Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version finale
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Thursday, June 25, 2020
-
Vol. 45 N° 61
Clause-by-clause consideration of Bill 44, An Act mainly to ensure effective governance of the fight against climate change and to promote electrification
Aller directement au contenu du Journal des débats
Intervenants par tranches d'heure
-
-
Boutin, Joëlle
-
Benjamin, Frantz
-
Charette, Benoit
-
Montpetit, Marie
-
-
Montpetit, Marie
-
Boutin, Joëlle
-
Hivon, Véronique
-
Benjamin, Frantz
-
Charette, Benoit
-
Bussière, Robert
-
Asselin, Mario
-
Guillemette, Nancy
-
Provençal, Luc
-
Caron, Vincent
-
Lévesque, Sylvain
-
Ghazal, Ruba
-
-
Benjamin, Frantz
-
Charette, Benoit
-
Boutin, Joëlle
-
Montpetit, Marie
-
Hivon, Véronique
-
-
Benjamin, Frantz
-
Boutin, Joëlle
-
Montpetit, Marie
-
Ghazal, Ruba
-
Hivon, Véronique
-
Charette, Benoit
-
Bussière, Robert
-
Guillemette, Nancy
-
Provençal, Luc
-
Carrière, Marc
-
Lévesque, Sylvain
-
Allaire, Simon
-
-
Charette, Benoit
-
Boutin, Joëlle
-
Ghazal, Ruba
-
Benjamin, Frantz
-
Bussière, Robert
-
Provençal, Luc
-
Caron, Vincent
-
Lévesque, Sylvain
-
Allaire, Simon
-
Montpetit, Marie
-
Hivon, Véronique
-
-
Charette, Benoit
-
Ghazal, Ruba
-
Boutin, Joëlle
-
Hivon, Véronique
-
Benjamin, Frantz
-
Provençal, Luc
-
Montpetit, Marie
-
Bussière, Robert
-
Caron, Vincent
-
Lévesque, Sylvain
-
Allaire, Simon
-
-
Benjamin, Frantz
-
Boutin, Joëlle
-
-
Boutin, Joëlle
-
Benjamin, Frantz
-
Charette, Benoit
-
Montpetit, Marie
-
Bussière, Robert
-
Guillemette, Nancy
-
Provençal, Luc
-
Caron, Vincent
-
Allaire, Simon
-
Ghazal, Ruba
-
-
Montpetit, Marie
-
Charette, Benoit
-
Boutin, Joëlle
-
Ghazal, Ruba
-
Bussière, Robert
-
Guillemette, Nancy
-
Provençal, Luc
-
Caron, Vincent
-
Allaire, Simon
-
Benjamin, Frantz
-
Hivon, Véronique
-
-
Boutin, Joëlle
-
Benjamin, Frantz
-
Charette, Benoit
-
Montpetit, Marie
-
Ghazal, Ruba
-
-
Charette, Benoit
-
Ghazal, Ruba
-
Boutin, Joëlle
-
Benjamin, Frantz
-
Montpetit, Marie
-
Bussière, Robert
-
Guillemette, Nancy
-
Provençal, Luc
-
Carrière, Marc
-
Allaire, Simon
-
Hivon, Véronique
-
-
Boutin, Joëlle
-
Ghazal, Ruba
-
Benjamin, Frantz
-
Charette, Benoit
-
Bussière, Robert
-
Guillemette, Nancy
-
Provençal, Luc
-
Lévesque, Sylvain
-
Allaire, Simon
-
Montpetit, Marie
-
Hivon, Véronique
-
-
Ghazal, Ruba
-
Charette, Benoit
-
Boutin, Joëlle
-
Benjamin, Frantz
-
Bussière, Robert
-
Guillemette, Nancy
-
Provençal, Luc
-
Lévesque, Sylvain
-
Allaire, Simon
-
Montpetit, Marie
-
Hivon, Véronique
-
-
Hivon, Véronique
-
Boutin, Joëlle
-
Charette, Benoit
-
Ghazal, Ruba
-
-
Charette, Benoit
-
Hivon, Véronique
-
Boutin, Joëlle
-
Ghazal, Ruba
-
-
Charette, Benoit
-
Boutin, Joëlle
9 h 30 (version révisée)
(Neuf heures trente-cinq minutes)
La Présidente (Mme Boutin) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission des transports et de l'environnement ouverte. Je demanderais à
toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre les sonneries de
leurs appareils électroniques. Et bonjour à tous, bien entendu.
La commission est réunie aujourd'hui afin
de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 44, Loi visant
principalement la gouvernance efficace de la lutte contre les changements
climatiques et à favoriser l'électrification.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Campeau (Bourget) sera remplacé par M. Provençal
(Beauce-Nord); Mme Grondin (Argenteuil), par Mme Guillemette
(Roberval); M. Lamothe (Ungava), par Mme Boutin (Jean-Talon); M. Reid
(Beauharnois), par M. Asselin (Vanier-Les Rivières); M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata), par M. Lévesque (Chauveau); et M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine), par Mme Hivon (Joliette).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci, Mme la secrétaire. Alors, à la fin de la dernière séance, nous en étions
à l'étude d'un amendement présenté par le député de Robert-Baldwin, visant à
modifier l'article 15.4.1 proposé à l'article 8. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur cet amendement? Oui, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci et
bonjour, Mme la Présidente. Donc, bonjour collègues. Donc, j'espère qu'au
lendemain de la fête nationale, donc, nous sommes frais et dispos, <donc...
La Présidente (Mme Boutin) :
...par
le député de
Robert-Baldwin visant à modifier
l'article 15.4.1
proposé à
l'article 8.
Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur cet
amendement? Oui,
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci et
bonjour,
Mme la Présidente. Donc, bonjour
collègues. Donc,
j'espère qu'au lendemain de la fête nationale, donc, nous sommes frais et
dispos, >donc, pour une belle journée à passer ensemble autour de ce projet
de loi important.
Et, parlant du projet de loi, donc, je
tiens encore à remercier mon collègue le député de Robert-Baldwin, qui a déposé
cet amendement. Cet amendement, donc, qu'il a présenté lui-même, Mme la
Présidente, est un amendement important, très important même, je dirais, dans
les circonstances, puisque c'est un amendement... donc, s'il est adopté, donc,
c'est ce que nous souhaitons, ferait en sorte que le gouvernement devrait,
donc, contrairement à ce que... l'actuel projet de loi parle de pouvoir, alors
c'est une obligation.
Parce que, comme l'a rappelé très bien le député
de Robert-Baldwin, et là je le cite : L'enjeu de la lutte contre les changements
climatiques demande qu'on s'engage, qu'on soit audacieux. Et c'est à cela que
nous invitons le gouvernement, à faire preuve d'audace, à faire preuve de
courage dans les circonstances. Et c'est pour cette raison qu'au lieu de
pouvoir on parle de devoir.
Et l'autre aspect de cette
recommandation-là, donc, et qui est, pour nous, aussi important, c'est : «Après
consultation du comité consultatif sur les changements climatiques». Et
là-dessus, Mme la Présidente, ce que je dois rappeler, le député de Robert-Baldwin
a mentionné, dans son argumentaire, les demandes formulées notamment par le
milieu des transports, qui demande que, justement, ce deux tiers, puisque c'est
sur ça... on s'était laissés sur ce débat-là, sur l'enjeu du deux tiers, le
deux tiers, qu'il soit consacré, donc, que cet enjeu-là demeure.
Ce n'est pas seulement pour le milieu des
transports… et j'ai rappelé aussi l'enjeu, la réalité du milieu rural, notamment.
C'est une demande... La même demande a été formulée par l'Association des
transports collectifs ruraux du Québec. Et je rappelais aussi, justement,
puisque quelques collègues de cette commission ont siégé avec moi dans d'autres
projets de loi où le milieu rural en matière de transport, souvent, fait figure
de parent pauvre... Et aujourd'hui, donc, et je le rappelle, Mme la Présidente,
6 % seulement de l'argent en transport collectif va en transport collectif
rural. Nous avons besoin, nous avons besoin de nous engager davantage pour
favoriser le transport régional et rural. Et c'est pour cette raison que l'Association
des transports collectifs ruraux du Québec demande de ne pas faire disparaître...
donc, en rappelant que faire disparaître la contrainte du deux tiers
fragiliserait davantage le maintien et le développement du réseau du transport
régional rural. Donc, voilà encore un autre secteur du transport qui demande au
ministre, qui demande au gouvernement, qui demande à ce gouvernement,
justement, de garder l'exigence du deux tiers.
Mais, Mme la Présidente, vous savez, je
parle bien... et je parle du secteur du transport. <Donc...
M. Benjamin : ...un autre
secteur du transport qui demande au ministre, qui demande au gouvernement, qui
demande à ce gouvernement, justement, de garder l'exigence du deux tiers.
Mais, Mme la Présidente, vous savez, je
parle bien... et je parle du secteur du transport. >Donc, mon collègue
le député de Robert-Baldwin a parlé de l'association des transporteurs urbains,
je viens de parler du milieu du transport rural. Ce n'est pas seulement le
secteur des transports qui demande ce maintien-là, ce n'est pas seulement le
secteur des transports. Une fondation, par exemple, comme la Fondation
David-Suzuki nous rappelle... recommande, recommande au gouvernement de
maintenir la règle des deux tiers des revenus du marché de carbone dédiés aux
transports afin d'établir un financement équivalent, prévisible, pérenne et
garanti, et garanti, de la mobilité durable au Québec.
• (9 h 40) •
Depuis le début, Mme la Présidente, depuis
le début de l'analyse de ce projet de loi, que ce soit en consultation ou ici,
en étude détaillée, le ministre nous a souvent servi l'argumentaire d'efficacité,
d'efficience, de saine gestion. Vous savez, bien gérer, Mme la Présidente, c'est
prévoir. Bien gérer, c'est pouvoir assurer, dans la mesure du possible, la
pérennité. Et aujourd'hui le ministre a l'occasion, a l'opportunité de pouvoir
faire la démonstration, à travers cet amendement, qu'il est ouvert, justement,
à faire siennes, justement, toutes les raisons... les conditions de bonne
gouvernance. Et, là-dessus, les questions de deux tiers, nous rappelle la
Fondation David-Suzuki, c'est un enjeu important.
S'il y a quelque chose auquel, Mme la
Présidente, les Québécoises et les Québécois convient le gouvernement, et pas
seulement le gouvernement, et pas seulement le gouvernement, nous convient tous
ici, à l'Assemblée nationale, lorsque des milliers de Québécoises et Québécois...
Je pense notamment aux jeunes qui sont sortis dans la rue à plusieurs reprises
et qui continuent encore de nous exiger d'être ambitieux en matière de lutte
contre les changements climatiques, d'être ambitieux en matière de la réduction
des GES, c'est ce qu'ils nous demandent. On ne peut plus faire comme avant, on
ne peut plus faire comme avant. Et, pour ne plus faire comme avant, il faut
être ambitieux.
Et, parlant d'ambition, un des groupes qui
a cru bon de déposer un mémoire... Et je vais prendre le temps de vous
présenter ce groupe, Mme la Présidente, ce groupe qu'avant l'étude de ce projet
de loi je ne connaissais pas, mais j'ai pris connaissance de leur travail, et
moi, je vois que c'est quelque chose d'extraordinaire. Et moi qui rêve
d'ambition pour la société québécoise, à tous les niveaux, et notamment au
niveau environnemental, je me dois de vous présenter ce groupe, Mme la
Présidente. Ce groupe s'appelle Propulsion Québec. Qu'est-ce que c'est,
Propulsion Québec? C'est un groupe qui vise à mobiliser tous les <acteurs...
M. Benjamin : ...c'est quelque
chose d'extraordinaire. Et moi qui rêve d'ambition pour la société québécoise à
tous les niveaux, et notamment au niveau environnemental, je me dois de vous
présenter ce groupe, Mme la Présidente. Ce groupe s'appelle
Propulsion Québec. Qu'est-ce que c'est, Propulsion Québec? C'est un
groupe qui vise à mobiliser tous les >acteurs afin de développer des
projets concertés ayant pour objectif de positionner le Québec parmi les
leaders mondiaux du développement et du déploiement des modes de transport
terrestre favorisant le transport intelligent et électrique.
L'ambition... Et, justement, c'est ce qui
est écrit, l'ambition, c'est le fameux mot, c'est le mot que nous allons
retenir aujourd'hui. Et nous allons constamment revenir avec ce mot pour exiger
de ce gouvernement, du ministre qu'il soit plus ambitieux pour le Québec, qu'il
soit plus ambitieux pour les Québécoises et les Québécois en matière de lutte
contre les changements climatiques. Et l'ambition, Mme la Présidente, de
Propulsion Québec, c'est qu'à l'horizon de 2026 le Québec soit reconnu
comme un leader mondial dans les segments d'activité liés au transport
électrique et intelligent, que le Québec puisse miser sur un solide noyau
d'entreprises de calibre mondial dans les différents maillons de la chaîne de
valeur des transports électriques et intelligents, que le Québec devienne un
lieu privilégié pour expérimenter ou utiliser les transports électriques et
intelligents. Ça, j'appelle ça de l'ambition. Ça, c'est de l'ambition. Ça,
voilà, ça, c'est une vision qui vise à nous amener ailleurs, plus loin. Ça,
c'est de l'ambition et c'est ce à quoi aussi, aujourd'hui, nous invitons le
ministre à faire preuve.
Et, parlant de Propulsion Québec, ils
recommandent aussi… et c'est eux qui nous le disent dans leur mémoire :
«L'abandon de la règle du deux tiers serait un recul pour le financement
adéquat et ciblé du transport au Québec.» Donc, ils invitent aussi, ils
invitent là encore le ministre et le gouvernement à maintenir la règle du deux
tiers.
J'aurais pu, Mme la Présidente... Vous
voyez, je viens d'aborder deux secteurs, deux secteurs. J'ai parlé du secteur
du transport à proprement parler, donc le secteur... le premier, il va sans
dire, concerné par cet enjeu-là, par cet enjeu, dans la mesure que le
transport, c'est leur réalité quotidienne. Et je viens de parler aussi de
personnes ambitieuses pour nous. Et j'ai parlé aussi de la Fondation
David-Suzuki. J'aurais pu parler d'autres groupes, Mme la Présidente, qui
portent ce même discours, qui demandent au gouvernement de ne pas être moins
ambitieux en matière de réduction des GES, d'être plus ambitieux. Et la façon
de le faire, et la grande façon de le faire, c'est de maintenir cette règle du
deux tiers.
Donc, je reviens à ma question : La
nuit portant conseil, Mme la Présidente, et le ministre a eu quelque
48 heures pour y réfléchir, est-ce qu'il est prêt aujourd'hui, donc, en
écho, de répondre favorablement à la demande que nous ont faite plusieurs groupes,
de répondre à leur demande, c'est-à-dire d'appuyer cet amendement?
La Présidente (Mme Boutin) : M.
le ministre, vous souhaitez intervenir?
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Oui, quelques mots. Puis on est sur cet amendement depuis un
certain temps <déjà...
M. Benjamin : ...en écho, de
répondre favorablement à la demande que nous ont faite
plusieurs
groupes, de répondre à leur demande,
c'est-à-dire d'appuyer cet
amendement?
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le ministre, vous souhaitez intervenir?
M. Charette : Merci,
Mme
la Présidente. Oui, quelques mots. Puis on est sur cet
amendement depuis
un certain temps >déjà. Très rapidement. On a mentionné qu'on ne pouvait
pas l'adopter, qu'on ne pouvait pas l'accepter. Cette opposition est maintenue
malgré les 48 heures qui nous séparent de notre dernière journée
d'échange. Étant donné qu'on a de nouveaux collègues... D'ailleurs, je tiens à
souligner la collègue de Joliette qui se joint à nous aujourd'hui. Je souhaite
un bon retour à notre collègue de Maurice-Richardégalement. Donc, sans reprendre tous les arguments qui avaient
été évoqués, les résumer en quelques points.
C'est vrai que, pendant la consultation,
certains groupes s'étaient dits inquiets de cet élément du projet de loi. Cependant,
ce que je disais à l'époque, c'est qu'il allait y avoir un budget qui allait
être déposé par la suite, ce qui n'était pas fait. On se rappelle que les
consultations ont eu lieu en début d'année, et je leur disais que le budget allait
sans doute les rassurer sur l'importance que l'on entend accorder au transport
collectif. Et ça a été salué, il n'y a pas un budget, par le passé, qui a fait
autant la part belle, autant dans les crédits réguliers qu'à travers le PQI, au
transport collectif.
Donc, notre intention, à travers cet article-là,
n'est pas de minimiser la place du transport collectif, bien au contraire, on
va y ajouter des milliards pour des projets, là, structurants dans l'ensemble
du Québec, mais bien de nous donner une souplesse qui, actuellement, n'est pas
à notre portée.
J'imageais de façon peut-être à l'extrême,
mais, à travers la formule actuelle, au jour 1 d'une année financière, on
transfère les deux tiers d'un fonds à un autre fonds, essentiellement le FORT,
sans qu'il y ait toujours la reddition de comptes qui soit nécessaire. C'est
réellement un transfert qui est automatique, mais ces sommes-là n'ont pas à
être remises en question. C'est juste leur source qui risque de changer avec
les années, comme un peu le dernier budget l'a illustré à travers les crédits
budgétaires, à travers le PQI.
Donc, oui, les transports demeurent notre
principale source d'émissions, c'est notre principal défi, d'où notre volonté
de les financer, ces projets-là, de différentes sources et dans des proportions
que le Fonds vert ne nous permet pas. Si on devait se limiter aux deux tiers,
comme c'est le cas présentement, on n'arriverait pas à financer tous les
projets qui ont été présentés à travers le budget, à travers le PQI, à travers
le projet de loi n° 61. Donc, les deux tiers ne
suffiraient pas, d'où l'importance de pouvoir s'en remettre à d'autres sources
de financement.
Donc, je résume ce qui a été largement
évoqué, là, au cours de notre dernière séance. Bien, pour cette raison-là, et pour
les collègues qui se joignent à nous, c'est la tradition de la commission,
c'est comme ça que j'ai voulu procéder dès le départ pour éviter des trop longs
<débats...
M. Charette : ...de pouvoir
s'en remettre à d'autres sources de
financement.
Donc, je résume ce qui a été largement
évoqué, là, au cours de notre dernière séance. Bien, pour cette raison-là et
pour les collègues qui se joignent à nous, c'est la tradition de la commission,
c'est comme ça que j'ai voulu procéder dès le départ pour éviter des trop longs
>débats, très, très rapidement je mentionne s'il y a une possibilité
d'adopter l'amendement. Si oui, comme on l'a fait à plusieurs reprises, on
s'arrange pour amender le texte rapidement de sorte que ce soit convenable pour
tout le monde, mais, quand ce n'est pas possible, comme c'est le cas
présentement, on le mentionne aussi rapidement pour espérer passer à l'étape
suivante plus rapidement.
La Présidente (Mme Boutin) :
Il vous reste trois minutes, M. le député de Viau. À vous la parole.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Mme la Présidente, je crois qu'il est important, et c'est le rôle
de cette commission, de débattre, de débattre puisque nous ne sommes pas en
train de faire un projet de loi seulement pour l'actuel gouvernement, nous
sommes en train de faire un projet de loi qui, nous l'espérons, sera un bon projet
de loi pour le Québec, pour l'ensemble des Québécoises et des Québécois, qui
n'attendent rien de moins de nous. Et ce n'est pas un projet de loi qu'on est
en train de faire pour le ministre.
Je comprends qu'il veuille garder
certaines prérogatives, mais cependant, Mme la Présidente, sur l'enjeu du deux
tiers, je reviens encore... l'enjeu du tiers, je veux bien croire... Est-ce que
le ministre est le seul à avoir raison? Tous les autres groupes que j'ai
mentionnés tout à l'heure, qui sont intéressés, qui sont engagés depuis de
nombreuses années sur les enjeux de lutte aux changements climatiques, alors,
ils auraient tort de nous assurer que cette garantie-là soit donnée dans cette
loi?
Donc, alors, moi, ce que je demande au ministre :
Pourquoi, pourquoi il ne veut pas donner cette garantie-là? Sachant que ce projet
de loi là, ce projet de loi là, s'il est adopté... Cette loi-là doit lui
survivre, donc, pourquoi il ne veut pas garantir au Québec, aux Québécoises et
aux Québécois qu'au moins les deux tiers seront réservés pour les questions de
réduction des GES via le développement du transport?
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, allez-y, Mme
la députée de Maurice-Richard.
• (9 h 50) •
Mme Montpetit : Oui, je vous
remercie, Mme la Présidente. Bonjour, chers collègues.
Donc, je suis contente qu'on puisse
continuer la discussion sur l'amendement de mon collègue le député de Robert-Baldwin,
puis c'est la question de la protection de la proportion qui est dédiée aux
transports. Et un des éléments… il y a en a plusieurs qui sont revenus comme,
je vais dire, un peu des «deal breakers», à défaut d'avoir un meilleur mot en
ce jeudi matin, par les groupes qui sont venus lors des consultations, il y
avait la question d'avoir une cible, d'avoir la cible de réduction des GES dans
la loi. Ça, tous les groupes sont venus nous dire : C'est important, c'est
essentiel, c'est nécessaire que cette cible y soit. Très bien, maintenant elle
y est. Donc, on a fait un pas dans la direction de ce que les groupes nous
demandaient.
Et les consultations, elles servent à ça,
elles servent à recevoir des groupes, elles <servent...
Mme Montpetit : ...dans
la loi. Ça, tous les groupes sont venus nous dire : C'est important, c'est
essentiel, c'est nécessaire que cette cible y soit. Très bien, maintenant elle
y est. Donc, on a fait un pas dans la direction de ce que les groupes nous
demandaient.
Et les consultations, elles servent à
ça, elles servent à recevoir des groupes, elles >servent à les entendre,
elles servent à entendre leur argumentaire. Et un des autres arguments qui est
revenu de façon très, très, très fréquente, pour ne pas dire de façon unanime,
c'est cette question-là de s'assurer qu'il y ait une partie qui soit dédiée aux
transports. Et la proposition qui est faite par le ministre, avec son projet de
loi, a clairement généré beaucoup d'inquiétudes. Il en conviendra comme nous
que les groupes se sont présentés en disant : Ça soulève beaucoup de
préoccupations.
Et je l'entendais dire... Tout à l'heure,
il parlait de prévisibilité, mais l'enjeu est exactement là. Avec la loi telle
qu'elle est écrite présentement, il n'y a aucune notion de prévisibilité par
rapport aux montants qui vont être dédiés aux transports, et l'enjeu est là. Il
peut nous répéter, et nous répéter, et nous répéter encore que les intentions
sont de, mais ça demeure des intentions. Et la raison pour laquelle on fait un
projet de loi, c'est justement pour s'assurer que des intentions se
transforment en réalités et soient des obligations. Et là, à l'heure actuelle,
il y a une obligation, dans la loi, qui est très claire, c'est d'avoir le deux
tiers qui est dédié aux transports. Et, avec la proposition du ministre, on ne
l'a plus, cette notion-là d'obligation. Donc, ça vient, au niveau de... Ça
vient enlever complètement la question de la prévisibilité. Ça n'assure plus du
tout une portion minimale qui est consacrée au transport en commun. Et ça, c'est
très inquiétant.
Et, dans la proposition qui est faite, le
ministre remarquera quand même qu'il y a une marge de manoeuvre qui est
laissée. Et ce qui est... Dans le fond, l'amendement... Puis on a eu des
discussions à plusieurs reprises sur d'autres amendements ou sous-amendements
au cours des dernières semaines. Souvent, le ministre, d'ailleurs, s'est rallié
aux propositions qu'on lui a faites en lui disant : Est-ce qu'il y a façon
d'atteindre l'objectif? Après ça, c'est : Est-ce que... Moi, je vous l'ai
toujours dit, je ne fais pas de... on ne fait pas de chichi sur la phraséologie
ou sur, nécessairement... on n'est pas à cheval sur le choix du mot mais bien
sur le principe.
Et je trouve ça un peu inquiétant
d'entendre l'argumentaire du ministre, qui est de dire : Bien... puis
déjà, encore là, je trouve que ce n'est pas un argument qui est très solide en
réponse à la proposition que l'on fait, à dire : Bien, on souhaite qu'il y
ait plusieurs sources potentielles de financement pour le transport. Soit, mais
le fait d'assurer une enveloppe dédiée n'empêche pas du tout d'avoir d'autres
sources de financement. Donc, déjà ce n'est pas un argument qui répond... qui
défait, dans le fond, la proposition qui est faite. Et, nous, ce qu'on cherche
à mettre de l'avant par cet amendement-là, comme je vous dis, c'est de refléter
les préoccupations des groupes qui sont venus, qui <souhaitent...
Mme Montpetit : ...sources
de
financement. Donc, déjà ce n'est pas un argument qui répond... qui défait, dans
le fond, la proposition qui est faite. Et, nous, ce qu'on cherche à mettre de l'avant
par cet amendement-là, comme je vous dis, c'est de refléter les préoccupations
des groupes qui sont venus, qui >souhaitent avoir un financement qui est
stable, qui est garanti, qui est prévisible, qui est pérenne, et cette façon-là
de le faire permet d'y arriver.
Donc, je ne sais pas si le ministre... Déjà,
ce que je comprends... Bon, je comprends que, l'amendement, dans sa
formulation, il va voter contre. Ça, c'est très clair, il l'a exprimé très
clairement. Mais, ce que je comprends, puis c'est là que je veux aller sur ses
intentions, il n'a pas l'intention... Parce que nulle part ailleurs dans le
projet il n'y a une garantie qu'il y ait une partie de l'enveloppe qui va être
dédiée, comme c'est le cas jusqu'à maintenant, aux transports. Et là il peut me
répéter qu'il y a eu un beau budget, qu'il y a de l'argent qui a été donné,
mais il n'y a rien qui nous garantit, par exemple, que, l'année prochaine, si
on se retrouvait dans une crise des finances publiques, dans une pandémie qui
se prolonge, cette enveloppe-là va être maintenue, parce que, justement, il n'y
a pas d'obligation légale avec le projet de loi qui est déposé par le ministre,
il n'y a pas cette obligation-là. Et là on met le transport à la merci, justement,
de décisions... le transport en commun à la merci de décisions politiques ou de
situations financières, de situations économiques.
Et ce que j'aimerais savoir, c'est :
Comment le ministre peut rassurer, justement, les gens au-delà des paroles,
au-delà des intentions? Comment il peut rassurer les différents groupes qui
sont venus, mon collègue en a nommé plusieurs, mais dont la... En tout cas, il
en a nommé plusieurs, ceux qui sont venus en consultations. Comment il peut
arriver à les rassurer, au-delà de par des bonnes intentions, que cette
enveloppe-là va être protégée, qu'il y a une garantie, pas des intentions, une
garantie que des sommes, dans la même proportion, vont être attribuées aux
transports?
Une voix : …
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Je remercie la collègue aussi pour sa question. En fait, comme je
le mentionnais, les consultations ont eu lieu avant le dépôt du budget, ont eu
lieu avant le dépôt du cahier des crédits, ont eu lieu avant le dépôt du projet
de loi n° 61, donc les garanties ont été nombreuses depuis les
consultations.
Et, sans rien enlever aux propos qui ont
été échangés au moment des consultations, je m'en rappelle très bien, cet
élément-là faisait partie de peu de mémoires. Ça a été très peu soulevé d'emblée.
Lorsque la question était soulevée, elle l'a été pratiquement systématiquement,
on se souvient, notamment par le collègue Jacques-Cartier. Il faisait bien de
le soulever, d'ailleurs. C'est là où des inquiétudes étaient soulevées. Donc, à
la base, ce n'était pas un enjeu, là, qui était présent dans une majorité de
mémoires, mais je pense que, malgré tout, on a pu réconforter les groupes qui
se sont montrés inquiets, là, par les différentes démonstrations faites depuis.
Sinon, je rappellerai, à la lecture de
l'amendement des collègues, il n'y a rien qui garantit davantage que notre
propre libellé, dans le libellé qu'ils <proposent...
M. Charette : ...de mémoires,
mais je pense que, malgré tout, on a pu réconforter les groupes qui se sont
montrés inquiets, là, par les différentes démonstrations faites depuis.
Sinon, je rappellerai, à la lecture de
l'amendement des collègues, il n'y a rien qui garantit davantage que notre
propre libellé, dans le libellé qu'ils >proposent. La collègue fait
mention d'une marge de manoeuvre. Cette marge de manoeuvre, nous l'avons aussi.
Donc, même si nous devions adopter l'amendement proposé par l'opposition
officielle, il n'y aurait pas davantage de minimum garanti.
Là où on doit tous se faire rassurants par
contre, et je nous amène à l'article 41, avec les changements au 15.4.1 notamment,
ça ne se fera pas du jour au lendemain, il y a une période transitoire qui est
prévue. Et ça ne se fera pas, cette décision-là, de façon aléatoire. On précise
bien que c'est en consultation avec le ministre des Finances pour voir, justement,
est-ce qu'à travers d'autres sources il peut assurer le financement convenable
des transports en commun au niveau des opérations. Parce que c'est beaucoup ça
qui était soulevé par le collègue de Robert-Baldwin la semaine dernière. Donc,
voilà pour l'essentiel, mais la formulation de l'amendement que l'on étudie ne
donne aucune garantie supplémentaire que le texte qui nous occupe ce matin.
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur cet
amendement? Oui, allez-y, Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit : Bien, comme je
vous dis, l'amendement, l'objectif, c'est qu'en ce moment ce qui existe, c'est
qu'il y a une enveloppe qui est dédiée, qui est garantie, qui est prévisible.
Là, ce que vous nous proposez, ce que le ministre nous propose, honnêtement c'est
un chèque en blanc, parce que non seulement cette enveloppe-là, elle n'est plus
protégée puis elle n'est plus garantie, il n'y a pas un... et non seulement… en
plus de ça, c'est une décision qui ne va se prendre que par lui-même.
C'est pour ça que moi, j'ai un petit enjeu
là-dessus, sur... Puis ce n'est rien de personnel contre le ministre, il le
sait. Quand on en parle, c'est un projet de loi... on le répète régulièrement,
c'est un projet de loi qui va lui être... qui va le suivre, mais, suite à son
passage... Il manque l'adjectif que je cherchais, mais ce que je veux dire, c'est
que ce projet de loi là, il va être... Quand il ne sera plus ministre, il y
aura un autre ministre, et il faut qu'il soit pérenne dans le temps. Et c'est
pour ça que je dis : C'est des intentions, ça. Ça reste des intentions, ce
qu'il nous dit.
• (10 heures) •
Et, la formulation de l'amendement, ce
qu'elle permet, c'est de s'assurer que le ministre ne prenne pas la décision
seul. Et je pense que c'est très louable de venir enchâsser le Comité
consultatif sur les changements climatiques, qui existait déjà depuis plus d'une
décennie. Là, on vient l'enchâsser dans la loi, c'est très bien. On vient lui
donner des mandats, on vient lui donner des responsabilités, mais il ne faut
pas gagner quelque chose... Comment je pourrais dire? C'est comme je dis, c'est
un comité qui existait déjà, on le met dans la loi, c'est un bel ajout, mais,
si on vient enlever des éléments qui sont majeurs, au final on n'y <gagne
pas et...
>
10 h (version révisée)
<15369
Mme
Montpetit : …dans la loi. C'est
très bien. On vient lui donner
des mandats, on vient lui donner des
responsabilités, mais
il ne
faut pas gagner
quelque chose… comment je pourrais dire… Comme je dis,
c'est un comité qui existait
déjà. On le met dans la loi, c'est un bel
ajout, mais si on vient enlever des éléments qui sont majeurs, au final, on n'y
>gagne pas.
Et je ferai remarquer au ministre que,
oui, il y a de nombreux groupes… Je pourrai lui envoyer ma feuille de résumé,
s'il lui plaît, de l'ensemble des groupes qui sont venus et l'ensemble qui ont
fait des commentaires spontanés sur la question du transport. Et ce qui était
demandé par les groupes, c'est de s'assurer de déterminer une part minimale à
consacrer aux mesures de transport, et c'est ça qu'on vient perdre dans le
projet. Je trouve ça dommage que le ministre ne trouve pas une façon de nous
rassurer, ne trouve pas une façon de répondre à la préoccupation des groupes.
C'est faux de dire que les groupes sont
tous rassurés suite au budget. Comme je vous dis, ce budget-là, c'en est un. Celui
de l'année prochaine, c'en sera un autre, puis celui de l'année suivante, c'en
sera un autre. Donc, c'est faux de dire qu'un budget qui vient faire une
certaine proposition vient complètement effacer des préoccupations du fait
qu'on enlève une obligation d'une partie… comment je pourrais dire, d'un seuil
minimal qui doit être donné aux transports.
Donc, je trouve ça malheureux que le ministre
n'arrive pas à répondre à ces préoccupations-là, à nos préoccupations, de toute
évidence, on est plusieurs à partager. Moi, je l'invite quand même à continuer
sa réflexion. On n'est pas arrivés encore à la fin du projet. Il y a peut-être
un autre endroit où ça peut être ajouté. Mais je pense que, dans le contexte,
il faut trouver une façon que le projet ne vienne pas amoindrir des éléments
forts qu'on avait au Québec jusqu'à maintenant, et il faut trouver une façon
justement de rassurer les gens sur le fait qu'il y aura des… qu'il y aura une
obligation d'un seuil minimal d'investissement en transport, ce qui, à l'heure
actuelle, comme je vous dis, avec ce projet de loi, la journée où il est
adopté, n'existe plus au Québec, n'existe plus pour un prochain gouvernement,
pour un gouvernement suivant non plus.
Et ça, je ne pense pas que le ministre
peut, à l'heure actuelle, nous… Comme je vous dis, c'est des intentions, ce
sont ses intentions, mais le projet de loi va bien au-delà de son passage en
politique et du passage de son gouvernement en politique. Il ne peut absolument
pas, d'aucune façon, garantir la suite de l'histoire. Et c'est pour ça qu'on
fait des lois, pour s'assurer qu'au-delà de nos propres intentions il y ait un
cadre législatif qui existe. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Non? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement
à l'article 15… Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
…intervenir sur l'article mais pas nécessairement sur l'amendement.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, oui, nous allons revenir à l'article tel qu'amendé.
Mme
Hivon
: Je
veux juste être sûre qu'on ne ferme pas la discussion.
La Présidente (Mme Boutin) :
Non, non, ne vous inquiétez pas, Mme la députée. Nous allons simplement
procéder à la mise aux voix de l'amendement. Oui, M. le député de Viau, vous <avez…
La Présidente (Mme Boutin) :
…nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 15…
Oui,
Mme la députée de
Joliette.
Mme
Hivon
:
…intervenir sur l'article, mais pas nécessairement sur l'amendement.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, oui, nous allons revenir à l'article tel qu'amendé.
Mme
Hivon
:
Je veux juste être sûre qu'on ne ferme pas la discussion.
La Présidente (Mme Boutin) :
Non, non, ne vous inquiétez pas, Mme la députée. Nous allons simplement
procéder à la mise aux voix de l'amendement… Oui, M. le député de Viau, vous >avez
45 secondes.
M. Benjamin : Bien, écoutez,
par appel nominal, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Alors, à la demande du député de Viau, nous allons, Mme la secrétaire,
procéder à la mise aux voix par appel nominal pour l'amendement à l'article 15.4.1.
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente.
Pour, contre ou abstention. Mme Montpetit
(Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire
: Mme
Guillemette (Roberval)?
Mme Guillemette : Contre.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire
: M. Lévesque
(Chauveau)?
M. Lévesque (Chauveau) :
Contre.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Abstention.
La Secrétaire
: C'est donc
rejeté.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Alors, l'amendement est rejeté. Nous allons maintenant retourner à l'article 15.4.1
tel qu'amendé. Dans le fond, est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée
de Mercier, allez-y.
Mme Ghazal : Merci beaucoup.
En fait, moi, j'aurais aussi un amendement. Mais, juste avant, je voudrais
avoir une discussion avec le ministre, je sais qu'on l'a eue il y a deux jours,
par rapport au fait qu'avant on trouvait… on demandait la recommandation du ministre
des Transports et maintenant on ne la retrouve plus. Puis c'est un questionnement
que j'ai par rapport à ça. Ce n'était pas clair, pour moi, la réponse pour
laquelle ça a été fait. C'est comme si le ministre disait : Mais on va le
faire quand même, même si ce n'est pas écrit dans le projet de loi. Mais
pourquoi ne pas l'avoir enlevé? Parce que, quand même, le ministre, dans le
fond, il donnait ses recommandations, qu'il transmettait au gouvernement, par
rapport à l'apport minimal des revenus du marché du carbone, pour des mesures
qui seraient applicables aux transports, les sommes qui devraient être
affectées. C'est-à-dire, là, il y a le deux tiers qui est écrit, mais il y avait
quand même… il y a quand même une expertise qui existe, dans le ministère du
Transport, sans oublier que c'est quand même le ministre des Transports qui est
responsable de la politique de mobilité durable. Donc, en tant que responsable
de la politique de mobilité durable, le fait qu'il ne soit plus là, c'est une question
que je me pose et à laquelle j'aimerais que le ministre réponde.
La Présidente (Mme Boutin) : M.
le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. En fait, je vais répéter essentiellement la même chose que j'avais
mentionnée mardi, c'est vrai que ça peut sembler loin. Si on se rappelle les
articles 1, 2, 3, qui ont été largement discutés, on vient confier, dans
le projet de loi, un rôle de coordination au ministre de l'Environnement. Donc,
ce sera dans le mandat du ministre de l'Environnement de consulter, de
travailler en étroite collaboration avec l'ensemble de ses collègues, notamment
pour déterminer les parts qui doivent revenir au transport collectif. Donc, il
n'est pas oublié, le ministre des Transports, mais, compte tenu du nouveau rôle
qui est confié au ministre de l'Environnement, ce sera sa prérogative de <faire…
M. Charette : ...avec
l'ensemble
de ses collègues,
notamment pour déterminer les parts qui doivent
revenir au transport collectif. Donc, il n'est pas oublié, le
ministre
des Transports, mais,
compte tenu du nouveau rôle qui est confié au
ministre
de l'Environnement, ce sera sa prérogative de >faire ces suivis-là. Et naturellement
on implique le ministre des Finances dans cette réflexion, compte tenu de la
vision d'ensemble que le ministre des Finances aura sur un éventuel budget à
déposer, par exemple.
Donc, c'est essentiellement à cause des articles
déjà discutés, là, que cette référence au ministre des Transports n'est plus nécessaire,
comme c'était le cas par le passé, mais ça ne veut nullement dire que les
besoins des transports ne seront pas pris en compte, ça ne veut pas dire que le
ministre des Transports n'aura plus de rôle à jouer au niveau de la PMD, la
politique de développement de... l'acronyme, c'est de mobilité durable, pardon.
Donc, ces responsabilités lui reviennent toujours, mais avec une coordination
qui sera assumée par le ministre de l'Environnement pour tout ce qui est
gestion du nouveau Fonds d'électrification et des changements climatiques.
Mme Ghazal : Donc, même si
son... il n'apparaît plus comme avant, où est-ce qu'on lui demandait ses
recommandations par rapport à ces éléments-là, le ministre, en tant que
coordonnateur de l'action climatique du gouvernement, va quand même lui poser
les questions par rapport à comment est-ce qu'on va affecter ça. C'est ce que
le ministre nous dit.
M. Charette : Tout à fait. Et
n'oublions pas aussi, pour expliquer cette modification-là, l'article qu'on a
adopté un petit peu plus tôt, qui confirme que la gestion du fonds, dorénavant,
ne relèvera plus du Conseil de gestion du Fonds vert mais bien du ministre de
l'Environnement. Donc, je parlais des articles 1, 2, 3, mais il y a aussi
cet article-là, qui était l'article 6, si je me souviens bien, qui précise
que la gestion, dorénavant, relève du ministre de l'Environnement. Donc, ce
n'est plus le conseil de gestion qui aura à discuter avec le ministre des
Transports mais bien le ministre de l'Environnement qui, dans son rôle de
gestionnaire du fonds, dans son rôle de coordonnateur de l'action
gouvernementale en matière de lutte aux changements climatiques, aura
assurément à interagir avec l'ensemble de ses collègues, notamment celui des
Transports.
Mme Ghazal : Très bien. Merci.
Je veux juste rappeler... j'avais lu un extrait de l'analyse d'impact réglementaire
par rapport à ce projet de loi là, et la justification qui avait été donnée
d'enlever les deux tiers était, notamment : «L'objectif des changements
proposés est de favoriser les investissements là où les réductions sont les
plus efficaces, c'est-à-dire là où ils sont les plus rentables», compte tenu du
ratio dollars par tonne d'équivalent de CO2 réduite.
Mais ça, c'est vraiment un changement très
important par rapport à la vision du ministère qui était exprimée dans le bilan
de mi-parcours, en 2017, où est-ce que... ce qui était mentionné, c'est le
ministère lui-même qui disait que la méthode de calcul du coût par tonne de GES
réduite «ne tient pas compte des autres coûts et bénéfices sociétaux; elle
offre donc une perspective partielle à cet <égard...
Mme Ghazal : ...
par
rapport à la vision du ministère, qui était exprimée dans le bilan de
mi-parcours, en 2017, où est-ce que... ce qui était mentionné, c'est le
ministère lui-même qui disait que la méthode de calcul du coût par tonne de GES
réduite «ne tient pas compte des autres coûts et bénéfices sociétaux; elle
offre donc une perspective partielle à cet >égard. Il est souhaitable
d'examiner les coûts et les bénéfices des interventions en matière de lutte
contre les changements climatiques sous différents angles, lorsque les données
pour ce faire sont disponibles, afin d'évaluer de façon plus complète les coûts
et avantages des différentes mesures mises en oeuvre ou envisagées, et ce, pour
la société dans son ensemble...»
Puis à un autre endroit aussi, dans le
bilan de mi-parcours, où on mentionne que... là, je ne le lirai pas au complet,
mais les investissements en transport collectif génèrent une multitude
d'avantages pour la société : réduction de la congestion routière, qu'on
sait qui coûte énormément cher pour l'économie, réduction des coûts, donc,
associés à ça, la qualité de vie, etc., réduction des pollutions
atmosphériques, la qualité de l'air, tout ça.
• (10 h 10) •
Donc, moi, ce que je comprends, c'est
qu'on enlève une mesure. Parce que je pourrais faire la même chose, lire tous
les mémoires, ce qui a été fait largement par le groupe d'opposition officielle,
qui montrent que, c'est vrai, beaucoup de groupes sont venus puis ils étaient
inquiets : Comment ça se fait qu'on est en train de l'abolir? Là, maintenant,
moi, ce que je montre, c'est qu'est-ce que le ministère disait il n'y a pas si longtemps.
Et, dans l'analyse d'impact réglementaire du gouvernement actuel, on dit :
Non, maintenant, pour le transport, il faut juste regarder cette petite fenêtre
qui est là, où c'est le plus rentable en termes de dollars par CO2
et non plus tous les autres avantages qui sont importants.
Comme je le mentionnais aussi il y a deux
jours, si on était déjà rendu dans les investissements puis qu'on avait
rattrapé notre retard, là, ça pourrait s'expliquer, mais ce n'est pas le cas, et
le ministre le sait. Il parle beaucoup du budget. Un budget, ça change d'année
en année, alors que, le projet de loi qu'on est en train d'étudier, ce qu'on
est en train de mettre, c'est beaucoup plus difficile de le changer, puis ce
n'est pas à chaque année, dépendamment du gouvernement en place, dépendamment
de la situation, etc. Donc, on ne peut pas dire que, ah! c'est dans le budget, tout
le monde est satisfait, bravo! Même si la proportion investissement routes-transport
en commun n'est pas optimale, elle devrait être inversée, mais, quand même,
chaque année ça peut changer, ce qui n'est pas le cas dans le projet de loi. C'est
ça, la philosophie derrière le deux tiers. Mais je vois qu'il y a un changement
depuis deux ans ou trois ans par rapport à aujourd'hui. Est-ce que le ministre
confirme?
M. Charette : On a eu aussi l'occasion
d'échanger là-dessus la dernière fois. Le budget démontre de façon assez
éloquente que les revenus du Fonds vert, qui est maintenant rebaptisé, ne
suffiront plus et ne suffiront pas à financer adéquatement ce qu'il est nécessaire
de faire en termes de développement du transport collectif. Donc, le ratio
coût-bénéfice, il faut le voir à travers la source de financement qui est
retenue.
L'important, c'est d'investir dans les
transports collectifs. À travers le projet de loi n° 61, ce qui est dans
le PQI également, on est à quelques dizaines de milliards de projets planifiés
et en planification pour le transport collectif, ce qui est du <jamais-vu...
M. Charette : ...source
de
financement qui est retenue. L'important, c'est d'investir dans les
transports collectifs. À travers le projet de loi n° 61, ce qui est dans
le PQI également, on est à quelques dizaines de milliards de projets planifiés
et en planification pour le transport collectif, ce qui est du >jamais-vu.
Mais la source de financement importe peu. L'important, c'est que ces
projets-là se réalisent. Et c'est là où la formule du transfert systématique
des deux tiers n'apportait pas les résultats ou la souplesse nécessaire. Si
moi, à travers le nouveau fonds, j'ai la possibilité de financer d'autres
mesures alors que j'ai la garantie que le transport collectif sera financé à
une hauteur jamais vue par d'autres sources, on ne s'en privera pas. C'est là
où la portée des actions sera décuplée.
On le sait, le transport collectif, dans
sa planification, dans son développement, ça prend quelques années avant d'en
retirer les bienfaits en termes de diminution de gaz à effet de serre. Mais,
dans l'intervalle, on peut faire des gains importants, et c'est dans cette
perspective-là que l'on travaille. Donc, le transport collectif va être financé
comme il ne l'a jamais été par le passé, mais avec d'autres sources, oui, en
partie le Fonds d'électrification et des changements climatiques, mais aussi à
travers les crédits réguliers, comme on l'a vu au dernier budget, mais
également à travers le PQI aussi.
Donc, l'importance que l'on accorde au
transport collectif, elle est réelle. Et d'ailleurs ça a été souligné, là, par
l'ensemble des groupes intéressés par la question. Mais c'est les sources de
financement qui doivent nous donner toute l'agilité nécessaire. Si, moi, à
travers le FECC, le nouveau nom du fonds, on peut financer, par exemple... en
fait, les exemples sont nombreux, mais un qu'on a retenu, entre autres, durant
la commission : davantage de transformation de matières résiduelles à
travers la biométhanisation, par exemple, tant mieux, parce que ça, c'est plus
difficile à financer par d'autres sources de financement, ce qui n'est pas le
cas pour le transport collectif.
Mme Ghazal : Donc, ce que
je comprends, il n'y a pas eu un changement par rapport à ce qu'il était en
2017 parce que, contrairement à ce qui est écrit dans l'analyse d'impact
réglementaire, l'objectif, ce n'est pas juste d'investir là où c'est rentable.
Mais, dans le fond, oui, ça l'est, c'est d'investir là où c'est rentable. Mais
en plus le budget et le... voyons, le budget pour les infrastructures, là, les
investissements, permet de compenser le fait que, finalement, ça va être moins que
deux tiers qui vont être investis par le FECC.
Moi, j'aurais un amendement de compromis,
mais je ne veux pas non plus... vu que la députée de Joliette a annoncé son... elle
avait des questions à poser, est-ce que je la laisse intervenir ou je dépose tout
de suite mon amendement? Parce que, là, ça va l'empêcher d'intervenir sur
l'article.
La Présidente (Mme Boutin) :
Si vous voulez déposer un amendement, on peut étudier l'amendement et ensuite
revenir, de toute façon, à l'article. Ou on peut suspendre...
Mme Ghazal : O.K. Très
bien. Ça fait que je le dépose, puis, comme je le dis, c'est un amendement de
compromis.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Juste avant de <suspendre...
Mme Ghazal : ...
ou
je dépose tout de suite mon amendement? Parce que, là, ça va l'empêcher
d'intervenir sur l'article. Je...
La Présidente (Mme Boutin) :
Si vous voulez déposer un amendement, on peut étudier l'amendement et ensuite
revenir, de toute façon, à l'article. Ou on peut suspendre...
Mme Ghazal : O.K. Très
bien. Ça fait que je le dépose, puis, comme je le dis, c'est un amendement de
compromis.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Juste avant de >suspendre, je veux simplement signifier que
nous avons obtenu le consentement pour que le député de Maskinongé remplace le député
de Vanier-Les Rivières.
Nous allons suspendre quelques instants
pour que la députée de Mercier dépose son amendement.
(Suspension de la séance à 10 h 15)
(Reprise à 10 h 19)
La Présidente (Mme Boutin) :
Vous pouvez maintenant y aller, Mme la députée de Mercier, nous sommes en ondes.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente.
Donc, l'amendement se lit comme suit :
L'article 15.4.1 de la Loi sur le ministère du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs, tel que remplacé à l'article 8 du projet de
loi, est modifié par l'ajout, à la fin du premier alinéa proposé, des mots
suivants : «Cette part minimale ne peut être inférieure à 50 %.»
• (10 h 20) •
Donc, comme je l'expliquais, en fait, c'est
comme ça que je l'ai annoncé, c'est un amendement de compromis, on ne va pas aux
deux tiers. Est-ce que, par exemple, on peut au moins avoir 50 %, ce qui va
permettre quand même de garder cette agilité dont le ministre parlait puis qu'il
disait qu'il faut que... dans le fond, comment est-ce qu'on va l'investir, dans
quel secteur, ça peut être, par exemple, la biométhanisation ou d'autres
secteurs qui nous permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre,
d'avoir cette agilité-là. Peut-être que le deux tiers, c'était beaucoup, juste
un tiers dans d'autres secteurs. Là, au lieu que ce soit un tiers, bien,
j'invite à ce que ce soit 50 %.
Donc, je vais répéter, c'est qu'il y a un
budget où, par exemple, l'investissement dans les infrastructures, c'est quelque
chose aussi qui peut changer d'année en année, on ne sait pas ce qui peut
arriver. Même si le gouvernement, dans son intention d'investir plus en
transport en commun, on le voit... Et, comme le ministre l'a dit, ça a été
salué par des groupes, c'est une bonne chose. Puis, honnêtement, ça a été salué
par des groupes parce qu'il n'y a tellement pas eu d'investissement, on est tellement
en retard, ça fait tellement longtemps qu'on aurait dû investir massivement en
transport en commun, dans les infrastructures. Surtout, comme l'a dit le ministre,
ça prend du temps avant d'avoir des effets, là, de <ces...
Mme Ghazal : ...bonne chose.
Puis,
honnêtement, ça a été salué par des groupes parce qu'il n'y a
tellement
pas eu d'investissements, on est
tellement en retard, ça fait
tellement
longtemps qu'on aurait dû investir massivement en transport en commun, dans les
infrastructures. Surtout, comme l'a dit le
ministre, ça prend du temps
avant d'avoir des effets, là, de >ces investissements-là, donc il faut
le faire avant. Là, on rattrape le retard, et c'est ce qui fait que tout le
monde est excité, puis ils disent : Wow! C'est extraordinaire.
Mais, malgré tout, ce n'est pas clair que
le gouvernement, en enlevant ce deux tiers, et pour aucune limite, va être
capable de rééquilibrer le ratio 50-50 pour les investissements transport
collectif-transport routier. Parce que l'idée, ce n'est pas juste de dire :
On a investi tant d'argent en transport collectif. Ce qui est important aussi,
c'est de dire : O.K., mais on a investi combien en transport routier?
