(Onze
heures dix-huit minutes)
Le
Président (M. Iracà) :
Bonjour à tous! À l'ordre, s'il vous
plaît! Je vous souhaite une
excellente journée. Nous allons
commencer les crédits budgétaires et les terminer aujourd'hui. Nous avons, vous le savez très bien, fait une grosse journée hier de crédits budgétaires en transports,
alors nous allons poursuivre aujourd'hui. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des transports et de l'environnement ouverte. Je demande à toutes les personnes dans
la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
La
commission est réunie afin de poursuivre l'étude des crédits
budgétaires du portefeuille Transports, Mobilité durable et Électrification
des transports pour l'exercice financier 2017‑2018.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Vallières
(Richmond) sera remplacée par M. Huot (Vanier-Les Rivières) et M. Gaudreault
(Jonquière), par M. Bourcier (Saint-Jérôme).
Le
Président (M. Iracà) :
Merci beaucoup. Puisque nous commençons les travaux à
11 h 18, j'ai besoin d'un consentement
pour terminer, si on veut respecter nos blocs d'heures, à 13 h 18.
Alors, j'ai les signes de tête à gauche, à droite et en avant. Alors,
j'ai le consentement.
Avant
de poursuivre nos travaux, je vous informe du temps approximatif, approximatif,
là, parce que ça peut jouer un petit peu, qu'il reste à
chaque groupe parlementaire pour l'étude de ces crédits. Alors, pour la partie gouvernementale, vous disposez d'environ
une heure, pour l'opposition
officielle, environ
24 m 30 s, et le deuxième
groupe d'opposition, 19 m 30 s,
et la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
un peu plus de 10 minutes.
Discussion générale (suite)
Nous
débutons donc les travaux aujourd'hui avec la députée
de Sainte-Marie—Saint-Jacques. Mme la
députée, la parole est à vous.
• (11 h 20) •
Mme Massé : Merci,
M. le Président. Bonjour, tout le monde. Écoutez, on va aller direct au but, encore une fois. Premier élément, peut-être, que je veux
rappeler, c'est qu'hier, M. le
ministre, vous m'avez dit que, par rapport au réseau routier, l'argent, le 17,9 milliards dans le
budget était beaucoup pour l'entretien parce qu'on ne voulait pas que nos
routes tombent en ruines. Bien, juste pour la gouverne de l'ensemble, si
j'ai bien analysé et compris ce qu'il y a dans le plan québécois d'investissement, il y a quand même un 12 % pour du
développement, il y a 12 % d'argent qui va servir à du
développement. Ce n'est pas juste de l'entretien, mais il y a aussi du
développement.
M. Lessard : Bien 88 % de nos investissements confirment que c'est du maintien
d'actifs, de l'amélioration de la sécurité, etc.
Mme Massé :
...
M.
Lessard : Oui, donc... parce que la question que vous me
posiez hier, c'est : Est-ce qu'on pourrait inverser... ça serait quoi la conséquence de prendre 17,
18 milliards pour l'entretien du réseau routier et le tourner vers le
transport collectif, qui est à
7 milliards? Est-ce que ça aurait un impact sur le réseau? La question a
été oui parce que le réseau, c'est quand
même assez fragile à tenir avec 30 000 kilomètres. On a convenu que
le Québec est grand, mais tout en continuant d'investir dans le
transport collectif.
Mme Massé : Je
voulais juste être bien certaine, là, que j'ai bien analysé le 12 %, mais
88 plus 12, je pense, ça fait 100.
Mon autre élément,
c'est : Est-ce que... en matière de transports collectifs, on le sait, ce
qui fait que les gens l'utilisent, donc qu'il y ait... pour induire cette
transition nécessaire pour le Québec du transport solo vers le transport collectif, pour induire ça, on sait qu'il y a
différents éléments qui comptent, bien sûr la stabilité des réseaux, l'offre et
la question du tarif. On voit le
Québec stagner dans son nombre de passages annuels, hein, depuis deux ans, si
ma mémoire est bonne.
Est-ce
que toute la question de la tarification sociale, qui est une demande qui est
de long terme, est-ce que de votre
côté, dans la perspective du plan de mobilité durable qui s'en vient, est-ce
que c'est quelque chose vous allez considérer?
Le Président
(M. Iracà) : M. le ministre.
M. Lessard : Oui, bien, premièrement, de faire la politique
parce que, dans le dernier budget, on
s'est engagés à faire une politique
de mobilité durable qui touche autant le transport de personnes que des
marchandises par tous les moyens de transport. Ça, on en a convenu. Donc, quand on fait la
politique de ça... découlera aussi des plans d'action aussi avec des indications ou des cibles à atteindre et
les moyens pour l'atteindre. Il y a des cités dans le monde qui ont décidé
de prendre des règlements pour contraindre
les gens à ne pas utiliser leur voiture et augmenter... Exemple, à Londres, ils
ont, en vue de débloquer le
centre-ville de Londres, donc, imposé des tarifs assez élevés. Au début, ça a
fonctionné pour diminuer la
congestion sur Londres, étant donné la façon dont est aménagée la ville. Par la
suite, il y a eu un effet de combat en sachant
que... les employeurs ont pris la relève en disant : Bon, O.K., c'est trop
compliqué, tu n'arrives pas à l'heure. Donc, ils ont donc donné des crédits additionnels à leurs employés pour
combattre le fait que l'État avait pris la décision d'imposer des tarifs pour dissuader les gens de prendre leur
automobile. Voyez-vous, il y a eu comme un contrecoup, ce qui fait que,
des fois, ça vient annuler des efforts faits par des cités.
Donc, on doit
quand même être vigilant, regarder ce qui se fait de bien dans le monde puis
voir par quel outil on va atteindre
l'augmentation de l'achalandage. Et on a compris aussi, quand on va dans des
pays où ce que l'usage du train ou les transports collectifs sont très
actifs sur un territoire donné, la fréquence, d'être à l'heure, d'avoir des
modalités de transport efficace, des
interfaces aussi où est-ce qu'on n'attend pas longtemps... donc, ne serait-ce
que quand on va à Paris, pour ne citer que celui-là.
Mme Massé : Bien, écoutez, je vous invite sérieusement à considérer le
tarif social. On a eu des belles expériences au Québec, à Sherbrooke avec les jeunes, à Laval avec les
aînés, bon, etc. Et plus on va se donner les moyens que les gens aient
un réel choix entre un transport collectif efficient et leur auto solo... bien
je pense que la vie nous indique que le transport collectif demeure un choix
prioritaire.
Puisqu'il ne
nous reste que peut-être quatre, cinq minutes, j'aimerais vous amener complètement dans un autre sujet. C'est la
question de... Vous savez, comme certains d'entre nous, je
voyage constamment. N'ayant pas de voiture moi-même, j'utilise les services de taxi, et je dis bien de taxi parce
que, pour moi, dans l'année qui vient de se passer, il s'est passé quelque chose d'important où on a
envoyé un très mauvais message aux gens qui conduisent les taxis. On se rappelle collectivement, tout le monde, qu'alors que la compagnie Uber devait, semble-t-il, autour de 20 millions de dollars à l'État québécois, l'État québécois lui a
fait un cadeau supplémentaire en lui permettant un projet pilote.
Alors, dans
les quelques minutes qui vous restent, M. le ministre, je sais que ce n'est pas vous, vous n'étiez pas là lorsque
tout ça s'est décidé, mais par contre le projet
pilote était en cours, il se
terminera à la fin de l'été, moi, ce que j'ai besoin de savoir... et on en a entendu parler, là, des infractions, déjà les
choses commencent à se cumuler. Uber n'a toujours pas remboursé le 20 millions qu'il nous doit collectivement. Moi, ma question, c'est à savoir
comment, comme ministre des Transports, vous faites le suivi de ce projet
pilote là, comment vous vous assurez
qu'on ne se fera pas avoir encore par cette multinationale.
M. Lessard : Oui. Je dirais que je trouve que j'y étais pas
mal, quand même, parce
que c'est quand même
nous qui était là pour la conclusion
de l'entente. Nécessairement, pour le passé d'Uber avec le ministère du Revenu, il y a toujours des causes pendantes. Donc, le ministère du Revenu
avec Uber pour cette période-là d'avant, l'entente qui a été conclue. Maintenant, Uber a dû conclure une entente aussi
de prélèvements et de perception, donc, avec le ministère du Revenu, ce qu'ils
ont fait, ce qu'ils respectent avec les versements. Par la suite, donc, il y a
eu la mise en oeuvre, et on fait un suivi
hebdomadaire et mensuellement, principalement sur leur ensemble des relevés,
des données, ce à quoi ils doivent s'astreindre,
ne serait-ce que pour la formation des personnes qui étaient déjà là pour la
phase de transition, de l'obtention des
compétences, des vérifications, des antécédents judiciaires, etc., de respecter
les lieux qui étaient réservés pour les taxis qu'on dit plus traditionnels, donc, concernant le fait que, si vous êtes
un fonctionnaire de l'État, vous devez utiliser, pour remboursement, les taxis qu'on dira traditionnels
plutôt que la technologie Uber. Et donc on le signifie, puis, s'il y a des
infractions, ils sont sanctionnés aussi par rapport à ça.
Le Président (M. Iracà) : Mme
la députée.
Mme Massé : Oui. Et ce que les
chauffeurs de taxi nous disent beaucoup, c'est, d'une part, il y a un nombre beaucoup plus grand que ce qui était prévu, un
nombre de voitures Uber beaucoup plus grand que les inspections... tu sais, les
règles qui régissent cette industrie du taxi, que nous avons créée
collectivement, bien, que... Alors, comment vous faites? Je comprends que, par rapport à la question des paiements, et
tout ça, il y a une surveillance, là, mais, sur le terrain, est-ce que le ministère du Transport s'assure
qu'Uber et ses chauffeurs ne vont pas au-delà des ententes qui ont été prises?
M. Lessard :
Bien, c'est le Bureau du taxi de Montréal qui a la compétence pour faire ces
vérifications-là d'usage. Il y a des
gens qui ont eu des constats d'infraction autant pour le chauffeur, qui peut
avoir un comportement qui ne respecte pas
les engagements pris par Uber, puis des pénalités autant pour le chauffeur que
pour Uber. Deuxièmement, il y a aussi la
Société de l'assurance automobile avec, donc, son équipe d'inspection qui font
les vérifications. Des dénonciations. On
a eu des associations de taxi qui ont indiqué des comportements répréhensibles,
ils ont été appelés, sanctionnés et faire cesser le comportement. Il a même été porté à ma connaissance que
quelqu'un avait mis sur son toit, donc, un signal comme les taxis traditionnels, alors qu'on leur
demandait d'être identifiés plutôt dans la lunette arrière avec une certaine
façon. Donc, la personne... Donc, on
a appelé Uber, on a dit que c'est un comportement inacceptable. La personne a
même été retirée des services
possibles qu'elle pouvait donner. Donc, on a ce suivi-là, et puis, en général,
ils respectent les ententes puis, en particulier... bien, comme les
autres, si l'industrie ne respecte pas, bien, ils sont sanctionnés.
• (11 h 30) •
Le Président (M. Iracà) : Une
minute.
Mme Massé :
Bien, écoutez, c'est sûr que ce qui m'attriste beaucoup, un, vous le savez,
pour nous, ce projet-là, pilote,
n'aurait dû jamais exister, considérant les conditions dans lesquelles sa mise
en application est arrivée, mais il y a aussi le fait que la pression que ça crée sur les chauffeurs de taxi,
sur les gens qui possèdent des permis de chauffeur de taxi, on parle
parfois de plusieurs dizaines de milliers de dollars qu'ils ne pourront jamais
récupérer considérant cette concurrence,
entre guillemets, déloyale... Je ne sais pas si le gouvernement va trouver des solutions à ça, mais il faudrait
bien, surtout s'il décide de poursuivre d'appuyer Uber dans son affaire.
Le Président (M. Iracà) : Merci
beaucoup. Ça met fin au bloc, malheureusement, là, avec la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Malheureusement, je suis le gardien du temps. Alors, il y a des choses plus...
Une voix : ...
Le
Président (M. Iracà) :
Merci. Alors, de ce pas, nous allons débuter un autre bloc avec la partie gouvernementale. Et je cède la parole, pour faire ceci, au député de Mégantic.
La parole est à vous.
M. Bolduc : M. le ministre, si
vous voulez prendre quelques minutes pour répondre à la question, je vous...
M. Lessard : Je remercie donc mon collègue
de Mégantic. Donc, sur cette préoccupation-là, nous avons
mis en place aussi une table de
travail que dirige mon collègue de Mégantic, qui est adjoint parlementaire aux Transports,
qui a la responsabilité sous trois volets. Un, on avait annoncé aussi la
modernisation. Donc, il a mis en place le comité`, qui s'est réuni pour une première fois, donc, se donner une
échéance de travail parce qu'on avait dit : À l'intérieur du même délai
puis avant, même, la fin du délai, il faut
être capable de faire des recommandations sur la modernisation. Deuxièmement, sur
les conditions de vie des chauffeurs qui, eux, n'ont pas de permis mais qui
conduisent pour les autres, quel est l'impact sur leurs conditions... de quelqu'un
qui conduit le véhicule d'un autre, et quel est l'impact aussi concernant la
diminution de la valeur des permis, et de voir si, internationalement,
ont pu émerger des pratiques qui ont permis de voir à cette compensation-là. Et même voir qu'est-ce que le gouvernement du Québec a pu faire dans les années 80, où est-ce qu'à
la suite de la décision du gouvernement du Canada, donc, de décloisonner le secteur du transport en
général, il y avait des gens qui avaient des permis de
transport qu'ils avaient payés, il y a eu une période d'amortissement, à partir
des années 1988, je pense, sur la valeur des
permis, qui a permis de réduire la valeur au livre. Donc, on regarde ce qui
s'est fait au Québec,
au Canada, puis on regarde ce qui se fait aussi à
l'international pour qu'on puisse voir si on ne peut pas faire émerger
une proposition, là, au ministre des Finances.
Le Président (M. Iracà) : Merci,
M. le ministre. M. le député de Mégantic, la parole est à vous.
M. Bolduc : Merci,
M. le Président. J'ai une question ce
matin qui, je pense, est très pertinente à l'intérieur du cadre des crédits pour le budget, qui est les
opérations du ministère des
Transports. À titre de membre de la Commission de l'administration publique, j'ai eu l'opportunité de vivre à
l'interne, en fait, je dirais, les débâcles de l'étude et du rapport du
Vérificateur général en regard de la structure et des opérations du ministère
des Transports.
Je dois dire
que notre démocratie a des forces et des faiblesses, et, des fois, nous en
voyons de toutes les couleurs. Et je
pense que ça, c'en est une très belle démonstration. Le rapport du Vérificateur
général avait des messages clairs, et nous,
la Commission de l'administration publique... se sont rencontrés pour discuter
et, avec la Vérificatrice générale, préparer,
si on veut, une vérification des propos qui avaient été mis en document sur le
rapport de la Vérificatrice générale. Et,
à travers cette débâcle-là, qui, pour une commission qui est supposée être
apolitique, nous nous sommes ramassés très rapidement dans une espèce de chaos où, à partir de documentation et de
toute sorte de sagas, en passant par la clé USB, la documentation, le contenu de cette clé-là, les
délais et une histoire un peu abracadabrante qui, à la fin... a fallu fermer
parce que les actions de la Commission de
l'administration publique risquaient d'avoir des impacts directs sur les
enquêtes en cours de l'UPAC et des vérifications qui étaient en cours,
donc.
