrit.
M. Benjamin : Ce qu'on a souvent
entendu, en fait, ici, de vous, M. le ministre, c'est à l'effet que le BAPE est
surchargé, donc ils ont beaucoup de demandes de consultations. Ça, c'est la
raison qui expliquerait, selon vous, que le BAPE vous dise : Oui, oui, on
est d'accord avec vous d'aller vers l'option de toute personne... d'une personne
que vous désignez comme commissaire?
M. Charette : Non, c'était à titre
d'exemple. C'est un exemple au niveau de certains délais, mais, malgré tout, c'est l'objet de la question.
On a augmenté de façon assez significative les effectifs du BAPE, avec de
nombreux nouveaux commissaires et autres, mais malgré tout, même si les
effectifs sont augmentés, étant donné qu'on confie plus de mandats, et c'est le
cas, actuellement, juste dans les derniers mois, j'aurai... Ce n'est pas rare,
mais ce n'est pas usuel de demander des BAPE génériques. J'en ai demandé un sur
l'amiante. On a eu les résultats, il y a quelques semaines. Là, un nouveau sur les lieux d'enfouissement technique.
Donc, oui, ils ont beaucoup plus d'effectifs qu'avant, mais on leur
confie plus de gros mandats aussi.
Et, en termes de gros mandats, pensons uniquement,
actuellement, à celui sur le tramway, sur le côté de Québec. C'était un gros
mandat, on va avoir, d'ailleurs, le rapport, là, dans les prochains jours.
Naturellement, GNL est aussi un gros mandat. Donc, ils ont, je pense, les
effectifs suffisants. Et le directeur du BAPE, je lui ai mentionné,
personnellement, si éventuellement il sentait le besoin de nouveaux effectifs,
il n'a qu'à nous le mentionner et on saura y répondre. Mais plus d'effectifs
avec plus de mandats, ça maintient un horaire passablement chargé.
M. Benjamin : Je reviens encore à
l'idée, à la perspective que le BAPE est une compétence assurée, donc, en
matière de consultation publique et que ce projet de loi là nous donne
l'opportunité de donner encore un autre vote de confiance au BAPE, M. le
ministre.
Maintenant,
vous nous présentez cette avenue de toute autre personne qui serait désignée
comme commissaire. Est-ce que
c'est... Dans le b. a.-ba, dans le quotidien, comment ça va... est-ce que
ce sont des... est-ce que ça peut être, par exemple, une entreprise qui
possède une expertise en consultation, est-ce que ça peut être... C'est une
personne, un individu? Comment ça...
M.
Charette : Tout dépendant, naturellement, du territoire visé. Ça
pourrait être une communauté autochtone qui se voit confier ce
mandat-là, un répondant reconnu par la communauté autochtone. Et je comprends
la crainte, vous pouvez la soulever de façon
très, très légitime, mais ce n'est en rien un désaveu à l'égard du BAPE, bien au contraire, mais
l'exemple autre que je pourrais vous donner, ce serait justement confier le
mandat à une communauté autochtone parce que le projet les interpellerait, là,
de façon directe.
M.
Benjamin : Et est-ce que cette personne-là, cette entité-là, cette
personne ou cette entité, ce serait toujours avec l'encadrement du BAPE,
ou, du moins, c'est vraiment... il y a le BAPE d'un bord et puis il y a une
autre personne d'un autre côté?
M.
Charette : En fait, ce serait l'encadrement du ministère, cette
personne-là ne serait pas laissée à elle-même, mais en bénéficiant de
l'expérience du BAPE, très, très certainement.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente.
M. Charette : Et peut-être, étant
donné que j'ai un élément de réponse, là, qui pourrait profiter à tous, à la
question de la collègue de Mercier, l'année dernière, on a deux cas, pour une
aire protégée, de façon directe, et une consultation. Vous savez, ça n'a pas fait
la presse nationale, mais, il y a une semaine ou deux, on a annoncé des
modifications concernant l'île Brion, sur le côté des Îles-de-la-Madeleine,
dans le secteur des Îles-de-la-Madeleine, et le BAPE a eu à procéder dans ces
deux cas-là. Et l'autre, en termes de région, là, c'était en Abitibi.
Mme Ghazal :
...dans le fond, c'est-à-dire que, de toutes les aires protégées qui ont été
créées, il y en a eu deux qui ont nécessité...
M. Charette : Non.
• (17 h 20) •
Mme Ghazal : Parce que, pour que le
BAPE... C'est ça, j'ai comme... il faudrait peut-être que je recule. Pour que
le BAPE soit nommé, c'est le ministre. Pour qu'il y ait un BAPE...
M. Charette : En fait, il y a eu
deux BAPE sur ces enjeux-là, mais on a adopté plus d'aires protégées que ça.
Cependant, le BAPE avait eu lieu avant. Là, vous me posez la question pour
l'année dernière, mais, dans certains cas, le BAPE a eu lieu même, dans
certains cas, il y a quelques années, là.
Mme Ghazal : Puis là j'imagine que,
dans le futur, on va en créer plus?
M. Charette : Bien, c'est-à-dire, on
veut atteindre nos objectifs. En fait, ça dépend de la superficie des
territoires. Si les territoires sont très grands, un BAPE va couvrir le tout,
mais, si c'est plusieurs petits territoires, bien oui, il va y avoir plus de
consultations, donc vraisemblablement plus de BAPE.
Mme Ghazal : Si on les fait tous
dans le Nord, ça va être fait plus vite?
M. Charette : Ça dépend de la
superficie.
Mme Ghazal : Vu qu'on n'a pas de
cible nord-sud.
M. Charette : Ça dépend de la
superficie de chacune d'entre elles.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à l'amendement proposé par la députée de
Mercier? M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Moi, j'écoute,
depuis tantôt, tous les échanges, là, sur mandater le BAPE ou pas pour les
audiences d'une consultation ciblée et pour le travail autour des consultations
ciblées, par exemple, et moi, je me demande si, au fond, l'amendement de la
députée de Mercier est conforme à l'esprit du nouveau régime d'autorisation environnementale
qu'on a adopté en 2017‑2018, qui visait, au fond, à revoir l'ensemble du régime
pour rendre ça plus efficace, basé sur quatre niveaux de risque : risque
négligeable, risque faible, risque modéré et risque élevé. On s'entend que
créer une aire protégée, c'est positif pour l'environnement, de façon générale,
sinon on ne serait pas ici, je veux dire, puis on en veut plus, des aires
protégées, puis on veut qu'elles soient protégées. Donc, c'est certainement,
pour l'environnement, un risque faible ou un risque négligeable.
Alors, moi, que le BAPE se concentre sur des
éléments comme GNL Québec, comme le tramway, comme le port... bien, le port,
c'est fédéral, mais, disons, sur d'autres projets où il y a des risques, des
projets miniers, par exemple, où il y a des risques beaucoup plus élevés ou, à
tout le moins, des risques modérés, et qu'on puisse avoir une procédure plus souple
pour des aires protégées, moi, je trouve que c'est bon. Ça ne veut pas dire de
ne pas utiliser le BAPE, mais ça veut dire d'avoir quand même une certaine
souplesse pour être capables de faire une consultation ciblée parce qu'on est
contents d'avoir des aires protégées.
Alors, moi, dans ce sens-là, en écoutant tout ce
qui se dit, j'aime mieux la formule d'une plus grande souplesse pour désigner
des commissaires qui ne sont pas nécessairement du BAPE, dans le souci qu'une aire
protégée, de toute façon, à la base, c'est positif pour l'environnement. Ça ne
veut pas dire que le BAPE ne peut pas, à l'occasion, parfois, peut-être même la
plupart du temps, être l'organisme désigné pour faire la consultation, mais pas nécessairement non plus. Si on commence à
ouvrir la porte pour obligatoirement permettre... pour obligatoirement, c'est-à-dire, nommer le BAPE dans les consultations ciblées ou dans d'autres types
de consultations, j'ai l'impression qu'il va falloir rouvrir la loi
ailleurs pour le faire, puis là on va en contradiction avec l'esprit de la
modification du régime d'évaluation environnementale qu'on a adopté en 2017
puis qui est en vigueur depuis 2018. Ça fait que moi, pour ces raisons-là, je
ne pourrai pas appuyer la proposition d'amendement.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Bien, on a un projet de loi qui, le ministre nous le répète
constamment, est très, très, très attendu parce qu'on veut créer des aires
protégées. Puis probablement qu'à la fin, en tout cas, je ne veux pas présumer
pour les autres, on va appuyer ça parce que... même s'il y a plein d'éléments
sur lesquels on s'abstient parce qu'on n'est pas d'accord ou il y a certains
questionnements qu'on a sur certains articles ou amendements du ministre, mais
il y a eu quand même beaucoup de groupes qui nous ont mis en garde contre plein
d'éléments, contre, par exemple, au début... que le ministre a quand même tenté
de corriger, pas parfaitement.
Il y a eu des
groupes... Moi, je pense beaucoup aux Premières
Nations qui sont venues puis qui étaient
fâchées noir... mais ils étaient quand même respectueux. Parce que nous, on
peut se permettre de se lancer des choses, là, mais la présidente est là pour
nous surveiller, mais eux, ils en voulaient au fait qu'ils n'ont pas été
consultés ou qu'ils aient été consultés de façon rapide,
et, ah, on consulte quelques nations, donc on a consulté tout le monde, alors
qu'il faut consulter toutes les nations. Puis oui, c'est compliqué puis... pas
parce que c'est compliqué qu'il ne faut pas le faire comme il faut. Et il y a
eu des lettres aussi qui ont été envoyées au gouvernement. Peut-être que le
gouvernement ou le ministre peut dire : Bien, on l'a déjà fait, on l'a
fait comme il faut, on ne peut pas non plus attendre
des années, c'est compliqué, nous, on veut avancer, mais il y avait quand même
des éléments qui sont importants, notamment,
il manquait «aire protégée de conservation autochtone» ou «d'intervention
autochtone», selon l'appellation que le gouvernement veut nous proposer.
Donc, ce n'est pas parce que c'est positif qu'il n'y a absolument rien puis il
n'y a pas de détail ou d'élément qui pourrait être inquiétant.
Donc, dans ce sens-là, le ministre nous dit que
c'était déjà le cas, c'est 100 % des aires protégées, et il est fier de
l'avoir découvert en posant la question, que c'est vraiment par une procédure
du BAPE. Et comme il y a un affaiblissement, que ce soit dans le projet de loi
n° 66 ou dans le passé, par toutes sortes de façon, du BAPE, des mandats
qu'on lui donne, au contraire, moi, ce que je veux... Puis j'ai déposé un
projet de loi dans ce sens-là, le projet de loi n° 199, pour donner plus
de pouvoirs et d'autonomie au BAPE, où il peut, de par lui-même, trouver qu'il y a certaines questions. Un peu comme, je le
répète, le comité consultatif sur le projet de loi n° 44, ne pas
attendre un mandat du ministre ou ne pas attendre, par exemple, quand le
promoteur, il dit : Bien, je n'ai pas vraiment besoin — là,
je comprends que ce n'est pas une aire protégée — mais je vais essayer
de rentrer dans des critères qui font que je
peux contourner le BAPE, et, comme ça, le ministre va être correct, même le
ministre ne va pas demander un BAPE.
On a vu ça, par exemple, pour des minières. Donc, ça, c'est des cas dans
l'histoire récente où le BAPE a été affaibli.
Donc, ici, on a une chance. Dans un article tout
simple qui nous dit que c'est déjà le cas, on passe, pour créer des aires
protégées, par une procédure du BAPE 100 % du temps, moi, tout ce que je
fais, c'est de dire : Bien, consolidez ça dans un article puis faire que
ça soit le cas, oui, dans la pratique, mais aussi dans la théorie ou dans la
loi, tout simplement.
M. Charette : Sans reprendre les
démarches des dernières années avec le BAPE, moi, personnellement, j'ai la certitude qu'on a renforcé le BAPE et qu'on ne
l'a pas affaibli dans les moyens qu'on lui a confiés. Mais, inversement,
j'aime l'image, j'aime la possibilité qu'on aurait une commission qui serait
pilotée par une communauté autochtone, parce que le sujet est important pour
elle, parce que c'est son territoire, c'est un territoire sur lequel elle est
présente qui est l'objet des discussions.
Donc, sans rien enlever au BAPE, au contraire,
tout en disant : ce sera très certainement, encore une fois, très
majoritairement le BAPE, bien, je pense qu'on peut avoir d'autres belles
opportunités qui enverraient des signaux drôlement intéressants. Ça ne s'est
pas vécu jusqu'à maintenant, mais rien n'empêche qu'on aurait justement une
communauté autochtone qui serait en charge, responsable, là, de la procédure de
consultation.
Mme
Ghazal : Vous voulez dire que ça soit les commissaires nommés et non
pas par la procédure du BAPE?
M. Charette : C'est-à-dire, ce
serait, un petit peu comme le dit l'article en question, que ce soit, comme
personne désignée, une communauté autochtone ou un leader autochtone qui
servirait de commissaire pour la conduite de la consultation.
Mme Ghazal : O.K. Donc, comme...
avec ce que j'ai biffé.
M.
Charette : ...sans, malheureusement, prendre en compte votre amendement. L'amendement... c'est-à-dire,
l'article que nous, on propose, c'est-à-dire, de dire que ce ne soit pas
forcément à travers un BAPE mais bien par un commissaire désigné, bien, le
commissaire désigné pourrait être, justement, un leader ou une leader
autochtone, ou confier à une communauté autochtone le soin de conduire la
consultation.
Mme Ghazal : Mais, si c'est le BAPE,
ça n'empêcherait pas que les commissaires, qui sont nommés cette fois par le
BAPE et non pas par le ministre...
M. Charette : Le BAPE a ses propres
commissaires.
Mme Ghazal : C'est ça.
M. Charette : Là, il est question de
désigner des commissaires autres que ceux du BAPE.
Mme Ghazal : Donc, si... Par
exemple, quand il s'agit d'un territoire qui a un impact sur un territoire
autochtone, d'avoir un BAPE, ce n'est pas bon.
M.
Charette : Ce n'est pas ce que j'ai dit. Il y a déjà eu plusieurs
BAPE. En fait, il y a plusieurs aires protégées, comme je vous le
disais. Toutes les aires protégées sont passées par cette procédure-là, donc
par l'entremise du BAPE. Et plusieurs étaient en territoire où les autochtones
étaient présents, là, où les autochtones avaient des intérêts particuliers, et
ça s'est très bien passé. Donc, ce n'est pas parce que c'est un territoire
autochtone qu'il ne faudrait pas que ce soit le BAPE. On ouvre tout simplement
une possibilité supplémentaire.
