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Onze heures vingt-neuf minutes)
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): À
l'ordre! La commission élue permanente des transports se réunit
pour étudier, article par article, le projet de loi 47, la Loi sur le
transport par taxi.
Les membres de la commission sont: MM. Bissonnet (Jean-Mance), Blouin
Rousseau), Bourbeau (Laporte), Clair Drummond), Desbiens (Dubuc), Lachance
Bellechasse), Laplante (Bourassa), Lévesque
Kamouraska-Témiscouata), Mathieu (Beauce-Sud), Rodrigue (Vimont),
Vallières (Richmond).
Les intervenants sont: MM. Assad Papineau), Beauséjour
(Iberville), Bisaillon Sainte-Marie), Brouillet (Chauveau), Caron Verdun),
Cusano (Viau), de Bellefeuille Deux-Montagnes), Gauthier (Roberval), Houde
Berthier), Perron (Duplessis).
M. le ministre, on vous suggère de nommer un rapporteur.
M. Clair: M. le Président, je propose que le
député de Kamouraska-Témiscouata agisse comme
rapporteur.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): II y a
consentement, alors M. Lévesque de Kamouraska-Témiscouata, sera
le rapporteur.
M. le ministre, est-ce que vous auriez des remarques
préliminaires?
Remarques préliminaires M. Michel Clair
M. Clair: Oui, de brèves remarques préliminaires,
M. le Président. J'aborde cette commission chargée de
l'étude article par article avec beaucoup d'ouverture d'esprit. Je tiens
à en assurer le député de Jeanne-Mance qui nous a offert
une bonne collaboration lors de la deuxième lecture, fille s'est
manifestée par le fait qu'il est parvenu à faire quelque chose de
très rare, c'est-à-dire faire en sorte que l'Opposition
reconnaisse qu'il s'agit d'un excellent projet de loi et vote pour, comme on
l'a vu tantôt à l'Assemblée nationale.
Je voudrais également dire au député de
Jeanne-Mance et à mes collègues qu'afin de concrétiser
cette ouverture d'esprit j'ai l'intention, dès qu'on en aura
terminé l'assemblage, de donner immédiatement au
député de Jeanne-Mance et à mes collègues la liste
complète des amendements que nous allons suggérer au texte du
projet de loi. Nous avons eu des consultations avec des groupes tels que les
ligues de taxi. Nous avons rencontré, par l'entremise de mes
fonctionnaires, presque tous les présidents de ligues de taxi du
Québec lors de deux ou trois rencontres, en fait tous ceux qui ont voulu
participer à de telles rencontres. Nous avons également
effectué du travail avec la Fédération des ligues de taxi.
Nous avons eu des échanges jusqu'à hier - et nous en aurons
sûrement aujourd'hui - avec la Communauté urbaine de
Montréal. Le président de la communauté m'adressait
d'ailleurs une lettre hier dans laquelle il mentionnait qu'il n'y avait pas de
divergences profondes entre l'orientation exprimée dans le projet de loi
et celle du comité. Le rapport du comité a toutefois
été dressé dans le sens... Je pense que l'important est de
souligner que la Communauté urbaine de Montréal nous a fait
connaître ses derniers commentaires hier soir. Nous avons tenté
d'en tenir compte au maximum.
Du côté de l'Union des municipalités et de l'Union
des municipalités régionales de comté, c'est l'Union des
municipalités du Québec qui a demandé à être
entendue en commission parlementaire. Peut-être qu'il y aurait lieu de
préciser un peu les déclarations qu'a faites tantôt mon
collègue, le leader du gouvernement. Il y a eu une consultation formelle
des unions en février dernier. Les deux unions sont venues nous faire
part de leurs commentaires. Nous en avons tenu compte, par la suite; surtout de
celles de l'Union des municipalités du Québec. Je ne pense pas
que, personnellement, j'aie eu de communication avec l'Union des
municipalités régionales de comté. J'ai eu, à
plusieurs reprises des discussions formelles et informelles avec le
président, M. Francis Dufour, de l'Union des municipalités du
Québec, avec qui j'ai eu l'occasion d'échanger. Mon
collègue le ministre des Affaires municipales a fait de même. Il
en a discuté à plusieurs reprises et je pense que, sur l'un des
principaux points qui intéressaient l'Union des municipalités du
Québec, j'aurai, à l'article 67, des amendements à
proposer qui devraient aller dans le sens de ses préoccupations.
M. le Président, voilà pour mes remarques
préliminaires. Je pense que nous abordons ici l'étude d'un projet
de loi qui, sur une période de quelques années, devrait
modifier considérablement, et même de fond en comble,
l'industrie du taxi. Nous avons voulu que cela se fasse dans un climat
d'harmonie, de consultation maximale avec tous les intervenants; je pense que
nous y sommes parvenus. Les principales ligues de taxi du Québec
appuient la réforme telle que proposée. La Communauté
urbaine de Montréal se montre très positive quant à la
proposition du nouveau partage des responsabilités, d'ouverture de
nouveaux marchés. J'ai toutes les raisons de croire, que, si nous
continuons, à l'étude article par article de ce projet de loi,
à travailler dans le même contexte positif, nous pourrons donner
à l'industrie du taxi non seulement un encadrement législatif,
mais également les moyens de se développer, de se rentabiliser et
de s'intégrer pleinement comme mode de transport des personnes dans
l'ensemble des modes au Québec.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): M. le
critique officiel de l'Opposition en matière de transport, M. le
député de Jeanne-Mance.
M. Michel Bissonnet
M. Bissonnet: Je suis le critique en matière de taxi; en
matière de transport, c'est mon collègue de Mont-Royal qui
planifie tout le dossier du transport. Je m'occupe évidemment du
transport quand même, mais c'est plutôt pour le taxi que je suis le
porte-parole de l'Opposition.
Il s'agit d'un projet de loi qui est bien attendu par les travailleurs,
les artisans de l'industrie du taxi. Évidemment, le ministre, dans sa
réplique, a vu que nous faisions souvent référence au fait
que nous ne connaissions pas la réglementation. Si le ministre
était dans l'Opposition - peut-être que cela lui arrivera;
peut-être, dis-je - à ce moment-là il est certain que, pour
un législateur, lorsqu'on va dans la législation
déléguée, en tant que parlementaires, nous n'avons plus...
Nous pouvons quand même faire des communiqués de presse, mais nous
ne pouvons pas, à l'intérieur de l'Assemblée nationale,
modifier la loi, si on permet de faire une chose par règlement.
Il est donc évident que nous sommes d'accord qu'il y ait une loi
qui s'applique spécifiquement à cette industrie. Il est
évident que le taxi, nous devons le situer à trois niveaux.
Premièrement, il y a un problème très spécifique
dans la région métropolitaine où il y a trois
agglomérations, la ligue A-5, A-12 et A-Il. Il y a également le
problème d'une autre région urbaine importante, la région
de Québec; là, les problèmes ne sont pas les mêmes
que dans la région métropolitaine de Montréal. Il y a
également certains problèmes dans les régions mi-urbaines;
à titre d'exemple,
Granby, Drummondville. Il y a également le problème que
soulignait le député de Portneuf lors de l'étude en
deuxième lecture, le problème du taxi en milieu rural.
L'objectif de l'Opposition est d'améliorer ce projet de loi qui
s'appliquera à l'industrie du taxi. Nous ferons certains amendements, M.
le ministre, dans le but de bonifier ce projet de loi. Le ministre des Finances
a annoncé, M. le ministre des Transports, qu'il y aurait un
crédit d'impôt de 500 $ le 31 décembre 1984 à tous
les propriétaires ou locateurs d'un permis de taxi. Nous avons
vérifié à l'intérieur du projet de loi 44 qu'a
déposé à l'Assemblée nationale le ministre du
Revenu et nous ne retrouvons pas d'article accordant le crédit
d'impôt aux propriétaires ou locateurs d'autos-taxis.
Nous avons attiré l'attention du ministre des Transports à
l'Assemblée nationale et lui avons dit que nous pensons que ce
crédit d'impôt devrait être accordé non pas le 31
décembre 1984 mais le 31 décembre 1983, compte tenu des
difficultés économiques que vivent tous les artisans, les
propriétaires travaillant dans l'industrie du taxi depuis plus de trois
ans. Les tarifs ayant augmenté, la clientèle ayant
diminué, le nombre de permis étant le même, ces artisans,
depuis trois ans, vivent dans un état de crise au niveau des revenus
qu'ils ont.
Nous pensons donc et souhaitons que le ministre des Transports demande
au ministre des Finances de modifier le projet de loi 44. M. le ministre, dans
le projet de loi 44, on n'a pas indiqué le crédit d'impôt
de 500 $. Je vais vous lire tout ce qui touche la loi sur le carburant. S'il
est à l'intérieur, vous me le direz. J'ai vérifié
ce matin avec le ministre du Revenu et il m'a informé que cela devait
absolument être à l'intérieur du projet de loi.
À l'article 60 du projet de loi 44, on dit: L'article 2 de la Loi
concernant la taxe sur les carburants est modifié par le remplacement du
premier alinéa... Là, on parle là du montant de 40% qui
est réduit à 30%, mais on ne trouve aucun article ayant trait
à la réduction de 10% pour les compagnies d'autobus interurbains
et on ne trouve aucun article en ce qui a trait au crédit d'impôt
pour le 31 décembre 1984.
Là où nous attirons l'attention du ministre des
Transports, c'est que nous concevons qu'il soit très difficile aux
propriétaires de taxi, le 31 décembre 1984, d'évaluer la
proportion du travail qui a été effectué sur chacun des
permis de taxi. Évidemment, dans la région de Québec
où on a une auto, un chauffeur, un homme, une voiture, il n'y a pas de
problème parce que c'est quand même le même conducteur qui
conduit l'auto toute l'année. En fait, il peut y en avoir deux ou trois.
Mais, lorsqu'on se retrouve dans la région métropolitaine de
Montréal où il y a plusieurs chauffeurs qui conduisent la
même auto, il arrivera à ce moment que le propriétaire
devra diviser au prorata entre les chauffeurs qui ont conduit son
véhicule durant une année.
Évidemment, cela touche surtout les automobiles de flotte.
À ce moment, le propriétaire d'une automobile de flotte ne pourra
pas réclamer un crédit d'impôt. Cela va au chauffeur, au
conducteur qui loue la voiture. Il y a un problème, c'est que la
répartition va créer certaines confusions. On pense qu'il devrait
y avoir un mécanisme encore plus souple pour bien identifier le
crédit d'impôt selon une autre formule qui pourrait être
plus... J'essaie d'y penser et je ne l'ai pas encore trouvée.
D'autre part, il y a tous ceux qui sont au pourcentage, tous les
chauffeurs qui sont au pourcentage, et cela touche particulièrement la
région de Québec. Dans le projet de loi, évidemment, on
n'en traite pas, mais dans l'énoncé complémentaire du
ministre, on ne fait pas rapport, on ne touche pas aux conducteurs ou aux
chauffeurs qui sont à 40%. À ce moment-là, la prime ira au
propriétaire d'auto-taxi. Le type qui a un salaire à 40% n'aura
pas de réduction pour son travail au niveau de l'essence.
Donc, nous pensons que cette prime de 500 $ devrait être effective
le 31 décembre 1983 au lieu du 31 décembre 1984, compte tenu que
le 31 décembre 1984 il y aura aussi d'autres cas-problèmes. On
n'a qu'à penser à tous les - je ne sais pas si le ministre pourra
me répondre, il a plus de statistiques que nous - combien, en moyenne,
il y a de transferts de permis par année au Québec. Tous ces
transferts de permis, j'aimerais en savoir le nombre. Tous ceux qui ont conduit
au pourcentage ou, comme locataires, n'auront pas de ristourne ou de partie de
ristourne complète, si vous voulez, sur le montant affecté
à chaque permis. Donc, il y a un petit problème de ce
côté-là.
En ce qui a trait à la demande de l'Union des
municipalités du Québec et de l'autre union, nous
considérons que dans le projet de loi il s'agit d'une option
facultative. Nous avons également bien écouté le
comité de travail de la communauté urbaine. Autant que nous
sommes concernés - c'est dans la région métropolitaine -
nous sommes d'accord avec la décentralisation. Ceci apportera à
l'industrie du taxi dans la région métropolitaine une
surveillance plus étroite et je pense que l'industrie du taxi ne s'en
portera que mieux.
II y aura quand même un problème au niveau des trois
agglomérations qui seront à l'intérieur de la
communauté urbaine, qui apporteront certains problèmes au niveau
de la réduction des permis. Tout le monde dans l'industrie du taxi, tant
au niveau du ministère que de l'Opposition, on est conscient qu'il y a
trop de permis de taxi à Montréal. On est également
conscient qu'il y a trop de permis de taxi à Québec.
Cependant, la difficulté que nous constatons, c'est que nous
aimerions avoir une réglementation à l'intérieur du projet
de loi. Cela fait peut-être trois ans que le ministère des
Transports est conscient de cette surproportion de permis de taxi dans ces deux
grandes agglomérations. Le ministre a dit qu'il y aurait entente avec
les intervenants, on parle de ligues de taxi. Nous considérons
actuellement que les ligues de taxi ne sont pas tellement
représentatives de ceux qui en sont membres. À titre d'exemple,
on a fait une réunion il y a deux semaines, ou la semaine
dernière, et il y avait 168 personnes sur 3800. Les membres de la ligue
de taxi ne sont pas trop motivés à assister à leurs
assemblées. En tout cas, je dénote, après en avoir
parlé avec beaucoup de chauffeurs de taxi, car je suis assez
impliqué dans ce milieu, qu'on considère que la ligue de taxi
jusqu'ici n'a pas su motiver l'intérêt de tous ses membres qui
sont à l'intérieur de ces ligues, en particulier dans la ligue
A-11.
En ce qui a trait à la réduction des permis, c'est un
mécanisme qui sera difficile à appliquer. Vous avez dit
tantôt que l'octroi d'un crédit d'impôt de 500 $ va donner
une très grande facilité aux détenteurs de permis de taxi
de pouvoir faire un fonds de rachat. Évidemment, ces 500 $ sont remis
à tout détenteur d'un permis de taxi, locataire ou chauffeur au
pourcentage, si on fait une modification. Il demeure que ces 500 $ leur sont
donnés en raison de la surtaxe sur l'essence. Lorsqu'on a eu cette
surtaxe sur l'essence, on a augmenté les tarifs. Ce crédit
d'impôt leur est remis pour faciliter l'augmentation de leur revenu, pour
qu'ils aient un revenu décent. C'est comme cela que nous le prenons. (11
h 45)
II est bien certain qu'en réduisant le nombre de permis, les
permis prendront une plus-value à l'intérieur de chaque
région. Il est bien intéressant pour un propriétaire
d'auto-taxi... Si on rachète, à titre d'exemple, dans la
région métropolitaine 2000 permis, le permis, au lieu de valoir
7000 $, montera probablement à 15 000 $ à 16 000 $,
peut-être à 25 000 $. À ce moment-là, il faut se
poser la question: Ceux qui sont détenteurs peuvent-ils annuellement
verser un montant X?
Il y a tout le problème de savoir quels seront les permis de taxi
qui seront expropriés par ce fonds de rachat. Il faut qu'il y ait une
réglementation. On aurait aimé l'avoir dans le projet de loi. Je
pense que cela aurait été important pour que tous les
intervenants dans cette industrie connaissent toutes les clauses. Est-ce
qu'on
va commencer par ceux qui veulent s'en départir de façon
volontaire? Je pense qu'on commencerait par cela.
Deuxièmement, il y a la question des artisans. Eux ne sont
sûrement pas touchés, ceux qui gagnent leur vie avec cela. Il y a
la question de ceux qui ont des flottes, ceux qui en ont deux ou trois, ceux
qui sont propriétaires et qui ne travaillent pas dans l'industrie du
taxi. Donc, ce sont toutes des choses qu'il va falloir étudier pour
arriver avec une structure bien évidente pour telle
agglomération.
Évidemment, avec le projet de loi, en ce qui a trait à la
réduction du nombre de permis, c'est facultatif. Donc, la CUM prend ce
champ d'activité et la CUQ prend également ce champ
d'activité. Mais il demeure qu'on peut se retrouver à
l'intérieur de deux communautés urbaines où le programme
de fonds de rachat, de réduction ne sera pas le même.
Évidemment, ce ne sont pas les mêmes nombres de permis qui seront
retirés du marché. Donc, pour l'industrie du taxi, c'est bien
important, et je pense que toutes les discussions auront lieu à
l'intérieur de cela. Mais, à ce moment-là, est-ce que la
communauté urbaine, si elle prend option... Évidemment, si elle
ne prend pas option en vertu de l'article 8, ce sera encore le gouvernement qui
va réglementer; pas pour Québec, mais pour Montréal.
Alors, ce sont des mécanismes au niveau de la réduction du fonds
de rachat. Vous ne m'avez jamais entendu dire, M. le ministre, que je sache,
que j'ai fait une déclaration publique à savoir que les fonds
publics servent à cela. Mais il est peut-être possible que... Cela
peut arriver, une aide... On ne le sait pas encore; on ne connaît pas
toute la situation économique.
Vous disiez que vous manquiez de statistiques. Il manque effectivement
des statistiques dans cette industrie. Donc, au niveau de la réduction
des permis, nous sommes conscients, mais nous pensons que... On aurait
aimé avoir dans le projet de loi exactement toute la législation
ayant trait à cela, de façon spécifique et par
région, pour que tous les intervenants... Il n'y en pas beaucoup; il y
en a seulement deux: la ligue A-36 et la ligue A-11. À Laval, ils sont
très bien. Dans la ligue A-5, ils ont un chauffeur pour 800
résidents. Dans la ligue A-12, c'est la même chose. Dans les
autres agglomérations, il y a des endroits où il manque des
taxis, c'est sûr. Prenons la région de Sainte-Foy, je ne connais
pas le numéro de la ligue, mais c'est une ligue qui fonctionne bien.
On le sait en parlant avec les chauffeurs de taxi: ils n'ont pas les
mêmes revenus. Donc, à l'intérieur de ce projet de loi, on
aurait aimé avoir cette législation, parce qu'on sait
pertinemment que le problème numéro 1 dans ces deux grandes
régions, c'est le trop grand nombre de permis.
À titre d'exemple, dans la région de Québec, il y a
plusieurs coopératives et je sais que la coopérative 525-5191 a
déjà quand même planifié un programme pour rachat de
permis.
La question qui se pose, c'est lorsqu'il y aura un besoin de permis
éventuel. À ce moment-là, évidemment, on veut
racheter. mais on veut conserver le contrôle des permis qu'on a
rachetés. Il y a toute une question. Si dans la région de
Québec, il est statué par la CUQ ou par le gouvernement qu'il y a
effectivement 42 permis de trop, à ce moment-là, que ce soit la
ligue de taxi, ou un fonds de rachat géré par la CUQ, en prenant
option de l'article 68, il faudra prévoir tous les mécanismes de
revente de ces permis de taxi, si le besoin est là. Le principe, c'est
de les réduire, mais de surveiller, compte tenu de l'argent investi par
les artisans, de quelle façon ces permis seront revendus.
Il y avait le programme COPEM de la Chambre de commerce de
Montréal, où on parlait d'un montant de 1500 $ par année
et on voudrait surcharger d'une taxe de 0,10 $ le voyage. La première
question que je me pose, c'est que, dans l'industrie du taxi, c'est bien
difficile de contrôler le nombre de voyages. Vous parlez d'un reçu
codé; lorsque nous en viendrons à cet article-là, je
voudrai savoir ce qu'il en est. 1500 $, il y peut-être certaines
compagnies qui auraient les moyens de le faire mais l'artisan qui gagne sa vie
lui-même ne pourrait pas aller jusque-là. Donc, c'est un
problème et il faut sensibiliser cette industrie. Il y avait une
émission à la radio. Évidemment, ils ont reçu votre
lettre mais ce qu'il y a dans le projet de loi, ils ne le savent pas. Il est
bien évident qu'on peut avoir plusieurs points de vue. Cette industrie a
été trop souvent à l'écart. Ils se parlent tous
entre eux lorsqu'ils attendent sur les "stands". Souvent, ils n'ont pas la
bonne documentation. On leur a dit telle chose, telle autre chose. Donc, la
situation est un peu ambiguë de ce côté.
M. le ministre, nous proposerons des amendements formels. Nous pensons
que ces propositions seraient de nature à améliorer l'industrie
du taxi, qui est un transport de personnes qui n'est pas subventionné
par l'État. Nous allons proposer, ce sont des articles qui seraient
ajoutés...
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): M. le
député de Jeanne-Mance, j'ai beaucoup de propositions
venant...
M. Bissonnet: Ce que je veux vous dire, c'est que nous allons faire des
propositions à l'intérieur du projet de loi qui vont amender ou
ajouter à certains articles qui en font partie. Nous allons soumettre
trois
amendements additionnels dans le but de rentabiliser
économiquement cette industrie. Évidemment, ce ne sont pas des
articles qui sont traités à l'intérieur du projet de loi.
Je peux les proposer à la fin, M. le ministre, si vous n'avez pas
d'objection.
M. Clair: Donnez-nous les tout de suite pour qu'on puisse les
analyser.
M. Bissonnet: D'accord. Nous allons vous les distribuer à
13 heures et à la fin nous les proposerons formellement avec
explications. Nous sommes prêts à étudier le projet de
loi.
M. Clair: M. le Président, il serait peut-être
avantageux - dans le même esprit de collaboration où j'ai fourni
toute la liste des amendements au député de Jeanne-Mance - que,
plutôt que d'attendre à 13 heures, il nous les fournisse
immédiatement.
M. Bissonnet: C'est que nous ne sommes que deux, comprenez-vous.
Je sais qu'à l'intérieur de votre ministère...
M. Clair: Dès que vous les aurez...
M. Bissonnet: ...vous avez plus de personnel que l'Oppositon en
a. Je vais vous les soumettre le plus rapidement possible.
M. Michel Clair (réplique)
M. Clair: Je vous remercie. M. le Président, avant
d'entamer l'étude article par article, j'aurai deux très brefs
commentaires à la suite des propos du député de
Jeanne-Mance.
Premièrement, en ce qui concerne le projet de loi 44 et le
remboursement du crédit d'impôt de 500 $ pour la taxe sur le
carburant, la raison pour laquelle cela ne se retrouve pas dans le projet de
loi 44, c'est simplement pour des fins de législation ou de
préparation des textes dans les délais qui étaient ceux du
ministère du Revenu et du ministère des Finances pour
préparer le projet de loi 44 et pour le déposer pour fins
d'adoption. Il n'a pas été possible d'avoir les textes finaux de
la loi à ce sujet. Comme il y aura certainement d'autres lois du
ministère du Revenu lors de la session du printemps, il est apparu qu'on
pourrait faire cela à ce moment-là vu la nécessité
de tenir compte de ce que le député disait, à savoir les
chauffeurs à pourcentage, les automobiles en location, etc. On ne
voulait pas couvrir le terrain à moitié et on a
préféré attendre au printemps pour être certain que
la Loi concernant la taxe sur les carburants soit modifiée
adéquatement et reflète fidèlement l'esprit du
gouvernement et de l'Assemblée nationale.
Le deuxième point, M. le Président, brièvement, en
ce qui concerne le dépôt de la réglementation. Le
député - j'ai tenté de l'expliquer à
l'Assemblée - ne peut pas en même temps être d'accord avec
nous sur le fait qu'il est avantageux qu'il y ait une décentralisation,
dit-il, un nouveau partage des responsabilités entre le gouvernement et
les communautés, par exemple, être d'accord avec cela et en
même temps nous demander de déposer à l'avance les
règlements qui pourraient varier d'un territoire à un autre sur
certains points. Je prends, comme exemple, un programme de réduction du
nombre de permis de taxi. Comme le député l'a dit, il est fort
possible que le programme soit très différent d'une
agglomération de taxi à une autre et on ne peut pas
déposer cela aujourd'hui parce que cela devra être discuté
entre les propriétaires, les chauffeurs, les associations de services,
les ligues de taxi et la communauté urbaine concernée. On ne peut
pas déposer, on ne peut pas préjuger des décisions de ces
autorités. Il était avantageux, je pense, de garder cette
souplesse.
M. le Président, je suis prêt à entamer
l'étude de la loi article par article.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Une question additionnelle. En ce qui a trait aux
crédits d'impôt, est-ce que vous avez fait des revendications
auprès du ministre des Finances pour que ce crédit s'applique le
31 décembre 1983 au lieu du 31 décembre 1984?
M. Clair: La décision a été prise que ce
serait le détenteur d'un permis au 31 décembre 1984 qui recevrait
le crédit, et pour une raison fort simple. On a cherché à
éviter - cela n'apparaît pas dans le projet de loi - d'avoir un
système compliqué, qui demande des rapports sur le
kilométrage des propriétaires ou des chauffeurs de taxi. Il nous
est apparu - nous ne le disons pas dans un style de chicane
fédérale-provinciale - à la lumière de
l'expérience acquise par Revenu Canada avec sa méthode de
fonctionnement pour un remboursement moyen de 125 $ à 0,015 $ le
kilomètre que la paperasse qui entourait la réclamation de ces
0,015 $ le litre était beaucoup trop onéreuse en temps et en
délai pour 125 $. On a préféré retenir un
crédit d'impôt remboursable de 500 $ au moment de la
déclaration de revenus. Nous verrons quelles sont les meilleures
modalités à retenir pour assurer un partage juste et
équitable. La mesure, je le sais, aurait pu entrer en vigueur le 31
décembre 1981, 1982 ou 1983. Le gouvernement a décidé
qu'elle entrerait en vigueur pour l'année 1984. J'avais toujours dit
que, le jour où on aurait des mesures à prendre sur la taxe sur
le carburant ou
d'autres éléments, cela devrait faire partie d'un
programme d'ensemble d'amélioration et d'assainissement du sort de
l'industrie du taxi, c'est ce que nous faisons.
M. Bissonnet: Cela n'est pas dans le projet de loi. M. le
ministre, mais vous avez parlé dans votre réplique de la
Fédération des ligues de taxi, qui a un certain plan collectif
d'assurance. Il est certain qu'il y a d'autres assurances. Dans une assurance,
vous avez les coûts lorsque vous êtes non responsable, vous avez un
coût de 250 $ au minimum, tout dépend des projets. Il y en a 800
qui ont opté pour cela, je ne le conteste pas. Mais 800, sur à
peu près 15 000 ou 10 000 détenteurs de permis, c'est peu. J'ai
parlé avec plusieurs chauffeurs de taxi et ils ne sont pas
intéressés, à cause des avantages qu'ils ont ailleurs,
mais ils paient plus cher.
Il demeure, en ce qui a trait à ce projet de la
fédération des ligues avec Pratte-Morrissette - c'est une
tentative de première année - que, l'année prochaine, on
verra les coûts d'assurance qui seront affectés à cette
industrie par Pratte-Morissette. C'est, bien sûr, une tentative de cette
entreprise pour obtenir le marché des propriétaires d'auto-taxi.
J'en ai parlé avec plusieurs. Il y a des tarifs qui sont très
diversifiés d'une compagnie à l'autre, avec des avantages de
l'une à l'autre, cela dépend de la voiture, cela dépend de
la sorte. Mais il demeure que c'est dans une phase expérimentale, ce que
fait Pratte-Morrissette, mais, sur cela, je ne vous ai pas dit que tous les
chauffeurs de taxi payaient tant. La moyenne actuelle, c'est entre 1800 $ et
2200 $. Il y en a qui sont à 1100 $, mais c'est la première
année. L'an prochain, on pourra savoir combien cela coûtera
à ces personnes.
M. Clair: Ce qu'il y a d'encourageant dans cela, c'est que,
d'abord et pour la première fois, la Fédération des ligues
de taxi est parvenue, pour 800 détenteurs...
M. Bissonnet: Cela est officiel.
M. Clair: ...de permis, à négocier un contrat
collectif d'assurance qui semble beaucoup plus avantageux que ce qu'on pouvait
voir aux cours des récentes années, d'une part.
C'est tout à l'honneur de la Fédération des ligues
de taxi d'avoir réussi cette expérience pour une première
année avec 800 détenteurs. Ce qui est important également,
vous vous en souvenez, l'un des points soulevés par les
propriétaires et détenteurs de permis il y a un an et demi,
c'était l'absence de concurrence dans ce domaine des assurances pour
détenteurs de permis de taxi.
L'initiative de la Fédération des ligues de taxi a eu non
seulement un effet bénéfique pour les 800 assurés
regroupés mais a exercé aussi une pression sur la concurrence
pour les autres compagnies, semble-t-il. Je n'ai pas de rapport
détaillé, mais, selon ce qu'on m'en a indiqué, il y a une
pression à la baisse sur les taux d'assurance auprès des autres
entreprises d'assurances qui voient effectivement qu'elles devront concurrencer
la négociation de la fédération des ligues avec
Pratte-Morrissette et je pense que c'est positif. Je suis prêt à
aborder l'article 1, M. le Président. (12 heures)
Étude article par article Définitions et
application
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Oui,
depuis tout à l'heure qu'on en parle comme cela. J'appelle l'article 1
du projet de loi no 47.
M. Clair: M. le Président, l'article 1 est l'article des
définitions. D'abord, celle du mot "automobile". Cette définition
s'inspire de la définition retenue par le Code de la
sécurité routière pour le véhicule de promenade.
Elle se distingue toutefois de cette dernière en ce qu'elle pourrait
comprendre un minibus aménagé pour le transport de huit personnes
ou moins. Ce critère de capacité de transport a été
privilégié à d'autres approches d'identification du
véhicule parce qu'il apparaissait pouvoir résister à
l'évolution et au temps. En effet, le transport de passagers par la
route et au moyen d'un véhicule d'une capacité d'au plus huit
personnes nous est apparu comme relevant naturellement du domaine du taxi. En
ce qui concerne l'autorité régionale, la définition
retenue l'a été pour une raison de commodité pour
désigner la Communauté urbaine de Montréal, la
Communauté urbaine de Québec, la Communauté
régionale de l'Outaouais ou une muncipalité régionale de
comté. C'est donc un terme générique. Pour la
municipalité, cette définition a été retenue pour
une raison de commodité également pour désigner
généralement les corporations municipales. L'exclusion des
municipalités régionales de comté et des corporations de
comté était nécessaire dans la perspective où le
texte qui s'adresse aux municipalités ne devrait pas s'appliquer aux
municipalités régionales de comté ni aux corporations de
comté.
Enfin, la définition de "taxi". Cette définition a
été retenue pour raison de commodité afin de
désigner comme taxi une automobile exploitée en vertu d'un permis
de taxi. Je n'ai pas d'amendement à proposer.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): L'article 1 est adopté. J'appelle l'article
2. Nous avons un amendement qui est sur la table.
M. Clair: Oui.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): J'aimerais
peut-être qu'on traite de l'amendement.
M. Clair: Dans un premier temps.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Et ensuite
on disposera de l'article 2 au complet.
M. Clair: D'abord, à l'article 2, M. le Président,
je voudrais proposer de remplacer le troisième paragraphe du
deuxième alinéa par le suivant: "3 au transport effectué
par un conducteur bénévole dans le cadre d'une initiative de
bienfaisance soutenue par un organisme humanitaire reconnu à la
condition que la rémunération requise ne constitue qu'une
contribution aux frais d'utilisation de l'automobile."
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
On peut traiter de cet amendement. M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Clair: Peut-être une courte explication. D'abord,
pourquoi retranchons-nous le troisième alinéa de l'article 2?
Essentiellement, parce que après avoir discuté avec la
communauté urbaine et d'autres intervenants, nous nous sommes rendu
compte qu'il risquait d'y avoir une confusion si on laissait le
troisième paragraphe dans l'état où il est actuellement.
Notre objectif, c'est pour le transport des personnes handicapées par
taxi, en dehors du minibus si on veut, de pouvoir en faire un champ de domaine
exclusif au transport par taxi. On aura d'autres dispositions qui vont venir
préciser cela plus loin. On a voulu réserver dans le fond aux
seuls détenteurs de permis de taxi la possibilité d'utiliser un
véhicule de promenade pour le transport des personnes
handicapées.
En ce qui concerne le retrait du troisième alinéa, c'est
l'explication. En ce qui concerne maintenant l'introduction de ce
troisième paragraphe qui traite d'un conducteur bénévole
dans le cadre d'une initiative de bienfaisance soutenue par une organisme
humanitaire reconnu, il faut bien comprendre l'esprit de l'article 2. Le projet
de loi vise à encadrer tout le transport rémunéré
de personnes par automobile au sens de l'utilisation d'un véhicule-taxi.
Il importait donc de préciser que le transport en commun n'était
pas couvert par cette loi, que le transport scolaire n'était pas couvert
non plus par cette loi, que le transport par ambulance ou corbillard n'est pas
couvert, mais également, il fallait prévoir le cas où des
organismes de charité, à toutes fins utiles, organisent du
transport pour des fins humanitaires, que ce soit pour le déplacement de
personnes âgées ou pour le déplacement à des fins de
popote roulante ou autres. Nous avons donc voulu nous assurer qu'un conducteur
bénévole qui, dans le cadre d'une initiative de bienfaisance
soutenue par un organisme humanitaire reconnu qui requiert simplement une
contribution aux frais de l'utilisation de l'automobile ne soit pas dans une
situation d'illégalité. C'est la raison pour laquelle nous avons
proposé cet amendement.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Est-ce que...
M. Bissonnet: Sur l'amendement, nous n'avons pas d'objection.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Alors,
l'amendement est adopté.
M. Clair: Il est adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Revenons
à l'article 2.
M. Bissonnet: Alors l'article 2...
M. Clair: Pour revenir à l'article 2, j'ai un dernier
élément en ce qui concerne le transport de personnes à
l'occasion d'un baptême, d'un mariage ou de funérailles. L'effet
de l'article 2 à cet égard est de libéraliser le domaine
du transport de personnes à l'occasion d'un baptême, d'un mariage
ou de funérailles. Pourquoi faisons-nous cela? Dans un premier temps, il
existe, en vertu de décisions anciennes de la Régie des
transports du Québec, des permis spécifiques de transport de
fleurs ou de transport à l'occasion d'un baptême, d'un mariage ou
de funérailles. Nous retirons l'exclusivité de ces permis
à ceux qui les détenaient. Nous disons simplement: N'importe qui
peut maintenant en faire, y compris, cela va de soi, le détenteur d'un
permis de taxi. C'est cela qui est l'effet du quatrième alinéa de
l'article 2. C'est de faire en sorte que tous les propriétaires de taxi
pourront faire du transport à l'occasion d'un baptême, d'un
mariage ou de funérailles et qu'il n'y aura plus de droit exclusif pour
un certain nombre de détenteurs de permis qui verront leur
privilège s'éteindre par l'effet de la loi.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Sur l'article 2, finalement, des ligues de taxi se
sont réunies et plusieurs propriétaires de taxi m'en ont
parlé. Évidemment, en lisant la rédaction de cet
article, ils n'en arrivent pas à la même conception que vous, M.
le ministre. En ce sens qu'on dit que la présente loi s'applique au
transport... De toute façon, ils ont toujours fait à
l'intérieur de l'industrie du taxi le transport de personnes à
l'occasion de baptêmes, de mariages ou de funérailles. Mais au
paragraphe 5 , la loi ne s'applique pas au transport "par ambulance ou
corbillard", si on va par analogie. Alors, évidemment il n'y a pas de
taxis qui vont faire du transport par ambulance ou par corbillard. Si on
applique le même raisonnement, la loi ne s'applique pas à ceux qui
font du transport de personnes à l'occasion d'un baptême, d'un
mariage ou de funérailles. Alors, si la loi ne s'applique pas pour les
chauffeurs de taxi, les propriétaires de taxi, pour le transport par
ambulance et par corbillard, par analogie, elle ne s'applique pas non plus au
transport de personnes à l'occasion d'un baptême, d'un mariage ou
de funérailles. On arrive à la conception suivante - les
intervenants ont étudié, j'ai une copie des discussions qu'ils
ont eues - que si cela ne s'applique pas au transport par ambulance ou par
corbillard, cela ne s'applique pas non plus au transport de personnes à
l'occasion d'un baptême, d'un mariage ou de funérailles. Il serait
peut-être plus valable de biffer ce 4°. À ce moment,
l'industrie du taxi s'appliquerait au transport de personnes à
l'occasion d'un baptême, d'un mariage ou de funérailles. Ou mettre
un article plus spécifique à l'intérieur du projet de loi,
non pas l'article 2, disant que le transport rénuméré de
personnes par taxi s'applique à l'occasion d'un baptême, d'un
mariage ou de funérailles. Là, ce serait beaucoup plus clair que
ce que vous dites dans le projet de loi. Évidemment, on va arriver
à la question: Qu'est-ce que c'est? La présente loi s'applique au
transport rémunéré de personnes à l'aide d'une
automobile. Est-ce qu'on veut dire que c'est un taxi ou une limousine?
M. Clair: Le mot "automobile" est défini à
l'article 1: C'est huit personnes et moins.
M. Bissonnet: Huit personnes et moins.
M. Clair: Je vais répéter l'explication au
député de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Je regarde cela de la façon la plus logique
possible. Vous dites que toute cette loi 47 ne s'applique pas au transport par
ambulance ou par corbillard. Est-ce qu'on est d'accord avec cela? On dit
également que la loi ne s'applique pas au transport de personnes
à l'occasion d'un baptême, d'un mariage ou de funérailles.
À ce moment-là, cela ne s'applique pas.
M. Clair: Donc, ce n'est pas réglementé. Mais je
reprends l'explication dans l'autre sens. Notre première idée au
départ c'était effectivement de réserver comme transport
exclusif au taxi le transport de personnes à l'occasion d'un
baptême, d'un mariage ou de funérailles.
M. Bissonnet: Cela vous ne pouvez pas le faire.
M. Clair: Sauf que nous avons découvert qu'il existait, je
pense, une vingtaine de permis qui avaient été émis par
l'ancienne Régie des transports du Québec ou peut-être
même par la Commission des transports du Québec à ses
débuts - je pense qu'ils avaient été émis par
l'ancienne Régie des transports du Québec - qui donnaient le
droit exclusif de faire cela.
Si nous donnions le transport à l'occasion d'un baptême,
d'un mariage ou de funérailles comme étant exclusif aux taxis,
nous n'avions d'autre choix que de donner également à cette
vingtaine de permis un permis de taxi. On se serait retrouvé alors
à ajouter d'autres permis de taxi alors qu'on s'entend tous pour dire
qu'il y en a trop.
En faisant ce que nous faisons, nous disons simplement ceci: La Loi sur
le transport par taxi ne s'applique pas au transport de personnes à
l'occasion d'ur baptême, d'un mariage ou de funérailles. C'est
donc dire que c'est en dehors de la Loi sur le taxi. Cependant, ce que cela a
comme effet, c'est de permettre l'accès à n'importe qui - c'est
vrai - à faire du transport de personnes à l'occasion d'un
baptême, d'un mariage ou de funérailles, que ce soit un taxi ou
les anciens détenteurs de permis de la Régie des transports du
Québec. Quand le député dit que cela ne s'applique pas non
plus au transport par ambulance ou corbillard, c'est parce que c'est
régi par ailleurs, par d'autres lois et règlements qui concernent
le transport par ambulance ou par corbillard de la même façon.
Dans ce cas, il y a d'autres lois et règlements.
M. Bissonnet: Je vais vous poser la question.
M. Clair: Dans le cas du quatrième alinéa il n'y a
pas d'autres lois et règlements. Ce n'est pas interdit. C'est donc
ouvert à tout le monde, y compris les propriétaires de taxi.
M. Bissonnet: Je vais vous poser la question sous un angle
différent. La compagnie de taxi X décide de faire une
publicité dans une grande région, à Québec, par
exemple. Elle annonce qu'elle fait le transport de personnes à
l'occasion d'un baptême, d'un mariage ou de funérailles. Cela n'a
jamais été publicisé par les
compagnies de taxi.
Évidemment, quand une personne veut avoir un taxi pour des
funérailles, pour un mariage, elle appelle le "dispatch" et dit:
J'aurais besoin de deux grandes autos, noires ou foncé, etc. Mais avec
cet article, dans le projet de loi on mentionne spécifiquement que la
loi du taxi ne s'applique pas pour le transport de personnes à
l'occasion d'un baptême, d'un mariage ou de funérailles. Je
comprends que vous avez peut-être 20 permis qui sont exclusifs à
cela. Évidemment, j'aimerais peut-être dans cet article "ne
s'applique pas au transport de personnes qui ont un permis exclusif à
l'occasion d'un baptême, d'un mariage ou de funérailles" pour
peut-être protéger leurs droits acquis là-dedans. Mais si
je m'en tiens littéralement aux mots de l'article, à mon sens
tout le transport de personnes à l'occasion d'un baptême, d'un
mariage ou de funérailles, ne s'applique pas à une loi
spécifique comme on le fait sur le transport par taxi.
Évidemment, cela va se faire, comme vous le dites. Mais si on
veut, on a l'occasion pour légaliser toute la patente, tout ce qui se
fait par taxi, transport de colis, de biens. Cela se fait par taxi. Ils l'ont
pas le droit de faire le transport de biens. Vous avez toutes les agences de
transport de petits colis, tous les transports de courrier qui font du petit
colis autant que du courrier, évidemment le taxi pourrait en faire. Mais
si vous marquez au sixième paragraphe que cela ne s'applique pas au
transport, ils doivent avoir des permis de transport du courrier, eux, de la
Commission des transports. À ce moment, si vous ajoutez un
sixième paragraphe disant que cela ne s'applique pas au transport de
biens et de petits colis, le transport de petits colis ne serait pas
légalisé. Là vous le légalisez parce que c'est
impliqué dans un autre article du projet de loi.
Dans ce cas, je vous dis que tous les chauffeurs de taxi sont de cet
avis de même que la ligue de taxi, tous les présidents de ligues,
parce qu'ils ont lu cet article. Je ne sais pas si vos conseillers juridiques -
vous en avez plusieurs... Je suis avocat de profession et quand je lis cela je
me dis: Ce n'est pas marqué que c'est pour protéger ceux qui ont
des droits exclusifs. Par contre je considère qu'en l'enlevant de
là, M. le ministre, ceux qui ont des permis spécialisés
les ont toujours mais cela permet à ce moment de l'appliquer directement
à... (12 h 15)
M. Clair: Non, le député se trompe. Si on biffe le
quatrième alinéa, c'est quoi, l'effet? L'effet de cela est de
confirmer dans leur privilège exclusif la vingtaine de détenteurs
de permis de transport à l'occasion de baptêmes, de mariages ou de
funérailles. C'est cela, l'effet de sa proposition. Je sais que ce n'est
pas cela qu'il recherche. J'ai discuté longuement hier soir avec les
avocats de mon contentieux de cette question-là, à savoir s'il
serait possible de trouver une formulation différente. On se bute.
D'abord, il faut tenir compte des contraintes existantes. Sur le strict plan
législatif, on se bute à des difficultés de
rédaction qui rendent l'article plus complexe quand on se met à
le libeller autrement. Là, c'est clair: Les 20 détenteurs de
permis de transport à l'occasion d'un baptême, d'un mariage ou de
funérailles conservent leurs droits puisqu'on dit que cela ne fait plus
partie du domaine réglementé. C'est ouvert à tout le
monde. Ces gens-là pourront continuer à faire leur promotion. Les
propriétaires de taxi - pour prendre l'exemple que vous aviez
tantôt - pourront effectivement, s'ils le veulent, annoncer qu'ils
peuvent maintenant faire du transport à l'occasion de baptêmes,
mariages ou funérailles.
Il y a 20 permis et 43 automobiles qui sont concernés.
Étant donné que ces véhicules sont déjà
immatriculés AT pour le transport à l'occasion de
funérailles, etc., ce sont des voitures régulières
semblables aux voitures qui sont utilisées pour les
véhicules-taxis. Le fait de les reconnaître comme taxis
spécialisés, si c'était cela qu'on avait fait, si on les
avait reconnues comme taxis spécialisés, cela aurait
facilité grandement la pratique de transport illégal, ce qui
n'est pas l'objectif qu'on poursuit, au contraire. On ne veut pas que ces
gens-là puissent continuer à immatriculer leurs voitures AT,
qu'ils immatriculent facilement pour faire du transport illégal avec des
plaques AT. C'est un des problèmes majeurs de l'industrie du taxi,
surtout dans la région de Montréal, les fameuses plaques AT. On
essaie de régler ce problème-là. La meilleure façon
de le faire, c'est de laisser ceux qui avaient déjà des permis
avec le droit de continuer à le faire, mais sur une base non exclusive,
et d'autoriser les détenteurs de permis de taxi le faire
également.
M. le Président, je n'ai plus d'argument pour convaincre le
député. On poursuit les mêmes objectifs.
M. Bissonnet: Vous ne me convainquez pas. L'objectif que
l'Opposition recherche est de discuter de ce sous-alinéa de l'article 2.
On veut être certains que l'industrie du taxi puisse faire le transport
de personnes. Si on se rapporte à l'article 15...
M. Clair: Je vous en donne l'assurance, M. le
Président.
M. Bissonnet: Une minute. Si cela arrive devant un juge en Cour
supérieure et qu'on a un jugement déclaratoire, je ne suis pas si
sûr que cela qu'on va être assuré du jugement. Cela est une
autre chose. Je ne
suis pas assuré que, selon la définition de l'article 2...
Les permis des limousines AT, c'est complètement exclusif à ce
qu'on parle à l'article 2. On parle de transport
spécialisé à l'intérieur du projet de loi.
M. Clair: C'est une forme de transport
spécialisé.
M. Bissonnet: Cela est un transport spécialisé.
Donc, à l'intérieur du projet de loi on touche à tous les
transports, à la définition du transport
spécialisé. Dès le départ, on ne veut pas
définir ce transport qui est spécialisé à
l'intérieur du projet de loi. Là, on vient de me dire que c'est
un transport spécialisé. Donc, si c'est un transport
spécialisé, ceux qui transportent des personnes à
l'occasion de baptême, c'est du transport spécialisé et ils
ne seraient pas couverts par l'article du projet de loi alors que les autres
qui font d'autres transports spécialisés le sont.
Regardez l'article 15, un permis de taxi suffit. On pourrait ajouter un
article comme celui-là et à mon point de vue, cela serait encore
plus clair. Je n'aurais pas d'objection à le laisser là,
l'article 4, mais à l'article 15, on pourrait mettre un
sous-alinéa en disant: Un permis de taxi suffit à autoriser un
transport de personnes à l'occasion d'un baptême, d'un mariage ou
de funérailles. Je pense que ce serait plus clair.
On pourrait suspendre, M. le Président, l'article 2, quitte a ce
que vous puissiez vérifier ce que je vous dis.
M. le ministre, j'aurais une petite information à ajouter; c'est
que dans le règlement T-12, r.22...
M. Clair: M. le Président, peut-être juste
pour...
M. Bissonnet: C'est déjà réglementé.
Dans le T-12, r.22, on réglemente déjà les services lors
des baptêmes, des mariages et des funérailles. Cela existe
déjà dans le règlement T-12, r.22. En fait, ce que je veux
et ce que je souhaite, c'est que si ces vingt gars qui transportent des
personnes décident, à un moment donné, d'aller devant un
juge de la Cour supérieure et de demander un jugement
déclaratoire là-dessus, je ne suis pas sûr de la
réponse.
M. Clair: M. le Président, les meilleurs avocats ont
regardé cela au comité de législation, au ministère
de la Justice. Des avocats de mon ministère qui sont habitués
dans ce domaine de la réglementation et de la législation dans le
domaine du transport me disent que, sur le plan de la sécurité
juridique, l'article 2 tel qu'il est libellé est solide. Si, à
des fins didactiques, et uniquement à des fins didactiques, on veut
ajouter un article, qui semblera plus opportun, pour préciser que le
permis de tax autorise, mais à titre non exclusif, Ie transport de
personnes à l'occasion d'un baptême, d'un mariage ou de
funérailles, on pourra le faire quelque part, mais ce ne sera
qu'à des fins didactiques parce que sur le strict plan juridique
l'article 2, tel qu'il est libellé, est le plus solide. Il
établit clairement qu'il n'est pas nécessaire de détenir
un permis pour faire du transport à l'occasion d'un baptême, d'un
mariage ou de funérailles. Par conséquent, tant les anciens
détenteurs de permis spécialisés immatriculés AT
que les détenteurs d'un permis de taxi T ou TR peuvent en faire.
L'objectif majeur que nous poursuivions était d'éliminer
la possibilité de faire du transport illégal trop facilement. 43
véhicules automobiles immatriculés AT vont perdre de cette
façon le droit d'immatriculer leur véhicule AT et, en
conséquence, ils ne pourront plus faire de transport illégal
facilement parce qu'ils n'auront plus le couvert d'une plaque AT pour circuler.
Je propose qu'on adopte l'article 2 tel qu'il est et qu'on puisse voir si,
à l'article 15 ou à un autre article, il n'y aurait pas lieu,
à des fins didactiques, d'ajouter une phrase qui irait dans le sens de
ce que dit le député de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Est-ce qu'on pourrait, M. le ministre, pour ne pas
avoir d'autres discussions là-dessus... Je vais vous citer le
règlement T-12, r.22 qui dit à l'article 16: Lorsque le service
est fourni à l'occasion d'un baptême, d'un mariage,
d'obsèques ou d'un défilé autorisé par
l'autorité compétente, le dôme et les affiches portant les
inscriptions visées à l'article 4 peuvent être
enlevés. Il y a véritablement un droit, Évidemment,
à l'intérieur de ce projet de loi, j'aimerais que l'article 15.2
- et je peux faire la proposition; je ne sais pas si...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Enfin, si
monsieur...
M. Clair: Les avocats sont en train de regarder cela, mais je dis
encore une fois que c'est à des fins didactiques.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): D'accord.
On va retenir votre suggestion, votre amendement pour l'article 15.
M. Bissonnet: D'accord. J'accepte l'article 2 conditionnellement
à ce qu'or rediscute, à l'article 15, de cette situation.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de...
M. Polak: Sainte-Anne.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
...Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je m'excuse. Je viens juste
d'entrer, j'étais en Chambre. Sur l'article 2, j'y ai fait
référence dans "non discours de deuxième lecture... Non,
je ne voudrais pas recommencer. Si vous me dites que cela a été
réglé... Je suis tout de même avocat et je respecte
beaucoup l'opinion des avocats du ministère, mais, comme avocat de la
pratique privée, on lit un texte et on l'interprète en pensant
directement à la pratique privée.
La façon dont j'ai lu l'article 2 la toute première fois,
le texte dit que la présente loi ne s'applique pas... Ensuite, il y a
quatre catégories. On a l'impression que ces quatre catégories ne
sont pas couvertes et que les chauffeurs de taxi n'ont pas le droit de
s'occuper de ce moyen de transport. Il faut que la rédaction du texte -
j'en ai même parlé avec le ministre la semaine dernière, je
me le rappelle - soit faite d'une manière, parce que là je dois
comprendre... Non, les taxis ont le droit de s'occuper de transport à
l'occasion d'un baptême, d'un mariage, de funérailles ou du
transport des handicapés, qui sont exclus, ici, dans le texte.
Si l'intention était de ne pas dire cela, qu'on le dise. Si le
point a été soulevé par notre porte-parole...
M. Clair: Je pense que le point a été bien
soulevé par le député de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Le point a été bien soulevé,
mon cher collègue, et, à l'article 15, on ajoutera...
M. Polak: C'est correct.
M. Bissonnet: Les conseillers juridiques et les légistes
verront à apporter un amendement qui éliminera tout doute dans
notre esprit à savoir que l'industrie du taxi peut faire le transport de
personnes à l'occasion de baptêmes, de mariages, ou de
confirmations, toutes ces choses-là.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Comme le
disait le député de Jeanne-Mance, l'article 2 est adopté
tel qu'amendé.
M. Bissonnet: Tel qu'amendé et...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Avec en
suspens l'article 15, où on devrait introduire un amendement. J'appelle
l'article 3.
Transport par taxi Dispositions
générales
M. Clair: M. le Président, l'article 3 prescrit
l'obligation de détenir un permis de taxi pour offrir ou effectuer un
transport rémunéré de personnes par automobile. Il
regroupe, sous le couvert du permis de taxi, l'ensemble du transport de
personnes par automobile et établit ainsi que ce transport doit
principalement relever du domaine du taxi, même si, par ailleurs,
certaines activités peuvent faire l'objet d'un permis de taxi
spécialisé. Enfin, la rédaction de l'article autorise le
chauffeur de taxi qui a loué le taxi à la journée ou
à la semaine à l'exploiter de la même manière que le
permis de propriétaire.
M. Bissonnet: M. le ministre, pour les articles 4 à 8,
nous n'avons pas de...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Enfin,
est-ce que...
M. Bissonnet: L'article 4 est adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Non, non,
l'article 3.
M. Bissonnet: L'article 3 est adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
3 est adopté. J'appelle l'article 4. Si vous n'avez pas de commentaires,
M. le ministre, on peut...
M. Clair: Adopté?
M. Polak: Excusez-moi.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Oui.
M. Polak: J'ai une question à propos de l'article 3.
L'article 3 dit...
M. Clair: II est adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): II est
adopté. Enfin...
M. Polak: Oui, une minute. N'allez pas trop vite. Ne commencez
pas avec cette tactique, parce qu'on peut rester longtemps ici.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Non, non,
mais...
M. Polak: On coopère. On m'a toujours dit que le ministre
des Transports est un gars qui coopère. Moi, je suis prêt à
coopérer, mais si on commence ce jeu-là... Je l'ai
déjà fait avec le ministre Bédard; je
suis prêt à faire cela. Je n'ai pas eu la chance, M. le
Président, de lever la main à l'article 3; j'ai seulement une
question.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): D'accord,
allez, allez.
M. Polak: Très bien. On dit ici: une personne doit
être autorisée à avoir un permis de taxi. Le mot "personne"
inclut-il une personne morale, une compagnie, etc.? Car il ne s'agit pas
toujours d'un individu?
M. Bissonnet: Vous avez étudié longuement le projet
de loi, M. le député?
M. Polak: Oui, hier soir, pendant la tempête de neige.
M. Clair: Le mot "personne" couvre effectivement une personne
physique et une personne morale.
M. Polak: C'est comme cela que j'ai voulu comprendre...
M. Clair: Oui.
M. Polak: Mais, il n'y a pas de problème?
M. Clair: Non.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
M. le député est rassuré?
M. Polak: Je suis rassuré, parce que c'est
enregistré maintenant. Si jamais cela se plaide devant les tribunaux, on
invoquera la parole du ministre.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): D'accord.
J'appelle l'article 4. M. le député.
M. Clair: L'article 4 est adopté?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
vous avez... Article 5.
M. Bissonnet: M. le député de Sainte-Anne, cela
va?