D'ailleurs, la commission avait fait des
recommandations là-dessus, et nous avions planifié de rencontrer le sous-ministre en poste quelques mois après les
vérifications qu'on avait faites avec la Vérificatrice générale et du ministère,
incluant Mme Savoie et Mme Trudel,
etc. Malheureusement, pour des raisons
fonctionnelles, le sous-ministre a eu un problème
de santé et a dû s'absenter, et nous n'avons pas pu, durant l'automne 2016,
avoir des rencontres comme prévu, rencontre
qui a eu lieu plus tard et qui a été faite avec le sous-ministre actuel pour vraiment faire une clarification sur l'état de la situation du ministère des
Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification pour voir où nous en
étions.
Je crois
qu'il serait très important aujourd'hui de voir quelle est la position du
ministère des Transports aujourd'hui à l'égard
de cette réorganisation, qui, pour moi, semble très, très pertinente pour la
population du Québec, de prendre le temps
de regarder et d'essayer de comprendre un peu la situation, où on en est. Donc,
M. le ministre, ma question à vous est :
Est-ce que vous pourriez nous donner un état de la situation et une image de ce
qui se passe maintenant au ministère des Transports et comment vous
réorganisez votre ministère?
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le député de Mégantic. M. le ministre.
M. Lessard :
Oui, merci. Donc, je pense que mon collègue de Mégantic, qui suit de près les
travaux qu'on fait au ministère tout
en étant sur différentes commissions, a dressé, même, un portrait assez
exhaustif de ce qui s'est passé aux Transports.
On a pu constater un peu ce qu'on appellera la saga, là, des documents, des
déclarations, etc. Quand je suis entré en poste, évidemment, le sous-ministre en
titre, comme vous l'avez mentionné, avait donc le mandat de voir à la transformation. Il est tombé malade. Rapidement,
il avait fait faire un diagnostic un peu de l'organisation avec une firme
de... Raymond Chabot Grant Thornton, qui
nous a amenés à faire des constats et de voir comment on pouvait redéployer.
Par la suite, le sous-ministre Lacroix, qui
m'accompagne, puis on aura l'occasion de l'entendre sur ce volet-là... On a
choisi la proactivité, donc,
c'est-à-dire basé sur les meilleures pratiques qu'il a pu faire lui-même, donc,
lorsqu'il était à la Régie des rentes
du Québec, donc, comment, avec une équipe qui aussi été renouvelée, pas
nécessairement renouvelée par les personnes,
mais renouvelée aussi par les pratiques, procédures pour, donc, répondre à différents
rapports du Vérificateur général quant à la gestion des risques, entre
autres.
Alors
donc, on s'est mis au travail pour que... et il a déposé, puis on pourra
l'entendre, donc, un plan de réorganisation qui vise huit chantiers, principalement. Donc, le constat était, au fil
des années, là, Marteau, la commission Charbonneau, etc., donc on avait rajouté beaucoup de couches pour
s'assurer que... puis ça a été quand même une critique du Vérificateur général dans le dernier rapport. Alors, sur le
contrôle du processus, il y a beaucoup de contrôle, beaucoup trop de contrôle,
puis pas assez sur l'efficacité,
l'efficience, etc. Donc, trop d'encadrement, ce qui est un peu révélé. Alors
donc, évidemment, on ne pourrait pas
le voir taxé de ne pas avoir trop encadré. Tout le monde demandait de faire de
quoi de plus à toutes les fois. Mais
il faut regarder, parfois, au-delà, puis savoir si la mesure donne quand même
de l'efficience, de l'efficacité puis de la qualité dans les contrôles.
Ce qui fait
qu'au mois de décembre le sous-ministre nous a déposé, donc, un plan sur huit
chantiers, donc au nom du ministère,
qui révisait la structure, un, organisationnelle, deux, qui optimisait le
processus administratif et d'affaires, qui
optimisait la gestion contractuelle puis renforçait le contrôle des coûts, qui
améliorait la gouvernance et rehaussait la performance organisationnelle, renforçait l'éthique puis la
transparence, améliorait les relations avec les citoyens et les partenaires et consolidait et maintenait l'expertise,
qui est une des recommandations aussi de la commission Charbonneau.
Il y a quatre
recommandations qu'il adressait au ministère, dont augmenter l'expertise
interne, ce qui a été fait, les
homologations, les comités d'experts externes, entre autres, qui ont été mis en
place, donc, et accroître la mobilisation des personnes. Ça fait que, si vous me permettez, comme il a déposé ce
plan-là, qu'il l'a soumis à la Commission de l'administration publique, pour lequel il a été entendu, alors, si
vous m'autorisez, donc, je vais permettre au sous-ministre Lacroix, donc,
qui est le...
Le Président (M. Iracà) :
Alors, on me fait signe qu'il y a consentement.
M. Lessard :
...l'architecte en chef du ministère.
Le
Président (M. Iracà) : M. le sous-ministre, s'il vous plaît,
veuillez vous nommer ainsi que votre titre avant de répondre.
M. Lacroix (Marc) : Marc
Lacroix, sous-ministre en titre.
Le Président (M. Iracà) : La
parole est à vous, et bienvenue.
• (11 h 40) •
M. Lacroix
(Marc) : Oui, merci beaucoup. Alors, merci, d'abord, de me laisser
l'occasion d'expliquer les tenants et
aboutissants du plan de transformation organisationnel en vigueur au ministère.
C'est une question fort pertinente parce qu'en dernière analyse il s'agit d'un enjeu fondamental, hein, soit
celui de rétablir la confiance des citoyens et citoyennes dans la
gestion du ministère.
Mais, juste
avant, peut-être, de parler du plan de transformation, il ne faut jamais
oublier qu'à travers toute cette saga,
comme vous l'avez qualifiée, c'est ça, de rappeler, par exemple, que le
ministère dispose d'un certain nombre de forces sur lesquelles il peut s'appuyer, il ne faut jamais oublier ça,
un vaste portefeuille de compétences puis l'expérience, une connaissance intime du territoire puis des
détenteurs d'enjeux, un fort sentiment d'appartenance, un niveau d'engagement
élevé de la part de ses employés puis aussi
une très bonne capacité d'intervention en situation d'urgence, une ouverture
également aux meilleures pratiques, finalement, aux meilleures façons de faire.
Néanmoins, je l'ai dit lors de ma comparution
devant les membres de la Commission de l'administration publique, un des principaux facteurs de succès d'un changement organisationnel,
c'est de reconnaître qu'on se doit de changer.
Ce n'est surtout pas de vouloir nier les lacunes, je dirais, en place, ou
encore de ne pas regarder en face l'ADN culturel de son organisation, que j'ai
eu l'occasion de décrire en commission parlementaire et qui, notamment, est
caractérisé par une lourdeur administrative
et un focus qui n'est pas suffisant, à mon avis, sur ce qu'on appelle les 3E:
l'économie, efficience et l'efficacité.
Donc, on a
amorcé une importante période de transition, si vous voulez, au diapason d'un
plan de transformation organisationnelle,
qui est constitué de huit chantiers qu'a nommés le ministre, et il y a...
prenez seulement pour la première année de réalisation de ce plan
triennal de transformation organisationnelle, il y a 17 objectifs à atteindre
et il y a une soixantaine d'actions. On
parle donc ici d'un plan de transformation d'envergure qui mobilise quand même
beaucoup de personnes. Il y a près de
30 % des gestionnaires qui sont impliqués, si on veut, dans la livraison
des différents biens livrables. Il y
a plus de 350 personnes, actuellement, qui travaillent justement à déployer un
certain nombre de changements organisationnels.
Et tout ça,
c'est important, on le prend au sérieux, d'abord parce que les parlementaires
ont exprimé, et cela à plus d'une
reprise et de manière bien sentie, la nécessité, leurs attentes à l'effet que
le ministère s'améliore, je dirais, mais, en même temps, nous avons reçu en amont, j'ai reçu, comme sous-ministre, et
mon prédécesseur également, une attente bien affirmée du premier ministre lui-même, à savoir de
définir de nouvelles façons de faire et de revoir l'organisation du travail
dans une perspective de transparence et de rigueur accrues.
À la base de
cette vision ministérielle du plan de transformation au ministère, bien, il y a
un certain nombre de dimensions. Il y
en a trois, en fait. D'abord, la recherche d'un niveau de performance accrue,
un cadre de gouvernance renforcé puis
une équipe mobilisée parce qu'on ne saurait, en dernière analyse, parler de
performance organisationnelle sans
pouvoir compter, hein, sur du personnel fortement mobilisé. On parle ici d'un
ministère qui compte 6 500 personnes, un ministère fortement décentralisé dans les régions du Québec. Donc, le
travail de transformation, ça ne peut pas se faire par le sous-ministre
seul, par le seul comité de direction du ministère. Il faut faire agir
ensemble, avec sens.
Donc, les
chantiers sont au nombre de huit, et j'aimerais peut-être rapidement les passer
en revue. Le premier des chantiers,
c'était de réviser la structure organisationnelle avec comme objectif de
clarifier les responsabilités, de renforcer l'imputabilité et d'assurer aussi un meilleur équilibre des pouvoirs au
sein de l'organisation. Sachez que cette réorganisation administrative, elle est en vigueur depuis le 1er
avril dernier. Et, si vous prenez soin de jeter un regard sur l'organigramme
qui existait avant le 1er avril et celui maintenant, déjà, à l'oeil, vous allez
voir de grands changements : d'abord, un sous-ministériat dédié
spécifiquement à la performance organisationnelle.
Vous savez,
quand on arrive dans une organisation puis on pose la question comme premier
dirigeant : Qui s'occupe de la performance organisationnelle?, et
qu'on se fait répondre : Tout le monde, moi, ce que j'entends ou ce que je
comprends, ce n'est pas tout le monde, c'est
personne. Chacun, de bonne foi, s'en occupe, mais, institutionnellement,
corporativement, qui s'en occupe? Bien, la
responsabilité n'était pas clairement logée. Aujourd'hui, il y a un
sous-ministériat complet qui est
dédié, je vais dire, à la recherche de la performance organisationnelle accrue
et au développement d'une culture d'amélioration continue.
Donc,
deuxième grand changement, si on veut, je ne veux pas tous les passer en revue,
la création d'un sous-ministériat dédié
à la gestion des grands projets majeurs. Vous en parliez au cours des dernières
heures au sein même de cette commission, c'est la valse des millions, hein? Tel projet, 100 millions, 200 millions,
finir la 35, 400 millions. Écoutez, on a une obligation, là, non seulement de résultat pour livrer les
routes, puisque c'est de cela dont on parle, mais, encore là, faut-il le faire
de manière à ce qu'on respecte les
budgets, l'échéancier et enfin qu'on gère les projets majeurs de la façon la
plus professionnelle possible. Donc, il y a un sous-ministériat,
maintenant, qui est dédié à cette fin.
Donc, voilà
pour réviser la structure organisationnelle. Encore une fois, il y a beaucoup
plus d'éléments, mais il y a huit
chantiers. Donc, je vais tout de suite passer au deuxième, c'est l'optimisation
des processus administratifs et d'affaires parce que, là, ici, l'objectif,
c'est de réviser l'organisation du travail dans une perspective de décloisonnement,
d'élimination des dédoublements et de
développement d'une approche client. Alors c'est important, vous savez, dans
une organisation performante, de se questionner sur nos façons de faire,
de réviser nos processus. Le monde change, les technologies dans les organisations prennent de plus en plus de place.
Le citoyen requiert de l'efficacité, les différentes parties prenantes, de plus en plus d'efficience.
On ne peut pas être en mode, si on veut, si vous me passez l'expression latine, «cruise control», hein? Il faut absolument
avoir un sens critique développé par rapport à nos propres façons de faire.
C'est le sens du chantier n° 2.
Le chantier
n° 3, optimiser la gestion contractuelle et renforcer le contrôle des
coûts. D'abord, s'assurer de payer le
juste coût dans le cadre des contrats, et aussi de poursuivre la mise en place
de dispositifs permettant l'optimisation de la gestion contractuelle. Le
jour 1 de l'optimisation de la gestion contractuelle, là, ce n'est pas il
y a quelque mois. Ça fait des années que ces
efforts-là sont entrepris au ministère. Mais, comme le révèle la Vérificatrice
générale dans son dernier rapport, il reste encore du travail à faire.
Le plus grand donneur d'ouvrage au Québec, c'est le ministère des Transports, et on doit être à la hauteur, si on
veut, de la responsabilité qui nous incombe à cet égard. Et c'est la raison
pour laquelle un chantier complet est dédié à l'amélioration des façons
de faire à cet égard.
Chantier 4,
l'amélioration de la gouvernance puis rehausser la performance
organisationnelle. Bien, il nous faut consolider
les pratiques favorisant l'amélioration continue et la gestion axée sur les
résultats, hein? La gestion axée sur les résultats, ça découle de l'adoption de la Loi sur l'administration publique.
Ça fait déjà une quinzaine d'années. Il ne faut pas que ça demeure un slogan.
Il faut que, dans la gestion quotidienne, on vise les résultats. Il faut qu'on
adopte un mode de fonctionnement,
l'équipe de gestion, pour justement être centré sur les résultats. Il nous faut
également gérer nos risques organisationnels
de manière à atteindre nos objectifs stratégiques, tactiques et opérationnels.
Donc, une bonne connaissance de nos risques, la mise en place de mesure
de mitigation de ceux-ci pour s'assurer justement que l'atteinte de nos objectifs n'est pas compromise à cause d'un risque
qu'on aurait négligé. L'utilisation des ressources, maintenant, bien, assurer une utilisation efficace et efficiente des
ressources fait partie de l'amélioration de la gouvernance et du rehaussement
de la performance organisationnelle. C'est autant de volets. Ce sont les
dimensions couvertes par le chantier 4.
Chantier 5,
on assume que tout le monde prend ça pour acquis, mais c'est un rappel constant
dans la fonction publique parce que
non seulement nous avons une obligation de résultat, mais nous avons également,
comme agents publics, une obligation
de moyens. Nous devons donc, et c'est le thème du chantier 5, renforcer
l'éthique et la transparence, hein? Nous devons, les objectifs poursuivis dans le cadre de ce chantier, renforcer
à accroître la portée des actions en éthique et d'assurer également la
disponibilité et la diffusion proactive de l'information parce que la
transparence est une dimension fort importante
dans la gestion publique moderne de l'efficacité, de l'efficience et, je vous
dirais, de la performance globale d'une organisation.
Chantier 6, l'amélioration des relations
avec les citoyens et les partenaires. Peut-être que ça aurait d'être le chantier n° 1 parce que, finalement, c'est la
finalité de l'action de toutes les ressources investies au sein de ce ministère,
offrir des services davantage adaptés aux
besoins et attentes des citoyens et des partenaires. Et, autres objectifs,
maintenir et accentuer le dialogue
avec les citoyens et les partenaires municipaux et associatifs, dimension fort
importante pour un ministère
omniprésent sur le territoire au Québec et qui intervient dans la vie des uns
et des autres avec de multiples projets, mais aussi un certain nombre de dérangements, si
vous me passez l'expression. Alors, il est très important d'avoir des mécanismes pour maintenir ce dialogue-là, de faire
bien comprendre les finalités qu'on poursuit, mais d'être à l'écoute aussi
des partenaires puisqu'ultimement nous sommes au service du public.
