(Quinze heures trente-sept minutes)
Le
Président (M. Reid) : À l'ordre, s'il vous plaît! À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant
constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission des
transports et de l'environnement
ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir
éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
La commission est
réunie afin de procéder à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille
Transports pour l'exercice financier 2016‑2017. Une enveloppe de huit heures a
été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire :
Non, M. le Président, il n'y a aucun remplacement.
Le Président
(M. Reid) : Alors, nous allons débuter par des remarques
préliminaires puis nous allons procéder à une discussion d'ordre général par
blocs d'environ 20 minutes, incluant les questions et les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée jeudi,
en fin d'après-midi, et donc à la fin du temps qui est alloué à l'étude
de ceux-ci.
Alors,
il y a une entente, je crois, entre les différentes formations politiques pour
que nous terminions à 18 h 30. Est-ce que j'ai consentement
pour terminer à 18 h 30? Consentement? Consentement.
Alors, nous allons
procéder maintenant aux remarques préliminaires. M. le ministre, vous
disposez...
Mme Ouellet :
...
Le Président (M. Reid) :
Pardon. Oui?
Mme Ouellet :
...presque 15 h 40.
Le Président
(M. Reid) : C'est une entente entre les partis.
Mme Ouellet :
C'est... Ah?
Le Président
(M. Reid) : Parce qu'on savait que ça commençait peut-être
avec un peu de retard.
Mme Ouellet :
C'est ça, mais on n'est pas censés faire le trois heures au complet? Parce que,
là, il manque un 10 minutes.
Le
Président (M. Reid) : Bien, en fait, c'est que le
règlement permet de faire, et c'est le sens de ce qui se passe, permet
d'imputer le temps écoulé... bien, c'est-à-dire, c'est de s'assurer que le
temps qui ne sera pas pris sera écoulé, considéré comme écoulé et réparti selon
les mêmes règles que le temps alloué pour les questions.
Mme Ouellet :
O.K., mais on est censés avoir notre trois heures.
Le
Président (M. Reid) : L'entente, c'est qu'il y a une
partie du temps dépassé 18 h 30 qui va être considérée comme
étant écoulée, en vertu du règlement. Et c'est une entente qui a eu lieu entre
les partis.
Mme Ouellet :
O.K. Ce n'est pas ce que j'ai eu comme indication.
Le
Président (M. Reid) : Bien, écoutez, ce qu'on peut faire,
on peut revenir plus tard pour ça, pour ne pas perdre trop de temps,
étant donné qu'il y a des gens.
Mme Ouellet :
Oui, parfait.
Le
Président (M. Reid) : On reviendra avec ce consentement,
qui doit être unanime si on veut le faire comme ça.
Remarques
préliminaires
Alors,
je donne la parole, donc, à M. le ministre pour 17 minutes. Vous disposez de 17
minutes pour vos remarques préliminaires. M. le ministre.
M. Jacques Daoust
M. Daoust :
Merci, M. le Président. Mmes et MM. les membres de la commission, merci,
d'abord, de nous accueillir aujourd'hui. Si
je dis «nous», c'est que, pour me seconder dans le cadre de cette étude des
crédits du ministère des Transports, de la Mobilité durable et de
l'Électrification des transports pour l'année financière 2016‑2017, je suis accompagné de M. Pierre Ouellet, qui est mon
directeur de cabinet, de Mme Dominique Savoie, qui est sous-ministre,
M. André Caron, qui est sous-ministre associé, et ainsi que des
sous-ministres adjoints, Mme Marie-France Bérard, Mme Danièle Cantin,
Mme Chantal Gingras, Mme Anne-Marie Leclerc et M. André Meloche.
M'accompagnent
également ou m'accompagneront, si nécessaire au cours de cet exercice, les
dirigeants des organismes qui relèvent de la
responsabilité du ministre, à savoir, M. Dave Leclerc, vice-président aux
affaires publiques et à la stratégie
de prévention routière de la Société de l'assurance automobile du Québec, en
remplacement de Mme Nathalie Tremblay, qui est
présidente-directrice générale...
Le Président
(M. Reid) : ...un peu plus fort parce qu'il semble... le
son ne se rend pas bien.
• (15 h 40) •
M. Daoust :
Excusez-moi. Je vais enlever ça. Je vais m'entendre plus comme ça. Je m'excuse.
M. Dave
Leclerc, qui est vice-président aux affaires publiques, stratégie
de prévention routière de la Société
de l'assurance automobile du Québec, en remplacement de Mme Nathalie Tremblay, qui est présidente-directrice générale, Mme France Boucher, qui est présidente de la Commission
des transports du Québec, M. Jocelyn Fortier, président de la Société des traversiers du Québec, et M. Paul Côté, président-directeur général de l'Agence
métropolitaine de transport.
D'entrée de jeu, vous aurez sans doute noté que, depuis le 28 janvier dernier, le nom
du ministère que je dirige a été modifié. En effet, le ministère
des Transports est alors devenu le ministère des Transports, de la Mobilité durable
et de l'Électrification des transports. Ce changement d'appellation vise
à bien marquer le nécessaire tournant que notre gouvernement souhaite prendre dans le secteur des transports. Le
changement de nom du ministère s'inscrit dans un cadre beaucoup plus large qui découle d'une vision
d'ensemble cohérente. En matière d'électrification, cette vision structurante,
responsable et mobilisatrice est clairement
énoncée dans le Plan d'action en électrification des transports 2015‑2020. Ce
plan, doté d'un budget de plus de
420 millions de dollars, a pour objectif de favoriser les transports
électriques, tant collectifs, individuels
que de marchandise, de développer la filière industrielle, de créer un
environnement favorable en mettant en place un cadre législatif et
réglementaire favorisant l'électrification des transports.
Au-delà de l'utilisation de l'électricité
comme source d'énergie pour le transport des personnes et des marchandises, ce plan constitue également une occasion unique
de mettre en valeur notre savoir-faire. Québec peut en effet miser sur une forte base industrielle en
transport terrestre, une base composée d'environ 650 entreprises qui
fournissent du travail à quelque 30 000
travailleuses et travailleurs. Plusieurs de ces entreprises de renommée
internationale sont d'ailleurs des leaders
dans leur champ de compétence. On peut penser à Bombardier Produits récréatifs,
Bombardier Transport, Nova Bus, Paccar,
Prévost Car et plusieurs autres. L'électrification des transports représente
donc non seulement un moyen d'améliorer notre bilan en matière d'émission de gaz à effet de serre, mais aussi un
moteur inestimable pour la création de richesse. À l'heure actuelle, le Québec électrique, c'est plus de 8 680
véhicules légers électriques en circulation, une position de leader au chapitre des ventes de véhicules
électriques au Canada, six réseaux de recharge totalisant plus de 1 000
bornes de recharge publique,
3 000 emplois directs et indirects dans une trentaine d'entreprises
spécialisées, une expertise dans des domaines de pointe, enfin, un
réseau de recherche bien établi.
D'ici
2020, notre plan d'électrification vise plus spécifiquement à augmenter à
100 000 le nombre de véhicules électriques
et hybrides rechargeables immatriculés au Québec, à participer à la lutte
contre les changements climatiques, à réduire
notre dépendance énergétique au pétrole et ainsi améliorer la balance
commerciale du Québec en diminuant de 66 millions
le nombre de litres de carburant consommés annuellement, à contribuer au
développement économique du Québec en
utilisant de l'énergie produite ici même et en misant sur la création de
2 000 emplois et des investissements privés de 500 millions de dollars dans une filière d'avenir. Ce
plan d'action comprend toute une série de mesures concrètes qui contribueront à faire du Québec une économie
sobre en carbone. J'aurai probablement la chance de vous en énumérer
quelques-unes plus tard, durant nos travaux.
Mais
quelle que soit la source d'énergie utilisée, les transports reposent d'abord
et avant tout sur des infrastructures sécuritaires,
efficaces et de qualité. Il va donc sans dire que notre gouvernement accorde
une très grande importance au maintien
et à l'amélioration de l'état de ses infrastructures publiques. À preuve, il y
a quelques jours à peine, j'annonçais que
plus de 4,7 milliards de dollars seront investis pour la période 2016‑2018
dans le réseau routier québécois. Ce montant inclut une participation financière de l'ordre de 288,3 millions de
dollars de la part des partenaires du gouvernement du Québec.
Ces
investissements se répartissent en fonction des grands axes d'intervention
établis par le ministère, à savoir 2,4 milliards
de dollars qui seront consacrés aux structures, dont 247 millions de
dollars aux structures du réseau municipal, plus de 1,2 milliard de dollars qui sont destinés aux chaussées,
608,5 millions de dollars qui iront à l'amélioration du réseau et finalement 478,4 millions de dollars qui
seront destinés au développement du réseau. Au total, ce sont 2 139
chantiers routiers qui seront entrepris, poursuivis ou complétés à la
grandeur du territoire, des chantiers qui généreront près de 31 500 emplois directs et indirects, qui
seront ainsi créés ou maintenus partout à l'échelle du Québec. Concrètement, on
parle plus spécifiquement de reconstruction,
de réfection ou de renforcement de quelque 1 228 structures, dont 338 sur
le réseau municipal. De même, près de
3 200 kilomètres de routes, soit plus de 12 fois la distance entre
Québec et Montréal, feront l'objet de travaux divers, notamment de
reconstruction, d'asphaltage et de réfection de chaussée.
Comme à chaque année, d'importants projets
routiers seront entrepris ou poursuivis. Je pense notamment au projet Turcot à
Montréal. À ce sujet, en date du 1er mars 2016, l'avancement des coûts, c'est-à-dire
la proportion des sommes
utilisées, était de 20 % sur le
montant total du projet de 3 670 000 000 $. Parmi les
autres projets, mentionnons également
la reconstruction de l'échangeur entre les autoroutes Félix-Leclerc et
Laurentienne à la capitale nationale, le prolongement de l'autoroute 70 vers la Ligne-Bagot, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, ainsi que l'amélioration de la
route 389 sur la Côte-Nord. Ces importants
chantiers, auxquels s'ajoute une multitude d'autres projets tout aussi
essentiels, constituent en fin de compte un puissant moteur économique et de création d'emplois dans toutes les
régions du Québec.
L'ampleur des
sommes investies témoigne de l'importance que notre gouvernement attache au
maintien de notre patrimoine routier. Cela démontre aussi qu'il est tout
à fait possible de stimuler l'activité économique et la création d'emplois tout
en assurant une gestion rigoureuse des fonds publics.
Dans un autre
ordre d'idées, le 16 mars 2015, le Canada et les États-Unis ont signé un accord sur le précontrôle
pour tous les modes de transport. Toutefois, pour entrer en vigueur, cet accord
doit être ratifié par les législateurs des deux
pays. Le 30 août 2015, afin de s'assurer que la question plus spécifique du
prédédouanement américain à la gare
Centrale de Montréal et à l'aéroport international Jean-Lesage de Québec
progresse rapidement, le premier
ministre a mandaté M. Raymond
Chrétien, diplomate de carrière et ancien ambassadeur du Canada à
Washington, pour agir à titre d'émissaire
du gouvernement du Québec dans ce dossier prioritaire. Le premier ministre est également intervenu à plusieurs reprises auprès de décideurs américains en faveur de l'établissement de tels services au Québec, notamment lors de sa visite à Washington.
Ces démarches ont porté fruit puisque, le 10
mars dernier, le premier ministre du Canada et le président des États-Unis
ont annoncé qu'une entente de principe avait été conclue. Ainsi, l'Aéroport
international Jean-Lesage de Québec
et la gare Centrale de Montréal
font nommément partie de la liste des endroits priorisés pour l'obtention de
services de prédédouanement américain
en lien avec l'accord sur le précontrôle de mars 2015. La mise en place
prochaine de services de
prédédouanement à la gare Centrale de Montréal et à l'Aéroport de Québec aura un effet positif
sur le commerce et le tourisme en
réduisant significativement le temps d'attente lors de déplacements vers les États-Unis.
Ces services agiront comme leviers économiques pour le Québec et ses
partenaires.
Et, puisqu'il est question de transport des personnes,
rappelons qu'une commission parlementaire sur le transport rémunéré de personnes par automobile s'est tenue
du 18 février au 10 mars derniers. Cette commission a permis d'entendre plus d'une trentaine d'intervenants et de recevoir
de nombreux mémoires et commentaires. Certains consensus se sont dégagés
sur ces audiences. D'abord, le statu quo n'est plus viable. Le gouvernement
doit aussi assurer le respect des obligations fiscales, augmenter les mesures
dissuasives à l'égard de ceux qui font du transport illégal, autoriser une
modulation des tarifs en fonction du moment de la journée, du week-end ou des
jours fériés, ajuster la formation des chauffeurs et favoriser l'utilisation
des applications mobiles. Au plan statistique, l'industrie du taxi au Québec,
c'est 8 365 détenteurs... permis de
propriétaire, dont 6 459 propriétaires ne possèdent qu'un seul permis, une couverture dans 324 agglomérations, une
valeur globale estimée de 1,2 milliard de dollars pour l'ensemble des
permis, un total de 26 000 chauffeurs, une proportion de 80 % du
transport adapté qui est effectué par des chauffeurs de taxi.
Ces données
ainsi que les diverses représentations qui nous ont été faites nous ont amenés
à identifier six grands principes qui
guident la réflexion actuelle, à savoir qu'il faut premièrement offrir un environnement
d'affaires équitable, améliorer le
service à la clientèle, assurer la sécurité des usagers, réduire l'évasion
fiscale, tenir compte de la réalité des enjeux des régions, permettre une plus grande flexibilité et une responsabilisation accrue de l'industrie dans sa
prise en charge. Comme je viens de le
mentionner, la réflexion se poursuit. Nous pouvons néanmoins identifier les
prochaines étapes, qui se résument
ainsi : la présentation d'un projet de loi, l'adoption de ce projet de loi
dans les meilleurs délais avec la collaboration attendue des
oppositions.
• (15 h 50) •
Au chapitre
de la prévention de la collusion, de la corruption et de la fraude, le
ministère des Transports, de la Mobilité
durable et de l'Électrification des transports est en mode vigilance et
poursuit constamment ses efforts. Diverses actions ont été mises de l'avant afin d'apporter plus spécifiquement les
améliorations recommandées par la commission Charbonneau. Le ministère a pris part aux travaux du comité
interministériel mis en place sous l'égide de ma collègue, la ministre de la Justice, Mme Stéphanie Vallée.
Le ministère contribue aussi activement à la mise en oeuvre du plan d'action
annoncé par notre gouvernement le 24 mars dernier afin de répondre aux recommandations de la CEIC. Quatre recommandations parmi
les 60 formulées par la CEIC concernent directement le ministère.
Je suggère donc que nous passions
rapidement en revue chacune d'elles ainsi que les actions mises en
oeuvre pour y répondre.
La première d'entre elles est la recommandation
n° 3, qui se lit comme suit : «[Instaurer] un comité d'experts indépendants chargé d'approuver la programmation
du ministère des Transports du Québec pour les projets de conservation des chaussées, des structures et d'amélioration du
réseau routier en fonction d'un budget décidé par le Conseil du trésor
et par le ministre des Transports.» Le comité proposé dans cette recommandation
a été formellement mis en place en mars 2016.
Ce comité a pour mandat de valider la conformité de la programmation des projets routiers du ministère en
fonction de ses objectifs de performance et de ses stratégies
d'intervention. Il sera chargé d'émettre un avis sur la programmation routière à compter de la
saison 2017‑2019. Les experts se prononceront plus particulièrement sur les trois grands aspects de la programmation, soient
la conservation des chaussées, la conservation des structures et l'amélioration
du réseau routier. C'est important de rappeler que l'établissement de la programmation au ministère se fonde sur des cibles
régionales et vise à assurer le maintien en bon état des structures et des
chaussées. Ces objectifs établis par des spécialistes en gestion
opérationnelle tiennent compte des ressources disponibles.
La
recommandation n° 4 propose de «réduire les délais d'obtention des
certificats d'autorisation pour l'installation des centrales d'enrobage mobiles et leur qualification à un appel
d'offres afin de favoriser la concurrence dans le domaine de l'asphaltage». Signalons que les nouvelles
modalités de qualification pour assurer et favoriser la concurrence dans le
domaine de l'asphaltage seront en vigueur
pour les contrats réalisés au cours de la présente saison de travaux. Cette
nouvelle directive relative à l'adjudication des
contrats de fabrication et de pose prévoit notamment la prise en compte d'une nouvelle usine lors de l'analyse de la
concurrence, la qualification d'une nouvelle usine d'enrobage tout au long de
l'année.
En ce qui
concerne la recommandation n° 5, qui s'énonce comme suit : «[Inciter]
les donneurs d'ouvrage publics à
reconnaître les produits similaires homologués par d'autres juridictions
lorsque pertinent et [analyser] les exigences qui limitent le nombre de concurrents potentiels dans
leur approvisionnement», mentionnons qu'à ce jour un comité directeur de l'homologation est en action. Il doit convenir
des principes directeurs aux plans stratégique, fonctionnel et opérationnel
de manière à s'assurer que les conditions garantissant une plus grande
concurrence soient présentes.
Enfin, en ce
qui a trait à la recommandation n° 23, qui suggère «d'accélérer les
efforts d'accroissement de l'expertise interne au ministère des
Transports du Québec afin d'atteindre les cibles établies pour 2017 et de se
doter d'un plan d'amélioration pour les
années subséquentes», selon les plus récentes compilations, la cible de 970
ressources supplémentaires fixée par
le ministère était atteinte à 64 %. On compte ainsi 622 nouvelles
ressources, dont 257 ingénieurs et 189 techniciens des travaux publics. L'engagement de notre
gouvernement et du ministère de donner suite aux recommandations de la
CEIC est ferme. D'ores et déjà, le ministère a déjà mis en place des mesures
concrètes et significatives.
En terminant,
au printemps 2015, le ministère a accueilli avec enthousiasme l'adoption de la
Loi visant à permettre la réalisation
d'infrastructures par la Caisse de dépôt et placement du Québec. Le ministère
des Transports, de la Mobilité durable
et de l'Électrification du transport voit également d'un très bon oeil une
éventuelle participation de la Caisse de dépôt et placement du Québec
dans certains de ses grands projets. D'ailleurs, depuis l'entrée en vigueur de
la loi, en juin 2015, et tel qu'établi, le
ministère contribue à la planification de certains projets de la caisse. Il
semble évident que d'ambitieux projets comme l'implantation d'un système léger
sur rail, le SLR, d'un axe routier de la 10 sur le nouveau pont Champlain et vers l'ouest, jusqu'à l'aéroport
Pierre-Elliott-Trudeau, pourraient avantageusement bénéficier de l'apport
de la caisse.
À titre de
ministre, je suis grandement intéressé à ce que d'éventuels partenariats se
concrétisent. Je puis d'ailleurs vous
assurer que j'entends suivre ces dossiers avec beaucoup d'intérêt et
d'attention. Je suis intimement convaincu que les citoyennes et les citoyens du Québec pourraient
tirer un double avantage d'une telle collaboration, c'est-à-dire aussi bien
en termes d'amélioration de la qualité de vie qu'au plan financier.
Voilà qui
complète ma présentation de quelques actions du ministère au cours de la
dernière année de même que des
perspectives qui s'ouvrent à nous pour l'avenir. Vous avez bien pu noter que,
bien que le gouvernement soit parvenu à équilibrer son budget, les principes de saine gestion nous commandent de
faire des choix responsables, réalistes et respectueux de la capacité
de payer des citoyens, des choix permettant de maximiser les résultats
sans jamais compromettre la sécurité des
usagers ainsi que l'efficacité des systèmes de transport afin de contribuer au développement économique et social de l'ensemble des régions du Québec.
Je suis maintenant disponible pour répondre à des questions.
Le
Président (M. Reid) : Merci, M. le ministre. J'invite maintenant la porte-parole de l'opposition officielle et députée de Vachon à faire ses remarques
préliminaires pour un maximum de 10 minutes.
Mme Martine Ouellet
Mme Ouellet : Oui. Bien, merci, M. le Président. Je
voudrais dans un premier temps saluer le ministre des Transports ainsi
que toute son équipe, une grande équipe, je ne sais pas combien, mais de toute
son équipe qui l'accompagne. C'est assez
impressionnant, nous, de notre côté, deux, de voir toute cette grande équipe là face
à nous. Saluer mon collègue de la
deuxième opposition. Et donc nous sommes actuellement pour un huit heures sur l'étude
des crédits du ministère des
Transports. En fait, du côté du
transport, le bilan, depuis deux ans, du gouvernement libéral n'est pas
très impressionnant.
Du côté de l'électrification des transports, on sait, M. le Président, l'électrification des transports, là, c'est vraiment l'avenir pour le Québec,
c'est du développement économique. Le ministre devrait être sensible à ça. C'est de la création d'emplois, des entreprises de chez nous. On fabrique, et j'aime toujours
le rappeler, au Québec un des... puis je ne me gênerai pas, je
pense, le meilleur moteur électrique au monde, fabriqué chez nous, ici, à
Boucherville. On fabrique des batteries,
on fabrique des bornes de recharge. On a des entreprises du côté des
manufacturiers des autobus, des camions légers. On fabrique des wagons avec Bombardier. On a vraiment tout ce
qu'il faut. Puis en plus, M. le Président, on a de l'électricité verte,
donc, ça, c'est exceptionnel, à 99 % verte.
Puis le Parti
libéral, au lieu de continuer sur la lancée que nous avions initiée au
gouvernement, nous avions lancé toute
une stratégie d'électrification des transports, bien, le Parti libéral coupe en
deux les montants annuels que nous avions annoncés, investir en électrification des transports. Malheureusement,
les libéraux n'ont pas d'ambition pour le Québec. Loi zéro émission. Si
on veut électrifier, comme le dit la stratégie d'électrification des transports
du gouvernement libéral, il faut avoir une
loi zéro émission parce que, de toute façon, même le budget total de la
stratégie ne serait même pas suffisant pour le nombre de voitures que le
gouvernement libéral veut électrifier d'ici 2020.