M. Polak: Cela va.
M. Bissonnet: Vous nous ferez signe.
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article 4
est adopté. J'appelle l'article 5.
M. Clair: Adopté? M. Bissonnet: Adopté.
Transport privé ou collectif
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article 5
est adopté. J'appelle l'article 6.
M. Clair: Adopté? M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle l'article 7.
M. Clair: Adopté? M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle l'article 8.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article 8
est adopté. J'appelle l'article 9.
M. Bissonnet: À l'article 9, M. le ministre, si vous avez
des commentaires à faire, on va en faire quelques-uns.
M. Clair: Cet article prévoit les occasions où les
propriétaires de taxi pourront offrir un transport collectif par taxi.
Ces occasions sont restreintes. Le transport doit être organisé
par un organisme public de transport, une municipalité, ou un
regroupement de municipalités. Le transport peut aussi être
autorisé par un règlement soit du gouvernement, soit des
autorité régionales. Dans tous les autres cas, le transport par
taxi doit être offert comme transport privé.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Avant
d'aller plus loin, considérant qui le député de
Sainte-Anne est à la fois non membre et non intervenant, est-ce qu'on
pourrait...
M. Clair: Régulariser sa situation?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
...régulariser sa situation?
M. Polak: Ah, cela c'est grave.
M. Bissonnet: Je propose que le député...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Enfin,
est-ce qu'on peut le désigne membre, peut-être à la place
de - un instant - M. Bourbeau (Laporte)?
M. Bissonnet: À la place de M. Bourbeau (Laporte).
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): C'est pour
régulariser la situation. (12 h 30)
M. Bissonnet: Je propose que le député de
Sainte-Anne remplace, à titre de membre de cette commission, le
député de Laporte.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Je pense
bien qu'il va se sentir plus à l'aise.
M. Polak: C'est une sorte de promotion, M. le
Président.
M. Bissonnet: M. le ministre, sur l'article 9, vous avez eu des
représentations de l'Union des municipalités du Québec et
de l'autre union également; les maires de certaines municipalités
ont attiré l'attention sur le fait que, en ce qui a trait au transport
collectif, ils ne voudraient pas se sentir obligés s'ils ne l'ont pas
décidé eux-mêmes. On parle d'autorité
régionale et de tout cela.
Nous, dans le deuxième paragraphe de l'article 9, on biffait "ou
d'une autorité régionale". Voici le but. À
l'intérieur d'une MRC, une ville ne désire pas faire
l'expérience du transport collectif ou appliquer, à
l'intérieur de sa municipalité, le transport collectif, mais, par
le biais de l'autorité régionale, elle pourrait être
forcée de le faire.
Je ne sais pas si vous saisissez notre point. En vue de permettre
à la municipalité d'avoir le contrôle de ses
décisions concernant le transport collectif, nous souhaitons que cela
soit autorisé par un règlement, c'est-à-dire de ne pas
forcer une municipalité, à l'intérieur d'une
autorité régionale ou dans une MRC qui voterait contre une
disposition de transport collectif. Il pourrait, à ce moment, y avoir un
imbroglio sur cela.
M. Clair: Oui. M. le Président, au premier paragraphe, on
mentionne bien: "Ou transport collectif par taxi ne peut être offert que
s'il est organisé par un organisme public de transport en commun, une
municipalité ou un regroupement de municipalités qui autorise,
par contrat, les titulaires de permis de taxi opérant dans son
territoire à offrir en son nom ce type de transport." Or, le cas d'une
municipalité est couvert par le premier alinéa.
En ce qui concerne le deuxième alinéa, il faut bien
comprendre que l'autorité régionale, cela englobe, comme je le
disais plus tôt, tant les communautés urbaines qu'une MRC, qu'une
communauté régionale. C'est la raison pour laquelle il faut qu'il
y ait un pouvoir habilitant si l'on veut que, par exemple, la Communauté
urbaine de Montréal puisse autoriser le transport collectif par
taxi.
Je comprends le député, mais pour le problème
principal qui est celui des ententes intermunicipales par rapport à une
MRC, c'est à l'article 67 que nous allons proposer des amendements qui,
je pense, vont dans le sens de ce que souhaite l'Union des municipalités
du Québec.
M. Bissonnet: Nous aimerions, M. le Président, ajouter un
troisième paragraphe.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Pour
être bien sûr, j'ai ici un amendement qui a été
déposé...
M. Bissonnet: À la suite des explications du ministre,
nous retirons notre proposition d'amendement au deuxième alinéa
de l'article 9.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): D'accord.
Il est retiré. Vous ajoutez un autre amendement?
M. Bissonnet: Oui. Compte tenu des déclarations du
ministre en deuxième lecture en ce qui a trait à la compensation
financière, nous aimerions que cette compensation financière soit
bien libellée à l'intérieur du projet de loi. Nous
voudrions ajouter l'alinéa suivant: "3° Le gouvernement accordera
à une municipalité ou à un regroupement de
municipalités ou à un organisme public de transport en commun qui
décideront d'organiser un système de transport collectif par taxi
une compensation financière suffisante à la mise sur pied de ce
système et à son bon fonctionnement."
M. Clair: M. le Président, je pense que c'est une question
de fond que soulève le député de Jeanne-Mance.
D'abord, en ce qui concerne les programmes d'aide financière du
ministère des Transports, dans tous les modes de transport, ils sont
accordés en vertu d'un article général de la Loi sur les
transports au Québec qui habilite le ministre des Transports, sur
approbation du gouvernement, à apporter une aide financière
à toutes les formes de transport. Tous les programmes d'aide
financière du ministère des Transports s'appuient sur des
décrets du gouvernement, sur de la réglementation du
gouvernement, essentiellement pour une raison: à cause de la souplesse
que l'on doit avoir dans l'application de ces programmes.
M. le Président, si on pense qu'on pourrait mettre sur pied une
loi qui viendrait prévoir les modalités d'aide financière
au transport aérien des insulaires, - c'est l'article 4 de la loi - au
transport des insulaires par traversier, au transport des marchandises sur la
Basse-Côte-Nord et dans le Nord du Québec, au transport scolaire,
au
transport des personnes handicapées, au transport en commun,
c'est impensable de mettre cela dans une loi, la loi aurait trois pouces
d'épais et le Parlement devrait se pencher au moins deux ou trois fois
par année sur la loi pour amender ces programmes d'aide
financière.
Ce que j'ai annoncé aux municipalités et aux commissions
de transport, c'est que, pour tester la viabilité d'un certain nombre
d'expériences en matière de taxi collectif -cela apparaissait
dans De nouvelles avenues pour le taxi - une somme de 300 000 $ est disponible
pour mener des expériences pilotes. Nous verrons par la suite s'il y a
lieu d'ajouter aux programmes d'aide financière existants. Par exemple,
dans le cas du transport par véhicule taxi des personnes
handicapées, on connaît l'expérience de Québec. Ici,
loin de coûter plus cher, cela coûte moins cher et cela offre une
plus grande flexibilité et une plus grande souplesse. Est-ce qu'on
aurait dû prendre l'engagement de mettre de l'argent par-dessus de
l'argent quand on défraie déjà 75% des coûts du
transport adapté? Je pense que non. Alors, sur cela, ce n'est qu'une
aide financière expérimentale qui pourra être disponible
pour les municipalités désireuses de mener des expériences
pilotes. Je suis déjà informé par la Commission de
transport de Laval qu'elle désire en introduire une. Si ma
mémoire est fidèle, le président de la Communauté
urbaine de Montréal m'indiquait, dans sa lettre hier - non, c'est en
matière de transport spécialisé - que la CTCUM
était intéressée à aller de l'avant dans une
expérience en transport spécialisé pour le transport
adapté.
Je ne vois pas qu'il y ait lieu d'indiquer dans la loi une obligation au
gouvernement d'accorder une subvention pour l'organisation d'un système
de transport collectif par taxi. On risquerait d'ajouter de l'argent par-dessus
de l'argent. Je ne vois pas que l'on puisse mettre cette obligation dans la
loi. Il y a un article pour cela, c'est l'article 4 de la Loi sur les
transports au Québec, sur lequel sont assises toutes les formes d'aide
financière du ministère des Transports. C'est en vertu de cet
article que nous avons l'intention de continuer au lieu d'introduire des
obligations particulières dans chacun des modes. Ce serait compliquer la
situation et se priver de la souplesse qu'offre l'article 4 de la Loi sur les
transports.
M. Bissonnet: Lorsqu'il s'agit d'une commission de transport qui
demande de l'aide en vertu de la Loi sur les transports, cela peut bien aller,
mais, en vertu du deuxième alinéa, le gouvernement pourrait par
règlement forcer une municipalité à organiser un transport
collectif.
M. Clair: Non, en aucune façon, M. le
Président.
M. Bissonnet: Non, je prétends que le projet de loi dit
qu'un transport ne peut être offert que "s'il est autorisé par un
règlement du gouvernement." Donc, vous pourriez le faire par un
règlement du gouvernement, par une réglementation. Vous avez le
pouvoir de le faire, si je comprends bien.
M. Clair: Autoriser, pas imposer. On n'a aucun pouvoir d'imposer,
on a le pouvoir d'autoriser. Alors, cela pourrait se produire si la ville de
Laval, par exemple, ne désirait pas avoir la décentralisation, le
nouveau partage des responsabilités qu'on propose, mais voulait
cependant connaître avant une expérience en transport collectif.
À ce moment, le gouvernement, grâce au deuxième
alinéa, pourrait dire: Oui, ville de Laval, vous voulez vivre une
expérience pilote en matière de taxi collectif, mais vous ne
voulez pas prendre tout de suite toutes les responsabilités, on peut
vous autoriser par règlement à le faire. Mais il n'est pas
question d'obliger qui que ce soit à faire quoi que ce soit.
M. Bissonnet: Évidemment, l'appréhension des maires
en ce qui a trait à la déclaration de l'UMQ tient à ce
qu'ils ne veulent pas se faire refiler des responsabilités par le
gouvernement et les instances régionales sans qu'on leur verse les
revenus correspondants.
M. Clair: C'est une autre question, M. le Président.
M. Bissonnet: C'est dans cet objectif que nous proposons de
rajouter un paragraphe. On ne parle pas de montant, on ne parle de rien. On
demande tout simplement qu'à l'intérieur du projet de loi,
lorsqu'il y a un transport collectif, le gouvernement non pas subventionne le
transport collectif, mais donne une compensation financière aux
municipalités qui n'ont pas de transport de personnes par autobus ou
quoi que ce soit. Au lieu d'implanter un système de transport par
autobus dans une municipalité peut-être de 3000 habitants -
plusieurs n'ont pas de système de transport en commun par autobus - leur
faciliter la tâche serait peut-être de s'impliquer et d'apporter
cette nouvelle avenue d'un transport collectif par taxi.
M. Clair: Distinguons bien deux choses, M. le
Président.
M. Bissonnet: Mais je ne pense pas qu'ils sont couverts par votre
article 4 de la Loi sur les transports à ce moment.
M. Clair: Oui. Regardons bien la
situation. Distinguons bien deux choses. Une aide financière au
développement d'initiatives en matière de transport collectif.
Sur cela, je dis, premièrement, qu'il existe déjà un
pouvoir, à l'article 4 de la Loi sur les transports, autorisant le
ministre à subventionner le transport sous à peu près
toutes ses formes. C'est sur cet article que reposent tous les programmes
d'aide financière du ministère des Transports qui sont
autorisés par décret du gouvernement. C'est déjà le
cas.
Par ailleurs, je dis: S'il advenait - on le propose nous-mêmes -
que des gens soient intéressés à vivre des
expériences de taxi collectif sur une base expérimentale et que
cela coûte quelque chose pour faire les études ou pour
développer le système, on dit, dans un premier temps, qu'on a 300
000 $ au budget du ministère pour une aide financière ad hoc.
Mais ce n'est pas là le programme d'aide financière
régulier au transport en commun. Si une commission de transport
remplaçait un autobus par un taxi, disons, par pur exemple, à ce
moment, c'est par le programme d'aide financière au transport en commun
que cheminerait l'aide financière qui pourrait être
apportée.
L'autre question, la question du nouveau partage des
responsabilités. C'est ce qui inquiète davantage les
municipalités régionales de comté, les
municipalités ou les communautés. Ce que j'ai dit en
conférence de presse, c'est que, pour la mise en place du système
du nouveau partage des responsabilités, c'est sûr qu'on va serrer
la vis au maximum pour ne pas, non plus, payer pour d'autres dépenses
que celles-là, mais on a d'ores et déjà accepté que
le coût de mise en place du nouveau partage des responsabilités
serait défrayé la première année à 100% par
le gouvernement, en termes de mise en place du système.
Il va y avoir des frais pour cela, par exemple, à la
Communauté urbaine de Montréal, c'est évident, à
cause du nombre auquel on s'attaque. Cependant, dans la plupart des autres
régions, il ne s'agit aucunement de facture; il s'agit de pouvoirs qui
sont donnés à des municipalités, soit sur la base d'une
entente intermunicipale, soit par la MRC.
Si, par exemple, demain matin, l'agglomération de Drummondville
décide de prendre en charge la responsabilité du taxi, la seule
chose majeure qui vient de se produire, c'est que dorénavant la
Sûreté municipale de Drummondville va avoir juridiction sur les
taxis, pas seulement sur le stationnement et les limites de vitesse, mais
également sur le respect de la réglementation du taxi. Combien
est-ce que cela coûte? Y a-t-il quelqu'un qui peut me mettre un signe de
piastre à côté de cela? C'est un pouvoir.
On habilite également la ville de
Drummondville et ses partenaires principaux de l'agglomération
à pouvoir décider que, sur leur territoire, ils vont autoriser le
transport collectif. Qu'est-ce que cela coûte à part une
réunion régulière du conseil municipal et une rencontre
avec les autres municipalités des environs pour décider cela? Il
n'y a pas de frais. Je pense que les frais de mise en place vont être
substantiels à la Communauté urbaine de Montréal,
vraisemblablement à la Communauté urbaine de Québec, parce
qu'il va y avoir nécessité de développer des petits
systèmes informatiques. Mais pour les 42 permis de Drummondville, M. le
Président, on n'est toujours bien pas pour s'équiper d'un
mini-ordinateur pour cela. Cela n'a pas de commune mesure avec ce qui se passe
à Montréal. Sur cela, on a dit: Oui, pour la mise en place, quand
il y a des frais, on va les payer à 100%. Par la suite, sur une
période de quatre ans, on verra à contribuer,
spécifiquement dans le cas de la Communauté urbaine de
Montréal, à défrayer le coût de fonctionnement et
à faire en sorte que ce soit progressivement l'industrie qui supporte
les frais de sa réglementation et non pas l'ensemble de la
collectivité. (12 h 45)
M. Bissonnet: En ce qui a trait à l'exemple du ministre -
évidemment, il y a 42 permis - c'est sûr que la ville de
Drummondville devra préparer des examens pour les nouveaux chauffeurs de
taxi; elle devra voir à l'inspection sécuritaire des
véhicules au moins deux fois par année; elle devra, s'il y a un
transport collectif, faire une étude...
M. Clair: Pour l'étude, on dit qu'on pourrait les aider si
elles le demandent, sur la base de l'expérience pilote.
M. Bissonnet: Pour la ville de Drummondville, il y a seulement 42
permis, mais il peut y avoir 80 ou 85 chauffeurs de taxi. Il faut
préparer des examens; s'il y a un transport collectif, il faut
étudier les parcours, les possibilités. C'est quand même un
travail qui est plus considérable que vous ne le pensez.
Évidemment, à l'article 9, vous avez déclaré
en conférence de presse et vous avez mentionné lors de la
deuxième lecture du projet de loi que le gouvernement défrayera
100% de la mise en place du service. Là, on vient d'apprendre que c'est
pour la première année.
M. Clair: Le coût de mise en place, c'est-à-dire le
développement du système. S'il doit y avoir acquisition d'un
mini-ordinateur, l'achat d'une machine à écrire, la location de
deux bureaux, etc. On avait des évaluations de la Communauté
urbaine de Montréal. Bien sûr qu'on va tout faire pour
s'assurer que la communauté ne profite pas du fait qu'on va
défrayer la mise en place pour - passez-moi l'expression - se "staffer"
sur d'autres sujets que le transport par taxi. Mais le coût de mise en
place, le coût de développement, on est prêt, pour autant
que c'est raisonnable, à le défrayer à 100%.
Pour le fonctionnement, on dit que, sur une période de trois ou
quatre ans, on est disposé à fournir une contribution
décroissante dans la mesure où il y aura une application de la
règle: le réglementé paie pour les avantages qu'il retire
de la réglementation.
M. Bissonnet: Si je crois ce que vous avez dit et qui n'est pas
inscrit dans le projet de loi, la première année vous allez
donner 100% du coût de la mise en service dans chacune des
municipalités qui va opter pour l'application des pouvoirs qu'elles ont
en vertu de l'article 62 ou de l'article 60.
M. Clair: Quand il y aura des frais; quand il n'y en aura pas, on
ne paiera pas.
M. Bissonnet: II y en aura toujours. Pour une ville comme
Drummondville qui a 42 permis, il est sûr qu'il y aura des frais de mise
en place du service parce que mettre en place ce service vous coûte
déjà quelque chose. Pour faire l'inspection, vous avez le service
de police, mais il faut quand même vérifier les voitures et les
amener dans un garage pour cela. C'est la municipalité qui devra
défrayer ces coûts-là. Vous nous dites que les frais de
fonctionnement seraient sur une période de trois ou quatre ans. Cela
veut dire qu'avant qu'une municipalité ou que la CUM, la CUQ ou la
Communauté régionale de l'Outaouais s'impliquent pour prendre en
option les pouvoirs de réglementation que la loi leur permet il y aura
une négociation avec le ministère des Transports afin de
connaître exactement les compensations financières qu'elles auront
dans la mise en place et le fonctionnement pour une période de trois ou
quatre ans.
M. Clair: Ces négociations sont déjà
commencées.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Voici, on
a toujours l'amendement.
M. Rodrigue: M. le Président, sur l'amendement à
l'article 9...
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): On parle
de l'amendement. M. le député de Vimont.
M. Rodrigue: C'est la première occasion que j'ai
d'intervenir; j'aurais aimé le faire avant. Il m'apparaît que
cette proposition d'amendement ne cadre pas du tout avec le sujet traité
à l'article 9. Dans ce sens-là, à mon avis, cela serait
même irrecevable. Je vous l'explique. L'article 9 se lit comme suit: "Un
transport collectif par taxi ne peut être offert que..." et là on
indique les conditions. Prenons l'amendement qui est suggéré.
L'article se lirait comme suit: "Un transport collectif par taxi ne peut
être offert que: 9.1 Le gouvernement accordera à une
municipalité ou à un regroupement de municipalités qui
décideront d'organiser un système de transport collectif par taxi
une compensation financière."
Il ne s'agit pas du tout du même sujet. Un amendement à un
article doit traiter du même sujet que l'article; autrement, il ne peut
pas amender l'article. Peut-être que ce texte pourrait se retrouver
ailleurs - à supposer qu'il soit justifié - dans le projet de
loi, mais sûrement pas à l'article 9.
M. Bissonnet: On va changer la numérotation, il n'y a pas
de problème.
M. Rodrigue: Je vous souligne, M. le député de
Jeanne-Mance, sans en faire un appel au règlement, que de la
façon dont est rédigé l'article 9, il m'apparaît
qu'on ne pourrait pas y intégrer votre texte, même si on
était d'accord sur le fond. II y a peut-être lieu de le retirer,
mais de le conserver et peut-être que, dans d'autres sections du projet
de loi, vous pourrez l'introduire. Mais il ne m'apparaît pas que c'est
à l'article 9 que cela devrait aller. Je vous le soumets, sans vouloir
faire d'appel au règlement là-dessus.
M. Bissonnet: M. le député de Vimont, c'est le seul
paragraphe où l'on définit le transport collectif.
Évidemment, on peut rajouter l'article 10 et changer toute la
numérotation. Notre amendement, nous allons le proposer et on ne le
retirera pas.
Est-ce que le ministère a des données à savoir
comment il en coûterait pour implanter un transport collectif dans une
ville moyenne, une ville de 30 000 habitants? Au niveau de la
municipalité, quels seraient les coûts, compte tenu des
expériences qui ont été faites dans d'autres endroits?
Vous avez fait une étude assez détaillée sur le transport
collectif, en 1980. Est-ce que vous pourriez nous donner une idée de
grandeur, combien cela coûterait à une municipalité pour
gérer une ligne de transport collectif par taxi couvrant peut-être
quatre ou cinq milles?
M. Clair: Regardez, M. le Président, c'est justement la
raison pour laquelle nous voulons fonctionner d'abord sur une base de projet
pilote, afin de bien connaître les avantages et les inconvénients
de différentes expériences de transport par taxi. S'il
apparaît avantageux pour les pouvoirs publics d'aller de l'avant
avec un développement en matière de transport collectif
généralisé, on verra, à ce moment-là,
à amender les programmes d'aide financière au transport collectif
qui existent déjà.
D'ores et déjà - je n'ai pas relu, récemment, tout
le détail du décret d'aide financière au transport en
commun - on sait, par exemple, que si un organisme public de transport en
commun remplaçait quelque part un autobus par un taxi, la commission
demeurerait admissible au programme d'aide financière.
En ce qui concerne les villes de 25 000 à 50 000 habitants, nous
étudions présentement la possibilité d'étendre
notre programme d'aide financière vers ces municipalités. Nous le
verrons à ce moment-là. Mais, comme c'est un programme
volontaire, je pense qu'il vaut mieux, à ce moment-ci, y aller sur une
base d'expérience pilote et on verra à ajuster, par la suite, les
programmes d'aide financière, s'il y a lieu.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Je retiens
le droit de parole du député de Sainte-Anne. Avant d'aller plus
loin, est-ce qu'on s'entendrait pour faire de l'amendement un nouvel article
qui pourrait devenir 9.1 et on le traitera à ce moment-là?
M. Bissonnet: Excellent.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
D'accord.
On revient à l'article 9, premièrement et
deuxièmement.
M. Clair: Est-ce qu'on peut considérer, à ce
moment-là, que l'article 9 est adopté et que l'on discute de
l'article 9.1?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Non. Il
n'est pas adopté.
M. Bissonnet: Le député de Sainte-Anne.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Le
député de Sainte-Anne va intervenir sur l'article 9.
M. Polak: Sur l'article 9, M. le Président, en fin de
semaine, lorsque j'étais à Montréal, j'ai parlé
avec quelques chauffeurs de taxi. Je leur parlais de transport collectif et ils
semblent très intéressés. Ils ont, toutefois,
demandé: Qu'est-ce que cela va donner? C'est un droit qu'on leur accorde
ou qu'on accorde à la CUM d'organiser cela. Ils ont encore
soulevé le problème des conventions collectives. Prenons le cas
de Montréal où il y a tout de même un système de
transport public qui n'est peut-être pas rentable sur certaines lignes de
transport, peut-être serait-il intéressant de remplacer cela par
le taxi collectif.
C'est bien beau d'avoir un droit, mais la Communauté urbaine de
Montréal ne pourra jamais commencer à gérer ou à
donner une chance au transport collectif, parce qu'elle va être
bloquée par des conventions collectives, simplement, où il y a
une protection de certains travailleurs qui disent: Vous ne pourrez pas faire
telle et telle chose. J'ai un droit acquis de travailler là et moi, je
veux faire mon travail.
Je comprends que le ministre ne peut pas dire que l'on va intervenir
dans les conventions entre un syndicat et un employeur. On ne peut pas non
plus. Mais quelle est la stimulation pour encourager la ville à faire
cela? Y a-t-il quelque chose à part le projet pilote? Ce sont des sous?
Y a-t-il un moyen d'encourager ou de faire quelque chose, parce que c'est un
domaine tout de même excitant?
M. Clair: M. le Président, deux choses. D'abord, j'ai la
conviction qu'au cours des cinq ou dix prochaines années nous
transformerons considérablement le rôle du taxi. Je reconnais,
dès le départ, qu'on ne modifiera pas l'organisation du transport
des personnes au Québec en claquant du doigt, sur une base de six mois
à un an. C'est un changement d'encadrement qui va donner des
résultats certainement à court terme, mais, principalement, des
résultats à moyen terme et à long terme, d'une part.
Deuxièmement, en ce qui concerne le problème des
conventions collectives et l'exclusivité des chauffeurs de la CTCUM et
des autres commissions de transport, à l'article 116, on aura l'occasion
de le voir, le gouvernement propose effectivement nous étions conscients
du problème - de faciliter l'introduction du transport collectif par
taxi, tant en ce qui concerne les personnes handicapées qu'en
général. On y verra au moment de l'étude de l'article
116.
M. Polak: Donc, si j'ai bien compris, on accorde un certain droit
sachant que, d'abord, comme vous le dites, il y a le projet pilote; il faut
voir comment le résultat se révélera en pratique, à
moyen terme ou à long terme. Il ne faut pas dire tout de suite aux
chauffeurs de taxi: À partir du mois de janvier 1984, avec les nouvelles
avenues, voici toute la nouvelle clientèle que vous aurez, parce que
cela ne se produira pas en pratique.
M. Clair: II y a des choses qui vont se produire
immédiatement, instantanément, dès l'adoption de la loi,
par exemple, le transport de petits colis.
M. Polak: Oui.
M. Clair: On va légaliser, dès l'entrée en
vigueur de la loi, le transport de personnes handicapées et cela va
donner des résultats très rapides. Maintenant, quant à ce
qu'on appelle le taxi collectif, compte tenu du peu d'expérience
disponible au Québec jusqu'à maintenant, cela va mettre plus de
temps à se matérialiser. Maintenant, je dis au
député, en ce qui concerne la question de la convention
collective des salariés des commissions de transport, qu'il y a un
article 116 qui traite spécifiquement de cela - on y viendra - afin
justement de ne pas retarder indéfiniment l'entrée en vigueur du
transport collectif.
M. Polak: D'accord. Maintenant, juste une dernière
question. Vous parlez des handicapés. Je prends encore l'exemple de
Montréal parce qu'ici, à Québec, je sais comment cela
marche, les chauffeurs de taxi sont bien contents de ce système mais,
à Montréal, j'ai vu qu'il y a des petits autobus, des mini-bus,
qui sont gérés par la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Montréal.
M. Clair: Oui.
M. Polak: Ils s'occupent déjà, de ce genre
d'activité.
M. Clair: Effectivement.
M. Polak: Ils n'ont aucun intérêt à dire: On
va laisser tomber cela...
M. Clair: Oui.
M. Polak: ...pour donner cela aux chauffeurs de taxi.
M. Clair: Effectivement, mais, M. le Président, à
la CTCUM, nous n'envisageons pas d'éliminer le transport par
mini-bus.
M. Polak: Oui.
M. Clair: Peut-être, éventuellement, y aura-t-il une
réduction. Je l'ignore parce que je ne connais pas le nombre exact de
minibus, mais l'objectif, c'est de déployer un nouveau secteur
d'activité et de faire comme on le fait ici même à la
CTCUQ, qu'il y ait et mini-bus et taxis, parce que le mini-bus va toujours
demeurer nécessaire pour, par exemple, les paraplégiques ou les
quadraplégiques qui en ont besoin, qui ne peuvent pas se
véhiculer en taxi. Mais, pour une large partie des personnes, c'est
possible d'utiliser le taxi; cela offre beaucoup plus de flexibilité et,
principale caractéristique, cela coûte moins cher. Le
déplacement moyen à la CTCUM coûte une quarantaine de
dollars; c'est la moyenne, pour un déplacement d'une personne
handicapée à la CTCUM et je pense que, par taxi, à la
CTCUQ, c'est de 15 $ à 18 $. Alors, on voit que c'est très
avantageux.
Je discutais lundi, il y a quinze jours, avec le président de la
ligue de Drummondville. Il n'avait pas le coût précis du
déplacement par mini-bus mais je pense que c'était une quinzaine
de dollars, me disait-il, alors que le déplacement moyen par taxi,
à Drummondville, pour une personne handicapée, coûte 4 $,
soit presque quatre fois moins cher. Cela ne veut pas dire qu'on va exclure le
mini-bus. Cela veut dire qu'au lieu de se développer uniquement du
côté des mini-bus on peut le faire du côté des taxis
et du côté du mini-bus, pour mieux répondre à plus
de gens, avec le même argent.
Mais le problème no 1 de la CTCUM pour son transport
adapté, c'est d'abord et avant tout un problème de
répartition; ils fonctionnent encore à la "mitaine", ils sont en
voie de régler ce problème-là. Je pense que, le jour
où il y aura un meilleur système d'affectation, de
répartition des appels, on pourra rapidement introduire à moins
de frais le transport par taxi.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
l'article est adopté?
M. Bissonnet: Non.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
D'accord.
M. Bissonnet: Sur l'article 9, oui.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
vous voulez intervenir sur l'article 9?
M. Bissonnet: Nous allons soumettre, à la reprise de la
commission parlementaire, un article 9.1 ajouté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Oui, c'est
cela. Il est retenu.
Alors, si je comprends bien, l'article 9 est adopté.
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
M. Bissonnet: M. le Président, je propose la suspension,
à quinze heures, de cette commission parlementaire.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
D'accord.
M. Clair: M. le Président, avant de suspendre la
séance, simplement pour prévenir mes collègues, les
députés de
Jeanne-Mance et de Sainte-Anne, que j'ai une importante
conférence de presse qui se tient à 14 heures et que, selon la
longueur des questions des journalistes, il se pourrait que je sois quelques
minutes en retard.
M. Polak: Est-ce que vous pouvez pendant quelques minutes nous
donner en primeur ce que vous allez dire, pour savoir si cela vaut la peine
pour nous d'y aller ou pas du tout?
M. Clair: Vous pouvez venir, c'est public.
M. Polak: Oui, c'est public, mais est-ce intéressant?
M. Clair: Cela concerne la Régie de l'assurance automobile
et la sécurité routière.
M. Polak: Ah bon!
M. Bissonnet: D'accord, M. le Président, je propose la
suspension des travaux. Si vous êtes en retard, on vous attendra.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
D'accord. La commission élue permanente des transports suspend ses
travaux jusqu'à cet après-midi, 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
(Reprise de la séance à 15 h 21)
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): La
commission élue permanente des transports poursuit l'étude
article par article du projet de loi 47, Loi sur le transport par taxi.
J'appelle l'amendement 9.1. Il consiste à ajouter, après
l'article 9, l'article suivant: "9.1 Le gouvernement accordera à une
municipalité ou à un regroupement de municipalités qui
décideront d'organiser un système de transport collectif par
taxi, une compensation financière suffisante à la mise sur pied
de ce système et à son bon fonctionnement."
M. Bissonnet:. M. le Président, je serai très bref.
J'ai bien entendu les énoncés du ministre sur les phases
expérimentales du transport collectif. Nous sommes bien favorables
à ce qu'il y ait des phases expérimentales; d'ailleurs, on les
attend depuis très longtemps au niveau de l'Opposition. Nous ajoutons
cet article non dans le but de phases expérimentales, mais dans le but
d'apporter une compensation financière aux municipalités qui
s'impliqueront de façon permanente pour favoriser le
développement du taxi collectif à l'intérieur de leurs
municipalités. Donc, cela sera une garantie additionnelle que le projet
de loi aura. Il s'agit d'un projet de loi, ce n'est pas un règlement.
Cela nous fait agréablement plaisir de proposer cet amendement à
la loi.
M. Clair: M. le Président, je pense que j'ai eu l'occasion
de faire valoir mes arguments, je n'ai pas l'intention de revenir sur cette
question. Quant à nous, nous serions disposés à ce que
vous appeliez le vote.
M. Bissonnet: M. le Président, appelez donc le vote.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Êtes-vous en faveur ou si vous le rejetez?
M. Bissonnet: Nous sommes opposés. Le vote est
demandé.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Le vote
est demandé. Quels sont ceux qui sont en faveur de l'amendement?
M. Rodrigue: Est-ce que vous y allez par appel nominal?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): On peut le
demander aussi à main levée.
M. Bissonnet: Appel nominal.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Appel
nominal. Si l'appel nominal est demandé, on le fait comme cela.
M. Bissonnet (Jeanne-Mance)?
M. Bissonnet: Pour. Une voix: Un à zéro.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors, ce
serait un à zéro.
M. Blouin (Rousseau)? Absent. M. Polak (Sainte-Anne)?
M. Polak: En faveur. Deux à zéro, cela monte.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): M. Clair
(Drummond)?
M. Clair: Contre. M. Polak: Deux à un.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. Desbiens
(Dubuc)?
M. Desbiens: Contre.
M. Polak: Deux à deux. Cela est important.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): M.
Rodrigue (Vimont)?
M. Rodrigue: J'hésite, M. le Président, mais cela
serait difficile d'aller à l'encontre du vote de mon ministre. Je vote
contre.
M. Bissonnet: Vous allez en tenir la responsabilité.
M. Rodrigue: Ce sera une victoire morale pour le
député de Jeanne-Mance.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
D'accord.
M. Bissonnet: Évidemment, nos vitoires morales, on ne les
a pas aux élections.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
L'amendement 9.1 est rejeté. J'appelle l'article 10.
M. Bissonnet: Adopté, quant à nous. M. Clair:
Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
10 est adopté. J'appelle l'article 11.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
11 est adopté. J'appelle l'article 12.
Permis de taxi Dispositions
générales
Des voix:
Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
12...
Des voix: Adopté.
M. Polak: Je sais que je suis en face d'un ministre qui a
préparé son projet de loi et je travaille avec un chef
d'équipe qui connaît le domaine même mieux que le ministre,
comme je l'ai dit en Chambre. Personnellement, je suis un peu plus "slow",
comme on dit. En lisant les articles comme vous le faites, je voudrais juste
les regarder rapidement avant que vous disiez: Vite, vite, vite.
Une voix: "Slow motion", M. le Président.
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): J'appelle l'article 12. M. Polak: Parfait.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
12 est adopté. J'appelle l'article 13.
M. Clair: C'est un article compliqué.
M. Bissonnet: On va en parler ici. L'article 13, M. le
Président...
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Oui, M. le
député de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Étant donné qu'on parle des permis de
taxi, je vais me permettre d'en parler à l'article 13. À la suite
de l'expérience de la coopérative 525-5191 à Québec
où on a appliqué le système un homme, une voiture,
à titre d'exemple, la ligue A-11, de la même façon que
cette coopérative, propose l'implantation du ratio un homme, une
voiture, ce qui permet, hors de tout doute, à chaque artisan du taxi
d'augmenter ses revenus, compte tenu du fait que les automobiles-taxis ne sont
pas en fonction sept jours par semaine. À ce moment-là, cela
permet une meilleure division du travail entre les propriétaires ou
chauffeurs. Est-ce que, M. le ministre, à l'intérieur de ce
projet de loi, vous avez pensé à... Au niveau de la
Communauté urbaine de Montréal ou celle de Québec, il n'y
a rien qui prévoit la réglementation dans ce sens-là: un
homme, une voiture.
M. Clair: M. le Président, j'ai longuement examiné
cette question. J'ai suivi de très près l'évolution de
l'introduction du système un homme, une voiture à la Co-Op de
Québec ici. Il faut bien dire qu'à la Co-Op de Québec,
sauf erreur, il y avait identité entre les membres de la ligue et les
membres de l'association, puisqu'ils sont regroupés dans une même
coopérative et dans une même ligue. La situation n'est pas la
même, par exemple, à Montréal où il existe des
associations de services qui sont des entreprises privées, à
toutes fins utiles, et qui ne sont pas nécessairement des
coopératives. Si on avait tenté d'imposer cette règle d'un
homme, une voiture, on aurait passé par-dessus la tête de la
décision des associations de services et, d'autre part, par-dessus la
tête des ligues également. La situation n'est pas la même
à Sherbrooke, à Drummondville et à Québec, non plus
qu'à Montréal et, en conséquence, il nous apparaît
que cela doit être une décision qui est prise localement. Nous
sommes intéressés à ce que, là où c'est
avantageux de le faire, cette règle soit introduite, mais je pense qu'il
n'y a pas lieu de l'imposer. Il faut être bien conscient aussi de l'effet
que pourrait
avoir l'introduction du système un homme, une voiture dans la
région de Montréal.
Vous savez que la Commission des droits de la personne fait
enquête présentement sur la question du racisme dans le taxi et on
a commenté l'introduction, par exemple, du nouveau régime
à Dorval. Certains ont vu là une mesure discriminatoire pour
éliminer les chauffeurs noirs de Dorval alors qu'il n'en était
absolument rien au niveau des intentions du ministère des Transports non
plus que du ministère des Transports du Canada. Mais, comme les noirs,
les Haïtiens principalement, qui sont chauffeurs de taxi à
Montréal sont plus souvent chauffeurs que propriétaires, le
système a fait en sorte qu'il y a eu très peu d'Haïtiens qui
se sont présentés et qui se sont classifiés ensuite pour
desservir Dorval. Si on introduisait cela immédiatement, sans
connaître les conclusions de la Commission des droits de la personne, je
craindrais que l'un des effets rapides de l'introduction du système un
homme, une voiture entraîne une diminution importante, voire
peut-être l'exclusion des Haïtiens dans le domaine du taxi, ce qui
ne serait pas, encore une fois, le but visé.
Je pense donc qu'il y a avantage à laisser la concurrence jouer,
la décision des associations de services d'offrir tel ou tel type de
services. S'il y a plusieurs associations de services, comme c'est le cas sur
l'île de Montréal, qu'elles se concertent entre elles, mais
imposer à ce moment-ci, de but en blanc, partout au Québec, la
règle d'un homme, une voiture, après y avoir mûrement
réfléchi, j'ai considéré qu'il n'y avait pas lieu
pour moi de recommander cela au gouvernement, sans, encore une fois, diminuer
la valeur d'un tel système lorsqu'il peut être implanté de
façon harmonieuse.
M. Bissonnet: À la suite de vos commentaires, avez-vous
des statistiques? Vous avez mentionné les chauffeurs de race
haïtienne. Quel est le nombre d'autos-taxis dans la ligue A-11 qui
appartient à des Haïtiens? Avez-vous des statistiques
là-dessus? (15 h 30)
M. Clair: Non, nous n'en avons pas. J'ai déjà eu
l'occasion de l'expliquer. Comme nous ne faisons pas de discrimination dans
l'émission des permis de chauffeurs, nous ne demandons pas la couleur de
la peau aux gens qui viennent requérir un "pocket number". À ce
moment, nous n'avons pas de statistiques. Vous savez, parfois, je me sens un
peu dans une situation où on nous blâme, si on le fait, et on nous
blâme, si on ne le fait pas.
Comme on n'avait pas de fichier en fonction de la couleur de la peau des
gens pour Dorval, on a connu, après coup, de la part des Haïtiens,
l'impact qu'a eu la nouvelle réglementation à Dorval. Et certains
nous ont reproché de ne pas avoir su combien il y avait de Haïtiens
qui étaient maintenant à Dorval. Pour le savoir, il aurait fallu
qu'on tienne un fichier. Si on avait tenu un fichier, on se serait probablement
fait - et sans doute - reprocher de tenir des fichiers basés sur la
couleur de la peau des gens. On est donc forcé de fonctionner avec une
approximation des nombres et selon ce que la communauté haïtienne
nous a fourni également - vous vous en souviendrez sûrement -
l'année dernière comme chiffres. Je pense qu'elle-même
avait émis certaines hypothèses à cet égard.
M. Bissonnet: Si on prend l'agglomération de la ligue
A-11, il y a, à ma connaissance, deux associations de services qui ont
le norme d'un taxi, une voiture. Ce sont les compagnie Hochelaga Taxis et Coop
de Montréal. Mais, où ce ratio pourrait peut-être
s'appliquer plus facilement à l'intérieur de la Ligue de taxi
A-11, c'est justement que la ligue de taxi - on reviendra plus tard sur
certaines dispositions - n'a pas assez de pouvoirs vis-à-vis des
associations de services. C'est là le grand problème de la ligue
de taxi. Il y a une ligue de taxi qui existe. Les propriétaires
d'autos-taxis n'ont pas le choix. Il faut qu'ils soient membres pour avoir
droit à un certificat d'immatriculation. Mais, à
l'intérieur de la ligue, vis-à-vis de toute l'industrie interne
du taxi, il y a un manque important de pouvoirs. Je ne sais pas si vous
êtes au courant, mais les "teamsters" sont en train d'agir. À ma
connaissance, il y au moins 200 ou 300 chauffeurs de taxi d'impliqués
dans le mouvement des "teamsters" actuellement. Je ne sais pas dans quel but,
mais je sais qu'actuellement, le vice-président de la ligue, à
qui j'ai parlé ce matin, m'a informé de ce nouvel aspect qui
arrive dans l'industrie du taxi. C'est qu'il y a présentement 200
à 300 chauffeurs de taxi avec les "teamsters". Je ne sais pas dans quel
sens, parce que la syndicalisation va être difficile à
l'intérieur. Il y a des compagnies d'association de services, il y a des
compagnies de flotte, etc. On va se retrouver bientôt avec un autre
problème.
Concernant les pouvoirs de la ligue, si la Ligue de taxi A-11 favorise
une telle implantation, je pense qu'à l'intérieur du projet de
loi, il faudrait avoir une législation plus formelle à cet effet
et qui comportera plus de pouvoirs. Il est évident qu'elle a des
pouvoirs actuellement, mais, pour ce qui est des pouvoirs à
l'intérieur des associations de services, le projet de loi est
très limitatif à ce sujet.
M. Clair: M. le Président, sur cette question, je suis
conscient qu'il existe des flottes, des propriétaires artisans, des
associations de services, une ligue et des chauffeurs et je pense qu'il
faut voir à maintenir un équilibre dans le rapport des forces. Si
le ministère ou le gouvernement imposait la règle d'un homme, une
voiture, et s'il permettrait à la ligue d'imposer un homme, une voiture
sur le territoire de la ligue A-Il, on risquerait fort d'assister à une
bataille rangée entre les propriétaires et les chauffeurs ainsi
qu'entre les chauffeurs eux-mêmes par groupes de chauffeurs. Le jour
où cela sera mûr, je pense que cela se produira par la biologie
naturelle des choses sur le territoire de la ligue A-11. Il y a
déjà, comme vous le mentionnez, certaines associations de
services qui appliquent cette règle. Peut-être
qu'éventuellement le phénomène va s'étendre
progressivement, mais cela demeure une décision qui doit être
prise sur une base contractuelle entre l'association de services et ses
membres.
M. Bissonnet: M. le ministre, lorsqu'il s'agit d'une
coopérative, cela va mieux...
M. Clair: Exactement.
M. Bissonnet: ...d'appliquer cette norme d'un homme, une voiture,
parce que, évidemment, lorsqu'on parle de grosses compagnies, la plupart
des automobiles travaillent sept jours par semaine avec deux chauffeurs par
jour; souvent un "single". Par contre, lorsqu'on considère l'aspect
coopératif, le problème dans la région de Montréal,
qu'est-ce que fait la norme d'un homme, une voiture? C'est le problème
de tous ceux qui font du taxi comme revenu d'appoint, comme "sideline", en bon
Canadien français. Il y a une multitude de chauffeurs de taxi. J'ai
été de ceux-ci, je peux vous en parler, cela devient une
"sideline". Alors, évidemment, si l'on considère toutes les
autos-taxis à Montréal, on pourrait peut-être
considérer qu'il y en a beaucoup qui les louent à la
journée et à la semaine. Donc, les deux "shift", il y en a
beaucoup qui en ont, mais ceux qui en ont la fin de semaine, ce sont des
chauffeurs de taxi qui sont souvent sur le bien-être social et sur
l'assurance-chômage. Quand il y a une grève des transports, les
chauffeurs d'autobus s'en vont là, les pompiers, etc. Donc, ce sont des
gens qui prennent évidemment la place des chauffeurs de taxi qui gagnent
leur vie avec cela. C'est là qu'au niveau de la compétence des
chauffeurs de taxi, si c'est transféré à la CUM, à
la CUQ ou aux municipalités régionales de comté, on
devrait avoir une réglementation très sévère et un
contrôle pour que, lorsqu'un chauffeur fait du taxi, il ne fasse que cela
pour gagner sa vie.
M. Clair: Alors, nous sommes conscients des problèmes
qu'évoque le député de Jeanne-Mance. Je pense qu'on ne
peut pas faire une loi qui, nommément, interdit aux chauffeurs d'autobus
en grève d'aller conduire un véhicule-taxi, qui l'interdit aux
pompiers, aux professeurs, à telle ou telle personne la fin de semaine.
Le risque est beaucoup plus important qu'une telle mesure, si elle était
imposée, encore une fois. Si elle est voulue et acceptée par une
association de services et des propriétaires de permis de taxi, cela va
bien, mais je pense que, si on imposait cela, on risquerait de faire face
à des turbulences majeures dans le monde du taxi à
Montréal. C'est une situation différente de celle de
Québec. On ne parle pas de phénomènes de même
envergure. D'autant plus qu'encore une fois, à Québec,
c'était facilité par l'existence d'une coopérative de
taxis.
M. Bissonnet: À l'intérieur de l'article 60, par
exemple, si la communauté urbaine optait pour les paragraphes 8 à
23, est-ce qu'il y a des dispositions qui permettraient à la CUM de
réglementer en ce sens que l'emploi de chauffeur de taxi soit un emploi
qui soit exclusif seulement à cette industrie?
M. Clair: On le verra quand on arrivera à cet article, M.
le Président.
M. Bissonnet: Mais de mémoire?
M. Clair: Je ne connais pas tous les pouvoirs par coeur, mais de
mémoire, non.
M. Bissonnet: Non? D'accord!
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
13 est-il adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
13 est adopté. J'appelle l'article 14 où on a
déposé un amendement. Le troisième alinéa de
l'article 14 est remplacé par le suivant... M. le ministre.
M. Clair: Cela se lirait comme suit: "Le transport collectif
organisé par un organisme public de transport, une municipalité
ou un regroupement de municipalités peut être effectué sur
son territoire même si celui-ci ne correspond pas au territoire pour
lequel le permis est délivré pourvu - et c'est là qu'on
ajoute -qu'une partie du parcours soit située sur le territoire pour
lequel le permis est délivré." C'est à cause d'un oubli au
niveau de la rédaction de l'article 14 qu'on ajoute cela.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Si on
dispose de l'amendement, est-ce que...
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
L'amendement est adopté. J'appelle l'article 14 dans son entier.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): II est
adopté tel qu'amendé. J'appelle l'article 15. Ce matin, on avait
retenu que l'Opposition avait un amendement à proposer.
M. Clair: M. le Président, j'aimerais revenir et discuter
en toute sincérité du problème avec le
député de Jeanne-Mance. Les avocats ont effectivement
examiné la possibilité, à l'heure du midi, d'introduire un
deuxième paragraphe qui viendrait dire, pour des fins
pédagogiques, que le transport de personnes à l'occasion d'un
baptême, d'un mariage ou de funérailles peut se faire avec un
permis de taxi. Il y a deux conséquences si on fait cela: la
première, c'est qu'on est en contradiction avec l'article 2 qui dit que
la loi ne s'applique pas et un autre article viendrait dire que la loi
s'appliquerait. D'autre part, en ce qui concerne les 43 véhicules et les
20 permis, il nous semble qu'à ce moment, la situation ne se simplifie
pas mais qu'elle vient se compliquer. J'aimerais savoir du député
- parce que je pense que l'on cherche la même chose - si on s'entend
d'abord sur une chose, à savoir qu'il est avantageux de ne pas laisser
le transport, à l'occasion de baptêmes, de mariages ou de
funérailles, à des permis exclusifs
spécialisés.
M. Bissonnet: M. le Président, M. le ministre, ma
conception est qu'il y a des permis qui ont été émis par
la commission exclusivement à cette fin. Je calcule qu'il faut maintenir
ces permis puisque leurs détenteurs ont des droits acquis. Mais en ce
qui a trait au transport de personnes à l'occasion d'un baptême,
d'un mariage ou de funérailles à l'exclusion de ceux qui ont ces
permis, cela devrait être exclusivement aux taxis.
M. Clair: À ce moment, la... D'abord on ne pourrait pas...
C'est incontrôlable. Il faut bien savoir que...
M. Bissonnet: Ce que je ne veux pas, M. le ministre, c'est que
les limousines AT...
M. Clair: Nous non plus.
M. Bissonnet: ...aient, si elles n'ont pas le permis requis,
comme les 20 permis avec les 43 autos, je ne veux pas, dis-je, que les permis
de limousines AT puissent avoir l'option du transport de personnes à
l'occasion d'un baptême, d'un mariage ou de funérailles, car je
considère que c'est un marché qui devrait aller exclusivement
à l'industrie du taxi, qui est en difficulté.
M. Clair: Que feriez-vous à ce moment des droits acquis de
ceux qui détiennent déjà de tels permis?
M. Bissonnet: Je l'ai mentionné. Ceux qui ont les 20
permis spécifiques de transport de personnes à l'occasion d'un
baptême, d'un mariage ou de funérailles, à mon sens, ont
des droits acquis. Si je comprends bien, même pour ceux qui ont des
droits acquis, cela devient un transport spécialisé AT. À
l'intérieur de leur permis spécialisé AT, le transport de
personnes à l'occasion d'un baptême, d'un mariage ou de
funérailles ne s'appliquerait pas à eux.
Je ne cherche de punaises nulle part, M. le ministre. Je cherche
à bien protéger ce marché qui est déjà
acquis à l'industrie du taxi de par le règlement R-1222 où
on spécifie qu'ils peuvent enlever leur dôme.
M. Clair: Oui, mais voyez-vous, l'un des effets justement si on
ajoute à l'article 15 un paragraphe qui vient dire que les taxis peuvent
faire du transport à l'occasion d'un baptême, d'un mariage ou de
funérailles, c'est qu'ils sont obligés de fonctionner sur une
base de tarif et de taximètre. On ne va pas se marier avec le
taximètre qui fait tic-tic-tic.
M. Bissonnet: C'est cela. Je suis bien d'accord. C'est pour cela,
M. le ministre, que, si la Communauté urbaine de Montréal opte
pour régir les tarifs, lorsqu'elle arrivera au niveau du transport de
personnes à l'occasion d'un baptême, d'un mariage ou de
funérailles, c'est là que les problèmes peuvent
survenir.
Je serais plutôt d'accord pour que vous enleviez l'article 2,
paragraphe 4 , pour inclure à l'article 15 une deuxième
alinéa: Un permis de taxi suffit à autoriser un transport de
personnes à l'occasion d'un baptême, d'un mariage ou de
funérailles - je vous donne mon idée - et protéger
également à l'intérieur de cet article, ceux qui ont des
permis exclusifs.
M. Clair: Oui, mais l'effet de cela, c'est que les autres
détenteurs de permis de la Régie des transports du Québec
vont pouvoir continuer à circuler avec des plaques AT, parce qu'il va
falloir identifier ces gens. C'est avec leurs plaques AT qu'ils font du
transport par taxi, du taxi illégal.
M. Bissonnet: Mais actuellement, M. le ministre, ils vont avoir
la plaque AT quand même.
M. Clair: Non. Ce n'est pas ce qui se passe. Actuellement, ils
perdent la plaque AT. Ils conservent, comme n'importe quel
citoyen, le droit de continuer de faire du transport de personnes
à l'occasion d'un baptême, d'un mariage ou de funérailles,
mais ils n'en ont plus un privilège exclusif. Donc ils n'ont plus de
plaque AT. Ils n'ont plus de permis pour le faire. Ils ont le droit de le
faire, mais ils n'ont plus de permis spécifique à cet effet.
À ce moment, ils seraient immatriculés comme véhicules de
promenade, purement et simplement, ce qui les empêcherait de
traîner devant les hôtels et un peu partout et de se
présenter avec une plaque AT comme étant quelque chose qui n'est
pas tout à fait du taxi, mais qui s'en approche, qui est de la limousine
et qui, finalement, est du transport de taxi illégal.
M. Bissonnet: M. le ministre, les 20 permis - il n'y en a que 20
et ils ont 43 autos - est-ce que, à votre connaissance, ils font
d'autres sortes de transport que ces transports?
M. Clair: Les indications que j'avais... Écoutez, j'avais
demandé... Parce que, lorsqu'on tombe dans les plaques AT, je tiens
à vous dire une chose: Je ne souhaite à personne d'avoir
à...
M. Bissonnet: Non, ce n'est pas drôle.
M. Clair: ...passer à travers cela parce qu'il y a toutes
sortes de choses dans les plaques AT.
M. Bissonnet: C'est cela. (15 h 45)
M. Clair: La Commission des transports du Québec a fait
une enquête là-dessus pour savoir qui faisait quoi avec les
plaques AT. Dans le fond, ce qui s'est avéré était
déjà connu de tout le monde: quel que soit le type de permis qui
était relié à ces plaques AT, ils faisaient - pour un
grand nombre d'entre eux - du taxi illégal, sous la foi de leurs plaques
AT.
C'est la raison pour laquelle on a voulu, en ce qui concerne les
limousines Samson et Murray Hill - parce que c'est principalement ces
deux-là, peut-être un ou deux autres - prévoir dans la loi
que leurs droits acquis sont protégés pour le nombre maximal de
véhicules qui étaient en service entre 1980 et 1983 - on le verra
à l'article qui traite de cela - et de les mettre dans une
catégorie où elles ont un permis spécialisé
jusqu'en 1986. À ce moment-là, elles pourraient passer sous la
juridiction des autorités régionales.
Notre objectif majeur - le député de Jeanne-Mance le
partage, je pense - est d'éviter qu'à partir d'une plaque AT on
puisse faire du taxi illégalement.
M. Bissonnet: Je comprends très bien, mais quand j'examine
l'article 2, la loi ne s'applique pas aux transporteurs qui ont un permis
spécialisé ou qui s'attachent spécifiquement à ce
transport de personnes dans les trois cas mentionnés. Je comprends cela,
mais, lorsqu'on lit: "La présente loi s'applique au transport
rémunéré de personnes à l'aide d'une
automobile...", cela devient du transport rémunéré
à l'aide d'une automobile au quatrièmement.
M. Clair: Oui et c'est pour cela que la loi dit qu'elle couvre
tout le reste du champ sauf celui-là. Si celui-là n'est pas
couvert, comme il n'est pas interdit au taxi d'en faire, cela veut dire que le
taxi a le droit d'en faire, mais qu'on n'est pas - excusez-moi l'expression -
"poigné" avec un groupe de plaques AT qui peuvent faire du transport
illégal dans d'autres occasions.
M. Bissonnet: Ce sont 43 voitures actuellement qui sont
immatriculées AT?
M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: Ces gens n'auront pas jusqu'à la date
mentionnée dans votre projet de loi, le 1er...
M. Clair: Non, pour eux, dès l'année
suivante...