Le chantier
n° 7, consolider et maintenir l'expertise, c'est un thème qui revient
souvent lorsqu'on parle...
• (11 h 50) •
Une voix :
...
M. Lacroix
(Marc) : ...le ministère des Transports, renforcer, donc, l'expertise
interne dans les domaines clé, soutenir le développement des compétences
et planifier la main-d'oeuvre et la relève.
Et finalement le
chantier 8, on ne saurait s'en passer, accroître la mobilisation des
personnes.
Alors, voilà pour
l'essentiel du plan de transformation organisationnelle. Et je terminerai en
vous disant, pour paraphraser un célèbre
philosophe, que l'avenir n'est pas ce qui va arriver, mais ce qu'on va en
faire, et c'est ce que nous cherchons
à faire actuellement, justement, au sein du ministère, avec l'équipe de
gestion, mais aussi l'ensemble des employés.
Le
Président (M. Iracà) : Merci beaucoup, M. Lacroix. Ceci met fin au bloc de la partie gouvernementale.
Nous allons procéder à un autre bloc
d'environ 19 minutes avec le deuxième groupe d'opposition. Et je cède la
parole au député de Deux-Montagnes. La parole est à vous.
M. Charette :
Merci, M. le Président. M. le ministre, bonjour de nouveau ce matin.
Peut-être vous
revenir sur le parent pauvre, malheureusement, des services financés par
l'entremise de votre ministère, soit le transport adapté. Oui, les derniers
crédits laissent entendre à une légère augmentation de quelques millions sur une période de cinq ans, mais il fait savoir
que c'est un domaine qui a été gelé pendant plusieurs, plusieurs années,
période pendant laquelle plusieurs
centaines, sinon milliers de nouveaux usagers s'est ajouté. Bref, c'est une situation qui est difficile.
Et
j'ai eu l'occasion d'échanger, à quelques reprises dans ma circonscription, avec Pierre Langlois, qui est le président du regroupement des
usagers de transport adapté, pour qu'il puisse bien m'illustrer la situation de
ses membres, et, franchement, c'est une situation
qui se doit d'être corrigée. On parle de personnes qui disposent encore d'un
minimum d'autonomie, mais qui doivent
avoir l'assistance pour leurs déplacements. Dans certains cas, c'est pour des rendez-vous médicaux, donc des rendez-vous de la toute première importance. Dans d'autres
cas, c'est carrément pour pouvoir maintenir un lien d'emploi, donc pour aller travailler. Et
malgré tout ça, malgré cette quête d'autonomie qui est plus que légitime, on
leur met continuellement des bâtons dans les roues.
Dans
ma région en particulier, dans les Laurentides, on parle de 300 à 400 nouveaux
usagers par année, et ce sont des
usagers qui sont reconnus, parce
qu'il faut effectivement être accrédité, en quelque sorte, pour être reconnu
comme étant admissible à ce service.
Et M. Langlois me parlait même d'une liste d'attente. Donc, je ne sais pas
si le concept vous est familier, mais, pour moi, c'est complètement
ahurissant de savoir et d'apprendre qu'il y a une liste d'attente pour
bénéficier d'un service qui, encore une fois, permet à des gens de maintenir
leur autonomie.
Donc,
une liste d'attente, 300 à 400 nouveaux usagers uniquement pour les
Laurentides. On avait des données également
pour d'autres régions, la région de Drummondville également, avec une
augmentation qui est assez importante, mais des budgets qui ne suivent
pas. Est-ce que vous trouvez la situation acceptable, là?
M. Lessard :
Oui? Oh! M. le Président, oui, merci.
Le Président
(M. Iracà) : M. le ministre.
M. Lessard :
Donc, ce programme-là existe depuis plusieurs années. Évidemment, le transport
adapté a été pris en charge par les territoires dans le temps avec les
municipalités, les usagers et le support du gouvernement dans les politiques publiques. Évidemment, ce montant-là
n'avait pas progressé au fil des années, a même un petit peu régressé en
période de... lorsqu'on a dû rétablir l'équilibre budgétaire. Il est revenu à
son étape cette année devant le fait que le gouvernement
a retrouvé l'équilibre budgétaire. On a demandé de faire un effort additionnel
pour les prochaines années, ce qui a
été fait, là, à la hauteur de 15 millions de dollars. C'est
3 millions par année. Et j'ai annoncé hier, peut-être, je ne sais pas si vous étiez là, que, même avec nos
crédits, donc, on pourra bonifier même à 95,7 millions annuellement plutôt
que 93, donc encore une petite bonification qui recevra, donc certainement...
qui ne répond pas à tous les besoins probablement,
mais c'est au moins 5,7 millions de plus par année pour les prochaines
années, avec la votation des crédits.
Plus
que ça, parce que, dans les services dont vous me parlez, souvent l'hôpital n'a
pas de frontières liées à un territoire
de municipalité, puis là on me disait : Qu'est-ce qu'on fait? Moi, je fais
mon transport adapté. Là, j'arrive, je change
de MRC, là l'autre MRC ne veut pas me prendre en charge sans me charger quelque
chose. Alors, on a mis aussi, dans l'interconnexion des territoires,
2 millions additionnels par année pour s'assurer qu'il y a une prise en
charge parce que, là, il y a comme une
petite bataille entre... pas une bataille, mais entre deux MRC qui disaient :
Non, non, non, c'est moi qui prends
en charge les personnes. Si tu passes à travers mon territoire, là, je vais te
charger quelque chose. Finalement, il y avait beaucoup de difficultés.
Donc, on a rajouté aussi 2 millions par année pour faire ça.
Le Président
(M. Bolduc) : M. le député.
M. Charette : Merci bien. On a quelques
minutes uniquement à notre disposition, mais est-ce qu'on peut s'entendre sur
un certain nombre d'engagements? Est-ce qu'on peut admettre que des listes
d'attente, peu importe la région, dans ce type de services plus qu'essentiel, c'est inacceptable?
Est-ce qu'on peut s'entendre que, si les budgets sont encore insuffisants pour remédier à cette situation inacceptable,
qu'on puisse la corriger sans attendre des années, des années encore de
nouveau? Donc, première question.
Et, à travers
l'explication que vous m'avez donnée, vous illustrez une partie du problème
aussi, c'est-à-dire les interconnectivités
ou les problèmes de juridiction entre MRC. C'est là aussi une partie du
problème, en ce sens que le fardeau
du financement du transport adapté relève beaucoup des municipalités,
énormément, même, au niveau des différents CIT, notamment. Est-ce que le gouvernement du Québec ne devrait pas
donner des directives claires à ce niveau-là? Donc, un deuxième volet à
mon point.
Peut-être un
troisième, et je suis obligé de les amener en rafale, compte tenu du temps à ma
disposition. Dans la grande, grande
région de Montréal, il y a des bouleversements de structures qui sont attendus
avec l'arrivée de l'ARTM, notamment.
Est-ce que vous pouvez prendre des engagements formels par rapport au type de
représentativité que cette clientèle-là
va avoir au sein de cette structure, qui sera très déterminante, là, pour
l'offre de services à des gens qui, encore une fois, ne demandent qu'à
maintenir une autonomie, là, bien légitime?
Le Président (M. Bolduc) : M.
le ministre.
M. Lessard : Oui, bien, première affaire, au niveau des clientèles, l'admissibilité, c'est géré, depuis une vingtaine d'années, par les municipalités avec des
administrations parce qu'ils y
contribuent autant que... donc, il y a une contribution de la
municipalité.
Deuxièmement,
on note aussi que, dans des régions, il y a une disparité dans l'offre de
services, dépendamment que tu
demeures, exemple, dans la ville de centralité ou tu demeures dans le territoire.
Alors donc, il y a beaucoup de pression qui est mise sur les conseils municipaux parce qu'il y en a que, si tu
demeures en ville, tu as droit à cinq services par semaine ou même peut-être sept puis, si tu es en dehors de
la ville, bien là tu as droit juste à deux. Alors donc, moi, j'ai entendu
des choses comme ça. J'ai rencontré des
associations, donc, qui doivent aussi résorber ou analyser puis donner une
équité au moins aux gens du même territoire et en mettant une prestation
claire.
Deuxièmement,
ils ne pouvaient beaucoup... En tout cas la prestation de l'État... la
contribution financière, je veux dire,
n'avait pas monté, donc ils devaient composer avec des limitations, eux-mêmes
avec leurs limitations de budget. On les augmente de 5,7 millions
par année pour l'ensemble du territoire puis on ajoute pour
l'interconnectivité.
Et je termine
en disant : Concernant l'Autorité régionale de transport métropolitain,
donc ils ont la responsabilité d'assurer sur leur territoire le
transport, donc, adapté. Et on s'est assurés aussi qu'avec l'équipe de M. Côté,
qui est le directeur maintenant de cette
autorité-là, le responsable du comité de transition, que les autres CIT, les
autres conseils intermunicipaux qui
vont rester pour le reste du territoire, dans leur territoire, qu'on ait aussi
de la souplesse. Un, ils ont tous été
rencontrés pour s'assurer que la transition se fasse correctement et que ce ne
soit pas à cause d'une question de budget
que le reste du territoire ne puisse pas répondre, donc, au transport collectif
en général et adapté en particulier.
Le Président (M. Bolduc) : M.
le député.
• (12 heures) •
M. Charette : Je vous écoute,
et vous dites : L'ARTM aura la responsabilité, les conseils municipaux ont
la responsabilité. Donc, c'est beaucoup se
dégager d'une responsabilité qui peut et qui doit être aussi la vôtre, en ce
sens que, comme ministre, vous avez
la possibilité de donner des lignes directrices claires, vous avez la
possibilité de donner les budgets nécessaires pour répondre à un minimum
de besoins. Et je ne sens pas, à travers vos réponses, cette volonté-là. Et, oui, il y a eu 15 millions
d'ajoutés sur une période de cinq ans, mais, comme je vous dis, dans les seules
Laurentides, j'ai 300 à 400 nouveaux usagers
par année. Et je peux vous donner le détail complet au besoin. En fait, c'est
tout près de 4 000 usagers actuellement
qui sont reconnus. Donc, c'est une augmentation essentiellement de 10 %
par année. Ça, c'est le cas des
Laurentides. Si on multiplie par l'ensemble des régions du Québec, ma foi, le
3 millions supplémentaire, après
plusieurs années soit de coupures soit de gel, n'arrive pas à combler les
besoins. Et, si c'était pour un luxe ou un caprice d'aller se prendre
une crème glacée au dépanneur à l'occasion, je dirais : Bien, peut-être il
faut réévaluer des besoins, mais on parle de
gens qui sont en quête d'une autonomie légitime pour des rendez-vous médicaux,
pour aller travailler ou pour des déplacements qui leur sont permis. Donc,
j'aimerais sentir chez vous une volonté nettement plus grande de résoudre une situation qui, malheureusement,
perdure depuis plusieurs années.
M. Lessard : Je
ne voudrais pas que vous me prêtiez des intentions d'intensité, O.K.? Donc, il
n'y a pas de monopole à la CAQ non plus de savoir qu'on veut travailler pour le
transport adapté, d'accord? Avant, il n'y en avait pas. Là, on en a rajouté non
seulement 3 millions par année, mais ce sera 5,7 millions
par année, additionnels, puis à toutes les
années pendant les cinq prochaines années, sur votation des crédits. Donc,
l'effort est plus grand que vous le dites.
Deuxièmement,
on a toujours gardé de la latitude. Puis, je ne sais pas dans votre coin, moi,
dans mon coin, les maires ont
dit : On va l'organiser, le transport. On va se prendre en charge puis on
va faire des comités, parce qu'on y met de l'argent, on va avoir un pouvoir décisionnel. Bon, ce n'est pas parfait,
ils le reconnaissent, mais ils mettent de l'argent au service de la population puis ils essaient
d'être le plus équitables possible. Savez-vous quoi? En général, ça fonctionne
assez bien, sauf qu'au fil des années on
comprend bien qu'il y a peut-être plus d'usagers, puis là ils disent : Oh!
un instant. La contribution municipale, nous autres aussi, on a des
limites à faire la contribution. Donc, ils essaient de trouver l'équilibre, comme on essaie de trouver
l'équilibre. Mais, avant cette année, on n'en avait pas rajouté. Cette année,
on ajoute 5,7 millions de
nouveaux dollars par année. Savez-vous quoi? Il n'y a personne qui va me
retourner le chèque. Ils vont tous le
prendre pour donner de nouveaux services à des personnes, plus d'heures. Plus
que ça, je rajoute 2 millions par année pour l'interconnectivité des
territoires. Donc, si vous additionnez les millions, ça commence à faire pas
mal plus d'argent qu'ils en avaient.
Puis c'est correct parce que je pense que, pour une période, ils ont dû ajuster
ou de ne pas être capables de faire le développement souhaité.
Le Président
(M. Iracà) : Oui, M. le député.
M. Charette :
En fait, je ne nie pas cette augmentation, je l'ai mentionnée d'emblée, mais on
pourra se reparler en cours d'année,
très certainement, ou lors des prochains crédits pour voir quel sera le
résultat. Si, l'année prochaine, on
se reparle et qu'il y a encore des listes d'attente dans plusieurs régions,
donc des usagers qui sont privés de services... Et qu'est-ce que ça veut dire, une liste d'attente? C'est que, pour que
l'usager reconnu puisse avoir droit aux services, malheureusement, ça veut dire qu'il y a... quoi,
qu'il y a eu en amont soit décès ou que la personne qui avait suffisamment
d'autonomie pour se déplacer à travers le transport adapté a perdu cette
autonomie-là. Donc, l'année prochaine, on se reparle pour voir si cette
liste d'attente, qui est absolument inacceptable, prévaut encore dans plusieurs
régions.
Il
me reste quelques minutes. Je vais vous parler d'un sujet aussi très, très
important, celui du transport que l'on peut
appeler par taxi, que l'on peut appeler, à travers différentes applications,
comme Uber. Vous êtes le troisième ministre en poste depuis la dernière élection. Je dois vous avouer que le
gouvernement a laissé entendre plusieurs avenues. Donc, la cohérence a été difficile à suivre, pendant un
moment, au fil des titulaires qui se sont succédé, et là est intervenue cette
entente pour un projet pilote avec Uber.
Mais, dès le départ, la Coalition avenir Québec a été très claire : on est
sympathiques à de nouvelles avenues
innovantes, mais ceci doit se faire, naturellement, dans le respect de la
législation et en toute légalité.
Donc, on s'est dits ouverts à Uber non pas au détriment d'une industrie
existante et non pas à la défense d'Uber comme tel, mais comme étant une
voie qui peut permettre d'améliorer le système de transport de façon générale.
Or,
j'ai des questions par rapport à cette entente-là. Il y a des chiffres qui ont
été publiés il y a quelques semaines. On
est à quelques mois, donc, depuis le début du projet pilote. Quelles sont les
sommes qui ont été versées par Uber jusqu'à maintenant dans le cadre de
ce projet-là?
Le Président
(M. Iracà) : M. le ministre.
M. Lessard :
Donc, je reviens sur l'entente. Donc, j'ai compris que la CAQ était favorable à
l'établissement du projet pilote concernant Uber. Donc, on a...
M. Charette : M. le
Président, compte tenu du temps qui me revient, j'aimerais des réponses précises concernant
les sommes qui ont été versées jusqu'à maintenant par Uber dans le cadre de ce projet
pilote là.
Le Président
(M. Iracà) : Merci, M. le député de Deux-Montagnes. M. le
ministre.