• (17 h 30) •
Mme Ghazal :
Moi, je vais maintenir, évidemment, mon amendement parce que l'idée, c'est que
le BAPE a cette expérience-là. Il y a eu des groupes aussi qui sont venus nous
dire qu'ils étaient inquiets par le fait qu'on réduise... le fait que ce soit
automatiquement le BAPE. Donc, dans ce sens-là, je trouve que c'est important
de le maintenir puis de garder cette consultation systématique du BAPE pour la
création d'aires protégées.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires
relativement à l'amendement déposé par
la députée de Mercier? S'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons procéder
aux voix. Mme la secrétaire, veuillez procéder à l'appel nominal, s'il
vous plaît.
La Secrétaire : Oui. Pour,
contre ou abstention. Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire : M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire : M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Contre.
La Secrétaire : M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Abstention.
La Secrétaire : M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire : Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Abstention.
La Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Contre.
La Secrétaire : Et Mme
St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Alors, l'amendement est rejeté.
Nous allons revenir à
l'article 35. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires relativement à
l'article 35? Donc, il n'y a pas d'autre... je conclus qu'il n'y a pas
d'autre commentaire relativement à l'article 35.
M. le ministre, veuillez procéder à la lecture
de l'article 36. Et je pense que vous avez un amendement aussi.
M. Charette : Effectivement. Merci,
Mme la Présidente. Donc, l'article original :
«Les règles de procédure relatives au
déroulement des audiences publiques et des consultations ciblées visées à
l'article 6.6 de la Loi sur la qualité de l'environnement s'appliquent, en
faisant les adaptations nécessaires, aux consultations tenues par le Bureau
d'audiences publiques sur l'environnement.»
Donc, cet article reprend le contenu de
l'article 40 de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, mais on
aurait effectivement un amendement que je vais vous proposer à l'instant, qui
est le suivant, donc :
Remplacer, dans l'article 36 de la Loi sur
la conservation du patrimoine naturel, proposé par l'article 32 du projet
de loi, «règles de procédure relatives au déroulement des audiences publiques
et des consultations ciblées [...] à l'article 6.6» par les
«articles 6.3 à 6.6».
Commentaire : Donc, c'est un amendement qui
clarifie les règles applicables, comme je le mentionnais, là, je l'avais
introduit il y a quelques articles, je crois, donc applicables dans le cas où
des mandats seraient confiés au BAPE en vertu de l'article 35 proposé par
le projet de loi actuel. Il ne s'agit pas d'un changement de fond puisque ces
articles s'appliquent de manière générale au mandat du BAPE. Cela implique le
retrait de règles de procédure relatives au déroulement des audiences publiques
et des consultations visées à l'article 6.6 étant donné que les
articles 6.3 à 6.5 ne concernent pas les règles relatives au déroulement
des audiences du BAPE.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Commentaires relativement à l'amendement à l'article 36?
M. le député de Viau.
M.
Benjamin : Merci, Mme la Présidente. Donc, je
comprends que l'amendement
qu'apporte le ministre, donc, quand
on dit : Les articles 6.3 à 6.6 de la loi s'appliquent... sur la
qualité de l'environnement s'appliquent, c'est-à-dire aussi bien aux consultations publiques du BAPE qu'aussi aux consultations que pourrait
mener une personne, c'est ça?
M. Charette : Dans le cas présent,
on parle réellement du BAPE. Ce que je mentionnais tout à l'heure, c'est que,
pour les autres consultations avec commissaire externe, on va bénéficier du
cadre du BAPE, mais l'article en question, c'est réellement dans le cas du
BAPE.
M. Benjamin : D'accord. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'autres commentaires? Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons
procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire : M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
La Secrétaire : M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Pour.
La Secrétaire : M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire : Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
Le Secrétaire : Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire : Et Mme St-Pierre
(Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, l'amendement est accepté.
Nous allons maintenant
procéder aux commentaires relativement à l'article 36. Est-ce qu'il y a des commentaires
relativement à l'article 36? Ça va? Est-ce que vous... Il n'y a pas de commentaire?
D'accord. Donc, Mme la secrétaire, s'il vous plaît, veuillez procéder à l'appel
nominal.
La Secrétaire : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) : Ah
oui! C'est vrai. On n'a pas de vote à faire. Excusez-moi. Donc, l'article 37,
M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente, en précisant qu'il y aura un amendement pour le 37. Donc : «Le
Bureau d'audiences publiques sur
l'environnement ou la ou les personnes désignées comme commissaires font
rapport au ministre, dans le délai prescrit dans leur mandat, de leurs
constatations ainsi que de l'analyse qu'ils en ont faite.
«Le délai imparti pour réaliser le mandat et
faire rapport au ministre ne peut pas dépasser 12 mois.»
Commentaire : Cet article reprend l'article 42
de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel et prolonge le délai de six
à 12 mois pour faire rapport.
Je pourrais maintenant vous faire la lecture de
l'amendement. Donc, ça prendrait la forme suivante :
À l'article 37 de la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel, proposé par l'article 32 du projet de
loi :
1° supprimer, dans le deuxième alinéa, «pas»; et
2° ajouter, à la fin, l'alinéa suivant :
«Les rapports sont rendus publics par le
ministre dans les 30 jours de leur réception.»
Donc, c'est d'abord une correction d'une petite
erreur cléricale et, par la suite, ajouter une précision sur le délai maximum
dont dispose le ministre pour répondre... pour rendre public, c'est-à-dire, le
rapport.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des commentaires relativement à l'amendement de l'article 37? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, ici, dans cet article, au premier paragraphe, on nous dit que
«le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement ou la ou les personnes
désignées comme commissaires font rapport au ministre, dans le délai prescrit
de leur mandat». Est-ce qu'on a une idée, quand on parle du délai prescrit de
leur mandat, c'est un délai qui est de combien de temps en moyenne? Est-ce qu'il
y a une moyenne?
Parce qu'on semble nous dire que ce qui
explique... En fait, un des arguments majeurs qui explique qu'aujourd'hui qu'on
a cette option d'avoir le BAPE, d'un côté, ou toute personne, c'est par rapport
à la question de délai. Donc, l'argument des délais a été évoqué à quelques
reprises.
Maintenant, est-ce qu'on a une idée? Donc, quel
est le délai prescrit? Quand on parle des mandats, de différents mandats qui
pourraient être confiés, en moyenne, quel serait ce genre de délai là?
• (17 h 40) •
M. Charette : ...peut-être
juste apporter... Si j'ai mal exprimé le point de vue, là, c'est mon erreur,
mais je n'ai jamais dit que le BAPE prenait trop de temps à faire son travail.
L'exemple que je donnais, c'est une question de disponibilité du BAPE, mais
d'aucune façon le BAPE ne peut être tenu responsable des délais.
Mais de façon générale,
oui, c'est long, adopter, avec un statut permanent, une aire protégée parce
qu'il y a plusieurs, plusieurs étapes qui, au final, chacune d'entre elles
s'échelonne sur plusieurs années. Donc, imputer, pour ma part... Si j'ai laissé
entendre que c'est le BAPE, là, ce n'était pas mon intention, loin de là.
Pour ce qui est de la durée moyenne des mandats
du BAPE, généralement, ça dépend de la complexité du mandat. Selon la procédure
d'évaluation environnementale, c'est quatre mois. Mais là on est dans un autre
registre, là, et je ne veux pas... Je dis le mot «registre», je regrette
presque de l'avoir prononcé. Je ne fais pas référence au registre institué dans
le projet de loi, mais on est dans un autre contexte, donc c'est impossible de
dire quelle est la durée anticipée, là, pour ces mandats-là.
M. Benjamin : ...pour les
consultations sur les aires protégées, c'est quoi, les délais, donc?
M. Charette : Les exemples en
tête, là, c'étaient trois, six mois. Ça, c'est des exemples, sans avoir fait la
recension complète, là, mais on pourrait vous parler de cet ordre de grandeur
là.
M. Benjamin :
Alors, il y a un autre élément, un autre aspect dans cet article-là qui
m'intéresse. C'est que, là, vous
parlez de «la ou les personnes désignées comme commissaires». C'est-à-dire que
je comprends que, dans un dossier, vous
pouvez demander... il se pourrait que vous ne demandiez seulement qu'à une
personne d'agir comme commissaire et de mener la consultation, mais,
dans d'autres dossiers, vous pouvez demander à plus de... deux personnes ou
plus.
M. Charette :
...pourrait. C'est un petit peu l'exemple que je donnais tout à l'heure. Si on
demandait, par exemple, à un leader
autochtone, donc, ça serait une personne, mais on pourrait demander à quelques
personnes de cette communauté-là d'agir comme commissaires. Donc, ça
varie, et même, les BAPE traditionnels, le nombre de commissaires varie selon
l'enjeu ou l'importance du dossier.
M. Benjamin : ...un des enjeux... je
reviens encore au BAPE, Mme la Présidente, puisqu'il est question du BAPE. Un
des enjeux... En fait, il y a trois enjeux, généralement, que le BAPE tient
compte au moment de mener ses consultations. Est-ce que ces enjeux-là, ce sont
des enjeux qui seront partagés par les personnes désignées? Et je parle des
enjeux... questions économiques, des questions environnementales et des
questions d'acceptabilité sociale. Est-ce que ce sont des enjeux qui seront
partagés aussi, donc, comme préoccupations par ces personnes qui sont appelées,
désignées par vous, donc, à mener des consultations?
M. Charette : Mais le mandat va
préciser... Le mandat qui est confié va venir préciser ce qui doit être
analysé, mais, dans tous, tous les cas de figure, acceptabilité sociale, ces
enjeux-là sont de facto admissibles à la consultation,
là. C'est d'abord... Un BAPE ou une consultation publique, c'est d'abord pour
évaluer, justement, autant l'acceptabilité que les enjeux plus poussés
qui pourraient être soulevés.
M.
Benjamin : Mais je parlais
des trois préoccupations. Est-ce que ces trois préoccupations-là,
solidairement, seront, à ce moment-là, portées par les personnes désignées par
vous pour mener les consultations?
M. Charette : En fait, il faut distinguer
le rôle du commissaire. Le commissaire est là pour diriger les travaux, il est
là pour diriger les échanges, mais ce n'est pas le commissaire qui donne son
opinion. Mais les gens qui seront entendus par le commissaire, naturellement,
auront tout, tout, tout le loisir, là, de parler des différents enjeux, là, que
vous avez soulevés, oui.
M. Benjamin : Donc, ce sont des
enjeux, donc, je conçois très bien, évidemment, que ce n'est pas au commissaire
de donner son point de vue, mais je parlais de préoccupations et... Alors donc,
je comprends que vous soutenez l'idée qu'à
travers ces personnes aussi, que ces préoccupations-là puissent émerger lors
des consultations aussi?
M.
Charette : Mais c'est là où
je ne voudrais pas vous induire en erreur. Je veux m'assurer de bien
comprendre. Le ou la commissaire, ou le ou les commissaires supervisent les
travaux, mais ce ne sont pas eux qui vont donner, par exemple, leur opinion sur
est-ce que ce projet-là est acceptable ou pas. Mais les personnes qui seront
appelées à témoigner devant le commissaire auront naturellement... et c'est
leur rôle d'exprimer la gamme de points de vue qu'ils souhaitent exprimer.
M. Benjamin : Donc, dans la séquence,
M. le ministre, donc, vous donnez un mandat au BAPE ou à une ou des personnes
désignées, et, une fois le mandat donné, donc, le délai ne peut pas dépasser
12 mois avant de... qu'on vous en fasse rapport. C'est ça?
M. Charette : Oui, effectivement.
C'est ce que vient préciser l'article.
M. Benjamin : O.K. Parfait. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires? Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, nous
allons mettre aux voix l'amendement. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Oui. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire : M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
La Secrétaire : M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Pour.
La Secrétaire : M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire : Mme Charbonneau
(Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire : Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire : Et Mme St-Pierre
(Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 37
tel qu'amendé? Oui, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, alors, sur l'article tel qu'amendé, donc : «Les rapports
sont rendus publics par le ministre dans les 30 jours de leur réception.»
Donc, est-ce que... donc, seront rendus publics par vous, donc, 30 jours
après réception, est-ce qu'on parle de mode de transmission de cette
décision-là, de cet acte que vous allez rendre public?
M.
Charette : En fait, généralement, c'est un document qui devient public notamment à travers le site
Internet du ministère. Ce n'est pas un document qui est diffusé mais
qui est disponible pour toute personne qui souhaite le consulter.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : D'autres commentaires sur l'article 37 tel qu'amendé?
S'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons aller à l'article 38. M.
le ministre.
M. Charette : Et, si vous me
permettez, avant, on introduirait un article 37.1 sous forme d'amendement.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Ah
oui! J'ai ça ici.
M. Charette : Donc, j'en fais la
lecture?
La Présidente (Mme St-Pierre) : Oui,
allez-y.
M. Charette : Merci. Donc, insérer,
après l'article 37 de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel,
proposé par l'article 32 du projet de loi, l'article suivant :
«37.1. Les articles 30 à 37 ne s'appliquent
pas dans le cas où d'autres voies sont susceptibles de fournir un éclairage sur
les différents enjeux que soulève le projet d'aire protégée, telle l'application
d'un processus d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement et le
milieu social prévu au titre II de la Loi sur la qualité de
l'environnement.»
Un commentaire très, très simple, c'est ce qu'on
mentionnait tout à l'heure, là, aux articles précédents, donc, c'est un passage
qu'on a tout simplement déplacé pour mieux l'intégrer, là, dans tout le volet
de consultation.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, si vous aviez fait des copies papier de la série d'amendements qui
avaient été déposés la semaine dernière, sachez que celui-là a été modifié.
Donc, la copie papier n'est plus la bonne. C'est la copie sur Greffier qui est
la bonne.
M.
Gaudreault : On dirait que
je n'ai pas la bonne. Pouvez-vous attendre deux secondes, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme St-Pierre) : Oui,
oui.
(Consultation)
La Présidente (Mme St-Pierre) : Nous
allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 50)
(Reprise à 17 h 52)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons reprendre les travaux. Donc, y a-t-il des commentaires à
l'amendement qui s'intitule... En fait, c'est l'article 37.1. Est-ce qu'il
y a des commentaires, des interventions? Mme la députée de Mercier.
Mme
Ghazal : Merci. J'ai une
question. Quand on dit «d'autres voies», telles que... «telle
l'application», ça, c'est une voie.
Ce serait quoi, les autres voies pour obtenir un éclairage? C'est que la
personne appelle, genre, pour poser des questions?
M. Charette : Bien, la question est
effectivement très, très pertinente. Je vais juste me référer à un exemple
précis, juste retrouver le bon document. Si on regarde un exemple très précis
dans le territoire naskapi qui est visé par la Convention du Nord-Est québécois,
la création d'une aire protégée dans ce territoire est en application du
titre... bon, ta, ta, ta, de la LQE, obligatoirement assujettie à la procédure
d'évaluation et d'examen des impacts applicable dans le sud du Québec, laquelle
peut comporter un processus de consultation publique. Donc, c'est un cas très,
très précis, là, qui s'appliquerait à l'article actuellement étudié.