M. Bissonnet: Ils peuvent opter, à ce moment-là,
ceux qui ont un AT, pour les 43 autos qui ont un AT, qui ont un permis
spécifique au transport de personnes à l'occasion d'un
baptême, d'un mariage ou de funérailles, en vertu de la loi, pour
un AT; ils l'ont actuellement.
M. Clair: Non. Pour ces gens-là, il n'y a plus de permis
requis. Strictement ceux qui avaient des permis spécifiques... Il
existait des permis spécifiques pour cette fin-là...
M. Bissonnet: Comme ils ont déjà un AT, est-ce
qu'ils pourraient opter...
M. Clair: Non. L'autre solution qu'on avait était
celle-là: c'était de prendre tous ces permis-là et de les
envoyer dans le taxi. C'est une autre approche.
M. Bissonnet: Non, il ne faut pas les envoyer dans le taxi.
M. Clair: C'est ce qu'on ne voulait pas faire, nous non plus. Si
on ne voulait pas le faire, il fallait procéder... Je tiens à
rassurer le député parce qu'on partage les mêmes
objectifs.
M. Bissonnet: Oui, mais...
M. Clair: Les avocats m'assurent encore que la façon la
plus efficace d'atteindre
l'objectif est de laisser l'article 2 tel qu'il est et de ne pas
modifier l'article 15. Pas parce qu'on n'est pas d'accord sur les objectifs
poursuivis...
M. Bissonnet: Je ne suis pas convaincu; c'est là qu'est le
problème.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, c'est la première fois
que je lis l'article comme vous le dites. C'est une interprétation
tellement bizarre qu'il n'y a pas un avocat ou un juge qui va accepter cela.
Nous étudions une loi sur le transport...
M. Clair: Je peux vous en présenter une quinzaine.
M. Polak: Bien oui, mais ils ne sont pas des avocats qui
pratiquent ou des juges, je ne pense pas. Je n'ai rien contre les
fonctionnaires, mais parfois il faut écouter les opinions de ceux qui
travaillent dans le domaine. On parle d'une Loi sur le transport par taxi.
L'article 2 dit: "Elle ne s'applique pas... - qui elle? La Loi sur le transport
par taxi - au transport de personnes à l'occasion d'un baptême,
d'un mariage ou de funérailles." Cela veut dire qu'eux ne peuvent pas
toucher à cela. Ceux qui vont être couverts par la Loi sur le
transport par taxi sont les chauffeurs de taxi qui ont un permis... Vous parlez
des chauffeurs de taxi dans tout le reste de la loi et vous dites qu'ils ne
peuvent pas toucher au paragraphe 4. Il n'y a aucune autre
interprétation possible. Vous tournez cela d'une façon tellement
difficile... Vous n'y croyez même pas, M. le ministre, parce que vous
tournez la tête vers vos fonctionnaires.
Je comprends maintenant ce que vous voulez dire à cause des
explications fournies sur les AT. Si vous en avez l'intention, il doit y avoir
une autre manière de le dire clairement. Parce que vous le dites
ailleurs; dans le transport de colis, vous le mentionnez. Vous mentionnez
à l'article 15 qu'un permis de taxi suffit à autoriser un
transport de colis. Cela est un argument de plus pour dire que les autres ne
sont pas permis. Le député de Jeanne-Mance a raison. Je ne dis
pas qu'on a le texte exact au point de vue de la rédaction, mais,
entre-temps, que vos fonctionnaires continuent à fouiller
là-dedans pour dire clairement: On protège les droits acquis des
AT, mais les chauffeurs de taxi ont le droit de s'occuper de ce domaine. C'est
tout ce qu'on cherche. L'affaire n'est pas du tout claire.
M. Clair: Méchanceté pour méchanceté,
M. le Président, je dirai simplement au député de
Sainte-Anne que ce qu'il démontre, c'est qu'il ne connaît pas
suffisamment le dossier complexe - et je le reconnais - ...
M. Polak: Oui.
M. Clair: ...des plaques AT et des anciens permis qui ont
été émis par la Régie des transports du
Québec. Sur le plan de l'article 15, en ce qui concerne un permis de
taxi qui suffit à autoriser un transport de colis, un colis, ce n'est
pas une personne.
M. Polak: Je sais.
M. Clair: Et la Loi sur le transport par taxi traite du transport
de personnes par automobiles, transport rémunéré. Il
fallait qu'à l'article 15, puisque le transport de colis, de marchandise
est régi tant par la Loi sur les transports que par l'ordonnace
générale du camionnage, il y ait un article qui vienne habiliter
de façon spécifique, dans un marché autre que le transport
des personnes, les propriétaires de taxi à faire du transport de
colis.
Mais l'article 2, tout ce qu'il dit: On peut le reprendre. Il se lit
très simplement: "La présente loi s'applique au transport
rémunéré de personnes à l'aide d'une automobile."
Cela se comprend?
M. Polak: Oui.
M. Clair: Par la suite, on dit qu'il y a un certain nombre de
secteurs où cette loi ne s'applique pas. On parle du transport en
commun, du transport scolaire, du transport à la suite d'une
initiative...
M. Bissonnet: Ce que vous avez proposé ce matin.
M. Clair: Ce qu'on a proposé ce matin, à la suite
d'une initiative humanitaire. Et on dit que cela ne s'applique pas non plus au
transport de personnes à l'occasion d'un mariage ou de
funérailles. Cherchez ailleurs dans la réglementation et dans la
loi, vous ne trouverez aucun règlement ni aucune loi qui vient
régir cela. Ce qui n'est pas régi est accessible à
n'importe qui. Si cela est accessible à n'importe qui, cela est
accessible à un propriétaire de permis de taxi qui pourra faire
la promotion de ce service, s'il veut le faire. Et, avantage
considérable, de cette façon, nous réglons un autre
problème, soit l'existence de permis spécifiques qui ont
été émis antérieurement par la Régie des
transports du Québec comportant des privilèges exclusifs,
précis, de transport à l'occasion de mariages, de baptêmes
et de funérailles.
Il y avait même des permis de transport de fleurs, par exemple,
limités à cela. On a essayé de nettoyer tout ce dossier en
s'assurant que les taxis pourraient
le faire. Ce ne serait pas sur une base exclusive; on respecterait de
cette façon les droits aquis de ceux qui ont déjà des
permis, mais ils seraient en concurrence avec d'autres. J'ajoute à
cela... Le député de Sainte-Anne va comprendre, c'est simple.
Est-il marié? Je n'ai jamais pensé de lui poser la question.
M. Polak: Non, mais, M. le Président...
M. Clair: Qui fait appel à des services
spécialisés à l'occasion d'un baptême, d'un mariage
ou de funérailles? Généralement, c'est un entrepreneur de
pompes funèbres qui fournit le corbillard et une voiture ou deux.
D'autre part, il arrive fréquemment que c'est la famille qui transporte
d'autres membres de la famille dans des véhicules automobiles. Au moment
d'un baptême ou d'un mariage, cela est généralement la
même chose, cela se passe souvent en famille.
Mais, il existait des permis spécialisés pour cela quand
même. Comment pensez-vous qu'on peut aller contrôler dans chacun
des mariages, baptêmes et funérailles du Québec, s'il n'y a
pas un beau-frère quelque part qui transporte sa belle-soeur et qui lui
fait payer 2 $ pour l'essence?
M. Polak: Vous vérifiez beaucoup de choses ailleurs, dans
d'autres domaines.
M. Clair: Vous êtes complètement à l'encontre
de la philosophie de votre propre parti. Vous dites qu'on fait trop de
réglementation, qu'on va trop vérifier, qu'on fait trop
d'inspections et vous voudriez qu'on aille se mette le nez dans chacun des
baptêmes, mariages et funérailles au Québec.
M. Bissonnet: Ce n'est pas cela qu'on dit.
M. Polak: Cela est justement mon point, M. le Président.
On est tellement habitué que vous mettiez vos pattes partout, que cela
me surprend soudainement d'entendre une interprétation que je n'ai
jamais entendue de ce gouvernement. J'ai peur et il n'y a pas un juge qui va
comprendre cela non plus. Vous avez dit que je ne connais pas assez en
détail le dossier. Je l'admets, je ne connais pas cette affaire de
permis AT, etc., mais je me base sur la personne ordinaire, raisonnable, qui
doit lire ce texte de loi, qui n'est pas un fonctionnaire qui travaille
là-dedans, ou un spécialiste, ou un chauffeur de taxi qui veut
savoir quels sont ses droits. En lisant ce texte, la loi est supposée
être rédigée de manière à être
comprise, non seulement par un expert dans le domaine, mais aussi par le
public, par les avocats et par les tribunaux. Vous n'aurez jamais cette
interprétation, à moins qu'on ne vienne devant le tribunal avec
exactement ce que vous venez de dire.
Cela démontre que votre texte n'est pas bien
rédigé. Tout ce que je dis, c'est: "Back to the drawing table".
On va être ici à 20 heures. Qu'on se mette dans le petit coin; pas
de problème. Trouvez donc une autre formule pour dire ce que vous voulez
dire, parce vous ne le dites pas. Est-ce assez clair? C'est garanti, parce que
j'ai montré cela à d'autres avocats de Montréal qui ne
pratiquent pas le droit du transport par taxi du tout. Je leur ai montré
le texte et je leur ai dit: Je parle là-dessus la semaine prochaine. Ils
ont dit exactement la même chose que moi. Même le
député de Jeanne-Mance m'a dit la même chose lorsque je le
lui ai demandé la semaine dernière. Il m'a dit: Je ne sais pas.
Je ne peux pas te dire exactement. Attendons donc le ministre.
Imaginez-vous que je doive plaider une cause devant le tribunal et que
je dis: Mais attendez donc. On va appeler M. le ministre Clair pour savoir
quelle était son intention. C'est trop tard. Pour moi, c'est une
question d'être clair dans vos textes.
Si les chauffeurs de taxi peuvent y participer, je suis tout à
fait en faveur. Je pense que c'est une très bonne idée. Mais
dites-le donc, parce que vous le dites partout, vous faites n'importe quoi,
vous avez plus...
M. Clair: M. le Président, le député ne
comprend pas. Je m'excuse de l'interrompre, mais il ne comprend pas. Si on va
dire à l'article 15 qu'un permis de taxi permet de faire cela, cela veut
dire qu'il est soumis aux conditions d'exploitation normales du taxi.
Là, cela veut dire le tic-tac, tic-tac, tic-tac durant les
funérailles et les baptêmes.
M. Polak: Non, non. Il y a moyen de le dire.
M. Bissonnet: M. le Président...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: ...à l'article 13, on dit: "Un permis de
taxi autorise son titulaire à exploiter un transport par taxi..."
À l'article 2: "La présente loi s'applique au transport
rémunéré de personnes à l'aide d'une automobile."
Ça, c'est un taxi. "Elle ne s'applique pas..." Le problème,
à l'article 15... Je vous comprends, parce que, d'un côté,
cela ne s'applique pas à un champ d'activité qui est le transport
pour un baptême. On veut dire, à l'article 15... On vient en
contradiction, je comprends très bien cela.
La seule façon, à mon point de vue -vous en parlerez
à vos conseillers juridiques - c'est de limiter, à
l'intérieur même de ce
projet de loi, par un article, le transport pour lequel des permis sont
accordés. Que le transport de personnes à l'occasion d'un
baptême, les 20 permis dont vous parlez, les 43 autos, soit un service
exclusif sans autre possibilité. Donc, ils vont perdre leur AT.
Quand on parle à l'article 13 d'un permis de taxi, c'est pour
exploiter un transport par taxi, on va à l'article 2, cela ne s'applique
pas. La concordance pour le transport par ambulance et corbillard est
impossible. Au cinquième paragraphe, on dit: Le transport
rémunéré par automobile ne s'applique pas - transport par
taxi, transport par limousine également - aux corbillards et aux
ambulances. Je comprends bien cela, parce qu'ils ne peuvent pas changer leur
"char".
Par contre, on fait référence dans ce même article
au transport à l'occasion d'un baptême, d'un mariage ou de
funérailles. On les considère du même point de vue. Donc,
il est impossible que cela soit un transport rénuméré de
personnes à l'aide d'une automobile.
J'essaie de...
M. Clair: Je pense avoir épuisé mes arguments, M.
le Président. J'y reviens. Si on enlève le quatrième
alinéa de l'article 2, cela a quoi comme effet?
M. Bissonnet: Si vous l'enlevez et que vous mettez un article
à l'intérieur du projet de loi disant que le transport de
personnes à l'occasion d'un baptême, d'un mariage ou de
funérailles... Article 15: Un permis de taxi suffit à autoriser
un transport de personnes à l'occasion d'un baptême, d'un mariage
ou de funérailles et, si vous mettez un petit paragraphe pour dire que
ceux qui ont leur permis AT, qui conservent leur spécialité dans
ce domaine sans faire autre chose, là, c'est correct.
M. Clair: C'est cela. C'est ce que j'explique au
député. Si on fait cela, cela veut dire qu'il va falloir les
immatriculer d'une manière quelconque, ces détenteurs de
permis.
M. Bissonnet: Pas du tout.
M. Clair: Bien voyons! Cela va devenir triplement
incontrôlable, parce qu'ils vont avoir des permis exclusifs et ils
n'auront plus de plaque pour que les policiers puissent les identifier. (16
heures)
M. Bissonnet: Je comprends votre point de vue. Je comprends
très bien que vous ne voulez pas que les 43 autos qui ont des AT... Vous
voulez que les AT partent. Je suis d'accord avec vous, sauf que ce n'est pas en
leur permettant de ne plus avoir de permis AT, si on ne les applique pas aux
chauffeurs... Je comprends l'intention du paragraphe 2, l'intention de ceux qui
l'ont présenté. Leur objectif est le même que le
vôtre et le mien. Mais il demeure qu'à sa face même, cela ne
s'applique pas aux AT qui vont exister et aux T qui sont existants, parce qu'on
le dit carrément: cela ne s'applique pas.
Je comprends le but visé dans la rédaction de cet
article-là - je ne veux pas vous faire perdre de temps, je pense que le
temps est trop précieux - mais je pense que le transport de personnes
à l'occasion d'un baptême, d'un mariage ou de funérailles,
cela se réglemente et cela se régit pas un tarif qui doit
être fixé par la communauté urbaine. La communauté
urbaine, avant de tarifier cela... C'est bien sûr qu'à ce
moment-là la personne qui n'a plus de permis AT va pouvoir percevoir
comme elle veut, pas de problème. Mais, à l'intérieur de
la Communauté urbaine de Montréal, quand celle-ci va avoir
à fixer ce tarif, voici la première question qu'elle va se poser:
Est-ce que cela fait partie du champ de compétence des taxis? Est-ce
qu'on a le droit? Et, connaissant bien Me Péloquin, je suis convaincu
qu'il va regarder cela. Il serait peut-être bon de lui demander son point
de vue.
M. Polak: II va dire que cela ne s'explique pas, qu'il ne faut
pas y toucher. C'est vrai.
M. Bissonnet: Voyez-vous, à l'article 44: "Les taux et
tarifs applicables au transport privé doivent être fixés de
façon à ce que le prix d'une course soit calculé par
taximètre, par odomètre, par zone ou par heure."
M. Clair: Je pense que les combattants sont à bout
d'argument, M. le Président.
M. Bissonnet: Bien, je ne suis pas à bout d'argument;
c'est bien clair dans mon esprit.
M. Clair: Non, c'est clair dans le mien que vous avez tort.
Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise?
M. Bissonnet: Mais je comprends très bien qu'à
l'article 15, si on ajoute un article, on ne réglera pas le
problème.
M. Clair: On pourra peut-être en reparler à
l'article 78, je pense.
M. Bissonnet: Mais on peut ajouter un article, remarquez bien.
J'aime mieux qu'il y ait un article de rajouté et de le laisser comme
cela.
M. Clair: On pourra en reparler à l'article 78...
M. Bissonnet: II va le contredire, évidemment.
M. Clair: ...qui traite justement des droits de ces
détenteurs-là et comment leur permis va être
révoqué.
M. Bissonnet: Je garde cela en suspens. M. Polak: On va
bonifier votre...
M. Clair: Si j'en étais... M. le Président...
M. Bissonnet: Oui, mais l'article 78 ne règle pas ces
cas-là. Ce sont d'autres cas.
M. Clair: Si je n'en étais pas convaincu, M. le
Président, vu qu'on poursuit les mêmes objectifs, je me rendrais
aux arguments du député. Mais dans la mesure où on est
convaincu que c'est la meilleure technique législative à retenir
pour être sûr qu'on atteint l'objectif visé, d'une
manière équitable, par rapport à ceux qui
détiennent de ces permis, c'est celle-là. Mais je sais que je
partage le point de vue du député de Sainte-Anne: quand c'est
possible d'avoir de la législation en langage simple, lisible et pas
compliqué, on fait tout ce que l'on peut pour cela. Mais il arrive,
occasionnellement, que, pour régler des problèmes
spécifiques, on est obligé d'avoir une technique
législative un peu plus complexe.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Maintenant...
M. Clair: Alors, l'article 15, adopté M. le
Président?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
15, est-ce qu'il est adopté?
M. Bissonnet: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
reconsidérer...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Quel
point?
M. Bissonnet: ...l'article 2?
M. Clair: On avait dit qu'on ferait le débat sur l'article
15. Si on n'a pas fini...
M. Bissonnet: Oui, c'est parce que nous allons mettre une
dissidence à l'article 2. On va adopter l'article 15.
M. Polak: J'ai juste une question sur l'article 15.
M. Clair: Alors, je n'ai pas de problème, à ce
moment-là.
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): D'accord?
M. Clair: Sur division.
M. Polak: Sur l'article 15...
M. Bissonnet: On va reprendre le vote de l'article 2, sur
division.
M. Clair: C'est fait. M. Bissonnet: Cela va?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): D'accord.
Sur division.
M. Polak: L'article 15...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Excusez-moi. L'article 2 est adopté sur division, tel
qu'amendé. Cela va.
M. Bissonnet: Tel qu'amendé, c'est cela.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Sur
division.
M. Clair: Et l'article 15 est adopté.
M. Polak: J'ai juste une question sur l'article 15.
M. Clair: Ah, le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Donc, on dit que le permis de taxi suffit à
autoriser le transport de colis. Qu'est-ce qui arrive avec un chauffeur de taxi
qui refuse d'accepter le transport de colis? Est-ce qu'il y a un danger
là-dedans que quelqu'un puisse dire: Je vais loger une plainte contre
vous parce que vous refusez d'accepter le transport de colis? Je veux juste y
penser parce qu'il y a des chauffeurs de taxi qui ne veulent rien savoir du
transport de colis. Je suis en faveur du principe. Je dois dire que la
majorité le veut. Mais qu'est-ce qui arrive si quelqu'un refuse?
M. Clair: Cela ne fait pas partie du service obligatoire que doit
offrir le taxi. Le taxi doit offrir le service de taxi en vertu de son permis,
aux conditions qui sont émises. Mais cela, c'est une ouverture de
marché qui n'est pas obligatoire.
M. Bissonnet: M. le Président, j'ai une question au niveau
de l'article 15. Il est mentionné que le permis de taxi suffit à
autoriser un transport de colis. On est bien d'accord avec cela. Mais on dit
"aux mêmes conditions que le transport privé." Le transport
privé, M le ministre, pour transporter un colis, ce n'est pas le prix
qui est indiqué au taximètre. Êtes-vous d'accord avec cela?
Vous allez envoyer un colis - sans
faire de publicité commerciale - par Purolator, de
Saint-Léonard au centre-ville. Chez Purolator, les conditions du
marché, c'est 4,50 $. On dit "aux mêmes conditions que le
transport privé." Si je me fie à cet article, lorsqu'on va faire
la tarification pour le transport par colis, il y aura deux tarifs. Si on veut
dire que c'est effectué de la même manière, il n'y a pas de
problème. On prend le paquet, on va le porter. Mais "aux mêmes
conditions que le transport privé", le transport privé facture
à la course, parce qu'eux en ramassent peut-être 20 ou 25 et c'est
"dispatché"...
M. Clair: Je m'excuse, ce n'est pas cela que cela veut dire.
M. Bissonnet: Cela veut dire quoi?
M. Clair: Le transport privé, cela veut dire sur la
même base que quand le taxi offre un service privé de taxi; cela
ne fait pas référence au transport privé par camion. Cela
fait référence à la tarification.
M. Bissonnet: Est-ce qu'on peut rajouter "par taxi"? Cela va
être plus clair, M. le ministre.
M. Clair: L'article 6? Attendez un peu.
M. Bissonnet: Si vous avez un article qui est plus
spécifique là-dessus.
M. Clair: À l'article 6, on définit ce qu'est le
transport privé par taxi.
M. Bissonnet: Là encore, si vous avez affaire à un
client ou à un groupe, ce n'est pas la même chose.
M. Clair: Oui, je pense que ce ne serait pas mauvais de le
préciser.
M. Bissonnet: C'est mieux de le préciser, parce que, quand
on le lit comme cela, on peut faire référence au transport
privé de colis, parce que l'objet de cet article, c'est le transport de
colis.
M. Clair: Si cela vous a "confusionné", cela pourrait en
"confusionner" d'autres.
M. Bissonnet: Cela ne me "confusionné" pas, mais...
M. Clair: Non, mais vous avez raison.
M. Bissonnet: Vous savez, pour qu'on ne revienne pas pour
modifier la loi. Cela coûte cher.
M. Clair: Alors, on pourrait ajouter, M. le Président,
après les mots "transport privé", à la fin, les mots "par
taxi".
M. Bissonnet: Par taxi.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Par
taxi.
M. Clair: Est-ce que l'amendement est...
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Oui, on
discute sur l'amendement. M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Je voudrais savoir, à propos de l'article 15, si
le chauffeur de taxi est obligé de facturer un certain tarif ou s'il
peut dire: J'exige tant pour faire cela.
M. Clair: Sur la base du taximètre.
M. Bissonnet: Ce qui arrive, c'est que c'est certain...
M. Polak: J'ai mon bureau d'avocat à l'édifice du
carré Dominion. Très souvent, on demande à quelqu'un:
Voulez-vous aller porter une enveloppe au palais de justice? Le gars nous
demande 1 $, 1,50 $, 2 $; cela varie de chauffeur en chauffeur. Avez-vous
l'intention de réglementer cela?
M. Clair: Je pense que le député ne connaît
pas la pratique...
M. Polak: Je m'en sers de la pratique.
M. Bissonnet: C'est parce que vous êtes un bon
négociateur si on vous demande seulement 1,50 $ pour aller au palais de
justice.
M. Polak: Peut-être. C'est parce qu'il y a trois autres
avocats avec lui dans le taxi. Cela lui fait un petit extra.
M. Bissonnet: Ah, vous êtes trois. Je comprends.
M. Polak: Comprenez-vous? Très souvent, parce que le
colis...
M. Clair: Si les gens vous font cela pour 1,75 $, vous êtes
chanceux, parce que le tarif de base est de 1,20 $ et,
généralement, les chauffeurs et propriétaires de taxi
n'aiment pas beaucoup faire de très courtes courses. Pour 0,50 $, vous
en avez beaucoup pour votre argent.
M. Polak: M. le ministre, peut-être que vous voyagez
beaucoup à Drummondville, mais moi, je voyage à Montréal.
Je ne parle pas de quelqu'un qui prend seulement le colis. Très souvent,
le colis peut être une petite affaire de rien. Cela peut être dans
un taxi où il y a des passagers. J'ai même eu la cause...
M. Clair: M. le Président, ce sont deux choses tout
à fait différentes. Le transport de petits colis... Pour donner
un exemple, si je suis à mon bureau, rue Crémazie, et que je veux
envoyer une missive importante et urgente au député de
Sainte-Anne qui est à son bureau...
M. Polak: Oui.
M. Clair: Je peux...
M. Polak: Changement à l'article 2 de la loi.
M. Clair: Je peux la confier, en vertu de l'article 15, à
un chauffeur de taxi qui me facture au taximètre. Maintenant si, en
même temps que je voyage en taxi, j'ai ma valise, si je me promène
avec mon attaché-case, généralement, je le mets sur mes
genoux et le chauffeur de taxi ne me demande rien. Si j'ai un paquet de valises
et qu'il doit ouvrir le coffre arrière, dans le règlement 6, il y
avait une tarification spéciale pour cela, mais je pense qu'elle a
été abolie à la demande même des taxis, si ma
mémoire est fidèle. De toute façon, ce n'était pas
nécessairement respecté et...
M. Bissonnet: C'était un problème.
M. Clair: ...c'était un problème. Alors, ce sont
deux choses bien différentes. Je pense que, si le député
de Sainte-Anne fait faire du taxi à 1,75 $ pour aller porter des
enveloppes au palais de justice, il est mieux de ne pas s'en vanter.
M. Polak: Ce n'est pas moi qui m'en vanterai, c'est que, dans le
contrat qui est fait entre moi et le chauffeur de taxi, celui-ci est bien
content parce qu'il a peut-être un autre colis qu'il laisse à
mi-chemin. J'ai déjà vu deux ou trois passagers dans le
même taxi. On en laisse un sur le boulevard Dorchester, un autre
ailleurs. Cela se fait vite, de façon verbale, automatique.
M. Clair: C'est ce qu'on vise, permettre d'ouvrir ce champ qui
était interdit.
M. Bissonnet: II était interdit, mais il se faisait.
M. Clair: II se faisait quand même, mais il se
faisait...
M. Bissonnet: Sauf qu'il pourra être annoncé. La
seule différence, c'est qu'on légalise une situation qui
était...
M. Polak: Moi, j'avais pensé de dire, à l'article
15: "Un permis de taxi suffit à autoriser le transport d'un colis."
M. Clair: Voyons! Là, ce n'est plus du tout...
M. Polak: Je reprends votre argument de tout à
l'heure.
M. Clair: M. le Président, le député ignore
qu'il existe une ordonnance générale sur le camionnage et sur le
transport des marchandises.
M. Polak: D'accord.
M. Clair: II n'est donc pas question de transformer "permis de
taxi" en "permis de camionnage". C'est pour cela qu'il faut préciser que
c'est de cette façon que cela peut se faire.
M. Polak: D'accord.
M. Bissonnet: Je suis satisfait de la rédaction de
l'article.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): D'accord.
Est-ce que vous êtes en faveur de l'amendement et d'ajouter les mots "par
taxi"?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): D'accord.
Est-ce que l'article 15 est adopté tel qu'amendé?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Adopté. J'appelle l'article 16.
Délivrance de permis
M. Bissonnet: On parle d'agglomérations à l'article
16. D'accord, on dit que, dans la réglementation, c'est le gouvernement
qui décide des agglomérations.
M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: Mais, par exemple, au niveau de la ligue de la CUM,
il va y avoir un champ de compétence sur trois agglomérations:
A-5, A-12 et A-Il. Il y aura peut-être certains problèmes à
l'intérieur de ces trois agglomérations, pour la CUM, parce que
les problèmes ne sont pas les mêmes.
M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: II y a une question que je me pose. On dit que ce
sera seulement la Commission des transports qui, s'il y a changement
d'agglomération, pourrait être habilitée à le faire.
Est-ce exact?
M. Clair: L'article 16 dit que c'est
toujours la Commission des transports qui émet les permis...
M. Bissonnet: D'accord.
M. Clair: ...mais qu'elle ne le fait que dans les cas
prévus par règlement du gouvernement. Le règlement du
gouvernement va prévoir qu'il y a toujours un gel quant au nombre de
permis de taxi. Éventuellement, s'il y a des représentations qui
sont faites par des autorités politiques qui auraient assumé la
part de responsabilité qu'on leur propose, elles pourraient faire des
représentations au gouvernement qui pourrait modifier le
règlement pour dégeler dans telle ou telle région le
nombre de permis de taxi.
M. Polak: Sur l'article 16, j'ai une question additionnelle.
Qu'est-ce qui arrive si le gouvernement, peut-être par la Commission des
transports, ou sur recommandation du ministre - je ne sais pas comment cela
fonctionne - décide, au mois de juin 1984, d'émettre des permis,
plusieurs permis additionnels à Québec pour
l'événement des grands voiliers. Moi, je serais contre cela.
Comment peut-on être sûr que cela n'arrivera pas?
M. Clair: C'est une décision du gouvernement. Le
gouvernement a décidé, en 1979, de décréter un gel
des permis de taxi-agglomération. C'est appliqué depuis 1979.
Cela visait à améliorer ou à assainir la situation. Je ne
vois pas pourqoi le gouvernement, à moins que ce ne soit un gouvernement
libéral, un jour lointain, reviendrait à l'augmentation...
M. Bissonnet: M. le Président, j'apprécierais qu'on
ne fasse pas de la politique partisane à l'intérieur du dossier
de l'industrie du taxi. Je pense qu'on s'éloigne du sujet.
M. Clair: Sérieusement, M. le Président, je ne
pense pas qu'il y ait lieu de dégeler le nombre de permis de taxi pour
l'instant. Mais, on sait - si ma mémoire est fidèle -qu'à
Sherbrooke il y a un nombre assez élevé de personnes par
véhicule-taxi. Cela ne veut pas dire qu'il est temps de dégeler
la situation, mais la situation n'est pas la même partout sur le
territoire. C'est pour cela qu'on garde ce pouvoir.
M. Polak: Je comprends, mais je voudrais vraiment avoir une
assurance de la part du ministre. Lorsqu'on nous dit que c'est à
l'étude, ce n'est peut-être pas pour vous, mais supposons que le
ministre qui est en charge du tourisme dise qu'il est important que le touriste
sache qu'il y a un bon service, qu'on va émettre d'autres permis
temporaires durant cette période. Je voudrais être certain que
cela ne peut absolument par arriver, car je suis entièrement en faveur
du gel, parce qu'ils auront peut-être enfin la chance de leur vie, au
mois de juin, ou durant l'été 1984, et ils ne l'auront pas, si on
peut jouer avec cela. Cela peut être accepté comme un engagement
formel? (16 h 15)
M. Clair: Comme je viens de l'expliquer, le gel est maintenu
depuis 1979. Il y a eu des occasions spéciales, par exemple les Jeux du
Québec à Sept-es. C'est sûr que cela crée un
gonflement. Il y a eu d'autres événements qui se sont produits
dans d'autres villes comme des congrès qui se sont tenus et qui auraient
pu justifier l'émission temporaire d'un certain nombre de permis de
taxi. Je pense que ce n'est pas la bonne façon de le régler.
C'est sur la base d'un accroissement de façon permanente du
marché qu'on pourrait envisager le dégel du nombre de permis de
taxi. Des permis temporaires de taxi, cela n'existe pas.
M. Polak: D'accordl
M. Bissonnet: Je veux seulement faire une petite clarification.
Le gel des permis de taxi existe depuis l'année 1963, M. le
ministre.
M. Clair: Non, non, non.
M. Bissonnet: Dans la région de Montréal, en tout
cas.
M. Clair: C'est en 1979 qu'il y a eu un gel général
de décrété.
M. Bissonnet: II y a eu un autre gel, mais il y avait beaucoup de
régions qui étaient gelées. Par exemple, la région
de Montréal a toujours été gelée depuis 1952.
M. Clair: On ne reprendra pas le débat sur 1967.
M. Bissonnet: Alors, si vous parlez du Parti libéral, il a
fait des bonnes choses.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Je vous
rappelle à l'ordre...
M. Bissonnet: C'est bien.
M. Clair: La meilleure chose qu'il a faite, c'est quand il m'a
engagé comme avocat à l'aide juridique à Drummondville,
dans mon cas.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): ...on fait
de la partisanerie politique.
M. Bissonnet: Je n'ai pas fait de
partisanerie. Je n'en fais jamais. Ce sont les autres qui en font.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
16 est-il adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Adopté. J'appelle l'article 17.
M. Bissonnet: Un instant! M. le ministre, l'article 17, juste
à titre de suggestion, pour obtenir un permis de taxi ou pour le
renouveler, une personne... Vous savez tout le problème qu'il y a eu au
niveau du renouvellement des certificats pour la ligue de taxi, et tout cela.
Si on disait: "pour obtenir un permis de taxi ou pour le renouveler", ce serait
encore plus précis. Cet amendement veut faire en sorte que le
détenteur paiera sa cotisation à chaque renouvellement et non
seulement quand il l'obtient. C'est pour établir un contrôle
également sur le paiement des cotisations.
M. Clair: L'article 23 précise déjà que le
permis de taxi est annuel. À ce moment-là, à chaque
année, c'est l'obtention d'un permis. L'article 24, au premier
alinéa, prévoit aussi l'obligation de satisfaire aux conditions
prévues par la présente loi et les règlements pour la
délivrance ou le renouvellement du permis.
M. Bissonnet: Lorsqu'on regarde, M. le ministre, l'article 17, on
se réfère aux articles 51 et 53. Alors, aux articles 51 et 53, on
dit que ce qui s'ajoute aux droits de la cotisation annuelle... Pour obtenir un
permis de taxi, il faut payer tant et en plus, il y a la cotisation à la
ligue qu'on retrouve aux articles 51 et 53. À l'article 17 - vu qu'on
parle de paiement de quelque chose -"pour obtenir un permis de taxi, une
personne doit payer les droits annuels" et la cotisation à la ligue,
satisfaire...
M. Clair: C'est écrit à la fin de l'article 17:
"Avoir payé à la ligue des propriétaires de taxi la
cotisation annuelle".
M. Bissonnet: Oui, mais "payer à la ligue", à un
moment donné, à la CUM, on va nommer une personne qui sera
responsable. On va en discuter tantôt. On va nommer une autre personne
qui va être responsable de tout cela. On ne vient pas un peu...
M. Clair: C'est uniquement pour la mécanique du
renouvellement.
M. Bissonnet: Oui, mais quant au montant qui va être
payé à la ligue, il y a deux choses: le droit annuel qui est
payable à la Commission des transports, là, il n'y a pas de
problème. En plus, il y a la cotisation de la ligue qui sera
versée à une autre personne responsable, une espèce de
spécialiste à l'intérieur de la communauté urbaine
qui sera la personne désignée pour s'occuper de tout cela. Si on
fait référence...
M. Clair: Je ne comprends pas votre problème, parce que
l'article 17 le précise "et, dans le cas d'un permis
délivré pour une agglomération, avoir payé à
la ligue des propriétaires de taxi la cotisation annuelle."
M. Bissonnet: C'est parce que, si on regarde l'article 17, on
s'en va aux articles 51 et 53. Est-ce qu'on est membre ou non, donc payer la
cotisation... Je ne sais pas. On pourrait peut-être prévoir,
à l'intérieur de l'article 17, l'obligation formelle. Là
on dit: "Avoir payé à la ligue".
M. Clair: C'est cela. Pour obtenir un permis, il doit avoir
payé à la ligue la cotisation annuelle.
M. Bissonnet: D'accord! Parfait!
M. Clair: Entendu?
M. Bissonnet: Entendu.
M. Clair: Alors, l'article 17 est adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
17 est adopté. J'appelle l'article 18.
M. Bissonnet: Sur l'article 18, je vais poser une première
question au ministre pour qu'il nous explique ce qu'il entend par transport
spécialisé. Il faut savoir ce que l'on entend parce qu'à
l'article 22 on fait référence spécifiquement au fait que
le taxi peut se convertir en transport spécialisé.
M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: Qu'est-ce que c'est, le transport
spécialisé?
M. Clair: Cela peut être pour des activités
touristiques, par exemple, pour... Tout transport qui serait
spécialisé, mais qui se ferait à partir d'un
véhicule automobile correspondant à la définition du taxi.
Plutôt que d'avoir une autre catégorie de permis que le permis de
taxi, qui existerait et continuerait d'exister en parallèle au permis de
taxi, on dit que, si quelqu'un veut se spécialiser, par exemple, dans le
transport particulièrement luxueux ou encore avec une vieille
automobile, avec une Ford modèle T, si une personne qui est
détentrice d'un permis de taxi veut se convertir de la sorte, elle peut
le faire et, en tout temps, elle peut réintégrer son permis de
taxi régulier.
M. Bissonnet: Supposons, M. le ministre, que je suis
propriétaire d'une auto-taxi. Dans un mois, à la suite de
l'adoption de la loi, les règlements ayant été
approuvés par la CUM ou le gouvernement les ayant adoptés, je
décide de me spécialiser dans le transport de taxi avec une
vieille voiture. À ce moment je conserve mon T. Y a-t-il un temps limite
pour conserver mon T?
M. Clair: Tant et aussi longtemps que vous êtes
spécialisé.
M. Bissonnet: Bon, d'accord.
M. Clair: Tant et aussi longtemps que vous êtes
détenteur de votre permis de taxi.
M. Bissonnet: J'ai toujours mon T?
M. Clair: Ce qu'on vise à éviter dans le
fond...
M. Bissonnet: Je comprends, mais je vais vous expliquer du
transport spécialisé.
M. Clair: Oui, mais seulement pour donner un exemple...
M. Bissonnet: Ce sont les limousines qui s'en viennent
là-dedans.
M. Clair: Seulement pour vous donner un exemple, ce qu'on vise
à éviter... Il y a eu, au cours des années
récentes, des demandes à la Commission des transports du
Québec pour faire du transport avec des voitures anciennes, ce qui
équivaut, à toutes fins utiles, à du transport par taxi.
Au lieu que cela ne se développe en parallèle au marché du
taxi, on dit que cela va se faire avec un permis de taxi.
M. Bissonnet: C'est parce que, voyez-vous, on parle de transport
spécialisé, mais on ne définit pas ce que c'est. On ne
définit pas ce que c'est. Ce qui veut dire, M. le ministre, qu'on peut
arriver avec sept ou huit personnes qui vont décider de se
spécialiser dans un transport par taxi. Vous n'avez pas peur avec...
M. Clair: On ne veut justement pas le limiter parce que...
Prenez, par exemple, l'existence des limousines. Actuellement, il existe des
limousines seulement dans la région de Montréal. Qui dit que,
dans deux ans ou dans six mois, quelqu'un ne sera pas intéressé
à développer un service de limousines à Québec -
disons entre l'aéroport et le parlement pour les dignitaires
étrangers - ou à s'équiper d'une Cadillac trois
sièges pour les consuls ou pour n'importe quoi? Ce qu'on dit, c'est
qu'au lieu de laisser ce phénomène se développer et venir
progressivement gruger le marché du taxi, toute forme de transport
spécialisé de personnes est un marché qu'on réserve
aux permis de taxi existants. Ce sont eux qui pourront entrer dans ces
marchés et non pas n'importe qui allant chercher une plaque AT et
obtenant de la Commission des Transports un permis spécialisé. On
vise, dans le fond, à garder le développement des marchés
spécialisés aux détenteurs actuels de permis de taxi.
M. Bissonnet: Si je comprends bien, actuellement, des gens qui
ont des AT, des services de limousines et tout cela, il n'y en a pas à
Québec.
M. Clair: Non. Mais rien n'empêcherait...
M. Bissonnet: Non, non. Minute. Minute. Mais ceux qui sont...
Actuellement, dans la loi, ils ont jusqu'au 1er avril 1985. Est-ce que c'est
cela?
M. Clair: 1986.
M. Bissonnet: C'est loin.
M. Clair: 1986 ou 1987?
M. Bissonnet: Ils ont jusqu'à une certaine date pour
régulariser leur AT. C'est cela? Mais, à ce moment - vous parlez
des limousines, il n'y en a pas à Québec - ceux qui ont un permis
AT et qui fonctionnent dans la région de Montréal, est-ce que le
permis qu'ils ont est spécifique quant à la région
où ils peuvent oeuvrer?
M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: C'est indiqué sur leur permis AT...
M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: ... qu'ils ont un permis de limousines ou
d'autres...
M. Clair: Je pense que la définition disait dans la
région de Montréal, Montréal et 15 milles.
M. Bissonnet: C'est comme le transport par camion...
M. Clair: On y viendra peut-être tantôt, quand on
abordera l'article 78.
M. Bissonnet: M. le ministre, ce qui m'importe très
sérieusement dans cet article-là, c'est que le type qui a un
permis de taxi et qui s'en va dans le transport spécialisé
conserve toujours son T.
M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: Tout le temps.
M. Clair: C'est cela. Non seulement il conserve son T, mais il
est assuré qu'il n'y aura pas un nouveau AT qui va venir le
concurrencer. Seul un autre détenteur de permis de taxi...
M. Bissonnet: C'est-à-dire un autre détenteur d'un
permis de taxi pourrait laisser le taxi ordinaire et faire du transport
spécialisé. Il conserve toujours son T et, s'il décide le
lendemain matin de changer... De quelle façon doit-il s'identifier?
Doit-il s'identifier à la Commission des transports? Il doit
s'identifier quelque part s'il fait du transport spécialisé.
Est-ce qu'il doit de lui-même... Demain matin, je fais du transport avec
des voitures antiques, je mets des annonces dans le journal... Est-ce qu'il
doit en informer la CUQ, disons que c'est à Québec...
M. Clair: C'est la commission qui autorise le titulaire d'un
permis de taxi à se spécialiser. Une personne...
M. Bissonnet: C'est la commission. À ce moment-là,
s'il décide d'aller à la commission pour obtenir un permis pour
le transport spécialisé, est-ce que la commission a des normes
à suivre?
M. Clair: Elle va étudier la demande...
M. Bissonnet: Elle peut, elle n'est pas obligée.
M. Clair: Peut sur demande, c'est cela. Elle va examiner, comme
elle le fait déjà, si oui ou non il y a un marché, si oui
ou non c'est opportun et elle va octroyer le permis. Je pense que les deux
choses importantes là-dedans, c'est qu'autrefois les permis, les
services spécialisés de transport par automobile n'appartenaient
pas aux taxis et leur étaient même inaccessibles. On dit:
Dorénavant ce marché du transport spécialisé vous
est réservé. Seuls les détenteurs d'un T pourront aller
à la commission et faire convertir leur permis en T
spécialisé. C'est la première chose. Et la deuxième
chose qu'on fait, c'est qu'on leur conserve en tout temps le droit de revenir
au taxi régulier.
M. Bissonnet: L'article 22 stipule: "Rien n'empêche le
titulaire d'un permis de taxi d'effectuer un transport par taxi comparable
à un transport spécialisé s'il satisfait aux exigences
prescrites pour un transport non spécialisé."
M. Clair: Répétez-moi cela.
M. Bissonnet: Vous allez m'expliquer l'article 22.
M. Clair: Attendez un peu. Vous êtes à...
M. Bissonnet: Quand vous lisez l'article 22...
M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: "Rien n'empêche le titulaire d'un permis de
taxi d'effectuer un transport par taxi comparable à un transport
spécialisé s'il satisfait aux exigences precrites pour un
transport non spécialisé." C'est pour cela que je vous demande ce
qu'est le transport spécialisé parce que, dans l'article 22, on
dit que n'importe qui, s'il détient un permis de taxi, peut faire du
transport spécialisé s'il satisfait aux exigences prescrites pour
un transport non spécialisé.
M. Clair: Regardez bien. Prenez d'abord l'article 18 où on
dit que c'est la commission qui peut...
M. Bissonnet: Je suis bien d'accord; cela va bien.
M. Clair: Laissez-moi finir. ...sur demande, autoriser le
titulaire d'un permis de taxi à se spécialiser dans un type de
transport spécialisé prévu par la présente loi ou
un règlement. Il y aura un règlement qui autorisera
éventuellement la Commission des transports du Québec à
émettre des permis selon la demande qu'on aura et on ajustera le cadre
réglementaire en conséquence.
L'article 22 dit: "Rien n'empêche le titulaire d'un permis de taxi
d'effectuer un transport par taxi comparable à un transport
spécialisé s'il satisfait aux exigences prescrites pour un
transport non spécialisé." Cela veut dire, par exemple, que, si
un détenteur de permis de taxi est propriétaire d'une grosse
automobile qui correspond, qui est comparable à un transport luxueux, il
a le droit de continuer à le faire régulièrement avec un
véhicule qui correspond à des normes plus exigeantes.
M. Bissonnet: À ce moment-là, M. le ministre, si on
regarde l'article 22, pour un type qui a un permis de taxi, s'il y en a un qui
a déjà été émis à un autre et s'il
veut faire la même sorte de transport, il n'aurait pas besoin d'aller
à la Commission des transports pour le demander parce qu'il n'y a rien
qui l'empêche de le faire.
M. Clair: Si c'est comparable...
M. Bissonnet: C'est comparable. (16 h 30)
M. Clair: Si c'est comparable... Le sens de l'article 22, c'est
de ne pas permettre à un détenteur d'un permis
spécialisé de venir soutenir devant la Commission des
transports
du Québec que, parce qu'un détenteur de permis
régulier de taxi qui offre le service de transport privé
régulier vient le concurrencer parce que lui a un permis
spécialisé... Alors, c'est cela qu'on vise à
éviter.
M. Bissonnet: Mais les permis spécialisés,
actuellement, qui en a? Est-ce qu'il y a des... On ne le définit pas,
c'est le transport spécialisé. Mais est-ce qu'il y a des AT qui
ont un transport spécialisé? Limousines, j'imagine que c'est cela
qu'on veut dire.
M. Clair: Je vais vous dire cela pour la région de
Québec. C'est parce que, je vais vous dire, il existe toutes sortes de
choses là-dedans. Vous connaissez... Les AT, j'espère que je vais
être capable d'en faire le tour; voyez-vous, il existe des AT...
M. Bissonnet: ...peut-être permettre à votre
collaborateur... Je n'ai pas d'objection à cela.
M. Clair: Non, non, je peux le faire. C'est juste parce qu'il y
avait des choses qui étaient...
M. Bissonnet: Non, cela va.
M. Clair: ...particulièrement complexes là-dedans.
Les AT, qu'est-ce qu'il y a là-dedans? Il y en a qui sont des permis de
limousine, ce qui existe, des passagers sans restriction d'occasion; ce sont
des ordonnances particulières, transport sur demande avec parcours
irrégulier, véhicule loué avec le chauffeur, territoire
qui est fixé sur les permis en fonction d'un rayon d'action, tarif
calculé par zone, et ce sont des permis d'entreprise qui ne limitent pas
le nombre de voitures. Cela, ce sont les limousines de Montréal.
Il existe aussi - les 43 plaques dont je parlais tantôt - le
transport de passagers et de fleurs à l'occasion de baptêmes,
mariages, funérailles. Pour cela, il y a 20 détenteurs, 20
permis, 43 plaques.
Il existe des permis de transport de passagers avec restrictions autres
que baptêmes. Il y a un permis pour le transport de mineurs à leur
lieu de travail et retour. Sur la spécification, on indiquait où
ils passaient entre quatre heures et cinq heures.
M. Bissonnet: "Heavy":
M. Clair: Des détenteurs de permis comme cela... Ah oui!
Il y a des permis de transport en commun à horaires sur un parcours
longue distance et un permis... C'est ça. Il y a un permis, par exemple,
Gaspé-Montréal, je pense, en taxi. Alors, c'est un permis qui
existe. Cela a été émis il y a plusieurs années et
il est en opération, à part cela. Alors, il y a deux
détenteurs, deux permis, quatre plaques; il existe des services
aéroportuaires aussi, immatriculés AT, il y en aurait deux ou
trois. Il existe aussi des services aéroportuaires en région,
à Matane, à Mont-Joli, à Rimouski, sur la Côte-Nord,
à Rouyn-Noranda, à Val-d'Or. Ce sont des taxis, à toutes
fins utiles, qui ont un permis...
M. Bissonnet: Ce sont des...
M. Clair: ...spécialisé...
M. Bissonnet: ...mini-bus, cela.
M. Clair: Non, non, qui ont des permis spécialisés
par taxi.
M. Bissonnet: Ah oui! Ils font un transport d'autobus, à
ce moment-là, mais par taxi.
M. Clair: C'est cela. Il y a des services touristiques, il y en
aurait sept qui seraient immatriculés AT, et il y aurait seize minibus,
par ailleurs.
M. Bissonnet: Cela va.
M. Clair: II y a d'autres types d'immatriculation, mais cela a
été toute une "job" de retrouver tout cela.
M. Bissonnet: Oui, je comprends, mais le problème que
j'ai...
M. Clair: Alors, l'objectif de cela... M. Bissonnet:
Oui.
M. Clair: ...c'est de dire: Dorénavant, les services
spécialisés, cela appartient au transport par taxi.
M. Bissonnet: Mais ils ne sont pas définis, on ne sait pas
ce que c'est encore.
M. Clair: Bien non, parce qu'ils vont être
définis...
M. Bissonnet: Cela va se définir.
M. Clair: ...par règlement. Et comme la demande... Essayez
de prévoir ce que va être la demande, dans ce domaine-là,
dans les prochaines années. Peut-être qu'à Sherbrooke, les
gens seront intéressés à développer, je ne sais
pas, à un moment donné, un transport antique ou un transport
luxueux. Peut-être que, dans une ville minière, on voudra avoir un
permis spécial de transport de mineurs, comme il en existe
déjà. Alors, on a voulu garder les portes ouvertes, mais ce n'est
pas grave que ce ne soit pas précisé dans la
mesure où cela est réservé au permis de taxi, d'une
part, et où, d'autre part, il ne peut revenir en aucun temps exploiter
son permis régulier de taxi.
M. Bissonnet: Juste un petit exemple. Vous parlez des mineurs ou
quoi que ce soit. Il y a un autre article dans le projet de loi qui parle du
transport de personnes à intervalles réguliers. Vous savez de
quoi je parle, les petits contrats, pas les contrats notariés, comme
vous l'avez dit, on ne va pas si loin que cela, mais des formules et tout. Ce
serait un contrat dans ce sens qui s'appliquerait, mais qui ne deviendrait pas
un transport spécialisé.
M. Clair: Si cela est un transport à contrat, à ce
moment...
M. Bissonnet: Ce sont des AT qui ont ces personnes. Dans tous les
exemples que vous m'avez donnés, eux, ils ne font jamais de taxi, ce
sont des AT et ils ont un droit acquis là-dessus.
M. Clair: II y en a qui avaient d'autres affaires, des AU, mais
ce n'est pas cela. Il y avait des AP aussi, des mini-bus. Si vous voulez,
c'était un rapport un peu confidentiel que j'avais de la Commission des
transports du Québec et de la Régie de l'assurance automobile du
Québec. On voulait savoir qui faisait quoi et avec quel type de
permis.
M. Bissonnet: Le transport spécialisé,
c'étaient des horizons nouveaux, de nouvelles avenues. Il reste que
celui qui fait du taxi, qui a une plaque T, est-ce que la CUM aurait le choix
de définir un transport spécialisé, si elle opte pour
cela, en vertu de cette loi dans sa réglementation?
M. Clair: Je pense que non. À ce moment...
M. Bissonnet: C'est juste la commission.
M. Clair: C'est la commission. Maintenant, dans les...
M. Bissonnet: Mais là, M. le ministre, voyez-vous, on dit:
le transport spécialisé...
M. Clair: Attendez un peu, je veux juste m'assurer.
M. Bissonnet: ...prévu par la présente loi ou un
règlement. Est-ce qu'on prévoit, dans la présente loi,
qu'on peut faire un règlement là-dessus?
M. Clair: Oui, cela est sûr. C'est écrit à
cet article.
M. Bissonnet: Quel article? Oui mais le gouvernement peut par
règlement. Est-ce que vous avez ce pouvoir? Il me semble qu'il
n'apparaît pas.
Une voix: Trois.
M. Bissonnet: Trois? Oui, mais le nombre maximum de permis...
M. Clair: La combinaison de 62.3 et de 18.1 m'apparaît
suffisante pour habiliter le gouvernement.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de Sainte-Anne.
M. Bissonnet: Êtes-vous sûr de cela?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de Sainte-Anne, vous avez...
M. Polak: Avez-vous terminé? J'ai deux questions.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): II y avait
hésitation.
M. Bissonnet: Allez-y, je vais revenir là-dessus.
M. Polak: J'ai deux questions concernant ce transport
spécialisé. La commission, en vertu de l'article 18, j'imagine, a
le droit de refuser de donner une telle autorisation. À un moment
donné, il faut penser à protéger les droits acquis et ceux
qui ont déjà quelque chose. Prenons l'exemple que vous avez
donné du transport vers la Gaspésie. Disons que le marché
est assez grand pour faire vivre deux personnes raisonnablement bien.
Soudainement, on ouvre la porte et il y en a trois autres qui veulent aller
là-dedans. Cela veut dire que les cinq vont souffrir. Est-ce que la
commission a un certain pouvoir arbitraire de dire que le marché ne le
permet pas? La loi n'en parle pas, la loi semble plutôt pencher vers
l'ouverture de nouvelles avenues. C'est intéressant le transport
spécialisé, je comprends cela, mais est-ce qu'il y a une
protection des droits acquis?
M. Clair: La Commission des transports joue
régulièrement un rôle de régulateur
économique. Effectivement, que ce soit en matière de transport
par taxi ou de transport par camion, cela est un des rôles de la
Commission des transports du Québec d'éviter qu'il y ait des
désordres qui surviennent sur le plan économique dans les
différents systèmes de transport qui sont sous sa
juridiction.
M. Polak: Ma deuxième question: Qu'est-ce qui arrive au
point de vue de la
tarification dans ce transport spécialisé?
M. Clair: Cela va être indiqué. On dit: La
commission peut, sur demande, autoriser le titulaire d'un permis de taxi
à se spécialiser dans un type de transport
spécialisé prévu par la présente loi ou un
règlement. C'est dans le règlement que vont apparaître les
conditions auxquelles la commission pourrait émettre un permis de
transport spécialisé.
M. Dissonnet: Sur le règlement qui fixe les tarif, pour le
transport spécialisé, s'il y en a un, je donne toujours comme
exemple la Communauté urbaine de Montréal, parce que c'est elle
qui va prescrire des normes de taux et tarifs pour chaque type de transport
qu'il indique.
Je reviens à la définition et je regarde l'article 60: Le
gouvernement peut par règlement établir des normes - cela,
ça marche - édicter les conditions pour être titulaire d'un
permis... Le gouvernement, dans sa réglementation, va édicter des
conditions pour être titulaire d'un permis, et on dit, à l'article
18: autoriser le titulaire d'un permis de taxi. Mais, est-ce que l'article 3
permet au gouvernement d'édicter des conditions avant que le type
demande à la Commission des transports de changer son permis de taxi en
transport spécialisé? Il faut évidemment qu'il y ait eu un
règlement au préalable pour que la commission puisse se
prononcer.
M. Clair: Effectivement.
M. Bissonnet: Ce qui veut dire à ce moment-là que
chaque personne qui va vouloir faire du transport spécialisé va
être obligée de s'adresser au ministre des Transports et cela va
prendre tout le tralala habituel, six ou sept mois, avant que sa réponse
arrive. À chaque fois qu'il y a un nouveau transport
spécialisé, le Conseil des ministres va bien analyser s'il s'agit
effectivement d'un transport spécialisé, va publier un
règlement dans la Gazette officielle et toute l'affaire.