M. Lessard :
Bien, je pense que vous avez le choix des questions, moi, j'ai le choix des
réponses.
Le Président
(M. Iracà) : Oui.
M. Lessard :
Bon, parfait. Alors donc, quand les préambules sont longs, on doit prendre le
temps.
M. Charette : M. le
Président, il me reste sept minutes,
c'est très court. La question, elle est précise, je serais en droit
d'avoir une réponse à cette question, s'il vous plaît.
Le
Président (M. Iracà) :
Alors, je ne suis pas en mesure de contrôler, là, le contenu des réponses. Ce
que je peux vous dire, il vous reste 5 min 41 s. Je vais
laisser M. le ministre répondre.
M. Lessard : Ça allait bien, là, on va continuer ça comme ça.
Alors, je vais répondre ce que je veux répondre. Alors donc, je comprends que la CAQ était favorable à Uber. Le projet pilote est en cours. Ils devaient se conformer, ce qu'ils font. Ils devaient verser des montants, ce
qu'ils font, comme ils doivent respecter le reste de la réglementation. Quand ils ne le respectent pas, on les sanctionne. Il y a un
premier versement qui a été fait de 1,1 million à l'établissement et 1,9 million
le 7 février 2017.
M. Charette :
Sur une période...
Le Président
(M. Iracà) : M. le ministre.
M. Charette : Peut-être nous préciser, justement, la période que ça
couvre. Donc, les trois ou quatre premiers mois de l'entente?
M. Lessard : Bien, ça a couvert le premier paiement lors de l'ouverture, 1er novembre, puis l'autre au 7 février. Donc, c'est la date la
plus récente du dernier versement.
M. Charette : Et là où je veux en venir, M. le Président, l'entente précise également que, sur cinq ans, il y aurait un fonds de 25 millions de versé pour permettre à l'industrie du taxi de se
moderniser. Donc, à la vitesse où les entrées d'argent se font, on peut entendre ou on peut
supposer que les versements d'Uber seront nettement, nettement supérieurs
aux 25 millions en question. Peut-être nous préciser vos intentions dès ce
moment-ci. Est-ce que le fonds prévu pour l'innovation
de l'industrie du taxi sera bonifié en fonction de ces résultats peut-être plus
importants que prévu des entrées d'argent par Uber?
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M. Lessard :
Bon, juste séparer deux paquets, là. Uber verse dans un fonds qui va servir à
la modernisation. Donc, le projet
pilote est sur un an, renouvelable si les conditions sont là. Deuxièmement, le
gouvernement avait annoncé déjà 5 millions
par année pour faire la modernisation, auxquels les sommes d'Uber viendront
s'ajouter. Alors donc, Uber, ce
n'est pas 25 millions sur cinq ans parce qu'ils ont des étapes à franchir, à savoir, un, c'est un an, avec une possibilité de renouveler d'une autre
année, je crois. Mais le gouvernement a dit : Nous allons mettre en place un fonds
de modernisation de 25 millions, 5 millions par année.
Le Président (M. Iracà) :
Merci.
M. Charette : Ce que je souhaitais entendre. Les contributions
d'Uber viennent s'ajouter aux 25 millions, donc on parle d'un fonds qui sera
conséquemment plus important.
Dans notre prérogative à nous, oui à l'innovation,
oui à des applications qui peuvent permettre de moderniser l'industrie, mais, en même temps, dans le respect des lois. Et, il y a
quelques semaines, est apparu un nouveau phénomène, spécialement dans la région de Montréal,
soit celui des lanternons, des enseignes qui sont ajoutées aux véhicules-taxis.
Et déjà j'y vois une infraction aux
principes parce qu'à travers
l'application d'Uber il y a cette volonté de commander un transport à travers un taxi et non pas de le héler
sur la rue, notamment. Et d'ailleurs les versements que fait Uber font suite à une demande à travers l'application. Donc, si ces enseignes permettent à des automobilistes d'Uber de
prendre des clients, un, ils
échappent vraisemblablement aux principes de l'entente, et, deux, on vient
concurrencer de façon encore illégale une industrie qui, je le répète, doit certainement se moderniser, mais qui a le droit de pouvoir opérer avec des mesures
équitables.
Donc, selon
vous, la notion de lanternon, est-ce
que ça contrevient à l'esprit de
l'entente du projet pilote? Et, si oui, est-ce qu'on peut s'attendre
à des mesures de correction à ce niveau-là?
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M. Lessard : Comme vous le dites bien, et, dans l'entente, ça
prévoyait donc qu'il y a un secteur traditionnel qui est réservé aux services de taxi, puis que je ne veux
pas dire traditionnel, mais qui n'était pas sur l'application mobile. Tous
les fonctionnaires de l'État
qui veulent se déplacer en taxi doivent prendre un taxi conventionnel pour être
remboursés de leurs frais. Et, bon,
les espaces réservés, les espaces qu'on peut appeler un taxi aussi, ils ne
peuvent pas être là. S'ils sont là,
ils seront sanctionnés. Deuxièmement, ils devaient s'identifier parce qu'il y avait quand même tout le volet de l'anonymat que moi, je
considère, à savoir c'est qui, les Uber. Alors, ils devaient maintenant
s'identifier avec une vignette. Et on nous a
porté à notre connaissance que quelqu'un avait même poussé l'audace d'installer sur son
véhicule, donc, le lanternon. Donc,
ça a été signifié. Un, c'est interdit, puis, deuxièmement, on a signifié à
Uber qu'il devait aller plus loin dans sa sanction et retirer cette
personne-là de son système de transport, ce qu'il a fait.
Le Président (M. Iracà) :
Merci. M. le député.
• (12 h 10) •
M. Charette : Et, on le sait, c'est une application. Il y en aura d'autres, hein, vraisemblablement. Uber n'a
pas le monopole de l'innovation, mais il y aura certainement d'autres
soubresauts qui viendront confronter l'industrie. Il n'empêche que les propriétaires de permis, actuellement, sont largement pénalisés par cette concurrence qui leur est apparue
et qui est souvent déloyale. Quelle est
l'intention du gouvernement par
rapport à la valeur des permis? Est-ce qu'il a été question, à un moment donné, de procéder à un rachat de permis? Est-ce qu'il y a
des sommes qui ont été prévues en ce sens-là?
Est-ce qu'il y a un échéancier? Est-ce qu'il y a une valeur
globale qui a été déterminée? Bref, quelles sont vos intentions pour venir aider des gens qui, bien
malgré eux, se retrouvent victimes d'une concurrence qui est particulièrement
déloyale dans certains cas?
Le
Président (M. Iracà) :
Ceci met fin au bloc avec le deuxième
groupe d'opposition. Nous allons
procéder à un autre bloc de 20 minutes avec la partie gouvernementale.
Alors, je cède la parole au député de Mégantic.
M. Bolduc : Merci, M. le
Président. M. le ministre, nous avons eu droit à des explications très
élaborées sur, finalement, la réorganisation
du ministère, ce que je trouve très,
très bien parce qu'on y retrouve l'ensemble des ressources que je suis habitué de considérer
dans une organisation, soit les budgets, soit les compétences et soit
un personnel mobilisé. Je pense qu'on a eu une image d'ensemble de tout
ça.
J'ai aussi
entendu des choses qui plaisent beaucoup, moi, à mes oreilles, comme, finalement, de l'amélioration continue.
On a parlé de mobilisation et de communication dans la structure, on a parlé
d'éthique et de transparence. J'aimerais bien qu'on complète un peu l'ensemble de ce débat-là et qu'on nous donne
un peu plus en détail, si on veut, les délais puis comment la structure
va répondre, finalement, aux défis de demain au ministère des Transports.
Le Président
(M. Iracà) : M. le ministre.
M. Lessard : Oui, bien, peut-être avant de laisser le sous-ministre compléter son information, il
y a un changement dès cette année dans la relation, un, avec les
citoyens, deuxièmement avec les partenaires. On a déposé, un, de façon plus
hâtive cette année la programmation
routière. Dans un souci de transparence, tous les projets apparaissent par territoires.
Donc, moi, j'ai fait l'annonce nationale sur les deux prochaines années. On
planifie sur cinq ans puis on annonce la programmation
sur deux ans. Et j'ai donné une semaine à chacun de nos collègues, ministres
régionaux... d'annoncer la programmation de l'ensemble des 2 000
quelques cent projets qui vont se réaliser territoire par territoire.
Deuxièmement,
concrètement, il y a un protocole, donc, qui est développé, une politique de
relation avec les clients, donc avec les
partenaires que sont les municipalités. Aller rencontrer des municipalités,
donc on... parce qu'après tout ce qui
s'est passé avec Charbonneau la crainte s'est installée, quand on rencontre
qui, puis, etc. Donc, on a refait nos politiques. Il y a une politique de relations avec les
partenaires. Le ministère va rencontrer les maires dans chacune des MRC pour
aller expliquer la programmation parce que
ça a une influence sur leur propre programmation municipale, en disant :
Ah! si le ministère fait tel ponceau,
tel pont cette année, si en plus il le fait au printemps, à l'automne ou à
l'été, bien, je vais coordonner mes
travaux moi-même, comme maire de municipalité, pour éviter qu'on se retrouve à
passer deux, trois fois ou mettre des contraintes additionnelles à des
résidents là-dessus. Donc, c'est déjà en déploiement.
On s'est fait
critiquer aussi sur l'utilisation des ressources du ministère, à savoir que,
quand ils prenaient leur retraite, c'est
eux autres qui avaient des contrats. Bien, on a déposé une politique d'octroi
de contrats aux personnes retraitées. En général, tu n'y as pas recours,
puis, en particulier, s'il y a une spécialité, un, ils devront... le
sous-ministre pourra l'élaborer plus
amplement, là, mais donc... parce qu'on a eu des critiques par rapport à ça.
Ils obtenaient des contrats alors qu'ils n'étaient plus au ministère.
Donc, il y a
une série de mesures comme ça qui nous permettent immédiatement d'avoir des
gains d'efficience, ne serait-ce qu'en évaluation. C'était très décentralisé.
Tu demandais de faire des dossiers d'évaluation dans des territoires pour faire de l'expropriation, bien, un avait deux
ressources, l'autre en avait cinq. Ça fait que, s'il y avait 12 dossiers, puis
tu as deux ressources, bien là il ne faisait
pas appel à l'autre territoire en disant : Oui, toi, tu n'as pas beaucoup
de dossiers d'expropriation cette année, mais tu as cinq ressources de
plus que moi. Donc, comment... On a recentralisé, d'une certaine façon, la coordination, au sein du même ministère, des équipes
d'évaluation. Ça fait que, là, on a une équipe de 100 personnes qui s'occupent de peu importe où on
a à faire des travaux. S'il y a une intensité, parce qu'on a un pont,
parce qu'on a des travaux d'urgence à faire, etc., ou d'expropriation, bien là on
a une unité au complet qui est au service
des territoires plutôt que chaque territoire en compétition ou, en tout cas,
qui refuse des prêts de service de l'un à l'autre. C'est des choses
qui... ça n'a pas de bon sens que ça marchait de même avant, mais c'était de
même.
Alors, c'est des changements qui permettent
d'avoir des gains d'efficience, d'efficacité. Puis là je pourrais, si
l'autorisation m'est donnée, laisser le sous-ministre en titre de nommer des
affaires aussi concrètes que ça dans le changement quotidien des traitements de
l'information ou de l'action qui est posée par la suite.
Le Président (M. Iracà) :
M. Lacroix, la parole est à vous.
M. Lacroix
(Marc) : Oui, merci, M. le Président. Donc, encore
une fois, merci de me donner à nouveau
l'occasion de parler du plan de
transformation organisationnelle. Vous aurez constaté qu'il s'agit d'un plan,
vous l'avez vous-même soulevé,
multidimensionnel, qui adresse toutes les dimensions de la performance d'une organisation. On ne joue pas dans un film
nouveau, là, on a travaillé dans d'autres organisations, comme le ministre
l'a mentionné, la Régime de rentes,
où on a atteint des sommets, je veux dire,
en termes de performance organisationnelle, de reconnaissance publique par le
Mouvement québécois de la qualité, une
reconnaissance comme parmi les 50 meilleurs employeurs au Canada. Il y a aussi
la Société de l'assurance automobile, qui,
dans le dernier rapport... dans un des rapports, l'année dernière, de la
Vérificatrice générale du Québec où on faisait mention de son système,
exemple, son modèle de gestion intégré de la performance organisationnelle. Donc c'est possible de
travailler dans la fonction publique, dans le secteur public, et d'être
performant. Encore faut-il avoir une
vision claire, je veux dire, d'avoir un plan de match, puis de rendre des
comptes, puis de le faire dans la transparence.
Le plan se déploie sur trois ans, je l'ai dit,
mais déjà, pas plus tard qu'hier, je transmettais au secrétariat de la Commission de l'administration publique un premier
rapport de reddition de comptes sans qu'on nous l'ait demandé, là, M. le Président, de façon spontanée. On le fera
chaque trimestre. Il y a un rapport de reddition de comptes qui sera transmis
aux parlementaires. Être suivi, là, par les
parlementaires sur l'état d'avancement de nos travaux, là, oui, ça nous stresse
un peu, je pourrais dire, mais, en même
temps, c'est ça le challenge. C'est qu'on a des engagements, on le fait
publiquement, on sait que, tôt ou
tard, on va être rappelés par la commission, qui va nous demander des comptes,
mais on est transparents, on envoie
nos résultats, on n'a pas peur d'être questionnés, mais, en même temps, ça nous
motive d'aller de l'avant et de livrer ce qu'on a promis.
D'ailleurs,
au premier trimestre, quand les parlementaires prendront connaissance du
rapport, ils pourront constater que 87,5 % des biens livrables qui étaient
promis au cours du premier trimestre ont été livrés dans les délais.
Donc, on est bien partis, là, pour livrer ce qu'on a promis dans le cadre du
plan de transformation organisationnelle.
Maintenant,
ne sous-estimons pas la complexité de cette entreprise. On a un ministère de
6 500 personnes, fortement décentralisé, qui a un ADN, comment je
pourrais dire, très fort, je pourrais dire, culturellement parlant. Ce n'est
pas qu'il y a de la résistance, mais une
entreprise de changements organisationnels, ce n'est pas nécessairement facile.
Ce n'est pas ça qui va nous arrêter.
Vous savez, il y a déjà quelqu'un qui a dit que, si vous voulez rendre tout le
monde heureux, n'aspirez pas à devenir un leader, vendez plutôt de la
crème glacée. Nous, on a choisi d'être sous-ministre et non pas maître glacier. Alors,
vous comprenez, on est déterminé à atteindre nos résultats et justement à faire
mieux que par le passé dans la gestion publique au ministère des
Transports.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. Lacroix. On m'indique que
le député de Dubuc désire poser une question. La parole est à vous.
M. Simard :
Il me reste combien de...
Le Président
(M. Iracà) : Il vous reste 12 min 20 s.
M. Simard :
12 minutes. Bon, c'est correct. On devrait être bon.
Le Président
(M. Iracà) : Ça devrait être correct?
• (12 h 20) •
M. Simard :
On devrait être bon.
