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(Vingt heures cinq minutes)
Le Président (M. Gratton): La commission permanente des
transports terminera ce soir l'étude des crédits du
ministère des Transports.
Pour les besoins de la séance de ce soir, les membres de la
commission sont: MM. Blouin (Rousseau), Bourbeau (Laporte), Clair (Drummond),
Desbiens (Dubuc), Gauthier (Roberval), Lachance (Bellechasse), Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), Mailloux (Charlevoix), Middlemiss (Pontiac),
Ouellette (Beauce-Nord) et Vallières (Richmond) en remplacement de M.
Vaillancourt (Orford).
Les intervenants sont: MM. Assad (Papineau), Baril (Arthabaska),
Beaumier (Nicolet), Caron (Verdun), Grégoire (Frontenac), Maciocia
(Viger), Mathieu (Beauce-Sud), Perron (Duplessis) et Rodrigue (Vimont).
Je rappelle que le rapporteur de la commission est M. Gauthier, de
Roberval.
Construction du réseau routier (suite)
Au moment de l'ajournement, la semaine dernière, nous en
étions au programme 3, Construction du réseau routier.
M. Clair: M. le Président, nous en étions au
programme 3, comme vous venez de le dire, qui concerne le programme de
construction routière.
Le Président (M. Gratton): Exactement.
M. Bourbeau: Très intéressant, c'est d'une logique
implacable.
Le Président (M. Gratton): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: M. le Président, j'aurai trois ou
quatre points à aborder assez rapidement.
D'abord, je voudrais obtenir quelques précisions sur certaines
coupures qui ont été effectuées à la programmation
qui a été déterminée à l'automne dernier et
qui implique, comme vous le savez, tout un processus de consultation au
préalable avec les municipalités, avec le district, avec la
région, avec le député, même avec le sous-ministre
en dernière instance, et probablement, en dernière
dernière instance, avec le ministre, puisque nous sommes ici
aujourd'hui. J'aimerais en particulier que vous m'indiquiez si l'information
que j'ai eue, à savoir que certaines restrictions budgétaires
vous obligeaient à sabrer certains projets, entre autres, dans le
district de Richmond, le chemin Saint-Camille dans la municipalité de
Ham-Sud, où des dépenses de 450 000 $ avaient été
prévues, de même que, dans le district d'Arthabaska, les chemins
des 12e et 13e rang de Sainte-Séraphine et Sainte-Elizabeth, pour des
dépenses de 275 000 $ en pavage, sont véridiques?
M. Clair: M. le Président, au moment où nous avons
effectué la tournée annuelle en juillet, août dernier,
à peu près - je ne peux pas vous dire la date - ou septembre,
bien sûr qu'il fallait qu'on fonctionne en vertu d'une certaine
hypothèse budgétaire. Ce qu'on doit dire c'est qu'effectivement
l'hypothèse budgétaire en vertu de laquelle on fonctionnait
était plus élevée que les crédits qui ont
finalement été octroyés au ministère des
Transports. Cependant, il n'y a pas quelque chose de tout à fait nouveau
dans ce fait, dans le sens que quant à faire une tournée on
essaie toujours de voir au maximum ce qu'on pourrait retenir par ordre de
priorité? Alors, les travaux qui ne sont pas retenus cette année,
à moins que ne surgissent des travaux plus urgents, se trouvent
reportés à l'année suivante. Maintenant, quant à
entrer dans la discussion comté par comté, je n'ai pas
l'intention de faire cela ici parce qu'on pourrait passer un mois à
faire rien que cela.
Ce que je peux rappeler au député de Richmond, cependant -
petite statistique intéressante - c'est qu'à l'occasion d'une
visite dans son comté, notamment à Saint-Fortunat, j'avais eu
l'occasion, en regardant les chiffres - je dis cela parce que je me souviens
avoir constaté que son comté était le septième en
termes de volume de travaux effectués au niveau de la petite voirie,
comme on l'appelle, dans l'ensemble du Québec - de constater que son
comté n'est certainement pas maltraité par le ministère
des Transports à ce point de vue.
M. Vallières: Même après les dernières
coupures?
M. Clair: C'est proportionnellement dans l'ensemble du
Québec qu'on a dû élaguer un certain nombre de projets.