Parce que l'objectif derrière ça, oui, c'est de réduire les émissions de gaz à
effet de serre, mais tous les bénéfices que le transport collectif amène,
qualité de l'air, réduction de la congestion, des bénéfices économiques,
sociaux, santé, tout ce qu'on veut, bien, on ne veut pas qu'ils soient annulés
par encore plus de routes et, bien, plus de voitures, plus de troisièmes liens,
etc. Donc, c'est ça, on ne veut pas annuler ce qu'on fait de bien d'une main
avec une autre. Il ne faut pas regarder juste : Hé! on a vraiment bien
fait, le gouvernement de la CAQ a investi, regardez, tout le monde salue ça, mais,
de l'autre main, on est en train de faire d'autres investissements qui vont
annuler les bienfaits du transport en commun.
Et c'est ça, l'idée derrière cet amendement
que je propose, que j'appelle de compromis. Parce qu'il n'y a aucun groupe... Aucun
groupe, tous ceux qui étaient inquiets et voulaient ramener le deux tiers, n'a
mentionné de la ramener à 50 %. Mais moi, je le fais, je fais ce pas en
disant : Bien, est-ce que le ministre accepte au moins le 50 %? Puis,
dans quelques années, une fois que la proportion investissement routier, investissement
transport en commun est plus rééquilibrée... à Québec solidaire, on veut même
qu'elle soit inversée, 30 % routier, 70 %, et même plus, là,
transport en commun, mais donc, le jour où on va... notre politique de mobilité
durable, on atteint les cibles, et tout ça, là, ça pourrait être changé, puis
on va dire : Bien, on va investir plus dans d'autres secteurs. Mais on est
loin d'être là, ce n'est pas le cas aujourd'hui, là, en 2020, malgré les
investissements qui ont été faits par l'actuel gouvernement.
Donc, j'aimerais savoir comment accueille
le ministre cet amendement de compromis.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Dans les faits, tradition oblige, et elle se poursuit, là,
rapidement, on indique les couleurs, on n'acceptera pas cet amendement-là. Et,
dans les faits, quand un compromis n'est pas nécessaire, ce n'est pas non plus
nécessaire d'en proposer.
Donc, nous, de toutes les façons, selon
dont le... la vision avec laquelle on a travaillé ce projet de loi là, la
vision avec laquelle on travaille pour le bonifier, cet élément-là ne mérite
pas de précision. On ne veut pas y aller avec un minimum, tout comme on ne veut
pas y aller avec un maximum. Il y a des mesures transitoires qui sont prévues,
je le mentionnais. Il y a d'autres façons de financer le transport collectif,
je le mentionnais.
Et la collègue de <Mercier...
M. Charette : ...
pour
le bonifier,
cet élément-là ne mérite pas de précision. On ne veut pas y
aller avec un minimum, tout comme on ne veut pas y aller avec un maximum. Il y
a des mesures transitoires qui sont prévues, je le mentionnais. Il y a d'autres
façons de financer le transport collectif, je le mentionnais.
Et la collègue de >Mercier, à
juste titre, faisait référence aux investissements au niveau du transport
aussi. Il faut faire attention, par contre, pour ne pas confondre les enjeux.
On ne parle pas des mêmes sources de financement, d'une part. Et, lorsqu'il est
question de financer le réseau routier, lorsqu'on regarde le dernier budget, notamment
lorsqu'on regarde le projet de loi n° 61 aussi, ce
qui était envisagé et ce qu'il est envisagé de financer, pour la très, très
grande majorité de cas, c'est des corrections de routes, des routes qui sont
très accidentogènes. Pour ma part, c'est des investissements qui demeurent nécessaires,
c'est de l'entretien de routes pour l'essentiel, on a malheureusement un
déficit d'entretien qui est excessivement important au niveau de notre réseau
routier, et, dans certains cas, quelques développements de tronçons qui sont
prévus, là, depuis quelques décennies dans certains cas.
Mais l'essentiel des investissements en routier :
réfection d'un réseau largement dégradé ou, sinon, correction de routes
accidentogènes. Je dis ça juste pour faire référence aux propos de la collègue
de Mercier. Mais en aucun temps on ne peut penser que le Fonds vert va servir à
ces fins-là. Mais ça illustre encore une fois que le transport peut être
financé de différentes sources de financement : crédits réguliers, PQI. Il
n'y a pas de lien à faire, mais la précision était quand même pertinente.
Mais, pour ce qui est de l'amendement,
malheureusement, là, on n'a pas à le changer, le compromis n'est pas nécessaire
à ce niveau-ci.
Mme Ghazal : Mais moi, je ne
confondais pas. Je sais que... C'est parce que le ministre, il nous dit :
Bien, pas besoin de le prendre du Fonds vert parce qu'il y a le PQI, donc on va
aller chercher d'autres sources de financement. Mais, moi, ce que je réponds,
c'est : Par rapport au PQI, on n'est pas rendu à une proportion 50-50.
Mais j'aimerais, par exemple, savoir... Le PQI pour réfection de routes,
modifications de routes parce qu'il y a des accidents, etc., versus nouveaux...
c'est quoi, le pourcentage de ça par rapport aux investissements routiers
totaux?
M. Charette : C'est davantage
au niveau des Transports, là, que la question pourrait être posée. Mais, pour avoir
passé en revue ces aspects-là des crédits il y a quelques mois maintenant, je
me souviens que la proportion, elle était élevée. Le ministre des Transports
s'est engagé, au fil des ans, à réduire ce déficit d'entretien là. Mais je ne
serais pas en mesure... je ne voudrais pas induire la commission en erreur, là,
je ne serais pas en mesure de parler de pourcentage entretien versus nouveaux
tronçons, versus réparation ou correction de routes accidentogènes. Ça, je ne
voudrais vraiment pas me risquer, là, je n'ai pas ces informations-là sous la
main.
Mme Ghazal : Je pourrais la
trouver parce que moi, je pense, par exemple, à des nouveaux... Par exemple,
dans le PQI, il y a le troisième lien, etc. Est-ce que le gouvernement... C'est
quoi, son objectif d'avoir la <proportion...
M. Charette : ...
versus
réparation ou correction de routes accidentogènes. Ça, je ne voudrais vraiment
pas me risquer, là, je n'ai pas ces informations-là sous la main.
Mme Ghazal : Je pourrais la
trouver parce que, moi, je pense, par exemple, à des nouveaux... par exemple,
dans le PQI, il y a le troisième lien, etc. Est-ce que le gouvernement... C'est
quoi, son objectif d'avoir la >proportion transport routier-transport
collectif? Quel est l'objectif du gouvernement?
M. Charette : Ça, c'était un engagement
électoral de notre formation politique, et on tend vers ça, à terme, on veut
être à 50-50. C'est clairement un objectif. Mais la dégradation du réseau
routier actuelle ralentit cette... pas cette volonté-là, c'est une réalité à
laquelle on est confrontés. Mais, sinon, vous regarderez la proportion qui est
augmentée d'année en année, on est confiants, là. Le président du Conseil du
trésor, à l'époque — maintenant on doit parler de la présidente du
Conseil du trésor — réitérait cet engagement-là, et on veut y
parvenir le plus rapidement possible.
Mme Ghazal : Parfait. Mais,
juste pour finir, dans le fond, le ministre comprend que de... le ministre est
confiant qu'on va parvenir à 50-50. Mais les groupes disent : Ce n'est pas
clair, ce n'est pas sûr qu'on va y arriver à cause, par exemple, de la réalité
des routes qu'il faut réparer, etc., ce qui pourrait menacer le transport en
commun, avec toute notre... provenant du PQI, avec toute la bonne volonté du
monde, ce n'est pas si évident, et avec le retard immense qu'on doit rattraper.
C'est pour ça qu'ils disent : Bien, au moins, ayons ce deux tiers là.
Puis moi, j'amène cette position de
compromis, qui n'a été proposée par aucun groupe, là, j'y vais par moi-même, où
j'amène le 50 %. Donc, c'est ça, la logique derrière cet amendement-là.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions spécifiquement sur l'amendement proposé
par la députée de Mercier? Mme la députée de Joliette, oui.
Mme
Hivon
: Moi,
j'aurais une suggestion à faire. Je vous déposerais mon amendement, on pourrait
en débattre aussi puis après disposer des deux — je ne sais pas si ça
vous va — pour faire un débat global. Puis, si on peut suspendre
l'étude, peut-être, de son amendement, amorcer la mienne, puis après on votera
sur...
La Présidente (Mme Boutin) :
On peut suspendre quelques secondes seulement pour voir s'il y a consentement
pour procéder?
On va suspendre quelques secondes.
(Suspension de la séance à 10 h 29)
(Reprise à 10 h 30)
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci. M. le député de Viau, vous souhaitiez vous prononcer sur cette
proposition?
M. Benjamin : Oui. C'est parce
que je souhaiterais aussi intervenir sur l'amendement de la collègue de
Mercier. Donc, alors, si ça a pour effet... si on suspend et que ça a pour
effet, à ce moment-là, de ramener un autre amendement, donc, je ne sais pas
comment...
Mme
Hivon
:
Bien, allez-y.
La Présidente (Mme Boutin) :
...de M. le député de Viau, puis ensuite on pourra, s'il y a consentement,
proposer votre amendement, députée de Joliette, et puis on... Pas de problème?
Alors, député de Viau, à vous la parole.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. En fait, simple question que j'essaie de comprendre, que
j'adresse à M. le ministre. Donc, je comprends que M. le ministre, il fait
objection au fait d'avoir un compromis, mais je n'ai pas entendu l'argumentaire
qui <explique...
>
10 h 30 (version révisée)
<17909
M. Benjamin :
...merci.
Merci, Mme la Présidente. En fait, simple
question, que...
j'essaie de comprendre, que j'adresse à
M. le ministre. Donc, je
comprends que
M. le ministre, il fait objection au fait d'avoir un
compromis, mais je n'ai pas entendu l'argumentaire qui >explique cette
objection à ce compromis.
M. Charette : Ça fait
quelques heures que l'argumentaire se développe. Quand ce n'est pas nécessaire
de répéter, on ne répète pas. Mais ça a été largement discuté.
M. Benjamin : Bien, écoutez,
c'est sûr que, Mme la Présidente, vous savez, ce que nous avons défendu depuis
plus de 48 heures ici, que ce soit le collègue de Robert-Baldwin et moi,
donc, et maintenant la députée de Crémazie... de Maurice-Richard,
pardon, de Maurice-Richard, donc, c'est l'idée que c'est...
qu'il faille être ambitieux, qu'il faille... Et, pour ce qui a trait de
l'ambition, donc, le deux tiers, c'est le minimum que les Québécoises et les Québécois
nous ont demandé.
La collègue nous a proposé un compromis.
Je pense que... Moi, je suis ouvert à regarder ce compromis, le compromis de la
collègue, mais l'argument que j'entends le ministre présenter, souvent c'est
l'argument des infrastructures. Et je trouve que… là-dessus, en nous plongeant
dans l'argument des infrastructures, je trouve que c'est nous amener dans un territoire
où c'est presque un faux débat, la question des infrastructures, puisque, lorsqu'on
investit dans les infrastructures, une fois les infrastructures mises en place,
Mme la Présidente, il faut qu'il y ait un coût pour s'assurer des services. Or,
on sait que les municipalités, et j'en sais quelque chose, n'ont pas droit au
déficit. Ce qu'il resterait à ce moment-là, s'il n'y a pas de garantie, c'est
quoi? C'est le consommateur qui va payer.
Or, il y a un gouvernement qui s'est
engagé à ce qu'il n'y ait pas d'augmentation de taxes, de nouvelles taxes.
Alors, ne pas garantir tout de suite les deux tiers, notamment, et regarder l'engagement...
le compromis que propose la collègue de Mercier... Moi, j'essaie de comprendre
qu'est-ce qui explique que le ministre balaie du revers de la main le fait de
pouvoir regarder, analyser un compromis, un compromis, dans les circonstances,
qui n'est... Évidemment, et je comprends, la collègue de Mercier l'a répété, ça
vient de son cru, et je salue le fait qu'elle ait pris cette initiative-là,
toute courageuse qu'elle soit, mais ça aurait pu au moins envoyer un signal,
notamment à différents milieux que j'ai évoqués tout à l'heure, pour
dire : Bien, écoutez, comme… ce <projet de loi là...
M. Benjamin : ...
mais
ça aurait pu au moins envoyer un signal, notamment à différents milieux que j'ai
évoqués tout à l'heure, pour dire : Bien, écoutez, comme ce >projet
de loi là va tenir compte des besoins de réduction en GES, notamment en matière
des transports, en garantissant minimalement que 50 % de ces montants-là
soient consacrés.
Donc, quelle garantie aujourd'hui... Où est-ce
qu'elle est, dans son projet de loi... La question que je pose au ministre :
Où est-ce qu'elle est, la garantie qu'un minimum de deux tiers, et,
aujourd'hui l'amendement, qu'un minimum de 50 % de financement pour la
réduction des GES, sera consacré? Où est-ce qu'il est dans son projet de loi?
C'est la question que je... Parce que, c'est un projet de loi, le législateur
ne parle pas pour ne rien dire, mais le législateur ne peut pas être silencieux
non plus sur un enjeu aussi fondamental, Mme la Présidente. Donc, la question
que je pose au ministre : Où est-ce qu'il est, l'engagement gouvernemental
sur cet enjeu-là par rapport à la réduction des GES? Où est-ce qu'il est,
l'engagement, dans son projet de loi? J'aimerais bien qu'il me parle de
l'article où ça se trouve, cet engagement-là, donc.
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le ministre, souhaitez-vous vous exprimer?
M. Charette : Rapidement,
parce que la question a été posée plusieurs fois. La réponse a été donnée aussi
plusieurs fois. Le collègue parle d'ambition. L'ambition se mesure tantôt par
des paroles. Ce que l'on préfère, de notre côté, c'est par des actions. C'est
la raison pour laquelle le budget, le livre des crédits, le projet de loi
n° 61 reposent beaucoup plus sur des actions que sur des paroles. Donc,
l'ambition, elle est généralement mieux appréciée dans la population par des
résultats concrets que des simples propos qui peuvent être tenus ici et là.
Donc, l'ambition, elle est là. Et pourquoi
elle est si importante? C'est que, malheureusement, au cours des dernières
années, le transport collectif n'a pas occupé l'importance qu'il aurait dû
occuper. Les derniers gouvernements n'ont pas vu, n'ont pas perçu cette
importance-là. C'est ce qu'on corrige avec les actions de l'actuel
gouvernement.
La Présidente (Mme Boutin) :
Souhaitez-vous vous exprimer de nouveau, M. le député de Viau? Parce que,
sinon, on va régler la question de... Oui, allez-y, monsieur.
M. Benjamin : En fait, je ne
suis pas là pour faire le procès de quiconque, je suis là pour analyser un
projet de loi. Et le ministre vient de nous dire qu'il corrige quelque chose.
Donc, ma question, elle est entière : Où, dans son projet de loi, qu'il le
corrige? Où est-ce qu'il est, l'engagement? C'est un projet de loi qu'il est en
train de faire, pas pour lui, je le rappelle encore, Mme la Présidente. Où
est-ce qu'il est dans son projet de loi, cet engagement qui nous permettrait de
conclure : Ah! bien oui, il y a un virage, il y a un engagement concret?
Où est-ce qu'il est dans son projet de loi?
M. Charette : Je pense qu'au
cours des... On doit se rapprocher des 90 heures, maintenant, de travaux.
Je pense que le projet de loi <rassure...
M. Benjamin : ...
qui
nous permettrait de conclure : Ah! bien oui, il y a un virage, il y a un
engagement concret? Où est-ce qu'il est dans son projet de loi?
M. Charette : Je pense
qu'au cours des... On doit se rapprocher des 90 heures, maintenant, de travaux.
Je pense que le projet de loi >rassure bien des éléments, fournit bien
des réponses sur l'ambition gouvernementale en matière d'environnement. On
vient préciser le rôle du ministre en titre au niveau de sa coordination qu'il
aura à assumer de l'entièreté de l'action gouvernementale en matière de lutte
aux changements climatiques. Ça passe par le transport collectif, ça passe par
des mesures costaudes en transport. Donc, déjà dans le projet de loi, on a
suffisamment d'éléments de réponse à ce niveau-là. Je vous parlais aussi des
mesures transitoires qui vont faciliter la planification. Donc, le projet de
loi offre passablement de garanties à ce niveau-là.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit : Je vous
remercie, Mme la Présidente. Je veux juste en profiter… Parce que j'entends le
ministre dire, effectivement, que ça fait — moi, je ne tiens pas le
compte, hein, mais je vais le croire sur parole — près de
90 heures. Je vais en profiter pour lui poser la question. On a toujours
l'article 1 qui est suspendu, parce qu'on est toujours en attente, depuis
plus de trois semaines, d'un retour de sa part. Est-ce qu'il peut nous dire
s'il a des réponses de ses équipes à ce niveau-là? Parce que ce serait bien de
pouvoir, effectivement, avancer et voter l'article 1, qui est suspendu
depuis plusieurs semaines déjà par attente d'une réponse de la partie
ministérielle.
M. Charette : Je peux répondre
sans problème. On avait convenu… et je comprends, là, que la collègue de Maurice-Richard pose la question, elle n'y était pas, là, ces
derniers jours, mais on avait convenu de revenir à l'article 1 par la
suite, suite à un amendement, là, qui a été accepté, là, de la part... en fait,
amendement qui est proposé par la collègue de Mercier mais qui est accepté de
tous, je pense bien. Donc, on va revenir à l'article 1 par la suite.
Pour le dossier des consultations
autochtones, on a eu les réponses au niveau du Secrétariat aux affaires autochtones,
au niveau également, là, du secrétariat des services juridiques. On nous
propose un libellé qui serait davantage en 16, et non pas en 1. Mais,
effectivement, on a les réponses à ce sujet-là.
La Présidente (Mme Boutin) :
Nous pourrons y revenir, à l'article 1, après l'article 8, là. Mais
allez-y.
Mme Montpetit : Bien, tu sais,
ce qui avait été effectivement convenu, c'est : lorsqu'il y aurait des
réponses, elles seraient transmises de façon diligente. Donc là, je comprends
que le ministre a les... a reçu des réponses du Secrétariat aux affaires
autochtones. S'il peut nous les transmettre rapidement ou, en tout cas, s'il
les a, nous les transmettre tout de suite, sa proposition également, comme ça,
on pourra cheminer par la suite au lieu de resuspendre à chaque fois parce
qu'il dépose quelque chose. Ça fait déjà plusieurs semaines qu'on attend une
proposition.
M. Charette : Ce ne sont pas
des éléments à transmettre, ça n'a pas pris la forme de notes à transmettre, mais
on pourra effectivement en discuter aisément lorsque nous reviendrons à
l'article 1.
La Présidente (Mme Boutin) :
Maintenant, j'aimerais qu'on revienne à l'amendement proposé par la députée de
Mercier. <En fait....
Mme Montpetit : ...
à
chaque fois parce qu'il dépose quelque chose. Ça fait déjà plusieurs semaines
qu'on attend une proposition.
M. Charette : Ce ne sont
pas des éléments à transmettre, ça n'a pas pris la forme de notes à
transmettre, mais on pourra effectivement en discuter aisément lorsque nous
reviendrons à l'article 1.
La Présidente (Mme Boutin) :
Maintenant, j'aimerais qu'on revienne à l'amendement proposé par la députée de
Mercier. >En fait, ça serait plus facile, à moins qu'il y ait beaucoup
d'interventions encore sur cet amendement-là, de peut-être régler cette
question-là pour ensuite permettre à la députée de Joliette de proposer son
amendement.
Mme
Hivon
:
...je suggère de procéder ainsi, c'est qu'en fait mon amendement va venir
rappeler l'importance de la règle du deux tiers consacrée, avec d'autres petits
éléments. Donc, j'ai espoir, quand même, d'avoir un petit moment de réflexion
et d'ouverture de la part du ministre, et je pense qu'on pourrait faire le
débat sur cette base-là, et peut-être aussi retenir certains éléments pour les
intégrer éventuellement dans l'amendement de ma collègue, ou vice versa. Donc,
je pense qu'on peut bénéficier d'un débat plus global puis, après, de les voter
un après l'autre, si ça peut vous convenir.
La Présidente (Mme Boutin) :
...dans ce cas-là, suspendre l'amendement de la députée de Mercier, procéder à
votre amendement, puis ça va bonifier le débat, si tout le monde est d'accord.
Est-ce qu'il y a consentement pour suspendre l'amendement proposé par la
députée de Mercier? Parfait.
Nous allons suspendre la séance quelques
secondes pour que la députée de Joliette puisse...
(Suspension de la séance à 10 h 40)
(Reprise à 10 h 41)
La Présidente (Mme Boutin) :
Nous allons reprendre. Mme la députée de Joliette, vous pouvez procéder à la
lecture.
Mme
Hivon
:
Parfait. Alors, bien, écoutez, je ne m'approprierai pas le crédit de cet amendement,
qui est très intéressant. Il a été, bien sûr, préparé par mon collègue de Jonquière.
Alors, l'amendement, en gros... Je peux vous le lire, là, pour faire les choses
dans l'ordre.
Donc, il propose ceci : L'article 15.4.1
de la Loi sur le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des
Parcs, introduit par l'article 8 du projet de loi, est modifié :
À son premier alinéa :
1° par le remplacement des mots «peut, sur
recommandation du ministre des Finances, du ministre responsable de
l'application de la présente loi, déterminer» par les mots «doit affecter»;
2° par l'ajout des mots «de 2/3» à la
suite des mots «une part minimale»;
3° par la suppression du mot «réservée»
avant les mots «au financement de mesures»; et
4° par le remplacement des mots «aux
transports» par les mots «à la mobilité durable»;
Et à son deuxième alinéa :
1° par la suppression du mot «également» à
la suite des mots «Le gouvernement peut»; et
2° par le remplacement des mots «, sur
recommandation de ces ministres, des» par les mots «toutes autres».
Je vous résumerais ça en disant que, bien
sûr, d'abord, ça ramène la proportion minimale consacrée du deux tiers qui doit
être dédiée aux transports. Donc, ce n'est pas une possibilité… On a déjà fait
le débat, je l'ai entendu tantôt, entre «peut» et «doit». Donc, ça ramène, bien
sûr, le «doit», comme l'amendement du collègue de Robert-Baldwin.
<Ça ramène aussi la part...
Mme
Hivon
:
...
proportion minimale consacrée du deux tiers qui doit être dédiée aux
transports. Donc, ce n'est pas une possibilité — on a déjà fait le
débat, je l'ai entendu tantôt, entre «peut» et «doit» — donc ça
ramène, bien sûr, le «doit», comme l'amendement du collègue de Robert-Baldwin.
>Ça ramène aussi la part des
deux tiers, et ça propose un autre changement, qui est : plutôt que de
parler de transports, de parler de mobilité durable. Pourquoi? Parce que c'est
un terme qui apparaît plus précis, qui dit vraiment ce qu'on cherche à atteindre
avec cet objectif-là, avec cet article-là. Et, bien sûr, l'amendement qu'on
propose, et qui, à certains égards, peut aussi... il est plus précis, mais il
pourrait aussi être interprété un petit peu plus largement et inclure tout ce
qui est transport actif, donc, ce qui nous apparaît aussi une bonne idée et qui
ne pourrait pas amener de contestation par rapport à ça.
Donc, bref, pourquoi on ramène le deux
tiers? Puis je le sais, que le ministre va dire que ça fait quelque temps que
vous en débattez. J'entends ce que le ministre dit, mais il a déjà été dans
l'opposition aussi, il a déjà eu ce rôle à jouer, et c'est important, quand un
gouvernement prétend avoir des ambitions, oui, qu'il passe par des actions et
pas juste par des belles paroles, on se rejoint là-dessus, mais aussi qu'il se
donne des objectifs et des obligations. Et je m'explique très mal, si ses
ambitions sont si importantes, qu'il refuse ce que nous lui demandons, ce que
toutes les oppositions lui demandent, mais ce qu'à peu près tous les groupes
sont venus lui demander, parce que, bien honnêtement, personne ne comprend
pourquoi un gouvernement qui se prétend vouloir mettre de l'ambition pour la
mobilité durable refuserait de consacrer une part dédiée avec une obligation
dédiée des deux tiers.
Et, quand le ministre nous dit : Oui,
mais il y a un PQI qui est différent, et donc on vient consacrer de l'argent aux
transports, à la mobilité — j'aime mieux dire «à la mobilité durable» — bien,
on lui a répété plusieurs fois, mais je me permets de le faire aussi, il n'y a
aucune obligation qui découle de ça. C'est un PQI qui a été déposé cette année.
On sait déjà que le budget est caduc, le ministre des Finances l'a dit
lui-même, avec la crise de la pandémie qu'on vit. Alors, il n'y en a pas,
d'obligation.
Et, quand on se prétend ambitieux, bien,
il faut mettre des actions, mais il faut aussi être prêt à mettre des
obligations pour soi et aussi pour le message qu'on veut envoyer. Et il n'y a
rien qui ne garantit rien dans ce que le ministre a proposé à ce jour et, dans
ce qu'il a déposé et dans ce qui est inclus dans le PQI, il n'y a aucune
obligation. Le ministre nous dit c'est quoi, leurs intentions, du 50-50,
éventuellement, d'investissement au PQI, mais, même ça, ce n'est pas écrit
nulle part. Il n'y a pas d'obligation nulle part par rapport à ça, sauf des
paroles. Alors, je pense que le ministre va bien comprendre que, pour
l'opposition, pour les groupes aussi, pour les gens qui se préoccupent, et avec
raison, et la société en général, <de ces questions-là...
Mme
Hivon
: …
éventuellement,
d'investissements au PQI, mais, même ça, ce n'est pas écrit nulle part, il n'y
a pas d'obligation nulle part par rapport à ça, sauf des paroles. Alors, je
pense que le ministre va bien comprendre que, pour l'opposition, pour les
groupes aussi, pour les gens qui se préoccupent, et avec raison, et la société
en général, >de ces questions-là, c'est essentiel d'avoir, donc, des
obligations et des éléments qui soient inscrits noir sur blanc.
Puis je ne sais pas si, tantôt, j'ai bien
compris, mais le ministre a dit que les deux tiers pourraient ne pas suffire, donc,
les deux tiers pourraient ne pas suffire à remplir les objectifs du
gouvernement. Alors, moi, si le ministre veut qu'on mette 75 %, je suis
ouverte à ça. Je veux juste lui dire, là, si jamais il était inquiet du deux
tiers, parce qu'il dit : Peut-être que ce serait trop restrictif, je suis
ouverte à ce qu'on puisse discuter de l'augmenter davantage. Mais je veux
juste, donc, bien souligner au ministre qu'il a lui-même dit ça tout à l'heure,
à moins que je ne l'aie mal compris. Alors, je vois mal pourquoi cette
objection.
C'est sûr que, quand on est au
gouvernement, on veut la plus grande marge de manoeuvre, puis on veut pouvoir
jouer à gauche, à droite, puis arranger nos affaires, puis se donner de la
flexibilité, mais ce n'est pas ça qui fait les meilleures politiques. Les
meilleures politiques, c'est quelque chose qui est contraignant et auquel le
gouvernement s'astreint, et il est conscient, il fait le geste conscient de
dire : Je m'astreins. Et c'est vrai, les groupes sont venus le dire, là,
je peux en nommer plein, mais l'Association du transport urbain du Québec,
l'Association des transports collectifs ruraux du Québec, la fondation Suzuki, ville
de Montréal, Propulsion Québec, Équiterre, pour en nommer quelques-uns. Ce n'est
pas tous des gens qui sont dans le champ.
Et, quand le ministre nous dit : Oui,
mais ça, c'est venu avant qu'on dépose le PQI et nos engagements, il n'y a pas…
ces groupes-là n'ont pas changé d'idée depuis, là, je veux juste lui dire. Il n'y
a personne, là-dedans, qui a dit : Ah mon Dieu! maintenant que le budget a
été déposé avec le PQI, on est complètement confiants, on n'a plus aucune
demande par rapport aux deux tiers. Au contraire, c'est une demande qui
demeure.
Donc, je ne comprends pas, si le ministre
veut qu'on le prenne au mot de ses ambitions et des actions, pourquoi il n'accepte
pas de se mettre des obligations. Il sait très bien que c'est le rôle des lois,
c'est la fonction des lois de mettre des obligations plutôt que des
discrétions. Ce n'est pas pour rien, c'est pour s'assurer de savoir où on s'en
va, qu'il puisse y avoir une reddition de comptes fiable et qu'on puisse
marquer le coup, vraiment, noir sur blanc.
L'autre élément sur lequel je veux le
sensibiliser, c'est cette idée de mobilité durable plutôt que de transports.
Donc, je veux savoir aussi, au-delà de savoir si je l'ai convaincu enfin sur le
deux tiers, si, sur la mobilité durable, il a une ouverture pour faire en sorte
qu'on sache de manière encore plus précise ce dont on parle.
Donc, voilà, dans un premier temps, là, ce
que je voulais soumettre à la commission et au ministre, évidemment, en
particulier.
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Merci à la collègue de Joliette. Encore une fois, étant donné que
c'est semblable en tous points aux échanges des dernières heures, l'amendement
ne pourra pas être retenu. Et, quand je disais : Les deux tiers ne
seraient <sans doute…
Mme
Hivon
: …
là,
ce que je voulais soumettre à la commission et au ministre, évidemment, en
particulier.
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Merci à la collègue de Joliette. Encore une fois, étant donné que
c'est semblable en tous points aux échanges des dernières heures, l'amendement
ne pourra pas être retenu. Et, quand je disais : Les deux tiers ne
seraient >sans doute pas suffisants, c'est exact, et c'est la raison
pour laquelle on ne peut pas compter uniquement sur le Fonds d'électrification
et des changements climatiques pour mettre en place l'ambition gouvernementale.
Donc, si on fait le calcul simple, les revenus du Fonds vert :
essentiellement 1 milliard par année. Les projets qui ont été présentés au
cours des derniers mois excèdent largement. Donc, 75 % ne seraient pas
suffisants, 100 % ne seraient pas suffisants, d'où le recours à d'autres
sources.
Mais la collègue a bien fait, elle a parlé
de politiques aussi. Là, on étudie un projet de loi. Elle a parlé de politiques
gouvernementales. La politique-cadre en matière de lutte aux changements
climatiques va être déposée cet automne. Ce sont des éléments qui peuvent être
proposés et qui seront évoqués dans la politique-cadre mais pas à travers un
projet de loi comme on étudie aujourd'hui.
Donc, la nuance, elle était effectivement
pertinente, entre un projet de loi et une politique. Donc, autant la
politique-cadre qui sera présentée cet automne, autant le plan de mise en œuvre,
qui sera aussi présenté cet automne, démontrera l'ambition gouvernementale au
niveau du transport collectif. Et j'aime beaucoup la référence à la mobilité
durable, parce que c'est vrai que, pendant un temps... — et c'est le
vocabulaire qui a évolué, c'est la conscience de la société qui a évolué — le
transport collectif, c'est valable à bien, bien des égards, il faut en faire la
promotion, mais il y a de belles alternatives aussi au niveau de toutes les
initiatives de mobilité durable. Je ne dis pas que ça doit être inscrit dans le
projet de loi, mais je salue tout de même, là, cette référence, qui est une
belle évolution, là, de la pensée de la société québécoise en matière de
transports.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, allez-y, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
: Je
remercie le ministre de ses bons mots, mais moi aussi, j'aime mieux des actions
que des mots. Donc, je l'invite à changer le terme «mesures applicables aux
transports» pour «mobilité durable», ce qui nous empêcherait de revoir, aussi,
les choses comme on a vues dans le passé — je pense que le ministre
lui-même s'en était montré surpris — de financer des compagnies
aériennes, par exemple, sans cible verte ou de réduction d'émissions. Alors, si
on parlait de mobilité durable, on saurait de quoi on parle.
• (10 h 50) •
Donc, je lui soumets respectueusement que,
s'il veut en faire un sous-amendement et en avoir la paternité, je serais très
ouverte à ce qu'il prenne au moins ce bout-là, pour qu'on puisse le modifier et
qu'on sache clairement ce dont on parle, parce qu'il nous parle même de
transport collectif ou… Je veux dire, on peut parler de plein de choses aussi,
d'électrification des transports, mais, dans le libellé, on parle vraiment :
transports tout court. Alors, je pense que ce serait vraiment un pas en avant
de venir le clarifier en utilisant l'expression de plus en plus consacrée de «mobilité
durable».
M. Charette : Parfait. Très,
très ouvert à échanger de la sorte avec <la collègue. Et…
Mme
Hivon
:
...
mais, dans le libellé, on Verbparle vraiment : transports tout
court. Alors, je pense que ce serait vraiment un pas en avant de venir le
clarifier en utilisant l'expression de plus en plus consacrée de mobilité
durable.
M. Charette : Parfait.
Très, très ouvert à échanger de la sorte avec >la collègue. Et, elle qui
est nouvelle, peut-être résumer un petit peu nos pratiques. Je ne me suis jamais
battu pour qu'une paternité me soit reconnue. C'est des amendements que je
laisse volontiers à l'opposition. Mais je reconnais, là, que ça pourrait être
un apport, là, proposé par le Parti québécois. Donc, on pourrait, dans un
premier temps, battre les sous-amendements qui sont présentement à l'étude, et
très ouvert à discuter, là, de la question de la mobilité durable par la suite.
Mme
Hivon
: Très
bien. Donc, on se comprend que ça, c'est un élément. Il y a l'autre élément, bien
sûr, sur l'obligation. Puis je veux juste rappeler au ministre que, oui, une politique
peut être... cohabiter de manière intéressante — mais il y aurait beaucoup
de débats à faire, comme vous en avez fait ici, sur la politique et ce qu'on en
sait jusqu'à maintenant, je ne ferai pas ça pour l'instant — mais une
loi, ça demeure une loi, et ça demeure contraignant. Et je continue à vraiment
mal m'expliquer pourquoi le gouvernement, avec la voix de son ministre de
l'Environnement, refuse de se lier les mains. C'est ça, l'idée, justement,
d'une loi. Puis d'inscrire une cible dans la loi, c'est d'être lié pas juste maintenant,
mais pour l'avenir, et donc, s'il y a d'autres successeurs, s'il y a d'autres ministres
de l'Environnement, s'il y a d'autres gouvernements — ça pourrait
arriver — donc, qu'on sache qu'il va y avoir une pérennité. Alors,
c'est une manière de s'en assurer.
Parce que le ministre peut bien me
dire : Là, il faut lire ça en conjonction avec une nouvelle politique,
avec aussi le PQI, mais il n'y a rien de pérenne là-dedans, tout ça peut être
tassé. Et, nous, ce qu'on lui dit aujourd'hui, c'est que, quand on fait une
loi, ce n'est pas pour six mois, ce n'est pas pour un an, ce n'est pas de
manière dépendante avec d'autres éléments, c'est quelque chose qui doit avoir
sa vie propre, exister maintenant, exister pour d'autres ministres, d'autres gouvernements,
parce que c'est un objectif que le Québec et que l'Assemblée nationale se donnent.
Alors, de ce point de vue là, je pense vraiment
que le ministre devrait accepter. S'il est sincère quand il nous dit qu'il a
des ambitions réelles qu'il veut accoler à des actions précises, je pense qu'il
devrait vraiment accepter la cible, accepter de se contraindre, accepter de
changer le «peut» par le «doit» et accepter de remettre le deux tiers.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Je ne suis pas intervenu sur le fait, mais une invitation amicale à
la prudence : on ne peut pas juger de la sincérité d'un collègue par
l'acceptation d'une proposition d'un autre collègue, donc un petit peu de
prudence dans le choix des mots. Mais, pour ce qui est du fond, l'explication a
été largement donnée au cours des dernières heures. Donc, on va maintenir <les
dispositions...
M. Charette : ...
à
la prudence : on ne peut pas juger de la sincérité d'un collègue par l'acceptation
d'une proposition d'un autre collègue, donc un petit peu de prudence dans le
choix des mots. Mais, pour ce qui est du fond, l'explication a été largement
donnée au cours des dernières heures. Donc, on va maintenir >les
dispositions actuelles du projet de loi.
La Présidente (Mme Boutin) :
Ce que nous pourrions faire, Mme la députée de Joliette, c'est : soit nous
procédons au vote pour cet amendement-là, et puis vous en proposez un nouvel...
Est-ce que vous aimeriez qu'on procède de cette manière-là?
Mme
Hivon
:
Oui. Alors, je vais... on peut procéder au vote sur celui-ci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui.
Mme
Hivon
:
Très bien. Puis je pourrai proposer un autre amendement, si vous voulez.
La Présidente (Mme Boutin) :
Tout à fait. On pourra le faire tout de suite après. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Non. Oui, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Bien, écoutez, vous savez, il y a des fois qu'on... il y a
des fois, dans le cadre d'un projet de loi, qu'on voit certains amendements...
Je vais commencer par dire à la députée de Joliette que je suis jaloux, j'aurais
aimé déposer cet amendement aussi. Je trouve, c'est un amendement extraordinaire.
C'est un amendement extraordinaire, Mme la Présidente, et j'y vois plusieurs
qualités à cet amendement. Une des plus grandes qualités que je trouve à cet amendement,
Mme la Présidente, c'est un amendement qui nous dit clairement qu'est-ce que ça
veut dire le mot «courage». C'est un amendement courageux et qui permettrait,
si le ministre s'en vient à le regarder à nouveau et à y voir ce que je vois…
qui nous permettrait... qui permettrait au ministre de lui donner les leviers
pour agir en ministre courageux, en défenseur de l'environnement et en
combattant de la lutte contre les changements climatiques véritablement. Le
«doit affecter», c'est une obligation qu'on fait au ministre de travailler en
ce sens.
Et on lui dit que le deux tiers… on revient
encore aux deux tiers, et je pense que, le deux tiers, c'est un consensus. C'est
un consensus, mais, malheureusement, ce consensus-là exclut, jusqu'à présent...
La seule instance que ce consensus-là exclut, la seule personne que ce consensus-là
exclut, c'est le ministre, c'est le gouvernement, qui ne veut pas, qui
n'accepte pas de reconnaître que ça prend au moins deux tiers, pour la
réduction des GES, qui soient affectés au niveau du financement du transport.
Et l'autre grande qualité que je trouve à
cet amendement, Mme la Présidente, c'est quand... c'est un amendement qui nomme
les choses correctement, quand on parle de lutte contre les changements
climatiques, en parlant de mobilité durable. Ça vient nommer les choses correctement,
puisque j'ai souvent entendu le ministre dire : Il ne faut pas jouer avec
les mots, mais les mots ont une valeur, Mme la Présidente. C'est un projet de
loi qu'on est en train de faire. Remplacer le «peut» par le «doit», ça a une
importance, <ça a une importance...
M. Benjamin : …ça vient
nommer les choses
correctement,
puisque j'ai souvent entendu le
ministre
dire : Il ne faut pas jouer avec les mots, mais les mots ont une valeur,
Mme
la Présidente. C'est un
projet de loi qu'on est
en train de
faire. Remplacer le «peut» par le «doit», ça a une importance, >ça a une
importance véritable pour dire : Est-ce qu'on est courageux ou est-ce
qu'on laisse faire?
Et, parlant de laisser faire, Mme la
Présidente, puisque le ministre nous parle souvent du PQI, en 2019, l'ancien président
du Conseil du trésor avait annoncé un investissement massif en asphalte et en
béton. Pendant ce temps, ce gouvernement-là nous disait : Écoutez, la
lutte contre les changements climatiques, c'est important pour nous, l'environnement,
c'est important pour nous, tandis que, beaucoup moins généreux... 24,5 milliards,
sur 10 ans, pour l'asphalte et du béton, tandis que seulement
9 milliards, pour la même période, pour le métro, les autobus, transport
en commun.
Aujourd'hui, la possibilité que nous offre
cet amendement de la collègue de Joliette, c'est de nous dire : Une fois
pour toutes, nous allons avoir une loi qui va nous permettre collectivement, si
adoptée, donc, de nous engager, de nous engager comme gouvernement, mais comme
société, puisque ça devient notre loi, ça devient la loi de toutes les
Québécoises, de tous les Québécois, de dire : Écoutez, il y a des normes,
il y a des engagements concrets que tous ministres, et j'ai bien dit «tout
ministre», pas seulement le ministre qu'on a en face de nous, mais tous les
autres qui viendront, qui suivront, devront s'engager…
Donc, voilà, Mme la Présidente, les
grandes qualités que je trouve à cet amendement. Et j'essaie de comprendre
encore, surtout, par exemple… Et je crois que l'amendement est tellement bien
amené que… Par exemple, vous savez, il y a un deuxième segment, le «toutes
autres», qui laisse… Si le ministre tient à avoir une porte de sortie, il y a
une porte de sortie qui lui est donnée dans le «toutes autres», dans le
deuxième segment de l'amendement, parce que… Mais nous ne pouvons pas, Mme la
Présidente, nous ne pouvons pas ne pas nous engager en nous disant… en nous
donnant comme seul argument que les mots, c'est quelque chose, les actions,
c'est quelque chose d'autre. Or, je viens de parler d'actions, je viens de
parler d'actions en donnant les chiffres des investissements de ce gouvernement,
lorsqu'on compare ce qui est mis en asphalte, en béton et ce qui est mis
véritablement dans les transports durables, mobilité durable.
• (11 heures) •
Donc, voilà de grandes qualités à cet
amendement, auquel j'invite encore le ministre à y réfléchir à deux reprises,
parce que ça lui permet… ça lui donne des leviers pour <pouvoir, lorsqu'il
est assis, lorsqu'il sera assis à la table…
>
11 h (version révisée)
<17909
M. Benjamin :
...dans les transports durables…
mobilité durable. Donc, voilà de
grandes qualités à cet amendement auxquelles j'invite encore le ministre à y
réfléchir à deux reprises parce que ça lui permet… ça lui donne des leviers. Ça
lui donne des leviers pour >pouvoir, lorsqu'il est assis… lorsqu'il sera
assis à la table, au Conseil des ministres, pour pouvoir parler, et parler fort
au nom de toutes les Québécoises et de tous les Québécois.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Non? Oui, allez-y, Mme la députée
de Maurice-Richard.
Mme Montpetit : Je vous
remercie, Mme la Présidente. Bien, j'abonderais dans le sens de mon
collègue de Viau sur deux éléments dans la proposition qui est faite par la
députée de Joliette.
Moi, je la rejoins, bon, évidemment, sur
remplacer le «peut» par le «doit». Puis, précédemment dans des échanges, je
pense que c'est bon de rappeler aussi que le ministre a déjà accepté, si ma
mémoire est bonne, c'est à l'article 12.1… a déjà accepté de remplacer un
«peut» par un «doit» et a convenu… c'était un sous-amendement qu'on avait
présenté, et avait convenu, à l'époque, qu'effectivement ça faisait une
différence, avait convenu que «doit» amène une obligation, avait reconnu le
fait qu'effectivement c'était intéressant d'apporter cette nuance-là. Puis ce n'est
pas... Je vais dire «nuance», mais c'est une «nuance» capitale, fondamentale
entre le fait de devoir et le fait de pouvoir. Déjà, le fait qu'il l'ait
convenu à un endroit me démontre qu'il voit une différence entre «peut» et
«doit», et il reconnaît qu'il y a une nuance importante entre les deux, sinon
il m'aurait dit : Bien, écoutez, ça ne fait pas... il m'aurait dit pour
l'autre article : Ça ne fait pas tant de différence ou, de toute façon, je
peux le faire, en tout cas, il aurait sûrement construit un argumentaire
là-dessus. Et il l'avait reconnu, comme je vous le dis, en acceptant ce
sous-amendement-là, à deux reprises d'ailleurs, de faire le changement entre
«peut» et «doit» était important pour le projet de loi.
Donc là, je comprends que c'est un choix
éclairé de refuser d'inscrire une obligation dans le projet de loi, pour un
gouvernement, d'affecter une somme. Bon, ça, c'est son choix. Et la partie... Et
le fait de mettre, justement… de venir amener l'élément du deux tiers, je ne
ferai pas un long laïus là-dessus, le ministre sait exactement où je loge à ce
niveau-là. Et je pense que ça vient... c'est une proposition qui est dans le
sens de l'amendement que mon collègue de Robert-Baldwin a déposé, ça va un peu
dans le sens aussi de celle de la députée de Mercier. Ce qu'on essaie de faire
ici, c'est de venir, justement, porter ces préoccupations-là, des groupes, y
répondre, venir amener une obligation. On l'a souligné à plusieurs reprises,
des paroles puis des intentions, c'est assez… ce n'est pas très pérenne, je
vais le dire comme ça. Et on parle souvent des intentions du législateur, bien,
les intentions du législateur, elles peuvent être claires. À l'heure actuelle,
ce que ça nous dit, c'est que les intentions du ministre, c'est de pouvoir au <lieu
de...
Mme Montpetit : …
puis
des intentions, c'est assez… ce n'est pas très pérenne, je vais le dire comme
ça. Et on parle souvent des intentions du législateur, bien, les intentions du
législateur, elles peuvent être claires. À l'heure actuelle, ce que ça nous
dit, c'est que les intentions du ministre, c'est de pouvoir au >lieu de
devoir, donc, déjà, ça nous exprime très clairement sa posture, et ça, pour
moi, ce n'est pas quelque chose de rassurant.
Et, sur les montants qui sont consacrés
aux transports ou à la mobilité durable, là, je pense que c'est une nuance intéressante
aussi qui est faite. Encore là, ça demeure de simples paroles, ça demeure de
simples intentions et ça ne vient pas du tout déterminer une part minimale à
consacrer à des mesures.
Il nous parle de sa politique, on a bien
hâte de la lire, comme de nombreux journalistes semblent l'avoir déjà fait,
mais ça reste que ça n'a pas… ce ne sera pas une obligation légale non plus et
ce ne sera pas prévisible, ce ne sera pas pérenne dans le temps. Et ça ne vient
pas d'aucune façon compenser ou remplacer un article de loi qui vient encadrer,
dans le fond, pas seulement le prochain budget ou la prochaine année, la
deuxième moitié du mandat d'un gouvernement, ça vient mettre un cadre pour tant
et aussi longtemps que le projet de loi n'est pas révisé. Et ça met un fardeau beaucoup
plus lourd à un gouvernement, justement, qui voudrait outrepasser cette règle
du deux tiers et qui devrait venir prendre la chaleur de rouvrir une loi pour, justement,
ne pas respecter ce deux tiers.
Et c'est ça, le contexte. Donc, comme je
vous dis, je trouve ça, oui, peut-être… bien, en fait, oui, pas très ambitieux
puis pas très cohérent. Puis c'est ce qu'on dit depuis le début, sur le gouvernement
qui est en place, c'est qu'il y a beaucoup de paroles, beaucoup d'intentions,
mais, quand on arrive aux actions, bien, elles ne sont pas au rendez-vous. Et
ça, pour moi, c'est en train de mettre… c'est en train de paver la voie à un
autre fossé qui va se creuser entre les promesses qui ont été faites d'avoir 50 %
des investissements en mobilité durable et ce qui va concrètement être proposé
et être réalisé par le gouvernement. Donc, je pense que ça rassurera tout le
monde qu'on aille dans la lignée de ce qui est proposé, de ce qui est sur la
table, là, comme amendement, ce qui a été proposé par la députée de Joliette — barre
oblique — Jonquière, à ce que je comprends. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions spécifiquement sur cet amendement? Non?
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'amendement proposé...
Une voix : Par appel nominal.
La Présidente (Mme Boutin) :
Ah! parfait.
Mme Ghazal : Oui, le mien est
suspendu.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, nous allons faire ça et on va revenir. Alors, à la demande du député de
Viau, Mme la secrétaire, nous allons procéder à l'appel <nominal
pour…
La Présidente (Mme Boutin) :
...amendement? Non? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement proposé...
Une voix : Par appel
nominal.
La Présidente (Mme Boutin) :
Ah! parfait.
Mme Ghazal : Oui, le mien
est suspendu.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, nous allons faire ça et on va revenir. Alors, à la demande du député de
Viau, nous allons, Mme la secrétaire, nous allons procéder à l'appel >nominal
pour l'amendement proposé par la députée de Joliette à l'article 15.4.1.
La Secrétaire
: Oui, Mme la
Présidente. Mme Hivon (Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: Mme Guillemette
(Roberval)? M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire
: M. Lévesque
(Chauveau)?
M. Lévesque (Chauveau) :
Contre.
La Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
La Secrétaire
: Mme Montpetit
(Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) : Abstention.
La Secrétaire
: Oh!
pardon. Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, l'amendement est rejeté. Nous pourrions... Mme la députée de Joliette, est-ce
que vous seriez prête à déposer un nouvel amendement tout de suite?
Mme
Hivon
: Je
vais le déposer mais, puisqu'on continue le débat plus global et que le mien
est plus sectoriel, on peut peut-être retourner à l'amendement suspendu de ma collègue
de Mercier.
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
qu'il y a consentement pour réouvrir l'amendement proposé par la députée de
Mercier? Nous allons maintenant revenir à l'amendement proposé par la députée
de Mercier. Est-ce qu'il y a des interventions?
Mme Ghazal : Moi, j'avais
juste une question.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui.
Mme Ghazal : Je comprends que
le compromis de 50 %, qui est un pas que j'ai fait, plus loin, sans
consulter les groupes qui, eux, tenaient à leurs deux tiers, là, c'est
vraiment... je pourrais être critiquée pour ça, mais je l'ai fait quand même,
courageusement.
J'avais une question. Je sais qu'il y a eu
la discussion avec le «doit», le «peut». Est-ce que le ministre peut dire :
Il serait possible que l'argent du Fonds vert qui serait investi dans les
transports et la mobilité durable soit de zéro?
M. Charette : C'est
impossible. Et, comme je le mentionnais...
Mme Ghazal : C'est impossible?
M. Charette : C'est
impossible.
Mme Ghazal : Impossible?
M. Charette : Tout à fait. On
veut miser sur les transports, les transports collectifs, le transport actif
également, la mobilité durable, donc il y aura forcément, forcément, des sommes
qui vont émaner du Fonds d'électrification et des changements climatiques.
Quelle est la proportion? C'est là où, avec le ministre des Finances, on sera toujours
à l'affût de la meilleure façon de financer ces initiatives-là. C'est pour ça
que la référence au ministre des Finances est directe. Lui, avec sa vision
d'ensemble, va dire : Bon, il faut investir tant dans le transport
collectif, oui, mais regardons maintenant quel est le meilleur montage
financier possible, un peu à travers le FECC, un peu à travers les crédits
budgétaires, un peu à travers le PQI. Mais c'est impossible qu'il n'y ait
aucune, aucune somme émanant du FECC qui soit dirigée vers les transports
collectifs.
Mme Ghazal : Parce que, je me
rappelle, il y a deux jours, il y a eu la discussion avec... après le dépôt de <l'amendement...
M. Charette : ...un peu à
travers les
crédits budgétaires, un peu à travers le PQI, mais c'est
impossible
qu'il n'y ait aucune, aucune somme émanant du FECC qui soit
dirigée vers les
transports collectifs.
