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(Dix heures dix minutes)
Le Président (M. Champagne): À l'ordre, s'il vous
plaît! Nous commençons la séance de la commission
élue permanente des transports pour étudier les crédits
budgétaires de l'année 1983-1984.
Voici les membres de la commission: MM. Bissonnet (Jeanne-Mance), Blouin
(Rousseau), Bourbeau (Laporte), Clair (Drummond), Desbiens (Dubuc), Lachance
(Bellechasse), Léger (Lafontaine), Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), Mathieu (Beauce-Sud); M. Rodrigue (Vimont) qui
sera remplacé par M. LeMay (Gaspé) et M. Vallières
(Richmond).
Les intervenants sont: MM. Assad, (Pa-pineau), Bisaillon (Sainte-Marie),
Brouillet (Chauveau), Caron (Verdun), Cusano (Viau), de Bellefeuille
(Deux-Montagnes), Gauthier (Ro-berval), Grégoire (Frontenac), Houde
(Ber-thier) et M. Perron (Duplessis).
Est-ce qu'on peut désigner un rapporteur, s'il vous
plaît?
M. Clair: M. le Président, je suggérerais que le
député de Gaspé soit désigné comme
rapporteur.
Le Président (M. Champagne): Le député de
Gaspé est nommé rapporteur.
M. Bourbeau: Est-ce que cette proposition est
débattable?
Le Président (M. Champagne): II n'en dépend que de
vous.
Des voix: Non.
Le Président (M. Champagne): II n'en dépend que de
vous.
M. Clair: C'est débattable, mais ce n'est pas
"gagnable".
M. Bourbeau: Étant donné qu'on est seuls, on va
l'accepter. On n'en débattra pas longtemps.
Le Président (M. Champagne): D'accord. Cela va. Le
député de Gaspé sera le rapporteur. M. le ministre, vos
remarques préliminaires.
Exposés préliminaires M. Michel
Clair
M. Clair: Oui. M. le Président, c'est avec beaucoup de
plaisir que, pour la troisième année consécutive à
la direction du ministère des Transports, je commence l'étude des
crédits ou, comme on le disait traditionnellement, la défense des
crédits en commission parlementaire.
Mais, avant de faire mes remarques préliminaires, M. le
Président, je voudrais, peut-être, pour le bénéfice
de mon collègue, le député de Laporte, et des nombreux
collègues de l'Opposition qui l'accompagnent, de même que pour mes
collègues ministériels, présenter les gens qui
m'accompagnent. D'abord, à ma droite, il y a le sous-ministre en titre
au ministère des Transports, M. Pierre Michaud. Ensuite, en
commençant à ma gauche, sans ordre d'importance - oui, tout le
monde est important au ministère des Transports - sans suivre
l'organigramme du ministère des Transports, il y a Marie-Lyne
Éthier...
M. Bourbeau: Ce n'est pas bien gentil pour Mlle
Éthier.
M. Clair: ...mon attachée de presse; M. Yvan Demers, de la
programmation; M. Jacquelin Chiricota, au service du contrôle
budgétaire; M. Martin Girard, mon chef de cabinet; M. Paul Lussier,
sous-ministre adjoint et président du COTREM; M. Gilles Sanche, du
COTREM également, au service du budget; M. René Blais,
sous-ministre adjoint aux opérations; M. Beauregard, qui assume
l'intérim à la gestion financière au ministère des
Transports; Mme Yolande Plante, attachée politique à mon cabinet;
M. René Vincent, sous-ministre adjoint à la planification et au
développement; M. André Marcil, président de la Commission
des transports; M. Marcel Baril, sous-ministre adjoint à
l'administration au ministère des Transports; M. Maurice Ferland,
administrateur à la Commission des transports du Québec; M.
Leblanc, de la Commission des transports. M. Ravenelle, au service du
contrôle budgétaire à la Commission des transports
également.
À ma gauche, M. Jean-Pierre Gauvreau, attaché politique
à mon cabinet; Mme Martine Savard, également attachée
politique à mon cabinet; M. Jean-Paul Bonneau, de la
direction de l'entretien. M. Marcel Gagné...
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce que je pourrais
savoir qui est M. Bonneau? Je ne le vois pas.
M. Clair: M. Bonneau. M. Marcel Gagné et M. Maurice
Boucher.
M. Bourbeau: Ce sont des gens de votre cabinet, les deux
derniers?
M. Clair: M. Jacques Simard, également, du service des
programmes. Vient d'arriver Mme Louise Roy, également attachée
politique.
M. Bourbeau: M. le ministre, je m'excuse. Il y en a deux que vous
avez nommés et vous n'avez pas dit de quel service du ministère
ils proviennent.
M. Clair: Ils sont du service des programmes.
M. Bourbeau: Ah boni Ils ne sont pas de votre cabinet.
M. Clair: Comme à chaque étude
détaillée des crédits affectés aux
différents programmes du ministère, j'énoncerai rapidement
les caractéristiques générales du budget du
ministère des Transports du Québec avant de décrire
chacune des interventions majeures que le ministère entend
réaliser au cours de l'exercice financier 1983-1984.
Cette année, le ministère des Transports disposera de 1
596 983 500 $ en crédits et d'un total de 11 658 employés dont
9035 sont des employés permanents et 2623 sont en fait des
personnes-année occasionnelles. Il s'agit d'une augmentation de
crédits d'environ 37 000 000 $, soit 2,4% de plus par rapport au budget
de 1982-1983. Ceci démontre de façon concrète l'effort
soutenu par le gouvernement dans le ralentissement du taux de croissance des
dépenses gouvernementales, tout en maintenant une priorité au
budget de développement et de construction dans les ministères
à vocation économique comme le ministère des Transports du
Québec.
En ce sens, nous entendons maximiser, à l'intérieur de ce
contexte de ralentissement de la croissance des dépenses, les effets
d'entraînement que généreront les nombreux investissements
directs et indirects que nous voulons réaliser au cours de cet exercice
financier.
Par ailleurs, le ministère des Transports entend bien contribuer
à la relance économique et amorcera dès cette année
des investissements qui se répercuteront sur plusieurs années
subséquentes, notamment la construction de traversiers et
l'accélération de travaux dans le domaine du transport en
commun.
Transport terrestre des personnes, programme 1. Les crédits
prévus au programme de transport terrestre des personnes
reflètent la préoccupation que nous avons mise de l'avant depuis
1976, soit de privilégier le fonctionnement et le développement
du transport en commun au Québec. À cet objectif s'ajoutent deux
autres préoccupations, soit d'assurer un meilleur contrôle des
dépenses publiques et de favoriser un soutien de l'emploi et de
l'investissement dans le domaine des transports. Au total, les crédits
prévus au programme de transport terrestre des personnes atteindront 364
900 000 $ en 1983-1984.
Dans un premier temps, je passerai donc en revue les principaux
éléments du programme actuel d'aide au transport en commun et au
transport adapté pour, ensuite, signaler quelques-unes des nouvelles
initiatives du ministère en 1983-1984 et vous faire part de nos
préoccupations dans le cadre du plan de relance économique
annoncé en février dernier. Enfin, j'aborderai nos principales
préoccupations relativement à la révision du cadre
institutionnel et financier du transport en commun dans la région de
Montréal.
Les subventions versées pour le fonctionnement et pour les
immobilisations des organismes publics de transport en commun, soit les
commissions et corporations publiques de transport, s'élèveront
à 243 400 000 $ en 1983-1984. Cette contribution est constituée
principalement des subventions aux revenus et aux tarifs réduits qui
atteindront 130 800 000 $ et des subventions aux laissez-passer qui devraient
se chiffrer à 41 000 000 $. Dans ce dernier cas, il importe de noter la
part de plus en plus importante que représente l'utilisation des
laissez-passer par les usagers du transport en commun au Québec. Cette
mesure aura permis à des centaines de milliers d'usagers de
bénéficier en tout temps des services de transport en commun
offerts par les commissions et corporations publiques de transport.
J'en profite également pour souligner que les subventions
relatives aux contrats de services intervenus entre la CTCUM et les compagnies
ferroviaires Canadien National et Canadien Pacifique, afin de maintenir les
services de trains de banlieue sur les lignes Deux-Montagnes et Rigaud,
atteindront en 1983-1984 9 800 000 $. Cette implication financière
démontre bien notre volonté d'intégrer l'ensemble des
modes de transport dans la région de Montréal et d'en
rationaliser le fonctionnement. À ce titre, je voudrais également
souligner que le gouvernement du Québec prévoit verser en
1983-1984 plus de 10 000 000 $ afin de poursuivre le plan de modernisation
des
stations de la ligne de banlieue CP-Rigaud. Enfin, la contribution
gouvernementale au service de la dette des commissions et des corporations de
transport devrait se chiffrer à 43 000 000 $ en 1983-1984. Ces
subventions permettront, entre autres, l'acquisition de 196 nouveaux autobus
urbains en 1983, soit 100 autobus par la CTCUM, 50 par la CTRSM et 46 par la
CTCUQ.
Par ailleurs, les subventions au service de la dette du métro
atteindront 91 100 000 $ en 1983-1984. En 1982, les dépenses pour le
prolongement du métro se sont chiffrées à 73 200 000 $ et
le Conseil des ministres prévoyait initialement des dépenses
d'environ 70 000 000 $ en 1983. Toutefois, à la suite de l'annonce du
plan de relance économique, le niveau d'immobilisations pourrait
atteindre près de 100 000 000 $ en 1983. Je m'attarderai, d'ailleurs, un
peu plus loin sur les éléments du plan de relance
économique.
En ce qui a trait au transport adapté aux personnes
handicapées, nous entendons maintenir et intensifier nos efforts afin de
fournir des services de qualité à cette partie de la population.
À cette fin, nous prévoyons consacrer plus de 11 000 000 $ au
transport adapté en 1983-1984 afin de soutenir les activités des
neuf commissions et corporations de transport et des 28 services municipaux et
intermunicipaux de transport adapté dont bénéficient les
personnes handicapées. En outre, je voudrais signaler qu'à la
suite des problèmes qui ont été portés à
notre attention concernant le fonctionnement du transport adapté sur le
territoire de la CTCUM j'ai demandé à celle-ci de me soumettre au
cours des prochains mois un plan de redressement du transport adapté
offert par la CTCUM de façon à améliorer la qualité
et la productivité du service.
De plus, un comité d'orientation auquel participent des
représentants de la CTCUM, de l'Office des personnes handicapées,
des usagers du transport adapté et du ministère des Transports
doit revoir les orientations générales de ce service offert aux
handicapés de la Communauté urbaine de Montréal. Ce
comité abordera, entre autres, le problème de
l'admissibilité au service de transport adapté.
Toujours au chapitre du transport collectif ou paracollectif, je
voudrais aussi souligner la mise en oeuvre progressive de notre plan d'action
concernant l'industrie du taxi. Ainsi, à la suite des consultations qui
ont eu lieu en commission parlementaire, je compte être en mesure de
rendre public d'ici l'été un programme de travail visant à
concrétiser les objectifs retenus à la suite de cette commission.
J'indique en outre sur cette question que, lors de la commission parlementaire
qui a été tenue sur ce sujet, la Communauté urbaine de
Montréal avait demandé de constituer un groupe de travail auquel
participerait le ministère des Transports afin de préciser
davantage, quant à elle, ses attentes quant à ce programme
d'action et quant au fonctionnement en général de l'industrie du
taxi sur le territoire de la Communauté urbaine de Montréal.
C'est donc dire que nous sommes en partie dépendants de la
rapidité avec laquelle les travaux progresseront à la
Communauté urbaine de Montréal quant à savoir à
quel moment nous pourrons déposer un programme définitif.
D'autre part, dans le cadre du plan de relance visant à assurer
le soutien de l'emploi et de l'investissement, le Conseil des ministres a
décidé d'accélérer la réalisation d'un
certain nombre de projets d'investissement en matière de transport et,
plus particulièrement, dans le transport des personnes. Dans ce cadre,
j'ai annoncé dernièrement la réalisation immédiate
du projet de construction d'un centre d'opération de la Corporation
intermunicipale de transport du Saguenay. Il s'agit d'un investissement de
l'ordre de 4 800 000 $.
D'autre part, le projet de construction d'un nouveau garage de la CTCUM
dans le nord-ouest de l'île de Montréal, afin de remplacer deux
des garages qui ne satisfont plus aux besoins, sera également
accéléré. Dans ce cas, les investissements prévus
devraient se chiffrer à environ 18 000 000 $ et la construction de ce
centre de services pourra être entreprise dès l'été
prochain. Dans la même optique, la Corporation intermunicipale de
transport des Forges, dans la région de Trois-Rivières, pourrait
être autorisée à préparer de façon
définitive les plans et devis de la construction de son centre, de
façon à répondre également le plus
adéquatement possible aux besoins d'un centre d'opération dans la
région de Trois-Rivières. Encore là, les investissements
requis pour ce projet totaliseraient au-delà de 4 000 000 $. Dans le cas
de ces trois projets de construction de garages ou de centres de services, la
contribution gouvernementale s'établira à 75% des coûts
admissibles en vertu du programme d'aide au transport en commun.
Par ailleurs, compte tenu du contexte économique et de la
volonté gouvernementale de stimuler l'emploi, j'ai proposé
dernièrement au Conseil des ministres de porter à 98 000 000 $ le
niveau d'investissement pour le prolongement du métro en 1983. Ces
investissements supplémentaires de près de 30 000 000 $ par
rapport aux investissements initialement prévus par le Conseil des
ministres comportent 16 000 000 $ de nouveaux contrats pour le tronçon
Snowdon-Saint-Michel de la ligne 5; 1 600 000 $ pour le tronçon Namur-Du
Collège de la ligne 2; 2 900 000 $ pour le tronçon Du
Collège-
Côte Vertu de la ligne 2 pour lequel le moratoire serait
levé.
De plus, 8 700 000 $ pourraient être dépensés dans
des améliorations générales du réseau de transport
souterrain, en particulier dans le domaine de l'amélioration des
systèmes de contrôle des passagers et des systèmes de
sécurité. Ce point fait l'objet de discussions
particulières avec la Communauté urbaine de Montréal, le
Conseil du trésor et le ministère de l'Industrie, du Commerce et
du Tourisme afin de s'assurer des retombées économiques positives
si on devait accélérer ces travaux.
J'ai également proposé au Conseil des ministres la
réalisation immédiate de cinq infrastructures devant servir au
métro de surface et la réalisation de voitures
préséries de ce même métro de surface. Toutefois,
compte tenu du débat public qui se déroule présentement
sur l'avenir des immobilisations en transport en commun dans les secteurs est
et nord-ouest de la ville de Montréal, je n'ai pas l'intention d'aller
de l'avant tant que je n'aurai pas pris connaissance des recommandations de la
Communauté urbaine de Montréal relativement, en particulier,
à la priorité à accorder à la réalisation du
tronçon Saint-Michel-Anjou de la ligne 5 ou au métro de surface.
Dans cette optique, je rappelle qu'il me semble que le débat de fond
devrait porter sur les objectifs à retenir dans le cadre de la
réalisation d'un plan de transport intégré pour l'ensemble
de la région de Montréal.
Entre-temps, je ne crois pas que nous devrions renoncer à notre
participation à la construction de la piste d'essai projetée pour
tester les véhicules de métro-fer. Je vous rappelle que la
construction d'une telle piste d'essai a pour objectif de maximiser les
retombées économiques des projets de métro-fer en
permettant à la firme Bombardier d'effectuer ici des essais de
matériel roulant et de consolider ainsi sa position sur le marché
international. D'ailleurs, dans le rapport de conjoncture sur la recherche et
le développement au Québec, qui a été
préparé à la suite d'une commande passée en 1981,
l'une des principales recommandations de ce groupe est de favoriser le plus
rapidement possible l'implantation d'une piste d'essai afin de favoriser le
développement du métro-fer et de tout ce qui est relié au
matériel ferroviaire au Québec. C'est considéré
comme une des mesures les plus importantes que l'on pourrait prendre afin de
favoriser le développement de ce secteur de l'équipement au
Québec.
Je voudrais aussi aborder brièvement le problème de
l'évolution des coûts du transport en commun et de leur
contrôle. L'été dernier, j'ai déposé une
proposition concernant l'organisation et le financement du transport en commun
dans la région de Montréal. Cette proposition a fait l'objet de
consultations publiques et a été examinée en commission
parlementaire au cours de l'automne dernier. À la suite de ces
échanges, nous avons établi un bilan des diverses positions qui
nous ont été présentées et nous avons poursuivi
notre réflexion sur l'ensemble de la problématique du transport,
en commun dans la région de Montréal. Sans être en mesure
de définir les actions qui seront retenues, je crois qu'il y a lieu
d'indiquer immédiatement que nous maintenons l'objectif d'un plus grand
contrôle des élus sur le transport en commun et que nous croyons
qu'il y a toujours lieu de rééquilibrer à long terme la
part de l'ensemble des partenaires dans le financement du transport en commun.
Je compte être en mesure d'indiquer au cours des prochaines semaines les
actions qui seront retenues, de façon qu'elles puissent être
appliquées à compter de janvier 1984.
Au cours de 1983, les efforts dans le secteur du transport terrestre des
marchandises porteront essentiellement sur la refonte de l'ordonnance
générale du camionnage, l'ordonnance 4995, qui sera
effectuée selon les engagements et les consensus qui se sont
dégagés lors du colloque-consultation tenu les 31 mai et 1er juin
1982. Également, nous poursuivrons le plan d'implantation des postes de
contrôle afin de combattre le transport illégal et de
protéger notre réseau routier.
Le ministère assure actuellement le respect des lois et
règlements des transports sur le territoire du Québec, en
matière de contrôle des lois et des règlements de
transport. Cette responsabilité a un impact budgétaire de 7 500
000 $ en 1983-1984. Toutefois, le ministère recherche actuellement une
formule qui assurerait à la fois un meilleur contrôle des lois et
des règlements, tout en réduisant les coûts d'exploitation
et en éliminant le double emploi avec la Sûreté du
Québec. À cet effet, un comité composé de
représentants du ministère de la Justice, de la
Sûreté du Québec, du ministère de la Fonction
publique et du ministère des Transports a été formé
en vue d'étudier l'intégration possible de notre service de
l'inspection à la Sûreté du Québec.
Aux programmes de la conservation et de la construction du réseau
routier, le ministère entend poursuivre la politique amorcée au
cours des dernières années. Un effort plus grand sera mis sur les
travaux de protection, de réhabilitation et d'amélioration du
réseau existant plutôt que sur son expansion ou son
développement. (10 h 30)
À nouveau cette année, la politique gouvernementale
favorisant l'utilisation du transport en commun aura comme contrepartie une
baisse de l'effort d'expansion et de développement du réseau
autoroutier. Les principaux axes étant déjà en
place, les interventions du ministère dans ce domaine se limiteront
à la finalisation de projets déjà commencés ou
à diverses actions ponctuelles afin de rentabiliser les
équipements déjà en place. Parmi ces travaux de
construction autoroutière, mentionnons l'autoroute 40 de
Cap-Santé vers Trois-Rivières, l'autoroute 73 de Sainte-Marie de
Beauce, l'autoroute 50 de Hull à Masson, l'autoroute 70 au
Saguenay-Lac-Saint-Jean et l'autoroute 10 en contournement nord de
Sherbrooke.
Si le développement diminue, la réhabilitation et la
construction du réseau interrégional connaissent des besoins
croissants et continuent d'être une préoccupation majeure pour le
gouvernement. L'effort consacré à ce chapitre sera
augmenté à 133 200 000 $, soit de quelque 20 000 000 $ ou
près de 18% de plus par rapport au dernier exercice financier. Ces
travaux de réfection porteront, entre autres, sur certains axes
importants, tels que la route 132 en Gaspésie, la route 117 entre
l'Abitibi et Montréal, la route lié dans la région des
Bois-Francs, la route 138 du Québec vers l'Est, la route 155 et 157 dans
la région de la Mauricie.
Sur le réseau des routes régionales et locales, nous
continuerons d'améliorer la qualité de service aux usagers et
d'assurer un niveau de sécurité qui soit adéquat. Plus de
141 000 000 $ seront consacrés à ce type d'intervention, soit un
déboursé de 6 000 000 $ supérieur à celui de l'an
dernier.
En matière de transport maritime et de transport fluvial, la
participation du ministère des Transports dans ce secteur atteindra
cette année 27 800 000 $. Cette contribution du gouvernement se traduit
principalement par le soutien qu'il assure aux différents services de
traversiers et de cabotage existants et par l'amélioration
d'infrastructures nécessaires au bon fonctionnement de ce secteur
d'activité. Les services de traversiers obtiendront une somme de 18 500
000 $ en 1983-1984, partagée entre onze services de traversiers, soit
subventionnés, soit exploités directement par la
Société des traversiers du Québec.
D'autre part, un montant de 5 200 000 $ sera octroyé aux
différents services de cabotage, soit la desserte maritime de la Moyenne
et de la Basse-Côte-Nord, celle des Îles-de-la-Madeleine et
également celle du Nouveau-Québec. Le gouvernement du
Québec considère à ce titre que les services de
traversiers et de cabotage sont indispensables au développement de ces
régions.
Dans le cadre de la relance économique du gouvernement du
Québec, nous prévoyons également moderniser la flotte de
navires de la Société des traversiers du Québec par le
remplacement de deux navires existants et la modification d'un
troisième.
C'est également dans le secteur du transport aérien que le
ministère entreprendra de grands travaux en vue de la relance
économique. Outre l'entretien et le développement des
infrastructures aéroportuaires régionales exigeant un montant
total de 5 800 000 $, nous commencerons cette année deux nouveaux
projets qui totaliseront, pour plusieurs années à venir, des
investissements de plus de 100 000 000 $. L'un concerne l'amélioration
de l'aéroport de La Sarre et l'autre concerne les études
préliminaires relatives au projet d'aménagement et de
développement des infrastructures aéroportuaires en territoire
inuit et en territoire cri dans le Nord québécois. L'amorce de
ces projets importants impliquera, de la part du ministère des
Transports, une somme de plus de 1 000 000 $ cette année. De plus, des
montants de l'ordre de 1 500 000 $ sont prévus pour la construction d'un
nouvel aéroport à Saint-Augustin sur la Basse-Côte-Nord,
pour la construction d'un hangar et l'aménagement d'un parc
aéroportuaire à l'aéroport de Saint-Honoré et
divers projets, dont le balisage lumineux aux aéroports de Bonaventure
et de Saint-Honoré.
Par ailleurs, le gouvernement du Québec apportera une aide aux
transporteurs québécois pour qu'ils puissent offrir, durant la
période hivernale, une desserte aérienne adéquate aux
insulaires de l'Île-d'Entrée, de l'île aux Grues et
l'île Verte. Un montant de 100 000 $ s'ajoute, à ce chapitre, pour
des projets d'assistance financière aux aéroports qui sont la
propriété de municipalités diverses.
Le transport aérien gouvernemental est un autre programme du
ministère qui, en 1983-1984, fait l'objet de compressions
budgétaires. Nous y retrouvons une diminution totale de 2% par rapport
à l'année financière 1982-1983. Cette compression se situe
principalement au niveau du transport des membres du Conseil des ministres dans
leurs déplacements officiels. Avec la nouvelle politique qu'a
adoptée le gouvernement en février 1982 sur l'utilisation des
avions gouvernementaux, nous étions en mesure de prévoir une
réduction d'environ 900 000 $ dans les crédits affectés
à cette activité. Cependant, compte tenu de l'accident qui est
arrivé à l'avion-ambulance, il est très prévisible
que les crédits, au chapitre du transport aérien gouvernemental,
soient bouleversés, si on veut, par les événements qu'on a
connus à ce titre.
En ce qui concerne, d'ailleurs, les deux autres activités du
programme de transport aérien gouvernemental, celles-ci ne sont
pratiquement pas touchées par les mesures de compressions
budgétaires. Il s'agit de services rendus directement à la
population
québécoise qui pourraient se détériorer avec
une trop forte diminution de leur budget. Ainsi, pour garantir aux populations
éloignées du Québec un service d'urgence médicale
efficace et pour maintenir l'excellent service de lutte contre les incendies de
forêt, leurs budgets sont substantiellement les mêmes que ceux de
l'année précédente.
Les dépenses prévues au poste du transport scolaire
représentent 17% des crédits budgétaires du
ministère des Transports en 1983-1984. Les dépenses pour
l'année scolaire 1982-1983 devraient se chiffrer à 254 800 000 $,
soit 6 000 000 $ de moins que les coûts initialement prévus en
raison des arrêts de service survenus lors de la négociation dans
les secteurs public et parapublic. Les dépenses pour l'année
scolaire 1983-1984 devraient atteindre 291 200 000 $, soit une augmentation de
11,7% par rapport au niveau d'allocation prévu pour l'année
1982-1983.
Par ailleurs, l'année scolaire 1983-1984 marquera la
deuxième année du nouveau régime administratif que nous
avons établi à la suite de l'énoncé de politique
sur le transport scolaire. Tout en maintenant en place les mesures de
décentralisation adoptées en 1982-1983, nous prévoyons
certains ajustements afin d'assurer nos objectifs de stabilité et de
rentabilité de l'industrie du transport scolaire. En ce qui concerne les
mesures de polyvalence, je me réjouis, d'ailleurs, que treize
commissions scolaires aient reçu à ce jour l'autorisation de
permettre à une clientèle autre qu'écolière de
monter à bord des autobus scolaires. C'était le dernier programme
du ministère des Transports.
Voilà, M. le Président, quelques considérations que
je voulais soumettre aux membres de cette commission au début de ses
travaux.
Le Président (M. Champagne): Merci, M. le ministre. M. le
député de Laporte a des remarques préliminaires?
M. André Bourbeau
M. Bourbeau: M. le Président, le ministre, tout à
l'heure, nous a présenté l'important contingent de ses
collaborateurs. J'ai même noté qu'il s'en était fait
présenter quelques-uns avant de commencer, ce qui peut démontrer
l'ampleur du personnel du ministère des Transports. Je dois avouer que
nous sommes impressionnés, au moins par le nombre. Quant à la
qualité, nous ne pouvons en juger autrement que par ce que nous voyons
des gestes et des paroles du ministre.
Vous me permettrez, à mon tour, de vous présenter nos
collaborateurs: Mme Brigitte Bourque, à ma gauche. M. le
Président, nous n'avons pas la quantité, mais je vous assure que
nous avons la qualité; je parlais des collaborateurs, évidemment,
je ne parlais pas du porte-parole.
Je dois vous dire, M. le Président, que les actions du
ministère des Transports, en 1982-1983, ainsi que ce qu'il nous
prépare pour cette année m'amènent de plus en plus, et
plus que jamais, à formuler de profondes inquiétudes quant
à l'utilisation que fait le gouvernement actuel de l'argent des
travailleurs et quant à son habileté à faire des choix qui
tiennent compte de la capacité de payer des Québécois et
qui soient conformes à leur intérêt.
Dans un premier temps, je voudrais rappeler ici l'importance du
transport dans notre économie pour bien remettre les choses en
perspective. Le secteur du transport a un rôle social, mais aussi un
rôle économique, puisque notre aptitude à nous
déplacer et à transporter les biens que nous produisons à
bon compte constitue un facteur important de la croissance et de la
santé de notre économie. Par exemple, la capacité
concurrentielle de nos entreprises est fortement dépendante des
coûts du transport et de l'accès à un système de
transport intégré efficace. Dans le domaine du tourisme, on sait
que le coût et la qualité du transport interne sont des
éléments importants du coût perçu du produit
touristique. À cet effet, la hausse de 100% du coût du
péage sur les autoroutes amène une situation inquiétante
dans les Laurentides puisqu'on a commencé à observer des baisses
notables d'achalandage sur les autoroutes de cette région.
D'autre part, le transport est un élément vital pour le
développement des régions puisque c'est un lien unificateur, un
moyen essentiel pour éliminer les disparités. Le gouvernement
actuel se plaît depuis quelque temps à parler de ses
priorités régionales. Cela nous fait sourire lorsqu'on pense au
cas de Quebecair ou à l'état déplorable du réseau
routier en région. C'est, en fait, la priorité globale que le
gouvernement donne à ce secteur vital des transports qui doit être
remise en question. Ce ministère a le cinquième budget en
importance, mais il a perdu bien du terrain depuis quelques années. Il
ne compte plus que pour 6,6% du budget total, alors que cette proportion
était de 10,2% en 1977. En plus, d'une année à l'autre, on
arrive à peine à suivre l'inflation, sauf, évidemment,
dans le cas du transport en commun à Montréal, mais nous y
reviendrons.
Avant de m'attaquer à des questions plus précises,
j'aimerais rappeler ce que la population est en droit d'obtenir dans ce
domaine. Elle veut des moyens de transport efficaces, économiques, bien
intégrés et sécuritaires, dont l'évolution tient
compte de notre capacité de payer. Elle ne veut pas de projets
irréalistes où on ne tient pas compte de ses besoins. On sait
bien qui paie la note
au bout du compte. On paie les taxes et les impôts qui
s'ensuivent. Mais, en plus, il y a des gens qui sont privés des
bénéfices escomptés, de projets qui ont dû
être annulés puisque l'argent prévu a dû être
utilisé pour financer les erreurs. N'a-t-on pas, par exemple,
reporté indéfiniment la construction du débarcadère
de Port-Cartier en décidant d'engloutir dans Quebecair les sommes
prévues à cette fin?
Oui, le Québec fait des choix. Ces choix, il ne sait pas les
équilibrer. Je devrais dire le gouvernement du Québec,
plutôt. Ce dont le Québec a besoin, c'est d'une politique de
transport cohérente qu'on doit concevoir en tant que système dont
les éléments sont interreliés et intégrés.
Le gouvernement actuel ne fait que privilégier unilatéralement
une voie, en l'occurrence le transport en commun, aux dépends de toutes
les autres.
C'est ainsi qu'on est rendu à un point critique et le ministre
ose parler de conservation du patrimoine. Vous savez où il s'en va, le
patrimoine! Je vous le donne en mille. Évidemment, la grande offensive
du transport en commun répond beaucoup plus aux aspirations grandioses
du Parti québécois. D'ailleurs, comme l'a déjà dit
le ministre -et je cite un texte publié dans la Presse du 6 mars 1982 -
"Le vrai ministère des Transports au Québec commence à
naître. Auparavant, le ministère entretenait une vision
très étroite de son mandat, se limitant à des dossiers
régionaux, tels le taxi et le camionnage. On était un
ministère de bouts de route. Évidemment, les grands projets sont
plus glorifiants."
Évidemment, les grands projets sont plus glorifiants, mais,
hélas, beaucoup plus coûteux et ce sur tous les plans. Le
gouvernement y est allé en grande depuis quelques années dans le
transport en commun. La note est aujourd'hui démesurée. Il a
tenté de perpétuer l'illusion que le transport en commun pouvait
ne pas être coûteux, ce qui est tout à fait faux. Si on a
réussi à maintenir à un niveau acceptable le prix d'un
billet, c'est qu'il est très lourdement subventionné. Si on
retourne un peu en arrière, au début de ce virage draconien vers
le transport en commun, à ce qu'on appelait alors le projet de Belleval,
on voit que le gouvernement s'est tout de suite lancé à fond dans
cette voie. Il faut dire qu'à ce moment nous étions tous sous le
coup de la deuxième crise du pétrole. On a par la suite
freiné ces élans devant l'ampleur des investissements à y
consacrer et aussi, bien sûr, en constatant que la demande ne suivait pas
comme prévu. On a, alors, voulu la stimuler par des largesses sans
précédent au niveau des subventions aux déficits
d'exploitation, des subventions à la carte mensuelle, etc. En moins de
cinq ans, le niveau des dépenses reliées au transport en commun
est monté en flèche de presque zéro à plus de 350
000 000 $. L'achalandage, par contre, est loin et très loin d'avoir
suivi ce rythme.
Aujourd'hui, devant un tel niveau de dépenses, le gouvernement
commence à chercher de nouvelles solutions. On se tourne subtilement
vers le concept de légèreté, d'équipement
léger, de techniques douces, de covoiturage, de voies
réservées, etc. Mais il est délicat de faire machine
arrière. Ainsi, le ministre annonce cette année une
accélération des projets de transport en commun, alors que,
l'année dernière, on avouait des problèmes et la
nécessité d'étaler dans le temps la réalisation du
plan initial. Bien sûr, il ne faut pas avoir l'air d'avoir les mains
liées ou même de reculer. (10 h 45)
La recherche de nouveaux partenaires est devenue, on peut le comprendre,
une préoccupation majeure. Qui sera l'heureux élu? La vache
à lait du gouvernement ou, si vous préférez,
l'automobiliste. On ne manque pas d'imagination pour nous faire supporter les
coûts du transport en commun. On vise à nous faire payer 10% du
système, ce qui ramènerait le fardeau du gouvernement de 42%
à 35%. Si ces mesures prennent effet, le Québec sera la seule
province qui impose de telles surcharges. Où est l'équité?
Pourquoi pénaliser tant de Québécois pour financer le
transport en commun à Montréal? Que reste-t-il pour le
réseau routier et les autres moyens de transport? Ce sont là des
questions qui nous préoccupent au plus haut point.
La question du métro de surface, qui fait partie de ce vaste
dossier, nous amène également à douter de la bonne foi de
ce gouvernement et à nous interroger sur ses véritables
objectifs. À ce sujet, je voudrais simplement vous lire des extraits
d'articles de MM. Jean Francoeur, du Devoir, et Guy Pinard, de la Presse, qui
illustrent bien la situation actuelle.
Dans la Presse, M. Guy Pinard disait, le 12 mars 1983: "Le ministre a
pris la décision de l'imposer à des villes qui n'en veulent pas,
ce qui soulève, encore une fois, le problème de l'autonomie
municipale minée de tous côtés et par tous les
ministères. Comme c'est le ministère qui défraie 100% des
coûts de l'immobilisation, il jouit d'une arme invincible, qui
pèse lourd dans la décision finale et que certains assimilent,
d'ailleurs, à une forme de "chantage", puisqu'il peut finalement imposer
sa solution."
M. Jean Francoeur disait, le 2 avril 1983, dans le Devoir: "Des
fonctionnaires d'un gouvernement supérieur ont tenté de
convaincre les élus d'un gouvernement régional de la
supériorité d'un projet dont ils ne veulent pas (la ligne 6) sur
le projet qu'ils préfèrent (le prolongement de la ligne
5 jusqu'à Anjou et même, éventuellement, sa
bifurcation vers Montréal-Nord). On est prompt à Québec
à dénoncer les incohérences du fédéralisme
et les confusions des ordres de gouvernement. Qu'est-ce d'autre ici qu'une
forme d'ingérence qu'à bon droit, et à la moindre
occasion, on reproche au gouvernement fédéral".
Toujours dans le Devoir, M. Jean Francoeur disait, le 24 mars 1983: "Si
c'est bon pour Bombardier, c'est bon pour toute la province! Mais pareil
sentiment, si justifié soit-il, ne garantit guère la
rationalité économique d'un choix que le gouvernement provincial
paraît avoir fait en lieu et place des élus
démocratiquement mandatés."
Finalement, M. Guy Pinard disait dans la Presse du 9 avril: "Quand on a
besoin d'arguments comme le développement d'une nouvelle technologie
pour vendre un produit, c'est que l'argumentation de fond n'est guère
convaincante."
L'attitude du ministère des Transports, dans le dossier du
transport en commun autant que dans le transport en général,
n'est pas étrangère à l'approche du gouvernement
péquiste. On fait des choix; on tente de les imposer. On rencontre des
problèmes. Alors, on décide de consulter, d'élargir le
débat. Mais cette vénérable concertation, on ne la
réalise pas vraiment. On donne aux agents économiques l'illusion
d'être entendus. On crée des espoirs qu'on ne réussit pas
à satisfaire. Le gouvernement a toujours fondé sa concertation
sur une problématique qu'il avait lui-même définie. C'est
plutôt au niveau de l'opinion publique que cet exercice est rentable. Les
gens impliqués, par contre, font face à de longs délais et
à de grandes frustrations. Entre autres, le dossier du taxi, celui du
camionnage, celui du transport en commun -le livre blanc, je souligne qu'il a
été taillé en pièces par les intervenants du milieu
- et celui du transport maritime en sont des exemples.
Sur ce dernier dossier, le ministère a commencé par
préparer une problématique et un aperçu d'orientation de
politique très vertueuse qui disait vouloir se fonder sur une analyse
objective des faits et satisfaire tous les intervenants. On a encore fait la
promotion d'une concertation plus étroite. On a nourri l'imagination
quant aux perspectives d'avenir et on a mis de l'avant le principe de la
concurrence pour mieux illustrer que seule une autonomie accrue des ports peut
garantir leur développement.
On se garde toutefois d'indiquer la nature et l'ampleur des engagements
qu'on est prêt à y consacrer, sauf en ce qui concerne le
marketing. Cela reflète à la fois la précarité de
la situation financière du gouvernement du Québec et son
goût prononcé pour la projection d'images et les
communications.
Jusqu'ici, j'ai fait porter ma critique sur l'allocation des ressources
et sur l'attitude du ministère des Transports. Permettez-moi en
terminant, M. le Président, de mentionner que la gestion des ressources
n'est pas plus rose. Il suffit de voir les déficits énormes de la
Société des traversiers du Québec, qui ne cessent
d'ailleurs de se gonfler, et les décisions douteuses qui y sont prises.
On parle depuis deux ans d'une société nationale du transport qui
devrait gérer les actifs de la province dans ce domaine. Le besoin d'une
saine gestion existe réellement, il n'y a pas de doute. Il ne faudrait
quand même pas un autre COTREM qui n'a pas les pieds sur terre.
Le ministre trouvera sans doute qu'on revient avec les mêmes
arguments, les mêmes questions sur les crédits de cette
année. C'est parce que, d'une part, on a des dossiers-problèmes
qui s'étirent indéfiniment et dont on ne voit pas la fin car le
ministère avait, pour employer les mots du ministre, "sous-estimé
les difficultés". D'autre part, plus que jamais, nous mettons
sérieusement en doute le choix des priorités du ministère,
sa gestion des fonds publics et l'orientation qu'il donne à la question
du transport au Québec. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Champagne): M. le ministre.
M. Michel Clair
M. Clair: Je pense que le député de Laporte est
sûrement de bonne foi quand il fait ses remarques préliminaires,
mais que son problème fondamental est celui de la vision de l'ensemble
de l'orientation prise depuis quelques années et que je tente
d'accélérer depuis deux ans en matière d'organisation du
transport. Je pense qu'il s'est beaucoup trop consacré, comme critique
de l'Opposition, au seul dossier de Quebecair et non pas à l'ensemble de
la problématique des transports au Québec. Il me semble que, dans
tous les secteurs du transport actuellement, justement, le ministère des
Transports du Québec - et j'en suis fier -est en voie de devenir un
ministère beaucoup plus polyvalent en matière de transport. Il
voit la réalité dans le domaine des transports beaucoup plus en
termes de système intégré, de plan de transport pour
l'ensemble du Québec qu'isolément en agissant sur certains
facteurs particuliers ou dans certains secteurs spécifiques.
Si on prend le dossier du transport en commun, lorsque nous sommes
arrivés au pouvoir en 1976, il faut bien comprendre l'état dans
lequel se trouvait le dossier du transport en commun à ce
moment-là. Il y avait un moratoire qui avait été
imposé sur le développement du métro dans la région
de Montréal. Les transporteurs en périphérie de
Montréal, que ce soit Métropolitain provincial,
Métropolitain Sud, étaient à toutes fins utiles en
faillite. Les transporteurs publics, ou pas encore complètement publics,
dans des régions comme Trois-Rivières, Chicoutimi, Sherbrooke et
l'Outaouais étaient dans un état de difficulté
avancé.
Que s'est-il passé depuis ce temps-là en matière de
transport en commun? Nous sommes parvenus, à mon avis, à doter le
ministère des Transports du Québec d'une politique de
développement du transport en commun articulée pour l'ensemble
des régions du Québec, surtout dans les grandes
agglomérations, dans un premier temps. Aujourd'hui, qu'on aille à
Sherbrooke, qu'on aille à Laval, qu'on aille à
Trois-Rivières, à Chicoutimi ou dans l'Outaouais, sur la rive
sud, ici à Québec et à Lévis, nous avons mis en
place, avec la collaboration des municipalités en termes de gestion du
système de transport en commun, des structures qui fonctionnent bien,
qui offrent un service de qualité à un coût très
comparable, pour ce qui est de la tarification, à ce qui se passe
ailleurs dans le monde, chez nos voisins les plus immédiats, en Ontario,
et ailleurs aux États-Unis.
On est parvenu, à se doter d'une politique qui, en termes
d'organisation du transport en commun, a donné des résultats
très positifs. En matière d'équipement, de
développement de l'industrie de fabrication de matériel roulant
au Québec, que ce soit par l'intégration des trains de banlieue
à Montréal, que ce soit par la construction du métro
souterrain, que ce soit par l'achat regroupé des autobus urbains, nous
avons contribué par ce développement des systèmes de
transport en commun à la mise sur pied au Québec, dans certains
secteurs comme dans le cas des autobus urbains, d'entreprises de fabrication de
matériel roulant. Nous avons soutenu l'effort d'autres et nous avons
l'intention de continuer à le faire.
En matière d'initiatives de politique de transport en commun, je
n'ai aucune gêne à comparer la situation de 1983 à celle de
1976 parce que, justement, en 1976, il n'y en avait pas de politique de
transport en commun, alors qu'aujourd'hui nous en avons une qui est
articulée, qui a donné des résultats et qui va continuer
à en donner.
Sur le plan du transport en commun, le député souligne un
dossier en particulier, celui du métro de surface. Sur la question du
métro de surface, M. le Président, je pense que, pour bien
comprendre les événements que nous vivons présentement, il
faut remonter à 1979, l'année du dépôt, par le
ministre des Transports du Québec à l'époque, d'un plan de
transport intégré pour la région de Montréal. Cela
a été discuté, débattu, critiqué,
rediscuté; ces discussions se sont terminées par un accord qui a
été signé, en février-mars 1981, entre la
Communauté urbaine de Montréal et le gouvernement du
Québec, prévoyant un certain nombre d'initiatives, si on veut,
l'intégration des trains de banlieue, ce qui est fait, la levée
du moratoire sur certaines parties du métro souterrain, qui est faite,
les travaux sont en cours, et la construction éventuelle d'un
métro de surface, la ligne 6 et également la ligne 3,
c'est-à-dire la transformation de la ligne du CN vers Deux-Montagnes en
métro de surface.
Au moment de l'accord également, il était prévu que
la planification du métro de surface se ferait au COTREM et que, lorsque
la planification serait terminée, les dossiers seraient transmis au BTM
qui se chargerait de la construction comme il s'est chargé de la
construction du métro souterrain. Avec la mise en place de nouvelles
commissions à la Communauté urbaine de Montréal, notamment
de la Commission de transport, avant de passer à l'étape de la
construction, sans forcer personne, au contraire, le gouvernement a clairement
fait savoir que, quant à lui, il était prêt à
réaliser ces travaux, même à les accélérer.
Il a fait connaître sa position à la Communauté urbaine de
Montréal, qui est en train d'étudier, par sa Commission de
transport, tout ce dossier de la priorité à accorder à la
construction de la ligne 5 ou de la ligne 6.
Je pense, là-dessus, que le député de Laporte est
incapable de soutenir ses avancés par autre chose que des
éditoriaux, puisque, dans les faits, ce n'est absolument pas ce qui se
passe, M. le Président, contrairement à ce que le
député peut croire. Le dossier du métro de surface est la
suite normale d'une entente qui est intervenue en 1981. À toutes fins
utiles, on a terminé l'étape de la planification, on
connaît maintenant mieux les coûts, les difficultés du
projet, et c'est tout à fait normal qu'à ce moment-ci s'engage un
débat public sur cette question. Je souligne en passant qu'à ma
connaissance il n'y a pas eu de débat public en 1976, quand le
gouvernement qui a précédé le nôtre a
décidé d'imposer un moratoire sur les travaux du métro
souterrain.
En ce qui concerne d'autres programmes, le député
souligne, en matière de développement régional, que les
initiatives du ministère des Transports ne soutiennent pas la
priorité que nous accordons au développement régional en
matière de transports. Encore là, cela m'apparaît tout
à fait contraire aux faits. Le premier gouvernement qui s'est
réellement intéressé au service aérien aux
régions éloignées est celui qui vous parle,
c'est-à-dire le gouvernement qui est devant vous actuellement et depuis
1976.
Que ce soit en matière de transport maritime, en termes de
service de cabotage
pour les régions éloignées du Québec, notre
gouvernement a été le premier à soutenir
véritablement les régions du Québec en subventionnant des
services de cabotage, que ce soit vers les Îles-de-la-Madeleine, vers la
Basse-Côte-Nord, vers les villages nordiques du Québec. Notre
gouvernement a été le premier à s'intéresser au
transport, à essayer d'offrir un service de qualité au transport
des urgences médicales des régions vers les grands centres avec
l'achat d'un avion-ambulance qui permet de relier les gens de toutes les
régions du Québec aux services de santé dont nous pouvons
disposer dans les grands centres.
Qui s'est intéressé en premier au développement des
infrastructures aéroportuaires pour les villages nordiques du
Québec? C'est notre gouvernement, M. le Président, et, encore
là, cela fait partie d'une approche globale, d'un système de
transport pour qu'à partir du ministère des Transports du
Québec, à l'occasion même dans des secteurs qui ne sont pas
de notre responsabilité propre, que ce soit en matière de
transport aérien, maritime, ferroviaire, nous tentions, soit au niveau
de représentations que nous faisons à la Commission canadienne
des transports et au ministère des Transports du Canada, soit au niveau
des négociations bilatérales que nous avons avec le gouvernement
du Canada, de nous assurer que les régions peuvent
bénéficier de services de transport bien articulés, d'une
politique de transport qui soit articulée et qui ne les laisse pas
isolés dans leur région. (11 heures)
D'ailleurs, M. le Président, il suffit de regarder la
configuration du budget de construction routière. Les régions qui
reçoivent la part du lion en matière de construction
routière sont justement des régions comme l'Abitibi, l'Outaouais,
la Gaspésie, le Bas-Saint-Laurent et la région de Québec
qui inclut Blanc-Sablon et toute la région de la Côte-Nord. Un
autre exemple est qu'on a été le premier gouvernement à
essayer de relier un certain nombre de villages entre eux, à partir de
Blanc-Sablon vers Vieux-Fort, où on a dépensé
jusqu'à maintenant environ 12 000 000 $.
M. le Président, lorsque le député de Laporte tente
de faire croire que les seules initiatives auxquelles nous nous sommes
intéressés en matière de transport pour les
régions, cela a été le dossier de Quebecair, il
déforme les faits ou il est aveugle. D'ailleurs, même sur cette
question de Quebecair, comme on l'a toujours soutenu et comme on est encore en
train de le démontrer, si nous nous sommes intéressés au
dossier de Quebecair, c'était pour un double objectif: la place des
Québécois dans le transport aérien et le service aux
régions. Dans ce sens, c'est tout à fait saugrenu de dire que
l'argent du débarcadère de Port-Cartier s'est retrouvé
dans Quebecair. Ce n'est absolument pas le cas.
M. Bourbeau: C'est vous qui l'avez dit en Chambre l'autre
jour.
Le Président (M. Champagne): Un instant, s'il vous
plaît!
M. Clair: Ce que j'ai indiqué là-dessus, c'est en
termes budgétaires, en termes d'utilisation de recours à des
crédits votés. Effectivement, nous nous sommes servis d'un
crédit qui allait être périmé pour le
débarcadère de Port-Cartier, mais l'initiative du
débarcadère de Port-Cartier avait été mise de
l'avant par les gens du milieu, notamment par COGEMA. C'est après une
rencontre avec les gens de COGEMA, de la ville de Port-Cartier et de la
Société du port de Port-Cartier, SOPOR, à la demande
même de ces gens, que le gouvernement du Canada et le gouvernement du
Québec ont reporté pour le moment la construction de ce
débarcadère pour le traversier-rail Alexandre-Lebel pour la bonne
et simple raison qu'actuellement, la rentabilité du
débarcadère est non seulement douteuse, mais on est assuré
qu'elle serait inexistante pour plusieurs années. On a donc
reporté cette initiative et non pas utilisé de façon
définitive l'argent prévu pour le débarcadère, pour
financer d'autres activités.
Par ailleurs, en ce qui concerne l'ensemble de la politique du
camionnage et de toute l'organisation des transports, le député
nous reproche d'avoir eu une approche de concertation, disant que
c'était de la frime. Seulement quelques secteurs, dans le domaine du
camionnage... L'ordonnance générale sur le camionnage n'avait pas
été revue depuis plusieurs années. Depuis au moins deux
décennies, elle n'avait pas été revue en profondeur. Nous
avons tenu un colloque-consultation il y a un an. Depuis ce temps, il y a eu de
nombreuses rencontres avec l'association du camionnage et de nombreuses
consultations auprès d'expéditeurs de tous les milieux. Nous en
sommes rendus à l'étape finale de la rédaction d'une
nouvelle ordonnance générale sur le camionnage. Si je me fie
à ce qu'on me dit lorsque je rencontre les gens du milieu du camionnage,
c'est tout à fait à leur satisfaction, ce que nous avons fait, ce
que nous sommes en train de faire et les résultats que nous obtiendrons
avec eux.
En ce qui concerne le transport par autobus intercités,
l'Association des propriétaires d'autobus du Québec nous a
proposé l'année dernière de faire une analyse en
profondeur de la situation des transporteurs interurbains. C'est ce que nous
sommes en train de faire. Il y a un groupe de travail qui a été
créé, qui est bilatéral,
l'Association des propriétaires d'autobus du Québec et le
ministère des Transports, et nous sommes en voie, à leur
satisfaction, de faire le point sur l'état de la situation et,
éventuellement, de proposer des modifications à la politique des
transports interurbains.
Dans le domaine du transport scolaire, M. le Président, la
réforme est en marche à la satisfaction des commissions scolaires
et à la satisfaction des transporteurs scolaires. Bien sûr qu'il y
aura toujours des points. Tout le monde voudrait avoir toujours plus d'argent
et plus de monopole, c'est évident, mais je pense que, globalement, dans
son ensemble, la réforme du transport scolaire a été faite
en concertation avec les commissions scolaires et avec les transporteurs
scolaires. Elle fonctionne à la satisfaction du plus grand nombre.
Dans le domaine du taxi, M. le Président, c'est la même
chose. Alors que ce domaine, en 1976, était dans un état de
délabrement avancé, nous sommes à la veille d'être
en mesure de rendre public un projet de loi ou un avant-projet de loi. Nous
travaillons tellement en concertation que, quant à nous, sur plusieurs
des points d'une réforme éventuelle du taxi, notre opinion est
définitivement arrêtée. Cependant, la Communauté
urbaine de Montréal nous a fait savoir son intérêt pour le
dossier du taxi, dans la mesure où elle serait impliquée dans la
réforme; elle a dit qu'elle voulait être pleinement en mesure de
bien comprendre l'ensemble de la problématique. Elle a constitué
un groupe de travail qui fonctionne avec les représentants du
ministère des Transports. Ce que je peux dire à ce moment-ci, M.
le Président, c'est que, effectivement, les pourparlers que nous avons
avec la communauté urbaine sont très positifs et dans ce sens je
suis confiant que, d'ici à la fin du mois de juin, on sera en mesure de
rendre public un avant-projet de loi.
Quant aux commentaires du député sur le réseau
routier régional qui ne cesserait de se détériorer,
plutôt que de faire seulement référence à des
opinions basées sur ce qu'on peut voir ou entendre... C'est vrai qu'il y
a un retard qui est évident dans le domaine de la construction de la
voirie régionale, de la reconstruction de la voirie régionale,
des routes interrégionales, des grandes routes numérotées.
C'est un retard qui a été accumulé pendant vingt ans. Je
pense que, comme le Parti libéral a été là plus
longtemps que nous n'y avons été au cours des vingt
dernières années, il a été largement associé
à cela. Je ne le blâme pas que cela se soit fait, c'était
peut-être inévitable. Mais il n'en demeure pas moins
qu'effectivement il y avait un retard d'accumulé là-dessus.
Mais si on veut prendre des mesures de performance scientifiques sur
l'état structural du réseau routier numéroté, on
prend ce qu'on appelle un coefficient de roulement, des mesures scientifiques
avec des appareils scientifiques qui se promènent toute l'année
sur les routes québécoises. Si on prend le domaine des routes
régionales et qu'on compare le coefficient de roulement, en 1972, on
avait un coefficient de roulement de 52...
M. Bourbeau: Est-ce que vous pourriez nous expliquer ce qu'est un
coefficient de roulement?
M. Clair: Oui. C'est une - M. Demers pourra préciser -
manière scientifique de mesurer la qualité, si on veut, de la
configuration. C'est un indice de confort, pour mesurer le confort des routes
du Québec. Ce sont des instruments scientifiques qui servent non
seulement au Québec, mais qui sont utilisés ailleurs. Pour les
routes régionales...
M. Bourbeau: De quel type d'instrument s'agit-il?
M. Clair: Si vous voulez la description technique...
M. Bourbeau: Pour qu'on puisse ajouter foi à l'argument,
il faudrait savoir de quoi il s'agit.
M. Clair: Le nom technique de l'appareil est un
profilomètre.
M. Bourbeau: Ah bon! C'est une question de profil. Est-ce que
cela détermine l'épaisseur de la surface, la stabilité de
la route ou cela tient-il compte de la couronne et de choses comme
celles-là?
M. Clair: Je veux seulement savoir ce que c'est.
M. Bourbeau: C'est la première fois que le ministre
mentionne cet instrument miracle.
M. Clair: Ce ne sont pas instruments miracles, ce sont des
instruments qui servent à la planification des interventions du
ministère des Transports en matière de voirie
régionale.
Cet instrument qui mesure le coefficient de roulement est un appareil
qui mesure en fait l'indice de confort, c'est-à-dire les variations en
fonction du profil. Par exemple, vous avez une dépression ou une bosse,
cela indique la variation par kilomètre en millimètres. Sur un
kilomètre, cela peut vous donner le nombre de millimètres de
variations par rapport à un profil qui serait plat comme la table.
Il y a ce test. Il y a également les
essais de rebondissement à la poutre Benkelman. Je ne la connais
pas, je n'en ai jamais vu une.
C'est un instrument qui sert à mesurer la capacité de
support de la chaussée.
M. Bourbeau: La solidité du fond, je présume?
M. Clair: C'est cela. Avec ces deux coefficients, M. le
Président, les mesures de performance, si on regarde l'état
structural du réseau routier numéroté pour les routes
régionales, le coefficient de roulement, en 1972, donnait un
résultat de 52 pour l'ensemble des routes régionales du
Québec. En 1976, il était toujours à 52 et, en 1980, il
est rendu à 59. On voit donc une amélioration substantielle, en
tout cas, une réorientation de la qualité du coefficient de
roulement.
Si on prend l'ensemble des routes -autoroutes, routes principales et
routes régionales - la performance est encore meilleure, puisqu'on passe
d'un coefficient de 56 en 1972 à un coefficient de 63 en 1980.
En ce qui concerne les essais de rebondissement à la poutre
Benkelman, j'imagine que c'est le nombre de rebondissements au kilomètre
ou quelque chose comme cela...
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Bourbeau: Mais, est-ce qu'on peut savoir si, plus il y a de
rebondissements, moins c'est bon ou si c'est l'inverse?
M. Clair: Moins il y a de rebondissements, meilleur c'est.
M. Bourbeau: C'est ce que je pensais, oui.
M. Clair: Vous avez deviné. Pour une fois, vous avez
deviné.
Si on prend les routes régionales, en 1972, on avait un indice de
1323. On était passé à 1303 en 1976 et, en 1980, on est
à 1113. C'est donc dire que, encore là, on voit, en
matière de routes régionales, une amélioration sur les
essais de rebondissements. On pourrait parler aussi...
M. Bourbeau: Cela rebondit moins maintenant qu'il y a huit ans,
vous voulez dire?
M. Clair: Cela rebondit moins que ça ne rebondissait,
effectivement. Ce qui dénote donc que, en utilisant ces instruments
scientifiques, le ministère a été en mesure de mieux
planifier ses interventions; les résultats sont positifs, on peut y voir
une amélioration réelle. D'ailleurs, on m'indique qu'on pourrait
vous faire parvenir une description technique des appareils, si vous le
voulez.