M. Clair: C'est mieux comme cela, quitte à ce que cela
prenne quelques mois...
M. Bissonnet: Et là, la communauté urbaine va
être obligée de modifier ses tarifs pour entrer ce transport
spécialisé.
M. Clair: C'est mieux que de laisser la situation telle qu'elle
est actuellement, c'est-à-dire que les taxis sont exclus du transport
spécialisé. Il y a eu des permis qui ont été
émis il y a peu de temps pour les voitures antiques. Cela a
été fait ici même, à Québec. Et c'est un
secteur qui est susceptible de se développer et qui échappe
actuellement aux détenteurs de permis de taxi.
M. Bissonnet: À titre d'exemple, au port de
Montréal, ils font des tours avec des autos antiques. Quelle sorte de
permis ont-ils actuellement?
M. Clair: J'imagine que ce doit être des AT. Ils doivent
faire cela avec une plaque AT.
M. Bissonnet: À ce moment-là, si quelqu'un veut
développer un marché comme cela... Ils ont peut-être des
droits acquis, je ne sais pas. Mais on pourrait faire du transport
spécialisé à un autre endroit.
Comme les voiliers. Pour une certaine période, un type pourrait
aller dans le transport spécialisé pour faire des tours...
M. Clair: Ce ne sera pas du transport spécialisé,
à ce moment-là. C'est d'entrer dans le taxi régulier par
la porte d'en arrière. Mais si, par exemple...
M. Bissonnet: Cela prend un permis de taxi pour faire cela.
M. Clair: À Québec, il existe déjà
des permis pour services touristiques. Mais ces permis n'ont pas
été donnés à des détenteurs de permis de
taxi. Cela leur était interdit. Alors, on dit que les
développements qui surviendront dorénavant dans le transport -
spécialisé, la commission pourra les autoriser comme elle le fait
présentement aux conditions prescrites par règlement du
gouvernement...
M. Bissonnet: Mais ce sera un taxi.
M. Clair: ...mais cela ira nécessairement aux taxis.
M. Bissonnet: On va suivre cela de façon bien
spéciale.
M. Polak: Oh, qu'ils sont protégés, nos gars.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Est-ce que
l'article 18 est adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Adopté. J'appelle l'article 19.
M. Bissonnet: L'article 19, M. le ministre: "Un permis de taxi
spécialisé oblige son titulaire à restreindre ses
activités à un transport spécialisé." Je vais vous
donner un exemple bien spécifique. Un type a un transport
spécialisé comme guide touristique. À Québec, il y
en a six durant l'été et
durant la période du carnaval d'hiver; il n'y a pas de
problème. Mais, durant toute l'année, au mois de novembre, par
exemple, où il y a quatre personnes qui sont spécialisées
dans le transport de quide touristique à l'intérieur de
l'agqlomération A-36, elles vont être obligées d'aller
à la Commission des transports pour revenir dans le taxi et, durant les
mois creux, retourner à la Commission des transports pour être
transférées au taxi ordinaire. Ne croyez-vous pas, M. le
ministre, qu'un individu qui a un transport spécialisé ne
pourrait pas faire les deux?
M. Clair: À ce moment-là, s'il fait les deux, cela
veut dire que ce n'est plus...
M. Bissonnet: Non, écoutez...
M. Clair: ...vraiment du transport spécialisé.
M. Bissonnet: Je vais vous expliquer, M. le ministre. Quelqu'un
est guide touristique et chauffeur de taxi dans l'agglomération A-36. Il
s'en va dans un champ qui n'existe pas actuellement, il est guide touristique,
un transport spécialisé. Donc, il fait sa publicité dans
les journaux locaux, dans les revues qui sont distribuées à
l'intérieur des hôtels. Mais il arrive qu'il ne peut pas gagner sa
vie cinq jours par semaine durant les périodes creuses où il n'y
a pas de touristes à Québec. À ce moment-là, il n'y
a rien qui... Actuellement, on a des guides touristiques qui font du taxi, qui
font un transport spécialisé, mais, par contre, quand il n'y a
pas de touristes, ils font du taxi ordinaire. Vous allez obliger... Encore
là, on légalise une situation qui existe, mais qui ne peut pas
être annoncée. Cela se fait à Montréal, il y en a au
moins 25 qui font du taxi ordinaire et qui sont guides
spécialisés, qui ont suivi leurs cours à
l'Université de Montréal, qui ont leur diplôme. Lorsque la
ville de Montréal avait le contrôle du taxi, les personnes qui
étaient guides touristiques faisant du taxi devaient passer des examens
à l'office d'initiative touristique de Montréal. Je connais cela,
M. le Président. Dans ce cas, les guides faisaient du taxi
spécialisé à l'heure et le règlement municipal,
à l'époque, le règlement 27.45, prévoyait des
tarifs pour ce transport spécialisé de guide touristique. (16 h
45)
Mais, avec la nouvelle loi, on voudra faire du transport
spécialisé; il va y en avoir, c'est bon. Par contre, dans les
périodes creuses, le guide va être obligé de retourner
à la Commission des transports pour faire une demande pour retourner au
taxi, mais il a toujours son T. Il ne devrait pas y aller, normalement, parce
qu'il a toujours son dôme. Mais, s'il met un dôme de guide
touristique, il aura le droit de faire cela. À ce moment, il changera
son dôme pour son dôme de taxi, mais je ne voudrais pas qu'il soit
obligé d'aller à la Commission des transports à chaque
fois.
M. Clair: Non, mais avec la souplesse que nous offre la
possibilité d'y aller par règlement, on peut examiner, par
exemple, s'il y a avantage à ce que des permis
spécialisés puissent être en vigueur pour, disons, la
période estivale. Mais il ne faut pas non plus tomber dans une situation
où le permis spécialisé est un moyen pour contourner la
tarification régulière, parce qu'il y aurait un risque que cela
mine la rentabilité de toute l'industrie. Je pense que la souplesse qui
est offerte de pouvoir préciser les conditions d'émission de
permis spécialisé par règlement pourra nous faciliter la
tâche.
M. Bissonnet: M. le ministre, l'article 19 est bien clair. Un
article de loi, c'est plus fort qu'un règlement. "Un permis de taxi
spécialisé oblige son titulaire à restreindre ses
opérations à un transport spécialisé."
J'ai un exemple qui est très pratique -que je vous ai
donné - le guide touristique, lui, de toute façon, a son T. On
veut réduire les permis; c'est bien évident qu'un guide
touristique qui gagne sa vie dans la période active du tourisme ne fait
pas de taxi ou il en fait très peu. Cela devient un transport
spécialisé parce qu'il y aura un tarif spécial pour cela.
Je ne vois pas pourquoi il serait obligé de reprendre tout le
mécanisme pour revenir au taxi. Il a un taxi, il a son T. La seule chose
est que, lorsqu'il oeuvre dans le domaine du taxi spécialisé,
automatiquement, il n'est plus dans le système du taxi. Par contre, il
ne peut pas gagner sa vie exclusivement à des périodes estivales,
mais il y a toujours un besoin de guides touristiques à longueur
d'année dans une ville comme Québec. Sauf que, dans une
période donnée, le besoin est beaucoup moins grand.
Cela se pratique à Montréal actuellement. À
Montréal, on le pratiquait dans le temps; avant le règlement 6,
il y avait des tarifs spéciaux pour cela qui étaient
affichés à l'intérieur du taxi.
M. le ministre, à moins que la CUQ ou la CUM, si elles ont les
pouvoirs de le faire, ou les MRC disent: Bon, à l'intérieur du
permis de taxi, on considère le guide touristique... Évidemment,
on paie plus cher quand c'est un guide touristique parce qu'il a plus qu'un
chauffeur de taxi à offrir.
M. Clair: Qu'il y ait des permis spécialisés sur
une base saisonnière, par exemple, je pense que c'est possible, dans le
cadre de la loi; il suffirait que cela soit dans les règlements
qu'utilisera la CTQ pour émettre de tels permis. Mais si, cependant,
à
l'intérieur de trois jours, un détenteur de permis peut
faire du transport spécialisé et du transport régulier, je
pense que les risques sont que cela crée une concurrence déloyale
parce que ce sera difficile à contrôler. À ce moment, le
risque est qu'il y ait des gens qui fassent du transport régulier en
dehors des tarifs et que cela finisse par créer un habitude dans la
population de passer à côté du taximètre.
M. Hissonnet: Écoutez bien ce que je veux vous dire.
Quelqu'un a un permis de taxi - cela va jusqu'ici? - spécialisé
dans la visite touristique. Une journée, il a un client; le lendemain,
il en a deux. Cela dure peut-être deux heures. Ses revenus ne seront
peut-être pas assez élevés.
M. Clair: Oui, c'est justement, la commission n'émettra
pas...
M. Bissonnet: Là, il va délaisser le transport
spécialisé. Je parle du guide touristique parce que c'est bien
fixe dans une période de telle date à telle date. À
Montréal, il y en a 25 qui en font encore. Les tarifs, probablement, je
ne pourrais pas vous dire s'il y a une réglementation spéciale
pour eux, à ma connaissance il ne doit pas y en avoir, mais ils fixent
probablement leur prix directement avec le client avant de le faire monter.
C'est probablement ce qui se passe en pratique. Je ne peux pas vous le dire, je
ne le sais pas. Par contre, c'est sûr qu'il y a avantage à ce que
ce soit un service qui soit fait par des taxis, parce qu'à ce moment,
vous devez accorder ce service. Cela se fait actuellement à
Québec. Si quelqu'un veut visiter la ville en taxi, c'est sûr
qu'il a avantage à ce qu'un portier d'hôtel lui fasse venir un
taxi qui se spécialise dans ce domaine. Actuellement, ce n'est pas
annoncé, mais, avec les nouveaux permis de transport
spécialisé, ce serait une façon pour eux de faire un
certain marketing au niveau des hôteliers.
M. Clair: Oui, mais...
M. Bissonnet: Par contre, vous avez un problème, parce
que, si le gars gagne sa vie trois jours sur cinq et que, les deux autres
jours, c'est tranquille, il va être tenté de revenir au taxi.
M. Clair: Mais si on veut développer des secteurs de
transport spécialisé et que cela puisse être lucratif, il
ne faut pas non plus que la notion de service spécialisé soit
simplement l'occasion de faire par-ci, par-là un peu de service
touristique, un peu de service aéroportuaire, etc. Cela n'aiderait pas
l'ensemble de l'industrie. Il faut au contraire essayer au maximum de favoriser
l'émergence, à partir des permis de taxi, des services
spécialisés qui, en soi, assurent une stabilité
financière à celui qui y va. La Commission des transports, de la
même façon, ne permettra pas à quelqu'un, parce que son
beau-frère a un voyage de ménage pour Sept-Îles, qu'on lui
émette un permis de transport pour déménagement. Il faut
que l'émission d'un permis spécialisé soit de nature je
dirais, à fonctionner au minimum sur une base saisonnière ou de
six mois, pour permettre à quelqu'un d'en vivre. Sinon, cela ne
contribue qu'à miner la rentabilité de l'industrie. Si chaque
portier à l'entrée d'un hôtel peut "dispatcher" des
services dits spécialisés en bas de la tarification pour des
visiteurs touristiques, ce n'est pas de cette façon qu'on va
développer un service de qualité, spécialisé, et
cela n'améliore pas la rentabilité de l'industrie; au contraire,
cela la mine.
M. Bissonnet: Non, ce n'est pas du tout dans cette optique, M. le
ministre, que je fais ces commentaires. Pas du tout, au contraire. C'est
qu'à l'intérieur de la CUM, si on veut opter pour le projet de
loi, réglementer l'industrie du taxi et la rendre plus viable pour tous
ceux qui oeuvrent intensément dans cette industrie, premièrement,
il est certain que la CUM exigera de ceux qui font ce transport
spécialisé une compétence réelle dans le domaine;
deuxièmement, il demeure que c'est une avenue très
intéressante. Je vais vous donner un autre exemple: des chauffeurs de
taxi à Québec vont seulement à l'aéroport. Il y en
a beaucoup qui ne font que cela. Ils vont arriver, ils vont être 25, et
ils vont dire, et ce n'est pas réglementé comme cela l'est
à Montréal: Je vais faire un transport spécialisé
par taxi de l'aéroport à un prix fixe. Cela peut être
possible. À ce moment, ils vont s'adresser à la CUQ pour que la
CUQ réglemente ce transport spécialisé. Si la CUQ accepte,
tous les autres chauffeurs de taxi vont réclamer que cela ne se fasse
pas, parce qu'ils ne sont pas intéressés à cela, car, pour
eux, les bons voyages, c'est quelqu'un qui va à l'aéroport, c'est
bien intéressant. Mais, par contre, si on arrive à en faire un
transport spécialisé, parce qu'il y a des chauffeurs de taxi qui
le demandent, il est possible qu'ils ne puissent pas faire d'autres sortes de
taxi. Évidemment, cela sera difficile. Il faudra une identification
quelconque montrant qu'il ne peuvent faire que ce type de transport
spécialisé, ce qui permettra, à ce moment-là, de
réduire d'un certain nombre l'effectif du taxi normal. Par contre, au
niveau des guides touristiques, et c'est un exemple que je vous donne, en les
spécialisant, il demeure que la clientèle, le touriste, sera
beaucoup mieux servi que présentement, d'une part. Je suis convaincu
qu'au niveau des revenus saisonniers, cela peut être excellent. On peut
peut-être en
avoir quatre, six ou huit. Évidemment, cela va s'ajouter. Les
gars vont aller suivre des cours pour être guides touristiques. Vous avez
une clientèle plus intéressante. À ce moment, ce qui
arrive, c'est que, dans les périodes creuses, si vous demandez un permis
saisonnier, à l'intérieur de la période qui n'est pas
saisonnière, il y aura toujours une demande quand même. C'est
là que je verrais... Si on s'en tient au projet de loi, le candidat va
être obligé de faire la démarche pour venir et de retourner
après.
M. Clair: Je pense que ce n'est pas mauvais jusqu'à un
certain point si on veut favoriser l'émergence de transports
spécialisés de qualité, compétents et qui assurent
une rentabilité à ceux qui les détiennent. Si c'est
accessible n'importe quand, cela va être comme c'est actuellement:
Premièrement, les taxis vont y avoir un accès théorique,
mais ce ne sera pas avec des standards de qualité, tellement qu'il va y
avoir une demande pour développer des services touristiques en
parallèle à l'industrie du taxi. Je pense qu'il faut qu'il y ait
un peu de discipline si on veut avoir de la qualité.
M. Bissonnet: Si je me réfère à l'article
21, on y dit: "Le titulaire d'un permis de taxi spécialisé peut
demander à la commission de révoquer la restriction et de
recouvrer son permis de taxi." C'est la même chose qu'à l'article
19, n'est-ce pas?
M. Clair: Ce n'est pas la même chose. Cela vient
compléter.
M. Bissonnet: C'est-à-dire que là, c'est le type
qui va en spécialité et qui revient.
M. Clair: Et qui revient. C'est cela. M. Bissonnet:
Évidemment, cela va...
M. Clair: II faut bien être conscient au départ
qu'il n'y aura pas un va-et-vient terrible. Mais si cela règle...
M. Bissonnet: II y aura des tentatives.
M. Clair: Mais si, sur une période de cinq ans, cela
règle le cas au Québec de 200 ou 300 permis de taxi et que cela
améliore la performance financière de ces permis, que cela
améliore le service aux touristes, par exemple, tant mieux. C'est ce
qu'on souhaite. Adopté?
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
19 est adopté?
M. Bissonnet: Adopté, mais avec réserve.
Le Président (M. Champagne, Milles-Îles): Sur
division?
M. Bissonnet: Non. Adopté avec réserve.
Le Président (M. Champagne, Milles- Îles): Article
20?
M. Bissonnet: Sur division.
Le Président (M. Champagne, Milles- Îles): Sur
division?
M. Bissonnet: Oui.
Le Président (M. Champagne, Milles- Îles): Alors,
l'article 19 est adopté sur division. J'appelle l'article 20.
M. Clair: Cela va de soi à l'article 20.
Le Président (M. Champagne, Milles- Îles): Est-ce
que l'article 20 est adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Milles- Îles): L'article
20 est adopté. J'appelle l'article 21.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Milles- Îles): L'article
21 est adopté.
M. Bissonnet: Seulement une question. Avez-vous pensé, M.
le ministre, à l'intérieur de l'article 21, si on pourrait mettre
une période de temps? Évidemment, on ne sait pas ce qui va se
produire. Avez-vous étudié la possibilité - "le titulaire
peut demander à la commission de révoquer la restriction et de
recouvrer son permis" - de laisser une période de temps où le
type qui demande un permis spécialisé - par exemple, au bout de
trois semaines - retourne à la commission pour révoquer cela?
Avez-vous pensé - c'est à titre expérimental
évidemment - quel...
M. Clair: C'est-à-dire que, si la commission l'autorise,
c'est parce que la commission va s'être penchée sur la
rentabilité, la faisabilité du projet.
M. Bissonnet: Oui, mais la commission.
M. Clair: Laissez-moi finir, s'il vous plaît!
M. Bissonnet: Oui.
M. Clair: La commission va s'être penchée sur la
faisabilité du projet de transport spécialisé. Les chances
sont que, s'il est autorisé, c'est parce que cela
présente des perspectives de rentabilité réelles.
Si, par contre, après cela, il décide de faire enlever sa
restriction et de recouvrer son permis de taxi, je pense qu'il va s'être
écoulé quelques mois. Je pense qu'il n'y a avantage pour personne
de jouer au fou là-dedans.
M. Bissonnet: Mais la commission... Vous parlez de la commission.
Selon l'article 18, elle va émettre ces permis selon la
réglementation qui avait été établie.
M. Clair: C'est cela.
M. Bissonnet: À ce moment, elle n'a pas tellement de
loisir, pas tellement de latitude si la réglementation...
M. Clair: Cela va dépendre de la façon dont la
réglementation sera faite. Si elle est très directive, dirigiste
- pour employer l'expression - ou si elle laisse...
M. Bissonnet: C'est toujours une question de
réglementation. C'est cela, n'est-ce pas?
M. Clair: Que voulez-vous? Je suis le premier à constater
le fait qu'on fait énormément de règlements, mais on vit
dans une société complexe. On veut avoir de la souplesse dans la
réponse à des besoins réels. Il n'y a pas beaucoup
d'autres façons que d'en faire à l'occasion.
M. Polak: J'ai le... Une voix: Adopté.
M. Clair: Vous êtes contre cela, M. le député
de Sainte-Anne?
Le Président (M. Champagne, Milles- Îles):
Adopté. J'appelle l'article 22.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Milles-Îles): L'article
22 est adopté. J'appelle l'article 23.
Renouvellement M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
23 est adopté. J'appelle l'article 24. M. le député de
Sainte-Anne. (17 heures)
M. Polak: L'article 24 est dans la section "Renouvellement", je
l'ai lu un peu. L'article 24.2. Disons que je suis détenteur d'un permis
et que je viens renouveler, avec mon chèque. L'article dit que "cette
personne doit refuser de recevoir le paiement de ces droits si elle estime que
le titulaire du permis: ...ensuite il y a trois cas. Pourquoi a-t-on
marqué les mots "si elle estime que"? Cela ouvre la porte à
l'arbitraire.
M. Clair: Parce qu'on voulait que la personne estime.
M. Polak: Pardon?
M. Clair: Parce qu'on voulait que la personne estime.
M. Polak: Oui, mais si elle estime... Lisons plus loin.
M. Clair: Quel mot auriez-vous préféré?
M. Polak: "Elle estime que le titulaire du permis: 1° ne
satisfait aux conditions prévues par la présente loi..."
Théoriquement, j'arrive devant cet officier avec mon chèque et
celui-ci me dit: Je ne veux pas avoir votre chèque parce que j'estime
que votre automobile n'est pas propre et que vous avez violé un des
nombreux règlements qui existent dans l'industrie du taxi, et Dieu sait
combien il y en a. Donc, je ne veux pas avoir votre argent. S'il refuse
l'argent, je tombe dans la catégorie no 3, je n'ai pas payé avant
l'échéance et je perds mon permis. Expliquez-moi donc le
déroulement. Qu' a-t-on voulu dire dans cette section-là?
M. Clair: C'est justement de permettre à la personne
désignée par règlement de ne pas renouveler un permis si
elle considère, si elle estime que l'une ou l'autre des trois
circonstances prévues se présente. "Dans les quinze jours du
refus - à l'article suivant -le titulaire du permis peut s'adresser
à la commission pour en obtenir le renouvellement."
M. Polak: La manière dont cela est formulé donne un
pouvoir énorme au titulaire en question de dire - parce qu'on peut
toujours trouver quelque chose... On devrait...
Une voix: C'est vous qui posez la question?
M. Polak: Oui.
M. Clair: Si on veut déléguer sur le plan
administratif le renouvellement des permis et le paiement des droits à
une personne désignée par règlement, il faut que cette
personne ait un minimum de pouvoirs et qu'elle ne soit pas obligée de
délivrer le permis. Si elle est obligée de le faire sans faire
aucune évaluation quant à la légalité de la
situation, à savoir si on satisfait aux normes de renouvellement d'un
permis, aussi bien qu'on renouvelle tout le monde et qu'on
voit après si on respecte les conditions. Je pense que les droits
sont protégés car, dans les quinze jours... Cela vise simplement
à permettre à la personne qui est désignée de dire:
Écoutez monsieur, vous n'avez pas payé votre cotisation à
la ligue de taxi et si vous ne me montrez pas un reçu attestant que vous
avez payé, je ne peux pas renouveler votre permis. À ce
moment-là, si le détenteur du permis n'est pas en mesure de faire
la preuve devant la personne désignée, il va payer sa cotisation
à la ligue, il va chercher son reçu et la personne
désignée lui renouvelle son permis. Mais s'il y a des cas
problèmes, on dit à l'article suivant: "Dans les quinze jours du
refus, le titulaire du permis peut s'adresser à la commission", cela
pour être certain qu'il n'y a pas d'arbitraire dans la décision du
fonctionnaire.
M. Polak: Je voudrais plutôt voir dans l'article 24 que du
moment qu'on a un permis de taxi, le principe est qu'il doit être
renouvelé, à moins d'exception.
M. Clair: Encore là, c'est parce que vous ne connaissez
pas la position des ligues de taxi. Les ligues demandent depuis plusieurs
années qu'on rende encore plus restrictif le renouvellement des permis
si une personne n'a pas payé sa cotisation à la ligue. Si on dit:
Vous aviez un permis l'an passé et qu'on envoie des permis à tout
le monde...
M. Polak: Je n'ai pas dit cela.
M. Clair: ...on courra après ceux qui n'ont pas
respecté les règlements.
M. Polak: Je n'ai pas dit cela. J'ai simplement dit que comme
dans n'importe quel autre métier, si quelqu'un a un permis et qu'il
remplit les conditions, il a automatiquement le droit de faire renouveler son
permis. C'est un principe de base.
M. Clair: C'est le principe qui s'applique ici.
M. Polak: C'est dans des cas très exceptionnels qu'on
aurait le droit de remettre cela en question, parce qu'on commence à
jouer dans l'arbitraire. C'est pour cela que j'ai demandé d'expliquer la
façon dont le texte est rédigé.
M. Clair: C'est ce que j'indique au député. Le
principe de base, c'est celui-là effectivement. Si une personne
répond à toutes les conditions et exigences prévues par la
loi et les règlements, son permis est renouvelé. Mais si la
personne désignée estime qu'un requérant ne répond
pas aux conditions prévues par la loi et les règlements, elle
doit refuser et, à ce moment-là, c'est dans les quinze jours
suivants que la personne peut aller, en quelque sorte, en appel ou s'adresser
à la Commission des transports du Québec.
M. Polak: La personne dont on parle, parce que ce titulaire a
tout de même de grands pouvoirs, qui le désigne?
M. Clair: Ah, je n'ai pas demandé le renseignement encore,
je ne sais pas si la Communauté urbaine de Montréal pourrait me
donner son nom.
M. Polak: Non, non. C'est que je voudrais savoir si c'est
quelqu'un qui est spécialisé dans cette matière, quelqu'un
qui est nommé spécialement pour cela?
M. Clair: Ah, cela va être quelqu'un, effectivement, qui va
bien connaître la loi et la réglementation, qui va partager et
poursuivre les objectifs communs à la Communauté urbaine de
Montréal et au gouvernement du Québec, je pense, et qui, à
ce moment-là, va être en mesure de juger, d'estimer si,
effectivement, la personne répond aux conditions et aux exigences
prévues.
M. Bissonnet: Pour ajouter simplement. Lorsqu'on lit cela, cette
personne doit refuser de recevoir le paiement. La personne
désignée par règlement, si on va... Le "opting out",
à la CUM, je sais qu'ils vont opter, eux? Eux vont nommer probablement
le directeur des finances de la ville, de la trésorerie de la CUM, parce
que c'est lui qui perçoit tout. On parle dans cela... Il y a deux
avenues là-dedans, la première avenue est de percevoir le montant
et, deuxièmement, il faut regarder les conditions et tout cela.
Mais je ne pense pas qu'on nomme à la CUM un personne
spécifiquement qui ferait seulement cela. Parce que là, cela va
coûter cher, dans votre 100% d'implantation, M. le ministre, cela va vous
coûter cher. Mais dans tous les endroits, dans les villes où on
envoie des comptes, c'est le trésorier qui envoie cela. C'est aux
trésoreries que cela se paie aussi, ou au greffier de la ville.
M. Polak: Qui ne connaît rien dans le taxi.
M. Bissonnet: Qui n'a pas d'affaire aux taxis. C'est cela, c'est
parce que je ne vois pas pourquoi on attribue cela à une personne
désignée par règlement. Je ne vois pas le
bien-fondé de cet article-là. C'est de créer encore un
autre personnage dans l'affaire.
M. Clair: Non, non, le personnage existe déjà
à la Régie de l'assurance automobile, par exemple, actuellement.
Avant
d'émettre le...
M. Bissonnet: Oui, cela je le comprends.
M. Clair: Le fonctionnaire qui est là exige de faire la
preuve que vous avez payé vos droits de la CTQ. Si vous ne les avez pas
payés, il ne renouvelle pas.
M. Bissonnet: Non mais là, c'est parce que...
M. Clair: II vous envoie...
M. Bissonnet: M. le ministre...
M. Clair: ...chez le diable!
M. Bissonnet: ...je suis bien d'accord avec vous. Mais lorsqu'on
parle d'une personne désignée par règlement, si c'est le
gouvernement qui nomme, vous allez nommer une personne à la
régie, je ne le sais pas. Mais lorsqu'on s'en va dans la CUM...
M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: ...on va prendre l'exemple de la CUM, là ils
vont passer un règlement, il va falloir qu'ils nomment quelqu'un...
M. Clair: C'est ça.
M. Bissonnet: ...qui soit attitré spécialement
à cela.
M. Clair: C'est cela.
M. Bissonnet: Alors la personne qui est attitrée dans une
communauté urbaine à percevoir tous les droits, tout ce qu'il y a
de permis un peu partout, c'est le trésorier de la CUM. C'est la
pratique courante..
M. Clair: Vous faites une montagne avec rien.
M. Bissonnet: Je ne fais pas une montagne.
M. Clair: Non, non, mais je veux dire, vous faites...
M. Bissonnet: Là, c'est parce que la personne
évidemment... On dit: Cette personne doit refuser le permis.
Évidemment, il va falloir que quelqu'un, pour qu'elle refuse un permis,
fasse un rapport quelconque.
M. Clair: Oui, mais regardez, vous vous en allez renouveler votre
permis de conduire simplement.
M. Bissonnet: Oui.
M. Clair: Le fonctionnaire qui est au comptoir, il vous dit: Bon,
est-ce que vous avez... La première chose, il dit: Est-ce que votre
permis de conduire est en vigueur jusqu'à maintenant? Vous aviez un
permis de conduire l'année dernière? Oui. Vous avez rempli les
petites questions en arrière, quant à savoir si vous avez tel ou
tel type de maladie qui pourrait vous rendre inapte à conduire? Le
fonctionnaire dit: Vous l'avez rempli, c'est correct. Si la personne dit non,
je ne l'ai pas rempli et je ne paie pas les droits et, à part de
cela...
M. Bissonnet: Je ne les paierai pas.
M. Clair: ...je ne les paierai pas; le fonctionnaire va dire:
Moi, j'ai autorité, j'ai le devoir selon la loi de vous refuser de
renouveler votre permis de conduire parce que vous n'êtes pas en mesure
de répondre aux conditions prévues. C'est la même chose
dans l'émission de permis de construction, vous devez... Le
fonctionnaire, si les renseignements requis par la loi et les conditions
d'émission d'un permis de construction ne sont pas remplies, ne
délivrera pas le permis. C'est la même chose dans tous les cas et
c'est purement administratif. Sans cela...
M. Bissonnet: II connaît les règlements.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Messieurs
les députés...
M. Polak: M. le Président, le ministre se contredit parce
que, tout à l'heure, il parlait de ce fonctionnaire - je vais attendre
que vous reveniez...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Oui,
d'accord, on peut attendre quelques minutes.
M. Polak: Enregistrez que le ministre est parti.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Enfin, non.
On n'enregistre rien à ce sujet-là.
M. Polak: Je trouve cela tout de même un peu impoli qu'il
s'en aille. J'aurais espéré qu'il demande la permission.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de Sainte-Anne...
M. Polak: Non, non, tout de même.
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): Non, non, M. le député de Sainte-Anne...
M. Blais: ...au micro, nous autres.
M. Polak: Oui, parce que moi, j'étais ici pour
répondre...
M. Blais: On est là, nous autres. M. Polak: ...pour
questionner.
M. Blais: On peut répondre, on peut répondre
à...
M. Polak: Mais, vous autres, s'il vous plaît! Vous ne savez
même pas de quoi a l'air un taxi. Arrêtez donc.
M. Blais: On ne vient pas tous de la Hollande mais on a
déjà vu des sabots.
M. Polak: L'industrie du taxi vient de mon pays.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): S'il vous
plaît, s'il vous plaît!
M. Bissonnet: Parlez-vous du sabot de Denver?
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Nous
allons attendre quelques instants. On peut suspendre les travaux pour quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 10)
(Reprise de la séance à 17 h 12)
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Nous
reprenons la discussion. M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Concernant l'article 24, tout à l'heure, au
début, le ministre parlait que ce fonctionnaire devait être
quelqu'un qui connaisse l'industrie du taxi, qu'il devait bien savoir quand
refuser parce qu'il y a une tonne de règlements concernant les
conditions pour gérer un taxi, etc.
Par la suite, le député de Jeanne-Mance a parlé du
cas de la Communauté urbaine de Montréal ou d'autres
communautés qui ont un fonctionnaire qui, par règlement, peut
être percepteur de droits dans toutes sortes de domaines, mais qui ne
connaît rien là-dedans. Quel est le but? Nous sommes venus au
point où le ministre commençait avec un fonctionnaire très
spécialisé dans le domaine, qui devait veiller aux
intérêts de la ligue, etc., et maintenant on est rendu au point
que, bien non, ce monsieur est là seulement pour prendre votre
chèque et dire que tout est correct. Quelle est l'idée
derrière cela? Est-ce que cela prend vraiment un titulaire, un officier
qui connaisse la matière, qui soit là pour appliquer la loi ou
est-ce que cela est une formalité: vous venez avec votre chèque
et vous avez votre renouvellement?
M. Clair: Même s'il ne s'agit que d'une formalité,
dans la plupart des cas, il n'en demeure pas moins que si vous prenez demain
matin un fonctionnaire spécialisé dans la délivrance de
permis de construction et que vous l'amenez dans la délivrance de permis
de conduire, il ne saura pas nécessairement quelles sont les conditions
et si vous faites l'inverse également. Le fonctionnaire qui va
être chargé de cela va connaître la réglementation,
les conditions d'émission et dans 99,9% des cas il n'y aura aucun
problème.
Jusqu'à maintenant, il y avait un certain laxisme à ce
niveau, puisque tout ce que la régie contrôlait, c'était le
paiement des droits à la CTQ, alors que, avec l'article 24, elle pourra
contrôler plus de choses.
M. Bissonnet: Le paiement de droits annuels, ce qu'on prend,
c'est les 52 $, le certificat d'immatriculation plus la cotisation à la
ligue.
M. Clair: Oui. Attendez un peu.
M. Bissonnet: Quand on parle de droits annuels, ce sont les deux
ensemble? Est-ce clair?
M. Clair: Attendez un peu. Les droits annuels... Non, pas les
droits annuels, parce que cela ne comprend pas la contribution à la
ligue. La cotisation à la ligue, c'est une condition prévue par
la présente loi.
M. Bissonnet: On va payer à la ligue.
M. Clair: On va devoir faire la preuve qu'on a payé.
M. Bissonnet: À la personne désignée. Les
droits annuels demeurent à la communauté urbaine.
M. Clair: Non, au gouvernement. Jusqu'à présent, au
gouvernement. (17 h 15)
M. Bissonnet: Autrement dit, il va percevoir les 52 $. Ce qui
était payé autrefois à la Commission des transports va
être payé directement.
M. Clair: C'est cela.
M. Bissonnet: Mais lorsqu'il payait les droits annuels autrefois,
est-ce qu'il payait son certificat d'immatriculation en même temps?
Est-ce que c'était sur la même facture? Ce que je veux... Un type
qui reçoit son permis...
M. Clair: Je crois que oui, que c'était en même
temps. Oui.
M. Bissonnet: Un type qui reçoit son permis
d'immatriculation paie le montant de 275 $. C'est cela? Il paie aussi 52 $ pour
son droit annuel. Ce qui veut dire qu'il va recevoir sa facture de 275 $ pour
ses licences; il va recevoir une autre facture pour ses droits annuels de la
communauté urbaine; il va recevoir une autre facture de la ligue de
taxi. Et pour avoir son permis de droits annuels, il va falloir qu'il produise
son permis pour prouver qu'il a payé sa cotisation à la ligue.
C'est cela?
M. Clair: Les taxis renouvellent leur plaque d'immatriculation en
mars.
M. Bissonnet: D'accord.
M. Clair: Cela n'a pas été changé par
rapport à ce que c'était auparavant.
M. Bissonnet: Mais, pourquoi pas... Cet article, en fait, est
inclus simplement pour que le type qui a son permis annuel ne puisse pas
envoyer son chèque par la poste. Il va être obligé d'aller
à la communauté urbaine et montrer son reçu de cotisation
et, à la suite de cela, le préposé ou la personne
désignée émettra le permis.
M. Clair: Comme c'est déjà le cas vis-à-vis
de la Régie de l'assurance automobile du Québec. Il faut
comprendre aussi que les ligues souhaitaient que... Même, il y a des
ligues qui auraient souhaité que ce soit la Régie de l'assurance
automobile qui perçoive la cotisation de la ligue et qu'elle en fasse
remise...
M. Bissonnet: Pourquoi pas? Cela serait bien moins
compliqué.
M. Clair: ...à la ligue.
M. Bissonnet: Est-ce que vous pensez, M. le ministre, que si la
Régie de l'assurance automobile envoie une facture...
M. Clair: Je n'aurais pas dû soulever cette question.
M. Bissonnet: ...envoie une facture, tout est dessus? On est
rendu avec... Avez-vous compris ce que... La personne désignée,
premièrement, va recevoir, va vérifier la cotisation à la
ligue. Évidemment, elle ne pourra pas émettre
immédiatement le permis. Elle va être obligée de... C'est
du travail de bureau qui s'ajoute. Est-ce que ce ne serait pas mieux que la
Régie de l'assurance automobile envoie la facture, les droits annuels,
ceux de la ligue de taxi et le permis d'immatriculation et c'est fini?
M. Clair: Je me souviens que j'ai examiné cette solution.
Mais il y avait un handicap et je ne me souviens plus lequel.
Honnêtement.
M. Bissonnet: Je ne vois pas de handicap.
M. Clair: Oui, il y en avait un.
M. Bissonnet: Lequel? Si l'individu reçoit sa facture et
que tout y est inscrit.
M. Clair: Qu'est-ce que c'était le problème?
M. Bissonnet: Et, une fois qu'il a payé sa facture, la
régie remet l'argent à la ligue. Cela vient de finir. On va faire
du travail en triple.
M. Clair: Pas en triple. En double. M. Bissonnet: En triple.
M. Clair: Je vais essayer de me souvenir pour quelle raison on
n'a pas...
M. Bissonnet: La RAAQ, la ligue de taxi et la CUM, ou les
autres.
M. Clair: ...rendu possible la perception par la personne
désignée, en même temps de la cotisation de la ligue, et en
faire remise à la ligue. Je me souviens qu'il y avait un
problème, mais j'ai de la difficulté à m'en souvenir.
M. Bissonnet: Ce serait bien moins compliqué. Le type n'a
pas...
M. Clair: C'est cela.
M. Bissonnet: C'est quoi?
M. Clair: C'est un problème de concordance des
années financières. La cotisation des ligues ne s'établit
pas à la même date dans tout le Québec, parce que les
années financières diffèrent. Cependant, les
renouvellements des plaques d'immatriculation, elles, se font toutes en
mars.
M. Bissonnet: Bon. M. le ministre...
M. Clair: II aurait donc fallu forcer les ligues à ajuster
leurs années financières à cela...
M. Bissonnet: Non.
M. Clair: ...d'une part et, d'autre part, je me souviens aussi
qu'il y avait certaines ligues qui n'étaient pas d'accord avec le fait
que ce soit le gouvernement, ou une personne désignée dans ce
cas-là, qui perçoive les cotisations, en ce sens qu'elles
disaient: si c'est le gouvernement qui fait tout, l'intérêt
des gens pour le fonctionnement réel de leur ligue va diminuer
considérablement.
M. Bissonnet: Bon. Mais, avez-vous pensé, M. le ministre,
que les ligues... On a eu la ligue A-11... les problèmes de la loi 48
qu'on a apportée, tout cela. Ce sont 5600 personnes qui vont à la
ligue. Avez-vous pensé à cela?
M. Clair: Ils y vont au moins une fois et, effectivement...
M. Bissonnet: Ils y vont une fois, ils paient leur permis; les
entrées, les sorties, tout "l'outfit".
M. Clair: II ne faut pas que cela devienne une espèce de
taxe additionnelle...
M. Bissonnet: Ce serait bien plus facile si toutes les ligues
avaient la même année financière.
M. Clair: Écoutez, il sera toujours possible,
éventuellement, d'apporter des amendements, mais on en fait
déjà pas mal. De forcer toutes les ligues à réviser
leurs cotisations, à s'enligner sur l'année financière du
gouvernement, cela leur occasionnerait des frais.
M. Bissonnet: Cela ne fait rien, cela.
M. Clair: D'autant plus qu'il y a des ligues qui n'étaient
pas d'accord, dans le sens qu'elles disaient: Cela va être encore une
façon de diminuer le taux de participation et d'intérêt de
nos membres au fonctionnement de la ligue.
Une voix: D'accord?
M. Bissonnet: Parce qu'on crée un mécanisme encore
plus lourd qu'actuellement.
M. Clair: Au contraire. M. Bissonnet: Non, non.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Est-ce que
l'article 24 est adopté?
M. Bissonnet: Sur division.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
24 est adopté sur division. J'appelle l'article 25.
M. Clair: M. le Président, je n'ai pas d'amendement avant
l'article 38. On peut adopter tout cela.
M. Bissonnet: On va adopter l'article 25 sur division parce qu'on
trouve que le mécanisme est trop lourd.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
25 est adopté sur division.
M. Bissonnet: Pas en ce qui a trait à l'article 25, on est
d'accord avec l'article mais on voudrait que cela soit la RAAQ qui fasse tout
cela.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Si je
comprends bien, vous êtes en faveur de l'article 25.
M. Bissonnet: Non, sur division.
Suspension et révocation
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
25 est adopté sur division. J'appelle l'article 26.
Oui M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Dans l'article 26, la suspension du permis. S'il y
trois hommes qui travaillent sur un taxi, à cause d'une erreur ou d'un
délit commis par le propriétaire du permis, les autres chauffeurs
ne peuvent pas conduire ce taxi? La suspension du permis, cela affecte le taxi,
donc tous ceux qui travaillent sur ce taxi?
M. Clair: Cela affecte également les chauffeurs, c'est
évident.
M. Polak: Donc, cela veut dire que si moi je suis un bon petit
chauffeur modèle, que je gagne ma vie sur ce taxi qui appartient
à un autre, parce que ce dernier commet un délit, je perds ma
chance de gagner mon pain même si le propriétaire est
lui-même suspendu pour une infraction quelconque?
M. Clair: II y a rarement des cas de fraude reliée
à l'exploitation d'un permis de taxi sans que le chauffeur et le
propriétaire soient de connivence. C'est une des demandes de l'industrie
du taxi d'être beaucoup plus sévère dans ces cas pour ne
pas que cela soit seulement 10 $ d'amende si une personne exploite
frauduleusemenmt un permis de taxi.
M. Bissonnet: Je suis bien d'accord que ce soit plus
sévère. Il y tellement de personnnes qui conduisent sans "pocket
number" et le propriétaire est au courant de ce fait. C'est à lui
de vérifier avant qu'il loue une auto, que ce soit une auto à
pourcentage ou autre, qu'il vérifie vraiment si le chauffeur est
habilité à être chauffeur de taxi. Je pense qu'on ne sera
jamais assez sévère pour ces propriétaires mais cela peut
pénaliser d'autres chauffeurs qui sont de
bonne foi et qui sont sur le même taxi. M. Clair: D'accord
sur cela.
M. Bissonnet: Vous avez, disons, deux chauffeurs de taxi. Il y en
a un qui conduit le jour et il n'a pas le droit de conduire parce qu'il est sur
l'aide sociale, il n'a pas de permis, il n'a rien mais il fait cela. Ou un gars
qui n'est pas sur l'aide sociale mais qui a laissé son emploi pour ne
pas payer de pension alimentaire à son épouse et qui s'en va
faire du taxi. On voit couramment cela dans le domaine du taxi. Il y en a
beaucoup. Le taxi, bien des gens qui ont des pensions alimentaires à
payer s'en vont dans ce métier et sont sûrs de leur affaire. Rien
ne peut leur être saisi.
La seule chose que je me demande concerne "pour laquelle il n'a pas
obtenu de pardon." Je trouve cela spécial qu'on mette cela là
parce que, s'il y a suspension de permis, j'imagine que le pardon, cela va
prendre bien du temps parce qu'il faut attendre au moins deux ans ou cinq ans
pour obtenir un pardon.
M. Clair: C'est au cas où il y aurait des pardons
express.
M. Bissonnet: "Et pour laquelle il n'a pas obtenu de pardon."
Cela veut dire que c'est implicite dans la loi que cela pourrait arriver qu'on
découvre l'affaire trois ans après.
M. Clair: C'est cela.
M. Bissonnet: C'est dans ce but là?
M. Clair: Vous avez tout à fait raison.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Est-ce que
l'article 26 est adopté?
M. Polak: Je veux revenir sur la question que j'ai posée.
Qu'arrive-t-il à celui qui travaille sur un taxi, il ne sait pas du tout
ce que le propriétaire fait dans la journée; il travaille la
nuit, il est de bonne foi, il travaille fort. J'ai bien compris que, durant la
période de suspension de trois mois, il souffre en même temps.
Est-ce que vous trouvez cela raisonnable? Est-ce qu'il n'y a pas moyen de
trouver une autre solution?
M. Clair: C'est la même chose que si je suis employé
dans une usine et que mon employeur, actionnaire unique de l'entreprise, est
impliqué dans une fraude fiscale qui fait en sorte qu'il est
emprisonné et ruiné financièrement. Moi, comme
salarié, je viens de perdre mon emploi, c'est évident. On ne peut
pas avoir un autre système que celui-là dans le domaine du taxi.
Je ne vois pas comment il peut en être autrement.
C'est sûr, comme le dit le député de Jeanne-Mance,
que cela se produit surtout dans les cas où il y a plusieurs chauffeurs
sur le même véhicule que des chauffeurs pourraient être
pénalisés. De façon générale, quand il y a
fraude, il y a connivence entre le chauffeur et le propriétaire.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: J'ai seulement une petite question sur l'article
26. Comme il y a des fautes légères et des fautes plus lourdes,
là, on parle de trois mois, est-il possible qu'on suspende le permis
pendant trois mois pour des fautes très légères?
M. Clair: Cela dépend.
M. Bissonnet: Évidemment, est-ce qu'on a pensé
à établir une gradation des infractions? Si je regarde cet
article, on dit que la commission doit suspendre pour la même
période tout permis dont le titulaire ou le chauffeur à qui le
titulaire a confié la garde et l'exploitation, a été
reconnu coupable ou s'est avoué coupable d'une fraude reliée...
C'est bien général. En fait, ce que l'industrie...
M. Clair: Au contraire, cela fait...
M. Bissonnet: ...du taxi souhaite, c'est qu'on ait un
contrôle très strict sur celui qui conduit, qu'il ait ses permis,
qu'il ait...
M. Clair: Oui, c'est prévu par la première phrase.
L'article 4, c'est l'obligation d'avoir un chauffeur qualifié...
M. Bissonnet: C'est cela.
M. Clair: Alors, cela entraîne trois mois. Cela
entraîne également trois mois, si le chauffeur ou le titulaire a
été reconnu coupable ou s'est avoué coupable d'une fraude,
au sens du Code criminel, reliée à l'exploitation du transport
par taxi. Alors, c'est...
M. Bissonnet: D'accord!
M. Clair: ...très restrictif, des fraudes reliées
à l'exploitation du taxi. Cela a aussi été examiné
en fonction de la Charte des droits et libertés de la personne,
où on ne peut pas exclure quelqu'un d'un emploi pour n'importe quelle
raison.
M. Bissonnet: En fait, le pouvoir de réglementation sur
les amendes, quant à la propreté, la sécurité,
etc., à ce moment, il n'y aurait pas de possibilité de
révocation à ce niveau? C'est cela?
M. Clair: Je pense que non.
M. Bissonnet: Ce sont seulement des amendes?
M. Clair: Attendez un peu. Le système de
pénalité, oui, il peut conduire...
M. Bissonnet: À l'article 27 on va en parler
après.
M. Clair: À l'article 27. C'est cela, à l'article
27. Mais, à ce moment, c'est un peu comme pour les points d'inaptitude
actuellement. On voit monter son dossier.
M. Bissonnet: Article 26, adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
26 est adopté. J'appelle l'article 27.
M. Clair: M. le Président, c'est justement l'article sur
les points de pénalité.
M. Bissonnet: M. le Président, premièrement, quand
on lit l'article 26...
M. Clair: L'article 27.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Non, non,
l'article 27.
M. Bissonnet: Lisons l'article 27. "Dès que le nombre de
points de pénalité inscrits au dossier d'un titulaire de
permis...", on fait une référence expresse au dossier d'un
titulaire de permis. On ne parle pas de points d'inaptitude du Code de la
route.
M. Clair: Non, non, le système ad hoc.
M. Bissonnet: "...à l'exception du titulaire d'un permis
de taxi spécialisé..." Pourquoi? Il fait du taxi lui aussi.
M. Clair: Parce qu'il tomberait sous un autre régime et,
à ce moment-là, il faudrait avoir un permis.
M. Bissonnet: Comment cela, il tombe sous autre
régime?
M. Clair: II ne tombe pas sous un autre régime, mais il
exploite un permis de transport par taxi, mais de transport
spécialisé. Alors, je ne vois pas...
M. Bissonnet: Oui. S'il fait des fautes...
M. Clair: C'est parce qu'il faudrait avoir un système pour
évaluer les pénalités. Il faudrait que le système
soit adapté à son transport spécialisé.
Peut-être qu'un jour, si le transport spécialisé se
développe suffisamment...
M. Bissonnet: Non, en fait, voici pourquoi je m'interroge sur
cela, pourquoi fait-on une exception pour lui? C'est un taxi, un permis
spécialisé. Les points, on ne les connaît pas encore. On ne
sait pas. Si une auto est malpropre, c'est deux points de
pénalité. Si un type fait un détour épouvantable
pour aller reconduire un client, il va perdre deux points. Le transport
spécialisé est dans le même domaine que l'autre. Si on
suspend un permis pour des pénalités inscrites à un
dossier, je ne vois pas pourquoi on ferait exception pour le titulaire d'un
permis de taxi spécialisé.
M. Clair: Je pense que je peux ajouter une explication à
celle que j'ai donnée au député.
M. Bissonnet: Oui?
M. Clair: En plus de ce que je viens de lui dire, les permis de
transport spécialisé, les permis de limousine actuels, qui sont
des permis d'entreprises, qui s'appliquent à l'ensemble des
véhicules, vont devenir des permis spécialisés de taxi.
D'accord? Si on les soumet au même système de
pénalités, cela veut dire que les 40 ou 50 voitures ou je ne sais
plus trop combien de Murray Hill ou de Samson, le jour où elles ont
atteint le nombre de points de pénalité, doivent cesser
l'ensemble de leurs activités parce que ce sont des permis d'entreprises
avec un nombre de voitures et non pas un permis par voiture. À ce
moment, cela viendrait paralyser complètement le système. Si on
ne peut mettre un système de pénalité pour les permis
spécialisés et anciennes limousines, je ne vois pas comment on
pourrait en mettre un aux autres permis spécialisés sans compter,
surtout encore une fois, qu'un système de pénalité pour du
transport spécialisé serait certainement différent du
système de pénalité du transport privé par taxi.
(17 h 30)
M. Bissonnet: Si j'ai bien compris, M. le ministre, vous venez me
dire que les limousines AT deviennent des taxis spécialisés.
M. Clair: On va y venir tantôt.
M. Bissonnet: Vous dites cela.
M. Clair: Abordons les sujets un à un.
M. Bissonnet: Non, non. Il n'y a pas de problème. Je les
aborde un à un mais j'ai quand même intérêt à
y faire référence. Ce que vous me dites, c'est que pour le taxi
spécialisé et la limousine qui, selon vous, sera du taxi
spécialisé, il n'y aura pas de règlement de
pénalité d'édicté.
M. Clair: Ils vont avoir un régime particulier et on va
voir tantôt les conditions restrictives quant à l'exploitation du
marché, ce qu'ils vont pouvoir faire.
M. Bissonnet: Est-ce que le ministre pourrait nous informer des
exemples de points de pénalité? Sur le système de points,
est-ce qu'il y a déjà une ébauche, une étude qui
établit ce que seront les points de pénalité et tout
cela?
M. Clair: On n'a pas...
M. Bissonnet: Parce que, avant d'adopter un tel article, on
voudrait bien savoir quelle sorte de points, quelle sorte de
pénalité, combien il y a de points? On ne sait pas du tout.
M. Clair: On n'a pas encore fait, on n'a pas encore monté
le système de points d'inaptitude adapté à ce cas, au
taxi. Mais c'est évident cependant que cela va avoir trait à des
infractions qui sont reliées à l'exploitation d'un taxi,
peut-être des points quant à la propreté, des points quant
au dôme, quant à la tarification, quant à tout ce qui
concerne l'exploitation d'un permis de taxi.
M. Bissonnet: Est-ce qu'on va informer le chauffeur de taxi, avec
le règlement à venir, comme on le fait pour la Régie de
l'assurance automobile, qu'il a huit points, qu'il en reste quatre, qu'il faut
qu'il fasse bien attention.
M. Clair: Je pense que cela dépendra à ce moment de
l'administration mais d'abord, la première chose qu'il va falloir faire,
c'est de vulgariser, comme, je me souviens, l'ancien ministre des Transports,
M. Mailloux, l'avait fait au moment de l'entrée en vigueur du
système de points d'inaptitude. Il y avait eu l'envoi à chacun
des conducteurs d'automobile d'un petit document, d'une petite brochure
explicative. Je pense que ce sera normal que les autorités
compétentes, dans un premier temps, vulgarisent l'existence du
système auprès des titulaires et que, dans un deuxième
temps, ils envoient s'il y a lieu - j'imagine que oui à ce stade-ci - un
préavis de trois mois disant: Monsieur, vous êtes rendu à
neuf points de pénalité sur douze. Si vous vous rendez à
douze, vous allez perdre votre permis pour trois mois.
M. Bissonnet: As-tu des commentaires? M. Polak: J'ai une
question sur...
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: C'est plutôt la rédaction de l'article 27
parce qu'on parle des mots "que prévoit un règlement du
gouvernement". Mais au moment où on adoptera ce projet de loi, le
règlement n'existera pas?
M. Clair: Non.
M. Polak: Ne devrait-on pas plutôt dire, comme on dit
toujours dans tous les autres textes: Le gouvernement peut, par
règlement... et ensuite, faites telle et telle chose. Puis parler de
suspension... Mais il manque quelqu'un pour dire: Article 27, M. le juge, le
règlement n'existait pas au moment de...
M. Clair: Oui, mais à l'article 62 ou 63, il y a un
pouvoir qui vient habiliter le gouvernement à le faire.
M. Polak: Qui... Ah sixièmement;
M. Clair: Voyez-vous, pour une autorité régionale.
C'est un sixièmement.
M. Polak: Sixièmement. D'accord.
M. Clair: On n'est pas si mauvais que cela.
M. Bissonnet: M. le ministre, vu qu'on parle de points de
pénalité aux infractions strictement au niveau de la
propreté, au niveau des courses et tout cela, je fais
référence aux points de démérite à cet
article-ci. Vous savez qu'en l'espace de 24 mois, un propriétaire
d'auto-taxi qui circule six jours par semaine, une moyenne de douze à
quatorze heures par jour même s'il est très prudent - mais souvent
ce sont des clients pressés ou quoi que ce soit - je suis convaincu
qu'un chauffeur de taxi commet par jour au moins quatre ou cinq infractions. On
n'a qu'à penser aux voitures de police qui font des "U-turn" pour aller
chercher des personnes qui ont commis une infraction. Lorsqu'un chauffeur de
taxi a douze points de démérite en deux ans et
qu'accidentellement, et non volontairement souvent il a douze autres points, il
a 24 points et il ne peux plus travailler pendant six mois. Il n'y a aucune
possibilité pour lui de gagner sa vie dans cette industrie. Or, un
chauffeur normal, un chauffeur qui va travailler avec sa voiture - comme moi ou
mes collègues ici - a les mêmes points de démérite
qu'un type qui est constamment dans la circulation, qui est constamment sujet
à commettre des infractions, et lui, lorsqu'il a ses douze points, on
lui donne un permis spécial de trois mois. Lorsque le chauffeur de taxi,
par malchance, a douze autres points de démérite à
l'intérieur des 24 mois, on lui enlève son permis de travail pour
six mois. Est-ce que votre ministère a
étudié la possibilité d'élargir le
système de points de démérite - je ne fais pas cette
revendication-là à l'encontre de la sécurité
routière - compte tenu que si on compare ce chauffeur qui travaille dans
ce domaine à tout autre chauffeur ordinaire qui a 12 ou 24 points, il
est surpénalisé? Est-ce que vous avez étudié cela
à l'intérieur de votre ministère?
