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Commission permanente du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche
Bill 78 Loi de la conservation de la faune
Séance du jeudi 11 décembre 1969
(Onze heures cinquante-neuf minutes)
M. SHOONER (président de la commission du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche): Je crois que tous les membres de la commission sont
prêts à entreprendre l'étude de la Loi de la conservation
de la faune. Est-ce que c'est le désir des membres de la commission de
procéder à l'adoption article par article?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Est-ce que le ministre pourrait nous dire un
peu l'économie de la loi? Nous dire également la technique de
cette loi-là, pourquoi, dans les deux bills qui sont disparus ou qui
vont disparaître, on ne retrouve pratiquement plus les dispositions qui
apparaissent au chapitre 203 de la Loi de la pêche?
M. LOUBIER: Voici. Le député de Bonaventure sait
sûrement que la pêche est de juridiction fédérale et
que c'est par délégation de pouvoir et d'autorité que les
provinces s'en occupent, s'en préoccupent et en ont à
toutes fins utiles l'administration. C'est pourquoi, à ce
moment-là, nous référons aux provisions de la loi
fédérale.
Or, il apparaissait superflu et inconstitutionnel de ramener toutes ces
provisions-là dans notre loi, alors que la juridiction est
fédérale et que les lois fédérales
s'appliquent.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Quels sont les pouvoirs du gouvernement
provincial en matière de pêche sportive?
M. LOUBIER: Actuellement, c'est le gouvernement provincial, par
délégation de pouvoir et c'est entré dans les
moeurs et dans la coutume exerce, à toutes fins utiles, la
juridiction du fédéral comme si c'était sa juridiction.
Mais, toujours sous le chapeau de la législation fédérale.
Or, de façon concrète et pratique, nous sommes les mandataires du
gouvernement fédéral et nous avons énormément de
latitude.
La seule autorité qui nous est reconnue, c'est celle de
l'émission des licences et des permis et également celle de la
signature de baux avec des groupements ou des individus pour fins sportives de
chasse et de pêche.
M. PARENT: Avant que l'on aille en discussion article par article, quand
on parle de permis, quelle est l'intention du ministre à l'égard
du territoire du parc de la Gatineau en ce qui concerne l'émission des
permis de pêche?
Une demande est arrivée à cet effet au ministère au
moment où j'étais là. Comme le dit le texte de loi (il
parle d'organismes, de clubs) la Commission de la capitale nationale ne peut
pas être intégrée à ce moment-là par le texte
de loi tel qu'il est.
Je me demande s'il ne serait pas opportun, pour l'intérêt
public, que dans le texte, on prévoie qu'il puisse y avoir des ententes
avec la Commission de la capitale nationale pour l'exercice de pouvoir de
pêche sur le territoire du parc de la Gatineau.
Je ne sais pas si le ministre se rappelle de cette demande, mais elle a
été réitérée, au mois de juin dernier.
M. LOUBIER: Un de mes amis me dit qu'on n'a jamais voulu
déléguer nos pouvoirs à la commission
fédérale et que c'est notre position à ce jour. Elle n'est
pas absolue, définitive, mais...
M. PARENT: Oui, mais le fédéral ne demande pas une
délégation de pouvoir, il demande une entente.
M. BOUSQUET: II demande plus de pouvoir.
M. LOUBIER: L'entente, c'est qu'on n'a pas voulu conclure dans le sens
qu'on leur laissait l'initiative de l'émission des permis. C'est qu'on
conservait ce droit qui nous est conféré par la constitution.
M. PARENT: Non, mais si je comprends bien le texte de la lettre qui a
été envoyée au premier ministre, copie que j'ai
reçue de la Commission de la capitale nationale...
M. LOUBIER: Signée par moi?
M. PARENT: Non.
M. LOUBIER: Jamais je ne me serais permis.
M. PARENT: Par la Commission de la capitale nationale, qui a
été envoyée au premier ministre du Québec.
M. LOUBIER: Oui.
M. PARENT: Alors on demande de partager, de ne pas avoir un droit
exclusif, parce que toute la protection du territoire du parc de la Gatineau
est assurée par la Gendarmerie royale du Canada. Or, il arrive que si la
Gendarmerie royale du Canada arrête un individu qui a péché
illégalement sur le territoire, elle est obligée d'avoir recours
à un agent de la Sûreté du Québec ou à un
agent du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, un
garde-pêche, pour effectuer l'arrestation et porter la plainte.
M. LOUBIER: On ferait mieux de discuter cela article par article.
M. LE PRESIDENT: Article 1.
M. LOUBIER: Bien non, je ne veux pas noyer le poisson. C'est que,
très honnêtement, on me dit qu'on n'est pas saisi, actuellement,
du problème tel qu'exprimé par le député de
Hull.
M. PARENT: Si le ministre n'a pas d'objection, je pourrai discuter avec
lui privément de tout le texte...
M. LOUBIER: Ce n'est pas comme cela.
M. PARENT: ... du projet. J'ai copie de toute la correspondance qui a
été échangée par les gouvernements.
M. LOUBIER: D'accord.
M. PARENT: Parce que je pense que dans la région de l'Outaouais,
cela s'imposerait qu'il y ait une entente quelconque qui soit conclue pour
permettre justement d'éviter ces doubles juridictions.
M. LOUBIER: En toute candeur, je dois dire au député que,
par ignorance ou par paresse, je ne sais pas, je n'ai pas eu le problème
tel quel à mon bureau.
M. THEORET: M. le Président...
M. LOUBIER: Maintenant, c'est une façon d'attirer mon
attention...
M. THEORET: ... pour éclairer ma lanterne aussi, c'est...
M. LOUBIER: Ah bon! Voici, par exemple, nous avons une ouverture dans
notre loi à l'article 6, je pense, qui permet au ministre ceci: Le
ministre peut nommer agent de conservation toute autre personne qu'il indique;
nous avions le pouvoir de le faire. Je remercie le député
sérieusement d'attirer mon attention sur cela. Je vais en discuter avec
mes collaborateurs.
M. THEORET: M. le Président, maintenant je dois dire que, sans
être au courant depuis x années, je ne sais pas quelle est
l'opinion du député de Hull quant à la
délégation des pouvoirs qu'il pourrait y avoir en vertu de
l'article 6, savamment cité par le ministre tantôt...
M. LOUBIER: C'est bien cela.
M. THEORET: ... à l'effet de déléguer les pouvoirs
à la Gendarmerie royale. Personnellement, je dirai que je m'oppose
à cette délégation de pouvoirs en ce qui concerne les
droits de la chasse et de la pêche. La Gendarmerie royale, c'est vrai,
exerce une juridiction dans le parc de la Gatineau et même dans certaines
rues de Hull. Il y a quelques années, le député de Hull se
rappelle, les autorités municipales de la ville de Hull ne savaient
même pas qu'elles payaient tant par année pour avoir la protection
de la Gendarmerie royale dans la ville. Je crois en ce qui concerne les
pouvoirs de la Gendarmerie royale et après la conférence
fédérale-provinciale que l'on vient d'avoir, ce sera contre toute
l'étendue des pouvoirs de cet organisme dans notre région.
M. LOUBIER: Mais qu'on soit contre...
M. PARENT: Les débats non plus, parce que...
M. THEORET: Non, je donne mon opinion honnêtement, M. le
Président.
M. PARENT: Si la ville de Hull a des relations avec la Gendarmerie
royale, c'est un contrat qu'elle a signé. Si elle ne se rappelle pas
qu'elle a signé un contrat...
M. THEORET: Des relations, oui.
M. LOUBIER: Mais qu'on soit contre ou qu'on soit pour, la pêche
relevant comme juridiction prioritaire du gouvernement fédéral
ne va pas répéter cela au fédéral
mais le fédéral pourrait lui-même en nommer...
M. PARENT: Oui.
M. LOUBIER: ... juste pour la pêche, par exemple.
M. FRASER: Je ne crois pas que la Gendarmerie royale...
M. LOUBIER: Ils le font.
M. FRASER: ... ils disent que lorsque quelqu'un enfreint la loi, ils
sont là pour l'arrêter. Oui, mais pas pour empêcher
quelqu'un de pêcher. Les estivants des pays étrangers... la
Gendarmerie royale, je ne crois pas cela, moi.
M. COITEUX: Au point de vue de la juridiction, il faut quand même
se comprendre. Dans mon comté, la Gendarmerie royale a un contrôle
sur la pêche et nomme des gens...
M. LOUBIER: Ils ont le droit.
M. COITEUX: ... pour la pêche au homard et ils ont un
contrôle absolu sur le gibier.
M. LOUBIER: Non.
M. COITEUX: Sur le gibier de mer, ils ont un contrôle
absolu...
M. LOUBIER: Ah! Le gibier de mer...
M. COITEUX: Le gibier de mer, c'est du gibier qui va dans l'eau douce et
qui est protégé par le ministre du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche à l'intérieur. Mais dès qu'il frappe l'eau
salée, lors de la période de chasse à l'automne, il est
sous le contrôle, comme le printemps, sous la surveillance des...
M. LOUBIER: Tout faune aquatique est au fédéral.
M. COITEUX: Toutes les pêcheries, à l'intérieur du
parc.
M. LEVESQUE (Bonaventure): M. le Président, simplement pour
revenir à ma question du début, et afin de ne pas revenir
continuellement à l'étude article par article avec la concordance
avec la Loi de la pêche, si nous comprenons bien, nous mettons de
côté complètement le chapitre 203 jusqu'à la
proclamation de la nouvelle loi, projet que nous avons devant nous.
Eventuellement, les dispositions du chapitre 203 ne se retrouveront pas dans la
refonte de la loi, à cause de la juridiction fédérale. On
avait légiféré dans le passé, encore
j'interprète ce que le ministre a dit il y a un instant nous
avons légiféré dans le passé souvent en duplication
de législation ou de réglementation fédérale.
M. LOUBIER: C'est cela.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Autrement dit, lorsque le ministre veut
obtenir une réglementation dans le domaine de la pêche, il
s'adresse aux autorités fédérales, fait ses
recommandations et c'est le gouverneur en conseil au
fédéral qui fait les règlements.
Et c'est le gouvernement fédéral qui a la
responsabilité de la législation en matière de
pêche, particulièrement en ce qui nous intéresse, la
pêche sportive. Mais si je comprends bien, dans ce projet de loi,
à l'article 79, vous touchez dans vos pouvoirs de réglementation
à certains aspects de la pêche sportive. Par exemple à
l'article 79a), vous parlez des permis qui demeurent sous la juridiction propre
du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, si je
comprends bien.
M. LOUBIER: C'est ça.
M. LEVESQUE (Bonaventure): C'est-à-dire une réglementation
du lieutenant-gouverneur en conseil. La forme des permis, le coût des
permis, etc. Et ensuite nous passons à 79p) où vous pourriez
édicter des normes relatives au transport, à la possession et la
vente interdire la vente de toutes les catégories de poisson que
vous indiquez. Si je comprends bien, nous passons à 79q) où vous
avez le pouvoir de déterminer le loyer exigible pour la location de
droit de pêche. Alors c'est dans ces trois articles, les 79a), 79p) et
79q) que se limite ou que se limiterait la juridiction propre du
lieutenant-gouverneur en conseil dans le domaine de la pêche. Est-ce que
j'ai bien compris?
M. LOUBIER: Oui, il y a également la section 11, page 10,
l'article 50 et les suivants qui ont trait aux baux. Il faudrait ajouter au
permis, à la vente...
M. LEVESQUE (Bonaventure): C'est-à-dire à la passation de
baux avec des locataires de droits de chasse et de pêche.
M. LOUBIER: C'est ça!
M. LEVESQUE (Bonaventure): De pêche, c'est-à-dire.
M. LOUBIER: De pêche. Article 45 et suivants.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui. Sauf ces exceptions, nous mettons de
côté complètement les dispositions du chapitre 203 des
Statuts refondus de Québec.
M. LOUBIER: C'est ça!
M. LEVESQUE (Bonaventure): Et la Loi de la conservation de la faune,
sauf ces exceptions, ne touche que la chasse.
M. LOUBIER: En grande partie, oui. Voici, non. Il y a une
réglementation de la pêche également.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Bien, on a parlé de la
réglementation de la pêche aussi. Ici c'est une exception.
M. LOUBIER: Oui... transport, possession, etc. les baux.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui, oui, c'est ça! Oui. Outre ces
exceptions, la Loi de la conservation de la faune ne touche que la chasse et
peut-être pourrions-nous donner une autre exception, c'est la juridiction
sur les gardes-pêche, gardes-chasse et autres qui deviennent des agents
de conservation.
M. LOUBIER: C'est ça!
M. LE PRESIDENT: Est-ce que les définitions de l'article 1 sont
adoptées?
MR. BROWN: I would like to discuss and...
M. LOUBIER: Avant d'aller plus loin, si on me permet, j'aurais un
amendement à proposer à l'article 1, premier paragraphe.
L'article 1 est
modifié en ajoutant à la fin du paragraphe a) les mots
suivants: "ainsi que tout agent de conservation nommé en vertu de
l'article 3." Alors, c'est simplement pour avoir...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Autrement si vous n'ajoutiez pas ça,
vous ne couvririez pas les gardes-pêche et les gardes-chasse. Ce serait
assez...
M. LOUBIER: Ce serait cocasse!
M. LE PRESIDENT: Est-ce que cet amendement est adopté?
M. LOUBIER: C'est juste pour concordance avec ce qu'on retrouve.
M. LE PRESIDENT: Alors...
M. LOUBIER: La député de Brôme avait un mot à
dire.
M. LE PRESIDENT: Nous ajoutons au paragraphe a): "ainsi que tout agent
de conservation nommé en vertu de l'article 3."
MR. BROWN: Would you prefer to discuss the "conservation officer" under
5 and 6 or...
M. LOUBIER: Yes! I think it would be preferable too.
M. LE PRESIDENT: Article la) adopté, b) adopté, c)...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Juste un mot. Dans l'article 3 de la Loi de
la chasse, chapitre 202, il y a des définitions que l'on ne retrouve pas
dans l'article 1 du présent projet de loi. Est-ce parce que ça
ferait l'objet de réglementations? Par exemple, on parle de
"domicilié" ou de "résidant", est-ce que je dois conclure que
c'est dans les règlements que l'on retrouvera ces
définitions?
M. LOUBIER: On dit que ce sont des définitions qui étaient
rendues complètement inutiles avec le nouveau texte de la loi.
M. PARENT: C'est à cause des différents genres de permis
qui sont émis...
M. LOUBIER: On n'utilise pas du tout les mêmes mots, les
mêmes termes...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Voici, c'est qu'on ne les utilise pas du
tout, d'après ce que je vois, dans le nouveau projet de loi. J'imagine
que c'est dans la réglementation qu'on fera la distinction dans les
permis. Mais y aura-t-il toujours une différence entre un
résidant et un domicilié, par exemple, dans le coût des
permis?
M. LOUBIER: Oui.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Alors, à ce moment-là, c'est
que ça va se retrouver dans la réglementation.
M. LOUBIER: C'est ça.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Alors, je puis conclure que les
définitions, que l'on ne retrouve plus dans la refonte, se retrouveront
dans la réglementation.
M. LOUBIER: Si nécessaire, selon les besoins.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Selon les besoins.
M. LOUBIER: Par exemple, comme on ne définit plus, dans la
nouvelle loi, ce qu'est un gibier, petit gibier, gros gibier, etc, on le fera
par réglementation. C'est parce qu'à un moment donné, on
était prisonnier...
M. LEVESQUE (Bonaventure): C'est-à-dire que vous le faites dans
la refonte.
M. LOUBIER: ... on était prisonnier de définitions qui ne
correspondaient plus à la réalité. Alors on veut rendre
ça plus souple, plus flexible et on veut qu'avec l'évolution et
avec les années, on puisse, par réglementation, adapter...
M. LEVESQUE (Bonaventure): C'est ça.
M. LOUBIER: ... continuellement la loi à l'évolution.
M. PARENT: Est-ce que les règlements vont suivre la loi?
M. LOUBIER: Avant qu'elle soit proclamée, les règlements y
seront.
M. PARENT: D'accord.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Mais vous n'avez pas les règlements
aujourd'hui prêts à déposer.
M. LOUBIER: Je regrette, je ne les ai pas aujourd'hui prêts
à déposer.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Cela aurait simplifié
énormément...
M. LOUBIER: Cela aurait été, je pense, mettre la charrue
devant les boeufs que...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Le ministre pensait qu'on n'accepterait pas
le projet de loi.
M. LOUBIER: Eh bien oui, j'ignore, je ne pouvais pas préjuger de
la décision...
M. PARENT: Cela aurait placé le gibier devant le fusil...
M. LOUBIER: Je ne pouvais pas, moi, savoir d'avance que l'Opposition
serait aussi alerte et ferait des remarques aussi pertinentes pour
améliorer le bill.
DES VOIX: Hum! Hum!
M. COITEUX: La plupart de ces remarques-là viennent de gens
de...
M. LE PRESIDENT: Alors les définitions sont adoptées.
UNE VOIX: D'accord.
M. LEVESQUE (Bonaventure): II y a le député de Brome qui
avait accéléré...
MR. BROWN: Mr. Chairman, in regard m) "licence": "Any licence issued
under this act", I would particularly like to have, in one way or another,
something written on the licence relative to the rights of the holder.
Secondly, I would like to suggest two other items on this n) and o): my
suggestion would be hunting territory. As n), I am suggesting that we add to
the list two items: Hunting territory...
M. LOUBIER: On ne se sert pas de ces termes-là.
MR. BROWN: Who knows when you required a licence, there is nothing laid
down in the law relative to whether you can hunt on private territory or
anything else.
M. LOUBIER: Partout au Québec, partout au Québec.
MR. BROWN: Not on private property.
M. LOUBIER: Mais non, cela est prévu. Pour les
propriétés privées: c'est prévu par le code civil,
par le code criminel, par l'abus préjudiciable à la
propriété privée.
MR. BROWN: But, Mr. Minister, we are talking of a law that will be
publicized.
MR. LOUBIER: Right.
MR. BROWN: And the publicity that goes on this law, will be the
publicity that our citizens come to us about, and I must come back to this
point.
The average person who buys a licence in this Province of Quebec feels
that the sky is the limit. I have got this little piece of paper here, I can go
anywhere, I can do anything as long as I stay within the fish and game
laws.
M. LOUBIER: C'est indiqué sur chacun des permis vendus que le
détenteur du permis ne peut pas aller chasser sur la
propriété privée. C'est imprimé sur le permis.
MR. BROWN: Well, people have not recognized that very well in the
past.
M. LOUBIER: Qui a un permis sur lui? Alors.
MR. FRASER: Mr. Minister, the process of law at the present time with
the Civil Code and the Criminal Code...
M. LOUBIER: C'est également inscrit sur les permis de chasse et
de pêche.
MR. BROWN: It should be written in larger letters then.
M. LOUBIER: Peut-être. Voici, et je lis le texte: Conditions: Ce
permis ne vous autorise pas à chasser sur des terrains privés ou
sous bail, à moins d'en avoir obtenu la permission. Voir le
résumé des lois de chasse et de pêche, etc." C'est
même écrit en anglais. Nous sommes bilingues. "This licence does
not authorize you to hunt on private or leased lands without permission."
MR. BROWN: Good.
M. LOUBIER: Mais pour l'écrire plus gros, il faudrait agrandir le
permis.
MR. BROWN: It would be a good idea.
M. FRASER: On devrait mettre cela dans la loi afin que le garde-chasse
ait la permission d'enlever le fusil des chasseurs. Il n'y a pas de permission
écrite. Mettez cela dans la loi et vous allez régler un gros
problème.
M. LOUBIER: C'est prévu dans la loi que c'est une infraction que
de chasser sur un territoire privé. Ils ont le droit de saisir.
M. FRASER: Tant mieux. Faites plus de publicité à ce
sujet.
MR. BROWN: The other definition I would like to see is this: number one
is a definition for native peoples.
M. LOUBIER: Pardon?
MR. BROWN: Native peoples. Eskimos and Indians.
MR. LOUBIER: Right.
MR. BROWN: They have special rights, it seems, that should be defined in
this article one.
M. LOUBIER: Les droits qu'ils ont, leurs droits spéciaux, ce sont
des droits de coutume ou de tolérance que les différents
gouvernements ont donnés à ces gens-là. Le gouvernement a
donné, mais non par un texte de loi, un certain statut de
privilège aux Indiens et aux Esquimaux, sans jamais l'intégrer
dans un texte de loi. Ce serait aujourd'hui, je crois, impensable d'introduire
des éléments dans un texte de loi, alors qu'eux-mêmes, les
Indiens, sont devant les tribunaux. Ils contestent la loi, la juridiction du
Québec dans ces domaines-là. Ils disent: C'est à nous ces
territoires-là. Ils se basent sur une jurisprudence qui va plonger
jusque dans les années 1780 et quelque chose pour nous prouver qu'en
vertu de telle cause et en vertu de tel débat juridique en Angleterre et
un peu partout, le Québec, c'est à eux.
Ils vont tellement loin qu'ils demandent $5 milliard d'indemnité.
Parce qu'ils disent que les Québécois occupent un territoire qui
leur appartient, que...
M. ALLARD: 85 p.c.
M. LOUBIER: ... que 85 p.c. du territoire québécois
appartient à messieurs les Indiens.
M. FRASER: Peut-être qu'ils ont raison.
M. LOUBIER: Cela devient une discussion assez sauvage.
UNE VOIX: Vous n'avez pas commencé les paiements?
M. LOUBIER: Non. D'ailleurs mon collègue...
M. ALLARD: Savant.
M. LOUBIER: ... savant, non mon collègue tout court.
M. ALLARD: Le gouvernement a poursuivi les Indiens qui faisaient la
chasse en tout temps, sur tous les territoires, et ils ont été
condamnés. C'est rendu, je pense, en cour Suprême. Le gouvernement
a gagné en appel contre les Indiens.
MR. BROWN: Is there any other group that has special privileges?
M. LOUBIER: Non, si le député me le permet, ça va
tellement loin leurs revendications et même, je dirais, leur
désinvolture, qu'ils s'arrogent à un moment donné la
propriété d'une rivière ou d'un lac et si on va les
déloger, ils sont prêts à tirer de la carabine contre
n'importe quoi. C'est arrivé cet été, dans la
région de mon collègue, le député de Duplessis, et
les Indiens se sont conduits d'une façon assez barbare.
M. FRASER: Ils ont le droit de vote...
M. LOUBIER: Ils disaient que c'était à eux, on a
été obligé d'envoyer nos gardes-chasse, la police
provinciale; si ça ne s'était pas réglé, j'aurais
été obligé d'y aller.
M. ALLARD: Même la Gendarmerie royale. M. COITEUX: Vous avez
envoyé M. Brown.
M. LOUBIER: Cela a pris du temps à se régler.
MR. BROWN: My question, Mr. Chairman, is: Are these people have
privileges or they do not have privileges?
M. LOUBIER: Non, ils en ont en fait, ils n'en ont pas en droit.
UNE VOIX: C'est de la tolérance.
M. LOUBIER: Comme je le disais tout à l'heure, nous avons, les
gouvernements précédents et le gouvernement actuel,
accordé un statut particulier préférentiel aux Indiens,
par coutume, par condescendance, par compréhension, nous l'avons fait.
