(Onze heures neuf minutes)
Le
Président (M. Iracà) :
Alors, ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des transports et de l'environnement ouverte. Je demande à toutes les personnes dans
la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques.
La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude des crédits budgétaires du
portefeuille Transports, Mobilité
durable et Électrification des transports pour l'exercice financier 2018‑2019.
Alors, Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Boucher (Ungava) sera remplacé par M. Huot (Vanier-Les Rivières); M. Bourgeois
(Abitibi-Est), par M. Rousselle (Vimont); M. Habel
(Sainte-Rose), par M. Drolet (Jean-Lesage); M. Plante
(Maskinongé), par M. Morin (Côte-du-Sud); M. Gaudreault
(Jonquière), par M. Bourcier (Saint-Jérôme); et M. Martel (Nicolet-Bécancour), par
M. Charette (Deux-Montagnes).
Le
Président (M. Iracà) :
Merci, Mme la secrétaire. Alors, puisque nous débutons nos travaux à
11 h 8, si j'ai bien compris, nous allons reprendre huit
minutes ce soir, en soirée.
Discussion
générale (suite)
Alors, lors
de la suspension de nos travaux, hier, nous étions à un bloc d'échange du groupe parlementaire formant le
gouvernement. Nous allons reprendre avec un bloc d'échange avec la partie gouvernementale, et je vais céder la parole au député de
Vimont.
• (11 h 10) •
M. Rousselle : ...mais en
tout cas je suis heureux d'être ici. M. le ministre, sous-ministres, gens du cabinet, gens aussi des ministères. Donc, je sais que vous avez beaucoup
travaillé dans ces périodes-là, qui ne sont pas toujours faciles, donc beaucoup, beaucoup de préparation. Je voudrais saluer mes collègues
du côté gouvernemental, ceux de l'opposition officielle, ceux de
la deuxième opposition mais aussi nos équipes de travail, de recherche,
qui, eux avec, je peux vous dire qu'ils ont travaillé d'une manière
incroyable.
Écoutez, moi,
je sais qu'hier... en tout cas, j'ai ouï dire que vous avez parlé hier de la 19,
il y a eu des questions. Mais moi, je
voudrais juste vous dire, M. le
ministre, que moi, je sais bien que,
la 19, les gens de Laval mais surtout les gens de Vimont sont bien heureux de cette nouvelle et puis je vous en
remercie. Oui, ça fait longtemps qu'on l'attend. Ça, on se l'est tous dit. Mais vous savez que les gens, ils pensent seulement
au trafic, à la circulation qui se
passe sur le pont comme tel, donc venant du nord, mais les gens ne
pensent pas aux gens qui habitent justement aux abords de la 335 actuelle, qui
va devenir la 19, parce que des gens se servent de petites routes de
contournement, et puis, dans ces routes-là de contournement, il y a des écoles,
donc on parle de sécurité pour les enfants. Et, moi, c'est plus ça qui... peut-être mon côté ancien policier qui me revient
souvent, mais ce côté-là, le côté sécuritaire, me tenait vraiment à coeur, et
je suis content qu'on ait fait cette annonce-là.
Certains vont dire que ça fait longtemps qu'on
fait des annonces. Je veux dire, tous les partis en ont fait. Peut-être pas tous les partis, mais il y en a que
leurs chefs étaient dans ces gouvernements-là. Mais je pourrais vous dire que,
cette fois-ci, on sait que c'est une annonce de non-retour et puis, et c'est
ça, que les gens sont contents, là. Donc, juste vous dire que je voulais juste parler de la 19 pour vous
remercier, parce que j'ai eu beaucoup de... La population de, comme je vous dirais, Vimont, c'est sûr qu'ils
m'ont appelé, qu'ils m'ont écrit, mais tous les gens de Laval et des gens
du bloc nord, parce que je connais beaucoup
de gens qui proviennent justement de Bois-des-Filion et dans les Laurentides,
et ils sont très heureux d'entendre cette très bonne nouvelle.
Je vais
poursuivre en parlant du Forum de la mobilité qu'il y a eu à Laval. Justement,
le maire de Laval a pris le... est un
peu le leader de ce rassemblement des maires, de 19 maires. On sait tous
que la population migre vers le nord. Vous savez, on regarde à Laval ou à Montréal, je veux dire, les terrains
augmentent. Les jeunes populations veulent avoir des endroits qui coûtent moins
cher aussi. Donc, c'est pour ça que la population change de place un peu, là,
donc, et c'est pour ça que je ne suis
pas surpris de voir que la circulation devient de plus en plus dense sur nos
autoroutes. Juste à les prendre le matin, moi, je peux vous dire, je les
prends de temps à autre, les autoroutes, que ça soit la 15, la 13 et, bien naturellement la 335, qui est la 19, que je prends
le plus souvent, mais, je veux dire, c'est certain, il faut revoir... Puis je
sais que vous l'avez vraiment... vous en avez parlé puis ça fait
longtemps que vous travaillez sur le projet.
Ça fait que
je pense qu'il faut voir ça autrement. Il faut regarder le véhiculage, le
transport d'une autre manière. D'ailleurs,
vous l'avez fait par la 19, justement, en plaçant justement du transport en
commun là-dedans et puis avec des stationnements incitatifs qui vont
avoir lieu à Bois-des-Filion. Et ça, c'est vraiment une bonne nouvelle, parce
que je pense qu'il faut vraiment aller dans
le sens du transport en commun. Oui, le transport en commun, il faut qu'il soit
efficace pour que les gens puissent
le prendre parce que, s'il n'est pas efficace... Et ça, vous l'avez même
mentionné au forum, quand vous avez parlé, les gens veulent savoir : Combien de temps
ça me prend, moi, du point a au point b? Donc, de chez moi à mon travail
ou vice et versa, ça me prend combien de temps? Si on ne leur donne pas une
possibilité, un transport alternatif, je
veux dire, si on ne leur donne pas un transport en commun qui est fonctionnel,
vraiment fonctionnel, bien, les gens
ne le prendront pas, les gens vont continuer à prendre leur voiture. Moi, je
réalise que souvent les gens se véhiculent seuls aussi.
Donc,
c'est toutes des habitudes, je pense, qu'il faut changer. Et je pense que vous
êtes vraiment parti dans cette lignée-là,
puis moi, j'en suis très heureux. Les maires en ont parlé, justement, à ce forum-là. Et je pense que tous et chacun,
tous bords tous côtés,
je veux dire, on veut tous travailler
pour que la population puisse avoir de
meilleurs services, et puis c'est juste comment y arriver.
Donc,
les déplacements, bien souvent, vont vers Montréal aussi, mais on l'a
réalisé par le forum, que le transport ne
se fait pas nécessairement à Montréal. Le transport se fait aussi à Laval, même par la 640 qui est au nord de Laval.
On sait que les gens vont d'est en ouest ou
ouest en est pour aller travailler, donc, et je connais beaucoup de gens,
justement, qui travaillent maintenant dans le bloc nord, qu'on pourrait
l'appeler comme ça, de Laval. Donc, tout ça fait que les habitudes changent, les manières de faire
changent. Et puis je pense qu'il faut vraiment aller vers le transport
collectif, parce qu'en tout cas, à
mon avis, c'est bien beau, mettre des routes puis les élargir, quoi que ce
soit, mais, si on ne met pas un
transport collectif en plus, bien, c'est que, dans 10 ans ou dans
15 ans, on va revivre toujours la même chose, parce que les gens
vont continuer à se déplacer seuls dans leurs voitures, et on n'aura pas rien
réglé, dans le fond.
Donc,
j'aimerais, M. le ministre, vous entendre. Vous avez assisté, justement, et vous avez... Je
le sais, je l'ai vu moi-même, il y a beaucoup de maires qui vous ont abordé à ce forum-là, et
je sais que vous avez que vous avez tout lu leurs demandes et leurs études. Je voudrais avoir votre opinion et puis
me partager vos commentaires, justement, suite à la participation du forum qui
s'est tenu à Laval dernièrement.
Le Président
(M. Iracà) : Merci. Excusez-moi. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Fortin
(Pontiac) : Ça va, M. le Président, il n'y a pas de problème.
Oui, d'ailleurs, je
tiens à remercier le député et l'ensemble, si je ne m'abuse, de ses collègues
de Laval, qui étaient présents du début à la fin pour cet important forum là
pour parler de mobilité à Laval, évidemment, parce que c'était à Laval, mais sur l'ensemble de la couronne nord. Il a raison,
j'ai compté environ une vingtaine de maires qui étaient présents au cours de
l'ensemble de la journée. Je pense qu'il y a des maires également de
Lanaudière, peut-être, qui étaient présents pendant certaines parties de
la journée, qui se sont ajoutés, parce qu'à chaque fois qu'on parle du transport vers Laval, à chaque fois qu'on parle du
transport vers certaines parties de la couronne nord, ça touche l'ensemble
de ces municipalités et de leurs résidents.
Alors,
je veux féliciter le député de Laval qui, effectivement, a passé la journée là,
mais, de par ses représentations éhontées,
disons, depuis un certain temps, au sujet de la 19... a réussi à effectivement
travailler de concert avec les acteurs chez
nous pour faire avancer le projet. Donc, je le remercie des représentations
qu'il a faites au nom de ses citoyens. Je pense que c'est une belle
réussite collective, disons.
Pour
ce qui est des demandes qui ont été faites au forum, évidemment, il y en avait
beaucoup, et avec raison, parce que
les citoyens demandent une amélioration du service. C'est un peu un effet du
développement des dernières années. On
a l'impression, souvent, dans les régions périphériques de grandes villes,
comme sur la couronne nord, entre autres, que le développement s'accélère très, très, très rapidement. Comme
citoyens, c'est ce qu'on a comme impression, mais que, des fois, les services ne suivent pas à la
même rapidité ou ne croissent pas à la même vitesse, disons, que le
développement des nouvelles
résidences qui nous entourent. Donc, effectivement, les citoyens se retrouvent,
entre autres en matière de transport, avec des besoins qui grandissent
au quotidien.
Et
donc je pense que les maires ont bien représenté leurs citoyens en exigeant ou
en demandant des mesures précises que ce soit au niveau, entre autres,
de la 19... Peut-être qu'ils n'avaient pas pu adapter leurs demandes à
l'annonce du vendredi précédent, entre autres, au niveau de la 19. Mais
également les maires ont présenté des mesures qui étaient importantes au niveau d'une amélioration rapide.
Donc, les maires ont parlé, un peu comme ça a été fait sur la Rive-Sud au cours
des dernières semaines, de l'ajout de voies réservées sur les grands axes
routiers, que ce soit la 440, la 640, la 13 et d'autres axes, et
effectivement c'est quelque chose qui mérite tout à fait d'être étudié.
• (11 h 20) •
Alors,
déjà, nous, on a demandé au ministère de se pencher... en fait, on l'avait fait
précédemment, même, au forum, de se pencher sur la possibilité que ces
autoroutes-là puissent comporter un lien pour le transport en commun afin de
justement désengorger, oui, les autoroutes, mais de donner surtout un choix
additionnel au citoyen qui, parfois, serait peut-être
prêt à laisser sa voiture à la maison ou à un stationnement incitatif. Mais
encore faut-il que l'offre de transport en commun réponde bien à ses
besoins.
Donc,
ces demandes-là, qui s'ajoutent, disons, aux projets qui sont déjà en cours ou
déjà en planification que ce soit au
ministère ou par des sociétés de transport local, je pense, par exemple, au
projet du SRB Pie-IX qui va... Et on l'oublie. Quand on parle du SRB Pie-IX, on pense au boulevard Pie-IX, mais on
oublie que ça va se rendre à Laval et desservir un bon nombre de citoyens jusqu'au boulevard
Dagenais, qu'on pense aux voies réservées sur la 15 qui ont été inscrites au
PQI, qu'on pense aux travaux du pont Gédéon-Ouimet, qu'on pense à la réfection
du pont Vachon, qu'on pense au REM, le REM
qui va desservir les gens de l'ouest de Laval, entre autres, mais qui pourra
très certainement accueillir des gens
de l'ensemble de Laval, de la région de Laval et de la couronne nord également,
qui pourront se rendre à la station Deux-Montagnes. Donc, oui, il y a
beaucoup de projets.
Mais les
maires avaient des demandes supplémentaires, et c'est pour ça que les maires
nous ont dit : Bien, nous, on
comprend l'autonomie municipale, on comprend le nouveau système en place avec
l'ARTM, on comprend qu'il est important d'avoir
une perspective globale pour le Grand Montréal, mais on veut faire notre propre
exercice de priorisation pour les projets de
la couronne nord et de Laval. Alors, les maires se sont dit : Bien,
pourquoi on ne fait pas un forum et
pourquoi on ne demande pas au gouvernement un bureau de projet pour nous aider
à faire cette priorisation-là, locale,
disons, avant d'arriver à la grande table de l'ARTM où l'ensemble des maires
siègent, où l'ensemble des représentants de la Rive-Sud de Montréal et
de la Rive-Nord siègent?
Donc,
ils avaient raison de le faire. Et c'est pour ça qu'on a accepté leurs
demandes, parce que c'est certain que, si les maires de la couronne nord parlent d'une seule voix, qu'ils ont une
planification efficace de leurs projets, qu'ils ont une priorisation
simple de leurs projets, bien, leur voix va porter beaucoup plus lorsqu'ils
vont être à la table de la Communauté
métropolitaine de Montréal. Et c'est exactement ce qu'on avait en tête quand on
a lancé le grand chantier sur
l'autonomie municipale. Donc, je tiens à féliciter les maires qui ont pris
cette initiative-là et qui, en plus des propositions qu'ils ont faites, sont
arrivés avec des avancées concrètes pour aider au niveau de la mobilité
durable, aider au niveau de l'électrification des transports.
Entre autres, je
pense au conseil de ville de Laval qui a lancé une initiative, ma foi, tout à
fait formidable pour ajouter des sommes,
ajouter 2 000 $ d'incitatif pour tous les citoyens de Laval qui vont
acheter un véhicule électrique. Ils
se sont inspirés un peu des gens de Cascades, une entreprise privée qui, au
cours des derniers mois, avait annoncé une mesure similaire. Mais la ville de Laval, réellement,
prend les devants au Québec en matière d'électrification des transports en disant à ses citoyens : Oui, la subvention
gouvernementale est bonne. Nous, on veut aller plus loin. Nous, on veut que
Laval soit le véritable leader en matière d'électrification des transports.
Et
donc ils le font pour les véhicules avec une subvention de 2 000 $.
Ils le font avec les bicyclettes électriques avec une subvention de 400 $. Et ça, c'est tout à l'honneur du
conseil de ville de Laval de réellement s'engager vers la mobilité durable. On savait que Laval avait déjà
pris les devants au niveau de la Société de transport de Laval, à ce niveau-là,
que la société de transport était la
référence en matière d'électrification des transports. Mais maintenant ils vont
encore plus loin au niveau d'incitatifs directs aux résidents pour faire
l'achat de véhicules et de vélos électriques.
Maintenant,
pour ce qui est de la vision, là, le député en a parlé. Il faisait référence,
entre autres, à la Politique de mobilité durable qui a été lancée au
cours des... la semaine dernière, en fait, par le premier ministre à Montréal.
La Politique de mobilité durable, l'idée est
toute simple. L'idée, c'est de réduire les déplacements des gens, c'est de
transférer les gens vers des modes de
transport plus durables et d'améliorer le service. C'est une approche qui est
reconnue partout à travers le monde
pour avoir un réel impact sur la lutte aux changements climatiques, un réel
impact sur les déplacements des
citoyens, mais pour faciliter leur vie et pour que leurs déplacements leur
coûtent moins cher également. Donc, effectivement,
pour nous, c'est important de mettre une politique de l'avant à ce niveau-là,
une politique ambitieuse à ce niveau-là. Et donc c'est exactement ce
qu'on a fait la semaine dernière.
Maintenant,
quand le député fait référence à rendre des gens directement à leur porte,
quand on dit de donner plus d'options
au citoyen, oui, on veut donner des options au citoyen pour que son auto,
utilisée dans un contexte où il est seul, ne soit pas la seule option à sa disposition. Et comment on fait ça?
Bien, il faut que l'offre de service soit abordable, l'offre de service soit simple à utiliser, soit
confortable et soit rapide parce que, si le trajet prend 20 minutes,
30 minutes de plus, bien, le
citoyen risque de continuer à prendre sa voiture. Et, si le citoyen se
dit : Bien, je suis obligé d'attendre 20 minutes dehors pour un autobus à moins 30 l'hiver, il va continuer de prendre sa voiture. Donc,
comment on fait pour, oui, donner des
choix additionnels au citoyen, mais donner des choix qui sont réellement
bénéfiques à sa vie de tous les jours, à sa qualité de vie? Donc, il faut donner des choix qui permettent au citoyen
réellement de gagner du temps et de gagner de l'argent.
Donc,
c'est exactement ce qu'on a fait. Ce qu'on a dit, dans le fond, c'est : Oui, on peut regarder les grands projets de transport en commun, oui, on va regarder les
grands projets de transport un commun. C'est pour ça qu'on a lancé déjà les
travaux du REM. C'est pour ça que, déjà, on
a confirmé la ligne bleue. C'est pour ça qu'ici on a travaillé avec les gens
du RTC pour avoir un projet porteur pour la capitale. Mais encore faut-il aller
plus loin pour simplifier la vie des gens.
Est-ce qu'on peut travailler avec les grandes industries pour dire : Est-ce que
tout le monde a besoin de commencer à 8 heures le matin? Est-ce que, peut-être, un peu comme l'Université
Laval l'a fait au cours des dernières
semaines, on peut regarder à étaler dans le temps l'horaire
auquel les gens commencent? C'est évident que, s'il y a des gens qui
commencent à 6 h 30, à 7 heures, à 8 heures, à
9 heures puis à 10 heures, il va y avoir moins de congestion sur les
routes. Donc, on va travailler avec
les grands industriels, les grands employeurs au Québec pour réellement
améliorer la situation par
rapport à ce qu'elle est présentement.
En même temps, quand on parle de transport en commun, il faut regarder ce qui se
fait de mieux, il faut regarder les
nouvelles alternatives. Et je sais que le
député de Deux-Montagnes est tout à fait au courant de ça. Lui-même a fait des propositions, entre autres avec des
nouvelles plateformes technologiques, pour améliorer la situation,
et il avait raison de le faire. Il faut
donner des options, des options qui, aujourd'hui, sont à portée de main. La technologie nous permet
réellement d'offrir ces options-là aux citoyens, mais qui vont changer, un, la
réalité des sociétés de transport, qui dépensent beaucoup
trop d'argent à embaucher des chauffeurs, à acheter des autobus
pour des autobus qui, souvent, se retrouvent dans les quartiers
résidentiels.
Moi, j'ai des jeunes
enfants. J'aime mieux ne pas avoir d'autobus de 40 pieds qui se promènent
sur ma rue résidentielle, mais en même temps je veux qu'il y
ait une offre de transport en commun. Mais est-ce que ça a besoin d'être un autobus qui est à
moitié vide tout le temps pour desservir un quartier complet? Non. Est-ce qu'on
peut regarder le transport à la demande? Est-ce qu'on peut se pencher, avec les
sociétés de transport, avec les villes, sur comment on organise le transport à la
demande, par exemple, pour que le citoyen qui débarque à la station, disons,
finale du SRB Pie-IX puisse trouver un moyen rapide de se déplacer vers
sa résidence?
Aujourd'hui,
on a toutes les ressources pour arriver, au Québec, à une solution simple à
utiliser pour ce citoyen-là qui ne
demande que ça. Le citoyen ne demande qu'à dire son information à la société de
transport, c'est-à-dire : Je vais partir à 4 heures du centre-ville, à
4 h 20 je vais être dans le SRB Pie-IX, à 4 h 35 je vais
être rendu à la station Cartier, disons,
et à la station Cartier, bien, je m'en vais sur la rue Jean-Lesage, disons. Alors,
comment le citoyen peut informer la société
de transport de son besoin et comment la société de transport peut y répondre
de façon efficace, simple et rapide pour
le citoyen? Parce qu'il n'y a aucune raison aujourd'hui qu'on ne soit pas en
mesure de, un, donner cette information, mais que les sociétés de transport ne soient pas en mesure de trouver
d'autres citoyens qui font exactement le même trajet.
Moi-même,
quand je prenais l'autobus il n'y a pas très longtemps, je voyais souvent mes
voisins qui étaient autour de moi puis je me disais : Bien, ça serait-u le
fun si, justement, il y avait une option pour faire le dernier kilomètre,
hein? Pourquoi est-ce qu'on est obligés
d'attendre l'autobus local quand on s'en va tous à la même place, on est tous
partis de la même place? C'est exactement ce sur quoi les sociétés de
transport sont prêtes à se pencher, ce sur quoi ils ont déjà commencé à
travailler. Et honnêtement il me semble qu'en 2018 on est rendus là au Québec.
Le
Président (M. Iracà) : Merci beaucoup, M. le ministre. Alors, je sais
que le député me regarde du coin de l'oeil, mais malheureusement il ne reste
plus de temps pour le bloc d'échange avec la partie gouvernementale. Nous
allons débuter un autre bloc d'échange avec le deuxième groupe
d'opposition et le député de Deux-Montagnes.
M. Charette :
C'est gentil, M. le Président. Vous me connaissez comme une personne sensible.
Je dois vous avouer que j'ai très mal
dormi, cette nuit, pour une raison fort simple : on s'est laissés hier
avec les reproches et de l'opposition officielle
et du gouvernement, qui semblaient s'inquiéter de notre absence d'intérêt pour
le transport collectif. Donc, je voudrais les rassurer déjà, d'entrée de
jeu.
Le Président (M. Iracà) :
Rassurez-nous.
• (11 h 30) •
M. Charette :
On a, dès le départ, d'ailleurs, supporté le projet de REM, qui est un beau
projet structurant pour la région de
Montréal. On a donné également
notre appui au projet structurant proposé par la ville de Québec. Le ministre vient
tout juste de le mentionner, on a aussi lancé quelques idées pour multiplier
l'offre de transport innovant à travers des plateformes, donc je voulais rassurer et mon collègue
de l'opposition et du gouvernement que nous avons beaucoup d'intérêt pour ces questions.
Sinon,
revenir sur les éléments qu'on a mentionnés hier. On n'a malheureusement pas eu le temps de compléter les
échanges sur la 19, sur la 13, notamment. On s'était laissés en parlant de la 13, voir où
on en était, dans quelle mesure c'est
un dossier qui semblait pertinent aux yeux du ministère. Donc, comment répondre aux gens de la région? Est-ce que la
13 fait effectivement partie des intentions du ministère? Je regardais, je suis
sur le site du ministère des Transports, il
n'y a pas d'historique ou il n'y a pas d'avancée notable. Bref, où en
sommes-nous à travers ce projet, là, de l'autoroute 13?
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le député. M. le ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : Merci, M. le Président. J'ai manqué le tout début de
l'intervention du député, alors je ne sais
pas si c'est lui qui a mal dormi ou s'il pense que nous, on a mal dormi, par
rapport à sa question. S'il a mal dormi, je m'en excuse, c'était de loin... certainement pas notre intention.
Mais je pense qu'il y a des citoyens du Québec qui ont très mal dormi également, M. le Président, parce
qu'ils ont entendu notre échange et ils se sont dit : Effectivement, la
CAQ veut ajouter un projet au Plan
québécois des infrastructures — et je le vois feuilleter le Plan québécois
des infrastructures — mais
ils ne nous disent pas ce qu'ils veulent enlever du Plan québécois des
infrastructures.
M. le
Président, le PQI, il est plein. Il est absolument plein, le PQI. Alors, s'il
veut ajouter un projet, s'il veut ajouter le projet de
l'autoroute 13, il faut qu'il nous dise qu'est-ce qu'il va enlever. Est-ce
qu'il va enlever le réaménagement de la 185
dans le Bas-Saint-Laurent? Est-ce qu'il va enlever l'élargissement de l'autoroute
Henri-IV? Je doute qu'il en ait parlé à son collègue de La Peltrie.
Est-ce qu'il va enlever le prolongement de la 35 jusqu'aux États-Unis à partir
de Saint-Jean-sur-Richelieu? Est-ce qu'il va
enlever le prolongement de la 19, peut-être? Pourtant, lui qui a milité, même
hier, sur le prolongement de la 19...
En fait, M.
le Président, la réponse, c'est : Je pense qu'il n'est pas prêt à enlever
aucun de ces projets-là. Je pense que
ce qu'il aimerait réellement examiner, c'est les projets de transport en
commun, parce que, vous le savez, M. le Président, la Coalition avenir Québec, oui, peut-être dit
publiquement qu'elle appuie certains projets de transport en commun comme le
REM, peut-être qu'elle dit publiquement,
après quelques jours de réflexion, bien sûr, qu'elle appuie certains projets de
transport en commun comme le réseau
structurant à Québec, mais réellement il y a beaucoup de projets inscrits ici,
dans le Plan québécois des
infrastructures, pour lesquels il faut se poser des réelles questions sur la
volonté de la Coalition avenir Québec de les garder inscrits au Plan
québécois des infrastructures.
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre, par principe d'équité, là, alors, pour la longueur de la question...
M. Fortin (Pontiac) : Bien sûr.
C'est comme ça...
Le Président (M. Iracà) : M. le
député de Deux-Montagnes.
M.
Charette : Je comprends que le PQI ne peut pas être extensible à
l'infini, mais pourquoi, dans ce cas, comme gouvernement, comme formation politique,
avoir fait de nouveaux engagements? Je vous le mentionnais, la 13, oui, c'est
un enjeu qui est réitéré depuis des
décennies, mais, dans le cas de la 19, on l'a mentionné, annonces multiples.
Vous avez vous-même
parlé de la 35. Moi, je peux vous rappeler et vous citer votre chef, le premier
ministre du Québec, à la dernière élection,
donc en 2014, main sur le coeur, pas : On va y réfléchir, main sur le
coeur la 35 devait être complétée à l'intérieur d'un mandat. Donc, oui,
il y a une petite portion qui a été complétée pour octobre 2014, mais, depuis,
rien. Donc, malheureusement pour vous, pas
pour nous, ce sera, malheureusement pour vous, une autre promesse rompue. Si
vous le souhaitez, je peux reprendre
textuellement les mots de votre premier ministre. Donc, encore une fois, vous
promettez, mais vous ne livrez pas.
Comment
expliquer que, dans le cas de la 35, on n'a pas pu aboutir à un projet pour
lequel vous vous étiez engagés? Et on
parle de moins de 15 kilomètres de route, donc on ne parle pas d'une
étendue qui est très grande. Et autant pour la Rive-Sud de Montréal que pour le nord des États-Unis, c'est un axe qui
est attendu avec un potentiel de développement économique formidable, mais c'est votre engagement qui, encore une fois,
malheureusement, n'a pas eu de suite. Depuis octobre 2014, on en est au
même point pour ce qui est de l'autoroute 35.
Le Président (M. Iracà) : Merci. M.
le ministre.
M. Fortin (Pontiac) : Oui. Merci, M.
le Président. Je comprends que les citoyens du Québec, dans plusieurs régions, vont continuer de mal dormir encore ce
soir, parce que le député n'a donné aucune réponse à savoir quel projet
il enlèverait du Plan québécois des infrastructures. Il nous dit, M. le
Président, il nous dit, M. le Président...
M. Charette : Question de règlement,
M. le Président.
Le Président (M. Iracà) : Oui.
M. Charette : Juste pour préciser,
vous allez pouvoir m'éclairer, peut-être : Qui est au gouvernement,
présentement? Est-ce que c'est la Coalition avenir Québec ou le Parti libéral?
Le Président (M. Iracà) : Alors, je
pense que poser la question, c'est y répondre...
M.
Charette : Donc, je voudrais bien répondre aux questions de monsieur,
mais actuellement nous sommes en crédits du gouvernement, donc
j'aimerais bien qu'il se contente de son rôle.
Le
Président (M. Iracà) :
Alors, on va suivre les règles. Alors, effectivement, l'opposition pose les questions, et le gouvernement donne les réponses. Alors, à la question
du député de Deux-Montagnes, M. le
ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : Oui. Effectivement, l'opposition, telle que choisie par les citoyens
du Québec, pose des questions; le gouvernement, tel que choisi par les citoyens du Québec, répond aux questions. Malheureusement, les citoyens du Québec, effectivement, vont continuer de se poser des questions sur le plan de la Coalition avenir Québec. Il
n'a toujours pas de réponse.
Le député me
dit dans sa question, dans son
préambule à sa question, il me dit : Non, on ne veut pas étirer le Plan
québécois des infrastructures à l'infini. Il a raison de dire ça. M. le député,
je vous cite dans votre préambule à la question, alors je crois que je suis tout à fait dans mes droits en ce moment. Il
nous dit : Non, on ne peut pas étirer le Plan québécois des infrastructures à l'infini. Mais, en même
temps, il ne peut pas ajouter un seul projet en ce moment dans le Plan
québécois des infrastructures.
Et il y a
deux nouveaux projets qui ont été ajoutés pour sa région, pour les Laurentides.
Alors, s'il veut en ajouter un troisième, il faut qu'il le dise, lequel des
deux autres il veut enlever. Est-ce qu'il s'agit du projet de la 15, des voies
réservées? Il me semble que c'est un projet
qui est important pour sa région. Est-ce qu'il veut enlever le projet de la 117
qui est attendu depuis des années et
des années par les gens des Hautes-Laurentides? Ça ne me semble pas approprié,
M. le Président.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. M. le député, 13 minutes.
M.
Charette : C'est là où il y a peut-être confusion des rôles. Je vous
ramène à vos propres engagements, et vous ramenez ça à l'opposition de la Coalition avenir Québec. C'est le Parti
libéral qui, au moment de l'élection de 2014, a pris cet engagement précis pour la 35. Donc,
ramenez-nous pas à nos propres positions. C'est votre engagement à vous. Donc,
ma question, elle est bien simple :
Pourquoi promettre quelque chose lorsque vous n'avez pas ensuite l'intention de
livrer?
Et
démonstration à l'appui, depuis octobre 2014, il n'y a pas eu d'avancée sur ce
tronçon-là que vous avez promis. On
parle de 15 kilomètres uniquement qui nous donnent une nouvelle porte
d'entrée sur les États-Unis. Donc, pourquoi promettre quelque chose
lorsque vous n'avez pas l'intention de le livrer?
Là, en fait,
on inverse les rôles. Vous me dites : Qu'est-ce que nous, on retirerait du
PQI? Mais c'est vous qui l'avez mis au PQI, c'est vous qui l'avez promis
en campagne électorale et c'est vous qui ne le livrez pas actuellement.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le député. M. le ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : Merci, M. le Président. Le député dit qu'on inverse les
rôles, mais, M. le Président, tout parti,
ici, se doit d'avoir des programmes qui sont cohérents et qui se respectent. On
ne peut pas mettre plus de projets à l'intérieur
du Plan québécois des infrastructures qu'il ne peut en accueillir. Vous savez
ce qui arrive quand on fait ça, M. le
Président, quand on met trop de projets à l'intérieur du PQI, quand on n'est
pas prêts à prendre des choix, qu'on n'est
pas prêts à retirer certains projets pour en ajouter d'autres? Bien, la Vérificatrice
générale nous dit : Un instant, ça ne marche pas, votre affaire. Et les agences de crédit vont nous
dire : Ah! je ne pense pas que vous allez pouvoir conserver votre cote AAA. C'est ça qui va arriver au Québec
si on ne prend pas des décisions comme celle que le député de
Deux-Montagnes semble incapable de prendre en ce moment.
Mais, M. le
Président, pour le dossier de la 35, j'arrive à la fin de sa question, je
réponds au préambule, mais je vais répondre
à la fin également, pour le dossier de la 35, il y a un engagement clair de la
part du gouvernement de compléter la
35, cet engagement-là a toujours été clair. Maintenant, le projet, comme tous
les autres grands projets, doit passer par certaines étapes. D'ailleurs, j'ai eu l'occasion de discuter moi-même,
pas plus tard que la semaine dernière, avec le secrétaire aux Transports du Vermont, qui attend ce projet-là
avec grand intérêt. Et avec raison. C'est un lien important, un lien routier
important entre notre province et leur État,
et nous sommes leur plus grand partenaire économique, donc il a tout intérêt
à voir ce projet-là complété, et on le
comprend. Et on a réitéré avec lui, comme on le fait aujourd'hui, toute
l'importance de ce projet-là et notre volonté de procéder rapidement.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. M. le député.
• (11 h 40) •
M.
Charette : Je comprends un petit peu plus la logique du gouvernement.
Le ministre nous dit : Pour ajouter un élément au PQI, il faut en enlever un. Essentiellement, c'est ce
qu'il nous a mentionné. Donc, je comprends que la décision du gouvernement, qu'il aurait à
justifier, c'est que, pour le mandat 2014‑2018, il a décidé de retirer la
35 de son plan de match parce qu'il n'y a eu aucune, aucune avancée.
Et on a une
bonne collaboration généralement, et je vais poursuivre dans cette voie-là.
Pour cette raison, je ne citerai pas
l'engagement du premier ministre mot pour mot, mais je vous dis, c'est un
engagement qui était ferme : en 2014, réalisation complétée pour le présent mandat. Le ministre nous parle de
grands projets; moi, je lui parle de 15 kilomètres. Donc, ce qui est dommage, c'est qu'on a beaucoup
d'engagements qui sont pris, de la part du gouvernement, du Parti libéral,
et, en bout de ligne, la réalisation, elle est quasi nulle.
Je vais vous
ramener un petit peu sur la 19. On est tous contents de cette annonce-là. On
l'a réitéré par contre, on ne les
compte plus, les annonces. Et, quand je regarde sur le site du ministère des
Transports, au niveau des projets routiers,
lorsqu'on regarde au niveau de l'historique du projet, on remonte dans les
années 70, les années 90, 2000, entre les années 2013‑2014, effectivement, il y a eu des études d'impact sur l'environnement, il y a eu le BAPE. Soit votre site n'est pas à jour ou soit l'information que vous transmettez n'est pas exacte, mais depuis 2014, selon votre site Internet, il n'y a rien eu sur le tronçon proposé, la 19. Et, encore une fois, la dernière campagne
électorale, ça devait être complété
à travers le présent mandat. Donc, si votre site est à jour, depuis 2014, malheureusement,
il n'y a eu aucune avancée.
Donc, 35, 19, 13, malheureusement, ce sont des engagements
qui se sont multipliés, parfois répétés sur des décennies, mais qui n'ont aucune valeur parce qu'une fois un mandat terminé, c'est des projets qui sont au même
point, pour tout dire.
Le Président (M. Iracà) : Merci. M.
le ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : Merci. Merci, M. le Président. Bon, il y a plusieurs projets qui ont été mentionnés par le député. Je vais tenter de les prendre un à la fois pour
répondre à sa question le plus directement possible, même si je ne crois pas qu'il y
avait de question au bout de son préambule.
D'abord, M. le Président, pour le dossier de la 35, le député le sait très bien, déjà 200 millions ont été investis dans ce
projet-là, au cours des dernières années, pour réaliser les premières phases du
projet. Pour les phases III et IV, parce que le projet doit être fait en deux phases pour compléter
le projet et le compléter le plus rapidement possible, la planification du projet, comme ça doit se faire dans le cadre des grands projets gouvernementaux, se poursuit. Ce n'est pas quelque chose qui se fait en
criant ciseau, M. le Président. C'est un processus rigoureux qui est mis en
place pour s'assurer qu'on dépense le mieux possible l'argent qui nous est
confié par les payeurs de taxes, par les contribuables.
Et on parle
ici, M. le Président, d'un grand projet. On ne parle pas de dépenser
100 $, là, on parle de dépenser des
centaines de millions de dollars. Je crois et je suis certain que tout le monde ici, autour de la table, est d'accord qu'il faut dépenser cet
argent-là avec la plus grande rigidité... avec la plus grande rigueur, c'est-à-dire, pour s'assurer que le contribuable, au bout du compte, en a
pour son argent, M. le Président. On doit s'assurer que chacune des étapes sont
respectées. Je comprends le député qui
dit : Bien, j'aurais aimé ça que ça aille plus vite. Bien oui, tous les
citoyens aimeraient que les projets,
dans leur bout de pays, aillent plus vite. Mais, M. le Président, il faut faire
les choses avec rigueur, il faut faire
les choses en leur donnant toute l'importance qu'ils ont. On parle ici de
centaines de millions. Et le gouvernement
s'est donné un processus clair pour ces projets-là.
Maintenant,
pour ce qui est, parce que le député
y fait référence, du projet de la 19, le député de Vimont a très éloquemment
fait l'illustration de l'importance de ce projet-là pour les citoyens de sa
circonscription. Et je l'ai dit hier, je le
redis, je peux comprendre certains citoyens qui se disent peut-être un peu
sceptiques par rapport à une annonce comme
ça. Le citoyen qui s'est montré le plus sceptique, au fil des ans, c'est
M. Larocque, qui était maire de Bois-des-Filion. M. Larocque lui-même a pris sur lui-même
l'initiative d'aller faire de la radio, la semaine dernière, pour dire :
Oui, on croit au projet. Oui, cette
fois-ci, c'est la bonne. M. Larocque, qui était le plus grand des
sceptiques, qui a fait toutes sortes d'interventions
pour que ce projet-là avance, s'est réjoui de l'annonce de la semaine dernière,
et il a dit qu'il croyait que cette
fois, c'était la bonne. M. le Président, je pense qu'on est sur la bonne voie
pour la réalisation de ces deux projets-là.
Le Président (M.
Iracà) : Merci beaucoup, M. le ministre. Alors, M. le député.
M.
Charette : Je tenais à rassurer le ministre et lui indiquer à quel
point je suis en mesure d'être à l'écoute. Il a mentionné tout à l'heure qu'on ne peut pas enlever ou ajouter quelque
chose au PQI sans en enlever un nouvel élément...
Une voix : Ou en réaliser.
M.
Charette : ...ou en réaliser, mais là j'ai une inquiétude par rapport
aux propos du ministre. Si on regarde les derniers crédits, si on regarde le PQI actuel au niveau des rames de
métro de Montréal — on
change de sujet — actuellement,
dans le PQI, ce que l'on voit de
provisionné, c'est le prolongement de la vie utile des voitures de
métro MR-73. Or, là, il y a un
nouveau projet qui est sur la table, qu'on pourra discuter parce qu'il a ses
mérites, effectivement, mais ce n'est plus
uniquement de prolonger la durée de vie, mais c'est bien d'acheter de nouvelles
rames, donc de moderniser la flotte.
Donc, par
rapport à ce qu'il me disait, il y a une inquiétude ou sinon une incohérence,
là : On va enlever quelque chose
du PQI pour en ajouter de nouveaux... c'est-à-dire, de nouvelles rames.
Cependant, ce n'est pas budgété. Peut-être nous parler de vos intentions à ce niveau-là, suite à l'annonce, là, qui
a été faite il y a quelques jours à La Pocatière? On est prêts, du côté de
la deuxième opposition, à regarder très sérieusement ce projet. On y voit du
mérite. Mais comment, comment le
réaliser, comment le financer, et où en sommes-nous? Est-ce qu'il y aura un
projet de loi, par exemple, dans les prochaines semaines? Est-ce que
c'est quelque chose, comme Assemblée, sur quoi on peut s'entendre, là, dans les
prochains jours, sinon les prochaines semaines?
Le Président (M. Iracà) : Merci. M.
le ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : Oui. Merci, M. le Président. En fait, j'apprécie, disons,
le changement de cap, là, du député parce
qu'il me permet, effectivement, de parler des raisons derrière cette initiative
gouvernementale, disons. Et la raison pour
laquelle on veut aller de l'avant avec ce projet-là, elle est toute simple, et
c'est la même depuis le début, c'est les travailleurs de Bombardier, les
travailleurs de La Pocatière.
M. le Président,
je vois certains députés des régions, ici, le député de Mégantic, le député de
Dubuc, le député de René-Lévesque,
ici autour de la table, ils comprennent toute l'importance que peuvent avoir
des emplois de qualité en région, à
quel point il y a des gens qui travaillent au développement économique dans
chacune des leurs régions et pour qui
c'est difficile. C'est un travail de plusieurs années, souvent, de trouver des
emplois de bonne qualité comme ça dans leurs régions.
Alors,
l'objectif derrière les nouvelles rames de métro, il est très clair : il
faut donner un «bridge», comme on dit, à Bombardier, jusqu'à ce qu'il
trouve de nouveaux contrats. Mais en même temps on veut améliorer la qualité
des infrastructures à Montréal, pour la ville de Montréal, pour la STM,
évidemment, mais surtout pour ses usagers.
On faisait la
démonstration tantôt de toute l'importance de donner des bons services de
transport en commun au citoyen si on
veut qu'il fasse le choix du transport en commun. C'est exactement ce qu'on
veut faire avec le projet Azur. Oui,
on a lancé des discussions générales pour trouver la meilleure solution pour La
Pocatière. Les discussions se sont précisées, disons, avec la ville de
Montréal à ce niveau-là. C'est le partenaire qui a été retenu, et on a été très
clairs. D'ailleurs, j'ai eu la chance de
discuter tant avec le député de René-Lévesque qu'avec le député de
Deux-Montagnes sur nos intentions,
qu'ils nous demandent de dire publiquement aujourd'hui. Ça va me faire plaisir.
Oui, on a l'intention de procéder de
façon législative afin de bien avancer dans ce dossier-là pour que les travailleurs
de La Pocatière y trouvent tout leur compte. On aura la chance de préciser
exactement ce que ça voudra dire plus tard, lors du dépôt d'une telle
pièce législative, mais c'est la solution
qu'il faut pour Bombardier, c'est la solution qu'il faut pour améliorer le
transport en commun, la qualité, le confort du transport en commun et la
fiabilité du transport en commun à Montréal.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. M. le député.
M.
Charette : La question, elle est importante, donc j'aurai assurément
l'occasion d'y revenir au prochain bloc parce que, oui, il y a de l'intérêt. Mais vous n'avez pas répondu à une
question ou à un volet de la question en particulier : Qu'est-ce que vous allez retirer du PQI ou
qu'est-ce que vous allez renoncer à réaliser, je reprends votre logique, pour
pouvoir réaliser ce projet-là?
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le député. M. le ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : Oui, très bien.
Très bien, je vais tenter de l'adresser le plus directement possible, la
question... d'adresser le plus
directement possible la question du député. De toute évidence, M. le Président,
et il y a fait référence lui-même lors de sa question, déjà dans le Plan
québécois des infrastructures et déjà dans la planification de la ville
de Montréal, il y a des sommes qui sont
réservées pour l'entretien, au cours des prochaines années, de ces rames de
métro là, M. le Président, qui se
font vieilles. On parle de remplacer des MR-73. Et pour le nombre de rames de
métro, pour le coût total du projet, on pourra très certainement y
revenir, et d'ailleurs on est en discussion avec la ville de Montréal à ce
niveau-là, mais il est certain que d'entretenir des rames de métro qui sont
plus âgées que moi et probablement que le député
de Deux-Montagnes également, ça comprend un coût important, ça engendre des
coûts importants, tant pour nous que
pour la Société de transport de Montréal. Alors, oui, M. le Président, il y
aura une dépense additionnelle mais, oui, il y aura également des coûts
qui seront épargnés.
Le
Président (M. Iracà) : Merci beaucoup, M. le ministre. Ceci met fin au
bloc d'échange avec le deuxième groupe d'opposition.
Nous allons procéder à un bloc d'échange avec la partie gouvernementale, avec
le député de Mégantic. La parole est à vous.
M. Bolduc : Merci, M. le Président.
Je vous souhaite le bonjour.
Le Président (M. Iracà) : Merci.
• (11 h 50) •
M.
Bolduc : C'est la première
fois que j'interviens dans cette commission pour les crédits. Donc, bonjour M.
le ministre, bonjour à toute l'équipe
du gouvernement, bonjour à mes collègues, ceux de l'opposition, première,
deuxième opposition. Donc, M. le Président, je vais juste avoir une mise à jour
ce matin. J'aurais une question pour le ministre sur la voie de
contournement de la voie ferrée de Lac-Mégantic.
Je pense que
l'ensemble des gens, principalement ceux qui nous écoutent, surtout à Mégantic,
comprennent très bien l'état de la
situation, mais je pense que, pour l'ensemble des gens ici, il faudrait faire
un retour puis expliquer un peu où on en est puis comment ça va.
Je pense que tout le monde comprend bien que, depuis l'incident de... la tragédie du
6 juillet 2013, ce qui va faire très
bientôt cinq ans depuis cette tragédie-là, qu'il y a eu, très tôt après
les accidents, l'accident, la situation totale, des demandes de la part des citoyens sur l'exécution d'une voie de
contournement pour sortir la voie ferrée du centre-ville de Lac-Mégantic. Donc, ils demandent que la voie soit démantelée et qu'une voie de
contournement soit construite afin de prévenir
une autre tragédie. Cette prise de position ferme est appuyée par la majorité
des citoyens, inquiets qu'un nouvel accident ferroviaire ne se
reproduise pas.
Il faut bien comprendre que, depuis ces cinq
années, il s'est passé énormément de débats, énormément de discussions. Et, avant d'expliquer un peu les
étapes, il faut bien comprendre que l'ensemble du gouvernement, et que moi comme député, et
que les discussions avec la ville et les municipalités qui entourent la
ville de Mégantic, soit les municipalités, dans
ce cas-ci, de Nantes et de Frontenac, qui, elles, vont être les réceptrices de
la voie de contournement, ne voient pas ça tout à fait du même oeil que
la position de Lac-Mégantic, et je suis très sensible à ce débat-là, parce que
le bonheur des uns fait le malheur
des autres — sans
être très mauvais, là — mais
les gens qui reçoivent cette voie ferrée là aussi doivent être
considérés dans l'ensemble du débat, parce qu'eux, ils se sont installés là où
il n'y avait pas de voie ferrée, et soudainement
il leur apparaît une voie ferrée, et ça ne fait pas le bonheur de tous. Donc,
il y a quand même une sensibilité très, très grande.
Et il y a
aussi des plans de développement puis,
je dois le dire ainsi, il y a des plans de développement pour les deux municipalités, soit celles de Nantes et de Frontenac, qui
interfèrent avec ce tracé, et nous devons, pour assurer le meilleur compromis possible, ajuster les
différentes opportunités. Donc, il y
a eu plusieurs étapes qui sont
complétées, et je vais passer à
travers une partie de ces étapes-là pour expliquer un peu où on en est, comment
ça fonctionne, pour après essayer de voir comment on va procéder dans le
futur.
Donc, il y a eu des étapes relatives à l'étude
de faisabilité, donc la réalisation d'une voie qui contourne le centre-ville de Lac-Mégantic, et il y a
eu une étude d'opportunité, de juin 2015 à avril 2016, qui est complétée. Et,
dans le cadre de cette étape-là, il y avait
quatre différents scénarios qui ont été analysés, soit un statu quo amélioré
ainsi que trois tracés ferroviaires qui contourneraient la ville... le
centre-ville de Lac-Mégantic.
Je dois dire
que le statu quo amélioré, pour les gens qui ne sont pas familiers, incluait
deux éléments, un qui était la voie exactement
comme elle et une voie qu'on appelle un statu quo amélioré, qui comportait des
murs de béton puis certains éléments
de renforcissement pour éviter des éléments d'accident dans le futur. Malheureusement, ce n'est pas tout le monde qui est très intéressé à avoir des grands murs de
béton très épais, très forts pour protéger la population, et ça
dénature passablement un environnement de centre-ville. Donc, celui-là a été
rejeté très rapidement parce qu'il était définitivement
le moins coûteux, mais il était difficilement acceptable socialement. Donc, au
final, cette étape nous a permis de retenir le corridor ferroviaire qui
était externe à celui du centre-ville de Mégantic.
À
l'étape 2, nous avons passé à un avant-projet préliminaire, de mai 2016 à
juillet 2017, et ce projet nous a permis de concevoir, comparer quantitativement et qualitativement trois
variantes à l'intérieur du corridor ferroviaire, dans le cadre d'une étude de phase 1, puis une
variante de phase 2 estimée à 133 millions qui s'est démarquée dans le contexte de
l'analyse comparative. Cette analyse... Celle-ci a été recommandée et acceptée
par la ville de Lac-Mégantic pour l'étude de faisabilité et pour la réalisation
de la voie de contournement.
Naturellement, à cette étape ici... Puis je dois dire que la dynamique, là, dans le
milieu, M. le Président, c'est très important de le réaliser, parce qu'on a eu un petit peu de problèmes de communication. Et je m'explique. C'est que la municipalité, la ville de Lac-Mégantic, dont le
conseil était, finalement, le maître d'oeuvre, dans cette étude de
l'étape 2, via un consultant, avait un peu de situation de communication
avec les deux autres municipalités, et ça créait des confusions à travers la discussion entre les gens
des différentes municipalités, etc. Et nous avons eu des discussions ici, à
Québec, pour essayer de voir comment on ajusterait ça, et on a décidé qu'à
l'intérieur des prochaines étapes il y aurait finalement une espèce de
comité directeur qui impliquerait les trois maires concernés pour justement
éliminer cette espèce de confusion de
dialogue là et s'assurer que l'ensemble des intervenants concernés par le sujet
seraient impliqués dans la discussion. Je pense que ça, c'est un fait
important, parce que souvent on se ramassait entre expliquer à un et expliquer à l'autre pourquoi la décision qui était
en train de se prendre à un autre endroit, pourquoi eux, ils ne pouvaient
pas suivre de près ou de loin, même, la situation. Donc, on s'est rajustés
là-dessus.
Il y a eu une
troisième étape qui était l'élaboration du modèle d'affaires, donc, c'était de...
qui s'est produite de septembre 2017
à mars 2018, qui est, elle aussi, réalisée, et c'était en vue d'identifier et
d'analyser les options du modèle d'affaires pour la réalisation de la voie de
contournement. Il ne faut pas sous-estimer la complexité de ces éléments-là,
puis je vais vous en donner quelques-uns.
L'étude
expose les avantages et les inconvénients des différentes options du modèle
d'affaires, donc, entre autres, les rôles et les responsabilités du
chemin de fer, du Central Maine du Québec, la CMQ, et les différents paliers du
gouvernement dans le cadre de réalisation
d'une voie contournant le centre-ville, afin de soutenir la prise de décisions.
Il faut bien comprendre qu'on a un opérateur
ferroviaire qui actuellement est propriétaire d'une voie ferrée et que, de
l'autre côté... Si les paliers de gouvernement construisent une voie de
contournement, à qui elle appartient, cette voie de contournement là? On se ramasse avec une situation qui est un peu
compliquée. Et puis je vous donne un élément. On dit : Bien oui, bien, on la donne à la voie ferrée. Mais
on met 133 millions puis on la donne à quelqu'un qui avait déjà une voie
ferrée qui opérait, là? Il y a une espèce d'enjeu de compréhension et
d'analyse. Comment, dans le gouvernement, on prend des 133 millions et on
le met à un endroit où il s'évapore, finalement, pour arriver à un résultat
nul?
Donc, cette
partie du plan d'affaires là, qui va être propriétaire, comment ça va
fonctionner? Comment ça va être analysé? Qui va faire l'entretien, etc.?
Il y a quand même plusieurs niveaux de complexité où il faut bien comprendre comment ça fonctionne, et comment le plan va se
dessiner, et quels sont les rôles des municipalités intervenantes, etc.
Donc, ça, c'est une attention.
• (12 heures) •
À
l'étape 4, on fait une note technique, une variante des deux projets qu'il
nous restait à choisir. En fait, on avait retenu un parcours, mais une des municipalités a demandé de regarder une
variante. La variante, elle disait qu'au lieu de couper à travers les terres ou les propriétés qui étaient, elles, au
point le plus bas de pente, d'utiliser, si on veut, le trait-carré des terres, ou la séparation des propriétés, pour
au moins minimiser l'impact des deux côtés latéraux et de voir si cette possibilité-là est existante. Naturellement, ça
nous a démontré avec une très grande évidence que celle-là était peut-être
beaucoup moins intéressante. Et je m'explique.
Donc, la note technique qui a eu lieu entre
février 2018 et avril 2018, dans le cadre de cette étude d'avant-projet préliminaire, une seule option de tracé
ferroviaire avait été retenue, comme j'ai dit, et les municipalités l'ont demandée. Donc, on
avait regardé une construction d'un tunnel ferroviaire d'une longueur de
3,4 kilomètres sur le territoire de la municipalité de Frontenac, qui
est la partie est de la voie de contournement, et que ça réalisait une
estimation de coûts entre... qui
passait de 133 millions à 370 millions. Donc, on ne parlait pas d'une petite affaire, on
parlait d'un changement considérable. Donc, la prise en compte de la
variante 2C, qui supposait la libération des lots sur le territoire de la municipalité de Nantes en vue d'un ensemble résidentiel, aussi portait l'estimé du
coût de 133 à 171 millions.
Donc, à chaque fois qu'on prend la
voie ferrée et qu'on déplace la voie ferrée, naturellement, on fait face à des
pentes qui sont significativement différentes, et ce qui comporte des
changements de coûts assez significatifs.
Pour donner
un exemple, parce que souvent c'est difficile pour la population de prendre ça,
c'est que, quand les pentes sont
suffisamment grandes, au lieu d'avoir une emprise de 30 mètres, il faut
avoir une emprise de 60 ou plus mètres de large pour assurer que les pentes en descente ou en montée soient
acceptables pour la voie ferrée, mais que les pentes latérales de terre
ne soient pas sujettes à une érosion très significative. Donc, il faut faire
des compromis d'étalement et de déplacement.
Et, comme les gens l'ont sûrement compris, dans la région, la pente, qui passe
d'un point haut, qui est le secteur
de Nantes, où l'entreposage des wagons se fait, aller à la sortie du lac
Mégantic, où la rivière Chaudière naît, il y a une décroissance de pente très, très élevée, on passe de, typiquement,
522 mètres à à peu près 380 mètres, et ce qui avait permis, naturellement, aux wagons de partir et de
descendre dans le centre-ville de Lac-Mégantic. Donc, cette situation-là,
on voudrait éviter de la reproduire, et, pour ce faire, il faut trouver le
meilleur parcours possible.
Donc,
actuellement, en janvier 2018, le cabinet du ministre du Transport,
M. Garneau, a publié un communiqué qui annonçait finalement que le gouvernement fédéral contribuera pour un
montant substantiel à la construction d'une voie ferrée contournant le
centre-ville de Mégantic. Pour ceux qui se souviennent, en printemps 2017,
nous avions eu une rencontre avec le premier ministre et le maire de
Lac-Mégantic au sujet de cette voie, et le premier ministre avait clairement évoqué le fait que la juridiction des
voies ferrées au Canada, c'est une responsabilité fédérale, et, pour ce faire,
le gouvernement canadien devrait être le
principal payeur dans l'élaboration de ce projet-là. Et, entre le
printemps 2017 et le printemps 2018, eh bien, finalement, on
entend que le ministre des Transports fédéral acquiesce à, finalement, la demande du premier ministre, qui est que le
gouvernement fédéral paie la majeure partie de la contribution pour la voie
de contournement. Donc, le 23 mars
2018, le premier ministre du Canada, M. Justin Trudeau, a annoncé que le
gouvernement fédéral s'engageait à ce que la voie de contournement de
Lac-Mégantic soit aménagée.