Mme Ghazal :
Parce
que, je me rappelle,
il y a deux jours,
il y a eu la discussion
avec... après le dépôt de >l'amendement de monsieur… du député de
Robert-Baldwin, sur le «doit» et le «peut», donc peut-être que c'est une
question juridique? Le fait de marquer «peut», moi, ce que je lis, en français,
là, ça veut dire que c'est possible que ce soit zéro dollar. Le ministre me dit :
C'est impossible. Est-ce que c'est une question de langage juridique que je ne
comprends pas? Parce que, moi, quand je le lis, en français, ça veut dire que
c'est possible, à cause du «peut».
• (11 h 10) •
M. Charette : Non, il faut
lire l'article dans son ensemble, il faut lire ce qui précède cet article-là,
également. Donc, non, ce n'est pas une possibilité.
Et la collègue de Jonquière... non pas de
Jonquière mais de Joliette disait que j'ai été dans l'opposition, c'est vrai
que je l'ai été un certain nombre d'années, et je me souviens très bien des
longues heures, tenter de… à vouloir débattre du «peut» versus le «doit». Au
niveau des services juridiques, on a convenu que, légalement parlant, c'est une
signification qui est sensiblement la même, mais, pour éviter qu'à chacune des
fois on reprenne de longues heures, on ne changera plus de «peut» pour «doit»,
sinon on pourrait y consacrer de longues heures. Mais je ne reproche pas la
démarche, j'ai souvenir de l'avoir fait par le passé.
Mme Ghazal : Mais je ne
comprends pas l'inquiétude qu'on ait envie de la changer partout. Là, c'est
différent, c'est à cause du sujet, donc...
M. Charette : Dans les lois,
généralement, on a cette référence à «doit», c'est le langage qui est courant
dans la construction des projets de loi. Dans certains cas, il y a une
obligation. On a ajouté des obligations dans le projet de loi n° 44.
Par exemple, lorsqu'on dit que les ministères sont liés aux directives du
ministre de l'Environnement, là il y a une obligation. Donc, parfois, le choix
des mots peut faire une différence véritable, dans d'autres, non, mais,
lorsqu'il y a obligation bien, bien réelle, la formulation le précise.
Mme Ghazal : Là, je le sais,
je ne suis pas sur mon amendement de 50 %, là, peut-être que je me... on
peut avoir cette discussion-là après. Parce que moi, j'aimerais entendre
peut-être l'avocat du... — je dis «l'avocat du ministre», mais ce
n'est pas du ministre ou du ministère — par rapport à cette
question-là : Si c'est la même chose, pourquoi ne pas avoir choisi de
mettre «doit» tout de suite?
M. Charette : Au départ, je
vous ferai...
Mme Ghazal : Parce que, moi,
ce que je lis, c'est que le législateur ne veut pas que ça devienne une
obligation.
M. Charette : En fait, ce qui
a été mentionné, justement, par les services juridiques du ministère la
dernière fois que la question a été posée, c'est que c'était semblable.
Pourquoi avons-nous accepté ce changement-là la dernière fois? C'était dans une
portée très, très, très restreinte à l'article en question, mais c'était aussi
pour donner un petit signal <d'encouragement...
M. Charette : ...
juridiques
du ministère, la dernière fois que la question a été posée, c'est que c'était
semblable. Pourquoi avons-nous accepté ce changement-là, la dernière fois?,
c'était dans une portée très, très, très restreinte à l'article en question,
mais c'était aussi pour donner un petit signal >d'encouragement après plusieurs
heures passées sans avancées véritables. Mais ça ne peut pas devenir une
habitude, compte tenu de ce qui a été dit par les services juridiques. On ne
changera pas la façon de rédiger nos lois, au Québec c'est le «doit», plus
souvent qu'autrement, qui est retenu.
Et, dans les faits, les mesures de contrôle,
par rapport au financement du transport collectif, ont été nettement, nettement
explicitées, tantôt à travers le projet de loi n° 44,
tantôt à travers la politique de mobilité durable, tantôt à travers les budgets
qui ont été déposés, livres de crédits. Donc, les éléments rassurants, au
niveau du transport collectif, sont très nombreux et, comme je le mentionnais,
à hauteur bien supérieure aux deux tiers ou à l'équivalent du deux tiers du Fonds
vert.
Mme Ghazal : ...avec qu'est-ce
que le ministre me dit, je me pose encore plus de questions puis je suis plutôt
inquiète. Parce que je ne veux pas déposer un amendement juste pour en déposer
un, je veux vraiment comprendre. Ce que le ministre dit, c'est que c'est «doit»
que le législateur utilise habituellement. Mais pourquoi il ne l'a pas fait
cette fois-là, alors que c'est un sujet, malgré tout ce que… Le ministre essaie
de nous rassurer, on a tous compris ça, je ne veux pas qu'il le répète, vraiment
pas, je pense que tout le monde l'a entendu, mais ce n'est pas suffisant pour
nous rassurer à cause de toutes les raisons que, nous aussi… moi, en tout cas,
j'ai amenées puis que je ne veux pas répéter. Donc, pour… étant donné qu'il
refuse le 50 %, le fait que les gens, quand même, la majorité, sont
inquiets par rapport à ça, ils disent que le PQI, ça peut changer, etc., à
cause de tout ça, pourquoi ne pas écrire le «doit» comme il s'écrit
habituellement dans les projets de loi? On se pose encore plus de questions
là-dessus.
Donc, si le ministre accepte de changer
«transport» pour «mobilité durable», moi, je l'invite très, très, très
fortement à réfléchir à l'option de mettre «doit» au lieu de «peut». C'est déjà
un pas de plus qu'il vient faire pour nous rassurer par une action, comme le
disait la députée de Joliette, et non pas juste par des paroles : Je vous
rassure, je vous rassure. Déjà là, ça vient rassurer puis...
M. Charette : En fait, on est
sur le sous-amendement de la collègue de Mercier, et il n'y a pas de référence
au «peut» ou au «doit» dans le sous-amendement que l'on étudie, là…
Une voix : …
M. Charette : Ce serait un
amendement supplémentaire. Mais, comme je vous disais, pour nous, multiplier
les amendements pour changer la formule traditionnelle qui est retenue dans la rédaction
des projets de loi, et pas uniquement le 44, de façon générale, il n'y a
pas de pertinence, il n'y a pas d'intérêt de notre côté. Mais, dans
l'amendement de la collègue de Mercier, c'est par rapport au 50 % qu'on
lit «peut», là, mais ce n'est pas par <rapport à...
M. Charette : ...
qui
est retenue dans la rédaction des projets de loi, et pas uniquement le 44,
de façon générale, il n'y a pas de pertinence, il n'y a pas d'intérêt de notre
côté. Mais, dans l'amendement de la collègue de Mercier, c'est par rapport au
50 % qu'on lit «peut», là, mais ce n'est pas par >rapport à «peut»
versus «doit».
Mme Ghazal : ...je me le
suis mentionné à moi-même, là, et au ministre, pour dire : Je comprends
que ce n'est pas... c'est le «doit» et le... moi, c'est le 50 %, ce n'est
pas «doit» ou «peut», mais c'est pour me préparer à ce que j'en propose un, puis
le ministre va l'accepter, vu que c'est la même chose. Puis, jusqu'à maintenant
je n'arrive vraiment pas à comprendre l'explication. Peut-être qu'après, là… je
vais finir là-dessus, peut-être qu'on pourrait demander à l'avocat de vraiment
nous l'expliquer, s'il dit que c'est exactement la même chose, mais que ça
permet de rassurer… Lui, il ne nous le dira pas, là, mais, par exemple, nous,
on dit au ministre : Si ça permet de rassurer les gens d'exiger qu'il y
ait au moins une petite proportion, peu importe quelle est-elle, au lieu que ça
soit zéro, bien, pourquoi pas? Sinon… à moins qu'il y ait une autre raison,
puis ça, je suis prête à l'entendre.
M. Charette : En fait, juste
peut-être pour une dernière fois, souhaitons-le, là, on ne changera pas de
«peut» pour des «doit». La dernière fois, le collègue aux services juridiques
avait pu intervenir là-dessus. Donc, libre à la collègue de déposer un
amendement en ce sens-là, mais la réponse va être la même.
La Présidente (Mme Boutin) :
Mme la députée de Maurice-Richard aimerait également
se prononcer.
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Mme la députée de Maurice-Richard, allez-y.
Mme Montpetit : Oui, je
vous remercie. Bien, je suis assez surprise de ce que j'entends. De nous
répondre... Puis ce n'est pas du tout la même réponse qu'on a eue, d'ailleurs,
la dernière fois, quand on a eu l'échange sur le «peut» et le «doit». Mon
objectif n'est pas de prolonger le débat, mais je suis assez surprise que la
réponse que nous fait le ministre, c'est de nous dire que c'est deux mots qui
veulent dire... qui ont la même portée dans un projet de loi et donc qu'il n'y
a aucune différence entre une option, qui est le mot «peut», et une obligation,
qui est le mot «doit».
Moi, je ne suis pas juriste, je sais que
le ministre est accompagné d'une équipe. Est-ce qu'il peut nous faire un dépôt
en ce sens? Est-ce qu'il y a une analyse qui a été faite? Moi, j'aimerais ça
avoir quelque chose d'un petit peu plus consistant sur la nuance entre «peut»
et «doit», parce que ça va quand même être... il y a une portée pour le reste
du projet de loi.
Des voix : …
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, il est en discussion. M. le ministre?
On
va suspendre quelques secondes.
(Suspension
de la séance à 11 h 18)
(Reprise à 11 h 19)
La Présidente (Mme Boutin) : Alors,
s'il y a consentement, Me Moisan pourrait s'exprimer sur cette question
spécifiquement. Et puis je vous demanderais de vous nommer et de dire votre
titre.
M. Moisan (Hugo) : Oui, Hugo
Moisan, je suis avocat à la Direction des affaires juridiques du ministère de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
En fait, effectivement, dans les lois, on
retrouve plus souvent le terme «doit». Donc, on va accorder une certaine
discrétion parce qu'il y a une décision à prendre, donc on va plus généralement
utiliser le terme «peut» plutôt que «doit». Puis ici il faut vraiment faire le
lien aussi avec l'article 41 de la disposition transitoire, là, donc, tant
que le gouvernement n'aura pas pris une décision sur une proportion à fixer,
c'est la règle du deux tiers qui va s'appliquer. Donc, ici, si on mettait
«doit», on forcerait à remplacer plus vite le deux tiers par une autre
proportion, par exemple. Donc, en laissant le «peut», si c'est une discrétion
qui a été accordée, donc, éventuellement, le gouvernement pourra prendre une
décision pour fixer autre chose que deux tiers, mais, en attendant, c'est le
deux tiers qui tient.
• (11 h 20) •
La Présidente (Mme Boutin) :
...députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit : Bien, je vous
remercie. Je peux peut-être continuer l'échange, mais la question que j'ai
posée, elle est très précise, là, elle n'est pas en lien spécifiquement avec la
question du deux tiers. Le ministre a eu un échange avec la députée de Mercier
où il a été très clair sur le fait qu'il n'y a pas de différence entre le mot
«peut» et le mot «doit». Ce que je souhaite savoir, c'est, de votre formation
de juriste, qu'elle est l'interprétation que vous en faites. Je comprends que,
dans la... ce qui est utilisé, normalement, c'est le mot «doit». Là, vous avez
dit «peut», tout à l'heure, je veux juste être sûre, déjà, est-ce que c'est
«peut» ou «doit», pour être certaine qu'on s'entende sur la même chose? Et
est-ce que, d'un point de vue juridique, le fait d'inscrire «doit» ou «peut»
dans un projet de loi a une portée qui est différente sur l'interprétation ou
sur la portée d'un article de loi?
M. Moisan (Hugo) : Ça va
toujours dépendre du contexte, «peut» ou «doit», la portée qu'il va falloir
donner au terme utilisé. Ici, «peut», clairement, ça va... ça donne la
possibilité de fixer une proportion d'une part qu'on utilise dans l'article. Tant
qu'il n'y a pas d'autre part qui est fixée en vertu du nouvel
article 15.4.1, l'ancien article 15.4.1 s'applique selon la
disposition transitoire, donc ça...
Mme Montpetit : Je vais la
reposer, tout simplement, pour un oui ou un non. Puis je pense que, de la
réponse que vous nous donnez, le ministre a induit les députés... Mais, en
toute amitié, vous n'êtes pas juriste, je ne suis pas juriste...
M. Charette : «Induit en
erreur», c'est proscrit dans notre vocabulaire, franchement.
Mme Montpetit : Donc, en toute
amitié, là-dessus, je veux juste savoir, par un oui ou par un non : Est-ce
que «peut» et <«doit»...
M. Moisan (Hugo) :
...
donc
ça...
Mme Montpetit : Je vais la
reposer, tout simplement, pour un oui ou un non. Puis je pense que, de la
réponse que vous nous donnez, je pense que le ministre a induit les députés...
Mais je... en toute amitié, vous n'êtes pas juriste, je ne suis pas juriste.
M. Charette : «Induit en
erreur», c'est proscrit dans notre vocabulaire, franchement.
Mme Montpetit : Donc, en
toute amitié, là-dessus, je veux juste savoir, par un oui ou par un non :
Est-ce que «peut» et >«doit» veut dire la même chose, juridiquement parlant?
Tu sais, je ne veux pas une mise en contexte dans cet article-là. Est-ce que
«peut» et «doit» veut dire la même chose ou est-ce qu'il y aura des échanges? Parce
que le ministre nous a dit : Ça veut dire la même chose, je n'aurai plus
d'échange dans d'autres articles pour remplacer des «peut» par des «doit» parce
que ça veut dire la même chose. Est-ce que, d'un point de vue juridique, vous
jugez, oui ou non, que ça veut dire la même chose ou que ça peut avoir une
portée différente?
M. Moisan (Hugo) : Ça dépend
du contexte. Tu sais...
Mme Montpetit : Donc, ça ne
veut pas dire la même chose. Parfait. Merci.
M. Charette : ...prendre la
parole en rappelant le règlement à la collègue de Maurice-Richard.
Quand elle dit que «j'induis en erreur», c'est des propos, là, qui
méritent d'être retirés. Donc, je vais demander à la collègue, par elle-même,
là, de retirer ses propos.
Mme Montpetit : Bien, je
maintiens mes propos que le ministre nous a dit que «peut» et «doit» veulent
dire la même chose.
M. Charette : Non, il y a un règlement…
il y a un article de... Mme la Présidente, le règlement... elle peut…
Mme Montpetit : Je n'ai pas
terminé, M. le ministre. Je suis en… C'est moi qui ai la parole?
M. Charette : Bien, c'est-à-dire,
vous ne pouvez pas intervenir.
Mme Montpetit : Ou je peux
vous laisser présider, peut-être, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Boutin) :
C'est simplement de ne pas induire… dire que M. le ministre a voulu «induire
les collègues en erreur», simplement de retirer cette partie.
Mme Montpetit : Le ministre
nous a amenés à avoir une compréhension erronée d'une notion juridique que son
juriste vient corriger.
M. Charette : Mme la
Présidente, le règlement est très clair et le règlement stipule une chose, c'est
des propos qui doivent être retirés. Elle peut ne pas être d'accord avec ce que
j'ai mentionné, mais elle doit retirer ses propos. C'est un vocabulaire qui est
prescrit, donc elle n'a pas à tenter d'argumenter, point, elle doit retirer ses
propos.
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Boutin) :
Attendez. Mme la députée de Maurice-Richard, est-ce
que vous accepteriez de retirer vos propos? Par la suite, j'aimerais que nous
revenions à l'amendement proposé, spécifiquement. M. le député de Viau,
oui, très brièvement.
M. Benjamin : Très brièvement.
Ce que je vous demanderais, Mme la Présidente, comme c'est vous qui
présidez, donc vous êtes la personne qui apprécie les commentaires, les
interventions de chaque collègue, et il vous appartient à vous d'écouter… de
choisir d'écouter ou de ne pas écouter une collègue ou un collègue, et il
n'appartient pas au ministre ou à tout autre intervenant de vous interrompre,
donc, pour dire que la collègue est dans le champ ou le collègue est dans le
champ. Donc, je vais vous demander, vous êtes la responsable de la présidence,
de faire...
La Présidente (Mme Boutin) : Bien,
justement, M. le député de Viau, je vous remercie infiniment, je crois qu'il
y a eu une petite confusion peut-être au niveau de certaines explications. Néanmoins,
des propos comme «induire en erreur» ne sont pas des propos qui sont
acceptables, simplement ceci, puis par la suite on va revenir à l'amendement
proposé… simplement de retirer.
Mme Montpetit : Donc, «il nous
a apporté de la confusion», est-ce que c'est mieux comme termes? Il a apporté
de la confusion dans notre esprit?
M. Charette : ...Mme la
Présidente, avant d'expliquer son affirmation, elle doit retirer ses propos, c'est
le règlement qui le mentionne, c'est la première étape à franchir.
Mme Montpetit : Si ça peut
ramener le ministre dans de bonnes grâces, je peux bien l'enlever, «induire en
erreur». Mais le fait est qu'il nous a dit, et il a fait erreur en le disant,
que «peut» et «doit» veut dire la même chose. On peut continuer le débat, moi,
ce que je voulais clarifier, maintenant c'est clarifié, on a un juriste qui
vient de nous le <clarifier...
M. Charette : ...
retirer
ses propos, c'est le règlement qui le mentionne, c'est la première étape à
franchir.
Mme Montpetit : Si ça peut
ramener le ministre dans de bonnes grâces, je peux bien l'enlever, «induire en
erreur». Mais le fait est qu'il nous a dit, et il a fait erreur en le disant,
que «peut» et «doit» veut dire la même chose. On peut continuer le débat, moi,
ce que je voulais clarifier, maintenant c'est clarifié, on a un juriste qui
vient de nous le >clarifier : «peut» et «doit» ont des interprétations
qui sont différentes dépendamment des contextes. Une fois qu'on a dit ça, on
peut continuer l'échange, moi, c'est juste ça que je voulais clarifier,
juridiquement. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Merci beaucoup, Mme la députée de Maurice-Richard.
M. le ministre, oui?
M. Charette : À ce niveau-là, nous
avons fait une fois le changement dans un contexte où «peut» et «doit» disaient
la même chose. Et je vais rappeler à la collègue — et je l'invite à
réécouter notre échange passé — donc, de là à prêter des intentions,
il y a un pas à ne pas franchir, elle est suffisamment expérimentée pour le
savoir. Et, pour être dans les bonnes grâces, il suffit de travailler de façon
constructive, c'est juste ça. Ça ne veut pas dire être tout le temps d'accord
sur les propos, mais attention aux intentions qui sont prêtées.
La Présidente (Mme Boutin) :
Je vous remercie, M. le ministre. Et puis j'aimerais qu'on continue le
débat dans la collaboration. J'aimerais vous ramener à l'amendement qui a été
proposé par la députée de Mercier. Mme la députée de Joliette aimerait
intervenir.
Mme
Hivon
: Oui.
Un peu dans la même foulée, je ne veux pas mettre des mots dans la bouche ou
des idées dans la tête de ma collègue de Mercier, mais je pense que ce qui nous
a amenés à ce débat-là sur le «peut» et le «doit», c'est que le ministre n'a
pas montré d'ouverture face à la position de compromis de ma collègue, du
50 %, et donc elle a amené le questionnement à savoir : Oui, mais
alors quel va être ce minimum-là, cette obligation que va se donner le
ministre — et elle lui a posé la question, je fais rejouer le
film — puisqu'il n'y a pas d'obligation? Et donc qu'est-ce qui nous
dit que ça ne pourrait pas être zéro? Et là le ministre a répondu : Bien,
en fait, ça ne sera pas zéro, parce que, ce qu'il nous dit, c'est que ce n'est
pas son intention. Mais une intention, c'est une chose, mais la réalité d'une
loi et une possibilité dans une loi, c'en est une autre.
Et effectivement, compte tenu du
changement de vocabulaire pour le «peut», qui est une possibilité, il n'y
aurait plus rien dans la loi qui obligerait à ce qu'il y ait un certain seuil
minimal. On comprend que ce n'est pas l'intention du ministre de mettre zéro en
matière de transports ou de mobilité durable, mais c'est une possibilité. Et,
quand on change des mots dans une loi... Et là on voit l'ancien libellé et le
nouveau, et l'ancien libellé disait : «Sont réservées aux mesures
applicables aux transports, les deux tiers de ces sommes», donc c'était un
fait, c'était avéré. Il n'y avait pas le «doit», parce que ce n'était pas
formulé comme ça, mais c'était la même chose, c'était une obligation de
réserver les deux tiers des sommes pour le transport. Là, ça disparaît, on a un
nouveau libellé puis on parle : «Le gouvernement peut», donc c'est
simplement une possibilité.
Donc, je pense que le ministre devrait
préciser qu'effectivement, dans la loi, il n'y aura plus aucune obligation
d'avoir un seuil minimal. Lui-même nous dit qu'il veut toute la flexibilité et
les possibilités, donc il n'y en aura pas, d'obligation. Lui, il peut bien nous
dire qu'il a l'intention d'en mettre un, seuil, <mais...
Mme
Hivon
: …
je
pense que le ministre devrait préciser qu'effectivement dans la loi, il n'y
aura plus aucune obligation d'avoir un seuil minimal. Lui-même nous dit qu'il
veut toute la flexibilité et les possibilités, donc il n'y en aura pas,
d'obligation. Lui, il peut bien nous dire qu'il a l'intention d'en mettre un,
seuil, >mais, dans les faits, avec le changement de vocable, est-ce
qu'il peut reconnaître qu'il n'y en a pas, d'obligation, et que, donc,
théoriquement, il n'y a rien qui empêcherait, éventuellement, de ne pas avoir
de seuil?
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le ministre, brièvement.
M. Charette : Très, très
rapidement. Je disais aux collègues qu'il y a plusieurs sources de financement,
que le FECC en sera une, mais on ne veut pas s'engager. À partir du moment où
on dirait «minimum», ensuite, les collègues de l'opposition demanderaient
à préciser ce minimum-là, or le minimum n'est pas connu. L'important, c'est que
le besoin soit comblé. Il le sera de trois sources de financement possible :
les crédits réguliers, le PQI et le FECC, tout simplement. Et, dans
l'intervalle, comme le collègue juriste l'a mentionné, il y a des mesures
transitoires qui s'appliquent, donc les garanties à ce niveau sont largement,
mais largement données.
La Présidente (Mme Boutin) :
Mme la députée de... Ah! Mercier? Mme la députée de Joliette,
vouliez-vous terminer? Oui, allez-y.
Mme
Hivon
:
Juste pour... Bien, en fait, le SPEDE, le système de plafonnement et d'échange
de droits d'émission, il demeure. Et le ministre aurait tout à fait le loisir
de venir dire, dans son article : Une part sera consacrée aux transports
ou à la mobilité durable, je veux dire, que ce soit clair et net qu'il y a une
obligation à cet égard-là. Sans mettre le seuil… nous, on plaide pour le deux
tiers, ma collègue fait un compromis du 50 %, mais là ça n'est même pas
assuré puisque c'est le mot «peut» qui apparaît. Donc, c'est ça, je pense, qui
nous rend très perplexes. Pourquoi le ministre a même un refus, une objection à
faire en sorte qu'il y ait assurément une part dédiée? On ne parle pas du
seuil, là, on parle du principe d'une part dédiée aux transports ou à la
mobilité durable, ce qu'on aimerait.
M. Charette : ...être très,
très transparent, c'est qu'au gré de la commission je n'ai pas senti que tous
les amendements déposés l'étaient, et c'est une impression très personnelle, de
façon constructive. Donc, si on peut s'entendre à l'avance qu'avec cette
affirmation-là, qu'on pourrait ajouter dans un amendement, on met fin...
Une voix : …
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le ministre, je vous demanderais de faire preuve de prudence également.
J'aimerais ça qu'on garde les conversations très collaboratives.
• (11 h 30) •
M. Charette : ...prudent,
c'est une perception personnelle que je partageais. Mais, si on s'entend avec
un libellé qui préciserait une part minimum mais qu'on n'exige pas qu'elle ait
un pourcentage, on pourrait l'ajouter dans un amendement sans problème. Mais la
crainte, c'est qu'après on fasse de longues heures de débat : ce
minimum-là, c'est quoi, c'est 30 %? C'est 40 %? C'est 50 %? C'est
les <deux tiers? C'est 75 %? Donc, si la...
>
11 h 30 (version révisée)
<195
M. Charette :
...qu'on n'exige pas qu'elle ait un pourcentage, on pourrait l'ajouter dans un
amendement
sans problème, mais la crainte, c'est qu'après on fasse de longues heures de
débat. Ce minimum-là, c'est quoi? C'est 30
%? C'est 40
%?
C'est 50
%? C'est les >deux tiers? C'est 75 %?
Donc, si la formulation «une part minimale»,
ou un vocable qui ressemblerait à ça, fait consensus très, très rapidement, on
pourrait adopter l'amendement, mais d'aucune façon ce minimum-là, par la suite,
ne pourra être qualifié. On veut se garder l'agilité nécessaire, et c'était
l'optique et l'objet de l'article en question. Donc, si, de consentement, on
peut s'entendre sur ce principe-là très rapidement, on pourra en convenir.
La Présidente (Mme Boutin) :
Mme la députée de Mercier, souhaitiez-vous...
Mme Ghazal : ...juste
comprendre, ce que le ministre dit, c'est que, si on ne fait pas de temps, il
va mettre «doit», c'est ça?
M. Charette : Le «peut»,
et le «doit», a été réglé, là, on ne jouera pas avec ce vocable-là. Ce que je
proposerais, c'est que l'on puisse... La crainte étant qu'il n'y ait pas un sou
de réservé au transport collectif à travers le FECC, c'est là où on accepterait
de dire qu'il y ait une part minimum dédiée au transport. Cependant, je ne veux
pas qu'avec cette ouverture-là, par la suite, s'enclenche un long débat pour
tenter de qualifier ou de quantifier cette part minimale là en pourcentage ou
en montant d'argent.
Tout à l'heure, on parlait de compromis, c'est
celui que je pourrais vous proposer pour vous rassurer à cette... Pour nous,
c'est une éventualité qui n'en était même pas une, là, de ne pas consacrer de
somme au transport collectif, ça va de soi avec les budgets présentés jusqu'à maintenant,
mais, si ça peut rassurer les collègues, très ouvert à la possibilité.
Mais, encore une fois, j'insiste pour dire
qu'après ce consensus-là convenu on ne tentera pas de qualifier ou de
quantifier cette part minimale qui doit être attribuée au transport collectif.
Mme Ghazal : …ça serait
fait, ce changement-là?
M. Charette : Bien, c'est-à-dire,
à partir du moment où on s'entend sur ce principe-là, on pourrait ajouter deux
ou trois mots à l'article actuel, c'est-à-dire «avec une part minimale réservée
au transport collectif». Donc, ça, on serait volontiers… on serait tout à fait
volontaires pour procéder à l'ajout.
(Consultation)
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le ministre, pour ça, il faudrait que quelqu'un propose, dans le fond, un sous-amendement,
là. Est-ce que vous désirez suspendre pour...
M. Charette : C'est-à-dire,
c'était de voir, dans un premier temps, si les collègues étaient à l'aise avec
l'idée. S'ils et elles le sont, on pourra effectivement procéder à un dépôt d'amendement
plus précis. Mais c'est sur le principe, moi, je veux que le débat sur les
pourcentages ne reprenne pas par la suite, donc c'est là où les collègues
doivent se gouverner à ce niveau-là.
Mme Ghazal : …avant que
le ministre fasse sa proposition, sur le «peut» et le «doit», parce que... puis
c'est comme ça qu'il avait terminé son intervention en répondant à la <députée...
M. Charette : ...moi,
je veux que le débat sur les pourcentages ne reprenne pas par la suite, donc c'est
là où les
collègues doivent se gouverner à ce niveau-là.
Mme Ghazal : …avant
que le
ministre fasse sa proposition, sur le «peut» et le «doit», parce
que... puis c'est comme ça qu'il avait terminé son intervention en répondant à
la >députée de Joliette, il a parlé de la mesure transitoire. Puis ce
que j'essaie... J'essaie de le comprendre puis, depuis tantôt, je cherche elle
est où, cette mesure transitoire. On dirait que je l'avais lue, puis je ne la
retrouve pas, là, pour vrai, juste... Est-ce que le fait de... Parce que là ça
reste «peut», «peut déterminer une part minimale». C'est ce que... bien, le
«peut» reste. Juste pour le comprendre, qu'est-ce que la mesure transitoire… Si
on mettait, par exemple, «doit», comment est-ce que la mesure transitoire... Si
on mettait «doit», là ça aurait un problème avec la mesure transitoire, c'est
ce que je comprends, c'est ce que j'ai compris de l'intervention du juriste. Puis
je voudrais juste que le ministre l'explique clairement, là, genre que, si ma
grand-mère écoute, elle va comprendre.
M. Charette : Tant qu'un
nouveau pourcentage n'est pas inscrit ou convenu, c'est la formule actuelle qui
continue de s'appliquer. Ça, c'est l'article 41 dans le 15.4.1, là, donc c'est
la mesure transitoire qui est appliquée, et, si vous avez la version initiale
du projet de loi, c'est à la page 20.
Mme Ghazal : …O.K. Article 40
quoi?
Une voix : …
Mme Ghazal : 41. O.K.
M. Charette : Oui, pour venir
changer 15.4.1.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce que vous aimeriez qu'on suspende quelques instants pour le trouver?
M. Charette : C'est pour la
collègue… mais je peux le lire, par contre, dans l'intervalle, là...
Mme Ghazal : Oui, c'est ça,
je suis en train de le lire.
M. Charette : ...pour que
ça soit la bonne compréhension de tout le monde.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, oui. Oui, ça serait bien pour tout le monde que vous le lisiez.
M. Charette : Pardon?
La Présidente (Mme Boutin) :
Ça serait bien pour tout le monde.
M. Charette : Parfait.
Moi, très ouvert à collaborer à ce niveau-là. Donc, je fais la lecture, donc le
15... le 41 : Jusqu'à la date de l'entrée en vigueur du premier décret
pris en vertu du premier alinéa de l'article 15.4.1 de la Loi sur le
ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, tel que
remplacé par l'article 8 de la présente loi, cet article 15.4.1 doit
se lire comme suit — et c'est là où ça devient plus pertinent :
«Sont réservées au financement de mesures
applicables aux transports les deux tiers des sommes correspondant au produit
de la vente, par le ministre, des droits d'émission visés au deuxième alinéa de
l'article 46.6 de la Loi sur la qualité de l'environnement (chapitre Q-2).»
En fait, «à même les sommes...» On
pourrait poursuivre, là, mais ce que ça précise, c'est que la mesure
transitoire, elle permet et fait en sorte que les deux tiers continuent de <s'appliquer...
M. Charette : ...
de
l'article 46.6 de la Loi sur la qualité de l'environnement
(chapitre Q-2).»
Ainsi... En fait, «À même les
sommes...» On pourrait poursuivre, là, mais ce que ça précise, c'est que la
mesure transitoire, elle permet et fait en sorte que les deux tiers continuent
de >s'appliquer tant qu'un nouveau ratio n'est pas déterminé.
Mme Ghazal : Et le fait
que ça soit «peut déterminer», ça veut dire : il peut déterminer ce
ratio-là.
M. Charette : Ce n'est
pas convenu, c'est le deux tiers actuel qui s'applique, et par la suite... Tout
à l'heure, je faisais un geste d'ouverture, mais, si on lit l'article tel qu'il
est proposé, il y a déjà une part minimale qui est proposée. Je vais juste
revenir à l'article lui-même, donc à l'article 8, si on le lit... Je ne
suis juste pas dans la bonne... voilà, je vais le lire.
Mme Ghazal : …
M. Charette : On a
tellement de versions. Voilà. C'est gentil, merci.
Donc, l'article 8 : «15.4.1. Le
gouvernement peut, sur recommandation du ministre des Finances et du ministre
responsable de l'application de la présente loi — donc le ministre de
l'Environnement — déterminer une part minimale du produit de la vente
des droits d'émission...»
Mme Ghazal : ...de
comprendre. Si on met «doit», est-ce que ça menace la... Parce que, quand
j'écoutais votre juriste et vous aussi… Je veux juste être sûre, est-ce que c'est
ça que vous dites, si on mettait «doit», même dans le deuxième, là... Oui, c'est
ça, dans le premier, si on mettait «doit», est-ce que ça vient menacer la...
Non, c'est ça, ça ne la menace pas, la mesure transitoire.
M. Charette : Tout à fait.
Tant qu'il n'y a pas de nouvelle disposition convenue, ce sont les dispositions
actuelles qui s'appliquent, donc ça ne menace en rien.
Mme Ghazal : Mais ma question,
c'est : Si on met «doit» à l'article 8, là, au 15.4.1, est-ce que ça
va venir menacer... ça veut dire : Il doit en déterminer une tout de suite,
là, maintenant, et donc ça vient menacer la mesure transitoire? Non. O.K.
M. Charette : En fait, l'explication
a été donnée précédemment.
Mme Ghazal : Parce que c'est
ce que j'avais compris… avoir entendu.
M. Charette : Mais, ce
que moi, je mentionne, par contre, le débat «peut», «doit», pour nous, c'est un
débat qui est clos. Il y a eu un changement par le passé dans une perspective très,
très ciblée où là, clairement, il n'y avait pas d'incidence à changer les mots.
Mais, pour nous, redéposer ou avoir à débattre de nouveau des amendements où on
change un «peut» ou un «doit», là, c'est un débat qui est terminé, là, pour
notre part.
Mme Ghazal : Mais le ministre
comprend que, nous, ce n'est pas un débat «doit», «peut», là, ce n'est même pas
ça, c'est vraiment ce que les gens sont venus nous dire, puis je ne vais pas
les répéter, je veux dire, on a débattu de long en large. Pourquoi il y a cette
inquiétude-là? Pourquoi est-ce qu'on veut qu'il y ait une portion… À cause du
retard qu'on a par rapport au transport en commun, un PQI, ça peut changer d'une
année à l'autre, etc. Il y a des choses qui peuvent arriver que, finalement, on
n'arrive pas à atteindre le 50-50, un autre gouvernement arrive...
Et le ministre comprend, ce n'est pas
parce qu'on aime déposer des <amendements qui sont non...
Mme Ghazal : …a débattu
de long en large. Pourquoi il y a cette inquiétude-là? Pourquoi
est-ce
qu'on veut qu'il y ait une portion… À cause du retard qu'on a par rapport au
transport en commun, un PQI, ça peut changer d'une année à l'autre, etc. Il y a
des choses qui peuvent arriver que, finalement, on n'arrive pas à atteindre le
50-50, un autre gouvernement arrive...
Et le ministre comprend, ce n'est pas
parce qu'on aime déposer des >amendements qui sont non pertinents, ça,
moi, je le prends un petit peu personnel, là, pour vrai, là, puis je ne vais
pas invoquer aucun article, et tout ça. Moi, ça me dérange énormément parce que
je prends mon travail, ici, aujourd'hui, un 25 juin, très, très au
sérieux, puis, chaque amendement que je porte, c'est parce que j'y crois
fondamentalement, et je crois que c'est pertinent. Et la grande, grande
majorité des amendements qu'on a mis viennent d'amendements proposés dans les
mémoires, et ces gens-là aussi ont travaillé très fort, et ils ont fait un
travail pertinent. Donc, je trouve que c'était important quand même de le
mentionner.
• (11 h 40) •
Puis j'essaie vraiment de comprendre, et
là j'avais une ouverture à dire : Est-ce que ça menacerait, par exemple,
la mesure transitoire? Peut-être que c'est ça que je ne comprends pas, mais
maintenant que je comprends que non, ça ne la menace pas, je continue à dire
que cette inquiétude-là demeure. Et c'est pour ça qu'on amène les amendements,
ce n'est pas parce qu'on veut faire du temps.
M. Charette : Ça me
permet de saluer… Effectivement, le rôle de la députée de Mercier, depuis le
début des travaux, est exemplaire, dans cette commission-là, ça, je le dis sans
réserve.
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le député de Viau aimerait s'exprimer.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Mme la Présidente, je connais le député de Deux-Montagnes, donc,
et je sais que c'est un homme qui est prudent. Alors, je lui demanderais, donc,
avec votre assentiment, Mme la Présidente, de faire preuve de prudence, surtout
quand il dit, et je le cite : Peut jouer… «peut», «doit», pardon, on ne va
pas jouer avec ce vocable. Surtout après que l'avocat vient de nous préciser
que «peut» et «doit» sont différents. Je ne pense pas que personne n'est ici
pour jouer. Nous sommes ici pour travailler sur un projet de loi, sur un projet
de loi important, sérieux. Et chaque mot, et chaque mot doit être pesé, soupesé
afin de nous assurer que ça réponde ce à quoi les Québécoises et Québécois
attendent de nous. Donc, je ne pense pas que c'est jouer avec les mots et c'est
jouer avec un vocable.
Je comprends qu'il vient de dire que, pour
lui, ce débat est clos, mais je vais me permettre de lui dire que, pour moi, en
tout cas, ce débat n'est pas encore terminé puisque… surtout à la lumière de ce
que l'avocat vient de nous dire, tout à l'heure, c'est-à-dire «peut» et «doit»
sont différents dans les circonstances.
Je comprends qu'il nous a parlé de ce qui
s'en vient, ce qu'on va étudier un peu plus tard, je pense que c'est à l'article 41.
Maintenant, ce que j'essaie de comprendre, quand il… et c'est l'argument de la
part minimale que je ne comprends pas. Quelle est cette part minimale? Elle est
de combien, cette part minimale, quand il évoque la part minimale, donc, qui
serait, selon lui, l'amendement ou… qu'il pourrait éventuellement consentir?
Quelle est, selon lui, cette part minimale? Qu'est-ce qu'il entend par «part
minimale»?
M. Charette : Je vais
répondre à cette question-là pour la dernière fois après y avoir répondu à
plusieurs reprises. S'il y a un 100 % qui est visé, il faut déterminer
comment parvenir à ce 100 % là. Là, je rappelle aux <collègues qui l'ont…
M. Benjamin : ...Quelle
est, selon lui, cette part minimale? Qu'est-ce qu'il entend par part minimale?
M. Charette : Je vais
répondre à cette question-là pour la dernière fois après y avoir répondu à
plusieurs reprises. S'il y a un 100 % qui est visé, il faut déterminer
comment parvenir à ce 100 % là. Là, je rappelle aux >collègues qui
l'ont peut-être perdu de vue, nous sommes à étudier un article qui précise le
rôle du FECC dans le financement du transport collectif. Mais le rôle du FECC,
dans ce financement-là, à terme, sera peut-être de 40 %, peut-être de
50 %, peut-être de 60 %, peut-être de 70 %. Mais l'important, ce
n'est pas la provenance qui vient du FECC, mais le fait que le 100 % soit
comblé, et c'est là où on ne s'engage pas. Et c'est là où on ne s'engagera pas
sur un pourcentage minimal parce qu'il y a une agilité, il y a une souplesse
qui est nécessaire pour ensuite voir comment mieux financer aussi les autres
mesures.
Comme j'ai mentionné à plusieurs reprises,
le transport, c'est un élément du budget qui peut être financé de différentes
façons, ce qui est plus difficile pour d'autres éléments qui peuvent avoir une
portée drôlement intéressante au niveau de la diminution des gaz à effet de
serre. Je faisais référence tout à l'heure aux usines de biométhanisation, par
exemple. Je n'ai pas un ministère qui aurait des crédits propres de façon
assurée à ce volet-là, contrairement aux Transports où c'est nettement plus
facile d'aller chercher des crédits propres.
Donc, c'est dit pour une dernière fois :
Il n'y a pas de pourcentage en tête, qui est prévu, minimum, par rapport au
FECC comme source de financement, mais l'important, c'est de combler les
besoins à travers différentes sources. C'est pour ça que le débat prolongé sur
un pourcentage, à ce moment-ci, est à la discrétion des oppositions, mais le
gouvernement a une position très claire à ce niveau-là.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, allez-y, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Mme la Présidente, vous comprendrez que c'est le ministre
lui-même qui vient de parler de part minimale... qui a parlé de part minimale.
Mais faut-il bien qu'on ait une idée, c'est-à-dire, quand un ministre prend la
responsabilité d'avancer «part minimale», à quoi fait-il précisément allusion?
Est-ce qu'on parle de 2 %? Est-ce qu'on parle de 3 %? C'est quoi,
cette part minimale? Ou encore…
Parce que je comprends… et c'était le
coeur de mon argumentaire tout à l'heure, Mme la Présidente, si vous m'avez suivi
un peu, c'était : Nous souhaitons, notamment à travers cet amendement… que
ce soit cet amendement apporté par la collègue de Mercier, ou encore celui
apporté précédemment par la collègue de Joliette, ou encore celui apporté
précédemment par le collègue de Robert-Baldwin, ce que nous tous souhaitons, c'est
que nous souhaitons que cet amendement-là, cet article-là soit plus
contraignant, parce que c'est ce à quoi… c'est ce que les groupes sont venus
nous dire, c'est ce à quoi… Les Québécois n'attendent rien de moins de nous,
que nous soyons plus exigeants, plus ambitieux à ce niveau-là, donc.
Mais, quand le ministre nous dit «une part
minimale», donc, la question <demeure...
M. Benjamin : ...
que
nous souhaitons que cet amendement-là, cet article-là soit plus contraignant
parce que c'est ce à quoi… c'est ce que les groupes sont venus nous dire, c'est
ce à quoi… Les Québécois n'attendent rien de moins de nous, que nous soyons
plus exigeants, plus ambitieux à ce niveau-là, donc.
Mais, quand le ministre nous dit «une
part minimale», donc, la question >demeure, c'est-à-dire :
Qu'est-ce qu'il veut dire par «part minimale»? Est-ce que c'est pour se dire
qu'il peut s'en sortir si, une année, il irait avec un 4 %, un 5 %? Est-ce
que, puisque c'est une part minimale… Parce que, si on parle de part minimale,
à ce moment-là, écoutez, tous les pourcentages sont bons, c'est une part
minimale. Est-ce que c'est ce qu'il nous dit? C'est une question, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce que d'autres collègues désirent s'exprimer sur l'amendement proposé par
la députée de Mercier? Oui, allez-y, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, je viens de poser une question au ministre, donc, est-ce que...
Donc, comme il a choisi de ne pas répondre, donc, est-ce qu'il... donc, c'est
qu'il est d'accord avec ce que je viens d'annoncer, c'est-à-dire qu'une part
minimale, pour lui, il peut s'en tirer avec n'importe quel pourcentage.
M. Charette : La réponse
est donnée à plusieurs reprises.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres interventions spécifiquement sur
l'amendement proposé par la députée de Mercier? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement
proposé par la députée de Mercier à l'article 15.4.1 est adopté?
Mme Ghazal : Vote par
appel nominal.
La Présidente (Mme Boutin) :
Nous allons procéder, à la demande de la députée de Mercier, à un appel au vote
nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M. Provençal :
Contre.
La Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire
:
M. Lévesque (Chauveau)?
M. Lévesque (Chauveau) :
Contre.
La Secrétaire
: M. Allaire
(Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Montpetit (Maurice-Richard)?
Mme Montpetit :
Abstention.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Hivon (Joliette)?
Mme
Hivon
:
Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. L'amendement est rejeté.
S'il y a consentement, nous pourrions
procéder avec l'amendement proposé par la députée de Joliette précédemment.
Mme
Hivon
:
Merci, Mme la Présidente. Alors, j'ai reformulé pour pouvoir maintenir le
changement qui concernait la mobilité durable.
Alors, voici comment se lirait
l'amendement : L'article 15.4.1 de la Loi sur le ministère du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, introduit par
l'article 8 du projet de loi, est modifié par les remplacements des mots
«aux transports» par les mots «à la mobilité durable» à la fin du premier
alinéa.
Donc, je vais reprendre succinctement, l'idée
était de vraiment avoir une notion plus <spécifique et...
Mme
Hivon
:
...
par les remplacements des mots «aux transports» par les mots «à la
mobilité durable» à la fin du premier alinéa.
Donc, je vais reprendre succinctement,
l'idée était de vraiment avoir une notion plus >spécifique et donc de
savoir plus clairement ce dont nous parlions à cet article. Il ne s'agissait
pas, de manière générale, de transports et donc de pouvoir potentiellement
détourner... bien qu'on ne pense pas… et on n'impute pas d'intentions au
ministre à cet égard-là, mais on a vu ce qui avait pu arriver dans le passé,
donc, de consacrer des sommes aux transports de manière générale, mais qui ne
seraient pas reliées aux objectifs de réduction des gaz à effet de serre. Donc,
en mettant «mobilité durable», la clarté est au rendez-vous, et puis il va y
avoir une meilleure, je dirais, contrainte, par rapport à ça, et plus
d'assurance.
La Présidente (Mme Boutin) :
...vous exprimer? Allez-y.
M. Charette : …on
pourrait effectivement s'entendre sur un libellé, mais pas tel que formulé.
Avec les juristes, on a pu faire une vérification, le thème «mobilité durable»,
dans les lois, n'est pas défini, comme les transports peuvent l'être, par
exemple. Donc, ce que je pourrais vous proposer, là, puis on aura un libellé
précis à vous... Est-ce que je l'ai reçu? Ah, voilà! Donc, on s'en rapproche,
mais on ne peut pas évacuer la référence aux transports, compte tenu que c'est
ce qui est défini, là, de façon plus globale dans la loi. Donc, ce que je
pourrais vous proposer, donc, se lirait comme suit : «...de mesures
applicables aux transports et plus particulièrement au transport collectif et à
la mobilité durable.»
Donc, on viendrait introduire, pour une
première fois, la référence à la mobilité durable et on insisterait pour dire
que… «particulièrement au transport collectif». Mais je vous confirme, l'ère
libérale, elle est définitivement derrière nous, donc on ne veut pas reproduire
les erreurs du passé. Mais, avec ce vocable-là, je pense qu'on vient préciser
des intentions qui sont les nôtres et qui doivent être les nôtres pour la suite
des choses aussi.
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme Boutin) :
…députée de Joliette. Et je vous demanderais de faire preuve de prudence, tout
le monde autour. Merci. Députée de Joliette, allez-y.
Mme
Hivon
:
Je suis vraiment ouverte à discuter pour trouver le meilleur libellé, là, pour
qu'on dise ce qu'on veut dire, avec le regard des juristes. Mais je veux juste
bien comprendre, «mobilité durable», ça pourrait donc inclure quoi d'autre qui
ne serait pas du transport durable?
M. Charette : C'est là
aussi où le choix des mots est important. Dans le concept de mobilité durable,
on comprend ce que l'on veut prioriser, mais c'est aussi, par exemple,
entretenir des routes qui sont accidentogènes, dans le vocable. Nous,
clairement, là, ce n'est pas le fait qu'il va permettre de financer des routes
accidentogènes, mais c'est là où on ne pourrait pas que faire référence à la
mobilité durable, parce qu'il y a d'autres référents aussi qui sont plus larges.
Donc, en précisant «et plus <particulièrement...
M. Charette : ...accidentogènes,
dans le vocable. Nous, ce n'est pas... clairement, là, ce n'est pas le fait
qu'il va permettre de financer des routes accidentogènes, mais c'est là où on
ne pourrait pas que faire référence à la mobilité durable
parce qu'il y
a d'autres référents aussi qui sont plus larges. Donc, en précisant «et plus
>particulièrement au transport collectif et à la mobilité durable», on a
les garanties, les assurances, là, qu'on veut vraiment mettre l'accent sur ce
qui doit être financé à travers le fait que… c'est-à-dire des mesures qui vont
réduire, en bout de ligne, les émissions de gaz à effet de serre.
Mme
Hivon
:
Là, on parle vraiment de légistique et de comment l'écrire pour que ce soit le
plus clair possible. Je vous suis, je comprends, mais vous proposez de dire «plus
particulièrement», donc ça n'exclut pas nommément du transport qui serait plus
des exemples que l'on ne veut plus, mais ça dit que c'est plus particulièrement
ça qu'on veut.
Est-ce qu'on pourrait, je vous soumets ça
comme ça, dire : «Précisément le transport collectif et la mobilité
durable»? Parce que la notion de «plus» ou «plus particulièrement», ça veut
dire surtout ça mais pas que ça. Moi, je voudrais que ce ne soit que ça.
M. Charette : Et c'est là
où les articles déjà discutés nous donnent toutes les assurances nécessaires.
On a défini, aux articles précédents, ce qui pourrait être financé par le FECC,
et les mesures générales de transport ne peuvent pas l'être, parce que les
mesures qui pourront être financées par le FECC dorénavant devront avoir une
incidence directe sur les émissions de gaz à effet de serre ou sur l'adaptation
aux changements climatiques.
Et c'est des précisions, là, qui ont déjà
été apportées et des articles sur lesquels on a pu voter, là. Donc, c'est déjà
acquis, là, ces assurances-là.
Mme
Hivon
:
Puis ça, c'est juste pour ma gouverne, pourquoi, par exemple, c'est mieux de
dire «plus particulièrement» que «précisément» ou «particulièrement», sans le
«plus»? Parce que le «plus» fait comme référence au fait qu'il y aurait autre
chose.
M. Charette : Tout à
fait. Je pourrai céder la parole au collègue des services juridiques.
Mme
Hivon
:
Oui, si, peut-être, le juriste…
M. Charette : Mais la
notion de transport, elle est déjà bien définie. Les autres concepts, eux,
n'ont pas forcément de définition précise dans le vocable juridique québécois. Donc,
c'était une assurance supplémentaire, qui ne doit pas nous faire perdre de vue
les assurances déjà adoptées, là, aux articles précédents.
Mme
Hivon
:
Je comprends cette précision-là, puis ma question est plus sur la formulation
du «plus particulièrement» versus de dire «précisément», qui me semble plus contenu.
Je comprends ce que vous avez dit, mais, tant qu'à le rédiger, je veux
comprendre pourquoi on le rédigerait comme ça. Je ne sais pas s'il y a un
légiste qui peut nous éclairer.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce que vous aimeriez avoir... S'il y a consentement, M. Moisan... Me
Moisan peut s'exprimer.
Mme
Hivon
:
Consentement.
M. Moisan (Hugo) : Oui.
En fait, on s'inspire... C'est principalement à des fins de cohérence du corpus
législatif, là. Dans la Loi sur l'Autorité régionale de transport <métropolitain...
Mme
Hivon
:
…on le rédigerait comme ça. Je ne sais pas s'il y a un légiste qui peut nous
éclairer.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce que vous aimeriez avoir... S'il y a consentement, M. Moisan... Me
Moisan peut s'exprimer.
Mme
Hivon
:
Consentement.
M. Moisan (Hugo) :
Oui. En fait, on s'inspire... c'est principalement à des fins de cohérence du
corpus législatif, là. Dans la Loi sur l'Autorité régionale de transport >métropolitain,
on parle de transport et plus particulièrement de transport collectif et de
mobilité durable, donc ces deux dernières notions là sont clairement comprises
dans la notion de transport. Puis on utilise la formulation «et plus
particulièrement en transport collectif et mobilité durable», donc, on fait une
certaine distinction entre les deux notions. Donc, on préfère préciser les deux
puis reprendre la même formulation, là, étant donné que c'est aussi une loi
quand même récente, là, ça a été créé en 2016. Donc, c'est une question de
continuité, là, dans le corpus et dans les formulations.
Mme
Hivon
: Je
comprends, mais est-ce que, dans cette loi-là, c'est vraiment… est-ce qu'on va
être limitatif comme nous, on veut l'être, ou c'est plus pour donner les
exemples, je dirais, prédominants, alors que moi, je comprends que l'intention
du ministre, qui est la même que la nôtre, c'est vraiment d'être limitatif puis
que ce soit très clair dans l'article, quand on va le libeller comme tel, qu'il
n'y a pas d'autre possibilité, dans le fond?