En ce qui concerne la cote de fissuration, qui est un autre
élément de mesure, en 1972, cela se répartit en...
Peut-être que cela n'intéresse pas le député, je
pourrai lui en envoyer...
M. Bourbeau: Au contraire, cela m'intéresse beaucoup, M.
le ministre, parce que je n'arrête pas de poser des questions.
M. Clair: Alors, en ce qui concerne la cote ou l'indice de
fissuration, cela se répartit sur l'ensemble du réseau routier.
On a donc un indice de fissuration. Cela se divise en quatre. C'est le
pourcentage, et 46%, sur les autoroutes, c'était beaucoup. C'est rendu
à 39%. Alors, on avait, à ce moment-là, pour la mesure, la
cote de fissuration, les termes de nulle, peu, beaucoup, c'est-à-dire
qu'en essayant de répartir en trois évaluations
différentes - si on veut - le nombre de fissuration, on avait un indice
"nulle" de 14% en 1972, "peu" de 47% en 1972 également, et "beaucoup"
à 39%. Si on prend la même répartition en 1980, on voit
que, à "nulle" ou aucune, c'est 10%, à "peu", c'est 35%, et
à "beaucoup", c'est 24%. On voit donc que, là aussi, il y a eu
une amélioration, une orientation, en tout cas, qui nous permet de voir
une amélioration de la situation.
En terminant, cela fait toujours partie de mes remarques
préliminaires, quand le député dit qu'il y a une
priorité à donner à la voirie régionale, ce n'est
pas lui qui est le premier à le dire, M. le Président; je l'ai
dit depuis que je suis au ministère des Transports. C'est une
orientation que nous avons prise. Mais, quand il essaie de laisser croire que
la situation ne cesse de se détériorer, cela est inexact. Le
ministère des Transports, avant mon arrivée, avait
déjà pris les moyens pour essayer de contrecarrer, justement, les
effets de la détérioration du réseau routier. C'est dans
ce sens qu'on continue à travailler, en essayant, au maximum, de
protéger précisément le patrimoine routier plutôt
que de se lancer dans de nouvelles initiatives de construction
autoroutière qui ne mèneraient nulle part. Voilà, M. le
Président.
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Laporte. Ensuite, je retiens le droit de parole du député de
Deux-Montagnes. M. le député de Laporte.
M. Bourbeau: J'ai seulement une question ou deux. La question de
l'indice de fissuration, est-ce fait par observation visuelle?
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Et c'est l'observation de qui?
M. Clair: Des employés du ministère.
M. Bourbeau: Alors, M. le ministre, vous avouerez avec moi que,
si vous avez des employés du ministère qui se promènent un
peu partout et qui regardent la chaussée pour voir si elle est
fissurée ou non, c'est très subjectif.
M. Clair: M. le Président...
M. Bourbeau: Cela ne m'apparaît pas -au départ, en
tout cas, je voudrais bien voir les données techniques - très
scientifique.
M. Clair: M. le Président, le député de
Laporte peut bien mettre en cause les méthodes de fonctionnement du
ministère des Transports. C'est un choix qui lui appartient. Mais je
dois dire à ce sujet que ce n'est pas une invention politique qui a
été faite...
M. Bourbeau: Non, mais l'utilisation est politique, par exemple.
(11 h 15)
M. Clair: C'est un suivi technique qui est assuré par
l'ensemble des responsables régionaux en matière de voirie et on
ne dépose pas des couches d'usure à la bonne franquette comme
cela, seulement pour faire plaisir au député ou au maire de telle
ou telle municipalité, comme cela pouvait se faire autrefois. Je pense
qu'avec des instruments scientifiques pour nous permettre de suivre
l'évolution de l'état de la chaussée, on est en mesure,
avec le même argent, de s'assurer que nos interventions sont plus utiles
et vont là où elles devraient aller. La mesure des cotes de
fissuration, c'est évident, repose effectivement sur la fiabilité
de l'instrument de mesure et est indirectement reliée au travail qui est
fait sur le terrain par les gens qui en sont chargés. Il n'y a pas de
raison de croire que ces gens ont avantage à gonfler ou à
diminuer la cote de fissuration pour faire plaisir au ministre ou au
député de Laporte.
M. Bourbeau: M. le Président, quelques mots pour exercer
mon droit de réplique.
Le Président (M. Champagne): D'accord.
M. Bourbeau: La parole passe du gouvernement à
l'Opposition, n'est-ce-pas?
Le Président (M. Champagne): Oui, allons...
M. Bourbeau: Étant donné que nous sommes moins
nombreux de ce côté-ci, vous devez vous attendre que l'on parle un
peu plus souvent, M. le Président. C'est normal qu'on puisse...
Le Président (M. Champagne): Le député de
Deux-Montagnes a demandé le droit de parole il y a environ une
demi-heure.
M. Bourbeau: La tradition d'alternance, M. le Président,
l'avez-vous respectée?
Le Président (M. Champagne): Oui, il y a une espèce
d'alternance. C'est pour cela que le député de Laporte...
M. Bourbeau: Je ne parlerai pas longtemps sur la dernière
question parce que mon collègue de Richmond va certainement avoir
l'occasion cet après-midi de parler au ministre de ce sujet en long, en
large et en profondeur, pour employer l'expression consacrée. Cependant,
je retiens de ce que j'ai entendu que le ministre prétend maintenant
avoir des méthodes scientifiques pour nous prouver que le réseau
routier, tant régional que panquébécois, est en meilleur
état qu'il ne l'était il y a quelques années et ce en
vertu de nouvelles techniques qui existent depuis une dizaine d'années,
puisqu'on nous donne des statistiques pour 1972, 1976 et 1980. Ce qui
m'étonne, c'est que, dans le passé, le ministre n'ait jamais, en
aucune occasion, à ma connaissance, utilisé ces arguments pour
justifier sa bonne gestion du réseau routier. C'est la première
fois, à ma connaissance, qu'est évoquée la question du
coefficient de roulement ainsi que la question de la cote ou de l'indice de
fissuration. Je me dis que, si vraiment cela avait été le cas
depuis 1972, on en aurait entendu parler depuis longtemps puisqu'il semble que
la situation se soit améliorée à l'avantage du
gouvernement. De toute façon...
M. Clair: À l'avantage des Québécois.
M. Bourbeau: De toute façon, mon collègue pourra
sûrement en parler longuement. J'aurais deux points seulement avant de
céder la parole à d'autres et avant de passer également
à l'étude du budget comme tel. En ce qui concerne le métro
de surface, je voudrais tout simplement dire au ministre que je veux corriger
quelques oublis qu'il a faits. Le ministre semble dire que l'Opposition ne
s'est pas préoccupée du métro de surface. Je rappellerai
au ministre qu'à plusieurs reprises, je l'ai exhorté à
regarder de très près cette question. L'an dernier, aux
crédits, nous avons passé au moins une heure à en
discuter. Les problèmes techniques en ont été
évoqués par l'Opposition. Le ministre, très souvent, ne
semblait même pas au courant. Il se retournait pour parler à ses
adjoints. Alors, en ce qui concerne le métro de surface, que
le ministre se console, l'Opposition est très bien
informée et depuis très longtemps. Lors de la commission
parlementaire à l'automne, le porte-parole de l'Opposition en a aussi
parlé longuement. Je n'accepterai certainement pas que le ministre
vienne nous dire qu'on se réveille aujourd'hui et qu'on n'était
pas au courant.
En ce qui concerne les subventions, le ministre a fait état de
l'aide accrue de ce gouvernement dans le domaine du transport maritime et du
transport aérien, etc. Je ferai seulement une remarque
générale. C'est vrai que nous avons un gouvernement de
subventions. On subventionne beaucoup plus aujourd'hui qu'on ne subventionnait
autrefois. Sauf que je dirai que dans le temps où un autre gouvernement
présidait aux destinées du Québec, la situation
économique était bien meilleure. L'entreprise privée
était capable, dans la majorité des cas, de subvenir à ses
besoins. Aujourd'hui, la détérioration économique est
telle que le gouvernement se sent obligé d'intervenir partout, à
contre-courant souvent. C'est peut-être une des raisons pour laquelle les
subventions sont plus nombreuses. Quant à moi, je ne considère
pas que ce soit nécessairement une situation meilleure ou plus saine que
celle qui existait autrefois.
M. Clair: Rapidement, M. le Président, sur la question des
tests qui sont faits et des indices de mesure de l'état du réseau
routier, effectivement, je pense que c'est la première fois que l'on
débat de cette question. Je pense que c'est un peu attribuable au fait
que, soit aux États-Unis, soit au Canada ou au Québec, j'ai
été à ce point de vue un des premiers à souligner
l'importance d'accorder une priorité aux budgets régionaux,
à la voirie régionale, à l'amélioration du
réseau routier autre qu'autoroutier. Tout un débat a
commencé à s'élever sur cette question tant dans les
autres provinces canadiennes qu'au États-Unis. En approfondissant le
dossier au ministère des Transports du Québec même, on est
en mesure de voir que, sur le plan technique, on n'agit pas à
l'aveuglette, mais qu'on a des instruments de mesure pour favoriser les
interventions les plus utiles sur le réseau routier. Ce n'est pas une
nouvelle que les essais à la poutre Benkelman se fassent sur le
réseau routier. Il y a d'ailleurs cinq firmes qui sont
spécialisées dans ce domaine, qui sont inscrites au fichier et on
dépense en moyenne environ 300 000 $ par année pour pouvoir
bénéficier de ces instruments de mesure.
En ce qui concerne le métro de surface, je pense qu'on aura
l'occasion d'en discuter.
Finalement, on parle des subventions à certaines entreprises de
transport. Je regrette, M. le Président, mais si on prend, par exemple,
tout le dossier de la Basse-Côte-Nord, ce dossier avait été
complètement ignoré par le gouvernement précédent,
que ce soit en termes de transport aérien, de transport maritime et de
réseau routier. On n'avait pas dépensé d'argent à
l'est de Havre-Saint-Pierre, sur la Basse-Côte-Nord, depuis des
années. Le gouvernement du Québec n'avait à peu
près jamais rien dépensé dans le domaine du transport. On
a commencé à doter ces gens de services qui correspondent
à leurs besoins. Ce n'est pas du transport en commun qu'ils ont besoin
là-bas, c'est du transport aérien et du transport maritime. C'est
la même chose en ce qui concerne le Nouveau-Québec. Il faut voir
l'état du sous-développement -c'est le cas de le dire - en
matière d'infrastructures de transport dans le nord du Québec
pour constater visuellement qu'on a un retard considérable dans ce
domaine et que le gouvernement du Canada n'a pas assumé ses
responsabilités au Québec de la même manière qu'il
les a assumées dans d'autres provinces du Canada.
Le 31 juillet 1982, le gouvernement du Canada a signé une entente
avec Terre-Neuve prévoyant la construction de seize aéroports
nordiques en territoire labradorien, payés à 100%, 33 ans plus
tard, par le gouvernement du Canada en considération de l'entrée
de Terre-Neuve dans la Confédération. J'ai trouvé que la
considération, il avait eu de la difficulté à la trouver
pour justifier cela. Quand vient le temps, cependant, de négocier avec
le gouvernement du Québec la construction des aéroports
nordiques, on a même de la difficulté à embarquer Ottawa
dans un programme partagé à 60% et 40% entre le gouvernement du
Québec et le gouvernement du Canada. Le gouvernement
précédent s'était complètement
désintéressé de cette question, alors qu'aujourd'hui on
essaie - et je pense qu'on est sur le point d'atteindre un résultat
positif - de négocier avec le gouvernement fédéral la
construction de quinze aéroports en territoire inuit et en territoire
cri, afin d'offrir un service aux régions qui sont
éloignées. Effectivement, il y a des entreprises... Prenez la
compagnie Air Inuit. C'est évident qu'Air Inuit a beaucoup de
difficulté à se rentabiliser au même titre que
Régionair, non pas à cause d'une mauvaise administration de ces
entreprises, mais pour la simple et unique raison qu'elles oeuvrent dans des
conditions qui sont absolument inacceptables en 1983, parce qu'on s'est
désintéressé de cela pendant des années.
Le village de Saint-Augustin, sur la Basse-Côte-Nord, est le plus
important village à l'est de Havre-Saint-Pierre, avant Blanc-Sablon,
mais comment se fait-il qu'encore aujourd'hui, au moment où on se parle,
Saint-Augustin ne peut être relié au
Québec de base que par un "outer", qui est stationné
à Chevery et même, à certaines occasions, par
hélicoptère? Il y a 1200 habitants aujourd'hui. Pensez-vous que
c'est la faute de la compagnie de transport aérien s'il n'y a pas de
piste d'atterrissage digne de ce nom, s'il n'y a pas d'aéroport digne de
ce nom à Saint-Augustin sur la Basse-Côte-Nord, et si le
transporteur aérien a toutes les difficultés du monde à
sortir les gens et à les relier à Sept-Îles? C'est bien
plus une question d'infrastructures et je dois dire là-dessus que je ne
peux que dénoncer l'incohérence du gouvernement
fédéral dans ses interventions. Il nous refuse de contribuer au
développement de l'aéroport de Saint-Augustin, sur la
Basse-Côte-Nord, et pourtant, mon collègue, le
député fédéral de Drummond, annonçait
avant-hier la construction d'une piste de 6000 pieds à l'aéroport
de la municipalité de Drummondville. Soit! Les gens de Drummondville
disent: C'est intéressant. Effectivement, on aurait pris Mirabel
à l'époque. On peut prendre un aéroport de 4 300 000 $,
mais quel est l'ordre des priorités de ce gouvernement du Canada? Il
nous refuse une contribution pour la construction de l'aéroport de
Saint-Augustin, au coût de 4 000 000 $ environ, pour un village
isolé. Il dit qu'il n'a pas d'argent et il trouve 4 300 000 $ pour
investir dans un aéroport à Drummondville, avec une piste de 6000
pieds. Le député fédéral dit: On espère que
le prochain aéroport pourra recevoir des DC-9, des Boeing 737 et des
Jet-Star à Drummondville. Des Jet-Star, c'est possible qu'il en vienne,
parce que ce sont les avions du gouvernement fédéral pour le
transport des ministres, mais des DC-9 et des Boeing 737!
M. Bourbeau: ...va être contente.
M. Clair: Quand le député dit que notre
intervention en matière de développement régional a
été incohérente, qu'elle a été causée
essentiellement par des problèmes économiques que traverse le
Québec, quand le député fait des affirmations comme
celles-là, c'est simplement parce qu'il ne connaît pas, je
regrette, les besoins des régions et, en conséquence, il n'est
pas capable de parler de la réponse à ces besoins.
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Deux-Montagnes, ensuite...
M. Pierre de Bellefeuille
M. de Bellefeuille: Merci, M. le Président. Je suis
heureux que le ministre se soit fait expert en rebondissements parce que cela
va lui permettre de bien traiter de certains dossiers au sujet desquels je
voudrais l'interroger et qui offrent effectivement beaucoup de rebondissements,
comme les questions de péage, les questions d'intégration du
transport en commun, le problème de l'aéroport de Mirabel,
etc.
Je voudrais d'abord relever certaines remarques du député
de Laporte au sujet du transport en commun. Ce faisant, je voudrais assurer le
ministre de mon appui énergique à sa politique relative au
transport en commun. J'ai l'impression que nous avons découvert ce
matin... Ce n'est pas facile de savoir quel est le programme du Parti
libéral, mais nous en avons découvert des éléments
ce matin. Nous avons découvert que le Parti libéral a
décidé, au sujet des questions de transport, de faire tout
simplement de l'électoralisme à courte vue et d'écarter du
revers de la main les problèmes réels et urgents qui se posent
relativement au transport en commun.
Il me semble que le député de Laporte ne fait pas la
distinction entre le rôle que l'automobile joue dans notre
société, d'une part, dans les régions
métropolitaines, principalement autour de Montréal et de
Québec, mais pas exclusivement, autour de certaines autres villes aussi,
et, d'autre part, dans les campagnes et les régions,
particulièrement les régions éloignées. Il est
sûr que, dans une région éloignée, l'automobile est
un mode de transport indispensable qu'il faut, par tous les moyens qui sont
économiquement possibles, stimuler, encourager, faciliter. On ne peut
pas ne pas tenir compte du fait que l'automobile, dans les zones
métropolitaines, prend un tout autre visage. Encourager les gens dans ce
réflexe assez typiquement nord-américain de considérer
l'automobile comme quelque chose de sacré, un "status symbol", comme on
disait aux États-Unis, c'est vraiment tomber dans l'électoralisme
facile parce que l'automobile autour de Montréal - je vais me contenter
de parler de ma région - de par le nombre, s'est mise à poser des
problèmes extrêmement graves que nous connaissons au point de vue
de l'encombrement, au point de vue de la pollution, au point de vue du
coût des aménagements routiers qui ont été consentis
pour accommoder ces quantités énormes d'automobiles.
Ce ne sont pas seulement les questions de transport qui sont
touchées, ce sont aussi les questions de l'aménagement du
territoire, puisque beaucoup de nos banlieues sont conçues pour
l'automobile. De plus en plus, il y a lieu de s'interroger là-dessus et
d'envisager une nouvelle hypothèse pour l'avenir où nos
banlieues, dans la mesure où on peut encore influencer leur
développement, seraient conçues en fonction des transports en
commun plutôt que de l'automobile, individuelle et particulière.
C'est pour cela que les questions de transport en commun sont vraiment
fondamentales. Je répète que le ministre là-
dessus jouira de mon appui le plus énergique.
Concernant le transport en commun et l'encombrement routier autour des
zones métropolitaines ou dans les zones métropolitaines, cela
pose la question de péages d'autoroute. La justification des
péages - il y avait une justification des péages - c'était
de freiner l'urbanisation sauvage, c'était de faire payer un peu plus
par les usagers le coût de ces autoroutes extrêmement
coûteuses autour des grandes villes et un peu moins par les
Québécois qui ne s'en servent pas ou s'en servent beaucoup moins.
C'est une question de justice. (11 h 30)
L'année dernière, le gouvernement a décidé
de doubler, non pas dans tous les cas, mais dans la plupart des cas, les
péages. Il a fait cela d'un coup sec, ce qui a sûrement fait
problème. Cette augmentation considérable a soulevé
beaucoup de protestations. Il y avait bien sûr l'explication relative au
rattrapage; cela n'avait pas été augmenté pendant une
très longue période. Mais, quand même, cette brusque
augmentation de 100% dans la plupart des cas a suscité une levée
de boucliers. Et aussi, pour des raisons que je n'ai jamais comprises
complètement, le gouvernement n'avait pas été
complètement cohérent antérieurement puisque, autour de
Québec, par exemple, il n'y a pas un seul péage. Les raisons qui
valent pour les péages autour de Montréal valent aussi autour de
Québec; il n'y en a jamais eu. On peut deviner qu'il y a des
députés représentant les comtés de la vieille
capitale qui ont pu faire des représentations, qui n'auraient pas
aimé l'idée. C'est peut-être l'une des raisons, je ne le
sais pas, mais en tout cas...
Pour l'essentiel, il aurait dû y avoir des péages ailleurs
et le gouvernement, l'année dernière, aurait pu se
préoccuper d'instaurer des péages là où il n'y en
avait pas plutôt que de commencer par doubler ceux qui existaient, mais
passons. Nous sommes rendus à une autre phase de l'évolution,
à un autre rebondissement de ce dossier. Il y a maintenant un
comité formé de gens du ministère des Transports, de
députés et des municipalités qui est en train
d'étudier tout cela. Je suis assez au fait, non pas que je sois membre
de ce comité, mais parce que le maire de la ville où j'habite, Me
Guy Belisle, maire de Saint-Eustache, suit cela de très près; je
crois qu'il est membre du comité. Alors, on s'en parle assez souvent,
mais il semble être mieux renseigné que moi à certains
moments; alors, il doit être membre du comité. Je me demande si le
comité a déjà formulé ses recommandations. Sinon,
quand le ministre attend-il les recommandations du comité?
Je ne sais pas si je dois m'arrêter pour que vous invitiez le
ministre à répondre à cette première question. Je
ne voudrais pas laisser le micro parce que ce n'est que la première
question et je ne voudrais pas perdre mon tour de parole. Il vaudrait
peut-être mieux que j'aligne toutes mes questions...
Le Président (M. Champagne): ...peut-être que ce
serait mieux.
M. de Bellefeuille: Alors, j'alignerai toutes mes questions et
ensuite je me tairai.
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce que, durant
l'étude des crédits, vous entendez respecter la tradition de
l'allocation du temps entre le gouvernement et l'Opposition? Je n'ai pas
d'objection à ce que tous ces gens parlent, ce n'est pas mon but, mais
je voudrais quand même que nous ayons le temps de passer à travers
tous les crédits.
Le Président (M. Champagne): C'est cela.
M. Bourbeau: Si on prend la parole d'un côté de la
table pendant les trois quarts du temps, on ne pourra pas poser de questions.
Sans vouloir enlever la parole à qui que ce soit, j'aimerais savoir si
le temps, par exemple, qu'un député ou que le ministre prend pour
répondre à son propre député est enlevé
à l'Opposition ou si on aura droit à la moitié du temps
pour poser des questions.
Le Président (M. Champagne): Je pense bien que, jusqu'ici,
c'est à peu près la moitié du temps, comme on le
voit...
M. Bourbeau: Cela ne m'apparaît pas comme cela, mais est-ce
que vous en avez tenu compte jusqu'ici?
Le Président (M. Champagne): Non, je n'en ai pas tenu
compte, mais c'est à peu près...
M. Bourbeau: J'aimerais que vous en teniez compte.
Le Président (M. Champagne): ...la moitié du temps.
Il y a une chose, cependant: c'est bien sûr que vous avez neuf programmes
à discuter et à adopter. Il faudrait en arriver à une
procédure. On peut se donner une demi-heure à chacun des
programmes et, ensuite, les adopter les uns après les autres ou on peut
les prendre globalement. On a huit heures de discussion, il n'en dépend
que de vous.
M. Bourbeau: II est difficile de dire que l'on alloue une
période fixe à chaque programme parce qu'il y en a qui sont
considérés comme plus...
Le Président (M. Champagne): C'est
cela.
M. Bourbeau: ...importants ou moins importants. Je pense qu'il y
a aussi une tradition qui s'est installée depuis que je suis là.
C'est que, certaines années, l'Opposition pose plus de questions sur un
programme donné...
Le Président (M. Champagne): Oui.
M. Bourbeau: ...et, l'année suivante, on se concentre sur
un autre. J'ai même pris l'habitude d'aviser le ministre d'avance que
cette année on voulait se concentrer sur un ou deux programmes. Si on
devait dire qu'il y a une période égale pour chaque programme,
cela nous empêcherait de faire ce travail de cette façon.
M. Lachance: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Champagne): Oui.
M. Lachance: J'aimerais vous signaler qu'il existe effectivement
une tradition en commission parlementaire à l'étude des
crédits qui consiste à permettre aux députés, peu
importe leur allégeance politique, de pouvoir s'exprimer. Je
conçois qu'on doit faire preuve d'attention particulière pour le
temps imparti à l'Opposition. Cependant, je n'aimerais pas qu'on se
serve d'un chronomètre pour déterminer tant de temps pour
l'Opposition, tant de temps pour le parti ministériel. J'espère
que cette souplesse qui a toujours existé lors de l'étude des
crédits se poursuivra aujourd'hui.
M. Bourbeau: M. le Président, toujours sur la question de
règlement, je suis bien pour la souplesse, mais pour autant qu'elle
accorde à l'Opposition une période de temps qui est au moins
équivalente à celle accordée au gouvernement.
Le Président (M. Champagne): À peu près.
D'accord.
M. Bourbeau: J'aimerais même qu'on en ait un peu plus parce
que, sans cela, on ne pourra pas poser de questions, si ce sont des discours
à n'en plus finir. On n'avancera pas du tout.
Le Président (M. Champagne): Cela va. S'il y a un
consensus, c'est bien sûr que, pour chacun des programmes, on aura
peut-être du temps inégal. À un moment donné, ce
peut être dix minutes et, pour un autre, ce peut être une heure, si
on se comprend bien.
Pour la répartition du temps, on va faire en sorte que ce soit
à peu près égal, mais on aura également des
questions venant des députés ministériels.
M. Bourbeau: Sauf que ce temps-là, c'est du temps pris sur
le temps du gouvernement.
Le Président (M. Champagne): Enfin, on demandera au
ministre de répondre un peu plus rapidement, s'il n'a pas d'objection,
et ensuite on retiendra le droit de parole du député de
Berthier.
Si vous n'avez pas d'objection, M. le député de
Deux-Montagnes, vous pouvez commencer la série de vos questions et le
ministre y répondra.
M. de Bellefeuille: Merci, M. le Président. La
première question, comme le ministre a pu le noter, c'était au
sujet des recommandations du comité sur les péages d'autoroutes,
à savoir s'il a reçu ses recommandations; sinon, quand les
attend-il? S'il les a reçues, quelles sont-elles et quelle suite
entend-il y donner?
Le deuxième groupe de questions, c'est au sujet de
l'intégration des transports en commun dans la région de
Montréal. Je suis député depuis six ans et demi et je me
suis employé à susciter le plus d'intérêt possible
de la part des conseils municipaux de mon comté à propos des
questions de transport en commun. C'est un intérêt qui ne s'est
pas éveillé très rapidement, mais l'éveil est en
train de se faire. Il y a des rencontres qui sont annoncées ou qui ont
même eu lieu. Il y en a eu une, je crois, entre le maire de Laval et
certains maires de ce qu'on appelle la rive nord, c'est-à-dire la rive
nord de la rivière des Mille Îles. Le président de la
Commission de transport de Laval, M. Lachapelle, doit avoir des rencontres avec
les conseils municipaux de ma région. Il y a donc un
intérêt qui se manifeste et il était grand temps que cela
arrive. C'est une heureuse tournure des événements que les
conseils municipaux commencent enfin à s'intéresser à ces
questions-là du point de vue du développement des transports en
commun. Il est très important qu'on ait, dans ce secteur de
l'agglomération de Montréal comme dans d'autres secteurs, un
intérêt agissant de la part des municipalités, étant
donné que cet intérêt commence à se manifester.
Ma question au ministre est la suivante: Où en sommes-nous par
rapport à l'intégration et quelle est la prochaine étape;
dans quel sens, comme représentants du peuple, devrons-nous exercer
l'influence que nous pouvons avoir auprès de la population et des
conseils municipaux?
Mon troisième groupe de questions, c'est au sujet d'un autre
dossier plein de rebondissements, le dossier de Mirabel. Pendant plusieurs
années, un grand nombre d'intervenants qui s'intéressaient au
dossier
de Mirabel ont cherché à convaincre le gouvernement
fédéral de transférer certains vols de Dorval à
Mirabel. Il s'agissait principalement des vols intercontinentaux et tout le
long et moyen courrier. Selon cette hypothèse qui était soutenue
non seulement par un grand nombre d'intervenants, mais aussi par les
fonctionnaires du ministère fédéral des Transports, il y a
seulement les vols de court courrier, c'est-à-dire Dorval-Toronto,
Dorval-Ottawa, Dorval-Québec, qui seraient restés à
Dorval. Tout le reste serait passé à Mirabel.
Or, pour un certain nombre de raisons qui sont, je crois, fort valables,
le ministre a annoncé - c'était l'année dernière;
je ne me souviens pas du moment exact - que le gouvernement du Québec ne
jugeait plus opportun de soutenir l'hypothèse du transfert des vols de
Dorval à Mirabel. Les principales raisons, le ministre, s'il le veut,
pourra les résumer, mais elles ont trait aux coûts que ce
transfert aurait entraînés pour certains transporteurs
aériens, et non seulement aux coûts, mais aussi à une perte
d'efficacité opérationnelle, si je puis dire. Cela aurait
compliqué les affaires, cela aurait réglé moins de
problèmes qu'on ne l'avait cru auparavant. Mais puisque le gouvernement
fédéral aussi s'est prononcé contre le transfert des vols,
Mirabel se trouvait en quelque sorte abandonné avec des perspectives de
développement fort peu encourageantes. Devant cette situation, les
intervenants se sont mis à réclamer du gouvernement
fédéral un plan de relance de l'aéroport de Mirabel,
certains engagements ont été pris. Les porte-parole du
gouvernement fédéral dans ma région ont sûrement
pris des engagements fort précis en vue de la relance de
l'aéroport de Mirabel.
Ma dernière question au ministre, à propos de ce dossier
de Mirabel, est celle-ci: Quelle est maintenant la politique du gouvernement du
Québec à propos de la relance de l'aéroport de Mirabel,
quels sont les moyens d'action dont il dispose et quelles sont les formes
d'appui que nous pouvons lui donner pour créer des conditions dans
lesquelles l'aéroport de Mirabel pourra, dans un avenir pas trop
lointain, commencer à se développer? Depuis qu'il est ouvert, il
n'a jamais réalisé son potentiel. Au cours des années
récentes, non seulement il ne s'est pas approché de son
potentiel, mais il est plutôt en courbe décroissante. C'est pour
cela que la relance s'impose. Voilà, M. le Président, les
questions que je voulais poser au ministre.
Le Président (M. Champagne): M. le ministre.
M. Clair: Point par point, M. le Président. D'abord, en ce
qui concerne les péages autoroutiers, non, le comité sur cette
question ne m'a pas encore formulé ses recommandations. Le comité
s'est dressé un échéancier et s'est fixé un certain
nombre d'objectifs, d'études à mener. Il étudie, si ma
mémoire est bonne, huit scénarios différents en ce qui
concerne toute la question des péages et on s'attend d'avoir les
recommandations en septembre ou en octobre.
En ce qui concerne l'intégration tarifaire à
Montréal, l'intégration de tout le transport en commun, il y a eu
des choses importantes de faites au cours de la dernière année.
D'abord, l'intégration des deux lignes de trains de banlieue au
réseau de transport en commun de l'île de Montréal. Je
pense que ce sont deux pas très importants qui ont été
franchis à ce niveau. Quant à toute la question de
l'intégration des tarifs entre les trois commissions de transport et
leurs filiales, dans deux cas, actuellement, la situation est à peu
près la suivante: des négociations ont présentement cours
entre la CTL et la ville de Laval, d'une part, et la CTCUM et la
communauté urbaine, d'autre part. (11 h 45)
La situation, en ce qui concerne les municipalités de la rive
nord de la rivière des Mille Îles, est à peu près la
suivante: actuellement, les services sont déjà
intégrés avec le réseau urbain de Laval; son réseau
extérieur et son réseau urbain sont intégrés.
Là où il y a des discussions actuellement, entre la ville de
Laval et la CTL, d'une part, et, d'autre part, les municipalités dites
hors territoire, les négociations et les discussions portent non pas sur
l'intégration, puisque c'est déjà intégré,
mais davantage sur la répartition de la facture du coût du
transport en commun puisque nous savons que les municipalités desservies
par la CTL, dite CTL banlieue, ne paient pas du tout pour ces services. Un
débat s'est élevé sur la question de savoir si ces
municipalités qui reçoivent un service devraient payer ou pas
leur quote-part du déficit.
C'est évident que, s'il y a un déficit dans l'exploitation
du réseau de banlieue de la Commission de transport de Laval, il
m'apparaîtrait injuste de laisser la ville de Laval supporter seule le
poids de ce déficit pour un service qui est offert à
l'extérieur de son territoire; mais, ce sont des discussions qui
concernent davantage la ville de Laval, la CTL et les autres
municipalités. C'est à ce sujet que des rencontres - si mes
informations sont bonnes - ont lieu présentement.
En ce qui concerne la rive sud de Montréal, actuellement aussi,
il y a des études qui sont en cours à la CTRSM. On étudie
présentement neuf scénarios d'intégration tarifaire entre
la CTCUM et la CTRSM. La situation est particulièrement
compliquée sur la rive sud, à cause de la
présence de Métropolitain-Sud qui n'est pas
intégré au réseau de la CTRSM, de la présence de la
CTRSM comme telle dans les sept municipalités soeurs sur la rive sud de
Montréal et également de la présence de la CTCUM sur une
partie du territoire de Longueuil.
Le scénario, si vous voulez. Dans la mesure où les
municipalités de toute la région de Montréal n'ont pas
retenu l'hypothèse que nous avions formulée d'une
intégration de l'ensemble des tarifs en fonction de la distance, en
fonction de zones concentriques à partir du centre de la ville de
Montréal, dans la mesure où elles étudient le
problème, elles font face exactement aux mêmes difficultés
que celles qu'on avait rencontrées dans l'élaboration d'une
solution. Elles tentent de trouver une formule miracle. À mon avis,
Elles n'en trouveront pas. Cela va devoir être soit quelque chose qui
ressemble à une intégration interréseau,
c'est-à-dire, à ce moment, uniquement une carte
interréseau qui permet de voyager sur tout le territoire des trois
commissions avec un titre unique de transport, mais sans qu'il y ait de
tarification en fonction de la distance auquel cas cela créerait un
problème sérieux aux usagers du Vieux-Longueuil; soit que cela va
être une intégration interréseau où, sur la rive sud
nécessairement, il va y avoir nécessité d'une tarification
par zone. D'ailleurs, la plupart des hypothèses étudiées
sur la rive sud portent justement sur une intégration interzonale.
Maintenant, quant aux autres municipalités en dehors de ces trois
territoires, j'ai eu l'occasion de rencontrer les représentants des
municipalités du corridor de Beauharnois, Chateauguay, Valleyfield, il y
a quelques semaines. Nous sommes en train d'étudier avec eux un certain
nombre d'hypothèses pour leur permettre justement de
bénéficier de tout le programme d'aide financière du
ministère des Transports en matière de transport en commun,
à la condition qu'ils acceptent les mêmes règles du jeu que
les autres municipalités qui sont subventionnées. Je dois
rencontrer incessamment, d'ici quelques jours, les représentants des
municipalités des corridors de l'est de la CTCUM, à savoir,
Repentigny, Joliette, Berthier et tout ce coin.
En ce qui concerne l'aéroport de Mirabel, l'état du
dossier, actuellement, ce sur quoi nous faisons surtout porter nos efforts,
c'est sur la desserte par autobus de l'aéroport de Mirabel avec le
gouvernement fédéral. Nous avons créé un
comité conjoint, ministère des Transports du Québec,
ministère des Transports du Canada, qui étudie diverses solutions
quant à l'amélioration du service de transport en commun entre
l'aéroport de Mirabel et la ville de Montréal et le coeur de
l'agglomération. Quant au dossier de Mirabel dans son ensemble, d'abord,
je rappelle que le gouvernement du Québec n'a pas juridiction sur les
politiques aéroportuaires et aériennes dans ce domaine au Canada;
c'est du ressort du gouvernement fédéral. Maintenant, les
informations dont nous disposons, c'est qu'effectivement et l'aéroport
de Dorval et l'aéroport de Mirabel continuent de s'affaiblir par rapport
aux autres aéroports au Canada. Il n'y a pas de solution facile à
ce problème, mais une chose est certaine, c'est que les décisions
les plus importantes concernent la desserte par des compagnies aériennes
internationales d'autres aéroports que celui de Mirabel comme porte
d'entrée. Mirabel a été construit dans une optique...
M. Bourbeau: M. le Président...
M. Clair: Rapidement. Je vais terminer.
M. Bourbeau: On est en train de discuter du programme 8, la
question du transport aérien. Cela m'est égal, mais on avait
coutume de procéder par programme. Si chaque député arrive
avec un ensemble de questions qui couvrent tous les programmes, on va passer
deux ou trois heures à sauter comme des sauterelles d'un programme
à l'autre et, quand on va revenir par la suite aux programmes, il y aura
des questions qui auront été posées et d'autres qui ne
l'auront pas été. Il me semble qu'on nage en pleine
incohérence. On devrait y aller d'une façon plutôt logique
en commençant par le programme 1 ou le programme qu'on décidera
de voir.
M. Clair: M. le Président, je suis d'accord avec le
député de Laporte, sauf que je pense que, s'il a le droit de
faire des remarques préliminaires, mes collègues
ministériels ont également le droit d'en faire. Je pense
qu'immédiatement après...
M. Bourbeau: Ce ne sont pas des remarques préliminaires.
Ce sont des questions précises sur des programmes.
M. Clair: Non, Mirabel n'est rattaché à aucun
programme particulier...
M. Bourbeau: M. le Président, question de
règlement.
M. Clair: ...et je pense, M. le Président, qu'on pourra
passer immédiatement après...
M. Bourbeau: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Champagne): M. le
député de Laporte.
M. Bourbeau: Je souligne au ministre que ce ne sont pas des
remarques préliminaires qu'a faites le député. Le
député a posé des questions spécifiques sur des
programmes et le ministre s'est livré à un exercice de
réponses à des questions précises. Ce n'est pas la
même chose que de faire des remarques préliminaires. Je ne sais
pas s'il est coutume que chaque député fasse des remarques
préliminaires. À ma connaissance, c'était le gouvernement
et l'Opposition qui faisaient des remarques préliminaires. Si chaque
député fait des remarques préliminaires - on a une
possibilité de 16 ou 18 députés à la commission -
on passera les huit heures en remarques préliminaires. Encore là,
je fais appel à la bonne foi du gouvernement. Nous sommes ici pour
essayer de faire une étude du budget, pour avoir des renseignements sur
des postes budgétaires et, vraiment, on n'y arrivera pas. Il est
déjà rendu midi et on ajourne les travaux à 13 heures.
Le Président (M. Champagne): D'accord. Si vous n'y voyez
d'objection, le ministre concluait et, ensuite, il y avait les droits de parole
du député de Berthier et du député de Gaspé.
Mais, s'il y a consensus autour de cette table, nous allons commencer
l'étude des programmes après cela, si vous n'avez pas
d'objection.
M. LeMay: M. le Président, je suis prêt à
reporter ma question à l'intérieur d'un programme.
Le Président (M. Champagne): À un programme?
M. LeMay: Oui.
Le Président (M. Champagne): D'accord. Cela va. Et
peut-être que le député de Berthier ferait la même
chose.
M. Houde: Je suis d'accord pour qu'on prenne moins de temps
à flâser comme l'a fait tantôt le député de
Deux-Montagnes. C'est bien de valeur, mais des discours!
M. de Bellefeuille: Ne ramassez rien. Arrêtez donc
vos...
M. Houde: Oui, à votre goût.
Le Président (M. Champagne): Vous concluez, M. le
ministre.
M. Clair: Je conclus rapidement sur le dossier de Mirabel pour
dire que nous travaillons avec le ministère des Transports du Canada
à la partie qui est de notre juridiction, à savoir le transport
entre l'aéroport de Mirabel et Montréal, pour essayer
d'améliorer la situation, effectivement. Par ailleurs, le
problème numéro un de Montréal, que ce soit à
Mirabel ou à Dorval, est relié d'abord et avant tout aux choix
qui ont été faits, aux décisions qui ont été
prises par le gouvernement fédéral, qui sont contradictoires. On
a décidé de construire Mirabel en affirmant une volonté de
faire de Mirabel la porte d'entrée du trafic international au Canada et,
depuis ce temps, on n'a pas cessé d'octroyer des permis d'atterrissage
à des compagnies aériennes vers l'Ouest, que ce soit à
Toronto, pour KLM et Air France, que ce soit dans certains cas jusqu'à
Edmonton et Calgary.
La solution au problème de Mirabel passe par l'octroi de permis
d'atterrissage et, quand bien même on essaierait de trouver quelque
aménagement que ce soit en termes de répartition des vols
existants, tant qu'il n'y aura pas une volonté du gouvernement
fédéral de respecter son engagement initial, l'aéroport de
Mirabel va continuer à connaître les difficultés qu'il
connaît.
Deuxièmement, on a pris tellement de retard à octroyer le
permis à Flying Tigers pour développer le cargo aérien,
soi-disant pour permettre à Air Canada de le développer, alors
qu'Air Canada ne l'a pas fait, que cela a aussi été, je pense,
une deuxième raison des difficultés de Mirabel. Je pense qu'Air
France tire aujourd'hui environ 20% de ses revenus du cargo aérien,
alors que c'est beaucoup plus faible que cela à Air Canada. On a pris
tellement de temps à favoriser le développement de
l'activité du cargo aérien à l'aéroport de Mirabel
qu'aujourd'hui c'est très difficile de relancer Mirabel sur cette base,
même si le ministre fédéral des Transports avait
annoncé qu'il y avait des choses qui se feraient à ce titre. Les
efforts sont venus beaucoup trop tard. Les décisions ont
été prises très tardivement et un peu de façon
contradictoire par rapport aux objectifs initiaux.
Le Président (M. Champagne): Merci, M. le ministre.
J'appelle le programme 1. M. le député de Laporte, des
questions?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. Sur le budget global,
avant de prendre le programme 1 - parce qu'on n'en a même pas
parlé encore - une question au ministre préalablement à
tout cela. Je vois que Mme Sotiau n'est pas ici. Le ministre a-t-il l'intention
de s'assurer de sa présence pour discuter de la question de la
Régie de l'assurance automobile?
M. Clair: M. le Président, le député
m'embarrasse un peu parce qu'il n'est pas de tradition... D'abord, la
Régie de l'assurance
automobile du Québec ne fait pas voter ses crédits; elle
n'a aucun crédit qui apparaît aux crédits du
ministère, ni aux crédits du gouvernement dans son ensemble. Je
me pose la question, mais je ne pense pas qu'il soit de tradition de faire
venir en commission parlementaire les présidentes de
société d'État ou de régie dont les budgets
n'émargent pas aux crédits d'un ministère.
M. Bourbeau: Je comprends, mais je vous soulignerai que, l'an
dernier, Mme Sotiau était ici et qu'on l'a interrogée sur la
régie. On a passé au moins une bonne demi-heure à
l'interroger. Cette année, également, nous aimerions le
faire.
M. Clair: Je n'ai pas d'objection à ce qu'on essaie de la
contacter pour qu'elle puisse venir m'aider à répondre à
des questions, au cas où. Le député ne nous avait pas
prévenus de cette demande, cependant. Je ne lui fais pas de reproche,
mais, dans la mesure où un organisme public n'a pas de crédits
budgétaires à faire approuver par le gouvernement... Pourquoi ne
pas faire venir la CTCUM, dans ce cas, la CTRSM...
M. Bourbeau: Effectivement, je n'ai pas prévenu le
ministre pour la simple raison que j'ai tenu pour acquis qu'elle serait ici,
étant donné qu'elle y était l'an dernier. Je soulignerai
qu'au cours de l'année on a transféré à la
régie certaines activités du ministère. Évidemment,
si le ministère se transforme tranquillement en régie, un jour on
n'aura plus rien à étudier ici. Il faudra peut-être aller
assister à l'étude du budget de la régie. Il y a le BVA
qui a été transféré il y a deux ans. L'an dernier,
on a transféré le service de la sécurité
routière. Ce sont des choses qui nous intéressent encore. Elles
disparaissent du budget, mais elles nous intéressent toujours. Ce serait
très intéressant si on pouvait avoir l'occasion dès ce
soir, peut-être au début de la soirée, de poser quelques
questions au ministre, qui jugerait peut-être bon de s'assurer de la
présence de Mme Sotiau.
M. Clair: D'accord.
Le Président (M. Champagne): Pour enlever toute
ambiguïté sur une question d'information, vous savez qu'on
siège jusqu'à 13 heures; ensuite, selon un avis de la Chambre, ce
sera de 15 heures jusqu'à 18 heures...
M. Bourbeau: La période des questions est à 15
heures.
Le Président (M. Champagne): 14 heures plutôt?
M. Clair: 16 heures, après la période des
questions.
Le Président (M. Champagne): Après la
période des questions. Ensuite, ce soir, nous siégeons de 20
heures à 22 heures. La séance qui avait été
prévue pour demain a été annulée.
M. Bourbeau: M. le Président, je vous signale que nous
avons une enveloppe de huit heures.
Le Président (M. Champagne): Oui.
M. Bourbeau: Alors, selon mon expérience, la
période des questions ne se terminera vraisemblablement pas avant 16 h
30, avec tout ce qui s'ensuit. Pour avoir huit heures pour étudier les
crédits, on devra nécessairement dépasser 22 heures ce
soir, parce que cela ne totalisera pas huit heures.
Le Président (M. Champagne): On calculera le temps. Il
n'en dépend que de vous pour la période des questions.
M. Bourbeau: De moi, oui!
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Le budget global du ministère des Transports
n'augmente cette année que de 2,4% ou de 37 600 000 $. Les programmes
qui voient leurs crédits diminuer sont, par ordre d'importance, le
programme 7, Transports maritime et aérien, qui diminue de 10%; le
programme 6, Commission des transports du Québec, qui diminue de 9%; le
programme 5, Gestion interne et soutien, qui diminue de 3,1%; le programme 8,
Transport aérien gouvernemental, de 1,7%; le programme 2, Contrôle
des lois et règlements de transport, qui diminue de 0,7% et le programme
4, Conservation du réseau routier, de 0,1%. Donc, les seuls programmes
dont les crédits augmentent sont le programme 9, Transport scolaire, de
6,5% et le programme 1, Systèmes de transports terrestres, de 6,1%,
ainsi que le programme 3, Construction du réseau routier, de 1,7%.
Dans la répartition des dépenses par
supercatégorie, on remarque que les dépenses de capital diminuent
de 1,2%, alors que les dépenses de transfert augmentent de 11%. Le
ministère des Transports, par ailleurs, semble perdre du terrain, par
rapport au budget global du gouvernement. Depuis 1977, sa proportion dans le
budget total est passée de 10,2% à 6,6%. Je ne sais pas ce qui
justifie cette diminution de l'importance relative du ministère des
Transports par rapport à l'ensemble du budget du gouvernement. Je ne
sais pas si le ministre des Transports ne plaide pas assez bien sa cause
auprès du
ministre des Finances, mais cette année, toutefois, il y a une
très légère remontée. On remarque qu'en 1976-1977
le budget des Transports était de 10,2% par rapport au budget global.
C'est passé, dans les années qui suivent, à 9,2%, 8,5%,
8,3%, 7,4% en 1980-1981; 6,7% 6,4%, l'an dernier, et 6,6% cette année.
Je le fais simplement pour qu'on puisse bien comprendre où se situe le
budget par rapport au budget total. (12 heures)
En ce qui concerne le nombre d'employés, il y a des
employés permanents et des employés occasionnels. Il semble y
avoir une certaine difficulté d'interprétation des chiffres et
j'aimerais avoir certaines explications. Dans le cahier des crédits, on
nous dit que le total des employés permanents et occasionnels pour
l'année dernière était de 12 268; pour l'année
courante, ce serait 11 658. Le ministère nous a remis un cahier donnant
la ventilation de ces postes et on retrouve ce chiffre de 11 658 pour
l'année qui vient. Or, le même volume qu'on nous avait remis pour
l'année dernière indiquait que le total de l'effectif du
ministère, sans le programme 6, donc avec la même méthode
de comparaison que cette année, était de 11 494, alors que, dans
le cahier des crédits, pour l'an dernier, on nous donne 12 268, ce qui
fait une différence assez importante.
M. Clair: À ce qu'on me dit, cela s'explique
essentiellement par l'intégration de l'Office des autoroutes au
ministère des Transports. Auparavant, ce personnel était celui de
l'Office des autoroutes, alors que, maintenant, il est considéré
comme du personnel du ministère des Transports. Il y avait 512
personnes.
M. Bourbeau: Cela ne justifie pas la différence parce que,
l'an dernier, on nous donnait 11 494 comme effectif en début
d'année; si vous ajoutez les 594, cela fait 12 000, alors que, dans le
livre des crédits, pour l'an dernier, on nous donne 12 268. Je ne
comprends pas.
M. Clair: C'est probablement dû aussi à la variation
du nombre des occasionnels. Vous vous souvenez qu'il y a eu un programme de
création d'emplois occasionnels dans certains ministères
susceptibles d'embaucher des occasionnels. Aussi, au cours de
l'été dernier, il y a eu un certain nombre d'occasionnels
additionnels qui ont été ajoutés à l'effectif
prévu au ministère des Transports; il me semble que
c'était environ 300 employés occasionnels qui se sont
ajoutés à ce qui était prévu initialement. Il me
semble que c'étaient des fonds qui provenaient du ministère de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu. C'est une
activité qui a été menée dans plusieurs
ministères: au ministère de l'Environnement, au ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et au ministère des
Transports; vous vous souvenez des programmes de création d'emplois. Si
on additionne le personnel de l'Office des autoroutes, plus une variation du
nombre des employés occasionnels, je pense que cela nous permet de
concilier les chiffres.
M. Bourbeau: Étant donné qu'on calcule les
occasionnels-année comme des employés...
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: ...il n'y a donc pas eu de diminution du nombre
d'employés du ministère. Si on calcule les 300 occasionnels dont
vous parlez, cela a été un effectif plus important que ce qu'on
nous présente aujourd'hui.
M. Clair: Vous cherchez à relier 11 494 à 12
268?
M. Bourbeau: Oui.
M. Clair: Si vous voulez faire la conciliation, il faudrait
ajouter les 512 employés de l'Office des autoroutes, plus -je n'ai pas
le chiffre précis avec moi en personnes-années - un certain
nombre d'occasionnels qui a varié par rapport aux prévisions
initiales. Je ne me souviens pas combien il y avait de personnes-année
occasionnelles prévues initialement l'an dernier, mais le nombre total a
été effectivement de 3070. On voit cette année une
prévision de 2623; c'est évident que les employés
occasionnels qui ont été embauchés, si on les transforme,
si vous voulez, en personnes-année, viennent gonfler la base de 11 494,
plus les 512 de l'office, plus probablement 200 ou 300 personnes-année
occasionnelles d'ajoutées. Cela vient expliquer les 12 268.
M. Bourbeau: Est-ce que la réduction de l'effectif sera
poursuivie? Si oui, est-ce qu'on pourra maintenir le même taux
d'activités et de services avec un effectif moindre?
M. Clair: M. le Président, c'est évident que le
ministère des Transports suit, au même titre que les autres
ministères, la politique de contraction du personnel dans la fonction
publique. À ce point de vue, c'est normal que les chiffres soient plus
impressionnants au ministère des Transports puisqu'avec le
ministère de la Justice et le ministère du Revenu, ce sont de
gros ministères en termes d'effectifs. C'est évident que le
ministère des Transports va continuer d'aller dans le sens de la
politique générale du gouvernement à cet effet en
s'assurant, par ailleurs, que non seulement on maintient les services,
mais qu'on diversifie, justement, l'activité du ministère des
Transports et qu'on est en mesure de répondre à des besoins
nouveaux. Dans ce sens, je pense qu'avec les 11 000 ou 12 000 personnes qui
travaillent au ministère des Transports on peut effectivement mener de
pair une opération de resserrement de l'effectif, d'amélioration
du service au public et de diversification des activités du
ministère des Transports.
Quand le député met en relief, comme il le faisait
tantôt, la place qu'occupe le budget du ministère des Transports
par rapport à l'ensemble du budget du gouvernement du Québec, je
pense qu'on peut redresser ces chiffres de façon assez facile et
évidente. D'abord, le transfert d'un certain nombre d'activités
reliées à l'immatriculation des véhicules automobiles et
à la sécurité routière, la fusion du BVA avec la
Régie de l'assurance automobile du Québec sont venus diminuer de
1300 l'effectif du ministère des Transports. L'Office des autoroutes a
été fusionné, mais avec un effectif beaucoup moins
important que la Régie de l'assurance automobile et le Bureau des
véhicules automobiles.
Par ailleurs, en matière d'initiatives dans le domaine des
transports, si on construisait le métro souterrain, si on se payait
budgétairement des autobus défrayés à 75% par le
gouvernement, le budget du ministère des Transports serait gonflé
par rapport à ce qu'il est présentement et probablement qu'il
occuperait une place encore plus importante que celle qu'il occupait à
ce moment-là. Je pense que ce n'est pas juste en termes de
crédits budgétaires qu'on peut mesurer l'importance relative du
ministère des Transports en termes d'activités économiques
et d'orientation; il faut regarder l'ensemble des initiatives. Dans ce sens, je
pense que, si on additionne la contribution au service de la dette des autobus
défrayés à 75% par le gouvernement, du métro
souterrain, etc., on est en mesure d'avoir une plus juste perspective de la
situation.
M. Bourbeau: Toujours concernant l'effectif, en comparant la
répartition de l'effectif de cette année avec celle de l'an
dernier, celle de mars 1983 et celle de février 1982, on remarque que
toutes les régions ont vu leur part diminuer, sauf la région 06
qui comprend Drummondville, le sud de Montréal, Montréal et le
nord de Montréal, et en particulier la région 06-3, qui est
Montréal, où le personnel permanent augmente de 189 personnes ou
de 20,8%. Quelle est la raison de cette augmentation du personnel permanent
dans la région de Montréal aux dépens des autres
régions et plus particulièrement à Montréal?
M. Clair: J'imagine, M. le Président, que c'est
relié, justement, à l'intégration de l'Office des
autoroutes au ministère des Transports.
M. Bourbeau: Vous imaginez ou si c'est la raison?
M. Clair: II n'y a pas eu de programme, si on veut, visant
à favoriser l'augmentation du personnel dans une région par
rapport à une autre. Le personnel est alloué en fonction des
besoins qui existent dans les différentes régions. Je dois vous
dire que je n'ai pas avec moi la comparaison par région du personnel
d'une année par rapport à l'autre. J'imagine que c'est surtout
relié à l'intégration de l'Office des autoroutes.
M. Bourbeau: Je ne peux pas avoir une réponse
positive?
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Est-ce que vous imaginez ou si c'est ça?
M. Clair: Je ne vois pas d'autre raison que celle-là, que
ce soit dû à l'intégration de l'Office des autoroutes,
puisqu'il n'y a eu aucune directive quant à l'augmentation du personnel
dans quelque région que ce soit. Le personnel est alloué en
fonction de la réponse aux besoins. Point, à la ligne.
M. Bourbeau: Est-ce que le ministre est assez satisfait de sa
connaissance du dossier pour donner une réponse positive ou s'il veut se
réserver le loisir de nous confirmer cela plus tard?
M. Clair: Je pourrai donner une confirmation. Je vais examiner
cela plus en détail et je pourrai vous fournir une réponse plus
détaillée. Je pense que c'est plus de la nature de questions au
feuilleton. Si vous voulez avoir la répartition des effectifs dans ces
régions, on pourra vous la transmettre par écrit.
M. Bourbeau: Cela me paraît une question tout à fait
logique à poser ici.
M. Clair: Je ne vous blâme pas. C'est pertinent, mais je
n'ai pas le renseignement avec moi.
M. Bourbeau: Cela m'étonne. On remarque que, dans la liste
des contrats de 25 000 $ ou moins, sept contrats ont été
octroyés à des individus pour un montant total de 34 400 $, pour
des projets intitulés Recherche et développement en transport au
Québec. Quelle est la nature exacte de ces projets?
M. Clair: Comme j'ai eu l'occasion de l'indiquer tantôt
dans mon allocution d'ouverture, M. le Président, en décembre
1981, en suivi de la politique scientifique du gouvernement du Québec,
nous avons donné mandat à un groupe de nous produire un rapport
de conjoncture sur l'état de la recherche et du développement
dans le domaine des transports. Ce groupe a, à toutes fins utiles,
complété son travail et toutes les personnes en cause ont
été embauchées pour faire le point sur l'état de la
recherche et du développement. Ce sont donc tous des agents de
recherche.
Voici la façon dont on a fonctionné pour préparer
ce rapport de conjoncture. Il y a eu des bénévoles provenant de
la CTCUM, de BG Checo, de Bombardier, de tout le milieu des transports du
Québec qui, si vous voulez, supervisaient le travail qui était
fait, mais le groupe avait besoin, comme c'est normal, d'agents de recherche et
toutes ces personnes ont travaillé comme agents de recherche pour le
groupe de travail.
M. Bourbeau: Ces individus ont eu un contrat collectif et
individuel. Tous ont été engagés à la même
date, enfin, le contrat est daté du 26 juillet 1982, et les montants
étaient, je pense, d'environ 4900 $ par individu, sauf deux qui avaient
4950 $. Qui sont ces gens-là? Est-ce que ce sont des étudiants?
Comment ont-ils été choisis? Est-ce qu'il y a eu des appels
d'offres ou des propositions? Le ministre sait-il de quelle allégeance
politique ils sont?