Mais nous ne voulions pas l'insérer dans un texte de loi, parce
qu'eux-mêmes disent que ce serait ridicule. Ils disent: Ce n'est pas au
gouvernement, ça, c'est à nous.
Pourquoi leur accorder dans un texte de loi un statut particulier, parce
qu'eux plaident devant un tribunal que cela ne nous appartient pas.
MR. BROWN: On the other hand, the average citizen, any other citizen,
except these native people, we give them definite instructions in the law. They
are told to do this and that, so, how can they within themselves
see that they can fish on the river at different months of the year and
somebody who is not even mentioned in Bill 10?
M. LOUBIER: Ils sont traités dans la loi sur un pied
d'égalité, comme tous les citoyens habitant le Québec. Il
n'y a pas d'exception, il n'y a pas de statut préférentiel ou
privilégié pour qui que ce soit, c'est une loi uniforme,
universelle, à l'intérieur de nos frontières et qui touche
tous les individus quels qu'ils soient, qu'ils aient des clubs ou non.
M. COITEUX: Then, I am going to give you an example. At la
Rivière Moisie where trouble took place this summer if an Indian wants
to
pay as any other people pays, to have the right to fish for one day in
the part of the river that is not a private club, he is able to do so. But, he
does not want to follow that rule. He just wants to go to the river. And that
is where most of the trouble came from. If they want to follow the laws as we
do, white people, follow the law, there will be no problem, but they do not
want to follow any law.
And, at the same time, if you want to protect... Because, if that thing
is open to Indians, it is not that I am against them, but they have to follow
the same rule as we do and they will have the same rights. But, I do not see
why we should leave on our rivers, in which we spend a lot of money. The
Indians do everything they want to just spoil everything when we spend a lot of
money to protect those rivers, which is for the good of the population of
Quebec, after all.
M. LOUBIER: Pour la compréhension du député de
Brome, j'ai fait l'impossible pour être compréhensif, pour
être agréable à messieurs les Indiens! Et, à un
moment donné, nous avons même dit que si cela devient un cas de
subsistance pour une famille d'Indiens, nous leur donnerions la permission, aux
membres de cette famille-là à la condition qu'ils aient
préalablement obtenu une autorisation du chef de la réserve
de tuer une bête pour se nourrir, nourrir la famille, etc. Cela a
fonctionné, mais pas longtemps. A un moment donné, ils se sont
"foutés" de l'entente que nous avions et cela a été fini.
Nous n'avons plus jamais été capables de contrôler, de
sorte que nous avons été obligés d'arriver avec une loi
uniforme, s'appli-quant à tous les citoyens.
M. ALLARD: II y a des chefs indiens qui acceptent ce principe-là
et qui essaient de le faire accepter par leurs gens, mais leurs gens ne
respectent pas cela.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Je crois cependant que c'était plus
qu'une entente. Cela se retrouvait au chapitre 202 de la Loi de la chasse.
A l'article 5, au troisième alinéa du premier paragraphe,
on lit: "Toutefois le ministre peut dispenser du paiement du droit ci-dessus
tout colon de bonne foi ou tout sauvage dont la pauvreté lui est
démontrée d'une manière satisfaisante et qui a besoin de
ce gibier comme moyen de subsistance pour lui-même et sa famille".
Evidemment, dans le nouveau texte, ceci disparaît.
M. LOUBIER: Oui. Parce qu'ils n'aiment pas cela se faire appeler
"sauvages".
M. FRASER: Il n'y a plus de pauvres maintenant.
M. LOUBIER: Non. Tout le monde sur le même pied, c'est tout. Je
m'excuse.
Dans les définitions, est-ce que a) est accepté? Oui.
UNE VOIX: Adopté.
M. LOUBIER: B): "animal": tout oiseau ou mammifère!
M. LE PRESIDENT: Alors, article 1, adopté.
Article 2: Institution, formation du service de conservation de la
faune.
Est-ce adopté?
M. LOUBIER: Dans l'article 1 b), il faudrait ajouter ceci: "animal":
tout oiseau ou mammifère sauvage.
Je ne sais pas si c'est enregistré. Est-ce enregistré?
M. LE PRESIDENT: Article 2, adopté? Article 3.
M. HOUDE: A l'article 2, seulement une seconde, qu'est-ce qui arrive du
Conseil de la faune? Est-ce qu'il continue à exister?
M. LOUBIER: Ah oui! Il a été créé en vertu
d'une loi et il a eu sa relance il y a quelques semaines, l'assermentation
officielle de tous les membres avec le mandat, les structures, le
secrétariat permanent qui est établi, etc..
M. HOUDE: Ils n'ont pas commencé encore à soumettre des
rapports au ministre.
M. LOUBIER: Non.
M. COITEUX: Combien y a-t-il de libéraux là-dessus?
M. LOUBIER: Pardon?
M. COITEUX: Combien y a-t-il de libéraux là-dessus?
M. LOUBIER: Je pense que ce sont tous des libéraux. Je ne suis
pas certain.
M. FRASER: C'est certain? M. LOUBIER: Pardon? M. FRASER: C'est certain?
M. LOUBIER: Oui.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 2 adopté.
Article 3: Nomination et rémunération des officiers.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Si je com-
prends bien, on doit se reporter à l'article 84 pour retrouver
les gardes-chasse et les gardes-pêche actuels?
M. LOUBIER: C'est cela.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Autrement cela ne marcherait pas là
non plus.
M. LOUBIER: C'est cela.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Si on veut inclure les gardes-chasse et les
gardes-pêche actuels.
M. LOUBIER: Actuellement c'est l'article 84.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Qui réfère à l'article
3.
M. LOUBIER: Oui.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Cela va.
M. LE PRESIDENT: Article 3 adopté. Article 4: Fonctions et
charges des officiers du service. Cela va?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
Article 5 : Les agents de la conservation.
M. LOUBIER: A l'article 5, il y a un petit amendement de proposé.
L'article 5 se lirait comme suit: "Sont agents de conservation en vertu de
leurs fonctions, le directeur, les directeurs adjoints et les membres de la
Sûreté du Québec".
M. LEVESQUE (Bonaventure): Pourquoi avoir fait sauter les gardes
forestiers? Est-ce que le ministre des Terres et Forêts a eu
objection?
M. LOUBIER: Oui.
C'est une question de syndicalisation...
M. HOUDE: De salaire aussi.
M. LOUBIER: ... de salaire et tout cela. Si on les intégrait
là-dedans, ils deviendraient agents de la paix et cela...
M. HOUDE: Non rénumérés. M. LOUBIER: Non
rémunérés.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Mais ils sont déjà
rémunérés en vertu de la Loi de la Fonction publique?
M. LOUBIER: C'est une question de syndicat.
M. HOUDE: Mais ils vont le devenir de toute façon parce que le
ministre peut les nommer par la suite.
M. LOUBIER: Oui.
M. HOUDE: Et s'ils acceptent d'être agents de la conservation sans
rémunération, le syndicat n'a plus d'objection.
M. LOUBIER: C'est cela.
M. HOUDE: Je pense que c'est le but de l'article 6.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Dans la loi antérieure, est-ce qu'ils
étaient agents de conservation ou gardes-chasse et
gardes-pêche?
M. LOUBIER: Oui, de même que les membres de la
sûreté.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Alors c'est un changement en moins? On les
enlève? L'étaient-ils dans la...?
M. LOUBIER: Ils l'étaient.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Ils l'étaient dans le chapitre
202.
M. LOUBIER: Mais là je pourrai les nommer en vertu de l'article
6.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Mais il n'y avait pas de convention
collective au moment...
M. LOUBIER: Non, il n'y avait pas de convention collective. Mais en
vertu de l'article 6, je peux les nommer et je vais les nommer.
M. MAILLOUX: Est-ce qu'en vertu de l'article 6, les gardiens de clubs
privés peuvent être nommés par le ministre?
M. LOUBIER: Oui. En vertu de l'article 6. M. MAILLOUX: Sans
rémunération. M. LOUBIER: Oui. C'est cela.
M. HOUDE: M. le Président, à l'article 5 quand vous parlez
des membres de la sûreté, je sais que dans le cas d'autres, les
vrais gardes qui suivent des cours en conservation j'en parlais avec le
sous-ministre tantôt est-ce que les membres de la
sûreté dans leur cours pour devenir policiers, ont quand
même des notions en conservation? Est-ce prévu qu'on leur enseigne
au moins le minimum?
M. LOUBIER: Oui. A l'école de la police provinciale, ils ont des
cours.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Ont-ils des instructions à l'effet de
répondre aux appels et d'exercer une certaine autorité dans
l'application des lois de chasse et de pêche?
M. LOUBIER: Ils sont d'abord à l'école de la police. Mais,
comme le dirait Jean-Noël, ils sont "briefés", dans ce
sens-là et ici, à Québec, il y a une entente
également entre les ministres.
M. LEVESQUE (Bonaventure): J'ai eu l'impression, dans le passé,
qu'ils n'étaient pas très friands de cette juridiction.
M. LOUBIER: Vous avez raison. Mais de plus en plus, les haut-parleurs me
disent qu'on a une excellente collaboration.
M. Brunet a envoyé une lettre aux agents des...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Récemment, récemment?
M. LOUBIER: Ah!
M. LEVESQUE (Bonaventure): Bien oui, cela fait déjà
quelque temps, et l'expérience dont je parle est assez
récente.
M. LOUBIER: Ah, bon...
Le colonel me dit que lorsqu'un agent de la sûreté voit une
infraction qui se commet, règle générale, il appelle
illico un "champêtre", un agent de conservation pour que le bonhomme
fasse son boulot.
M. ALLARD: Complique donc pas cela; ça va bien ce matin.
M. LOUBIER: Cela me fait penser à un adage: "Mon Dieu, ayez soin
de mes amis".
M. ALLARD: Est-ce que l'agent de la sûreté, s'il n'y a
personne sur les lieux, peut procéder à l'arrestation, quand il
voit une illégalité qui se commet?
M. LOUBIER: Est-ce que je suis obligé de répondre, M. le
Président?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Même si les instructions remontent
à M. Brunet, peut-être pourraient-elles être...
M. LOUBIER: D'accord, c'est vrai.
M. LEVESQUE (Bonaventure): ... données de nouveau et
précisées?
M. LOUBIER: Je promets au député de Bonaventure que, d'ici
une semaine, j'enverrai une lettre au ministre de la Justice pour qu'il
transmette au directeur de la police provinciale des instructions à cet
effet.
M. ALLARD: Copie au député de Bonaventure.
M. LE PRESIDENT: L'article 5, tel qu'amendé est adopté.
L'article 6, les agents auxiliaires, c'est adopté.
MR. BROWN: Mr. Chairman, on this, I take it that the Minister has the
capability of appointing anybody that he wishes to appoint as a conservation
officer. I mentioned this on my little criticism upstairs in the Assembly; what
protection does the Minister give? This person was working for nothing. If he
is being killed or injured or lost time, which may be detrimental to his other
jobs, what does he get?
M. LOUBIER: Aucune protection. C'est que cela nous est demandé
surtout par la Fédération québécoise de la faune,
par les agences de chasse et de pêche. Les membres,
bénévolement, spontanément, le veulent à ce
moment-là et, pour eux, cela devient une philosophie, cela devient un
désir de collaborer à la protection et la conservation.
Mais, en 1970, nous verrons apparaître au Québec
l'assurance obligatoire pour tous les chasseurs, les sportifs de la chasse et
de la pêche. Et nous avons, je pense, depuis six mois, peut-être
même un an, eu des contacts avec les différentes compagnies
d'assurance. Nous leur avons demandé de nous proposer des plans et le
coût. La compagnie qui a soumis le meilleur projet, qui a embauché
des actuaires, etc. est l'Union canadienne et dans son projet, le coût de
l'assurance serait inférieur à $1. Et elle donnerait une
"couverture", je ne sais pas si c'est un langage châtié, si c'est
correct d'employer ce mot-là, mais elle donnerait la protection
suivante: $5,000 pour mortalité ou blessures corporelles, soit au
chasseur lui-même, soit à autrui, et $5,000 pour dommages à
la propriété d'autrui; d'autrui; de sorte qu'à ce
moment-là, il y a une certaine protection qui va être
accordée à ces agents de la conservation qui possèdent
tout de même des permis eux aussi.
Alors, par ricochet, ils auront cette protection-là qui sera
accordée à tout le monde.
M. LEVESQUE (Bonaventure): J'attirerais, cependant, l'attention du
ministre sur des abus dont je n'ai pas entendu parler récemment mais qui
existaient dans le passé, alors que l'on remettait des insignes à
des gens qui en abusaient et qui profitaient, justement, de la possession de
cet insigne pour pénétrer dans les parcs, et pour faire un peu la
loi, la pluie et le beau temps.
Je crois que c'est avec beaucoup de précaution que cette
autorisation que demande le ministre dans son projet de loi devrait être
exercée.
M. LOUBIER: A ce jour, on ne l'a pas donnée à d'autres
personnes du moins depuis que je suis là qu'au gardien de
club privé, au gardien de terrain privé. Je sais ce que le
député veut dire. C'est qu'à un moment donné on
faisait un petit cadeau à des amis des deux côtés,
des deux partis politiques et le gars, comme le député
vient de le signaler, à ce moment-là grandissait de trois pieds
et là, il devenait, messieurs le roi de la forêt et se permettait
toutes les fantaisies. Or dans ce sens péjoratif-là, aucun permis
n'a été accordé.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui, mais il faut dire que c'était le
système de garde irrégulière.
M. LOUBIER : Excusez-moi, le député me permet-il de
compléter ma réponse? Sur les permis accordés au gardien,
tel que défini préalablement, son nom est désigné
et le territoire sur lequel il a juridiction est désigné, de
sorte qu'à l'extérieur des frontières de son territoire il
n'est plus agent de conservation.
M. FRASER: Mais disons que les municipalités, que le conseil des
municipalités fait une demande au ministre, s'il engage un homme dans un
territoire pour faire observer les lois, propriétés
privées ou... par contre les chasseurs...
M. LOUBIER: En principe, je n'aurais pas d'objection.
M. FRASER: ... si je lui donne un permis, si je lui donne un insigne, il
devient un officier de loi.
M. LOUBIER: En principe je n'ai pas d'objection, sauf que ces
cas-là seraient étudiés un par un et au mérite.
Mais en principe je n'ai pas d'objection.
M. PARENT: Je pense qu'à ce moment-là on peut faire
confiance au ministre, c'est parce que le système qui existait
antérieurement de gardes-chasse et de gardes-pêche...
M. LOUBIER: II y a des médailles!
M. PARENT: ... auxiliaires leur donnait à ce moment-là le
droit de percevoir la moitié de l'amende.
M. LOUBIER: Le gars pensait que c'était lui qui avait
gagné la guerre en Corée.
M. PARENT: Oui, mais il avait la perception de la moitié de
l'amende, cela donnait de l'enthousiasme aux gardes-chasse et
gardes-pêche auxiliaires de porter des accusations à ce
moment-là sur n'importe lequel endroit...
M. LOUBIER: Oui, oui.
M. PARENT: ... parce qu'il n'était pas déterminé.
Ce que l'on voudrait, c'est que l'on soit assuré que le nombre d'agents
qui seront nommés qui ne sont pas des fonctionnaires soit
limité.
M. LOUBIER: Oui. Maintenant est-ce que le député aurait
objection à la formule que j'ai soumise lors d'un congrès? Je ne
sais pas si c'était un congrès de la Fédération de
la faune. A l'ouverture du salon du sportsman l'an passé, j'avais offert
à la Fédération québécoise de la faune que
les associations de chasse et de pêche, le bureau de direction de chacune
de ces associations désigne un ou deux agents de conservation et
qu'à ce moment-là ils deviennent en bonne et due forme et avec
l'autorité voulue, nos auxiliaires. Ce qui dégageait de l'emprise
et de la discrétion du ministre la nomination et le choix de ces
gens-là et qu'il remettait entre les mains des associations
elles-mêmes la responsabilité, le soin de dénicher les
meilleurs individus pour faire de la protection.
M. PARENT: Mais je pense que sur le principe...
M. LOUBIER: Bénévolement.
M. PARENT: ... je pense que l'on peut être d'accord sur le
principe. Mais, je pense que c'est vaste, même à des associations
qui les nomment, ce n'est pas tellement celui qui les nomme.
M. LOUBIER: Mais, associations reconnues!
M. PARENT: Oui, ce n'est pas tellement l'association qui va les nommer
comme le territoire qu'on aura à surveiller, je pense que c'est
là qu'il faut faire la distinction.
M. LOUBIER: Cela serait limité dans le territoire aussi.
M. PARENT: II faut que ce soit limité sur un territoire.
M. LOUBIER: D'accord, d'accord, toujours limité nominalement
accordé;
M. PARENT: Pas le territoire de la couronne.
M. LOUBIER: Le nom de l'individu appa-
raissant et son territoire désigné, sur lequel il a
juridiction.
M. HOUDE: Est-ce que ce pourrait être saisonnier en plus? Est-ce
que l'on pourrait nommer une personne pour seulement une période
donnée, en plus du territoire?
M. LOUBIER: Oui, oui. On pourrait le faire. On ne le fait pas, mais on
pourrait le faire.
M. HOUDE: C'est parce que je pense à d'autres personnes, et
j'essaie de voir cela dans une optique constructive. Le ministre et nous tous
sommes portés à penser actuellement à la chasse et
à la pêche. Je sais fort bien que c'est le plus grand nombre,
c'est le nombre le plus important de sportifs qui vont en forêt, mais
tout le monde semble d'accord. Enfin je l'ai dit tantôt en haut quand
j'ai consulté M. Pageot, il y a quand même le
phénomène moto-neige actuellement qui est un
phénomène drôlement important au Québec. Ils y vont
en forêt et ce ne sont pas toujours des sportifs ayant une conduite
irréprochable. Alors je me demande si, dans notre façon de
penser, pour accorder ce genre de permis, nous ne pourrions pas penser à
des associations comme des associations officielles...
M. LOUBIER: Parfait.
M. HOUDE: ... de motos-neige pour avoir des agents de
conservation...
M. LOUBIER: Je l'ai fait jusqu'à maintenant, d'ailleurs.
M. HOUDE: C'est fait cela?
M. LOUBIER: Je l'ai fait déjà pour une association,
l'association de Lévis. Elle n'a pas accepté encore, mais je lui
ai offert de devenir notre partenaire dans la protection...
M. HOUDE: Oui.
M. LOUBIER: ... et de désigner un ou deux de ses membres pour
qu'ils nous aident.
M. HOUDE: Maintenant, j'ajouterais à cela, j'en ai glissé
un mot...
M. LOUBIER: Prenez le cas des colonies de vacances...
M. HOUDE: Oui, c'est cela, j'en ai glissé un mot l'autre soir,
peut-être qu'avec l'association qui est un organisme officiel,...
M. LOUBIER: Je n'aurais pas d'objection que le directeur...
M. HOUDE: ... le directeur, propriétaire de chacun des...
M. LOUBIER: ... devienne à ce moment-là, agent de la
conservation. Loin de là. Je trouve en plus que ce que disait le
député de Fabre ce matin, c'était bien dit, et bien
fondé. Ils ont des groupes de jeunes. Ils leur enseignent le civisme, le
sens de la protection, de la conservation. Et en plus, s'il était nanti,
ce directeur, de l'autorité d'agent de conservation, pour les jeunes
cela serait beaucoup plus impressionnant. Et, deuxièmement, il pourrait
nous rendre d'immenses services. Nous sommes ouverts à cela.
M. HOUDE: D'accord.
M. LOUBIER: A condition, évidemment,...
M. HOUDE: S'il n'y a pas d'abus.
M. LOUBIER: C'est cela. Si c'est un directeur qui a un dossier
judiciaire, cela n'existe pas, mais hypothétiquement, il n'y en aura
pas.
M. HOUDE: D'accord.
M. LOUBIER: Si c'est un braconnier reconnu...
MR. BROWN: Mr. Chairman, it is been my experience in life when you give
nothing, you get nothing.
M. LOUBIER: Pas dans ce cas-là, parce que si vous saviez le
nombre de sportifs qui font partie de la Fédération
québécoise de la faune et des associations, et qui
dépensent des centaines de dollars par année de leur propre
gousset! Justement, ils ont cela inné chez eux, par amour de la faune et
de la protection, ils sont prêts à faire des centaines de milles.
Ils sont prêts à payer toutes leurs dépenses. Ils sont
tellement amoureux de la vie au grand air et de la faune, qu'ils font cela
bénévolement, spontanément. Avec beaucoup plus
d'efficacité, parfois, que certains de nos employés bien
habillés, qui font cela pour gagner un salaire. Je ne dis pas tous, mais
certains.
MR. BROWN: But there is a lot like this. M. LOUBIER: Oui.
MR. BROWN: But we will say we set this up and we agree as a group here
where the committee dealing with this all of the sudden Joe Bif from Brome
County get shot and killed. Now what will be the reaction of the average person
living in that area relatively to his death? And he has got a wife and five
children. It is certainly, if there is nothing whatsoever done for this person,
or given by the Government or there is not a salary given, we certainly will be
creticized for the type of legislation we are putting to. But particularly,
when we are giving this man more powers, than we are giving the police in the
Province of
Quebec at this time. To search, and arrest... they have all these
powers?
M. LOUBIER: Et cela ne nous est même pas demandé par les
fédérations et les associations. D ne faut pas en donner plus que
ce que le client en demande. Cela ne nous est même pas demandé par
eux, au contraire. Ils sont fiers et dignes de faire cela
bénévolement.
MR. BROWN: With some but we, in Brome County, have been experimenting
with this, we have 46 that do not receive any pay. And we have been working at
it for 46 avec les "clubs"...
M. LOUBIER: Ah bon!
MR. BROWN: ... and we have been doing this in the neighbourhood for ten
years now, they do not receive anything, they are volunteers. Now, in one case
I give this one case, I do not want to give the name there was a
person looking to be a game warden. And he applied, and he went to the
association and finally they did make him one of these assistant game wardens.
The fellow, a night after he had been appointed and he had received his badge,
he was in the local pub, the hotel, telling everybody there: "I have been
waiting for ten years to get Mr. so and so. And tomorrow, when he goes out
hunting for his deer, I will get him." For one thing or another, and it was
doubt that he did.
M. LOUBIER: II y a un recours, à ce moment-là, au tribunal
civil.
MR. BROWN: No, but I am giving this as an instance, as a fact or an
instance. Naturally I do not want to give the name, but at the same time we are
dealing with a dangerous principle. We are giving persons unlimited powers and
unlimited risks without guaranteeing them anything and from the point of view
of the Government of the Province of Quebec, I do not think it is right.
M. LOUBIER: Mais il va y en avoir une protection, il va y avoir le
permis, l'assurance obligatoire: $5,000. Mais le cas que m'explique le
député de Brôme, cela devrait être soumis au
ministère. Puis on devrait enlever le permis que ce gars-là
possède.
M. BROWN: Une semaine après.
M. LOUBIER: Et la famille et les héritiers ont un recours sur le
plan civil. S'il y a des éléments de préméditation,
de malice, de mauvaise foi, etc., ils ont un recours au criminel
également.
MR. BROWN: Mr. Minister, in our modem life today, we must have a good
reminder. And I say that it is not a practical approach to a law as we have it
now and if there was some type of remuneration which could be applied for that,
or if there is sufficient coverage in case of accident wherein, I could see
then, but it is a very dangerous principle.