M. Moisan (Hugo) : Oui. Dans
le contexte, c'est plus des précisions pour orienter, en fait, là,
l'utilisation des sommes qui seraient virées en vertu de cet article-là.
Par contre, comme le ministre a dit, il y
a déjà l'article 15.1 qui prévoit les affectations du Fonds vert, donc,
qui limite déjà les mesures qui peuvent être financées par les sommes qui sont
versées au Fonds vert, donc, ça doit toujours être dans une optique de lutter
contre les changements climatiques.
Mme
Hivon
:
Je comprends. Donc, moi, je suis ouverte au libellé. Je n'en ferai pas un débat
pendant des heures. J'aurais un petit peu préféré qu'on me dise «précisément»,
parce je trouve qu'on serait venu dire exactement ce qu'on veut puis on
l'aurait bien délimité, plutôt que de dire «plus particulièrement». Mais, si le
légiste nous dit qu'il y a des raisons de cohérence essentielles à garder ce
libellé-là, je suis ouverte à ça.
La Présidente (Mme Boutin) :
Le député de Viau voulait s'exprimer également.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Bien, écoutez, je me suis déjà un peu exprimé, donc, sur le
premier amendement amené par la députée de Joliette, donc, et cet amendement…
et j'avais exprimé ce que je pensais de la mobilité durable. Je pense que c'est
vraiment un apport très important, donc, qui vient justement… un changement de
mot qui vient préciser les choses, qui est limitatif, soit, mais qui vient
donner au ministre le cadre et ce que nous voulons soutenir véritablement.
J'écoutais M. le ministre verser
rapidement un tantinet dans la partisanerie tout à l'heure. Sans verser dans la
partisanerie, Mme la Présidente, je pense que voilà un choix qui va nous
permettre d'éviter, par exemple, ce que les groupes environnementaux
qualifiaient en 2019 d'approche rétrograde de la CAQ, donc, les
investissements, donc, dans l'asphalte et le béton — j'ai donné les
chiffres tout à l'heure. Et ça va nous permettre au moins, dans ce contexte-là,
dans ce contexte-là, de dire au ministre, donc : Comme ministre, les <secteurs…
M. Benjamin : ...d'approche
rétrograde de la CAQ, donc, les investissements, donc, dans l'asphalte et le
béton
— j'ai donné les chiffres
tout à l'heure. Donc,
et ça va nous permettre au moins, dans ce contexte-là, dans ce contexte-là, de
dire au
ministre, donc : Comme
ministre, les >secteurs
dans lesquels… que vous avez à travailler, à oeuvrer, c'est la mobilité
durable.
Et une première question que j'ai pour le ministre,
donc : Est-ce que je comprends qu'il souhaite rajouter «transport
collectif et mobilité durable»? C'est ce que j'ai compris?
M. Charette : Dans le
fond, on va déposer, dans les prochains instants, un amendement qui permettrait
de résumer l'échange, là, des dernières minutes. Effectivement, il va y avoir
une référence au transport collectif et à la mobilité durable.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce que vous aimeriez encore vous exprimer spécifiquement sur l'amendement
proposé par la députée de Joliette? Parce qu'après, si on... Lorsque vous allez
être… vous vous êtes entendus sur le bon libellé, on verra ce qu'on peut faire.
On peut retirer avec consentement, proposer un nouvel amendement, mais c'est simplement
sur le libellé pour introduire «mobilité durable».
Alors, est-ce qu'il y a consentement… M.
le député de Beauce-Nord, oui.
M. Provençal :
Oui, Mme la Présidente. C'est plus une question de précision que j'aimerais
avoir, parce que, présentement, nous avons un amendement qui a été déposé par
la députée de Joliette. Suite aux discussions, M. le ministre amène une proposition
qui semble plaire à la députée de Joliette et aux gens de l'opposition. Mais, par
contre, je voulais savoir, d'un point de vue technique, est-ce qu'on ne doit
pas disposer de l'amendement de la députée de Joliette puis, par la suite,
arriver avec l'amendement du ministre?
La Présidente (Mme Boutin) :
…question, deux options s'offrent à nous, soit par consentement nous retirons l'amendement
qui a été présenté par la députée de Joliette et nous en présentons un autre ou
nous votons sur... C'est les deux… C'est selon votre voix.
Mme
Hivon
:
...peut-être que ça pourrait même être un sous-amendement déposé par le ministre.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, aussi…
Mme
Hivon
:
Oui, c'est ça…
La Présidente (Mme Boutin) :
…proposé par le ministre.
Mme
Hivon
:
…ce qui est le plus efficace.
La Présidente (Mme Boutin) :
Pendant ce temps, je crois que la députée de Mercier avait également une question.
Avez-vous une question encore?
Mme Ghazal : Bien, en
fait... Bien, moi, je suis d'accord avec ça. Je voulais juste savoir, quand on
dit que «mobilité durable» n'est pas définie légalement, bien, comme on le met
dans la loi, est-ce qu'il y a une définition qu'on prend de quelque part — là,
je suis sur le site de mobilité durable — ou c'est mobilité durable…
si on cherchait dans le dictionnaire. Je voulais juste savoir s'il y a une
définition qui existe puis, quand on la met dans la loi, vu que ce n'est pas
légal, est-ce que c'est écrit ailleurs. Là, je suis sur le site de mobilité
durable, je voulais juste... puis il n'y a pas vraiment de définition non plus,
là.
M. Charette : C'est ce
que je mentionnais tout à l'heure, il y a un sens plus large qui pourrait être
interprété de différentes façons, notamment au niveau des routes
accidentogènes, par exemple. Mais, pour ne pas qu'il y ait de confusion sur la
portée du FECC, il faut revenir sur les articles qui ont déjà été adoptés, qui
précisent clairement le type de projets qui pourraient être financés.
• (12 heures) •
Mme Ghazal : C'est ça. Je
me demandais seulement s'il y avait une définition. Je ne la <trouve pas
puis je comprends...
>
12 h (version révisée)
<195
M.
Charette : ...
différentes façons, notamment au niveau des
routes accidentogènes, par exemple, mais, pour ne pas qu'il y ait de confusion
sur la portée du FECC, il faut revenir sur les articles qui ont déjà été
adoptés qui précisent clairement le type de projet qui pourrait être financé.
Mme Ghazal : C'est ça, je
me demandais seulement s'il y avait une définition. Je ne la >trouve pas
puis je comprends qu'il n'y en a pas comme telle puisque la politique de
mobilité durable, et c'est écrit, ça couvre les routes, ça couvre les
marchandises, ça couvre...
M. Charette : Tout à fait. Et
c'est la raison pour laquelle on ne pourrait pas tout simplement changer le mot
«transport» pour uniquement «mobilité durable». C'est la raison, là, qui
justifie...
Mme Ghazal : Non, c'est ça,
j'ai bien, bien compris. Je voulais juste savoir s'il y avait une définition.
Il n'y en a pas, ce n'est pas parce que je ne la trouvais pas. C'est bon.
Merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, est-ce que... On va suspendre quelques instants, le temps que vous
déposiez votre sous-amendement puis que ça soit présent sur le Greffier?
On suspend.
(Suspension de la séance à 12 h 01)
(Reprise à 12 h 03)
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, nous allons reprendre. S'il y a consentement, nous pourrions retirer
l'amendement proposé par la députée de Joliette pour le remplacer par un nouvel
amendement.
Mme
Hivon
: Ça <va...
(Reprise à 12 h 3)
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, nous allons reprendre. S'il y a consentement, nous pourrions retirer
l'amendement proposé par la députée de Joliette pour le remplacer par un nouvel
amendement.
Mme
Hivon
:
Ça >va.
La Présidente (Mme Boutin) :
Il y a consentement...
M. Benjamin : J'aurais une
question, mais j'y reviendrai dans le cadre des débats sur le sous-amendement.
Mme
Hivon
: C'est
aussi possible de le suspendre le temps qu'on voie le nouvel amendement, puis
après on le retirera, si vous voulez. C'est toujours une manière d'être plus,
je dirais, précautionneux.
Une voix
: ...
Mme
Hivon
: Il
est disponible, oui, excusez-moi.
M. Charette : ...est-ce que ce
serait le bon moment?
La Présidente (Mme Boutin) :
Bien, si on fait ça, il faut suspendre l'autre amendement, dans le fond, sinon
on a deux amendements. À moins qu'il y a ait consentement, là, à ce qu'on fasse
la lecture? Par consentement, tout est possible, ou presque. Oui, allez-y, M.
le ministre, faites la lecture de votre nouvel amendement.
M. Charette : Parfait. Donc,
ce serait : Modifier l'article 15.4.1 de la Loi sur le ministère du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs proposé par
l'article 8 du projet de loi par l'ajout, à la fin du premier alinéa, de
«et plus particulièrement au transport collectif et à la mobilité durable». Donc,
l'article amendé se lirait comme suit :
«Le gouvernement peut, sur recommandation
du ministre des Finances et du ministre responsable de l'application de la
présente loi, déterminer une part minimale du produit de la vente des droits
d'émission visés au deuxième alinéa de l'article 46.6 de la Loi sur la
qualité de l'environnement réservée au financement de mesures applicables aux
transports et plus particulièrement au transport collectif et à la mobilité
durable.»
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, ça, c'est... Maintenant, ce n'était qu'une lecture et non la
présentation officielle. Je reviens à l'amendement proposé.
Mme
Hivon
:
...Mme la Présidente, je peux retirer mon amendement.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Est-ce qu'il y a consentement pour qu'on retire l'amendement qui était
présenté par la députée de Joliette?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Alors, nous retirons l'amendement qui était déposé par la députée de
Joliette et nous présentons maintenant officiellement l'amendement proposé par
le ministre de l'Environnement.
M. Charette : Voilà. Je n'en
referai pas la lecture, par contre, mais, tout simplement, je pense que ça
traduit nos derniers échanges, là, pour rassurer les oppositions, comme quoi on
vise essentiellement le transport collectif, la mobilité durable à travers cet
article-là, tout en réitérant que les articles précédents nous ont clairement
dressé les balises sur ce qui pourrait être financé et ce qui ne sera pas
financé à travers le FECC.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions pour... Oui, allez-y, M. le député de
Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, par rapport à cet amendement, question de précision, je vois
que, par exemple, la notion de transport actif n'y apparaît pas. Est-ce que le
ministre peut nous expliquer pourquoi?
M. Charette : Dans la mobilité
durable, le transport actif est inclus.
M. Benjamin : Est-ce que le
ministre peut nous dire... Est-ce que, dans mobilité <durable...
M. Benjamin : ...de
transport
actif n'y apparaît pas. Est-ce que le ministre peut nous expliquer pourquoi?
M. Charette : Dans la
mobilité durable, le transport actif est inclus.
M. Benjamin : Est-ce que le
ministre peut nous dire... Est-ce que, dans mobilité >durable, transport
collectif y est aussi?
M. Charette : En fait, comme
vous voyez, la déclinaison qui est faite, «et plus particulièrement», pour ne
pas qu'il y ait cette confusion-là, on nomme nommément les transports
collectifs et la mobilité durable de façon plus globale.
M. Benjamin : Bien, je comprends,
en fait, ce qu'il m'a dit, mais, en fait, la question que je lui pose, Mme la
Présidente : Dans le concept de mobilité durable, est-ce que le concept de
transport collectif est aussi inclus? Puisque ce qu'il nous dit par rapport au
transport actif, c'est que le transport actif est inclus dans mobilité durable,
la question que je lui pose maintenant : Est-ce que, dans transport
collectif, la mobilité durable est incluse… est-ce que le transport collectif
est inclus dans la mobilité durable?
M. Charette : En fait, le
transport collectif est une façon de voir la mobilité durable, c'est une façon
de faire de la mobilité durable. Sauf que le terme «mobilité durable», comme je
le mentionnais tout à l'heure, à lui seul, peut avoir une portée beaucoup plus
vaste et, à lui seul, pourrait laisser entendre qu'on financerait des projets
que l'on n'a pas l'intention de financer à travers le FECC. Donc, c'est une
précision, là, qui est apportée à ce niveau-là.
M. Benjamin : Donc là, sur
l'enjeu du transport actif, à ce moment-là, donc, je comprends que lui, il ne
souhaite pas... ce qui aurait été intéressant... Est-ce qu'on peut parler plus particulièrement :
«Au transport actif, transport collectif et à la mobilité durable»? Est-ce que
c'est...
M. Charette : Ça devient une
sous-catégorie de la mobilité durable. Et, si on commence... C'est ça, c'est un
débat qu'on a déjà eu. À partir du moment où on commence une énumération, si cette
énumération-là n'est pas complète, si elle n'est pas exhaustive, on pourrait
penser qu'elle est exclusive, et ce n'est certainement pas le but que l'on
souhaite, là, à travers l'exercice, là, qui nous réunit ce matin.
Une voix : …
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, vous comprendrez qu'effectivement on a déjà eu ce débat-là
sur plusieurs amendements et les enjeux de pouvoir nommer les choses, d'énumération.
Et certaines fois le ministre était d'accord, d'autres fois il n'était pas d'accord
qu'on énumère les choses, donc, mais, dans ce cas-ci, dans l'amendement qui est
devant nous, en fait, moi, j'essaie de comprendre, enfin, de s'assurer que,
lorsque nous parlons... lorsque cette loi-là parlera… pas nous mais la loi
parlera de mobilité durable, qu'on puisse s'assurer clairement de voir «transport
actif, transport collectif et mobilité durable». Est-ce qu'il n'y voit pas une valeur
ajoutée? Moi, je pense... Moi, j'en vois une, moi, donc, surtout lorsqu'on
connaît les enjeux en matière de transport actif dans toutes nos collectivités.
M. Charette : En fait, à
partir du moment où, par exemple, on évoque la possibilité de développer une
piste cyclable, par <exemple...
M. Benjamin : ...moi, j'en
vois une, moi, donc, surtout lorsqu'on connaît les enjeux en matière de
transport actif dans toutes nos collectivités.
M. Charette : En fait,
à
partir du moment où, par exemple, on évoque la possibilité de développer une
piste cyclable, par >exemple, ou un passage piétonnier, c'est du
transport actif, oui, mais c'est d'abord et avant tout de la mobilité durable.
Donc, c'est inclus dans le concept de mobilité durable.
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le député de Beauce-Nord aurait une intervention. Allez-y.
• (12 h 10) •
M. Provençal :
Merci, Mme la Présidente. C'est parce que j'écoute attentivement le député de Viau
par rapport à ses interventions. Je trouve ses interventions très
intéressantes, comme l'ensemble de mes collègues.
Cependant, et là j'aimerais qu'on me
corrige, parce qu'il y a quand même des gens ici, des spécialistes, la notion
de mobilité durable, ça réfère à la mise en place, finalement, d'une politique
globale. Et, quand on parle d'une politique globale, ça peut... ça réfère,
excusez-moi, à une notion d'accessibilité, de mobilité, ça réfère aux notions
de transport collectif, des déplacements actifs. Il y a une notion d'inclusion à
l'intérieur, à mon avis. Puis je ne puis pas un spécialiste, mais, à mon avis,
en ayant inclus, avec la proposition de M. le ministre, la notion de mobilité
durable, on vient de couvrir les champs qu'on avait peut-être pensé qu'on était
en train d'oublier, mais là on les a inclus.
Moi, c'est la perception que j'en ai, là, mais
je tenais quand même à amener cette précision-là à mon collègue de Viau, parce
que je pense qu'ici, au niveau de notre rencontre, on partage tous les mêmes
préoccupations et on voudrait être sûrs qu'il n'y a pas personne qui tombe
entre deux chaises, là. Alors, je comprends très bien les interventions du
député de Viau, mais je me permets de faire cette précision-là avec ma
perception à moi. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, allez-y, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, merci,
Mme la Présidente. Merci au collègue de Beauce-Nord, donc, pour son
intervention.
Donc, écoutez, Mme la Présidente, j'aurais
pu... En fait, ce que je dirais au collègue de Beauce-Nord, vous savez, à
quelques reprises, le ministre a tenu à faire des spécifications, a évoqué des
particularités. Notamment, je me rappelle tout ce débat qu'on a eu il y a
quelques jours sur l'importance, pour lui, que le terme «électrification»
apparaisse tout de suite comme mode, comme moyen de. Donc, il a tenu à le
nommer, donc. Et, je pense, à ce que je sache, nous avons fini, au fil des
discussions, à adopter cet amendement.
Donc, il arrive, des fois, dans un projet
de loi, malgré qu'il y ait un terme générique, bien, que nous puissions...
parce que c'est la volonté du législateur, le législateur ne parlant pas pour ne
rien dire, qu'on se dit que c'est important que, nommément, ce concept-là,
cette orientation-là, cet <axe-là se...
M. Benjamin : ...des
fois,
dans un projet de loi, malgré qu'il y ait un terme générique, bien, que nous
puissions... parce que c'est la volonté du législateur, le législateur ne
parlant pas pour ne rien dire, qu'on se dit que c'est important que, nommément,
ce concept-là, cette orientation-là, cet >axe-là se retrouve dans la loi.
Et, à ce moment-là, on renforce la loi, on bonifie, parce que telle sera, à ce
moment-là, la volonté de l'Assemblée nationale.
Et, dans le cas qui nous concerne, c'est
vrai, ce qu'il dit, le collègue de Beauce-Nord, quand on parle de mobilité
durable, mais le ministre a cru bon, et avec raison, que, nommément, le terme
de transport collectif apparaisse. Et, moi, ce que j'avance comme argument, ce
que j'avance comme argument : l'enjeu du transport actif, c'est aussi un
enjeu important, très important pour toutes les collectivités du Québec, pour
tous nos villages, nos villes, nos quartiers, toutes nos agglomérations. L'enjeu
du transport actif, c'est un enjeu important.
Donc, ne croit-il pas nécessaire, fort de
cette importance, à ce moment-là, qu'on retrouve, donc, dans… cet amendement-là
qui dirait : «Plus particulièrement au transport actif, transport
collectif et à la mobilité durable»?
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions spécifiquement sur l'amendement proposé
par le ministre? Oui, M. le ministre, allez-y.
M. Charette : Rapidement, là,
pour rassurer le collègue. Dans la PMD, qui avait été déposée, là, par le
précédent gouvernement et qui est bonifiée, là, par l'actuel, au niveau du
transport, on lit ceci : «Pour être durables, les infrastructures du
système de transport devront soutenir une mobilité efficace, sécuritaire,
pérenne, équitable, intégrée au milieu et compatible avec la santé humaine et
les écosystèmes.» Et là on fait référence au transport collectif, et c'est
précisé que ça inclut le transport actif également. Donc, il faut éviter, en
ajoutant des mots, de confondre un petit peu la volonté du législateur. Donc,
la référence, elle est très, très claire : la mobilité durable inclut le
transport actif. Donc, pour nous, l'amendement, là, qui est étudié actuellement
couvre totalement, là, les visées qu'il doit couvrir.
La Présidente (Mme Boutin) :
Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit : Je vous
remercie. Je ne veux pas prolonger la discussion, mais je pense que, de toute
façon, ça tire un peu à la fin de notre séance, puis on revient cet après-midi,
peut-être que le ministre aura l'occasion d'y réfléchir dans l'intervalle...
(Interruption)
Mme Montpetit : ...à vos
souhaits, dans l'intervalle entre nos deux séances.
Puis, justement, il parle de l'intention
du législateur, je pense que ce qui est... Puis, encore là, je ne veux pas lui
prêter d'intention en disant ça, mais il ne faudrait pas apporter une confusion
de dire : On met «collectif» et on ne met pas «actif» justement parce que
l'intention du législateur, c'est d'accorder une importance moindre au
transport actif, d'où, je pense, l'intervention de mon collègue de venir le
spécifier. Puis c'est une précision qui est intéressante.
Puis, quand on regarde la politique de
mobilité durable du Québec, là, qui est en vigueur jusqu'en 2030, ça fait
toujours référence à <transport...
Mme Montpetit :
...d'accorder une importance moindre au transport actif, d'où, je pense,
l'intervention de mon collègue de venir le spécifier. Puis c'est une précision
qui est intéressante.
Puis, quand on regarde la Politique de
mobilité durable du Québec, là, qui est en vigueur jusqu'en 2030, ça fait
toujours référence à >transport collectif et actif. Donc, dans toutes,
toutes, toutes les presque 80 pages de cette politique, ça fait toujours
référence à l'importance d'investir dans des infrastructures de... Et les
titres, c'est : Transport collectif et actif. Donc, ils font référence aux
deux.
Mobilité durable fait référence déjà à
transport collectif. On le précise, je pense que c'est très louable de le
préciser, mais je pense qu'il y a une réflexion qui pourrait être faite dans l'amendement
qui est proposé par le ministre, qui est intéressant, qui vient apporter une
spécificité, mais, tant qu'à faire un pas dans cette direction, peut-être qu'on
pourrait faire le pas complet pour être cohérents notamment avec la politique
de mobilité durable, mais notamment, j'imagine, avec les orientations, je le
souhaite, futures du gouvernement qui seront d'investir aussi en transport, en
transport actif, donc dans des pistes cyclables notamment, mais je pense qu'il
faudrait juste s'assurer qu'il y ait une cohérence avec les politiques gouvernementales
existantes. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions spécifiquement sur cet amendement?
M. Charette : Oui. La
cohérence, elle est déjà parfaitement assurée, là, par le libellé actuel.
La Présidente (Mme Boutin) :
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce
que l'amendement... Appel nominal. Mme la secrétaire, M. le député de Viau
aimerait l'appel nominal.
La Secrétaire
: Oui. M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
: M. Lévesque
(Chauveau)?
M. Lévesque (Chauveau) : Pour.
La Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Pour.
La Secrétaire
: Mme Montpetit
(Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'amendement est adopté. Nous allons maintenant revenir à l'article 15.4.1
tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des interventions? Oui, allez-y, député de Viau.
M. Benjamin : Oui. À ce
stade-ci, Mme la Présidente, je vais déposer un amendement. Je vais vous
demander de suspendre quelques instants, donc, le temps qu'on fasse parvenir l'amendement.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait.
Nous allons suspendre la séance.
(Suspension de la séance à 12 h 18)
(Reprise à 12 h 21)
La Présidente (Mme Boutin) :
Nous allons reprendre la séance. M. le député de Viau, voulez-vous nous
présenter votre amendement?
M. Benjamin : Oui, merci, Mme
la Présidente. Donc, donnez-moi deux secondes, le temps d'accéder.
Donc, Mme la Présidente, je tiens à
préciser, donc, nous sommes bien au deuxième alinéa, donc, l'amendement
concerne le deuxième alinéa, donc, soit :
1° par le remplacement du mot «peut» par
le mot «doit»;
2° par l'insertion, après les mots «sur recommandation
de ces ministres», des mots «…après consultation du comité consultatif»; et
3° par remplacement, dans ce deuxième
alinéa, du mot «ou» par le mot «et».
Donc, l'article tel que modifié se lirait
ainsi :
«Le gouvernement doit également
déterminer, sur recommandation de ces ministres et après consultation du comité
consultatif des sommes portées au crédit du fonds qui sont affectées à des
mesures applicables au transport en commun et à des programmes d'aide
financière qui favorisent le développement et l'utilisation du transport en
commun des personnes et le développement et l'utilisation de modes de transport
de personnes, à l'exception du véhicule de promenade dont le seul occupant est
le conducteur. Les sommes ainsi affectées sont virées, par le ministre, au
Fonds des réseaux de transport terrestre institué par le paragraphe 1° de
l'article 12.30 de la Loi sur le ministère des Transports (chapitre M-28.12).
«Les sommes visées au deuxième alinéa de
l'article 46.8.1 de la Loi sur la qualité de l'environnement sont exclues
de l'application du présent article.»
Voilà, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, j'imagine que vous avez une intervention.
M. Benjamin : Bien, écoutez simplement,
à cette... J'aimerais... Et, une fois de plus, c'est vrai que, l'enjeu du comité
consultatif, nous en avons pas mal échangé, discuté. Et je pense que c'est la
volonté du gouvernement, c'est notre volonté aussi de nous assurer que ce comité
consultatif là puisse jouer pleinement son rôle. Ce sont des experts, donc,
auxquels nous ferons appel, donc. Et je pense que, dans cet amendement-là, donc,
ce qu'il faut voir comme idée maîtresse, l'idée maîtresse de cet amendement-là,
c'est le fait qu'à ce moment-là on confierait... et donc ce serait... Le comité
consultatif serait vraiment consulté quand viendra le temps d'arriver à cet
aspect, donc, des décisions. Donc, c'est autour... Donc, les échanges que je
souhaite avoir avec le ministre, ce serait beaucoup sur le rôle du comité
consultatif, par rapport à cet amendement.
La Présidente (Mme Boutin) : M.
le ministre, souhaitez-vous intervenir?
M. Charette : Oui, très, très rapidement
pour dire que, d'aucune façon, là, on ne peut accepter cet amendement-là. En
fait, je souhaite que l'on continue à progresser. Là, j'ai le sentiment qu'on
recule. La semaine dernière, ou en début de semaine plutôt, on avait parlé du <rôle
du...
M. Benjamin : ...par
rapport
à cet
amendement.
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le ministre, souhaitez-vous intervenir?
M. Charette : Oui,
très,
très
rapidement pour dire que d'aucune façon, là, on ne peut accepter
cet
amendement-là. En fait, je souhaite que l'on continue à progresser.
Là, j'ai le sentiment qu'on recule.
La semaine dernière, ou en début de
semaine plutôt, on avait parlé du >rôle du comité consultatif, notamment
à travers cet article-là. On a mentionné que ce n'était pas du tout dans son
rôle, dans son mandat mais que, si le comité, par lui-même, souhaitait
intervenir, il sera libre de le faire, mais, à la base, les gens qui vont
constituer ce comité-là n'auront pas la pertinence, l'expérience et l'expertise
pour aider à déterminer, là, un pourcentage, ou quoi que ce soit. Ça ne sera
pas leur premier champ d'expertise.
Et, «peut» versus «doit», là, la question,
j'espère, est réglée jusqu'à la fin du projet de loi. Donc, pour toutes ces
raisons, on ne peut pas, même longuement, échanger sur cet amendement-là.
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Donc, écoutez, je vais quand même tenter d'essayer d'ouvrir des
champs, des perspectives auxquels j'inviterais peut-être M. le ministre à
réfléchir. Donc, je pense qu'il a déjà commencé à réfléchir, et c'est ce que
nous faisons dans le cadre de ce projet de loi aussi avec... nous tentons de
faire, en tout cas, avec lui, donc, sur les rôles et responsabilités de chacun
d'entre nous et de chacune des composantes des acteurs qui auront à oeuvrer à
l'intérieur de ce projet de loi.
Et le comité consultatif, c'est un comité
qui est composé, qui réunit des experts, Mme la Présidente, et des experts qui
pourraient… Et, à ce chapitre-là, dans ces orientations, ici, qu'on a devant
nous... Prenons, par exemple, les mesures d'écofiscalité. On aura notamment à
réfléchir sur les crédits, sur les orientations en matière de mesures
d'écofiscalité. Or, je crois que les membres du comité consultatif pourraient,
à point nommé, donc, être consultés à ce niveau-là. N'y voit-il pas une
pertinence à cette fin, que des experts puissent être consultés sur ces
mesures-là? C'est une question.
M. Charette : Un appel au
règlement puis peut-être une question de précision. Le collègue de Robert-Baldwin
a déposé l'amendement suivant, dont je vous fais la lecture : «Le gouvernement
doit, sur recommandation du ministre des Finances, du ministre responsable de l'application
de la présente loi et après consultation du comité consultatif sur les changements
climatiques, déterminer une part minimale», et le reste s'ensuit, là, tel qu'il
a été amendé. Donc, on a débattu d'un amendement qui dit mot pour mot ce que le
nouvel amendement mentionne. Donc, pour notre part, le débat est clos. Il y a
eu vote, l'amendement a été rejeté. Donc, je questionne la pertinence de
déposer un amendement, là, en tous points semblable à un amendement qui a déjà
été battu.
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Donc, Mme
la Présidente, je ne sais pas si, comme moi, le ministre a pris connaissance
des mêmes amendements, mais je ne vois pas que ce soient les mêmes. <Et
je...
M. Charette : ...
l'amendement
a été rejeté. Donc, je
questionne la pertinence de déposer un
amendement,
là, en tous points semblable à un
amendement qui a
déjà été
battu.
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le député de
Viau.
M. Benjamin : Donc,
Mme
la Présidente, je ne sais pas si, comme moi, le
ministre a pris
connaissance
des mêmes
amendements, mais je ne vois pas
que ce soient les
mêmes. >Et je vais le préciser, Mme la Présidente. Dans l'amendement,
dans l'amendement du député de Robert-Baldwin, il y avait deux éléments de
modification. Il y avait, un, le «doit», le deuxième : par l'ajout des
mots «présente loi»… des mots «et après consultation au comité consultatif des changements
climatiques». Tandis que, dans l'amendement que nous avons devant nous... Les
mots ont leur sens, M. le ministre, et donc c'est très important, donc, que je
rappelle au ministre, donc, et avec grand plaisir et avec amitié d'ailleurs,
que, dans l'amendement que nous avons devant nous, il y a trois composantes, Mme
la Présidente. Il y a le «peut» par le mot «doit», il y a l'insertion des mots
au deuxième changement, et, un troisième élément, par le remplacement de son
deuxième mot par «ou» et par «et». Donc, quand il nous dit : En tous
points semblable, vous allez conclure avec moi, Mme la Présidente, que ça n'est
pas tout à fait vrai.
Et nous sommes bien au deuxième alinéa,
donc j'aimerais, Mme la Présidente, que vous nous permettiez à continuer
d'échanger avec le ministre sur le deuxième alinéa qui a... l'amendement qui a
été présenté au deuxième alinéa.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce que vous souhaitez intervenir encore, M. le député de Viau?
M. Benjamin : Oui. Alors, ma
question, elle est entière. J'ai posé une question tout à l'heure à M. le
ministre, j'aimerais qu'il réponde à ma question, notamment sur les compétences
des experts qui sont membres de ce comité consultatif. Et j'ai donné l'exemple,
par exemple, j'ai donné l'exemple des mesures d'écofiscalité où ces membres du
comité consultatif pourraient intervenir à titre consultatif, justement. C'est
leur mandat. Alors, qu'est-ce qu'il en dit?
M. Charette : Vous avez mentionné
trois changements, alors que le précédent amendement en comportait deux. De ce
que je comprends, il y a un et/ou qui constitue le troisième élément, qui le
distingue de l'amendement précédent, mais, pour ce qui est du comité
consultatif, étant donné que ça faisait partie du précédent amendement et étant
donné que ça a largement été discuté, on n'y reviendra pas. Et je pense qu'on a
dû faire une trentaine d'heures, entre autres, sur le comité consultatif. Je
pense que les expertises de chacun ont été bien définies.
La Présidente (Mme Boutin) :
Vous avez très brièvement 30 secondes, parce qu'on va bientôt ajourner.
• (12 h 30) •
M. Benjamin : Mme la
Présidente, nous sommes bien au deuxième alinéa, nous ne sommes pas au premier
alinéa. Ce n'est pas la même chose. Nous sommes au deuxième alinéa, avec des
orientations différentes, donc. Et, moi, ce que je lui demande, la question que
je lui pose, c'est sur le deuxième alinéa. Donc, je ne suis pas en train de
refaire le débat du premier alinéa.
Donc, je suis en train de faire le débat
sur le deuxième alinéa, et c'est à ce niveau-là que je lui demande, ma
question, elle est entière : Quand on parle, par exemple, des mesures
d'écofiscalité, qui pourraient être des mesures sur lesquelles le comité
consultatif pourrait <conseiller le ministre, être consulté, alors...
>
12 h 30 (version révisée)
<17909
M.
Benjamin : ...donc, je ne suis pas en train de refaire le débat du
premier alinéa.
Donc, je suis en train de faire le
débat sur le deuxième alinéa, et c'est à ce niveau-là que je lui demande, ma
question, elle est entière : Quand on parle, par exemple, des mesures
d'écofiscalité, qui pourraient être des mesures sur lesquelles le comité consultatif
pourrait >conseiller le ministre, être consulté, alors pourquoi ne pas
leur donner cette prérogative aussi?
La Présidente (Mme Boutin) : Nous
pourrons en discuter plus amplement cet après-midi.
Alors, compte tenu de l'heure, je vais suspendre
les travaux jusqu'à 14 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
14 h (version révisée)
(Reprise à 14 h 04)
La Présidente (Mme Boutin) :
On va commencer, chers collègues. Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! La Commission
des transports et de l'environnement reprend ses travaux. Je demande à toutes
les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre, s'il vous plaît, les
sonneries de vos appareils électroniques.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 44, Loi visant principalement la gouvernance efficace de la
lutte contre les changements climatiques et à favoriser l'électrification.
Alors, à la fin de notre dernière séance,
nous en étions à avoir un débat sur l'amendement proposé par le député de Viau.
Alors, est-ce que vous aimeriez reprendre où vous en étiez, M. le député?
M. Benjamin : Oui, bien sûr, Mme
la Présidente. Mme la Présidente, avant de nous quitter, j'étais en train de
préciser l'objet de mon amendement, mais je comprends que... Est-ce que le
ministre avait soulevé une question relative à la recevabilité de mon amendement?
Est-ce que c'est ce que je dois comprendre?
La Présidente (Mme Boutin) :
Non. Est-ce que, M. le ministre, vous vouliez vous exprimer?
M. Charette : En fait, je
disais... je saluais l'exercice de créativité du collègue de Viau en lui
rappelant que ces éléments-là avaient été battus à travers un autre amendement,
et on était pratiquement en copier-coller en termes du vocabulaire retenu.
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, si ça vous va, on va continuer la discussion autour de cet
amendement-là. On ne va pas nécessairement questionner la recevabilité.
M. Benjamin : Bon. Alors, si
vous permettez, Mme la Présidente, donc, je crois que, là-dessus, en fait, nous
sommes... nous arrivons, justement, au point où je dois préciser, pour le
ministre, la portée de cet amendement et l'enjeu de cet amendement, parce que peut-être
qu'il le confond avec un autre amendement, mais ce n'est pas le cas du tout,
puisque le premier amendement dont il est question...
Donc, en fait, la comparaison que le
ministre fait, il fait la comparaison avec l'amendement présenté par le député
de Robert-Baldwin, comme je le rappelle, l'amendement qui était présenté à
cette section de l'article 8 que nous avons devant nous, donc, section où
il était dit que «le gouvernement peut, sur recommandation du ministre des
Finances et [des responsables] de l'application de la présente loi, déterminer
une part minimale du produit de [...] vente des droits d'émission visés au
deuxième alinéa de l'article 46.6 de la Loi sur la qualité de
l'environnement réservée au financement de mesures applicables aux transports».
Je pense que, là, dans cet amendement-là, Mme
la Présidente, et on en a amplement discuté aussi, pas assez à mon goût, dans
la mesure où ce que nous souhaiterions n'a pas pu se réaliser, mais cependant
on en a <quand même discuté...
M. Benjamin : …Loi sur la
qualité de l'environnement réservée au financement de mesures applicables aux
transports».
Je pense que, là, dans cet
amendement-là,
Mme la Présidente, et on en a amplement discuté aussi, pas assez à mon
goût, dans la mesure où ce que nous souhaiterions n'a pas pu se réaliser, mais
cependant on en a >quand même discuté, là, il est question surtout, donc,
et on a abordé la question, des deux tiers, des sommes qui sortent… qui vont
sortir de ce fonds, tandis que, dans l'autre alinéa que nous avons devant nous,
l'autre alinéa qui se lit comme suit, qui est une autre histoire complètement
différente, qui dit : «Le gouvernement peut également déterminer, sur
recommandation de ces ministres, des sommes portées au crédit du fonds qui sont
affectées à des mesures applicables au transport en commun et à des programmes
d'aide financière qui favorisent le développement et l'utilisation du transport
en commun des personnes ou le développement et l'utilisation de modes de
transport de personnes, à l'exception du véhicule de promenade dont le seul
occupant est le conducteur. Les sommes ainsi affectées sont virées, par le
ministre, au Fonds des réseaux de transport terrestre», etc., là-dessus, Mme la
Présidente… Si, tantôt, on faisait allusion, dans le précédent alinéa, aux
sommes qui sortent, donc là on parle des sommes qui rentrent, ce n'est pas la
même chose du tout, du tout, du tout, et comment ça se fait.
Et c'est là-dessus que je disais, que je
rappelais, tantôt, au ministre... Prenons, par exemple, les mesures
d'écofiscalité. Alors, est-ce que le ministre était en train de nous dire que
le Comité consultatif sur les changements climatiques n'était pas assez
compétent pour, justement, agir, travailler avec le ministre dans ce dossier,
surtout lorsqu'il s'agit des intrants? Au niveau des sommes qui sortaient, il
ne voulait pas, mais, des sommes qui rentrent, il ne veut pas non plus. Est-ce
que c'est ce que je dois comprendre sur le rôle du Comité consultatif sur les
changements climatiques?
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le ministre, souhaitez-vous intervenir?
M. Charette : La compréhension
du collègue de Viau est malheureusement erronée par rapport au comité
consultatif. On l'a définie, cette compétence-là, pendant de nombreuses, sinon
dizaines d'heures. Donc, ce n'est pas une question de compétence.
Au niveau des expertises, on a aussi
longuement élaboré là-dessus. Et ce que j'ai mentionné la semaine dernière et
en début de semaine, c'est la chose suivante : On ne peut pas fixer, comme
les oppositions tentent de le faire à chaque article, de nouveaux mandats pour
le comité consultatif, autrement ce même comité, si on devait accepter ce que
les oppositions proposent à chacune des fois, n'aurait plus de latitude pour
mener à bien ses propres travaux. Donc, on n'insistera jamais assez pour dire
que c'est un comité indépendant, qui a libre jeu de retenir les sujets de son
choix. Mais, si on devait accepter tout ce qui est proposé comme mandats
spécifiques, bien, cette indépendance-là, elle n'existerait tout simplement
plus.
Et je comprends la nuance par rapport à
l'amendement précédent, mais <cette nuance…
M. Charette : ...qui a libre
jeu de retenir les sujets de son choix. Mais, si on devait accepter tout ce qui
est proposé comme mandats spécifiques, bien, cette indépendance-là, elle
n'existerait tout simplement plus.
Et je comprends la nuance par rapport à
l'amendement précédent, mais >cette nuance-là n'a aucune, aucune valeur au
niveau de sa portée. On parle du même article. Ce même amendement avait été
déposé à l'alinéa un, et là on dépose la même chose à l'alinéa deux, mais d'un
même article. Donc, la portée est la même, et le refus, qu'on avait largement
justifié, et le fait qu'on avait battu cet amendement-là continuent de
s'appliquer avec celui-ci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y, M. le député de Viau.
• (14 h 10) •
M. Benjamin : Mme la
Présidente, vous savez, assez souvent, il m'est déjà arrivé, pour le peu de
temps que je siège à cette commission, d'entendre le ministre, donc, revenir
faire le bilan ou le procès des dernières années des autres partis qui ont été
au pouvoir, tous les partis confondus. Mais une chose que je sais, une chose
que je sais, c'est que le Commissaire au développement durable a déjà salué les
mesures, par exemple, d'écofiscalité, donc, comme étant des bonnes mesures qui
ont donné des résultats, tous les partis confondus qui ont été au gouvernement.
Ce qu'on doit s'attendre, c'est d'avoir plus de mesures maintenant, et c'est
pour cette raison qu'on veut travailler avec le ministre. Alors, je lui offre
toute ma collaboration pour nous assurer qu'il y ait plus de mesures. Et, pour
le faire, écoutez, quoi de mieux qu'une instance d'experts indépendants qui va
pouvoir arriver et conseiller le ministre correctement à ce niveau-là? Donc,
moi, je pense que, comme ministre de l'Environnement, ce serait vraiment se
priver.
Donc, ce n'est pas une tâche additionnelle
qu'on donne, contrairement à ce que le ministre a dit, au Comité consultatif
sur les changements climatiques, mais je pense que c'est permettre à ce
comité-là de jouer pleinement son rôle. On ne fait pas appel à des experts
juste pour les cantonner dans des petits rôles secondaires, on fait appel à des
experts parce qu'on croit, on pense que cet enjeu-là est beaucoup trop
important pour ne pas avoir des personnes compétentes et indépendantes qui vont
pouvoir jouer pleinement leur rôle, donc, dans la consultation.
Alors, encore une fois, ce que je demande
au ministre, est-ce qu'il est... est-ce qu'aujourd'hui il pense que c'est
important, par exemple, sur les mesures d'écofiscalité, que des experts de ce
comité consultatif là puissent accompagner le ministre à ce niveau?
La Présidente (Mme Boutin) :
Souhaitez-vous intervenir?
M. Charette : J'avais répondu
à l'amendement précédent, qui proposait exactement la même chose.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Est-ce que vous souhaitez encore
intervenir, M. le député de Viau? Non. Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
M. Benjamin : ...
La Présidente (Mme Boutin) :
Par appel nominal. Alors, le député de Viau suggère l'appel nominal. Mme la
secrétaire, pour ce qui est de l'amendement proposé par le député de Viau,
l'amendement de l'article 15.4.1.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin :
<Pour...
La Présidente (Mme Boutin) :
...
alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix.
M. Benjamin : ...
La Présidente (Mme Boutin) :
Par appel nominal. Alors, le député de Viau suggère l'appel nominal. Mme la
secrétaire, pour ce qui est de l'amendement proposé par le député de Viau,
l'amendement de l'article 15.4.1.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : >Pour.
La Secrétaire
: Mme Montpetit
(Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: Mme Guillemette
(Roberval)?
Mme Guillemette : Contre.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire
: M. Allaire
(Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'amendement est rejeté. Nous allons maintenant revenir à l'article 15.4.1
tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des interventions pour cet article-là? Bon, alors
nous allons maintenant procéder à l'article 15.4.1.1. M. le ministre, je
vous inviterais à en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Charette : Avec plaisir. Donc :
«15.4.1.1. Malgré le deuxième alinéa de l'article 54 de la Loi sur
l'administration financière, le ministre des Finances ne peut avancer au fonds
général les sommes visées au deuxième alinéa de l'article 46.8.1 de la Loi
sur la qualité de l'environnement.»
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a des… On n'a pas à lire les… Est-ce qu'il y a des interventions?
Oui?
M. Benjamin : ...quelques explications,
donc, sur…
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui. Un instant, M. le ministre va...
M. Charette : ...le mentionne
bien, là, mais je peux ajouter quelques explications. Le nouvel article 15.4.1.1
prévoit une restriction au pouvoir du ministre des Finances d'avancer au fonds
général du fonds consolidé du revenu les sommes visées au deuxième alinéa de
l'article 46.8.1 de la Loi sur la qualité de l'environnement, inséré par l'article 19
du projet de loi. Ces sommes, qui seront portées au crédit du Fonds
d'électrification et de changements climatiques, devront être versées à
l'émetteur à qui les unités vendues auraient autrement été allouées
gratuitement. Cette restriction est donc prévue pour assurer la disponibilité
de ces sommes.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a des interventions? Oui, M. le député de Viau, à vous la
parole.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Dans le segment qui est présenté aussi comme un changement,
donc, le ministre nous dit, donc : Par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de… Est-ce qu'on est là-dedans, transition énergétique, non? Est-ce
qu'on est là-dedans, 15.4.1? Ah! on n'est pas encore rendus à <l'article...
M. Benjamin : ...qui est
présenté aussi comme un changement, donc, le ministre nous dit, donc :
«par le remplacement, dans le deuxième alinéa, de...»
Est-ce qu'on est
là-dedans
, transition énergétique, non? Est-ce qu'on est là-dedans,
15.4.1? Ah! on n'est pas encore rendus à >l'article 9.
La Présidente (Mme Boutin) :
15.4.1.1, et on n'a pas encore voté sur l'article 8.
M. Benjamin : Excusez-moi, Mme
la Présidente. Désolé. Pas de question.
La Présidente (Mme Boutin) :
Pas de souci.
Mme Ghazal : Dans le fond,
juste pour être certaine, dans le fond, ce que cet article-là vient dire, c'est
que l'argent du Fonds vert ne peut pas aller dans le fonds consolidé du
gouvernement, il faut qu'il aille au projet, c'est ça?
M. Charette : En fait, c'est
au niveau de l'argent du SPEDE, du marché... du SPEDE.
Mme Ghazal : Oui, du SPEDE,
oui, oui, pas du Fonds vert. O.K. Il ne peut pas aller ailleurs que dans ce
fonds-là. Ce n'était pas là avant? O.K.
M. Charette : Et, c'est
mentionné aussi, c'est là la nuance, on ne peut pas avancer au fonds général
les sommes. Donc, on ne peut pas avancer, là, effectivement, les sommes émanant
du marché du carbone.
Mme Ghazal : Mais ça, ce
n'était pas là avant? C'est un ajout?
M. Charette : En fait, vous
avez la version...
Mme Ghazal : Ça a toujours été
le cas, de toute façon. Pourquoi est-ce que, là, on l'ajoute, puis avant ça
existait?
M. Charette : Libellé comme
tel, ça n'y était pas. On a introduit, et ce sera précisé dans les prochains
mois, la notion de consigne. C'est là où je disais à la collègue, avec un petit
clin d'oeil, là : On ne fait pas référence à la consigne, là, qui nous
anime tous les deux, là, au niveau des contenants à remplissages multiples, et
autres, mais bien la consigne pour les entreprises. Les entreprises auront la
possibilité, plutôt que d'acheter uniquement des crédits, compte tenu de leurs
émissions, de garder en consigne une certaine valeur pour permettre des
investissements sur leur propre site pour diminuer leurs propres émissions de
gaz à effet de serre. Et c'est cohérent avec un article qu'on a adopté — je
perds la notion du temps — soit lundi ou la semaine dernière, qui
vise à prioriser les diminutions d'émissions en sol québécois. Ça n'empêche pas
l'achat de crédits, comme le permet, naturellement, le marché du carbone, mais
on va préférer, à chacune des fois, des mesures qui vont viser la diminution en
sol québécois.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Bon, alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 8.
Est-ce que l'article 8, tel qu'amendé, est adopté?
Une voix
: Par appel
nominal.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Mme la secrétaire, nous allons procéder par appel nominal, suite à la
demande de madame.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: Mme Guillemette
(Roberval)?
Mme Guillemette : Pour.
La Secrétaire
:
<
M. Provençal...
Une voix
: ...
appel nominal.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Nous allons...
Mme la secrétaire, nous allons procéder par
appel nominal, suite à la demande de madame.
La Secrétaire
:
Pour, contre, abstention.
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire
:
Mme
Guillemette (Roberval)?
Mme Guillemette : Pour.
La Secrétaire
: >M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M. Provençal :
Pour.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
: M. Allaire
(Maskinongé)?
M. Allaire : Pour.
La Secrétaire
: Mme Montpetit
(Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Contre.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'article 8, tel qu'amendé, est adopté. Nous allons maintenant
pouvoir étudier l'article 9. M. le ministre.
M. Charette : ...faire la
lecture, si vous le voulez bien.
Donc, l'article 9 : L'article 15.4.2
de cette loi est modifié :
1° par le remplacement du premier alinéa
par le suivant :
«Un ministre ou un organisme public partie
à une entente conclue avec le ministre responsable de l'application de la
présente loi en vertu de l'article 15.4.3 ou qui s'est vu confier un
mandat par ce dernier en vertu de ce même article peut porter au débit du fonds
les sommes prévues par cette entente ou ce mandat, le cas échéant.»; et
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «Transition énergétique Québec» par «organisme public».
Et le commentaire, là, que vous avez, dont
je peux faire la lecture : Cet article apporte certaines modifications à
l'article 15.4.2, qui prévoit dans quels cas une autre personne que le
ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
peut porter des sommes au débit du Fonds d'électrification et de changements
climatiques.
Tout d'abord, le premier alinéa est
remplacé afin d'élargir la possibilité accordée à d'autres organismes publics
de bénéficier du financement du fonds. Actuellement, seuls Transition
énergétique Québec et un ministre peuvent porter des sommes au débit du fonds.
Considérant l'abolition de Transition énergétique Québec, il y a lieu de
supprimer cette référence et de la remplacer par la notion plus large
d'organisme public.
Ensuite, considérant l'abolition du
Conseil de gestion du Fonds vert, ce sera dorénavant le ministre qui pourra
conclure des ententes avec d'autres ministres ou organismes publics, comme c'était
le cas avant la création du conseil de gestion. De plus, on introduit ici la
notion des mandats qui pourront être confiés par le ministre en vertu de
l'article 15.4.3, remplacé par l'article 10 du projet de loi.
• (14 h 20) •
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a des interventions? M. le député de Viau, à vous la parole.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. La première question, donc, que je demanderais au ministre,
donc : Qu'est-ce qui explique ce changement, «par un ministre ou un
organisme public»?
M. Charette : En fait,
l'explication a déjà été donnée, mais je peux la répéter. Étant donné qu'avec
ce projet de loi on parle d'abolir le Conseil de gestion du Fonds vert et <Transition
énergétique Québec...
M. Benjamin : ...
qu'est-ce
qui explique ce changement, «par un ministre ou un organisme public»?
M. Charette : En fait,
l'explication a déjà été donnée, mais je peux la répéter. Étant donné qu'avec
ce projet de loi on parle d'abolir le Conseil de gestion du Fonds vert et >Transition
énergétique Québec, ça implique des changements nécessaires, parce qu'avec la
loi actuelle ce sont... c'est, par exemple, Transition énergétique Québec qui
pouvait recevoir les sommes du Fonds vert. Or, TEQ n'existant plus avec
l'adoption du présent projet de loi, on remplace «TEQ», par exemple, par «organisme
public». Et on a aussi mentionné, et c'est déjà adopté dans les articles passés
précédemment, que c'est le ministre de l'Environnement qui devenait
gestionnaire du fonds en question. Donc, il faut faire les arrimages
nécessaires, là, pour être conséquents avec les articles déjà adoptés et les
principes qui veulent que TEQ et le conseil de gestion soient abolis.
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Maintenant, qu'est-ce qui sous-tend ce changement, alors que, je
comprends, ce que nous lisons, c'est que ça allait bien à Transition
énergétique Québec? Qu'est-ce qui sous-tend ce changement?
M. Charette : Alors, on
revient au principe même du projet de loi n° 44. On a
déjà signifié à travers les articles adoptés que le conseil de gestion n'avait
plus le mandat de gérer le fonds. Donc, ça, c'est déjà convenu, et on en a déjà
largement discuté, là, à travers nos échanges. Il faut juste être conséquents
avec les articles de loi, donc il faut faire les arrimages nécessaires. Et le
pourquoi de l'abolition du conseil de gestion a déjà été largement expliqué. Et,
pour ce qui est de TEQ, on prend les devants, étant donné que c'est dans les
articles subséquents, là, qu'on confirmera aussi l'abolition de TEQ.
M. Benjamin : Est-ce que je
peux savoir à quel ministre ou à quel organisme public… auquel le ministre fait
référence dans ses intentions en amenant cet amendement ici?