Et, au Parti
québécois, nous avons déposé le projet de loi n° 392, Loi sur les
véhicules automobiles à zéro émission de
gaz à effet de serre, une loi qui a été adoptée dans 10 États américains, M. le
Président, représentant 30 % du marché. Il n'y a aucune raison que nous ne l'adoptions pas au Québec. Et ça fait
déjà un an que c'est déposé et ce n'est toujours pas appelé par le gouvernement, alors qu'on sait qu'il
y a des modèles extrêmement intéressants, qu'ils ne sont pas fournis. Je vais vous donner un exemple, M. le Président.
Juste du côté de Volkswagen, il y a un modèle qui est offert dans les 10 États américains mais pas au Québec. Pas au
Québec, pourquoi? Parce qu'on n'a pas de loi zéro émission. Ça a été dit
directement par les représentants de Volkswagen au Salon de l'auto.
Du côté du
métro, qui est une autre avenue pour électrifier les transports, bien, il y a
le prolongement de la ligne bleue, M.
le Président. Et qu'est-ce qu'a fait l'ancien ministre des Transports,
aujourd'hui député de Marguerite-Bourgeoys? Bien, il a mis le pied sur le frein parce que là,
là, il voulait analyser des options suspendues sur rail, pas suspendues sur
rail. Et là on a tout arrêté ce qui était
prévu. Et là il y a eu des études, des nouvelles études qui ont été faites. Et
on le savait, M. le Président, ces
analyses-là avaient déjà toutes été faites, que les autres systèmes n'avaient
pas le débit nécessaire pour pouvoir
répondre à la demande. On a perdu, M. le Président, deux ans du côté de la
ligne bleue. Qu'est-ce qui arrive avec la ligne jaune? On n'a toujours
pas d'information concernant la ligne jaune.
Donc, ça, ce
sont des projets structurants au niveau de l'électrification des transports.
Et, du côté de la ligne jaune, il y a aussi urgence avec tous les
projets de rénovation, qu'on parle du pont Champlain, qu'on parle du
pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Le SLR.
Qu'est-ce qui est arrivé avec le SLR? Bien, récidive de l'ancien ministre des
Transports, mis le pied sur le frein
sur le projet du SLR parce qu'encore là il voulait regarder d'autres options,
alors que toutes les études avaient été
faites pour un système léger sur rail. On a perdu deux ans sur le SLR et on ne
pourra pas avoir le SLR en même temps que
le pont Champlain. Alors qu'on sait qu'on a des problèmes de congestion monstre
entre Montréal et la Rive-Sud, ce que
le gouvernement libéral a fait, c'est de mettre le pied sur le frein d'un
projet qui avait été lancé et entamé avec le système léger sur rail.
• (16 heures) •
On a besoin
de projets structurants en transport
collectif. Ce qu'on veut, ce n'est pas un pied sur le frein, ce qu'on
veut, c'est un pied sur l'accélérateur. Et ça, c'est toute la différence entre
une volonté politique et de la vision dans le domaine
de l'électrification des transports et des transports collectifs et pas de
vision pantoute et pas de volonté politique,
comme ce qu'on a pu observer jusqu'à présent.
Et, du côté
de l'électrification de l'axe Saint-Michel, bien, c'est simplement
un abandon du projet. Donc, encore là, du côté de l'électrification des
transports, on repassera.
Du côté du transport actif, du transport par
vélo, bien, ça a pris une grosse année de travail de mobilisation de l'ensemble
des acteurs de la société avec Vélo Québec, avec Équiterre, une
pétition de 48 000 noms, pour faire reculer le gouvernement sur le financement de la route verte. Mais au moins le gouvernement a reculé sur le financement de la route verte. Il a rétabli, un
petit peu moins que ce qui avait été
avant, quand même, mais a rétabli une partie du financement de la route verte.
Toutefois,
sur la sécurité des cyclistes, M. le
Président, sur la sécurité des
cyclistes, vous vous rappelez des accidents, tristes accidents qui avaient eu lieu à l'été 2014, et on nous avait
promis des améliorations puis des modifications pour la
sécurité des cyclistes au Code de sécurité routière. On nous les avait promis
pour il y a un an. Il
y a un an, M. le Président. Ce n'était pas si compliqué
que ça, là, des améliorations dans le Code de la sécurité routière pour les
cyclistes. Il y a eu des
comités, il y a eu des rencontres. Je me rappelle d'avoir été
présente à une rencontre, là, il y
avait, là, je pense,
je ne sais pas, 30, 40 ou
50 personnes autour de la table. Je
pense qu'il y avait des consensus
qui s'étaient dégagés de ça, et toujours pas rien pour l'amélioration du
Code de sécurité routière pour les cyclistes.
Du côté du
transport adapté, M. le Président, le transport adapté, là, c'est pour les gens qui
sont plus vulnérables, qui n'ont pas
la capacité de se déplacer dans le transport ordinaire, pour les personnes
handicapées, pour les personnes âgées.
Et on sait qu'on va en avoir de plus en plus, des personnes âgées. Et la
demande, elle a augmenté de façon extrêmement importante dans les dernières années, mais le budget a toujours
été gelé. Et là il y a des représentations de la part des différents groupes représentant les
personnes à mobilité réduite pour une augmentation du budget parce que ce qui s'en
vient, M. le Président, c'est qu'il va devoir y avoir des choix.
Et là, pour
l'instant, les transports adaptés pour les hôpitaux, c'est encore assuré, mais
le transport adapté pour aller à
l'école, ce n'est pas nécessairement toujours assuré, pour aller au travail et encore moins
pour les loisirs. Et on sait à quel
point les loisirs, pour surtout les personnes âgées mais aussi les personnes
handicapées, c'est important pour les sortir
de leur isolement. Et donc c'est aussi la santé, c'est des coûts en santé en
moins si on réussit à sortir les gens de leur isolement. Donc, ce n'est
pas des demandes futiles quand on parle de loisirs. Puis ces gens-là n'ont pas
des loisirs 10 fois par semaine. Donc,
c'est important, ces loisirs-là. Et là, déjà, on
n'est pas capable de répondre à la demande. Et, en plus de ça, il y avait un programme
pour adapter les taxis, 20 000 $ pour adapter les taxis pour le
transport adapté. Bien, ce programme-là
a été coupé, et maintenant les gens n'ont droit qu'à 15 000 $, et
donc moins de taxis pour être capable d'assurer le service. Des coupures
incompréhensibles.
Des coupures
aussi du côté du transport collectif en région. Et je vais prendre les quelques
minutes qu'il me reste pour le
dossier des taxis. Je ne pourrai pas passer à côté du dossier des taxis. Le gouvernement libéral se traîne les pieds dans le
dossier des taxis. Après deux ministres, après deux consultations, après deux
ans de taxi illégal, toujours pas de projet
de loi. On nous avait promis un projet de loi, avec l'ancien ministre, pour l'automne passé; pas de projet de loi. On nous avait promis un projet de loi pour la fin mars, puis ce n'est pas parce que, là, ça n'a pas été
étudié en long puis en large, là, et toujours
pas de projet de loi, M. le
Président. Et ce qu'on voit, c'est
que c'est le premier ministre qui n'est pas d'accord avec ses ministres des Transports, hein? Il a
congédié son ancien ministre des
Transports en grande partie sur le dossier des taxis. Le nouveau ministre des Transports arrive en poste, déclare aussi le taxi d'UberX
illégal, annonce qu'il va nous faire
un projet de loi pour la fin mars. Et je pense
que ça a très bien été dans les consultations. Il y avait quand même une assez grande unanimité sur un grand nombre de
sujets, mais toujours pas de projet
de loi. Et on a bien compris que c'était le premier ministre qui bloquait
le ministre des Transports. Et le problème,
M. le Président, c'est que, pendant ce
temps-là, le taxi illégal continue sur le terrain. Comment ça se fait que la
loi n'est pas appliquée pour UberX et qu'elle est appliquée pour les chauffeurs de taxi? Est-ce que les chauffeurs de
taxi, il va falloir qu'ils se rendent jusqu'à retenir le paiement de
leurs taxes? Ça n'a pas de bon sens, M. le Président, c'est un dossier qu'il
faut absolument régler.
Et, juste en
terminant, je voudrais juste dire...
Puis je pense que, du côté des gens du ministère,
de nous envoyer des réponses aux
crédits, et je vous les montre, M. le Président, une pile comme ça à 24 heures
d'avis, je pense que ce n'est pas très raisonnable. Et je pense que ce serait important que vous
nous envoyiez ça un petit peu plus tôt pour que nous ayons le temps d'en
prendre connaissance. C'est juste pour notre travail de parlementaire. Et
j'aurai l'occasion d'y revenir, mais des
questions que nous posons, qui sont pertinentes et qui nous demandent... et on
dit que cette question n'est pas
pertinente pour l'étude des crédits, et pas du tout de réponse, je trouve que
ce n'est pas acceptable dans un cadre de travail de parlementaire qu'on
fait ici, à l'Assemblée nationale. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Reid) : Merci, Mme la députée de Vachon. Je
passe maintenant la parole au porte-parole du deuxième groupe d'opposition pour ses remarques préliminaires. Vous avez
un maximum de sept minutes, M. le député de Groulx.
M. Claude Surprenant
M. Surprenant :
Merci, M. le Président. Alors, j'aimerais d'abord saluer le ministre et les
députés qui font partie du gouvernement et qui l'accompagnent, de même
que les fonctionnaires, effectivement, qui sont très nombreux, qui travaillent d'ailleurs fort aussi ces temps-ci de
l'année, qui l'aideront donc à répondre à nos questions, ma collègue députée
de Vachon.
Alors, nous
sommes ici aujourd'hui pour effectuer une tâche centrale à notre responsabilité
parlementaire, M. le Président.
Alors, plus spécifiquement, je suis ici aujourd'hui au nom de ma formation
politique mais aussi de tous les Québécois pour m'assurer de la bonne gestion
des programmes du ministère des Transports et des importants projets
d'infrastructures dont il est responsable.
Alors, il y a juste deux points que je voudrais
adresser en particulier, là, maintenant. Au niveau des cahiers, effectivement, je vais y aller dans le sens de ma
collègue, ce serait fort apprécié de pouvoir recevoir les cahiers bien avant,
d'autant plus qu'on entend à gauche et à
droite que les cahiers sont préparés bien avant, et on ne nous les envoie que
la veille. Donc, on ne peut pas
rendre l'exercice aussi judicieux qu'on le voudrait. Alors, on va demander au
gouvernement, dorénavant, d'assurer
une plus grande transparence dans le respect de ce qu'il avait énoncé lorsqu'il
a été élu et de nous permettre
d'avoir une approche plus constructive en ayant le temps de vraiment lire les
cahiers, d'ailleurs qui ne sont pas boudinés, rien. On reçoit ça
exceptionnellement de cette façon-ci cette fois-ci. Je suis très surpris.
Maintenant,
au niveau des taxis, effectivement, il y a du retard. Il faudrait accélérer les
choses. On a demandé d'ailleurs
aujourd'hui... on a déposé une motion, au salon bleu plus tôt, aujourd'hui,
pour demander à ce que le gouvernement dépose
un projet de loi avant le 15 mai prochain et pour lequel on n'a pas eu l'appui
de l'opposition officielle, ce qui nous surprend énormément, d'autant plus que ma collègue pousse beaucoup pour
régler les choses, mais on n'a pas eu son appui. Donc, je déplore le fait qu'on n'a pas eu d'appui, d'une part, puis que,
d'autre part, le gouvernement n'aille pas assez vite au niveau du dépôt
de son projet de loi qu'il nous avait effectivement promis pour le 30 mars
dernier.
Alors, cela
étant dit, M. le Président, notre temps est précieux et limité en ce qui nous
concerne. Donc, je vais vous demander d'utiliser le temps qu'il me reste
pour des questions éventuelles.
Le
Président (M. Reid) : Merci, M. le député de Groulx. Avant
de passer à la période de questions, j'aimerais qu'on règle la question du temps parce que nous avons un ordre jusqu'à
18 heures et nous avons une entente pour 18 h 30. Est-ce que
ça convient? J'ai un consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Reid) :
Consentement. Donc, alors, ça va. Merci beaucoup.
Discussion générale
Alors, je
suis maintenant prêt à reconnaître une première intervention de l'opposition
officielle pour un premier bloc d'échange. Mme la députée de Vachon et
porte-parole de l'opposition officielle, la parole est à vous.
Mme Ouellet : Oui. Merci, M. le Président. Donc, déjà ce matin,
les chauffeurs de taxi étaient juste ici, à côté de l'Assemblée nationale, pour sensibiliser les élus
et particulièrement les ministres du gouvernement libéral à ce qui est en
train de se passer. Ce n'est pas normal
qu'ici, au Québec, on ait deux poids, deux mesures, et qu'on tolère déjà depuis
deux ans du transport illégal. Vous savez, dans
le passé, là, il y a déjà eu des tentatives de faire du taxi illégal, et les
gens ont été poursuivis et arrêtés. Donc, je ne comprends pas cette
tolérance-là.
Je voudrais
répondre aussi à mon collègue de la deuxième opposition que nous avions proposé
un amendement à sa motion pour faire
en sorte que ce soient les mêmes règles qui s'appliquent à tous parce que, dans
sa motion, il donnait des règles pour
les gens d'UberX puis d'autres règles pour les gens de l'industrie du taxi. Et
ça, nous, au Parti québécois, on n'est pas d'accord avec ça, que ce soient deux
règles différentes pour les gens qui font la même chose, du transport rémunéré de personnes, ce qu'on appelle
communément du taxi. Donc, on avait demandé que toutes les mêmes règles s'appliquent pour l'ensemble du transport des
personnes, et malheureusement cet amendement-là a été refusé de la part de la CAQ. Donc, pour nous, ce qui est important,
et je crois que c'est aussi, de ce que j'ai entendu, l'avis du ministre
des Transports, c'est que ce soient les mêmes règles qui s'appliquent pour
tous.
Et là moi,
j'aimerais savoir du ministre des Transports, parce que, là, on a vu la semaine
passée... Je trouve ça triste de voir
que les chauffeurs de taxi en soient rendus à menacer de retenir leurs paiements
de taxes et impôts, mais c'est de la concurrence déloyale. Les gens d'UberX ne paient pas de
taxes, ne paient pas d'impôt. Uber est dans les paradis fiscaux. Puis les chauffeurs ne paient pas de
taxes, ne respectent pas les lois fiscales du Québec. Ce n'est pas normal qu'on
en soit rendus là. Et là la tension sur le
terrain augmente. Est-ce que le ministre des Transports a l'intention de
déposer son projet de loi avant le
12 mai, qui est la date limite pour la possibilité de finaliser le projet
de loi avant la fin de la session parlementaire?
• (16 h 10) •
Le Président
(M. Reid) : Merci. M. le ministre.
M. Daoust :
Merci, M. le Président. Écoutez, je reçois les commentaires des deux
oppositions. On n'est pas complètement
restés à ne rien faire dans le cas d'UberX parce que, depuis 2015, vous savez,
il y a quand même 1 367 véhicules qui ont été saisis, et on
convient que ça ne semble pas être suffisant comme mesure pour replacer la
situation.
À
sa base, je pense qu'il y ait un assez bon consensus qu'il faut corriger le
problème. Les difficultés, bien sûr, ça tient qu'il faut qu'on aille vers les technologies nouvelles, c'est
vrai, puis en même temps, vous avez tout à fait raison, Mme la députée, on n'a pas à tolérer ce qui est
illégal. Et c'est pour ça qu'on veut présenter un projet de loi, un projet de
loi qui va être global puis un projet de loi
qui devrait être capable de régler cette situation-là. On parle d'Uber, mais
Uber, pour moi, c'est un terme générique pour définir ces technologies-là,
UberX, son application, bien la... d'une façon que nous considérons être
illégale.
Le
projet de loi, vous savez, actuellement, il est en préparation, si ça peut
rassurer certaines personnes. Et il n'y a personne qui retarde là-dedans. Mais je vais vous faire une analogie.
Vous savez, c'est une brique à poser. Même si vous mettez 20 maçons, ça
n'ira pas plus vite pour poser la brique. Et actuellement nos meilleurs
éléments au niveau du ministère, au niveau
légal, sont en train de structurer cette loi-là avec le support du ministère
pour qu'on la présente dans les
meilleurs délais. Les meilleurs délais, pour moi, c'est quoi? C'est de les
faire à l'intérieur du périmètre, là, qui ferait en sorte qu'on puisse, après en avoir été saisis, du
projet de loi, le discuter de façon collégiale, comme on le fait ici, comme
on le fait en commission parlementaire, puis
être capables de l'adopter avant la fin de la session. La seule difficulté que
j'ai dans le moment, c'est qu'il y a
certains obstacles, si vous voulez, financiers dont on doit faire le tour pour
être capables d'y arriver. Ce n'est
pas vrai que le gouvernement va passer à la dépense, 1,2 milliard de
dépenses cette année. On ne peut pas faire ça.
Alors,
il faut voir comment on gère cette situation-là, mais, en soi, je pense que,
quand on déposera le projet de loi, et,
je vous le dis, on veut le faire dans un délai rapide, si ce n'était... si on
n'avait pas ces petits obstacles-là, pour ne pas dire de grands obstacles, si on n'avait pas ça, probablement qu'il
serait déjà déposé, Mme la députée. Alors, comprenons, M. le Président, qu'on n'a pas l'intention de
retarder dans ça, mais on veut le faire correctement puis on ne veut pas créer
un dommage plus grand que celui qu'on veut
réparer. Mais, je vous répète, nos meilleurs éléments au ministère sont à pied
d'oeuvre actuellement, et on devrait être en
mesure de déposer ça. Mon intention, c'est de le faire dans les délais qui
feraient en sorte qu'on règle le problème rapidement.
Le Président (M. Reid) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Vachon.
Mme Ouellet :
Oui, merci, M. le Président. Et, nous l'avons dit, nous offrons toute notre
collaboration pour l'étude de ce projet de
loi là, mais il y a deux choses. Il y a l'amélioration des encadrements,
actuellement, du taxi parce qu'effectivement
il y a des choses qui sont désuètes, et je pense que c'est le temps de
moderniser un peu ce cadre-là, mais il
y a aussi contrer le taxi illégal. Nous, nous avons déposé un projet de loi
pour contrer le taxi illégal, le projet n° 593. Et je pense qu'on peut rapidement arrêter le taxi
illégal. La ville de Calgary l'a fait. Pendant le temps qu'ils analysaient
quel cadre ils allaient déposer, ils ont
arrêté le taxi illégal, ils ont fait une injonction, et ça a fonctionné. UberX
a arrêté son service.
Et
moi, j'ai une proposition à faire au ministre des Transports. J'ai vu qu'hier
le ministre des Transports a annoncé, pour
la Renault Twizy, qu'il souhaitait faire ce qu'on appelle un papillon dans le projet
de loi n° 76. Donc, c'est un amendement qui n'est pas tout à fait en rapport avec le projet de loi n° 76,
mais pour pouvoir permettre que la Twizy puisse fonctionner en milieu urbain. Bien, moi, je vais lui proposer
un deuxième papillon, au ministre. Donc, à l'intérieur du projet de loi
n° 76, on est à la toute fin de
l'analyse de ce projet de loi là, qu'on puisse également faire un papillon pour
contrer le transport illégal, donc exactement dans la même ligne que ce
que vient de nous dire le ministre dans l'introduction des crédits. C'est-à-dire, il dit : On est d'accord pour
augmenter les mesures dissuasives pour le transport illégal. Donc, qu'on puisse
introduire un papillon dans le projet de loi n° 76 pour, tout de suite,
contrer le taxi illégal pour que, pendant que nous fassions nos discussions sur
le projet de loi sur le taxi, le taxi illégal arrête de se faire dans les rues
du Québec.
Et le ministre l'a
dit que, du côté des saisies, ça ne fonctionnait pas. Donc, clairement, les
saisies, ce n'est pas suffisant, et ça fait longtemps
qu'on sait que ça ne fonctionne pas. Uber paie le montant qui est réclamé pour
la saisie et prend à sa charge toutes
les poursuites. Donc là, il y a des démarches, là, dilatoires pour retarder les
procès. Et donc UberX continue à être dans les rues de Montréal et de Québec
en particulier.
Donc,
est-ce que le ministre sera d'accord d'examiner et d'adopter un
papillon, un deuxième papillon? Parce que moi, je suis tout à fait
d'accord d'examiner celui sur la
Twizy. Il avait raison de dire qu'il espérait que, de mon côté, il y ait
de l'ouverture pour la Twizy. Et donc je lui
demande : Est-ce qu'il aura de l'ouverture pour avoir une mesure pour
contrer le transport illégal?
Le Président
(M. Reid) : Merci, Mme la députée Vachon. M. le ministre.
M. Daoust : Oui. Alors, écoutez, M. le Président, effectivement, j'ai parlé du papillon pour être capable
d'autoriser la Twizy, qui est un
véhicule à basse vitesse sur les routes, 50 kilomètres et moins. Et j'ai
mentionné le nom de la députée, sachant
qu'elle était très proactive en matière de transport électrique. Alors, c'est
dans cette perspective-là que je l'ai fait. Et, ne nous trompons pas, les autres véhicules qui sont semblables à la
Twizy, la Twizy étant encore une fois générique dans tout ça...
À savoir si
on peut mettre un deuxième papillon, je vous dirai simplement
que je ne suis pas contre, mais, si je suis capable de régler le projet de
loi plus général dans un délai court
à l'intérieur de notre session, en fait, à ce moment-là, on ne collera pas deux lois sur une période de
trois à quatre semaines sur le même sujet et on réglera le problème d'une
façon définitive. Et je suis à peu près
persuadé, M. le Président, que, quand nous déposerons notre projet de loi, ça ne sera pas très difficile d'avoir l'aval des partis de l'opposition.
Le Président (M. Reid) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Vachon.
