(Neuf
heures trente-deux minutes)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, bonjour, tout le monde. Bienvenue à cette commission parlementaire qui
traite du projet de loi n° 17.
Donc,
ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des travaux et de
l'environnement ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle
de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 17,
Loi concernant le transport rémunéré de personnes par automobile.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. Alors, M. Campeau (Bourget) est remplacé par M. Bussière
(Gatineau); Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice) est remplacée par M. Lafrenière (Vachon); M. Benjamin (Viau)
est remplacé par M. Kelley (Jacques-Cartier); et Mme Montpetit
(Maurice-Richard) est remplacée par M. Rousselle
(Vimont).
Étude
détaillée (suite)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, merci. Donc, lors de l'ajournement de nos travaux, hier, les discussions
portaient sur un amendement
proposé à l'article 9 par M. le
ministre, et Me Bergeron, de la SAAQ,
répondait à une question posée
par M. le député de La Pinière.
M.
le député de La Pinière, pourriez-vous reposer votre question afin de nous remettre en contexte, s'il vous plaît?
M. Barrette :
Moi, que je remets en contexte...
Une voix :
...
M. Barrette :
Oui, oui, c'est moi.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est vous qui posiez la question, oui.
M. Barrette :
Alors, la question était, ou plutôt le contexte de la question était...
Une voix :
...
M. Barrette : Tout à
fait, je m'en souviens. J'allais le
remettre en contexte. J'attendais que Me Bergeron puisse avoir le
temps...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Excusez-moi, j'aurais besoin d'un consentement
pour pouvoir permettre à Me Bergeron de revenir à la table. Ça va? Excusez-moi,
je vous ai coupé la parole, M. le ministre.
M. Barrette :
Consentement, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Allons-y.
M. Barrette :
Alors, nous avions entamé une conversation, puis effectivement, Mme la
Présidente, là, je pense qu'il y a lieu de prendre quelques minutes pour nous
remettre en contexte. Alors, c'est ce que je vais faire.
Alors, je vais donc relire l'amendement
proposé au premier paragraphe. L'amendement se lit comme suit : «Elle est titulaire — la personne, "elle" pour la
personne — depuis au
moins douze mois d'un permis de conduire d'une classe appropriée selon le Code de la sécurité
routière — on a
débattu de ça puis on a terminé là-dessus, sur cet élément-là de la phrase — et les règlements pris pour son application
et elle n'a fait l'objet d'aucune sanction visée à l'article 106.1 de
ce code dans les douze [derniers] mois précédant la demande non plus qu'au
moment du dépôt de celle-ci.»
Alors,
quand on va voir à l'article 106.1, on constate qu'on fait référence à une
personne qui a vu son permis de conduire
révoqué ou suspendu pour une raison x. Les raisons, de mémoire, ne sont pas
définies, là. Je vais peut-être ressortir le texte pour le vérifier. Et j'avais
posé la question suivante... On comprend 106.1 et on comprend l'intention du
ministre de dire : La personne n'aura
pas la désignation recherchée si, dans les 12 derniers mois, par exemple,
une personne aurait été l'objet d'une
révocation ou d'une suspension, par exemple, pour conduite avec facultés
affaiblies ou quelque chose de ce genre-là, un crime quelconque, là,
bon, ce sont des conditions.
Et là j'avais
posé la question bien simple : Une personne qui aurait vu son permis
suspendu, révoqué, là, le terme, on est en train de débattre de ça, dans les
12 derniers mois pour un oubli... Puis j'avais donné comme exemple :
un individu part
en vacances pendant trois semaines, c'est la date de renouvellement de son
permis, il perd son permis parce qu'il ne l'a pas payé. Est-ce qu'à ce moment-là, pour un oubli que je qualifierai
de nature administrative, et certainement à l'opposé des raisons qu'on
comprend dans le projet de loi de ne pas donner une désignation à quelqu'un qui
aurait un passé inapproprié, est-ce que cette personne-là, à cause de la
rédaction de l'article, va être pénalisée?
Et là on
avait commencé la discussion. Le ministre avait dit non. Il avait eu un petit
oui puis il avait eu un petit non. Puis là Me Bergeron a été appelé à
l'avant-scène, et il est maintenant à l'avant-scène, et va nous expliquer la
patente.
M. Bergeron (Claude) : Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Veuillez redécliner votre nom et votre titre, s'il vous plaît.
M. Bergeron
(Claude) : Oui. Me Claude
Bergeron, avocat légiste à la Société de l'assurance automobile du Québec.
Alors,
quelqu'un qui a oublié de payer son permis pour une durée de trois semaines
n'aura pas de révocation ou de suspension
de son permis de conduire. Donc, il saura simplement qu'il aura à payer son
permis, puis là il va pouvoir obtenir son autorisation de faire du
transport rémunéré de personnes.
M. Barrette :
Mme la Présidente, hier, je me souviens que, dans son élan, littéralement, des
dernières secondes de notre commission, Me Bergeron a fait référence à
des articles. C'est parce que, là, j'ai un problème de compréhension. Moi, pour moi, quand on ne paie pas notre permis
de conduire, il est... peut-être que je n'ai pas le bon terme, si ce n'est pas
«suspension» ni «révocation», c'est quoi, le terme?
M. Bergeron
(Claude) : Si la personne
conduit, alors, passé l'échéance, alors qu'elle l'a oubliée, elle est passible
d'une infraction si elle se fait arrêter par la police.
M. Barrette : Ah! donc son permis
est encore valide en bonne et due forme.
M. Bergeron
(Claude) : En autant qu'elle
ne conduise pas, il n'y a pas de révocation ou de suspension comme telle.
C'est seulement si elle conduit qu'elle est passible d'une infraction.
M. Barrette :
O.K. Je pense que la majorité des gens ne comprennent pas ça. Moi, je fais
partie de la majorité. Alors, on peut avoir un permis qui n'est pas
révoqué, mais qui n'est pas utilisable?
M. Bergeron (Claude) :
Exactement.
M. Barrette : Eh bien, je prends
quelques moments pour manifester mon étonnement.
Des voix : ...
M. Barrette :
Je compte les bateaux. Alors, non, non, mais j'ai de la misère avec... Ça,
c'est écrit dans un texte, ça?
M. Bergeron (Claude) : Bien
sûr.
M. Barrette : Pouvez-vous
m'indiquer le...
M. Bergeron (Claude) : 93.1 du
code...
M. Barrette : Je m'excuse?
M. Bergeron (Claude) : 93.1 du
Code de la sécurité routière.
M. Barrette : Parfait. Est-ce
que vous permettez, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce que vous avez une expérience à partager?
M. Barrette : Je l'ai dit, je
l'ai dit, vous savez que j'ai déjà été jeune, moi. Ce n'est plus le cas.
M. Bergeron (Claude) : Je peux
vous lire le texte aussi.
M. Barrette : La loi existait
puis... Par contre, vous savez, moi, ma fête, c'est l'été, ça fait que...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
On va revenir à l'amendement, M. le député.
M. Barrette :
Oui, oui. Alors, je m'en vais à 93.1. Est-ce que Me Bergeron, parce que, là, il
est long, l'article, là, il peut-u m'indiquer où est-ce que c'est, là?
Des voix :
...
M. Barrette : Mme la... Bien,
je vais laisser conciliabuler, là...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Me Bergeron, on vous a demandé où était... à quel endroit, dans l'article...
M. Bergeron (Claude) : Oui,
c'est le premier alinéa, dernière phrase.
M. Barrette :
Alors, la dernière phrase se lit ainsi, là, ce que vous m'indiquez : «À
défaut de paiement à la date d'échéance — eh que ça me rappelle
des souvenirs — ou
à défaut d'avoir...»
Des voix : ...
M. Barrette : La vingtaine. Il
faut que jeunesse se passe.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Plusieurs années.
M. Barrette :
Oui, oui, vraiment plusieurs années, Mme la Présidente. Je vous remercie
d'insister sur le «plusieurs années».
On est dans le même club, hein? «À défaut de paiement à la date d'échéance ou à
défaut d'avoir avisé la société, avant
cette date, de son intention de payer par prélèvement automatique — je pense que ça devrait être au pluriel,
hein, "par prélèvements
automatiques", mais, en tout cas, peu importe — le titulaire ne peut, à compter du premier
jour suivant la date d'échéance et sans autre avis, conduire un véhicule
routier.» Oui, mais ça, ça ne dit pas qu'il n'est pas révoqué.
M. Bergeron
(Claude) : Bon, c'est une
interdiction, de par la loi, de conduire, et il est passible d'une amende si...
M. Barrette : Ça, je comprends.
J'ai été jeune, je l'ai dit, et alors... O.K., alors c'est quand que c'est
révoqué?
• (9 h 40) •
M. Bergeron
(Claude) : Non, il n'y a pas
de... Comme on dit, comme le ministre l'a dit, s'il y a un oubli, un simple
oubli, là, puis s'il ne conduit pas, il n'y
a pas de révocation du tout, là. Il s'agit tout simplement qu'il paie, puis là
il va pouvoir obtenir son autorisation de... C'est seulement s'il
conduit que, là, il peut se faire... il est passible d'une amende.
M. Barrette : Et, même s'il a
une amende, il ne sera pas révoqué non plus, ça va être juste une amende?
M. Bergeron (Claude) : C'est
ça.
M. Barrette : O.K., eh bien,
merci, Mme la Présidente, merci, Me Bergeron, j'ai appris quelque chose.
Une voix : ...
M. Barrette : Non, ça, je l'ai
appris il y a plusieurs années.
Une voix : ...
M. Barrette : Oui. Non, mais
vous ne le saviez pas, nous autres non plus, hein?
Une voix : ...
M. Barrette :
Non, non, mais c'est parce que ce n'était pas une révocation, là, non, pas la
mienne, celle du projet de loi.
M. Bonnardel :
Si, exemple, vous avez... Dans votre passé, si vous avez oublié de payer votre
permis, on va vous envoyer des avis
comme quoi vous avez oublié, mais, si vous continuez d'oublier de payer, au
bout de 90 jours, là, il y aura suspension.
M. Barrette : Ah! là, il serait
révoqué. J'ai été jeune, mais pas idiot, quand même, là.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci. Est-ce que c'est tout pour Me Bergeron?
Une voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, M. le député de Vimont.
M. Rousselle :
Juste une question d'information. La SAAQ, est-ce qu'elle a l'obligation
d'envoyer le renouvellement à chaque personne au Québec?
M. Bergeron
(Claude) : Il n'y a pas d'obligation d'envoyer l'avis de paiement,
non.
M. Rousselle :
Donc, ça se peut fortement qu'il y ait des gens qui n'en reçoivent pas du tout?
M. Bergeron (Claude) : On a prévu, là... Il y a une mention sur le
permis, là, pour prévenir les oublis, là, qu'il y a un paiement exigé à
la date anniversaire.
M. Rousselle :
Donc, je comprends que c'est la responsabilité de la personne. Ça, je le sais
par mon passé. Puis moi, bien, j'avais un père qui était à la Sûreté du Québec,
je n'avais pas d'affaire à oublier mon permis. Je peux vous dire que ça
aurait mal été à la maison. Mais, oui, c'est une autre chose, là. Mais juste
pour vous dire que c'est que...
M. Barrette :
...la même jeunesse.
M. Rousselle :
Bien, non, c'est ça, on n'a pas eu la même jeunesse.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Pouvez-vous rester sur le dossier, s'il vous
plaît?
M. Rousselle :
Oui, mais c'est juste pour revenir sur l'envoi. Donc, ça se peut que ce n'est
pas une obligation de la SAAQ d'envoyer un document pour rappeler à la personne
que son permis est échu.
M. Bergeron (Claude) : Non, ce n'est pas une obligation dans la loi.
Mais, je dois dire, il y a quand même une pratique qui s'est développée
depuis moult années, où on envoie systématiquement aux gens des avis de
paiement.
M. Rousselle :
Mais ça se peut que ça ne se fasse pas, parce que, dans mon cas, je vous le dis
tout de suite, ça s'est déjà fait... pas vous pogner en piège, là.
M. Bergeron
(Claude) : Nous, on tient... Le code prévoit que la personne, s'il y a
un changement d'adresse, doit nous informer
du changement d'adresse dans les 30 jours du changement. Donc,
normalement, nous, on envoie les avis
de paiement à l'adresse que la personne nous a donnée. Donc, normalement, elle
devrait recevoir ses avis de paiement.
M. Barrette :
Alors donc, si je prends... Puis, Mme la Présidente, pour ce qui est de
l'amendement, le ministre m'a invité
à traiter de ma gouverne personnelle. Alors, je me suis senti autorisé à
prendre quelques instants, à l'invitation du ministre, de sortir de l'amendement, mais, que voulez-vous, c'est de sa
faute. Maintenant, le ministre a aussi dit, et là si j'ai bien
compris : Après 90 jours, là, il y a une révocation. C'est ça que le
ministre a dit, là. Vous aussi, vous avez semblé acquiescer, là.
M. Bergeron
(Claude) : C'est un pouvoir administratif.
M. Barrette :
Mais ça arrive-tu ou ça n'arrive pas, là?
M. Bergeron (Claude) : Comme on dit, c'est prévu à
l'article 573.0.1 que c'est un pouvoir administratif de révoquer
l'autorisation si la personne...
M. Barrette :
Non, je comprends, mais est-ce que ça s'exerce automatiquement?
M. Bergeron
(Claude) : Bien, je ne peux pas, là, jurer que ça se fait
automatiquement.
M. Barrette :
Bien, on va aller voir. C'est 573?
M. Bergeron
(Claude) : 573.0.1 prévoit que la SAAQ peut révoquer l'autorisation.
M. Barrette :
Donc, ce n'est pas un automatisme?
M. Bergeron
(Claude) : Ce n'est pas un automatisme.
M. Barrette :
Et il peut... Quels sont les critères qu'il va utiliser? Parce que, là, dans ce
cas de figure là, une personne qui
oublie, là, je comprends que ça serait un cas exceptionnel, là, mais, quand
même, on est là pour prévoir ça. Alors, une personne qui oublie n'est
pas révoquée, donc peut avoir... va pouvoir être nommée, autorisée à être
chauffeur sur un oubli en dedans de 90 jours. Ça veut dire que, quand la
personne va remplir le formulaire, elle va dire : Je n'avais pas... Qu'est-ce qu'elle va dire en remplissant le
formulaire? Après ça, j'ai une deuxième question. Mais disons que, sur le plan
général, là, une personne qui oublie de
payer à sa date et puis que, là, est dans une situation d'infraction, entre
guillemets, là, va quand même pouvoir
être autorisée par la SAAQ à être nommé chauffeur. Elle ne peut pas ne pas
nommer sur la base de 106.
M. Bergeron
(Claude) : C'est-à-dire que,
là, c'est pour ça que j'avais parlé hier de 573.0.1. Dans le fond, j'avais devancé un peu le débat au paragraphe 6°, où
elle va être bloquée. On n'aura pas son autorisation, parce que 573.0.1 prévoit
que, quand quelqu'un est en défaut de paiement, on refuse de délivrer toute
autorisation à la SAAQ.
M. Barrette : C'est pour ça que
vous supprimez le 6°.
M. Bergeron (Claude) : C'est
ça.
M. Barrette : Bon, là, 6° est
supprimé avec cet amendement-là.
M. Bergeron (Claude) : Oui.
M. Barrette : Bon, alors là on
retombe automatiquement à 1° pour ce cas de figure là.
M. Bergeron (Claude) : Bien,
c'est-à-dire, autrement dit...
M. Barrette :
Si 6° restait, là, si 6° demeurait, ça veut dire qu'une personne qui ne veut
pas payer ne peut pas être nommée chauffeur.
M. Bergeron (Claude) :
Exactement.
M. Barrette : Bon, alors vous
avez enlevé 6°, bien oui, parce que, là...
M. Bergeron (Claude) : Oui.
M. Barrette :
...vous enlevez 6°. La situation qui était prévue à 6° est traitée par ce dont
on parle maintenant. Alors, ce dont
on parle maintenant, ça signifie qu'une personne qui n'a pas payé en temps
opportun, sur le plan réglementaire, si c'est ça qui fait que la personne
ne peut pas conduire, on ne va pas ne pas la nommer chauffeur sur cette
base-là...
M. Bergeron (Claude) : En vertu
de 573.0.1...
M. Barrette : ...parce que
c'est un «peut».
M. Bergeron
(Claude) : O.K., à 573.0.1,
oui, il y a un «peut». On peut révoquer, mais le premier alinéa prévoit qu'en
cas de défaut de paiement la SAAQ ne délivre
aucune autorisation. Donc, ça va être en vertu du premier alinéa de 573.0.1
qu'on va bloquer l'autorisation de lui donner un... de faire du transport
rémunéré de personnes.
M. Barrette : Bon, bien là, on vient de dire le contraire de ce
que l'on a dit, là. Alors, moi, j'ai posé la question bien simple : Est-ce
que, dans un cas d'oubli, on ne sera pas nommé chauffeur? La première réponse,
la première, première réponse, ça a été : Oui, c'est-à-dire, vous ne serez
pas nommé parce que... Puis là, après ça, ça a été : Non, c'est correct, il va être nommé pareil. Puis là vous me
dites : On a enlevé 6°. Selon 6°, la personne n'aurait pas été nommée. Là,
il y a quelques minutes, vous avez dit : Elle est nommée. Puis là vous me
dites : En fonction de 573.0.3, elle ne sera pas nommée.
M. Bergeron (Claude) :
C'est-à-dire, il s'agit simplement qu'elle paie...
M. Barrette : Parce que, là, on
passe d'un à l'autre tout le temps, là.
M. Bergeron
(Claude) : Elle n'a
simplement qu'à payer son permis de conduire puis elle va être autorisée à
conduire.
M. Barrette : Très bien. Donc,
c'est ça, la réponse à la question, là, la personne ne sera... va être nommée à
la condition qu'elle paie, alors qu'à 6°, qu'elle paie ou qu'elle ne paie pas,
elle aura été... pas nommée. C'est ça?
M. Bergeron (Claude) : 6°, la
même chose, c'est en cas de défaut de paiement. Alors, s'il n'y a pas défaut...
Si la personne paie, il n'y a pas de défaut de paiement, donc le 6° ne
s'applique pas.
M. Barrette :
O.K., parfait. Alors donc, là, pour la procédure, pour l'individu qui veut être
nommé le chauffeur, selon le paragraphe 1°, la personne sera nommée si elle est
dans une situation où elle n'a pas payé. Si elle paie, maintenant, quand cette personne-là, là, va remplir son
formulaire, qu'est-ce qu'elle fait? Il faut qu'elle le dise ou il faut qu'elle
attende de payer avant d'envoyer son formulaire?
M. Bonnardel : Il
faut que la personne...
M. Barrette : Non, non, je
comprends. Donc là, elle ne peut pas...
M. Bonnardel :
...le payer, là, ça va de soi, là.
M. Barrette : Oui, oui,
correct, c'est bon, O.K., merci, Me Bergeron.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Merci, maître. Est-ce qu'il y
a d'autres commentaires sur l'amendement proposé par le ministre? Mme la députée de
Mercier.
Mme Ghazal : Moi, j'ai un commentaire,
mas, comme on discute en blocs, ça va être plus sur la partie... le paragraphe 2°, où on parle de formation. J'ai une
question par rapport à ça. Donc là, avec l'amendement, on ajoute, donc, que la
personne ait complété une formation sur la sécurité, le transport des personnes handicapées et d'autres sujets, selon ce qui va être
prévu par règlement. Est-ce que ça veut dire que tout le monde qui veut faire
du transport de personnes, c'est une seule formation
unifiée? Même si une personne ne fera pas de transport adapté
de sa vie, dans la formation, il va
y avoir du contenu de transport adapté? Donc, c'est, comme on dit, par défaut,
une formation pour devenir... faire le transport de personnes, par
défaut, tu fais cette formation-là.
M. Bonnardel : Mme la
députée, il faut faire la distinction
entre le transport adapté et pour les personnes
handicapées. Donc, dans la formation
qui sera retenue, uniforme, partout au Québec, il y aura une formation pour le transport des personnes
handicapées.
Mme Ghazal : ...il va y avoir une autre formation,
c'est un autre cours. Si je veux faire du transport adapté, donc
je vais être un chauffeur spécialisé en transport de personnes adapté, alors je
vais suivre une formation différente même si
j'ai déjà une formation pour être un chauffeur qualifié, là, ou d'avoir
l'autorisation, là, de conduire des personnes. Ça, c'est une autre formation?
• (9 h 50) •
M. Bonnardel : C'est ça. Donc, si tu fais du transport adapté avec un véhicule adapté, tu as une formation qui est distincte
de celle que tu auras pour faire du transport rémunéré de personnes et qui,
nécessairement, va amener une formation pour le transport de personnes
handicapées.
Mme Ghazal : Parce qu'ici,
quand je le lis, l'article 9, ça dit : «La société autorise à être
chauffeur la personne qui lui transmet une
demande d'autorisation recevable et qui remplit les conditions suivantes»,
parmi celles-là, suivre une formation qui porte sur la sécurité, le transport
des personnes adapté et autres sujets.
Ça fait qu'on a l'impression que cette
personne-là, même si elle ne veut pas faire du transport adapté, dans le contenu, il va y avoir du transport adapté. C'est
ce que je comprends quand je le lis. Mais vous, vous dites que, non, si la
personne veut faire du transport spécialisé
en transport adapté, il faut qu'elle suive une autre formation. Mais ce n'est
pas ça que je lis quand... Est-ce qu'il va y avoir...
D'ailleurs,
ça me fait penser... Comme, hier, vous nous avez dit que vous alliez soumettre
tous les amendements que vous avez
par rapport au transport adapté. Est-ce que c'est quelque chose qu'on peut
avoir? Parce qu'on ne les a toujours pas
eus. Là, je sais, je saute du coq à l'âne, parce qu'en posant la question sur
le transport adapté peut-être qu'ailleurs on parle des exigences
supplémentaires qu'on exige à une personne pour faire du transport adapté.
M. Bonnardel :
...avant-hier, on est à finaliser les derniers amendements. Ils ne sont pas
encore terminés. Dès qu'on va les avoir terminés, on pourra vous... Je
n'ai pas l'intention de vous les donner à la dernière minute.
Mme Ghazal :
Mais c'est parce que la journaliste du journal Le Soleil, hier, n'a
eu peut-être pas tous les amendements, je
ne me rappelle pas c'était quoi, la formulation dans son article, mais elle y a
eu accès. Est-ce qu'on peut avoir accès à la même chose? Parce que nous,
on y a accès goutte par goutte.
M. Bonnardel :
Il ne faut pas comprendre que la journaliste a obtenu les amendements, là.
C'est des principes, de ce que j'ai cru comprendre, là. Les amendements,
je vous le dis, là, bien...
Mme Ghazal : Est-ce qu'on peut
avoir les principes?
M. Bonnardel :
Bien, je veux dire, on vous en a énuméré déjà quelques-uns, là, qui ont déjà
été adoptés, là, depuis mardi. Alors, dans ce cas-ci, vous en avez un
présentement.
Mme Ghazal :
Bien, c'est ça, on les a un par un, donc, mais c'est juste pour être sûre de...
Moi, quand je le lis, je ne lis pas qu'il y a une formation spécialisée, je lis
que, pour être chauffeur, tu fais une formation, et, là-dedans, bien, on va te parler du transport adapté, de tout, puis
c'est tout, tu es correct. Mais peut-être que, dans les autres articles, les
amendements sur lesquels vous êtes en train
de travailler, il y a d'autres articles qui vont en parler, mais je ne le sais
pas. On ne les a pas, puis vous ne les avez pas terminés.
Puis je vous pose la question parce que moi, je
pourrais amener — là,
je ne l'ai pas préparé, là, je fais juste réfléchir — un amendement en ajoutant... c'est-à-dire
ajouter après 2°... et, si une personne, un chauffeur veut faire du transport
adapté, là, il doit faire une formation
spécialisée en transport adapté, comme ce que vous êtes en train de me dire,
une formation additionnelle.
M. Bonnardel :
C'est parce que la formation, Mme la députée, pour le transport adapté est
introduite un peu plus loin dans le projet
de loi. Mais ça, c'est certain que ce n'est pas oublié, là. Le transport
adapté, pour ceux qui en font déjà,
pour les 320 quelques permis spécifiques à ça, c'est une formation qui ne va
pas changer, là. Mais une personne handicapée ne veut pas nécessairement
dire une personne en chaise roulante, là.
Mme Ghazal : Bien,
c'était un peu une autre question aussi que j'avais. Quand on dit «personne
handicapée», c'est... on a utilisé... par exprès, on n'a pas utilisé le
terme «personne à mobilité réduite». Ce n'est pas la même chose.
M. Bonnardel :
C'est ça.
Mme Ghazal : Mais
est-ce que vous pouvez me l'expliquer? Parce que moi, j'allais vous dire...
Peut-être, il faudrait plutôt écrire «personne à mobilité réduite»?
M. Bonnardel :
Une voiture qui est adaptée pour quelqu'un qui a un handicap, une chaise
roulante, malheureusement, une
personne handicapée, mais ça peut être une personne qui a n'importe quel
problème autre de maladie, qui n'est pas dans une chaise, ou ça peut
être une personne... visuel, surdité, mental, peut-être, même...
Mme Ghazal : O.K.
Donc, c'est pour ça qu'on dit ici «personne handicapée». Donc, cette
formation-là ne permet pas... Ce qui
est écrit au paragraphe 2° ne permet pas à une personne de faire du transport
adapté, ce n'est pas cette formation-là.
M. Bonnardel :
Avec une voiture adaptée, voilà.
Mme Ghazal :
C'est ça, puis... Mais vous dites que c'est introduit... Juste, peut-être,
m'indiquer l'article où est-ce que c'est introduit, parce que ça va me
permettre de dire est-ce que j'amène mon amendement ou pas.
Des
voix : ...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, nous allons faire une courte
pause.
(Suspension de la séance à
9 h 55)
(Reprise à 9 h 57)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, à l'ordre, s'il vous
plaît, nous allons reprendre nos
travaux. M. le ministre, vous
avez la parole.
M. Bonnardel :
Mme la députée, vu qu'on n'étudie pas le projet de loi par sujets, c'est un
petit peu difficile. Il y a un amendement, à partir de 147, qui définit la formation.
Vous ne l'avez pas parce que l'article est juste... l'article, c'est 147, mais il y a des ajouts à 147, des amendements
que j'ai devant moi, mais qui ne sont pas terminés encore. Mais je peux
vous assurer qu'il y en a un qui parle... Mais là je ne peux pas vous empêcher
si vous...
Mme Ghazal :
147?
M. Bonnardel :
Oui, à partir de 147. Ce n'est pas identifié à 147, là, la formation.
Mme Ghazal :
Ah! vous allez ajouter 147.1, genre?
M. Bonnardel : C'est ça, c'est un ajout d'amendement qui est préparé, mais qui n'est pas terminé encore, mais il est là.
Mais, si vous voulez déposer votre amendement, je ne peux pas vous l'empêcher, mais je vous le
dis, que j'en ai un.
Mme Ghazal : O.K., c'est ça, bien, oui, parfait. Bien, on va juste
le regarder, là. Juste avant de le déposer, j'avais des questions.
Je vais en déposer un, mais... Je peux ou ça devient un sous-amendement vu que, là, on est dans l'amendement? Question de procédure.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : ...amendement?
Mme Ghazal : Mais je vais attendre. J'ai quand même
d'autres questions par
rapport à la formation
de façon générale. Oui, excusez-moi.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Si vous déposez un sous-amendement, il faut que ça soit un sous-amendement à l'amendement du ministre.
Mme Ghazal : Oui, je veux faire un... après le paragraphe
2°, je voudrais ajouter autre chose, mais ça, je veux le faire après, je
ne veux pas le faire tout de suite.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : ...
Mme Ghazal : Bien, parce
que je veux juste continuer la discussion
puis, après ça, je vais... parce que je réfléchis est-ce que je le dépose. Je
décide en même temps, en direct, avec vous.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
O.K., c'est parce que, si vous êtes... Vous me corrigerez, Mme la secrétaire, si je me trompe, dans la règle, si vous faites un
sous-amendement, il va falloir qu'on procède à l'analyse de votre sous-amendement, décider si on l'accepte ou pas, puis, après ça, on va retourner à l'amendement du ministre. Donc, si vous avez l'intention de déposer un sous-amendement, il va falloir
qu'on procède à l'analyse du sous-amendement, maintenant,
à cet article-là.
M. Bonnardel :
Prenez le temps...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Si vous déposez un amendement plus tard, il n'y a pas de problème,
là, mais, à cette étape-ci, si vous déposez un sous-amendement...
Mme Ghazal :
Oui, je vais le déposer maintenant puis après ça...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Vous voulez le déposer maintenant?
Mme Ghazal :
Oui, on discute de...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : O.K. M. le député de... oui, allez-y.
M. Lemay : ...mais simplement pour mentionner si c'était pour modifier l'amendement du ministre. C'est ça que vous voulez? Parfait,
excellent.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, est-ce qu'il est prêt, votre sous-amendement?
Mme Ghazal :
Oui.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, on va...
Mme Ghazal :
Parce que je ne peux comme ne pas en parler avant de le déposer, ça fait que
oui...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : On va faire une très courte pause pour distribuer votre sous-amendement aux collègues.
(Suspension de la séance à
10 heures)
(Reprise à 10 h 03)
La Présidente
(Mme St-Pierre) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons
reprendre nos travaux.
Alors,
Mme la députée de Mercier, vous pouvez continuer à discuter de l'amendement,
mais votre sous-amendement doit
arriver dans votre période de temps. Donc là, je vous ai demandé de le déposer
pour permettre à tout le monde d'avoir une idée claire d'où vous allez.
Mme Ghazal :
O.K. Donc là, vous dites que je peux discuter du deuxième paragraphe amendé par
le ministre...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Vous avez déposé un sous-amendement.
Mme Ghazal :
...ou je commence tout de suite la discussion avec le sous-amendement?
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Il va falloir qu'on traite de votre
sous-amendement, mais ça ne vient pas empêcher qu'une fois qu'on l'aura
traité, si on revient, vous allez pouvoir continuer à discuter.
Mme Ghazal :
Oui, tout à fait.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : O.K. Parfait.
Mme Ghazal :
Oui, oui, oui, absolument. O.K., très bien. Donc, moi, mon sous-amendement,
c'est d'ajouter... Donc, je vais le lire : Insérer, après le
deuxième paragraphe, le paragraphe suivant :
«Si le chauffeur se destine à effectuer des
courses de transport adapté, il devra avoir complété une formation spécialisée
visant à déplacer les personnes à mobilité réduite, selon les modalités prévues
par règlement du ministre.»
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, commentaires?
Mme Ghazal :
Donc, c'est un peu ça, l'objectif. Hier, on parlait beaucoup de la
professionnalisation de ce métier-là, qui,
avec le projet de loi n° 17, amène à une déprofessionnalisation, vu qu'on
va avoir des conducteurs du dimanche ou du vendredi, et tout ça, qui font ça
avec plaisir. Mais il y a encore... Mais ce qu'il est très, très important de
garder, c'est toute la question du
transport adapté. Puis je suis contente que le ministre ait une ouverture à ça,
de garder ça entre les mains de gens
réellement professionnels qui, en plus de la formation de transport des
personnes habituelle, de base, qu'ils reçoivent puis qui est renouvelée périodiquement, bien, qu'ils aient une formation
spécialisée, que ça continue, qui existe déjà, je pense, oui, elle existe déjà, mais que ça continue
puis que ça soit pour les taxis, là, qui existent actuellement, qui sont là.
Je sais qu'on ouvre le marché à d'autres
personnes, mais que ça prenne plus d'exigences, notamment celle de suivre une
formation qui demande beaucoup de
compétences, beaucoup plus que de transporter des personnes handicapées. Là, on
a parlé, par exemple, de handicap
visuel ou d'autres handicaps, de
personnes qui ne sont pas à mobilité réduite mais qui ont d'autres handicaps, bien, ça nécessite une beaucoup
plus grande spécialisation. Et donc c'est pour protéger ça puis le garder,
comme... donc, c'est pour ça que je l'introduis ici, vu qu'on parle de la
question de la formation.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le ministre.
M. Bonnardel : Oui. Alors, comme mentionné tantôt, Mme la Présidente, nous allons discuter, donc, de la formation pour le transport adapté pour les personnes
handicapées. Donc, ceux qui veulent utiliser un véhicule adapté, quand on parle
«adapté», là, il y aura une formation séparée de celle que l'on connaît ou que
l'on connaîtra, là, qui sera uniforme partout au Québec et qui va nécessairement
ajouter... comme je l'ai mentionné, là, pour les personnes handicapées.
Alors,
à l'article 147, on va étudier cet amendement,
le sous-amendement que vous souhaitez, là. Donc, c'est pour ça que je vais refuser votre sous-amendement, parce que, comme mentionné, je ne peux pas vous l'empêcher,
mais on aura un point précis à l'article 147
qui va définir... expliquer qu'il y aura une formation toujours
distincte de celle que les chauffeurs de taxi ont.
Mme Ghazal : Juste pour le bénéfice de tout le monde, je l'ai déjà su, là, puis, quand les gens... il y a eu beaucoup, beaucoup d'organismes qui sont
venus, en transport adapté, nous parler de ça puis à quel point ils tenaient
que ce ne soit pas n'importe qui qui
le fasse. En ce moment, ce qui existe déjà, cette formation-là qui est définie
par la loi, elle existe déjà puis
elle est donnée par la SAAQ. Juste peut-être nous en parler un peu plus, de
cette formation en transport adapté, le nombre d'heures aussi, puis, vous aussi, ce que vous avez l'intention de faire.
Je sais que vous dites que ça sera défini par règlement, mais c'est quand même important de voir s'il va y
avoir une réduction ou la même chose que ce qui existe actuellement pour
le transport adapté.
M. Bonnardel :
Mme la députée, celui qui a une formation présentement à Montréal, exemple, de
100 quelques heures, là, avec le BTM, là, 150 heures ou à peu près,
il y a, dans cette formation déjà... c'est uniforme, la formation. Il n'y a pas
une formation spéciale présentement pour le transport adapté.
Nous,
on va en créer une, on va en créer une qui va être complètement séparée de
celle qui n'est pas uniforme, là. Parce qu'au Québec, vous le savez,
présentement, là, c'est sept heures dans les régions, c'est, Québec, x nombre
d'heures, c'est, Montréal, x nombre
d'heures. Donc, on va séparer cette formation pour répondre, encore une fois,
là, à cette distinction, là, à la
demande des gens qui souhaitaient avoir une formation ou qu'on ait des... on va
le dire, des professionnels spécifiques, là, qui ont été formés juste
pour ça.
Mme Ghazal :
Puis qui va donner cette formation-là? Qui peut la donner? Est-ce que c'est la
SAAQ? Il faut aller la suivre à la
SAAQ ou est-ce que ça va être d'autres... des compagnies qui vont pouvoir
développer leur propre formation qui sera approuvée par la SAAQ? Qui va
la donner? Qui va être responsable?
M. Bonnardel :
Bon, c'est sûr qu'en premier lieu ce qui me vient en tête, c'est la SAAQ. Ce
n'est pas défini encore de façon précise, mais, par règlement, on va le faire.
Est-ce qu'il y a des organismes qui pourraient tenir cette formation dans différentes régions du Québec? Peut-être.
Peut-être, mais là il est beaucoup trop tôt pour vous dire de quelle manière.
Mais
ce que je pense présentement, là, il faudrait que ce soit sous l'égide encadrée
de la SAAQ, puis par la suite il pourrait y
avoir, j'imagine, dans chaque région administrative, là, peut-être un ou deux
organismes, là, qui seraient dédiés à cette formation spécifique, là.
Mais là je vous expose ma pensée, là, qui va être définie par règlement.
Mme Ghazal :
...bien, parce que ça va être important. C'est tellement un point important
pour les gens. Ils ont peur justement que ça soit... je veux dire, que
la qualité du service qui est donné par les professionnels chauffeurs de taxi
aujourd'hui ne soit plus là.
J'ai relu quelques
mémoires pour me rappeler, et il y en a qui disaient même... ils étaient
inquiets puis eux, ils voudraient... des
organismes spécialisés, par exemple, qui sont venus en commission nous
dire : On aimerait aussi participer à l'élaboration de cette
formation-là, qu'on puisse les consulter puis qu'on ne réduise pas...
Étant
donné que, depuis le début, avec ce projet de loi là, on enlève exigence par
exigence... Là, vous dites, parce que ça a été un point qui a été oublié, vous
allez l'ajouter, vous allez amener des amendements pour ça, pour répondre
à cette inquiétude qui a été exprimée.
Mais là vous
ramenez toujours ça au règlement. C'est quand même... Ça ne rassure pas les
gens. On a hâte de voir vos
amendements. Mais, si ça reste général, ça va être quoi, ça? En ce moment,
c'est 150 heures pour tout, et là-dedans on comprend
le transport adapté. Mais ça va être combien d'heures, et tout ça? De dire
qu'on va garder ça par règlement, puis là
les gens vont être insatisfaits... Est-ce que c'est possible de nous en dire un
peu plus? Peut-être, si vous n'êtes pas capable de le faire maintenant, mais que ça soit défini une fois rendu,
par exemple, à l'article 47.
Puis est-ce qu'il y a une ouverture de votre part, de la part du
ministre, que ces groupes-là, qui sont... qu'on a entendus, puissent aussi
participer à l'élaboration de cette formation-là?
• (10 h 10) •
M. Bonnardel : C'est
sûr, Mme la députée. Présentement, un chauffeur de taxi qui suit une formation,
il a une formation de base. S'il souhaite
utiliser un véhicule adapté, là, il a une formation supplémentaire. Il y aura
une formation, maintenant, séparée pour ces véhicules, ces véhicules
adaptés. Et nécessairement, si la SAAQ, comme je vous l'ai mentionné tantôt,
là, était responsable de la formation, bien, par la suite, c'est certain
qu'avant de déposer un règlement on va discuter avec eux, on va discuter avec les intervenants, un, ou deux, ou trois, peu importe, on va définir un modèle, on va arriver à trouver quelque chose
qui va satisfaire puis qui va sécuriser, nécessairement, l'industrie, là.
Mme Ghazal : Bien, je le... Parce
que c'est ça, le problème, c'est qu'on discute, puis vous dites que ça va être défini. Par
exemple, qui va être responsable de
s'assurer que ces chauffeurs-là ont cette formation-là? C'est eux-mêmes qui
ont cette responsabilité-là ou c'est, par exemple, le répondant? Le répondant, quel est son rôle là-dedans
par rapport à cette formation-là?
M. Bonnardel : C'est encore... C'est la même chose, là, c'est la
SAAQ... Je vous dis encore une fois, là, je vous expose qui pourrait. Si c'est la SAAQ qui définit le modèle de
formation, bien, encore une fois, si quelqu'un conduit un véhicule adapté et se fait
vérifier par les agents spécifiques qu'on a déjà nommés, bien là la formation
va être indiquée nécessairement dans le portfolio, si je peux le dire ainsi,
là, du chauffeur, là.
Mme Ghazal : Puis est-ce
que le transport adapté... Je pense que ça, vous l'avez dit, mais je voudrais juste être certaine, le transport adapté va être gardé pour
les taxis traditionnels et non pas les nouveaux joueurs, parce que
les nouveaux joueurs, c'est sûr qu'il
n'y a pas d'argent à faire là, ce
n'est pas assez payant, mais je sais qu'ailleurs dans le monde... ou éventuellement ils pourraient être intéressés à aller là. Est-ce que
ça va être ouvert ou, dans les amendements que vous êtes en train de préparer, on va
venir dire que ça va être gardé uniquement pour l'industrie du taxi traditionnel? Comme ils
ont le hélage, bien est-ce qu'ils vont garder aussi le transport adapté?
M. Bonnardel :
C'est une intention, Mme la députée.
Mme Ghazal : Une intention qui va être clarifiée dans les amendements
que vous allez amener au projet de
loi?
M. Bonnardel : Tout
à fait.
Mme Ghazal : O.K.
M. Bonnardel : Tout
à fait.
Mme Ghazal : Donc, la réponse, c'est oui. Ça va être le
transport... le transport adapté va être réservé à l'industrie du taxi
traditionnel.
M. Bonnardel :
C'est une intention, Mme la députée.
Mme Ghazal : O.K. Une intention, ça veut dire quoi? Il y a-tu...
Une intention, ça veut dire oui? Je
ne sais pas.
M. Bonnardel : Ça
va venir plus tard dans le projet de loi.