Mme Ghazal : O.K. Là, il y aurait
des consultations publiques avec cette façon-là, mais la voie de... le
processus d'évaluation et d'examen des impacts, de l'environnement et le milieu
social prévu dans la LQE, ça ne veut pas nécessairement dire qu'il y aurait des
consultations?
M. Charette : Pas forcément, mais,
dans le cas des — des
Naskapis? — Naskapis,
je veux juste être sûr de bien le prononcer, c'est un territoire qui, au
départ, n'impliquait pas une consultation obligatoire, mais on a quand même, à
travers la convention sur le territoire visé, déterminé que la consultation
serait nécessaire.
Mme Ghazal : D'autres exemples?
Une voix : ...
Mme Ghazal : C'est ça, plusieurs.
Des
voix : ...
M. Charette :
Je vais y aller avec la famille, Mme la Présidente. Donc, en fait, c'est une
loi qui doit, d'une part, subir l'épreuve du temps, mais, s'il y avait d'autres
territoires visés et assujettis à une convention particulière, ça
s'appliquerait également.
Mme Ghazal :
Donc, c'est surtout pour couvrir ce genre de cas là. Parce que la raison pour
laquelle on a mis «d'autres voies»...
Souvent, c'est la question qu'on demande : Pourquoi est-ce que vous avez
amené un amendement? Qu'est-ce qui s'est passé dans la réalité? Puis
c'est cet exemple-là qui a dit : Bien, ouvrons les possibilités.
M. Charette :
Tout à fait. Donc, c'est pour couvrir, là, ce spectre-là.
Mme Ghazal :
Donc, s'il y a une procédure d'évaluation et d'examen des impacts, bien, dans
ce cas-là, il n'y aura pas de consultation publique, si je prends cette
voie-là, pour ne pas... les autres voies avec une convention?
M. Charette :
C'est-à-dire, souvent... Ce n'est pas ça. C'est que, par moments, la procédure
d'évaluation implique une consultation. Donc, si la procédure l'implique, ce
n'est pas nécessaire d'en commander une nouvelle, c'est qu'elle va venir, dans
la procédure d'évaluation, à un moment ou à un autre.
Mme Ghazal :
O.K. Mais, dans les moments où il y a une procédure d'évaluation qui n'implique
pas une consultation, avec cet article-là, il n'y en aura pas de consultation?
M. Charette :
Non. Là, on revient aux conditions qu'on a abordées aux articles précédents. Il
peut y avoir une consultation publique qui
est demandée par une personne, un groupe. Donc, ça, on l'a bien couvert
précédemment. Donc, ça ne veut pas dire qu'il n'y en aura pas, mais il faudra
justifier la pertinence, le caractère non frivole, et c'est là où la mécanique
de consultation s'applique aussi.
Mme Ghazal :
Mais c'était juste le non-frivole?
M. Charette :
Bien, en fait, je ne me souviens plus quel était l'article. Je pense que
c'était le 32, ou dans ces eaux-là, où on...
Mme Ghazal :
...celle-là, puis celle-là, elle a été biffée puis elle a été mise dans 37.1.
M. Charette :
Mais je pense, de mémoire, là, je pense que c'était l'article 32.
Mme Ghazal :
Oui, c'est 32.
M. Charette :
C'est-à-dire l'article 32...
Mme Ghazal :
De 32.
M. Charette :
...de l'article 32, là.
Mme
Ghazal : Donc, si je reviens à ma question, il pourrait ne pas y avoir
de consultation du tout. C'est possible.
M. Charette :
Effectivement, effectivement.
Mme Ghazal :
O.K. C'est tout.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Je comprends que la règle, c'est les articles 30 à 37,
consultation. On ne fait pas de consultation,
en vertu de 30 à 37, si c'est couvert par le titre II de la LQE, qui sont les
dispositions pour la Baie-James et le Nord québécois. Mais les Naskapis
ne sont pas non plus dans le titre II, c'est ça que je comprends, de la LQE.
Donc, c'est pour ça que les Naskapis sont dans les autres voies que le titre II
de la LQE.
M. Charette :
Effectivement. C'était en vertu, là, d'une convention qui leur est propre ou
qui couvre leur territoire, là, la Convention du Nord-Est québécois.
M.
Gaudreault : O.K.
Moi, ma seule crainte — puis là je vois le temps filer, il me reste peut-être une minute, en tout cas — ma
seule crainte, c'est que la formulation de l'article ouvre la porte à d'autres
voies qui, sans être le titre II de la LQE, sans être les Naskapis, viendraient
écarter une consultation prévue aux articles 30 à 37.
Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux
dire. C'est ça, ma crainte, moi. Il faut que la règle qui est... des articles
30 à 37 s'applique, sauf pour le cas des Naskapis puis du titre II de la LQE
parce qu'ils ont leurs propres procédures, puis je suis d'accord avec ça. Mais je ne voudrais pas qu'un
ministre futur dise : Ah! je peux ne pas faire de consultation parce que j'ai une autre voie qui
s'appelle... je ne sais pas quoi, là. C'est ça, mon problème, Mme la
Présidente.
Je ne sais pas si l'article est suffisamment
précis. Je me demande si on ne devrait pas nommer, carrément, le cas des
Naskapis. S'il existe puis il n'y en a pas d'autre, il y a sûrement moyen de
nommer l'entente avec laquelle ils ont convenu une procédure différente.
M. Charette : Mais j'hésiterais à le
nommer de façon particulière parce que, des conventions, il y en a une,
actuellement, qui s'applique à eux, mais il peut y avoir d'autres conventions,
éventuellement. Donc, si on fait référence à une seule convention, ce serait
peut-être hasardeux, là, pour ce qui est du futur, étant donné qu'on n'a pas
régulièrement l'occasion, là, de modifier une loi. Mais, dans tous les cas, si
ce n'est pas une consultation, il faut que le moyen retenu réponde quand même
aux différents enjeux qui sont soulevés par l'aire protégée.
Mais souvent
la procédure d'évaluation environnementale va couvrir ces aspects-là.
Introduire un amendement, ce n'est pas qu'on est fermés à l'idée, là,
mais je réfléchis à haute voix tout en échangeant avec vous, c'est que cet exemple-là est le seul qu'on peut recenser à ce
moment-ci, mais sans présumer qu'il n'y en aura pas d'autre, ultimement.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 19 h 30.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 19 h 35)
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
À l'ordre, s'il vous plaît! La
Commission des transports et de l'environnement reprend ses travaux. Je
demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la
sonnerie de leurs appareils électroniques.
Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 46, Loi modifiant la Loi
sur la conservation du patrimoine naturel
et d'autres dispositions. Lors de la suspension de nos travaux, nous étions
rendus à l'étude de l'amendement 37.1. Donc, y a-t-il des
commentaires, des interventions au sujet de cet amendement? Mme la députée de
Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. C'est écrit, vers la fin de l'amendement, «prévu au titre II
de la Loi sur la qualité de l'environnement». Le titre II, c'est quoi,
c'est une section?
M.
Charette : Je veux juste être certain de bien retrouver l'endroit.
Donc, vous me dites, dans 37.1, la référence? Oui, d'accord, la
dernière, dernière phrase, «prévu au titre II de la Loi sur la qualité de
l'environnement». Le titre...
Mme Ghazal : Parce que, quand je
regarde dans la LQE, c'est la section III, qui s'appelle «Procédure
d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement et le milieu social».
Donc, je voulais savoir c'est quoi, le titre II. Est-ce que c'est une
erreur ou il y a une explication quelconque?
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a une réponse à la
question ou si vous voulez une suspension?
M.
Charette : Bien, en fait, avec le consentement, on pourrait... parce
que c'est réellement dans l'ordonnancement du...
La Présidente (Mme St-Pierre) : On
pourrait quoi, suspendre?
M. Charette : Non, non, pas
suspendre, donner la parole...
La Présidente (Mme St-Pierre) : À
votre juriste? O.K. Légiste, plutôt, ou juriste? Juriste.
M. Charette : C'est juste pour
l'ordonnancement, c'est essentiellement, là, une question de... La table des
matières aiderait, mais si...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a consentement pour inviter Mme la juriste? Oui.
Alors, s'il vous plaît, donc, s'il vous plaît, déclinez votre nom et votre
titre, et vous avez la parole.
Mme Verreault (Marie-Josée) : Oui.
Marie-Josée Verreault, juriste de l'État.
Écoutez, je
consulte, présentement, là, en ligne, la table des matières de la Loi sur la qualité
de l'environnement. Si je décline, en
fait, le titre II, c'est les «Dispositions applicables dans la région de
la Baie James et du Nord québécois». C'est le titre. Avant c'était un
chapitre, mais, à la suite du p.l. n° 102, on a
restructuré la LQE. Le titre II codifie les chapitres 22 et 23 de la Convention de la Baie James et du Nord
québécois. Donc, à l'intérieur de ce chapitre-là, on prévoit, par exemple, la constitution du Comité consultatif
sur l'environnement Kativik, qui est venu commenter le projet de loi n° 46
en consultations particulières, etc. Donc, nous, on réfère de manière globale
au titre II plutôt qu'à la section pour pouvoir englober tous les organismes, les comités qui sont créés. On
veut aller un petit peu au-delà de la stricte procédure. Voilà.
Mme Ghazal :
O.K. Parce que, quand j'ai vu, après ça, qu'il y avait la section II, je
me suis dit : Mon Dieu! Ils vont donc bien loin au lieu de prendre juste
la section... voyons, c'est quelle section déjà? Je l'ai dit tantôt, là, j'ai
oublié, mais la section qui reprend exactement le même titre que ce qui est
écrit, c'est-à-dire «Évaluation et examen des impacts sur l'environnement et le
milieu social», mais ce n'est pas juste une autre façon de l'appeler. Ce n'est
pas innocent. C'est parce qu'on veut que tout ce qui concerne ces territoires-là
soit inclus dans cette évaluation-là?
• (19 h 40) •
Mme Verreault
(Marie-Josée) : Non, c'est à
dessein. Ce n'est pas innocent, effectivement, on veut englober les deux processus. En
fait, si on regarde le titre II, il y a cinq chapitres. Chapitre I,
les définitions, par exemple, on va venir définir qu'est-ce qu'on entend par le territoire du Nunavik.
Le chapitre II, dispositions particulières relatives à la région de la Baie James. C'est dans le
chapitre II qu'on retrouve la description de la procédure environnementale
prévue au chapitre II de la Convention
de la Baie James. Le chapitre III, même chose, mais le Nunavik. Le
chapitre IV, bon, c'est des dispositions
générales et des règlements qui peuvent être pris pour assurer la mise en
oeuvre de la loi, tout simplement.
Mme Ghazal : O.K. Puis donc,
dans le fond, concrètement, donc, cet article-là, là, qui a été ajouté, qui dit
qu'on n'a pas besoin de faire des consultations s'il y a un autre éclairage, ou
d'autres voies, ou s'il y a cette évaluation-là, ce n'est pas l'évaluation
générale, là, qu'on connaît, la procédure d'évaluation de la LQE, est-ce qu'il
faut que ça soit en lien avec cette région-là, la région... O.K., parce qu'on
est dans le Nord québécois, il faut que ça soit... Moi, j'aurais pensé que
c'était comme l'évaluation... la procédure d'évaluation environnementale
générale.
M. Charette : Dans le cas
précis, c'est spécifique au territoire, là, tel que mentionné.
Mme Ghazal : Puis je sais,
j'avais déjà posé la question comme... Parce que si, par exemple, le ministre m'avait dit : Ah! mais il va y avoir des
consultations, il va y avoir des consultations, mais ça va être selon la
procédure d'évaluation et d'examen des
impacts sur l'environnement, il y aura des consultations, donc c'est pour ça
qu'on ne veut pas répéter... mais,
quand j'avais posé la question, le ministre, vous avez dit que c'était possible
qu'il n'y en ait pas du tout.
M. Charette :
Si on revient à l'article 32, encore là, je vais y aller de mémoire, je
veux juste vous le confirmer... En fait, non seulement il y a l'article 32,
qu'on a pu voir un petit peu plus en avant... un peu plus tôt, c'est-à-dire,
mais il faut distinguer aussi consultation d'audience publique. Ce n'est pas la
même portée.
Mme Ghazal : Je sais, je comprends
que les consultations, ce n'est pas seulement les consultations... les
audiences publiques au sens qu'on l'entend, ça peut être d'autres formes de
consultation qui pourraient résulter d'une procédure d'évaluation, mais il
pourrait ne pas y avoir aucune forme de consultation? C'est ça, ma question.
M. Charette : Avant d'instaurer une
aire protégée? Non, il y a tout le temps un processus avec les milieux concernés. On ne pourrait pas imposer une aire
protégée sans... Et là, si on remonte plus loin dans les articles
adoptés, autant avec les autres ministères, les organismes concernés, avec les
populations concernées, on ne pourrait pas, du jour au lendemain, imposer une
aire protégée, là, sans qu'il y ait eu ce processus-là de consultation et de
validation.
Mme Ghazal : Parce que j'avais posé
la question avant, est-ce que c'est possible que la procédure ou le processus
d'évaluation et d'examen d'impact, il n'y ait pas de consultation? Puis vous
aviez dit : Oui, c'est possible. Je ne parle pas du farfelu ou du...
M. Charette : Frivole.
Mme Ghazal : Frivole, oui, c'est ça.
M. Charette : En fait, il faut
distinguer, c'est peut-être moi qui avais mal saisi votre question, mais, quand
je fais référence aux consultations, je fais une distinction entre une
consultation entre les parties prenantes et une consultation publique. Donc, il
est possible qu'il n'y ait pas de consultation publique parce que la demande
serait jugée frivole, mais dans tous, tous
les cas, il y a... Est-ce que c'est le mot «consultation» qui porte à
confusion? Peut-être, mais, dans tous les cas, il y a des tractations,
il y a des discussions entre les milieux impliqués, entre les ministères
concernés. Donc, je comprends, là, c'est peut-être le mot «consultation», de
façon générale, qui portait à confusion, mais d'aucune façon le ministère de
l'Environnement ne pourrait dire, sans qu'il y ait quelque démarche préalable,
que tel ou tel territoire, là, devient une aire protégée.
Mme Ghazal : Là, ici, dans le projet
de loi, j'essaie de voir on est dans quelle section. Je vois «Processus de
désignation», mais ce n'est pas la section consultation qui existe dans la loi
actuelle? Parce qu'il y a la section I de la loi actuelle qui s'appelle
«Consultation du public.
M. Charette : On regroupe, à travers
tous ces amendements-là, tout le volet consultation ensemble.