Donc, c'est
un peu le tableau large. On pourrait faire une grande thèse d'élaboration sur
l'ensemble des internes de tout ça, là, mais je pense que ça, c'est un
peu plus de la politique locale et des facteurs qui ne sont pas aussi
captivants, je dirais, dans le cadre d'un crédit budget. Mais moi, je pourrai
vous en conter, des histoires fascinantes et intéressantes, et avec une
population qui est dans un état pas toujours, comment je dirais, pas toujours
facile parce qu'émotionnellement ces gens-là
ont été brisés. Ils ont été vraiment frappés, il y a eu plusieurs décès.
L'ensemble de la communauté a été frappée par ces gens qui ont été,
finalement, tués dans l'accident.
Donc, cette
fragilité-là... M. le Président, à chaque fois qu'on s'embarque dans cette discussion-là,
ça devient une situation psychologiquement difficile pour l'ensemble de
mes citoyens. Et j'ai appris très rapidement que l'empathie et l'attention à présenter ces sujets-là... Et
d'ailleurs, à quelques reprises, j'ai eu des débats sur est-ce qu'on
devrait parler encore de ça, est-ce
qu'on devrait remettre ça encore sur la table, dans le sens qu'à chaque fois
qu'on brasse le jeu de cartes, bien, il y a une espèce de partie
émotionnelle qui éclate à chaque fois.
Donc, les
faits saillants, c'est qu'on a un maintien de la prise de position de la ville
de Mégantic pour avoir une voie de
contournement. Il y a l'inquiétude des citoyens face à l'état actuel
de CMQ, qui est la compagnie ferroviaire, et un chemin de fer de compétence fédérale. Il y a un mécontentement, si...
le fait que ça fait maintenant cinq ans, et on n'a pas encore de chantier puis de pelles qui ont
commencé à creuser, et on se demande quand ça va arriver. Je pense qu'une
fois qu'on va avoir commencé à exécuter des
tâches physiquement dans le champ, ça va rassurer, encore là, les gens, parce
que les engagements précis ne sont pas
encore déclarés, O.K.? Donc, tant et aussi longtemps
qu'on ne sera pas engagés là-dedans
et que... Finalement, la difficulté d'obtenir un consensus entre les municipalités inquiète aussi la population.
Donc,
pour moi, la prise de position du gouvernement
du Québec est de retenir la
variante 2, estimée à 133 millions.
Et, à la suite de consultations publiques sur l'acceptabilité sociale, M. le Président, par le Bureau d'audiences publiques, le constat
avait été que le milieu devait autant que possible faire consensus quant au
tracé final.
Donc, maintenant, il reste plusieurs actions à venir. Et, pour moi, M. le ministre, est-ce qu'il serait possible que vous nous expliquiez quelles
sont les prochaines étapes dans ce dossier?
Le Président (M.
Iracà) : Merci beaucoup, M. le député. M. le ministre, il vous reste
1 min 40 s.
M. Fortin
(Pontiac) : Oui. Très rapidement,
M. le Président, je veux juste remercier le député
de Mégantic, non pas pour l'intervention, nécessairement, qu'il vient de faire, mais pour l'ensemble
des interventions qu'il a faites au cours des dernières années
depuis la terrible tragédie de Lac-Mégantic. Je pense que c'est un événement
marquant pour la Québec. On va tous se souvenir d'où on était quand on a
entendu la nouvelle de Lac-Mégantic. Et on ne peut pas s'imaginer, M. le
Président, tout le drame que ça peut causer pour une communauté, pour des gens
qui sont tissés serré dans des petits
milieux comme ça. Tout le monde connaît très certainement une victime, deux
victimes, plusieurs victimes de la tragédie. Et ça, je me souviens, pour avoir vu le député
de Mégantic en parler lors de l'accident, je pense qu'on
s'est rendu compte à quel point c'était difficile pour tous les gens de
Mégantic.
Maintenant,
pour ce qui est des prochaines étapes, très rapidement, bien sûr,
M. le Président, on réitère notre volonté, et le ministre
Garneau l'a très bien exprimé également, qu'avant la date de cinq ans suite à
la tragédie, avant le cinquième
anniversaire, si je peux appeler ça ainsi, un triste anniversaire, disons, de
cette tragédie, que tout le monde sache exactement ce qui va se passer, c'est-à-dire qu'on se soit entendu sur le tracé, sur le financement. Et on
maintient, de notre côté, que le
financement doit être majoritairement du gouvernement fédéral. C'est
une condition essentielle de notre côté. Et je pense que le gouvernement
fédéral comprend bien la position du gouvernement du Québec à ce niveau-là. On l'a dite à maintes reprises.
Mais,
d'abord et avant tout, M. le
Président, il faut trouver une
solution pour les gens de Mégantic. Il faut la mettre sur la table, il faut que les gens sachent... Le député
a raison de le dire. Une fois que les travaux vont être lancés, ça va être
plus concret et ça va pouvoir réellement
permettre aux gens de Mégantic de passer à la suite des choses. Mais, d'ici là,
il faut leur dire exactement ce qui va se passer, et c'est un engagement,
tant de notre côté que du côté du gouvernement fédéral, d'expliquer à la population
exactement quelles sont les prochaines étapes, à quelle date
les travaux vont pouvoir commencer également.
Bien
évidemment, vous savez que le maître d'oeuvre du projet, ça
va demeurer le gouvernement fédéral parce qu'on parle d'un projet
ferroviaire. Donc, le maître d'oeuvre derrière tout ça sera le gouvernement
fédéral et non le gouvernement du Québec.
Mais il y aura évidemment plusieurs choses qui devront être prises en
considération pour lancer les
travaux, entre autres le processus d'expropriation, qui sera certainement
nécessaire à la construction de la prochaine voie ferrée, M. le
Président.
• (12 h 10) •
Le Président (M.
Iracà) : Merci beaucoup, M. le ministre. Ceci met fin au bloc
d'échange avec la partie gouvernementale. Nous allons procéder à un autre bloc
d'échange avec l'opposition officielle et le député de René-Lévesque. La parole
est à vous.
M. Ouellet :
Merci beaucoup, M. le Président. M. le ministre, à la sortie de la commission
Charbonneau, la recommandation 23 nous demandait tous de tenir attention et
d'accroître l'expertise à l'intérieur du ministère
des Transports. Et puis on a mis la
main sur une demande d'accès à
l'information, et j'aimerais avoir
des informations sur ce que je vais vous dire. Dans le fond, on comprend que,
depuis les quatre dernières années, il
y a eu plusieurs démissions au sein
du ministère, plusieurs démissions
d'ingénieurs. En 2014‑2015, 17 ingénieurs ont démissionné; en 2015‑2016,
18; en 2016‑2017, 22; et, en 2017‑2018, 34. Donc, depuis quatre ans, M.
le ministre, 99 ingénieurs du ministère ont quitté.
Alors,
j'aimerais savoir, M. le ministre, à quoi vous expliquez cette vague de
démissions. Ça représente à peu près l'équivalent
de 10 % de la main-d'oeuvre. C'est un taux de roulement quand même assez
élevé, au ministère, alors que la commission
Charbonneau nous avait demandé
d'avoir une attention particulière de rebâtir cette expertise-là à l'interne.
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le député.
M. Fortin
(Pontiac) : Merci, M. le Président. J'apprécie la question du député de
René-Lévesque. Effectivement, le ministère des Transports, suite aux recommandations
Charbonneau, travaille très activement au recrutement et au renforcement de l'expertise interne au ministère.
D'ailleurs, le ministère y travaillait déjà avant les recommandations de Charbonneau depuis
octobre 2011, parce que je comprends que le député nous parle uniquement de démissions.
Cependant, M. le Président, je pense qu'il faut regarder de façon
plus large. Depuis octobre 2011, le nombre d'ingénieurs, et là il ne
parle que d'ingénieurs, alors je ne lui
parlerai que d'ingénieurs, est passé
de 557 à 951 ingénieurs réguliers, et ça, c'est en date du 31 mars 2018. Alors, au cours des six
dernières années, disons, c'est une augmentation de 71 % du nombre
d'ingénieurs.
Maintenant,
il est très possible, M. le Président, que, dans certaines régions, il y ait
des gens qui choisissent de démissionner
de leur travail, et il est très possible que, dans certaines régions, dû au
développement économique, au boom économique dans certaines régions, que le
recrutement soit plus difficile qu'ailleurs. Je regarde le député
d'Abitibi-Est. J'ai eu l'occasion
d'avoir ces discussions-là avec la direction territoriale de
l'Abitibi-Témiscamingue lorsque j'étais dans... les deux fois où je suis allé le visiter dans sa région. Il y a des
régions où le boom économique fait en sorte que la demande pour les ingénieurs est immense, que le ministère
doit faire compétition avec des employeurs privés qui parfois... Souvent,
les conditions de travail peuvent excéder,
disons, au niveau financier certaines contraintes avec lesquelles le ministère
travaille.
Mais la
réalité, elle est différente pour chacune des personnes qui a, probablement,
démissionné de son poste. Je n'en ai
aucun doute, la réalité, elle est différente dans chacune des régions. C'est
pourquoi, selon nous, il faut regarder le
portrait global de la situation, qui s'améliore. De passer de 557 à
951 ingénieurs en six ans, ça me semble une amélioration très nette
et ça semble en lien direct avec les recommandations de la commission
Charbonneau.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. M. le député.
M. Ouellet : Oui, merci, M. le Président. La recommandation
Charbonneau nous parlait d'accroître l'expertise. Je peux comprendre que vous me donnez des chiffres
nominaux, mais tantôt j'aurai des questions sur le recrutement, sur la
compétence et la qualité. Mais je veux juste que vous m'expliquiez, M. le
ministre, parce que, là, vous nous dites : Depuis 2011, il y a plus
d'embauche, il y a plus de personnel à l'intérieur du ministère. Mais,
comparativement à l'année passée, là,
il y a eu une hausse fulgurante, de 54 %, des démissions. Tu sais, en un
an, là, 54 % de plus de démissions, entre 2016 et 2017, pour les ingénieurs, qu'est-ce qui s'est passé? Je
veux dire, si on travaille depuis... Si vous me dites, depuis 2011, vous bâtissez l'expertise, on essaie
le recrutement... Mais juste l'année dernière, M. le ministre, il y en a 34
qui ont démissionné, il y en avait 22 en
2016‑2017, ça fait qu'on est en hausse de 54 %. Comment expliquez-vous
cette hausse, comment... ce qui fait que les gens quittent encore et
quittent beaucoup plus?
Le Président (M. Iracà) : Merci
beaucoup, M. le député. M. le ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : Oui, merci, M. le Président. Bien, j'ai commencé la
réponse en lui donnant certaines raisons qui peuvent mener certaines personnes, entre autres, dans certaines
régions comme l'Abitibi-Témiscamingue, à vouloir choisir un emploi différent. La réalité de chaque citoyen, elle est
différente. Le moment où on est dans notre vie peut nous mener à prendre
des décisions par rapport à notre emploi.
Cependant, il
faut regarder le montant ou, disons, l'expertise interne dans sa globalité. Et qu'on parle des ingénieurs,
où, au cours des dernières années, effectivement, le nombre total d'ingénieurs est passé de 557 à 951, ou qu'on parle
des techniciens en travaux publics,
où le montant de techniciens est passé de 782 à 1 033 au cours de la même
période, donc une augmentation de 32 % du nombre de
techniciens en travaux publics, il me semble que c'est un succès, M. le
Président, d'être capable d'embaucher
ces ressources-là additionnelles, en palliant, effectivement, à des démissions,
à des mutations, à des retraites. Ça
arrive, M. le Président. Le taux de roulement général au ministère des
Transports, et ce, qu'on parle des
ingénieurs, qu'on parle des techniciens, qu'on parle des experts en toutes
sortes de domaines au ministère des Transports, n'est pas différent que
le taux de roulement dans l'ensemble de la fonction publique québécoise.
Alors, le
ministère est tout à fait en lien avec ce qui se passe ailleurs au
gouvernement, est tout à fait en lien avec ce qui se passe ailleurs dans
différents secteurs d'emploi, M. le Président. Le ministère des Transports fait
les choses correctement, continue
d'embaucher de façon régulière, continue d'avoir des programmes d'attraction,
de fidélisation du personnel.
D'ailleurs, le ministère, il y a quelques années, a reçu le prix de l'Institut
d'administration publique de Québec, catégorie
Ressources humaines, pour son programme d'attraction et de fidélisation. Alors,
M. le Président, il me semble qu'on est sur la bonne voie.
Le Président (M. Iracà) : Merci
beaucoup, M. le ministre. M. le député.
M. Ouellet : Oui, merci, M. le Président. M. le ministre, vous
me parlez beaucoup de quantité. Moi, je vais vous parler de qualité. Puis là vous me dites, là, le
taux de roulement. Moi, je ne compte pas les mises à la retraite. Je parle de
démissions, les gens qui quittent. Et, si on
regarde ce qui s'est passé, là, il y a eu 88 embauches en 2017‑2018, le
nombre d'ingénieurs juniors, 39, le
nombre d'ingénieurs embauchés avec cinq ans et moins d'expérience, 29, donc...
cinq à 10 ans, pardon, sept
ingénieurs, et des ingénieurs de plus de 10 ans, neuf ingénieurs. Donc, il
y a 80 % des nouvelles embauches qui ont moins de cinq ans
d'expérience.
Alors, vous
pouvez me dire que le ministère augmente ses ingénieurs, augmente son nombre,
mais qu'en est-il de la qualité?
Parce que c'était ça aussi, la recommandation, là, Charbonneau, est-ce qu'on
maintient l'expérience? Est-ce qu'on est capables, dans notre fonction
publique, d'avoir les meilleurs ingénieurs, d'avoir ceux et celles qui ont les compétences pour bâtir... Si on a un taux de
roulement, puis des démissions après cinq ans, puis on est toujours en train
de former, et on les perd pour l'entreprise
privée, de quelle façon, selon vous, on est en train de bâtir une expérience
sûre, certaine, structurée pour l'ensemble des projets qu'on a mis dans
le PQI pour les 10 prochaines années?
Le Président (M. Iracà) : Merci. M.
le ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : Je m'attendais à mieux du député de René-Lévesque, M. le
Président. Je ne m'attendais pas à ce
qu'il mette en question la compétence et l'expertise des ingénieurs du
ministère des Transports, M. le Président. Je crois qu'on doit tous avoir un respect pour le choix que font les
citoyens du service public comme le font les ingénieurs du ministère des Transports.
Ce sont des gens qui sont dédiés et ce sont des gens qui sont de qualité. Ce
sont des gens qui ont une grande
expérience et qui choisissent de la mettre au service public, M. le Président.
De toute évidence, on apprécie leur
choix, on apprécie leur travail. On les remercie du travail qu'ils font. Et je
vous avoue honnêtement que moi, j'ai une grande confiance envers
l'ensemble de l'équipe, pas juste les ingénieurs, pas juste les techniciens,
l'ensemble des professionnels au ministère
des Transports, pour mener à bien les projets, parce qu'on parle de ça, M. le
Président, on parle de projets qui doivent être menés à bien.
Et,
si je regarde le résultat des travaux qui sont réalisés par les ressources
internes... À la fin de la journée, là, la commission Charbonneau, elle nous dit : Embauchez plus d'expertise
interne pour pouvoir faire plus de projets à l'interne. Alors, si je regarde, M. le Président, au niveau
de la surveillance des travaux routiers, les résultats sont passés de
16 %, au niveau des travaux
réalisés par des ressources internes, à 41 % cette année, M. le Président.
Si je regarde en préparation de projets, 41 % des projets, en 2012‑2013,
étaient faits à l'interne, 62 % cette année. Si je regarde dans
l'inspection de structures, 43 %
des inspections étaient faites à l'interne, c'est 74 % en 2017, M. le
Président. Il me semble qu'on s'en va exactement
dans la direction qui était souhaitée par la commissaire Charbonneau, par les
gens qui ont préparé le rapport en question.
Donc,
ce sont des augmentations substantielles qui portent à croire qu'effectivement
l'expertise s'améliore, qu'on peut faire plus de projets à l'interne
qu'on n'en faisait par le passé, M. le Président.
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le ministre. M. le député.
• (12 h 20) •
M. Ouellet : Oui, merci, M. le Président. En aucun cas je n'ai remis en question la
compétence des fonctionnaires actuels. La question que j'ai,
c'est : Pourquoi on a autant de démissions au ministère des Transports? Et
la prétention qu'on a, c'est que c'est nos
plus anciens qui quittent, et malheureusement le marché... On embauche des gens
avec pas beaucoup d'expérience ou très peu d'expérience. La question
qu'on a, c'est un diagnostic organisationnel. Que fait le ministère pour retenir ses ingénieurs d'expérience
à l'intérieur même de son organisation? Parce que cette expérience-là, elle peut être transmise aux juniors et ceux avec
cinq et moins d'expérience. Le diagnostic qu'on fait, c'est que, présentement, si on fait juste perdre nos plus
anciens, ceux et celles qui sont dans la machine depuis longtemps, et qu'on
embauche exclusivement des jeunes avec peu
d'expérience... d'expertise, pardon, même si on en met plusieurs, est-ce
qu'on n'est pas en train, effectivement, de manquer d'expertise totale globale
dans le ministère?
Alors,
ma question. Est-ce que le ministère a une stratégie pour maintenir et garder
la rétention de ces travailleurs expérimentés
à l'interne qui va nous permettre de moins aller à l'embauche à l'externe pour
ce qui est des ingénieurs juniors ou, du moins, avec cinq ans et moins
d'expérience?
Le Président (M.
Iracà) : Merci. M. le ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : M. le Président, le ministère a effectivement un grand
chantier pour l'attraction, pour la rétention
de son personnel. C'est ce qui fait en sorte qu'environ 50 % des
ingénieurs au ministère des Transports, en ce moment, sont ce qu'il considère des ingénieurs d'expérience selon la
définition qu'il vient de nous donner. Évidemment, ces ingénieurs-là
travaillent avec les ingénieurs qu'il qualifie de juniors, disons, afin
d'améliorer leur capacité, afin d'améliorer
leur productivité, afin de s'assurer qu'ils comprennent bien les processus
internes au ministère. Mais effectivement
le sous-ministre, qui est à ma droite en ce moment, a élaboré un chantier
important afin de s'assurer de tant l'attractivité que la rétention des
ingénieurs, des techniciens et de l'ensemble des professionnels du ministère.
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le ministre. M. le député.
M. Ouellet : Oui, merci, M. le Président. Tout à l'heure, M. le ministre faisait
mention d'une statistique, que vous aviez
près de 50 % d'ingénieurs qui avaient de l'expérience. Pouvez-vous me
qualifier c'est quoi, pour vous, avoir de l'expérience? Et est-ce que vous
pouvez aussi me qualifier cette évolution-là? La question qu'on se pose :
Quelle est la proportion à l'intérieur du ministère des ingénieurs avec
plus de, disons, 10 ans d'expérience versus moins de 10 ans d'expérience,
sur cinq ans?
M. Fortin
(Pontiac) : Bien, d'abord, pour la qualification, M. le Président, ça
va me faire plaisir de donner... J'ai pris
sa propre définition où il disait que ce qui était qualifié ingénieur junior,
disons, c'étaient des gens qui avaient cinq ans ou moins d'expérience. Alors, 50 % environ des ingénieurs ont six
ans et plus d'expérience. Pour ce qui est des techniciens en travaux
publics, c'est 71 % des techniciens en travaux publics qui ont plus de six
ans d'expérience.
Maintenant,
pour ce qui est de l'évolution, M. le Président, je vous avoue que, sur le bout
des doigts, aujourd'hui, on n'a pas les données 2017, 2016, 2015, 2014 ou
2013, mais c'est des données qu'on pourra lui trouver si effectivement
il désire les avoir. Elles pourront, en temps et lieu, être déposées à la
commission suite à cette recherche-là.
Le Président (M.
Iracà) : Excellent. Merci, M. le ministre. M. le député.
M. Ouellet : Oui, bien, si ce document-là est disponible rapidement, est-ce que vous
pouvez vous engager à le déposer d'ici la fin des crédits, M. le
ministre?
M. Fortin (Pontiac) : Bien, en
fait, si vous le permettez, je peux demander au sous-ministre à savoir si cette
information-là est si facilement accessible, là, et qu'on pourrait déposer ce
soir à la fin des crédits.
(Consultation)
M. Fortin
(Pontiac) : Oui, effectivement, à la fin des crédits on pourra déposer...
Document déposé
Le
Président (M. Iracà) :
Excellent. Alors, je comprends qu'il
y a un engagement de la part du ministre de déposer le document. Simplement le
remettre à la secrétaire qui va s'organiser pour faire les copies et la
distribution.
M. Ouellet : Merci, M. le Président. On va changer de registre un peu, M. le
ministre. Je sais que les gens de la STQ sont avec vous aujourd'hui, à moins que je me trompe. J'ai quelques questions
concernant la gestion des projets relative à la STQ.
Alors,
premier projet en question, c'est la construction du duc-d'albe. Donc, la STQ
devait procéder à la construction d'un
duc-d'albe au quai garage afin de permettre l'accostage nocturne des nouveaux
traversiers, notamment entre Baie-Sainte-Catherine
et Tadoussac. Les travaux devaient se faire à l'automne 2017 et durant une
période de cinq semaines. Ils étaient
évalués à 1 million de dollars. Alors, ma question est fort simple, M. le
ministre. Est-ce que ces travaux ont été réalisés? Et, si oui, quel est
le coût total de ces infrastructures?
Le Président (M.
Iracà) : Merci. M. le ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : Merci, M. le Président. Je comprends... Effectivement, là,
effectivement, les gens de la Société des traversiers sont avec nous. Je vous
présente M. Bertrand, qui est ici, à ma droite. Et, si vous le permettez,
M. Bertrand est très bien placé pour répondre à la question du député.
Le
Président (M. Iracà) : Est-ce que j'ai le consentement? Ça va? Alors,
simplement vous nommer ainsi que votre titre avant de répondre à la
question.
M. Bertrand
(François) : Alors, François Bertrand, président-directeur général par
intérim à la Société des traversiers du Québec. Alors, bonjour, M. le
Président. Merci, M. le ministre, de me permettre de répondre.
Alors,
M. le député, effectivement, sur les travaux du duc-d'albe, c'est un équipement
qui va permettre l'accostage de
navires qui sont plus longs par rapport aux longueurs des navires existants, où
le quai garage, qu'on appelle communément l'endroit où le navire accoste, celui qu'on n'utilise pas, alors ce quai
garage là permet de pouvoir faire
l'accostage des navires actuels. Mais
les navires qui sont en construction actuellement, d'une longueur de 92 mètres, nécessitent un
duc-d'albe.
Alors,
c'est une construction qui est sous-marine, là, qui est prise sur les fonds
marins et qui permet l'amarrage du
navire de plus long gabarit. Et les travaux sont en cours actuellement. Et les indications, selon le livrable, là, vraiment, il y a eu
un certain délai rattaché à... Vous savez, il y a eu une audience qui a
été rattachée à ces travaux-là. Alors, ça a retardé un peu le processus de construction. Mais les travaux sont en
cours, et on prévoit les terminer très bientôt, pour une valeur globale de près de 3 millions
de dollars.
Le Président (M.
Iracà) : Excellent. Merci beaucoup. M. le député.
M. Ouellet : Merci beaucoup. Dans le cas de la construction des deux
traversiers, M. le P.D.G., bon, on les avait annoncés en 2019, ils devaient coûter 125 millions. On sait maintenant
que la construction de ces deux navires-là aura coûté au trésor québécois 250 millions. En 2017, le gouvernement vous a retiré la
supervision pour la donner au ministère
de l'Économie. Mais ce que je veux savoir... En août 2017, on parlait que les
livraisons allaient commencer début 2018. Alors, ma question, elle est fort simple, M. le président-directeur général. À quand la livraison des bateaux de Tadoussac—Baie-Sainte-Catherine
pour la traverse?
Le Président (M.
Iracà) : Merci. M. le ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : Étant donné que le député s'est adressé directement au
président, alors on procédera de la même façon.
M. Ouellet :
Oui, O.K. Bien, oui, j'ai présumé que...
Le Président (M.
Iracà) : Alors, ça va?
M. Fortin
(Pontiac) : Oui, oui, ça va.
M. Bertrand
(François) : Très bien. Alors, oui, vous avez dit justement les
choses. Évidemment, c'est une organisation
qui relève du ministère de l'Économie, Science et Innovation qui, actuellement,
fait la gestion finale de la construction
avec Chantier Davie. Nous avons quand même une équipe présente qui assiste ce
nouveau gestionnaire là. Et puis les
discussions sont en cours. On prévoit une livraison sur un horizon de 2018 du
premier et du deuxième, mais je
parlerais plutôt de semestre, là. On est plutôt dans le début du deuxième
semestre... pourrait être un peu avant pour le premier navire, puis le
deuxième un peu plus tard. Mais on est en discussion actuellement sur certains
éléments d'intervention, d'amélioration de construction, qui fait en sorte que
ça pourrait peut-être décaler un peu dans le temps. Mais
il prévu, sur un horizon de 2018, là, que le premier navire soit mis en service
à la traverse Tadoussac—Baie-Sainte-Catherine.
Mais, comme je vous dis, on n'a pas encore la période exacte.
Il
faut comprendre, peut-être, pour une précision complémentaire, qu'une fois que le
navire aura été livré à la Société des
traversiers du Québec on a une période de mise en service, de préparation de
mise en service, formation des équipages, appropriation des systèmes. Alors, tout ça prend un certain temps, ce
qui fait que c'est... À partir du moment où les navires seront transférés à la société, on a une période
d'opérationnalisation, un peu comme on l'a vécu sur d'autres nouveaux
navires, avant de pouvoir le mettre en service à la traverse de Tadoussac—Baie-Sainte-Catherine.
Le Président (M.
Iracà) : Merci beaucoup. M. le député, deux minutes.
M. Ouellet :
Merci beaucoup, monsieur. Merci beaucoup des réponses. Donc, je comprends, dans
les fins... deuxième semestre, donc à partir du sixième mois de 2018 et un peu
vers la fin. O.K.
Est-ce
qu'on peut utiliser ces bateaux... Est-ce qu'on pourrait, ultérieurement...
C'est une question qu'on se fait poser parce qu'on sait qu'il y a le
bureau de projet qui est en discussion. On parle peut-être d'avoir un pont sur
le Saguenay. Et mes citoyens, citoyennes me
demandent : Une fois que... si jamais ça voyait le jour, est-ce que ces
bateaux-là, on pourrait les utiliser,
les envoyer, exemple, à Québec-Lévis? Est-ce que ces bateaux-là pourraient être
utilisés, exemple, à Sorel-Tracy? Demain
matin, là, on se projette, là, il y a un pont qui est construit, puis on a ces
bateaux-là, est-ce qu'on est capables
de les envoyer tout de suite à Québec-Lévis ou Sorel-Tracy? Et, si on le fait,
est-ce que ça prend des investissements pour ces quais-là?
Le Président (M.
Iracà) : M. le président.
• (12 h 30) •
M. Bertrand
(François) : Très bonne question, effectivement. Alors, oui, selon la
capacité des nouveaux navires, qui
ont des capacités de 110 voitures... Alors, on a augmenté la capacité par
rapport aux navires actuels. Les navires actuels, on est plus dans une capacité de 75 voitures.
Donc là, on va avoir une capacité par navire de 110 voitures. Il pourrait
y avoir un repositionnement. C'est
toujours la flexibilité qu'on recherche, quand on construit des navires, de
pouvoir permettre une permutation
entre les différentes traverses. Je ne vous dis pas que... Les navires ont été
construits pour les aménagements de
Tadoussac—Baie-Sainte-Catherine,
bien précisément. Les embarcadères sont adaptés, évidemment, à Tadoussac—Baie-Sainte-Catherine, aux nouveaux navires. Si on voulait redéployer ces navires-là, par exemple, prenons l'exemple de
Sorel-Tracy, je ne vous dis pas qu'il y aurait peut-être des adaptations
particulières qui devraient être faites aux infrastructures dans la situation
actuelle des choses, donc, mais il faut savoir aussi qu'on a un projet, au PQI,
là, pour Sorel-Tracy, d'avoir des rampes doubles. Donc, l'objectif, pour la
Société des traversiers, c'est d'avoir des équipements qui sont multisites, et on peut être capables de
déplacer des navires éventuellement d'un endroit à l'autre. Alors, il serait
envisageable de déplacer ces navires-là
éventuellement sur Sorel-Tracy en fonction de la capacité grandissante aussi
dans ce secteur-là.
Du
côté de Québec-Lévis, vous savez, dans le contexte actuel, Québec-Lévis, on est
plus dans une zone à fort débit véhiculaire,
hein? Puis là, si on arrivait avec des navires de plus grande capacité
véhiculaire sur la traverse Québec-Lévis... On connaît un peu le contexte géographique du côté de Québec,
principalement, là, où il y a des bouchons de circulation qui
s'installent assez rapidement. Alors, je verrais mal ce type de navire là être
utilisé à une trop grande capacité, de 110 voitures. On aurait un
coefficient de remplissage qui serait trop petit, là, pour envisager un
repositionnement sur Québec-Lévis. Je pense
qu'à choisir entre les deux nouveaux sites, éventuellement, s'il y avait un
pont sur Tadoussac—Baie-Saint-Catherine,
ce serait probablement Sorel qui serait notre meilleure option.
Le
Président (M. Iracà) : Merci beaucoup, M. Bertrand. Alors, ceci
met fin malheureusement au bloc d'échange avec l'opposition officielle. Vous allez pouvoir revenir, M. le député
de René-Lévesque. Alors, nous allons débuter un autre bloc d'échange
avec la partie gouvernementale. Et je cède la parole à mon collègue le député
de Jean-Lesage.
M. Drolet :
Merci beaucoup, M. le Président. Mes salutations à M. le ministre. Salutations,
naturellement, à votre équipe et à
tout votre ministère. Salutations aux deux oppositions. Vous savez, M. le
Président, c'est mes derniers crédits, alors j'ai un petit peu de
nostalgie.
Le Président (M.
Iracà) : Une petite larme.
M. Drolet :
Une petite larme. M. le Président, je suis très heureux d'être ici ce matin
pour l'étude des crédits budgétaires
destinés aux transports et à l'électrification des transports, dans le cadre de
laquelle j'aimerais m'attarder sur les
modifications législatives présentées au Code de la sécurité routière, un volet
important pour votre ministère, M. le ministre.
Après de vastes
consultations publiques sur la sécurité publique menées par le ministre à
l'hiver 2017 et de multiples acteurs entendus en consultations particulières,
le constat est clair. Il est essentiel d'adapter le Code de la sécurité routière aux nouvelles réalités
d'aujourd'hui. Les usagers qui se partagent la route en 2018 sont beaucoup plus
nombreux et diversifiés qu'en 1986, à la
dernière refonte en profondeur du code, et le souci de la mobilité durable est
bien réel. Il est important, donc, de
bien définir les droits et responsabilités de tous afin de garantir une
cohabitation optimale, sécuritaire et durable sur les routes du Québec.
Je tiens d'ailleurs à souligner que le
projet de loi n° 165 modifiant le Code de la sécurité routière vient tout
juste d'être adopté à l'unanimité le
18 avril dernier. Cela démontre bien la pertinence de ces nouvelles
mesures et la nécessité d'actualiser le cadre législatif aux réalités
actuelles.
Avant
de détailler davantage les nouvelles mesures qui seront bientôt en vigueur
grâce au projet de loi, je voudrais m'attarder
quelques instants sur l'impact positif de ces mesures, spécifiquement dans mon
comté. Le comté de Jean-Lesage, et en
particulier le quartier Limoilou, est en pleine ébullition. Il s'agit d'un
quartier très prisé par des citoyens de tous les âges : les
familles, les étudiants, les personnes âgées, les travailleurs. L'effervescence
commerciale et culturelle de la 3e Avenue, la place Jean-Béliveau, l'offre
éducative du cégep de Limoilou, la construction importante du complexe hospitalier, le développement rapide de
l'écoquartier D'Estimauville... Le quartier où j'ai grandi attire davantage
aujourd'hui. La proximité avec les
grandes artères routières de la ville de Québec, l'autoroute Laurentienne,
l'autoroute de la Capitale, 1re Avenue,
boulevard Henri-Bourassa fait de ce quartier un environnement très achalandé où
plusieurs personnes transigent chaque
jour. Aussi, il ne faisait aucun doute que le réseau structurant de Québec,
dont le tracé passera au coeur de ma circonscription, augmentera
davantage l'achalandage routier dans ce secteur ainsi que les modes de transport
devant cohabiter sur les routes.
Le quartier Limoilou
est un exemple parmi tant d'autres d'environnement où les usagers de la route
doivent cohabiter. C'est pour répondre à ces réalités que le gouvernement est
allé de l'avant avec la nouvelle disposition législative sur le Code de la
sécurité routière. Le projet de loi modifiant le Code de la sécurité routière
vise plusieurs objectifs, notamment de
permettre à tous les usagers de mieux partager la route, favoriser la sécurité,
en particulier de certains véhicules
ou usagers sur la route comme les motocyclistes, les cyclistes ou les piétons,
clarifier l'encadrement applicable à
certains véhicules, équipements et appareils, simplifier les dispositions
administratives ou réglementaires.
Ces
grands objectifs seront atteints par le biais de plusieurs orientations qui
auront un impact très positif pour la sécurité
de plusieurs usagers de la route, comme l'introduction et la définition d'un
principe de prudence qui engagera tous
les usagers à se soucier davantage de ceux qui sont plus vulnérables sur la
route, en encadrant les jeunes
conducteurs, des amendes plus salées
contre l'utilisation du cellulaire au volant, de nouvelles mesures
pour contrer l'alcool au volant ciblant
tous les récidivistes, l'obligation d'avoir des pneus d'hiver à compter du
1er décembre au lieu du 15 décembre.
En plus d'accroître
la sécurité des usagers du réseau routier, ce projet de loi permettra d'adapter
le Code de sécurité routière à la réalité d'aujourd'hui, entre autres quant à la création de rues partagées et de véloroutes ou projets pilotes pour les véhicules automatiques et de nouvelles dispositions pour les motocyclistes. Concrètement,
cela signifie que les usagers de la
route seront conjointement et solidairement responsables d'agir avec prudence
afin d'assurer la sécurité des usagers les plus vulnérables du réseau.
Cela
signifie aussi que les cyclistes et les piétons seront davantage protégés par
un corridor de sécurité obligatoire de 1,5 mètre dans les zones de
50 kilomètres et plus et d'un mètre dans les zones de moins de
50 kilomètres. Cette mesure s'applique
aussi pour les piétons. On précise aussi les endroits où tous et chacun peuvent
circuler, qu'ils soient cyclistes, motocyclistes
ou piétons. En clarifiant certaines ambiguïtés qui perduraient dans le Code de
la sécurité routière, il sera plus facile d'accorder à chacun l'espace routier
auquel il a droit et de délimiter celui qu'il doit respecter.
Un
cycliste peut-il avancer lorsqu'il s'agit d'un feu piétonnier? Dans quelles
voies ces derniers ont-ils le droit de circuler sans craindre pour leur
sécurité? À quel endroit un piéton peut-il circuler lorsqu'il n'y a pas de
trottoir? M. le Président, ce sont les
nombreuses questions qui sont maintenant répondues grâce à l'actualisation du
Code de sécurité routière, qui évitera bien des casse-tête et
d'escarmouches sur les routes.
Pour
assurer la sécurité sur les routes, il ne suffit pas de se fier à la bonne foi
de tous. Malheureusement, il existe encore
des comportements dangereux chez de multiples conducteurs. Les nouvelles
dispositions du Code de la sécurité routière
s'attaquent directement à ces comportements dangereux soit en imposant des
amendes ou des sanctions plus sévères pour certaines infractions ou en
encadrant davantage la conduite des véhicules plus à risque.
Dans
le cadre des consultations particulières du projet de loi n° 170, qui a
pour objet de simplifier le cadre législatif entourant les permis d'alcool et d'actualiser ce cadre datant de la
prohibition, nous avons entendu plusieurs intervenants. Certains affirmaient que le gouvernement devrait
en faire davantage pour dissuader la conduite avec les facultés affaiblies.
Nous avons écouté très attentivement ces
préoccupations, et sans hésitation que je peux affirmer qu'elles nous
rejoignent profondément.
Notre gouvernement
répond directement à ces inquiétudes en adoptant une attitude de tolérance zéro
pour les récidivistes de l'alcool au volant.
Ces derniers auront dorénavant une obligation à vie de conduire un véhicule
muni d'un antidémarreur
éthylométrique. Les individus seront soumis à cette obligation... pourront
demander le retrait de ce dispositif après
10 ans s'ils ont fait la démonstration que leur rapport avec l'alcool et
aux drogues n'est plus un danger pour autrui. Cette mesure est bien plus sévère que dans certaines autres provinces
canadiennes et dépasse même la recommandation des maires contre l'alcool au volant, qui recommandaient l'utilisation
d'un antidémarreur éthylométrique pendant trois ans en cas de deuxième
récidive.
Une attention
particulière est aussi accordée à un type de conducteur particulièrement
vulnérable, les jeunes conducteurs. Nous
savons tous que la conduite à la noirceur limite grandement le champ de vision
périphérique et augmente les risques d'accident. La conduite de nuit va
aussi de pair avec la fatigue au volant. C'est justement pour limiter au maximum certains facteurs de risque que la loi
prévoit maintenant un couvre-feu de minuit à 5 heures du matin pour les
apprentis conducteurs.
De
plus, nous savons que la présence de d'autres individus dans l'automobile peut
être un facteur de distraction important,
surtout pour les conducteurs peu expérimentés. C'est pourquoi les détenteurs de
permis probatoires de 19 ans et
moins pourront être accompagnés d'au plus d'un passager de 19 ans et moins dans
le véhicule qu'ils conduisent entre minuit et 5 heures du matin, et
ce, durant les 12 premiers mois de son permis.
• (12 h 40) •
L'engagement du gouvernement envers la sécurité de tous se traduit aussi par l'augmentation des amendes associées à
diverses infractions, entre autres en ce
qui a trait à l'utilisation du cellulaire au volant ou d'autres appareils électroniques ou sur une bicyclette. Le port d'écouteur à vélo
est aussi dorénavant interdit pour favoriser une pleine vigilance des
cyclistes et leur environnement.
Dernier
aspect, mais non le moindre, les conducteurs québécois auront maintenant
l'obligation, dès le 1er décembre, de munir leur véhicule de pneus adaptés à la
conduite hivernale. Si notre prudence nous pousse à conserver de tels pneus
jusqu'au tout dernier jour d'avril, la
tempête de la semaine dernière nous en a d'ailleurs donné raison, le
gel nous prend souvent par surprise
et se manifeste toujours plus tôt à l'automne. Cette mesure de précaution
évitera à plusieurs conducteurs d'être pris au dépourvu après
la première bordée de neige ou, pire, de faire une sortie de route dont les
conséquences pourraient être pas mal plus dramatiques.
Alors, M. le ministre, il est évident que ces diverses mesures ne peuvent qu'être bénéfiques
pour un meilleur partage de la route.
Pourriez-vous nous donner un aperçu du bilan routier aujourd'hui au Québec et nous indiquer
comment les changements au Code de la sécurité routière contribueront à
l'améliorer?
Le Président (M. Bourgeois) :
Merci, M. le député de Jean-Lesage. M. le ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : Oui, merci, M. le Président. Merci, M. le député, de votre
intervention. Je pense que c'est important
de parler des modifications qui ont été faites au Code de la sécurité routière
à chaque opportunité qu'on peut avoir,
que ce soit ici, en commission parlementaire, ou dans chacune de mes
interventions, de nos interventions à titre de députés, parce qu'il y a des modifications législatives qui ont été
apportées, qui sont importantes, qui parlent directement aux citoyens en affirmant : On doit changer
notre comportement sur les routes. On veut améliorer le bilan routier. Vous
avez raison de dire que le bilan routier
s'améliore. Et il s'améliore d'année en année au Québec. Il y a de moins en
moins de décès sur les routes du
Québec à chaque année. Mais on est loin, cependant, disons, d'en arriver à un
objectif final. Je pense que chaque
décès, chaque accident mortel est un accident qu'on aimerait pouvoir éviter sur
les routes du Québec. Qu'on pense aux piétons, qu'on pense aux
cyclistes, qu'on pense aux automobilistes, aux motocyclistes ou autres, M. le
Président, chaque décès, c'est un décès de trop sur nos routes.
Alors, on se
doit d'améliorer et continuellement vouloir améliorer notre bilan routier. Les
améliorations qui ont été apportées au Code de sécurité routière, c'est une
façon de le faire. C'est une façon importante de le faire. Et je vous
avoue que je ne suis pas peu fier que le premier projet de loi que j'ai
moi-même pu déposer et adopter, avec tous les collègues
ici, autour de la table, c'en est un qui va avoir un impact positif sur la
sécurité des usagers de la route, et donc de l'ensemble des Québécois et
des Québécoises.
Il y a
certains secteurs où on a voulu, le député en a fait mention dans sa question...
où on a voulu avoir un impact plus important que d'autres parce que c'est des
secteurs qui sont particulièrement problématiques. Quand on pense à la distraction au volant, on ne s'en rend peut-être
pas compte parce que... Et là je regarde certains des députés autour de la table qui utilisent leurs appareils téléphoniques
en ce moment. On ne s'en rend peut-être pas compte toujours, mais il faut
penser à enrayer la distraction au volant.
Des fois, c'est presque rendu un réflexe pour certains de prendre le téléphone,
de regarder ce qui se passe. Mais, quand on
est au volant, ça a un impact majeur sur notre capacité à conduire notre
véhicule de façon sécuritaire. Les chiffres nous disent qu'environ jusqu'à
25 % des accidents mortels ou des accidents avec blessés graves sur les
routes pourraient être causés par la distraction au volant, que ce soit le
cellulaire, le texto ou autres. 25 % des accidents graves, c'est un
chiffre majeur. C'est beaucoup de Québécois et de Québécoises qui meurent
à chaque année sur les routes à cause de la distraction au volant.
Alors, c'est réellement un des aspects où on
voulait réellement s'attaquer au problème. Donc, effectivement, il y a eu des amendes qui sont beaucoup plus
sévères qu'elles ne l'étaient par le passé. C'était 80 $, une amende pour
le texto au volant ou le cellulaire
au volant, on la fait passer à 300 $. On veut envoyer un message clair à
la population que le cellulaire au volant, ça ne se fait pas, donc on
fait passer la première amende à 300 $. La deuxième amende, pour une récidive, c'est 600 $. Et, si vous vous
faites prendre pour une deuxième fois en deux ans, votre permis va être
suspendu sur-le-champ par le policier
pour trois jours, subséquemment pour sept jours et enfin pour 30 jours.
Donc, on pense qu'on est... bien, on ne pense pas, on est beaucoup plus sévères
qu'on l'était par le passé et on a bon espoir que ça va avoir une
incidence positive sur le bilan routier.
Au niveau de
l'alcool, le député l'a dit, on est allés beaucoup plus loin que certains
groupes le voulaient, mais les gens
qui sont trouvés coupables une deuxième fois d'une infraction pour alcool au
volant, c'est des gens qui ne comprennent tout simplement pas. On ne peut pas attendre à la quatrième, la
cinquième, la 10e ou, dans certains cas, comme on voit des fois, à la
15e offense. Il faut être plus sévère avec ces gens-là. Si vous vous
faites prendre une deuxième fois, c'est parce que vous n'avez pas compris que l'alcool et la conduite automobile
ne vont pas de pair. Alors, on va forcer ces gens-là à avoir un
antidémarreur éthylométrique dans leur voiture dès leur deuxième culpabilité.
Pour les
jeunes, effectivement, les jeunes sont surreprésentés dans le bilan routier, et
c'est triste, c'est malheureux. Souvent,
c'est des accidents qui impliquent plusieurs jeunes en même temps. Donc, ce qu'on voulait dire... Et l'idée n'était
pas de limiter la liberté des jeunes. Bien au contraire, ce qu'on vient dire,
c'est : Lorsqu'on apprend à conduire, donc lorsqu'on a notre tout premier
permis de conduire et qu'on apprend encore à conduire avec notre père, notre
mère ou quelqu'un qui est en âge de nous apprendre à conduire, est-ce que, de conduire entre minuit et 5 heures du matin, c'est la meilleure option? Est-ce que, peut-être,
notre relation avec la fatigue n'est pas encore tout à fait à point à ce niveau-là? Est-ce qu'on connaît nos
limites à ce moment-là? Peut-être pas. Donc, on s'est inspirés de ce qui se
fait ailleurs. On a regardé ce qui se
faisait en Ontario. La notion d'accès graduel à la conduite est
importante. Et, selon leurs chiffres à eux, ils ont amélioré leur bilan
routier, avec des mesures comme celle-là, de façon drastique.
Le
député en a fait mention, les cyclistes et piétons étaient une partie
importante de l'étude qu'on a faite ici, en commission, par rapport au Code de sécurité routière. Il y a beaucoup à changer afin d'améliorer la sécurité des
cyclistes. Et il y a plusieurs des recommandations qui étaient venues de
la consultation large qui avait eu lieu au cours de l'été précédant le dépôt du projet de loi, mais il y a des recommandations qui ont été faites en cours de route également
et qui ont été adoptées.
Je pense à la
possibilité pour un cycliste d'utiliser le feu piétonnier. C'est-à-dire, par exemple, ici, à Québec, souvent il
y a quatre feux piétonniers qui sont
actifs en même temps, donc on peut circuler, comme piétons, en quatre
directions, mais le cycliste, lui,
précédemment, devait attendre au feu rouge et traverser en même temps que les automobiles. Ça nous semblait
plus sécuritaire, suite à la discussion qu'on a eue ici, en commission parlementaire, de permettre, entre autres, à ces cyclistes-là de traverser avec les piétons.
Donc, les accidents, s'il y a lieu, seraient de bien moindre importance.
D'ailleurs,
à ce niveau-là, le principe qui sous-tend la sécurité, qu'on a
mis de l'avant pour la première fois au Québec, c'est le principe de
prudence. Il y a plusieurs juridictions à travers le monde qui ont fait cet
effort-là, qui ont fait ce travail-là
d'adopter un principe de prudence à
l'intérieur de leur législation.
C'est ce qu'on a fait ici, donc non
seulement le principe de prudence qui
dit que l'usager le plus vulnérable doit toujours être respecté, c'est-à-dire l'automobiliste doit faire
attention au motocycliste, le motocycliste doit faire attention au cycliste, le
cycliste doit faire attention au piéton,
ce
principe-là doit être respecté sur nos routes, c'est à la base de nos règles de
conduite ici, au Québec, mais on a également
amené des nouveaux concepts, des nouveaux
concepts qui déjà semblent vouloir être adoptés
par certaines municipalités au Québec.
Quand je pense aux rues partagées ou à la vélorue, disons, la vélorue, c'est
une bonne façon d'encadrer la sécurité
autour des cyclistes, autour des piétons, de donner un accès prioritaire à un
usager qui est le plus vulnérable pour qu'il soit protégé à l'intérieur de l'emprise. Et je suis content de voir que la ville de Montréal, entre autres, commence déjà à se donner des dispositions
pour avoir des rues partagées ou des vélorues.
Maintenant,
il y a certaines modifications qu'on a pu faire ici — et,
en fait, on l'a fait au salon bleu à la toute fin du processus
législatif — pour
des camions à benne. On a tous vu l'accident qui s'est produit à Repentigny
au cours des dernières semaines, il y a
quelques semaines, un accident qui, heureusement, n'a pas causé de blessé ou de
décès, mais qui aurait très bien
pu être tragique pour un utilisateur du passage piétonnier. Donc, M. le Président, c'était important pour nous
d'adresser cette question-là parce
qu'il faut... ça fait trop d'accidents au Québec qu'on a comme ça. Donc,
réellement, je pense qu'on a travaillé ensemble pour améliorer la
sécurité routière.
Deux autres points que je tiens à faire.
La sécurité
autour des chantiers routiers et la sécurité dans les zones scolaires. Pour
nous, c'était très important de mieux
protéger les travailleurs, entre autres les travailleurs du ministère des
Transports, mais les travailleurs d'entrepreneurs privés également, qui oeuvrent sur les différents
chantiers et qui, à tous les jours, font face à des situations peut-être un
peu difficiles, peut-être un peu dangereuses en relation avec des
automobilistes.
Et enfin,
M. le Président, les zones scolaires. Je connais très peu de gens au
Québec qui vont s'opposer à une sécurité accrue dans les zones scolaires. C'est ce qu'on a voulu faire en
augmentant les amendes dans le Code de sécurité routière.
Le Président (M. Iracà) : Merci
beaucoup, M. le ministre. M. le député.
M. Drolet : ...
Le Président (M. Iracà) : Ah! Il
vous reste 1 min 50 s.
• (12 h 50) •
M. Drolet : Parfait.
Merci, M. le Président. J'aimerais juste, M. le ministre, très rapidement, que
vous nous entreteniez sur le Fonds de la
sécurité routière, parce que je pense que c'est un fonds qui s'est doté en 2017
pour favoriser la sécurité routière
au Québec. Les sommes de ce fonds autofinancé proviennent, nécessairement, des
amendes reliées à cela. Alors,
j'aimerais vous entendre davantage pour obtenir plus de détails sur les appels de projets et... du
Fonds de la sécurité routière.
Le Président (M. Iracà) :
Merci. Alors, rapidement, M. le ministre.
M. Fortin (Pontiac) : Oui, bien
sûr, très rapidement, M. le Président. Effectivement, là, les sommes qui sont perçues, entre
autres, par les cinémomètres un peu
partout à travers le Québec sont destinées à un fonds de sécurité routière, donc sont rendues
disponibles aux différentes municipalités, entre
autres aux différents groupes qui
peuvent avoir des projets pour améliorer la sécurité routière dans leur
municipalité.
Je vous donne
un exemple bien simple, M. le Président. Certains des panneaux qui indiquent la
vitesse à laquelle on circule dans nos rues peuvent être financés à
travers le Fonds de la sécurité routière, et ce sont des panneaux, on le sait, toutes les études l'ont démontré, tous les
constats l'ont démontré, qui améliorent la sécurité routière. Même s'il n'y a
pas d'amende liée au panneau comme
tel, le simple fait de voir la vitesse à laquelle on circule en rouge, par exemple, si on excède la vitesse
permise, fait en sorte qu'on a l'instinct de ralentir. Et c'est la même chose pour les cinémomètres, entre
autres. Et c'est pour ça que les policiers
nous disaient... Même pendant la période où les cinémomètres... où, disons, on
émettait moins de constats d'infraction, ils
nous disaient : Le simple fait d'avoir l'infrastructure en place fait
ralentir les gens. Ils y pensent à
deux fois parce qu'ils se font rappeler, à travers ces structures-là,
qu'effectivement il faut ralentir, qu'on est peut-être dans une zone qui
est peut-être un petit peu plus dangereuse.
Donc, de là
l'importance des dispositions qu'on a prises à travers le Code de sécurité
routière pour donner aux cinémomètres
le plein pouvoir qu'ils devraient avoir. Et donc on reconnaît la preuve comme
étant valide. On reconnaît la formation des policiers comme étant bonne. Et donc je pense que c'est
des dispositions qu'on a prises ensemble qui vont nous permettre de
continuer à mettre des sommes dans le Fonds de la sécurité routière.
Le
Président (M. Iracà) : Merci beaucoup, M. le ministre. Et, M. le
député de Jean-Lesage, j'espère que vous savourez vos derniers moments dans les dernières études de crédits,
c'est quand même important, après une longue carrière, fructueuse.
Merci, M. le député.
Alors,
nous allons débuter un bloc d'échange avec le deuxième groupe d'opposition et
le député de Deux-Montagnes.
M. Charette :
Merci, M. le Président. On va tout simplement reprendre là où on s'est laissés,
avec les projets de nouvelle rame sur
le côté du métro de Montréal. Je comprends qu'il y a des économies sur
l'entretien qui sont possibles. Mais,
si on regarde au niveau du PQI, les économies seraient de l'ordre de
69 millions de dollars essentiellement, alors que le coût lui-même du renouvellement serait de
tout près de 2,2 milliards. Donc, l'écart se comble de quelle façon? Je ne
reprendrai pas les mots du ministre, qu'il faut enlever quelque chose au PQI
pour en ajouter, mais, tout de même, la question se pose. Comment financer ce
2,2 milliards et quels sont les scénarios possibles à ce moment-ci?
Le Président (M. Iracà) : Merci
beaucoup. M. le ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : Oui. Bien, je
remercie le député pour sa question. Essentiellement, et je l'ai dit précédemment, donc je vais revenir sur mes propres
mots un peu comme l'a fait le député, les discussions sont en cours avec la ville de Montréal en ce moment pour bien
savoir le nombre, disons, de rames de métro qui devront être remplacées,
qui pourront être remplacées. Les
discussions sont également en cours avec la ville de Montréal pour, oui, le
nombre, mais également la rapidité à
laquelle elles devront être remplacées. Et les termes financiers sont encore en
discussion, bien sûr, M. le
Président. Alors, je pense que les chiffres qu'avance le député sont des
chiffres qui ont peut-être été lancés dans l'espace public à un certain
moment. Cependant, je pense qu'on pourra très certainement attendre le
dénouement des négociations avec la ville de
Montréal avant de se prononcer d'une façon plus précise sur certains chiffres
qu'il avance.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le ministre.
M. Charette :
Rapidement, parce que j'ai mon collègue qui aimerait aussi prendre la parole,
juste un oui ou un non, projet de loi d'ici la fin de la session,
normalement?
M. Fortin (Pontiac) : Bien, je
l'ai déjà dit au député, c'est notre intention de présenter un projet de loi
très rapidement.
Le
Président (M. Iracà) : Merci beaucoup. Alors, je souhaite la
bienvenue au député de Nicolet-Bécancour. Je pense que vous avez une
question pour le ministre.
M. Martel : Oui,
merci. Merci, M. le Président. Bonjour, M. le ministre.
Une voix : ...
M. Martel :
Oui, ça va très bien. Vous devez vous douter que je ne peux pas passer à côté
d'une occasion de l'étude des crédits
sans m'informer un peu sur l'état de la Société des traversiers du Québec. De
mémoire... Là, mettons, j'aurais deux
questions. Une question très, très courte. Vous aviez nommé un P.D.G. par
intérim il y a quelques mois. Est-ce que cette personne-là est toujours
par intérim?
M. Fortin
(Pontiac) : M. Bertrand est le P.D.G. par intérim qui est avec
nous aujourd'hui, effectivement, et sa position demeure
président-directeur général par intérim pour l'instant.