M. Charette : Bien, peut-être
rappeler qu'on a aussi adopté, dans les articles précédents, la possibilité de
faire des ententes, de confier des mandats. Donc, c'est aussi en conséquence de
ce qui a déjà été convenu. Moi, ce qui me plaît beaucoup... en fait, il y a
plusieurs éléments dans le projet de loi qui nous permettent de faire des
avancées notables, mais on fait aussi référence à la possibilité d'établir des
partenariats pour la réalisation de projets spécifiques. À travers ça, on a
clairement mentionné quelles étaient les conditions. Ce sont des conditions
extrêmement bien balisées, mais il y aura possibilité, effectivement, d'établir
des partenariats.
Pour ce qui est des organismes publics,
étant donné que TEQ n'y sera plus comme telle, c'est la raison pour laquelle on
enlève une référence spécifique à un organisme qui est connu sous le nom de
TEQ, mais qui sera appelé à jouer son rôle différemment, en étant intégré au
ministère des <Ressources naturelles...
M. Charette : …
étant
donné que TEQ n'y sera plus, comme tel, c'est la raison pour laquelle on enlève
une référence spécifique à un organisme qui est connu sous le nom de TEQ, mais
qui sera appelé à jouer son rôle différemment, en étant intégré au ministère
des >Ressources naturelles.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, allez-y.
M. Benjamin : Donc, je
comprends, Mme la Présidente, donc, l'intention du ministre, du gouvernement,
c'est de faire jouer par un organisme public… qui sera intégré au ministère des
Ressources naturelles? Est-ce que c'est ce que le ministre vient de nous dire?
M. Charette : En fait,
comme le projet de loi le prévoit, TEQ, Transition énergétique Québec, va
poursuivre sa mission mais non plus comme organisme ou société d'État
indépendante, mais bien comme un élément du ministère des Ressources
naturelles. Ça, c'est une question qu'on n'a pas encore abordée, mais c'est un
des principes clés du projet de loi, là, qui est à l'étude actuellement.
M. Benjamin : Je pense,
Mme la Présidente, on aura l'occasion amplement de l'aborder prochainement,
mais je me vois tout de suite dans l'obligation de l'amener puisqu'on a déjà
devant nous un amendement où on parle de TEQ, et le ministre vient d'affirmer
sa volonté que ce soit un organisme qui serait à l'intérieur du ministère des
Ressources naturelles. Or, je pense que le ministre, comme moi, a entendu
plusieurs réserves, et là, quand je dis «réserves», je suis poli, je suis
gentil, donc, qui ont été émises par rapport à ce fait-là. Quelle est sa
réponse par rapport aux réserves que plusieurs groupes, plusieurs experts,
justement... ont été émises par cette orientation?
M. Charette : Juste pour
ne pas étirer le débat, ou faire le débat au bon endroit, lorsqu'il est
question d'organismes, ça réfère aux annexes 1 et 2, qu'on avait aussi
largement débattues, ou expliqué le pourquoi c'était deux annexes et non pas
trois annexes. On avait fait un long débat là-dessus. Donc, pour ce qui est du
présent article, c'est réellement les organismes publics qui ont déjà... dont
la liste a déjà été définie, là, dans nos débats. Donc, ça ne porte pas
spécifiquement et uniquement sur TEQ. Les articles qui vont porter
spécifiquement et uniquement sur TEQ vont nous rattraper, là, plutôt tôt que
tard, je le souhaite, mais il ne faudrait pas confondre, là, la portée de
l'article en question.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui…
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Pour ce qui est de cette liste d'organismes publics auxquels le
ministre fait référence, donc, est-ce que ce serait possible qu'elle... est-ce
que ça a déjà été déposé ici, en commission?
M. Charette : Ça fait
partie du projet de loi, c'est précisé. Donc, vous l'avez, c'est l'annexe 1,
l'annexe 2. Donc, oui, ce sont des informations, là, qui sont disponibles.
Et là je me reviens... ça me revient, c'est-à-dire, malheureusement, le débat a
eu lieu avant l'arrivée du collègue sur la commission, je crois. Mais, oui, <effectivement,
ça fait...
M. Charette : …
du
projet de loi, c'est précisé. Donc, vous l'avez, c'est l'annexe I,
l'annexe II. Donc, oui, ce sont des informations, là, qui sont
disponibles. Et là je me reviens... ça me revient, c'est-à-dire,
malheureusement, le débat a eu lieu avant l'arrivée du collègue sur la
commission, je crois. Mais, oui, >effectivement, ça fait partie du
projet de loi et c'est bel et bien précisé, là, on parle de plusieurs
organismes publics qui sont reconnus à travers l'article en question.
M. Benjamin : Merci. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions spécifiquement sur l'article 9? Oui,
allez-y, Mme députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit : Oui, je vous
remercie. Je comprends que le ministre nous dit qu'on va parler de Transition
énergétique Québec un petit peu plus tard, mais c'est quand même la première
fois qu'on l'aborde plus spécifiquement, je dirais, et ça met la table pour la
suite des discussions. Puis je pense que c'est une discussion qu'on peut
débuter, aborder. Il connaît très bien notre posture et ce qu'on pense du fait
de la décision d'abolir Transition énergétique Québec. J'aimerais l'entendre...
Puis il peut me dire qu'il m'en parlera dans un article différent, mais, de
toute façon, il faudra faire la discussion. Je pense qu'on met la table pour la
suite des échanges.
J'aimerais… Je pense qu'il conviendra
comme moi que Transition énergétique Québec a fait la démonstration de son
efficacité. Il a entendu les mêmes organismes que moi, les mêmes organisations,
qui sont venus dans les consultations, qui ont été unanimes, et complètement
unanimes, sur l'efficacité de Transition énergétique Québec, sur son agilité,
sur la nécessité, dans le fond, qu'on ne perde pas tous ces éléments-là. Et ce
qui a été, d'ailleurs, reproché au projet de loi n° 44, c'est justement
que non seulement la démonstration n'a pas été faite que Transition énergétique
Québec ne rencontrait pas les objectifs qu'on… la mission, dans le fond, à
laquelle elle était vouée, mais, en plus de ça — après ça, on pourra
y revenir dans une autre partie — il n'y a pas de garantie, à l'heure
actuelle, avec le projet de loi, que la proposition qui est faite par le
ministre va assurer une structure qui est aussi efficace, qui est aussi agile
pour les entreprises du Québec. Ça, ça fait partie des préoccupations.
• (14 h 30) •
Mais, avant de se rendre à la deuxième
partie, moi, j'aimerais bien comprendre qu'est-ce qui motive le ministre à
venir abolir une structure qui fonctionne très bien, qui a fait la
démonstration qu'elle fonctionnait très bien. Elle fonctionne très bien qu'elle
a été nommée dans les sociétés d'État les plus efficaces du Québec. Je ne sais
plus si c'était la première ou la deuxième, mais dans les plus efficaces du
Québec.
Donc, la démonstration, elle est faite. Ce
n'est pas moi qui le dis. <Pourquoi elle est…
>
14 h 30 (version révisée)
<15369
Mme Montpetit :
...
très bien, qui a fait la démonstration qu'elle
fonctionnait
très bien, elle fonctionne très bien, qu'elle a été nommée dans les sociétés
d'État les plus efficaces du Québec, puis c'était la première ou la deuxième,
mais dans les plus efficaces du Québec.
Donc, la démonstration, elle est faite,
ce n'est pas moi qui le dis. >Pourquoi aller fragiliser ou prendre le
risque de fragiliser une structure qui fonctionne extrêmement bien, qui a été
la seule société d'État, à ce jour, à présenter un plan de relance économique
dans le cadre de la pandémie? Donc, c'est démontré qu'ils sont très efficaces,
pourquoi prendre le risque d'aller fragiliser une organisation qui fonctionne
bien et dont tous les organismes qui sont venus nous voir en consultations
n'ont eu que des éloges pour l'organisation?
M. Charette : Mme la
Présidente, après quelques dizaines d'heures, je comprends un petit peu la
personnalité de cette commission-là. Pour ne pas avoir à répéter à différents
endroits les mêmes arguments, ces arguments, je les réserve lorsque viendra le
temps d'aborder spécifiquement la question de Transition énergétique Québec.
Mais déjà je vais rassurer la collègue, ce qui fonctionne bien chez Transition
énergétique Québec, on le maintient. Donc, il n'y a pas d'inquiétude à y avoir
à ce niveau-là. Mais, sur la décision dans son essence elle-même, on abordera
la question lorsque les articles s'y prêteront. Entre-temps, nous sommes à
l'étude de l'article 9 et on peut procéder à son adoption, là, sans autre
débat, parce que c'est déjà bien clair, là, comme précision.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Montpetit : Oui. J'entends
que le ministre ne veut pas y répondre, puis on aura la discussion plus tard, mais
le projet de loi a été déposé au mois de novembre l'année dernière, puis on n'a
toujours pas eu de réponse ni de sa part ni de la part de son collègue le
ministre des Ressources naturelles, qu'il a lui-même refusé d'entendre ici, en
consultations.
C'est l'organisation qui est la plus
efficace en termes de réduction des GES. La démonstration est faite. Elle est
efficace, elle est agile. Et, non, non, non, je dois m'inscrire en faux avec ce
qui vient d'être affirmé par le ministre, non, le projet de loi... Encore là, c'est
des intentions, elles sont louables, je ne les remets pas en question, mais,
non, le projet de loi n'assure pas que l'efficacité sera au rendez-vous pour
Transition énergétique 2.0 au sein d'un ministère. Les organismes qui
sont venus nous l'ont soulevé, de dire, justement : On perd en
transparence, on perd en reddition de comptes, on perd en agilité, on perd en
fiabilité. Il y a une expertise extrêmement importante qui s'est mise en place
au sein de Transition énergétique.
D'ailleurs, quand on viendra à la
discussion, parce que j'imagine... En tout cas, vous avez dû avoir le temps de
vous préparer un argumentaire depuis novembre dernier, je suis plus que
curieuse de l'entendre, parce qu'avec beaucoup d'imagination je n'arrive pas à
comprendre pourquoi on peut prendre la décision d'abolir quelque chose qui
fonctionne extrêmement bien. Je vous informe tout de suite, d'ailleurs, que je
serais intéressée à savoir combien d'employés ont quitté Transition énergétique
depuis que <l'abolition...
Mme Montpetit : ...
parce
qu'avec beaucoup d'imagination je n'arrive pas à comprendre pourquoi on peut
prendre la décision d'abolir quelque chose qui fonctionne extrêmement bien. Je
vous informe tout de suite, d'ailleurs, que je serais intéressée à savoir
combien d'employés ont quitté Transition énergétique depuis que >l'abolition
a été annoncée. On me dit qu'il y a des gens d'une grande expérience, d'une
grande expertise qui ont quitté et qui ne sont pas des ressources qui vont se
retrouver au ministère des Ressources naturelles. Donc, il y a une perte d'expertise,
certainement, qui va être présente.
Donc, c'est toutes des questions qu'il va
falloir aborder. On les abordera quand le ministre finira par les aborder, mais
je trouve ça... je ne comprends pas qu'on puisse vouloir fragiliser quelque
chose qui a fait la démonstration que ça fonctionnait extrêmement, extrêmement,
extrêmement bien et pour qui tout le monde... pour qui c'est unanime le
fonctionnement, et la fiabilité, et l'agilité de cette organisation.
M. Charette : ...la collègue
mentionne qu'il n'y a pas eu de réponse depuis le dépôt du projet de loi. Je
ferais la nuance suivante : Souvent, il y a des réponses de données, mais,
par moments, on se refuse de les entendre. Donc, oui, il y a eu des réponses de
données. Et, en temps et lieu, lorsque les articles plus spécifiquement
porteront sur TEQ, on pourra répéter ce qui a déjà été mentionné. Mais il y a
une grande nuance entre ne pas donner une réponse et ne pas vouloir l'entendre.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions spécifiquement sur l'article 9?
Mme Montpetit : Bien, si je
peux juste me permettre de réitérer au ministre, je lui transférerai, s'il le
souhaite, l'ensemble des organisations qui attendent également ses réponses.
Donc, je pense, ce n'est pas juste moi qui n'ai malheureusement pas entendu les
réponses, mais il n'y a personne qui est rassuré, à l'heure actuelle, des
ditriades qui ont été faites par le ministre, là. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
S'il n'y a pas d'autre... Est-ce que vous avez une intervention, madame?
Mme Ghazal : Oui, j'aurais une
question.
La Présidente (Mme Boutin) :
Mme la députée de Mercier, allez-y.
Mme Ghazal : Bien, comme l'a
dit le ministre, on va avoir l'occasion de parler de Transition énergétique
Québec plus tard. Je sais que le ministre a refusé que le ministre de l'Énergie
et des Ressources naturelles soit présent à la commission pour répondre à nos
questions quand on va être rendus là. Moi, je fais la demande quand même, qu'il
y réfléchisse pendant l'été, parce que je pense que, là, le ministre a décidé
qu'on allait avoir des vacances. Et je sais que le ministre de l'Énergie et des
Ressources naturelles, lui, il est en vacances sur la Côte-Nord, le chanceux. Mais,
bon, donc, on aura l'occasion d'en parler.
Je veux juste être sûre parce que, tout à
l'heure... après, le ministre a corrigé, mais je veux être certaine que ça a
été bien compris, quand on dit : «Un ministre ou un organisme public», et
là on remplace... avant, c'était écrit «ou Transition énergétique Québec», c'est
que Transition énergétique Québec ne deviendra pas un organisme public.
M. Charette : Bien, en fait,
non, effectivement.
Mme Ghazal : C'était une
erreur. C'est juste parce que je veux la confirmer.
M. Charette : Parce que, bon,
anciennement, avec la... Bien, en fait, je dis anciennement... tant que le
projet de loi ne sera pas adopté, on fait référence spécifiquement à Transition
énergétique Québec. Donc, le transfert ou le changement se fait vers «organisme
public», mais ça ne fait pas de TEQ, intégrée au ministère des Ressources
naturelles, un organisme public en tant que tel. Pour la notion d'organisme
public, il faut réellement se référer aux annexes 1 et <2...
M. Charette : ...
Québec.
Donc, le transfert ou le changement se fait vers «organisme public», mais ça ne
fait pas du TEQ, intégré au ministère des Ressources naturelles, un organisme
public en tant que tel. Pour la notion d'organisme public, il faut réellement
se référer aux annexes 1 et >2, là, qui ont été débattues, là, il y
a quelque temps maintenant.
Mme Ghazal : Parce que
l'entente dont on parle, c'est celle qui va être... Les ententes dont on parle,
c'est celles qui vont être discutées à 15.4.3.
M. Charette : Entre autres.
Mme Ghazal : C'est ça, donc
«un ministre ou un organisme public partie à une entente conclue avec le ministre
responsable de l'application de la présente loi — c'est
ça — en vertu de 15.4.3...» Mais, avant, ces ententes-là étaient
conclues par le ministre et aussi par Transition énergétique Québec.
M. Charette : Et on va le voir
dans les articles qui vont suivre, les ententes qui ont été conclues, par
exemple, à l'égard du conseil de gestion, il y a des articles qui vont s'y
référer, et c'est la même chose pour TEQ. Donc, les ententes, elles sont encore
valables, mais c'est le nom du répondant ou du partenaire de l'entente qui,
lui, se trouve à changer. Mais, dans les mesures transitoires... ou dans les
articles suivants, là, on vient préciser ces éléments-là.
Mme Ghazal : ...les organismes
publics n'étaient pas impliqués là-dedans. Il y avait juste les ministères.
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, comme...
Mme Ghazal : Et là on l'ajoute
à cause du changement dans la loi. C'est ce que je comprends.
M. Charette : Ça offre
clairement, et suite à un article qu'on a adopté plus tôt, des offres de
partenariat, qui, elles, sont nouvelles, effectivement. Il y a des organismes,
notamment... par exemple, on parlait du milieu municipal, ou autres, qui
pourront, à terme, devenir partenaires, là, de ce fonds-là.
Mme Ghazal : Ça, c'est en
vertu de 15.2 qu'on avait déjà voté, sur les délégations.
M. Charette : En fait, c'est
difficile pour moi, là, à brûle-pourpoint...
Mme Ghazal : Non, non, 12.2,
12.2.
M. Charette : ...de vous
rappeler le numéro de l'article, mais on l'avait largement débattu,
effectivement. Mais c'était aussi un petit peu plus tôt dans le projet de loi.
Mme Ghazal : Donc, c'est comme
s'il y a des ententes avec des gens extérieurs, si on veut, des municipalités,
des personnes morales, et là, à 15.4.3, là, c'est les ministères et organismes
publics. C'est-à-dire que ce qu'on va regarder tantôt, dans 15.4.3, puis là
j'en parle parce qu'on y fait référence à l'article 9, c'est des ministères
et organismes publics avec qui on conclut des ententes, puis il y a aussi des
ententes que le ministre conclut avec des municipalités et des personnes
morales, là, je pense, comme des entreprises privées, à 12.2. C'est un petit
peu de la même nature.
M. Charette : Et on fait bien,
là, de me demander d'insister là-dessus. Dans 15.4.3, c'est réellement pour les
organismes publics qui sont dûment nommés, là, dans l'annexe 1 et 2.
Mme Ghazal : O.K. Mais ce
qu'on va discuter dans 15.4.3 ressemble à ce qui est dans 12.2.
M. Charette : On peut le dire
comme ça.
Mme Ghazal : C'est juste que
12.2, c'est des municipalités et des entreprises privées, alors que 15.4.3,
c'est des ministères et organismes publics.
M. Charette : Publics... 1
et 2.
Mme Ghazal : Mais c'est comme
de la même nature, mais avec des exigences <différentes...
Mme Ghazal : ...
15.4.3,
ressemble à ce qui est dans 12.2.
M. Charette : C'est un...
On peut le dire comme ça.
Mme Ghazal : C'est juste
que 12.2, c'est des municipalités et des entreprises privées, alors que 15.4.3,
c'est des ministères et organismes publics.
M. Charette : Publics... I
et II.
Mme Ghazal : Mais c'est
comme de la même nature, mais avec des exigences >différentes.
M. Charette : C'est des
nuances, là, qui sont importantes. Ce qu'on a mentionné pour les organismes
précédents, c'est une délégation possible de pouvoir gérer un programme qui
permettrait de réduire les gaz à effet de serre. Alors que, dans 15.4.3, on
parle réellement des ministères et des organismes, encore une fois, visés par l'article 1
et 2, pour pouvoir se faire reconnaître des dépenses à travers le Fonds d'électrification
et des changements climatiques. Donc, ce n'est pas une délégation au même titre
que dans... à l'article précédent.
• (14 h 40) •
Mme Ghazal : O.K. Ils ne vont
pas gérer des organismes... ils ne vont pas gérer des programmes, ministères,
organismes publics, ils vont...
M. Charette : C'est-à-dire, si,
par exemple, il y a une mesure... On peut en nommer, là, il y a des mesures qui
sont dans d'autres ministères, que ce soient — je veux juste
m'assurer… — les Roulez vert, et autres, ce sont des mesures qui sont
dans des ministères mais qui doivent être financées à travers le Fonds d'électrification
et des changements climatiques.
Des voix : ...
M. Charette : Exactement.
Mme Ghazal : C'est ça. Puis on
pourra, là, je comprends, là, pour 9, à 15.4.3, plus approfondir ça.
M. Charette : Sans problème.
Mme Ghazal : Parce que j'avais
l'impression que c'était un petit peu de la même nature que 12.2, mais pas tout
à fait. Peut-être, la meilleure façon, c'est de l'illustrer avec des exemples
concrets.
M. Charette : Sans problème.
La Présidente (Mme Boutin) :
Bon. Alors, si vous êtes prêts, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix de l'article 9, dans le fond, qui
modifie l'article 15.4.2.
Une voix : Par appel nominal.
La Présidente (Mme Boutin) : Nous
allons procéder avec l'appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Pour, contre, abstention, M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: Mme Guillemette
(Roberval)?
Mme Guillemette : Pour.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
: M. Allaire
(Maskinongé)?
M. Allaire : Pour.
La Secrétaire
: Mme Montpetit
(Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Contre.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Contre.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Contre.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Contre.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) : Abstention.
Alors, l'article 9 est adopté. Nous allons maintenant procéder à
l'article 10, qui modifie l'article 15.4.3. M. le ministre, je vous
inviterais à en faire la lecture.
M. Charette : Oui, qui est un
article assez long, donc vous allez m'excuser déjà à l'avance.
Donc : 10. L'article 15.4.3 de
cette loi est remplacé par le suivant :
«15.4.3. Lorsque les activités d'un
ministère ou d'un organisme public permettent la mise en oeuvre de mesures
pouvant être financées par le fonds conformément à l'article 15.1, le
ministre responsable de l'application de la présente loi peut conclure une
entente avec le ministre responsable de ce <ministère...
M. Charette : ...
remplacé
par le suivant :
«15.4.3. Lorsque les activités d'un
ministère ou d'un organisme public permettent la mise en oeuvre de mesures
pouvant être financées par le fonds conformément à l'article 15.1, le
ministre responsable de l'application de la présente loi peut conclure une
entente avec le ministre responsable de ce >ministère ou avec cet
organisme afin de lui permettre de porter au débit du fonds les sommes
pourvoyant à ces mesures.
«Le ministre responsable de l'application
de la présente loi peut également confier à un ministre ou à un organisme
public un mandat afin qu'il mette en oeuvre, selon ce que le mandat indique,
des mesures visant la lutte contre les changements climatiques dans un domaine
relevant de ses attributions. Il peut également, dans le cadre de ce mandat,
permettre à cet autre ministre ou à cet organisme de porter au débit du fonds
les sommes pourvoyant à de telles mesures.
«L'entente ou le mandat doit préciser le
montant qui pourra être porté au débit du fonds, pour les années financières
pendant lesquelles il sera applicable. Dans le cas d'une entente, celle-ci doit
préciser les mesures qui pourront être financées au moyen de ces sommes et la...»
Là, j'ai perdu ma page, pardon… «Applicable», voilà, c'est sur une autre page :
«…les mesures qui pourront être financées au moyen de ces sommes et la
répartition de celles-ci entre chacune de ces mesures, ou laisser au ministre
ou à l'organisme public qui y est partie le soin de répartir le financement
entre ces mesures de la manière la plus efficiente et cohérente avec la
politique cadre sur les changements climatiques. Les frais d'administration
pouvant être débités du fonds en vertu d'une telle entente ou d'un tel mandat
doivent être approuvés par le ministre responsable de l'application de la
présente loi.
«Le ministre ou l'organisme public
concerné est responsable de la mise en oeuvre des mesures pour lesquelles il
porte des sommes au débit du fonds ainsi que [...] l'atteinte des objectifs
visés en matière de lutte contre les changements climatiques.»
Et le commentaire qui en découle : Cet
article prévoit que le ministre peut conclure des ententes avec d'autres ministres
et organismes publics afin de permettre à ces derniers de porter au débit du
Fonds d'électrification et de changements climatiques des sommes pourvoyant des
mesures visant la lutte contre les changements climatiques et s'inscrivant dans
le respect des principes, des orientations et des objectifs prévus à la politique-cadre
sur les changements climatiques. Cet article reprend en grande partie le
contenu de l'article 15.4.3 actuel tout en élargissant la gamme de
bénéficiaires potentiels de ces ententes puisqu'actuellement le ministre ne
peut conclure de telles ententes qu'avec un ministre ou avec Transition
énergétique Québec.
Cet article prévoit également une nouvelle
possibilité pour le ministre de confier des mandats aux autres ministres ou à
certains organismes publics afin qu'ils mettent en oeuvre des mesures-phares
visant la lutte contre les changements climatiques dans le secteur d'activité
relevant de leurs attributions.
La Présidente (Mme Boutin) : M.
le député de Viau, vous aviez une intervention.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la <Présidente...
M. Charette : ...possibilité
pour le ministre de confier des mandats aux autres ministres ou à certains
organismes publics afin qu'ils mettent en oeuvre des mesures-phares visant la lutte
contre les changements climatiques dans le secteur d'activité relevant de leurs
attributions.
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le député de
Viau, vous aviez une intervention.
M. Benjamin : Merci.
Merci,
Mme la >Présidente. Dans un premier temps, donc, dans le deuxième
paragraphe ou deuxième alinéa, donc, lorsque «le ministre responsable de
l'application de la présente loi peut également confier à un ministre ou à un
organisme public un mandat», est-ce que le ministre peut nous dire quels sont
les genres, les types de mandats, à ce moment-là, qui pourraient être accordés?
M. Charette : En fait, on se
rappelle que, présentement, c'est le Conseil de gestion du Fonds vert qui a la
responsabilité de gérer le fonds. Cependant, avec l'article qu'on a adopté
précédemment, ce mandat-là ne revient plus au conseil de gestion, il revient au
ministre de l'Environnement. Donc, comme le Conseil de gestion de Fonds vert
pouvait développer des ententes, le ministre pourra développer des ententes
avec des ministères, des ministres et des organismes publics.
La nature des ententes, c'est un petit peu
ce que pouvait faire le conseil de gestion, c'est-à-dire : il y a des
programmes qui pourraient être mis en place pour financer ou subventionner, par
exemple, l'achat de véhicules électriques. Donc, on va permettre qu'il y ait un
débit porté au compte du fonds par le ministère concerné. Le ministère concerné
devra, naturellement, être responsable du suivi et du respect des modalités de
l'entente. Et le ministère de l'Environnement, le ministre de l'Environnement,
par la suite, aura naturellement cette charge de s'assurer de la cohérence de
la mesure dans son rôle de coordonnateur, là, de l'action gouvernementale en
changements climatiques.
Donc, on vient transposer ce que pouvait
faire Transition énergétique Québec au ministre, mais c'était trop restrictif.
Par le passé, c'était à un ministre ou sinon à Transition énergétique Québec.
Là, on élargit ça à la liste des organismes publics, là, qui a été débattue,
là, il y a quelque temps maintenant.
M. Benjamin : Alors, Mme la
Présidente, avec cet élargissement-là, la prochaine question que j'ai le goût
de poser au ministre : Quels seront, à ce moment-là, les mécanismes
d'évaluation pour chacun de ces ministères, de ces organismes, qui seront mis
en place pour ce faire?
M. Charette : On se souvient
aussi, dans les articles précédemment adoptés, on précise les modalités,
clairement : la reddition de comptes qui est nécessaire, l'imputabilité
qui est nécessaire. Et là il y a tout le temps un principe qui est très cher à
l'esprit du projet de loi, c'est l'imputabilité ministérielle. Donc, si c'est
confié dans un autre ministère, on ne perd pas la trace de qui en est
responsable. Le premier responsable sera le ministre concerné par le programme
ou la mesure en question, et ultimement, comme responsable ultime, le ministre
de l'Environnement, <qui...
M. Charette : ...si c'est
confié dans un autre ministère, on ne perd pas la trace de qui en est
responsable. Le premier responsable sera le ministre concerné par le programme
ou la mesure en question, et ultimement, comme responsable ultime, le
ministre
de l'Environnement, >qui, avec ses nouveaux pouvoirs, là, aura à
coordonner toutes ces mesures et s'assurer qu'elles soient cohérentes et
surtout qu'elles donnent les résultats escomptés.
M. Benjamin : Donc, je
comprends que, donc, le ministre de l'Environnement, donc, en matière
d'imputabilité, sera à ce moment-là, donc, le ministre imputable pour la
gestion, donc, des autres ministères, des autres organismes avec qui cette
entente-là se tiendra. C'est ce que je comprends?
M. Charette : On peut le dire
autrement : Le ministre de l'Environnement sera tout le temps le premier
responsable ou la première responsable de la gestion globale du fonds. Ça,
c'est une imputabilité directe qui lui est maintenant reconnue. Cependant, à
partir du moment qu'il y a eu une entente avec un autre ministre,
l'imputabilité sur l'efficacité de la mesure, la reddition de comptes à
apporter à la mesure, elle est aussi chez ce ministre partenaire.
M. Benjamin : Il y aura... En
fait, il y a élargissement, Mme la Présidente, donc, évidemment, il nous faut
nous pencher sur les questions de reddition de comptes. Quelles seront, à ce
moment-là, les mesures de reddition de comptes que compte mettre en place, à ce
moment-là, le ministre?
M. Charette : On a déjà
largement abordé la question dans les articles précédents. On est tout le
temps... Dès qu'il y a une sortie d'argent du fonds, c'est des questions qui
ont été précisées. Donc, ce qui est admissible comme dépenses, ce qui est
attendu, quelle est la nature de la reddition de comptes, c'est des questions,
là, qui ont déjà été adoptées, là, dans les articles précédents, donc on ne
vient pas remettre ça en question. On avance dans l'étude du projet de loi,
mais les acquis qui ont déjà été adoptés sont maintenus, là. Donc, les
assurances données dans les articles précédents qui ont été adoptés
s'appliquent naturellement à l'ensemble du projet de loi.
• (14 h 50) •
M. Benjamin : Bien, Mme la
Présidente, je pense qu'il y a des choses, effectivement, qui ont été abordées,
mais il y a des choses qui n'ont pas encore été abordées dans ce projet de loi.
Je vais vous donner un exemple. Lorsque, dans cet article, on parle des frais
d'administration, donc dans le dernier alinéa, presque en bas, troisième
paragraphe, si vous voulez, quelles sont... est-ce que le ministre peut nous
dire quelles sont les normes qui seront mises en place quand viendra le temps
de parler des frais d'administration?
M. Charette : ...la question a
été abordée la semaine dernière par rapport au Fonds vert. Dans sa formule
actuelle, on a... et certains s'en montraient un petit peu agacés, mais c'est
la procédure qui s'applique de longue date, il y a une partie, par exemple, du sous-ministériat,
<au...
M. Charette : ...
la
question a été abordée la semaine dernière par rapport au Fonds vert. Dans sa
formule actuelle, on a... et certains s'en montraient un petit peu agacés, mais
c'est la procédure qui s'applique de longue date, il y a une partie, par
exemple, du sous-ministériat, >au ministère de l'Environnement, dont les
activités sont financées par le Fonds vert. Et je pense qu'on a démontré que ça
se faisait dans plusieurs fonds. On a démontré la pertinence d'une pratique
semblable.
Donc, là aussi, il y aura possibilité… Si,
par exemple, on vient déléguer au ministre des Transports la gestion d'un
programme x, il y a une partie qui pourra être imputée aux frais
d'administration, mais, pour que ces frais d'administration soient
raisonnables, pour qu'ils puissent être justifiés, c'est mentionné aussi que ça
devrait être discuté et approuvé, là, par le ministre de l'Environnement.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Vous voyez, le ministre vient de nous dire : Pour que ces
frais d'administration soient raisonnables. Or, Mme la Présidente, vous
conviendrez avec moi que ce qui peut être raisonnable pour l'actuel ministre de
l'Environnement peut ne pas l'être pour son successeur. Donc, d'où l'importance
d'avoir des normes, d'où l'importance d'avoir des normes. Alors, la question
que je lui pose, donc : Quelles sont les normes au niveau des frais
d'administration? Parce que, quand on nous dit ici : «Les frais
d'administration pouvant être débités du fonds en vertu d'une telle entente ou
d'un tel mandat doivent être approuvés par le ministre», je veux bien que ces
fonds-là doivent être approuvés, mais faut-il en amont qu'on ait une idée des
normes.
Je vais vous donner un exemple, Mme la
Présidente. Il existe, par exemple, des normes où on dit : Les frais
d'administration ne doivent pas être, par exemple, supérieurs à 10 % de
l'enveloppe, ou tel pourcentage, ou tel montant, ou telle somme. Donc, c'est
des normes, c'est des balises qui permettent, à ce moment-là, d'évoluer. Donc,
la question que je pose au ministre : Quelles sont les normes applicables,
donc, par l'ensemble des ministères ou des organismes avec lesquels il pourrait
avoir… qui pourront avoir un mandat, quelles sont les normes, à ce moment-là,
au niveau des frais d'administration?
M. Charette : ...essentiellement
les mêmes normes qui… En fait, je recommence. Le projet de loi n° 44 vise
à corriger plusieurs lacunes de gouvernance des années précédentes. Cependant,
ce volet-là était aussi applicable sous l'ancienne législation, donc avec les
gouvernements qui nous ont précédés. C'est des normes qui sont celles d'une
saine administration, mais il n'y a pas de pourcentage indiqué dans une loi ou
dans un règlement particulier. Il n'y en avait pas sous votre gouvernement. Il
n'y en a pas non plus dans le projet de loi actuel, mais il faut que ce soit
justifiable et raisonnable. C'est la raison pour laquelle, la semaine dernière,
on a fait la démonstration <que…
M. Charette : ...indiqué
dans une loi ou dans un
règlement particulier. Il n'y en avait pas sous
votre
gouvernement. Il n'y en a pas non plus dans le
projet de
loi actuel, mais
il faut que ce soit justifiable et raisonnable. C'est
la raison pour laquelle la semaine dernière on a fait la démonstration
>que, pour la gestion du Fonds vert dans son ensemble, c'est un infime
pourcentage, on évoquait peut-être un 2 % qui serait lié directement à l'administration.
Donc, il faut que ce soit justifiable. Et c'est la raison pour laquelle c'est
mentionné que ça doit être aussi approuvé par le ministre responsable, qui est
le ministre de l'Environnement. Mais il n'y a pas de pourcentage d'établi dans
aucune loi à ce niveau-là.
Et on me donnait les exemples... Au
Québec, il y a plusieurs fonds, hein? La semaine dernière, on le mentionnait,
il y a plusieurs fonds qui sont gérés de cette façon-là, mais, même lorsqu'il y
a un transfert de sommes, par exemple, pour un programme x, par le gouvernement
fédéral, les ententes permettent d'avoir un certain montant pour les frais
d'administration de ces programmes-là. Donc, c'est dans la norme, donc pas
d'innovation réelle à ce niveau-là, mais, étant donné qu'on étend la
possibilité de multiplier les partenariats, il faut que ces partenariats-là
puissent s'administrer, là, convenablement.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, le ministre évoque la précédente législature, le précédent
gouvernement. Or, je n'y étais pas, mais lui, il y était. Lui, il était à la
précédente législature, et je sais qu'il a notamment participé, avec
l'Assemblée nationale, notamment, au niveau de la loi n° 102,
donc à l'amélioration de la gouvernance. Ça, je le sais. Et je sais aussi qu'il
y a eu plusieurs travaux qui ont été réalisés, que ce soit par les gens du
Conseil de gestion du Fonds vert, donc, pour améliorer, pour bonifier la
gouvernance. Et je sais aussi, Mme la Présidente, que tous les experts, tous
les organismes qui se sont présentés lors des consultations ont souligné à
grands traits l'efficacité de Transition énergétique Québec. Ça, je le sais
aussi.
Maintenant, le ministre arrive avec tout
un chambardement à travers ce projet de loi, c'est tout un chambardement. Donc,
faudrait-il bien nous assurer, lorsqu'on nous parle d'efficacité, lorsqu'on
nous parle d'imputabilité, lorsqu'on nous parle de reddition de comptes,
lorsqu'on nous parle d'efficience, que ce ne soient pas des mots qui ne veulent
rien dire, que ce soient des mots où on mesure pleinement la valeur de ces
mots, mais à travers les balises que nous allons mettre en place, notamment au
niveau des normes, d'où ma question sur l'enjeu des frais d'administration.
Mais, vous voyez, Mme la Présidente, dans
cet article, nous abordons les questions… et ce n'est pas la première fois que
je le vois depuis que je suis là, pour le peu de temps que je suis là, pour
parler de la politique-cadre. Or, moi, j'aurais bien <aimé…
M. Benjamin : ...
des
frais d'administration.
Mais, vous voyez, Mme la Présidente,
dans cet article, nous abordons les questions… et ce n'est pas la première fois
que je le vois depuis que je suis là, pour le peu de temps que je suis là, pour
parler de la politique-cadre. Or, moi, j'aurais bien >aimé savoir à quoi
fait-on allusion. C'est une question que je pose. Je ne suis pas un expert en
matière environnementale. Mais, avec mes autres collègues de l'Assemblée
nationale, nous sommes, nous formons les... nous sommes les législateurs, et,
avec mes autres collègues, moi, j'aurais aimé savoir, lorsqu'on parle de
politique-cadre — on s'apprête à voter cette loi
éventuellement — à quoi fait-on allusion.
Le ministre a promis... Et là je me
permets de lui poser la question encore à nouveau : C'est pour quand?
Quand est-ce que les députés de l'Assemblée nationale auront droit, donc, d'avoir...
de pouvoir lire, prendre connaissance de cette politique-cadre sur laquelle,
justement... à laquelle on fait allusion ici?
M. Charette : Le collègue
admet lui-même qu'il pose à nouveau la question, c'est dire qu'elle a été posée
à plusieurs reprises, c'est donc dire que la réponse a été donnée à plusieurs
reprises. Et ce qui est rassurant, je pense, c'est que les réponses restent les
mêmes du côté du gouvernement, donc ce qui était vrai il y a quelques jours le
demeure. C'est une politique qui sera présentée cet automne et qui sera
accompagnée d'un plan de mise en oeuvre. Donc, quelque part à l'automne 2020,
on aura la politique-cadre qui va couvrir la décennie 2020-2030.
La Présidente (Mme Boutin) :
Mme la députée de Mercier, vous aviez une intervention, je crois. Parce que
vous aviez comme un peu changé de sujet, je me dis...
M. Benjamin : Je peux me
permettre tout de suite d'annoncer que j'ai un amendement qui s'en vient.
La Présidente (Mme Boutin) :
Après. Nous allons procéder avec ça après. Allez-y, Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Bien, moi, j'annonce
aussi que j'en ai un. Ça fait que vous le ferez selon l'ordre d'alternance, que
moi, je n'ai pas suivi mais que je suis sûre que la présidente a mieux suivi.
Donc, moi, un peu pour continuer ce que je disais tout à l'heure... Bien,
est-ce que je dépose l'amendement maintenant, puis vous dites c'est au tour de
qui de le déposer?
La Présidente (Mme Boutin) :
Bien là, j'aimerais... avant, j'aimerais peut-être revenir à M. le député de
Viau. Si vous vous apprêtiez à déposer un amendement qui faisait suite à votre
discussion, peut-être qu'on pourrait procéder comme ça, par respect, là.
M. Benjamin : ...
Mme Ghazal : Parce que la
façon de fonctionner, selon ce que j'avais compris, c'est vraiment... il y a
comme une alternance dans qui a déposé l'amendement, c'est ce que je me
rappelle, ça fait que... Mais je ne l'ai pas suivi. Peut-être que j'en ai trop
déposé récemment.
La Présidente (Mme Boutin) :
On va suspendre. Bien, M. le député de Viau, peut-être que vous voulez discuter
de votre amendement...
M. Benjamin : Absolument. Oui,
je vais déposer mon amendement, donc si on peut suspendre maintenant.
La Présidente (Mme Boutin) : Puis
après ça on va le déposer aussi, par la suite. Oui?
On va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 heures)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 05)
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, nous allons reprendre la séance. M. le député de Viau, seriez-vous prêt
à nous présenter votre amendement?
M. Benjamin : Oui, Mme la
Présidente. Donc, alors, l'amendement se lirait ainsi :
«15.4.3. Le ministre responsable de
l'application de la présente loi peut également confier à un ministre ou à un
organisme public un mandat afin qu'il mette en oeuvre, selon ce que le mandat
indique, des mesures visant la lutte contre les changements climatiques dans un
domaine relevant de ses attributions. Il peut également, dans le cadre de ce
mandat, permettre à cet autre ministre ou à cet organisme de porter au débit du
fonds les sommes pourvoyant à de telles mesures. Les ministres et organismes
publics qui se voient confier par le ministre un mandat en vertu de cet article,
doivent, chaque année, à la date fixée par le ministre, lui transmettre un état
de situation portant sur la mise en oeuvre des mesures fixées par le fonds,
ainsi que sur les résultats obtenus et l'évolution des engagements pris au
terme de ces ententes ou mandats confiés.»
Voilà, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Charette : ...comme la
coutume le veut, indiquer nos couleurs le plus rapidement possible. On ne
pourra pas adopter cet amendement-là pour une raison <très...
M. Benjamin : ...par
le
fonds, ainsi que sur les résultats obtenus et l'évolution des engagements pris
au terme de ces ententes ou mandats confiés.»
Voilà, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Charette : ...comme la
coutume le veut, indiquer nos couleurs le plus rapidement possible. On ne
pourra pas adopter cet amendement-là pour une raison >très, très simple,
c'est que c'est déjà couvert en très grande partie par l'amendement qu'on avait
adopté il y a quelques jours sur la reddition de comptes, qui sera d'ailleurs
publique et qui sera sur le site Internet du ministère de l'Environnement.
La seule petite nuance qui ne s'y trouve peut-être
pas, c'est lorsqu'on mentionne «à chaque année». Dans les faits, il y a des programmes
qui vont prendre leur envol ou leur pertinence sur une année ou deux lorsqu'on
parle, par exemple, de fonds à transférer pour densifier, que ce soit un
centre-ville ou autres. Donc, il y a des mesures dont le résultat ne sera pas
connu dans l'année qui suit, mais, pour l'essentiel, ce sont des garanties que
nous avons déjà à travers un article précédemment adopté. Et, pour cette
raison-là, on ne pourra pas consentir à l'adoption, là, de cet amendement-ci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, merci,
Mme la Présidente. J'aurais bien aimé pouvoir expliquer au ministre, donc, la
portée et la teneur de cet amendement, mais il a choisi d'annoncer tout de
suite ses couleurs. Bon, ça lui appartient.
Mais, justement, le ministre parlait d'une
nuance. Ce n'est pas une nuance, Mme la Présidente. En évoquant cette
obligation-là, ce n'est pas une nuance et ce n'est pas banal. Et c'était le
sens même de mes questions quand je parlais des mesures de reddition de
comptes, les mécanismes d'évaluation. Donc, il nous paraît important, au niveau
de la reddition de comptes, justement, dans cet article où on parle des mandats
qui pourraient être confiés à des ministères ou des organismes, qu'on puisse
savoir, que le public puisse savoir, que l'Assemblée nationale puisse savoir,
justement, quels sont les mécanismes de reddition de comptes et permettre,
justement, en vertu de cet article, qu'à chaque année, donc, on puisse
connaître un état de la situation.
Donc, maintenant, une question que j'ai
pour le ministre, donc : Est-ce que tous les organismes, j'ai bien dit «est-ce
que tous les organismes», ont déjà cette obligation, donc, en vertu de la loi
ou en vertu d'une loi?
M. Charette : ...Fonds
vert actuel?
M. Benjamin : Oui.
M. Charette : Le conseil
de gestion rend publique une évaluation, là, des résultats. C'est le cas
actuellement, mais, étant donné que la responsabilité est transférée, il faut
la transférer au ministre de l'Environnement. Et, contrairement à ce que le
collègue mentionne, dans certains cas, une évaluation annuelle, ce n'est tout
simplement pas possible, mais, comme je le mentionnais aussi lors des articles
précédents, il ne faut pas perdre de vue, en plus des amendements et des
articles adoptés, que l'on confie, à travers le présent projet de loi, un
mandat spécifique au Commissaire au développement durable, qui relève de la
Vérificatrice générale. Donc, la gestion annuelle de ce fonds-là <fera...
M. Charette : ...aussi
lors
des articles précédents, il ne faut pas perdre de vue, en plus des amendements
et des articles adoptés, que l'on confie, à travers le présent projet de loi,
un mandat spécifique au Commissaire au développement durable, qui relève de la
Vérificatrice générale. Donc, la gestion annuelle de ce fonds-là >fera
l'objet d'un rapport par le Commissaire au développement durable lui-même.
Et on le sait, c'est ce qui fait la force
de cette instance, c'est une instance qui est complètement indépendante, qui
n'a pas l'habitude de vouloir être complaisante, et elle ne doit pas l'être,
envers les gouvernements en place. Donc, en plus de ce qu'on a convenu dans les
articles précédents, à chaque année le Commissaire au développement durable
aura le mandat spécifique de faire l'évaluation de la gestion du fonds. Donc,
ça rend encore plus inadéquat le libellé proposé et ça justifie, là, la
première réaction, là, que je partageais tout à l'heure.
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y.
• (15 h 10) •
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Je suis au moins content de savoir que c'était une première
réaction. Puisque, quand j'entends le ministre parler d'évaluation annuelle,
donc... Le coeur de l'amendement qu'on a devant nous parle d'un état de la
situation, d'un portrait, d'un état de la situation. C'est un état de la
situation qui porte sur la mise en oeuvre des mesures financées par le fonds.
Or, le ministre nous dit, et puis je le
crois d'ailleurs : Pour certains organismes, ce n'est pas possible de
faire une évaluation annuelle, de faire... Bon, mais un état de situation, c'est
possible, un état de la situation, c'est possible. Donc, alors, moi, ce que je
lui demande, et conformément à cet amendement-là : Est-ce qu'il consent à ce
qu'on puisse dire clairement que c'est normal que nous puissions l'exiger dans
ce projet de loi, que les ministres et organismes publics qui se voient confier
par le ministre un mandat en vertu de cet article puissent transmettre un état
de la situation?
M. Charette : En fait, si ce
sont les attentes, c'est déjà rencontré, là, par ce qui a été adopté. Et, avec
le Commissaire au développement durable, ce sera son mandat premier de devoir
faire, je reprends ses mots, un état de situation et voir à apprécier la
gestion qui est faite du Fonds d'électrification et de changements climatiques.
Donc, ce n'est pas que le fonds est inadéquat, mais, encore une fois, on ne
répète pas ce qui est déjà convenu. Et c'est déjà largement, sinon entièrement
couvert soit par les articles passés ou soit par le rôle que jouera le Commissaire
au développement durable.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions spécifiquement... Oui, allez-y, M. le
député de Viau.
M. Benjamin : Merci, merci,
Mme la Présidente. Donc, je comprends que là le ministre souhaite que ce soit
le Commissaire au développement durable qui puisse jouer ce rôle-là. Donc,
maintenant, ce que je dis au ministre... Le Commissaire au développement durable
est rattaché au bureau du Vérificateur général du Québec. Ce que je dis au
ministre : N'est-ce pas là la responsabilité de tout organisme public, de
tout ministère qui reçoit des fonds dans le cadre de ce Fonds vert, donc, <que
de...
M. Benjamin : ...maintenant,
ce que je dis au
ministre... Le
Commissaire au développement
durable est rattaché au bureau du Vérificateur général du Québec. Ce que je dis
au ministre : N'est-ce pas là la responsabilité de tout organisme public,
de tout ministère qui reçoit des fonds dans le cadre de ce Fonds vert, donc,
>que de s'assurer que chacun de ces organismes-là, chacun de ces ministères
puisse produire un état de la situation? Pourquoi s'en remettre au Commissaire
au développement durable?
M. Charette : La question
m'étonne, en toute franchise, de la part du collègue de Viau. Il connaît très
bien le mandat de la Vérificatrice générale. Il connaît très bien le mandat du Commissaire
au développement durable. D'ailleurs, tout le cafouillage des dernières années
aurait été évité si on avait déjà introduit des mesures de cette nature-là. Les
scandales à répétition à l'égard du Fonds vert auraient certainement été
évités.
Une voix
: ...
M. Charette : Oui, je suis très,
très prudent. En fait, je fais référence à des rapports de la...
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, allez-y.
Mme Montpetit : Je veux peut-être
juste rappeler au ministre qu'il est en train d'abolir deux des structures, qui
sont Transition énergétique, qui sont le Conseil de gestion du Fonds vert, qui
sont exactement la réponse à ce qu'il est en train de dire, qui sont deux
structures qui ont été mises en place justement pour dépolitiser, rendre plus
transparent, et il est en train de les abolir. Donc, je l'inviterais juste à
rester sur le sujet qui nous occupe, là.
La Présidente (Mme Boutin) :
Je vous inviterais à continuer, conclure.
M. Charette : ...les gêne en
grande partie. Je comprends cette gêne-là, mais ce n'était pas une question de
règlement. Mais tout ça pour dire que le collègue connaît très, très bien...
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Boutin) :
Je vous inviterais à conclure et à faire preuve de prudence, s'il vous plaît.
M. Charette : Tout à fait.
Parce que ce n'est pas des appels à...
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Boutin) :
Non. On va seulement conclure puis procéder.
Mme Montpetit : ...appel au
règlement.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, allez-y.
Mme Montpetit : Merci. Mme la
Présidente, je vous demanderais d'inviter le ministre à faire attention à ses
propos. Il nous prête des intentions, et vous savez très bien qu'il ne peut pas
faire ça ici, en cette Chambre.
M. Charette : ...mais ce n'est
pas moi qui a prêté ces intentions-là, c'est des faits qui ont été vérifiés par
bon nombre de rapports déposés ici même, en cette Assemblée nationale.
Et d'ailleurs l'exemple est tout à fait
valable, parce que le rapport que déposera le Commissaire au développement
durable sera justement déposé ici, à l'Assemblée nationale. Donc, le fait de
reconnaître ou de remettre en question ce rôle-là me surprend parce qu'il est
redevable à l'ensemble des élus de l'Assemblée nationale et pas uniquement le
gouvernement. Donc, c'est une parfaite indépendance, une parfaite objectivité
qui nous permettra, année après année, de mesurer la performance et la saine
gestion du fonds en question.
La Présidente (Mme Boutin) :
Le député de Viau.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, je tiens tout de suite à rassurer le ministre. Je ne suis et je ne
serai absolument pas gêné, M. le ministre, de vous poser toutes les questions
nécessaires, des questions qui vous ont été posées, auxquelles vous n'avez pas
répondu, par des groupes, par des experts, par des organismes autour de ce
projet de loi. Je ne serai absolument pas gêné, mais pas du tout de vous poser
toutes les questions que je pense importantes dans la préparation de ce projet
de loi. Donc, on va se tenir ça pour <dit...
M. Benjamin : ...des
questions
qui vous ont été posées, auxquelles vous n'avez pas répondu, par des groupes,
par des experts, par des organismes autour de ce projet de loi. Je ne serai
absolument pas gêné, mais pas du tout de vous poser toutes les questions que je
pense importantes dans la préparation de ce projet de loi. Donc, on va se tenir
ça pour >dit.
Mais ce que j'ai à affirmer, et je pense...
Je ne veux pas que le ministre non plus travestisse mes propos, Mme la
Présidente, nullement, il n'est nullement question ici de ne pas demander au Commissaire
au développement durable de jouer son rôle. L'amendement qu'on a devant nous
nous amène un maillon de plus dans la chaîne en termes de reddition de comptes,
et c'est ce à quoi le ministre s'objecte, à renforcer les mécanismes de
reddition de comptes. Et ce qu'on demande... Et j'essaie de comprendre pourquoi
cette objection, pourquoi il refuse que les ministres, les organismes avec qui,
éventuellement, son ministère aurait une entente ne puissent pas donner sur une
base annuelle un état de la situation des fonds engagés au niveau du Fonds vert.
Pourquoi il s'objecte à un mécanisme de reddition de comptes de plus?