Mme Ghazal : Oui, c'est ça. Ce que
je... Dans le fond, ces amendements-là, si je monte, c'est la section
Consultation du public ou non?
M. Charette :
Le titre du...
Mme Ghazal : Oui, parce que, quand
je regarde le projet de loi, à l'article... bien, c'est le projet de loi, c'est
l'article... voyons, on était dans l'article 32. C'est parce qu'en fait...
parce que ces articles-là... Attendez, je vais juste revenir. Il y a comme trop
de documents en même temps. O.K., les articles 30 à 37. 30 à 37, ça parle
des consultations du public.
M. Charette : Je veux juste vous
référer, je veux vous donner la bonne information.
Mme Ghazal : ...dans le projet de
loi, 30 à 37 ou plus, c'est sous le chapitre «Processus de désignation», mais
moi, ce que j'avais compris, c'est que 30 à 37, c'est un petit peu comme... Si
je regarde la loi actuelle, il y a une section qui s'appelle «Consultation du
public», donc ça concerne la consultation du public. Puis là on ne les fait pas
pour des raisons frivoles, et ici... parce qu'il y a d'autres façons de faire
des consultations du public.
Donc, on fait
tout le temps des consultations du public, ou il peut arriver qu'on dise :
pas besoin de consultation du public,
peu importe la forme, que ce soit par des commissaires, BAPE, etc., parce qu'on
va éclairer tout ça par d'autres voies?
Mais le ministre, le seul exemple qu'il a donné, là, j'ai oublié c'était qui, l'exemple
que vous aviez donné, les...
M. Charette : Les Naskapis.
Mme Ghazal : Oui, les Naskapis, et
vous aviez dit : Il va y avoir une consultation.
M. Charette : Parce qu'ils sont
régis par une convention, effectivement.
Mme Ghazal : Exact. Et là ma
question, c'est : Pour la procédure d'évaluation et d'examen des impacts
sur l'environnement, il peut ne pas y avoir de consultation du public du tout?
On fait une évaluation par...
M.
Charette : Il y a deux
volets, si je comprends bien la question de la collègue, au niveau de
l'emplacement dans le projet de loi, à travers une section dédiée. Moi, ce que
je souhaiterais, là, lui partager, c'est que le processus de consultation
publique fait partie de la sous-section intitulée «Processus de désignation»
dans le projet de loi, puis cette sous-section-là débute à partir de
l'article 30 qui est proposé par 32, par l'article 32 du projet de loi.
Donc, c'est vraiment une sous-section, là, qui est intitulée «Processus de
désignation». Donc, on vient couvrir les différents éléments, là, de la consultation
publique.
Mme Ghazal : O.K. Mais elle n'est
pas... O.K. Parce que, quand je regarde la loi actuelle, par exemple, l'article
37, puis là je sais qu'on vient d'ajouter 37.1, c'est dans la section
«Consultation du public», mais là ce n'est plus le cas avec le projet de loi.
M. Charette : C'est une sous-section
du processus de désignation. Si vous regardez...
Mme Ghazal : ...
M. Charette : Effectivement, et,
pour l'autre volet de la question, il est effectivement possible qu'il n'y ait
pas de consultation publique, si personne n'en demande et si ça n'intervient
pas plus tard, là, dans le processus d'évaluation. On se souvient, là, dans les
articles précédents, il y a un élément déclencheur, cette demande-là doit être
formulée. C'est là où elle peut être jugée frivole, c'est une possibilité, mais
c'est là aussi où elle peut être confirmée, cette consultation publique.
Mme Ghazal : O.K. Je veux juste
réfléchir. Je ne sais pas s'il y a d'autres... Oui, allez-y.
M. Charette : Mais à ne pas
confondre, encore une fois, c'est le choix des mots, par moment, consultations
publiques, tel que c'est balisé à travers les différents articles et tout le
travail préalable qui est fait avec les différents partenaires. Ce sont des
consultations, oui, mais ce n'est pas une consultation publique comme on
l'entend, là, dans les articles qui sont à l'étude présentement.
• (19 h 50) •
Mme Ghazal : Quand on dit une
procédure de consultation, ce n'est pas comme consulter, je vais consulter une
personne au téléphone. Une procédure de consultation, au sens de la loi, là, ça
devient une consultation...
M. Charette : C'est là où le choix
des mots peut être confondant, je suis le premier à le reconnaître. Tout le
travail préalable, parlons, et je vais essayer de faire l'effort,
moi-même, de discussions, de tractations, de négociations avec les
partenaires... alors qu'au sens de la loi la consultation publique, c'est
balisé, là, c'est un cadre qui est défini. On disait, tout à l'heure, si c'est
entrepris par le BAPE, le BAPE a toute sa procédure de consultation qui est
établie. Si c'est un commissaire extérieur, il va pouvoir s'inspirer de la
procédure du BAPE. Donc, c'est le choix des mots, là, par moment, là, et
moi-même, je le reconnais, là, en parlant de consultation. Lorsque je parle des
différents ministères impliqués, versus une consultation publique, ce sont deux
choses complètement différentes.
Mme Ghazal :
O.K. Je ne sais pas s'il y a d'autres interventions.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires, d'autres interventions? M. le député de
Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Il y a quelques... avant qu'on se quitte, M. le ministre, donc,
vous donniez l'exemple, en fait, cette particularité qu'est au niveau des
Naskapis. Et la question que je voulais savoir : Est-ce que, dans le cas
des Naskapis, est-ce qu'il y a une obligation de rapport, de déposer un
rapport?
M. Charette : En fait, je faisais
référence, là, à la convention... je veux juste vous la désigner correctement,
la Convention du Nord-Est québécois. S'il y a dépôt de rapport qui est présenté
au ministre de l'Environnement, c'est ça, la question?
M.
Benjamin : Oui. En fait, est-ce qu'est prévu un dépôt de rapport
auprès de vous ou auprès de toute autre instance?
M. Charette : Oui, oui. Non, tout à
fait.
M. Benjamin : C'est prévu?
M. Charette : Oui.
M.
Benjamin : Ah! O.K., parfait. Quand on... je sais que vous... Je suis
désolé de vous faire répéter à nouveau, mais quand vous parliez d'autres
voies, quelles sont ces voies, exactement, les autres voies? Quelles sont ces
voies?
M. Charette : Peut-être juste me
référer à quel...
M. Benjamin : 37.1.
M. Charette : Oui, quel volet de...
M. Benjamin : La première
phrase : Les articles 30... 37 ne s'appliquent pas dans le cas où d'autres
voies sont susceptibles de fournir un éclairage. Quelles sont ces autres voies?
M.
Charette : Dans le fond, on revient à ce qu'on mentionnait précédemment.
Dans certains cas, la procédure d'évaluation, et c'est là où on
référait, là, tout ce que la juriste est venue apporter comme précisions par
rapport à un territoire donné, dans certains cas, la procédure
d'évaluation prévoit déjà une consultation. Donc, on n'en introduira pas une
nouvelle alors que ce qui suit prévoit une consultation. Donc, c'est la raison
pour laquelle on ne la déclenche pas, si effectivement on sait que ça va
intervenir plus tard dans le processus.
M. Benjamin : Et je comprends que ce
qu'on a devant nous, quand on parle de consultations prévues, ce serait en
vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement. C'est ça?
M. Charette : Bien, dans le cas de
l'exemple donné, c'était la convention sur le territoire elle-même, cette
convention-là qui déterminait les balises.
M. Benjamin : O.K. En dehors de ces
autres voies là, en fait, de ces consultations-là, donc, c'est des
consultations qui seraient prévues et menées par... j'imagine, c'est des
consultations publiques menées par le BAPE ou est-ce que c'est par d'autres
instances?
M. Charette : En fait, si on revient
au principe des consultations, qui peuvent être effectivement dirigées par le
BAPE, par des commissaires extérieurs... mais, pour répondre différemment, là,
tout ce qui est autres voies, c'est dans
l'optique d'éviter un dédoublement, éviter que cette procédure-là soit... la
même procédure soit répétée à deux
endroits différents. Donc, si c'est déjà prévu, on va la faire au bon moment,
en quelque sorte, cette procédure-là.
M. Benjamin : Est-ce qu'il se
pourrait, par exemple, je ne sais pas, qu'une communauté dans un territoire x
décide de se doter d'une aire protégée par une initiative de consultation?
Est-ce que ça se peut?
M. Charette : Qu'un milieu initie sa
propre consultation?
M. Benjamin : Sa propre
consultation.
M. Charette :
C'est-à-dire, il peut certainement y avoir des initiatives locales d'initiées,
mais, en bout de parcours, il faudra
s'assurer que l'ensemble de la procédure ait été respecté. Donc, ce n'est pas
mauvais que des promoteurs puissent discuter avec
des personnes qui pourraient être intéressées, mais ça ne soustrairait pas,
voilà, la procédure qui doit être complétée selon le respect, là, des
différents articles discutés.
M. Benjamin :
Dans ce cas particulier, M. le ministre, est-ce que cette consultation-là qui
se tiendrait peut être validée par vous en vertu de ce projet de loi là ou...
du moins, s'il n'y a pas de mécanisme de validation de ce type de consultation
là, à ce moment-là?
M. Charette :
En fait, je nous ramène à l'article qui prévoit que, pour la consultation, il y
a d'abord avis public, notamment sur le plan de conservation mais aussi sur le
territoire visé. Donc, si la consultation initiée par des parties intéressées
était préalable à ces étapes-là, ce serait difficile de s'y retrouver, mais on
aime bien faire affaire avec un milieu
mobilisé. Donc, un milieu qui s'est mobilisé, qui a préparé le terrain, ce
travail-là n'est pas perdu pour autant, mais une consultation qui s'est
tenue avant même que ne soit dévoilé le plan de conservation et le territoire
exact qui est visé pourrait difficilement être intégrée à la démarche et
éviter, de facto, une autre consultation.
Encore une fois, je
reviens au principe qu'il peut ne pas y avoir de consultation s'il n'y a pas de
demande. Donc, si jamais ce groupe-là de personnes intéressées a suffisamment
mobilisé son milieu et qu'il n'y ait pas d'autre demande de consultation publique,
bien, il n'y en aura vraisemblablement pas de nouvelle, à ce moment-là, à moins
que ça soit dûment précisé dans la procédure d'évaluation. Là, j'essaie
d'exposer tous les scénarios possibles, mais ça demeure effectivement une
possibilité.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? O.K. S'il n'y a
pas d'autre commentaire, nous allons procéder à l'appel nominal. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire :
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette :
Pour.
La Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif :
Pour.
La Secrétaire :
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin :
Abstention.
La Secrétaire :
Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Abstention.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal :
Abstention.
La Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire : Et Mme St-Pierre
(Acadie)?
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Nous allons maintenant procéder... Oui, c'est ça, l'amendement est adopté,
nous allons procéder à la lecture de l'article 38. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. En précisant qu'il y aurait un amendement de...
La Présidente (Mme St-Pierre) : Oui,
j'ai ça ici.
M. Charette : Merci. Donc :
«La décision du gouvernement de désigner un
territoire comme aire protégée entre en vigueur à la date de sa publication à
la Gazette officielle du Québec.
«Le plan délimitant l'aire protégée est joint à
sa décision.
«Une copie de celui-ci est transmise :
«1° aux ministres et aux organismes
gouvernementaux concernés, notamment au ministre responsable des ressources
naturelles pour qu'il l'inscrive au plan d'affectation des terres prévu à
l'article 21 de la Loi sur les terres du domaine de l'État et aux registres des
droits dont il assure la tenue;
«2° aux communautés autochtones concernées;
«3° aux municipalités dont le territoire est
compris dans celui de l'aire protégée pour qu'il soit pris en considération
dans l'exercice de leurs pouvoirs;
«4° si l'aire protégée se trouve en tout ou en
partie sur des terres privées, à leur propriétaire et au bureau de la publicité
des droits pour qu'il soit inscrit au registre foncier.
«Dans le cas visé au paragraphe 4° du troisième
alinéa, l'inscription du plan au registre foncier rend la désignation opposable
aux tiers et lie tous les acquéreurs subséquents des terres concernées.»
Le commentaire : Cet article reprend l'article 30
de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel et élargit l'obligation de
transmettre une copie du plan aux communautés autochtones concernées.
Donc, je pourrais vous faire la lecture de l'amendement 38,
qui est heureusement plus court. Donc :
À l'article 38 de la Loi sur la conservation du
patrimoine naturel, proposé par l'article 32 du projet de loi :
1° supprimer le paragraphe 4° du troisième
alinéa;
2° supprimer le quatrième alinéa.
Et le commentaire : C'est un amendement qui
découle du retrait de l'article 28 fait plus tôt, là, du projet de loi. Et
un petit rappel, le retrait de l'article 28, lui, visait à clarifier que
toutes les réserves naturelles, incluant celles comprises dans une grande aire
protégée constituée aussi de terres publiques, peuvent bénéficier d'une
exemption de taxes en vertu de la Loi sur la fiscalité municipale.
• (20 heures) •
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des commentaires relativement à l'amendement de l'article 38? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Est-ce que c'est
possible juste de répéter le commentaire de l'amendement, s'il vous plaît?
M. Charette : Du nouvel amendement?
Mme Ghazal : Oui.
M. Charette : Oui. Bien, en fait, il y a
deux éléments. C'est un élément qui... c'est un amendement, c'est-à-dire, qui découle du retrait de l'article 28,
qu'on avait retiré précédemment, et ce retrait-là visait à clarifier que toutes
les réserves naturelles, incluant celles
comprises dans une grande aire protégée constituée aussi de terres publiques,
peuvent bénéficier d'une exemption de taxes en vertu de la Loi sur la fiscalité
municipale.
Mme Ghazal : C'est bon.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau : Mme la
Présidente, j'aimerais juste
comprendre, pour être sûre que je suis correctement. On enlève le paragraphe
4° qui dit : «Si l'aire protégée se trouve en tout ou en partie sur des
terres privées, à leur propriétaire et au Bureau de la publicité des droits
pour qu'ils soient inscrits au Registre foncier.» J'ai bien compris? Donc, ça voulait... l'intention était de donner
des informations par rapport à la décision du gouvernement de désigner
un territoire comme aire protégée et son entrée en vigueur.
Alors
là, puis bien humblement, ça se peut que je sois dans une aire protégée... dans
le champ, mais, si l'aire protégée se trouve
en tout ou en partie, ça veut dire que le propriétaire privé ne va pas
recevoir... C'est dans la publication ou c'est juste dans la
reconnaissance de l'aire protégée sur un territoire privé? J'essaie de faire...
(Consultation)
M. Charette : ...consentement
des collègues, on pourrait céder la parole au sous-ministre adjoint pour cette
précision-là, qui en est une d'importance.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a consentement? Consentement. M. le sous-ministre.