M. Vallières: Le danger que je vois là-dedans -
c'est un peu sous forme interrogative que je le dis au ministre -c'est
qu'à l'intérieur du processus de consultation il y a le
député qui, à un moment donné, donne son point de
vue à la suite de nombreuses consultations qu'il mène
auprès de toutes les municipalités de son comté.
En dernier ressort quand vous effectuez, à cause des restrictions
budgétaires, des coupures de projets, on est éliminé du
processus de consultation. Je me demande si, à ce moment-là,
autant vos fonctionnaires locaux que le député, que divers
conseils municipaux qui participent au processus et qui ne font pas partie de
la consultation en dernier ressort ne perdent pas tous de la
crédibilité. Je pense que le plus perdant là-dedans c'est
le ministère des Transports lui-même. On se demande si les
réunions que nous tenons - en ce qui me concerne j'ai quatre
régions à voir - donnent vraiment au bout de la ligne les espoirs
qu'on suscite et si cela donne vraiment quelque chose de le faire. Si on fait
des réunions et qu'à la fin on s'aperçoit qu'on coupe la
moitié des projets qu'on a adoptés ensemble, je me demande ce que
cela donne et comment on va expliquer à tout le monde qui est
impliqué dans le processus les diverses restrictions qui nous sont
imposées par en haut, disons-le.
M. Ouellette: J'aimerais répondre à cette
interrogation du député et le rassurer. Il faut dire qu'au moment
de la dernière étape, où on ajuste les travaux retenus en
fonction du budget réellement alloué, on dispose d'une liste de
travaux par comté, et cette liste est dressée selon l'ordre des
priorités retenues lors de la tournée du sous-ministre vers le
mois de septembre.
Alors, on commence par biffer les projets qui sont en fin de liste pour
sauvegarder les premiers, et si on respecte, semble-t-il - du moins je
l'espère - les priorités telles que retenues par les districts,
les régions et qui sont censées, normalement, concorder avec les
priorités retenues par le député également.
M. Clair: Maintenant, il faut peut-être ajouter une chose.
Si dans un comté, prenons, par exemple, le comté de Richmond, il
y a un contrat de 800 000 $ et neuf petits contrats de 50 000 $ chacun et que
la somme disponible soit entre les deux de 600 000 $, si on fait une
répartition aussi équitable que possible entre les comtés,
à ce moment-là, l'hésitation qu'a toujours le ministre des
Transports est celle-ci: Je ne peux pas faire le gros plus les petits; c'est,
au maximum, le gros ou les petits contrats.
Il arrive, si on prend l'ensemble des comtés, que la
réduction, l'effort de restriction s'applique un peu plus fortement dans
un comté que dans l'autre. C'est parce qu'on ne peut pas diviser les
contrats en des montants exactement pareils dans chacun des 122 comtés,
maintenant, et dire: On dépense 883 494 $ dans chaque comté. Cela
ne peut pas arriver comme ça.
M. Vallières: Je suis tout à fait d'accord. Par
ailleurs, je m'aperçois que vous parlez d'ajustement. Il semblerait que
les coupures qui ont été faites dans le comté de Richmond
sont de l'ordre de 50% de la programmation qui avait été
acceptée.
M. Clair: C'est à peu près cela. On avait tenu
compte, nous, qu'on pourrait avoir un budget d'à peu près 71 000
000 $. Si on regarde les sommes inscrites aux crédits, c'est 45 000 000
$; cela veut dire à peu près 50% de ce qu'on avait
espéré. Non pas qu'on s'attendait nécessairement d'avoir
71 000 000 $ de projets, mais si on veut, quand la consultation se fait, avoir
une certaine souplesse, avoir volontairement une plus grosse liste que ce qu'on
sait pouvoir réaliser, cela nous permet d'ajuster en fonction du budget
disponible, de mieux respecter l'ordre des priorités qui a
été établi au moment de la tournée estivale.
M. Vallières: M. le ministre sait très bien que
quand on rencontre le sous-ministre a l'automne, ce qu'on inscrit et ce qu'il
accepte, d'ailleurs, ce sont les priorités. On a déjà
sabré largement dans tous les autres projets de plusieurs
municipalités à l'intérieur des divers comtés, des
gens qui sont regroupés.