M. LOUBIER: Excusez, à quelle heure recommençons-nous?
UNE VOIX: En haut, c'est trois heures.
M. LOUBIER: Nous irons en Chambre et nous descendrons ici.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Tout de suite après, en principe c'est
trois heures.
M. LOUBIER: Nous allons arrêter à une heure, d'accord.
Alors, article 6 ça va?
Article 7, les droits et privilèges d'un agent. Le
député de Charlevoix...
M. MAILLOUX: Je voulais simplement demander au ministre, au sujet des
gardiens des clubs privés dont il a été fait mention
tantôt, s'ils pourront être nommés éventuellement sur
indication du ministère.
M. LOUBIER: Oui.
M. MAILLOUX: Chaque gardien qui a déjà été
trouvé coupable d'une infraction, ne peut plus, je pense, être
nommé gardien.
M. LOUBIER: Non.
M. MAILLOUX: Je demande cela pour la raison suivante; C'est que certains
gardiens, de connivence avec des patrons, protègent bien leur
territoire, cependant que sur les territoires voisins il se fait un braconnage
extraordinaire. Alors, il faudrait être d'une extrême prudence au
sujet de l'émission des certificats leur donnant l'autorisation de faire
la protection.
M. LOUBIER: Oui, mais on prend la mesure suivante de précaution.
C'est qu'avant de nommer un agent de conservation, nous demandons à
notre chef de district de faire enquête sur cet individu. Ce n'est
qu'après le rapport de l'enquête du chef de district qu'il y a
nomination. D'accord.
M. LE PRESIDENT: Article 7 : droits et privilèges d'un agent.
M. LOUBIER: Cela est...
M. LE PRESIDENT: Adopté.
MR. BROWN: No, Mr. Chairman, I have a couple of words I would like to
say on this.
There are injustices occurred in cases of this type in dealing with
arrest, search, seizure and confiscation. Now I do know the person has the
right to go to court for that, but there are many people who this injustice
affects but they cannot afford to go to court. And for this reason, I would
like to see a Board of Appeal maybe incorporated in your committee that people
who had been injustly deprived of or hurt in any way, they could come to this
Appeal Committee and have things straightened up with them. In one case, I know
a woman who had a miscarriage due to the fact that officers entered her house.
There was nothing at all that they were incriminated for, the minute that we
set up an arbritrary method as we have here...
M. LOUBIER: Est-ce que le député me permettrait, juste
pour la bonne compréhension, ils l'ont déjà ce
recours-là auprès de l'ombudsman. C'est pour cela qu'il a
été institué cet organisme-là. Dès que
quelqu'un se sent brimé dans ses droits ou injustement traité,
c'est qu'il a tout de suite droit d'appel à l'ombudsman sur l'agissement
d'un fonctionnaire, etc., à son endroit. Autrement, quelle serait la
fonction de l'ombudsman si chaque ministère avait un tribunal pour son
ministère? C'est justement l'institution que nous avons mise en place
pour tous les ministères.
MR. BROWN: The main function of our ombudsman so far is to tell
everybody that applies to him that the case he has does not apply. Have you
submitted the case to him?
M. LOUBIER: Les conseillers juridiques du gouvernement me disent que sur
cela il a compétence.
M. BROWN: Oh, il est compétent.
M. LOUBIER: Non, je veux dire qu'il a le droit, il a le pouvoir.
D'accord?
M. LE PRESIDENT: Article 7, adopté. Article 8: Les pouvoirs
d'arrestation sans mandat et les délais de comparution.
UNE VOIX: Oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
Article 9: Les pouvoirs de perquisition.
Adopté?
MR. FRASER: I would like to ask the gentleman who was speaking a few
minutes ago about this: Where is the article in the law that says that the
hunter does not have right to hunt on private property? Because it says here in
article 8: "Every conservation officer may arrest, without a warrant, any
person whom he finds infringing this act or regulation..." Where is it
mentioned in the law?
M. LOUBIER: C'est marqué sur les permis. Je l'ai dit tout
à l'heure.
M. FRASER: Oui, mais où est-ce marqué? Ce n'est pas dans
la loi.
M. LOUBIER: Ce n'est pas dans la loi.
M. FRASER : Vous m'avez expliqué que c'était dans la loi,
où est-ce dans la loi?
M. LOUBIER: C'est dans le code civil. M. FRASER: Ah!
M. LOUBIER: C'est dans la loi des avis préjudiciables que l'on
retrouve...
M. FRASER: Ici dans la loi l'agent de conservation a le droit
d'arrêter un homme...
M. LOUBIER: Ah bon! Voici.
M. FRASER : C'est bien cette loi-ci?
M. LOUBIER: Ah bon! Je comprends, c'est que cela devient une infraction
à la Loi de la Chasse et de la Pêche. Il n'a pas le droit de
chasser là.
M.LEVESQUE (Bonaventure): D'autant plus, je crois que...
M. LOUBIER: II peut faire n'importe quoi.
M. FRASER: Mais ce n'était jamais compris cela avant cette
date-ci. Jamais les agents de conservation n'ont arrêté un gars
parce qu'il chassait sur un terrain privé, jamais.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Peut-être pourrais-je rassurer un peu
mon collègue de Huntingdon. Je vois qu'à l'article 79, le
lieutenant-gouverneur en conseil peut fixer les catégories de permis et
déterminer les conditions que doivent remplir les
requérants...
M. LOUBIER: C'est cela.
M. LEVESQUE (Bonaventure): ... et les détenteurs de permis. Alors
si sur le permis vous avez cette mention qu'il n'a pas le droit de...
M. LOUBIER: C'est cela.
M. LEVESQUE (Bonaventure): ... chasser sur les terrains privés,
c'est prévu par la loi, mais à la condition qu'on les retrouve
dans les règlements.
M. LOUBIER: C'est cela, d'accord. Je remercie le député de
Bonaventure.
M. LEVESQUE (Bonaventure): II faut faire un acte de foi à ce
moment-ci parce que nous n'avons pas les règlements.
M. LOUBIER: Oui, mais nous ne pouvons pas les présenter à
ce moment-ci parce que nous ne les avons pas adoptés.
M. FRASER: J'espère que le ministre va mettre dans les
règlements des dispositions à l'effet que l'agent de
conservation...
M. LOUBIER: D'accord.
M. FRASER: ... peut arrêter quelqu'un...
M. LOUBIER: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Article 9 adopté. Article 10, l'entrave au
travail d'un agent. Adopté.
M. HOUDE: Qu'est-ce qu'il fait à toutes fins pratiques,
l'agent?
M. LOUBIER: Pour votre information personnelle?
M. HOUDE : L'agent de conservation va arrêter un gars, et disons
que le gars refuse de lui remettre son fusil ou lui donne un coup de
poing...
M. LOUBIER: II a les pouvoirs d'un policier.
M. HOUDE: Non, mais à ce moment-là il faut qu'il appelle
un aide.
M. LOUBIER: II l'arrête lui-même.
UNE VOIX: Non, il l'arrête lui-même comme on dit avec son
"gun" et ses menottes.
M. LOUBIER: II a ses menottes et sa gar-cette.
M. HOUDE: Non, cela c'est l'agent de conservation officiel, mais dans le
cas d'autres à qui vous avez donné le pouvoir de...
M. LOUBIER: Même chose, le même pouvoir.
M. HOUDE: Ah, ils sont armés? M. LOUBIER: Non.
M. HOUDE: Ce n'est pas cela que je veux dire. A ce moment-là, je
prends l'exemple du gars de la moto-neige ou du volontaire de la
Fédération de la faune, il a les mêmes pouvoirs que l'agent
costumé et armé. Bon, s'il arrête un gars...
M. LOUBIER: Bien, c'est qu'ils ne sont pas armés par nous, mais
ils pourraient l'être.
M. HOUDE: D'accord.
M. LOUBIER: Parce qu'autrement, cela deviendrait prohibitif pour nous
autres sur le plan financier.
M. HOUDE: Ce que je veux dire c'est cela, il s'organise à ce
moment-là s'il est en difficulté pour aller chercher un agent de
la sûreté.
M. LOUBIER: II y en a qui nous demandent même d'avoir le chapeau,
monsieur, les habillements et ils vont aller au poste de la protection. Alors,
on défend dans la loi de "chapeauter" ces gars-là et de les
déguiser en garde-chasse. "Full title". J'ai même retrouvé
l'uniforme d'un de mes prédécesseurs, l'habit de M.
Arsenault.
M. LE PRESIDENT: Article 10 adopté. Article 11 : l'agent peut
entrer et passer sur tout terrain privé.
M. MAILLOUX: A l'article 11: "Un agent de conservation peut dans
l'exercice de ses fonctions entrer et passer sur tout terrain privé." Ce
que je désire savoir, c'est si l'on considère comme terrain
privé un domaine seigneurial ou si les domaines seigneuriaux sont exclus
de...
M. LOUBIER: Oui, c'est considéré comme un terrain
privé par mes amis les juristes.
M. MAILLOUX: Est-ce à dire qu'à ce moment-là les
officiers du ministère prendraient la surveillance d'un terrain tel
celui du Séminaire de Québec.
M. LOUBIER: Non, il peut passer dessus. M. MAILLOUX: II peut passer
dessus.
M. LOUBIER: II peut passer dessus et même à ce
moment-là, s'il remarque une infraction, il peut arrêter n'importe
qui.
M. MAILLOUX: D'accord.
M. LOUBIER: Parce que son pouvoir n'est pas... C'est lui l'agent de
conservation officiel, son pouvoir n'est pas limité à des
frontières. Il est pour toute la province, n'importe où.
M. MAILLOUX: Est-ce qu'entre terrains privés et droits
ségneuriaux, il n'y a quand même pas un fossé assez profond
là?
M. LOUBIER: Bien, c'est considéré comme un terrain
privé. C'est la nuance. Ce n'est pas un terrain privé dans le
sens où ou le conçoit, mais pour les fins de l'application de la
loi et du
mandat de l'agent de conservation, c'est considéré comme
terrain privé.
M. MAILLOUX: Merci. M. LOUBIER: Douze.
M. LE PRESIDENT: Douze, pouvoirs de saisie?
M. PARENT: Treize.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
Treize, l'avis au ministre de toutes saisies?
M. PARENT: Oui, d'accord.
UNE VOIX: Ça se retrouve dans l'ancienne loi.
M. HOUDE: II me semble qu'il y a un jeu de mots là-dedans qui est
facile. Je ne vois pas très bien l'agent de la conservation saisi entre
les "mains" d'un ours, d'un orignal!
M. LOUBIER: Saisi entre les mains ou entre les...
M. HOUDE: Entre les mains. On pourrait peut-être le mettre au
moins entre parenthèses, c'est une expression établie.
M. LOUBIER: ... entre les mains. Pour moi, c'est cela qu'il
répondrait, lui aussi.
M. LE PRESIDENT: Alors, adopté.
Quatorze, la garde et la confiscation? Adopté.
Quinze, si l'objet saisi appartient à une autre personne que la
personne mise en contravention.
M. LOUBIER: De cela aussi on pourrait lui en parler. Si le bien saisi
appartient à une autre personne, oui.
UNE VOIX: Adopté. M. LOUBIER: Adopté. M. LE PRESIDENT:
Seize.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Quinze, est-ce que je comprends que c'est du
droit nouveau à la suite de certaines jurisprudences, ou, parce que je
ne retrouve pas cette disposition dans...
M. LOUBIER: Ah bon! C'est qu'antérieurement c'étaient les
fonctionnaires eux-mêmes qui décidaient si oui ou non ils devaient
le remettre.
M. PARENT: Là c'est la cour. M. LOUBIER: Oui. Le tribunal.
M. FRASER: C'est un procès bien plus long, n'est-ce-pas? Est-ce
que cela occasionne des dépenses sur le port de...
M. LOUBIER: Une simple requête.
M. FRASER: Et c'est devant quelle cour?
M. LOUBIER: La cour Provinciale. Attends une minute. Cela
dépend.
M. FRASER: Si l'on a fait une saisie et s'il faut que l'on engage un
avocat...
M. LOUBIER: Cela dépend évidemment... C'est la cour
Provinciale habituellement. Mais cela dépend encore. Cela peut
exceptionnellement se retrouver en cour Supérieure. Je ne le sais pas.
Cela dépendrait du montant...
M. LEVESQUE (Bonaventure): J'imagine que c'est du côté des
Sessions de la paix. Je pense bien que c'est...
M. LOUBIER: C'est ça, d'accord.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 16 adopté. Il est maintenant une
heure. Je crois qu'en principe l'on doit ajourner jusqu'à trois
heures.
UNE VOIX: Cela commence ici à trois heures.
M. LOUBIER: C'est seulement suspendu. Nous continuerons.
M. LE PRESIDENT: Apparemment, c'est suspendu.
M. LEVESQUE (Bonaventure): En principe. Nous reviendrons ici à
trois heures cinq.
M. LOUBIER: D'accord!
Reprise de la séance à 15 h 21
M. SHOONER (président de la commission du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche): A l'ordre, messieurs!
Alors l'article 17 est adopté.
UNE VOIX: II est vénal, c'est un gars du parti, ça!
M. LE PRESIDENT: L'article 18, adopté?
M. LOUBIER: Est-ce que je pourrais demander votre opinion que
vous me disiez ce que vous pensez du permis universel, obligatoire pour tout le
monde que ce soit pour les lacs, rivières, n'importe quoi, n'importe
où? Que tous les Québécois aient un permis de pêche
et de chasse. Qu'il ne soit plus question, par exemple, que ce soit le
père de famille et que ses enfants... C'est qu'on veut aller
pêcher... On pourrait même, à ce moment-là, n'est-ce
pas admettre un enfant, ou une affaire comme ça... ce n'est pas dans la
loi...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Si j'avais simplement un commentaire à
faire, je dirais que ça faciliterait énormément le travail
des agents de conservation.
M. LOUBIER: Deuxièmement, c'est que...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Et ça augmenterait les revenus de la
province.
M. LOUBIER: Cela augmenterait le permis aussi, parce que l'Ontario l'a
fait et on devait le faire, nous aussi, il y a un ou deux ans, n'est-ce pas
Paul? Un ou deux ans? Ce n'est pas un traquenard que je vous lance mais je veux
seulement savoir l'opinion de...
M. COITEUX: Ce serait un permis universel pour la chasse qui serait
très coûteux?
M. LOUBIER: Pardon?
M. COITEUX: Un permis universel pour la chasse qui couvrirait le petit
gibier et le gros gibier...
M. HOUDE: Un permis...
M. LOUBIER: Ce serait pour la pêche, et pour la chasse...
M. COITEUX: Comment organiserait-on cela dans des endroits comme
l'île d'Antiscoti, par exemple?
M. LOUBIER: Comment on l'organiserait?
M. COITEUX: Eh bien, c'est un terrain privé, est-ce que ce serait
la même chose?
M. LOUBIER: Ce serait obligatoire pour tout le monde,
c'est-à-dire que, lorsqu'on achèterait un permis pour aller soit
à l'orignal, soit au chevreuil, on serait couvert, ce serait pour la
pêche.
M. COITEUX: Ah, pour la pêche seulement! Pas pour la chasse!
M. LOUBIER: En tout cas, j'ai lancé ça, juste comme
ça...
Alors l'article 18, adopté?
M. HOUDE: Cela pourrait être un sujet de recherche au conseil
Lafond!
M. LOUBIER: II le recommande.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Et s'il le recommande, quelles raisons
donne-t-il pour le recommander?
M. LOUBIER: Eh bien, c'est pour les statistiques que ce serait meilleur.
Deuxièmement, sur le plan de contrôle pour nous ce serait plus
facile. Troisièmement, sur le plan revenu, qui n'est pas
négligeable, ce serait... Quatrièmement, on imiterait l'Ontario
à ce moment-là et...
M. HOUDE: Qu'est-ce qui vous fait hésiter si tout le monde semble
être d'accord? Vous dites que le Conseil de la faune a fait une
recommandation dans ce sens-là, que les fédérations
sportives...
M. LOUBIER: C'est-à-dire qu'on a l'intention de le faire, sauf
qu'on ne voulait pas le faire avant, d'abord il faudrait refondre nos lois,
etc. On trouvait que c'était plus important de commencer à
moderniser nos lois et ensuite en venir à cela.
M. HOUDE: A ce moment-là, il n'est pas nécessaire que ce
soit dans la loi, le règlement suffit.
M. LOUBIER: D'accord.
M. HOUDE: C'est bon. M. LOUBIER: Article 18.
M. LE PRESIDENT: Article 18 adopté. Article 19, l'interdiction de
cacher l'identité, adopté?
M. PARENT: Oui.
M. LE PRESIDENT: Article 20.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Il y a un amendement ici.
M. LOUBIER: C'est-à-dire que l'amendement est le suivant à
l'article 20: c'est que la chasse est interdite pendant la nuit sauf si elle
est faite uniquement au moyen d'un piège. Alors ça avait
été omis, autrement le gars qui...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Cela va de soi.
M. LE PRESIDENT: L'amendement est adopté?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté. M. LE PRESIDENT: L'article 21,
adopté?
MR. BROWN: There is only one thing I would like to mention on this. We
will say a hunter who goes out once in five years to kill a moose. Does he have
the right to retain his meat until...
M. LOUBIER: Cela ne rentre pas là-dedans.
MR. BROWN: ... some questions are in my mind.
M. LOUBIER: D'accord.
M. MAILLOUX: Au moyen d'un piège même si ça
prête à confusion, je comprends que vous vouliez couvrir les
trappeurs, mais...
M. LOUBIER: Mais, quand c'est permis avec le piège.
M. MAILLOUX: Quand c'est permis.
M. LOUBIER: Dans les cas où c'est permis.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 21 adopté. L'article 22, les
limites fixées pour la prise de gros gibiers.
M. LOUBIER: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: L'article 23, le petit gibier. Adopté. Article
24, l'usage de dispositifs.
M. HOUDE: Un instant, M. le Président, je voudrais seulement
savoir si dans l'esprit du ministre j'imagine qu'il y a concordance avec
l'ensemble de la loi il y aura toujours possibilité pour des fins
soit éducatives ou pour des associations en sciences naturelles par
exemple, d'avoir des exceptions avec une permission, soit pour utiliser un
poison, un explosif ou une substance délétère aux fins de
la chasse. Alors disons que pour fins scientifiques un groupe a besoin
d'utiliser ces moyens-là pour capturer ou tuer un animal quelconque, il
peut toujours en obtenir la permission.
M. LOUBIER: C'est prévu à je ne sais trop quel article.
Mais c'est pour les employés du ministère à ce
moment-là.
M. HOUDE: Dans les autres cas?
M. LOUBIER: Dans les autres cas, on pourra faire accompagner le
groupement ou l'organisme par un employé du ministère.
M. COITEUX: Au point de vue de la possession, je comprends que cela ne
relève pas immédiatement de la chasse. Mais au sujet de la
pêche à la truite par exemple, dans les règlements on dit
que toute personne a droit, par journée, à une prise de 15 livres
ou de 25 truites. Alors voici un cas où un type de Montréal est
invité. Il vient dans la région chez nous pour pêcher
quatre ou cinq jours. Alors on lui permet de sortir 25 petites truites.
M. LOUBIER: Pour une journée?
M. COITEUX: Bien non, pas pour une journée, lorsqu'on sort, parce
que je me suis fait arrêter et cela m'a coûté $14 à
la barrière. Mais je crois que lors de la révision des
règlements on devrait permettre au moins la prise de deux jours. Je
pense que dans le Parc national, je ne sais pas quelle est la loi, c'est deux
jours de prise, n'est-ce pas? Alors, je ne vois pas pourquoi on ne ferait pas
la même chose là.
M. LOUBIER: On dit que dans le parc des Laurentides on peut très
facilement contrôler le nombre de journées...
M. COITEUX: Là-bas aussi.
M. LOUBIER: Des personnes, des pêcheurs qui ont été
là, tandis que dans votre région, on me dit que c'est très
difficile.
M. COITEUX: Ah non, dans le parc Port-Cartier, il y a une
barrière.
M. LOUBIER: D'accord.
M. COITEUX: Alors, est-ce qu'on pourrait réviser les
règlements, parce que cela nous crée des problèmes un peu,
la prise de deux jours-là.
M. LOUBIER: Nous prenons note et nous recommandons la suggestion.
M. COITEUX: Merci.
M. MAILLOUX: M. le Président, au numéro 24, au sujet des
traquenards, il est dit: "il est interdit de faire usage d'un dispositif qui
relie une arme à feu à un traquenard ou à un
mécanisme à télécommande ou à retardement
qui provoque la décharge d'une arme à feu."
Je regardais dans les autres articles, je pense bien que dans l'esprit
de tout le monde tous les
traquenards sont défendus par la chasse. Il demeure qu'il y a une
pratique assez courante que l'on constate depuis deux ans. J'en ai eu un
exemple lors de la dernière chasse sur un terrain voisin de celui
où j'étais, c'est que des fils sont disposés en
forêt, disons à un pied de terre, dans le cas que j'ai
constaté, sur un mille de longueur, de chaque côté d'un
camp. Si l'orignal passe à droite dans ce qu'on appelle une "trail", il
y a une cloche qui sonne, si l'orignal passe à gauche du camp, il y a
deux cloches qui sonnent. C'est une pratique qui est devenue courante,
semble-t-il, dans certains territoires assez restreints où on est
capable de couvrir le terrain avec un tel fil.
L'original va simplement faire sonner les clochettes pour avertir le
chasseur de se rendre à tel endroit.
Est-ce qu'il y a quelque chose à apporter dans ce
domaine-là?
M. LOUBIER: On regarde là. Il n'y a rien de prévu en vertu
de la loi.
M. MAILLOUX: Cela amène réellement des...
M. LOUBIER: Quelle serait la suggestion du député?
M. MAILLOUX: Forcément, qu'un tel dispositif d'abord serait
prohibé définitivement, parce qu'il n'y a aucune protection pour
un animal qui se promène en forêt de nuit ou autrement.
M. LOUBIER: Alors, cela voudrait dire qu'il faudrait prohiber tout
dispositif ou subterfuge signalant la présence...
M. MAILLOUX: ... signalant l'approche d'un animal.
M. LOUBIER: Si nous pouvions le formuler de la façon suivante: la
prohibition de l'usage de tout dispositif ou artifice subterfuge signalant la
présence ou l'approche d'un animal.
M. COITEUX: Dans le cas d'un subterfuge: un collet, par exemple.
M. LOUBIER: Nous pourrions peut-être, à l'article 31,
ajouter quelque chose.
M. MAILLOUX: II n'est marqué nulle part.
M. LOUBIER: Alors, nous pourrions peut-être l'insérer
à l'article 31 où il est dit: "Nul ne peut chasser le gros gibier
au moyen d'un piège, ni à l'aide d'un projecteur ou d'un chien ou
d'un dispositif quelconque...
M. LE PRESIDENT: ... d'autres moyens de détection.
M. LOUBIER: ... ou d'autres moyens de détection.
M. MAILLOUX: Le député de Bonaventure signale
également un autre danger, il y a également le
phénomène du sel.
UNE VOIX: C'est défendu cela, actuellement, par
arrêté en conseil.
M. LOUBIER: Est-ce que cela irait?
M. MAILLOUX: ... tout moyen de détection signalant l'approche
d'un animal.