Mme Ouellet : Oui. Bien, j'aimerais ça que le ministre
garde plus d'ouverture pour le papillon pour contrer le transport illégal parce que, le projet de loi, on ne sait pas s'il sera déposé. Nous, on nous l'avait promis, ça fait
déjà longtemps. Et le projet
de loi n° 76, on sait qu'il est à l'étude et on le sait qu'on va terminer
l'étude rapidement. Et ce n'est pas deux projets de loi. C'est un amendement qui se fait en trois, quatre, cinq lignes
maximum. Donc, c'est loin d'être un projet
de loi complet comme le projet de
loi de modernisation. Donc, il peut
s'adopter beaucoup plus rapidement. En fait, ça va être un amendement, ça va être un article du projet de loi n° 76. Donc, M.
le Président, il y a un adage qui
dit : Un tiens vaut mieux que
deux tu l'auras. Donc, je pense que ça ne nous empêche pas de faire maintenant
l'amendement pour contrer le taxi illégal. De toute
façon, ça fait deux ans qu'on devrait
contrer ce taxi illégal là et que, du côté du gouvernement libéral,
il y a une tolérance inexplicable. Et ensuite on travaillera sur la
modernisation du cadre pour l'industrie du taxi.
Du côté du
taxi, je voudrais quand même aussi mentionner que, malheureusement, le ministère des Transports
n'a pas cru... je le disais un peu plus tôt, là, qu'il y a plusieurs questions sans réponse parce que le ministère
du Transport juge que ce n'est pas
pertinent. Je ne sais pas trop à quel titre il peut y avoir ce jugement-là.
Donc là, des questions sur les taxis,
la valeur des permis de taxi par agglomération, par mois, on a fait des
analyses ici, en commission
parlementaire, justement sur ça, et la réponse du ministère :
«Cette question ne semble pas pertinente à l'exercice des crédits [de] 2016‑2017.»
Bien, voyons donc! Comment ça se fait, ce n'est pas pertinent? M. le ministre, comment vous pouvez endosser ce genre de réponse là?
La même chose
sur la liste et copie de tous les rapports, études et avis, autres documents
concernant le covoiturage commercial,
hein, Uber. «Cette question est non pertinente pour l'étude des crédits 2016‑2017.»
C'est quoi, ça, ce genre de réponse
là de la part du ministère des
Transports? Moi, je trouve que ce
n'est pas acceptable, M. le Président, et je pense que le ministre devrait y voir pour s'assurer qu'on puisse avoir
des informations comme parlementaires. Je pense que c'est le but de cet exercice-là. Et ce genre d'information là, c'est la base pour pouvoir avoir des discussions qui sont basées
sur des informations partagées. Et ça, je crois que c'est assez important.
M. le Président, j'aimerais ça aussi, du côté des taxis... il y a
ici un article du 23 mars où, du côté du juge qui a... M. Pierre
Gagnon, qui a refusé de remettre les véhicules aux gens qui faisaient des
récidives, les chauffeurs illégaux qui faisaient des récidivistes, les
récidivistes. Deuxième, troisième, quatrième, cinquième, sixième récidive. Il
dit : Ça ne fonctionne pas. Et là
j'aimerais que le ministre m'explique comment ça se fait que, du côté de la
SAAQ, parce que c'est les avocats de
la SAAQ... n'a pas fait de demande pour augmenter les amendes, augmenter les délais.
Donc, on dit ici : «Peine
perdue. L'avocate de la SAAQ a indiqué qu'elle n'avait pas, à ce moment, le
mandat de réclamer un cautionnement plus élevé.»
C'est qui
qu'il faut qui donne ce mandat-là? Et est-ce que le ministre est dans la
possibilité actuellement de le donner,
ce mandat-là, pour avoir une demande de cautionnement plus élevé? Je ne
comprends pas que l'avocate est en attente
d'avoir un mandat de je ne sais pas qui, alors qu'il y a des récidives et
qu'elle le voit très clairement que le système du cautionnement ne
fonctionne pas.
• (16 h 20) •
Le Président (M. Reid) :
Merci. M. le ministre.
M. Daoust :
Oui, d'abord, écoutez, on va le prendre en deux parties. La première, c'est sur
le fait qu'il y a des documents où on
dit que ce n'est pas pertinent. Vous savez, la session des crédits budgétaires,
ce sont mes 10es, trois fois à titre de parlementaire mais sept fois à
titre de président de société d'État. Les crédits budgétaires, ce qu'on essaie
de s'assurer, c'est que les argents qui sont
confiés aux ministères puis aux ministres sont utilisés à de bonnes fins. Puis
on doit, à ce moment-là, avoir une responsabilité de transparence pour
expliquer à quoi ça va servir.
Quand on
rentre à l'intérieur d'un processus de loi, à ce moment-là, ce n'est pas... on
a, je dirais, une pratique de budgétaires
ne sont pas là pour faire une espèce de procès annuel du ministère, du passé.
Les crédits budgétaires, ce sont les
crédits pour l'année à venir. Et les crédits pour l'année à venir, bien, à ce
moment-là, normalement, là, ça devrait servir à ça. Ça sert, historiquement, à toutes sortes d'autres choses, j'en
conviens, mais, sur le fondamental, les crédits budgétaires, je répète, ces argents-là... il y a des sommes
qui, dans le budget, sont dédiées au ministère des Transports, par exemple,
puis le ministère des Transports doit
expliquer comment, à bon escient, il va utiliser ces crédits-là au cours de la
prochaine année. Ça n'a rien à voir avec l'industrie du taxi.
Maintenant, pour revenir à la cause plus
spécifique que ma collègue soulève, nous avons, vous vous en doutez bien, des représentants de la Société
d'assurance automobile qui sont ici. Et peut-être qu'avec le consentement
de mes collègues des
deux partis de l'opposition on pourrait demander à la personne de la SAAQ de
nous expliquer ce qui a motivé cette décision-là.
Le Président
(M. Reid) : Consentement?
Des voix :
Consentement.
Le Président
(M. Reid) : Consentement. Oui, allez-y, M. le ministre.
(Consultation)
M. Daoust :
On va aller chercher des explications, M. le Président...
Le Président
(M. Reid) : Oui, allez-y.
M. Daoust :
...et on va vous revenir.
Mme Ouellet :
Ça fait que je vais poursuivre parce que, vous savez, notre temps...
M. Daoust :
C'est ça, parce qu'on ne perdra pas de temps. Ça va.
Mme Ouellet : ...est extrêmement, extrêmement compté. Et je suis tout à fait d'accord
avec vous, M. le ministre, c'est pour
regarder vers l'avenir, mais les questions qui étaient posées, c'est des
questions utiles justement pour réfléchir sur l'avenir. Ça fait que je veux quand même vous le souligner parce que
ce n'est pas la seule fois où il n'y a pas eu de réponse aux questions.
Il y en a quand même un bon nombre d'autres.
J'aimerais
aller maintenant du côté de la Commission des Transports du Québec. Je sais
maintenant qu'il y a une nouvelle
présidente, d'ailleurs, qui a été nommée tout de suite, tout de suite après que
Denis Lessard ait sorti un article sur
le fait que Mme Boucher était en poste mais ne se présentait pas au bureau
du côté de la RIO. Donc, elle a été nommée tout de suite après ça à la présidence de la Commission des Transports
du Québec, déjà depuis le mois de février. Donc, j'imagine qu'elle a eu le temps de prendre connaissance des dossiers. Et
j'aimerais savoir... Il y a une cause actuellement où la Commission des Transports du Québec est
allée en appel concernant les taxis, les taxis, M. le Président, du côté des
services de limousine de luxe. Dans la loi,
il y a un libellé qui dit qu'il doit y avoir une fenêtre qui sépare le
chauffeur des passagers, mais sauf pour les véhicules dont l'empâtement
mesure entre 330 et 340 centimètres. Un petit peu technique, M. le Président, je suis d'accord avec vous. Et donc la Commission
des Transports du Québec a jugé que les limousines ne respectaient pas ça. Mais, vous savez, M. le Président,
les clients de ce genre de transport là ne souhaitent pas avoir une vitre
entre eux et leur chauffeur. Et les gens des limousines sont allés en appel, au
tribunal en appel... le Tribunal
administratif du Québec, qui a
dit : Bien non, ça n'a pas de bon sens, justement, l'application de la Commission des transports du Québec. Et la Commission des
transports du Québec est allée en appel de cette décision-là.
Je comprends que la Commission des transports du Québec veuille faire respecter la
loi, mais je suis assez surprise du
deux poids, deux mesures sur une fenêtre, sur quelque chose qui, même selon
certains experts, nuit à la sécurité pour ce genre de véhicule là, et de voir le peu d'action, du côté de
la Commission des transports du
Québec, à faire appliquer la loi du taxi concernant les permis de taxi,
concernant le paiement des taxes par les chauffeurs de taxi, les inspections
des véhicules, le fait que le tarif, du côté des
chauffeurs d'UberX, ne respecte pas le tarif de la Commission des transports du Québec. Et, de
ce côté-là, il ne se passe rien. Mais beaucoup d'énergie a été mise concernant
la fenêtre entre les chauffeurs et les
clients pour les limousines de grand luxe. Et actuellement, M. le Président, bien, il y a une décision qui a été prise et il y a une obligation pour l'ensemble de ces chauffeurs-là de se conformer, sinon ils
ne pourront plus faire le service, alors que, pendant ce temps-là, les
gens d'UberX, eux autres, peuvent faire du service sans aucun problème.
Moi,
j'ai beaucoup de difficultés à comprendre le deux poids, deux mesures et à
comprendre comment ça se fait qu'il y
a autant d'énergie qui est mise par rapport à la Commission des
transports du Québec sur les
limousines et si peu d'énergie sur tout le phénomène du transport
illégal d'UberX au Québec.
Le Président
(M. Reid) : Merci. M. le ministre, vous avez environ
1 min 30 s dans le bloc.
M. Daoust : Oui. Alors, écoutez, simplement, je pense
que notre nouvelle présidente se sent capable de répondre. Avec la
permission de mes collègues, je la laisserais répondre. Est-ce que ça vous
convient?
Le Président
(M. Reid) : Est-ce que j'ai le consentement? Consentement.
Mais je vous rappelle qu'il reste une minute.
Mme Boucher
(France) : Alors, simplement, Mme la députée, en deux mots, sur le
jugement de...
Le Président
(M. Reid) : Pardon. Oui. Est-ce que vous voulez vous nommer,
s'il vous plaît?
Mme Boucher
(France) : Oui. France
Boucher, présidente de la Commission
des transports du Québec. Alors,
pour information, le jugement de la
Cour d'appel a été rendu la semaine dernière, le 13
avril, et la Cour d'appel a donné raison à la commission dans ce dossier-là
en s'appuyant, notamment et entre
autres, sur l'interprétation qu'elle
a faite de l'article 25 de la réglementation sur le service de transport par taxi. Donc, effectivement, nous avions porté la cause en appel parce que nous estimions que
les intimés dans cette cause-là ne respectaient pas la réglementation actuelle. Et la Cour d'appel nous a donné gain de cause.
En ce qui concerne maintenant l'application ou les infractions, en fait, qu'on peut reprocher
aux transporteurs par limousine ou
par taxi, la commission est un tribunal, comme vous le savez, et nous ne
sommes pas chargés de veiller, par
exemple, aux sanctions qu'on pourrait
imposer aux chauffeurs. Ça relève plutôt du bureau du transport... du bureau du
contrôle routier, excusez-moi.
Le
Président (M. Reid) : Merci. M. le ministre, vous voulez rajouter quelque chose? Il reste quelques secondes à peine.
M. Daoust :
Non. Ça va.
Le
Président (M. Reid) : Alors, merci. Ça va terminer le bloc. Nous passons maintenant
à un bloc côté gouvernemental. M.
le député de Maskinongé.
M. Plante :
Merci beaucoup, M. le Président. Donc, permettez-moi tout d'abord de saluer M.
le ministre et l'ensemble de son équipe, Mme la porte-parole de l'opposition officielle, Mme la
députée de Vachon, M. le député de Groulx, mes collègues le député de Mégantic, le député de Dubuc
ainsi que le député d'Abitibi-Est.
Donc,
M. le Président, vous comprendrez que, cet après-midi,
j'utiliserai le temps qui m'est dévolu afin d'apporter deux dossiers qui me tiennent particulièrement à coeur, deux dossiers qui émanent, un, de ma circonscription, mais l'autre de ma région
rapprochée. Ces deux dossiers touchent beaucoup de gens et ont fait le cas de nombreux articles
de journaux et aussi attirés l'attention de nombreux médias durant les
dernières années.
Alors,
le premier dossier, M. le Président, que je veux parler, c'est le dossier de
contamination de puits de résidence par
le sel de déglaçage sur l'autoroute 55, plus précisément dans la municipalité de Saint-Étienne-des-Grès, située dans mon comté. Donc, vous comprendrez, M. le Président, que, depuis
deux ans, les citoyens s'étaient plaints ou avaient porté à l'attention
au ministère une grande problématique qui était une problématique de salinité
de l'eau. Donc, l'eau des puits, puisqu'il
s'agit de puits individuels par résidence, avait de plus en plus un goût salin,
même à un tel point, M. le Président,
à ne plus être consommable, là, par les citoyens.
• (16 h 30) •
On
se plaignait aussi, depuis quelques années, de la dégradation des installations
sanitaires, je vous dirais, des résidences,
tant au niveau des tuyaux qui amènent l'eau aux lavabos ou même
des installations, comme le chauffe-eau ou ces choses-là, qui étaient beaucoup détériorées et que la corrosion allait trois fois
ou même quatre fois plus vite que dans des résidences traditionnelles à cause de la salinité de l'eau. Et j'ai mon collègue
de Mégantic qui pourrait vous expliquer le processus
scientifique à ce niveau-là. Malheureusement, je n'ai pas les qualifications pour vous
l'expliquer, mais, pour avoir été
visiter ces résidences-là et avoir côtoyé les citoyens pendant de nombreux
mois, je peux vous dire que c'est des inconvénients permanents.
En
plus, M. le Président, on sait qu'en secteur rural il est plus
difficile de dire : Bien, il y a six solutions qui s'offrent à vous. Le tuyau s'arrête à telle distance de vos
domiciles. Dans ce cas-là, malheureusement, l'eau ou l'approvisionnement en eau
potable municipalisée est assez éloigné du secteur touché par la salinité de
l'eau de l'autoroute. Par contre, je tiens, M. le Président, par la même
occasion à remercier les gens de nombreux ministères qui aussitôt que la problématique s'est fait savoir, aussitôt
que les gens ont interpellé tant notre gouvernement que les municipalités, se sont mis à pied
d'oeuvre pour travailler, pour répondre aux citoyens et aussi pour
rassurer au niveau du danger sur la santé des gens.
Donc, j'aimerais remercier les gens de la Sécurité publique, du ministère du
Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte aux changements climatiques ainsi que les gens de Santé publique, des directions régionales de la
Mauricie, sans oublier la direction régionale du ministère des
Transports, Mauricie—Centre-du-Québec,
qui ont fait un travail extraordinaire, qui
ont accompagné les gens victimes tout au long du processus où on trouvait le
responsable de ce dossier. J'aimerais
tout de suite aussi faire la distinction, ce qui est important puisqu'on est...
je parle présentement du dossier des résidences
et non d'un dossier qui est présentement judiciarisé. Donc, c'est bien
important pour mettre les choses claires. Donc, on parle du dossier des
résidences qui sont contaminées au sel d'autoroute.
Je
veux vous dire que, M. le Président, durant les deux dernières années, il y a
eu de nombreuses rencontres, aussi de
nombreuses analyses d'eau qui ont été effectuées par le ministère des Transports et par leur direction afin de vérifier si c'est bien... et si ce n'était pas seulement
que passager suite à la crue des eaux ou au printemps, suite à la fonte des
neiges. Mais malheureusement on constate que, dans cette situation-là, le sel persiste dans les sols et fait que ce
qui pourrait n'être seulement que passager, quelques jours annuellement, est
une situation qui dure sur un très long laps de temps, même
qu'il ne réussit pas complètement à s'effacer, malgré, mettons, exemple, la saison qui passe, donc en
septembre, octobre, tout ça, et même novembre. Donc, ça donne des
inconvénients permanents à ces résidences.
Ce que je dois vous
dire aussi, c'est que le ministère a étudié et regardé avec les citoyens
quelles seraient les solutions envisageables
pour remédier à cette problématique-là, quelles seraient les solutions qui pourraient
être acceptables pour les citoyens, premièrement, M. le Président, pour avoir de l'eau de qualité et, deuxièmement, pour en finir avec le sel — on
dirait quasiment que je fais une publicité pour la santé — parce que c'est nocif, mais surtout, dans leur cas, c'est corrosif et non
consommable.
Donc, le ministère
a évalué et regardé avec les citoyens du secteur deux possibilités. La première
possibilité est une
possibilité à osmose inversée — puis là, M.
le député de Mégantic,
si, à un moment donné, je dis des choses, vous pouvez me reprendre, il
n'y a pas de problème — c'est une possibilité à osmose inversée. Par
contre, la population
du secteur n'était pas favorable à ce type de système là. Donc, de notre
côté, ce qu'on a regardé en collaboration avec les gens de la municipalité, c'est s'il y avait des possibilités d'alimenter,
via un réseau d'aqueduc municipal, les citoyens du secteur. Présentement, M. le
Président, je vous dirais que c'est
la seule et unique solution qui semblerait acceptable pour les citoyens et aussi la seule et unique
solution qui permettrait de résoudre à long terme la problématique vécue par les gens du secteur à Saint-Étienne-des-Grès.
Par contre,
ce qu'il faut dire, c'est qu'il y a plusieurs étapes à franchir avant d'arriver
à une alimentation municipalisée. Donc, à
ce niveau-là, la première étape,
c'est que la municipalité,
présentement, recherche l'eau, donc doit trouver de l'eau et doit
trouver de l'eau en quantité et en qualité pour permettre non seulement
d'alimenter leurs résidences déjà
alimentées, mais aussi permettre d'alimenter ces nouvelles résidences-là qui
représentent... et il y a des preneurs plus grands à ce niveau-là.
Deuxième
problématique suite à retrouver l'eau, c'est d'acheminer le réseau jusque du
côté de la 55, donc de l'autre côté
du village principal, pour que les gens soient desservis. Je sais que le
ministère a collaboré et a entretenu des échanges. Et je tiens à souligner le président ou le
responsable du comité des citoyens, qui est M. Paul Langevin. Je tiens à
souligner son engagement et son
travail avec des nombreux citoyens qui ont eu des rencontres, qui ont donné le
suivi aux résidences, qui ont
expliqué et qui ont effectivement aidé à transmettre l'information, ont aidé à
passer le relais entre les différents ministères et les citoyens. Donc,
je tiens à les remercier aujourd'hui.
Donc,
ma question, M. le Président, au ministre est simple et en même temps complexe.
Ma question est : À quel point
le ministère souhaite poursuivre ses démarches? Parce qu'on sait que c'est des
coûts très onéreux et, d'un autre côté, M. le Président, on sait que, dans les programmes quand les résidences
ne sont pas en périmètre ou pour un prolongement comme ça, les subventions d'autres ministères sont plus difficiles.
Donc, j'aimerais savoir quel est le type de règlement qui pourrait être
possible entre le ministère des Transports, et les citoyens, et les
municipalités.
Le Président
(M. Reid) : Merci, M. le député de Maskinongé. M. le
ministre.
M. Daoust : Oui, M.
le Président. Écoutez,
le ministère des Transports est très conscient des répercussions qui
découlent de la présence de chlorure de sodium dans l'eau potable dans le
secteur qui est situé à l'est de l'autoroute, à
Saint-Étienne-des-Grès. Et le ministère a mis sur pied un comité avec la municipalité, avec la Direction de la Santé de la Mauricie, le ministère du
Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements
climatiques — député
de Maskinongé, d'ailleurs, vous en faites
partie — et des
représentants des citoyens pour regarder les différentes solutions.
La ville aussi a confié deux mandats pour
l'évaluation des besoins en eau, et l'échéance de ce premier mandat là est en avril 2016. L'autre, c'est pour chercher
une source autre d'approvisionnement en eau, qui viendrait à échéance en
octobre 2016. Alors, les rapports, bien sûr, de ces deux mandats-là sont
attendus aussi avant qu'on puisse prendre les décisions. Mais il y a une chose
que je peux vous assurer, M. le député, c'est que le ministère va apporter sa
juste contribution pour établir une eau de qualité dans ce secteur-là.
Le Président
(M. Reid) : Merci. M. le député de Maskinongé.
M. Plante :
Merci beaucoup, M. le ministre. Écoutez, cette réponse va surtout rassurer la
population. Et je vous remercie de
votre ouverture. Depuis votre arrivée en poste au ministère, vous avez fait
preuve d'une grande ouverture, tant dans ce dossier-là que d'autres
dossiers. Alors, je salue votre travail et celui de votre équipe à ce
niveau-là.
M.
le Président, je vais poursuivre avec une autre question, et vous allez voir
que j'ai beaucoup de suite dans les idées
puisqu'on va suivre l'autoroute 55, on va traverser le pont Laviolette et on va
tomber sur la rive sud, dans la région du
Centre-du-Québec, mais on est toujours sur la même autoroute. Et là on va vous
parler, à ce moment-là, M. le Président, de problèmes ou de demandes faites par
la population, de demandes constantes faites pour le dédoublement de
l'autoroute entre le secteur Sainte-Eulalie et l'autoroute 20 ou
Bécancour, là, tout dépend de quel côté on se situe.
Donc,
M. le Président, on se rappelle que ce tronçon de l'autoroute 55 a été inauguré
en 2006 par le précédent gouvernement,
et le secteur Sainte-Eulalie-Bécancour dispose juste d'une voie unique qui
rencontre, donc, à ce niveau-là dans
chacune des directions et compte quatre intersections à niveau à ce niveau-là.
On constate aussi, M. le Président, que
la longueur de la route est de 25,6 kilomètres, et il n'y a aucun
terre-plein central qui peut empêcher les accidents à ce niveau-là. On dénote, depuis l'ouverture
officielle de ce tronçon d'autoroute, qu'il y a eu plus de... il y a eu
12 accidents mortels ayant fait 16 victimes différentes.
La
communauté d'affaires, les citoyens, les maires, plusieurs personnes se sont
mobilisés tout au long des années afin
de demander le doublement parce que, de un... pour des raisons de sécurité et
aussi parce que les citoyens et la population du Centre-du-Québec nous informent, et nous disent, et font valoir comme
argument qu'il y a plus de 10 000 par jour, je vous dirais...
débit journalier moyen de 12 000 véhicules par jour qui circulent sur
ce tronçon d'autoroute là.