M. Clair: Sûrement.
M. Vallières: Je voudrais vous dire qu'à une
période pas tellement lointaine, soit 1975-1976, alors que j'avais
également l'occasion de représenter le comté de Richmond,
peut-être que les possibilités budgétaires étaient
différentes, mais ce qui était accepté lors de ces
réunions, auxquelles le sous-ministre assistait à
l'époque, on le considérait d'une manière finale et
c'était effectivement retenu. Il y avait très peu de
modifications apportées. Ici, chaque fois qu'on va aux réunions
régionales, il faut savoir que 50% de ces projets seront
retranchés. Je me demande comment on pourra expliquer aux divers
intervenants le fonctionnement du ministère. Ou si on doit se fier au
discrétionnaire.
M. Clair: C'est simplement que les travaux vont se faire sur une
période un peu plus longue que prévu. Comme vous le dites et
comme vous le reconnaissez, il y a toujours une certaine souplesse
nécessaire. Parfois, ce sont des déplacements
d'utilité
publique qui retardent; d'autres fois, c'est la cession de terrains qui
est plus longue. Il y a un grand nombre de facteurs qui viennent, à
l'occasion, déplacer cet ordre de priorités, mais l'objectif du
ministre, du sous-ministre et de l'adjoint parlementaire, le
député de Beauce-Nord, qui suit particulièrement ces
dossiers, c'est, autant que faire se peut, d'essayer de respecter les ordres de
priorités qui sont dégagés aux réunions.
Maintenant, je pourrais prendre des exemples dans le comté
même du député. Le député a porté un
jugement sur certaines priorités mais, par contre, les gens de la place,
eux, n'accordent pas nécessairement, à 100%, la même
priorité que lui accorde. Je vous donne un exemple: la route 255 par
rapport à la route 216, dans son propre comté. Le
député a fait un choix, mais il admettra certainement avec moi
que ce choix n'est pas partagé à 100% par tous. Je ne le
blâme pas, il vient à une réunion, il est invité
pour faire des représentations et on essaie d'en tenir compte. C'est
simplement pour dire que l'objectif de la tournée demeure le même,
on n'a pas l'intention de jouer outre mesure.
Vous savez, le sous-ministre des Transports a trop de travail à
faire pour se prêter à une tournée de quinze jours ou de
trois semaines, pour aller faire le tour et pour monter une affaire de frime
pour le ministre. Il a trop d'ouvrage pour cela. (20 h 15)
M. Vallières: Je veux juste dire au ministre que
tantôt je vais lui parler de la 255 et de la 216. Je pense qu'il fait une
erreur parce que, s'il regarde les vastes programmes que nous avons, c'est que
la route 255 n'a pas été programmée ni pour 1981, ni pour
1982. Le début des travaux est seulement pratiquement à l'automne
de 1983, ce qui nous donne amplement le temps de terminer la route 216. Que je
sache, je n'ai jamais posé de priorité entre les deux puisque la
programmation incluait d'abord la 216, ensuite la 255.
M. Clair: Je le sais très bien. C'est le problème
que m'a évoqué mon collègue le député de
Laporte dès le départ, vous ne faites pas de choix.
M. Vallières: Le vrai problème, c'est que vous
n'avez pas assez de crédits. C'est que vous coupez. On coupe...
M. Clair: Je vais vous dire une chose, par exemple, c'est
qu'à long terme, ce n'est pas bon, vous savez, de ne pas faire de choix.
Savez-vous ce que les gens de Richmond font? Ils viennent voir le
député de Drummond à côté. Ils lui disent:
Notre député n'en fait pas de choix. Il dit oui à tout le
monde, et oui, oui, oui. Qu'est-ce qu'ils font? Ils viennent voir le
député de
Drummond.
M. Vallières: Le député de Drummond
accorde-t-il les budgets requis?
M. Clair: Le député de Drummond dit
régulièrement aux gens du comté de Richmond: Mais vous
l'avez élu. Vous l'avez voulu.
M. Vallières: Est-ce que le ministre, à ce moment,
joue "fair play" et rend compte, indique les montants qu'il met à la
disposition du député de Richmond? Moi, je me charge de le faire,
M. le ministre.
M. Clair: Sérieusement, voyez-vous, je vous donnais des
chiffres l'autre jour, soyons sérieux. Les comtés qui ont le plus
besoin de petite voirie sont connus. Le comté du député de
Richmond va continuer à être traité cette année au
même titre que des comtés comme Beauce-Nord, Lotbinière,
Kamouraska-Témiscouata, Bellechasse,
Beauce-Sud...
Une voix: Lotbinière.