M. Clair: Non, je n'en ai pas la moindre idée, M. le
Président. Ce sont essentiellement des personnes qui ont
été choisies pour leur compétence à mener des
travaux de recherche comme ceux-là. Le groupe a travaillé en
collaboration avec l'Université de Montréal et ces gens-là
nous ont été suggérés comme étant des
personnes pouvant faire le travail. Ce sont essentiellement des
étudiants en maîtrise dans certains cas; dans d'autres cas, ce
sont des professeurs d'université. Je ne sais pas si vous pourriez me
les nommer un par un.
M. Bourbeau: On a la liste au cahier. On a les noms.
M. Clair: M. Marc Gaudry et M. Jean Granger sont des professeurs
de l'Université de Montréal, reliés au centre de recherche
des transports. Ce sont eux, je pense, qui ont fait les recommandations pour
choisir les personnes susceptibles d'agir comme agents de recherche et de
donner des résultats qui vont vous impressionner. Quand vous allez
prendre connaissance du rapport de conjoncture, vous allez voir, pour les
petits montants qui ont été investis, la qualité du
travail effectué par des bénévoles. C'est M.
Ernst, le président de BG Checo, qui présidait le groupe
de travail. Vous allez être agréablement surpris, je pense, comme
je l'ai été, de la qualité du travail qui a
été effectué surtout quand on regarde ce que cela nous a
coûté. Je trouve que c'est un travail exceptionnel. J'ai
hâte de le rendre public. D'ailleurs, ce devrait être rendu public
le 29 mai...
Une voix: Le 20 mai.
M. Clair: Le 20 mai, au Salon de la science et de la
technologie.
M. Bourbeau: Est-ce que le ministre pourrait s'engager à
faire parvenir une copie du rapport à l'Opposition?
M. Clair: Certainement. On va le rendre public. Cela me fera
plaisir de le déposer à l'Assemblée nationale,
d'ailleurs.
M. Bourbeau: Est-ce que le ministre pourrait également
déposer copie des lettres-contrats d'engagement de ces individus? (12 h
15)
M. Clair: Certainement, aucun problème. On pourra vous les
faire parvenir. Je tiens à dire que le ministre n'a été
associé d'aucune façon au choix de ces personnes, dans le sens
que ce ne sont pas des choix politiques, en aucune façon. Ce sont des
gens qui ont été choisis pour leur compétence et sur la
recommandation tant du groupe de travail lui-même que des deux
professeurs en cause, M. Gaudry et M. Granger, qui connaissaient le milieu. Ce
ne sont sûrement pas des choix politiques.
M. Bourbeau: Je comprends que le ministre tienne à prendre
ses distances vis-à-vis de cette décision.
M. Clair: Non, je ne tiens pas à prendre mes distances, au
contraire. Je le dis, je suis très heureux du travail qui a
été fait. C'est un travail impressionnant, qui n'a pas
coûté cher et qui va donner au gouvernement du Québec et
à tous ceux que la question intéresse un rapport très
intéressant.
M. Bourbeau: La publicité, M. le Président.
L'évaluation des coûts de la publicité institutionnelle du
ministère, en 1983-1984, démontre une augmentation de 54%, soit
de 10 537 $. Comment peut-on justifier une telle augmentation à cet
élément alors qu'on connaît des diminutions de budget
importantes dans plusieurs programmes?
M. Clair: Si le député veut présenter cela
en termes d'augmentation par pourcentage, il peut bien essayer de
démontrer ce qu'il voudra, mais il n'ira pas très loin
avec cela. Les crédits alloués à la publicité au
ministère des Transports sont quand même modestes par rapport au
rôle du ministère des Transports dans l'ensemble de
l'activité gouvernementale. Essentiellement, l'augmentation des budgets
de publicité provient de deux événements: d'abord, toute
la question de la réforme du transport en commun dans la région
de Montréal. Si c'était à refaire, je ferais exactement la
même chose et j'en ferais peut-être même plus. Essayer
d'informer le grand public sur l'existence d'une proposition de restructuration
du cadre institutionnel et financier du transport en commun à
Montréal, cela nous a permis de tenir au-delà de 100
réunions publiques de toutes sortes, avec des maires, avec des citoyens,
pour faire évoluer le débat sur la question du transport en
commun, pour faire évoluer les mentalités, comme le disait
tantôt mon collègue, le député de Deux-Montagnes.
L'augmentation provient en grande partie de cela.
D'autre part, pour l'opération de remise en état, si je
peux employer l'expression, de la ligue A-11 à Montréal, la
campagne d'information a coûté très cher. Cela a
coûté très cher, entendons-nous, pour atteindre l'objectif
de favoriser la participation du plus grand nombre de propriétaires de
permis de taxi; il fallait les informer. Quand on sait ce que ça
coûte aujourd'hui d'envoyer un dépliant par la poste, cela a
coûté un montant de 50 000 $. Uniquement ces deux
éléments expliquent en grande partie l'augmentation du budget en
matière de publicité. Je ne vois vraiment pas ce que le
député pourrait monter en épingle là-dessus.
M. Bourbeau: J'aimerais poser une question. Je ne vois pas
pourquoi le ministre cherche à se défendre.
M. Clair: Vous avez souligné une augmentation de 50% ou de
je ne sais plus trop quel pourcentage.
M. Bourbeau: Oui, mais ce n'était pas fait d'une
façon dérogatoire. Si le ministre peut le justifier, on n'a pas
d'objection. Il ne faudrait pas que le ministre s'offusque à chaque
question posée.
M. Clair: Non, mais, étant donné que les
informations que je viens de donner se trouvaient toutes au cahier qu'on a
distribué à tous les membres de la commission, je ne comprenais
pas très bien le sens de cette question qui ne pouvait
qu'être...
M. Bourbeau: Le ministre a parfaitement répondu à
la question et l'Opposition se déclare très satisfaite de la
réponse.
M. Clair: Parfait, sauf que la réponse était dans
le cahier.
M. Bourbeau: Je ne suis pas d'accord pour dire que la
réponse était dans le cahier. Je pense que le ministre nous a
éclairés davantage.
Je serais prêt à passer au programme 1. Mes questions
d'ordre général sur le budget sont terminées, à
moins que d'autres n'en aient.
Le Président (M. Champagne): Y a-t-il d'autres questions?
J'appelle le programme 1. Allons-y!
Systèmes de transports terrestres
M. Bourbeau: Est-ce que le ministre veut faire un discours
d'introduction?
M. Clair: Non, je n'ai rien de particulier à dire sur
cela.
M. Bourbeau: Le ministre avait l'habitude de lire les quatre
lignes en haut du programme.
M. Clair: Je veux simplement dire que ce programme vise à
connaître, améliorer et coordonner les systèmes de
transport et à apporter une aide financière aux services de
transport en commun.
M. Bourbeau: Je voulais entendre le ministre le dire. On est
toujours au programme 1. Les crédits de ce programme, Systèmes de
transports terrestres, augmentent de 21 300 000 $ sur l'an dernier ou de 6,1%.
Cependant, cette augmentation totale n'est due qu'à
l'élément 2, le transport des personnes, puisque les deux autres
éléments, soit inventaires et recherches, l'élément
1, et le troisième élément, le transport des marchandises,
ont vu leurs crédits diminuer. Dans les supercatégories du
programme 1, on remarque que les dépenses de fonctionnement autres que
le personnel augmentent de 37,9%, soit 3 400 000 $, et c'est surtout
attribuable au poste des services, qui augmente de 39,5% ou de 3 400 000 $,
évidemment. D'autre part, cette augmentation est due à
l'élément 2, transport des personnes, qui voit une augmentation
de 46,4%, soit 3 300 000 $. En ce qui concerne les dépenses de capital,
elles diminuent de 97,4%, soit de 5 500 000 $. À toutes fins utiles,
c'est disparu et c'est attribuable au fait qu'il n'apparaît plus aucune
dépense au poste des immobilisations, alors qu'il y avait un montant de
5,6% l'an dernier.
Les questions que je voudrais poser au ministre sont les suivantes: Les
dépenses de capital du programme 1 diminuent de façon
dramatique, elles sont, à toutes fins utiles, effacées.
Cela semble attribuable à la disparition du poste immobilisations,
où on avait l'an dernier un montant de 5 600 000 $. Est-ce bien la cause
de cette diminution et comment expliquez-vous la disparition de ce poste?
M. Clair: Effectivement, c'est que les dépenses
d'immobilisations du COTREM apparaissaient en 1982-1983 à la
catégorie 9, immobilisations, pour un montant de 5 000 000 $, alors
qu'en 1983-1984 ces dépenses apparaissent à la catégorie
10, transfert, pour un montant de 10 300 000 $, soit effectivement la
modernisation de la ligne du CP-Rigaud.
M. Bourbeau: Les 5 500 000 $ de l'an dernier...
M. Clair: ...étaient à la catégorie 9,
immobilisations, alors que, cette année, on les retrouve à la
catégorie 10, transfert.
M. Bourbeau: Est-ce que c'était pour les mêmes fins
que cette année, les 5 500 000 $?
M. Clair: Oui, c'étaient essentiellement des
dépenses de capital.
M. Bourbeau: Pour le renouvellement, pour les trains de
banlieue?
M. Clair: Oui. L'an dernier, c'était surtout toute la
question du CN-Deux-Montagnes, soit des dépenses sur le matériel
roulant et il y en avait une partie sur CP-Rigaud. Maintenant, cette
année, c'est davantage consacré à l'acquisition du
matériel roulant du CP. Non? À la réparation des gares et
du matériel roulant de la ligne du CP-Rigaud. Si vous voulez une
ventilation...
M. Bourbeau: Est-ce qu'il n'y a pas des subventions du
gouvernement fédéral là-dedans?
M. Clair: Oui, effectivement, il y a une entente
fédérale-provinciale sur cette question. Maintenant, en termes de
présentation budgétaire, vu que c'est dépensé
budgétairement par le gouvernement du Québec, par le
ministère des Transports du Québec, les montants alloués
par le gouvernement fédéral doivent passer à la
dépense, doivent être approuvés parce qu'il s'agit
d'investissements par le ministère des Transports du Québec. Il y
a une contribution de 80% du gouvernement fédéral sur 'ces
travaux.
M. Bourbeau: Donc, les 10 000 000 $ dont il est question sont
subventionnés à 80% par le gouvernement fédéral.
Vous montrez la dépense au ministère des Transports. Les 10 000
000 $ sont reçus par le ministère des Finances, je
présume?
M. Clair: Pas les 10 000 000 $.
M. Bourbeau: Les 8 000 000 $.
M. Clair: Les 8 000 000 $. C'est cela. Je ne sais pas si c'est
adressé au ministère des Transports. C'est sûr que c'est
versé au fonds consolidé.
M. Bourbeau: Sur la question des services, pourquoi les
crédits de services augmentent-ils autant et qu'y a-t-il
là-dedans?
M. Clair: L'augmentation des crédits à la
catégorie services est attribuable à l'augmentation du budget
alloué au COTREM pour des plans et études que fait ou doit faire
effectuer cet organisme. En termes d'administration, il y a 500 000 $ pour les
études sur la rive sud, et, pour l'éventuel carrefour des
transports à Montréal, il y a un montant de 500 000 $ de
prévu. Pour un certain nombre de petites études visant à
l'utilisation maximale à court et à moyen terme des moyens de
transport, il y a 4 450 000 $ de prévus. Pour le métro de
surface, 5 400 000 $ sont prévus. Pour tout le dossier de la
rationalisation tarifaire et le cadre institutionnel financier, un budget de 1
100 000 $ est prévu. Pour le service de l'informatique, 592 000 $. Pour
les trains de banlieue, 1 058 000 $, ce qui donne un total de 9 648 000 $.
C'est donc un ajout de 2 693 000 $ par rapport au budget de l'an dernier qui
s'explique comme je viens de le faire.
M. Bourbeau: Si je comprends bien, la majorité des
contrats de service a trait aux activités du COTREM. Est-ce exact?
M. Clair: C'est cela.
Conseil des transports de la région de
Montréal (COTREM)
M. Bourbeau: Cela nous ramène à la question du
COTREM, mais c'est peut-être à l'élément 2 qu'on
devrait en parler. On peut peut-être en parler tout de suite. Vous nous
avez fait parvenir certains documents relatifs au budget du COTREM et
là, on vient à peine d'amorcer l'étude du programme 1
qu'à deux reprises vous m'avez donné comme explication à
des questions les budgets du COTREM. Le COTREM, en soi, quel est son budget
total, global, d'immobilisations, de fonctionnement, etc? Existe-t-il un budget
pour le COTREM comme tel?
M. Clair: Non, M. le Président. Le budget du COTREM est
inclus dans les différents éléments de programmes du
ministère des Transports. Il n'y a pas un budget séparé
qui est approuvé pour le COTREM dans les crédits du
ministère. Il n'y a pas un programme 10, si vous voulez, intitulé
COTREM pour la simple raison que, dans le fond, c'est relié au
rôle que joue actuellement le COTREM. Le COTREM est, en même temps,
un instrument du ministère des Transports. Il a développé
une expertise, une connaissance et une capacité de mener des
études en matière de transport en commun qui sont au
bénéfice, qui sont utiles autant au gouvernement ou au
ministère des Transports qu'aux municipalités. La fonction
consultation, organisme consultatif ou conseil du COTREM est une dimension,
à savoir des réunions avec les P.-D.G. des commissions de
transport et tout le rôle d'animation du COTREM. D'autre part, transitent
par le COTREM ou sont supervisées ou menées par le COTREM un
certain nombre d'études et de dépenses d'immobilisations qui,
dans le fond, font partie des activités du ministère des
Transports.
C'est évident que tôt ou tard il va falloir, je pense,
trancher la question, à savoir si on maintient cette structure
d'intervention ou s'il n'y a pas avantage, comme on est en train de
l'étudier présentement, à réorganiser notre
organigramme au ministère des Transports afin que le COTREM, instrument
d'intervention du ministère des Transports, réintègre le
ministère purement et simplement. Parce que ce sont des études
qui, normalement, pourraient être menées par le ministère
des Transports. Et, il faudra voir comment on dispose de toute la question de
l'organisation institutionnelle du transport en commun, du rôle
consultatif.
M. Bourbeau: Je présume que, chaque année, le
président du COTREM doit faire valoir au ministre quelles sont ses
prévisions budgétaires pour l'année qui vient. Le ministre
est-il en mesure de nous dire quel est le budget global ou quelles sont les
sommes d'argent totales dépensées par le ministère pour
les activités du COTREM, à tous égards?
M. Clair: Oui. Ce sont 19 939 000 $. Là-dessus, si on le
prend par catégories de dépenses, en termes de fonctionnement et
de personnel, les traitements, salaires et allocations à la
sous-catégorie 1, il y a 339 000 $. Les autres
rémunérations, il y a 5000 $, ce qui donne un total de 344 000 $
pour le budget du COTREM, à savoir le fonctionnement et le personnel, en
regard d'un budget total de la direction du transport des personnes de 1 070
000 $ à ce chapitre. En ce qui concerne le fonctionnement et les autres
dépenses de fonctionnement, à savoir, principalement, justement,
toute la question des services, des études, etc., il y a un budget total
de 9 294 000 $, ce qui inclut tout ce que j'ai énuméré
tantôt, à savoir toutes les études qui sont menées
par le COTREM, le dossier du métro de surface, les trains de banlieue,
etc. Il y a également, comme je l'ai indiqué tantôt, ce qui
apparaissait à la catégorie immobilisations l'an dernier, la
catégorie transfert, 10 300 000 $ pour des immobilisations sur la ligne
du CP. (12 h 30)
Si je résume, 344 000 $ pour le fonctionnement, le personnel du
COTREM; 9 000 000 $ pour toutes les autres dépenses de fonctionnement,
à savoir les études qui sont menées présentement,
et au transfert 10 300 000 $. À proprement parler, il n'y a pas de
programme pour le COTREM dans les crédits du ministère des
Transports.
M. Bourbeau: À l'élément 1, inventaires et
recherches, les crédits diminuent de 549 000 $ cette année ou de
7,3%. Cette diminution ne semble attribuable qu'aux dépenses de
fonctionnement et du personnel, puisque les autres catégories et
supercatégories voient leurs crédits augmentés. Il y a
également 200 000 $ de crédits périmés à
l'élément 1. Quelle est la justification de ces crédits
périmés? A-t-on fait moins de recherches que prévu? Pour
quelle raison?
M. Clair: Qu'utilisez-vous comme document de travail?
Celui-ci?
M. Bourbeau: Le document du budget.
M. Clair: Voulez-vous poser à nouveau votre question?
M. Bourbeau: Quelle est la raison des crédits
périmés de 200 000 $? Est-ce parce qu'on fait moins de recherches
que prévu?
M. Clair: Où voyez-vous cela? Je ne vois pas cela.
M. Bourbeau: Dans le cahier que vous nous avez fait parvenir.
M. Clair: À quelle page?
M. Bourbeau: C'est la dernière section, vous avez une
section pour les crédits périmés. Systèmes de
transports terrestres, inventaires et recherches, 200 000 $ de crédits
périmés au cours de l'année dernière.
M. Clair: Cela tient principalement à des enquêtes
origine-destination qui ne se sont pas réalisées. On en avait
prévu un certain nombre. Chaque année, le ministère fait
un certain nombre d'études, d'enquêtes
origine-destination. C'est principalement la raison pour laquelle il y a
eu des crédits périmés à cet endroit.
M. Bourbeau: Est-ce que cela a trait à l'enquête
origine-destination qui est en cours actuellement à Montréal, ou
qui se termine, ou qui est terminée?
M. Clair: Non, ce n'est pas la même chose.
M. Bourbeau: Le ministère ne contribue pas à cela
du tout.
M. Clair: On donne 50 000 $ directement, mais ce sont surtout des
services à même les quelque 9 000 000 $ auxquels on contribue
auprès de la CTCUM pour l'aider à planifier son
enquête.
Ce sont surtout des enquêtes origine-destination qui sont
menées sur l'ensemble du réseau afin de prendre, encore une fois,
les meilleures décisions possible. Sur le réseau routier comme
tel, on mène ici au ministère des enquêtes
origine-destination. Il y a eu 200 000 $ qui avaient été
budgétisés et qui n'ont pas été
dépensés.
M. Bourbeau: Si on passe à l'élément 2,
c'est le seul dont les crédits augmentent, soit 6,4%, ou 22 000 000 $.
Soulignons qu'il y a 97,5% du total des crédits du programme 1 qui se
situent à cet élément 2. En décortiquant
l'augmentation, on voit que les catégories responsables sont les
suivantes: les traitements, qui augmentent de 34%, les communications de 8,1%,
les services de 46,4% et le transfert, de 7,3%. Qu'est-ce qui justifie de
telles augmentations aux traitements et aux services?
M. Clair: En ce qui concerne la catégorie services, j'ai
donné l'explication tantôt et, en ce qui concerne la
catégorie traitements, ce qu'on m'indique, c'est afin de
réaligner les prévisions de traitements par rapport aux besoins
réels. Il y avait eu une sous-budgétisation, semble-t-il,
l'année dernière à ce poste et, plutôt que de
fonctionner par virement, on a procédé purement et simplement
à un redressement de la budgétisation pour ce poste. Ce n'est pas
dû à l'embauche de personnel additionnel ou à un
développement particulier dans ce secteur; c'est dû au fait qu'il
y avait eu une sous-budgétisation et que cela a été
réaligné afin de répondre aux vrais besoins.
M. Bourbeau: Comment peut-on procéder à une
sous-budgétisation dans un domaine où on connaît le nombre
d'employés? Est-ce que c'était une erreur de calcul l'an dernier
ou quoi?
M. Clair: Ce qu'on m'indique, c'est qu'il y a eu une diminution
équivalente du programme 1.1 et une augmentation au programme 1.2 afin
d'affecter les crédits conformément à ce qui existe.
M. Bourbeau: Donc, vous voulez dire que c'est du personnel qui
est passé de l'élément 1 à l'élément
2.
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: Vous êtes sûr?
M. Clair: Oui, oui, c'est exactement cela.
M. Bourbeau: Dans les dépenses de transfert, les
subventions au fonctionnement des organismes publics de transport augmentent de
23%, soit 38 000 000 $, et sont attribuables aux diverses formules de
subventions du gouvernement: la subvention de 90% sur les revenus et tarifs
réduits de 1983 et ce, surtout à la CTCUM; l'intégration
tarifaire et interzonale augmente de 10 700 000 $; les subventions aux
immobilisations des organismes publics de transport augmentent de 16 400 000 $;
encore une fois, cette augmentation est largement attribuable à la
Commission de transport de la CUM. Dans le cas des subventions aux
immobilisations pour les équipements régionaux, elles ont
diminué de 7 400 000 $. Cette catégorie ne concerne que la
région de Montréal puisqu'elle comprend le métro initial,
le prolongement du métro souterrain et de métro de surface. Il
faut surtout signaler que les subventions au prolongement du métro
souterrain passent de 90 500 000 $ à 55 200 000 $ et les subventions au
métro de surface de 0 $ à 28 100 000 $.
Les questions que je voudrais poser sont les suivantes: Les subventions
sur les revenus à la CTCUM augmentent de façon
considérable; ces prévisions de revenus sont tellement
supérieures à 1982-1983 à quoi cela est-il dû?
M. Clair: Je ne comprends pas le sens de votre question; je ne
vois pas à quoi cela correspond.
M. Bourbeau: Si vous subventionnez les revenus...
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: ...et qu'il y a une augmentation de la subvention,
c'est donc que vous estimez qu'il y aura une augmentation des revenus à
la CTCUM, me semble-t-il, toujours.
M. Clair: Posez-moi votre question; je ne comprends pas le
chiffre que vous citez
de 28 000 000 $ pour le métro de surface. M. Bourbeau:
Écoutez, un instant!
M. Clair: Non, mais je vous le demande; honnêtement, je ne
comprends pas.
M. Bourbeau: Je vous ai donné des énoncés;
je vous pose des questions précises. On reviendra tantôt au
métro de surface. Je vous pose une question...
M. Clair: Je veux juste comprendre la question que vous
posez.
M. Bourbeau: La question, c'est que vous subventionnez les
commissions de transport sur les revenus.
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Or, à l'égard de la CTCUM, il semble
que vous prévoyez des subventions additionnelles importantes.
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: C'est donc que vous estimez que les revenus de la
CTCUM seront plus importants que l'an dernier.
M. Clair: II y a deux choses là-dessus. D'abord, il y a eu
des perturbations dans le fonctionnement du transport en commun l'année
dernière, alors qu'on ne les prévoit pas cette année;
d'autre part, je pense que c'est public que la CTCUM a augmenté ses
tarifs de 6% le 1er janvier dernier et comme on ne prévoit pas de
problème - on ne budgétise pas, en tout cas, les problèmes
de fonctionnement à la CTCUM - on présume que l'achalandage
continuera effectivement d'augmenter. Il y a une augmentation de tarif de 6%
qui a été annoncée en janvier dernier; on doit donc
budgétiser en conséquence, c'est évident. Je pense
qu'à peu près toutes les commissions de transport ont
procédé à des augmentations de tarifs sur tout le
territoire du Québec. C'est évident, puisque l'on subventionne
les revenus, que la contribution du ministère augmente.
M. Bourbeau: Si je comprends bien les réponses du ministre
c'est parce que les commissions de transport augmentent leurs revenus en
fonction de l'augmentation de tarifs pour l'année qui vient.
M. Clair: C'est exact.
M. Bourbeau: Les subventions aux immobilisations des organismes
de transport public. La CTCUM ramasse encore la part du lion; elle augmente de
14 900 000 $. Qu'est-ce qu'on retrouve là-dedans et quelle est la
justification d'une telle augmentation? Est-ce pour les trains de banlieue?
M. Clair: Les subventions aux immobilisations?
M. Bourbeau: Oui, des organismes publics de transport.
M. Clair: Les dépenses d'immobilisations, sur la ligne des
trains de banlieue sont inscrites au budget du ministère des Transports
et non à la CTCUM. C'est relié à l'acquisition de nouveaux
autobus par la CTCUM. C'est normal que la CTCUM reçoive la part du lion
sur à peu près tous les budgets alloués au transport en
commun parce que c'est la plus grosse commission de transport. Il y a
là-dedans l'acquisition de nouveaux autobus, la construction de cent
nouveaux autobus, la construction d'abribus, la construction du garage à
Anjou, le nouveau garage qui a été mis en service il y a quelques
semaines. On prévoit aussi la construction du garage dans le nord-ouest
pour remplacer deux garages vétustes dans le centre-ville. Il y a un
certain retard à rattraper par rapport aux années
précédentes. Cela dépend de la date à laquelle la
CTCUM procède au financement de ses immobilisations et cela donne le
résultat qu'on a devant nous.
M. Bourbeau: J'aimerais qu'on revienne encore au COTREM. Vous
nous avez donné tout à l'heure un budget de fonctionnement,
personnel et autres, de 340 000 $ pour l'année qui vient.
M. Clair: Je m'excuse, M. le Président, c'est juste pour
dire que, budgétairement, ça incluait les 10 300 000 $.
M. Clair: Pour le COTREM, vous avez un budget de fonctionnement,
personnel et autres, de 344 000 $, selon ce que vous nous avez dit tout
à l'heure. Vous nous avez fait parvenir la liste des fonctionnaires au
1er avril 1983. On voit qu'il y a là sept cadres, des professionnels,
des fonctionnaires. Ce sont des employés permanents du COTREM, en fait,
du ministère des Transports, je présume.
M. Clair: J'imagine que vous avez la liste devant vous. Tous ceux
que vous retrouvez à la première page, c'est-à-dire la
liste des fonctionnaires au 1er avril 1983, ce sont effectivement toutes des
personnes à l'emploi du gouvernement du Québec mais qui sont
affectées au COTREM. Il y a sept cadres, sept professionnels et six
fonctionnaires.
M. Bourbeau: Ces gens sont des employés permanents du
ministère des Transports qui sont affectés à temps plein
au
COTREM.
M. Clair: Effectivement.
M. Bourbeau: Physiquement, où sont-ils situés? Ils
travaillent à quel endroit?
M. Clair: Au 1410 Stanley, pour la plupart d'entre eux, et
quelques-uns rue Belmont. C'est tout. Je pense que personne n'est logé
ailleurs. C'est cela: soit au 1410 Stanley ou rue Belmont.
M. Bourbeau: Ce sont les salaires et traitements de ces gens qui
totalisent 344 000 $, si j'ai bien compris.
M. Clair: C'est ça.
M. Bourbeau: Dans le budget, à autres dépenses de
fonctionnement, il y a...
M. Clair: M. le Président, juste pour être plus
précis, ce ne sont pas toutes les personnes qui sont là qui
donnent le total de 344 000 $. Certaines d'entre elles n'apparaissent
probablement pas dans ce budget mais ailleurs. Si vous voulez avoir plus de
détails, on pourra vous les donner cet après-midi.
M. Bourbeau: C'est important parce que vous nous avez dit tout a
l'heure que le budget du COTREM était de 19 939 000 $. Si vous me dites
qu'il y a des gens payés en dehors de ce budget, c'est donc que le
budget du COTREM est plus élevé que 19 000 000 $.
M. Clair: Si vous voulez le présenter comme cela, vous
pouvez toujours le faire, mais, de toute façon, ces personnes sont
employées à temps plein au ministère des Transports. Par
exemple, si je prends le cas de M. Jean-Jacques Lemieux, au cours de la
dernière année, M. Lemieux a été affecté
pendant une bonne partie de son temps à la préparation du livre
blanc en matière de taxi, la proposition de réforme en
matière de taxi. Si vous commencez à me demander de
départager dans la présentation des crédits la partie de
son salaire qui devrait apparaître dans le budget du COTREM et la partie
qui devrait apparaître au ministère des Transports, à la
direction du transport des personnes, je ne vois pas l'intérêt
d'essayer de décortiquer cela. On peut bien le faire si vous le voulez,
mais je trouve que c'est un travail qui n'est pas très utile,
très ni révélateur. De toute façon, ces
gens-là sont à l'emploi du ministère des Transports.
À l'occasion, d'autres employés du ministère des
Transports peuvent être appelés à travailler avec le COTREM
et l'inverse est également vrai: à l'occasion, des gens du COTREM
peuvent travailler sur autre chose que des préoccupations très
COTREM, si vous voulez. Dans ce sens-là, je donne l'exemple de M.
Jean-Jacques Lemieux qui a effectivement travaillé, au cours de la
dernière année, tant pour le COTREM que sur la réforme du
taxi. (12 h 45)
M. Bourbeau: Je pense qu'il est tout à fait normal que
l'Opposition se préoccupe de ce que fait le COTREM puisque je pense que,
dans le contexte actuel, les travaux du COTREM sont largement discutés
sur la place publique.
M. Clair: Je ne vous blâme nullement pour cela, M. le
Président. Je dis simplement qu'il y a peut-être un écart
par rapport à l'ensemble du budget du COTREM. C'est marginal de savoir
si ces personnes, une par une, apparaissent à la catégorie
traitements de ce programme pour le COTREM. Je vais même plus loin. Je
vous dis qu'on va essayer de vous le préciser un peu plus cet
après-midi, mais l'écart n'est pas substantiel.
M. Bourbeau: Pour les fins du dossier, est-ce que le ministre
pourrait nous faire parvenir la liste des salaires des employés
permanents du COTREM? À ce moment-là, on pourrait en avoir une
meilleure idée. Je pense que, de toute façon, ce sont des
documents qui sont d'ordre public. On doit avoir cela dans les comptes
publics.
M. Clair: C'est d'ordre public. Cela apparaît dans les
comptes publics. Mais on va essayer de vous l'avoir pour 15 heures.
M. Bourbeau: Je tiens pour acquis que cela va nous être
envoyé.
M. Clair: II semble qu'on pourrait vous le donner au début
de la séance de cet après-midi.
M. Bourbeau: J'ai une autre question en ce qui concerne le
COTREM. Le COTREM emploie, si j'ai bien compris, ou donne des contrats de
services à trois compagnies qui sont Canatrans, Transurb et Phaneuf et
Gravel, je crois.
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: Enfin, le ministre pourra nous donner les
réponses tout à l'heure. Si je comprends bien, ce sont des firmes
qui regroupent des ingénieurs, des ingénieurs-conseils ou des
techniciens et qui font l'essentiel des travaux techniques pour le COTREM.
Est-ce que le ministre pourrait nous préciser exactement quelles
sont les activités de ces compagnies, qui sont les véritables
actionnaires, les propriétaires de ces compagnies et en fonction de
quels critères
elles ont été choisies?
On remarque, M. le Président, que, dans le budget du COTREM,
cette année, il y a des montants pour ces compagnies. Pour ce qui est de
Phaneuf et Gravel, c'est 600 000 $. L'an dernier, c'était 750 000 $.
Pour Canatrans, il y a un budget de 2 968 000 $. L'an dernier, c'était 2
483 000 $. Il y a deux Canatrans et, pour Canatrans II, cette année,
c'est 3 900 000 $, ce qui fait donc presque 7 000 00 $ pour Canatrans. L'an
dernier, c'était 2 483 000 $, comme je l'ai dit tout à l'heure,
et 1 700 000 $. Donc, c'était 4 000 000 $. Il y a une augmentation
substantielle à ce titre-là. Finalement, pour Transurb, cette
année, c'est un montant de 1 589 000 $. L'an dernier, c'était 1
290 000 $. Le total des contrats pour l'année, la répartition par
activités et par contractuels, c'est 9 284 000 $, comme on nous l'a dit
tout à l'heure, alors que, l'an dernier, c'était 6 450 000 $. Je
pense que c'est un poste important et j'aimerais avoir les renseignements que
j'ai demandés tout à l'heure.
M. Clair: Cela m'étonne que le député ne
connaisse pas Canatrans, Transurb, en particulier, et Phaneuf et Gravel.
Essentiellement, Transurb est constituée d'un regroupement de ABBDL et
de BBL, soit deux firmes d'ingénieurs qui sont
spécialisées dans les questions de transport. Il y a
également Canatrans, qui est constituée d'un regroupement de
Shawinigan, de Lavalin et de SNC, qui se sont donné en commun un
instrument d'intervention d'ingénierie, tant sur le plan international,
si on veut, que sur le plan national, sur toutes les questions de transport en
commun. Actuellement, Phaneuf et Gravel se consacrent uniquement aux questions
ferroviaires, alors que Canatrans et Transurb sont impliquées dans
toutes les autres questions. Il n'y a que Canatrans, cependant, qui est
impliquée dans le dossier du métro de surface avec Phaneuf et
Gravel.
M. Bourbeau: Pourquoi utilisez-vous les expressions Canatrans I
et Canatrans II?
M. Clair: Canatrans I, c'est la prestation de services
générale sur tous les dossiers du COTREM, incluant le
métro de surface. Canatrans II, c'est un deuxième contrat qui a
été donné spécifiquement à la suite de
l'accord convenu entre le gouvernement et la CUM pour l'avant-projet du
métro de surface. C'est un contrat de mandataire coordonnateur, qui
n'est pas un contrat de prestation de services comme pour les autres dossiers,
pour l'avant-projet du métro de surface, très
spécifiquement.
M. Bourbeau: Transurb, c'est ABBDL et
Beauchemin-Beaton-Lapointe.
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: ABBDL, c'est Asselin, Benoît, Ducharme, etc.
Canatrans, vous dites Lavalin. Shawinigan, cela n'existe plus?
M. Clair: Non, cela a été acheté par Lavalin
et SNC. Quand cela a été formé, c'était
indépendant.
M. Bourbeau: Quelle est la proportion qui est Lavalin et la
proportion qui est SNC dans Canatrans?
M. Clair: SNC a 35%, je crois. Il faudrait peut-être poser
la question à ces gens.
M. Bourbeau: C'est vous qui les avez engagés.
M. Clair: À l'origine, c'était 35% SNC, 50%
Lavalin, et 15% Shawinigan. Maintenant que la firme Shawinigan a
été achetée par Lavalin, je suppose que c'est 65%-35%.
M. Bourbeau: Dans Transurb, quelle est la proportion entre ABBDL
et Beauchemin-Beaton-Lapointe?
M. Clair: 50%-50%.
M. Bourbeau: Si je comprends bien, ces firmes sont
rémunérées au taux horaire des employés qu'elles
affectent au projet. Ces montants sont négociés de quelle
façon?
M. Clair: Premièrement, c'est dans les limites du CT
gouvernemental qui régit tous les contrats avec les firmes de
génie-conseil, c'est-à-dire qu'un ingénieur de telle
catégorie, etc., ne peut pas être payé plus que tels
honoraires. Les salaires comme tels, à l'intérieur de ces
limites, ne sont pas négociés; c'est plutôt les
employés affectés qui sont négociés.
C'est-à-dire que si le COTREM a besoin d'une personne ayant tel profil
en termes de compétence, on nous en propose et nous les acceptons ou
nous les refusons. On les utilise le temps qu'on en a besoin pour ensuite les
remettre aux firmes. Il n'y a pas de négociations sur le salaire d'un
individu comme tel.
M. Bourbeau: Le taux horaire comprend les coûts du salaire
de l'individu. Il comprend quoi, exactement? Pourriez-vous nous l'expliquer? De
quelle façon est calculé le taux horaire? Quelles sont les
composantes?
M. Clair: C'est la firme qui nous donne le taux horaire qu'elle
paie à son employé. Il y a des normes, au Conseil du
trésor, en ce qui concerne les salaires payables à tel ou tel
type ou catégorie d'employés avec tant d'années
d'expérience. Que ce soit pour un
ingénieur ou pour un avocat, il y a un certain nombre de balises,
de normes qui sont fixées par le Conseil du trésor. Ce qu'on
indique, c'est qu'effectivement on respecte cela. Quant au choix des personnes
qui sont affectées, cela dépend des besoins. C'est un avantage
considérable, à mon avis, de procéder de cette
façon. Cela évite au gouvernement d'avoir à
procéder à l'embauche de personnels permanents qui ne seraient
pas spécialisés, alors que, de cette façon, on peut tirer
sur les meilleures ressources de ces trois firmes: Canatrans, Transurb et
Phaneuf et Gravel, et bénéficier de leur expérience, de
leur expertise pour une durée déterminée et, après,
ne pas être lié avec des employés permanents.
M. Bourbeau: Quelle est la durée des contrats avec
Canatrans, Transurb et Phaneuf et Gravel? Est-ce un contrat annuel, un contrat
au mois? Pouvez-vous mettre fin au contrat en tout temps? Comment cela
fonctionne-t-il?
M. Clair: Pardon? Quant aux conditions de travail pour les
employés du COTREM en prestation de services, je peux vous dire que les
taux horaires sont établis en divisant le salaire brut annuel de
l'employé par 1680 heures. Les taux horaires des salaires doivent
être approuvés par le COTREM. Les taux horaires autorisés
par le COTREM sont inférieurs ou égaux à ceux de
l'arrêté en conseil 2270-77 du 6 juillet 1977 qui comporte une
table d'équivalence avec les classes d'emploi du gouvernement. Il y a
une clause du contrat de prestation de services qui prévoit un taux de
majoration tenant compte de tous les frais directs et indirects
d'administration de la société relatifs à ce personnel.
C'est 1,87.
M. Bourbeau: 1,87.
M. Clair: Au lieu de 2. La semaine de travail est de 37,5 heures
et on peut résilier n'importe quand.
M. Bourbeau: Résilier le contrat individuel ou le contrat
global?
M. Clair: Global et individuel aussi. M. Bourbeau: Global
et individuel.
M. Clair: Si un employé ne fait pas l'affaire.
M. Bourbeau: Si je comprends bien, c'est le COTREM qui fournit
les locaux et paie toutes les dépenses inhérentes au travail;
vous fournissez absolument tout, je présume. Un employé se
présente et...
M. Clair: Employés de bureau et instruments de travail,
sauf pour le contrat du mandataire coordonnateur; le contractant doit fournir
ses locaux.
M. Bourbeau: Je présume que c'est une des raisons pour
lesquelles vous avez un facteur qui est plus bas que la norme; c'est que vous
fournissez l'ensemble des instruments de travail. C'est cela?
M. Clair: Le facteur, c'est 1,74 justement quand on fournit au
complet et c'est 1,87 lorsqu'on ne fournit pas. C'est cela?
Cela a rapport à la durée de la prestation du service de
l'employé. Quand un employé est au COTREM pour plus de six mois,
son facteur devient 1,74.
À ce moment on lui fournit tout.
Même s'il est moins de six mois, on lui fournit tout.
M. Bourbeau: Les six premiers mois, vous devez fournir tout
aussi.
M. Clair: On lui fournit tout. On paie 1,87 et, si sa prestation
de services dure plus de six mois, son facteur de majoration devient 1,74.
M. Bourbeau: Plus vous le gardez longtemps, moins cela vous
coûte cher. C'est une incitation à le garder très
longtemps.
M. Clair: II y a des frais pour une firme de bouger ses
employés d'une place à l'autre. Le contrat reconnaît cet
aspect.
M. Bourbeau: Maintenant, la question du métro de surface.
Le problème est discuté sur la place publique par les temps qui
courent. En ce qui concerne la desserte de l'est et du nord-est de
Montréal, le ministre nous avait annoncé l'automne dernier sa
décision de privilégier le métro de surface sur
l'extension du métro. Il y a eu récemment une levée de
boucliers de l'ensemble des municipalités de cette région. La
CTCUM, récemment, a pris des positions assez contraires à celles
du COTREM et du ministre. Est-ce que le ministre pourrait nous brosser un
tableau, sans faire un très long discours, pour nous dire quelles sont
ses intentions au sujet du métro de surface? Tout à l'heure, il a
fait certaines réserves dans son allocution d'ouverture. Est-ce que le
ministre tient toujours autant qu'avant à imposer sa solution de
métro de surface ou s'il commence à être un peu plus
malléable?
M. Clair: Cela va prendre deux minutes.
Le Président (M. Champagne): Deux minutes? Parce que cela
prendrait la permission quand même pour prolonger.
M. Clair: II n'a jamais été question d'imposer.
C'est le député de Laporte et certains journalistes qui ont
parlé de cela. Il n'est absolument pas question de cela. La position du
gouvernement du Québec est très simple, très claire. Nous
avons fait connaître publiquement notre volonté
d'accélérer les travaux en matière de transport en commun
sur l'île de Montréal. J'ai indiqué publiquement, la
semaine dernière, que, quant à nous, il n'était pas
question que nous proposions un moratoire sur la construction du métro
souterrain ou du métro de surface. Le dossier est présentement
à l'étude à la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Montréal; pas plus tard que ce soir, il y a
une nouvelle réunion de la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Montréal. C'est l'état du dossier,
actuellement. Quant à nous, on est prêt à
accélérer. On a déjà indiqué qu'on
était prêt à donner suite à l'accord intervenu en
1981 prévoyant la construction de la ligne no 6. Maintenant,
l'état du dossier, c'est celui-là. Je ne peux pas vous en dire
plus. Vous connaissez aussi bien que moi la situation.
Quant à la proposition de la CTCUM de prévoir un SLR, je
dois dire que j'ai eu l'occasion de rencontrer M. Hanigan sur cette question.
Quant à lui, il m'a dit être désolé de la tournure
des événements là-dessus. Il a fait simplement la
présentation qui lui était demandée par la commission de
transport et, comme il est incapable de chiffrer le coût d'un SLR dans
l'axe d'Henri-Bourassa et qu'aucune étude approfondie n'a
été menée quant à la rentabilité et quant au
coût des immobilisations, ce n'est pas à proprement parler une
alternative dans le sens d'un projet. C'est une idée qui avait
été mise de l'avant par la CTCUM il y a plusieurs années,
mais ce n'est pas un projet sur lequel la CTCUM a travaillé.
L'état du dossier, c'est cela. Il y a la commission permanente des
transports qui étudie l'affaire et on a fait connaître notre point
de vue. J'ai même eu l'occasion de le faire connaître dans une
lettre ouverte aux journaux qui a été publiée au cours des
derniers jours. Vous avez eu l'occasion de la lire. Cela résume la
position du gouvernement.
M. Bourbeau: Comment le ministre peut-il faire preuve d'une si
belle assurance, alors que le document que j'ai devant moi, qui est daté
du 30 mars 1983 - un document qui date de quelques jours à peine et qui
provient de la Commission de transport de la Communauté urbaine de
Montréal, service de l'aménagement du réseau - est
très critique à l'endroit de la proposition gouvernementale quant
au métro de surface?
M. Clair: M. le Président, je corrige. Ce n'est pas une
proposition gouvernementale. Il y a un accord qui est intervenu entre la
Communauté urbaine de Montréal et le gouvernement du
Québec. Le projet du métro de surface, ce n'est pas le projet du
COTREM ou du gouvernement. C'est la suite d'un accord qui est intervenu en
1981. Des travaux de planification ont été effectués
pendant deux ans. C'est la durée normale d'une planification pour des
travaux de cette envergure et on est rendu à l'étape où on
doit passer à la préparation des plans et devis. La commission de
transport, la commission des élus de la Communauté urbaine de
Montréal se penche sur le dossier et ce qu'on peut espérer, c'est
que, de tout cela, va sortir une décision le plus rapidement
possible.
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Laporte, il serait peut-être préférable de garder le reste
de vos questions pour la prochaine séance.
M. Bourbeau: Oui.
Le Président (M. Champagne): Cela irait?
M. Bourbeau: Oui. Je pense qu'il avait été convenu
avec le ministre qu'à la séance de cet après-midi on
étudierait les programmes 3 et 4 et le taxi.
M. Clair: Cela ne me fait rien.
Le Président (M. Champagne): Et le programme 2?
M. Bourbeau: Je pense qu'on pourrait le reprendre après
l'heure du souper, si vous le voulez.
Le Président (M. Champagne): Je comprends.
M. Clair: Cela m'est égal.
M. Bourbeau: On a environ une heure et demie après la
période des questions. C'est parce que mon collègue, le
député de Richmond, aurait voulu passer les programmes 3 et 4 et
mon collègue de Jeanne-Mance voudrait parler un peu du taxi. On pourrait
peut-être reprendre cela après le souper.
M. Clair: Cela m'est égal.
Le Président (M. Champagne): Parfait! La commission
élue permanente des transports ajourne ses travaux sine die.
(Suspension de la séance à 13 h 03)
(Reprise de la séance à 16 h 29)
Le Président (M. Champagne): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission élue permanente des transports étudie ses
crédits budgétaires pour l'année 1983-1984.
Les membres de la commission sont les mêmes que ce matin. Nous
ajoutons cependant M. Baril (Arthabaska) au lieu de M. Blouin (Rousseau).
Lorsque nous avons quitté ce matin, nous étions au
programme 1 que nous avions laissé en suspens. Il y avait le droit de
parole du député de Bellechasse. S'il veut le retenir et
l'utiliser quand le député de Laporte sera ici pour
étudier le programme 1. Laissons-le en suspens.
Cet après-midi, nous étudierons le programme 3,
Construction du réseau routier.
M. le député de Richmond.
Construction du réseau routier
M. Vallières: II y aura aussi le programme 4, Conservation
du réseau routier. Il y a aussi un élément dans le
programme 5, c'est l'élément 4, concernant l'aide à
l'amélioration du réseau municipal. Si M. le ministre le permet,
j'ai une de mes collègues qui doit quitter pour d'autres occupations en
Chambre et qui aurait quelques questions à poser relativement à
une autoroute qui est dans son comté. Si le ministre veut se
prêter à quelques questions là-dessus, on pourrait
immédiatement commencer avec Mme la députée.
Le Président (M. Champagne): D'accord?
Mme la députée de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: C'est simplement pour savoir si les crédits
pour la reconstruction de l'autoroute 220 entre le boulevard des Sources et St.
John's Road dans la ville de Pointe-Claire ont inclus dans les crédits
pour l'année qui vient?
M. Clair: M. le Président, pendant qu'on cherche dans le
détail de la programmation, on peut passer à une autre question.
Je n'ai pas la réponse immédiatement. Je pourrai la lui donner
dans quelques secondes.
M. Vallières: D'accord. Au programme 3...
M. Clair: Je pense qu'on l'a maintenant. Il s'agit bien de la
section de l'autoroute 20 comprise entre le boulevard Saint-Jean et le
boulevard des Sources. Le coût global pour une longueur de 2,5
kilomètres est de 3 900 000 $. On a prévu effectivement une
dépense de 3 600 000 $ en 1983-1984 et un prolongement, en 1984-1985, de
300 000 $. Cela constitue effectivement des travaux de reconstruction qui sont
considérés comme urgents sur cette section de l'autoroute 20
depuis un bon moment déjà. Effectivement, ce sont des travaux qui
devraient se réaliser cette année.
Mme Dougherty: Oui. Des représentants de la ville de
Pointe-Claire m'ont dit ce matin qu'apparemment, on discute aussi des plans
pour ouvrir l'accès au Lakeside Station pour intégrer les trains,
l'autoroute et l'autobus. Est-ce que le montant de 3 900 000 $ inclut le
montant pour l'ouverture de l'accès aux trains?
M. Clair: Non, il n'y a pas de montant de prévu pour cela
dans le contrat de 3 900 000 $. C'est un protocole d'entente
séparé qui devrait être négocié avec la
municipalité. Maintenant, on m'indique qu'à toutes fins utiles il
y a un accord de principe quant à la nature des travaux à
effectuer sur cela.
Mme Dougherty: D'accord, on créera l'accès en
même temps.
M. Clair: II semble qu'on pourrait aller en appel d'offres en
incluant le stationnement vers le mois de juillet.
Mme Dougherty: D'accord, merci.
M. Vallières: M. le Président, au programme 3, je
voudrais souligner que dans le programme de construction du réseau
routier, on retrouve 2 800 000 $ de crédits périmés qui se
répartissent sur les quatre éléments, soit: autoroutes,
routes principales, routes régionales et autres routes. Est-ce que le
ministre peut m'indiquer comment il se fait qu'on retrouve autant de
crédits périmés à ces quatre
éléments?
M. Clair: M. le Président, c'est une prévision de
crédits périmés de 2 800 000 $. Ce n'est pas une
certitude, c'est un ordre de grandeur qui est prévu puisqu'on peut payer
effectivement jusqu'au 30 avril d'après le budget de 1982-1983,
même si je pense qu'à cette date c'est déjà à
toutes fins utiles complété, mais on n'a pas les derniers
chiffres avec nous. Cela ne concerne pas seulement des dépenses
d'immobilisations proprement dites de construction ce programme, il y a aussi
des traitements, des salaires qui se trouvent à être couverts par
l'ensemble du programme 3. Alors, cela ne veut pas dire qu'il y a eu 2 800 000
$ de contrats qui n'ont pas été donnés. Cela veut dire que
dans l'ensemble du programme il y a eu des crédits périmés
de l'ordre de 2 800 000 $. Je dois dire que 2 800 000 $ de crédits
périmés, sur un programme de l'ordre de 393 000 000 $, cela
révèle plutôt une gestion très serrée du
budget.
M. Vallières: Est-ce que le ministre pourrait donner la
proportion, un ordre de grandeur des sommes qui seraient reliées
à des contrats et qui n'auraient pas été
dépensées?
M. Clair: Non, on ne peut pas faire cela, c'est un objectif. Dans
le fond, c'est que le ministère des Transports, dans son programme de
construction, engage chaque année des contrats qui s'étalent sur
deux années. C'est évident, il y en a un certain nombre qui
s'étalent sur deux années. On essaie chaque année de
planifier, de budgétiser aussi bien que possible les travaux sur chacun
des contrats octroyés de façon à arriver, au 31 mars de
l'année financière, à entrer dans les budgets votés
par l'Assemblée nationale. Cela ne veut pas dire que c'est un contrat
particulier qui n'a pas été fait ou qu'il y a une proportion XYZ
qu'on peut mettre sur des contrats. Il n'y en a à peu près pas
sur les contrats de route à proprement parler, c'est plus sur
l'administration générale du programme qu'on arrive avec 2 800
000 $ de crédits périmés.
M. Vallières: Puisqu'on parle de contrats, quand les
entrepreneurs réalisent un contrat où il y a l'emploi de
chaînes le long de la route ils ont le choix d'utiliser soit une
chaîne de béton, je pense, ou une chaîne en granit. Est-ce
que vous avez des données ou des statistiques sur la fréquence
d'utilisation du béton versus le granit et la différence dans les
coûts?
M. Clair: Je pense que personne ne peut me donner le
renseignement.
M. Vallières: C'est au mètre, je pense, et
l'entrepreneur a le choix entre les deux.
M. Clair: Effectivement, les entrepreneurs ont le choix entre le
béton et le granit. Maintenant, quant à l'utilisation
proportionnelle de l'un et de l'autre et la différence de coût, je
n'ai pas le renseignement avec moi. Mon sous-ministre adjoint aux
opérations, M. Blais, me dit qu'on pourra vous faire parvenir les
renseignements là-dessus, mais on n'a pas de donnée sur ce point
aujourd'hui. On pourra le faire parvenir.
M. Vallières: Selon les appréciations qu'on a, ce
serait pas mal plus cher. Il serait peut-être intéressant de voir
si le ministère permet cette possibilité aux entrepreneurs parce
que le granit, quant à l'usure, est de beaucoup meilleur que le
béton. J'imagine que le granit doit avoir une durée plus longue,
surtout pour résister aux intempéries de l'hiver.
M. Clair: Le facteur qu'on utilise pour comparer les bordures de
granit aux bordures de béton coulé en usine, c'est 1,4.
D'après nos chiffres, on pense qu'une bordure de granit va durer 1,4
fois la vie d'une bordure de béton coulé en usine.
M. Vallières: D'accord. Je prends avis qu'on pourra me
fournir des statistiques sur le choix des entrepreneurs en
général. Ce n'est pas nécessaire de remonter bien
loin.
M. Clair: ...une répartition entre le granit et le ciment.
On va tenter de vous fournir cela.
M. Vallières: II n'y a pas urgence, M. le ministre, quant
à...
M. Clair: Cela va. M. Blais note cela et on va vous le faire
parvenir.
M. Vallières: Certains districts du ministère des
Transports font la location de véhicules pour le déplacement de
personnels à l'emploi du ministère pour des visites de chantier,
etc. Est-ce que c'est une politique qui, dans l'avenir, va se
généraliser? Sinon, qu'est-ce qui fait que certains districts
fonctionnent par location? Dans d'autres cas, il s'agit du véhicule du
chef de district et c'est payé au kilométrage. Est-ce qu'il y a
une raison particulière à cette pratique?
M. Clair: Est-ce qu'on fait une distinction entre les
véhicules de type berline, les véhicules de promenade et les
véhicules de service comme les camionnettes, fourgonnettes ou
l'équivalent?
M. Vallières: Je parle des véhicules de promenade
à ce moment-ci.
M. Clair: Pour les véhicules de promenade, le mode de
rémunération pour l'usage d'un véhicule personnel de
promenade est basé sur le kilométrage parcouru. Par contre,
lorsque, pour une raison ou pour une autre, l'employé n'a pas de
véhicule ou ne peut pas utiliser son véhicule personnel aux fins
de l'employeur; l'employeur doit lui en fournir un. À ce
moment-là, de deux choses l'une: ou il en achète et les tient
dans son parc ou il les loue d'entreprises privées. C'est ce qui fait
qu'à un moment donné, vous allez retrouver des employés
qui utilisent leur véhicule personnel et d'autres qui ont des
véhicules loués d'entreprises privées.
M. Vallières: II n'y a pas eu de directive du
ministère à l'effet d'inciter les districts à se munir de
véhicules loués?
M. Clair: C'est plutôt du cas par cas. Je me souviens du
dernier cas que j'ai vu passer au Conseil du trésor, notamment. Le
véhicule de promenade devait être utilisé pour
transporter en même temps un certain nombre d'instruments plutôt
salissants et de nature telle qu'il n'était pas intéressant pour
un employé d'utiliser son véhicule personnel. À ce
moment-là, si on ne veut pas que l'employé refuse purement et
simplement d'utiliser son véhicule pour transporter des instruments de
travail de diverses natures, à ce moment-là, comme on vous
l'indique, on a le choix d'en acheter un. Si c'est pour répondre
à des besoins permanents du ministère des Transports,
effectivement, on a une flotte de véhicules automobiles de toutes
espèces: berlines, camions, petits camions, moyens camions et gros
camions. Mais quand c'est pour répondre à des besoins de courte
durée, de nature spécifique, à ce moment-là, il
arrive qu'on considère que c'est avantageux de procéder à
la location temporaire de véhicules plutôt qu'à l'achat. On
fait ce qui coûte le moins cher, autrement dit.
M. Vallières: Est-ce que vous avez, pour 1983-1984, les
prévisions des déplacements des employés dans les divers
districts ou par région?
M. Clair: Qu'est-ce que vous entendez par cette question? Des
mouvements de personnel?
M. Vallières: Visites de chantiers à
l'intérieur du district ou à l'intérieur de la
région, soit du divisionnaire ou de son adjoint, des gens qui sont
payés au kilométrage ou utilisant des voitures de location.
M. Clair: On m'indique qu'on prévoit pour la location
environ 1 500 000 $ pour l'année qui vient, tandis que, pour tous les
frais de voyage, kilométrage, frais de repas, d'hôtellerie, etc.,
on en a pour environ 5 000 000 $. Mais on ne pourrait pas vous donner les
chiffres par district, cependant. Je ne le pense pas.
M. Vallières: Non, ce n'est pas nécessaire.
À l'élément 1, programme 3, la construction
d'autoroutes, évidemment, on assiste à une diminution assez
importante de l'ordre de 29 400 000 $. La proportion des crédits sur le
total, à l'élément 1, diminue également et passe de
39% à 31%. Selon la ventilation par catégories et
sous-catégories qui nous est donnée, on remarque que, pour ce qui
concerne les loyers, il y aurait une diminution de 143 700 $, soit 23%. Comment
peut-on expliquer cette diminution importante du coût des loyers?
M. Clair: À l'élément 1 du programme 3?
M. Vallières: À l'élément 1 du
programme 3.
M. Clair: Combien, y avait-il, l'an dernier, dites-vous?
M. Vallières: II y aurait un écart de 143 700
$.
M. Clair: II n'y a pas d'autre explication, M. le
Président, que d'ajuster cette catégorie de dépenses
à la réduction de l'ensemble des activités à cet
élément de programme. Les dépenses de construction
d'autoroutes, au total, passent de 155 000 000 $ à 125 000 000 $ et il y
a une réduction substantielle. J'imagine que c'est relié au fait
que, comme il y a moins de grands chantiers, il y a moins de recours à
la location et au paiement de loyers à l'élément 6 et que
c'est relié essentiellement à la diminution du volume
d'activités. C'est un réajustement des prévisions. (16 h
45)
M. Vallières: Ce sont les loyers de toutes sortes. Cela
consiste en quoi, les loyers?