On
sait, M. le Président, que c'est aussi l'axe qui relie la Mauricie avec le
Centre-du-Québec mais non seulement Mauricie
avec le Centre-du-Québec, mais aussi l'autoroute 40 avec l'autoroute 20.
Donc, une autoroute, je vous dirais, essentielle
pour le développement économique, pour l'attraction d'entreprises mais aussi
pour la venue des travailleurs, tant
d'un sens que de l'autre. Et tous ceux qui connaissent bien la région Mauricie—Centre-du-Québec savent que les travailleurs, tant du côté de Bécancour, même du
côté de Drummondville, proviennent de diverses régions dans la Maurcie, de diverses villes en Mauricie et au
Centre-du-Québec. Je prends juste exemple que, dans ma circonscription,
plusieurs travailleurs, plusieurs
citoyens travaillent à l'extérieur de ma circonscription et travaillent donc à
Drummondville ou même à Bécancour.
• (16 h 40) •
À
ce niveau-là, j'aimerais savoir, parce qu'on sait que le ministère s'est penché
sur cette question-là plusieurs fois,
il a été interpellé aussi à de nombreuses reprises par les maires, je le disais
tantôt, mais aussi plus récemment, et je vous dirais qu'en mars 2016... plus récemment par un rassemblement des gens
d'affaires fait par la Chambre de commerce et d'industrie Coeur‑du‑Québec, donc, qui, eux, stipulait l'importance
d'agir et d'effectuer le dédoublement de ce secteur-là. Et on peut voir aussi même... il y avait les trois
présidents des chambres de commerce du Centre-du-Québec, là. J'en ai nommé seulement qu'un, mais il y avait les trois
chambres de commerce du Centre-du-Québec qui étaient, à ce moment-là,
porte-parole et qui interpellaient le ministère des Transports à savoir s'ils
allaient effectuer le dédoublement.
Donc,
j'aimerais savoir, M. le Président, quelles sont les actions qui sont prises
par le ministère, de un, pour assurer la
sécurité des citoyens, mais aussi, M. le Président, quels sont les moyens
concrets qui peuvent donner espoir ou ne pas donner espoir aux citoyens
du Centre-du-Québec?
Le Président (M. Reid) :
Merci, M. le député de Maskinongé. M. le ministre.
M. Daoust :
Oui. Alors, écoutez, M. le Président, depuis 2011, il y a eu un bon nombre
d'interventions ponctuelles qui ont
été faites pour améliorer la sécurité routière, qui ont été réalisées sur cette
portion-là, si vous voulez, de l'autoroute 55. En fait, entre autres, et ce n'est pas petit, il y a un échangeur qui
impliquait des investissements de l'ordre de 43 millions de dollars qui a été fait à la hauteur du
boulevard des Acadiens. Les usagers, aussi, de l'autoroute 55, depuis la fin de
2013, peuvent circuler sur un pont d'étagement qui enjambe le boulevard
en disposant de... et c'est important parce que ça démontre bien la volonté d'aller dans cette direction-là, pont
d'étagement qui a quatre voies séparées par un terre-plein central.
Alors, il y a d'autres mesures aussi qui ont été déployées dès 2011, par
exemple, la mise en place des bandes rugueuses
au centre des voies puis les panneaux clignotants qui indiquent que la route
est bidirectionnelle. Ce sont toutes des mesures de sécurité.
Maintenant,
en 2016, cette année, le ministère va amorcer la construction de certaines
voies de dépassement dans le secteur
de l'intersection de la route 226 à Saint-Célestin, un investissement de
3,5 millions. Vous savez, M. le Président, quand on commence à faire des voies de dédoublement puis on commence à
ajouter des voies... Mais, à défaut de tout faire ça d'un seul coup, parce
qu'on est très sollicités sur nos réseaux routiers, si je répondais à toutes
les demandes d'autoroute, et de
prolongement, puis d'améliorations qui seraient faites, on aurait un budget qui
serait à peu près deux fois celui que
nous avons actuellement, pas pour le transport mais pour l'ensemble du
gouvernement. Puis après ça il faut les entretenir. Alors, moi, à chaque fois que je vois, dans un projet, des
zones de dépassement, c'est une troisième voie qui s'installe en
attendant une quatrième voie.
Maintenant,
je sais aussi qu'il y a eu des démarches qui ont été faites par les chambres de
commerce, les trois chambres de
commerce, ça a été publié dans Le Nouvelliste de Trois-Rivières, où
on demandait une rencontre avec le ministre des Transports pour en discuter. Et je suis toujours ouvert à rencontrer des
groupes comme ceux-là. Dans ce contexte-là, mon cabinet a organisé une rencontre avec les chambres de commerce. Et très
bientôt, lundi prochain, en fait, je rencontrerai à mon cabinet les chambres de commerce concernées
pour discuter avec eux. Il n'y a rien comme avoir les intervenants
locaux pour nous expliquer exactement les problématiques qui entourent ces
projets-là. Mais je vous rappelle que, et simplement quand on a parlé du budget
de 4,7 milliards qui a été annoncé récemment, il y a à peu près 10 %
de notre patrimoine routier existant qui est réparé. Et chaque fois qu'on
construit, après, il faut réparer et entretenir.
Alors, il est
évident aussi que je ne peux pas tout faire d'un coup sec, mais il est clair
que, quand on commence à élargir, on
s'en va tranquillement dans cette direction-là. Et le pont d'étagement, lui,
est à quatre voies, il est donc prévu pour une autoroute qui sera à
quatre voies.
Le Président (M. Reid) :
Merci. M. le député de Maskinongé.
M. Plante : ...de temps, M. le
Président?
Le Président (M. Reid) :
Quatre minutes.
M. Plante :
Quatre minutes. Donc, merci beaucoup, M. le ministre, de votre réponse. Ce que
je comprends bien... et j'aime
beaucoup le message d'espoir que vous lancez aux gens de la région du
Centre-du-Québec et je suis sûr que vous aurez une très bonne rencontre lundi prochain à ce niveau-là parce que,
dans le fond, ce que vous nous dites, si j'ai bien compris, c'est que, dans le fond, le ministère
s'affaire déjà à régler des problèmes pour la sécurité des gens, donc en
faisant des voies de dépassement, et
tout ça. Et ce qui est bon signe, c'est que, comme vous dites, Paris ne s'est
pas construite dans une journée, mais
qu'à chaque fois qu'on fait une amélioration, qu'à chaque fois on tend vers
ajouter ou investir, on s'en va vers la bonne direction. Et je pense que
ça, ça va donner un signal positif aux gens de la région.
Et vous l'avez dit, mais vous en avez bien
parlé, mais vous avez parlé du pont d'étagement qui passe dessus l'échangeur au-dessus du boulevard des Acadiens,
qui sont des travaux qui sont réalisés présentement, des travaux où effectivement, M. le Président, comme le ministre
l'a mentionné... à quatre voies. Ce qui donnait le grand espoir et ce que les gens se réjouissaient tout de suite quand
ils ont vu des travaux et qu'ils ont vu les plans et devis lors de l'annonce
de cet échangeur-là parce qu'ils voyaient
tout de suite les quatre voies et ils se disaient : Bien, écoutez, c'est
un très bon début. Et ce que j'ai
entendu de votre part, M. le ministre, c'est que ce début n'est pas juste une
illusion, c'est aussi une vérité. On continue à faire des améliorations
sur la route. On continue à s'affairer à ce que les accidents soient moins présents, à ce que la sécurité des gens soit
considérée. Mais aussi, M. le Président, ce que j'ai bien apprécié dans la
réponse du ministre, c'est toujours
son ouverture et sa volonté de travailler avec les régions, ce qui est très
important. Et je pense que les gens du Centre-du-Québec, ce qu'ils nous demandaient et ce
qu'ils disaient, c'est non seulement que pour la sécurité, mais aussi un
indice ou un axe de développement économique important, majeur pour nos
régions.
Donc, M. le
ministre, moi, je terminerai mon intervention et je pense que, le peu de temps
qu'il reste, on pourra le reporter sur notre autre bloc. Mais je
terminerai mon intervention en vous disant merci, merci d'être à l'écoute des
régions et merci surtout de faire preuve de cette ouverture dans de nombreux
dossiers. Donc, merci beaucoup.
Le
Président (M. Reid) : Merci, M. le député de Maskinongé.
M. le ministre, est-ce que vous vouliez faire un commentaire
supplémentaire? Non?
M. Daoust : Non, ça va aller,
ça va aller très bien.
Le
Président (M. Reid) :
Alors, nous passons maintenant au premier bloc réservé au deuxième groupe
d'opposition. M. le député de Groulx.
M. Surprenant :
Merci, M. le Président. Alors, je commencerais, si vous permettez, par des
questions au niveau des radars photo.
Alors, le ministre justifie le choix des emplacements des radars photo par les
taux d'accidents et les plaintes enregistrées.
Or, il s'avère que, pour la région périphérique de Québec, par exemple, le taux
d'accidents par 100 000 véhicules est en moyenne, pour les 46 emplacements, de 0,769, mais, seulement, 33
emplacements ont un taux sous la moyenne. Alors, certains n'ont même connu aucun accident au cours des dernières
années. De plus, suite à une demande d'accès qu'on a faite, le ministère nous informe qu'il ne détient aucune plainte
pour les emplacements sélectionnés malgré qu'il s'agisse d'un des motifs évoqués pour justifier ses choix. Alors, ces
informations nous portent à conclure
que certains emplacements dont
l'activation a été faite en octobre 2015 ont été sélectionnés avant tout
pour des raisons financières. Alors, comment le ministre justifie tout
ça?
Le Président (M. Reid) :
M. le ministre.
M. Daoust :
Alors, écoutez, M. le Président, je peux vous dire que, quand je suis arrivé au
ministère, j'ai posé le même genre de questions et, de façon
surprenante, j'ai eu des réponses qui m'ont, je dirais, satisfait.
Dans un premier
temps, vous savez, ce n'est pas installé de façon arbitraire. Il y a des motifs
en arrière de ça. Et un des motifs
qu'on oublie souvent, puis je ne connais pas plus spécifiquement la situation
dans laquelle vous êtes, mais souvent les
radars photo vont être dans des endroits où ils sont plus accidentogènes, ce
qui veut dire qu'il y a eu plus d'accidents. Vous me dites que ce n'est pas le cas, bon. La sévérité des accidents
aussi, quand il y en a, va entrer en considération.
Et un des
facteurs qu'on oublie souvent... et il y a eu un célèbre radar, on se
souviendra, quand on sortait de la ville
de Montréal puis on se dirigeait vers le pont Champlain, qui a été très, très,
très payant. Ce radar-là, il a été installé là, pourquoi? Parce que c'est à peu près impossible pour un policier
d'arrêter puis de donner une contravention. Alors, il faut regarder aussi la capacité d'une automobile
d'intercepter, et de faire cette interception-là, et de donner une
contravention, quand ça s'applique,
tout en le faisant de façon sécuritaire. Et, à certains moments, il y a des
sites comme ça qui sont plus sujets à des dépassements et qui doivent
quand même recevoir des contraventions par les personnes qui en abusent.
Dans la ville
de Québec, par exemple, la ville de Québec a fait le choix de surveiller un
nombre élevé de sites sur l'ensemble du territoire de l'agglomération
puis d'expérimenter l'utilisation d'appareils mobiles dans neuf secteurs en milieu résidentiel, voyez-vous, avec des zones
qui, dans certains cas, baissent. Mais, dans les secteurs résidentiels, c'est
difficile. Alors, on prend à ce moment-là
des systèmes mobiles. Et une des choses qui est fascinante sur les radars, vous
le remarquez certainement, je conduis moins,
mais quand je conduisais, quand on me disait qu'il y en avait peut-être un,
on a une tendance à ralentir un peu.
• (16 h 50) •
Alors, les
radars mobiles ont quand même cet effet-là. Et ce qu'on remarque, vous savez,
c'est qu'il y a eu une baisse du taux
de mortalité, au Québec, qui est importante par différentes mesures qui ont été prises. Et là mon ministère me
corrigera si je n'ai pas les bons chiffres, mais je pense qu'au début des
années 60 on avait à peu près le tiers du nombre de porteurs de permis
de conduire, si ce n'est pas le quart de ce qu'on a actuellement. Il devait y
en avoir à peu près 1,5 million, si je ne me trompe pas, alors
qu'aujourd'hui on en a plus de 5 millions, au Québec, des gens qui ont des
permis de conduire. Et le nombre
d'accidents était de plus de 2 000, alors qu'aujourd'hui il est moins de
400. D'accidents mortels, j'entends.
Alors, ce que
ça veut dire, c'est que ces méthodes dissuasives là fonctionnent. Et je vous
répète qu'il n'y a pas beaucoup de
radars au Québec, ce qui veut dire que, s'ils sont installés à quelque part, il
y a certainement, pour un radar spécifique,
un motif pour lequel ce site-là a été choisi. Mais je n'ai pas le détail de
chacun, mais on pourra en discuter, si vous voulez, en dehors de tout
ça. Je ne pense pas, là, qu'on essaie d'attraper pour attraper le monde.
Le Président (M. Reid) :
M. le député de Groulx.
M. Surprenant : Permettez, je
voudrais continuer à en discuter maintenant. Alors, vous avez fait état de taux
d'accidents et de plaintes enregistrées dans
vos propos, puis là n'est pas ma question, de cas où il y a effectivement des
accidents. Je parle de cas où il n'y a pas
d'accident et il n'y a pas de plainte d'enregistrée, puis on installe ces
systèmes-là, puis ça génère des
revenus voire même stratosphériques. J'aimerais qu'on... En fait, contrairement
aux arguments qui étaient énoncés
pour l'implantation de ces radars-là, il y a une dichotomie, là. Il n'y a pas
de taux d'accident puis il n'y a pas de plainte.
Ils sont installés puis ils génèrent des revenus. C'est là-dessus que je
voudrais que vous commentiez, M. le ministre.
Le Président
(M. Reid) : Merci, M. le député de Groulx. M. le ministre.
M. Daoust :
Oui. Alors, écoutez, ce que je comprends, c'est qu'il y a différents sites qui
sont considérés, mais, souvent, les
villes, les municipalités, parce que le territoire du Québec est entièrement
municipalisé, vont cibler les endroits où
elles considèrent que ce serait plus approprié. Et une fois que cette
présélection-là, j'appellerais ça comme ça, a été faite par la municipalité, à ce moment-là, il y a
un comité d'experts, qui est composé de gens, bien sûr, du ministère des
Transports mais aussi de la Sûreté du
Québec... et avec les villes concernées. Et, à ce moment-là, on choisit les
sites en fonction de critères précis
qui vont être, par exemple, comme je le disais tantôt, le nombre d'accidents
liés à la vitesse ou simplement des passages interdits sur les feux de
circulation.
Vous
savez, il y a une expression qui dit : C'est un accident qui cherche une
occasion d'arriver. Quand on voit des
gens qui, à répétition, passent sur des feux de circulation, c'est une question
de temps avant que ça se produise. Je peux vous dire que du 15e étage, où je
demeure, à L'Île-des-Soeurs, l'intersection en bas, le stop que je vois de chez
moi, une auto sur deux ne le fait pas. Et,
de temps à autre, bien, on voit un policier qui est installé là. Puis vous
allez me dire que c'est très payant pour lui puis qu'il n'y a pas
d'accident. C'est vrai, mais, un jour, il va en arriver un.
Le Président
(M. Reid) : M. le député de Groulx.
M. Surprenant :
Alors donc, on comprend que c'est beaucoup pour l'argent, finalement, ou voire
essentiellement pour l'argent. Je
vais vous amener sur des cas plus particuliers où on démontre une explosion des
revenus en 2015. Alors, dans le
document que vous aviez déposé, le rapport d'évaluation, là, alors, si on va à
la page 32, alors on fait état des constats signifiés et puis des revenus générés. Alors, ça soulève des questions.
Si on regarde au niveau des sites, Lévis, autoroute 20, collecteur, si on regarde au niveau des constats,
par exemple, il y avait une stabilité relative des constats, autour de
2 000, 3 000, puis, en
2014, il y en a eu 5 500, tout près. Et les revenus des années antérieures
variaient autour de... l'année d'avant, à peu près à
200 000 $, puis on est tombé au-delà de 500 000 $ en 2014.
Qu'est-ce
qui justifie des croissances aussi élevées que ça? Alors, on parle de
154 %, là, de hausse, ce qui est très élevé. Le suivant, justement, Atwater, autoroute 15, on parle de
58 % de hausse. Puis, si je vais à Boucherville, là, on parle de plus de 200 % de hausse. Alors, qu'est-ce
qui justifie qu'il y ait autant de constats qui soient émis, et puis donc
comment on applique, finalement, la réglementation? Qu'est-ce qui
justifie ça, M. le ministre?
Le Président
(M. Reid) : M. le député de Groulx, parlez au président,
s'il vous plaît. M. le ministre.
M. Daoust :
Oui. Alors, écoutez, d'abord, là, quand il y a une contravention qui est
enregistrée par ces systèmes-là, là,
il y a un jugement qui est porté sur ça. Il y a un certain nombre de ces
contraventions-là qui ne paraissent jamais, si vous voulez, qui ne sont jamais envoyées aux personnes que le radar a
attrapées, si vous voulez. Mais une des choses que peu de gens savent ou qu'on oublie souvent, c'est
que ces revenus-là ne vont pas aux municipalités. Ces revenus-là sont
dans un fonds qui ne sert qu'à améliorer la sécurité routière. Alors, il ne
faut pas penser, là, que le gouvernement du Québec
a une nouvelle source de revenus. Le but, il n'est pas ça. Le but, c'est de diminuer les accidents sérieux ou mortels, de diminuer, si vous voulez, ces affaires
épouvantables là qui se produisent sur les routes. Et je vous répète que tous
les revenus destinés à ces
photoradars-là sont utilisés pour des fins d'amélioration à la sécurité
sur les routes du Québec. Alors, il
ne faut pas penser, là, que le gouvernement
du Québec s'est créé un nouveau fonds
avec ça, au contraire, et ils sont utilisés à cette fin-là uniquement et
ils ne peuvent pas être utilisés à d'autres fins que celle-là.
Le Président
(M. Reid) : Merci, M. le ministre. M. le député de Groulx.
M. Surprenant :
Je reviens à mon étonnement au niveau de la forte croissance des revenus
générés par les trois sites que j'ai
mentionnés tantôt. Alors, M. le
ministre, j'ai de la misère à croire
qu'on ne parle pas ici de trappes à tickets, finalement, parce que
l'impact au niveau des accidents, là, il
n'y a pas de corrélation entre les
accidents puis le volume, en fait, que vous générez de revenus de ce
côté-là.
Mais
ma question, finalement, c'est que... Avez-vous des explications? Ces gens-là,
qui conduisent puis qui se font arrêter
comme ça, est-ce qu'ils sont plus contrevenants qu'ils ne l'étaient l'année
d'avant? C'est quoi, la dynamique qui s'opère pour qu'il y ait une si
forte croissance des revenus?
Le Président
(M. Reid) : Merci, M. le député de Groulx. M. le ministre.
M. Daoust : Oui. Avec le consentement de mes collègues des
oppositions, je proposerais que la sous-ministre,
Mme la sous-ministre, apporte une réponse à ça parce que ce programme-là est
administré par le ministère.
Le
Président (M. Reid) : Est-ce que j'ai un consentement?
Consentement. Alors, voulez-vous, Mme la sous-ministre, vous nommer,
votre position, et répondre?
Mme Savoie (Dominique) : Oui.
Bonjour, M. le Président. Dominique Savoie, sous-ministre, ministère des Transports, Mobilité durable, Électrification des
transports. C'est sûr qu'on fait un suivi sur une assez longue durée des
accidents, des
comportements avant l'implantation des radars photo et des comportements après.
Donc, on voit souvent une amélioration
importante des comportements, mais on est toujours dans la phase de
déploiement, on est dans la phase 2 de
déploiement des projets. Et effectivement tous les revenus vont être utilisés
pour des projets d'amélioration au niveau de la sécurité. Mais le ministère est encore à monitorer la situation
avant et après le déploiement des radars photo, et c'est, jusqu'à date,
positif.
Le Président
(M. Reid) : Merci. M. le député de Groulx.
M. Surprenant : Donc, est-ce qu'il y a une stratégie différente
qui est déployée pour générer cette croissance de revenus là, là? Vous ne répondez pas tout à fait à
ma question. Vous amenez ça sur un autre sujet, au niveau de l'argent
qui est investi pour en faire d'autre, là. Ça, je le comprends, mais la
question, c'est que... Est-ce que les policiers qui installent ça les calibrent différemment, mettent des limites qui vont
être aléatoires selon la journée qu'ils l'installent puis le goût
d'arrêter du monde ou de ne pas en arrêter? Comme je vous dis, j'ai bien l'impression
que ce sont des trappes à tickets, puis ça a un effet, là, à mon avis,
qui n'est pas ce qui est souhaité. Alors, ça irrite les gens puis ça ne
contribue pas nécessairement à la réduction des accidents. Ce sont bien
souvent des endroits où les gens circulent, puis il n'y a pas de... Ça
ne répond pas, en fait, au mandat initial, là, de ces radars-là, de réduire le
nombre d'accidents puis des primes. Il n'y en a pas dans bien des cas.
Le Président
(M. Reid) : M. le ministre. Mme la sous-ministre.
Mme Savoie (Dominique) : M. le
Président, il faut savoir... il
faudrait faire vraiment une étude très pointue, mais, à titre
d'exemple, plusieurs des sites où on peut voir une augmentation, il faudrait
aller voir s'il y a eu des chantiers à ce
moment-là parce qu'évidemment, dans les chantiers de
construction, on y porte une
attention particulière. Et les radars photo
sont souvent utilisés pour les chantiers de construction pour s'assurer de la
sécurité des travailleurs, des signaleurs et la sécurité des gens qui empruntent les chemins de détour. Donc, ça
peut varier d'une année à l'autre sur le même chemin parce qu'il y a eu
des chantiers de construction.