M. Clair: Lotbinière, non, pas Robert Baldwin, certain. En
tout cas, on connaît dans le fond les comtés où il y a les
besoins les plus importants. On essaie aussi de tenir compte un peu des
régions où il y a de très gros chantiers qui sont en
cours, parce qu'on doit essayer de répartir le travail de façon
aussi efficace que possible sur le plan économique. Je suis
habitué, je reçois les gens de Richmond. Depuis 1976 que je les
reçois.
M. Vallières: Puisque le temps nous presse, M. le
Président, j'ai une question relativement à un communiqué
que vous avez émis sur l'échéancier de la route 116
reliant Plessisville à Richmond. Je remarque que
l'échéancier est précis à certains égards,
mais, en ce qui concerne le tronçon devant relier Danville à
Richmond, on fait mention de montants, mais on ne fait pas mention
d'échéancier. J'aimerais savoir si c'est parce que le ministre se
réserve de venir faire des promesses électorales dans le
comté de Richmond à la veille des élections ou de
commencer les travaux seulement à la veille des élections. Quand
est-ce que, précisément entre Danville et Richmond, on a
l'intention d'investir, compte tenu que c'est quand même une promesse qui
a été faite par le premier ministre qui a fait l'objet
d'engagements de la part de son prédécesseur? Est-ce qu'on ne
pourrait pas avoir des précisions sur cet échéancier
Danville-Richmond?
M. Clair: La raison pour laquelle je n'ai pas donné
d'échéancier, c'est bien simple,
c'est que des échéanciers qui portent sur plusieurs
années, dans le contexte budgétaire actuel, ne peuvent
entraîner justement la population qu'à croire que ce sont des
promesses en l'air. C'est un premier élément.
M. Vallières: Quand allez-vous faire Saint-Fortunat? Quand
vous êtes venu...
M. Clair: Quand on va trop loin dans le temps, d'ailleurs, je
pense que le député a mon communiqué de presse qui avait
été émis lors de mon passage à Victoriaville, il
voit très bien qu'on n'a pas précisé
d'échéancier. Une autre excellente raison pour laquelle on n'a
pas prévu de travaux dans le comté de Richmond en
commençant, ça va peut-être fâcher certains
collègues, c'est que, sur la 116, on a justement commencé par la
ville même de Richmond où on a dépensé
l'été dernier, le député s'en souvient, il m'a
écrit des lettres parce qu'il y avait des travaux qui se faisaient sur
la 116...
M. Vallières: 2,5 kilomètres sur une distance
de...
M. Clair: À quel prix?
M. Vallières: Tout près de 2 000 000 $, je
crois.
M. Clair: 2 000 000 $. Il y a bien des collègues de
l'Assemblée nationale des deux côtés de la Chambre qui
seraient heureux de voir cela.
M. Vallières: Je vous rappelle que c'est un engagement du
premier ministre; donc, vous avez à y donner suite.
M. Clair: Je vous remercie de dire publiquement qu'on tient les
engagements du gouvernement.
M. Vallières: Et non plus partiellement, comme le reste
d'ailleurs. Je veux également vous mentionner...
M. Clair: Lesquels aviez-vous promis?
M. Vallières: Je me suis engagé selon... Si la
population avait donné suite au mandat qu'on lui demandait, M. le
Président, et si l'on était encore là, probablement qu'il
n'y aurait pas les restrictions budgétaires qu'on connaît aux
Transports. Relativement aux subventions qui sont accordées aux
municipalités, vous savez que le budget de colonisation n'existe plus,
que le comté de Richmond comporte plusieurs routes qu'on appelait
autrefois routes de colonisation, et je remarque que les comtés voisins
de chez nous, avec beaucoup moins de municipalités, reçoivent
plus du double en termes de subventions. Je voudrais savoir si le ministre a
l'intention de mettre de l'avant des critères assez précis qu'il
pourrait rendre publics, un peu comme fait son collègue du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, dans le cadre de
son budget hors-normes, afin qu'on puisse, hors de tout doute, savoir si le
ministre agit avec équité à l'intérieur de ce
budget ou s'il tient à le garder discrétionnaire et
peut-être à avantager certains comtés par rapport à
d'autres ou... Quelle est sa politique là-dessus?
M. Clair: C'est substantiellement, j'ai l'impression, celle que
pratique le député de Richmond dans son propre comté. Par
exemple, je vous donne le cas de Saint-Albert. C'est bien connu que, dans le
comté de Richmond, il y a une municipalité où il y a un
maire qui a le malheur d'être un maire péquiste. Cela fait des
années que le député de Richmond le punit.
