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Etude du projet de loi no 37
(Vingt et une heures, sept minutes)
Le Président (M. Lacoste): La commission permanente du
tourisme, de la chasse et de la pêche est réunie pour
étudier le projet de loi no 37 article par article.
Les membres de la commission sont: M. Chevrette (Joliette-Montcalm), M.
Desbiens (Dubuc), M. Duhaime (Saint-Maurice), M. Grenier
(Mégantic-Compton)...
M. Fontaine: Remplacé par le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Duhaime: Avec le consentement unanime, M. le
Président.
Le Président (M. Lacoste):... remplacé par M.
Fontaine (Nicolet-Yamaska); M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata),
M. Verreault (Shefford), remplace M. Marchand (Laurier); M. Michaud
(Laprairie), M. Perron (Duplessis), M. Picotte (Maskinongé), M. Samson
(Rouyn-Noranda).
Les intervenants sont: M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Gravel
(Limoilou), M. Grégoire (Frontenac), M. Le Moignan (Gaspé), M.
Marquis (Matapédia), M. Mercier (Berthier) et M. Pagé
(Portneuf).
M. Gagnon: M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): M. Verreault (Shefford),
remplacé par M. Marchand (Laurier).
M. Gagnon: ... je ne suis pas membre actuellement de la
commission. Est-ce qu'il y a possibilité dans la liste que je puisse
remplacer quelqu'un?
Le Président (M. Lacoste): M. Chevrette. M. Gagnon:
II n'y a que M. Chevrette?
Le Président (M. Lacoste): M. Desbiens (Dubuc).
M. Gagnon: II est ici.
Le Président (M. Lacoste): M. Michaud (Laprairie).
M. Fontaine: M. le Président, je serais prêt
à donner mon consentement pour que le député de Champlain
remplace M. Chevrette; si M. Chevrette veut venir tout à l'heure, on
donnera notre consentement pour qu'il puisse intervenir.
Le Président (M. Lacoste): D'accord. Le
député de Champlain remplace M. Chevrette
(Joliette-Montcalm).
M. Gagnon: Merci.
Le Président (M. Lacoste): II y aurait maintenant lieu de
nommer un rapporteur de la commission parlementaire.
M. Gagnon: Je propose M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata).
Le Président (M. Lacoste): Donc, le rapporteur sera M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata).
M. Michaud: Est-ce que ça demande un vote, M. le
Président?
Le Président (M. Lacoste): Non. Avant d'appeler l'article
1, est-ce que le ministre a des propos généraux à tenir
sur le projet de loi no 37?
Remarques générales
M. Duhaime: Des propos généraux, M. le
Président...
Le Président (M. Lacoste): Généraux...
M. Duhaime: ... ce que je voudrais dire, c'est un mot très
bref sur la réglementation dont on a beaucoup parlé durant le
débat de deuxième lecture et dire essentiellement ce que j'avais
dit à l'Assemblée nationale, qu'avant d'aborder l'étude
article par article du projet de loi, nous mettions à la disposition des
membres de l'Assemblée nationale ou de la commission parlementaire un
projet tel qu'il est indiqué, projet pour fins de discussion. Mais on
peut tenir à peu près pour acquis qu'on a fait notre lit et que
c'est à peu près dans son détail près le genre de
réglementation que nous voulons voir adopter par le Conseil des
ministres à la suite de l'adoption de la loi par l'Assemblée
nationale.
La deuxième chose que je voudrais dire, c'est que, contrairement
aux attentes ou aux appréhensions, on s'attendait d'avoir une brique
dans la réglementation, je vous ferais remarquer qu'il comporte 35
articles, pour un projet de loi qui en a 40, ça veut dire qu'on a fait
un effort pour essayer d'avoir des règlements les plus courts
possible.
La troisième chose, la réglementation qui est devant vous
est calquée, à peu de détails près, sur la
réglementation qui découle de la loi qui a créé la
Société de développement industriel. Alors, mutatis
mutandis, ce que la SDI a fait jusqu'à maintenant dans le secteur
manufacturier et dans le secteur de la transformation, dans ses prêts,
dans ses garanties, dans ses subventions, nous retenons à peu
près la même réglementation, non pas avec des pouvoirs
exorbitants comme on l'a évoqué, mais avec une
réglementation que je déplore, moi aussi jusqu'à un
certain point, mais je pense que ce ne serait pas tellement sage de mettre dans
un texte de loi un taux d'intérêt, par exemple, qui serait
susceptible d'être modifié tous les trois mois ou tous les six
mois. Ce serait impensable d'essayer de travailler dans un tel
contexte. De même, la problématique que nous avons retenue
en termes de stratégie de développement, j'ai à l'esprit
l'aménagement spatial, qui est basé essentiellement sur la
concentration des investissements autour de pôles de développement
touristique dans des zones, sur des circuits, dans des couloirs, sur des villes
étapes, va évidemment changer au fil des années,
même au fil des mois, peut-être, selon la conjoncture et selon le
contexte que nous vivrons.
Je voudrais dire un mot sur les définitions que nous avons voulu
retrouver et qui ne sont pas dans la loi, mais qui sont dans la première
section des règlements, où sont définis un circuit, un
couloir, entre autres, un pôle... Je pense bien qu'il n'y aura pas de
débat sur la définition de la loi, sur un produit touristique,
sur une station, sur une ville étape ou une zone de rayonnement.
Ce que je veux dire, c'est que c'est un projet de réglementation.
Je pense que mes gens au ministère ont travaillé fort pour
essayer de bien cerner le problème, de le traduire dans un texte de loi
ou dans un texte de règlements, plutôt, mais nous avons cru plus
prudent, pour éviter d'être appelés à revenir devant
l'Assemblée nationale, avec tout le processus législatif
qu'entraîne l'amendement d'une loi, de mettre les variables dans la
réglementation et retenir plutôt les définitions qui,
elles, ne changeront très certainement pas, la définition du
prêteur, de la société, etc.
Je me limite à ça pour l'instant, M. le Président.
Si nos collègues sont prêts à entamer le débat, moi,
je suis bien ouvert sur une façon de procéder. On peut attaquer
la loi article par article ou bien exprimer notre point de vue sur la
réglementation, ou encore reprendre le projet de loi ou encore, mener
les deux de front.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que le
député de Maskinongé a des remarques
générales?
M. Picotte: M. le Président, très rapidement.
J'aimerais d'abord remercier le ministre de nous avoir fourni à 18
heures ce soir le projet de loi pour fins de discussion seulement concernant la
réglementation. Nous aurions aimé évidemment le recevoir
un peu plus tôt, mais disons que nous avons pu quand même, durant
l'heure du lunch, en prendre connaissance. (21 h 15)
Comme l'a précisé le ministre tantôt, s'il s'agit
d'un projet de réglementation, nous espérons que, quand le
gouvernement aura fait son lit comme il faut, les règlements ne
dépasseront pas les articles de loi, tel qu'il l'a laissé
entendre. Evidemment, je prends la parole du ministre, qui dit que c'est
passablement ce à quoi le ministère va s'attarder dans la
réglementation. J'ose espérer, après que nous aurons
bonifié ce projet de loi, après l'étude article par
article, qu'il nous sera possible, tout le monde ensemble, d'obtenir un projet
de loi qui, avec la réglementation, ne sera pas plus volumineux qu'il
l'est et pourra, enfin, être accessible à tout le monde.
J'aimerais aussi dire au ministre que je pense qu'il aurait
peut-être lieu d'étudier le projet de loi article par article et,
à l'intérieur des articles 1, 2, 3, 4, nous pourrons discuter des
différentes modalités concernant certaines définitions ou
autre chose.
Merci.
Le Président (M. Lacoste): Le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Merci, M. le Président. Je pense que les
députés qui voulaient s'exprimer sur le fond du projet de loi ont
pu le faire à l'Assemblée nationale et, étant donné
que le ministre nous a fourni la réglementation à l'heure du
lunch, nous avons pu en prendre connaissance rapidement. Il serait sans doute
possible de procéder article par article, tout en examinant, en premier
lieu, les définitions du règlement et de la loi et, par la suite,
y aller article par article du projet de loi en regard des sections
indiquées au règlement, de sorte que nous pourrions avoir une
corrélation.
Cependant, j'aimerais que le ministre, avant d'aborder les
définitions en tant que telles, nous dise quels critères il avait
en tête lorsqu'il a donné des priorités ou des
préférences quant aux régions qui pourraient recevoir des
subventions. A la section III du règlement, aux paragraphes a), b), c),
d) de l'article 9, on nous indique un certain nombre de régions et on a
dit qu'on accorderait des préférences ou des priorités
à ces régions. De quels critères a-t-il tenu compte pour
en arriver à cette définition?
M. Duhaime: Je peux répondre tout de suite? Le
Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Duhaime: Avant de répondre aux interrogations du
député de Nicolet-Yamaska, je voudrais peut-être lui donner
une première indication au no... J'appellerai les numéros en me
référant au règlement et aux articles de la loi; si on a
à relire la transcription de nos débats, on s'y retrouvera.
Par exemple, ce qui est en suspens, c'est le taux d'intérêt
que vous ne retrouvez pas aux nos 26 et 27 du règlement. La raison est
que, tant et aussi longtemps que l'Assemblée nationale ne s'est pas
prononcée en troisième lecture sur le projet de loi, il est assez
difficile de conclure des ententes finales avec les institutions
financières. La mécanique, ce qu'on appelait autrefois le tandem
dans le crédit agricole, on le retrouve intégralement ici, dans
le sens que les prêts qui seront consentis par des institutions
financières, garantis ensuite par la SDI, assurés par le fonds
d'assurance, il faut attendre d'avoir la loi et il y a encore des discussions
à y avoir avec des institutions financières. C'est un exemple que
je donne.
La même chose s'appliquerait au no 15a du règlement. On a
donné 3,75%, qui est un taux suggéré. Là aussi, il
y a des discussions à avoir avec la SDI et, troisièmement, il y
a, bien sûr, des
dernières discussions à avoir avec nos légistes
à la législation déléguée, comme on le fait
avant de proposer un projet de règlement au Conseil des ministres.
Pour ce qui est du no 9, qui est, sans aucun doute, le point qui offre
le plus grand intérêt à tous les députés de
l'Assemblée nationale, je pense que c'est normal, c'est la section III
de la réglementation, qui porte sur l'octroi de l'aide
financière. Je dois préciser au départ que les trois
volets de l'aide au développement touristique sont ouverts sur la
section III. Il ne s'agit pas essentiellement de subventions. Cela peut
très bien être une garantie de prêt qui s'applique, un
prêt de dernier recours ou encore une subvention, c'est-à-dire une
prise en charge totale ou partielle des intérêts.
Comment en est-on arrivé à établir un ordre de
préférences ou de priorités? D'abord, il faudrait se
comprendre sur les mots. On dit bien: priorités,
préférences. Cela ne signifie pas que pour une ville ou un
circuit qui serait à l'intérieur des endroits
désignés comme station touristique internationale, station
touristique nationale, ville étape de circuits internationaux, ville
étape de circuits nationaux, circuits touristiques nationaux, couloirs
touristiques internationaux, pôles touristiques des trois grands,
Montréal, Québec et la région de Hull, automatiquement, il
n'y a aucun accès possible à cette loi. Ce que ça indique,
cependant, c'est que des projets qui seraient en dehors de l'ordre
établi, à plus forte raison, se retrouveraient en pied de liste,
si je puis dire, au niveau aussi bien du ministère qu'à la
Société de développement industriel.
La démarche que nous avons retenue pour mettre au premier rang
les stations touristiques internationales, c'est que c'étaient pour nous
les stations qui offraient, au départ, un intérêt marquant,
si je puis dire, dans le sens que ça sautait aux yeux. La région
Magog-Orford, mont Tremblant et Saint-Jovite, mont Saint-Anne et
Petite-Rivière-Saint-François. Je vous signale tout de suite
qu'au paragraphe b) du no 9 des règlements il y a un bout de phrase qui
est important...
M. Picotte: M. le Président, je ne voudrais pas
contrecarrer le ministre pour rien, mais est-ce qu'on étudie article par
article ou si on peut parler en général? Si on parle en
général, on va poser une série de questions...
M. Duhaime: Mais c'est parce qu'on m'a posé une question
d'ordre général; j'essaie d'y répondre le plus
brièvement possible. Moi, ça m'est égal. On peut reprendre
ça article par article et on y reviendra tantôt.
M. Fontaine: Non, mais, M. le Président, c'est parce que
je pense qu'il est important...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: ... lors de remarques préliminaires, que le
ministre établisse ça d'abord et qu'en- suite nous
procédions à l'étude article par article. Si le
député de Maskinongé n'a pas jugé bon de poser
cette question, moi, je considère qu'elle est importante.
M. Picotte: M. le Président, on aurait pu poser des
questions sur toute la réglementation. Si vous voulez qu'on en pose, on
en a amplement à poser sur toute la réglementation, mais il me
semble qu'on s'est entendu pour faire des remarques générales
préliminaires pas trop longues. Ceux qui avaient à intervenir
l'ont fait...
M. Duhaime: ... secondes, je peux compléter ma
réponse.
M. Picotte: ... et, ensuite, on étudie article par
article.
M. Duhaime: Ce que je peux dire, c'est que, quand on parle d'une
station touristique internationale ou nationale, d'un circuit, il faut bien
comprendre... Il y a un bout de phrase qui est important "et les zones de
rayonnement d'une station touristique internationale". Cette expression, vous
allez la retrouver à certains endroits dans la nomenclature des
paragraphes a) à g) du no 9 des règlements. Par exemple, je suis
au paragraphe b) de 9, Astock-Frontenac et les zones de rayonnement; cela
signifie que, si on parle de Frontenac, on ne parle pas essentiellement des
frontières d'une municipalité. On entend par là une zone
de rayonnement.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Si on parle, par exemple, de
Sorel-Trois-Rivières, est-ce qu'on englobe Nicolet et
Bécancour?
M. Duhaime: Nicolet? Je ne suis pas sûr. Le
Président (M. Lacoste): Ecoutez, pour...
M. Fontaine: Voulez-vous avoir un "filibuster"?
M. Verreault: Du chantage.
M. Duhaime: A quel endroit êtes-vous?
M. Fontaine: A c).
M. Duhaime: c)?
Le Président (M. Lacoste): Ecoutez, j'aimerais, pour le
bon fonctionnement de la commission parlementaire pour moi, ce n'est pas
dans le projet de loi, c'est dans les papiers que la discussion se fasse
au moment de chaque article, lorsque le règlement qui a
été déposé par le ministre affecte cet article.
M. Fontaine: M. le Président, il est de coutume, en
commission parlementaire, que nous fas-
sions quelques remarques préliminaires très brèves
au début.
Le Président (M. Lacoste): Quelques remarques, oui.
M. Fontaine: II y a seulement cinq minutes que nous avons
commencé, M. le Président. Je ne pense pas qu'on ait abusé
du temps et je n'ai pas l'intention d'en abuser non plus. Je demandais
simplement au ministre de faire le tour de cette question pour nous avant
d'aborder l'étude article par article.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Duhaime: Bon! Aux paragraphes c) et d), on parle des villes
étapes sur des circuits internationaux et sur des circuits nationaux. Il
est évident que les villes étapes des circuits internationaux ont
une préférence ou une priorité sur les villes
étapes des circuits nationaux. Dans la réglementation elle
est souple on dit: Villes étapes de circuits touristiques
internationaux, telles que Sainte-Anne-des-Monts, etc., Carleton. Ce n'est donc
pas exclusif ou exhaustif, si je puis dire. Cela n'élimine pas les
autres, mais on n'est quand même pas pour énumérer dans une
réglementation les noms des 1300 municipalités et plus du
Québec. C'est à titre indicatif et c'est ce qui va guider le
ministère au moment où l'évaluation va se faire sur les
demandes qui viendront pour ce qui est d'évaluer la pertinence de
l'intervention de la SDI, en ce sens de savoir si ça cadre, dans
l'ensemble, avec la stratégie d'intervention.
M. Fontaine: Cela va.
M. Verreault: M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Shefford, sur des remarques générales.
M. Verreault: C'est ça, sur des remarques
générales. M. le Président, j'aimerais demander au
ministre qu'il nous explicite davantage la spécificité
culturelle, question que je lui ai d'ailleurs posée hier et à
laquelle il n'a pas pu répondre. Dans son discours de deuxième
lecture, le ministre mentionnait que c'était de montrer aux visiteurs
étrangers que le Québec est différent. Alors, assez
brièvement, je ne lui demande pas d'y répondre pendant 20
minutes qu'est-ce que veut dire la spécificité
culturelle?
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Duhaime: Je ne sais pas si le député... De quel
comté? De Granby? De Shefford? C'est parce que vous avez parlé du
jardin zoologique et je confonds toujours.
Cela m'étonne qu'on me pose cette question, parce que j'ai en
main un document qui est intitulé "Perspectives de relance" des
conférences socio-économiques. Cela a été
discuté en long et en large; sans aucun doute que ça vous a
échappé, mais je vous renvoie à la page 36, et, si vous me
permettez, ça va être plus simple, parfois, quand on veut se
résumer, on s'étire, je vais vous lire deux brefs paragraphes de
la page 36 du document "Perspectives de relance": "Alors que, fondamentalement,
le Québec devrait être en mesure d'offrir un produit touristique
original, reflétant une culture distincte en Amérique du Nord, le
comportement des indicateurs du marché touristique tend à
confirmer non seulement le désintéressement progressif des
touristes américains, canadiens et même québécois,
pour notre produit, mais aussi une incapacité d'affirmer une image de
marque. Le Québec ne détient pas l'exclusivité pour
plusieurs de ses attraits les plus importants: grandes villes, sites naturels,
paysages, oeuvres technologiques, bâtiments de prestige, activités
de plein air, voies d'eau, saisons et reliefs. La plupart de ces
éléments du patrimoine touristique se retrouvent chez nos voisins
et atteignent même les Québécois."
Ce qui signifie, en termes clairs, et je l'évoquais tout à
l'heure, dans ma réplique au débat de deuxième lecture,
que nous retenons comme problématique que si nous mettons l'accent sur
ce qui fait que les Québécois sont différents des autres
Nord-Américains, je pense qu'à ce moment, ça se passe de
toute définition. Cela veut dire qu'on veut mettre l'accent sur, par
exemple, notre patrimoine historique, sur notre culture, sur notre
architecture, et pourquoi pas? Si on avait mis cet accent, dans le
passé, peut-être qu'on aurait évité de construire
des gratte-ciel hôteliers comme on en retrouve autour de la vieille ville
de Québec. On aurait très bien pu construire de
l'hôtellerie et des établissements de restauration en tenant
compte un peu de notre histoire et de nos traditions sur ce plan.
Quand on parle de spécificité sur le plan culturel,
ça se traduit automatiquement par un "positionnement" différent,
sur le plan de la mise en marché, bien sûr, mais sur le plan aussi
des infrastructures. Je voudrais vous lire un autre texte que j'ai en main: "La
diversité du produit touristique québécois constitue une
contrainte à la recherche d'un positionnement" je pense que c'est
l'évidence même "mais cette diversité peut reposer
sur un dénominateur commun. L'exclusivité culturelle du
Québec et de ses régions constitue en effet le meilleur fondement
d'une image de marque distinctive, en mettant l'accent sur les particularismes
régionaux pour les résidents et sur le Québec, dans son
ensemble, pour les non-résidents." (21 h 30)
Cette culture populaire doit effectivement transcender la
diversité du produit que le Québec est en mesure de livrer. Elle
ne deviendra un atout touristique que lorsque les voyageurs pourront se rendre
compte que le passage de nos frontières ou la visite d'une région
constitue une entrée dans un monde humain et culturel d'un type
particulier. C'est cette réalité que tous les agents touristiques
devraient contribuer à développer et qui devrait se
retrouver notamment dans l'architecture, la gastronomie, les
manifestations populaires, bref, dans notre mode de vie qui a su conserver et
développer des expressions variées qui témoignent d'une
authenticité québécoise.
Je pense, M. le Président, vous avoir dit à peu
près ce que nous voulions indiquer dans ce projet de loi par la
spécificité culturelle. Je disais un peu en blaguant que nous ne
voulions pas bâtir au Québec des motels à toit plat avec
des ronds en plastique dans la porte d'entrée, avec, par exemple, des
snack-bars, avec des Rois de la patate dans tous les villages du Québec.
Je pense que c'est plutôt l'influence américaine. Nous avons ici
la cuisine internationale un peu partout, cuisine italienne, chinoise, que nous
avons récupérée d'autres civiIisations; même le
couscous est populaire dans beaucoup de restaurants du Québec. On a
aussi notre propre gastronomie, on a publié un excellent livre de
recettes là-dessus, cela a fait jaser bien des gens. Savez-vous que nous
avons épuisé les premiers 25 000 numéros et que nous
allons très bientôt publier un autre recueil? C'est ce genre de
choses qui reflète très bien et qui traduit la
spécificité culturelle.
C'est ce que je voulais dire, M. le Président, je pense avoir
répondu au meilleur de ma connaissance au député de
Shefford.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Sur le même point, M. le Président.
Est-ce que le ministre pourrait nous dire si des études ont
été réalisées quant à savoir les besoins du
touriste qui vient au Québec? C'est bien beau de dire qu'on veut avoir
une spécificité touristique, mais il faudrait quand même
savoir ce que veut le touriste. Je ne sais pas s'il y a eu des études
dans ce sens.
M. Duhaime: Je vais vous poser une question parce que selon la
réponse que vous allez me donner, ma réponse va être
différente. Quand vous parlez du touriste qui vient, parlez-vous de
celui qui part du Japon, de celui qui part de Los Angeles, de la
Nouvelle-Angleterre, des Maritimes, de l'Allemagne, de l'Angleterre, de France
ou de Hong Kong? Ce sont des clientèles différentes.
M. Fontaine: Le touriste, en général, qu'est-ce
qu'il veut trouver au Québec?
M. Duhaime: Disons que je vais répondre à votre
place. La clientèle américaine, par exemple, qui constitue encore
aujourd'hui l'apport étranger le plus élevé et qui est
concentrée dans un rayon, je dirais, de 600 milles de Montréal,
c'est-à-dire la Nouvelle-Angleterre, et peut-être même plus
au sud. En fait, en passant le balai sur un écran de la
côté est, on peut aller jusqu'à Chicago en moins de deux
heures d'avion, ou encore 600 milles de route. La clientèle
américaine qui vient ici veut voir quelque chose de différent.
"We look funny because we speak funny." Aux Etats-Unis, c'est vraiment cela qui
est la première chose, le dépaysement que recherche la
clientèle américaine. Pour une partie de cette clientèle,
cela va constituer un retour aux sources. Il y a des gens qui s'appellent
Fontaine et qui vivent à Providence, vous le savez sans doute; il y a
des Duhaime, également, à Providence qui sont sûrement des
descendants de je ne sais pas lesquels de nos ancêtres; on répond,
là aussi, à une nouvelle motivation:
M. Fontaine: J'espère qu'on n'est pas parents.
M. Duhaime: II y a des Picotte, également, à
Providence; j'ai vu cela dans le bottin téléphonique.
M. Verreault: Ils doivent être rares, ceux-là. Une
Voix: ... c'est un nom propre.
M. Duhaime: Des Gagnon. La motivation varie suivant
l'individu.
M. Picotte: Cela doit être rare parce que ce sont des noms
propres.
Une Voix: La picotte volante.
Une Voix: C'est un nom de maladie, cela, et c'est contagieux.