Donc,
différentes variables peuvent influencer, mais ce qui est certain, c'est que
c'est très encadré, c'est un comité d'experts.
Et, pour ce qui est du déclenchement des alarmes, c'est sous la responsabilité du ministre de la Sécurité
publique. Le ministère
des Transports n'a pas du tout accès à l'aspect discrétionnaire de la Sécurité publique, au même titre
qu'on ne sait pas plus, quand un
policier va décider sur l'autoroute de donner une contravention, à quelle
limite il va intervenir. Ça dépend des conditions climatiques. C'est vraiment
à la discrétion du MSP. On n'est pas
du tout partie prenante des choix
qu'un policier peut faire dans l'emplacement de ces radars photo, à l'exception
du site, mais pas du déclenchement. Le déclenchement, ça, ce n'est pas
du tout la responsabilité du ministère des Transports.
Le Président
(M. Reid) : M. le ministre.
• (17 heures) •
M. Daoust :
...M. le Président, que, vous savez, quand on parle de trappes à tickets, les
trappes à tickets, les municipalités, elles en retirent un profit. Actuellement, il n'y a pas un sou qui va là. En fait, si je voulais mettre une trappe à ticket, bien, je la ferais avec mes radars
portatifs ou avec mes détecteurs de vitesse. Et c'est ce qu'on voit dans
beaucoup de municipalités ou le long
des autoroutes. Vous savez, le policier, quand il se cache en dessous d'un pont
d'étagement, il ne vous avertit pas
avant, là. Alors, vous êtes sujet à en avoir, et ça, ça peut se déplacer d'une
place à l'autre. Ils peuvent faire un côté de la route pendant
l'avant-midi puis l'autre côté de la route l'après-midi, puis c'est sans appel.
Ils vous attrapent puis ils vous donnent
votre contravention immédiatement. Et ça, par exemple, quand c'est dans une
municipalité, ça va dans les fonds de
la municipalité. Alors, l'avantage, s'il y avait une trappe à ticket, ça ne
serait probablement pas avec le photoradar que ça serait le plus... La
municipalité n'a pas intérêt à faire ça parce qu'elle n'en retire rien.
Le Président
(M. Reid) : Merci. M. le député de Groulx.
M. Surprenant :
...que les radars photo génèrent des revenus qui sont colossaux, et puis, à mon
avis, ça ne devrait pas nécessairement être le cas, de servir à générer
du revenu, mais plutôt de s'occuper de la sécurité.
À tout événement, je
vais vous amener justement, parlant de sécurité, au Fonds de la sécurité
routière. Alors, contrairement à sa mission,
le Fonds de la sécurité routière n'a jamais servi, depuis sa création, à
soutenir des programmes d'aide aux
victimes de la route. Alors, l'argent va effectivement uniquement à
l'implantation de radars photo. Alors, les investissements aboutiront en
juin 2016 avec l'implantation des quatre derniers cinémomètres. Dans les
crédits de l'an dernier, le ministère a
affirmé qu'un programme d'aide financière pour des mesures ou des programmes de
sécurité routière et d'aide aux
victimes de la route était actuellement en élaboration. Alors, à quand des
programmes concrets et de l'aide aux victimes, M. le Président?
Le Président
(M. Reid) : Merci, M. le député de Groulx.
Une voix :
...
Le Président
(M. Reid) : Pardon.
M. Surprenant :
Pouvons-nous aussi obtenir des recommandations écrites du comité consultatif,
parce qu'il y en a un, il est composé de cinq membres de la table de
concertation sur la sécurité routière, donc, quant à l'utilisation des sommes disponibles? Et puis les indemnités,
également, versées aux membres de ce comité spécial, on aimerait bien les
connaître, M. le Président.
Le Président (M. Reid) :
Merci. M. le ministre.
M. Daoust :
Alors, oui, le fonds de sécurité routière, vous savez, il y a des revenus puis
il y a des dépenses aussi, mais le
fonds, le surplus, l'excédent accumulé est de l'ordre de 31 millions
actuellement. Et il y a un comité consultatif qui encadre tout ça
actuellement, qui est composé de sept membres de la Table québécoise de la
sécurité routière. Et cette table-là
conseille le ministre sur l'utilisation des sommes qui sont portées au fonds.
Il est composé des représentants de
la Fédération des transporteurs par autobus, de l'Office des personnes
handicapées du Québec, l'Union des municipalités, etc. Et, quand le programme pilote va être terminé,
prochainement, à ce moment-là, les sommes d'argent vont être retournées aux municipalités. À ce moment-là, ils vont
commencer à l'être aux municipalités, mais ils ne pourront être utilisés que
pour améliorer la sécurité routière dans les municipalités.
Alors, il n'y
a pas d'énormes surplus qui sont accumulés parce qu'ils ont quand même des
coûts d'opération. Tout ça, ça a des
coûts d'opération. Mais, quand on regarde... Puis je les reprends parce que
c'est important, je pense, les membres parce que c'est quand même un
comité qui est crédible : représentants de la Fédération des transporteurs
par autobus, l'Office des personnes
handicapées du Québec, l'Union des municipalités du Québec, Fédération
québécoise des municipalités, l'Association
canadienne des automobilistes, l'Association des directeurs généraux des
municipalités du Québec et de la ville de Québec.
Alors, quand
on met tout ça ensemble, ces gens-là, là, ils doivent nous conseiller sur la
façon de le faire. C'est un programme
qui est sur le point d'être établi, si vous voulez, de façon opérationnelle.
Ces excédents-là vont être distribués, mais
on a un but dans tout ça, c'est qu'il ne se tue pas de monde sur nos routes.
Et, je vous le dis, on a succès incroyable à l'échelle du Québec, je ne vous le dis pas assez, depuis 2000 avec
quelque chose comme 1,5 million. Les hécatombes qu'il y avait dans les années 60, aujourd'hui, on
est en bas de 400 avec trois fois plus de permis de conduire. Puis c'est
encore trop, 330 ou 350, c'est encore trop. C'est ça qu'il faut arrêter.
Le Président (M. Reid) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Groulx.
M. Surprenant :
Quand vous dites que vous voulez éviter les hécatombes, à la limite les
blessures, et autres, alors... mais le fonds doit soutenir des
programmes d'aide aux victimes de la route, et ça, vous n'avez pas répondu.
M. Daoust : Je vais demander à
un sous-ministre, s'il vous plaît, d'y apporter réponse.
Le Président (M. Reid) :
Mme la sous-ministre.
Mme Savoie (Dominique) : M. le
Président, effectivement, le fonds doit assumer les dépenses d'installation, d'entretien des radars photo, doit subventionner
des programmes, c'est le programme que le ministre mentionnait, qui va être adopté bientôt, et peut faire aussi
d'autres initiatives en matière de sécurité, dont notamment, l'année dernière,
à peu près une douzaine de radars pédagogiques où, là, il n'y a pas aucune
contravention, mais pour avertir et pour répondre
à des demandes des municipalités. Le radar pédagogique, c'est un radar à trois
couleurs, hein, qui va annoncer aux
citoyens qui circulent en voiture que, s'ils dépassent la limite de vitesse de
façon importante, ça va être une lumière rouge, de façon un petit peu... ça va
être jaune, ou, si ça respecte, vert. Ce sont des initiatives qu'on a déjà
commencé à faire, et qui sont financées par le Fonds de la sécurité
routière, et qui ne visent qu'à améliorer la sécurité.
Le Président (M. Reid) :
Merci. M. le député de Groulx, il vous reste 1 min 30 s.
M. Surprenant : Je pourrais
reporter mon temps à la séance...
Le Président (M. Reid) :
Oui.
M. Surprenant : Parfait, je
vais reporter, M. le Président.
Le
Président (M. Reid) : Alors, nous allons passer à un bloc
gouvernemental pour M. le député de Mégantic.
M. Bolduc :
Merci, M. le Président. Je voudrais tout d'abord saluer le ministre et toute
son équipe, mes collègues de Dubuc et d'Abitibi-Est et les collègues de
l'autre côté, la députée de Vachon et le député de Groulx.
Donc, il me
fait plaisir aujourd'hui de participer à cette discussion sur l'étude des
crédits des Transports. Et je voudrais
revenir sur la réflexion que nous avons eue plus tôt sur Uber et, en fait, le
transport rémunéré de personnes. Je pense
qu'il serait important de faire un retour sur le contexte où nous sommes,
pourquoi nous en sommes là, et je terminerai cette discussion-là par une question au ministre pour essayer d'avoir un
peu de précisions sur certains éléments de la discussion.
Donc, depuis
l'adoption, en 2001, de la Loi concernant les services de transport par taxi,
les besoins de la population ont
évolué, et de nouveaux modèles d'affaires bouleversent l'industrie du taxi
traditionnel, dont Uber, UberX n'en sont que des
exemples et représentent beaucoup plus, je dirais, un principe de nouvelles
façons de faire les choses que les particuliers
de ce modèle-là. Je dois aussi ajouter que, dans les grandes villes d'Amérique
et d'Europe, des solutions très différentes
sont adoptées. Donc, je pense que, là aussi, il y a quelque chose de très
important où on peut voir, par exemple, qu'à San Francisco ou à New York les modèles d'affaires qui sont adoptés
sont très différents des modèles, par exemple, qu'on rencontre à Paris
ou à Boston.
Donc, je
pense que ça vous donne une idée du contexte, que l'enjeu de la modernisation
de l'industrie du taxi ne représente
pas une solution simple et unique et représente plutôt un amalgame d'enjeux qui
a aussi beaucoup d'impact sur le développement, en fait, des périmètres
urbains et même l'extérieur de ça, comme on le verra un peu plus tard.
Donc, la Loi
concernant les services de transport par taxi encadre de façon très rigoureuse
le transport rémunéré de personnes
par automobile et limite la concurrence. Une vaste consultation a eu lieu le 8
juillet 2015 afin d'identifier les
éléments permettant de moderniser l'industrie du taxi. À la suite de cette
consultation, trois projets pilotes ont été mis en place dans l'objectif
de moderniser l'industrie du taxi. Ces projets portent sur la possibilité
d'octroyer des escomptes lorsqu'une course
est commandée par une application, sur l'établissement de règles particulières
pour les taxis électriques à Montréal
et sur l'optimisation des services de transport par taxi dans la région de la
Capitale-Nationale. Le MTMDET effectue
le suivi du déroulement de ces trois projets. Tous conviennent que, nonobstant
la réalisation de ces projets pilotes, des travaux de modernisation sont
nécessaires, qu'il s'agisse de modulation de tarifs, d'agglomération de taxis
plus représentative des réalités des
déplacements et de formation allégée, axée sur la qualité des services, à titre
d'exemple.
Une
commission parlementaire sur le transport rémunéré de personnes par automobile
s'est donc tenue du 18 février au 10
mars 2016, commission à laquelle j'ai participé et à laquelle je vous
reviendrai avec certains éléments un peu plus tard. Quatre grands principes ont guidé les travaux de cette commission :
le maintien des responsabilités de l'État pour assurer la sécurité des
usagers, l'amélioration des services offerts à la clientèle, la mise en place
d'un environnement d'affaires équitable et
moderne et l'élimination de l'évasion fiscale dans le secteur du transport
rémunéré des personnes par automobile.
• (17 h 10) •
La commission
a entendu plus d'une trentaine d'intervenants et reçu de nombreux mémoires et
commentaires. Des consensus se sont
dégagés de cette commission, le statu quo n'est pas viable. Le gouvernement
doit assurer le respect des
obligations fiscales, augmenter les mesures dissuasives, comme le ministre l'a
mentionné précédemment, autoriser une
modulation des tarifs, ajuster la formation et favoriser l'utilisation des
applications mobiles. Plusieurs intervenants ont également souligné l'enjeu lié au marché secondaire de la vente de
permis de propriétaire de taxi, lequel est estimé 1,2 milliard de dollars. Et on peut voir que,
dépendant des régions, dépendant des secteurs urbains à Montréal, la valeur
de ces propriétés de taxi là peut passer de
zéro, dans certains secteurs ruraux où les permis sont disponibles et non
utilisés, jusqu'à près de
300 000 $ dans certains secteurs de la région métropolitaine de
Montréal. Et il y a des chiffres, entre autres, à mi-chemin, entre
autres, à Montréal, où les permis seraient de l'ordre de 175 000 $
par année.
Je vais, à
titre d'exemples de situation qui ont été soulevés durant la commission, vous
en lister quelques-unes pour vous
donner un peu la saveur de la diversité des éléments qui nous ont été
présentés. Par exemple, offrir des services de prix dynamiques, on nous a parlé de possibilité de compenser les
propriétaires de permis via les utilisateurs, donc une forme de rétribution pour compenser les
propriétaires qui ont, eux, payé des sommes considérables, offrir aux taxis des
accès à des lieux réservés, abaisser les modes généraux d'accès à l'entrée du
service de taxi.
Le revenu de
chaque véhicule est estimé, selon certaines personnes qui nous ont présenté
leur dossier, de 100 000 $ à
120 000 $ pour un travail de 18 heures par jour, et ce qui
représentait, pour la location du permis, 265 $ par semaine ou environ 1,60 $ par course, et ceci
n'incluait pas le chauffeur. Donc, ça représentait 16 % de coûts
d'opération pour le permis. Donc, dans ce cas-ci, on parle d'une gestion
de l'offre.
L'élimination
des territoires. Donc, ça, c'est une discussion qui a eu lieu de façon assez
large. Donc, les chauffeurs qui
sortent de leur territoire doivent actuellement revenir à vide, et ça aussi, ça
représente un enjeu qui est très important parce qu'en revenant vide il y a un autre chauffeur de taxi qui, lui, va
venir plein et retourner lui aussi à vide. Donc, on a une perte de productivité pour les chauffeurs,
un coût et un coût réel et, en plus, une génération de gaz à effet de serre
qui ne produit pas grand-chose.
Donc, on a
aussi une capacité à louer des permis avec un minimum de 1 000 voitures.
Il y a des employés formés et une
main-d'oeuvre plus flexible. Polariser les services aux zones occupées. On nous
a parlé que la TPS et la TVQ faites par
les chauffeurs sont un casse-tête pour plusieurs d'entre eux. On nous a parlé
que des groupes comme Hochelaga et Téo
assurent un revenu horaire de 15 $ l'heure minimum et des bénéfices à
leurs chauffeurs de taxi. Donc, on peut voir une certaine diversité et certaines différences. On parle de
décloisonner les agglomérations sous certaines conditions. Comme on en parlait plus tôt, les chauffeurs de taxi qui
sortent de leur agglomération doivent revenir à vide. Donc, un certain...
un décloisonnement que je qualifierais de réfléchi pourrait apporter un gain
net à l'industrie.
L'industrie
du taxi fait partie du cocktail transport au Québec, celle-là, je l'avais bien notée
parce qu'elle représentait quelque
chose d'important pour moi, incluant possiblement la substitution d'autobus en
période creuse. M. le Président, je tiens
à mentionner cet élément-là de façon importante parce que c'est une des
différences fondamentales que l'on peut voir, selon la structure du transport en commun dans les grandes villes
européennes ou nord-américaines, qui fait qu'une solution unique ne représente pas le meilleur modèle pour une ville
donnée par rapport à une autre. Donc, ici, il y a quelque chose qui doit
être réfléchi et analysé en profondeur.
Les
chauffeurs de taxi respectent toutes les lois fiscales au Québec et au Canada,
et Uber, naturellement, conteste les
saisies. Ensuite, on parlait, dans les régions,
le transport illégal nous envahit parce que le modèle d'Uber, qui a fait...
certains éléments d'interprétation sont encore à régler. L'indexation des prix
ne reflète pas les augmentations de coûts, et les chauffeurs réduisent leurs revenus. Donc, de regarder et d'entendre
les gens discuter de leurs problématiques fait que la création d'un projet de loi est loin d'être simpliste. Si on veut en arriver non seulement à régler le problème, si on
veut, du transport rémunéré à
Montréal et dans tout le Québec, il doit y avoir des considérations très
spécifiques, dépendant des conditions et de l'environnement.
On nous a
parlé aussi des permis annuels de 3 600 $ pour un taxi à l'aéroport
pour usage aller-retour. Et, comme on
en a parlé aussi, il y a des projets pour un train électrique pour pouvoir
aller à l'aéroport, donc, encore là, des conditions qui vont devoir être prises en considération pour
en arriver avec des solutions intégrées qui feront l'affaire de tout le monde.
Le taxi est
une industrie qui doit être encadrée, et tous devraient payer leurs taxes. Ça
semble évident, là, mais il y en a
qui ont réussi à trouver d'autres trucs, apparemment. Il doit y avoir une
souplesse dans l'offre sans décloisonner les secteurs. On nous parle d'une tarification modulée qui peut être
ouverte. Dans ce cas, ici, on nous parlait, par exemple, de modulation qui pourrait s'appliquer durant les
soirs, les fins de semaine ou les périodes de congé, les journées de congé,
parce qu'il y a un accroissement de la
demande durant ces périodes-là, et, naturellement, avec un prix fixe, la
disponibilité des chauffeurs se
trouve automatiquement réduite. Donc, on nous a parlé qu'une modulation dans
certaines façons de faire pourrait nous aider à accomplir des objectifs
intéressants et bénéfiques pour tout le monde.
On nous a
parlé aussi que les régions devraient être encadrées avec des lois et
règlements qui donneraient un service large
dans les régions. Et ceci représente aussi un élément extrêmement important
parce que, même si la région métropolitaine de Montréal représente tout près de 50 % de la population du
Québec, je pense qu'il est important de le noter qu'il y a un autre 50 % qui vit ailleurs et qui, lui
aussi, aura peut-être droit d'acquérir des services et d'obtenir, finalement,
une façon de faire qui est bénéfique pour l'ensemble de notre société
québécoise.
On nous a parlé que l'intérêt sur les permis est
d'environ 6 % et d'une durée de 10 ans, et parfois par année, souvent avec 200 $ d'ouverture de dossier.
60 % des permis seraient faits à Montréal, et le reste est inclus dans les
régions et dans les autres villes.
Mais ici encore il y a quelque chose de très important parce que beaucoup de
propriétaires de permis de taxi ont hypothéqué leurs maisons, ont pris
des dettes significatives pour finalement s'acheter un droit de travailler. Et ce droit de travailler là leur est
très cher parce que ça constitue finalement un endettement qui est inacceptable
si on ne peut pas travailler de façon régulière et être compensé de façon
adéquate.
Il y a aussi,
par exemple, d'exiger une plaque commerciale pour tout véhicule qui sert au
transport de personnes. On nous a
parlé aussi qu'il faut avoir suffisamment de transport adapté pour les gens
handicapés. On nous a parlé qu'on devrait aussi possiblement limiter le
nombre de permis disponibles par propriétaire pour éviter des amalgames où la création d'un niveau d'intermédiaire qui fait
qu'au fond on assiste à une espèce de distributeur qui prend des permis du
gouvernement et qui se prend une marge aux dépens des propriétaires de taxis.
• (17 h 20) •
Et ceci ne
représente pas l'ensemble des points qui ont été soulevés par les gens qui sont
venus nous rencontrer mais plutôt un
échantillonnage qui peut permettre à la population qui nous écoute de
comprendre que de créer un projet de
loi en quelques semaines, c'est un
peu irréaliste et simpliste dû à l'ensemble des variables qui doivent être considérées
dans un contexte urbain, dans des contextes
ruraux, dans le transport en commun, dans les régions de banlieue, dans les
secteurs ruraux, dans les secteurs que je
qualifierais de transition, dans les régions où les réseaux de transport sont
plus ou moins développés. On nous a
parlé du transport adapté. On a même parlé des transports par autobus scolaire
dans les régions pour les gens qui se disent : Écoutez, peut-être
que... parce que les autobus scolaires sont à moitié vides et, parfois, à moitié pleins, on pourrait peut-être
les utiliser pour faire du transport adapté ou d'aider les gens qui n'ont pas
de véhicule disponible à se déplacer dans
certains centres parce que, généralement, les polyvalentes ou les écoles sont
localisées dans des endroits qui permettent aux gens d'avoir des activités et
des façons de le faire.
Donc, le
déploiement d'une loi qui va considérer l'ensemble de ces
paramètres-là, le déploiement d'une loi qui va considérer aussi l'ensemble de la modernisation de l'industrie parce qu'on a parlé d'outils informatiques, on a parlé de
façons de faire, on nous a même mentionné qu'il y avait des inquiétudes quant à la méthode traditionnelle d'appeler un taxi, soit le téléphone. Donc, il y a
des gens qui ont dit : Oui, mais qu'est-ce
qui va arriver si tout le monde travaille sur Internet? Puis moi, je ne connais pas ça, l'Internet. Qu'est-ce que je
vais faire? Donc, encore là, on est dans une période de transition technologique où on doit prendre en
considération des éléments de discussion qui vont permettre non seulement
aux travailleurs de l'industrie du taxi, mais aussi à la clientèle... Le
ministre nous a parlé de... les six conditions dans lesquelles on travaillait
sur le projet de loi précédemment.
Donc,
j'espère que les gens qui nous entendent aujourd'hui puis qui écoutent tout ça
vont prendre en mesure un peu la
complexité d'une loi qui devrait pouvoir répondre le plus possible aux besoins
d'une population urbaine, rurale, aux
chauffeurs de taxi, à la modification technologique, aux adaptations qui seront
nécessaires de façon temporelle. On ne peut pas seulement que
dire : On fait un projet de loi pour la situation aujourd'hui. Il va y
avoir un demain, un après-demain. Et on va
sûrement avoir de nouveaux changements, de nouvelles conditions qui vont se
développer. Je pense qu'il serait très pertinent et, je dirais,
intelligent de prendre en considération l'ensemble de ces variables-là.
Donc, M. le
Président, j'aurais une petite question au ministre dans l'ensemble de ce
débat-là pour savoir est-ce que le
projet de loi et est-ce que les travaux qui sont en cours vont permettre de
tenir compte des autres formes de transport rémunéré de personnes.
Le Président (M. Reid) :
Merci, M. le député de Mégantic. M. le ministre.