Mme Ghazal : O.K. Je ne sais
pas si mes collègues ont quelque chose à dire aussi par rapport à mon sous-amendement.
M. Barrette : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, M. le député de La Pinière, vous êtes sur l'amendement de Mme la députée
de Mercier.
M. Barrette : Sur le sous-amendement?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Sous-amendement, pardon. Merci.
M. Barrette : Alors, oui, je
suis sur le sous-amendement parce que le sous-amendement, il nous amène à poser
certaines questions. Bon, le sous-amendement, il traite, évidemment, de la
formation spécifique. Et, quand on lit le sous-amendement,
qui est correct, là, moi, je n'ai pas... je comprends bien la portée de la
chose, mais ce qui m'intéresse, c'est une chose et son contexte. Alors, le contexte,
c'est que ce projet de loi là, il est clair qu'il avait oublié les personnes
avec des problèmes de mobilité, là.
C'est clair. Si on est obligé d'amener des amendements, dans le projet de loi,
aussi significatifs, dans un projet
de loi de rémunération du transport de personnes, c'est parce qu'on l'avait
oublié. Puis là c'est correct, là. Moi,
je félicite le ministre de rétropédaler, là, puis d'apporter des amendements
sur un sujet aussi important qui avait été oublié. Puis il faut féliciter les organismes qui sont venus ici en
consultations publiques, ce qui montre l'importance des consultations publiques pour améliorer un projet
de loi, qu'on soit d'accord ou non avec ledit projet de loi. Bon, donc, on
va arriver là.
Et le
ministre a laissé entendre, parce que nous et particulièrement notre formation
politique, on avait dit, pendant les consultations publiques, qu'on
allait déposer des amendements pour protéger, réserver cette activité-là à
l'industrie traditionnelle du taxi. On
l'avait dit, le ministre nous précède aujourd'hui en disant que oui, oui, il y
a des amendements qui s'en viennent. C'est parfait, on est tous d'accord
avec ça. On a hâte de voir lesdits amendements.
Maintenant, quand je regarde l'amendement du
ministre, le sous-amendement et l'article qu'on amende et sous-amende, là, à un moment donné, ça m'amène...
et qu'on conjugue ça avec l'intention encore une fois affirmée par le ministre d'arriver avec des amendements qui vont
réserver cette activité-là,
là, ça m'amène à poser une question, Mme la
Présidente, qui est assez simple.
Le sous-amendement déposé par la collègue de Mercier
de même que l'amendement du ministre, on traite de formation spécialisée dans le
cadre d'un article qui, lui, traite essentiellement et fondamentalement d'autorisation à être
chauffeur. Cette autorisation, ça amène...
c'est une autorisation, donc c'est une espèce de dénomination légale à l'instar
d'un permis. Ça ressemble à ça. Je ne dis pas que c'est ça, mais c'est
dans cette catégorie-là.
Alors là, je
me pose une question puis je la pose au ministre : Est-ce que... puis ce
n'est peut-être pas là que ça va se
passer, là, mais ça nous amène vers ça. Est-ce que le ministre s'en va dans une
direction où on va se retrouver avec une classification supplémentaire
des chauffeurs? Il va y avoir un chauffeur qui va être autorisé de façon,
mettons, générale, mais il aura besoin d'un
suffixe, par exemple, pour faire du transport adapté, auquel cas, pour avoir le
suffixe — c'est
théorique, ce que je dis, là — auquel cas il aura eu à avoir
une formation additionnelle.
Donc, dit
différemment, là, la SAAQ va autoriser une catégorie de chauffeurs sur la base
d'une formation générale, et après il
y aura... Je dis un suffixe, là, c'est pour des fins de clarté, là. Mettons que
le permis, c'est le permis de chauffeur de taxi qui est le permis Z.
Puis là il y aura Z1 pour... Alors, Z sera, par exemple, chauffeur général, là,
peu importe la catégorie et les
circonstances... non, pas peu importe, général, mais pour faire du transport
adapté, ça sera Z1, et autre chose, Z2. Et là, à ce moment-là, pour passer de Z, qui est une formation générale,
il y aura obligation d'une formation additionnelle.
Parce que de
la manière qu'on discute aujourd'hui, là, c'est comme... tout était dans le
même pot, dans le même panier. Il va y avoir une formation qui va
inclure une formation pour les personnes à mobilité réduite, mais c'est-u
conditionnel à l'obtention du permis?
C'est-u la même affaire pour tout le monde? Ça, ce n'est pas clair. Et le
ministre, lui, nous dit qu'il a
l'intention de déposer des amendements, puis je ne veux pas qu'on dépose ces
amendements, qui ne sont peut-être même pas rédigés de façon finale,
pour protéger ce secteur d'activité là.
Une des
manières de protéger ce secteur-là pour l'industrie traditionnelle du taxi,
qui, on doit le répéter, donne des services
pour lesquels les personnes concernées qui reçoivent les services ont exprimé
leur satisfaction à plusieurs reprises, par plusieurs groupes ici en
consultations publiques, bien, un type de permis... on parle pour parler, là,
Z1, là, bien, ça, c'est une manière de
protéger leur territoire et qui amène une formation. Est-ce qu'on s'en va vers
ça? Si on ne s'en va pas vers ça, il
faudrait... j'aimerais le savoir, parce que, là, ça m'amène, moi aussi, à
déposer des sous-amendements dans cet
esprit-là, pas pour mettre des bâtons dans les roues, là. Si le ministre veut
vraiment protéger, peut-être qu'il ne veut pas nous dire exactement
comment il va le faire ou même les grandes lignes, mais ça, c'est une manière,
c'est un chemin.
Et la raison
pour laquelle je l'amène, c'est parce que, quand dans Le Soleil,
par un hasard déconcertant, est apparu un
mirage, une apparition divine à une journaliste à propos des grandes lignes des
amendements qui s'en viennent, il est écrit
que «le gouvernement de la CAQ ne veut toutefois pas — mettons que l'apparition était vraiment...
pas mal matérielle, l'apparition, là — que les autres joueurs, comme
Uber, délaissent complètement les services de transport adapté».
Moi, comme
tout le monde ici dans la pièce, là, je parle des parlementaires, là, peut-être
pas vous autres, mais, nous autres,
oui, et, eux autres, oui, on parle tous à Uber, là, puis à Lyft, puis à...
bien, je ne sais pas, eux autres, là, je prête des intentions, là, mais il y a des chances que les
collègues des autres oppositions aient eu des conversations. Moi, les
conversations que j'ai eues, là, il
n'y a comme pas loin de 0,0 intérêt pour faire du transport adapté chez
Uber. Là, on dit, dans l'apparition qu'a
eue la journaliste, une révélation, la Pentecôte politique, une langue est
descendue, et on a mis... on a appris et on a mis dans le journal qu'Uber, selon les informations
divines, le gouvernement ne voulait pas qu'il délaisse le transport adapté.
• (10 h 20) •
Alors là, il
y a une espèce de collision des concepts et des intentions, et je ne prête
aucune intention. Si le ministre... Puis
on est d'accord parce que nous autres, on veut ça aussi, parce que le projet de
loi a oublié les personnes adaptées... le transport adapté. Si le ministre veut réserver, comme il le dit, et nous,
on le souhaite, ce territoire-là à
l'industrie traditionnelle du taxi,
il y a deux chemins, et, en fait, les deux chemins devraient être en même
temps : il y a la formation, qui
est spécifique, et il y a le permis, qui devrait, lui aussi, être spécifique.
Et je comprends qu'on a fini ce débat-là, là, mais la plaque, là, elle aurait
été bien utile là-dedans. Mais là la plaque, on ne peut plus en parler parce
qu'on l'a traitée hier, mais ça, l'identification, là, c'est un autre élément. Pour
moi, là, c'est un autre exemple où l'identification avait une utilité, mais
on l'a fait, le débat, puis vous en avez décidé autrement.
Maintenant,
là, aujourd'hui, on est dans un sujet qui est le débat. Alors là, moi, j'ouvre
la porte, en réalité, au ministre pour
nous indiquer ou peut-être prendre la balle au bond puis dire : Oui, c'est
une bonne idée, ça, effectivement, c'est ce qu'on veut faire. Un, on veut réserver, puis ça va venir plus loin, et
les chemins qu'on prend pour réserver, c'est aussi un permis spécifique ou une catégorie additionnelle
de permis, auquel cas il y a une formation spécifique pour l'obtention de
ce — et je parle pour parler, là — Z1, par exemple. Z, c'est tout le monde,
c'est le taxi hélage et compagnie sur la rue. Z1, ça, c'est obligatoire pour aller chercher quelqu'un
dans le transport adapté. Et ça, comme ça, là, on a des poignées très fortes,
là, pour garantir à l'industrie traditionnelle qu'elles ont leur territoire
protégé.
Et là,
évidemment, là, ça se décline, ce dont on a parlé, là, les contrôles
gouvernementaux, et ainsi de suite. Mais, pour le transport adapté, là,
de la manière que c'est écrit, ce n'est pas ferme que ça s'en va là-dedans.
C'est flou. Le sous-amendement, il n'est pas
flou, mais le sous-amendement de la collègue de Mercier ne peut pas vivre tout
seul, il ne peut pas vivre tout seul, il faut qu'il vive attaché à
quelque chose d'autre, en ce qui me concerne, là. Et ça, ça va être affirmatif. Parce que le sous-amendement, là, tel
qu'il est écrit, là... et je suis d'accord avec l'intention qui est exprimée
par le sous-amendement. Maintenant,
si le chauffeur se destine, c'est quoi, ça, «se destine»? N'importe qui va
arriver puis va dire : Oui, oui,
moi, je pense que je vais faire ça. Bien, ça ne dit pas se destine
exclusivement, majoritairement, principalement, ça ne dit pas temporairement, occasionnellement. Se destine, là, ça veut
dire tout le monde, dans les faits — ce n'est pas une critique, Mme la députée, là, on va dans le même sens, là, c'est
constructif, là — à
effectuer des courses de transport adapté.
Il devra avoir complété... Là, c'est parce que l'avoir complété, là, on revient
à la problématique initiale de l'article. Là, c'est comme : Tout le monde va l'avoir, la formation. Donc, il
n'aura pas assez de formation suffisamment spécifique. Alors, c'est l'équivalent d'une spécialisation
d'une activité générale. Et une spécialisation d'une activité générale, ça
demande des autorisations spécifiques
et une formation spécifique, et c'est comme ça qu'on devrait le traiter, à mon
sens. J'ouvre la porte au ministre. Qu'en pense-t-il?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre.
M. Bonnardel :
Voilà, comme je l'ai mentionné tantôt à la députée de Mercier, il y aura une
formation générale qui sera donnée,
qui nomme aussi... donc, ce qui est déjà fait, mais on le nomme plus
précisément pour le transport des personnes
handicapées. Alors, dans ces conditions, il ne faut pas oublier que du
transport adapté, ça peut se faire aussi sans véhicule adapté. Si le chauffeur
qui a suivi sa formation générale décide d'aller faire du transport adapté avec
un véhicule adapté, ça, c'est une
autre chose. Alors, je ne peux pas, moi, être un chauffeur de transport
rémunéré, faire du transport adapté aussi
dans mon véhicule conventionnel, décider de prendre le véhicule de mon collègue
pour le remplacer parce que lui, il a une van qui a été modifiée. Alors
là, je dois suivre... je devrai suivre une formation additionnelle.
M. Barrette :
Ça, Mme la Présidente, je comprends bien, là, je comprends ce que le ministre
nous dit, mais il y a un côté aléatoire là-dedans, là. C'est encore de
la vérification après le fait.
M. Bonnardel :
Bien, M. le député, il n'y en a pas spécifiquement, là. Là, on crée ça, là.
Comme je l'ai dit à la députée de Mercier, je ne peux pas, moi, comme
chauffeur qualifié qui fait aussi du transport adapté dans mon véhicule conventionnel, décider de partir dans un véhicule
modifié, adapté, et dire : Bien, tiens, j'embarque dedans, moi, puis je
remplace mon copain Pierre. Ça ne peut pas fonctionner, là. Le chauffeur devra
aller suivre une formation séparée de celle qu'il a eue initialement, et c'est
là qu'on va... dans le portfolio à la SAAQ, tout dépend comment on va le
définir, qu'il y aura ce... peut-être ce Z1
que vous avez pris comme exemple pour définir que ce chauffeur a suivi une
formation parce qu'il a...
D'habitude, c'est parce que tu as un véhicule adapté, là, tu as un véhicule qui
est spécifique à ça, à moins d'aller suivre la formation parce qu'il y a deux
chauffeurs qui se partageraient le même véhicule, c'est possible, c'est
possible, mais...
M. Barrette : Alors, toujours pour la compréhension, est-ce que
je comprends de ce que le ministre nous dit, là, qu'il va donc y avoir deux catégories
d'autorisation pour les chauffeurs? Pas juste deux formations,
deux catégories. Il va y
avoir un papier, là, qui va dire : Lui, là, si on l'arrête sur le bord de
la rue, là, par un policier, là, et qu'il
a une personne en chaise roulante ou
qui fait du transport adapté x, là, cette personne-là, à l'identification, va devoir montrer une catégorie.
M. Bonnardel :
Bien, c'est ça que la SAAQ va définir. C'est pour ça que, dans le règlement, je
vous disais...
M. Barrette : Ah! bien non.
M. Bonnardel :
Non, non, mais, M. le député...
M. Barrette : Là, c'est
ça, là, c'est là qu'on est à
l'aléatoire. Moi, c'est ça qui est la différence entre une loi puis
un règlement, là.
M. Bonnardel : M. le
député, on veut faire ça de bonne
façon. Il est normal qu'on aille par règlement, qu'on discute avec les organismes pour la formation spécifique qu'on va donner, qu'on l'encadre de
bonne manière. Mais qui, à la fin, va
mettre le code spécifique parce que ce chauffeur a été formé avec un véhicule adapté?
Bien, c'est la SAAQ, nécessairement. S'il
y a un agent de la paix, un véhicule
de la SAAQ, les agents de la SAAQ ou le BTM à Montréal qui arrête un
véhicule, bien, il faut
être nécessairement capable d'identifier avec la plaque, le nom
du chauffeur et le code qui lui donne l'autorisation
de conduire ce véhicule.
M. Barrette : Mme la
Présidente, dans cet article-là,
incluant dans l'amendement du ministre, pas nécessairement dans
le sous-amendement de la députée
de Mercier, mais, implicitement,
dans le sous-amendement de la députée
de Mercier, parce qu'elle fait référence au chauffeur, le chauffeur est catégorisé par l'amendement ainsi que par l'article. Et l'article et l'amendement traitent d'un chauffeur qui va avoir une autorisation selon une classe, c'est ça qui est écrit, là, selon la
classe, là, appropriée du Code de la sécurité routière.
Donc,
il est possible, dans la loi et non dans un règlement, de déterminer que, pour
le transport adapté, il va y avoir une classe. Alors là, actuellement,
là, ceux qui vont pouvoir faire du taxi, du transport rémunéré de personnes,
sont les classes 1, 2, 3, 5. Alors,
c'est ça, là. Alors, il pourrait très bien... Aujourd'hui, on pourrait très
bien statuer, parce que ça, c'est
dans le code, c'est des lois, ce n'est pas des règlements, on pourrait très
bien statuer qu'il va y avoir une classe 5.1, par exemple, pour ce qui est du transport adapté, qui,
à ce moment-là, exigerait une formation appropriée. Et ça, il me semble
que ça tombe sous le sens.
Alors,
un règlement, là, ce n'est pas compliqué, on dit à la SAAQ, là : Bien,
faites donc ce que vous voulez, ce qui
vous apparaît sensé. Nous, ici, on veut protéger les plus vulnérables qui, eux
et elles, veulent être protégés, ils sont venus en commission
parlementaire nous faire part de leurs inquiétudes. Et ce qui m'inquiète le
plus, c'est l'apparition divine dans Le Soleil :
Le gouvernement veut qu'Uber puisse en faire. Uber ne veut pas en faire. On ne
souhaite pas qu'Uber en fasse, pas
parce que c'est Uber, mais parce qu'Uber ce sont des occasionnels qui n'ont pas
vraiment un intérêt, puis ce n'est pas
méchant, ce que je dis là, à le faire, mais ça se pourrait qu'il y en ait et
qui pourraient ne pas avoir la formation. Puis, s'il y a une barrière à
l'entrée ou une exigence à l'entrée d'un permis, par exemple, 5.1, A, Z, peu
importe, là, que vous déterminerez, bien,
ça, là, ça fait deux choses : la protection du territoire pour l'industrie
traditionnelle du taxi et la sécurité pour les usagers. Ça m'apparaît
évident.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le ministre.
• (10 h 30) •
M. Bonnardel :
Oui, je comprends que le député veut créer une classe appropriée. Le but, ce
n'est pas de créer une classe
appropriée, c'est de former en bonne et due forme le chauffeur parce qu'il a un
véhicule adapté. S'il y avait vérification, bien, nécessairement, l'agent de la paix de la SAAQ ou le BTM qui
demande : Avez-vous votre formation sur vous?, bien, vous l'avez de façon électronique ou vous l'avez
dans votre coffre à gants. Et, par la suite, bien, quand tu vas demander ton
autorisation, ton application, bien, tu
auras suivi une formation, puis ce sera... ton attestation, pardon, ce sera
autorisé par la SAAQ par la suite. Alors, pas besoin de créer une classe
spécifique pour ça, parce qu'on aura des moyens pour que le chauffeur qui a suivi la formation, bien, puisse
dire : Bien oui, regardez, j'ai eu ma formation comme telle. Et la SAAQ
est informée, nécessairement, quand le cours a été réussi, là.
M. Barrette :
Écoutez, Mme la Présidente, là, là, ce qu'on voit, là, ce qui transparaît du
discours du ministre, là, c'est qu'il
ne veut pas, lui, de contraintes. Le fil conducteur du ministre, c'est toujours
le moins de contraintes possible tout le temps, tout le temps. Ce n'est pas en
fonction de l'usager, comme il nous dit tout le temps. Ce qu'il veut, là, c'est
déréglementer, déréglementer, déréglementer. On propose quelque chose... On
discute de quelque chose qui est hyper simple,
qui exige, pour que ce soit efficace, qu'il y ait des règles administratives en
place, puis là le ministre nous a dit : Non, ce n'est pas nécessaire. Voyons! Là, je veux dire, les gens qui
nous écoutent ici, là... bien, mettons, les gens de l'industrie du taxi,
là, ils doivent nous écouter puis dire : Bien oui, c'est vrai, là. Si on
faisait ça... s'il veut vraiment protéger notre territoire, c'est ça. Puis les gens qui sont concernés, c'est-à-dire les
usagers, eux autres, ils doivent dire : Bien oui, c'est vrai. Si
c'est obligé d'avoir un permis spécifique avec une formation spécifique
obligatoire, pas peut-être que, puis que ce soit
identifiable, bien, ça, c'est bien mieux pour nous autres. Mais le ministre,
constamment, là, se rabat sur : Non, non. Moi, là, je ne veux pas de
contraintes administratives, je veux de la déréglementation. C'est ça que
c'est, mon projet de loi, de la déréglementation à tous crans.
Et,
quand Le Soleil... la journaliste Mme Cloutier, Patricia
Cloutier, nous dit qu'elle l'a appris de la CAQ, moi, je ne pense pas qu'elle a appris ça par hasard, là.
Les journalistes, en général, ils disent ce qu'ils disent, là, mais ils ont des
sources. Ça fait qu'il y a des sources. Moi,
je me fie... Là, on est dans le débat des médias, là. Alors, moi, par
expérience, ayant eu une expérience
relativement étendue de la vie médiatique, en général, les médias ont deux
sources, et puis ce qu'ils disent, c'est
vrai. Alors, quand ils disent : «Le gouvernement de la CAQ ne veut
toutefois pas que les autres joueurs, comme Uber, délaissent complètement
les services de transport adapté», là, moi, ça veut dire en français qu'elle a
parlé à quelqu'un dans le ministère des
Transports et qu'il y a... C'est une négative, là. Ça veut dire qu'il y a une
question qui a été posée : Vous
savez, ils ne veulent pas en faire, mais nous autres, on voudrait qu'ils en
fassent quand même. Bien là, là, on est dans un enjeu de... deux enjeux... trois enjeux : politiquement, le
ministre n'a pas écrit sa loi correctement, parce qu'il a oublié le transport adapté. Deuxièmement, le ministre a
clairement manifesté son intention, suite à nos représentations, de protéger
le territoire. Et, troisièmement, les
usagers qui sont venus ici exprimer leurs inquiétudes, bien, ils veulent qu'il
y ait des garanties. Et nous, c'est ce qu'on propose.
Alors, je comprends
et...
Écoutez,
là, Uber ne veut pas y aller, là. Mais là le gouvernement de la CAQ, selon l'article
qui vient de sources qui viennent du
gouvernement de la CAQ, bien, ça a l'air qu'ils veulent qu'Uber y participe. Là,
là, c'est pousser le bouchon de la déréglementation pas mal loin. Moi,
là, celle-là, là, je ne la comprends pas.
Alors,
moi, je pense que, dans tout cet esprit-là, global, on doit s'en aller vers une
catégorie spécifique de permis qui oblige une formation spécifique pour tous
les cas de figure qui amènent du transport adapté. Est-ce que
le ministre va montrer une ouverture raisonnable à ça ou est-ce que
la réponse va être simplement : Nous, ce qu'on veut, c'est le moins
de règlements possible?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le ministre.
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, il y a
352 permis présentement de transport adapté spécifiques. Il n'y a
pas de classe appropriée pour ces
permis spécifiques, Mme la Présidente. On n'a pas à en créer une juste parce que
le député de La Pinière veut en créer une. Je l'ai mentionné, là : Si tu veux faire du
transport adapté avec un véhicule adapté, tu dois avoir une formation qui est distincte de celle que
tu auras eue avant toute chose. Et là, avec la preuve de formation réussie
que le chauffeur devra obligatoirement obtenir dans son véhicule, par
moyen technologique ou papier, la formation qui sera réussie, la SAAQ le saura parce qu'il aura reçu son accréditation,
son attestation spécifique, on a assez d'éléments pour s'assurer que la personne, en bonne et due forme,
si elle se fait vérifier, arrêter pour des raisons x, aura des éléments pour
se défendre et prouver qu'elle a une formation, parce qu'elle a un véhicule
adapté aux conditions à laquelle elle l'utilise.
M. Barrette : Là, ça ne répond
pas à la question, et je vais encore montrer, exposer la contradiction du
ministre. Évidemment, là, je mets en cause
une journaliste qui n'a sûrement pas bien fait son travail, c'est bien sûr, ça doit
être la seule possibilité. La députée de Mercier a posé une question claire. Lorsqu'elle a
demandé au ministre : Est-ce que vous avez encore l'intention de réserver ce secteur-là à l'industrie
traditionnelle du taxi?, le ministre a dit oui, oui. Il a dit clairement oui, hein, Mme la députée? Vous avez compris ça, hein? Il a dit oui,
mais il y avait des amendements qui s'en venaient plus tard, et c'est ça
qu'il a dit.
Dans
l'article, ça dit le contraire. C'est le contraire. Je vais le répéter :
«Le gouvernement de la CAQ ne veut toutefois pas que les autres joueurs, comme Uber, délaissent complètement les
services de transport adapté.» Ne veut toutefois pas que les autres joueurs, comme Uber, délaissent ça,
ça veut dire que le gouvernement de la CAQ veut qu'il en fasse. Si les
autres en font, ça veut dire que le ministre ne veut pas le réserver à
l'industrie du taxi.
Est-ce que la
journaliste a inventé quelque chose? Est-ce que la réponse qui a été faite à la
députée de Mercier était une réponse pour passer à l'article suivant?
Est-ce que tous les débats qu'on a ne visent qu'à déréglementer?
M. Bonnardel :
M. le député, quand on sera rendu aux articles 147, et autres, quand on
sera rendu aux discussions, donc, de
cet article en question, ça me fera plaisir d'en discuter. Maintenant, on est
au sous-amendement de la formation. Je pense que je vous ai répété de
quelle façon on va former ceux qui utilisent un véhicule adapté.
M. Barrette :
Mme la Présidente, là, je comprends que le ministre veuille éviter le sujet,
mais il a mis les pieds dedans, là.
On ne l'a pas forcé, Mme la Présidente. Il a ouvert ce débat-là, il l'a ouvert.
Puis on ne débat même pas d'un autre article sur... là, on est dans
l'amendement parce que le ministre a ouvert le sujet lui-même. Bien oui, il l'a
fait.
Mme la
Présidente, je vais poser une autre question. Dans «transport adapté», est-ce
que le véhicule devra toujours avoir un lanternon?
M. Bonnardel :
...je suis un petit peu plus loin...
M. Barrette : Ah! bien ça, c'est une réponse, Mme la Présidente, qui est bien claire, parce que, si le ministre nous dit, comme il l'a
dit, hein, qu'il voulait réserver ce secteur
d'activité là au taxi et que
l'industrie traditionnelle du taxi doit avoir un lanternon, la réponse doit être oui. Et il ne répond pas. Gros problème.
Ça va dans le sens de ce qui est écrit dans Le Soleil. C'est sûr,
la journaliste, elle a fait une erreur. C'est sûrement son chef de pupitre
qui a mal dactylographié, c'est clair. On va essayer de la rencontrer
pour lui demander d'admettre son erreur, parce qu'il y a une crise de médias,
là, manifestement, il y a une crise de rédaction des articles. Elle a écrit
n'importe quoi.
Alors là, le ministre, ce matin...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Je dois vous interrompre ici, M.
le député de La Pinière, vous avez terminé vos 20 minutes sur le sous-amendement.
Alors, je dois...
M. Barrette : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous avez terminé. Alors, est-ce qu'il y a des commentaires sur le sous-amendement?
M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui. Bien, moi, j'ai tendance à être plutôt favorable
à ce sous-amendement. Et j'ai de la difficulté à comprendre les objections du ministre, qui nous dit : On va en rediscuter plus
tard, si j'ai bien compris, sans nous révéler, à ce stade-ci, quelle serait la nature de l'amendement qu'on veut
apporter. J'aimerais bien comprendre si, effectivement, en retirant le sous-amendement ou en l'éliminant
du débat à ce moment-ci, on va véritablement pouvoir en discuter plus
tard, selon la proposition que voudra faire le ministre.
• (10 h 40) •
M. Bonnardel :
M. le député, vous m'avez demandé, au début, d'étudier ce projet de loi par
alinéa et non par sujet. Je vous l'ai
accordé en sachant très bien les tenants et aboutissants de vous autoriser
ceci. Je l'ai fait. Alors là, je vous l'ai dit, en réponse à madame suite à son sous-amendement, Mme la députée de
Mercier, que, oui, c'est un amendement que j'ai, qui est déjà écrit, qui
n'est pas complété, qui va traiter de cette formation dans le futur.
M. Arseneau :
Mais vous semblez faire une différence entre le chauffeur de véhicule adapté et
la formation qui est proposée ici pour faire le transport de personnes à
mobilité réduite. Cette proposition-ci semble plus large, semble comporter un éventail plus large que strictement
les chauffeurs qui conduiraient des véhicules adaptés. Donc, le sens de la
proposition que vous dites être en mesure de présenter
plus tard, lorsqu'elle sera terminée, est-ce qu'elle porte sur les chauffeurs qui sont, finalement, dans le transport
de personnes à mobilité réduite ou strictement les chauffeurs qui conduiront
des véhicules adaptés pour cette clientèle spécifique?
M. Bonnardel :
Je le répète : une formation générale, qui est donnée, qui sera définie
par la SAAQ, nécessairement, et cette formation générale inclut
nécessairement la formation pour le transport de personnes handicapées. Il faut
bien comprendre
qu'un véhicule de taxi conventionnel peut faire du transport adapté, mais, si
on a besoin d'utiliser un véhicule adapté... Vous en avez tous déjà vu, là, une
van, la plupart du temps, c'est ça, là, une van qui est adaptée pour un
ou deux... à l'intérieur, donc pour les
chaises roulantes, là. Et ça, ce véhicule, si on utilise ce véhicule, il y a
une formation qui est complètement séparée de celle qui est générale.
M. Arseneau :
D'accord. Donc, si je comprends bien, lorsqu'il est question de faire le
transport de personnes... vous dites
de personnes handicapées, ça peut être différentes conditions, dont des
personnes à mobilité réduite, s'ils n'utilisent pas un véhicule particulier et adapté, à ce moment-là, leur formation
sera la formation générale que tous les chauffeurs suivront, alors que le sous-amendement qui est proposé ici,
c'est une formation spécialisée, donc qui ne serait pas incluse dans la
formation générale offerte à tous.
Et c'est la
différence qu'on a aujourd'hui. C'est que la proposition sur le
sous-amendement, c'est une formation spécialisée pour le transport adapté, peu
importe le véhicule. Vous dites : C'est dans la formation générale. Est-ce
que, dans la formation générale, en fait,
ce... À votre avis, dans la formation générale, est-ce qu'il y aura un bloc
dans lequel on pourrait avoir cette
formation spécialisée là pour justement répondre aux besoins d'une clientèle
qui ont des besoins spécifiques à mobilité réduite, des personnes
handicapées avec différentes conditions?
M. Bonnardel :
C'est exactement ce qu'on dit au paragraphe 2°.
Maintenant,
je reviens à la question de la députée de Mercier. Elle me posait un peu une
question similaire. On ne doit pas faire ça seuls, là. On va travailler avec
des organismes qui ont à travailler avec ces personnes à mobilité...
handicapées pour être capable de
définir de quelle façon on va avoir un cadre précis pour s'assurer qu'on répond
aux besoins, à la demande et aux
façons de faire pour bien accueillir une personne qui est à mobilité... ou
handicapée dans un véhicule conventionnel.
M. Arseneau :
Donc, en d'autres mots, encore une fois, là, pour bien comprendre votre
intention, la formation spécialisée qui est
proposée ici, vous nous dites : Elle sera incluse dans la formation
générale. C'est ce qu'il faut comprendre de vos propos, là. Et ce sera élaboré avec des partenaires qui
s'assureront que la formation spécifique sera donnée dans le cadre de la
formation générale. Et l'amendement dont on discutera plus tard, quand il sera
terminé de rédiger, ce sera strictement pour
la conduite de véhicules adaptés avec la clientèle en question. Pour l'instant,
moi, ça m'éclaire sur vos intentions. Je vais laisser la parole à mes
collègues.
La
Présidente (Mme Grondin) : Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal :
Merci, Mme la Présidente. Moi, ce que j'ai compris, là, du fait que, là,
finalement, vous allez corriger le
tir en ajoutant le transport adapté, c'est parce que vous avez été convaincu
par les gens qui sont venus vous dire qu'on a un besoin en transport adapté de la même façon que vous êtes préoccupé
par les personnes qui veulent juste du taxi normal dans des localités où ils sont très mal desservis.
Vous nous avez... Vous m'avez nommé le chiffre, là, de MRC ou d'endroits
où est-ce qu'ils n'en ont pas assez. Donc, cette offre est quelque chose
d'extrêmement important pour vous.
Maintenant,
pour le transport adapté, vous dites qu'il y a 352 permis de taxi en
transport adapté, des gens qui ont payé
pour le permis. Donc, éventuellement, si quelqu'un d'autre voudrait rentrer
dans le transport adapté après l'adoption du projet de loi puis les
amendements que vous allez apporter, d'avoir un permis de transport adapté, il va y avoir certaines spécifications,
notamment la formation spécialisée. Il faudrait que cette personne-là
investisse pour que son véhicule respecte les normes que vous allez définir par la loi et par règlement. Donc,
c'est énormément aussi de choses qu'elles doivent faire pour y arriver. Sauf qu'on enlève une barrière
importante qui est le nombre de permis. Donc, il pourrait y en avoir plus.
Est-ce
que vous, vous avez estimé... Pour le transport adapté, est-ce qu'il pourrait y
en avoir plus ou, encore aujourd'hui, ça
pourrait être encore... Parce que les gens qui sont venus nous parler nous
disaient que le temps d'attente est extrêmement important quand ils
appellent, le temps d'attente. Donc, vous, vous allez dire : Bien, en
enlevant les barrières, mais en ajoutant quand même quelques restrictions,
notamment... On ne les a pas tous. Moi, j'ai très peur que vous en retiriez beaucoup. Mais une formation spécialisée de plus
qu'on ne sait pas de combien d'heures, qu'on ne sait pas quelle est la qualité,
qui va la faire, tout ça va être défini plus tard par règlement.
D'ailleurs,
moi, cette façon de répondre aux inquiétudes des gens puis dire : On n'en
parlera plus tard par règlement, alors que c'est une inquiétude qui existe à
cause du projet de loi, je la questionne. Je trouve ça très, très dommage. On
est ici pour en discuter, et les gens
veulent avoir des réponses pour se rassurer, mais on leur dit : Attendez
encore plus tard, alors que c'est des questions extrêmement importantes,
si on veut garder une qualité de l'offre.
Mais,
pour ce qui est de la quantité, je pose la question parce que les gens, les
chauffeurs de taxi qu'il y a aujourd'hui font du transport adapté. Il y en a
qui sont spécialisés, mais il y en a qui ne font pas ça tout le temps, ils font
aussi du transport normal parce que ce n'est pas assez rentable. Ils donnent
cette offre de transport adapté... ils donnent cette offre de transport adapté parce qu'en même temps ils peuvent aussi
faire du transport régulier parce que ce n'est pas assez rentable. Mais,
si on augmente le nombre de joueurs vu qu'on
enlève des barrières... puis là je vous voyais sourire parce que vous
dites : Bien oui, en enlevant
les barrières, il va y en avoir plus, il va y avoir plus d'offre, mais, en même
temps, ça sera d'autant moins rentable parce que les gens qui font du
transport adapté, ce n'est pas pour faire beaucoup, beaucoup de cash.
La preuve, moi, je ne
parle pas aux gens d'Uber, je n'ai jamais parlé aux gens d'Uber, contrairement
à ce qu'a présumé le député de
La Pinière, mais je n'étais pas au courant qu'ils n'étaient pas
intéressés. Moi, en lisant l'article du Soleil, j'ai vu une
ouverture. Je me suis dit : S'il y a une ouverture de la part du
gouvernement, c'est probablement qu'Uber a une ouverture. Puis j'ai entendu dire qu'ils sont intéressés ailleurs
dans le monde à aller dans ce marché-là. Un peu, ce n'est pas de façon
énorme, mais qu'il y a quand même un intérêt.
Donc, si on
augmente le nombre de joueurs, ce n'est pas un domaine rentable, ça sera moins
rentable. Donc, comment est-ce qu'on
va assurer qu'il y en ait suffisamment? Moi, je n'ai pas l'impression qu'en enlevant
cette barrière-là de permis, qui
coûtent de l'argent, ça va régler le problème d'accessibilité puis, justement,
du temps d'attente, puisque les gens nous ont exprimé ici, ceux qui
défendent les droits des personnes à mobilité réduite...
Donc, je voulais juste... J'ai cette question-là,
cette préoccupation-là. Est-ce que vous, vous partagez cette préoccupation-là
que j'ai puis que les gens nous ont exprimée par rapport au nombre?
M. Bonnardel :
Bien, ce que je partage avec vous et ce qu'on a entendu lors des consultations particulières,
c'est que le service, quand il est donné, il est bien donné. Maintenant, est-ce
qu'une personne qui souhaite obtenir un transport
adapté doit continuer d'appeler 24, 36 heures à l'avance? Ça, c'est une
problématique. Ça, c'est ce qu'on a entendu.
Quand on décide d'aller dans ce domaine, ça
demande des sommes quand même assez importantes en termes d'investissements, hein? Si on a un véhicule de
promenade régulier, on veut faire du transport adapté, bien, il faut acheter
une van. Et là, bien, il y a des sommes à
investir. Le ministère participe avec ces propriétaires-chauffeurs pour les
aider en termes de subventions. Et
là, bien, on est dans un domaine qui n'est pas connexe, là, connexe à ce qu'on
fait dans le taxi traditionnel, mais, de l'autre côté, c'est pour des
personnes à mobilité réduite, en chaise roulante presque tout le temps.
Le défi qu'on
a puis le défi que les gens sont venus nous expliquer : Est-ce qu'on est
capables d'avoir une meilleure offre,
donc un nombre plus élevé qui pourrait arriver... Moi, vous avez entendu dire
des gens qui disent : Moi, je veux aller au cinéma. Je décide ça à une heure de l'après-midi, le cinéma est à
19 heures. Bonjour, je veux un transport adapté. Ah mon Dieu! On ne
pourra pas venir vous chercher avant demain. Oui, mais c'est ce soir que je
veux y aller.
Alors, est-ce
qu'il y aura... Premièrement, il n'y
a pas moins de barrières. Les règles
pour s'acheter un véhicule restent les
mêmes. La formation sera donnée parce
que tu fais du transport adapté spécifique avec une van. Ça, ce n'est pas
n'importe quel chauffeur qui pourrait
embarquer de l'autre côté. Les règles de sécurité et de vérification seront les
mêmes. Et, de l'autre côté, bien, oui, s'il y a 5 %, peut-être 5 %,
parce que les sommes sont considérables, plus de véhicules au Québec pour
répondre à la demande, bien, on aura peut-être plus de gens avec un sourire qui
nous diront, bien : Eh! finalement, je suis capable d'avoir un véhicule dans un laps de temps plus court, parce
qu'avant, bien, c'était impensable, il fallait que je prévoie ma journée du
lendemain, bien, 36 heures d'avance, ce qui est... pas ridicule, parce que
le modèle est comme ça présentement. Puis les gens se préparent, puis
ils le savent, puis ils se disent : Bien, il faut que je prépare ça parce
que, dans une ville des fois, il y a quatre
véhicules, il y a cinq véhicules, il y a six véhicules, des fois il y en a
deux, il y en a un. Puis là, bien, on
se le faisait expliquer : Est-ce que je vais chercher un véhicule, moi,
qui... pas un véhicule, une personne qui
est à 12 kilomètres de moi pour la ramener dans un autre 15...
C'était tout ça, le principe, là, de financement puis des coûts reliés à
tout ça. On est tous conscients de ça.
Maintenant,
on n'ira pas... Il n'y a pas de... La formation sera importante. Les véhicules
seront bien... seront spécifiques à cette demande. Et les règles que l'on
connaît aujourd'hui, c'est 350 permis spécifiques qui font juste, juste,
juste, ça, là. Puis tous les autres, là, qui pourraient décider d'en faire,
bien, tant mieux s'il y en a, tant mieux.
Et là,
c'est... Je sais que, dans différentes régions, il y en a qui offrent un
excellent service, mais qui ne pouvaient pas aller augmenter leur flotte pour
offrir un service ailleurs. Là, ils pourront le faire. Qui dit que celui qui
possède quatre véhicules dans un secteur de Rosemère ne décide pas, demain
matin, là, d'aller dans un autre secteur limitrophe où c'est interdit pour lui, de se dire : Bien,
j'achète deux véhicules de plus, je forme mes chauffeurs puis j'y vais? Je
pense que c'est les gens qui nous écoutaient, qui étaient avec nous qui vont se
réjouir de voir qu'il y a une offre additionnelle, il y a une
augmentation. Est-ce que je peux vous dire le nombre de véhicules additionnels
qu'il y aura? Je n'en ai aucune idée, mais
je pense qu'on va donner des outils, surtout avec l'abolition de ces dessertes,
pour dire à certains propriétaires : Aïe, on y va, là. On y va puis
on met en compétition peut-être un ou deux acteurs.
Mme Ghazal :
Ça fait que vous, dans le fond, vous... Qu'est-ce qui fait, dans le projet de
loi ou dans les amendements que vous
allez amener, qu'il va y avoir une augmentation de l'offre du transport adapté?
Parce que, là, vous dites qu'il y a 352 permis,
j'avais dit achetés, mais c'est des permis qui ont été donnés. Dans le fond,
là, maintenant, il n'y a plus de limite de permis en transport adapté. Il suffit juste de répondre aux critères
que vous allez définir. Là, tout ce qu'on a, c'est la formation et
l'adaptation du véhicule.
Mais, en ce
moment, il y a un problème de rentabilité, c'est-à-dire qu'il faut revenir à la
cause. Quelle est la cause du fait qu'il n'y a pas assez d'offre? La qualité
est là, mais le nombre n'est pas là. La cause, une des causes, c'était...