M. Duhaime: Les Américains, s'ils sont plus au sud, ceux
du Texas, ceux de Miami, de la Nouvelle-Orléans, Los Angeles, sont
intéressés à venir au Québec voir l'hiver, par
exemple, la neige. Cela va peut-être vous étonner d'apprendre que,
dans le passé, le ministère du Tourisme je parle d'il y a
plusieurs années faisait des campagnes de belles filles en bikini
dans des revues spécialisées au sud des Etats-Unis, et on vendait
le Québec comme étant une destination soleil. Nous, on a
décidé que, dans les endroits ensoleillés, on vendrait la
neige. Je vous avoue que cela fonctionne; on le fait avec le Carnaval de
Québec, à Passadena, et la campagne Ski-Québec aux
Etats-Unis a son succès. Ce qui veut dire que, suivant la
clientèle cible que vous visez, vous allez avoir une réponse
différente. Chez la jeune génération d'Américains,
par exemple, en parlant d'une façon précise de ceux que les
questions d'environnement préoccupent, on va venir voir ici comment nous
nous accommodons du développement industriel, on fuit de grandes villes
surchauffées et polluées pour venir au Québec voir de quoi
cela a l'air. On veut voir de grands espaces, on veut voir des cours d'eau, et
c'est vrai également sur le marché allemand, entre autres; il y a
des clientèles qui se recoupent, cela dépend des cibles qu'on
vise.
C'est pour cela que, répondre à votre question, c'est
assez difficile.
M. Fontaine: Vous n'y répondez pas tout à fait. Le
ministre semble avoir une pensée assez
bien articulée sur ce sujet. Ce que je lui demande, c'est si sa
pensée a été articulée à partir de
recherches qui ont été effectuées à son
ministère, et si ces recherches ont été connues du
public.
M. Duhaime: Nous disposons au ministère d'une étude
de marketing qui a été faite en 1975, une enquête aux
frontières. Cette enquête nous a révélé que,
dans une proportion de 50%, la clientèle touristique américaine
saisonnière, celle d'été principalement, venait au
Québec prendre contact avec une culture "populaire", entre guillemets,
différente de la sienne. Sur l'autre bloc de 50%, il y en a qui viennent
voir Québec parce que c'est la première ville française en
Amérique, d'autres vont venir visiter des oncles, des tantes, la
parenté, d'autres vont venir visiter le Musée des Beaux-Arts ou
simplement voir la ville de Montréal, peut-être même aller
dans le comté de Portneuf. Il y en a d'ailleurs qui viennent en
motoneige, c'est-à-dire par autobus et ensuite en motoneige.
Des Voix: En avion aussi.
M. Duhaime: Les motivations varient énormément,
mais l'étude que nous avons faite en 1975 démontre qu'un bloc de
50% de la clientèle américaine vient pour prendre contact, je ne
dirai pas avec une civilisation différente je pense qu'on est
tous des Nors-Américains mais avec une culture différente.
Je l'évoquais tantôt dans mon discours de troisième
lecture, le jour où Montréal ressemblera à une ville
moyenne américaine, je vois mal l'intérêt des
Américains de venir de si loin voir ce qu'on retrouve chez eux. C'est la
même chose sur le plan de la signalisation routière, c'est la
même chose pour les services qui se donnent dans nos
établissements hôtelliers et dans nos restaurants. Je pense qu'on
a tous, chacun d'entre nous, notre petite expérience, celle d'avoir
rencontré ce couple d'Américains avec leurs enfants qui sont dans
un petit restaurant français de Québec et qui ont leur
dictionnaire pour commander le menu. Ils sont toujours très
déçus lorsque la jeune fille s'adresse à eux en disant:
"What would you like?" parce qu'ils voudraient pratiquer le français
qu'ils ont étudié par des cours du soir durant les six premiers
mois. C'est cela qui se produit, finalement.
C'est un bloc important de la clientèle, et quand on parle de
50%, c'est ce qui nous a incités à retenir ce point comme
objectif d'avoir une image de marque distincte et exclusive en Amérique
du Nord. On n'est pas les seuls à penser comme cela. A la
conférence socio-économique de Sherbrooke sur le tourisme, cela a
sorti comme un son de cloche de tous les intervenants, sans exception, on nous
disait: II faut avoir une image de marque distinctive pour l'ensemble du
Québec et ensuite, sur la promotion des régions, avoir une
spécificité régionale, de sorte que la région de
Kamouraska-Témiscamingue ne ressemble pas beaucoup au comté de
Nicolet, sur le plan des mentalités, sur le plan des attitudes, sur le
plan de l'accueil. C'est pour ça qu'il faut pousser de l'avant ce qui
fait les particularismes régionaux et c'est pour ça que j'ai
parlé de la grande mosaïque des régions. Je pense avoir
répondu à vos interrogations là-dessus.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Sur le même sujet, M. le Président. Le
ministre me répond et je suis, en grande majorité, d'accord avec
tout ce qu'il vient de dire, sauf que je me demande sur quoi il se base pour
lancer une opération marketing. S'il se base seulement sur une
étude de frontières, à laquelle il a fait allusion
tantôt, je ne pense pas que cette simple étude puisse en arriver
à énoncer une politique globale du tourisme au Québec.
C'est ce vers quoi, je pense, on devrait tendre.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Duhaime: II faut faire une distinction entre une politique
globale ou une stratégie d'aménagement spatial et une politique
de mise en marché; ce sont deux choses complètement
différentes. Ce sont ces maisons spécialisées qui sont
responsables de la mise en marché de ce produit touristique du
Québec qui nous disent comment orienter notre programmation de mise en
marché, que ce soit aux Etats-Unis ou ailleurs dans le monde. Mais,
ça, c'est une des données d'une politique globale, ce n'est pas
la politique globale.
Ce que nous faisons je pense que ça saute aux yeux
ce que nous disons: Nous sommes différents. Si le Mexique
commençait à ressembler aux Etats-Unis, il n'y a personne d'entre
nous qui serait intéressé à y aller. Alors, pour les
mêmes raisons, la spécificité du Québec, comme
entité humaine, comme entité géographique, bientôt,
je l'espère, je pense que c'est un point important que nous avons retenu
dans la démarche qui aboutit non pas essentiellement dans tout ce projet
de loi; ce projet de loi n'est qu'un des outils de la problématique.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: J'aimerais aussi reporter à l'attention du
ministre que la Chambre de commerce de la province de Québec, lors de
son congrès, a eu un invité en la personne de M. Pierre
Brous-seau; c'était au mois de novembre 1978 qui, lui,
mentionnait que le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche devrait se préoccuper de trois niveaux de tourisme
différents.
Ce dont on vient de parler surtout, c'est le tourisme de la
découverte, c'est-à-dire qu'il y a des gens qui viennent ici pour
visiter notre patrimoine, nos lieux historiques, etc. Il y a aussi le tourisme
d'évasion, qui est un autre genre de tourisme qui peut venir à
l'intérieur d'une province ou d'un pays et il y a aussi le tourisme
d'affaires. Souvent, on a essayé, au Québec... En tout cas, par
notre
centre des congrès, ici, à Québec et on veut
construire un palais des congrès à Montréal aussi, notre
but est d'inviter le tourisme d'affaires.
Je pense que ce sont trois éléments qu'il est important de
souligner. Je me demande si le ministère se préoccupe autant de
ces trois paliers qu'il se préoccupe de celui dont on vient de discuter
abondamment avec mes collègues.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Duhaime: Bien sûr que ces trois clientèles que
vous venez d'énumérer nous paraissent tellement aller de soi
qu'on n'en fait pas un drame dans nos discussions. Par exemple, le touriste qui
se déplace par affaires, on va tenter, que ce soit sur son lieu
d'hébergement ou autrement, de l'inciter à prolonger son
séjour. Celui qui vient en congrès à Montréal,
à Sherbrooke, à Chicoutimi ou à Québec, on va lui
proposer ce que les Américains appellent une "pose convention". C'est ce
qu'on fait actuellement; savez-vous qu'il y a 50 millions de touristes qui
passent par Montréal et que ces gens, avec le commissariat
général au tourisme, à Montréal, seront
incités à prolonger, ne serait-ce qu'une journée, deux
jours ou trois jours, leur voyage. Ce sont ces clientèles sur lesquelles
nous travaillons continuellement, c'est évident.
Définitions
Le Président (M. Lacoste): J'appelle l'article 1.
M. Picotte: M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Maskinongé, sur l'article 1.
M. Picotte: Dans l'article 1, il est question de
définition. Lorsque je regarde le projet pour fins de discussion
seulement, comme l'a souligné le ministre concernant la
réglementation, dans la section 1 de la réglementation il y a
aussi des définitions. Entre autres, on remarque: définition de
circuits touristiques; couloirs touristiques; pôles touristiques;
produits touristiques, etc.; il y en a encore six ou sept. (21 h 45)
Je me demande, M. le Président c'est évident qu'on
parle de ça aussi à l'article 4 du même projet de loi
pourquoi le ministre n'accepterait-il pas, à l'intérieur
de l'article 1 de ce projet de loi, d'inclure les définitions qu'il nous
donne à l'intérieur de la réglementation. Il me semble que
ce serait beaucoup plus pratique, beaucoup plus facile. Je sais que le
ministre, tantôt, a souligné qu'à ce moment, lorsque c'est
inclus dans la réglementation, c'est plus facile à changer, mais
le ministre conviendra bien avec moi que, à l'intérieur des
définitions, circuits touristiques, ça ne peut pas changer
tellement de même que les autres définitions qui sont inscrites
là. Je me demande pourquoi le ministre n'accepterait pas d'inclure ces
définitions à l'article 1 dudit projet de loi.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Duhaime: M. le Président, c'est le rôle de toutes
les Oppositions, dans toutes les démocraties parlementaires du monde,
dans un Parlement, de réclamer, dans un premier temps, la
réglementation et, une fois qu'on l'a en main, le deuxième
mouvement consiste à dire: Pourquoi ne pas transposer la
réglementation dans la loi? Ce que le député de
Maskinongé vient de nous demander, ce n'est pas une grande invention,
ça se fait au Parlement de Québec, depuis qu'il existe.
Ce que je répondrai d'une façon plus précise
je l'ai indiqué tout à l'heure c'est que les
définitions qui sont dans la loi sont normatives en quelque sorte. Ce
que vous retrouvez, comme définitions, dans les règlements,
à la simple lecture, vous allez vous rendre compte que ce sont des
définitions, bien sûr, mais plutôt que d'être
normatives, elles sont descriptives. C'est par une préoccupation de
souplesse que nous voulons les maintenir dans la réglementation pour
que, le cas échéant, s'il y avait des modifications à
faire, nous pourrions les faire beaucoup plus rapidement, plutôt que de
revenir devant l'Assemblée nationale avec un amendement; je pense que
ça va de soi.
Je vous avoue bien franchement, les définitions qui sont à
l'intérieur de ce projet de règlement ont été
longuement travaillées par les gens à mon ministère avec
le contentieux, avec les légistes au comité de
législation. Si vous en avez de meilleures à nous proposer, je
suis bien prêt à vous entendre là-dessus et si on peut les
corriger ensemble, tant mieux; mais je vous avoue que ça a
été long d'en arriver à cerner ces définitions,
d'autant plus que je m'étais engagé à vous les
fournir...
M. Picotte: La semaine dernière.
M. Duhaime: ... la semaine dernière, mais pour que vous
les ayez en main lors de l'étude article par article, ce que nous
faisons présentement. Je vous réponds non.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, justement je prends l'article
4 dudit projet de loi où on dit ceci: "L'aide financière est
accordée selon un ordre de priorité établi par
règlement, des entreprises situées à l'intérieur
des stations, pôles, zones, circuits, couloirs touristiques et villes
étapes tels que déterminés par règlement".
Le ministre mentionne que s'il y avait des changements à
effectuer à l'intérieur de ces définitions, étant
donné qu'elles sont établies par voie de réglementation,
ce serait plus facile à changer que de revenir à
l'Assemblée nationale pour modifier le projet de loi. J'aimerais que le
ministre me donne des exemples de ce qui pourrait être appelé
à changer dans les définitions qu'il nous donne concernant, par
exemple, circuits touristiques, couloirs touristiques, pôles
touristiques? Il me semble que ce sont des choses qui..
M. Duhaime: Prenons le paragraphe d) du no 1: "Pôles
touristiques", on dit ceci: "Le lieu de convergence naturel des mouvements
touristiques, en raison de la forte attraction exercée par la richesse
culturelle qui se dégage de la concentration humaine qui y
réside". Ensuite, on a, plus loin: "Cette richesse culturelle se
manifeste dans la diversité, l'intensité, etc. Manifestations
industrielles, financières, commerciales, artistiques, religieuses
je souligne historiques, scientifiques, récréatives
ou sportives". On a tenté de tout couvrir, mais, dans la même
logique que ce que le député de Maskinongé vient
d'évoquer, s'il est vrai que nous devrions, suivant son
hypothèse, inclure dans la loi les définitions retrouvées
au no 1 des règlements, il faudrait sans aucun doute, suivant la
même logique, prendre toute la réglementation et l'inclure dans la
loi. Si votre raisonnement est bon à 1, il est également bon
à 9.
M. Picotte: Pas nécessairement, M. le ministre, parce
qu'il s'agit ici de définitions qui sont presque immuables. Vous m'avez
donné le plus bel exemple que vous ne pouviez pas me donner, ce
n'était pas celui-là qu'il fallait choisir, parce que vous
couvrez à peu près tout ce qui peut être couvert dans le
projet de la réglementation, la définition de "pôle
touristique". C'est presque immuable, il ne sera jamais question que vous
fassiez des changements là-dedans.
M. Duhaime: Si on voulait découvrir, c'est là.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Avec les définitions que le ministre nous
donne dans le projet de réglementation, est-ce que le ministre n'a pas
peur que les subventions ou l'aide qui sera apportée à la suite
de l'adoption de ce projet de loi contribue à concentrer encore plus les
attraits touristiques dans des centres qui sont déjà assez bien
développés et écarterait les petites municipalités
qui voudraient se développer?
M. Duhaime: C'est une question qu'on s'est effectivement
posée en cours de route depuis un an et demi de travail sur ce projet de
loi. Il y a des sites potentiels de développement du tourisme, il y a
des sites existants. Je donne un exemple, prenez
Petite-Rivière-Saint-François, c'est, à mon sens, un
potentiel énorme, mais qui, à l'heure actuelle, n'existe pas, ou
du moins, n'existe pas tel qu'on le souhaiterait. Vous retrouvez pourtant
Petite-Rivière-Saint-François localisée comme étant
une station touristique internationale, donc dans les premières
priorités au paragraphe a) du numéro 9.
Je pense que votre question, M. le député de
Nicolet-Yamaska, est très bien fondée et est pertinente,
également. Je vous donne un autre exemple. Il y a quelques
années, à peine une quinzaine d'années, lorsque les
premiers investissements ont été faits au mont Sainte-Anne,
c'était un projet privé, ensuite c'est devenu un projet municipal
et, finalement, c'est devenu un projet déficitaire, jusqu'à ce
que le gouvernement le prenne à son compte. Aujourd'hui, c'est une des
plus grandes stations de ski en Amérique du Nord, du moins pour l'Est de
l'Amérique, et, avec les investissements qui sont en train de s'y
concentrer, à l'heure actuelle, en termes d'hébergement, de
restauration, d'activités, on est en train de développer ce
complexe pour recevoir une clientèle douze mois par an. Il faut bien
reconnaître que c'est un des bons coups qui ont été faits
dans le passé par l'ancien gouvernement, il faut le reconnaître,
il y a celui-là.
M. Pagé: Ce n'est pas le seul, d'ailleurs.
M. Duhaime: Le coup des Olympiques, c'est moins brillant.
Une Voix: On va savoir cela au mois de septembre.
M. Duhaime: Je le disais tout à l'heure, M. le
député de Portneuf, vous avez raté une information
très importante, parce que cela aurait pu donner $13 millions pour
chacun de nos comtés, l'équivalent de ce qu'a coûté
l'olympiade de $1 430 000 000. Je donne un exemple, M. le Président.
Nous aussi, on s'est préoccupé de cette question, à savoir
faire la différence entre le potentiel d'un lieu et ce qui y est
déjà. Montréal est déjà un pôle
international d'attraction touristique en soi, c'est pourquoi dans la
réglementation, un peu plus loin, vous allez retrouver qu'on exclut
l'application de cette loi pour financer l'addition de chambres d'hôtel
sur l'île de Montréal, pour des raisons d'évidence.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: Le ministre mentionne qu'il est de bonne guerre pour
l'Opposition de demander la réglementation et d'essayer par la suite de
la faire inclure à l'intérieur du projet de loi. Il est aussi de
bonne guerre pour le gouvernement de faire tout simplement un squelette comme
projet de loi, de n'avoir rien autour pour qu'on puisse après cela jouer
dedans de toutes les façons possibles et impossibles à
l'intérieur du Conseil des ministres et par le lieutenant-gouverneur en
conseil, c'est évident.
Je pense, comme je l'ai dit précisément plus tôt,
que ces définitions sont tellement vagues, générales, et
englobent tellement de choses qu'il me semble que ce serait dans l'ordre qu'on
les insère comme définitions.
Je ne parle pas évidemment, lorsqu'on arrive on aura
l'occasion de le voir un peu plus loin à déterminer et
à spécifier les stations touristiques internationales, stations
touristiques nationales, etc.; là, il y a des choses qui peuvent changer
à la lumière de l'évolution, mais je pense bien que la
définition de couloirs touristiques, on le dit: C'est l'axe de
communication reliant les
pôles, les stations touristiques ou encore les stations
touristiques entre elles. Je me demande de quelle façon le ministre, par
cette loi, lorsque ce sera inclus dans la loi, pourrait être
gêné par une telle définition. Je ne vois pas
l'argumentation du tout.
M. Duhaime: Je voudrais intervenir là-dessus. En autant
que je suis concerné, j'espère que mon explication devrait vous
convaincre. Il ne s'agit pas d'une définition au sens du droit qui
devrait se retrouver dans une loi. Si vous lisez ça, c'est beaucoup plus
un concept qu'autre chose, c'est pour ça qu'on le met dans la
réglementation. Le couloir touristique, êtes-vous capable de me
donner la définition juridique ou légale de couloir touristique;
on est contraint de le mettre dans une réglementation, mais c'est un
concept, c'est même un vocabulaire qu'on ignorait, on l'a inventé.
On l'a inventé, on ne l'a pas inventé, ça existe ailleurs
dans le monde, mais au Québec ce n'était pas dans le language
touristique de parler d'une station touristique lorsqu'on parlait
d'aménagement, c'est un concept plus qu'autre chose.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Pagé: Je voudrais insister, très
brièvement, M. le Président, sur le même sujet.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Portneuf, sur le même sujet.
M. Pagé: La remarque du ministre semble être assez
intéressante du fait que ce sont davantage des concepts que des
définitions légales, une terminologie tout à fait
légale. Il suffit que le législateur parle pour que ça
devienne une loi, M. le ministre; ça, vous le savez. Il suffit de
définir légalement dans la loi ce qu'est un couloir touristique
ou une station touristique et ça va devenir loi; ça perdra le
caractère de concept pour prendre un caractère vraiment
légal et une définition tout à fait justifiée et
légale.
M. Duhaime: C'est justement ce qu'est le fond de mon
raisonnement; nous ne voulons pas que ça devienne loi, nous voulons que
ça demeure un concept.
M. Pagé: D'accord.
M. Duhaime: C'est ce que je viens de dire.
M. Pagé: Pour pouvoir le modifier
éventuellement?
M. Duhaime: C'est bien évident; avec plus de
facilité.
M. Pagé: On aura l'occasion de revenir
là-dessus.
M. Gagnon: M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que c'est sur le
même sujet?
M. Gagnon: C'est sur le même sujet, c'est que j'ai
trouvé que la discussion était un peu longue pour, finalement,
pas grand-chose. Tantôt, le député de Maskinongé a
dit: Plutôt que de mettre cette définition dans la loi, vous aimez
mieux la mettre dans les règlements pour être capable de jouer
avec comme vous le voulez et, dans le même souffle il dit: Ce sont des
définitions qui ne peuvent pratiquement pas changer.
Or, ça dérange quoi que ce soit dans les
règlements? Au moins dans cette partie on ne pourra pas le changer trop;
on admet que ce sont des définitions qui ne pourront pas changer.
M. Picotte: Comme définitions.
M. Gagnon: Alors, je trouve que cette discussion porte sur pas
grand-chose, que ce soit dans la loi ou dans la réglementation, on admet
que c'est une définition générale qui ne changera à
peu près pas.
M. Picotte: M. le Président, le député de
Champlain n'a absolument rien compris. Comme définition, ça ne
peut pas changer; c'est presque immuable comme définition. Mais le
ministre, en laissant ça dans la réglementation, la
journée où il va décider d'en faire disparaître deux
ou trois, ce sera fait à sa guise, tandis que si c'était à
l'intérieur de la loi, ça devrait rester tel quel à
l'intérieur de la loi, c'est ça la nuance que je voulais
apporter. Ce n'est pas le fait que...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Champlain.
M. Gagnon: Quel serait l'avantage ou l'inconvénient
à ce que disparaisse une de ces définitions, si la
définition n'est plus utile? Cela ne change absolument rien.
M. Picotte: De toute façon, il ne s'agit pas de faire un
débat là-dessus. Je voulais avoir des
éclaircissements.
M. Gagnon: En ce qui me concerne, je voudrais juste reprendre le
député de Maskinongé; je pense que je puis comprendre au
moins aussi facilement que lui. La question de ne pas avoir compris, je
l'accepte un peu moins. Vous autres...
M. Pagé: Ah! Des susceptibilités régionales,
M. le Président. Est-ce qu'on dérange Maskinongé et
Champlain?
M. Gagnon: ... il y a des fois où on a de la misère
à vous comprendre, mais on vous entend énormément.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Picotte: On pourrait vous faire une place dans les petites
annonces. Vous avez de la misère à suivre probablement. C'est
pour ça.
M. Fontaine: M. le Président, je comprends la
réponse que le ministre m'a donnée tantôt, quant aux
définitions de circuits touristiques, couloirs touristiques, pôles
touristiques, stations touristiques, villes étapes.
M. Gagnon: Apprenez donc...
M. Fontaine: M. le Président, est-ce que j'ai la
parole?
Le Président (M. Lacoste): Oui, M. le député
de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Ce que je voulais faire comprendre au ministre
je pense qu'il l'a très bien saisi c'est que, par exemple,
si dans le comté de Champlain, dans une ville qui n'est pas incluse dans
un couloir touristique ou un circuit touristique, qui n'est pas une ville
étape et que, dans cette municipalité, on a une ancienne boutique
de forge qu'on voudrait établir comme étant une attraction
touristique, à ce moment, la personne qui serait propriétaire de
cette attraction touristique ne pourrait pas bénéficier de l'aide
prévue dans cette loi. (22 heures)
Le ministre a choisi cette façon de procéder, je ne la
conteste pas, mais je voudrais quand même qu'il manifeste une certaine
ouverture d'esprit si jamais des représentations, soit des
parlementaires ou des associations touristiques régionales, nous
étaient faites pour essayer d'élargir ces définitions; que
le ministre soit ouvert aux discussions là-dessus.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Duhaime: Je remercie le député de
Nicolet-Yamaska de son intervention, cela va me permettre d'attirer votre
attention sur le sous-paragraphe d) du numéro 9 des règlements;
aux deux dernières lignes, vous allez retrouver: De même que les
circuits touristiques internationaux Bas-Saint-Laurent-Gaspésie et de
Québec-Montréal, rive nord-rive sud. Les villes étapes qui
s'accrochent autour, il est évident qu'on va être en mesure
d'examiner leurs demandes en vertu de la présente loi. Je tiens à
préciser ce que vous avez affirmé. Vous parlez d'une ville qui se
retrouvait à l'extérieur de tout ce que nous avons retenu dans la
réglementation du no 9a jusqu'à g); cela ne veut pas dire qu'il
n'y a aucune façon pour ces entreprises de ces lieux de
bénéficier de la loi. Cela veut dire que leurs demandes seront
dans un ordre de priorités et de préférences plus
éloigné. Je pense que la nuance est importante.