M. Martel :
Moi, je voudrais connaître la motivation du ministère parce
que ça me tracasse. Je n'ai pas à
vous faire toute la démonstration de
toutes les erreurs qu'il y a eu au
niveau de la Société des traversiers, les dépassements de
coûts, le fait que le gouvernement a enlevé
la responsabilité des deux traversiers à Tadoussac. Moi, je voudrais connaître
c'est quoi, la... Je ne comprends pas
pourquoi... Avec le travail colossal, gigantesque qu'il y a à faire à la STQ,
j'essaie de comprendre la motivation
de garder par intérim un P.D.G. Pour moi, il y a... Puis ce n'est pas un jugement
de valeur par rapport à la personne.
Je ne la connais pas, là. Mais j'ai l'impression que cette personne-là aurait
besoin d'avoir les coudées franches.
En la laissant par intérim, moi, l'impression que ça me donne, c'est que le
gouvernement veut garder quand même un contrôle, là, peut-être, par
rapport à tout l'historique qu'il y a eu dans l'organisation.
Le Président (M. Iracà) : Merci
beaucoup. M. le ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : Merci, M. le Président. Je veux juste m'assurer de bien
comprendre la position du député ou la question du député.
Une voix : ...
M. Fortin
(Pontiac) : Oui, ça va, mais je crois comprendre, là, qu'il dit qu'on
ne devrait pas y avoir au gouvernement des
gens qui sont nommés par intérim, qu'à chaque fois qu'il y a quelqu'un qui est
nommé par intérim, c'est parce qu'il y
a une motivation de garder une mainmise. Je vous avoue que ce n'est pas ma
lecture de la chose, que quelqu'un qui est nommé de façon intérimaire peut très bien faire le travail jusqu'à ce
qu'une décision soit prise, soit de renouveler de façon permanente sa
position...
M. Martel : Je
peux préciser?
M. Fortin (Pontiac) : Oui.
M. Martel : J'ai occupé
des postes de direction générale. Ça peut arriver, un intérim, O.K., mais un
intérim, normalement, c'est deux mois, trois
mois, quatre, cinq mois. Moi, de connaissance, qu'on est là depuis plus qu'un
an, pour moi, ce n'est pas sain, ce
n'est pas... Oui, des intérims, ça peut arriver, mais normalement, quand on a
confiance à une personne, quand on
pense que c'est la bonne personne, qui va faire le travail... Puis ça travaille
beaucoup mieux en étant contractuel,
en étant rassuré, que d'avoir toujours une espèce d'épée, de dire : Il y a
peut-être une job à faire, mais, compte
tenu que je suis par intérim, je ne ferai pas de trouble. Ça fait que je trouve
que le délai pour cet intérim-là est beaucoup trop long.
Le Président (M. Iracà) : Merci. M.
le ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : Oui, merci. Je vous avoue, M. le Président, que, selon mon
estimation, M. Bertrand ne fait pas
son travail à moitié. Il fait le travail d'un président-directeur général comme
il devrait le faire, comme une société d'envergure, la Société des
traversiers du Québec, s'attend de son président, du leader de son équipe.
Et M. le député fait référence à...
Habituellement, on garde quelqu'un dans une position intérimaire pendant
quelques mois. Moi, je comprends que M. Bertrand est en poste depuis
environ un an, c'est depuis 2017, donc ça ne m'apparaît pas excessif comme
période. Si on m'avait dit que ça faisait 10 ans qu'on avait un président par
intérim, peut-être qu'effectivement il y
aurait matière à se poser des questions, mais ça ne fait pas... Ce n'est pas,
selon moi, une période excessive, disons.
M. Martel :
On ne partage pas la même opinion par rapport à ça. Moi, je trouve ça long, là.
Mais je respecte votre point de vue.
Peut-être... Il ne reste pas beaucoup de temps?
Le Président (M. Iracà) : Il vous
reste deux minutes.
M. Martel :
Juste une question rapide, M. le ministre, par rapport au F.-A.-Gauthier. Il y
a eu... On connaît tous les manquements par rapport à la construction de
ce bateau-là. Je sais que c'est un bateau qu'on a voulu mettre en évidence,
mais il a causé, dans le fond, beaucoup plus de soucis que de... On sait que le
gouvernement a demandé au Vérificateur
général de faire enquête au niveau de la Société des traversiers du Québec.
Est-ce que, M. le ministre, vous allez
vous assurer que le travail de vérification... toute la collaboration de la STQ
va être faite, notamment pour tout le dossier du F.-A.-Gauthier?
M. Fortin (Pontiac) : Est-ce
qu'on va s'assurer que toute la collaboration sera faite de...
M. Martel : ...va
être donnée au Vérificateur général pour que toute la lumière soit faite?
M. Fortin
(Pontiac) : Bien, si le Vérificateur général choisit de se pencher sur
un dossier ou un autre en lien avec le
ministère des Transports, que ce soit à l'intérieur du ministère, que ce soit
pour la Société des traversiers, que ce soit pour la Société de l'assurance automobile du Québec, que ce soit pour la
Commission des transports, vous pouvez être très, très, très assuré, M. le député, que toute la collaboration de la
société en question et/ou du ministère, le cas échéant, sera donnée au
vérificateur pour qu'il puisse faire tout le travail qui lui est attitré.
Le Président (M. Iracà) : Merci
beaucoup. Alors, ceci met fin au bloc d'échange.
Compte tenu de l'heure, la commission suspend
ses travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 4)
Le Président (M. Iracà) : À l'ordre,
s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos travaux.
Je vous
rappelle que la commission est réunie afin de poursuivre l'étude des crédits budgétaires du portefeuille
Transports, Mobilité durable, Électrification
des transports pour l'exercice financier 2018‑2019. Je salue la ministre,
qui vient de se joindre à nous pour les études de crédits.
Nous
avons commencé, ce matin... Alors, puisque nous débutons nos travaux à, Mme la
secrétaire, 15 h 3, plus le
huit minutes de ce matin, nous allons terminer à 18 h 11. Alors, un
simple rappel que nous devions reprendre des minutes ce matin et le
trois minutes de cet après-midi.
Alors, nous
étions à un bloc d'échange, ce matin, avec le deuxième groupe d'opposition, et
je vais céder sans plus tarder la parole au député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : Merci, M. le
Président. Bon après-midi à tous. Encore une fois, des minutes qui seront bien
investies pour tenter d'avancer dans des dossiers qui sont manifestement importants. Et vous me permettrez,
M. le Président, de revenir sur le
dossier du troisième lien, un projet éminemment important pour les citoyens
tant de la Rive-Sud que de la Rive-Nord.
Et là je vais
faire un petit peu d'histoire le plus rapidement possible. Le 13 février
dernier, je rappelle que la ministre a
mentionné qu'un rapport d'étape serait rendu public en juin, on se rappellera de ses propos, qui permettrait d'obtenir les grandes lignes de ce qui devrait se retrouver
dans l'étude des besoins. Lorsque la
ministre a mentionné ses intentions, l'appel
d'offres pour l'élaboration d'une étude d'opportunité était terminé depuis le
25 janvier. Je pense que la notion de temps est importante dans ce dossier-là. Trois mois plus tard, le
gouvernement a annoncé la signature d'une entente de principe pour étudier un troisième lien de
Saint-Augustin à l'île d'Orléans. On comprend que le créneau est très, très
large. Et avant-hier, bien, la ministre, pour compléter ce petit historique, a dit :
Bien là, on ne parle plus de rapport d'étape, mais on parle de faits
saillants.
C'est donc
évident qu'on n'aura pas de rapport d'étape au mois de juin, d'autant plus que
la firme retenue a 30 jours après
l'entente pour déposer son plan de travail, ce qui nous mène au début juin.
J'aimerais simplement comprendre et savoir
de la part de la ministre... Dans le cheminement ministériel de la réalisation de projets routiers, il y a
des étapes. Où se situe l'étape
«faits saillants»? On n'est même pas à zéro du début du processus, là, il y en a sept habituellement dans l'élaboration et le cheminement d'un
projet routier d'importance et d'envergure. On est à 0.0. Ça se situe où, cette
étape-là, «faits saillants»? Est-ce qu'on vient de l'inventer? Puis quel retard a-t-on pris dans la réalisation, la compréhension et l'explication de ce dossier-là, qui est
éminemment important, mais qui fait du surplace?
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le député. Mme la ministre.
Mme Tremblay : Merci beaucoup. D'abord,
permettez-moi de saluer toute mon équipe qui m'accompagne aujourd'hui, alors mon sous-ministre, Marc Lacroix, qui est à mes côtés, toute
l'équipe du ministère derrière moi pour me supporter, mon équipe de cabinet également qui m'accompagne,
les députés de la partie gouvernementale, donc le député de
Jean-Lesage, le député
de Vimont et le député de
Dubuc — merci beaucoup d'être là — de même que les députés de l'opposition, donc le député de Lévis, le député
de Deux-Montagnes, le député de
Gaspé et le député de René-Lévesque.
Alors, évidemment,
le dossier du troisième lien, c'est une priorité gouvernementale. Alors, c'est
un dossier que j'ai à coeur, alors ça me fait plaisir de répondre à
cette question.
Mais d'entrée de jeu je vais tout de suite corriger quelque
chose. On dit que j'avais annoncé un
rapport d'étape. Je n'ai jamais parlé de rapport d'étape, mais j'ai bel
et bien parlé de faits saillants. Alors, j'inviterais même le député de Lévis à
aller voir sur le site Internet du ministère
des Transports, c'est clairement
écrit dans l'échéancier. Alors, c'est écrit : «Été 2018 : faits saillants de l'étude
des besoins.» Alors, là-dessus, il peut aller voir n'importe quel écrit dans ce
qui a été fait à l'époque et tous
ceux qui étaient présents le 4 décembre dernier, lorsque
j'ai lancé l'appel d'offres pour l'étude de... le dossier d'opportunité, c'était très clair. Donc,
faits saillants. Donc, je n'ai jamais demandé de rapport d'étape à l'équipe qui
sera choisie pour travailler sur ce dossier-là.
Pourquoi
les faits saillants? Dans le fond, ce que nous avons décidé de faire, c'est de
dire : On sait, écoutez, qu'il
y a
des élections le 1er octobre prochain, et tout simplement, par souci de
transparence, ce que nous allons faire, c'est... cet été, nous allons demander aux équipes en place, le bureau de projet,
qui travaille déjà depuis plusieurs mois... et également, donc, le travail
qui aura été fait par les gens en question qui auront eu le contrat, donc, qu'est-ce qu'il y a eu de fait. Et, à partir
de ça, je prendrai les faits saillants de ce que nous aurons comme informations, et c'est ce que je vais donner à ce moment-là.
Mais évidemment il sera beaucoup trop tôt pour
avoir de l'information comme où sera situé précisément le troisième lien, combien il va coûter, il sera de
quel type, quelle largeur et tout ça. Non, nous n'aurons pas cette information-là. Nous allons respecter
l'échéancier qui a été annoncé le 4 décembre dernier et qui, je vous le
rappelle, est sur le site Internet du ministère des Transports.
Le Président (M. Iracà) : Merci, Mme
la ministre. M. le député.
M.
Paradis (Lévis) : Ce que je
comprends, M. le Président, c'est qu'on ne saura pas grand-chose au moment
opportun. Et je rappellerai, et malheureusement, mais c'est de bon aloi de le faire, que, le
13 février dernier, c'était rapporté dans les journaux que... la décision et l'intention de la ministre
de déposer un rapport d'étape en juin. Alors, j'imagine qu'elle aura été
mal citée, parce que c'est écrit noir sur blanc.
Il reste que,
je le rappelle, dans ce dossier-là, la firme a 30 jours après l'entente
pour déposer son plan de travail, ce
qui nous mène en début juin. On a déjà perdu beaucoup de temps, M. le Président, par rapport à d'autres projets d'envergure, dans un dossier qui manifestement n'avance pas. Malgré
l'intention puis ce que la ministre nous dit, j'ai comme
l'impression qu'on va rester sur notre
appétit encore longtemps, malheureusement. Peut-être qu'elle a d'autres décisions plus
précises.
Cependant,
ça a été aussi demandé : Est-ce
qu'il y a une date précise qui a été
prévue pour une rencontre du comité consultatif, impliquant les élus,
tel que réclamé par le maire de Lévis? Elle le sait très bien, ça a fait les
manchettes également, d'autant plus que le mandat du comité consultatif, c'est
de faire consensus sur les objectifs et les grandes orientations du dossier. Est-ce que maintenant la planification est
davantage... la date précise d'une pareille rencontre a été établie?
• (15 h 10) •
Le Président (M. Iracà) : Merci. Mme
la ministre.
Mme
Tremblay : M. le Président,
si vous me permettez, d'abord je vais réagir au préambule du député de Lévis
lorsqu'il dit qu'il se demande si on va être
prêts, si... tout ça par rapport aux étapes. Évidemment, nous ne sommes pas
la CAQ, qui est à ce point pressée pour
annoncer que, le troisième lien, la construction sera amorcée dans un prochain
mandat, même si on n'est pas au courant...
on n'est pas capable de dire où sera situé le troisième lien, sous quelle forme
il sera. Est-ce que ce sera un tunnel, un
pont-tunnel? Il aura quelle largeur? Il va coûter combien? Quel sera l'impact
réel sur la circulation pour améliorer la circulation dans la région de
Québec?
Alors, c'est
vrai que nous ne sommes pas pressés comme la CAQ, et honnêtement, M. le
Président, je souhaite faire et nous
souhaitons faire les choses comme il faut. Notre démarche, elle est sérieuse,
elle est réaliste et elle est transparente.
Pour le
troisième lien, ce que nous voulons, c'est avoir la meilleure solution
coût-bénéfice, et c'est ce sur quoi nous travaillons. Il faut dire qu'il
y a déjà le bureau de projet, qui travaille très fort, qui a été mis sur pied
au coût de 20,5 millions de dollars.
Alors, il y a du travail qui est effectué en ce moment. Au niveau des appels
d'offres, évidemment, vous avez
appris cette semaine... vous serez heureux d'apprendre que cette semaine nous
sommes parvenus à une entente de
principe avec le prestataire qui a retenu le plus haut pointage pour l'étude
d'opportunité, et, dès que le contrat sera signé, le ministère va
communiquer publiquement le nom du prestataire de services sélectionné et le
montant du contrat.
Ceci dit, je
dois dire que nous respectons, en ce moment, l'échéancier qui avait été annoncé
le 4 décembre dernier, c'est-à-dire que l'étude de besoins sera
complétée à la fin de l'année 2018, l'étude de solutions sera complétée à l'été 2020 et le dossier d'opportunité
complet sera déposé à la fin de 2020, et nous respectons ces étapes, M. le
Président.
Le Président (M. Iracà) : Merci, Mme
la ministre. M. le député.
M. Paradis
(Lévis) : Merci, M. le
Président. C'est parce que je n'ai pas eu l'ombre d'une réponse à la question
précise qui était posée. D'abord, vous le
savez, hein, il y a des vitesses, souvent il y a deux vitesses, hein? Il y a le
REM où ça va très vite, où ça va plus
vite, le troisième lien où c'est très lent, le projet structurant de la grande
région de Québec aussi. Alors, les
gens conviennent et comprennent, là, les délais dans des projets comme ceux-ci,
dans la mesure où on a envie de les mener à terme rapidement.
Est-ce que
vous avez une date pour une rencontre du comité consultatif réclamée par les
élus dans le cadre de ce projet d'envergure?
Le Président (M. Iracà) : Mme la
ministre.
Mme
Tremblay : Alors, il y a une
rencontre administrative qui est prévue pour le 1er mai prochain. Alors,
oui, j'ai une date. Pour ce qui est
de la rencontre politique, elle aura lieu après. Alors, évidemment, le cabinet,
par exemple, du maire de Lévis,
également mon cabinet se sont parlé et on va organiser cette rencontre-là en
temps et lieu, M. le Président.
Le Président (M. Iracà) : Merci. M.
le député.
M. Paradis (Lévis) : M. le
Président, c'est assez étonnant, parce que le comité consultatif, je le disais,
là, les orientations, c'est de faire en
sorte qu'on puisse notamment faire consensus sur les orientations, les
objectifs à atteindre. C'est le
comité politique, et on fera une rencontre tardive du comité consultatif, alors
qu'on en fait une le 1er mai, avant même de rencontrer les élus.
Les élus ont dit : Il faut qu'on soit là au départ, il faut qu'il y ait un
consensus. Alors, je comprends que vous avez
décidé que vous n'avez pas de date pour le comité consultatif. Le maire de
Lévis ne saura pas aujourd'hui à quel moment il sera convoqué pour une
rencontre.
Mme
Tremblay : Alors, le député
de Lévis, M. le Président, sera très heureux d'apprendre que j'ai pris la peine
de consulter et le maire de Lévis et le
maire de Québec avant de faire l'annonce officielle le 4 décembre dernier.
Ils ont été consultés. Ils étaient
d'ailleurs à mes côtés lors de l'annonce, donc ils étaient au courant de la
démarche et de l'orientation qui a
été donnée pour l'appel d'offres. Alors, vous pouvez être rassuré là-dessus.
Évidemment, la rencontre politique aura lieu lorsque le contrat aura été
octroyé et signé, M. le Président.
Le Président (M. Iracà) : Merci. M.
le député.
M. Paradis
(Lévis) : M. le Président,
alors je comprends, c'est clair, là, que les gens le sachent, pas de rencontre
du comité consultatif avant cette première
rencontre fixée au 1er mai. Donc, les fonctionnaires, sous-ministres,
directeurs généraux auront à discuter du projet avant même que les élus
puissent en jaser entre eux. La ministre vient de nous le confirmer.
Aux
crédits de la Capitale-Nationale, M. le Président, c'est important, la ministre
responsable de la région de Québec a
mentionné que le prolongement de l'autoroute Félix-Leclerc devait être étudié
par le bureau de projet. Est-ce que c'est dans l'entente signée du bureau du troisième lien? Est-ce qu'il faut
comprendre que le devis est à ce point large qu'on étudiera à peu près
n'importe quoi dans ce laps de temps tellement important? Peut-elle nous le
confirmer?
Le Président (M. Iracà) : Mme la
ministre.
Mme
Tremblay : Oui, M. le
Président. Effectivement, je peux confirmer une chose, c'est que le territoire
à l'étude est assez vaste pour le
projet de troisième lien. Évidemment,
je peux vous le montrer ici. Ça, c'est le territoire à l'étude. Donc, il part de Saint-Augustin-de-Desmaures
jusqu'à l'île d'Orléans et, oui, il descend jusqu'un peu plus bas, là, que la
20 et également un petit peu au nord de l'autoroute 40. C'est bel
et bien le territoire à l'étude. Ceci dit...
M. Paradis (Lévis) : ...dépôt de
document, si vous le permettez.
Le Président (M. Iracà) : Alors, est-ce
qu'on peut déposer le document?
Mme Tremblay : Bien sûr, ça me fait
plaisir.
Document
déposé
Le
Président (M. Iracà) : Excellent. Alors, simplement, à la fin,
remettre à la secrétaire, qui fera la distribution aux collègues.
Mme
Tremblay : Parfait. Alors,
évidemment, ce territoire à l'étude est là pour une chose, c'est dans le cadre
du bureau de projet, c'est de tout
évaluer pour avoir la meilleure solution possible pour le lien interrive, pour
améliorer la fluidité entre la Rive-Nord
et la Rive-Sud. Donc, le prestataire de services qui sera retenu devra étudier
d'est en ouest chaque lien et nous
faire la meilleure solution possible, parce que, dans le fond, la meilleure
solution, qui va avoir le plus d'impact pour améliorer la circulation
mais également au meilleur coût... Ceci dit, je réponds à la question du député
de Lévis concernant... Vous posez la
question sur le prolongement de l'autoroute 40. Évidemment, nous allons
demander une mise à jour de l'étude
qui été réalisée en 2003, mais cette mise à jour de l'étude là, elle n'est pas
incluse dans le bureau de projet. Donc, ce sera fait à part, mais ce
sera, évidemment, un intrant pour le bureau de projets.
Le Président (M. Iracà) : Merci. M.
le député. 40 secondes.
M. Paradis
(Lévis) : 40 secondes.
Ça me permettra seulement de conclure, M. le Président, notamment du fait
qu'on apprenne qu'il n'y ait pas encore de
date précise pour une rencontre du comité consultatif, réclamée notamment
par le maire de Lévis. Et je pense que ça
prend tout son sens compte tenu du mandat et du travail à être mis en place par
les élus également dans ce vaste projet, que
le prolongement de l'autoroute Félix-Leclerc va être étudié par le bureau de
projet du troisième lien, ce qui renchérit
et fait en sorte que les gens s'inquiètent d'un devis extrêmement large qui
aboutit, ou qui n'aboutit pas, ou qui aboutira très lentement.
Et au bout du
compte, bien, évidemment, M. le Président, on pourra juger de l'état de
l'avancée du projet en fonction des autres qui sont déjà présentés. Je pense
qu'il y a, là aussi, deux poids, deux mesures, pour le moins deux vitesses.
Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Iracà) : Merci. Alors, ceci met fin au bloc d'échange
avec le deuxième groupe d'opposition. Nous
allons procéder à un autre bloc d'échange avec la partie gouvernementale, et je
cède la parole au député qui en est à
ses derniers miles dans l'étude des crédits, mais qui adore ça, M. le député de
Jean-Lesage.
M.
Drolet : Merci, M. le Président. Merci beaucoup pour vos bons mots, mon cher collègue, parce qu'effectivement, oui, comme je le disais ce matin, il y a toujours
de la nostalgie quand on vit des moments comme ceux-là. Alors, c'est sûr
que c'est difficile.
Mme la ministre, votre équipe et, naturellement,
votre ministère, bienvenue, cet après-midi. Salutations aux collègues, naturellement, des partis politiques.
Je suis très heureux d'être ici pour l'étude des crédits budgétaires destinés
aux transports et à l'électrification des
transports, mais j'aimerais m'attarder sur l'élargissement de l'autoroute
Laurentienne.
Mais
j'aimerais peut-être revenir sur les propos de mon collègue qui s'en va...
notre collègue de Lévis, qui, pour autant,
vient de faire... ce n'était pas mon sujet, mais vient de faire une
démonstration de toutes sortes de choses auxquelles on ne semble pas être prêts à rien, mais moi,
j'aimerais juste lui demander... Quand on a fait l'annonce du projet de
transport structuré, tout récemment, avec, naturellement, les autorités
concernées, je pense que j'ai vu une photo, après que la population ait mentionné l'importance que ça avait
et ce qu'ils ont eu comme enthousiasme à ce projet... Je me souviens d'une photo, quatre députés avaient une mine basse
un petit peu parce que le projet structurant n'était peut-être pas dans leurs cordes. Alors, j'aimerais juste lui faire
une petite remarque, c'est peut-être aussi de bonne guerre de pouvoir parler de
ce genre de chose là. Bonne fin d'après-midi.
Le tronçon
d'autoroute Laurentienne, Mme la ministre, en direction sud, entre la rue de la
Faune et le boulevard Louis-XIV, est
un tronçon des plus achalandés de la ville de Québec. Pour accroître
l'efficience du réseau routier de la capitale, il était essentiel d'élargir cette
autoroute sur une distance d'environ 5,3 kilomètres, de reconstruire la
structure au-dessus du boulevard Louis-XIV et de réaménager la bretelle
de sortie de la rue des Métis.
Cette mesure
contribuera grandement à améliorer la sécurité des usagers et la fluidité de la
circulation, dans ce secteur de la
ville, très engorgé. Les travaux préparatoires ont été entamés dès
l'été 2017 et les appels d'offres pour la deuxième phase des travaux ont été annoncés en mars dernier. Ainsi, les
travaux se poursuivront jusqu'en 2018, à l'ouverture officielle de la
troisième voie, qui est prévue pour la fin de l'automne prochain.
• (15 h 20) •
Bien que les travaux ne se dérouleront pas
directement dans mon comté, il ne faut pas oublier que l'autoroute Laurentienne débouche dans le quartier Limoilou,
près, naturellement, du Centre Vidéotron. Ce secteur de l'autoroute
est déjà un goulot d'étranglement très saturé, et il
importe de travailler avec son décloisonnement. Et je suis confiant que le ministère et la ville
de Québec vont collaborer étroitement
pour éviter que ce secteur ne s'engorge davantage. La vision de la ville
de Québec d'un boulevard urbain pour ce tronçon d'autoroute va d'ailleurs en ce
sens.
Il
s'agit, bien sûr, d'un projet qui soulève plusieurs
questions chez les citoyens de la ville
de Québec et particulièrement, surtout, chez mes citoyens de Limoilou, Mme la ministre, parce que
vous comprenez que l'agrandissement de l'autoroute Laurentienne... et, naturellement, le projet de
continuité va faire en sorte que ça va déboucher directement chez nous, avec...
ou jusqu'à la rue Soumande, pour bien
situer, pour ceux qui connaissent bien le coin. Vous comprendrez qu'avec la
venue potentielle... vous comprendrez
bien que... du Centre Vidéotron, d'une équipe de hockey professionnel, éventuellement, on risque d'avoir, justement,
un achalandage accru. Et les citoyens du coin, naturellement, parlent beaucoup
de l'importance que l'on pense à un
boulevard urbain. Je pense, ça a été dénoncé aussi par le maire, par vous.
Vous avez mentionné l'importance que
ça pourrait avoir pour ce tronçon et peut-être même, à
un moment donné, une traverse
piétonne, qui pourrait être faite aussi
pour rejoindre, en fait, le quartier, le comté de Patrick, mon collègue,
Place Fleur de Lys, et tout ça, qui finirait par être facile pour, naturellement,
les citoyens du comté de Jean-Lesage.
Et il y a
aussi, naturellement, l'importance qu'a le parc d'ExpoCité, dans son ensemble,
aussi avec toute la nouvelle dynamique qui s'est y installée, entre autres,
avec la place Jean-Béliveau, qui est autant, été comme hiver, un endroit de
rassemblement, maintenant, dans mon comté, qui est merveilleux en soi, qui
a été inauguré l'année dernière et qui,
pour autant, déjà, dans sa première phase d'opération, est un
succès. Alors, je pense que ça aussi va créer une dynamique importante
mais aussi de l'achalandage. Alors, les citoyens...
Puis tout ça,
c'est des choses qu'ils reconnaissent bien, mais malgré tout, au travers
de tout ça, il y a de la sécurité qui doit aussi se préparer, des... alors, après ça, il y a
le... ce qui a fait parler beaucoup, le marché public, que, vous comprendrez... qui
va venir aussi dans mon comté. Le marché public va attirer, oui, des résidents
à Limoilou, mais il va attirer aussi, naturellement, beaucoup de personnes d'ailleurs, alors, encore une fois, une clientèle accrue dans mon comté, qui va bouger beaucoup
dans ce coin-là, toujours, toujours dans le même coin, naturellement, du parc
d'ExpoCité ou le Centre Vidéotron.
On comprend
aussi, pas très loin de là, parce que le comté de Jean-Lesage se dynamise à un
plus haut point... Vous savez que le
projet de mégahôpital, qui va s'en
venir aussi... qui va compléter, en fait, ce qui est sur le site de
L'Enfant-Jésus présentement, va
devenir aussi très, très, très important, encore une fois, pour la circulation.
Et vous avez aussi le projet d'écoquartier
d'Estimauville, qui aussi va être dans les cartons, mais qui, en même temps,
fait partie d'un pôle structurant du Réseau
de transport de la Capitale qui vient d'être annoncé, parce que ça deviendra,
là, d'Estimauville, un point d'attraction majeur pour le tramway dans
son projet global.
Puis j'oublie
plein de choses qui est aussi dans le comté, avec, naturellement, l'ancien
Giguère Automobiles aussi pas loin,
encore une fois, je reviens encore avec ExpoCité, mais pas loin de là aussi, où
est-ce qu'il y aura un projet commercial d'envergure, ce qui... qu'il y
a dans les cartons, et un projet résidentiel important.
Alors, vous
comprendrez bien, Mme la ministre, que tout ça fait en sorte que l'achalandage
à prévoir dans mon comté par rapport à tout ça, c'est quand même une très belle
avancée. On sait très bien, puis vous en êtes la première témoin, que... l'autoroute Laurentienne, pour
vous, est importante, autant pour votre circonscription à vous que pour les
gens du nord. Mais aussi, malheureusement,
ces gens-là se ramassent chez nous. Puis les citoyens, les comités de quartier
m'en ont déjà fait état, naturellement, avec
des rencontres, pour me dire : M. Drolet, oui, on est tous pour ça,
on est tous pour la bonne cause, mais
en même temps on est aussi... Ça fait qu'alors j'aimerais obtenir plus
d'information de vous sur cet état d'avancement des travaux, dans un
premier temps. Et je reviendrai, après ça, pour une autre question.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le député. Mme la ministre.
Mme
Tremblay : Oui. Alors, bien,
évidemment, c'est un dossier que je connais très bien et que j'aime autant
que le député, également, de Jean-Lesage. Je
me permettrais de dire que je sais à quel point le député de Jean-Lesage a
défendu beaucoup ce dossier-là pour qu'il chemine.
Alors, c'est un dossier que nous partageons, moi, un peu plus vers le nord, et le député de Jean-Lesage un peu plus
vers le sud, mais évidemment ça a des retombées sur l'ensemble de la grande région de Québec. Donc, en tant que
ministre déléguée aux Transports aussi, c'est une artère que je trouve très
importante. Et moi, j'en suis à mes premiers
crédits budgétaires en tant que ministre, mon collègue en est à ses derniers à titre de député. Je vais prendre quelques secondes pour le remercier de m'avoir
inspirée en politique. Le député de Jean-Lesage
est un homme et un député passionné, qui défend avec beaucoup d'ardeur ses
citoyens et ses dossiers. Alors, je suis très fière de ce qu'il a
effectué comme député, alors je tenais à le préciser.
Alors, évidemment,
on va parler de l'autoroute Laurentienne en deux parties, effectivement. La
portion nord, c'est pour améliorer
notamment la fluidité pour l'ensemble du réseau de la Capitale-Nationale, mais
évidemment aussi pour les gens qui
demeurent dans la couronne nord de Québec, parce qu'en ce moment la
circulation, ou plutôt le bouchon de circulation,
à chaque année, il va en hauteur, donc il est de plus en plus au nord. À une
certaine époque, il y a une quinzaine d'années, c'était totalement fluide lorsqu'on
utilisait l'autoroute Laurentienne en direction sud. Évidemment, ça a bien
changé avec le temps, et maintenant, parfois
même, ça refoule au nord de Lac-Beauport. Alors, c'est pour cette raison
que j'avais même pris cet engagement
électoral d'élargir et de faire ce qu'il faut pour améliorer la fluidité de
l'autoroute Laurentienne en direction sud, entre la Faune et Louis-XIV.
Alors, les
travaux ont été amorcés l'année dernière. C'étaient des travaux préparatoires
en 2017. Et pourquoi des travaux
préparatoires en 2017? C'est qu'il fallait d'abord consolider les sols pour
pouvoir accueillir la nouvelle voie de l'autoroute.
Et, le 29 mars dernier, nous avons annoncé, par communiqué, le lancement
d'appels d'offres pour les travaux d'élargissement
donc, la deuxième phase. Et c'est des travaux importants qui vont avoir lieu,
mais déjà la nouvelle voie sera ouverte l'automne prochain.
Donc, en quoi
ça consiste exactement, les travaux d'élargissement? C'est sur une distance
d'environ 5,3 kilomètres. Donc,
il y a la structure également qui est située au-dessus du boulevard Louis-XIV
qui sera reconstruite. Il faut savoir, elle
sera élargie également, mais elle était rendue... elle avait atteint sa durée
de vie utile, bien sûr. On va aussi réaménager la bretelle de sortie de
la rue des Métis, donc, à la hauteur du boulevard Louis-XIV.
La section
visée de l'autoroute Laurentienne, il faut savoir qu'elle a été ouverte à la
circulation en 1963. Donc, c'est une des plus anciennes autoroutes de la
région de la Capitale-Nationale. Et bon, là, il y avait déjà trois voies en
direction nord jusqu'à un petit peu plus au nord de Jean-Talon. Là, il y aura
trois voies également en direction sud à partir
de la Faune. C'est vraiment une artère très achalandée dans la région de Québec.
On parle d'un débit entre 2 600 et 4 200 véhicules à
l'heure de pointe du matin. Donc, c'est un des tronçons les plus achalandés de
la région de la Capitale-Nationale, et c'est
évidemment un projet qui est très attendu par les citoyens de la couronne nord,
et je m'en fais régulièrement parler.
Pour ce qui
est maintenant de la portion plus au sud, celle qui concerne peut-être
davantage également le député de Jean-Lesage, il y a une annonce qui a
été faite en septembre 2017 avec le ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale à l'époque et le maire de
Québec. Donc, ce qui avait été confirmé, c'est l'élargissement et
l'amélioration de l'autoroute
Laurentienne entre la sortie du boulevard Lebourgneuf et la rue de la
Croix-Rouge à Québec. Le projet est d'ailleurs
inscrit au PQI dans projets à l'étude. Donc, évidemment, ça vise entre autres à
réduire la congestion aux heures de
pointe, mais aussi lors des événements d'envergure, notamment au Centre
Vidéotron. Donc, vous avez totalement raison là-dessus.
Le projet est
à l'étape d'élaboration du dossier d'opportunité. Donc, ça va permettre de
recommander la meilleure option à
long terme. Donc, il y a du travail qui est effectué en ce moment. Les travaux,
évidemment, sont prévus après les
travaux d'élargissement de l'autoroute Henri-IV et de tous les travaux sur
l'échangeur, parce qu'évidemment on veut limiter l'impact sur le réseau routier de la Capitale-Nationale. On veut
améliorer la fluidité toujours. Donc, une fois que le dossier d'opportunité va être approuvé, le
projet sera en planification, et, à ce moment-là, ça va nous permettre aussi
de préciser le coût et l'échéancier du projet.
Le Président (M. Iracà) : Merci, Mme
la ministre. M. le député.
• (15 h 30) •
M. Drolet :
Oui, mais j'aimerais, Mme la ministre, savoir davantage parce qu'il
y a deux points qui m'attirent un
petit peu dans vos propos. Vous savez, les gens ont parlé de boulevard urbain à
ce niveau-là. J'aimerais juste m'assurer que ça aussi, ça soit quand même considéré parce que c'est quand même
important. Il y a une traverse importante, dans le comté de mon collègue de
Vanier, aussi, des-Rivières, alors qu'il pourrait être un joint intéressant
avec, comme je vous ai dit en entrée
de jeu, une passerelle piétonnière. Puis il y a aussi le fait aussi, lors de
cette annonce-là, corrigez-moi, mais il
me semble qu'il y avait aussi, pour la sortie Soumande particulièrement, quelque
chose qui allait faciliter parce que c'est sûr que c'est là que ça congestionne. Parce que, veux veux pas, le
hockey, s'ils vont au Centre Vidéotron, ils sortent là. Alors,
j'aimerais avoir de ce côté-là aussi, peut-être, en tout cas du moins, plus
d'éléments d'information.
Le Président (M. Iracà) : Merci. Mme
la ministre.
Mme
Tremblay : Alors, M. le
Président, je peux rassurer, évidemment, mon collègue de Jean-Lesage, oui, le
boulevard urbain est assurément considéré.
Les éléments que vous avez soutenus également. Mais tout ça, évidemment,
est en travail. Il y a du travail qui est
effectué en ce moment, et tout sera dévoilé lors du dépôt du dossier
d'opportunités. Donc, malheureusement, je ne peux pas m'avancer davantage
là-dessus, mais, oui, je peux vous assurer que c'est pris en
considération.
M. Drolet : La rue Soumande,
naturellement, aussi.
Mme Tremblay : Également.
M. Drolet :
C'est ça, également. Et, puis pour faire suite à cet agrandissement, là, de
l'autoroute Laurentienne et tout, le
projet d'amélioration, maintenant, si on le met... si on le place dans tout
l'ensemble de ce qui a été annoncé dans le projet de réseau du transport structurant de la capitale nationale,
maintenant, là-dessus, peut-être nous en parler davantage, parce que je pense qu'il y a une interconnexion ici
avec vous, avec votre comté, avec Patrick... M. le député de Vanier-Les
Rivières, moi, alors peut-être davantage aussi mettre un petit peu... m'en dire
davantage là-dessus.
Mme Tremblay : Oui, certainement.
Le Président (M.
Iracà) : Mme la ministre.
Mme
Tremblay : Oui. Alors, M. le
Président, effectivement, le réseau de transport structurant de la ville de
Québec a fait couler beaucoup d'encre
au cours des dernières semaines. C'est un très beau projet, oui, les
commentaires sont très positifs, et
l'objectif, c'est toujours d'améliorer la fluidité pour passer moins de temps
dans nos voitures puis plus de temps dans
nos familles. L'objectif, c'est d'améliorer la fluidité de façon très large,
dans la grande région de Québec, autant Rive-Nord que Rive-Sud. Donc il y a du travail qui est effectué des deux
côtés de la rive. Parce qu'on sait très bien qu'il n'y a pas une seule solution qui va régler tous
les problèmes de congestion dans la région de Québec. C'est pour cette raison que nous travaillons sur plusieurs plans,
dans la région de Québec, pour améliorer la fluidité. Donc, on veut aussi
donner le choix aux citoyens de pouvoir utiliser le moyen qu'ils souhaitent
pour se déplacer.
La ville de
Québec change, M. le Président. Nous avons une belle ville, une ville qui
grossit, qui se dynamise, alors je
pense que c'est vraiment important d'agir sur plusieurs fronts pour s'assurer
que les problèmes de congestion ne progressent
pas dans la capitale nationale. Évidemment, dans le cas de la couronne nord,
l'élargissement de l'autoroute Laurentienne
va certainement avoir un impact significatif pour améliorer la circulation,
spécialement en heure de pointe. C'est
la même chose aussi pour l'élargissement de l'autoroute Henri-IV, qui débute,
soit dit en passant, cette année. C'est important aussi de rappeler que le projet qui a été présenté par la
ville de Québec prévoit aussi une amélioration de l'axe nord-sud avec l'ajout de Métrobus, avec de
nouveaux parcours express, avec une nouvelle voie aussi sur Robert-Bourassa et
le rabattement vers des parcs-o-bus gratuits. Il y a déjà le parc-o-bus gratuit
qui est sur de la Faune, mais il y en aura un nouveau également qui
verra le jour sur Bastien, et le tramway va se rendre jusqu'au boulevard
Louis-XIV, donc au nord de
l'autoroute 40. Ce que ça va faire, c'est que ça va favoriser le
désengorgement aussi de la couronne nord de Québec. Donc, évidemment, plus il va y avoir des gens qui
vont utiliser le transport structurant, ça va décongestionner également
plus au sud. Et, la même chose, le Centre Vidéotron également qui sera relié
aussi avec le trambus, alors, ça va aider énormément dans ce secteur-là, ce
sera bénéfique.
Et c'est pour
cette raison que, d'ailleurs, il y a différents projets de transport collectif
qui ont vu le jour, au cours des
dernières années, et qui se sont tous réalisés en plusieurs phases. Donc, je
sais que, parfois... je pourrais même dire que je suis convaincue que ce sera la même chose pour le dossier du
transport structurant de Québec. Donc, quand on pense, par exemple, au métro de Montréal, au départ, il ne se rendait
pas à Laval, ce qui est le cas aujourd'hui. Et on a annoncé aussi la
ligne bleue, donc bientôt il va se rendre beaucoup plus à l'est. Donc, qui
sait, un jour, le transport structurant qui a été annoncé se rendra
possiblement beaucoup plus au nord et peut-être sera davantage développé également est-ouest. Alors, c'est important. Et
plus les gens vont apprendre à le
connaître, à l'utiliser, ça va améliorer aussi la fluidité. Mais nous devons agir sur plusieurs
fronts. Donc, oui, le transport collectif, mais, oui, nous devons encore
travailler très fort sur nos infrastructures, bonifier nos infrastructures. Alors, c'est ce qui va être offert, c'est ce
qui va être fait, c'est ce qui a été annoncé notamment tout au long de
l'autoroute Laurentienne, alors, du nord jusqu'au sud.
M. Drolet : Il me reste juste
une conclusion.
Le
Président (M. Iracà) : Oui,
le mot de la fin. Il vous reste une minute, peut-être, M. le député de Jean-Lesage.
M. Drolet : Ah! bien, une minute. Juste pour compléter, parce
que c'est quand même important de le mentionner pour la population. Parce que vous savez que le réseau de transport
structurant, quand il a été annoncé, vous savez que, par la suite, il a suivi cinq consultations de la ville de Québec, et même la ville a été obligée d'en ajouter une.
Puis, je dis cinq... je ne sais pas
si ce n'est pas six. Alors, une participation énorme à chacune d'elle. Et, à ce
que je sache, de mémoire, Mme la
ministre, il y a
eu 80 % ou 90 % de taux de satisfaction lors des présentations.
Alors, c'est important de le dire parce que c'est majeur, cette position-là,
alors je voulais quand même le dire. Oui.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le député. Mme la ministre, 40 secondes.
Mme
Tremblay : Oui. Alors, M. le Président, j'ai personnellement assisté à une des présentations à Michel-Labadie,
donc, à Neuchâtel, et effectivement les commentaires étaient très positifs. Je dirais que la seule
petite critique qui était faite, c'est que les gens disaient : Il
faudrait plus de services d'autobus pour la couronne nord pour se rendre
jusqu'au transport structurant. Et là-dessus
il y a une annonce qui a été faite par le maire de Québec,
en disant qu'il allait bonifier, donc,
le service de transport avec autobus pour pouvoir amener les gens jusqu'au
transport structurant. Alors, je pense que
nous pouvons être fiers des projets qui sont présentement proposés, et il
faut travailler ensemble à les bonifier. Et je pense que c'est ça qui
est important, M. le Président.
Le
Président (M. Iracà) : Merci beaucoup. Alors, ceci met fin au bloc d'échange avec la partie gouvernementale. Nous
allons débuter un autre bloc d'échange avec le député de Mercier. Sans plus
tarder, la parole est à vous.
M. Khadir : Merci, M. le Président. Bonjour, Mme la ministre. M. le Président, il faut d'abord féliciter... Puisqu'on vient de parler de transport stucturant à Québec, commençons par ça,
parce que, pour ceux qui sont un peu attentifs et ont une mémoire de ce qui s'est passé au cours des
10 dernières années, je me rappelle des yeux qui roulaient en l'air
lorsque Québec solidaire disait : Enfin, il faut cesser de continuer
de financer uniquement du béton et de l'asphalte, il faut investir dans le transport collectif, il faut investir
massivement. D'ailleurs, en 2014, nous présentions un premier plan de
transition énergétique avec 10 milliards d'investissements dans les transports collectifs. Donc, je ne peux
que féliciter quiconque... et surtout, disons, les élites politiques et municipales
traditionnelles, d'avoir enfin accepté de voir où s'en allaient, disons,
les nécessités écologiques et économiques du
futur pour prendre les bonnes décisions. Et le réseau de transport structurant
à Québec fait partie...
Une voix : Bravo!
M. Khadir : ...de ce qui normalement aurait dû
être accepté il y a 10 ans, bon, on a 10 ans de retard — merci pour le bravo — parce
qu'il y a une mémoire institutionnelle, et mon collègue se rappellera les
plaidoyers qu'on faisait en ce sens-là. Donc, c'est un projet de
3 milliards pour le tramway et le réseau de transport structurant.
Cependant,
lorsqu'on regarde, par ailleurs, il y a aussi 3 milliards de dollars qui
ont été annoncés, au cours des 10 dernières
années, dans l'élargissement des autoroutes de la région de la
Capitale-Nationale. Donc, on continue à persister sur une voie qui est ruineuse si on continue dans
le même sens. Alors, j'aimerais savoir si la ministre peut nous parler de ses intentions à long terme, si on va continuer
à investir dans la construction d'autoroutes dans la région de la
Capitale-Nationale.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le député. Mme la ministre.
• (15 h 40) •
Mme
Tremblay : Oui. Alors, merci beaucoup, M. le Président. Alors, ce que je mentionnerais au député de
Mercier, c'est que nous n'opposons
pas deux visions. Ce que nous voulons faire... Évidemment, nous sommes pour le
transport structurant, je pense qu'on
vous l'a démontré en appuyant avec beaucoup de force le projet présenté par le maire de Québec,
un projet de 3 milliards de dollars.
C'est parce que nous croyons. Nous avons aussi déposé une politique de mobilité
durable. Je pense que nos intentions sont très claires de ce côté-là.
Ceci dit, il
n'y a pas une seule solution, une unique solution pour améliorer la fluidité.
Je pense que nous ne pouvons pas
opposer les modes de transport entre eux. Nous voulons donner aux gens le
choix, le choix du moyen. Nous devons continuer
à investir sur nos autoroutes pour des raisons de sécurité. Ce n'est pas vrai
que, demain matin, tous les citoyens de
tout le Québec vont commencer à prendre le transport
structurant. Tant mieux s'il y a davantage de gens qui utilisent le transport structurant parce que
c'est plus... ça améliore, pour eux, c'est plus rapide, c'est beaucoup
moins de tracas, c'est moins cher.
Peu importe la raison pour laquelle on décide d'utiliser le transport
structurant, ce sera aussi un plus pour les automobilistes, où il y aura
moins de congestion. Et le but, à long terme, c'est vraiment de réduire la
congestion dans l'ensemble des régions qui
vivent la congestion, aider les gens à se déplacer plus facilement. La
politique de mobilité durable va
aider également des gens dans certaines régions ou même dans des grands
centres, mais un peu plus éloignés, et des gens qui n'ont pas de
véhicule également, les aider à pouvoir se déplacer.
Donc, oui,
nous allons continuer à axer très fort pour aider les gens à se déplacer. Oui,
le transport structurant; ça peut être aussi du covoiturage. Il y a
plein d'autres choses sur lesquelles on peut travailler pour aider les gens à
se déplacer, mais on ne peut pas cesser
demain matin d'investir sur nos routes et nos autoroutes, que ce soit le
transport de marchandises, que ce
soit également pour le transport des citoyens. Alors, je pense que nos
structures, infrastructures au Québec,
pour plusieurs en tout cas, dans la capitale nationale, plusieurs des
autoroutes et des échangeurs ont été construits dans les années 70. Donc, à un moment donné, bien, il faut
s'assurer de la sécurité de nos infrastructures et agir en ce sens.
Et je pense
que nous sommes un gouvernement responsable en ce sens, et c'est pour ça que
nous agissons. C'est pour ça que nous avons refait, au cours des
dernières années, l'échangeur Félix-Leclerc et Laurentienne, à Québec, dont les travaux ont été complétés un an plus tôt
que prévu l'année dernière. Donc, c'était un échangeur qui était rendu à la fin de sa vie utile et maintenant qui est
beaucoup plus fluide. C'est pour cette raison également que nous allons agir
sur l'échangeur Henri-IV. Nous allons, oui,
élargir le secteur d'Henri-IV parce que, juste pour vous résumer un peu la
façon dont c'est fait, l'autoroute Henri-IV,
c'est trois voies, ça va à deux voies et ça revient à trois voies, alors il y a
une incongruité. Ça crée l'effet
saucisse, le bouchon de circulation. Et ça, bien évidemment, nous voulons
améliorer la fluidité. Alors, ce sera
beaucoup plus logique que ce soit trois voies sur toute la longueur. Mais
également, les échangeurs, les sorties, les entrées, tout sera plus...
mieux fait, hein, et ça va contribuer à améliorer la fluidité.
Mais c'est
sûr que nous allons continuer à travailler sur les deux; oui, améliorer nos
infrastructures, notamment pour des
raisons de sécurité, améliorer la fluidité, mais, oui, pour le projet
structurant. Comme je vous dis, il n'y a pas une solution miracle, hein,
pour tout régler. Il faut travailler sur un ensemble de solutions.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Khadir :
Ah! bien, je ne vois aucun problème à ce que la ministre prenne beaucoup de
temps pour expliquer. C'est sûr qu'on
ne s'entend pas sur ce que veut dire un bon équilibre... J'attends juste pour
avoir son attention. Pas de problème.
Alors, vous dites que deux visions ne s'opposent pas, mais parfois il faut
quand même reconnaître que des choses s'opposent
réellement. Si j'ai un patient qui est artériosclérotique, qui a un problème de
trouble métabolique et que ses artères
sont congestionnées, je n'ajouterai pas aux facteurs qui entraînent la
congestion de ses... Je ne pourrais pas dire : Comme ma vision ne peut pas opposer l'un à
l'autre, je vais continuer à lui prescrire le même régime alimentaire qui a
entraîné la congestion de ses artères puis ensuite je vais m'employer de lui
donner toutes sortes de médicaments pour balancer
le reste. Donc, il faut reconnaître, lorsque deux politiques publiques
s'opposent réellement, puis l'un oeuvre à contrecarrer les effets de
l'autre et l'un défait ce qu'on est en train de faire avec l'autre.
Je rappelle à
la ministre le triste bilan des émissions de gaz à effet de serre au Québec. Le
transport routier, en 2014 — je ne sais pas les chiffres
aujourd'hui — c'était
quand même plus du tiers. Et on n'a cessé d'augmenter la part et le volume total des
émissions de gaz à effet de serre au Québec. Je n'ai pas amené les chiffres,
là, mais on a augmenté, d'accord, on a augmenté sans cesse, presque de
30 % en l'espace des 15 dernières années.
Quand on
dit : Ne pas opposer une vision à l'autre, souvent c'est pour parler d'un
développement économique. On peut
conjuguer le développement économique, la prospérité économique et une vision
écologique qui table sur des nouvelles façons de concevoir nos
économies, nos villes, nos transports, etc. Même une ville comme Munich, hein...
BMW, le M, c'est pour München, c'est pour
Munich. Munich est le foyer de l'industrie automobile allemande, BMW, mais déjà il y a des politiques publiques fortes,
depuis 40 ans, à peu près en même temps qu'on a construit les autoroutes
à... je dis «les autoroutes»... les
métros à Montréal, qui font qu'aujourd'hui, alors que Montréal a
71 kilomètres de métro, Munich
en a plus de 265 et 263 stations de métro, et non pas uniquement, je
pense, 65 ou 66 comme à Montréal. Pourquoi? Parce qu'il y a des règlements municipaux qui disent : Avant tout
développement immobilier, il faut qu'il y ait un transport en commun qui desserve un quartier à moins de
200 mètres de chaque unité d'habitation. Voilà une politique publique
structurante et une vision qu'ils ont eue il
y a 40 ans, là où l'automobile était pourtant l'axe principal de
l'enrichissement collectif.
Donc, c'est
pour ça que dire, d'une part, qu'on veut investir dans une politique de
mobilité durable et consacrer encore
de l'argent à construire des autoroutes... Je ne dis pas les réparer. Oui, ceux
qu'on a là, il faut les réparer. Mais il faut essayer de sortir du
cul-de-sac du prolongement des autoroutes.
Il y a quelqu'un encore, un expert, je m'excuse,
j'ai oublié le nom — je
voulais le retenir, je l'ai entendu hier — qui citait Einstein pour dire : Seuls
les idiots pensent qu'en prenant les mêmes recettes ils vont arriver à des
résultats différents. Les recettes
qu'on a prises, à chaque fois qu'il y a eu congestion, c'est qu'on a ouvert des
autoroutes. Qu'est-ce qui est arrivé?
Les promoteurs immobiliers, ils ont dit : Ah! il y a des autoroutes, on va
construire de nouveaux développements
immobiliers. Quelques années plus tard, qu'est-ce qui est arrivé? Nouvelles
congestions. C'est exactement ce qui
est arrivé dans la couronne de Montréal et c'est ce qui va arriver exactement
dans la couronne de Québec. On ne peut pas faire ça.
Donc, moi, ce
que je m'attends de vous, c'est que vous me disiez... À quand une politique qui
dit : Avant tout développement immobilier qui entraîne par la suite
un prolongement d'une quelconque autoroute, si jamais c'est nécessaire, il faut qu'il y ait un réseau de
transport collectif qui desserve ces développements immobiliers pour que chaque
unité d'habitation soit à moins de 200 mètres d'un transport
collectif? À quand?
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le député. Mme la ministre.
Mme
Tremblay : Oui. D'abord,
vous dire, je crois, que c'est Einstein. Vous cherchiez tout à l'heure la
citation...
M. Khadir : Non, l'expert
n'est pas Einstein, il est mort. Il citait Einstein.
Mme Tremblay : Oui, il citait
Einstein, exactement, c'est en plein ça.
Alors, M. le
Président, je pense que je vais partir de la prémisse en santé, qui se basait
sur un exemple en santé, du député de
Mercier. Ce que je répondrais, c'est que, vous savez, on ne force pas et on
n'oblige pas une personne qui fait de
l'embonpoint à faire de l'exercice. Je pense que l'important, c'est de lui
donner les outils, de donner de l'information, de l'outiller pour l'aider, si tel est son désir, évidemment, de perdre
du poids. Je vous dirais que c'est un peu la même chose en transport. Alors, je ne pense pas qu'on
doit et qu'on peut obliger les gens, les automobilistes à dire : Demain
matin, fini, on ne s'occupe plus de nos
autoroutes, vous ne prenez plus vos voitures, vous êtes obligés de prendre le
transport structurant.
Je pense que ce qui est important, c'est qu'il y
a une politique de mobilité durable qui est sérieuse, avec des engagements de réduction de GES, de notre
gouvernement. D'ailleurs, les investissements pour les nouveaux projets, dans le dernier PQI, 70 % des nouveaux
investissements vont pour le transport collectif. Alors, je pense que ça
démontre le sérieux de notre
gouvernement en ce sens. Il y a également l'électrification des transports pour
aider justement, aussi, à diminuer
les GES. Alors, je pense que nous investissons dans plusieurs domaines pour
aider, justement, à améliorer la fluidité, réduire les GES et aider les
gens à se déplacer plus facilement.
Le Président (M. Iracà) : Merci, Mme
la ministre. M. le député.
• (15 h 50) •
M. Khadir : Je veux juste mentionner que nos
transports, dans tous les pays occidentaux, là, il ne faut pas prendre
ça personnel, c'est un phénomène de société, c'est un phénomène de
civilisation, nos transports sont malades, sont responsables de grands maux de
société. Et vous, en tant que ministre, personne ne vous demande de forcer les
gens à utiliser un mode de transport ou un autre, mais vous êtes là pour
administrer les biens publics et à en faire un bon usage — donc
vous êtes un peu le médecin des problèmes de transport — et
donc d'offrir de bonnes solutions.
Ce que je
vous dis, c'est qu'il faut qu'il y
ait de bonnes politiques
publiques. Construire de nouvelles autoroutes, c'est un peu comme offrir encore un hamburger très gras à un patient qui
a de graves problèmes de circulation, c'est juste ce que je
dis. Mais vous ferez ce que vous voulez avec cette analogie.