M. le Président,
d'abord, je salue mes collègues, je salue le ministre et bien sûr l'ensemble
des gens présents. M. le Président, comme vous le savez sûrement, un aéroport, c'est
souvent une infrastructure, c'est-à-dire une porte d'entrée d'une municipalité qui très souvent, quelquefois, même aussi très
souvent, donne une mauvaise image à la municipalité
ou à la région dans laquelle on entre, bien sûr,
par la voie des airs. Et je dois vous dire également que, souvent, ce
n'est pas de la mauvaise fois, mais beaucoup
plus que la municipalité n'a pas les revenus nécessaires pour être en mesure de l'entretenir correctement ou encore de
faire les suivis correctement sur cette porte d'entrée.
Également,
M. le Président, soit qu'on n'a pas l'argent pour le faire ou
encore ça ne fait pas partie des priorités en raison qu'on dit : On
va servir notre clientèle, c'est-à-dire nos contribuables. Après ça, on s'occupera
de ceux-là qui reviennent par les airs, là, mais c'est comme ça très souvent
qu'on entrevoit cette porte d'entrée.
Moi,
M. le Président, je dois vous dire, là je vais vous parler d'un petit peu mon
expérience personnelle, j'ai été en
charge de mettre en place une corporation d'un aéroport, pour ne pas la nommer,
celle de Saguenay. L'aéroport, après la fusion, était... écoutez, il y avait
tellement de dossiers, on la laissait faire, puis personne ne s'en occupait.
J'avais demandé au maire Tremblay : Écoutez,
on va s'occuper de notre porte d'entrée, c'est-à-dire on va aller faire du
ménage, on a des locataires, on va
s'en occuper, et puis on a fait ce qu'il fallait. On a mis en place une
corporation, on a fait des rénovations,
on a mis en place de l'autofinancement par rapport aux loyers, par rapport aux
stationnements, un stationnement payant
automatique. Et, nécessairement, on a commencé, là, à peaufiner et à enjoliver
notre porte d'entrée parce qu'on s'est mis avec les gens, des gens du
milieu, le conseil d'administration s'est mis la main à la pâte, et on a
amélioré, effectivement, notre porte d'entrée.
Maintenant,
M. le Président, ce n'est pas toutes les municipalités qui ont cette chance de
faire ça à l'intérieur du Québec. Et
il y a des enjeux relativement importants par rapport au transport aérien. Ces
enjeux, M. le Président, d'abord, premièrement, ce sont les coûts élevés
des dessertes aériennes régionales, ensuite la qualité de la desserte
régionale. Très souvent, c'est de mauvaise
qualité pour le transporteur et également de mauvaise qualité pour
l'utilisateur. C'est un problème
majeur. Ensuite, c'est un sous-financement chronique des infrastructures
aéroportuaires régionales, particulièrement au niveau des exploitants municipaux. Ça, c'est des enjeux qui brossent
le tableau, M. le Président, de ce qui se passe au niveau des aéroports.
Il
y a eu des actions de posées, on va en parler, des actions posées, M. le
Président. Le 25 juillet 2016, le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Arcand — il ne faut le nommer, je n'aurais pas dû le
nommer, je m'excuse — et le ministre des Transports du temps, ça,
on parle de 2016, ont pris la décision de faire un communiqué de presse annonçant la tenue d'un sommet du
transport aérien régional qui aura lieu au mois de février 2018. Donc, ça
s'en vient, mais, pour préparer ce
sommet-là, il faut être en mesure de poser les gestes, également.
L'organisation du sommet et les étapes préalables sont coordonnées
conjointement par le ministère des Transports et la Société du Plan Nord.
Justement,
avant-hier, M. le ministre, avant-hier, on a fait une conférence de presse
là-dessus. Et je dois vous dire, M.
le Président, que je pense que ça a été bien reçu par les municipalités, ça a
été bien reçu également par les partenaires. Mais je vais vous dire qu'on ne fera pas ça tout seuls, M. le Président,
en catimini, sans s'occuper des gens, sans s'occuper des utilisateurs.
Au niveau de la gouvernance, on va avoir un comité de gouvernance, c'est-à-dire
qui va donner des orientations, bien sûr, très pointues.
Qui va être présent
sur ce comité organisateur? Il y a le député d'Abitibi-Est, il y a, bien sûr,
moi-même. Je m'excuse, mais mon titre, c'est
celui-là, c'est moi-même. Maintenant... le député de Dubuc. Ensuite, il y a M.
le président de la Fédération
québécoise des municipalités, il y a également le président de l'Union des
municipalités du Québec, il y a également le président-directeur général de
l'Association québécoise des transporteurs aériens. Il y a également la
directrice de l'aéroport de Val-d'Or, qui est également directrice ou
présidente des Aéroports du Québec. Il y a également le président-directeur général de la Société du Plan Nord et le
sous-ministre adjoint au ministère des Transports qui vont être sur ce
comité-là.
M. le
Président, c'est extrêmement important qu'on puisse nécessairement faire
l'ensemble... le tour du Québec pour
connaître les problèmes vécus par les territoires, par les régions parce qu'il
n'y a pas seulement qu'un aéroport dans une municipalité. Dans ma région à moi, juste très près, là, il y a
l'aéroport de Bagotville, il y a l'aéroport de Saint-Honoré, il y a l'aéroport de Roberval, il y en a plusieurs,
aéroports dans ma région. Mais il y en a de plus gros, il y en a des moins
gros, et c'est ces gens-là qu'on veut rencontrer. Donc, on va se promener sur
le territoire du Québec, mon collègue d'Abitibi-Est et
moi-même, pour s'assurer qu'on va être en mesure, justement, de poser des
questions et d'avoir des réponses, des orientations et des inquiétudes.
Combien il me reste de temps, M. le Président?
Le Président (M. Iracà) : Il
vous reste 5 min 30 s.
M. Simard :
Cinq minutes, on est encore bon pour un petit tour. Bon, à partir de ce
moment-là, encore une fois, on ne
fera pas seulement aller vérifier auprès des régions. On va travailler aussi,
M. le Président, on va vérifier quelles sont les perceptions des utilisateurs, mais également des transporteurs
eux-mêmes. On va avoir des rencontres là-dessus avec des transporteurs, des gens impliqués dans le domaine de
l'aviation. Et à ce moment-là, quand on va avoir fait le tour du territoire, fait le tour des intervenants
directement impliqués dans les aéroports et les... j'appelle ça des
corporations, à ce moment-là on posera des gestes.
Maintenant, ce que je veux savoir au moment où
on se parle, M. le Président, je voudrais poser la question au ministre, c'est une question à développement, bien
sûr, mais qu'il nous explique quelle est la volonté, l'objectif du gouvernement
par rapport au sommet sur le transport aérien. Il va nous peaufiner ça, mes
amis, d'une façon bien intéressante, puis j'aimerais l'entendre.
Le Président (M. Iracà) :
Merci. M. le ministre, il vous reste quatre minutes.
M. Lessard :
Oui, merci. Donc, mon collègue a dressé un bon tableau, là, sur le sommet qui
se tiendra le 2 février 2018. Et
pourquoi 2018 plutôt que 2017, en cours? Évidemment, comme on travaille... vous
avez indiqué qu'on travaille avec les deux unions municipales, ils
seront en élection cette année. Ils nous ont demandé de reporter pour éviter
qu'on se retrouve dans une situation où
est-ce qu'on va faire la consultation demain avec notre collègue d'Abitibi-Est,
le député de Dubuc, donc qui vont
faire la consultation, vont se répartir le territoire, 11 territoires visités
et 12 rencontres sectorielles avec les différents partenaires pour que,
vers le mois de septembre, on puisse avoir un bon aperçu de ce qu'ont dit les
exploitants, les partenaires qui ont les aéroports locaux et régionaux...
Nécessairement,
derrière tout ça, parce que je pense que vous êtes père fondateur du programme
de réduction des tarifs aériens, vous
aviez l'occasion... eu l'occasion dans le temps, quand c'était ma collègue de
Laviolette qui était ministre des
Transports, de faire une tournée, et ce qui apparaissait évident à ce
moment-là, c'est que ça n'a comme pas de bon sens que ça coûte aussi cher entre Québec et Sept-Îles que le même tarif
que pratiquement d'aller en Europe. Alors donc, vous avez installé ou instauré le nouveau programme de réduction des
tarifs aériens qui a permis à la population, là, des Îles, de la Basse-Côte-Nord, la Minganie, de
Fermont, Nord-du-Québec, donc d'être admissibles. On a rajouté cette année,
Kegaska, donc, parce que l'enveloppe fait à peu près 1,2 million.
Ce qu'on va
faire avec le forum, parce que... Évidemment, les unions municipales dans le
temps ont beaucoup parlé des routes,
des transferts fiscaux, des transferts d'argent, la responsabilité des ponts,
donc l'utilisation des taxes pour les
bâtiments principaux, l'eau potable, l'assainissement des eaux usées, mais on
n'a pas beaucoup et souvent abordé la question
des aéroports locaux et régionaux, alors qu'on s'est occupés aussi des
véhicules, donc l'accès au territoire par des véhicules, la motoneige et les VTT, donc toutes les autres
modalités, mais pas tellement sur celle-là. Et ça a vieilli. Tout a été
construit dans les années 70, 80. Donc, pour d'aucunes, c'est assez fatigué.
Donc, on va
parler d'infrastructures. La condition des infrastructures puis les conditions
gagnantes d'une infrastructure, c'est
quoi? Les avions ont changé. Dans le temps, nous, à Thetford-Mines, exemple, on
pouvait faire atterrir un Dash 8.
Est-ce que c'est encore le bon outil pour le développement chez nous? La piste,
dans quelle condition qu'elle se
trouve? Les bâtiments puis les hangars, les appareils pour faire l'atterrissage
chez nous, les plafonds sont tout le temps très bas. On arrive, souvent
on ne peut pas atterrir. C'est-u normal dans l'économie moderne d'aujourd'hui,
alors qu'il y a de l'économie qui fait en
sorte... je regarde à Saint-Georges de Beauce, à Victoriaville, à Sherbrooke,
il y a des grandes entreprises qui
s'assurent qu'ils puissent atterrir. Quand Cascades décide qu'il faut qu'ils
atterrissent parce qu'ils reviennent
au siège social, puis, à 2 heures l'après-midi, il faut que tu sois à
Toronto, bien, il faut que l'interface entre les avions à l'aéroport de Victoriaville et ailleurs, on puisse donc avoir
accès nécessairement rapidement parce que les prises de décision puis
les meetings sont fréquents.
• (12 h 30) •
Deuxièmement,
donc après infrastructures, nécessairement, les tarifs. Vous allez être
sollicités, certainement, pour regarder
ces éléments de tarifs. Puis, troisièmement, c'est qui donne la desserte puis
combien de dessertes? Est-ce qu'on est
capables d'augmenter la compétition ou le nombre de dessertes par celui qui
l'exploite sur l'ensemble du territoire, parce que, là, il y a toutes sortes de... Ça inclut aussi Hydro-Québec parce
qu'il y a eu quelques...
pas critiques, mais des opportunités à savoir qu'Hydro-Québec se déplace
aussi beaucoup sur le territoire. Est-ce qu'on a rempli des avions pour aller. Mon collègue, hier, d'Ungava
en parlait en disait : Bon, il y
a beaucoup de monde qui se
promène sur le territoire, on maximise-tu ces avions-là puisqu'on
investit aussi dans les infrastructures? Donc, le gouvernement du Québec a une vingtaine
d'aéroports, qu'il investit annuellement 20 millions et 30 millions
par année, puis mon collègue en a mentionnés plusieurs, puis je ne
voudrais pas essayer de répéter les noms des villes du Nord parce qu'il il y a
beaucoup de «i», de «u», de «j» et parfois
de «k». Alors donc, je lui ai laissé le loisir de le faire. Mais le forum qui
se tiendra après que vous ayez
couvert tout le Québec, autant du point de vue de ceux qui sont sur les
territoires, les partenaires municipaux, et autres, donc on aura un bon aperçu de ce qu'on pourra
faire. Comme on sera en consultation prébudgétaire aussi, donc, ça va pouvoir signifier au ministre des Finances nos
attentes. Et, lorsqu'il y aura le forum, en février 2018, nécessairement, on
sera capables peut-être de commencer
à quantifier, là, des montants pour le mettre au service de nos populations
territoriales.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le ministre. Ceci met fin au bloc de la partie gouvernementale. Nous
allons débuter un autre bloc avec
l'opposition officielle pour une période totale... parce qu'on a ajusté le
temps restant résiduel d'hier, ça vous fait un 24 minutes environ.
Donc, M. le député de Sanguinet, la parole est à vous.
M. Therrien :
Merci, M. le Président, je vous salue. Je salue le ministre, son équipe encore
une fois. Je salue les députés de la partie gouvernementale, mon
collègue de Deux-Montagnes, toujours un plaisir de travailler avec vous.
Écoutez,
on va parler d'Uber. C'est sûr que c'est un sujet important, il va s'en dire.
Vous êtes responsable de ce qui se
passe dans ce dossier. Alors, je pense qu'il est de bon aloi qu'on réserve du
temps. Et, je vais vous dire, là, pas mal le bloc au complet va être là-dessus, je vais avoir beaucoup de questions à
vous poser, et on va regarder, voir, les réponses, puis j'aurai sûrement
des sous-questions, là.
Au
départ, on sait que le moins qu'on puisse dire, c'est que le premier ministre a
été quand même assez permissif, depuis
2014, avec les activités antérieures au projet pilote. Bon, au niveau... bon,
on le sait qu'au niveau de Revenu Québec ça posait problème. Ces gens-là ont absolument un litige par rapport à
ça. Aussi, Uber est une entreprise qui fait affaire dans les paradis fiscaux. Mais ce qui est un peu
paradoxal pour un gouvernement, pour un Parlement comme le nôtre, c'est que, nous, pendant plus d'un an, j'ai
participé à ces activités-là. Vous savez, la Commission des finances publiques
a travaillé beaucoup pour diminuer,
justement, l'accès des Québécois à des paradis fiscaux. Alors, on a travaillé
dans le sens qu'on veut que les gens
utilisent de moins en moins ces paradis fiscaux là parce qu'on considère qu'il
s'agit d'une équité fiscale que tout
le monde devrait bénéficier au Québec. Et là, quand je vois que vous avez
finalement fait une entente avec quelqu'un
qui fait affaire dans les paradis fiscaux, avec le petit préambule que je fais
avec vous, est-ce que ça vous rend mal à l'aise?
Le Président
(M. Iracà) : Merci, M. le député de Sanguinet. M. le ministre.
M. Lessard :
Oui, bien, je n'ai pas à qualifier cet élément-là. Moi, je me suis assuré que
l'entente Canada d'Uber est une
entente avec le fisc pour s'assurer qu'il fait le prélèvement, sinon c'est...
la première condition d'exploitation d'un projet pilote, c'est qu'il
soit conforme, dans son organisation, avec le fisc provincial et fédéral
également.
Alors,
deuxièmement, donc, sur les exploitations antérieures, le ministère du Revenu
du Québec est toujours en litige avec
Uber, puis on espère récupérer ces sommes-là pour les mettre, je dirais, même
au service de l'industrie, mais donc la première condition, c'est qu'ils
aient signé une entente fiscale, ce qu'ils ont fait.
Le Président
(M. Iracà) : M. le député.
M. Therrien :
On peut quand même convenir qu'avec le passé problématique qu'ils ont eu, là,
au niveau fiscal, moi, je pense...