M. Fontaine: On sait ce que cela veut dire, en pratique.
M. Duhaime: Ce n'est pas dans l'intérêt du
gouvernement de canner de l'argent alors qu'on en met sur la table; c'est ce
que je voudrais bien vous faire saisir sur le plus gros bloc d'interventions de
cette loi qui consiste à endosser, en quelque sorte, auprès d'une
banque ou d'une caisse populaire un emprunt contracté par une entreprise
pour des fins de développement du tourisme. A partir du moment où
on a un fonds d'assurance, $200 millions sur la signature du gouvernement du
Québec, cela peut se multiplier par deux ou par trois; ce n'est pas trop
pesant, comme on dirait.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Champlain.
M. Gagnon: Pour poursuivre sur le même sujet, je remarque
dans les villes étapes, circuits touristiques internationaux, des villes
comme Trois-Rivières, mais on ne voit pas la ville du
Cap-de-la-Madeleine. En fait, je présume que, quand vous parlez de
Trois-Rivières, vous parlez du circuit de Trois-Rivières
métropolitain. C'est cela?
M. Duhaime: Oui, et ensuite on retrouve une ville comme
Cap-de-la-Madeleine qui est située sur la rive nord...
M. Gagnon: Apprends donc à vivre! M. Picotte: Vous
êtes donc bien...
M. Duhaime: ... et sur le circuit touristique
Québec-Montréal, rive nord.
M. Pagé: Je m'excuse, j'invoque le règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Portneuf, sur une question de règlement.
M. Pagé: Je ne sais pas si c'est le fait que nous sommes
à la veille de la fin de la session, je ne sais pas si c'est la
température ou si les journées sont trop surchargées, mais
est-ce que le député...
M. Perron: C'est son ancien collègue qui est à
côté de lui.
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre!
M. Pagé: M. le Président, j'étais sur une
question de règlement. M. le député de... Où donc,
vous? Ah! Duplessis.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Portneuf, sur la question de règlement.
M. Perron: Où tu as fait une assemblée alors qu'il
n'y avait que 17 personnes.
M. Pagé: Je peux dire une chose, M. le Président,
sur le même sujet, si vous me permettez... Le Président (M.
Lacoste): Sur la question de règlement.
M. Pagé: Le comté de Duplessis va être un des
premiers comtés qu'on va reprendre; même si vous aviez une
majorité de 10 000, vous allez être dehors, et vite à part
de cela. Promenez-vous dans Sept-lles et vous allez le voir, vous allez en
manger, comme on dit...
M. Perron: Le député de Portneuf a besoin de se
lever de bonne heure.
M. Pagé: On pourrait parler des élections
municipales, on pourrait parler du nombre de membres du Parti
québécois qui a baissé de façon draconienne.
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Portneuf, sur votre question de
règlement.
M. Pagé: Oui, mais c'est intéressant, M. le
Président. C'est une question d'intérêt sur laquelle
j'étais en parlant de Duplessis pour les libéraux parce que c'est
un comité qu'on va reprendre, on en est certain; d'ailleurs, le
député péquiste de Duplessis le sait.
Le Président (M. Lacoste): Je ne vois pas de question de
règlement...
M. Perron: II n'a rien à dire, il y a seulement quatre
membres dans leur exécutif.
M. Pagé: M. le Président, j'en étais
à vous demander...
M. Perron: Ils sont censés être onze et il y a
seulement quatre membres dans leur exécutif, il n'y a pas de
problème.
M. Pagé: ... si vous pouvez faire en sorte que nos travaux
se déroulent d'une façon un peu plus sereine et demander au
député de Champlain... Je conviens qu'il y a peut-être une
petite amertume régionale entre le député de Champlain et
le député de Maskinongé, on ne sait pas toujours ce qui se
passe dans la région, évidemment, mais vous pourriez être
plus serein ce soir à l'égard du député de
Maskinongé, notamment. Je n'accepterai pas que vous lui lanciez des
quolibets comme celui-là.
Le Président (M. Lacoste): La parole était à
M. le ministre.
M. Gagnon: Non, je n'avais pas terminé, mais je
suis...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Champlain, sur l'article 1.
M. Gagnon: Oui, je suis tout disposé, de toute
façon, à aller le moins possible à l'encontre du
règlement. J'accepte bien ce genre de réprimande, excepté
que je ne faisais que répondre au député de
Maskinongé. Or, la politesse des deux côtés ferait avancer
les travaux, je pense.
Je voulais simplement dire...
Le Président (M. Lacoste): L'article 1.
M. Gagnon: ... tantôt, lorsque j'étais en train de
parler, qu'une ville comme Cap-de-la-Madelei-ne, parce que cette ville est
connue sur le plan religieux et au point de vue touristique, je pense que cela
a un rapport extraordinaire dans la région. Je soulignais qu'on
mentionnait Trois-Rivières et qu'on ne mentionnait pas
Cap-de-la-Madeleine et je pense que la question que je posais n'allait pas
à l'encontre du règlement, à savoir si c'était dans
l'agglomération trifluvienne.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Duhaime: La réponse est la suivante: M. le
député de Champlain, vous allez retrouver la ville du
Cap-de-la-Madeleine comme ville étape sur le circuit touristique
international de Québec-Montréal-rive-nord au sous-paragraphe d)
du no 9 des règlements.
M. Picotte: Est-ce que c'est...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Maskinongé...
M. Picotte: ... abuser, M. le Président, que de demander
au ministre que les différentes définitions qu'il donne couvrent
à peu près ou en presque totalité les municipalités
de la province, d'après les définitions que je vois ici. C'est
assez vaste, je pense bien, pour couvrir bon nombre de municipalités au
Québec. Est-ce que je fais erreur ou si c'est pas mal dans
l'optique...
M. Duhaime: Vous êtes effectivement dans l'erreur.
M. Picotte: Ah oui? Bon! C'est ça que je voulais vous
entendre dire.
M. Duhaime: Cela ne couvre pas tout le Québec, parce que
le jour où, dans la quiétude de votre bureau de comté
parce qu'apparemment, c'est tranquille vous prendrez la section
III...
M. Picotte: Ah mon Dieu! dans le vôtre, c'est
tranquille!
M. Duhaime: La section III...
M. Pagé: Encore faut-il en faire pour... constater que
c'est tranquille.
M. Picotte: C'était moins tranquille il y a quinze jours,
quand j'ai eu quatre de vos électeurs...
M. Pagé: Encore faut-il en faire. Je ne suis pas convaincu
que le ministre du Tourisme est à son bureau tous les lundis.
M. Picotte: M. le Président...
M. Duhaime: Ne vous mêlez pas du comté de
Saint-Maurice. Vous en avez plein vos affaires dans votre coin.
M. Pagé: J'y suis déjà allé et c'est
encourageant.
M. Picotte: II y a des voyageurs qui...
M. Pagé: Accompagné du whip de mon parti pour
parler des fermetures d'usines.
Une Voix: ... question de règlement.
M. Duhaime: Là-dessus, M. le Président, je voudrais
invoquer...
M. Pagé: On va y retourner.
M. Duhaime: ... une question de privilège...
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Duhaime: ... même si ce n'est pas permis en commission,
mais une question de règlement.
Des Voix: II n'y en a pas.
Le Président (M. Lacoste): II n'y a pas de...
M. Duhaime: Je vais prendre à témoin le
député de Roberval qui vient de nous rejoindre.
Le Président (M. Lacoste): C'est une question de
règlement, M. le ministre?
M. Duhaime: Oui, c'est une question de règlement, à
la suite de ce que vient de dire le député de Portneuf.
Le député de Roberval, au moins, a eu la gentilhommerie
d'admettre qu'il s'était trompé, parce que vous l'aviez induit en
erreur en lui disant que la compagnie Gulf allait fermer à Shawinigan et
qu'il avait parlé du député qui fermait les usines.
Lorsque je lui ai appris que le gouvernement du Québec, avec le
ministère de l'Industrie et du Commerce...
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre, je ne vois pas
de...
M. Duhaime:... avec le ministère de l'environnement...
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre! M. le
ministre!
M. Duhaime: ... s'en était mêlé pour tenir
l'usine ouverte...
Le Président (M. Lacoste): Je ne vois pas de question de
règlement... Je ne vois pas de question de règlement...
M. Duhaime:... le député de Roberval a admis qu'il
s'était trompé et qu'on l'avait induit en erreur.
Cela ne me surprendrait pas que ça vienne de vous.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre, je ne vois pas
de question de règlement là-dessus. Donc est-ce que l'article 1
est adopté?
M. Pagé: Non, M. le Président.
M. Verreault: Adopté...
M. Pagé: M. le Président...
M. Verreault: Ecoute, vas-y!
M. Pagé: Par déférence, mon
collègue.
M. Verreautt: Les plus jeunes, vas-y! J'irai après.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: M. le Président, très
brièvement. Il est quand même 22 h 10. On voudrait bien finir
avant minuit, si c'est possible.
Le fait que nous ayons voté favorablement à l'égard
du projet de loi en deuxième lecture témoigne de notre
appréciation envers ce qui est contenu dans le projet de loi no 37,
c'est-à-dire la possibilité pour le gouvernement du
Québec, par cette loi, de mettre sur pied un mécanisme de
structures d'aide, de soutien et de financement aux entreprises qui
évoluent dans le secteur touristique.
On a demandé les règlements. Nous sommes satisfaits,
là aussi, que le ministre ait accepté de déposer le projet
de règlements pour fins de discussion au moment de l'étude du
projet de loi article par article.
Il y a dans le règlement à la page 6, à l'article 9
notamment, à la section III, la définition, M. le
Président, des différentes régions, des différents
concepts touristiques sur lesquels le ministre et le gouvernement s'appuieront
pour intervenir sous forme de subventions.
La question du député de Champlain et celle du
député de Maskinongé tantôt étaient tout
à fait justifiées, à savoir quelles sont les
municipalités au Québec qui sont incluses dans cette
nomenclature, dans ces définitions et quelles sont les
municipalités qui ne le sont pas?
Le ministre a répondu à quelques questions bien
spéficiques, comme la région de Trois-Rivières,
Cap-de-la-Madeleine, Louiseville, etc. M. le Président, je dois lui
faire part de mes commentaires.
Tantôt, dans son intervention à l'article 1, le ministre
s'est senti l'obligation de signaler ce qui s'était fait dans Portneuf
depuis quelques années, entre autres l'effort qui a été
déployé par des organismes locaux et régionaux pour
contribuer, dans leurs démarches, dans leurs actions, à augmenter
la renommée du Québec à un chapitre bien particulier, soit
celui des sports d'hiver, entre autres, avec le dossier de la motoneige dans
Portneuf, qui permet, à chaque année, de recevoir
des centaines et des centaines de motoneigistes américains qui
viennent passer une semaine chez nous, qui viennent se récréer
dans notre région.
Le ministre n'est certainement pas sans savoir non plus que, dans mon
comté, un effort tout à fait appréciable a
été déployé depuis quatre ans, cinq ans environ et
même plus, depuis peut-être six ans, au chapitre de l'implantation
d'un circuit touristique régional. Une subvention du gouvernement du
Québec avait alors été versée à la Chambre
de commerce régionale, en 1974, comme soutien financier à
l'implantation d'un circuit touristique là-bas. C'est à se
terminer et, cette année, on devrait avoir...
M. le Président, est-ce que c'est permis de demander l'attention
du ministre? Oui? J'en étais à dire, avant de lui demander toute
son attention...
M. Perron: II faut peut-être dire que c'est votre
collègue qui empêchait le ministre de comprendre ce que vous
disiez.
Une Voix: A sa demande?
M. Pagé: A la demande du ministre? Cela justifie de
demander l'attention du ministre.
M. Perron: Oui.
M. Pagé: Vous êtes mieux de ne pas vous embarquer
là-dedans, vous. Vous n'êtes pas de calibre.
M. Perron: Couleuvre, comme d'habitude.
M. Pagé: M. le Président, j'en étais
à parler de ma région, de mon comté et des nombreux
efforts qui y sont déployés, entre autres au chapitre de
l'implantation et de la mise sur pied d'un circuit touristique. C'est en train
de se terminer actuellement. On aura d'ailleurs de la publicité, on aura
de l'information, on aura de la chair sur l'ossature que constituent le
comité et ses actions. Je suis surpris aujourd'hui de constater que,
dans l'article 9 du projet de règlement, il n'est pas du tout question
du circuit touristique de Portneuf, qu'il n'est pas question de la
région de Portneuf spécifiquement, avec ce que ça peut
impliquer comme effort et comme action depuis quelques années
notamment.
On sait d'ailleurs que le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche nous a confirmé l'année dernière un projet
important à l'intérieur de l'entente auxiliaire sur le tourisme
avec le développement des lacs Long et Montauban, développement
qui est facilement comparable à plusieurs des sites, des attraits ou des
territoires qui sont prévus et mentionnés à l'article
9.
J'aimerais demander au ministre si c'est strictement une omission de sa
part, de la part du gouvernement dans la rédaction du règlement
ou si cela reflète un concept, si ça reflète une prise de
position de la part du gouvernement à l'égard des nombreux
efforts qui ont été déployés dans le comté
de Portneuf jusqu'à maintenant.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre. M. Duhaime:
Non, M. le Président...
M. Pagé: M. le Président, en terminant, avant que
le ministre réponde, je sais que c'est un projet de règlement.
C'est bien mentionné: Projet pour fins de discussion seulement. Alors,
je voudrais que le ministre prenne acte des commentaires que je lui formule.
J'ose croire que le gouvernement saura reconnaître et accueillir
favorablement les démarches et les efforts qui sont
déployés par les groupes, les organismes, les individus et les
contribuables du milieu dans mon comté pour améliorer le
développement économique et touristique dans mon comté,
non seulement qu'il les reconnaisse, mais qu'il les accueille aussi et qu'il
fasse mention dans son règlement de l'identité propre au
comté de Portneuf à ce chapitre.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Duhaime: Bien brièvement, je prends acte et,
deuxièmement, vous allez retrouver une partie de la réponse au
paragraphe g) du no 9 de la section III, en ce sens que Portneuf est inclus
dans la grande agglomération de Québec, sur le plan de
l'Association touristique régionale Québec-Portneuf, par exemple.
Il n'y a pas d'omission. C'est, au contraire, une inclusion qui existe dans le
projet de règlement. Je sais, cependant, pertinemment que la
région de Portneuf voudrait se voir reconnaître, en quelque sorte,
un statut particulier à l'intérieur de la grande région
métropolitaine de Québec. J'ai entendu des revendications dans ce
sens, mais je pense, M. le Président...
M. Fontaine: ...
(22 h 15)
M. Duhaime: ... que le même raisonnement pourrait
s'appliquer si on prend une autre région, le Coeur du Québec, si
on se met à fractionner les régions touristiques, on va se
retrouver avec 110 comtés. Alors, nous avons retenu une
problématique d'avoir 18 régions touristiques que nous
espérons voir chapeautées par 18 associations. Il y en a quatorze
qui sont en place actuellement, et si le raisonnement du député
de Portneuf est bon, il faudrait également reconnaître la
région des Bois-Francs, la région de Drummond, le nord de la
Mauricie, le centre de la Mauricie et l'agglomération trifluvienne comme
étant des entités distinctes, mais on ne se retrouvera pas avec
une problématique de développement régional...
M. Pagé: ... le ministre...
M. Duhaime: On va vendre des villages, finalement.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Portneuf...
M. Pagé: Oui, M. le Président, là-dessus, je
suis satisfait que le ministre me dise et me
confirme et confirme aussi aux gens du comté qui, lorsqu'ils
liront les débats ou lorsqu'ils verront le règlement, auraient pu
ou pourraient s'inquiéter, nous confirmer donc que toute action ou toute
requête provenant du comté de Portneuf pourra s'inscrire au
paragraphe g) de l'article 9 comme appartenant au pôle régional de
Québec.
M. Duhaime: Je pense que vous en ajoutez passablement à ce
que je viens de dire.
M. Pagé: C'est pour ça que je vous le demande.
M. Duhaime: Si je n'étais pas attentif à vos
propos, vous auriez pu très certainement émettre un
communiqué dont vos lecteurs, je dis bien, non pas vos électeurs,
vos lecteurs auraient pu prendre connaissance dans un hebdo de votre
comté. Vous comprendrez facilement...
M. Pagé: M. le Président...
M. Duhaime:... que je ne peux pas dire ici, M. le
Président...
M. Pagé: ... que le ministre ne se tracasse pas de son
information. Mon information est bonne...
M. Duhaime: Je ne peux pas dire ici, M. le Président, que
toute requête, toute demande sur tout projet en provenance de toute
municipalité ou de tout village du comté de Portneuf serait
reçue favorablement. Ce serait le comble du ridicule.
M. Pagé: Non, ce n'est pas ce que j'ai dit, M. le
Président.
M. Duhaime: Mais votre question portait dans ce
sens-là.
M. Pagé: J'ai dit: Pourrait être accueillie
favorablement...
M. Duhaime: Ah oui! Je connais votre conditionnel, aussi bien
passé que futur et futur composé, et j'aime autant vous dire que
le comté de Portneuf...
M. Pagé: Le participe passé et imparfait...
Oui?
M. Duhaime: ... à sa limite sud, dans la partie qui touche
au fleuve Saint-Laurent, par exemple, les municipalités qui vont se
retrouver sur l'axe Montréal-Québec-rive nord, automatiquement,
sont dans une zone de rayonnement de ce circuit touristique.
M. Pagé: Et le secteur nord du comté, le secteur de
Saint-Raymond, le secteur des municipalités d'entrée, où
il y a de la pêche, de la chasse et tout ça?
M. Duhaime: Rivière-à-Pierre?
M. Pagé: Oui.
M. Duhaime: Lac-aux-Sables?
M. Pagé: Oui.
M. Duhaime: Etc. Ecoutez, voulez-vous avoir une annexe avec les
noms des 1300 municipalités?
M. Pagé: Non, mais ce que je vous demande, ce que je vous
dis, est-ce que, en principe, tout projet provenant de quelque
municipalité que ce soit, pour autant, évidemment, qu'il
répondrait aux critères et de la loi et des règlements, du
fait qu'il vient de Portneuf, peut être introduit dans la région
de Québec sous le paragraphe g) de l'article 9 du règlement?
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Pagé: M. le Président, je me permettrais
d'ajouter... Vous savez, le ministre tantôt a semblé non pas
peut-être adresser un reproche, mais être en désaccord avec
le fait qu'on veuille identifier ou donner une identité propre à
un comté. On se rappellera que j'ai demandé, au nom des
contribuables que je représente, que le ministère du Tourisme, de
la Chasse et de la Pêche autorise l'implantation d'une association
touristique dans Portneuf. Cela a été refusé. Le
ministère du Tourisme et le ministre du Tourisme ont répondu
à ce moment-là qu'il était préférable pour
notre comté de s'associer dans cette démarche avec la
région de Québec. C'est ce qui a été fait. On a
maintenant l'Association touristique Québec-Portneuf qui, je pense, est
un organisme qui sera tout à fait habilité pour chapeauter
l'action et dans le comté de Portneuf et dans la région de
Québec. Mais je pense que la suite logique à tout ça, ce
serait que, dans la loi ou encore dans le règlement, le comté
soit introduit sous la grande région de Québec et à
l'article 9g. C'est ce que je vous demande de confirmer, tout simplement.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Duhaime: Ah! si vous voulez avoir une confirmation que votre
comté est dans la zone de rayonnement de Québec, la
réponse, c'est oui.
M. Pagé: Pas seulement le secteur sud du comté?
M. Duhaime: J'ai donné le secteur sud, parce que c'est
plus évident...
M. Pagé: C'était un exemple.
M. Duhaime: ... qu'on est sur le circuit touristique de la rive
nord-Montréal-Québec.
M. Pagé: C'est un exemple seulement que vous avez
donné. D'accord.
M. Duhaime: Mais s'il y a un projet de construire un hôtel
de 800 chambres à Montau-ban-les-Mines, je doute, à prime abord,
que nous donnions un accord sur une cote de pertinence.
M. Pagé: J'aurais des réserves moi aussi, je crois,
oui.
M. Duhaime: Vous aussi. Bon! On est au moins d'accord
là-dessus.
M. Pagé: M. le Président, vous voyez qu'à la
lumière d'échanges sereins...
M. Duhaime: On est mieux dans la mine. On est mieux de rester
dans la mine à Montauban.
M. Pagé: A la lumière d'échanges sereins, on
peut quand même s'entendre, M. le Président. Je dirai donc au
ministre qu'il peut compter sur les efforts du député de Portneuf
pour continuer à agir et à motiver le ministère du
Tourisme et à être continuellement aux aguets et à
l'affût de quelque action que ce soit du ministère.
M. Duhaime: J'en prends acte également et vous en
félicite.
Une Voix: ... pas possible.
M. Pagé: Entre autres, vous êtes satisfait et vous
devriez dire peut-être un peu plus souvent ce qui a été
fait dans mon comté pour les sports d'hiver, entre autres, avec la
motoneige. Cela va se continuer. Cela va très bien aller l'année
prochaine.
M. Duhaime: Je vous laisse ça...
M. Pagé: Je suis convaincu que le ministre du Tourisme va
augmenter la subvention qu'il nous a versée cette année.
M. Duhaime: Je vous laisse ça, M. le député
de Portneuf...
M. Pagé: J'en suis persuadé.
M. Duhaime: ... ces retombées électorales, s'il y a
lieu, sur un projet comme ça. Je vous les laisse et ça me fait
plaisir également.
M. Pagé: Oh! M. le Président, vous savez que mes
soucis sont bien au-delà de la rentabilité électorale.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Shefford.
M. Verreault: Article 1, M. le Président. Dans la
présente loi et les règlements, à moins que le contexte
n'indique un sens différent, on entend par: entreprise: une entreprise
visée dans l'article 3. Est-ce que le ministre pourrait m'expliquer?
M. Duhaime: Que je vous explique quoi? M. Verreault: Ce que
ça veut dire.
M. Perron: Lisez l'article 3, vous allez le savoir.
M. Pagé: Expliquez-le donc, vous! Expliquez-le donc,
vous!
M. Perron: Non, il n'a qu'à lire l'article 3. Il n'y a pas
de problème.
M. Verreault: M. le Président, la question, je ne l'ai pas
posée au député de Duplessis, je l'ai posée au
ministre.
Une Voix: II a du front tout le tour de la tête. Le
Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Duhaime: M. le Président, il m'est arrivé un
incident une fois dans ma vie qu'il vaudrait peut-être la peine de vous
raconter.