Les
transports régionaux. On a le Fonds des réseaux de transport terrestre, deux
postes budgétaires pour le transport en commun qui totalisent, je
crois, à peu près 3 millions, et les transports
en commun, c'est 27 %, à peu près, de ce total. Vous savez que les transports interurbains augmentent, les
services diminuent, mon collègue — ah! il est parti — de Gaspé
peut en dire quelque chose, mais il y a toutes sortes de nouvelles technologies
et des initiatives de transport écologique en région. Il y a l'exemple
autonomique en Estrie, alentour de Sainte-Julie, tout ça...
Une voix :
En Montérégie.
M. Khadir : ...en Montérégie, j'ai dit en
Estrie, en Montérégie, excusez-moi, en Montérégie, qui est un exemple en fait d'autopartage, de covoiturage. Il y a des
applications mobiles qui ont été développées au Québec, il y a le taxibus,
des modèles dans lesquels l'économie locale
en profite également. Évidemment, totalement différent d'Uber qui est une entreprise capitaliste sauvage qui siphonne
l'essentiel des profits faits sur cette activité économique et qui va le placer
dans un paradis fiscal que votre
gouvernement, comme l'opposition, est supposé lutter. D'accord? Vous comprenez
à quel point votre gouvernement est
dans une contradiction fondamentale en permettant à une entreprise qui agit à
partir d'un paradis fiscal, et qui ne
s'en cache même pas, et lui octroie autant de privilèges au détriment
d'artisans d'une économie structurante, qui sont les taxis, qui sont une
forme de transport collectif, si on veut, hein?
Bon, mais, ceci étant dit, dans le transport
interrégional, le modèle de covoiturage, le modèle d'économie
de partage réel, pas Uber, peut être
un bon modèle. Quel est votre plan pour le transport en commun en région? Et comment allons-nous intégrer
tous ces modèles nouveaux de partage des transports, pas uniquement des gros
autobus à gros frais?
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le député. Mme la ministre.
Mme
Tremblay : Alors, M. le
Président, évidemment, nous avons une politique de mobilité durable qui a été
dévoilée tout dernièrement par mon collègue
ministre des Transports, ministre en titre. Pour votre information, je dois
préciser que je suis ministre déléguée aux Transports et que le transport
collectif relève du ministre en titre. Alors, pour
répondre à toutes ces questions, je vous inviterais à lui poser la question. Je
sais qu'il sera là ce soir, et ça lui fera certainement un grand plaisir
de vous répondre.
Mais
évidemment, quand vous avez parlé, tout à l'heure, d'un ensemble d'initiatives,
nous sommes en accord avec chaque initiative qui peut être présentée et
qui pourrait améliorer la fluidité et réduire également le nombre de véhicules
sur la route.
Le Président (M. Iracà) : Alors,
merci beaucoup. Ceci, malheureusement, met fin...
Une voix : ...
Le Président (M. Iracà) : Il reste...
30 secondes, M. le député.
M. Khadir : Je voulais juste dire que le PQI,
là, pour revenir à ce qu'on disait tout à l'heure, prévoit des projets
autoroutiers de l'ordre de 20 milliards de dollars qui sont actuellement
en cours de réalisation à l'échelle du Québec. Évidemment, ça inclut réfection, mais c'est aussi des prolongements que
vous avez annoncés. Des prolongements, là, c'est vraiment des hamburgers
très gras qu'on met devant un malade avec de graves problèmes vasculaires. Bref...
Le
Président (M. Iracà) : Merci pour... C'était le mot de la fin. Vous
pouvez vous reprendre dans l'autre bloc, si vous voulez, au début, en répondant à la question du député de
Mercier ou aux commentaires du député de Mercier.
Alors, nous
allons débuter un bloc avec la partie gouvernementale, et je cède la parole au
député de Dubuc. Mais, juste avant,
je sens la ministre qui veut prendre la parole, et je veux lui laisser la
parole dans ce bloc de la partie gouvernementale.
Mme
Tremblay : Merci beaucoup,
M. le Président. En fait, je vais prendre seulement quelques secondes pour
dire que ce sont... quand je parlais de
70 % des budgets, c'est les nouveaux projets qui ont été présentés. Donc,
70 % des budgets vont au transport collectif. C'était simplement
une petite précision, M. le Président.
Le Président (M. Iracà) : Alors, M.
le député de Dubuc, la parole est à vous.
M. Simard : Merci beaucoup, M. le
Président. Dans les minutes qui vont suivre, M. le Président, si vous permettez, on va s'envoyer en l'air quelques
instants parce qu'on va parler sur le sommet de transport aérien, M. le
Président. Donc, permettez-moi d'entrée de jeu de vous saluer, de saluer
Mme la ministre, de saluer, bien sûr, son équipe du ministère — je vous
salue tous — et du
cabinet, effectivement. Je salue également, bien sûr, mes collègues du
gouvernement et mes collègues de l'opposition.
M. le Président, le gouvernement du Québec est
conscient des enjeux importants que pose le transport aérien régional. Il est tellement conscient, M. le
Président, qu'il a mis en place un sommet sur le transport aérien, qui a eu
lieu le 2 février dernier à Lévis,
mais... On s'est rendus. Il n'y avait pas de pont, mais on s'est rendus. Il n'y
avait pas de nouveau pont. Il y en avait un, il y en avait même deux.
Les enjeux,
M. le Président, relatifs au transport aérien régional impliquent trois
aspects, trois aspects extrêmement importants,
M. le Président : les coûts élevés des dessertes aériennes, parce qu'il
faut bien se le dire, là, ça coûte extrêmement cher, les dessertes aériennes — et on va en parler plus loin, bien sûr — la qualité de la desserte régionale,
c'est-à-dire est-ce qu'il y a
beaucoup de départs et d'arrivées à la desserte régionale, c'est ça, la qualité
de la desserte régionale, et puis le
sous-financement chronique des infrastructures aéroportuaires régionales,
particulièrement au niveau des exploitations municipales.
Depuis des décennies, la desserte aérienne
régionale ainsi que les tarifs aériens en vigueur font l'objet de critiques importantes dans toutes les régions du
Québec, M. le Président. Et je dois vous dire que les tarifs aériens, jugés
trop élevés, sont
dénoncés par la population et les élus régionaux. Je pense qu'il n'y a pas une
région, M. le Président, qui ne fait
pas des sorties sur les coûts exorbitants pour le trafic aérien. C'est une des
raisons, d'ailleurs, le pourquoi que le gouvernement a pris position à
ce sujet-là.
Le fait que
les tarifs aériens soient souvent moindres pour les départs de Montréal vers
une destination internationale qu'un
départ vers une destination régionale amène une incompréhension et un
mécontentement au sein des populations. On dirait que plus on reste loin, M. le Président, moins on a de service
pour être en mesure de se déplacer. On a comme un problème, une dichotomie, quelque chose, là. Parce que, on le dit
très souvent, ce n'est pas parce qu'on demeure au nord, là où sont les ressources naturelles — qui font vivre, soit dit en passant, le
Québec tout entier — qu'on
doit avoir des difficultés à se déplacer,
M. le Président. C'est souvent l'argumentaire qui est soutenu par l'ensemble
des régions.
Le prix élevé
des billets d'avion concerne l'ensemble des régions du Québec. Le Nunavik et la
Basse-Côte-Nord sont particulièrement
confrontés à ce fait. Le faible volume de passagers et les importantes
distances entre les villages, pour
ces deux régions, ont un effet sur la hausse... sur les tarifs aériens, bien
sûr. En outre, il est à noter que ces régions ne disposent pas de réseau routier, rendant ainsi la population
dépendante du trafic aérien. Vous savez, dans le Nunavik, à part du chemin d'hiver, là, je dois vous dire que
se déplacer entre les villages, c'est extrêmement compliqué. Et puis également, bien sûr, si vous allez sur la
Basse-Côte... Il faut y aller, sur la Basse-Côte, pour comprendre ça, M. le
Président. On n'a pas besoin d'aller
si loin au Nunavik. Si on va sur la Basse-Côte, on comprend rapidement comment
ça se fait que c'est compliqué comme ça.
Je vais vous
conter quelques anecdotes, M. le Président. D'abord, le gouvernement est en
train d'essayer de régler ça par la mise en place d'un lien routier pour
qu'on puisse, nécessairement, sur la Basse-Côte, avoir un lien entre les villages, avoir un lien pour, aussi, circuler vers
Sept-Îles et aussi vers Terre-Neuve. C'est ça, l'objectif que l'on fait. Donc,
à partir de ce moment-là, les Québécois vont
avoir la possibilité de faire un beau tour, comme on dit chez nous, faire un
beau tour, en passant par la Côte-Nord, la
Basse-Côte et sans revenir vers Terre-Neuve, pour, je vous dirais, avoir un
périple intéressant.
• (16 heures) •
Lorsque tu veux entrer en Basse-Côte-Nord, M. le
Président, tu sais quand est-ce que tu entres, mais c'est extrêmement compliqué de savoir quand est-ce que
tu en sors. Mais, bien sûr, également, c'est compliqué, très souvent,
d'en rentrer. Lorsqu'on a fait la consultation sur le sommet aérien, parce
qu'on a fait une grande consultation que je parlerai
à un autre moment lors de ces crédits, M. le Président, on est atterris à Sept-Îles
parce qu'on avait une intervention à faire à Sept-Îles, une consultation
à faire à Sept-Îles. Et voilà qu'on devait partir sur la fin de la journée pour
la Basse-Côte. C'était l'été, c'était l'été,
il n'y avait pas de problème. Mais momentanément on reçoit une... les pilotes
qui sont venus nous rencontrer ont
dit : On ne peut pas partir. Comment ça, on ne peut pas partir? C'est
l'été! Bien, c'est parce que le plafond est trop bas. Il y avait du
brouillard, c'était impossible d'aller sur la Basse-Côte. Ils ont dit :
Quand on regarde la température, ce n'est pas sûr qu'on réussisse à rentrer sur
la Basse-Côte demain non plus parce que, semble-t-il,
ce serait pour deux, trois jours. Ah oui? Ça fait que... Mais ils ont
dit : On va attendre demain, il pourrait y avoir une fenêtre à telle heure. Parce que c'est des
spécialistes qui disent ça, ce n'est pas nous, là. Imaginez-vous qu'on a attendu
jusqu'au lendemain, et puis la fenêtre
n'était pas encore revenue pour s'assurer qu'on puisse partir, mais ça devait
prendre une heure à peu près. On a attendu encore, et la fenêtre s'est
ouverte, et on est sortis. On est allés atterrir sur la Basse-Côte.
Mais, encore une fois, atterrir sur l'aéroport en Basse-Côte, ce n'est pas de tout repos, M. le Président. S'il vente de travers, si, nécessairement,
tu as le vent dans le dos... Puis la piste, ce n'est pas une piste de
5 000 pieds, M. le
Président. C'est une piste de 2 500 pieds et ça
prend des bons freins, tu vois arriver le bout de la piste assez vite, M. le Président. Ce n'est pas une qualité, encore une fois, de desserte exceptionnelle pour les gens qui demeurent là. Et c'est
regrettable autant pour le Nunavik de
ne pas avoir nécessairement les bons services. Mais je sais qu'il y a
des compagnies aériennes qui connaissent bien le dossier du Nunavik, et
ils font un excellent travail.
Des régions
telles que Sept-Îles, les Îles-de-la-Madeleine, la Gaspésie, l'Abitibi-Témiscamingue, le Saguenay—Lac-Saint-Jean,
le Nord-du-Québec et le Bas-Saint-Laurent font également face à des tarifs
aériens élevés. Ces tarifs nuisent aux
déplacements de la population vers les grands centres, en plus d'affecter la
filière du tourisme. C'est très rare qu'on a, chez nous, des visites
touristiques parce que je dois vous dire que, s'il vient de l'Europe, quand il
atterrit à Montréal puis il regarde le prix des billets pour venir
dans ma région ou sur la Côte-Nord, il perd le goût bien net parce qu'il paie
à peu près deux fois ou trois fois même le prix de son billet que ça lui a coûté
pour faire l'aller-retour entre l'Europe et le Québec. Donc, vous allez
comprendre, M. le Président, que ça vient affecter véritablement l'industrie
touristique d'une façon extrêmement importante.
Parlons un
petit peu, maintenant, M. le
Président, de la qualité de la
desserte aérienne régionale. C'est-à-dire,
la qualité de la desserte
régionale, pour les gens qui nous écoutent, là, c'est la fréquence des vols,
combien on a de vols. Montréal-Québec, c'est moins un problème. On a beaucoup
de sorties d'aéronefs, d'entrées d'aéronefs, on a beaucoup de
destinations. Mais, lorsqu'on habite en région, c'est une autre histoire.
Depuis de nombreuses années, la qualité des dessertes aériennes régionales préoccupe les utilisateurs, les élus et
les représentants des communautés en région. Les fréquences de vols offerts par les transporteurs sont souvent jugées
inadéquates et ne répondent pas aux besoins des régions. C'est souvent des gens qui sont des hommes
d'affaires, des femmes d'affaires qui doivent aller momentanément dans
les grands centres, mais la desserte aérienne ferait défaut, et ils sont
obligés de prendre leur voiture ou de prendre l'autobus. Mais encore une fois
c'est parce que prendre le train, à partir de chez nous à aller à Montréal,
savez-vous comment ça prend de temps? 12 heures. Mettons que ce n'est pas une
bonne idée de le prendre, là.
Les diverses communautés d'affaires régionales ont d'ailleurs
soulevé à maintes reprises les besoins d'effectuer des allers-retours pour le besoin de leurs entreprises
dans la même journée afin d'optimiser leurs déplacements et ainsi réduire les coûts reliés à l'hébergement. Lorsqu'on
est obligé de coucher soit à Montréal ou à Québec, vous allez comprendre, M. le
Président, que ça vient augmenter d'une façon importante le coût de déplacement
et, il faut bien se le dire, c'est
inefficace. C'est extrêmement inefficace pour une entreprise. Toutefois, ces
demandes peuvent engendrer des coûts
supplémentaires d'hébergement des équipages en région. Rien ne se perd, rien ne
se crée, tout se transforme. C'est des régionaux, ça veut dire que c'est
des pilotes qui vont devoir coucher ou ce sont des gens qui vont devoir
coucher, M. le Président. Donc, à partir de là, un ne va pas sans l'autre, tout
d'abord.
De
plus, plusieurs aéroports régionaux ne disposent d'aucune liaison aérienne
régulière. L'implantation de nouvelles liaisons
est cependant un exercice risqué pour les transporteurs qui doivent assurer la
rentabilité de la liaison. C'est un petit
peu tout ça, M. le Président, qui a fait que le sommet aérien a fait des
consultations. Et c'est la raison pour laquelle on voulait entendre les
gens dans les différents milieux.
Il
y a seulement... Ça, c'est un problème, je vous dirais, de desserte, mais
parlons... Je pourrais vous parler aussi, bien sûr, des équipements qui font défaut, parce qu'on atterrit à vue
dans plusieurs régions au Québec, et puis, lorsqu'il n'y a pas
d'instruments pour atterrir, vous allez comprendre que, quand il n'y a pas de
vue, il n'y a pas d'atterrissage possible,
alors que souvent les transporteurs qui font du transport... qui vont dans les
régions n'ont pas non plus d'instruments sur l'aéronef même. Si on parle d'Air Canada, Air Canada n'a pas
d'instruments et ne peut pas atterrir n'importe où, n'importe comment et
n'importe quand.
Donc,
il y a un sous-financement des infrastructures aéroportuaires, M. le Président.
Plusieurs municipalités ou municipalités régionales de comté
propriétaires d'aéroports régionaux ont des besoins financiers importants pour assurer le maintien, la réhabilitation, voire le
développement de leurs infrastructures. Les projets requis pour maintenir
et réhabiliter les infrastructures
aéroportuaires souffrent d'un sous-financement chronique depuis plusieurs
années, et ce, malgré l'existence
d'un programme du gouvernement fédéral. La difficulté, pour les municipalités,
les MRC, d'obtenir du financement
pour les travaux relatifs aux infrastructures aéroportuaires fait en sorte que
leur état se détériore continuellement année
après année. M. le Président, quand ce n'est pas les pistes, c'est l'aéroport
qui se détériore. Il faut un petit peu se promener partout au Québec
dans les différents aéroports pour comprendre ce que je dis aujourd'hui.
Selon une évaluation
du Conseil des aéroports du Québec, les besoins financiers liés à la réfection
des pistes s'élevaient à 50 millions entre 2012 et 2016, M. le Président,
pour les aéroports municipaux. Je parle strictement des aéroports municipaux, parce qu'il y en a 150, des aéroports au Québec,
mais là je parle strictement des aéroports municipaux.
Plus
récemment, l'UMQ a réalisé une étude, en 2017. Je pense que tout le monde...
C'était dans les journaux, il y a beaucoup
de monde qui ont lu ça. Elle faisait état, cette étude, M. le Président, de
besoins d'investissements beaucoup plus
importants pour le réseau aéroportuaire québécois. Cette étude établit à
396 millions de dollars pour une période de cinq ans les besoins pour l'ensemble des aéroports, incluant les
aéroports municipaux, fédéraux, privés et ceux appartenant au
gouvernement du Québec.
À
eux seuls, les aéroports municipaux, ceux qui nous préoccupent aujourd'hui, là,
auraient besoin de 232 millions d'investissements
pour les cinq prochaines années, soit près de 60 % des besoins reconnus
pour l'ensemble du réseau sur une période de cinq ans, pour leur remise
en état, leur développement et leurs opérations. Cela inclut, bien sûr, les pistes ainsi que les bâtiments et tous les
équipements essentiels aux opérations d'un aéroport, dont les équipements
mobiles, telle une déneigeuse — il me reste cinq minutes, M. le Président?
Donc, vous allez comprendre que, là, c'était la nécessité d'avoir un sommet sur les transports aériens
régionaux, M. le Président, et cette nécessité-là, elle est venue d'elle-même.
Donc, on a fait le tour du Québec, M. le Président. On a posé des actions.
D'abord,
premièrement, ça a été d'avoir un sommet sur le transport aérien.
L'organisation du sommet s'est faite, quant à lui, par les adjoints...
c'est-à-dire conjointement avec la Société du Plan Nord et le ministère des
Transports, dont Mme la ministre est ministre. La coprésidence du sommet a été,
elle, assumée par mon collègue d'Abitibi-Est et moi-même, comme député de Dubuc. On a une spécialiste,
Mme Dostaler, qui, elle, est actuellement doyenne à l'Université Memorial de Terre-Neuve. Et, anciennement,
lorsqu'elle a débuté son mandat, elle était professeure titulaire de l'École
de gestion John-Molson à l'Université Concordia. Une madame extrêmement
compétente, M. le Président.
Maintenant,
pour ne pas sauter mon temps, M. le Président, vous ne me le permettrez pas,
j'en suis convaincu, M. le Président,
je vais demander à la ministre pourquoi avoir choisi une telle démarche de
faire un sommet sur les aéroports du Québec.
Le Président
(M. Rousselle) : Mme la ministre.
• (16 h 10) •
Mme Tremblay : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, d'abord, je tiens à saluer le
député de Dubuc, qui a également été
un de mes deux coprésidents sur le Sommet sur le transport aérien régional, qui
a fait un excellent travail également.
Si
nous avons choisi une telle démarche, c'est parce qu'évidemment la
problématique du coût élevé des billets d'avion, au Québec, elle n'était pas nouvelle, elle est connue depuis
longtemps. Mais là on veut que ça bouge, on veut un impact, on veut que ça
fonctionne. Et ce qu'on s'est dit, c'est : La meilleure façon, c'est de
l'aborder avec ouverture, en
partenariat avec les régions. On ne voulait pas imposer des solutions. On
voulait qu'elles soient issues du milieu, en étant à l'écoute du milieu, de nos
régions parce qu'il y a des réalités qui sont vécues et qui sont différentes
d'une région à l'autre.
Donc, ce que nous
voulions, c'était, bon, proposer des réponses, des solutions aussi adaptées
pour contrer ces problématiques-là. Alors,
c'est pour cette raison qu'il y a eu 23 consultations régionales et
sectorielles en 2017, et des consultations
qui ont été menées par mes deux coprésidents, et l'organisation du sommet, où
il y a eu 300 personnes, de toutes
les régions du Québec, qui étaient là parce que c'est un dossier qu'ils avaient
à coeur et qu'ils ont toujours à coeur. Ils souhaitaient participer, les gens, contribuer à tout ce qu'on
pourrait mettre en place pour améliorer les dessertes, et diminuer les
coûts, et amener plus de concurrence. Alors, c'est pour ça.
Et,
au terme de ce sommet-là, nous avons fait des annonces, M. le Président, des
annonces qui ont été très bien accueillies
par le milieu. Et les gens nous disaient : Oui, mais est-ce que les
bottines vont suivre les babines? Eh bien, ça a été le cas, M. le
Président. Dans le dernier budget, il y a un montant record pour le transport
aérien régional de 173 millions de
dollars qui a été annoncé. Et je peux vous dire que ça a vraiment été bien
accueilli. Les commentaires étaient unanimes, tous très positifs.
Donc, ce que
nous avons annoncé, c'est la mise en place d'un nouveau programme d'aide pour
les infrastructures aéroportuaires régionales, un montant de 100 millions
de dollars. Ce n'est pas rien parce que c'est un programme beaucoup plus généreux que le précédent, qui était
de 1 million. Là, on parle de 100 millions. Et ça va permettre
d'aider notamment les municipalités
qui sont propriétaires d'un aéroport régional à payer, à financer plusieurs
travaux d'infrastructure, des
équipements aussi, qu'on pense aux pistes, balisage lumineux, bâtiments
d'accueil, stations automatisées d'observations météorologiques, tout
ça.
Ce qu'on a
annoncé aussi, c'est la mise en place d'un programme d'aide pour la desserte
aérienne régionale avec un montant de
22,5 millions de dollars. Les détails seront connus très bientôt. Et à
quoi ça va servir, ce programme-là? Améliorer
et développer les services qui sont offerts par les transporteurs aériens qui
sont déjà présents au Québec, mais aussi
encourager la venue de nouveaux acteurs. Ça peut aussi servir à financer un
fonds de démarrage pour de nouveaux services aériens ou encore aider à
maintenir des liaisons qui existent déjà, donc plus de concurrence sur le
marché.
Le
Président (M. Rousselle) : Merci, Mme la ministre. Vous pourrez continuer dans l'autre bloc, si
vous voulez, il n'y a pas de problème.
Mme Tremblay : Certainement.
Avec plaisir.
Le
Président (M. Rousselle) : On va continuer, maintenant, avec l'opposition officielle, le député de
René-Lévesque, un bloc de 20 minutes.
M. Ouellet : Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, à mon tour de vous saluer, Mme la ministre.
Aujourd'hui,
on ne se parlera pas de troisième lien, ni de deuxième, ni de lien unitaire. Je
veux parler d'un lien essentiel. Vous
allez sûrement me voir venir gros comme un ballon de plage avec le fameux
projet du pont sur la rivière Saguenay.
Mais, avant
de s'y rendre, Mme la ministre, si vous me permettez, on a eu l'opportunité, ce
matin, d'avoir le P.D.G. de la STQ,
pour lequel j'ai posé certaines questions, notamment la programmation ou
l'arrivée des nouveaux bateaux à Tadoussac—Baie-Sainte-Catherine. Et j'ai cru comprendre, ce
matin, que, dans le prochain semestre, le début du prochain semestre, on pourrait voir arriver un premier
bateau, et à la fin du dernier semestre, donc au tournant de 2018‑2019, le
deuxième bateau arriverait. J'ai posé une question
à la STQ, ce matin, à savoir que la journée où est-ce que le pont serait
construit, qu'est-ce qu'on pourrait faire
avec ces bateaux-là, et j'ai demandé l'opportunité de les relocaliser ailleurs
au Québec. Et j'ai cru comprendre,
par ses réponses ce matin, que Sorel-Tracy serait assurément la destination de
choix pour réaffecter ces bateaux-là
plutôt que Québec-Lévis, considérant
que ces bateaux-là peuvent accueillir 110 véhicules à même le bateau et que ça pourrait causer un trop gros
engorgement dans le Vieux-Port de Québec avec l'utilisation de ces bateaux-là.
La première question que j'ai pour vous, elle est de nature
sécuritaire. Depuis plusieurs années, le ministère cherche une solution au grave problème de sécurité sur la
route 138, notamment à l'approche du traversier. Le ministère évalue
toujours les options possibles pour le
réaménagement de cette portion de la route, et c'est la rue du Bateau-Passeur,
du côté de Tadoussac.
En mars
dernier, la municipalité de Tadoussac optait pour le projet de stationnement à un endroit
précis. La ville s'oppose à
l'expropriation, qui nécessiterait la démolition de six bâtiments patrimoniaux
si le choix devait s'arrêter à un autre
endroit ou des propriétaires d'établissements à vocation commerciale demandaient
d'être expropriés en raison du bruit.
Alors, ma question,
Mme la ministre, elle est très simple : Je ne le vois pas
dans le PQI et je ne l'ai pas vu dans la
programmation de 2018‑2020 du
ministère. Où est-ce qu'on en est rendus avec la programmation du projet de la
route du Bateau-Passeur pour sécuriser les abords de Tadoussac à
l'arrivée des traversiers?
Le Président (M. Rousselle) :
Mme la ministre.
Mme Tremblay : Alors, M. le Président, juste avant de répondre à
votre question, parce que vous faisiez référence évidemment au projet du pont sur la rivière Saguenay, simplement vous
dire qu'en ce moment nous sommes au travail pour mettre en place ce nouveau bureau de projet. L'objectif du bureau
de projet, c'est toujours de mettre à jour les études qui ont été
réalisées ces dernières années. Donc, on pense à 1999 et celles qui ont été
réalisées aussi en 2009 et déjà publiées.
Donc, j'aurai le plaisir très bientôt de dire quel sera le mandat du bureau de
projet ainsi que son fonctionnement, mais
fort probablement que le dossier des traversiers sera abordé dans le cadre de
ce bureau de projet parce qu'évidemment nous sommes sensibles aussi aux attentes des 130 travailleurs qui
occupent des emplois qui sont reliés aux traversiers.
J'ai eu des échanges aussi avec des citoyens de
la Côte-Nord concernant ce dossier important. Nous avons eu d'ailleurs une rencontre en février dernier. Vous
étiez présent à la rencontre, votre collègue de Duplessis également, ma collègue de Charlevoix—Côte-de-Beaupré aussi. Donc, nous avons pu
rencontrer plusieurs représentants de la Côte-Nord et de la Basse-Côte-Nord.
Donc, la délégation Côte-Nord—Charlevoix—Côte-de-Beaupré
pourrait changer sur le dossier du bureau de projet.
Donc,
c'est clair que nous sommes un gouvernement à l'écoute, qui travaille pour les
régions, et nous allons continuer en ce
sens. Il faut savoir que le bureau de projet pour relier Baie-Sainte-Catherine
à Tadoussac, donc, pour les gens qui nous regardent en ce moment, pour
que ce soit bien clair, c'est une priorité de notre gouvernement. Ça avait même
été annoncé par le premier ministre en octobre dernier, donc, lors d'une visite
dans la région de la Côte-Nord.
Maintenant,
concernant votre question pour le réaménagement de la route à Tadoussac... Si
je comprends bien, c'est bien ça, donc, la 138 à Tadoussac, à l'approche
du traversier, qui a pour objectif de répondre à la demande de la Société des traversiers du Québec, c'est bien ça?
Donc, le but, c'est d'améliorer le processus d'embarquement, mais aussi de débarquement, en vue de l'optimiser. C'est
clair que le ministère des Transports poursuit en ce moment son analyse des solutions envisagées, notamment en fonction
des commentaires qui ont été recueillis dans le milieu, mais aussi auprès
de la Société des traversiers du Québec.
Donc, ça va tenir compte aussi de la mise en place du bureau de projet pour
réviser les études entourant la
construction d'un pont au-dessus de la rivière Saguenay, qui a été annoncé,
donc, par le premier ministre, et dont tous les détails seront dévoilés,
là, au cours des prochaines semaines.
M. Ouellet : O.K. Donc, si je comprends bien, puis je ne veux pas vous faire dire
des choses que vous n'avez pas dites,
mais juste que je comprenne bien, c'est toujours à l'étude, la reconfiguration
ou, du moins, la sécurisation des approches du bateau à Tadoussac. Et,
si je vous entends bien, ça fera partie aussi des réflexions issues des travaux
à l'intérieur du bureau de projet. C'est ce que j'ai bien compris, Mme la
ministre?
Mme Tremblay :
Oui, vous avez très bien compris.
• (16 h 20) •
M. Ouellet : O.K. D'accord. Bien, ça me surprend, mais ça me satisfait. Je vais vous
dire pourquoi : Parce que le grand questionnement qu'on a présentement,
c'est... Le bureau de projet va livrer son résultat. Le ministre, dans
un article de Radio-Canada, le 12 avril, lors d'une entrevue donnée lors
de sa présence avec le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador,
a déjà spécifié son intérêt pour un pont à deux voies, et nous explique de
quelle façon on va s'y rendre, et il veut connaître les coûts. Puis ça,
je suis à l'aise avec ça. Je n'ai pas de misère avec ça.
Mais
la grande question qu'on a, c'est qu'une fois qu'on va évaluer le bureau de
projet, puis on se dit : On est d'accord, puis le gouvernement
décide d'aller de l'avant avec le pont sur le Saguenay, alors les travaux de
sécurité à Tadoussac deviendraient inutiles. Donc, à ce moment-là, on n'aurait
pas à faire ces travaux-là qui, dans certains cas, coûteraient de l'argent aux contribuables, et donc seraient non
nécessaires puisque, avec l'arrivée du pont, il y aurait des nouvelles approches qui devraient être faites pour
contourner Tadoussac et Baie-Sainte-Catherine, rendant ces dépenses-là
désuètes. C'est ça que je comprends?
Le Président
(M. Iracà) : Mme la ministre.
Mme Tremblay : Alors, M. le Président, évidemment, le bureau de projet, pour
l'instant, nous n'avons pas encore dévoilé
quel sera son mandat. Alors, ce sera dévoilé en temps et lieu. Mais ce que je
peux vous dire, c'est que, oui, il y aura mise à jour des études qui ont
été réalisées ces dernières années, en 1999 et en 2009.
Évidemment,
aussi, concernant la sécurité à l'approche, où les traversiers, les emplois
également, les travailleurs qui occupent en ce moment des emplois reliés
au traversier, ce sera pris en compte aussi.
Donc,
il y aura différents intrants pour le bureau de projet, mais tout ça sera
dévoilé au cours des prochaines semaines. Alors, je vous invite à suivre
ça très bientôt.
M. Ouellet : Vous me titillez un peu, je vais être honnête avec vous, puis ça fait
plusieurs fois que je le mentionne au
salon bleu. Alors, vous me dites : Dans les prochaines semaines. Il peut-u
y avoir une échéance de semaines, de mois? Quand vous dites les
prochaines semaines, c'est mai, juin?
Mme Tremblay : Dans les prochaines semaines, je ne peux pas vous en dire plus. Mais
nous travaillons activement là-dessus en ce moment. Alors, ça devrait
être bientôt.
M. Ouellet : Quelque chose que vous allez peut-être être capable de me confirmer,
Mme la ministre. J'ai beaucoup de
respect pour la parole d'un ministre en cette Chambre et en travaux
parlementaires. À plusieurs endroits, on a essayé de savoir c'était
quoi, le montant disponible pour le bureau de projet. Dans le PQI, on ne le
connaît pas. Et, lorsqu'un journaliste a questionné, je crois, l'attaché
politique du ministre de la Côte-Nord, je ne dirai pas son nom, on a cru comprendre que les sommes seraient de
10 millions. Alors, est-ce que vous pouvez aujourd'hui, Mme la ministre,
confirmer à tout le monde que c'est
bel et bien 10 millions qui seront consacrés au bureau de projet, à
l'étude pour un lien sur le pont... pas sur le pont mais sur la rivière
Saguenay?
Le Président
(M. Iracà) : Mme la ministre.
Mme Tremblay : M. le Président, ça fera partie de l'annonce lors du bureau de projet.
Alors, vous aurez tous les détails très prochainement.
M. Ouellet :
O.K. Donc, je présume que...
Mme Tremblay : Mais je
comprends votre impatience, là.
M. Ouellet :
Oui, oui, oui, parce que... Et, lorsqu'on s'est rencontrés avec les différents
élus mais des gens représentant la société civile, il y a quelque chose qui
était fondamental aussi, on vous a remis une charte de projet déposée par la région Côte-Nord mais aussi par
Charlevoix et on avait certaines demandes qu'on voulait que vous teniez compte. Alors, je présume que vous n'allez pas me
dire aujourd'hui qu'est-ce qui sera inclus dans le mandat. Mais est-ce que vous pouvez au moins me donner les indications
à savoir que le travail de mobilisation... puis qui continue, d'ailleurs,
sur... Je pourrais d'ailleurs vous fournir
un petit sticker pour mettre sur votre véhicule lorsque vous ferez des
rencontres en Côte-Nord, Pavons la
voie sur la Côte-Nord. Ce que les gens veulent savoir, c'est,
effectivement, est-ce qu'ils sont pris en compte dans cette charte de
projet là, est-ce que et la communauté de Baie-Sainte-Catherine, Charlevoix—Côte-de-Beaupré, entre autres, mais aussi celle de
la Côte-Nord pourront et devront participer, effectivement, aux différents
travaux. Oui, il y a les mises à jour à
l'étude. Il y a cet enjeu d'acceptabilité sociale, entre autres, l'impact que
ça peut avoir sur les travailleurs.
Bref, est-ce que le monde de chez nous va pouvoir discuter, échanger, colliger
et même, dans certains cas, contrebalancer certaines informations qui
seront effectivement discutées au bureau de projet?
Le Président (M. Iracà) :
Merci. Mme la ministre.
Mme Tremblay : M. le Président, je tiens à rassurer le député de
René-Lévesque. Le milieu va bel et bien être impliqué. Soyez-en assuré. Je peux vous dire aussi que je salue la
mobilisation. J'ai été impressionné, lors de notre rencontre, avec les gens qui étaient présents à la rencontre.
Ils ont bien défendu le dossier. J'ai senti que les gens voulaient travailler
ensemble pour en arriver à une solution qui
ne ferait peut-être pas l'unanimité, c'est rare qu'on a l'unanimité, mais
vraiment travailler fort pour trouver une solution qui ferait consensus.
Alors, évidemment, le milieu va être impliqué.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, Mme la ministre.
M. Ouellet : Dites-moi, Mme la ministre, considérant que ça
sera annoncé sous peu, et, lors de cette annonce, on aura effectivement
l'échéancier du bureau de projet avant la livraison de ses conclusions, par la
suite, il y aura effectivement, bon, on connaît le processus, étude
d'opportunité, audience du BAPE, appels d'offres, construction, grosso modo, Mme la ministre, on ne se tromperait
pas si on parle d'un projet qui peut prendre, aujourd'hui, entre sept et
huit ans avant que le premier véhicule passe sur le pont.
La question
que les gens se posent, chez nous... Puis là vous en avez répondu une certaine
partie tout à l'heure en
disant : On va étudier effectivement la sécurité des approches pour la
route du Bateau-Passeur à l'intérieur du bureau de projet pour savoir si c'est pertinent ou pas de les faire. La
question que les gens se posent : Est-ce que les bateaux qui vont arriver présentement, là, qui sont sur le
bord d'arriver, qui, pour nous, vont causer beaucoup plus de bouchons, qui
auront effectivement un impact majeur sur la
sécurité, est-ce qu'on ne serait pas mieux de les prendre et de les relocaliser
tout de suite ailleurs puisqu'on aura
effectivement entre les mains un bureau de projet qui va réfléchir sur
l'opportunité et qui devrait conclure, à notre avis, sur la nécessité de mettre
un pont sur la rivière Saguenay? Est-ce qu'on ne devrait tout simplement
pas les recalibrer à un autre endroit et utiliser les bateaux déjà existants?
Le Président (M. Iracà) : Merci. Mme
la ministre.
Mme Tremblay : Alors, M. le Président, d'abord, concernant le
bureau de projet, il est trop tôt évidemment pour se prononcer sur l'échéancier. Donc, ce sera
annoncé en temps et lieu. On se doit également de respecter les grandes étapes
d'un dossier pour ce qui est des grands projets. Alors, ça, c'est clair,
là-dessus, on ne s'avancera pas tout de suite.
Pour ce qui
est de la livraison des nouveaux traversiers, effectivement, je répète ce que
mon collègue M. Fortin vous a
dit ce matin, c'est-à-dire que la livraison est prévue vers le mois prochain
pour le premier et vers le mois de septembre pour le deuxième.
Le Président (M. Iracà) : Merci, Mme
la ministre. M. le député.
M. Ouellet : Bien, il n'était pas aussi précis que ça. Merci
de le préciser. Moi, j'avais des semestres, vous me notez des mois.
Alors, je suis...
Mme Tremblay : J'ai bien
précisé «vers».
M. Ouellet : Oui, vers le...
O.K. On a du plaisir. On va changer de registre un petit peu.
Vous êtes
ministre déléguée de tout l'Est du Québec. Vous ne serez pas surprise si je
vous parle de la 138, de son prolongement. Effectivement, dans le PQI, on nous
indique le prolongement de la route 138 sur la Côte-Nord. Lors des discussions que nous avions eues avec le
président du Conseil du trésor, on nous parlait d'une somme avoisinant les
272 millions. Je pense que la question
aujourd'hui, Mme la ministre, c'est ne pas savoir c'est-u 232,
c'est-u 272, les gens de la
Basse-Côte-Nord, les gens qui ne sont pas reliés encore, et voir toute
l'importance que notre premier ministre a donnée à ce lien économique
qui devrait effectivement nous relier au Labrador.
J'aimerais
connaître, de la part du ministère, quels sont les prochains échéanciers pour
voir apparaître, effectivement, ces
travaux-là réalisés, mais voir ces communautés-là, une fois pour toutes, reliées
par un lien terrestre solide, mais surtout annuel, parce que, vous savez, dans
certains endroits, ce sont des routes blanches qu'on utilise exclusivement
lorsqu'il y a de la neige et de la
glace. Alors, j'aimerais que vous m'en donniez un peu plus de détails,
considérant ces investissements qui sont attendus et qui faisaient aussi partie de
la grande mobilisation des gens de la Côte-Nord, Pavons la voie sur la
Côte-Nord.
Le Président (M.
Iracà) : Mme la ministre.
Mme Tremblay :
Alors, M. le Président, d'abord, je tiens à préciser que le prolongement de la
route 138 ne ralentira pas la mise en
place du bureau de projet pour le pont sur le Saguenay. On l'a d'ailleurs
confirmé lorsque nous avons rencontré
les gens en février dernier. Et je pense que ça a rassuré les gens qui étaient
présents aussi parce que, pour eux,
c'était important que les deux projets puissent aller de l'avant en même temps,
et c'est ce que nous avons confirmé.
Donc,
oui, effectivement, nous sommes toujours très sensibles aux préoccupations et
aux réalités des résidents de la
Basse-Côte-Nord, bien sûr. Le prolongement de la 138 dans la région de la
Côte-Nord, c'est une des priorités en matière
de transport du plan d'action 2015‑2020 du Plan Nord. Et nous avons d'ailleurs
annoncé des investissements de 232 millions
de dollars en 2015. Nous sommes actifs dans ce projet. Je dois le préciser, il
y a déjà des relevés aériens qui ont
été réalisés à l'été 2017. Donc, l'été dernier, il y a eu des relevés
aériens qui ont été effectués pour compléter les tracés manquants sur
environ 250 kilomètres.
Nous avons aussi
complété les travaux de déboisement entre Tête-à-la-Baleine et
La Tabatière, mais aussi les travaux de
déboisement qui sont prévus en 2018, donc, entre Kegaska et La Romaine.
Donc, ça, c'est prévu pour cette année.
Donc, c'est clair que nous comprenons la réalité des citoyens de la
Basse-Côte-Nord. Nous travaillons aussi en concertation avec le milieu,
et c'est important de le préciser.
Donc,
pour la construction de ces deux tronçons que je viens d'énumérer, on prévoit
débuter les travaux en 2019.
Le Président (M.
Iracà) : Merci, Mme la ministre.
M. Ouellet : Et, selon vos équipes à l'interne, Mme la ministre, est-ce qu'il serait
possible de voir un échéancier de
fin, tu sais, un ordre de grandeur? Est-ce qu'on peut penser... Parce qu'on
commence en 2019. On sait que, dans certains cas, il y aura des enjeux relatifs à la construction. Vous savez tout
comme moi qu'en Basse-Côte-Nord il n'y a pas beaucoup d'entrepreneurs en construction, donc la
disponibilité des entreprises est un enjeu, la disponibilité de la
main-d'oeuvre aussi, d'où son importance, de bien le planifier dans le
temps et de le voir à long terme. Alors, selon vous, dans ces investissements-là, le ministère a planifié... sur
quel horizon de temps on devrait avoir terminé ces investissements-là?
Le Président (M.
Iracà) : Merci beaucoup, M. le député. Mme la ministre.
Mme Tremblay : M. le Président, pour l'instant, ce serait prématuré de m'avancer sur
un échéancier. Mais je vous répète
que les travaux vont débuter en 2019, et ça va se faire en collaboration avec
le milieu et les communautés également.
Le Président (M.
Iracà) : Merci, Mme la ministre.
M. Ouellet :
Mon temps...
Le Président (M.
Iracà) : Il vous reste quatre minutes.
M. Ouellet :
J'aimerais le reporter sur le prochain bloc.
• (16 h 30) •
Le
Président (M. Iracà) : D'accord.
On va essayer de faire des calculs mathématiques. Mme la secrétaire, on
va faire de la gymnastique.
Une voix :
...
Le Président (M.
Iracà) : Pardonnez-moi?
M. Ouellet : ...parce que j'ai un autre bloc, bien honnête avec vous, j'ai un autre
bloc puis j'aimerais entamer ce bloc-là comme étant un bloc complet. Ça
fait que...
Le
Président (M. Iracà) : Ça
va, on va calculer le temps en conséquence, alors, ce qui met fin au bloc d'échange avec l'opposition officielle. Nous allons débuter un autre bloc d'échange avec la partie gouvernementale, et je vois le député de Vanier-Les Rivières qui est impatient de prendre
la parole.
M.
Huot : Oui, merci, M. le Président. Mais je pense que vous devez demander le consentement. Je ne suis pas sûr que je suis en remplacement dans votre commission.
Le
Président (M. Iracà) : Non,
non. En crédits, vous pouvez prendre la parole. C'est juste... seulement
lors du vote. Et on vous a mis ce matin comme remplaçant du député
d'Ungava.
M. Huot :
Excellent. Merci, M. le Président. Parce que je suis dans deux commissions en
même temps, actuellement. Donc, je tenais à
venir faire un petit tour. Merci de m'accueillir dans votre commission, M. le
Président. Salutations à tous les collègues qui sont là. Salutations
particulières à Mme la ministre, qui est à ses premiers crédits officiellement,
donc, comme ministre et... évidemment, premiers crédits comme ministre.
Et, vous ne
serez pas surpris, je veux parler de la région de Québec, de la question de la
mobilité, de la question des
investissements routiers, mais des choses à venir aussi, certains enjeux que je
veux soulever pour l'avenir, qui touchent peut-être plus particulièrement mon secteur chez moi, mais qui
évidemment a un impact sur l'ensemble du réseau de la grande ville de
Québec.
Il faut
comprendre que Vanier-Les Rivières, c'est le centre géographique. Je pense
que je le dis à chaque année, je fais
les crédits depuis... Je pense que je n'ai pas raté de crédits des Transports
depuis que je suis ici. Je le dis à chaque année, je situe bien Vanier-Les Rivières où est-ce que c'est, mais
c'est le... Disons, les Galeries de la Capitale, c'est le centre du comté de Vanier-Les Rivières et
c'est à peu près le centre géographique de la ville de Québec aussi. Donc,
toutes les autoroutes ou presque de
la ville de Québec passent soit dans le comté de Vanier-Les Rivières ou
font la limite du comté.
Et je veux
rappeler aussi aux gens qui nous écoutent, aux personnes ici, dans la salle,
l'ensemble des interventions qui ont
pu être faites sur le secteur... dans le réseau autoroutier, dans le réseau
routier de la grande région de Québec, sous la responsabilité du ministère des Transports, évidemment, parce que ce
n'est pas d'hier qu'on intervient sur notre réseau. On parle beaucoup des questions de trafic, des
questions de bouchons de circulation depuis un certain temps, des pertes
de temps dans le trafic, dans la région de
Québec, mais on n'a pas attendu qu'il y ait du trafic pour dire : Aïe! il
faut investir de l'argent dans notre programmation routière.
Je vais
rappeler, depuis... Il y a 12, 13 ans, c'est quand même un gouvernement
libéral qui a prolongé Robert-Bourassa, l'autoroute Robert-Bourassa en boulevard urbain, qui a eu un impact
aussi dans le comté de Chauveau, je pense qu'on peut le dire, mais qui a
eu un impact très, très important sur le développement de la ville de Québec,
du comté de Vanier-Les Rivières. Mais,
avec ça, il y a eu des interventions aussi sur... On peut prendre les
autoroutes une par une, là. Sur
l'autoroute Charest en direction ouest, on vient de compléter certains travaux
jusqu'à la sortie Le Gendre, une portion de l'autoroute Charest
aussi dans le secteur limites Vanier-Les Rivières, Jean-Talon,
Louis-Hébert, là, les comtés se rejoignent,
qu'on a complété une portion en béton récemment. Il y a eu des interventions
déjà sur Henri-IV, il y en aura d'autres,
les plus importantes s'en viennent, sur Henri-IV. Il y a même eu des rencontres
avec les entreprises qui vont être
touchées par les travaux. Il y en a une cette semaine, je pense, aussi, la
ville de Québec organise avec les citoyens du secteur qui va... du
secteur des Châtels et Neufchâtel qui vont être touchés par l'ensemble des
travaux.
Il faut
rappeler que le 400, 450 millions qui est là, les gens nous disent
souvent, c'est beaucoup d'argent pour la distance, 13 ponts ou structures. Ce n'est pas de prolonger
l'autoroute 20, de faire une... d'asphalter la voie. Donc, on est en train
de faire 13 ponts ou 13 structures, qu'on refait, dont une des plus
importantes de la ville de Québec, l'échangeur Capitale—Henri-IV.
Donc, il y a beaucoup de travaux qui sont faits là. Il y a eu des interventions
importantes qui ont été faites sur
Duplessis aussi dans les dernières années. Il y a des choses qui ont été faites
sur la Capitale aussi, des réaménagements
importants. Robert-Bourassa en a eu aussi. À part la partie boulevard urbain,
il y a eu des investissements importants.
On a refait l'échangeur Robert-Bourassa—Charest, on a ajouté une voie réservée également
sur Robert-Bourassa. Dans le plan de
mobilité durable qui a été présenté avec le projet de tramway, le réseau de
transport structurant qui est sur la table, on parle d'ajouter des voies
réservées sur la partie nord de Robert-Bourassa.
Il y aura des choses sur Pierre-Bertrand aussi,
mais je ne veux pas qu'on s'attarde trop à ces choses-là. Donc, il y a
eu... Également, on a commencé des travaux sur l'autoroute Laurentienne pour
réaménager. Je félicite et je salue le
travail de la ministre comme députée
de Chauveau dans ce dossier-là. Il y aura
éventuellement, on l'a annoncé aussi,
des investissements sur la partie sud de
Laurentienne pour en faire un boulevard urbain dans la dernière portion, je
pense que mon collègue de Jean-Lesage en a parlé tout à l'heure.
Donc, on voit
qu'il y a une série de choses qui sont faites. On a une programmation routière,
pour la région de la Capitale-Nationale,
d'au-delà de 400 millions. C'est 422 millions, 2018‑2020. Donc, il
y a beaucoup de choses qui ont
été faites.
Et on a aussi...
Également, avec, évidemment, le réseau structurant et le troisième lien, il y a
l'enquête Origine-Destination qui est
en train d'être mise à jour, qui est, je pense, complétée, mais qu'on est en
train d'analyser les données. Je sais, pour avoir discuté avec des gens du ministère des Transports, qu'on a constaté encore peut-être
un certain problème qui pouvait
demeurer, et c'est là-dessus, moi, que je vais vouloir entendre la ministre
mais peut-être aussi les fonctionnaires, si on a la
permission.
Deux volets, moi, qui touchent particulièrement
mon comté, un qui est plus local et un qui est peut-être plus régional, c'est... et on le constate, j'ai
déjà eu des discussions avec des gens là-dessus, il demeure un problème de bouchon de circulation dans la grande région de Québec,
et c'est la Capitale, secteur Pierre-Bertrand. Capitale, secteur
Pierre-Bertrand, on peut passer là le
vendredi après-midi à 13 heures, 13 h 30,
14 heures, et il y a un problème de bouchon avec les gens qui rentrent de Laurentienne vers le sud et qui
veulent entrer vers Capitale direction ouest. C'est la même chose, Capitale direction est avec les entrées et sorties de Pierre-Bertrand.
On avait essayé, il y a un an ou il
y a deux ans, je pense, de fermer une bretelle, la bretelle d'entrée et
sortie... principalement entrée Pierre-Bertrand. Quand on faisait les travaux
de l'échangeur dans le secteur Lexus,
on avait fermé une des bretelles pour voir si ça pouvait améliorer les choses,
mais ça empirait les choses sur la
rue Marais. Donc, c'est constaté, et je pense qu'on va le voir quand on va
mettre à jour l'enquête Origine-Destination,
qu'il y a un problème là. Donc, il va falloir réfléchir, à un moment donné, étudier la question sur qu'est-ce
qui peut être fait de plus, parce que ça demeure un problème, et ça, c'est dans
les deux directions. Évidemment, en direction ouest, on va corriger une
partie du problème quand on va refaire l'échangeur Henri-IV pour aller vers Val-Bélair, parce qu'il y a un problème de... Le
soir, il y a un gros problème de trafic qui commence très tôt. Ceux qui s'en vont vers Henri-IV
vers le nord, ça refoule jusqu'à Pierre-Bertrand à l'occasion, donc, avec
toutes les entrées et sorties Pierre-Bertrand,
ça amène des problèmes. Mais, sur ce secteur-là en particulier, il va falloir
réfléchir à la question. Première
partie de ma question.
Et
le deuxième secteur qui, à mon avis... et les personnes qui habitent le secteur, qui
restent dans le nord de la ville
de Québec, dans Vanier-Les Rivières, vers Chauveau aussi, c'est le carrefour
Robert-Bourassa—Lebourgneuf, et le carrefour Robert-Bourassa—Lebourgneuf.
Je sais qu'il y a des discussions entre le ministère des Transports, et la ville
de Québec, et Les Galeries de la Capitale également,
à la demande, entre autres, des Galeries de la Capitale, parce que
Les Galeries de la Capitale sont en
discussion importante avec la ville
de Québec. La ville de Québec est prête à faire des interventions à court terme, entre autres
la partie sur le... Prenons le trafic du retour à la maison. Quand vous
tournez, vous êtes sur Lebourgneuf direction
ouest, pour tourner sur Robert-Bourassa direction sud ce n'est pas le fun, ce
n'est pas le fun. J'ai mon bureau pas
tellement loin, j'essaie d'éviter ce coin-là, au retour à la maison, je prends d'autres chemins. Donc, il peut
y avoir un réaménagement, faire une
troisième voie pour tourner à gauche, il
y en a déjà deux, donc un réaménagement des trottoirs, mais, dans les discussions qui ont lieu, on est prêts à
revoir ce carrefour-là peut-être sur plus long terme. Ce n'est pas quelque
chose qu'on va voir dans la
programmation routière l'année prochaine non plus, à mon avis,
mais c'est quelque chose qu'il va falloir étudier. On parlait peut-être
d'un viaduc ou d'un réaménagement complet.
Donc,
sur ces deux questions-là, moi, j'aimerais entendre la ministre
et peut-être un spécialiste ou un fonctionnaire du ministère
des Transports sur l'état des lieux des discussions et la vision d'avenir sur
du moyen terme, parce que, disons-le, ce
n'est pas des interventions qu'on va faire à court terme, mais je pense qu'il
faut se pencher là-dessus, et les enquêtes Origine-Destination vont nous permettre de constater les problèmes. On
constate... Les problèmes, on les connaît, aux ponts, on les connaissait sur Henri-IV. Donc, c'est pour ça qu'on a déjà
annoncé... Avec le réseau structurant, on vient régler certains
problèmes, mais il va demeurer ces points névralgiques là, et j'aimerais
entendre la ministre sur ces deux points précis, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
• (16 h 40) •
Mme Tremblay : Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Alors, je pense que le député de
Vanier-Les Rivières sera heureux
d'apprendre que, concernant le projet d'échangeur Capitale—Henri-IV, les coûts ont été revus à la baisse.
Donc, on ne parle plus de 450 millions
de dollars, comme c'était prévu au départ, mais maintenant de 300 millions
de dollars. Alors, je pense que c'est une excellente nouvelle.
Le
député de Vanier-Les Rivières a totalement
raison lorsqu'il dit que la réalité a beaucoup
changé dans la région de Québec. Il y a
une quinzaine d'années, c'est assez rare qu'on parlait de manque de fluidité
dans la région de Québec, dans la Capitale-Nationale. Depuis 15 ans, c'est-à-dire entre 2001 et 2016, il y a
103 000 voitures de plus immatriculées. Évidemment, ce sont des gens qui se retrouvent
dans les artères principales, et il y a beaucoup de développements également
qui s'effectuent vers le nord effectivement
dans le comté Vanier-Les Rivières, le comté de Chauveau aussi. Donc, oui,
ça crée davantage de congestion.
Plusieurs
initiatives qui ont été annoncées. Donc, oui, on va refaire l'échangeur
Henri-IV et la Capitale. Donc, ça va
aider à améliorer la fluidité, ça, c'est certain. Là, il y a eu le dévoilement
également du projet structurant de la ville de Québec. Dans ce projet-là que nous allons supporter comme
gouvernement, il faut aussi savoir qu'il va y avoir l'ajout d'une voie
dédiée à côté de Robert-Bourassa, donc, pour un métrobus, avec un stationnement
incitatif gratuit qui sera construit sur Bastien. Donc, ça va aider également à
améliorer la fluidité, un métrobus qui se rendra directement à l'Université Laval,
un autre qui passera par Lebourgneuf pour se rendre au Centre Vidéotron aussi.
Nous
continuons à investir parce que nous voulons qu'il y ait de moins en moins de
bouchons de circulation à Québec.
Nous voulons améliorer la fluidité, donc c'est vraiment le but. C'est ce sur
quoi nous travaillons au gouvernement et
au ministère des Transports. Donc, dernièrement, nous avons annoncé un montant,
et le député de Vanier-Les Rivières le mentionnait très bien, un montant de 422 millions de dollars
pour la Capitale-Nationale. Donc, ça va permettre de réaliser 135 chantiers et d'intervenir également sur
plusieurs structures. On parle 52 structures qui appartiennent au
ministère, 22 structures également qui appartiennent au réseau
municipal.