M. Martin-Malus
(Jacob) : Merci, Mme la
Présidente. Jacob Martin-Malus, sous-ministre adjoint au ministère de l'Environnement.
Je vais
tenter une première explication, puis, si jamais les questions
de la députée vont plus loin, évidemment, mes collègues pourront soutenir. C'est qu'en faisant la modification à l'article 28 on est venus soustraire cet aspect-là
du projet de loi, qui prévoyait qu'on pouvait inclure des terres privées dans
une grande aire protégée, donc, combiner en territoire public et en terre
privée. Donc, en ayant fait cette modification-là...
Vous vous rappelez peut-être, il y a eu des
discussions lorsqu'on a abordé ce sujet-là. Il était prévu que ce soit fait
plutôt administrativement, au registre qu'on mentionne, qu'une terre privée
pouvait être comptabilisée dans le Registre
des aires protégées avec une grande aire protégée sur terre publique. Ce n'est
plus un pouvoir dans la loi de, permettez-moi
l'expression, forcer, entre guillemets, là, une fusion entre ces deux
territoires-là, territoires privés et publics. Donc, on est venus plutôt
le prévoir de façon administrative. Et donc ici, dans le présent article, on
vient faire la même modification, puisque ce pouvoir-là n'existe plus dans le
projet de loi en tant que tel. J'espère que ça répond.
Mme
Charbonneau : Ça
répond en grande partie. Ma seule inquiétude, puis je crois qu'on avait la même
au 28, puis vous pourrez me rassurer... Je
comprends le principe du gruyère, hein? Un fromage gruyère, c'est un
fromage avec des trous, puis le privé peut être le trou, puis la grande surface
peut être le territoire reconnu. Mais comment je fais pour signifier au
propriétaire de la terre privée de l'événement ou du changement? Est-ce que je
dois lui écrire une lettre pour lui dire de faire... de prendre connaissance
sur le registre? Est-ce que je l'informe, juste lui, pour lui dire : Voici
où vous pouvez trouver l'information où je reconnais votre territoire privé
dans un grand territoire reconnu par le ministère comme un territoire protégé?
Je veux juste savoir comment on informe les
gens, parce que c'est en communication que tout peut se brouiller. Alors, je
veux juste m'assurer que ceci cautionne cela.
M.
Martin-Malus (Jacob) : Donc,
si je poursuis, Mme la Présidente, donc, effectivement, c'est une
communication comme le public en général. Donc, il n'y a pas de disposition
particulière qui prévoit un canal de communication particulier avec le
propriétaire. C'est au même titre que les autres citoyens. Évidemment, comme je
mentionnais, étant donné que c'est administratif, il n'y a pas d'implication, à
proprement dit, pour le propriétaire.
Mme
Charbonneau :
Comment que mon propriétaire peut faire pour savoir qu'il se retrouve dans
cette situation-là? Est-ce que c'est au départ, un coup que le territoire est
reconnu, que là, il est informé? Parce que, quand on me répond... Puis je le comprends, là, quand on me dit : Il est
reconnu comme tout autre citoyen. Donc, nécessairement, on ne fait pas
un effort supplémentaire. Par contre, si je suis propriétaire d'une terre, puis
qui est reconnue à l'intérieur d'un territoire qui est devenu un territoire
privilégié ou reconnu comme territoire aire protégée, comment je fais pour bien
me reconnaître dans l'ensemble du territoire reconnu comme désigné?
M. Charette : Habituellement,
la cession se fait de façon volontaire par le propriétaire, donc c'est le
propriétaire qui cède une partie ou la totalité d'un de ses terrains ou l'un de
ses lots. Mais après, tout le mécanisme d'information du public s'ensuit. Donc,
le propriétaire ne l'apprend pas par la bande étant donné que c'est lui qui a
initié ou qui a cédé volontairement son territoire. Mais ensuite tous les
dispositifs d'information du public, qu'on a discutés précédemment, vont
naturellement s'appliquer.
Mme Charbonneau :
Je comprends, mais je ne vois pas dans l'article où il est indiqué que le
propriétaire a cédé. Je pensais qu'on pouvait... tu sais, qu'on pouvait
maintenir notre propriété, même si elle est reconnue comme une propriété aire
protégée.
M. Charette : En fait, là
aussi, le choix des mots est très important. Vous avez raison, il peut
maintenir un lien de propriété, mais en acceptant qu'une partie... Il peut
céder complètement ou il peut en demeurer propriétaire, mais en reconnaissant
que cette portion-là ou ce lot-là soit maintenant inclus dans une aire
protégée.
Mme Charbonneau :
Merci pour la réponse.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? Ça va. Alors, s'il n'y a pas d'autre commentaire à
l'amendement de l'article 38, nous allons procéder à l'appel nominal. Mme
la secrétaire.
La
Secrétaire : M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette :
Pour.
La Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif :
Pour.
La Secrétaire :
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M. Provençal :
Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M. Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Benjamin (Viau)?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. Benjamin.
M. Benjamin :
...
La Secrétaire :
Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Charbonneau :
Abstention.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal :
Abstention.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault :
Abstention.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Abstention. Donc, l'amendement est
adopté. Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 38 tel
qu'amendé? Oui, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui, dans ses commentaires, le ministre dit : Ça élargit l'obligation de
transmettre une copie du plan aux communautés autochtones concernées.
Donc, je comprends que ce n'était pas le cas avant.
M. Charette :
Effectivement, c'est un ajout, cet élément-là.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Ça va? D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la lecture de l'article 39. M. le
ministre.
• (20 h 10) •
M. Charette : Pas d'amendement,
celui-ci. Donc, merci. Très simple, le 39 : «Le ministre rend public le
plan de conservation de l'aire protégée par tout moyen permettant d'en informer
la population.»
Donc, on se donne effectivement
tous les moyens nécessaires, là, pour informer le public. On se souvient, le
plan de conservation faisait partie du volet de consultation. Là, maintenant
que l'on est... bien, rendu à cette étape-là, lorsque l'aire protégée et
lorsque le tout est convenu, il faut aussi le diffuser, ce plan de
conversation, avec les mêmes principes d'utiliser tous les moyens à notre
disposition. On ne privilégie pas, et c'était le cas par le passé, un moyen en
particulier, mais la gamme des possibilités.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, justement, donc, c'était une de mes questions que j'avais
posée au ministre, et je veux encore lui poser la question. Parce que je
comprends bien, effectivement, que c'est nécessaire
de prendre tous les moyens, en fait, pour informer la population, mais est-ce
que vous ne croyez pas quand même important qu'on puisse avoir un lieu précis de
référence où on sait qu'on va pouvoir trouver ce plan de conservation?
M. Charette : En fait, lorsqu'on est
sur le site du ministère, avec naturellement le lieu des différentes aires
protégées, on a la documentation, on a le plan de conservation qui est en lien
avec l'aire protégée. Donc, on diffuse, oui, mais, au-delà de la diffusion qui
est momentanée, l'information demeure disponible sur le site du ministère.
M.
Benjamin : Mais pourquoi n'avions-nous pas fait, comme on l'a fait
dans d'autres articles, en mentionnant tout simplement que le ministre
rend public le plan de conservation de l'aire protégée sur le site Internet du
ministère et par tout moyen permettant d'en informer la population?
M. Charette : Je ne me souviens pas
d'articles où on disait : Le site Internet du ministère en plus de tous
les moyens. Le site du ministère, c'est la référence de base, c'est la
référence initiale, mais il y a d'autres moyens. Sauf erreur, là, je ne me souviens pas qu'il y ait un article qui
dise : sur le site Internet du ministère. C'est une information, là, qui s'y
retrouve, là, de facto.
M. Benjamin : On n'a pas lu
précédemment...
M. Charette : On faisait référence à
la Gazette officielle, précédemment, mais je ne me souviens pas, sauf
erreur, qu'on mentionnait... parce que ça s'y retrouve de facto, mais...
Une voix : ...
M.
Charette : Ah! on me dit
oui, à l'article 34. Vous avez raison, vous avez une bonne mémoire. Donc, il y aurait une référence. Je vais juste y
retourner pour me l'approprier de nouveau. 34, donc, oui, une référence, là, au
site Internet du ministère.
M.
Benjamin : Bien, à ce moment-là, M. le ministre, donc, je suis prêt, donc, si vous permettez, à même proposer un amendement, donc, puisque ça se retrouve déjà
ailleurs. Donc, je pense que ça vaut la peine, dans ce cas-ci, que nous
puissions dire au grand public que le plan de conservation de l'aire protégée
est disponible sur le site Internet mais aussi par tout moyen permettant d'en
informer la population.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Votre amendement est rédigé?
M. Benjamin : On va suspendre.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 20 h 14)
(Reprise à 20 h 31)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Nous en étions à l'amendement proposé par le
député de Viau. M. le député, veuillez lire votre amendement, s'il vous plaît.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Si vous me donnez quelques secondes, le temps d'y accéder via le...
Voilà. Alors, l'article 39, tel qu'introduit par l'article 32 du projet
de loi, est modifié par :
1° l'ajout après les mots «aire protégée» des
mots «sur le site Internet du ministère ainsi que»;
2° l'ajout, après les mots «partout» du mot
«autre».
Donc, l'amendement se lirait comme suit :
«Le ministre rend public le plan de conservation de l'aire protégée sur le site
Internet du ministère ainsi que par tout moyen permettant d'en informer la
population.»
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement du député de Viau?
M. Charette :
Je veux simplement dire, déjà, pour nous, il n'y a pas d'enjeu, on va
l'accepter volontiers. On prenait pour acquis que l'information s'y
retrouverait, mais je n'ai aucun, aucun problème à en faire une précision
formelle. Donc, on va appuyer l'amendement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'autres commentaires? S'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons procéder
aux voix. Mme la secrétaire, par appel nominal, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Oui. M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire : Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire : M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire : M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
La Secrétaire : Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire : Et Mme St-Pierre
(Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Nous allons revenir à l'article 39.
Des commentaires sur l'article 39 tel qu'amendé? Comme il n'y a pas de commentaire
sur l'article 39 tel qu'amendé, nous allons passer à l'article 40. M.
le ministre, s'il vous plaît.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. En précisant qu'il y aurait un amendement aussi de présenté. Donc, l'article
original : «Le ministre peut apporter à la délimitation du territoire
d'une aire protégée tout ajustement nécessaire pour corriger une erreur, une
imprécision ou une incongruité.
«Le ministre publie le
plan ajusté à la Gazette officielle du Québec. Il en transmet une copie
aux personnes et aux communautés autochtones mentionnées au troisième alinéa de
l'article 38.»
Donc, le commentaire : L'article 40
proposé accorde plus de souplesse au ministre afin d'apporter des modifications
mineures à la délimitation du territoire d'une aire protégée sans suivre la
procédure établie aux articles 29 à 39 pour ce faire. Les ajustements
visés concernent des ajustements de nature technique, notamment pour tenir
compte d'une particularité du terrain, par exemple.
Donc, je pourrais faire la lecture de l'amendement,
qui prendrait la forme suivante. Donc, article 40 sur la Loi de la
conservation du patrimoine naturel : Retirer l'article 40 de la Loi
sur la conservation du patrimoine naturel proposé par l'article 32 du
projet de loi.
Le commentaire :
Cet amendement a le même objet que celui retirant
l'article 18 du projet de loi, introduisant l'article 17.1 de la
LCPN. Ce qui est mineur ou majeur sera décidé par l'arpenteur général du
Québec.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il
y a des interventions à l'amendement? Oui, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : J'essaie de revenir
un petit peu dans ce qu'on avait discuté, puis on essayait de voir... je ne
sais pas s'il y a eu des réponses depuis, là. Tu sais, dans son rôle,
l'arpenteur général du Québec, il avait le rôle de, justement, modifier les
erreurs, les imprécisions, les incongruités, et on se demandait si c'était lui
qui devait prendre, de sa propre initiative, ces changements-là, ou comment ça
se faisait, là, la mécanique. Alors, je ne sais pas si ça a été discuté avec le
Bureau de l'arpenteur général, là.
M. Charette : Le souvenir que j'ai
de cette conversation, vous deviez nous proposer des questions pour qu'on
puisse aller chercher les réponses. Et on sera, naturellement, toujours
disponibles pour le faire, là, mais à ma connaissance, on n'a pas reçu les
questions.
M. Gaudreault : Bien, je les ai ici.
M. Charette : Ah! O.K. Bien, ce sera
possible de...
M. Gaudreault : Alors, comment qu'on
procède, Mme la Présidente? On les dépose ou...
M. Charette : Oui, on pourrait les
déposer au secrétariat, de sorte que l'on puisse vous trouver les réponses, là,
dans les meilleurs délais, là, sans problème.
M. Gaudreault : O.K. Alors, on va
les envoyer sur le Greffier. O.K.
Mme Ghazal : Puis après les réponses
vont être envoyées aussi puis vont être déposées, puis on va être informés du
dépôt des réponses?
M. Charette : On va littéralement en
discuter. Je pourrai apporter, à travers l'expertise de tous réunie, les
réponses et compléter, là, au besoin.
Mme Ghazal : Puis ça va être... il
faut qu'on se rappelle qu'il faut qu'on demande d'avoir les réponses?
M. Charette : Non. En fait, on avait
suspendu l'article en question. Donc, au moment où on reviendra à l'article, on
pourra échanger, là, sur les questions et réponses.
Mme Ghazal : C'était quel article?
M. Charette : C'était le...
M. Gaudreault : Le 18, 17? 17 qui
introduit le 18 ou 18 qui introduit le 17.
Mme Ghazal : Je m'en rappelle maintenant.
M. Charette : Donc, lorsqu'on y
reviendra, on pourra... on aura trouvé les réponses entre-temps.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mais,
pour ma compréhension, est-ce que ça veut dire que vous suspendez l'amendement?
M. Charette : Celui-ci? On pourrait.
On pourrait, Cce qui va, par contre...
La Présidente (Mme St-Pierre) : On a
besoin d'un consentement.
M. Charette : Consentement.
M. Gaudreault :
Mais on avait déjà suspendu le 17.
M. Charette : Le 17, oui, effectivement.
M. Gaudreault : Bon, bien, on va
suspendre lui aussi.
M. Charette : On peut le suspendre.
La Présidente (Mme St-Pierre) : O.K.
C'était ma compréhension. Donc, M. le ministre, l'article 41, s'il vous
plaît.
M. Charette : Volontiers. Je vais
juste retrouver sa version originale. Donc, j'en fais la lecture : «Le gouvernement peut, si l'intérêt public le
justifie, attribuer à une aire protégée un autre statut de protection, lui
appliquer une autre mesure de conservation, modifier la délimitation de son
territoire ou mettre fin à sa désignation.