Mais je pense que les agglomérations ne
s'appliquent pas pour le transport adapté. Ça fait que... Est-ce que ça
s'applique au transport adapté? Donc là, vous dites : Bien, ils ne
pouvaient aller à n'importe où, quel territoire. Quelles étaient les autres
barrières qui maintenant sont en train
d'être réduites? Parce que ce n'était pas un service rentable. C'est la
rentabilité qui était une des raisons
qui faisaient qu'il n'y en avait pas assez puis surtout que c'est quand même
assez lourd d'adapter son véhicule.
Qu'est-ce que
vous allez faire? Est-ce que vous allez donner une aide supplémentaire pour le
transport adapté, pour qu'il y ait
une adaptation du véhicule? Est-ce qu'il y en a une actuellement? Est-ce
qu'elle va être augmentée? Qu'est-ce qui
va faire que, selon votre souhait puis notre souhait à tous, mais ici il ne
s'agit pas de souhait, mais que ça donne réellement des résultats, que l'offre va augmenter? Est-ce
que... Là, vous dites que vous n'avez pas l'intention? C'est mon... Non, vous
n'avez pas l'intention
d'ouvrir aux nouveaux joueurs. Donc, ce n'est pas par là que ça va venir.
Comment est-ce que cette offre va être augmentée? Est-ce que vous allez
offrir plus de soutien financier?
M. Bonnardel :
Bien là...
Mme Ghazal :
Parce qu'il y a un problème de rentabilité. C'est une des causes qui font qu'il
n'y en a pas assez.
• (10 h 50) •
M. Bonnardel :
Écoutez, Mme la députée, vous touchez un point extrêmement important. Puis
c'est ce que certains nous ont dit,
là. Pourquoi ils refusaient un transport d'une personne? Parce que le
kilométrage était trop important, le revenu que cette personne, ce chauffeur en tirait était peut-être minime. Les
ententes que nous signons avec les municipalités ou les sociétés de transport en commun, est-ce que
les sommes sont adéquates pour le nombre de transports et la demande? Il
faut continuer de faire ça, là. Alors, oui, on devra se pencher sur ce
financement que nous donnons depuis des années.
Au-delà de
tout ça, il n'y a pas moins de règles, là. J'ai entendu tantôt, là. Les règles
seront aussi sévères qu'avant. Maintenant, oui, un chauffeur, présentement, de
taxi peut décider, là, de changer de modèle d'affaires, puis de s'acheter
un véhicule, puis de le modifier. Il a le
droit de le faire avec une formation qu'on va donner par la suite. Mais vous le
dites vous-même, puis on se l'est fait dire maintes et maintes fois, l'offre,
dans certaines situations, sinon plus souvent qu'autrement, elle n'est pas adéquate. Alors, on ouvre la
possibilité à certains acteurs de changer leur modèle, d'augmenter leur
desserte, territoire.
Présentement, celui qui veut aller sur un
territoire qui est déjà à quelqu'un, je vais le dire ainsi, là, il ne peut pas y aller. Il ne peut pas se mettre en
compétition. Tu peux aller dans un territoire où il n'y a personne. Ça, tu as
le droit. Mais la société qui veut
mettre en compétition Pierre et Paul inc., il ne peut pas. Si le service était
inadéquat, puis ça, on se l'est fait
dire, dans une certaine mesure, quelquefois, on ne pouvait pas les mettre en
compétition. Là, on va pouvoir les mettre en compétition. Alors, c'est au
bénéfice de l'usager, là, du client.
Mme Ghazal : O.K. Mais donc là, vous dites : Agglomération,
les gens vont pouvoir aller ailleurs, il va pouvoir y avoir plus de
compétition. Mais toute la question du sous-financement... Parce que
c'est quand même lourd de faire ça. Parce que vous reconnaissez
que c'est un problème, le transport adapté. Je vous pose des questions sur, O.K.,
qu'est-ce qui s'en vient. On n'a pas
encore les amendements. J'ai extrêmement hâte qu'on en discute puis qu'à un moment donné
qu'on les ait tous dans leur ensemble, qu'elles vont être prêtes, au lieu d'en
discuter et de les avoir goutte par goutte. Parce que c'est des questions qui
ont été posées, et les journalistes s'y intéressent et ils vont continuer à s'y
intéresser.
Une voix : ...
Mme Ghazal : Qu'est-ce qui se
passe?
M. Bonnardel :
...pause santé.
Mme Ghazal : O.K. Ça fait
que... Puis là vous dites : On va regarder comment est-ce que la formation
va être faite, on va regarder... Oui, je
souhaite que le financement, on va l'augmenter. Mais là vous ne rassurez pas
les gens. Et là on a des rumeurs, parce que,
quand on ne répond pas tout de suite rapidement... Là, je comprends, elles ne sont pas
prêtes. J'ai très hâte, comme je le
mentionnais, de les avoir. Mais, en ne répondant pas à ces questions-là de
façon claire, ça nous fait perdre du
temps. On n'arrête pas, nous, de poser des questions parce que
les gens se posent des questions. Comme je vous l'ai dit, moi, dans mon
bureau, j'ai eu des appels de gens qui disent : Qu'est-ce que le ministre
a l'intention de faire pour le transport
adapté? Ça fait que, là, je vais lui dire : Bien, on a eu ça, on a eu deux
articles. Il n'est pas encore prêt. On
ne le sait pas. Il nous dit : On va le voir, certains éléments, par règlement.
Il y a un article qui dit que peut-être qu'il va
ouvrir à Uber, mais il m'a dit, pas qu'il ne va pas... il nous dit qu'il n'a
pas l'intention de le faire.
Donc, ça fait
tellement de questionnements. Puis nous, on vous pose des questions, alors que,
si vous nous donnez les réponses dès le début, au moins, ce sera répondu. On le
sait puis on ne passera pas notre temps à être inquiets puis à dire : Ah! oui, oui. Vous dites que vous avez
entendu ces inquiétudes-là, mais il ne suffit pas, maintenant, de les entendre mais d'y répondre, puis on est en plein dedans.
Ça fait que
j'ai très hâte d'arriver aux articles et d'avoir vos amendements au complet pour...
Puis aussi peut-être de ne pas trop mettre de choses dans les règlements.
Peut-être que je n'ai pas assez d'expérience, mais toute la
question de dire : Ça va être
dans les règlements, dans les règlements... J'ai vu hier
qu'un de vos amendements c'était d'amener un article
d'un règlement dans la loi. Donc, c'est un petit peu arbitraire,
qu'est-ce qu'on met dans un règlement puis dans le projet de loi.
Si vous
pouviez spécifier le plus possible, au moins, ne serait-ce que sur la question
de transport adapté dans la loi, au lieu de dire : Par règlement,
ça sera défini... Peut-être qu'il y aurait certains éléments qui pourraient
être définis par règlement. Je peux comprendre. Mais, au moins, le plus
spécifique possible, bien, ça aiderait puis ça rassurerait aussi les
gens qui sont inquiets.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, nous allons faire une pause d'une dizaine de minutes. Disons
qu'on se redonne rendez-vous à 11 h 10? Ça va? Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 10 h 59)
(Reprise à 11 h 11)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos travaux. Mme la
députée de Mercier, vous avez la parole.
Mme Ghazal : Oui. Donc, c'est ça, un des questionnements que j'avais, c'est toute la question, aussi, du financement pour les gens qui
veulent faire du transport adapté. C'est une façon d'augmenter l'offre, qui est votre préoccupation, parce que vous avez écouté ce que les gens disaient. Puis
un des points, aussi, importants...
Parce que, pour faire une réforme, il faut
savoir quelles sont les causes des problèmes actuels. On est tous d'accord avec
les constats de : pas assez d'offres en transport adapté, mais il faut voir les causes de ça. Puis, une des raisons, par exemple, vous, vous dites qu'il n'y a pas assez de véhicules, ils ne peuvent pas... il n'y a pas de
concurrence, et tout ça. Ça, c'est un aspect.
Mais il y a
un autre aspect important, c'est toute la question du transport adapté, qui est quand même compliquée. Ça fait que, quand on en parle, des fois, on oublie certains éléments.
Dans les régions, c'est beaucoup géré par les sociétés de transport, et donc
c'est elles qui... Par exemple, quand quelqu'un appelle, il n'appelle pas le taxi adapté, là.
Moi, si je suis une personne à
mobilité réduite, puis que je veux aller au cinéma, comme vous avez dit, à
7 heures, puis que j'appelle à
1 heure, j'appelle ma société de transport parce que c'est un transport
public qui est offert, au même titre que, moi, quand je prends le transport en commun. Donc,
c'est pour ça, c'est une commande qu'ils font. Et après ça, là, la société de transport se tourne vers les contrats qu'elle a des
compagnies qui offrent le transport adapté, et ce n'est pas parce qu'il y a un
manque de voitures, ce n'est pas ça,
la raison, c'est parce que c'est une question de financement des sociétés de
transport qui n'ont pas assez d'argent pour pouvoir offrir le service à
la population qui a ce besoin-là.
Donc, si on
veut, on est d'accord avec le problème. Les constats, on fait les mêmes, ils nous
ont été exposés par les gens qui sont venus ici nous parler, qui sont
préoccupés par la question du transport adapté. Maintenant, la solution, il faut qu'elle ait une raison... il faut qu'elle
ait un rapport avec la cause et non pas... On dit : La solution, on
libéralise, la libre concurrence va tout faire le travail. Peut-être une
partie, selon votre point de vue, peut-être. Mais, si la société de transport qu'on appelle n'a pas le financement
pour offrir les services, parce qu'il y a eu beaucoup, beaucoup de coupures
dans les sociétés de transport, donc elle
gère avec un budget, le fait que vous ouvriez le marché pour que d'autres
personnes entrent dedans, alors qu'on
sait que c'est quand même onéreux de transformer la voiture et que ce n'est pas
assez financé, bien, la personne qui
a appelé puis qui veut aller au cinéma, elle n'aura pas plus son transport
adapté à temps. Elle va l'avoir peut-être
le lendemain, il faudrait qu'elle fasse son appel 24 heures ou
48 heures à l'avance. La cause n'est pas le manque de voitures, la cause
est le sous-financement des sociétés de transport dans certaines régions.
Est-ce que vous faites le même constat?
M. Bonnardel :
Bien, Mme la députée, là on est à l'amendement où vous me demandez la
formation. Là, vous m'exposez de façon large
la situation du transport adapté. On va en discuter un peu plus loin.
Dites-vous que je suis conscient du
financement. Je sais, je comprends et je mesure très, très bien les difficultés
pour certaines sociétés qui se disent : On manque de sous. Alors,
j'arrête ça là.
Mme Ghazal :
Donc, vous, ce que vous dites, c'est : Attendez qu'on arrive aux
amendements, il va y avoir des bonnes
nouvelles où est-ce que vous allez... vous êtes conscient qu'il manque de sous,
donc il va y avoir une augmentation d'argent ou si vous avez
l'intention, ou vous souhaitez, ou, comment vous avez dit ça, vous avez
l'intention que ça ne soit que réservé
uniquement aux taxis? Donc, petit à petit, on va répondre à ces questions-là.
Moi, j'aurais aimé ça, les avoir maintenant, mais j'ai extrêmement,
extrêmement hâte qu'on y arrive et j'attends ça avec grande impatience,
d'avoir, si c'est possible, quand ils vont
être prêts, les amendements, de les avoir à l'avance et non pas petit à petit
comme vous l'avez promis hier.
M. Bonnardel :
On va vous donner les amendements dès que nous les aurons pour que vous soyez
capable de bien travailler et que je vous expose où on décide d'aller.
Mme Ghazal : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau :
Oui. Moi, je vais revenir sur le sous-amendement, toujours la question de la
formation spécialisée. Ce que j'ai
compris tout à l'heure, dans les réponses du ministre, c'était que la formation
spécialisée, elle serait donnée dans la
formation régulière. Dans l'amendement qui a été proposé, on parle de transport
des personnes handicapées, là, une des matières sur laquelle la
formation va porter.
Ce sur quoi j'aimerais soulever un doute, c'est
sur la capacité des autorités à offrir un programme de formation complet, alors que l'esprit même du projet de loi,
au moment où il a été déposé, était de réduire les contraintes à l'obtention
d'un permis de transport rémunéré de
personnes, notamment par une formation beaucoup plus courte qui se résumerait,
si j'ai bien compris, à sept heures.
D'un côté, on veut réduire la durée de la formation, puis, d'un autre côté, on
veut ajouter la question du transport des personnes handicapées, qui
n'est pas une mince tâche, nécessairement.
Des chauffeurs de taxi nous font part du fait
qu'il y a des cas lourds. On prend pour acquis que le transport des personnes avec des besoins particuliers, bien, ce
sont des gens qui s'assoient et, tout simplement, on peut peut-être les aider
à embarquer dans la voiture, puis ensuite
tout va bien, alors qu'il y a une série de conditions qui peuvent être liées
à... enfin, qui
peuvent entraîner, là, le transport de personnes qui sont, disons, parfois
difficiles à gérer pendant la durée du transport également. Donc, il y a
un volet qui avait déjà été exposé d'ailleurs, là, en partie, lors des
auditions, des consultations particulières.
Alors, moi,
la question que je veux poser, c'est à savoir : Comment on peut en offrir
davantage, une formation plus complète,
notamment avec le transport des personnes avec des besoins particuliers, mais
sans nécessairement utiliser un véhicule adapté, tout en réduisant à sa
plus simple expression la formation qu'on veut donner à travers le Québec?
M. Bonnardel :
On ne réduit pas la formation à sa plus simple expression. On va uniformiser
une formation qui est donnée à la hauteur de sept heures, dans
différentes régions du Québec, chez vous, chez nous, d'une centaine... de 100 heures à Québec, de presque 150 à
Montréal, on va avoir une formation qui sera uniforme, où on va répondre pas,
disons, à un besoin, mais... le
transport des personnes handicapées, comme je l'ai mentionné là, parce que,
pour nous, c'est important.
Et on ne
baisse pas les règles, là. La formation sera bonne, comme on la connaît
aujourd'hui, mais uniformisée, avec un
nombre d'heures x. Et, si vous souhaitez faire du taxi adapté avec un véhicule
adapté, vous aurez une formation supplémentaire
qui sera, elle, obtenue par document que vous devrez obligatoirement tenir dans
l'auto, soit par téléphone, soit par
papier. Et par la suite, quand vous allez obtenir votre accréditation, bien,
nécessairement, la SAAQ pourra accréditer votre permis, parce que vous
aurez suivi cette formation, et votre véhicule.
M. Arseneau :
D'accord. Mais, moi, ce qui m'intéresse, c'est de savoir en quoi consiste le x
que vous mentionnez. Vous dites que ça ne sera pas réduit à sa plus
simple expression. Donc, est-ce que je dois comprendre que la formation universelle offerte à l'ensemble des gens qui
veulent faire du transport rémunéré de personnes sera quelque part entre le
150 heures actuel et le sept heures,
mais supérieur au sept heures actuel, ou est-ce qu'on va réduire à sept heures
pour tout le monde, peu importe la région, chez vous, chez nous, à
Montréal, à Québec?
M. Bonnardel :
On va définir, M. le député, une formation globale où on pourra passer au
travers de tous les tenants et
aboutissants d'une formation... Je ne veux même pas dire minimale parce que, je
me souviens, ça a été un des premiers amendements, quand on parlait du
mot «minimal», là, alors, pour moi, ce n'est pas le bon mot. C'est une
formation générale obligatoire qui va
répondre aux besoins de l'usager, du client. Alors, est-ce qu'elle sera de 15,
20, 30? Je n'en ai aucune idée. Mais
on va définir la formation, on va définir le nombre d'heures pour être capable
de répondre à tout, à tout.
• (11 h 20) •
M. Arseneau :
Mais est-ce qu'on s'entend sur l'idée qu'encore une fois, précisément sur le
sous-amendement, si on veut inclure
dans une formation générale une formation spécialisée pour le transport des
personnes à mobilité réduite ou à besoins particuliers, même l'élargir
un peu, que ça peut comporter un supplément, en termes d'heures, à un minimum qui serait compris, là, à l'heure actuelle, dans
les sept heures dans certaines régions? Parce que, moi, c'est ce que je lis
dans l'intention gouvernementale, ici, à l'amendement, là, au deuxième alinéa,
lorsqu'on parle du transport des personnes handicapées. Si je regarde ce qui
était décrit comme profil ou comme contenu de formation préalable, je ne lisais
pas «transport des personnes handicapées»,
comme si c'était un nouvel élément qui semble faire consensus et sur lequel on
voudrait peut-être, là, élaborer davantage.
Donc, peut-être juste vérifier, là, si effectivement vous comprenez comme moi
que d'inclure ça, ça veut dire effectivement qu'on en donne un peu plus que
moins.
M. Bonnardel : Ne
formera pas moins, M. le député. Il y aura des sujets spécifiques, dans cette
formation, qui seront étudiés. On veut bien
le nommer du côté des personnes handicapées, on veut bien le nommer pour le
véhicule adapté, quand on fait du
transport adapté avec un véhicule adapté. La définition qu'on donnera à ce
cadre... On ne travaillera pas seuls,
je vous le répète, là, on va travailler avec des associations spécifiques qui
pourraient nous dire : Dans ce qui se donnait présentement au Québec, peut-être que, ça, on
pourrait améliorer, ça, on pourrait peut-être l'enlever. Alors, on va
travailler de façon consensuelle avec différents intervenants, des organismes
qui auront à travailler avec la SAAQ pour définir le cadre et de s'assurer que, si on décide d'avoir
une formation de x nombre d'heures, bien, ce sera le nombre d'heures et les
sujets adéquats pour bien former n'importe quel chauffeur au Québec.
M. Arseneau :
Donc, et tout ça sera fait dans le cadre d'un règlement, c'est ce que je
comprends, un règlement qui sera vraisemblablement plus souple ou, en tout cas,
qui favorisera un accès plus large à un plus grand nombre de personnes qui veulent s'adonner au transport rémunéré de
personnes. Donc, les 150 heures dont on parlait pour la région de Montréal,
il sera réduit, dans votre esprit, on va
ramener ça à 15, à 30, et, le cas échéant, on élimine tout... Qu'est-ce qu'on
élimine, en guise de rappel?
M. Bonnardel :
N'oubliez pas, M. le député, si quelqu'un devient répondant et souhaite donner
une formation additionnelle comme
répondant... Ce sera le répondant qui va définir que, s'il y a une formation de
25 heures et que je souhaite donner 10 heures de plus, ce sera
10 heures de plus. C'est le répondant qui va définir s'il souhaite avoir
une formation additionnelle. Mais ce ne sera pas 150 heures, ça, c'est
certain.
M. Arseneau :
Donc, les éléments sur lesquels le gouvernement veut s'assurer que la formation
soit universelle pour l'ensemble des chauffeurs, qui pourraient être,
justement, sujets à un supplément de la part du répondant, mais les éléments essentiels, ils sont résumés
essentiellement dans la sécurité, transport des personnes handicapées. Et là
les autres sujets, ça reste à déterminer, on ne peut pas obtenir davantage de
précisions sur les éléments qui pourraient être présents dans un
règlement éventuellement à venir.
M. Bonnardel :
Vous avez raison.
M. Arseneau :
Et donc on ne peut pas avoir d'exemple supplémentaire, le débat se fera plus
tard. Ces deux éléments-là, c'est le
minimum, et on ira... en fait, il faudra se fier aux partenaires que vous
réunirez autour de la table pour adopter un règlement. C'est ce que je comprends, votre positionnement est clair. Je
ne suis pas sûr que ça convienne à tous, dans la mesure où on avait des
éléments qui étaient un peu plus précis, dans le passé, donc ça laisse place à
toutes les interprétations. Mais je
vous remercie, pour l'instant, de cette réponse, ça clarifie les choses pour
nous dans la mesure où on repousse à plus tard les assurances qu'on
aimerait obtenir aujourd'hui.
M. Bonnardel :
Dans les services de transport par taxi, c'est par règlement qu'on a défini,
aussi, la formation, alors on n'invente
rien. Maintenant, je vous le dis, à la différence... Je ne dis pas qu'ils ne
l'ont pas fait, là, mais on va travailler conjointement, de façon
collégiale, avec différents organismes pour s'assurer que les sujets traités,
la sécurité traitée, tout ce qu'on pourra
amener, amender, modifier pour que ce soit une formation complète, complète, on
va le faire, on va le faire. Je n'ai
pas l'intention de tirer... d'avoir une formation qui amène les chauffeurs vers
le bas, là. Une formation qui amène les chauffeurs vers le haut.
M. Arseneau : Mais une
formation qui amène les chauffeurs vers le haut en réduisant la durée de la
formation, ça peut rendre certains
dubitatifs. Qu'est-ce qui est
superflu, selon vous, à l'heure actuelle dans la formation, et qui doit être, justement, délégué au répondant qui juge, lui, que c'est important?
Dans votre esprit, qu'est-ce qui est superflu aujourd'hui pour réduire de 150 à un nombre d'heures de quelques-unes?
M. Bonnardel : ...formation chez vous, M. le député, est de sept heures. À Québec, elle peut-être de 100, 90. À Montréal, elle est de 150.
Pourquoi elle a sept heures chez vous, 150 à Montréal puis 100, 90 à Québec?
M. Arseneau : Donc, vous suggérez quoi? Que les 143 heures
supplémentaires à Montréal sont superflues? Est-ce que c'est ça que je dois comprendre?
M. Bonnardel : ...assurément, assurément, assurément des choses
qu'on peut modifier dans ces 150 heures qu'on utilise pour former un
chauffeur à Montréal. Dans ces conditions, on va trouver, encore une
fois, dans le texte de loi, un cadre
qui va former, sécuriser, assurer que les chauffeurs qui auront passé à travers
de cette formation seront de bons chauffeurs.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, est-ce qu'il y a d'autres commentaires
sur le sous-amendement de la députée de Mercier?
Mme Ghazal : Oui. J'ai combien
de temps?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je pense, vous avez encore du temps, oui.
Mme Ghazal : Vous avez... j'ai
comme six minutes.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous avez 3 min 30 s encore.
Mme Ghazal :
Trois minutes. O.K. Vous avez dit, par exemple, à toutes les questions :
On va voir plus tard, et tout ça,
notamment la SAAQ. Moi, une des préoccupations que j'ai, c'est que, par
exemple, le répondant, ça soit lui qui fasse
une formation par lui-même, puis avec les nombres d'heures qui vont être
déterminés par règlement, et après ça qu'il la fasse approuver par la SAAQ et non pas que ça devienne quelque chose
de... puis, dépendamment des endroits ou des répondants, que ça ne devienne pas quelque chose d'uniforme, puis il y a
des endroits où ça va être plus sévère, d'autres, non.
Donc, c'est sûr que l'idéal, ce serait un peu
comme les permis de conduire normaux, que ça soit la SAAQ qui le fait et non pas des compagnies privées ou des
répondants, et tout ça, pour ne pas lésiner sur la qualité. Mais, moi, mon
point... Mais là on ne le sait pas. Vous dites... vous souhaitez : ça va
être la SAAQ, on va voir par règlement.
Nous, notre inquiétude, elle vient d'où? Puis on
pose des questions parce que vous avez oublié un gros morceau en mettant ce projet de loi dans la précipitation
puis en voulant le faire adopter rapidement. Finalement, là, le temps a été
prolongé parce qu'il y avait d'autres projets de loi que le gouvernement
voulait faire adopter plus rapidement, mais c'est
cette précipitation-là qui vous a fait oublier un énorme morceau qui est le
transport adapté. Il a fallu que des gens sortent dans les médias,
qu'ils viennent ici, en commission, en grand nombre pour dire que... Nous
sommes inquiets, comment avez-vous fait pour oublier ça?
Oui, dans le
projet de loi... dans la loi actuelle, c'est défini par règlement. Mais, en ce
moment, notre inquiétude, puis notre manque de confiance, puis le fait qu'on a
hâte d'avoir tous vos amendements vient de cet oubli majeur que vous avez fait et que vous avez reconnu par la suite.
Donc, c'est pour ça qu'on pose des questions légitimes puis qu'on aimerait
avoir ces réponses le plus rapidement
possible pour cette question de transport adapté. Parce que vous aviez oublié
ce gros morceau. Qu'est-ce que vous allez oublier, après, quand ça va être dans
le règlement ou plus tard, puis il va falloir que les gens, encore une
fois, se soulèvent?
Donc, c'est de là que viennent tous nos
questionnements, puis qu'on aimerait être rassurés, puis que, dans vos réponses... La réponse : On va voir plus
tard, quand on va être rendus à l'article, ou on va voir par règlement, nous
vous assurons, notre souhait serait de, nous...
dans mon intention, tout ça fait en sorte que ça ne nous rassure pas puis que la même chose va recommencer encore plus tard, vu
que... Si on regarde ce que... cet oubli-là majeur, bien, ne nous rassure
pas sur ce qui va arriver dans l'avenir.
C'est pour ça qu'on vous pose des questions. Puis les questions qu'on vous
pose, ce n'est pas uniquement nous, mais c'est des questions... nous
sommes le relais des gens qui sont inquiets pour les clientèles qui ont besoin
de ce transport adapté. Voilà.
M. Bonnardel :
Vous savez, Mme la députée, je ne veux pas revenir en arrière, mais, dans la
loi sur le taxi, le transport adapté n'est
pas nommé. Il n'est pas nommé. C'est tout ajouté par règlement. Je l'ai dit,
mieux le nommer dans cette loi, c'était l'objectif. Alors, c'est pour
ça. Je le dis candidement, je le dis humblement : Mieux le nommer, c'est ce que nous allons faire pour rassurer les
intervenants, les organismes qui pouvaient s'imaginer que c'était un oubli
total. Ce n'est pas un oubli, puis ce
qui était fait avant, ce n'était peut-être pas la meilleure des façons. Alors,
c'est pour ça que, dans la loi, on le nomme mieux aujourd'hui.
Alors, je
vous le dis, pour ce qui est de votre sous-amendement, la formation, je vous le
répète, on va en discuter plus loin à
147. On a décidé de travailler alinéa par alinéa. Mais ça, je vous le
mentionne, je vous le dis, ce sera déposé en temps et lieu avec une
formation spécifique pour le véhicule adapté.
• (11 h 30) •
Mme Ghazal :
...pour aider à ma... Là, je ne sais plus combien de temps il me reste, pour aider à ma décision, parce que...
Est-ce que ça s'approche de ça? Parce
que je pourrais, c'est une réflexion
que je fais... Est-ce que ce sous-amendement-là je
pourrais l'amener, par exemple, au... Mais je ne le sais pas, il faut
que je décide au noir, on n'a pas l'amendement pour l'article 147.
M. Bonnardel : Mme la
députée, rendu à 147, on sera peut-être
rendu là mardi prochain, vous pourrez amender, vous pourrez amender mon
article, si vous le souhaitez.
Mme Ghazal : ...on peut dire que vous allez les avoir prêts puis
vous allez nous les soumettre, vu que vous allez le faire quand ça va
être prêt, si vous vous pressez. Ça fait quand même longtemps qu'on a parlé de
ça.
M. Bonnardel : Il
me fera plaisir, tout dépend... tout dépend.
Mme Ghazal : Ça fait que je
vais le maintenir.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur le sous-amendement de la députée de Mercier?
Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons procéder...
Une voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Par vote nominal? Alors, nous allons procéder par vote nominal. Donc, Mme la
secrétaire.
La Secrétaire : Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire : M. Bonnardel
(Granby)?
M. Bonnardel :
Contre.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid : Contre.
La Secrétaire : M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron :
Contre.
La Secrétaire :
M. Lemay (Masson)?
M. Lemay :
Contre.
La Secrétaire :
M. Lafrenière (Vachon)?
M. Lafrenière :
Contre.
La Secrétaire :
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette :
Pour.
La Secrétaire :
M. Rousselle (Vimont)?
M. Rousselle :
Pour.
La Secrétaire :
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Abstention. Alors, le sous-amendement est rejeté. Nous revenons à l'amendement. Est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Arseneau :
Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Oui, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau :
Est-ce que c'est le bon moment pour présenter un autre sous-amendement?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Oui, vous pouvez présenter un sous-amendement.
M. Arseneau :
Je peux prendre quelques secondes pour vous le transmettre?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, nous allons suspendre quelques minutes,
s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
11 h 32)
(Reprise à 11 h 34)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous
allons reprendre les travaux. Donc, nous sommes... M. le député des
Îles-de-la-Madeleine, vous allez procéder plus tard, si je comprends bien?
M. Arseneau :
Oui, on me suggère d'amender la principale plutôt que l'amendement, alors on va
attendre.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : D'accord. O.K. Alors donc, est-ce
qu'il y a encore des commentaires sur l'amendement déposé par le ministre?
M. Barrette :
Oui, Mme la Présidente, j'aurai un sous-amendement dans quelques instants, mais
j'ai une question à poser au
ministre, qui, à de nombreuses reprises, nous a dit : On va parler de ça à
147, le transport adapté. Est-ce qu'il peut m'indiquer, à 147
actuellement, où ça parle de transport adapté?
M. Bonnardel :
Comme je l'ai mentionné ce matin à la députée de Mercier, ce sont les ajouts
que nous aurons à 147.
M. Barrette :
Est-ce qu'il peut m'indiquer où, dans le projet de loi, transport adapté, dans
le texte du projet de loi, existe?
M. Bonnardel :
Vous voulez que je vous donne les indications où le mot «transport adapté»
existe?
M. Barrette :
Existe dans le projet de loi tel quel.
M. Bonnardel : Il
existe dans les amendements que nous avons déposés.
M. Barrette : Le projet de loi
initial.
M. Bonnardel :
Vous voulez que j'essaie de trouver tous les... On est à l'article... l'amendement de l'article 9, là.
M. Barrette : Non, non, pas les amendements, dans le texte
original. C'est parce que ça n'apparaît pas. Alors, quand le ministre dit : Il n'y a pas eu d'oubli, on va s'en
occuper, ça a été oublié, Mme la
Présidente. Le transport adapté
n'existe pas. Mais là je vais déposer un sous-amendement, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'accord. Est-ce qu'il est prêt?
M. Barrette : Alors, il est
prêt à être distribué.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
On va distribuer...
M. Barrette : Alors, j'en fais
la lecture.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
On va distribuer le sous-amendement.
M. Barrette : Bon, l'amendement proposé à l'article 9 est modifié par
l'ajout, à la suite du paragraphe 2°, du suivant :
2.1°
Ajouter après le paragraphe 2° : «La société devra prévoir une classe spécifique
de permis pour les chauffeurs autorisés à effectuer du transport
adapté;».
Alors, Mme la Présidente, je pense que le ministre voit déjà très bien que je vais répéter
l'argumentaire que j'ai fait
précédemment. Mais je vais rajouter certains éléments. Depuis le début et particulièrement ce matin, dans les échanges que le ministre a eus avec la
députée de Mercier et momentanément avec le député des Îles-de-la-Madeleine, ce
n'est pas compliqué, Mme la Présidente, c'est toujours plus simple. Les heures de formation diminuent.
On va avoir une formation globale,
tout, tout, tout, mais on va avoir en même temps peut-être une formation
spécialisée. Le répondant pourrait décider de donner des heures supplémentaires
de formation. Bien, c'est peut-être parce que les heures de formation, implicitement,
ne sont pas suffisantes.
On propose
d'avoir une réglementation plus
claire et plus précise. C'est toujours : Non, on ne peut pas le faire,
mais, oui, Mme la Présidente, il n'y
a pas de problème, nous, on s'occupe vraiment du transport adapté puis c'est
important pour nous. Et c'est
d'ailleurs la raison pour laquelle on ne l'a pas mis dans le projet de loi,
parce qu'évidemment c'est très important pour nous.
Et l'argument
principal qu'on nous invoque pour ne pas l'avoir mis : Ce n'était pas dans
l'ancienne loi. Et je rappelle au ministre que l'ancienne loi, on l'abolit, là,
elle n'est plus là, là, on la remplace par le projet de loi n° 17 parce qu'elle n'est pas exactement ce que le ministre veut avoir
aujourd'hui. Alors, on ne peut pas invoquer quelque chose qu'on fait
disparaître pour justifier le fait que ce n'est pas là.
Alors, la
réalité, là, c'est qu'on est dans une déréglementation excessive, volontaire
pour augmenter le nombre de joueurs et faire en sorte que ça soit simple. Et,
non, rien dans ce qu'a dit le ministre n'est rassurant, absolument rien.
Rien, rien, rien. C'est toujours la même chose : Pensez-vous, M. le
député, Mme la députée, chers gens qui avez des problèmes de mobilité, est-ce que vous pensez vraiment qu'on ne se
préoccupera pas de votre sécurité? Regardez, je vous le dis, là, je vais le
faire, ça ne se peut pas que je ne le fasse pas. Et, quand on propose de le
mettre dans la loi, bien : Non, on ne le fera pas. On ne comprend
pas les raisons pourquoi on ne le met pas dans la loi, mais c'est ça qui va
arriver.
Alors, d'un
côté, on dit qu'on veut la sécurité, on veut protéger ce secteur d'activité là
pour l'industrie du taxi, mais on ne
met pas dans la loi les moyens légaux qui ont plus de force pour le faire. Et,
quand arrive le temps de parler de ça : Ne vous en faites pas, on
va en parler plus tard ou encore on va en parler dans le règlement. Et là je
vois, du côté de l'équipe ministérielle, des sourcils se diriger vers le haut.
Bien oui, mais c'est parce que les lois, ça sert à quelque chose, là. Alors, si le ministre a jugé bon de
mettre au moins un élément d'un règlement dans la loi précédemment, et nous
aussi, bien, pourquoi, là, ce n'est pas bon?
Là,
actuellement, Mme la Présidente, il y a des enjeux qui sont réels, et je pense
que les propositions que l'on fait sont tout à fait fondées. Je le répète, là,
le meilleur exemple, c'est la dernière discussion, le dernier débat auquel on
vient d'assister — pas
avec nous, là, ce n'était pas nous qui avions la parole — sur
le transport adapté avec des références répétées
du ministre à 147. 147, là, je vais lire la première phrase de l'article :
«Pour l'application de [...] 146, le covoiturage s'entend du transport
rémunéré de personnes par automobile qui remplit les conditions suivantes...»
147, là, c'est vous autres qui avez nommé
cet article-là, ce n'est pas nous autres. On est allé voir, ça ne traite pas du
transport adapté, ça parle de covoiturage.
Et, quand on va parler de transport adapté, ça va être dans des amendements
qu'on ne connaît pas, qu'on ne nous... pas dépose pas, mais qu'on ne nous fait
pas prendre connaissance, alors qu'on
devrait vraiment pouvoir prendre connaissance.
• (11 h 40) •
Ça fait que,
d'un côté, quand on veut mettre des balises claires dans la loi en termes de
sécurité, c'est non. Quand on veut
lier la formation et la rendre obligatoire à un type d'activité, c'est non.
Quand on veut avoir des textes, c'est non. Et, quand on veut vraiment aller un peu plus dans
le détail, c'est : Attendez, ce n'est pas dans la loi, à un article, vous
allez en parler, puis nous, on aura
des amendements, qu'on ne vous demande pas, puis de toute façon, à la fin, ça
va être un règlement que vous ne verrez pas.
Alors
là, à un moment donné, là, c'est assez difficile, pour n'importe quel
observateur externe, de conclure que le ministre va nécessairement mettre de l'avant ce qu'il dit, d'une part.
Puis je ne mets pas sa parole en doute, mais, une chose est certaine, le mettre dans le projet de loi,
c'est pas mal plus fort que de dire qu'à quelque part un jour il y aura un
règlement qui va simplement passer
dans la Gazette officielle, qui ne reviendra pas devant les
parlementaires et qui va être mis en application.
Si ça, ce n'est pas tout un grand exercice de déréglementation pour simplement
amener des joueurs additionnels, sans garantie de qualité, je ne sais
pas ce que c'est.
Alors, on comprend,
là, on a tous dit, là, qu'on était d'accord avec la modernisation de
l'industrie du taxi. On a tous dit, tout le
monde... tous les acteurs ont accepté le fait qu'il y avait des changements à
être apportés. Tous les acteurs ne souhaitent qu'une chose, que ça se
fasse dans l'ordre, d'une façon transparente et avec un maximum de sécurité, d'où le sous-amendement. Le sous-amendement qui
est ici, là, il est simple. Et je vais reprendre les mots du ministre, hein?
Le ministre, quand on parle de transport
adapté, pour lui, dans son discours, il y a un seul cas de figure, pas deux,
pas trois, pas quatre, c'est le véhicule, le type de véhicule qu'on
transforme. J'avais posé la question : Il va-tu avoir un lanternon?
Toujours pas eu de réponse. Il peut choisir de me répondre maintenant ou plus
tard, puisqu'il est censé réserver cette activité-là
à l'industrie traditionnelle du taxi, qui, elle, doit fonctionner avec un
lanternon. Peut-être que je l'aurai tantôt.
Mais le ministre a
dit lui-même que le transport adapté, et il l'a dit avec insistance, ce n'est pas
simplement le transport de personnes en
fauteuil roulant. Il y a du transport adapté qui se fait dans des véhicules de
promenade, de gens qui ont des conditions physiques qui font en sorte
que c'est adapté à elles, ces personnes-là. Et je vais aller plus loin, hein? Parlez à n'importe quel chauffeur de taxi,
là, puis ils vont vous dire : Regardez cette personne-là qui est, par
exemple, aveugle, a un problème de
vision, qui a un chien-guide, bien, cette personne-là va vous dire : Vous
savez, là, moi, quand je conduis mon véhicule avec cette personne-là, qui a ce
déficit-là, ça m'oblige à avoir une attention plus soutenue. Ça m'oblige à prendre certaines précautions. Ça
m'oblige à avoir un comportement qui est différent et qui est adapté à cette
personne-là. Ça m'oblige ipso facto, normalement, à avoir une formation.
Tout
le discours du ministre est centré sur le véhicule exclusivement, alors que,
comme il l'a dit lui-même, ça devrait être centré sur l'usager. Et l'usager,
lui, ce qu'il veut, là... c'est bien sûr que l'usager veut avoir plus de
services. Et c'est bien sûr que, dans
l'enjeu du transport adapté, il y a un enjeu budgétaire, hein? On n'a pas
entendu le ministre, là, même si c'était complètement hors sujet... D'abord, le
ministre ne s'est pas offusqué du fait qu'on était en dehors de l'amendement.
Je pense que la collègue de Mercier devait
en être heureuse, et on est très contents pour elle. Mais, au bout de la ligne,
hein, le ministre, on n'a pas entendu un engagement quelconque de quelque
nature que ce soit à s'adresser à ça avec ne serait-ce qu'une procédure
pour revoir ça. Puis je ne lui demande pas de me répondre là-dessus.
Mais
il y a une chose qui est certaine, là, vu du côté de l'usager, dans la
réglementation qui est en place, le projet de loi ne traite en aucune façon, à date, du transport adapté. Le projet de
loi devrait faire en sorte que, dans le texte de loi, il y ait un certain nombre de contraintes minimales, pas
maximales, notamment une catégorie additionnelle de permis qui oblige, pour chacun de ces détenteurs-là, d'avoir une
formation appropriée, certainement pas à la guise du répondant, certainement
pas. Je veux bien, là, qu'il y ait un
règlement, là, mais un règlement, normalement, ça découle de quelque chose de
clairement statué dans un texte de loi.
Et,
si, aujourd'hui, le ministre trouve un si grand intérêt d'abolir le 4C, hein,
grand intérêt... Le 4C avait des incidences financières, notamment l'assurance, la plaque, et ainsi de suite. Le
ministre, lui, là, là, il veut enlever ça? Parfait. Mais je ne vois vraiment
pas pourquoi il n'y aurait pas un restant de 4C qui est une catégorie, dans le permis, qui, elle,
obligatoirement, va amener une formation, pas à la guise ou à la discrétion...
Puis là le ministre va me dire : Ce n'est pas à la
discrétion. Non, non. Si le ministre
nous dit que le répondant peut juger qu'une formation additionnelle est
nécessaire, c'est parce qu'il pense
que ça se peut que, dans bien des cas, la formation standard ne soit pas
suffisante, peut-être pas pas appropriée, mais pas suffisante. Alors, ça, c'est un gage de sécurité.
Alors, ça, je le sépare du véhicule modifié, qui est une autre affaire. Le
véhicule, tel que le dit lui-même le ministre, de promenade, qui transporte des
gens qui sont dans la catégorie du transport adapté, ces gens-là devraient... on devrait avoir la garantie que ces
gens-là sont transportés par des gens qui ont un permis adéquat.