M. Charette : Tout en étant
prudent dans mes propos, je dirai que c'est là que ça devient lassant comme
exercice. J'ai mentionné que, sur le fond, on était entièrement d'accord. J'ai
mentionné, sur le fond, qu'on a déjà adopté des articles qui permettent cette
transparence-là. J'ai mentionné que le Commissaire au développement durable
aura un rôle précis au niveau de l'évaluation. Donc, en termes de transparence,
en termes de reddition de comptes, en termes d'imputabilité ministérielle, on
fait des pas de géant par rapport à la situation qui a été tolérée pendant trop
d'années.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, comme moi, vous avez sûrement entendu le ministre dire que, dans
certains organismes, ce ne serait pas possible de le faire. Donc, alors, il l'a
dit lui-même, donc je ne suis pas en train de lui prêter des mots. Il l'a dit
lui-même, mais nous, ce qu'on demande, on demande qu'un mécanisme, une
passerelle de reddition de comptes de plus soit établi, notamment en
permettant, en exigeant, en demandant à travers... concrètement les mots sont dans
l'amendement, que les organismes, les ministères qui vont aller piger dans ce
fonds-là puissent présenter un état de la situation. Et ça, je pense que, s'il
est vraiment... et je ne doute pas d'ailleurs, s'il est vraiment sérieux par
rapport à ses prétentions, donc, en termes de mécanismes de reddition de
comptes, il doit aller de l'avant avec cet amendement-là.
M. Charette : Peut-être deux précisions
importantes, et le collègue connaît le choix des mots. D'une part, je n'ai pas
dit que c'était impossible pour certains organismes. J'ai mentionné que, pour
certains projets, la ventilation va se faire sur plus d'une année. La capacité
d'évaluer la portée d'un projet va se faire sur plus d'une année, mais, dans
tous les cas, la reddition de comptes va se faire.
Et, l'autre nuance qu'il faut apporter, le
collègue a mentionné les <organismes et...
M. Charette : ...j'ai
mentionné
que, pour certains projets, la ventilation va se faire sur plus d'une année. La
capacité d'évaluer la portée d'un projet va se faire sur plus d'une année,
mais, dans tous les cas, la reddition de comptes va se faire.
Et, l'autre nuance qu'il faut apporter,
le collègue a mentionné les >organismes et ministères qui vont aller
piger dans le fonds. Cette étape-là et cette époque-là étaient celles des
libéraux. Il n'y a personne qui va piger dans le fonds. Ça va se faire, là, de
façon très structurée. Et les articles qui ont précédemment été adoptés le
précisent. Donc, il n'y a pas personne qui va piger dans le fonds, l'expression
est celle d'une autre époque.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce que vous souhaitiez encore intervenir? Allez-y.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je vais lire l'article qu'on a devant nous, un segment de l'article,
si vous permettez : «L'entente ou le mandat doit préciser le montant qui [pourrait]
être porté au débit du fonds, pour les années financières pendant lesquelles il
sera applicable.»
Donc, moi, ce que je demande par rapport à
ces montants-là qui seraient... qui pourraient être portés au débit du fonds...
Nous savons ce que ça veut dire, «porter au débit», M. le ministre et moi. C'est
un fonds, il y a des montants qui vont rentrer, il y a des montants qui vont
sortir, c'est un fait. Moi, je lui demande maintenant de se concentrer sur le
coeur de cet amendement-là : la reddition de comptes, la reddition de
comptes des organismes et des ministères qui auront, qui bénéficieront du
financement en vertu de ce fonds-là.
Est-ce qu'il est d'accord, oui ou non, à
ce que ces ministères et organismes puissent présenter un état de la situation
annuel sur ces fonds-là qui seront utilisés? Est-ce qu'il est d'accord, oui ou
non, que ces ministères et ces organismes doivent pouvoir déposer un état de
situation? C'est tout.
• (15 h 20) •
M. Charette : Très gentiment,
je vais dire au collègue qu'il ne peut pas prendre un article ou interpréter un
article sans prendre en considération ce qui a déjà été convenu. Donc, cet
aspect de reddition de comptes, de transparence à l'égard de la gestion du
Fonds d'électrification et des changements climatiques est déjà couvert. Donc,
on ne peut pas faire abstraction de ce qui a déjà été adopté et on ne peut pas
prendre chaque article comme un projet de loi en soi, c'est un tout.
Et cette question de garantie a déjà été
couvert et ne serait pas... couverte, c'est-à-dire, et ne serait pas bonifiée
par l'amendement qui est présentement débattu et présenté, là, par l'opposition
officielle.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, allez-y, Mme la députée de
Mercier.
Mme Ghazal : ...ça fait
plusieurs fois que le ministre dit : Toute la question de la transparence,
reddition de comptes existe déjà. Je sais qu'elle existe, de ce que je
comprends, à plusieurs articles. Est-ce que c'est possible juste de nous les
mentionner? Parce que c'est un élément, aussi, que moi, je vois puis qui a été
mentionné dans des mémoires, comme <quoi...
La Présidente (Mme Boutin) :
...est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Oui, allez-y, Mme la députée
de Mercier.
Mme Ghazal : ...ça fait
plusieurs fois que le ministre dit : Toute la question de la transparence,
reddition de comptes existe déjà. Je sais qu'elle existe, de ce que je comprends,
à plusieurs articles. Est-ce que c'est possible juste de nous les mentionner?
Parce que c'est un élément aussi que moi, je vois puis qui a été mentionné dans
des mémoires comme >quoi il y a moins de redditions de comptes. Donc, de
quels articles... C'est où exactement, où on voit que, ah, il y a plus de
reddition de comptes et plus de transparence? Juste les pointer.
M. Charette : Je vais juste,
si vous me permettez, vous en citer un, là, qui a été discuté récemment, donc
ça va peut-être nous aider à s'y retrouver. Je ne veux pas vous induire en
erreur, donc.
Si on va en 12.2, par exemple :
«L'entente de délégation de gestion prévoit notamment les éléments suivants :
«1° les pouvoirs délégués ainsi que les
obligations du délégataire;
«2° les objectifs et les cibles à
atteindre, y compris les objectifs et des cibles d'efficacité et d'efficience,
ainsi que les renseignements à [venir];
«3° les règles relatives aux contrats que
le délégataire peut octroyer;
«4° la reddition de comptes sur l'atteinte
des objectifs et des cibles fixés;
«5° les modalités du pouvoir exercé par le
ministre pour surveiller la gestion effectuée par le délégataire et pour
intervenir lorsque les objectifs et les cibles imposés au délégataire ne sont
pas atteints ou [ne sont pas en voie de] l'être;
«6° les sanctions applicables en cas de
défaut aux obligations prévues à l'entente;
«7° lorsque le délégataire est une
municipalité régionale de comté, les pouvoirs délégués qui peuvent être
subdélégués à une municipalité locale dont le territoire est compris dans celui
de la municipalité régionale de comté ainsi que l'ensemble des conditions
applicables à cette subdélégation.
«L'exercice de pouvoirs par un délégataire
ou sous-délégataire dans le cadre d'une telle entente n'engage pas la
responsabilité de l'État.
«[Et enfin] l'entente est rendue
publique par le ministre.»
Ça, c'est pour un des volets, c'est-à-dire
ce qui est attendu. Et, pour ce qui est de la reddition de comptes...
D'ailleurs, je pense que c'est un amendement que vous aviez vous-même bonifié, collègue
de Mercier, là. J'essaie de le retrouver, c'était pour quel article, où on
spécifiait que ce sera rendu public sur le site Internet du ministère de
l'Environnement. Je ne sais pas si j'ai un collègue qui serait en mesure de
m'identifier… mais ça a été, je pense, à votre suggestion, d'ailleurs.
Mme Ghazal : Mais ça n'avait
pas été... Ça avait été adopté, celui-là? Non. De le publier sur un site Internet?
Là, je sais... Je m'en rappelle, mais je ne m'en rappelle pas, c'était quel
élément.
(Consultation)
La Présidente (Mme Boutin) :
Peut-être, éventuellement, une réforme, une transformation numérique nous
permettrait de suivre en temps <réel...
La Présidente (Mme Boutin) :
...
peut-être,
éventuellement, une réforme, une
transformation
numérique nous permettrait de suivre en temps >réel.
M. Charette : ...de vos amendements
qui avaient été adoptés, c'est un autre exemple. En 6, on vient préciser les
modalités du fonds. On a réitéré ce que j'ai lu il y a quelques instants. Donc,
on dit : Veille «à ce que les sommes portées au crédit du fonds soient
affectées aux fins auxquelles elles sont destinées»; ensuite, en 2°, «veiller
au respect des engagements pris par les ministres et les organismes publics
dans le cadre des ententes visées…»; «3° préparer sur une base annuelle, en
collaboration avec le ministre des Finances, une planification des mesures
financées par le fonds incluant notamment, s'il y a lieu, les virements
effectués», donc ça, ça nous implique un petit peu moins dans l'amendement
actuel; «apporter les ajustements requis pour favoriser une meilleure
performance du fonds», et, en 5°, c'est là où on a ajouté «déterminer et rendre
publics les indicateurs de performance utilisés pour mesurer l'atteinte des
résultats des mesures financées par le fonds».
Donc, «les mesures financées», donc,
toutes sorties d'argent sont des mesures financées. Donc, lorsque je dis que
l'amendement du collègue de l'opposition est couvert, est couvert non seulement
par cet article qui a été adopté, mais les façons d'utiliser les garanties
d'utilisation du fonds l'avaient été encore plus tôt, là, dans l'étude du
projet de loi.
Mme Ghazal : ...par
exemple, l'amendement sur les indicateurs de performance, les rendre publics, tout
ça, ce n'est pas vraiment une reddition de comptes parce que les indicateurs de
performance pourraient n'être pas bons, puis ça ne sera pas bon pendant
quelques années, puis c'est-à-dire qu'on ne les atteint pas. Ce n'est pas juste
en les rendant publics ou en les évaluant que là... Après, qu'est-ce qu'on fait
pour la suite? Ça pourrait être... mais, disons, c'est beaucoup plus léger que
l'amendement, ici, de mon collègue.
Vous avez lu, pour commencer, et là ça me
ramène à ma question que j'avais posée tantôt, l'article 12.2 de
l'article 3. Et c'est... Là, je vais essayer d'être comme le plus clair
avec ma question, parce que je l'avais posée tout à l'heure. Et ce que je demandais,
c'est : Est-ce que, quand on dit «les ministères et organismes publics
avec lesquels le ministre va faire signer une entente ou un mandat», à 15.4.3,
ce ne sont pas les mêmes que ceux qui sont à 12.2? À 12.2, c'est une délégation
pour la gestion des programmes qu'on donne à une municipalité, à une personne
morale ou à un autre organisme, mais ce ne sont pas les ministères et
organismes publics.
Donc, c'est pour ça, moi, je vois deux...
un parallèle. Le ministre peut, dans un premier temps, et ça a été voté à
l'article 3, donner, déléguer à ces municipalités, personnes morales,
organismes la gestion d'un programme <visant à...
Mme Ghazal : ...organisme,
mais ce ne sont pas les ministères et organismes publics.
Donc, c'est pour ça, moi, je vois
deux... un parallèle. Le ministre peut, dans un premier temps, et ça a été voté
à l'article 3, donner, déléguer à ces municipalités, personnes morales,
organismes la gestion d'un programme >visant à lutter contre les
changements climatiques ou réduire les émissions de gaz à effet de serre. Et là
c'est vrai, on leur en demande, de la reddition de comptes. On leur dit les
objectifs que vous devez atteindre, d'efficacité, d'efficience, tout
renseignement. On leur demande les règles, il faut qu'elle soit spécifiée, la
reddition de comptes sur l'atteinte : Est-ce que vous les avez atteints ou
pas? Je ne veux pas juste que vous me dites : Voici mes objectifs, voici
mes résultats, ils ne sont pas atteints et... Puis après ça vous les avez tous
lus, donc, le ministre les a tous lus, et je ne vais pas recommencer.
À l'article 15.4.3, là le ministre,
il peut aussi faire des ententes avec les organismes publics, c'était à
l'annexe 1, 2, dans un autre article qu'on a voté, et les ministères. Là,
c'est : il fait des ententes autres, avec d'autres gens. Et, eux, on ne
leur demande pas, aux ministères et organismes publics, autant de redditions de
comptes qu'on le fait pour une municipalité, personne morale ou organisme.
Donc, c'est là que moi, si, par exemple,
ce qui se trouvait à 12.2 se trouvait à 15.4.3 tel quel, je pense que même mon
collègue serait satisfait, même si ce n'est pas formulé de la même façon que
son amendement, même ce serait encore mieux. Donc, peut-être que la façon la
plus simple de l'expliquer… au lieu de dire : Ah! on a une entente de
délégation avec un organisme, avec une municipalité, etc., et des ententes avec
des ministères et des organismes publics, nous donner un exemple. Est-ce qu'on
parle d'entente... J'imagine, ce n'est pas de la même nature, et tout ça. Juste
donner un exemple ça serait quoi à 12.2 puis ça serait quoi à 15.4.3 pour qu'on
s'entende. Et après ça on pourrait continuer la discussion.
M. Charette : La question, là,
très pertinente, de la collègue. Je reprends un exemple qui avait été donné
pour des partenariats avec des organismes qui ne sont pas des organismes
gouvernementaux. Avec les municipalités, par exemple, on avait donné l'exemple,
si je me souviens bien, là, que ce soit un programme au niveau de l'électrification
de leur flotte automobile, ou autres, bref un mandat qui serait confié aux
municipalités. Donc, ça, c'est abordé avec ce que mentionnait la collègue.
En 15.4.3, on peut aussi confier des
mandats à un autre ministère ou à un organisme public, mais, étant donné qu'on
parle de l'appareil gouvernemental, la garantie de résultat se retrouve dans le
dernier alinéa de l'article 15.4.3, là, c'est-à-dire : «Le ministre
ou l'organisme public concerné est responsable de la mise en oeuvre des mesures
pour lesquelles il porte des sommes au débit du fonds ainsi que l'atteinte des
objectifs visés en matière de lutte contre les changements climatiques.»
• (15 h 30) •
Donc, on est dans le principe
d'imputabilité ministérielle. On ne peut pas... On ne signera pas un contrat
sur la <même base...
>
15 h 30 (version révisée)
<195
M.
Charette : ...des mesures pour lesquelles il porte des sommes au débit
du fonds ainsi que l'atteinte des objectifs visés en matière de lutte contre
les changements climatiques.»
Donc, on est dans le principe
d'imputabilité ministérielle. On ne peut pas... On ne signera pas un contrat
sur la >même base qu'avec un organisme qui n'est pas un organisme de
l'appareil gouvernemental, en quelque sorte, mais les principes, eux, sont
rencontrés par ceux précisés dans l'alinéa dont je viens de vous lire. Mais, ce
que je vous mentionnais aussi, la reddition sur l'ensemble de la gestion du Fonds
d'électrification et des changements climatiques, elle, va s'appliquer à tout,
autant les projets qui sont, par exemple, conduits, s'il y a un partenariat,
avec les municipalités que si un partenariat est conclu avec le ministre des
Transports.
Donc, la reddition sur le fonds va être...
va toucher l'ensemble… on le disait, là, tout à l'heure, je l'ai bien lu, sur
l'ensemble des mesures financées par le fonds, mais, pour les organismes en
dehors de l'appareil gouvernemental, il y a un contrôle qui est, naturellement,
nettement plus serré, étant donné qu'on délègue un pouvoir qui, autrement, est
celui d'un pouvoir, là, qui serait assumé par le ministre.
Mme Ghazal : ...on délègue un
pouvoir à un tiers, donc il faut être plus sévère. Mais, si, par exemple, les
montants d'argent du fonds qui vont être donnés en vertu de mesures de 15.4.3,
c'est beaucoup plus important, puis, en vertu de 12.2, c'est 10 %,
admettons — parce que ça, ce n'est pas spécifié, c'est possible — bien,
c'est-à-dire que... pourquoi ne pas demander autant de redditions de comptes à
ces organismes et ministères?
Juste dire qu'il est responsable de la
mise en oeuvre... Ce n'est même pas écrit : Responsable de l'atteinte
des... Ah! O.K. : «...ainsi que de l'atteinte des objectifs.» Mais juste
dire qu'il est responsable... Pourquoi est-ce qu'on ne demanderait pas la même
chose que ce qui est écrit ici : «La reddition de comptes sur l'atteinte
des objectifs», comme on le dit dans 12.2? Pourquoi on ne le formule pas comme
ça, ou, comme le mentionne mon collègue, pourquoi, ces ministères et ces
organismes publics là, on ne leur demande pas de faire cet effort-là de plus?
M. Charette : L'effort sera
fait, mais, je vais le résumer de façon très, très succincte, dans le premier
cas de figure, il y a une délégation, en partie, de l'imputabilité, en partie
parce qu'ultimement le ministre de l'Environnement sera tout le temps
totalement responsable de la gestion du fonds, mais, dans le deuxième cas de
figure, on parle encore et toujours de l'imputabilité ministérielle. Donc, à
partir du moment où, dans la loi, c'est précisé que le projet devra atteindre
les objectifs visés, c'est là où on a les assurances. Et, si jamais ça
n'atteint pas les objectifs visés, bien, un petit peu comme dans le premier cas
de figure, on va retirer tout simplement cette mesure ou ce partenariat-là pour
être sûrs que chaque dollar dépensé à travers le Fonds vert atteigne <ses
objectifs...
M. Charette : ...
Et, si jamais ça n'atteint pas les objectifs visés, bien, un petit peu comme
dans le premier cas de figure, on va retirer tout simplement cette mesure ou ce
partenariat-là pour être sûrs que chaque dollar dépensé à travers le Fonds vert
atteigne >ses objectifs. Mais, pour la reddition... En fait, je rappelle
qu'on est toujours sous l'amendement, là, du collègue de Viau.
Mme Ghazal : Je le suis
totalement.
M. Charette : Tout à fait.
Mais, juste pour rappeler aux nombreuses personnes qui nous écoutent, je suis
convaincu que la transparence, elle sera, dans tous les cas... Toutes les
mesures financées par le Fonds d'électrification et des changements climatiques
sont touchées par l'amendement adopté, là, que je vous faisais la lecture, là, il
y a quelques instants.
Mme Ghazal : Mais qu'est-ce...
Je n'arrive pas à comprendre pourquoi est-ce que... qu'est-ce que ça
demanderait de plus. Pourquoi est-ce que c'est un effort qu'on ne demanderait
pas à ces organismes et ministères... les ministres et organismes publics, de
leur demander de transmettre un état de la situation — ça aide le
ministre — au lieu de dire : Bien, le ministre est responsable? Puis
ça, c'est des organismes et des ministères qui sont à l'intérieur, donc on est
comme dans la même famille. Donc, si moi, je suis responsable, eux vont devoir
me suivre, parce que c'est moi, le coordonnateur de tout ça. Mais pourquoi ne
pas juste leur demander de faire une reddition de comptes, de la même façon que
les municipalités, ou autres, ils peuvent le faire, quand même, à l'interne? Et
ça va aider le ministre dans son travail pour dire : O.K., ça a été
atteint, ça n'a pas été atteint.
Ce n'est pas si compliqué, ce qui est
demandé dans l'amendement, là, c'est : «Doivent, chaque année — il
y a le "chaque année" — à la date fixée par le ministre,
lui transmettre un état de la situation portant sur la mise en oeuvre des
mesures financées par le fonds, [...]les résultats obtenus [...] l'évolution
des engagements pris aux termes de ces ententes ou mandats confiés», etc., au
lieu de juste dire : Bien, ils sont responsables d'atteindre les
résultats.
M. Charette : ...tout à
l'heure, cet élément-là de divulgation de l'état des lieux est déjà entièrement
couvert. Il va se faire mais à travers l'article que je vous disais. Toutes les
mesures qui seront financées par le Fonds d'électrification et des changements
climatiques...
Mme Ghazal : ...je suis
désolée, là...
M. Charette : En fait, c'est
votre propre amendement, chère collègue, qui était d'une pertinence...
Mme Ghazal : Ah! O.K. c'est
le mien. Mais moi, je disais juste de rendre publics les indicateurs de
performance.
M. Charette : Oui, bien,
indicateurs de performance avec ce qui en découle, naturellement. Et, dans le
rapport que fera le ministre de l'Environnement, au niveau de son rapport
annuel de gestion, il y aura aussi ce portrait de situation qui sera fait. Et,
en plus de ça, il y a le Commissaire au développement durable qui aura aussi le
mandat de tout vérifier ce qui est financé par le fonds. Comme je disais dès le
départ, là, ce n'est pas tant sur le fond que l'esprit de cet amendement-là est
déjà couvert, soit par d'autres articles, soit par le mandat qui va être confié
au Commissaire au développement durable. Mais il n'y a aucune, aucune, aucune
objection au niveau de la reddition de comptes, au niveau de la transparence, c'est
le but du projet de loi, essentiellement, <d'avoir cette...
M. Charette : ...
est
déjà couvert soit par d'autres articles, soit par le mandat qui va être confié
au Commissaire au développement durable. Mais il n'y a aucune, aucune, aucune
objection au niveau de la reddition de comptes, au niveau de la transparence,
c'est le but du projet de loi, essentiellement, >d'avoir cette plus
grande transparence et cette plus grande reddition de comptes à l'égard d'un
fonds qui demeure extrêmement important.
Mme Ghazal : Parce que moi, je
comprends, c'est ce que le ministre dit, puis, je sais, il est de de bonne
foi : Ça va être transparent, ça va être... il va y avoir une reddition de
comptes, etc. Mais il n'y a pas d'exigence dans la loi, moi, je n'en vois pas, par
rapport à cet aspect-là. Puis, par exemple, dans l'article 15.2, à la fin,
on dit : «Apporter les ajustements requis pour favoriser une meilleure
performance du fonds». Mais par quel mécanisme? De quelle façon? C'est que ce n'est
pas précis, hein? On dit : Il est responsable, il doit les atteindre. Puis,
je ne sais pas, quelques années plus tard, ce n'est pas atteint, on n'a pas les
détails de quelle façon est-ce qu'il va les atteindre. Ce n'est pas
suffisamment précis comme ça l'est pour les municipalités et autres organismes,
par exemple, comme à 15.2. Ce n'est pas assez précis. Moi, je l'aurais mis beaucoup
plus précis. Là, cet amendement-là, c'est ce qu'il fait. Si le ministre dit que
ça l'est, mais pourquoi on n'a pas précisé c'est quoi, si on veut, le livrable?
Ce n'est pas juste l'intention, il est responsable d'atteindre les résultats,
il doit le faire. Mais le livrable, c'est quoi? Ça pourrait être un rapport qui
est là puis que ça va être facile de voir est-ce que ça a été atteint ou pas.
M. Charette : À partir du
moment où on rend publics les indicateurs de performance, c'est-à-dire à
chaque... à partir du moment où chaque mesure sera évaluée de la sorte, à
partir du moment où il y a une obligation de résultat de la part du ministre, à
partir du moment où, à tout moment et à travers un rapport annuel, le Commissaire
au développement durable pourra signaler tout manquement ou toute information
qu'il aurait aimé voir disponible et qui ne l'est pas, bien là, on n'est pas
avec une ceinture puis une bretelle, là, on a plusieurs ceintures puis on a
plusieurs bretelles à ce niveau-là. C'est pour ça que l'amendement du collègue,
que j'estime beaucoup, malheureusement, n'apporte rien de plus au projet de loi
en question.
Mme Ghazal : ...arrivé à l'article 25,
si je me rappelle bien, pour le Vérificateur général, on va pouvoir parler de
ça, parce que, là aussi, ce n'est pas assez précis. Parce que, le Vérificateur
général, qu'est-ce qu'il va vérifier? Il y a énormément d'éléments qu'il peut
vérifier et ce n'est pas précisé. Mais on pourra en parler quand on va être
rendus là. Mais, encore une fois, je répète, la bretelle et la ceinture sont
portées très, très lousses par le 15.4.3.
M. Charette : Je ne pense pas.
Mais je me vois réjoui qu'on aborde le jour où on arrivera à l'article 25,
ça me remplit d'espoir.
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions spécifiquement sur l'amendement proposé par le
député de Viau? Allez-y, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Donc, s'il n'y a
pas d'autre intervention, donc, on considère... donc, je considère, Mme la
Présidente, que ce que nous avons <devant nous comme...
La Présidente (Mme Boutin) :
...
est-ce qu'il y a d'autres interventions spécifiquement sur
l'amendement
proposé par le
député de Viau? Allez-y,
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Donc, s'il
n'y a pas d'autre intervention, donc, on considère... donc, je considère,
Mme
la Présidente, que ce que nous avons >devant nous comme... Je remercie
d'ailleurs la collègue de Mercier qui a bien voulu faire le parallèle avec l'article 3,
le 12.2. Donc, je pense que c'est très clair comme argumentaire. Mais ce qu'on
présente à cet amendement, Mme la Présidente, c'est un amendement qui est très
clair, pas rigide, qui donne une flexibilité, dans la mesure que c'est... On ne
demande pas de déposer un rapport annuel final, détaillé, etc., on demande un
état de la situation. Et il appartiendra au Commissaire au développement
durable d'aller dans les détails, dans le, pardonnez-moi l'expression, «fine-tuning»
des rapports annuels. Donc, c'est un état de situation qu'on demandait. Je
pense que c'est un minimum qu'on doit demander à des organismes ou des
ministères qui reçoivent des mandats du ministre de l'Environnement.
Donc, voilà, donc, à ce stade-ci, donc, je
pense avoir presque tout dit sur le bien-fondé de cet amendement-là, Mme la
Présidente.
• (15 h 40) •
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise
aux voix. Oui, Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit : Oui, moi, je
voudrais... Merci, Mme la Présidente. Je voudrais abonder, en fait, dans le
sens que mes collègues l'ont fait précédemment. Puis c'est un... L'amendement
qui est présenté par mon collègue de Viau, c'est un amendement, puis je
trouvais ça surprenant d'entendre le ministre dire que ce n'était pas pertinent — ce
n'était pas le mot qu'il a utilisé, c'était un peu pire que ça, mais je... — en
fait, alors que c'est une proposition qui a été faite lors des consultations.
Ce qui a été souligné à plusieurs reprises,
de façon générale, c'est tout l'enjeu sur la reddition de comptes, la
transparence. On l'a déjà nommé. Mais, plus précisément sur cet article-là, il
y a des organismes qui sont venus nous voir, des experts en gouvernance qui
sont venus spécifiquement parler de la reddition de comptes des organismes, des
ministères, puis qui sont venus souligner le fait qu'il y avait une asymétrie
entre les exigences de reddition de comptes via les ententes administratives,
les ententes de délégation, notamment, de dire qu'il ne fallait pas se
retrouver... que ce qui est proposé par le ministre à l'heure actuelle, justement,
c'est qu'il y a moins d'exigences, il y a moins de rigueur, il y a moins de
transparence, donc il y a une certaine iniquité. Et ce qu'ils venaient nous
recommander, justement, c'était de s'assurer de mettre... d'ajouter des
éléments, je vais dire, de reddition de comptes, de gestion de risques, d'évaluation
de performance. On en a mis certains dans d'autres articles.
Moi, je suis plus ou moins d'accord avec
le ministre puis je pense qu'il n'a pas réussi à faire la démonstration qu'effectivement
l'élément qui est présenté par mon collègue se retrouve ailleurs dans le
projet. <Puis l'idée...
Mme Montpetit : ...je vais
dire, de reddition de comptes, de gestion de risques, d'évaluation de
performance. On en a mis certains dans d'autres
articles.
Moi, je suis plus ou moins
d'accord
avec le
ministre, puis je pense qu'il n'a pas réussi à faire la
démonstration qu'
effectivement l'élément qui est présenté par mon
collègue se retrouve ailleurs dans le projet. >Puis l'idée n'est pas, comme
il le répète souvent, de mettre des ceintures puis des bretelles, c'est deux
choses qui sont complètement différentes, à moins qu'il soit capable de nous
dire exactement l'article et la page où il est écrit qu'il doit y avoir, à
chaque année... Parce qu'il a dit : La seule nuance qu'il y a, c'est «chaque
année». Bien, moi, je n'appellerais pas ça une nuance, personnellement. Faire
ses impôts chaque année, bien, je pense, ce n'est pas une nuance, il faut les
faire chaque année. Ce n'est pas juste : il faut que tu fasses tes impôts
dans la vie, non, il faut que tu les fasses chaque année. C'est comme assez
fondamental, je trouve, comme élément qui est apporté par mon collègue, et
c'est pour ça qu'il vient l'introduire dans l'article.
Puis je suis un peu surprise, justement,
que le ministre ne le reçoive pas, parce que je comprends qu'il n'a pas l'air
d'être... Ce qu'il nous dit, c'est qu'il n'est pas contre le principe. Bon, il
nous a parlé du principe de façon générale, mais il ne nous a jamais dit s'il
était pour ou contre le fait que cette reddition, justement, se fasse chaque
année, de la façon que c'est proposé. Ça, il n'a pas exactement répondu à cet
élément-là.
Et, comme je vous le dis, je pense que, si
on souhaite maintenir la confiance du public envers le Fonds vert, ce à quoi on
doit aspirer, tout le monde ici, c'est à s'assurer que le projet de loi sur
lequel on travaille garde les garde-fous qui étaient en place, garde... Puis,
je vous l'ai dit, il y en a plusieurs, déjà, qui ne sont pas dans le projet de
loi n° 44, puis celui de la reddition de comptes, c'est celui qui a été
soulevé à plusieurs, plusieurs reprises par des experts en gouvernance sur
nombre d'articles, mais dont sur cet article-là aussi. Et il faut s'assurer,
justement, que l'évaluation de la performance du fonds demeure, qu'elle demeure
rigoureuse, qu'elle demeure transparente puis les experts nous ont dit, qu'elle
demeure systématique aussi. Et, systématique, bien, il faut trouver une façon
de mettre dans le projet de loi cet aspect systématique.
Et la proposition qui est faite par le
député de Viau, c'est exactement ce que ça vient rencontrer, c'est s'assurer
que, chaque année, il y a une reddition de comptes qui est faite envers le
ministre. Et ces deux éléments, le rôle du ministre et le rôle du Commissaire
au développement durable, ne sont pas les mêmes. Et, par cette proposition, le
Commissaire au développement durable ne se substitue pas non plus, dans le
projet de loi n° 44, au ministre de l'Environnement, à moins que c'est ce
qu'il nous annonce.
Donc, la proposition qui est faite, c'est
de s'assurer que le ministre garde, justement, une visibilité sur ce qui se
fait en matière de lutte aux changements climatiques. Et je crois que la
proposition qui est faite par le député de Viau vient répondre, justement, sans
alourdir le processus d'aucune façon. Ça demeure une façon souple de
fonctionner, mais c'est juste que ça vient assurer que, chaque année,
justement, le ministre pourrait avoir une visibilité sur... <en tout cas,
pourrait...
Mme Montpetit : ...
de
lutte aux changements climatiques. Et je crois que la proposition qui est faite
par le député de Viau vient répondre, justement, sans alourdir le processus
d'aucune façon. Ça demeure une façon souple de fonctionner, mais c'est juste
que ça vient assurer que, chaque année, justement, le ministre pourrait avoir
une visibilité sur... >en tout cas, pourrait augmenter une certaine
reddition de comptes des ministères. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
...M. le ministre.
M. Charette : Peut-être, très simplement,
parce que le choix des mots est important, c'est largement couvert, je le
réitère, peut-être que, plutôt que de parler d'impertinence, je devrais
mentionner que c'est redondant, l'amendement qui est apporté. Et, parce que le
choix des mots, encore, est très, très important, lorsqu'on dit : Il faut
garder la confiance du public envers le Fonds vert, bien, c'est parce que cette
confiance-là n'existe plus compte tenu des ratés des années précédentes des gouvernements
libéraux qui se sont succédé. Donc, ce n'est pas de garder la confiance à
l'égard d'un fonds, c'est de gagner la confiance à l'égard d'un fonds. Donc, la
nuance est très, très importante. Et c'est une des motivations du projet de
loi, là, que l'on étudie cet après-midi.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, allez-y, Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit : Est-ce que le
ministre peut m'indiquer de façon précise, vraiment précise, à quel endroit il
est mentionné — parce qu'il dit que c'est déjà présent — que,
chaque année, à la date fixée par le ministre, les organismes doivent lui
transmettre un état de situation? À quel endroit c'est écrit dans le projet de
loi?
M. Charette : J'ai fait la
nomenclature tout à l'heure, là. Je ne répéterai pas ce qui a déjà été
mentionné.
Mme Montpetit : Bien, vous
avez mentionné... Je suis désolée, je pose une question, j'aimerais
minimalement avoir le respect du ministre puis avoir une réponse. Si vous
avez... Le ministre a mentionné, d'entrée de jeu, dès le départ, qu'à peu de
chose près, dans le libellé, ça se retrouvait ailleurs mais que la partie
«chaque année» ne se retrouvait pas ailleurs. Là, je cite le ministre, il a
dit : À une nuance près, «chaque année» ne s'y retrouve pas. Donc là, moi,
je veux bien qu'il m'amène ailleurs en me disant que cet élément-là se retrouve
ailleurs dans le projet, mais qu'il nous indique à quel endroit le «chaque
année» est indiqué. S'il a une réponse, il me la donnera. S'il n'a pas de
réponse, parce qu'il a commencé en disant que ce n'était pas dans le projet de
loi, bien, je m'en tiendrai au fait que, si on faisait la même lecture que lui,
l'aspect «chaque année» n'est pas dans le projet de loi.
M. Charette : J'ai répondu à
ce volet-là, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce que vous souhaitez encore intervenir? Non. Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Souhaitez-vous faire un
appel nominal? Parfait. Nous allons procéder à l'appel nominal pour
l'amendement proposé par le député de Viau sur l'article 10.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Montpetit (Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Pour.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: Mme Guillemette
(Roberval)?
Mme Guillemette : Contre.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire
:
<M.
Allaire (Maskinongé)?...
La Secrétaire
: …
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Montpetit (Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Pour.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
...
La Secrétaire
: Mme
Guillemette (Roberval)?
Mme Guillemette : Contre.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal :
Contre.
La Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire
: >M. Allaire
(Maskinongé)?
M. Allaire : ...
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'amendement est rejeté. Nous allons maintenant revenir à l'article 10.
Mme la députée de Mercier, souhaitez-vous toujours proposer un amendement?
Mme Ghazal : Oui, oui, Mme la
Présidente, j'aimerais en déposer un tout de suite.
La Présidente (Mme Boutin) :
Nous allons suspendre quelques secondes, le temps que ça vienne sur le Greffier.
(Suspension de la séance à 15 h 49)
(Reprise à 15 h 50)
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, nous allons reprendre. Mme la députée de Mercier, voulez-vous bien nous
présenter votre amendement, s'il vous plaît.
Mme Ghazal : Oui. Donc, l'article 15.4.4
de la Loi sur le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des
Parcs (chapitre M-30.001), tel que remplacé à l'article 10 du projet
de loi, est modifié par l'ajout, dans le troisième alinéa proposé, après les
mots «il sera applicable» des mots suivants : «, et doit être rendu public
par le ministre».
Donc, de la même façon que, le ministre,
depuis…
La Présidente (Mme Boutin) :
…
• (15 h 50) •
Mme Ghazal : Oui, pardon.
La Présidente (Mme Boutin) : ...Mme
la députée de Mercier, il s'agit de l'article 15.4.3, en réalité, et non
15.4.4.
Mme Ghazal : Oui, exact, oui,
oui, c'est juste une erreur de frappe.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'on doit le resoumettre? On va le corriger à la main. Parfait. Merci.
Mme Ghazal : C'est ça, c'est
une erreur de frappe, on est toujours à 15.4.3. Tout le reste, c'est exactement
pareil, oui. Donc, non, non, je n'avance pas plus vite qu'il le faut. Donc, ici,
en fait, moi, j'ai fait beaucoup de parallèles entre 15.4.3 et 12.2. Et le
ministre, il dit, je veux dire : Tout est là, la reddition de comptes,
etc., et la transparence. Mais le fait de le rendre public n'est pas là, alors
que, par exemple, dans 12.2, à la fin, juste la dernière phrase, «l'entente est
rendue publique par le ministre», bien, moi, je viens ajouter pour l'entente
avec les ministres et organismes publics le fait de la rendre publique aussi,
ce qui serait tout à fait logique.
M. Charette : Je pense qu'on
va pouvoir se rejoindre rapidement. Je validais, et elles sont déjà rendues
publiques. Donc, l'amendement n'est pas nécessaire, mais toutes les ententes
qui seront convenues avec les autres ministères seront rendues publiques. Donc,
entièrement d'accord sur le fond.
Mme Ghazal : Mais c'est écrit
où?
Une voix : ...accessibles.
M. Charette : Accessibles, <c'est-à-dire
accessibles…
M. Charette : ...
se
rejoindre rapidement. Je validais, et elles sont déjà rendues publiques. Donc,
l'amendement n'est pas nécessaire, mais toutes les ententes qui seront
convenues avec les autres ministères seront rendues publiques. Donc,
entièrement d'accord sur le fond.
Mme Ghazal : Mais c'est
écrit où?
Une voix : ...accessibles.
M. Charette : Accessibles, >c'est-à-dire
accessibles à travers... là, je ne pourrais pas vous donner le lien exact, mais
sur le site du ministère de l'Environnement. Donc, elles ne sont pas rendues
publiques, mais il faut les chercher, et, à partir du moment où on les cherche,
on les trouve. Donc, elles sont rendues disponibles à tous.
Mme Ghazal : Bien là, il y a
plein de questions qui viennent à mon esprit. Premièrement, est-ce que c'est
une obligation qu'ils soient publics ou ils le sont en ce moment, mais ce n'est
pas une obligation, c'est juste parce que le gouvernement le veut? Et l'autre
question : C'est quoi, la différence entre «public» et «accessible»?
M. Charette : Bien, c'est-à-dire,
elles sont disponibles sur le site Internet. Donc, si la personne ne les
cherche pas, elle ne les trouve pas, mais, si la personne les cherche, elles
sont sur le site Internet. Sinon, on est vraiment dans la procédure administrative.
Est-ce que vous pourriez répondre? Donc, avec votre consentement, là, on
pourrait céder la parole à...
La Présidente (Mme Boutin) :
Veuillez vous nommer ainsi que votre titre.
M. Croteau (Marc) :
Parfait. Marc Croteau, je suis sous-ministre au ministère de l'Environnement et
de la Lutte aux changements climatiques.
Ce sont des documents qui, en vertu de la loi
sur l'accès aux documents publics, l'accès à l'information, sont couverts par l'accessibilité
de ces documents-là.
Mme Ghazal : O.K. Puis, juste,
quand on dit que c'est rendu accessible, là, j'ai compris, le ministre me l'a
expliqué, mais, quand c'est rendu public, parce que, souvent dans la loi, on
dit «rendu public», ce n'est pas la même chose? Il faut les chercher aussi même
si c'est rendu public.
M. Croteau (Marc) :
Bien, si vous me permettez, Mme la Présidente. Mme la Présidente, ce n'est pas
tous les documents du ministère qui se retrouvent sur Internet. Donc là, la demande
de l'amendement, je comprends bien, c'est de rendre toutes ces ententes-là… non
seulement qu'elles soient accessibles au public en vertu de la loi sur l'accès
à l'information, on les rendrait disponibles sur Internet.
Mme Ghazal : Il faut les
demander. O.K, c'est-à-dire «accessibles», ça veut dire : il faut les
demander, puis là on a 30 jours, ou plus, là, ces derniers temps. Donc,
très bien, merci pour la réponse.
Maintenant, à 12.2, on dit : «L'entente
est rendue publique par le ministre.» C'est parce qu'en ce moment ça, ça
n'existe pas. 12.2, ça, c'est les ententes avec les municipalités, personnes
morales ou autres organismes. C'est vraiment écrit dans la loi : «L'entente
est rendue publique par le ministre», c'est-à-dire qu'elles seront publiées de
facto, il ne faut pas faire appel à la loi sur l'accès à l'information. C'est
ce que je comprends?
M. Charette : Ça peut passer
par une simple directive administrative, mais on pourrait l'ajouter sous forme
d'amendement également, mais ce n'est pas «rendre disponible», il faudrait
voir... «public», c'est-à-dire. C'est de voir comment le libeller. Est-ce que
c'est «rendre accessible sur le site Internet», ou autres? Il faudrait voir le
libellé. C'est là où on pourrait...
Une voix
: Rendre
public.
M. Charette : Ou rendre...
Mme Ghazal : Je veux dire, je
vais laisser, oui, l'équipe du ministre <travailler à essayer...
M. Charette : ...
ce
n'est pas «rendre disponible», il faudrait voir... «public», c'est-à-dire.
C'est de voir comment le libeller. Est-ce que c'est «rendre accessible sur le
site Internet» ou autre? Il faudrait voir le libellé. C'est là où on
pourrait...
Une voix
: Rendre
public.
M. Charette : Ou rendre...
Mme Ghazal : Je veux dire,
je vais laisser, oui, l'équipe du ministre >travailler à essayer de
trouver une formulation, mais je veux quand même comprendre, pour être
certaine. Parce que moi, je me réfère à 12.2, que je vois une équivalence entre
12.2 et 15.4.3, où, les ententes, c'est en famille, puis 12.2, c'est à
l'extérieur. Pourquoi est-ce qu'à 12.2 on a dit que l'entente est rendue
publique par le ministre?
M. Charette : On est en train
de regarder quelle forme ça pourrait prendre.
Mme Ghazal : Bon, O.K. Bien,
on peut peut-être... Je ne sais pas si on peut suspendre, le temps que...
La Présidente (Mme Boutin) :
On va suspendre quelques instants, question de...
(Suspension de la séance à 15 h 55)
16 h (version révisée)
(Reprise à 16 h 16)
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, nous allons reprendre la séance.
Maintenant, s'il y a consentement, Mme la
députée de Mercier, nous pourrions retirer l'amendement que vous avez proposé,
et vous aimeriez en proposer un nouveau?
Mme Ghazal : Oui, exactement,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a consentement? Consentement. Nous retirons l'amendement proposé
par la députée de Mercier. Vous pouvez proposer un nouvel amendement, Mme la
députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui. Donc,
j'en fais la lecture, alors : Modifier l'article 15.4.3 de la Loi sur
le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs proposé
par l'article 10 du projet de loi par le remplacement, dans le troisième
alinéa, de «L'entente ou le mandat doit» par «Toute entente et tout mandat doit
être rendu public et» et de «il» par «l'entente ou le mandat».
Bien, je vais le relire pour que ça soit
plus facile à comprendre, donc l'article amendé se lirait comme suit :
«Toute entente et tout mandat doit être rendu public et préciser le montant qui
pourra être porté au débit du fonds, pour les années financières pendant
lesquelles l'entente ou le mandat sera applicable.»
Je ne lirai pas le reste, c'est vraiment
cette phrase-là, donc c'est juste reformulé différemment. C'est que toutes ces
ententes-là, de la même façon que ça l'est déjà sur le site du Conseil de
gestion du Fonds vert, doivent être rendues publiques et non pas juste sur
demande, mais rendues publiques.
Et moi, je tiens à souligner le fait que
je suis très heureuse de ce travail de collaboration, ce n'est pas le premier,
ça fait plusieurs fois qu'on l'a fait, où on soumet des amendements. Des fois,
ce n'est pas formulé selon le langage légal et, après ça, c'est reformulé avec
l'équipe du ministre. Et ça fait plusieurs fois qu'on fait ça, donc c'est en
train de devenir une habitude. J'espère que cette habitude-là va continuer pour
tous mes prochains amendements. Donc, merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce que d'autres députés souhaiteraient intervenir sur l'amendement proposé?
S'il n'y a pas... Oui, allez-y, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Bien,
écoutez — merci, Mme la <Présidente — donc...
Mme Ghazal : …donc c'est
en train de devenir une habitude. J'espère que cette habitude-là va continuer
pour tous mes prochains amendements. Donc, merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce que d'autres députés souhaiteraient intervenir sur l'amendement proposé?
S'il n'y a pas... Oui, allez-y, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Bien,
écoutez
— merci, Mme la >Présidente — donc,
ce que je constate avec cet amendement-là qui est devant nous, c'est un
amendement qui vient reconnaître… et ça, on va toujours saluer tout amendement
qui encourage la transparence, tout amendement qui encourage la reddition de
comptes, tout amendement qui encourage les bonnes pratiques en matière de bonne
gouvernance. Donc, alors, si… Je comprends que c'est l'intention du ministre
d'accueillir aussi favorablement cet amendement-là, donc c'est une bonne chose.
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le ministre? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, je propose que nous
procédions à la mise aux voix. Désirez-vous l'appel nominal?
Une voix : …
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Mme la secrétaire, nous allons procéder à l'appel nominal pour l'amendement
présenté par la députée de Mercier à l'article 10.
La Secrétaire
: Oui. Mme Ghazal
(Mercier), pour, contre ou abstention?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Guillemette
(Roberval)?
Mme Guillemette : Pour.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M. Provençal :
Pour.
La Secrétaire
: M. Lévesque
(Chauveau)?
M. Lévesque (Chauveau) :
Pour.
La Secrétaire
: M. Allaire
(Maskinongé)?
M. Allaire : Pour.
La Secrétaire
: Mme Montpetit
(Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'amendement est adopté.
Nous allons maintenant revenir à l'article 10
tel qu'amendé. Y a-t-il d'autres interventions? Oui, allez-y, Mme la députée de
Maurice-Richard.
• (16 h 20) •
Mme Montpetit : Je vous
remercie. Ça ne sera pas une longue intervention, c'est une petite question sur
une formulation, puis je ne sais pas si le ministre va vouloir me… s'il va
souhaiter me répondre ou me référer à son juriste, mais, quand on est vers le
centre, à peu près, du paragraphe, c'est écrit, bon : «Ou laisser au
ministre ou à l'organisme public qui y est partie le soin de répartir». Puis je
regardais… puis, honnêtement, peut-être que c'est une formulation commune, là,
«qui y est partie», je regardais dans d'autres textes de loi, je n'en ai pas
trouvé. Donc, je ne sais pas si c'est une formulation juridique ou il y a une
coquille, où je comprends ce que ça veut dire, c'est : qui en font partie,
qui font partie de l'entente. Mais je voulais juste m'assurer que ce n'était
pas une formulation bancale et que c'est une formulation commune.
M. Charette : …vous
voulez…
Mme Montpetit : Oui, oui,
absolument.
La Présidente (Mme Boutin) :
Me Moisan.
M. Moisan (Hugo) : Bien,
en fait, exactement, c'est dans le contexte d'une entente, donc, on est partie
à une entente, donc, «qui y est partie». Au début de la phrase, on réfère «dans
le cas d'une entente», donc, c'est un petit peu plus loin, la phrase est un peu
longue, mais, quand on dit «qui y est partie», c'est vraiment qui est une
partie à l'entente.
Mme Montpetit : J'avais
compris le sens, c'est juste que je... bien, je ne veux pas prolonger la
discussion, c'est juste, je trouvais… grammaticalement, ça me semblait un petit
peu bancal. Puis je regardais dans d'autres textes de loi, ça ne semblait pas
être utilisé. Je voulais juste être sûre qu'il ne <manquait pas un…
M. Moisan (Hugo) : ...
c'est
un petit peu plus loin, la phrase est un peu longue, mais, quand on dit «qui y
est partie»… qui est une partie à l'entente.
Mme Montpetit :
J'avais compris le sens, c'est juste que je... bien, je ne veux pas prolonger
la discussion, c'est juste, je trouvais, grammaticalement, ça me semblait un
petit peu bancal. Puis je regardais dans d'autres textes de loi, ça ne semblait
pas être utilisé. Je voulais juste être sûre qu'il ne >manquait pas un
mot dans votre phrase. Mais je sais que le travail est très bien fait, et que
ça avait dû être révisé. C'était juste pour le porter à votre attention comme
ce n'est pas quelque chose de très usuel comme formulation. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Y a-t-il d'autres interventions?
Mme Montpetit : Non…
La Présidente (Mme Boutin) :
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix… à
l'appel nominal, proposé par le député de Viau, pour l'article 10 tel
qu'amendé.
Mme Ghazal : ...
La Présidente (Mme Boutin) :
Ah, un instant!
Mme Ghazal : ...c'est
allé un peu vite. Moi, j'avais des questions sur les frais d'administration.
La Présidente (Mme Boutin) :
Vous avez une autre intervention, oui?
Mme Ghazal : Oui.
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y, là, pour la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Je suis
vraiment désolée.
La Présidente (Mme Boutin) :
Pas de souci.
Mme Ghazal : Oui, très
bien. Merci. Donc, moi, je me rappelle, j'avais posé des questions là-dessus,
et le député de Viau aussi avait posé des questions là-dessus. Mais, quand
j'avais posé les questions, le ministre m'a dit : On va en parler à l'article 10.
Puis là on est rendus là, et moi, je veux juste savoir… J'avais aussi lu, puis
je vais répéter, là, pour qu'on l'ait frais à notre mémoire, parce que… même
s'il y a un mandat, que le Vérificateur général, chaque année, dépose un
rapport par rapport à la gestion, par rapport au Fonds vert, il le faisait déjà
avant, pas toutes les années comme c'est le cas — ça, c'est l'avancée
avec le projet de loi — il le faisait notamment en 2014.
Et le Vérificateur général, ce qu'il avait
dit, ce qu'il avait émis à l'époque par rapport aux frais d'administration, je
vais le lire, c'est en 2014, donc : « Définir les dépenses qui sont
admissibles en tant que frais d'administration que les bénéficiaires peuvent
réclamer au Fonds vert et les limites y afférentes, [...]s'assurer de la
pertinence et du caractère raisonnable des frais d'administrations imputés au Fonds
vert.»
Et je me posais juste la question, par
rapport à ces deux éléments-là, deux recommandations qui sont mentionnées par
le Vérificateur général de quelle façon est-ce que le ministre va s'en assurer,
pour ne pas que, dans le prochain rapport, qui va être fait chaque année, ce
soient encore les mêmes éléments qui soient mentionnés.
M. Charette : Je me
souviens très bien de ces échanges-là, mais je ne suis pas certain, par contre,
que ce soit le bon article pour aborder la question. J'essaie de voir... C'est
difficile de se rattacher à l'article actuel, selon moi, mais, lorsqu'il sera
question du Commissaire au développement durable, c'est toutes des questions
qui pourront faire l'objet d'échange. Et, s'il y a possibilité de bonifier le projet
de loi… on s'est toujours montrés ouverts à le faire, là, lorsqu'il y avait un
ajout au projet de loi. Mais, à l'article 10 comme tel, j'aurais de la misère
à me rattacher à ce qui sera demandé plus tard au Commissaire au développement
durable.
Mme Ghazal : Ah! En fait,
je veux dire, je ne me vois pas... je ne vois pas que, dans l'article où on va
parler du mandat, on ne va pas lui dire : Il faut aussi vous assurer de
vérifier les frais d'administration, tout ça. Lui, il va vérifier tout, c'est
ce que le ministre nous dit, mais, en 2014, il avait émis des recommandations,
puis sans que ça soit... Pourquoi j'en parle ici, dans l'article, c'est parce
qu'on dit : «Les frais d'administration pouvant être débités du fonds en
vertu d'une telle entente ou d'un tel mandat doivent être approuvés par le
ministre responsable de l'application de la présente loi.» Mais ici, par
exemple, ce n'est pas… les frais <d'administration...
Mme Ghazal : ...nous
dit, mais, en 2014, il avait émis des
recommandations, puis sans que ça
soit... Parce que… Pourquoi j'en parle ici, dans
l'article, c'est parce
qu'on dit «Les frais d'administration pouvant être débités du fonds en vertu
d'une telle entente ou d'un tel mandat doivent être approuvés par le ministre
responsable de l'application de la présente loi.» Mais ici, par exemple, ce
n'est pas… les frais >d'administration, on ne sait pas comment ils sont
ventilés.