M. Picotte: Cela doit être amusant.
M. Duhaime: Un incident. Dans un restaurant à Paris,
quelqu'un voulait commander une coquille Saint-Jacques et s'informe au
garçon: Je voudrais savoir ce que c'est, une coquille Saint-Jacques. Le
garçon de table a dit: Une coquille Saint-Jacques, c'est une coquille
Saint-Jacques. Une entreprise, c'est une entreprise. On n'est quand même
pas pour commencer à définir ce qu'est une entreprise dans une
loi. C'est le sens commun de n'importe quel dictionnaire, le Larousse ou le
Petit Robert.
Cependant, à l'article 3, c'est une entreprise qui,
conformément aux critères établis par règlement, a
pour fonction principale de fournir des prestations touristiques qui font
l'objet d'une consommation au Québec. Ce qui veut dire que le "snack
bar" est éliminé. Il faut que l'entreprise ait pour fonction
principale de fournir des prestations touristiques. Il me semble que c'est
clair, à moins que j'aie un texte anglais où vous comprendriez
davantage.
M. Pagé: Alors, la coquille Saint-Jacques n'est plus une
coquille Saint-Jacques.
M. Duhaime: Une entreprise, c'est une entreprise. Il ne faut pas
la confondre avec l'industrie.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Shefford.
M. Verreault: Mais, M. le Président, à l'article 3,
lorsqu'on dit, après le "qui, conformément aux critères
établis par règlement", c'est là où on se
réfère.
M. Duhaime: Vous avez, dans votre Code civil, différentes
sortes d'immeubles. Vous allez même
retrouver, et je pense que le député de Nicolet-Yamaska,
de par sa profession, va corroborer mes dires, vous avez même des meubles
qui, par une clause d'ameublissement dans un contrat de mariage, deviennent des
immeubles et, inversement, vous avez des immeubles, au sens commun, qui
deviennent des meubles par destination, suivant les conventions qu'on peut
faire.
Si vous voulez qu'on s'embarque dans ce jargon, on va en avoir pour un
projet de loi... Vous nous reprochez parfois d'avoir des projets de loi trop
longs. Celui-là ne pèche pas par excès. Il a 40 articles
et il y a une réglementation de 35 numéros. Alors, si vous voulez
qu'on s'en retourne et qu'on revienne avec un projet de loi de 214 articles
où on va définir "entreprise"... C'est évident qu'une
entreprise qui va être susceptible de faire une demande en vertu de la
présente loi, c'est une entreprise qui, par destination, a une fonction
de fournir des prestations touristiques.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): Article 1, adopté.
Objectifs et aide financière
Article 2.
M. Picotte: En ce qui me concerne, M. le Président, je
pense qu'on a... Le député de Shefford a posé des
questions tantôt et moi, ça me satisfait,
spécificité culturelle de ce produit touristique. Je n'ai pas
d'autre chose à ajouter là-dessus, à l'article 2.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): Article 2 adopté.
Article 3.
M. Picotte: M. le Président...
M. Duhaime: Un petit amendement.
M. Picotte: Ah bon!
M. Pagé: Ah! législation sur le coin de la table,
M. le Président. Législation sur le coin de la table.
M. Fontaine: On est en famille.
M. Picotte: Sur le bord de l'assiette.
M. Pagé: On peut suspendre quelques minutes, M. le
Président.
M. Duhaime: Non...
M. Pagé: Est-ce que vous en prévoyez plusieurs?
Huit?
M. Duhaime: On pourrait répondre à certaines
interrogations. Je vous proposerais, par amendement, de biffer, après le
mot "qui", les mots "conformément aux critères établis par
règlement"; et on enlève la virgule bien sûr.
Je tiens à vous dire, M. le Président, que nous ne les
avons pas mis dans le projet de loi intentionnellement, pour vous faire plaisir
en commission ensuite.
Le Président (M. Lacoste): L'amendement sera le suivant:
De biffer, à partir de la deuxième ligne de l'article no 3: "qui,
conformément aux critères établis par
règlement".
M. Duhaime: Cela se lirait comme suit, une fois l'amendement
adopté: On biffe les mots "conformément aux critères
établis par règlement" et ça devient: ... "à toute
entreprise qui a pour fonction principale de fournir des prestations, etc."
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): L'amendement est
adopté.
M. Picotte: Adopté.
M. Verreault: II y avait quelque chose que je ne pouvais
comprendre, là ça devient plus clair.
M. Fontaine: M. le Président, sur l'article 3.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Nicolet...
M. Duhaime: Dites-vous bien, M. le député de
Shefford, qu'il arrive certains jours...
M. Verreault: C'est vrai que la coquille Saint-Jacques a
changé de saveur, elle a l'air plus intelligente.
M. Duhaime: ... où vous dites des choses très
sensées.
M. Verreault: Je n'en doute pas. M. Duhaime: On les
retient.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: C'est qu'il ne parle pas tous les jours.
M. Verreault: Je parle quand mon patron me le dit!
M. Duhaime: Là, ce n'est pas à mon goût, il y
a trop de balles!
M. Fontaine: M. le Président, tout à l'heure le
ministre, en répondant à une question fort intelligente du
député de Shefford, a fait allusion aux restaurants "fast-food"
en disant que...
M. Duhaime: Minute, je vous demande pardon.
M. Fontaine: Oui, aux restaurants-minute, qui ne feraient pas
partie des établissements fournissant des prestations touristiques.
D'où le ministre tire-t-il cette conclusion? Je voudrais, pendant qu'il
réfléchit, lui rappeler qu'à son propre ministère,
à l'Institut d'hôtellerie québécois,
dernièrement on a vu à la télévision que des
expériences étaient tentées quant à une
possibilité d'établir une certaine forme particulière de
"fast-food" québécois, entre autres des brochettes de boulettes
de viande, qui, semble-t-il, seraient fort bonnes.
M. Duhaime: M. le Président, vous avez sans doute eu
l'occasion de lire récemment un article dans La Presse où
l'expression "fast-food" cette expression américaine
pouvait se traduire dans notre langue par restaurant-minute; je pense que
ça a du sens. En France, on appelle cela des routiers, pour une raison
que j'ignore; j'imagine que c'est parce que c'est le long des routes. Mais je
vous ai peut-être induit en erreur, tout à l'heure, avec une
réponse où je disais: "Les rois de la patate" seraient exclus;
cela m'apparaît évident, si on se réfère au fait que
le plancher de l'aide, peu importe la forme, est d'un minimum de $20 000, le
maximum étant $10 millions dans la loi. Alors je pense que "les rois de
la patate", on les perd dans la brume.
M. Fontaine: A moins qu'ils ne fassent cela dans une roulotte
"Airstream"!
M. Duhaime: Ce que je veux indiquer en terminant, M. le
Président, c'est qu'il y a de bons établissements de
restauration-minute et, en autant qu'ils rencontrent la définition de
l'article 3, en ce sens qu'une entreprise comme celle-là aurait pour
fonction principale de fournir des prestations touristiques faisant l'objet
d'une consommation au Québec, s'ils peuvent cadrer à
l'intérieur de cette définition, ils seraient susceptibles de
faire une demande en vertu de la loi.
M. Fontaine: Merci.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, il me semble que, à
l'intérieur du projet de loi, surtout à l'article 3, on devrait
trouver des critères assez précis et aussi précis que ceux
qu'on retrouve, par exemple, dans la Loi de la SDI. Là, je fais une
similitude puisque, dans la Loi de la SDI, étant donné que ce
crédit touristique sera administré par la Société
de développement industriel... (22 h 30)
Par exemple, pour faire référence le ministre va
saisir ce que je veux dire à la Loi de la SDI, à l'article
2, il est dit ceci: "Le ministre est chargé de stimuler la formation de
la structure industrielle du Québec", etc. On dit, au paragraphe c), par
exemple: "... ne peuvent, bien qu'elles soient rentables, obtenir d'assistance
financière autrement à des taux et conditions raisonnables et
contribueraient plus efficacement au développement économique du
Québec ou d'une de ses régions si elles obtenaient l'aide
financière."
Cela, c'est dans la loi même, ce n'est pas dans la
réglementation de la Loi de la SDI. Il me semble qu'à
l'intérieur du projet de loi 37 que nous sommes en train
d'étudier, on devrait retrouver de façon bien précise des
critères concernant l'aide financière à être
accordée dans des cas bien spécifiques, comme cela l'est dans la
Loi de la SDI et non pas dans les règlements.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Duhaime: M. le député de Maskinongé, je
pourrais peut-être attirer votre attention sur le fait que ce que vous
venez de nous lire, c'est l'article 2 de la loi actuelle, la Loi de l'aide au
développement industriel du Québec. Vous savez pertinemment,
étant un parlementaire assidu aux travaux de l'Assemblée
nationale, que le projet de loi 7 amende l'article 2 dont vous venez de
parler.
M. Picotte: Vous ne pouvez pas présumer que la loi est
acceptée.
M. Duhaime: Je sais qu'elle n'est pas adoptée, elle est
à l'étape de la troisième lecture devant
l'Assemblée nationale; c'est pourquoi, M. le Président...
M. Pagé: II suffira qu'on retire notre consentement et
elle ne sera pas adoptée. M. le Président, je suis surpris que le
ministre, qui est avocat, se réfère à un projet de loi qui
n'est même pas adopté.
M. Duhaime: Un instant, si vous voulez me permettre, M. le
député de Portneuf, je voudrais seulement terminer
là-dessus; après cela, je pourrai vous passer la parole.
M. Pagé: Allez, continuez, mais on vous guette.
M. Duhaime: L'article 2 du projet de loi 7 qui n'est pas encore
adopté en troisième lecture s'il n'était pas adopté
en troisième lecture, il y aurait une incohérence
légère, mais les chances sont qu'il soit adopté. Je pense
que ce qui vous préoccupe, vous le retrouvez plus loin dans la loi.
Lisez l'article 5, c'est à l'article 5 que vous allez retrouver votre
préoccupation, les fins de la loi.
M. Picotte: Oui, l'article 5, on retrouve cela dans l'article 4
de la Loi de la SDI.
M. Duhaime: C'est cela.
M. Pagé: On veut toujours parler de la loi actuelle.
M. Duhaime: C'est ce que je vous dis, le projet de loi no 7 n'est
pas devant l'Assemblée nationale pour le plaisir d'y être. Si nous
voulons corriger l'article 2 dont vous venez de faire état, dans le
projet de loi no 7, le gouvernement a jugé bon de présenter une
modification à l'Assemblée nationale parce que l'article 2 que
vous venez de nous lire ne répond plus aux besoins du milieu, c'est
aussi simple que cela. Ce qui préoccupe le député de
Portneuf, c'est que lui n'a pas la certitude que le projet de loi no 7 va
être adopté, je ne sais pas ce qui va nous arriver demain matin,
M. le Président.
M. Pagé: Ce qui me préoccupe, ce n'est pas le
projet de loi no 7, M. le Président, c'est l'assertion du ministre
à savoir qu'on doive tenir compte ici d'une loi qui est
présentement sur la table ailleurs dans le parlement. On ne peut
présumer de l'adoption d'une loi tant qu'elle n'est pas adoptée;
surtout de la part d'un avocat, si cela venait de la part d'un autre
collègue, là-bas, ce serait peut-être explicable, mais pas
de la part du ministre! Je l'inviterais à être prudent
là-dessus parce qu'elle n'est pas encore adoptée.
M. Duhaime: Je suis effectivement très prudent, M. le
Président, vous pourrez le mesurer en relisant ce que je viens de dire
en réponse au député de Maskinongé.
M. Pagé: C'est bien, il a fallu notre mise en garde.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 3 est
adopté tel qu'amendé?
M. Picotte: Adopté. M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 3 est adopté
tel qu'amendé. L'article 4.
M. Fontaine: II n'y a pas d'amendement? M. Pagé: M.
le Président, s'il vous plaît.
Le Président (M. Lacoste): Juste un instant, M. le
ministre, il y a un amendement à l'article 4. M. le ministre.
M. Duhaime: Si vous voulez, M. le Président, que je vous
explique un amendement qui est fort léger, mais je pense que c'est une
question de meilleure intelligence du texte. A l'article 4, vous retrouvez une
nomenclature, à la deuxième et à la troisième
ligne: "... à des entreprises situées à l'intérieur
des stations, pôles, zones, circuits, couloirs touristiques et villes
étapes tels que déterminés par règlement".
Ce que je vous propose, c'est de biffer le mot "zone" de même que
la virgule qui l'accompagne et, après "couloirs touristiques", nous
retrouvons notre virgule et ajoutons les mots "zones de rayonnement". Alors le
texte se lirait maintenant comme suit: "... à des entreprises
situées à l'intérieur des stations, pôles, circuits,
couloirs touristiques, zones de rayonnement et villes étapes tels que
déterminés par règlement".
M. Fontaine: C'est pour aller de concordance avec les
définitions du règlement.
M. Duhaime: C'est exact.
M. Fontaine: On ne peut rien vous cacher.
Le Président (M. Lacoste): L'article no 4 se lirait comme
suit: L'aide financière serait accordée, selon un ordre de
priorité établi par règlement, à des entreprises
situées à l'intérieur des stations, pôles, circuits,
couloirs touristiques, et zones de rayonnement, non, cela ne va pas...
M. Duhaime: Alors, M. le Président, le texte
après...
M. Pagé: C'est le danger d'une législation sur le
coin de la table, cela.
M. Duhaime: Alors, M. le Président, il s'agit de biffer le
mot "zones", à la troisième ligne et d'ajouter après les
mots "couloirs touristiques", les mots "zones de rayonnement", de sorte que le
texte va se lire comme suit: "... à des entreprises situées
à l'intérieur des stations, pôles, circuits, couloirs
touristiques, zones de rayonnement et villes étapes tels que
déterminés par règlement".
Le Président (M. Lacoste): Cela va.
M. Duhaime: Je vous signale tout de suite que ce même
amendement, pour fins de concordance, reviendra en deux autres occasions
similaires.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'amendement
présenté par le ministre, est adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'amendement est adopté
sur l'article 4. Est-ce que l'article 4 est adopté? M. le
député de Portneuf, à l'article 4.
M. Pagé: Merci, M. le Président. M. le
Président, avant d'aborder l'article 4, le ministre me permettra de
souhaiter la bienvenue dans les galeries, à son épouse. C'est
toujours bien agréable de la voir parmi nous, cela ajoute une teinte de
sérénité au député de Saint-Maurice.
M. Duhaime: C'est très déficat, M. le
député de Portneuf.
M. Pagé: Particulièrement pour l'épouse, je
suis en mesure de la comprendre. C'est toujours agréable pour nous, une
fois que les bébés sont
couchés, qu'elle vienne rejoindre son mari. Cela amène le
sourire aux lèvres du ministre. Elle devrait venir plus souvent, soit
dit en passant.
Or, M. le Président, l'article 4 est un article
général qui, encore une fois, est l'ossature à laquelle
vient s'ajouter la chair qui est prévue au règlement où il
est bien stipulé que l'aide financière est accordée selon
un ordre de priorité établi par règlement. A l'article 9,
M. le Président, des règlements, on définit: "L'aide
financière est accordée de préférence ou en
priorité dans l'ordre suivant". Est-ce à dire, M. le ministre,
que les interventions du ministère, compte tenu des budgets disponibles,
se feront nécessairement et absolument à partir des
critères qui sont établis et des priorités qui sont
érablies de a) à g) à l'article 9 du règlement.
Je m'explique: Si le budget accordé pour l'application de cette
loi est de X millions de dollars, vous avez des requêtes en vertu de 9a,
b), c) et d), requêtes qui prévoient que vous devrez y consacrer
l'ensemble du budget adopté et si, par la suite, vous avez une
requête qui est déposée en vertu de l'article f) ou de
l'article g), cette requête pourrait recevoir une réponse
négative, compte tenu du manque de disponibilité
budgétaire et compte tenu aussi que d'autres demandes ont
été formulées en fonction d'autres critères qui
étaient plus prioritaires que le critère pour lequel la demande
est déposée. Est-ce que c'est bien ça, est-ce qu'on
comprend bien lorsqu'on résume ainsi l'application de l'article 4, en
connotation avec l'article 9 des règlements?
M. le Président, je m'en voudrais aussi, avant de terminer, de ne
pas signaler la présence dans nos galeries de Mme Perron,
l'épouse de notre collègue et bon ami, le député de
Duplessis. Je veux lui souhaiter la bienvenue à Québec et on
voudrait l'inviter à revenir peut-être un peu plus souvent. On
voit que le simple fait de signaler la présence, dans les galeries, de
son épouse, amène un sourire tout épanoui sur le visage du
député. Vous savez, on aimerait bien que le député
de Duplessis soit davantage épanoui et, ce, plus fréquemment,
plus souvent, il serait peut-être serein et plus compréhensif
à l'égard des gens de l'Opposition et, notamment, de votre humble
serviteur, celui qui vous parle.
M. Perron: Je ne dirai pas ce que je pense, M. le
député de Portneuf!
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre. M.
Pagé: Mais, nous, on dit ce qu'on pense! M. Perron: Non, mais
c'est que... M. Pagé: Après la séance. M.
Perron: Après la séance.
M. Pagé: M. le Président, je reviens à
l'article 4.
M. Duhaime: Pour répondre à la question, M. le
Président, j'attirerais l'attention du député de Portneuf
sur l'existence du no 10 des règlements. Il faut bien comprendre que les
critères sont de quatre ordres: économiques,
géographiques, suivant le no 9; culturels en c) et sociaux en d). Donc,
il faut, non pas isoler les critères géographiques établis
au no 9, mais les lire avec ce qu'il y a d'inclus dans le no 10.
Pour ce qui est des montants d'argent impliqués, je voudrais vous
faire comprendre que nous prévoyons pouvoir garantir, sous le volet a)
de l'article 6 de la loi, un montant de $200 millions, mais ça peut
aller à $250 millions, ça peut aller à $300 millions, ce
n'est pas un déboursé budgétaire qui engage des
crédits, lorsque la SDI met sa signature en garantie ou en
caution...
M. Pagé: C'est simplement l'autorisation.
M. Duhaime: ... c'est simplement l'autorisation. Donc, à
ce chapitre, il n'y a pas de plafond en définitive, parce que le fonds
d'assurance existe.
Cependant, lorsqu'on se retrouve en b) ou en c), nous prévoyons
et ça apparaîtra aux crédits du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, parce que là nous avons un
déboursé budgétaire le prêt de dernier
recours, en 6b de même qu'en 6c. La prise en charge d'une partie du
coût des emprunts d'une entreprise, autrement dit la subvention, vient
des crédits qui apparaîtront aux budgets du ministère du
Tourisme. Ce qui signifie que si, en cours d'année, nous
prévoyons $10 millions par année, pour les cinq prochaines
années on n'est jamais prophète, c'est pour ça que
ce n'est pas dans la loi ça pourrait être plus. Si, par
hypothèse, un projet une fois les premiers $10 millions
épuisés se présentait, qui mériterait, soit
un prêt de dernier recours ou encore une prise en charge, vous connaissez
aussi bien que moi la mécanique interne au gouvernement qui pourrait
nous permettre d'aller en budget supplémentaire, par exemple. (22 h
45)
Mais nous avons, dans l'analyse de nos dossiers, exactement la
même contrainte, le cas de la SDI dans l'évaluation des dossiers
qui lui sont soumis, je dirais la même contrainte que n'importe quel
gérant d'une institution financière. Au moment où il a
à évaluer les dossiers qui lui sont présentés par
ses clients, il va tenir compte de sa marge de manoeuvre pour consentir des
prêts; nous allons procéder de la même façon.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: Si je comprends bien, les dispositions
prévues à l'article 9 du règlement ne prévalent pas
sur les dispositions prévues à l'article 10; les deux articles
doivent se lire ensemble et les critères qui sont définis et
établis à l'article 9 doivent être lus sous
l'élément b) des critères prévus à l'article
10.
M. Duhaime: C'est exact. Vous comprenez plus vite que la
dernière fois qu'on s'est parlé.
M. Pagé: C'était à quel moment, la
dernière fois?
M. Duhaime: A la dernière commission, je ne sais pas
à quel sujet, c'était aux crédits, je pense?
M. Pagé: Aux crédits du Tourisme? M. le ministre,
j'aurais bien aimé assister aux crédits du Tourisme, d'ailleurs
c'était dans mes plans, mais j'étais tellement
préoccupé par...
M. Duhaime: Je m'excuse, vous avez été
assigné à une autre tâche.
M. Pagé: Non, c'est que je m'occupe du dossier du
ministère du Travail depuis un an et vous savez combien il y a de
grèves au Québec; le ministre du Travail ne fait pas un boulot
aussi concluant que vous pouvez le faire au Tourisme, c'est ce qui expliquait
mon absence à ce moment-là.
Le Président (M. Lacoste): M. le député
de...
M. Pagé: II faut que je dise, M. le Président, pour
le bénéfice du ministre, que je suis allé faire un tour
dans Jean-Talon et cela a paru.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Duplessis.
M. Perron: Merci, M. le Président. Lorsqu'on se
réfère à l'article 4 et qu'on voit, à la fin de
l'article "couloirs touristiques, zones de rayonnement et villes étapes
tels que déterminés par règlements", si on va aux'
règlements que vous nous avez présentés, soit le projet
pour fins de discussion seulement, on remarque qu'à l'article d)
ce sont les articles sur lesquels je voudrais parler et l'article e) du
règlement... Excusez, les articles 9d et 9e. Lorsqu'on parle des
couloirs touristiques, est-ce que le ministre pourrait me dire si ce sont des
couloirs touristiques qui se rapportent seulement au niveau terrestre ou si
cela concerne aussi le maritime?
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Duhaime: En d'autres mots, vous voulez savoir si cette loi
pourrait s'étendre jusqu'à Blanc-Sablon?
M. Perron: Oui, on sait qu'entre Hâvre-Saint-Pierre et
Blanc-Sablon, il n'y a pas de route. A ce moment-là, selon les
informations que j'ai reçues, il semble que cela s'arrêterait
à Hâvre-Saint-Pierre. Qu'est-ce qu'on fait en rapport avec
Natashquan, Saint-Augustin, Lourdes-de-Blanc-Sablon et Blanc-Sablon, puisque
ces villages ne sont pas reliés au réseau routier du
Québec?
M. Duhaime: Comme je le disais tout à l'heure en
réponse à une autre question qui allait dans le même sens,
mais sur d'autres villes, si une demande d'aide en vertu de la présente
loi était formulée de la part d'une entreprise de Blanc-Sablon,
elle ne serait pas exclue du programme, au départ, mais elle serait plus
éloignée dans l'ordre de priorité ou de
préférence. Cela s'applique aussi bien à Blanc-Sablon
qu'à Natashquan.
M. Perron: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: C'est seulement pour demander au ministre s'il a
mentionné un montant d'engagement, de crédits pour cette
année en rapport avec ce projet de loi.
M. Duhaime: L'ordre de grandeur, pour cette année, je
maintiendrais $50 millions qui pourraient se répartir comme suit: $40
millions sous le volet 6a et $10 millions sous 6b et 6c de la loi, pour la
raison suivante. Depuis que nous parlons de crédits touristiques et de
cette loi, en particulier depuis le sommet de Sherbrooke où les
intervenants ont vraiment considéré que ce gouvernement
était sérieux lorsqu'il parlait du crédit touristique, je
peux vous dire que déjà, au ministère, nous avons des
dossiers qui ne sont pas officiels dans le sens que les formules n'ont pas
été émises, etc., mais il y a des échanges de
correspondance qui nous indiquent que, dans les premiers mois de l'application
et de l'entrée en vigueur de cette loi, tant par l'Assemblée
nationale que sur le plan de la structure administrative interne de la SDI qui
devra, bien sûr, s'ajuster, nous sommes en lieu de croire qu'on devrait
avoir un déblocage parce qu'il y a des dossiers d'accumulés, et
il y a déjà une centaine de demandes, me dit-on, de toutes
espèces de dossiers de plusieurs régions du Québec qui
pourraient débloquer rapidement.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: M. le Président, là je me pose des
questions. Comment se fait-il qu'il y a déjà des dossiers qui
sont acheminés au ministère alors qu'une loi n'est pas
adoptée? Ces dossiers pourraient être jugés ou entendus
prioritairement à d'autres personnes qui auraient attendu tout
simplement que la loi soit adoptée par l'Assemblée nationale.