Pour
ce qui est de la reconfiguration du secteur Robert-Bourassa et Lebourgneuf,
c'est sûr qu'il y a eu des travaux de
prolongement de l'autoroute Robert-Bourassa au début des années 2000, et,
à ce moment-là, la réalité était tout autre. La problématique de fonctionnalité de ce carrefour avait été étudiée...
avait étudié l'idée de faire un étagement, mais ça n'avait pas été retenu à l'époque. Il faut dire
que les développements résidentiels, commerciaux étaient pas mal moindres
à l'époque que ce que c'est rendu
aujourd'hui, donc ça générait pas mal moins de circulation à l'époque. Il y a
d'autres développements aussi importants, majeurs qui sont prévus dans
ce secteur au cours des prochaines années.
Donc, j'inviterais
peut-être mon collègue le sous-ministre adjoint, Stéphane Lafaut, à donner
un peu plus d'information au collègue de Vanier-Les Rivières à ce sujet,
si ça...
Le
Président (M. Iracà) : Alors, merci. Vous pouvez prendre... Vous
vous êtes présenté ce matin, à ma connaissance.
M. Lafaut
(Stéphane) : Non. Non, M. le Président.
Le Président
(M. Iracà) : Vous n'étiez pas là ce matin?
M. Lafaut
(Stéphane) : Non, j'étais ici...
Le
Président (M. Iracà) : Alors, simplement vous nommer ainsi que
votre titre. Je vous ai vu à l'arrière, mais vous n'avez pas pris la
parole. C'est ça?
M. Lafaut
(Stéphane) : C'est ça, M. le
Président. Donc, Stéphane Lafaut, sous-ministre associé au
sous-ministériat aux territoires.
Donc, M. le
Président, je vais faire le point un peu sur les problématiques qui ont été
décrites par M. le député.
Premièrement,
c'est sûr et certain qu'il y a énormément de développements, de travaux qui
arrivent dans la grande région de la
Capitale-Nationale. Je dirais qu'on a une programmation qui est très agressive,
que ce soit au niveau des grands projets
ou que ce soit au niveau des projets de 100 millions et moins, et tous ces
travaux-là requièrent une synchronisation minutieuse non seulement à
l'intérieur de ce qu'on doit réaliser au ministère, mais aussi avec nos
partenaires, dont la ville de Québec et les
autres villes avec lesquelles on interagit, et aussi, bien entendu, avec la
société de transport et dans certains cas aussi avec les commerces.
Maintenant,
pour revenir à la réfection ou le pont d'étagement sur l'autoroute de la
Capitale qui passe au-dessus de
Pierre-Bertrand, on le reconnaît d'emblée, qu'il y a une certaine
problématique, il y a une congestion. Personnellement, je passe là tous les jours, donc je suis à même de
le voir, là, que, durant les dernières années, ça a ralenti. Et puis ce n'est
pas nécessairement dû à ce secteur-là en
particulier. C'est une suite,
probablement, là, de différents secteurs qui font en sorte, là, qu'il y a des ralentissements. Les gens
réaccélèrent, ils ralentissent, il y a des sorties, il y a des entrées. Donc,
ça devient un peu... le coin devient
un peu problématique. Il n'y a pas beaucoup non plus d'espace dans ce
secteur-là. Lorsqu'on regarde, vous
avez un pont d'étagement de l'autoroute de la Capitale qu'on ne peut pas
nécessairement élargir à ce point-ci, et les terrains sont assez
limités, il y a énormément de commerces.
Il y a
quelques années, on avait justement essayé une solution, soit la fermeture de
certaines voies, et puis ça s'est avéré
une solution non appropriée. En fait, on a causé plus de trafic qu'autrement.
Mais on a installé aussi, il y a deux ans, des boucles de détection aux lumières.
Donc, le but de ces boucles de détection là est de détecter lorsqu'il y a
une immobilisation puis il y a
un certain niveau de trafic, ça ajuste le cycle des lumières pour vider
l'intersection. Donc, pour l'instant,
c'est tout ce qu'on a pu faire, c'est d'améliorer la fluidité en ajustant la
fluidité des feux de circulation, et on travaille encore à trouver une
solution.
Bien entendu,
étant donné que les terrains sont serrés, il y a beaucoup
d'espace commercial dans ce secteur-là, on doit travailler non seulement
avec la ville de Québec mais aussi avec le milieu pour élaborer un certain
consensus. Cela étant dit, on va au moins
faire des travaux sur le pont d'étagement de la Capitale qui passe au-dessus de
Pierre-Bertrand dans les deux
prochaines années. Donc, vous allez voir des travaux au niveau de la réfection
des joints de dilatation et puis aussi, là, du travail sur les poutres.
M. Huot : ...toute la question de
Robert-Bourassa—Lebourgneuf?
M. Lafaut
(Stéphane) : La question de
Robert-Bourassa—Lebourgneuf,
c'est un autre sujet auquel le ministère est confronté. On n'est pas
étrangers au problème. La fluidité de la circulation n'est pas nécessairement
là.
Écoutez,
lorsqu'on a ouvert, et puis Mme la ministre l'a mentionné, lorsqu'on a ouvert Robert-Bourassa, le prolongement au nord, en 2007, on pouvait faire des prévisions
sur 20 ans, et puis ce qu'on planifiait qui arriverait en 20 ans est
arrivé en cinq ans au niveau de la congestion.
Donc, on a
été surpris, un peu tout le monde dans la grande région, par le développement
résidentiel au niveau des condos...
Le Président (M. Iracà) : ...30
secondes.
M. Lafaut
(Stéphane) : O.K. Et,
en plus, dans le secteur Lebourgneuf, bien, il y a tout l'aspect du
développement commercial.
Donc,
j'ai demandé au directeur général territorial de commencer à élaborer un plan
de travail pour revoir l'intersection, et puis, dès cet automne, on va prendre des mesures de circulation précises
qui vont pouvoir alimenter une possible étude de solution.
Le Président (M. Iracà) : Merci
beaucoup. Ceci met fin au bloc d'échange avec la partie gouvernementale. Nous
allons débuter un autre bloc d'échange avec le deuxième groupe d'opposition, et
je cède la parole au député de Deux-Montagnes.
M.
Charette : C'est gentil. Merci, M. le Président. Mme la ministre, un
plaisir d'échanger avec vous cet après-midi. Quelques questions
concernant et les transports et la grande région de Québec.
Peut-être
vous ramener un petit peu dans le temps, suite à des engagements qui avaient
été pris soit en campagne électorale
ou par le Parti libéral, là, tout simplement au niveau de la promenade
Samuel-De Champlain. On sait que c'est une
infrastructure qui fait le bonheur de bien des gens de la région et des gens
qui la visitent, cependant, quand je regarde un petit peu les engagements que vous aviez pris au fil du temps, j'y
vois des contradictions qui peuvent peut-être être expliquées cet
après-midi.
Lors des
élections de 2014, vous aviez, comme formation politique, pris l'engagement de
réaliser la phase III de cette
infrastructure et d'annoncer quelle forme prendra la phase IV. Or, on est
à quelques semaines, sinon quelques mois, de la fin du mandat et la phase III n'est toujours pas réalisée. Et
on est donc, conséquemment, bien loin d'annoncer la forme que prendra la phase IV. Donc, déjà, à
ce niveau-là, il y a deux engagements qui semblent avoir été rompus de votre
côté. Donc, je serais intéressé à avoir votre éclairage, là, cet après-midi.
Le Président (M. Iracà) : Merci. Mme
la ministre.
Mme Tremblay : Merci beaucoup, M. le
Président. Alors, ce que je peux dire pour l'instant, c'est que notre gouvernement a exprimé très clairement notre
volonté de poursuivre la promenade Samuel-De Champlain. Je pense que c'est un projet dont on peut être très fiers. Les
taux de fréquentation et de satisfaction de la population pour la promenade
Samuel-De Champlain en témoignent
d'ailleurs, et le dossier d'affaires a passé par l'ensemble des comités et au
Conseil des ministres, a reçu aussi
les approbations nécessaires pour sa mise en oeuvre. Alors, notre objectif
demeure le même, celui que les travaux puissent s'amorcer dès l'été.
Le Président (M. Iracà) : Merci, Mme
la ministre. M. le député.
• (16 h 50) •
M. Charette :
L'objectif n'est pas le même, l'objectif n'a tout simplement pas été atteint.
La phase III devait être complétée
dans le cadre du présent mandat, et c'est un mandat qui tire à sa fin. En fait,
non seulement ils n'ont pas été complétés, ils n'ont tout simplement pas
été amorcés. Donc, pourquoi en fait? Et j'ai posé essentiellement les mêmes questions à votre collègue aux Transports ce
matin, sur plusieurs engagements que vous aviez pris, souvent la main sur le
coeur. Et là on se rapproche de la fin d'un
mandat, et ces engagements-là n'ont même pas pris la forme du
début de travaux.
Donc, pourquoi avoir annoncé, en 2014, la réalisation
complète de la phase III, alors qu'elle n'est même pas amorcée à la fin du
mandat?
Le Président (M. Iracà) :
Merci. Mme la ministre.
Mme Tremblay : Alors, M.
le Président, je pense que le ministre responsable de Capitale-Nationale a eu la chance de vous répondre à ce sujet lors de ses crédits. Il faut
bien savoir que c'est la Commission
de la capitale nationale qui est
maître d'oeuvre de ce dossier-là. Nous, nous sommes partenaires.
M. Charette : Et, si la commission est maître d'oeuvre
et que vous savez qu'elle n'est pas en mesure de livrer, admettons que c'est
l'explication, pourquoi avoir pris l'engagement à l'élection? Et, si vous voulez, je peux vous
faire la citation : «Un gouvernement du Parti libéral du Québec investira 500 millions de dollars pour
l'élargissement...» Bon, c'est dit. «Un gouvernement du Parti libéral
s'engage également à compléter les travaux de la phase III et à lancer les
travaux de la phase IV de la
promenade Samuel-De Champlain.» Et on fait référence à ce mandat-ci en
particulier. Donc, c'est toujours,
hein... On est dans une époque où le cynisme est important, où les engagements
électoraux sont remis souvent en cause
dans la population. Donc, on a un autre bel exemple d'engagement qui avait été
pris de façon formelle de la part de votre
formation politique et qui... bien, pas manifestement, ils ne seront pas
respectés, puisque le mandat achève et que les travaux n'ont même pas
été débutés.
Le Président (M. Iracà) :
Merci. Mme la ministre.
Mme Tremblay : M. le Président, je le répète, l'annonce de la
phase III est imminente. Je pense que mon collègue de la
Capitale-Nationale, ministre de la Capitale-Nationale a été très clair à ce
sujet lors des crédits. Le dossier d'affaires
a passé par l'ensemble des comités et au Conseil des ministres, a reçu les
approbations nécessaires pour sa mise en oeuvre. Donc, l'objectif
demeure le même, que les travaux puissent s'amorcer dès cet été.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Charette :
On nous indique une annonce imminente de la part du gouvernement pour la
phase III. Bref, vous allez
réannoncer ce que vous aviez déjà annoncé à la veille de la campagne
électorale, et ce sont des comportements de cette nature qui, justement,
contribuent à la désaffection du public à l'égard de la chose publique.
Je vous amène
sur un tout autre terrain. On a naturellement beaucoup parlé du troisième lien. Du côté de la Coalition avenir
Québec, c'est mentionné, on ne s'en
cache pas, on souhaiterait qu'il y
ait interconnexion sur le troisième
lien pour justement favoriser
la fluidité entre les deux rives. Cependant, malgré l'existence de cette possibilité,
on voit, dans le PQI, qu'il y a
toujours un montant appréciable qui est lié sur... pour la
dalle sur le pont lui-même. Et je fais référence au point 7 du réseau
routier à l'étude, donc la réfection du tablier du pont de Québec.
Pourquoi
maintenir au PQI pareil engagement s'il n'y a plus de projet actuellement sur
la table, un projet lourd de transport entre les deux rives?
Le Président (M. Iracà) :
Merci, Mme la ministre.
Mme Tremblay : M. le Président,
bien, c'est sûr que nous sommes propriétaires du tablier du pont, donc le principal utilisateur. Donc, le projet de réfection
du tablier du pont de Québec consiste à assurer la pérennité des voies routières, piétonnières, cyclables du pont de
Québec, lien interrives majeur. Donc, d'ici la réalisation du projet, le
ministère qui effectue des
inspections régulières... Les travaux de réparation pour le maintien de la
structure se poursuivent aussi pour qu'elle demeure sécuritaire et fonctionnelle
pour les usagers. Alors, c'est clair que le projet de réfection du tablier
du pont de Québec est assujetti à la
directive sur la gestion des projets majeurs d'infrastructures publiques. Donc,
il est inscrit au PQI 2017‑2027 dans la catégorie des projets à
l'étude.
Pour ce qui
est du projet de troisième lien, je pense
que ce que nous avons annoncé est clair, nous avons mis sur pied un bureau de projet au coût de
20,5 millions, le bureau de projet qui travaille très fort sur le dossier.
Nous avons aussi lancé les appels
d'offres en décembre dernier pour l'étude de besoins, étude de solutions. Et
évidemment le but de ce travail, de ce bureau de projet sur le troisième
lien, c'est d'améliorer la circulation entre les deux rives.
Le Président (M. Iracà) : Merci
beaucoup. M. le député.
M. Charette :
On s'éloigne un petit peu du sujet. Donc, pour ce qui est du tablier du pont, est-ce que
l'étude qui est en cours ou
l'évaluation qui est en cours vise à y faire passer l'interconnexion? Est-ce que
c'est toujours dans cette perspective-là que travaille votre gouvernement ou vous êtes ouverts à ce que l'interconnexion se fasse ultimement
à travers le troisième lien?
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le député. Mme la ministre.
Mme
Tremblay : M. le Président, pour ce qui est du projet structurant, nous avons annoncé des
montants, et pour la ville de Lévis,
pour justement réaliser une étude pour savoir quel serait
l'idéal, là, pour faire l'interconnexion entre le service d'autobus à
Lévis et le transport structurant à Québec.
Pour ce qui
est du troisième lien, nous avons mis sur pied un bureau de projet, donc, et également
nous avons lancé l'appel d'offres le 4 décembre dernier pour l'étude de
besoins, étude de solutions, et c'est en 2020 que nous aurons la meilleure solution possible coût-bénéfice. Alors, évidemment,
nous laissons travailler nos équipes, M.
le Président. Notre travail
est très clair, notre démarche est sérieuse, réaliste, transparente. Donc, le
travail se poursuit.
Le Président (M. Iracà) : Merci beaucoup.
M. le député.
M.
Charette : Au départ, lorsque
cet élément-là a été ajouté au PQI, et ça fait quelques années qu'il a le
statut «à l'étude», c'était dans la
perspective de l'abaisser pour laisser passer, justement... Donc, cette
perspective-là, elle est encore présente? Vous travaillez toujours dans
une perspective d'abaisser le tablier pour laisser passer cette infrastructure
de transport lourd? Et, sinon, pourquoi le maintenir au PQI, si la décision
n'est pas prise à ce moment-ci?
Le Président (M. Iracà) : Merci. Mme
la ministre.
Mme Tremblay : M. le
Président, l'interconnexion entre
Lévis et Québec, elle est essentielle. Alors, c'est pourquoi
d'ailleurs cette condition est écrite noir sur blanc dans l'entente qui a été
signée entre le gouvernement et la ville de Québec. Nous avons aussi annoncé, en compagnie du maire
de Lévis, un montant de 4,4 millions
de dollars pour permettre à la ville
de Lévis d'étudier l'interconnexion avec le projet structurant de la ville de
Québec. Et il faut aussi rappeler que le bureau de projet du troisième lien étudie non seulement l'implantation
d'un nouveau lien entre les deux rives, mais aussi l'optimisation des
liens qui existent, dont le transport en commun.
Donc, je peux vous confirmer, M. le Président,
que le bureau de projet sur le troisième lien va prendre en considération les
projets de transport en commun des deux villes.
Le Président (M. Iracà) : Merci
beaucoup. M. le député.
M.
Charette : Oui. On s'éloigne, encore une fois. Au départ, ça a été
ajouté dans le PQI parce qu'on prévoyait d'abaisser le tablier pour laisser place à une structure lourde. C'est
ce qui justifiait l'ajout dans le PQI il y a quelques années de ça. Si éventuellement l'interconnexion, par
exemple, prenait la forme de navette express par autobus, ce ne serait pas
nécessaire d'abaisser le tablier du pont dans cette perspective.
Donc, je
répète ma question et j'aimerais qu'au niveau de la réponse on ne s'en éloigne
pas trop. Est-ce que ce scénario-là
est encore à l'étude? Est-ce que vous avez encore la possibilité de planifier
des travaux qui abaisseraient le tablier
du pont pour laisser place à une structure plus lourde, que ce soit tramway,
SRB, peu importe comment on l'appelle?
Le Président (M. Iracà) : Merci
beaucoup. Mme la ministre.
Mme Tremblay : M. le
Président, qu'il y ait
interconnexion ou pas en lien avec le pont de Québec, nous devons agir pour assurer la pérennité des voies
routières, piétonnières et cyclables du pont de Québec. Donc, la réfection du
tablier du pont de Québec
est à faire. Le projet est à l'étude, je le répète. Donc, contrairement au chef de la CAQ, on ne veut pas
démolir le pont de Québec, M. le Président.
Le Président (M. Iracà) : Merci, Mme
la ministre. M. le député.
M.
Charette : Le temps file, je vais vous amener sur un autre dossier
dans le même secteur, la tête des ponts, un autre engagement, malheureusement, rompu de la part de votre
gouvernement, parce que, dès 2012, on devait, au départ, dévoiler le plan et, bon,
suite à votre élection, on devait passer aux étapes suivantes rapidement. 2018,
on est toujours au même stade. Est-ce que vous pouvez me confirmer si
des schémas directeurs de la tête des ponts sont complétés à ce moment-ci?
Le
Président (M. Iracà) :
Alors, si vous êtes capable de répondre en 10 secondes. Sinon, ce sera
dans un prochain bloc, Mme la ministre.
Mme
Tremblay : Alors, ce sera
dans un prochain bloc parce qu'en 10 secondes je n'ai pas le temps de
donner toute l'information.
Le
Président (M. Iracà) :
Merci. Alors, ceci met fin à la période d'échange avec le deuxième groupe d'opposition. Nous allons procéder à un bloc d'échange avec le député
de Gaspé, qui est présent avec nous. M. le député de Gaspé, pour un temps d'environ neuf minutes.
• (17 heures) •
M.
Lelièvre : Merci, M. le Président. Je tiens à saluer tous les
élus ici présents. Mme la ministre, d'emblée, je tiens à vous remercier pour l'excellente collaboration de
votre équipe avec mon équipe ici, au parlement, et dans le comté pour différents échanges, différentes demandes
d'information qui ont été soumises. Et c'est intéressant, je tiens à le
souligner puis à vous remercier de cette collaboration-là.
Au-delà de
ça, on a quand même en Gaspésie des enjeux majeurs. Deux dossiers que
j'aimerais soumettre à votre attention
aujourd'hui. On pourrait parler de davantage de dossiers, mais, le temps étant
limité, on va se limiter à deux dossiers. Le premier étant le chemin de
fer gaspésien.
Vous avez
sûrement entendu ma demande de motion ce matin. Écoutez, vous connaissez
sûrement très bien le dossier. C'est
un dossier de longue haleine. Pour faire un petit historique très rapide, 2015,
Transports Québec devient propriétaire du chemin de fer en Gaspésie. Et
l'an passé, pratiquement il y a un an, le premier ministre du Québec a annoncé une somme de 100 millions pour mettre
à niveau le chemin de fer entre Matapédia et Gaspé. Bientôt un an s'est écoulé, et je vous dirais que, selon les dernières
informations, il y aurait une somme d'environ 4 millions qui aurait été
investie, surtout en études, quelques
travaux mineurs. Et on se demande, en Gaspésie, quel est l'avancement du dossier.
Et c'est inquiétant de voir qu'après un an
d'une annonce par le premier ministre seulement 4 millions de travaux ont
été réalisés. Puis les élus et les
intervenants économiques souhaiteraient avoir un échéancier précis décrivant la
nature des travaux et les lieux qui vont être réparés pour pouvoir
répondre aux besoins des industriels. On sait qu'il y a Ciment McInnis et LM
Wind Power, entre autres, de Gaspé, qui attendent ce service-là. Donc, c'est ma
première question.
Ma
deuxième — je vais
y aller d'emblée, vu que le temps est limité — ma seconde question touche la route 132
du côté de la Haute-Gaspésie, dans le
secteur de Sainte-Anne-des-Monts. En décembre 2016 et janvier 2017, il y a eu
100 kilomètres de route 132 qui
ont été fermés suite à une tempête, des fortes marées. Il y a eu trois ruptures
de la route 132 dans le secteur entre Sainte-Madeleine et la
municipalité de... la localité de Tourelle. La route a été fermée pendant trois jours, privant les usagers, là, de la seule
route qui dessert ce secteur-là. Ça a été une expérience difficile pour les
gens du secteur. Les gens ont resté craintifs. Et des réparations
temporaires ont été effectuées aux trois points de rupture.
La question
qu'on se pose, c'est : Est-ce qu'il y a un plan pour sécuriser, à moyen et
long terme, la route 132 dans le
secteur de la Haute-Gaspésie? C'est la seule route, je le redis, là, qui
dessert le secteur de la Haute-Gaspésie, donc c'est une route qui est extrêmement importante. Et
j'aimerais savoir s'il y a un plan, est-ce qu'il y a des actions pour sécuriser,
à moyen et long terme, cette route nationale là. Merci.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le député. Mme la ministre.
Mme
Tremblay : Merci beaucoup,
M. le Président. D'abord, d'entrée de jeu, je tiens, moi aussi, à féliciter le
député de Gaspé pour sa collaboration
dans le dossier du transport aérien régional. Je sais que c'est un dossier
qu'il a à coeur personnellement,
qu'il connaît bien, qu'il maîtrise assez bien. Dès que je suis arrivée en
poste, rapidement il m'a posé quelques questions en Chambre, à
l'Assemblée nationale, mais il est allé plus loin, il m'a demandé de le
rencontrer personnellement, rencontre qui a eu lieu. Et donc je trouve qu'il a
bien travaillé, bien défendu le dossier qui touche, évidemment, beaucoup aussi la Gaspésie, comme bien des régions au
Québec. Alors, je tiens à vous remercier là-dessus.
Concernant le
chemin de fer, ça ne fait pas partie de mes dossiers, en tant que ministre
déléguée aux Transports, alors...
Parce que, vous savez, comme ministre déléguée aux Transports, je suis
responsable des dossiers d'infrastructures routières qui touchent
l'ensemble de l'Est du Québec, dont la Capitale-Nationale et le Grand Nord
également, je suis responsable du dossier du
transport aérien régional et également des dossiers hors route, alors... le
dossier du chemin de fer fait plutôt partie des dossiers du ministre des
Transports en titre. Par contre, si vous le souhaitez, évidemment, le ministre des Transports sera là ce soir, si vous
souhaitez lui poser la question. Ou encore je pourrais peut-être vous suggérer
quelqu'un du ministère qui pourrait répondre à votre question là-dessus. C'est
à votre guise.
Le Président (M. Iracà) : Merci, Mme
la ministre. M. le député.
M.
Lelièvre : C'est ça. Bien, le second volet de la question, peut-être
aborder, pour le temps qu'il nous reste, là, la problématique de la
route 132, dans la Haute-Gaspésie, là, qui a été fermée sur une centaine
de kilomètres, il y a un peu plus d'un an, savoir où en sont rendus les
travaux pour sécuriser les lieux à moyen, long terme, compte tenu que les interventions qui ont été réalisées sont plus des
actions à court terme pour que la route soit rouverte. Mais les gens sont
inquiets à savoir
est-ce qu'il va y avoir des travaux plus... je dirais plus d'envergure pour
s'assurer que la situation ne se reproduise plus.
Le Président (M. Iracà) : Mme la
ministre.
Mme
Tremblay : M. le Président,
le ministère effectivement travaille à limiter la vulnérabilité du réseau
routier face aux impacts des
changements climatiques. Donc, on pense aux tempêtes, aux événements
météorologiques extrêmes, des
phénomènes qui s'accentuent davantage comme l'érosion, les inondations. Chaque
année, il y a plusieurs interventions qui sont réalisées pour assurer la
sécurité des usagers et pérenniser aussi nos infrastructures.
Donc, il y a des travaux qui consistent
majoritairement à construire ou à réparer des structures de protection, qu'on pense à des murs d'enrochement, aussi, le
long du réseau routier côtier. Il y a de nouveaux moyens d'adaptation
aussi qui s'intègrent mieux au milieu, qui sont maintenant proposés aux sites
propices à ces solutions innovatrices. Et il
y a un plan d'action qui est actuellement en élaboration pour mieux définir une
stratégie d'intervention à long terme.
Il faut bien
comprendre que le ministère des Transports ne travaille pas seul dans ce
dossier-là. C'est un travail qui est
effectué en collaboration avec le ministère de la Sécurité publique et le
ministère de l'Environnement. Donc, si vous
souhaitez avoir plus d'informations à ce sujet, je pourrais également, là, vous
référer à quelqu'un, là, du ministère, là, qui pourrait vous donner
davantage d'informations là-dessus.
Le Président (M. Iracà) : Merci, Mme
la ministre. M. le député, 2 min 30 s
M. Lelièvre : O.K. Bon, je remercie
la ministre pour les informations. Je vous dirais que oui, du côté de la route 132, ce serait apprécié peut-être que,
dans... On n'aura peut-être pas le temps de faire le tour du dossier
aujourd'hui, mais de façon précise,
là, ce secteur-là mériterait, je crois, qu'on s'y attarde. Je tiens à le
répéter, c'est la seule route, hein, qui
dessert une centaine de kilomètres. Les gens ont été vraiment enclavés pendant
trois jours. Il y a eu des expériences pénibles, puis il ne faudrait
plus que la situation se répète.
Puis, comme
je le disais, je passe là chaque semaine, deux fois par semaine, les travaux
temporaires qui ont été réalisés déjà
commencent à être... je veux dire, commencent à ne plus faire le travail. Donc,
je présume que c'étaient des travaux
ponctuels, mais il va falloir vraiment penser à une intervention pour du moyen,
long terme. C'est un milieu qui est
escarpé, c'est complexe. Il y a des études qui ont été commandées, mais je
pense qu'il va falloir passer de l'étape des études à des travaux précis assez rapidement parce que les changements
climatiques font en sorte que c'est un secteur très vulnérable. Et il y a une dizaine de municipalités, donc, qui sont
visées par ce tronçon de route là. C'est vraiment une priorité puis j'aimerais que la ministre, là,
puisse peut-être s'enquérir d'informations précises sur qu'est-ce qu'on peut
s'attendre comme intervention, de la part du ministère, et je serais disponible
pour une rencontre pour échanger soit avec
vos fonctionnaires ou avec des gens de votre cabinet, mais je transmets ici les
inquiétudes des gens de la Haute-Gaspésie.
Pour ce qui
est du chemin de fer, j'adresserai mes demandes au ministre Fortin. D'ailleurs,
j'ai une rencontre de prévue
prochainement. On m'avait dit que ça pouvait être traité ici aujourd'hui, lors
des travaux aux crédits, c'est pour ça
que je vous l'ai adressé, mais il n'y a pas de problème, je vais les adresser
directement au ministre Fortin puis au ministre régional. Merci.
Le Président (M. Iracà) : Alors,
merci beaucoup, M. le député. Alors, si vous voulez un mot pour la fin, Mme la
ministre, il vous reste 30 secondes.
Mme
Tremblay : Oui. Alors, ce
soir, le ministre en titre des Transports sera ici, aux crédits, si vous
souhaitez lui poser la question
concernant le chemin de fer. Concernant le dossier de la 132, bien, c'est clair
que nous sommes sensibles aux
préoccupations des citoyens parce que la sécurité est primordiale. Là-dessus,
on ne lésine pas, c'est très clair. Donc, c'est pour ça qu'il y a un
plan d'action aussi qui est en élaboration parce qu'on veut vraiment définir
une stratégie d'intervention à long terme.
On travaille aussi avec les directions territoriales, alors je sais qu'ils sont
bien au fait, là, des enjeux. Et je
vous invite, n'hésitez pas, à prendre contact, effectivement, avec mon cabinet,
pour qu'on puisse organiser une
rencontre pour vous donner toute l'information, là, pour mieux informer encore
vos citoyens. Ça va me faire plaisir. On est très ouverts.
Le
Président (M. Iracà) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Merci, M. le
député. Alors, nous allons débuter un
nouveau bloc d'échange avec la partie gouvernementale, et je cède la parole à
mon collègue, M. le député de Vimont.
• (17 h 10) •
M.
Rousselle : Merci, M. le Président. Premièrement, je voudrais
saluer la ministre, toute son équipe, justement, du cabinet, les gens du ministère, que j'ai salué aussi ce matin. Encore
une fois, je vais vous le redire parce qu'il y a peut-être des gens qui n'étaient pas là ce matin, moi, je
suis bien conscient que vous travaillez vraiment fort, tous les gens du
ministère, du cabinet, pour préparer les crédits, et je sais que c'est
un travail colossal, et puis je voulais juste vous dire que, les députés, on est bien conscients... en tout cas,
moi, je suis bien conscient, mais c'est sûr que tous mes collègues sont bien
conscients de ça. Collègues de l'opposition
officielle et puis la deuxième opposition, les collègues du côté
gouvernemental, et aussi je ne voudrais pas oublier notre recherche qui
nous seconde vraiment d'une manière incroyable.
Écoutez, moi,
je veux vous parler de l'industrie du véhicule hors route au Québec et
l'importance des bénévoles. Juste, je
regardais un peu chez moi, à Laval, qu'est-ce qui se passait. Moi, je m'en
rappelle, entre autres, d'avoir fait de la motoneige dans les années 1965, 1966, il y avait peut-être des gens
qui n'était même pas au monde ici, et puis... Et je sais que l'aventure de la motoneige a commencé, à Laval, dans les
années 70. Donc, c'est vers les années 70 que ça s'est structuré, et, petit peu à petit peu, ça a grossi.
Je sais que, quand ça a commencé à Laval, il y avait au total 68 membres. Je peux vous dire qu'ils sont vraiment plus
nombreux maintenant. C'est vraiment un beau club, à Laval, qui fonctionne
vraiment bien.
Je sais que
ces clubs-là fonctionnent vraiment à cause de bénévoles parce que c'est grâce à
ces bénévoles-là qu'on peut voir les
sentiers bien entretenus, c'est à cause d'eux qu'on peut voir, justement, la
progression, justement, de cette importance,
de cette industrie-là. Parce qu'on le sait, qu'elle représente
14 400 emplois, tout de même, au Québec, c'est beaucoup des emplois.
3 milliards de retombées économiques, c'est... Quand j'ai vu les chiffres,
wow! je n'en revenais pas, je ne
pensais pas que c'était rendu à ce niveau-là. Je peux vous dire que ça a eu un
gros... ça a fait du chemin, depuis 1970,
je peux vous dire. Et sûrement aussi que les routes, les sentiers aussi ont
fait du chemin, parce que, dans les années que j'avais commencé à en faire... puis, en passant, c'était une
motoneige qui n'était pas trop, trop en condition, je n'avais pas
beaucoup de sous, donc, à ce moment-là, j'étais plus souvent au garage que sur
les sentiers, mais c'est des bons souvenirs pareil.
Écoutez, je
sais que c'est vraiment... pour les Québécois, c'est des loisirs importants,
mais on sait aussi qu'on attire beaucoup
de gens de l'extérieur du Québec, un peu partout. Moi, j'ai rencontré, entre
autres, dans les Laurentides, l'année passée
ou l'autre année avant, des Français, justement, qui sont arrivés au Québec
pour pouvoir faire, justement, de la motoneige et en profiter vraiment.
Je sais aussi
que c'est une industrie majeure qui fait des retombées économiques, comme je
vous disais tantôt, mais ça touche
l'hôtellerie, les restaurants, les commerces d'approvisionnement, les ateliers
mécaniques et, c'est sûr, les vêtements.
Parce que, là, je pouvais voir, c'est comme le ski. Moi, je fais beaucoup de
ski, mais je peux voir que c'est vraiment à la mode, il y a toujours des
nouveaux modèles de vêtements, puis le vêtement, je pense qu'il est vraiment, maintenant, en vogue, et vraiment les gens veulent
toujours avoir le dernier équipement sorti pour être à la mode un peu.
Et je sais
que c'est important que des programmes visent, justement, à soutenir,
justement, ces fédérations de clubs de motoneige, la fédération québécoise du
quad, la Fédération québécoise des motos hors route et tous ces clubs-là,
parce que, sans ces programmes-là, je pense
que les... on aurait des problèmes à garder, justement, cette industrie-là en
santé, parce qu'on est bien conscients que
ces clubs-là, qui sont vraiment responsables, je pourrais vous dire... Moi, je
sais bien, comme ancien policier, je les ai
vus faire de la prévention dans les sentiers, je sais bien que les services de
police font aussi leur travail
là-dedans, mais c'est grâce à des gens responsables de ces clubs-là qui peuvent
maintenir, justement, des clubs en
santé. Et ça, justement, la population, à ce moment-là, est plus portée à aller
vers ces clubs-là pour, justement, pouvoir en profiter.
Ça fait que,
quand j'ai vu 8 000 bénévoles, c'est incroyable... Je peux vous dire
qu'en 2017 j'ai rencontré, même, un
citoyen de chez nous, M. Sergerie, de club de motoneige de Laval, on lui a
même remis un prix. J'étais accompagné, justement, du ministre du
Transport du temps. Et puis vraiment, lui, il m'expliquait, justement, tout le
bénévolat qu'il faisait à l'intérieur. Et
moi, je pensais que c'était juste quatre, cinq personnes. Non. Il me contait
que, justement, leur club, il y a au
moins... à l'exécutif et tous les bénévoles qu'il y a là, il y a au moins une
trentaine de personnes qui travaillent soit
pour la sécurité des sentiers mais aussi le maintien, la sécurité, s'organiser,
justement, à faire des rassemblements pour pouvoir mousser la promotion de la
motoneige et du quad. Donc, écoutez, moi, en tout cas, j'étais vraiment
content de voir que les gens de chez nous
travaillaient vraiment dans ce sens et puis... Et c'est là que je vois que la
participation des clubs est essentielle à la réalisation.
Moi, je
voulais juste voir... À chaque année, il y a des projets qui sont soumis par
ces clubs-là. Sachant que c'est essentiel,
nous, côté gouvernemental, on fait quoi, vraiment, pour les supporter vraiment,
pour les motiver à continuer dans la même veine, toujours à faire
mousser ce côté très important pour le Québec?
Le Président (M. Iracà) : Merci.
Alors, Mme la ministre.
Mme
Tremblay : Alors, M. le
Président, je suis très contente d'entendre le député de Vimont aussi
positivement envers cette belle
industrie qui génère des retombées économiques d'un peu plus de
3 milliards de dollars pour l'ensemble du Québec. 3 milliards,
ce n'est pas rien. Je pense que ça surprend quand je donne le chiffre.
On parle, évidemment, de la motoneige, mais
aussi des VTT. Et ça attire même 30 000 touristes provenant de l'extérieur du Québec, qui chaque année viennent
découvrir ou vivre l'expérience, notamment motoneige, à travers nos beaux sentiers, 59 000 kilomètres de
sentiers. Nous avons un réseau unique au Québec. Oui, la motoneige est née, a
été inventée ici, au Québec, mais ça
se poursuit, et l'expérience motoneige est quelque chose au Québec. Alors, oui,
on a des sentiers très bien
développés, autant pour les VTT que pour les motoneiges, et c'est un grand
réseau de sentiers qui est interrelié,
qui interrelie toutes les régions du Québec, donc c'est majeur, c'est
important, on peut se déplacer où on veut, que ce soit en motoneige ou
en VTT. C'est apprécié.
Mais aussi il faut dire qu'il y a des besoins.
Les besoins sont grands. Vous l'avez dit tout à l'heure, c'est une industrie qui repose entre les mains de bénévoles,
8 000 bénévoles, au Québec, des gens passionnés qui sont là parce
qu'ils aiment ça, ils veulent
s'investir, ils adorent faire du VTT ou de la motoneige, ils en mettent, des
heures à entretenir les sentiers, à
construire... aider à construire des ponceaux, des ponts. Mais évidemment il y
a des besoins, puis il faut aussi que
ça respecte les normes en matière de sécurité, en matière d'environnement.
Alors, il y a des coûts, et on veut pérenniser nos sentiers de
motoneige.
Il y a une
volonté gouvernementale très forte, et j'ai été claire, lorsque j'ai fait
adopter un projet de loi en novembre dernier,
l'important, c'est de pérenniser nos sentiers de motoneige. Parce qu'il va y
avoir également de nouvelles normes environnementales,
dès 2020, qui vont s'appliquer, et on sait à quel point c'est important, si on
veut conserver cette belle industrie et les retombées, les retombées dans toutes les régions du
Québec, hein, que ce soit pour des nuitées à l'hôtel, à l'auberge, que ce soit la restauration, donc, dans
les relais, les restaurants, l'essence, il ne faut pas oublier, également.
Quoiqu'il y a même de nouveaux modèles
électriques, là, que j'ai vus dans les médias, cette semaine, donc peut-être,
dans quelques années, on parlera également des motoneiges électriques.
Alors, c'est une très
belle industrie, mais, compte tenu des besoins... Parce que nous avons des
programmes réguliers que nous avons mis en
place, en 2011, qui sont importants, à la demande des fédérations, fédération
québécoise des motoneigistes du
Québec, fédération québécoise des quadistes, également, deux précieux
partenaires qui travaillent très bien
avec nous. Donc, à ce moment-là, ils avaient demandé qu'un certain montant soit
prélevé des plaques d'immatriculation pour aider, soutenir, dans le
fond, cette industrie, soit pour les infrastructures, mais aussi protection de
la faune et également pour l'entretien des
sentiers. Mais force est de constater que le montant qui est prélevé pour les
infrastructures était insuffisant,
ces dernières années, et, en 2017 et 2016, donc, il y a de nombreux projets qui
étaient déposés par les différents clubs et qui ne pouvaient être
réalisés, faute de fonds.
• (17 h 20) •
Alors,
ce que nous avons annoncé, en février dernier, et c'est du jamais-vu, c'est
historique comme investissement, un
peu plus de 10 millions de dollars qui ont été annoncés pour aider, pour
soutenir les différents clubs de motoneige, pour réaliser des études, pour la construction de ponts, de ponceaux,
réaligner des courbes, pour sécuriser davantage nos sentiers, mais les
supporter aussi pour la réalisation de ces nombreux projets là.
Alors, ce montant que
nous avons annoncé en février dernier a été accueilli comme un cadeau du ciel
par les différentes fédérations et les différents clubs. On a commencé à faire
les annonces dans les différentes régions qui reçoivent
ces projets-là, et les motoneigistes et les quadistes sont tellement heureux,
ça va faire la différence. C'est près de... environ 150 projets qui vont
pouvoir être réalisés, dans l'ensemble du Québec. Donc, ça permet de
concrétiser des projets qui avaient
été déposés en 2016 et 2017, mais qui ne pouvaient pas être réalisés.
Évidemment, il y a encore les programmes
réguliers qui sont là, qui sont là pour durer. Donc, s'il y a de nouveaux
projets à être déposés, ils pourront l'être dans le cadre des programmes
réguliers. Donc, ça, ça se poursuit.
Mais,
bon, nous avons fait des annonces en Beauce, nous avons fait des annonces en Abitibi. Nous étions dans le secteur de Val-d'Or, pas plus tard que lundi,
et demain nous serons également dans la région des Laurentides-Lanaudière, nous serons à Saint-Tite vendredi, à Sherbrooke
lundi. Hier matin, nous avions l'annonce également dans la Capitale-Nationale, donc, deux projets qui
ont été retenus, notamment, dans le comté de Chauveau, un projet qui a été
retenu également dans le comté de Portneuf. Mais ce sont des clubs
qui offrent des services dans l'ensemble des régions et qui vont
travailler sur des projets pour aider à pérenniser des liens pour desservir
d'autres régions comme le Saguenay—Lac-Saint-Jean, Charlevoix, qu'on pense aussi à
la Mauricie.
Alors oui, c'est une
belle industrie. C'est des gens qui travaillent très fort. Au-delà des
bénévoles, il y a aussi 14 000 travailleurs. Donc, c'est des emplois
aussi, en plus des retombées économiques. Mais évidemment la sécurité demeure notre priorité dans les sentiers. Il y a
également des campagnes de sensibilisation, une campagne de sensibilisation qui a été lancée l'automne
dernier. Il y a toujours également les fédérations qui travaillent très fort
sur des programmes et qui font
également de la sensibilisation dans les sentiers. Et, bien, ça porte fruit, ça
porte fruit. Les gens sont plus prudents dans les sentiers.
Évidemment,
cette année par exemple, il y a eu malheureusement 19 décès à motoneige.
Évidemment, un décès, c'est toujours
un décès de trop, mais ça demeure quand même que c'est l'année qui a été la
moins meurtrière. Alors, je pense que tous ces efforts de
sensibilisation portent fruit, mais il ne faut pas lâcher, ça, c'est clair. Il
faut continuer à travailler. Et les fédérations, les différents clubs sont bien
au fait de ça, et ils travaillent très fort, entre autres, avec notamment les
nombreux bénévoles.
Le Président (M.
Iracà) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Et je cède la parole
maintenant au député d'Abitibi-Est, qui a une question pour vous.
M.
Bourgeois : Pour combien de temps, M. le Président?
Le Président (M.
Iracà) : Alors, je vous dirais, pour à peu près huit minutes.
M.
Bourgeois : Parfait. Merci, M. le Président. Oui, Mme la ministre,
effectivement, quelle belle journée, lundi. On a fait une belle activité à l'extérieur. Avoir eu un peu plus de
temps, on aurait pu aller faire un peu de motoneige, parce que notre réalité
fait en sorte que, cette année, on a encore la possibilité de faire de la
motoneige. D'ailleurs, les présidents
de club qui étaient avec nous nous l'ont dit, c'est vraiment une année
exceptionnelle, quoique la saison de la motoneige, dans notre secteur,
on parle facilement de 12 à 14 semaines.
Donc,
évidemment, l'annonce de lundi a été très favorablement reçue puisqu'elle va
permettre de pérenniser des sentiers, des plus beaux sentiers de
motoneige au monde. Et ce n'est pas nous qui le disons. Les revues spécialisées
américaines, qui sans l'ombre d'un doute...
qui s'inscrivent, dans le fond, dans une dynamique et qui disent : Nous,
avec ce qu'on a de la part des
utilisateurs qui, en Amérique du Nord, font l'utilisation de ces sentiers-là...
nous disent que sans l'ombre d'un
doute... Et l'Abitibi en particulier ont des sentiers tout à fait
extraordinaires, avec des distances très grandes, ce qui est très apprécié de la part des
motoneigistes, parce que parfois, au sud de la province, ils sont toujours en
train de traverser une route, tandis que, dans notre territoire, évidemment,
ils peuvent être appelés à refaire le plein avant de retraverser une
route, de façon importante.
Donc, cette
industrie-là, elle est importante parce qu'elle donne accès à un vaste
territoire pour le loisir. Elle permet aux
gens qui habitent le territoire d'en profiter pleinement, mais également
d'accueillir des touristes étrangers, et même dans notre région. Nous, on a fait faire,
avec la collaboration... les clubs de motoneige et l'association touristique
régionale ont fait faire une étude très
révélatrice, même, pour les acteurs du milieu, qui pensaient par exemple...
C'était connu, qu'il y avait
plusieurs Ontariens qui venaient utiliser les sentiers de motoneige, mais les
gens avaient l'impression que
c'étaient plus des gens du Nord-Est ontarien. Mais, à la grande surprise de
tout le monde, la majorité des utilisateurs ontariens étaient des gens
du secteur de Toronto et de Mississauga. Donc, un apport financier important. Beaucoup
d'utilisateurs, également,
des États-Unis, ce qui démontre clairement, justement,
la qualité à la fois des installations et des pistes.
Mais il y a d'autres
impacts encore très importants. Par exemple, le réseau des pourvoiries, à une
époque où il y a eu un ralentissement au niveau des clientèles, dans le secteur de la pourvoirie, au niveau de la pêche et de la chasse, l'industrie de la motoneige, qui s'est
développée avec une proximité des sentiers, avec ces installations-là, a
revigoré l'industrie des pourvoiries. Et, pour certains, dans notre
région, l'industrie de la motoneige représente plus de 50 % de l'apport financier des opérations. Donc, c'est un changement important
qui a permis, donc, de valoriser ces installations-là sur une base
annuelle pérennisée et a permis aussi de mieux faire découvrir l'ensemble du
territoire.
Donc,
cet apport-là également, Mme la ministre, il amène le phénomène... Parce que la
région de l'Abitibi-Témiscamingue, entre
autres, est une région où il y a beaucoup de milieux humides, donc il y a toute
une problématique de pouvoir avoir accès
au territoire rapidement, au début de l'hiver, pour pouvoir aménager les sentiers
de façon adéquate parce que, pour les
équipements, si on entre dans des zones de milieux humides, il y a des risques,
c'est plus compliqué, il pourrait y avoir de l'enlisement de ces véhicules-là. Donc, le fait d'avoir des
installations mieux adaptées avec cette réalité-là, c'est fort
important.
Je
coupe court parce que je veux quand même revenir sur un point que vous nous
avez parlé, qui est fort important et
qui aurait pu mettre en péril cette industrie-là, c'est toute la question de
l'immunité des poursuites au niveau des VHR. Ce dossier-là, depuis 2004, lorsqu'il y a eu la loi qui a été mise en
place pour prévoir l'immunité à l'égard des actions en justice fondées sur les inconvénients de
voisinage... Puis on peut comprendre. À ce moment-là, la technologie, le type
de motorisation, le type d'utilisation aussi...
Parce que je pense qu'il y a eu une évolution de la part de la clientèle motoneigiste dans les pratiques, c'est-à-dire le
respect des voisinages, la courtoisie dans les sentiers, toute la régulation
au niveau de la vitesse, la signalisation,
fait en sorte que, pour permettre le maintien du réseau provincial... Parce que
cette industrie-là, elle est très
liée avec la possibilité de pouvoir faire la boucle... Nous, on voit
fréquemment, dans ma région, des gens
qui arrivent du secteur de Laval, du secteur de l'Outaouais vers l'Abitibi pour
faire la boucle complète. Et donc il y avait un risque fort important,
et c'est pour ça qu'il y a eu l'adoption, au mois de novembre 2017, de la loi
n° 147. J'aimerais ça que vous nous
ameniez un petit peu plus loin dans cet enjeu-là et la suite des choses par
rapport à cet enjeu-là.
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
• (17 h 30) •
Mme Tremblay : Merci beaucoup, M. le Président. Évidemment, ce projet de loi, que j'ai
fait passer en novembre dernier, est
pour moi très important parce que c'était mon premier projet de loi en tant que
ministre, et c'est le premier dossier sur lequel j'ai travaillé, donc,
dès que je suis arrivée en poste.
Donc,
oui, la décision de prolonger à nouveau l'immunité a été prise à la suite des
recommandations du rapport sur
l'immunité des poursuites qui étaient fondées sur les inconvénients de voisinage
et aussi le processus de plainte qui a
été déposée à l'Assemblée nationale en juin 2016. Et donc le gouvernement, ce
que nous avons fait, c'est que nous avons donné suite au rapport qui proposait de prolonger l'immunité de
poursuites jusqu'au 1er janvier 2020. Et ce qu'on nous demandait
aussi, c'était de bonifier le processus de traitement des plaintes, la
médiation, l'arbitrage pour assouplir l'application et renforcer l'efficacité
auprès des parties concernées par un inconvénient de voisinage.
Donc,
je tiens à rappeler que les différentes fédérations, mais aussi les organismes
demandaient la reconduction de
l'immunité. Pourquoi? Pour sécuriser le travail de leurs bénévoles mais aussi
d'assurer la stabilité du réseau des sentiers, qui repose, et je le mentionnais
plus tôt, sur le travail acharné de 8 000 bénévoles. Alors, ça a été
très apprécié. Et pourquoi,
1er janvier 2020? C'est parce qu'à partir du 1er janvier 2020 il y
aura de nouvelles normes, c'est l'entrée en vigueur de nouvelles normes quant aux mécaniques autorisées à circuler
dans les sentiers de VHR. Donc, ce serait logique que ce soit en même
temps.
Mais
tout à l'heure, quand je disais : C'est important de pérenniser nos
sentiers de motoneige, c'est aussi pour ça, hein, pour réduire les inconvénients de voisinage également. Parfois, on
doit passer un peu plus loin des résidences. Donc, ça demande de nouvelles infrastructures pour
contourner, pour être moins proche des résidences. Alors, bien, écoutez,
quand je parle de la nouvelle réglementation qui va entrer en vigueur en 2020,
c'est l'article 33.1 de la Loi sur les véhicules
hors route, qui redéfinit des motorisations permises sur les véhicules hors
route. Donc, ce sera effectif à partir du 1er janvier 2020. Donc,
c'est pour ça que c'était logique de prolonger l'immunité.
Donc,
dès 2020, un VHR qui n'a pas un moteur quatre-temps ou un moteur deux-temps à
injection directe ne pourra circuler
dans les sentiers à moins d'y être autorisé par règlement du ministre. Et cette
nouvelle réglementation va favoriser l'utilisation
de technologies qui permettent la réduction des bruits, réduction des odeurs ou
d'autres contaminants liés à l'utilisation des véhicules hors route,
donc des nouvelles normes qui ont été introduites à la Loi sur les véhicules
hors route en 2010. Donc, les gens sont au
courant que ça s'en vient. Donc, les motoneigistes, notamment, se préparent à
ces nouvelles normes qui vont entrer en 2020.
Et
parallèlement à ça nous avons aussi annoncé... En plus d'un peu plus de
10 millions de dollars, dans le fond, que nous avons annoncé pour pérenniser les sentiers de motoneige pour
différents projets d'infrastructure, nous avons aussi annoncé, en
décembre dernier, 3 millions de dollars pour réaliser un sentier de
motoneige entre Saint-Faustin—Lac-Carré et Mont-Tremblant. Et je peux vous dire
que c'est un sentier qui était vraiment très attendu. Ça faisait des années
qu'ils attendaient ça et ça va permettre de
redonner un nouvel élan à l'industrie touristique de la région. Il y avait plus
d'une centaine de
personnes présentes lorsque nous avons fait l'annonce. Les gens ont applaudi
chaudement la nouvelle, c'était attendu.
Il faut
savoir que, depuis 2004, le jugement Langlois interdit la circulation de
motoneiges sur le parc linéaire entre Saint-Faustin—Lac-Carré et Mont-Tremblant. Donc, la solution qui
a été amenée, donc le sentier qui sera sur l'emprise de la route 117 et sur quelques terrains
privés, c'était parfait pour les gens du secteur, qui étaient vraiment
contents. On parle d'un sentier d'une
longueur de 9,2 kilomètres qui va quitter le parc linéaire le
P'tit-Train-du-Nord à Saint-Faustin—Lac-Carré pour se raccorder à un sentier qui
existe déjà dans le secteur de la rue Saint-Siméon, à Mont-Tremblant. Donc,
les travaux, qui sont sous la réalisation du Club de motoneiges Diable et rouge...
Et, il faut le préciser, quand même, il y a uniquement les motoneiges qui
seront autorisées à emprunter ce nouvel aménagement.
Le Président (M. Iracà) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. Ceci met fin au bloc d'échange avec la partie gouvernementale. Nous allons débuter un autre bloc
d'échange avec l'opposition officielle. Et je cède la parole au député
de René-Lévesque.
M. Ouellet : Merci beaucoup, M. le
Président. On va changer de région. On était dans la région limitrophe Côte-Nord et Baie-Sainte-Catherine, donc
Charlevoix. On va remonter un peu plus à l'ouest, Mme la ministre, et on va se
parler un peu du pont de l'Île-d'Orléans. Si
vous le permettez, je vais vous faire un petit laïus pour bien mettre en
contexte et j'aurai des questions à la fin pour obtenir des précisions.
Alors, en
2015, le projet du pont de l'Île-d'Orléans a été annoncé par le député de
Marguerite-Bourgeoys, et je le cite,
dans Le Journal du Québec : «Après des années de tergiversations,
le ministère des Transports a finalement confirmé, jeudi, la construction d'un pont flambant neuf à
l'île d'Orléans. Les automobilistes pourront l'emprunter au plus tard en
2024.» Le 9 juillet 2017, le ministre
de l'époque, le député de Lotbinière, ne veut pas dévoiler les échéanciers. Ce
qu'il nous dit, à La Presse, le 9 juillet :
«On a des échéanciers, on a des plans, mais on n'en fait pas état.»
Sur ce qui avait été annoncé par le député de
Marguerite-Bourgeoys à l'époque où il était ministre des Transports, en 2015, l'étude d'impact
environnemental devait commencer en 2016, mais l'appel d'offres n'a finalement
été publié qu'au début de 2017. La date
limite pour la réception des soumissions a ensuite été reportée non pas à une,
mais à trois reprises. Même si neuf
propositions ont été reçues, il a fallu attendre jusqu'à la fin de 2017 avant
que le processus d'octroi du contrat soit complété. La firme Stantec
Experts-conseils a finalement remporté la mise avec une offre de
136 255 $. Selon les documents d'appels d'offres, la firme dispose
maintenant de six mois pour produire un rapport d'avant-projet, comprenant l'analyse des travaux considérés pour le
nouveau pont, puis de six autres mois pour le rapport final.
«"La
préparation du projet respecte les échéanciers fixés et l'objectif demeure que
le nouveau pont soit mis en service
en 2024", a assuré le porte-parole du ministère des Transports, M.
Guillaume Paradis, en réponse aux questions du bureau parlementaire du Journal
de Québec.»
Vous, Mme la
ministre déléguée, le 14 novembre 2017, et je vous cite : «Il y a eu
de petits retards pour les appels d'offres,
c'est vrai, mais l'échéancier global de 2024 est toujours respecté.» «On va
avoir la solution du bureau de projet du troisième lien avant la
construction du pont de l'Île-d'Orléans», avez-vous ajouté. La reconstruction
du pont de l'Île-d'Orléans est toujours à l'étape de la planification.
Et là je veux
nous ramener à l'annonce du troisième lien, le 4 décembre 2017, et je vais
vous citer, Mme la ministre : «Entre-temps,
le gouvernement se dit prêt à bouger si des actions à plus court terme peuvent
améliorer la fluidité de la circulation.
Il poursuit également les études sur la construction d'un nouveau pont à
haubans pour l'île d'Orléans, qui doit être
livré pour 2024. Si ce dernier devait faire partie de la solution retenue pour
gagner la Rive-Sud à l'est, des ajustements pourront être faits»,
a-t-elle assuré, Mme la ministre.