Il y a toutes sortes de frais
d'administration, ça peut être des frais de gestion, des frais de coordination,
des frais d'administration pour chaque organisme public ou ministère, des frais
d'administration imputés par les délégataires, des frais d'administration… là,
je lis ça dans le mémoire de M. Pierre-Olivier Pineau, à la page 11,
les frais d'administration que les bénéficiaires peuvent imputer, exemple un
centre de recherche, etc. Et donc ce n'était pas... il y avait un caractère non
raisonnable, si on veut, des frais d'administration.
Et là, comme c'est le ministre qui va
l'approuver, je veux juste qu'il me dise de quelle façon est-ce qu'on va s'assurer
que les mêmes recommandations ne seront pas faites encore une année plus tard
par le Vérificateur général, parce que les frais d'administration ne sont pas
pertinents, ne sont pas raisonnables. Est-ce qu'il va y avoir une ventilation?
Est-ce que, par exemple, ça va être rendu... il va y avoir une ventilation des
différents frais d'administration? Qu'est-ce que le ministre... Vu que c'est
lui qui va les approuver, qu'est-ce qu'il a en tête? Qu'est-ce qu'il a
l'intention de faire pour s'assurer que ça ne devienne pas, les frais d'administration…
que ça soit des montants astronomiques?
M. Charette : En fait, j'ai
pris soin de valider, là, pour transmettre la bonne information. On vient juste
de convenir que les ententes seront rendues publiques, et, dans ces
ententes-là, ce volet-là sera aussi précisé. Donc, l'information sera connue,
de quels montants on parle, et ce sera dans l'entente elle-même, donc
l'information sera rendue publique.
Ceci dit, le Commissaire au développement
durable pourra toujours commenter par la suite, à savoir, selon sa lunette à
lui, est-ce que ce sont des montants trop élevés, pas suffisamment élevés,
est-ce qu'ils sont... ce sera à lui de commenter dans ses rapports. Mais déjà
l'information sera rendue publique grâce à la précision, là, qu'on vient tout
juste d'adopter en 10.
Mme Ghazal : Donc, les
frais d'administration vont être ventilés, on va savoir c'est quoi. Ça ne sera
pas juste écrit «frais d'administration», un montant, là — je ne peux
pas vous dire comment c'est en ce moment — ça va être ventilé, on va
pouvoir le voir. Et le ministre, il ne va pas... Parce qu'on dit que c'est le
ministre qui... ça doit être approuvé par le ministre. Basé sur quoi, sur quels
critères que... je veux juste entendre le ministre, vu qu'on en parle...
M. Charette : Tout à
fait. J'avais eu le...
Mme Ghazal : ...sans que
ça soit un amendement ou écrit. Comment il va dire : Ah! je… ou c'est bon,
ce n'est pas trop, c'est pertinent, ce n'est pas exagéré.
M. Charette : En fait, je
l'avais mentionné en partie tout à l'heure, avant qu'il y ait ce type de
délégation là, il faudra convenir des frais d'administration, ça devra faire
partie de l'entente qui sera rendue publique. Comme le sous-ministre vient de
le mentionner, ce ne sera pas un montant fixe d'un ministère à l'autre, ça va
dépendre beaucoup de la nature des travaux qui sont attendus par le partenaire,
son type d'engagement dans la <gestion...
M. Charette : ...
ça
devra faire partie de l'entente qui sera rendue publique. Comme le
sous-ministre vient de le mentionner, ce ne sera pas un montant fixe d'un
ministère à l'autre, ça va dépendre beaucoup de la nature des travaux qui sont
attendus par le partenaire, son type d'engagement dans la >gestion de
ces partenariats-là, mais l'information sera rendue publique à travers les
ententes.
Mme Ghazal : ...comme on l'a
mentionné, elles sont déjà publiques, là, sur le site du Conseil de gestion du
Fonds vert. Ici, tout ce qu'on a fait, ce n'est pas une nouveauté, c'est de
l'écrire dans la loi, puis je remercie le ministre d'avoir accepté de l'écrire
dans la loi, puisqu'il avait probablement l'intention de continuer à les rendre
publiques, comme le Conseil de gestion du Fonds vert le faisait. Mais, malgré
ça, il y avait quand même eu ces remarques-là du Vérificateur général, ce qui
pourrait se reproduire, il va faire la même remarque une autre fois même si
elles sont rendues publiques.
Moi, ma question, c'est : Est-ce que,
par exemple... Qu'est-ce qui va faire que le ministre va les approuver ou va
dire : Oui, c'est suffisant? Est-ce qu'il ne faut pas que ça dépasse un
certain pourcentage, par exemple, ou est-ce qu'il y a des éléments qui, oui,
peuvent être acceptés comme frais d'administration et qui vont être imputés au Fonds
vert, et d'autres éléments, non? Est-ce qu'il y a des critères sur lesquels le ministre
va se baser pour faire ce que la loi lui dit, c'est-à-dire les approuver? C'est
ça que j'ai envie d'entendre puis que ça soit enregistré.
M. Charette : Naturellement,
ça va être, avec l'expertise des ministères respectifs, mesuré, le degré
d'engagement du ministère. Mais c'est là où je ne peux pas vous dire : Ça
va prendre la forme d'un pourcentage x, ça va prendre la forme de tel type de
plafond, ça va être du cas par cas, au gré de ce qui est demandé dans l'entente,
mais c'est là où autant l'expertise du ministère de l'Environnement que celle
des ministères qui se verront confier une tâche sera pertinente. Et c'est suite
à ces discussions-là que l'entente sera signée. Mais je serais absolument
incapable de vous fournir un canevas type étant donné que le degré d'engagement
sera très, très différent selon la mesure qui serait financée.
Mme Ghazal : ...eu une
réflexion de la part du ministre ou de son équipe sur ces frais d'administration
et les éléments qui étaient mentionnés par le Vérificateur général. Et, encore
une fois, si je me rappelle bien… je n'ai pas réécouté une autre fois ce que la
P.D.G. avait mentionné, mais, de mémoire, elle parlait aussi des frais d'administration
qui étaient immenses mais qu'elle n'a jamais pu vérifier les informations parce
qu'elle n'a jamais pu avoir la collaboration d'accéder aux documents à cause de
tout le conflit sur les rôles et responsabilités, et tout ça, qui étaient
confus.
Donc, moi, maintenant, ma question, c'est...
En fait, c'est que le ministre n'y a pas réfléchi, puis il va y réfléchir au
fur et à mesure qu'il va y avoir des ententes. Mais vous comprenez... le ministre
comprend l'inquiétude que j'ai en ce moment puisque c'est vieux, c'est depuis
2014 qu'on en parle. Donc, juste dire que ça va être approuvé puis qu'il n'y a
pas de critères qui ont été réfléchis, sans les mentionner dans la loi, moi, c'est
ça qui m'inquiète.
• (16 h 30) •
M. Charette : C'est un <volet
administratif, là, qui ne...
>
16 h 30 (version révisée)
<17933
Mme Ghazal :
...mais vous comprenez... le
ministre comprend
l'inquiétude que j'ai
en ce moment
puisque c'est vieux, ça, depuis 2014 qu'on en parle.
Donc, juste dire que
ça va être approuvé puis
qu'il n'y a pas de
critères qui ont été réfléchis, sans les mentionner dans la loi, moi, c'est ça
qui m'inquiète.
M. Charette : Ça, c'est
un >volet administratif, là, qui ne relève pas directement de moi. Mais,
pour répondre à l'essence de la question, c'est vrai qu'avec le conseil de
gestion, la P.D.G. que nous avons reçue a eu l'occasion de nous le répéter, il
y avait beaucoup de confusion. Il y a des organismes partenaires qui
attendaient des réponses du conseil de gestion, ne les obtenaient pas. À
l'inverse, le conseil de gestion attendait des réponses et ne les obtenait pas.
C'est là où le projet de loi n° 44 apporte une innovation assez importante
en confiant la coordination non plus à une instance dont les propriétés sont
contestées par certains, mais bien au ministre de l'Environnement.
Donc, les informations qui n'étaient pas
disponibles à l'époque, là elles vont circuler au sein de l'appareil
gouvernemental. Donc, ça va être très, très aisé de convenir avec un ministère
partenaire que, pour telle ou telle initiative, il faudra mettre en place, oui,
un programme, ça coûtera tant à l'administrer, et ces données-là seront rendues
publiques avec la signature de l'entente, en quelque sorte. Mais la confusion sur
les rôles et comment obtenir l'information, ce sera largement facilité, là, par
le projet de loi n° 44.
Mme Ghazal : Mais, pour
revenir sur les frais d'administration, là, j'ai retrouvé... mais je sais qu'elle
en avait parlé plus dans sa présentation, mais, dans son mémoire, elle disait :
«Enfin, nous avons préparé un renforcement des règles encadrant les frais
d'administration pouvant être imputés au Fonds vert. Ces règles de gouvernance
visent à assurer une transparence accrue.» Ça fait que ça, c'est ce qu'elle a
dit qu'ils ont fait. Ce n'est pas plus clair, là, pour moi, ça veut dire quoi
concrètement. Est-ce que ça a réglé les problèmes qui ont été identifiés au
printemps 2014 par le Vérificateur général? Je ne le sais pas. Je comprends
que ça va être fait. Donc, je n'ai pas beaucoup de réponses. Je ne sais pas,
est-ce que c'est quelque chose qui est possible, parce que c'est administratif,
de le définir par règlement, par exemple?
M. Charette : En fait, je
ne pense pas, encore une fois, qu'il y aura un règlement qui sera en mesure de
tout cerner, parce que chaque cas de figure va être différent. Mais ce qui,
moi, me permet d'être confiant pour la suite, c'est que le problème
d'imputabilité du départ, c'est-à-dire qui est responsable du Fonds vert, avant
c'était conseil de gestion, une quinzaine de ministères partenaires, c'était
délégué en partie à TEQ, donc c'était difficile de s'y retrouver, donc là
l'imputabilité, elle est reconnue au ministre de l'Environnement. Donc, s'il y
a des frais d'administration qui sont questionnés par le Commissaire au
développement durable, par exemple, bien, il y aura une personne à qui
s'adresser pour les justificatifs, et ce sera le ou la ministre de
l'Environnement. Donc, la situation passée va entraîner une réponse nettement
plus directe, si jamais la situation était toujours <jugée...
M. Charette : ...
Commissaire
au développement durable, par exemple, bien, il y aura une personne à qui
s'adresser pour les justificatifs, et ce sera le ou la ministre de
l'Environnement. Donc, la situation passée va entraîner une réponse nettement
plus directe, si jamais la situation était toujours >jugée
problématique, là, par le Commissaire au développement durable.
Mme Ghazal : C'est une mince
consolation de dire : Maintenant, on va savoir sur qui taper, là, c'est ce
que je comprends. Puis le ministre dit : Oui, j'ai le dos large, tapez
sur...
M. Charette : Ou féliciter,
chère collègue.
Mme Ghazal : Mais donc,
regardez, là, je n'ai pas... je reste... je me dis, j'ai l'impression que... Parce
que le Vérificateur général, il va en avoir, de la job à faire, il va en avoir,
des choses. Il va passer son année chez... j'espère qu'il a les ressources
nécessaires, mais on va en parler pour tout, tout, tout regarder ce qu'il y a
dans le Fonds vert. Est-ce qu'au moins le ministre peut le dire ici, vu que
c'est enregistré, que, dans les ententes, les frais d'administration vont être
ventilés de façon détaillée? Donc, peut-être regarder le sous-ministre pour
savoir quelle réponse me donner.
Donc, est-ce que... Moi, ma question,
étant donné qu'il n'y a pas... ce n'est pas très précisé, je n'ai pas les
critères, on va le voir au cas par cas, puis après ça, si ça ne marche pas,
bien, le Vérificateur général, il faudrait qu'il audite ça puis que ces
éléments-là, les frais d'administration... puis il va avoir quelqu'un sur qui
taper. Ça, c'est un, mais ce n'est pas suffisant.
Maintenant, ma question, pour terminer la conversation :
Est-ce qu'il y a un engagement ici, devant la caméra, de la part du ministre,
de mentionner que les frais d'administration, dans les ententes, vont être
ventilés de façon détaillée?
M. Charette : En fait, c'est
le souhait d'être le plus transparent possible, donc, ça, je n'ai aucune
difficulté à m'y engager, mais je ne sais pas quel est le degré de ventilation
qui sera possible d'un projet à l'autre. Ça ne sera sans doute pas sous un
modèle unique, parce que le projet ne commandera pas le même type d'engagement
d'un projet à l'autre, mais il n'y a aucune volonté de retenir quelque
information que ce soit. Donc, l'objectif de transparence est celui qui est au
coeur, avec celui de l'imputabilité, là, du projet de loi.
Mme Ghazal : O.K., merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Député de Viau, vous souhaitiez intervenir.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Sur le même enjeu sur lequel vient d'intervenir la collègue de
Mercier, donc. Écoutez, Mme la Présidente, donc, pas besoin d'être un expert en
matière de bonne gouvernance pour s'apercevoir que… lorsqu'on fait une petite
recherche rapidement, on s'aperçoit que les questions de frais
d'administration, ce sont des enjeux sur lesquels on se penche en matière de
bonne gouvernance. Et je comprends qu'aujourd'hui, ce que le ministre nous dit,
donc, il n'est pas prêt à s'assurer, par exemple, qu'il y ait une directive
claire qui soit envoyée auprès de tous les organismes, donc, et les ministères,
dans le cadre de ce projet de loi là, qu'il n'est pas prêt à baliser pour dire :
Quand on parle de frais d'administration, de quoi parle-t-on, d'avoir des
grilles. Et moi, je parlais des normes, ma collègue a utilisé une autre
expression, mais ce qui est important... le ministre nous a parlé des <rapports...
M. Benjamin : ...
dans
le cadre de ce projet de loi là, qu'il n'est pas prêt à baliser pour dire :
Quand on parle de frais d'administration, de quoi parle-t-on, d'avoir des
grilles. Et moi, je parlais des normes, ma collègue a utilisé une autre
expression, mais ce qui est important... le ministre nous a parlé des >rapports,
ce qui va être... Moi, je suis en amont du rapport. Avant le rapport, il faut
bien que le ministère, que le ministre puisse envoyer un signal clair aux
organismes et aux ministères pour dire, quand on parle des frais
d'administration, de quoi parle-t-on.
Alors, je comprends qu'il n'est pas prêt à
faire quoi que ce soit par rapport à cet enjeu-là, enjeu sur lequel il y a déjà
d'autres personnes, d'autres experts qui ont allumé peut-être pas la lumière
rouge, mais une lumière jaune là-dessus.
M. Charette : Mme la
Présidente, le collègue de Viau suscite en moi une fascination. Et je le
disais, nous étions amis avant son entrée en politique et nous le serons après,
j'en suis convaincu. Mais il a une fascinante façon de se... d'interpréter mes
propos lorsqu'il dit que je ne suis pas prêt à m'engager à fournir une
directive aux organismes partenaires. En fait, c'est faux, je pense qu'on vient
de le démontrer. Il va y avoir des discussions avec les administrations
concernées. Et ce que j'ai aussi dit, c'est qu'il n'y a pas de canevas unique
possible, compte tenu de la multitude de types de projets qui pourraient être
rendus possibles. Mais ces explications-là ne permettent pas à mon ami de dire
que je ne suis pas prêt à m'engager à ce qu'il y ait des directives de données.
Il y aura forcément des principes, des directives en vertu de chaque programme.
Ce que je dis : Il n'y a pas de
canevas unique parce qu'il n'y aura pas de programme unique qui sera multiplié
d'un ministère à l'autre. Mais c'est bien certain que, dans les discussions,
avant qu'il y ait signature d'entente, il va y avoir toutes les assurances
nécessaires, toutes les discussions nécessaires pour s'assurer que l'on parle
de sommes qui soient justifiables et que l'on pourra, nous, expliquer par la
suite, là, si les questions devaient être posées.
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Mme la Présidente, s'il y a quelque chose que j'ai toujours
su dès mes débuts en politique, sur d'autres scènes, c'est que j'ai toujours
appris qu'avant la politique ce qu'on a, c'est la famille et les amis, et,
après la politique, ce qui nous restera, c'est souvent la famille et les amis.
Donc, j'espère garder son amitié après la politique aussi, mais, en attendant,
en attendant, on a un travail à faire sur ce projet de loi là, important.
Et ce que je comprends, pour ce qui est de
l'enjeu des frais d'administration... Il y a une autre formule que j'aime bien
aussi, Mme la Présidente : prévenir vaut mieux que guérir. Et nous
avons... nous sommes en train de faire un projet de <loi...
M. Benjamin : ...
Mais
en attendant, en attendant, on a un travail à faire sur ce projet de loi là,
important.
Et ce que je comprends, pour ce qui est
de l'enjeu des frais d'administration... Il y a une autre formule que j'aime
bien aussi, Mme la Présidente : prévenir vaut mieux que guérir. Et nous
avons... nous sommes en train de faire un projet de >loi où nous pouvons
éviter à avoir à corriger des choses suite à un rapport du Vérificateur général.
Nous voulons... nous pouvons éviter ça, et d'où l'invitation tout amicale que
je fais au ministre en matière des frais d'administration. Donc, c'est un enjeu
réel que j'espère — nous le souhaitons tous, je crois — qu'il
ne deviendra pas problématique lorsqu'on aura à regarder un rapport du vérificateur
du développement durable, donc, ou de la Vérificatrice générale.
• (16 h 40) •
Mais on a la possibilité, dans ce projet
de loi là, de dire... Le ministre a cette possibilité… en tout cas, le
gouvernement a cette opportunité de dire, dans ce projet de loi là : Pour
ce qui est des frais d'administration, donc, il y a lieu que, tout de suite, le
ministre annonce ses couleurs en matière d'imputabilité. C'est de cela dont il
s'agit lorsque nous disons que, pour ce qui est des frais d'administration, le
ministre ne peut pas rester muet, donc, pour dire : Écoutez, nous allons
recevoir des rapports, etc., pour... il faut attendre en aval ce qui va
arriver. Nous l'invitons à être proactif, c'est-à-dire, dans les orientations.
Ma collègue... J'ai parlé de normes. Il y
a des normes qui existent, quand vient le temps de parler des questions des
frais de gestion, et il y a des exemples, qui existent un peu partout, dans les
instances de bonne gouvernance, comment bien encadrer toutes les questions
relatives aux frais d'administration. Alors, je lui relance encore cette
invitation. S'il le souhaite, nous pouvons prendre quelques minutes, travailler
un amendement qui pourrait, je l'espère, convenir.
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le ministre.
M. Charette : ...que c'est
déjà couvert. Lorsque l'on peut lire que les frais doivent être raisonnables et
que ces frais-là doivent être autorisés, c'est certain qu'il y a un
encadrement, là, c'est certain qu'il y a un encadrement qui est assuré. Donc,
le libellé actuel nous satisfait. Avec la bonification qui a été faite par la
collègue de Mercier, on est d'autant plus satisfaits. Donc, on serait prêts à
voter l'article, de notre côté.
La Présidente (Mme Boutin) :
Mme la députée de Mercier, vous souhaitiez intervenir.
Mme Ghazal : Bien, juste pour
terminer, moi, je suis contente que le ministre ait pris l'engagement en disant
qu'il ne peut pas aller dans le détail, mais il s'engage à ce que les frais, au
moins dans les ententes publiques, soient bien, bien détaillés. Puis,
honnêtement, comme je disais, je ne vais pas amener un amendement pour dire,
bien, ça serait quoi, les critères, etc., puis m'assurer que... En fait, quand
mon collègue dit : <Prévenir...
La Présidente (Mme Boutin) :
...
députée de Mercier, vous souhaitiez intervenir.
Mme Ghazal : Bien, juste
pour terminer, moi, je suis contente que le ministre ait pris l'engagement en
disant qu'il ne peut pas aller dans le détail, mais il s'engage à ce que les
frais, au moins dans les ententes publiques, soient bien, bien détaillés. Puis,
honnêtement, comme je disais, je ne vais pas amener un amendement pour dire,
bien, ça serait quoi, les critères, etc., puis m'assurer que... En fait, quand
mon collègue dit : >Prévenir, c'est pour m'assurer que dans les
prochaines... à un moment, que je ne pose pas une question en Chambre par
rapport à ce point-là qui sera mentionné par le Vérificateur général, etc.,
donc c'est pour prévenir ce genre de choses là.
Puis, honnêtement, je me suis dit : Est-ce
qu'on peut mettre un amendement? J'ai vérifié ailleurs, on ne parle pas de
frais d'administration, c'est le seul endroit où on le mentionne, mais peut-être,
je ne sais pas, par exemple, spécifier... le ministre a le temps d'y penser,
là, après les vacances, de spécifier, peut-être, à l'article 25, des
éléments plus précis sur quoi le Vérificateur général doit se pencher. Peut-être
que ceux-là pourraient être... les frais d'administration pourraient être
là-dedans. Je lance l'invitation. Je sais que son équipe, qui collabore super
bien… en tout cas, moi, je collabore bien avec eux, c'est ce que je sens, peut-être
qu'ils pourraient réfléchir : Ah! comment est-ce qu'on peut mentionner les
éléments plus précis que le Vérificateur général va regarder, au lieu de lui
dire : Regarde le Fonds vert puis... Je veux dire, il en a plein les bras,
il y a plein, plein, plein d'éléments qui peuvent sortir. Peut-être, les frais
d'administration pourraient être inclus dans une liste de précisions. Peut-être.
C'est pour plus tard, je fais juste l'annoncer, pas pour ouvrir une conversation,
pour peut-être... Son équipe aussi est créative, elle pourrait trouver de bien
belles façons d'ajouter ces éléments-là.
M. Charette : Et, Mme la
Présidente, on travaille avec un principe qui est le suivant : chaque amendement
de l'opposition qui est valable est accepté, donc on sera prêts aux commentaires
aussi à ce moment-là.
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, je suggère que nous procédions à la
mise aux voix par appel nominal, tel que proposé précédemment par le député de
Viau.
La Secrétaire
: Oui. M.
Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : ...
La Présidente (Mme Boutin) : Oui,
pour l'article 10, tel qu'amendé, qui modifie l'article 15.4.3.
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: Mme Guillemette
(Roberval)?
Mme Guillemette : Pour.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire
: M. Lévesque
(Chauveau)?
M. Lévesque (Chauveau) : Pour.
La Secrétaire
: M. Allaire
(Maskinongé)?
M. Allaire : Pour.
La Secrétaire
: Mme Montpetit
(Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Abstention.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Abstention.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'article 10 est adopté. Nous allons maintenant étudier
l'article 11, qui modifie la section 11.2 de cette loi. Alors, M. le
ministre, je vous invite à en faire la lecture.
M. Charette : C'est bien
gentil.
Donc : La section 11.2 de cette loi
est remplacée par les articles suivants :
«15.4.4. Les données financières du fonds
et la liste des mesures financées par celui-ci apparaissent sous une rubrique
spéciale dans le rapport annuel de gestion du ministère.
«Cette rubrique contient notamment les
données financières suivantes :
«1° les dépenses et les investissements
portés au débit du fonds;
«2° les sommes portées au débit du fonds
par chacun des <ministres...
M. Charette : …du fonds et
la liste des mesures financées par celui-ci apparaissent sous une rubrique
spéciale dans le rapport annuel de gestion du ministère.
«Cette rubrique contient notamment les
données financières suivantes :
«1° les dépenses et les investissements
portés au débit du fonds;
«2° les sommes portées au débit du
fonds par chacun des >ministres ou organismes publics partie à une
entente visée à l'article 15.4.3 ou à qui un mandat a été confié en vertu
de cet article;
«3° la nature et l'évolution des revenus.»
Et : «15.4.5. Les états financiers du
fonds sont vérifiés chaque année par le Vérificateur général.»
Au niveau des commentaires — j'y
arrive, ce ne sera pas tellement long : Donc, cet article prévoit les
informations qui doivent apparaître sous une rubrique spéciale dans le rapport
annuel de gestion du ministère, qui doit être préparé chaque année par tout
ministère en application avec l'article 24 de la Loi sur l'administration
publique.
Au lieu de prévoir qu'un document distinct
du rapport annuel de gestion du ministère doit être préparé, cet article
prévoit que les données financières du fonds et la liste des mesures financées
par celui-ci apparaissent sous une rubrique spéciale dans le rapport annuel de
gestion du ministère, évitant ainsi de disperser les informations.
Cette reddition de comptes est semblable à
celle qui est applicable à l'autre fonds spécial sous la responsabilité du
ministre, le Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique de
l'État, conformément à l'article 15.4.42 de la Loi sur le ministère du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs.
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci. Premièrement, est-ce qu'il y aurait des commentaires, interventions sur
l'alinéa introductif? Par la suite, on va les étudier séparément, 15.4.4 et,
par la suite, 15.4.5. Est-ce que vous souhaitez intervenir, M. le député de Viau?
M. Benjamin : Oui, Mme la
Présidente. Quand vous dites l'alinéa 15 introductif, donc c'est celle qui
commence par «les données financières du fonds», c'est ça?
La Présidente (Mme Boutin) :
Non, celui-là, c'est 15.4.4. Dans le fond, chaque député peut se prononcer sur
l'alinéa introductif. S'il n'y a pas de commentaire, on va y aller vraiment,
spécifiquement, sur le fond, sur les...
M. Benjamin : Le 15.4.4, le premier
alinéa.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Alors, nous allons procéder tout de suite aux interventions pour
15.4.4. Allez-y, député de Viau.
M. Benjamin : Oui. En fait,
j'ai une seule question, en fait, là-dessus, donc je vais être très bref. «Les
données financières du fonds et [de] la liste des mesures financées par
celui-ci apparaissent sous une rubrique spéciale...» La question que je pose au
ministre, donc : Est-ce qu'il se pourrait, par exemple, que, dans le cadre
de la présentation de cette rubrique, on puisse annoncer le financement d'une
seule mesure ou bien est-ce qu'on est assuré qu'on aura toujours une série de
mesures?
M. Charette : Je ne suis pas tout
à fait certain de comprendre la question, mais je vais y aller de la réponse la
plus complète possible. En fait, ce sont les données sur l'ensemble des mesures
financées. Donc, si jamais il y en a trois, il y en a trois, s'il y en a 10, il
y en a 10. Mais c'est <l'ensemble…
M. Charette : ...certain de
comprendre la question, mais je vais y aller de la réponse la plus complète
possible. En fait, ce sont les données sur
l'ensemble des mesures
financées. Donc, si
jamais
il y en a trois,
il y en a
trois, s
'il y en a 10,
il y en a 10. Mais c'est >l'ensemble
des mesures financées qui apparaîtront dans ce rapport.
M. Benjamin : En fait, c'est parce
que, Mme la Présidente, donc, quand on nous dit : «La liste des mesures
financées», donc c'est une liste, donc est-ce que le ministre est en train de
nous dire qu'à chaque année il y aura une liste de mesures, c'est-à-dire il ne
pourrait pas, une année, par exemple, nous dire que l'ensemble, la totalité du
fonds a servi à financer un programme, un projet, une mesure?
M. Charette : Non. En fait, il
y aura assurément plus d'un programme, plus d'une mesure. Si on regarde
actuellement à travers le Conseil de gestion du Fonds vert, au fil des années,
il y a plusieurs mesures, on est monté à 100 quelques mesures aussi. Donc, je
ne vois pas le jour où il n'y aurait qu'une seule mesure. On veut éviter
peut-être de les multiplier, comme c'était à l'époque du Conseil de gestion du
Fonds vert, mais, dans tous les cas, il n'y en aura pas qu'une seule.
Et pourquoi regrouper ça à travers le
ministre... le rapport annuel de gestion du ministère de l'Environnement? C'est
pour éviter que l'information soit éparse. On veut la concentrer dans un seul
et même rapport, là, pour justement que le public et toute personne intéressée
puissent trouver l'information le plus facilement possible.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je remercie le ministre pour la garantie qu'il vient de nous
donner qu'à mesure qu'on recevra les données financières, donc, ce ne sera pas
une seule mesure, donc le gouvernement ne financera jamais... ne prendra pas
tout l'argent dans la cagnotte et dire : Écoutez, c'est cette mesure-là
qui sera la mesure, donc, et on devra s'assurer qu'il y a toujours une liste de
mesures. C'est l'engagement que le ministre vient de prendre pour nous. Oui,
parfait, merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions spécifiquement sur le 15.4.4? Oui?
Allez-y, Mme la députée de Mercier.
• (16 h 50) •
Mme Ghazal : Ici, si je
comprends bien, à cet article-là, ça va être uniquement dans cette rubrique-là
spéciale, qui est dans le rapport annuel que le ministre dépose à l'Assemblée
nationale chaque année. Donc, il va y avoir une rubrique où ça va être... on ne
parlera pas de la performance, comment ça s'est passé, est-ce qu'il y a
vraiment eu des réductions d'émissions de gaz à effet de serre. Ça va être
uniquement : voici les investissements, les projets, tout ce qui a été
financé. C'est ce que je comprends? Il n'y aura pas la performance,
l'évaluation de la performance, les indicateurs.
M. Charette : Il faut
comprendre que c'est un document papier dont il est question, qui sera
effectivement remis à l'Assemblée nationale, déposé comme tel à l'Assemblée nationale.
Donc, on ne pourra pas tout inclure dans ce document-là. Les éléments qui
seront inclus sont précisés, là, on va pouvoir aborder, j'imagine, ce que <ça...
M. Charette : ...
Il
faut comprendre que c'est un document papier dont il est question, qui sera
effectivement remis à l'Assemblée nationale, déposé comme tel à l'Assemblée
nationale. Donc, on ne pourra pas tout inclure dans ce document-là. Les
éléments qui seront inclus sont précisés, là, on va pouvoir aborder, j'imagine,
ce que >ça va impliquer, là, dans quelques instants. Mais, pour ce qui
est des indicateurs de performance, et autres, ce qu'on a mentionné, là, au
cours des articles précédents, ce n'est pas forcément dans le rapport annuel de
gestion que ça va se retrouver mais bien là où on les destinait, là, dans les
articles précédents, que ce soit site Internet ou d'autres sources
d'information. Mais là on parle réellement, là, du rapport annuel de gestion,
là, du ministère.
Mme Ghazal : Mais tous les
éléments, par exemple, quand on dit sur la performance, les indicateurs de
performance, etc., ça, ça va être où?
M. Charette : L'amendement qu'on
avait adopté en 3, suite à votre intervention, ça va davantage être sur le site
Internet. Étant donné la panoplie d'informations que ça va générer, on ne sera
pas en mesure de tout condenser dans un rapport annuel de gestion.
Mme Ghazal : O.K. Ça fait que
c'est vraiment... Parce que le ministre dit «papier», mais peut-être que là il
n'y en aura plus, je ne sais plus. Donc, est-ce que c'est le seul critère, là,
parce qu'il n'y a pas assez d'espace, ou on...
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, on connaît… on en reçoit chaque année, là, des rapports annuels
de gestion, c'est un document qui est assez formaté, je dirais. Donc, ces
informations vont s'y retrouver. Mais, sur le site Internet du ministère, il y
aura possibilité d'avoir plusieurs autres informations complémentaires. On
parlait des indicateurs de performance, et autres. On ne pourra pas, dans le
rapport annuel de gestion, tout regrouper l'information, tous les liens qui
seront essentiels à travers le site Internet du ministère.
Mme Ghazal : Parce que... O.K.
Et puis ce qui va être sur le site Internet, ça, c'est produit comme en
continu, c'est mis à jour en continu ou il va y avoir un résumé de voilà la
performance globale du fonds?
M. Charette : Par rapport?
Juste être bien certain de vous comprendre.
Mme Ghazal : Pas par rapport à
cette rubrique-là mais par rapport à l'amendement. Mais, en fait, on dit
l'amendement, mais...
M. Charette : En 3.
Mme Ghazal : Moi, ce que j'ai
dit qui doit être rendu public, les indicateurs de performance ou... Il y a ça,
parce que ça, c'est juste un élément, mais il y a d'autres éléments, par
exemple... O.K., si je prends comme un pas de recul où le ministre dit :
Les gens, ils n'ont pas confiance au Fonds vert, parce qu'ils ont l'impression
que l'argent ne va pas à la bonne place et ne donne pas de résultat, donc
l'objectif du ministre, c'est que ça donne des résultats puis que ça soit
efficace. Mais, pour le savoir, ça, si c'est bon, si c'est efficace, autre que
le travail du Vérificateur général ou autre que le comité consultatif, qui
pourrait décider de faire un avis public sur cette question-là, autre ces deux
garde-fous-là, de quelle façon le ministre va montrer : voilà toutes les
informations qui montrent que, ah, tous les projets, ou les mesures, ou les
programmes, voici qu'est-ce que ça a donné comme <résultat...
Mme Ghazal : ...
sur
cette question-là, autre ces deux garde-fous-là, de quelle façon le ministre va
montrer : Voilà toutes les informations qui montrent que, ah, tous les
projets, ou les mesures, ou les programmes, voici qu'est-ce que ça a donné
comme >résultat de réduction d'émissions de gaz à effet de serre? Ça va
se retrouver où? Moi, j'ai pensé... je sais que ce n'est pas là, là, je ne vois
pas que c'est là, mais ça va être où? Ça va être juste sur un site comme ça que,
les gens, il faut qu'ils aillent fouiller, ou il va y avoir un rapport qui dit :
Voilà, ça a bien été là, ça a mal été là? C'est ça, ma question.
M. Charette : En fait, il ne
faut juste pas confondre les sources d'information. Le rapport annuel de
gestion du ministère ne peut pas tout couvrir dans le détail. C'est là où ça
devient nécessaire, pertinent, d'avoir d'autres sources où aller chercher des
informations plus pointues, c'est là où le site Internet va continuer d'être
cette source d'information. Lorsqu'on parlait des indicateurs de performance,
et autres, c'est des informations... Là, je ne peux pas, à ce jour, dire
comment l'arborescence au complet sera faite, mais on peut deviner un onglet
Fonds d'électrification et des changements climatiques avec les liens qui
seront pertinents pour obtenir le plus simplement possible l'information qui
est désirée.
Mme Ghazal : Donc, ça va être
une nouvelle façon de faire, ce n'est pas quelque chose que le Conseil de
gestion du Fonds vert faisait déjà.
M. Charette : En fait, le conseil
de gestion le faisait en partie. Cependant, nous, on ajoute une garantie
supplémentaire. Le conseil de gestion le fait à travers une directive
administrative, alors que là c'est dans le projet de loi directement. Donc,
oui, il y a des informations que l'on retrouve déjà, mais, si le conseil de
gestion, pour une raison ou pour une autre, retirait cette directive
administrative là, l'information ne serait plus disponible. Nous, on l'inscrit
en bonne et due forme dans le projet de loi lui-même.
Mme Ghazal : C'est ça, parce
que, si je regarde la version originale, là, de l'article 11 qui avait tout
été biffé, par exemple à 15.4.8 : «Pour accomplir sa mission, le conseil
de gestion peut : établir des indicateurs [de performance] pour la gestion
du Fonds vert.» Là, je sais qu'il n'a pas pu tout faire ce qu'il voulait faire,
là, mais est-ce que ça, ça avait été fait et ça a été publié?
M. Charette : Au niveau des
indicateurs de performance, nous, on l'a mis dans l'article 3, mais là je
ne pourrais pas... Je ne suis pas retourné, là, ces dernières semaines, au
niveau du site du conseil de gestion, je ne serais pas en mesure de le
qualifier ou de le mesurer, mais eux, c'était sur une base de directive
administrative. Nous, on vient le garantir, et là il n'y a pas de «peut» ou
«doit», là, on a confirmé que ça allait être rendu public sur le site du
ministère.
Mme Ghazal : Je vais laisser,
oui, mes collègues poser des questions.
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, la parole est à Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
: Oui,
merci, Mme la Présidente. Alors, un peu dans la même veine, moi, je suis à
l'article actuel 15.4.34, qui est vraiment spécifique sur, en ce moment,
ce que doit contenir le rapport annuel de gestion du fonds. Et donc, quand <on...
La Présidente (Mme Boutin) :
...Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Oui, merci, Mme la Présidente. Alors, un peu dans la même veine, moi, je suis à
l'article actuel 15.4.34, qui est vraiment spécifique sur, en ce moment,
ce que doit contenir le rapport annuel de gestion du fonds. Et donc, quand >on
lit 15.4.34, sans parler de tous les indicateurs de performance puis tout ce
qui se retrouve ailleurs, il y a quand même plus d'éléments. Et notamment je
vois le bilan de la gestion des ressources du Fonds vert par rapport aux
objectifs gouvernementaux, aux indicateurs. Je vois aussi les dépenses et les investissements
apportés au débit du fonds par catégorie de mesures auxquelles il est affecté.
Donc, ça m'apparaît plus complet.
Et je me demande pourquoi le ministre... Je
comprends qu'il nous dit : Bien là, ça serait trop. Mais ça ne serait pas
tant trop si on prend juste ce qui est prévu à 15.4.34, qui est vraiment lié
au... vraiment, au rapport annuel. Pourquoi maintenant, dans le rapport du ministère,
comme c'est prévu, mais seulement pour quelques éléments qui sont listés ici,
on ne pourrait pas reprendre tous ces éléments-là dans une rubrique distincte,
comme c'est suggéré par le projet de loi, mais en ayant l'ensemble des mesures
regroupées à un endroit, et on sait qu'année après année c'est dans le rapport?
M. Charette : ...question
de la collègue, mais il ne faut pas oublier qu'il y a des dispositifs de la LQE
qui continuent de s'appliquer. Donc, si on regarde... Étant donné que le fonds
sera maintenant sous la responsabilité du ministre, étant donné que le fonds
revient au ministère de l'Environnement, ce qui visait le ministère dans la LQE
va s'appliquer au fonds. Et là je suis à 46.18 de la LQE : «Le ministre
publie annuellement l'inventaire des émissions de gaz à effet de serre
correspondant à l'année qui précède de deux ans celle de la publication; un
bilan exhaustif et, lorsque applicable, quantitatif des mesures mises en oeuvre
relativement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à la lutte
aux changements climatiques.»
Donc, ce bilan exhaustif là, maintenant
que la LQE s'applique à la gestion du Fonds vert, va s'appliquer aussi. On
vient réellement changer... Avant, c'était le conseil de gestion qui avait la
gestion du fonds. Maintenant, c'est le ministre de l'Environnement qui est visé
par cet article-là de la LQE. Donc, cet article-là va s'appliquer dorénavant,
là, à tout ce qui est gestion du Fonds d'électrification et des changements
climatiques.
• (17 heures) •
Mme
Hivon
:
Je comprends ce que le ministre nous dit, Mme la Présidente, mais il y a un
fonds qui continue à exister. Puis, pour les observateurs, pour les gens qui
veulent comprendre ce qui se passe dans le fonds, parce qu'un fonds, on se
comprend que c'est une entité distincte, il me semble que ça demeure tout aussi
pertinent, sinon plus parce que justement ça va maintenant relever du ministre
puis il n'y aura plus notre conseil indépendant, d'avoir dans un endroit bien
ciblé toutes les données et toutes les informations qu'on devait retrouver
avant. Là, c'est comme si le ministre me dit : On va continuer de les
avoir, mais ils <vont être...
>
17 h (version révisée)
<27
Mme
Hivon
: ...pertinent, sinon plus, parce que, justement, ça
va maintenant relever du ministre, puis il n'y aura plus notre conseil
indépendant, d'avoir, dans un endroit bien ciblé, toutes les données et toutes
les informations qu'on devait retrouver avant. Là, c'est comme si le ministre
me dit : On va continuer de les avoir, mais ils >vont être un peu
partout parce que moi, j'ai... Il me corrigera, là, je paraphrase pour notre
vaste auditoire. Donc, c'est comme s'il me disait : Je vais continuer à le
faire, mais un petit peu différemment parce que ça va aller avec mes
responsabilités générales de reddition de comptes, puis tout ça.
Selon moi, il y a vraiment une plus-value,
à partir du moment où tu as un fonds, à ce que toutes les informations qui
étaient déjà prévues dans le rapport annuel puissent se retrouver au même
endroit, parce que c'est logique, c'est relié à un fonds qui existe de manière distincte.
Donc, si j'ai mal compris, le ministre pourra expliquer ce que j'ai mal
compris, mais sinon je trouve que ça continue d'être pertinent de demander au
ministre de prévoir que ce qui est en ce moment prévu à 15.4.34 puisse se
retrouver à un seul et même endroit, parce que, sinon, c'est comme un peu une
manière de dire : On fait une reddition de comptes, mais on va perdre un
peu les lieux, puis ça va être diversifié, puis les groupes, puis les gens,
puis les citoyens, puis l'opposition qui veut s'y retrouver va avoir plus de
difficultés. Donc, il me semble que la logique voudrait qu'on simplifie les
choses puis qu'on continue à garder ça à un seul endroit.
(Consultation)
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce que vous désirez suspendre?
M. Charette : …pouvoir faire
la comparaison, voir qu'est-ce qui est effectivement disponible à travers l'article
proposé versus l'article auquel elle fait référence.
Mme
Hivon
: ...je
comprends, le ministre ne voulait pas tout mettre tous les éléments de l'article 15,
mais, à 15.4.34, c'est quand même circonscrit. Puis déjà il y a des éléments de
ça qu'on ne retrouve plus, là, dans le nouvel article 11 tel que proposé.
M. Charette : Juste pour être
sûr de bien se comprendre avec 15.4.34... c'est-à-dire 15... Donc, on a les
trois éléments qui sont intégralement repris dans le... Donc, vous, quel aspect
en particulier qui vous interpelle?
Mme
Hivon
:
Bien, il y a des éléments que je trouve qui ne sont plus là, notamment il y a
le 3°, le «bilan de la gestion des ressources du Fonds [...] par rapport aux
objectifs gouvernementaux et aux indicateurs de performance…» Je sais que le
ministre vient de me dire : Mais je suis tenu de le faire globalement,
mais moi, je trouve que c'est important de savoir, en lien spécifiquement avec
le fonds, comment on réconcilie tout ça.
L'autre élément où je vois qu'il y a une
différence, c'est le 2a : «Les dépenses et les investissements portés au
débit du fonds par catégorie de mesures auxquelles il est affecté». Il me
semble que c'est plus spécifique là que ce que je retrouve dans la nouvelle
mouture. Je lis le <2°...
Mme
Hivon
:
...comment on réconcilie tout ça.
L'autre élément où je vois qu'il y a
une différence, c'est le 2a : «les dépenses et les investissements portés
au débit du fonds par catégorie de mesures auxquelles il est affecté». Il me
semble que c'est plus spécifique là que ce que je retrouve dans la nouvelle
mouture. Je lis le >2°, là, mais ça me... je ne vois pas que ça me dit :
«Par catégorie de mesures». Je trouvais ça pertinent.
M. Charette : Encore une fois,
chaque fois qu'un amendement proposé par l'opposition apporte une plus-value,
on y consent d'emblée, mais là, avec le regard du sous-ministre, avec
l'expérience de l'interprétation de la loi, on est confiants que tous ces
aspects-là sont déjà couverts. Si on regarde, par exemple, 15.4.4 : «Les
données financières du fonds et la liste des mesures financées par celui-ci»,
donc, toutes les mesures seront reprises dans la description qui sera faite.
Pour ce qui est de l'autre élément que
vous avez mentionné, je pense, en 3° : «Les dépenses et les
investissements portés au débit du fonds par catégorie de mesures auxquelles il
est affecté», ça, on revient à ce que la LQE rend obligatoire. Et c'est certain
que ça va être repris par catégorie.
Ce que je disais à la collègue de Mercier,
le rapport annuel de gestion sera limité dans la quantité d'informations qui
seront disponibles. On n'a pas le fin détail là, mais, sur le site Internet, on
voit très bien, dans l'arborescence à venir, un lien qui pourrait s'appeler
Fonds d'électrification et des changements climatiques, où le détail qui n'est
pas ventilé dans le rapport annuel de gestion le serait sur le site Internet.
Donc, le but n'est pas de diversifier les sources mais de faire en sorte qu'à
travers le site Internet on ait une information encore beaucoup plus complète
et détaillée que ce que va offrir n'importe quel rapport annuel de gestion d'un
ministère ou d'un organisme public.
Mais ce que vous mentionnez là est entièrement
couvert, là, par le projet de loi et l'article que l'on étudie présentement.
Mme
Hivon
:
Alors, juste me dire si c'est possible, vous ou M. le sous-ministre. Le 2a :
«Les dépenses et les investissements portés au débit du fonds par catégorie de
mesures», ça, ce n'est pas la même chose que la liste des mesures, là, que je
vois au 4°. Donc, ça, c'est où que c'est repris?
M. Charette : Bien, en fait,
ce ne sera peut-être pas le même libellé, mais on ne pourra pas noyer l'information
sur un fonds ici et là, cette information-là sera regroupée. Donc, si, par
exemple, on pense à un partenariat qui serait bâti avec le ministre des
Transports, dans l'arborescence on va avoir Fonds vert et on peut deviner une
section qui va toucher les partenariats avec le ministre des Transports. Donc,
la catégorisation dont fait mention la collègue de Joliette va se faire, là, de
façon naturelle, au gré des ententes qui auront été <convenues...
M. Charette : ...on peut
deviner une section qui va toucher les partenariats avec le
ministre des
Transports. Donc, la catégorisation dont fait mention la collègue de
Joliette
va se faire, là, de façon naturelle au gré des ententes qui auront été >convenues,
mais il n'y a pas possibilité, ce n'est encore moins l'intention du
gouvernement, de noyer l'information sur le fonds. Du coup, toute l'information
sur le fonds devra se retrouver à la même place, au même endroit.
Mme
Hivon
:
Puis, juste pour ma gouverne personnelle, est-ce que c'est une nouvelle
orientation du gouvernement que, pour les fonds — il y en a plein,
des fonds gouvernementaux — on ne fera plus de rapport annuel de
gestion aussi complet et qu'on va mettre l'information sur les sites Internet?
M. Charette : En fait, je
ne peux pas...
Mme
Hivon
:
Je sais qu'on a une volonté, ici, d'informatiser les choses, mais ça ne veut
pas dire que le rapport en lui-même, il n'existe pas. C'est juste : Est-ce
qu'il existe en papier ou électronique? Ça, c'est une chose, mais il continue à
exister, le rapport de gestion, de manière indépendante. Mais là est-ce que le
ministre profite de la loi pour modifier ça ou est-ce que c'est une orientation
générale?
M. Charette : Je ne peux
pas parler au nom des autres ministres qui ont des projets de loi à l'étude
actuellement, mais moi, je reviens un petit peu avec l'esprit du projet de loi.
Il y avait un mandat qui était confié au Conseil de gestion du Fonds vert,
Conseil de gestion du Fonds vert qui est aboli. Du coup, le mandat revient au
ministre de l'Information... non, pas de l'Information mais de l'Environnement.
Donc, cette information-là doit se retrouver au ministère de l'Environnement.
Et on ne peut pas noyer l'information
concernant un fonds propre. Donc, cette information-là sera entièrement
regroupée et facile d'accès, là, pour quiconque souhaite avoir la ventilation
nécessaire, mais, si le rapport annuel n'était que numérique, c'est là où les
liens pourraient être intégrés à même le rapport annuel de gestion. Mais, on
sait fort bien, ça, l'Assemblée nationale y travaille, éventuellement peut-être
qu'il n'y aura plus de dépôt de documents papier, donc la version ne sera que
numérique. Et là l'information, à travers des liens, sera aussi précise qu'elle
ne se retrouvera sur le site Internet, mais, tant que l'Assemblée nationale n'a
pas procédé à ces nouvelles façons de faire là, je suis obligé de dire que le
rapport annuel de gestion n'aura pas le fin, fin, fin détail que permettront
d'obtenir les liens qui se retrouveront sur le site Internet du ministère de
l'Environnement.
Puis en plus il faut savoir qu'il va y
avoir un audit annuel du fonds. Donc, non seulement nous, on mettra de
l'information disponible, mais cet audit annuel va s'assurer que la bonne
information y soit. Et, si jamais l'information étant manquante, ou erronée, ou
quoi que ce soit, c'est l'audit annuel qui viendra confirmer les lacunes à
corriger.
Mme
Hivon
:
Puis pour le... Moi, je continue à penser que ce serait vraiment aidant, <profitable...
M. Charette : ...va
s'assurer
que la bonne information y soit. Et, si jamais l'information étant manquante,
ou erronée, ou quoi que ce soit, c'est l'audit annuel qui viendra confirmer les
lacunes à corriger.
Mme
Hivon
:
Puis pour le... Moi, je continue à penser que ce serait vraiment aidant, >profitable
et pertinent d'avoir un rapport dédié au fonds avec les informations qu'on avait
en ce moment. Je comprends que le ministre dit : C'est lourd, puis là...
si on le fait papier, mais ça existait déjà. Puis de ce que je comprends, ce
sont des tâches que maintenant se donne, s'octroie le ministre. Donc, je
continue à penser que, sur le principe, ce serait un plus, et puis, éventuellement,
je pense qu'on va migrer vers l'électronique, et donc je ne pense pas que c'est
quelque chose qui va être si lourd pour si longtemps. Puis ça, c'est un peu mon
commentaire général.
• (17 h 10) •
Puis, juste pour bien être sûre de
comprendre le 3° actuel du 15.4.34, le bilan de la gestion des ressources du Fonds
vert par rapport aux objectifs gouvernementaux, le ministre nous dit : Maintenant,
c'est général dans la LQE, puis j'ai une obligation de reddition de comptes, mais,
ailleurs dans le projet de loi, puisque je n'étais pas là à toutes les séances
depuis le début, est-ce que vous aviez inscrit ça ailleurs, ce lien-là pour le
fonds versus les obligations générales de reddition de comptes en lien avec les
objectifs gouvernementaux puis les indicateurs de performance établis? Parce
que moi, je continue à trouver qu'il y a une pertinence de le faire
spécifiquement pour le fonds. Le ministre me répond : Ça va être là de
manière générale, en lien avec mes obligations de la LQE, mais est-ce que c'est
quelque chose que vous avez déjà discuté?
M. Charette : ...là-dessus, la
collègue dit : Ce serait préférable d'avoir un rapport distinct. C'est tout
à fait convenable ou légitime de le penser. Cependant, nous, ce sera tout
simplement un chapitre distinct de notre rapport. Donc, c'est le même type d'information
qui sera intégré dans le rapport annuel de gestion. Donc, plutôt que d'avoir
deux documents, on va n'en avoir qu'un seul, mais ce qui constituait un rapport
distinct auparavant sera tout simplement un chapitre distinct. Donc, on a essentiellement
la même information.
Pour ce qui est des éléments qui seront
publiés, ça, on a eu l'occasion de les préciser, effectivement, notamment en
3°. Est-ce que c'est exactement le même libellé? Non, mais je ne sais pas si je
me suis bien expliqué ou bien exprimé pour le chapitre distinct...
Mme
Hivon
: Ça,
je suis tout à fait d'accord, ça ne me dérange pas. Que ce soit un chapitre qui
est comme, dans le fond, le rapport distinct dans le gros rapport, ça me va très
bien. Moi, c'est les éléments d'information que j'aimerais qu'ils soient aussi
complets et réunis à un endroit dans le chapitre, et non dans le rapport, dans
le chapitre distinct.
M. Charette : Et c'est là où
la LQE vient nous dire quelle information sera disponible. Il faut savoir que
la loi, le projet de loi n° 44 vient modifier essentiellement des éléments
dans la LQE, dans la loi sur le ministère, dans la loi au niveau des ressources
naturelles. Donc, ce qui s'appliquait au ministère avant, qui n'est pas modifié
dans le projet de loi n° 44, va <s'appliquer...