M. Duhaime: Je m'excuse, mais ce n'est pas ce que j'ai dit.
M. Fontaine: J'ai mal compris?
M. Duhaime: Peut-être que vos sens vous trompent. Ce que je
veux vous indiquer, c'est qu'il est normal que les établissements
hôteliers, la restauration, les propriétaires de camping, les
pourvoyeurs, depuis les 15 ans dont on parle de crédit touristique,
à partir du moment où le
ministre du Tourisme, à Sherbrooke, s'est engagé, devant
la plénière lors de cette conférence, et de façon
ferme, à faire une recommandation au gouvernement de mettre sur pied un
crédit touristique, je pense que cela a été reçu et
cela a été entendu. Depuis ce jour, des entreprises communiquent
avec le ministère pour savoir, par exemple, quand la loi sera
votée, pour dire qu'elles envoient un projet. Ce qu'on fait, nous
accusons réception en disant à ces gens: La loi viendra en son
temps, lorsqu'elle sera adoptée par l'Assemblée nationale,
lorsque les formules seront prêtes, on va retourner tout cela à la
SDI, ensuite, une fois la loi en vigueur, suivant les règlements,
suivant les critères dont nous discutons, suivant les modalités
de la loi, les entreprises seront invitées à formuler leurs
demandes, conformément à la loi et aux règlements.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 4 est
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): Adopté. L'article 5.
M. Picotte: M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: Est-ce qu'il y a un amendement à
l'intérieur de l'article 5?
M. Duhaime: M. le Président, je m'excuse auprès du
député de Maskinongé, on voudrait glisser un amendement
pour éviter des discussions. Vous retrouvez au sous-paragraphe a) les
mots "l'achat, la construction, l'amélioration ou l'agrandissement de
l'entreprise et l'achat de terrains requis pour l'exploitation de cette
entreprise". L'expression "amélioration" peut être prise dans
différents sens et, suivant les avis des légistes de mon
contentieux, il serait plus prudent d'y ajouter les mots "la rénovation"
qui, en soi, pourrait constituer une amélioration, c'est évident,
mais puisque une amélioration pourrait être
interprétée dans le sens d'expansion, je vous proposerais
d'ajouter, après le mot "construction", les mots "la rénovation",
et d'ajouter une virgule, également.
Le sous-paragraphe a) se lirait donc: "l'achat, la construction, la
rénovation, l'amélioration ou l'agrandissement, etc."
Le Président (M. Lacoste): D'accord. L'amendement du
ministre au paragraphe a) se lirait maintenant comme suit: "l'achat, la
construction, la rénovation, l'amélioration ou l'agrandissement
d'une entreprise et l'achat de terrains requis pour l'exploitation de cette
entreprise." Est-ce que l'amendement...
M. Picotte: Avant d'adopter l'amendement, M. le
Président...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Maskinongé, sur l'amendement.
M. Picotte: J'aurais une précision, je ne sais pas s'il
vaut mieux adopter l'amendement avant, mais, en tout cas, on me le dira. Quand
on parle d'amélioration, j'aimerais savoir, dans l'esprit du ministre,
ce que cela veut dire "amélioration". Est-ce que ce ne serait pas
préférable d'indiquer "amélioration majeure"? Un
hôtelier décide, à un moment donné, qu'il voudrait
se servir du crédit touristique je prends un exemple
peut-être un peu tiré par les cheveux pour donner une
couche de peinture, par exemple, une couche de rafraîchissement à
son édifice. A ce moment-là, est-ce qu'il peut
bénéficier du crédit touristique et simplement dire: Dans
votre projet de loi, vous parlez d'amélioration, cela
améliore...
M. Duhaime: Pour autant que c'est de la peinture pour au moins
$20 000; cela en prend pas mal.
M. Picotte: D'accord.
M. Pagé: ... de la teinture, aussi.
M. Duhaime: En fait, ce que vous avez en tête, M. le
député de Maskinongé, où le retrouver? Si vous
allez jusqu'à concurrence d'une amélioration de $10 millions, je
qualifierais ça de majeur et ce qui serait en bas de $20 000 serait
mineur. C'est pourquoi nous avons prévu un plancher et un plafond.
M. Picotte: D'accord.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'amendement
présenté par le ministre est adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): Adopté. Est-ce que
l'article 5 est adopté?
M. Picotte: A l'article 5, j'aimerais que le ministre me donne
une assurance; on parle d'aide financière accordée à une
entreprise. On énumère certains points. J'ai regardé, avec
beaucoup d'intérêt, un document de travail de décembre
1978, du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, "Vers
une politique de la pourvoirie". A l'intérieur du document "Relance du
tourisme", il est mentionné, entre autres: "Comme l'exploitation de la
faune est étroitement associée au phénomène
touristique et que les services offerts aux chasseurs et pêcheurs sont
souvent analogues à ceux dont bénéficient les touristes,
le ministère se doit de considérer la pourvoirie au même
titre que les autres entreprises touristiques et de lui faire profiter des
mêmes éléments de la stratégie de relance qu'il a
élaborée". Ceci est à l'intérieur du document de
travail. A l'intérieur du projet de loi, quand on parle d'entreprises,
les pourvoiries sont-elles considérées dans le même
sens que dans le document de travail? Si je fais allusion à
ça, c'est qu'on sait que le pourvoyeur, au Québec,
généralement, le fond de terrain ne lui appartient pas, il est
sur des terres de la couronne. Face à ça, j'aimerais savoir,
selon l'esprit du document de travail, si dans le projet de loi, à
l'article 5, la pourvoirie est considérée comme une entreprise au
même titre que d'autres.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Duhaime: Si vous ne voyez pas d'inconvénient, quand
vous parlez d'une terre de la couronne, vous parlez d'une terre qui appartient
à tous les citoyens du Québec.
M. Picotte: C'est ça.
M. Pagé: Vous êtes un représentant de la
couronne, vous le savez! En tant que membre du cabinet, le ministre se
rappellera ses bons vieux principes de droit, il est membre de la couronne, il
signe au nom de Sa Majesté encore, et ça va continuer, vous
savez!
M. Duhaime: En vertu du même principe, vous retiendrez que
"The Queen can do no wrong", si ça s'applique à notre projet de
loi...
M. Pagé: C'est ça, mais on ne pourrait pas en dire
autant du député de Saint-Maurice, mais c'est ça, M. le
Président.
M. Duhaime: Cela explique peut-être le vote unanime de
l'Assemblée nationale, M. le député de Portneuf.
Pour répondre à la question...
M. Pagé: M. le Président, la reine ne peut pas
faire d'erreur, le député de Saint-Maurice peut en faire et Dieu
sait s'il en fait! Mais le député acceptera qu'il parle en tant
que membre d'un cabinet, il est le représentant de Sa Majesté, le
représentant de la couronne ici; cela lui va bien d'ailleurs!
M. Duhaime: Je ne voudrais pas aller chercher des noms qu'on
trouverait peut-être exagérés, mais je vous rappellerai
que... je pense que c'est Gandhi qui avait prêté serment
d'allégeance à Sa Majesté très britannique,
impératrice des Indes et défenseur de la loi, à
l'époque où il siégeait comme député. Cela
ne l'a pas empêché de devenir le premier président de la
république indépendante.
M. Pagé: Non. On verra.
M. Duhaime: Pour revenir à l'article 5...
M. Fontaine: Est-ce à dire que vous prônez
l'indépendance politique?
M. Pagé: On verra.
M. Duhaime: ... et à la question qui a été
posée par le député de Maskinongé. D'abord, je vais
le féliciter de s'intéresser à la pourvoirie.
M. Pagé: On est intéressé à tout
sujet de développement, on fait notre boulot dans l'Opposition.
M. Duhaime: Une pourvoirie est une entreprise qui a pour fonction
principale de fournir des prestations touristiques qui font l'objet d'une
consommation au Québec; c'est donc la définition que nous
retrouvons à l'article 3. Je sais que le député de
Maskinongé a bien entendu ce que j'ai dit à l'Assemblée
aujourd'hui et qu'il pose sa question pouren être bien certain. Je lui
donne cette assurance, puisqu'il me la demande, que les pour-voiries...
M. Picotte: Vous avez tellement de pouvoirs de
réglementation que je veux vous l'entendre dire une autre fois.
M. Duhaime: ... M. le député de Maskinongé,
sont visées par ce projet de loi et c'est suite à ce document
intitulé: "Vers une politique de la pourvoirie", qui a
été, comme vous le savez tous, très bien accueilli par
l'assemblée annuelle des pourvoyeurs du Québec, qui s'est tenue
à Montréal. Je m'étais engagé à donner un
coup de main, sur le plan financier, aux pourvoiries du Québec, et c'est
fait, c'est dans la loi. (23 heures)
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 5 est
adopté?
Des Voix: Adopté.
M. Duhaime: Tel qu'amendé?
Le Président (M. Lacoste): L'article 5 adopté, tel
qu'amendé. L'article 6.
M. Fontaine: L'article 6 est adopté.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Portneuf, sur l'article 6.
M. Pagé: La question que je vais poser va avec les
dispositions de l'article 5 et de l'article 6. Dans le règlement, il est
prévu, à la section 2, aux articles 2 et 3 dudit
règlement, quelles sont les obligations auxquelles un requérant
doit se conformer pour obtenir une aide financière. A l'article 3 du
règlement, il est bien stipulé que les mises de fonds des
actionnaires ou propriétaires soient suffisantes, b), c), etc. Lorsqu'on
arrive à 4, M. le Président: "L'aide financière ne peut
être accordée lorsque l'entreprise a fait cession de ses biens ou
est sous la coupe d'une ordonnance de séquestre, en vertu de la Loi de
faillite, a commis un acte de faillite ou a fait une proposition dont elle
n'est pas encore libérée, en vertu de ladite loi, est sous le
coup d'une ordonnance de liquidation en
vertu d'une loi de liquidation, est insolvable ou est sur le point de le
devenir".
Alors, les dispositions de l'article 4 du règlement, pas de
problème, nous y souscrivons, quand il y a une ordonnance de
séquestre ou une proposition ou encore qu'il n'y a pas eu de certificat
de libération, il y a une requête en vertu de la Loi sur la
liquidation. L'insolvabilité, j'en conviens aussi, quoique
l'insolvabilité devient assez subjective lorsqu'un geste légal,
comme celui posé en vertu de la Loi sur les faillites n'est pas
posé. La détermination de l'insolvabilité, comment elle va
se faire. Et déjà on est en droit de se poser des questions sur
la façon dont le dossier sera traité pour que la personne qui
recevra la demande dise: vous êtes insolvable. Parce qu'on sait que la
définition légale de l'insolvabilité, c'est que dès
qu'une personne contracte ou procède à l'acquisition d'un bien et
qu'elle n'a pas les fonds pour le payer, en droit elle est déjà
insolvable. Une personne qui, par exemple, s'achèterait un bien en vertu
d'une carte de crédit si on veut pousser jusqu'au bout ce
principe si elle n'a pas en sa possession l'argent liquide ou si encore
elle n'a pas en banque les sommes pour couvrir l'achat ainsi fait par une carte
de crédit, cette personne, en droit, est insolvable. Comment allez-vous
faire pour déclarer qu'une personne est insolvable. Cela sera assez
compliqué pour ceux qui auront à traiter les dossiers de le
faire. Si c'est déjà difficile de déclarer une personne
insolvable, comment allez-vous faire pour juger qu'une personne est sur le
point de devenir insolvable? C'est assez subjectif.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Duhaime: M. le Président, cet article 4, de la
réglementation est inspiré de la réglementation
actuellement en vigueur parue dans la Gazette officielle du Québec le 5
juin 1971. A l'article 205, vous trouvez à peu près le mot
à mot, je vais vous le lire: "L'aide financière ne peut
être accordée lorsque l'entreprise manufacturière a fait
cession de ses biens ou est sous la coupe d'une ordonnance de séquestre,
en vertu de la Loi de faillite, a fait une proposition à ses
créanciers ou a commis un acte de faillite, en vertu de ladite loi est
sous la coupe d'une ordonnance de liquidation en vertu d'une loi de
liquidation, est insolvable ou est sur le point de le devenir". Alors, c'est la
même chose.
M. Pagé: Ce n'est pas parce que le lieutenant-gouverneur
en 1971 ou le Conseil des ministres, quand il a adopté ce
règlement et l'a fait publier dans la Gazette officielle, n'a pas
été suffisamment clair à l'époque, qu'il faut ne
pas l'être aujourd'hui. Parce que vous allez accepter avec moi, M. le
ministre, que c'est assez subjectif.
M. Duhaime: Je n'ai rien accepté avec vous encore et, si
vous me le permettez, je pourrais peut-être vous donner...
M. Pagé: Un autre volet de la réponse.
M. Duhaime: ... une autre proposition de règlement qui va
découler... Bien sûr, lorsque l'Assemblée nationale aura
voté en troisième lecture et que le lieutenant-gouverneur aura
sanctionné le projet de loi 7, la proposition de règlement
découlant du projet de loi 7, article 205, se lirait comme suit: "... ne
peut être accordé lorsque l'entreprise a fait cession de ses biens
ou est sous la coupe d'une ordonnance de séquestre en vertu de la Loi
sur la faillite, a commis un acte de faillite ou a fait une proposition dont
elle n'est pas encore libérée en vertu de ladite loi, est sous la
coupe d'une ordonnance de liquidation en vertu d'une loi de liquidation, est
insolvable ou est sur le point de le devenir." C'est mot à mot la
même chose, verbatim, la même chose.
M. Pagé: Verbatus verbatim. J'en conviens.
M. Duhaime: M. le Président, ce que je voudrais indiquer
au député de Portneuf, c'est que c'est une évaluation
subjective, bien sûr, que la SDI aura à faire et c'est la SDI qui,
dans son évaluation, par le mandat qui lui sera confié par cette
loi, fera l'analyse financière des dossiers. Je vous envoie à
l'article 10 de la loi qui est devant nous, et je vous le lis: "La
société s'assure que l'entreprise qui demande une aide
financière présente des perspectives financières
adéquates pour respecter ses engagements et que sa direction
possède la compétence requise pour la réalisation de ses
objectifs et détermine l'aide financière qu'elle entend lui
accorder."
C'est un jugement subjectif, la SDI peut arriver à la conclusion
qu'une entreprise, tout en étant solvable au moment où l'analyse
financière se fait, suivant son évaluation, peut être une
entreprise sur le point de devenir insolvable à très court terme,
pour un tas de raisons qu'on pourrait imaginer. Je pense que c'est justement
pour cette raison que nous n'avons pas voulu que le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche fasse cette évaluation pour
que nous fassions appel à l'expertise accumulée à la SDI
qui, elle, suivant son mode d'analyse financière qu'elle a toujours
exercé, continuera de le faire dans ce cas comme dans d'autres.
On aurait pu évoquer l'expression du Code civil, "la
déconfiture", qui est différente de l'insolvabilité, mais
je pense que ce serait se compliquer la vie inutilement. Il faut laisser cela
à la SDI, qui est un organisme spécialisé je pense
bien que tout le monde le reconnaît qui va rendre des jugements
subjectifs de la même façon qu'un banquier va refuser un emprunt
en disant: C'est trop risqué, et, de l'autre côté de la
rue, l'autre banquier va l'accepter. Cela se fait tous les jours dans les
affaires.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Champlain.
M. Gagnon: Pour une entreprise qui serait insolvable, mais qui
ferait appel à votre service pour ce genre de prêts, est-ce que
cela nous
empêche d'étudier la possibilité de lui aider si,
par exemple, après une aide obtenue par le ministère, cette
entreprise pouvait devenir solvable?
M. Duhaime: Oui...
M. Gagnon: A ce moment-là, on peut l'étudier,
même si elle est dans un état d'insolvabilité, si l'aide
pouvait la rendre solvable. C'est cela?
M. Duhaime: Sans être nécessairement insolvable,
elle pourrait être dans une situation financière précaire.
A l'article 5 de la loi on dit: "L'aide financière peut être
accordée à une entreprise pour: "d) l'amélioration ou la
consolidation de la structure financière de l'entreprise."
Je vous donne un exemple. Une entreprise hôtelière aurait
à faire des remboursements mensuels sur cinq prêts à cinq
endroits différents, à très court terme. Elle a toutes les
chances d'être dans une situation financière précaire,
pouvant entraîner son insolvabilité, même sa faillite. Par
cette loi où la consolidation financière est permise, permissible
suivant le paragraphe d), après analyse, la SDI pourrait faire une
recommandation de payer les cinq créances d'un coup et
d'échelonner dans le temps les mensualités, ce qui permettrait de
consolider la situation financière d'une entreprise. C'est l'exemple, je
pense, qui répond le mieux à la question que vous me posez, M. le
député de Champlain.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 6 est adopté.
L'article 7.
Est-ce que l'article 7 est adopté?
M. Picotte: M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, dans le projet de
réglementation, il est dit à l'article 15: "Lorsqu'une entreprise
demande de l'aide prévue au paragraphe d) de l'article 5 de la loi, les
conditions suivantes doivent également être rencontrées:
"a) un taux d'intérêt actuellement payé par l'entreprise
supérieur à 3,75% taux suggéré au
taux du marché."
J'imagine que c'est pour que son dossier soit étudié. En
ce qui concerne le taux d'assurance, est-ce qu'il s'ajoute à
l'intérêt payé à une institution bancaire?
M. Duhaime: Oui, mais là vous me posez deux
problèmes différents. Il faudrait peut-être qu'on
règle le premier, c'est-à-dire ce que vous évoquez au no
15a du règlement, et ensuite on pourrait parler du taux
d'intérêt sur le fonds d'assurance, parce qu'on va confondre les
choses.
Le paragraphe a) signifie que le taux d'intérêt
actuellement payé par l'entreprise supérieur à 3,75%
taux suggéré ce n'est pas un taux final. Supposons
qu'on arrondisse les chiffres, pour les fins de la discussion, à 4%. Au
taux du marché, si le taux du marché dans l'immobilier est
à 13%, 13,5% ou 14% et qu'une entreprise paie le taux du marché,
14%, plus 4%, donc 18%, même jusqu'à 20% ou 21%, on a toutes les
chances de se retrouver entre les mains d'une compagnie de finance sans
en nommer aucune en deuxième ou troisième
hypothèque. L'article 15a nous indique qu'on veut éliminer en
quelque sorte un certain nombre d'entreprises, celles qui seraient à 1%
au-dessus du taux du marché; je pense qu'il n'y a pas de
problème. Le problème pourrait être réglé
autrement par ailleurs, si la SDI faisait la recommandation qu'il serait
indiqué de faire une prise en charge partielle des
intérêts; c'est ce que signifie 15a.
Autrement dit, pour que l'évaluation du dossier soit faite, en
donnant des guides à la SDI, il faut que l'emprunt contracté soit
de 3,75% ou de 4% au-dessus du taux du marché. Donc, ça va
être fluctuant, nécessairement, puisque le taux du marché
varie.
Votre deuxième question regarde un tout autre problème;
c'est le mécanisme de fonctionnement du fonds d'assurance. Le fonds
d'assurance va être alimenté par des primes qui peuvent être
à taux d'intérêt qui peut être une fraction de un
pour cent du montant total, multiplié par le nombre d'années du
prêt. Alors, c'est très facile de prendre n'importe quel exemple
et de chiffrer à partir de $1 million, $2 millions ou $3 millions, sur
10 ou 20 ans. Si on est sur 20 ans, à 0,5%, cela veut dire 10% du
montant emprunté; si c'était $100 000, cela voudrait dire $10
000. L'entreprise emprunterait à ce moment $110 000 et verserait
immédiatement dans le fonds d'assurance $10 000. C'est comme ça
que le fonds d'assurance s'alimentera.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 7 est
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: J'ai associé les deux questions tantôt;
donnons un exemple pratique, supposons que l'entreprise va emprunter, au taux
du marché, $1 million.
M. Duhaime: $1 million?
M. Picotte: Supposons; au taux du marché qui est à
14% disons 14% pour fins de discussion c'est évident que,
pour les fins d'assurance en plus, il y a un pourcentage qui s'ajoute pour
celui qui emprunte. Est-ce que ce pourcentage, pour que son dossier soit
étudié, est ajouté aux 14% ou si c'est pris à part,
comme a tenté de me l'expliquer le ministre tantôt? (23 h 15)
M. Duhaime: C'est exactement comme je vous l'ai expliqué.
Je vais vous donner un exemple peut-être un peu moins compliqué.
Vous faites un emprunt à une banque, $10 000. Vous dites: Moi, si, par
malheur, je décédais, je ne voudrais pas que ma succession ait
à acquitter cette note à la banque, un billet promissoire. Toutes
les banques vous offrent la faculté d'assurer votre prêt si vous
êtes en bonne santé et, ordinairement, ça se fait
couramment dans les affaires, sans même un examen médical. Cela se
fait dans toutes les caisses populaires. Toutes les maisons du Québec
qui sont financées par la Caisse populaire Desjardins, lorsque le
propriétaire ou plutôt l'emprunteur décède,
automatiquement, le prêt est payé.
Le fonds d'assurance c'est un fonds d'assurance sur la vie de
l'emprunteur mais cette assurance, on la paie à
l'intérieur du taux d'intérêt, tandis qu'ici, c'est
différent. Ce n'est pas la vie qui est assurée, c'est la garantie
du remboursement, le risque est assuré. C'est pour ça que je vous
disais tout à l'heure qu'à partir du moment où le
gouvernement dit: Nous mettons $200 millions sur la table, sous le volet 6a,
avec un fonds d'assurance à côté, il n'y a pas de limite.
C'est exactement le même mécanisme que vous avez au crédit
agricole actuellement, alors qu'autrefois, sous les anciens gouvernements,
c'était l'Office du crédit agricole qui faisait un prêt et
c'était le gouvernement du Québec qui le garantissait. Cela
apparaissait, bien sûr, aux états financiers du Québec au
passif. Alors, qu'aujourd'hui, dans le nouveau mécanisme du
crédit agricole, c'est une institution financière qui fait le
prêt, l'Office du crédit agricole se porte garant du remboursement
auprès de l'institution financière, de la même façon
que le fonds d'assurance prévu par cette loi va se porter garant et le
fonds d'assurance est alimenté en primes versées par les
emprunteurs qui se prévalent des dispositions de la loi sous le volet
"garantie". C'est exactement le même mécanisme.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 7 est
adopté?
M. Picotte: Adopté, M. le Président. Le Président
(M. Lacoste): L'article 7 adopté.
Octroi de l'aide financière
L'article 8. Est-ce que l'article 8...
M. Picotte: Un instant! Un instant! Tranquillement, pas vite!
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: On attire mon attention d'ailleurs, durant
l'heure du lunch, il en avait été question... A l'article 8, on
dit: "Toute personne qui désire bénéficier d'une aide
financière doit en faire la demande au ministre dans la forme prescrite
par règlement"... On retrouve, à cet article 8, le mot
"personne", alors que dans les autres articles, on parle d'entreprises.