M. Clair: On a déjà étudié cela
et...
M. Bissonnet: Je sais que je vous ai déjà
posé la question à la commission parlementaire.
M. Clair: Que ce soit les voyageurs de commerce, les camionneurs,
les conducteurs d'autobus ou encore les propriétaires de taxi ou les
livreurs, il est évident que ces gens-là sont davantage
présents sur les routes. Ils ont, en termes de calcul de
probabilités -vous avez raison - un plus grand risque de se faire
attraper pour commission d'infractions mais ils représentent aussi un
plus grand risque d'être impliqués dans des accidents, d'où
l'importance d'être aussi exigeant envers eux qu'on l'est à
l'égard de l'automobiliste régulier conduisant un véhicule
de promenade. Je sais que c'est une question dont on a longuement
discuté quand M. Mailloux a introduit le système de points de
démérite en 1973 ou 1974. Je pratiquais comme avocat à
l'époque et je me souviens que cela avait été très
critiqué. Je pense qu'à l'origine, le ministre des Transports a
eu raison d'avoir un système aussi exigeant pour l'automobiliste
occasionnel que pour ceux qui sont régulièrement sur les routes,
à cause de l'importance qu'ils ont en termes de facteurs de
relativité d'implication dans les accidents.
Je pense que pour des raisons de sécurité routière,
c'est avantageux qu'on procède comme cela. Vous savez qu'on est loin
d'être les plus rigides, au Québec. Pas plus tard que lundi
dernier, je présidais une conférence
fédérale-provinciale sur les transports et la
sécurité routière où certains ministres des
Transports des provinces de l'Ouest réclamaient, par exemple, que dans
le cas de l'accumulation de douze points d'inaptitude pour conduite en
état d'ébriété, travail ou pas travail, le permis
de conduire soit révoqué à vie. Ils vont beaucoup plus
loin, et pour tout, sans exception, que ce soit pour quelqu'un qui gagne sa vie
avec son permis de conduire ou pas. Le ministre de la Justice du Canada, M.
Mark MacGuigan, a déjà annoncé que c'était
l'intention du gouvernement du Canada d'aller dans ce sens-là. Il y aura
des questions de constitutionalité là-dedans quant à
savoir qui est responsable de quoi. N'empêche que ce
problème-là, s'il est réel en termes de facteur de
probabilité de se faire attraper pour commission d'une infraction, il
l'est aussi en termes d'accidents et on est loin d'être les plus
sévères là-dessus.
Le Président (M. Champagne, Milles-Îles): S'il n'y a
pas d'autres questions... M. le député de Verdun.
M. Caron: M. le ministre, je ne suis que de passage parce que je
vais intervenir a une autre commission. Je pense que tous et chacun de nous
voulons que la sécurité du public soit respectée, mais je
pense que le ministre devrait prendre en considération qu'un chauffeur
de taxi est sur la route du matin au soir, peut-être pas sept jours par
semaine pour tout le monde, mais une bonne moyenne de chauffeurs travaillent au
moins six jours par semaine.
Je pense que s'il est arrêté pour
ébriété, cela est un cas à part. Il y a d'autres
occasions, par exemple, un arrêt brusque. Il y a des policiers qui sont
portés à faire du zèle. Vous êtes au courant de
cela.
M. Clair: II faut faire respecter la loi.
M. Caron: Oui c'est vrai. Par contre, il y a des policiers qui
font du zèle aussi. Je pense qu'il faut être également le
défenseur des chauffeurs de taxi parce que cela est leur gagne-pain.
Surtout dans le contexte actuel, des gens pour une raison ou une autre,
à un certain âge, n'ont pas la formation qu'il faut ou n'ont pas
la carte qui est exigée, le nombre d'heures pour la construction, etc.
On décide d'aller comme chauffeur de taxi; ce n'est peut-être pas
l'idéal mais en dernier ressort, cela est mieux que d'être sur
l'aide sociale.
Je pense que, si on pouvait voir la réglementation avant
l'adoption de la troisième lecture, on pourrait se faire une meilleure
idée. C'est vrai, vous nous demandez de voter un blanc-seing et cela est
anormal. Je pense que la moyenne des chauffeurs de taxi, je dis bien la
moyenne, M. le ministre, les types gagnent leur vie avec cela, surtout les gens
d'un certain âge, peut-être moins chez les jeunes qui peuvent
être moins sérieux parce qu'ils savent que c'est temporaire.
Je pense qu'avant que cela soit finalisé, il serait normal de le
regarder à fond parce qu'à douze points de
démérite, vous ne donnez pas grand chance.
M. Clair: M. le Président, je pense que la plaidoirie du
député de Verdun est éloquente mais elle n'est
peut-être pas pertinente par rapport à ce qu'on discute parce que
ce n'est pas prévu, le système de point de
démérite, dans la Loi sur le transport par taxi. C'est un
règlement d'application générale pour tous les
conducteurs de véhicules automobiles. On constate que les
véhicules taxi - cela est normal, ils sont plus présents sur la
route -sont impliqués à un niveau beaucoup plus
élevé dans des accidents routiers qu'un véhicule de
promenade. Et sans égard à la responsabilité, simplement
sur le simple plan statistique, un véhicule de taxi est impliqué
trois ou quatre fois plus dans des accidents de la route qu'un autre type de
véhicule. Cela devient, en termes de sécurité
routière, doublement important que les chauffeurs de taxi soient
prudents.
Par le fait qu'ils font un grand kilométrage chaque année,
ils sont plus sujets à être impliqués dans des accidents
dont ils ne sont pas nécessairement plus responsables que d'autres.
Mais sur le plan factuel, ils doivent redoubler de prudence. Et si on
veut qu'ils redoublent de prudence, de la même façon pour les
chauffeurs d'autobus, pour les chauffeurs de camion, pour les chauffeurs
d'autobus scolaire, les voyageurs de commerce. C'est sain que le système
se trouve ainsi, quoiqu'il soit d'application générale, un peu
plus exigeant pour ceux qui sont plus présents, parce que cela les
incite à être plus prudents, parce que cela est en même
temps leur gagne-pain. Une fois trois mois de suspension cela passe; maintenant
on peut avoir une exemption pour conduire dans l'exercice de son travail par un
juge de la Cour provinciale. Mais si cela arrive deux fois en l'espace de deux
ans, je crois que c'est pour leur propre sécurité.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: À l'article 27, on dit: La commission doit
suspendre le permis pour trois mois. Il est bien évident qu'on ne
connaît pas encore les points de pénalité, quels sont-ils,
quel nombre de points pour chaque infraction à l'intérieur du
travail spécifique d'un titulaire d'un permis de taxi. Par contre, on
dit que le permis doit être suspendu pour trois mois. Est-ce qu'on
pourrait permettre à la commission de suspendre le permis d'un mois
à trois mois et d'établir des règlements en
conformité de cela, parce que là, on y va avec trois mois? (17 h
45)
Le type ne travaille pas durant trois mois, il devient
bénéficiaire de l'aide sociale. Est-ce qu'on ne pourrait pas
avoir un système, après la pénalité d'un mois,
c'est déjà une très forte pénalité à
un type qui est un mois sans travail ensuite, avec des points plus nombreux,
une période d'un à trois mois. Je pense que trois mois... Je ne
connais pas les points, je ne sais pas combien cela va prendre de points,
quelles sont les infractions, mais est-ce qu'on ne pourrait pas être plus
souple pour permettre, à la suite de la réglementation qu'on ne
connaît pas, de partir d'une période d'un mois à trois
mois, selon le nombre de points et de pénalités d'infraction?
Là, on ne le sait pas. Parce que, avec trois mois, évidemment le
type s'en va à l'aide sociale.
Alors, si on donne un mois, je pense qu'après un mois, cela va
l'avoir pénalisé, il va faire plus attention; et s'il augmente
ses pénalités, à ce moment-là on pourra aller
jusqu'à une période de trois mois. C'est simplement pour
être plus souple.
M. Clair: M. le Président, simplement pour le
bénéfice du député de Jeanne-Mance, je dois dire
que mes fonctionnaires, comme je l'ai expliqué ce matin, ont eu des
rencontres avec des présidents de ligues et cela n'a été
soulevé par personne, la question de la suspension de trois mois. On n'a
eu aucun commentaire quant au délai. Une chose est certaine, je pense
qu'on s'entend là-dessus, le milieu du taxi...
M. Bissonnet: C'est difficile d'avoir des commentaires quand on
ne connaît pas les règlements...
M. Clair: Oui, mais...
M. Bissonnet: ...et qu'on ne connaît pas les
pénalités.
M. Clair: Je veux dire que, en termes de durée, une chose
est certaine, c'est que le milieu du taxi s'entend - je pense que vous
êtes d'accord avec moi là-dessus - pour que ce soit plus
sévère que ce ne l'est présentement.
M. Bissonnet: Je suis d'accord.
M. Clair: Maintenant, comme ces gens savaient - c'était
inscrit dans le projet de loi qu'il s'agit de trois mois... Parce que, si l'on
met d'un à trois mois, je sais ce qui va arriver. Vous connaissez les
tribunaux aussi bien que moi, ils vont toujours imposer le minimum.
M. Bissonnet: M. le ministre, je ne parle pas des tribunaux. Je
dis que, si vous avez une réglementation au bout de dix points ou de
huit points, automatiquement... Là, évidemment, on parle de huit
points, mais on n'a pas de délai: "Dès que le nombre de points de
pénalité inscrits au dossier d'un titulaire de permis,..." Ceci
veut dire que cela peut durer cinq ans, on ne le sait pas. Selon la
rédaction même de l'article 27, on parle de points de
pénalité, on ne dit pas à l'intérieur de deux ans,
on ne dit pas à l'intérieur d'un an. On dit: La commission doit
suspendre le permis pour trois mois. À ce moment-là, lorsque vous
ferez votre règlement, vous êtes pris avec
un délai fixe. Il pourrait y avoir, je ne sais pas, cela pourrait
être une avenue que, dans l'espace de trois ans, un type qui a six points
ou huit points - je ne sais pas comment vous allez calculer les points...
Là, vous mettez une restriction. Par le règlement, vous pouvez
prévoir le nombre de pénalités, le nombre de mois de
pénalité. Là, vous mettez une restriction de trois mois.
Ceci veut dire que vous ne pouvez pas arriver après... Vous allez
être obligés d'amender la loi si vous voulez que, comme en vertu
du Code de la route, au bout de douze points, ce soit trois mois de suspension.
Là, vous n'avez aucun choix, ce sera trois mois. On ne sait pas,
évidemment, le nombre de points de pénalité. Mais je pense
que làj on retire du travail ces personnes-là. Evidemment, je
suis d'accord pour qu'on soit plus sévère, mais je suis d'accord
également pour qu'on ait une réglementation avec une brochure qui
permettra, à ce moment-là, de pénaliser un gars, un
chauffeur de taxi pour un mois. Il est déjà très
pénalisé parce qu'il est un mois sans revenu. Si ses infractions
continuent, cela va à deux ou à trois mois. Mais, à ce
moment-là, c'est trois mois.
M. Clair: Oui, je suis assez sensible à...
M. Bissonnet: C'est un choix qu'on laisse. Évidemment, on
veut que les conditions en ce qui a trait aux points de pénalité
soient plus sévères. Cela ne l'est pas du tout actuellement.
Mais, à ce moment-là, si on établit le nombre de
points mais avec des pénalités qui sont plus
sévères...
M. Clair: Cela veut dire qu'à ce moment-là, ce
serait un système à deux ou trois paliers, mettons.
M. Bissonnet: Cela peut être à deux paliers.
M. Clair: Rendu à six points, tu peux avoir une
suspension...
M. Bissonnet: D'un mois.
M. Clair: ...d'un mois.
M. Bissonnet: À ce moment-là...
M. Clair: Rendu à douze points... Là, tu
recommences tout le temps.
M. Bissonnet: Non mais à l'intérieur de cela, on ne
sait pas, il n'y a pas d'année, il n'y a rien.
M. Clair: Mais, c'est cela. Alors, cela veut dire que...
M. Bissonnet: Dès que le nombre de points de
pénalité...
M. Clair: ...c'est un régime qui ne va pas en aggravant
les pénalités, c'est trois mois: chaque fois que tu atteins le
nombre de points de pénalité prévu dans le
règlement, ton permis est suspendu pour trois mois.
M. Bissonnet: Parce que trois mois, c'est... C'est parce que je
ne connais pas les règlements. Si ce sont six points de
pénalité et qu'une journée, le gars passe dans un trou et
que son auto est toute sale, il prend deux points de pénalité. Il
va dire au policier: Bien écoute, je viens de passer dans un trou d'eau.
Cela arrive. Si on parle de six points ou de huit points, ce n'est pas long.
Là, vous prenez un gars et vous lui dites: Trois mois. À ce
moment-là, cela devient une dégradation. Ce serait
peut-être mieux, parce gue là, vous prenez des personnes...
Evidemment, on peut aller devant le tribunal, on ne sait pas...
M. Clair: Oui, mais comprenez...
M. Bissonnet: Là, vous donnez des points de
pénalité, mais quel tribunal va dire: Vous avez raison ou vous
n'avez pas raison? Est-ce que vous avez prévu quelle cour?
M. Clair: C'est la commission.
M. Bissonnet: Devant la commission. Autrement dit, si je suis
chauffeur de taxi et que je perds deux points, si un policier m'a donné
une contravention, ma cause sera entendue devant la Commission des
transports.
M. Clair: Non, ce n'est pas cela. C'est la commission qui sera
chargée de...
M. Bissonnet: ...la commision de quoi?
M. Clair: La Commission des transports du Québec sera
chargée de suspendre le permis quand le nombre de points de
pénalité prévus par...
M. Bissonnet: Oui, mais moi, j'ai deux points de
pénalité. Est-ce qu'il y a un tribunal de prévu pour
cela?
M. Clair: Bien oui, c'est le tribunal de droit commun.
M. Bissonnet: La Cour municipale.
M. Clair: Si vous n'avez pas d'infraction, vous n'avez pas de
point.
M. Bissonnet: Cela va être la Cour
municipale.
M. Clair: Bien j'imagine. Ce sera la Cour municipale ou le
tribunal compétent, selon la juridiction.
M. Bissonnet: Mais je vous pose la question.
M. Clair: Si vous avez deux points parce que vous avez...
M. Bissonnet: Mon auto était sale, elle n'était pas
propre, elle était malpropre.
M. Clair: ...votre auto était sale. Il faut que ce soit
prévu par règlement. Si vous dites: Non, ce n'est pas vrai, elle
n'était pas sale, je plaide non coupable et que vous êtes
acquitté, vous n'aurez pas de points de pénalité. On ne
peut pas avoir de points de pénalité...
M. Bissonnet: Mais on va devant quel tribunal?
M. Clair: ...sans que... devant un tribunal. À
Montréal, c'est la Cour municipale actuellement. Si on fait cela
à plusieurs paliers... Supposons qu'on a un système à
douze points. Si, au bout de six points, une personne peut voir son permis
suspendu pour un mois, je ne comprends pas, là. À ce moment, cela
veut dire qu'elle attend six autres mois, qu'elle ramasse six autres points,
qu'elle a une autre suspension d'un mois. Je pense qu'il est
préférable d'avoir un seul système avec une
pénalité importante. Nous, on a mis trois mois parce qu'on
pensait que c'était raisonnable et, sur la base des consultations qu'on
a faites, personne n'a dit que les délais étaient trop courts ou
trop longs.
M. Bissonnet: C'est parce qu'il n'y a jamais personne qui a
été pénalisé en ce sens. Il n'y a pas une ligue qui
peut vous parler de cela, le système n'existe pas. Mais, lorsque le
système existera, ce sera autre chose. Il demeure que, si vous laissez
à l'intérieur du projet de loi des délais d'un à
trois mois, dans la réglementation à venir, vous aurez un
système de points que vous pourrez établir - je ne sais pas de
quelle façon - mais cela vous laisse une latitude.
M. Clair: Mais, quand le système de points a
été établi en 1973, le système de points
d'inaptitude, j'imagine qu'on a examiné cette question. On aurait pu
avoir une suspension d'un mois après six points, mais comment faire
cela?
M. Bissonnet: Ce que je veux vous dire, c'est que dans le
système actuel quelqu'un qui a douze points, il a un permis de travail,
il peut continuer à travailler. Il a une autre chance. Trois mois sans
travailler avec - on ne connaît pas les points de pénalité,
on ne sait rien...
M. Clair: II va falloir qu'il soit raisonnable.
M. Bissonnet: À ce moment...
M. Clair: Si jamais il y a lieu d'amender dans X années,
on verra.
M. Bissonnet: Parce que cela donne la latitude d'être
sévère; un mois, c'est sévère. Selon le
système établi, vous n'avez pas de période
d'années, rien. Cela veut dire que le gars, au bout de dix ans, il prend
ses huit points et ça y est. On ne le sait pas.
M. Clair: Cela pourrait être prévu dans le
règlement.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, on voit dans cet article le
grand problème. Quand le député de Verdun a demandé
plus tôt: Bien, montrez-nous le règlement en question, le ministre
a répondu que cette demande ne tenait pas debout. C'est cela le
problème, vous nous demandez de vous donner un "chèque en blanc"
parce qu'on ne connaît pas le régime, on ne connaît pas la
sévérité qui sera adoptée. Si, plus tard, les faits
révèlent que vous avez commis une erreur et que le
règlement était trop rigide, vous serez les premiers à
dire: Mais l'Opposition a accepté cela.
De la manière que le texte se lit à l'article 27,
personnellement, je voterais contre cela, à moins que j'aie des
clarifications, à savoir si un tel règlement sera soumis pour
approbation. Est-ce que quelqu'un a le droit de commenter cela? À un
certain moment, on va voir ce fameux système de points.
M. Clair: M. le Président, le règlement sera
certainement élaboré en consultation avec l'industrie, avec la
Commission des transports du Québec, avec la Communauté urbaine
de Montréal et avec ceux qui ont à faire avec l'industrie du
taxi, mais je ne pense pas qu'on puisse mettre dans la loi un tel
système de pénalité. Le système de points de
démérite - comme on dit - ou d'inaptitude existe. Il est
prévu par la loi, mais il existe dans un règlement et je pense
qu'on n'a pas avantage à mettre un tel système de points
d'inaptitude ou de pénalité dans la loi. Cela se fait dans un
règlement justement pour offrir plus de souplesse quant à des
amendements éventuels.
M. Polak: Oui, mais vous ne donnez pas de souplesse quand vous
dites que la commission doit suspendre le permis pour trois mois. La commission
n'est même pas, comme le député de Jeanne-Mance le
suggérait, d'un à trois mois... Il y a des cas particuliers. Si
un homme a cinq fois un taxi qui n'est pas tellement propre; cinq fois deux
points, cela fait dix points. Peut-être qu'on aura raison de dire:
Écoutez, monsieur... Cela ne demande pas une suspension de trois mois.
Peut-être qu'il est déjà pénalisé du fait que
les clients n'aiment pas voyager dans un tel taxi. Il y a des cas qui
diffèrent. La nature de l'offense est très importante.
M. Clair: De deux choses l'une: ou le pointage qui est fait dans
un système de pénalité est bon ou il n'est pas bon. S'il
est bon, ce qui devrait être le cas normalement si on en met un sur pied,
je ne vois pas pourquoi à la fin, quand on a accumulé le
même nombre de points d'inaptitude, on pourrait vous et moi nous
présenter devant le tribunal dans le cas des points d'inaptitude du code
de la sécurité routière et que vous, vous auriez une
suspension d'un mois et que moi j'en aurais une de trois mois. Si la
pondération des points d'inaptitude a été faite
correctement elle doit s'appliquer. Si on a mis trop de points sur certains
cas, enlevons-en. Déjà quand on a révisé le
système de points de démérite c'est ce qu'on a fait. On a
ajouté des points à certaines infractions comme par exemple, le
dépassement d'autobus scolaire; l'amende était de 20 $ et il y
avait trois points; on a passé cela à 200 $ et on a mis neuf
points d'inaptitude reliés à cela. Depuis ce temps le
phénomène a diminué considérablement. Quand on se
fait attraper une fois on ne se fait pas reprendre, parce qu'à 200
$...
M. Polak: Cela est très bon.
M. Clair: Par contre, il y avait d'autres infractions de moins
grande importance, et on a tout simplement dit: II n'y a plus de points
rattachés à cela.
M. Polak: Par exemple, à Westmount, ils ont presque fait
toute la ville zone scolaire. Donc, si vous excédez la vitesse
indiquée d'une trentaine de kilomètres, vous perdez trois points.
C'est une autre chose à vérifier. On ne connaît pas le
système. On devrait avoir une sorte de contrôle sur cela. Vous
dites: la réglementation doit être approuvée. Le
député de Jeanne-Mance a mentionné tout à l'heure
une sorte de préavis. Vous savez comment cela marche l'industrie du
taxi. Ces gars ne sont pas tous des administrateurs. Ils ne savent pas
précisément qu'ils ont tant de points, et ils n'ont pas tous
leurs petits carnets. Peut-être qu'il faut bâtir cela dans la
réglementation.
Il faudrait qu'ils sachent qu'ils sont rendus à mi-chemin: ils
recevraient alors un collant rouge où est inscrit "soyez prudents".
C'est peut-être un peu enfantin, mais tout de même pour les
aider.
M. Clair: Cela m'apparaît raisonnable de le faire,
d'être informé de l'état de son dossier. La Régie de
l'assurance automobile le fait pour les conducteurs lorsqu'ils sont rendus
à - si ma mémoire est fidèle - six ou neuf points.
M. Bissonnet: Je vais donner un exemple.
M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: Vous avez une voiture qui est louée, il y a
deux chauffeurs. Quand la personne prend la voiture en deuxième lieu, il
arrive que celle-ci est sale. Il la prend, il part et il se fait arrêter.
Il n'a pas eu le temps d'aller la laver. C'est un cas qui peut arriver. On ne
pénalise pas le titulaire du permis à ce moment. Le titulaire du
permis n'est pas touché, c'est celui qui va conduire. Il y a une
distinction à apporter à ce sujet.
M. Clair: II y a deux choses.
M. Bissonnet: II y a deux choses. Une pénalité de
trois mois c'est très sévère, il n'y a pas de doute. II
faut être très sévère, j'en conviens, parce que
c'est une industrie où tout est permis dans cela; cela peut être
sale; les chauffeurs sont avertis, les associations ont des inspecteurs etc.
Pour le public, ce serait bienvenu qu'il y ait une réglementation
stricte pour les points de pénalité relativement à la
tenue du taxi, à son système de sécurité etc. Mais
où on veut en venir - on convient qu'on ne connaît pas le
règlement, mais on convient qu'on vous laisse une latitude lorsque vous
présenterez ce règlement - vous pouvez le mettre à trois
mois, c'est de un à trois mois, par le règlement vous pouvez le
prévoir. Si on le met dans la loi, vous avez le choix de dire: c'est
trois mois. Par contre, si vous décidez de dire un mois, vous avez le
choix de par la loi de le faire.
M. Clair: Aimeriez-vous mieux qu'on dise: la commission doit
suspendre le permis pour la durée prévue par règlement?
À ce moment, cela donne l'arbitraire au gouvernement par exemple.
M. Polak: Non, vous l'avez toujours.
M. Clair: Dans ce cas on ne l'a pas.
M. Polak: Vous avez l'arbitraire de dire dans votre
règlement: le pointage, cela c'est...
M. Bissonnet: Pour une période de un à trois mois,
je mettrais cela. Cela vous donne de la latitude, mais par contre, là,
vous ne savez pas ce que vous allez faire, vous ne le savez pas encore. Vous ne
savez pas quel point de pénalité, vous ne savez pas combien de
points par infraction. Vous n'avez même pas défini quelles sont
les infractions. Vous avez une latitude qui vous avantage.
M. Clair: Je propose qu'on réfléchisse à
cela pendant l'heure du repas.
M. Bissonnet: Parfait.
Le Président (M. Champagne, Milles-Îles):
D'accord.
La commission élue permanente des transports suspend ses travaux
jusqu'à ce soir, 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise de la séance à 20 h 15)
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): La
commission permanente des transports reprend ses travaux pour faire
l'étude article par article du projet de loi 47, Loi sur le transport
par taxi. J'appelle l'article 27.
M. Clair: M. le Président, sur l'article 27, après
avoir discuté avec mes gens et avoir revu toute la question, compte tenu
du fait que personne n'a manifesté d'opposition à ce que le
délai de suspension soit de trois mois et de l'avantage qu'il y a
à ce qu'il y ait une certaine similitude avec le régime de points
d'inaptitude prévu au Code de la sécurité routière,
je maintiens qu'il serait préférable de laisser à trois
mois la durée de la suspension.
M. Bissonnet: M. le Président, nous avons
suggéré au ministre la possibilité d'une suspension d'un
à trois mois. Compte tenu qu'aucune indication ne peut nous être
offerte quant à la réglementation à venir nous allons
adopter cet article 27 sur division.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Sur
division. J'appelle l'article 28.
M. Clair: Je n'ai pas d'amendement à proposer, M. le
Président, à l'article 28.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Sur
division. J'ai appelé l'article 28.
M. Bissonnet: Parfait. C'est vrai, on aurait pu prendre un vote,
Max, on est là, nous autres.
M. Polak: Oui, pas de problème, je vois cela.
M. Bissonnet: Attention, c'est enregistré.
M. Clair: Article 28, M. le Président?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Est-ce qu'il y a des commentaires, des questions? Est-ce que l'article 28
est adopté?
M. Bissonnet: Ce ne sera pas long, M. le Président.
M. Clair: En fait, cet article ne fait que reprendre certains
pouvoirs que la Loi sur les transports a déjà octroyés
à la commission.
M. Bissonnet: M. le ministre, juste une question d'information.
Un chauffeur de taxi qui a perdu son permis de chauffeur à la suite
d'une infraction au Code criminel parce qu'il a refusé de souffler dans
l'ivressomètre - je sais ce que c'est, j'ai déjà
refusé -pourrait-il continuer à oeuvrer dans le taxi? Je vous
pose cette question parce que, lorsque la ville de Montréal avait
juridiction en matière de taxi en vertu du règlement 25.45,
c'était une condition; la municipalité de Montréal se
servait de l'article 813 de la charte pour refuser les permis de chauffeur de
taxi.
M. Clair: Si ma mémoire est fidèle, M. le
Président, le refus de se soumettre au test de l'ivressomètre,
l'article 236 du Code criminel, entraîne l'inscription de douze points
d'inaptitude au même titre que la commission de l'infraction
elle-même et, en conséquence, il y a suspension du permis de
conduire pour trois mois. Maintenant, le juge qui entend la cause peut, si des
représentations lui sont faites, autoriser une personne à
continuer à utiliser son permis de conduire de façon restreinte
dans l'exercice de ses fonctions, si elle en a besoin pour gagner sa vie.
M. Bissonnet: Autrement dit, si je retiens le premier
alinéa, on parle de l'article qu'on a adopté
précédemment concernant les fraudes à l'intérieur
de l'industrie du taxi et les infractions à la présente loi ou
à l'un de ses règlements. La question que je vous pose, c'est si
la CUM obtient juridiction en vertu de l'article 60, paragraphe 8, possiblement
23, est-ce que la CUM pourrait réglementer le permis de taxi
relativement à une infraction aux articles 234 et 236 du Code
criminel?
M. Clair: Non, M. le Président, parce que les articles 234
et 236 du Code criminel relèvent du Code criminel, justement, et des
tribunaux de droit commun quant à leurs pénalités,
d'une part. D'autre part, quant aux conséquences de la commission d'un
tel acte criminel sur le plan du Code de la sécurité
routière, cette juridiction ne serait pas déléguée
à la CUM, elle continuerait d'appartenir aux tribunaux de droit commun
et à la Régie de l'assurance automobile du Québec en ce
qui concerne l'inscription de points d'inaptitude consécutifs à
la commission d'un tel acte, d'une telle infraction criminelle.
M. Bissonnet: M. le Président, que veut-on dire, au
troisième paragraphe, par "supprime ou réduit les services que
son permis l'autorise à fournir"?
M. Clair: C'est déjà un des pouvoirs que la
Commission des transports détient. Le service de transport privé
par taxi comporte des droits mais aussi des obligations. Un détenteur de
permis qui supprime, réduit ou étend les services que son permis
l'autorise à fournir ne respecte plus à ce moment-là les
obligations ou les droits qui sont les siens et peut voir son permis
révoqué. Autrement dit, quelqu'un ne peut pas modifier
lui-même son permis de transport en permis de transport
spécialisé, par exemple. D'autre part, un détenteur de
permis dans une agglomération ne peut pas refuser d'offrir le service
régulier de transport privé par taxi. S'il le fait, il se rend
passible de voir son permis révoqué ou suspendu. Mais ces
pouvoirs existent déjà dans la Loi sur les transports. Ce sont
des pouvoirs que la commission a déjà.
M. Bissonnet: Depuis que vous êtes ministre, compte tenu
que vous mentionnez qu'elle a ces pouvoirs, la Commission des transports
a-t-elle, dans son application de la loi, supprimé ou réduit un
permis de taxi?
M. Clair: Non, elle ne peut pas les supprimer, les réduire
ou les étendre. La commission peut soit les suspendre ou les
révoquer. Je pense qu'actuellement la commission, lorsqu'elle suspend le
permis, doit permettre le transfert du permis.
M. Bissonnet: Est-ce que c'est déjà arrivé
qu'elle ait suspendu ou révoqué des permis?
M. Clair: Je ne peux pas répondre de façon
précise. On me signale qu'il serait survenu un cas au cours des
dernières années, je ne sais trop en quelle année, mais je
pense que la difficulté d'application que la commission rencontrait,
c'était que, dans les cas de révocation ou de suspension des
permis, les permis devenaient transférables. Alors, à ce moment,
ce n'est pas une très grosse pénalité. On révoque
le permis de monsieur X et, immédiatement, le lendemain, il le
transfère à sa femme, madame X. C'était une des
difficultés majeures d'application de ce pouvoir et de la
réglementation à laquelle la commission faisait face.
M. Bissonnet: Si je comprends bien, avec ces dispositions, la
commission pourra dorénavant révoquer un permis de taxi. Elle
"peut, de son propre chef." À ce moment, la commission peut?
M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: Le paragraphe 3 dit: "supprime, réduit ou
étend sans autorisation de la commission". Autrement dit, cela veut dire
qu'on donnerait un pouvoir qu'un permis de taxi ne donnerait pas?
M. Clair: Non, ce n'est pas cela. C'est que, lorsque le titulaire
ou le chauffeur à qui le titulaire a confié la garde de
l'exploitation du taxi, "supprime, réduit ou étend, sans
autorisation de la commission, des services que son permis l'autorise à
fournir", la commission peut suspendre ou révoquer le permis de
taxi.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): M. le
député de Jeanne-Mance. Non, de Sainte-Anne.
M. Polak: Non, Jeanne-Mance, je n'aurai jamais une chance
d'entrer là.
M. Bissonnet: Non certain, Max.
M. Polak: C'est bien exclusif. M. le Président, à
l'article 28, on parle de suspension ou de révocation de permis. On dit:
"Lorsque le titulaire..." Cela je le comprends, parce que le titulaire prend
tout de même la responsabilité de ses actes et ses agissements.
Mais on continue: "ou le chauffeur à qui le titulaire a confié la
garde et l'exploitation du taxi..." Je prends l'exemple où je suis un
détenteur d'un permis, un titulaire. Un homme se présente chez
moi et dit: Je travaillais pour M. Clair, du ministère des Transports,
je n'aimais pas cela. J'ai mon "pocket". Je suis redevenu chauffeur de taxi
pour gagner ma vie honnêtement. Je ne dis pas qu'en travaillant pour M.
Clair on ne gagne pas sa vie honnêtement. Il dit: J'ai
décidé de redevenir chauffeur de taxi. Si ce monsieur commet une
des offenses mentionnées à l'article 28, paragraphes 1, 2, 3, 4
et 5, "ne fournit pas un service de la qualité à laquelle le
public est en droit de s'attendre" - c'est très vague - à ce
moment, on peut enlever et révoquer mon permis de taxi. Cela veut dire
que moi, comme détenteur de permis, titulaire de permis, quand quelqu'un
se présente chez moi
comme chauffeur - un homme se présente bien, il a
déjà travaillé dans un endroit responsable - il faut que
je m'informe: Monsieur, est-ce qu'on vous a reconnu coupable d'une infraction
à cette loi ou à un des règlements pour laquelle vous
n'avez pas obtenu le pardon? Est-ce que vous avez été reconnu
coupable d'un acte criminel relié à l'exploitation du transport
par taxi? Est-ce que vous avez supprimé, réduit ou étendu,
sans autorisation de la commission... Est-ce que vous n'avez pas fourni un
service de qualité? Est-ce que vous n'avez pas payé à
l'échéance? Jusqu'à quel point est-ce que cela va? C'est
que je suis titulaire d'un permis, quelqu'un se présente. J'ai un taxi,
j'administre cela, je mets quelqu'un de nuit là-dessus. Qu'est-ce que je
suis obligé de faire? De faire signer un affidavit par ce monsieur dans
lequel il dit: Je jure que je n'ai pas commis une offense en vertu de l'article
28 paragraphes 1, 2, 3, 4 et 5. Si je ne vérifie pas, je perds mon
permis. On va le révoquer ou le suspendre. C'est grave.
Je comprends qu'on a la responsabilité de vérifier que les
gens qui travaillent pour nous sont responsables, mais ici l'obligation va
très loin. Si une offense remonte à deux ans ou à cinq
ans, comment est-ce que je peux vérifier cela? Si le monsieur n'est pas
honnête avec moi et qu'il cache une partie de la vérité, si
je ne vérifie pas, je suis la victime.
M. Clair: M. le Président, cela vise simplement à
forcer les détenteurs d'un permis de taxi à être prudents
dans l'embauche qu'ils font de chauffeurs. Cette situation est, par exemple, la
même en matière de camionnage. Tant et aussi longtemps qu'en
matière de camionnage l'expéditeur qui faisait faire son
transport de manière illégale n'était pas sujet à
la même pénalité que le transporteur, il y avait une
pression énorme de la part des expéditeurs pour obtenir des
services illégaux de transport de marchandises alors que, dans la mesure
où la responsabilité incombe aux deux parties, cela facilite
grandement le respect de la réglementation.
M. Polak: Je comprends que cela prend certaines
vérifications quand on engage des gens. Cet après-midi, on a
suggéré au ministre, par exemple, la formule une automobile ou un
taxi un chauffeur pour améliorer la qualité, pour attirer
vraiment le travailleur dans l'industrie du taxi comme on le fait dans la Loi
concernant les travailleurs au pourboire. Dans la Loi concernant les
travailleurs au pourboire - je siégeais à la commission il y a
une couple de jours - on dit: II n'y a pas de problème, les vrais
travailleurs au pourboire vont rester là-dedans. Le "fly by night" va
disparaître avec la nouvelle loi.
En soi, je n'ai rien contre cela, mais, M. le ministre, on cherche, tout
le monde cherche à protéger les vrais travailleurs de l'industrie
du taxi, les artisans, les professionnels. Pour cela, on a toute une
série de demandes et de vérifications, etc. Mais vous avez dit:
Non, on ne peut aller jusqu'à ce point. C'est impossible d'aller au
point où on va réglementer et on va dire un chauffeur un taxi. On
ne peut faire cela. Par le fait même, vous avez permis le "fly by night",
comme le député de Jeanne-Mance l'a dit: un pompier, un
fonctionnaire ici et là, même un député peut
travailler à temps partiel. Théoriquement, le
député de Jeanne-Mance a le droit de faire du taxi.
M. Bissonnet: Peut-être que le ministre pourrait en faire
une semaine, cela lui ferait du bien.
M. Polak: Ou le ministre. Peut-être pas pour l'argent, mais
pour voir comment vivent ces gens.
M. Bissonnet: Pour voir comment cela fonctionne.
M. Polak: C'est bien beau là, mais en même temps on
vous suggère toutes sortes de demandes très strictes. Je n'ai
rien contre cela, à la condition qu'on parle des professionnels du taxi.
D'un côté, vous permettez à des occasionnels de travailler
là-dedans pour gagner leur vie - je comprends très bien qu'on ne
peut contrôler tout cela - mais, de l'autre côté, vous
devenez tellement strict que celui qui engage quelqu'un, il est mieux de faire
signer un affidavit avec l'article 28 et tout le reste. Autrement, c'est lui
qui paiera le prix, il va perdre son permis ou il aura une suspension. C'est
dangereux.
Donc, c'est bien beau quand on voit toutes ces lois. Cet
après-midi, le ministre s'est un peu moqué. Il a dit: Bon, le
député de Sainte-Anne ne connaît pas tellement cela. C'est
vrai. Je ne suis pas un expert là-dedans, mais à la base, je suis
un homme pratique. Je regarde cela et je me dis: Où est-ce qu'on va avec
cela? (20 h 30)
Ce soir, on est allé manger et, justement, on a rencontré
quelques chauffeurs de taxi ici à Québec. On leur a
demandé ce qu'ils en pensaient. Ils nous ont dit: on n'a rien contre
cela, on aime cela, les nouvelles avenues, mais si cela devient un tas de
paperasse on ne sait pas quoi en penser. Le bénéfice que l'on
cherche avec cela va-t-il être encore annulé? C'est typiquement
une législation péquiste. Vous allez mettre vos pattes
là-dedans jusqu'au nième degré.
M. Clair: M. le Président, question de
règlement. Ce n'est pas de la législation péquiste,
car cela reprend l'article qui existait dans la Loi sur les transports qui a
été faite par les libéraux.
M. Polak: Oui, péquiste. Non, c'est votre loi.
M. Clair: Cela reprend des pouvoirs déjà existants
de la Commission des transports qui a été créée en
1973.
M. Polak: M. le Président, ne disons pas que le projet de
loi 47 n'est pas une loi péquiste!
M. Clair: Je vous parle de l'article 28 sur lequel vous
êtes censé parler.
M. Polak: Oui, l'article 28. On commence à étudier
le projet de loi. Nous sommes tous pour de nouvelles avenues et j'aime cette
idée de donner une chance aux chauffeurs de taxi d'élargir leurs
horizons, d'avoir plus de chances. Parfait! En même temps, on a ici
encore l'appareil administratif qui pèse sur nous. En tout cas!
L'article 28, si mon chef - dans notre équipe, évidemment, c'est
le chef qui parle, qui décide - me demande ce que j'en pense, je lui
dirai que je vote contre sur division. Encore ici, c'est le pauvre titulaire
qui va payer le prix pour le gars qui travaille de nuit et qui n'est pas
correct.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): D'accord.
Devant tout cela, est-ce que le chef de l'équipe est pour l'article?
M. Polak: Sur division.
M. Clair: Vous en avez combien de chefs?
M. Polak: Juste un.
M. Bissonnet: M. le Président, je suis le
député de Jeanne-Mance, à ce que je sache.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Enfin,
c'est parce que le député...
M. Bissonnet: Si vous voulez nous demander si on est...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): D'accord.
Est-ce que l'article 28 est adopté?
M. Bissonnet: Sur division. M. Polak: Sur division.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Sur
division. J'appelle l'article 29.
M. Bissonnet: Selon l'article 29, M. le ministre, "la commission
doit révoquer le permis si le taxi est exploité pendant une
période de suspension imposée en vertu de la présente
loi." Je me réfère au Code de la sécurité
routière, l'article 120, M. le ministre. Est-ce que cela va?
M. Clair: Je vous écoutais.
M. Bissonnet: Je ne voudrais pas vous interrompre et je veux que
vous accordiez toute votre oreille à mon intervention.
M. Clair: Les deux.
M. Bissonnet: Les deux, cela va mieux aller. L'article 120 du
Code de la sécurité routière dit ceci: "Lorsqu'il est
démontré à la régie qu'une personne a conduit un
véhicule automobile alors que son permis de conduire était sous
le coup d'une suspension, elle doit suspendre le permis de conduire de cette
personne pour une période additionnelle d'au plus six mois." Si on se
réfère à cet article 29, "la commission doit
révoquer le permis si le taxi est exploité pendant une
période de suspension imposée en vertu de la présente
loi."
Comment se fait-il que dans deux lois on ait deux principes
différents?
M. Clair: Simplement, M. le Président, parce que dans ce
cas-ci il s'agit de contrer une tendance qui existait dans ce domaine, celle de
ne pas respecter, justement, les suspensions. D'autant plus que, jusqu'à
l'adoption de cet article, la révocation, justement, prévoyait la
possibilité de transférer le permis de taxi. Pour modifier
réellement la pratique dans le milieu du taxi, les gens qui sont des
professionnels de l'industrie du taxi, qui respectent les lois et
règlements veulent que ce soit beaucoup plus ferme. C'est la raison pour
laquelle dans ce cas-là nous prévoyons qu'il n'y a pas une
nouvelle suspension, que lorsqu'il y a exploitation d'un permis pendant une
période de suspension, le permis est révoqué.
Il ne faut pas oublier, M. le Président, que nous sommes dans un
secteur où il y a surabondance de permis. Comme il y a surabondance de
permis, si les propriétaires de taxi qui désirent vivre du taxi
se cotisent comme ils le font pour faire vivre des ligues de taxi pour
éventuellement procéder à des programmes de rachat, ils
s'attendent que ceux qui ne respectent pas la réglementation voient
leurs permis révoqués.
M. Bissonnet: M. le Président, nous sommes bien d'accord
avec ce que le ministre vient de nous dire. La seule chose que nous voulons lui
souligner, en nous référant à l'article 120, c'est que si
dans une loi on édicte qu'on suspend et qu'on a
une période additionnelle, on aimerait à ce
moment-là que l'autre loi soit conforme à ces deux principes.
C'est tout simplement ceci.
M. Clair: Alors, d'accord. Comme j'ai eu l'occasion de le dire
aujourd'hui en conférence de presse...
M. Bissonnet: À votre conférence de presse.
M. Clair: ...il y aura une révision du Code de la
sécurité routière qui sera faite au printemps prochain.
Cela pourrait être une des dispositions qu'on pourrait examiner pour
l'harmoniser.
M. Bissonnet: Je voudrais vous souligner qu'on a découvert
cette situation en étudiant ce projet de loi et on voulait la porter
à votre attention. Nous adoptons cet article.
M. Clair: Je vous remercie de l'avoir portée à mon
attention.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
29 est adopté. J'appelle l'article 30.
M. Clair: Je devrais préciser que les articles 30, 31 et
32 reprennent en substance les dispositions analogues de la Loi sur les
transports.
M. Bissonnet: M. le Président, sur l'article 30: "La
commission peut, de son propre chef ou sur demande du ministre, d'une
autorité régionale, d'une municipalité ou de toute
personne intéressée, demander à la Régie de
l'assurance automobile du Québec de retirer la plaque et le certificat
d'immatriculation de toute automobile utilisée en violation de la
présente loi ou d'un règlement, que celui qui l'utilise soit ou
non titulaire d'un permis."
Nous pensons que c'est donner beaucoup trop de pouvoirs à la
commission. Je pense qu'il y a des règles établies par ce projet
de loi. Évidemment, avec les articles de révocation de permis
qu'on retrouve à l'intérieur du projet de loi 47, nous pensons
que cet article n'est pas nécessaire.
M. Clair: M. le Président, la première loi que j'ai
eu l'occasion de parrainer comme ministre des Transports, la loi 5,
prévoyait justement qu'à la demande du milieu de l'industrie du
transport de toute nature -transport des marchandises, transport des personnes
- tant et aussi longtemps que les ordonnances de la commission de suspendre ou
de révoquer un permis de nature X, Y ou Z en matière de transport
ne sont pas suivies d'une possibilité pour la Régie de
l'assurance automobile du Québec de retirer les plaques, on favorise la
perpétration d'infractions. Une personne fait l'objet d'une suspension
ou d'une révocation, mais personne ne va chercher sa plaque; elle peut
donc, sur le plan de la visibilité, continuer à travailler avec
une plaque T ou F, la plaque de permis correspondante de la CTQ.
Lorsque la commission a constaté des infractions et qu'elle a
procédé aux auditions requises pour en venir à la
décision de révoquer ou de suspendre un permis, si on veut que la
décision puisse être exécutée, il faut que la
Régie de l'assurance automobile du Québec, à la demande de
la commission, puisse retirer les plaques.
M. Bissonnet: M. le Président, nous avons très bien
compris le ministre et nous retirons l'amendement que nous n'avons pas
proposé, d'ailleurs.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
30 est adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Adopté.
M. Bissonnet: Vous nous avez convaincus, M. le ministre, mais
vous ne nous convaincrez pas toujours comme cela.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): J'appelle
l'article 31.
M. Clair: Une fois n'est pas coutume. Cet article
consécutif au précédent.
M. Bissonnet: Nous n'avons aucune objection.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
31 est adopté. J'appelle l'article 32.
M. Clair: L'article 32 vise à donner...
M. Bissonnet: M. le Président, à l'article 32, on
dit: "La commission ne peut exercer le pouvoir prévu par les articles
26, 28, 29 ou 30 qu'après avoir donné au contrevenant l'occasion
d'être entendu."
M. Clair: C'est la règle de l'audi alteram partem.
M. Bissonnet: Je suis bien d'accord, mais nous de l'Opposition,
nous trouvons que, pour en appeler d'une décision de la Commission des
transports, le citoyen qui n'a déjà pas beaucoup de revenu parce
qu'il est dans l'industrie du taxi, doit faire appel à la Cour d'appel.
Nous pensons qu'il serait beaucoup plus facile d'en appeler soit à la
Cour provinciale ou à la Cour supérieure.
Nous pensons que les mécanismes de la Cour d'appel
pénalisent l'artisan, le propriétaire, le propriétaire du
certificat d'immatriculation. Nous pensons que c'est un recours qui est
très dispendieux. Vous, qui êtes avocat, vous savez que, lorsqu'un
avocat va à la Cour d'appel, il n'exige pas le même prix. Vous
étiez à l'aide juridique à ce moment-là et aller
à la Cour d'appel, à la Cour supérieure ou à la
Cour provinciale, cela n'avait pas d'importance, mais pour le citoyen qui ne
peut pas bénéficier de l'aide juridique, c'est important. C'est
aussi un recours qui est beaucoup plus facile, plus expéditif. Nous
suggérons la Cour supérieure ou la Cour provinciale.
Évidemment, lorsque nous regardons l'ancien président et l'ancien
vice-président de la Commission des transports, ils étaient juges
de la Cour provinciale. Je ne sais pas si ceux qui sont là
présentement et qui ont pris la relève il y a un an sont juges de
la Cour provinciale; je ne peux pas vous dire.
M. Clair: Personne.
M. Bissonnet: Ils ne le sont pas. Alors, je pense que la Cour
provinciale, qui est un tribunal provincial, serait peut-être l'endroit
privilégié pour les appels de la Commission des transports,
plutôt que la Cour d'appel.
M. Clair: M. le Président, le député de
Jeanne-Mance soulève une question très pertinente, mais
particulièrement complexe. Nous pensions, nous aussi, qu'il
n'était pas nécessairement avantageux d'envoyer les appels de la
Commission des transports du Québec directement à un tribunal de
droit commun. Ce qui s'est produit, c'est que, peu de temps avant mon
arrivée, la Cour suprême du Canada a déclaré
inconstitutionnel le Tribunal des transports qui siégeait en appel des
décisions de la Commission des transports du Québec. Le tribunal
a été jugé inconstitutionnel. Nous avons
évalué la possibilité, si ma mémoire est
fidèle, d'envoyer ces appels devant la Cour provinciale, mais, compte
tenu du dispositif du jugement de la Cour suprême, il devenait
risqué que la Cour provinciale du Québec soit à son tour
déclarée inconstitutionnelle en matière d'appel des
décisions de la Commission des transports du Québec. Comme on le
sait, la Commission des transports du Québec peut parfois mettre en
cause des décisions qui impliquent des centaines de milliers de dollars
et qui dépassent largement la juridiction usuelle de la Cour
provinciale.
Restait la possibilité d'aller en Cour supérieure. Je n'ai
pas fait récemment d'inventaire du droit en cette matière, mais
je pense qu'il n'existe pas beaucoup de cas où les appels des
décisions d'un tribunal administratif s'en vont en Cour
supérieure.
Généralement, ils s'en vont en Cour d'appel et cela nous
est apparu comme étant, sur le plan constitutionnel, la façon la
plus sûre de faire en sorte que la juridiction du tribunal d'appel ne
soit pas contestée, d'une part. D'autre part, il y avait aussi un risque
de multiplication des appels et c'est évident que, comme le
député de Jeanne-Mance le souligne, avant d'aller en appel, une
partie privée y pense deux fois.
M. Bissonnet: Surtout à la Cour d'appel.
M. Clair: Oui, surtout à la Cour d'appel,
effectivement.
Maintenant, comme je vous le dis, premièrement, le Tribunal des
transports qui siégeait en appel a été
déclaré inconstitutionnel; deuxièmement, si nous avions
délégué cette autorité à la Cour
provinciale, nous augmentions le risque qu'un jour la Cour provinciale soit
déclarée inconstitutionnelle; troisièmement, il est
rare...
M. Bissonnet: Allez à la Cour supérieure.
M. Clair: ...qu'on demande à la Cour supérieure
d'agir comme tribunal d'appel d'un tribunal administratif, compte tenu de son
rôle en matière de brefs d'évocation. Comment
pourrions-nous en même temps donner un droit d'appel à la Cour
supérieure et qu'elle puisse elle-même être appelée
à se prononcer sur un bref d'évocation par rapport à une
décision de la Commission des transports du Québec? Ceci nous a
conduits à constater que, finalement, le tribunal le plus adéquat
pour recevoir les appels de la Commission des transports du Québec
était la Cour d'appel du Québec.
M. Bissonnet: ...
M. Clair: Mais vous étiez au courant que le Tribunal des
transports du Québec a été déclaré
inconstitutionnel en 1979, 1980 ou 1978. Je m'en souviens parce que c'est un de
mes prédécesseurs non seulement au ministère des
Transports, mais...
M. Bissonnet: Quel était ce
prédécesseur?
M. Clair: Le député de Drummond, ancien ministre
des Transports, qui était président...
M. Bissonnet: En 1979?
M. Polak: Le ministère des Transports va toujours au
comté de Drummond?
M. Bissonnet: Non, mais je parlais du ministre des Transports
à l'époque.
M. Clair: C'est cela. M. Pinard, qui a été le
dernier président du Tribunal des transports.
M. Polak: Ce sera le comté de Jeanne-Mance, la prochaine
fois!
M. Bissonnet: M. le Président, évidemment, la Cour
suprême a décrété que le Tribunal des transports
n'avait pas compétence, tel que vous l'avez mentionné. Je ne suis
pas un expert en droit administratif...
M. Clair: Moi, non plus. Vous en aviez un et vous l'avez
envoyé se faire battre à une élection!
M. Bissonnet: Qui était-il?
M. Clair: M. René Dussault, l'ancien sous-ministre de la
Justice.
M. Bissonnet: C'est le pro au Québec, mais il va revenir,
M. le ministre.
M. Clair: Ah, on va noter cela: il va revenir, M. Dussault! (20 h
45)
M. Bissonnet: M. le ministre, ne soyez pas inquiet, M. Dussault
sera sûrement présent lors du prochain affrontement
électoral et, pour lui, ce sera plus qu'une victoire morale.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): S'il vous
plaît:
M. Bissonnet: Vous avez bien raison.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Restons-en
aux articles.
M. Bissonnet: M. le Président, je vous comprends.
M. Polak: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Oui, M. le
député.
M. Polak: Je crois comprendre que le ministre a acheté le
café pour tout le monde. Comment se fait-il qu'il ait oublié le
député de Sainte-Anne?
M. Bissonnet: Ah! Batinsse, c'est moi qui ai offert le
cafél Excusez.
Des voix: Ah! Ah!
M. Polak: M. le Président, rectification. C'est le
député de... C'est encore pire!
M. Clair: Comme l'a dit un de mes collègues un jour, il y
a quelqu'un qui crache dans la soupe.
M. Polak: Je le prends noir seulement.
M. Rodrigue: M. le Président, je pense qu'il est bien
connu que le député de Sainte-Anne est déjà
suffisamment "flyé" sans l'énerver en plus avec du
café.
M. Polak: M. le Président: M. le Président,
j'insiste...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Non, noni
Restons à l'article 32.
M. Polak: ...pour que cela soit rayé, parce qu'autrement
je vais travailler dans le comté de Vimont la prochaine fois.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
D'accord.
M. Bissonnet: M. le Président, je demanderais au
député de Vimont de retirer ses paroles. Cela fait deux allusions
qu'il fait aujourd'hui au sujet du député de Sainte-Anne.
M. Rodrigue: Une.
M. Polak: Non, cet après-midi, c'était...
M. Rodrigue: L'autre, c'était "off the record".
C'était une blague entre nous.
M. Bissonnet: Si vous voulez qu'on fasse une réflexion
globable sur chaque député du Parti québécois dans
cette assemblée, vous pourriez avoir des surprises.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Non, non.
Voici! Voici! Restons-en au projet de loi et nous en sommes à l'article
32.
M. Polak: Non, non, M. le Président: Tout de même:
Nous sommes sur une question de règlement. Le député de
Vimont prend des libertés. Il ne connaît pas les dangers, parce
qu'il est très faible. Je suis allé en fin de semaine à
Jonquière. Vous savez que c'était fort là-bas pour vous.
J'y ai travaillé quatre jours et vous avez vu les résultats.
Imaginez-vous ce qui peut arriver à Vimont. Ce n'est pas loin. Je peux y
aller le soir en autobus ou en taxi. Cela ne coûte pas cher. Je vais le
prévenir. On va être là.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): S'il vous
plaît! On revient à l'article 32.
M. Bissonnet: M. le Président, je comprends que votre
collègue, le député de Vimont, est un de vos voisins. Je
comprends
très bien, mais je lui demanderais de retirer les paroles qu'il a
dites à propos du député de Sainte-Anne.
M. Rodrigue: M. le Président... D'ailleurs, je vois que le
député de Sainte-Anne a un café. Donc, il ne
l'était pas suffisamment, effectivement.
M. Polak: Je suis bien heureux.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
D'accord.
M. Bissonnet: Parce qu'avant que le député de
Vimont arrive ici tout allait bien.
M. Rodrigue: Cela va continuer, M. le Président. Vous
voyez, j'ai semé la bonne humeur. Le député de Sainte-Anne
riait à gorge déployée tout à l'heure.
M. Polak: M. le Président, j'accepte les excuses
générales de la part du député de Vimont.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
D'accord.