M. Clair: Tous les loyers, tout ce qui concerne la location de
machinerie. On voit, par exemple, que dans la construction d'autres routes,
toujours au même élément, celui des loyers, dans le cas de
l'élément 4 du programme 1, il y en a pour 4 900 000 $. C'est
parce qu'on fait beaucoup de travaux en régie, justement, et de la
location à ce niveau en quantité.
M. Vallières: À l'élément 2,
construction de routes principales, il y a une forte augmentation de l'ordre de
30 200 000 $. À autres rémunérations, on remarque une
forte augmentation. Qu'est-ce qu'on entend par "autres
rémunérations"? Qu'est-ce que cela comprend, à
l'élément 2?
M. Clair: C'est l'ensemble des occasionnels. Cela comprend toute
la surveillance, l'arpentage, tous les travaux reliés à la
construction, autres que les traitements du personnel permanent de la fonction
publique qui apparaissent à la catégorie "traitements".
M. Vallières: C'est tout le personnel qui n'est pas du
personnel permanent.
M. Clair: C'est cela. C'est ceux qu'on appelle les
occasionnels.
M. Vallières: Construction de routes régionales,
élément 3. Vous augmentez d'environ 2% le montant. Cela me
paraît bien peu, compte tenu que le ministre a déclaré,
à plusieurs reprises, qu'il voulait faire une priorité de la
reconstruction des
routes régionales. Comment le ministre explique-t-il une aussi
faible augmentation?
M. Clair: Premièrement, c'est un peu plus. Il faut mettre
en regard de la construction d'autoroutes les trois autres
éléments du programme. C'est beaucoup plus de cette façon
qu'on doit présenter les choses en termes d'objectif politique, pour
accélérer la reconstruction des routes nationales et des routes
régionales. Dans les routes principales, ce sont effectivement aussi de
très grandes routes régionales comme la 117, vers l'Abitibi, la
132, en Gaspésie, la 138, la 116, etc. Je pense qu'il faut regarder
l'ensemble de la programmation autre que les autoroutes.
Maintenant, je reconnais que 50 000 000 $ par rapport à 49 000
000 $, c'est une progression faible. Maintenant, je voudrais expliquer au
député de Richmond ce que j'ai essayé d'expliquer l'autre
jour à l'Assemblée nationale, mais ce que je n'ai pas eu
l'occasion de faire au complet. Dans l'entente sur les axes routiers
prioritaires, entre le gouvernement fédéral et le gouvernement du
Québec, il y a un solde, à cette entente, de 42 000 000 $, des
sommes qui étaient prévues pour être
dépensées à la construction de l'autoroute 13, à la
construction de l'autoroute 70 au Saguenay-Lac-Saint-Jean et au
débarcadère de Port-Cartier.
Nous avons proposé, par l'entremise du ministre
délégué à l'Aménagement et au
Développement régional, au gouvernement fédéral de
reporter ces sommes d'argent à la construction d'axes routiers autres
que ceux-ci pour des travaux qui nous semblaient plus prioritaires,
c'est-à-dire des travaux sur la route 132, sur la route 117 et sur la
route 138. On espérait, à partir du report des budgets
prévus à l'entente sur les axes routiers prioritaires, pouvoir
dégager une marge de manoeuvre plus grande pour aller vers davantage
d'argent pour la voirie régionale et les routes principales.
Jusqu'à maintenant, on a eu une partie de la réponse du ministre
fédéral des Transports, une réponse négative. Je
pourrais vous donner une copie de la lettre. On n'a pas pu utiliser ces sommes
d'argent pour accélérer d'autres travaux qui nous auraient permis
d'accélérer la construction et la reconstruction de routes
régionales.
Il reste un mince espoir pour une partie de ces fonds, soit les fonds
qui étaient prévus pour le débarcadère du
traversier-rail à Port-Cartier et l'autoroute 70. II nous semble que
cette enveloppe, qui devait être allouée au Québec pour des
travaux qui ne peuvent être faits, sur lesquels on s'entend qu'il n'y a
pas urgence de procéder dans deux cas, à savoir Port-Cartier et
l'autoroute 13... Dans le cas de l'autoroute 70, on ne peut pas dépenser
l'argent aussi vite que l'entente le permet, c'est-à-dire au 31 mars
1984. On attend toujours la réponse du gouvernement
fédéral sur cela. J'aurais bien aimé, moi, en tout cas,
qu'on puisse l'avoir pour le discours sur le budget du ministre des Finances.
Si j'avais une réponse favorable, je pourrais me permettre de faire des
représentations encore plus poussées auprès du ministre
des Finances pour augmenter d'autant les crédits du ministère des
Transports. J'ai l'impression que jusqu'à maintenant, le gouvernement
fédéral est davantage intéressé à
périmer ces crédits pour les utiliser lui-même à sa
guise ailleurs.
M. Vallières: L'année dernière, lors de
l'étude des crédits, votre adjoint parlementaire de
l'époque, qui est devenu ministre en titre à l'Environnement, M.
Ouellette, nous indiquait que le ministère était à penser
à une façon de procéder pour les routes à faible
niveau de circulation afin d'accoucher de plans qui soient en normes beaucoup
plus réduites que ce qu'on connaît actuellement comme construction
de route dans les rangs secondaires. Est-ce que vous pourriez nous indiquer
quels sont les critères qui ont été retenus en termes
d'emprise, entre autres, et d'exigences de construction?
M. Clair: Effectivement, M. le Président, au
ministère des Transports, sur l'ensemble des travaux de construction de
chemins municipaux, sur le réseau des chemins municipaux, il y a quelque
90 900 000 $ de prévus pour 1983-1984. Cette année aussi, comme
on s'était engagé à le faire, une nouvelle politique a
apporté certaines modifications à notre programme de construction
routière sur ce type de route municipale. C'est ainsi qu'en vue d'une
meilleure gestion des crédits, le ministère a
révisé son cadre de planification et ses normes de construction.
Ainsi, en réponse à un souhait qui a été maintes
fois exprimé tant par les députés du gouvernement que par
ceux de l'Opposition, un nouveau programme d'action est lancé visant les
chemins à faible circulation. Des travaux de réfection, suivant
des standards minimaux, c'est-à-dire exécutés à
l'intérieur des emprises existantes, permettront une meilleure
utilisation des crédits disponibles tout en augmentant le nombre
d'interventions sur le réseau des chemins municipaux.
Les crédits affectés à ce nouveau programme
s'élèvent cette année à plus de 9 600 000 $. Le
coût des travaux est en moyenne de 60 000 $ le kilomètre
comparativement à plus de 150 000 $ pour ceux impliquant des standards
plus élevés. On estime donc à plus de 160
kilomètres la longueur de routes qui fera ainsi l'objet de
réfection ou d'amélioration à l'intérieur de ce
programme. C'est donc dire deux fois et demie plus que par le passé.
Compte tenu des besoins exprimés, il est de l'intention du
ministère de poursuivre et même d'augmenter les ressources
affectées à ce programme au cours des prochains exercices
financiers. À notre avis, il s'agit non seulement d'améliorer
l'efficacité du programme de construction routière en augmentant
le nombre d'interventions, malgré des ressources constantes, mais aussi
de répondre aux attentes de la population des régions
périphériques en leur offrant plus rapidement une
amélioration de la qualité des services de leur réseau
routier. On retrouve cela aux programmes 3, 4, sous-programme 3, volet 2.
Pour vous donner par région ce qu'on prétend
dépenser là-dessus cette année, rapidement: dans le
Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie, environ 1 500 000 $; au
Saguenay-Lac-Saint-Jean - je les donne très arrondis -tout près
de 1 000 000 $; dans la région de Québec, à peine; dans la
région de La Chaudière, 1 500 000 $; dans la région de
Trois-Rivières, 1 000 000 $; dans la région de Sherbrooke, 250
000 $; dans la région de Drummondville, 1 500 000 $; dans la
région du sud de Montréal, près de 1 000 000 $; à
Montréal, rien; dans le nord de Montréal, 400 000 $; dans
l'Outaouais, 900 000 $ et dans l'Abitibi-Témiscamingue, 600 000 $.
M. Vallières: Ce sont sur des routes où on n'a
absolument pas besoin d'aller chercher de l'emprise. C'est une route qui est
déjà prête à recevoir un traitement.
M. Clair: Autrement dit, on a essayé, comme mon adjoint
parlementaire l'an dernier l'avait indiqué... D'ailleurs, je dois lui
rendre hommage parce que c'est largement lui qui a assuré le suivi de ce
dossier à l'intérieur du ministère sur le plan politique,
je dirais, avec l'aide des fonctionnaires concernés, notamment les gens
de la construction et de la programmation. Dans le fond, ce qu'on cherche
à faire c'est de répondre à un souhait qui a
été très souvent exprimé par les
députés, tant de l'Opposition que du gouvernement, d'avoir un
programme de construction à normes réduites pour les chemins
à faible circulation pour ne pas laisser attendre les gens pendant 20
ans pour leur offrir une qualité de route qui n'est pas celle qu'ils
revendiquent mais simplement d'avoir une bonne qualité de route dans
l'emprise existante.
M. Vallières: Dans la région de Sherbrooke je
remarque que vous accordez 250 000 $; c'est très peu à comparer
à d'autres régions. Est-ce dû au fait qu'on a moins de
routes qui se prêtent à ce genre d'interventions? À la
programmation de l'an prochain, peut-on s'attendre à en obtenir
davantage? C'est si peu, 250 000 $.
M. Clair: Comme c'est la première année du
programme, effectivement on a beaucoup agi en fonction des demandes des
régions. Ce ne sont pas toutes les régions qui ont reçu le
programme de la même façon. Il n'y a pas eu de répartition
ministérielle faite sur cela dans le sens de donner un quota par
région. C'est un nouveau programme qu'on essaie de lancer et c'est assez
normal que pour une première année toutes les régions
n'aient pas reçu de la même façon, avec autant
d'enthousiasme, en fonction de leurs besoins aussi, ce nouveau programme.
M. Vallières: Est-ce que cette enveloppe fera l'objet de
discussions comme on le fait à chaque automne sur la programmation
annuelle?
M. Clair: Cela fait partie du programme de construction comme
tel. Effectivement, au moment de la rencontre annuelle quant aux
priorités, cela pourra être discuté à ce moment.
M. Vallières: Reconstruire à environ 60 000 $ le
kilomètre, je dois avouer que c'est un effort considérable qui
est fait et j'en félicite les initiateurs du programme. Qu'on puisse
reconstruire à 60 000 $ le kilomètre, je trouve cela très
intéressant. Les crédits que l'on retrouve à cette
enveloppe, vous songez à les augmenter au fur et à mesure des
années; est-ce que sera sur la base des expériences selon
lesquelles les routes réagiront? Est-ce que ces normes seront
suffisantes? Est-ce qu'on attendra l'expérience avant d'ouvrir davantage
d'enveloppes à ce plan?
M. Clair: Non. Je crois que cela répond à un
besoin. C'est sûr que, si avec le temps la vocation d'une route change,
il peut s'avérer que les normes de construction de ce programme à
normes réduites deviennent insuffisantes. Cela répond à un
besoin réel sur le réseau routier que d'avoir un programme de
construction à normes réduites, quitte à le suivre de
très près à chaque année pour être sûr
que les normes réduites ne nous amènent pas à faire du
travail d'une qualité douteuse, mais je crois qu'on ne doit pas engager
des budgets dans cela uniquement en disant: C'est une expérience une
année et peut-être que l'année prochaine on n'en fera plus.
Je pense que l'expérience doit se continuer sur plusieurs années
et non pas simplement l'essayer une année. Le ministère des
Transports a assez d'expérience dans le domaine de la construction
routière pour être en mesure de développer un programme
à normes réduites qui donne satisfaction aux besoins
exprimés.
M. Vallières: D'accord.
J'ai deux questions précises sur la programmation qui m'ont
été transmises par un de mes collègues, le
député de Laprairie, M. Saintonge, c'est relativement à
deux routes en particulier dans son comté: chemin grand
Saint-Claude...
M. Clair: Le grand Saint-Claude?
M. Vallières: ...oui, et chemin petit Saint-Claude, qui
feraient l'objet de plusieurs demandes répétées de
contribuables et de la municipalité de Saint-Philippe. La reconstruction
et le recouvrement en asphalte de ces chemins sont demandés depuis,
semble-t-il, trois ou quatre ans. Est-ce possible de vérifier si,
à la programmation, ils apparaissent et s'il y a des problèmes
d'expropriation ou d'environnement qui empêchent la réalisation
des travaux?
M. Clair: M. le Président, je préférerais
répondre au député lui-même. Je ne sais pas si on a
le renseignement sur un projet aussi précis dans un comté. J'ai
toujours été réticent, et mes prédécesseurs
aussi, à entrer en commission parlementaire, au moment des
crédits, sur toutes et chacune des interventions dans la voirie rurale,
locale et régionale, parce qu'à ce moment-là, on ne s'en
sortirait pas. (17 heures)
M. Vallières: Par ailleurs, je veux indiquer...
M. Clair: Chaque année, dès que les crédits
sont terminés et que le budget est adopté, on envoie à
tous les députés la programmation des travaux qui les
intéressent. On va être encore en mesure de le faire rapidement
cette année.
M. Vallières: Vous comprendrez, par ailleurs, que les
citoyens sont justifiés dans certains cas...
M. Clair: Ah oui!
M. Vallières: ...de demander à leur
député de vérifier auprès du ministre...
M. Clair: Et le député est justifié de
demander au ministre.
M. Vallières: ...qui a quand même le portefeuille.
En ce qui concerne la municipalité de Saint-Philippe, on nous dit
qu'elle est défavorisée sur la rive sud. C'est la raison pour
laquelle je vous soumets ce cas. Je n'ai pas l'intention de soumettre 35 ou 40
petits projets comme ceux-là au ministre, mais j'aimerais que dans ce
cas-là, il vérifie.
M. Clair: Sur ce dossier, je ne sais pas si c'est le grand rang
Saint-Claude ou le petit rang Saint-Claude, mais en tout cas, sur un
rang...
M. Vallières: On me dit qu'il y a environ deux milles de
reconstruction.
M. Clair: Parce qu'on a également la montée
Saint-Claude.
M. Vallières: Bon. Cela doit se réaliser quand?
M. Clair: II y a des travaux qui devraient commencer normalement
en décembre 1983.
M. Vallières: Toujours dans le comté de Laprairie,
au sujet de l'autoroute 30, qui a été quand même un plus
gros projet, peut-être qu'on va le localiser encore plus rapidement; il
semblerait que ce projet autoroutier arrête actuellement à
l'autoroute des Cantons de l'Est. Y a-t-il un échéancier
précis de reconstruction qui a été prévu vers
Valleyfield?
M. Clair: M. le Président, non, il n'y a pas
d'échéancier définitif quant à la construction de
l'autoroute 30. Nous sommes encore à l'étape des études
d'impact, de recherche de tracés définitifs et de discussions
avec les municipalités. Il n'y a pas d'échéancier
précis quant à la poursuite de l'autoroute 30.
M. Vallières: Je remercie le ministre. Vous m'excuserez de
ne pas adopter immédiatement le programme 3, si le ministre me le
permet, parce qu'il y aura peut-être un moment donné un
chevauchement dans les autres programmes. On pourra les adopter en bloc en
dernier.
Le Président (M. Champagne): Voici, le
député de Gaspé avait une question sur le programme 3.
M. le député de Gaspé.
Routes régionales
M. LeMay: C'est plus une intervention parce que la question a
été posée tout à l'heure et M. le ministre a
répondu, concernant l'élément 3 du programme 3. Ce matin,
M. le ministre disait qu'il y avait eu un retard accumulé avec les
années dans la construction des routes régionales. Tout à
l'heure, vous sembliez surpris qu'il n'y ait même pas 1 000 000 $
d'augmentation de budget cette année, de 49 300 000 $ environ à
50 300 000 $, environ cela fait à peu près 980 000 $. Je ne sais
pas si dans votre perspective d'avenir, vous avez l'intention
d'accélérer ces routes régionales et de
combler le retard dont vous faisiez état ce matin.
M. Clair: Oui; alors, l'orientation générale du
ministère en matière de construction routière, c'est un
virage qui ne peut se prendre que sur plusieurs années. D'abord, il y a
une question d'enveloppe. C'est évident que, s'il y avait 500 000 000 $
dans le programme de construction du réseau routier plutôt que 400
000 000 $, cela nous permettrait d'accélérer les travaux sur
l'ensemble de la programmation. Mais je pense que ce n'est pas seulement une
question de montant total qui est alloué à la construction du
réseau routier, c'est aussi une question de virage. Ce que j'ai
expliqué à plusieurs reprises, c'est qu'au cours des vingt
dernières années, on a beaucoup consacré les ressources au
développement du réseau autoroutier. Il y a quand même des
travaux que l'on doit poursuivre sur la construction autoroutière. Il
suffit de penser à l'autoroute 40, par exemple, entre Montréal et
Québec, qui doit être complétée, c'est
évident, il reste à peine dix à douze kilomètres,
comme ordre de grandeur, à compléter sur cette autoroute. On doit
la compléter. Il y en a d'autres aussi qu'on doit compléter, mais
de l'argent qui se dégage à budget constant, si vous voulez, des
contrats qui se terminent en matière de construction
autoroutière, on doit drainer le maximum vers la reconstruction des
routes principales et de la voirie régionale. Les besoins sont
très grands et les routes principales, comme la route 132 et la route
117, sont, à mon avis, tout autant des routes à vocation de
développement régional que la route 195, par exemple, dans la
région chez vous. Je pense qu'on doit essayer de prendre ce virage au
maximum et le plus rapidement possible compte tenu des enveloppes
allouées, mais c'est évident que ce n'est pas une
opération qui peut se faire sur seulement une ou deux années
budgétaires. C'est une opération qui peut se faire sur cinq, six,
peut-être même sept ou huit ans. C'est de cette façon, je
pense, que le Québec pourra reprendre son retard et ne pas attendre que
des interventions majeures soient faites sur le réseau autoroutier en
même temps - quand celui-ci viendra à maturité - qu'on aura
à refaire la voirie régionale. C'est le virage qu'on essaie de
prendre.
M. LeMay: Je suis d'accord, M. le ministre, quand vous dites
qu'il y a quand même des autoroutes qu'il faut terminer. Je suis
pleinement d'accord avec cela. Il faut quand même constater qu'en
région, souvent, ces routes, qui semblent plus petites comparativement
aux autoroutes, sont quand même importantes, parce que les transports en
commun n'existent pas en région. Chacun doit avoir sa voiture pour se
déplacer souvent sur plusieurs kilomètres pour se rendre à
son travail. Les routes deviennent souvent la base même de la
communication.
M. Clair: Absolument.
M. LeMay: Je sais que vous en êtes conscient, mais j'aurais
aimé que vous me disiez, par exemple: On espère qu'en 1986, en
1987 ou en 1988 le retard sera comblé. Est-ce qu'il y a un plan d'avenir
sur plusieurs années ou si...
M. Clair: Oui, on maintient à jour... M. LeMay: Un
plan quinquennal?
M. Clair: ...un plan quinquennal afin d'essayer au maximum de
voir venir. Mais, comme je vous l'indique, je prends l'exemple de tantôt
de la députée de... Quel est le nom de son comté?
Une voix: Jacques-Cartier.
M. Clair: ...de Jacques-Cartier. C'est une intervention sur la
route 220 qui est nécessaire, c'est un cas de reconstruction. Il restera
pendant plusieurs années des budgets à allouer à la
construction autoroutière et même à la reconstruction
autoroutière dans certains cas. Je pense que le défi du ministre
des Transports, c'est d'essayer au maximum, premièrement, de ne pas
embarquer dans de nouvelles initiatives dans le sens de construire de nouvelles
autoroutes. À ce moment-là, on s'embarquerait dans des besoins
financiers qui iraient grandissants au cours des prochaines années.
C'est un "phasing out", si on veut, de la construction d'autoroutes, mais il en
restera toujours, c'est évident. Je pense que c'est seulement dans cinq
ou six ans qu'on pourra, progressivement, augmenter davantage le budget de la
construction de routes principales et de routes régionales. On le voit
déjà cette année, cela apparaît, le budget de
construction d'autoroutes diminue d'environ 30 000 000 $, alors que celui de la
construction de routes principales, qui sont des routes régionales,
augmente d'autant. On voit qu'on a commencé à prendre le virage.
Il est évident, cependant, qu'on n'en viendra pas l'année
prochaine à avoir 10 000 000 $ dans la construction d'autoroutes et 200
000 000 $ dans la construction de routes régionales et de routes
principales. Ce n'est pas possible.
M. LeMay: Je suis d'accord là-dessus. Mais vous êtes
quand même d'accord avec le principe que j'énonçais tout
à l'heure que...
M. Clair: Je suis tout à fait d'accord.
M. LeMay: ...en région, c'est sûr qu'on a Quebecair,
mais on a aussi des routes et c'est notre seul moyen de se transporter d'un
point à un autre.
M. Clair: Je suis tout à fait d'accord avec vous. Si vous
remarquez aussi l'orientation de la programmation budgétaire au niveau
des enveloppes régionales, vous pourrez voir que la répartition
entre les différentes régions amène le ministère
à consacrer beaucoup plus d'argent dans une région comme celle de
la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent, qui vient en tête avec la
région de Québec et la région de l'Outaouais... La
répartition des enveloppes régionales?
Une voix: ...
M. Clair: On consacre beaucoup plus d'argent à une
région comme celle de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent
où, si ma mémoire est bonne, on va dépenser environ 30 000
000 $ cette année sur l'ensemble... C'est cela?
Une voix: Oui.
M. Clair: En Gaspésie et dans le Bas-Saint-Laurent, on va
dépenser 34 000 000 $. C'est la région qui vient en tête de
liste en termes de budget, justement, parce qu'on est conscient du fait que,
pour une région comme la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent, le
transport automobile est souvent l'équivalent du transport en commun. Il
n'y a pas de commune mesure entre la facilité de transport en commun
dans le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie et ce qui existe à
Montréal.
M. LeMay: Mais, M. le ministre, il n'en demeure pas moins que -
je suis d'accord avec ce que vous dites, je connaissais ces chiffres -
là où l'argent est mis actuellement, c'est pour ce qu'on appelle
la route des quais, la route qui longe la mer. C'est une route qui coûte
2 500 000 $ le kilomètre. C'est extrêmement cher, cela ne fait pas
bien long sur un contrat de 14 000 000 $ ou 15 000 000 $.
M. Clair: Oui.
M. LeMay: Si je prends le comté de Gaspé, qui a 200
milles, cela fait peut-être une quinzaine de kilomètres.
M. Clair: C'est la raison pour laquelle...
M. LeMay: ...ce sont de grosses sommes.
M. Clair: C'est la raison pour laquelle on proposait au
gouvernement fédéral de pouvoir utiliser le solde de l'entente
sur les axes routiers prioritaires pour des travaux comme ceux-là, ce
qui nous aurait permis de dégager d'autant la marge de manoeuvre pour
d'autres initiatives en matière de voirie régionale.
Le Président (M. Champagne): Le programme no 3. M. le
député de Berthier.
L'autoroute 40
M. Houde: Merci, M. le Président. Notez que tantôt,
M. le ministre, vous avez un peu effleuré la route 40
Montréal-Québec par la rive nord. J'aimerais avoir plus de
précisions pour savoir les endroits qui ne sont pas faits encore entre
Donnacona et Trois-Rivières ou Cap-de-la-Madeleine, si vous aimez mieux,
et la date où cela peut être terminé.
M. Clair: Là-dessus je suis content que vous me posiez la
question car vous allez me fournir l'occasion de démentir une nouvelle
qui serait parue dans un journal de Portneuf, soit que l'autoroute 40 ne serait
pas une priorité pour le ministre des Transports et qu'il n'y avait
aucun échéancier quant à l'ouverture de l'autoroute et
quant à la terminaison des travaux. C'est totalement faux.
M. Houde: Qui aurait rapporté cela?
M. Clair: Je ne sais pas qui aurait déclaré cela.
Je sais que cela a été rapporté dans un journal local, des
paroles qu'on aurait attribuées à mon collègue, le
ministre de l'Aménagement, M. Gendron. La fin de la construction de
l'autoroute 40 est prévue pour la fin de l'été 1984. Il
reste essentiellement, si ma mémoire est fidèle, un contrat de
terrassement - gravelage, qui est octroyé. C'est le dernier sur
l'autoroute 40 entre Trois-Rivières et Québec. Ce contrat ne peut
pas se rendre jusqu'à l'étape du recouvrement en béton
bitumineux dans la saison qui débute. Cet été, vont se
faire des travaux de recouvrement pour une longueur d'à peu près
une quarantaine de kilomètres. Peu importe la longueur de recouvrement
en béton bitumineux qu'on va faire, je sais que c'est une partie
très importante.
On ne peut pas dans la même saison, cet été,
terminer le contrat de terrassement - gravelage qui reste à
réaliser, le rendre à une étape où il pourrait
être asphalté pendant la présente saison. Il y aurait un
problème additionnel à cela; même si cela pouvait
être fait, compte tenu de l'étendue qui doit être
asphaltée au cours de cet été, il y aurait probablement de
la difficulté à s'approvisionner dans la même région
pour faire autant de travaux d'asphaltage. C'est pourquoi on va procéder
sur l'exercice
financier de cette année et sur l'exercice financier de l'an
prochain. On va dépenser en 1983-1984 environ 16 000 000 $ en termes de
dépenses cette année et 6 700 000 $ en 1984-1985, ce qui
terminerait pour la fin de l'été 1984 les travaux. L'autoroute
pourrait être ouverte à ce moment-là sur toute sa
longueur.
M. Vallières: Est-ce que cette année cela inclurait
les diverses voies d'accès, les diverses sorties qui sont
nécessaires pour avoir accès à d'autres routes
secondaires, par exemple? Est-ce qu'elles sont prêtes ces sorties au
moment où l'on se parle?
M. Clair: II y en a dont la construction est sur le point
d'être terminée et les autres vont être
réalisées en 1984. Quand l'autoroute va ouvrir, elle va
être fonctionnelle sur toute sa longueur. Cela comprend effectivement
tous les raccordements, toutes les voies d'évitement, etc.
M. Houde: Si je comprends bien, près du
Cap-de-la-Madeleine il n'y a pas de pavage de fait, il n'y a rien. Par contre,
lorsqu'on laisse l'autoroute 40 à Donnacona, il y a à peu
près un mille de pavé; sur le reste, il n'y a rien de fait.
M. Clair: II y a une partie qui est déjà
asphaltée mais qui n'est pas ouverte à la circulation. Les
contrats vont se donner incessamment, en juin, pour procéder à
l'asphaltage. On pense que d'ici la fin de l'été on aura une
décision à prendre à savoir si on ouvre une section
d'à peu près 40 kilomètres de plus, pour l'hiver 1983-1984
ou si on l'ouvre pas. La décision devrait être prise à la
fin des travaux.
M. Vallières: Le pavage doit commencer du
côté du Cap-de-la-Madeleine ou de l'autre côté de
l'autoroute.
M. Clair: Je pense qu'il y en a des deux côtés.
M. Vallières: Des deux côtés. Je ne sais pas
comment vous procéderez, mais je pense qu'il serait important, s'il y a
des investissements - vous parlez de 16 000 000 $, cette année...
M. Clair: Oui, 16 000 000 $.
M. Vallières: ...qu'une section de la route puisse
être utilisée le plus rapidement possible.
M. Clair: Oui, c'est notre objectif de rendre cette autoroute
fonctionnelle et utilisable sur toute sa longueur, dans les meilleurs
délais.
Le Président (M. Champagne): Programme no 3. Le
député de Bellechasse.
La construction du réseau routier et les
MRC
M. Lachance: Merci, M. le Président. J'aimerais poser une
question au ministre relativement à l'implication éventuelle des
municipalités régionales de comté, en ce qui concerne la
construction du réseau routier. On pourrait aborder le même sujet
sur l'entretien du réseau routier, mais je l'aborde sous l'angle de la
construction. J'aimerais savoir si, actuellement au moment où on se
parle, il y a des ententes de conclues ou en voie de l'être sur ce sujet.
À un moment donné, on a entendu des rumeurs dans les
médias d'information à savoir que certaines municipalités
régionales de comté craignaient de se voir confier des
responsabilités et qu'elles n'aient pas les ressources
financières et humaines pour répondre à ces
implications.
M. Clair: D'abord, je peux dire que tout cela est parti d'une
déclaration du maire de Bécancour, M. Maurice Richard. Il a fait
des déclarations que je ne peux qualifier autrement que
"d'intempestives" en ce sens que le gouvernement s'apprêterait, que le
ministère des Transports s'apprêterait, en quelque sorte,
"à se débarrasser" de la construction de la voirie
régionale, de l'entretien des chemins d'hiver et de l'entretien
même des chemins d'été, au détriment des
municipalités régionales de comté. Cela est tout à
fait faux et inexact. Ce maire était particulièrement mal
informé puisqu'il appartient à une MRC, la MRC de
Bécancour, qui a produit elle-même - et si ma mémoire est
fidèle, c'était même à l'unanimité - une
résolution demandant au ministre délégué à
l'Aménagement de pouvoir vivre une expérience pilote, quant
à son implication dans la planification des travaux de construction
routière, afin de voir comment pourrait éventuellement
s'effectuer un transfert de responsabilité.
Il y a eu trois municipalités régionales de comté
qui ont fait une telle demande. Il y a eu celle de Matapédia, celle de
Bécancour et celle de Nouvelle, en Beauce, si ma mémoire est
fidèle. Actuellement, on a fait des propositions à la MRC de
Matapédia et à celle de Bécancour quant à la voirie
tertiaire, pour voir comment on pourrait organiser différemment
l'entretien et la construction de la voirie tertiaire avec les
municipalités régionales de comté. On n'a pas forcé
le bras de personne. Ce sont des MRC qui l'ont demandé. Il n'est
aucunement question que le ministère des Transports, purement et
simplement, se décharge de ses responsabilités là-dessus
en faisant payer une facture ou une note quelconque par les
municipalités régionales de comté. On a agi
selon leur demande.
M. Lachance: En question complémentaire, j'aimerais savoir
si d'autres MRC ont manifesté le même désir que celle de
Bécancour et celle de Matapédia. Est-ce que le ministre serait
réceptif à des demandes de ce genre par d'autres MRC?
M. Clair: Je dois dire là-dessus que c'est davantage le
ministre délégué à l'Aménagement, qui est
responsable du développement régional et du dossier de la
décentralisation, qui est en contact avec les MRC sur cette question.
Nous étions disposés à vivre des expériences dans
trois ou quatre éventuellement, quatre - municipalités
régionales de comté. Selon ce que mon sous-ministre m'indique, il
y a eu sept ou huit demandes de MRC. Je pense qu'il ne faut pas entrer trop
vite là-dedans, dans l'intérêt et du ministère et
des municipalités régionales de comté. Voyons comment on
peut vivre une expérience dans certaines municipalités
régionales de comté avant d'envisager de décentraliser
toute la voirie tertiaire vers les municipalités régionales de
comté.
S'il y en a d'autres qui sont intéressées, le ministre
délégué à l'Aménagement est sûrement
intéressé à prendre connaissance de ces propositions.
M. Lachance: Si je vous demande cela, M. le ministre, c'est parce
que, la semaine dernière, j'ai rencontré les maires de la MRC de
Bellechasse en assemblée régulière du conseil et, comme je
suis moi-même un ex-maire, j'ai été assez sensible aux
remarques qu'ils m'ont formulées. Je reviendrai tantôt sur le
programme 4, parce qu'il y a des éléments assez pertinents
à ce niveau.
Le grand reproche qu'on fait au ministère des Transports, avec
justesse parfois - je l'ai vécu, je l'ai vu, je le constate parfois
encore - c'est qu'on pourrait en faire plus avec moins d'argent. Je pense bien
que c'est l'objectif du gouvernement actuel; l'objectif du ministre des
Transports. Par exemple, on nous cite des cas où, pour remplacer un
ponceau de béton qui traverse une route, arrivent trois véhicules
du ministère avec une dizaine d'hommes; tout le monde est autour de
cela, et cela coûte les yeux de la tête. Alors, les gens, les
maires, disent: Nous, si on administrait notre municipalité comme
ça, on serait en faillite depuis longtemps. Et on pense qu'on pourrait
faire mieux, si on nous laissait l'argent pour le faire.
M. Clair: Je pense qu'il y a du vrai dans cela, à savoir
que les normes de construction du ministère étaient
peut-être trop exigeantes. C'est la raison pour laquelle on a
développé un programme de construction à normes
réduites. Maintenant, vous savez, je pense qu'il faut être prudent
là-dessus. Tout le monde cherche à faire plus avec le même
argent; c'est un objectif que tout le monde partage. Mais, par contre, il faut
se promener sur le réseau routier secondaire pour voir qu'à
l'occasion les municipalités ont cru faire mieux avec moins d'argent.
Mais regardez ce qu'elles ont fait en réalité. Ce sont des
travaux qui n'ont pas duré, qui étaient d'une qualité
insuffisante et qu'aujourd'hui le ministère doit reprendre. Je me dis
qu'il faut avoir le souci, dans ce domaine, de s'assurer, s'il y avait une
décentralisation de la voirie tertiaire, que ça ne mène
pas à une mauvaise utilisation des fonds.
Par exemple, la tentation est très grande, tant de la part des
députés de l'Opposition d'ailleurs, que des députés
ministériels, de soutenir parfois leurs municipalités dans des
demandes d'asphaltage de rangs qui ne sont pas en état de recevoir de
l'asphalte. Moi, ça m'inquiète. Allez vous promener dans certains
comtés de ma propre région, que je connais, où, comme on
dit parfois, sur des coups d'élections, il y a eu de l'asphalte
installée, dans les années quarante et les années
cinquante. Je vous donne deux exemples: allez voir le neuvième et le
septième rang de Saint-Dominique et de Saint-Liboire. Essayer de refaire
cela aujourd'hui, c'est un problème énorme. On a mis de
l'asphalte, à l'époque, sur des rangs qui n'étaient pas
aptes à recevoir un recouvrement de béton bitumineux. Et,
aujourd'hui, dans une emprise très étroite, on retrouve une
épaisseur d'asphalte qui doit atteindre un pied, à certains
endroits. Et refaire ces rangs-là, c'est très très
très coûteux.
Alors, je dis oui à l'idée de vivre des expériences
de décentralisation tertiaire. Oui, je pense que, dans plusieurs cas, on
pourrait faire plus avec le même argent et c'est intéressant
d'embarquer dans des expériences comme celles-là. Mais il ne faut
pas non plus, construire à bride abattue le réseau routier et
vivre les problèmes qu'on a vécus autrefois. Je pense qu'il faut
avoir le sens de la mesure et dire: Oui, on doit essayer d'aller vers
l'objectif de faire plus avec le même argent. Mais, avant de s'embarquer
purement et simplement dans une décentralisation globale, je pense qu'il
faut essayer d'abord de vivre des expériences dans quelques
municipalités régionales de comté.
Le Président (M. Champagne): Alors, y a-t-il d'autres
questions sur le programme 3?
M. Vallières: J'ai dit tantôt que j'allais faire
chevaucher les programmes 3 et 4 et que nous allions les adopter en bloc,
à la fin des travaux.
Le Président (M. Champagne): Ah! c'est cela. D'accord.
M. Vallières: J'ai encore plusieurs questions à
adresser au ministre. Alors, j'espère qu'il pourra nous fournir des
réponses un peu - tout en étant complètes -plus courtes
que celle qu'il vient de donner parce que mon collègue, le
député de Jeanne-Mance, veut parler du taxi pendant une vingtaine
de minutes. Ce qui fait qu'il nous reste à peine une quinzaine de
minutes. Alors, j'aurais quelques questions, qui sont assez rapides, au
ministre, tant sur la conservation que sur la construction.
En ce qui concerne la conservation des structures de béton - on
parle en particulier des ponts - y a-t-il des choses qui sont faites pour
prévenir les problèmes occasionnés par les
éléments corrosifs, en particulier par le sel qui est
épandu? J'ai remarqué que, dans certaines provinces, à
tout le moins, on arrose les structures. Est-ce que c'est efficace? Je ne sais
pas. C'est la raison pour laquelle je vous pose la question.
M. Clair: Je sais qu'on le fait sur les structures d'acier. Quant
aux structures en béton, on met des joints
d'étanchéité pour isoler la surface du tablier.
M. Vallières: C'est pratiqué dans vos constructions
les plus récentes, j'imagine. Dans les constructions qui datent d'un
certain temps, est-ce que des mesures de prévention sont prises?
M. Clair: Pas actuellement. Non. Le béton, qui date de
plusieurs années, a atteint un degré de maturité qui le
rend plus résistant aussi à l'action des fondeurs.
M. Vallières: Cela n'a pas été
examiné sur une base... Puisque le ministère a maintenant
plusieurs données scientifiques, je sais qu'il y a des groupes de
recherche. Est-ce qu'on s'est penché, en particulier, sur une
façon que l'on pourrait... Parce que je remarque, quant à la
conservation des ponts, qu'il y a quand même des dépenses
considérables. Est-ce qu'il ne serait pas pensable que,
éventuellement, on essaie de voir si on ne pourrait pas faire des
économies à ce niveau?
M. Clair: Des études ont été faites pour
évaluer l'électricité, l'ionisation - je n'ai pas le mot
précis - dans le béton, le courant électrique, qui se
développe entre l'armature et la saumure. À l'époque, cela
n'a pas été démontré rentable d'utiliser, sur une
grande échelle, des artifices pour empêcher le passage du courant
électrique.
M. Vallières: Mais ces nouveaux... Oui.
M. Clair: Je peux assurer le député que le
ministère des Transports participe régulièrement à
tous les colloques scientifiques sur les meilleures méthodes de
conservation de nos structures, d'amélioration, de la durabilité
de nos interventions. Il y a sûrement, au ministère, des gens qui
ont suivi cela de près. Par exemple, j'ai devant moi le guide de gestion
routière qui a été publié par l'Association
québécoise du transport et des routes. Il a été
préparé par l'Association des routes et transport du Canada, dont
le sous-ministre des Transports, à l'époque, était le
président.
Alors, je peux assurer le député, si je ne peux pas
répondre de façon spécifique à sa question, que le
ministère suit de très près toute l'évolution
technologique, technique là-dedans et qu'on n'est pas en retard sur les
autres, loin de là.
M. Vallières: Quant aux subventions accordées aux
municipalités, par votre ministère, pour des routes dont
l'entretien revient aux municipalités, l'enveloppe budgétaire
1983-1984 sera-t-elle augmentée par rapport à celle de
1982-1983?
M. Clair: Non. Elle est actuellement telle qu'elle apparaît
aux crédits. Par rapport à la somme de 14 842 000 $ qui avait
été accordée en 1982-1983, on prévoit un montant de
12 981 000 $ pour l'ensemble. Cela inclut les pistes cyclables et les ponts
municipaux. En ce qui concerne l'enveloppe budgétaire pour
l'amélioration des chemins municipaux, telle qu'elle apparaît
présentement aux crédits, elle est de 8 000 000 $,
comparativement à 8 900 000 $, l'année dernière. Autrement
dit, les 12 981 000 $ se décomposent comme suit dans le cahier des
crédits: 3 500 000 $ pour l'entretien des ponts municipaux; 1 400 000 $
pour les pistes cyclables; 8 081 000 $ pour les chemins municipaux.
M. Vallières: Est-ce que le ministre aurait objection
à déposer, dans les jours qui vont venir, la liste des enveloppes
budgétaires qui ont été octroyées par comté,
l'année dernière, quant aux subventions aux
municipalités?
M. Clair: Je l'ai déposée l'année
dernière. Il faut bien comprendre que l'enveloppe initiale
accordée à chaque député est modifiée en
cours d'année. Pour des raisons qui ne tiennent souvent pas à
notre volonté - par exemple, je me souviens des comtés de
Portneuf et Gatineau - l'an dernier, on a dû augmenter les montants
alloués parce qu'il y a eu des ponts municipaux qui ont
été considérablement endommagés au moment du
passage d'un camion plus lourd, où ni la municipalité, ni
nous n'avions prévu intervenir. Ces enveloppes-là sont
modifiées en cours d'année. Je n'ai pas objection à ce
qu'on vous fasse parvenir la liste. Je pense qu'on l'a fait l'année
dernière. (17 h 30)
M. Vallières: Et pour les ponts et pour l'enveloppe?
M. Clair: Pour les ponts, c'est peut-être plus
compliqué. On pourrait vous envoyer cela au total.
Sujets divers
M. Vallières: Maintenant, concernant les appels d'offres
qui sont faits sur certains travaux effectués par le ministère,
compte tenu que vous êtes assuré d'année en année
qu'une bonne partie du budget est reconduite, n'y aurait-il pas
possibilité, en particulier, que les appels d'offres pour le pavage, les
traitements de surface, les doubles traitements de surface, les couches
d'usure, soient publiés plus tôt afin de procéder dans les
conditions les plus idéales possible? On a des travaux de pavage qui se
font au mois d'octobre et au mois de novembre. Je pense bien que les
expériences ne sont pas trop concluantes. Est-il possible qu'on devance
passablement les appels d'offres?
M. Clair: Les travaux d'asphalte ne peuvent à peu
près pas commencer avant le 1er juin. Si on tient compte du fait que les
contrats de moins de 400 000 $ sont des contrats négociés, cela
va quand même très rapidement. On ne considère pas que les
travaux ne se font pas dans des conditions normales et qu'il y a un retard
à ce compte-là.
M. Vallières: Est-ce que vous croyez que les travaux de
traitement de surface qui sont faits au mois d'octobre ou au mois de novembre
sont efficaces? Est-ce qu'on ne risque pas de retrouver ces
crédits-là sous forme de parachèvement l'année
suivante?
M. Clair: On m'indique qu'on va tenter d'avancer effectivement
les travaux qui s'effectuaient aux mois d'octobre et de novembre. Je pense que
mon sous-ministre lors de la tournée l'année dernière
avait pris cet engagement-là, d'essayer d'avancer cela et ce sera
fait.
M. Vallières: Relativement à l'emploi du sel qui
est fait par le ministère, je lisais dans les notes que vous nous avez
fournies avant les crédits qu'il y a cinq régions sur douze qui
s'approvisionnent en sel de la mine Seleine des Îles-de-la-Madeleine.
Pour ce qui est de l'épandage du calcium liquide qu'on fait au cours de
la période estivale, est-ce qu'il serait impensable,
éventuellement, de passer plutôt à l'épandage de
calcium en vrac qui permettrait peut-être d'alimenter davantage la mine
des îles? Où prend-on ce sel liquide qu'on étend
actuellement?
M. Clair: Ce qui vient des Îles-de-la-Madeleine, c'est du
chlorure de sodium, du sel de cuisine, tandis que ce qui s'applique comme
"abat-poussière", c'est du chlorure de calcium dont le seul fournisseur
est Allied Chemical.
M. Vallières: Combien coûte le sel liquide
actuellement, ce qu'on épand l'été? Est-ce que c'est vendu
au pied ou au kilomètre?
M. Clair: 80 $ la tonne.
M. Vallières: 80 $ la tonne. Pourriez-vous me dire combien
il en coûte pour un kilomètre?
M. Clair: Cela doit coûter, je pense, 600 $ le
kilomètre.
M. Vallières: 600 $ le kilomètre.
M. Clair: Je m'excuse, je pense que j'ai été trop
vite. Je n'ai pas les chiffres ici. Si on avait, M. Bonneau, le nombre de
kilomètres de routes qui sont traités, on pourrait le trouver
facilement puisqu'on a une prévision de 5 400 000 $ pour
l'"abat-poussière". Si on avait le kilométrage des routes qui
sont ainsi traitées, on pourrait avoir une idée assez
précise du coût moyen au kilomètre. On pourrait passer
à autre chose et y revenir.
M. Vallières: On pourra revenir, M. le ministre,
éventuellement. Relativement à l'exploitation de vos garages dans
les divers districts, entendez-vous profiter des services qui sont offerts par
vos garages de voirie afin d'examiner un mécanisme de transfert
budgétaire du ministère de la Justice au ministère des
Transports pour l'entretien mécanique des véhicules qui sont
utilisés par le ministère de la Justice pour des travaux
légers, par exemple? Je pense qu'actuellement ces véhicules sont
entretenus par l'entreprise privée. Est-ce qu'il ne serait pas
avantageux d'alimenter les garages de la voirie, par exemple, pour la question
des freins, des pneus, de l'huile, du graissage, des phares, de certaines mises
au point, afin d'alimenter davantage vos garages? Je pense en particulier aux
véhicules de la Sûreté du Québec et des surveillants
routiers.
M. Clair: Ce n'est pas tant le ministère de la Justice
seul que l'ensemble des ministères du gouvernement. Ce que j'ai
demandé d'examiner - même si on me dit que c'est très
compliqué de faire cette
analyse - c'est d'évaluer par exemple au ministère de
l'Énergie et des Ressources ou au ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, qui sont également propriétaires
d'équipements semblables à ceux du ministère des
Transports, de voir dans quelle mesure il pourrait être avantageux que
ces véhicules soient entretenus au ministère des Transports dans
nos garages. Je pense que ce n'est pas tant la flotte de véhicules
automobiles réguliers de la Sûreté du Québec que les
autres équipements. On entretient plutôt nous-mêmes les
camions et les équipements lourds, la machinerie lourde dont on est
propriétaire.
J'ai demandé il y a environ un mois qu'on analyse cette dimension
du problème. Cependant, on m'indique que cela ne pourrait être que
dans certains cas où il pourrait y avoir un avantage. C'est
évident que si on dit au ministère du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche: Maintenant, dans toutes les régions du Québec,
vous devez aller faire entretenir vos équipements au ministère
des Transports, cela pourrait nous nécessiter des agrandissements de
garages, des augmentations de marchandises, de pièces, etc. C'est une
commande que j'ai passée au ministère et j'espère en avoir
des résultats dans le courant de l'année.
M. Vallières: Je vous remercie. J'ai ici une note qui m'a
été fournie par la députée de Chomedey afin que je
pose quelques questions au ministre. Puisqu'on est dans les garages, c'est
relatif à l'adoption de la loi 88 modifiant la Loi sur les autoroutes
ayant entre autres pour objet d'intégrer les activités de
l'Office des autoroutes au ministère des Transports et prévoyant
la mutation du personnel de l'office au ministère des Transports. Les
employés de l'entretien et des garages ont été
mutés, soit au garage à Anjou, me dit-on, ou au garage à
Henri-Bourassa. Les questions seraient les suivantes: Le garage de
Laval-des-Rapides sera-t-il fermé complètement? Y a-t-il
quelqu'un ici qui pourrait nous donner la réponse?
M. Clair: Je ne peux pas répondre d'une façon
spécifique quant à celui de Laval-des-Rapides. Celui de
Charlemagne est fermé. J'ai dit qu'il y avait des avantages à
l'intégration des activités de l'Office des autoroutes au
ministère des Transports, des économies d'échelles
à réaliser. C'est évident que cela nécessitera une
réallocation du personnel puisque, parallèlement, sur le
même territoire auparavant, il y avait des garages, des équipes
d'entretien, etc., de l'Office des autoroutes et du ministère des
Transports du Québec sur le même territoire, cloisonné l'un
sur l'autoroute et l'autre aux alentours de l'autoroute. Il est certain que
cela entraînera une réorganisation du fonctionnement dans les
régions touchées, que cela entraînera la cessation de
certaines activités qui avaient lieu soit à l'office, soit au
ministère des Transports, en vue d'une meilleure intégration
physique des activités et pour pouvoir bénéficier des
économies d'échelles escomptées.
M. Vallières: Ici, on semble s'interroger sur le service
qui sera donné en particulier en hiver lors des tempêtes. On
demande également si les employés ont été
mutés en permanence au garage à Anjou.
M. Clair: Tous les employés de l'Office des autoroutes ont
été intégrés au ministère des Transports. Ce
sont des employés au sens de la Loi sur la fonction publique, des
employés permanents qui bénéficient tous des mêmes
conditions que les autres employés du ministère des
Transports.
M. Vallières: Si le garage de Laval-des-Rapides est
fermé, qu'adviendra-t-il l'hiver quand il y aura des tempêtes?
Va-t-on être assurés que le service sera aussi efficace
qu'auparavant?
M. Clair: Le service sera aussi efficace, mais on espère
qu'il sera moins coûteux.
M. Vallières: À la première question que je
posais, on pourrait me répondre ultérieurement si le garage de
Laval-des-Rapides sera fermé complètement.
M. Clair: Oui, on vous répondra.
M. Vallières: Oui. J'aurais une question à poser au
ministre relativement à l'achat d'outillage prévu pour
l'année 1983-1984. Pourrait-on m'indiquer quels sont les montants
prévus pour l'achat d'outillage, tels niveleuses, camions ou tracteurs
au cours de 1983-1984?
M. Clair: 9 954 000 $.
M. Vallières: Est-ce que cela représente une
augmentation ou une diminution par rapport à l'an passé?
M. Clair: C'est une bonne question.
M. Vallières: Vous pourriez peut-être y
répondre tout à l'heure, j'aurais une autre...
M. Clair: ...indexée, c'est une augmentation de 8,8%.
M. Vallières: Concernant l'expropriation, pourriez-vous
m'indiquer quel est le budget de dépenses d'expropriation de
1983-1984?
M. Clair: 32 000 000 $.
M. Vallières: Est-ce que le ministère dispose d'une
banque de projets disponibles sur lesquels on est prêt, à partir
du moment où on a l'argent, à procéder à la
construction ou à la reconstruction de routes? Si oui, quel est le
coût estimé de cette banque de projets?
M. Clair: La réponse est oui. Quant à avoir une
estimation, c'est plus difficile de donner une réponse, parce que cela
dépend de l'état d'avancement de chacun des projets, mais c'est
évident que le ministère essaie de toujours avoir du travail
planifié en avant de lui. Ce qui a changé fondamentalement,
cependant, c'est qu'en matière d'expropriation - le sous-ministre vous
l'a indiqué lors de ses deux dernières tournées - on a
beaucoup resserré tout le dossier afin d'éviter d'exproprier pour
des années à venir pour des travaux qui ne seront peut-être
pas effectués avant sept, huit ou dix ans. L'expérience du
dépôt massif de plans de 1975 a été
bénéfique pour le ministère et, dans ce sens, on
n'embarquera pas à nouveau dans des expropriations massives pour le cas
où on serait prêt à faire des travaux l'année
prochaine ou dans cinq ans. On essaie de se limiter à un délai
raisonnable de prévisions, mais, effectivement, il y a en banque des
travaux qui pourraient être faits.
M. Vallières: Avant de laisser la parole à mon
collègue de Jeanne-Mance, j'aurais peut-être une question sur une
opération. Vous pourriez m'indiquer si elle est encore en cours ou si
elle est terminée, relativement à la reclassification des routes
non numérotées. Il y a une opération qui a
été entreprise. Pouvez-vous m'indiquer quand ce travail a
débuté, quand il sera terminé et quels sont les
coûts estimés?
M. Clair: C'est en marche et j'attends un rapport pour
l'automne.
M. Vallières: Cela coûte combien cette
opération?
M. Clair: C'est fait à même des effectifs
réguliers du ministère des Transports. C'est un travail qui a
été commencé il y a un an et demi environ. La petite
équipe qui y est affectée fait appel à l'occasion au
personnel en région pour procéder dans son travail. Quant
à identifier un coût précis à cela, cela fait partie
des activités régulières du ministère et ce sont
donc des effectifs réguliers qui font cela.
M. Vallières: C'est évident que, pendant qu'ils
font cela, ils ne font pas autre chose.
M. Clair: C'est évident.
M. Vallières: Je vais laisser la parole à mon
collègue de Jeanne-Mance. S'il reste du temps par la suite, j'aurai
d'autres questions sur les mêmes programmes.
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Jeanne-Mance, à vous la parole.
L'application de la loi 48
M. Bissonnet: Je doute fort que le ministre sache de quoi je vais
l'entretenir.
M. le ministre, pourriez-vous nous dire combien a coûté
l'application de la loi 48? Les chiffres que je retrouve ici dans votre
documentation sont: 50 000 $ pour les avis publics dans les journaux; je
retrouve également des mandats à MM. Jean Pelletier, Claude
Saint-Hilaire et Normand Morissette qui totalisent des montants d'environ 15
000 $...
M. Clair: Cela a coûté...
M. Bissonnet: À part cela, combien avez-vous
dépensé? (17 h 45)
M. Clair: ...365 000 $. Je peux vous donner un peu la
répartition des dépenses. Alors, l'ensemble du personnel du
comité, tout le personnel qui a été embauché pour
la sécurité et l'organisation des deux assemblées, de
l'élection; le personnel qui a travaillé pour la
préparation de toute l'assemblée; tout cela a coûté
environ 50 000 $; les membres du comité comme tel: 20 000 $; les
communications de toutes sortes: 50 000 $; la vérification des livres a
coûté très cher, parce que cela a été
très compliqué. Les vérificateurs-comptables ont dû
développer un programme informatique pour concilier les listes de la
Régie de l'assurance automobile, de la Commission des transports du
Québec, de la Ligue A-11. C'est un travail, cependant, qui est utile
pour tout le monde, tant pour la ligue que pour le gouvernement, la
Régie de l'assurance automobile et la Commission des transports du
Québec, cela a coûté 145 000 $. Ensuite, il y a des
dépenses de traduction simultanée pour 3500 $, de location de
locaux pour 6000 $. L'impression, la traduction et l'envoi de documents ont
coûté 50 000 $ et la location d'équipements et de
fournitures de bureau 15 000 $. Effectivement, j'ai trouvé que
c'était très coûteux. Cela a été une
opération coûteuse, l'application de la loi 48. Mais, je pense
que, puisque l'objectif a été atteint par rapport à la
Ligue A-11 et que plusieurs des résultats des travaux menés par
les vérificateurs quant aux listes sont du matériel qui est utile
pour le gouvernement. Dans les circonstances, le jeu en valait la
chandelle.
M. Bissonnet: M. le ministre, en ce qui
a trait à l'engagement des vérificateurs, je me
réfère au document qui fait partie de votre livre de
présentation, c'est un montant de 20 000 $ qui avait été
prévu, à ce moment-là.
M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: Aux crédits du mois de mars 1983, on a
porté le montant de 20 000 $, pour une deuxième fois, à
144 686 $. Est-ce que c'est un compte final? Est-ce qu'il y aurait un autre
supplément qui pourrait être apporté à ce compte? On
augmente de 700%. Je regarde cela, c'est le coût de vérification
d'une municipalité de 100 000 habitants pour environ cinq ans, une ville
qui a un budget d'environ 50 000 000 $. Cela coûte de 35 000 $ à
40 000 $ par année et on se retrouve avec un compte de 145 000 $.
M. Clair: Comme je l'expliquais...
M. Bissonnet: Quand vous avez engagé cette firme...
Évidemment, vous vous reportez au barême, est-ce qu'il arrive que
vous engagiez des firmes de vérificateurs avec un prix forfaitaire...
Vous ne pouvez pas le faire, j'imagine, en vertu de la Loi sur les
corporations?
M. Clair: Je pense qu'il n'y a personne qui aurait
accepté, en vertu des lois, de fonctionner avec un montant forfaitaire.
Comme je vous l'indique, le travail a été beaucoup plus difficile
que ce qu'on appréhendait à première vue. Comme je vous
l'indique, cela nous a permis de découvrir, par exemple, qu'il n'y avait
pas de concordance entre la liste des détenteurs de permis de la
Régie de l'assurance automobile, de la Commission des transports du
Québec et de la Ligue A-11. Finalement, tout cela a été
concilié et, comme il fallait faire une vérification qui portait
sur les années 1978, 1979, 1980, 1981, 1982 et une prévision pour
1983, tant que la firme de vérificateurs a cru qu'elle pourrait
fonctionner sans mettre sur pied un programme informatique, les estimations du
départ pouvaient sembler réalistes. Mais, dès qu'on a
dû en venir à la conclusion que les
vérificateurs-comptables devraient, s'ils voulaient finalement prendre
la solution la moins coûteuse, développer un programme
informatique pour cela, on a connu un coût aussi élevé que
cela. Je dois dire là-dessus que cela a été la raison
principale de ce coût très élevé. Mais, il faut bien
comprendre que le mandat de la firme de vérificateurs-comptables
était très précis dans la loi, que si elle voulait
rencontrer son mandat et rendre le service aux détenteurs de permis,
elle devait procéder comme elle a procédé et cela a
coûté très cher.