Est-ce
que le ministre va répondre favorablement à cet amendement dans l'intérêt des
usagers les plus vulnérables, qui ont été clairement, à la case départ,
oubliés dans l'écriture du projet de loi n° 17?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le ministre.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, je l'ai mentionné auparavant, on n'a pas besoin de créer une
classe spécifique de permis qui
n'existe pas présentement parce que, présentement, on va, lors de l'adoption de
la loi ou après l'adoption de la loi, par règlement, définir quel sera le cadre
d'une formation additionnelle pour ceux ou celles qui souhaiteraient faire
du transport adapté avec un véhicule adapté.
Je l'ai maintes et maintes fois mentionné depuis presque deux heures, il y aura
une formation générale qui sera encadrée par
la SAAQ, qui sera définie par les différents partenaires et intervenants que
nous avons entendus voilà quelques mois déjà, et que, par la suite, si un
chauffeur décide de faire du transport adapté, il aura une formation spécifique pour ce véhicule
adapté qu'il conduira. Et, de cette façon, il aura une formation qu'il pourra
définir et expliquer à un agent que... voici
la formation que j'ai eue, même chose du côté de la SAAQ, quand le véhicule
sera dûment autorisé, tout comme son permis de chauffeur.
M. Barrette : Ça ne répond pas
à l'enjeu, Mme la Présidente. C'est une prise de position du ministre qui se
résume à de la simple déréglementation la plus étendue possible. Encore une
fois, le ministre rattache tout son discours, tout son
discours, au véhicule de transport adapté, alors qu'il a dit lui-même qu'il y avait
des gens, et je suis convaincu qu'il y en a,
des gens, en quantité très significative, particulièrement dans la grande
région de Montréal, qui utilisent des véhicules
de promenade dans un cadre de transport adapté. Pourquoi le ministre
refuse-t-il de garantir à la population, par sa voie réglementaire, cet
élément-là?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, je pense que je ne peux pas être plus clair pour ceux qui
nous écoutent. Il y a peut-être
certains membres de transports... d'organismes adaptés qui se disent : Où
le député de La Pinière souhaite aller? Il y aura une formation
obligatoire et un examen, là, c'est indiqué au paragraphe 3°, un examen qui
devra être réussi, un examen qui devra être
réussi pour obtenir l'accréditation de conduire un véhicule adapté. Il faut
faire la différence, on peut faire du transport adapté dans un véhicule
conventionnel, conventionnel. Alors, de l'autre côté, si on veut avoir un véhicule adapté, tous ceux qui nous écoutent,
soyez assurés que ce chauffeur, cet homme, cette femme qui sera dans un véhicule adapté aura suivi une formation
spécifique pour ce véhicule. On n'a pas besoin de classe appropriée, qui
n'existe pas, soit dit en passant, présentement, mais il y aura une
formation, et ce sera dans le portfolio, à la SAAQ, du chauffeur.
• (11 h 50) •
M. Barrette :
Alors, je vais répéter, Mme la Présidente, là, le ministre, encore une fois,
rattache son argumentaire à la
situation exclusive du véhicule. Moi, je rattache mon argumentaire à l'usager,
la personne qui reçoit des services en matière
de transport adapté. Le ministre a dit lui-même à plusieurs reprises que le
transport adapté, ce n'était pas seulement en véhicule adapté. Et ce que je recherche par mon amendement, c'est de
faire en sorte que tous les cas de figure soient couverts.
Le ministre a dit à
plusieurs reprises, encore aujourd'hui, qu'il y aurait des amendements, hein?
Il peut bien les déposer aujourd'hui, s'il
le veut, là. On est prêts. On peut suspendre les travaux, s'il le veut, pour
distribuer, non les déposer, tous les
amendements qui traitent du transport adapté, s'il les a vraiment écrits. On est prêts, Mme la Présidente, on est même prêts à recevoir des documents de travail, hein? On
peut très bien recevoir les documents de travail qui vont
nous dire où le ministre
s'en va. Aujourd'hui, on ne les traitera pas, ils ne seront pas
déposés, mais au moins on va savoir exactement où le ministre s'en va.
Le
ministre, lui, là, il se demande où moi, je m'en vais.
C'est assez clair où je m'en vais. Moi, je m'en vais dans la protection de
l'usager. Lui, il s'en va vers le développement de véhicules ou d'un secteur d'activité de véhicules. Pourtant, il l'a dit à plusieurs reprises encore aujourd'hui, qu'il avait l'intention de déposer des amendements pour
réserver le transport adapté à l'industrie traditionnelle du taxi. Il n'a jamais dit qu'il souhaitait
réserver une partie du transport
adapté à l'industrie du taxi.
Dans
nos débats précédents, c'est clair qu'on a tous évoqué le fait que ce n'est pas
Uberqui va faire ça, incluant celui en véhicule de promenade. Mais le ministre,
je le répète, il l'a dit lui-même : Du transport adapté, ça se fait dans
des véhicules de promenade. Alors, la condition de sécurité qui vient par la formation,
bien, c'est la formation selon toutes les formes, dans les circonstances de transport
adapté, toutes, donc véhicules et véhicules de promenade, véhicules modifiés et véhicules de promenade. Ça, c'est
cohérent avec ce qu'a dit le ministre. Mais le ministre, lui, là, il ne veut pas. Lui, ce qu'il dit, là, c'est : Regardez,
arrêtez de m'achaler avec de la réglementation, c'est un projet de déréglementation pour les chauffeurs. Je
veux, moi, déréglementer l'entrée pour les chauffeurs pour augmenter le volume
de chauffeurs, hein, c'est par ça, lui,
qu'il va améliorer la situation, vu de l'usager. C'est ce principe. Je prends
son principe au pied levé et au pied de la lettre : il pense à
l'usager, parfait, nous autres aussi.
Alors,
en toutes circonstances de transport adapté, la formation devrait être
démontrée et requise. Il y a deux manières de faire ça : il y a évidemment
la formation et un examen, j'en conviens, mais l'obligation, par un permis
spécifique, une mention spécifique
dans le permis, de l'avoir. Vous êtes un véhicule de promenade, vous êtes un
Uber, vous êtes un Lyft, vous êtes ce
que vous voulez, si vous faites du transport adapté en véhicule de promenade,
vous devez avoir cette mention-là et conséquemment la formation.
Est-ce
que le ministre va finir par accepter le fait que sa proposition limite
l'obligation de formation à un type de véhicule et non à toutes les
occurrences de transport adapté?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, à l'article 2, que nous avons amendé, au
paragraphe 2°, pardon, de l'article 9,
j'ai bien mentionné, et je le répète pour ceux qui nous écoutent, ça se lit
comme suit :
«La
société autorise à être chauffeur la personne qui lui transmet une demande d'autorisation
recevable et qui remplit les conditions suivantes :
«2° elle a complété une formation portant sur la
sécurité, le transport des personnes handicapées ainsi que les autres sujets
et selon les modalités prévues par règlement du ministre».
Les
7 500 permis au Québec aujourd'hui, chauffeurs, doivent
obligatoirement passer une formation qui a été définie par règlement dans la
loi sur le taxi. On va encadrer et uniformiser cette formation pour tous les
chauffeurs au Québec, tous les
chauffeurs. Et c'est pour ça qu'on a bien nommé le transport des personnes
handicapées ainsi que les autres sujets. Si ces chauffeurs décident de faire du transport adapté dans un véhicule
adapté par la suite, ils auront une formation additionnelle qui aura été préparée, formée, encadrée par les
différents organismes, dont peut-être certains qui sont venus en commission
parlementaire voilà quelques mois. Merci.
M. Barrette :
Mme la Présidente, je vais prendre le cas de figure que j'ai pris il y a un
instant. Dans sa réglementation, dans
ce qu'il met sur la table, le projet de loi ainsi que l'amendement, est-ce que
le ministre peut me démontrer qu'un chauffeur aura l'obligation d'avoir une formation spécifique pour le transport
adapté si, dans un véhicule de promenade, il va donner un service de
transport adapté à une personne non voyante? Non. Non, non, non, c'est... Là, le ministre,
Mme la Présidente, me dit
oui. Oui, mais c'est écrit comment, ça? Ce n'est pas écrit. L'utilité d'une
classe additionnelle, c'est ça. Ce n'est pas spécifique, c'est général.
Alors,
le ministre me répond toujours en disant :
Bien, il va y avoir une formation que l'on a prévue, qui va tout couvrir, puis,
pour les véhicules adaptés, eux autres, il va y avoir une formation
additionnelle. Le cas de figure du véhicule de promenade, il n'y a rien
de spécifique à ça.
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, pour ceux qui nous
écoutent, encore une fois, je sais que le député essaie de passer par Kuujjuaq, là, pour revenir à
Québec, là, mais là on est à Québec. Et ça fait peut-être 12 fois que je
le répète, je vais le répéter une dernière fois.
Le paragraphe 2°, qui
est modifié dans l'amendement que j'ai déposé, spécifie, spécifie que la société
va autoriser un chauffeur à être chauffeur la personne qui lui transmet une
demande d'autorisation recevable et qui remplit les conditions suivantes, dont le paragraphe 2° :
«...complété une formation portant sur la sécurité, le transport des
personnes handicapées ainsi que les
autres sujets et selon les modalités prévues par règlement du ministre»,
comme cela a été fait dans la loi sur le taxi précédemment.
M. Barrette : Mme la Présidente,
ce que le ministre dit, c'est qu'il y a donc, à la fin, une seule formation,
qui est universelle. C'est ça qu'il nous
dit, là. Alors, il y a une formation universelle. Il n'y a donc plus de formation
spécifique nécessaire. Et on est dans un environnement, au moment où on
se parle, là, où on prévoit diminuer de façon significative les heures
de formation.
M. Bonnardel :
...présentement, ça n'existe pas, ce que vous dites.
M. Barrette : Je le sais. Non, non, un instant, là, un instant,
Mme la Présidente. Là, ce que le ministre dit... Bien, qu'il le
redise. Alors, le ministre, là, nous dit, au moment où on se parle, qu'il y aura une formation universelle, point.
M. Bonnardel :
...une formation qui va, je le répète, réunir le transport des personnes handicapées
ainsi que les autres sujets, dont la sécurité.
M. Barrette : Donc, c'est une
formation universelle.
M. Bonnardel :
Tout à fait. Qui sera définie, encadrée par les intervenants que nous avons
rencontrés. Et, si, par la suite, un
chauffeur veut faire du transport adapté avec un véhicule adapté, il aura une
formation séparée. Présentement, tous
ceux qui suivent une formation, les 7 500 propriétaires de taxi, d'un
permis de taxi, suivent une formation qui est inégale, dans une certaine mesure, en termes d'heures un
peu partout au Québec. Maintenant, on va uniformiser tout ça et s'assurer
qu'on aura répondu à tout ce qui a été peut-être oublié dans la formation
actuelle au Québec.
M. Barrette :
Alors là, c'est vraiment intéressant, Mme la Présidente, parce qu'on commence à
arriver vraiment... Je vois que le
ministre, là, commence à mieux structurer ses phrases, puis c'est bien
intéressant, parce que, là, ce qu'il vient de dire, là, c'est qu'il y
aura une formation universelle meilleure qu'aujourd'hui. Mais, quand c'est un
véhicule adapté, il y aura une formation
additionnelle, hein? Elle est additionnelle parce que c'est un véhicule
transformé pour le transport adapté.
Donc, il y a donc des circonstances où le transport adapté exige une formation
additionnelle. On ne peut pas contester ça, là. S'il y a une formation universelle excluant les véhicules
transformés et qu'il faut une transformation additionnelle pour le
transport dans des véhicules transformés, c'est donc qu'il y a une situation
qui l'exige.
Alors, comme
le ministre a dit que le transport adapté, ça se faisait aussi en véhicule de
promenade, bien, conséquemment, il y
en a un des deux qui n'aura pas la bonne formation. À moins que le ministre
considère que la formation ne soit
spécifique non pas au véhicule seulement mais aussi au handicap. Est-ce que le
ministre peut nous dire maintenant ce qu'il considère comme handicap?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, j'ai assez répété, là, ce qui sera mis de l'avant en termes
de formation. Je pense que les gens qui nous écoutent se disent peut-être, là,
que... Voyons, est-ce que je viens d'entendre le ministre répéter la
même chose 14 fois? Oui, c'est bien ça. Ça fait peut-être 12 fois que
je le fais, là, alors je le fais une dernière fois.
On amende l'article 9, Mme la Présidente,
parce qu'on veut mieux nommer au paragraphe 2° une situation qui avait été déjà définie par règlement dans l'ancienne
loi sur les taxis, où ce n'est pas nommé, mais c'est fait par règlement,
le fait que la société — SAAQ, quand on parle de «société» — va émettre... donc autoriser à être
chauffeur une personne qui va
demander une autorisation, mais elle devra, avant toute chose, compléter une
formation qui va porter sur la sécurité, sur le transport des personnes handicapées, ainsi que les autres sujets
définis par la SAAQ et les différents organismes, et selon les modalités
prévues par règlement du ministre.
• (12 heures) •
M. Barrette : Alors, Mme la
Présidente, encore une fois, le ministre vient d'insister lui-même sur le mot «handicapées», hein? Il vient de mettre dans la
même phrase «une formation additionnelle» et «handicapées», et il a dit dans
d'autres phrases : Transport adapté, c'est en véhicule, pour le transport
adapté, modifié, et en véhicule de promenade.
Donc, dans le
transport adapté, dans l'esprit du ministre, il y a deux catégories, il y a les personnes
handicapées et il y a toutes les autres, d'où la question : C'est
quoi, pour lui, un handicap qui justifie une formation spéciale additionnelle?
Parce que, clairement, le transport adapté,
pour toutes les autres, ne nécessite pas de formation particulière, parce que
ça va être sa
formation générale, et on sait que les heures de formation vont probablement
aller à la baisse. Alors, quelle est la définition, dans l'esprit du ministre, de «handicap» qui permet
d'exclure tout un paquet de gens qui ont besoin de transport adapté?
Question simple.
M. Bonnardel :
...
M. Barrette :
Ah! question simple qui n'amène aucune réponse. Alors, je vais le répéter pour
le bénéfice de ceux qui nous
écoutent. Le ministre nous a dit que son intérêt premier était l'usager. À cet
égard, il prévoit exiger une formation additionnelle pour les gens qui
reçoivent du transport pour des personnes handicapées. C'est du transport
adapté. Le ministre a dit aussi que le
transport adapté s'adressait à des usagers qui étaient transportés soit dans
des véhicules transformés soit dans
des véhicules de promenade. Alors, dans ces gens-là, il y a donc deux
catégories, des gens qui sont handicapés et pour lesquels les chauffeurs
ont besoin d'une formation spéciale et les autres gens qui ont besoin de
transport adapté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois vous interrompre ici, M. le député de La Pinière.
M. Barrette : C'est vraiment
malheureux, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur le sous-amendement proposé par le député de
La Pinière? Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons... M. le
député de Vimont, allez-y.
M. Rousselle :
Écoutez, j'ai compris les arguments, là. Il n'y a pas de problème, là, je ne
reviens pas sur la classe 5, là. Comme vous dites, j'ai compris.
Pourquoi? Parce que, le permis de conduire, c'est qu'est-ce qui est universel,
hein? Le permis de conduire, c'est ça qui te donne le droit de conduire. Dans
le permis de conduire, comme ceux qui ont une classe 1,
justement, ils ont des mentions F ou M. F, bien, c'est concernant le
véhicule lourd articulé, ou M, c'est manuel.
Pourquoi vous n'ajoutez pas, dans ces
mentions-là... Si vous ne voulez pas faire une modification de classe... d'ajout, là, 5A, B, C, là, pourquoi vous ne
l'ajoutez pas? Ce serait un ajout, là, tout simplement sur la mention sur le
permis de conduire. Vous ne rajoutez
pas de classe à ce moment-là. C'est juste une mention comme quoi la personne
titulaire de ce permis-là a le droit justement de conduire soit un
véhicule pour transporter des gens ou encore un véhicule qui peut avoir des gens... adapté. C'est juste quelque
chose... une modification qui est très simple, qui n'est pas compliquée puis
qui ne demande pas grand-chose. Qu'est-ce que vous en pensez, de celle-là?
M. Bonnardel :
...parce que, M. le député, celui ou celle qui aura passé la formation pour un
véhicule adapté aura dans son véhicule, donc, l'attestation comme quoi
elle a réussi l'examen.
M. Rousselle :
Ça, j'ai bien compris. Mais, comme j'ai commencé, disant que le permis de
conduire, là, il faudrait ajouter...
Je peux comprendre ça, là, mais, il me semble, ça serait si simple. Donc là, je
vois que vous êtes totalement fermé.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, est-ce qu'il y a d'autres commentaires? O.K., donc, M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau :
Juste un instant. Dans le règlement sur les services de transport par taxi, le
règlement actuel, il y a une série de
conditions qu'il faut respecter pour obtenir le droit de pratiquer. Je
comprends bien que l'article actuel, l'article 9, évidemment, ne
sera pas associé à quelque règlement que ce soit. Ce sont les conditions de
base, et ce sont les seules conditions auxquelles on devra souscrire pour
pouvoir devenir chauffeur pour le transport rémunéré des personnes par
automobile. Il n'y aura pas d'autres règlements qui vont venir s'ajouter à ça
avec des spécifications quelconques.
M. Bonnardel : Donc, M.
le député, je pense qu'on explique bien la combinaison
sécurité-transport des personnes handicapées,
autre sujet, ça, c'est multiple, selon, je me répète encore une fois, la
demande ou les demandes des différents organismes
qui pourraient... Mais là n'oublions pas, là, il existe déjà des formations,
là. Alors, on va assurément prendre ce qui se donne de bon, peut-être le
combiner et se dire : Bien, on va prendre ci, on va prendre ça, on va
ajouter ça. On aura une formation
globale qui va assurer encore une fois que, chaque usager ou client qui
embarquera dans un véhicule de taxi, ces personnes pourront se
dire : Assurément, il y a une formation plus que minimale pour être
chauffeur de taxi.
M. Arseneau : D'accord.
M. Bonnardel :
...rémunéré de personnes.
M. Arseneau :
En fait, je ne parlais pas strictement de la formation. Je parlais des
exigences. C'est-à-dire que, dans la
loi actuelle, on avait certaines exigences qui étaient inscrites dans un
règlement. Là, aujourd'hui, les exigences minimales et maximales... En fait, la totalité des exigences
pour devenir chauffeur se résume à l'article 9 et l'ensemble de ses
alinéas avec l'amendement que vous
apportez. Je comprends que, pour préciser les éléments de la formation, il y
aura un règlement. Mais ces exigences-là sont les exigences auxquelles tous les
chauffeurs de taxi ou des autres services qui seront maintenant permis... n'auront que ces exigences à suivre. Il
n'y en a pas d'autres qui vont se superposer dans un autre règlement. C'est
la totalité, d'accord? C'est bien.
Donc,
je voulais juste m'assurer que c'était bien le cas. Je reviendrai tout à
l'heure avec mon amendement à l'article 9.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal :
J'avais encore des questions sur la formation, mais là, comme on est sur le
sous-amendement pour la classe de permis spécifique, ça fait que je vais
rester là-dessus.
Tout à
l'heure, quand je lui ai dit : Bien, on ne veut pas qu'il y ait... Moi,
j'ai l'impression qu'il va y avoir moins d'exigences, puis là on est en train
de les apprendre article par article, pour, par exemple, le véhicule, pour la
formation, qui va arriver à 147.1, etc. Puis c'est ça un peu, l'idée,
c'est de voir...
Par exemple, moi, je n'y avais pas pensé, là,
d'avoir une classe de permis spécifique, vu qu'est-ce que j'avais demandé, puis ça a été battu, c'est de garder et
de maintenir le permis 4C pour tout le monde. Mais l'idée derrière ça,
c'est que, quand on va suivre la
formation, la personne qui va suivre une formation spécifique, dont on va avoir
les modalités par règlement et qui va
être dans le projet de loi dans 147.1, au moins, cette personne, elle va avoir
comme une attestation de formation,
un papier qu'elle va garder avec elle, un peu comme quand on a une attestation
de formation pour faire... je ne sais pas, moi, donner des premiers
soins ou des choses comme ça.
Puis là ça fait que, là, les exigences
s'additionnent une à une. Donc, il faut que ton véhicule respecte toutes les spécifications. Il faut que tu aies la formation.
Là, il va y en avoir peut-être d'autres. Vous allez nous les mentionner,
quelles sont les autres exigences.
Puis l'idée derrière ça, c'est d'avoir, d'abord, quelle est la charge de plus,
de dire : Bien, O.K., je vais aller à la SAAQ, je remplis toutes ces
exigences-là, de remplir toutes ces exigences-là, bien, ça me donne un permis
spécifique qui dit qu'en un coup d'oeil tu
as un permis, ce permis-là atteste que tu remplis toutes les exigences pour le
transport adapté, qui a des besoins spécifiques... que seulement le
transport de personnes. C'est ça, l'idée.
On parlait
beaucoup d'identification du véhicule. Là, on parle de l'identification du
chauffeur. Au lieu de dire : Oui, oui,
je réponds à toutes les exigences, regardez mon véhicule, oui, j'ai la
formation, voici mon attestation, plus d'autres exigences que peut-être vous allez nous dire, mais là, en un seul...
d'une seule façon, la personne, si elle veut vraiment offrir ce
service-là à la population...
• (12 h 10) •
Puis on a vu que les barrières ne sont pas
uniquement le nombre de voitures puis le manque de concurrence, mais il y a aussi d'autres barrières, le
financement des sociétés de transport, etc., que vous dites que vous aller
parer et régler ces barrières-là,
puis ça va être un autre sujet plus tard, quand on va arriver aux articles.
Mais, de cette façon-là, si quelqu'un veut
le faire, si on lui demande d'aller chercher ce permis-là de plus puis on lui
exige ça, ce n'est pas une si grande exigence, alors que, si, par exemple, pour le transport des personnes normales, qui n'est pas le
transport régulier, là, de personnes... qu'on vous dit : On peut faire ça pour le plaisir, puis avoir du
plaisir à le faire seulement 12 heures par semaine, etc., je
comprends que vous voulez réduire les exigences, ce avec quoi nous, on n'est
pas d'accord, mais ça s'explique.
Mais, pour le
transport adapté, c'est quand
même quelque chose de tout modifier
ton véhicule, de t'assurer qu'il respecte les exigences, de faire une
formation supplémentaire de plus. Puis, si, à la fin, tout ce qu'il reste,
c'est d'aller chercher un permis d'une autre
classe, par exemple un permis TA, transport adapté, quelle est
la justification qui dirait : Mais, non, tout est là? Pourquoi lui
exiger ça de plus? Ça ne serait pas une si grande exigence pour les gens.
M. Bonnardel : Mme la
députée, il y a
350 permis, au Québec, présentement, octroyés pour ceux qui font seulement du
transport adapté. Ils n'ont pas cette classe spécifique que vous souhaiteriez créer. Est-ce que
ça fait d'eux des moins bons chauffeurs qualifiés? Non.
Mme Ghazal : Ils ont la
classe 4C, par contre.
M. Bonnardel :
Alors, on enlève la classe 4C justement pour apporter la classe 5,
avec les modalités que je vous ai
déjà expliquées depuis hier ou avant-hier. Alors, on n'a pas besoin de créer
une classe spécifique. Il y aura une formation spécifique pour ceux qui
font du véhicule adapté. Je pense, vous m'avez entendu le dire maintes et
maintes fois. Alors, là-dessus, on va
répondre encore une fois... d'une formation générale pour tout le monde, et, si
certains veulent faire du transport
adapté avec un véhicule adapté, nous aurons une formation additionnelle à
passer. Ça, c'est sine qua non, obligatoire.
Mme Ghazal :
Mais vous êtes d'accord que juste en... Je veux dire, ce n'est pas une charge
extrêmement lourde pour les gens qui prennent la peine de vouloir faire du
transport adapté... puis qu'il y aura des exigences, comme vous me l'avez dit, qui seront quand même importantes.
Vous êtes d'accord que ce n'est pas une exigence de plus d'amener ça?
M. Bonnardel :
La question, ce n'est pas juste une exigence, c'est que, présentement, ça
n'existe pas, et les chauffeurs qui ont suivi cette formation spécifique, pour
les 352, font très bien leur travail. Ce n'est pas parce que c'est indiqué sur
leur permis qu'ils sont... on se déclare meilleur. Je pense que tout le monde
qui utilise le transport adapté, pour un véhicule adapté, savent très bien que ces chauffeurs ont été formés différemment
ou qu'ils ont reçu une formation additionnelle. Ça, tout le monde... En
tout cas, dans le milieu, c'est ça, ça ne changera pas. Ce sera même amélioré
par la suite.
Mme Ghazal :
En fait, la vraie chose, c'est qu'en ce moment les gens qui font du transport
adapté ont un permis spécifique, qui est celui du taxi, en ce moment. Et là ce
qu'on dit, nous, c'est-à-dire avec ce sous-amendement-là du député de La Pinière, c'est : O.K., vous
voulez l'enlever, ça a été enlevé pour tout le monde... mais de le garder
spécifique pour les
gens qui font du transport adapté. Puis la raison pour ça, c'est vraiment pour
identifier les personnes qui peuvent le faire.
Ça fait que je n'arrive pas... je veux juste...
parce que, comme on ne connaît pas toutes les autres exigences qui vont être demandées aux gens qui vont faire du
transport adapté... Puis moi, j'ai cette inquiétude-là, qu'on en retire, qu'on
en retire. On ne sait pas le nombre d'heures
de moins. On ne connaît pas tout ça. Donc, au moins, si la personne peut avoir un
permis spécifique pour faire ce travail-là, qui demande, qui requiert des
compétences différentes, une formation
différente, un véhicule différent, etc., bien, au moins, on a un permis, à la
SAAQ, qui, d'un coup d'oeil, d'une façon simple, amène toutes ces exigences-là, qu'on ne connaît pas la teneur au complet
puisqu'on va le savoir uniquement par réglementation.
Et, pour nous rassurer puis rassurer le public,
bien, au moins, cette exigence d'avoir un permis, pas juste une attestation de formation, plus toutes les autres
exigences, un permis... au moins, O.K., on le sait, cette personne-là, elle est
ferrée, là, pour faire du transport adapté,
totalement. Parce qu'on enlève quand même quelque chose. Vous m'avez dit :
Non, on n'enlève pas... Moi, je vois qu'on
enlève quelque chose. Ils ont actuellement un permis classe 4C qui n'est pas
celui de tout le monde. Là, on leur
dit : Vous allez avoir le même permis que tout le monde. Donc, moi, je
vois qu'on enlève quelque chose. C'est ce que je vois comme exigence.
Donc, c'est pour cette raison-là que je vais
quand même voter pour ça. Vu qu'on ne connaît pas la teneur de tous les autres amendements et toutes les autres
exigences pour le transport adapté, une façon de rassurer le public, c'est
d'avoir ce permis-là, tout simplement.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur le sous-amendement? Est-ce qu'il reste encore du temps
pour M. le député? Vous n'avez plus de temps.
Une voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Non, vous avez écoulé votre temps sur votre sous-amendement.
M. Barrette : Je vais revenir
après le vote avec un sous-amendement sur l'amendement.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Oui, on va revenir, parfait, O.K.
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Oui, M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui, bien, en
fait, dans mon intervention précédente, je voulais juste comprendre
l'amendement proposé par le gouvernement. J'avais omis de me...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous êtes supposé discuter du sous-amendement du député de La Pinière.
M. Arseneau :
Exact, c'est ce que je suis en train de dire, j'avais omis de me prononcer sur
le sous-amendement du député de La
Pinière. En fait, je pense que ce ne sera pas une surprise pour ceux qui nous
écoutent depuis les dernières heures
que je suis entièrement favorable à cette proposition-là qui, effectivement,
vient clarifier les choses, qui vient contrer un peu les inquiétudes, en fait qui vient rassurer les gens sur la façon
dont le gouvernement va se préoccuper de la sécurité des gens, et particulièrement les gens les plus
vulnérables, ceux qui ont besoin d'une attention particulière et d'un service
de transport adapté.
Le fait de vouloir déréglementer tout en disant
que la formation générique, et générale, et universelle pourra permettre de répondre à tous les besoins,
malheureusement, je pense que ça ne correspond pas aux voeux des utilisateurs
du service. Ce qu'on veut, c'est conserver,
au moins dans une partie du contingent de ceux qui feront du transport rémunéré
de personnes, le professionnalisme qu'on retrouve
aujourd'hui chez les chauffeurs de taxi. Cette question-là est malheureusement perçue comme étant une contrainte
de la part du gouvernement, une réglementation qui, selon les propos qui
sont tenus, serait abusive ou empêcherait d'avoir un service optimal, en
quantité...
Peut-être
qu'il faut ici mettre l'accent davantage sur la qualité des services. Et je
pense que cette proposition-là permet
d'y arriver, permet de rassurer la clientèle, le public, et permet de
distinguer les chauffeurs qui s'adonnent, de façon professionnelle et à temps plein, au métier dont
on dit qu'il va continuer d'exister au-delà de la réforme qui est actuellement
proposée par le projet de loi n° 17. Je pense qu'on touche là à quelque chose de fondamental si on veut
s'assurer, effectivement, comme on le
disait hier, qu'entre la réalité qu'on connaît aujourd'hui et celle qu'on veut
inscrire dans le cadre d'un nouveau cadre législatif... mais que ça
puisse bénéficier, oui, à la clientèle, mais à toutes les clientèles, y compris
les clientèles spécifiques, et que ça puisse
permettre aux gens qui oeuvrent déjà dans l'industrie du taxi de continuer de
prospérer, de continuer d'avoir leur part de marché.
Et c'est une
part de marché, actuellement, qui, sur le plan des services offerts... le
ministre a déjà dit ce matin : une clientèle qui est déjà satisfaite. Et je pense que ne pas spécifier, au
moyen d'une classe particulière et spécifique de permis, que ces chauffeurs-là font un bon travail et vont
pouvoir continuer de le faire, et, si on veut s'inscrire dans cette lignée-là,
il faudra aussi obtenir les autorisations et la classe particulière, je pense
que c'est de faire fausse route. C'est de mettre à risque un service qui est déjà donné de façon adéquate. On le reconnaît
tous. Et je ne pense pas qu'il soit de bon augure de ne pas permettre aux
chauffeurs qualifiés de garder ce pan-là des services qu'ils offrent déjà sous
prétexte de vouloir offrir davantage
de services avec plus de voitures, mais avec, quelque part, des exigences qui sont
moins grandes, qui sont donc réduites.
• (12 h 20) •
Alors,
je vais certainement appuyer cette proposition-là. Et je déplore, à cet égard,
le dogmatisme du ministre dans ce
cadre-là, parce que je ne vois pas qu'est-ce que c'est que ça peut véritablement
comporter comme contrainte, de la part des organismes qui réglementent le
transport, de prévoir cette spécificité-là au permis de... S'il y avait des
coûts faramineux, s'il y avait des
durées de formations, dont on a parlé tout à l'heure, qui seraient peut-être
démesurées, s'il y avait du temps perdu
par quelque organisme que ce soit, on pourrait le mettre dans la balance. Mais
là j'ai de la difficulté à penser
qu'on le fait tout simplement pour permettre à quiconque... Sans avoir nécessairement l'engagement envers la clientèle, et cette clientèle
spécifique là, un engagement suffisant pour aller chercher cette petite classe
là, moyennant un certain nombre de critères ou d'exigences, je pense que c'est
de faire fausse route. Et je crains que, dans les mois et les années à venir, on en subisse les conséquences négatives, un peu
partout à travers le Québec, à une clientèle dont on sait qu'elle a déjà des
besoins spécifiques qui ne sont pas toujours considérés par tous. Alors, que le
gouvernement, que le législateur s'en préoccupe aujourd'hui, je pense que ce
serait la moindre des choses.
Alors, voilà ce que j'avais à dire sur cet
élément-là de notre discussion ce matin.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Merci, M. le député des Îles-de-la-Madeleine. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions
sur le sous-amendement du député de La Pinière? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui, merci,
Mme la Présidente. Ce n'est pas... Parce que
j'ai l'impression qu'à chaque fois qu'on demande quelque chose c'est uniquement... on le demande peut-être pour gagner du temps
ou quelque chose comme ça, puis le ministre a dit qu'il avait une ouverture. Puis la raison fondamentale de ça, c'est que même des changements aussi minimes...
C'est-à-dire, jusqu'à maintenant, le seul amendement que vous avez accepté, c'était de parler... ce
n'était pas le terme exact, là, de ne
pas nommer la Politique de mobilité durable, mais quelque chose dans ce lien-là, c'est-à-dire de mettre comme principe dans le projet de loi qu'il n'ira pas à l'encontre de la réduction des gaz à effet de serre, et tout ça. Ça, c'est dans les principes, c'est à ça qu'on
s'engage, le projet de loi n° 17. Jusqu'à maintenant, il n'y a aucune disposition
qui est dans le projet de loi qui permet d'atteindre ça, la réduction des gaz à effet de serre. Au contraire, on est pas mal certains que ça va augmenter le nombre de véhicules, et tout ça. Mais peut-être
qu'on va pouvoir voir un article qui va aller dans le sens de ce souhait-là
qui a été mis dans l'article 1.
Maintenant, pourquoi je parle de ça, c'est que
cette demande-là, d'avoir un permis de classe spécifique pour les gens qui font
le transport adapté... Pour que les gens soient rassurés, vous dites : Il
va y avoir toutes les exigences, et elles ne
vont pas être réduites pour le transport adapté, tous les gens, qu'ils soient
rassurés, qu'ils soient rassurés, qu'ils soient rassurés. Mais ce qu'on demande ici, d'avoir un permis qui leur
rassure... qui dit que toutes les exigences vont être remplies, c'est tellement peu de demandes, ce
n'est tellement rien que je ne vois pas de quelle façon est-ce que
vous allez... Votre ouverture, je ne
la vois pas. Ce n'est pas seulement de... Ce n'est pas juste pour dire : Ah! on
demande ça uniquement parce
qu'on demande plus de choses. C'est tellement peu. Ça a permis d'identifier la personne.
Peut-être,
la plaque T, vous l'avez refusée parce
que c'est trop... Vous voulez enlever
la classe de permis 4C pour tous les conducteurs? Parfait, mais est-ce
qu'on peut garder quelque chose, un permis spécifique pour... Comme il y a d'autres classes de permis... Je ne suis pas au
courant de toutes les classes de permis qui existent, mais il y en a
d'autres pour toutes sortes de raisons. Mais, pour le transport adapté,
ça serait justifié vu que c'est un exercice qui est fait par...
Là, vous
dites qu'il y a 352 permis, peut-être que vous souhaitez qu'il y en ait plus. Mais, si quelqu'un se donne la peine de faire du transport adapté,
de lui demander d'avoir ce permis-là, c'est tellement peu. Je ne vois pas
dans quel article où est-ce
que le ministre va dire : O.K., très bien,
je vous entends, j'entends vos préoccupations et, celui-là, je vais...
pas céder, mais je vais me laisser convaincre et je vais l'ajouter.
Pour quelle
raison... J'aimerais juste que vous nous dites, autre que : Toutes les
exigences sont là et rassurez-vous... J'aimerais vraiment savoir quelle est
l'autre raison fondamentale qui dit que c'est une demande extrêmement difficile à accepter d'avoir une classe de permis. Est-ce que
c'est une demande de la SAAQ, qui vous dit qu'on ne veut pas avoir trop de
classes de permis? Puis, vous, vous avez dit que ce n'est pas votre intention
non plus de demander aux nouveaux joueurs d'avoir cette classe-là. Donc, ça ne
serait pas leur demande à eux. Ça serait la demande de qui?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre.
M. Bonnardel : Merci, Mme
la Présidente. Mme la députée, je m'excuse, mais j'ai assez répondu à cette question
depuis les 40 dernières minutes. Je
pense que vous m'avez entendu sur le questionnement,
le pourquoi je vous dis... je refuse cet amendement. Je vous ai exposé la formation.
Je vous ai exposé pourquoi on n'a pas besoin d'une classe qui n'existe
pas aujourd'hui. Alors, je pense que je vous ai expliqué de fond en comble...
Mme Ghazal : Donc, nous, ce qu'on dit, c'est qu'actuellement tout le monde... Ce qui est exigé, c'est la classe 4C
pour tout le monde. Ce qu'on vous
dit, c'est : Maintenez-la, peu
importe son appellation, uniquement
pour le transport adapté. Donc, elle
existe, et vous l'abolissez. Nous, ce
qu'on vous dit, c'est de la maintenir uniquement pour le transport adapté.
J'essaie de comprendre pour quelle raison
vous... Ça peut rassurer le public de dire : J'ai un permis de transport
adapté pour le faire, au lieu de
dire : Bien, je réponds à toutes les exigences qui sont écrites dans le
règlement, qui sont... j'ai une attestation de formation, mon véhicule
me permet de faire...
Juste pour que le chauffeur soit... qu'il y ait
une assurance de plus que ce chauffeur-là, bien, ce n'est pas M. et Mme Tout-le-monde... Parce que c'est ça qui est
arrivé dans l'idée de tout le monde avec le projet de loi n° 17,
c'est que tout le monde peut faire du taxi, tout le monde peut faire ce
qu'il veut. Donc, on peut penser que tout le monde aussi peut faire du transport adapté. Donc, c'est une
façon de rassurer ces clientèles vulnérables que vous avez entendues,
auxquelles vous avez dit que vous étiez sensible à leurs demandes.
M. Bonnardel :
...dans le 4C qui existe présentement, qui n'existera plus, il n'y a pas de
classe, il n'y a pas de sous-classe juste
pour le transport adapté. Ça n'existe pas. Alors, je pense que je vous ai
expliqué maintes et maintes fois, depuis au moins 40 minutes, sinon
45 minutes, sur ce sous-amendement, pourquoi on n'a pas besoin d'avoir une
classe appropriée, parce qu'on a des éléments
qui démontrent qu'une formation obligatoire doit être passée pour obtenir
l'accréditation, l'examen qu'on doit
obligatoirement passer aussi à la SAAQ pour être attitré à avoir un véhicule,
une formation et l'accréditation de la SAAQ pour ledit véhicule comme
tel.
Donc,
tous ceux qui vont appeler, à partir du lendemain de l'adoption de cette loi,
qui vont demander un véhicule adapté, sauront que ces chauffeurs, hommes ou
femmes, auront suivi une formation spécifique à ce véhicule, parce qu'il
devra obligatoirement y avoir dans l'auto
cette formation qui va définir, qui va expliquer que, oui, j'ai passé cette
formation parce que j'ai passé aussi l'examen à la SAAQ.
Mme Ghazal :
C'est juste qu'en ce moment, de toute façon, dans la loi actuelle, on ne parle
pas de transport adapté, mais vous
avez quand même accepté d'ajouter le transport adapté dans le projet de loi
parce que vous avez reconnu ça. Donc, ce n'est pas parce qu'avant ça
n'existait pas que ce n'est pas justifié de ne pas le faire.
M. Bonnardel :
Dans la loi sur les taxis, nulle part, nulle part on ne cite le transport adapté
dans la formation, c'est par règlement.
Mme Ghazal :
Exact.
M. Bonnardel :
Alors, moi, je ne vous dis pas que c'était parfait. Je vous l'ai déjà dit, là,
mais, à quelque part, de mieux le nommer, c'est ce qu'on fera. C'est ce
qu'on fera.
Mme Ghazal :
Mais c'est ce que j'ai dit, c'est que, dans la loi actuelle, ça n'existe pas,
mais vous, vous avez décidé de mettre le transport adapté, puisque vous
allez nous amener vos amendements, dans la loi, dans le projet de loi.
M. Bonnardel :
...
Mme Ghazal :
...de le bonifier, mais c'est ça qu'on vous demande maintenant, c'est de
bonifier. Même si une classe spécifique de permis n'existait pas, on
vous demande, pour le transport adapté, de faire la même bonification que vous avez faite pour les permis de conduire. Donc,
l'argument de dire : Ce n'était pas là, donc je ne le ferai pas, bien,
vous-même, vous le contredisez par le fait que le mot «transport adapté»
n'était pas dans la loi, puis vous avez consenti à l'ajouter.