«Le gouvernement doit, si sa décision a pour
effet de diminuer la superficie totale des aires protégées au Québec, prendre
toute mesure de conservation propre à compenser cette diminution, notamment par
la désignation comme aire protégée, en vertu
de la présente loi ou d'une autre loi, d'un autre territoire présentant des
caractéristiques biophysiques au moins équivalentes à celles du territoire
concerné.
«Le gouvernement expose, dans sa décision, les
motifs justifiant celle-ci.»
Le commentaire : L'article 41 proposé
permet au gouvernement de modifier le statut d'une aire protégée pour lui en accorder un autre, de modifier la
délimitation d'une aire protégée ou de mettre un terme à la désignation
d'une aire protégée. Le gouvernement doit évidemment justifier les motifs
justifiant une telle décision, lesquels doivent notamment se fonder sur
l'intérêt public.
À noter que toute décision du gouvernement ayant
pour effet de diminuer la superficie des aires protégées du Québec
doit être compensée d'une décision permettant de compenser une telle
diminution. Cette façon de faire permet de maintenir la superficie
actuelle qui constitue alors le plancher que les gouvernements futurs ne
pourront pas remettre en question.
Note
additionnelle, pour ma part. Donc, la modification de la délimitation d'une aire protégée peut
évidemment retrancher une portion de territoire sur laquelle les activités
réalisées ne permettraient plus d'atteindre les objectifs de conservation de
l'aire protégée ou pour enlever une superposition de statuts de protection.
Elle peut aussi ajouter des portions de territoire pour agrandir le territoire
de l'aire protégée, notamment pour y intégrer des zones tampons facilitant
l'adaptation de la biodiversité entre des régimes d'activité distincts.
Effectivement, il y a un amendement à cet article-ci.
Donc, j'en ferais la lecture à ce moment-ci. Donc : Remplacer, dans le
texte anglais du deuxième alinéa de l'article 41 de la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel proposé par l'article 32 du projet de
loi, «other» par «any» et «measures» par «measure».
Donc, c'est
une modification, là, qui apporte une correction à la version anglaise du
texte. C'est un élément de traduction,
essentiellement. Et vous voyez au bas, là, la modification, là, qui est
apportée, qui est somme toute mineure.
• (20 h 40) •
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, y a-t-il des commentaires relativement à l'amendement? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, dans le premier paragraphe de cet article, Mme la
Présidente : «Le gouvernement peut, si l'intérêt public le justifie...»
Comme...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...amendement.
M. Benjamin : Ah! de l'amendement.
Ah non! Non.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, l'amendement porte sur la traduction.
M. Benjamin : Sur la
traduction. Non, je n'ai pas de question sur l'amendement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des commentaires relativement à l'amendement? Comme il n'y a
pas de commentaire, nous allons faire l'appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire : M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif :
Pour.
La Secrétaire :
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M. Provençal :
Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M. Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley :
Pour.
La Secrétaire :
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal :
Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault :
Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Abstention. L'amendement est adopté. Revenons maintenant à l'article 41.
Est-ce qu'il y a des commentaires relativement à l'article 41? Allez-y, M.
le député de Viau.
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente. Donc, justement, j'en étais à cette première ligne de
l'article 41 : «Le gouvernement peut, si l'intérêt public le justifie...» Ma première question
au ministre, c'est : Comment on détermine cet
intérêt? Comment on détermine l'intérêt public à ce moment-là? Comment vous déterminez
l'intérêt public?
M. Charette :
En fait, il faut comprendre l'article dans sa portée générale. C'est très rare,
voire exceptionnel qu'on enlève une aire
protégée. En fait, ce n'est pas de pratique, mais c'est plutôt dans l'optique
de changer de statut. Si on veut en
faire... Par exemple, s'il y a une aire protégée qui est déjà reconnue
et qu'on veut en faire une aire protégée d'initiative autochtone, on
change le statut, mais au final ça n'a pas d'impact sur la superficie de l'aire
protégée. Et, s'il devait y avoir un impact dans un cas différent, s'il devait
y avoir un impact, donc, sur la superficie, c'est là où on dit : Ça doit
être compensé par une valeur équivalente. Mais, je veux dire, ça, c'est
l'exception qui est précisée dans le projet de loi, mais c'est plus pour un
changement de statut au niveau d'une catégorie d'aire protégée, par exemple.
M. Benjamin :
Merci, M. le ministre. Mais, en fait, ma question, c'est : Comment vous
allez déterminer? Comment le gouvernement, alors, va déterminer l'intérêt
public? Et quelles sont les lignes directrices qui vont guider le gouvernement
pour dire que, bien, c'est d'intérêt public?
M. Charette : Dans le cas de la
question précise de l'intérêt public, si, par exemple, il faut créer — j'essaie
de penser tout en vous répondant — un chemin de passage vers une route,
donc, ça va amputer d'une petite portion qui sera, elle, compensée, mais l'intérêt public
est l'accès, pour une raison x, à une route qui est existante. Donc, ça
pourrait être dans cette perspective-là où l'intérêt public pourrait être
invoqué.
M. Benjamin : À ce
moment-là, peut-être, je ne sais pas, je suis prêt à m'en référer à
l'avocat, donc au procureur. Est-ce qu'on parle d'utilité publique ou d'intérêt
public? Parce que j'ai l'impression que l'exemple que vous me donnez fait
référence à quelque chose qui est d'utilité publique et je n'ai pas
l'impression que c'est tout à fait l'intérêt public. Donc, or, et c'est là que
je pense qu'on a besoin de savoir clairement, précisément... c'est-à-dire,
quand une décision comme ça va être prise et qu'on évoque l'intérêt public, à
quoi fait-on référence exactement et précisément quand on dit «intérêt public»?
Parce que je pense que je... Pour voir une servitude, un chemin, donc, sur une aire
protégée, je ne suis pas sûr que c'est d'intérêt public. C'est peut-être utile,
mais est-ce que c'est d'intérêt public? Et c'est là que je repose ma question
encore, M. le ministre.
M. Charette : Ce n'est pas
contradictoire, là. Une utilité publique peut être un motif d'intérêt public si
jamais l'accès à cette route-là avait pour impact de mieux contourner un
élément qui doit être, lui, préservé. C'est là où l'utilité publique peut être un motif d'intérêt
public. Donc, il n'y a pas de contradiction, les deux concepts peuvent très,
très bien s'allier ensemble.
M. Benjamin : Je veux bien, oui, je
vous comprends, mais toujours est-il qu'au moment de procéder à cette
attribution-là, donc, à une aire protégée à un autre statut de protection et
qu'on évoque l'intérêt public, peut-être que... Je ne sais pas si, dans d'autres
projets de loi où on a eu à évoquer les questions et les enjeux d'intérêt
public, on pourrait nous dire à quoi faisait-on allusion, précisément,
lorsqu'on parlait d'intérêt public?
M. Charette : J'attends des collègues,
peut-être, un élément de réponse, un autre exemple d'intérêt public pour bien
visualiser le concept. Ça ne devrait pas être très long.
(Consultation)
M. Charette : Il y a quelques exemples
intéressants, là, qui peuvent être partagés. Si, par exemple, on souhaite
amener l'hydroélectricité à une communauté isolée, il y a une question
d'utilité et d'intérêt public. Donc, le territoire qui serait utilisé pour
laisser place à cette infrastructure-là devra être compensé. Donc, c'est un exemple
qui se prête bien à l'article qui est étudié présentement.
M. Benjamin : Je suis toujours dans
le premier paragraphe. Donc, lorsqu'on parle d'attribuer un autre statut à une
aire protégée, ça pourrait aussi vouloir dire, par exemple, on aurait une aire
stricte qui pourrait devenir une aire avec un autre statut où, à ce moment-là,
il y aurait des activités humaines, à ce moment-là. Est-ce que c'est bien ça?
M. Charette : Les cinq catégories
actuelles sont cinq catégories dites strictes. L'exemple que je donnais, qui
est peut-être plus évocateur de la portée de l'article en question, si on
voulait en faire une aire protégée d'initiative autochtone, là, on changerait
le statut. Mais si, effectivement, on veut devenir encore plus strict ou moins
strict, ce serait aussi la même procédure qui s'appliquait. Par exemple, et là
je vais à l'extrême, si on parle d'une catégorie 1, qui est de loin la plus
stricte, où aucune activité n'est permise, et on la transforme, pour une raison
x, dans une autre catégorie, il faudrait repasser par cette procédure-là de
compensation.
M. Benjamin : Donc, à ce moment-là,
donc, en permettant... en changeant de statut de protection, donc ce qui va
engendrer nécessairement ou probablement que certaines activités soient, à ce
moment-là, autorisées par ce changement de statut là, donc ce qui resterait, à
ce moment-là... C'est les mécanismes de compensation, à ce moment-là, qui
resteraient?
M. Charette : En fait, là où le
territoire serait affecté, il faudra aller chercher une compensation
équivalente. Mais, sans présumer de la suite des choses, là, au niveau de
l'adoption de cet article-ci, on verra au suivant qu'on repasserait par toute
une procédure de consultation, là. Ça ne se fait pas comme ça, à la discrétion
du ministre. Il y a une procédure, là, qui s'enclencherait, là, dans tous les
cas.
• (20 h 50) •
M.
Benjamin : Et, dans le
deuxième paragraphe, M. le ministre, donc : Le gouvernement doit, si sa
décision, etc., a pour effet... qu'en est-il de la situation de la
réalité Nord-Sud? Est-ce que c'est une référence?
M. Charette : Je ne verrais pas de
lien, en ce sens qu'à partir du moment où il y aurait altération d'une aire
protégée il faut aller chercher son équivalent en compensation ou mieux encore.
Donc, ce serait difficile de dire : On ampute, pour une raison d'approvisionnement
en hydroélectricité, une communauté autochtone, donc plus au nord, et on
compense dans le sud. Il y a un système de réciprocité qui doit s'appliquer.
Donc, dans cet article-là, je vois difficilement, là, le lien entre les
réalités du Nord et du Sud.
M. Benjamin : Et comment, à ce
moment-là, sachant, justement, les réalités du Nord et du Sud, comment, à ce
moment-là, un tel article s'appliquerait au nord comme au sud, à ce moment-là?
M.
Charette : C'est l'équivalence de la compensation qui va faire foi du
respect de l'article. Si je suis dans un
territoire avec... dans le sud avec un type de végétation particulier, bien, la
compensation devra viser une équivalence. Donc, la compensation... si
l'amputation se faisait dans le sud, ce serait difficile de trouver son
équivalent dans le nord pour la compensation. Donc, on doit forcément envisager
un territoire, là, qui est similaire.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires
sur l'article... 41, dis-je? Mme la députée de Mercier.
Mme
Ghazal : Oui, merci. Le ministre dit que ça arrive très rarement qu'on
change de statut. Est-ce que c'est déjà arrivé une fois?
M. Charette :
C'est arrivé, oui. Là, c'est un petit exercice de mémoire. Exemple récent, tout
à l'heure, je parlais de catégorie 1, donc
le plus strict. Au Québec, on a très, très peu de catégorie 1, mais on a
notamment l'île Brion dans le secteur des Îles-de-la-Madeleine. Le
changement est intervenu, là, il y a quelques jours, quelques semaines à peine. On est venus, sur une petite, petite
portion de l'île, modifier le statut parce qu'il y avait une autre
problématique qui avait une incidence
environnementale importante, une démographie du phoque gris qui était
réellement galopante, et ça entraînait des conséquences au niveau
environnemental. Donc, on est venus introduire, sur une base purement
scientifique, une forme de chasse très, très ciblée.
Donc là, il a fallu
changer, effectivement, le statut, non pas sur l'entièreté de l'île, qui
demeure en niveau 1, en catégorie 1, mais sur une petite portion
d'une plage de l'île. Donc, ça, ça a été salué par les organismes
environnementaux, d'une part, mais également le milieu scientifique. On s'est
adjoint un professeur de l'Université Laval pour nous accompagner dans cette
démarche-là. Donc, c'est un exemple, là, qui est tout, tout récent. À part cet
exemple-là, de mémoire...
Mme Ghazal :
...curiosité, c'était de catégorie 1, puis ça a été échangé pour quelle
catégorie quand il y a ce genre d'activité là?
M. Charette :
En fait, on a annoncé l'intention. On s'est adjoint les services du professeur
en question. Il y a la World Life... la
WW... non pas la WWF, dans mon jeune temps, c'était la lutte, là, mais il y a
un organisme... en fait, il y a plusieurs organismes environnementaux
qui nous appuyaient dans cette démarche-là, mais bref c'est encadré. C'est plus
l'intention qui a été confirmée, mais le changement n'est pas encore opéré pour
ce qui est du changement de catégorie. Mais la chasse, elle, serait introduite,
scientifique, on s'entend, ce n'est pas une chasse à grande échelle, dès la
saison de chasse 2021, donc en début d'année prochaine.
Mme Ghazal :
On ne veut pas avoir Brigitte Bardot sur le dos, donc.
M. Charette :
Pardon?
Mme Ghazal :
On ne veut pas avoir Brigitte Bardot sur le dos.
M. Charette : Non, effectivement, mais ce n'est pas dans une perspective d'aller
chercher son attention, justement.
Mme Ghazal :
Non, mais, en fait, là, vous ne savez pas dans quelle autre catégorie ça va
être, mais ça va rester une aire protégée. Ça va juste descendre de niveau?
M. Charette : En fait, en termes de superficie, là, je pense
qu'on maintient la catégorie 1 sur 98 %, 99 % du territoire.
Mme Ghazal :
Cette partie-là va devenir, je ne sais pas, là...
M. Charette :
Pardon?
Mme Ghazal :
Mais cette petite partie là, où cette activité va être permise, ça va devenir
une catégorie... une autre catégorie?
M. Charette :
C'est là où la réflexion va nous conduire et l'étude scientifique va nous
conduire. Si ça demeure une chasse scientifique, donc très, très
limitée, l'impact sur l'aire protégée va être d'autant plus limité. Mais sur
l'île entière, là, je n'ai pas les chiffres en termes de kilomètres carrés, là,
mais c'est une petite portion de...
En fait, nous, c'est
un projet qui nous a été présenté, entre autres, par le député des
Îles-de-la-Madeleine, parce que c'est
réellement un enjeu important, mais ça ne changera pas la caractérisation, là,
de l'île, qui sera en catégorie 1 probablement à 99 % encore,
là. Parce qu'au niveau de leur migration, au niveau de leur reproduction, au
fil des ans, ils ont adopté un endroit en particulier, et c'est là où l'étude
scientifique, au niveau démographique... Et c'est très, très poussé étant donné
qu'on retrouve, sur cette île notamment, des éléments de flore qui sont sans
pareil.
Là, c'est d'évaluer
quel est l'impact de la surpopulation, autant l'effet des... c'est bête, là,
mais des fientes des phoques sur cette flore-là ou le fait qu'on vient menacer
ce qu'on veut protéger par leur surpopulation. Donc, c'est réellement dans une
optique de préservation.