M. Charette : ...sera disponible.
Il faut savoir que la loi, le projet de loi n° 44 vient modifier
essentiellement des éléments dans la LQE, dans la loi sur le ministère, dans la
loi au niveau des ressources naturelles. Donc, ce qui s'appliquait au ministère
avant, qui n'est pas modifié dans le projet de loi n° 44, va >s'appliquer.
Donc, lorsqu'il est question des informations à rendre disponibles dans la LQE,
ça va s'appliquer et ce sera dans le chapitre distinct du Fonds d'électrification
et des changements climatiques. Donc, ce n'est pas mot pour mot dans le 44,
mais, étant donné qu'on ne modifie pas la LQE, qui, elle, exige ceci, ça va
dorénavant s'appliquer au Fonds d'électrification, là, et des changements
climatiques également.
Donc, dans le chapitre Fonds d'électrification
et des changements climatiques, on aura ce qui s'appliquait à travers la LQE,
qui n'a pas été modifiée, et ce qu'on a rajouté comme précisions. Donc, en
termes d'information disponible, on sera tout aussi bien servis. On fait en
sorte qu'à travers d'autres sources, notamment le site Internet, parce qu'on
fait référence à des documents qui ne seront pas systématiquement numériques,
cette information-là sera encore plus complète.
Mme
Hivon
: Puis,
annuellement, ce à quoi fait référence le ministre quand il me dit : C'est
mes obligations de la LQE, puis on ne touche pas à ça, donc ça continue, ça va
être... Il me parle du site Internet, mais est-ce que cette information-là qui
était, en ce moment, dans un rapport annuel de gestion va être dans le rapport
annuel de gestion global ou plutôt plus dans un rapport annuel de gestion mais
sur le site Internet, ailleurs?
M. Charette : Donc, c'est dans
le rapport annuel qui est déposé, là, à l'automne de chaque année.
Mais, par rapport aux différents tableaux
et autres qui sont déjà disponibles et qui seront bonifiés, le sous-ministre
adjoint, la semaine dernière, nous disait qu'il était à retravailler tout son
sous-ministériat qui s'occupera de la gestion des conséquences du projet de loi
n° 44. Il précisait, là, tout ce qui sera mis à la disposition du public. Et,
dans certains cas, la mise à jour pour certaines informations sera même plus
régulière qu'annuelle. Si une information peut être mise à jour avant, elle le
sera, ce que ne peut pas faire, naturellement, un rapport annuel de gestion.
Mme
Hivon
: O.K.
je comprends ce que le ministre dit. Puis je comprends qu'on a une petite
divergence sur le fait que j'aurais gardé ça dans un tout cohérent avec les
mêmes éléments, mais je pense que je ne le convaincrai pas aujourd'hui de ce
que j'entends de lui, mais je marque quand même que je pense que ça
simplifierait les choses.
M. Charette : On s'est rejoint
sur une chose. Quand vous disiez que ça devait être un rapport distinct, ce
sera un rapport distinct sous la forme d'un chapitre distinct à l'intérieur du
rapport annuel de gestion. Donc, cette préoccupation-là...
Mme
Hivon
: ...distinct
et complet.
M. Charette : Oui, bien, en
fait, la LQE, qui n'est pas modifiée par le projet de loi n° 44, nous
oblige à ce que ce soit exhaustif. Dans le mot «exhaustif», il y a une <charge...
M. Charette : ...ce
sera
un rapport distinct sous la forme d'un chapitre distinct à l'intérieur du
rapport annuel de gestion. Donc, cette préoccupation-là...
Mme
Hivon
:
...distinct et complet.
M. Charette : Oui, bien, en
fait, la LQE, qui n'est pas modifiée par le projet de loi n° 44, nous
oblige à ce que ce soit exhaustif. Dans le mot «exhaustif», il y a une >charge
assez importante en termes d'information qui sera disponible. Donc, moi, je
regarde ce que m'impose la LQE, et, quand on m'oblige à rendre de façon
exhaustive les dépenses et les actions du fonds, bien, le mot «exhaustif» a sa
pertinence.
La Présidente (Mme Boutin) :
Mme la députée, allez-y.
Mme Ghazal : Bien, j'ai une
question. Là, j'ai fait une recherche dans la LQE. «Exhaustif», c'est quoi? Est-ce
que c'est à 46.18? À quel article, en fait, de la LQE le ministre fait
référence quand il dit que c'est déjà complet?
(Consultation)
M.
Charette : 46.18.
Mme Ghazal : C'est ça? O.K.,
très bien. Donc, un bilan... Ce qui est mentionné, pour le bénéfice des gens :
«Le ministre publie annuellement», il y a l'inventaire des émissions de gaz à
effet de serre. Après ça, il y a «un bilan exhaustif[...], lorsque applicable,
quantitatif des mesures mises en oeuvre relativement à la réduction des
émissions de gaz à effet de serre et à la lutte aux changements climatiques». Et
moi, j'écoutais très, très attentivement les échanges, parce que moi aussi...
En fait, il y a deux choses. Il y a le
format, de dire que ça soit dans un document séparé, pour dire que, voilà,
quelqu'un qui veut savoir qu'est-ce qui se passe avec le fonds, un citoyen, là...
Le ministre dit : Demandez à n'importe quel citoyen qui marche qu'est-ce
qu'il pense du Fonds vert, puis on va voir que la confiance n'est pas là. Donc,
si un citoyen voudrait voir est-ce que ça va bien, est-ce que je devrais
faire confiance à ce Fonds vert, est-ce que l'argent public est bien investi ou
pas, ce qui est intéressant, c'est qu'il y ait un endroit où l'avoir, mais ça,
c'est la forme, c'est-à-dire pour savoir comment ça se passe, etc.
Mais il y a aussi les éléments. Puis,
peut-être juste pour que ce soit simple, par exemple, à 15.4.34, quand on dit :
«Les états financiers du fonds», dorénavant, étant donné qu'ils ne seront pas à
15.4.4, ça va être où? Ils vont être publiés quelque part sur le site du
ministère?
M. Charette : ...financiers?
Mme Ghazal : Bien, c'est-à-dire
que, moi, ce que j'ai envie de faire avec le ministre, c'est juste de regarder
chacun des éléments pour savoir ils vont être où, vu qu'ils ne seront pas dans
le rapport annuel de 15.4.4. Donc, si on regarde dans 15.4.34, le premier
élément, c'est les états financiers du Fonds vert.
M. Charette : ...ce n'est
pas...
Mme Ghazal : Je reviens...
Excusez-moi, je reviens à 15.4.34 de l'origine, l'original qui est barré
maintenant.
M. Charette : C'est ça, donc
pas le projet de loi actuel.
Mme Ghazal : Donc...
(Consultation)
M. Charette : C'est très, très
administratif, au niveau où l'information se retrouve et comment elle sera
présentée. Est-ce qu'avec consentement on pourrait donner la parole au
sous-ministre?
Mme Ghazal : Oui, oui.
M. Charette : Je veux que
l'information la plus juste possible soit donnée. On a la bonne personne avec
nous.
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y, M. le sous-ministre.
M. Croteau (Marc) :
Bonjour. Marc Croteau, je suis sous-ministre au ministère de l'Environnement, Lutte
changements climatiques.
Pour les comptes publics, pour un fonds
distinct, on doit <produire...
M. Charette : ...est-ce
qu'avec
consentement on pourrait donner la parole au sous-ministre?
Mme Ghazal : Oui, oui.
M. Charette : Je veux que
l'information la plus juste possible soit donnée. C'est... On a la bonne
personne avec nous.
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y, M. le sous-ministre.
M. Croteau (Marc) :
Bonjour, Marc Croteau. Je suis sous-ministre au ministre de l'Environnement,
Lutte changements climatiques.
Pour les comptes publics, pour un fonds
distinct, on doit >produire un état financier. Qui plus est, pour le
Fonds vert, on va une étape plus loin, il doit être audité. Donc, le VG doit,
par la suite, en assurer l'audit, une fois l'état financier effectué. Donc, ce
n'est pas perdu dans les modifications, là, et c'est vraiment distinct, ça ne
va toucher que le Fonds vert.
Mme Ghazal : Très bien. Je
regarde l'autre élément, je pense que le sous-ministre me voit venir : «Les
comptes du Fonds vert, lesquels contiennent notamment les renseignements suivants — puis
là ça rejoint un peu la question de la députée de Joliette : «les dépenses
et les investissements portés au débit du fonds — ça, c'est déjà
écrit à 15.4.4 — par catégorie de mesures auxquelles il est affecté».
Là, je ne complète pas le reste parce que ça fait référence à un autre article,
là, mais moi, je ne le comprends pas quand je le lis. Pourquoi on l'a enlevé là
puis pas à l'origine? C'est-à-dire pourquoi on l'a enlevé dans la nouvelle
version? Je ne la comprends pas. C'est peut-être administratif, mais c'est
quand même important qu'on le sache.
Mais est-ce que le sous-ministre peut
continuer? Est-ce que je peux continuer à avoir une conversation avec le
sous-ministre?
M. Charette : ...non, c'est
juste : on veut être certains de comprendre les attentes de la collègue.
Est-ce que c'est l'absence du mot «catégorie» qui pose problème? C'est juste
pour nous...
Mme Ghazal : Bien, je veux
comprendre. Parce qu'en fait, moi, ce que je comprends, c'est que la personne
qui a écrit ça, bien, le ministre avec son équipe, ils ont pris qu'est-ce qui
existait déjà, puis ça a été réfléchi : on va juste mettre ça, ça, on va
l'enlever. Il y a une réflexion derrière. J'aimerais ça juste en bénéficier, de
cette réflexion-là.
M. Charette : À partir du
moment... Et c'est vrai que c'est les échanges qui permettent de vérifier les
intentions. Lorsque nous, on lit que «la liste des mesures financées par
celui-ci apparaissent sous une rubrique spéciale dans le rapport annuel de
gestion», c'est certain qu'on ne les plaçait pas en ordre alphabétique, ou
autres, là. Il y aurait eu une catégorisation de faite, mais, si c'est
uniquement le mot «catégorie» qui vous manque, on peut l'intégrer sans problème.
Nous, ça allait de soi, mais, si c'est une source d'inquiétude, on peut ajouter
le mot, là, sans problème.
• (17 h 20) •
Mme Ghazal : ...la raison,
c'est juste parce que c'est évident, puis on veut simplifier, c'est ça?
M. Charette : Bien, c'est-à-dire,
à partir du moment où on dresse la liste, c'est certain que cette liste-là va
être présentée d'une façon qui soit lisible et compréhensible.
Mais je vous ferai remarquer… ce n'est pas
que je suis opposé, mais, si on ajoute le mot «catégorie», on pourrait repartir
un débat sur quel type de catégorie. En inscrivant uniquement le mot
«catégorie», ça ne répond pas à toutes les questions qui pourraient découler,
là, de l'ajout de ce mot-là, mais c'est clair qu'à partir du moment où on parle
d'une liste de toutes les mesures il y a une catégorisation qui va se faire,
là.
Mme Ghazal : ...on dit «catégorie»,
on parle... Quoi, par exemple? Juste me le dire, je n'ai pas l'intention de
faire... Si je comprends que c'est... Bien, parce qu'avant c'était <marqué...
M. Charette : ...qui
pourraient découler, là, de l'ajout de ce mot-là, mais c'est clair qu'à partir
du moment où on parle d'une liste de toutes les mesures
il y a une
catégorisation qui va se faire, là.
Mme Ghazal : ...on dit
«catégorie», on parle... Quoi,
par exemple? Juste me le dire, je n'ai
pas l'intention de faire... Si je comprends que c'est... Bien, parce qu'avant
c'était >marqué. Donc, moi, ce que je comprends, c'est qu'on fait une
évaluation que c'était un petit peu trop détaillé, donc on ne veut pas écrire
des choses évidentes. C'est un peu ça, l'intention.
M. Charette : Un élément
important à rappeler, puis on l'a discuté dans les articles précédents,
anciennement... bien, c'est-à-dire, avec la gestion actuelle, là, si on ne
parlait pas du projet de loi n° 44... N'oublions pas
qu'on avait tout le volet gestion des matières résiduelles et l'eau, qui sont
maintenant retirés de la portée. Donc, quand on parle de catégorie, c'est... Il
me semble qu'il y avait Fonds vert... c'est-à-dire, il y avait eau, gestion des
matières résiduelles et les autres mesures, là, qui étaient...
Une voix : ...
M. Charette : Et changements
climatiques.
Mme Ghazal : Oui. Donc, c'est
de ça qu'on veut dire… Bien, vous voyez, c'est juste ça que je veux savoir.
Donc, «catégorie», on parle de ces catégories-là, mais maintenant, avec le
projet de loi n° 44, on enlève ces deux éléments-là.
M. Charette : Mais, à partir
du moment où on dit maintenant que la liste de l'ensemble des mesures sera
rendue publique, c'est là où on va souhaiter l'information la plus comestible
possible. Donc, comment la ventilation va se faire? Je ne le sais pas, mais
est-ce qu'on va regrouper les mesures en transport? Est-ce qu'on va... Ça reste
à voir, là.
C'est pour ça que je vous dis : Nous,
le mot «catégorie» ne semblait pas pertinent, mais, même si on devait
l'ajouter, on n'aurait pas plus de détail, là, à travers le simple mot
«catégorie» qui serait ajouté.
Mme Ghazal : ...je comprends
que le mot «catégorie», à l'origine, faisait référence... bien, puis là
j'espère que... je ne sais pas, peut-être que je me trompe, moi, je me fie
exactement à ce que vous me dites, fait référence à catégories eau, changements
climatiques, matières résiduelles.
M. Charette : Gestion des
matières résiduelles.
Mme Ghazal : Bien, c'est tout
ce que j'ai besoin comme réponse. C'est vraiment de compréhension, je ne veux
pas faire des amendements juste pour faire des amendements.
Après ça, l'autre point, il n'y en a pas
beaucoup, là, on va faire la tournée : «Les sommes portées au débit du
fonds par chacun des ministres partie à entente visée à l'article...» Les
sommes portées, donc... O.K. Ça ressemble à ça. Donc, ça, c'est comme le 2° :
« Les sommes portées au débit du fonds par chacun des ministres ou
organismes publics — dont on ne parlait pas avant — partie
à entente...» Ça, c'est les ententes de 15.4.3 dont on a parlé, c'est les
ministères et les organismes publics. Très bien. Après ça, «la nature et
l'évolution des revenus», c'est déjà là.
Les deux derniers ne sont pas là. «Un
bilan de la gestion des ressources du fonds [...] par rapport aux objectifs
gouvernementaux et aux indicateurs de performance établis», cet élément-là, je
me doute de la réponse du ministre, mais je voudrais qu'il me la dise, maintenant
il n'est pas là, c'est rendu où?
(Consultation)
M. Charette : ...la <redondance
de...
(Consultation)
M. Charette : ...la >redondance
de 46.18, mais, si vous voulez que quelqu'un du ministère complète la réponse,
ils sont, naturellement, disponibles.
Mme Ghazal : Oui.
M. Moisan (Hugo) : ...considérant
le bilan qui doit déjà être fait annuellement, à l'article 46.18, qui
traite des mêmes mesures, donc ça faisait un certain dédoublement, autant dans
le travail de reddition de comptes que dans l'information véhiculée, donc on
retirait ici. Puis c'est ça, donc, il y a déjà l'information qui est disponible.
Mme Ghazal : Donc, selon
46.18, il faudrait que j'aille voir ce bilan-là. Ça, c'est fait annuellement aussi.
On fait un bilan là-dedans, là, dans 46.18, on fait un bilan de la gestion des ressources
du Fonds vert par rapport aux objectifs gouvernementaux et aux indicateurs de
performance établis. Si je vais regarder le dernier rapport exhaustif, selon
46.18, cet élément-là, il s'y trouve. Est-ce que je vous crois sur parole ou je
vais vérifier?
Une voix : ...
Mme Ghazal : Pardon?
M. Charette : Par le passé, c'était
une responsabilité qui revenait au conseil de gestion, mais, avec le projet de loi
actuel, c'est une responsabilité qui va incomber dorénavant au ministre de
l'Environnement.
Mme Ghazal : Donc, dans le
futur... O.K., je comprends.
M. Charette : Mais ce n'est
pas parce que ce sont des articles distincts que l'information sera forcément à
des endroits différents. Donc, lorsqu'on aura notre rapport ou notre chapitre
propre au Fonds de l'électrification et des changements climatiques, c'est des informations
qui seront naturellement regroupées.
Mme Ghazal : Donc, dans la
rubrique de 15.4.4, où il va y avoir ces trois éléments-là, est-ce qu'on va
dire aux gens : Et, en passant, les objectifs de gestion du Fonds vert,
juste une petite note, se retrouvent dans le bilan selon 46.18? Est-ce que ce
serait quelque chose qui pourrait être écrit?
M. Charette : Je ne suis pas
certain, malheureusement, d'avoir saisi la question. Donc, vous dites?
Mme Ghazal : Parce qu'étant
donné que l'information se trouve un petit peu... Par exemple, un citoyen qui a
envie d'avoir confiance, maintenant qu'il y a eu le projet de loi n° 44, avec le Fonds vert, puis il veut savoir est-ce que
ça va bien ou ça ne va pas bien, donc, quand ça va être rendu le temps des
bilans annuels, il va voir ce rapport annuel, ou ce chapitre, ou cette rubrique,
et là il va regarder, mais il va dire : Mais est-ce que les objectifs ont
été atteints ou pas? Bien, ce ne sera pas écrit ici puisque, dans cette
rubrique-là, on ne le dira pas si les indicateurs de performance ont été
atteints ou pas. Est-ce qu'il va y avoir une référence, dans cette rubrique-là,
pour dire : Si vous voulez savoir si les indicateurs de performance
montrent de bons résultats, si les objectifs ont été atteints, etc., allez voir
tel endroit? Je sais, c'est une question peut-être technique puis qui paraît très,
très détaillée, mais comme ce n'est pas écrit dans la loi... Donc, c'est de l'avoir
dans une seule place, mais peut-être une référence, tout simplement.
M. Charette : En fait, c'est
ce que je <mentionnais...
Mme Ghazal : ...je sais,
c'est une
question
peut-être technique puis qui paraît
très,
très détaillée, mais comme ce n'est pas écrit dans la loi... Donc, c'est de l'avoir
dans une seule place, mais peut-être une référence, tout simplement.
M. Charette : En fait, c'est
ce que je >mentionnais tout à l'heure. Le but, ce n'est pas d'éparpiller
les sources d'information, ce sera au même endroit. Et ultimement, lorsque le rapport
du Commissaire au développement durable sera aussi disponible, on va l'intégrer
également au même endroit. Donc, on veut simplifier la recherche d'information.
On ne veut certainement pas la complexifier.
Mme Ghazal : Puis la
dernière, la liste des mesures financées par le Fonds vert, ça, ça va être sur un
site Internet aussi ou dans le bilan exhaustif? Ça sera dans le bilan
exhaustif?
M. Charette : C'est dans
le premier alinéa actuel, là. Donc, c'est entièrement couvert, là, par le
premier alinéa.
Mme Ghazal : Très bien. O.K.
Merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions spécifiquement sur l'article 15.4.4?
De toute façon, il faut faire l'autre aussi. Non? Si tout le monde est d'accord,
on va...
Mme Ghazal : ...ça
répondait à mes questions.
La Présidente (Mme Boutin) :
De toute façon, là on va étudier le 15.4.5. Est-ce qu'il y a des interventions spécifiquement
sur cet article-là? Oui, allez-y, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Peut-être juste comprendre pourquoi ça ne sera pas dans le rapport annuel.
Donc, si je suis la logique du ministre, qui est... le rapport annuel qui va
être dans un chapitre distinct, dans le gros rapport, donc, on se comprend là-dessus,
mais, les états financiers, pourquoi les mettre ailleurs, dans une autre
rubrique?
M. Charette : En fait,
les états financiers du fonds sont vérifiés. Il n'est pas dit que la vérification
sera complétée. Est-ce que c'est l'interprétation que je dois en faire? Nous, à
partir du moment où les états financiers sont déposés, ils doivent être
vérifiés par le Commissaire au développement durable, donc il se pourrait que ce
ne soit pas au même moment, là. Le Commissaire au développement durable va se
garder un temps pour faire l'audit en question, et ce ne sera pas disponible au
même moment.
Mme
Hivon
:
Pourquoi avant ce n'était pas un enjeu, avant? Je veux dire, avant on les
mettait dans le rapport du fonds parce qu'ils n'étaient pas vérifiés par le
Commissaire au développement durable.
• (17 h 30) •
M. Charette : En fait, j'ai
une bien mauvaise nouvelle à transmettre à la collègue. Depuis 2017-2018, il
n'y a eu aucun état financier vérifié par le Vérificateur général. L'intention
y est. Il y a eu des problématiques sérieuses au niveau de la collecte de
données. On espère combler ce rapport... ce retard-là d'ici la fin de l'année, mais,
malheureusement, 2017-2018, 2018-2019, 2019-2020, ils n'ont pas encore été
officialisés.
Peut-être, juste voir, là, ce que j'ai
comme information supplémentaire sur le calendrier, justement. Donc, le VG a
commencé les travaux le 27 avril dernier <concernant 2017‑2018...
>
17 h 30 (version révisée)
<195
M. Charette :
...
2017‑2018,
2018‑2019,
2019‑2020, ils n'ont pas encore
été officialisés.
Peut-être juste voir, là, ce que j'ai comme
information
supplémentaire sur le calendrier,
justement. Donc, le VG a
commencé les travaux le 27 avril dernier >concernant 2017-2018. Ça
devrait être terminé, là, pour le 15 juillet. Pour 2019, les travaux
devraient être complétés, là, dans quelques semaines, et le VG entrevoit
commencer l'audit de ceux-ci le 24 août. Donc, on a un retard très, très
important à ce niveau-là.
Avec la P.D.G. du conseil de gestion, on
avait mieux compris le pourquoi de ce retard-là, qui demeure inacceptable, on
s'entend, mais il y avait des réelles problématiques au niveau de la confusion
des rôles entre le conseil de gestion et les 15 ministères qui étaient
partenaires au niveau du fonds. Donc, c'est la raison pour laquelle on n'aura
plus de retard, on le souhaite, là, de deux, trois ans. C'est une situation à
corriger, mais ce ne sont pas deux documents qui seront forcément prêts au même
moment, d'où les deux articles distincts, là, qui nous occupent, là, présentement.
Mme
Hivon
:
O.K. Donc, ce petit détail, qui est loin d'être un détail, me revient maintenant
que le ministre explique ça. Mais ça veut dire que, donc, il y avait une
non-conformité à ce qui était prévu légalement, pour ce qui devait être inclus
au fonds de gestion annuel, puisqu'on n'y incluait pas les états financiers, ou
on les incluait mais non vérifiés.
M. Charette : Il n'y a
même pas eu de dépôt par le passé.
Mme
Hivon
:
Donc, on ne se conformait pas à ce qui était la prescription de la loi.
M. Charette : Tout à fait,
tout à fait. Donc, on a quelques années de retard à ce niveau-là, et c'est une situation
qui se devait de changer, d'où les rencontres ces derniers mois avec l'équipe
du conseil de gestion, avec l'équipe du ministère et celle du Vérificateur
général pour s'entendre sur un calendrier pour réparer ces erreurs du passé là.
Et, avec le projet de loi, on veut surtout éviter que ça se reproduise de
nouveau, là, pour la suite.
Mme
Hivon
:
Donc, je comprends qu'on ne veut pas que ça se reproduise. Mais, à l'époque,
quand on avait écrit l'article puis qu'on avait décidé que les états financiers
devaient faire partie du rapport annuel, c'est parce qu'évidemment on se disait
qu'ils allaient être produits et vérifiés et qu'ils pourraient être inclus.
Donc, dans la réalité, non seulement ça n'a pas pu être à temps pour une année,
mais plusieurs années. Mais, quand même, en théorie, ça devrait être possible
de les inclure dans un rapport annuel. Puis donc vous pourrez me répondre à ça.
Puis, en sous-question, si vous l'avez
expressément exclu dans votre libellé actuel de votre article proposé, c'est à
cause de cette réalité-là, particulière, où il y a un retard à rattraper, ou c'est
parce que, globalement, vous vous dites : Même pour l'avenir, ça va être
difficile de s'assurer que ça soit prêt au bon moment pour l'inclure dans le
rapport annuel? Parce qu'on pourrait faire une mesure transitoire aussi, si c'est
juste en lien avec la situation problématique actuelle, puis, pour l'avenir,
puisque ça pourrait être bien que ce soit regroupé, de se dire : <Dans
deux...
Mme
Hivon
:
...
c'est parce que, globalement, vous vous dites : Même pour
l'avenir, ça va être difficile de s'assurer que ça soit prêt au bon moment pour
l'inclure dans le rapport annuel? Parce qu'on pourrait faire une mesure
transitoire aussi, si c'est juste en lien avec la situation problématique
actuelle, puis, pour l'avenir, puisque ça pourrait être bien que ce soit
regroupé, de se dire : >Dans deux ans, ça sera regroupé.
M. Charette : En fait, non... Peut-être,
je tenterais de rassurer la collègue à ce niveau-là. Nous, non seulement on
ajoute les états financiers, mais ils doivent être vérifiés. Donc, l'audit doit
être complété. Donc, on pourrait aisément déposer au même moment, sans doute,
un état financier, mais, s'il n'est pas vérifié, s'il n'est pas audité, ça n'a
pas la même valeur. Donc, on préfère un décalage possible de quelques mois
uniquement pour être bien certains que l'information qui a été rendue
disponible, elle soit non seulement valable, mais auditée par une source
extérieure. Donc, c'est la raison pour laquelle c'est difficile de le mettre en
15.4.4.
Nous, on se met une protection
supplémentaire en disant : Ce ne sont pas que les états financiers, ce
sont les états vérifiés par le Vérificateur général à chaque année. Et c'est là
qu'on comprend qu'il peut y avoir un décalage de quelques mois. Donc, c'est une
protection supplémentaire sur la validité des informations que l'on veut
communiquer.
Mme
Hivon
: O.K.,
je comprends.
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions?
Mme
Hivon
: J'ai
un service à l'auto. Mais, pour l'instant, ça va.
La Présidente (Mme Boutin) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui. Bien, c'est
ça, je me rappelle de ce qu'avait dit le Vérificateur général, et aussi j'ai
son mémoire ici, et ce qu'il mentionnait, c'est qu'une des raisons pour
lesquelles il n'arrivait pas, entre autres, de faire la vérification et de les
obtenir, des états financiers, et tout ça, c'est : il y a toute une confusion
avec les rôles et responsabilités, si ma mémoire est bonne. Et il dit que cette
confusion, là… je ne veux pas qu'on revienne avec tout ça, puis les avocats qui
s'en sont mêlés, là, on se rappelle très bien de l'histoire, puis il y a des
documents déposés là-dessus, il disait que cette confusion avait déjà été
soulevée par le Vérificateur général lui-même, en 2016, et ses craintes se sont
avérées. Qu'est-ce qui, en ce moment... Puis là il dit que la même chose
pourrait s'avérer avec le projet de loi n° 44, s'il est adopté tel quel,
parce qu'il y a encore... c'est encore... ce n'est pas évident, les rôles et
responsabilités, qu'ils sont bien définis.
Même si le ministre nous dit qu'il est le
coordonnateur ou le grand manitou de toute l'action gouvernementale en matière
de changements climatiques du gouvernement, bien, ce n'est pas clair, parce que,
quand il va donner, par exemple, des avis à ces collègues ministres, aux
organismes publics, ce n'est pas clair que... il n'y a rien, dans la loi, qui
les oblige à s'y soumettre autre qu'il va le faire, il leur dit : Voici ce
que vous devez faire, puis ce n'est pas clair qu'ils vont s'y soumettre.
Il y a d'autres choses aussi qu'il
mentionne, par exemple, aussi avec les... quand il leur donne des ententes, l'entente
<qu'on vient de parler...
Mme Ghazal : ...
ce
n'est pas clair que... il n'y a rien dans la loi qui les oblige à s'y soumettre
autre qu'il va le faire, il leur dit : Voici ce que vous devez faire, puis
ce n'est pas clair qu'ils vont s'y soumettre.
Il y a d'autres choses aussi qu'il
mentionne, par exemple, aussi avec les... quand il leur donne des ententes,
l'entente >qu'on vient de parler, ce n'est pas toujours très, très
clair, ce qu'il dit. C'est que la même chose pourrait se produire plus tard et peut-être
qu'on pourrait se retrouver avec la même crainte que, quand même que c'est
écrit dans la loi... ce qui est, comme, quand même assez grave, là, quand quelque
chose est écrit dans la loi puis ce n'est pas respecté. Le ministre en sait quelque
chose, il a fallu que... Je veux dire, un ministre devrait s'excuser en Chambre,
et ce n'est pas quelque chose d'agréable à vivre, et ça pourrait, donc, se
produire.
Et, le Vérificateur général, qui a fait
des avertissements, dans le passé, qui n'ont pas été écoutés, ça s'est
matérialisé, il en fait maintenant. Est-ce que le ministre en a tenu compte? Et
comment est-ce qu'on peut s'assurer de ne pas se retrouver dans la même
situation où, encore une fois, on va se retrouver avec des états financiers non
vérifiés à cause de plein de problèmes de rôles et responsabilités mal définis?
M. Charette : Je pourrais
répondre très, très longuement, parce qu'il y a plusieurs éléments, là,
intéressants, dans le projet de loi n° 44, qui répondent à ces
préoccupations-là, mais peut-être juste rappeler quelques éléments en
particulier. Avant, on avait un conseil de gestion qui pouvait demander des
explications à des ministères autres, mais ministères qui, dans certains cas,
reconnaissaient difficilement la demande qui était formulée. Donc, il y avait
un problème de collaboration dès le départ, on s'en souvient. Depuis, avec
l'introduction du projet de loi n° 44, ce que l'on dit, c'est que ce n'est
plus le conseil de gestion qui va faire des demandes éparses ici et là, c'est
le ministre de l'Environnement, de façon précise, à travers le nouveau rôle de
coordonnateur qu'on lui confie.
Et là où je suis peut-être moins d'accord
avec l'interprétation de la collègue, c'est quel poids auront ces demandes-là
du ministre de l'Environnement. Moi, quand je regarde, entre autres,
l'article 3, où on dit que le ministre de l'Environnement va donner des
directives et que ces directives-là vont lier les ministères qui seront
concernés, je comprends que ce ne sont pas que des paroles, là. Donc, les
demandes formulées par le ministre de l'Environnement auront le poids d'une
directive auxquelles les partenaires seront liés.
Et, à tout ça, j'ajoute les deux
garde-fous importants qui ont été mentionnés à maintes reprises : le
comité consultatif indépendant, avec un mandat qui lui revient de plein droit,
et qui fera en sorte, à travers la loi, que chacun de ses avis sera rendu
systématiquement public. Que ça fasse l'affaire du ministre ou pas, il aura à
se justifier par rapport à l'ensemble des avis du comité. Et n'oublions pas, ce
rôle fondamental — puis c'est vrai qu'on va l'aborder dans des
articles un petit peu plus loin — du Commissaire au développement
durable, à qui on demande aussi... Avant, il avait la possibilité de le faire,
mais c'était à loisir, et on sait à quel point la Vérificatrice générale et le
Commissaire au développement durable sont débordés par les mandats. Là, on leur
dit : Vous n'aurez pas le choix, là, à chaque année, <vous devrez
faire un...
M. Charette : ...
développement
durable, à qui on demande aussi... Avant, il avait la possibilité de le faire,
mais c'était à loisir, et on sait à quel point la Vérificatrice générale et le
Commissaire au développement durable sont débordés par les mandats. Là on leur
dit : Vous n'aurez pas le choix, là, à chaque année, >vous devrez
faire un rapport, qui sera, naturellement, public, qui sera, naturellement,
déposé à l'Assemblée nationale, sur la gestion du fonds lui-même. Donc, non seulement
il y a une transparence qui est sans égard à ce qui se faisait auparavant, mais
il y a deux garde-fous qui viennent s'ajouter pour dire qu'on ne pourra pas
errer. Et, si on erre dans la gestion, on va se le faire rappeler assez rapidement.
Mme Ghazal : Mais je trouve
juste, comme... Parce que je trouve quand même intéressant de rappeler certains
éléments que le Vérificateur général a mentionnés. Un des garde-fous, qu'il
doit produire un rapport à chaque année sur le Fonds vert, donc, le ministre dit
que ça, ça fait partie d'une... c'est un des plus grands arguments du fait
qu'il n'y aura pas les problèmes qu'il y avait dans le passé, c'est ce que le ministre
nous dit, que ce soit dans le passé avec le Conseil de gestion du Fonds vert ou
avant même sa création. Mais le Vérificateur général a lu le même projet de
loi, tel qu'il est, et il a fait quand même ces mentions qui sont quand même
importantes. J'ai envie juste de les rappeler.
Par rapport à la question des rôles et
responsabilités, il dit : Dans le passé, moi, j'ai soulevé des problèmes
qui se sont matérialisés. Je suis en train de soulever, aujourd'hui, des
problèmes avec le projet de loi n° 44, que j'ai lu, et donc peut-être que,
si ça s'est passé dans le passé ou ça s'est matérialisé, ce que je vous ai dit,
ça se peut que ça se rematérialise encore une fois.
• (17 h 40) •
Je veux juste souligner quelques passages
où il dit : «Les [ministres ou] organismes devront consulter le ministre
de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques lors de
l'élaboration des mesures qui pourraient avoir un impact significatif. Et le
ministre pourra leur recommander des ajustements ou donner tout avis qu'il [estime]
opportun. Toutefois, rien n'indique que les ministères et organismes devront
tenir compte des avis ou des recommandations du ministre avant d'aller de
l'avant.» Mais j'écoute le ministre, et, lui, ce qu'il mentionne : Il y a
quand même une phrase qui dit «ils sont liés», c'est écrit dans la loi. Donc, c'est
bien. Le Vérificateur général a lu la même phrase, et ça ne l'a pas plus
ébranlé.
Après ça : «De plus, le ministre doit
assurer la cohérence d'ensemble des plans d'action, des programmes et [...]
autres mesures, alors que chaque ministère ou organisme public
concerné — on vient de le lire, là — demeure responsable du
choix et de la mise en oeuvre des moyens pour atteindre les résultats[...]. Il
y a donc un risque — un autre risque qu'il voit — que
chacun ne se sente pas imputable et se renvoie la balle si, ultimement, les
objectifs ne sont pas atteints. Cela est d'autant plus vrai que le projet de
loi ne prévoit pas que l'évaluation de la performance doive être réalisée en
continu par les acteurs du gouvernement imputables de l'utilisation des fonds.»
Ça, c'est ce qui a déjà été mentionné par l'amendement de mon collègue, de
dire : Bien, il faudrait qu'il y ait une vraie reddition de comptes, et ce
n'est pas suffisant, ce qui existe.
Après ça, une autre chose, il dit :
«Par ailleurs, en plus de [pouvoir] conclure des ententes avec les ministères
et organismes publics, le ministre pourra leur confier des <mandats — on
vient de...
Mme Ghazal : ...
ça,
c'est ce qui a déjà été mentionné par l'amendement de mon collègue, de
dire : Bien, il faudrait qu'il y ait une vraie reddition de comptes, et ce
n'est pas suffisant, ce qui existe.
Après ça, une autre chose, il
dit : «Par ailleurs, en plus de [pouvoir] conclure des ententes avec les
ministères et organismes publics, le ministre pourra leur confier des >mandats — on
vient de le regarder à 15.4.3. Dans ces deux situations, il devra établir des
conditions suffisantes pour s'assurer que les différents acteurs respecteront
leurs engagements et [leurs] objectifs…» Là, il fait juste dire que ça va être
important d'avoir des conditions suffisantes.
Donc, à cause de tout ça, par rapport aux
rôles et responsabilités, il conclut en disant : «…force est de constater
que plusieurs éléments pourraient l'empêcher d'exercer pleinement cette
responsabilité.»
Moi, ce que j'entends, c'est que le
ministre dit : Moi, je suis confiant que ça ne va pas arriver, et, s'il y
a un fautif, bien, ça va être moi. Bien, je trouve que c'est d'un grand
sacrifice que le ministre fait pour les changements climatiques, mais on ne va
pas se retrouver, quelques années plus tard, à avoir perdu notre temps, alors
qu'il y a tous ces éléments-là.
M. Charette : Je comprends la
collègue de citer des passages du mémoire du Commissaire au développement
durable, mais, depuis, il y a des amendements qui ont été apportés par le
gouvernement. Ces amendements-là sont en ligne droite avec plusieurs des
interrogations de la collègue et ces amendements ont été adoptés notamment à
l'article 3. Donc, moi, quand je regarde ce qui a été apporté comme
modifications à l'article 3 initialement déposé versus celui qui est dûment
adopté, on a plusieurs des réponses.
Bien, je peux résumer, là, des portions
d'amendement. Je ne relirai pas tout ce qui déjà été adopté, mais notamment ce
qui est exigé, là, au niveau des méthodes de calcul. Donc, on va exiger des
ministères et organismes publics «de quantifier d'autres éléments ou facteurs
qui contribuent au réchauffement planétaire et d'évaluer leurs effets ainsi que
ceux des gaz à effet de serre sur le réchauffement planétaire». Ça, ça a été
ajouté.
Un autre aspect qui a été ajouté : «Il
peut également leur donner des directives quant aux méthodes à appliquer dans
le cadre de la reddition de compte associée à la mise en oeuvre de la politique
cadre sur les changements climatiques.» Et la portion centrale : «De
telles directives lient les ministères et les organismes publics concernés.»
Donc, le projet de loi qu'a commenté le
Commissaire au développement durable n'est plus le même projet de loi qu'on
étudie présentement, en ce sens qu'il y a déjà plusieurs amendements qui ont
été proposés et adoptés. Donc, il y a eu une écoute qui s'est faite suite aux
consultations.
Donc, moi, je vois, uniquement à travers
l'article 3, tel qu'amendé, tel qu'adopté, un certain nombre de réponses
aux préoccupations, là, du Commissaire au développement durable. Donc, les
critiques de l'époque peuvent difficilement être considérées comme toujours
actuelles. Est-ce qu'il serait complètement rassuré par la nouvelle
formulation? Ça reste à voir, la question pourra lui être posée, mais,
clairement, il y a des suites données à son passage, là, en commission.
Mme Ghazal : ...c'est une
chose que le ministre ait déposé des amendements, peut-être qu'il y en a d'autres
<encore qu'il va...
M. Charette : …
toujours
actuelles. Est-ce qu'il serait complètement rassuré par la nouvelle
formulation? Ça reste à voir, la question pourra lui être posée, mais,
clairement, il y a des suites données à son passage, là, en commission.
Mme Ghazal : ...c'est une
chose que le ministre ait déposé des amendements, peut-être qu'il y en a
d'autres >encore qu'il va déposer et qui vont répondre à ces
préoccupations, mais, moi, par exemple, dans le texte original, c'est sûr que c'est
difficile d'avoir… Je me rappelle de ces amendements-là, mais je n'ai pas l'impression
que ça répond à tout ça. C'est sûr que je n'ai pas la version terminée, telle
qu'amendée, mais, par exemple, dans le texte original, c'est déjà écrit :
«De telles directives lient les ministères et les organismes publics
concernés.»
M. Charette : …ajouté, là,
suite à la consultation, suite à l'étude détaillée, là. Donc, à l'article 3,
il y a deux nouveaux volets, là, qui ont été ajoutés.
Mme Ghazal : Le ministre, ce
qu'il dit, c'est qu'à 15.4.5 «les états financiers sont vérifiés chaque année
par le Vérificateur général», c'est sûr que ça ne sera pas comme dans l'année…
comme les années passées, ils vont être prêts à temps.
M. Charette : Très, très
rapidement, dans des délais conformes à ce qui est attendu, mais surtout
audités, aussi, rapidement. Des états financiers qui ne seraient pas audités…
puis je ne remets pas en question la qualité du travail qui serait fait, mais,
dans l'esprit des gens, ça n'a pas la même valeur, ça n'a pas le même regard
objectif. Donc, ça va être important de déposer, dès le départ, des états qui
seront audités, avec un regard complètement objectif sur la performance, là, de
ce fonds-là.
Mme Ghazal : Merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions spécifiquement sur l'article 15.4.5?
S'il n'y a pas d'autre intervention, je propose que nous procédions au vote de
l'article 11, qui inclut l'article 15.4.4 ainsi que l'article 15.4.5.
Mme Ghazal : J'ai une
question. Si moi, j'ai un amendement pour ajouter un élément, est-ce que je le
fais tout de suite ou j'attends?
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui. Il faut faire... Si vous voulez proposer un amendement, c'est maintenant.
Mme Ghazal : O.K. Bien, j'aurais
un amendement à déposer.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Nous allons suspendre, le temps... Pour l'article 15.4.5, qui
touche…
Mme Ghazal : C'est d'ajouter
un autre article dans 11.
La Présidente (Mme Boutin) :
D'accord. Pour l'article 11? Parfait.
Nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 17 h 47)
(Reprise à 17 h 51)
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, nous allons reprendre la séance. Mme la députée de Mercier, si vous
voulez bien nous présenter votre amendement.
Mme Ghazal : Alors, la
section II.2 de la Loi sur le ministère du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs (chapitre M-30.001) est modifiée par l'ajout
de l'article 15.4.6, qui se lit comme suit :
«Le ministre fournit des réponses écrites
aux questions soulevées par le Vérificateur général qu'il dépose à l'Assemblée
nationale.»
Donc, je l'ai mis là parce que... Attendez
un petit peu, juste retrouver... Donc, en fait, c'est très simple, là, ça dit
ce qui est écrit ici. Étant donné que le ministre, souvent, nous dit :
Non, il y a une reddition de comptes, il y a une transparence, et un des deux
outils fondamentaux et importants que je me donne, c'est de donner...
d'élargir... pas d'élargir le pouvoir, mais d'obliger, si on veut, le Vérificateur
général, à chaque année, de produire un rapport sur n'importe quel élément du Fonds
vert, et aussi il y a le comité consultatif. Bien, ici, ça va être important, étant
donné qu'on a ces garde-fous, vu qu'on abolit le Conseil de gestion du Fonds
vert, que nous, on considère qu'il aurait dû être amélioré, parce que, oui, il
y avait des choses à améliorer… bien, au lieu de l'abolir puis d'avoir juste le
Vérificateur général qui produit un rapport, bien, ça serait bien que le ministre
produise une réponse écrite sur comment est-ce qu'il va répondre à ces
critiques-là, parce que, comme je le mentionnais tantôt, des fois, il y a des
critiques qui sont faites.
Ce n'est pas nouveau, là, ce qu'on donne
au Vérificateur général. La seule chose qui est nouvelle, c'est qu'il doit le
faire annuellement. Mais il n'y avait rien, dans la loi, qui lui interdisait de
se prononcer sur le Fonds vert. Il l'a même déjà fait. Je parlais des frais d'administration
puis je pourrais sortir d'autres éléments. Donc, c'est le fait qu'il doive...
qu'il est obligé de le faire chaque année. Bien, comme ça arrive régulièrement,
on l'a vu, même le Commissaire au développement durable, il y a une semaine ou
deux, il a produit des éléments sur la gestion de l'eau, par exemple, et il y a
eu le regroupement des OBV, des organismes de bassin versant, qui ont
dit : C'est éléments-là ont déjà été soulevés en 2013. Donc, des fois, on
facilite, entre guillemets, le travail du Vérificateur général, qui fait un
copier-coller d'anciens éléments parce que ça n'a pas changé.
Donc, ce n'est pas parce que le Vérificateur
général produit un rapport que, mon Dieu! ça fait force de loi. On le voit, les
gouvernements précédents, et ça peut continuer, disent : Bien, on ne tient
pas compte... Mais ils ne le diront pas publiquement, mais les faits sont que
les mêmes éléments se répètent. Donc, ici, c'est tout simplement que le ministre
fournit une réponse écrite à ce que le Vérificateur général mentionne, tout
simplement.
M. Charette : Selon l'interprétation
que j'en fais, là, et la collègue pourra me corriger, ce n'est pas un amendement
qu'on pourrait considérer actuellement. <Selon ce qui régit...
Mme Ghazal : ...écrite à ce
que le
Vérificateur général mentionne,
tout simplement.
M. Charette : Selon l'
interprétation
que j'en fais, là, et la
collègue pourra me corriger, ce n'est pas un
amendement
qu'on pourrait considérer
actuellement. >Selon ce qui régit les
travaux de la Vérificatrice générale et du Commissaire au développement durable,
il y a des rapports qui sont publiés, qui sont déposés à l'Assemblée nationale,
mais, la réponse, je ne la dois pas au Vérificateur général ou au Commissaire
au développement durable, je la dois à l'ensemble des parlementaires. Donc, je
ne comprends pas pourquoi il y aurait dépôt de réponses au Commissaire au
développement durable, de surcroît par écrit, alors que, la réponse, je la dois
à l'ensemble des parlementaires.
Ce qui est demandé là viendrait changer
les attendus de rapport qui ne touchent pas uniquement l'environnement. La Vérificatrice
générale peut très bien déposer un rapport sur la santé, bref, l'étendue des...
Donc, on viendrait modifier les attendus de ce dépôt-là uniquement pour
l'environnement et pas pour les autres ministères. Bien honnêtement, ce serait
difficile à défendre.
Ceci dit, suite au dépôt du rapport en
question, comme c'est d'usage, s'il y a des éléments qui sont discutables ou
qui méritent des éclaircissements, c'est là où les oppositions s'en saisissent,
et c'est là où les questions sont posées directement au ministre concerné. Là,
on parle de l'Environnement, ici, mais c'est ce qui s'applique pour l'ensemble
des rapports présentés, là, actuellement par la Vérificatrice générale. Donc,
je comprends l'idée, mais ça ne s'applique pas dans le cadre de nos travaux et
comment sont reçus ces rapports-là déposés par la Vérificatrice générale.
Mme Ghazal : En fait, ce que
le ministre dit, c'est : Le Vérificateur général se prononce sur plein de
sujets, pourquoi est-ce qu'ici on va demander qu'il y ait une réponse écrite
plus qu'ailleurs? Ça, je l'entends. Mais, nous, ce qu'on avait déjà dit : Pourquoi
ne pas innover? On n'est pas obligés de faire toujours la même chose qui se
fait ailleurs. Ce n'est pas parce que ça ne s'est jamais fait ou ça ne se fait
pas pour aucun autre sujet qu'on ne doit pas le faire ici. Ça, ce n'est pas une
réponse... ce n'est pas un vrai argument, ce n'est pas parce que ça ne se fait
pas habituellement... Sinon, si vous, vous le demandez, après ça tout le monde
va le demander pour tout le monde.
Étant donné qu'on abolit le Conseil de
gestion du Fonds vert, étant donné qu'après ça on va abolir TEQ, étant donné
qu'on abolit tout ça puis que le ministre devient le coordonnateur, puis c'est
lui qui gère, et c'est lui qui... En fait, il ne s'évalue pas. Là, en fait, il
va y avoir le Vérificateur général qui le fait, puis qui le faisait déjà, ce
n'est pas une nouveauté, mais, comme ça arrive régulièrement que, pour ce que
le Vérificateur général soulève à l'Assemblée nationale, il les soulève année
après année, puis, <des fois...
Mme Ghazal : ...et c'est lui
qui... en fait, il ne s'évalue pas. Là, en fait, il va y avoir le Vérificateur
général qui le fait, puis qui le faisait déjà, ce n'est pas une nouveauté,
mais, comme ça arrive régulièrement que, pour ce que le Vérificateur général
soulève à l'Assemblée nationale, il les soulève année après année, puis, >des
fois, il n'y a pas de changement qui est fait, c'est juste d'avoir un engagement
de plus pour cet élément-là. Parce qu'on n'a pas de temps à perdre, on a des objectifs
à atteindre d'ici 2030. Ce n'est pas uniquement... Par exemple, en santé, c'est
superimportant, ou en culture, en n'importe quel autre domaine, ce que le Vérificateur
général soulève, c'est extrêmement important, mais on n'a pas une échéance, on
a... c'est tout le temps, il faut s'assurer de protéger le patrimoine, la
culture, la santé, l'éducation, c'est tout le temps, toutes les années. Ici, on
a une échéance puis on ne peut pas passer notre temps à perdre du temps, comme
on l'a fait dans le passé.
Donc, c'est un peu comme une garantie pour
dire : Est-ce que le ministre peut au moins dire qu'est-ce qu'il a
l'intention de faire? Et ça peut être : Bien, je vais ignorer cet
élément-là pour telle raison. Parce qu'il y a aussi un aspect politique quand
les gouvernements ne suivent pas les recommandations du Vérificateur général.
Puis ça peut être ça, ça peut être pour une raison politique, ce n'est pas
uniquement parce que... ou parce qu'il manque du monde, ou il manque de
ressources. Mais, pour cette question-là, étant donné qu'on a une échéance, avec
tous les manquements qui ont eu lieu dans le passé, et qu'on n'a plus de temps
à perdre, bien, innovons et faisons en sorte qu'il y ait une réponse écrite
obligatoire par le ministre, publique, déposée ici, à l'Assemblée nationale. Et,
au lieu de… chaque année, les mêmes constats, les mêmes recommandations soient
reproduits année après année, au moins, on aura la réponse et c'est quoi, les
intentions du ministre, dans une réponse écrite.
M. Charette : En fait, je
comprends le raisonnement, mais, encore une fois, on ne pourrait pas aller de
l'avant avec un amendement de cette nature-là. La réponse verbale a la même
valeur qu'une réponse écrite. Elle est enregistrée des mêmes façons. Donc, si
la réponse verbale qui est donnée n'est pas satisfaisante, on pourra y revenir
au même titre que si cette réponse-là, elle est écrite.
Et n'oublions pas aussi la Commission de
l'administration publique, qui a le mandat de faire le suivi des rapports
annuels de gestion, sinon des rapports de la Vérificatrice générale et du
Commissaire au développement durable. Donc, ça ne reste pas lettre morte pour
autant, il y a des mécanismes de suivi. Mais, si la réponse, elle n'est pas
satisfaisante, en bout de ligne, c'est là où tout le principe de l'imputabilité
ministérielle s'applique. Donc, si le suivi n'a pas été fait, si la réponse est
insatisfaisante, c'est le ministre ou la ministre qui est imputable et qui
demeure celui ou celle qui aura à répondre aux questions de l'Assemblée
nationale. Donc, je comprends le principe, mais ce n'est pas de cette façon-là
qu'on pourrait parvenir à améliorer le suivi à faire d'un rapport du
Vérificateur général.
• (18 heures) •
La Présidente (Mme Boutin) :
Je vous remercie infiniment pour votre grande collaboration. Je vous souhaite
un été fantastique.
<Sur ce, compte tenu de l'heure, la
commission va ajourner ses travaux au mardi 18 août...
>
18 h (version révisée)
<195
M. Charette :
...de cette façon-là qu'on pourrait parvenir à améliorer le suivi à faire d'un
rapport du
Vérificateur général.
La Présidente (Mme Boutin) :
Je vous remercie infiniment pour votre grande
collaboration. Je
vous souhaite un été fantastique.
>Sur ce, compte tenu de l'heure,
la commission va ajourner ses travaux au mardi 18 août 2020, à
16 h 30.
(Fin de la séance à 18 heures)