M. LOUBIER: Ils vont travailler sur cela et...
M. HOUDE: ... vous pouvez mettre: d'autres moyens artificiels.
M. LE PRESIDENT: Alors article 24 adopté.
A l'article 25, il est question de possession ou d'utilisation d'une
arme à feu dans un véhicule. L'article mentionne un bateau.
Maintenant, il y a un amendement de proposé. Il s'agit de supprimer le
mot bateau.
M. LOUBIER: C'est cela.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Pourquoi? A cause de la chasse aux
canards!
M. LOUBIER: La chasse aux oies aussi. M. LE PRESIDENT:
Adopté.
M. LOUBIER: Tirer un coup de feu d'un véhicule, cela inclut
également des motos-neige et toutes ces choses-là.
Véhicule, dans le sens générique, englobe tout cela.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Est-ce qu'il n'est pas...
M. LOUBIER: Appelez le aéronef.
M. MAILLOUX: Est-ce que la loi ne devrait pas prévoir des
sanctions encore plus sévères pour tout coup de feu qui est
tiré, d'abord d'un hélicoptère, comme je l'ai
déjà signalé au ministre l'an passé? Là il
est défendu aussi. On peut ramasser quinze ou vingt carabines dans un
hélicoptère.
M. LOUBIER: Pour répondre au député de Charlevoix,
c'est considéré dans les offenses majeures, dont la plus grosse
amende est la prison. Cela se greffe à l'article 67.
M. MAILLOUX: Je me demanderais même si le ministère
n'aurait pas dû aller jusqu'à recommander au ministère de
la Justice la suspension d'un permis de pilote.
M. LOUBIER: C'est fait.
M. MAILLOUX: ... d'un hélicoptère.
M. LOUBIER: Ah, vous voulez dire? Oui, d'accord.
M. MAILLOUX: Parce que ce n'est pas un danger...
M. LOUBIER: C'est le gouvernement fédéral qui donne les
permis à ce moment-là.
M. MAILLOUX: Ce n'est pas un danger ordinaire.
M. LOUBIER: Je le sais.
M. MAILLOUX: L'hélicoptère qui branle et la carabine qui
nous descend sur la tête, cela peut aller...
M. LOUBIER: Maintenant en plus, c'est que cet individu a une suspension
de son permis de chasse pour 15 mois.
M. MAILLOUX: Mais il n'a pas eu...
M. LOUBIER: Comme au Nouveau-Brunswick, d'ailleurs. Au
Nouveau-Brunswick, ce sont les trois: Prison, amende et suspension de permis.
Je pense que c'est pour trois ans, au Nouveau-Brunswick.
UNE VOIX: Oui.
M. LOUBIER:. Trois ans au Nouveau-Brunswick.
M. MAILLOUX: II n'y a aucune province où il est fait mention
d'une suspension du permis de pilote.
M. LOUBIER: Non. Pas à ma connaissance. M. MAILLOUX: C'est une
loi fédérale.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Est-ce que le ministre prévoit,
à l'article 25, paragraphe c,, une autre sorte de véhicule qu'un
véhicule automobile ou véhicule moteur?
M. LOUBIER: Eh bien dans mon esprit, évidemment c'est
peut-être sujet à interprétation, véhicule, c'est
tout ce qui avance...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Ce qui est mû.
M. LOUBIER: Tout ce qui se meut ou est mû...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Par un moteur.
M. LOUBIER: Par quelque chose.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Par un moteur.
M. LOUBIER: Pas nécessairement un moteur.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Est-ce que je pourrais avoir un exemple?
Parce que supposons que...
M. LOUBIER: Par un cheval.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui, mais est-ce qu'on veut prévoir
cela aussi?
M. LOUBIER: Eh bien, supposons que c'est une voiture tirée par un
cheval.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui. Est-ce qu'on veut prévoir
cela?
M. LOUBIER: Moi, dans mon esprit, je ne sais pas si dans l'esprit de mes
jurés c'est la même chose.
M. HOUDE: M. le Président, voici, si c'est une monture à
selle, est-ce que nous avons le droit d'aller à la chasse à
cheval?
UNE VOIX: Oui.
M. COITEUX: Cela annule la chasse... M. LOUBIER: Non, il y a une
exception. UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 25 adopté. Article 26: L'arme à
feu et les facultés affaiblies. Cela va?
UNE VOIX: Adopté.
M. LOUBIER: Je ne pourrai pas y aller!
M. LE PRESIDENT: Article 27: L'animal qui attaque ou qui cause des
dommages ou l'animal tué accidentellement.
Adopté.
Article 28: La possession d'un animal tué.
Adopté?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 29: Le gaspillage des gibiers tués.
Adopté. Article 30. Adopté?
M. LOUBIER: Cela intéresserait peut-être les membres de la
commission: "Le ministre peut toutefois permettre à une personne de
passer
outre aux dispositions du présent article, aux conditions qu'il
détermine."
Alors c'est pour des fins d'éducation, pour des fins biologiques,
des fins scientifiques, etc, commerciales même. Par règlement, on
pourra peut-être spécifier davantage.
M. PARENT: Sans abus.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Est-ce que le ministre ne peut pas limiter
son pouvoir à l'un ou l'autre des paragraphes ou a-t-il besoin des
trois?
M. LOUBIER: Nous avons besoin des trois.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Même le paragraphe c)? Cela va.
M. LE PRESIDENT: Article 31.
M. COITEUX: Un instant. A l'article 30, l'histoire des oiseaux sauvages
créerait peut-être une certaine confusion.
M. LOUBIER: Est-ce qu'on pourrait ajouter à l'article 30
plutôt qu'à l'article 31 ce dont le député de
Charlevoix parlait tout à l'heure? D'après les conseillers
juridiques, il serait préférable de le mettre à l'article
30d).
M. MAILLOUX: Parce qu'à l'article 31, vous dites: "Nul ne peut
chasser le gros gibier..."
M. LOUBIER: C'est parce qu'on parle juste du gros gibier. Alors,
à l'article 30, si on mettait d), dans la formulation suivante:
"d'utiliser un moyen artificiel, autre que des lunettes d'approche, permettant
de déceler à distance la présence d'un animal". Est-ce que
cela va?
M. MAILLOUX: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 30 adopté tel
qu'amendé.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Le ministre a également besoin de
cette exception-là pour d).
M. LOUBIER: Non, là nous n'en avons pas besoin.
M. COITEUX: Maintenant...
M. LOUBIER: Non, là, nous n'en aurions pas besoin.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Est-ce que cela ne serait pas mieux...
M. LOUBIER: Je ne sais pas si...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Est-ce que cela ne serait pas mieux de dire:
"Le ministre peut toutefois permettre à une personne de passer outre aux
dispositions du présent article pour des raisons de recherche
quelque chose comme cela ou de statistiques ou de..." IL n'y a pas
seulement des raisons de recherche là-dedans, il y a aussi des raisons
scientifiques...
M. LOUBIER: II y a des raisons commerciales aussi.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Par exemple, dans l'article 30 a): "De
déranger ou détruire le nid ou les oeufs d'un oiseau sauvage." Il
y a tous ceux qui font la cueillette du duvet de canard, dans les terres, par
exemple, qui sert de façon commerciale dans la fabrication des sacs de
couchage. Ces gens vont effectivement déranger le nid. Ils cueillent du
duvet. Le canard dépose du duvet dans le nid, ils le cueillent. Faisons
confiance au ministre.
M. LOUBIER: Pour un temps x.
M. MAILLOUX: Nous étions rendus à l'article 31.
M. LOUBIER: L'article 31.
M. MAILLOUX: M. le Président, l'article 31 au deuxième
alinéa: "Toute personne ou tout groupe de personnes qui sont
trouvées en possession d'une arme à feu et d'un projecteur, la
nuit, dans un endroit fréquenté par le gros gibier, sont
présumés avoir chassé en contravention du présent
article."
Ce que je voulais signaler nous ne serons peut-être pas tous
d'accord dans le cas de l'orignal entre autres, c'est que cela se chasse
le matin tôt et le soir avant la nuit. C'est à ce moment-là
qu'un fort pourcentage des animaux sont abattus. La question que je me posais
je pense bien que la loi ne couvre pas ces gens-là mais il
demeure que souvent un chasseur est à trois milles, quatre milles, cinq
milles d'un campement, où il a été se placer durant la
journée. Il revient de nuit. S'il est à pied, un projecteur peut
être aussi bien une lumière de poche. Il n'y a pas tellement de
différence dans la formulation de l'article. Je crois bien que les
juges, s'il y a des plaintes formulées, seront en mesure de faire un
juste milieu là-dedans. Mais cela peut quand même risquer de
mettre quantité de gens en mauvaise posture. Parce que moi, comme
mauvais chasseur, je n'ai jamais tué un orignal, mais il demeure que je
m'en vais à trois milles du camp et je reviens à pied. Je reviens
de nuit, même pour me signaler une bête puante, j'aime bien avoir
quelque chose dans les mains. Oui, même si c'était pour cela.
M. LOUBIER: Je pensais que c'était rendu au camp.
M. MAILLOUX: II faut que les gens reviennent vers les campements.
M. HOUDE: Je me souviens d'avoir fait cela en contravention.
M. LOUBIER: Mes hauts fonctionnaires ne sont peut-être pas
embêtés mais moi je le suis.
UNE VOIX: Actuellement cela existe dans la loi. C'est
l'interprétation du garde-chasse qui sait lorsqu'il s'agit
réellement de chasse.
M. LOUBIER: II y a toujours le recours au tribunal.
M. MAILLOUX: Ce que je craindrais, c'est qu'un garde-chasse
évidemment, entre deux personnes données, fasse une
inspection...
M. LOUBIER: C'est parce que si l'on ne le met pas de cette
façon-là, on va se faire jouer, monsieur, aller-retour. Je
conviens que c'est difficile.
M. LEVESQUE (Bonaventure): C'est-à-dire que c'est simplement
placer le fardeau de la preuve sur la personne en question.
UNE VOIX: Sur le chasseur.
M. LEVESQUE (Bonaventure): C'est ça. Et il peut repousser le
fardeau.
M. LOUBIER: Oui.
M. MAILLOUX: Mais quand même il y a 50 p.c. des chasseurs
d'orignaux qui seront en marche à la première heure de la
nuit.
M. LOUBIER: Parce qu'on ne peut pas voir de quelle façon l'on
pourrait... Actuellement c'est qu'ils arrivent avec les interprétations
les plus fantaisistes. Pourquoi ont-ils eu un projecteur, etc? Et on ne peut
vraiment pas, si l'on veut être sérieux en loi, laisser une
ouverture quelconque. Même si les propos que vient de tenir le
député sont très bien fondés, je sais que cela
cause un ennui. Comme le disait le député de Bonaventure, c'est
qu'à ce moment-là on déplace le fardeau de la preuve, on
le met sur les épaules du chasseur et c'est à lui devant le
tribunal ou même devant le garde-chasse, parce qu'ils ne sont pas tous
dépourvus ces gens-là.
M. MAILLOUX: Mais au lieu de projecteur est-ce que l'on ne pourrait pas
signaler lumière de poche? Une lumière de poche est permise. Une
lumière de poche, je ne pense pas que cela aveugle un orignal. Disons
que mes qualités comme chasseur sont relatives, mais...
M. LOUBIER: Oui, mais les lumières de poche... il y a des
moyennes "bibites" là-dedans. Il y en a à six piles.
M. HOUDE: II y en a à six piles.
M. COITEUX: Les lumières de poche, il y en a de grosses.
M. LOUBIER: Bien oui, mais ça dépend quelle poche tu as,
mon gars. Tu dois avoir un gros manteau.
M. COITEUX: Quelqu'un arrive le soir par exemple, cela m'est
arrivé cette année on a eu des problèmes en
montant, on est arrivé à neuf heures il fallait avoir un
projecteur pour s'éclairer pour...
UNE VOIX: ... dans une pente, etc.
M. COITEUX: Oui, mais le type qui veut l'interpréter
littéralement, ça crée de maudits problèmes.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Ce n'est rien qu'une présomption.
UNE VOIX: Oui, je comprends, mais le type perd sa place.
M. COITEUX: A moins que ce soit un besoin.
M. PARENT: C'est ça. Quand tu dépenses un $400 ou $500
pour aller à la chasse.
UNE VOIX: C'est ce qui arrive.
M. COITEUX: Non, mais s'il arrive qu'un type a dépensé
$400 ou $500 pour aller à la chasse le premier soir un
garde-chasse qui l'interprète la veille littéralement et puis,
comme il dit, qui a peut-être une petite dent contre le type, va le
trouver et lui dit "Hé! Tu as un projecteur et tu as des fusils toi ici,
tu n'as pas le droit de venir". Alors là, il est obligé
d'arrêter sa chasse, de descendre tout de suite. C'est ridicule.
C'est très bien, il peut prouver sa présomption, mais il a
dépensé $500 tout de même et puis ce montant, il ne pourra
pas le ravoir. Il a perdu sa chasse.
UNE VOIX: II consulte son avocat...
M. PARENT: Mais s'il arrive un cas où le chasseur est
attaqué...
M. LOUBIER: C'est toujours soumis, par exemple, à ce
moment-là, au bon jugement d'abord du garde-chasse. Deuxièmement,
je comprends que cela cause un embêtement majeur au type qui se fait
enlever tout cela, mais on ne peut vraiment pas de façon réaliste
enlever ou modifier ou donner une ouverture dans le texte. Parce que le
député sait comme moi que les braconniers ou les pseudo-sportifs
de la chasse sont capables de toutes les versions
pour motiver le fait qu'ils avaient une arme chargée ou n'importe
quoi. Même nous en avons pris un dernièrement qui c'est
bien regrettable s'était endormi au volant de son auto. Il
était trois heures, il était dans un endroit pour chasser, il
s'était endormi.
On sait que cinq minutes plus tôt ses phares étaient
allumés et il circulait. Ils usent de toutes les versions, c'est
formidable. D'ailleurs je m'aperçois que nous avons des Canadiens
français qui sont intelligents et qui ont de l'imagination!
M. PARENT: Beaucoup. Il y en a qui sont attaqués!
M. LOUBIER: Oui. Ils se sont défendus du chevreuil qui courait
après eux!
M. COITEUX: Non, mais franchement, cet article-là est
extrêmement dangereux pour un type, il ne peut toujours pas emmener son
avocat avec lui là-bas.
M. THEORET: M. le Président, je trouve également
très sévère cette présomption. Et Dieu sait que les
gardes-chasse connaissent les braconniers. Souvent ce sont des gens qui se sont
améliorés, qui se sont fait prendre, mais parce qu'on les a
déjà pris on continue, puis là je me demande même si
le juge peut l'interpréter.
M. LOUBIER: D'ailleurs cela n'est pas nouveau, c'était dans la
loi.
M. THEORET: Non, ce n'est peut-être pas nouveau, mais c'est d'une
sévérité extrême.
UNE VOIX: L'article 6411, 6412.
M. LOUBIER: Autrement si on n'avait pas cette
présomption-là, tant et aussi longtemps que le chasseur n'aurait
pas tué on ne pourrait rien faire contre lui.
UNE VOIX: Article 12.
M. THEORET: Paragraphe 2.
M. LOUBIER: C'est pour qu'on puisse le prendre! Article 4.
M. THEORET: Cela se lit comme suit: La possession par toute personne
d'une lumière à projection ou autre lumière...
M. LOUBIER: J'ai eu une version entre autres d'un braconnier. Il avait
entendu du bruit et des cris dans le bois et il se promenait avec son
projecteur pour localiser ça.
M. THEORET: C'est la même chose.
M. GOSSELIN: II pensait que c'était une femme perdue.
M. LOUBIER: Deux de retrouvées après le retour au
camp.
M. MAILLOUX: Le projecteur mentionné à l'article 202,
c'est plus qu'une petite lumière de poche, cela.
M. LOUBIER: Ou toute autre lumière.
M. THEORET: Est-ce une preuve par elle-même qu'elle a
chassé avec l'aide de ladite lumière?
M. HOUDE: Vous avez la même présomption.
M. COITEUX: Une décision pour les armes à feu
chargées. Disons qu'après le coucher du soleil on oblige les gens
à enlever les cartouches de leur fusil, et même l'étui si
c'est nécessaire. Le projecteur, je vous garantis... Moi, cette
année j'ai eu un projecteur, il m'en fallait un parce qu'on laissait la
rivière Sainte-Marguerite, il faisait brun, on avait 8 milles à
faire dans des chemins impossibles...
M. LOUBIER: Cela ne veut pas dire que vous êtes coupable à
ce moment-là.
M. COITEUX: ... non, je comprends mais le type qui nous arrête, il
ne nous laissera plus chasser. Alors si j'ai dépensé $500
à $600 pour emmener des amis là, j'ai l'air fin, pour une
niaiseraie comme celle-là, une interprétation de loi.
M. LOUBIER: Non, non, mais ce que je ne saisis pas, c'est qu'à ce
moment-là vous n'êtes pas jugé par le garde-chasse. Le
lendemain vous pouvez chasser, il vous fait une cause, il fait un rapport,
c'est tout. Cela peut prendre trois semaines ensuite avant que...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Mais il peut saisir.
M. LOUBIER: Oui, il le peut. M. COITEUX: Oui.
M. LOUBIER: Oui, mais après ça sans fusil, ça va
prendre...
M. HOUDE: II faut quand même concéder un peu de jugement
à nos gardes-chasse. Il me semble que là...
M. COITEUX: II y a eu des rapports de gardes-chasse qui sont
difficiles...
M. LOUBIER : Ah oui, comme dans tous les
domaines, qu'est-ce que vous voulez. Je comprends que ce n'est pas
parfait, je vous le dis mais...
M. HOUDE: Si les gardes-chasse commencent à arrêter tous
ceux qui ont des lampes de poche, je suis bien d'accord qui à ce
moment-là...
M. MAILLOUX: J'espère que les administrateurs seront assez...
M. LOUBIER: D'accord, c'est un embêtement.
M. MAILLOUX: Espérons que le ministère verra à
être prudent avant de...
M. COITEUX: II devrait peut-être y avoir des règlements
pour les gens qui se promènent en moto-neige l'hiver.
M. LOUBIER: En banlieue, il y en a pas mal.
UNE VOIX: Adopté?
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article 32...
MR. BROWN: Mr. Chairman, in regards to number 32, could we add after
"hunt": or interfere or perhaps big game while such game is in a yard. Because
fellow could be right in his skidoo but not necessarily hunting. I have known
in the past two years a skidoo making deer jump around and did not kill them.
But if he interferes or perhaps... it would probably...
M. LOUBIER: Le depute a raison. Les génies vont formuler
cela.
M. MAILLOUX: C'est comme un génie qui programme la
télévision.
M. LOUBIER: Si vous voulez, on va continuer, puis ils vont formuler tout
cela et on y reviendra, d'accord?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Article 32, adopté avec
amendements.
M. LOUBIER: C'est cela. Article 33 adopté.
M. PARENT: Est-ce que ce ne serait pas dans l'intention du ministre
d'utiliser un alinéa, comme dans l'article 30, pour permettre à
certaines occasions... C'est une activité qui se produit
énormément en France par seulement en France mais en
Europe c'est commencé aux Etats-Unis aussi apparemment. Est-ce
que ce ne serait pas dans l'intention du ministre, éventuellement, de
permettre dans certaines occasions...
M. LOUBIER: On ne peut pas faire cela; autrement, cela est laissé
à la discrétion du ministre qui est en place, par exemple, avec
un ministre qui est bien flexible, bien généreux, bien
compréhensible c'est le cas actuel (J'ai eu des
prédécesseurs qui voulaient être gentils, etc.) les
occasions se multiplient à ce moment-là. C'est laissé
à la discrétion du ministre; moi, je trouve que c'est lui donner
trop de pouvoir discrétionnaire et trop d'arbitraire, et à ce
moment-là, toutes les occasions vont être bonnes.
M. PARENT: C'est simplement l'opinion du ministre.
M. LOUBIER: Mieux que cela, c'est qu'on a fait une saisie, il y a
quelques mois. Les journalistes de la Vie au Grand Air qui étaient
invités dans un restaurant bien, de Montréal, par une famille
opulente de Montreal et on y a tout raflé. Et on faisait, à ce
moment-là, pour les journalistes de la Vie au Grand Air un banquet aux
viandes sauvages. On a tout raflé, on a tout saisi. Si j'avais le
pouvoir de leur donner l'autorisation, j'aurais pu, c'est bien clair que je
suis bien humain comme tout le monde; on a chacun sa petite gloriole de
vanité; j'aurais dit: Je vais me mettre bien avec les personnes en
question, je vais leur donner la permission. Or là, je n'en ai pas la
possibilité.
M. COITEUX: Or voici, au club Richelieu à Sept-Iles, disons,
certains chasseurs, c'était de tradition. Je vais vous donner un exemple
concret. Si un membre du club Richelieu tue un orignal, c'est clair il
est convenu c'est la tradition du club que le soir ensuite, tout
le monde mange la viande.
M. LOUBIER: Qu'ils ne se fassent pas prendre!
Qu'ils aillent ailleurs. Par exemple, ils ont un local qui n'est pas un
restaurant ou un hôtel, ils peuvent le faire à ce
moment-là.
M. COITEUX: Alors, je vais m'informer. M. LOUBIER: Oui.
M. COITEUX: Parce que nous pouvons facilement nous organiser ailleurs
pour ce souper-là.
M. LOUBIER: Ecoutez; j'ai été pris dernièrement,
moi, dans une occasion où les gens, pour me faire plaisir, ont fait un
gros "chiard"; il y avait là, monsieur, de l'orignal, du chevreuil,
comment appelez-vous cela des grillades des "oreilles de christ" tout ce que
vous voudrez et j'étais pris au milieu de cela et j'étais en
train de me repaître quand je me suis dit: Oh! j'étais
là. C'était assez difficile de tout...
M. COITEUX: Le caribou avait été tué par le
biologiste?
M. LOUBIER: Pardon?
M. PARENT: Est-ce que le ministre a ordonné la saisie?
M. LOUBIER: J'ai demandé de faire enquête. Us avaient
obtenu préalablement l'autorisation, qu'on m'a dit, parce que l'ancienne
loi prévoyait cela.
M. PARENT: Cela ne se voit plus maintenant.
M. LOUBIER: Non.
M. LE PRESIDENT: L'article 33, adopté. Article 34?
M. LOUBIER: Je trouverais cela bon.
M. LE PRESIDENT: Article 34 sur les chiens errants. Adopté.
Article 35.
M. LOUBIER: Article 35, les bibites à poil.
M. LE PRESIDENT: Les permis pour la vente et le commerce des animaux,
des peaux, et des fourrures d'animal. Adopté. Article 36.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté.
M. LOUBIER: Même chose que l'ancienne loi.
M. LE PRESIDENT: Article 37. Adopté. M.LEVESQUE (Bonaventure):
Adopté. M. LE PRESIDENT: Article 38.
M. LOUBIER: Je m'aperçois qu'il n'y a personne
d'intéressé par la pelleterie. Des ''bibittes à poil",
ça ne vous intéresse pas, vous?
M. LE PRESIDENT: L'article 38 est adopté.
M. LEVESQUE (Bonaventure): C'est une répétition de
l'ancienne loi.