M. Daoust :
Merci, M. le Président. Écoutez, je reçois bien l'intervention du député de
Mégantic. En fait, j'étais nouveau,
puis je le suis encore, en poste au ministère des Transports au moment où les
auditions ont commencé et j'y ai beaucoup appris parce que c'est une industrie
que je connaissais très peu et beaucoup appris aussi parce que, justement,
ce milieu-là est en révolution. C'est un
milieu qui change de façon importante, et il faut s'adapter à ça. Il faut s'y
adapter correctement.
Je veux qu'on soit bien clairs, M. le Président, nous avons l'intention de
déposer notre projet de loi à cette session-ci
et nous avons l'intention non seulement de le déposer à cette session-ci, mais
de faire en sorte, avec la collaboration de l'opposition, qu'on puisse
le mettre en place, qu'on vote cette loi-là avant la fin de la session.
L'objectif, c'est ça actuellement. Et c'est
pour ça que je vous ai dit tantôt que nos meilleurs avocats travaillent sur le
dossier. Et je ne peux pas en mettre
plus que ce qu'il y a là, ce serait contreproductif. Mais, oui, il faut tenir
compte des nouvelles technologies, et
ça sera très technologique. L'avenir va être très technologique. D'une part,
regardez simplement la formation, comment elle était faite chez les chauffeurs de taxi pour apprendre la ville où
ils étaient. Mais aujourd'hui, avec un GPS, tu apprends ton GPS puis tu vas te rendre, puis il va te
donner le chemin le plus vite ou le chemin le plus efficace ou le plus court,
selon ton choix. Tu as des options. C'est
une technologie qui remplace, si vous voulez, un lourd apprentissage
historique.
La deuxième
chose, c'est le mode de paiement. En fin de semaine, je lisais le rapport de la
Banque Nationale où le président de
la Banque Nationale, M. Louis Vachon, disait... il prévoit la disparition
des chèques au cours des cinq prochaines années. Les méthodes de paiement, de l'argent sonnant, ce sont des
choses qui sont en voie de disparition parce que tout est tellement plus
facile avec une carte. Les taxis n'auront pas d'autre choix que d'adapter ces
systèmes-là. Je regarde simplement comment
on a développé... et tous les députés, mes collègues de l'Assemblée nationale
qui ont participé à la commission parlementaire, ont été à même
d'apprécier la qualité des développements informatiques qui sont faits au Québec, où on n'a pas à être jaloux de personne.
Je regarde les applications qui ont été mises en place et qui sont en voie
d'être mises en place. On est capables de
s'autosuffire de ce côté-là, on n'a pas besoin d'importer des technologies. Et
on a vu l'application de ces
technologies-là dans le respect de nos lois, dans le respect de nos fiscalités.
Bien, je pense que l'avenir du taxi sera incroyablement technologique,
au-delà des automobiles qui sont plus performantes.
Ce que ça
veut dire aussi, c'est qu'on devra tenir compte de... parce que, dans le titre
du ministère, comme je l'ai dit
d'entrée de jeu dans ma présentation au début, il y a eu un titre qui a changé,
puis on parle de mobilité durable puis on parle d'électrification du transport. Bien, un taxi qui est électrique,
il faudra, dans notre gestion de notre parc de taxis, être en mesure de
tenir compte du fait qu'une automobile pourra être électrique.
J'ai été surpris d'apprendre qu'à Québec, et je
pense que c'est ce que j'ai entendu, 70 % du parc de taxis était hybride, hybride rechargeable ou purement
électrique. C'est considérable. C'est considérable, c'est une avancée et ce que
ça démontre, c'est que c'est payant, d'avoir des automobiles de ce type-là. Et
l'électrification du transport, comme le soulignait ma collègue députée tantôt,
on a la chance d'avoir, nous, de l'électricité propre, de source renouvelable,
de l'électricité bleue, pas de l'électricité
qui est produite par des centrales au charbon. On a cet avantage-là. Et, je
l'ai déjà dit dans le passé, si
j'avais le choix entre avoir du pétrole ou avoir de l'énergie bleue qu'on a...
je suis très content de ce qu'on possède au Québec.
Alors, c'est
un projet qui est emballant, M. le Président, et on aura l'occasion sûrement
d'y répondre. Mais je veux juste
simplement répéter que l'objectif, c'est de déposer notre projet de loi cette
session-ci puis de voter cette session-ci.
Le Président (M. Reid) :
C'est terminé. Merci. Alors, nous passons maintenant à un bloc pour le groupe
de l'opposition officielle. Mme la députée de Vachon.
Mme Ouellet : Oui. Merci, M. le Président. Donc, on a parlé, un
petit peu plus tôt, de la ligne bleue à Montréal et on a posé des questions dans le cadre des crédits.
Et donc ça nous a donc été confirmé qu'effectivement l'ancien ministre, actuel député de Marguerite-Bourgeoys, a mis le
pied sur le frein sur la ligne bleue à Montréal pour demander une étude,
une analyse des modes de transport en
surface, et que cette analyse-là, elle a été déposée et a conclu que le
tramway... parce que, là, en fait, on
ne savait pas trop si c'était un tramway, un mode suspendu. En tout cas,
l'ancien ministre, député actuel de Marguerite-Bourgeoys, sortait plusieurs
lapins de son chapeau. Donc, on nous confirme bien qu'il y a une étude
qui a été réalisée et déposée.
Est-ce qu'on
pourrait avoir, de la part du ministre, le coût de cette étude-là? Et est-ce
qu'on pourrait aussi savoir le retard que cela a imposé au projet de la
ligne bleue? Et est-ce qu'on pourrait avoir une copie de l'étude?
Le Président (M. Reid) :
M. le ministre.
M. Daoust : D'abord, dans un
premier temps, M. le Président, la ligne bleue est toujours un projet qui nous intéresse, qui est d'actualité pour nous. On
comprendra qu'un des... considérant les coûts d'un projet comme celui-là et
l'intérêt manifeste du gouvernement fédéral
de développer ce type de transport là, il est clair qu'on doit tenir compte de
l'apport possible du gouvernement fédéral. Si j'avais une requête à faire au
gouvernement fédéral de façon publique actuellement,
je suggérerais fortement que le gouvernement fédéral soit plus rapide dans
l'analyse de dossier parce que ça devient fort complexe.
Maintenant,
d'un point de vue technique, sur ça, encore une fois, je demande la permission
à mes collègues que la personne qui a été responsable du dossier puisse
apporter la réponse parce que l'objectif, je présume, c'est d'obtenir
l'information correcte.
Le Président (M. Reid) :
Est-ce que j'ai consentement pour entendre... M. le ministre.
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Reid) :
Oui. Alors, si vous voulez, s'il vous plaît, vous nommer, ainsi que votre
titre.
• (17 h 30) •
M. Côté (Paul) : Oui. Bonjour... pardonnez-moi. Mon nom est Paul
Côté. Je suis président de l'Agence métropolitaine de transport et président du conseil
d'administration. M. le Président, je n'ai pas la réponse précise à cette
question-là. Qu'on me la donne. Je
voudrais simplement spécifier la raison pour laquelle je dis ça. C'est que moi,
je suis de retour au poste de
président depuis le mois d'août 2015. Ceci précédait mon arrivée. Alors, ce que
je vais vous lire là, c'est la réponse
qu'on me fournit. Le 30 janvier 2015, le ministre des Transports a demandé à
l'AMT d'évaluer l'impact, l'étude d'un
mode autre que souterrain, sur le budget de fonctionnement du bureau de projets
des prolongements des lignes de métro
et l'échéancier de production du dossier d'opportunité. L'AMT a procédé à cette
analyse et déposé, en mai 2015, une
étude qui a permis de comparer différents modes qui permettaient l'atteinte des
objectifs. Cette analyse a confirmé que le métro souterrain était le
mode privilégié de ce corridor.
Alors,
je ne peux pas aller plus loin dans ma réponse, M. le Président, là, mais je
peux le faire plus tard, là, si vous voulez.
Le Président
(M. Reid) : Merci. Mme la députée de Vachon.
Mme Ouellet : ...pas sérieux, là. Ce que le président de l'AMT nous a dit, il a lu
exactement ce qu'on a reçu sur nos feuilles. On les a lus, les crédits,
là. Même si on les reçus hier, là, on les a lus, les crédits.
Là,
on fait un exercice, on s'attend d'avoir des réponses de nos gestionnaires. Et
la question, elle avait été posée dans les crédits, mais elle n'est pas
répondue parce que ça aussi, ça fait partie... Malheureusement, on avait très
clairement dit à une question :
«Fournir également la liste, le détail et les coûts des études concernant le
prolongement des lignes de métro dans
la région de Montréal.» Donc là, il y avait une étude spécifique qui remplaçait
le prolongement. Donc, on vous l'avait posée, la question. Je ne peux
pas comprendre qu'aujourd'hui vous n'ayez pas la réponse.
L'AMT, à la demande
de l'ancien ministre des Transports libéral, a mis le pied sur le break
concernant le prolongement de la ligne bleue
pour faire une étude dont on connaissait déjà les résultats parce que ces
études-là avaient déjà été faites sur
les différents modes de transport en souterrain ou en surface. La question
aujourd'hui, c'est : Combien les
contribuables ont gaspillé d'argent pour faire cette étude-là pour satisfaire
l'ancien ministre libéral des Transports? Quand le ministre actuel dit : Ça coûte cher, des projets comme ça,
aïe! je peux-tu vous le dire que ça coûte cher, des projets quand en
plus on rajoute des études inutiles?
On
peut-u savoir combien les contribuables du Québec ont gaspillé pour une étude
dont on connaissait déjà les résultats? C'est quoi, le coût de cette
étude-là?
Le Président
(M. Reid) : Merci, Mme la députée de Vachon. M. le
ministre.
M. Daoust :
Écoutez, j'ai appris en administration qu'un choix, de un, ce n'est pas un
choix. Un choix de un, ce n'est pas
un choix. Alors, bien sûr, on regarde la solution, je dirais, classique,
conventionnelle, un tunnel. Il y a deux sortes de stratégies dans ça. Il
y en a une où tu creuses un tunnel avec un système de tunnelage puis il y a
l'autre, que vous connaissez bien, madame,
parce que c'est le métier que vous possédez bien, qui est celui qui s'appelle
un «cut-and-cover» où tu ouvres le chemin, tu fais ton métro, tu
rabrilles tout ça puis tu l'oublies.
Alors,
il y a ce scénario-là, du conventionnel, mais aussi, parce que les situations
évoluent, quand on a fait le métro la
première fois, c'était dans les années 60, bien, aujourd'hui, on dit : Il
y a des technologies qui sont un peu différentes, il y a une technologie sur rail, il y a une
technologie qui peut être aérienne. Il faut regarder les différentes
technologies. Mais choisir à partir
d'un scénario, bien, ça veut dire qu'on ne choisit pas. Ça veut dire que notre
choix est fait, notre décision est prise.
Que,
par une étude, on décide de voir s'il ne serait pas opportun de regarder ça
autrement, je pense que ce n'est pas
simplement une curiosité. C'est un bon geste de gestion, que de regarder plus
qu'un scénario. Et c'est ce que je comprends qui a été fait.
Alors,
on peut toujours blâmer l'administration d'avoir fait d'autres études, mais,
moi, personnellement, comme je vous dis, en saine gestion, ne regarder
qu'un scénario, c'est ne pas se donner de choix.
Le Président
(M. Reid) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de
Vachon.
Mme Ouellet : Oui. Bien, en fait, les scénarios avaient déjà été analysés
initialement. Là, j'aurais une question courte. Donc, par respect, vous devez faire respecter l'équilibre du
temps. J'aimerais une réponse courte. Est-ce que vous pouvez prendre
l'engagement — vous
n'avez pas l'information aujourd'hui — de nous fournir cette
information-là, demander aux gens de l'AMT
qu'ils puissent nous la fournir dans le courant de l'après-midi? On finit nos
crédits, là, à 6 h 30. Je suis certaine que vous êtes capables
de nous fournir ça pour 6 h 30 aujourd'hui.
Le
Président (M. Reid) : Je voudrais juste vous rappeler de
parler au président, Mme la députée de Vachon. Et aussi il n'y a pas de règle quant à l'équité du
temps d'un côté ou de l'autre. On essaie d'être fluides, et je pense que,
jusqu'à maintenant, c'est assez fluide. Alors, M. le ministre.
M. Daoust :
Oui. Écoutez, l'étude, vous savez, ça a été fait en parallèle de l'autre étude.
Ça ne retarde pas le fait du métro. Mais
je vous répète que, quand on fait des études puis on les fait de façon plus
poussée, on essaie de faire en sorte qu'on ait les bons coups puis on a
les bonnes dépenses.
Rappelons-nous
que la ligne bleue, quand on l'a regardée la première fois, on était sur un
budget de 1,5 milliard, et puis on sait très bien qu'on va excéder trois.
Une des premières choses que j'ai faites en entrant en poste, ça a été de
constater ça. Quand on
a fait le métro puis on est allés à Laval, eh bien, si on avait arrêté au bout
de notre budget, on serait encore au
milieu du fleuve. Ce n'est pas compliqué, là. C'est que les coûts ont explosé
de ce côté-là. Pourquoi? Parce qu'il
y a toutes sortes de contingences. Alors, on essaie de diminuer ces choses-là,
mais moi, j'aime bien travailler avec le vrai budget dès le départ.
Si
on porte des lunettes roses quand on fait le métro ou on s'illusionne avec les
prix au début puis s'en va sur un seul
scénario... Il faut regarder l'ensemble du projet, et je pense que ça a été
fait correctement. Mais ça n'a pas retardé le prolongement du métro, et actuellement, là, je pense que, si on
commence à analyser le dossier sur la place publique avec tous les scénarios possibles... parce qu'on a
besoin d'une équipe de gestion quand... Ça devient, si vous voulez, une espèce d'analyse populaire, et tout le monde va y
aller avec son analyse. C'est une étude qui a coûté environ
100 000 $. On n'est pas,
là, si vous voulez, sur une autre planète avec ça, de regarder au moins ce
scénario-là puis de l'éliminer, s'il le faut.
Alors,
je pense qu'au niveau du métro de surface, avec une étude qu'on me dit avoir
coûté environ 100 000 $, là, je ne pense pas, considérant
l'importance du projet, qu'on a fait exploser les coûts.
Le Président
(M. Reid) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de
Vachon.
Mme Ouellet : Oui. Donc, 100 000 $. Quand même, 100 000 $, vous
savez, avec tout ce qu'on peut faire avec quand même 100 000 $. Quand on entend que la clinique SABSA,
ça prend 250 000 $ pour fonctionner, c'est quasiment la moitié
du financement qui est là. Il ne faut pas non plus dire que ces montants-là ne
sont pas importants.
Est-ce
que le ministre accepterait de nous déposer l'étude? Parce que c'est une
analyse qui a été réalisée par l'AMT et qui a été déposée au ministère
des Transports.
Le Président
(M. Reid) : M. le ministre.
M. Daoust :
Oui. M. le Président, écoutez, je comprends que 100 000 $, c'est
beaucoup d'argent, mais le projet est
34 000 fois ça. Alors, qu'on prenne 1/34 000e du budget pour
s'assurer qu'on fait la bonne chose puis que ce qu'on élimine, on
l'élimine pour la bonne raison, je pense que c'est suffisant.
Maintenant, déposer
l'étude, chacune des études à 100 000 $, on ne commencera pas déposer
ça sur la place. Je répète, on ne fait pas un collectif de gestion de la ligne
bleue, là.
Maintenant,
un des points que je voudrais faire aussi, M. le Président, si vous me
permettez, c'est que, tantôt, on a mis
en veilleuse une réponse à une question qui avait été posée fort légitimement.
Quand madame sera prête à recevoir la réponse, ça nous fera plaisir de
la présenter.
Le Président
(M. Reid) : Merci. Est-ce que vous souhaitez faire ça
maintenant?
Mme Ouellet : Oui, bien, je vais compléter la question métro, là, puis après ça on
pourra aller à un autre sujet.
Le Président
(M. Reid) : Il reste 10 minutes.
Mme Ouellet : Donc, je comprends que le ministre refuse de nous déposer l'étude. Je
trouve ça un peu dommage. C'est un gouvernement qui s'était engagé à la plus
grande transparence. Il n'y a aucune information confidentielle dans cette étude-là, et je ne comprends pas pourquoi le
ministre retient cette étude-là, qui nous dit très clairement, là, qu'elle
a été transmise au printemps 2015 au ministère des Transports.
Est-ce que le
ministre pourrait m'informer de l'état d'avancement concernant la ligne jaune?
Le Président
(M. Reid) : Merci, Mme la députée de Vachon. M. le
ministre.
M. Daoust :
Avec la permission, je demanderais à des personnes qui travaillent au quotidien
dans ça de nous donner une réponse.
M. Côté (Paul) : M. le Président, actuellement, on a concentré nos efforts sur l'étude
du prolongement de la ligne bleue et
on s'apprête à déposer le dossier d'opportunité au ministère après attestation
des partenaires, M. le Président.
Le Président
(M. Reid) : Merci. Vous voulez ajouter quelque chose,
M. le ministre?
M. Daoust :
Simplement qu'on comprend tous que la ligne bleue, entre le moment où on décide
de le faire puis le moment où va
commencer à circuler en métro, on va avoir eu le temps de s'occuper de la ligne
jaune, mais on ne les prendra pas en
parallèle, ça serait fort surprenant, et on parle d'un horizon de temps qui
excède cinq ans, là. Alors, on peut
toujours en parler aujourd'hui, mais, quand on y arrivera, on dira : Ah!
on avait sous-budgété dans le temps. Bien, je pense qu'actuellement, là, plutôt que de s'éparpiller, on doit
focaliser, focaliser sur la ligne bleue et la faire arriver. On en a
besoin, et c'est sur ça actuellement qu'on travaille.
Le Président
(M. Reid) : Merci. Mme la députée de Vachon.
Mme Ouellet : Oui. Est-ce que
le ministre est en train de me dire que l'AMT n'est pas capable de travailler deux projets en même temps? Parce qu'on se
comprend qu'ils ne sont pas au même stade, là, puis on comprend qu'ils ne
se construiront pas en
même temps, mais, pour qu'un projet se construise, il y a une planification qui
doit se faire avant. Et là ce que
j'entends, c'est qu'il n'y a rien actuellement qui se fait sur la ligne jaune.
Et est-ce que je comprends que le ministre me répond qu'il n'y a rien
qui va se faire dans les cinq prochaines années? C'est-u ce que j'ai entendu?
Le Président
(M. Reid) : M. le ministre.
• (17 h 40) •
M. Daoust :
Ce n'est pas là où j'en suis. Ce que je dis, c'est qu'on a concentré nos
efforts sur la ligne bleue actuellement.
Maintenant, il va se produire aussi d'autres choses dans la région de Montréal,
et Mme la députée en est bien consciente. C'est qu'on a le projet
de loi n° 76 qui va être mis en place. On va repenser un petit peu la
façon de fonctionner puis on va la faire de
façon beaucoup plus globale. Et il y a le SLR sur le pont
Champlain qui va entrer en service et
qui va influencer nos déplacements urbains. Alors, la ligne jaune... Vous
savez, j'ai des demandes, parallèlement à vous, sur la ligne orange. En fait, j'ai des demandes sur toutes les
lignes. Et ce qu'on dit simplement, c'est qu'on doit le faire à l'intérieur
de nos moyens.
Actuellement, on focalise sur la ligne bleue, puis ça ne veut pas dire qu'on ne
s'occupera pas de la ligne jaune, puis
on n'attendra pas cinq ans, on n'attendra pas d'avoir réalisé le projet de la
ligne bleue ou un autre projet. On est capables de démarcher en succession, mais on n'a pas de nécessité de les marcher
en parallèle parce que les données qu'on aura obtenues... Un, on manque d'information. On manque d'information
pourquoi? Parce que, comme je le disais, on va avoir le SLR. Ça va moduler énormément
nos transports. Ça sera annoncé prochainement. À ce moment-là, on sera en
mesure de dire : Ah! bien, peut-être
que la ligne jaune, on devrait plutôt aller dans cette direction-là. La ligne
bleue, on le sait où on s'en va. La
ligne jaune, elle peut avoir des mouvements parce qu'il va y avoir des
interconnexions avec le SLR, possiblement, puis on verra comment on va les faire. Mais ça ne retardera rien. On n'a
pas de nécessité... considérant les argents qu'on peut accorder à ces
projets-là, ça ne retarde rien, actuellement, de dire qu'on focalise sur la
ligne bleue.
Le
Président (M. Reid) : Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Vachon, il vous reste un peu plus de six minutes.
Mme Ouellet : Oui. Donc, je comprends qu'il n'y a
aucuns travaux qui se font actuellement sur la ligne jaune et j'aimerais un peu mieux comprendre quand est-ce que
vous pensez, du côté de l'AMT, commencer à recommencer, parce qu'il y en a déjà eu, des travaux qui ont
été faits sur la ligne jaune, donc recommencer à faire les études et les
analyses nécessaires pour la ligne jaune. C'est quoi, votre horizon?
Le Président
(M. Reid) : Oui. M. le ministre.
M. Daoust : Écoutez, sur la ligne jaune, je m'excuse, mais, sur la
ligne jaune, je présume qu'actuellement... On a certainement des données de base là-dedans.
On peut demander au président de l'AMT de nous en parler un peu. Mais,
si on n'en a pas actuellement, moi, ça ne m'inquiète pas parce qu'on va les faire en succession,
c'est sûr. Puis actuellement on focalise sur la ligne bleue. Plus on
s'éparpille dans ces projets-là, moins ils risquent d'arriver. Et il faut
focaliser dans ces projets-là. Et que
la ligne jaune, actuellement, ne soit pas en mode grand développement du projet, ça se peut, mais je vous
répète qu'aussi il y a plein de choses qui sont en train de se faire dans la
région métropolitaine de Montréal. Et on devra en tenir compte dans
l'élaboration des projets autres que la ligne bleue.
Maintenant,
je reviens avec la proposition que je vous faisais tantôt, M. le Président, c'est qu'il y a une question fort
pertinente qui a été posée tantôt pour la SAAQ. Et M. Dave Leclerc, de la
SAAQ, est ici et a obtenu la réponse. On pourra la donner à Mme la
députée.