M. Polak: II me regarde. Il m'a invité pour... J'accepte
cela.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Pour mettre
les choses au clair, on remercie...
M. Polak: M. le Président, on ne vous vise pas. Votre
comté, on le laisse à part pour le moment. C'est Vimont.
M. Bissonnet: M. le Président, lorsque vous dites que vous
voulez mettre les choses au clair, le ministre comprend très bien.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Je veux
mettre les choses au clair en remerciant le député de
Jeanne-Mance qui nous a payé le café.
M. Polak: Oui, merci.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Nous
revenons à l'article 32.
M. Clair: L'article 32.
M. Bissonnet: À l'article 32, je ne suis pas convaincu par
votre argumentation, M. le ministre. Évidemment, à la Cour
d'appel, vous connaissez la différence de coût pour un simple
propriétaire d'auto-taxi qui est en difficulté devant la
commission et qui, lui, doit en appeler à la Cour d'appel. Compte tenu
de toutes les causes qui ont été amenées devant les cours
par les ligues de taxi et par les intervenants à l'intérieur des
ligues de taxi, par le biais de la Commission des transports, je ne sais pas si
vous avez une étude exhaustive de la part de vos conseillers
légistes ayant trait à la possibilité de confier cela
à la Cour supérieure. Du moins, la Cour supérieure,
à mon point de vue, devrait en avoir la compétence. Vous m'avez
informé que la Cour supérieure n'a pas habituellement un exercice
de contrôle, mais on a l'article 30 qui traite du pouvoir de surveillance
de la Cour supérieure sur les organismes administratifs. Je pense que le
professeur d'université qui m'a enseigné m'a bien expliqué
que c'était toujours un recours en vertu de l'article 50 du Code de
procédure civile. Je ne sais pas si cela a été
examiné. Pour nous, évidemment, c'est une question de coût
pour le titulaire d'un permis que de s'adresser à la Cour d'appel. Pour
lui, c'est beaucoup plus dispendieux que la Cour supérieure.
M. Clair: Oui, le député a raison, sans aucun
doute. Nous savons tous qu'il est beaucoup plus long et beaucoup plus
coûteux d'aller en appel devant la Cour d'appel que d'aller en appel, par
exemple, devant le Tribunal des transports tel qu'il existait autrefois, devant
la Cour provinciale ou la Cour supérieure. Mais, comme je vous le dis -
l'argumentation m'apparaît assez simple -d'abord, le Tribunal des
transports a été déclaré inconstitutionnel. D'autre
part, si nous donnions la juridiction sur les transports en appel des
décisions de la commission à la Cour provinciale, il y aurait le
risque, selon le dispositif du jugement de la Cour suprême, pour autant
que je me souvienne -je ne lis pas cela tous les soirs...
M. Bissonnet: J'espère.
M. Clair: ...que cela emporte la Cour provinciale dans
l'inconstitutionnalité.
M. Bissonnet: La Cour supérieure.
M. Clair: La Cour provinciale. Quant à la Cour
supérieure elle-même, compte tenu, en vertu de l'article 29
ou...
M. Bissonnet: L'article 50.
M. Clair: ...en vertu de l'article 50, de son pouvoir de
contrôle et de surveillance des organismes quasi judiciaires, je ne
connais pas de cas - et si vous en connaissez, citez m'en un - où on ait
donné à la Cour supérieure un pouvoir d'appel d'un
tribunal administratif, puisque c'est justement elle qui est chargée
d'entendre un bref d'évocation dans le cas où il s'en produit.
Cela m'apparaîtrait assez particulier qu'un tribunal puisse, en
même temps, avoir à se prononcer sur une cause en appel et sur un
bref d'évocation. Mais je reconnais toute
l'argumentation de fond du député de Jeanne-Mance. La
solution à cela, savez-vous ce que c'est? C'est le jour où le
Québec sera un État souverain et où il pourra disposer
d'un appareil judiciaire qui ne sera pas à deux ou trois paliers, comme
c'est le cas présentement, mais où il y aura effectivement des
cours qui seront entièrement de la juridiction du Québec. Mais on
a proposé cela en 1980 et vous connaissez le résultat.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
l'article 32 est adopté?
M. Bissonnet: Sur division.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Sur
division. J'appelle l'article 33.
Acquisition, cession, transfert
M. Clair: M. le Président, les articles 33 et 34
reprennent en substance des articles de la Loi sur les transports.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Oui, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Le député de Vimont étant
l'adjoint parlementaire au ministre, est-ce qu'il est d'accord avec le contenu
des articles 33 et 34? Je voudrais vérifier qu'il n'y a pas de
problème de sa part. On parle, M. l'adjoint, de la Loi sur le transport
par taxi, le projet de loi 47.
M. Clair: Avant que le député de Vimont
réponde à la question du député de Sainte-Anne, je
voudrais demander au député de Sainte-Anne s'il sait quand ces
dispositions, qui reprennent les dispositions de la Loi sur les transports, ont
été introduites dans la Loi sur les transports et à la
demande de qui?
M. Polak: Ah oui. Voulez-vous avoir un vrai débat, M. le
ministre, là-dessus?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Non,
non.
M. Polak: Je suis prêt, M. le Président. Je suis
prêt à prendre une heure.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Les
questions qu'on pose s'adressent au président maintenant, et c'est le
ministre qui répond.
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
D'accord?
M. Clair: Sérieusement, M. le Président, sur la
question de l'article 33, à la suite de l'acquisition de certaines
compagnies de transport par des intérêts non
québécois, il avait été jugé à
propos, je pense, par tous les partis de l'Assemblée nationale vers 1979
de permettre à la Commission des transports du Québec, soit
proprio motu, soit encore sur demande du ministre, de faire enquête pour
savoir qui va réellement se porter acquéreur d'une entreprise de
transport, quelle qu'elle soit. Si cela est valable dans le domaine du
camionnage, je pense que cela peut également être valable dans le
domaine du taxi.
Je ne prête aucune intention, je donne cet exemple purement et
simplement à titre d'hypothèse. À supposer que Purolator
voudrait se porter acquéreur d'un permis de taxi, il pourrait être
à propos de se poser la question: Est-ce vraiment opportun que Purolator
commence à acquérir des permis de taxi? À ce
moment-là, le ministre, ou la commission proprio motu, pourrait faire
une enquête et conseiller le gouvernement ou l'Assemblée
nationale. C'est la raison pour laquelle, lorsqu'il y a achat, fusion,
consolidation, prise de contrôle, prise d'intérêt dans une
entreprise de transport, on a créé l'obligation d'en donner avis
à la commission et le pouvoir pour la commission de tenir des audiences,
de faire enquête, soit proprio motu, soit à la demande du
ministre. Je pense que l'Ontario dispose d'articles de loi semblables.
M. Bissonnet: Seulement une clarification à propos du mot
"location", à l'intérieur du premier alinéa: "par achat,
location". Quel sens donne-t-on au mot "location" dans cet article?
M. Clair: J'imagine que cela devait être surtout dans le
sens de l'activité de "leasing" qui se faisait par des compagnies de
transport. Par exemple, si un propriétaire de flotte...
M. Bissonnet: Oui.
M. Clair: ...qui est pleinement capitalisée,
c'est-à-dire qu'il est pleinement propriétaire de sa
flotte...
M. Bissonnet: Oui.
M. Clair: ...décide de la vendre, à toutes fins
utiles, et de la louer pour la faire fonctionner, pour générer
des liquidités, à ce moment-là, il devra en
prévenir la commission.
M. Bissonnet: C'est-à-dire que, si je comprends
bien...
M. Clair: C'est sous l'angle du "leasing" d'entreprises
complètes.
M. Bissonnet: Cela existe probablement dans l'industrie du taxi
dans la région métropolitaine où on loue un permis de
taxi; le propriétaire enregistre le véhicule au nom du
détenteur du permis de taxi et on lui paie une location de tant par
année. Je m'explique. M. X est propriétaire d'une autotaxi, il
loue le permis à M. Y qui, lui, achète la voiture et l'enregistre
au nom de M. X. Il y a des documents qui interviennent entre M. X et M. Y pour
stipuler que l'auto qui est immatriculée au nom de M. X appartient de
fait à M. Y et celui-ci paie une location mensuelle à M. X pour
utiliser son certificat d'immatriculation de taxi.
M. Clair: Effectivement, cela couvrirait ce cas, mais je pense
qu'il y a deux situations qui sont susceptibles...
M. Bissonnet: II y en a beaucoup qui font cela.
M. Clair: Oui, mais c'est une situation qu'on veut corriger.
C'est, d'ailleurs, la raison pour laquelle à un article plus loin on
permet le nantissement commercial.
M. Bissonnet: Je suis d'accord sur cela.
M. Clair: Alors, il y a deux situations qui sont susceptibles de
se produire. D'ailleurs, cela se produit même dans les très
grandes compagnies. Je vous donne, par exemple, la façon dont Air Canada
et, semble-t-il, Nordair procèdent actuellement pour
générer des profits artificiels. Elles sont pleinement
propriétaires d'un avion; elles le vendent à une compagnie de
"leasing" qui le leur loue tant par mois. L'avion vaut - je ne sais pas - 30
000 000 $. Air Canada, Nordair ou d'autres compagnies - Quebecair l'a fait
également, il n'y a pas de scandale là-dedans, on s'entend -
peuvent prendre un équipement de transport dont elles sont pleinement
propriétaires et qui vaut de l'argent, elles le vendent à une
entreprise de "leasing" et continuent à l'exploiter par un contrat de
location. Elle vont payer, mettons, 3 000 000 $ par année pour racheter
l'avion. Ce que cela a fait entre-temps, cela a généré 27
000 000 $ de liquidités dans l'entreprise pour procéder à
des opérations, comme cela peut se produire dans n'importe quel secteur
d'activités. Si, à un moment donné, une flotte de taxis se
retrouve complètement en "leasing", en location, il y a des chances que
le contrôle réel change de main parce que la compagnie passe
complètement entre les mains de ses créanciers. C'est une
première situation.
Une deuxième situation, c'est celle effectivement d'une personne
qui détient un permis de taxi et qui le loue à quelqu'un d'autre.
Bien souvent, c'est dans ces cas qu'il y a exploitation parce que la raison
pour laquelle une personne loue un permis de taxi plutôt que de
l'acheter, c'est qu'elle est incapable d'en financer l'achat. On ne veut pas
favoriser cela; au contraire, on cherche à l'éliminer. Cependant,
pour faciliter l'achat d'un permis de taxi, on permet le nantissement
commercial. C'est une institution financière publique reconnue qui
assurerait le financement plutôt qu'un "shylock".
M. Bissonnet: M. le Président, nous sommes bien d'accord
avec cette disposition du projet de loi de permettre le nantissement commercial
auprès des banques ou auprès d'autres prêteurs. Mais cette
situation, on la retrouve plus souvent qu'on ne le pense. Il y a,
évidemment, des personnes qui ne peuvent pas avoir un prêt de la
banque; alors, elles vont louer un permis d'immatriculation de taxi qui reste
au nom du propriétaire qui, lui, est payé tant par mois.
L'automobile est achetée au nom du propriétaire du permis de
taxi. Je ne peux pas vous dire combien il y en a, mais je sais qu'il y en a
quelques-uns.
M. Clair: Je ne peux pas vous dire, moi non plus, combien il y en
a, mais une chose dont on est sûr c'est qu'il y en a beaucoup trop. Si
une personne fait cela, c'est justement parce qu'elle est incapable d'avoir un
prêt personnel à la banque ou à la caisse suffisant pour
acheter. Bien souvent, le propriétaire réel du permis, lui,
exagère quant aux conditions de financement.
M. Bissonnet: C'est cela.
M. Clair: II demande des taux d'intérêt exorbitants,
usuraires...
M. Bissonnet: Même pas, c'est juste la location. (21
heures)
M. Clair: ...et la pauvre personne se fait exploiter. C'est
déjà interdit, on maintient l'interdiction. Cependant, pour
sortir ces gens des mains des "shylocks", ce qu'on fait, on permet le
nantissement commercial. Alors, il nous semble qu'on va améliorer la
situation. C'est la même chose également en ce qui concerne le
fait même si je n'ai jamais entendu dire qu'il y avait des
possibilités de cela - qu'une compagnie de flotte, par exemple, passe
complètement entre les mains d'une compagnie de "leasing" et qu'à
ce moment le propriétaire ne soit plus le même.
M. Bissonnet: C'est une possibilité que vous
émettez.
M. Clair: Oui.
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): L'article 33 est-il adopté?
M. Polak: À l'article 33, on parle d'achat, de location,
fusion, etc. L'article ne parle pas des considérations. Qu'arrive-t-il
si quelqu'un vend son taxi ou son permis de taxi pour 1 $ et autres
considérations valables? Je fais référence à la
deuxième partie de l'article 33, qui parle du fait que "toute personne
intéressée" peut demander à la commission de faire
enquête. Disons qu'il y a une femme qui a des problèmes dans son
mariage et que son mari a un permis de taxi. Cela arrive. Donc, pour justement
affaiblir sa situation financière, il transfère, vend,
cède son permis pour 1 $ et autres considérations. Sa femme
demande à la commission de faire enquête là-dessus, disant
que cela ne tient pas debout, que cette affaire vaut des milliers de dollars.
Je ne vois pas où est la protection dans un cas comme celui-là
pour la femme à l'article 33.
M. Clair: Je ne pense pas que la protection soit là, M. le
Président. La protection est plutôt... Je ne me souviens plus
exactement. Est-ce l'action oblique ou paulienne?
M. Polak: Oubliez la paulienne Cela prend quatre ans en Cour
supérieure.
M. Clair: Pardon? À ce moment, pour la protection d'un
créancier, qui voit un de ses débiteurs distraire des biens au
détriment de ses créanciers, ce n'est pas par le biais d'une loi
sur les transports qu'on va régler les problèmes de mariage, de
divorce et de séparation. C'est par le Code civil du Québec.
M. Polak: Oui.
M. Clair: Et c'est par le biais de l'action paulienne ou encore,
purement et simplement, au moment de la requête en pension alimentaire ou
encore de la division de la communauté ou de la société
d'acquêts que l'avocat de la partie va faire valoir cela.
M. Polak: Cela veut donc dire, M. le ministre, que si quelqu'un
présente un contrat attestant que, pour 1 $ et autres
considérations, il vend son taxi, son intérêt, son permis,
vous acceptez cela?
M. Clair: Ce n'est pas ce que je dis, M. le Président. Je
dis simplement au député de Sainte-Anne de se rappeler un peu ses
notions de droit les plus élémentaires.
M. Polak: Oui.
M. Clair: La Commission des transports du Québec ne
s'occupe pas des divorces et des séparations. Elle s'occupe, d'abord et
avant tout, des affaires de camion, de taxi, d'autobus et d'autobus scolaire.
Il peut bien arriver qu'une personne soit intéressée sur le plan
que le député fait valoir, mais, comme avocat, sur le plan
professionnel, jamais je ne conseillerais à une cliente d'aller devant
la Commission des transports pour faire valoir des droits dans une cause de
pension alimentaire.
M. Polak: Non.
M. Clair: Non, non. Elle irait devant un tribunal de droit
commun.
M. Polak: M. le ministre, s'il vous plaît! Apparemment,
vous connaissez bien le droit du transport, mais vous ne connaissez rien dans
le droit marital. Je vais vous donner des exemples. D'accord?
Une femme est mariée à un chauffeur de taxi, à un
propriétaire de taxi.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Une
minute!
M. Polak: Non, M. le Président, Excusez-moi. Tout de
même, comment vais-je faire dans cette situation? L'article 33 dit:
"Toute personne intéressée". Que voulez-vous faire avec cela? Si
quelqu'un, pour frauder ses créanciers, y inclus sa femme,
transfère son taxi, son permis de taxi, le taxi, pour 1 $ et autres
considérations, M. le ministre Clair dit donc: II n'y a rien là.
Arrangez-vous. Prenez une action paulienne. Peut-être que cela suffisait
dans votre temps à Drummondville, devant l'aide juridique, je ne sais
pas. Cela prend trois ans devant la Cour supérieure. S'il vous
plaît, soyons raisonnables!
J'aurais une chose à dire: II y a beaucoup de lois et beaucoup de
dispositions qui protègent justement, dans une telle situation, la
personne qui peut dire: Avant que vous, la Commission de transports, acceptiez
un transfert, j'ai quelque chose à dire. C'est ce que j'ai lu à
l'article 33. Vous êtes toujours là pour protéger la petite
victime, mais montrez donc que vous êtes prêts à le faire.
Si vous n'êtes pas prêts à le faire, on va le dire
directement. Si vous voulez vous moquer et dire: Prenez donc une autre action,
nous ne sommes pas là pour protéger les droits matrimoniaux, ce
que vous dites sera bien enregistré. Je suis sérieux. Quand on
parle de "toute personne intéressée", je parle justement du cas
de quelqu'un - parce que je suis allé en Cour supérieure,
où le juge est obligé de fixer la pension alimentaire
exigée d'un chauffeur de taxi. Combien gagnez-vous? Il ne gagne rien. Il
n'a rien. Rien. Il avait un beau taxi, il y deux semaines et il n'a plus
rien.
Je demande donc qu'on change la loi. Est-ce qu'il y a moyen de le
prévoir? Ce
n'est pas une demande inutile ou infantile, où tout le monde doit
rire, même le petit gars en arrière de vous, parce que je suis
sérieux. Je pense à protéger la petite victime.
Comprenez-vous? À Drummondville on va bien comprendre cela à
l'aide juridique. J'aimerais bien avoir une réponse bien normale. En
vertu de l'article 33, c'est "toute personne intéressée". Une
femme qui sait que son mari est en train de lui enlever ce qui lui reste - cela
veut dire le petit actif, le taxi, le permis de taxi - a-t-elle le droit
d'aller à la Commission des transports et dire: S'il vous plaît,
bloquez ce transfert parce qu'il n'y a rien là? C'est pour 1 $ et autres
considérations. Ce transfert de taxi est fait entre cousins au
détriment de mes droits. Nous sommes assez évolués pour
dire qu'on veut voir ce qui se passe. J'aimerais avoir une réponse et
pas un petit sourire.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): M. le
ministre.
M. Clair: M. le Président, je vais essayer d'être
calme et de reprendre mon explication. Il faut bien lire l'article 33 dans le
contexte dans lequel il est proposé: "Toute personne ou
société qui se propose d'acquérir, directement ou
indirectement, par achat, location, fusion, consolidation ou autrement un
intérêt dans l'entreprise d'une personne qui effectue du transport
par taxi, doit donner avis à la commission de l'acquisition
proposée." Cela me semble assez simple.
M. Polak: Parfait:
M. Clair: "La commission - de son côté - peut,
même en l'absence d'avis, de son propre chef ou sur demande du ministre
ou de toute personne intéressée..." La première question
à se poser, c'est intéressée par rapport à quoi?
Intéressée par rapport à l'acquisition, la cession, le
transfert d'un permis de taxi. L'interprétation de cette loi va se faire
dans le contexte d'une loi sur les transports. Est-ce que la commission
pourrait considérer que l'épouse d'un propriétaire de
permis de taxi est une personne intéressée au sens de la loi?
Peut-être.
M. Polak: Pour moi, oui.
M. Clair: Mais une chose est certaine, cependant. Pour fins de
faire reconnaître les droits d'une femme ou d'un conjoint sur la valeur
d'un permis de conduire, vous ne ferez jamais accroire à d'autres
avocats que vous-même que le tribunal le plus opportun, le forum le plus
opportun, c'est la Commission des transports du Québec. Le forum le plus
approprié, ce sont les tribunaux de droit commun. C'est à eux de
faire la preuve qu'il existe un marché pour des permis de taxi en venant
faire témoigner des gens qui vont venir dire: J'ai vendu mon permis 12
000 $, moi je l'ai vendu 7000 $, moi je l'ai vendu 15 000 $, peu importe. Le
tribunal de droit commun va en venir à la conclusion qu'il y a eu
spoliation ou diminution du patrimoine du conjoint sans raison valable.
Peut-être que l'épouse réussirait à
empêcher la cession ou le transfert du permis, mais cela ne lui donnera
pas du "cash" pour sa pension alimentaire ou pour le règlement de la
société ou de la communauté de biens. Cela va se passer
devant le tribunal de droit commun.
M. Polak: Je n'ai pas dit cela.
M. Clair: Alors, une "personne intéressée" est une
personne intéressée au sens de la Loi sur les transports et non
pas une personne intéressée soit au sens de la Loi sur les
divorces qui est de juridiction fédérale ou encore au sens du
Code civil. Mais je pense qu'on s'éloigne du sujet.
M. Polak: Non, non, on ne s'éloigne pas. M. le
Président, le ministre parle de 12 000 $ et 15 000 $ pour un permis de
taxi. Qu'est-ce qui arrive si quelqu'un vend cela avec contrat écrit
devant notaire pour 1 $ et autres considérations? Il ira devant la
commission et dira: Voici mon contrat fait en bonne et due forme. Je vends mon
permis pour 1 $ et autres considérations. Qu'est-ce qui arrive?
M. Clair: C'est ce que je vous dis. À supposer,
premièrement, que cela se produise; deuxièmement, que la personne
soit considérée comme une partie intéressée et,
troisièmement, que la commission dise: Effectivement, M. Polak, vous ne
pouvez pas vendre votre permis de taxi pour 1 $, cela vous donne quel pouvoir
d'exécuter quel jugement? Aucun. Tout ce que vous pouvez faire, c'est
empêcher le transfert.
M. Polak: C'est certainement important, parce que, dans ce
cas-là, mon permis de taxi reste mon patrimoine.
M. Clair: Mais quel moyen avez-vous d'exécuter un jugement
qui condamnerait à 10 000 $ de pension alimentaire, montant forfaitaire?
Vous ne pourrez absolument pas l'exécuter sur la base d'un jugement de
la Commission des transports du Québec. C'est l'enfance de l'art.
M. Polak: Cela veut dire, M. le ministre, qu'en vertu de
l'article 33, de la manière que vous l'interprétez, il peut y
avoir un transfert fictif qui ne vaut rien pour 1 $ et autres
considérations et vous dites: II n'y a pas de problème, que
le
créancier s'arrange autrement.
M. Clair: M. le Président, ce n'est pas ce que je dis. Ce
que je dis, je le répète pour la dernière fois, c'est que
vous pourriez peut-être effectivement empêcher le transfert. C'est
vrai, mais toujours en fonction de la Loi sur le transport par taxi, cela ne
règle systématiquement rien en ce qui concerne les droits
alimentaires ou de partage d'une communauté de biens ou d'une
société d'acquêts entre deux personnes. Vous allez,
effectivement, peut-être pouvoir empêcher le transfert ou
l'acquisition, mais c'est tout, absolument tout. Si vous n'avez pas fait faire
d'évaluation du permis et que vous n'êtes pas en mesure
d'exécuter votre jugement de la Cour supérieure sur le permis,
vous êtes Gros-Jean comme devant.
M. Polak: Si j'ai bien compris, l'idée de donner avis
à la commission n'est qu'un détail technique. Moi, je suis
propriétaire, vendeur; je vends, je cède, je loue, je fais
n'importe quoi aussi légalement que possible, si je veux, et la
commissiosn est là pour recevoir l'avis. C'est cela que vous dites
à l'article 33. J'aurais espéré que vous disiez qu'il faut
tout de même que cela soit basé sur quelque chose qui a du
sens.
Il y a une valeur. Je ne dis pas que la valeur commerciale qui existe
doive être acceptée, mais je voudrais que ce soit une transaction
qui ait du bon sens, qu'il y ait quelque chose, une considération
derrière elle. Si j'étais la commission, pour 1 $ et autres
considérations, je n'accepterais pas un transfert comme celui-là.
Mais M. le ministre Clair ne dit rien. Arrangez-vous, acceptez n'importe quoi.
Qu'ils s'arrangent autrement après.
M. Clair: Le député ne comprend pas,
M. le Président. Ce n'est absolument pas ce que j'ai dit, mais je
ne reprends pas l'explication.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): D'accord.
J'appelle l'article 33. Est-il adopté?
Une voix: Adopté. M. Polak: Non.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Un
instant.
M. Polak: Excusez-moi.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Sur
division ou...
Une voix: Sur division.
M. Polak: On va en envoyer une copie au mouvement
féministe.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
33 est adopté sur division. J'appelle l'article 34.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
34 est adopté. J'appelle l'article 35.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
35 est adopté. J'appelle l'article 36.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
36 est adopté. J'appelle l'article 37.
M. Bissonnet: Une explication, M. le ministre, sur les
mots...
M. Clair: L'article 37?
M. Bissonnet: ..."est visé par une acquisition
préjudiciable à l'intérêt public." Qu'entendez-vous
par cela?
M. Clair: Un instant. C'est la même notion que celle qui se
retrouve, en général, dans le domaine des transports, dans la Loi
sur les transports. D'accord?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
37 est adopté. J'appelle l'article 38 et nous avons ici un amendement
qui se lit comme suit:
L'article 38 est modifié par l'addition des alinéas
suivants: "Toutefois un permis peut faire l'objet d'un contrat par lequel son
titulaire s'engage, envers un mandataire désigné par
décret du gouvernement, à participer à un programme de
réduction du nombre de permis. "Lorsque la commission est avisée
qu'un permis de taxi a fait l'objet d'un contrat prévu dans le
deuxième alinéa elle ne peut, sans le consentement du mandataire,
transférer ce permis à un tiers. "La commission peut, sur demande
du mandataire, révoquer tout permis qui a fait l'objet d'un contrat
prévu par le deuxième alinéa".
M. Clair: Cet amendement peut paraître compliqué, M.
le Président, mais, en fait, ces additions ont été
effectuées à la suite d'une consultation de l'industrie du taxi
pour permettre l'implantation de programmes
de réduction du nombre de permis. Elles sont
complémentaires à celle qui est apportée à
l'article 60.8.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Avez-vous
des commentaires concernant les amendements? Oui, M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Oui, sur l'article 38 et les amendements. Je voudrais
savoir quelle est la raison pour laquelle on protège la situation de
vente conditionnelle où le propriétaire se réserve le
droit de propriété. Tout à l'heure, à l'article 33,
on accepte un transfert pour 1 $ et autres considérations. C'est
accepté. Vous avez dit, à l'article 33, que cela se fait et qu'on
ne peut rien faire contre cela. Soudainement, on tombe à l'article 38 et
on commence à avoir toutes sortes d'objections contre une vente à
tempérament ou un contrat de vente conditionnelle. Quelle est la
différence? (21 h 15)
M. Clair: M. le Président, on reprend le débat sur
l'article de tantôt. Ce n'est pas ce que j'ai dit. Je n'ai jamais dit que
la commission accepterait un transfert pour 1 $ et autres
considérations. Ce n'est pas ce que je disais. Ce n'était pas la
question du député, d'ailleurs.
La raison pour laquelle nous proposons ces amendements, c'est que nous
voulons faciliter l'introduction d'un programme de réduction du nombre
de permis de taxi sur la base de la proposition du COPEM, à savoir qu'un
fiduciaire, un mandataire du gouvernement pourrait se voir confier
l'administration d'un montant d'argent à la suite des cotisations des
propriétaires de taxi.
Pour éviter le problème de surenchère que soulevait
le député de Jeanne-Mance, des gens ont imaginé une
formule assez intelligente qui prévoit qu'un titulaire d'un permis de
taxi pourrait vendre son permis, mais continuer à l'exploiter
jusqu'à ce que le nombre prévu de rachats de permis ait eu lieu
de sorte que, si l'objectif est de racheter 1000 permis, ceux-ci sont
rachetés un par un. Même s'ils sont rachetés, le titulaire
peut continuer à l'utiliser jusqu'au jour où le contrat prend
effet pour éviter précisément de la surenchère.
Alors, c'est vrai que le premier paragraphe de l'article 38
établit qu'un "permis de taxi ne peut faire l'objet d'un droit de
revendication ou d'un contrat en vertu duquel le cédant demeure
titulaire du permis jusqu'au parfait paiement. C'est la règle
générale pour éviter le problème auquel on faisait
référence précédemment, à savoir la location
à cause de l'incapacité de financer. Mais les trois prochains
alinéas, ceux de l'amendement, viennent prévoir la
possibilité que, si un mandataire, un fiduciaire en quelque sorte est
nommé et administre un fonds, à ce moment-là, l'article
38, premier alinéa, ne s'applique pas.
Je ne sais pas si je m'exprime pour me faire comprendre.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): On est
toujours sur l'amendement.
M. Clair: C'est basé sur la proposition du COPEM.
M. Bissonnet: Évidemment, on parle de la façon
d'agir du mandataire quant au montant qui sera perçu quitte à
payer les permis qui seront rachetés éventuellement.
M. Clair: La proposition du COPEM prévoit que le premier
qui aurait vendu son permis, devrait recevoir le même montant d'argent
que le dernier qui le vend. Mais, entre-temps, pour ne pas créer de
spéculation, les permis rachetés demeureraient en circulation, en
exploitation jusqu'à ce que le nombre prévu de rachats soit
atteint.
M. Bissonnet: Conditionnel à ce que quelqu'un vende son
permis de taxi au mandataire, tel que prévu.
M. Clair: C'est ça.
M. Bissonnet: Mais, en pratique, c'est autre chose qui va se
passer.
M. Clair: Non, parce que ce qui va se passer ici, tout ce que
viennent dire les trois alinéas, c'est qu'il peut se produire des cas
où, par exemple, une personne décède pendant la
période intérimaire. Il serait normal qu'à ce
moment-là le mandataire puisse autoriser ou, en quelque sorte, signaler
son nihil obstat à la commission pour que le permis soit
transféré temporairement.
M. Bissonnet: Si quelqu'un, M. le ministre, décède,
qu'on est dans un programme de réduction de permis, si on n'en
connaît pas les normes, les règlements - évidemment, si un
mandataire, tel que prévu à cet article récupère
100 permis de taxi, il en reste 1900 autres à récupérer
-et que le mandataire est bien conseillé, on attendra pour voir les
règlements et de quelle façon les permis seront
réduits.
En ce sens, je m'explique. Le mandataire récupère, disons
100 permis qui lui ont été offerts de façon volontaire.
Les gens qui sont dans l'industrie du taxi dans la région de
Montréal, il y en a 5800. S'il y en a 100 qui s'adressent au mandataire
et que lui, avec une contribution qu'on ne connaît pas encore de chaque
détenteur de permis de taxi, récupère et rachète
ces
permis-là, il est bien évident que, si quelqu'un
décède, comme vous le mentionnez, il y a une possibilité
pour la succession d'offrir le permis de taxi au mandataire, tel que
prévu dans ce projet de loi.
Normalement, aussi longtemps qu'on ne connaît pas les
règles qui s'appliqueront à la réduction des 1900 autres
permis de taxi... Où va-t-on commencer par les réduire? On ne
touchera pas à l'artisan; du moins, j'espère qu'on ne touchera
pas à celui qui gagne sa vie avec son permis de taxi. Il y a,
évidemment, ceux qui veulent se libérer et le vendre au
mandataire qui agit au nom de tous les propriétaires de taxi d'une
agglomération donnée. Il y a le problème des flottes, mais
on ne sait pas, ni vous, ni moi, au moment où on se parle, de quelle
façon on va appliquer le mécanisme. Si on décide que, dans
l'agglomération A-11, on récupère 1600 permis, il est bien
évident, selon l'article 38 premier paragraphe - je sais que c'est la
pratique actuelle, on vend le permis de taxi et, tant qu'il n'est pas
payé, c'est le cédant qui demeure propriétaire pour la
Commission des transports - va quand même spécifier que "le
cédant demeure titulaire jusqu'au parfait paiement". Il n'y a pas de
problème, je suis d'accord avec cela. Lorsqu'on arrive au
deuxième paragraphe, on prévoit le rôle du mandataire. Je
suis bien d'accord sur le rôle du mandataire, mais je ne suis pas
d'accord avec toutes les suggestions du rapport du COPEM. Je trouve que c'est
normal qu'on fasse cela, mais, lorsque quelqu'un décède, si le
mandataire est conseillé par un notaire, compte tenu de la
spéculation qu'il y aura, il attendra peut-être.
M. Clair: C'est justement là qu'est l'avantage de la
suggestion du COPEM. Plutôt que de racheter des permis et de les
éliminer un à un, par blocs de 10, 20 ou 50, le COPEM
suggère que le gouvernement nomme un fiduciaire, un mandataire, qui
administre les sommes réunies par les cotisations et qu'il commence
à faire signer des contrats d'extinction des permis, mais des contrats
qui comportent, cependant, le droit de continuer l'exploitation du
permis...
M. Bissonnet: Jusqu'à une date donnée.
M. Clair: ...jusqu'à une date donnée,
c'est-à-dire jusqu'au moment où on considère qu'on a
atteint le nombre maximal de permis. Si quelqu'un est déjà
décédé et que le permis de taxi est dans la succession,
c'est à la succession de décider si, oui ou non, elle transige
avec le fiduciaire. Si, par ailleurs - et c'est le cas qu'on a voulu
prévoir - quelqu'un a déjà signé un contrat et que
le cédant, le titulaire du permis décède, on vise
simplement à permettre au mandataire, par le paragraphe 2, d'autoriser
la commission à transférer le permis pour le temps qu'il reste.
À toutes fins utiles, ce sera pour trois mois ou pour quelques
semaines.
M. Bissonnet: On parle peut-être de plus longtemps que
cela, si vous voulez.
M. Clair: Cela dépendra du temps qu'il faudra.
M. Bissonnet: Ça peut prendre pas mal d'années.
M. Clair: II y a une étude pas mal sérieuse qui a
été faite par le COPEM et on en vient à la conclusion -
remarquez que je trouve cela très optimiste - que, dans une
période de six mois, on est capable d'éteindre 2000 permis. Je
pense que 2000 permis seraient un grand nombre, dans un premier temps.
M. Bissonnet: II faut de l'argent. Il faut que les gens soient
capables de payer le montant qu'on demande.
M. Clair: Ça prendrait effectivement beaucoup d'argent et
je trouve cela très optimiste. Si, dans un an, 1000 permis pouvaient
être éteints, je pense que ce serait déjà
considérable; même 500 serait un nombre très important.
M. Bissonnet: C'est sûr que même 500 permis de taxi
de moins, ce serait un nombre très important. Il demeure qu'on ne
connaît pas la relation de spéculation qu'il peut y avoir
là-dessus.
M. Clair: II n'y en aurait pas, justement, si les permis
demeuraient en vigueur jusqu'à un jour donné et si on assurait
que le premier qui vend recevra le même montant que le dernier.
M. Bissonnet: C'est une façon de l'éviter.
M. Clair: Mais, dès qu'un programme de réduction de
permis se mettrait en marche...
M. Bissonnet: Ils vont être offerts moins vite parce qu'ils
vont attendre ceux qui restent en application. Les permis vont augmenter
considérablement, c'est certain.
M. Clair: ...cela créerait une tendance à la
hausse.
M. Bissonnet: C'est tout le problème que l'on a avec
cela.
M. Clair: C'est cela.
M. Bissonnet: Pas d'objection, M. le
Président, sur l'article 38.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors,
l'amendement est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
l'article 38, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): J'appelle
l'article 39.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
39 est adopté. J'appelle l'article 40.
Permis de chauffeur de taxi
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
40 est adopté. J'appelle l'article 41.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
41 est adopté. J'appelle l'article 42.
Tarification
M. Bissonnet: C'est qu'on fait référence
communément dans le transport par taxi aux "runs" de lait, comme je vous
l'ai expliqué à l'Assemblée nationale lors de
l'étude en deuxième lecture. Habituellement, dans ce genre de
transport, le propriétaire d'une auto-taxi fait un prix différent
que le prix au taximètre. Ce qui arrive, c'est que, lorsqu'un usager
trouve un chauffeur de taxi à son goût et qu'il prend le taxi tous
les matins, il va lui proposer: Bien, écoute, viens me chercher tous les
matins et le chauffeur de taxi lui-même va lui faire un prix forfaitaire
pour les quatre ou cinq jours par semaine où il va aller le chercher.
Évidemment, cet arrangement va à l'encontre du tarif par
taximètre. Quelle est l'intention du ministre en ce qui a trait à
la légalisation de ce transport qui a toujours existé et qui
existera toujours?
On parle d'un contrat écrit. Je n'en vois pas la
nécessité, mais vous nous avez informé que les ligues de
taxi voulaient avoir cela. Je ne sais pas pourquoi. Mais de là à
ce que celui qui prend un taxi tous les jours, au moyen d'une entente avec un
propriétaire de taxi, signe un contrat écrit... Je n'ai pas
parlé d'un contrat notarié. C'est une formule, il va signer une
formule. Il y aura une réticence sûrement de la part de l'usager
à signer un contrat, parce qu'il va penser qu'il s'engage à
voyager éternellement avec lui, ce qui n'est pas le cas. Lorsqu'on veut
légaliser ce transport qu'on appelle communément dans le
métier de "run" de lait, est-ce qu'on veut s'en tenir au tarif du
taximètre?
Si on ne veut pas s'en tenir à cela, nous voudrions rayer - on en
fait un amendement - à la troisième ligne du deuxième
alinéa: "Ce transport par taxi doit alors faire l'objet d'un contrat
écrit." Il faudrait annuler cela et ajouter: Toutefois, avec
l'autorisation générale ou spéciale de l'organisme qui a
fixé les taux et tarifs, il peut être effectué à un
prix différent. C'est pour être conforme parce qu'on a des prix
qui seront fixés par la CUM ou par le gouvernement en vertu d'un
règlement, lorsqu'il n'y a pas d'option qui est faite par les MRC. Si on
veut en arriver légalement à un tarif différent pour
préconiser ce transport personnifié, si on peut l'appeler comme
cela, il faudrait à ce moment-là, si on veut un contrat
écrit, une formule écrite entre l'usager et le chauffeur de taxi,
qu'il y ait un prix différent. Il faudrait qu'il y ait
possibilité que ces prix soient acceptés à
l'intérieur du mécanisme du projet de loi.
M. Clair: M. le Président, je pense que la formule que le
député propose serait probablement même plus lourde que
celle que nous proposons parce qu'il faudrait, à toutes fins utiles,
qu'il y ait, si je comprends bien, une autorisation plus souvent
spéciale que générale de pouvoir transporter en dehors du
tarif, à la condition que l'autorité ait fixé un prix
différent de celui de la tarification, alors que nous, nous voulons
laisser jouer les forces du marché, mais en nous assurant, cependant,
que la "run" de lait, que le taxi à contrat, ne vienne pas
progressivement remplacer le taxi privé avec taximètre. (21 h
30)
C'est la crainte qui animait la Fédération des ligues de
taxi lorsqu'elle a demandé qu'effectivement le transport à
contrat en dehors de la tarification fasse l'objet d'un document minimal
attestant qu'il existe effectivement une certaine régularité dans
le transport à contrat, pour ne pas venir miner la rentabilité de
l'industrie du taxi, mais vraiment contribuer à développer de
nouveaux marchés. Maintenant, je pense que la façon dont cela
devrait se faire, cela devrait être l'équivalent d'un formulaire
pas plus compliqué que cela qui vise simplement à faire en sorte
que l'on s'assure qu'il n'y ait pas de marché noir, si on veut, dans la
tarification et dans l'utilisation du taximètre et que, finalement, tout
le monde puisse prétendre qu'il fonctionne avec un contrat verbal en
dehors du taximètre. Je continue
de croire, mesurant les inconvénients de l'un par rapport aux
inconvénients de l'autre, qu'il est préférable que ce soit
avec un contrat.
M. Bissonnet: Si on lit cet article, une personne qui voyage avec
le même taxi à tous les matins, c'est sûr qu'elle n'aura pas
le même tarif, c'est normal. Évidemment, si c'est un voyage de
2,10 $, le chauffeur de taxi ne le prendra pas, mais si c'est un voyage de 10 $
tous les matins, une "run" de lait, c'est un voyage payant. Si le chauffeur de
taxi doit être là à 8 heures, il doit prévoir vers 7
h 15 qu'il faut qu'il soit là à 8 heures. Cela veut dire qu'il ne
peut pas prendre d'autres voyages qui seraient plus payants. S'il en a un
à l'aéroport à 7 h 45, il ne peut pas y aller; il faut
qu'il soit là à 8 heures. Si cela coûte 10 $ par voyage, il
ne lui demandera pas 10 $. J'ai un client que je vais chercher tous les matins,
c'est un bon gars; je le mène régulièrement. Je perds des
voyages pour le mener, mais cela fait mon affaire parce que c'est un voyage
garanti que j'ai tous les jours. J'ai, comme tous les chauffeurs de taxi, une
"pagette"; c'est du marketing, faire du taxi. Il y en a qui ont des clients
réguliers comme cela et qui font juste cela. Ils seront obligés
maintenant d'aller devant l'organisme qui a fixé les tarifs, soit la CUM
si Montréal applique cela, et de demander l'autorisation chaque fois.
S'il a dix clients comme cela...
M. Clair: Non, non.
M. Bissonnet: Qu'est-ce que c'est?
M. Clair: II pourra avoir une autorisation générale
très facilement, j'imagine. Maintenant, ce qui va se passer, c'est
simplement qu'il y aura un minimum de contrat écrit entre les deux
parties. Je n'ai pas reproché au député d'avoir cette
intention, mais cela ne demande pas un contrat très compliqué; un
contrat peut même être verbal et on le sait... Mais on dit un
minimum, afin de s'assurer que ce marché ne se développe pas au
détriment du marché traditionnel et que les gens n'en viennent
tous à demander au chauffeur de négocier le prix de la course.
S'il n'y a pas un minimum de contrat, à savoir que, pour aller du 147
rue Lindsay tous les matins au 2, rue Prince-Claude, cela coûte 7 $ quand
je requiers vos services, il y a un risque que les courses de taxi deviennent
négociables. C'est ce que la Fédération des ligues nous a
dit et c'est pour cela qu'elle nous a demandé que le transport, dit
"run" de lait, par taxi fasse l'objet d'un minimum de formalisme.
M. Bissonnet: M. le Président, vous avez parlé d'un
contrat verbal...
M. Clair: Non, j'ai dit: En droit civil, un contrat peut
être verbal ou écrit.
M. Bissonnet: II est toujours verbal dans ces cas-là.
M. Clair: Dans ce cas-là, il est verbal.
M. Bissonnet: Pensez-vous qu'un citoyen - pensez-y comme il faut
- va signer un contrat avec un chauffeur de taxi pour qu'il vienne le chercher
tous les matins à un endroit précis? Pensez-vous cela?
M. Clair: II y a des types de contrats qui s'appellent des
contrats d'adhésion.
M. Bissonnet: Là, on parle de taxi. Écoutez, ce
n'est pas la fin du monde.
M. Clair: Je sais.
M. Bissonnet: Quand vous étiez avocat et que vous preniez
un taxi, si vous alliez tous les jours à la même place et à
la même heure, vous auriez dû passer un contrat avec lui? Voyons
donc, ça n'a pas de sens.
M. Clair: À mon avis, vous voyez ce contrat comme
étant quelque chose de beaucoup trop complexe.
M. Bissonnet: Non, non, je ne pense qu'à une feuille sur
laquelle on peut lire que Jos Bleau vient me conduire tous les matins et pour
tel montant. Pensez-vous que le gars va signer cela?
M. Clair: Bien voyons donc, pourquoi pas?
M. Bissonnet: Bien voyons donc!
M. Clair: Autrefois, les garagistes ne signaient pas
d'estimation; maintenant, ils en signent.
M. Bissonnet: Oui, mais on ne parle pas d'un garage, on parle
d'un taxi.
M. Clair: Je le sais.
M. Bissonnet: C'est un service de transport. Quand vous prenez
l'autobus Voyageur, vous ne signez pas de contrat, même si vous le prenez
tous les matins à 8 heures.
M. Clair: Non, parce que l'autobus Voyageur me transporte
à une tarification prévue par règlement et
approuvée par la CTQ. Cependant, si je nolise un autobus de Voyageur,
là, il va intervenir un contrat. C'est un peu le même cas. Dans le
fond, il s'agit de noliser un moyen de transport.
Le député de Jeanne-Mance ne semble pas comprendre que
c'est à la demande même de la Fédération des ligues
de taxi et dans l'intérêt des propriétaires de taxi de
développer un nouveau marché, mais que ce nouveau marché
ne soit pas un cheval de Troie pour venir miner la rentabilité de la
tarification.
M. Bissonnet: Moi, je vais vous dire une chose. Parlez-moi de la
Fédération des ligues de taxi! On oblige les propriétaires
de taxi à être membres. Le propriétaire d'un taxi n'a
même pas le choix d'être membre ou non; pour rentabiliser la ligue,
pour que la ligue vive, on oblige, par la loi, les propriétaires de taxi
à être membres. M. le ministre, faites donc un tour par là.
Prenez donc deux bons jours pour aller sur les "stands", à
Montréal, et demandez aux chauffeurs de taxi ce qu'ils pensent de la
ligue et de la Fédération des ligues de taxi. Vous allez
être surpris. Ils paient 70 $, mais qu'ont-ils en retour? Depuis quatre
ans, qu'est-ce qu'ils ont eu pour 70 $? Posons-nous la question. Demandez aux
chauffeurs de taxi s'ils vont faire signer un contrat avec leur client? Pas du
tout, ils respectent trop leur clientèle.
J'ai déjà fait du taxi et jamais je n'aurais
demandé à un client que je vais chercher tous les jours de me
signer un contrat. Il ne s'en signera pas, de contrat. Pourquoi la
Fédération des ligues de taxi a-t-elle demandé cela? Je me
pose la question.
M. Clair: Je dirai au député qu'il n'y a pas que la
Ligue A-11 au Québec.
M. Bissonnet: Je ne parle pas seulement de la Ligue A-11, je
parle aussi de la ligue de Québec. Pensez-vous que les gars de la Ligue
A-36 qui vont venir chercher un député tous les vendredis
à 19 heures vont vous demander de signer une entente, un contrat - pas
une grosse formule, rien de notarié - stipulant: "Je, Michel Clair,
m'engage - je ne connais pas la formule - à payer un montant de 13 $ -
au lieu de 15 $ - pour aller à l'aéroport de L'Ancienne-Lorette"?
Pensez-y, M. le ministre!
Ce n'est pas parce que la Fédération des ligues de taxi
vous a demandé qu'il y ait un contrat écrit que cela veut dire
que cela a du sens. La Fédération des ligues de taxi, c'est
quoi?
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): M. le
ministre.
M. Clair: Le député de Jeanne-Mance peut avoir ses
opinions au sujet des dirigeants...
M. Bissonnet: Je parle à des chauffeurs de taxi tous les
jours.
M. Clair: ...de la Fédération des ligues de taxi.
Je lui signalerai simplement qu'un bon nombre des dirigeants de la
Fédération des ligues de taxi sont justement en poste dans les
ligues qui fonctionnent bien au Québec. À ce titre, je leur
accorde un certain intérêt et j'ai toujours traité
très respectueusement le président des ligues. Je n'ai jamais
envoyé promener personne; j'ai toujours écouté les
dirigeants de la fédération et de toutes les ligues qui ont voulu
s'adresser à moi. On a beau se penser le nombril du monde, ces
gens-là aussi vivent de l'industrie du taxi et ils s'en occupent
activement en donnant bien souvent bénévolement leur temps et
leurs énergies au développement de l'industrie du taxi, en
négociant, comme ils l'ont fait, un contrat collectif d'assurance, en
venant en commission parlementaire, ici, en acceptant d'accorder toute leur
collaboration - j'ai pu en bénéficier - tant à la
rédaction des Nouvelles avenues pour les taxi qu'en aidant le GRTM, le
Groupe de travail sur la rentabilité du taxi à
Montréal.
À la page 22 du mémoire de la Fédération des
ligues de taxi - c'est un mémoire imposant, c'était l'un des plus
intéressants qu'on ait eus en commission parlementaire - on dit: "En ce
qui concerne les contrats avec organismes divers ou clients individuels (entre
parenthèses, "run" de lait pour qu'on s'entende tous sur quoi on parle)
seuls les contrats signés entre les entreprises et les compagnies de
service devront être légalisés, un propriétaire ne
pourra jamais prendre entente avec un client pour lui donner ce service. Il
devrait être demandé que le gouvernement offre une formule de
contrat uniforme sur tous les marchés, mais avec copie remise au
contractant seulement."
Elle poursuit ses explications et celle qu'elle donne est fort simple:
"Si on ne procède pas de cette façon, si n'importe qui peut
convenir n'importe quand qu'on peut faire une course en taxi en dehors de la
tarification du taximètre, il y a un risque que les clients se mettent
à négocier en tout temps avec un chauffeur de taxi pour n'importe
quelle course et que cela contribue à miner davantage la
rentabilité du taxi plutôt que de l'améliorer." Cela se
comprend par n'importe quel chrétien, il me semble.
M. Bissonnet: M. le Président, à la suite des
commentaires du ministre, je comprends qu'on ait des appréhensions,
mais, quand on parle de "run" de lait, on parle d'un client régulier.
Régulier, comprenez-vous? Demandez-le à n'importe quel chauffeur
de taxi qui a un client régulier, cela fait son affaire. Ce n'est pas au
détriment de l'industrie du taxi. Il y a une amitié qui se
développe entre un client et son chauffeur de taxi. Cela n'a pas de
bon
sens de faire signer un contrat. Des clients de "run" de lait, cela ne
court pas les rues.
M. Clair: Justement, cela ne fera pas 342 000 contrats à
signer.
M. Bissonnet: Non, non, cela ne court pas les rues et cela n'a
pas de bon sens. Je respecte très bien le président de la
Fédération des ligues de taxi, mais je vous dis que les
chauffeurs de taxi, en très grande moyenne, ne feront pas signer de
contrat. Je vous le dis.
M. Clair: M. le Président, s'ils ne le font pas, ils
contribueront à miner la rentabilité de leur propre
industrie.
M. Bissonnet: Non, non. Quand vous prenez un taxi et que vous
demandez un reçu, lorsqu'on l'a, souvent, on n'a pas la date.
Évidemment, on marque le montant et il signe. Mais est-ce que tous les
détails sont inclus là-dedans? On est dans un marché de
vitesse. Je respecte très bien le président. Je ne sais pas si
vous avez fait une enquête ou si vous avez vérifié
auprès des artisans, des chauffeurs de taxi et de l'industrie, mais nous
allons certainement nous opposer à cela.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
D'accord. Il y avait le député de Sainte-Anne qui voulait
intervenir.
M. Polak: Au même article 42, on dit que le transport "peut
être effectué à un prix différent." J'imagine que
c'est un prix moindre que celui conforme aux tarifs en vigueur. Quel serait le
sens d'avoir un prix différent à moins qu'il ne soit moindre?
À l'article 42, on stipule "avec l'autorisation générale
ou spéciale de l'organisme qui a fixé les taux et tarifs".
J'imagine que cela veut dire qu'il faut en obtenir l'approbation. Est-ce que
cela veut dire que n'importe quel prix différent est acceptable? Disons
que je prends souvent un taxi de l'aéroport à l'Assemblée
nationale. Je suis à l'aéroport, je prends le taxi et je dis: Je
vais à la porte de la bibliothèque. Cela coûte environ -
cela varie un peu - 14 $, 15 $ ou 16 $. Si je trouve quelqu'un qui me dit: Je
vous fournirai ce transport pour un prix global, fixe, de 13 $, par exemple,
est-ce qu'un autre chauffeur de taxi peut, subséquemment, me dire:
J'aimerais bien avoir ce contrat, je vais le faire à 12 $, pas à
13 $? Où est la limite? Selon l'autorisation générale ou
spéciale qui est accordée, est-ce qu'on peut aller plus bas?
Quelles sont les règles du jeu là-dedans?
M. Clair: C'est justement pour éviter ce que le
député dit que, par exemple, des gens qui voyagent
régulièrement en taxi entre l'aéroport et le parlement,
mais qui ne sont pas des clients réguliers tous les matins avec un
contrat en bonne et due forme, puissent se mettre à jouer les
propriétaires de taxi les uns contre les autres pour les faire
travailler en deçà de la tarification. Vous ne pourriez pas le
faire, ce serait illégal. (21 h 45)
Cependant, s'il n'y a pas l'obligation d'avoir un minimum de formalisme,
un petit contrat simple, écrit, qui prévoit qu'il y a un
engagement réciproque entre les deux personnes de faire
régulièrement tel déplacement à tel prix, le
risque, c'est justement ce que le député de Sainte-Anne dit.
Vous, vous le savez et tout le monde le sait, qu'il y a des avions qui arrivent
à l'aéroport de Québec et qu'il y a beaucoup de gens qui
s'en viennent ici. Que cela se répande dans la population et qu'on sache
que, sans contrat, sans rien, tu vois le premier chauffeur de taxi et tu lui
demandes: Toi, tu me demandes combien, 15 $? Non, moi je n'y vais pas. Suivant:
14 $, 13 $, 12 $? Cela va s'arrêter où? Cela va faire que les
taxis vont être obligés de travailler à un tarif
inférieur à la tarification normale du taximètre et que
cela va miner la rentabilité. C'est ce que cela donnerait si on retenait
la suggestion du député de Jeanne-Mance.
M. Polak: Non.
Une voix: Ce n'est pas une "run" de lait.
M. Bissonnet: Une "run" de lait, c'est un gars qui va chercher
Jos Bleau tous les matins chez lui. Ce n'est pas le gars qui arrive à
l'aéroport. À l'aéroport, les taxis sont en ligne. Je vais
vous dire une chose: Tu embarques dans le taxi et tu t'en vas sur le
taximètre. S'il y a un chauffeur de taxi, à l'aéroport de
L'Ancienne-Lorette, qui baisse les prix, il va en entendre parler. Ne soyez pas
inquiet là-dessus. Mais cela arrive qu'un gars va entrer n'importe
où, à n'importe quel "stand" en commun et va dire: Moi, je m'en
vais à telle place, est-ce que cela marche pour 8 $? Le gars va dire
oui. Quelquefois, c'est un chauffeur qui est à pourcentage. Il prend les
8 $ et personne n'est au courant. Cela arrive.
M. Clair: Oui, mais on ne doit pas faciliter la chose.
M. Bissonnet: Mais la "run" de lait, ce n'est pas cela. M. le
ministre, la "run" de lait, c'est un individu qui prend un taxi tous les
matins, quatre ou cinq jours par semaine. C'est cela, une "run" de lait. Ce
n'est pas l'individu qui arrive à l'aéroport, qui s'en vient
à Montréal ou à Québec ou à Bagotville et
qui va dire: Moi, je m'en vais
à telle place, je te donne tant. Cela ne marche pas comme cela.
Si cela marchait comme cela, pensez-vous que le chauffeur de taxi va faire
cela, qu'il va signer un contrat écrit pour un voyage avec le
client-là? Voyons!