M. LOUBIER: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: L'article 39?
M. LOUBIER: On ne peut pas changer le mot!
M. LE PRESIDENT: L'article 39 est adopté. L'article 40,
adopté?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui.
M. HOUDE: A l'article 40 ou 42, est-ce qu'il faut faire la demande du
permis au ministère même ou à un agent de la conservation
de la région?
M. LOUBIER: Par règlement, c'est qu'on va définir que
c'est au ministère.
M. HOUDE: Au ministère même. M. LOUBIER: Oui.
M. HOUDE: Du moment de la capture au moment de l'obtention du permis, il
peut s'écouler trois, quatre ou cinq jours?
M. LOUBIER: Préalablement à la capture.
M. HOUDE: A la capture... ce n'est peut-être pas clair...
M. LOUBIER: Sauf un cas exceptionnel, c'est que si un type se
réveille un matin et que dans son sous-sol il y a un chevreuil qui est
entré, bien!
M. LE PRESIDENT: Les articles 40 et 41 sont adoptés?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adoptés.
M. LE PRESIDENT: Section VIII: Des jardins zoologiques,
établissements de pisciculture, aquariums et musées d'histoire
naturelle. Alors, article 42.
M. LEVESQUE (Bonaventure): M. le Président...
M. LOUBIER: On m'a demandé de on m'a demandé, c'est
délicat quand je dis ça en tout cas...
UNE VOIX: On a suggéré...
M. LOUBIER: Non, même pas... d'enlever "et des musées
d'histoire naturelle".
M. HOUDE: Pour quelle raison?
M. LOUBIER: Apparemment ça relève du ministère des
Affaires culturelles.
M. THEORET: ... les jardins zoologiques, aussi!
M. LOUBIER: Je laisse ça à votre appréciation. Si
vous faites une guerre terrible, messieurs, je ne sais plus ce que je dois
faire.
M. PARENT: Si vous tenez à le laisser, on n'a pas d'objection
à ce que ça demeure.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Est-ce que ça se retrouvait dans
l'ancienne loi, ça, cette...?
Le ministre doit avoir des raisons pour l'avoir inclus
là-dedans.
M. LOUBIER: Pour fins d'éducation, pour la jeunesse, etc., dans
différentes... Comme le député de Fabre me racontait que,
je pense dans son camp à lui, dans sa colonie de vacances, il y a
justement un secteur d'aménagé qui sert pour fins
éducatives aux enfants et leur explique comment ça fonctionne,
quelle sorte de bête, de gibier c'est, etc.
M. HOUDE: Je ne veux pas prendre la part d'un ministre plus que d'un
autre, d'un ministère plus que d'un autre, mais je pense que si on
regarde au-delà de la chasse et de la pêche, il faut quand
même se rappeler que c'est actuellement à l'intérieur du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche qu'il y a un
mandat clair, net et précis, pour ce que nous pouvons appeler les
loisirs socio-éducatifs. Les loisirs socio-éducatifs font partie
du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
Jusqu'à maintenant, je pense que ce genre d'initiative, le musée
d'histoire naturelle si on n'aime pas le mot "musée",
peut-être pourrait-on changer le mot mais il reste qu'à
toutes fins utiles ça fait partie de l'éducation, ça fait
partie des activités socio-éducatives; je ne vois pas pourquoi
ça ne resterait pas dans l'article 44. Actuellement si on veut discuter
ou si on veut faire disparaître ça, eh bien ce serait
également vrai pour d'autres genres d'activités. Tantôt on
pourrait dire que la céramique ou la poterie ou l'artisanat doivent
faire partie exclusivement du ministère des Affaires culturelles et non
pas d'un autre ministère comme le Haut-Commissariat de la jeunesse?
M. LOUBIER: Le centre d'histoire naturelle. On va s'amuser, on va
s'amuser!
M. HOUDE: Non, je pense que ce qui pourrait être amusant, on
pourrait peut-être appeler cela le laboratoire de sciences
naturelles.
M. LOUBIER: Oui.
M. GOSSELIN: Très bien.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
UNE VOIX: D'histoire ou de sciences?
M. HOUDE: D'histoire naturelle ou de sciences naturelles, je pense.
M. LE PRESIDENT: On accepterait l'amendement.
M. LOUBIER: D'accord.
M. LE PRESIDENT: "Laboratoire de sciences naturelles."
M. LOUBIER: D'accord. "Sciences naturelles", d'accord.
M. HOUDE: Au lieu "d'histoire".
M. LEVESQUE (Bonaventure): Maintenant j'aimerais poser une question au
ministre justement sur cette question de jardins zoologiques régionaux
qui s'établissent de temps à autre dans diverses régions.
Quelle est la politique du ministère à ce sujet?
M. LOUBIER: D'abord on a procédé à
l'élimination des pseudo jardins zoologiques que l'on retrouvait un
petit peu partout dans un habitat infect, dans des conditions
hygiéniques affreuses, on fait disparaître tout ça et ils
doivent obtenir préalablement une autorisation.
On a des normes, des critères qui les obligent, par exemple,
à tant d'arpents, à clôturer de telle façon, etc. et
nous sommes contre le principe de la multiplication pour attirer les gens, par
exemple, se servir de trois ou quatre "bibites" pour attirer les gens dans le
restaurant ou vendre de l'essence.
Alors, on prend un ourson dans un état pitoyable sur le plan de
l'hygiène, etc. et on met autour de lui un barbelé, une
clôture quelconque. A ce moment-là, c'est absolument inacceptable
et on a procédé à l'élimination de tout
ça.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Très bien.
M. LOUBIER: Les jardins zoologiques qui respectent nos normes, nos
critères, comme Saint-Félicien, par exemple, Granby et d'autres
qui sont établis ou qui pourraient s'établir, ceux-là
obtiennent notre permis et on leur donne l'autorisation d'après nos
normes, nos critères.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Mais, justement, en parlant de vos normes et
des permis à obtenir, on m'avait donné comme réponse, il y
a quelques mois, au ministère, que toute cette question était
remise à l'étude et que, d'ici quelques mois, on aurait une
politique plus articulée à ce sujet.
M. LOUBIER: On attendait justement la passation de cette loi pour
régulariser notre politique partout, nos critères, nos
normes...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Et, vous allez, une fois cette loi
adoptée, j'imagine, rédiger les règlements qui...
M. LOUBIER: C'est ça.
M. LEVESQUE (Bonaventure): ... seront de nature à expliciter
cette politique.
M. LOUBIER: Et à l'intérieur desquels on
retrouvera justement les normes et les critères que l'on veut
imposer.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Justement ceci m'amène à poser
une question relative aux jardins zoologiques qui existent présentement
et, tout en voulant collaborer avec le ministère à ce sujet, je
me demande jusqu'à quel point l'établissement de ces normes
affectera des jardins existant. Je songe, en particulier, à un jardin
zoologique de ma région qui aurait une certaine valeur, avec
peut-être 200 espèces et qui, je crois, serait dans des conditions
favorables. Cependant, il serait probablement très onéreux pour
le propriétaire, aujourd'hui, d'avoir à faire des modifications
considérables du jour au lendemain, le tout dépendant,
évidemment, des normes que vous établirez.
M. LOUBIER: Oui, à ce moment-là, on répartirait les
demandes de correction, etc. sur une période de X années. Par
exemple, on lui dirait: Très bien, cela répond à nos
critères, mais il vous manque telle chose, telle chose. On sait que
c'est trop onéreux pour vous, alors, répartissez sur une
période de cinq ans. On vous demande d'apporter des corrections. Comme
on fait d'ailleurs pour les terrains de camping, actuellement, qui ne
répondent pas aux normes. On leur a donné, par exemple, deux ans,
trois ans, quatre ans, cela dépend des cas, pour répondre aux
normes...
M. PARENT: On respecte, en somme, les droits acquis.
M. LOUBIER: Oui.
M. PARENT: Puis une période de temps pour se conformer aux
nouvelles règles.
M. LOUBIER: D'ailleurs l'élimination est pratiquement
terminée, de ceux qui sont infects. Il en reste peut-être
quelques-uns, mais avec un petit "s".
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté?
M. HOUDE : Juste une seconde. A des fins éducatives, est-il
possible actuellement, au Québec, d'acheter, de louer ou d'emprunter des
animaux vivants ou empaillés du ministère?
M. LOUBIER: Dans de très rares exceptions, très rares
exceptions. Si on sait, par exemple, que c'est pour fins d'éducation,
pour fins scientifiques, etc. on peut, dans certains cas, le faire, mais en
règle générale, non. Autrement dit, on n'annonce pas que
ça peut se faire.
M. LE PRESIDENT: A l'article 44, est-ce qu'il va y avoir un
amendement?
M. COITEUX: II faudrait changer: "musée d'histoire naturelle", il
faudrait changer cela.
M. LOUBIER: La même chose à 43 et à 44, il faut
changer.
M. COITEUX: L'article 44 b.
M. LOUBIER: Et au laboratoire...
M. HOUDE: ... laboratoire de sciences naturelles.
M. LE PRESIDENT: Alors, les articles 42, 43 et 44 adoptés?
M. COITEUX: Oui.
M. LE PRESIDENT: Article 45,...
M. HOUDE: "Nul ne peut pêcher à la ligne ou à la
canne et ligne dans les endroits déterminés par le
lieutenant-gouverneur en conseil s'il ne détient un permis
délivré à cette fin."
Je voudrais qu'on me donne une explication. Est-ce que cela veut dire,
si je le prends à l'inverse, que, n'importe où où l'on
pêche, cela prend un permis?
M. LOUBIER: En règle générale, oui. Sauf dans les
eaux que nous...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Sur lesquelles vous n'avez pas
juridiction?
M. LOUBIER: C'est cela.
M. LEVESQUE (Bonaventure): A l'éperlan, vous voulez dire?
M. COITEUX: Caplan.
M. LOUBIER: L'éperlan, le caplan, la loche, ces
choses-là.
M. HOUDE: Là, vous parlez de sortes de poissons.
M. LOUBIER: Des eaux à marées.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Cela peut être également dans
les ruisseaux.
M. LOUBIER: On pourrait...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Vous pourriez.
M. LOUBIER: On pourrait l'exiger. M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui.
M. LOUBIER: On peut se diriger, cela nous donne la possibilité de
nous diriger vers, justement, le permis universel dont on parlait tout à
l'heure.
M. HOUDE: Moi, où je veux en venir, c'est que vous pouvez, par la
loi, exiger un permis de pêche, de tous ceux qui vont à la
pêche, à peu près partout. Tantôt, vous parliez des
espèces de poissons. J'aimerais poser la question: Si la loi est
appliquée telle quelle, qu'on exige un permis de pêche, je me
demande c'est peut-être à l'article 47 que j'aurais
dû poser la question ce qui arrive du cas je reviens toujours
à cet exemple-là parce que je le connais du camp de
vacances ou de la troupe scoute. Au camp de vacances, par exemple, si j'ai une
centaine d'enfants au camp et que, le soir, comme activité, je sais bien
que, chez nous, comme activité...
M. LOUBIER: C'est privé.
M. HOUDE: Bien oui, mais le lac n'est pas privé, les enfants vont
à la pêche. Est-ce que les cent sont obligés d'avoir chacun
un permis de pêche? La troupe scoute en excursion, si les scouts vont
à la pêche, est-ce que chacun des scouts doit avoir son permis de
pêche?
M. GOSSELIN: En bas de 16 ans.
M. HOUDE: Oui si cela peut être un "package deal"?
M. LOUBIER: Si on ne détermine pas ce lac...
M. HOUDE: Mais il n'y a pas juste le camp de Gilles Houde autour de ce
lac-là.
M. LOUBIER: Là où ils peuvent confondre, c'est que si on
dit tous les lacs ou quelque chose comme ça sont
privés.
M. HOUDE: A moins qu'il y ait un amendement, comme pour les autres
articles, pour fins éducatives, que l'on demande la permission. Au
début de la saison, que j'écrive ou que les directeurs de camp ou
les chefs scouts écrivent et demandent la permission, s'ils veulent
aller à la pêche, suivant les règlements.
M. LOUBIER: Dans les règlements, est-ce que l'on peut prendre
note de la suggestion du député, pour dire que, dans les
règlements, on prévoit une porte de sortie?
M. LE PRESIDENT: Si c'est sur un territoire privé, on demande la
permission...
M. LOUBIER: Le sous-ministre me dit que votre cas sera
réglé dans les règlements, selon la suggestion que vous
avez faite.
M. HOUDE: Merci.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 45 adopté. Article 46 adopté.
Article 47.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté. M. LE PRESIDENT: Article 48.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté. M. LE PRESIDENT: Article 49.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Un instant, je reviens à l'article 48:
si vous parlez de permis universel, comment conciliez-vous le deuxième
alinéa de l'article 48?
M. LOUBIER: On se dirige vers le permis universel.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Je comprends, mais vous allez devoir
revenir...
M. LOUBIER: C'est que, par exemple, pour le père de famille qui
va là avec son petit de 15 ans, 12 ans ou deux, trois de ses enfants, on
veut couvrir cela ici, par l'article 48.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui, mais vous le couvrez de toute
façon, il me semble, dans l'article 79, dans les conditions des
permis.
HAUT FONCTIONNAIRE DU MINISTRE: Non, parce qu'on a dit: Nul ne peut
chasser.
M. THEORET: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
connaître vos observations? Cela nous éclairerait peut-être.
Voici, je me demande si, quelque part dans la loi, on a fixé l'âge
minimal pour les chasseurs...
M. LOUBIER: Par règlement?
M. THEORET: Est-ce que je pourrais connaître l'opinion du
ministre?
M. LOUBIER: Mon opinion présente serait 19 ans ou 18 ans. Plus de
18 ans.
M. THEORET: Avez-vous l'intention de faire des exceptions pour la
famille, pour un fils qui serait avec son père?
M. LOUBIER: C'est à l'article 48.
M. THEORET: C'est là, mais il n'y a pas d'âge
là.
M. LOUBIER: Si le bonhomme vivait avec son petit gars de 45 ans, il y
aurait une exception. Celle-là est brillante pour le journal des
Débats. Il faudrait enregistrer le rire du député.
M. LE PRESIDENT: Article 48 adopté. Article 49,
adopté.
M. LOUBIER: A l'article 50, j'ai un amendement à apporter avec la
permission de mes collègues.
M. LE PRESIDENT: Avec votre permission je reviendrais à l'article
32 pour vous donner le texte de l'amendement proposé.
M. LOUBIER: D'accord.
M. LE PRESIDENT: A l'article 32 on dit: "Nul ne peut chasser le gros
gibier dans ses ravages." Le texte proposé serait: "Nul ne peut chasser,
gêner ou troubler le gros gibier dans ses ravages."
M. LOUBIER: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
UNE VOIX: Adopté.
M. LOUBIER: A l'article 50, l'amendement est le suivant: "Le
lieutenant-gouverneur en conseil détermine par règlement, sur
recommandation du ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et du
ministre des Terres et Forêts, les parties du territoire du domaine
public sur lesquelles le ministre peut donner à bail des droits
exclusifs de chasse et de pêche."
Après en avoir discuté avec mon collègue du
ministère des Terres et Forêts, nous pratiquons cette
collaboration dans les parcs de la province dans le sens suivant. Par exemple
le ministère des Terres et Forêts, lorsqu'il accorde des permis de
coupe de bois, demande aux compagnies ou exige des compagnies qu'il y ait un
plan d'exploitation de produits. A ce moment-là le ministère des
Terres et Forêts nous soumet à nous également ce plan
d'exploitation pour que nous puissions sauvegarder les intérêts de
la faune. Or cette collaboration, je pense qui est à l'avantage des deux
ministères, nous la retrouvons ici pour accorder des baux, parce qu'il y
a intérêt, à ce moment-là et pour le
ministère des Terres et Forêts à avoir un certain
contrôle autre que sa propre planification, et pour notre
ministère. Mais évidemment, par cet article, comme on le
constate, à l'avenir ce ne sera pas le ministre seul qui pourra accorder
des baux, parce que nous nous en allons au contraire vers une politique
où les baux s'en vont, ils sont annulés, résiliés,
etc.; mais pour les fins, par exemple, des pourvoyeurs de chasse et de
pêche, il faudra tout de même leur donner des baux. Or pour ces
gens-là plus spécifiquement, ou encore lorsqu'il s'agit d'un
corridor ou encore d'un endroit inaccessible très éloigné,
même si on le fait avec une certaine répugnance, il peut arriver
qu'il y ait des permis accordés dans des cas comme ceux-là. Or,
ce sera le lieutenant-gouverneur en conseil qui décidera si on accorde
un bail oui ou non, suivant la politique du gouvernement. De plus, ce sera de
concert avec le ministre des Terres et Forêts et avec le concours du
ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, ce qui rendra dix fois
plus sérieux et peut-être dix fois plus difficile l'obtention de
baux dans la province.
Ce ne sera plus à la seule discrétion ou au seul
arbitraire du titulaire du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche quel qu'il soit.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Maintenant si je comprends bien, il y aura un
plan général de la province ou de ses régions
établi par les deux ministères.
M. LOUBIER: Le ministère des Terres et Forêts a
déjà un plan quasi général de toute la province, je
pense. De notre côté, nous tendons également pour les fins
de la faune à avoir des plans locaux et régionaux de la
province.
M. GOSSELIN: II y a également une autre raison très
importante. C'est qu'au moment où nous avons un plan
d'aménagement d'un territoire donné, lorsque le plan
d'aménagement sera présenté et accepté à la
fois par mon collègue, le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche et par le ministre des Terres et Forêts qui en même
temps doit surveiller la question exploitation forestière et aussi la
question de lotissement et d'arpentage. On a vu souvent dans certains
territoires des gens qui ont obtenu un bail de chasse et de pêche et qui,
à la suite de ce bail, ont eu la permission de faire certaines
constructions. Ces constructions-là ont été faites
à des endroits stratégiques sur certains lacs et automatiquement
ont empêché tout développement futur.
Alors nous voulons exercer un certain contrôle sur cette question
d'occupation du territoire, de telle sorte qu'au moment où un plan aura
été accepté de part et d'autre, toute amélioration
aux constructions qui sera faite sur ce territoire sera également
bornée par un plan d'ensemble du ministère. Et si par hasard dans
trente ans, cinquante ans, dix ans ou quinze ans, le bail est
résilié, que l'on ne se retrouve pas avec les grands
problèmes que nous avons aujourd'hui où, avec force majeure
et le ministre, je l'ai d'ailleurs approuvé sur cette politique,
sur la rétrocession ou l'enlèvement de certains baux on a
retrouvé à l'intérieur de ces territoires qui ont
été rétrocédés ou repris par le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et retransmis
au ministère des Terres et Forêts, voici qu'il y a une foule de
bâtiments qui sont sur ces territoires. Certains, il y aurait lieu tout
simplement peut-être de permettre l'occupation quand même, par le
propriétaire. Mais comment voulez-vous que l'on donne une occupation
logique et bien bornée ou bien définie? Où est
l'occupation réelle du territoire? Il n'y a eu aucun plan d'ensemble qui
a été préparé et chacun y est allé du sien
et a bâti un
peu comme il l'a voulu à toutes sortes d'endroits autour des
lacs.
Alors à la fois pour question protection de la forêt, pour
question aussi plan d'aménagement tant pour les chemins d'accès
et autres, il est très très important que les deux
ministères soient en contact constant afin que pour tout bail qui sera
donné par l'entremise du ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche, il y ait une collaboration étroite entre les deux
ministères et qu'il n'y ait plus cet imbroglio ou encore ces
difficultés que l'on rencontre avec ce qui s'est passé
antérieurement.
Alors nous prétendons que par la modification de l'article 50,
par ces améliorations, de cette façon, au moins, lorsqu'il y aura
eu certaines occupations, nous aurons été conscients de ce qui
s'est fait et qu'il y aura eu contact entre les deux ministères.
M. LOUBIER: II faudrait également ajouter je m'excuse
j'ai oublié d'ajouter à l'amendement. Deuxième
alinéa: "Sous réserve des dispositions de la Loi des Terres et
Forêts (Chapitre 92 des Statuts refondus de 1964) ces baux sont consentis
pour une période n'excédant pas dix années, moyennant un
loyer annuel déterminé suivant les normes prescrites par les
règlements et payable d'avance sous peine de nullité du bail. La
tacite reconduction ne s'applique pas à ces baux".
M. LEVESQUE (Bonaventure): Pourquoi la réserve? En quoi consiste
la réserve des dispositions de la Loi des Terres et Forêts?
M. LOUBIER: Des Terres et Forêts.
M. GOSSELIN: Si je peux vous donner une explication, c'est
qu'antérieurement, si vous le voyez là dans l'article tel qu'il
existait, l'article 50, c'est qu'un peu plus loin vous allez voir qu'il y avait
une définition, entre autres à l'article 51, relativement aux
responsabilités sur les dommages causés à la forêt
par les feux de forêt.
Or cet article 51 se trouve, je crois, annulé.
M. LEVESQUE (Bonaventure): II disparaît. M. LOUBIER: L'article 51
est annulé.
M. GOSSELIN: II disparait. Alors c'est en vertu de la disparition de
l'article 51 que nous mettons "sous réserve des dispositions de la Loi
des Terres et Forêts" qui en quelque sorte est la reproduction des
articles 122 et 123 de la Loi du ministère qui dit que toute personne
qui ne prend pas les mesures nécessaires pour empêcher un feu de
s'étendre de son terrain aux terrains avoisinants commet une infraction
et est passible, sur une poursuite sommaire, des peines prévues à
l'article 143.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Ah bon!
Alors cela couvre l'article 51 que nous faisons disparaître.
M. GOSSELIN: Oui.
M. LOUBIER: L'article 51 est supprimé.
M. LEVESQUE (Bonaventure): II faut bien comprendre la nouvelle politique
ou la prétendue nouvelle politique du ministère en ce qui a
trait...
M. LOUBIER: Pourquoi "prétendue"?
M. LEVESQUE (Bonaventure): C'est parce que je veux bien comprendre que
c'est nouveau.
M. LOUBIER: Aimerais-tu mieux être dans l'Opposition?
M. LEVESQUE (Bonaventure): L'octroi de baux. Si je comprends bien, il
n'y a aucun bail nouveau accordé ou aucun bail renouvelé sans que
ce soit fait par le lieutenant-gouverneur en conseil.
M. LOUBIER: Et le consentement du ministre des Terres et
Forêts.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Si c'est le lieutenant-gouverneur en conseil,
tous les ministres sont d'accord. Mais c'est que je lis ici dans l'article: "Le
lieutenant-gouverneur en conseil détermine par règlement les
parties du territoire du domaine public".
Alors une fois que les parties du territoire sont
déterminées, si je comprens bien l'article, ce n'est pas tout
à fait ce que le ministre a dit, d'après l'article que j'ai
ici.
Si le lieutenant-gouverneur en conseil a déterminé une
partie importante du territoire, à ce moment-là, le ministre,
à l'intérieur d'un tel territoire, peut consentir des baux sans
passer par le lieutenant-gouverneur en conseil.
M. LOUBIER: D'accord.
M. GOSSELIN: Le tout sera toujours sujet à la recommandation des
deux ministres.
M. LOUBIER: D'accord.
M. LEVESQUE (Bonaventure); Ah non! Un instant, c'est cela que je veux
rétablir. D'après l'article je l'ai ici du moment
que le ministre des Terres et Forêts aura approuvé...