Bref,
avec tous ces retards, Mme la ministre, comment pouvez-vous nous dire qu'il n'y
aura pas de report de l'échéance de 2024 pour le pont de
l'Île-d'Orléans?
Le Président (M. Rousselle) : Mme la
ministre.
Mme
Tremblay : Alors, M. le Président,
effectivement, ce que j'ai mentionné au journal en novembre dernier, je le maintiens. Donc, nous souhaitons toujours
livrer le nouveau pont vers 2024. Les retards sont connus. On parle de quelques retards. Ils sont déjà connus, mais nous
gardons le cap. Les médias, donc, et il l'a mentionné tout à l'heure, le
député, ont fait état de certains retards en
raison de difficultés rencontrées lors de l'octroi de contrats. Donc, on ne l'a
pas caché. On pense être en mesure de pouvoir rattraper le temps perdu.
Il faut
savoir que la construction d'un nouveau pont, c'est un projet majeur, un projet
que nous avons à coeur, et nous
devons faire les choses correctement. Il y a des contrats qui ont été octroyés
dans les derniers mois pour préparer l'étude d'impact sur l'environnement.
Évidemment, c'est une étude qui est tout à fait essentielle avant le début de
la construction du nouveau pont. Il y a
d'autres contrats aussi qui seront accordés dans les prochains mois. Donc, on
pense à l'ingénierie, l'archéologie,
patrimoine, finances. Donc, c'est important aussi de rappeler que la
consultation des parties prenantes
est amorcée. Ça va s'intensifier aussi dans les prochains mois. Donc, notre
objectif demeure le même, c'est qu'un nouveau pont soit mis en service
vers 2024, M. le Président.
Le Président (M. Rousselle) : M. le
député.
M.
Ouellet : Si je comprends
bien, Mme la ministre, les études d'impact sont déjà commencées. C'est ce que
j'ai entendu. À quand elles seront terminées, selon votre avis?
Le Président (M.
Rousselle) : Mme la ministre.
Mme Tremblay : Dépôt de l'étude
d'impact, 2020.
M. Ouellet : 2020?
Mme Tremblay : 2020.
M. Ouellet : 2020. Et les études
archéologiques, elles?
Mme
Tremblay : Bien, ça, c'est
dans d'autres contrats dans les prochains mois. Ça, c'est-u à peu près dans...
Parce qu'il y a différentes choses qui
peuvent se faire en même temps, là, être effectuées en même temps. Je crois que
c'est dans les mêmes dates, là, je ne les ai
pas avec moi. Donc, les contrats vont être accordés dans les prochains mois,
là, mais les résultats devraient être sensiblement vers la même période,
peut-être même avant.
Le Président (M. Rousselle) : M. le
député.
M. Ouellet : L'étude d'avant-projet,
lui, quand elle sera déposée, selon vous?
Mme
Tremblay : Écoutez, là, je
ne peux pas présumer du dépôt. Ça va suivre son cours, là, les travaux avancent.
Puis je pense qu'on s'est engagés à deux
choses, M. le Président, mettre en place un bureau de projet pour analyser les
différents scénarios pour un troisième lien et livrer le nouveau pont de
l'Île-d'Orléans vers 2024. Alors, on continue à
travailler en ce sens. On est conscients que le bureau de projet pourrait
suggérer aussi un tracé qui passerait par l'île d'Orléans. Mais je peux vous assurer que les deux équipes se parlent
fréquemment sur le sujet. Donc, j'invite aussi peut-être mes collègues à attendre le résultat du dossier
d'opportunité avant de spéculer sur l'emplacement d'un troisième lien aussi.
Le Président (M. Rousselle) : M. le
député.
• (17 h 40) •
M.
Ouellet : Oui. Écoutez...
Puis mon but n'est pas de spéculer à quel endroit il va se situer. Je vais
laisser les ingénieurs et les gens
experts nous expliquer la pertinence parce qu'il y a aura une étude,
effectivement, sur la fluidité, l'origine-destination
aussi, et, par la suite, effectivement, les coûts et son lieu. Alors, ça, je
laisse effectivement le travail... Mais, ma question pour l'île d'Orléans, je
pense qu'elle est légitime. Puis, si vous me permettez, ma collègue de
Taschereau a eu un bon débat avec le député de Jean-Talon, le ministre
responsable de la Capitale, et on n'a pas été satisfaits
des réponses, c'est pour ça que je reviens à la charge. Vous êtes d'ailleurs la
ministre déléguée pour la région mais aussi pour tout l'Est du Québec.
Selon un
courriel reçu du directeur des
projets en transport pour l'Est du Québec,
soit le nouveau directeur du projet
du troisième lien, le dépôt d'étude d'impact ne le serait pas avant 2020, soit
quatre ans après l'échéancier prévu initialement.
Donc, j'essaie juste de comprendre, Mme la ministre. Puis j'entends vos
intentions, là, mais, en 2016 puis, après
ça, en 2018... excusez, en 2016, pardon, lorsque tout le processus a été lancé
et relancé, notamment par le ministre de Marguerite-Bourgeoys, notamment
par le ministre de Lotbinière... pardon, député de Lotbinière, on était dans
des échéanciers de 2020‑2024.
Mais là on est deux ans plus tard et, dans certains cas, pour certains dossiers
d'étude, trois ans plus tard, et on
maintient le cap toujours pour 2024. Dites-moi, Mme la ministre, qu'est-ce qui
fait qu'on est capable d'en arriver
au même résultat lorsqu'il nous manque, dans l'évaluation de départ, déjà trois
ans de ce qui avait déjà été fait.
Le Président (M. Rousselle) :
Mme la ministre.
Mme Tremblay : Alors, M. le Président, d'abord, je tiens à dire
que, pour ce qui est de l'étude d'impact, il n'y a pas quatre ans de retard. Le délai était prévu
pour 2018, et là maintenant c'est pour 2020. Donc, on ne parle pas de quatre
ans, mais plutôt de deux ans. Et nous
continuons à maintenir que le nouveau pont pourra être livré vers 2024, c'est
le souhait. Oui, il y a des retards.
Nous l'avons mentionné, sauf que nous croyons pouvoir être capables de
rattraper le temps perdu, donc le retard qui a été occasionné, là, par
différents contrats.
M. Ouellet : Donc, vous
confirmez que votre ministère garde le cap pour 2024?
Mme Tremblay : Nous maintenons
le cap pour 2024.
M. Ouellet : 2024, malgré le fait que, par le passé, on
commençait plus tôt puis on avait toujours... Donc, j'aimerais juste... Puis je ne porte pas de mauvaises
intentions, Mme la ministre, mais j'essaie juste de comprendre qu'est-ce qui
fait qu'on est beaucoup plus rapides
aujourd'hui que nous l'étions à l'époque. Qu'est-ce qui a changé? Est-ce que ce
sont les équipes qui sont plus
grosses? Est-ce que les contrats sont plus petits? Bref, donnez-moi les
certitudes qui me disent, là... Puis
je veux vous croire, Mme la ministre, je suis très sincère. Les gens de
Charlevoix, les gens qui veulent aller visiter, entre autres, l'île d'Orléans aussi veulent savoir quand est-ce que les
travaux seront réalisés. Alors, je ne mets pas en doute votre ministère.
Je ne mets pas en doute votre raisonnement et votre implication de nous livrer
ça en 2024, mais vous comprenez aussi notre
questionnement. Dès 2016, on nous donnait l'échéancier 2024. Et là on est
en 2018 et on est encore dans l'échéancier 2024. Je m'aurais attendu peut-être que ce soit
un peu plus tard et j'aurais peut-être accepté si c'était justifiable. Alors, j'essaie de comprendre, puis
donnez-moi des réponses. Comment se fait-il qu'on est capable encore d'être en 2024 lorsqu'il nous manque deux ans déjà
de travail qui n'a pas été fait avant les travaux annoncés pour 2018?
Mme Tremblay : Alors, M.
le Président, je pense qu'il faut
laisser les gens du ministère travailler dans ce dossier-là. Moi, ce que j'ai dit, c'est que, dans le fond, nous sommes en mesure de donner toutes les ressources
nécessaires pour respecter et garder le cap vers 2024 pour la livraison du pont. C'est un pont de
l'île qui est une nécessité. Et il faut faire aussi certains travaux préparatoires. Donc, c'est majeur comme
dossier. Et nous tenons à maintenir que le nouveau pont, dans le fond, sera livré vers 2024.
Le Président (M. Rousselle) : M.
le ministre... M. le député.
M. Ouellet : Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Rousselle) :
Vous êtes rendu ministre, imaginez-vous.
M. Ouellet : Ah! Tabarouette,
non, pas tout de suite!
Mme la ministre, si vous me permettez, on va revenir sur le transport aérien, c'est un
dossier qui nous est cher. Et je vais
être très honnête avec vous. Vous nous avez entendus vous questionner et
questionner le gouvernement en Chambre avant la tenue du forum. On a critiqué les résultats qui ont été donnés parce que,
concrètement, chez nous, ça n'a pas eu beaucoup d'impact sur le prix des
billets.
Mais là j'ai
dit : Écoute, je peux-tu préparer quelque
chose? Puis là j'ai demandé à mon
recherchiste. On a fait ça un peu à la dernière minute, là, mais,
regardez, là, juste pour demain, un aller-retour Baie-Comeau—Québec, puis
je vais le déposer à la commission,
là, Baie-Comeau—Québec, un aller-retour, Mme la ministre, là, un
chiffre, O.K., et j'ai la copie courriel : 2 948,82 $.
Ça, Mme la ministre, c'est ce que ça coûte pour quelqu'un qui veut faire un
aller-retour Baie-Comeau—Québec.
Là, vous
allez me dire : M. le député, vous avez pris le plus cher. Oui, j'ai pris
le plus cher, vous avez raison, mais je
ne suis pas... je suis bon joueur aussi, j'ai pris le moins cher, Mme la
ministre, et j'arrive, avec le vol le moins cher, à tout près de
1 100 $.
Donc, si
j'applique les nouvelles mesures qui sont inscrites au budget, soit 30 %
de réduction pour un maximum de
500 $, dans le cas du vol à 3 000 $, comme c'est lui qui serait peut-être
disponible, mais vous avez compris que j'applique le 30 %, donc 1 000 $ de rabais,
j'arrive à un maximum de 500 $, j'ai déjà topé. Et, dans le cas du
billet de 300 $... du billet de 1 000 $, pardon, tout
près de 1 100 $, j'applique le 30 %, j'arrive à tout près de
300 $, il me reste encore un crédit de 200 $.
Mme la ministre, je suis tenté de vous dire qu'on a véritablement raté la cible avec cette mesure-là. Ça n'a aucune
incidence sur le prix des billets. Et malheureusement ce que le gouvernement
offre pendant cinq ans, 40 millions, donc 8 millions par année, ça s'en va directement dans les poches des
compagnies aériennes. Alors, sécurisez-moi, Mme la ministre, là. Dites-moi, là, que vous allez
changer de cap et vous allez me donner une autre opportunité de faire baisser
les prix pour ce qui est des vols régionaux. Je viens d'en démontrer l'exemple.
Et, si vous
me permettez, Mme la ministre, je vais vous déposer le billet en question que
j'ai tapé tout à l'heure sur ma
tablette pour savoir effectivement quel serait le prix aujourd'hui d'un vol
aller-retour Baie-Comeau—Québec.
Alors, M. le Président, je fais déposer en commission...
Document
déposé
Le Président (M. Iracà) : Parfait.
Nous allons faire les copies et la distribution. Merci beaucoup.
M. Ouellet : ...de la mauvaise mise
en pages, là, mais elle a sorti sur trop de papier à mon goût.
Le Président (M. Iracà) : On va s'en
occuper. Ça marche. Merci beaucoup.
M. Ouellet : Merci.
Le Président (M. Iracà) : Oui, Mme
la ministre, allez-y.
Mme
Tremblay : Oui. Alors, M. le
Président, en fait, je dois dire que je suis très fière de ce que nous avons
annoncé lors du sommet, le
2 février dernier, pour le transport aérien régional, très fière parce que
nous avons respecté ce que les régions nous proposaient. Nous avons
écouté les gens des régions. Alors, on connaît très bien les enjeux.
Et je suis
d'accord à ce qu'on dépose évidemment le coût du billet d'avion parce que nous
ne sommes pas gênés. Nous connaissons
très bien les problèmes qui sont vécus dans les régions. Alors, oui, les
billets d'avion sont trop chers actuellement
pour le transport intérieur aérien. C'est d'ailleurs pour ça que nous avons
fait plusieurs annonces lors du sommet
et que nous avons annoncé également un montant record, jamais vu, de
173 millions de dollars sur cinq ans pour aider justement le transport aérien régional, et en aidant comment? En
aidant à partir des mesures qui nous ont été proposées par le milieu.
Il
y a plusieurs programmes qui ont été mis en place, dont notamment le programme
d'aide pour les infrastructures aéroportuaires
régionales, dont les détails et les critères seront dévoilés très
prochainement. On parle d'un programme de 100 millions de dollars. Je peux
vous dire que c'était vraiment demandé par les municipalités, les MRC, les
conseils de bande, qui se doivent
d'entretenir les infrastructures et qui souffraient de sous-financement. Il ne
faut pas oublier que le dernier programme, en 2015, était de 1 million de
dollars pour bonifier les infrastructures, alors que, là, on parle de
100 millions de dollars.
Alors, les
municipalités, notamment, qui sont propriétaires d'aéroports ou les OBNL vont
pouvoir réaliser des projets majeurs,
notamment le prolongement de pistes, balisage lumineux, bâtiments d'accueil,
bref, ce qu'ils ont besoin pour mieux
développer leurs aéroports. Il faut aussi savoir que, souvent, les
municipalités imposaient des coûts qui étaient refilés, dans le fond, sur le prix des billets, une taxe pour bonifier
les infrastructures. Alors, ça, si ça les aide à pouvoir développer, peut-être que ces tarifs-là vont
pouvoir disparaître aussi. Alors, ce sera un coût de moins pour les citoyens
qui voudront s'envoler d'une région à l'autre.
Ce n'est pas
tout. Ça, c'est la première des choses, qui était très demandée. Nous allons
aussi mettre en place un programme
d'aide pour la desserte aérienne régionale avec un montant de 22,5 millions.
Je veux simplement vous rappeler que, dans le dernier programme, de 2015, qui
était quand même apprécié, c'était 1 million, qui incluait la desserte
aérienne, mais aussi les infrastructures.
Alors là, on a séparé les deux. Alors, pour la desserte aérienne, à quoi ça va
servir, le 22,5 millions? Ça va
servir à améliorer et à développer les services qui sont offerts par les
transports aériens qui sont déjà
présents au Québec. Ça va aussi encourager la venue de nouveaux acteurs. Ça va
aider à financer un fonds de démarrage pour de nouveaux services aériens
et le maintien des liaisons déjà existantes.
Donc, ce que
ça veut dire, c'est plus de concurrence sur le marché. Et on sait que, s'il y a
davantage de concurrence, ça va aider
à pousser vers le bas le prix des billets d'avion. C'est ce qui était demandé
par les municipalités, notamment
par l'Union des municipalités du Québec. Donc, ça va permettre aussi de
soutenir des projets qui vont permettre une meilleure promotion des services
aériens.
• (17 h 50) •
Le Président (M. Iracà) : Merci, merci.
Mme Tremblay : Le temps est écoulé?
Le Président (M. Iracà) : Non,
simplement pour une question d'équité entre les questions et les réponses.
Mme Tremblay : Ah! il n'y a pas de
problème. Je poursuivrai tout à l'heure.
Le Président (M. Iracà) : J'essaie
d'être le plus équitable possible. M. le député.
M.
Ouellet : Oui, M. le
Président. Mme la ministre, je vous dirais... Les élus nous avaient demandé
400 millions et ils ont eu
100 millions. Je comprends qu'ils sont heureux. C'est un pas pour les
infrastructures aéroportuaires. Mais est-ce
que vous pensez que les élus, dans la salle, qui étaient là à Lévis
représentent l'ensemble des consommateurs et consommatrices qui prennent
les vols? La réponse est non, Mme la ministre.
Alors, les
maires du Québec, là, ils sont peut-être contents, dans certains cas, pour la
mesure que vous avez mise, là. Puis
je sais que vous allez me citer le maire de Baie-Comeau ou d'autres maires qui
étaient bien heureux des mesures pour
les citoyens, citoyennes. Mais, je vous le dis, puis je suis très honnête, Mme
la ministre, là, d'abord, ces élus-là qui voyagent, ils ne paient pas
leur billet de leurs poches, tout comme nous à l'Assemblée nationale. C'est
offert par l'Assemblée nationale pour venir
se présenter au travail qu'on a à faire. Mais M. et Mme Tout-le-monde, là, qui
veut se rendre voir cousins,
cousines, frères, soeurs, mère, père dans d'autres régions du Québec ou qui
veulent venir visiter nos régions, ils paient ça de leurs poches, là.
Puis, je vous
le donne en mille, là, il n'y en a pas un qui était présent au sommet parce
que, un, ils ne pouvaient pas se
présenter parce qu'ils étaient au travail, mais, deux, les mesures que vous
annoncez ne répondent en rien à leurs besoins. Puis, quand je dis en
rien, là, avec le prix des billets que je vous ai montrés, ça n'encourage pas
quelqu'un de venir nous visiter puis, surtout pas, ça ne permet pas
à quelqu'un de soulager son portefeuille pour venir à Québec
ou à Montréal. Ça, c'est la première chose. Deuxième
chose, le remboursement total de 500 $, avec le prix des billets, Mme la ministre,
là, au mieux, ça couvre un aller-retour, au pire, c'est un aller-retour et demi.
Donc, je ne suis même pas capable de faire plus d'un voyage pour
bonifier notamment le 30 %, pour ce qui est de la région Côte-Nord, qui
touche ma circonscription et le 500 $ maximum.
Alors, la réflexion des gens, là... Bien
honnêtement, là, c'est correct de mettre des millions dans de l'asphalte pour
rénover le parc aéroportuaire. Ça, les élus vont être les premiers à vous
dire : C'est une bonne chose. Mais M. et Mme
Tout-le-monde qui doivent prendre l'avion, qui doivent payer jusqu'à... Puis
j'ai été fair-play, là, 1 100 $
pour le plus bas, 3 000 $
pour le plus haut, là, imaginez, là, on dit que les mesures du gouvernement vont faire baisser les prix, la réponse, c'est tout simplement non. Alors, on se serait attendus, bien
honnêtement, que vous attaquiez le problème de fond. Notre formation politique a parlé de prix minimum.
On a parlé, dans certains cas, même de prix plancher pour faire baisser le
monopole d'Air Canada. Puis je discute avec
mes citoyens, citoyennes puis... la réponse qu'ils me disent, là : Écoute,
Martin, j'ai l'impression que le
remboursement que j'aurai va aller directement dans les poches d'Air Canada.
Mais ils ont raison parce que c'est ça, et d'autant plus...
Puis
je pense que vous êtes à l'aise de le constater dans le programme, Mme la ministre, des fois, pour économiser des
sous, on achète nos billets d'avance. Donc, on met ça sur la carte de crédit.
Mais, pour se faire rembourser, il faut qu'on ait pris le vol, qu'on ait la preuve
d'embarquement et qu'on démontre la preuve d'embarquement et par la suite on se
fait rembourser. Donc, pour certains citoyens et citoyennes qui achètent
leur billet d'avance, et notamment ceux de la Basse-Côte-Nord
parce que les vols de la Basse-Côte-Nord vers les grands
centres sont très limités, malheureusement, ils sont obligés de les acheter d'avance, donc, six mois d'avance, pour ne
pas juste avoir le meilleur prix, avoir le temps et surtout la
disponibilité d'y être, ils doivent supporter ça pendant six mois sur leur
carte de crédit et par la suite, lorsqu'ils
sont remboursés, il faut avoir la preuve. Donc, pendant six mois, ils auront
supporté des tarifs qui peuvent aller jusqu'à 7 000 $,
8 000 $ pour une famille de quatre.
Alors,
je suis tenté de vous dire, bien honnêtement, que, dans ce cas-là, votre mesure
n'atteint absolument pas l'objectif
de faire baisser les prix. Et j'ai hâte de vous entendre, parce que
c'était ma deuxième question, pour le 22,5 millions en cinq ans pour la mise en place d'un programme
d'aide pour les dessertes aériennes. C'est indiqué dans le budget et, je
vous le donne en mille, ça fera l'objet d'une annonce prochainement.
Le Président (M.
Iracà) : Merci. Mme la ministre.
Mme
Tremblay : Alors, M. le Président...
Le
Président (M. Iracà) : On
fait distribuer le document, là, avec les exemples de coûts de billet d'avion.
Alors, Mme la ministre.
Mme
Tremblay : Oui, c'est parfait. Merci beaucoup, M. le Président.
D'abord,
je tiens à spécifier ou à mentionner au député de René-Lévesque que le Conseil des aéroports suggérait un manque d'investissements dans les infrastructures de 50 millions.
Et l'UMQ parlait de 400 millions, mais, lorsqu'elle parlait de 400 millions, c'était incluant
tous les aéroports, aéroports du fédéral,
du provincial. Quand on pense au provincial, nous investissons, en plus, 65 millions cette année pour les
infrastructures des aéroports qui appartiennent au gouvernement provincial. Donc, c'est important de le spécifier
parce que, pour les aéroports qui appartiennent au monde municipal et aux MRC,
les besoins n'étaient pas évalués par l'UMQ, n'étaient pas de
400 millions, mais bien... on évaluait autour de 200 millions. Et même le président de l'UMQ
et tous ceux qui ont fait des représentations auprès de nous se sont dits très heureux
de l'annonce qui a été faite.
Pour
ce qui est maintenant des autres annonces, vous avez raison que le programme
d'aide à la desserte aérienne régionale,
les critères seront annoncés ou dévoilés très prochainement et ils sont très
attendus, hein, les gens ont bien hâte, même chose pour le programme d'aide pour les infrastructures
aéroportuaires régionales aussi. Je tiens aussi à préciser au député de René-Lévesque que ce que nous mettons
en place, ce ne sont pas des suggestions qui viennent uniquement du ministère des Transports. Ce sont des
suggestions qui ont été proposées par vos citoyens, notamment, votre chambre
de commerce, vos élus municipaux, mais aussi
ceux des autres régions du Québec. Donc, nous nous sommes basés sur ces
suggestions-là, sur la réalité, sur ce qu'elles vivent pour faire une telle
proposition.
Et
là je complète. Tout à l'heure, je parlais de la mise en place de ce programme
d'aide pour la desserte aérienne. Ça
va permettre aussi de soutenir des projets qui vont permettre une meilleure
promotion des services aériens, d'encourager des projets pour
l'industrie touristique, qui pourrait offrir des forfaits touristiques
intéressants pour l'ensemble des Québécois,
et même de créer une plateforme numérique commune qui pourrait regrouper les
transporteurs québécois, qui pourrait aussi promouvoir leurs services.
Et
ce n'est pas tout parce que ce que nous faisons aussi... Nous avons annoncé la
simplification et la bonification du
Programme de réduction des tarifs aériens déjà en place, donc, avec un montant,
une enveloppe totale de 40 millions de dollars, et ça, c'est appliqué depuis le 1er avril. Je tiens à le
préciser. Vous pouvez le dire également à vos citoyens. La bonification du Programme de réduction des tarifs
aériens, c'est appliqué... pas juste la bonification, mais la simplification,
c'est en application depuis le
1er avril. Donc, il a été élargi aux régions de l'Abitibi-Témiscamingue,
du Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie, du
Saguenay—Lac-Saint-Jean
et de votre région, celle de la Côte-Nord. Donc, nous bonifions le pourcentage
de prise en charge, mais nous bonifions aussi le plafond annuel. Alors, ça,
c'est une chose.
Et
pourquoi nous agissons ainsi? C'est parce qu'on veut encourager des gens qui,
peut-être, n'ont jamais goûté à
l'expérience de prendre l'avion pour se déplacer d'une région à l'autre. Bien,
en profitant de ce rabais-là, ça va amener des gens à découvrir l'avion ou encore d'autres qui apprécient ce moyen
de transport, mais qui le trouvent trop cher, bien, de dire : Bien là, on
a le moyen, au moins, pour une fois, cette année, de se l'offrir. Et, qui sait,
peut-être qu'en créant de l'offre, eh
bien, là, il va y avoir davantage de services, et donc davantage de
concurrence, ce qui fait que ça va faire baisser les prix.
Donc,
c'est là-dessus que nous travaillons. Il n'y a pas une solution miracle, M. le
Président, qui va faire baisser les prix, qui va faire en sorte qu'il va y
avoir encore plus de dessertes aériennes. Et c'est ce que les gens nous ont dit
dans les différentes régions : Il faut agir sur différents plans. Il faut
aussi savoir qu'une région à l'autre les réalités sont différentes. Donc, ce
que nous avons annoncé, c'est pour aider globalement, dans l'ensemble des
régions.
Et
il va y avoir autre chose aussi parce que nous avons annoncé également, avec un
montant de 10 millions de dollars,
dans le dernier budget une réflexion pour présenter rapidement des mesures
concrètes pour que les Québécois et les Québécoises puissent visiter nos
régions à plus faible coût. Donc, c'est une mesure, Découvrons notre Québec. Donc, nous travaillons en ce moment avec le
ministère du Tourisme, l'Alliance de l'industrie touristique du Québec, les
compagnies aériennes aussi qui sont
présentes sur le territoire actuellement pour mettre au point cette mesure.
Dans le fond, ça permettrait d'augmenter considérablement la demande
pour les vols intérieurs, mais aussi ça permettrait de générer de nouvelles recettes touristiques et des retombées économiques
importantes qui seraient profitables à toutes les régions du Québec.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, Mme la ministre. Je vais laisser le mot de la fin au député de
René-Lévesque pour terminer ce bloc.
M. Ouellet :
Combien de temps, le mot de la fin?
Le Président (M.
Iracà) : Alors, à peu près une minute.
• (18 heures) •
M. Ouellet : Merci. Merci. Écoutez, Mme la ministre, je vous ai suivie à plusieurs
endroits, nous avons fait le VHR
ensemble, c'était important pour l'industrie motoneige. Je vous ai suivie
aussi, pas au même tempo, mais, pour ce qui est de l'élaboration du bureau de
projet, on a hâte, les gens veulent savoir c'est quoi, la suite. C'est un enjeu
qui est discuté pas juste par les
élus, mais notamment par la population. Je vous suis là-dedans. À mon humble
avis, ça devrait se faire plus vite,
mais vous êtes le gouvernement, vous décidez de la vitesse et de l'ampleur des
annonces, je vous laisse ça. Le
reste, les gens en jugeront. Mais il y a une chose certaine, Mme la ministre,
vous allez me permettre : pour ce qui est des vols d'avions régionaux, là-dessus, je ne vous suis vraiment
pas. Ce que j'entends, puis je suis vraiment, vraiment, vraiment sincère, ce que j'entends des gens, par
rapport aux mesures, ça ne répond pas aux besoins des régions. Je vous ai démontré tout à l'heure que, les gens de chez
nous, tout près de 3 000 $, pour faire un aller-retour. Et je me
demande, Mme la ministre, si
effectivement les gens de Québec qui veulent venir chez moi... est-ce que le
tarif s'applique à eux? La lecture
que j'ai, je pense que c'est non, parce que tarif s'applique à ceux qui vivent
sur le territoire, et donc les gens qui veulent venir chez moi, de
Montréal et de Québec, paient encore le plein prix. Alors, si on veut venir
visiter la Côte-Nord, la Gaspésie, le
Bas-Saint-Laurent, malheureusement, c'est dans les poches d'Air Canada que ce
coût-là revient. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Iracà) : Merci beaucoup, M. le député de René-Lévesque.
Ceci met fin au bloc d'échange avec l'opposition
officielle. Nous allons terminer l'après-midi avec un dernier petit bloc
d'échange d'environ neuf minutes. M. le député d'Abitibi-Est.
M.
Bourgeois : Merci, M. le Président. Donc, j'irai rapidement, puisque
le temps qui nous est imparti est un peu
court à mon goût. Je pense que j'aurais eu beaucoup d'éléments. Mais je vais
juste... Sur le document que le député de René-Lévesque nous a déposé, il y a vraiment une préoccupation qui
m'anime quand je vois le trajet Baie-Comeau—Montréal, Montréal-Toronto, Toronto-Québec. Avec
l'aller-retour comme ça, évidemment, si je passe par Toronto, moi aussi,
pour m'en venir à Québec... Je peux comprendre votre situation, mais...
Une voix :
...
M.
Bourgeois : M. le Président...
Le Président (M.
Iracà) : Alors, M. le député, la parole est à vous.
M.
Bourgeois : Oui, je vous remercie. Donc, évidemment, je ne partage pas
sa vision des choses puisque, M. le Président,
à l'inverse... Et, Mme la ministre, vous en avez été témoin, parce
qu'évidemment, dans votre visite, on a profité de l'occasion pour faire visiter également les installations de
l'aéroport de Val-d'Or, avec le centre de transfert minier nordique, ainsi que des enjeux, des enjeux qui
s'adressent, entre autres, au niveau des infrastructures mais également au
niveau de la desserte aérienne.
Et,
pour aller rapidement sur l'aspect des billets, je tiens à préciser au député
de René-Lévesque qu'il y a d'autres compagnies aériennes, sur le
territoire qui font un travail excellent et qui ont emboîté le pas suite à nos
annonces et même un peu avant les annonces
qui ont été faites en lien avec le sommet aérien. Ça a été des gens qui ont été
impliqués pendant le processus. Et, moi, pas plus tard que lundi, la
compagnie Air Creebec nous confirmait, et on était présents plusieurs ici, dans la salle, un aller-retour sur
Montréal, 398 $, contrairement à, auparavant, avec Air Canada,
1 200 $.
Donc, évidemment, eux
disent : Nous, avec ces mesures-là, on est encouragés à développer,
justement, cette ligne-là, à offrir un
service de qualité et permettre à la population d'utiliser l'avion comme moyen
alternatif de transport pour se
diriger vers les grands centres que sont Montréal et Québec. Ce que ça fait,
l'application, et je suis dans la même situation que le député de
René-Lévesque, donc, mêmes paramètres, 30 % sur la valeur du billet
jusqu'à une concurrence de 500 $
par année, dans le cas... Parce que justement des compagnies aériennes autres...
Et on présume qu'également Air Canada
va sûrement emboîter le pas, s'ils sont en compétition appropriée. Et, sinon, il
y a d'autres acteurs qui vont prendre
la place, parce qu'il y a des programmes qu'on a mis en place pour justement
créer ces résultats-là qu'on voulait, c'est-à-dire créer de la
compétitivité, créer des opportunités d'affaires qui vont se traduire par des
résultats qui vont bénéficier à la population de nos régions. On veut également
que les gens puissent venir en région pour visiter ces régions-là, découvrir le Québec, c'est une partie importante du
programme aussi qu'on a mis en place. Et tout ça se fait dans un principe de favoriser une saine
compétition sur le territoire.
L'application, ce que ça fait, résumé rapidement, 400 $ aller-retour, 30 % : 120 $
d'économies pour l'utilisateur, donc, pour un coût total de 280 $. Je peux
vous dire, moi, j'ai un... mon
véhicule, là, faire la route, à ce prix-là, ça ne vaut pas la peine si je
calcule le moindrement l'usure et le temps, le temps économisé.
Donc, vous
comprendrez, Mme la ministre, que je ne partage pas la vision de notre
collègue. Mais j'aimerais ça vous
entendre un petit peu là-dessus, parce que vous avez eu la chance de discuter
directement avec les intervenants et vous avez, je suis convaincu, la
même vision que moi là-dessus.
Le Président (M.
Iracà) : Mme la ministre.
Mme Tremblay : M. le Président, je
me permettrais de dire que j'ai l'impression que la vision du député de René-Lévesque n'est pas partagée par beaucoup de
monde, parce que, l'ensemble des gens que nous avons consultés, je peux
vous dire que l'accueil a été extrêmement positif en lien avec l'annonce de nos
mesures.
Il y a
plusieurs élus qui sont d'ailleurs sortis publiquement à la suite des récentes
annonces. Je peux vous mentionner la
réaction de Diane Dallaire, mairesse de Rouyn-Noranda, elle dit que «les
intentions annoncées viennent répondre à nos préoccupations. Une très
bonne nouvelle pour ma région. Et la bonification du programme de réduction des
tarifs aériens, qui inclura désormais
l'Abitibi-Témiscamingue, c'est majeur.» Le maire d'Alma, M. Asselin, qui
dit : «Par les mesures annoncées
aujourd'hui, le gouvernement passe de la parole aux actes et respecte les
engagements qu'il a pris en février
dernier, lors du Sommet sur le transport aérien régional.» Il y a également le
maire de Gaspé, Daniel Côté, qui dit : «Les gens vont être
davantage en mesure de prendre l'avion.» Il dit que «ça va aider à créer un
réflexe, à faire perdre l'habitude de sauter
dans son auto pour faire huit ou 10 heures de route». Il y a le maire...
il y a le préfet de la MRC du Golfe-du-Saint-Laurent,
Randy Jones, qui a qualifié cette annonce d'excellente nouvelle. Et je
terminerai avec le maire de Baie-Comeau,
Yves Montigny, donc, qui demeure dans la même région que le député de
René-Lévesque, qui se dit «satisfait de
l'investissement de 173 millions de dollars sur cinq ans pour améliorer le
transport aérien en région». Il estime que «le gouvernement a été
attentif aux demandes de la Côte-Nord».
Je tiens
également à ajouter qu'à la suite de toutes ces annonces-là il y aura autre
chose aussi parce qu'il y aura la création de comités régionaux et d'un groupe
de travail national permanent. C'est important de le dire parce que, la
création de comités régionaux, ce que ça va permettre, c'est d'abord
d'identifier les orientations prioritaires concernant le développement du transport aérien de leur
région, de faire évoluer aussi les solutions proposées par les milieux, en
veillant, bien sûr, à favoriser une
synergie entre les transporteurs mais les différents acteurs socioéconomiques
au transport aérien régional — et là j'ai bien dit entre les
transporteurs, pas un seul transporteur, les transporteurs — de
faire progresser l'organisation et l'offre
en matière de transport aérien dans les régions qui sont difficiles d'accès,
mal ou non desservies par le réseau routier, et de développer des forfaits
touristiques intégrant les services aériens pour mettre en marché
l'offre touristique régionale.
Ça, c'est
pour les comités régionaux, mais il y aura aussi la création d'un groupe de
travail national permanent, évidemment,
qui va continuer à analyser toutes les mesures que nous avons annoncées. Est-ce
qu'elles sont efficaces? Si elles ne
sont pas pleinement efficaces, est-ce qu'on peut modifier certaines choses?
Est-ce qu'on pourrait aller un petit peu loin?
Moi, je pense
que c'est déjà un travail, une avancée énorme, ce que nous avons annoncé comme
gouvernement : 173 millions de dollars pour une série de
mesures, des mesures qui ont été soutenues mais proposées par les gens des
différentes régions du Québec. J'ai mes deux coprésidents qui sont ici, M. le
Président, qui ont fait la tournée, qui ont participé aux nombreuses
consultations régionales, qui ont écouté la population. Et nous étions là
également avec 300 personnes, des gens des régions, qui se sont prononcés
à nouveau sur ces mesures.
• (18 h 10) •
Mais
évidemment le groupe de travail national permanent va continuer d'examiner les
mesures gouvernementales mises en place, va identifier les éléments qui
pourraient faire l'objet de représentations par le gouvernement du
Québec vis-à-vis le gouvernement fédéral,
réaliser aussi des projets communs pour l'industrie, comme la promotion du
transport aérien en région, la
réalisation d'études; se pencher aussi sur la question du nolisement
d'aéronefs, un aspect qui est essentiel à la mise en oeuvre du Plan Nord et au développement de l'économie du
Québec; de réfléchir aussi à l'opportunité de mettre en place un programme de
prix plancher pour certaines dessertes régionales, qui impliquerait un
mécanisme de compensation financière qui permettrait d'assurer le respect du
prix plancher.
Bref, ce que
nous voulons, c'est les meilleures mesures, M. le Président. C'est ce que nous
voulons. Nous voulons un impact réel
sur le prix des tarifs pour que les gens puissent se déplacer plus facilement
d'une région à l'autre. Alors, nous sommes vraiment très fiers de ce que
nous avons annoncé.
Alors, je
compléterais en faisant quelques remerciements, M. le Président, donc, pour mes
premiers crédits, qui tirent déjà à leur fin, merci beaucoup. Je tiens à
remercier sincèrement l'équipe du ministère qui m'a accompagnée aujourd'hui. Un
immense merci également pour votre dévouement, c'est très apprécié. Et je sais
que j'ai une équipe derrière moi qui
travaille vraiment très, très fort. C'est un exercice qui demande beaucoup de
travail, alors ils en ont mis, des
heures, à préparer ces crédits-là. Permettez-moi aussi de remercier l'équipe de
mon cabinet parce qu'eux aussi en ont mis, du temps, que ce soit les
soirs, week-ends, alors Marie-Ève Dion, François Constantin, Maxime Lavoie
Girard, Catherine Drouin, Marjorie Brisson-Morin et ma chef de cabinet,
Véronique Normandin. Merci beaucoup.
Merci aux
députés, alors mes collègues de Vimont, de Dubuc, de Jean-Lesage, Abitibi-Est
également, René-Lévesque, Gaspé, Vanier, Deux-Montagnes aussi. Alors,
merci beaucoup pour votre collaboration.
Le
Président (M. Iracà) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Alors, ceci
met fin aux crédits vous concernant.
Compte tenu de l'heure, la commission suspend
ses travaux jusqu'à 19 h 30.
(Suspension de la séance à 18 h 12)
(Reprise à 19 h 30)
Le Président (M. Iracà) : À l'ordre,
s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos travaux.
Je
vous rappelle que la commission est
réunie afin de poursuivre l'étude des crédits budgétaires du portefeuille
Transports, Mobilité durable et Électrification des transports pour l'exercice
financier 2018‑2019.
Alors,
puisque nous débutons nos travaux à l'heure pile, 19 h 30, nous
allons finir à 21 h 30 comme prévu. Alors, merci de votre
discipline et pour qu'on puisse finir dans les temps.
Alors, ce
soir, nous débutons avec un bloc d'échange commençant avec l'opposition
officielle, et je vais céder la parole et lui souhaiter la
bienvenue en même temps, au député de Saint-Jérôme.
M.
Bourcier : Merci, M. le Président. M. le ministre et tout le personnel
derrière vous... Vous avez une armée. Alors, je vais faire mon possible
pour être clair et en essayant aussi d'avoir des réponses claires.
Une voix : ...
M. Bourcier : Ah oui! Il n'y a aucun
problème, il n'y a aucun problème. Le courant passe entre nous, hein, M. le
ministre? Alors, c'est important.
Je vais
parler des autobus scolaires, vous vous en doutez un peu. Et, entre autres, mon
premier sujet tombe sur le règlement de cinq à huit ans.
En juillet
2017, le gouvernement a envoyé un signal néfaste envers l'électrification des
autobus scolaires avec un projet du ministre de l'Éducation qui
favorisait l'achat d'autobus propulsés au diesel importés des États-Unis, un règlement qui portait de cinq à huit ans la durée
maximale d'un contrat de transport d'élèves pour l'ensemble des catégories
d'autobus, incluant ceux propulsés au
diesel. Malgré mes interventions par écrit auprès du ministre de l'Éducation,
et des Transports, votre ancien
collègue, là, M. le ministre — on va déposer des documents tout à
l'heure — le
projet de règlement a été adopté tel
quel, sans la modification que le Parti québécois avait suggérée. Et je l'ai
envoyé souvent, là, je pense qu'il
doit y avoir eu une pluie de courriels à propos de ce règlement-là.
Résultat : les transporteurs scolaires ont un incitatif de plus pour se tourner vers les véhicules
américains, plus polluants, au détriment de la santé de nos enfants — il y a des études qui le prouvent et que je vais déposer tout à l'heure, M. le
Président — et
surtout de l'électrification des transports.
Allez-vous modifier le règlement tel qu'il
aurait dû être au départ, tel que suggéré par le Parti québécois?
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le député. M. le ministre.
M.
Fortin (Pontiac) : Oui, merci, M. le Président. D'entrée de jeu, je
vais saluer le député, lui souhaiter la bienvenue à l'étude des crédits du ministère des Transports,
de la Mobilité durable et, évidemment, de l'Électrification des transports,
ce qui intéresse particulièrement le député de Saint-Jérôme.
Une chose,
d'entrée de jeu, que je tiens à dire... Le préambule du député fait état du
choix du gouvernement d'aider à
l'achat d'autobus scolaires à diesel, comme il dit, américains. M. le
Président, le député n'est pas sans savoir qu'il y a des compagnies au
Québec qui font des autobus scolaires plus traditionnels, je pense à Girardin,
entre autres, qui est une compagnie très
connue. Alors, je veux bien... Je sais que le député est le député de
Saint-Jérôme, où eLion a son siège et son
entreprise, mais il y a d'autres entreprises au Québec qui font des autobus
scolaires, disons, à mode à essence plus traditionnels également. Donc,
ce n'est pas exact de dire que c'était favoriser un importateur, disons.
Sur la mesure, le député n'est pas sans
savoir — en
fait, je suis sûr qu'il le sait — que ces crédits-là qui sont associés à la mesure dont il parle sont des
crédits du ministère de l'Environnement et non du ministère des Transports.
Ceci étant, ça me fait quand même plaisir de répondre à la question du député.
Une voix : ...
M. Fortin (Pontiac) : Oui, de
l'Éducation. Qu'est-ce que j'ai dit?
Une voix : ...
M.
Fortin (Pontiac) : Ah! Environnement! Non, de l'Éducation, pardon. Ça
me fait quand même plaisir de répondre à sa question.
Sur le nombre
d'années où, disons, la mesure est en place, ce qu'on a compris, c'est que, de
la part des transporteurs scolaires
et des commissions scolaires, ça ne faisait pas beaucoup de sens d'avoir des
autobus, par exemple, parce que la plupart des transporteurs scolaires
n'ont pas uniquement des autobus électriques... d'avoir des contrats avec les commissions scolaires sur cinq ans, d'avoir des
contrats avec les commissions scolaires sur huit ans. Donc, ils voulaient avoir
une certaine stabilité au niveau de la flotte, dire : Tous nos contrats
d'autobus, on les a pour huit ans ou on les a pour cinq ans. Alors, d'avoir deux temps différents ne
faisait pas beaucoup de sens aux yeux des transporteurs et des commissions
scolaires, M. le Président.
Je comprends
que le député peut penser que ça avantage un certain mode ou un autre, mais
c'était ce qu'on avait comme feed-back, si je peux m'exprimer ainsi, de
l'Éducation.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. M. le député.
M.
Bourcier : Oui, M. le Président. Bien, je veux faire remarquer quand
même, puisqu'il est question de
Girardin et de certains autres
transporteurs, que les autobus sont importés des États-Unis principalement de
Géorgie mais aussi de Caroline du Nord et d'Oklahama. C'est pour ça que je dis que ça
favorise, évidemment, l'achat d'autobus américains, qui sont beaucoup
moins chers que les autobus électriques. Et ça aurait été un incitatif qui
aurait été intéressant, justement, pour les producteurs d'autobus, dont actuellement les seuls au monde de type C sont à Saint-Jérôme, dans la circonscription du même nom.
Écoutez, je vais vous
parler, à ce moment-là, M. le ministre, du soutien au déploiement des autobus
scolaires électriques. Selon le programme de 30 millions sur cinq ans,
jusqu'en 2021, la subvention à l'achat est passée de 125 000 $ à
105 000 $, le 1er avril 2018. C'est une baisse de 15 %.
Contrairement à ce que, M. le ministre, vous avez dit au salon bleu, le 12 avril dernier, j'ai un
document à déposer là-dessus qui provient justement du programme 2015‑2020
et que je vais déposer tout à l'heure toujours... Vous avez beaucoup de
choses, hein?
Documents déposés
Le Président (M.
Iracà) : ...au secrétariat, on va faire les copies, la distribution.
M.
Bourcier : Vous allez en avoir un paquet. Mais je lui pardonne. Je lui
pardonne puisqu'il y a beaucoup de chiffres,
là, par rapport à ça. Mais ce que je demande, M. le ministre, et... M. le
Président, c'est de ramener... Est-ce que c'est possible de ramener le soutien à l'achat à 125 000 $ tel
qu'il était auparavant, donc, avant le 1er avril 2018? Pour les
autobus électriques, on s'entend.
Le Président (M.
Iracà) : Merci. M. le ministre.
M.
Fortin (Pontiac) : Oui, M. le Président. Je remercie le député pour sa
question. En fait, à la base, là, à la base, effectivement, le programme
est fait pour qu'il y ait eu subvention initiale plus élevée et qu'avec le
temps cette subvention-là diminue. C'est ce
qui s'est passé. Cependant, je vous avoue, M. le Président, et c'est ce que
j'ai dit en Chambre, que je pense
qu'on peut faire mieux. Maintenant, il y a moyen de... il y a nécessité de
négocier, parce que, comme je l'ai
dit, on parle des crédits du ministère de l'Éducation et non du ministère des
Transports. Alors, oui, on a une volonté, je pense qu'on a une volonté commune, le député et moi, à ce niveau-là,
de s'assurer que les outils sont en place pour que les transporteurs
scolaires, effectivement, puissent avoir accès, disons, à une flotte électrique
d'autobus scolaires au Québec, que les
élèves du Québec, peu importe leur région, que ce soit en milieu urbain ou en
milieu rural, soient transportés par
des modes de transport électrique. Et donc il y a volonté chez nous de regarder
les modalités du programme et de voir si on peut les bonifier, et c'est
ce qu'on est en train de faire, M. le Président.
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le ministre. M. le député.
M.
Bourcier : Oui. Bien, je vais reposer la question, mais le programme
est bel et bien du ministère des Transports, M. le ministre...
M.
Fortin (Pontiac) : Oui, mais... Vous avez raison quant au programme,
sauf que les crédits sont des crédits du ministère de l'Éducation.
M.
Bourcier : Alors, à ce moment-là, est-ce que vous pouvez faire des
efforts pour le ramener, le soutien, à 125 000 $? Ma question était claire. Est-ce que c'est
possible de le faire dans les plus brefs délais? C'est possible pour vous
autres de faire ça?
M.
Fortin (Pontiac) : Bien, comme je disais au député, la volonté, elle
est partagée. Nous voulons améliorer le programme actuel. Effectivement,
quand le programme a été élaboré, la subvention était plus élevée au moment du départ qu'elle ne l'est maintenant. Donc, avec le
temps, la subvention a diminué. Cependant, pour assurer qu'un maximum de transporteurs scolaires... pour assurer qu'un
maximum d'élèves au Québec soient transportés par des autobus électriques,
il y a volonté, de notre côté,
effectivement, de regarder le montant de la subvention, de majorer le montant
de la subvention, mais on est en
négociation en ce moment avec le ministère de l'Éducation à ce niveau-là. Comme
je le dis, ce sont les crédits du ministère de l'Éducation.
Le Président (M.
Iracà) : Merci.
M.
Bourcier : Donc, je crois comprendre, M. le Président, qu'il y a un
engagement du ministre à rectifier la situation puis à ramener, donc,
l'incitatif à 125 000 $.
M.
Fortin (Pontiac) : Ce qu'on veut, M. le Président, c'est trouver la
façon où un maximum d'élèves au Québec puissent être transportés par
véhicule électrique. Donc, nous regardons en ce moment les modalités autour de
la subvention afin d'améliorer celles-ci
pour que davantage d'élèves soient transportés par autobus électrique. Mais il
n'y a pas juste les élèves qu'on veut transporter par autobus électrique ou par
véhicule électrique, il y a l'ensemble des Québécois et des Québécoises.
Alors,
c'est pour ça qu'on a des grands projets en matière d'électrification des
transports, que je pense au Réseau express
métropolitain, que, je le sais, à la base, le député appuie. Dans son coeur et
âme, le député appuie le Réseau express métropolitain, je le sais, il l'a déjà dit sur les ondes de
Radio-Canada. Je vois le député de Deux-Montagnes sourire. Il était présent, alors il s'en souvient très bien. Mais je
le sais qu'à la base, M. le Président, le député a à coeur l'électrification
des transports, donc
il va appuyer non seulement les mesures sur les autobus scolaires, mais je sais
qu'il aimerait bien appuyer les mesures sur le Réseau express
métropolitain également.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. M. le député.
• (19 h 40) •
M.
Bourcier : Oui. Bien, écoutez, j'ai beaucoup d'idées et puis j'ai une
solution pour vous, M. le ministre. On a trouvé sur le site du ministère des
Transports une réponse à une demande d'accès à l'information qui précise qu'il
ne s'agit plus d'un programme de 30 millions sur cinq ans, il s'agit... ce
n'est pas de ça qu'il s'agit mais de 27 millions sur cinq ans, il y a 3 millions qui se sont
évaporés. Pourquoi?
Parce que le ministère
des Transports a retourné au fonds
consolidé un 3 millions de dollars non utilisés par La Compagnie
électrique Lion en 2016‑2017.
Alors, plutôt que de seulement reporter sur les
années subséquentes ce 3 millions de dollars là, alors, est-ce que... — c'est
une solution, ça, que je vous amène, là — allez-vous
remettre le 3 millions dans le programme plutôt que de l'envoyer au fonds consolidé, ce qui aidera le ministère des Transports et favorisera l'électrification du parc
d'autobus scolaires du Québec?
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le député. M. le ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : M. le Président, j'apprécie toujours l'initiative du député. Je sais qu'il veut l'électrification des transports, qu'il a à
coeur l'électrification des transports et j'apprécie son initiative.
Ce que je lui
dis, ce que je lui dis aujourd'hui, c'est qu'on est en train de regarder les
modalités, qu'on veut améliorer le programme,
qu'on va améliorer le programme. Pour ce faire, on a besoin de négociations. Ça
ne marche pas exactement comme le
député l'a mentionné, malheureusement. Les sommes qui sont retournées au fonds consolidé ne sont pas retournées quand on a la prochaine bonne idée nécessairement. Cependant, M. le
Président, il y a
volonté de notre part d'électrifier
au maximum la flotte d'autobus scolaires au Québec. D'ailleurs,
non seulement on veut électrifier la flotte d'autobus scolaires au Québec, je pense
qu'on veut faire le maximum pour que les compagnies d'ici puissent exporter
le produit à l'international. Vous aurez vu certaines missions à l'international où on a appuyé, notamment,
les constructeurs d'autobus scolaires électriques au Québec, que ce soit à New York,
que ce soit en Californie. Oui, on peut utiliser les autobus scolaires
électriques ici et on veut les utiliser, mais on veut également qu'ils soient
utilisés à la grandeur de l'Amérique du Nord.
M. Bourcier : Merci.
Le Président (M. Iracà) : Merci.
J'essaie d'être le plus équitable possible, là, question et réponse.
M.
Bourcier : Oui, oui, absolument,
absolument. Mais effectivement le budget a été baissé, alors j'espère qu'il va être
rehaussé.
Et je vais
aller sur un autre sujet, M. le
Président, c'est la prime au diesel.
Le ministère de l'Éducation, dans ses règles budgétaires, offre aux transporteurs scolaires une prime de
47 millions par année pour l'achat de diesel, 1,30 $ le litre. Donc, actuellement, là, parce qu'on a fait le calcul, pour les
8 000 autobus scolaires au diesel sur les routes du Québec, sur la durée de vie de toute la flotte, c'est-à-dire
12 ans, c'est 570 millions d'argent des contribuables qui seront
partis à l'étranger pour l'achat de diesel. Le ministère de l'Éducation
paie des entreprises étrangères pour polluer notre air et affecter la santé de nos enfants. Si l'essence continue
de monter, là, comme ça monte actuellement, on va dire environ 1,80 $ le litre, bien, ce sera près de
1 milliard de dollars de diesel qui sera financé par le ministère de
l'Éducation sur la durée de vie de toute la flotte d'autobus.
Alors, j'ai
posé la question à M. le ministre la semaine dernière, M. le Président, va-t-il
éliminer graduellement cette prime au
diesel. Il a refusé de me répondre. Peut-être qu'il a refusé de me répondre
parce qu'il sait très bien que, dans
son Plan d'action en électrification des transports 2015‑2020, il dit noir
sur blanc, en page 61, qu'une des mesures envisagées, c'est, et je
cite, «la modification du Programme de compensation du carburant diesel pour
les autobus scolaires». Je vais déposer aussi ce document-là.
Plus que ça,
à la page 22, le même plan d'action, il dit que «le Programme de soutien
au déploiement des autobus scolaires
électriques — le
fameux programme de 30 millions dont on parlait tantôt — est financé par les crédits budgétaires
dégagés par la modification de la prime au diesel».
Alors, je
vous pose la question, et elle est claire, M. le ministre... M. le Président,
plutôt, oui : Allez-vous faire ce qui est écrit noir sur blanc dans votre
plan d'action, c'est-à-dire réduire la prime au diesel pour affecter l'argent
aux autobus électriques du Québec?
Le Président (M. Iracà) : Alors,
merci, M. le député. M. le ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : Bon, on a eu droit à une longue question de la part du
député. Je vais tenter d'y répondre de façon la plus concise possible,
M. le Président, pour faire plaisir à tout le monde autour de la table.
Deux choses. D'abord, si le député s'est penché...
Et je n'ai aucun doute qu'il s'est penché sur la politique de mobilité durable qui a été annoncée la semaine
dernière par le premier ministre du Québec. Il saura qu'à partir de 2025 le
gouvernement du Québec ne financera que des
véhicules électriques. C'est une des grandes façons pour améliorer l'accès,
pour assurer l'accès à l'électrification des
transports. Je pense que le gouvernement du Québec s'est donné plusieurs façons
de le faire, que ce
soit avec les subventions, que ce soit avec la loi véhicules zéro émission, que
ce soit par des subventions, dont
celle qu'il mentionne pour les autobus scolaires électriques, que ce soient
d'autres mesures. Mais, dans la politique de mobilité durable, on est
très clairs qu'à partir de 2025 le gouvernement ne financera que des
véhicules électriques.
Deuxième chose, M. le Président, pour ce qui est
du 47 millions auquel il fait référence, la meilleure façon, M. le Président, que ces sommes-là soient
transférées directement vers le programme... la subvention pour l'achat d'autobus électriques, c'est justement d'améliorer les
conditions pour que davantage de transporteurs fassent le choix d'autobus
scolaires électriques. On vient
d'avoir une discussion de quelques minutes, le député et moi, à travers
vous, M. le Président, sur la question de l'augmentation possible, de l'augmentation probable de la subvention.
Si on a une subvention qui est adéquate, M. le Président, les
transporteurs scolaires vont faire le choix des autobus scolaires électriques,
et, s'ils font le choix des autobus scolaires électriques, évidemment,
le 47 millions va diminuer et le 30 millions va augmenter.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. M. le député.
M.