M. Clair: Jamais. Alors, il est évident qu'à ce
moment-là, si on exige un contrat écrit avec un minimum de
formalisme, les contrats qui vont se signer vont vraiment correspondre à
de la "run" de lait et non pas à du taximètre à
rabais.
M. Bissonnet: Ce n'est pas de la "run" de lait, cela, un gars qui
arrive à l'aéroport.
M. Clair: J'ai donné tous mes arguments, M. le
Président.
M. Polak: M. le Président, on parle d'un contrat
écrit.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce
qu'on pourrait passer au vote quand même?
M. Polak: Non, non, on n'a pas fini de donner nos arguments
là-dessus. On parle d'un contrat écrit.
Le Président (M. Champagne): D'accord. On est toujours sur
l'amendement. Allez-y, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Oui. Je voudrais dire: Pour quelle durée? Moi,
comme client, disons que je souscris à un tel contrat, je signe un
contrat avec un chauffeur de taxi. Deux semaines plus tard, je décide
que je ne veux rien savoir de cela; je n'aime pas le gars, il n'est pas poli,
c'est un péquiste, je ne le savais pas; je pensais que c'était un
gars raisonnable. Disons, par exemple, que j'ai un "hang up" particulier
là-dessus et que je veux l'annuler. Est-ce que je suis obligé, en
vertu de mon contrat écrit, de rester avec lui? Est-ce que je peux
annuler? Est-ce qu'il y a un avis à donner? Quelles sont les
règles du jeu là-dedans?
M. Clair: Ce seront les règles que les parties auront
établies. Mais, la plupart du temps, cela va être un contrat
d'adhésion.
M. Polak: Bah oui, un contrat d'adhésion. J'ai une petite
formule qui dit: Contrat entre M. X et M. Y, sujet à annulation sur
avis. À un moment donné, cela devient un peu ridicule. J'ai
l'impression qu'on commence à entamer le libre commerce entre deux
individus.
M. Clair: C'est justement ce qu'on veut permettre. En tout cas,
M. le Président, je termine là-dessus; ce sera ma dernière
déclaration: Ce que le Parti libéral propose, ce n'est rien de
moins que de déstructurer le taxi au taximètre.
M. Bissonnet: Pas du tout. Pas du tout.
M. Polak: Bien non.
M. Clair: C'est cela qu'il propose.
M. Bissonnet: M. le ministre, vous ne connaissez pas le domaine
du taxi et là, cela paraît.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Nous avons
un amendement devant nous.
M. Clair: Je suis heureux de savoir que le député
de Jeanne-Mance connaît mieux cela que la Fédération des
ligues et la majorité des ligues de taxi du Québec.
M. Bissonnet: Je peux vous dire une chose, M. le ministre. Quand
une personne décide de faire affaires avec un propriétaire
d'auto-taxi pour avoir un service quotidien à telle heure, cela devient
un service personnel et le service est à l'avantage des deux parties. Et
ce n'est pas en signant un contrat que cela va régler le
problème. Toute la "run" de lait dont vous parliez à
l'aéroport, ce n'est pas le cas. Quand on parle de "run" de lait, on
parle d'un service personnalisé et des contrats écrits, vous n'en
aurez pas.
M. Clair: On ne veut pas que cela le devienne.
M. Bissonnet: Cela s'est toujours fait et cela va toujours se
faire.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Je pense
que tous les arguments ont été employés de part et
d'autre.
M. Bissonnet: Avez-vous déjà eu des plaintes...
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): S'il vous
plaît!
M. Bissonnet: ...de citoyens là-dessus? En avez-vous
déjà eu des chauffeurs de taxi? Jamaisl
M. Clair: J'ai donné mes arguments, M. le
Président.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Nous
sommes ici devant un amendement: "Que soient rayés, au second
alinéa, à la troisième ligne, les mots suivants: "Ce
transport par taxi doit alors faire l'objet d'un contrat écrit". Je
vais
demander le vote là-dessus.
M. Bissonnet: Vote enregistré.
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): Vote enregistré.
Une voix: Sur l'amendement?
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): On vote sur l'amendement. M. Bissonnet (Jeanne-Mance)?
M. Bissonnet: Pour.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Pour
l'amendement. M. Clair (Drummond)?
M. Clair: Contre.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Contre. M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata)?
M. Polak: Est-ce qu'il est membre?
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Contre.
Une voix: Oui.
M. Polak: Depuis quand?
Une voix: II a toujours été membre.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): M. Polak
(Sainte-Anne)?
M. Polak: Pour
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): M.
Rodrigue (Vimont)?
M. Rodrigue: Contre.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
L'amendement est rejeté par le vote de trois contre, deux pour. Je
reviens à l'article principal, l'article 42.
M. Bissonnet: Même vote, M. le Président.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Le
même vote. Ce sera adopté sur division?
Une voix: Vote inversé.
M. Bissonnet: C'est cela, adopté sur division.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté sur division. J'appelle l'article 43. On a
déposé un amendement: Que soient remplacés les mots
suivants: "ou par le contrat qui l'autorise".
M. Rodrigue: Même vote que sur l'amendement
précédent, M. le Président.
M. Clair: C'est l'amendement libéral, cela?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Oui, oui,
c'est cela.
M. Bissonnet: Concordance avec l'autre. M. Clair:
Même vote. M. Rodrigue: Même vote, on est contre. M.
Bissonnet: Le même vote.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
43 est adopté sur division. J'appelle l'article 44.
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
44 est adopté. J'appelle l'article 45.
M. Polak: Excusez-moi, M. le Président. À l'article
44, question de renseignement, mon français n'est pas parfait, qu'est-ce
qu'un odomètre? Je comprends taximètre, zone, heure, mais
odomètre?
M. Clair: Le "meter", le "speedometer".
M. Rodrigue: "Speedometer".
M. Polak: Ah bon! D'accord. Merci.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
44 est adopté.
M. Polak: Je vois que l'adjoint parlementaire a un rôle
à remplir, tout de même.
M. Rodrigue: Moi, je suis le bilingue de service au
ministère.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): J'appelle
l'article 45.
M. Bissonnet: En ce qui a trait à l'article 47, lorsqu'on
lit l'article 47 par rapport à 45, on voit: "Les taux et tarifs
applicables à un type de transport spécialisé peuvent
varier d'un transporteur à l'autre" et à l'article 45 on dit que
ce doit être "à un prix conforme aux taux et tarifs fixés
pour ce transport spécialisé". Quelle est l'utilité de
l'article 47? Dans un article, on dit "un
prix conforme" et, dans l'article subséquent, on dit que "les
taux et tarifs peuvent varier d'un transporteur à l'autre".
M. Clair: C'est simplement qu'il peut y avoir de la
concurrence.
M. Bissonnet: Je ne comprends pas. On fixe des prix, on dit: Le
transport spécialisé, en vertu d'un permis, doit être fait
à un prix conforme aux taux fixés par la CUM, selon le cas.
Ensuite, on dit qu'ils "peuvent varier d'un transporteur à l'autre". Je
ne vois pas la concurrence. S'il y a des normes établies par
règlement, par la CUM, je ne vois pas pourquoi les taux et tarifs
pourraient varier d'un transporteur à l'autre. Je ne pense pas que ce
soit un problème de compétition. Si on veut avoir des tarifs, il
faut que cela soit suivi.
M. Clair: Ce que j'en comprends, c'est que, même pour le
transporteur, l'autorité autorise les taux et tarifs du transport
spécialisé, mais elle pourrait reconnaître des tarifs
différents pour des transporteurs différents.
M. Bissonnet: Je ne comprends pas. M. Polak: Moi non plus.
M, Bissonnet: Je ne vois pas pourquoi il y aurait des tarifs
différents.
M. Polak: Une limousine noire est plus "sexy" qu'une limousine
rouge.
M. Bissonnet: Cela veut dire que, pour du transport par
limousine, quelqu'un pourrait prendre 19 $ et un autre 22 $ pour le même
voyage.
M. Clair: Selon la limousine, s'il y a un véhicule qui
correspond à des critères différents et que
l'autorité l'autorise.
M. Bissonnet: On ne parle pas de cela. On parle de tarifs pour un
transport spécialisé, le transport par limousine. S'il y a un
tarif de 22 $, cela devrait être 22 $ pour tous les transporteurs.
M. Clair: C'est cela. Ce qu'on permet avec cela, c'est qu'en
matière de transport spécialisé on pourait
reconnaître qu'à l'intérieur d'un même type de
transport spécialisé...
M. Bissonnet: II y aurait deux sortes de limousines.
M. Clair: II peut y avoir deux sortes de limousines.
M. Bissonnet: Une de cinq places et une de huit places.
M. Clair: Exact! Admettons pour donner plus de souplesse.
M. Bissonnet: Alors, autrement dit, la CUM ou la CUQ si elles le
veulent pourront faire des catégories de limousines.
M. Polak: Avec chauffeurs masculins ou féminins.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamou-raska-Témiscouata): Adopté. J'appelle l'article 46.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Lévesque, Kamou-
raska-Témiscouata): Adopté. J'appelle l'article 47.
M. Clair: Adopté.
M. Bissonnet: Sur division.
Le Président (M. Lévesque, Kamou-
raska-Témiscouata): Adopté sur division. J'appelle l'article
48.
M. Clair: Adopté.
M. Bissonnet: M. le Président, on a quelques commentaires
à formuler sur l'article 48. Évidemment, on est dans le transport
spécialisé à cette section-ci. Là, on dit: "Nul ne
peut offrir un escompte pour un transport par taxi, sauf..."
M. Clair: On est dans la section de la tarification.
M. Bissonnet: Dans le transport spécialisé.
M. Clair: Non.
M. Bissonnet: L'article 45 traite des tarifs du transport
spécialisé.
M. Clair: On est dans la section de la tarification.
M. Bissonnet: On parle en général. Alors, on
voudrait remplacer les mots "par taxi" par les mots
"rémunéré de personnes, tel que prévu dans la loi".
C'est à la suite d'une revendication... D'accord! On parle seulement du
taxi, mais on ne parle pas du transport rémunéré de
personnes par automobile. En fait, nul ne peut donner un escompte par taxi,
mais il faut aussi prévoir les limousines.
M. Clair: Elles vont devenir des taxis spécialisés.
Alors, elles sont couvertes.
M. Bissonnet: Ce serait plus clair: "pour un transport
rémunéré de personnes tel que prévu dans la loi".
On pense que cela touche de façon plus générale les deux
formules de taxi. C'est une des recommandations des ligues de taxi qui se sont
réunies le 29 novembre et qui ont déjà rencontré un
de vos représentants à ce sujet. Ce n'est pas un amendement
majeur, c'est simplement pour bien clarifier qu'il ne peut pas y avoir
d'escompte. On ne parle pas du transport seulement par taxi
spécialisé ou par limousine. Personne ne pourrait faire
d'escompte. Ce serait plus clair pour tout le monde.
M. Clair: À première vue, on n'y voit pas
d'objection, mais on ne croit pas que ce soit nécessaire ni utile parce
que le transport par taxi couvre autant le taxi spécialisé que le
taxi.
M. Bissonnet: M. le ministre, vous m'avez parlé
tantôt du président de la ligue de taxi. Tout le monde
était à cette réunion. C'est d'ailleurs le
président qui présidait. Tantôt, vous avez dit avec
éloquence que vous connaissiez le taxi...
M. Clair: Répétez-moi donc votre amendement.
M. Bissonnet: Changer les mots "par taxi" par "transport
rémunéré de personnes tel que prévu par la
loi".
Le Président (M. Lévesque,
Kamou-raska-Témiscouata): Est-ce qu'il y a d'autres copies?
M. Bissonnet: On a distribué des copies à tout le
monde. Je m'excuse, M. l'adjoint parlementaire, si vous n'en avez pas eu. Vous
n'étiez pas ici à ce moment-là. On pourrait
peut-être le garder en suspens, M. le ministre. On y reviendra plus tard
si vous voulez regarder cela. (22 heures)
M. Clair: Pourquoi est-ce qu'on ne parlerait pas d'un escompte
pour un transport prévu dans la présente loi? Parce qu'on dit
"taxi: automobile exploitée en vertu d'un permis visé dans la
présente loi." Quand on dit transport par taxi, on réfère
à la définition où on dit que "taxi", c'est une automobile
exploitée en vertu d'un permis visé dans la présente
loi.
Qu'on dise "rémunéré de personnes tel que
prévu dans la loi"...
M. Bissonnet: Oui. À l'article 2, vous faites allusion
directement à cette définition. À l'article 21... En fait,
M. le ministre, c'est parce que l'article 48 a pour objet de ne pas donner
d'escompte. On parle du transport par taxi mais comme il y a tout le
système du transport par automobiles AT qui pourraient donner une
ristourne sur les tarifs qui sont effectués en vertu de l'article 45 ou
46...
M. Clair: Ils ne pourraient pas, M. le Président, parce
qu'ils font partie du taxi. Ils deviennent des taxis spécialisés.
Écoutez, est-ce qu'on peut régler pour "transport prévu
par la présente loi"?
M. Bissonnet: M. le ministre, à l'article 82. Regardez
l'article 82. "La commission peut délivrer un permis de limousine en
remplacement d'un permis de transport de personnes qui était en vigueur
le..." À ce moment, quand ils parlent de personnes, il avait le permis
de limousine, lui.
M. Clair: Justement, le permis de limousine est un permis
spécialisé.
M. Bissonnet: Oui, mais à ce moment, c'est parce
que...
M. Clair: C'est pour cela que je vous dis: Est-ce que vous
régleriez? C'est parce que "rémunérer", cela n'ajoute
rien.
M. Bissonnet: Oui, mais c'est parce que vous touchez seulement au
taxi et vous ne touchez pas aux autres.
M. Clair: Regardez. Si on disait, après le mot
"transport", nul ne peut offrir un escompte pour un transport prévu par
la présente loi ou... C'est cela.
M. Bissonnet: Sauf dans la mesure prévue par leurs tarifs?
Il n'y a pas de problème.
M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: On n'a aucune objection.
M. Clair: D'accord?
M. le Président, nous remplacerions les mots "par taxi" par les
mots "par un transport prévu par la présente loi".
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
II faudrait peut-être l'avoir par écrit.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Voulez-vous que je vous barbouille cela?
M. Clair: Remplacer les mots - vous pouvez l'annoter sur votre
propre copie, n'est-ce pas - "par taxi" par les mots "par un transport
prévu par la présente loi".
M. Bissonnet: Prévu dans la présente loi.
M. Clair: Prévu dans ou prévu par? Prévu
dans.
M. Bissonnet: II n'y a pas de problème. On a fait un
amendement considérable, M. le député de Sainte-Anne.
M. Clair: Cela ouvre etc.. D'accord?
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'amendement se lirait comme suit:
Remplacer les mots "par taxi" pour...
M. Bissonnet: Oui, oui. On va retirer notre amendement, pour les
fins du journal des Débats. Nous retirons notre amendement et nous
considérons l'amendement que le ministre a apporté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'amendement se lit comme suit: Remplacer
les mots "par taxi" pour "prévu dans la présente loi".
Après cela, on continue, "sauf dans la mesure prévue par le
tarif". L'amendement sera adopté?
M. Bissonnet: Vous avez remplacé "par taxi, sauf dans la
mesure" par "prévu dans la présente loi". Voilà.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): C'est accepté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté.
M. Bissonnet: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 48 sera adopté?
M. Bissonnet: Tel qu'amendé.
Le Président (M.
Lévesque,Kamouraska-Témiscouata): Tel qu'amendé.
M. Bissonnet: Adopté.
M. Clair: Adopté.
Ligue des propriétaires de taxi
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): J'appelle l'article 49.
M. Clair: Oui. M. le Président, à l'article 49,
à la demande des ligues de taxi, nous proposons de remplacer l'article
49 par le suivant parce qu'il n'était pas suffisamment clair. L'article
49 se lirait comme suit: Une ligue de propriétaires de taxi doit
être constituée dans chaque agglomération et être
reconnue par la commission.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. C'est l'amendement?
M. Clair: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 49 est adopté tel
qu'amendé. J'appelle l'article 50.
M. Clair: Je n'ai aucun amendement à suggérer, M.
le Président.
M. Bissonnet: M. le Président, l'article 50, à la
suite de la réunion des différentes ligues de taxi à la
suite des rencontres tenues avec votre attaché politique ou avec la
personne que vous avez désignée pour les rencontrer, les ligues
ont demandé que soit ajoutée à cet article une disposition
pour leur apporter des pouvoirs à l'intérieur de chaque
ligue.
Nous proposons que soit ajouté l'alinéa suivant à
l'article 50: "Une ligue reconnue a le pouvoir de surveillance quant à
l'application, par ses membres, des règlements qu'elle a définis
pour l'agglomération concernée".
Avez-vous des commentaires à faire, M. le ministre, sur cet
amendement?
M. Clair: Je n'ai pas l'intention de le retenir, M. le
Président, parce que, dans les ligues, il y a eu des difficultés
majeures quand elles ont commencé à se prendre pour des
organismes quasi judiciaires et à vouloir jouer un rôle de
réglementation de l'industrie du taxi, et je pense qu'il n'est pas sain
de donner un tel pouvoir aux ligues.
Je pense que les ligues ont, d'abord et avant tout, comme principale
fonction de représenter les titulaires de permis d'une
agglomération, de promouvoir leurs intérêts par
l'amélioration, de faire la promotion du transport par taxi, de voir
à l'établissement d'avantages sociaux et autres, de promouvoir la
qualité du service et non pas de jouer un rôle du type de celui
que voudrait leur faire jouer l'amendement du député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: II peut y avoir eu dans le passé, à
l'intérieur de certaines ligues de taxi, des difficultés que l'on
reconnaît.
M. Clair: On vous a donné nos amendements à dix
heures ce matin. Je vous
ferai remarquer, en passant, que nous n'avons pas encore les
vôtres. Je vous le signale en passant.
M. Bissonnet: Les avez-vous distribués? Vous ne les avez
pas distribués? Il faudrait les distribuer. On s'excuse.
M. Clair: Sont-ils cachottiers, ces rouges-là!
M. Bissonnet: Non, non, M. le Président, on n'est pas
cachottiers du tout.
Il a pu y avoir dans le passé, dans une ligue ou certaines
ligues, des excès. Je le reconnais. Mais si nous voulons que les ligues
jouent pleinement le rôle pour lequel elles ont été
constituées et pour lequel on leur reconnaît une obligation, de
par la loi, d'en être membres, même s'il y a des articles dans ce
projet de loi qui disent que l'on doit payer, même si on ne veut pas
être membre, je pense que le fait de reconnaître à une ligue
un pouvoir de surveillance sur les membres de la ligue, quant aux
responsabilités de chaque détenteur de permis, c'est
reconnaître à la ligue un rôle de surveillance et qu'elle
doit jouer ce rôle de surveillance sur ceux qui en font partie. C'est un
pouvoir de surveillance je crois, qui est tout à fait normal.
Évidemment, ce n'est pas parce qu'on a connu de mauvaises
expériences - on a connu une ou peut-être deux mauvaises
expériences, à ma connaissance, peut-être qu'il n'y en a eu
qu'une - mais je suis convaincu que ce n'était pas l'intention des
membres de cette ligue de vouloir jouer un pouvoir de surveillance quasi
judiciaire.
Ces personnes sont élues à l'intérieur d'une ligue
pour que celle-ci fonctionne bien. Évidemment, si elles n'ont pas de
pouvoirs à l'intérieur d'elles-mêmes, à ce
moment-là, pourquoi sont-elles là?
M. Clair: M. le Président, c'est un os auquel touche le
député de Jeanne-Mance. Les pouvoirs de surveillance et de
contrôle appartiennent au pouvoir public, les pouvoirs de
réglementation également. Il n'est pas approrié de donner
un tel pouvoir de surveillance et d'application des règlements qu'elle a
définis pour l'agglomération concernée. C'est en grande
partie ce qui a semé le trouble dans les ligues. Cela a mal
tourné. On y a mûrement réfléchi et il n'est pas
question de donner un tel pouvoir aux ligues.
Le Président (M. Desbiens):
L'amendement est-il adopté?
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Rejeté.
Le Président (M. Desbiens):
L'amendement est rejeté.
Une voix: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): Rejeté, cela ne peut
pas être sur division, n'est-ce pas?
M. le député de Jeanne-Mance, est-ce que cela comprenait
les deux, parce que je vois deux choses?
M. Bissonnet: Non, non, seulement la première.
Le Président (M. Desbiens): Alors, le premier amendement
est rejeté. Vous avez un autre amendement qui se lirait comme
suit...
M. Bissonnet: Non, je ne l'ai pas fait.
Le Président (M. Desbiens): D'accord! L'article 50 est-il
adopté?
M. Bissonnet: Adopté sur division.
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur division.
J'appelle l'article 51.
M. Clair: Je propose de remplacer l'article 51 par le suivant:
"Chaque titulaire de permis de taxi a le droit de faire partie d'une ligue
reconnue et peut participer à ses activités". C'est un
libellé qui correspond davantage aux attentes des ligues que celui qui
apparaissait à l'article 51 et qui clarifie le fait que chaque titulaire
de permis a le droit de faire partie d'une ligue reconnue, de participer
à ses activités et d'en bénéficier.
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 51...
M. Clair: C'est dans un esprit de respect des droits et
libertés de chacun.
M. Bissonnet: M. le ministre, à l'article 51, votre
amendement stipule que chaque titulaire a le droit de faire partie d'une ligue
reconnue et peut participer à ses activités.
M. Clair: L'ancien libellé, M. le Président.
M. Bissonnet: Je comprends, mais ce que nous proposerions en
sous-amendement, c'est de remplacer l'article au complet par: "Chaque titulaire
de permis de taxi doit faire partie d'une ligue reconnue", et rayer le
deuxième paragraphe.
M. Clair: Ah non, non.
M. Bissonnet: Mais c'est quoi votre affaire?
Le Président (M. Desbiens): Ce n'est plus un amendement ni
un sous-amendement non plus. On va d'abord...
M. Bissonnet: Expliquez-moi ce que vous voulez dire.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Clair: Ce qu'on veut faire, c'est reconnaître le droit
de chaque propriétaire de permis de taxi de faire partie d'une ligue et
également le droit de celui-ci de participer aux activités de la
ligue. On ne crée pas l'obligation. C'est comme être membre d'un
syndicat. On peut être obligé de cotiser par le biais de la
formule Rand, mais...
M. Bissonnet: C'est comme la formule Rand.
M. Clair: ...on n'est pas obligé cependant. Vous voulez
aller plus loin. Vous voulez l'obliger à être membre. Comment
appelez-vous cela?
M. Rodrigue: L'atelier syndical.
M. Clair: L'atelier syndical. Parfait!
M. Rodrigue: Si tu n'es pas membre, tu ne travailles pas.
M. Clair: C'est cela, alors que dans ce cas-là,
plutôt que d'avoir une approche coercitive, on veut dire: Non seulement
vous allez payer une cotisation, mais en plus vous allez être membres
actifs, sans cela: hors de l'Église, point de salut. On ne veut pas
aller là, on veut plutôt, dans un esprit de droit
démocratique des titulaires de permis de taxi, leur permettre de faire
partie d'une ligue reconnue et de participer à ses activités pour
que personne ne soit exclu des activités de la ligue. Mais vous, vous
voulez faire complètement autre chose. (22 h 15)
M. Bissonnet: Mais, M. le ministre, qu'est-ce que c'est en
pratique? Vous obligez tous les détenteurs à payer la cotisation,
n'est-ce pas?
M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: Par contre, vous obligez les détenteurs de
permis à payer la cotisation, mais c'est facultatif qu'ils soient
membres, est-ce que c'est cela?
M. Clair: C'est cela.
M. Bissonnet: C'est la formule Rand, en fait.
M. Clair: C'est l'équivalent.
Auparavant, non seulement les ligues imposaient la cotisation,
obligeaient les gens à être membres; elles pouvaient même
les obliger à participer aux activités de la ligue.
M. Bissonnet: De quelle façon pouvaient-elles les obliger
à participer aux activités?
M. Clair: Par le règlement...
M. Bissonnet: Donnez-moi des exemples là-dessus.
M. Clair: Cela découlait de l'application du
règlement no 6. On pouvait imposer à quelqu'un de venir
participer à une activité quelconque de la ligue. Effectivement,
ce n'était pas sérieux. Pour trancher avec cela, plutôt que
de fonctionner dans un esprit coercitif, on préfère fonctionner
dans un esprit d'adhésion volontaire au membership de la ligue, mais
cependant maintenir la cotisation obligatoire.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le nouvel article
51 est adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 52.
M. Clair: L'article 52...
M. Bissonnet: C'est aussi un nouvel article?
M. Clair: Non. Il est modifié par la suppression, dans la
troisième ligne après le mot taxi, de la virgule. Êtes-vous
en faveur de la suppression de la virgule, M. le député?
Le Président (M. Desbiens): Le premier amendement est
à l'effet d'enlever la virgule, à la troisième ligne,
après le mot "taxi".
M. Clair: Adopté. On enlève une virgule.
M. Bissonnet: Adopté.
M. Clair: Adopté pour la virgule.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Le
deuxième amendement.
M. Clair: Deuxièmement, par l'addition de l'alinéa
suivant: "La commission peut faire enquête à la demande d'au moins
10% des titulaires de permis de taxi de l'agglomération produite dans
les quinze jours de cette assemblée pour déterminer si la
cotisation annuelle fixée lors de cette
assemblée est suffisante pour permettre à la ligue de
s'acquitter des responsabilités prévues à l'article 50. Si
la commission estime que cette cotisation est insuffisante, elle peut fixer
cette cotisation à un montant qu'elle indique sans toutefois
excéder le montant de la cotisation en vigueur avant l'assemblée
spéciale."
Pour expliquer au député, c'est que les ligues nous ont
fait valoir que si on ne mettait pas une telle disposition, il y avait toujours
le risque que des propriétaires de taxis se réunissent en
assemblée générale et prévoient que la cotisation,
c'est 0,10 $; ce qui rendrait, à toute fins utiles, le ligue
inopérante. On a voulu, à la demande des ligues, prévoir
un mécanisme d'appel devant la commission.
M. Bissonnet: M. le ministre, au premier alinéa de
l'article...
M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: On en discute, mais je voudrais revenir...
M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: ...sur votre addition; on n'a pas d'objection, mais
on voudrait quand même discuter à nouveau...
M. Clair: ...de la virgule?
M. Bissonnet: Non, non pas de la virgule, mais vous poser une
question sur le premier paragraphe.
M. Clair: D'accord. On peut adopter l'amendement.
M. Bissonnet: On va adopter l'addendum.
Le Président (M. Desbiens): Le deuxième amendement
est adopté?
M. Clair: On revient au premier, oui.
M. Bissonnet: II est adopté. En ce qui a trait au premier
paragraphe, on dit: "Pour le financement de ses activités, une ligue
reconnue peut, par règlement approuvé par la majorité des
voix des titulaires de permis de taxi qui votent lors d'une assemblée
spéciale tenue à cette fin, fixer une cotisation annuelle." Une
ligue reconnue "peut"... Est-ce qu'elle ne doit pas le faire?
M. Clair: Oui. Regardez, M. le député, si on
mettait "doit", elle pourrait fixer une cotisation minimale, dire que c'est
0,10 $.
M. Bissonnet: Mais on dit que pour le financement, une ligue
peut...
M. Clair: C'est 0,10 $ pour être membre à vie.
M. Bissonnet: Non, non, une ligue reconnue peut...
M. Clair: Oui, oui, je comprends.
M. Bissonnet: Mais, si, à ce moment-là...
M. Clair: Si elle considère que...
M. Bissonnet: Elle doit, pour financer ses activités. Ce
n'est pas si elle peut. Si elle ne peut pas le faire, elle ne viendra pas
devant ses membres. Elle devrait devoir le faire.
M. Clair: Oui, je comprends.
M. Bissonnet: Mais dans quel sens pourrait-elle...
M. Clair: Elle le peut dans le sens que...
M. Bissonnet: Si elle a les moyens... M. Clair: ...c'est
le pouvoir habilitant.
M. Bissonnet: ...financiers, il n'y a pas de problème.
M. Clair: C'est le pouvoir habilitant, mais il pourrait toujours
se produire qu'une ligue, une année donnée, ait eu des surplus
l'année précédente et décide, cette
année-là, de ne pas imposer de cotisation pour toute
espèce de raisons: elle a acheté des billets de loto, elle a
gagné et elle a mis cela dans ses fonds. Je pense que cela, c'est le
pouvoir habilitant. Maintenant, même si on mettait "doit" par
règlement approuvé, etc., à ce moment-là, si une
ligue voulait contourner son obligation, elle n'aurait, à toutes fins
utiles, qu'à fixer une contribution symbolique et le tour est
joué. Je pense qu'il faut plutôt faire confiance à la
majorité des titulaires qui votent lors d'une assemblée
spéciale tenue à cette fin.
M. Bissonnet: Mais, à ce moment-là, M. le ministre,
si on veut financer les activités d'une ligue, il va falloir qu'il y ait
une assemblée. Si on a besoin de fonds pour...
M. Clair: Absolument, une assemblée spéciale tenue
à cette fin.
M. Bissonnet: Mais c'est pour cela que je ne vois pas
l'utilité du mot "peut", si elle doit le faire. Pourquoi ne mettrait-on
pas "doit"?
M. Clair: On ne met jamais cela dans
les lois, le mot "doit". C'est un pouvoir habilitant.
M. Bissonnet: Elle peut... Ce que je veux éviter, c'est
qu'à l'intérieur de leurs budgets, elles puissent faire des
virements de crédits, je ne le sais pas, pour financer des
activités ou pour prendre le surplus, comme vous dites, de
l'année précédente, ou quoi que ce soit.
M. Clair: Mais pourquoi pas, si cela adonne comme cela? Il ne
faut pas oublier que, si une ligue est mal administrée...
M. Bissonnet: Oui, on a vu cela...
M. Clair: ...la commission a toujours le pouvoir de charger une
personne de faire enquête.
M. Bissonnet: Oui, on a vu combien cela avait
coûté.
M. Clair: Oui, nous aussi.
M. Bissonnet: C'est pour cela que j'aime mieux le mot "doit".
M. Clair: Non, c'est pour cela que moi, j'aime mieux que ce soit
"peut".
M. Bissonnet: Je fais un amendement, M. le Président, pour
changer le mot "doit" par le mot "peut".
Un amendement pour changer le mot "peut" par le mot "doit".
M. Clair: Le mot "peut" par "doit".
M. Bissonnet: Le mot "peut" par "doit".
Le Président (M. Desbiens): Changer le mot "peut" par le
mot "doit". Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Clair: Non, rejeté.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
rejeté. Alors, l'article 52 est-il adopté tel
qu'amendé?
M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 52 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Bissonnet: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): Sur division. J'appelle
l'article 53. Est-ce que l'article 53 est adopté?
M. Bissonnet: M. le ministre, l'article 53 dit: "Un titulaire de
permis de taxi, qu'il soit membre ou non de la ligue reconnue, a droit de voter
à cette assemblée spéciale..." Est-ce qu'il est membre ou
s'il n'est pas membre?
M. Clair: Cela dépend.
M. Bissonnet: Avec les autres articles que nous avons à
adopter...
M. Clair: II peut être membre ou non, mais, lorsqu'il
s'agit de fixer la cotisation, il a le droit de voter à cette
assemblée spéciale.
M. Bissonnet: Mais on ne dit pas lorsque... "A droit de voter
à cette assemblée spéciale pour fixer la cotisation".
M. Clair: C'est cela. Il va la payer; c'est normal qu'il ait
à voter pour en déterminer le montant.
M. Bissonnet: Quand on utilise la formule Rand et que quelqu'un
n'est pas membre d'un syndicat, il n'a pas le droit de voter aux
assemblées. Vous êtes dans un syndicat et votre condition
d'emploi, c'est que vous soyez membre du syndicat. Vous êtes
obligé de payer votre cotisation, parce que c'est une condition
d'emploi. Quand il y a une élection ou une cotisation, si vous
n'êtes pas membre du syndicat, vous n'avez pas le droit de voter.
Autrement dit, vous donnez un pouvoir à un gars qui ne veut pas
être membre de la ligue. Qu'il s'implique et qu'il devienne membre.
M. Clair: Oui, mais je pense qu'il y a une limite à faire
la comparaison entre le droit du travail et ce domaine-ci. Ce qu'il faut
éviter, c'est qu'une ligue puisse exclure un membre, par exemple, et que
celui-ci soit tenu de payer la cotisation, mais qu'il n'ait pas le droit de
vote à l'Assemblée qui fixe la cotisation. Cela
m'apparaîtrait déraisonnable, M. le Président. C'est la
raison pour laquelle je pense que la formule proposée est la
meilleure.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que vous en faites un
amendement?
M. Bissonnet: M. le Président, je propose un amendement.
Je ne comprends pas le système. Quand on regarde les assemblées
qui sont tenues annuellement, c'est l'assemblée générale
et c'est l'assemblée des membres.
M. Clair: C'est pour cela qu'on exige qu'une assemblée
spéciale soit tenue à cet effet.
M. Bissonnet: Assemblée spéciale ou non, il reste
qu'on est membre en règle d'une association ou qu'on ne l'est pas.
Évidemment, comme c'est une condition reliée au permis de
taxi, quelqu'un est obligé, de par la loi, pour avoir son permis de
taxi, de payer la cotisation à la ligue. Il n'est pas
intéressé du tout à la ligue. À ce moment, il
aurait droit d'aller voter à une assemblée spéciale, que
ce soit pour une cotisation ou autre, alors qu'il n'a aucun
intérêt dans cette ligue.
M. Clair: Si ce n'est de payer la cotisation.
M. Bissonnet: Payer la cotisation n'est pas un
intérêt qu'il a pour sa ligue, c'est un intérêt qu'il
a pour conserver son permis...
M. Clair: Exactement.
M. Bissonnet: ...pour maintenir la ligue en opération.
Nous proposons en amendement de remplacer les mots "qu'il soit membre ou non de
la ligue reconnue" par les mots "membre en règle de sa ligue".
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Clair: Rejeté.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
rejeté.
M. Bissonnet: Rejeté sur division.
Le Président (M. Desbiens): Rejeté, tout court.
C'est ainsi que cela marche. Est-ce que l'article 53 est adopté?
M. Clair: Adopté.
M. Bissonnet: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur division.
J'appelle l'article 54. Est-ce que l'article 54 est adopté?
M. Clair: Adopté. Des voix: Adopté.
M. Bissonnet: M. le ministre, au deuxième alinéa de
l'article 54, les conditions de la loi sont que, pour avoir un permis de taxi,
on doit payer, même si on ne veut pas être membre de la ligue. On
doit payer. Dans le deuxième paragraphe, on dit: "Le gouvernement peut,
lorsqu'il le juge à propos, suspendre cette obligation." De quoi
s'agit-il?
M. Clair: S'il le juge à propos, il suspend
l'obligation.
M. Bissonnet: À propos de quoi pourrait-il suspendre
l'obligation? Si on force les détenteurs de permis de taxi à
payer une cotisation, puis qu'on juge à propos de la suspendre,
pourquoi?
M. Clair: Si le gouvernement constatait qu'il y a purement et
simplement dilapidation des fonds chaque année au moment de la
cotisation dans une ligue, il pourrait la suspendre.
M. Bissonnet: Mais, avec les pouvoirs de tutelle que vous avez
à l'intérieur de la loi, c'est...
M. Clair: Oui, mais je pense que c'est un pouvoir qui est
effectivement assez... C'est une épée de
Démosthène, comme disait un de vos collègues, qui est
suspendue au-dessus de la tête de Damoclès.
M. Bissonnet: Nous proposons, M. le Président, que soit
rayé le second alinéa de l'article 54.
M. Clair: Rejeté.
M. Bissonnet: Que soit rayé le second alinéa du
paragraphe 54 qui se lit comme suit: "Le gouvernement peut, lorsqu'il le juge
à propos, suspendre cette obligation." Compte tenu des pouvoirs de
tutelle qu'il a à l'intérieur du projet de loi, je pense
qu'à ce moment le gouvernement devrait agir rapidement, s'il s'agit d'un
cas tel que mentionné par le ministre.
M. Clair: Contre, M. le Président. Amendement
rejeté.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
rejeté.
M. Clair: Rejeté.
M. Bissonnet: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article est
adopté sur division?
M. Clair: Sur division. M. Bissonnet: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur division.
J'appelle l'article 55. M. le ministre, vous avez un amendement?
M. Clair: Oui. Je propose qu'on remplace le premier alinéa
par le suivant: "La commission peut charger une personne qu'elle désigne
d'enquêter sur la gestion des activités d'une ligue reconnue."
Il nous est apparu finalement, à la réflexion, qu'il
était plus adéquat de mandater la commission de charger une
personne, puisque c'est elle qui reconnaît les
ligues, plutôt que le ministre.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bissonnet: Un instant. M. le ministre, est-ce que les
critères pour la
Commission des transports en ce qui a trait... Si je propose une
suspension de...
Le Président (M. Desbiens): Je suspends la séance
pour quelques...
M. Bissonnet: À 22 h 40.
Le Président (M. Desbiens): Quelques minutes?
M. Bissonnet: Oui. (Suspension de la séance à 22 h
30)
(Reprise de la séance à 22 h 40)
Le Président (M. Desbiens): La commission des transports
reprends ses travaux. Nous étions à l'amendement à
l'article 55, amendement proposé par le ministre des Transports. Est-ce
que l'amendement est adopté?
M. Bissonnet: Oui, juste avant d'adopter l'amendement, M. le
ministre, quels sont les critères établis à
l'intérieur de la commission lorsque celle-ci chargera une personne
d'enquêter sur la gestion des activités, d'après...
M. Clair: L'enquête sera menée conformément
à la Loi sur les commissions d'enquête. Quant à
l'opportunité de décider...
M. Bissonnet: Mais, avant de décider s'il y aura une
enquête, y a-t-il des critères établis par la Commission
des transports?
M. Clair: Non, il n'y a pas de critères établis.
C'est plus comme on l'a vécu avec la loi 48. Je le dis par
expérience. Si la commission avait eu un tel pouvoir, il y avait
tellement de demandes de la part du public et de bien des gens au ministre,
lorsqu'on avait adopté la loi 48, qu'à ce moment-là,
vraisemblablement, le ministre aurait sensibilisé la commission, si
elle-même ne l'avait pas été, à l'existence de
problèmes graves de fonctionnement à la ligue A-Il, qui
était dans une situation financière complètement
délabrée. À ce moment, la commission aurait agi.
Je ne pense pas qu'il y ait lieu d'établir des critères.
C'est fonction du rôle des ligues, dans le fond, c'est si la commission
se rend compte qu'une ligue n'est plus en mesure de jouer le rôle qu'elle
est censée jouer à l'article 50, à ce moment, c'est sur
cette base. C'est la commission qui reconnaît les ligues, sur la base de
certains critères. C'est lorsque son rôle n'est plus assumé
par la ligue que la commission nommerait normalement un médiateur.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 55 est adopté tel
qu'amendé?
M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 55 est adopté
tel qu'amendé. L'article 56. Est-ce que l'article 56 est
adopté?
M. Clair: C'est pour éviter d'avoir à adopter des
lois 48.
Le Président (M. Desbiens): L'article 56 est
adopté. L'article 57.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 57. Est-ce que
l'article 57 est adopté?
M. Clair: C'est de droit exorbitant, mais c'est dans des
circonstances exceptionnelles.
M. Bissonnet: C'est fort, cela.
M. Clair: Oui c'est fort, mais c'est ce qu'on avait mis dans la
loi 48, à toutes fins utiles.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 57 est
adopté. J'appelle l'article 58. Est-ce que l'article 58 est
adopté?
M. Bissonnet: M. le ministre, lorsqu'on dit "dans les meilleurs
délais", selon vous, dans une situation catastrophique, très
compliquée, quels seraient les meilleurs délais?
M. Clair: C'est évalué selon chaque cas. Dans le fond,
c'est une obligation de bon père de famille qu'on impose icià l'administrateur.
M. Bissonnet: Dans le projet de loi 46, cela avait pris combien
de temps avant de régulariser toute cette situation?
M. Clair: Cela a pris six mois pour faire l'expertise comptable,
mais remarquez qu'on était dans le pire des cas, on était dans la
plus grosse ligue, et on a dû remonter jusqu'à 1978, si ma
mémoire est
fidèle, pour faire les conciliations pour les 5000 permis. Cela a
été très complexe et c'est le plus long.
M. Bissonnet: Comment est-ce que ça va dans cette ligue
depuis? Avez-vous des rapports que ça va bien?
M. Clair: On pense que ça va mieux que ça allait,
mais ce n'est pas facile de faire fonctionner cette ligue. On a toutes les
raisons de croire que cela s'est amélioré
considérablement. Le ministre ne va pas se mettre le nez dans les
affaires de la ligue tous les jours. Je pense que c'est
préférable aussi qu'il ne le fasse pas, et c'est même la
raison pour laquelle, dorénavant, les ligues ne seront plus tenues de
faire approuver leurs règlements par le ministre, dans la mesure
où elles ont un mandat plus limité.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 58 est
adopté. J'appelle l'article 59. Est-ce que l'article 59 est
adopté?
M. Clair: C'est de concordance, cela va de soi. Si on a le
pouvoir de nommer, on a le pouvoir de remettre des responsabilités
à la ligue.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 59 est
adopté?
M. Clair: Adopté.
M. Bissonnet: L'article précédent, l'article 55...
(22 h 45)
M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: ...c'était dans la commission
d'enquête.
M. Clair: C'est cela, oui.
M. Bissonnet: C'est la Commission des transports, mais, lorsqu'il
s'agit de nommer, cela revient au ministre à ce moment. C'est cela?
M. Clair: C'est-à dire...
M. Bissonnet: C'est la commission qui fixe une enquête
qui...
M. Clair: C'est la commission qui décide si elle doit
faire enquête et qui charge une personne de faire enquête, mais si,
pendant ce temps, il y a lieu de nommer un administrateur, c'est le
gouvernement qui le fait.
M. Bissonnet: À la suite de l'enquête, n'est-ce
pas?
M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: Adopté.
Règlements du gouvernement
Le Président (M. Desbiens): L'article 59 est
adopté.
Chapitre III, sur la réglementation. Section I: Règlements
du gouvernement. L'article 60. M. le ministre, vous avez des amendements?
M. Clair: Oui. L'article 60?
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'on adopte l'article
60 globalement ou si vous voulez qu'on le passe alinéa par
alinéa?
M. Bissonnet: Alinéa par alinéa, M. le
Président. Il s'agit d'un article très important. Je ferai
référence aussi à l'article 61...
Le Président (M. Desbiens): L'alinéa 1 est-il
adopté?
M. Polak: Excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: J'ai une question générale
préliminaire. C'est que l'article 60, avant d'entrer dans tout le
détail, dit au dernier paragraphe: "Un règlement du gouvernement
entre en vigueur quinze jours après la date de sa publication à
la Gazette officielle..." Cela semble dire que tous ces règlements que
le gouvernement peut édicter entrent en vigueur quinze jours
après la date de publication.
Tout à l'heure, on a parlé de la possibilité, avant
qu'un règlement soit adopté et entre en vigueur, qu'il y ait
moyen de poser des questions, d'avoir des mémoires, de soumettre toutes
sortes de propositions. Par exemple, on a parlé tout à l'heure
d'un système de points de pénalité, de toutes sortes de
détails. Mais, au dernier paragraphe de l'article, on parle du fait que
cela entre en vigueur quinze jours après la date de sa publication.
Donc, comment cela se concilie-t-il avec le principe auquel le ministre a fait
référence tout à l'heure voulant que la personne
intéressée ait un droit de se faire entendre ou peut-être
de soumettre des amendements, des changements au contenu du
règlement?
M. Clair: Ce n'est pas une fois que le règlement est
publié et en vigueur. Ce que j'ai indiqué, c'est que
c'était dans la préparation, par exemple, du système de
pénalité qu'il était évident que nous allions
consulter le milieu du taxi avant de proposer
un règlement. On va faire une consultation avant et non
après.
M. Polak: Bon. Mais disons que vous avez consulté. Je ne
sais pas qui vous avez consulté. Vous soumettez ce règlement
comportant un système de points de pénalité. Quel est le
moyen pour le citoyen ordinaire qui veut réagir à cela? Il n'a
pas la chance de le faire, parce que l'article dit que le règlement
entre en vigueur quinze jours après la date de sa publication.
Par exemple, j'ai vu qu'à la Commission de la santé et de
la sécurité du travail il y avait un règlement qui disait
spécifiquement que ceux qui sont intéressés peuvent
soumettre... et qu'il y a un délai de 90 jours... Il y a toutes sortes
de formules. Mais, ici, vous semblez prohiber cela. Ne croyez-vous pas qu'il
est opportun de trouver une formule disant que ceux qui veulent soumettre leurs
commentaires peuvent le faire pour faire changer justement ce
règlement?
M. Clair: Je suggérerais au député qu'on
passe d'abord à travers les 23...
M. Polak: Catégories.
M. Clair: ...pouvoirs de réglementation. Peut-être
se rendra-t-il compte que, finalement, ces pouvoirs de réglementation
sont très souvent très techniques et ne nécessitent pas
une consultation, parce que la plupart des modifications viennent à la
demande des gens eux-mêmes. Cela ne me fera rien d'y revenir, quand on
aura fini. Si on aborde le premier, par exemple: "Créer et
délémiter des agglomérations", c'est un pouvoir qui existe
déjà et il y a des agglomérations qui nous demandent
régulièrement de modifier leurs limites. À ce moment, il
n'y a pas de problème.
M. Polak: Je comprends cela.
M. Clair: Cela va? Alors, premier alinéa,
adopté?
M. Polak: Excusez-moi. Mon chef d'équipe a le dernier mot
là-dedans évidemment.
Le Président (M. Desbiens): Le paragraphe 1 est-il
adopté?
M. Bissonnet: Oui. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Paragraphe 2?
M. Clair: Le paragraphe 2, c'est justement celui qui permet au
gouvernement de plafonner, de limiter, de geler - c'est le mot que je cherchais
- le nombre de permis dans une agglomération et c'est un pouvoir qui
existe déjà et qu'on reprend.
M. Polak: Maintenant, M. le Président, je note qu'au
paragraphe 2 on dit: "...et prévoir les cas où la commission peut
délivrer de nouveaux permis."
Quand j'ai parlé, tout à l'heure, de la grande visite au
mois de juin, de tous ces beaux bateaux d'Europe qui viennent de partout
à travers le monde, j'ai peur que l'on "dégèle" - et le
ministre dit: Non, non, les permis sont gelés, on ne touche pas à
cela - mais, ici, on prévoit le cas où la commission peut
délivrer de nouveaux permis. Est-ce que...
M. Clair: Ce sont des permis annuels et non pas des permis
réguliers. On ne pourrait pas, par règlement, venir contredire
l'article de la loi qui dit que les permis sont annuels.
Adopté?
Le Président (M. Desbiens): Le paragraphe 2 est
adopté? Adopté. Paragraphe 3.
M. Clair: En ce qui concerne le paragraphe 3, M. le
Président, vous vous souvenez que l'un des problèmes qui
existaient dans l'industrie du taxi, il y a un certain nombre d'années,
c'était la concentration du nombre de permis entre les mains d'une
même personne.
Je pense qu'actuellement, le plafond, à part les droits acquis,
est de 20 permis; c'est simplement de reconduire ce plafond-là pour
s'assurer qu'il n'y a pas une concentration des permis entre les mains d'une
même personne. Encore là, c'est à la demande de l'industrie
du taxi, des artisans notamment, que cela a été fait.
On n'a pas besoin de 60 jours de consultation pour reprendre cette
clause.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Paragraphe
4.
M. Clair: "établir un système de points de
pénalité d'après lequel un permis de taxi peut être
suspendu;"
Je pense qu'on a fait le débat là-dessus. C'est le pouvoir
habilitant.
M. Bissonnet: Évidemment, on ne connaît pas les
règlements. Pour nous, c'est difficile de pouvoir approuver.
On est d'accord pour qu'il y ait un système de points de
pénalité, mais on n'en connaît pas la teneur.
M. Clair: C'est pour cela, M. le
Président, que je dis qu'on veut l'élaborer avec la
collaboration des intervenants. Mais c'est sûr que c'est le gouvernement
qui va finir par prendre sa décision. On veut que cela se fasse en
consultation.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Paragraphe
5.
M. Polak: Adopté avec hésitation.
Le Président (M. Desbiens): Ce sera seulement noté
au journal des Débats.
M. Clair: Le cinquième pouvoir: "fixer les droits payables
pour délivrer ou renouveler un permis et changer ou répartir la
date d'échéance des permis selon les titulaires de permis de taxi
qu'il indique;" C'est au cas où il y aurait avantage, par exemple,
à la Communauté urbaine de Montréal,
d'éventuellement procéder à un étalement du
renouvellement comme on a déjà fait en matière
d'immatriculation. Je pense qu'il peut être avantageux d'avoir ce
pouvoir. Je ne vois pas que cela puisse faire du mal à qui que ce
soit.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Le paragraphe 5 est
adopté. Paragraphe 6.
M. Clair: "prévoir les conditions et modalités pour
fournir un type de transport qu'il indique à l'extérieur du
territoire pour lequel le permis est délivré;"
Encore là, c'est pour permettre à un taxi d'aller d'un
point d'une agglomération à un autre; c'est déjà
prévu dans la réglementation. Il s'agit de le maintenir.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Paragraphe
7.
M. Clair: "établir des normes, des conditions ou des
modalités de construction et d'entretien d'une automobile
utilisée pour effectuer du transport par taxi;"
II me semble que cela va de soi.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Le paragraphe
8, M. le ministre, vous avez des amendements?
M. Clair: Oui. Au paragraphe 8, je propose que l'on remplace ce
paragraphe par le suivant: "fixer un droit particulier payable selon les
modalités qu'il détermine par les titulaires de permis de taxi
d'une agglomération qu'il indique pour financer un programme de
réduction de permis de taxi dans cette agglomération;"
C'est simplement que le paragraphe 8 était mal libellé.
Cela pouvait laisser croire que l'on pouvait avoir un droit sur tous les permis
de taxi pour acheter des permis dans une seule agglomération.
Maintenant, on dit que ce sont les détenteurs de permis d'une
agglomération qui se cotisent pour le rachat de permis dans leur
agglomération. C'est ça, le changement.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. C'est le 8, M.
le ministre?
M. Clair: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Vous avez un deuxième
amendement, i.e. un article 8.1.
M. Clair: Oui. "fixer un droit particulier payable par
l'acquéreur lors du transfert d'un permis de taxi d'une
agglomération qu'il indique pour financer un programme de
réduction du nombre de permis de taxi dans cette
agglomération;"
II n'est pas certain que nous nous servirons, un jour, de ce pouvoir.
Cependant, encore là, c'est un moyen suggéré par le COPEM
pour éventuellement financer un programme de rachat et éviter la
spéculation également en demandant 3000 $ - c'était la
proposition de COPEM - à l'acquéreur au moment d'un
transfert.
A ce moment, si vous avez à payer 3000 $ pour un transfert et
qu'on vous offre 7000 $ pour éteindre votre permis, celp devient
peut-être plus intéressant.
Je ne saurais vous dire s'il serait avantageux d'exercer un tel pouvoir,
mais cela nous est apparu suffisamment intéressant pour qu'au moins on
habilite le gouvernement ou l'autorité régionale à le
faire, même si, encore là, il n'est pas acquis qu'il y aura
utilisation de ce pouvoir. Pour éviter des amendements
ultérieurs, comme on voudrait procéder, si possible, à un
programme de réduction, si c'est possible, on pense qu'il y aurait
avantage à doter le gouvernement de ce pouvoir.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le paragraphe 8.1
est adopté?
M. Bissonnet: Adopté. Mais comme il s'agit de pouvoirs de
réglementation, c'est encore difficile pour nous, compte tenu qu'il y a
l'étude de COPEM qui parle de cela, mais...
M. Clair: Adopté?
M. Bissonnet: ...ce n'est pas plus poussé que cela.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle le
paragraphe 9?
M. Clair: Alors: "désigner une personne pour percevoir les
droits annuels payables pour le renouvellement des permis." C'est plutôt
pour que le gouvernement, au lieu de procéder lui-même, puisse
désigner quelqu'un.
M. Polak: Maintenant, à l'article 60.9, cette
personne-là, ce n'est pas pour toute la province. J'imagine que cela
varie de région en région.
M. Clair: Cela se pourrait, effectivement, selon que les
municipalités embarquent ou n'embarquent pas dans...
M. Bissonnet: C'est ça. M. Clair: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Le paragraphe 9 est
adopté?
M. Bissonnet: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur division.
Paragraphe 10?
M. Clair: Alors: "établir des normes, des conditions ou
des modalités de construction, d'utilisation et d'entretien d'un
taximètre." Cela va de soi encore là; si on veut que le
taximètre soit respecté, il faut qu'il y ait un pouvoir
habilitant. Adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Paragraphe
11?
M. Clair: "prescrire les marques et les modèles
d'automobile pouvant être utilisés pour effectuer le type de
transport par taxi qu'il indique." C'est effectivement, comme vous le savez,
qu'on permet maintenant la berline, c'est comme cela qu'on l'appelle. Pour
l'automobile, on a modifié les normes pour permettre le transport par
taxi avec la petite voiture. On appelle cela une berline. Alors, cela vise
à pouvoir définir quel est le type de véhicule automobile
pour que quelqu'un ne puisse pas vouloir faire du taxi avec une camionnette, ou
encore avec un camion, ou avec un autobus, ou n'importe quoi. Cela vise
simplement à permettre ça. C'est déjà un pouvoir
existant.
M. Polak: Maintenant, j'ai une question là-dessus. Est-ce
qu'il y a actuellement une prohibition au point de vue d'espace pour passagers?
Moi, par exemple, j'ai une petite automobile Ford. Comme simple
député, on n'a pas un gros salaire, j'ai donc une LN-7 et il y a
de la place juste pour moi et un passager. Cette automobile...
M. Clair: Actuellement, ce n'est pas permis.
M. Polak: Pardon?
M. Clair: Auparavant, même les petites voitures comme les
Lada, les Rabbit...
M. Polak: Oui.
M. Clair: ...étaient interdites, jusqu'à ce qu'on
modifie le règlement il y a un an et demi, à peu près, ou
deux ans. C'est là que vous avez vu apparaître les petites
cylindrées dans le taxi.
M. Polak: D'accord, c'est correct. M. Clair:
Adopté?
Le Président (M. Desbiens): Alors le paragraphe 11 est-il
adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Le paragraphe
12?