Le Président
(M. Reid) : Est-ce que vous souhaitez l'entendre, Mme la
députée de Vachon?
Mme Ouellet : Ce ne sera pas très long, on va arriver à la
SAAQ. Je voudrais juste avoir une réponse concernant la ligne jaune parce que ce qu'on apprend aujourd'hui, c'est nouveau, là. Écoutez, moi, je peux vous dire, je suis de la Rive-Sud, là, et la ligne jaune, ça fait longtemps
qu'on l'attend, et ça a toujours été prévu que les travaux se faisaient au niveau de la planification en parallèle.
Moi, j'apprends aujourd'hui que c'est au point mort, qu'il ne se passe rien.
Et, de ce que j'entends, il n'y a
aucune intention que ça recommence dans un délai prévisible. Donc, j'aimerais
que vous m'indiquiez à quel moment...
parce que vous me dites qu'il n'y a aucun travail actuellement qui se fait sur la ligne jaune. Je voudrais que vous m'indiquiez
à quel moment c'est prévu que ces travaux-là débutent, ou sinon ça ne fait pas
partie de votre planification, et, pour l'instant, vous êtes incapable de me
dire quand est-ce que ça va recommencer, donc que vous seriez en train de nous annoncer... et je n'espère pas
que ce soit ça. C'est pour ça que je vous laisse la possibilité de me
confirmer, pour me confirmer que ce
n'est pas ça, parce que, sinon, ça a l'air que vous êtes en train de nous annoncer que vous le reportez aux calendes grecques.
Donc,
moi, j'aimerais bien entendre quand est-ce que vous allez recommencer les
travaux sur la ligne jaune. Est-ce qu'on
parle de cinq mois, 12 mois, deux ans? Quand est-ce que vous pensez recommencer
les travaux sur la ligne jaune?
Le
Président (M. Reid) : Merci, Mme la députée de Vachon.
Je vous rappelle, s'il vous plaît, de parler au président. M. le
ministre.
M. Daoust :
Alors, je reviens au président de l'AMT, qui, au quotidien, est dans ces
projets-là.
Le Président (M. Reid) :
M. Côté.
M. Côté (Paul) : M. le Président, l'étude de la ligne jaune, du
prolongement de la ligne orange et de la ligne bleue étaient des projets qu'on gérait simultanément
jusqu'à la décision du gouvernement, que vous connaissez bien, de nous demander d'étudier et d'aller plus loin dans le
prolongement de la ligne bleue. Alors, c'est sur cette option que l'AMT s'est penchée. Et on arrive à terme, on va déposer le dossier d'opportunité au ministère lorsque des
partenaires auront donné leur attestation
au document que nous avons déposé. Et, selon la décision ministérielle, on
verra si les travaux se prolongent
sur la ligne bleue et on décidera dans cette année, d'ici les 12, 15 prochains
mois, et quand on retravaillera le
PQI de l'AMT et son projet triennal, son plan triennal d'immobilisations, si on
peut inclure des études supplémentaires pour faire soit une analyse de la ligne jaune, soit un prolongement de
la ligne orange. Ça sera décidé dans les priorités puis dans la capacité de l'Agence métropolitaine de
transport à gérer les différents projets qui lui sont présentés par ses
différents partenaires.
Je
vous ferai remarquer, M. le Président, que d'insinuer que l'AMT ne peut pas
gérer plus qu'un projet à la fois, on
a une liste très longue de projets qui répondent à différentes priorités dans
le domaine du transport. Il n'y a pas que le métro, il n'y a pas que Montréal comme ville dans notre portefeuille.
Et donc, dans le cas du métro, on s'est concentrés sur la ligne bleue. Quand, ce dossier-là, les
décisions seront prises, on pourra envisager la remise à jour des études pour
la ligne jaune et la ligne orange.
Le Président
(M. Reid) : Merci, M. Côté. M. le ministre, ça va?
Mme la députée de Vachon.
Mme Ouellet : Donc, par votre réponse, vous me confirmez... parce que, vous savez,
j'ai rencontré vos prédécesseurs, là,
au moins les deux derniers, concernant l'ensemble des projets par intérêt de...
étant donné ma circonscription, et l'ensemble des projets continuait, et
c'est ce que notre gouvernement avait annoncé, oui, le bureau de projet pour la ligne bleue, mais les études continuaient du
côté de la ligne jaune. Donc, aujourd'hui, vous nous annoncez — et là c'est une nouvelle pour moi, là, je ne sais pas si c'est une nouvelle pour les
autres, mais c'est une nouvelle moi — que les travaux sur la ligne jaune sont arrêtés, donc ça a été une
volonté de la part, j'imagine, du gouvernement, et que vous ne savez pas à
quel moment ça recommencera parce que, là, vous concentrez tous vos efforts sur
la ligne bleue. Donc, moi, ce que j'apprends
aujourd'hui, c'est que tout est arrêté concernant la ligne jaune, et ce n'était
pas ce qui était prévu à l'époque.
Et
je veux juste vous rassurer, ce n'est pas moi qui disais que vous ne pouviez
pas faire la ligne jaune et la ligne bleue en même temps. Moi, je dis justement le contraire. Je crois que vous
pouvez faire les deux en même temps, mais c'est du côté du gouvernement qu'on nous affirme que les
deux ne peuvent pas se faire en même temps. Donc, moi, je veux vous
rassurer, jamais je n'ai pensé ça. Je pense que l'AMT, il y a eu un
redressement nécessaire qui a été réalisé par votre prédécesseur, mais l'AMT a géré des projets importants et a, je pense,
fait avancer le transport collectif à Montréal. Donc, je n'en reviens
pas.
Le Président
(M. Reid) : ...Mme la députée.
Alors,
nous passons maintenant à un bloc gouvernemental parce que le bloc de
l'opposition officielle est terminé, et je passe la parole à M. le
député d'Abitibi-Est.
• (17 h 50) •
M. Bourgeois :
Merci, M. le Président. Vous me permettrez de saluer mes collègues du côté
ministériel, donc le député de Dubuc, le député de Maskinongé, le député
de Mégantic, également les députés de l'opposition, Mme la députée de Vachon,
MM. les députés de Beauharnois et Bécancour, ainsi que le député de Masson.
M.
le Président, je vais vous entretenir d'un sujet qui, à prime abord, n'est pas
si représentatif que ça d'une région comme la mienne, mais dans lequel on identifie de plus en plus des
opportunités. Je veux revenir d'ailleurs sur le nom du ministère. On parle bien du ministère des
Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports. Je
veux vous parler, M. le Président, de l'électrification des transports, mais,
pour ce faire, vous me permettrez une petite mise en contexte.
En
2011, le Québec s'est engagé dans la voie de l'électrification des transports,
et donc avec des visées premièrement environnementales, donc, pour voir à faire
la réduction des gaz à effet de serre, mais également des visées économiques. Vous comprendrez que cette
opportunité-là amène un potentiel de création d'emplois et de richesse
fort considérable dans une filière qui est en émergence.
Donc, M. le
Président, subséquemment, avec la venue de notre gouvernement, nous nous sommes
dotés d'un plan d'action en 2015. Plus précisément, le
9 octobre 2015, le gouvernement du Québec lançait son plan d'action
en électrification des transports pour la période 2015‑2020, et donc confirmait
ainsi sa volonté d'arriver et d'accéder à l'arrivée
des véhicules électriques sur les routes du Québec pour le bénéfice de la population
et des populations futures.
Ce
plan d'action... et là vous allez me permettre de me référer à quelques
documents puisque c'est un plan d'action qui est doté de 420 millions de dollars et qui se décline en 37
mesures qui ont des portées dans 12 ministères différents. Donc, on voit l'aspect transversal de ce
positionnement-là en lien avec l'électrification des transports et on veut
s'assurer que l'ensemble des acteurs va mettre l'épaule à la roue dans
son rôle spécifique.
On
vise à la fois le gouvernement, les organismes gouvernementaux, mais également
le transport électrique de façon
générale. On veut valoriser également l'expertise qui est déjà en place ici, au
Québec, pour répondre à cet enjeu-là et
on veut non seulement la reconnaître, mais la développer et l'appuyer dans son
développement pour être capable de devenir
un acteur au niveau d'une filière industrielle dynamique dans laquelle on
pourrait se démarquer au niveau mondial. Et je pense que là-dessus on a
déjà de beaux exemples. Mais allons plus loin, soyons innovateurs et
structurants pour l'avenir du Québec.
Dans
ces actions-là, posées, M. le Président, comme je vous disais, dans les 37
mesures du plan, il y en a déjà une
grande partie qui sont en vigueur. 80 % de ces actions-là sont déjà en
vigueur. Donc, on n'est pas juste dans un processus de potentiellement réaliser des choses, on est
déjà en action de façon considérable. Et ça, je pense, M. le Président, c'est
tout à fait significatif de cet
engagement-là. On aurait pu énoncer des grandes volontés, mais sans pour autant
pousser sur cet enjeu-là et
dire : Bon, bien, chaque chose en son temps. Non, au contraire, les
différents acteurs ont été très actifs pour s'assurer qu'on arrive à
terme avec des réalisations fort intéressantes. Et vous me permettrez d'en
mentionner quelques-unes qui sont plus en
lien avec le ministère des Transports, qui sont à l'effet de toute la question
du soutien à la réalisation de
projets de démonstration de taxis électriques, qui visent, d'une part, à
évaluer la technologie, hein, on en a discuté
un peu tout à l'heure, donc, cet engagement-là, il relève plus spécifiquement
du ministère, mais également de mieux faire
connaître le véhicule électrique parce que, bon, pour plusieurs personnes, il y
avait un scepticisme sur la capacité à voir
un véhicule électrique répondre à des besoins tels que ceux du taxi. Dans les
faits, on sait que ces véhicules-là sont utilisés abondamment dans toutes sortes de conditions. Donc, on se
disait un peu inquiets sur la fiabilité. Mais, justement, d'avoir un engagement à venir valider cette
fiabilité-là pour rassurer à la fois les utilisateurs, mais aussi l'industrie
à, donc, prendre ce virage-là vers
l'électrification des transports, il fallait trouver une plateforme qui nous
permettait de le faire. Et là-dessus le ministère, donc, s'est attelé à
la tâche rapidement. Et on est en cours de réalisation là-dessus.
Également,
il y a un programme de soutien à la réalisation des projets de démonstration de
produits ou de technologies de transport
électrique qui est fabriqué ici, au Québec, parce que, je vous le dis, là,
l'engagement, M. le Président, c'est qu'on souhaitait que les
entreprises québécoises s'attellent à la tâche, qu'elles participent pleinement
au potentiel que représente cet enjeu-là. Et donc, là-dessus également, on a un
programme au niveau de ces réalisations-là.
Dans
le même sens, un programme... et ça, moi, j'ai eu beaucoup de commentaires
là-dessus de la part d'électeurs chez
nous qui sont très fiers de voir comment le gouvernement a appuyé le
déploiement des autobus scolaires électriques. Je pense qu'il y a toujours un lien particulier auprès... bien, je suis
prêt à reconnaître qu'il y a eu des engagements et des... Et ça, c'est bien. Je
pense que tout le monde a une volonté d'agir pour offrir un meilleur
environnement à l'ensemble de la population.
Et, quand c'est pour les enfants, pour les étudiants, comme ça, on a encore un
attachement plus important, je pense, là. La fierté qu'on doit avoir sur cette
réalisation-là de ce programme-là, elle est tout à fait importante, et ça a permis au ministère de l'Éducation et de
l'Enseignement supérieur d'y participer, dans le cadre du financement du
programme, pour en modifier un autre qui permettait de faire cette
réalisation-là.
Il
y a également le Programme de soutien à la promotion de l'électrification des
transports, qui permet de capitaliser sur
l'expertise de partenaires externes qui oeuvrent dans la filière. Donc, on veut
développer une industrie, on doit la regarder dans son ensemble global pour justement s'assurer qu'elle va, à terme,
livrer les fruits les plus complets possible de cet engagement-là. Donc, là-dessus, entre autres, un
élément, c'est... il va y avoir, par exemple, dans le cadre de ce programme-là
au mois de juin 2016, le 29e Symposium international sur le véhicule électrique
qui va se tenir à Montréal. Donc, de demeurer dans une dynamique toujours à la
recherche de meilleures méthodes, comment mieux venir positionner cet enjeu-là,
et de prendre cette initiative-là, de sensibiliser toute la population, mais
également les groupes intéressés de scientifiques et les gens au niveau
technique sur cette programmation-là, je pense que c'est fort important.
On passe aussi dans
un autre élément, c'est-à-dire que, concrètement, on dit qu'on souhaite avoir
ça. Il faut permettre aux véhicules
électriques de circuler. Donc, il y a une dizaine de voies réservées qui sont
maintenant accessibles aux véhicules
électriques dans la région à la fois de Montréal et de Québec. Encore là, si on
veut développer ce secteur-là, il
faut que les consommateurs... qu'on les incite non seulement de faire
l'acquisition, mais de leur offrir certaines facilités qui vont les amener à aller un peu plus loin dans
leurs convictions et leur engagement. Donc, c'est aussi combiné avec des
passages gratuits pour les véhicules électriques au niveau des ponts à péage et
aux traversiers.
Et
celui-là, il me touche un peu plus particulièrement, c'est l'implantation de
bornes de recharge le long des principaux axes routiers. Évidemment, vous comprendrez que, quand on est à Montréal
et à Québec, d'utiliser un véhicule électrique dans des trajets de courte durée et distance, c'est un peu plus facile.
Même si je voudrais, demain soir, dire : Je quitte le parlement et je me
rends chez moi, en Abitibi, avec un véhicule électrique, pas hybride, le trajet
risque d'être long. Et là c'est le
dilemme, hein, la poule ou l'oeuf. Est-ce qu'on développe l'utilisation du
véhicule électrique en favorisant l'achat de véhicules électriques ou est-ce qu'on met en place un réseau
d'alimentation, de bornes d'alimentation électriques, pour pouvoir favoriser, dans le fond, l'acquisition des
véhicules parce que les gens sont dans un contexte où ils peuvent penser
se déplacer sur l'ensemble du territoire québécois, sur les principaux axes de
circulation, en utilisant un véhicule qui correspond
à leur engagement envers, je dirais, à la fois l'environnement, mais le type de
conduite qu'ils veulent avoir?
• (18 heures) •
Et ça, là-dessus, je reviendrai peut-être un peu
plus tard auprès du ministre parce que, vous savez, en Abitibi-Témiscamingue, on a déjà un réseau de bornes qui
est installé entre les principales villes de la région à la grande satisfaction
de plusieurs utilisateurs de véhicules
électriques en Abitibi-Témiscamingue. Et, plus récemment à Val-d'Or, on a eu
droit, lors de l'inauguration d'une
des dernières bornes à recharge rapide, d'avoir un groupe de propriétaires de
véhicules électriques qui est venu,
donc, clairement identifier leurs attentes
en lien avec le déploiement du réseau parce
qu'ils disent : Nous, on fait
notre part, on est très contents d'avoir ce réseau-là en Abitibi-Témiscamingue,
mais notre ambition, c'est de pouvoir se
déplacer partout au Québec avec ces véhicules-là d'une façon intéressante parce
que, bon... Et là on a des enjeux, des enjeux
de desserte de territoires. Je pourrais demander à ma collègue de Gatineau de
voir aussi si... Chez elle, par exemple, il y a Le Domaine dans le parc de La Vérendrye, là. Il n'y a pas
d'installation. Mais on a un enjeu parce que Le Domaine lui-même, cette
installation-là, qui, en partie, sert de relais routier entre
l'Abitibi-Témiscamingue et la région des Laurentides
et de l'Outaouais, ces installations-là, actuellement, sont desservies par une
centrale au diesel. Malheureusement, il
n'y a pas de réseau électrique qui se rend là. Et d'installer une borne à
recharge rapide sur une génératrice, vous m'excuserez, mais là il faut être conséquents. On va souhaiter
avoir une desserte avec de l'énergie verte pour ces installations-là pour
éventuellement, M. le Président, vraiment
remplir notre objectif, qui est la diminution des gaz à effet de serre, et
permettre aux gens qui vont avoir
posé le geste de faire l'acquisition d'un véhicule électrique de pouvoir se
déplacer sur les principaux axes routiers du Québec de façon
intéressante.
Je
vais aussi faire le tour un peu, il y a plusieurs autres ministères qui sont
mis à contribution. Je pense qu'il faut le mentionner parce que ce déploiement-là, il est impossible si on le
confie tout simplement au ministère des Transports, même s'il a le mandat de l'électrification. Il y a
d'autres partenaires, d'autres joueurs importants qui sont essentiels pour
le déploiement de cette stratégie-là. Je
pense, entre autres, au ministère de l'Économie, de la Science et de
l'Innovation, qui est responsable de
six mesures. Je les mentionne rapidement. Dans celles qui sont déjà en vigueur,
on peut parler de l'appui des projets
d'innovation industrielle en collaboration avec d'autres acteurs, d'autres
ministères et/ou des gens du secteur privé,
des projets majeurs en électrification des transports, d'appui aux entreprises
pour développer des marchés hors Québec, le soutien aux projets
d'investissements liés à l'électrification des transports et finalement le
soutien à l'implantation d'entreprises étrangères au Québec, qui sont toujours
dans l'optique de l'électrification des transports sur le territoire québécois.
Également, le
ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles, Énergie et Ressources
naturelles, je pense que c'est un
partenaire essentiel dans cette démarche-là. On n'a qu'à penser, entre autres,
dans la mise en vigueur des programmes Roulez électrique, le programme
Branché au travail parce que, oui, on va encourager les gens à faire
l'acquisition de véhicules. Je pars de la maison, j'ai ma borne. Mon véhicule
est bien chargé, je me déplace, j'arrive au travail. Dépendamment de la
distance à être parcourue, s'il y a des installations qui me permettent de
pouvoir me brancher, peut-être que je
n'utiliserai aucun carburant fossile. Je vais pouvoir me déplacer de la maison
au travail avec un véhicule
électrique qui fera vraiment le travail comme on le souhaite, comme on le veut.
Donc, pour favoriser cette diminution-là des gaz à effet de serre.
Il y a
également l'appui au développement de nouvelles technologies ou de procédés
innovateurs en efficacité énergétique,
Technoclimat, qui est bien connu. Vous m'arrêterez, M. le Président, si
jamais... J'ai quand même quelques éléments que je veux que le ministre
nous précise.
Le Président (M. Reid) :
Vous êtes à un peu moins de cinq minutes.
M. Bourgeois : D'accord. Et
donc je vais quand même sauter quelques éléments parce que je pourrais vous
entretenir fort longtemps puis je sais que le ministre a beaucoup de choses intéressantes
à nous dire au niveau du programme de
l'électrification. Mais je veux aussi mentionner le ministère du Développement
durable, de l'Environnement et de la
Lutte contre les changements climatiques, tout ce qui... la vision qu'on doit
développer avec ce ministère-là pour s'assurer
que nos autres partenaires, entre autres, Hydro-Québec, puissent travailler au
développement de l'expansion du circuit électrique. Je pense que c'est un acteur important.
Oui, il y a des gens qui le font dans le secteur privé, mais
Hydro-Québec, pour assurer la desserte de base, doit être un acteur qui fait à la
fois le support, mais aussi qui, dans certains endroits, va être celui qui installe les bornes qui vont favoriser le
déploiement du réseau de façon efficace sur l'ensemble du territoire québécois.
Et ça vient
toucher aussi d'autres organismes parce qu'il y a des enjeux, hein? On va
parler de l'installation de bornes, M.
le Président, on va aussi même
toucher la Régie du bâtiment parce que c'est des installations électriques
avec une certaine capacité. Il y a
certains risques si les installations ne sont pas faites de façon adéquate.
Donc, la Régie du bâtiment est mise à
contribution aussi dans cette
dynamique-là. Il y a, et là, ça, je trouve ça fort intéressant, le Centre de
gestion de l'équipement roulant, ce qui est
communément appelé le CGER. Si on veut assurer, comment je dirais, une confiance à la population, il faut que le ministère
soit un exemple. Et on demande au CGER, dans le fond, de faire l'acquisition de véhicules électriques pour faire
son travail, donc d'être capable de fournir le ministère des Transports en lien avec ses besoins d'avoir les véhicules
électriques. Donc, le gouvernement doit montrer l'exemple à la population.
Donc, l'acquisition de 1 000 véhicules
électriques à terme, je pense que c'est quelque chose de fort important. Il y a
déjà 358 véhicules qui sont la possession du ministère, mais qu'on aille
plus loin pour justement donner confiance.
Et donc,
là-dessus, M. le Président, j'aimerais ça que le ministre nous parle des
programmes et mesures qui vont permettre l'atteinte des cibles du plan d'action
d'ici la fin de l'année 2020.
Le Président (M. Reid) :
M. le ministre, à vous la parole, et vous avez 1 min 30 s.
M. Daoust :
Alors, on conviendra tous que c'est une excellente question. M. le Président,
je pense que la base de tout ça,
c'est qu'il faut mettre les conditions favorables pour arriver à faire en sorte
qu'on va rencontrer un objectif qui, on le reconnaît tous, est un
objectif qui est ambitieux.
Maintenant, on a parlé du CGER, puis je vais
commencer par parler de ça. Les véhicules électriques hybrides branchables en service actuellement, vous savez,
au CGER, on en a quand même 358 au gouvernement du Québec. Et qui sont utilisés par les ministères, par les
organismes, incluant le réseau de la santé et de l'éducation, il y en a 334, et
utilisés par les municipalités, il y
en a 24. Alors, au ministère des Transports, on en a 94. C'est 28 % du
portefeuille de véhicules. Mais on va commencer par donner l'exemple
dans tout ça.
Et
l'autre point, c'est... il faut que ça devienne facile. Puis je vous donne
l'exemple, M. le Président, de votre téléphone cellulaire. On a tous développé le réflexe de... chaque fois qu'on a une
chance, on se branche un peu. Et je pense que les automobiles, on va aller exactement dans cette
direction-là avec l'automobile électrique. Tu arrives à ton travail, tu te branches. Tu arrives chez toi, tu te branches. Tu
arrives chez ton fils ou chez tes parents, tu te branches. Et, pour ça, ça veut
dire qu'il faut qu'on ait des places pour se
brancher, beaucoup. Et c'est pour ça que l'effort qu'on déploie actuellement
va beaucoup aussi dans cette direction-là.