Bourcier : Bien, M. le Président, c'est qu'on subventionne le diesel qui va dans les autobus scolaires au
détriment de subventionner l'électrification
des transports. On dit qu'on est en
discussion, on va monter les incitatifs, mais c'est un fait, là, actuellement,
puis au prix de 47 millions par année justement aux transporteurs
scolaires. Et moi, ce que je prétends, c'est
qu'il faudrait affecter cet argent-là aux autobus électriques. Alors, si vous
refusez de réduire la prime...
M. Fortin
(Pontiac) : Je suis d'accord
avec vous, M. le député. Je suis d'accord, on dit la même chose, vous et
moi, en ce moment. Mais je ne veux pas vous empêcher de terminer
votre question, mais on dit la même chose. Nous, ce qu'on dit,
c'est qu'en ce moment il y a des transporteurs scolaires qui ont déjà des
autobus à diesel. Est-ce que ce que vous êtes en train de dire, c'est que vous allez couper le financement à partir d'aujourd'hui à ces gens-là pour le réaffecter tout de suite à l'achat d'autobus électriques? Non. Nous, ce
qu'on dit, c'est : Oui, on veut assurer que plus de transporteurs
scolaires font le choix des autobus
électriques, et nécessairement, s'ils font le choix, il y aura
moins de dépendance aux 47 millions
auxquels vous faites référence.
M.
Bourcier : Oui. Là, je ne
veux pas que les transporteurs tombent sur la panique à soir, M. le ministre, là, mais c'est une élimination graduelle, et nous, on prétend la même
chose que vous.
M. Fortin (Pontiac) : On dit la même
chose.
M.
Bourcier : D'ailleurs, c'est
dans votre plan ici. Mais quel est votre échéancier pour supprimer cette
prime-là, à ce moment-là? Est-ce que vous pouvez élaborer là-dessus?
M. Fortin
(Pontiac) : Bien, M. le Président, en ce moment, il y a des transporteurs scolaires qui dépendent de
cette prime-là. Nous, ce qu'on veut, comme on l'a dit d'entrée de jeu, c'est
améliorer la subvention afin que plus de transporteurs scolaires aient cette
option-là. Mais, M. le Président, le député et moi, on est d'accord.
Il y a
juste un parti autour de la table, ici, qui n'est pas d'accord avec ça. Ça,
c'est le parti qui est représenté par son
voisin de gauche à la table, le
député de la Coalition avenir Québec. Je n'ai pas à regarder bien loin. Youri Chassin,
qui est leur candidat dans Saint-Jérôme, M. le Président, a proposé, il y a quelques années... a fait un texte où il mentionne
l'électrification des transports et les cassettes VHS, M. le Président, il dit : «Le gouvernement propose d'électrifier les transports. Sa stratégie
prévoit de subventionner les acheteurs de voitures, de doter les villes de
taxis électriques et d'installer des bornes
de recharge.» Il compare ça, M. le
Président, à une technologie qui ne sera plus utile d'ici quelques années.
Il a écrit ça en 2014, on est rendus à 24 000 véhicules électriques
au Québec. On peut-u dire qu'il s'est trompé juste
un peu?
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. M. le député.
M. Bourcier : Oui. Je discuterai de
ça avec mon adversaire un peu plus tard, mais, moi, ce que je veux, c'est
l'échéancier...
M. Fortin (Pontiac) : ...maintenant,
vous avez tous les outils pour en discuter, M. le député.
M.
Bourcier : Non, non, mais il n'est pas là. L'échéancier pour supprimer
la prime au diesel, quel est-il? Ma question, elle est claire, M. le
ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : M. le Président, nous, on fait le pari que les
transporteurs scolaires vont faire le choix, si on leur donne une subvention qui est adéquate. Ce que
je dis au député, c'est qu'on travaille pour améliorer la subvention. On va travailler avec le ministère de l'Éducation,
parce que ce sont leurs crédits, mais effectivement on veut améliorer la
subvention et, si on fait ça, nécessairement, on va diminuer la dépendance au
diesel.
Mais, d'ici
2025, le gouvernement du Québec ne financera que les véhicules électriques, M.
le Président. C'est écrit noir sur
blanc. En fait, j'ai vu plusieurs copies, il y en a que c'était écrit vert sur
blanc, il y en a que c'était écrit vert sur noir, M. le Président, il y en a que c'était écrit blanc sur noir,
mais c'est écrit lettre pour lettre, mot pour mot, dans la politique de
mobilité durable du gouvernement.
Le
Président (M. Iracà) : Merci. M. le député. 2 min 10 s.
M.
Bourcier : Oui, tout à fait, merci. Écoutez, M. le ministre... bien,
M. le Président aussi, la ville de Montréal vient d'emprunter... vient
d'approuver un emprunt, plutôt, de 1 340 000 000 $ pour
acheter 963 autobus hybrides d'ici
2024. Montréal, là, va être pognée avec ces autobus-là pour les
16 prochaines années. Montréal sera menottée, pour des années, avec des autobus dont la technologie
date déjà de 10 ans. Il faut diminuer la commande de beaucoup, et les
autobus urbains tout électriques sont prêts.
À Laval, ils sont en appel d'offres pour en tester 40 à recharge lente. Alors,
c'est comme si le gouvernement remplaçait
aujourd'hui tout son parc d'ordinateurs puis qu'il était obligé de les garder
sans changer... sans «upgrade», comme on dit
en anglais, sans mise à niveau pour une durée de vie de 16 ans, jusqu'en
2034. Ça n'a pas de sens, les risques sont énormes.
Alors, M. le ministre...
M. le Président, pourquoi se menotter dans une industrie où la technologie
évolue si rapidement? Est-ce que le
gouvernement peut intervenir en diminuant la commande d'autobus hybrides de la
Société de transport de Montréal et
attendre la fin des tests de la Société de transport de Laval, qui sont
beaucoup plus sages, à mon avis?
• (19 h 50) •
Le Président (M.
Iracà) : Alors, à la question «pourquoi», ça prend un «parce que». En
40 secondes.
M.
Fortin (Pontiac) : Oui. M. le Président, le député y fait lui-même référence, aux tests qui sont en cours à la Société de transport de Laval. Cependant, ce que
la mairesse de Montréal dit très ouvertement, très franchement, elle l'a dit
pendant sa campagne électorale, elle continue de le redire maintenant, c'est
qu'elle a besoin des autobus tout de suite. Elle veut améliorer le
transport en commun, et on la soutient, on partage sa vision à ce niveau-là. Il
faut améliorer le transport en commun, pas
juste à Montréal. Il y a d'autres sociétés de transport, partout à travers le
Québec, qui ont les mêmes besoins,
qui veulent améliorer les transports en commun et qui demandent pour des
autobus hybrides tout de suite afin de,
oui, améliorer le service aux citoyens, de leur donner plus d'options, plus de
routes, des autobus qui sont neufs, qui
sont plus confortables, qui sont plus fiables que les autobus qui sont en ce
moment sur la route. Et ils font le pari, en ce moment, que la meilleure option pour eux, c'est l'autobus hybride. C'est
à eux de prendre cette décision-là, M. le Président.
Le Président (M.
Iracà) : Merci beaucoup, M. le ministre. Ceci met fin au bloc d'échange
avec l'opposition officielle. Nous allons
procéder à un nouveau bloc d'échange avec la partie gouvernementale, et je cède
la parole au député de Chapleau.
M.
Carrière : Merci beaucoup, M. le Président. Ça me fait plaisir d'être
ici ce soir. Je veux saluer le ministre avec toute son équipe qui est... — bonsoir — toute son équipe qui est là, mes collègues
de chaque côté de la table. L'ancien maire en moi ne peut se taire sur
ce que je viens d'entendre du député de Saint-Jérôme. Quand on parle
d'autonomie municipale, on vient de passer
trois lois dans ce mandat-ci, où on reconnaît que les gouvernements municipaux
sont des gouvernements de proximité,
autonomes. Et là on demande au gouvernement provincial d'intervenir dans des
décisions qui sont faites aux municipalités, donc on peut noter une
certaine incohérence ici.
Ceci étant dit, M. le
ministre, j'aimerais vous entretenir sur une région du Québec que vous
connaissez bien, l'Outaouais, la Société de
transport de l'Outaouais qui a de grands enjeux au niveau du transport
collectif, une région, une ville qui est en pleine croissance, avec un défi...
avec la capitale nationale juste de l'autre côté de la rivière, donc ça
apporte son lot de défis additionnels et d'opportunités. Il ne faut pas voir ça
juste comme un frein, d'être voisin de la capitale
nationale, mais aussi comme de grandes, grandes opportunités. Donc, la Société
de transport de l'Outaouais est la société de transport, chez nous, qui
s'occupe de tout le transport collectif urbain en Outaouais.
Et
je vais vous amener tout de suite sur les corridors dédiés que sont...
premièrement, vers l'est, qui est prioritaire. Et là je suis chauvin, et vous ne serez peut-être pas d'accord avec moi,
M. le ministre, mais, du côté est, il y a le Rapibus qui... c'est un projet qui est dans les cartons de
la ville et de la société de transport depuis de longues... depuis plusieurs
années. Il y a une première phase qui est en
opération depuis déjà cinq ans, presque cinq ans, entre le centre-ville de Hull
et le boulevard Labrosse à Gatineau, dans
mon comté. Il y avait une phase, ça devait aller jusqu'à Lorrain, mais les
coûts ont explosé. On a fait en sorte
qu'on a mis une pause sur la partie manquante pour permettre à la STO et le
ministère de bien regarder les coûts
et comment on pouvait faire... s'assurer de l'opportunité de faire le lien qui
était prévu. Et cette phase II
là, qui est entre le boulevard Labrosse et le boulevard Lorrain, c'est un trois
kilomètres qui nous amène à une station
qu'on a eu le plaisir d'annoncer ensemble, la station, avec nos collègues du
fédéral. Il y a une station de tout près... autour de 200, 250 stationnements, stationnements incitatifs. La
station, les gens vont pouvoir se rabattre là, les gens de l'est de la
ville et même du secteur Masson-Angers et Buckingham, secteur de notre
président ce soir.
Et il y a quelques
semaines, vous et moi, on a eu le plaisir également d'annoncer le lien, le
corridor entre le boulevard Labrosse et le
boulevard Lorrain, trois kilomètres. C'est un investissement de
35 millions de dollars, un peu plus,
26 millions de dollars de la part du gouvernement du Québec. On a même eu
le plaisir de passer quelques heures à jaser,
à consulter les citoyens sur leur niveau de satisfaction, leurs
recommandations, comment ils trouvaient le service du Rapibus, le corridor dédié qui nous amène au
centre-ville et par la suite ceux qui ont besoin d'aller à Ottawa, parce
qu'il y a des dizaines de milliers de
citoyens de nos circonscriptions qui travaillent à Ottawa, il y a plein de gens
d'Ottawa qui viennent travailler chez nous.
Et
il y a également une phase III, qui est la partie du boulevard Lorrain
jusqu'au secteur de l'aéroport, le boulevard de l'Aéroport. Et on a également annoncé une étude, là, avec nos
collègues du fédéral pour voir l'opportunité de construire cette
troisième phase là, si je peux m'exprimer ainsi. Ça, c'est le côté est, là, du
projet.
Il y a le
côté ouest, qui vous concerne beaucoup plus, vous et notre collègue de Hull, le secteur Aylmer, le secteur ouest du comté de Hull qui en pleine explosion
démographique. La croissance, elle est phénoménale
dans ce secteur-là. Ça amène donc un niveau de circulation et une dépendance à l'auto
souvent, parce que les gens n'ont pas l'opportunité quand on calcule le temps de déplacement, etc. Et
il y a eu des études qui ont été complétées, vous les avez commentées. Et vous avez également annoncé une dernière étude
complémentaire pour voir l'arrimage qui pouvait être fait entre les
réseaux d'Ottawa et de Gatineau, parce que c'est important qu'il y ait un bon
arrimage, si on a le O-Train à Ottawa, il y
a différents services et comment on va traverser, un et l'autre, la rivière des
Outaouais. Ce que je comprends, c'est que
l'étude devrait être terminée l'hiver prochain, et, à partir de là, il y aura
des décisions qui seront prises à la fois par la STO, mais le
gouvernement du Québec comme partenaire.
Donc, j'aimerais,
M. le Président, si c'est possible, entendre le ministre, comment il peut...
comment le gouvernement entend
améliorer la mobilité des gens en Outaouais, avec toutes les mesures qui ont
été mises de l'avant, comment on
pense qu'on va améliorer les temps de déplacement et inciter les gens
également, de plus en plus, à se servir du transport en commun. Les gens, quand on les a rencontrés, nous ont
parlé de l'enjeu du rabattement vers le corridor dédié, vers le Rapibus. Il y a cet enjeu-là. Et c'est là qu'on voit que
les stationnements de 500 places sont pleins à 6 heures le matin. Donc, c'est un enjeu, je pense, que la
STO devra s'adresser le plus rapidement possible. Donc, j'aimerais vous entendre un peu, là, sur l'avenir de ces
projets-là et comment on va améliorer la qualité de vie des citoyens en
Outaouais.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, excellente question, M. le député
de Chapleau. Je suis un peu chauvin, un petit peu chauvin parce que ça touche mon comté, là, mais c'est une bonne
question. M. le ministre, j'ai hâte de vous entendre.
M. Fortin
(Pontiac) : Bien, j'ai hâte de vous répondre, M. le Président, M. le
député. Je suis content, je suis content qu'on puisse parler de l'Outaouais. Moi aussi, j'aime toujours ça parler
de l'Outaouais un peu. Peut-être qu'à la base moi aussi, je suis un peu
chauvin.
Mais je suis
frappé... En entendant les propos du député, ce qui me frappe, en fait, c'est
quand il mentionne le fait, et on l'oublie souvent, que la proximité
avec la capitale fédérale, c'est effectivement une grande opportunité pour les citoyens de l'Outaouais. Il y en a beaucoup, comme
vous le mentionnez, qui travaillent en Ontario. Il y en a beaucoup qui ont plusieurs activités en Ontario, donc qui
se déplacent souvent vers la province voisine, et il faut trouver des solutions
pour ces gens-là qui veulent se déplacer.
Vous savez,
il y a cinq ponts interprovinciaux en Outaouais et qui mènent à l'Ontario ou
qui mènent à l'Outaouais, là, peu
importe, il y a cinq ponts, et ils sont... À Gatineau, il y en a cinq. Ils sont
tous à Hull. Il y en a un qui est à la limite de Hull-Aylmer, là, mais ils sont... Dans tous les cas, il faut se
rabattre vers le centre de la ville pour pouvoir se rendre en Ontario, ce qui cause des enjeux de
circulation. Dans le cas de vos deux comtés, les gens doivent évidemment entrer
sur l'île de Hull, donc doivent traverser un pont pour traverser un autre pont,
ce qui complexifie toujours la situation.
Effectivement,
on a passé un peu de temps, moi et le député de Chapleau, sur le quai, disons,
du Rapibus, il y a quelque temps, à
rencontrer des usagers. Et ce que les usagers nous disaient, c'était bien
simple, c'est que c'est facile se rendre
ici, c'est facile se rendre sur le quai le soir en revenant à la maison. Je
sors du bureau, je peux prendre l'express, le Rapibus en question et me rendre sur le quai de la dernière station,
mais après ça, ça devient pas mal plus compliqué. Après ça, il faut que j'attende un certain temps
pour mon autobus local. Après ça, l'autobus local va prendre 25 détours
avant de me rendre à destination finale, qui
peut être à ma porte ou qui peut ne pas être à ma porte. Donc, il faut trouver
des solutions. Et, à l'intérieur de la
politique de mobilité durable, c'est ce qu'on a essayé de faire, du moins de
mettre un cadre en place pour qu'on
puisse travailler avec les sociétés de transport, avec les villes pour trouver
une solution pour ce dernier kilomètre, ce dernier deux kilomètres,
peut-être des fois ce dernier 500 mètres qui peut, malheureusement, prendre beaucoup plus de temps que le premier 10,
15, 20 kilomètres que le citoyen a pu faire en mode express. Donc, le citoyen se retrouve dans son quartier, mais ne
se retrouve pas nécessairement à la porte de chez eux. Et c'est tout ce
temps-là qui peut faire en sorte que le citoyen va décider, par exemple, de
prendre sa voiture, parce que la voiture va l'amener directement à sa porte,
plutôt que de prendre le transport en commun.
• (20 heures) •
Alors, il
faut regarder d'autres alternatives. Il faut regarder le transport à la
demande, il faut regarder le transport partagé.
Est-ce que les sociétés
de transport peuvent faire appel peut-être à coût réduit aux taxis? Est-ce qu'elles peuvent faire appel à des nouvelles plateformes technologiques
pour les aider? Le député de Deux-Montagnes a fait référence à Netlift, entre autres, il y a quelque
temps, qui souvent fait affaire avec les compagnies de taxi, entre autres. Mais
ça peut être un outil pour aider les sociétés de transport à ne pas toujours
être prises dans la vieille façon de faire, c'est-à-dire embaucher davantage de chauffeurs, demander à
faire construire davantage d'autobus, ce qui dans les deux cas représente
des coûts substantiels pour les sociétés de transport et qui, au niveau du rapport
qualité-prix, n'y retrouvent peut-être pas toujours leur compte.
Donc, quand
on a une ville, entre autres comme Gatineau, qui est bâtie sur le long, donc,
qu'on parle de l'est, qu'on parle de l'ouest, c'est une ville qui est bâtie sur
le long, des lignes centrales comme le Rapibus ou comme un corridor dédié
pour le train léger, éventuellement, vers
l'ouest, parce que c'est ce que la ville de Gatineau a décidé au cours des
dernières semaines, le défi devient simplement : Comment rabattre
ces gens-là sur la ligne qui se rend à quelques centaines de mètres de chez eux? Alors, c'est ce qu'il faut
travailler, c'est ce sur quoi on s'est engagés à travailler, parce que, si on veut atteindre les objectifs qui sont mentionnés
dans la politique de mobilité durable de réduire le temps de déplacement
des citoyens de 20 %, de réduire la
facture des citoyens de 20 %... Souvent, le choix de l'achat de la
deuxième automobile est dû au fait
qu'il n'y a pas d'autre choix qui est offert au citoyen. Donc, on veut lui
donner plus d'options, on veut lui donner plus d'options qui sont
disponibles pour améliorer ses transports.
Donc, si on
veut atteindre ces objectifs-là, il faut penser à l'extérieur du cadre traditionnel
des sociétés de transport. Et il y en
a qui commencent à le faire, il y en a qui sont très innovantes. Il y en a qui
commencent à parler entre autres aux compagnies de taxi, comme je le mentionnais,
qui veulent parler avec les différents joueurs qui sont en place. Entre autres, les gens du RTC, les gens du STM
commencent à faire ces réflexions-là, et je sais que c'est la même réflexion
que la STO a. Donc, effectivement, il faut
regarder non seulement ce qu'on a toujours fait, mais ce qu'on peut faire et
ce qui devra être fait au cours des prochaines années.
Si
je regarde moi-même sur mon téléphone, et je suis certain que d'autres députés
ici... Peut-être que le député de
Gouin a l'application Transit sur son téléphone. L'application Transit, si on
pousse à la limite l'utilisation de l'application, qui aujourd'hui est limitée à certains modes de
transport, elle va vous dire : Bien, vous pouvez prendre le vélo, vous
pouvez prendre la marche, vous pouvez
prendre tel autobus ou vous pouvez prendre, par exemple, Uber, qui est en
projet pilote au Québec. À la limite, est-ce qu'elle peut, cette
application-là ou une autre, dans quelques années, nous dire : Bien, effectivement, vous êtes trois dans le même
autobus et vous allez tous sur la même rue, donc on va vous commander un
transport à la demande si vous êtes prêts à
le faire? Pourquoi pas, M. le Président? Le citoyen aura pris le choix de
l'autobus tout en sachant que,
lorsqu'il arrivera à destination, par exemple à la gare Labrosse ou sur un
corridor le long du chemin d'Aylmer,
dans le cas de l'ouest de Gatineau,
bien, il y aura un transport à la demande qui l'attendra là
pour l'amener à la maison rapidement.
Donc, il se sera sauvé les frais de stationnement, il se sera sauvé peut-être
les frais d'achat d'un deuxième véhicule, les assurances,
l'immatriculation, tout le reste qui vient avec ça.
Donc,
quand on parle d'améliorer la qualité
de vie des citoyens, c'est exactement
ce à quoi on pense. Et la ville de Gatineau,
quand elle propose des systèmes de train léger, entre autres, est tout à fait à l'avant-garde de ce qui se fait de mieux dans les sociétés de transport, puis, moi, j'ai bon espoir qu'elle
va penser non seulement aux grandes lignes, qu'elle va penser à
comment rendre le citoyen chez lui, à destination finale, plus rapidement.
Le
Président (M. Iracà) :
Alors, merci, M. le ministre. Il reste environ deux minutes. Je ne sais pas ce
que vous voulez faire avec le deux minutes.
M. Carrière :
Deux minutes? Bien...
Le Président (M.
Iracà) : Voulez-vous un mot de la fin, M. le député de Chapleau?
M.
Carrière : Oui, le mot de la
fin, juste pour dire, effectivement...
Et les sociétés de taxi sont prêtes à
le faire, on les a déjà rencontrées,
vous et moi, M. le ministre, à cet
effet-là. Et même déjà il y a des citoyens qui le font. Lorsqu'ils sont sur la
route du... sur le corridor dédié du Rapibus, ils voient l'heure, ils savent
qu'ils vont manquer leur autobus, ils vont
avec leur application, que je n'ai pas et je l'avoue bien humblement, vont
appeler un taxi, qui va arriver à destination, et ça fera en sorte que ça va peut-être dégager des espaces dans les
stationnements incitatifs, et ce seront les gens qui sont en périphérie,
comme dans la MRC des Collines, qui est la couronne nord de la ville de
Gatineau, autant à l'ouest qu'à l'est, qui
pourront se servir des stationnements incitatifs, et donc encore moins
d'automobiles vers le centre-ville.
Donc, effectivement, je pense que le défi, lorsque
les deux... autant dans l'est que dans l'ouest, le corridor dédié sera
complété, ce sera à la fois autant le matin pour s'y rendre, autant le soir
pour retourner à la maison et si... la gardienne, etc., pour les familles, ça
fera en sorte que ça améliorera la qualité de vie des citoyens. Merci.
M.
Fortin (Pontiac) : Vous n'aurez certainement pas à me le dire, M. le
Président. Je pense qu'un des grands défis
des familles, c'est justement ça, c'est le stress de partir du bureau à une
telle heure pour arriver à la garderie à l'heure pour ramasser les enfants. Il n'y a rien de pire, je vous l'avoue. Il
n'y a rien de pire que le sentiment d'être le dernier parent arrivé à la garderie pour ramasser son enfant qui
joue tout seul avec les éducatrices en garderie. Si on veut... Et, en fait, non seulement on arrive le dernier à la garderie,
mais on est probablement parti du bureau un peu plus tôt, on aurait aimé
travailler, compléter notre travail, donc, on se sent comme un mauvais
employé et on se sent comme un mauvais parent, M. le Président. Mais c'est le
défi des familles d'aujourd'hui, qui vivent la congestion, qui vivent les temps de
déplacement qui sont trop longs quand ils s'établissent, souvent, en
banlieue comme c'est le cas à Aylmer ou à Gatineau.
Le Président (M. Iracà) : Merci
beaucoup, M. le ministre.
Ceci met fin au bloc d'échange avec la partie gouvernementale. Nous
allons débuter un bloc d'échange avec le député de Gouin pour un temps
approximatif de 9 min 30 s. Alors,
M. le député de Gouin, je vous souhaite d'abord la bienvenue et je vous cède la
parole.
M.
Nadeau-Dubois : Merci, M. le Président. Bonsoir, tout le monde. Bonsoir, M.
le ministre. Écoutez, je vais aller droit au but.
Une voix :
...
M.
Nadeau-Dubois : Exactement. Les contraintes temporelles que j'ai me
forcent à la concision.
Alors,
bien, oui, j'ai lu avec intérêt, j'ai survolé avec intérêt la politique de
mobilité durable que vous avez déposée il y a quelques jours et puis je veux commencer du bon pied notre échange
en vous félicitant, en vous disant que j'y ai trouvé plein de beaux
principes, plein de belles intentions. Et je vais même vous lire ma citation
favorite...
M. Fortin
(Pontiac) : Oui, allez-y, je pense que je sais c'est laquelle.
M.
Nadeau-Dubois : ...que j'ai
lue et qui vraiment m'a fait chaud au coeur. Alors, à la page 17
de la politique, on dit qu'«afin de
concrétiser le virage vers la mobilité durable, des priorités devront être
établies, notamment à l'égard de l'augmentation de la capacité routière — et
c'est là que ça devient intéressant — qui
fragilise davantage les finances publiques tout en contribuant de
manière importante à l'accroissement de la congestion, de la motorisation des
ménages et des émissions de gaz à effet de serre». Alors, moi, j'ai lu ça et je
me suis dit : Eh bien, voilà, l'époque où à la veille des élections on annonçait des investissements massifs pour
construire des routes est révolue. Maintenant, ce sont des projets... c'est dans les
projets de transport collectif qu'on va mettre de l'argent massivement.
Malheureusement, quelques jours plus tard, vendredi dernier, le ministre
était à Laval pour annoncer le prolongement
de l'autoroute 19. Et donc j'étais bien rassuré par les paroles et les
intentions contenues dans la politique de
mobilité durable, mais malheureusement les... bien, en fait, heureusement, les gestes
pèsent plus lourds que les paroles, et le
premier geste, la première annonce que le ministre a faite suite au
dévoilement de la politique, c'est une annonce qui va dans le sens
complètement, complètement inverse de la citation que je viens de lire.
Alors, moi,
j'aimerais savoir quelle est la cohérence entre les principes énoncés dans la
politique et l'annonce de vendredi dernier.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le député. M. le ministre.
M. Fortin (Pontiac) : Merci. Merci, M. le Président. Effectivement, on a lancé la semaine dernière la politique de mobilité durable et on n'en est pas peu fiers.
C'est quelque chose qui a été construit avec plusieurs groupes. Donc,
c'est non seulement la vision gouvernementale, mais c'est la vision d'un groupe qui représente bien les intérêts
tant de l'industrie, l'industrie du
transport, et entre autres le camionnage, le ferroviaire, le maritime et les
autres, j'en passe, que les groupes environnementaux, au Québec,
qui ont travaillé pendant plusieurs mois avec les gens du ministère
sur cette politique-là, les transporteurs urbains et plusieurs autres également.
Je suis content de l'appui du député de Gouin.
Je n'ai pas senti du tout le même appui de la part du député de René-Lévesque, hier, quand il disait que c'était
une erreur massive, la politique de mobilité durable. Si vous n'avez pas
entendu ses propos, c'est exactement ce que
le député de René-Lévesque a dit. Alors, je me sentais mal un
peu pour tous les gens qui ont travaillé à la construction de cette
politique-là.
Pour ce qui
est de la question précise du député, dans la politique de mobilité durable, évidemment,
on annonce un virage, un virage
important dans la façon dont on planifie nos villes. La grande avancée, selon
moi et selon plusieurs des groupes
qui étaient autour de la table pour construire cette politique-là, c'est le
fait que les MRC ou toutes les régions au
Québec doivent se doter de politiques de mobilité durable à l'intérieur des
MRC et de mettre ça en lien avec leurs plans d'aménagement du territoire. Donc, on doit construire nos villes de
façon plus intelligente qu'on ne l'a fait au cours des dernières années. Si on veut réellement prendre un virage vers la mobilité, il
faut que chaque résidence, chaque maison ait accès à un système de
transport dès qu'elle est planifiée.
Mais, M. le
Président, il y a des maisons qui sont déjà construites, il y a des résidents à
Mascouche, à Terrebonne, à
Bois-des-Filion qui ont besoin de services, oui, qui ont besoin de routes, de
prolonger des routes, par exemple, mais surtout qui ont besoin
d'améliorer des routes existantes comme la 335. Sur la 335, on avait besoin
d'améliorer la sécurité et on avait besoin
également d'ajouter des corridors de transport en commun et des corridors
multifonctionnels pour le transport actif. C'est ce qui a été fait.
Dernier petit
point, M. le Président, ce qu'on avait voulu et ce qu'on a... l'intention qui a été annoncée dans le budget,
c'était réellement de prendre un virage.
Traditionnellement, au Québec, 70 % du budget des Tranports s'en allait
vers les routes, 30 % au transport en
commun. On a pris le virage complet où on est allés à 30 % routes,
70 % de transport en commun avec
les nouveaux investissements. Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura aucune route
qui sera construite. Il y a quand même des investissements routiers à
faire, dont sur ce tronçon-là.
• (20 h 10) •
Le Président (M. Iracà) : Merci. M.
le député, 4 min 35 s.
M.
Nadeau-Dubois : Bien sûr qu'il y a des investissements routiers à
faire, mais il y avait des alternatives à celle d'une autoroute traditionnelle, et l'annonce que le ministre a faite,
c'est une annonce d'autoroute traditionnelle. Il y avait d'autres options. Le BAPE, notamment, avait
suggéré l'idée d'un boulevard urbain. Cette hypothèse-là n'a jamais été
explorée sérieusement par le gouvernement.
Et je répète
ma première question, là : Dans la politique de mobilité durable, c'est
écrit noir sur blanc, je l'ai lu, qu'augmenter
la capacité autoroutière, ce n'était pas une solution à la congestion. Le
ministre annonce, quelques jours plus
tard, une annonce qui augmente la capacité autoroutière, et là il me dit :
Ça va aider la congestion. Alors, qu'est-ce que je dois croire? Ce qui
est écrit dans la politique ou ce que le ministre me dit ce soir?
M. Fortin (Pontiac) : M. le
Président, la politique de mobilité durable représente un réel virage de la
société québécoise sur un horizon de
12 ans. On va, à chaque année, M. le Président... et c'est un des éléments
qui doit guider les différents
acteurs qui ont contribué à la politique de mobilité durable, mais on va réunir
tous ces acteurs-là dans un forum afin de voir quelles parties de la politique
de mobilité durable ont été les plus productives, tant au niveau de nos
objectifs en matière de lutte aux changements climatiques qu'au niveau, par
exemple, de la réduction du temps de déplacement des Québécois et des
Québécoises, pour que les acteurs puissent dire : On a besoin d'en faire
plus à ce niveau-là, on n'atteindra pas nos
objectifs ici, on doit faire plus avec cette mesure-là. Peut-être que,
celle-là, ça va très bien. Donc, on doit continuer de mesurer, mais
c'est un objectif sur 12 ans.
Mais les
mêmes acteurs, M. le Président, les mêmes acteurs ont salué le gouvernement
quand il a pris le virage de 70-30
routier vers 70-30 transport en commun. Et je comprends le député, qui nous
dit : Bien là, vous avez un projet de 500, 600 millions pour le routier. Mais il se
souvient des dernières semaines où il y avait 13 milliards de projets de
transport en commun. Alors, je
comprends que, trois jours après la politique, il n'a peut-être pas aimé un
projet, mais il faut qu'il regarde
tout ce qui s'est fait dans les dernières semaines, et on a été plus ambitieux
que n'importe quel gouvernement en matière de développement de transport
en commun, M. le Président.
M.
Nadeau-Dubois : M. le Président, les acteurs qui ont salué la
politique, et c'est vrai qu'il y en a, des acteurs du milieu qui ont salué la politique de mobilité
durable, ces mêmes acteurs là, depuis l'annonce de la 19, ils se sentent
floués et ils l'ont dit publiquement dans
les médias. Même certains ont dit se sentir instrumentalisés par le fait qu'on
leur a fait assister à une grande
messe de la mobilité durable quelques jours avant d'annoncer un projet qui va
dans l'autre sens complètement.
Alors, je
répète ma question : C'est quoi, la vision du gouvernement? Est-ce que
c'est promettre des autoroutes, comme
on l'a fait dans le cas de la 19, ou est-ce que c'est réellement mettre la
priorité sur le transport collectif? Parce que les acteurs dont le ministre se targue d'avoir l'appui, aujourd'hui, ils
le disent publiquement, ils ont signé une lettre ouverte aujourd'hui, dans les médias, ils se sentent
floués. On leur a fait applaudir un beau spectacle et, quelques jours plus
tard, on a annoncé un bout
d'autoroute pour gagner une élection. Si j'étais à leur place, je me sentirais
de la même manière, je me sentirais... je sentirais que je me suis fait
avoir.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le député. M. le ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : Oui, merci. Merci, M. le Président. M. le Président, je
dois le dire, le gouvernement n'a jamais caché nulle part, que ce soit
la semaine dernière ou quelques mois avant ou au cours des dernières années,
son intention de procéder avec le
prolongement de la 19. Le prolongement de la 19 est inscrit dans tous les
documents budgétaires, dans le Plan
québécois des infrastructures, depuis un certain temps. Donc, même lors de
l'élaboration de la politique de
mobilité durable, le gouvernement était très clair sur son intention au niveau
du projet de la 19. Maintenant, le projet
est arrivé au moment, dans la façon de procéder avec la directive des grands
projets, où on a pu annoncer de façon concrète le prolongement de la 19.
Comme je le disais...
Le Président (M. Iracà) : Le mot de
la fin, M. le député. 20 secondes.
M.
Nadeau-Dubois : Merci
beaucoup, M. le Président. En effet, ce projet-là, on l'a annoncé depuis les
années 70. Et, dans les
années 70, ça avait peut-être encore une pertinence, de construire des
bouts d'autoroute. C'est décevant que les
mentalités au gouvernement n'aient pas évolué depuis, parce qu'en 2018, ce
genre d'annonces là, elles sont dépassées.
Le
Président (M. Iracà) : Merci beaucoup. Ceci met fin au bloc d'échange
avec le député de Gouin. Nous allons procéder
à un autre bloc d'échange avec la partie gouvernementale, avec le député de
Dubuc, pour un temps approximatif de 15 minutes.
M.
Simard : Merci beaucoup, M. le Président. Pour continuer, on va le
dire, avec la politique de développement durable, M. le Président, on va
parler ici de la route verte.
M. le
Président. On entend beaucoup parler des bonnes habitudes de vie, des saines
habitudes de vie. On recherche des
activités familiales saines et, bien sûr, bien encadrées. Puis, bien sûr, c'est
Pierre Lavoie qui, je vous dirai, fait beaucoup de promotions par rapport aux bonnes habitudes de vie. Et c'est
extrêmement important, dans le monde d'aujourd'hui, c'est ce que les parents veulent enseigner à leurs
enfants. Et la route verte, M. le Président, c'est un outil indéniable pour,
justement, s'assurer des bonnes habitudes.
La route
verte est une idée originale de Vélo Québec de relier l'ensemble du Québec à un
réseau cyclable national de plus de 5 000 kilomètres. Ce
projet a été adopté par le gouvernement en 1995, M. le Président, et le
ministère des Transports, quant à lui, s'en
est vu confier la responsabilité en collaboration avec Vélo Québec qui lui,
depuis le début, agit à titre de
maître d'oeuvre du projet pour en coordonner la mise en place. Dans les faits,
ce grand projet interpelle de nombreux partenaires municipaux et
régionaux du milieu touristique et associatif ainsi que le ministère en tant
que gestionnaire d'infrastructures de transport.
M. le
Président, je voudrais d'abord donner un exemple pour les gens. On s'imagine
des fois, encore une fois, que la
route verte, c'est encore... on entend encore parler des vélos. Mais je dois
vous dire, M. le Président, que, quand c'est bien organisé, là, c'est
extrêmement important pour une région.
Moi, je vais
vous parler, M. le Président, d'une infrastructure touristique d'appel, dans ma
région, qui s'appelle la véloroute
des bleuets, M. le Président. Saviez-vous que la véloroute des bleuets, M. le
Président, qui est reliée, bien sûr... ça fait partie de la route verte,
là, la véloroute des bleuets, c'est 11 560 000 000 $ de
dépenses, dont plus de 7 856 000 000 $ en dépenses touristiques, M. le Président, 68 % du total,
112 emplois créés par la véloroute des bleuets, le résultat d'un travail de concertation réussi entre
15 municipalités et la communauté montagnaise de Mashteuiatsh? Tout
le monde peut faire ça, M. le Président, partout, dans toutes les régions du
Québec. Trois réseaux cyclables associés, c'est-à-dire
le Horst de Kénogami, 72 kilomètres entre Hébertville et Saguenay,
arrondissement Jonquière; au fil des rivières, 45 kilomètres entre Albanel et Girardville; et ville d'Alma,
13 kilomètres. Quatre maisons du vélo, à Alma, Roberval, Dolbeau-Mistassini et Hébertville. 35 haltes de
vélo et une quarantaine d'hébergements certifiés Bienvenue cyclistes!. Trois traverses de bateau, dont une croisière
bateau-vélo, M. le Président. Les gens montent leur vélo sur... on appelle
ça le bateau La Tournée et puis ils
traversent le Lac-Saint-Jean, ils peuvent reprendre la piste cyclable et,
encore une fois, faire
le périple alentour du Lac-Saint-Jean. Autour de 100 ambassadeurs
identifiés et habillés aux couleurs de la véloroute ainsi que deux grands
ambassadeurs médiatiques, tout le monde les connaît : Yvan Martineau et
Audrey Lemieux. Il faut dire que ces
ambassadeurs-là, M. le Président, c'est eux qui font, je vous dirai, la police,
on n'appelle pas ça des polices, on
appelle ça des ambassadeurs, sur l'autoroute, justement, pour que les gens qui
sont des touristes chez nous soient bien accueillis et s'assurent, justement, que, lorsqu'on a à les interpeler,
ce soit fait dans les règles de l'art. Plus de 100 entreprises partenaires, un rayonnement international grâce au
partenariat avec RAVel, en Belgique, et les voies vertes Saône et lavoirs,
en France, ainsi que l'Association des
réseaux cyclables du Québec, ARCQ, une référence provinciale. Un événement
hivernal d'envergure internationale et plusieurs activités offertes
annuellement. Il faut le dire, c'est un événement, de traverser le lac à vélo,
mais... c'est des «fat bikes», là, et c'est un événement international, il y a
beaucoup, beaucoup d'athlètes internationaux
qui viennent là, M. le Président. Plus de 250 000 utilisateurs par
année. Un service de navette de bagages. Un produit d'appel reconnu par l'ATR.
Et, je dois vous dire, M. le Président, au niveau touristique, c'est extrêmement important, chez nous, au niveau de
l'été, beaucoup de familles se déplacent, des Québécois et même des Européens, parce que, moi, mon chalet est juste à
côté de la piste cyclable, puis je dois vous dire qu'on voit passer des
gens de partout, M. le Président.
• (20 h 20) •
Donc, de là
vous voyez que la route verte, c'est une infrastructure, si on veut s'en
occuper correctement, M. le Président, qui développe les régions du
Québec.
Le
31 octobre 2017, la route verte était complétée à 96 %, soit
5 108 kilomètres sur un total de 5 304 kilomètres. Le parachèvement de ce projet et son expansion
pour les prochaines années seront possibles, notamment, en puisant dans
les investissements de 50 millions sur 10 ans annoncés dans le
budget 2016‑2017 et de 65 millions sur cinq ans qui s'ajoutent dans
le budget 2018‑2019.
Le projet de
loi n° 150, concernant principalement la mise en oeuvre de certaines
dispositions des discours du budget
du 17 mars 2016 et du 28 mars 2017, actuellement à l'étude en
commission parlementaire, permettra d'opérationnaliser ces investissements en apportant des modifications
aux règles qui encadrent les investissements du Fonds des réseaux de transport terrestre. Le ministère des
Transports est beaucoup interpelé à ce niveau-là, M. le Président, parce que
très souvent, lorsqu'on sort des pistes cyclables, on pave les accotements en
faisant quelque chose de très sécuritaire pour le bien des populations, des familles et également,
bien sûr, pour permettre, encore une fois, d'aller de village en village
ou de ville en ville.
Maintenant,
M. le Président, moi, je suis interpelé par cette infrastructure touristique et
je demande à M. le ministre, M. le
Président : Pourquoi est-il important de favoriser le transport actif, et
que peut-on faire pour l'encadrer ou l'encourager davantage, M. le
Président?
Le Président (M. Iracà) : Merci
beaucoup, M. le député. Alors, M. le ministre, la question a été posée. On a
attend la réponse.
M. Fortin
(Pontiac) : Je remercie le député de Dubuc. Et il a raison de dire...
d'abord, dans sa région à lui, la véloroute des bleuets... Du bleuet?
Des bleuets?
Une voix : ...
M. Fortin
(Pontiac) : La véloroute des bleuets, c'est plus qu'une infrastructure
de transport actif pour les gens de sa région, c'est un outil de développement
économique majeur. Il y a des gens de partout au Québec, mais des gens de partout à travers le monde qui utilisent cette
infrastructure-là, qui visitent le Lac-Saint-Jean, qui profitent des beautés
de la région, mais qui améliorent leur santé
physique en le faisant. Donc, c'est une infrastructure qui est absolument
cruciale, et partout au Québec.
Le député
disait : 97 % de la route verte est complétée. Je vais vous donner un
exemple bien précis de l'importance d'améliorer
la route verte. Dans ma propre région, dans ma propre circonscription, je m'en
sers comme exemple, je suis certain
qu'il y a des coins, en fait, il y a des secteurs comme ça partout au Québec,
la ville de Gatineau a complété son réseau de route verte en sentier.
Très agréable pour toute la famille d'aller y passer un temps en vélo. Ensuite,
une municipalité a choisi, à l'époque, de ne
pas... lorsque le chemin de fer a été retiré, de ne pas transformer ce chemin
de fer là en route verte, et ensuite
19 municipalités ont fait le choix d'utiliser l'ancienne piste de chemin
de fer, l'ancienne track de chemin de
fer et de la convertir en route verte. Alors, pour une municipalité, pour une
trentaine de kilomètres, la route verte
est en bordure de route. Je vous l'avoue, honnêtement ça ne me donne pas le
goût d'amener mes enfants sur cette route
verte là. Donc, c'est comme s'il y avait un tronçon qui manquait, de la route
verte. Donc, il y a des améliorations à faire un peu partout au Québec
non seulement au niveau de l'entretien de la route verte, parce qu'on... Il y a
des endroits où, bien franchement, là, on
peut améliorer l'entretien de la route verte, mais il y a des endroits où on
doit mieux développer la route verte,
où on pourrait avoir, dans un cas comme celui-là, une piste en réseau unique de
150 kilomètres avec un
investissement qui serait somme toute mineur, disons. Donc, c'est pour ça que,
dans la politique de mobilité durable, on
a annoncé l'augmentation de sommes, tant à l'entretien de la route verte,
5,5 millions de dollars, qu'au développement de la route verte, avec 5 millions de dollars
additionnels. Donc, ces sommes-là, en tout et partout, amènent nos budgets
à environ 35 millions de dollars pour la route verte au cours des
prochaines années.
Mais il y a
d'autres choses qui viennent avec ça, et je dois le dire. Je sais que le député
de Saint-Jérôme était au Forum sur la mobilité durable, plus tôt cette
semaine, et je le remercie de sa présence à ce forum-là, le député de Deux-Montagnes y était aussi. On a entendu le
maire de Laval faire plusieurs représentations, et j'ai eu moi-même la chance de rappeler
l'initiative qu'il a lancée la semaine précédente, au salon du véhicule
électrique, où il parlait d'une subvention pour les vélos électriques.
La ville de Laval a choisi de donner 400 $ à tous ses citoyens pour
l'achat d'un vélo électrique. Je vois le
député de Vimont qui était également présent. Je m'en excuse, je vous ai... je
ne vous avais pas vu, M. le député de
Vimont, mais le maire de Laval a choisi de faire cette initiative-là. Puis le
gouvernement du Québec, à travers sa
politique de mobilité durable, a choisi de faire exactement le même choix,
parce que, oui, le transport actif, c'est important, mais, pour des gens, il faut leur donner un petit coup de
pouce, des fois. Donc, le soutien à l'acquisition de vélos à assistance électrique fait partie des
engagements du gouvernement au niveau de la politique de mobilité durable.
Alors, même si c'est un mode qui est un peu
plus simple que le transport actif traditionnel, c'est quand même un mode
de transport qui nous permet peut-être de ne
pas se déplacer en voiture et donc de réduire notre dépendance à l'auto, entre
autres.
Maintenant,
pour le reste du transport actif, parce que le député fait référence à
l'infrastructure de transport actif, on
a voulu également envoyer un signal fort au niveau du développement du
transport actif dans les périmètres urbains, les infrastructures de transport actif dans nos villes. À chaque année,
le ministère des Transports reçoit des demandes de subvention de la part de municipalités partout au
Québec. Que ce soit Montréal, que ce soient des villes en banlieue, que ce soient des villes comme Gatineau ou des villes...
des villages beaucoup plus ruraux, tout le monde fait des demandes pour
améliorer ses infrastructures de transport actif, entre autres, ses pistes
cyclables, et avec raison. Les municipalités veulent investir parce que
c'est un choix pour la qualité de vie de leurs citoyens. Mais jamais le
ministère n'était capable de remplir ou de
dire oui aux demandes de l'ensemble des municipalités. Il y a beaucoup trop de
demandes pour les demandes pour les
sommes qui sont disponibles. Alors, on a ajouté, dans la politique de mobilité
durable, 38,5 millions pour,
donc, un total de 61 millions pour les infrastructures de transport actif
à l'intérieur des périmètres urbains.
Alors, M. le
Président, je pense qu'à travers toutes ces initiatives-là le gouvernement fait
la démonstration que le transport
actif est important, que le transport actif, non seulement pour nos
déplacements, mais pour notre bonne santé physique, pour réduire notre dépendance à l'auto, est important. Et on
le sent réellement, à parler aux municipalités, à parler aux maires, à parler aux conseillers, à
parler aux élus de nos régions, qu'ils sont prêts à faire ces
investissements-là. Et on doit être au rendez-vous pour les aider.
Le Président (M. Iracà) : Merci.
Alors...
M. Simard : Est-ce qu'il me reste...
Le Président (M. Iracà) : Ah! Il
vous reste 2 min 36 s.
M.
Simard : 2 min 36 s. M. le Président, j'aimerais savoir
du ministre... Parce qu'on a l'a dit, que, les énoncés budgétaires qui
avaient été faits en 2016, 2017, 2018, bon, on était sur le point de les faire
passer, là. J'aimerais vous entendre là-dessus : Est-ce que c'est là, là,
on va s'assurer, justement, que ce soit mis en place?
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
Une voix : ...
M. Simard : J'ai peut-être mal posé
la question.
M. Fortin
(Pontiac) : Ah! Vous êtes... Ce que je comprends, c'est que vous
parlez encore du programme de la route verte...
M. Simard : Exactement, c'est ça.
Oui, c'est ça.
• (20 h 30) •
M. Fortin (Pontiac) : ...et des
sommes qui avaient été annoncées dans... à l'intérieur de ces budgets. Oui, effectivement, là, il y a des sommes qui étaient
réservées à l'intérieur des derniers budgets. Je pense que le gouvernement,
déjà à l'époque, avait fait le choix de
mieux appuyer ces initiatives-là. Dans le projet de loi n° 150 qui est
présentement en consultations encore,
il y avait des investissements de 50 millions qui avaient été annoncés au
niveau du transport actif. Mais je
pense que, tant à travers les investissements qui avaient été annoncés dans le
passé qu'à travers la politique de mobilité
durable, que même à travers le Code de la sécurité routière, qui protège
beaucoup, beaucoup mieux tant les piétons que les cyclistes... Entre autres, les cyclistes avaient demandé de
pouvoir utiliser le feu piétonnier. Donc, je pense que ce que vous voyez, c'est un réel virage vers cette
mobilité active, entre autres cette volonté de donner une infrastructure
et une sécurité aux Québécois qui font ce choix-là.
Il y en a de
plus en plus, il y a de plus en plus de Québécois qui veulent se déplacer à
vélo. Des fois, c'est pratique de le
faire; des fois, c'est moins pratique de le faire, vous connaissez les rigueurs
de l'hiver québécois aussi bien que n'importe qui. Mais, quand c'est possible,
quand notre ville est bien adaptée pour qu'on puisse faire ce choix-là, il faut
donner aux citoyens la possibilité de le faire.
Et, quand on
regarde l'ensemble des documents de la politique de mobilité durable, non
seulement le transport actif, c'est exactement ce qu'on vise, on veut donner
plus de choix aux citoyens. Que ce soit le transport actif, que ce soit le transport en commun, que ce soient les services de voitures partagées,
que ce soit le transport urbain, interurbain, que ce soient d'autres choses, il y a toutes sortes
d'options qu'on doit donner, des options additionnelles qu'on doit donner
au citoyen
pour qu'il réduise sa dépendance à la façon traditionnelle de se déplacer
qu'on a eue pendant des décennies au Québec. Si on veut atteindre nos objectifs,
c'est exactement ce qu'on doit faire.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le ministre. Ceci met fin au bloc d'échange avec la partie gouvernementale. Nous allons procéder à un autre bloc d'échange avec le deuxième groupe d'opposition et je
cède la parole au député de Deux-Montagnes.
M.
Charette : Merci, M. le Président. Un plaisir de vous retrouver ce soir. Avec votre collègue, un petit peu plus tôt cet après-midi,
on avait abordé la question ou on avait débuté et abordé la question
de la tête des ponts sur le côté de Québec, c'est
un projet qui est attendu aussi depuis un certain nombre d'années. En fait,
c'est une structure, si ma mémoire est
exacte, qui date de la fin des années 70, qui doit être revue. On
promettait en 2012, sous la précédente administration, de refaire un petit peu le schéma, de le présenter
rapidement à la population et depuis les avancées sont, disons-le poliment,
plutôt modestes, bien que le projet reste
inscrit au PQI. Je me demandais, à ce moment-ci, si le schéma directeur de
cette nouvelle structure là était complété. Est-ce que ce sont des
données que vous avez au niveau du ministère?
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M.
Fortin (Pontiac) : Oui, M. le Président, je trouve ça un peu curieux,
je vous avoue, après avoir entendu le député
de Gouin. En fait, ce que je réalise, c'est que, depuis le début des
pourparlers qu'on a ici, depuis hier qu'on est en commission parlementaire, tout ce qu'on a entendu
de la part du député de la Coalition avenir Québec, c'est des projets routiers, M. le Président. Il nous a parlé de
l'autoroute 13, il a parlé un peu plus tôt, du troisième lien, il parle
maintenant de la tête des ponts. Je
suis certain qu'il y a d'autres projets routiers dont il veut parler. Il a
parlé de l'autoroute 19 en disant que ça avait été trop long, qu'il
aurait aimé que ce projet-là soit réalisé plus tôt, M. le Président.
Moi,
j'ai une question pour le député. Il n'est pas obligé d'y répondre, je vais
arriver à la sienne. Est-ce que lui croit
à la mobilité durable? Est-ce que lui adhère aux principes qui sont à
l'intérieur de la politique de mobilité durable? Parce qu'il ne fait aucune référence aux transports en commun. Tout ce
qu'il avance, c'est des projets routiers, des projets routiers et encore
des projets routiers.
Maintenant,
pour ce qui est de la tête des ponts, M. le Président, évidemment, il y a désir
de réorganiser le secteur, mais on
parle avec les villes de Québec et Lévis. Vous savez que la ville de Québec
travaille sur un projet majeur au niveau du transport en commun qui évidemment doit avoir un lien afin de
desservir les citoyens de Lévis. C'est écrit, ça aussi, noir sur blanc dans le contrat, si je peux
l'appeler ainsi, qui a été signé entre le gouvernement du Québec et la ville de
Québec, mais évidemment que, s'il y a des
décisions qui doivent se prendre en lien avec le transport en commun dans
ce secteur-là, ça va affecter la réorganisation complète du secteur. Donc,
évidemment, il faut s'arrêter sur le tracé définitif du transport en commun
avant de finaliser le projet dont il parle.
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le ministre. M. le député.
M.
Charette : Le ministre m'a posé gentiment une question. Je vais lui
demander de patienter quelques mois. Lorsque les rôles seront inversés,
on pourra y répondre, à ce moment-ci, avec grand, grand plaisir.
Et
peut-être déjà lui donner un petit élément de réponse. Depuis hier, on a
largement aussi parlé REM, on a parlé aussi...
M.
Fortin (Pontiac) : Vous n'avez pas parlé du développement du REM, M.
le député, vous avez parlé d'un appui à un projet qui a été lancé par le
gouvernement.
M. Charette :
C'est-à-dire, on a...
M. Fortin
(Pontiac) : Le gouvernement a été celui qui a dû penser à une approche
alternative.
M. Charette :
...on a réitéré...
Le Président (M.
Iracà) : Alors, je vais laisser...
M. Fortin
(Pontiac) : Le député a eu le beau jeu de simplement dire :
J'appuie.
Le
Président (M. Iracà) : À l'ordre, s'il vous plaît! Je vais laisser le
député, alors, peut-être répondre à la question. Vous pourrez utiliser
vos arguments lors de la réponse. M. le député.
M.
Charette : Je comprends que c'est le ministre qui a été rappelé à
l'ordre dans le cas présent. Donc, oui, il y a eu des appuis substantiels à des projets d'envergure,
mais, n'empêche, c'est un petit peu mettre en contradiction les propres engagements du gouvernement étant donné que je
fais référence à des projets, oui, routiers, mais qui ont été inscrits au
PQI de longue date par le gouvernement...
M. Fortin
(Pontiac) : Vous parlez de l'autoroute 13, M. le député.
L'autoroute 13 n'est pas au Plan québécois des infrastructures...
M. Charette :
Je parle, M. le Président...
Le
Président (M. Iracà) : Alors, je vais laisser le député de finir la
question, mais je vais laisser la M. le ministre répondre, par exemple.
M.
Charette : Notre collaboration a toujours été bonne, donc
j'apprécierais effectivement que le ministre puisse contenir son enthousiasme
un petit peu. On faisait référence à la tête des ponts, c'est un projet qui n'a
pas été inscrit par un gouvernement
de la CAQ, mais bien par un gouvernement du Parti libéral depuis plusieurs
années déjà. Donc, je demandais tout simplement un état de situation. Il y a un
schéma directeur qui normalement devrait être complété à ce moment-ci.
Je demandais tout simplement au ministre
est-ce qu'il est effectivement complété, étant donné que le projet est lui-même
inscrit au PQI, là, depuis un bon moment déjà.
Le Président (M. Iracà) : Alors, M.
le ministre, c'est à votre tour.
M. Fortin
(Pontiac) : Oui, M. le Président, vous savez très bien que, dans le
secteur de la tête des ponts, que ce soit pour le transport en commun ou
que ce soit pour les utilisateurs du réseau routier, il est particulièrement
difficile de se déplacer. Alors, oui,
effectivement, le gouvernement veut réorganiser la tête des ponts. Mais vous
savez très bien, M. le Président, que
la ville de Québec, depuis, a lancé un projet majeur, un projet structurant en
matière de transport en commun, un
projet qui va avoir un impact important sur la qualité de vie des gens de
Québec. M. le Président, ça fait trop longtemps qu'on attend ce projet-là à
Québec. Québec doit entrer et va entrer dans l'ère du temps, dans l'ère des
grands projets de transport en
commun. Québec, en fait, va avoir un des réseaux, un des nouveaux réseaux les
plus porteurs pour encourager le
citoyen à faire le choix du transport en commun. Mais on ne peut, on ne peut
penser à la réorganisation de la tête des ponts sans tenir compte de ce
projet-là, sans tenir compte du transport en commun.