Pourquoi, puisqu'on a une...
M. Duhaime: Parce que, M. le député de
Maskinongé, au sens de la loi de l'interprétation, une personne,
lorsqu'il n'y a aucun adjectif à côté, n'est pas une
personne physique essentiellement, cela inclut également une personne
morale, donc, une entreprise, qui peut être un individu ou des individus
en société sous une raison sociale, ça peut être une
compagnie avec une charte en vertu de la Loi des compagnies du Québec,
en vertu de la loi fédérale; "toute personne", c'est un peu comme
le coup de la coquille Saint-Jacques, c'est "toute personne".
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 8 est adopté.
L'article 9.
M. Picotte: M. le Président, à l'article 9...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: ... "Le ministre examine la demande et
détermine si l'entreprise rencontre les conditions prévues par la
présente loi et les règlements". Je pense qu'on a eu l'occasion,
à l'Assemblée nationale et j'aimerais attirer l'attention du
ministre... Je pense que c'est un article qui est assez important ici. On s'est
référé à la Loi de la SDI dans plusieurs cas;
même tantôt, je ne l'ai pas mentionné au ministre seulement
pour m'amuser, mais j'ai remarqué qu'à un autre article
auparavant... Là, ça faisait l'affaire du ministre, par exemple,
à l'article 6, d'utiliser les articles 5 et 8 de la Loi de la SDI et il
les a utilisés. Auparavant, je lui en avais parlé et ça ne
valait pas la peine... Là, ça faisait son affaire, il les a
utilisés. Libre à lui de le faire, d'ailleurs, mais je voulais
lui souligner ça.
Mais lorsqu'une demande est faite et acheminée par l'entremise de
la SDI, c'est la SDI qui examine cette demande. Ici, on prend la peine de dire
que le ministre examine la demande et détermine si l'entreprise
rencontre les conditions prévues par la présente loi et les
règlements. Lorsque le ministre aura décidé, par le biais
de ses fonctionnaires, qu'une demande est acceptable, on l'acheminera ensuite
à la SDI. Je vous soumets respectueusement, M. le Président, que
ça peut ouvrir la porte à du favoritisme et, je pense qu'on en
conviendra, il y a des dossiers qui seront retenus, d'autres qui ne le seront
pas. Je ne dis pas que le ministre actuel pourrait exercer du favoritisme, mais
il n'y a rien d'immuable en ce bas monde et vous savez très bien qu'il
se peut que dans quinze jours, trois semaines, un mois, deux mois ou six mois
vous ne soyez plus ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
Vous
pourriez peut-être être ministre des Finances ou d'un autre
ministère quelconque...
M. Duhaime: Ou ambassadeur à Jérusalem.
M. Picotte: ... ou ambassadeur à Jérusalem. Vous
avez des ambitions qui ne sont pas près de se réaliser, M. le
ministre.
M. Duhaime: Ce serait un bon coup à nous faire, ça,
une proposition comme ça.
M. Picotte: Tout en étant assuré que le ministre ne
pourrait pas, dans sa sagesse, se servir de ce truc, il n'est pas certain que
ses successeurs ne pourraient pas s'en servir. Il me semble que si on
procédait logiquement, comme, d'ailleurs, on procède dans la Loi
de la SDI, à savoir que c'est la SDI qui pourrait étudier les
dossiers, après étude complète des dossiers, ça
pourrait être acheminé... C'est le contraire, en fait, qui
pourrait se produire. Cela mettrait le ministre à l'abri de tout
soupçon possible. Cela lui enlèverait une foule de tentations. Je
comprends que le ministre ne succombe pas facilement aux tentations, mais
ça pourrait, en tout cas, l'empêcher de succomber. On sait que la
chair est faible, cela a été souligné tout à
l'heure à l'Assemblée nationale; moi, M. le ministre, j'aimerais
bien que vous preniez conscience des pouvoirs que cet article de la loi vous
donne.
D'ailleurs, vous vous exposez à une foule de critiques qui,
finalement, ne vous serviront pas, je pense bien. Cela sera très facile
de critiquer le ministre. Les gens vont dire facilement: Je comprends que mon
dossier n'ait pas été accepté, je ne suis pas un ami du
régime ou je n'ai pas souscrit à la caisse électorale ou
je n'ai pas fait ci, je n'ai pas fait ça comme individu,
j'entends. Tel que je connais le député de Saint-Maurice, ce ne
sera sûrement pas vrai, ces choses-là...
M. Duhaime: Vous êtes mieux de ne pas toucher aux caisses
électorales.
M. Picotte: ... mais ça ouvre quand même la porte
à une foule de commentaires que les gens pourraient faire et c'est le
ministre, finalement, qui pourra en subir les conséquences. Si
c'était passé par la SDI, tout simplement, c'est un organisme, je
pense bien, responsable. En tout cas, les gens seraient possiblement moins
tentés d'accuser qui que ce soit de favoritisme.
Une Voix: M. le Président...
M. Picotte: J'apporte ça à l'attention du ministre
et je pense que, à l'intérieur du débat de deuxième
lecture à l'Assemblée nationale, cela a été
souligné avec abondance de la part de mes collègues. J'ai
même discuté en privé avec d'autres collègues
d'autres formations politiques et ils ont mentionné qu'eux aussi,
ça les chatouillait, une disposition semblable.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Duhaime: Je peux céder mon droit de parole au
député de Shefford...
M. Verreault: M. le Président, j'aurais aimé faire
une suggestion...
M. Duhaime: Si c'est sur le même point, je pourrais...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Shefford...
M. Verreault: Oui, j'aimerais vous faire une suggestion avant
peut-être que vous pourrez répondre aux deux...
M. Duhaime: ... répondre aux deux en même temps.
M. Verreault: Regardez, M. le Président. La suggestion que
je ferais au ministre, en somme, je ne la fais pas sous forme de motion pour le
moment; si, à l'article 9, on disait à la place: Le ministre
reçoit et achemine la demande à la SDI qui détermine si
l'entreprise rencontre les conditions prévues, etc. On bifferait le
deuxième paragraphe et on mettrait: Dans le cas contraire, il notifie le
requérant on parle de la SDI du refus de sa demande. Si le
ministre veut prendre connaissance de la demande, il peut en prend
reconnaissance et l'acheminer, peut-être avec les recommandations qu'il
veut, mais, au moins, j'ai l'impression que ça dégagerait quand
même le ministre d'une certaine responsabilité. Il peut prendre
connaissance du dossier, parce que les gens s'adressent au ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, et l'acheminer directement
à la SDI qui va faire l'évaluation du dossier.
Ne croyez-vous pas, M. le ministre, que cette solution pourrait
être beaucoup plus convenable que celle qui est proposée dans
l'article 9?
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Duhaime: Alors, je vais répondre aux deux derniers
intervenants, M. le Président, en une même réponse.
Quand on craint de prendre ses responsabilités
ministérielles, en général, on se retrouve dans
l'Opposition.
M. Verreault: Cela va vous arriver, de toute façon.
M. Duhaime: Ce que je veux expliquer, M. le Président,
plus sérieusement, ce sont deux choses: II faut distinguer dans cette
loi la responsabilité ministérielle, d'une part, et la
responsabilité administrative, de l'autre. La responsabilité de
la stratégie du développement du tourisme au Québec,
ça ne doit jamais relever de la SDI, à mon point de vue. La
stratégie s'établit au ministère et la cote de pertinence
et l'analyse de pertinence, telles que prévues dans la loi et dans les
règlements qui en découlent, je pense qu'elles doivent relever du
ministre.
La SDI a une fonction administrative d'analyse financière. Elle
fait des recommandations et elle a une marge de manoeuvre énorme,
à l'heure actuelle, quand on regarde, entre autres, le projet de loi no
7, qui n'est toujours pas sanctionné, en ce sens que sous le volet 6a,
la SDI, une fois qu'elle a reçu un dossier du ministère, fait son
analyse financière et s'il s'agit d'une garantie de prêt, le
ministre n'a pas à intervenir. Il n'intervient plus dans le dossier.
Pourquoi en sommes-nous arrivés à retenir et à
mettre dans la loi, à l'article 9, cette disposition? C'est parce que
vous autres, vous avez vécu une mauvaise expérience avec une loi
qui s'appelle la Loi concernant la garantie de certains prêts aux
éditeurs et libraires et modifiant la Loi de l'aide au
développement industriel, telle que sanctionnée le 27 juin 1975,
ce qu'on appelle communément dans le jargon la Loi des libraires.
Est-ce que vous pourriez informer la commission, M. le
député de Shefford et M. le député de
Maskinongé également, du nombre et du montant des prêts
consentis par la SDI, suivant les dispositions du chapitre XV, qui est la Loi
des libraires? C'est tout proche de zéro, de sorte que les libraires ont
demandé une modification, l'abandon complet de cette loi et nous l'avons
effectivement remplacée par la loi qui a mis sur pied la
Société de développement des industries culturelles, de
façon à bien démarquer que les stratégies
d'intervention relèvent du gouvernement et des ministres et, dans le cas
qui nous occupe, d'un ministre sectoriel, le tourisme, mais que tout le volet
administratif et l'analyse financière relèvent de la SDI. Je
pense que les lignes de démarcation sont très claires. Le sens de
vos interventions, c'est de faire en sorte qu'il y ait des ministres dans un
gouvernement qui soient sans pouvoirs, finalement, parce que vous
craignez...
M. Verreault: Non, entre avoir des pouvoirs et en avoir
trop...
M. Duhaime: ... le patronage, parce que vous craignez le
favoritisme...
M. Verreault: ... c'est la différence.
M. Duhaime: ... mais vous avez raison de le craindre, parce que
vous en sortez à peine, à ce qu'on m'informe...
Une Voix: C'est ça.
M. Duhaime: Mais ça n'a jamais été la
tradition de notre parti qui est maintenant le gouvernement. Nous vous avons
battu la voie dans le financement des partis politiques et votre chef,
aujourd'hui, en est fort heureux...
Une Voix: Voilà.
M. Duhaime: ... peut-être que ça lui donne
matière à réflexion aujourd'hui. On attend toujours
certaines décisions qu'il prendra. Espérons qu'il sera bien
éclairé...
Le Président (M. Lacoste): Toujours sur l'article 9, M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: Oui, M. le Président, je pense qu'on a vu des
ministres qui ont des pouvoirs depuis un certain temps. C'est exact. On a vu en
prendre aussi... On a lu des articles de journaux en ce qui concerne la ZEC des
Neiges, par exemple, de Casault, où le ministre n'est pas à
l'abri de tout soupçon il le sait lui-même et
où on a beaucoup plus de chance de croire...
M. Duhaime: M. le Président, je vais invoquer le
règlement.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre, question de
règlement.
M. Duhaime: M. le député de Maskinongé, si
vous voulez nous parler de la ZEC des Neiges, je suis bien prêt à
en parler, mais ne faites pas d'insinuations, de suppositions, ne tassez pas
des roches pour y chercher de petites anguilles. Si vous avez des accusations
précises à formuler, faites-les; on va vous répondre sur
le champ. (23 h 30)
M. Picotte: Le ministre n'a rien compris à mon
intervention. Je lui ai dit que quand un ministre a beaucoup de pouvoirs, comme
il en a parlé tantôt, il est ouvert à des critiques et les
citoyens se demandent qui a raison.
M. Duhaime: Ah bon! c'est vrai. C'est normal.
M. Picotte: Et, à ce moment-là, vous savez, M. le
ministre, quand on est en politique, on est attaquable très facilement
et la majorité des citoyens ont beaucoup plus de facilité
à croire que le ministre a tort plutôt que raison. C'est ça
que ça donne, certains pouvoirs, et certains pouvoirs abusifs, et je
vous relate un cas en particulier... Mais, laissons ce domaine de
côté, on aura l'occasion d'y revenir.
Le ministre a parlé de stratégie touristique tantôt,
disant que c'est à être déterminé par le ministre et
par le Conseil des ministres. Je suis d'accord avec ça, avec la
règlementation, le projet de loi que l'Assemblée nationale
s'apprête à voter, et la réglementation qui y est
attachée, je pense que les balises sont bien déterminées,
l'orientation et la stratégie du ministre vont être bien
déterminées aussi et, à ce moment-là, la SDI aura
tout simplement à prendre la loi telle qu'elle est faite et à
l'administrer. Tandis que là, je pense que c'est tout simplement un
trompe-l'oeil qu'on fait quand on dit que c'est la SDI qui va étudier
les dossiers, M. le Président.
Je pense que c'est tout simplement pour enlever quelques soupçons
je ne veux pas prêter de mauvaises intentions, comme je l'ai dit
mais c'est pour enlever tout simplement quelques soupçons, parce
que la SDI, en principe, va être utilisée seulement comme un
bouffon, je pense bien, à l'intérieur de cette loi, parce que le
ministre va tout simplement dire: Ce dossier, vous
l'étudiez, et cet autre dossier, vous ne l'étudiez pas. On
ne l'achemine pas, tout simplement.
A ce moment-là, le pouvoir de la SDI, justement, son étude
va aller jusqu'où? Je pense que c'est très mince et on vient tout
simplement se camoufler en arrière d'un organisme qui a de la
crédibilité comme la SDI pour dire: Voici, la SDI a
étudié le dossier et nous a recommandé telle chose et on
agit de telle façon, quand on sait si bien qu'en fait, c'est le ministre
qui aura pris la décision et qui, à ce moment-là, va tout
simplement avoir pris la décision d'acheminer le dossier...
M. Duhaime: Oui, correct...
M. Picotte: Bien oui, écoutez, entre nous... Les dossiers
que vous n'acheminerez pas ne seront jamais étudiés tout
simplement. Cela pourrait être très bien fait par un organisme
aussi responsable que l'est la SDI, qui a une crédibilité, je
pense bien, que personne ne met en doute ici, à cette table. A ce
moment-là, ça met le ministre à l'abri de tout
soupçon possible et, comme je l'ai mentionné, le projet de loi,
dans son acceptation, avec le pouvoir de réglementation qui y est
attaché et, à ce moment-là aussi, qui pourrait être
changé si le ministre s'aperçoit, après une
expérience de six, huit ou dix mois, qu'il doit changer la
réglementation, il n'aura même plus besoin de revenir devant
l'Assemblée nationale. On l'a mentionné. Il n'aura plus besoin de
revenir à l'Assemblée nationale. Tout ce qu'il aura à
faire, ce sera de changer sa réglementation à l'intérieur
du Conseil des ministres. A ce moment-là, il va encore déterminer
la stratégie touristique, l'orientation touristique, et la SDI devra se
conformer à un changement de réglementation à cette
nouvelle réglementation que le ministre aura bien décidé
de lui soumettre.
Je pense qu'à ce moment-là, c'est tout à fait
logique, ce qu'on demande. Il n'y a rien de sorcier là-dedans.
M. Verreault: M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): M. le député
de...
M. Verreault: ... est-ce que je pourrais quand même
considérer que les articles 9 et 10...
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre. M.
Verreault: ... se suivent quand même? M. Duhaime: Pardon?
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Shefford.
M. Verreault: A l'article 10, on dit que le ministre examine le
dossier et, si l'entreprise est conforme, il le transfère à la
SDI.
M. Duhaime: L'article 9.
M. Verreault: 9, oui, c'est ça, exact. A l'article 10, on
dit: "La société s'assure que l'entreprise qui demande une aide
financière présente des perspectives adéquates pour
respecter ses engagements et que sa direction possède la
compétence requise pour la réalisation de ses objectifs et
détermine l'aide financière qu'elle entend lui accorder."
Si on continue par après, je crois que ces articles se tiennent.
J'endosse presque les propos de mon collègue de Maskinongé. Le
ministre...
M. Pagé: Presque?
M. Verreault: J'endosse les propos du député de
Maskinongé en disant que le ministre, évidemment, fait son
premier choix et l'achemine après, et la responsabilité revient
à la SDI, à la société. Si la SDI prend des risques
semblables, elle devrait prendre aussi les responsabilités, non pas que
le ministre prenne le privilège d'en faire une sélection
discrétionnaire et que la SDI ait à administrer par après
les décisions discrétionnaires du ministre.
M. Picotte: Je voudrais ajouter un petit mot tout
simplement...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte:... pour relever la comparaison que le ministre nous a
faite tantôt entre les librairies et l'industrie touristique. C'est
boiteux, et des deux pattes.
M. Verreault: Ce sont des milliards contre quelques cents. Est-ce
que la proposition que j'ai faite tout à l'heure est
acceptée?
M. Duhaime: Non. Ce que je veux vous dire, c'est qu'à
l'intérieur de la SDI, il y a deux sections qui travaillent à la
SDI, ou encore deux genres d'analyses qui sont faites sur les dossiers;
l'analyse économique, d'une part, et l'analyse financière,
d'autre part. Nous ne pensons pas que la SDI ait l'expertise en matière
de développement du tourisme pour appliquer la stratégie que nous
voulons voir se déployer, et ces analyses seront faites au
ministère, par la direction du développement du tourisme qui
s'occupera de la réception des demandes qui seront formulées.
Elle évaluera à l'intérieur du cadre de la
stratégie et fera une recommandation, les fonctionnaires feront une
recommandation au ministre à savoir si c'est pertinent ou pas. Lorsque
la pertinence est établie, automatiquement le dossier est
acheminé à la SDI, pour qu'on y fasse l'analyse
financière. Ce sont deux volets que je voudrais bien distinguer.
Autrement, le ministère du Tourisme ne devient qu'une simple boîte
aux lettres et on va recevoir une avalanche de demandes qui pourraient en
aucune manière cadrer avec la stratégie de développement
du tourisme que nous voulons voir, et on va les recevoir, on va les envoyer
à la SDI. Ce que
nous disons, c'est qu'à la direction du développement du
tourisme, cette analyse "stratégique" sera faite chez nous et ensuite
les dossiers seront acheminés.
S'il y a un dossier qui n'a ni queue, ni tête, autrement dit, ce
sera non. Il ne sera pas analysé à la SDI.
Le Président (M. Lacoste): L'article 9 est-il
adopté?
M. Verreault: M. le Président, il y aurait quand
même un point...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Shefford.
M. Verreault: ... que j'aimerais avoir comme explication à
l'article 9, dans le dernier paragraphe. Je suppose que c'est le ministre qui,
dans le cas contraire, notifie le requérant du refus de sa demande.
Est-ce qu'il lui donne les motifs qui ont motivé la patente?
M. Duhaime: Oui.
M. Verreault: Est-ce que c'est par écrit également
que la personne est informée du refus?
M. Duhaime: Oui.
M. Verreault: D'accord.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 9 est
adopté?
M. Picotte: M. le Président, étant donné que
j'ai eu des conversations privées avec certains membres de la
commission, j'aimerais avoir un vote enregistré.
M. Duhaime: On vote.
Le Président (M. Lacoste): L'article 9. M. Gagnon
(Champlain).
M. Gagnon: D'accord.
Le Président (M. Lacoste): M. Desbiens (Dubuc).
M. Desbiens: Pour.
Le Président (M. Lacoste): M. Duhaime (Saint-Maurice).
M. Duhaime: Favorable.
Le Président (M. Lacoste): M. Fontaine
(Nicolet-Yamaska).
M. Fontaine: J'allais dire oui.
Le Président (M. Lacoste): M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata).
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Favorable.
Le Président (M. Lacoste): M. Verreault (Shefford).
M. Verreault: Contre.
Le Président (M. Lacoste): M. Michaud (Laprairie). M.
Perron (Dupplessis).
M. Perron: Favorable.
Le Président (M. Lacoste): M. Picotte
(Maskinongé).
M. Picotte: Contre.
Le Président (M. Lacoste): M. Samson (Rouyn-Noranda).
Une Voix: Je vais voter pour lui.
Le Président (M. Lacoste): L'article 9 est adopté,
5 à 2. Article 9, adopté. L'article 10.
M. Picotte: A l'article 10, M. le Président, je n'ai pas
de question à poser.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 10est
adopté?
M. Duhaime: Le prochain amendement, M. le Président,
viendra à l'article 37.
Le Président (M. Lacoste): Donc, l'article 10,
adopté, l'article 11.
M. Picotte: Cela veut dire que le prochain amendement va arriver
demain.
M. Duhaime: Non, tout de suite, M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: Vous êtes optimiste.
Le Président (M. Lacoste): L'article 11.
M. Verreault: L'article 11 est adopté. C'est le même
vote que tout à l'heure.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 11 est
adopté?
M. Picotte: M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: A l'article 11, deuxième alinéa, il est
indiqué: Le ministre peut également, aux conditions qu'il
détermine, accorder cette aide sans cette autorisation dans les cas
prévus par règlement. Est-ce que le ministre pourrait m'expliquer
cela et me donner un exemple pour en faciliter la compréhension.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Duhaime: Je vous réfère au no 12 des
règlements. Vous allez avoir votre réponse et vous allez
retrouver des dispositions semblables dans l'ancienne loi de la SDI de
même que vous allez en retrouver des semblables dans le projet de loi no
7 qui, je le répète, n'est pas encore adopté en
troisième lecture à l'Assemblée nationale, à
l'article 14, je pense, qui correspondrait à l'article 11 de notre loi.
Notre règlement no 12 correspondrait au projet de règlement 6.01
de la loi 7. Cela signifie que nous voulons établir un plafond où
le ministre seul ne pourra pas agir; il devra obtenir l'autorisation du Conseil
des ministres. Par exemple, à l'article 12, on lit ceci: Le ministre
peut, sans l'autorisation du gouvernement, autoriser la prise en charge par la
société d'une partie du coût d'un emprunt de $500 000 ou
moins, conformément au paragraphe c) de l'article 6 de la loi. Alors, le
coût d'un emprunt de $500 000 peut être n'importe quoi aux environs
de $70 000 suivant le taux du marché, mais si on retient 14% 5
fois 14% nous font bien $70 000 d'intérêt à ce
moment-là, le ministre peut donner son approbation à une
recommandation favorable de la SDI pour intervenir. Pour tout montant
excédant $500 000 c'est-à-dire le coût d'un emprunt
de $500 000 et plus, suivant la proposition de règlement au no 12
il faudra, en plus d'avoir l'accord du ministre, avoir l'autorisation du
Conseil des ministres. Vous voyez, M. le député de
Maskinongé, que cette fois-ci, le ministre du Tourisme se donne des
balises.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: Est-ce que c'est uniquement dans le cas où une
entreprise est en difficulté financière ou si cela peut
être dans le cas d'une rénovation ou d'une innovation?
M. Duhaime: Dans tous les cas sous l'article 6c.
M. Picotte: Tous les cas.
M. Duhaime: Sous l'article 6c.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: C'est tellement général; par exemple,
est-ce que le cas d'une rénovation est compris là-dedans?
L'article 6c, M. le Président...
M. Duhaime: Cela voudrait dire, M. le député de
Maskinongé, une rénovation qui pourrait excéder au moins
$500 000. A ce moment-là, cela prend l'autorisation du Conseil des
ministres. Il faut bien comprendre que ce ne sont pas les $500 000; il ne faut
pas s'effrayer de voir les $500 000. C'est le coût d'un emprunt de $500
000. On se comprend bien? Si c'est 14%, ce sera $70 000; si c'est 15%, ce sera
$75 000, etc.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 11 est
adopté?