écoutez, c'est mon opinion, peut-être, vous allez dire, puis j'ai le droit à
mon opinion, mais je trouve que c'est
un peu bizarre qu'on fasse affaire avec une entreprise qui a un passé
aussi — je vais
peser mes mots — délinquant
au niveau de la fiscalité au Québec. Moi, je pense qu'on devrait donner
l'exemple, et c'est ce qu'on avait parlé en Commission
des finances publiques, c'est de donner un exemple pour faire en sorte que les
gens qui font affaire avec le gouvernement
ne doivent pas... et, ultimement, s'ils l'ont déjà fait, bien, je pense que ça
devrait peut-être allumer des cloches pour dire qu'on ne devrait
peut-être pas faire affaire avec eux.
Nous,
on travaille beaucoup dans ce sens-là puis on a travaillé à la Commission des
finances publiques. Ça fait que de voir cette entente arriver, moi, je
trouve ça un peu... honnêtement, je trouve ça dommage parce, comme on dit souvent : Lui qui a bu boira, ça fait que ça
devient... On part avec deux prises contre nous. C'est ce que je pense. C'est
mon opinion, soit dit en passant, mais je vois que vous, vous n'avez pas
la même crainte par rapport à Uber. Est-ce qu'il
y a des vérifications qui vont être faites pour s'assurer que ces gens-là vont
bien se conformer aux règles fiscales
québécoises? Et, s'ils ne se conforment pas, qu'est-ce que vous allez faire?
M. Lessard : Bien, il
n'y a de «si», ils ont conclu une
entente, il faut qu'ils la respectent. C'est la condition, la première condition pour qu'on puisse... qu'on a pu
après... voir si on est capable de conclure une entente avec eux. Et,
malgré tout, donc, je dois dire que vous n'êtes pas le seul à nous avoir mis au
courant que c'est dans leurs pratiques internationales sur le respect des
ententes. Alors, j'ai eu la chance de rencontrer, avant la possible conclusion
de cette entente-là, quand même, l'industrie
ou des membres de l'industrie parce
qu'il y a beaucoup
de représentants, mais... dont un
ancien ministre des Transports qui était ici tantôt, je ne sais pas s'il est
parti, mais qui m'avait avisé de serrer la vis puis de m'assurer que, dans l'entente, si on en
arrivait à une entente, d'être capable d'avoir des moyens puis des vis un peu
partout, donc ce qui a fait apparaître la
clause de résiliation à l'entente, à défaut de respecter l'entente, que j'étais
capable d'y mettre fin. Alors donc,
ça a paru dans l'entente. Il y a des suivis réguliers, fréquents, et ils ont
des obligations, et puis c'est ce qui conditionnera le fait
qu'il y aura ou pas un renouvellement.
Le Président
(M. Iracà) : Merci. M. le député.
M. Therrien : Moi, je vous comprends bien, là. J'entends ce que
vous dites, sauf que vous me dites : On va vérifier, ainsi de
suite, sauf que, dans le contrat du projet pilote, là, il y a... quand je vois ça, honnêtement, puis je vous le
dis en tout respect, j'ai de la misère à vous croire. Pourquoi?
Bien, parce que, dans le projet
pilote, vous devriez sévir et vous
ne le fait pas. Puis je vais revenir là-dessus,
mais, juste avant, je vais lire la définition de ce qui est un projet pilote. Alors, c'est... fiche terminologique de l'Office québécois de
la langue française. Projet pilote : «Réalisation à petite échelle,
effectuée à titre expérimental, en vue de vérifier les paramètres conceptuels
d'un projet.»
Ce qui arrive, c'est que le projet que
vous avez proposé, là, le projet
pilote, ça touche 85 % du
marché, et il n'y a pas de limite
quant à l'utilisation que les gens peuvent faire d'Uber, il n'y a pas de limite
quantitative. Alors, moi, honnêtement, ce n'est pas ce que je m'attends d'un projet pilote, et, décidément, quand je regarde la définition, on peut dire que
ce n'est pas un projet pilote.
Le Président
(M. Iracà) : M. le ministre.
M. Lessard :
Comment qualifier cette intervention?
M. Therrien :
De logique.
M. Lessard : Il y a un cadre, il y a une loi qui a été adoptée,
donc, à l'intérieur de la loi... là, je parle sous toute réserve, là, parce que vous comprendrez qu'actuellement il y a une demande de requête en annulation, et qui est une cause
pendante devant les tribunaux, et qui sera entendue lorsque les procureurs se
seront entendus.
Alors,
je ne peux que me rabattre sur le fait qu'il y a une loi. Il y a des articles
qui encadrent l'autorisation de faire un projet pilote, qui encadrent la
reddition de comptes hebdomadaire, mensuelle, trimestrielle qu'ils doivent
réaliser. Elle comprend, entre autres, le nombre d'heures passées sur application, le nombre de chauffeurs, le nombre de courses.
Alors, je m'en limiterai à la loi, tout simplement, étant donné, M. le Président, puis peut-être dans votre responsabilité vous avez peut-être
l'obligation aussi d'indiquer aux parlementaires qu'on devrait faire attention à ce qu'on dit,
étant donné qu'après de nombreuses...
puis c'est normal, il y a eu quand
même de nombreuses requêtes en
injonction, etc., il y a toujours... on
l'oublie, il y a toujours une cause pendante devant les tribunaux sur le
fonds même du projet pilote dans lequel, donc, j'invite à la prudence,
sachant cet élément-là.
M. Therrien : Bien, justement, j'y arrivais, là, mais, en tout cas, pour ce qui est de la définition de projet pilote, moi, je trouve
qu'on part avec des bases qui ne sont pas les bonnes. Puis je vous dis ça en
tout respect parce qu'un projet
pilote ce n'est pas ça. Ce n'est pas ça. Ça fait que c'est sûr qu'au départ on
voit qu'il y a un problème quant à ce qu'on était censés faire et ce
qu'on a fait en réalité.
Évidemment,
le contrat... Et vous savez où est-ce que je veux en venir, là. Je comprends qu'il faut être prudents et
qu'il y a une situation qui est pendante, là, mais le problème, c'est
qu'elle ne devrait pas être pendante parce que, si on regarde le cinquième élément, le cinquième picot,
là : «Défaut d'une ou l'autre des parties.» Avec quelque chose d'aussi
clair que ça, là, il ne devrait pas avoir de
«pendante» à quelque part parce que ce que ça dit, puis vous le connaissez par
coeur, je vais lire pour les gens qui nous
écoutent : «Advenant le défaut de se conformer à toutes les règles ou à
l'une ou l'autre de celles-ci, l'entente prendra fin automatiquement — ça,
je pense que c'est assez clair, je ne sais pas si vous voulez que je définisse qu'est-ce que ça veut dire le mot
"automatique", là, "automatiquement", c'est de façon
automatique, sans intervention
humaine, systématiquement, obligatoirement — et Uber devra cesser l'ensemble de ses opérations
au Québec, sans autre préavis.»
• (12 h 40) •
Alors,
si, devant quelque chose d'aussi clair que ça et devant le mot «automatique»,
on réussit à faire pendre des affaires, là, c'est parce qu'il faut qu'on
m'explique, là, parce que, vous le savez, je vais vous en sortir des litiges,
là, il y en a long comme le bras, là, puis
je pense que je peux vous en sortir jusqu'à à soir, des litiges. Ça fait que,
là, on a un problème. C'est qu'on a
des preuves à outrance que ce projet-là n'est pas respecté, et le terme
«automatique» n'est pas appliqué par le ministre qui est chargé de le
faire appliquer.
Alors,
moi, je veux vous entendre, je sais que c'est une cause pendante, c'est facile
à dire, mais moi, je veux, là, comprendre
cette affaire-là parce que ça n'a pas de bon sens qu'on soit en train de
discuter de ça, alors que, pendant des mois,
il y a eu des infractions à plusieurs reprises, puis j'en ai, des exemples, je
peux vous en dire, je vais vous en dire, de toute façon, d'ailleurs, je vais vous en dire quelques-unes. Après ce
que vous allez avoir dit, là, je vais vous en dire, des infractions,
puis vous allez essayer de me convaincre que c'est normal qu'on laisse pendre
quelque chose comme ça.
Le Président
(M. Iracà) : M. le ministre.
M. Lessard :
Je ne voudrais pas insister sur une cause pendante. De toute évidence, vous en
perdez l'essence. Ça veut dire que quelqu'un a pris une requête en
annulation avec un argumentaire qu'il a déposé qui évoque certains éléments
dont vous reprenez aujourd'hui, ce qui m'empêche de discuter avec vous de la
cause pendante. D'ailleurs, il y a un
article dans nos règles de procédures qui nous invite à la prudence et à ne pas
discuter du fond des éléments qui sont
repris dans la requête en annulation par les organisations. Alors, je ne sais
pas si... en droit, là, mais ici on fait quand même pas mal de lois.
Puis, en partant, on nous demande de les respecter.
Deuxièmement,
lorsque quelqu'un attaque cette loi-là, il a le droit de le faire, il saisit
les tribunaux pour pouvoir le faire.
Actuellement, les procureurs sont à fixer les horaires pour les tribunaux et à
défendre ces éléments-là pour lesquels je
ne peux commenter l'aspect dont vous invoquez, qui est repris en partie dans
les requêtes par les parties dans le mandat.
Le Président
(M. Iracà) : M. le député.
M. Therrien :
Mais, écoutez, très simple, la clause 2.4, trois infractions en date du 20
mars. La clause 2.6, 129 infractions. La
clause 2.7, 37 infractions. L'article 10, 24 infractions. Puis là, je vous
dis, la tempête du 24 janvier, là, alors qu'ils ont le droit de monter
leurs tarifs juste de 1,5, ils les ont montés de 4.
Qu'est-ce
que ça prend de plus pour sacrer ça dans les vidanges? Qu'est-ce que ça vous
prend de plus pour vrai, pour vrai,
là?, parce que, là, là, moi, je comprends, là, vous, vous avez un fonds de
pension, moi, j'en ai un. On a l'avantage tous les deux d'avoir un fonds de pension qui grossit à mesure qu'on
travaille. On est chanceux. Les gens qui travaillent dans l'industrie du taxi, là, qui sont touchés par
Uber, là, c'est des gens qui se sont acheté une job, 50 %, c'est des
nouveaux arrivants. C'est gens-là,
là, leur fonds de pension, c'est leur permis, puis, à mesure que vous restez
assis à attendre des causes pendantes, là, ces gens-là, ils voient leur
fonds de pension diminuer comme peau de chagrin. Ça fait que, là, à un moment donné, M. le ministre, j'ai beaucoup de
respect pour vous, là, mais, à un moment donné, il va falloir que vous
preniez vos responsabilités, là, puis que vous déchiriez cette entente-là. Ça
prend une seconde à faire. Et puis, à ce moment-là,
là, on va vraiment parler d'équité puis on va faire en sorte que le
gouvernement, là, il assure sur son territoire, là, une concurrence qui est légitime, qui est saine
pour l'ensemble des Québécois et pour l'industrie du taxi en particulier.
Moi, je pense
que c'est votre responsabilité en tant que ministre, M. le ministre, de faire
et d'agir promptement parce que
chaque heure qui passe, c'est le fonds de pension de ces gens-là qui en train
de se décimer. Ça, là, c'est le fonds de
pension des travailleurs, c'est leur famille, c'est leur avenir qui est en jeu.
Ce n'est pas une joke, là. Ce n'est pas une blague, là. On n'est pas là à jaser puis parler de crème glacée, là. On
parle de l'avenir des citoyens qui travaillent des heures interminables par semaine et qui attendent un
geste honorifique de votre part pour faire en sorte que vous leviez votre
chapeau puis que vous disiez à ces
gens-là : Je vous ai compris. Oui, il est temps qu'on fasse en sorte
qu'Uber arrête de gruger dans les poches des gens qui travaillent fort
puis qui paient leurs taxes.
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M. Lessard :
M. le Président, je n'ai pas beaucoup de commentaires parce que, de toute
évidence, les arguments que j'ai donnés, le critique de l'opposition
officielle ne les entend pas. Et je m'en remets malheureusement au fait qu'il y
a des procédures. Ils ont le droit de le faire. D'ailleurs, ils l'ont fait à
plusieurs reprises, puis c'est leur droit.
Maintenant,
c'est la cour qui tranchera cet élément-là parce que c'est directement sur le
fond. On n'en est plus la forme, on n'en est plus sur les requêtes
préliminaires, d'urgence, etc. C'est un traitement sur le fond. Et, sur le fond,
c'est ces arguments-là qu'ils feront valoir.
Puis, à partir de là, appartiendra au tribunal... moi, j'ai confiance dans le
tribunal, il prendra la décision.
Pendant ce
temps-là, on suit des projets tels que décrits par le projet pilote. On
signifie si ça s'en écarte, que ce soit
le chauffeur de taxi ou Uber lui-même, en lui rappelant leurs obligations,
droits et devoirs, et les clauses s'interprètent les unes par rapport avec l'autre. Il y a des lois sur
les interprétations des lois. Ce n'est pas seulement la lettre... On disait
en droit : La lettre tue, mais l'esprit vivifie. Donc, on dit : Il faut regarder l'ensemble
de l'esprit des contrats, mais ça, je vais
laisser ça aux tribunaux. Ma job puis mon travail comme ministre des
Transports, c'est de regarder ce que la loi leur exigeait, s'assurer qu'ils la respectent, et on aura aussi à aller en
cour par rapport à l'esprit du fond dont... vous invoquez très bien.
Le reste des
aspects, on les comprend très bien. Mon collègue de Mégantic est en train
d'analyser et de mettre... il a mis
en place un comité, dans lequel participe l'industrie, de la modernisation,
quel est l'impact sur la rémunération des
chauffeurs qui, eux, n'ont pas de permis mais qui conduisent pour les autres.
Donc, de quelle façon ça a pu les avoir affectés. De l'autre côté, ceux qui avaient vraiment des permis et qui
nous ont fait part, donc, de la diminution de la valeur des permis. Donc, ils vont évaluer. Est-ce qu'il y
a des recommandations qui peuvent être faites concernant le volet de ces permis-là, puisque l'industrie nous en avait
proposé, déjà, un certain nombre de rachats de permis? Il y en a déjà eu
dans le passé, des stratégies de faîtes.
Donc, à l'intérieur du même délai, mon collègue devrait être capable de nous
faire des recommandations avec l'industrie pour voir s'il ne peut pas émerger
des pistes de solutions pour l'impact qui peut être créé sur ceux qui sont détenteurs, comme vous l'avez bien
mentionné, sur la valeur qu'ils avaient avant, pendant, puis après.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le ministre. M. le député.
M. Therrien :
Vous savez que l'empathie, c'est une qualité que chaque politicien devrait
avoir parce que ça nous permet de
faire un meilleur travail, de savoir comment les autres peuvent se sentir quand
on pose un geste ou une action. On
est tous des députés ici. On le fait dans nos comtés quand les gens viennent
nous rencontrer. On essaie de comprendre en quoi... qu'est-ce qu'ils ont comme problème et en quoi on peut les
aider parce que c'est définitivement problématique pour eux.
Si vous étiez
un chauffeur de taxi, là, puis que vous vous écoutiez parler, là, comment vous
trouveriez votre ministre quand on
sait que toutes les minutes qui passent, là, fait que le permis diminue? À
chaque jour, leur permis diminue. Ils vont
travailler, là, puis, à chaque jour, là, leur fonds de pension s'effondre. À
chaque jour. Puis je pourrais vous sortir... je n'ai même pas des exemples. Je n'ai pas besoin d'exemples. Tu sais, des
fois, quand ça ressemble à un chat, ça miaule comme un chat, puis ça court comme un chat, puis ça a du poil comme un
chat, c'est un chat, ça. Bon, bien, quand, là, le fonds de pension des travailleurs s'égrène, là,
jour après jour, comment vous, là, si vous étiez chauffeur de taxi, là, comment
vous vous trouveriez comme ministre quand je
vous entends dire ça? Puis je vous pose la question parce que vous êtes
probablement un des ministres les plus empathiques que je connaisse.