Mme
Ghazal : C'est un cas
intéressant. Moi, ce qui m'inquiète, par
contre, avec l'article 42,
c'est qu'on menace l'aspect permanent des aires protégées. Parce qu'au
début, en le lisant, j'avais l'impression qu'on disait : «Le gouvernement
peut, si l'intérêt public le justifie, attribuer à une aire protégée un autre
statut de protection...» Mais, quand on dit «un autre statut de
protection», est-ce que ça veut dire qu'il faut que ça reste dans une des
catégories d'aire protégée de l'UICN comptabilisables?
M. Charette : Ce qu'on dit, c'est
que le pourcentage ne doit pas diminuer, mais, pour rassurer la collègue, parce
que j'ai eu le même réflexe au départ, le fait de soustraire un territoire, ça
existait déjà, donc il n'y a aucun changement. Le changement est plutôt une
amélioration, en voulant dire : Il y a obligation maintenant de compenser
pour une valeur équivalente. Donc, le retrait était déjà une possibilité, mais
là on vient ajouter une garantie. Donc, si cette mesure exceptionnelle là doit
être évoquée, doit être utilisée, il doit y avoir une compensation équivalente.
Mme Ghazal : Oui, mais ça, c'est
dans l'autre paragraphe ou alinéa qui dit : «Le gouvernement doit, si sa
décision a pour effet de diminuer la superficie», ce qui fait comme si on
retirait une protection parce qu'on diminue la superficie. C'est une façon de
retirer une protection sur une partie du territoire. Donc, c'est possible de
retirer, c'est ça que ça veut dire. Bien là, il y a une compensation,
évidemment pas monétaire, mais c'est-à-dire qu'on va créer une aire protégée
ailleurs.
M. Charette : Équivalente. Valeur,
au niveau des caractéristiques biophysiques, au moins équivalente.
Mme Ghazal : Et si on n'est pas
capables?
M. Charette : Pardon?
Mme Ghazal : Si on n'est pas
capables de faire ça?
M. Charette : Bien, en fait, c'est
la loi. Si on n'est pas capables, bien, on ne pourra pas...
Mme Ghazal : On ne retire pas. On ne
le...
M. Charette : Tout simplement. Parce
qu'avant l'interprétation qui doit être faite, c'est que c'était possible d'invoquer l'intérêt public pour retirer une
portion d'aire protégée, mais sans qu'il y ait l'obligation de
compensation. Donc là, on vient ajouter une garantie ou une protection
supplémentaire.
Mme Ghazal : Mais on maintient cette
possibilité-là parce qu'on ressent qu'il y a un besoin qu'il y ait ça, parce
que...
• (21 heures) •
M. Charette : Bien, en fait, je
pense, le meilleur... comme je vous disais, mis à part Brion, on n'a pas d'exemple en tête, puis c'est tellement récent que
la procédure n'est pas complétée, loin de là. Mais le meilleur exemple,
ce serait avec le concept d'intérêt public qu'évoquait le collègue de Viau. Si
on doit alimenter une communauté qui est, par exemple, alimentée actuellement
uniquement au mazout et qu'on a la possibilité de faire une transition à
l'hydroélectricité, donc, oui, il y a des lignes électriques qui devront être
montées, donc, oui, il y a une certaine servitude qui devra être envisagée,
mais c'est cet espace-là qui devra être compensé en valeur équivalente.
Mme Ghazal : Puis est-ce qu'il y a
une limite à la diminution de la superficie? Ça pourrait être 90 % de
diminution de superficie?
M. Charette : En fait, il n'y a pas
diminution de superficie. Si on regarde le deuxième volet de l'article, on
précise que la superficie totale ne doit pas diminuer. Donc, si jamais on a une
atteinte à une aire protégée de... parce que
là on parle encore de très, très grandes superficies, mais si, sur une aire protégée de x milliers de kilomètres carrés, on vient — je
dis n'importe quoi, là — on
vient en amputer 50 kilomètres carrés pour permettre l'établissement de
cette ligne d'hydroélectricité là, ce 50 kilomètres carré là devra être
compensé. Donc, au total, il n'y a pas diminution sur la superficie du territoire
québécois qui est protégé.
Mme Ghazal : Oui, c'est ça, parce
que la diminution va être compensée, mais il n'y a pas de limite. Ça peut être
90 % du territoire, il faut compenser 90 % du territoire, on ne peut
pas...
M. Charette : En fait, vous voulez
dire 90 %, par exemple, d'une aire protégée, il faudrait compenser?
Mme Ghazal : Oui.
M. Charette : Je comprends la
question, mais on n'est pas dans ces scénarios-là. Parce qu'il faut toujours
invoquer l'intérêt public, donc ce serait difficile d'invoquer l'intérêt public
pour mettre à mal la quasi-totalité d'une aire protégée.
Mme Ghazal :
Donc, ça, ça veut dire qu'on ne peut pas les retirer. Ce qu'on peut retirer,
par exemple... mais là, ça, ça a déjà été traité, je ne me rappelle plus à quel
article, ce qui est projeté.
M. Charette : En fait, il y a
différentes étapes dans la procédure de reconnaissance, il y a des statuts de protection, mais, à partir du moment où on est
dans le permanent, on vient dans cet article-là. Et le projet de loi,
n'oublions pas ceci, vise à enlever la
protection provisoire, là, projetée. On vise à l'enlever pour passer tout de
suite à l'étape permanente.
Mme Ghazal : Ça fait que ce qui est
sorti, là, ce qui s'est passé dans le fjord, en amont de GNL, où il y a eu...
ça, c'est une réserve marine, une aire protégée marine qui a été enlevée, c'est
parce que c'était un projet d'aire réservée, mais ça, ce n'est plus possible
avec le projet de loi?
M. Charette : On est effectivement
dans le marin. La comparaison peut s'appliquer, mais on était dans une étape
réellement préalable, c'est qu'on mettait sur la carte... sur la table,
c'est-à-dire, une série de possibilités, avec l'objectif
d'atteindre le 10 %, mais les possibilités, c'étaient des possibilités à
évaluer, il n'y avait pas de confirmation d'aire protégée.
Et pour ne
pas désavantager le port de Saguenay, qui se retrouvait seul dans sa catégorie
avec cette possibilité-là, bien, ils nous ont dit : Écoutez, si on
regarde les ports semblables, on ne leur impose pas pareille contrainte, donc,
on a retiré la possibilité, mais ce n'était pas une aire protégée. On n'a pas
enlevé une aire protégée, on a enlevé la possibilité d'évaluation.
Mme Ghazal : ...projet d'aire
protégée.
M. Charette : Effectivement, mais
l'important était d'atteindre le 10 %, et ça, à ce niveau-là, on pense
avoir identifié, là, déjà, les 10 % qui vont nous permettre de se
conformer d'ici la fin de l'année. Parce que, vous savez, il y a le 17 % terrestre, mais il y a le
10 % marin, et on est tout à fait confiants qu'avec l'étude des
différentes possibilités qui avaient été mises sur la table, qu'on ait
le 10 %, là, souhaité.
Mme Ghazal : Mais avec le projet de
loi actuel puis les articles qui avaient été mentionnés, comme précédemment,
là, qu'on a déjà votés, si cette situation-là se produisait, qu'il y ait un
projet d'aire protégée avec... mais, par exemple, qu'on y aille avec le projet
de loi actuel, là, qui aurait été voté, là, avec tous les articles et les
amendements du ministre, est-ce que ça aurait été possible de le retirer ou
cette idée d'avoir un projet d'aire protégée n'aurait pas lieu parce que ça va
plus vite?
M. Charette : En fait, c'est
difficile pour moi de faire un parallèle parce qu'on n'est pas dans le même
ordre, ce n'était pas inscrit comme une aire protégée. On évaluait des
possibilités, mais, avec le projet de loi lui-même, par contre, le statut
d'aire protégée projetée, lui, serait amené à être abandonné, de sorte qu'on
passerait plus rapidement à une protection qui est permanente, qui est ferme, à
moins d'invoquer, par mesure d'exception, l'intérêt public pour en modifier
quelque peu la superficie totale.
Mme Ghazal : Ça va toujours arriver,
même plus tard, là, après le 31 décembre, où on va évaluer quelles autres aires protégées... pour atteindre les
nouvelles cibles pour 2030. Ça va arriver, donc, dans le processus, il va y
en avoir, des «projetées», même si elles n'ont pas de... Il n'y aura pas de
registre des «projetées», mais il va y avoir une évaluation, et on va se
retrouver avec une situation, comme, par exemple, pour le port de Saguenay, où
on va dire : Ah! ici, il y a une possibilité, puis finalement on se
ravise. Ça va être possible. Ou il y a un article qu'on aurait voté, je
pense... je ne me rappelle pas si c'était l'article... les articles 12, où
qu'il y a ça, ça nous aurait... ça aurait prévenu ce genre de situation là.
M. Charette : Mais c'est... comment
le dire, c'est impossible de prévenir une mise en commun de... c'est-à-dire
d'empêcher ou de souhaiter empêcher une mise en commun de l'information. Parce
qu'on l'a vu, il y a plusieurs parties prenantes, donc on arrive avec nos
cartes, on arrive avec nos projets. Ça, c'est avec la vision, par exemple, du
MELCC, du ministère de l'Environnement. Ça, c'est une vision bien à nous, mais,
lorsque vient le temps de partager cette vision-là avec les communautés
autochtones, eux, ils ajoutent leur vision, lorsque vient le temps d'ajouter le
ministère des Ressources naturelles, il arrive avec sa vision, lorsque vient le
temps... Donc, on a tous, au départ, une vision de ce qui pourrait être
protégé, mais ces discussions-là, à cette étape-là, on ne parle pas d'une aire
protégée envisagée ou projetée. On est bien, bien avant cette étape-là.
Et pour vous dire, on a une série de cartes au
ministère avec le fruit de nombreuses consultations qui ont déjà eu lieu. Donc,
nous, on arrive avec cette information-là, on la partage avec les partenaires,
et c'est là où on en fait éventuellement une aire protégée, mais on ne pourra
jamais empêcher ces étapes préalables là et ces discussions-là. On ne retire
pas des aires protégées, ce n'est même pas un projet, c'est un objet de
discussion qui est mis sur la table, en quelque sorte.
C'est un
petit peu ce qui est arrivé avec l'aire... en fait, j'allais employer la
mauvaise expression, avec la possibilité de protéger, au niveau marin, le secteur du port de Saguenay. Ce n'était
pas un projet... ce n'était pas une aire protégée, mais la possibilité était évoquée, et c'est là
qu'avec les partenaires on s'est dit, ça serait de placer le port du
Saguenay dans une position très inconfortable par rapport aux autres ports qui
n'auraient pas cette...
Mme Ghazal :
Ce n'est pas uniquement dans une discussion, il y avait... ce n'était pas juste
dans des notes personnelles, là, des différents ministères, c'était sur le site
Internet comme aire protégée projetée, ou, en tout cas, je ne me rappelle pas,
s'il y avait un terme pour ça, c'était quoi, le terme.
Moi, ce que je sais, c'est un projet d'aire
protégée marine, mais, par exemple, si on regarde, avec le projet de loi
actuel, il y a des discussions, tout ça, les gens, ils ont leurs notes, là, ce
n'est pas public. Tout de suite, quand tout le monde s'entend, après les
consultations, puis on décide, tiens, cette superficie-là va être protégée, là,
tout de suite, ça va devenir protégé tout de suite?
M.
Charette : À l'étape où
était le port du Saguenay, dans notre jargon à nous, on appelle ça un site
d'intérêt, mais c'est un site d'intérêt pour le ministère de l'Environnement.
Ce n'est pas un site d'intérêt pour l'ensemble des partenaires qui ont à
convenir d'une aire protégée. Donc, c'est notre vision à nous.
• (21 h 10) •
Mme Ghazal : C'était public?
M. Charette : Oui, oui, tout à fait.
Tout à fait. Dans le cas du marin, c'était effectivement rendu public, mais
ensuite, vous remarquerez qu'on l'a tout de suite compensé en augmentant le... parce
que la portion...
Mme Ghazal : Est-ce que c'était
obligé de le compenser?
M. Charette : Bien, c'est-à-dire, on
veut le 10 %. Donc, quand je dis compenser, c'est que la portion qu'on
pensait protéger au niveau du port, en termes de petit... en fait, ce n'était
même pas un point de pourcentage, là, c'est plus petit que ça, on est allés le
chercher ailleurs, dans le secteur, toujours. En fait, on a beaucoup parlé des
îles de Laval, la semaine dernière, là, on parle beaucoup de l'île Brion, cette
semaine, donc, on a... en fait, c'est Anticosti, plutôt, ce n'est pas tellement
loin, là, mais ce n'est pas à la même place. Donc, on est venu agrandir le
potentiel de l'aire protégée marine de l'île d'Anticosti.
Mme Ghazal : Parce que moi, ce que
je me dis... bon, ça, c'est le passé. Maintenant, pour le futur, avec le projet de loi, on a comme une occasion pour ne pas
que ce genre de chose là se produise, mais je comprends que le ministre,
lui, il dit : Il ne s'est rien produit,
c'étaient des discussions, ce n'était pas encore... ce n'était même pas un
projet, il y avait un intérêt, peut-être, un jour. Mais c'est quand même
rendu public, ces informations-là, et ça va continuer à l'être?
M.
Charette : Mais, a
contrario, je dirais qu'autant ça, c'était un site d'intérêt pour le ministère
de l'Environnement, autant les autres ministères ont des sites
d'intérêt, et, dans certains cas, c'est le ministère de l'Environnement qui va dire à tel autre ministère : Écoutez, vous
convoitez ce terrain-là, non pas pour une aire protégée, mais nous, on le
convoite pour une aire protégée. Donc, ces discussions-là vont... on ne
pourrait pas s'exempter cette étape-là, autrement, on n'arriverait pas à des
consensus.
Pour notre mécanique à nous, lorsqu'on vient
officialiser une aire protégée, le ministre de l'Environnement est le ministre
titulaire du dossier, mais c'est des mémoires qui sont présentés au Conseil des
ministres et qui peuvent être signés par plusieurs ministres concernés. Comme
on dit depuis le début, là, les plus fréquents, c'est MFFP, MERN et
Environnement. Donc, c'est un mémoire. Non seulement c'est un site d'intérêt
pour le ministère de l'Environnement, mais c'en est devenu un, à des fins de
protection, pour les autres ministères concernés. Donc, on ne pourrait pas...
au même titre que je ne voudrais pas qu'un autre ministère, MFFP, dise — on
reprend l'exemple de l'île d'Anticosti — dise à lui seul : Non,
non, tu ne pourras pas le protéger parce que moi, c'est dans mon calcul au
niveau de la foresterie. Donc, autant lui, il ne peut pas le faire seul que
moi, je ne peux pas le faire seul. Donc, on convient ensemble du territoire à
protéger pour être bien certains qu'on rencontre chacun les critères ou les missions
de nos ministères respectifs.