Il y a trois
facteurs qui influencent l'acquisition d'une automobile électrique. Il y a le
prix. On a juste à voir le prix des Tesla. Il y a peu de gens qui en ont
ici actuellement. Pas qu'ils ne sont pas capables de se les payer, mais ça demeure une automobile
chère, hein? Alors, le député, ici, de Bécancour, qui semble d'ailleurs se
porter volontaire pour s'en acheter
une... Alors, c'est des automobiles qui sont relativement chères, mais on voit
que la deuxième génération de Tesla
est dans des eaux de 35 000 $. La concurrence... et j'ai rencontré
des gens de General Motors, en fin de semaine, qui disaient : Nous autres,
on n'a pas besoin d'un dépôt de 1 000 $ puis attendre deux ans. On
peut vous en livrer une tout de suite. J'ai trouvé que la compétition
s'installait fort.
Le deuxième
facteur, c'est la rapidité de chargement. Ça prend combien de temps, charger
ça, là? Si ça te prend 10 heures, c'est une chose, si ça te prend une
demi-heure, c'est autre chose.
Le Président (M. Reid) :
Le bloc est terminé.
M. Daoust : On aura l'occasion
d'élaborer plus loin.
Le Président (M. Reid) :
Oui. Je vous ai laissé dépasser un petit peu, mais le bloc est passé. Nous
passons maintenant au dernier bloc de
l'après-midi pour le deuxième groupe de l'opposition, et je donne la parole au
député de Nicolet-Bécancour.
• (18 h 10) •
M. Martel :
Merci, M. le Président. Écoutez, M. le ministre, le préambule était tellement
long, j'aurais quasiment le goût de vous donner mon temps pour finir la
réponse, mais j'aurais des bonnes questions aussi.
Non, non,
blague à part, je veux saluer la députée
de l'opposition officielle, les députés de
la partie gouvernementale et
surtout remercier mon collègue de Groulx, qui a accepté que je m'immisce un peu comme ça
dans les discussions pour parler de
la Société des traversiers du Québec. Vous savez, M. le ministre, vous êtes
un... Je veux saluer aussi toutes les personnes
qui accompagnent le ministre et les
différents organismes ou le ministère. Merci de faire le travail que vous
faites. Et je reviens à ma question au niveau de la Société des traversiers du Québec. Vous savez, M. le ministre, je suis bien conscient que vous êtes en fonction depuis
pas longtemps. Je pense que c'est le mois de janvier. Je vais
vous poser des questions sur peut-être
un peu l'historique de la Société des
traversiers, mais dans un objectif d'avoir une assurance qu'on va
améliorer les choses.
Je sais de
votre carrière de gestionnaire... La Société des traversiers du Québec, je
comprends que c'est un besoin que les
Québécois ont. Au Québec, on a le fleuve Saint-Laurent, on a des moyens de
transport et on ne peut pas mettre des ponts
partout. Donc, c'est essentiel qu'on ait un bon service de traversiers. Je ne
m'attends pas à ce que la société fasse des surplus. Ce n'est pas l'entreprise privée, ce n'est pas son but. Son
but, c'est de rendre les meilleurs services possible au meilleur coût, mais, dans les temps de
restrictions budgétaires... Puis ce n'est pas parce qu'on gère un organisme
public qu'on est moins responsable de
la gestion des fonds publics que l'entreprise privée. Vous avez passé une
partie de votre vie là-dedans, moi
aussi, et je sais que ça demande des qualités de gestion importantes et des
compétences. Mais, quand je
regarde l'historique, sincèrement, j'ai beaucoup d'inquiétude. Je regarde où est-ce
qu'on s'en va, j'ai besoin d'être rassuré de
votre part, M. le ministre. Mais peut-être qu'il y
a eu aussi un changement en cours
d'année ou l'année passée au niveau
de la société. J'aimerais ça, peut-être, l'entendre, avoir
une certaine assurance qu'on va améliorer les choses.
Juste deux petits blocs, comme ça. Le premier,
je vais vous demander d'intervenir tout de suite. Quand on regarde, là, la période de 2007‑2008
à 2014‑2015, donc qu'on regarde les sept, huit dernières
années, au niveau du nombre de
passages, là, voitures, piétons, etc., on était, en 2007‑2008, à 5,2 millions de passages; 2014‑2015,
4,9 millions. Donc, il y a eu
une diminution du nombre de passages. Par contre, quand on regarde au niveau
des effectifs pendant cette même période
là, on était à 444 employés en 2007‑2008, on est à 551 en 2014‑2015. Mais,
sincèrement, M. le ministre, qu'est-ce qui
m'interroge le plus, c'est qu'au niveau des employés de bureau il y en avait
39, employés administratifs, et, en 2014‑2015, il y en a 63. Donc, c'est
une augmentation d'à peu près 60 % des postes administratifs.
Quand on
regarde les états financiers de la Société des traversiers, on remarque qu'au
cours des dernières années on fait des déficits, notamment à cause de la
diminution de l'achalandage. Je remarque dans les états financiers que
les surplus cumulés font en sorte qu'on peut
éponger une partie des déficits, mais ça a l'air à être structurant comme
déficits.
Ça fait que moi, j'aimerais ça savoir c'est
quoi, le plan de match. J'aimerais ça avoir une justification aussi pourquoi qu'on a dû augmenter les employés de
bureau, le personnel administratif de façon aussi importante quand on
constate la diminution de la clientèle qu'il y a eu.
Le Président (M. Reid) :
Merci, M. le député de Nicolet-Bécancour. M. le ministre.
M. Daoust : Moi, je vais proposer une réponse sous deux
façons. La première, je vais vous donner peut-être une réponse un peu générale et puis plus
macroéconomique. Et après ça, bien, le président de la Société des traversiers étant avec nous, avec votre consentement, bien sûr, je
lui demanderai d'apporter certaines réponses plus administratives, plus
directes.
Dans un
premier temps, vous savez, une des baisses d'achalandage, un des motifs, c'est
qu'on a eu une grève aussi, et la grève a fait en sorte qu'on a moins de
passages. C'est normal qu'il y en ait moins.
Maintenant,
il y a un autre phénomène aussi, et puis je vais le jouxter à ce qu'on a vu
dans les journaux récemment, puis ça
m'avait interpellé pas mal. C'est que, dans la région de Montréal, la région de
Québec, le temps d'attente dans le trafic
pour te rendre à domicile, au cours des 10 dernières années, a raccourci
de huit minutes. J'ai vu ça dans le journal récemment. C'était dans les journaux. Ce que ça veut dire, c'est que tu
as une baisse de gens qui circulent pour se rendre au travail. On a de plus en plus de travail à
domicile. On a de plus en plus de travail aussi qui sont faits à des heures
différentes, mais on a un troisième
facteur qui vient jouer aussi dans le cas des traversiers, puis je vous parle,
par exemple, celui ici, à Québec. C'est qu'avec la baisse du prix du pétrole, bien, à un moment
donné, le confort dans ton automobile puis de faire le tour, c'est quelque chose qui rentre dans ton
équilibre puis dans tes dépenses en disant : Écoute, je suis capable de
voyager une ou deux personnes, je
vais les amener avec moi. Le pétrole coûte moins cher, on s'organise de cette
façon-là, puis j'aime mieux ça. Ça se peut, ça.
Alors, il y a
un changement des façons que nous avons de travailler. Il y a un changement sur
les heures parce qu'on a des
flexibilités. Je vous donne un exemple bien simple. J'ai un de mes fils, moi,
qui commence à sept heures le matin à
50 kilomètres de chez eux, puis il a fait ça de cette façon-là pour être
capable d'aller chercher sa fille, qui est à l'école primaire, qui est en première année, et il est capable d'aller
la chercher à quatre heures l'après-midi. Il a une entente avec son
patron, puis ça convient à tout le monde.
Alors, le monde évolue beaucoup. La nouvelle
génération de travailleurs, celle qui s'installe actuellement, travaille très différemment de nous. On a vu les
baisses... puis je comprends que vous me direz que ce n'est pas pertinent,
mais on a vu les baisses, par exemple,
d'utilisation de télévision. C'est des gens qui ne regardent pas la télévision,
ils sont en interactif tout le temps.
La façon de travailler change, le prix du pétrole a baissé. On a eu un
phénomène aussi, comme je vous le
dis, où on a une grève. Et, n'oublions pas, on a un certain nombre de nos
traversiers qui sont gratuits. Un traversier gratuit, même si tu as une baisse d'achalandage, ça ne change pas tes
revenus. Alors, l'ensemble de ces facteurs-là, de façon plus
macroéconomique, explique.
Maintenant, l'augmentation des effectifs et la
gestion administrative, je le répète, avec le consentement de mes collègues, M. le Président, notre président de
la Société des traversiers étant avec nous, il pourra certainement nous
l'expliquer.
Le Président
(M. Reid) :
Est-ce qu'on a le consentement pour entendre le président de la Société des
traversiers? Il y a consentement. M. le président, s'il vous plaît, vous
nommer.
M. Fortier
(Jocelyn) : M. le Président, Jocelyn Fortier, Société des traversiers
du Québec, président-directeur général.
Alors, M. le
Président, ça fait 35 ans que je suis à la société. Donc, je peux vous dire que
j'ai vu fluctuer, à diverses périodes,
les statistiques d'achalandage de la STQ. Et, généralement, ce qu'on voit comme
raisons de fluctuations sont les
mêmes d'un cycle à l'autre. C'est l'industrie touristique qui, à une certaine
période, va augmenter parce que le taux de notre dollar est trop faible face aux États-Unis ou autres pays, de
sorte que les gens restent en tourisme chez nous. Il faut se rappeler
qu'une partie importante de notre achalandage est un achalandage touristique.
Et généralement, quand on constate chez nous
une diminution d'achalandage, on la constate aussi dans les autres secteurs de
l'industrie touristique et aux mêmes endroits où on le constate chez
nous.
L'autre chose
aussi qui peut faire fluctuer, M. le Président, les statistiques de la société
à la hausse ou à la baisse vont être
les grands travaux. Et je dis bien à la hausse et à la baisse parce que,
lorsqu'on a des grands travaux à Montréal, par exemple, à l'un ou l'autre des ponts, la traverse de Sorel-Tracy
jouit à ce moment-là d'une augmentation d'achalandage phénoménale. Par contre, quand nous, nous faisons
des travaux à nos installations ou qu'il se fait des travaux à proximité
de nos installations, on a malheureusement une baisse d'achalandage à ce
moment-là.
Le Président (M. Reid) :
M. le député de Nicolet-Bécancour veut intervenir?
M. Martel : Parce que M. le
ministre a parlé de ça. Mon point, là, ce n'est pas la diminution. Je vais
revenir tantôt sur la dernière année. Ce que je veux, c'est faire le lien entre
la diminution de la clientèle puis l'augmentation des effectifs. C'est
là que moi, j'ai un problème. Quand on regarde au niveau des états financiers,
on voit un déficit de plus en plus structurant.
Expliquez-moi comment ça se fait que vous avez été obligés d'augmenter le
nombre d'employés en même temps qu'on avait une diminution de clientèle.
Le Président (M. Reid) :
Merci. M. le président.
M. Fortier
(Jocelyn) : ...M. le Président, la société s'est vu confier des
responsabilités additionnelles qui ont impliqué du monde additionnel. Par
responsabilités additionnelles, je veux dire toute la responsabilité des
traverses des régions isolées de la Basse-Côte-Nord, la responsabilité du
service de desserte maritime sur les Îles-de-la-Madeleine. Je comprends
que c'est un entrepreneur privé qui le fait, mais il le fait avec un contrat
intervenu entre le ministère des Transports
à l'époque et l'entrepreneur privé. Mais le contrat nous a été cédé avec la
responsabilité de le gérer. C'est aussi des traverses qui étaient opérées par l'entreprise privée, même si elles
étaient sous notre responsabilité, comme L'Isle-aux-Grues, qui maintenant
relève directement de la Société des traversiers, la municipalité qui l'opérait ayant demandé à se retirer de ce créneau qui n'était pas leur spécialité. Alors,
évidemment, quand on ajoute de nouvelles traverses, bien,
les employés qui étaient chez les
privés viennent chez nous. Ça prend un peu aussi de personnel de bureau pour
encadrer le tout, encadrer les bonnes pratiques, encadrer les règles de
sécurité, et autres.
L'autre
phénomène aussi, c'est que, depuis 2009, la STQ doit mener à bien un programme
d'immobilisations, de rajeunissement
de sa flotte et de modernisation de ses diverses installations de l'ordre de 580 millions de dollars. Alors, il
a fallu évidemment avoir du personnel à l'interne pour gérer ces
divers dossiers, ces divers dossiers de construction, et autres. Alors,
ça, ça explique en fait une partie des coûts.
L'autre chose
aussi, donc, qu'il faut prendre en compte, c'est lorsqu'on
regarde le déficit. Le déficit inclut des frais d'amortissement pour le dernier
exercice publié, donc au 31 mars 2015, de
l'ordre de 9,5 millions de dollars. Or, c'est de l'amortissement... de l'amortissement, bien sûr,
c'est en raison des nouveaux équipements acquis ou autres, mais c'est quand
même des dépenses, une charge qui vient créer un déficit qui, en soi, n'est pas
un déficit opérationnel.
• (18 h 20) •
Le Président (M. Reid) :
Merci beaucoup. M. le député de Nicolet-Bécancour.
M. Martel : Écoutez, je reste quand même au niveau de la vision. Moi, j'aurais aimé ça entendre qu'il y avait
quelque chose de ponctuel là-dedans, qu'on reviendrait, compte tenu que la société
a toujours eu des missions, il y a toujours eu
une évolution. Mais la seule affaire qu'on constate, c'est que l'augmentation est en constante évolution, l'augmentation
du personnel.
Je veux
profiter de votre présence pour vous parler du fameux F.-A.-Gauthier que,
personnellement, j'ai eu beaucoup de critiques. Je ne suis pas le seul. On a parlé
de Lada, de citron. Mais il y a des choses qui sont un peu gênantes là-dedans.
Je vous
rappelle que ce bateau-là a coûté 175 millions. On a dû faire des améliorations de 45 millions pour le recevoir sur les
quais. Il y a eu beaucoup de bris sur le bateau. Ça a entraîné des bris de
service auprès de la clientèle. Le système
de gaz liquéfié, qui devait être la belle
innovation de tout ça, je ne sais s'il est fonctionnel actuellement, mais je sais qu'il ne l'était pas. Il a toujours marché au diesel. Je
sais que la garantie se termine au mois d'avril. On va devoir le mettre encore
hors service pour une bonne période pour
réparer toutes les anomalies qu'on avait constatées sur le bateau, je rappelle,
de 175 millions. Je ne peux pas croire qu'on peut affirmer qu'on a fait un
bon achat avec ce bateau-là.
Là, je
fais un mixte entre le bateau puis je fais un mixte de la gestion que je vous
ai parlé, M. le ministre, tout à l'heure. Au-delà des montants qu'on a dépensés pour le F.-A.-Gauthier, au-delà des bris qu'il y a
eu, écoutez, il y a eu d'autres dépenses qui se sont ajoutées, qui font juste questionner
toute la qualité. Je vous en nomme quelques-unes que j'ai ici, là. Frais d'opération
du débarcadère ferroviaire pour les traversiers du N.M. Camille-Marcoux
pendant que le N.M. F.-A.-Gauthier était
à quai, ça a coûté 15 340 $.
Une séance de photo pour le F.-A.-Gauthier,
10 540 $. Prendre des
photos, 10 540 $! Réparation
d'urgence des tuiles du plafond arrière, un bateau neuf, 6 110 $. Un
bateau qui coûte 175 millions, il faut changer des tuiles. Réparation du revêtement du pont,
8 339 $. Remplacement du joint d'étanchéité de la porte arrière, un
bateau neuf, 18 398 $.
Réparation d'une rampe sur le bateau, 6 470 $. Ce n'est pas des gros
montants. On parle d'un bateau neuf. Acquisition
de pièces de rechange pour le système de brouillard, c'est quand même assez
utile, ça, sur le fleuve Saint-Laurent, 41 720 $. Ce que je
vous mentionne là, c'est 106 917 $.
Moi,
j'aimerais ça que vous me disiez... je ne sais pas, vous, M. le ministre, ou le
président, dites à la population du Québec, là, qu'on a fait un
bon achat avec le F.-A.-Gauthier, puis j'aimerais ça l'entendre de mes
oreilles.
Le Président (M. Reid) :
Merci. M. le ministre.
M. Daoust : Écoutez, je vais effectivement demander au président de la Société des traversiers de nous expliquer.
Il est là depuis plus longtemps que moi.
Moi, je pense que le bateau était arrivé quand je suis arrivé. Alors, je vais
demander au président de la Société des traversiers de nous parler
peut-être de ce navire-là.
Le Président (M. Reid) :
M. Côté.
M. Fortier
(Jocelyn) : Alors, M. le
Président, F.-A.-Gauthier, quant à nous, demeure un excellent navire. C'est
le fleuron de la STQ, et nous en sommes fiers. Les capitaines en sont fiers, et
les employés en sont fiers. Le capitaine déclarait, entre autres, dimanche
dernier que c'est l'un des meilleurs bateaux qu'il a eu dans sa carrière
actuellement.
Bien sûr que
c'est un navire neuf. Bien sûr que c'est un navire qui a besoin d'ajustements
de toutes sortes. Lorsqu'on construit
une voiture, lorsqu'on lance un nouveau modèle de véhicule automobile, les
constructeurs ont pour habitude d'avoir
un, deux, trois, quatre, cinq, six prototypes et de faire tous les essais
possibles et d'améliorer. Un navire, c'est fait sur mesure pour les
besoins pour lesquels on le destine, et le navire étant lui-même est un
prototype, prototype sur le système de GNL
qu'on a mis à bord. Oui, c'est un système prototype de la façon dont il est
opéré, de la façon dont il est suivi, de la façon dont il est contrôlé
électroniquement, de la façon dont les mesures de sécurité sont suivies aussi.
Donc, il y a
eu des ajustements à faire, il y en a eu plusieurs. Par contre, la société se
félicite d'être allée sur un système
bicarburant, ce qui fait que, pendant qu'on faisait les ajustements de
prototype du navire, on a pu continuer à donner le service, de surcroît avec ce navire-là et de sorte que, sur
280 jours d'opération, il y a cinq jours d'opération qui n'ont pu être donnés pour des ajustements :
réparation d'un joint d'étanchéité. Celui qui a coûté, là, je ne me souviens
plus le prix exactement, là, 6 000 $ environ. Alors, il y a eu
des ajustements, oui, mais pour cinq jours seulement. Seulement cinq jours d'interruption. On aurait aimé mieux
qu'il n'y en ait pas un du tout, mais on avait prévu pire que ça parce que ce
n'est pas le premier navire que je vois construire à la Société des
traversiers, ce n'est pas le premier navire qui est mis en opération et
c'est du rodage qu'il faut faire pendant un an de temps.
On parle
ensuite de divers coûts. La plupart
des coûts, qui sont des suivis de garantie, dans certains cas, on a décidé, en accord avec le chantier, de les commander nous-mêmes
pour que ça aille vite. Lorsqu'on a vu que le joint d'étanchéité avait un problème, on n'a pas attendu toutes les autorisations de
Fincantieri, on a convenu avec eux qu'on le ferait puis on leur
enverrait la facture. Alors, il y a plusieurs des choses ici qui sont effectivement
couvertes par la garantie et pour lesquelles il y a eu ou il y aura des
remboursements si ça n'a pas été facturé encore.
Les pièces de
rechange, oui, les navires arrivent avec des pièces de rechange de base, mais
on a préféré s'équiper d'un énorme,
d'un bon inventaire de pièces de rechange de façon à ce que, s'il nous arrive
des problèmes durant l'opération, on
puisse réparer rapidement sans attendre. C'est la politique qu'on a partout, on
a toujours un stock de pièces de rechange. Il y a des pièces de rechange de base qui viennent
avec le navire et qui font partie du contrat de construction, mais il y a des
pièces de rechange que nous commandons
toujours après pour maintenir notre inventaire de façon à être efficaces,
efficients et, si par malheur on a un pépin, pour faire la réparation le
plus rapidement possible.
Vous parlez de tuiles. Bien, les tuiles, c'est
la même chose. Les photos, ce n'est pas une seule... ça a été une commande
complète... O.K., j'arrête.
Le Président (M. Reid) :
Oui, j'ai une demande du député pour terminer, il reste une minute.
M. Martel :
Bien, peut-être juste pour... peut-être qu'après vous pourrez, plus tard, là,
répondre, mais, moi, ce que je
comprends, c'est que les Québécois, ils paient un peu pour faire la recherche
et le développement de la compagnie qui a vendu le bateau. Et là la garantie, elle se termine en avril, là. Avec
toute la panoplie d'erreurs qu'on a vues, combien que ça va nous coûter
dans les prochaines années, là? C'est très inquiétant, puis je ne suis pas
rassuré, là.
Le Président (M. Reid) :
Il vous reste 30 secondes. M. le ministre.
M. Daoust :
Écoutez, dans ce contexte-là, je pense que le président de la Société des
traversiers est en mesure de nous
apporter des réponses et je proposerais qu'au prochain bloc on commence par donner
du détail là-dessus. Puis le président
se fera un plaisir de vous le donner. Puis je suis d'accord avec vous que ce
sont des questions qui ont été posées puis qui méritent d'avoir une
réponde. Et je suis persuadé qu'il y en a une où on est capables de
s'expliquer.
Alors, la
proposition que je vous fais, le bloc étant terminé, c'est qu'au départ du
prochain bloc le président de la Société des traversiers puisse nous
répondre, si ça convient à tous.
Le Président (M. Reid) :
D'accord. Merci. Alors, étant donné l'heure, la commission ajourne ses travaux
au jeudi 21 avril 2016, après les affaires courantes, où elle
poursuivra l'étude des crédits. Bonne soirée.
(Fin de la séance à 18 h 30)