Le Président (M. Iracà) : M. le
député.
M. Therrien :
Alors, si vous ne voulez pas ternir la réputation des autres, là, soyez
vigilants dans vos propos.
Le Président
(M. Iracà) : M. le ministre.
M. Lessard :
Ça, M. le Président, je ne sais pas comment prendre ça quand on fait ce genre
d'affirmation là. J'ai de la misère
des fois à le suivre sur... plus qu'il est respectueux, plus que, dans le fond,
il met en doute, tout le temps, le travail
et l'intégrité des autres. Alors, quand vous nous avisez que... par respect, je
sens que la ligne d'après, ça va être : on va en manger toute une. Alors donc, ma mère, avant la politique, elle
m'a montré la politesse, M. le Président. J'essaie de l'appliquer au quotidien puis en étant respectueux
des individus que je rencontre, même quand il y a des difficultés, même
quand...
Je comprends pour les chauffeurs de taxi. Je les
ai rencontrés avant l'élaboration du projet pilote dans les circonstances que moi, je suis arrivé. Je leur ai
dit qu'on allait travailler sur trois aspects. Je comprenais leur détresse, pour
d'aucuns. Ils me l'ont très bien exprimée.
Il n'y a pas un groupe qui ne me l'a pas exprimé. Ils me l'ont tous exprimé,
soit par groupe, soit individuellement, ce
qui a posé le geste non seulement d'être empathique, mais de vraiment... puis
pas seulement de la compassion, hein, travailler sur la compassion, travailler
aussi sur la compensation parce que, s'il y
a des impacts... c'est pour ça qu'on a mis en place le comité. Je l'ai évoqué
en partant. Donc, il y a des travaux qui sont faits, qui sont déjà en cour, et puis on a un objectif de voir
comment on peut faire émerger une solution pour les accompagner dans cette
difficulté-là. On comprend, c'est une décision d'État. S'il y a des impacts, il
faut assumer, puis on verra par quels moyens on peut le faire.
• (12 h 50) •
Le Président (M. Iracà) : Merci,
M. le ministre. M. le député.
M. Therrien : Je pense que, là, c'est clair, là, la clause, la
cinquième clause est quand même très claire. On a besoin, ça a l'air, de la justice pour savoir quelle
position, finalement, vous allez être obligés de prendre, là, même si
c'est clair. Un borgne avec un oeil
crevé verrait ça, là. Moi, là, je vais vous... étant donné que ça, là, je pense
que c'est clair que vous ne faites
rien, là, là, j'aimerais ça vous posez des questions sur une saine concurrence
parce que, là, là, étant donné qu'on est en attente, là, il y a une saine concurrence,
là, qui doit s'établir entre les gens qui participent à l'intérieur... qui font le même service ou un service semblable, là. Et l'ancien ministre,
M. Daoust, avait dit : «Il faut réglementer ça, a-t-il dit, en
parlant de l'industrie du taxi, citant
trois principes qui devraient guider la réflexion des parlementaires et des groupes qui prennent part aux consultations sur le
transport rémunéré — qui
se concluront la semaine prochaine à Québec, là : la sécurité des usagers, la qualité du service et les
besoins d'une solution équitable dans le dossier d'Uber. On ne peut tolérer
deux systèmes.»
Alors, actuellement, on a deux systèmes, O.K.?
Les taxis doivent respecter les agglomérations. Ils ont obtenu leurs permis
de la commission des transports en fonction des besoins de la
rentabilité de l'agglomération; pas Uber. Ils doivent détenir une plaque
d'immatriculation qui leur coûte 1 000 $. Uber, ils ont juste besoin
d'une vignette. Ils doivent se soumettre à
un code de bonne conduite aux exigences du ministère, selon la loi n° 100;
pas Uber, aucun code de discipline au
projet pilote. L'inspection mécanique doit se faire par un garage recommandé et
mandaté par la SAAQ pour les taxis. Aucune réglementation pour le
mandataire de l'inspection mécanique. Là, je peux continuer longtemps, là.
Ça veut dire
qu'en attendant, là, qu'on pende la cause au tribunal, là, on peut-u aider des
gens, là, à faire en sorte qu'ils aient une concurrence qui ne soit pas
déloyale? Parce que moi, je ne peux pas comprendre qu'un gouvernement laisse sur son territoire une concurrence déloyale
s'affliger. Alors, est-ce qu'il y a quelque chose qu'on peut faire point
par point? Est-ce que vous pouvez rencontrer
les gens puis faire en sorte que chacun de ces points-là soit éliminé pour
faire en sorte qu'il n'y ait plus de clivage et qu'on arrête de désavantager les
chauffeurs de taxi au détriment d'Uber?, parce que ça, là, encore une
fois, vous jouez sur le pain quotidien des gens qui travaillent dans
l'industrie du taxi. Est-ce qu'on peut au moins avoir une action concrète et
finalement d'arrimer les conditions de l'un et de l'autre, des chauffeurs de taxi et des gens qui font Uber?
Est-ce qu'on peut au moins espérer ça en attendant que la cause pendante
soit encore pendante?
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M. Lessard :
Bien, écoutez, à vous écouter, là, c'est les arguments... Je l'ai lu, la
requête de ceux qui contestent le
projet de loi. Ils invoquent ces éléments-là. Donc, on ne va pas faire
semblant, là. Je comprends très bien, là. Ils sont avec nous aujourd'hui. Je comprends ce que vous
faites. Ils comprennent ce qu'on fait, ils comprennent ce qu'on dit. Ils ont
eu l'occasion de tester plusieurs fois
devant les tribunaux, d'en faire requête interlocutoire d'urgence, etc. Il y
aura une... sur le fond, il y aura de
la discussion sur le fond. On a émis principes et valeurs avant de conclure une
attente qui découlait de la loi.
Donc, on a émis une série de... donc, de principes et valeurs qui nous
amenaient à conclure une entente éventuellement. Ça sera analysé,
certainement, dans le cadre de la requête.
Et puis, dans ce sens-là, là, honnêtement, je
comprends ce que vous faites, là. Je l'entends très bien. Je suis expérimenté
comme mes autres collègues. Ça fait des années qu'on est assis ici, sur les
bancs, à entendre ce volet-là quand il y a
une requête devant la cour. C'est exactement le comportement que prend le
critique de l'opposition. C'est le travail que vous avez à faire. C'est
correct. Je le comprends.
Mais, à
partir du moment qu'on vit dans le système de droit... C'est ce qu'ils
invoquent, c'est des droits, hein, parce
qu'ils veulent faire valoir leurs droits à l'intérieur d'un projet de loi. Les
projets de loi sont attaquables. On en a assez adopté ici ensemble, des
lois. Ça n'a pas empêché ceux qui contestaient de faire valoir. C'est correct,
c'est le pouvoir judiciaire, le pouvoir de révision. Et puis on est
actuellement... le processus, il est enclenché. Et tous les arguments que
vous me mettez sur la table sont compris à l'intérieur de la requête qu'ils demandent.
Alors, je ne veux pas paraître bête et
méchant, mais je comprends très bien mon travail, qui est d'assumer, un,
une responsabilité qui découle d'avoir
conclu une entente qui est en vertu d'une loi qui était passé aussi au
Parlement, de voir à sa réalisation,
son exécution puis à son respect. Puis, pendant ce temps-là, bien, il y a une
procédure devant la cour qui est
légitime de leur part. Ils ont le droit de faire ça. Et puis ça sera maintenant
au tribunal d'apprécier ce qui aura été fait. Mais nous, on a pris la peine, avant de conclure une entente, d'émettre
une série de principes et valeurs. On a conclu cette entente-là puis on
fait le suivi correctement.
Alors
donc, quand même que vous reviendriez 1 000 fois... Je
comprends, en plus, on a eu un comité de travail sur les différentes facettes dont vous faites part concernant le travail
rémunéré de ceux qui n'ont pas de permis comme tel mais qui conduisent pour les autres, ceux qui ont acheté un permis
dont la valeur a pu être affectée et la modernisation de l'industrie
à même les sommes, un, qui ont été dédiées par l'État, plus les sommes qui sont
versées par Uber dans ce cadre de
projet pilote là. Donc, c'est l'environnement dans lequel je travaille et pour
lequel, donc, on verra à la fin, là, si les paramètres ont été
respectés. Mais actuellement il y a la révision du pouvoir judiciaire.
Le
Président (M. Iracà) :
Merci, M. le ministre. Ceci met fin au bloc, malheureusement, avec l'opposition. Il vous reste cinq secondes, M. le député,
cinq secondes.
M. Therrien : Bien, écoutez, la loi, là, la loi, c'est : «Advenant le
défaut de se conformer à toutes [...] règles [...] à l'une ou l'autre de
celles-ci, l'entente prendra fin automatiquement...»
Le Président
(M. Iracà) : Merci.
M. Therrien :
Ça, c'est tous les moments où...
Le Président
(M. Iracà) : Merci, M. le député.
M. Therrien :
...est-ce qu'ils ont brisé le règlement...
Le Président
(M. Iracà) : M. le député de Sanguinet, il ne reste plus de
temps, malheureusement.
M. Therrien :
...
Le Président
(M. Iracà) : S'il vous plaît! S'il vous plaît! M. le député de Vanier-Les
Rivières.
M. Huot : Merci. Merci, M. le Président. Hier dans les
crédits, j'ai parlé beaucoup de congestion routière. J'avais fait un lien avec, bon, le troisième lien, le
transport en commun, l'ensemble des autoroutes. Je voudrais me concentrer
un petit peu plus spécifiquement aujourd'hui sur ma circonscription, sur mon
comté.
Je
vous disais hier que j'étais le... secteur des Rivières, secteur central
géographique, là, le centre géographique de la ville de Québec. Donc, les autoroutes Henri-IV, les autoroutes
Laurentienne, Charest, Capitale, c'est pas mal tout dans mon comté que
ça passe. Donc, peut-être plus spécifiquement, parce qu'il y a des travaux importants
qui s'en viennent... qui ont été faits et
qui s'en viennent sur Henri-IV, surtout Henri-IV. Si on a un peu de temps, peut-être
aborder Laurentienne, là, qui est la
limite est de mon comté, mais je sais que mon collègue d'Abitibi veut avoir quelques
minutes aussi pour prendre la parole. Donc, peut-être
aborder la question d'Henri-IV, qui a été un enjeu important,
qui a été une priorité dans la région
de Québec. On s'entend, là, ça fait plusieurs
années qu'on en parle. Ça avait été identifié tant par la ville de Québec que par le gouvernement du
Québec aussi, qu'il fallait élargir
Henri-IV. Les gens qui vivent à Québec
ou qui passent par Québec
sont à même de le constater, l'autoroute Henri-IV, c'est un goulot
d'étranglement actuellement. Même le dimanche après-midi, à deux
heures, souvent en direction sud, il y a des problèmes de congestion, même en direction nord aussi avec le goulot à l'autoroute
Charest quand on s'en va en direction nord, avec le goulot au boulevard Hamel quand on s'en va en direction sud. Donc,
c'est un véritable problème de congestion actuellement. La configuration
de l'autoroute n'est plus adaptée aux
conditions de la ville de Québec actuellement. Donc, c'est pour ça qu'à partir de 2009 il y a
commencé à y avoir des interventions qui ont été faites. Il y a
eu tout un débat aussi, à savoir si on élargit à trois voies au complet, voie réservée ou pas voie réservée. Il y a eu
toutes sortes de débats là-dessus. On a dit, même... au départ, quand ça a été annoncé, on disait que les délais...
quand on en a reparlé récemment, on a dit que les délais étaient peut-être
trop longs, on a essayé de raccourcir le plus possible les délais.
Donc,
il y a eu quand même des choses qui ont été faites dans les dernières
années, on a préparé un peu, dans le secteur du parc technologique, on a
préparé l'élargissement. Quand on passe, on voit déjà qu'il y aurait trois
voies de disponibles. Elles ne sont pas encore en circulation, si on veut,
parce que plus loin n'a pas été terminé encore. Il faut comprendre qu'élargir l'autoroute Henri-IV, ce n'est pas élargir
l'autoroute 20 où est-ce qu'on est à même le sol puis qu'on creuse un petit
peu, et on élargit la voie. Il y a plusieurs viaducs, il y a plusieurs ponts,
on est en hauteur, à l'occasion on doit passer en dessous à certains
autres endroits. Donc, c'est quand même des travaux assez importants.
Donc,
il y a les premières phases qui ont été faites, il y a des choses qui seront
complétées aussi cet été. On a des choses
qui vont se faire, également... je pense que c'est la ville, là, qui doit faire
des choses sur le boulevard Hamel, en dessous de l'autoroute Henri-IV.
Il y a des réaménagements à faire, il y a des travaux d'infrastructure à faire
là aussi. Mais ce qui s'en vient, c'est la
phase... appelons-la la phase II, là, la phase la plus importante, qui est
assujettie à la directive de gestion sur les projets majeurs parce qu'on
parle de quelque chose de quand même très, très, très important.
• (13 heures) •
Et
on peut ajouter à ça, dans le même axe qui a été fait, l'autoroute Charest, qui
fait partie aussi... qui est la limite sud de mon comté. Il y a eu des
interventions qui ont été faites, j'en ai parlé un petit peu hier,
l'élargissement vers Cap-Rouge et Saint-Augustin. De l'autre côté, en direction
est, il y a des choses à faire. Et
une nouveauté, là, bien, je ne sais
pas si c'est une nouveauté, le ministre
pourra peut-être nous le préciser, on est en béton, là, dans ce
secteur-là, donc beaucoup plus durable, peut-être un petit peu plus cher au moment de la construction, mais beaucoup
plus durable. Et on va voir une meilleure fluidité, évidemment, du trafic. C'est l'objectif derrière les travaux qui sont là. Mais, si je
reviens à Henri-IV, on a des travaux importants pour l'élargissement à trois voies, tant en direction nord qu'en direction sud, et on doit refaire aussi l'échangeur Capitale‑Henri-IV,
qui est... je ne sais pas si on peut dire qui est en fin de vie utile ou
presque, là, mais il a besoin de travaux très, très, très importants.
Et j'en ai
parlé aussi hier, il y a la question de l'aéroport. Et on a peut-être une
occasion de développer quelque chose
vers l'aéroport. C'est un débat qui dure depuis longtemps dans la région de
Québec, qui a été remis sur la table il n'y a pas tellement longtemps. Peut-être qu'on en parlera un petit peu plus
avec les réflexions qui sont faites actuellement, là, sur l'ensemble du transport en commun à Québec. Il
va falloir desservir par transport en commun l'aéroport éventuellement. Mais avec les travaux qui sont là, on a peut-être
une occasion de faire quelque chose en direction de l'aéroport à partir de l'autoroute Henri-IV et de l'autoroute Charest,
peut-être un prolongement. Mais il y a des choses, il faut y penser, à mon
avis. Et c'est un projet qui est majeur, évidemment, pour la région de Québec.