M. Bissonnet: M. le ministre, vous avez mentionné la
Commission des transports, le problème principal de la Ligue de taxi
A-11 est que les gens, lors de l'émission du permis, devaient
présenter à la Commission des transports un document prouvant
qu'ils avaient payé la cotisation de la ligue. Est-ce que, depuis la
nouvelle élection - on en a parlé à la commission
parlementaire lorsque la Commission des transports émet un permis, on
exige toujours l'avis de cotisation à la ligue pour que la ligue soit
bien payée chaque fois qu'un permis est réémis?
M. Clair: C'est une bonne question.
M. Bissonnet: C'est une bonne question.
M. Clair: Premièrement, on me souligne, comme le
député le sait déjà, qu'il n'y a pas
d'émission de nouveau permis...
M. Bissonnet: Je n'ai pas parlé de nouveau permis. Je
parle...
M. Clair: ...il n'y a que des transferts...
M. Bissonnet: ...des permis qui sont renouvelés. Le
problème que la Ligue A-11 avait.
M. Clair: Effectivement, lorsqu'il y a des demandes de transfert,
la commission demande la preuve de paiement, si je comprends bien. Lorsqu'il y
a renouvellement, cela se fait de façon automatique lors du
renouvellement de l'immatriculation. Rien ne permet à la Régie de
l'assurance automobile ou à la Commission des transports du
Québec, actuellement, de procéder autrement. Il est question,
dans la réforme, de voir si on ne devrait pas systématiquement,
au moment du renouvellement de l'immatriculation, exiger la preuve du paiement
de la cotisation à toute ligue de taxi. C'est un examen. Actuellement,
c'est plutôt sur plainte de la ligue que la Commission des transports du
Québec peut agir.
M. Bissonnet: Si je comprends bien, M. le ministre, le seul
moment où la ligue peut être certaine que ses dus vont lui
être versés c'est quand quelqu'un décide de
transférer son permis. Entre-temps...
M. Clair: Non, s'il y a un renouvellement et que le
renouvellement...
M. Bissonnet: ...s'il y a un transfert de permis.
M. Clair: S'il y a un renouvellement, le renouvellement est
automatique, mais normalement, la cotisation est obligatoire. Il
peut y avoir une plainte, une dénonciation à la Commission
des transports du Québec à l'effet que quelqu'un n'a pas
payé sa cotisation.
M. Bissonnet: Est-ce qu'il y a - parce que les renouvellements se
sont faits dernièrement - des plaintes de la ligue de taxi à
l'effet que des membres de la ligue n'avaient pas payé leur
contribution?
M. Clair: Je n'ai pas d'information à ce sujet.
M. Bissonnet: Pendant que la Commission des transports est ici,
vous savez qu'on avait parlé longuement, en commission parlementaire, de
l'émission de 500 permis lors de l'exposition universelle. Est-ce que
vous vous étiez engagé à une réponse à cet
effet? Est-ce que depuis...
M. Clair: Je ne me souviens pas m'être engagé
à vous donner une réponse là-dessus.
M. Bissonnet: Ah! bien oui, parce que là vous...
M. Clair: Tout ce dont je me souviens, c'est qu'après
avoir questionné les gens de la ville de Montréal on n'avait pas
de réponse définitive parce qu'il n'y avait personne qui
était là à ce moment, des gens qui étaient en
place...
M. Bissonnet: Est-ce que la Commission des transports peut nous
dire, M. le ministre, s'il y a eu 500 permis d'ajoutés en 1966 ou 1967
pour l'agglomération, qui n'était pas 11 dans le temps, de
l'île de Montréal et dans la ville de Montréal plus
particulièrement?
M. Clair: La question ne doit pas être posée
à la Commission des transports. Cela ne relevait pas de la Commission
des transports, et même à l'époque c'était la
Régie des transports et non pas la Commission des transports. Cela ne
relevait pas de la Régie des transports.
M. Bissonnet: De toute façon, il y a une suite à la
Régie des transports.
M. Clair: Oui, mais cela remonte à 1966 ou 1967.
M. Bissonnet: Si je vous pose...
M. Clair: L'émission des permis ne relevait pas de la
Commission des transports ni de la Régie des transports. Cela relevait
de la ville de Montréal c'est pour cela que je vous dis...
M. Bissonnet: M. le ministre...
M. Clair: ...de poser la question à la ville.
M. Bissonnet: Cela relevait de la ville de Montréal. Mais
pour émettre des permis, la ville de Montréal devait avoir
l'autorisation de la Régie des transports. Dans l'industrie du taxi,
à Montréal, tous les gens pensent qu'il y a eu 500 permis
additionnels depuis seize ans. Je vous demande si vous avez
vérifié si c'est exact. Ce n'est pas compliqué.
M. Clair: Ecoutez, tout ce que je peux vous répondre
là-dessus, je sais que vous revenez là-dessus...
M. Bissonnet: La Ligue de taxi A-11 vous a dit...
M. Clair: ...laissez-moi répondre...
M. Bissonnet: ...qu'il y avait 500 permis additionnels. Moi, en
commission parlementaire, je vous ai établi qu'il y avait 5800 permis
dans la Ligue A-11. En partant de 5200 permis en 1954, en ajoutant 600 permis
dans les autres municipalités telles que Westmount, Verdun, des permis
qui ont été ajoutés dans la Ligue A-11, on arrive à
5800. Mais les gars de l'industrie du taxi, eux, sont convaincus qu'il y a eu
100 autres permis.
M. Clair: Comme je vous le dis, je ne peux pas répondre
à votre question, pas parce que je ne veux pas...
M. Bissonnet: Je n'ai pas dit que vous ne vouliez pas...
M. Clair: ...ce n'est pas...
M. Bissonnet: ...je vous ai demandé la dernière
fois de vérifier cela.
M. Clair: Ce n'est pas nous qui pouvons vous donner la
réponse. La Régie des transports à l'époque
n'était pas l'organisme qui émettait les permis c'était la
ville de Montréal. Tout ce que la Commission des transports a fait, en
1973, a été de reconnaître les droits acquis de tous ceux
qui détenaient des permis de taxi en vigueur à ce
moment-là. Même si vous questionnez, vous torturez la Commission
des transports du Québec, l'ancienne régie et le ministre...
M. Bissonnet: Je ne torture personne.
M. Clair: ...vous ne sortirez pas une réponse de nous sur
cette question-là. Cela relevait de la ville de Montréal.
M. Bissonnet: Je m'excuse, M. le ministre, cela ne relevait pas
de la ville de
Montréal.
M. Clair: Cela a certainement un intérêt historique,
mais...
M. Bissonnet: Ce que je veux vous dire, c'est...
M. Clair: ...nous ne créerons pas une commission
d'enquête pour savoir s'il est vrai qu'il y a eu 500 permis
d'émis...
M. Bissonnet: M. le ministre, que je sache, vous êtes le
ministre des Transports.
M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: Jusqu'à maintenant, c'est vous.
M. Clair: Votre information est bonne.
M. Bissonnet: Alors, je pose la question au ministre des
Transports.
M. Clair: Jusqu'à il y a une demi-heure en tout cas.
M. Bissonnet: II y a des affirmations qui ont été
faites devant la commission parlementaire. Vous vous référerez au
journal des Débats où on affirme de façon certaine, que ce
soit la régie, que ce soit la commission, qu'il y a des droits acquis,
mais à l'intérieur d'un ministère on est supposé
trouver des renseignements semblables et pouvoir les vérifier. Ceux qui
vous conseillaient à cette époque-là, au mois de
février, vous ont dit qu'il y avait probablement eu l'émission de
500 permis. On a fait une vérification de tous les comptes de la Ligue
A-11 avec un vérificateur et cela a coûté 145 000 $. Je
vous pose la question: Est-ce qu'on a ajouté 500 permis aux 5800 permis
existants?
M. Clair: Vous êtes dur de "comprenure".
M. Bissonnet: Cela, je le comprends très bien. C'est vous
qui ne comprenez pas.
M. Clair: Je vous comprends, mais ce que je vous dis, c'est que
je ne peux pas vous donner cette réponse-là à moins de
créer une mini-commission d'enquête sur cette question...
M. Bissonnet: Cela coûte déjà assez cher
comme cela.
M. Clair: ...et d'aller interroger les gens de la ville de
Montréal pour savoir comment cela s'est passé. En 1973, la
Commission des transports a reconnu comme valides les permis qui avaient
été émis à l'époque par la ville de
Montréal, et par les autres villes aussi, bien entendu.
M. Bissonnet: Cela n'a pas été reconnu par la
régie.
M. Clair: En 1967?
M. Bissonnet: Non, les 500 permis...
M. Clair: Je ne le sais pas, je suis incapable de vous
répondre.
M. Bissonnet: Parfait, je le reprendrai à un autre moment
parce que je n'aurai pas le temps cette fois-ci. En ce qui a trait au taxi
collectif - il y a deux mois que beaucoup de personnes au Québec pensent
au transport par taxi collectif - est-ce qu'il y aura une première phase
qui sera tentée dans une municipalité importante dans les
prochains mois?
M. Clair: Cela me permet rapidement de faire état de la
situation en ce qui concerne la préparation du projet de loi. Nous
sommes en consultation avec la Communauté urbaine de Montréal.
Déjà, on est en train de travailler pour atteindre le stade d'un
avant-projet de loi. J'aurais souhaité être en mesure de le
déposer avant la fin de la présente session, non pas pour son
adoption, mais au moins pour qu'il soit connu du public. La Communauté
urbaine de Montréal, qui a mis sur pied un groupe de travail sur ce
sujet, m'indique qu'elle ne sera probablement pas prête à me faire
connaître son point de vue définitif, dont je voudrais tenir
compte dans la préparation de cet avant-projet de loi, avant le mois de
juin. Je pense que, malheureusement, j'ai le choix. Je sais que vous me
reprocherez de ne pas le déposer. Mais, si je le dépose, vous me
reprocherez de ne pas tenir compte de l'avis de la Communauté urbaine de
Montréal et, si je ne le dépose pas, vous me reprocherez de ne
pas le déposer assez rapidement pour les chauffeurs de taxi.
M. Bissonnet: Si je comprends bien, on vous reproche toujours
quelque chose.
M. Clair: Absolument, on vous connaît. On n'est pas capable
de tenir compte de l'avis de la Communauté urbaine de Montréal,
si on doit le déposer avant la fin du mois de juin. J'ignore à
quel moment. Cela dépendra du moment précis où la
commission permanente de la Communauté urbaine de Montréal ou la
communauté nous fera ses recommandations.
Quant à des expériences de taxi collectif, j'ai
déjà indiqué que nous avions prévu dans le budget
des montants pour vivre une expérience semblable. Actuellement, la
municipalité qui a manifesté le plus d'intérêt
est la ville de Laval, mais je n'ai pas eu encore la demande
détaillée du genre d'expérience que voudrait vivre la
ville de Laval.
M. Bissonnet: Très bien, M. le Président; il est 18
heures.
M. Vallières: Juste avant de conclure. Je veux bien saisir
ce que le sous-ministre m'a dit tantôt, à savoir que le sel qui
provenait de la mine Seleine n'était que du sel de consommation.
M. Clair: Non, non, c'est du sel pour les routes, mais c'est du
vrai sel, si vous voulez. C'est comme du gros sel.
M. Vallières: C'est du vrai sel, quoi. M. Clair:
C'est du vrai sel.
M. Vallières: II peut être utilisé pour
l'épandage sur nos routes.
M. Clair: Oui, effectivement, c'est du vrai sel. Mais, ce qu'on a
indiqué, c'est que c'est du sodium et non pas du calcium.
M. Vallières: Je trouvais que cela faisait beaucoup de sel
consommé par le ministère. Je me demandais...
M. Clair: On leur sert de la soupe salée.
M. Vallières: C'est beaucoup, des centaines de milliers de
tonnes.
Le Président (M. Champagne): II n'y a pas d'autres
questions? La commission élue permanente des transports suspend ses
travaux à ce soir...
M. Clair: Est-ce qu'on ne devrait pas adopter les programmes 3 et
4?
Le Président (M. Champagne): Oui, 3 et 4? Avec les
éléments qui s'y rattachent? Alors, les programmes 3 et 4 et les
éléments qui s'y rattachent sont adoptés. Et on
suspend...
M. Clair: M. le Président, je pense qu'on pourrait adopter
l'élément 4 du programme 5, les subventions au réseau
routier municipal.
M. Vallières: Je pense également, M. le
Président, qu'on pourrait procéder, quoique, habituellement, on
l'adopte en bloc. Mais je n'ai pas d'objection à adopter le...
Le Président (M. Champagne): Oui, il était question
d'adopter en bloc. Mais, considérant qu'on a commencé, on va
continuer dans ce sens. Alors, ce serait le programme 4?
M. Clair: Programmes 3 et 4 au complet.
Le Président (M. Champagne): Ça va.
Et...
M. Clair: Et l'élément 4 du programme 5.
Le Président (M. Champagne):
L'élément 4 du programme 5. Alors, c'est adopté.
D'accord?
M. Clair: Adopté.
M. Vallières: Même si l'on constate une diminution
qui est plus ou moins acceptable, au programme 4.
Le Président (M. Champagne): C'est bien, de se rallier
comme cela. Alors, la commission suspend ses travaux jusqu'à ce soir, 20
heures.
(Suspension de la séance à 18 h 02)
(Reprise de la séance à 20 h 10)
Le Président (M. Champagne): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous continuons les travaux de la commission parlementaire des
transports pour étudier les crédits de ce ministère.
Pour l'information des membres de la commission, ont été
adoptés le programme 3, le programme 4 et l'élément 4 du
programme 5.
Qui a la parole?
M. Clair: Je pense, M. le Président, que mon
collègue, le député d'Orford, voudrait parler d'un sujet
qui, même s'il n'est pas en marge aux crédits, porte sur des
décisions de la Régie de l'assurance automobile du Québec.
En attendant que le député de Laporte s'installe, le
député d'Orford pourrait commencer immédiatement sur ce
sujet. Je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Champagne): M. le député
d'Orford.
Régie de l'assurance automobile du
Québec
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, les quelques
questions que j'ai à poser concernent la restructuration des bureaux de
permis de conduire. Étant donné que, dans cette restructuration,
le bureau des permis de conduire de Coaticook doit fermer, j'aimerais savoir du
ministre sur quels critères la régie s'est basée pour
fermer le
bureau de Coaticook.
Dans les lettres que j'ai reçues, vous y écriviez que,
pour que le bureau reste ouvert, il fallait qu'il ait effectué, au cours
des trois dernières années, au-delà de 1500 examens
pratiques de conduite et environ autant d'examens théoriques.
D'après une lettre que j'ai ici, on me dit que, pour les trois
dernières années - soit 1980, 1981, 1982 - il y a eu, en 1980,
2261 examens pratiques de conduite; en 1981, 1808 et, en 1982, 1226. Les
critères étaient d'environ 1500.
J'ai ici une réponse à une lettre qui a été
envoyée par le maire de Coaticook à M. André
Laliberté, et je cite: "Pour faire suite à votre lettre du 25
mars courant et à notre rencontre du même jour, je suis en mesure
de vous transmettre les informations suivantes. Le bureau de Coaticook a
effectué, au cours des trois dernières années,
respectivement 2261, 1808 et 1226 examens pratiques de conduite et environ
autant d'examens théoriques. Cependant, les examens constituent
seulement une partie des transactions effectuées par ce bureau. Par
exemple, en 1981, il a effectué environ 12 000 transactions
d'immatriculation et 3000 autres transactions reliées aux permis de
conduire. Ces chiffres sont ceux utilisés lors de l'étude du
nouveau réseau."
J'aimerais que le ministre fasse le point là-dessus. Il a
peut-être pris connaissance des pressions qui sont faites par la ville de
Coaticook et par plusieurs associations dans la région de Coaticook qui
demandent que la régie révise sa décision afin de voir
s'il y a possibilité que le bureau des permis de conduire de Coaticook
reste ouvert, étant donné qu'il a à desservir une
région qui est assez grande.
La distance entre Coaticook et Sherbrooke, c'est 22 milles ou quelque 40
kilomètres. Je ne me base pas seulement sur le bureau de Coaticook,
à Sherbrooke, mais je me base sur la région entière, parce
que le bureau de Coaticook dessert les municipalités de Saint-Isidore,
Saint-Malo, Saint-Herménégilde, East-Hereford, Stanhope,
Baldwin-Mills, une partie de Stanstead, Rock-Island, Tomifobia et la
région de Massawippi. Je pense qu'en fermant le bureau de Coaticook, on
va obliger les gens de East-Hereford, Paquette,
Saint-Herménégilde, Dixville et Stanhope, à se rendre
à Sherbrooke, ce qui va représenter certainement une distance de
50 à 60 milles pour aller passer les examens de conduite ou obtenir tout
autre service qui ne sera plus donné à Coaticook.
J'aimerais que le ministre nous dise s'il y a des possibilités
que la régie fasse une révision. Sinon, sur quels critères
se base-ton, étant donné que le nombre d'examens exigés,
c'est 1500, mais, pour les trois dernières années, cela a
été de 2261 en 1980, 1808 en 1981 et 1226 en 1982. Qu'est- ce qui
nous dit qu'en 1983 et en 1984, ce chiffre n'augmentera pas, qu'on ne satisfera
pas aux critères sur lesquels la régie s'est basée?
M. Clair: J'ai effectivement reçu - la Régie de
l'assurance automobile aussi - de très nombreuses représentations
de la part du député d'Orford lui-même, de la part de mes
collègues, les députés de la région de l'Estrie, de
la part du maire de Coaticook et de plusieurs autres organismes de la
région immédiate de Coaticook sur la question de la fermeture de
l'ancien bureau des véhicules automobiles à Coaticook.
Dans les chiffres que donne le député, effectivement, on
peut voir que, sur les trois dernières années, il y a eu une
décroissance très importante du nombre des permis de conduire
émis par le bureau de Coaticook. Si on veut pouvoir juger de la
décision de fermer le bureau de Coaticook, il faut regarder le
problème dans son ensemble. Il y aura, après la restructuration
de la Régie de l'assurance automobile du Québec, 49 bureaux
permanents, des bureaux gouvernementaux de la Régie de l'assurance
automobile du Québec sur le territoire québécois.
Combien y a-t-il de MRC au Québec? 93 municipalités
régionales de comté, 94 avec celle de Champlain. Il n'est pas
possible ou envisageable d'avoir un bureau permanent de la Régie de
l'assurance automobile dans chacune des municipalités régionales
de comté. Cependant, le service annuel de renouvellement de
l'immatriculation a été étalé, comme vous le savez.
C'est la dernière année, cette année, qu'on a vécu
les files d'attente aux bureaux de la Régie de l'assurance automobile
pour faire l'immatriculation. Déjà, en étalant ce service
sur l'année, on est en mesure d'améliorer le service au
public.
D'autre part, même si la Régie de l'assurance automobile a
l'intention de favoriser au maximum le renouvellement des plaques
d'immatriculation par la poste, il n'en demeure pas moins qu'un bon nombre de
gens préfèrent y aller, souvent à la dernière
minute, et se présenter dans un bureau près de chez eux. Pour
cela, on a appliqué la règle d'au moins un émetteur de
plaque d'immatriculation par municipalité régionale de
comté. Cela règle, je pense, à peu près 90% du
problème. Il y aura, à Coaticook, un émetteur qui sera
agréé par la Régie de l'assurance automobile et
chargé de renouveler les plaques d'immatriculation. Il sera
informatisé au même titre que les autres émetteurs et les
résidents de la région immédiate de Coaticook ne
connaîtront pas, sur ce plan, une baisse des services; au contraire, ce
sera une amélioration des services. Je pense que ce sera une
amélioration considérable pour l'ensemble de la clientèle
de la Régie de
l'assurance automobile du Québec en plus de comporter des
avantages importants sur le plan financier.
Plusieurs autres États américains ont déjà
procédé à l'informatisation et à l'étalement
du renouvellement des plaques d'immatriculation. Pour desservir l'État
de New York, qui compte je ne sais plus combien de millions d'immatriculations,
une quinzaine de millions d'immatriculations, je crois, ils fonctionnent avec
moins de bureaux qu'on va en avoir dans le réseau proposé
d'émetteurs informatisés de la Régie de l'assurance
automobile du Québec. Là-dessus, il n'y a pas de discussion
possible. Les avantages représentés par l'étalement et
l'informatisation des émetteurs sont une amélioration de services
et non pas une détérioration.
Quant à l'émission des permis de conduire comme telle,
sauf exception, l'obtention d'un permis de conduire est une chose qu'on fait
une fois dans sa vie. On suit un cours de conduite automobile, on se
présente à l'examen, on obtient son permis de conduire et on ne
le fait qu'une fois dans sa vie. Serait-il raisonnable de maintenir des bureaux
qui nous semblent ne pas être absolument nécessaires pour
l'émission des permis de conduire, pour un geste qu'on pose une fois
dans sa vie? Il nous semble qu'il y a des économies à faire
à ce chapitre et c'est la raison pour laquelle il y a quatre ou cinq
bureaux qui sont susceptibles d'être avantageusement regroupés. La
tendance naturelle, vous l'avez déjà indiquée par les
chiffres que vous nous donnez, c'est passé de 2000 à 1800
à 1200. Dans ce sens, je ne nie pas que, pour les gens qui viennent de
Dixville, de Saint-Herménégilde et de tout ce coin, cela va faire
des distances importantes pour aller à Sherbrooke; c'est vrai. C'est un
geste qu'on pose une fois dans sa vie. N'y a-t-il pas des économies
possibles à faire, qu'on doit faire, si on veut que la Régie de
l'assurance automobile administre sainement les fonds qu'elle perçoit?
Encore une fois, je comprends très bien la position du
député d'Orford qui a reçu de nombreuses
représentations de la part de son milieu. Je comprends mes
collègues de la région de l'Estrie qui m'ont fait
également des représentations; mais il n'en demeure pas moins que
la décision de la Régie de l'assurance automobile n'a pas
été modifiée et qu'elle ne le sera pas non plus.
En-dessous de tout cela, il y a une chose dont le député
doit être conscient: la ville de Coaticook est le locateur de la
Régie de l'assurance automobile du Québec. Les bureaux de la
Régie de l'assurance automobile sont dans un immeuble qui appartient
à la ville de Coaticook. Le maire Lafaille de Coaticook défend
les intérêts des détenteurs éventuels de permis de
conduire, je ne doute pas de cela. Je ne veux pas dire qu'il est de mauvaise
foi, mais je suis par ailleurs conscient qu'il est très
intéressé par le loyer de la Régie de l'assurance
automobile du Québec. Il ne semble pas qu'il y ait, selon les
informations que j'ai, je suis peut-être dans l'erreur, d'autre locataire
en vue, et il serait intéressé à conserver le revenu de
loyer qu'il retire de la Régie de l'assurance automobile. Mais le
député d'Orford comprendra sûrement que ce n'est pas pour
fournir des revenus de location à une municipalité qu'on va
maintenir un bureau dans un édifice d'une municipalité à
raison de quelques milliers de dollars par année.
Combien y a-t-il de personnes au bureau de Coaticook? Deux ou trois?
M. Vaillancourt (Orford): Je pense qu'il y en avait quatre.
M. Clair: Quatre?
Une voix: II y a un occasionnel.
M. Vaillancourt (Orford): II y en a eu quatre, il y en a eu
cinq.
M. Clair: Quatre ou cinq personnes. Je pense qu'il faut mettre
cela dans une juste perspective. Quand le maire de Coaticook laisse entendre
que la perte de ce centre de service de la Régie de l'assurance
automobile du Québec, c'est la perte d'un atout majeur pour le
développement de la région, les services gouvernementaux,
n'exagérons rien. Je comprends que c'est toujours difficile pour une
ville, quelle qu'elle soit, d'accepter la fermeture d'un bureau. J'ai eu
à vivre, dans mon comté, la fermeture du bureau du
ministère des Terres et Forêts, à Drummondville. Jamais un
gouvernement n'avait eu le courage de fermer le bureau du ministère des
Terres et Forêts à Drummondville. Que voulez-vous, le
ministère des Terres et Forêts à Drummondville... C'est
vrai qu'il y a encore du boisé dans la région immédiate de
Drummondville, mais est-ce que cela justifie vraiment la présence, le
maintien... Cela n'a pas été facile. Mon maire n'a pas
aimé cela. Des électeurs n'ont pas aimé cela.
Effectivement, il y a des clients du ministère des Terres et
Forêts dans la région immédiate de Drummondville, mais cela
se justifiait bien davantage qu'il soit situé à Victoriaville.
C'est la décision qui a été prise: concentrer les
activités à Victoriaville.
Pour mes électeurs qui ont à se déplacer une ou
deux fois par année pour le crédit forestier ou pour des droits
de coupe ou toute autre raison, c'est un déplacement additionnel. On ne
peut pas maintenir un bureau uniquement parce que cela demande un certain
courage politique de le fermer. C'est la décision que la régie a
prise et que
je soutiens pleinement tout en étant bien conscient que, pour le
député, ce n'est pas facile d'appuyer cette décision.
M. Vaillancourt (Orford): Quels sont les critères de la
régie pour fermer le bureau? Est-ce que ce sont les critères
initiaux de 1500...
M. Clair: II y a les critères de distance aussi et des
critères d'isolement. Par exemple, il était question de fermer le
bureau de Ville-Marie dans le Témiscamingue. Le bureau de Ville-Marie a
un nombre moins important de transactions, probablement, que celui de
Coaticook. Quand on regarde la carte routière, on se rend vite compte
que le bureau suivant est très loin par rapport à Ville-Marie,
à partir du Témiscamingue. Vous savez à quel point c'est
une région isolée. La régie a décidé de
maintenir ouvert ce bureau-là même si ce n'était pas facile
à décider.
Par contre, il y avait un bureau au Cap-de-la-Madeleine et un autre
à Trois-Rivières; on ne peut pas maintenir deux bureaux comme
cela à proximité l'un de l'autre.
Vous parlez des critères. On n'a pas mis un critère en
disant: C'est 21,5 milles. Si c'est 22 milles, on n'embarque pas. On a
essayé de tenir compte de cela, d'une amélioration, de faire la
balance des avantages et des inconvénients, les avantages que les
citoyens de la région vont avoir par rapport aux inconvénients
qu'ils vont subir et par rapport au coût aussi que cela
représentait. Il nous a semblé dans ce cas, il a semblé
à la Régie de l'assurance automobile et il me semble à
moi-même que cette décision se justifie même si elle peut
être débattable, discutable. Le gouvernement et le conseil
d'administration de la Régie de l'assurance automobile... Vous avez
été ministre vous-même, vous savez ce que c'est: gouverner,
c'est décider. On ne peut pas ne pas faire de choix, à un moment
donné.
M. Vaillancourt (Orford): Je ne suis pas complètement
d'accord sur tous les arguments que le ministre me donne, parce que je pense
qu'on aurait dû donner une chance à un bureau qui a eu un total
d'examens de 2261 en 1980; en 1982, ce chiffre est tombé à 1226,
mais peut-être qu'en 1983, il y en aura 1600 ou encore 2000. Je ne sais
pas si ce n'est pas un peu prématuré de fermer ce bureau et de se
baser seulement sur le chiffre de 1982. On aurait peut-être dû
établir une moyenne des trois années et ,on aurait
dépassé le chiffre de 1500 qui est le critère de la
régie.
M. Clair: Oui, mais je ne veux pas être...
M. Vaillancourt (Orford): À moins que vous n'ayez des
données vous indiquant que cela va aller en décroissant au lieu
d'aller en augmentant.
M. Clair: C'est justement. Quand on regarde la
démographie, les gens ne se présenteront pas deux fois pour
obtenir un permis de conduire pour le simple plaisir de le maintenir ouvert.
Quand on regarde les courbes démographiques, on sait très bien
que des nouveaux venus pour demander des permis de conduire... Le "baby boom",
c'était à mon époque, l'après-guerre. Les gens de
ma génération ont leur permis de conduire. Quand on regarde les
gens qui sont susceptibles de se présenter pour obtenir un permis de
conduire, en termes démographiques, on sait qu'on ne s'en va pas vers un
accroissement. Le problème dans le transport scolaire, le
problème dans les écoles, la diminution de la clientèle,
c'est un problème qu'on vit, pas seulement dans les bureaux
émetteurs de la Régie de l'assurance automobile du Québec,
mais dans les écoles, dans le domaine du transport scolaire. On le vit
partout, ce problème. Il y a une diminution de la clientèle
éventuelle.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien le ministre, il
n'y a aucune possibilité que le ministre demande à la
régie de réviser sa décision concernant le bureau de
Coaticook...
M. Clair: J'ai révisé ce dossier à plusieurs
reprises...
M. Vaillancourt (Orford): ..en tenant compte des années
précédentes, 1980 et 1981, qui ont dépassé les
critères sur lesquels la régie s'était basée pour
le mettre dans le paquet des autres bureaux, pour le fermer.
M. Clair: J'ai révisé ce dossier à plusieurs
reprises avec la Régie de l'assurance automobile parce que, justement,
il y avait beaucoup de représentations qui nous étaient faites
sur cela, mais je dois vous dire qu'en toute honnêteté - j'ai eu
l'occasion de le dire à au moins trois reprises à CHLT-TV et au
journal La Tribune - je ne demanderai pas à la Régie de
l'assurance automobile de modifier sa décision là-dessus.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce qu'il y a d'autres bureaux qui
ont été fermés ou que vous avez
décidé...
M. Clair: Oui, il y a celui de Cap-de-la-Madeleine, de
Chicoutimi...
M. Vaillancourt (Orford): Un instant. Je vais poser ma question
différemment. J'ai lu
le rapport et il y avait plusieurs autres bureaux qui devaient fermer.
Après révision du dossier, est-ce qu'il y a eu des bureaux que la
régie a décidé de maintenir ouverts?
M. Clair: Oui, il y a des bureaux sur lesquels on a
décidé de réviser notre position.
M. Vaillancourt (Orford): Le ministre pourrait-il me les
nommer?
M. Clair: Si ma mémoire est bonne, il y a Ville-Marie
où la décision a été révisée, il y en
a un dans Portneuf...
M. Vaillancourt (Orford): Je ne parle pas des émetteurs
privés. (20 h 30)
M. Clair: Alors, voici les trois cas où il y a eu des
décisions de révisées, et vous verrez que ce ne sont pas
du tout des décisions politiques. Deux cas que nous avons
révisés, c'est Portneuf, Lachute, qu'on avait envisagé de
fermer et on a finalement modifié la décision, et le
troisième, c'est Ville-Marie.
M. Vaillancourt (Orford): Quels sont les critères qui sont
différents de ceux de Coaticook pour que la régie ait
révisé Lachute, Ville-Marie et Portneuf, et qu'on ait
décidé de les maintenir?
M. Clair: Des raisons de distance et d'isolement essentiellement,
et de volume de transactions. Dans le cas de Ville-Marie, cela me paraît
évident qu'il serait difficile de forcer les gens à passer leur
permis de conduire en Abitibi ou à Hull, ce qui serait très loin.
Dans le cas de Portneuf, c'est à Saint-Raymond de Portneuf à
cause de l'arrière-pays desservi jusqu'à
Rivière-à-Pierre et tout ce coin.
M. Vaillancourt (Orford): Quelles sont les distances?
M. Clair: Je n'ai pas cela avec moi, mais vous connaissez le
Québec aussi bien que moi. Vous savez que la distance entre Sherbrooke
et Coaticook est d'environ 22 milles sur un excellent réseau routier,
alors que Ville-Marie doit être à environ 200 milles de...
M. Vaillancourt (Orford): Je comprends que Ville-Marie est
éloignée.
M. Clair: Combien? À 100 milles de Rouyn?
M. Vaillancourt (Orford): Non, mais...
M. Clair: Entre Saint-Raymond de Portneuf et Québec, il y
a environ 40 milles, et le troisième, j'ai dit que c'était...
M. Vaillancourt (Orford): Lachute.
M. Clair: Lachute. Encore là, c'est qu'il y a un
arrière-pays important qui fait que les distances nous sont apparues
finalement trop grandes.
Je ne nie pas que c'est un peu l'exercice d'un pouvoir
discrétionnaire de la Régie de l'assurance automobile, mais on a
essayé de tenir compte au maximum des besoins de tout le monde. Cela
dépendait aussi si on pouvait implanter avantageusement un
émetteur privé ou pas, du nombre de transactions dans le bureau
donné, mais aussi dans ceux qui sont en périphérie pour
savoir quelle est la distance par rapport aux autres émetteurs. Nous en
sommes venus à la conclusion que, dans le cas de Coaticook, il n'y avait
pas de raison de... À 22 milles de Sherbrooke, cela donne quelque 30
kilomètres.
M. Vaillancourt (Orford): C'est la distance entre les bureaux,
mais la population qui était desservie par Coaticook, qui venait... On a
aussi un arrière-pays à Coaticook parce qu'on va jusqu'à
la frontière américaine; c'est un arrière-pays. Donc, les
personnes qui demeurent dans les villages qui sont le long de la
frontière américaine du Vermont et du New Hampshire doivent se
rendre maintenant à Sherbrooke. Pour venir à Coaticook, cela
donnait environ 30 ou 35 milles et là, elles auront 22 milles de plus
à parcourir.
M. Clair: Absolument. Mais, encore une fois, j'insiste
auprès du député là-dessus: On fait cela une fois
dans sa vie habituellement; on ne se présente pas tous les ans pour
obtenir un permis de conduire et subir un examen de conduite. Quant aux
étudiants, il n'y a pas d'université à Coaticook et il n'y
a pas de cégep; le cégep est à Sherbrooke. La plupart des
services gouvernementaux sont à Sherbrooke pour desservir
effectivement... Et souvent pour des besoins qui sont plus fréquents
qu'une fois dans sa vie. Je pense qu'il faut mettre cela dans sa juste
perspective. Ce n'est pas dramatique comme déplacement d'avoir, une fois
dans sa vie, à faire 22 milles de plus pour obtenir un permis de
conduire. Je ne nie pas qu'effectivement cela fait 22 milles de plus, cela est
sûr, mais c'est une fois dans sa vie.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, il n'y a aucune
possibilité de révision pour maintenir le bureau de Coaticook
ouvert.
J'ai une autre question: Est-ce que le ministre pourrait me dire quels
seront les services qui seront donnés par l'émetteur privé
et à quel endroit ils seront situés? Est-
ce que ce sera dans une caisse populaire ou dans un autre endroit? Les
caisses populaires ferment à 15 heures et, à bien des endroits,
cela n'a pas été pratique parce que les caisses ferment de bonne
heure, tandis qu'un bureau privé pourrait être ouvert selon les
besoins de la population.
M. Clair: II n'y a pas eu de choix définitif de fait quant
au mandataire qui sera l'émetteur privé à Coaticook.
Maintenant, les services qu'il offrira seront les mêmes que tous les
autres émetteurs, à savoir le renouvellement des plaques
d'immatriculation et de tout ce qui tourne autour de cette question: transfert,
immatriculation, renouvellement d'immatriculation. Quant aux heures
d'accessibilité, si c'est une caisse populaire, comme c'est le cas
présentement... Il me semble qu'il y a déjà une caisse
populaire qui est émettrice à Coaticook. À supposer
qu'elle soit définitivement choisie comme émettrice, elle aura
les heures d'ouverture des caisses populaires. Les caisses populaires ont des
heures d'ouverture largement concurrentielles avec les heures d'ouverture des
bureaux des services gouvernementaux.
M. Vaillancourt (Orford): Plusieurs se plaignent que, lorsqu'on
établit les bureaux dans les caisses populaires, étant
donné qu'elles ferment à 15 heures, 15 h 30 ou 16 heures, il y a
des transactions qui doivent être faites bien après cela. Quand
les garagistes veulent faire des transferts, si le bureau ferme à 15
heures, ça ne leur donne pas beaucoup de temps, après le
dîner, pour conclure la vente de l'automobile et faire le transfert,
tandis que, si les bureaux ferment à 16 h 30 ou à 17 heures,
ça leur donne un peu plus de temps.
M. Clair: Rien ne les empêche de fonctionner avec
l'immatriculation temporaire, à ce moment-là.
M. Vaillancourt (Orford): Peut-être.
M. Clair: Pour le renouvellement, comme, j'imagine, le
propriétaire du véhicule automobile va recevoir son avis de
renouvellement au moins un mois et demi à l'avance, il peut facilement
prévoir son déplacement vers l'émetteur privé.
M. Vaillancourt (Orford): Ce n'est pas ça que je veux
dire, je parle des transferts.
M. Clair: Je vous dis que, sur la question des transferts, il y a
possibilité...
M. Vaillancourt (Orford): Un type qui s'achète une
automobile doit faire transférer sa plaque d'immatriculation sur sa
nouvelle voiture.
M. Clair: Ce que je vous réponds là-dessus, c'est
qu'il y a possibilité, à ce moment-là, de fonctionner avec
l'immatriculation temporaire. Remarquez que, encore là, ça ne se
produit pas plusieurs fois par jour que quelqu'un achète un
véhicule automobile à 15 heures, que la caisse populaire est
fermée, et qu'il peut en prendre livraison immédiatement.
J'admets que ça arrive...
M. Vaillancourt (Orford): Qu'est-ce que ça veut
dire...
M. Clair: ...mais, pour prévoir ça, il y a la
possibilité de fonctionner par l'immatriculation temporaire.
M. Vaillancourt (Orford): Qu'est-ce que ça veut dire
l'immatriculation temporaire?
M. Clair: C'est la possibilité pour le garagiste
d'émettre une immatriculation temporaire au coût de 6 $ pour dix
jours.
M. Vaillancourt (Orford): Pour dix jours.
M. Clair: Ce qu'on est en train de faire là-dessus... Vous
vous souvenez qu'à une certaine époque, un certain nombre de
garagistes avaient reçu le privilège de pouvoir immatriculer,
mais tous les garagistes ne pouvaient pas le faire. Ce qu'on est en train de
faire, c'est qu'il n'y aura plus de privilégiés; tous auront
accès à l'immatriculation temporaire.
M. Vaillancourt (Orford): Une dernière question. Quand le
bureau va-t-il fermer à Coaticook? Est-ce que c'est
déterminé ou si c'est à déterminer?
M. Clair: D'ici quelques semaines.
M. Vaillancourt (Orford): Cela veut dire quoi?
M. Clair: Cela veut d'ici quelques semaines. On attendait que la
période de pointe du renouvellement de l'immatriculation soit
passée. Elle est passée et j'imagine que c'est une question
d'installation de lignes téléphoniques à un endroit, de
débranchage du téléphone à l'autre endroit et de
voir à rapatrier ces gens à Sherbrooke.
M. Vaillancourt (Orford): On a annoncé dans le journal La
Tribune que ce bureau fermerait au mois d'août. Est-ce que c'est
exact?
M. Clair: Je ne peux pas vous confirmer la date exacte. Il faudra
qu'on vérifie, on pourra vous donner l'information si vous le voulez,
mais, selon la présidente de la régie...
M. Vaillancourt (Orford): J'aimerais avoir l'information parce
que les gens me le demandent et je ne sais que leur répondre.
L'émetteur privé qui va remplacer le bureau est-il choisi?
M. Clair: J'ai dit non tantôt.
M. Vaillancourt (Orford): II n'est pas encore choisi.
M. Clair: Je ne le pense pas. Si la caisse populaire veut
continuer, elle va pouvoir le faire, mais, si elle ne veut plus, parce qu'il
arrive que des caisses changent d'avis, on aura un émetteur
privé.
M. Vaillancourt (Orford): À Coaticook, je pense que la
caisse populaire ne fait pas l'immatriculation parce qu'on avait un bureau
gouvernemental. La caisse populaire, chez nous, n'émet pas de
renouvellement.
M. Clair: Non, mais il y a des caisses populaires
environnantes...
M. Vaillancourt (Orford): Oui, mais ce n'est pas celle de
Coaticook. Les seules caisses populaires qui peuvent émettre des
renouvellements sont à Sherbrooke ou à Magog, mais pas à
la caisse populaire de Coaticook.
M. Clair: C'est pour ça que je vous dis que le choix
définitif de l'émetteur privé, à ma connaissance,
n'est pas encore fait. Vous avez raison de souligner qu'il faudrait que
ça se fasse le plus rapidement possible.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce qu'on pourrait me fournir
l'information, à savoir quand le bureau va fermer et à quel
endroit il sera...
M. Clair: La présidente de la Régie de l'assurance
automobile vous entend, elle va se faire un plaisir de vous donner ces
informations par écrit au cours des prochains jours.
M. Vaillancourt (Orford): Merci. Je n'ai pas d'autres
questions.
M. Clair: Parfait. Merci.
Si on revient au programme 1, le député de Laporte avait
posé un certain nombre de questions, ce matin, et je voudrais lui donner
les réponses. D'abord, dans une des toutes dernières questions,
il avait fait référence à des travaux pour 28 000 000 $
dans le métro de surface. Probablement qu'il utilisait la page 1 d'un
tableau - ce n'est pas paginé - qui s'intitule Transport terrestre des
personnes, sommaire, programmes 1 et 2, transfert, année
financière 1983-1984. Je voudrais simplement lui signaler qu'il y avait
une erreur de frappe, si on veut. Les 28 000 000 $ semblaient apparaître
à métro de surface, alors qu'à métro de surface, on
aurait dû voir simplement le blanc de la page, puisque 28 000 000 $,
c'était le total des subventions aux immobilisations payées
à 100%; les 55 210 000 $ sont les subventions en ce qui concerne le
métro initial payées à 60%. C'était dans le
préambule d'une de vos questions. On ne comprenait pas ce que vous
vouliez dire. Maintenant, on le comprend mieux.
M. Bourbeau: Les 55 000 000 $ représentent 60%.
M. Clair: C'est cela. Les 28 000 000 $, c'est 100%, même si
c'est en ligne avec 3.3, métro de surface. C'est mal aligné.
M. Bourbeau: C'est le service de la dette annuelle que
coûte au gouvernement le financement du métro depuis le
début, si je comprends bien.
M. Clair: Les 60%, c'est 55 000 000 $, le métro initial.
Depuis qu'on paie 100%, on a budgétisé 28 000 000 $ sur ce qui
est payé à 100%.
M. Bourbeau: Sur combien d'années? M. Clair:
Quarante ans, il me semble.
M. Bourbeau: Les financements là-dessus sont faits par la
CUM, je crois.
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Ce sont des financements de cinq ans, de dix ans, de
combien de temps?
M. Clair: Cela dépend du marché. Je ne pourrais pas
vous donner la décomposition. Il y a du financement de cinq, de dix, de
vingt ans, c'est variable.
Si vous permettez, est-ce que je comprends que vous n'aurez pas d'autres
questions sur la Régie de l'assurance automobile?
M. Bourbeau: Non, au contraire.
M. Clair: Vous allez en avoir d'autres.
M. Bourbeau: On n'a même pas commencé encore.
M. Clair: D'accord, ce n'était que pour savoir.
M. Bourbeau: Le député d'Orford a commencé,
mais j'ai des questions à poser.
M. Clair: Parfait.
M. Bourbeau: Vous ne pensez pas, M. le ministre, qu'on aurait
dérangé Mme Sotiau seulement pour cinq minutes. Le
député d'Orford a pris une demi-heure.
M. Clair: J'aime mieux cela. Je pensais que vous alliez dire:
Seulement pour Coaticook. Votre collègue...
M. Bourbeau: Non, jamais...
M. Clair: ...ne vous aurait pas apprécié.
M. Bourbeau: ...je ne me serais permis cela, M. le ministre;
voyons donc!
M. Vaillancourt (Orford): Je surveillais ses paroles.
M. Clair: J'ai l'impression qu'il l'a prise juste à temps,
la courbe.
M. Bourbeau: Que le ministre me fasse confiance!
M. Clair: Sur d'autres questions qu'avait posées le
député en ce qui concerne les lettres-contrats pour le rapport de
conjoncture sur la recherche et le développement en transport, je vous
en donne une copie et vous la transmettrez au député.
M. Bourbeau: J'avais compris que le rapport de ces experts nous
parviendrait bientôt.
M. Clair: Oui, il sera rendu public le 20 mai, dès qu'il
sera disponible. Par ailleurs, en ce qui concerne la répartition des
effectifs permanents par région, le député avait
demandé - et cela avait suscité de la suspicion dans mon esprit -
comment il se faisait qu'il y avait un accroissement des effectifs dans la
région de Drummondville. Cela m'avait agacé un peu parce qu'il y
avait quelque chose de malicieux dans la question du député. Le
député n'était pas malicieux, mais sa question
l'était.
M. Bourbeau: Question de règlement, M. le
Président. Le député de Laporte n'a rien de malicieux dans
ses questions. C'était tout à fait de bonne foi.
M. Clair: J'ai la réponse. Comme disait le curé de
chez nous: Trop innocent pour faire des choses...
M. Bourbeau: Disons que je n'ai rien compris.
M. Clair: J'ai l'explication. Cela provient essentiellement de
l'intégration du personnel de l'Office des autoroutes du
Québec. On voit que, dans la région de Sherbrooke, il y a
un ajout de onze personnes. Dans la région de Drummondville, qui couvre
effectivement une partie de l'autoroute des Cantons de l'Est qui s'étend
jusqu'à Waterloo, qui appartient au district de Waterloo, cela
relève du bureau régional de Drummondville. Là, il y en a
49; pour le sud de Montréal, il y en 67; Montréal, 209 et le nord
de Montréal, 176. Si vous voulez la décomposition, je peux
transmettre le tableau au député. Par ailleurs, en ce qui
concerne...
M. Bourbeau: ...à l'Office des autoroutes du Québec
avant. (20 h 45)
M. Clair: C'est cela. Par ailleurs, en ce qui concerne les
salaires des employés permanents du COTREM, effectivement, comme je
l'avais indiqué, la somme de 344 000 $ ne comprenait pas l'ensemble des
salaires de tous les employés qui sont physiquement et principalement
affectés au COTREM. Il y en a un bon nombre qui apparaissent au
programme 5, élément 1, et au programme 1, élément
1; il y en a six, en fait, ce qui fait que le budget total des traitements du
personnel présentement affecté au COTREM est de 767 000 $
plutôt que les 344 000 $, il me semble, avancés ce matin.
L'explication, comme je l'ai dit, si je reviens à l'exemple de M.
Lemieux, c'est qu'il y a des personnes qui font autre chose à
l'occasion, mais qui sont principalement affectées là. Afin de
présenter le tableau le plus complet, je peux l'envoyer au
député. Je pense que vous aviez la liste.
M. Vaillancourt (Orford): Personne n'a perdu son emploi lorsque
vous avez transféré...
M. Clair: L'Office des autoroutes?
M. Vaillancourt (Orford): ...l'Office des autoroutes au
ministère des Transports?
M. Clair: Non, mais ce qu'on fait, c'est que, dans les districts
affectés par l'intégration de l'Office des autoroutes au
ministère des Transports, on a, à toutes fins utiles,
bloqué le recrutement de nouveaux effectifs, afin de se donner le temps
d'utiliser au mieux les ressources humaines existantes.
Je pense qu'il n'y avait pas d'autres questions en suspens. Il y en a
d'autres peut-être, mais les gens qui m'accompagnent ont pris des notes
et transmettront les réponses, au mieux de leur
disponibilité.
Le Président (M. Champagne): Le député de
Bellechasse avait aussi une question sur le programme...
M. le député de Bellechasse.
Commande d'autobus des commissions de
transport
M. Lachance: M. le Président, je devrais être assez
bref. Ma question fait référence à un article de journal
dont j'ai pris connaissance récemment. J'étais un peu surpris,
pour ne pas dire étonné, d'apprendre qu'il y avait actuellement
un recensement chez les commissions de transport au Québec pour
connaître leurs besoins futurs en véhicules du genre autobus. On
sait qu'une opération semblable fut effectuée il y a quelques
années. Cela avait eu comme résultat l'établissement d'une
usine, je crois, à Saint-Laurent, pardon, à Saint-Eustache, de
General Motors, pour la construction de 1200 à 1400 véhicules.
J'aimerais savoir du ministre si cette information dont nous avons pu prendre
connaissance récemment est exacte. Si oui, est-ce que le recensement est
terminé? Quelle est l'ampleur des besoins révélés
par ce recensement? Quelle est la réaction du ministère des
Transports par rapport aux commissions de transport?
M. Clair: Effectivement, M. le Président, il y a une
démarche qui a été entreprise. Je pense que la
précédente commande d'autobus couvrait les besoins jusqu'en 1983
inclusivement. Ce qui est en train de se faire, on peut appeler cela un
recensement, c'est un travail avec les commissions de transport pour tenter de
cerner leurs besoins des années 1984, 1985 et 1986, afin de
procéder, s'il y avait lieu, à un nouvel achat regroupant les
commandes. Le recensement est en cours, il n'est pas terminé. Les ordres
de grandeur des besoins en autobus urbains ne seront cependant certainement pas
comparables à ceux de la première commande. On peut parler au
pifomètre, si on veut, actuellement, mais l'ordre de grandeur serait
quand même raisonnable, soit entre 300 et 500 véhicules. Tels
pourraient être les besoins des années 1984, 1985 et 1986. Je
pense que c'est un travail utile qu'on peut et qu'on doit poursuivre, mais les
conclusions ne sont pas encore tirées, c'est un travail qui est en train
de s'effectuer.
M. Lachance: Sans pousser plus loin, M. le Président,
est-ce que le ministère aurait l'intention d'aller en appel d'offres ou
en soumissions, comme il l'a fait la première fois, ou bien de
s'adresser à un fabricant qui est déjà en place?
M. Clair: C'est une décision qui devra être prise
par les autorités gouvernementales à ce moment. Je pense que,
quelle que soit la décision qui sera prise, il y a avantage dès
à présent à essayer d'évaluer les besoins de
renouvellement de la flotte des commissions de transport pour les années
1984, 1985 et 1986, en espérant que cela ait des retombées
économiques aussi positives que possible au Québec.
M. Lachance: M. le Président, je dois vous avouer que ma
question n'était pas tout à fait
désintéressée puisque, dans le comté de
Bellechasse, il y a une firme qui fabrique des autocars de luxe - ce n'est
peut-être pas le même type de véhicules - qui s'appelle
Prévost Car et dont certains véhicules circulent aussi loin qu'en
Arabie et Hawaï.
M. Clair: M. le Président, Prévost Car est
effectivement de plus en plus reconnu comme un excellent manufacturier
d'autobus de type "charter", c'est le fameux "Mirage". On y a également
développé un autobus interurbain, le "Marathon", dont un
exemplaire est présentement en service chez Voyageur. Je vous avoue que
je suis loin d'être désintéressé également
quant au renouvellement de la flotte du transport interurbain par les
transporteurs interurbains. On estime que le marché au Québec est
d'environ 60 véhicules par année, c'est l'ordre de grandeur des
véhicules "charter" et des véhicules interurbains. On sait
également qu'au cours des récentes années, les
transporteurs interurbains n'ont pas renouvelé leur flotte à un
rythme important, qu'il y aura des commandes importantes qui devront être
passées au cours des prochaines années. Le travail que nous
menons présentement sur toute la question du transport interurbain,
c'est une dimension qui est présente dans notre esprit. Je vous le dis
comme je le pense. Prévost Car parvient à vendre des autobus en
Californie, ailleurs aux États-Unis, en Arabie et un peu partout dans le
monde. Il m'apparaîtrait un peu normal que le marché de base, qui
est le marché du Québec, puisse être ouvert au moins
à Prévost Car.
Le Président (M. Champagne: M. le député de
Laporte, sur le programme 1.
M. Bourbeau: M. le Président, si tout le monde est
d'accord, je voudrais tout simplement reprendre un peu la question du
député. Pour ne pas faire du coq-à-l'âne, aussi bien
terminer celle-ci sur la question de l'achat global d'autobus. J'ai eu
connaissance particulièrement de la première commande, qui avait
été passée en 1976-1977. J'ai vécu
l'expérience d'une commission de transport qui s'est retrouvée
avec un excédent considérable d'autobus à la suite de
cette commande globale. Je ne veux pas en faire une question de politique, sauf
pour ce qui est du fait de regrouper des achats d'autobus. Le principe peut
être intéressant si on peut vraiment avoir des rabais sur le
volume. Là où on a fait une grave erreur la
première fois, c'est qu'on s'est trompé dans l'estimation du
nombre d'autobus dont on avait besoin. Ce qui s'est passé, c'est que le
ministère a communiqué à ce moment avec les P.-D.G. des
commissions de transport, qui ont donné - c'est le cas pour la rive sud
de Montréal - personnellement ou, en tout cas, sans consulter les
municipalités et les contribuables, des chiffres qui excédaient
de beaucoup la réalité, de sorte qu'à la CTRSM, on s'est
retrouvé avec environ 100 autobus de trop - de l'aveu même du
P.-D.G. après coup - sur une commande de 160 autobus. J'affirme que
c'est le P.-D.G. qui a déclaré en public qu'il y en avait 90 de
trop. De là à aller à 100, nous, on pensait que
c'était 100. Subséquemment, la CTCUM en a pris une partie,
à un moment donné, encore qu'il a fallu payer deux fois la taxe
de vente. Il y a eu des pénalités pour la rive sud. Ce que je
voudrais dire, c'est que souvent, dans ces évaluations, si on se fie
uniquement aux fonctionnaires, il y a des fonctionnaires en place parfois dans
les commissions de transport qui ont - pour employer une expression courante -
les yeux plus grands que la panse. C'est qu'ils voudraient bien avoir beaucoup
d'autobus et cela parce qu'il paraît que cela fait très chic dans
les réunions des P.-D.G. de dire qu'on a plus d'autobus qu'un autre.
Pour ceux qui paient les factures, M. le ministre, cela coûte assez cher.
Je me souviens très bien, à ce point de vue, de la remarque du
maire de Longueuil, qui nous avait expliqué que, chaque fois qu'on
achetait dix autobus, on en avait un gratuitement, du fait de la
réduction. Ce qui nous avait fait dire que, si on en avait acheté
1000 plutôt que 100, on en aurait 100 gratuitement plutôt que d'en
avoir dix gratuitement..
M. Clair: ...on aurait pu prendre les autres après...
M. Bourbeau: Sauf qu'il faudrait bien s'assurer que, même
si on a un rabais de groupe, on en a besoin. La question que je pose, c'est:
est-ce que le ministre peut nous assurer que, cette fois, on fera un inventaire
sérieux des besoins et qu'on ne se fiera pas au pifomètre, comme
disait le ministre tout à l'heure, ou aux désirs et aux
rêves de quelques individus qui ne représenteraient pas
nécessairement la pensée ou les besoins réels des
commissions de transport?
M. Clair: Premièrement, juste aux fins de scruter
l'histoire, au total, finalement, après cinq ans, en 1983, les
prévisions de la CTRSM seront atteintes. C'était plus en termes
de livraison. S'il est entré... Combien, 90, 100?
M. Bourbeau: II y en avait 160 de commandés.
M. Clair: Et il en est entré combien l'année
où il y a eu un surplus; combien en est-il entré?
M. Bourbeau: II y en avait 30 ou 35 non immatriculés dans
le garage qui ont été revendus à la CTCUM. La CTRSM a
obtenu le report de la livraison de deux ans, pour une année ou deux
années consécutives. Il est possible que, maintenant, les
dernières livraisons soient faites en 1983 ou 1984.
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: II est possible qu'avec...
M. Clair: C'est cela. Et qu'au total, la commande de 160 autobus
sera effectivement et finalement remplie
M. Bourbeau: Non, parce qu'il y en a déjà 30 qui
ont été revendus à la CTCUM en 1980-1981.
M. Clair: Ah oui! C'est 130 par rapport à 160.
M. Bourbeau: Oui, et répartis sur cinq ou six ans au lieu
de...
M. Clair: Cinq ans.
M. Bourbeau: ...trois ans.
M. Clair: De 1978 à 1983.
M. Bourbeau: Au lieu de trois ans.
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: Effectivement, on a réussi à pallier
le problème en retardant la livraison de deux ans, de 1981 à
1983.
M. Clair: Nous sommes conscients du... D'abord, sur les
prévisions, ce que je dois dire aussi, toujours pour des fins
historiques, c'est qu'apparemment - je n'étais pas là, mais
apparemment - cette commande prévoyait le retrait de la CTCUM du
Vieux-Longueuil justement et que cela serait entré en ligne de compte.