M. Vallières: Ah, ah!
M. Clair: II ne veut pas faire de recommandations positives pour
octroyer des sommes d'argent.
M. Vallières: M. le ministre, je vous arrête
là-dessus. M. le Président, sur une question de privilège.
Je pense bien que...
M. Clair: II n'y a pas de question de privilège ici.
Le Président (M. Gratton): Question de règlement
peut-être, pas de privilège.
M. Vallières: Oui, question de règlement. Le
ministre nous indique qu'on punit le maire de Saint-Albert. Je pense bien qu'il
ne connaît pas le comté de Richmond pour dire cela et il ne
connaît pas les antécédents et du maire et du
député de Richmond, qui s'est toujours préoccupé de
tous ses maires. Je demanderais, cependant, au ministre si, avec une enveloppe
budgétaire de 88 000 $, comme celle qu'il m'a accordée l'an
passé, quand il arrive pour faire la distribution de ces sommes, il
prend les 88 000 $, les divise par 35 municipalités et les distribue
équitablement à tous les conseils municipaux. Est-ce que c'est
cela votre politique ou bien si vous mettrez à notre disposition plus
d'argent en tenant compte, par exemple, du nombre de municipalités, de
la population et du réseau routier à caractère rural que
nous avons, afin de répondre à un minimum de demandes? Comme je
l'expliquais, d'ailleurs, aux gens de Saint-Albert dans mon comté, M. le
ministre - et d'ailleurs je vous ai fait une demande de subvention
supplémentaire que vous avez refusée, de même dans le
cas
de Saint-Lucien, tout près de chez vous...
M. Clair: M. le Président, on accorde un montant...
M. Vallières: C'est vous qui avez les cordons de la
bourse, ce n'est pas nous; alors, qu'est-ce que vous faites?
M. Clair: On accorde un montant par comté et on essaie de
tenir compte justement de l'ensemble des travaux qui vont se dérouler
dans un comté. Cela m'a fait de la peine. Pourtant le
député de Richmond est supposé être un homme
courageux et il n'a pas osé dire au maire de Saint-Albert qu'il ne
voulait pas lui en donner et au maire de Saint-Lucien qu'il ne voulait pas lui
en donner; qu'est-ce qui arrive? C'est évident que ces deux maires
viennent me voir et me disent: Comment se fait-il que notre
député ne veut pas nous en donner dans notre
municipalité?
M. Vallières: Saint-Lucien - je m'excuse, vous ne
connaissez pas vos dossiers - a obtenu un montant.
M. Clair: Ah oui! Combien? M. Vallières: 5000
$.
M. Clair: Quand?
M. Vallières: L'an passé. On vous a demandé
un budget supplémentaire que vous avez refusé dans plusieurs
cas.
M. Clair: Est-ce qu'on ne l'a pas donné justement?
M. Vallières: Non. Vous l'avez refusé. M. Clair:
Si ma mémoire est fidèle.
M. Vallières: À moins que vous ne l'ayez fait en
cachette...
M. Clair: Je trouve tellement que le député de
Richmond est injuste...
M. Vallières: ... en dernier lieu.
M. Clair: ... que je suis fortement tenté de le faire.
M. Vallières: M. le Président, dernière
question sur la route 255. Je veux dire au ministre qu'en fin de semaine
dernière, il est arrivé un accident mortel sur la route 255; je
veux rappeler également qu'en juillet 1981, au même endroit, il y
avait cinq morts et un blessé dans un accident; en août 1979,
trois blessés, toujours au même endroit; en 1971, un accident
faisait trois morts; en 1970, un enfant, décédé au
même endroit, toujours sur le même point noir de la route 255. La
question que je pose au ministre: Est-ce qu'il ne serait pas possible, à
l'intérieur de ses fonds de tiroir, que, dès cette année,
sur ce point noir en particulier...
M. Clair: Rappelez-moi donc l'endroit exact.
M. Vallières: Sur la route 255, reliant Asbestos à
Wotton.
M. Clair: Oui, mais quel endroit sur la route 255, voulez-vous me
le rappeler?
M. Vallières: Entre Asbestos et Watton. Une voix:
Le chaînage.
M. Clair: Oui, mais... C'est parce que je connais cette route.
C'est une route qui est très vallonnée.