Donc,
il faudrait faire la même chose pour le permis, puisque l'argument que vous
utilisez ne tient plus. Vous l'avez vous-même détruit avec l'utilisation
du mot «transport adapté» dans la loi, et c'est tellement une exigence minime
qui ne fait que rassurer les gens. Sinon, on
a l'impression qu'on fait face à un ministre qui dit : Non, moi, j'ai dit
non, je ne changerai pas d'idée, je
ne changerai pas d'idée, je ne changerai pas d'idée, pour quelque chose d'aussi
minime. Juste pour montrer une
ouverture... Parce que je sais que, tout le reste, vous allez le refuser, ça
fait que je me dis : Ce sous-amendement-là est si peu, si peu, au moins, si vous l'acceptiez, ça montrerait...
O.K., vous allez accepter certains amendements. Jusqu'à maintenant,
c'est uniquement la mobilité durable et dans les principes, pas dans les faits.
Et
je vous assure que je n'ai pas parlé une seule seconde de ce sous-amendement-là
avec le député de La Pinière, je vous le jure.
M. Bonnardel :
Il n'y a pas de connivence.
Mme Ghazal :
Je vous le jure, du tout, on ne s'est jamais parlé de ça. Je l'ai découvert en
même temps que vous. Mais, moi, je
vous donne une occasion, je vous donne l'occasion de dire : O.K., pour
celui-là, qui est si peu... Je vous le jure. Puis on aurait pu... mais je
l'aurais dit si on l'avait fait. De toute façon, on veut travailler ensemble
pour les gens du taxi. Mais mon
point, c'est tellement peu, ce point-là ne va pas à l'encontre des principes
vers lesquels vous voulez aller.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, nous allons nous arrêter ici pour la
pause du lunch.
Alors, bon appétit.
On se revoit à 14 heures.
(Suspension de la séance à
12 h 30)
(Reprise à 14 h 02)
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci. À l'ordre, s'il vous plaît! Lors de la suspension de nos travaux, ce midi,
les discussions portaient sur un sous-amendement du député de La Pinière proposé à l'amendement du ministre à l'article 9.
La parole était à Mme la députée de Mercier. Mme la députée, il vous reste
encore 7 min 50 s.
Mme Ghazal : Merci,
Mme la Présidente. Donc, le sous-amendement qu'on était en train de discuter, c'était de garder une classe spécifique de permis pour les
gens qui veulent faire du transport
adapté. Donc, c'était ça qu'on discutait, puis je disais au ministre que, parce que c'est un enjeu, comme lui, il
en est conscient, qui préoccupe beaucoup de gens, le transport adapté, donc c'est extrêmement
important. Puis c'était quelque chose qui demande peu d'exigences, donc, de
l'accepter, parce que ça demande tellement
peu d'exigences... Sinon, sur quoi le ministre va accepter un de nos
amendements d'ici la fin de l'étude du projet de loi?
Mais,
pour la partie transport adapté, je comprends que le ministre est en train de
travailler, son équipe, ils sont en train de travailler à des amendements qui
vont nous être soumis avant la fin de l'étude du projet de loi, j'espère, pour
qu'on puisse faire notre travail. Et
donc, moi, j'avais aussi... il y a plein d'amendements que j'aurais pu amener
par rapport à cette question-là.
Donc, j'ai hâte qu'on puisse les discuter, qu'on puisse les avoir assez
rapidement pour, aussi, répondre aux questions des gens et à leurs
préoccupations que le ministre nous dit qu'il a entendues.
Puis aussi,
peut-être, étant donné qu'il y a cet aspect lois, règlements, beaucoup
d'éléments fondamentaux, des questionnements
que les gens ont qui pourraient se retrouver dans le règlement, je ne sais pas
aussi, en attendant d'avoir les amendements
pour ce projet de loi là, si c'est possible aussi... J'imagine qu'il y a toutes
ces discussions-là, ces réflexions-là sur ce que va contenir le
règlement, qui sont déjà entamées ou en cours, je ne sais pas.
Le ministre pourrait
m'informer si c'est possible aussi d'avoir des extraits, ou une partie du
règlement, ou un brouillon, ou quelque chose
qui pourrait répondre aux questionnements que nous avons, au lieu d'être constamment
référé : Ce ne sera pas dans la
loi, faites-nous confiance, ce sera dans le règlement. Mais qu'est-ce que vous
êtes en train de penser mettre dans
ce règlement-là? Que ce soit, je ne sais pas... on parlait de la formation pour
le transport adapté, que ce soit le
nombre d'heures... à qui? Est-ce que c'est la SAAQ? Vous avez parlé de souhait,
vous pensez... Mais si c'est possible aussi de préciser ces
questions-là.
Donc,
c'est vraiment quelque chose... je parle du sous-amendement, mais aussi un point
que j'amène de façon générale pour
cette question fondamentale qui est la question du transport adapté. Comme ça,
nous, on n'amènerait pas des amendements
à tout bout de champ puis on se ferait juste dire : Ce sera plus tard, les
amendements s'en viennent ou ce sera par règlement. On pourra être
éclairé puis peut-être qu'on posera moins de questions, si on le sait. On
posera moins de questions.
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Bonnardel :
Oui, Mme la Présidente. Mme la députée, c'est peut-être la quatrième fois ou la
cinquième fois que je vous dis que
vous avez décidé de travailler alinéa par alinéa, au lieu de sujet par sujet.
C'est un choix que l'opposition a fait. J'ai accepté en connaissant les
tenants et aboutissants de ce choix que vous avez fait. Alors, en temps et
lieu, je pourrai vous donner les amendements
qui seront terminés. J'essaie de vous les donner le plus tôt possible pour que
vous soyez capable de les analyser. Ne vous inquiétez pas, si je peux le
faire, je le ferai.
Maintenant, encore
une fois, je vous répète, pour la discussion que nous avons eue avant le dîner,
pendant 45 minutes ou à peu près, sur
la classe spécifique, je vous ai énuméré pourquoi nous refusons ce sous-amendement
déposé par le député de La Pinière.
Mme Ghazal :
Juste pour être vraiment certaine de comprendre, vous n'allez pas déposer les
amendements à chaque fois qu'on va arriver à l'article quand ça touche le
transport adapté. Tous les amendements, quand ils vont être prêts, sur le transport adapté, vont nous être déposés
d'un seul bloc, mais ça ne veux pas dire qu'on va les étudier tous ensemble
puisqu'on sait qu'on va le faire alinéa par
alinéa. Mais, je veux dire, ils vont être déposés, et au moins on va pouvoir en
prendre connaissance. Je veux juste être certaine que c'est bien ça que j'ai
compris de ce que vous dites.
M. Bonnardel :
Tout ce qu'on pourra vous déposer à l'avance sur des sujets qui vont venir en
temps et lieu... On est rendus à
l'article 9. On a combien d'heures? On a très près de... plus d'une
trentaine d'heures pour neuf articles. Moi, je suis la vitesse où vous
souhaitez aller. Or, dans ces circonstances, écoutez, je devais vous donner les
amendements quand on sera rendus aux étapes du transport adapté. Si je peux le
faire avant, ça va me faire plaisir. Maintenant, là, on a à discuter du sous-amendement déposé par le député de La Pinière. Alors, je vous ai énuméré pourquoi
je refuse ce sous-amendement.
Mme Ghazal : Je veux juste être certaine. Parce que
je pensais avoir compris qu'hier, quand je vous ai dit : C'est dommage que
ça soit dans un... pas tous les amendements, mais... je ne me rappelle pas c'était quoi, la
formulation, mais l'esprit, là, des amendements par rapport au transport
adapté que le journaliste... a eu lieu, vous m'avez dit : Quand ils vont être prêts, je vais vous les déposer. Donc,
vous n'allez pas les déposer une fois qu'on est rendus à l'article, vous allez les déposer...
Supposons qu'il y en a, je ne
sais pas, je vais dire 20 articles,
s'il y en a 10 de prêts, vous allez déposer les 10 d'un
seul coup?
M. Bonnardel :
Quand je pourrai vous donner à l'avance, je le ferai. Je le ferai.
Mme Ghazal : O.K. Donc, très
bien. Ça fait que, moi, je... on va
voter pour ça, mais, comme je le disais, je vais réserver les amendements
en lien avec le transport adapté en attendant d'avoir ce que vous avez, pour
vous montrer que ce n'est pas juste du temps
qu'on veut faire. On veut vraiment avoir des réponses à nos questions sur cette
question. Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires? Pas d'autre commentaire. Donc, est-ce
qu'on passe à l'adoption du sous-amendement?
M. Barrette :
Vote nominal.
La
Présidente (Mme Grondin) : Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette :
Pour.
La Secrétaire :
M. Rousselle (Vimont)?
M. Rousselle :
Pour.
La Secrétaire :
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bonnardel (Granby)?
M. Bonnardel :
Contre.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M. Reid :
Contre.
La Secrétaire :
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Contre.
La Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Contre.
La Secrétaire :
M. Lemay (Masson)?
M. Lemay :
Contre.
La Secrétaire :
M. Lafrenière (Vachon)?
M. Lafrenière :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) :
Abstention. Donc, nous revenons à l'amendement, du ministre,
de l'article 9. Y a-t-il des commentaires?
M. Barrette :
Oui, Mme la Présidente. J'aurais un sous-amendement à déposer.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, on suspend quelques
instants les travaux.
(Suspension de la séance à 14 h 09)
(Reprise à 14 h 11)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous reprenons les travaux. M. le
député de La Pinière, je vous invite à lire votre proposition.
M. Barrette : Alors, Mme
la Présidente, l'amendement
se lit comme suit : L'amendement proposé à l'article 9 est modifié...
Je pense qu'on aurait dû dire «le sous-amendement», madame la... Ça va?
La Présidente
(Mme Grondin) : Le sous-amendement.
M. Barrette : L'amendement
proposé à l'article 9 est modifié par l'ajout dans le paragraphe 2°, suite
aux mots «personnes handicapées», des mots «par tout type de véhicule prévu à
l'application de cette loi».
La phrase se
lirait ainsi, l'amendement proposé par le ministre deviendrait : 2° remplacer, dans le paragraphe 2°, «sur les matières et selon les modalités prévues» par «portant sur la
sécurité, le transport des personnes handicapées par tout type de
véhicule prévu à l'application de cette loi ainsi que les autres sujets et selon
les modalités prévus.»
Alors, Mme la Présidente, ce n'est pas compliqué, on comprend que le ministre
refuse tous les amendements qui traitent d'une précision en matière
de sécurité. Et ici on arrive avec un amendement qui est d'une grande
simplicité.
Non seulement,
pour nous autres, ce qui est important, c'est la sécurité des personnes les plus
vulnérables... alors que, pour le ministre,
le plus important, c'est d'élargir ce marché-là. Je pense qu'on
peut dire ça. Bien, si c'est important, la
sécurité des gens les plus vulnérables, ce devrait être important
en toutes circonstances. Et les circonstances, dans le transport, ce sont les moments où on entre et on circule dans un
véhicule dont traite le projet de loi. Alors, ça m'apparaît une évidence, et j'attends
de voir les commentaires du ministre.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Bonnardel : Si
vous voulez suspendre juste quelques minutes, Mme la Présidente, j'étudie encore
une fois l'amendement du député de La Pinière.
M. Barrette : Nous consentons à
ce que le ministre réfléchisse.
La Présidente
(Mme Grondin) : Nous suspendons les travaux.
(Suspension de la séance à 14 h 13)
(Reprise à 14 h 19)
La Présidente
(Mme Grondin) : Nous reprenons les travaux. M. le
ministre.
M. Bonnardel :
Alors, oui, Mme la Présidente, j'ai bien lu le sous-amendement du député de La
Pinière. Je l'ai mentionné, lors de
l'autre amendement... sous-amendement que l'opposition avait déposé, jusqu'à
quel point, pour moi, c'était
important, pour moi, de ne pas abaisser la formation, en termes de sécurité, de
transport des personnes handicapées, comme
je l'ai nommé dans l'amendement que nous avons déposé. Ce qui n'était pas le
cas dans les textes de loi... de l'ancienne loi sur les taxis, qui a été modifiée par règlement, par la suite, pour
dicter une formation x. Et le texte du paragraphe 2° que
nous avons amendé, là, dit bien : «ainsi que les autres sujets et selon
les modalités prévus par règlement du ministre.»
Le
sous-amendement du député de La Pinière n'apporte rien de neuf, n'apporte rien
de nouveau... à laquelle on aurait pu
peut-être s'imaginer qu'il y avait eu un oubli dans le texte amendé que nous
avons déposé. Mais, dans le paragraphe 2° que nous avons écrit, on touche à tout.
• (14 h 20) •
Alors, je le
répète encore une fois, autant pour la formation générale de tous les
chauffeurs de taxi au Québec, sur l'aspect de la sécurité, sur l'aspect des
personnes à mobilité réduite ou personnes handicapées, ainsi que tous les
autres sujets que nous pourrions discuter dans une formation
générale suite aux discussions que nous aurons avec les différents intervenants qui ont participé à ces consultations
particulières, et selon les modalités prévues que nous dicterons par règlement
par la suite, on encadre de façon sérieuse la formation, qui, pour moi,
est extrêmement importante pour que tous les usagers et les clients s'assurent
qu'un chauffeur de taxi ou de transport rémunéré par personne soit bien formé.
Voilà.
La Présidente
(Mme Grondin) : Monsieur... D'autres commentaires?
M. Barrette :
Bien oui. Alors, Mme la ministre, je ferai remarquer... Mme la Présidente,
je dirai au ministre, en premier
lieu, que, si l'enjeu de la sécurité dans le transport adapté avait été si
important pour le ministre, à la rédaction initiale et donc au dépôt, on aurait
retrouvé les mots «transport adapté». Dans le projet de loi initial, ils n'y
étaient pas. Tout le monde comprend que c'est un projet de
déréglementation. Je l'aurai suffisamment dit et je vais le dire encore.
J'ai une
question, à cette étape-ci, très précise au ministre : Peut-il me donner
la définition légale d'une personne handicapée?
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Bonnardel :
Donnez-moi quelques secondes, je vais questionner les juristes, Mme la
Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Voulez-vous qu'on suspende les travaux?
Une voix : ...
La Présidente
(Mme Grondin) : Nous allons suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 14 h 22)
(Reprise à 14 h 24)
La Présidente
(Mme Grondin) : Nous reprenons les travaux. M. le ministre.
M. Bonnardel : Alors, Mme
la Présidente, le député de
La Pinière voulait qu'on lui lise quelle était la définition légale d'une personne handicapée. Justice Québec dit, la Loi assurant
l'exercice des droits des personnes handicapées en vue de leur intégration
scolaire, professionnelle et sociale, l'article 1 : «1. Dans la
présente loi, à moins que le contexte n'indique un sens différent, on
entend par :
«g) "personne
handicapée" : toute personne ayant une déficience entraînant une
incapacité significative et persistante et qui est sujette à rencontrer
des obstacles dans l'accomplissement d'activités courantes.»
M. Barrette :
Mme la Présidente, si le ministre a eu besoin de plusieurs minutes pour
consulter ses collègues pour trouver la définition d'une personne
handicapée, c'est certainement le reflet du fait que le ministre n'avait pas
pensé s'adresser à cet important élément de son projet de loi à la rédaction.
Maintenant...
M. Bonnardel :
Mme la présidente, il y a des limites, là. On me demande la définition légale
d'une personne handicapée. Je pense
que de prendre trois minutes puis de la donner au député, là... Il y a
des limites, là, à essayer de me faire croire que je pouvais tenir et savoir
la définition légale de «personne handicapée», là, quand même.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le député de La Pinière, je vous invite
à... s'il vous plaît.
M. Barrette : ...Mme
la Présidente, je n'ai pas entendu de
règlement. Maintenant, Mme la
Présidente, il y a
une situation, ici, qui est très simple. Le ministre n'a-t-il pas dit
que, pour lui, il devait y avoir une formation additionnelle à propos du
transport des personnes handicapées? C'est à peu près ça, ce qui est écrit dans
son amendement.
M. Bonnardel :
Ceux qui utilisent un véhicule adapté.
M. Barrette : Alors, voilà, Mme la Présidente. Alors,
autre question : Est-ce
qu'au sens de la loi que le ministre lui-même vient de nous lire il y a
des cas de figure où des personnes handicapées ne seront pas transportées dans
des véhicules comme le ministre vient de le dire, des véhicules transformés?
M. Bonnardel : Exactement. Des personnes handicapées pourraient être
transportées dans un véhicule de promenade conventionnel de taxi, parce que je l'ai mentionnée dans mon amendement
que ces chauffeurs propriétaires seront formés avec différents sujets, comme
mentionnés auparavant, la sécurité et le transport des personnes handicapées.
M. Barrette : Alors, Mme la
Présidente, le ministre nous a dit clairement qu'il fallait avoir une formation
additionnelle pour le transport adapté des
personnes handicapées. C'était le dépôt de son amendement. Nous lui avons fait
valoir qu'il y avait des personnes
handicapées, au sens de la loi, qui étaient transportées dans des véhicules de
promenade.
Et, quand on dit que le ministre ne s'occupe pas
de la sécurité de façon globale et entière, s'il y a une formation
additionnelle nécessaire pour le transport de personnes handicapées, c'est une
formation additionnelle supplémentaire nécessaire
pour toutes les personnes handicapées au sens de la loi, pas simplement celles
transportées dans des véhicules transportés.
Alors, nous, quand on propose nos amendements
d'une classe de permis additionnelle, d'une identification formelle, que la personne a, dans tous les cas de
figure, une formation additionnelle, c'est pour respecter la loi et s'assurer,
parce que la loi, elle a été faite pour ça,
elle, que toutes les personnes handicapées, peu importent les circonstances,
soient protégées.
Le ministre,
dans sa position, fait deux groupes de personnes handicapées : celles qui
sont transportées dans un type de véhicule qui sera conduit par quelqu'un qui
aura une formation additionnelle et celles qui sont conduites dans un
véhicule de promenade, qui n'auront pas la formation additionnelle.
Nous disons,
dans l'intérêt des personnes handicapées qui nous écoutent — je suis sûr qu'il y en a plein qui nous
écoutent : Pour nous, dans notre
formation politique, là, dans tous les cas de figure, vous devez être servis
par des gens qui, formellement, obligatoirement, ont, auront eu la formation
additionnelle. Le ministre nous dit que ça ne sera pas le cas. C'est ça
qu'il nous dit, et on trouve ça inacceptable.
Alors, je reformule
ma question au ministre : Si, M. le ministre, la protection, d'assurer la
sécurité à toutes les personnes handicapées
en toutes circonstances de transport prévues à la loi, ça vous importe, vous
devez vous assurer... ne vous devriez
pas assurer une formation additionnelle obligatoire pour quiconque transporte
ces gens, que ce soit dans un véhicule adapté ou dans un véhicule de
promenade?
• (14 h 30) •
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, un autre sous-amendement qui essaie de définir puis
d'expliquer ou de faire indirectement
ce que le député ne peut pas faire directement, d'essayer de démontrer que la
formation que nous allons faire n'est
pas adéquate. Ça fait au moins 1 h 30 min que je répète la même
chose, que j'explique aux partenaires, aux collègues ici, aux gens qui nous écoutent, qui sont sûrement
nombreux, que la formation générale pour tous, tous, tous les chauffeurs,
hommes et femmes... Tous ces conducteurs,
ces chauffeurs devront obligatoirement suivre une formation sur la sécurité, le
transport des personnes handicapées ainsi que tous les autres sujets qui
pourraient être définis avec nos partenaires, dont sûrement quelques-uns qui
sont venus ici en consultation particulière. Nous allons définir par règlement
le nombre d'heures entre le sept heures qui
existe présentement et 150 heures à Montréal — je le répète tranquillement, tous les autres
sujets, et les personnes handicapées, et la sécurité, tous les chauffeurs — pour
que tous les Québécois, clients, usagers, se
disent : J'utilise un véhicule de transport rémunéré par personne ou un
taxi, ce chauffeur a suivi une formation en bonne et due forme et a reçu l'accréditation, l'accréditation
suivant l'examen de la SAAQ. De la SAAQ. Si un chauffeur décide de suivre une nouvelle formation parce qu'il veut
utiliser ou acheter un véhicule adapté, adapté, il devra suivre une formation
additionnelle.
Voici
la teneur du paragraphe 2° de l'amendement que nous avons déposé. Alors, le
sous-amendement du député de La Pinière n'améliore en rien, en rien la
formation que nous souhaitons donner, qui sera définie par règlement,
tout comme cela a déjà été fait dans la loi sur les taxis auparavant. Voilà.
La
Présidente (Mme Grondin) : D'autres commentaires?
M. Barrette :
Bien sûr. Alors, le ministre vient de l'appuyer, et je le remercie. Il vient de
nous dire formellement qu'un
chauffeur devra, s'il transporte des personnes handicapées, juste les
handicapées, dans un véhicule adapté, acquérir une formation additionnelle. Si elle est additionnelle à la formation de
base, qui est celle de tous les autres, c'est donc, je pense, qu'il y a une valeur ajoutée. Est-ce que le
ministre peut nous dire si, dans son esprit, cette obligation-là de formation
additionnelle constitue une valeur ajoutée en matière de sécurité par rapport à
la formation de base?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, il est normal qu'un chauffeur qui souhaite utiliser un
véhicule modifié, adapté aux
conditions d'une personne à mobilité réduite, exemple, chaise roulante, suive
une formation, parce qu'il y a une différence
entre un véhicule modifié, adapté et le véhicule de promenade qu'il utilisait
auparavant. Alors, c'est cette formation que nous donnerons à ce chauffeur, qui va décider par la suite, dans son
modèle d'affaires, d'utiliser les vans qui ont été modifiées ou qui sont déjà
modifiées, comme certains les voient un peu partout au Québec déjà.
M. Barrette :
Mme la Présidente, la question que j'ai posée, je ne veux pas la reprendre au
complet, parce que... La réponse,
c'est oui ou non, là. Y a-t-il une valeur ajoutée, en matière de sécurité,
provenant de la formation additionnelle que le ministre veut avoir dans
la condition spécifique de l'utilisation d'un véhicule adapté, oui ou non?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, on va donner une deuxième formation pour ceux qui vont
vouloir conduire un véhicule adapté pour les
personnes à mobilité réduite. On ne peut pas être plus clairs que ça, là. Il y
a une formation de base pour tout le monde... je ne dis même pas «de
base», générale, générale qui va combiner tout ce que je dis depuis deux heures au moins déjà. Et, si on souhaite
obtenir et conduire un véhicule adapté, avant d'obtenir l'accréditation, elle
devra passer un examen, la personne, et elle
pourra obtenir l'accréditation de la SAAQ par la suite et devenir un chauffeur qualifié,
tout comme le véhicule devra l'être.
M. Barrette :
Je vais pousser l'argument à son point le plus ridicule. Est-ce que la deuxième
formation, c'est simplement la première répétée deux fois? Ridicule, je le
sais. Y a-t-il, oui ou non, une valeur ajoutée à la formation additionnelle par
rapport à la formation de base, oui ou non?
M. Bonnardel : M. le
député, croyez-vous sérieusement,
quand vous me posez cette question, que ce sera la même formation? Je viens de vous répéter qu'il y
a une formation pour un véhicule de promenade, la sécurité, les enjeux des
personnes handicapées, tous les autres sujets. Entre vous et moi, là, un
véhicule modifié, une van, comme on la connaît, pour une personne à mobilité réduite à l'intérieur ou deux versus
un véhicule traditionnel, est-ce que c'est la même chose? Non. Alors, cette formation
additionnelle sera nécessairement différente.
M. Barrette :
Est-elle une valeur ajoutée en matière de sécurité?
M. Bonnardel : On veut, M.
le député, que chaque citoyen
usager qui utilisera ce véhicule se dise que la personne qui conduit, qui est derrière le volant, ait suivi une formation,
donc cette personne est qualifiée.
M. Barrette : Mme la
Présidente, le ministre
a admis et utilisé, sans qu'on lui pose la question, lui-même
l'argument que des personnes dites
handicapées puissent être transportées dans des véhicules de promenade. Alors, Mme la Présidente, pour le ministre, y
a-t-il maintenant deux classes de
personnes handicapées, une qui justifie une formation additionnelle
et une qui ne la justifie pas?
M. Bonnardel : Mme
la Présidente, une personne handicapée peut être aveugle, semi-aveugle, avoir
un chien d'accompagnement, demander un taxi traditionnel. Cette formation sera
donnée dans la formation générale.
On peut difficilement embarquer une chaise roulante dans
un véhicule traditionnel. Ça se peut. Ça s'est sûrement... Ça se fait
sûrement déjà, ça se peut. Maintenant, il y a des gens qui ne peuvent débarquer
de leur chaise roulante. Alors, la formation
additionnelle que nous donnerons, c'est un ajout, là, c'est une amélioration,
là, une bonification de ce qui se fait déjà pour que tout le monde qui utilise
ce service se dise : Il y a une petite bonification de plus qu'on a mise
dans cette loi pour être certain que les bonnes personnes sont aux
bonnes places et qu'elles ont été bien formées.
M. Barrette : Ah! pendant un
instant, Mme la Présidente, j'ai cru que la bonification est en matière de
sécurité, mais là c'est une bonification
dans le projet de loi. Il a quasiment dit que c'était plus en matière de
sécurité. Je le répète. Là, là, pour
les personnes handicapées, au moment où on se parle dans le discours du
ministre, il y a deux catégories : une qui mérite une formation
inférieure et une qui mérite une formation supérieure. J'ai posé la
question : C'est-u la même deux fois?
Il m'a dit : Non, c'est plus. Bien, moi, c'est parce que, quand qu'il y a
deux chiffres, là, qu'il y en a un qui est plus haut puis l'autre, plus
bas, ça veut dire qu'il y en a un qui est supérieur puis il y en a un qui est
inférieur.
Alors, pour
le ministre, là, qui refuse notre amendement, qui ne vise qu'une chose, à faire
en sorte que toutes les personnes handicapées, en toutes circonstances, aient
affaire à un chauffeur formé également... Le ministre refuse et fait donc ipso facto, de fait même, deux catégories de
personnes handicapées. Ce n'est juste pas acceptable. Je ne comprends
pas le ministre.
Alors,
peut-il m'indiquer, encore une fois, quels sont les éléments qu'il n'a pas
besoin de donner dans la formation dans la catégorie inférieure?
• (14 h 40) •
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, vous savez, le député de La Pinière a l'imagination
fertile. On le voit bien depuis... Et
j'essaie de... Je ne veux pas inventer ou dire n'importe quoi, parce que ce
n'est pas mon genre. Le député semble dire sûrement que peut-être les chauffeurs, aujourd'hui, qui ont ces
352 permis, qui font du transport adapté, sont mal formés. C'est peut-être
ça qu'il semble dire. Alors, les 352, là, vous faites ce travail au Québec
présentement, vous êtes mal formés, vous
ne comprenez pas, vous, la dynamique de la mobilité réduite. On donne ce petit
coup de plus avec cette loi pour
bonifier une formation qui n'existe
pas. On forme des chauffeurs en ajoutant, en nommant ce que les gens nous ont
dit ici, voilà quelques mois, en ajoutant, en nommant les personnes
handicapées et tous les autres sujets possibles.
Alors, je le répète encore une fois, et peut-être
pour une dernière fois : Cet amendement... ce sous-amendement déposé par le député de La Pinière n'améliore en rien, en rien, ce que nous ferons pour assurer la qualité
d'un service, les compétences d'un chauffeur qualifié dans un véhicule
qualifié partout au Québec.
M. Barrette : On revient encore à la même chose. La sécurité,
pour le ministre, c'est dépendant... la formation en matière de
sécurité dépend du type de véhicule. Or, pour nous, la sécurité dépend de l'individu. Ce
n'est pas le véhicule qui est le premier élément à considérer, mais bien
l'individu. Alors, l'individu, à mon sens, a droit, peu importe le
véhicule, au même niveau de formation exigé par la loi en matière de sécurité,
selon sa catégorie.
Alors, il y a la personne
non handicapée et la personne handicapée, peu importe son handicap. Alors,
cette personne-là, là, qu'on nomme maintenant, mais qui n'était pas nommée au départ... Le ministre
aime bien dire : Maintenant,
on nomme. Ça aurait été le fun que tout ça
soit nommé à la rédaction initiale. Ça n'a pas été le cas. C'est un oubli, puis
on va le répéter, que c'est un oubli.
Puis c'est vrai que je comprends que le ministre n'aime pas ça, mais
c'est bien plate, là, mais c'est vrai que c'est un oubli. Et là nous, on est
là, là, puis on est obligés de corriger le ministre parce que le projet de
loi, bien, c'est plate, là, mais il a
été, puis je vais être gentil, là, il a été écrit imparfaitement. C'est à ça
que ça sert, les consultations et l'étude détaillée.
Alors, sur
l'objet de la formation, qu'est-ce qu'on a? On a le ministre
qui admet qu'il y a des situations qui sont différentes. Il admet et promeut le
fait, en plus, le fait que, pour lui,
ça peut être des formations inégales. Je lui demande de le confirmer, il tourne autour du pot sans le
confirmer : deuxième formation, formation additionnelle. Puis là je suis
surpris qu'il nous ne dise pas, mais
je vais le rappeler : Ah bien, le répondant, lui, s'il juge que c'est
nécessaire d'en avoir une de plus,
bien, libre à lui de le faire. Bien, je pense qu'il y a bien des répondants qui
vont vouloir le faire, là. Parti comme c'est là, ce ne sera peut-être
pas, à la formation minimale universelle, suffisant.
Alors, nous,
là, puis je le répète, nous, ce qui nous importe, c'est la sécurité de tout le
monde en toutes circonstances. Alors,
tout le monde, ce sont les personnes handicapées sans égard au handicap. C'est
implicite dans la définition que le ministre
a été obligé de chercher. Et «par tout type de véhicule», bien, c'est tout type
de véhicule, donc en toutes circonstances. Et le ministre nous dit que ça, ce n'est pas une amélioration au projet
de loi. Pourquoi? Parce que ce dont je ne vous ai pas parlé à l'écriture initiale, ne vous en faites
pas, je vais vous en parler plus tard. Puis à la fin, quand je vais vous en
parler plus tard, je vais vous dire
que ça va être dans le règlement. Et là nous autres, là, béats d'admiration devant
le ministre, on devrait être rassurés. Bien non, on n'est pas rassurés.
Et on propose simplement d'être précis.
Et, quand le
ministre me reproche d'avoir de l'imagination, bon, je trouve ça malheureux
qu'il me reproche d'avoir de l'imagination, en général, c'est une qualité, mais
il pourrait constater que je suis pour la précision des mots, de leur
sens et de leur portée. Et l'amendement que
je propose actuellement fait exactement ça : le sens, la précision et la
portée, le même
niveau de formation en matière de sécurité pour tous les handicapés en toutes
circonstances, les circonstances étant les différents types de
véhicules, entre autres. Et ça, le ministre le refuse.
C'était
le même motif qu'on a mis sur la table pour le permis, le permis venant faire
tout ça d'un coup. Le permis oblige
la formation, l'amène en toutes circonstances et est un levier pour, à la fin,
faire ce que le ministre dit qu'il va
faire, mais dont on n'est pas sûrs,
qui est de protéger ce secteur d'activité à l'industrie traditionnelle du taxi.
Et, même à ça, là, on commence à avoir bien, bien, bien des doutes. Et
le doute, il est venu dans Le Soleil ce matin.
Quand
on met ça bout à bout, Mme la Présidente, là, qu'on ne me reproche pas d'avoir
de l'imagination, là. Je fais mon travail au nom de ceux et celles dans notre
société qui utilisent le transport rémunéré et qui sont les plus vulnérables.
Le ministre va-t-il
revenir sur sa position et accepter notre amendement?
M. Bonnardel :
J'ai tout expliqué, Mme la Présidente, depuis deux heures, sur la formation,
sur la sécurité, sur les autres aspects de la sécurité, sur les personnes
handicapées, sur l'autre formation donnée pour les véhicules adaptés.
M. Barrette :
Mme la Présidente, de nous dire que ça va être dans un règlement un jour puis
qu'on va peut-être arriver avec un amendement, là, ce n'est pas une
explication.
On a été plusieurs
parlementaires à demander au ministre de nous déposer maintenant, même si
c'étaient des documents de travail, ce vers
quoi il s'en va. On ne l'a pas. Je rappelle que ce sont des éléments qui
auraient dû être écrits à la case départ. Ils ne le sont pas.
Alors,
je vais donner une chance au ministre. Peut-il nous donner un seul exemple en
matière de sécurité qui va différencier
la formation universelle de base, c'est ses mots, qui est inférieure,
manifestement, et la formation supérieure, qui est dite additionnelle?
Allez, là. On est intéressés.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, on a deux formations qui vont être données, une pour les
véhicules adaptés. Un véhicule adapté
est bien différent d'un véhicule de promenade. C'est une formation qui va être
adéquate pour expliquer, former ces
chauffeurs qui auront à conduire ces véhicules qui auront été modifiés pour
répondre aux besoins des gens à mobilité
réduite, pour ne pas dire en chaise roulante. Alors, il y a une différence
majeure entre deux véhicules, véhicules de promenade et ces véhicules modifiés. Et, de l'autre côté, c'est une
formation générale qui va répondre aux besoins de tous les intervenants qui pourraient lever un
drapeau en nous disant... ce qui se donne présentement et qui, soit dit en
passant, le député le sait très bien,
a été défini par règlement. C'est donc difficile, hein, de comprendre que c'est
des règlements dans les lois qui sont écrites par la suite.
Le
député de La Pinière a été ministre quatre ans. Il le sait très bien. Il le
sait très bien, que, oui, il y a des articles qu'on peut amender et dire :
Oui, on va le mettre dans la loi spécifiquement. Mais, majoritairement, tout
est fait par règlement. La loi sur les taxis, la formation, c'est fait
par règlement.
Alors,
je peux rassurer encore une fois tous ceux qui nous écoutent : transport
adapté, personnes à mobilité réduite, handicapées, la formation sera adéquate
pour eux, adéquate et même bonifiée, s'il le faut, pour répondre à leurs
besoins et répondre aux besoins des organismes qui pourraient en faire la
demande. Merci.
M. Barrette :
Mme la Présidente, c'est drôle, hein, mais moi, j'écoute la radio, puis je lis
les journaux, puis je vois des gens qui sont dans ce secteur de représentation
là, des gens... des personnes handicapées, puis ce qu'ils expriment, c'est
leur inquiétude. Alors, j'imagine que le ministre va leur dire, à la caméra
dans quelques instants, qu'elles ont tort d'être inquiètes. C'est sûr, parce qu'elles ont tort d'être inquiètes, voyons.
Le ministre vient démanteler tout ce qui existe à la faveur de quelque chose qui n'est même pas présenté
actuellement et à propos de laquelle on demande au ministre de répondre
puis il ne répond jamais, sauf pour dire non.
Alors,
ce n'est pas compliqué, là, nous, là, les parlementaires, quand on arrive avec
une proposition raisonnable... parce
que je n'ai pas entendu un seul argument autre que de dire : Bien,
regardez, ça ne se peut pas que votre amendement apporte quelque chose de mieux au projet de loi puisque, moi, ce que je
fais est parfait. Mais, c'est moi, là. Moi, c'est correct. Moi, mon projet de loi qui est là, là, ça répond à
tout. Je vous le dis. Il y a une formation minimale, une formation maximale,
ça ne sera pas pareil, mais ça va être correct. On n'est pas capables d'avoir
d'information.
Alors,
à chaque argument qu'on met sur la table, à chaque amendement qu'on dépose pour
clarifier les choses, leur donner une
force dans la loi, une loi qui démantèle ce qui existe et qui nous demande une
profession de foi pour ce qui est devant qu'on ne connaît pas parce
qu'on refuse de le mettre dans la loi... Écoutez, là, ça doit être pour ça que
le premier ministre a dit que les
commissions parlementaires ne servaient à rien et que le gouvernement était là
pour gouverner. Là, on comprend mieux le commentaire. C'est quelque
chose, là. Non, mais c'est quelque chose.
Une voix :
...
• (14 h 50) •
La
Présidente (Mme Grondin) : ...député, on est en dehors,
là, de...
M. Barrette :
Mais, Mme la Présidente, je ne fais qu'exprimer... je fais des commentaires sur
notre rôle de parlementaires et sur les commentaires que leur chef a faits et
qui sont publics, là. C'est public.
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le
député de La Pinière, on est loin, là, du propos sur lequel on discute, s'il
vous plaît.
M. Barrette : Alors, revenons
sur le propos.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci.
M. Barrette : Alors, je repose
ma question. Je donne une deuxième chance au ministre. Est-ce qu'il peut nous
expliquer de façon factuelle ou donner un exemple, quelques exemples, sur ce
que signifie «additionnelle»? En quoi l'«additionnelle» n'a pas une... Ça doit
avoir une plus-value, là. Qu'il nous donne un exemple.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, ça me fait tellement rire de voir le député de
La Pinière, discours de peur, on démantèle
tout. C'est ce qu'il a dit tantôt, là, on démantèle tout. Pour les gens qui
utilisent le transport adapté, demain matin ou le jour où la loi sera adoptée, tout sera comme avant. Ceux qui ont
un service ont un service adéquat, peut-être pas le meilleur qu'ils souhaiteraient, mais ils en ont
un, le but, c'est de l'améliorer, c'est de répondre à monsieur ou madame qui
nous écoute, qui n'en a pas, de service dans un secteur. C'est de permettre à
ceux qui font ce travail en transport adapté d'aller
peut-être ailleurs pour offrir ce service qui n'existe pas dans beaucoup,
beaucoup, beaucoup de régions au Québec. C'est de mettre en compétition
certaines sociétés ou une société qui ne fait peut-être pas bien le travail,
comme certains organismes nous l'ont
mentionné. C'est ça, le défi que je me donne, puis c'est ça qu'est le défi que
l'opposition devrait se donner, penser à qui? L'usager, le client qui
n'a pas un service parfait partout au Québec.
Et ce qu'on
fait aujourd'hui, là, c'est d'améliorer l'offre. Ce que vous faites
aujourd'hui, là, depuis deux heures, là, c'est de ne pas améliorer l'offre, c'est le statu quo que vous
souhaitez. C'est juste ça. Mais, moi, ce que je veux faire au bénéfice des usagers, des clients un peu partout
au Québec, c'est de leur donner plusieurs opportunités, c'est dire à ceux
qui ont un service moyen ou peut-être moins
bon : On va vous mettre en compétition, on va augmenter l'offre. On va
répondre à ceux qui ont moins de services peut-être au Québec ou qui
n'en ont pas du tout. On va s'assurer, écrit noir sur blanc, que la sécurité, là, avant toute chose, là, elle
sera partie prenante de chaque chauffeur qui sera derrière le volant. Pour les
personnes handicapées, tous les autres sujets possibles qui seront énumérés par
les intervenants qui ont passé ici, puis ceux qui nous écoutent sûrement
présentement, je ne peux pas être plus clair que ça.
Je ne
lésinerai pas sur la sécurité des personnes qui vont embarquer dans un véhicule
de promenade au Québec ou ceux qui vont utiliser un véhicule adapté.
Est-ce clair? Merci.
M. Barrette :
Alors, Mme la Présidente, puisque le ministre s'inquiète ou dit s'intéresser
aux gens qu'il n'a pas consultés
avant d'écrire son projet de loi, je l'invite, en sortant de notre commission
tout à l'heure, à 18 heures, à prendre quelques minutes et aller
sur l'Internet écouter une entrevue qui a été donnée justement par les
représentants de ces gens-là, O.K.? QUB
Radio hier, une entrevue avec l'Alliance des Regroupements des usagers du
transport adapté du Québec. Si ces
gens-là ne sont pas les gens concernés par ce dont on parle maintenant, je ne
sais pas de qui ou à qui le ministre parle. Et, s'il va écouter l'entrevue, Mme la Présidente, il va entendre une
représentante extrêmement bien articulée, qui fait une démonstration
inattaquable de la situation telle qu'eux le perçoivent. Ce n'est pas
compliqué, ces gens-là sont inquiets. Ces
gens-là constatent que tout ce qui se passe ici, essentiellement, c'est une
déréglementation, une déréglementation qui inquiète ces gens-là parce qu'ils avaient accès à des services,
peut-être pas parfaits en termes temporels, mais de qualité, et ça les
inquiète.
Et
aujourd'hui ils voient le ministre, et ce sont les mots qu'ils utilisent,
démanteler la situation actuelle et ils sont inquiets, parce qu'ils suivent les travaux, de voir comment ça se passe,
de voir comment le ministre ne répond
pas et refuse des amendements,
que ce soit de nous ou des autres oppositions, qui vont dans le sens clair de définir des
gestes à être posés en matière de sécurité dans la loi.
Et une des
choses qui les inquiètent, évidemment, c'est cette espèce d'obscurité dans laquelle on
est actuellement, le ministre refusant de nous déposer ces documents.