M. LOUBIER: ... le plan...
M. LEVESQUE (Bonaventure): ... le plan, à ce moment-là, le
ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche est le seul à
décider de l'octroi d'un bail.
M. LOUBIER: D'accord, c'est cela. M. GOSSELIN: C'est cela.
M. LOUBIER: Je m'excuse tout à l'heure, d'accord.
M. GOSSELIN: C'est cela. C'est parfait. Peut-être que nous nous
sommes mal exprimés mais c'est précisément l'idée
que l'honorable député vient d'expliquer.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Alors je remercie les ministres. J'attire
leur attention sur l'importance d'établir ces territoires le plus
tôt possible, parce qu'il y a des groupes qui doivent venir à
échéance régulière. Je m'imagine que le ministre
serait embêté de voir des renouvellements nombreux qui
s'annoncent, s'il n'y a pas de plan...
M. LOUBIER: D'accord.
M. LEVESQUE (Bonaventure): ...approuvé par le ministre des Terres
et Forêts.
M. GOSSELIN: C'est précisément l'expérience que
nous avons eues depuis quelques années et que nous avons
apportée, d'un commun accord l'amélioration de cet article 50,
c'est-à-dire sa modification.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Est-ce que le ministre, qui est bien au
courant du nombre et de la complexité géographique des
territoires sur lesquels existent des baux, peut me dire qu'il peut facilement,
ou dans un temps relativement court, préparer un tel plan?
M. LOUBIER: Oui. Parce que nous avons maintenant, sur les cartes, les
territoires sous baux...
M. LEVESQUE (Bonaventure): II y a des endroits où c'est assez
tassé.
M. LOUBIER: Oui, il y a des endroits où il y a des territoires
qu'on appelle corridors, etc. Nous essayons actuellement d'éviter
par souci de protection, de conservation nous sommes même
prêts dans certains cas à greffer un corridor à un club
quelconque pour assurer une meilleure protection. Parce qu'autrement, nous ne
pourrions absolument pas assurer la protection. Or, c'est pour cela que je
disais ce matin que c'est aussi important pour nous de protéger que de
démocratiser. C'est aussi important. Quand on parle de libération
des territoires, cela se fait graduellement et rationnellement. Il y en a qui
voudraient que du jour au lendemain tout soit libéré. C'est
impensable, c'est illusoire. Nous serions complices, à ce
moment-là, d'un sabotage éhonté de notre patrimoine. Nous
le faisons graduellement, rationnellement, tenant compte de l'impératif
de la protection et de la conservation.
M. FRASER: Vous avez bien changé d'avis depuis deux ou trois
ans...
M. LOUBIER: Non, j'ai toujours...
M. FRASER: En 1966, vous avez fait des discours assez violents.
M. LOUBIER: J'ai toujours employé dans mes discours, même
de 1966, les mots graduellement et rationnellement. J'ai toujours, depuis 1966,
et aujourd'hui encore, déploré et condamné cette formule
poussiéreuse et moyen-nageuse, qui remonte au temps du roi Dagobert, et
qui consiste à établir des petits fiefs pour quelques personnes.
Je la condamne encore aujourd'hui. Sur le plan des principes, je n'ai
aucunement changé d'avis, au contraire, sauf qu'en ce qui concerne le
tempo de libération, de libéralisation du territoire, il faut y
aller graduellement, rationnellement. Or, nous en avons 450 je pense qui sont
éliminés, 410 me dit-on sur 2,200 ou 2,100 en 1966. Nous en avons
à peu près le quart d'éliminés actuellement.
Deuxièmement, un autre moyen pour nous de démocratiser, c'est
d'agrandir et de rendre le territoire encore plus accessible par des chemins de
pénétration en forêt, etc. Prenez le parc du mont
Tremblant, par exemple, vous avez 800 lacs environ, grosso modo. Et il y en
avait 45 accessibles. Alors, il s'agit de faire un réseau routier pour
rendre le plus grand nombre possible de lacs accessibles. Nous créons
également, dans différentes régions, des réserves.
On prend, par exemple, plusieurs clubs privés, etc., on fait une
réserve avec des portes de contrôle d'entrée et de sortie
et patrouillée par le ministère à l'intérieur.
M. HOUDE: Pour le public en général? M. LOUBIER: Pour le
public en général.
M. LEVESQUE (Bonaventure): De toute façon, il est impossible de
diminuer le nombre des baux ou la grandeur du territoire loué sans
remettre une protection additionnelle...
M. LOUBIER: D'accord.
M. LEVESQUE (Bonaventure): ... pour compenser la protection qu'on
enlève par le fait même. Alors, quand les budgets ne correspondent
pas à cette politique...
M. LOUBIER: D'accord.
M. LEVESQUE (Bonaventure): ... je crois que ce n'est pas du tout dans
l'intérêt de la conservation et de la protection que d'agir dans
un sens...
M. LOUBIER: D'accord, d'accord. Sauf que je voulais signaler au
député que je n'ai pas changé d'idée, que je n'ai
pas changé de philosophie, et je ne pense pas qu'il y ait un seul membre
de l'Assemblée nationale qui soit contre cette politique de
démocratisation,
d'accessibilité, mais, au même moment, de protection de
conservation.
M. COITEUX: C'est justement cela.
M. LOUBIER: Et, il devrait également y avoir, je crois, pendant
que l'on est dans ce domaine-là, un accent mis sur
l'éducation.
UNE VOIX: Oui.
M. LOUBIER: Bien on a commencé depuis deux ans par les
média d'information, la télévision, les hebdomadaires; on
a fait imprimer des centaines de milliers de cartes cette année invitant
les gens à la prudence, les incitant à la protection, à la
conservation. On a financé des campagnes par la Fédération
de la faune québécoise.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Est-ce que ça se fait dans les
écoles?
M. LOUBIER: Dans les écoles, la Fédération de la
faune distribue actuellement, pas dans toutes les écoles on n'est
pas encore rendu là, mais l'opération est amorcée
des brochures d'éducation, etc. Alors, ce que l'on souhaiterait, ce que
j'ai demandé depuis un an ou deux ans même, au ministère de
l'Education et ça rejoint la suggestion faite par le
député de Fabre ce matin je l'ai demandé par
lettre, et pas seulement une fois, c'est que le ministère de l'Education
donne un cours de civisme.
M. LEVESQUE (Bonaventure): C'est ça, de civisme.
M. LOUBIER: De civisme.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Cela fait partie de...
M. LOUBIER: ... pour la protection de la faune, de la forêt,
etc.
M. MAILLOUX: Est-ce que c'est en raison de l'optique de la politique de
l'élimination des clubs privés, au ministère, que l'on
constate, au chapitre 203, l'insertion du nouvel article 50, d'une
réduction des baux de 15 à 10 ans?
M. LOUBIER: Pardon?
M. MAILLOUX: Une réduction des baux. Au chapitre 203,
c'étaient des baux de quinze ans; ces baux auront un maximum de dix
ans.
M. LOUBIER: Dix ans.
M. MAILLOUX: En raison surtout de...
M. LOUBIER: II ne s'en donnait pas, je pense, de quinze ans, sous aucun
gouvernement. Je ne pense pas.
M. MAILLOUX: Mais, est-ce que ça serait... M. LOUBIER: Une
fois...
M. MAILLOUX: Est-ce que cela serait hors d'ordre de demander quelle est
actuellement la moyenne de durée des baux qui sont encore
concédés à des clubs privés?
M. LOUBIER: De durée? Un an. M. MAILLOUX: Un an.
M. LOUBIER: Deux ans. Le maximum qui a été atteint, c'est
cinq ans.
M. MAILLOUX: Cinq ans.
M. COITEUX: M. le Président, avant qu'on...
M. LOUBIER: Maintenant, moi, je ne voulais pas donner une réponse
erronée au député. C'est un maximum de cinq ans mais, en
moyenne, ce que l'on peut dire, c'est deux ans.
M. MAILLOUX: II n'y a pas eu de cas de sept ans?
M. LOUBIER: En moyenne, disons deux ans.
M. MAILLOUX: Est-ce qu'il y a des cas de sept ans?
M. LOUBIER: Des?...
M. MAILLOUX: De sept années? Il y en aurait eu...
M. LOUBIER: Pour les pourvoyeurs, on va jusqu'à neuf ans ou dix
ans.
M. MAILLOUX: C'est-à-dire les "outfitters". M. LOUBIER: Oui.
M. MAILLOUX: Mais, dans les clubs privés, normalement, c'est cinq
années.
M. LOUBIER: A notre connaissance, à la connaissance du
sous-ministre, il n'y en a pas un en haut de cinq ans.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 50...
M. COITEUX: ... un peu plus loin là, on a "shifté" un peu
cette affaire-là, excusez le mot français. Je voudrais savoir,
à propos des ententes interministérielles, entre le
ministère des Terres et Forêts et le ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche, si c'est le ministère du Tourisme, de
la Chasse et de la Pêche qui demande, sous pression du public ou de
différents organismes, le lotissement, au point de
vue touristique, de certains lacs, ou si c'est demandé au
ministère des Terres et Forêts?
M. LOUBIER: C'est demandé au ministère des Terres et
Forêts. Parce que, très souvent, la demande vient à nous
mais on la dirige au ministère des Terres et Forêts.
M. COITEUX: A ce moment-là, le ministre des Terres et
Forêts ne peut pas prendre sur lui de développer un terrain de
villégiature, comme ça se fait dans nos régions, sans
avoir, au préalable, consulté le minitre du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche. D'accord?
M. LOUBIER: Non, il n'est pas obligé.
M. COITEUX: II n'est pas obligé de le faire.
M. THEORET: Disons que ce sont deux ministres en bons termes.
M. COITEUX: Oui, je comprends, ce n'est pas que cela a tellement
d'importance, il s'agit seulement de diriger ces demandes-là, qui sont
faites pour une foule de raisons, et puis cela implique la construction de
chemins.
M. LOUBIER: Oui.
M. COITEUX: Et puis vous aurez certainement des demandes à
l'intérieur...
M. LOUBIER: Nous n'avons pas d'argent, nous, pour les...
M. COITEUX: Non, non, mais à l'intérieur des parcs ou des
réserves.
M. LOUBIER: Oui.
M. COITEUX: Actuellement, il y a certainement des pressions qui se font
pour développer certains lacs au point de vue touristique et de
villégiature.
M. LOUBIER: Oui.
M. COITEUX: Vous avez dans le parc de Port-Cartier, il va y avoir
d'autres demandes incessamment.
M. LOUBIER : Je ne parle pas de villégiature à
l'intérieur des parcs.
M. COITEUX: C'est la villégiature des camps
d'été.
M. LOUBIER: Il n'y en a pas à l'intérieur des camps
d'été.
M. COITEUX: Bien, il y en a certainement.
M. LOUBIER: A Port-Cartier, mais Port-Cartier ce n'est pas un
véritable parc provincial.
M. COITEUX: C'est une réserve.
M. MAILLOUX: Sur les routes publiques, il n'y a aucune concession de
lacs à des intérêts privés?
M. LOUBIER: Pardon?
M. MAILLOUX: Sur les routes publiques, d'abord...
M. LOUBIER: Oui.
M. MAILLOUX: ... où il y a des lacs d'accès facile
à Grandes-Bergeronnes et Tadoussac, il n'y a aucune concession qui se
fait sur un terrain privé, le long de ces routes-là, il faut
garder cela pour fins touristiques.
M. LEVESQUE (Bonaventure): C'est le ministre des Terres et
Forêts?
M. MAILLOUX: Non, non, mais ces lacs-là... M. LOUBIER: Pour les
droits de pêche? M. MAILLOUX: Oui. M. LOUBIER: En règle
générale, non.
M. MAILLOUX: En ce qui concerne ce qui est facile d'accès,
normalement, c'est la politique du ministère de consulter...
M. LOUBIER: La politique... oui. M. MAILLOUX: C'est pour le mieux.
M. LOUBIER: Evidemment, il y a des pressions formidables, il y a des
gens qui le disent...
M. THEORET: M. le Président, dans le même article on parle
de bail, on parle également de locataire. Je ne crois pas, qu'au
début, dans les définitions, on ait défini le mot
"locataire". Est-ce que c'est l'intention du ministre par le règlement,
de définir "locataire"? Ce que je veux dire par là, c'est qu'on
peut donner un bail à un individu et lui, s'adjoindre quelques personnes
et, à ce moment-là, il est difficile de contrôler ou
encore, on peut comprendre...
M. LOUBIER: ... j'étudie la liste.
M. THEORET: ... par le mot. Oui, mais il y a deux façons; on peut
incorporer par la loi des clubs de chasse et de pêche et aussi par la
troisième partie de la loi des compagnies. D semble y avoir
ambiguïté à ce sujet-là au ministère, quant
à l'incorporation. On préfère, je crois, procéder
par la Loi des compagnies à la partie 3. Alors je crois que, par
réglementation, on devrait régler cette histoire-là quand
les baux parviendront à échéance et devront être
renou-
velés, s'ils ne sont pas légalement constitués;
à part ça, c'est peut-être un bon moyen aussi d'encourager
les notaires et les avocats qui s'occupent d'incorporation...
M. COITEUX: Par exemple.
M. LOUBIER: Ce n'est peut-être pas la bonne raison.
M. THEORET: Ce n'est peut-être pas la meilleure, non. Mais, ce que
je voudrais savoir, c'est qu'on éclaircisse cela une fois pour tout,
parce que, dernièrement, je vous le dis en tant que notaire, non
en tant que député on s'est présenté
à mon bureau et on...
M. LOUBIER: On ne voulait pas parler en tant que notaire!
M. THEORET: Disons que le notaire conseille le député! On
voulait procéder par la Loi des clubs de chasse et pêche, on
prétendait que c'était moins dispendieux que de procéder
par la Loi des compagnies. Alors, quelle est la politique du ministère
à ce sujet-là?
M. LOUBIER: On préfère que ce soit la Loi des compagnies
qui s'applique, parce que la Loi des clubs de chasse et pêche est
vieillotte et ne correspond plus à la réalité moderne,
exactement comme on vous l'a dit.
M. THEORET: Merci.
M. HOUDE: II y a une autre loi qui s'appelle la Loi des clubs
récréatifs et qui doit passer par la loi des compagnies.
M. THEORET: C'est un peu la même chose. Cela existe. Cela
ressemble à ça.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 50 est remplacé par
l'amendement proposé et adopté.
M. LOUBIER: Pas remplacé.
M. LE PRESIDENT: L'article est supprimé?
M. LOUBIER: L'article 50, non, non, on ajoute.
M. LE PRESIDENT: L'article est remplacé?
M. LOUBIER: Non, non, on ajoute des amendements. L'article est
modifié.
M. LE PRESIDENT: L'article 58 devient 57? Adopté.
Aussi l'article 59 devient 60.
M. GOSSELIN: Devient 58. M. LE PRESIDENT: Adopté.
UNE VOIX: Est-ce que c'est du droit nouveau?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Non. C'était où dans l'ancienne
loi?
M. LOUBIER: L'article 59, c'est du droit nouveau; pas les autres.
M. LEVESQUE (Bonaventure): C'est la question que je posais. L'article 59
est devenu 58. C'est du droit nouveau? Malgré que cela se faisait, mais
ce n'était pas dans la législation.
M. LOUBIER: C'est cela.
M. LEDUC (Laviolette): M. le Président, maintenant est-ce que je
peux me renseigner? L'article 58 nouveau,...
M. LOUBIER: Non...
M. LEDUC (Laviolette): Je pense que oui; il est tellement charmant;
c'est un chic petit bonhomme. Est-ce que vous avez pour le moins des
règlements, lorsque le ministre le peut pour baser
l'évaluation?
M. LOUBIER: C'est fait par notre service d'expropriation.
M. LEDUC (Laviolette): Service d'expropriation.
M. LOUBIER: A la lumière de critères uniformes, mais
tenant compte des particularismes de chacun des territoires et des
bâtiments.
M. LEDUC (Laviolette): D'accord, M. le ministre.
M. LOUBIER: Notre député de Témiscoua-ta, je pense,
aurait des suggestions... sur les amendes...
M. SIMARD: Je ne trouve pas les amendes assez sévères.
M. LOUBIER: Est-ce qu'on peut faire une suggestion?
M. LE PRESIDENT: L'article 60 devient 59; est-ce qu'il est
adopté?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté; L'article 61 serait supprimé.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Non. On le retrouvera plus loin.
M. GOSSELIN: C'est parce que c'était un hors-d'oeuvre à
l'intérieur du contexte.
M. LOUBIER: Je faisais une allusion au député de
Témiscouata: c'est que l'an passé...
M. GOSSELIN: H ne faudrait pas mettre cela dans le journal des
Débats.
M. LEVESQUE (Bonaventure): On le retrouvera plus tard. Cependant,
immédiatement, pour que les légistes puissent y penser, j'ai une
objection à faire: c'est que je ne crois pas qu'il soit bon, en
général, de modifier la loi d'un ministère dans celle d'un
autre ministère.
M. BEAUDOIN: En général, ce n'est pas bon.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Cela aurait été bien plus
pratique que d'avoir une législation pour le ministre des Terres et
Forêts, qu'il aurait pu apporter dans un bill qui n'aurait pas tellement
pris le temps de la Chambre et qui aurait été beaucoup plus
logique...
M. GOSSELIN: Si le député me le permet, l'explication que
je puis lui donner, c'est que nous nous proposons une refonte totale de la Loi
du ministère des Terres et Forêts dès la prochaine session,
si possible. Il y a déjà une équipe qui travaille
là-dessus depuis assez longtemps et en attendant, il reste tout de
même certains cas où il est très très difficile
d'évaluer et c'est à la demande de certains de mes officiers
qu'on avait placé cet article 61 dans la Loi de la faune; c'est pour
cela que les législateurs, après nouvelle étude de la
situation, ont décidé de placer cet article 61 totalement
à la fin de la présente loi, pour ne pas qu'elle soit
intégrée dans la loi de la faune.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Je comprends les bonnes intentions du
ministre des Terres et Forêts, mais ce doit être à grand
regret et avec beaucoup de réticence que les officiers légistes
ont accepté de faire ce travail.
M. GOSSELIN: C'est exact. Même, s'ils veulent l'enlever
complètement, ils peuvent le faire; cependant cela nous causerait
certains embêtements.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Sauf si vous apportiez une
législation...
M. GOSSELIN: C'est qu'à ce temps-ci de la session, on parle de
vouloir finir pour le 19 et déjà nos officiers légistes
sont plus que surchargés. Ces gens-là travaillent presque jour et
nuit. Alors on a pensé qu'il y aurait possibilité de s'entendre
là-dessus en bons amis et de ne pas faire de grosse querelle.
M. LOUBIER: Adopté, M. le Président.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté. L'article...
M. LE PRESIDENT: L'article 62 devient 60. Adopté.
L'article 63 devient 61? Adopté.
M. LOUBIER: Il n'y a pas d'amendement là? Non, d'accord.
M. LE PRESIDENT: L'article 64 devient 62?
M. MAILLOUX: L'article 63 devient 62.
M. LOUBIER: II faudrait faire une modification à l'article 63 qui
devient 62.
M. GOSSELIN: L'article 64 est devenu l'article 62, il est modifié
en remplaçant, dans la troisième ligne, les mot et nombres: 54 ou
62, par les mot et nombres: 53 ou 60.
M. LE PRESIDENT: C'est de la concordance pour des changements de
numéros d'articles, dans les articles précédents.
M. GOSSELIN: Oui.
M. LEVESQUE (Bonaventure): II y avait un amendement à l'article
64, pénalité, est-ce qu'on est rendu là ou si on...
M. LE PRESIDENT: Le numéro 62.
M. LEVESQUE (Bonaventure): J'espère que cet amendement
répondra aux objections que j'avais formulées.
M. LOUBIER: Voici, c'est qu'on met de $25 à $100 et, en cas de
récidive, dans les deux ans, $100 à $200.
M. MAILLOUX: Mais vous n'avez pas passé... l'article 63 est
devenu 61?
UNE VOIX: Oui.
M. GOSSELIN: Nous sommes rendus à la section 60 et
quelques...
M. LEVESQUE (Bonaventure): 60 quelques est devenu quoi?
UNE VOIX: Devenu 62.
M. LOUBIER: Alors, est-ce qu'on accepte cet amendement-là? C'est
parce qu'on n'a pas prévu de récidive dans ce cas-là, de
sorte que la personne pourra toujours avoir un minimum de $25.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Alors pour la récidive, ce serait
quoi?
M. LOUBIER: $100 à $200.
M. GOSSELIN: Ce serait toujours le double.
M. MAILLOUX: Chaque fois qu'il est question dans les deux ans de
pénalité.
M. LOUBIER: Dans les deux ans.
M. COITEUX: J'aurais, je voudrais de nouveau revenir dans...
M. MAILLOUX: Jusqu'où la récidive va-t-elle s'appliquer
également chaque fois qu'il sera question de pénalité,
là? Les articles suivants?
M. LOUBIER: Non. Non, c'est prévu ailleurs.
UNE VOIX: Après le chiffre...
M. FRASER: En disant qu'il est frappé pour un article une
première fois et pour un autre, la deuxième fois, ça
s'applique comment?
M. LOUBIER: Où?
M. FRASER: En disant qu'il est pris pour une chose une première
fois, et une autre chose la deuxième fois?
M. LOUBIER: Non, non, s'il est pris, par exemple, une fois à la
pêche et que, l'autre fois, il se fait prendre à la chasse au gros
gibier, ce sont deux articles différents.
M. HOUDE: A l'intérieur d'une activité, peu importe la
forme...
M. LOUBIER: Quoi?
M. HOUDE: A l'intérieur d'une activité, peu importe la
forme...
M. LOUBIER: L'article 64... UNE VOIX: Maintenant... M. LOUBIER: ... est
devenu 63? M. LE PRESIDENT: L'article 62. M. LOUBIER: L'article 62,
d'accord.
M. LE PRESIDENT: II y a un amendement, c'est-à-dire que, à
la fin du paragraphe, le chiffre 200 est remplacé par 100 et on ajoute
ensuite...
UNE VOIX: ... pour toute récidive...
M. LE PRESIDENT: ... comme première infraction une amende de $100
à $200 pour toute récidive dans les deux ans.
M. LOUBIER: ... les deux ans...
M. LE PRESIDENT: ... les deux ans...
M. LOUBIER: ... de la première infraction...
M. LE PRESIDENT: ... de la première infraction. Enfin.
Adopté?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 65 devient 63.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Ici, M. le Président, il y a des
changements de concordance dans l'article 62.
M. LE PRESIDENT: Exactement, la concordance là...
UNE VOIX: La concordance, elle en perd. UNE VOIX: A quel numéro?
M. LOUBIER: La concordance...
M. GOSSELIN: Changer l'article 52 par l'article 51.
M. LOUBIER: C'est ça.
UNE VOIX: C'est cela, on l'avait ici, proposé.
UNE VOIX: C'est ça.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Non, mais dans l'article
précédent, il y a une concordance, l'article 54 devient 53,
l'article 62 devient l'article 60, n'est-ce pas?
DES VOIX: C'est ça.
M. LEVESQUE (Bonaventure): ... et dans l'article 65 devenu 63, il y
aurait l'article 52 qui serait changé pour l'article 51.