Quoi qu'il en soit, je dois vous dire qu'effectivement, à la
lumière de l'expérience acquise au moment de ce premier achat
regroupé d'autobus urbains au Québec, le ministère des
Transports sera encore plus vigilant quant à l'identification des
besoins des commissions de transport.
M. Bourbeau: Tant mieux si l'expérience du passé
peut servir pour l'avenir.
J'aurais toujours, avant de clore le programme 1, une question d'ordre
général: Dans le cahier que le ministre nous a remis,
il y a la liste du personnel politique du ministère. Je pense
qu'il est de tradition de poser une question là-dessus. Est-ce que le
ministre pourrait nous dire comment il se fait qu'il semble que, dans certains
cas, les salaires de ses attachés politiques n'ont pas varié et,
dans d'autres cas, ils ont varié? Est-ce que ce sont des gels dans
certains cas? Est-ce que des attachés ont mal travaillé? Ou
est-ce que le ministre n'était pas satisfait de leur rendement ou...
M. Clair: Ce sont des réajustements. Tout le monde n'a pas
été embauché à la même date; tout le monde
n'a pas exactement le même statut. Il y a eu des modifications qui ont
été apportées par la Commission de la régie interne
de l'Assemblée, notamment en ce qui concerne les personnes qui sont sous
le régime des secrétaires particuliers adjoints et,
également, en ce qui concerne Mme Plante, attachée politique.
M. Bourbeau: Mais ce sont tous des attachés politiques,
d'après la liste que vous nous donnez ici.
M. Clair: C'est que tout le monde n'a pas le même
régime juridique. Il y a des personnes qui ont la sécurité
d'emploi parce qu'elles étaient des fonctionnaires; il y a M. Gauvreau
qui était attaché politique sous l'ancien régime des
attachés politiques, à l'époque où on les appelait
secrétaires particuliers adjoints et où, après un certain
temps en poste dans un cabinet, ils acquéraient la
sécurité d'emploi. Le régime de chacun n'est pas
exactement le même. C'est sûr qu'ils jouent tous le rôle
d'attaché politique.
M. Bourbeau: Est-ce que vous pouvez nommer lesquels ont la
sécurité d'emploi au cabinet?
M. Clair: II y a M. André Ouellet... M. Bourbeau:
Lequel?
M. Clair: J'espère que ce n'est pas l'autre.
M. Bourbeau: L'an dernier, vous avez dit que c'était le
bon; alors...
M. Clair: J'espère que ce n'est pas l'autre. Il y a Mme
Louise Roy qui était fonctionnaire; il y a M. Jean-Pierre Gauvreau qui
est secrétaire particulier adjoint.
M. Bourbeau: Les autres membres de votre cabinet sont des
attachés politiques au sens nouveau du terme.
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: La raison du plafonnement des salaires dans certains
cas, c'est uniquement des réaménagements administratifs.
M. Clair: II y a des réaménagements administratifs
et il y a des décisions du ministre.
M. Bourbeau: Rapidement, est-ce que le ministre pourrait nous
dire quelle est la fonction précise des attachés politiques?
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Est-ce qu'il pourrait nous dire rapidement ce qui...
(21 heures)
M. Clair: Oui, en y allant assez rapidement. M. Girard, comme
chef de cabinet, voit à l'administration générale du
cabinet et s'occupe, je dirais, en particulier du dossier... Un dossier dont il
s'occupe, c'est celui du taxi qu'il suit personnellement. Mme Marie-Lyne
Éthier est mon attachée de presse. M. André Ouellet, comme
attaché politique, s'occupe du dossier du transport scolaire, du
transport en commun en dehors de l'île de Montréal, du transport
maritime, du transport aérien, des pistes cyclables en dehors de
Montréal, du transport ferroviaire, des dossiers de...
M. Bourbeau: ...si je comprends bien.
M. Clair: Vous allez comprendre pourquoi on trouve qu'on n'est
pas si nombreux parfois, lui en particulier. Il s'occupe également des
relations, en particulier, avec le ministère des Transports du Canada
dans tous les dossiers de relations fédérales-provinciales, dans
les dossiers où le fédéral a une juridiction
prépondérante, le dossier des infrastructures
aéroportuaires dans le nord du Québec, la desserte maritime des
Îles-de-la-Madeleine, de la Côte-Nord, etc., tout ce qui concerne
ce dossier.
Mme Yolande Plante s'occupe du réseau routier à l'ouest.
Si vous tracez une ligne au Québec à partir de la rivière
Saint-Maurice et de la rivière Saint-François sur la rive sud du
Saint-Laurent, Mme Plante s'occupe du réseau routier à l'ouest de
la rivière Saint-François et de la rivière Saint-Maurice,
tandis que M. Jean-Pierre Gauvreau s'occupe du réseau routier à
l'est de ces mêmes rivières.
M. Bourbeau: Cela veut dire la région des Cantons de
l'Est, tout ça?
M. Clair: Oui, c'est ça, mais la rivière
Saint-François et la rivière Saint-Maurice, c'est une limite
géographique; les comtés se divisent en deux de chaque
côté.
En ce qui concerne Mme Martine
Savard, elle s'occupe des dossiers reliés à la
Régie de l'assurance automobile du Québec, au camionnage en vrac,
à la révision de l'ordonnance générale du
camionnage; elle est responsable des dossiers de liaison avec toutes les
associations du camionnage, des écoles de conduite, de l'association
nationale des postes de vrac, des postes de courtage.
M. Bourbeau: Lequel de vos attachés politiques a
autorité sur la Régie de l'assurance automobile?
M. Clair: Ni l'un ni l'autre n'a autorité sur la
Régie de l'assurance automobile. C'est la Régie de l'assurance
automobile qui a autorité sur elle-même. Mme Louise Roy, quant
à elle, est responsable de tout le dossier du transport en commun et
également du dossier du transport interurbain; dans le fond, de tous les
dossiers de transport reliés à l'agglomération de
Montréal. Elle s'occupe également des dossiers de recherche et de
développement et de la condition féminine. Elle travaille
désespérément à doubler le nombre de cadres
féminins au ministère des Transports. On en a une et elle
rêve, le jour où elle quittera le ministère, d'être
parvenue, avec le sous-ministre et sa bonne volonté, à doubler le
personnel féminin. On fait des blagues, mais il y a effectivement, au
niveau de chaque cabinet, une attachée politique qui est responsable des
dossiers de la condition féminine.
M. Bourbeau: C'est la Lise Payette du ministère.
M. Clair: Par ailleurs, je ne sais pas qui est responsable des
évacuations en cas d'incendie. C'est la secrétaire du chef de
cabinet, Mme Louise Lévesque, qui est responsable de la
sécurité en cas d'incendie. M. Richard Vadnais est attaché
politique à mon bureau de comté. Je ne sais pas si ça peut
vous donner une idée du travail.
M. Bourbeau: L'attaché politique au bureau de
comté, physiquement, n'est pas situé au ministère.
M. Clair: Non, il n'est pas situé au ministère, il
travaille dans le comté.
M. Bourbeau: Cela nous éclaire énormément.
Le contrôle des lois et des règlements, c'est dans le programme no
1, je crois, ça aussi.
M. Clair: Au programme 2.
M. Bourbeau: Au programme 2?
Le Président (M. Champagne): Avant de passer au programme
2, est-ce qu'on pourrait disposer du programme 1, M. le député
de
Laporte?
M. Bourbeau: Je pense qu'en ce qui concerne le programme 1, c'est
tout.
Le Président (M. Champagne): Le programme 1, avec tous ses
éléments, est-il adopté? D'accord. Nous en sommes au
programme 2.
M. Bourbeau: Au programme 2...
M. Clair: Je pensais que c'était sur division, M. le
Président...
Le Président (M. Champagne): Ah non!
M. Clair: ...parce que l'Opposition n'est jamais d'accord avec ce
qu'on fait en matière de transport en commun.
Le Président (M. Champagne): M. le ministre, il y a
unanimité et nous passons à l'autre programme.
M. Bourbeau: À ce jour, il n'y a pas eu de
problème.
M. Clair: C'est un beau geste, on mettra une petite étoile
dans votre cahier.
M. Bourbeau: Je n'ai pas dit que tous les programmes seraient
adoptés. Est-ce que les programmes 3 et 4 ont été
adoptés sur division?
Le Président (M. Champagne): Non, vous n'étiez pas
là, c'était unanime.
M. Bourbeau: Le ministre a fait des promesses au
député de Richmond, si je comprends bien?
M. Clair: Pas du tout...
Le Président (M. Champagne): Nous en sommes au programme
2.
M. Clair: Le programme 2.
Contrôle des lois et règlements de
transport
M. Bourbeau: Les agents de sécurité sur les
autoroutes, les bleus, vous avez dit dans vos notes d'ouverture, ce matin,
qu'il est question de les intégrer, possiblement, à la
Sûreté du Québec ou, enfin, je ne sais pas exactement ce
que vous voulez en faire. Ce n'était pas très précis.
Est-ce que vous pourriez nous donner un peu plus de précisions à
ce sujet? Qu'est-ce que vous entendez faire avec ce groupe? Est-ce qu'il est
possible qu'ils demeurent comme ils sont maintenant ou si vous avez pris la
décision de modifier leur statut?
M. Clair: Tout est orienté. En fait, c'est que le
camionnage illégal, au Québec, a pris une ampleur importante et
mine la rentabilité des entreprises de camionnage public. Ce n'est pas
un phénomène nouveau, mais la gravité de la situation pour
eux provient largement d'une baisse de la demande. Donc, il y a une baisse de
la demande en transport également. À ce moment-là, le
camionnage illégal prend d'autant plus d'importance dans la
rentabilité des entreprises.
Ce que nous cherchons, c'est comment on peut parvenir à avoir un
meilleur contrôle sur le transport illégal, comment on peut
rationaliser les opérations, augmenter l'efficacité de la lutte
au camionnage illégal sans augmenter les coûts et même, si
possible, en les réduisant. C'est dans cet esprit que nous sommes
à étudier la possibilité de confier la
responsabilité du contrôle des lois et règlements, donc du
service de l'inspection, à la Sûreté du Québec.
C'est pour cette raison qu'un comité tripartite a été
formé à la fonction publique, parce qu'on sait qu'il y a des
négociations qui sont en cours avec les agents de la paix, à la
suite de la division de l'unité d'accréditation des agents de la
paix en diverses unités d'accréditation; les inspecteurs en
transport en constituent une. Donc, le ministère de la Fonction publique
doit être impliqué. Le ministère de la Justice l'est
également. Ce qu'on analyse présentement, justement, c'est
comment on pourrait avantageusement, tant sur le plan de l'efficacité de
la lutte au transport illégal que sur le plan des coûts
budgétaires, procéder à une rationalisation des efforts et
des effectifs dans ce domaine.
Quant à savoir s'il y a une décision de prise, vu que le
rapport final des trois ministères n'a pas encore été
soumis au gouvernement pour décision, pour l'instant, j'ai
informé les représentants de l'unité
d'accréditation en cause de l'orientation que nous prenions
présentement. Mais quant à savoir quand et comment cela se
passera, est-ce que c'est sûr que cela va se passer? L'orientation est
prise. C'est vers cela qu'on souhaite aller. On veut voir dans quelle mesure
c'est avantageusement faisable.
M. Bourbeau: Combien y a-t-il d'individus concernés?
M. Clair: 219.
M. Bourbeau: Je crois qu'ils sont syndiqués?
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Est-ce que le ministre peut nous indiquer, quelle
que soit la solution retenue, si on va assurer la sécurité
d'emploi de ces gens-là?
M. Clair: La convention collective des agents de la paix sera
respectée totalement. C'est prévu qu'il y a des comités.
Je ne sais pas comment on les appelle. Oui, c'est un comité de relations
professionnelles. Un comité de relations professionnelles est
prévu par la convention collective qui est actuellement, en cours,
prolongée, si on veut, dans les faits. On a l'intention de respecter
toutes nos obligations en cette matière.
Maintenant, vous savez ce qu'est le problème. Dans le fond, c'est
le chevauchement des services des inspecteurs en transport et de la
Sûreté du Québec. C'est un problème qui dure et
qu'il est urgent de régler, à mon avis.
M. Bourbeau: II y a une grande insécurité chez ces
gens-là actuellement, parce qu'ils ne savent pas exactement où
ils vont se retrouver.
M. Clair: Je les ai rencontrés pour leur indiquer
l'orientation que nous avions prise et je pense que cela a été de
nature à les rassurer quant à leur avenir.
M. Bourbeau: Même si le programme 1 est adopté,
est-ce que le ministre me permettrait une question au programme 1? Je l'ai
oubliée tout à l'heure. Enfin, si le ministre ne le veut
pas...
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: II s'agit d'une question relativement au camionnage.
C'est une question qui m'a été posée par un
collègue qui n'est pas ici. Je pense que cela vaudrait la peine de la
poser pour son érudition. C'est assez court. On sait que la
réglementation actuelle cause énormément de
problèmes aux gens de cette industrie et on annonce des changements
imminents. On aimerait savoir si on se propose, par exemple, de modifier ou de
faire disparaître le règlement qui dit que, dans la région
05 on n'a pas le droit d'avoir plus de quatre VR pour appartenir à un
poste d'affectation. Ce règlement, un peu bizarre, cause beaucoup de
problèmes administratifs aux entreprises. Apparemment, il y aurait
beaucoup de plaintes chez certains députés à ce sujet.
M. Clair: Effectivement, cela ne concerne pas l'ordonnance
générale du camionnage, mais la réglementation sur le
camionnage en vrac. Là-dessus aussi, à la suite d'un
séminaire qui a été tenu, il y a un mémoire qui
sera acheminé au Conseil des ministres pour modifier la
réglementation de ce secteur. C'est effectivement une clause qu'il sera
proposé au gouvernement de faire disparaître.
M. Bourbeau: À quel moment vous attendez-vous de proposer
ces changements?
M. Clair: Cela devrait être acheminé au Conseil des
ministres dans les prochaines semaines.
M. Bourbeau: Je vous remercie. Si vous voulez, j'aimerais qu'on
revienne au programme 2 et qu'on parle un petit peu du COTREM. J'aimerais
régler l'affaire du COTREM puisqu'on avait déjà
commencé à en parler ce matin.
M. Clair: Le programme 2?
M. Bourbeau: Oui. Le COTREM, c'est un autre programme. M. le
ministre, je m'excuse, j'ai mélangé les programmes 1 et 2. Est-ce
qu'on peut parler du COTREM même si le programme 1 est adopté?
M. Clair: Je n'ai aucune objection, c'est un peu vous qui
êtes embarrassé.
Conseil des transports de la région de
Montréal (COTREM) (suite)
M. Bourbeau: Cela ne m'embarrasse pas du tout. Si vous ne voulez
pas qu'on en parle, on n'en parlera pas.
M. Clair: Je veux qu'on en parle.
M. Bourbeau: Je crois bien que c'est assez intéressant
d'en parler...
M. Clair: Je veux qu'on en parle.
M. Bourbeau: ...étant donné que M. Lussier est
là. De toute façon, cela n'a pas d'importance; pour autant que je
suis concerné, on l'a déjà adopté. Je pourrai
toujours dire que je ne peux pas revenir sur cette adoption.
Je voudrais revenir sur la question des contractuels dans le COTREM.
Dans le tableau qu'on a eu ce matin, je dirais qu'il y a eu erreur sur le
programme, pour autant que le député de Laporte est
concerné. Enfin! On avait une liste de contractuels autres que Canatrans
et Phaneuf et Gravel et Transurb. Ce sont des individus qui sont engagés
à titre personnel. Est-ce que vous pourriez me donner quelques
explications sur ce groupe? Comment se fait-il qu'il se retrouve dans cette
catégorie?
M. Clair: À l'exception de l'avocat André
Bélisle, les autres personnes sont là depuis le tout début
du COTREM et les contrats ont été renouvelés depuis ce
temps-là d'année en année. Je dois dire là-dessus,
en ce qui concerne le Conseil du trésor, qu'on est justement en train de
se pencher sur un certain nombre de cas comme ceux- là, de personnes
qui, à toutes fins utiles, sont presque devenues des employés
permanents au service du gouvernement. Peut-être qu'à
l'époque, compte tenu de la longueur du mandat, cela aurait dû
être des postes ouverts par concours à la fonction publique.
Maintenant, cela n'a pas été fait. Ce sont des personnes qui ont
le statut de contractuel et qui travaillent au COTREM depuis, dans trois cas,
le tout début. On voit que M. Paul Saint-Jacques a été
engagé en 1975; il était là à l'époque du
BAREM. M. Hargreaves et M. Bolduc sont entrés en 1978, au début
du COTREM. Quand à M. Bélisle, il est venu par la suite, en
1980.
M. Bourbeau: Est-ce que ce sont des contrats à
l'année?
M. Clair: Oui, ce sont des contrats annuels. Il me semble qu'on
vient juste d'en renouveler certains, je les ai vus passer au Conseil du
trésor. Ce sont des contrats annuels.
M. Bourbeau; Est-ce que ces gens ont uniquement un salaire ou
s'ils ont droit à des avantages sociaux? (21 h 15)
M. Clair: Non, ils sont à contrat. C'est un tarif
fixé par le Conseil du trésor, un peu comme pour les autres sauf
qu'au lieu d'être un contrat pour un groupe de personnes, c'est un
contrat qui intervient spécifiquement avec chacune de ces personnes.
M. Bourbeau: Pour revenir aux employés qui sont les...
M. Clair: Au niveau des postes, ils sont considérés
comme des administrateurs, classe IV.
M. Bourbeau: Alors, c'est la partie du COTREM qui n'est pas les
employés permanents du ministère, tous les autres; je crois qu'il
y a 102 employés, d'après la liste que vous nous avez remise, qui
font partie soit de Canatrans, de Transurb ou de Phaneuf et Gravel. Est-ce
exact qu'il y a 102 personnes?
M. Clair: Au 1er avril 1983, c'est exact.
M. Bourbeau: Bon. Ces gens travaillent sur certains dossiers.
M. Clair: Cela ne veut pas dire que toutes ces personnes sont
à temps plein et qu'elles vont être là, en poste, pendant
toute l'année. À une date donnée, vous avez la
photographie du 1er avril.
M. Bourbeau: Pour ce qui est des postes à temps partiel,
il y a uniquement
deux bibliothécaires et deux téléphonistes. Je
pense bien que vous avez besoin des téléphonistes
continuellement, cela ne peut pas être un poste qui sera aboli.
M. Clair: Non, certains des employés professionnels d'une
catégorie ou de l'autre peuvent être là au 1er avril, mais
ils ne sont peut-être plus là depuis. C'est-à-dire que cela
varie. C'est justement...
M. Bourbeau: Cela varie entre quoi et quoi?
M. Clair: Pour le moment, c'est au niveau d'une centaine. Mais,
ce ne sont pas nécessairement les mêmes personnes.
M. Bourbeau: En termes de nombre, l'an dernier, à cette
date-ci, combien en aviez-vous environ?
M, Clair: Environ la même chose. M. Bourbeau:
Environ la même chose. M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Avez-vous des projets pour augmenter l'an prochain
ou est-ce à peu près stable?
M. Clair: Ce que je peux indiquer là-dessus c'est que,
dans la mesure où la planification du métro de surface sera
complétée et dans la mesure où les décisions seront
prises, dans un sens ou dans l'autre, une fois que le dossier du métro
de surface sera complété, cela sera beaucoup plus facile de
réviser les structures, l'organigramme du ministère des
Transports et, à ce moment-là, de voir comment on procède
pour l'avenir. C'est certain que, quand les dépenses d'immobilisation,
tous les dossiers de l'intégration des trains de banlieue et du
métro de surface seront des dossiers terminés au COTREM, les
effectifs vont être considérablement réduits. Il s'agira...
À ce moment-là, on verra un certain nombre d'études que le
ministère jugera avantageux de mener. C'est à ce moment-là
qu'on pourra prendre des décisions. Je pense que, sur le métro de
surface, il y en a environ 60 sur 102 qui sont affectés à
cela.
M. Bourbeau: C'était une de mes questions. Pour la
répartition, la grande partie travaille à la question du
métro de surface, si je comprends bien; à la préparation
des plans du métro?
M. Clair: Non. Ce n'est pas la préparation des plans du
métro. C'était prévu dans l'accord avec la
Communauté urbaine de Montréal que les plans et devis seraient
préparés par le Bureau de transport métropolitain, par le
BTM.
M. Bourbeau: Vous parlez toujours...
M. Clair: Alors, c'est la planification qui a été
faite et qui est en voie d'être complétée au COTREM.
M. Bourbeau: Vous voulez dire que, si le métro de surface
se réalise, c'est le BTM qui va faire les plans et devis...
M. Clair: Qui prépare les plans et devis.
M. Bourbeau: ...et qui va s'occuper de la réalisation
aussi.
M. Clair: Exactement.
M. Bourbeau: Alors là, vous n'êtes pas au stade des
plans et devis, vous êtes au stade de la conception.
M. Clair: Des plans préliminaires.
M. Bourbeau: Qu'est-ce que cela implique?
M. Clair: Cela implique de s'assurer que le concept original peut
fonctionner. C'est une étude de faisabilité et, si voulez, des
dessins généraux et approximatifs de ce que sera le
système une fois construit. Mais ce ne sont pas les plans
d'exécution. Par exemple, pour le matériel roulant, vous pouvez
faire un design approximatif des dimensions, mais ce n'est pas le design
précis, le design d'atelier pour la construction du matériel
roulant. Il y a des étapes là-dedans. Ceci vous permet d'en
arriver, par contre, à évaluer assez précisément
les coûts du système éventuel et d'éliminer ou de
trouver les solutions aux divers problèmes que vous constatez.
M. Bourbeau: Vous parlez de coûts. Justement, j'ai peine
à croire... Il y a combien de temps que vous avez cette équipe
sur le métro de surface, disons une soixantaine de personnes?
M. Clair: II y en a qui sont là depuis longtemps et qui
ont été affectés aux études, je dirais,
conceptuelles du plan de transport en 1979 et qui, par la suite, sont
passés au métro de surface. Pour le métro de surface, les
équipes proprement dites de cette ampleur se sont constituées
après mars 1981 à la suite de l'accord entre le gouvernement et
la CUM, accord qui prévoyait que le gouvernement, par le COTREM, devait
faire exécuter l'avant-projet du réseau de métro de
surface pour les deux lignes 6 et 3.
M. Bourbeau: Cela fait deux ans à peu près
qu'à l'égard du métro de surface, vous avez une
soixantaine de personnes qui font des études préliminaires de
faisabilité. Je trouve que c'est beaucoup de temps et beaucoup d'efforts
de consacrés comme cela. Cela m'apparaît énorme. Est-ce que
ce n'est pas déjà énorme comme investissement pour un
projet dont on ne sait même pas encore s'il va se faire?
M. Clair: Au contraire, M. le Président. Je suis tout
à fait de l'avis contraire. D'abord, c'est évident que la
préparation, la planification des plans préliminaires de
l'avant-projet du métro de surface, c'était à la suite
d'un accord qui était intervenu entre la communauté urbaine et le
gouvernement du Québec. Loin d'être une mauvaise manière de
procéder, au contraire, c'est la façon la plus économique,
à mon humble avis...
M. Bourbeau: Je n'ai pas dit que c'était une mauvaise
façon de procéder. C'est énorme comme travail.
M. Clair: C'est énorme comme travail, mais, comme
coût, si on veut s'assurer qu'on sait ce vers quoi on s'en va et qu'on
n'arrive pas à un résultat comme celui du mât au Stade
olympique, je pense qu'il y a avantage à s'assurer que le travail peut
être fait de cette façon. Si la construction du métro de
surface ne devait jamais se faire, inutile de vous dire que ce serait, à
mon avis, un peu désolant et coûteux, après qu'il y a eu un
accord de signé entre la communauté urbaine et le gouvernement du
Québec, que l'un des cocontractants a dépensé les sommes
prévues dans la planification du projet de métro de surface et
qu'à ce moment, cela a été fait pour rien. Au moins, je
pense que le gouvernement aura tenu ses engagements et que le travail qui a
été fait jusqu'à maintenant permet de mieux
éclairer l'ensemble de ceux qui ont à prendre des
décisions.
M. Bourbeau: Justement, vous dites que vous faites des
études de faisabilité. Quand on fait une étude de
faisabilité, il peut y avoir deux conclusions. Ou bien c'est faisable ou
bien ce n'est pas faisable. Je ne conclus pas d'avance que c'est faisable
puisque vous faites des études. Si c'était faisable, vous ne
feriez pas d'étude. Vous diriez: C'est faisable, on va faire les plans.
Je caricature un peu. Il semble, d'après ce que moi je comprends, que,
dans de très nombreux milieux de la CUM, de la CTCUM, du BTM, on en
vienne à la conclusion que les données essentielles ont
changé depuis le début et qu'effectivement il y a lieu de
remettre en question toute la problématique du métro de surface.
Exemple, la question des coûts. On parlait au départ de
coûts de l'ordre de 70 000 000 $ dans les projets originaux. Aujourd'hui,
on lance des chiffres qui vont entre 300 000 000 $ et 400 000 000 $ pour la
même chose. Est-ce que cela n'est pas de nature à faire en sorte
que les gens qui ont dit peut-être ou qui ont dit oui, au départ,
disent maintenant: II faudrait revoir cela à la lumière des
comparaisons qui peuvent exister avec le métro?
Il y a également d'autres facteurs qui entrent en ligne de
compte. Par exemple, dans les plans originaux, le métro de surface
devait assurer un lien rapide avec le centre-ville en passant par le tunnel
sous le Mont-Royal. Or, subséquemment, on s'est rendu compte que le
tunnel n'est pas utilisable. Tellement pas utilisable que, maintenant, vous
avez changé la direction. Au lieu de se rendre au centre-ville par le
tunnel, non-stop, si je peux dire, vous vous rendez à la station de la
ligne de métro no 2, je crois; il y a une correspondance soit avec la
ligne no 2 ou même avec l'autre métro de surface qui irait plus
tard à Saint-Eustache. Donc, il y a eu un changement important de
vocation, si je peux dire. Ce n'est pas suffisant pour justifier une
complète remise en cause du programme. Êtes-vous encore convaincu
aujourd'hui que le programme est aussi nécessaire et aussi rentable
qu'il semblait l'être au début?
M. Clair: C'est sûr, M. le Président, que la
planification ou le travail qui a été fait jusqu'à
maintenant est de nature à mieux éclairer les décideurs.
Je pense qu'il faut bien comprendre que le mandat qui a été
donné au COTREM prévoyait effectivement une ligne de métro
de surface allant de la station du Collège vers l'est jusqu'à
Pointe-aux-Trembles. En ce qui concerne la pénétration au
centre-ville, effectivement, si on veut revenir à ce concept, le COTREM
est en train d'étudier des options de pénétration au
centre-ville. Ce n'est pas impossible, mais il faut bien comprendre qu'au
départ, ce qui était envisagé, c'était un
métro de surface de la ligne 6 et également celui qu'on appelle
la ligne 3 venant de Deux-Montagnes. Dans la mesure où il y avait deux
métros de surface qui se construisaient simultanément ou en
parallèle, le raccordement, si on veut, se faisait à trois
endroits avec la ligne 6. Il se faisait à la station Sauvé sur la
ligne 2 est. Il se faisait à la croisée de la ligne de
métro de surface, la 3 et la 6, et également à la station
du Collège, à la ligne 2 ouest. Dans la mesure où il
s'agit de regarder maintenant une hypothèse où il n'y a pas de
transformation de la ligne 3 en métro de surface à court terme,
il faut étudier comment on peut faire pénétrer directement
le métro de surface au centre-ville, parce que c'est certainement un des
points d'ancrage importants pour les décisions dans
ce dossier.
Le député dit: Les coûts ont augmenté. Oui,
certainement. D'abord, il y a l'inflation qui a été importante
pendant ce temps, mais cela n'explique pas tout. Deuxièmement, le
concept a été précisé. C'est pour cette raison
qu'il y a des travaux de planification qui ont été faits et je
pense qu'on a eu raison de les faire parce que cela nous permet aujourd'hui de
connaître beaucoup mieux la faisabilité technique, les coûts
associés à cela, les difficultés qu'on peut rencontrer, et
d'être en mesure de prendre une décision éclairée
à ce sujet. Je pense que c'est le contraire qu'on pourrait nous
reprocher si on proposait de s'embarquer dans la construction du métro
de surface sans en connaître les difficultés, les avantages et les
inconvénients. Je pense que c'est normal qu'on ait procédé
ainsi. C'est à l'avantage de tous.
M. Bourbeau: Mais, dans le plan original, le métro de
surface ne devait-il pas se rendre directement au centre-ville par le
tunnel?
M. Clair: L'accord qui est intervenu en 1981 prévoyait ce
qui a été planifié par le COTREM, à savoir du
Collège vers Pointeaux-Trembles.
M. Bourbeau: Oui, mais...
M. Clair: Avant cela, en 1979, effectivement, ce qui était
envisagé, c'était la pénétration de la ligne 6 au
centre-ville, mais l'accord de 1981 prévoyait d'aller du Collège
vers Pointe-aux-Trembles. C'est sur cela actuellement que des travaux sont
effectués afin de mieux cerner la problématique de la
pénétration au centre-ville sans qu'il y ait une conversion de la
ligne 3 en métro de surface.
M. Bourbeau: Le ministre a-t-il pris connaissance des objections
techniques émises par le BTM et par la CTCUM?
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Que pense le ministre de ces objections?
M. Clair: Ce que j'ai indiqué là-dessus - et je le
disais ce matin dans ma lettre ouverte - c'est que je pense que ce n'est pas
seulement un débat technique. C'est une discussion quant aux objectifs
qu'on poursuit. Si on s'entend sur les objectifs à poursuivre, je pense
que les techniciens finiront bien par s'entendre sur l'ensemble de la
problématique. Ce que je trouve dommage... Et là-dessus, je pense
que plusieurs élus que j'ai eu l'occasion de rencontrer à la
Communauté urbaine de Montréal commencent pas mal à penser
comme moi. Ce n'est pas seulement un débat technique. Il n'y a pas une
solution idéale pour la desserte par des moyens de capacité
intermédiaire ou d'autre capacité pour desservir le secteur
est-nord-est de l'île de Montréal. Il n'y a pas une
vérité absolue évidente qui désarçonne tout
le monde. Chacun peut soutenir, sur le plan technique, que son projet à
lui a plus ou moins d'avantages. Dans la mesure où la CTCUM -et je le
dis, sauf tout le respect dû à la CTCUM - va, à la
commission permanente de la Communauté urbaine de Montréal,
mettre en cause un certain nombre d'éléments, sans faire
nécessairement la démonstration que ce qu'elle avance est exact
sur le projet du métro de surface qui propose d'emblée la
construction d'un système léger sur rail dans l'axe de
Henri-Bourassa... J'ai eu l'occasion d'en discuter avec M. Hanigan.
Effectivement, ce dernier ne peut pas fournir de précisions quant
à savoir quelle sorte de coût serait envisagé, combien cela
coûte d'immobilisations, quelles sont les conséquences sur
l'aménagement du territoire dans ce coin, les retombées
économiques possibles. C'est sûr qu'il y a un dossier qui a
été planifié, détaillé, il y a un dossier
avancé sur le plan de la planification avec beaucoup de documents pour
soutenir la présentation. C'est certain que, si vous mettez un projet
qui est dans un tel état de développement en comparaison avec une
idée de desserte... (21 h 30)
J'ai proposé spontanément l'autre jour à quelqu'un
qu'on desserve Montréal-Nord avec des autobus jaunes en voies
réservées sur Henri-Bourassa. À la limite, pourquoi pas?
C'est une idée. On peut émettre des idées, mais je pense
qu'il y a un dossier qui, sur le plan technique, est très avancé,
dont on connaît les faiblesses et les avantages. Je pense que, si on
s'entend toujours sur les objectifs qu'on poursuivait au départ, on
connaît mieux les coûts, on connaît mieux les contraintes, on
est en mesure de prendre une décision plus éclairée en
connaissant mieux le dossier, mais mettre ce dossier uniquement en comparaison
avec d'autres idées... Vous savez, si le SLR était aussi
avancé sur le plan de la planification, d'autres techniciens experts de
Canatrans, de Transurb pourraient eux aussi interroger et trouver des bibites -
passez-moi l'expression - sur tel ou tel élément technique et, de
la même façon, sur le métro souterrain.
Je pense que les commentaires qui ont été formulés
tant par le BTM que par la CTCUM sont jusqu'à un certain point valables,
mais ils sont aussi jusqu'à un certain point très avancés,
très faciles. C'est facile de dire: J'ai une idée; elle est
probablement plus avantageuse que l'autre qui a un projet
détaillé, précis, soumis à
l'analyse et à la critique.
M. Bourbeau: Enfin, tout est une question de coût. Il me
paraît évident que la méthode idéale de voyager dans
le climat nord-américain et surtout canadien, c'est le métro
souterrain. Quand on a la période hivernale, il n'y a pas de
problème de climat. Ensuite, le métro souterrain se rend au
milieu de la densité, au milieu de la population, alors que, dans le cas
du métro de surface, il y a des contraintes constituées par les
emprises ferroviaires.
Le ministre nous dit qu'on est un peu plus en mesure de certifier les
coûts. Je ne reprends peut-être pas ses paroles mot à mot.
Je me pose des questions, parce qu'il y a quatre ans, on a déposé
un projet, le projet de Belleval, qui semblait un projet sérieux, sur
lequel avaient travaillé des experts. On nous disait que le métro
de surface, c'était quelque chose qui coûterait 70 000 000 $.
Aujourd'hui, on a fait des études supplémentaires. On a dit que
cela coûterait entre 300 000 000 $ et 400 000 000 $. On n'a pas encore
fabriqué les voitures. Le matériel roulant, on ne sait pas encore
exactement ce qu'il va être. On a des dessins préparés par
des artistes, mais on ne les a pas encore chiffrés. Peut-être
qu'on a des estimations. Qu'est-ce qui nous dit qu'au lieu de coûter
entre 300 000 000 $ et 400 000 000 $, ce ne sera pas 700 000 000 $ ou 800 000
000 ?
Une chose est certaine, dans le cas du métro souterrain, on
connaît le coût, on en a fait beaucoup, on en a fait
récemment. On dit que cela coûte environ 35 000 000 $ le
kilomètre. Pardon?
M. Clair: 40 000 000 $.
M. Bourbeau: Enfin, 35 000 000 $ ou 40 000 000 $ le
kilomètre. Le métro de surface, on nous dit que, maintenant, ce
serait 13 000 000 $ le kilomètre. Je vous avouerai franchement que je
n'ai aucune confiance en ces chiffres. J'ai vu évoluer les chiffres
depuis quatre ans dans le métro de surface et on n'a pas de base de
comparaison. On n'a pas d'expérience préliminaire. Avez-vous
vérifié les coûts des métros de surface qui se font
ailleurs actuellement? Par exemple, j'aimerais qu'on arrête d'aller en
France et qu'on aille plutôt aux États-Unis où on fait des
expériences semblables. Quant à moi, j'aime mieux me
référer aux expériences américaines qu'aux
expériences françaises. Avez-vous une idée des coûts
des métros de surface qui se construisent actuellement ou qui ont
été construits aux États-Unis?
M. Clair: Oui, on a une idée de cela, par exemple ceux
d'Atlanta, de Washington, de Philadelphie, d'Edmonton. C'est pour cela
que...
M. Bourbeau: Pourriez-vous nous donner une idée des
coûts à ces endroits? Est-ce que cela se compare un peu avec ce
que vous voulez faire?
M. Clair: Je pense qu'on pourrait vous fournir la documentation
là-dessus, mais avant de donner à M. Lussier l'occasion de
préciser...
Le Président (M. Champagne): Je ne sais pas. C'est une
question que je vous pose. Est-ce qu'on ne déborde pas l'étude
des crédits à travers tout cela? Je pose la question et...
M. Clair: Quant à moi, M. le Président, je n'ai pas
l'impression qu'on a commencé encore, mais...
Le Président (M. Champagne): Mais, enfin, c'est parce
que...
M. Bourbeau: Bien quoi, c'est un sujet très important,
c'est le métro de surface. On parle de 400 000 000 $, M. le
Président. Si vous pensez que...
M. Clair: Oui, oui.
Le Président (M. Champagne): Enfin, allez-y.
M. Clair: Oui, oui. Je pense que c'est un sujet important qui se
discute effectivement.
Le Président (M. Champagne): D'accord. Enfin... C'est
parce qu'il reste aussi, je vous le rappelle, les programmes 2, 5, 6, 7, 8 et 9
à adopter.
M. Bourbeau: Oui, et il nous reste encore deux heures et demie,
M. le Président. Il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Champagne): II nous reste à peu
près deux heures.
M. Bourbeau: Bien, M. le Président, on a droit à
huit heures; alors, on avait fait un...
Le Président (M. Champagne): C'est cela. Alors, il faut
terminer vers 23 h 25.
M. Bourbeau: On a commencé à 10 h 30 ce matin, M.
le Président, et...
Le Président (M. Champagne): Non, on a fait le calcul ici
et c'est à peu près vers 23 h 25. D'accord? C'est un
renseignement que je vous donne.
M. Clair: Quand je dis, M. le Président...
M. Bourbeau: Écoutez, c'est un sujet qui est
extrêmement débattu actuellement à Montréal. Je
pense que...
M. Clair: Oui, oui, et qui mérite d'être
débattu, effectivement. Voyez-vous, dans ce que vous dites, je veux
seulement vous convaincre d'une chose, c'est qu'il n'y a pas de
vérité absolue là-dedans. Lorsque, par exemple, vous dites
que, dans le climat nord-américain, la meilleure solution est
peut-être le métro souterrain, je dois vous dire qu'une ville qui
est beaucoup plus froide... Je ne veux pas vous interpréter...
M. Bourbeau: J'ai surtout parlé du Canada, d'ici au
Canada.
M. Clair: Oui, le Canada. Prenons le Canada. Une ville beaucoup
plus nordique que Montréal, Edmonton, a choisi le métro de
surface. Alors, ce n'est pas une vérité absolue que de dire que
le métro souterrain est la meilleure solution. C'est une solution qui a
l'avantage, je dirais, sur le plan politique, de sa propre promotion. Le
métro souterrain a un avantage stratégique, tactique, par rapport
au métro de surface au Québec; c'est que du métro
souterrain, il s'en est construit.
Quand on dit qu'il va circuler dans une partie de l'agglomération
qui est déjà divisée par des voies ferrées et que
l'achalandage, la proximité des stations, les gens qui viendraient
à pied aux stations seraient moins nombreux que... Certains ont
même dit que cela circulerait dans le désert. Mettons cela en
relation avec le métro souterrain, où 85% des usagers viennent au
métro par autobus. Il n'y a que 15% des usagers qui viennent à
pied. Quand on considère le nombre de personnes qui pourraient se rendre
à pied dans les onze stations du métro de surface par rapport aux
cinq stations du métro souterrain de la ligne Saint-Michel-Anjou, on en
arrive dans les deux cas à peu près à 45 000 ou 50 000
personnes qui pourraient se rendre à pied, les usagers potentiels
à pied.
M. Bourbeau: Quel est leur pourcentage?
M. Clair: Je n'ai pas le pourcentage.
M. Bourbeau: C'est parce que vous avez donné un
pourcentage pour le métro; il faudrait donner le pourcentage pour le
métro de surface.
M. Clair: Oui, cela donnerait un niveau comparable.
Une voix: C'est le bassin de population à distance de
marche, ce n'est pas...
M. Bourbeau: Vous avez dit qu'il y en a 15% qui marchent pour le
métro souterrain. À combien est-ce estimé pour le
métro de surface?
M. Clair: Je n'ai pas les chiffres avec moi là-dessus. Ce
que je vous dis...
M. Bourbeau: Alors, on ne peut pas comprendre ce que vous
dites.
M. Clair: Regardez bien. Ce que je vous dis, c'est que 85% des
usagers du métro souterrain y accèdent par autobus et non pas
à pied. Il y en a 15% seulement à distance de marche. Je n'ai pas
la comparaison avec le métro de surface, mais c'est simplement pour vous
dire que, lorsqu'on nous lance en l'air comme cela: Ah! Cela va passer dans un
corridor de transport qui n'est pas densément peuplé sur toute sa
longueur, à ce moment, la vérité n'est pas absolue. Cela
dépend des objectifs qu'on poursuit en matière de desserte,
d'aménagement du territoire, du plus grand territoire desservi, de
l'effet structurant d'un moyen de transport comme celui-là. Je pense
qu'il n'y a pas un seul moyen et c'est sûr qu'en matière de
coûts de construction du métro de surface, toutes les
expériences qui ont eu cours en Amérique du Nord ont amené
un coût de construction moins élevé au kilomètre que
le métro souterrain.
M. Bourbeau: Est-ce qu'on pourrait avoir une copie des
coûts comparatifs dont vous parliez tantôt? Est-ce que vous
pourriez nous les faire parvenir?
M. Clair: Oui, malgré que, là-dessus, il ne
faudrait pas non plus chercher d'absolu. Le métro de surface à
Washington est en fait le métro souterrain qui, dès qu'il sort du
centre-ville, devient un métro de surface. Cela dépend beaucoup
des infrastructures que vous devez mettre en place, donc de la nature du
territoire que vous devez traverser et de l'usage qui est fait des emprises
ferroviaires déjà en place. À Edmonton, cela a
coûté des pinottes parce que c'était une emprise
ferroviaire quasi désaffectée; à Washington, je pense,
cela a été très coûteux. Ce à quoi les
expériences étrangères nous ont surtout servi, c'est pour
évaluer les coûts d'exploitation d'un métro de surface, en
termes de négociation avec des compagnies ferroviaires
propriétaires d'emprises et aux fins de connaître les conditions
auxquelles on peut faire fonctionner un métro de surface.
M. Bourbeau: Cela est un aspect, non pas secondaire, mais les
coûts de
construction pour l'instant nous intéressent aussi
énormément. Vous nous dites que vous n'avez pas de comparaisons
disponibles.
M. Clair: Ce que je vous dis, c'est qu'il n'y a pas de base de
comparaison valable parce que la situation à Edmonton l'emprise
ferroviaire qui a été utilisée pour le système
léger sur rail à Edmonton - est particulière tout comme
celle de Washington, de Philadelphie, d'Atlanta ou d'ailleurs. Nous avons
utilisé, pour l'implantation du métro de surface de
Montréal, l'emprise qui était nôtre, c'est-à-dire
l'emprise du CN à la hauteur de la rue Sauvé et c'est par les
difficultés que nous éprouvions dans cette emprise que nous avons
pu déterminer les coûts d'insertion, de construction,
d'immobilisation que nous devions prévoir, selon nos besoins. Il y a un
nombre X de viaducs dans notre emprise. Ce n'est pas nécessairement le
même nombre qu'il y a au mille ou au kilomètre à Washington
ou à Edmonton. En termes de coûts de construction, les
expériences étrangères ne peuvent pas nous inspirer
beaucoup, sauf peut-être pour la pose des rails et, pour cela, on n'a
même pas besoin d'aller voir à l'étranger. C'est en termes
de coûts d'exploitation que l'expérience étrangère
nous a beaucoup inspirés, pour déterminer ce que seraient les
coûts d'exploitation.
M. Bourbeau: Est-ce que vous les connaissez ces coûts de
construction à Atlanta, Philadelphie, Washington, Edmonton? Est-ce que
vous connaissez les coûts au kilomètre?
M. Clair: Je ne les ai pas, mais je pense qu'on doit avoir cela
quelque part.
M. Bourbeau: Est-ce qu'on pourrait avoir une copie de ces
documents-là? Cela nous intéresserait. Je sais qu'il n'y a pas
deux cas semblables, mais, si on peut voir qu'à cinq ou six endroits
différents où on a fait des métros de surface, les
coûts ont oscillé entre tel minimum et tel maximum, on pourrait
peut-être avoir une idée générale de ce que
pourraient être les coûts à Montréal. Il ne faut pas
penser qu'à Montréal, parce que nous avons une emprise du CN,
cela sera gratuit. Vous savez comme moi qu'il y a une foule de viaducs à
refaire, à défaire. Il faut surélever les voies
ferrées, en ajouter de nouvelles. Il y a des dépenses très
importantes à faire chez nous.
M. Clair: C'est justement, M. le Président. Je pense que
la comparaison avec l'extérieur peut être utile pour un certain
nombre d'éléments, mais pour évaluer les structures
à construire, les viaducs, les aménagements routiers, le
ministère des Transports du Québec a la plus grande
expérience qu'on puisse avoir. On est capable de faire une
évaluation précise des coûts pour construire des viaducs
pour un métro de surface ou des viaducs pour une autoroute. Les
ingénieurs du BTM connaissent bien un certain nombre
d'éléments en matière d'expropriation, coûts
d'installation des voies de même que les gens du CN qui ont
participé à un grand nombre de réunions. La CTCUM,
à titre d'exploitant, a contribué à la préparation
des évaluations en cause. Nous sommes en mesure, avec l'expertise
québécoise, avec les firmes qui travaillent à ces
dossiers, d'avoir une évaluation beaucoup plus serrée que ce que
vous pouvez penser au premier abord. Cela n'a pas été fait au
pifomètre. Il y a du travail scientifique qui a été
fait.
D'ailleurs, je pense que vous avez reçu le dossier de
planification. On vous a envoyé ce dossier-là, vous avez
reçu tout cela. Je pense qu'avec tout cela, les gens du COTREM, les
firmes d'ingénieurs, le CN, le BTM, la CTCUM, le ministère des
Transports du Québec, on est en mesure d'avoir une idée assez
précise des coûts de construction et de ce que peuvent être
éventuellement les coûts d'exploitation avec des comparaisons avec
l'étranger.
Mon sous-ministre me soulignait qu'à Edmonton il y a des passages
à niveau sur la ligne du métro de surface. C'est évident
que, si on laissait des passages à niveau sur tous les circuits, on
vient, effectivement, de diminuer le coût au kilomètre. Si on
construit deux stations à Langelier-Lacordaire ou si on n'en construit
qu'une, cela a une influence sur le coût au kilomètre. Si on entre
ou si on n'entre pas au centre-ville et quelle sorte d'aménagement
devrait être fait dans le tunnel, c'est évident que cela a un
effet. Je pense qu'il n'y a pas de comparaison absolue qui puisse être
faite. Encore une fois, j'insiste pour le dire parce que je pense que le
député est conscient, avec moi, que c'est une des plus
importantes décisions qu'il reste à prendre pour les transports
en commun dans la région de Montréal et qu'il n'y a pas de
vérité absolue sur cela. (21 h 45)
M. Bourbeau: Je suis bien d'accord, sauf que le ministre vient de
prendre à témoin, tantôt, l'expertise d'un grand nombre
d'organismes. Il a cité la CTCUM, le BTM, le COTREM, etc., mais ce sont
justement ces gens qui remettent en question, de façon très
sérieuse, l'opportunité de construire le métro de surface.
Le ministre ne peut pas prendre à témoin leur expertise pour
justifier que les coûts qui seront avancés seront probablement
corrects et, après cela, nier leur expertise quand ces gens remettent en
question le projet. Moi, je trouve...
M. Clair: Je ne nie pas leur expertise.
M. Bourbeau: Moi, je trouve que... M. le ministre, je voudrais
seulement terminer. Il m'apparaît dans ce dossier... Cela fait au moins
un an que je le dis au ministre et j'ai beau lire tout ce qui sort
là-dessus, plus cela va, plus il m'apparaît que c'est un projet
qui ressemble, justement, à ce que le ministre disait tantôt quand
il parlait du Stade olympique; il m'apparaît être un projet du
genre du Stade olympique. Il y a tellement de gens à qui j'en ai
parlé et qui sont assez experts en la matière qui doutent de ce
projet, qui le remettent en question... Il y a une opposition
systématique de la part des municipalités concernées. Je
pense que cela vaudrait peut-être la peine que le ministre, à un
moment donné, commence à écouter davantage ces gens et
peut-être un peu moins d'autres personnes qui sont plus près de
lui et qui ont peut-être un intérêt à rester pendant
encore quelques années à contrat, quelque chose comme
contractuels.
M. Clair: Non, je pense que, là-dessus, cela serait le
contraire parce que, dans la mesure où le métro de surface se
construirait, effectivement, l'étape subséquente est entre les
mains du BTM et non pas entre les mains du COTREM. Maintenant, ce que je
voudrais expliquer au député à nouveau, c'est que le
métro de surface, tel que planifié, en fonction des objectifs qui
étaient retenus au départ, continue à présenter les
mêmes avantages et les mêmes inconvénients. Si on change nos
objectifs et qu'on poursuivre des objectifs différents, c'est certain
qu'à ce moment-là, on peut remettre en cause la pertinence du
métro de surface tel que planifié. C'est pour cela que j'insiste
sur le fait qu'il faut savoir quels sont les objectifs qu'on poursuit. Si on ne
s'entend plus sur les objectifs, les moyens pour atteindre d'autres objectifs
peuvent être différents. Les objections qui proviennent de
certaines organisations...
La CTCUM a dit clairement et j'ai eu l'occasion de rencontrer M. Hanigan
et d'en discuter avec lui... M. Hanigan dit: Si on se base uniquement sur les
enquêtes origine-destination, nous, l'exploitant en transport en commun,
on pense qu'un moyen de transport à capacité intermédiaire
dans l'axe de Henri-Bourassa pourrait être plus avantageux que le
métro souterrain. C'est ce que je comprends de sa position. Quand je lui
parle de la dimension des coûts de construction, de l'aménagement
du territoire, du développement économique, M. Hanigan me dit,
avec raison, que ce sont d'autres préoccupations, d'autres objectifs que
le gouvernement et la communauté urbaine peuvent poursuivre. Je donne un
point de vue d'exploitant.
Par ailleurs, le BTM, qui a contribué à
l'évaluation de 40% des coûts de construction du métro de
surface, de son côté, c'est une tendance naturelle,
privilégie davantage une technologie qu'il maîtrise parfaitement,
où il est un des meilleurs au monde, le métro souterrain. La
ville d'Anjou, la ville de Montréal-Nord... Le maire de
Montréal-Nord est tout à fait logique avec lui-même. Il a
été le seul à s'opposer au règlement 55 en 1981 sur
la construction de la ligne 6. Le règlement 55 prévoyait le
financement de la construction de la ligne 6. Lui, il souhaiterait être
desservi par un métro souterrain parce qu'il poursuit d'autres
objectifs. Alors, je pense que cela dépend des objectifs qu'on poursuit.
Si on ne poursuit plus les mêmes objectifs, on peut envisager,
effectivement, d'autres moyens. Mais, dans la mesure où on n'a pas
changé d'objectifs, on doit analyser la validité du projet de
métro de surface en rapport avec les objectifs qu'on s'était
fixés, avec ses forces et ses faiblesses, en étant toujours
convaincus qu'il n'y a pas de vérité absolue
là-dedans.
M. Bourbeau: II faut quand même être cohérent.
On a un système de métro qui fonctionne bien et qui est
pratiquement terminé et, au moment où on arrive presque à
la fin de cette construction - il reste à peu près seulement une
pochette à desservir qui est Montréal-Nord, là où
il y a beaucoup de densité, et peut-être la ville d'Anjou - au
moment où on termine le métro dans sa phase moderne pour une
génération ou deux, je présume, on introduit dans le
système un concept nouveau qui est complètement différent.
On va avoir un système de transport hybride et on ne sait pas si cela va
pouvoir s'agencer. Je ne comprends pas que le ministre, tout à coup, ne
trouve plus de vertus au métro souterrain. Non pas que je pense qu'on
devrait faire tout de suite le métro souterrain vers
Montréal-Nord ou la ville d'Anjou, mais je partage l'avis de ceux qui
trouvent que le métro de surface arrive comme un cheveu sur la soupe et
c'est...
M. Clair: Ce n'est pas vrai! Ce n'est pas vrai que cela arrive
comme un cheveu sur la soupe. Je ne sais pas si le député dormait
au cours des trois dernières années, mais il y a eu le
dépôt d'un plan de transport en 1979, une négociation avec
la Communauté urbaine de Montréal dans les années qui ont
suivi et l'adoption par la Communauté urbaine de Montréal d'un
règlement prévoyant le financement...
M. Bourbeau: Ce n'est pas dans le sens que cela a
été introduit récemment. Je sais fort bien que le concept
existe depuis cinq ou six ans. Je ne veux pas dire "un cheveu sur la soupe"
dans le sens qu'on vient de le sortir d'un chapeau aujourd'hui.
M. Clair: Bon!
M. Bourbeau: Je veux tout simplement dire que cela sort de
l'imagination de gens qui ne voient pas ce qui s'est fait depuis dix ans. Je ne
comprends pas qu'on veuille introduire un animal étranger dans un
système qui fonctionnait bien, c'est tout, et qui fonctionne bien,
d'ailleurs.
M. Clair: À ce compte-là, M. le Président,
les trains du West Island, on ne les aurait jamais intégrés.
M. Bourbeau: Ils étaient déjà là. On
n'a rien ajouté. Ils étaient déjà là.
M. Clair: Oui, mais pourquoi, à ce moment-là, ne
pas laisser les trains de banlieue abandonnés et, quand il y aura la
possibilité de desservir par le métro souterrain, d'y aller en
métro souterrain? Il y a des modes de transport à capacité
lourde qui s'appellent des métros souterrains, qui peuvent transporter
jusqu'à 40 000 personnes à l'heure. Il y a des métros de
surface à capacité intermédiaire qui peuvent en
transporter jusqu'à 20 000 environ. Il y a des trains de banlieue qui
peuvent transporter jusqu'à 10 000, 12 000 ou 15 000 passagers. Il y a
des métrobus qui peuvent en transporter éventuellement, selon
l'état de la circulation et le nombre d'autobus, autant qu'un
métro de surface ou un métro souterrain s'ils fonctionnent en
sites propres ou en voies réservées. Je ne vois pas... Au
contraire. On doit essayer de recourir, pour répondre aux besoins du
transport, à la technologie, à la capacité de transport
qui répond le plus près possible aux besoins des dessertes.
Prenez l'hypothèse qui a été soulevée par la
ville de Montréal-Nord et la ville d'Anjou, le métro en Y, une
ligne qui irait vers Anjou et l'autre vers Montréal-Nord. Savez-vous que
les problèmes de coordination, quand on regarde les achalandages
prévisibles, pourraient donner qu'il y aurait un métro seulement
à peu près à toutes les demi-heures à Anjou et
à Montréal-Nord? Est-ce que c'est ce qu'on veut, une
énorme capacité de transporter des gens, sauf une utilisation de
cette capacité à toutes les demi-heures?
Il faut regarder les objectifs. Je ne dis pas que le métro de
surface n'a que des avantages. C'est un dossier, comme je le dis, sur le plan
technique, sur le plan de l'aménagement et sur le plan des objectifs
initiaux, qui a ses forces et ses faiblesses. Mais je pense que, s'il n'y a pas
de vérité absolue, si on n'a pas changé d'objectifs
à poursuivre au départ, cela constitue encore une réponse
valable aux besoins qui sont ceux de cette partie de l'île de
Montréal.
M. Bourbeau: Je pense qu'en conclusion, M. le ministre, comme il
y a six mois, comme il y a un an, on va être obligé de conclure
qu'on ne s'entend pas sur ce dossier, mais...
M. Clair: On n'est peut-être pas si loin que vous le
pensez.
M. Bourbeau: C'est que le ministre se rapproche de ma position,
parce que je n'ai pas changé d'un iota depuis un an.
M. Clair: J'avais eu l'impression que vous aviez fait du chemin.
Vous me désolez. Je pensais que c'était vous qui vous
étiez...
M. Bourbeau: Quand je vous regarde, je me console.
M. Clair: ...rapproché. Si jamais cela vous
intéressait, de même qu'un certain nombre de collègues de
la région de Montréal, on pourrait éventuellement demander
au COTREM de vous faire une présentation à ce sujet. On vous a
déjà transmis tout le matériel, mais c'est parce que je
pense que... Je dis que la chose la plus importante dans le dossier du
métro de surface, c'est que ce dossier a le droit au moins d'être
jugé quant à sa valeur réelle. Il ne faut pas simplement
le mettre de côté à cause d'une idée, celle de dire
du métro souterrain, que c'est un SLR. Pourquoi pas, comme je disais
tantôt, des autobus scolaires en site propre? On peut émettre des
idées tant et plus. Il y a un dossier qui est beaucoup plus
avancé que les autres sur le plan technique, qui a été le
dossier retenu pour la raison que des objectifs étaient poursuivis
à l'époque. Il est rendu à l'étape où la
planification s'achève.