Je le sais, que le député de la Coalition avenir
Québec a dit que, pour sa formation politique, ça prenait un troisième lien à l'est et que le lien de transport
en commun devait se faire par là. M. le Président, s'il veut réellement faire
passer le transport en commun par l'île d'Orléans, comme le député de
La Peltrie l'a déjà suggéré, M. le Président, il peut le faire. Cependant, nous, on pense qu'honnêtement le citoyen
serait peut-être mieux desservi, pour se rendre à Lévis, de ne pas
passer par l'île d'Orléans pour le transport en commun.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. M. le député de Deux-Montagnes.
M.
Charette : En fait, je pense qu'il y a eu confusion des rôles parce
que le ministre responsable de la Capitale-Nationale, donc ministre de
sa propre formation, a aussi mentionné qu'il serait drôlement intéressant que
le transport en commun lourd puisse passer
par le troisième lien. Donc, ce serait bien, éventuellement, que vous puissiez
vous parler ou vous coordonner.
Mais, ceci
dit, je reviens au schéma directeur. Est-ce qu'il y en a un de complété ou pas?
En fait, la question a été évitée.
Mais, dans les faits, il y a une demande d'accès à l'information qui a été
formulée par notre formation il y a quelque temps, avec une réponse qui est relativement récente, 1er février
dernier, donc il y a quelques semaines à peine. On nous confirme l'existence d'un schéma directeur,
cependant, on n'a pas été en mesure de nous le transmettre. Donc, j'étais tout
simplement curieux de savoir si, par le
service de la commission, si le schéma directeur pouvait être déposé pour voir
où en sont... l'état des études et des travaux à ce moment-ci, les
travaux de préparation, naturellement.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le député. M. le ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : Oui, M. le Président. Le député comprend très bien que ce
sont des travaux qui sont en cours, qui
doivent être ajustés dans le contexte de ce qui est sur la table, au niveau du
développement du transport en commun, qui
est un projet, je le rappelle, qui a été annoncé par la ville de Québec il n'y
a pas très longtemps, M. le Président. Ça fait à peine quelques semaines que la
ville de Québec a lancé dans l'espace public son projet de transport en commun.
Alors, bien évidemment, il y a des
modifications qui doivent être faites sur tout projet à la tête des ponts pour
tenir compte du grand projet lancé
par le maire de Québec au profit des citoyens de Québec. Ça me semble tout à
fait logique, M. le Président, de
prendre le temps de bien faire les choses pour ce qui est de la tête des ponts
et d'incorporer le plus grand projet de développement de transport en
commun pour la ville de Québec.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. M. le député.
M.
Charette : Le ministre semblait s'inquiéter que je n'avais pas posé de
question jusqu'à maintenant sur la politique de développement durable. J'aurais une question à ce moment-ci sur le
monorail, par contre. Je serais intéressé de l'entendre sur le monorail, un sujet qui semble être une
nouvelle passion, là, au niveau du gouvernement depuis quelques mois. On
avait évoqué, de façon très improvisée, un
monorail sur la distance séparant Québec-Montréal l'automne dernier. Je pense
que le gouvernement a réalisé que la
proposition semblait plus ou moins sérieuse à ce moment-ci. Mais, dans la
politique, on revient avec l'idée mais sur des tracés autres.
Je me
souviens d'un commentaire du ministre, hier, adressé à mon collègue de
l'opposition officielle, qui disait que,
lorsque la demande n'était pas assez grande ou lorsque la densité de population
n'était pas assez grande, ça devenait superflu de développer, par
exemple, des circuits de trains. Il faisait référence à la politique du Grand
Déblocage, là, du
Parti québécois. Donc, je serais tenté de lui rappeler ses propres propos. Quel
pourrait être un tracé suffisamment densifié qui pourrait être relié par le monorail, une technologie qui n'est pas
encore développée, et tracé qui ne serait pas celui séparant les villes
de Québec et Montréal?
• (20 h 40) •
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M.
Fortin (Pontiac) : Merci, M. le Président. D'abord, sur la question
Québec-Montréal, bien évidemment, M. le Président, et nous l'avons dit à plusieurs reprises, nous appuyons le
projet de Via Rail pour le développement du corridor Québec-Montréal. J'ai d'ailleurs eu l'occasion, à plusieurs
reprises, de rencontrer les gens de Via Rail. Le premier ministre lui-même a
pris le leadership de la question et rencontré les gens de Via Rail. Nous avons
formulé nos attentes envers le gouvernement fédéral pour qu'ils appuient, de façon très claire, de façon très
nette, de façon très précise le projet de Via Rail. Ils en ont fait une première, étape, mais il en reste un
grand, bout de chemin à faire, et nos attentes demeurent les mêmes
envers le gouvernement fédéral à ce niveau-là.
Maintenant,
M. le Président, si le
député... Et je sais qu'il fait probablement référence... Il l'a appelée la politique
de développement durable, mais il fait probablement référence à la politique de mobilité
durable du gouvernement. Si le député, et j'en suis certain,
a bien lu la politique, il aura vu une partie où on fait référence à la chaire
de recherche de la Polytechnique qui
se penchera sur les meilleures innovations au Québec en matière de
développement, entre autres entre les différentes régions du Québec.
Donc, nous pensons que nous avons des experts, au Québec, entre autres à la Polytechnique, qui peuvent se pencher sur les
meilleures innovations en matière de transport interrégional. Je ne m'attends
pas, cependant, M. le Président, à ce que sa
formation politique comprenne toute l'importance que peut avoir se pencher
sur ce qui se fait de mieux, M. le Président, ils présentent un candidat, dans
Saint-Jérôme, qui ne croit même pas à l'électrification des transports.
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le ministre. M. le député.
M.
Charette : En fait, dans une autre commission, à peu près au même
moment, il y a le premier ministre qui se proposait de parler plus lentement pour être certain que son
interlocuteur le comprenne bien. Donc, peut-être que, si le ministre
parlait plus lentement, compte tenu de mon degré d'intelligence, ma
compréhension serait facilitée.
M.
Fortin (Pontiac) : Non, votre degré d'intelligence, on ne met
absolument pas en doute... Je vous connais une grande intelligence, M.
le député.
M.
Charette : Non. Ou sinon l'intelligence de la formation politique.
Mais tout ça pour dire que c'est un projet qui a d'abord été annoncé, on s'en
souvient, dans la foulée du congrès de votre formation politique. Et là on
parle de faire appel à une chaire de
recherche ou, à tout le moins, l'expertise universitaire. On n'a absolument
rien contre cette possibilité, mais
on se rend compte que c'était réellement prématuré, l'automne dernier, que
d'avancer ce scénario-là, surtout qu'à l'époque on l'avait évoqué
justement pour le tracé Montréal-Québec, avant de se raviser, là, du côté du
Parti libéral.
Donc,
oui, on parle de développer une expertise, on n'a rien contre, on est en
faveur, mais est-ce qu'il y a un tronçon, à ce moment-ci, qui vous semble plus approprié pour ce type de
technologie? On sait qu'elle peut être performante, à tout le moins, sur
papier, on sait qu'elle sera forcément dispendieuse, donc, quel tronçon, mis à
part celui de Québec-Montréal, pourrait
être suffisamment densifié pour accueillir une technologie de la sorte,
lorsqu'elle sera prête, ce qui n'est pas le cas, actuellement?
Le Président (M.
Iracà) : Merci. M. le ministre.
M.
Fortin (Pontiac) : Merci, M. le député. Et je le dis, je veux juste
être très clair avec le député, le député est quelqu'un pour qui, moi, j'ai le plus grand respect. Je pense que c'est
un respect mutuel qu'on a. On a une relation basée sur un respect tout à fait mutuel l'un de l'autre,
et j'ai bon espoir que notre relation va continuer à être basée sur ce fait.
Quand
il fait référence aux différentes régions du Québec, M. le Président, il n'y a
pas une région au Québec qui ne
cherche pas, qui ne veut pas connaître les meilleures alternatives, les
meilleures technologies, les meilleures innovations qui peuvent aujourd'hui et qui pourront à l'avenir
être à sa disposition pour améliorer la mobilité de ses citoyens d'une région à l'autre. Si on veut rapprocher nos
familles, si on veut diminuer le temps de déplacement d'une région à l'autre,
on se doit non seulement de regarder
ce qui se fait de mieux aujourd'hui, mais de regarder ce qui se fait de mieux à
l'avenir, ce qui peut se faire de
mieux à l'avenir ici, au Québec, et ailleurs dans le monde. C'est pour ça que,
dans la politique de mobilité
durable, on a annoncé l'octroi d'une somme de 1,5 million de dollars à la
Chaire Mobilité de l'École polytechnique de Montréal, en lui donnant comme mandat de faire état de la situation actuelle
et future, à l'horizon 2030, de la mobilité interurbaine au Québec et ailleurs dans le monde, à réaliser une analyse
stratégique de la mobilité interurbaine au Québec, à définir les besoins actuels et futurs des
déplacements de la population, ce qui répond bien à la question du député, et
à formuler des recommandations de pistes de
solution pour positionner le Québec parmi les leaders de la mobilité
interurbaine de demain. Je suis certain qu'il est en accord avec
l'ensemble de cette proposition.
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le ministre. M. le député.
M. Charette : Effectivement, je
confirme le respect, non seulement mutuel, mais l'accord également de cette affirmation. Cependant, une dernière petite
question parce que le temps file. On parle, oui, de routes, vous m'en
excuserez, mais
par rapport à leur degré d'entretien, on a souvent le débat qui revient,
asphalte versus béton. L'usage du béton semble moins fréquent au Québec que dans d'autres États soit nord-américains ou
sinon provinces canadiennes. Est-ce que vous être en mesure de nous confirmer
quelle est la proportion justement des contrats asphalte versus béton sur le
réseau supérieur québécois, et peut-être expliquer pourquoi une si
grande dissonance?
M. Fortin
(Pontiac) : Bien, écoutez... Bien sûr, M. le Président, ça me fait
plaisir d'en parler. Et je peux très bien répondre à la question du député. Entre autres, il sait qu'il y a des
projets qui ont été annoncés dernièrement dans l'ouest de l'île de Montréal entre
autres qui vont utiliser le béton parce que la fréquence de l'usage de ces
routes-là le justifie. Mais j'ai à
mes côtés l'ingénieure en chef au ministère des Transports. Si vous permettez
qu'elle réponde, je suis certain que ça va lui faire plaisir, puisqu'il
y a quand même un élément technique à la question du député.
M. Charette :
Puisque le sujet est important et non partisan, si jamais on acceptait de
déborder pour quelques secondes, ce serait apprécié.
Le Président (M. Iracà) : Alors,
bien, il reste, dans le temps, là... C'est parce que je gère le temps. Il reste
1 min 20 s. Alors, c'est à
votre discrétion, là. C'est bon? Allez-y, j'ai consentement. Votre nom, votre
titre, rapidement, et répondre à la question, s'il vous plaît.
Mme Leclerc
(Anne-Marie) : Bonjour. Alors, Anne-Marie Leclerc. Je suis
sous-ministre adjointe à l'ingénierie et aux infrastructures au
ministère des Transports.
L'utilisation
du béton est préconisée dans les endroits effectivement où il y a des forts
pourcentages de poids lourds. C'est
principalement sur les autoroutes qu'on va en retrouver, du béton. Et on a, au
ministère, une orientation ministérielle sur le choix des types de chaussée.
Donc, quand est-ce qu'il est plus rentable d'utiliser du béton, quand est-ce
que c'est plus rentable d'utiliser
des enrobés. Pour répondre à votre question, le pourcentage du réseau qui est
en béton, pour le moment, il y en a
3 %, et 97 % en enrobé. Donc, c'est les proportions qu'on a
actuellement, mais c'est appelé à grandir au fur et à mesure que le
transport lourd va se développer.
Le Président (M. Iracà) :
Merci. M. le député de Deux-Montagnes, 40 secondes.
M. Charette :
C'est quand même un pourcentage ou un écart qui est important, beaucoup plus
important au Québec que dans des états ou sinon provinces limitrophes.
Comment expliquer un écart aussi important?
Mme Leclerc
(Anne-Marie) : Je vous dirais que ça dépend beaucoup des pourcentages
de volume de poids lourds sur les
réseaux et le moment où le réseau s'est développé. Alors, pour nous, on a tout
analysé notre réseau routier puis on
sait exactement où les chaussées de béton sont les plus rentables, en termes
d'investissement, et où les chaussées en enrobé sont plus rentables,
parce que c'est la rentabilité de l'investissement qui va diriger la décision.
Le Président (M. Iracà) :
Alors, merci beaucoup. Ceci met fin au bloc d'échange avec le deuxième groupe
d'opposition. Nous allons procéder à un autre bloc d'échange avec la partie
gouvernementale. Et je cède la parole au député d'Abitibi-Est. La parole est à
vous.
• (20 h 50) •
M. Bourgeois :
Merci, M. le Président. Ça me fait énormément plaisir de pouvoir prendre à
parole ce soir parce que c'est un sujet qui va intéresser une bonne partie des
parlementaires ici présents, parce que l'enjeu dont je veux parler,
c'est la route 117 qui traverse le comté de mon collègue de Saint-Jérôme
et également une route qui est utilisée par M.
le ministre à l'occasion, soit pour se diriger vers la merveilleuse région
d'Abitibi-Témiscamingue. Même vous, M. le Président, vous l'utilisez, parce
que, quand vous allez retrouver vos racines familiales, en Abitibi, vous avez
l'occasion d'utiliser cette route-là.
Et c'est un
axe majeur, la route 117. Oui, maintenant, il y a l'autoroute 15,
mais il a été un temps, pas d'autoroute 15, c'était la route 117 qui
était utilisée. C'est le lien principal d'accès vers Montréal pour la région de
l'Abitibi-Témiscamingue, mais c'est
également la Transcanadienne, M. le Président. La Transcanadienne, c'est
un axe, donc, routier fort important puisqu'il
nous permet de faire le transfert au niveau commercial de biens vers le
Nord-ouest américain et l'Ouest canadien avec le facteur de distance le
plus court à partir du port de Montréal. On sauve 117 kilomètres de trajet
en utilisant la route 117 plutôt que d'utiliser... via, par exemple, la
401 et les Grands Lacs.
Donc, c'est
reconnu au niveau de l'industrie du camionnage, ça a un effet également à ce
moment-là. Donc, il y a un flux de
circulation important, de plus en plus important, de plus en plus de camionnage
lourd, surdimensionné également, parce
qu'il y a un autre enjeu. Pour être capable d'amener des pièces, par exemple,
il est fréquent de voir dans notre région des pièces d'éolienne traverser le territoire, qui ne sont pas destinées
au marché québécois, mais qui sont plus destinées vers le marché de l'Ouest canadien et le
Nord-Ouest américain. Bien, on a des camionneurs... Moi, j'ai l'habitude, entre
autres, sur le trajet d'arrêter dans la
petite... dans, je dirais, ce qui étant anciennement le village de Louvicourt,
qui est maintenant... qui fait partie
de la ville de Val-d'Or, on arrête là, il y a ce qu'on appelle communément un
«truck stop», et on rencontre là des camionneurs qui sont, de façon
récurrente, à environ tous les trois ou quatre jours... qui font leur
arrêt là, c'est sur leur trajet vers le Midwest américain, à toutes les semaines.
Donc, vous
comprenez que tout ce monde-là est très préoccupé de la qualité de la route, de
la qualité de son entretien mais également
de la qualité, de la pérennité de sa surface et de l'entretien, parce que,
dès qu'il arrive une perturbation majeure, par exemple s'il y a, au niveau
des infrastructures, un bris, si ce lien-là, il est coupé, ça peut
représenter des enjeux fort importants
pour la livraison de ces marchandises-là, pour le respect, dans le fond, des
délais de livraison, mais également
pour leur sécurité et leur permettre de
retourner dans leurs familles comme prévu, selon le trajet qui avait été estimé
au départ.
C'est également,
avec le développement de la région des Laurentides, la 117 qui, dans le
fond, prend le flux de circulation
qui arrive de l'autoroute 15 quand on arrive dans le secteur de
Mont-Tremblant et qui se dirige, dans le comté de Labelle, vers Mont-Laurier. Il y a, encore là, compte tenu de
l'apport de circulation, il y a eu des investissements qui ont été faits par les différents gouvernements, et
depuis 2004, il y a même eu la création d'un comité, SOS 117. Le comité
SOS 117 a vu le jour parce que des
acteurs politiques, sociopolitiques, du territoire à la fois de
l'Abitibi-Témiscamingue, des
Laurentides, également de l'Outaouais, plus particulièrement dans le comté de
notre collègue de Gatineau, qui ont dit :
Nous, on juge qu'il serait important d'améliorer la circulation, donc d'avoir
une chaussée, dans certains cas, qui soit sous la forme, comme ce qu'on retrouve conventionnellement pour une
autoroute, donc, des voies doubles de circulation, mais également, dans d'autres cas, de bonifier par
des voies de dépassement aménagées, dépendamment des secteurs, et une
amélioration du profil de route qui fait en sorte qu'on facilite les manoeuvres
à la fois de dépassement ou pour gravir des
côtes, pour les... par exemple, comme je vous disais, quand qu'il y a du
camionnage, quand il y a beaucoup de
camionnage, la situation qu'on retrouve, M. le ministre, c'est que parfois, on
a deux ou trois camions-remorques qui sont
l'un derrière l'autre. Évidemment, dépendamment des compétences de conduite des
autres utilisateurs de la route, ça
peut devenir une problématique d'être capable de dépasser, parce que ces
camions-là n'ont pas la même capacité au niveau de la vitesse, et il y a
des enjeux.
Quand on
combine à ça des conditions climatiques qui peuvent être un peu plus
difficiles, parce qu'on est quand même...
je ne dirais pas, dans le même scénario que ce que mon collègue de Dubuc peut vivre
à l'occasion quand il traverse le parc des Laurentides, mais le parc de La
Vérendrye a aussi ses soubresauts, au niveau de la température, qui font en
sorte que malheureusement on vit des
accidents, des tristes accidents, mais qui amènent toujours, de la part de la
population, une volonté de voir le
gouvernement améliorer l'axe routier au niveau de la sécurité en facilitant
l'utilisation de cette route-là, qui est une route tellement importante. Parce
que vous savez également, M. le ministre, cet axe-là donne accès à la
route de la Baie-James aussi.
Donc, tout le
développement, quand on parle de projets majeurs dans l'ouest du territoire de
la Baie-James, donc, du Plan Nord,
c'est la route qui nous mène directement vers cet axe-là. Donc, il y a encore
là un apport de camionnage qui est important, ce qui fait que, pour la sécurité
des gens, on souhaite qu'il y ait une amélioration. Et là, encore là, le
comité 117, SOS 117 est intervenu à plusieurs reprises depuis 2004.
Il y a eu des échanges avec les différents gouvernements,
et, plus récemment, ils sont encore revenus à la charge auprès de vous, et ils
ont été entendus, entre autres dans
le budget qui a été déposé. Parce que c'est beau de parler de projets, mais il
faut avoir la capacité financière de les réaliser. Et à l'analyse, ce
que j'en comprends, et là-dessus on pourra en reparler un peu plus, mais je pense
qu'il y avait des bonnes nouvelles, dans le budget,
qui étaient là.
Et c'est important
de, oui, développer des infrastructures où il
y a des bassins de population
très importants dans des
agglomérations urbaines de grande capacité, mais le lien entre
les régions, il est fondamental. Si on veut permettre le développement du territoire québécois, il
faut avoir la même
perspective, sur l'ensemble du territoire québécois, d'assurer un déploiement de routes qui vont être
sécuritaires, qui vont faciliter le déplacement des personnes et des biens et
qui vont nous permettre de pouvoir améliorer... et, encore là, même au niveau
du bilan environnemental parce que, si on refait le profil d'une
route, habituellement, on va être capable de la configurer d'une façon telle...
Et ça, je prends exemple aussi parce que
c'est un exemple qui est cité depuis longtemps, mais la route de la Baie-James, quand elle a été faite à l'époque, M. le ministre, c'était une
route qui a servi à transporter tous les biens pour réaliser ce vaste projet là,
mais que ça amenait aussi un enjeu, parce
qu'en termes de charge, en termes d'ampleur des pièces qui étaient déplacées,
il y a eu une ingénierie qui a été mise à
contribution pour faire en sorte que le transport se faisait d'une façon
sécuritaire dans un territoire qui
n'était pas facile. Dans un territoire, quand on traverse de Matagami, à son
embouchure, jusqu'à Radisson, à 624 kilomètres
plus loin, évidemment, on s'entend que les lacs, les rivières, les montagnes,
les milieux humides, des «swamps»,
comme on dit chez nous, il y en a. Donc, d'être capable de faire une route qui
va garantir une bonne circulation avec un bon profil, c'est fort
important.
Et à certains endroits, bien, l'autre élément,
c'est que les agrégats, les matériaux nécessaires pour faire ces routes-là ne sont pas nécessairement toujours
disponibles à proximité, ce qui engendre des enjeux de coût. Je pense que,
dans le territoire des Laurentides, quand on nous parle de la route 117,
on a des enjeux, on n'est pas sur le plat, on est plutôt dans le roc, on est donc dans un territoire plutôt hostile pour
la construction d'une autoroute. Et c'est pour ça qu'à l'époque la route
a été faite du nom de la rivière la Rouge. Elle est très sinueuse, disons que
ce n'est pas le meilleur endroit pour
prendre un peu... de profiter du paysage, il faut rester concentré sur la
route. Je pense, entre autres, il y a une section, là, d'environ 75 kilomètres, là, qui demande des réflexes
de prudence et nous oblige à aussi avoir... — je vais en profiter, je vais vous
parler aussi sur ce sujet-là — avoir une aire de repos bien aménagée.
Vous savez,
M. le ministre, votre ministère est actuellement à faire la réfection ou
l'installation d'aires de repos, de
haltes routières dignes de ce nom. Je vous confirme, sans aucun doute, que la
halte du Domaine est plus que due, comme on disait, elle est due, due,
c'est très clair...
Le Président (M. Iracà) : ...
• (21 heures) •
M.
Bourgeois : Ah! Due, due,
due, M. le Président. Évidemment, je voulais être sûr que vous aviez toute mon
attention. Mais, non, définitivement, c'est un fait indéniable. D'ailleurs,
j'ai appris qu'il y aurait déjà des démarches de ce côté-là. Et, bien que ça se situe dans le comté de
Gatineau, cette aire-là, elle est primordiale pour les résidents de l'Abitibi-Témiscamingue.
Et elle est primordiale parce qu'on parle, entre autres, bon, des véhicules
électriques.
Je vous donne
un scénario. Pas plus tard que ce matin, dans mon comté, il y avait
deux accidents sur la route 117, un
qui était entre Val-d'Or et Malartic, un conducteur qui a perdu le
contrôle, qui est allé frapper une maison. C'est un peu particulier, bon, mais disons que... mais il n'y a
pas eu de... ce ne sont que des dommages matériels, et Dieu nous en
garde. C'est une situation qu'on ne souhaite pas, mais qui s'est quand même,
somme toute, mieux terminée.
Mais, dans le
parc de La Vérendrye, au kilomètre 299, il y a un camion-citerne, ce
matin, vers les 7 heures du matin, qui a... on ne sait pas la cause exacte actuellement, mais qui a pris
feu. Donc, est-ce que c'est une embardée? Est-ce que c'est une collision? Ce qu'on sait, cependant, c'est que le
camion-citerne a pris feu; on est au kilomètre 299 — je
vous donne le cas de figure — le
domaine est au 232, Val-d'Or est à peu près au 424. Si je suis avec un véhicule
électrique, que je me destine vers
Val-d'Or, je suis un peu loin de Mont-Laurier pour rebrousser chemin. Je ne
suis pas rendu parce que la
route est fermée pour un délai qui est indéterminé. Malgré l'efficience des
équipes d'urgence, on ne peut pas toujours savoir, là, les délais qui
vont être nécessaires.
Donc, d'avoir
une halte routière digne de ce nom comme ce qu'on voit quand on va dans le
comté de mon collègue de Dubuc...
Bon, on passe dans le parc des Laurentides, et puis à L'Étape, je veux dire,
c'est très bien. Moi, si vous faites de
quoi comme à L'Étape, je pense qu'on
va être bien heureux. Et, si on
emprunte la 20 ou la 40, pour les autres collègues qui font la route fréquemment, sur la 20 et la
40, il y a des haltes de très belle qualité. Donc, nous, on
s'inscrit en lien avec ça. On va être
d'accord à ce que vous réalisiez l'investissement pour le bénéfice de
l'ensemble de la population. Parce
que
nous, on l'utilise, mais les gens de l'extérieur qui viennent profiter du
territoire, que ce soit en visite de leur famille, qu'ils viennent faire
un tournoi de hockey, qu'ils viennent pour d'autres événements, à ce moment-là,
M. le ministre, il faut qu'il y ait des installations de choix.
Le Président (M. Iracà) : Alors, merci
beaucoup. Ce sera plus un éditorial qu'une question, mais c'était très
intéressant.
M. Fortin (Pontiac) : La réponse,
c'est oui.
M. Bourgeois : C'est la seule
réponse que j'accepte.
Le
Président (M. Iracà) :
Alors, oui. Et puis là, écoutez, on a terminé un bloc, on va débuter un autre
bloc avec l'opposition officielle et, bien sûr, avec le député de
Saint-Jérôme...
M. Fortin (Pontiac) : M. le
Président.
Le Président (M. Iracà) : Oui?
M. Fortin
(Pontiac) : M. le Président, je sais que c'est le temps du député
de Saint-Jérôme, mais je vais faire
ça vite. Mais juste... puisque c'est
une réponse au député du Parti
québécois qui était ici tout à l'heure, je pense que le député de
Saint-Jérôme va me prêter quelques instants.
Le député de
René Lévesque nous a demandé de déposer officiellement des documents, plus tôt
aujourd'hui, en lien avec le nombre d'ingénieurs au ministère des
Transports, et on lui avait dit qu'on le ferait ce soir lors de l'étude des crédits. Alors, effectivement, là, ça va me
faire plaisir de déposer le document qui tient compte de tous les ingénieurs
d'expérience, donc, les ingénieurs de six ans et plus, de l'évolution dans le
temps, exactement comme le député de René Lévesque l'avait demandé, depuis
l'année 2013-2014 à l'année 2017-2018.
Et vous
verrez, effectivement, qu'au cours de ces années les ingénieurs sont passés de
483 à 510, à 535, à 566, à 599 et que
le taux d'ingénieurs de six ans et plus, en pourcentage, a augmenté pendant
cette même période de 60,7 % à 63 %.
Et, si on compare, et c'est les
derniers chiffres que je vais citer, M.
le Président... si on compare le taux
de roulement des ingénieurs au ministère des Transports, il est de 4 % à 6 %, tandis qu'à
l'intérieur de la fonction publique,
au total, il est de 9 % à
12 %. Alors, ça me fait plaisir de déposer le document demandé par le
député de René Lévesque, je crois que ça répond bien exactement à la
question qu'il avait posée.
Le
Président (M. Iracà) : Parfait. Je vais en prendre connaissance, on va
le déposer et on fera la distribution. Alors, M. le député de
Saint-Jérôme, la parole est à vous.
M.
Bourcier : Oui. Merci, M. le Président. La part des ventes québécoises de véhicules entièrement électriques et hybrides rechargeables au Canada
représente près de 50 %. On en a un sur deux au Canada,
juste au Québec. Or, un dossier
parmi tant d'autres, où le Québec est très mal servi par le fédéral, c'est le dossier de l'installation des
bornes de recharge électrique rapide.
Il y a, en effet, un programme fédéral nommé Initiative pour le déploiement d'infrastructures
pour les véhicules électriques et les
carburants de remplacement. Le programme finance l'installation de bornes
électriques à recharge rapide, les stations de ravitaillement au gaz
naturel et à l'hydrogène.
Là, je
regarde, justement, des tableaux, là, qu'ils nous fournissent dans ce
programme-là, et on constate que 30 % du budget est alloué au Québec et 70 % du budget total est alloué
aux autres provinces, dont l'Ontario, le Nouveau-Brunswick, Colombie-Britannique, Alberta, Manitoba et Nouvelle-Écosse,
et que, de ce 30 % là, 90 % des sous qui ont été alloués au Québec l'ont été pour des subventions allant à
l'hydrogène et au gaz naturel. Ce qu'il reste, donc : 9 % des
subventions dédiées à l'électrique. On est les
derniers au Canada. Il y a des provinces comme le Nouveau-Brunswick, l'Alberta,
Manitoba et Nouvelle-Écosse qui ont eu
100 % de leurs subventions dédiées à l'électricité, aux bornes
électriques. Donc, avec 30 % des
subventions, c'est clair que le Québec ne reçoit pas sa juste part du programme
fédéral pour l'installation de bornes de recharge rapide.
Alors, le
14 novembre 2017, l'Assemblée nationale a même adopté une motion unanime à
l'effet qu'on voulait que le
programme d'installation de bornes de recharge rapide pour véhicules électriques
égale à la part québécoise des ventes
des véhicules électriques au Canada. Or, on en a 50 %, et je constate
qu'on a 30 % du budget, puis, de ce 30 % là, il y en a seulement 9 % qui sont dédiés. Et
même on a envoyé une lettre... Justement, Jacques Chagnon, M. le président
de l'Assemblée nationale, excusez-moi, a
envoyé une lettre au ministre des Ressources naturelles du Canada, qui a refusé
la demande unanime du Québec. Alors, j'ai la
lettre ici. Et, dans la lettre, il dit... écoutez, je vais être bref, là, parce
qu'il y a toutes sortes d'affaires,
mais il dit : «Des allocations budgétaires par province pour le
déploiement des bornes de recharge rapide
pour les véhicules électriques et les stations de ravitaillement au gaz naturel
ou à l'hydrogène ne seront pas considérées.» Alors, c'est à l'encontre
de la volonté de l'Assemblée nationale.
M. le
ministre, allez-vous exiger d'Ottawa notre juste part? Et est-ce que vous
trouvez normal que le Québec reçoive moins d'argent pour l'électrique
que pour le gaz naturel et l'hydrogène?
Le Président (M. Iracà) : Alors, M.
le ministre, oui.
M. Fortin
(Pontiac) : Merci, M. le Président. Merci, M. le député. Je pense que
la position du gouvernement, elle est claire au niveau de ce projet-là.
D'ailleurs, il a eu l'occasion de le mentionner lui-même, le 14 novembre.
On a ensemble itéré ou réitéré la position du gouvernement du Québec, M.
le Président, au niveau de l'électrification des transports. Moi, je compte un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept,
huit... neuf députés autour de la table, il y en a huit qui sont d'accord pour l'électrification des
transports, M. le Président. Alors, il n'y a pas de problème de notre côté, on
est d'accord avec le député de Saint-Jérôme au niveau de l'électrification des
transports, au niveau du travail qui doit être fait avec le gouvernement
fédéral pour que le Québec obtienne la part qui lui revient au niveau du
programme.
Et, dans les
prochaines semaines, le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles aura
l'occasion de dévoiler plus en détail
le résultat de son travail au niveau du déploiement des bornes sur le
territoire québécois. Vous le savez comme moi, M. le Président, on a un objectif ambitieux de
2 500 bornes déployées sur... à travers le Québec non seulement dans
les milieux urbains, c'est important d'en avoir en milieu urbain, mais
également d'en avoir dans des endroits où c'est peut-être plus difficile
d'accès.
Le député
d'Abitibi, je l'écoutais parler de la halte routière pour se rendre en Abitibi,
tantôt, c'est un endroit tout désigné,
et l'ensemble des haltes routières vont accueillir des bornes de recharge au
Québec. Dans des endroits comme votre
circonscription, comme la mienne, c'est important d'en avoir également pour que
les citoyens qui se déplacent en milieu rural y aient accès. Mais le
ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles...
Le Président (M. Iracà) : Merci.
M. Fortin (Pontiac) : ...va déposer
l'ensemble de ses solutions très rapidement.
Le Président (M. Iracà) : Merci. M.
le député.
M.
Bourcier : Qu'allez-vous faire? Ou avez-vous fait quelque chose,
monsieur... bien, M. le ministre, évidemment? Parce que ce n'est pas de notre ministre qu'il est question, c'est du
ministre à Ottawa. Alors, est-ce que vous allez l'interpeler? Est-ce
qu'il va y avoir des demandes claires par rapport à son inertie pour le Québec?
M. Fortin (Pontiac) : En fait, il a
raison, M. le Président, ce n'est pas de notre ministre qui est ici en ce moment dont il est question, c'est du ministre de
l'Énergie et des Ressources naturelles, qui est en charge du réseau de
bornes à travers le Québec. Et comme je vous dis, très rapidement, le ministre
aura l'occasion de dévoiler le fruit des discussions
qu'il aura eues, justement, avec Ottawa à ce niveau-là. Mais vous le savez, je
vais le dire, je vais le redire, il a
raison de dire que le Québec est ambitieux en matière d'électrification des
transports, en matière de déploiement de bornes partout sur son territoire, et on veut continuer d'être le leader au
Canada en cette matière-là. On va tout faire pour y arriver, M. le
Président.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. M. le député.
• (21 h 10) •
M.
Bourcier : Est-ce qu'il existe une correspondance qui a été faite
entre les deux ministres par rapport à cette problématique-là, M. le
Président?
Le Président (M. Iracà) :
Voulez-vous qu'il répète? Avez-vous compris, M. le ministre?
Une voix : ...
M.
Bourcier : Est-ce qu'il y a une correspondance entre le Québec et Ottawa qui a été
faite à ce sujet-là? Y a-tu des courriels, des lettres qui ont été
envoyés?
Le Président (M.
Iracà) : M. le ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : M. le Président, pour les détails du programme, et si effectivement... Et je sais,
j'ai suivi la conférence de presse que le député a faite il y a quelques
mois, je pense, au niveau de ce programme-là, lui-même citait certains des investissements
qui ont déjà été faits. Donc, il sait très bien que c'est soit aux entrepreneurs
ou aux sociétés à appliquer sur le programme
du gouvernement fédéral, ce qu'entre autres au Québec le groupe pétrolier
Harnois avait fait. Et, grâce à cette demande-là, il a pu obtenir des
subventions pour des bornes de recharge rapide.
Maintenant, dans ce contexte-là, M. le
Président, dans le contexte où c'est un programme du gouvernement fédéral mais qui fait appel aux demandes
spécifiques de la part de promoteurs, Hydro-Québec a fait une demande. Donc,
M. le Président, il aura la chance de savoir
très rapidement, lorsque le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles
lui dévoilera les résultats de ses échanges, exactement ce qu'il en est de
cette demande-là qui a été formulée par Hydro-Québec au programme en question.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. M. le député.
M.
Bourcier : Et donc vous me confirmez qu'il y a des demandes
d'Hydro-Québec qui ont été faites justement dans le cadre de ce
programme-là?
M. Fortin (Pontiac) : Oui.
M. Bourcier : O.K. Ça a le mérite
d'être clair. O.K. On passe à l'autre question. J'aime ça. M. le Président,
continuons de parler du gouvernement fédéral. Ça m'attriste, mais ça me met de
bonne humeur en même temps, vous pouvez comprendre. Je suis ambivalent.
Le ministre
dit souvent qu'il veut qu'on appuie l'innovation québécoise en transport. Au fédéral, il y a
un fonds pour ça depuis 2009, c'est le fonds pour l'innovation dans le
secteur automobile, le FISA. Le problème, c'est que le gouvernement fédéral a investi
100 % du FISA en Ontario, soit
570 millions, à date, sur un total prévu de 1,25 milliard d'ici 2021. Ça veut dire que, neuf ans après le
début de sa mise en oeuvre, le FISA a été jusqu'à maintenant dépensé à
100 % à des projets situés en Ontario. Rien au Québec.
Alors, la
liste, c'est simple, là, je ne ferai pas la nomenclature, je vais perdre du
temps, puis j'ai besoin de tout mon
temps, mais Ontario partout et, là, 80 millions, 50 millions,
70 millions, 21 millions, 50 millions, toujours en Ontario;
Toyota, Honda, Ford, et tout ça. La part de
l'Ontario : 100 %. La part du Québec : 0 %. C'est
incroyable. C'est ça, le malaise. Pourtant,
les entreprises innovantes, au Québec, c'est les meilleures. On devrait avoir
notre juste part, d'autant plus que l'électrification
des transports, au Québec, se développe beaucoup plus ici qu'en Ontario, on est
d'accord là-dessus. Alors, le Québec
est le grand perdant de ce programme. On compte beaucoup d'entreprises
start-up, beaucoup d'innovateurs dans le domaine de l'électrification
des transports.
Donc, M. le ministre, vous êtes-vous plaint de la situation au gouvernement
fédéral depuis 2014? Et est-ce que vous avez, surtout — c'est très important — exigé du gouvernement fédéral qu'il modifie
les critères du FISA pour rendre nos
PME québécoises éligibles? Et, c'est là le fondement de ma question,
trouvez-vous que le Québec a sa juste part du fédéral de la part du
FISA?
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le député. M. le ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : Oui. Merci, M. le Président. Le député fait référence...
Et, encore là, j'ai suivi sa conférence de presse, il y a quelque temps, et je crois qu'il l'avait faite, si je
ne m'abuse, dans les bureaux du Parti québécois, cette conférence de presse là. Mais je m'éloigne du
sujet principal. Ce n'était pas là le coeur de ma réponse, M. le Président.
Il fait
référence au Fonds d'innovation pour le secteur de l'automobile, et après ça il
se pose une question en disant : Bien,
la grande majorité, pour ne pas dire l'entièreté, là, des sommes vont en
Ontario. Il fait référence à Ford, constructeur automobile basé en Ontario, à Toyota, constructeur automobile basé en
Ontario, et à d'autres compagnies dont j'oublie la référence à laquelle...
laquelle a fait le député il y a quelques instants, basées en Ontario.
M. le Président, il y a une certaine logique derrière le fonds et le fait
que certaines sommes soient envoyées en Ontario. Cependant, M. le
Président, dans la politique
de mobilité durable, encore une fois j'y fais référence parce que c'est un document
qui fait état non seulement de nos objectifs en
matière environnementale, mais également en matière économique, M. le Président, ce qu'on exige en
tant que cible, ce qu'on veut en tant que cible d'ici 2030, c'est
15 milliards de dollars de ventes annuelles pour le secteur
québécois des équipements de transport terrestre.
Et le député
n'est pas sans savoir qu'au niveau des équipements en transport terrestre le
gouvernement du Québec ou le Québec,
en fait, les entreprises québécoises prennent de l'expansion. Je pense, entre
autres, à Verbom, à Sherbrooke, qui
est une entreprise qui fabrique des pièces pour Tesla. Alors, quand le député
nous parle d'électrification des transports, il y a des entreprises québécoises qui y gagnent et qui prennent de
l'expansion. Verbom avait 30 employés l'an dernier; ils sont rendus
à 120 en ce moment.
Donc, oui,
les grands constructeurs automobiles au Canada, effectivement, sont peut-être
situés en Ontario, mais nous avons
des entreprises qui contribuent au secteur automobile. Et donc peut-être qu'ils
ne sont pas éligibles aujourd'hui à cette
subvention-là, mais, M. le Président, c'est un moteur économique pour le
Québec, que ces entreprises-là, et on se doit de mettre en place des
mesures pour assurer leurs succès, exactement comme on le souhaite dans la
politique de mobilité durable...
Le Président (M.
Iracà) : Merci. Merci.
M. Fortin (Pontiac) : ...annoncée
par le gouvernement la semaine dernière.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le ministre. Alors, 50 secondes
pour le mot de la fin du bloc, M. le député.
M.
Bourcier : Bien, parlant d'innovation, il y en avait un, projet
innovant, qui visait à construire, dans une usine d'assemblage, un véhicule fait au Québec, et moi...
Justement, on parle de la coentreprise
Arion Technologies. Est-ce que
le gouvernement a fait une demande au FISA
pour avoir, justement, des sous du fédéral pour cette entreprise-là, M. le
ministre? Je pose la question. Avez-vous
fait une demande de financement au FISA pour le projet Arion Technologies
qui a été abandonné par le gouvernement?
Le Président (M. Iracà) : En
18 secondes, M. le ministre.
M. Fortin
(Pontiac) : M. le Président, ce n'est pas au ministère des Transports
de faire cette demande-là. C'est un
fonds, comme c'était le cas pour le fonds précédent où les entreprises, il les
a mentionnées, certaines des entreprises qui ont réussi à avoir des sommes, où
les entreprises peuvent faire ces demandes-là elles-mêmes.
Le
Président (M. Iracà) : Merci. Alors, ceci met fin au bloc d'échange
avec l'opposition officielle. Alors,
moi, le cadran... Je vais parler à ma secrétaire, je... Le cadran
m'indique qu'il ne reste plus de temps?
Une voix : ...
Le
Président (M. Iracà) : Moi,
je me fie au cadran que j'ai ici, et c'est indiqué zéro. Alors, je vais
procéder...
Une voix : ...débranché, M.
le Président.
Le
Président (M. Iracà) : C'est
pour ça que j'ai regardé ma secrétaire, pour être certain que j'ai le bon
chrono, et on m'indique que oui. Alors, nous allons faire un dernier
bloc d'échange avec la partie gouvernementale.
Une voix : ...
Le
Président (M. Iracà) : Juste
un instant. C'est correct? Ça va? Alors, un dernier bloc d'échange avec la
partie gouvernementale. Alors, Mme la secrétaire... O.K. Alors, pour un
bloc de temps de 10 minutes. O.K. Allez-y.
M.
Bolduc : Merci, M. le Président. Je voudrais parler, M. le
Président, de l'industrie du taxi,
que le gouvernement avait annoncé des mesures pour accompagner
l'industrie du transport par taxi dans son processus de modernisation. Donc,
la mise sur pied d'un programme de
modernisation de l'industrie du taxi, selon des recommandations formulées par
le comité de modernisation que j'ai
moi-même présidé, nous a permis aussi d'avoir plusieurs éléments de travail
pour le futur.
La création
du groupe de travail piloté par le ministère des Finances pour déterminer le
montant des compensations éventuelles
à verser aux titulaires de... propriétaires de taxis aussi est en cours, le
versement de 250 millions qui est annoncé dans le budget afin de compenser les titulaires de permis de
propriétaires de taxis pour la perte de valeur de leurs permis. On a aussi un
appui financier sous forme d'un crédit d'impôt supplémentaire pour les
titulaires de permis de chauffeurs de taxi.
Donc, depuis
l'adoption de la Loi concernant les services de transport par taxi, en 2001,
les besoins de la population ont
évolué, et de nouveaux modèles d'affaires, qui ont notamment recours à de
nouvelles technologies, bouleversent l'industrie du taxi traditionnel.
• (21 h 20) •
Donc, adoptée
en 2016, la Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant
principalement le service de transport
par taxi favorise la modernisation de l'industrie du transport par taxi en
permettant notamment de réviser le nombre d'agglomérations de taxis afin qu'elles soient plus représentatives des
limites municipales et des patrons de déplacement, de réviser les quotas de permis de propriétaire de
taxi de façon à mieux répondre aux besoins de la clientèle, de prévoir une grille tarifaire différente pour les courses
de nuit et les jours fériés en plus d'une modulation autorisée pour les courses
commandées par application mobile, de
nouvelles responsabilités pour les titulaires de permis d'intermédiaire en
services de taxi, notamment l'adoption d'un règlement interne sur le
comportement et l'éthique, les obligations en matière de services envers la population à mobilité réduite
et l'évaluation des courses de taxi, d'obliger l'offre de paiement électronique, d'alléger
la formation des chauffeurs de taxi et d'axer celle-ci sur le service à la
clientèle. La Loi concernant les services de transport par taxi permet au ministre d'autoriser des projets pilotes qui nécessitent
des dérogations à la Loi concernant les services de transport par taxi
et d'autres lois et règlements sous sa responsabilité.
Donc, dans le but de tester le modèle
d'affaires, un projet pilote a été mis sur pied, dont les modalités ont été publiées par l'arrêt ministériel 2016-16 du
30 septembre 2016. Uber peut offrir ses services par son application en
échange d'un droit payable minimal de
0,97 $ pour les courses effectuées entre zéro et 50 000 heures,
et de 1,17 $ pour les courses effectuées
au-delà de 50 000 heures, sans dépasser 100 000 heures.
Au-delà de 100 000 heures, les droits exigibles sont de 1,33 $ par course. En date du
6 février 2018, Uber a payé au ministère des droits au montant de
12 798 381 $. Ces droits sont versés au Fonds des réseaux de transport terrestre pour être
utilisés à des fins de modernisation de l'industrie du taxi. L'arrêt ministériel exige
une reddition de comptes hebdomadaire, mensuelle et trimestrielle. Les
exigences concernant la remise d'un
acompte provisionnel et la reddition
de comptes hebdomadaire, mensuelle et
trimestrielle sont respectées par
Uber. Il y a aussi transmission de rapports hebdomadaires sur
le nombre d'heures et de minutes durant lesquelles les partenaires chauffeurs sont connectés à l'application
mobile. Il y a aussi transmission des
rapports mensuels comprenant notamment
les informations suivantes : nombre d'heures de courses, nombre total de
courses demandées et de courses effectuées, moyenne de délai pour la prise en
charge d'un client, moyenne de la durée et du montant total d'une
course.
Venant à
échéance le 14 octobre 2017, le projet pilote a été prolongé pour une
année supplémentaire, soit jusqu'au 14 octobre
2018, par l'arrêt ministériel 2017-09, lequel est venu apporter les
précisions suivantes : l'interdiction d'utiliser un lanternon, l'obligation de procéder à la
vérification des antécédents judiciaires auprès d'un corps de police et la
formation d'une durée minimale de
35 heures pour les partenaires chauffeurs et, finalement, l'obligation
d'effectuer une inspection mécanique tous les 12 mois.
Donc, en plus
du projet Uber, il y a quatre autres projets pilotes qui sont en cours, donc
ils visent le transport par taxi
électrique, les véhicules électriques autorisés, les règles attribuables aux
agglomérations de taxis de la région de Québec, lorsqu'une course est
demandée par application mobile, et la formation de certains chauffeurs
effectuant du transport rémunéré de personnes sur l'île de Montréal. Les
projets pilotes prendront fin d'ici l'automne 2018 ou l'hiver 2019.
Donc, le comité sur la modernisation de
l'industrie, qui a été formé en 2017, avait pour mandat d'explorer les meilleures actions à prendre pour moderniser
l'industrie afin qu'elle soit fiable, dynamique et axée sur la qualité du
service. Le 21 septembre 2017,
le rapport a été déposé, lequel contient plusieurs recommandations, dont la
mise en place d'un programme d'aide à
la modernisation du taxi. Donc, d'une durée de cinq ans, le programme proposera
des mesures en électrification, en développement technologique et en
développement d'une image de marque.
Donc, M. le
ministre, est-ce que vous pourriez nous expliquer un peu le rôle du groupe de
travail sur la valeur des permis et quel est l'objectif principal de ce groupe?
Le
Président (M. Iracà) : Alors, M. le ministre, si vous pouvez faire ça
rapidement, ce serait apprécié, parce qu'on va redonner 1 min 30 s à l'opposition pour une dernière
question, il y a eu un imbroglio de chronomètre. Mais on va revenir avec
vous pour les remerciements, pour la fin. Alors, vous pouvez répondre.
M. Fortin (Pontiac) : Qu'est-ce
qu'il nous reste, M. le Président?
Le Président (M. Iracà) : Alors, il
vous reste une minute pour répondre...
M. Fortin (Pontiac) : Ah! Une
minute.
Le Président (M. Iracà) : ...1 min 30 s
pour répondre. 1 min 30 s.
M. Fortin
(Pontiac) : D'accord. M. le Président, en 1 min 30 s, je vais tenter... je vais faire de mon
mieux pour répondre à la question du député, en le remerciant pour le
travail qu'il a fait à titre d'adjoint parlementaire sur la modernisation de l'industrie
du taxi.
M. le Président, on est en 2018, au Québec, et en 2018, au Québec, il y a
des consommateurs qui veulent faire des
choix différents de ce qui a été disponible au cours des dernières années. Il y a
des consommateurs qui sont ouverts aux
nouvelles technologies, qui veulent voir ce qui se fait de mieux, qui
veulent des façons différentes de se déplacer. Le citoyen veut avoir le
choix, et c'est important de lui accorder ce choix-là.
En même
temps, M. le Président, il faut penser aux familles, aux familles des
propriétaires de permis de taxi, des gens
qui ont durement gagné leur vie. Il n'y a personne qui se met riche dans
l'industrie du taxi, M. le Président. Alors, déjà, les fins de mois sont difficiles, dans cette
industrie-là, et c'est pour ça qu'on a mis un fonds de 250 millions pour
compenser la perte de valeur des permis de taxi. On l'a fait parce qu'on
pensait aux propriétaires et à leurs familles.
M. le Président, ce qui est malheureux dans
cette histoire-là, c'est que j'ai deux partis devant nous, aujourd'hui, un qui choisit de continuer de vivre dans les
années 50, avec un seul modèle, qui n'est absolument pas ouvert aux
nouvelles technologies, qui ne veut
pas de nouveaux joueurs dans le marché, et un parti, la Coalition avenir
Québec, qui a fait le choix d'ignorer les familles qui vivent de
l'industrie du taxi, les familles qui ont travaillé dur toute leur vie et qui
ne demandent rien de mieux que d'être
compensées pour l'achat qu'ils ont fait dans un système gouvernemental, M. le
Président.
Nous, on
pense qu'il faut faire les deux, il faut donner le choix aux citoyens, mais
également ça prend une petite touche d'humanité pour penser aux familles
qui vivent de l'industrie du taxi.
Le
Président (M. Iracà) : Merci beaucoup, M. le ministre. Nous allons
faire un avant-dernier bloc d'échange avec l'opposition officielle, pour
un temps de 1 min 30 s. Allez-y, M. le député.
Une voix : Un avant-dernier?
Le
Président (M. Iracà) : Avant-dernier, parce qu'on va revenir avec la
partie gouvernementale pour le mot de la fin. Alors, M. le député de
Saint-Jérôme.
M.
Bourcier : M. le Président, je discutais tantôt de la coentreprise
Arion Technologies, qui malheureusement n'est plus, au Québec. Et j'allais poser, donc, la question à la
ministre de l'Économie à savoir si votre gouvernement avait intenté
des démarches auprès de son homologue fédéral pour obtenir du financement du
FISA. Elle a refusé de répondre dans une question que je lui ai
demandée. Alors, moi, je vous repose la question, M. le ministre, étant donné
que le ministère des Transports n'a pas fait
cette demande-là au FISA : Oui ou non, est-ce que la demande au FISA a été
faite par le ministère de l'Économie,
d'Investissement Québec, Hydro-Québec ou un autre ministère? Donc, ces gens-là,
est-ce qu'ils ont fait une demande au FISA pour de l'aide fédérale?
Le Président (M.
Iracà) : M. le ministre.
M.
Fortin (Pontiac) : M. le Président, les demandes au FISA doivent être
faites par l'entreprise privée. Elles n'ont pas à passer par le
ministère des Transports pour faire leurs demandes.
D'ailleurs,
l'entreprise en question, à laquelle il fait référence, je ne sais pas, M. le
Président, si elle est inscrite au Registre
des lobbyistes sur cette question précise là, M. le Président, mais c'est à
l'entreprise de faire ces démarches-là en lien avec le gouvernement fédéral. Il n'a pas à passer par
l'entremetteur que pourrait être, dans le scénario que nous présente le député du Parti québécois, le gouvernement du
Québec. Une entreprise sait très bien quels programmes lui sont disponibles,
où appliquer pour avoir ces programmes-là et comment le faire.
Le Président (M.
Iracà) : M. le député.
M.
Bourcier : Est-ce que Peugeot et/ou Exagon Motors ont fait une telle
demande, à ce moment-là, au FISA?
M. Fortin (Pontiac) :
Bien, vous demanderez à Peugeot, M. le Président.
Le
Président (M. Iracà) : Merci beaucoup. Ceci met fin au bloc d'échange
avec l'opposition officielle. Alors, pour
un dernier bloc d'échange, M. le ministre, je vous propose d'avoir le mot de la
fin, là, pour votre équipe, j'en suis certain.
M.
Fortin (Pontiac) : Oui. Merci, M. le Président. Ça me fait plaisir, à
ce moment-ci, là, suite à l'étude des crédits du ministère des Transports, de la Mobilité durable et de
l'Électrification des transports, de remercier l'ensemble des députés qui ont pris part à l'exercice. Certains députés
l'ont mentionné dans leurs remarques d'ouverture, c'est un exercice important
pour la démocratie, la démocratie québécoise
et pour le fonctionnement de notre Assemblée ici. Alors, je remercie l'ensemble
des députés, tant la partie gouvernementale que les gens de l'opposition, pour
leur travail assidu.
Je
l'ai dit tantôt au député de Deux-Montagnes, mais c'est une question de respect
mutuel, je pense, qu'on a ici, autour de table, et qu'on a toujours eu depuis
mon arrivée à titre de ministre. Je vous remercie, M. le Président, et votre
équipe également pour la bonne tenue de nos
travaux. Vous avez fait ça de la main de maître habituelle que vous avez.
Et enfin je veux remercier l'ensemble de
l'équipe du ministère des Transports et des différentes sociétés qui étaient
avec nous aujourd'hui. Je pense que
les députés ont été à même de voir leur professionnalisme, leurs expertises,
leur grande connaissance et maîtrise
des dossiers pour lesquels ils travaillent au bénéfice des citoyens québécois
au quotidien, M. le Président.
Adoption
des crédits
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le ministre. Alors, restez assis, il
y a une question de procédure. Le temps alloué à l'étude des crédits budgétaires relevant du portefeuille
Transports, Mobilité durable et Électrification des transports pour l'exercice financier 2018‑2019 étant
écoulé, nous allons maintenant procéder à sa mise aux voix. Ainsi, le
programme 1, intitulé Infrastructures et systèmes de transport,
est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le
Président (M. Iracà) : Adopté sur division. Le programme 2,
intitulé Administration et services corporatifs, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le
Président (M. Iracà) : Adopté sur division. Finalement, l'ensemble des
crédits budgétaires du portefeuille Transports, Mobilité durable et
Électrification des transports pour l'exercice financier 2018‑2019 est-il
adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président (M. Iracà) : Adopté sur
division.
Documents déposés
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition, qui sont à ma gauche.
Alors, la
commission ajourne ses travaux au jeudi 26 avril 2018, 19 h 30,
où elle entreprendra l'étude des crédits budgétaires, portefeuille
Forêts, Faune et Parcs.
(Fin de la séance à 21 h 30)