M. Duhaime: Je peux peut-être apporter un complément
d'information à votre question, M. le député de
Maskinongé. Si vous allez à l'article 16 et à l'article 25
du règlement pour ce qui est des conditions de prise en charge du
remboursement d'une partie du coût des emprunts
c'est-à-dire le volet 6c vous avez les conditions qui sont
énumérées aux articles 16 a) et b) et ensuite à
l'article 25. (23 h 45)
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 11 est
adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 11 adopté.
L'article 12.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): L'article 12 est
adopté.
Dispositions diverses
Est-ce que l'article 13 est adopté? Une Voix: Oui.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 13 adopté.
L'article 14.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 14 adopté.
L'article 15.
Des Voix: Adopté. M. Picotte: Un instant.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: Seulement une question d'information. Est-ce une
pratique nouvelle que d'imposer comme amende possible le bénéfice
auquel ils ont eu droit ou auquel ils auraient autrement eu droit en vertu de
la loi? C'est $500 minimum et "d'au plus le montant de l'aide financière
accordée". Est-ce de droit nouveau, dans notre droit statutaire?
M. Duhaime: Je ne comprends pas votre question.
M. Pagé: Article 15: "Toute personne qui fait une fausse
déclaration ou commet une fraude ou une tentative de fraude, dans le but
de bénéficier des avantages de la présente loi, commet
une
infraction et est passible d'une amende d'au moins cinq cents dollars et
d'au plus le montant de l'aide financière accordée".
M. Duhaime: Cela veut dire le remboursement.
M. Pagé: Non, c'est une amende. M. Duhaime: C'est
cela.
M. Pagé: Ce n'est pas le remboursement. En plus du
remboursement...
M. Duhaime: Vous retrouvez ces dispositions dans la Loi du
ministère du Revenu.
M. Fontaine: Cela, c'est en plus du remboursement.
M. Pagé: Si le gars a eu un avantage, une prise en charge
d'intérêt, je ne sais pas, moi...
M. Duhaime: S'il a eu $1 million par fraude, il va avoir l'amende
plus le $1 million; probablement qu'on va demander le remboursement plus le $1
million de pénalité.
M. Pagé: II y a de bonnes chances qu'il soit en
faillite.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 15 est
adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 15 adopté.
L'article 16.
M. Picotte: Un instant. Fonds d'assurance-prêts
touristiques
M. Fontaine: Quels sont les montants de prévus pour ce
fonds?
M. Duhaime: Aucun montant. Cela va varier avec le volume des
affaires consenties par la SDI, en vertu de la loi, par exemple, s'ils ont un
encours. A l'article 27, vous avez remarqué qu'il y a un blanc au
pourcentage: Sur la base annuelle de X% et payé au fonds par
l'emprunteur, parce que nous devons poursuivre, comme je le disais tout
à l'heure, nos discussions avec les Institutions financières et
la SDI, également, mais il semble que ce soit une fraction de 1%. Et le
fonds va s'alimenter vers la hausse, au même rythme de croissance que
seront engagés la garantie, sous le volet 6a, ou encore le prêt
sous le volet 6b, ou encore la prise en charge, c'est-à-dire sous les
volets 6a et 6b.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: Le montant, dans vos règlements, le
pourcentage imputable à l'assurance varie de 0,2% à 1%. Est-ce
que vous vous donnez le pouvoir de rétablir par règlement, ce
taux, pour toutes les entreprises de toutes les catégories, ou encore si
le taux pourrait être variable, selon la catégorie
d'entreprise?
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Duhaime: Les discussions ne sont pas terminées, mais
c'est 0,2%, jusqu'à un maximum de 1% que l'on retient. Il semblerait
qu'on s'en va vers un taux uniforme alors qu'au crédit agricole, il y en
aurait trois. Tout cela, finalement, est relié aux discussions qu'on
aura avec les Institutions financières parce que le meilleur emprunteur,
c'est n'importe quelle entreprise qui a l'endossement du gouvernement
auprès d'une institution financière. Il est bien
évident...
M. Pagé: C'est un bon emprunteur. Ce n'est pas
nécessairement le meilleur, mais c'est un bon emprunteur.
M. Duhaime: Oui. Il devient meilleur à partir du moment
où il est endossé par la SDI, par le gouvernement finalement.
M. Pagé: C'est un jugement de valeur.
M. Duhaime: Pas nécessairement. On ne peut pas dire un
meilleur emprunteur au sens qu'on a les meilleures garanties qu'il va effectuer
le remboursement. Vis-à-vis de l'institution financière, c'est le
meilleur emprunteur parce qu'il a un endossement.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Kamouraska-Témiscouata.
M. Duhaime: N'importe quel notaire va être d'accord avec
cela.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Champlain.
M. Gagnon: Au crédit agricole, le taux varie suivant le
genre ou la spécialité. Il y en a trois. Est-ce que ce ne serait
pas possible ou enfin est-ce qu'il n'est pas l'intention d'avoir justement des
taux variables suivant le genre d'entreprise dans ce domaine, un peu comme le
crédit agricole?
M. Duhaime: Ce n'est pas exclu qu'on retienne un taux variable,
mais il faut bien comprendre que nous n'avons pas vécu l'expertise
agricole de plusieurs dizaines d'années d'expertise dans le financement
d'entreprises agricoles. Ce qu'on a à l'esprit, à l'instant,
c'est de partir avec un taux uniforme. Il n'est pas exclu qu'on puisse retenir
une variante suivant ce qui pourra se présenter. Cela pourrait
même se faire au départ. Avec l'expertise, de toute façon,
cela pourrait... Les jeunes agriculteurs ont un taux différent, si je ne
me trompe pas. Les agriculteurs maraîchers doivent avoir un taux
différent de ceux qui élèvent les ovins et les bovins.
M. Gagnon: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Champlain.
M. Gagnon: J'ai eu ma réponse.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 16 est
adopté? M. le député de Portneuf.
M. Pagé: Je voudrais revenir sur l'article qui a
été adopté antérieurement. J'ai dû m'absenter
quelques minutes pour aller en Chambre de l'autre côté. Je sais
que mon collègue de Maskinongé a touché le sujet
tantôt du pourcentage des taux d'intérêt, du pourcentage de
la part qui allait à l'assurance, etc. Première question: A quoi
servira ce 0,2% ou ce1%?
M. Duhaime: A garantir les emprunts.
M. Pagé: A garantir...
M. Duhaime: C'est le fonds d'assurance.
M. Pagé: ... l'emprunt au taux du marché. Prenons
le cas où le taux du marché est à 12%. L'emprunt est
accepté. Vous êtes garant et la SDI est garante. Il y a une prise
en charge d'une partie de l'intérêt qui se fait automatiquement,
de la part de la SDI.
M. Duhaime: Non. Cela dépendra du volet qui sera retenu.
Si c'est 6a qui est retenu, c'est la simple garantie.
M. Pagé: C'est la simple garantie,
c'est-à-dire...
M. Duhaime: Protégée par le fonds d'assurance.
M. Pagé: 6a prévoit des cas analogues à ceux
prévus dans la Loi de la SDI pour une entreprise qui n'est pas capable
de se financer ailleurs que dans une institution financière...
M. Duhaime: C'est 6b, le dernier recours.
M. Pagé: D'accord. Il y a ce cas. Il y a le cas où
une entreprise ne peut se financer nulle part et elle s'en va chez vous. On
pourrait parler du critère de la solvabilité, de
l'insolvabilité éventuelle, mais on n'embarquera pas
là-dedans. Si une entreprise, dans un premier temps, n'est pas capable
de se financer ou de financer son projet à partir d'un
dépôt dudit projet devant les institutions financières
ordinaires, la soupape sera la Société de développement
industriel dans ce cas. Cela est prévu. Qu'est-ce qui est prévu
aussi? Il est prévu d'autres cas où une entreprise peut avoir une
garantie d'emprunt et une prise en charge des intérêts par vous
autres
M. Duhaime: Oui, le combiné peut exister.
M. Pagé: Une prise en charge d'une partie des
intérêts ce qui peut représenter des subventions de quel
pourcentage par rapport au coût global? Si on prend un projet de $1
million, par exemple, à un taux de 12%?
M. Duhaime: Si on complique votre exemple davantage, vous direz
que le combiné des trois volets est aussi possible.
M. Pagé: Donnez-moi donc un exemple.
M. Duhaime: Disons qu'on part avec une demande de $1 million
à 12%; la SDI peut très bien dire: Nous allons prêter notre
garantie jusqu'à concurrence du plein montant au taux de 12% pour
simplifier le calcul mathématique et faire une recommandation de
prendre en charge une partie des intérêts.
M. Pagé: $40 000 ou $120 000, par exemple, ou $30 000 sur
$120 000.
M. Duhaime: Par exemple. A ce moment-là, on calcule $40
000 sur $120 000 tout comme si le prêt était de ce montant et le
pourcentage au fonds d'assurance va porter là-dessus.
M. Pagé: Va porter sur...
M. Duhaime: Le montant à rembourser effectivement.
M. Pagé: Pas nécessairement sur les $120 000;
peut-être sur les $90 000?
M. Duhaime: C'est cela. On fait la soustraction
mathématique. Autrement dit, le fonds d'assurance s'alimente...
M. Pagé: Ce ne sont pas tous les dossiers où il y
aura une prise en charge d'une partie des intérêts.
M. Duhaime: Non. Il est évident, pour donner un exemple,
qu'il y a plus de chances qu'il y ait une prise en charge des
intérêts pour un investissement dans l'hôtellerie aux
Iles-de-la-Madeleine, par exemple, où l'étalement saisonnier est
très court, que pour une même entreprise avec un même
projet, un même montant, offrant les mêmes risques et les
mêmes garanties financières dans une ville comme...
M. Pagé: Shawinigan.
M. Duhaime: Shawinigan, par exemple.
M. Pagé: Mais ce critère sera à
l'appréciation du ministre et non pas à celle de la SDI.
M. Duhaime: A la SDI.
M. Pagé: Seule? Vous allez quand même avoir le
pouvoir d'intervenir là-dedans.
M. Duhaime: Pourquoi?
M. Pagé: Par le pouvoir que vous vous êtes
donné préalablement je ne sais pas à quel article
de la loi.
M. Duhaime: Au niveau de la prise en charge des
intérêts, il s'agit, en fait, d'une subvention.
M. Pagé: C'est cela.
M. Duhaime: C'est évident que...
M. Pagé: Ce n'est pas normal.
M. Duhaime:... si le ministre ne peut pas avoir un seul mot
à dire sur le budget dont il est responsable devant vous, MM. les
députés à l'Assemblée nationale, je me demande ce
qu'on fait ici.
M. Pagé: Ce n'est pas ce que je vous demande.
M. Fontaine: Pour autant que vous ne faites pas d'intervention
politique.
M. Pagé: J'ai toujours confiance au ministre dans la loi
mais cela dépend tout le temps de la personne qui occupe le
fauteuil.
M. Duhaime: Je n'ai pas d'inquiétudes à ce
sujet.
M. Pagé: Vous devriez en avoir. Vous avez eu longtemps des
prétentions pour l'Agriculture.
M. Fontaine: Pour autant que vous ne passerez pas l'assiette.
M. Picotte: Si on avait le député de
Kamouraska-Témiscouata comme ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, on aurait peut-être des réticences.
M. Pagé: Je ferais une demande au leader de ne plus
être membre de la commission parlementaire du Tourisme.
M. Picotte: On ne sait jamais.
M. Pagé: II n'y a pas de danger, M. le
député de Maskinongé. Ne soyez pas inquiet, même pas
adjoint parlementaire.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 16 est
adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 16 est adopté.
J'appelle l'article 17. M. le député de Maskinongé, il
semble se dessiner un consentement...
M. Picotte: Vous présumez.
Le Président (M. Lacoste): Je présume... ... pour
dépasser minuit. Est-ce qu'on pourrait immédiatement voir
si...
M. Picotte: On pourrait peut-être avoir un consentement
pour 30 minutes encore. On verra à minuit et demi où nous en
serons rendus mais on pourrait être passablement plus avancés.
M. Pagé: On appelle cela, M. le Président, un petit
consentement conditionnel.
M. Duhaime: Si je comprends bien, M. le député de
Maskinongé, vous faites motion pour la suspension de la pendule.
M. Picotte: C'est cela.
M. Pagé: C'est cela, on arrête la pendule.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce qu'il y a consentement
pour minuit et demi?
M. Pagé: Jusqu'à consentement. M. Picotte:
Minuit et demi. Des Voix: Consentement.
M. Pagé: II y a consentement pour suspendre la
pendule.
Le Président (M. Lacoste): II y a consentement pour
suspendre la pendule.
M. Pagé: Quand on s'ennuiera de son battement, on
reviendra. On demanderait au député de
Kamouraska-Témiscouata d'aller la suspendre, s'il vous plaît!
Le Président (M. Lacoste): II y a consentement. L'article
17.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): L'article 17 est adopté.
J'appelle l'article 18.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): L'article 18 est adopté.
J'appelle l'article 19.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): L'article 19 est adopté.
J'appelle l'article 20.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): L'article 20 est adopté.
J'appelle l'article 21. M. le député de Shefford. (Minuit)
M. Verreault: Je voudrais qu'on éclaire un peu ma
lanterne. Je lis à l'article 21: "Le fonds est administré par un
conseil d'administration composé des administrateurs de la
société. Chaque membre de ce conseil demeure en fonction comme
tel durant la même période où il demeure administrateur de
la société. "Le conseil d'administration peut constituer un
comité exécutif auquel il délègue une partie de ses
pouvoirs."
En somme, on parle aussi au 22 d'un président et d'un
vice-président de la société. Quand on parle d'un conseil
d'administration composé d'administrateurs, cela veut dire combien en
tout?
Une Voix: Cinq.
M. Pagé: Combien d'administrateurs?
M. Duhaime: Je ne le sais même pas de toute
façon.
M. Verreault: Tout le conseil de la société va
siéger sur le fonds.
M. Duhaime: C'est ce que vous venez de lire à l'article
21, M. le député de Shefford.
M. Verreault: J'ai bien vu, mais il ne mentionnait pas le nombre
de personnes qu'il y avait au conseil. Vous me dites qu'il y en a treize.
M. Duhaime: Composé des administrateurs de la
société, cela veut dire tous. On va vous le dire dans une
seconde. Je crois que c'est treize.
M. Fontaine: Pendant que vous cherchez cela, M. le
Président, est-ce que. le ministre peut nous dire quelles seraient les
fonctions déléguées à un conseil d'administration,
paragraphe 2?
M. Pagé: Conseil exécutif.
M. Duhaime: Délégué par le conseil
d'administration à un conseil exécutif. Je vais vous dire
franchement, je préfère que le conseil d'administration du fonds
le décide. Ce n'est pas au ministre à le décider.
M. Fontaine: Je voudrais avoir un exemple.
M. Duhaime: Je pense que c'est en droit de compagnie, d'une
façon générale. Comme dirait un de nos collègues,
suivant l'économie générale qui sous-tend notre projet de
loi et la philosophie qui l'éclaire, ce sont les pouvoirs normaux qu'un
conseil d'administration défère pour des fins de meilleure
efficacité à un comité exécutif qui pourrait
être de deux membres, trois membres, quatre membres. On parle d'un
président, d'un vice-président.
M. Fontaine: Est-ce que c'est déjà prévu
dans la Loi de la SDI?
M. Duhaime: Oui. Ils sont effectivement treize membres. Vous
voyez comme on n'est pas superstitieux. Le comité exécutif
pourrait être de cinq, il pourrait être de trois. A l'heure
actuelle à la SDI, l'exécutif est de combien? Cinq.
M. Fontaine: Article 22, adopté.
M. Pagé: L'article 22 est adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 23?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 24?
M. Verreault: A l'article 24, il y aurait un petit quelque chose.
Il semblerait qu'il y aurait une petite erreur. Je ne sais pas si c'est exact.
Peut-être que vos conseillers pourraient nous le dire. A l'article 24,
dans la parenthèse, au lieu de 1961, chapitre 74, ce serait 1971,
chapitre 64.
M. Duhaime: Une erreur de frappe. Vous avez raison. Parce qu'en
1961 il n'y a pas eu de statuts refondus.
Le Président (M. Gagnon): A la place de 1961, c'est
1971.
M. Pagé: Ce ne sont pas des statuts refondus, ça.
C'est la loi...
M. Verreault: Aviez-vous un amendement, M. le ministre?
M. Duhaime: Pardon?
M. Verreault: Aviez-vous un amendement?
M. Duhaime: II faudrait biffer le chiffre 6 qu'on retrouve au
millésime 1961 pour lire 1971.
Le Président (M. Gagnon): La correction est
déjà faite.
M. Duhaime: Oui, merci. Des Voix: Adopté.
M. Picotte: L'Opposition est vigilante.
M. Fontaine: M. le Président, quand on dit que les
articles 29, 30 et 31 de la Loi d'aide au développement industriel vont
s'appliquer en les adaptant, est-ce qu'on pourrait nous donner la teneur des
articles 29, 30, 31 ?
M. Pagé: Notre collègue le dit souvent, mutatis
mutandis.
M. Fontaine: Oui, mais...
M. Pagé: Avant de savoir ce que cela veut dire.
M. Duhaime: Je pense que le plus simple serait de les lire, M. le
Président. C'est très court.
Article 29: Les membres de la société ne peuvent
être poursuivis en justice en raison d'actes officiels accomplis de bonne
foi dans l'exercice de leurs fonctions.
Article 30: Les procès-verbaux des séances
approuvés par la société sont authentiques. Il en est de
même des copies ou extraits certifiés par le président de
la société ou son secrétaire.
Article 31 : Nul acte, document ou écrit n'engage la
société, ni ne peut être attribué à la
société s'il n'est signé par le président, le
directeur général, le secrétaire ou par un fonctionnaire
de la société, mais uniquement dans le cas de ce dernier dans la
mesure déterminée par règlement de la
société.
M. Fontaine: Est-ce que ces documents sont publics?
M. Duhaime: A moins qu'on invoque l'intérêt public,
je répondrais oui.
M. Fontaine: Merci.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 25 est
adopté?
Une Voix: Adopté.
M. Picotte: On était à l'article 24, je pense.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 24 tel
qu'amendé est adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 24 est adopté.
J'appelle l'article 25.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 25 est
adopté.
M. Picotte: L'article 26 est adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 26 est
adopté.
M. Picotte: L'article 27 est adopté, M. le
Président.
M. Gagnon: M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Champlain, sur l'article 27.
M. Gagnon: Non, c'est pour les fins du journal des Débats.
Je me suis rendu compte, lorsque je vous ai remplacé, qu'à
l'article 21 ce n'était pas écrit "adopté". Au cas
où cela ne serait pas inscrit, ce serait peut-être bon de le
redemander.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 21 est
adopté.
Une Voix: Très bien, M. le député de
Champlain; cela nous est arrivé avec une autre loi, dans
l'enthousiasme.
Le Président (M. Lacoste): J'appelle l'article 27.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 27 est
adopté.
M. Pagé: Cela prouve la présence utile du
député au moins à ce chapitre.
Le Président (M. Lacoste): J'appelle l'article 28.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 28 est adopté.
J'appelle l'article 29.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 29 est adopté.
J'appelle l'article 30.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 30 est adopté.
J'appelle l'article 31.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 31 est adopté.
J'appelle l'article 32.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 32 est adopté.
J'appelle l'article 33.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Nicolet-Yamaska, sur l'article 33.
M. Fontaine: Même si l'article 32 est adopté, est-ce
que je pourrais poser une question?
M. Duhaime: Je n'ai pas d'objection. Des Voix:
Consentement.
Le Président (M. Lacoste): II y a consentement pour
revenir à l'article 32.
M. Fontaine: Pourquoi ne veut-on pas assujettir les membres du
conseil d'administration et le personnel à la Loi sur les
assurances?
M. Duhaime: Bonne question! Je croyais qu'on vous en avait
donné la réponse, M. le député.
M. Fontaine: Peut-être au cours de la deuxième
lecture mais, malheureusement, M. le Président, je dois me partager
entre différentes commissions parlementaires de ce temps-ci.
Une Voix: II n'a pas le don d'ubiquité.
M. Duhaime: A l'article 32, M. le député de
Nicolet-Yamaska, il s'agit simplement d'exempter le fonds et ses
employés des conditions prévues à cette Loi sur les
assurances en ayant à l'esprit entre autres les permis et les
cautionnements. En définitive, le fonds d'assurance étant une
corporation au sens du Code civil, cette corporation et ses administrateurs
sont assujettis à la Loi sur les assurances en temps normal, et la
disposition est de les exempter.
M. Fontaine: Pourquoi les exempte-t-on? C'est ce que je veux
savoir.
M. Duhaime: C'est parce qu'on serait obligé de demander
aux administrateurs de la SDI, lorsqu'ils agissent en leur capacité
d'administrateurs du fonds, de fournir des bons d'assurance, de cautionnement,
de permis, etc., alors qu'ils sont déjà des fonctionnaires de
l'Etat.
M. Fontaine: Ce n'est pas le cas actuellement pour la SDI non
plus.
M. Duhaime: Non.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 33 est
adopté? M. le député de Portneuf.
M. Pagé: II y a d'ailleurs une loi dans ce sens
déposée par le ministre de la Justice il n'y a pas longtemps, la
loi 101, pour enlever l'obligation à certains fonctionnaires de l'Etat
d'être soumis à un cautionnement.
M. Fontaine: Peut-être pas dans le cas de la Loi sur les
assurances.
M. Pagé: Le gouvernement a le droit de le faire parce
que...
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 33 est
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 33 est adopté.
J'appelle l'article 34.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 34 est adopté.
J'appelle l'article 35.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 35 est adopté.
J'appelle l'article 36.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 36 est
adopté.
M. Pagé: Pas adopté, M. le Président. On va
accrocher.
Le Président (M. Lacoste): On accroche à l'article
36.
M. Pagé: L'article 36 est adopté. On accroche
à l'article 37.
Le Président (M. Lacoste): L'article 36 est adopté.
J'appelle l'article 37.
Règlements
M. Picotte: II y a un amendement, je pense, de la part du
ministre.
M. Duhaime: Oui, M. le Président.
M. Pagé: Des lois sur le bout de la table.
M. Duhaime: II y a un amendement à l'article 37c,
voulez-vous qu'on en dispose maintenant?
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre, à
l'article 37.
M. Duhaime: C'est bien mineur. Cela va prendre une seconde. Il
s'agit de remplacer un mot pour satisfaire à la langue française.
Alors, M. le Président, je ferais une motion d'amendement pour qu'au
paragraphe c) de l'article 37, dans la première ligne, soit biffé
le mot "critères", pour y substituer le mot "conditions". Le paragraphe
c) se lirait donc: "Etablir des conditions applicables aux entreprises". Cela
va?
Le Président (M. Lacoste): Remplacer, au paragraphe c), le
troisième mot, le mot "critères", par le mot "conditions".
M. Duhaime: C'est exact, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): Bien! Est-ce que l'amendement
du ministre est adopté et reçu?
Une Voix: Oui.
Le Président (M. Lacoste): L'amendement est
adopté?
M. Duhaime: Je fais motion, également, M. le
Président, pour qu'au paragraphe d) de l'article 37, à la
quatrième ligne, soit biffé le mot "facteurs", pour le remplacer
non pas par postiers, mais par "critères". On lirait: "Et les
critères économiques".
Le Président (M. Lacoste): Remplacer, à la
quatrième ligne du paragraphe d), le mot "facteurs" par le mot
"critères". Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Fontaine: II y a une modification de concordance aussi
à faire quant au mot "zones".