M. Bourbeau: De toute façon, M. le ministre, si jamais le
président du COTREM voulait faire une présentation - on a entendu
parler de ses présentations comme étant des chefs-d'oeuvre de
marketing - je n'ai pas d'objection. Si mes collègues veulent y aller,
on peut aller assister à la présentation...
M. Clair: Avec un esprit comme celui que vous démontrez,
je pense qu'il y a une utilisation plus utile du temps qui peut être
faite, si c'est dans cet esprit que vous le voyez.
M. Bourbeau: Je vous dis que, si le président
réussit à me convaincre, c'est qu'il sera vraiment un vendeur, je
peux vous en assurer.
M. Marx: Si le ministre veut bien qu'on fasse le chemin, il faut
prévoir un meilleur système de transport.
M. Clair: C'est ce qu'on veut faire et c'est votre
député qui ne veut pas.
M. Bourbeau: Non, je ne veux pas fermer la porte. Je serais bien
d'accord à assister à la séance de projection, à la
séance d'information sur ce que pourrait être un métro de
surface. J'ai déjà pris connaissance de certaines choses dans le
passé, mais je n'ai pas d'objection, au contraire. On pourra
peut-être organiser cela.
Le Président (M. Champagne): Le programme 1 avait
été adopté. Nous sommes revenus... Nous sommes au
programme 2, qu'est-ce que vous en faites?
M. Bourbeau: Au programme 2, je n'ai plus de question.
Le Président (M. Champagne): Le programme 2 est
adopté.
M. Clair: Êtes-vous bien sûr?
Le Président (M. Champagne): Oui. Il ne faudrait pas y
revenir. D'accord? Le programme 3 a été adopté.
M. Bourbeau: J'ai de mes collègues ici qui veulent qu'on
règle cela sur division.
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Laporte, le programme 3 a été adopté, le 4 a aussi
été adopté.
M. Bourbeau: Au sujet du programme 4, je n'étais pas ici.
Juste une question, M. le ministre, concernant le programme 4.
M. Clair: Cela va devenir ridicule.
M. Bourbeau: En ce qui concerne l'autoroute Ville-Marie, les
journaux ont rapporté à quelques reprises que l'autoroute
Ville-Marie, à un moment donné, on l'avait arrêtée
à cause d'un mur de béton ou d'un tas de terre. Après
cela, des rumeurs ont circulé, enfin, des annonces ont été
faites selon lesquelles on continuerait l'autoroute Ville-Marie en boulevard,
jusqu'au pont Jacques-Cartier. Je voudrais savoir si c'est exact qu'on va
poursuivre l'autoroute Ville-Marie jusqu'au pont Jacques-Cartier et qu'est-ce
que vous entendez faire en ce qui concerne la suite, jusqu'au pont
Hippolyte-Lafontaine pour l'instant?
M. Clair: Pauvres journaux!
M. Bourbeau: C'est pour cela que je pose la question au
ministre.
M. Clair: Là-dessus, ce que je dois dire, c'est qu'on est
en train de terminer les discussions avec la ville de Montréal.
Celle-ci, quant à elle, est surtout préoccupée par
l'installation d'une conduite d'aqueduc énorme de 84 pouces qu'elle a
hâte d'installer pour mieux desservir cette partie de Montréal. Ce
sur quoi je pense qu'on peut dire qu'on est sur le point de s'entendre avec la
ville de Montréal, c'est à peu près ceci: entre la sortie
du tunnel et la rue de Lorimier, il y aurait effectivement sortie de terre.
Rendu à de Lorimier jusqu'à du Havre, un deuxième
tronçon est à l'étude présentement. On a des
difficultés avec la prison des Patriotes, à savoir qu'il y a
trois possibilités. On sait que c'est un monument historique, que
l'autoroute peut passer soit au nord, soit au sud, soit un tronçon de
chaque côté, mais elle ne peut pas passer par-dessus.
Cela a été soumis à la Commission des biens
culturels. À l'est de la rue du Havre, il n'y a pas de travaux de
planifiés avant plusieurs années.
M. Bourbeau: Pour ma compréhension, la rue du Havre, c'est
passé Papineau? À quelle distance à l'est de Papineau?
M. Clair: Quatre, cinq rues à l'est de la rue de
Lorimier.
M. Bourbeau: Vous seriez en souterrain, si je comprends bien,
jusqu'à de Lorimier?
M. Clair: L'autoroute remonte à la surface à
Saint-André. Il s'agit de sortir du tunnel actuellement et de la ramener
en surface.
M. Bourbeau: Bon! Jusqu'à de Lorimier, ce serait en
autoroute ou en boulevard?
M. Clair: C'est en autoroute qui se convertit en boulevard.
Des voix: Ah! Ah!
M. Bourbeau: Oui, mais entre la sortie du tunnel et de Lorimier?
Il y a une différence entre une autoroute et un boulevard, n'est-ce
pas?
M. Clair: Oui, oui.
M. Bourbeau: C'est beau de faire des blagues, mais il faut quand
même répondre aux questions.
M. Clair: Mais il y aurait huit voies avec les voies de sortie.
Il faudrait presque avoir les plans pour vous montrer cela. C'est parce qu'il
faut prévoir des entrées et des sorties et il y a un peu de
spaghetti là-dedans.
M. Bourbeau: Oui, mais un boulevard, c'est comme le boulevard
Dorchester où, à chaque coin de rue, les gens peuvent croiser.
Est-ce que c'est ce que vous voulez faire ou si c'est une autoroute?
M. Clair: La première croisée va être
à Papineau.
M. Bourbeau: Papineau. Donc, c'est une autoroute complète
jusqu'à Papineau.
M. Clair: C'est pour cette raison que je vous dis que c'est une
autoroute. C'est ma façon à moi, comme profane, de vous
décrire cela.
M. Bourbeau: Le ministre est un profane?
M. Clair: Absolument. La façon, je pense, de le traduire -
je ne suis pas un ingénieur - c'est qu'on sort d'une autoroute
effectivement en milieu urbain et il s'agit, de la façon la plus
intelligente possible, de ramener cette autoroute à six voies. C'est
dans les deux tronçons dont il est question, surtout dans le premier,
entre la sortie du tunnel et de Lorimier, que l'autoroute doit se convertir en
boulevard à six voies. C'est pour cette raison que je vous dis que c'est
dans ce tronçon que l'autoroute va se transformer en boulevard.
M. Bourbeau: Je comprends de moins en moins, parce que vous venez
de nous dire que jusqu'à...
M. Clair: Vous ne voulez pas comprendre.
M. Bourbeau: Oui, mais M. le ministre, vous n'êtes pas
tellement clair. Jusqu'à Papineau, vous avez dit qu'il n'y avait pas de
routes transversales. Donc, on a une autoroute traditionnelle, n'est-ce
pas?
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: Et après Papineau, pour quelques rues - cela
ne va pas tellement loin, quatre ou cinq rues, je crois - vous revenez à
six voies et...
M. Clair: À six voies sur Notre-Dame.
M. Bourbeau: ...là, ce serait un boulevard où il y
aurait des entrées.
M. Clair: Mais comme le contrat envisagé va jusqu'à
de Lorimier, c'est pour cette raison que je vous dis que c'est dans ce contrat
que l'autoroute se transforme en boulevard.
M. Bourbeau: D'accord. Et à quel moment entendez-vous
faire ces travaux?
M. Clair: Comme un accord doit intervenir avec la ville de
Montréal, les négociations - je vous en ai donné les
grandes lignes - entre le ministère des
Transports et la ville de Montréal sont, à toutes fins
utiles, complétées. Je dois acheminer - le mémoire est
prêt - au Conseil du trésor et au Conseil des ministres un
mémoire à ce sujet. Quant à nous, les appels d'offres
pourraient être, si tout allait bien, lancés à la fin du
mois de juillet.
M. Bourbeau: Ah bon! Je n'ai pas d'autres questions sur ce
programme, M. le Président.
Le Président (M. Champagne):
L'élément 4 du programme 5 avait été
adopté avant le souper. Il resterait les éléments 1, 2 et
3 à adopter au programme 5.
Régie de l'assurance automobile du
Québec (suite)
M. Bourbeau: II y avait la question de la Régie de
l'assurance automobile du Québec. Étant donné qu'on a
demandé à Mme Sotiau de venir, le ministre serait-il d'accord
pour qu'on lui pose quelques questions maintenant, de façon à lui
permettre de se dégager?
M. Clair: Oui, oui. Vous pouvez me les poser.
Le Président (M. Champagne): Ce serait, si je comprends
bien, dans le programme 6?
M. Bourbeau: Dans aucun programme, parce que cela ne fait pas
partie de cela.
Le Président (M. Champagne): Ah non! Non, cela n'en fait
pas partie.
M. Clair: M. le Président, on n'a pas encore
commencé l'étude des crédits.
M. Bourbeau: M. le Président, je peux vous dire que l'an
prochain on va demander un peu plus d'heures pour les crédits des
Transports, parce que je me rends compte qu'on ne réussit pas à
faire un travail valable en huit heures. Si le ministre est d'accord, l'an
prochain, on va ajouter quelques heures parce que, vraiment, on n'y arrive
pas.
Le Président (M. Champagne): Mais enfin! S'il y avait eu
plus de continuité, peut-être; il y a aussi les présences
de part et d'autre.
M. Bourbeau: Cela n'a pas d'importance. Nous, de ce
côté-ci, nous nous partageons le travail.
Le Président (M. Champagne): Oui, oui, d'accord.
M. Bourbeau: Ce n'est pas parce qu'on voit un programme avant
l'autre que cela va plus vite.
Le Président (M. Champagne): Enfin!
M. Clair: Cela paraît que j'ai été
impressionné par les questions du député de Westmount
jusqu'à maintenant.
M. French: Je les ai trouvées pas mal bonnes
moi-même.
Le Président (M. Champagne): Allons-y avec madame. Cela
va.
M. Clair: II y en a au moins un qui a le sens de l'humour.
M. Bourbeau: On aurait quelques questions au sujet du
système d'informatique et du centre des données à la
régie. Je crois comprendre, Mme Sotiau, que vous êtes une experte
en information. Vous êtes donc particulièrement bien
placée, je pense, pour nous donner des réponses là-dessus.
En 1980, la régie a affirmé ne pas louer d'équipement
informatique, ni avoir de centre de données. Elle disait seulement
posséder sa propre équipe d'analystes et de programmeurs qui
développent, entretiennent et exploitent ses propres logiciels. Pour le
reste, la régie avait des contrats avec la CSST, le BVA, la RAMQ, les
firmes industrielles, les services techniques et le centre des données
comptables. On voudrait savoir si la situation a changé et, si oui, pour
quelles fins. À combien se monte chacun de ces contrats de services? Le
ministre pourrait-il nous donner copie de ces ententes et contrats de services?
Est-ce qu'on pourrait distinguer, dans les réponses, entre la
régie assureur, la régie BVA et la régie administratrice
du Code de la sécurité routière?
M. Clair: Au moment de la fusion entre la régie et le
Bureau des véhicules automobiles nous étions, effectivement,
utilisateurs du centre de traitement des données du ministère des
Transports et nous avions un contrat avec la Régie de
l'assurance-maladie pour le traitement de l'analysation. En cours
d'année 1981, il y a eu transfert du centre de traitement du
ministère des Transports, lequel est devenu, lui, utilisateur de
services à la régie. Donc, on a inversé les choses. En
conséquence, petit à petit la régie a annulé ses
contrats de services et tout son travail se fait maintenant dans son propre
centre de traitement des données. On offre le service de traitement des
données au ministère des Transports.
M. Bourbeau: Est-ce un contrat annuel, le service que vous donnez
au ministère des
Transports? Est-ce que la régie perçoit des montants du
ministère des Transports pour ses services?
M. Clair: II y a un contrat entre le ministère des
Transports et la régie.
M. Bourbeau: Est-ce qu'on pourrait avoir une copie de ce
contrat?
M. Clair: On ne l'a pas ici.
M. Bourbeau: Est-ce qu'il y avait d'autres contrats avec d'autres
organismes?
M. Clair: Ils sont tous terminés.
M. Bourbeau: Pour satisfaire les clients de la régie, il
existe un réseau établi à travers tout le Québec
pour porter assistance aux victimes en vue de leur réhabilitation et
pour aider les victimes à produire leur réclamation. Est-ce que
ce sont tous des bureaux de la RAAQ ou celle-ci a-t-elle conclu des ententes
avec d'autres bureaux gouvernementaux comme ceux de
Communication-Québec ou de la CSST ou de tout autre organisme? Si
oui, ces ententes sont-elles prises sous forme de contrats de services? Si oui,
quels sont les termes et les buts de ces ententes de services? À quels
montants sont élevés les coûts pour ces services? Le
ministre pourrait-il nous donner une copie de ces ententes sur ces contrats de
services?
M. Clair: La régie entretient dix bureaux de
réadaptation en région, avec ses propres employés,
différents des bureaux d'immatriculation et de permis. Dans ces bureaux,
il y a du personnel qui se compose de conseillers en réadaptation et de
préposés à l'accueil. Effectivement, la moitié des
victimes demandent accueil et assistance au moment de remplir une demande
d'indemnité. Cela est fait avec nos employés et, dans les
régions plus éloignées, nous passons des contrats avec des
experts en sinistres pour un montant de 130 000 $ dans le budget directeur de
cette année.
M. Bourbeau: 130 000 $, est-ce pour tout?
M. Clair: Oui, ce sont des honoraires et des frais de
déplacement des experts en sinistres. En ce qui concerne les contrats,
nous avons un contrat de coopération, de travail en commun avec l'Office
des personnes handicapées du Québec, parce que nous
considérons qu'il est important que les services de réadaptation
se fassent en concertation avec lui car ce sont des clientèles
analogues. D'ailleurs, la CSST aussi, à la suite du contrat que nous
avions signé avec l'OPHQ, a entrepris une
concertation, donc c'est devenu tripartite au niveau du type de
référence qu'on fait et de la manière dont on utilise les
services des affaires sociales en région.
M. Bourbeau: Bon, d'accord. J'avais d'autres questions, mais je
vais être obligé d'en passer quelques-unes parce qu'on n'aura pas
le temps de faire le tour.
M. Clair: Je voudrais ajouter une précision additionnelle
sur les contrats de traitement de données. Il nous en reste un pour
notre paie. Au lieu d'utiliser le système SAGIP du ministère de
la Fonction publique, notre paie, depuis plusieurs années, a
utilisé la RAMQ avec son système Tigre et le développement
de ce système se fait maintenant en coopération.
Une voix: Mettez-y du tigre.
M. Bourbeau: II y avait un autre problème ici. La
régie administre maintenant l'ancien BVA. La loi 104, de décembre
1982 permettra dorénavant à la régie d'établir une
grille de tarification sensiblement plus équitable qui pénalise
les mauvais conducteurs et gratifie les bons à partir des points
d'inaptitude. Cette mesure toucherait, selon les estimations de la
régie, 80% des conducteurs et produirait un manque à gagner de 13
200 000 $, soit autant de récupéré pour les
assurés.
À qui ce manque à gagner doit-il être imputé?
Qui doit l'absorber? Est-ce qu'il doit être imputé à la
régie assureur, au BVA ou à la régie administratrice du
Code de la sécurité routière?
M. Clair: La réduction consentie aux personnes qui n'ont
pas de points d'inaptitude, c'est 5 $ par an, donc 10 $ à chaque
renouvellement parce que les renouvellements de permis de conduire sont pour
deux ans, et c'est une réduction de la prime d'assurance. Donc, c'est
à la régie administratrice d'assurance qu'elle est
imputée. En réalité, ce n'est pas un manque à
gagner. C'est parce qu'on a établi une tarification adoptée par
le gouvernement sur une base annuelle selon laquelle on dit: C'est 95 $ pour
les plaques d'immatriculation et 23 $ pour les permis de conduire, moins 5 $
pour les personnes qui n'ont pas de points d'inaptitude.
M. Bourbeau: Donc, c'est la régie assureur. Concernant les
modifications apportées à la fois par la loi 104 et par la prise
en considération des points d'inaptitude, le ministre pourrait-il
demander à la régie de communiquer à l'Opposition les
études actuarielles sur lesquelles elle s'est basée pour
établir ces données de tarification et les prévisions
d'économie pour toute cette question?
M. Clair: M. le Président, dans la mesure où ces
études actuarielles servent à éclairer le conseil
d'administration de la Régie de l'assurance automobile dans ses
décisions et dans les représentations qu'elle fait au
gouvernement pour la prise de décisions quant aux augmentations de
tarifs, je dois vous dire qu'il me semble que ce sont des documents qui servent
à éclairer le conseil d'administration dans ses recommandations.
Dans le rapport annuel de la Régie de l'assurance automobile, vous
êtes en mesure de prendre connaissance de la situation financière
de la Régie de l'assurance automobile, je pense que ces documents ne
sont pas de nature à circuler dans le public nécessairement. Ce
sont des documents qui servent à éclairer le conseil
d'administration de la Régie de l'assurance automobile. Je ne vois pas
très bien l'avantage de rendre cela public ou de les communiquer au
député.
Jusqu'à maintenant, la régie ne l'a jamais fait. Elle n'a
jamais rendu publiques ses études actuarielles. Si on se fie au
passé de la Régie de l'assurance automobile, aux
prévisions actuarielles qui ont été faites à
l'origine et par la suite, je pense qu'on n'a pas de raison de
s'inquiéter de ces prévisions.
M. Bourbeau: M. le ministre, la raison pour laquelle nous
aimerions avoir les études, nous aimerions qu'elles soient
communiquées pas seulement à nous, mais aux assurés, si je
peux dire, ou à ceux qui les représentent, c'est que les
Québécois pourraient jouir de réductions semblables pour
les assurances privées si les mêmes données pouvaient
être disponibles.
M. Clair: D'accord.
M. Bourbeau: Maintenant que la décision est prise et que
le Surintendant des assurances a précisé depuis deux ou trois ans
qu'il fallait que les assureurs privés modernisent leurs critères
de tarification, le ministre, en plus d'y songer, s'engage-t-il à
devenir cohérent en permettant aux assureurs privés de faire
réaliser aux assurés du secteur matériel une baisse qui
pourrait être appréciable et proportionnellement comparable aux 13
200 000 $ qu'ils économiseront dans le secteur corporel, pour le plus
grand bien des assurés?
M. Clair: C'est parce que cela n'a pas grand chose à voir
dans la mesure où les assureurs privés émettent des
polices de dommages matériels de personne à personne, alors que,
dans le cas de l'assurance automobile, nous ne tenons pas compte de
règles de tarification comme les assureurs
privés, qui tiennent compte du territoire, de l'âge, du
sexe, selon les anciennes règles de tarification. Les nôtres sont
établies pour toute la population sans égard à un dossier
de conduite, à un dossier d'accident. Tout ce dont on tient compte,
c'est qu'une personne n'est pas un contrevenant globalement au Code de la
sécurité routière, ce qui fait que cela n'aurait pas une
incidence de personne à personne, et certainement pas de l'ordre de 13
200 000 $ parce qu'on ne compare pas les mêmes coûts.
M. Bourbeau: Si vous admettez que les mêmes facteurs qui
vous font économiser de l'argent, si je peux dire, au niveau des
dommages corporels pourraient jouer dans le cas des dommages matériels,
est-ce que les assureurs privés ne pourraient pas suivre les mêmes
barèmes? (22 h 15)
M. Clair: Le renseignement que les assureurs privés
voudraient avoir et qui pourrait effectivement leur être utile, c'est le
dossier de conduite d'une personne, c'est-à-dire son nombre de points
d'inaptitude accumulés. À ce moment-là, entre en cause
toute la question de la confidentialité des données de la
Régie de l'assurance automobile du Québec. Je ne crois pas que ce
soit tant la communication des études actuarielles qui sont faites par
la régie, qui a un régime d'indemnisation et de fixation de
primes très différent de ce qui se passe pour les dommages
matériels, qu'ils sont intéressés à obtenir. Comme
la présidente de la Régie de l'assurance automobile du
Québec l'indique, c'est comparer deux choses différentes. Le
renseignement que les assureurs privés voudraient avoir, c'est
l'état du dossier de conduite de chaque détenteur d'un permis de
conduire. C'est là toute la problématique de la
confidentialité des données.
M. Bourbeau: Est-ce qu'un assuré ne pourrait pas avoir
lui-même une copie de son dossier et la transmettre à ses
assureurs?
M. Clair: Oui, il n'y a rien qui l'en empêche.
M. Bourbeau: Actuellement, est-ce que vous remettez à un
assuré qui le demande une copie de son dossier? Est-ce que cela vous est
demandé fréquemment?
M. Clair: Non, cela n'est pas demandé
fréquemment.
M. Bourbeau: Est-ce que, si cela vous est demandé, vous le
donnerez?
M. Clair: Si le ministère du Revenu pouvait se mettre
à vendre des renseignements sur chaque personne, il y aurait
certainement des acheteurs pour ce type de renseignements-là. C'est
toute la question de la confidentialité des données qui se
pose.
M. Bourbeau: Est-ce que le BVA constitue encore une entité
distincte au sein de la régie, au niveau de la structure, de
l'administration et de son autonomie? En a-t-il une ou non, par rapport aux
autres activités de la régie?
M. Clair: On pourrait vous fournir un organigramme de la
Régie de l'assurance automobile du Québec. Cela vous indiquerait
la manière dont nous avons procédé à
l'intégration du Bureau des véhicules automobiles à la
Régie de l'assurance automobile du Québec.
M. Bourbeau: Ce n'est donc pas une entité distincte. C'est
complètement intégré.
M. Clair: Non, non, non. C'est complètement
intégré. Je pense que votre collègue, le
député de D'Arcy McGee voudrait poser une question.
M. Marx: Je voudrais poser une question, oui.
M. Clair: Je sais qu'il est timide et qu'il n'ose pas insister
auprès de vous.
M. Bourbeau: Est-ce que cela concerne ce point-là?
M. Marx: C'est sur cette question, sur la régie.
M. Bourbeau: Sur le BVA? M. Marx: Oui.
M. Bourbeau: Allez-y tout de suite, alors.
M. Marx: Je ne sais pas si je devrais poser ma question à
un profane ou à un spécialiste mais, de toute façon, je
vais la poser.
M. Bourbeau: Vous avez un profane et un spécialiste...
M. Marx: C'est cela. Je vais poser ma question et M. le ministre
choisira qui répondra.
M. Clair: II n'y a qu'une seule personne qui est responsable.
Le Président (M. Lachance): Vous avez la parole, M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Marx: Je comprends que vous avez
la responsabilité d'émettre les permis de conduire et les
enregistrements des véhicules. Admettons qu'à la ville de
Montréal il y a des gens qui ne paient pas leurs contraventions
routières ou celles en vertu des règlements municipaux et que la
ville de Montréal envoie cette information à votre régie,
est-ce qu'il serait possible pour vous de mettre cette information dans
l'ordinateur et dans le dossier de cette personne?
M. Clair: Cela serait possible, effectivement. Je dois vous dire
que j'ai eu une demande. La ville de Montréal est à
réexaminer tout son système de perception des amendes à la
suite d'une contravention à un règlement municipal. La
régie n'a pas le mandat de le faire, elle pourrait physiquement le
faire. Je ne sais pas quelles sont les vues de la ville de Montréal.
Tout ce que je sais, c'est que le directeur du contentieux de la ville de
Montréal, lors de sa dernière visite en commission parlementaire
sur le dossier du taxi a demandé à me rencontrer pour discuter de
ce problème. Jusqu'à maintenant la rencontre n'a pas eu lieu, pas
dans le sens où cela a été refusé, mais dans le
sens que le rendez-vous n'a pas été fixé par la ville.
M. Marx: Supposons que ce soit le ministre de la Justice qui vous
demande de mettre dans l'ordinateur toutes les contraventions impayées
dans le dossier des personnes, est-ce que cela serait possible
techniquement?
M. Clair: Oui, techniquement, cela serait possible, mais cela
nécessiterait des amendements à la loi.
M. Marx: D'accord. Deuxième question, si on le fait pour
les contraventions impayées, est-ce que ce sera possible, quand ce sera
le temps de renouveler les permis, d'exiger de ces personnes qu'elles paient
leurs contraventions impayées avant d'obtenir leur permis, comme on le
fait dans l'État de Californie, que le ministre a visité, j'en
suis sûr, lors de ses nombreux voyages?
M. Clair: Non, je n'ai jamais eu l'occasion de le visiter.
M. Marx: Voilà la raison.
M. Clair: Ce serait faisable effectivement, mais cela
demanderait, comme je l'indique, des amendements à la loi.
M. Marx: Sur le plan technique...
M. Clair: Sur le plan technique, ce serait faisable.
M. Marx: ...il n'y a pas de problème, vraiment?
M. Clair: Surtout avec l'informatisation du réseau
émetteur de la Régie de l'assurance automobile, à ce
moment, cela deviendrait possible. Actuellement, au moment où on se
parle, ce serait déjà faisable. Quand on procédait
à l'émission des permis de conduire manuellement, si on veut,
c'était plus compliqué, mais, avec l'informatisation du
système, ce serait techniquement faisable.
M. Marx: II n'y a pas de doute que le système s'est
beaucoup amélioré depuis des années. Je trouve que, cette
année, le nouveau système de renouveler douze mois par
année, c'est une grande amélioration.
M. Clair: Là-dessus, juste une phrase pour dire que cela a
été effectivement un succès à la Régie de
l'assurance automobile du Québec. L'Ontario a tenté de
procéder, en même temps que nous, d'ailleurs, à la
même chose, mais a dû faire face à d'énormes
problèmes. Il a été obligé de faire marche
arrière, si j'ai bien compris, et de procéder au renouvellement
des immatriculations dans des conditions beaucoup plus difficiles. C'est une
plume...
M. Bourbeau: C'est une plume au chapeau de Mme Sotiau.
M. Clair: ...au chapeau de la Régie de l'assurance
automobile du Québec d'avoir réussi ce tour de force.
M. Marx: Le problème des contraventions impayées,
c'était faisable depuis quand? Depuis quelques mois, un an?
M. Clair: Nous enregistrons déjà toutes les
infractions avec les points d'inaptitude quand nous les recevons du bureau
juridique du Code de la sécurité routière.
M. Marx: Depuis quand?
M. Clair: Depuis que le système a été
implanté, en 1980. Depuis 1980.
M. Marx: Donc, ce serait assez simple d'ajouter les
contraventions impayées. Au moment soit du renouvellement du permis de
conduire, soit de l'enregistrement des véhicules, ce serait possible de
demander à ces personnes de payer les contraventions impayées et
de ne pas renouveler, le cas échéant le permis ou
l'enregistrement. Est-ce cela?
M. Clair: Oui, l'enregistrement est possible
immédiatement. Pour retracer au
comptoir une personne qui viendrait renouveler, cela prend une
informatisation complétée pour pouvoir interroger l'ordinateur et
savoir si la personne est effectivement en dette avec nous à ce
moment.
M. Marx: Quand vous allez envoyer le renouvellement à ces
personnes, ce sera indiqué...
M. Clair: Nous pouvons leur donner un état de compte,
effectivement.
M. Marx: Merci. Je vais informer le ministre de la Justice que
c'est possible, parce qu'il ne le savait pas.
M. Clair: C'est assez normal, puisque la Régie de
l'assurance automobile relève du ministre des Transports.
M. Marx: C'est parce que je voulais informer le ministère
de la Justice que cela fonctionne.
M. Clair: Comme je vous l'indique, la demande ne vient pas du
ministère de la Justice.
M. Marx: Non.
M. Clair: Ce n'est pas le ministre de la Justice qui est
responsable de ce problème. C'est la ville de Montréal. Le tout
premier contact que j'ai eu, cela a été lors de la
dernière commission parlementaire sur les taxis.
M. Marx: Le problème est très simple: 41,1% des
gens se retrouvent en prison au Québec pour le non-paiement des
contraventions routières. Quand on a fait la loi 67, j'ai demandé
au ministre de donner toute cette information dans l'ordinateur de votre
ministère et de ne pas renouveler les permis jusqu'à paiement des
contraventions impayées. Il a dit que tout cela était impossible.
Je ne veux pas vous mettre en contradiction avec votre collègue.
M. Clair: Non, je ne me sens pas du tout en contradiction avec
lui. Ce que je veux indiquer, c'est qu'il y a, quand même, une
difficulté qu'il faut reconnaître là-dedans. Mon
expérience personnelle dans ces dossiers, c'est que le risque, ce serait
de pousser un plus grand nombre de gens à conduire sans permis, de leur
faire commettre une infraction plus grave qui conduirait à une peine
d'emprisonnement plus sévère. Il n'y a pas de
vérité absolue là-dedans. Je pense qu'il faut attendre de
voir quel serait le point de vue de la ville de Montréal avant de le
soumettre au ministre de la Justice, parce que la dimension à laquelle
vous faites référence relève effectivement du ministre de
la Justice. Il y aurait des avantages, mais il y aurait aussi des
inconvénients.
M. Marx: On fait cela dans d'autres juridictions et cela
fonctionne assez bien. Il y a un système semblable en vigueur dans
d'autres juridictions depuis des années. Merci.
M. Clair: Mais, comme je vous l'indique aussi, c'est en fonction
du développement informatique récent et, dans certains cas,
même du développement informatique qui n'est pas encore
complété qu'on pourrait le faire de façon
méthodique. Je pense qu'il n'y aurait pas avantage à additionner
trop de réformes en même temps dans le domaine de
l'immatriculation. Déjà, procéder, avec 50
catégories de plaques, je pense qu'étaler à
l'étalement sur douze mois, c'est une opération très
complexe. Je pense que cela aurait été compliquer inutilement la
situation que de l'avoir fait maintenant.
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Westmount.
M. French: Merci beaucoup, M. le Président. Je voudrais
discuter avec Mme Sotiau d'un dossier dont elle a sûrement discuté
auparavant en commission parlementaire. Il s'agit de la disponibilité
des formules d'enregistrement en anglais pour les permis de conduire et les
plaques d'immatriculation. On nous dit chaque année que cela va
s'améliorer. Je vous avoue que, sur une base d'expériences
à mon bureau de comté, cela ne s'est pas amélioré
beaucoup. Il me semble que le bureau doit, autant que les députés
qui subissent des déluges annuels de plaintes, vouloir améliorer
cette situation. Je voudrais savoir ce qui a été fait et s'il y a
un espoir qu'on sorte de ce pétrin un jour.
M. Clair: Je ne voudrais pas, en retournant la même
gentilhommerie à l'égard du député de D'Arcy McGee,
mettre le député de Westmount en contradiction avec un de ses
collègues, mais on a eu effectivement - je pense qu'on l'a reçue
-une lettre de félicitations de la part de votre collègue de
Notre-Dame-de-Grâce quant aux améliorations qu'on a
apportées...
M. French: Ce n'est pas la première fois qu'on est en
contradiction.
M. Clair: ...au système.
M. French: Je vais envoyer les plaintes au bureau de mon
collègue l'année prochaine. Cela réglera mon
problème.
Des voix: Ah! Ah!
M. French: C'est très bien.
M. Clair: Toutes les personnes qui, l'année
dernière, avaient demandé un service en anglais ont effectivement
été enregistrées comme telles dans notre fichier et ont
reçu toute la documentation en anglais. Toutes les autres personnes qui
ne s'étaient pas prévalues à ce moment-là de ce
service ont été avisées, dans l'avis de renouvellement,
que, si elles désiraient avoir le service en anglais, elles pouvaient
l'avoir et certaines y ont eu recours. Donc, notre fichier se constitue
à mesure que les gens nous demandent le service.
M. French: Le problème se présente également
au moment où une personne reçoit une formule en français.
Elle n'est pas, pour une raison ou une autre, en mesure de la remplir et elle
veut se prévaloir l'année même d'une formule en anglais.
C'est difficile d'en avoir une dans les bureaux régionaux. Oui?
M. Clair: Elles sont disponibles dans les bureaux
régionaux.
M. French: Ce n'est pas toujours vrai. Je regrette, mais j'ai
envoyé ma secrétaire de comté à ces bureaux et
elles ne sont pas toujours disponibles.
M. Clair: M. le député, j'ai été
ministre du Revenu. Des collègues me reprochaient dans les comtés
anglophones de ne pas pouvoir trouver suffisamment de copies en anglais dans
leur circonscription. Par ailleurs, des collègues dans des comtés
francophones me reprochaient de recevoir un certain nombre de copies de
formulaires d'impôt en anglais et ils disaient: On n'en a absolument pas
besoin. Ce sont des copies en français qu'il nous manque. Je pense que
là-dessus, si on veut être sérieux, la Régie de
l'assurance automobile a considérablement amélioré le
système. On ne peut pas, je pense, faire plus que ce qu'on a fait dans
ce cas-là. On modifie le système informatique. Il suffit de le
demander et on va avoir le renouvellement dans la langue anglaise si on le
demande. Une fois qu'on est inscrit dans le fichier, on va continuer à
le recevoir ad vitam aeternam. Il suffit de s'en préoccuper une fois
dans sa vie, de le demander et on l'a. Je pense que c'est un service qui s'est
considérablement amélioré à cet égard.
D'autre part, la régie fait de son mieux pour maintenir en
disponibilité des formulaires en anglais dans ses bureaux
régionaux. Que dans le bureau où votre secrétaire
de comté est allée il manque des formulaires en anglais, cela se
peut. Cela se peut très bien. Que cela arrive dans un comté
francophone qu'il manque de formulaires en français et qu'il y ait des
formulaires en anglais qui soient disponibles, oui, cela peut arriver, mais
c'est uniquement une question de prévision de la demande et de gestion
des stocks. (22 h 30)
Je me souviens qu'au ministère du Revenu, parce qu'on envoyait
des formulaires chaque année en disponibilité, c'était
cumulatif. On envoyait des formulaires d'impôt sur le revenu jusque dans
les postes de pompiers. Il y avait une association de pompiers de je ne sais
plus trop où qui, en 1957, avait demandé d'avoir des formulaires
d'impôt; on lui en adressait. Cela coûte cher, toute cette
impression et, en termes de gestion des stocks, la régie fait de son
mieux pour maintenir disponibles des formulaires dans les deux langues, en
essayant de répondre à la demande, mais c'est possible,
effectivement, qu'il en manque à l'occasion. On n'est pas pour faire
imprimer des millions d'exemplaires pour le cas où il en manquerait
quelque part. C'est une question de gestion des stocks.
M. Marx: Juste une autre question: Est-ce que les formulaires
sont disponibles aux caisses populaires et est-ce qu'on peut renouveler un
permis de conduire dans les caisses populaires?
M. Clair: Seulement des immatriculations.
M. Marx: Seulement les immatriculations. On peut faire cela dans
les caisses populaires.
M. Clair: Oui.
M. Marx: Dans mon comté, malheureusement, il n'y a pas de
caisse populaire. Est-ce que le ministre peut prévoir qu'on puisse avoir
une caisse populaire dans mon comté?
M. Clair: Vous devriez lancer un groupement de citoyens pour
essayer de créer une nouvelle caisse populaire dans votre comté.
Je suis convaincu que ce serait bienvenu par la fédération de
Montréal.
M. Marx: II y a d'autres institutions financières dans mon
comté. Est-ce qu'on ne peut pas confier ce dossier à une autre
institution financière?
M. Clair: Pour répondre à la question du
député, en même temps que nous informatisons le
système de renouvellement des plaques d'immatriculation, nous allons
réduire le nombre d'émetteurs. Il y a eu jusqu'à tout
près de 1000 émetteurs à un moment donné. Cela
donnait un taux d'erreur très grand, parce que les émetteurs
n'étaient pas informatisés, étaient trop nombreux;
certains n'en faisaient pas assez pour vraiment être des
émetteurs compétents. Là, ce qu'on prévoit, c'est
tout près de 200. Je ne pourrais pas vous donner le nombre exact, ce
sont environ 200 émetteurs informatisés. Même s'il y avait
trois ou quatre caisses populaires dans votre compté - j'espère
que cela ne vous découragera nullement d'essayer d'en ouvrir une chez
vous - cela ne veut pas dire qu'il y aurait nécessairement un
émetteur dans votre comté.
La règle que nous avons retenue - c'est sûr que cela
concerne surtout le territoire en dehors de l'île de Montréal -
c'est d'avoir au moins un émetteur par municipalité
régionale de comté. C'est la règle qu'on va suivre.
Maintenant, quant à la répartition des services à
Montréal, il y a combien d'émetteurs sur l'île de
Montréal? Il y a un grand nombre d'émetteurs sur l'île de
Montréal.
M. Marx: Est-ce que vous avez besoin des trente secondes? Ma
dernière question: Le ministre peut-il m'assurer qu'il y aura plus qu'un
comté qui n'aura pas d'émetteur? Je ne veux pas être le
député du seul comté au Québec qui n'a pas
d'émetteur; c'est cela, le cas aujourd'hui.
M. Clair: À mon avis, le cas est susceptible de se
présenter uniquement à Montréal et à Québec,
dans les grandes agglomérations. Je ne pourrais pas vous dire si, dans
chaque comté, il y a un émetteur. Je suis à peu
près convaincu que vous n'êtes pas le seul qui n'ait pas un
émetteur dans son comté.
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: M. le Président, étant donné
que le député de D'Arcy McGee me fait signe qu'il a
terminé...
M. Clair: Vous me faites signe également qu'il a
terminé.
M. Bourbeau: Pas du tout. C'est qu'il était à bout
d'arguments.
M. Marx: De ce côté de la table, tout le monde peut
parler, pas de votre côté.
M. Bourbeau: J'aurais un grand nombre de questions pour Mme
Sotiau. Comme on va manquer de temps, je me demandais si vous seriez d'accord
pour qu'on fasse parvenir à Mme Sotiau les questions qu'on avait
à lui poser. On pourrait les mettre au feuilleton, mais là, il y
en aurait peut-être assez épais au feuilleton.
M. Clair: Faites-les-moi parvenir.
M. Bourbeau: Oui, je vais vous les faire parvenir. Comme je dis,
on pourrait toujours les mettre au feuilleton, mais ce serait peut-être
plus pratique de vous les envoyer que de demander à tout le monde de
dactylographier cela. Vous pourriez nous faire parvenir les réponses
plus tard.
M. Clair: Oui, oui.
M. Bourbeau: II restait un point que je voudrais poser au sujet
de la régie. J'ai déjà eu l'occasion d'en parler à
Mme Sotiau, mais ce n'est pas clarifié dans mon esprit. C'est la
question de la publicité en anglais en ce qui concerne la
sécurité routière. On sait que la sécurité
routière, évidemment, c'est très important et qu'il faut
absolument que les gens qui conduisent des véhicules sachent de quoi il
s'agit lorsqu'il y a des enseignes. Il y a des problèmes, semble-t-il,
à obtenir de la régie des panneaux bilingues dans des
municipalités où la population anglophone est très
importante. Est-ce qu'on va faire quelque chose?
M. Clair: Non, il n'y aura pas de modification à cette
politique de la Régie de l'assurance automobile. En ce qui concerne la
signalisation routière proprement dite, de plus en plus le Québec
se dirige vers une signalisation basée sur des pictogrammes plutôt
que sur des indications dans l'une ou l'autre des deux langues. Je pense que la
sécurité routière, c'est d'abord une question de
signalisation routière. Dans ce sens, comme les pictogrammes n'ont pas
de langue, mais sont accessibles à l'ensemble de la population, je pense
que, de ce côté, le problème est réglé.
Quant aux affiches de promotion de sécurité
routière qu'on voit à l'entrée des nombreux villages et
d'à peu près toutes les municipalités qui collaborent
à ce programme de promotion de la régie, il ne s'agit pas
d'éléments de sécurité routière. S'il y a
des indications de sécurité, elles doivent être fournies,
je pense, si ma mémoire est fidèle, dans les deux langues. Mais
dans la mesure où il s'agit d'une question de promotion de la
sécurité routière, de dire en français - si je me
souviens bien, c'est à Saint-Germain-de-Grantham - "Bien se conduire
pour mieux vivre." je pense que c'est une campagne de promotion, ce n'est pas
une information absolument nécessaire. Ce n'est pas une information de
sécurité routière, c'est de la promotion de la
sécurité routière.
M. Bourbeau: Remarquez qu'en ce qui concerne le programme dont
vous venez de parlez, à mon avis, il pourrait être en chinois et
cela ne changerait pas grand-chose.
M. Clair: C'est toute l'évaluation que
vous faites de cette campagne?
M. Bourbeau: À peu près, oui. Mais pour ce qui est
des autres campagnes que vous pourriez faire... Je ne sais pas s'il va y en
avoir d'autres. Est-ce qu'on a prévu d'autres campagnes de
sécurité routière ou de publicité?
M. Clair: Quand on fait de la promotion, on en fait dans tous les
médias électroniques ou écrits et cela se fait
effectivement dans les deux langues.
M. Bourbeau: Par exemple, les campagnes sur le port de la
ceinture de sécurité, dans les municipalités où il
y a un fort pourcentage d'anglophones, vous ne songeriez pas à les
traduire?
M. Clair: Ce que je vous indique, c'est que, dans la mesure
où ce sont des campagnes-médias, la Régie de l'assurance
automobile utilise les médias dans les deux langues. Peut-être
même a-t-elle eu recours à des médias de quartier, à
l'occasion, dans d'autres langues que la langue française et la langue
anglaise. Mais c'est pour des raisons de fabrication aussi de ces autocollants
sur les panneaux à l'entrée des villages; en fabriquer deux
séries pour un certain nombre de municipalités, il y aurait des
coûts associés à cela.
M. Bourbeau: Elles paient des taxes quand même.
M. Clair: Oui, comme je vous l'indique, sur la
sécurité, les campagnes de promotion-médias, cela se fait
effectivement dans les deux langues, et même dans d'autres langues que la
langue française et la langue anglaise. Le problème a
été soumis au ministre des Communautés culturelles et de
l'Immigration et à l'Office de la langue française et la
réponse, c'est qu'on n'a pas l'intention actuellement de modifier cette
pratique.
M. Bourbeau: Bon, alors...
M. Clair: D'ailleurs, le problème, si on suivait votre
indication, ne se poserait pas, parce qu'on ne renouvellerait pas ces
panneaux.
M. Bourbeau: Ceux-là, non. Ceux-là, je ne les
trouvais pas particulièrement intéressants, mais il pourrait y en
avoir d'autres qui pourraient être très intéressants. Dans
la mesure où vraiment la sécurité routière est
concernée, il m'apparaît que ce serait peut-être normal que,
dans les municipalités où il y a une forte proportion
d'anglophones, ces gens puissent jouir du même privilège que les
autres.
M. Clair: Oui, mais, comme je vous l'indique aussi, ces panneaux
ne s'adressent pas uniquement aux usagers de la route d'une municipalité
en particulier. Ils s'adressent à tous les usagers de la route. Si, au
moment où on fait des campagnes de sécurité
routière, c'est normal de faire de la publicité, de la promotion
dans les médias des deux langues et même d'autres langues,
jusqu'à maintenant, il nous est apparu qu'en ce qui concerne cette
campagne de promotion de la sécurité sur des panneaux à
l'entrée des municipalités ce n'était pas
nécessaire de le faire.
M. Bourbeau: J'ai de la difficulté à saisir la
logique derrière cela, parce que, si des municipalités à
forte proportion anglophone ne font pas la promotion de la
sécurité routière par voie de panneaux, admettant qu'il y
ait une campagne de publicité, et qu'un anglophone n'ayant pas pris
connaissance des avis ou des suggestions ne les suit pas, cause un accident et
blesse un francophone, le ministre ne trouve-t-il pas que cela aurait valu la
peine de dépenser des fonds pour avertir les anglophones
également?
M. Clair: Je pense que le député charrie, si vous
me permettez l'expression.
M. Bourbeau: Pas du tout, c'est ce qui arrive. Les francophones
vont être avertis, mais pas les anglophones.
M. Clair: II ne s'agit pas de la signalisation pour la
sécurité routière. Il s'agit d'une campagne de promotion.
Dans ce sens, je pense qu'on doit traiter les deux dossiers
différemment. Quand ce sont vraiment des questions de
sécurité, c'est une chose, et quand il s'agit...
M. Bourbeau: Oui, mais la promotion de la
sécurité?
M. Clair: ...d'une campagne de promotion...
M. Bourbeau: Promotion de la sécurité?
M. Clair: ...on doit répartir équitablement les
fonds dans les différents médias, électroniques et
écrits. Cela se fait par la Régie de l'assurance automobile comme
par les autres, mais la bilinguisation des campagnes de sécurité
promotionnelle sur les panneaux en question, je pense qu'il n'est pas
nécessaire de la faire.
M. Bourbeau: Encore un autre domaine où on diverge
d'opinion. Il faudrait le noter. Cela termine mes questions sur la
régie. Je remercie Mme Sotiau de s'être
déplacée...
Une voix: Cela va. Merci, madame.
M. Bourbeau: ...surtout qu'elle n'avait pas eu de préavis.
On peut lui souligner que nous estimons toujours le très bon travail
qu'elle accomplit à la régie.
M. Clair: Vous êtes bien sûr que vous avez fini?
M. Bourbeau: On est bien sûr.
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Laporte, est-ce qu'on pourrait vous suggérer de revenir au programme
5?
M. Bourbeau: Au programme 5, j'ai une question. Il semble
qu'à l'élément 3 il y ait une augmentation très
importante des services, 524%. On parle de 507 900 $. Qu'est-ce qui justifie
une telle augmentation des services et que contient ce poste, soutien
technique?
M. Clair: C'est le contrat avec la Régie de l'assurance
automobile dont on parlait tantôt.
M. Bourbeau: Contrat pour...
M. Clair: Pour les services informatiques.
M. Bourbeau: ...les services informatiques. D'accord. Je n'ai pas
d'autre question sur le programme 5.
Le Président (M. Champagne): Est-ce qu'on peut dire qu'on
adopte le programme 5 avec ses éléments?
M. Bourbeau: Est-ce que l'élément 4 avait
été adopté sur division?
Le Président (M. Champagne): Non, pas sur division.
M. Bourbeau: Non, cela va.
Le Président (M. Champagne): Les éléments 1,
2 et 3 sont aussi adoptés?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Cela va. Au programme 6, on
traite de la Commission des transports du Québec.
M. Bourbeau: Est-ce que le ministre fait son discours
d'ouverture?
Commission des transports du Québec
M. Clair: Ce programme vise à délivrer des permis
de transport ou de location, à fixer des taux et tarifs de transport ou
de location et à statuer sur l'adjudication ou le prix des contrats de
transport d'écoliers. Ce n'est plus le cas. Le Uvre des crédits
aurait dû être modifié depuis deux ans et c'est encore
écrit comme cela.
M. Bourbeau: Maintenant que le ministre a fait son tour de piste
traditionnel, j'aimerais simplement poser une question au sujet de la
Commission des transports. L'enveloppe budgétaire qui est
destinée à la commission diminue de 9%, ou de 878 400 $. Par
catégories ou super-catégories, cette diminution se retrouve dans
les points suivants: le personnel diminue de 9,7%, dont 9% pour les traitements
et 25% pour les autres rémunérations; les communications, de
14,3%; les fournitures, de 10,2%. On remarque, toutefois, que tous les services
augmentent de 100%. Pourrait-on avoir des explications sur cela? Cela a l'air
d'être une constante dans tout le budget du ministère cette
année, les services augmentent. (22 h 45)
M. Clair: C'est pour la composition du bulletin de la commission.
La composition du bulletin était autrefois associée à
l'impression. C'était un seul contrat et c'était sous la
catégorie communications. Maintenant, c'est sous deux contrats
différents. La partie composition passe sous la catégorie
services et non pas communications. C'est pourquoi il y a 50 000 $ ou 60 000 $
qui ont été déplacés de la catégorie 3
à la catégorie 4.
M. Bourbeau: On se réjouissait d'une diminution à
un poste. On se rend compte que cela a été pour augmenter l'autre
poste. Finalement, il n'y a pas eu de diminution.
M. Clair: Non, il y a des diminutions à tous les
postes.
M. Bourbeau: Pour les services, il y a une augmentation de 50 000
$.
M. Clair: En réalité, il y a une diminution. Si la
composition du bulletin restait à communications, il y aurait une
diminution à communications et une à services aussi.
M. Bourbeau: Je comprends.
M. Clair: Le total des deux, disons.
M. Bourbeau: Ce qui arrive, c'est que la diminution à
communications était très importante. Elle l'est beaucoup
moins.
M. Clair: Oui, elle est pas mal moins spectaculaire.
M. Bourbeau: Bon, d'accord. M. le Président, pour ce qui
est de la Commission des transports, on n'a pas d'autres questions.
C'est malheureux que le président se soit déplacé
pour si peu, mais, si on avait plus de temps, on aurait plus de questions. Je
suis obligé de passer tout de suite au suivant. On a tellement de
questions à poser sur les transports maritime et aérien qu'on ne
voudrait pas s'attarder. On a l'impression que cela ne va pas si mal à
la Commission des transports, de toute façon.
M. Clair: Cela va bien, n'est-ce pas?
Le Président (M. Champagne): Le programme 6 est-il
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Le programme 6 est
adopté. Le programme 7, Transports maritime et aérien.
Transports maritime et aérien
M. Clair: M. le Président, ce programme vise à
assurer le maintien, l'amélioration et le développement des
services de transport maritime et aérien au Québec.
M. Bourbeau: Le budget du transport maritime diminue de 11,4% ou
de 3 600 000 $. On retrouve ces diminutions dans les catégories de
dépenses suivantes: fonctionnement, personnel qui diminue de 4% et les
immobilisations, de 91,6% ou de 6 700 000 $. Comment s'explique cette
diminution dans les immobilisations?
M. Clair: Principalement par le projet du
débarcadère de Port-Cartier. Il y avait 4 500 000 $ qui
étaient prévus l'an dernier. Dans ce budget-ci, cette
année, n'apparaît pas un projet aussi important. C'est ce qui
explique principalement la diminution.
M. Bourbeau: Alors, les 4 000 000 $ de Quebecair.
M. Clair: Vous pouvez continuer à dire tout ce que vous
avez envie de dire là-dessus, c'est inexact. J'ai indiqué que
c'était simplement en termes de crédits votés. Le projet
de débarcadère à Port-Cartier pour un traversier-rail a
été suspendu, à toutes fins utiles, à la demande
même de ses promoteurs parce que la rentabilité du projet
n'était pas là. Cela a donc été un projet qui a
été reporté. J'ai demandé au ministère
fédéral des Transports de prévoir que ce projet soit
simplement retardé et non pas abandonné.
M. Bourbeau: Comment expliquez-vous les crédits
périmés de 1 200 000 $ l'an dernier, dans la liste des
crédits périmés?
M. Clair: C'est l'effet de la diminution de la masse salariale
à la Société des traversiers du Québec qui se
retrouve à ce programme.
M. Bourbeau: Bon. Dans les principales dépenses en
immobilisations pour le transport maritime, on a une diminution très
importante. On remarque qu'elles sont, en plus, réparties sur un plus
grand nombre de projets - il y en a huit au lieu de quatre par rapport à
l'année précédente - donc, que les montants
attribués à chacun des projets sont beaucoup plus faibles, une
moyenne d'environ 75 000 $ par projet.
M. Clair: Quel document avez-vous? M. Bourbeau: La page
exacte?
M. Clair: Le dragage à Matane, l'accès aux
traversiers à Québec, l'entrepôt à Matane, le
débarcadère de Deschambault, la traverse Oka-Como, la face
d'accostage à Godbout.
M. Bourbeau: On constate que les projets sont beaucoup moins
importants et il semble que les montants aussi. Est-ce parce qu'il n'y a pas de
projets importants que vous distribuez cela à un plus grand nombre?
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: Aux dépenses de transfert ou à l'aide
au transport maritime, on remarque les points suivants: ce sont les subventions
aux transporteurs indépendants qui augmentent le plus, soit de 17,7%
suivis du cabotage, 9,2% et de la Société des traversiers du
Québec, 2,7%.
M. Clair: Quelle est votre question?
M. Bourbeau: Je voulais connaître votre philosophie
à ce sujet. Privilégiez-vous les transporteurs
indépendants?
M. Clair: Ce sont des choses totalement différentes. Il y
a une subvention à la Société des traversiers du
Québec pour des services de passagers d'automobiles et de camions. Il y
a également d'autres subventions qui sont versées à
différentes entreprises de transport maritime pour certaines traverses.
Vous avez finalement les subventions au cabotage. Pour la desserte maritime de
la Moyenne et de la Basse-Côte-Nord, il y une augmentation de 6,6%; c'est
un contrat qui se termine cette année, avec une prévision de 3
572 000 $ En ce qui concerne la desserte maritime des
Îles-de-la-Madeleine, c'est un contrat annuel, qui n'est pas encore
octroyé, avec une prévision de 1 621 000 $, ce qui donnerait une
augmentation de 15,5% par rapport aux
crédits originaux de 1982-1983, ceci représentant donc une
moyenne de 9,2% pour la desserte maritime de la Moyenne et de la
Basse-Côte-Nord et la desserte maritime des Îles-de-la-Madeleine.
Je n'ai pas avec moi la prévision de la desserte du
Nouveau-Québec, environ 150 000 $. Le ministère agit en quelque
sorte comme courtier pour les autres ministères et c'est chaque
ministère qui paie le coût de transport maritime vers le
Nouveau-Québec.
En ce qui concerne la Société des traversiers du
Québec, il y a une augmentation prévue de 2,7% par rapport aux
crédits originaux de 1982-1983. En ce qui concerne la traverse de
Rivière-du-Loup -Saint-Siméon, la prévision pour 1983-1984
est de 715 000 $, c'est-à-dire une augmentation de 31,7% en termes de
prévisions budgétaires. Cela tient en partie au fait qu'il est
question de la vente de la traverse de Clarke Transport entre
Rivière-du-Loup et Saint-Siméon. On a une prévision qui
tient compte des possibilités de ce côté-là.
À Saint-Juste-du-Lac, c'est un syndicat coopératif qui
fait la navette. L'an passé, dans les crédits originaux, on avait
235 000 $. On a dépensé 199 000 $ et on a une prévision
cette année de 232 000 $. Pour la traverse de l'île
d'Entrée-Havre-Aubert - Cap-aux-Meules, il y a une prévision de
80 000 $, pour soit une augmentation de 11,1%. Pour la traverse de
Lotbinière à Deschambault, qui est exploitée par une
petite compagnie, La Traverse Lotbinière-Deschambault Ferry Inc., un
montant de 31 200 $ est prévu. C'est une diminution de 42,2%. C'est
relié, si ma mémoire est fidèle, au remplacement des
moteurs l'an dernier. Il fallait donc prévoir ces
crédits-là au ministère.
Finalement, pour la traverse de Chevery Harrington-Harbour-Aylmer-Sound,
sur la Basse-Côte-Nord, c'est exploité par la municipalité
de la Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent et la prévision est de 70
000 $, en croissance de 27%.
M. Bourbeau: Au sujet de SONAMAR, je vois qu'il y a une
subvention de 2 000 000 $. Le gouvernement est actionnaire à 25% de
cette compagnie. Si je comprends bien, un des contrats principaux, sinon le
seul, avec la compagnie est de faire le transport du sel des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Clair: Cela paraît dans le document. Je pense
qu'effectivement la façon dont cela vous est présenté peut
vous induire en erreur. Afin de prévoir, justement, la construction de
deux navires par la Société des traversiers du Québec et
un radoub majeur du Radisson, un autre navire de la Société des
traversiers du Québec, il y a eu une provision de 2 000 000 $ dans les
crédits aux transports maritime et aérien afin d'en
prévoir déjà une partie.
Par ailleurs, en ce qui concerne SONAMAR, la situation est la suivante:
effectivement, le ministre des Transports détient 25% des actions de
SONAMAR et SONAMAR a obtenu le deuxième contrat de sel pour la desserte
des plus petits ports. Les mines Seleine demandaient à être
desservies par un navire d'environ 10 000 tonnes avec un certain nombre de
caractéristiques. Après que SONAMAR eu obtenu le contrat, je lui
ai demandé d'examiner la possibilité de faire construire au
Québec un navire neuf plutôt que d'aller acheter un navire
à l'étranger et le gouvernement aurait pu apporter une
contribution au financement de la construction de ce navire dans l'ordre de
grandeur de notre intérêt dans la compagnie, à savoir
25%.