Remarquez, Mme la Présidente, ils ne sont peut-être pas écrits,
ces documents, hein? C'est bien possible, ça. Puis, pour ce qui est des règlements,
je vous prédis, je vous le prédis, c'est plus que prévoir, ça, je vous prédis
qu'on n'en verra pas l'ombre d'une seule lettre pendant l'étude du projet de loi n° 17.
Et là, là, un
coup que ça est dit, le ministre nous demande : Croyez en moi. Bien, c'est parce que
moi, je me range du côté des
usagers parce que je fais la même lecture qu'eux autres. Si
le ministre voulait générer de la confiance, il accepterait
les amendements qui sont très simples et qui vont même dans le sens de son intention. S'il voulait
rassurer les gens qui nous écoutent,
il répondrait aux questions et nous donnerait des exemples des orientations,
nous fournirait les documents. Il ne
le fait pas. Et je ne reviendrai pas sur les débats qu'on a eus dans les
derniers jours parce que vous allez me le reprocher puis vous allez me
dire : Revenez sur l'amendement. Mais les gens qui nous écoutent, là,
savent très bien de quoi on a parlé et à
quoi le ministre a dit non à date. Je pense que ceux qui nous écoutent
réalisent très bien, très bien, que ce projet de loi en est un de déréglementation en faveur d'acteurs économiques. Ce
n'est pas une déréglementation fondamentalement en faveur des êtres humains qui sont concernés là-dedans. Pas tous, en
tout cas. Et je pense que, dans le transport adapté, les gens ont raison d'être
inquiets. Ils ont raison parce qu'actuellement, là, la substance n'est pas au
rendez-vous.
Je le répète,
le ministre nous dit sans l'expliquer, refuse de l'expliquer, il nous dit qu'il
y aura une formation de base, ah! qui va être merveilleuse, mais il faut
une formation additionnelle pour certains véhicules.
La Présidente
(Mme Grondin) : Je dois vous...
M. Barrette : Pardon?
La Présidente
(Mme Grondin) : Je suis désolée, M. le député de
La Pinière, vous avez fait vos 20 minutes.
M. Barrette : Vous m'en voyez
tout aussi désolé que vous.
La
Présidente (Mme Grondin) : Et donc M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Kelley :
Merci, Mme la Présidente. Il y a deux places où je ne peux pas trouver les mots
«transport adapté» et «des services
pour personnes handicapées». C'est dans la première version du projet de loi et
c'est dans le mémoire d'Uber.
Alors, quand
le ministre parle qu'on va avoir un service mieux... un meilleur service, une
meilleure offre partout sur le territoire
du Québec pour les personnes qui ont besoin d'un transport adapté, moi, j'ai
plusieurs questions là-dessus parce qu'honnêtement Uber et quand même Lyft ont
dit ça publiquement, ce n'est vraiment pas leur affaire, ça : On
laisse nos chauffeurs décider comment ils
veulent chauffer des gens. Est-ce que c'est par transport adapté ou d'autres
moyens? Mais c'était évident, Lyft
était tellement clair là-dessus : Pour nous, ce n'est pas vraiment dans
notre modèle d'affaires. C'est ce que je cite. Je me souviens quand Uber
était ici.
Alors, ça,
c'est pourquoi on y revient. Le ministre dit que c'est noir sur blanc, sauf on
va faire... on va passer des choses par des règlements. Ça va être le ministre
puis son équipe qui va écrire tout ça, et nous, comme opposition, on
n'est pas présents pour ça.
Alors, ça,
c'est pourquoi mon collègue le député de La Pinière pose des questions,
plusieurs questions, plusieurs amendements sur un sujet qui est très important
pour une clientèle qui est tellement vulnérable dans notre société.
Alors, ça, c'est pourquoi on essaie
d'ajouter des choses dans le projet de loi, parce qu'on veut être partie de la
discussion et partie de, oui, à
adapter certains éléments dans le projet de loi pour une clientèle très
vulnérable. Alors, c'est juste ce point-là, Mme la Présidente. Merci
beaucoup.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le député. Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci,
Mme la Présidente. C'est ça, moi, j'ai vraiment des questions puis
j'essayais de trouver les réponses de
compréhension juste pour être certaine qu'on parle vraiment de la même chose.
Par exemple, vous avez dit que les
personnes handicapées, ce n'est pas juste des personnes qui sont à mobilité
réduite ou, par exemple, chaise roulante, qui ne peuvent pas se lever,
il y en a d'autres. Vous avez nommé, par exemple, les non-voyants. Il y a les
déficients intellectuels, les
non-entendants, les gens aussi qui sont sur chaise roulante mais qui peuvent se
déplacer, il faut comme les soulever pour pouvoir les mettre... et on peut, comme vous
l'avez dit, les mettre, là, leur chaise, par exemple, dans la voiture,
les gens qui sont en béquille, ceux qui ont un poteau de soluté, donc toutes
ces personnes-là, tous ces handicaps-là.
• (15 heures) •
Donc, vous parlez
souvent de permis, 352 permis qui ont été donnés. Ça, c'est pour les
véhicules où on peut mettre à
l'intérieur une chaise roulante, donc les personnes lourdement handicapées, à
mobilité très réduite. Mais il y a aussi les gens qui font du transport adapté.
Ils ont un permis régulier, et c'est en berline, pour, justement, offrir ces
services-là.
Maintenant,
souvent, ces personnes-là, pour que ça leur coûte moins cher, parce que... Les autres personnes, pas seulement
celles qui sont en chaise roulante, là, lourdement handicapées, qui ne peuvent
pas se soulever, celles que j'ai nommées,
déficiences intellectuelles, non-voyants, non-entendants, c'est compliqué pour
eux de se transporter en transport en
commun. Il y en a qui le font, mais
il y en a aussi qui vont faire appel à la STM parce que ça va aussi leur coûter
moins cher. Donc, ils vont appeler le
service de la STM, un peu comme pour aller au cinéma, ce qu'on disait, ils
appellent à une heure puis ils demandent un service. Donc, il y a ces
personnes-là, aussi, qui peuvent faire appel à la STM, et ça, ça peut être en véhicule transport adapté, une van
transformée. Ou aussi, ce qui vient, ce n'est pas uniquement ce genre de
véhicule là, ça peut être aussi un véhicule... une berline non
transformée pour, justement, réponde à cette demande-là.
Est-ce que
toutes les personnes... J'ai dit «la STM», excusez-moi, parce que je viens de
Montréal, mais je veux dire les sociétés de transport. Mais est-ce que,
pour... Je vais juste attendre le ministre parce que j'ai vraiment une
question, pour vrai, c'est vraiment une
question d'éclaircissement pour tout le monde, parce qu'on se posait la
question. Est-ce que la
formation... 147.1, là, qui va arriver plus tard, là, celle qui est
beaucoup plus imposante, pour les personnes à mobilité réduite ou les
personnes handicapées de façon générale, est-ce que ça va être ça, l'exigence
pour faire affaire avec la STM?
Donc, ma
question, c'est qu'on peut ne pas vouloir être dans un véhicule transformé, la
van, là, transformée, qu'on voit, mais dans un véhicule qui... normal, une
berline normale, mais que ces taxis là, ils ont des contrats avec la STM
pour servir les personnes que je viens de
nommer, tous les autres handicaps. Est-ce que la formation actuelle que vous
avez mise ici, là, dans... Là, je
sais, on discute du sous-amendement, mais c'est quand même important de
comprendre cette question d'éclaircissement pour comprendre de quoi on
parle. Est-ce que la formation actuelle qui est donnée à tout le monde... en fait, non, c'est plus la formation de
l'article 147.1 que vous allez donner, celle qui est beaucoup... qui est
spécifique pour le transport adapté,
c'est pour tous ces véhicules-là, peu importe, l'important, c'est de servir toutes
les personnes handicapées qui font appel à la STM?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, quand on sera rendu à 147, il me fera plaisir d'en discuter
avec la députée. Maintenant, on est au
sous-amendement où on me demande «pour tout type de véhicule prévu à
l'application de cette loi». J'ai répété que nous allions rejeter ce
sous-amendement déposé par le député de La Pinière.
Mme Ghazal :
Mais vous comprenez que ma question, c'est vraiment d'éclaircissement, là. Je
ne veux pas faire du temps, puis tout ça, je ne suis pas là. Je veux vraiment
être sûre de comprendre... pour comprendre. Parce que, dans le sous-amendement du député de La Pinière, lui, il
dit : «Pour tout type de véhicule». À la limite, moi, ce qui m'importe,
c'est les personnes handicapées qui
font appel à la STM, ces personnes-là qui veulent avoir un service, qui font
appel à du transport adapté, peu
importe le véhicule. Parce que, des fois, ce qui arrive, ils appellent, puis ce
n'est pas un véhicule transformé. Peu importe
le véhicule. Est-ce qu'elles vont avoir un chauffeur qui a la formation, entre
guillemets, légère, là, pour la sécurité de transport adapté, puis qui va être définie par
règlement qui est au paragraphe 2°, ou la formation de 147.1?
Parce que vous, vous dites que cette
formation-là de 147.1, plus tard, quand on va y être rendus — c'est quand même important pour
discuter de ce sous-amendement-là — c'est uniquement donné pour
les véhicules transformés.
Puis c'est une vraie question, je vous le jure.
Je veux le comprendre, on essaie de comprendre. Puis je pense vraiment aux gens qui sont handicapés, qui n'ont
pas besoin d'un véhicule transformé, mais qui ont besoin d'un chauffeur
qui peut leur donner les services dont ils ont besoin.
M. Bonnardel :
Mme la députée, quand vous dites «formation légère», il y a beaucoup de régions
au Québec qui ont une formation de seulement sept heures. Est-ce que
c'est léger, ça?
Mme Ghazal :
En fait, je suis tout à fait d'accord avec vous qu'actuellement... Il n'y a personne
ici... en tout cas, moi, je ne l'ai
jamais dit : La loi actuelle, elle est parfaite, tout se passe bien, il
n'y a aucun problème. L'industrie du taxi elle-même l'a dit et elle l'a reconnu, elle l'a reconnu, avec l'arrivée
des nouveaux... de Uber, et tout ça. Donc ça, le constat, on est touts
d'accord. Ce n'est même pas ça, la discussion.
Donc, c'est une extraordinaire occasion, avec le
projet de loi n° 17 où vous voulez améliorer les
services, bien, d'améliorer les choses, la loi actuelle, qui n'est pas
parfaite, loin de là. Donc, on est d'accord là-dessus. Donc, profitons de ce projet
de loi n° 17
pour améliorer ce qui existe en ce
moment. Puis je suis d'accord avec
vous que sept heures, ce n'est pas
suffisant, puis qu'est-ce qui existe actuellement... Je suis d'accord. Donc, c'est une super... une
belle occasion pour en profiter pour l'améliorer. Donc, c'est vraiment
ça, le sens de ma question.
M. Bonnardel : ...content de vous l'entendre dire parce que sept
heures, c'est, pour moi, inadéquat, si on veut former un peu plus les personnes qui sont mentionnées
dans l'amendement que nous allons déposer. Alors, oui, une personne
qui sera sous contrat avec la STM devra... On ne veut pas... on ne mettra pas
un chauffeur qui pourrait faire du transport
adapté sans qu'il ait suivi une
formation en bonne et due forme, une formation en bonne et due forme, pas une
formation légère, une formation
générale qui sera définie par la SAAQ, par la suite, et qui va comprendre tout
ce que je vous ai déjà répété sur
la sécurité, les personnes
handicapées, tous les autres sujets.
Et tout ça sera défini par règlement par la suite, comme c'est le cas, présentement,
pour la loi sur les taxis.
Mme
Ghazal : Donc, il y a
la formation... j'ai dit légère, je voulais dire générale, qui est donnée à tout le monde, peu importe quel transport
on fait. Mais, quand on veut faire du transport
adapté... Vous nous avez parlé d'une
formation beaucoup plus complète, beaucoup plus spécialisée en transport adapté. Mais cette formation-là, c'est aussi pour les gens qui n'ont
pas besoin d'un véhicule transformé. C'est ça, ma question.
M. Bonnardel :
Excusez-moi, Mme la députée?
Mme Ghazal : Donc, attendez. Donc, ça, on sait, maintenant,
il y a une formation générale qui est à l'alinéa 2°... excusez-moi, au paragraphe
2° de l'article 9. Il y a une formation spécifique pour le transport
adapté, qui est plus loin, qu'on va discuter
plus loin, spécifique pour le transport
adapté. Mais celle-là, la formation
générale, je suis très contente que
vous ayez ajouté pour les personnes
handicapées aussi. Mais une personne
qui n'a pas besoin... qui a besoin du transport
adapté dans un véhicule non transformé, est-ce que cette formation-là du paragraphe
2° de l'article 9 sera suffisante ou elle devra suivre une
formation spécifique en transport adapté puisqu'elle, elle a besoin de transport
adapté?
M. Bonnardel : Elle sera suffisante, Mme la députée. C'est pour ça qu'on a indiqué... qu'on a nommé «personnes
handicapées et tout autre sujet». Et, si
cette personne décidait de changer de modèle d'affaires pour
s'acheter un véhicule adapté, modifié, là, elle devra suivre une
formation additionnelle.
Mme Ghazal : Donc, par
exemple, je suis une société
de transport, je veux offrir un service à mes citoyens qui ont besoin d'un transport adapté, c'est une
personne qui se promène, comme je disais, une non-voyante... Bien, je ne sais
pas s'ils font affaire avec la STM, mais prenons quelqu'un... ou les
non-entendants ou les déficients intellectuels, par exemple, personnes qui vivent avec une déficience intellectuelle.
Ils ne peuvent pas aller tout seuls dans le transport public. Ils appellent la STM. C'est beaucoup
moins cher parce qu'ils ont une passe d'autobus ou de transport adapté, comme tout le monde.
Et là, quand ils appellent, la personne qui va venir avec un véhicule régulier,
elle, elle aura eu la formation du paragraphe 2° de l'article 9 et non pas la formation
pour transport adapté, même si elle, elle fait appel à un service de transport adapté. Ça fait que la réponse,
c'est oui.
Mais ça, c'est très important, je suis très
contente d'avoir eu une réponse à ma question, même si je ne suis pas satisfaite que ce soit ça, le cas... que ce soit
le cas. Mais je vais m'arrêter là, vous répondez à ma question,
c'était vraiment une question
d'éclaircissement qui n'était pas claire avant que je la pose. Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Merci, Mme la
Présidente. Quand on parle de la formation de sept heures, la formation qui est
offerte actuellement, M. le ministre, dans certaines régions, dans la mienne et la vôtre, est-ce qu'on
réfère ici à l'article 25.2, «Formation des chauffeurs de taxi»,
là, dans le Règlement sur les services de transport par taxi, où il est écrit
que «tout titulaire de permis de chauffeur
de taxi doit suivre une formation sur le transport des personnes handicapées,
d'une durée d'au
moins 7 heures, et avoir en sa possession une attestation de la réussite
de ce cours de formation», ou s'agit-il d'une formation parallèle à
celle-là?
Actuellement, si je lis bien le règlement, il y
a une formation de sept heures qui est spécifique au transport des personnes handicapées, ce qui constitue un acquis pour cette clientèle,
et tout à l'heure on parlait d'un sept heures. Est-ce que le
sept heures est séparé ou c'est celui-là dont il est question? C'est une question
d'éclaircissement.
• (15 h 10) •
M. Bonnardel : M. le
député, c'est une formation qui est déjà
définie par règlement dans la loi sur le taxi. Je vous l'ai mentionné déjà, il y a des formations qui
sont données partout au Québec, qui peuvent être différentes. On va combiner
ces formations pour en faire une générale,
pour répondre de ce que je vous ai écrit, mentionné, dans le paragraphe
n° 2 qui va inclure les
personnes handicapées et tous les autres sujets possibles pour s'assurer qu'on
va passer au travers des demandes des différents organismes ou
intervenants qui pourraient lever la main.
M. Arseneau : Mais, en fait, ce que je veux savoir... Dans la
façon dont j'interprète les règles d'aujourd'hui, c'est qu'un certain nombre d'examens
doivent être passés, un certain nombre d'exigences doivent être remplies pour
qu'un chauffeur obtienne la
catégorie 4C, la classe pour être chauffeur
de taxi. Et le sept heures, ce serait
en sus. On me fait signe que ce n'est
pas tout à fait ça. Est-ce
que vous pouvez, simplement,
là, pour les gens qui nous écoutent, nous expliquer la situation
actuelle? Est-ce que le sept heures inclut cette formation-là ou c'est...
M. Bonnardel : Tu
ne suis pas ça pour obtenir le 4C, là. Ce n'était pas...
M. Arseneau : ...pour obtenir
le 4C, il y a déjà une formation. Là, maintenant, il n'y aura plus de 4C, donc il
n'y aura qu'une seule formation, qu'on disait tout à l'heure universelle. C'est
ça?
M. Bonnardel :
C'est ça.
M. Arseneau :
D'accord. Mais auparavant, dans la situation actuelle, on avait un certain
nombre d'exigences pour obtenir le 4C
et pour ensuite obtenir, en fait, le droit de pratique, on avait besoin de
cette attestation de réussite pour le cours
de sept heures pour conduire un véhicule de transport pour personnes
handicapées. Est-ce que je comprends bien les choses?
Si c'était le
cas, en fait, ce que j'essaie de faire valoir, c'est que le sept heures qui est
attribuable spécifiquement au transport
pour les personnes handicapées, de sept heures, dans le projet de loi actuel,
il serait inclus dans une formation générale. Donc, la formation spécifique
pour la conduite de véhicule pour les personnes handicapées, pour le transport
des personnes handicapées, en fait,
disparaîtrait, la formation spécifique, au profit d'une formation universelle.
Est-ce que c'est ça?
M. Bonnardel :
Mais, M. le député, on me reproche d'aller par règlement. C'est dans le
règlement, vous venez de le mentionner. Je l'indique dans le projet de loi, je
l'écris noir sur blanc, ce qui n'a jamais été fait. Je l'écris noir sur blanc
qu'on va tenir compte du transport des
personnes handicapées. Et j'inclus les autres sujets. Alors, on va, je vous le
répète encore une fois, intervenir
sur tous les autres sujets possibles qui pourraient être soulevés par les
différents organismes, au Québec,
pour être capables d'avoir une formation générale qui va répondre aux besoins
de tous et chacun et qui va assurer la
sécurité des clients et des usagers qui vont utiliser ces véhicules. Et il y
aura une formation additionnelle pour le véhicule spécifiquement adapté
aux personnes à mobilité réduite.
M. Arseneau : Non, mais je
pense qu'il faut éviter la confusion qui revient toujours lorsqu'il est
question de transport d'handicapés. Le
transport des personnes handicapées n'équivaut pas à un transport adapté dans
tous les cas. Et j'aimerais ça qu'on clarifie les choses.
Que vous
souhaitiez adopter un règlement ou même un article de loi spécifique au
transport adapté, c'est-à-dire un
transport qui permette aux personnes qui sont à mobilité réduite, ils ont des
limitations fonctionnelles, qui nécessitent un véhicule particulier qui n'est pas une berline, par exemple, ça,
c'est une chose. Puis je pense qu'on a bien compris votre point de vue à cet égard. Mais pour ce qui est de
la situation actuelle, ce qu'on dit, c'est qu'il y a un acquis, chez les
personnes handicapées qui n'ont pas
nécessairement ces limitations fonctionnelles à la mobilité, par exemple, qui
peuvent être... On a parlé de
personnes malvoyantes ou malentendantes, et ainsi de suite, et avec certains
troubles, déficiences intellectuelles, et
ainsi de suite. Et ça, c'est le transport des personnes handicapées. Et ce que
le règlement dit, à l'heure actuelle, c'est qu'il y a une formation
spécifique de sept heures pour les chauffeurs de taxi.
Maintenant
que la conduite de véhicule pour le transport rémunéré des personnes par
automobile ne sera pas limitée simplement aux chauffeurs de taxi, est-ce qu'on
peut s'attendre à ce qu'il y ait une formation de sept heures pour tous
ceux qui veulent faire du transport rémunéré
de personnes et qui porte spécifiquement sur le transport des personnes
handicapées, tel qu'on le voit
actuellement dans le Règlement sur les services de transport par taxi, donc une
formation spécifique suite à laquelle on obtient une attestation, et, sur la
base de cette attestation-là, eh bien, on est reconnu comme pouvant conduire
une berline, un véhicule de promenade mais
avec une formation comme chauffeur, qui nous permet d'être habilité à rendre
le service à toutes les personnes handicapées, comme on les a définies tout à
l'heure sur le plan juridique?
M. Bonnardel :
M. le député, il n'y aura pas une formation spéciale juste pour les personnes
handicapées. C'est une combinaison, c'est une combinaison, écrite noir sur
blanc dans le paragraphe 2°, avec tout autre sujet. Alors, cette personne qui aura passé la formation, qui aura
passé l'examen, par la suite, à la SAAQ, obtiendra son accréditation en bonne
et due forme. Mais là
je ne ferai pas une formation séparée de celle que je veux faire, générale, là.
C'est une formation qui va impliquer, inclure la situation des personnes
handicapées au Québec.
M. Arseneau :
D'accord. Je comprends très bien votre intention, mais ce que je veux
simplement mentionner, c'est que votre intention n'est pas de segmenter les
formations. Mais, pour les gens qui défendent les personnes handicapées
et pour les personnes handicapées
elles-mêmes, elles bénéficient aujourd'hui d'un article du règlement,
spécifique pour eux, sur lequel elles
peuvent avoir une certaine assurance qu'une formation a été donnée pour les
personnes qui sont responsables de conduire les taxis, donc faire du
transport rémunéré de personnes. Et ces personnes-là — prenons,
par exemple, une personne aveugle — à partir du nouveau régime, vont pouvoir,
évidemment, avoir recours à un service de transport par taxi ou par un chauffeur d'Uber, mais n'auront plus la
garantie qu'une formation spécifique a été donnée. Donc, pour eux, c'est
une perte, c'est la perte d'un acquis.
Alors, je
comprends qu'on veut simplifier les choses, mais il ne faudrait pas qu'on
simplifie les choses aux dépens d'une
clientèle particulièrement vulnérable. Et c'est ce que les personnes
handicapées nous demandent et le groupe de défense des personnes handicapées. Est-ce qu'on peut... et
quelle serait la grande complication à ce que l'acquis soit préservé pour
ces personnes-là qui sont particulièrement
vulnérables et dont vous nous dites que vous allez préserver particulièrement
les droits en inscrivant pour la
première fois, là, le terme ou les deux termes «personnes handicapées» dans la
loi? Moi, je vous demande simplement
de les rassurer, à savoir que, quand vous arriverez à l'adoption des
règlements, que la formation puisse être spécifique aux personnes
handicapées, comme ça l'est aujourd'hui, tout simplement.
M. Bonnardel :
M. le député, c'est écrit dans un règlement. Ça a été écrit par la suite, la
loi, je l'ai écrit noir sur blanc
dans la loi, noir sur blanc. On ne peut pas l'oublier, là. On ne peut pas
l'oublier, là, c'est écrit noir sur blanc. Alors, dans la formation, ce qui est par règlement
présentement sera nécessairement dans le règlement par la suite. Je l'ai écrit
noir sur blanc pour, justement, nommer ce qui n'a été jamais nommé avant.
M. Arseneau : D'accord. Donc,
ce qu'il faut comprendre, c'est que vous avez l'intention, dans le règlement, évidemment, de vous fier à l'alinéa 2° sur le
transport des personnes handicapées pour adopter une formation spécifique
pour le transport des personnes handicapées.
Moi, c'est ce que je comprends de votre dernière réponse, là. Il y aura une
formation spécifique aux personnes handicapées puisque vous l'avez mentionné,
vous l'avez inclus dans la loi.
Quand viendra
le temps d'adopter les règlements — on n'aura malheureusement pas l'occasion
d'en débattre — il
y aura cet espace-là. Puis on suppose qu'on
n'aura pas de recul par rapport à la situation actuelle, où on a sept heures
qui est consacré, selon ce que je peux en comprendre, uniquement pour la
conduite de véhicules de transport des personnes handicapées... bien, des véhicules réguliers, là. On ne parle pas de
transport, de véhicules adaptés au transport des personnes qui ont des
problématiques de mobilité, mais bien des personnes handicapées.
Donc, si
c'est effectivement l'intention du ministre, qu'il nous le confirme aujourd'hui
que d'inscrire le transport des personnes handicapées à l'alinéa 2° signifie
que, lorsque viendra le temps d'adopter un règlement, on conservera la formation telle qu'on l'offre aujourd'hui,
spécifique au transport des personnes handicapées, et je vous rappelle que
c'est de sept heures, bien, bravo.
La Présidente
(Mme Grondin) : D'autres commentaires? Donc, il n'y a pas
d'autre commentaire sur le sous-amendement du député de La Pinière? Nous
allons passer à l'adoption.
Une voix : ...
La Présidente
(Mme Grondin) : Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Oui, alors
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire :
M. Rousselle (Vimont)?
M. Rousselle : Pour.
La Secrétaire :
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Pour.
La Secrétaire :
M. Bonnardel (Granby)?
M. Bonnardel :
Contre.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid : Contre.
La Secrétaire :
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire : M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Contre.
La Secrétaire :
M. Lafrenière (Vachon)?
• (15 h 20) •
M. Lafrenière : Contre.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire : M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
La Secrétaire : Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La
Présidente (Mme Grondin) : Abstention. Donc, nous revenons à l'amendement de M. le ministre. Y a-t-il des
commentaires?
M. Barrette : Mme la
Présidente, là, j'apprécierais qu'on
puisse suspendre quelques instants, parce
que, là, on a une petite question
soit de rédaction soit d'opportunité, à cette étape-ci, de déposer un amendement
ou un sous-amendement.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous allons suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 15 h 21)
(Reprise à 15 h 48)
La Présidente (Mme
Grondin) : À l'ordre, s'il vous plaît!
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, je répète, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous
allons recommencer.
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous allons attendre deux minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 49)
(Reprise à 16 heures)
La Présidente
(Mme Grondin) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons
reprendre les travaux. M. le député de La Pinière, vous avez un sous-amendement?
M. Barrette : Oui, Mme
la Présidente. Je veux remercier le ministre
et son équipe pour sa patience. Alors, il
y a eu quelques complexités
rédactionnelles, mais qu'on a résolues. Alors, Mme la Présidente, je dépose
donc l'amendement suivant :
L'amendement proposé à l'article 9
est modifié par l'ajout, à la suite du paragraphe 5°, du paragraphe
suivant :
6° par l'ajout, à la fin de l'article, de
l'alinéa suivant :
«Tout projet
de règlement publié en vertu [des paragraphes] 2° du présent [document] doit faire
l'objet d'une étude par la commission compétente de l'Assemblée nationale d'une
durée minimale de trois heures avant d'être adopté par le gouvernement.»
Ça va? Pardon?
M. Lemay : ...«publié» et
«vertu», on va rajouter le mot «en».
M. Barrette : Une petite faute
d'orthographe qui sera corrigée manuellement. Merci, collègue.
M. Lemay : Travail d'équipe.
M. Barrette : Absolument,
j'apprécie. Alors, Mme la Présidente, je pense que cet amendement-là va être
bien compris. L'intention de l'amendement
va être bien comprise par le ministre. Je ne peux pas croire qu'il ne sera pas compris,
là. L'idée, ici, là, c'est que, fondamentalement, on part d'un régime qui est
abandonné, et dont certains éléments vont peut-être se retrouver... mais on ne
le sait pas.
Et on vient
de passer plusieurs heures sur l'importance de s'assurer d'une formation
adéquate sans que, du moins, à ma
satisfaction et potentiellement à celle de ceux et celles qui nous écoutent, on
ait la certitude que le niveau de formation soit approprié pour ce qui seront maintenant les deux nouvelles
catégories de personnes handicapées, notamment, c'est-à-dire
celles qui seront transportées avec des
chauffeurs d'une certaine formation et une autre catégorie qui auront une
formation additionnelle.
Alors, compte tenu de l'enjeu très important de
la sécurité, surtout... peut-être pas seulement, mais certainement surtout pour les personnes vulnérables, je pense qu'il est tout à fait raisonnable de prendre un moment dans notre commission parlementaire pour débattre de
ce qui sera établi par règlement par le ministre, et/ou la SAAQ, et/ou
la CTQ. J'ai terminé.
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, lorsque la loi sur les
taxis a été préparée, adoptée, il y a eu des règlements pour la formation. Il n'y a jamais eu de débat à
l'Assemblée nationale pour définir comment allait être écrit ce
règlement. On le sait, je pense que la majorité des députés savent comment fonctionne un règlement :
la prédiction, le délai de 45 jours dans la Gazette, 45 jours où tout le monde, en tout cas,
ceux qui le souhaitent, peut intervenir pour questionner sur ce règlement,
et, par la suite, il y a édiction de ce règlement.
Je répète encore une fois. Ce qui se fait présentement
au Québec en termes de formation est un peu inégal en termes d'heures, on va le dire ainsi : sept heures dans certaines
régions, peut-être 90 à Québec, près de 150 à Montréal. Le défi qu'on a, c'est d'uniformiser et d'avoir une
formation générale qui sera disponible pour tous les chauffeurs, tous les
nouveaux chauffeurs, et ces chauffeurs
auront à passer cette formation, qui sera définie par règlement, comme avant,
dans l'ancienne loi sur les taxis, où on indique, dans le paragraphe 2°,
qu'un chauffeur dûment autorisé qui demande une autorisation à la SAAQ devra obligatoirement
passer par une formation sur la sécurité sur le transport des personnes
handicapées.
On nomme spécifiquement, pour la première fois, «transport de personnes handicapées» dans la
loi, parce que cela n'a
jamais été fait, jamais. On ajoute que les autres sujets peuvent être ajoutés
dans cette formation. Sûrement qu'il y
a des intervenants ou qu'il y a
des organismes qui étaient présents voilà quelques mois, quand
on a débuté ce projet de loi, qui voudront intervenir ou dire : Ce
qui se faisait déjà dans cette formation pourrait être modifié, amendé ou même
bonifié.
Et, par la suite, les modalités prévues seront écrites par règlement,
donc, du ministre. Si un chauffeur décide de changer son modèle d'affaires traditionnel, qui
est de mettre le véhicule de promenade de côté pour aller faire du transport
adapté en bonne et due forme avec un
véhicule adapté, il aura une formation additionnelle à avoir. Ça, c'est obligatoire. Personne ne pourra
utiliser un véhicule adapté sans avoir eu une formation spécifique pour ce
véhicule.
Alors, je pense
qu'on met tout sur la table, Mme la
Présidente. Avec les futurs règlements
qu'il y aura dans cette loi, comme dans n'importe quelle loi, on aura tout
pour être capables de travailler en collégialité avec les différents organismes
qui ont participé ou qui vont participer
pour être capables d'avoir une formation générale qui va répondre aux besoins
de tout le monde et de s'assurer
encore une fois que tous ceux qui prennent un taxi pourront se dire que chaque
chauffeur au Québec aura suivi une formation en bonne et due forme.
Merci.
M. Barrette :
Mme la Présidente, notre gouvernement, entre autres, je donne deux exemples, il
y en a eu d'autres, on a fait ça,
nous, des études en commission parlementaire. Il y a eu le règlement concernant
l'école à la maison, le règlement sur les piscines résidentielles. Ça se
fait.
Mme la
Présidente, ça fait 40 ans qu'on est sous la loi du taxi, là. C'est ça, la
réalité. On la transforme de A à Z. Et
puis là je rentre... Je ne ferai pas de commentaire pour le moment sur ce que
ça fait. On a une loi, peut-être, pour les 40 prochaines années. Le ministre nous dit que tout est sur la
table. Oui, mais c'est parce qu'on ne la voit pas, la table. On ne peut pas voir ce qui est sur la table, on ne la
voit pas, la table. J'ai rarement vu un règlement où les choses importantes...
c'est-à-dire, un projet de loi, pardon, où
les choses cruciales... Et les parlementaires, on y était... Le projet de loi
est aveugle. Pour nous, on ne le voit pas. C'est toujours par règlement. Ça
fait 40 ans que c'est là, on change tout, et là le ministre nous dit : Croyez-nous. Tout ce qu'on dit, là,
simplement : Soyons transparents. Tout est sur la table. De quelle table
parle-t-il?
Moi,
savez-vous de quelle table je parle, moi, Mme la Présidente? Je parle de la
table de l'opinion publique, et particulièrement
l'opinion du public qui est handicapé. Moi, je peux vous assurer que, s'il y
avait une étude en commission parlementaire de ce qui est dans le programme de
formation, les 2, les 3, les 4, hein, parce qu'il y a une formation de base
suivie potentiellement d'une formation additionnelle, je suis sûr que les gens
aimeraient pouvoir voir ça et nous faire parvenir leurs commentaires pour qu'on
puisse parfaire ça.
Alors,
non seulement, sur le plan démocratique, le ministre ne nous présente rien,
mais il nous refuse, là, manifestement, par sa première réponse, la
possibilité d'agir en toute transparence vis-à-vis le public, et
particulièrement des gens qui, maintenant,
suivent nos travaux. Moi, je dis à ceux qui nous suivent, là : Mettez-vous
sur les réseaux sociaux tout de suite, exigez
que vous puissiez avoir votre mot à dire. C'est pour vous qu'on propose cet
amendement-là. Le ministre ne veut pas.
Et
là je le vois, là, il va nous sortir : Oui, il y avait déjà des
règlements. Il va nous sortir ce qu'il y avait avant. Oui, mais là c'est parce qu'il y a une question de
confiance. On ne demande pas la fin du monde. On demande de prendre un moment pendant lequel le public, d'une certaine
manière, va pouvoir s'exprimer. Pourquoi le ministre refuse-t-il? Je pourrais
reformuler ma question : Pourquoi tant de fermeture face au public?
• (16 h 10) •
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, quand le règlement sera écrit, les gens auront
45 jours, 45 jours, pour s'exprimer. Il semble dire aux gens qui nous écoutent encore un discours de peur,
que, soudainement, on réinvente tout. Il existe déjà une formation au Québec, qui est inégale, mais il
en existe une. Il en existe une, le député, tantôt, des Îles-de-la-Madeleine
l'a mentionné, sur le transport des
personnes handicapées. Il en existe une. Alors, il est certain qu'on ira voir
ce qu'il y a dans cette formation pour bonifier celle qu'on va donner,
qui sera faite, de façon générale... encore une fois, selon le paragraphe 2° de l'article 9, qui va
concerner la sécurité, le transport
des personnes handicapées, les autres sujets, et les modalités, par la
suite, qui seront prévues par règlement du ministre.
Alors
là, il faut arrêter de faire peur aux gens et de s'imaginer que, soudainement,
la sécurité sera moindre, ça prend une
commission pour évaluer la formation générale qui sera donnée, parce qu'on
nivelle vers le bas. Non, on nivelle vers le haut pour s'assurer
encore...
M. Barrette :
Mme la présidente, question de règlement. Je l'ai laissé passer depuis le
début, là, à partir de maintenant, je
ne le laisserai plus passer, article 35.6°, on me prête l'intention de faire
peur au monde. Je débats dans l'intérêt de ce monde. Alors, on me prête cette
intention-là. Je vous invite à intervenir. Ça m'apparaît très clair qu'on me
prête une intention. Quand on dit : Il faut arrêter de faire peur,
ah! bien là, si ce n'est pas une intention, je ne sais pas qu'est-ce que c'est,
là.
La
Présidente (Mme Grondin) : Je vous invite à poursuivre, M.
le ministre.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, le député de La Pinière est sensible, très sensible, cet
après-midi. Je le répète encore une
fois, on ne va pas niveler vers le bas pour la formation. On va niveler vers le
haut pour assurer encore une fois que chaque usager citoyen qui utilisera un véhicule
se dise : La formation a été donnée en bonne et due forme parce que le
véhicule est accrédité, parce que le chauffeur est accrédité. Je l'ai répété
maintes et maintes fois, c'est le même sujet, ou à peu près, là, depuis ce matin, la formation sera adéquate.
Elle sera générale. Elle va couvrir tout ce que j'ai indiqué dans le projet de
loi. Allez au paragraphe 2°, il y aura une formation additionnelle pour ceux
qui voudront faire du véhicule... qui voudront utiliser un véhicule
adapté. Merci.
M. Barrette :
N'est-il pas vrai, Mme la Présidente, que la finalité du projet de loi
n° 17 est d'augmenter le nombre de véhicules sur la route, que ce
soit dans le transport adapté ou dans le transport non adapté, régulier?
M. Bonnardel :
Il est certain, Mme la Présidente, que nous aurons réussi si on réduit le
nombre de véhicules de promenade partout au Québec versus une
augmentation des véhicules qui seront disponibles pour le transport rémunéré de personnes. Pourquoi? Parce que, présentement, à
Montréal, il y a, oui, moins de véhicules immatriculés, pas beaucoup,
mais il y a une baisse, 0,1 %. C'est le seul endroit au Québec où il y a
une baisse.
Je l'ai mentionné
hier, le défi que nous avons, comme société, de réduire nos gaz à effet de
serre amène chaque gouvernement à se
dire : De quelle façon on peut changer le comportement des gens? Et ce
changement de comportement, c'est en
donnant aux gens des opportunités de transport en commun, de taxi, de transport
rémunéré, de trottinettes, de Bixi, de tout ce qui peut être disponible en
termes de mobilité active pour amener les gens à laisser leur voiture à la
maison. C'est la députée de Mercier qui me posait la question. Si on
réussit ça, bien, on va changer ce comportement, et c'est avec l'arrivée du REM à Montréal, la possibilité
d'expansion du REM, prolongation de la ligne bleue, le réseau de tramway à
Québec, le réseau de transport commun à
Lévis... Ce ne sont pas juste des engagements, des projets qui seront
importants pour les 50, 60 prochaines années.
Et
ce projet de loi n° 17, là, oui, c'est vrai, on risque d'en parler dans
30, 40 ans. On est des précurseurs dans ce que sera la mobilité dans les
prochaines années. Et cette modernisation de l'industrie du taxi fait partie
des offres que nous aurons à donner à
ceux qui nous écoutent, qui pensent, un jour, laisser leur véhicule à la maison
pour utiliser les différents services de transport qu'ils peuvent
utiliser, que ça soit le taxi, que ça soit Netlift, que ça soit Amigo, que ça
soit... Peu importe le moyen technologique,
peu importe, réduire les gaz à effet de serre, réduire l'auto solo, c'est le
défi que nous avons.
Alors, à la question
du député : Bien sûr.
M. Barrette :
Bon, je pense que la réponse est claire, il n'y a pas de doute. N'est-il pas
vrai, Mme la Présidente, que la
finalité du projet de loi n° 17 vise à augmenter le nombre de véhicules
disponibles en matière de transport provenant de l'extérieur de
l'environnement traditionnel du taxi?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, il y a moins de taxis
au Québec... il y a moins de taxis à Montréal, par 100 000 habitants,
que voilà 20, 30, 40 ans. Pourquoi? On le sait, on a voulu statuer d'une
certaine valeur, on a racheté des permis.
On s'est dit : On va réduire ce nombre de permis parce qu'en termes de
spéculation c'était peut-être bon pour la valeur de nos permis de taxi.
Ça, c'est un choix que les propriétaires ont fait, que l'industrie a fait.
Mais,
à la fin, est-ce qu'on desservait de façon adéquate tous les secteurs au
Québec? Non. Je l'ai maintes et maintes fois mentionné, combien de secteurs orphelins n'ont pas de service de
transport par taxi au Québec? Combien de fois nous avons lu, dans les journaux,
des secteurs, Quartier des spectacles, Centre Bell, Centre Vidéotron, où des
citoyens sortent et cherchent un taxi
et ne peuvent l'obtenir? Combien de fois? Combien de fois on a vu des
situations où des taxis d'un territoire d'agglomération ne pouvaient
venir travailler dans un autre territoire? On abolit tout ça pour permettre
justement à ces propriétaires chauffeurs de
transporter plus de monde et de répondre à la demande de certains citoyens qui
veulent obtenir un service qui, malheureusement, quelquefois, pouvait
être inadéquat.
Alors,
en quoi, aujourd'hui, il est mal de s'imaginer que ceux qui font la demande
d'un service par moyen technologique
ne peuvent pas obtenir un véhicule rapidement et, de l'autre côté, d'assurer la
pérennisation d'une industrie du
taxi, comme on la connaît au Québec, depuis les 40, 50 dernières années, en
protégeant spécifiquement ce que l'industrie du taxi fait depuis qu'on
la connaît?