Mme Ghazal : La prochaine fois
que le ministère a un oeil sur un territoire pour le protéger, c'est rendu
public comme projet?
M. Charette : Ça dépend à
quelle étape on est rendu. Là, dans le cas des aires protégées marines,
c'étaient des sites d'intérêt, mais il faut savoir qu'on est dans un délai très,
très court, hein? On est à quelques semaines de la fin de l'année, donc on a
mis sur la table tous nos sites d'intérêt à nous, mais c'était sans prendre en
considération la vision des autres, mais on la mettait sur la table pour
accélérer la procédure.
Et je pense que c'était la bonne démarche à
faire, parce qu'à quelques semaines de la fin de l'année calendrier, donc de
l'échéancier pour atteindre notre objectif, ce volet-là est très, très, très
avancé, donc, pour le marin. En fait, je suis confiant pour le 17 %, mais
je le suis encore plus pour le 10 % du marin.
Mme Ghazal : Donc, c'est rendu
public, parce qu'il n'y a pas de dispositions dans la loi qui disent que, quand
le gouvernement a un oeil sur un territoire d'aire protégée, même s'il n'a pas
discuté avec tous ses autres collègues, de le rendre public ou qu'il y ait des
consultations.
Parce que l'autre point que je veux amener,
c'est que, là, ce n'est pas le ministre, mais c'est le gouvernement qui prend
la décision, mais il n'y a pas de consultation. L'intérêt public, peut-être
que... Il n'y a pas de... Est-ce qu'il y a des consultations en lien avec
l'article 41?
M. Charette :
Il faut regarder, sans présumer encore d'où on se rendra ce soir, mais on
précise la modalité de consultation, je
pense que c'est immédiatement à l'article suivant. Donc, on... Ça ne se fera
pas de façon... ça ne sera pas sans consultation, ça ne sera pas fait,
là, derrière des portes closes.
Mme Ghazal : Le dernier
alinéa : «Le gouvernement expose dans sa décision les motifs justifiant
celle-ci.» Comment est-ce qu'il fait cette exposition-là de sa justification de
l'intérêt public puis pourquoi il a réduit, etc.?
M. Charette :
Bien, en fait, on doit préciser le but. Je reprends l'exemple le plus simple.
Si on veut alimenter, justement, une communauté en hydroélectricité
alors qu'elle est au mazout, bien, il faudra le justifier et faire valoir le
mérite de cette modification-là à travers la procédure de consultation, à
travers la procédure de consultation, à travers le plan de compensation qu'on
va mettre de l'avant. Donc, c'est des éléments, là, qui devront être justifiés.
Mme Ghazal : Donc, c'est justifié quelque
part par écrit. Ce n'est pas comme un avis ou... Le mécanisme de justification
n'est pas établi de façon systématique, toujours de la même façon, ça dépend.
M. Charette : En fait, c'est à ce
point public et important, c'est que ça va faire partie des éléments de décret,
parce qu'à partir du moment où on retire ou on ajoute il y a un décret qui est
convenu. Donc, si on doit en retirer une partie, il faudra le justifier dans le
décret. Donc, oui, il va y avoir des écrits, là, de sorte que ce soit rendu
public.
Mme Ghazal : Pourquoi ce n'est pas
écrit «par décret», c'est pris... parce qu'il y a d'autres façons qu'un décret
d'exposer les motifs de la décision?
M. Charette : En fait, dès qu'il y a
une aire protégée... au Conseil des ministres, il y a adoption, par exemple,
d'une aire protégée, donc, ça prend la forme d'un décret. Et, à l'inverse, si
on vient modifier le territoire d'une aire protégée, on doit repasser par ce
type de procédure là, donc un décret.
Mme Ghazal : Donc, il y a un article
où c'est écrit que c'est par décret quelque part.
M. Charette : Bien, pas dans le projet
de loi, parce que c'est déjà, le fait de convenir d'une aire protégée...
Mme Ghazal : C'est dans la loi
actuelle.
M.
Charette : Ce serait dans
la... Heureusement qu'on a les juristes avec nous. Une décision
gouvernementale passe toujours par un décret, sans que ce soit précisé dans la
loi. Donc, dès que c'est une décision, il y a le décret, là, qui est rendu
public.
Mme Ghazal : Là, je ne sais pas si
mes collègues... Une dernière question. Dans le deuxième alinéa, «le gouvernement
doit, si sa décision a pour effet de diminuer la superficie totale des aires
protégées au Québec, prendre toute mesure de conservation propre à compenser
cette diminution». «Toute mesure», c'est quoi? Moi, je pensais que compenser,
c'était une mesure, c'est-à-dire d'en créer ailleurs, mais «toute mesure», ça
veut dire quoi?
M. Charette : C'est prendre tous les
moyens nécessaires pour que cette compensation-là soit de valeur équivalente.
Donc, il y a des analyses, il y a des caractérisations de territoire qui
devront être faites, il y a des évaluations de comparables qui devront être
faites. C'est dans ce sens-là qu'on dit «toutes les mesures», là, pour
s'assurer que la valeur soit équivalente.
Mme Ghazal : O.K. C'est quand même
un article important, l'autre après, là, parce qu'on vient modifier des choses
importantes et des aires protégées, puis il faut que ça soit bien, bien balisé
puis...
M. Charette : Dès le départ, on
devait tous être conscients, l'article 32, c'est un gros article et c'est
pour ça que, même si, depuis le début de la journée, on n'est qu'au 32, on
avance très bien, parce qu'il y a beaucoup, beaucoup d'éléments qui sont
précisés dans cet article-là, et la plupart, je vous dirais, suite aux consultations.
C'est beaucoup des amendements, là, qui font suite aux consultations tenues il
y a quelques semaines.
Mme Ghazal : Pour les articles 41,
42, on va y revenir, parce qu'il y a surtout la SNAP, là, qui disait même qu'on
devrait retirer ces deux articles-là, si ce n'est pas mieux balisé que ça,
parce que ça donne beaucoup d'arbitraire, malgré toutes les justifications du
ministre. Donc là, je vois qu'on ne l'a pas retiré parce qu'on veut garder
cette flexibilité-là.
M. Charette : 41, c'est la
modification au niveau de la traduction, l'amendement qui s'est ajouté, mais
c'est là où, je n'ose pas nommer de groupe, où les inquiétudes
peuvent être rassurées en regardant ce qui se fait déjà. On garde ce qui se
fait déjà, mais on ajoute une protection qui n'existait pas avant. Donc, c'est
une bonification, ce n'est pas un assouplissement de la démarche, au contraire.
Avant, on pouvait justifier l'intérêt public pour amputer une portion d'une
aire protégée. Là, on se dit, si l'intérêt public le commande, c'est toujours
possible, mais pas de n'importe quelle façon. Il devra y avoir
compensation. Donc, on n'est pas venu assouplir la réglementation, là, au
contraire, on est venu lui donner encore plus de corps.
Mme
Ghazal : Parce qu'elle était peut-être trop souple, la réglementation,
et, entre autres, ça pourrait justifier pourquoi est-ce qu'on est si en
retard puis qu'on se grouille à la dernière minute.
M. Charette : En fait, ce n'est
certainement pas trop souple, parce qu'on n'arrive pas à trouver de cas où ça a
été utilisé. Donc, ce n'est vraiment pas commun, là, comme possibilité qui
était...
• (21 h 20) •
Mme Ghazal : Donc, ça vaudrait la
peine de mieux la baliser, puisque, dans les faits, on l'utilise tellement...
c'est une mesure d'exception. C'est une mesure d'exception.
M. Charette : En fait, c'est plus
qu'exceptionnel, on n'a pas de cas concret. Je vous ai parlé de Brion qui tend
vers cette possibilité-là, mais non, ce serait difficile de baliser plus que...
c'est-à-dire baliser plus une mesure qui n'est déjà pas utilisée. Si elle était
trop souple, c'est là où on pourrait se dire : Il faut la baliser, mais là
elle est tellement encadrée que ce n'est pas... je veux dire, c'est vraiment un
dernier recours qui devient possible.
Mme Ghazal : O.K. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. Dans le premier paragraphe, ça dit : «Le
gouvernement peut, si l'intérêt
public le justifie, attribuer une aire protégée à un autre statut de
protection.» Le ministre nous expliquait que, pour garder ses objectifs... les objectifs, je ne dirai
pas «ses», mais «les objectifs», il doit faire un principe de
compensation pour être sûr qu'on ne change pas les chiffres de base, là, qu'on
a atteints.
Qu'advient-il quand, dans l'aire qui est
sollicitée pour, je reprends votre exemple, là, soit agrandir une route, ou
continuer une route, ou passer une bande passante pour avoir de l'énergie... ou
je vais utiliser le terme «Internet» parce que prendre l'Internet partout au
Québec, ça reste un défi pour tout le monde, qu'advient-il si, dans cette aire
protégée là, il y a quelque chose que je ne peux pas compenser? Parce que, dans
une aire protégée, il y a le territoire mais il y a aussi ses habitants, soit
en faune, forêts, ou en bestioles, ou en insectes, que sais-je. On le disait la
semaine passée, hein, tous les jours, on découvre, des fois, des nouvelles
espèces. Qu'advient-il quand je ne peux pas poser ce geste-là puisque ça
n'existe pas ailleurs?
M. Charette : En fait, sans dire que
c'est théorique, ce n'est tellement pas une mesure qui est appliquée que c'est
difficile de donner des exemples pour bien répondre à la collègue, mais, malgré
tout, on a évoqué Brion, une tentative de réponse ou de possibilité.
Là, on me dit qu'il y aurait un autre cas
semblable, et c'était justement pour alimenter une communauté en
hydroélectricité, mais, dans ces cas-là, on parle de compensation possible. On
n'a pas d'idée ou on n'a pas de scénario où la compensation serait impossible
et où l'intérêt public serait réellement supérieur. J'aimerais bien, mais on
n'a pas... ce n'est pas une situation qui s'est produite.
Mme
Charbonneau : Je
vais tenter une courte explication puis... Quand le pont de la 25 s'est fait à
Laval, intérêt public, hein, il fallait faire une tranchée supplémentaire. Par
contre, il y a eu un partenariat qui a été fait, et, à faire les pilons du
pont, on a découvert qu'il y avait un esturgeon assez rare, là, qui passait par
là, puis il a fallu poser les gestes pour compenser, pour dévier puis...
Alors, dans le principe où je comprends quand
vous dites... il y a les cinq catégories d'aires strictes que mon collègue a
soulevées, il y a la compensation pour ne pas perdre l'espace, que ma collègue
a soulevée, mais je ne peux pas m'empêcher d'imaginer, que ce soit sur l'île
d'Anticosti, que ce soit dans un endroit qu'on a beaucoup parlé dernièrement par rapport à la chasse, où il y a
des chevreuils ou des orignaux qui sont très spécifiques à cet endroit-là, est-ce qu'il y a lieu d'imaginer
quelque chose où est-ce qu'à quelque part à l'intérieur du projet de loi je
retrouverais une spécificité qui dit que, quand on ne peut pas, on doit dévier
le projet, ou si vous allez me dire que, systématiquement, ça se fait, puis
vous n'avez pas besoin de l'écrire nulle part?
J'ai une forme d'inquiétude que ce soit une
grenouille très spécifique qui vit dans un endroit très spécifique, mais qu'il
faut faire la route puis il faut qu'elle passe par là. Il y a chez moi une
inquiétude par rapport à une aire protégée puis une compensation quand ce qui
vit dans l'aire protégée... que je vais utiliser pour intérêt public ne peut
pas être compensé.
M. Charette : Je comprends tout
à fait le propos de la collègue, mais on est vraiment au niveau des aires protégées. Pour le pont de la 25, dossier que je
connais très bien pour avoir eu à m'y investir un petit peu quand
j'avais la responsabilité des Transports, que ce soit le pont de la 25 ou même
un autre ouvrage, lorsqu'il y a une incidence sur la faune et la flore il y a
des précautions qui sont prises pour limiter l'impact sur ces espèces-là.
Mais là on est déjà dans une aire qui est déjà
protégée, donc on ne construira pas l'équivalent, l'image est forte, là, on ne
construira pas l'équivalent d'un pont de la 25 dans une aire protégée. Donc,
c'est difficile de faire un parallèle. Et, comme je vous dis, mis à part Brion,
mis à part... il n'y a pas... ce n'est pas une procédure qui est habituelle. Bien qu'elle était déjà permise par la loi, on
n'en a pas abusé au point où on en arrive à en identifier des exemples, mais,
malgré ça, on ajoute une protection supplémentaire en parlant de compensation,
ce qui n'était pas le cas, là, dans la législation actuelle.
Mme Charbonneau :
Je comprends que mon exemple était gros, vous avez raison, mais, puisqu'il faut
construire un argumentaire avec des exemples, c'est l'exemple que j'ai pris. Je
garde mon inquiétude, et si, d'ici la fin de ce projet de loi, on est capable
d'ajouter un argumentaire... puis je vais peut-être travailler pour vous
proposer quelque chose, mais la compensation, en ce moment, c'est quelque chose
qui est faisable. Plus le temps va avancer, plus on va acquérir puis protéger
des lieux, peut-être que la difficulté va se présenter.
Puis peut-être que les trois îles, c'est encore
une fois un sujet très contemporain, mais, sur une des îles, il y a un boisé de
bouleaux noirs qui n'existe qu'au Québec, et, de ce fait, bien là, il est
protégé, mais s'il y avait une compensation parce qu'il faut passer des pilons,
parce qu'il faut passer par là pour passer des fils de l'autre côté... encore
une fois, un exemple trop gros, mais l'exemple veut juste mettre en valeur le
fait que, quand je veux protéger un endroit ou quand j'ai protégé un endroit,
pour toutes sortes de raisons, je ne voudrais pas le remettre en danger parce
que je passe une route ou parce que je passe des pilons. Je sais que vous me
comprenez, mais, en même temps, si ce n'est pas écrit, ça m'inquiète.
M. Charette : On pourra, compte
tenu... Je ne veux pas m'immiscer dans votre rôle, Mme la Présidente, mais
c'est un débat qu'on pourra sans doute poursuivre demain, au besoin, mais il
faut le voir comme une protection supplémentaire par rapport à ce qui était
déjà en vigueur et non pas le contraire.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce que vous voulez continuer les commentaires sur l'article 41 — il
nous reste deux minutes — ou
si vous voulez que nous suspendions les travaux jusqu'à demain? Je pense que...
Oui? Alors donc, on va poursuivre cette discussion demain.
Alors, je vous remercie pour votre
collaboration. Compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine
die. Merci. Bonne soirée.
(Fin de la séance à 21 h 28)