DES VOIX: C'est ça.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Mais, justement, à cet article, j'ai
mentionné ce matin, en deuxième lecture, que j'étais en
faveur de mesures énergiques et sévères pour mettre fin au
braconnage ou, au moins, le diminuer autant que possible. Cependant, la
sévérité qu'on rencontre dans cet article me force
à faire certaines réserves. En effet, dès la
première infraction, c'est la prison obligatoire.
M. LOUBIER: C'est ça.
M. LEVESQUE (Bonaventure): On ne fait
aucune distinction des infractions, que ce soit aux articles 19, 20, 22,
24, 25, 26, 31, 32, 33 ou 51, c'est toujours l'amende et la prison pour la
première offense.
M. LOUBIER: D'accord.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Je crois que cette disposition, bien qu'elle
doive venir d'une intention fort louable de conservation et de protection, est
d'une sévérité qui dépasse des infractions et
même des crimes plus sérieux qui sont commis dans d'autres
domaines.
Je m'explique. Si, par exemple, on réfère à
l'article 26, où l'on mentionne que nul ne peut être en possession
d'une arme à feu chargée alors qu'il est sous l'influence de
l'alcool, pour lui, c'est la prison et l'amende.
Pour celui qui conduit une automobile avec facultés affaiblies,
le code criminel ne va pas jusqu'à donner comme minimum une amende de
$300 à $500 et la prison; on sait qu'on s'en tire
régulièrement avec une amende de $50 et la suspension du permis
de conduire pour trois mois.
Si on prend, par exemple, l'article 33 du présent projet de loi,
on voit que nul ne peut vendre ou acheter de l'orginal, du chevreuil ou du
caribou, ni en servir dans un restaurant ou établissement
hôtelier; pour une infraction comme celle-là, c'est une amende de
$300 à $500 et la prison obligatoire.
Je crois que la punition n'est pas en relation avec l'offense commise.
Si l'on fait des comparaisons avec les autres crimes ou les autres infractions
prévus soit par le code criminel ou le code pénal, tout en
voulant souligner les bonnes intentions du ministre et son désir
très louable de faire échec au braconnage, je crois devoir dire
qu'il s'agit, ici, de punitions trop sévères,
particulièrement pour la première offense.
Je crois que, pour la première offense, ce serait aller trop
loin, surtout dans des infractions comme celles que je viens de citer. Je crois
qu'on a absolument la même règle pour celui qui achète de
la viande d'orignal que celui qui va, par exemple, braconner dans des ravages,
ou qui fait du braconnage la nuit; lui, il est certainement en train de
commettre volontairement un acte qu'il sait dérogatoire au bien commun,
mais celui qui commet des infractions inférieures doit
nécessairement aller en prison.
Or, on sait aujourd'hui que la prison, ça constitue un dossier
judiciaire, et, à ce moment-là, on devient plus
sévère dans des cas de braconnage qu'on l'est dans des cas
beaucoup plus sévères qu'on retrouve dans le code criminel.
M. LOUBIER: Je dirai au député de Bonaventure,
qu'évidemment c'est une sévérité qui est
très forte, très grande; je conçois avec lui qu'à
prime abord, a priori, ça provoque des sursauts. Mais je voudrais
signaler très amicalement à mon collègue de Bonaventure
que ce n'est pas un précédent isolé au Québec;
plusieurs Etats ont la même sévérité; par exemple,
vous avez l'Etat du Maine, vous avez plusieurs autres Etats américains
qui sont d'une sévérité identique. Vous avez vos voisins
du Nouveau-Brunswick, qui ont et l'amende et la prison et la suspension de
permis pour trois ans. Vous avez même le premier ministre Robichaud qui
a, en Chambre, informé la population qu'il était inutile pour qui
que ce soit d'essayer d'user d'influence ou ingérence pour faire casser
la sévérité de cette loi, qu'il défendait à
tout député, à tout citoyen du Nouveau-Brunswick d'user de
son influence pour adoucir les peines, les sanctions.
Deuxièmement, nous sommes en bonne compagnie pour avancer, et
supporter et tenir à cette sévérité. Vous avez, par
exemple, la Fédération québécoise de la faune qui
groupe au-delà de 60,000 membres dans le Québec, dans toutes les
régions, et qui, sous la signature de son président, M. Roland
Caseau, faisait parvenir une circulaire en date du 3 décembre, qui
disait ceci, en résumé: "Au cours des dernières
années, la Fédération québécoise de la faune
est revenue à la charge plusieurs fois auprès du ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, demandant que la
présente Loi de la chasse soit revisée. Il y a deux ans, à
la demande de l'honorable Gabriel Loubier, les membres de l'exécutif de
la fédération, en collaboration avec le
secrétaire-gérant, travaillaient à la revision de cette
loi de chasse et soumettaient au début de janvier 1968 les
recommandations de la fédération se rapportant aux amendes
prévues dans la loi.
Récemment, etc. nous apprenions de bonne source... Par
conséquent, nous vous demandons, et cela s'adresse à tous les
membres, de surveiller bien attentivement l'annonce de la nouvelle loi, soit
dans les journaux, soit à la radio, soit à la
télévision, afin d'en être avertis à temps et de
prendre les mesures qui s'imposent. Aucun député ne saurait
ignorer les représentations faites par les nombreux membres de
l'Association des clubs de chasse et de pêche. Ainsi vous comprendrez
donc qu'il est essentiel que chaque association, club de chasse et de
pêche, entre en action pour appuyer la nouvelle loi de chasse au moment
où celle-ci sera soumise à l'Assemblée nationale."
Vous avez la confédération du tir, sous la signature du
directeur général, M. Léopold Forté, qui, en date
du 3 décembre, m'écrivait et me disait ceci: "M. le ministre,
La Confédération du tir sportif du Québec Inc.,
à l'unanimité, après avoir tenu une assemblée
générale, ayant pris connaissance de la nouvelle loi, dite de la
conservation de la faune,
appuie sans réserves et sans restrictions cette nouvelle loi et
souhaite qu'elle soit acceptée par l'Assemblée nationale dans le
plus bref délai possible.
Agréez mes sentiments les plus respectueux
Léopold Forté,
directeur général de la
Confédération du tir sportif du Québec Inc.
M. le Président, ce serait fastidieux de lire tous ces
télégrammes, de fédérations, d'associations, de
tous les coins, de toutes les régions du Québec, qui sans aucune
réserve appuient la loi telle qu'elle est là, dans toute sa
sévérité.
Or, j'admets avec les députés, que cela peut
paraître un gourdin barbare que d'avoir une telle
sévérité, mais devant la diminution alarmante du cheptel,
le député me signalait ce matin, le député de
Duplessis, huit bêtes abattues, je pense...
M. COITEUX: Cette année. M. LOUBIER: Cette année. M.
COITEUX: 322 chevreuils.
M. LOUBIER: Alors, il faut prendre des mesures: "Trop fort ne casse
pas". Des mesures, des sanctions telles que personne n'aura le goût de se
faire prendre.
Deuxièmement, je tiens compte également du principe qui
veut que tous les Québécois soient traités sur le
même pied pour avoir l'accès; or tous les Québécois
seront traités sur le même pied dans les sanctions. Et à ce
moment-là on dit "d'au plus trente jours", ce qui veut dire que
peut-être le juge donnera une journée.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Ce n'est pas d'au plus trente jours, c'est
d'au plus trois mois.
M. LOUBIER: D'au plus trois mois, oui. Peut-être qu'un juge
donnera une journée, 5 jours, 10 jours, mais c'est le principe qui est
consacré, égalité de sévérité pour
tous les citoyens du Québec et ce n'est pas un précédent
isolé. Ce n'est pas une façon pour le Québec de se
singulariser dans sa sévérité; nous retrouvons cette
sévérité dans d'autres Etats. Je dis que c'est très
sévère, avec un T majuscule. Oui, mais nous en sommes rendus
là, M. le Président. Nous devons, au moment où on
libère, où on veut rendre accessible à tous, nous sommes
obligés de faire pénétrer pas par la persuasion,
parce que nous avons essayé tous les moyens, et pour plusieurs, le
civisme cela n'existe pas nous sommes obligés... Hier
j'étais en train de souper, de prendre un lunch avec un de mes bons amis
qui est un bon curé et qui me disait: Sais-tu Gaby que moi-même
avant, j'allais un petit peu contre la loi et cela ne me faisait pas
grand-chose.
Mais sais-tu que depuis cela, je vais y penser quand je vais aller en
forêt. Parce que M. le curé n'est pas intéressé
à se retrouver en prison. Maintenant il le sait. Et il y aura une
publicité telle de faite dans le Québec qu'on ne pourra pas
prétendre qu'on a pris, le poignard dans le dos, les sportifs. On
enverra des circulaires partout. Et j'espère que les journaux feront une
publicité très forte pour qu'on sache, premièrement, que
cela s'applique à tous les citoyens; deuxièmement, qu'aucune
intervention ne sera tolérée ni celle du curé de la
paroisse, ni celle du président de la Société
Saint-Jean-Baptiste, ni celle du député du comté. Et
j'informe les pseudo-sportifs qu'il sera absolument stérile, inutile, de
faire intervenir quelque député que ce soit. Et je m'engage, sur
ma parole d'honneur, à n'accepter aucune intervention de la part de qui
que ce soit pour adoucir cette sévérité ou faire en sorte
qu'elle ne soit pas appliquée.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Encore une fois, je respecte
évidemment les bonnes intentions du ministre. Le ministre a parlé
de législations semblables dans d'autres Etats américains. Je
n'ai pas fait cette étude. Je suis bien prêt à prendre un
catalogue.
M. LOUBIER: Je ne voudrais pas induire le député en
erreur. C'est qu'ils l'appliquent pour certaines offenses.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui.
M. LOUBIER: Alors ce n'est pas généralisé.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Alors je reviens encore à ceci. Les
objections que j'ai sont de deux ordres: premièrement, sur la question
de la prison à la première offense, je trouve que c'est aller
trop loin; deuxièmement, c'est qu'on ne fait pas de distinctions dans
les infractions. Et je donne un autre exemple. Je regarde à l'article 51
: "Aucun locataire ne peut faire des améliorations ou constructions sur
le territoire faisant l'objet du bail s'il n'a obtenu à cette fin
l'autorisation préalable du lieutenant-gouverneur en conseil."
Or si quelqu'un construit le moindre petit hangar, il est susceptible
d'aller en prison. Je crois que c'est dépasser toutes les bornes.
M. LOUBIER: Oui, mais s'il n'avait pas d'avis à cet effet, je
serais d'accord. Mais sur le bail...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Je comprends.
M. LOUBIER: ... nous mentionnons qu'il est obligé de demander
l'avis préalable.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Je crois que le ministre va très
loin.
Par exemple. A l'article 19, il est interdit à toute personne qui
chasse de cacher ou de tenter de cacher son identité ou de porter un
masque ou un déguisement. La prison, première offense.
M. LOUBIER: Oui.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Et j'ai cité, il y a quelques...
M. LOUBIER: C'est un bandit! C'est un bandit, à ce
moment-là.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Et si l'on regarde dans le code criminel, on
verra que pour des offenses de cette nature, on n'a pas cette prison
obligatoire. J'irai encore plus loin. Lorsque l'on parle, par exemple, de
porter un fusil, d'avoir un fusil qui n'est pas dans son étui dans une
voiture automobile, la prison.
M. LOUBIER: Oui.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Je trouve qu'il y a des degrés dans
toutes ces infractions, mais on n'en tient pas compte dans la loi. Tout ce que
l'on dit, c'est l'amende, dès la première infraction $300
à $500 et l'emprisonnement...
M. LOUBIER: C'est cela.
M. LEVESQUE (Bonaventure): ... et le juge n'a aucune
discrétion.
M. LOUBIER: Non.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Je suis d'accord, je crois que dans
l'ensemble de notre droit pénal, ceci constitue toujours dans des
intentions fort louables, des punitions qui ne sont pas en relation avec les
autres peines prévues pour des infractions se rattachant souvent
à la vie des personnes. On est plus sévère pour
protéger la vie des animaux qu'on ne l'est pour protéger la vie
des humains.
M. LOUBIER: Bien non!
M. LEVESQUE (Bonaventure): Ah oui!
M. LOUBIER: Quand on parle par exemple de transporter dans une
automobile une arme qui n'est pas dans son étui, etc, et qu'en plus
l'arme est chargée, combien d'accidents mortels ou très graves
peuvent arriver?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Ah oui, cela. Il n'y a pas de mens rea.
M. LOUBIER: Deuxièmement, je prends en très bonne part les
considérations du député.
J'ai eu à un moment donné des hésitations, moi
aussi. Je me suis tourné vers des gens, des experts, des
spécialistes, ceux qui sont collés à cela quotidiennement,
la Fédération de la faune québécoise, les
associations de chasse et de pêche, les chroniqueurs de...
M. LEVESQUE (Bonaventure): A ce moment-là on est dans une
euphorie. Toute la fédération je connais très bien les
gens de la fédération, j'ai travaillé avec eux et ils sont
des "conservationnistes" si on veut employer le mot et des fervents de la
protection et j'en suis un moi-même mais je crois que dans tout cet
enthousiasme on perd strictement de vue le côté des proportions
dans le droit pénal.
M. FRASER: C'est de tuer des mouches avec des masses.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Enfin! Le ministre en prendra la
responsabilité, mais je crois que c'est mon devoir d'attirer son
attention...
M. LOUBIER: Je sais que le député je le connais
le fait très honnêtement, je sais cela. Je dis au
député que c'est vrai, que ce n'est peut-être pas facile
pour le titulaire actuel d'aller aussi loin. J'en ai conscience moi-même.
Je prends les derniers propos du député; que le ministre en prend
la responsabilité. Je dis oui, avec tout ce que cela peut comporter
d'impopulaire, avec tout ce que cela peut comporter d'odieux, avec tout ce que
cela peut comporter de brutalité. Mais, à la lumière des
expériences que j'ai vécues depuis quelques années,
à la lumière du braconnage qui est en train de saboter un des
patrimoines les plus riches au Québec, à la lumière du
manque de civisme de la part de certains Québécois, et au moment
où l'on veut libéraliser, où l'on veut
démocratiser, je dis que la responsabilité est forte, que ce
n'est peut-être pas populaire, mais que je sens de mon devoir d'aller
aussi loin que cela.
M. LEVESQUE (Bonaventure): En voulant frapper les braconniers, le
ministre frappe d'honnêtes gens.
M. LOUBIER: Possible.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Et très cruellement, en leur imposant
des dossiers judiciaires pour le reste de leurs jours, surtout pour une
première infraction.
M. FRASER: Une deuxième offense, peut-être mais pas la
première.
M. LE PRESIDENT (M. Théôret): II y a d'autres commentaires
sur le nouvel article 63?
M. LOUBIER: Adopté sur division?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Sur division certainement.
M. LE PRESIDENT (M. Théoret): Voici, le légiste nous
signale ici une légère est passible pour une première
infraction, en outre du paiement des frais." Alors, il faudrait lire
plutôt: "... est passible, en outre du paiement des frais." Parce que si
l'on considère la rédaction actuelle, cela ne s'appliquera pas
à la récidive quant au paiement des frais. Alors, si on le met au
début de la phrase, il s'appliquera et à la première
offense et à la deuxième.
M. LEVESQUE (Bonaventure): D'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté sur division. Un instant, je remets les
armes au président.
M. LE PRESIDENT (M. Shooner): Le nouvel article 64?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Le nouvel article 65?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté. M. LE PRESIDENT: Le nouvel
article 66? M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté. M. LE PRESIDENT:
Adopté.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Je ferais seulement remarquer au ministre
que, pour un agent de conservation qui a toute la confiance du ministre, du
ministère, de la fédération et du public, pour lui, il n'y
a pas de prison obligatoire.
M. LOUBIER: Oui, c'est en sus, en sus de la sanction
régulière, et il perd son emploi en plus.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Non, je ne parle pas des infractions qu'il
commettrait. Je parle des infractions qu'il commet dans l'application de la loi
et dans l'exercice de ses fonctions; s'il commet une infraction, pour lui,
c'est bien. Tandis que l'individu qui... oui, ce n'est pas
nécessairement, ce que je veux dire les mêmes
infractions qui sont prévues à l'article...
M. LOUBIER: II perd son emploi.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui, est-ce que cela est mentionné? Ce
n'est pas mentionné.
M. LOUBIER: Automatiquement, en vertu de la Loi de la Fonction
publique.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Alors, adopté.
Mais on concèdera que la perte d'un emploi est encore moins grave
que la prison. Moi, je sais bien que j'aimerais mieux perdre mon emploi que
d'aller en prison.
M. LOUBIER: Des journées?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Même une journée.
M. LOUBIER: Même comme député de Bonaventure?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Même comme député de
Bonaventure.
M. MAILLOUX: Us sont mal nourris.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Même comme député de
Bonaventure. A moins d'y aller pour des raisons politiques.
M. LOUBIER: Ah là! là, ça n'est plus une victime,
c'est un héros.
M. LE PRESIDENT: L'article 69, qui devient 67, est-il adopté?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté. M. LE PRESIDENT: Le nouveau
68. M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Le nouvel article 69, adopté?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Alors, au nouvel article 70, il y a un amendement
à l'article 69?
M. LEVESQUE (Bonaventure): A 69... 71 qui devient 69. Est-ce que c'est
cela?
M. LE PRESIDENT: L'article 71 qui devient 69, on vient de l'adopter?
M. LEVESQUE (Bonaventure): C'est sur division.
M. LE PRESIDENT: C'est sur division.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui, parce que je crois que si l'on est aussi
sévère pour celui qui comment l'infraction, a fortiori, je
proteste pour celui qui est simplement celui qui incite ou qui assiste.
M. LOUBIER: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Au nouvel article 70, il y a une modification de
concordance? Le nombre 69 devient le nombre 67.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Pardon?
M. LE PRESIDENT: Le chiffre 69 devient 67.
M. LEVESQUE (Bonaventure): ... devient 67.
M. LE PRESIDENT: A la septième ligne. M. LEVESQUE (Bonaventure):
Ah bon! M. LE PRESIDENT: Adopté. M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui...
M. LE PRESIDENT: L'article 73 devient 71. Adopté?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Un instant, s'il vous plaît. Je
voudrais avoir une explication ici.
Si je retourne à l'article 33, je vois que nul ne peut vendre ou
acheter de l'orignal, du chevreuil ou du caribou. Et l'article 73 parle de
quiconque achète ou vend du gros gibier.
Alors, à l'article 33, il faut référer à
l'article 65 pour les pénalités, et il semble qu'une infraction
à peu près semblable ou qui se répète ici n'aurait
pas les mêmes pénalités. Pourrais-je avoir une explication
à ce sujet-là?
M. LOUBIER: Je m'excuse. J'étais distrait et pour cause.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Je répète. L'article 73 parle
de quelqu'un qui achète ou vend du gros gibier, et on prévoit des
pénalités.
M. LOUBIER: Oui.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Par contre, à l'article 33, on dit
également... "que nul ne peut vendre ou acheter de l'orignal, du
chevreuil ou du caribou". Autrement dit du gros gibier.
M. LOUBIER: D'accord!
M. LEVESQUE (Bonaventure): On prévoit des
pénalités, à ça, à l'article 65. Comment
expliquer que l'on revienne, maintenant, à l'article 73, avec des
pénalités moindres? Ou on répète la même
pénalité.
M. LOUBIER: Si le député me permet, M. Alarie va
répondre.
M. ALARIE: Le lieutenant-gouverneur en conseil, par règlement,
peut ajouter dans la catégorie des gros gibiers autre que ces
trois-là, c'est-à-dire que l'ours est un gros gibier, par
exemple, dans certains cas.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui.
M. ALARIE: ... alors, à ce moment-là, ce sont ceux dont la
vente est interdite par les règlements. Parce que, par règlement,
on peut aussi interdire la vente de certains animaux.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Mais est-ce que ce qu'on retrouve dans 73
n'était pas couvert déjà par 33?
M. ALARIE: L'article 33 couvre seulement le chevreuil, l'orignal et le
caribou. D ne couvre pas les autres animaux qui peuvent être dans la
catégorie des gros gibiers.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Alors, qu'est-ce qui empêchait le
législateur, ou le légiste plutôt, de mentionner à
33 "gros gibier" au lieu de "orignal, chevreuil et caribou".
M. ALARIE: C'est parce que pour l'orignal, le chevreuil et le caribou,
la vente est interdite, c'est définitif...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Vous l'avez ici, vous avez seulement à
dire "gros gibier".
M. ALARIE: A un certain moment on peut vouloir ajouter l'ours, par
exemple, là-dedans.
M. HOUDE: Non, ce n'est pas une chambre de définition.
M. LOUBIER: Non, mais les génies vont se consulter, vous allez
voir.
UNE VOIX: L'ours peut-il se vendre maintenant? Est-ce permis de vendre
de l'ours?
UNE VOIX: C'est permis de vendre de l'ours.
UNE VOIX: C'est permis.
UNE VOIX: Cela existe, ce n'est pas permis d'en vendre.
UNE VOIX: C'est pas mal, le steak d'ours.
M. THEORET: C'est vrai, j'étais au Château Laurier,
c'était à Ottawa.
UNE VOIX: Ce n'est pas bien bien en demande!
M. THEORET: C'était dans un autre pays! C'était $9 un
"steak".
M. ALARIE: On peut absolument défendre
la vente du chevreuil, de l'orignal, du caribou. Le reste du gibier, on
peut...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Dans ce cas, pourquoi seriez-vous plus
sévère pour celui que vous ne prévoyez pas encore, que
pour celui que vous prévoyez?
M. ALARIE: Alors, c'est $600 au lieu de $500. Mettons $500.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Alors, vous changez à $500.
M. ALARIE: II faut être logique.
M. LE PRESIDENT: Alors à la sixième ligne du nouvel
article 71, le montant $600 sera changé pour le montant $500?
Adopté?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Mais, pourquoi avez-vous mis quatre mois au
lieu de six mois?
M. ALARIE: Cela devrait être six mois.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Alors, vous mettez six mois.
M. THEORET: La sécurité vient maintenant du
député de Bonaventure? La sécurité nous est
apportée par le député de Bonaventure!
M. LE PRESIDENT: A la dernière ligne du paragraphe le chiffre 4
est changé pour le chiffre 6. Adopté?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Pardon? Vous êtes à 74
devenu...?
M. LE PRESIDENT: A 73 devenu 71; là, j'ai mentionné,
qu'à la dernière ligne du paragraphe, le chiffre 4 était
changé pour le chiffre 6, c'est adopté.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Sur division. M. LE PRESIDENT: L'article 74
devient 72.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Un instant, juste un instant, s'il vous
plaît. Encore ici, je crois qu'on a les mêmes modifications
à faire, mutatis mutandis. Vous n'avez pas d'article pour le petit
gibier?
M. LOUBIER: Non.
M. LEVESQUE (Bonaventure): La vente du petit gibier?
M. LOUBIER: Non.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Un règlement seulement. Et il n'y a
pas dans l'article 64 - je veux m'assurer de cela dans les articles qui
font l'objet des pénalités de...
M. LE PRESIDENT: On ne mentionne pas l'article 72.
M. LEVESQUE (Bonaventure): L'article 22, 24, 23, c'est à 30, 31,
36...