Alors, on met des
outils sur la table aujourd'hui pour s'assurer que les 50 millions de
courses que je vous ai parlé depuis le début
continuent d'augmenter, parce qu'il y a de plus en plus de gens qui vont se
dire : J'ai plusieurs offres sur
le marché, je laisse la voiture à la maison, je prends le métro, je prends un
taxi en sortant du métro, je prends le Bixi, je prends autre chose, la
trottinette, peu importe, mais je laisse l'auto à la maison. Voilà.
M. Barrette :
Alors, Mme la Présidente, je suis content de cette réponse très affirmative
aussi. N'est-il pas vrai, Mme la
Présidente, que cet afflux de chauffeurs et de véhicules additionnels, qui va
être substantiel, tel que le concède le ministre, et qui va venir d'un environnement différent de celui du taxi
traditionnel, tel que le concède le ministre, va venir d'environnements,
là, du genre que l'on... d'autopartage? Mais je ne nommerai pas de compagnies.
On peut toutes les nommer, là, mais ça va
être les Uber, Lyft, et ainsi de suite, de ce monde. N'est-il pas vrai que,
dans cet environnement-là, là, ce sont des gens qui sont là à temps partiel,
qui n'en font pas une carrière?
M. Bonnardel :
Vous voulez aller où avec votre question, M. le député?
M. Barrette :
Bien, je veux aller vers une réponse, c'est assez simple.
M. Bonnardel : Il est certain qu'il y a même des
taxis qui le font aussi de façon occasionnelle. Vous me posez la
question : Combien de véhicules pourraient être là ou de propriétaires
pourraient être là de façon occasionnelle?
M. Barrette : Ma question est très simple. Puis prenons l'exemple d'Uber,
et je ne vise pas Uber, c'est toute la même affaire partout. N'est-il pas vrai, là, qu'aujourd'hui ce sont des frappeurs de relève, des «pinch hitters», des gens à
temps partiel, «in and out», et ils n'en font pas une carrière?
M. Bonnardel :
Il y en a à temps plein, il y en a à temps partiel.
M. Barrette : La majorité, c'est du monde à temps partiel.
C'est ça, la réalité. Est-ce que le ministre peut me dire qu'il est d'accord
avec cette affirmation-là?
M. Bonnardel :
Bien, ça, M. le député, il faudrait poser la question à Uber directement.
M. Barrette :
Est-il d'accord pour dire que c'est une grosse possibilité?
M. Bonnardel :
Je n'ai pas la réponse.
M. Barrette :
Bien, son...
M. Bonnardel :
Je n'ai pas la réponse.
M. Barrette : Ça m'étonne, Mme la Présidente, parce que
j'imagine que peut-être il aurait eu
cette donnée-là dans l'étude dont on n'a pas les conclusions ni les
données, le projet pilote.
M. Bonnardel :
Je n'ai pas ça.
• (16 h 20) •
M. Barrette : Bon, alors, Mme la Présidente, ça m'amène
au point de mon amendement. La
réalité, Mme la Présidente, et c'est
ça qui est la grande question, et c'est ça qui inquiète les gens qui ont ici...
Moi, là, je le répète, contrairement au ministre qui vient de nous dire clairement, là, que lui, là, ce qui
importe, là, il veut plus de véhicules puis il veut que ce soit dans la
catégorie que l'on connaît, de l'autopartage, qu'il y a des noms de
compagnie... c'est un projet de loi de déréglementation
pour favoriser un certain secteur qui
va amener un paquet, paquet, paquet de monde, et on sait tous que la plupart des gens qui sont là-dedans sont à
temps partiel. Et, la plupart du temps, ces compagnies-là ont clairement
exprimé, disons, leur préférence pour ne pas faire du transport adapté.
Et,
je l'ai dit à plusieurs reprises ce matin, parce que ça été écrit dans le
journal, le ministre veut qu'ils en fassent, du transport
adapté, mais voici le problème,
dépendamment, là, de la condition d'entrée, qui va être la formation et
l'examen, moi, je pense qu'il est parfaitement possible que, si les normes sont suffisamment sévères pour assurer la sécurité de base, pas la minimale, pas la maximale, il est possible
que des chauffeurs, des individus avec leur véhicule, pour qui, avec le projet du ministre,
ça va être bien facile de faire ça, disent : Bien non, ça ne me tente pas
d'aller faire ça à cette condition-là,
là, moi, cet examen-là, c'est bien trop pour moi parce que je ne veux pas faire
de transport adapté, auquel cas, si le ministre veut atteindre sa finalité qui est augmenter substantiellement le nombre de véhicules en circulation, il n'aura d'autre choix que d'avoir des normes minimales
pour qu'un maximum de gens à temps partiel, dont l'intérêt
premier n'est pas cette carrière-là, contrairement aux artisans du taxi
traditionnel, arrivent sur le marché.
Alors, pour arriver à sa finalité, il est très
possible, je vais même aller jusqu'à dire probable, que sa formation minimale universelle en matière de sécurité soit justement
minimale et universelle, ce qui est contraire à l'objectif
recherché par nous. La conséquence de
ça, c'est qu'il n'y aura pas la multiplication, non pas des pains, mais des
véhicules, que le ministre nous propose en croyant en lui. Et je ne mets pas
ses intentions en doute. Je dis juste, Mme
la Présidente, que, s'il veut
avoir la multiplication des véhicules avec du monde à temps partiel dont l'intérêt
premier est une rémunération et qui, à la
case départ, ont manifesté clairement que le transport
adapté, ce n'était pas là-dedans
qu'ils voulaient jouer, bien, obligatoirement,
si le ministre veut avoir bien du monde, il va falloir que ses
examens ne soient pas trop compliqués. Ça ne sera pas un doctorat en
sécurité, là, c'est une évidence, Mme la Présidente.
Conséquemment,
c'est le fondement de notre amendement, pourquoi les parlementaires et le public, via
les parlementaires, n'auraient-ils pas un moment pour débattre de ce que
sera présenté comme formation dans l'application de la loi n° 17? Ça m'apparaît raisonnable. Je vois mal comment on peut dire non à ça
compte tenu de ce que je viens de dire, qui est un
scénario plus que probable. M. le ministre?
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, le député
semble dire depuis tantôt qu'il y
aura une formation minimale. Je n'ai jamais...
Personne, ici depuis 20 quelques heures, ne m'a
entendu dire qu'il y aurait une formation minimale. Il semble
dire que, lui, peut-être qu'il voudrait une formation qui nivellerait par le
bas certains chauffeurs.
M. Barrette : Mme la Présidente,
l'article 35.6°, on me prête une intention qui... clairement, ce n'est pas
mon intention, c'est le contraire. Je me
débats depuis des heures et des heures pour avoir le maximum. Alors, je
comprends, là, que le ministre
a de la misère à répondre à la question. Je comprends l'inconfort, mais moi... On est là
pour les citoyens, là. Nous,
on est ici uniquement pour ceux qui nous écoutent. On intervient uniquement
pour un maximum de sécurité pour les
gens vulnérables. Mme la Présidente,
je redonne la parole au ministre en souhaitant que vous l'invitiez à ne pas me
prêter des intentions.
La Présidente
(Mme Grondin) : En fait, je vous invite tous les deux à ne
pas prêter d'intentions.
M. Barrette : D'accord.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci. M. le ministre.
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, je l'ai mentionné depuis
ce matin jusqu'à quel point, pour moi, la sécurité des citoyens, des usagers,
dans tout véhicule de transport rémunéré, dans un véhicule adapté, est importante.
J'ai mentionné maintes et maintes fois jusqu'à quel point on devait mieux
nommer la formation pour la sécurité pour les personnes handicapées, qui n'a jamais
été nommée par règlement par son ancien gouvernement ou par tous les
anciens gouvernements. C'est
une première. On répond à une demande des organismes, des intervenants qui sont
passés ici voilà quelques mois déjà.
Au-delà des personnes handicapées — on va
tenir compte de leur situation — il y a plusieurs autres sujets. Il y a déjà une
formation de sept heures qui est indiquée par règlement pour l'industrie du
taxi. On ira assurément piger dans ce
qui est donné là-dedans. On ira sûrement bonifier ailleurs, entre le sept heures et le
150 heures qui se donne un peu
partout au Québec, pour donner une
formation générale, pas minimale comme le député de La Pinière le dit,
générale, pour assurer, encore une fois, je le répète, tranquillement... pour
que chaque citoyen usager qui utilisera un véhicule de transport
rémunéré par personne, à partir de
l'adoption de cette loi, se dise : J'ai un chauffeur qualifié, j'ai un
véhicule qualifié, j'ai un véhicule enregistré
à la SAAQ, j'ai un véhicule inspecté, j'ai un chauffeur qui est passé au
travers des antécédents judiciaires, qui a suivi une formation, qui a
passé un examen. Tout ça, tout ça, tout ça, ce n'est pas négociable.
Alors, le
député de La Pinière peut essayer de passer par où il veut pour essayer de
démontrer que ce n'est pas bon, qu'ici... puis là on oublie ça, non, non, on va
tout faire, tout faire, par règlement, pour être capables de bien, bien, bien
faire les choses, de bien les nommer, de
bien les préparer et d'assurer la sécurité de chaque usager client dans un
véhicule de transport rémunéré par personne. Ça, c'est mon défi, et on
va le réussir. Merci.
M. Barrette :
Mme la Présidente, on va résumer, là, parce que ce que je tente de faire, c'est
d'assurer la population que ce que le ministre dit qu'il va faire, il va
vraiment le faire, et ce que je démontre cet après-midi, c'est que le
ministre choisit de ne pas être transparent, parce que mon amendement, c'est un
amendement de transparence.
M. Bonnardel :
...
M. Barrette : Bien non, c'est
un choix, là. Mme la...
La Présidente (Mme Grondin) : M. le député de La Pinière, s'il vous plaît,
qu'on parle de campagne de peur ou de transparence, je vous invite tous
les deux...
M. Barrette : Alors, Mme la
Présidente, je reprends où j'étais rendu.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le député.
M. Barrette : Le ministre nous
dit... il admet que la finalité de son projet de loi est d'augmenter le nombre
de véhicules. Il le dit, là. Il dit lui-même
que c'est un projet de déréglementation pour en arriver à plus de véhicules. Mme la Présidente, pour moi, c'est très clair qu'il y a
plein de... il va y avoir de plus en
plus, et principalement, des gens qui
sont à temps partiel là-dedans.
Je vais poser
une question bien simple au ministre. Ça se peut-u que, si
les conditions qui seraient les bonnes, mais trop exigeantes, pour la formation
dite générale et universelle, rebutent un grand paquet de conducteurs à temps
partiel? Ça se peut-u, ça, que ça arrive, et, conséquemment, qu'il n'y ait
pas la flambée de véhicules qui arriveraient sur la route?
M. Bonnardel : Si
c'est un frein pour certains, ils ne sont pas à leur place.
• (16 h 30) •
M. Barrette : Bon, alors donc, ça peut être un frein. On vient
d'établir que ça peut être un frein. Alors, si la finalité du ministre
est d'augmenter le nombre de véhicules, il ne voudra pas de frein. Il ne voudra
pas.
Puis, examen,
là, un examen de quoi? Ça ne veut pas dire que l'examen, là... Dire qu'il va y
avoir un examen qu'on doit réussir,
ça ne veut pas dire que l'examen est approprié, difficile, facile, ça veut
juste dire qu'il y a un examen. L'examen pourrait être d'apprendre de faire une
multiplication. Vous savez, comme dans les concours, on gagnait un billet, là,
on gagnait un prix, mais il fallait
avoir une opération mathématique pour avoir le prix, ce qui est un petit peu exagéré, à mon sens, mais c'est ça, un examen.
Alors, nous,
là, en parlant d'examen, ce que l'on souhaite, c'est que le public qui nous
écoute, et les parlementaires, sur ce
sujet aussi crucial, aient la possibilité d'examiner les paramètres de formation qui
sont... Ils seront établis par le ministre,
parce que, oui, on l'a établi, il y aura deux niveaux de formation. Il y aura
le niveau premier, général, qui peut être bien simple, moyennement compliqué, compliqué, et un autre additionnel — le
ministre n'aime pas qu'on dise «supérieur» — qui,
lui, va être pour seulement certains véhicules.
Tout ce qu'on
veut, nous, là, c'est d'avoir, comme parlementaires à l'aube de l'application
d'une loi qui... Ils sont majoritaires,
là, ils vont l'adopter. Même si c'est par bâillon, ils vont l'adopter. Et c'est
une loi qui risque... Le ministre... Moi,
je disais 40 ans, lui, là, il a même parlé de 60 ans. Alors, O.K., ce
que l'on souhaite, c'est qu'à ce moment natif, fondateur de cette loi-là, les parlementaires qui aujourd'hui
étudient ladite loi article par article puissent examiner le règlement qui
traite de la formation, pas refaire l'étude détaillée de la totalité du projet
de loi, la formation. La formation, c'est là qu'est
la sécurité. Ce n'est pas dans le bout de papier, ce n'est même pas dans la loi
comme telle. 95 % de la loi, c'est de l'administratif. L'élément le plus crucial, c'est la formation. Il y en
a d'autres, cruciaux, là, mais qui ont tous trait, là, à la désignation...
à la qualification du chauffeur.
Alors, c'est
légitime, c'est raisonnable, c'est le gros bon sens. N'importe qui qui nous
écoute va dire oui à ça. On ne demande
pas... Écoutez, Mme la Présidente, je l'ai dit il y a quelques minutes, on a,
nous, dans le mandat précédent, accepté, à la demande des oppositions,
de faire... de permettre aux parlementaires d'examiner un règlement sur les
piscines extérieures. Là, on ne parle pas de... Là, c'est des piscines, là,
puis, vous savez, les piscines, il y a une question de vulnérabilité pour les enfants, mais ça, c'est ponctuel, là. Là, on
parle de toutes les personnes handicapées qui devront... On veut juste
voir la formation.
Je comprends
le ministre, là, que ça l'inquiète, ça le mette un peu mal à l'aise, parce que,
s'il advenait qu'on constatait que la formation n'est pas assez étendue, là, ce
n'est pas «winner», là, les gens ne seraient pas contents, les gens nous donneraient raison. Il y a une manière de
faire ça : simplement accepter l'amendement dans un but de transparence,
un geste d'ouverture envers pas juste les parlementaires, mais du public. Le
public va apprécier ça. C'est un amendement qui est à la faveur du gouvernement, c'est à notre faveur aussi, là,
parce qu'on va pouvoir regarder, commenter, qualifier, améliorer, sans
aucun doute, comme toujours. Pourquoi le ministre refuse-t-il ça?
Alors, depuis
le début, là, le ministre, il est tout heureux d'être content de
nommer... il aurait dû l'écrire avant d'arriver avec des
amendements pour tous les éléments : Ah! inquiétez-vous pas, il n'y a
pas de problème, on va arriver avec ça plus tard, puis, «by the way», il va y
avoir des amendements... pas des amendements, mais un règlement. Mais tout
ce qu'on demande, là, c'est pour le noeud,
le noeud de l'affaire, la sécurité, c'est qu'on puisse le regarder en
commission parlementaire. Bon, je comprends, là, qu'on est dans une
période où la valeur des commissions parlementaires semble vaciller, selon les commentaires de certains,
mais... c'est bien plate, là, mais je pense que ça a une valeur et qu'en
démocratie on doit passer par là.
Alors, on
demande quelque chose de simple, un geste d'ouverture. M. le ministre, allez-vous,
encore une fois, poser ce geste d'ouverture là? C'est tout ce qu'on vous
demande.
M. Bonnardel :
Vous avez raison, M. le député, on sera ouverts, on sera ouverts à discuter
avec les différents intervenants, les
différents organismes qui sont venus ici, voilà quelques mois déjà, pour
participer à la préparation de cette formation.
Vous avez raison, on sera ouverts, je l'ai dit depuis de ce matin. Alors, je le
répète, eux vont participer avec nous, avec
la SAAQ, pour préparer cette formation qui sera générale, pas minimale, pour
assurer la sécurité des usagers et des citoyens.
Cette formation, eux, ils vont y participer. Et, si on oublie quelque chose,
par règlement, par la suite, on pourra le modifier, on aura 45 jours. Vous-même, M.
le député, vous n'êtes pas satisfait de la formation, vous pourrez émettre un
commentaire, vous aurez 45 jours pour le faire.
Alors,
on n'a pas besoin de faire une commission parlementaire de trois heures pour
étudier un règlement quand on aura
toutes les possibilités de le faire pendant 45 jours, de travailler en
collégialité avec les différents intervenants pour préparer cette formation
générale pour la sécurité des personnes handicapées, tous les autres sujets
possibles qui seront émis par les différents organismes et qui, par la
suite, seront écrits par règlement.
M. Barrette :
Mme la Présidente, on vit un moment vraiment extraordinaire. Pour ne pas
indisposer les autres collègues du côté
gouvernemental, ce sera la semaine où le premier ministre aura traité... aura
dit certains propos à propos des
commissions parlementaires, et là le ministre des Transports vient de nous dire
qu'il sera ouvert à entendre essentiellement pas mal tout le monde sauf
les parlementaires. C'est ça qu'il vient de nous dire, là. C'est ça qu'il
vient...
Une voix :
...
M. Barrette :
Mme la Présidente, là, je n'ai pas terminé. Je n'ai pas terminé. C'est ça qu'il
vient de nous dire : Nous serons
ouverts à parler avec les gens qui représentent ces organisations-là. Et il refuse
notre amendement parce qu'il n'en
voit pas l'utilité, manifestement. Conséquemment, il nie notre droit à être
entendus. C'est ça qu'il dit, là : Je suis prêt à entendre des
personnes, mais pas vous, les parlementaires. C'est pour ça que je vais refuser
l'amendement. C'est ça qu'il a dit dans une semaine extraordinaire.
Alors,
je comprends, là, que, là, aujourd'hui, là, il y a quelqu'un qui ne s'est pas
juste échappé, ça semble être une position
formelle de ce gouvernement. Je pose la question à M. le ministre : Est-ce
que vous exprimez... Mme la Présidente, est-ce que le ministre exprime
une position formelle de ce gouvernement? On ne s'adresse pas aux
parlementaires?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, le député de La Pinière sait très bien comment
fonctionne un règlement, tout le
monde qui peut intervenir par règlement. Ça doit faire la 16e fois que je
répète que la formation sera préparée avec les différents intervenants et organismes où on ira déjà piger ce qui existe
déjà dans les différentes formations qui sont données un peu partout au
Québec pour l'améliorer et la bonifier.
Alors, Mme la
Présidente, je vous le répète, au nom de la sécurité des personnes handicapées,
qu'on a nommées au paragraphe 2° de
l'article 9, on aura une formation générale qui sera adéquate pour tous
les chauffeurs. Pour ceux qui voudront changer de modèle d'affaires et
aller faire du transport adapté avec une van adaptée, là, il y aura une
formation additionnelle. Alors, on met tout
sur la table pour être capables d'avoir une formation générale qui va répondre
aux besoins de tous les intervenants
et organismes qui pourraient, qui pourraient, vouloir intervenir ou souhaiter
améliorer ou bonifier ce qui existe déjà en termes de formation au
Québec.
M. Barrette :
Mme la Présidente, toutes les personnes et/ou organisations que le ministre
vient de mentionner peuvent être entendues
lors d'une commission parlementaire. Les seules personnes, dans l'esprit du
ministre, qui n'auront pas le droit
d'être consultées sont les parlementaires pour le sujet le plus crucial de son
projet de loi, qui inquiète le plus les gens qui nous écoutent, qui
croient que, par la voie parlementaire, elles ont un pouvoir d'intervention. Le
ministre, Mme la Présidente, choisit-il de bâillonner les parlementaires?
Une voix :
...
M. Barrette :
Mme la Présidente, je vais le retirer.
La
Présidente (Mme Grondin) : S'il vous plaît, M. le député.
M. Barrette :
Je le retire. Alors, le ministre choisit-il sciemment d'éviter la participation
parlementaire pour ce sujet si crucial?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, vous savez, le député de La Pinière peut trouver bien
des manières de faire dire certains
mots, dire des choses à des députés qu'ils n'ont pas dits. C'est assez un
spécialiste, des fois, pour essayer de détourner
certains commentaires. Je pense que j'ai été clair depuis ce matin, poliment,
et je vais continuer de l'être, continuer de l'être en expliquant à tous
ceux qui nous écoutent qu'on ne lésinera pas sur la sécurité et sur la formation.
Une
autre fois, je vais le répéter. Une autre fois, je l'ai nommé, je l'ai écrit,
j'en ai discuté, j'en ai parlé, au nom de tous ceux qui utilisent un taxi du
transport rémunéré ou toute autre
forme, ces gens peuvent s'assurer d'une chose, ils seront en sécurité dans chaque véhicule parce que
chaque chauffeur aura eu une formation adéquate, passé un examen à la
SAAQ et obtenu une accréditation en bonne et due forme.
Je le répète, il y a
une formation inégale, au Québec, de sept heures à 150 heures. On
trouvera une formation générale dans tout
ça. On appliquera ce qui se fait de bien dans les différentes formations. On va
bonifier, s'il le faut, puis on va s'assurer de faire ça en bonne et due forme
par règlement par la suite. Et les gens auront 45 jours pour questionner, bonifier,
s'il le faut. Tout le monde, tout le monde, tout le monde peut intervenir par
règlement... sur le règlement qui sera déposé, où les gens auront
45 jours pour intervenir. Merci.
• (16 h 40) •
M. Barrette :
Mme la ministre... Mme la Présidente, pardon, le ministre dépose un projet de
loi qui vise à diminuer les contraintes à l'entrée pour avoir un plus grand
volume de l'offre de transport, et l'examen et les normes de formation sont une contrainte. La
contrainte, étant potentiellement plus grande, diminue la possibilité d'avoir
plus de véhicules, et il refuse que nous, parlementaires, puissions examiner
les critères de formation. C'est inacceptable, Mme la Présidente.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, tous ceux qui viennent d'écouter ce qu'il vient de dire,
là... Je vais rester dans un débat
qui doit se faire de façon polie, mais ce que le député vient de dire, c'est
faux, Mme la Présidente. Je le répète encore une fois, on ne lésinera
pas sur la sécurité, on ne lésinera pas.
M. Barrette :
Mme la Présidente, question de règlement, 35.6°, il est censé prendre ma
parole. Alors, il dit que je dis... que quelque chose est faux. Il n'y a
rien que j'ai dit qui était faux, là. Et il n'a pas le droit de le faire non
plus.
M. Bonnardel :
Tout le monde pourra s'exprimer, Mme la Présidente, suite au dépôt de ce
règlement, tout le monde, tout le monde, tout le monde.
M. Barrette : ...
La
Présidente (Mme Grondin) : O.K. Donc, je vous invite... et
je réitère mon propos, je vous
invite tous les deux, s'il vous
plaît, à faire attention à vos propos. M. le ministre, je vous invite à retirer
le fait que vous avez dit que c'était faux.
M. Bonnardel : Je
le retire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) : M. le
député de La Pinière, je vous invite également à faire attention aux termes «transparence»,
«bâillonnement». Faites attention, s'il vous plaît. Merci. 30 secondes.
M. Barrette : Mme la Présidente, dans une autre commission parlementaire, le ministre
de l'Éducation a insisté sur l'importance de définir quels sont les
apprentissages nécessaires pour acquérir une compétence. Ce sont les éléments
à propos desquels on veut débattre en
commission parlementaire. Encore une fois, pourquoi le ministre refuse-t-il de
nous donner cette opportunité-là?
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le député de La Pinière, je
dois vous couper. Y a-t-il d'autres commentaires, s'il vous plaît? Donc, nous
allons passer à l'adoption.
M. Barrette : ...nominal.
La Présidente
(Mme Grondin) : Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Oui.
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire :
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Pour.
La Secrétaire :
M. Bonnardel (Granby)?
M. Bonnardel :
Contre.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid : Contre.
La Secrétaire :
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire : M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay :
Contre.
La Secrétaire :
M. Lafrenière (Vachon)?
M. Lafrenière :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal :
Abstention.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau :
Pour.
La Secrétaire :
Et Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) :
Abstention. Donc, le sous-amendement est rejeté. Nous revenons à l'amendement du ministre de l'article 9.
Mme Ghazal :
J'aurais un sous-amendement à déposer.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, vous êtes prête à
distribuer?
Mme Ghazal :
Oui, oui, je suis prête.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, nous allons suspendre les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 44)
(Reprise à 16 h 59)
La Présidente
(Mme Grondin) : Nous
allons poursuivre les travaux, s'il
vous plaît! Mme la députée de Mercier, je vous
invite à lire votre sous-amendement et à nous l'expliquer.
Mme Ghazal :
Merci, Mme la Présidente. Donc, je vais le lire : Ajouter à l'amendement
proposé à l'article 9, à la suite du paragraphe 1°, le paragraphe suivant,
donc :
1.1°
Ajouter dans le paragraphe 2°, après le mot «formation», «d'au moins
35 heures, en tenant compte des particularités de chaque région».
Donc,
ça a pris un peu de temps parce qu'on
amende un sous-amendement, donc il fallait le formuler différemment.
Mais c'est ça, le point important, c'est «d'au moins 35 heures, en tenant
compte des particularités de chaque région».
• (17 heures) •
Je sais déjà que le gouvernement va le défaire parce qu'on va me dire que c'est dans le règlement. Mais je tenais
quand même à l'amener parce que le ministre
a quand même reconnu, et j'ai reconnu avec lui lors de ma dernière
intervention, on était d'accord là-dessus, c'est que la loi actuelle,
par exemple, il y a des régions où c'est sept heures, d'autres, c'est 150 heures. Donc, oui, il y a la question
d'uniformisation, mais il y a aussi la question qu'il y a des endroits que
c'est très peu. Donc, le ministre a
reconnu que c'est très peu, donc ça nous donne une indication que, dans le
règlement, que... puis je peux
comprendre qu'on mette des choses dans le règlement, mais que ça sera plus que
sept heures. C'est ce que je comprends comme engagement du ministre, ça
ne sera pas sept heures.
Mais
j'aimerais quand même qu'on ait cette discussion-là, ça sera combien, étant
donné que c'est une question qui préoccupe les gens, autrement que
simplement dire : La formation, elle va être suffisante, on ne va pas
lésiner sur la formation, etc. Parce qu'il y a quand même des précédents.
C'est
vrai que, par exemple, si je regarde dans la région de Montréal, c'est
150 heures : 60 heures, la formation de base, 90 heures
sur la toponymie. Puis il y a des gens qui sont venus nous le dire :
Écoutez, aujourd'hui, avec les GPS... C'est
sûr que quelqu'un de professionnel, qui connaît bien la ville, où est-ce qu'il
conduit, n'a pas nécessairement toujours besoin d'un GPS, et même c'est rassurant qu'il n'en ait pas besoin, mais
le GPS peut l'aider. Donc, il y avait même une question où il y a des
gens qui disaient de ne pas... de ne plus avoir d'agglomérations. Mais il y a
des conducteurs qui vont aller dans une
autre ville qu'ils ne connaissent absolument pas, une fin de semaine, parce que
ça leur fait plaisir de faire ce travail-là, comme le ministre nous l'a dit,
ils le font pour le plaisir puis pour arrondir leurs fins de mois. Mais là ils
vont être présents à cet endroit-là, mais ils ne le connaissent absolument pas
et ils ne se fient qu'au GPS tout le long. C'est sûr que la question de
professionnels est très importante. Donc, pour ce qui est de la formation, on
comprend. Mais là c'est 150 heures.
Disons que 60 heures sont la formation de base. Donc là, on sait que ça
serait être sept heures et 60 heures. Puis ça serait combien?
Puis je
trouvais aussi très important de garder les particularités de chaque région parce que
ce n'est pas la même réalité dans les
formations. J'ai entendu le ministre dire que lui, il voulait uniformiser la formation
partout. Ce n'est quand même pas la même réalité en nombre d'heures, puis des
risques, et tout ça, à Montréal, dans une grande région, que dans une ruralité. Donc, quand vous avez dit
«uniformiser», est-ce que vous êtes en train de dire que ça va être les mêmes
nombres d'heures partout à travers le Québec? Donc, aujourd'hui, on est
dans une disparité sept à 150, et vous, vous allez dire : Je ne connais pas encore le chiffre que vous allez
choisir, mais celui qui sera choisi par règlement, il va être pareil
partout. Est-ce qu'il y a
une ouverture de votre part pour qu'il
y ait quand même non pas une
uniformité, mais qu'on laisse... que ce
soit différent d'une région à l'autre? Peut-être ce serait déterminé par la SAAQ, ce que moi, je
privilégie, et c'est pour ça que je l'ajoute ici.
Donc, l'objectif
de la discussion... puis le 35 heures, comme je le disais,
c'est vraiment un compromis, puis ça a été un chiffre qui a été
entendu par l'industrie, de dire 35 heures. Est-ce que
c'est celui-là? Je sais que, quand il
y a eu le projet pilote avec Uber... Peut-être que je peux me tourner vers le deuxième groupe d'opposition... excusez-moi, l'opposition officielle — ça, c'est moi, le deuxième groupe
d'opposition — eux peuvent nous dire, pour Uber, quel a été le
nombre pour le projet pilote, le nombre d'heures. Parce que, pour
vrai, là, celui d'Uber, je ne sais pas, est-ce que c'était sept heures ou...
Une voix : ...
Mme Ghazal :
C'était 35 pour Uber? O.K. Donc, c'est ce qu'on exige maintenant, c'est ce
qu'on a exigé depuis le projet
pilote, à Uber, c'est ce que l'industrie dit. Bien, peut-être qu'il faudrait
que ce soit 35 heures. Mais, comme on veut que ça soit différent puis de tenir compte des différences dans la
formation, des particularités régionales, urbain versus rural, etc.,
c'est pour ça que je mets au moins 35 heures.
Donc, moi, ce
que j'aimerais entendre le ministre... Vu qu'on s'entend sur le constat qu'il y
a des changements, sans nous dire, si vous ne voulez pas le dire parce que vous
l'avez souvent répété... Je ne veux pas vous faire répéter, ce n'est pas
ça, l'objectif. Seulement nous dire...
entendre votre engagement. Vu que vous avez dit : Sept heures, ce n'est
pas assez, donc ce sera plus, vers où vous voulez tendre?
M. Bonnardel :
...Mme la députée, comme je l'ai mentionné maintes et maintes fois, une
formation générale qui sera mise en place avec les différents
intervenants, avec ce qui se fait déjà partout au Québec. On veut avoir la
meilleure formation possible pour former les
meilleurs chauffeurs. On n'aura aucune particularité de chaque région, aucune,
ce sera une formation générale.
Maintenant, s'il y a des répondants qui prennent forme et qui veulent former de
façon additionnelle leurs chauffeurs, c'est leur plein droit, c'est leur
plein droit.
Alors, je l'ai mentionné, je le répète :
formation générale qui va répondre des besoins de sécurité des personnes handicapées, de tout autre sujet possible, qui va
tenir compte de ce qui existe déjà, déjà comme formation, et par la suite,
le modèle d'affaires de certains chauffeurs change, certains veulent faire du
transport adapté avec un véhicule adapté, il y aura une formation définie pour
le véhicule adapté. Alors, voilà.
Mme Ghazal :
Donc, pour ce qui est de la question des différences régionales, vous, ce que
vous dites, c'est que le nombre
d'heures, qu'on ne connaît pas encore, mais qui sera... Ça, j'aimerais ça,
l'entendre, là. Vous avez dit : Sept heures, ce n'est pas assez. Donc, ça va être plus que sept
heures, au moins, mais on ne sait pas si c'est 35 heures, comme c'est le
cas actuellement pour Uber. Vous dites que
ça va être le même chiffre partout, ça va être le même nombre d'heures partout,
qu'on soit aux Îles-de-la-Madeleine, qu'on
soit au centre-ville de Montréal, qu'on soit à Trois-Rivières, qu'on soit dans
n'importe quelle MRC, c'est le même nombre d'heures. Est-ce que c'est ça, votre
intention?
M. Bonnardel :
...
Mme Ghazal :
O.K. Mais les sujets, eux, par exemple, vont être différents, dans la
formation, pour tenir compte des particularités régionales.
M. Bonnardel :
...formation, Mme la députée, qui incorpore la sécurité, qui incorpore les
personnes handicapées, qui incorpore des sujets qui sont, ma foi,
similaires un peu partout au Québec, qui sont définis dans les formations déjà écrites. Ce sera une formation générale, une
formation générale pour tous les chauffeurs. Et, quand ce chauffeur a passé
cette formation, aura passé l'examen à la SAAQ, il pourra obtenir
l'accréditation, son accréditation comme chauffeur qualifié, en bonne en due
forme.
Mme Ghazal :
Moi, j'avais regardé un petit peu le contenu de la formation actuelle, là, de
150 heures, puis là-dedans il y avait aussi toute la question de la
sécurité pas seulement des clients, mais des employés, des chauffeurs
eux-mêmes. C'est sûr que ce n'est pas la...
tous les chauffeurs, partout au Québec, ne travaillent pas ou ne font pas
affaire avec la même clientèle. Je
comprends qu'il n'y a plus d'agglomérations, mais, je veux dire, si tu habites
à Montréal ou dans la grande région de Montréal puis tu veux travailler
au centre-ville, bien, ce n'est pas la même clientèle que si tu habites dans un
milieu plus rural. Il y a des risques
auxquels les chauffeurs font face auxquels ailleurs ils ne font pas face,
c'est-à-dire dans les... Donc, c'est
pour ça que, dans la formation actuelle, il y a toute la question de la
sécurité, aussi, santé et sécurité au travail. Donc, ça, vous dites que ça va être la même formation partout, on ne
tiendra pas compte aussi... À Montréal, ça va être la même chose que
dans une ruralité?
M. Bonnardel :
Mme la députée, la sécurité implique tout ce qui peut être interprété, que ce
soit pour la sécurité du client, de
la sécurité du chauffeur. Alors, une attaque à Gatineau reste une attaque qui
peut être différente de celle de Montréal, mais ça reste une attaque. La sécurité
des chauffeurs, pour moi, est importante, d'assurer leur sécurité. Et, dans
cette formation, on va tenir compte, quand je l'ai mentionné, de tous les
autres sujets. La sécurité, c'est écrit noir sur blanc, on va y tenir
compte.
Mme Ghazal :
Oui, c'est ça. Parce que, quand on le lit, c'est comme la sécurité des clients,
mais après il y a la santé et
sécurité au travail, qui est un... Mais, de toute façon, vous dites dans
votre... Vous ne dites pas «la sécurité des clients», vous dites sécurité de façon générale, mais on
peut penser que c'est pour la sécurité des clients. Mais, de toute façon, vous
dites dans l'article... excusez-moi, dans le
paragraphe, de toute façon, ça va être défini, tout le contenu. Il va y avoir
d'autres sujets, et probablement que ça va ressembler à ce qui existe.
C'est ce que je suppose. J'essaie d'avoir des informations.
Mais, pour ce
qui est du nombre d'heures, est-ce que vous dites que ça va être entre sept
heures et 35 heures? Juste votre
intention. Parce que, vous l'avez déjà débuté, vous avez dit : Sept
heures, ce n'est pas suffisant. Donc, moi, j'en déduis que ça va être
plus que sept heures. Est-ce que je fais une bonne déduction?
M. Bonnardel :
Mme la députée, c'est normal que vous essayiez de me poser la question,
essayiez de voir de quelle manière je vois ça. Ça sera défini par règlement.
C'est inégal, vous le savez comme moi, c'est sept heures dans différentes
régions. Pourquoi, la Gaspésie, c'est sept heures, puis à Montréal c'est 150,
puis 90 à Québec, puis 35 chez Uber, puis 45
chez Taxi Hochelaga, Taxi Diamond? Bon, bien, dans tout ça, là, on va être
capables de mesurer, comprendre et décider d'une formation générale bien encadrée, bien préparée, bien sécurisée
pour les chauffeurs, bien sécurisée pour les citoyens et les clients,
tenir compte des personnes handicapées, apporter tout autre sujet, d'avoir des
connaissances précises sur chaque, chaque
sujet qui seront définis dans la formation, des connaissances. C'est important.
Alors, quel sera le nombre
d'heures? Il est beaucoup trop tôt pour que je puisse vous dire quel sera le
nombre.
• (17 h 10) •
Mme Ghazal : Puis il
y a aussi, par exemple, les fréquences. Je sais que, dans la grande région de Montréal
ou à Montréal, c'est aux deux ans. Ailleurs, c'est à vie. Est-ce que
ça aussi, ça va être défini? Est-ce
que ça va être la même chose? C'est à quelle fréquence que les renouvellements
vont être faits? Ou est-ce qu'il va y avoir des fréquences ou c'est une
fois à vie?
M. Bonnardel :
C'est une fois.
Mme Ghazal : C'est une fois à
vie?
M. Bonnardel :
Oui.
Mme Ghazal : On est formé à vie
comme pour notre permis de conduite régulier?
M. Bonnardel :
C'est ça.
Mme Ghazal :
Puis donc les gens, aujourd'hui, il y en a qui ont déjà suivi cette formation
de 35 heures, d'autres, dans les
régions comme vous avez dit, Îles-de-la-Madeleine... c'est une formation de
sept heures. Quand le projet de loi et le règlement vont être adoptés, ces
gens-là, on va reconnaître la formation qu'ils ont eue avant? Supposons que
vous décidez que c'est 16 heures ou 35, comme je le propose dans
l'amendement, les gens qui ont sept heures, est-ce qu'il va falloir qu'ils repassent la formation parce
qu'ils avaient sept heures avant la loi? Donc là, si on veut les reconnaître
selon le nouveau projet de loi puis la nouvelle réglementation, il
faudrait qu'ils suivent cette formation-là, ces gens-là.
M. Bonnardel :
Tout chauffeur dûment accrédité présentement sera dûment autorisé à être un
chauffeur qualifié dès le lendemain de l'adoption de la loi.
Mme Ghazal : Même si le nombre
d'heures, selon la nouvelle loi, est plus élevé?
M. Bonnardel :
Tout à fait.
Mme Ghazal :
Donc, je n'aurai pas de chiffre entre 7 et 35, vous ne voulez même pas le dire?
Parce que vous avez quand même
reconnu... c'est ça, parce que vous avez ouvert la porte, vous avez reconnu que
sept heures, ce n'est pas suffisant.
M. Bonnardel :
C'est peu.
Mme Ghazal : O.K. Merci de le
répéter. 35?
M. Bonnardel :
J'ai mentionné les connaissances, différents sujets qui seront traités :
la sécurité des chauffeurs, la sécurité des clients, les autres sujets qui
pourront être apportés feront partie des connaissances que les chauffeurs
devront bien maîtriser et par la suite passer l'examen en bonne et due forme
pour obtenir l'accréditation d'un chauffeur qualifié.
Mme Ghazal :
Vous avez dit tout à l'heure puis quand je vous ai posé la question, puis vous
l'avez répété, que, pour le transport
adapté, vous allez consulter pour le règlement, le contenu, et tout ça, le
147.1, là... que vous allez consulter les gens qui oeuvrent dans ce domaine-là du
transport adapté, qui sont venus, vous allez les consulter. Est-ce que pour la
formation, dans le projet de loi, quand ça va devenir une loi, et le nombre
d'heures, et tout ça, parce que le 35 ne vient pas de nulle part, c'est quelque chose, une demande de l'industrie,
est-ce que vous allez aussi faire participer les gens, dans l'industrie, qui connaissent ça, les
professionnels de l'industrie du taxi, dans l'élaboration du contenu de la
formation, dans le nombre d'heures?
Est-ce que vous allez les consulter comme vous allez le faire pour la formation
pour le transport adapté?
M. Bonnardel :
Assurément. Assurément.
Mme Ghazal :
Puis vous êtes au courant que le nombre de 35 heures circule, puis ça fait
partie de leur demande?
M. Bonnardel :
C'est ce que j'entends.
Mme Ghazal : Donc, c'est dans
votre intention que ce soit 35 heures?
M. Bonnardel :
...mentionné, il est trop tôt pour définir le nombre d'heures. Les
connaissances seront bien importantes, les
sujets devront être bien maîtrisés, encore une fois, on va aller chercher ce
qu'il y a de mieux un peu partout au Québec, présentement, et, s'il faut
ajouter certains sujets, certaines connaissances, on le fera.
Mme Ghazal : Très bien. Bien,
vous répondez à mes questions. Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : D'autres commentaires?