M. Vallières: Oui. Il y a un endroit, en
particulier...
Une voix: II y a trois lacs...
M. Vallières: ... qui cause des morts presque chaque
année. Je viens de vous en mentionner quelques-uns. La question que je
vous pose, c'est: Est-ce que vous êtes en mesure, oui ou non, de
m'indiquer si on pourrait, cette année, corriger au moins ce point noir?
Les expropriations sont complétées. Les utilités publiques
sont déplacées. Tout ce qu'on attend, c'est une réponse du
ministre pour qu'il trouve, dans un fond de tiroir, quelque part, un petit peu
d'argent pour assurer que peut-être, dès l'été
prochain, on évite de nouveaux accidents mortels.
M. Clair: C'est un contrat... Je connais la route, mais je ne
connais pas tous les détails. Par coeur, je me souviens qu'on a eu
l'occasion, malheureusement, de regretter...
M. Vallières: Vous avez un échéancier de
huit ou neuf ans là-dessus, cela n'a pas d'allure.
M. Clair: Comme je vous disais l'autre fois, le gouvernement
auquel vous avez appartenu, en 1973 et 1976...
M. Vallières: Parlez-moi de votre gouvernement, pas du
nôtre. On n'est pas là, nous autres. C'est vous qui êtes
là présentement.
M. Clair: ... a consacré tout l'argent disponible à
la construction d'autoroutes plutôt qu'à l'entretien et à
l'amélioration du
réseau de base.
M. Vallières: Parlez du vôtre, votre gouvernement.
C'est à vous que je pose la question, pas à l'ex-ministre, c'est
à vous que je la pose.
M. Clair: La route 255, c'est un bel exemple. Vous vous
défendiez, dans ce temps-là, pour avoir l'autoroute 255;
aujourd'hui, vous allez venir essayer de mettre en cause la décision que
nous avons prise de mettre une priorité là-dessus.
M. Vallières: Je vous parle de la route 255. Voulez-vous
bien répondre aux questions qu'on vous pose.
M. Clair: Sur la route 255, comme je vous dis, si, dans le temps,
les disponibilités budgétaires avaient été moins
orientées sur les autoroutes, il y en aurait eu plus pour faire cela.
L'engagement que je peux prendre à l'égard du
député - en ce qui concerne le point noir, je connais cette
route, mais j'ignore le point exact auquel il fait allusion - c'est de
vérifier. Maintenant, j'imagine que lui-même avait dû
demander l'année dernière que ce soit inscrit en priorité
si c'était...
M. Vallières: J'ai demandé que toute cette section
de route Asbestos-Wotton soit revue. J'ai même écrit au
sous-ministre qui est à côté de vous et je lui ai
demandé de reconsidérer l'échéancier qui me
paraissait nettement ne pas correspondre aux besoins de...
M. Clair: Pourquoi ne l'avez-vous pas commencée entre 1973
et 1976 plutôt que de pousser sur le dossier de l'autoroute...
M. Bourbeau: Question de règlement, je pense que c'est
irrégulier; on étudie les crédits de l'année 1982,
pas ceux de 1973-1976. Il est 20 h 25 et on a d'autres programmes; je
suggère qu'on passe à d'autres... Je ne sais pas si le
député de Richmond a terminé?
M. Vallières: Oui.
M. Saintonge: M. le ministre, j'aurais une brève question
concernant l'autoroute 30 qui actuellement va jusqu'à l'autoroute 10. Ma
question est en deux temps. L'échéancier des travaux est
prévu à partir de l'autoroute 30 vers Valleyfield. À quel
moment cela doit-il reprendre?
Deuxièmement, pour relier ces coins-là à la 30 et
la 10, depuis que la 30 est ouverte jusqu'à la 10, les gens de ce
secteur se trouvent privés d'accès par l'ancien chemin
Lapinière. Ils sont dans un cul-de-sac, en fait, et doivent faire un
détour de huit kilomètres pour aller juste de l'autre
côté de la rue. C'est aussi simple que cela.