M. FRASER: II y a des gens qui s'entendent avec les gardes pour
pêcher du brochet dans les ruisseaux et s'ils se font prendre, c'est la
prison.
M. LOUBIER: Pas à la pêche pour le gros gibier...
M. FRASER: Pour le petit gibier?
M. LOUBIER: C'est seulement pour le gros gibier, ce n'est pas pour le
poisson.
M. FRASER: Quiconque achète ou vend du petit gibier, c'est la
prison.
UNE VOIX: II achète des poules...
UNE VOIX: Non, non, ce n'est pas de la prison...
M. FRASER: Qu'est-ce que ça veut dire? Une amende de $50 pour
chaque...
DES VOIX: Ou de...
M. FRASER: D'accord, je n'avais pas vu cela.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 72, adopté. L'article 75 devient 73.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Dans la loi de la chasse, statuts refondus,
chapitre 202, il est fait mention d'une période de prescription. Est-ce
qu'on pourrait me dire si, de mémoire, là, c'est de six mois
maintenant, avec la loi des poursuites sommaires?
M. LOUBIER: Deux ans.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Alors la période de douze ou quinze
mois prévue dans la loi précédente deviendrait deux ans
avec cet amendement?
M. LOUBIER: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 74 remplace l'article 76. Adopté?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui.
M. LE PRESIDENT: L'article 77 devient l'article 75.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Une explication tout simplement. Ainsi, dans
l'article 76 devenu 74, lorsque l'on dit qu'une plainte peut se rapporter
à plusieurs infractions, est-ce parce qu'on ne veut pas multiplier les
plaintes? Quelle est la raison derrière ça?
M. LOUBIER: C'est exactement ça, c'est la raison que vient de
donner le député de Bonaventure.
M. LE PRESIDENT: Le nouvel article 75 est adopté?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui.
M. LE PRESIDENT: L'article 78 devient l'article 76. Est-il
adopté?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Section XV: règlements. L'article
79 devient l'article 77.
M. LEVESQUE (Bonaventure): C'est ici que l'on retrouve toutes les
dispositions qui sont disparues dans les lois précédentes?
M. LOUBIER: C'est ça, ou des provisions pour arriver à ces
dispositions-là.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui. Est-ce que, généralement
parlant, on va retrouver dans les règlements le même genre de
disposisions que l'on avait dans les lois antérieures?
M. LOUBIER: Oui, sensiblement.
M. MAILLOUX: Est-ce qu'au paragraphe o) c'est la phraséologie qui
a été donnée par le ministre des Affaires culturelles?
M. LOUBIER: Le paragraphe o)?
M. MAILLOUX: Oui. "Déterminer les cas dans lesquels l'usage d'un
véhicule dans les ravages est interdit;"
M. LOUBIER o)... Oh non! il y a une concordance qu'il faudrait apporter.
Je ne sais pas si on retrouve ici le musée d'histoire naturelle? Non?
D'accord, très bien, excusez! D'accord.
M. MAILLOUX: Au sujet des règlements, le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche pourrait-il donner des circulaires,
peut-être pas à l'intérieur des clubs bien
organisés, mais il me semble que je ne vois personne qui se fait prendre
avec, disons, du poisson dans les réfrigérateurs qui a
été pris dans des conditions normales sans être
étiqueté d'après l'article de la loi, je pense
qu'il y en a sur les taxes est-ce qu'il n'y aurait pas moyen, par
exemple, que les gens sachent très bien qu'ils ne peuvent avoir de
poisson à telle période? Est-ce que la loi ne dit pas
qu'après que la période est finie, que d'avoir du poisson dans le
réfrigérateur, que s'il est étiqueté, que rien n'a
été pris à telle date... non?
M. LOUBIER: On peut avoir du poisson à l'année.
UNE VOIX: Oui.
M. LOUBIER: La seule restriction qui s'applique est pour la limite de
possession de la perdrix.
M. MAILLOUX: II y a des gens qui vont avoir péché en temps
normal, dans un...
M. LOUBIER: On peut geler la truite, la manger au mois de
février, pas plus, par exemple, que les limites de possession
permises.
M. MAILLOUX: Est-ce que la réglementation ne dit pas, à ce
moment-là, qu'il faut que ça soit dans des contenants assez
petits pour prouver...
M. LOUBIER: Non, non.
M. MAILLOUX: II me semble avoir vu des...
M. LOUBIER: Moi, ça m'a déjà été dit,
peut-être pas comme ça, mais...
M. MAILLOUX: Des mises en accusation des personnes ayant eu en leur
possession du poisson après la date finale fixée par le
ministère, une limite de possession?
M. LOUBIER: Une limite de nombre, mais pas... c'est juste pour les
oiseaux migrateurs, et la perdrix.
M. MAILLOUX: Par limite de nombre, si une personne a été
dans un parc provincial et a pêché dix fois, a eu la chance de
prendre 250 truites, cinq livres chaque fois et décide de la manger
seulement quand vient la période... il n'a pas le droit?
M. LOUBIER: II a le droit à une limite, à 25 truites. Si
c'est dans le parc des Laurentides, oui, si c'est dans le part des Laurentides,
par exemple, on dit une limite de deux jours, 50 truites, il a droit à
25 truites par jour, 50 pour deux jours.
M. MAILLOUX: II les met dans son congéla-
teur, quinze jours après il va pêcher et il est encore deux
jours et il en a encore 50 truites. S'il ne les mange pas tout de suite, il
décide de les manger après, là il devient hors la loi.
M. LOUBIER: II les donne.
M. MAILLOUX: C'est dans ce sens-là que je voudrais que le
ministère fasse l'éducation des gens, ils se font prendre avec du
poisson pris en temps normal, qu'ils décident de conserver, à un
moment donné, et ce qui arrive, c'est qu'un officier arrive, il visite
le réfrigérateur...
M. LOUBIER: Je pense que la difficulté, l'embarras ou le point
d'interrogation du député peut être écarté
par le fait suivant: si, moi, j'ai droit à 50 et que j'y vais avec la
mère de mes enfants, elle a droit à 50, on est rendu à 100
dans le frigo. Et si j'ai un fils qui a droit à 50, on est rendu
à 150, ça commence à prendre de la place, ça fait
pas mal de poisson.
M. MAILLOUX: D'accord.
Alors, il se produit que des gens qui vont à la pêche
quatre, cinq fois durant la période de juillet à août, ils
ont mangé au camp, ils ne sont pas intéressés à en
manger, ils envoyent ça dans les frigidaires et, à un moment
donné ils décident, quand ils ont de la visite... alors que le
moment de la possession est normalement terminé.
M. LOUBIER: Mais, en pratique, ils doivent avoir certains desseins
nébuleux, dans leur esprit, s'ils en ramassent 200, 300.
M. MAILLOUX: Je ne parle pas des braconniers, je parle des gens qui vont
arriver avec 50 truites.
M. LOUBIER: D'accord. Ils n'ont pas le droit d'en posséder plus
que...
M. MAILLOUX: Parfois les gens sont mal informés.
UNE VOIX: C'est marqué dans le résumé.
M. LE PRESIDENT: Nous pourrions peut-être procéder à
l'adoption...
M. LOUBIER: Un instant, d'accord!
M. LE PRESIDENT: Je voulais simplement suggérer de
procéder paragraphe par paragraphe.
DES VOIX: Dans l'ensemble. UNE VOIX: II est 5 h 25.
M. LE PRESIDENT: Alors, est-ce que ces règlements sont
acceptés globalement?
M. LOUBIER: On va laisser quelques minutes, ou bien, si c'est
accepté, je vous demande seulement 30 secondes.
M. LEVESQUE (Bonaventure): D'accord.
M. COITEUX: Quand est-ce que la publication des nouveaux
règlements va être faite?
M. LOUBIER: D'ici deux mois.
M. COITEUX: Environ d'ici deux mois!
M. LOUBIER: Juste à l'ouverture de la prochaine session.
M. LEVESQUE (Bonaventure): De toute façon, il faut que ça
soit fait avant la proclamation de la loi, autrement...
M. LOUBIER: D'accord. Autrement, la loi ne pourra pas être
proclamée.
M. MAILLOUX: Est:ce que, dans votre réglementation, je
vois l'article z, "Edicter des normes relatives à la possession d'armes
dans les exploitations forestières et les mines."
Je ne voudrais pas revenir sur une compagnie de la couronne que j'ai
à l'esprit, mais il demeure que l'Hydro-Québec fait des travaux
dans l'ensemble du territoire.
J'ai l'impression que ces gens-là sont pourtant bien avertis des
lois, mais les nombreux employés, de sous-traitant à traitant
directement... Le braconnage qui se fait dans la province... Il est dommage que
de tous ces travaux-là découle un braconnage malheureux.
M. LOUBIER: Oui. Sauf qu'avec la sévérité des
sanctions cela va être moins tentant.
M. MAILLOUX: J'espère.
M. THEORET: M. le Président, en parlant de règlement, je
crois, M. le député de Bonaventure, que l'article 81
prévoit que les règlements actuels restent en vigueur pour autant
qu'ils ne sont pas contraires à la présente loi, tant et aussi
longtemps qu'ils ne seront pas remplacés par de nouveaux
règlements.
M. LEVESQUE (Bonaventure): C'est cela.
M. THEORET: Alors la loi pourra entrer en vigueur très
bientôt et les règlements pourront arriver plus tard.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Non.
M. LOUBIER: Non, il faut absolument que les règlements soient
présentés pour que...
M. THEORET: Alors que veut dire l'article 81?
M. ALARIE: C'est parce qu'il y a des choses qui étaient dans la
loi auparavant et qu'on va retrouver maintenant dans les règlements. Si
on ne passe pas les nouveaux règlements, il va y avoir des trous.
M. THEORET: Elle ne sera pas promulguée avant les
règlements.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Dans la loi de la pêche vous avez
plusieurs choses que nous ne retrouvons pas dans ce bill ici. Au début
de notre réunion, il avait été question que c'était
plutôt de juridiction fédérale. Il y avait cependant des
choses comme les passes migratoires.
M. LOUBIER: Dans la loi fédérale aussi?
M. LEVESQUE (Bonaventure): La loi fédérale prévoit
les passes migratoires.
M. LOUBIER: Oui.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Et ce sont sensiblement les mêmes
dispositions que celles que nous retrouvions dans la loi, chapitre 203.
UNE VOIX: Les mêmes, absolument.
M. LOUBIER: Ce sont presque les mêmes, mot à mot.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Alors, adopté l'article 78, l'article
77 c'est-à-dire, le nouvel article 77.
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article 80 devient l'article 78.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article 81 devient l'article 79.
M. COITEUX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 82 devient l'article 80.
M. LOUBIER: Pour plus de renseignements pour le député de
Bonaventure, pour sa propre information, il pourrait comparer le texte que nous
retrouvions antérieurement au chapitre 203, section 9, article 33, qui
est intitulé "Des passes migratoires" et comparer avec le texte de la
loi fédérale que nous retrouvons à l'article 20 et
à ce moment-là, il se rendra compte...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Quelle est la référence de la
loi fédérale?
ADMINISTRATEUR DU MINISTRE: C'est la Loi sur les pêcheries,
Statuts refondus du Canada 1952.
M. LOUBIER: Chapitre 119, modifié par 1960-1961, chapitre 23.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Merci.
M. LOUBIER: Article 20. Alors c'est pratiquement du mot à mot que
l'on retrouve dans le texte de la loi provinciale; c'est pourquoi nous avons
cru inutile de reprendre le texte.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté.
M. LE PRESIDENT: C'est le nouvel article 80 que l'on vient
d'adopter?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui.
M. LE PRESIDENT: L'article 83 devient l'article 81. Adopté?
UNE VOIX: Tout permis délivré...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Au nouvel article 82 qui remplace l'article 84 il y a
une modification...
M. LEVESQUE (Bonaventure): De concordance.
M. LE PRESIDENT: A la sixième ligne, le chiffre 80 est
remplacé par le chiffre 78. Adopté?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Adopté.
M. LE PRESIDENT: II y a un changement, ici, à la suite de cet
article. C'est que ladite loi est modifiée en insérant,
après l'article 84, devenu l'article 82, un nouvel article 83 qui se lit
comme suit: "La Loi des Terres et Forêts (Statuts refondus 1964, chapitre
92) est modifiée en insérant, après l'article 41, une
section 2a et un article 41a comme suit: "Section 2a de la réserve des
trois chaînes. Article 41a, depuis le 1er juin 1884, les ventes,
concessions et les octrois gratuits des terres publiques sont sujets à
une réserve, en pleine propriété, en faveur du domaine
public du Québec, de trois chaînes en profondeur des terres
bordant les rivières et les lacs non navigables du Québec. "A
compter du 1er janvier 1970, les ventes, concessions et les octrois gratuits
des terres publiques sont sujets à une réserve, en pleine
propriété, en faveur du domaine public du Québec, de trois
chaînes en profondeur des terres bordant toutes les rivières et
tous les lacs du Québec. "Cependant, le ministre des Terres et
Forêts
peut réduire la profondeur de la réserve ou y renoncer ou
la vendre, s'il s'agit de la vente d'îles ou de terrains de peu
d'étendue ou s'il le considère dans l'intérêt
public. ."Cette réserve peut être louée comme territoire de
chasse ou de pêche, conformément à l'article 50."
Le dernier alinéa serait biffé.
M. LEVESQUE (Bonaventure): II est biffé?
M. LE PRESIDENT: L'alinéa qui dit: "Cette réserve peut
être louée comme territoire de chasse ou de pêche,
conformément à l'article 50." Cet alinéa sera
biffé.
C'est l'amendement qu'on suggère.
M. ALARIE: Le lieutenant-gouverneur déterminera les parties du
domaine...
M. LOUBIER: Qui pourront être louées.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Oui.
Maintenant, le ministre des Terres et Forêts pourrait
peut-être nous dire pourquoi il apporte cette disposition nouvelle quant
aux rivières navigables et aux lacs navigables. Est-ce parce qu'il a de
la difficulté à savoir ce qui est navigable et non navigable?
M. GOSSELIN: Voici. On a de grandes difficultés. Mes officiers
légistes m'ont informé qu'il faut presque faire appel, à
un moment donné, à la cour, pour déterminer ce qui est un
cours d'eau navigable et ce qui est non navigable. En quelque sorte, une rigole
peut devenir navigable si on contourne son cours d'eau et tout dépend de
l'utilité qu'on veut en faire. Alors, afin qu'il n'y ait plus
d'ambiguïté, dans la loi, on prétend que par cette
clarification, cela nous permettra de clarifier un très grand nombre de
titres que nous avons et en même temps, cela simplifiera de beaucoup le
travail qu'on doit faire au service des terres.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Les trois chaînes, que l'on mentionne,
tiennent-elles compte des hautes eaux lorsqu'on parle, par exemple, du fleuve
Saint-Laurent?
M. GOSSELIN: C'est encore là, je pense bien, qu'il y aura
matière à contestation assez fréquente. Cependant, il
reste qu'il y a une autre ambiguïté quant à savoir,
exactement, où va partir la réserve des trois chaînes.
M. LEVESQUE (Bonaventure): C'est cela.
M. GOSSELIN: Parce que jusqu'à maintenant, on prétend que
le lit de la rivière appartient à la province et ce qui coule
dans la rivière, l'eau, appartiendrait au gouvernement
fédéral, à certains endroits. Et ce qui peut passer
au-dessus de l'eau, eh bien, cela peut revenir à la province. Je sais
bien que moi, je n'ai pas toutes les connaissances voulues pour donner les
arguments qui, peut-être, pourraient convaincre mes amis. Mais, tout de
même, on a fait appel à moi et on a analysé toute cette
situation. Et on dit que pour clarifier la situation, pour qu'il y ait le moins
de contestation possible, si cette phraséologie était
adoptée, cela répondrait aux exigences, du moins du service des
terres, relativement au titre.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Si cela a pour effet de faciliter leur
travail, tant mieux.
Mais je m'imagine qu'en 1884, lorsqu'on a inclus cette disposition
concernant les trois chaînes le long des rivières non navigables,
on avait pensé également qu'on aurait pu mettre toutes les
rivières indistinctement des rivières navigables ou non
navigables. Et on devait avoir d'excellentes raisons pour avoir exclu les
rivières navigables. De toute façon si le ministre dit que ses
officiers lui ont demandé cette disposition...
M. GOSSELIN: Le député comprendra que dans ce domaine je
suis obligé de donner ma langue au chat, que mes officiers en
connaissent beaucoup plus et mieux que moi.
M. COITEUX: Est-ce que cette disposition qui apparaît maintenant
au bill 78 lors de la révision de la Loi des terres...?
M. GOSSELIN: II est fort probable, oui. Tout va être
intégré.
M. COITEUX: Cela va être rapatrié dans la loi.
M. GOSSELIN: Cela va être rapatrié dans la Loi des terres.
Je ne vous cache pas que, personnellement, si ce n'était à la
demande de mes officiers, j'aurais préféré de beaucoup
qu'on attende ou que l'on présente une loi. Mais vu que
déjà au moment où l'on fait l'étude conjointement
avec les officiers du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, cet article est venu... D'ailleurs je crois qu'il apparaissait
dans la Loi de la pêche antérieurement, dans une autre loi. Est-ce
qu'il n'apparaissait pas, M. Loubier? Est-ce que cet article-là
n'était pas déjà le hors-d'oeuvre dans une de vos
lois?
M. LOUBIER: J'étais en train de discuter.
M. GOSSELIN: L'article 84 devenu l'article 82, est-ce qu'il n'avait pas
été imbriqué dans la section XIV parce que
déjà on y faisait allusion dans une de vos lois au
ministère? C'est la question de la réserve des trois
chaînes. De quelle façon cette proposition-là vous est-elle
arrivée?
M. GOSSELIN: Ils ont commencé à travailler il y a environ
deux ans sur ce projet-là et à ce moment-là...
M. LOUBIER: Je sais que j'en ai déjà discuté il y a
deux ans. Cela a été discuté entre les officiers de notre
ministère et les officiers du ministère des Terres et
Forêts.
M. LEVESQUE (Bonaventure): On conviendra que cela n'a pas d'affaire
là.
M. GOSSELIN: C'est pourquoi on a préféré sortir de
cet article-là qui était antérieurement comme vous l'avez
vu, imbriqué dans la loi et le mettre dans une section de la loi. De
toute façon je n'insiste pas outre mesure. Si on prétend que
c'est un hors-d'oeuvre ou encore que c'est une fin de repas trop copieuse qui
empêcherait de digérer le reste, je n'ai pas d'objection.
M. LEVESQUE (Bonaventure): S'il y a des raisons sérieuses au
ministère pour avoir cette législation avant le 1er janvier, je
crois bien que nous serons de bon compte.
M. LOUBIER: Je m'excuse. L'explication ne donnera peut-être pas
satisfaction au député de Bonaventure, mais je sais que ce fut
fait à la suite de rencontres, de conversations entre les officiers des
deux ministères qui en sont venus à la conclusion que
c'était mieux de l'insérer. Maintenant si le député
de Bonaventure le désire, je pourrais peut-être ce soir en
Chambre...
M. GOSSELIN: D'ici la troisième lecture.
M. LOUBIER: ... lui donner les raisons qui ont motivé ceci...
M. LEVESQUE (Bonaventure): D'autant plus que c'est dommage d'apporter
cela dans une nouvelle refonte de la loi pour la conservation de la faune,
alors que cela appartient au ministère des Terres et Forêts.
M. LOUBIER: Est-ce que nous pourrions, par exemple ce soir,
donner...
M. GOSSELIN: ... à la troisième lecture, donner toutes les
explications possibles...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Si encore vous devez insister bien mon
Dieu...
M. LOUBIER: C'est cela.
M. LEVESQUE (Bonaventure): Très bien.
M. LOUBIER: Parce que je veux être de bon compte,...
M. LEVESQUE (Bonaventure): Nous aussi.
M. LOUBIER: ... je suis impuissant à donner les véritables
motifs et les explications qui ont présidé à l'insertion
de cet article.
M. HOUDE: M. le Président, concernant la réserve des trois
chaînes, puisqu'il y a encore des études, si j'ai bien compris,
qui sont en train de se faire, j'ai eu moi-même à communiquer avec
votre ministère des Terres et Forêts et je dois avouer qu'il se
pose actuellement au Québec des problèmes nouveaux qui touchent
à cette réserve des trois chaînes et c'est vrai que les
hauts fonctionnaires ont énormément de difficultés
à nous donner une bonne réponse. Je m'explique. Il y a de plus en
plus de chasseurs, il y a de plus en plus de pêcheurs qui utilisent les
cours d'eau. Là encore, reste à savoir s'ils sont navigables ou
non. Il y a beaucoup de sportifs, je l'ai dit ce matin dans mon intervention en
deuxième lecture, qui se lancent de plus en plus nombreux, dis-je, dans
un sport qui fait nouveau au Québec, qu'on appelle la descente de
rivière.
Je prédisais que, d'ici quelques années, une des
activités les plus extraordinaires qu'on connaîtra dans le
Québec, c'est le ski touristique, par exemple, qui se fait
également sur certains cours d'eau. Il arrive que dans nos excursions,
durant l'été, je parle en tant qu'éducateur avec des
enfants. Par exemple, nous avons...
M. LE PRESIDENT: Si le député veut m'excuser. A la
Chambre, ils attendent actuellement d'avoir le rapport des travaux de la
commission pour pouvoir continuer leurs travaux. Est-ce qu'en principe, je peux
faire rapport et considérer que les derniers articles seront
adoptés?
M. HOUDE: Je n'ai qu'une question. M. LOUBIER: Deux secondes.
M. HOUDE: Ce que je veux savoir, c'est que lorsqu'on navigue dans un
cours, ou qu'on skie, qu'importe le moyen de se véhiculer sur le cours
d'eau, et qu'on arrive devant un barrage construit, quatre fois sur cinq, par
le gouvernement, c'est impossible de traverser l'embarcation par dessus le
barrage, on n'est quand même pas des surhommes, alors à ce
moment-là, que font les sportifs? Ils passent sur le terrain et
contournent le barrage; là, commencent les difficultés, parce
qu'il y a toujours quelqu'un qui vient vous dire: Je suis propriétaire
du terrain, vous n'avez pas le droit de passer. Je sais que, chez nous, nous
avons énormément de difficultés, nous sommes
obligés de mettre cela dans les mains d'un avocat, faire venir la
police, peut-être trois ou quatre fois. Est-ce que la loi des trois
chaînes nous permettra maintenant de circuler de chaque côté
d'un barrage?
M. GOSSELIN: C'est une des très bonnes raisons.
M. LOUBIER: Oui.
M. GOSSELIN: C'est une des très bonnes raisons qui...
M. LOUBIER: Oui, c'est pour donner une plus grande facilité
d'accès pour le public aux lacs et rivières.
M. HOUDE: C'est cela.
M. LOUBIER: Etendre partout la règle au lieu, avant,
c'était juste... Parce qu'antérieurement, il y a toute une
définition qui parle de chemins de hâlage...
M. HOUDE: C'est cela.
M. LOUBIER: ... qui descendent les rivières, de digues. D y a
également le phénomène de la définition d'eaux
navigables et non navigables, etc.
M. GOSSELIN: C'est cela. C'est la plus grande difficulté!
M. HOUDE: Alors, c'est dans vos préoccupations.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
(Fin de la séance 17 h 43).