Actuellement, les études qu'on a menées ne sont pas encore
concluantes de façon définitive à ce sujet, mais il semble
qu'effectivement ce serait difficile de faire construire un navire neuf,
à moins que le gouvernement du Canada, qui a réduit ses
subventions à la construction navale de 21% à 9% au cours des
dernières années, et qui envisage de les faire disparaître,
ne révise sa position; auquel cas, cela pourrait devenir
intéressant sur le plan de la rentabilité économique pour
SONAMAR de faire construire un navire neuf au Québec avec des
retombées économiques au Québec, mais il n'y a pas de
décision définitive de prise dans ce dossier. C'est pour cette
raison que vous voyez à "relance économique" une provision de 2
000 000 $ pour être en mesure de faire face à ces deux projets
dans le domaine maritime.
M. Bourbeau: SONAMAR a-t-elle des subventions autres que pour la
construction de bateaux?
M. Clair: Non.
M. Bourbeau: Aucune subvention?
M. Clair: SONAMAR n'a eu aucune subvention. SONAMAR a deux
contrats de transport de sel, comme je vous le dis, un qu'elle effectue avec le
navire La Saunière, qui est présentement exploité par
SONAMAR. Quant au deuxième contrat, l'an prochain, la compagnie SONAMAR
va plutôt procéder par location pour offrir le service aux mines
Seleine pour... Je ne me souviens plus.
Une voix: 100 000 tonnes.
M. Clair: Pour 100 000 tonnes, je pense.
M. Bourbeau: Récemment, la compagnie Seleine se plaignait
qu'elle était déficitaire,
qu'elle ne faisait pas de profits, et elle invoquait comme raison le
mauvais contrat de transport qu'elle avait avec SONAMAR. Elle se plaignait en
disant que, pour des contrats de transport qu'elle pouvait avoir sur le
marché, la compétition offrait des taux de beaucoup
inférieurs à ceux du contrat qui la lie à SONAMAR. Le
nouveau contrat qui vient d'être signé est-il un contrat du
même genre? Est-ce un contrat où il y a eu des soumissions de
demandées ou si c'est un contrat d'adhésion?
M. Clair: II y a eu des soumissions, demandées par Seleine
sans qu'il y ait aucune intervention gouvernementale auprès de Seleine.
C'est effectivement SONAMAR qui a obtenu le deuxième contrat. Je dois
dire que les difficultés de Seleine ne proviennent aucunement, à
mon avis - en tout cas, d'après ce que j'en sais, je ne suis pas
ministre de l'Énergie et des Ressources -de son contrat de transport,
mais les difficultés sont venues des problèmes d'ouverture de la
mine. On sait qu'il y a eu des problèmes de pénétration
d'eau dans la mine. Comme c'est une mine de sel et que du sel, cela a tendance
à fondre dans l'eau, vous voyez les conséquences que cela peut
avoir. Cela a nécessité des coûts plus élevés
de démarrage de la mine et je pense que ce n'est pas le contrat de
transport qui est surtout concerné par ces difficultés. On
m'indique, en terminant, qu'il y a eu six soumissionnaires pour le
deuxième contrat. (23 heures)
M. Bourbeau: Les journaux en ont fait état. J'ai, dans un
article de journal devant moi, la déclaration des dirigeants de Seleine,
à savoir que les montants qu'ils paient à SONAMAR pour les
coûts de transport sont nettement supérieurs à ce que la
compétition offre enfin, au coût du marché au moment
où cela a été dit. On invoque cela comme une des raisons
du déficit de Seleine.
M. Clair: Je sais ce qui peut être en cause. C'est
évident qu'actuellement, vous le savez, dans le camionnage et, en
particulier, dans le transport maritime, se mène une guerre
féroce sur le plan des tarifs parce que chacun veut maintenir ses
navires en activité. Effectivement, si à court terme Seleine
était dégagée de son contrat de transport de sel qui est
un contrat de 20 ans avec SONAMAR et pouvait faire appel aux services de
quelqu'un pour une année, cela pourrait être avantageux pour
Seleine. Mais, je pense que le contrat de 20 ans entre Seleine et SONAMAR a au
moins l'avantage d'offrir une certaine sécurité, parce que, si
Seleine faisait affaires dans le moment avec quelqu'un qui est prêt
à exploiter son navire à perte ou à peu près pour
le maintenir en service et rester dans le marché, peut-être que ce
serait avantageux à court terme, mais peut-être que, le jour
où l'activité économique dans le domaine du transport
maritime sera beaucoup plus intense, Seleine se retrouverait avec des
difficultés à négocier un contrat qui serait avantageux si
elle y allait sur une base annuelle.
M. Bourbeau: Je m'excuse, le temps passe. Il faudrait essayer
d'accélérer un peu. On planifie pour cette année la
construction de deux traversiers, pour l'Isle-aux-Coudres et Sorel pour un
montant de 19 000 000 $. Est-ce que le ministre pourrait nous dire où
cela apparaît dans les crédits du ministère? On ne les voit
pas dans les immobilisations. Est-ce que vous avez reçu l'autorisation
du Conseil des ministres et comment ces contrats vont-ils être
accordés? Finalement, que fait-on des deux traversiers qui
fonctionnaient à Sorel et à l'Isle-aux-Coudres?
M. Clair: Je n'ai pas noté toutes vos questions.
M. Bourbeau: J'aime autant poser mes questions en série
parce que le temps que le ministre prend pour répondre à chacune
d'entre elles est tellement long.
M. Clair: Où cela apparaît dans les crédits?
Cela apparaît, justement, au transport maritime. Vu que ces navires sont
payés par le service de la dette, sont financés à long
terme, l'impact budgétaire, compte tenu que la construction ne peut pas
commencer la semaine prochaine et commencerait un peu plus tard, serait
limité. C'est la raison pour laquelle je vous indiquais tantôt
qu'il y a une provision de 2 000 000 $ pour la relance économique sur
cela. Par ailleurs, quant à l'autorisation du Conseil des ministres:
Oui, j'ai reçu aujourd'hui même du Conseil des ministres
l'autorisation de procéder, d'aller de l'avant.
Maintenant, il reste une question effectivement qui est en suspens:
Est-ce qu'on procède par négociation ou est-ce qu'on
procède par appels d'offres purement et simplement, comme la Loi sur
l'administration financière le prévoit normalement, je pense,
pour la Société des traversiers du Québec? Ce n'est pas
encore définitif, défini. C'est la dernière chose qui
reste à décider.
Quant à ce qui arriverait des deux navires, les deux navires
pourraient effectivement servir éventuellement comme "navires de
backup", si vous me permettez l'expression, navires de relève, ou
être vendus. Actuellement, il y a le Sieur-D'Amours qui est en vente. Je
n'ai pas eu l'occasion, d'ailleurs, de demander les dernières nouvelles
au président de la société sur cela. Le Radisson qui subit
un radoub majeur, c'est le navire le plus polyvalent de
la flotte de la Société des traversiers du Québec,
mais c'est en même temps le plus vieux navire. Il peut fonctionner
à toutes les traverses, excepté à celle de Matane et
à celle de l'Île-aux-Grues. Ce sont les deux seules où il
ne peut pas fonctionner.
M. Bourbeau: Pourquoi voulez-vous remplacer les deux navires
actuels? Ils sont désuets?
M. Clair: Ce sont des navires dont la vie utile tire à sa
fin. D'ailleurs, le gouvernement fédéral fait exactement de
même. Ces navires auraient pu, effectivement, être prolongés
et on aurait pu retarder la décision de les remplacer. Le
Trois-Rivières est un navire construit en 1962, donc un navire qui a 21
ans et le Lucien-L. est un navire qui a été construit en 1967.
Ces navires auront, lors de l'entrée en service des deux nouveaux
traversiers, environ 25 ans. C'est sûr que ces deux navires auraient pu
rester en service, même s'il y a énormément de plaintes
relativement au Lucien-L., en particulier à Sorel-Tracy, même si
le Trois-Rivières est un navire qui, effectivement, commence à
fatiguer. Ces navires auraient pu être prolongés et on aurait pu
retarder la décision, mais, compte tenu de la situation actuelle de la
flotte de la Société des traversiers du Québec, il nous
est apparu que, pour répondre en même temps plus vite à des
besoins de la Société des traversiers du Québec et
contribuer à la relance de la construction navale dans les chantiers
maritimes du Québec, c'était avantageux d'y aller maintenant.
M. Bourbeau: N'y a-t-il pas un traversier qui est
inutilisé à Tadoussac actuellement?
M. Clair: Oui, pendant une partie de l'année, il y a
effectivement un seul navire qui est utilisé.
M. Bourbeau: À ma connaissance, c'est toute
l'année, en fait.
M. Clair: Non. On fonctionne avec deux traversiers pendant trois
mois. La difficulté de la Société des traversiers du
Québec, c'est justement d'être en mesure de répondre
à la pointe. En matière d'équipement de transport, c'est
souvent cela, le problème, de répondre à la demande de
pointe. Par exemple, on voit venir un certain nombre de difficultés
quant au service à offrir entre Matane, Baie-Comeau et Godbout avec un
seul navire, le Camille-Marcoux. Il y aurait eu des avantages à
maintenir le Sieur-D'Amours en service. Cela aurait coûté au bas
mot 1 500 000 $ pour le remettre en service. On ne pouvait pas voir à
court terme. Plus on attendait pour prendre la décision, plus le navire
- passez-moi l'expression - rouille et perd de la valeur. Par contre, quand ce
navire va-t-il devoir être remplacé? Il y a du potentiel qui est
offert par le Alexandre-Lebel, qui pourrait être modifié,
moyennant un certain nombre de conditions, pour le camionnage. C'est tout cela
qui est en discussion et il est difficile de répondre à tous les
besoins avec un même type de navire, parce qu'à Sorel, c'est dans
des conditions données; à Québec et à Sorel, cela
se ressemble. C'est différent à l'Isle-aux-Coudres. C'est
différent à l'Île-aux-Grues, c'est différent
à Matane-Godbout et c'est différent au Saguenay.
M. Bourbeau: Pourrais-je demander au ministre de tenter
d'abréger ses réponses, parce qu'on ne finira pas? Il reste une
demi-heure.
M. Clair: D'accord.
M. Bourbeau: Je signale au président que mes questions
sont très courtes.
M. Clair: Oui, mais il y en a plusieurs dans la même.
M. Bourbeau: C'est comme à la période des
questions. Généralement, le président, lors de la
période des questions, intervient plus rapidement pour raccourcir les
réponses du ministre que ne le fait le président ici à la
commission.
Est-ce que les deux traversiers qu'il y a à Tadoussac sont de
nouveaux bateaux?
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Ils ont été mis en service en 1980, je
pense?
M. Clair: En 1980, tous les deux. M. Bourbeau: Ils
étaient neufs?
M. Clair: Oui, ce sont des navires neufs.
M. Bourbeau: N'est-ce pas un peu paradoxal que vous ayez deux
navires neufs qui viennent d'entrer en service il y a deux ans et qu'il y en
ait un qui ne serve à peu près jamais durant l'année?
M. Clair: La clientèle a baissé
considérablement à cause du ralentissement économique sur
la rive nord. Comme je vous le dis, le type de navire qui est utilisé
à Tadoussac, ce n'est pas le même type de navire qui peut
être utilisé à l'Île-aux-Grues, à
l'Isle-aux-Coudres ou à Sorel.
M. Bourbeau: Autrement dit, aucun des deux navires qui,
actuellement, sont prévus
pour être en usage à Tadoussac ne peut servir ailleurs?
Cela m'étonnerait.
M. Clair: II faudrait investir considérablement dans les
installations terrestres pour pouvoir les utiliser.
M. Bourbeau: Est-ce que ce ne serait pas moins coûteux que
de construire des navires à 10 000 000 $ chacun?
M. Clair: Encore une fois, si on regarde le réseau de la
Société des traversiers du Québec tel qu'il existe
présentement et les services qu'elle a à offrir, il y a des
contraintes de glace.
M. Bourbeau: Oui, mais ce sont des brise-glace.
M. Clair: Ce ne sont pas des brise-glace. Ils sont
renforcés pour aller dans les glaces. Il faut peut-être distinguer
entre des navires brise-glace et des navires qui sont renforcés pour
aller dans les glaces. Ce n'est pas tout à fait la même chose. Les
conditions de glaces dans la région de Sorel sont autrement plus graves,
plus importantes, plus difficiles qu'à Tadoussac. Il faut donc un type
de navire particulier. On pourrait théoriquement prendre les deux
traversiers qui sont à Tadoussac et les envoyer à Sorel, mais il
faudrait, pour que les installations terrestres soient compatibles, faire des
modifications qui entraîneraient des investissements
considérables.
M. Bourbeau: Récemment, le maire de Saint-Ignace a fait
une proposition. Il suggérait au gouvernement une solution qui semblait
peu coûteuse - enfin, selon lui -soit celle d'utiliser le traversier
brise-glace de Tadoussac qui ne sert qu'en cas d'urgence celui dont on parlait
tantôt - et de transférer à Tadoussac le traversier actuel,
le Lucien-L. Selon lui, il semble que cela aurait parfaitement
réglé le problème et à peu de frais. Qu'en
pensez-vous?
M. Clair: II y a deux problèmes. Le premier
problème, problème majeur, c'est que les navires jumeaux que nous
avons à Tadoussac ne sont pas faits pour aller à Sorel. Ils
pourraient y aller, comme je le disais, si on y faisait certaines
transformations, mais cela nécessiterait des investissements assez
considérables.
La deuxième chose dont il faut tenir compte, c'est que nous
n'avons pas actuellement, parmi notre personnel à Sorel, de
mécaniciens qui possèdent les brevets nécessaires pour
travailler sur les deux navires qui sont actuellement en service à
Tadoussac. Cela impliquerait donc des mutations de personnel et cela
entraînerait des changements considérables dans les équipes
de travail.
M. Bourbeau: Quand on parle de construire des bateaux à 10
000 000 $ pièce, ne vaudrait-il pas la peine de regarder cela, si c'est
la seule chose qui vous empêche de le faire?
M. Clair: Vous ne comprenez pas qu'il y a des contraintes
physiques, des contraintes au sol, des contraintes en mer et des contraintes au
niveau de la garde côtière qui nous impose un certain nombre de
conditions de fonctionnement des navires. Cela fait qu'on ne peut pas prendre
n'importe quel navire, n'importe quel équipage et l'envoyer n'importe
où. Un traversier est un outil qui vise à répondre
à des besoins spécifiques. Dans ce sens-là, dans certains
cas, on essaie de maintenir un navire aussi polyvalent que possible, qui est le
Radisson. On ne veut pas le modifier, on en a un qui est polyvalent pour aller
à presque toutes les traverses, sauf la traverse en haute mer, entre
Matane, Baie-Comeau et Godbout. Construire uniquement des navires polyvalents,
je pense que ce serait un très mauvais choix. Ce serait beaucoup plus
coûteux, surtout que chaque traverse est spécifique, fonctionne
dans des conditions particulières et est soumise à des
contraintes de toutes sortes et aussi à la garde côtière
canadienne.
M. Bourbeau: Que faites-vous des bateaux que vous n'utilisez
plus? Par exemple, le Sieur-D'Amours? Est-ce qu'il y a un marché pour
cela? Réussissez-vous à les vendre à des prix
intéressants?
M. Clair: En ce qui concerne le Sieur-D'Amours, nous avons
reçu, il y a à peine quelques jours, six offres fermes de
location ou, dans certains cas, d'achat. Nous sommes en train d'évaluer
chacune de ces propositions et nous sommes confiants de pouvoir disposer du
navire dans des conditions avantageuses. Par ailleurs, il y en a deux autres
beaucoup plus petits qui étaient en service auparavant à
Tadoussac et qui ont été vendus, il y a environ six ou huit mois,
au gouvernement de l'Ontario.
M. Bourbeau: À quel prix?
M. Clair: À un prix relativement minime. C'était
160 000 $ pour les deux. Il s'agissait de très vieux navires, de faible
capacité.
M. Bourbeau: Quel est l'ordre de grandeur des offres que vous
avez pour le Sieur-D'Amours?
M. Clair: Je préférerais ne pas être
précis. Je peux vous dire que cela varie entre 500 000 $ et 1 000 000
$.
M. Bourbeau: Ce sont, quand même, des montants qui sont
substantiellement inférieurs au coût de remplacement de ce
navire.
M. Clair: Le coût de remplacement pourrait être au
bas mot de 15 000 000 $, mais il faut quand même tenir compte de
l'âge du navire. Il a été construit en 1966. La valeur
comptable, la valeur aux livres de ce navire est de 111 000 $ seulement.
M. Bourbeau: Cela ne veut rien dire. Quelle est la
longévité normale d'un navire?
M. Clair: Je pense que le ministre l'a mentionné tout
à l'heure. S'il est bien entretenu, c'est environ 25 ans et cela peut
être plus.
M. Bourbeau: Le déficit de la Société des
traversiers du Québec est passé de 13 000 000 $ à 17 000
000 $ en 1981-1982. Il semble que le niveau d'autofinancement soit très
faible. Il n'est plus que de 28%, alors qu'il était de 55% cinq ans
auparavant. Il semble que les revenus n'augmentent plus depuis quelques
années, mais que les frais d'exploitation augmentent
énormément, notamment la main-d'oeuvre, qui a augmenté de
45%, et le carburant. Enfin les frais augmentent. (23 h 15)
Depuis trois ans également, on parle d'explorer des avenues pour
réduire ces frais d'exploitation, comprimer les dépenses et
rationaliser les horaires. À voir les résultats obtenus, n'est-on
pas en droit de se poser des questions sur l'évolution de la
Société des traversiers du Québec en termes de gestion?
Les tarifs ont été augmentés. Il semble qu'il y ait eu
deux augmentations depuis un an. Est-ce exact?
M. Clair: Si vous me le permettez, peut-être pourriez-vous
compléter vos questions et j'y répondrai ensuite.
M. Bourbeau: D'accord. Il y a eu également une
réduction du nombre de traversées, donc du service et ce qui est
un peu paradoxal, c'est que, même si on réduit le service, on fait
construire de nouveaux bateaux et on se débarrasse des anciens bateaux,
évidemment à des prix qui sont pratiquement nuls. Cela nous
semble un peu paradoxal. Est-ce que vous pourriez nous donner des explications
là-dessus?
M. Clair: D'accord. En ce qui concerne la hausse du
déficit, je dois préciser - je répète ce que le
ministre a dit tout, à l'heure - que, pour l'exercice en cours,
l'exercice 1983-1984, la hausse du déficit sera de moins de 3% par
rapport à l'année antérieure. La grosse augmentation de
notre déficit est survenue en 1980-1981 et elle était attribuable
au fait que nous avons absorbé la traverse de Tadoussac où la
gratuité est totale durant l'été 1980. Donc, on peut
difficilement comparer ce qui s'est passé durant l'exercice 1980-1981
avec les exercices antérieurs, parce que nous avons absorbé une
traverse qui ne rapporte aucun revenu et qui coûte, à faire
fonctionner, 4 600 000 $. C'est donc la cause principale de l'augmentation du
déficit en 1980-1981 où il y avait à peu près neuf
mois de fonctionnement, je pense, s'appliquant à Tadoussac. Durant
l'année subséquente, nous avions, évidemment, douze mois
de fonctionnement. Je pense que cela explique la hausse qui est survenue dans
notre déficit pendant les années passées. En 1983-1984, ce
sera moins de 3% d'augmentation du déficit.
En ce qui concerne les tarifs, il y a eu une hausse qui a
été décrétée en mai 1982. C'était la
première depuis au moins quatre ans et elle était de l'ordre de
40%, globalement. Donc, il y avait du rattrapage à faire et ce
rattrapage représente un taux annuel inférieur au taux de
l'inflation. Nous venons de décréter, le 1er avril 1983, une
autre hausse qui est de 8%, ce qui, encore une fois, est inférieur au
taux de l'inflation qui a été de 10,8% en 1982. Donc, nous
essayons de maintenir nos hausses de tarifs en deçà du taux de
l'inflation.
En ce qui concerne les réductions de services, c'est vrai qu'il y
en a eu. Il y en a eu un peu partout. Il y a deux raisons principales: la
première est qu'à plusieurs endroits, particulièrement
à Matane, Baie-Comeau, Godbout, Tadoussac, il y a eu une baisse
d'achalandage consécutive au ralentissement économique sur la
Côte-Nord. Également, nous avons dû faire face, nous aussi,
à certaines contraintes budgétaires et nous avons constaté
que certaines de nos traversées étaient peu utilisées.
Alors, nous avons coupé là où il fallait le faire, de
façon à réduire nos dépenses et de façon que
cela nuise le moins possible à la clientèle.
J'ajouterai que, lorsque le député dit qu'il a de la
difficulté à voir la cohérence des réductions de
services à certains endroits, je parlerais davantage d'une
rationalisation de services parce qu'en même temps il y a une
rationalisation des horaires qui a été faite, une
rationalisation, aussi, de la structure tarifaire dans l'ensemble de la
Société des traversiers du Québec quant à la
politique, par exemple, à appliquer aux enfants, aux bicyclettes, aux
passagers à pied, etc. Il y a eu une harmonisation de la tarification
qui a été faite.
C'est une chose de rationaliser les activités de la
Société des traversiers du Québec et c'en est une autre de
l'équiper, en termes de navires, pour ses services, là où
elle a besoin de remplacer des navires éventuellement. Je pense, comme
il n'est pas question d'abandonner le service à l'Isle-aux-
Coudres, que le Trois-Rivières est un navire qui, au moment de
l'entrée en service de son successeur, aura atteint à peu
près l'âge de la maturité. Je pense qu'il n'est pas
question d'abandonner le service à l'Isle-aux-Coudres et, dans la mesure
où il y a lieu de remplacer ces navires à court terme, je pense
que c'est une bonne décision de procéder maintenant à la
construction d'un nouveau traversier pour l'Isle-aux-Coudres et pour Sorel.
M. Bourbeau: Une question au sujet de SONAMAR. À
l'origine, SONAMAR avait été fondée dans le but - ou
enfin, cela avait été annoncé ainsi - de favoriser les
petits armateurs. Pourquoi ceux-ci ont-ils vu leur part diminuer à 6%,
alors que celle du groupe Desgagnés est rendue à 44%?
M. Clair: Essentiellement, ce qui s'est produit à
l'intérieur de SONAMAR, c'est que le groupe Desgagnés s'est
porté acquéreur... Je vais reprendre cela plus loin. Le
capital-actions de SONAMAR était divisé en quatre blocs: 25% des
actions au ministre des Transports, 25% au groupe Logistec, 25% au groupe
Desgagnés et un autre bloc de 25%, dès le départ, entre
les mains de plus petits caboteurs, mais à l'intérieur desquels
il y en avait un qui était plus important que les autres, le groupe
Techno Maritime, qui détenait 17% ou 19% à l'intérieur du
bloc de 25%. Ce qui s'est produit, cela a été l'achat par le
groupe Desgagnés des actions de Techno Maritime, ce qui a porté
sa part à 44% dans SONAMAR. Quant aux autres petits actionnaires, ils
n'ont pas pu suivre lorsqu'il y a eu des appels de fonds, de sorte qu'ils ont
tendance à se diluer progressivement.
M. Bourbeau: Combien? Qui sont-ils?
M. Clair: Je ne pourrais pas vous les nommer tous. Je pense qu'il
y a des capitaines de navire de la région du Bas-Saint-Laurent, de
l'Isle-aux-Coudres.
M. Bourbeau: Donc, on a dévié de l'objectif initial
qui était de favoriser les petits armateurs.
M. Clair: Non, je ne pense pas qu'on ait dévié de
l'objectif initial. L'objectif initial n'était pas tant de ramener en
activité un certain nombre de capitaines ou de caboteurs qui avaient,
à toutes fins utiles, abandonné toute activité. L'objectif
de SONAMAR était de regrouper ceux qui étaient encore en
activité avec le soutien d'autres qui étaient
intéressés. Mais les trois plus importantes entreprises de
transport maritime à l'époque étaient Techno Maritime, le
groupe Desgagnés et Logistec, l'objectif étant de les amener
éventuellement à fusionner dans une seule entreprise de transport
maritime québécoise, SONAMAR. Le ministre des Transports n'a pas
de moyens de forcer cela. Je considère - et je l'ai dit à
plusieurs reprises à ces entreprises, une nouvelle s'est d'ailleurs
ajoutée dans les discussions, c'est Boréal Navigation, que j'ai
eu l'occasion de rencontrer, il y a quelques semaines - que ce soit pour
développer le transport maritime à l'intérieur des eaux
canadiennes ou sur le plan international, qu'il y aurait avantage à ce
que ces entreprises de navigation, de transport maritime se regroupent et,
plutôt que de se concurrencer, qu'elles travaillent ensemble.
Je ne vous dirai pas nécessairement laquelle est laquelle, mais
il m'apparaît qu'une est particulièrement forte en termes de
gestion de navires, qu'une autre est particulièrement forte en termes de
transport international et qu'une autre est particulièrement forte en
termes de gestion financière. Je ne dis pas que l'une est uniquement
bonne pour gérer des bateaux et n'a pas une bonne gestion
financière, mais je dis qu'il y a de la très haute qualité
dans chacune de ces entreprises de transport maritime et qu'il serait
avantageux qu'elles se regroupent. Mais l'objectif n'était pas de
regrouper les petits transporteurs, les anciens caboteurs. C'était de
regrouper les entreprises opérantes, y compris Techno Maritime.
M. Bourbeau: L'objectif n'avait pas été compris de
la même façon par tout le monde.
Le Président (M. Champagne):
D'accord. Je rappelle aux membres de la commission qu'il reste quinze
minutes et nous avons trois programmes à adopter. Il faudrait
peut-être aller un peu plus vite.
M. Bourbeau: Je ferais appel au ministre pour raccourcir ses
réponses, en lui soulignant que mes questions sont très
courtes.
Le Président (M. Champagne): Enfin! De toute façon,
on peut poser des questions toute la nuit aussi, à un moment
donné.
M. Bourbeau: Je suis bien d'accord pour en poser toute la nuit.
Je n'ai pas beaucoup de problèmes.
Le Président (M. Champagne): Enfin! Je pense que tout le
monde a des obligations.
M. Clair: Ne vous privez de rien.
M. Bourbeau: M. le ministre, étant donné que le
temps nous presse et que le président nous le fait remarquer, je
voudrais
passer à l'autre volet, le transport aérien. Je vais vous
surprendre en vous disant que pour l'instant je ne vous parlerai pas de
Quebecair...
M. Clair: Je vous connais. Là-dessus, vous
préférez arriver à la sauvette avec de petites questions
à l'Assemblée. Allez-y.
M. Bourbeau: Le ministre me prête de mauvaises intentions.
Le député de Laporte n'agit jamais à la sauvette.
Le Président (M. Champagne): Pas de provocation.
M. Clair: Êtes-vous prêt à prendre
l'engagement que, d'ici à la fin de la session vous ne me poserez plus
de questions sur Quebecair à la période des questions?
M. Bourbeau: Je vous ferai remarquer que ce n'est pas moi qui
vous ai posé la dernière, c'est le député de
Sainte-Anne.
M. Clair: J'ai vu cela que vous aviez un frappeur de
relève.
M. Bourbeau: C'est moi qui étais frappeur de relève
dans le dossier; la question additionnelle a été posée par
moi.
Le ministre, l'an dernier, avait annoncé, à la suite d'une
question du député de Laporte, qu'il avait effectué un
contrat de location d'appareils CL-215 à l'Argentine. Les rumeurs ont
circulé récemment, à savoir que le ministère aurait
enfin perçu des sommes d'argent de l'Argentine. Est-ce que le ministre
pourrait nous donner des explications? Est-ce que cela a été un
bon contrat? Est-ce qu'il a l'intention de recommencer l'expérience?
Est-ce que les quatre CL-215 que vous êtes sur le point d'acquérir
ou que vous voulez acquérir d'Air Canada vont être utilisés
pour combattre les feux en Argentine?
M. Clair: En réponse à la question, je peux
indiquer que la semaine dernière il y a eu une rencontre entre le
sous-ministre des Transports et l'ambassadeur d'Argentine, justement, sur cette
question, et les indications que nous avons sont que nous serions payés,
qu'un chèque nous parviendrait dans les prochaines, semaines disons,
parce qu'on ne peut pas prendre d'engagement en leur nom.
M. Bourbeau: Un chèque de combien? Parce que si je me
souviens bien, le montant qui vous était dû était de...
M. Clair: C'étaient 700 000 $. Avec les
intérêts...
M. Bourbeau: C'était plus de 1 000 000 $.
M. Clair: Le contrat était de 1 500 000 $.
M. Bourbeau: C'était 1 300 000 $, si je me souviens
bien.
M. Clair: C'était 1 200 000 $, le contrat. Il y a une
prévision de 100 000 $ d'intérêts, si je ne me trompe pas,
190 000 $. Ce que je peux vous indiquer là-dessus, en
résumé, c'est qu'à la suite de la rencontre que le
sous-ministre des Transports a eue avec l'ambassadeur d'Argentine il semble que
nous serions effectivement payés comme prévu et que cela
continuera de se révéler une transaction intéressante pour
le ministère des Transports. Maintenant, j'attends de voir le
chèque, moi aussi.
M. Bourbeau: Vous nous aviez aussi dit l'an dernier que vous
espériez être payés dans les meilleurs délais.
M. Clair: On espère toujours être payé dans
les meilleurs délais, mais, comme j'ai eu l'occasion de le dire
là-dessus, je pense qu'il n'y a pas seulement le gouvernement du
Québec. Le gouvernement du Canada, avec Énergie atomique du
Canada, si ma mémoire est fidèle, est, lui aussi, aux prises avec
les mêmes problèmes. La Banque mondiale est intervenue dans ce
dossier. Nous avons travaillé avec l'ambassade du Canada en Argentine.
Nous avons actuellement des raisons de croire que nous serons effectivement
payés. Ce n'était pas la Banque mondiale mais le Fonds
monétaire international, je me suis trompé.
M. Bourbeau: "Avant l'août, foi d'animal,
intérêt et principal."
M. Clair: Oui, c'est ce qu'on espère. Maintenant, je dois
dire là-dessus, M. le Président, qu'avec Canadair nous
étudions plusieurs autres propositions. Nous avons le choix. Nous
possédons la plus importante flotte de CL-215. Canadair voudrait
relancer la construction de ses CL-215. Nous avons, bien avant le gouvernement
du Canada, soutenu Canadair dans des essais de promotion, si on veut, à
l'étranger. Nous avons été approchés
également par la Côte-d'Ivoire, la Californie et, il me semble,
l'Australie également, qui seraient intéressées
éventuellement à louer des CL-215 afin d'en constater
elles-mêmes l'efficacité.
Si le gouvernement du Québec n'offrait pas sa collaboration
à Canadair à partir de sa flotte pendant la période
hivernale, on priverait Canadair d'un très important instrument de
promotion. Des accidents comme il en est arrivé aux îles Falkland
sont toujours susceptibles de se produire
ailleurs. Je pense qu'on ne doit pas pour autant se priver de faire la
promotion de ces CL-215. C'est même le Québec qui a proposé
le premier de favoriser la mise au point d'un programme
fédéral-provincial d'acquisition de CL-215 pour les autres
provinces canadiennes. On a été heureux de voir ces derniers
jours, même si je n'ai pas tous les détails encore, que c'est une
proposition qui a été retenue. (23 h 30)
M. Bourbeau: Ce n'est pas la location ou la pleine utilisation
des CL-215 qui nous fatigue; c'est la façon dont le ministère
sécurise ses contrats. La seule objection qu'on avait faite au contrat
avec l'Argentine, c'est qu'il n'y avait eu aucune espèce de garantie de
prise par le ministère pour se faire payer et on a vu qu'effectivement
le ministère n'a pas été payé.
M. Clair: Tous les pays qui sont des créanciers de
l'Argentine ont fait face au même problème. Vous savez, on aurait
eu les meilleures garanties d'exécution que vous auriez voulues, un acte
de guerre, c'est un acte de guerre. Les conséquences sont
celles-là, pas seulement pour nous autres mais pour tous les pays qui
ont transigé avec l'Argentine auparavant. Je pense qu'il n'y a pas lieu
de se réjouir du malheur et des difficultés des autres. Qu'est-ce
que vous voulez? C'est arrivé, c'est arrivé. On pense simplement
qu'avec les démarches qu'on a effectuées on va effectivement
être payé.
M. Bourbeau: Alors, on suivra cela avec intérêt dans
les mois à venir. Je pense que mon collègue, le
député de Vaudreuil-Soulanges, aurait une question à
poser.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Avec le consentement de la
commission.
Le Président (M. Champagne): Ah oui, avec plaisir.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est à propos des
CL-215 et du programme fédéral-provincial que le ministre vient
d'évoquer et qui a été annoncé hier ou avant-hier
quant au maximum de 20 avions que le gouvernement fédéral
était disposé à acheter un pour un; chaque fois qu'une
province en achèterait un, le gouvernement fédéral ferait
la même chose. J'essayais de voir où étaient les
crédits, dans la mesure où le ministre vient de dire que c'est
à la suggestion du Québec, détenteur de la plus grosse
flotte, que le programme a vu le jour. Où sont les crédits qui
vont permettre l'acquisition par le Québec et l'augmentation de sa
flotte?
M. Clair: Les CL-215 ne sont pas en production actuellement chez
Canadair. C'est un programme de construction qui serait lancé vers
l'automne je pense. Nous exploitons encore six Canso qui vont être rendus
à maturité aux alentours de 1986. L'engagement du Québec
n'a jamais été de prendre livraison sur l'année
budgétaire 1983-1984 des CL-215. L'engagement, c'était d'en
acquérir quatre en 1987, je pense. Par contre, c'est sûr que cela
prendrait une commande ferme pour que Canadair fonctionne. C'est le
ministère de l'Énergie et des Ressources et le ministère
des Transports qui ont toujours fait la promotion des CL-215 chaque fois qu'on
a eu l'opportunité de le faire et qui ont été, je pense,
les premiers à soulever cette question.
D'ailleurs, ce n'est pas une proposition récente du gouvernement
du Québec de faire en sorte que le gouvernement fédéral
contribue à équiper les autres provinces canadiennes de CL-215.
Je pourrais presque dire que c'est une position historique.
M. Bourbeau: Revenant sur Quebecair, est-ce que le ministre a
réglé l'imbroglio d'hier au sujet des 8 000 000 $ des
crédits de mars? Est-ce que c'est vraiment sur les crédits de
1983-1984, les 8 000 000 $?
M. Clair: II n'y a pas d'imbroglio. Tout ce que j'ai dit hier,
c'est que cela apparaissait aux engagements financiers m'a-t-on dit, du mois de
mars 1983. J'ai indiqué hier et je répète aujourd'hui - je
n'ai pas eu l'occasion de le vérifier - que la seule raison pour
laquelle cela peut apparaître aux engagements financiers de mars 1983,
c'est qu'au Conseil du trésor la recommandation a été
prise en mars 1983.
M. Bourbeau: Un décret.
M. Clair: Le décret n'a pas été pris en mars
1983.
M. Bourbeau: C'est écrit décret sur ma feuille.
Mars.
M. Clair: Non. Je ne pense pas. Peut-être que le
décret a été pris le 29 mars 1983, mais cela ne change
rien. Montrez-moi donc le document que vous avez.
M. Bourbeau: Transports, décrets, mars 1983.
M. Clair: Je ne l'ai pas.
M. Bourbeau: Vous voulez le voir?
M. Clair: Montrez donc ce que vous avez.
M. Bourbeau: C'est parce qu'il y a une foule de notes
personnelles. Je vais vous envoyer le dessus. C'est parce que je ne fais
pas confiance au ministre.
M. Clair: Cela ne peut être que sur le budget 1983-1984.
C'est cela. Cela apparaît à la rubrique décrets.
M. Bourbeau: Bien oui.
M. Clair: À la rubrique décrets. Je pensais que
vous aviez le décret. Cela apparaît à la rubrique
décrets. Je ne me souviens pas de la date à laquelle le
décret a été adopté, mais il ne peut validement
porter que sur l'année budgétaire 1983-1984.
M. Bourbeau: Est-ce que les sommes d'argent ont été
déboursées en 1982-1983?
M. Clair: Non, c'était impossible, car le comptable
n'aurait pas accepté.
M. Bourbeau: Tout est possible avec le gouvernement.
M. Clair: Voyons donc!
M. Bourbeau: Actuellement, pouvez-nous assurer qu'il n'y a aucune
somme d'argent de ces 8 000 000 $ qui a été
déboursée avant l'année fiscale 1983-1984?
M. Clair: Je peux vous en assurer.
M. Bourbeau: Est-ce qu'il y a des montants qui ont
été déboursés à ce jour, sur les 8 000 000
$?
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Combien?
M. Clair: Je ne pourrais pas répondre à cette
question précisément. 6 200 000 $ ont été
avancés jusqu'à maintenant dont 4 000 000 $ pour rembourser le
prêt à la Caisse de dépôt et placement du
Québec, qui venait à échéance aujourd'hui. C'est
donc dire que 2 200 000 $ ont été avancés. En
résumé, pour être sûr que le député
comprend - je veux être bien sûr qu'il comprenne - ...
M. Bourbeau: Quand les explications sont claires, on
comprend.
M. Clair: ...il y a eu 11 400 000 $...
M. Bourbeau: Écoutez...
M. Clair: ...sur l'année budgétaire
1982-1983...
M. Bourbeau: ...on est parfaitement au courant de cela, M. le
ministre. Cela ne sert à rien de recommencer.
M. Clair: ...et il y a 16 000 000 $ d'inscrits comme provision
aux crédits du ministère des Finances. Il y a eu un décret
qui, semble-t-il, apparaît aux engagements financiers pour le mois de
mars, mais qui ne pouvait prendre que sur l'année budgétaire
1983-1984. De ces 8 000 000 $, 6 200 000 $ ont été effectivement
avancés, dont 4 000 000 $ pour rembourser la Caisse de
dépôt et placement du Québec.
M. Bourbeau: Cela me paraît très clair.
M. Clair: Dites-le donc tout fort.
M. Bourbeau: Jusqu'à maintenant cela me paraît
très clair.
M. Clair: Vous avez déjà modifié un peu.
Tantôt vous disiez: "Cela me paraît..." et maintenant c'est:
"Jusqu'à maintenant..."
M. Bourbeau: Non, non, cela me paraît très clair.
À la condition que le ministre ait dit les choses telles qu'elles sont,
ce qu'on vérifiera.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Est-ce que les 8 000 000 $ font
partie des 16 000 000 $ prévus aux crédits du fonds de
suppléance?
M. Clair: Oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Donc, dans la mesure où
il s'agit d'un crédit qui apparaît pour l'année 1983-1984,
on ne compte pas qu'il sera remboursé avant le 31 mars 1984?
M. Clair: Je ne comprends pas.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Si c'est un prêt ou une
avance - on parle d'un prêt ou d'une avance - il me semble que si nous
n'anticipons pas un remboursement avant le 31 mars 1984, c'est pour cela qu'il
apparaît comme une dépense de l'année. Si dans le plan
financier à l'endroit de Quebecair, on pensait à un prêt ou
à une avance, éventuellement à des remboursements ou
à d'autres arrangements...
M. Bourbeau: À rembourser à même les profits
de Quebecair.
M. Clair: Sauf erreur, en vertu de la Loi sur l'administration
financière, il faudrait quand même que cela apparaisse.
Actuellement, nous sommes en négociations avec le gouvernement
fédéral. Ce n'est qu'à la fin de ces négociations,
selon le résultat, qu'il nous sera possible de dire exactement dans
quelle mesure il y aura un remboursement ou non. Sauf erreur, sur le plan de la
technique budgétaire, même si les
montants devaient être remboursés dans la même
année, ils doivent apparaître aux crédits.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je cherchais le débit
correspondant. J'essayais de savoir s'il existait. S'il y a un crédit de
16 000 000 $...
M. Bourbeau: L'importance qu'on attache à Quebecair est
tellement grande qu'on a amené spécialement le critique financier
de l'Opposition pour discuter uniquement du dossier de Quebecair.
M. Clair: II n'a pas l'air de vouloir s'associer trop trop
à vous, votre collègue.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je ne m'associe pas
nécessairement à ses remarques, mais à lui, il n'y a pas
de problème.
M. Clair: Que ces choses sont bien dites!
Le Président (M. Champagne): Les huit heures
consacrées à l'étude des crédits sont
terminées.
M. Bourbeau: II ne nous reste que trois ou quatre questions, M.
le Président. Si le ministre est d'accord, on a presque
terminé.
M. Clair: Profitez-en, ne vous privez de rien.
Le Président (M. Champagne): Que fait-on?
M. Bourbeau: Le ministre a été très long...
Si on calculait le temps alloué à chaque parti, je suis convaincu
que le ministre a parlé pendant au moins cinq heures sur les huit
heures.
M. Clair: Je n'ai pas d'objection. M. le Président,
à ce qu'on prenne encore une vingtaine de minutes.
Le Président (M. Champagne): Est-ce qu'on peut dire que le
programme 7 est adopté, ainsi que les deux éléments qui le
composent?
M. Bourbeau: Le programme 7 est adopté,
c'est-à-dire que nous n'avons plus de questions.
M. Clair: Transports maritime et aérien.
M. Bourbeau: Sur division.
Le Président (M. Champagne): Sur division.
M. Clair: Juste une dernière phrase que j'ai dite ce matin
et que je tiens à répéter en ce qui concerne les
crédits prévus au transport... Non, ce n'est pas celui-là.
C'est le programme 8 et on y arrive.
M. Bourbeau: On y arrive.
Le Président (M. Champagne): Est-ce un
élément particulier que vous adoptez sur division ou les
deux?
M. Bourbeau: C'est sur le transport maritime. Sur le transport
aérien, évidemment, il y a la question de l'Argentine
également. C'est suffisant pour expliquer notre division.
Le Président (M. Champagne): Division sur les deux
éléments. Alors, le programme 8, Transport aérien
gouvernemental.
Transport aérien gouvernemental
M. Clair: C'est sur ce programme-là, M. le
Président, que je voulais indiquer qu'il y avait de fortes chances de
perturbation dans les crédits du service aérien gouvernemental
compte tenu des raisons suivantes. Vous savez que l'avion-ambulance a eu un
accident... Vous ne le saviez pas?
M. Bourbeau: Pourriez-vous nous donner des précisions? Je
voulais vous en demander.
M. Clair: L'avion-ambulance, dans la nuit de lundi à
mardi, il y a deux semaines, atterrissait à Gaspé à 3 h
28. Selon les indications-radio que les pilotes avaient, la piste était
mouillée, mais, en réalité, elle était
glacée, de sorte qu'au moment du freinage l'avion a
dérapé; il a été considérablement
endommagé et est hors d'usage présentement. Il y a eu des bris
importants au train d'atterrissage et aux ailes. Selon les premières
estimations dont on dispose actuellement, seulement pour ramener l'avion
à Montréal par camion, car il faudrait le transporter par camion,
cela pourrait coûter jusqu'à 125 000 $ et certaines pièces
devraient être réusinées en Angleterre. Alors,
actuellement, on étudie des alternatives mais cela se produit au moment
même où l'un des deux avions F-27 est en révision majeure
et on devrait normalement en être privé pour six mois.
Compte tenu du bon entretien qu'on fait des avions au service
aérien gouvernemental, nous avons obtenu temporairement le droit de
dépasser de 200 heures additionnelles le moment où la
révision devrait normalement se faire sur le F-27 en question dont on
devait être privé pour six mois, parce que c'est la durée
de cette inspection. On se retrouve donc avec un seul F-27 à court terme
et avec le jet DH-125.
Comme on accorde, quand même, toujours la priorité au
transport des urgences médicales, cela veut dire que, pour les autres
services, la souplesse, la flexibilité, est minimale et qu'il va
sûrement y avoir une perturbation dans cette partie des crédits en
termes d'équipage et de remplacement de l'avion-ambulance. On examine
même actuellement la possibilité de se porter acquéreur
d'un autre avion de même type. Ce sera peut-être moins
coûteux, si vous me permettez l'expression, d'en "cannibaliser" un autre
que de procéder à la remise en état de celui-là. On
est à examiner diverses solutions, mais cela va certainement avoir un
impact sur le budget. Toute comparaison qui sera faite par rapport aux
crédits prévus et par rapport à la situation en fin
d'année sera donc reliée à cela.
M. Bourbeau: II semble qu'on met sur les marchés des
dirigeables pour transporter des poids lourds. Est-ce que vous ne pourriez pas
transporter votre carcasse avec un dirigeable?
M. Clair: Si on est prêt à dépenser 125 000 $
pour le transporter, on pourrait peut-être le faire par dirigeable, mais
on a pensé, si j'ai bien compris, qu'on ne le pourrait pas. À
première vue, on pensait que ce serait possible de le réparer
temporairement pour l'amener à Montréal, mais il ne peut pas se
rendre à Montréal par ses propres moyens.
M. Bourbeau: Le ministre avait l'habitude de nous remettre chaque
année le document indiquant l'utilisation des avions gouvernementaux.
Est-ce que le ministre va nous le remettre maintenant?
M. Clair: On vous le fera parvenir. Je ne l'ai pas avec moi.
M. Bourbeau: Vous ne l'avez pas apporté?
M. Clair: Ce que je peux vous indiquer là-dessus, c'est
que, sur les principaux points de repère quant à la
productivité des avions du gouvernement, je pense qu'on a atteint une
occupation moyenne de 4,6 personnes sur l'ensemble des voyages et que
l'ensemble des indicateurs...
M. Bourbeau: Des DH-125?
M. Clair: De tous les appareils.
M. Bourbeau: 4,5 personnes?
M. Clair: 4,5 personnes en moyenne par déplacement.
M. Bourbeau: Mais, dans le cas d'un F-27, ce n'est pas tellement
important, ce n'est pas beaucoup. (23 h 45)
M. Clair: Voyez-vous, en termes de passagers transportés,
il y a une diminution de 5,2% en 1982 par rapport à 1981. Il y a eu une
diminution de 11,9% des heures de vol en 1982 par rapport à 1981. En
termes de milles parcourus il y a eu une diminution de 9,2% et, quant au
nombres de sorties, il y a eu 3326 sorties par rapport à 3861
l'année précédente, soit une diminution de 13,85%. Quant
au nombre de passagers par voyage, la moyenne a augmenté et est
passée de 4% à 4,6%, surtout après un effort qui a
été fait pour regrouper les voyages, sur le tronçon
Montréal-Québec qui, comme on le sait, est toujours
important.
M. Bourbeau: Est-ce qu'en général les ministres
voyagent plus à bord du DH-125 ou du F-27?
M. Clair: C'est selon les disponibilités du service
aérien. Ce n'est pas le ministre qui choisit son type d'appareil.
M. Bourbeau: En général, est-ce que c'est plus
souvent l'un que l'autre?
M. Clair: Entre Québec et Montréal, ce sont surtout
les F-27 qui travaillent, mais c'est en fonction des disponibilités.
Voyez-vous, l'autre, le DH-125 a été absent du service pendant
combien de mois l'année dernière? Pendant trois mois. C'est en
fonction des besoins et de la disponibilité des appareils, et non en
fonction du plaisir de chacun.
M. Bourbeau: Quels sont les autres appareils que le DH-125 et le
F-27 qui sont utilisés par les ministres?
M. Clair: Je ne pense pas que le DC-3 soit utilisé. Il y a
l'utilisation occasionnelle d'hélicoptères pour des raisons
particulières.
M. Bourbeau: N'y a-t-il pas un Beechcraft?
M. Clair: Cela arrive très rarement que des ministres
utilisent le DC-3, mais apparemment c'est arrivé. Maintenant, le service
aérien, lui, loue un avion pour ses propres besoins, mais il ne sert pas
au transport des ministres. Il ne sert qu'au transport des gens du service
aérien.
M. Bourbeau: Combien de places y a-t-il dans un F-27 pour les
passagers?
M. Clair: II y en a un qui en contient 20 et l'autre 30.
M. Bourbeau: Vous en avez deux? M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Est-ce que les deux servent pour le transport des
ministres?
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Alors, la moyenne de 4,5, ce n'est pas formidable
puisque ce sont des avions qui peuvent loger 20 personnes.
M. Clair: II ne faut pas transporter du monde pour le plaisir
dans les avions exécutifs. L'immense avantage des deux F-27, c'est que
ce sont des avions qui peuvent remplir plusieurs fonctions et qui sont
aménagés, justement, pour remplir diverses fonctions. L'un a 30
sièges pour répondre aux besoins de la Sûreté du
Québec...
M. Bourbeau: Ou 20. Je pense que j'ai entendu 20.
M. Clair: 30 et 20. L'un en a 30 et l'autre 20. Celui qui en a
30, dans le fond, c'est plus pour répondre aux commandes de transport
d'un groupe plus important, que ce soit la Sûreté du
Québec, que ce soient des déplacements de visiteurs
étrangers qui sont plus nombreux. L'autre, lui, a une capacité de
20 passagers. Même si les deux peuvent servir au transport des urgences
médicales, l'autre est aménagé de telle façon qu'il
soit encore plus facile de l'utiliser pour des urgences médicales. Ces
avions ont aussi la caractéristique de pouvoir atterrir dans beaucoup
d'endroits au Québec. Ce sont de vieux avions, qui ont au-dessus de 25
ans chacun, et c'est évident qu'il va falloir envisager à un
moment donné leur remplacement. Celui qu'on appelait le jet à
Lesage, si je ne me trompe pas, date de 1964 et en termes d'heures de vol - ce
sont les pilotes qui m'ont dit cela - c'est un champion à peu
près toutes catégories. C'est un des avions qui ont le plus
volé au monde et il va falloir envisager, à un moment
donné, le remplacement de cet avion. Je pense que des DH-125, c'est
celui qui a volé le plus.
M. Bourbeau: II y a juste le député de Lafontaine
qui a volé plus que lui.
M. Clair: Vous voyez que mes renseignements sont bons. Au monde,
c'est le deuxième avion qui a le plus volé. En Amérique,
c'est le premier. On voit qu'il va falloir envisager de le remplacer. Cela va
être une décision difficile à prendre parce que, pour les
raisons qu'on sait, c'est tellement facile de faire de la politique avec cela,
de voir que les ministres peuvent se promener en avion. Je pense que cela sera
une décision qu'il faudra prendre à un moment donné, qu'il
faudra envisager, parce qu'il ne faudrait pas attendre que ces avions soient
complètement désuets.
M. Bourbeau: Dernière question au sujet des avions
gouvernementaux. Est-ce qu'il y a beaucoup de députés qui
voyagent dans les avions gouvernementaux?
M. Clair: Cela arrive occasionnellement. Pour les
députés qui voyagent à l'occasion entre Québec et
Montréal, cela arrive quelquefois. Je prends le cas du
député de Duplessis. C'est évident que, quand l'avion
gouvernemental va à Sept-Îles pour quelque raison que ce soit, il
peut avoir l'avantage de voyager avec l'avion gouvernemental. Entre
Montréal et Québec, occasionnellement, cela arrive. Il y a
même des députés de l'Opposition qui acceptent de monter.
Là-dessus, j'ai toujours insisté pour le dire, il suffit de
s'informer au service aérien gouvernemental au répartiteur pour
connaître les heures de décollage, que ce soit à
Montréal, à Dorval, chez Innotech, à Saint-Hubert ou
à Québec et chaque fois qu'il y a de la place, si les
députés veulent monter et que cela les arrange, ils sont les
bienvenus. C'est le premier arrivé, le premier servi.
M. Bourbeau: Nous, on voyage par Quebecair, en
général.
M. Clair: Continuez. Vous faites bien.
M. Bourbeau: Je comprends que le ministre va nous faire parvenir
le "log" dans les jours qui viennent.
M. Clair: Pardon?
M. Bourbeau: Vous allez nous faire parvenir le "log-book" dans
les jours qui viennent.
M. Clair: Oui, oui.
Le Président (M. Champagne): Le programme 8 est-il
adopté avec les éléments qui le composent? Cela va?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Adopté. Programme 9,
Transport scolaire.
Transport scolaire
M. Bourbeau: Au sujet des commissions scolaires qui ont
négocié, quelle a été l'expérience de la
réforme en ce qui concerne la négociation des contrats avec les
transporteurs scolaires? A-t-on, de façon générale,
négocié de gré à gré ou si on a plutôt
utilisé la méthode de demande de
soumissions?
M. Clair: Je peux vous donner des chiffres précis, si vous
me donnez une minute: 92% des commissions scolaires ont négocié
de gré à gré et la plupart du temps avec les mêmes
transporteurs. Je pense que cela s'est déroulé, donc, à la
satisfaction, dans 92% des cas, du transporteur et de la commission scolaire.
Quelle était l'autre question?
M. Bourbeau: Êtes-vous satisfait de la façon dont
cela s'est déroulé?
M. Clair: Oui. Personnellement, je suis très satisfait
même s'il y a eu des difficultés dans quelques endroits
isolés. Il y a eu quelques difficultés dans certains endroits,
mais les difficultés, il y a des risques qu'on les aurait connues de
toute façon, même dans l'ancien régime. Pour la prochaine
année, il y aura quelques petites modifications aux règles
budgétaires. Ces modifications ont été discutées
avec la Fédération des commissions scolaires. J'ai eu l'occasion
de faire le point sur le suivi de la réforme, comme je m'étais
engagé à le faire avec la Fédération des
commissions scolaires et l'Association du transport écolier du
Québec. Je pense que les deux parties, y compris le ministère,
peuvent constater que cela a évolué de façon satisfaisante
et même très satisfaisante.
M. Bourbeau: II y avait certains problèmes, justement,
avec l'ATEQ qui - je pense qu'elle l'avoue elle-même - forme un genre de
cartel dans le milieu du transport scolaire. Ce cartel est-il encore en place
ou si d'autres transporteurs, non membres de l'ATEQ, réussissent
à décrocher des contrats?
M. Clair: C'est vous qui employez le mot, mais je pense que le
phénomène auquel vous faites allusion est largement
résorbé avec la décentralisation vers les commissions
scolaires de la négociation de la gestion d'une enveloppe
budgétaire fermée, mais transférable par les commissions
scolaires. Je pense que c'était de nature à contrecarrer toute
velléité de "cartellisation" complète du secteur de qui
que ce soit.
M. Bourbeau: II y avait, entre autres, la question des garanties
demandées lors de l'octroi des contrats, les cautionnements. Cela a-t-il
été réglé?
M. Clair: Cela a été réglé à
35%, je pense, à la satisfaction de tous. L'ATEQ était
satisfaite.
M. Bourbeau: Ah boni C'est l'ATEQ qui, je crois, fournit les
cautionnements dans la plupart des cas, qui les obtient ou qui les garantit. Il
y avait un problème à ce niveau, à savoir que les autres
transporteurs qui n'étaient pas membres de l'ATEQ avaient de la
difficulté à obtenir des cautionnements ou les avaient à
des tarifs incroyablement élevés. Est-ce qu'il y a encore un
problème à ce niveau?
M. Clair: L'ATEQ a une entente avec une compagnie d'assurances
qui fournit ces cautionnements pour ses membres. C'est évident que quand
un non-membre fait affaires directement avec une compagnie d'assurances, il
risque de payer plus cher qu'en passant par l'ATEQ qui a un pouvoir de
négociation plus important qu'un seul transporteur.
M. Bourbeau: On allait un peu plus que cela, quand même. De
toute façon, s'il n'y a pas de problème...
M. Clair: Non, cela a été réglé
à la satisfaction de l'ATEQ.
M. Bourbeau: M. le Président, je pense qu'on n'a plus de
questions. J'en aurais d'autres mais...
Le Président (M. Champagne): Alors le programme 9 est
adopté à l'unanimité avec les éléments qui
le composent. Merci.
La commission élue permanente des transports a adopté
à l'unanimité les programmes 1, 2, 3, 4, 5, 6, ainsi que les
éléments qui les composent. Le programme 7 a été
adopté sur division. Les programmes 8 et 9 ont été
adoptés à l'unanimité, ainsi que les
éléments qui les composent.
Je rappelle au rapporteur de cette commission, le député
de Gaspé, qu'il doit faire rapport dans les plus brefs délais
à l'Assemblée nationale.
La commission élue permanente des transports ajourne ses travaux
sine die, parce qu'elle a complété le mandat qui lui était
confié, soit d'étudier les crédits budgétaires pour
l'année 1983-1984.
Merci, bonsoir.
(Fin de la séance à 23 h 58)