M. Clair: "établir des normes, des conditions ou des
modalités d'utilisation, de garde, de salubrité et
d'identification d'une automobile utilisée pour effectuer du transport
par taxi, prescrire l'équipement obligatoire ainsi que ses normes de
construction... les territoires..." Encore là, c'est un pouvoir
réglementaire qui existe déjà, pour s'assurer que, par
exemple, un taxi doit être muni d'un taximètre, qu'il doit y avoir
d'affiché dans le véhicule automobile le "pocket number", qu'on
pourrait ajouter éventuellement qu'il y ait, je ne sais pas, un minimum
d'équipement de secours, si jamais c'était le cas. Alors, c'est
un pouvoir qui existe déjà.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Le paragraphe
13?
M. Clair: C'est le pouvoir pour le gouvernement d'interdire ou de
normaliser l'affichage commercial sur un taxi. Je pense que, si l'on ne veut
pas que nos taxis deviennent des arbres de Noël, c'est
peut-être...
M. Bissonnet: Mais là, c'est le temps.
M. Clair: ...utile qu'il y ait un tel pouvoir.
M. Bissonnet: Actuellement, il y a une expérience qui se
fait à la CUM; il y a des taxis qui ont des panneaux-réclame qui
sont joints au dôme du taxi. Est-ce qu'à l'intérieur de
votre ministère on a analysé les performances de cette
publicité commerciale et est-ce que...
M. Clair: Actuellement, on... (23 heures)
M. Bissonnet: Est-ce un revenu qui peut être
intéressant pour...
M. Clair: Actuellement, il n'y a pas de réglementation sur
cela. On n'a donc pas de statistiques ni de résultats de
l'expérience. Maintenant, comme je vous le dis, notre
préoccupation là-dessus, c'est de nous assurer que, si cela
devait se faire - on a beaucoup parlé de l'accueil des touristes - si
nos véhicules taxis deviennent des automobiles publicitaires ambulantes,
je pense qu'il faut que ce soit normalisé.
M. Bissonnet: Parce qu'il y a plusieurs endroits dans le monde
où on a utilisé cette formule de véhiculer des messages
publicitaires.
M. Clair: C'est exact. Alors, l'autorité pourra
évaluer ce qui en est, l'interdire ou le normaliser. C'est là un
nouveau pouvoir.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Le paragraphe
14?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Paragraphe
15?
M. Clair: Pouvoir habilitant encore pour le taxi collectif.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Paragraphe
16?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Paragraphe
17?
M. Clair: C'est le système de points de
pénalité des chauffeurs.
M. Bissonnet: Ici, c'est le chauffeur de taxi?
M. Clair: Oui. Tantôt, c'était le
propriétaire de permis.
M. Bissonnet: À ce moment, c'est le propriétaire.
Tantôt, vous...
M. Clair: Tantôt c'était le propriétaire,
là c'est le chauffeur. Remarquez que cela aurait pu être dit dans
la même phrase.
M. Bissonnet: Évidemment, on a le chauffeur, mais le
propriétaire qui n'est pas chauffeur...
M. Clair: C'est cela.
M. Bissonnet: Évidemment, à l'article 4, il y a un
pouvoir...
M. Polak: M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: J'aurais une question sur le système de
pénalité pour révoquer le permis de chauffeur. Dans
l'article 62, on parle de l'autorité régionale qui peut
régler cela par règlement. Qu'arrive-t-il en cas de conflit? Cela
n'est pas prévu dans la loi. Est-ce que le règlement de nature
provinciale prime?
M. Clair: Non, non. C'est parce que l'article 62, c'est quand il
y a délégation. Finalement, la plupart des pouvoirs prévus
à l'article 60 se retrouvent à l'article 61 quand il y a
délégation.
M. Polak: Oui.
M. Clair: Alors, il n'y a pas double programme. Il n'y a pas deux
systèmes de pénalité, un à la CUM et un au
gouvernement. S'il y a délégation, il va y en avoir un à
la CUM et il n'y en aura pas au gouvernement.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): 17, adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Paragraphe
18?
M. Bissonnet: Sur 18, juste une question.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Le pouvoir de réglementation, de prescrire
des règles d'éthique des chauffeurs de taxi. Évidemment,
dans les ligues de taxi, on a souvent parlé de code d'éthique et
tout cela. Est-ce que, compte tenu de cet article de pouvoir de
réglementation, on abolit la prescription des ligues de taxi d'avoir
un
code d'éthique?
M. Clair: On dit: Les règles d'éthique doivent
être établies par les pouvoirs publics. Si la CUM décide
d'en implanter un, il y aura des règles d'éthique qui seront
prévues par les pouvoirs publics.
M. Bissonnet: Je suis bien d'accord avec cela, M. le
Président.
M. Clair: Vous êtes d'accord avec cela? Le
Président (M. Desbiens): Dix-huit...
M. Bissonnet: Parce que si vous avez un code d'éthique,
c'est difficile de le faire respecter par les membres.
Le Président (M. Desbiens): Alors, 18... Oui?
M. Bissonnet: À la suite de cela, quels seront les
pouvoirs des ligues de taxi?
M. Clair: Ce sont ceux qui apparaissent à l'article 50.
Ils n'ont pas de pouvoir à l'égard de...
M. Bissonnet: Mais ils n'ont pas grand pouvoir...
M. Clair: Ils peuvent en faire la promotion, ils peuvent faire la
promotion de la qualité du service, prendre...
M. Bissonnet: C'est un pouvoir de représentation
vis-à-vis des autorités.
M. Clair: Exact.
M. Bissonnet: Cela peut se résumer à cela.
M. Clair: Pas seulement cela, d'amélioration de la
condition... On le dit à l'article 50. Je n'ai pas tous les mots:
représenter les titulaires, promouvoir leurs intérêts,
amélioration et promotion du transport par taxi, établissement
d'avantages sociaux, ce qui est un peu d'ailleurs comme la
fédération des ligues l'a fait en matière d'assurances.
Rien n'empêcherait que la ligue essaie de le faire sur une base plus
locale.
M. Rodrigue: Dans le fond, c'est le pouvoir d'un syndicat
professionnel.
M. Bissonnet: Vous pouvez continuer, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Jeanne-Mance... Adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Paragraphe 19?
M. Bissonnet: Paragraphe 19. Quand vous parlez d'autres services
de même nature, de quoi parlez-vous?
M. Clair: C'est une sacrée bonne question. On a simplement
retenu le texte actuel de la Loi sur les transports. Peut-être y a-t-il
eu un service de répartition d'appels à un moment donné;
quelqu'un ayant prétendu que ce n'était pas un service de
répartition d'appels, on a dû amender la loi de cette
façon. Je l'ignore.
M. Bissonnet: En pratique, je me demande si, dans cet article qui
dit "autoriser moyennant l'obtention d'un permis, une entreprise, une
association ou un organisme à fournir des services de
publicité...", ce sont les associations de services que vous visez par
cela.
M. Clair: C'est cela.
M. Bissonnet: Autrement dit, toute association de services
devrait avoir un permis - évidemment, je ne connais pas la
réglementation - de la Commission des transports. Est-ce que c'est
cela?
M. Clair: Non, pas de la commission...
M. Bissonnet: Qu'est-ce que c'est? Un permis de quel endroit?
M. Clair: C'est un pouvoir qui existe déjà qui n'a
jamais été utilisé, mais qui pourrait l'être s'il
était décentralisé par la CUM ou encore si le gouvernement
décidait un jour de l'utiliser. Maintenant, les permis pourraient,
encore là, être émis soit par la Commission des transports,
soit par la CUM s'il y avait délégation.
M. Bissonnet: Autrement dit, toutes les associations de services
fonctionnent sans permis; est-ce que c'est cela?
M. Clair: Actuellement, elles n'ont pas de permis. C'est un
pouvoir qui n'a jamais été utilisé, mais qui existait.
M. Bissonnet: Autrement dit, si la CUM opte pour cela, il faudra
imposer un permis de fonctionnement...
M. Clair: C'est exact.
M. Bissonnet: ...de 2000 $ par année pour obtenir un
permis selon des conditions appropriées et tout cela.
M. Clair: C'est exact.
Le Président (M. Desbiens): Le paragraphe 19 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Paragraphe 20?
M. Clair: Je suis convaincu que le député va voter
contre.
M. Polak: Oui.
M. Clair: C'est le contrat...
M. Polak: Juste une petite remarque, M. le
Président...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: "Les stipulations minimales." Tout à l'heure, on
a dit qu'on ne voulait faire aucun contrat, mais quelles seront les conditions
d'annulation pour, comme je l'ai mentionné tout à l'heure,
quelqu'un qui ne veut pas continuer à respecter son contrat?
M. Clair: Sur division?
M. Bissonnet: Sur division, sûrement.
Le Président (M. Desbiens): Le paragraphe 20 est
adopté sur division. Paragraphe 21.
M. Clair: "prescrire des normes de taux et de tarifs pour chaque
type de transport...
M. Bissonnet: Qu'est-ce que...
M. Clair: ...ainsi que l'obligation d'afficher les taux en
vigueur dans le taxi;"
M. Bissonnet: Vous parlez du transport spécialisé,
du transport en taxi, etc. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Paragraphe
22?
M. Clair: Le reçu codé.
M. Bissonnet: Qu'est-ce que c'est, M. le ministre? Expliquez-nous
cela.
M. Clair: C'est un reçu qui porte un numéro et une
façon d'identifier le chauffeur.
M. Bissonnet: Autrement dit, si je comprends bien, ce sont des
livrets de reçus. Est-ce que c'est cela?
M. Clair: C'est cela, ce qui pourrait se faire...
M. Bissonnet: II y aura un numéro...
M. Clair: C'est comme les factures de restaurant.
M. Bissonnet: Ces reçus seront en double, est-ce qu'il y
aura une prescription?
M. Clair: II y aura...
M. Bissonnet: Est-ce que les chauffeurs de taxi devront se
présenter à la CUM, au service qui...
M. Clair: Ce seront des quatre sur huit, en 20 copies, la
première étant rose, les autres étant toutes des nuances
dégradées du rose...
M. Bissonnet: Ah mon Dieu! Cela va être "heavy". C'est
quelque chose, cela. Ce sera en français. Est-ce qu'ils seront bilingues
pour les touristes qui viennent?
M. Clair: II y aura une langue sur le dessus...
M. Bissonnet: Oui.
M. Polak: En français et une autre langue, sauf
l'anglais.
M. Clair: Sérieusement, M. le Président...
M. Bissonnet: Parlez-moi davantage de cela, cela
m'intéresse.
M. Clair: Sérieusement, c'est un peu, justement, pour
introduire un régime un peu plus adéquat que seulement les bouts
de papier et pour fournir un instrument qui peut être plus adéquat
pour fournir des reçus; c'est seulement de cela qu'il s'agit.
M. Bissonnet: Autrement dit, est-ce que ce serait obligatoire?
Même si l'usager ne demande pas de reçu, automatiquement...
M. Clair: Non, non. En tout cas, ce ne serait pas mon intention
de le rendre obligatoire dans le règlement. Tout ce qu'on pourrait faire
cependant, c'est normaliser, dans le fond, les reçus...
M. Bissonnet: Écoutez. On dit: "prescrire l'obligation de
fournir un reçu codé pour toute course effectuée..." Si je
m'en tiens au texte du paragraphe 22, si je comprends bien le français,
c'est que si l'on opte pour réglementer, à ce moment-là,
il faudrait prescrire une obligation formelle de fournir un reçu
codé pour toute course. Voulez-vous, M. le ministre, connaître le
montant de chaque course?
M. Clair: M. le Président, ce n'était pas conforme
à l'esprit du législateur et du parrain du projet de loi. Il
n'est absolument pas question de prescrire l'obligation pour toute course, mais
plutôt de prescrire l'obligation de fournir sur demande...
M. Bissonnet: Ah bon! D'accord. J'accepte cela comme
amendement.
M. Clair: ...un reçu codé pour toute course
effectuée ainsi que la forme et la teneur de ce reçu. Parce que,
sans cela, il est évident qu'il y aura un tas de...
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le paragraphe 22
est adopté?
M. Bissonnet: Adopté tel qu'amendé.
Pourriez-vous faire l'amendement, M. le ministre, pour que ce soit bien
clair au journal des Débats.
Le Président (M. Desbiens): Oui, s'il vous
plaît.
M. Rodrigue: L'amendement, c'est d'inscrire, après les
mots "prescrire l'obligation de fournir", les mots "sur demande", et de...
Le Président (M. Desbiens): "Prescrire l'obligation de
fournir, sur demande", c'est cela?
M. Rodrigue: Oui, "un reçu codé pour toute course
effectuée ainsi que la forme et la teneur de ce reçu". Cela se
lirait ainsi tel qu'amendé.
M. Polak: ...
M. Bissonnet: La seule différence qu'il y a avec
aujourd'hui, c'est que le reçu sera codé.
M. Clair: C'est cela. C'est qu'il sera standardisé. C'est
le pouvoir de normaliser ces reçus-là et de les standardiser.
M. Bissonnet: Voyez-vous, M. le ministre, et c'est seulement une
information que je vous demande, on sait que toutes les compagnies de taxi se
servent de cartes d'affaires pour faire de la promotion pour leur association
de services. À ce moment, peut-être que sur ces reçus
codés, ils n'auront pas l'occasion de...
M. Clair: Pourquoi pas? M. Rodrigue: Les restaurants le font.
M. Clair: Les restaurants le font. M. Bissonnet: Des reçus
codés?
M. Rodrigue: Oui. Dans un restaurant, vous avez un reçu
codé qui porte la marque du restaurant dans bien des cas,
c'est-à-dire la raison de commerce du restaurant.
M. Bissonnet: Ah oui! Le petit billet qu'ils nous donnent, c'est
cela?
M. Clair: C'est cela. Mais, si vous ne voulez pas, vous pouvez
toujours prendre les factures du ministère du Revenu.
M. Rodrigue: Prenez l'exemple du Parlementaire, ici. C'est
inscrit "Restaurant Le Parlementaire" et vous avez...
M. Bissonnet: Je comprends. M. Clair: D'accord?
M. Bissonnet: On va suivre cela de près.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article... M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, juste pour la
postérité, on pourrait peut-être marquer que l'amendement a
été soumis par le député de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Bien non. C'est dans le journal des
Débats.
M. Polak: D'accord. Parce que le crédit doit aller
au...
M. Bissonnet: Nous allons lire cela attentivement lorsque nous
l'aurons reçu.
Le Président (M. Desbiens): Et cela va se retrouver
répété dans le journal des Débats, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: D'accord.
M. Clair: Et cela va être répété
pendant des siècles et des siècles.
Le Président (M. Desbiens): Amen. Est-ce que le paragraphe
22 est adopté tel qu'amendé?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Paragraphe 23?
M. Bissonnet: Attendez, je veux juste regarder l'article 70.
M. Clair: II n'y a pas de problème là, M. le
Président.
M. Bissonnet: Les règlements au point de vue de
l'amende...
M. Clair: Oui. Il y en a qui voudraient qu'elle soit plus
élevée.
M. Bissonnet: Oui, j'ai vu cela quelque part.
M. Clair: On y reviendra tantôt.
M. Bissonnet: Pardon?
M. Clair: On y reviendra tantôt.
M. Bissonnet: II n'y a pas de problème, mais il me semble
que j'ai vu cela.
M. Clair: Oui, II y en a qui demandent que les amendes soient
plus élevées. Ils disent que 50 $ minimum, ce n'est pas
assez.
Le Président (M. Desbiens): ...dans un article
subséquent?
M. Bissonnet: Sujet à discussion.
Le Président (M. Desbiens): Le paragraphe 23 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 60. Oui.
M. Clair: M. le Président, j'ai une déclaration
importante à vous faire à ce moment-ci.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre des
Transports.
M. Clair: Alors que l'opposition a fait porter ses principales
critiques, en deuxième lecture, sur le pouvoir réglementaire trop
abondant du gouvernement, ils viennent de voter très exactement en
faveur de 21 des pouvoirs réglementaires sur 23 prévus à
l'article 60.
M. Polak: Ah, vous avez fait une erreur de dire cela.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Jean-Mance.
M. Bissonnet: Cela ne veut pas dire que nous sommes d'accord que
le gouvernement doit procéder...
M. Clair: Je ne suis ni pour, ni contre. Bien au contraire.
(23 h 15)
M. Bissonnet: ...doit décider par règlement. Nous
avons comme objectif, à l'intérieur de ce projet de loi, compte
tenu que vous ne voulez pas faire autre chose que cela, d'analyser les articles
un par un. Par contre, suite à votre déclaration, nous adoptons
avec une très grande réserve les pouvoirs réglementaires -
le règlement, ce que l'on fera une autre fois - alors que le rapport de
la commission présidée par le député de
Trois-Rivières et le député de Westmount recommande
fortement au gouvernement, à compter du 1er janvier - on n'est pas loin
de là - d'introduire la législation déléguée
au minimum afin que les parlementaires puissent connaître la substance
des lois et que les administrés aussi puissent la connaître, au
moment de l'adoption d'un projet de loi.
M. Clair: M. le Président, je partage tout à fait
ces objectifs.
M. Bissonnet: Remarquez bien que c'est une loi que le ministre a
déposée et le ministre a, depuis trois ans... depuis même
1976, ce gouvernement a la solution globale; et même avec ce projet de
loi, la solution globale n'est pas à l'intérieur de l'industrie
du taxi, tel que formulé par ce projet de règlement. Nous
réservons nos commentaires au niveau de la troisième lecture.
M. Clair: Alors, M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): Alors, est-ce que...
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Sainte-Anne...
M. Clair: M. le Président, en terminant là-dessus,
je pense qu'on pourrait en venir à la question du député
de Sainte-Anne tantôt: L'entrée en vigueur de la loi quinze jours
après la date de sa publication. Je pense qu'après avoir fait le
tour des 23 pouvoirs, sauf sur la question du système de
pénalité où je dis: cela se conçoit naturellement,
que nous allons consulter avant d'implanter un tel système. Nous n'avons
aucun intérêt à agir autrement. Nous allons consulter les
gens. Tous les autres pouvoirs, je ne vois absolument pas pourquoi on
dépenserait de l'argent à faire de la prépublication 60
jours à l'avance, et pourquoi on occuperait des pages de la Gazette
officielle inutilement pour des normes purement techniques, qui existent
déjà et qui sont très bien connues.
À quoi cela sert-il de prépublier un règlement qui
va venir dire que les agglomérations qui existaient en vertu de l'ancien
règlement continuent d'exister en
vertu du nouveau et de publier cela deux fois avec la description que
cela prend pour publier ces agglomérations. C'est gaspiller de l'argent
purement et simplement. Je ne vois donc pas pourquoi on serait obligé de
prépublier.
M. Polak: M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Vu que c'est moi qui avais soulevé ce point, je
trouve cela un peu bizarre que le ministre s'inquiète soudainement de
quelques pages dans la Gazette officielle du Québec. On devrait prendre
une couple de volumes pour voir ce qu'on trouve là-dedans. L'autre jour,
j'ai trouvé quinze pages qui disent exactement comment un aide-plombier
doit s'équiper avant d'aller à son travail, avec tous les outils
qu'il doit avoir. En fait, je vais en parler à l'Assemblée - vous
allez être surpris, vous n'êtes même pas capable de
comprendre ce qui se trouve dans sa boîte d'outils. Donc, s'il vous
plaît, quelques pages qui décrivent tout de même la
pénalité, le pointage, je pense que c'est assez important. Ce
n'est pas la fin du monde, une page ou deux de plus sur les tonnes de
documents, de papiers et de paperasse qu'on reçoit du gouvernement.
D'abord un commentaire rapide. Le ministre a crié victoire trop
vite quand il a dit tout à l'heure: Ah, regardez donc, sur 23, vous en
avez accepté 21. On n'a rien accepté. On est ici parce que,
savez-vous, le problème, chaque fois que des membres sont prêts
à coopérer, nous sommes de petits imbéciles et, quand on
est contre, on est des stupides. Donc, on ne gagne jamais. Mais moi, je vous
dis une chose, on a regardé cela d'une manière raisonnable. On
n'aurait jamais procédé d'une telle manière, comme le
député de Jeanne-Mance l'a bien expliqué, je crois
vraiment - je ne dis pas qu'il s'agit juste de l'article 17, des points de
pénalité, mais d'autres articles aussi. Je pense bien qu'il y a
des points assez importants où le public en général doit
avoir une occasion de réagir, et même les chauffeurs de taxi.
C'est que si, à un moment donné, il y a un président d'une
ligue qui vous dit: Moi, je pense de telle et telle manière, cela ne
veut pas dire que tous les chauffeurs de taxi qui sont membres de la ligue
pensent comme cela.
Donc, quand je vois combien de publications de préavis il y a sur
toutes les petites choses, le moindre détail sur des affaires qui
affectent très peu de personnes, je pense que, dans un domaine comme
celui-ci, où cela affecte même la possibilité pour
quelqu'un de gagner sa vie, parce qu'il y a une suspension de permis de trois
mois, ce serait intéressant, pas seulement de regarder cela avant, mais
même après; double vérification. Qu'est-ce qui arrive, si
vous publiez que c'est accepté et qu'ensuite vous constatez que cela ne
marche pas. C'est un problème. Là, il faut encore changer le
règlement.
Quoi qu'il en soit, c'est le député de Jeanne-Mance qui a
le dernier mot là-dedans, étant l'expert en la matière,
mais je crois que... Autre question que je pose: C'est qu'on voit ici que 23
paragraphes sont réglés. Il n'y a pas un article
général qui dit que le gouvernement peut, par règlement,
et sans limiter la généralité de ce qui
précède, s'occuper des règlements ou en édicter,
l'intérêt de l'industrie du taxi. Il n'y a rien de cela. Vous
avez, ici, une énumération des 23 catégories. Qu'est-ce
qui arrive si on trouve une autre catégorie que vous avez
oubliée? Est-ce que c'est couvert, oui ou non?
M. Clair: M. le Président, les pouvoirs
réglementaires sont des pouvoirs précis qui ne peuvent être
exercés que dans la limite des prescriptions de la loi.
M. Polak: D'accord. M. Clair: Adopté?
Le Président (M. Desbiens): L'article 60 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Polak: Division grave.
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur division.
J'appelle 61.
M. Clair: M. le Président, j'aimerais... M. le
Président...
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Clair: J'aurais un amendement manuscrit à proposer -
que vous n'avez pas entre les mains - au deuxième alinéa de
l'article 61. Je propose que ce deuxième alinéa soit
remplacé par le suivant: "Le gouvernement peut, à la demande
d'une autorité régionale, lui déléguer, pour la
période qu'il indique, le pouvoir prévu par le paragraphe 5 de
l'article 60 relativement aux droits payables pour renouveler un permis ou par
les paragraphes 8 ou 9° dudit article." C'est à la demande de la CUM
qui nous a fait part qu'elle désirerait pouvoir éventuellement
obtenir une telle délégation de pouvoirs.
M. Bissonnet: M. le ministre... M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: À cet effet, à l'article 5, il faut
quand même qu'il y ait une conformité provinciale sur les droits
annuels payables pour un permis de taxi. Je ne vois pas pourquoi la CUM, qui
chargeait un droit annuel de 180 $ pour un permis de taxi alors que ville de
Laval, en demanderait 50 $ et la sur la rive sud, ou en demanderait 90 $.
M. Clair: Je ne dis pas que nous ferons la
délégation à coup sûr. Je pense que l'idée
est bonne et mérite d'être retenue. Je ne vois pas pourquoi si,
sur le territoire de la Communauté urbaine de Montréal, les
revenus sont plus importants parce qu'il y a eu un programme de rachat, parce
que la communauté s'en est chargée et, finalement, cela fait que
c'est plus rentable. Pourquoi le droit de renouvellement ne pourrait-il pas
être éventuellement plus élevé sur ce territoire si
la rentabilité est à la mesure? Je ne pense pas qu'il y ait de
religion à faire là-dessus.
M. Bissonnet: Non. Par les revendications que vous avez eues de
la CUM, automatiquement on pense déjà, alors qu'on n'a même
pas opté et que l'on n'est même pas dans ce champ
d'activité, à la possibilité d'augmenter les droits
annuels.
Actuellement, M. le Président, est-ce que les droits annuels sont
tous les mêmes?
M. Clair: C'est 52 $ si ma mémoire est fidèle.
M. Bissonnet: C'est comme tantôt, avec tout cet "opting
out", on peut avoir des tarifs bien différents dans les régions
limitrophes, de l'une à l'autre.
M. Clair: Autrefois, c'était d'une municipalité
à l'autre. Maintenant, avec soit les MRC, des ententes intermunicipales
ou encore une communauté, on joue quand même sur un territoire
beaucoup plus grand que des limites municipales purement et simplement.
M. Bissonnet: Prenons à titre d'exemple la CUM et les
régions les plus immédiates, la région de la ville de
Laval et la région de la rive sud. Est-ce que les tarifs sont les
mêmes pour ces trois régions actuellement? Dans toutes ces
agglomérations, est-ce que les tarifs sont les mêmes?
M. Clair: II y a quelques exceptions peut-être. En
général, les tarifs sont les mêmes. Je ne pourrais pas
répondre précisément, à coup sûr.
M. Bissonnet: En général, ils sont les mêmes.
Cela présente déjà une certaine difficulté pour
l'usager qui est autant à Laval, à Montréal que sur la
rive sud.
Évidemment, il y a un permis d'agglomération qui est
différent mais les tarifs sont en général les
mêmes.
Le danger, c'est qu'on arrive avec une liste de tarifs différents
dans une région. Quand on considère le transport en commun, le
transport de personnes, qu'on essaie de planifier avec des transferts, il faut
tout de même que le transport soit au même tarif et,
évidemment, les commissions de transport essaient d'avoir le même
tarif dans ces mêmes régions.
Là, on arrive avec le paragraphe 5°. On arrive
immédiatement avec la Communauté urbaine de Montréal qui
recommande et fait des pressions au niveau du ministre pour qu'on
prévoie immédiatement la possibilité de changer les droits
annuels.
Evidemment, il y a une clause qui dit que "le gouvernement peut,
à la demande d'une autorité régionale..."
Je vous fais part de toutes les représentations qui ont
été faites par le député de Portneuf et par le
député de Laprairie en ce qui a trait aux MRC où on
prévoirait donner un délai d'attente avant que les MRC puissent
opter...
M. Clair: Elles vont l'avoir.
M. Bissonnet: ...au niveau... Vous avez un projet d'amendement
à cet effet?
M. Clair: Pour les ententes intermunicipales, on a un projet
d'amendement.
M. Bissonnet: Evidemment, le paragraphe 5 ...
M. Clair: Simplement, M. le Président, des fixations
générales de tarifs, il en existait dans plusieurs secteurs et
aujourd'hui, dans bien des secteurs de transport, les coûts sont souvent
différents d'une région à l'autre pour des types de
transport différents d'un cas à un autre. Des fixations
générales de tarifs souvent contribuent à ignorer les
coûts réels et les conditions d'exploitation d'un secteur ou d'un
autre.
Les conditions d'exploitation d'un taxi à Sept-Îles ne sont
pas les mêmes qu'à Montréal. Si, à la limite, cela
se reflète au niveau de la tarification ou des droits, cela ne peut que
permettre de répondre avec plus de souplesse au jeu de l'offre et de la
demande.
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Bissonnet: Non. M. le Président, nous sommes contre cet
amendement compte tenu que, pour nous, le droit annuel des permis de taxi est
établi depuis de nombreuses années sur un tarif provincial.
II est évident que si la situation de l'industrie du taxi
à Montréal est revalorisée par des revenus
supérieurs, les propriétaires ou les conducteurs auront des
impôts supérieurs à payer à l'État.
Compte tenu que le ministère qui a la responsabilité de ce
transport défraiera, au moment de l'implantation du nouveau
système par une CUM ou par une autorité régionale, les
versements pour trois ou quatre années, nous considérons qu'il
est bien hâtif de transférer ce droit à une
communauté parce que, en fait, dans Laval, il pourrait y avoir des
droits annuels de 150 $ et dans la CUM cela pourrait être 52 $. Je pense
que ce n'est pas de cette façon qu'on doit normaliser cette industrie.
Nous allons voter contre l'amendement. Adopté sur division. (23 h
30)
Le Président (M. Desbiens): Alors l'amendement est
adopté sur division?
M. Clair: Sur division.
M. Bissonnet: Oui.
M. Clair: L'article aussi.
Le Président (M. Desbiens): Alors l'article 61, tel
qu'amendé, est adopté sur division.
M. Bissonnet: Sur division.
M. Clair: Oui. L'article 62, M. le Président...
Règlements d'une autorité
régionale
Le Président (M. Desbiens): Section II, Règlements
d'une autorité régionale. L'article 62, est-ce qu'on l'adopte
paragraphe par paragraphe également?
M. Clair: Je pense, M. le Président, que l'article 62, on
pourrait l'adopter purement et simplement. C'est simplement l'article qui
reprend les pouvoirs qui pourraient être délégués
aux autorités régionales. Je ne vois pas qu'il y ait avantage
à... Il y a donc...
M. Bissonnet: Le paragraphe 10...
M. Clair: ...13 des 23 pouvoirs qui peuvent être
transférés.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: ...où on parle des pouvoirs, c'est là
encore, en ce qui a trait aux taux et tarifs pour chaque type de transport
qu'elle indique, à l'intérieur d'une agglomération...
M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: ...en fait, de la région, à ce
moment-là c'est notre appréhension qu'il y ait différents
tarifs comme la CUM, comme je vous ai expliqué tantôt, Laval, la
Rive-Sud. Et je pense que dans cette grande communauté - c'est un
exemple que je donne, cela peut être un exemple dans la région de
Québec ou dans d'autres régions -lorsqu'on prend des taxis,
évidemment on est toujours dans une communauté ou une
région très facilement, sans avoir à faire des
déplacements... D'ailleurs, la plupart des gens qui travaillent à
Laval, à ce moment-là, si le tarif à Laval est meilleur
marché que le tarif de Montréal, il est possible que les gens de
Montréal appellent les taxis de Laval. À ce moment-là,
selon les dispositions de la loi, quelqu'un peut aller chercher à
Montréal et le ramener à Laval, point de destination, point
d'origine. À ce moment-là, je pense que ce serait encourager,
à l'intérieur de trois grandes agglomérations... Si,
à Montréal, le tarif est de 0,20 $ du départ de moins ou
0,10 $ le kilomètre, cela va encourager les gens de Laval à
appeler les taxis de Montréal. C'est de l'autre côté du
pont, c'est une affaire de rien.
Donc, cela nous inquiète un peu qu'il y ait des
différences de prix dans les tarifs.
M. Clair: Ah, il y a un risque à courir, M. le
Président, mais dans la mesure où les ensembles sont beaucoup
plus grands que les municipalités, comme c'était le cas autrefois
je pense qu'on a là peut-être un moyen terme.
J'aimerais attirer l'attention du député cependant sur le
paragraphe 12, pour faire le même amendement que celui qu'il a
proposé tantôt, d'ajouter "de prescrire l'obligation de fournir
sur demande".
M. Bissonnet: M. le Président, pour les mêmes
raisons que nous avons mentionnées, à la suite de la
déclaration qu'a faite le ministre des Transports, nous allons adopter
l'article 62 tel que modifié.
Le Président (M. Desbiens): À l'article 62,
paragraphe 12...
M. Bissonnet: L'article 62 comprenant la modification faite au
paragraphe 12, pour les mêmes motifs que nous avons stipulés au
ministre, à la suite de la déclaration qu'il a faite tantôt
concernant la réglementation, nous allons adopter, sur division,
l'article 62 tel qu'amendé.
Le Président (M. Desbiens): Alors l'article 62
adopté tel qu'amendé, sur division.
M. Clair: L'article 63, M. le Président,
prévoit le mécanisme de prise en charge des nouvelles
responsabilités par une autorité régionale.
M. Bissonnet: Juste une question, M. le ministre. Votre
amendement, que vous nous avez mentionné, quant à la mise en
opération des autorités régionales...
M. Clair: Pour les ententes intermunicipales, cela va être
à l'article 67.
M. Bissonnet: Ah bon! D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Alors, l'article 63 est-il
adopté?
M. Polak: Une question, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Comment est-ce qu'on garantit qu'il y a une certaine
uniformité parmi les différentes autorités
régionales dans ce règlement?
M. Clair: On vise justement à ne plus obliger
l'uniformité à travers le territoire mais de permettre de
répondre à des besoins particuliers d'une région à
une autre.
M. Polak: Oui, mais est-ce que je comprends qu'il y a une
certaine flexibilité qui doit être permise, et que, d'autre part,
il doit y avoir certaines conditions de base qui doivent être similaires
ou les mêmes un peu partout?
M. Clair: Oui, ce sont des pouvoirs qui vont rester entre les
mains du gouvernement.
M. Polak: D'accord.
M. Clair: Sur les 23 pouvoirs, comme je vous le disais
tantôt, il y en a treize qui peuvent être
délégués aux autorités régionales. Les dix
autres demeurent d'application générale.
Le Président (M. Desbiens): L'article 63 est-il
adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): J'appelle l'article 64. Est-ce
que l'article 64 est adopté?
M. Clair: L'article 64, M. le Président, pour
répondre aux inquiétudes du député, s'il devait y
avoir trop d'écart, on a prévu que le ministre peut
désavouer un règlement sur les tarifs adopté en vertu du
paragraphe 10 de l'article 62.
Si le ministre constatait, à un moment donné, qu'une
autorité régionale va trop loin par rapport à sa voisine,
le ministre pourrait désavouer.
Le Président (M. Desbiens): L'article 64 est-il
adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 65.
M. Clair: C'est la mécanique d'entrée en vigueur
des règlements.
M. Bissonnet: Quel est le sens, M. le ministre, à titre
d'information, du paragraphe 4, lorsque l'on mentionne "s'il y a eu un ordre du
ministre de donner suite à certaines recommandations de la
commission..."?
M. Clair: C'est parce que, à l'avant-dernier alinéa
de l'article 64, on dit que "le ministre peut ordonner à
l'autorité régionale de donner suite à des recommandations
de la commission" quand la commission a tenu, à la demande du ministre,
des audiences sur une augmentation de tarif.
C'est la mécanique pour conserver entre les mains du ministre un
pouvoir de désaveu advenant exagération.
Le Président (M. Desbiens): L'article 65 est-il
adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Une petite précision
pour le journal des Débats, s'il vous plaît. L'article 62, 12e,
l'amendement qui a été fait, c'est par le député de
Jeanne-Mance ?
M. Bissonnet: Non, c'est le ministre qui l'a fait.
C'est-à-dire que je l'ai fait sur l'article 60 et le ministre en a
proposé un sur 62.
Le Président (M. Desbiens): Paragraphe 12 de l'article 62,
amendement du ministre.
M. Bissonnet: C'est un amendement de concordance de par le fait
de l'adoption de l'article 60, paragraphe 12.
Le Président (M. Desbiens): Cela va.
M. Polak: M. le Président, je reviens à l'article
65, car on va un peu trop vite. On parle, tout de même, d'un droit de
désaveu. Je posais la question tout à l'heure de
l'uniformité de certains règlements dépendant de leur
caractère; le désaveu du règlement, cela veut dire que le
ministre pourrait dire, j'imagine, que telle ou telle autorité
régionale va trop loin et on ne l'accepte
pas?
M. Clair: Exact. Mais c'est uniquement sur les tarifs.
M. Polak: Ah, les tarifs!
M. Clair: Afin d'éviter le problème qui
était soulevé tantôt par le député de
Jeanne-Mance à savoir que la tarification devienne complètement
déséquilibrée d'une autorité régionale
à l'autre. Adopté?
Le Président (M. Desbiens): L'article 65 est
adopté. Article 66?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 67, M. le ministre,
vous avez un amendement?
M. Clair: À l'article 67, M. le Président, vous
vous souvenez que l'Union des municipalités du Québec avait
demandé d'être entendue en commission parlementaire parce qu'elle
souhaitait que les ententes intermunicipales puissent avoir priorité sur
une décision d'une MRC sans que toutes les municipalités d'une
même MRC soient tenues de participer à une entente
intermunicipale.
Nous donnons suite à leur volonté en quelque sorte en
proposant de remplacer l'article 67 du projet de loi par le suivant, et je
cite: "Des municipalités faisant partie du territoire d'une même
municipalité régionale de comté peuvent conclure une
entente intermunicipale pour créer une régie intermunicipale et
la charger de la surveillance et du contrôle du transport par taxi sur
leur territoire. "Toutefois, une municipalité faisant partie d'une
agglomération visée dans le paragraphe 1 du premier alinéa
de l'article 60 ne peut conclure une entente en vertu du premier alinéa
que si l'ensemble des municipalités de cette agglomération sont
parties à l'entente. "L'entente doit être conclue
conformément au Code municipal ou à la Loi sur les cités
et villes et copie doit en être transmise à la Commission des
transports du Québec. "Une régie intermunicipale
créée en vertu du présent article constitue la seule
autorité régionale au sens de la présente Loi sur le
territoire des municipalités parties à l'entente".
Je pense que, de cette façon, on vient de donner suite aux
attentes du monde municipal.
Sur le plan géographique cela risque de faire un peu du fromage
gruyère dans le sens que les agglomérations vont probablement y
aller plus vite en ententes intermunicipales et autour il restera des permis TR
qui vont être en circulation et contrôlés à partir de
Québec. Compte tenu de la résistance du monde municipal à
l'article 67 tel qu'on l'avait libellé, je préfère reculer
un peu et permettre qu'il y en ait davantage qui acceptent de s'impliquer.
M. Bissonnet: Autrement dit, si on considère les
réclamations du monde municipal, on voulait s'occuper davantage des
compétences à l'intérieur des champs de compétence
d'aménagement, etc. Il faut que ce soit l'ensemble de toutes les
municipalités dans une agglomération... À ce
moment-là...
M. Clair: C'est une agglomération, mais avant il fallait
que l'entente intervienne entre toutes les municipalités d'une
même MRC, ce qui était beaucoup plus exigeant tandis que
maintenant on dit: Si ce sont les municipalités d'une
agglomération, cela peut aller. Il y a même des
agglomérations qui sont constituées d'une seule
municipalité. Par exemple, actuellement l'agglomération de
Drumrnondville est constituée comme cela et selon ce que mon
président de ligue me disait - je n'ai pas vérifié au
ministère, de toute façon il n'existe plus de permis de taxi
régional dans toute la MRC de Drummond. Il disait: Pourquoi imposez-vous
à toutes les municipalités d'embarquer si, de toute façon,
il n'y a plus de permis de taxi dans ces municipalités-là? Nous
leur donnons raison en espérant qu'un jour...
M. Bissonnet: M. le ministre, je vais soumettre ce projet
d'amendement à mon collègue le député de Laprairie
qui est notre responsable des affaires municipales. Je vous demanderais, M. le
Président, s'il était possible de suspendre l'article 67 à
ce stade de l'étude en commission parlementaire.
M. Clair: Est-ce qu'on ne finit pas ce soir?
M. Bissonnet: Je ne pense pas.
Le Président (M. Desbiens): II reste 18 minutes.
M. Bissonnet: Je propose la suspension.
M. Clair: Remarquez qu'on vous l'a donné à 11
heures ce matin mais on peut le suspendre. C'est d'accord.
M. Bissonnet: J'ai été pris. Je n'ai pas pu
rencontrer mon collègue qui est pris avec le projet de loi 38. Vous
connaissez ce projet de loi-là.
Le Président (M. Desbiens): De consentement l'article 67
est suspendu.
Pouvoirs de la Commission des transports
Chapitre 4, les pouvoirs de la Commission des transports du
Québec. Vous avez également des amendements à l'article
68, M. le ministre?
M. Clair: Oui, de petits amendements techniques.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'on les passe un par
un?
M. Clair: Premièrement, en remplaçant au premier
alinéa, à la fin du paragraphe 4, le point par un point virgule.
D'accord?
M. Bissonnet: Excellent.
M. Clair: C'est excellent ça?
M. Bissonnet: C'est une grosse amélioration.
Le Président (M. Desbiens): Adopté?
M. Clair: Adopté.
Deuxièmement, en ajoutant après le paragraphe 4 du premier
alinéa le paragraphe suivant: "Reconnaître une ligue de
propriétaires de taxi par agglomération; enquêter sur la
gestion des activités d'une ligue reconnue; finalement,
déterminer si la cotisation annuelle prévue par l'article 52 est
suffisante pour permettre à la ligue de s'acquitter des
responsabilités prévues à l'article 50 et dans le cadre de
l'article 52, fixer cette cotisation. Il s'agit de la concordance par rapport
à ce qu'on a adopté auparavant.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que ces
modifications...
M. Clair: La reconnaissance d'une ligue par agglomération,
on a touché à cela tantôt. Il fallait habiliter la
commission à le faire. Enquêter sur la gestion des
activités d'une ligue reconnue. D'accord?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 68
tel qu'amendé est-il adopté?
M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): J'appelle l'article 69.
M. Clair: Cela concerne le droit existant.
M. Bissonnet: C'est comme cela se passe actuellement.
M. Clair: C'est ça, c'est le droit existant.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 69 est
adopté.
Chapitre V, les dispositions pénales. J'appelle l'article 70.
Est-il adopté? (23 h 45)
Dispositions pénales
M. Bissonnet: Quelles sont, M. le ministre, les
représentations qui vous ont été faites par les ligues de
taxi en ce qui a trait à cet article?
Une voix: D'accord. Adopté, l'article 70.
Le Président (M. Desbiens): L'article 70 est
adopté?
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): J'appelle l'article 71.
M. Clair: Je n'ai pas d'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 71 est
adopté?
M. Bissonnet: Adopté. M. Clairs Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 72.
M. Clair: "Est partie à l'infraction." C'est le droit
régulier, je dirais, même si ce n'est pas de droit commun.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 72 est
adopté?
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. À
l'article 73, vous avez un amendement, M. le ministre.
M. Clair: Oui, remplacer dans les deuxième et
troisième lignes les mots "la présente section" par les mots "le
présent chapitre".
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 73 est adopté tel qu'amendé?
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté tel
qu'amendé. J'appelle l'article 74.
M. Clair: Avant, M. le Président, je propose l'insertion
des articles 73.1, 73.2, 73.3 et 73.4. Est-ce que vous me dispensez de la
lecture?
M. Bissonnet: Je vais les lire. Je ne les ai pas encore lus.
M. Clair: Je vais les lire. C'est à la demande de la
Commuanuté urbaine de Montréal, si ma mémoire est
fidèle. L'article 73.1 se lirait comme suit: "Le poursuivant peut faire
signifier un avis d'infraction à une personne qui contrevient à
une disposition de l'un des articles mentionnés à l'article 70.
"Cet avis constitue une dénonciation."
L'article 73.2...
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que vous permettez
qu'on les adopte un à la fois? Ce sera plus simple.
M. Clair: Je pense que, si je les lis tous, cela va donner plus
le contexte.
M. Bissonnet: Lisez-les tous.
Le Président (M. Desbiens): D'accord.
M. Clair: L'article 73.2: "L'avis d'infraction décrit
l'infraction, spécifie l'amende minimale et le montant des frais et
indique au contrevenant qu'il peut payer le montant requis dans les 20 jours
à l'endroit indiqué. "Ces frais sont de 5 $."
L'article 73.3: "Si le contrevenant paie le montant requis dans le
délai et à l'endroit fixés, il est considéré
comme ayant plaidé coupable. Ce paiement ne peut cependant pas
être considéré comme un aveu de responsabilité
civile. "À défaut d'un tel paiement, une sommation est
signifiée au contrevenant."
L'article 73.4: "L'omission de signifier l'avis d'infraction ne peut
être invoquée à l'encontre du poursuivant et il n'est pas
nécessaire d'alléguer qu'il a été signifié
ni d'en faire la preuve. "Toutefois, le contrevenant qui, lors de la
comparution, admet sa culpabilité et prouve ensuite que l'avis
d'infraction ne lui a pas été signifié ne peut être
condamné à payer un montant plus élevé que celui
qu'il aurait été tenu de payer en vertu de l'avis." Il s'agit
simplement, dans le fond, de prévoir une procédure plus
expéditive que les anciennes procédures dans ce domaine.
M. Bissonnet: Des procédures qui sont courantes pour ce
qui est des billets d'infraction, j'imagine?
M. Clair: C'est cela, plutôt que d'être
convoqué en Cour municipale, etc.
M. Bissonnet: C'est comme pour un billet d'infraction.
M. Clair: C'est exact.
M. Polak: M. le Président, j'ai une question.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: C'est un peu une justice par ordinateur. De cette
façon, un juge de la Cour municipale, très souvent, même
dans le cas d'une petite infraction, a le droit de donner une petite
leçon de morale à quelqu'un qui comparaît devant lui, de
faire telle chose, tandis qu'ici on dit: Voici, l'amende est minimale; payez-la
et c'est fini, 5 $ de frais. Il peut y avoir des cas où on
procède tout de même par sommation. À quelqu'un dont c'est
la deuxième ou la troisième infraction, on pourra dire: Venez
donc devant le tribunal.
M. Clair: Si la personne ne paie pas ou récidive, ou quoi
que ce soit, à un moment donné, il est toujours possible de
procéder par sommation, mais on est en matière de
responsabilité stricte où les tribunaux imposent toujours
l'amende minimale. Je ne vois pas pourquoi on ferait supporter à la
collectivité des frais inutiles, quand ce n'est pas
nécessaire.
M. Polak: En tout cas, on dit à l'article 73: "Le
poursuivant peut faire signifier..." Donc il a encore l'option de le poursuivre
autrement.
Le Président (M. Desbiens): L'article 73.1 est-il
adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 73.2
est-il adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
L'article 73.3 est-il adopté? M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 73.4
est-il adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Les quatre nouveaux articles
sont adoptés. J'appelle l'article 74.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 74 est
adopté. Article 75. M. le ministre.
M. Polak: Pourriez-vous m'expliquer quel est le sens de l'article
74? Qu'est-ce que cela veut dire? Pourquoi y a-t-il cette présomption,
pourquoi le dire?
M. Clair: Cela crée une présomption
"réfragable", c'est-à-dire ce qu'on appelait une
présomption juris tantum.
M. Polak: "Sauf preuve contraire." Pourquoi le dire? Quant
à moi, si vous ne l'aviez pas dit, je l'avais compris
déjà. Je pense toujours que le législateur est
intelligent. Il doit y avoir une raison.
M. Clair: C'est parce que les procureurs du gouvernement ne sont
pas assez bons et ils ont besoin d'avoir...
M. Polak: Ils ont besoin de quoi?
M. Clair: Non, simplement, ce sont des dispositions qui existent
déjà dans la Loi sur les transports. On reconduit des
dispositions qui existaient déjà. Effectivement, j'imagine que,
dans ces causes-là, il était extrêmement difficile, dans
certains cas, de faire la preuve de la contravention à la loi. C'est la
raison pour laquelle, à un moment donné, on a inscrit dans la loi
une présomption que la preuve incombe à celui qui est poursuivi.
Autrement, comme cela se passe toujours par collusion dans ce cas, il devient
extrêmement difficile de faire la preuve s'il n'y a pas une
présomption juris tantum.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 74 est
adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 75. M. le ministre.
M. Clair: Je propose, M. le Président, de modifier
l'article 75 par le remplacement, à la fin du premier alinéa, du
chiffre 72 heures par 48 heures, pour fins d'harmonisation par rapport à
ce qui se passe généralement.
M. Bissonnet: Pouvez-vous expliquer "un avis"? C'est probablement
pour une automobile qui n'est pas sécuritaire. Est-ce bien cela? Une
infraction à l'article 70. Qu'est-ce qui peut arriver? "Un avis de
remédier", c'est quoi, en principe?
M. Clair: Comme cela existe dans le Code de la
sécurité routière. Dans certains cas, c'est le pouvoir de
donner un avis de 48 heures, comme on l'appelle
régulièrement.
M. Bissonnet: Mais pourquoi? Comme on a prévu un avis de
72 heures, peut-être que dans l'industrie du taxi...
M. Clair: Pourquoi avait-on mis 72 heures? Parce que c'est 72
heures dans la Loi sur les transports; par contre, c'est 48 heures dans le Code
de la sécurité routière. C'est la CUM qui avait
attiré notre attention là-dessus. Pour 24 heures, je ne ferai pas
une guerre sainte là-dessus.
M. Bissonnet: Mais, si l'on prévoit un délai de 72
heures dans la Loi sur les transports, j'imagine qu'il doit y avoir un but pour
qu'on ait indiqué 72 heures. Je ne sais pas si c'est au cas où
cela arrive durant une fin de semaine, le samedi et le dimanche; c'est
peut-être plus compliqué. Il faut toujours que le gars gagne sa
vie pendant ce temps.
M. Clair: La Loi sur les transports, avec sa disposition des 72
heures, est plus ancienne que la loi des 48 heures du Code de la
sécurité routière, premièrement.
Deuxièmement, comme il s'agit, dans la plupart des cas, de
sécurité, la CUM nous a demandé que ce soit un
délai de 48 heures parce que, si les freins sont défectueux, on
n'a pas avantage à donner 72 heures; 48 heures sont suffisantes, surtout
que les taxis circulent, en grande partie, en milieu urbain et ont accès
à des services de garage et autres pour procéder rapidement
à ces réparations.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance: Si je comprends bien cet article, M. le
Président, cela veut dire qu'on accorde au contrevenant la chance de se
corriger avant de passer à une infraction qui consisterait, pour lui,
à payer une amende. On donne la chance au coureur.
M. Clair: C'est cela. C'est afin de démontrer que
l'objectif n'est pas de monter une machine à piastres, mais de s'assurer
que la loi est respectée et que les conditions d'utilisation sont
respectées.
M. Lachance: Donc, il ne serait pas question tout de suite pour
quelqu'un de prendre le contrevenant en défaut et de lui dire: Tu devras
payer une amende.
M. Clair: D'un autre côté, le policier n'est pas
obligé de donner des délais de 48 heures en 48 heures.
M. Bissonnet: II donne souvent un billet et il dit: Viens nous
montrer ton auto dans 48 heures.
M. Clair: C'est cela.
M. Bissonnet: En fait, cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas
de contravention. Le dimanche, est-ce que le service pour les avis est en
fonction? Disons, par exemple, que quelqu'un a un avis de 48 heures le
vendredi, est-ce que le dimanche ce service-là fonctionne?
M. Clair: C'est un jour férié.
M. Bissonnet: En fait, il peut faire réparer le samedi,
mais, s'il le fait seulement le lundi, il ne respectera pas les délais,
compte tenu que les voitures-taxis, fonctionnent six ou sept jours par
semaine.
M. Clair: Vous fouillez dans mes souvenirs les plus lointains,
mais je me demande si dans la Loi sur les poursuites sommaires il n'est pas
prévu que, lorsqu'il y a un avis préalable, les samedis et les
dimanches ne comptent pas.
M. Bissonnet: Je ne le sais pas; je ne pourrais pas vous le
dire.
M. Clair: Vous soulevez une question qui m'embarrasse.
M. Bissonnet: M. l'ex-juge, est-ce que vous pourriez nous dire
cela?
M. Polak: C'est toujours très difficile pour moi de parler
de sécurité routière. Pour moi, c'est 48 heures.
M. Lachance: Je pense qu'une pratique existe, en tout cas au
niveau de la Sûreté du Québec, à savoir qu'on ne
fasse pas preuve d'une rigidité absolue là-dessus. Dans la
pratique, on tient compte, je pense...
M. Clair: Vous n'avez pas la Loi sur les poursuites
sommaires?
M. Bissonnet: M. le ministre, s'il s'agit d'infractions au Code
de sécurité, c'est prévu par le Code de
sécurité routière. Qu'est-ce que cela vient faire ici? Si
dans le Code de sécurité routière on prévoit qu'une
infraction à la sécurité amène un billet de 48
heures, les 72 heures ne s'appliquent pas à la sécurité
parce que c'est déjà réglementé par le Code de
sécurité.
M. Clair: Non, c'est pour d'autres types d'infractions, c'est
sûr.
M. Bissonnet: C'est ce que je me demande. Un transport
privé doit être effectué en accordant au client
l'exclusivité du taxi.
M. Clair: Prenez un exemple: le "pocket number" est mal
affiché ou encore il est mal éclairé ou le collant qui
indique la tarification est décollé. Ce sont des infractions
spécifiques. Il faut qu'il y ait un délai et je pense que c'est
normal que le délai soit de 48 heures.
M. Bissonnet: Si c'est en fin de semaine, c'est un
problème.
M. Clair: On va vérifier de notre côté pour
voir, quant à ce délai de 48 heures, si c'est par pratique ou si
c'est en vertu de la loi que les samedis et les dimanches ne comptent pas.
M. Bissonnet: C'est peut-être difficile les samedis et les
dimanches.
M. Clair: II faudrait voir aussi comment cela est fait au Code de
la sécurité routière, parce qu'on stipule 48 heures dans
le code.
M. Bissonnet: D'accord. Je propose de suspendre l'article 75.
M. Clair: Je proposerais qu'on l'adopte. D'accord?
M. Bissonnet: Cela ne change pas grand-chose.
M. Clair: Vous allez vous en souvenir, M. le Président,
que l'article 75 est en suspens?
M. Bissonnet: Les articles 75 et 67 sont en suspens.
M. Clair: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): II est minuit.
M. Bissonnet: Je propose l'ajournement.
Une voix: II ne reste que deux articles dans le chapitre, 76 et
77.
M. Bissonnet: D'accord, on va finir ce chapitre-là.
Le Président (M. Desbiens): On
complète le chapitre simplement?
M. Bissonnet: Oui, consentement pour compléter le chapitre
avec 76 et 77.
Le Président (M. Desbiens): L'article 75 est suspendu.
J'appelle l'article 76.
M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 77.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. La commission
élue permanente des transports ajourne ses travaux...
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: À l'article 77, on parle d'une cour municipale.
Ils ont la Communauté urbaine de Montréal comme autorité
régionale. J'imagine qu'on veut dire la Cour municipale qui a
juridiction dans les municipalités qui font partie de cette
autorité régionale. On peut avoir une autorité
régionale qui a plusieurs cours municipales.
M. Clair: À ce moment-là, il y a plusieurs cours
municipales qui peuvent être habilitées.
M. Polak: Au lieu de dire "à la juridiction d'une cour
municipale", il faudrait peut-être prévoir la possibilité
d'en avoir plusieurs" Westmount, Côte-Saint-Luc, etc., en ont tous.
M. Clair: Oui, c'est cela, c'est l'effet de cela. "Lorsque le
territoire d'une autorité régionale est soumis, en tout ou en
partie, à la juridiction d'une cour municipale, une poursuite peut alors
être intentée...
M. Polak: D'accord.
M. Clair: ...devant cette cour."
M. Polak: En partie, oui, oui. D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Alors, la commission
élue permanente des transports ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 0 h 1)