Je vais
m'arrêter là-dessus pour questionner le ministre parce qu'il y a des démarches
qui ont été faites auprès du
gouvernement fédéral avec Chantiers Canada, le nouveau Fonds Chantiers Canada.
Je ne sais pas si on a eu les confirmations, si c'est à venir. Il y aura des annonces à faire éventuellement de tout
ça, mais peut-être nous parler un peu de l'échéancier qu'on peut voir parce que, comme j'ai dit en
introduction, ça a été un grand débat, là. L'échéancier, on trouvait que
c'était quand même long, mais on ne
parle pas de travaux mineurs. Comme j'ai dit, c'est des infrastructures quand
même très importantes. Alors,
peut-être un mot là-dessus, sur les échéanciers, mais sur l'ampleur des
travaux. Et à terme, on peut confirmer aux gens, je pense qu'on aura
trois voies de chaque côté, tant en direction nord qu'en direction sud. Et ça, on peut dire de Chauveau, le secteur Chauveau, on
est près de L'Ancienne-Lorette d'un côté, Neufchâtel de l'autre. À partir de là jusqu'à l'autoroute Charest, ça sera
fait. À partir de Charest jusqu'aux ponts, on est déjà à trois voies, donc,
mais on parle de travaux importants. Si on
parle juste des échangeurs, des échangeurs avec l'autoroute Charest, c'est là
que les goulots sont très, très
importants. Donc, ce n'est pas simple, de refaire ça, c'est complexe. Donc, un
mot là-dessus, sur les montants qui sont prévus, les échéanciers, et le
fédéral, et la vision qu'on aura globalement une fois que les travaux
seront complétés.
Le Président (M. Iracà) :
Merci. M. le ministre.
M. Lessard : Alors, merci. Je vois que mon collègue de Vanier-Les Rivières, quand il parle de transport sur Québec, il s'anime. Il
a une bonne compréhension du territoire, la configuration.
Évidemment,
le projet dont on parle sur Henri-IV, c'est quand même un projet assez
ambitieux. C'est de l'ordre d'environ 500 millions sur deux kilomètres,
donc, pour permettre, évidemment, la voie, là, trois voies dans tout l'axe,
donc ce qui était déjà le cas jusqu'à
Charest, mais ce qui n'était pas le cas pour le reste du tracé. Donc, il va
couvrir jusqu'à la sortie après, donc
vers Chauveau. Donc, c'est ça quand on prend la Capitale, mais après ça la
sortie qui va à Chauveau, elle va être redressée.
En général,
on voit que les rétrécissements causent beaucoup de congestion. Quand on va
pour prendre Hamel, les sorties sont
trop courtes, ce qui fait que, nécessairement, les changements de comportement
de conducteurs à la dernière minute
amènent nécessairement inutilement de la congestion, ce qui fait que, dans les
travaux qui ont été exécutés l'an passé,
qui se sont terminés l'an passé, pour lesquels on a libéré les emprises, on a
quand même prévu des travaux excédentaires qui avaient été faits dans le but de libérer les emprises pour les
travaux à venir. Alors, si vous me permettez, on va peut-être aller un
petit peu plus dans le détail. J'ai le sous-ministre au territoire, qui peut
nous en parler.
Alors donc,
sur l'échéancier, on veut démarrer cette année. Sur les montants avec le fédéral, on est en demande pour à
peu près 173 millions de dollars sur un projet qui se rapproche du 500 millions. Donc, on veut commencer cette année,
ce qui veut dire, donc, que l'échéancier, le montant et la durée des travaux...
peut-être laisser au sous-ministre Lafaut l'occasion
d'en parler, si vous me permettez, avec l'autorisation.
Le
Président (M. Iracà) :
Oui. Alors, j'ai le consentement. Simplement vous nommer ainsi que votre titre
avant de prendre la parole, s'il vous plaît.
M. Lafaut
(Stéphane) : Oui. Alors, bonjour, M. le Président. Mesdames et messieurs. Stéphane Lafaut, sous-ministre associé au
territoire.
Donc, au
niveau des travaux pour l'élargissement d'Henri-IV, écoutez, comme disait le ministre,
on a déjà débuté. Donc, dès 2014, il
y a des travaux qui ont été effectués en concordance avec ceux de la ville de Québec. C'étaient surtout des travaux de parachèvement mineurs qui
surplombaient la rue Rideau et aussi la rivière Lorette. On se voulait des travaux de continuité pour tout le tronçon
d'Henri-IV, mais il a fallu quand
même qu'on le subdivise en tronçons parce qu'il y avait d'autres importants limitrophes qui se
déroulaient dans la grande région de Québec. Et, lorsqu'on a fait une modélisation du
trafic et des entraves que ça aurait occasionnées, puis je parle ici de... les
travaux de réfection de l'échangeur
Laurentien-la Capitale, on parle aussi des travaux qui ont
été effectués sur le boulevard Charest, autoroute 40. Il fallait synchroniser tous ces travaux-là pour
s'assurer de minimiser les impacts sur les citoyens, surtout considérant, là,
que ce sont des axes qui sont à très grande utilisation.
Donc, pour la
phase II des travaux d'élargissement d'Henri-IV, on parle de travaux qui
vont s'échelonner sur cinq années. Cette
année, on va faire encore des travaux préparatoires, et puis les travaux
majeurs visent surtout à commencer en 2018. Donc, c'est là où est-ce
qu'on se situe, et on parle de travaux qui s'échelonneraient facilement sur
cinq ans.
Le but dans
tout ça, c'est de préserver les voies aussi de circulation. Donc, on doit faire
des ajustements. On va devoir être très minutieux pour maintenir deux
voies de circulation dans chaque sens à mesure qu'on construit la troisième voie, et puis certainement que la troisième voie va avoir un objectif certain de faciliter puis
d'augmenter la capacité.
Éventuellement,
on a parlé aussi de la Capitale... pas la Capitale, mais Henri-IV en montant
vers les ponts, rejoindre la tête des
ponts, et puis on va aussi avoir, au
fur et à mesure qu'on va travailler sur Henri-IV, des travaux d'ajustement
parce qu'il va y avoir des corrections de voies qui vont se faire éventuellement à la tête des ponts pour améliorer la fluidité. Donc, ça aussi, c'est en planification pour améliorer, là, tout le trafic qui sort de Québec
vers la rive sud. Donc, c'est un peu, là, les détails que je voulais
faire part à l'audience.
Le
Président (M. Iracà) :
Merci, M. Lafaut. M. le député de Vanier-Les
Rivières, est-ce que
vous aviez terminé?
M. Huot : Bien, je pourrais en parler encore longtemps,
mais je sais que mon collègue veut prendre la parole, a des questions importantes
à poser.
Le Président (M. Iracà) :
Alors, député d'Abitibi, la parole est à vous.
M. Bourgeois : Merci, M. le
Président. Pour combien de temps?
Le Président (M. Iracà) : Il
vous reste 7 min 40 s.
M. Bourgeois : Bon, allons-y rondement. Merci, M. le Président. M. le ministre, c'était important pour moi de venir à cette séance des crédits parce
que le rôle que joue le ministère
des Transports dans une région comme la mienne, c'est fondamental. Juste pour vous donner une idée, un
des premiers gestes que j'ai posés suite à notre élection, c'est de mettre en
place un comité de développement économique pour le territoire du comté d'Abitibi-Est, à l'intérieur duquel
participent, donc, les acteurs du développement économique. Et, à notre première séance, on a établi quelles
étaient les priorités. La priorité
qui a été identifiée très clairement, c'est le réseau routier, toute la question
d'accès pour l'exploitation des ressources naturelles, pour le transport des personnes, des biens. Et vous n'êtes
pas sans savoir que, nous, notre région dans l'ensemble, c'est-à-dire
l'entrée au sud-est se fait dans le comté d'Abitibi-Est, mais à la sortie vers l'Ontario,
dans le comté de Rouyn-Noranda, et la
route 117, qui est la Transcanadienne, c'est un axe routier des plus
importants. Je n'ai pas la chance, comme
le collègue de Vanier-Les Rivières, d'avoir des autoroutes multiples. Je pense
qu'on est une des rares régions du Québec
qui n'en a pas, d'autoroute, pantoute. Et ce n'est pas la demande qu'on fait.
Nous, ce qu'on veut, on veut avoir des
routes sécuritaires qui vont permettre à la fois à nos populations de se déplacer d'une façon sécuritaire, à nos entreprises,
de réaliser leur mandat de transport.
• (13 h 10) •
Et là je fais
une autre parenthèse. Vous savez que
c'est la route la plus courte pour desservir tout l'Ouest canadien et le Midwest américain? Il y a un avantage
concurrentiel majeur à utiliser cette route-là, à la fois par rapport à la
distance, on sauve plus de
110 kilomètres de trajet pour se rendre dans l'Ouest américain, mais
également sur toute la question du transport hors norme. Hier, j'étais
en commission parlementaire avec votre collègue des Ressources naturelles, et
on parlait de toute la question des
éoliennes. Les éoliennes, là, les pales et les installations, passent par notre
région parce que, pour faire ce
transport-là via le camionnage, c'est vraiment le réseau qui est privilégié. Et
en plus c'est un axe qui nous permet
de me rendre dans le comté de mon collègue d'Ungava pour aller avoir accès à
tout ce qui est le grand et vaste projet que celui du Plan Nord.
Donc, vous
comprendrez que les axes côtiers chez nous, c'est vraiment fondamental. Et
là-dessus on a besoin du ministère,
qu'il soit présent, à l'écoute et performant. Et, de ce côté-là, je tiens à
souligner l'ouverture qu'il y a avec le ministère quand on a des enjeux. Je vous donne un exemple, à Val-d'Or.
La ville de Val-d'Or, la 117, c'est le phénomène, hein, à l'époque, la route principale passait dans
le village, qui est devenu une ville qui s'est développée. C'est la même
chose à Rouyn-Noranda. Il y a des travaux majeurs qui se font actuellement pour
une voie de contournement dans le secteur de
Rouyn-Noranda. Nous, à Val-d'Or, déjà, il y a une voie de contournement, mais
il y avait un enjeu encore pour un
secteur. Et le ministère, dans son analyse au départ, nous avait offert...
bien, avait offert à la ville de Val-d'Or d'installer des feux de circulation. Mais, à moins de trois
kilomètres de là, il y a une mine, qui s'appelle Goldex, avec Agnico-Eagle.
Il y a plus de 500 travailleurs qui se
rendent là tous les jours. On a, sur la faille de Cadillac, une multitude de
mines qui sont là. Puis, je peux vous
le dire, à 4 h 30, 5 heures de matin, moi, là, je prends mon
véhicule pour me déplacer pour aller prendre
l'avion, là, il y a du trafic comme en plein après-midi. À toute heure du jour,
il y a un trafic qui est important.
Donc, d'avoir
des mesures qui peuvent sécuriser, pour nous, ça, là, c'est fondamental. Il n'y
a rien qui doit être priorisé de
façon, je dirais, plus importante que ça, de faire en sorte qu'on assure la
sécurité parce que la 117, on le sait, malheureusement, c'est une route
meurtrière, qui a été meurtrière trop souvent. Donc, quand on a les moyens de
pouvoir influencer toute la sécurité,
on doit les prendre. Et là-dessus il y a eu une entente qui s'est faite avec le
ministère pour, au lieu de faire
l'installation de feux de circulation, d'installer un carrefour giratoire. Ça a
été démontré clairement, la sécurité est pas mal plus grande avec les
carrefours giratoires.
Il y a aussi,
dans la réalisation d'enjeux importants comme... Tout récemment, j'ai eu la
chance de faire l'annonce de l'attribution du décret pour un projet
minier fort important en Abitibi-Témiscamingue, qui était attendu depuis longtemps, c'est-à-dire
la possibilité de l'extension de la fosse de la mine Canadian Malartic. C'est
un projet majeur. Je vous fais grâce
de tout ce qu'il a comme impact économique, mais il y avait un enjeu : il
faut déplacer la route. Il faut déplacer la route, la route 117, je
vous rappelle, qui est la Transcanadienne, qui est un axe routier majeur chez
nous. Et là il y a eu des discussions avec
votre ministère, et on a trouvé la façon de le faire selon les règles de l'art.
Mais il y a des enjeux parce que cette route-là, elle doit être réalisée
dans les plus brefs délais.
Donc, c'est
une entente qui a été réalisée avec votre ministère. C'est des sommes, donc,
qui viennent d'acteurs externes, qui
sont négociées avec votre ministère, mais pour permettre la réalisation de
projets de ce type-là. Et là-dessus je
vous invite à encourager l'ouverture du ministère à travailler avec les
acteurs, mais à travailler dans le sens de pouvoir réaliser des projets de façon efficace, rapide,
adéquate, en respectant les normes les plus élevées pour assurer la sécurité
du transport, la sécurité des usagers.
Donc,
là-dessus, M. le ministre, aussi, l'autre aspect, c'est que dans la
programmation, chez nous, les gens ont questionné,
ils ont dit : C'est le ministère qui va faire la route. Est-ce que vous
pourriez clarifier cet aspect-là, très clair, comment ça fonctionne quand il y a des partenariats comme ça, parce que,
dans le cas du projet, entre autres, à Malartic, à ma connaissance, ce
n'est pas le ministère qui va assumer le coût de la route, c'est la mine?
Rassurez-nous là-dessus.
M. Lessard : Oui.
Je pense que mon collègue...
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre, je veux simplement vous aviser qu'il vous reste 50 secondes.
M. Lessard : 50
secondes? Dans la programmation de 4,6 milliards sur deux ans, il y a une
contribution des partenaires, qui sont
parfois des partenaires municipaux, mais, dans ce cas-là, comme, exemple, le
carrefour giratoire pour Val-d'Or...
mais, dans ce cas-là, c'est l'industrie qui paie le coût du déplacement de la
mine, donc, d'environ 50 millions de
dollars. Donc, oui, c'est quelque chose à éclaircir. Je sais que, dans la
programmation de ce que j'ai mis, on voyait la ventilation, mais ce n'est pas assez souvent rappelé. Donc, on peut,
avec les partenaires municipaux ou l'industrie, parfois avoir à relocaliser des routes. Dans ce cas-là,
c'est l'industrie qui va assumer 100 % des coûts de la relocalisation de
ce tronçon-là sur la 117.
Le Président (M. Iracà) : Merci
beaucoup. Ceci met fin à l'étude budgétaire.
Adoption des crédits
Le temps
alloué à l'étude ces crédits budgétaires relevant du portefeuille Transports,
Mobilité durable et Électrification
des transports pour l'exercice financier 2017‑2018 étant écoulé, nous
allons maintenant procéder à la mise aux voix.
Une voix : Adopté.
Le
Président (M. Iracà) : Ainsi, le programme... Un instant! Le
programme 1, Infrastructures et Systèmes de transport, est-il
adopté?
Des voix : ...
Le
Président (M. Iracà) : Adopté sur division. Le programme 2,
Administration et Services corporatifs, est-il adopté?
Des voix : ...
Le
Président (M. Iracà) : Adopté sur division. Finalement,
l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Transports, Mobilité
durable et Électrification des transports pour l'exercice financier 2017‑2018
est-il adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Iracà) :
Adopté sur division.
Documents déposés
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition ici, à ma gauche.
La commission ajourne donc ses travaux jusqu'au
mercredi 3 mai 2017, après les affaires courantes, où elle procédera à l'étude des crédits budgétaires du
portefeuille Développement durable, Environnement et Lutte contre les
changements climatiques. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 13 h 17)