M. Barrette : Bien oui, j'en
aurais.
Une voix : ...
M. Barrette :
Bien, la présidente a demandé s'il y avait d'autres commentaires. Oui. Et les
commentaires viennent essentiellement des propos que le ministre a tenus
aux réponses de la collègue de Mercier.
Mme la présidente, est-ce que le ministre peut
nous dire si aujourd'hui... Non. Je m'excuse, Mme la Présidente, ce n'est pas la bonne question. Est-ce qu'il est raisonnable
de penser, Mme la Présidente, que, dès sa nomination au titre de ministre des
Transports, le ministre a commencé à travailler sur ce projet de loi là?
C'est-u raisonnable, là, de penser ça?
M. Bonnardel :
Non, pas le lendemain. Pas le lendemain.
M. Barrette : Bon, je pense que
le ministre... Je le prends avec humour parce que c'est vrai que c'est drôle.
Mais est-ce que rapidement il a commencé à travailler sur son projet de loi?
M. Bonnardel : Le
surlendemain non plus.
M. Barrette : Bien, tu sais,
là, rapidement, là.
M. Bonnardel :
Mais on a commencé à imaginer.
M. Barrette : Bon, parce que ce
qui m'interpelle un peu dans les réponses que le ministre a faites aux
questions de la députée de Mercier, là... Je vais poser une question,
avant d'aller à l'autre question, là : Est-ce qu'actuellement, Mme la Présidente,
là, aujourd'hui, le ministre a rédigé de façon assez précise son programme de
formation?
M. Bonnardel :
Pas du tout.
M. Barrette : Pas du tout?
M. Bonnardel :
Bien non.
M. Barrette : Ah! Ça veut dire
que, si on allait à la vitesse que souhaite le ministre, puis je le comprends
parce qu'il a hâte de faire adopter son projet de loi, la formation ne serait
pas encore établie.
M. Bonnardel : M. le
député, avant... le jour où l'adoption
de la loi sera faite, la loi va prendre forme un an plus tard, alors on n'aura
pas amplement le temps, mais on a du temps pour se préparer, pour que la
formation, les discussions que nous aurons avec les différents intervenants
soient acceptables par tout le monde.
M. Barrette : Je ne peux
m'empêcher, à ce moment-là, de dire : Il y aurait eu amplement le temps de
faire une commission parlementaire sur la formation. Je le dis, Mme la
Présidente, parce que, dans les réponses aux questions que j'ai posées, le ministre a fait référence au délai que ça impartissait. Il
a dit ça, là, il a dit, vous savez, le ministre :
Une publication, ça prend un certain temps, une consultation, ça prend un certain temps. Et là je comprends que cet argument-là,
finalement, a peu d'importance
puisqu'on a essentiellement un an, un an après l'adoption
de la sanction du projet de loi,
pour la mettre en application. Alors, je
pense que force est de constater qu'on avait amplement le temps de faire des consultations parlementaires sur la formation. Je
le dis comme ça. À moins que le ministre souhaite, par consentement, réouvrir
mon amendement. Est-ce qu'il le souhaite?
M. Bonnardel :
Non.
M. Barrette :
C'est dommage. Maintenant, Mme la Présidente, ce qui m'a surpris, et ma
surprise est bien appuyée par les
réponses du ministre, en date d'aujourd'hui, il n'y a pas de canevas de
formation autre que de dire qu'au moment où on se parle il y a une
formation qui est établie par la loi actuelle. C'est juste ça qu'il y a.
M. Bonnardel : Il
y a déjà un bon canevas de... Il y a déjà des formations un peu partout au
Québec.
M. Barrette :
Je comprends. Et ça, ça m'a beaucoup surpris, puis c'est là que je veux en
venir, le ministre nous dit qu'il va
faire le tour du Québec, essentiellement, pour... Je ne veux pas utiliser un
mot qui va rendre le ministre mal à l'aise, là. De la manière qu'il a dit ça, c'était comme si on allait prendre un bout
là, un bout là, un bout là puis on va faire un nouveau programme de
formation. Ça ressemblait à ça, là. C'est-u ça?
M. Bonnardel : Bien, M.
le député, il y a
une formation de sept heures qui est donnée dans toutes les régions du
Québec. Il y en a une de 35 qui est donnée par Eva, par Uber, 45 à Montréal,
Taxi Hochelaga, si je ne me trompe pas, 150 heures
par les autres, à Montréal, 90 à Québec. Je pense qu'on est capables d'aller chercher ce
qui se fait déjà, de nommer précisément,
comme je l'ai mentionné au paragraphe 2°... de tenir compte du cas
des personnes handicapées, d'assurer la sécurité, dans cette formation, pour le client, pour le chauffeur. Tout
autre sujet qui pourrait être écrit dans cette formation, on va en tenir compte. Alors, oui, on va prendre
ce qui se fait partout, partout par les différents intervenants, on va regarder
ce qui se fait, on va aller chercher le meilleur de tout, on va questionner, peut-être,
assurément, certaines personnes, certains organismes, on aura des gens qui vont réagir suite au règlement,
ces gens auront 45 jours pour bonifier ce règlement, cette
formation. Alors, on sera à l'écoute de tout le monde.
M. Barrette : Alors, Mme
la Présidente, de ce côté-ci de la
Chambre, et dans le grand public, et dans l'industrie du taxi, le ministre
y a fait référence lui-même, il y a quelques minutes, il y a un sentiment que
35 heures, c'est quelque chose de minimal. Mais il y en a qui
voudraient plus que ça. Le ministre dit souvent qu'actuellement c'est très
inégal. Il a raison. Ça va de sept à 150 heures, là, essentiellement. Et,
quand on regarde la structure de son amendement, disons que son amendement à 2°, là, ouvre à bien des sujets.
• (17 h 20) •
Une voix : ...
M. Barrette : Oui, je sais qu'on est sur le sous-amendement, je comprends, là, mais disons que l'un et l'autre sont pas mal liés, là, puis qu'on... Bien, si ça ne
vous dérange pas, je vais faire 20 minutes quand on va revenir sur l'autre.
Je pense qu'on peut continuer,
là.
Alors, sur
l'amendement du ministre, qui est sous-amendé ici, là, mais c'est de la
formation, là, le ministre a répondu à
la députée de Mercier qu'il allait aller voir un peu partout, et puis qu'il
allait voir, ce que j'ai compris, ce qui allait être de bien à une
place, de bien à une autre, dépendamment du sujet, puis que, là, ça allait
éventuellement faire un tout, et qu'essentiellement vous allez avoir une année
pour faire un tout. C'est-u correct, ça?
M. Bonnardel : Ça
ressemble à ça.
M. Barrette :
Ça ressemble à ça. Là, le ministre, là, Mme la Présidente, quand il regarde la
situation actuelle, et qu'il regarde
le projet pilote, et qu'il regarde ce qu'il y a dans la province... Parce qu'il
l'a dit, là, il a quand même... je ne dis pas quelque chose qui est dans le
champ gauche, quand je dis que le ministre a regardé déjà non seulement les
inégalités, mais il a déjà constaté
qu'il y avait des choses qui variaient d'une place à l'autre. Ça, je pense qu'on
peut dire ça. À la lumière du projet
pilote, est-ce qu'actuellement il constate, est-ce qu'il a suffisamment
d'indications pour dire que sept heures, ce n'est pas assez, que, dans le futur, là, quand il va avoir établi ça, qui
va être uniforme au Québec, là, ça ne sera pas sept heures, là?
M. Bonnardel :
M. le député, ce n'est pas une question que sept heures, ce n'est pas assez. Il
y a des permis qui ne sont pas utilisés au Québec. Ce n'est pas une
question de sept heures.
M. Barrette : ...
M. Bonnardel :
Il y a des permis qui ne sont pas utilisés, c'est... Le sept heures n'est même
pas un frein : les permis ne sont pas utilisés. Alors, le défi que nous
avons, c'est de bien former. Je répète, au sous-amendement, il y aura,
par règlement, une formation en termes de
connaissances sur différents sujets, il n'y aura pas de particularités de
chaque région, il n'y en aura pas, ça
sera une formation générale pour tout le monde. Et, si des répondants veulent
former de façon additionnelle leurs chauffeurs, ils pourront le faire.
M. Barrette : Mme la
Présidente, je ne veux pas que le ministre me méprenne sur ce que j'ai dit dans
ma question, là. Au contraire, je vais dans le sens du ministre quand le
ministre dit que c'est inégal et qu'il constate que dans une place on fait une formation de telle manière, de telle
manière, de telle manière. J'ai eu l'impression, quand il a répondu à la
collègue de Mercier, qu'il allait constater que le package, là,
l'ensemble de ce qui devrait être idéal dans sa formation générale, ça allait être un amalgame des meilleures
pratiques, de tel sujet, de tel sujet, de tel sujet et qu'aujourd'hui
probablement que le ministre est en mesure de nous dire que sept heures,
c'est sûr que ça ne fera pas l'affaire, là, pour ce qu'il veut faire.
M. Bonnardel :
J'ai répété, à la question de la députée de Mercier, je disais que c'était peu.
M. Barrette :
Bon, donc, je pense qu'on peut conclure que ça ne fait pas l'affaire. Alors,
avec ce qu'il a constaté, Mme la Présidente, et avec le projet pilote, parce
que le projet pilote, lui, il avait le 35 heures que bien des gens
souhaitent, est-ce que, là, on peut conclure
qu'il a fait un raisonnement similaire et est-ce qu'il peut nous dire qu'à la
lumière du projet pilote, même si on
n'en a pas le rapport, même si on n'a pas les données, même si on n'a rien,
que, là, le 35 heures, là, on est dans le «ballpark», là, on est
dans la bonne fourchette? Même juste ça, là.
M. Bonnardel :
Il est trop tôt, M. le député, pour statuer du nombre d'heures qui seront
définies par règlement.
M. Barrette :
Je ne demande pas, Mme la Présidente, de statuer sur un nombre d'heures.
Essentiellement, je ne demande pas
une intention du ministre, mais bien une impression du ministre, à cette
étape-ci de la progression du projet de loi et de son analyse, qu'il a,
j'imagine, faite de l'état des lieux pour en arriver aujourd'hui à cet échange.
M. Bonnardel :
Il est trop tôt, M. le député, pour définir quelle sera la formation et le
nombre d'heures dédiées à cette formation.
M. Barrette :
Mais je suis d'accord, Mme la Présidente, je comprends, là, qu'on est tôt, je
suis d'accord, je ne conteste pas ça. Mais
on doit avoir une impression raisonnable. On s'en ira... Je vais le prendre à
l'autre bout : Est-ce qu'on s'en va vers le 132 heures?
M. Bonnardel :
Le nombre d'heures, au Québec, en termes de formation, M. le député, est
inégal.
M. Barrette :
Ça, on a compris, puis on est d'accord. Et l'inégalité ici est probablement
synonyme d'imperfection. Et on veut améliorer les choses, on est
d'accord.
Alors,
je pense que le ministre ne veut pas de cet amendement-là. Je soupçonne qu'il
ne le veuille pas. Et, s'il ne le
veut pas, c'est parce qu'il a fait des constats et a suffisamment d'information
pour l'amener à conclure que sept heures, ce n'est pas assez, 132, c'est trop. Et là le «au moins 35 heures»
nous amène... Si le ministre n'est pas en accord avec le sous-amendement, est-ce qu'il n'est pas d'accord
avec le sous-amendement à cause du «au moins 35 heures» ou à cause des
particularités de chaque région? Parce que le sous-amendement a deux
volets : il y a une quantité d'heures puis il y a une quantité
d'heures adaptée aux particularités des régions.
M. Bonnardel :
Ce sera une formation générale applicable dans toutes les régions du Québec, Mme
la Présidente.
M. Barrette :
Alors donc, je pense qu'on établit raisonnablement, par la réponse du ministre,
que la partie du sous-amendement qui dit «en tenant compte des particularités
de chaque région», ça ne fait pas l'affaire du ministre.
M. Bonnardel :
M. le député, un chauffeur de taxi à Lévis a une formation de sept heures.
Une voix :
...
M. Bonnardel :
À Lévis, sept heures. À Québec...
M. Barrette :
À Lévis, ça, c'est l'autre destination du troisième lien.
M. Bonnardel :
Tunnel Québec—Lévis,
ça, M. le... tunnel Québec—Lévis.
À Québec, c'est 90 heures...
Une voix :
110.
M. Bonnardel :
...110 heures, pardon. Et un chauffeur de Lévis ne pouvait pas aller travailler
à Québec et vice versa, de l'autre bord.
Une voix :
Du troisième lien.
M. Bonnardel :
C'est ça, du tunnel.
M. Barrette :
Non, non, mais, Mme la Présidente, là, que les choses soient claires, moi, je
suis tout à fait du côté du ministre quand il souhaite avoir une
formation de qualité, appropriée et uniforme au Québec. Alors, on est sur le sous-amendement, là,
alors dans le sous-amendement, là, la partie qui traite des particularités de
chaque région, je dirais que le
ministre ne veut pas ça. Je pense qu'il pourrait même le dire comme ça, parce
qu'il veut quelque chose d'uniforme.
M. Bonnardel :
...générale, dans toutes les régions du Québec, qui sera uniforme.
M. Barrette :
Bon, parfait. Donc, c'est clair que ce bout-là ne fait pas son affaire. Ça,
c'est clair. Puis honnêtement, moi,
je comprends cette position-là. Bon, alors donc, on revient aux heures. Alors,
si on a établi, là, que l'enjeu, c'est les heures, le 35 heures, là, au moment où on se parle, est-il si
problématique que ça? Là, je veux dire, un autre amendement pourrait
apparaître, là, un autre sous-amendement pourrait apparaître et qui ne
traiterait que du minimum de 35 heures.
Parce que je
pense que le ministre nous dit assez clairement... Vous savez, Mme la
Présidente, que le ministre n'aime pas
quand je dis qu'il y a une formation minimale et une autre maximale. Il n'aime
pas ça. C'est correct. Je peux comprendre son sentiment. Alors, moi, je reconnais que le ministre veut avoir une
formation appropriée et qu'il la veut uniforme. Bon, bien, c'est sûr que
sept heures, ce n'est probablement pas assez.
Mais là, avec
ce que le ministre sait... Parce que, quand je regarde le paragraphe 2°, là,
tout est au pluriel, les sujets sont au pluriel et les modalités sont au
pluriel. Ça laisse entendre que la formation va avoir un minimum de complexité
et que ça va prendre un minimum d'heures. Et peut-être que ça va prendre un
maximum d'heures, là. Mais je suis étonné qu'actuellement
on ne soit pas dans une position pour peut-être... pas statuer, mais commenter
sur, mettons, 15, 25, 35, 45, 55. Je ne demande pas un engagement, là,
je demande ne serait-ce qu'une impression de la part du ministre.
Ah! je vois,
Mme la Présidente, un langage non
verbal à propos de la formation, qui m'amène à poser une autre question. Quand
le ministre fait ceci : sujet un, sujet deux — parce que j'entendais les mots — sujet trois, sujet quatre... il y a
combien de sujets? On ne sait pas encore.
• (17 h 30) •
M. Bonnardel :
Ça va être défini par règlement, M. le Président... Mme la Présidente, pardon.
Il peut raller s'asseoir.
M. Barrette :
Je ne prête pas d'intention, Mme la Présidente, je ne fais que reproduire la
gestuelle des gens qui sont en face de moi.
Alors, Mme la Présidente, il est raisonnable de
penser que... je vais reprendre les gestes, sujet un, sujet deux, sujet trois,
puis on s'est rendus à quatre, sujet quatre, puis on a arrêté parce que j'ai
pris la parole. Alors, j'imagine que ça va se quantifier en heures par sujet.
Ce n'est sûrement pas en minutes.
M. Bonnardel :
M. le député, la formation sera préparée avec tout ce qui se fait de bien
ailleurs au Québec en termes de formation, puis on va la bonifier. On l'a nommé
pour les personnes handicapées. On va définir cette formation avec
différents intervenants. Et il est beaucoup trop tôt, pour moi, pour vous
parler en termes d'heures. En termes de connaissance ou la façon que cette
formation sera définie ou écrite, en temps et lieu, on pourra... vous pourrez
l'évaluer, tout le monde pourra l'évaluer
et définir que la façon qu'elle sera écrite, bien, si, pour un, c'est un nombre
d'heures x pour y répondre, bien, ça
se peut que le chauffeur b prenne moins de temps pour y répondre. Ça, c'est des
connaissances. Alors, là-dessus...
M. Barrette : Alors, Mme
la Présidente, je viens d'être... Là,
là, je suis vraiment... Là, je vais sortir un petit peu... Je ne veux pas... Ce n'est
pas de la condescendance, là, mais, si le ministre de l'Éducation était ici, est-ce
qu'il serait d'accord pour dire que la formation dépend du temps que le
candidat prend pour acquérir la connaissance? Parce que c'est ça qu'il dit, là. Il y
en a un qui pourrait prendre plus de
temps que l'autre, c'est-à-dire que la formation pourrait être de cinq à
50 heures en fonction de la vitesse d'apprentissage de la personne. C'est à
peu près ça qu'il a dit, là.
M. Bonnardel : M. le
député, la formation sera définie en
bonne et due forme par règlement. Il y
aura un examen à passer par la suite à la SAAQ. Et, dans cette formation, on va
tenir compte de la sécurité. On va tenir compte des personnes handicapées, comme on l'a nommé pour la première
fois dans cette loi, parce que cela n'a jamais été fait avant. Il y aura
d'autres sujets connexes qui seront impliqués dans cette formation, et, en
temps et lieu, lorsque les règlements seront définis,
écrits, les gens pourront statuer ou... pas réglementer mais pourront
intervenir, peut-être même bonifier ce règlement par la suite. Et on
pourra s'assurer que chaque chauffeur est bien formé.
M. Barrette : Mme la
Présidente, c'est vraiment parce que le ministre l'a évoqué que je le reprends,
reprends dans le sens que je reprends là où
le ministre a laissé. Ça dépendra — là, c'est à peu près... je pense que le
verbe a été utilisé comme ça — du nombre d'heures que le
candidat pendra pour le sujet un, le sujet deux, le sujet
trois. Il y a, Mme la Présidente, à ma
connaissance, aujourd'hui... ce n'est pas le seul, mais il y a une situation
actuellement où on acquiert des connaissances pour l'obtention d'un
permis. C'est comme le permis des bateaux. C'est vrai, là. On peut prendre
ça... On peut... Ce n'est pas une formation de x heures. Ça veut dire, on peut
le faire en six mois comme on peut le faire en six heures. Et le nombre d'heures, à ce moment-là, n'a plus
d'importance. C'est sûr qu'il y a un examen à la fin, là, je comprends, là,
mais c'est comme si le ministre nous annonçait que c'était quasiment une simple
formation en ligne qui sera vérifiée
par l'examen, tout simplement. Ça ressemble à ça, là, qu'il est en train de
nous annoncer. Est-ce que je suis dans le champ? Bon, je comprends, là... Je
sais ce qu'il va me dire, mais je vais le laisser répondre, là.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, je n'annonce absolument rien. La formation sera définie par
règlement en temps et lieu. On va tenir
compte de ce que j'ai indiqué au paragraphe 2° pour la sécurité pour les
personnes handicapées, pour tout autre sujet connexe. Ce sera défini par règlement, et les gens
pourront bonifier ce règlement, cette formation, par la suite sur une
période de 45 jours.
M. Barrette :
Bon, en tout cas, de la manière que je regarde ça, actuellement, Mme la
Présidente... Bien, en fait, je vais poser la question : Est-ce que, dans
sa pensée actuelle, qui n'est pas définie encore, on le comprend puis on ne
le critique pas, est-ce que le ministre
estime que, dans la formation, il y a une portion qui est pratique en présence
d'un moniteur, là, ou un professeur... Le terme à être utilisé est libre choix
au ministre, là. Est-ce qu'il y a une formation en personne de prévue ou
ça va être juste la formation en ligne?
M. Bonnardel :
Ça va être défini par règlement.
M. Barrette :
O.K. Là, je suis curieux. Le ministre nous dit que sept heures, c'est clair que
ce n'est pas assez. Bien, il ne le dit pas
comme ça, mais c'est peu. Disons qu'il me semble que sept heures, là... O.K.
Est-ce que le ministre pourrait nous dire que les chances que la formation
déterminée par règlement se finisse à sept heures, c'est zéro, là? Même
pas? Même pas. O.K. Alors, c'est correct, j'accepte la réponse, je n'ai pas le
choix.
Maintenant,
Mme la Présidente, je pense qu'une formation de 150 heures, le ministre
s'est clairement exprimé comme étant quelque chose de trop long.
Pourquoi?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, on va uniformiser la formation partout au Québec. Je le
répète encore une fois : Entre le sept
heures que nous connaissons et le 150 heures, je pense qu'il faut
uniformiser cette formation pour bien définir,
dans la formation, ce que nous avons indiqué dans le paragraphe 2° de la loi. Et c'est ce que je répète
depuis ce matin. Je
vais continuer de le répéter, s'il le faut, jusqu'à mardi prochain, sinon les
autres journées. On va faire une formation en bonne et due forme, qui sera adéquate, qui va protéger le chauffeur,
qui va protéger le citoyen, qui va amener le chauffeur qui veut changer de modèle d'affaires à avoir une
autre formation pour le véhicule adapté. Alors, dans ces conditions, pour la
première fois, on nomme, on nomme les personnes handicapées, ce qui n'a jamais
été fait. On aura différents sujets connexes
qui seront discutés, et je pense qu'on va être capables de trouver une bonne
formation générale qui va répondre aux besoins de toutes les régions du Québec.
Et, encore une fois, si un répondant décide d'avoir une formation additionnelle
d'un nombre d'heures x, ça sera au choix de ce répondant de le faire.
M. Barrette : Alors, Mme la Présidente, la
question que je pose et à laquelle j'essaie d'avoir une réponse, là, je vais la
formuler différemment. Quand le ministre nous dit que la formation, on constate
que ça s'étale sur une fourchette de sept à 150 heures, là le ministre nous dit que c'est une
démonstration que ce n'est pas uniforme. Bon, ça, on en convient. Et le ministre nous dit clairement qu'il souhaite
avoir une formation uniforme. Et ça, c'est correct, là, je ne conteste pas
ça d'aucune manière.
Maintenant, quand on rentre un petit peu dans le détail pour
qualifier les affaires, le ministre nous dit : Sept heures, c'est peu. Ça, peu, là, c'est juste avant de dire que ce n'est pas
assez. Mais peut-être que le ministre ne nous dit pas formellement que ce n'est
pas assez pour des raisons de jurisprudence, ce que je comprendrais.
Alors, faisons l'hypothèse que, le ministre, il y a des mots
qu'il ne peut pas prononcer actuellement pour des raisons juridiques,
jurisprudentielles, ce genre de choses là, mais on comprend du commentaire du
ministre... et je vais lui demander si... j'énonce simplement, là, si j'exagère
dans que ce je dis, le ministre trouve que c'est peu, là, peu, c'est peu, et c'est clair que ça devrait être un peu plus pour toutes sortes
de raisons.
M. Bonnardel :
Il y a des inégalités au Québec dans les heures de formation.
M. Barrette : O.K. Maintenant, quand on va
à l'autre extrême, là, à 150, ça, est-ce que le ministre va nous dire qu'il y a des excès de formation au Québec?
M. Bonnardel : Il faudrait
demander aux chauffeurs de taxi à Montréal, qui ont à passer au travers d'une
formation de 150 heures, dont 90, je crois, juste
pour la toponymie. Il faudrait leur demander.
M. Barrette : Je ne porte pas de jugement,
moi, là, là. De la manière que le ministre nous répond, ça veut quasiment dire que, pour lui, il y en a plus
que nécessaire. Est-ce que, ça, Mme la Présidente, c'est correct de dire ça,
là, pour le ministre?
M. Bonnardel : Moi, j'avais
dit que ces heures de formation sont inégales au Québec, et on devra avoir une
formation générale pour toutes les régions du Québec qui
sera uniforme.
M. Barrette :
Est-ce qu'il y a des effets secondaires, d'après lui, à l'industrie du taxi
d'avoir une formation de 150 heures?
M. Bonnardel :
C'est un choix que le BTM puis Montréal ont fait, d'avoir une formation
de 150 heures.
• (17 h 40) •
M. Barrette :
Alors, Mme la Présidente, la question... là où je veux en venir, ce n'est pas
compliqué, là : Est-ce que, pour
le ministre, pour la santé de l'industrie du transport rémunéré de personnes,
une formation, pour toutes sortes de raisons,
qui est très longue pose un problème aujourd'hui, ne serait-ce que par le fait
qu'elle n'est pas adaptée à la réalité d'aujourd'hui?
M. Bonnardel : Assurer la pérennité de l'industrie du taxi, pour
moi, est immensément important, puis on trouvera un moyen d'avoir une formation
générale uniforme partout au Québec au bénéfice des propriétaires... des chauffeurs
de taxi, pardon, et du transport rémunéré,
et du citoyen client qui va s'assurer d'avoir un chauffeur qui
est bien formé, en bonne et due forme, et accrédité par la SAAQ.
M. Barrette : J'ai compris ça, parce que c'est la même réponse
tout le temps, là, mais est-ce que trop long, ce n'est pas bon?
M. Bonnardel : On va trouver un moyen d'avoir une formation qui
va être uniforme et générale pour tout le monde.
M. Barrette :
Est-ce que trop long, ça peut être un frein à l'entrée dans ce secteur
d'activité là?
M. Bonnardel : Il faut poser la question au BTM et aux
chauffeurs de taxi de Montréal, qui ont décidé, un jour, d'avoir une
formation de 150 heures.
M. Barrette : Est-ce que le ministre souhaite que ce soit
moins long pour que la contrainte à l'entrée soit simplifiée?
M. Bonnardel :
Nous aurons une formation uniforme générale qui va comprendre tout ce qu'on a
indiqué au paragraphe 2˚, à l'article 9, dès le lendemain de
l'adoption de cette loi et qui sera définie par règlement avec tous les
intervenants qui voudront y participer.
M. Barrette :
Alors, clairement, là, le ministre ne nous indique pas s'il est en faveur d'une
fourchette qui est autour de 35, ni moins ni
plus. On comprend que plus, c'est probablement trop et que, dans un esprit de
simplification ou de déréglementation, on va chercher une contrainte minimale.
Il est possible que la contrainte minimale amène un temps de formation
minimal et non maximal. Est-ce que c'est raisonnable que je dise ça, Mme la
Présidente? J'aimerais que le ministre me dise son appréciation là-dessus.
M. Bonnardel :
Alors, ce ne sera pas, Mme la Présidente, une formation minimale, ce sera une
formation générale uniforme pour tous les chauffeurs de taxi au Québec. Nous ne
lésinerons pas sur la sécurité, sur la formation des chauffeurs pour
assurer la sécurité des citoyens qui vont utiliser un véhicule de transport
rémunéré par personne.
M. Barrette :
Alors, dans la mesure où le critère du temps a été qualifié par le ministre de
peu et de beaucoup, je ne peux pas faire autrement
que de conclure que le temps sera un facteur dans un contexte d'un projet de
loi qui vise la simplification de la réglementation, notamment des contraintes
à l'entrée. Alors, ça sera donc un facteur pour déterminer le programme de formation des sujets un, deux, trois,
quatre, et plus ou moins. Est-ce que je fais une affirmation, là, une analyse
qui est appropriée?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, je le répète encore une fois, c'est une formation uniforme
générale pour tous les chauffeurs au Québec. Et, si un répondant décide d'avoir
une formation additionnelle pour ses x nombre de chauffeurs au Québec,
il aura le loisir de le faire.
M. Barrette :
Alors, Mme la Présidente, est-ce que le ministre nous confirme ou infirme que
le temps va être un paramètre qui va faire partie des paramètres à être
établis pour la formation?
M. Bonnardel :
Trop tôt pour définir de quelle façon nous allons dévoiler ou préparer cette
formation. Il est trop tôt pour le dire.
M. Barrette :
Ce sera donc un des nombreux paramètres à propos desquels les parlementaires
n'auront donc pas la possibilité de débattre.
M. Bonnardel :
En temps et lieu, le règlement sera préparé, la formation sera préparée. Elle
sera générale et uniforme partout au Québec.
M. Barrette :
Mon temps est expiré, je pense, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Oui, M.
le député de La Pinière. Merci. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires
sur le sous-amendement? Donc, nous pouvons passer à l'adoption?
Des voix :
...
M. Barrette :
Vote nominal.
La
Présidente (Mme Grondin) : Vote nominal. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire : Oui. Alors,
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bonnardel (Granby)?
M. Bonnardel :
Contre.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid : Contre.
La Secrétaire :
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire : M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Contre.
La Secrétaire :
M. Lafrenière (Vachon)?
M. Lafrenière : Contre.
La Secrétaire :
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Abstention.
La Secrétaire :
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Abstention.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)? Il n'est pas là. Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Le sous-amendement est donc
rejeté.
Nous revenons
à l'amendement de l'article 9. Est-ce qu'il y a des commentaires? Nous
revenons à l'amendement de l'article 9, l'amendement du ministre.
M. Barrette :
Mme la... Après ça, je vais avoir juste... Une suspension d'une seconde, parce
que j'ai une question technique à poser.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, je suspends les travaux.
(Suspension de la séance à 17 h 45)
(Reprise à 17 h 46)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire
pour l'amendement du ministre, est-ce que nous pouvons passer à l'adoption?
M. Barrette : Par vote nominal
pour nous, là.
La Présidente
(Mme Grondin) : Par votre nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : M. Bonnardel
(Granby)?
M. Bonnardel :
Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M. Reid : Pour.
La Secrétaire : M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire : M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire :
M. Lafrenière (Vachon)?
M. Lafrenière : Pour.
La Secrétaire :
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Abstention.
La Secrétaire :
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Abstention.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Contre.
La Secrétaire : Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention.
La Secrétaire : C'est adopté.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, l'amendement est adopté.
Nous revenons à l'article 9, paragraphe 1°.
Est-ce qu'il y a des...
Une voix : ...
La
Présidente (Mme Grondin) : O.K. Donc, vous avez bien compris, le paragraphe 1° a été
amendé. On peut en discuter, mais on ne peut pas proposer un nouvel amendement.
Donc, nous allons sauter au paragraphe 2°. On
peut commenter.
M. Barrette : Alors, Mme la
Présidente, je n'ai pas de commentaire à faire sur le paragraphe 1° tel
qu'amendé.
La
Présidente (Mme Grondin) : S'il n'y a pas d'autre commentaire pour le paragraphe
1°, nous allons poursuivre avec le paragraphe 2° tel qu'amendé.
M. Barrette : Sur le paragraphe
2°, Mme la Présidente?
La Présidente
(Mme Grondin) : Tel qu'amendé.
M. Barrette : Oui, oui. Là,
j'ai quelques commentaires à faire.
Je sais que
le ministre était surpris. Il était surpris. Puis je ne dirai
pas qu'il était irrité. Je ne dirai pas ça. Il était surpris. Et je sentais un
peu de lassitude de la part du ministre quand on débattait les heures. Mais, regardez, Mme la Présidente, là, on a quand
même vécu, au Québec, un moment particulier et qui a été rapporté dans les
médias en 2017. En
2017, peut-être que le ministre s'en rappelle, peut-être que non, un article de
La Presse, sous la plume de M. Tristan Péloquin le 26 septembre 2017, disait ceci : Uber menace de quitter le Québec. Et ça, c'était le titre. Et le premier
paragraphe de l'article
disait ceci : «L'entreprise de transport Uber a annoncé mardi son
intention de cesser de faire des affaires au Québec en raison de
l'exigence d'une formation de 35 heures pour les partenaires-chauffeurs
imposée par le gouvernement du Québec.»
Notre gouvernement à l'époque. Ils ont viré de bord, là, ils ont changé d'idée
par après. La meilleure démonstration, c'est qu'ils sont encore ici. Ils
ont viré de bord.
• (17 h 50) •
Mais il y a eu un moment clair... je veux dire, la personne
qui est citée, là, c'est le directeur général d'Uber au Québec, M. Jean-Nicolas Guillemette. Alors, lui, il disait,
là, écoutez bien ça, Mme la Présidente, il disait — je cite dans l'article : «Le
directeur général [...] affirme que la formation de
35 heures exigée par Québec rendrait impossible le recrutement de chauffeurs.» Ça, c'est l'article. Et là la citation
du monsieur : «Les chauffeurs à temps partiel ne sont pas intéressés à
suivre 35 heures de formation. Certains veulent juste essayer la
plateforme avant de décider s'ils continuent. D'autres veulent juste travailler
quelques heures par semaine pour payer les factures. Une formation de
35 heures, ce n'est pas possible pour eux.» Fin de la citation. C'est quelque
chose, là, comme position, là, c'est vraiment
quelque chose. C'est vraiment, vraiment quelque
chose.
Alors,
Uber, pendant un instant, a menacé, c'est leur droit, ou a informé la société québécoise
de leur intention de quitter le Québec si le nombre d'heures établi à 35 heures
était mis en place d'une façon réglementaire. Ça, c'est clair. Et clairement,
à sa face même, pour Uber, une formation de 35 heures est une contrainte à
l'entrée à cette activité commerciale là. C'est clair, là, ça ne peut pas être
plus clair que ça. Je pense même qu'il est raisonnable de conclure qu'Uber
est resté en attendant de voir ce qui allait
se... Ça, c'est du risque d'affaires. Ils ont le droit, là. On n'a pas de droit
de regard là-dedans puis on n'a pas à commenter là-dedans
autrement que de prendre en considération cet article-là, un article de
journal, dans le débat qu'on a aujourd'hui. Alors, pour Uber, là, d'une façon claire, nette, précise, exprimée
publiquement, 35 heures est une contrainte à leur industrie.
Je vais reprendre les
propos que j'ai déjà utilisés. À la lumière de ça, j'ai essayé pendant un
certain temps, puis je pense que le ministre voyait bien... puis c'est vrai, là, j'essayais,
là, d'une manière quelconque de faire en
sorte que le ministre se prononce. Le
ministre ne se prononce pas. Le ministre ne se prononce pas sur ce qui s'en
vient dans les amendements, et un paquet d'affaires n'ont pas été nommées.
Elles sont nommées dans les amendements, mais elles n'ont pas été nommées dans la rédaction initiale. C'est un
projet de loi en évolution. Difficile de débattre de choses qu'on n'a pas vues
avant. On n'a pas l'information... de façon avancée, à l'avance. On est un
petit peu dans le flou constamment. On dépose
des amendements pour avoir un peu plus d'accès au débat. On est là pour
défendre les intérêts des parlementaires.
Et, sur la question
de la contrainte à l'entrée, là, si ce n'est pas clair que, dans cette
industrie-là, le nombre d'heures, s'il est
trop élevé, est une contrainte à l'entrée, je ne sais pas ce qu'il faut de
plus. En termes d'affaires, moi, si je suis P.D.G. de Uber et que je regarde
son environnement... cet environnement économique là du Québec, je vois quoi?
Je vois qu'il y a une période de transition. Je vois que je suis rentré au
Québec, là, puis je vois qu'il y a une demande. C'est correct, il y a une
demande d'une bonne partie de la population. Je vois que j'arrive avec un impact
qui est... pour moi, là, je suis P.D.G., là, qui est certainement,
clairement négatif pour l'industrie traditionnelle. C'est ça que je vois. Il y
a un gouvernement qui est en place, qui
arrive avec un projet pilote. Là, la compagnie prend une position forte pour
faire, évidemment... avoir un rapport de force. Et on est dans le projet
pilote. Alors, moi, si je suis P.D.G., là, je me dis : Bon, je regarde ça, là, puis là c'est de la gestion de
risque. J'absorbe-tu ça puis j'attends-tu de voir comment ça va aller avant de prendre la décision de m'en aller, si les
contraintes sont trop grandes, parce que mon modèle exige un minimum de
contraintes?
Là
arrive Noël en octobre. Le gouvernement actuel est élu, et un projet de loi est déposé, qui est un projet
de loi de déréglementation, pas
totale, mais de façon extrêmement significative, dont la finalité avouée par le ministre
est d'avoir plus de véhicules en
circulation, de disponibles. L'objectif premier, c'est d'augmenter le nombre de
véhicules en circulation en le favorisant par la diminution des contraintes,
ça, c'est clair, partout au Québec. Mais le ministre nous dit d'une façon aussi tout à fait
formelle qu'il veut que les contraintes soient minimales. Que l'on parle du
permis 4C, que l'on parle des examens
médicaux, peu importe de quoi on parle, ça finit toujours par une réduction des
contraintes à l'entrée, même si le ministre nous assure, puis je ne doute pas
de son intention, qu'il souhaite, sur l'élément de sécurité, avoir une formation uniforme et maximale. Maximale,
je vous fais une fleur, là, je ne mets pas en doute rien, là.
Alors, d'un côté, là,
on a une compagnie qui voit un nombre d'heures comme étant une contrainte, si
le nombre d'heures est trop élevé, et on a
un gouvernement qui veut réduire les contraintes pour la finalité
que j'ai exprimée. Il y a une collision,
là. Il y a une collision. La réduction des heures peut, peut-être
pas obligatoirement, mais obligatoirement... si la
formation, c'était une heure, là, on s'entend-u que la formation
serait bien trop faible? C'est une évidence. Si la formation est
de 2 000 heures, on
s'entend parfaitement que c'est exagéré, c'est clair. Alors, je prends des
extrêmes. Alors, ayant pris des
extrêmes, il faut trouver où est-ce qu'on s'en va. Et là on voit que le noeud
gordien, vu de l'entreprise qu'aime — bon, qu'«aime», là, je prête des intentions — avec laquelle le ministre est confortable,
trouve que 35, c'est une contrainte qui amènerait la compagnie à quitter. Et là je vois une compagnie qui attend
de voir comment ça va finir. Moi, c'est comme ça que je le lis. Puis il va falloir vous atteler, monsieur... Mme la
ministre, il va falloir que quelqu'un s'attelle beaucoup pour me
convaincre que ce n'est pas ça qui est la situation, là.
Moi,
ce qui m'inquiète le plus, Mme la Présidente, c'est quand le P.D.G. dit... Puis
là je vais le répéter, là, parce que ça vaut vraiment, vraiment la peine de le
dire, là. Parce que j'ai posé la question, j'ai demandé au ministre si,
d'après lui, c'était ça. Il n'a pas répondu,
mais moi, je pense qu'il le sait. Et, quand le P.D.G., là, nous dit que ces
chauffeurs à temps partiel ne sont pas intéressés à suivre
35 heures, ça, ça veut dire qu'il y a une grande partie, sinon la totalité
des chauffeurs de cette compagnie-là ou
affiliés à cette compagnie-là... bien, ils vont dire : Les nerfs, Lionel,
là! Moi, je n'embarquerai pas là-dedans. Donc, pas de véhicule
additionnel ou moins de véhicules additionnels de disponibles.
Quand
le P.D.G. continue en disant : «Certains veulent juste essayer la
plateforme avant de décider s'ils continuent», même effet à la suite de la même
cause. «D'autres veulent [...] travailler quelques heures par semaine pour
payer les factures. Une formation de 35 heures, ce n'est pas possible pour
eux.» Le P.D.G. prend trois exemples qui sont tous des exemples de temps partiel. Il n'a jamais fait référence à
du monde à temps plein, jamais, jamais. Alors, ça, là, si ce n'est pas une
espèce de rapport de force politique, je ne le sais pas. Et le ministre a ça
devant ses yeux et il doit prendre ça en considération pour déterminer
la formation.
Et là on
essaie de me dire que j'exagère puis que je construis, que je fabule, puis que
je gosse, puis je tourne le ministre... le député a de l'imagination, puis ta,
ta, ta. Bien, c'est parce que le P.D.G. l'a dit lui-même : À sa face même,
les décisions que va prendre le ministre en fonction de la formation ne
pourront pas être prises sans égard à ce commentaire-là de cette compagnie-là qui, actuellement, est le
joueur principal pour le moment au Québec. Alors là, moi, là, je m'inquiète
et j'ai raison de m'inquiéter.
Alors là, Mme
la Présidente, je vois que le temps file et je pourrais même dire qu'il nous
reste approximativement 17 secondes. C'est vrai parce qu'en général c'est
quand l'aiguille s'en va vers... actuellement... Alors, je vais
continuer mardi avec plaisir sur cette ligne d'argumentaire là.
Des voix : ...
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, messieurs, compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux au mardi 3 septembre
2019, à 9 h 30. Merci.
(Fin de la séance à 18 heures)