M. Duhaime: Vous avez zones de rayonnement, dans la
deuxième ligne. Je fais motion, M. le Président, pour qu'à
la deuxième ligne du paragraphe d), pour commencer, nous biffions le mot
"zones" et sa virgule et que nous ajoutions après les mots "couloirs
touristiques", sur la même ligne, les mots "zones de rayonnement". On
lirait donc "déterminer les catégories d'entreprises et les
régions, stations, pôles, circuits, couloirs touristiques, zones
de rayonnement", etc.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'amendement est
adopté? M. le ministre.
M. Duhaime: Un tout dernier amendement de concordance
également au paragraphe e) de l'article 37, à la deuxième
ligne, biffant le mot "zones" et sa virgule et ajoutant à la
troisième ligne, après les mots "couloirs touristiques", la
virgule que nous venons d'abandonner et les mots "zones de rayonnement", de
sorte que nous lisons, M. le Président, au paragraphe e):
"définir l'expression produit touristique visée dans l'article 2
et les expressions stations, pôles, circuits, couloirs touristiques,
zones de rayonnement et villes étapes visées dans l'article
4".
Le Président (M. Lacoste): Cet amendement est-il
adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'amendement est adopté.
M. le ministre.
M. Duhaime: Un tout dernier amendement de concordance, M. le
Président. Et cette fois-ci, c'est une coquille. Au paragraphe p),
à la troisième ligne, rayer les trois mots suivants après
le mot "visée": "dans cet article", pour les remplacer par les mots
suivants: "à l'article 18". Le paragraphe p) se lirait, et je reprends
à la deuxième ligne seulement: "... suivant l'article 16 ainsi
que le mode de calcul de la perte nette visée à l'article 18 et
prescrire", etc.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Picotte: Adopté. (0 h 15)
Le Président (M. Lacoste): L'amendement est adopté.
Maintenant, l'article 37.
M. Picotte: M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): Adopté?
M. Picotte: Non, pas tout de suite. M. le Président,
encore une fois, à l'article 37, je soumets respectueusement que nous
trouvons qu'il y a un pouvoir réglementaire abusif de la part du
ministre.
M. Fontaine: Exorbitant.
M. Picotte: Encore là, M. le Président, à
l'article 37, on dit: Le gouvernement peut, par règlement et
là, on en énumère une foule, on l'a vu tantôt. Le
ministre se réserve encore des pouvoirs en conformité avec cette
loi, des pouvoirs, comme l'a dit mon collègue de Portneuf tantôt,
abusifs. On ne peut, nous de l'Opposition officielle, souscrire à cet
article tel que rédigé parce que, M. le Président, je
pense qu'il appartient au Parlement, à l'Assemblée nationale de
rédiger, de concourir à cette loi et non pas tout simplement au
ministre lui-même par voie de réglementation. M. le
Président, je pense, en tout cas, qu'il serait facile et possible, au
moment même où on se parle, de prendre le temps d'établir
cette réglementation. Cette réglementation une fois
rédigée pourrait être incluse dans ce projet de loi,
à l'article 37, de sorte qu'après son inclusion à
l'article 37, la Société de développement industriel, tel
qu'on l'a mentionné auparavant, aurait à administrer. Ce serait,
encore là, baliser, ce serait dans l'orientation que le ministre veut
prendre et nous, en tout cas, de l'Opposition officielle, nous vous mentionnons
que nous sommes en désaccord complet avec cet article et on trouve que
le ministre ne devrait pas se donner des pouvoirs aussi exorbitants.
M. Fontaine: M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Merci, M. le Président. Je suis parfaitement
d'accord avec mon collègue de Maskinongé. Cependant, je ne
voudrais pas répéter toute la savante argumentation qu'il a
invoquée. Je voudrais en faire une question de règlement pour
vous proposer la question préalable prévue à l'article 82
de notre règlement, de sorte que nous pourrions immédiatement
passer aux voix.
M. Verreault: M. le Président, j'aurais une suggestion
à faire à l'article 37. Est-ce que l'article...
M. Fontaine: M. le Président, sur l'article 37. M.
Pagé: Vous savez, M. le Président... Une Voix: C'est
le bâillon.
M. Pagé: C'est le bâillon.
M. Fontaine: Cela va être long.
M. Pagé: Ce n'est pas compliqué, on retire notre
consentement, M. le Président. Repartez la
pendule. Cela va être comme cela. Je suis sérieux, n'est-ce
pas? J'en fais une question de règlement, M. le Président. De
deux choses l'une: ou bien on me laisse parler sur l'article 37, ou on retire
notre consentement tout simplement et on y reviendra demain.
M. Duhaime: Un instant! Ce n'est pas moi qui ai posé la
question préalable.
M. Fontaine: Je pensais que les députés de
l'Opposition officielle avaient terminé leurs remarques. S'il n'en reste
que quelques-unes, je serais consentant, M. le Président, à
retirer ma question préalable.
M. Duhaime: Je donne mon consentement.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: Très bien. Je ne peux demeurer muet devant
les dispositions de l'article 37, au risque de paraître aux yeux de
certains députés comme me répétant à
l'occasion. A chaque reprise et à chaque occasion que j'aurai et que
j'ai eue et que j'ai, je me dois de soulever ce qui est prévu dans nos
lois de plus en plus, c'est-à-dire, l'érosion du pouvoir
législatif au profit de l'exécutif.
Le projet de loi no 37 formule des voeux, formule des intentions,
formule des paramètres et des avenues dans lesquels les contribuables,
ceux qui s'occupent de l'entreprise touristique, qui s'occupent de mettre en
valeur notre potentiel touristique, pourront évoluer dans tout cela.
C'est très bien. On a la loi qui devrait prévoir l'ensemble des
dispositions applicables mais on a toujours des dispositions comme celles
prévues à l'article 37, le pouvoir réglementaire du
lieutenant-gouverneur, le pouvoir du ministre.
Je ne vous ferai pas la nomenclature de tout ce qui est prévu
dans l'article 37 mais je dois vous dire, M. le Président, que si
j'étais ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, je
serais particulièrement gêné et je ne serais pas gros dans
mon fauteuil en demandant l'adoption d'un article comme celui-là. Le
gouvernement peut, par règlement: a) désigner toute institution
pouvant consentir un prêt en vertu de la présente loi, outre
celles qui y sont déjà autorisées; b) déterminer
les conditions selon lesquelles l'aide financière améliore le
produit touristique et met en valeur la spécificité culturelle de
ce produit touristique;... Il y aurait, entre autres sur cet aspect de
l'article 37b, beaucoup de choses à dire.
Sur la spécificité culturelle de ce produit touristique,
qu'est-ce qu'il y aura dans le règlement? N'aurait-il pas
été davantage opportun d'en discuter ici à
l'Assemblée, d'en discuter à l'intérieur du projet de loi,
que ce soit prévu dans le projet de loi? Quand j'entends le terme
"spécificité culturelle", j'ai l'impression que cela tend
à vouloir faire vibrer certaines cordes qui ne sont pas nationalistes,
qui sont nettement indépendantistes et qui sont de nature à
favoriser les intentions poli- tiques du gouvernement. On sait qu'on a un
gouvernement de publicité, de publicistes et de propagande. C'est le
style de gouvernement qu'on a au Québec actuellement.
M. Duhaime: Autrement dit, vous vous sentez comme un petit poulet
devant le colonel Sanders.
M. Pagé: Non, ce n'est pas la question, c'est un exemple
tout à fait erroné, tout à fait futile et inutile du
ministre du Tourisme quoique s'il veut parler de poulets, il peut être
convaincu, il pourra dire à son premier ministre d'appeler le
référendum et vous allez être plumés. Soyez-en
certains. Cela ne prendra pas de temps que vous allez vous faire plumer
à part cela. On en a des échos. Il y a quelque temps,
j'étais dans le comté de Dubuc et je dois vous dire que
là-bas, cela va très bien; on a tous les motifs pour croire qu'on
va avoir une victoire éclatante du maintien du Québec dans le
Canada de la part des gens du comté de Dubuc. Je pourrais vous parler de
Kamouraska-Témiscouata où je suis allé il n'y a pas
longtemps, où là, c'était presque unanime, non pas
à l'égard du référendum mais à
l'égard du député. Les gens ont hâte, les gens
attendent les élections avec impatience pour revenir à un
député qui s'occupera de leur comté, qui s'occupera des
travailleurs, qui s'occupera des personnes à faible revenu plutôt
que d'avoir un député qui semble se chercher encore ici au
Parlement après trois ans. M. le Président, je reviens aux
pouvoirs réglementaires...
M. Duhaime: Vous n'êtes certainement pas au courant du
résultat des élections de Terre-Neuve.
M. Pagé: Si M. Jamieson avait eu un petit peu plus de
temps, les résultats n'auraient pas été les mêmes,
soyez-en sûrs.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Portneuf, sur l'article 37.
M. Pagé: Je suis prêt à parler de
Terre-Neuve.
Le Président (M. Lacoste): Je ne vois rien sur Terre-Neuve
dans l'article 37.
M. Perron: Peut-être que le député de
Portneuf voudrait aller se faire élire dans Terre-Neuve.
M. Pagé: Je n'aurais probablement pas de difficulté
à m'y faire élire.
M. Perron: Vous ne connaissez pas les Terre-neuviens.
Une Voix: Lui, il est presque de Terre-Neuve.
Une Voix: C'est là qu'il a une meilleure chance.
M. Pagé: M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: Pour revenir au sujet qui nous occupe et qui
préoccupe l'Opposition, je dois m'ins-crire en faux contre l'article 37
à l'égard des pouvoirs que le ministre se confère. Dans
tout ce qui est prévu dans l'article 37, il n'y a pas un
député je vois sourire les députés
"backbenchers" de la majorité ministérielle qui sont là
pour agir comme "rubber stamps" et dire oui, tout simplement, à ce que
le ministre veut. Vous ne prendrez pas connaissance et il n'est pas question de
ce qui est contenu dans l'article 37. Pour vous, c'est fini; vous dites oui ici
ce soir et tous les pouvoirs appartiennent au député de
Saint-Maurice et pour nous autres, c'est "just too bad". Si vous êtes
satisfaits de cela, vous vous satisfaites de peu, messieurs, parce que le
rôle du législateur n'est pas cela. Ce n'est pas donner un mandat
en blanc et un chèque en blanc au ministre et dire: On exprime des voeux
pieux dans un projet de loi et vous autres du cabinet du ministre, dans
l'aréopage que constitue cette institution qui représente la
couronne britannique, vous allez décider ce que vous voulez, la couronne
britannique, la couronne de la reine.
M. Duhaime: Dites au moins canadienne.
M. Pagé: La couronne britannique et canadienne depuis
1949.
M. Duhaime: Sauvez au moins vos meubles.
M. Pagé: M. le Président, c'est tout à fait
injustifié. Je voudrais, dans un premier temps, demander au ministre du
Tourisme s'il a consulté le projet de loi 198. Je conviens qu'il n'est
pas de mise de se référer à des projets de loi qui sont
présentement à l'étude devant l'Assemblée, mais je
sais que le ministre n'est certainement pas sans savoir que le projet de loi no
198 a été déposé par mon collègue, le
député de Saint-Laurent, auquel, entre autres, dans les passages,
un paquet de députés de la majorité péquiste
souscrivent; j'ai bien hâte qu'ils aient l'occasion de l'exprimer
à l'Assemblée nationale.
Première question: Est-ce que vous avez pris connaissance de ce
projet de loi? Etes-vous d'accord?
M. Gagnon: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Champlain, question de règlement
M. Gagnon: Je voudrais savoir s'il est de mise, ici, en
commission parlementaire, de parler d'un projet de loi qui est tout simplement
déposé devant l'Assemblée nationale.
M. Pagé: Le ministre en a déjà parlé
tantôt; il a déjà parlé du projet de loi no 7.
M. Gagnon: Où en est le projet de loi?
M. Pagé: Le projet de loi a passé l'étape de
la première lecture.
M. Gagnon: De la première lecture? M. Pagé:
Oui.
M. Gagnon: On n'a pas entamé la deuxième
lecture?
M. Pagé: Non, pas encore.
M. Gagnon: Alors, je pense que ce n'est pas de mise d'en parler
ici, actuellement.
Une Voix: Vous avez le droit de penser!
Le Président (M. Lacoste): Actuellement, nous en sommes
à l'article 37, M. le député de Portneuf.
M. Pagé: Oui, mais M. le Président, le texte "in
substance " est le même. L'article 37...
Une Voix: Le quoi?
M. Pagé: Le texte "in substance"; vous vous rappelez?
M. Duhaime: Oui.
M. Pagé: L'objet, le sujet, c'est le même. L'article
37 prévoit le pouvoir réglementaire et le projet de loi no 198
porte sur le pouvoir réglementaire, les obligations auxquelles devraient
s'astreindre les membres du Conseil des ministres lorsqu'ils auront à
présenter au conseil, pour adoption et application, un
règlement.
Première question: parce que je fais fi des
représentations et des remarques du député de Champlain
il y a plusieurs volets; la première question est la suivante: En
avez-vous pris connaissance et quelle est votre opinion, non pas en tant que
membre du cabinet, parce que lieutenant-gouverneur, je ne sais pas s'il s'est
prononcé sur le projet et si vous en avez parlé, mais, en tant
que député, qu'en pensez-vous?
Deuxième question: Avez-vous l'intention de permettre, au moins,
un délai de parution dans votre règlement et pourquoi ne le
dites-vous pas dans la loi? Il est de pratique courante, normalement, que les
règlements adoptés, avant leur entrée en vigueur, soient
publiés dans un délai de 30 ou 60 jours; pourquoi ne le
dites-vous pas dans votre loi, au moins pour permettre...
M. Duhaime: Parlez-vous du délai ou de l'obligation de
parution avant une deuxième parution?
M. Pagé: L'obligation de parution avant que les
modifications au règlement ou que le règlement lui-même
soit modifié.
M. Verreault: Vous devez prévoir un délai d'au
moins 30 jours pour l'entrée en vigueur.
Une Voix: ...
M. Verreault: Moi, je ne crois pas tellement à
l'infaillibilité du ministre.
M. Pagé: Quoique, si le projet de loi no 198 est
adopté, ces questions sont réglées, parce que...
M. Duhaime: Troisième volet?
M. Pagé:... dans le projet de loi no 198 on dit: Cinq
députés à l'Assemblée pourront demander de
convoquer une commission parlementaire pour faire en sorte que le projet de
règlement soit étudié, ici, en commission parlementaire,
qui est la prolongation de l'Assemblée nationale.
Mais advenant le cas où le projet de loi no 198 ne serait pas
adopté, parce que les députés pourraient se buter,
avez-vous tout au moins l'intention de vous obliger à un délai de
parution avant l'adoption d'un règlement?
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Duhaime: J'attendais un autre volet, M. le Président,
on m'avait annoncé trois volets.
M. Pagé: Répondez-moi à ces deux volets et
le troisième viendra peut-être, compte tenu des deux premiers.
M. Duhaime: J'ai pris connaissance, avec une certaine
réserve, du projet de loi no 198, déposé par le
député de Saint-Laurent. Ce qui m'a étonné, c'est
que le député de Saint-Laurent, qui a été membre du
Conseil des ministres pendant de longues années, n'ait pas pensé
à ça avant. Je vous avoue franchement que je devrai poursuivre ma
réflexion et mon étude du projet de loi no 198...
M. Pagé: ... que vous avez pour répondre à
ça?
M. Duhaime: Le gouvernement appellera ou n'appellera pas, pour
fins de deuxième lecture, le projet de loi no 198. Mais, ma seule...
M. Pagé: On va l'appeler, nous, on a droit aux motions du
mercredi.
M. Duhaime: Ma seule remarque, c'est ça. Si l'Opposition
officielle veut le rappeler un mercredi, libre à elle, il sera mis aux
voix.
Pour répondre à votre deuxième volet, je ne pense
pas que, dans une loi comme celle-ci, qui se veut d'exécution efficace
et rapide, nous ayons besoin d'un délai d'avis de 60 jours ou de 90
jours.
M. Pagé: Même pas 30 jours?
M. Duhaime: Ce n'est pas nécessaire.
M. Pagé: On décide, on est efficace, un point c'est
tout; conformez-vous, vous n'avez pas un mot à dire.
M. Duhaime: Je ne vois pas l'utilité d'y mettre un
délai. Je voudrais savoir pourquoi vous voulez avoir un délai
là-dedans.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: Parce qu'il est de mise, M. le Président,
et encore, dans le projet de loi no 126, à la suite de
représentations que l'Opposition a formulées, on a accepté
un délai de parution de 30 jours. Vous avez le pouvoir, en vertu du
deuxième paragraphe de p), de le faire. Pourquoi ne nous dites-vous pas
si vous le ferez ou si vous ne le ferez pas?
L'article 35 de votre projet de règlement dit: "Le présent
règlement entre en vigueur le 1er septembre 1979". Vous vous en
êtes donné un délai. La loi devrait normalement être
adoptée le 21 ou le 22 juin et sanctionnée le 21 ou le 22 juin.
Pourquoi vous êtes vous donné jusqu'au 1er septembre pour adopter
le règlement? Vous ne serez pas efficace entre juin et septembre? (0 h
30)
M. Duhaime: On est toujours efficace, M. le Président. Je
ne voudrais pas que le député de Portneuf induise...
M. Pagé: On voit cela dans les ZEC, oui, que vous
êtes efficace.
M. Duhaime: ... la commission en erreur.
M. Pagé: Non, loin de moi de vouloir vous induire en
erreur. C'est la réalité et c'est la vérité.
M. Duhaime: Le 1er septembre c'est pour une raison d'ordre
administratif. Il faut, bien sûr, faire l'embauche du personnel au niveau
de la SDI. Il faut que la réglementation, dont vous parlez justement,
soit soumise au Conseil des ministres. Il faut, bien sûr, terminer les
négociations avec les institutions financières qui sont
impliquées dans ce projet de loi. C'est la raison pour laquelle vous
avez trouvé la date du 1er septembre. C'est dans neuf semaines, M. le
Président.
M. Pagé: Troisième volet de la question.
Le Président (M. Lacoste): M est maintenant minuit et
trente minutes. Est-ce qu'il y a consentement pour cinq minutes?
Une Voix: Oui.
M. Picotte: Pour quinze minutes.
Le Président (M. Lacoste): II y a consentement pour
poursuivre quinze minutes.
M. Pagé: M. le Président, j'espère que le
gouvernement prendra acte, encore une fois, de notre désaccord avec son
approche. Cela m'a gêné. Pour répondre à la question
du ministre, avant de passer au vote, M. le Président, qui se demandait
pourquoi mon honorable collègue, le
député de Saint-Laurent, n'a pas jugé opportun de
présenter un projet de loi comme celui-là lorsqu'il était
membre du Conseil des ministres, je lui dirai que l'Opposition c'est profitable
dans un certain sens, cela nous permet de devenir davantage sages, etc.
D'ailleurs, vous aurez l'occasion de vivre dans l'Opposition dans des
délais assez brefs, compte tenu des sondages et des indications qu'on a
par tout le Québec.
M. Picotte: Vote, M. le Président, sur l'article 37.
M. Pagé: C'est strictement pour cela, la sagesse de
l'Opposition.
M. Picotte: J'appelle le vote, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 37 est
adopté? Le vote est appelé. Enregistrement des voix. M. le
député de Joliette-Montcalm?
M. Fontaine: Vote à main levée, M. le
Président.
M. Picotte: Enregistré.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Champlain?
M. Gagnon: Pour.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Pour.
M. Pagé: Vous êtes pour l'amendement?
Une Voix: A l'ordre, s'il vous plaît, M. le
député de Portneuf, pendant le vote.
Le Président (M. Lacoste): On est sur l'article. M. le
député de Saint-Maurice.
M. Duhaime: Favorable, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Kamouraska-Témiscouata.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Favorable.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Contre.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Shefford.
M. Verreault: Deux fois contre.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Laprairie. M. le député de Duplessis.
M. Perron: Pour.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: Contre.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Rouyn-Noranda est absent.
M. Verreault: Je vais voter pour lui.
Le Président (M. Lacoste): Pour: 5 Contre: 3. L'article 37
est adopté sur division. Article 38?
Des Voix: Adopté.
M. Picotte: Oui, adopté.
Le Président (M. Lacoste): Article 39?
M. Picotte: On n'a pas le choix. Adopté.
M. Fontaine: M. le Président, est-ce que le ministre peut
nous dire quels articles il a l'intention de faire proclamer?
M. Duhaime: On est à l'article 39.
M. Fontaine: Excusez-moi. Je pensais qu'on était rendu
à l'article 40.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 39est
adopté?
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 39 est adopté.
Article 40. M. le député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: "A l'exception des dispositions exclues par cette
proclamation". Quels sont les articles que le ministre a l'intention de...
M. Duhaime: En principe, M. le Président, tous les
articles.
M. Fontaine: Seront proclamés? M. Duhaime: En
principe, oui. M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 40est
adopté? L'article 40 est adopté.
M. Picotte: M. le Président, en terminant ce projet de
loi, comme le ministre a pu le remarquer, il a eu le concours de l'Opposition
officielle autant en deuxième lecture qu'à l'étude article
par article du projet de loi. D'ailleurs, dans sa réplique en
deuxième lecture, le ministre a fait état du fait que le discours
que j'avais prononcé avait sans doute requis de nombreuses heures de
recherches de la
part des recherchistes, dont un est présent ici, et de
moi-même. Alors, je veux rassurer le ministre, nous allons garder nos
recherchistes, parce que nous nous sommes aperçus qu'ils sont meilleurs
que les recherchistes du ministère.
En terminant, merci, M. le Président.
M. Pagé: Ils vont nous suivre au ministère!
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que le projet de loi no
37, Loi sur l'aide au développement touristique, est adopté?
Une Voix: Tel qu'amendé.
M. Duhaime: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Picotte: Si vous voulez faire un échange, on n'est pas
d'accord.
M. Fontaine: Est-ce qu'il est adopté ou s'il n'est pas
adopté?
M. Duhaime: Je voudrais remercier mes collègues de la
commission parlementaire, en commençant, bien sûr, par mes
collègues les députés ministériels, et je voudrais
aussi remercier les députés de l'Opposition officielle et mon
collègue, le député de Nicolet-Yamaska. Je voudrais
également, non pas répéter ce que disait à votre
sujet le député de Johnson, mais vous remercier de votre
indulgence et de votre grande patience; j'ajouterais de votre
sérénité.
Vous allez me permettre également de remercier, non pas les
recherchistes, mais les fonctionnaires de mon ministère il y en a
en recherche, il y en a au contentieux, il y en a à la Direction du
développement mon chef de cabinet et ceux de mon cabinet, enfin,
tous ceux et celles qui, de près ou de loin, de façon directe,
indirecte ou circons-tantielle, ont contribué à la
préparation de ce projet de loi. Je vous remercie, M. le
Président.
Le Président (M. Lacoste): Le projet de loi no 37 est-il
adopté?
M. Fontaine: Egalement à ceux qui étaient...
M. Duhaime: Mes remerciements s'étendent également
au personnel du secrétariat de la commission qui a suivi nos
débats.
M. Fontaine: Egalement à ceux qui étaient là
dans le temps des libéraux, parce que c'est un projet de loi qui
était sur les tablettes!
Une Voix: Adopté tel qu'amendé.
Le Président (M. Lacoste): Le projet de loi no 37 est
adopté tel qu'amendé. La commission ajourne ses travaux sine
die.
Fin de la séance à 0 h 37