La situation est la suivante. En 1978 une entente a été
signée par le ministre de l'époque, M. Lessard, et la ville de
Brossard concernant la construction d'un viaduc; la construction de ce viaduc a
été reportée pour différents problèmes. Je
comprends qu'il y a eu des problèmes de zonage agricole; maintenant ce
n'est plus un problème, le zonage a été
réglé dans ce secteur. Il y aurait, tout au moins en attendant la
construction de ce fameux viaduc, une solution temporaire qui pourrait
être trouvée pour éviter justement ce fameux détour
de huit kilomètres aux citoyens pour faire quelques mètres
seulement. Cela prive également d'accès les véhicules
à incendie, les ambulances ou les véhicules de la voirie
municipale. Même pour l'aqueduc et l'égout on ne peut donner les
services requis par la population de ce secteur. Je ne sais pas si le ministre
peut prendre l'engagement d'accélérer le processus de mise en
place d'un système temporaire?
M. Clair: M. le Président, dans ce cas-là, si le
député de Laprairie le permet, on pourrait prendre avis de la
question et lui envoyer une réponse par écrit. Ce qu'on
m'indique, c'est qu'il y a une solution intérimaire, si on veut, qui est
à l'étude présentement...
M. Saintonge: J'ai rencontré le divisionnaire à ce
sujet, M. le ministre. J'ai rencontré aussi le directeur de la
programmation; je lui en ai glissé un mot, mais je voudrais quand
même avoir un engagement du ministre que la solution sera quand
même poussée parce qu'un des problèmes, c'est que la
solution en question qui est dite temporaire pourrait être acceptable au
niveau de la sécurité, pour autant que cela demeure une solution
temporaire. Donc, que la solution permanente, qui est la construction du
viaduc, soit vraiment quelque chose qui va venir éventuellement; qu'on
dise que ce n'est pas une solution qui est mise de côté à
tout jamais.
M. Clair: Oui, je m'engage à ce qu'on fournisse une
réponse écrite; ces propos sont enregistrés, alors qu'on
lui fournisse une réponse écrite sous ma signature pour faire le
point là-dessus d'ici à quelques semaines.
M. Saintonge: Je vous enverrai de toute façon une lettre
à ce sujet; j'ai déjà préparé quelque chose
et j'ai aussi une pétition de 500 noms à vous remettre
là-dessus; je vous la ferai parvenir en même temps.
M. Clair: Cela va.
M. Saintonge: Quant à l'échéancier de
la 30 vers...
M. Clair: Quant à l'échéancier de la 30,
également, on a rencontré de très nombreuses
difficultés en ce qui concerne le tracé de certains
tronçons. Je dois admettre que ce n'est pas un comté que je
connais aussi bien que, le comté de Richmond, et celui de Drummond,
c'est évident.
M. Vallières: II a moins fait de promesses là que
chez nous.
M. Bourbeau: II y a moins de travaux que dans Drummond.
M. Clair: Sur la 30, en ce qui concerne
l'échéancier, on pourra également par la même
occasion fournir des renseignements au député sur l'état
actuel du dossier. Encore une fois, pour les échéanciers - je
vous le dis - prévoir que le 14 octobre 1986 l'asphalte et les barres
blanches vont être faites entre telle place et telle place, je n'ai pas
l'intention de prendre de tels engagements.
M. Saintonge: Vous, vous ne les avez pas pris, mais je dois dire
qu'il y a des engagements électoraux qui ont été pris par
d'autres personnes de votre parti.
M. Ouellette: Pas le 14 octobre.
Le Président (M. Gratton): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: D'accord, avant de passer à des questions
spécifiques, j'aimerais faire une mise au point.
Suite à la présentation que j'ai faite j'ai
été surpris d'entendre le ministre qualifier le discours de
discours des années soixante, mais surtout ce qui m'a le plus surpris,
c'est la façon dont il a minimisé les effets
bénéfiques pour l'économie du système routier. En
fouillant dans mes dossiers, j'ai trouvé un discours par un expert et
j'aimerais en citer quelques passages, si on m'en donne la permission. (20 h
30)
M. Clair: M. le Président, la commission des
crédits est pour le bénéfice de l'Opposition.
M. Middlemiss: "En considérant enfin l'ampleur des sommes
consacrées aux domaines de la construction et de l'entretien des
infrastructures de transport, nous nous apercevons jusqu'à quel point la
masse des projets entraîne des conséquences économiques
directes pour toutes les régions du Québec." Un peu plus loin:
"II ne fait aucun doute que les efforts passés de développement
et ceux futurs d'entretien et de réhabilitation de l'infrastructure ont
été et seront à la base même de l'expansion
économique québécoise."
On conclut: "Les échanges interrégionaux demeurent le gage
le plus sûr de santé pour notre économie tout
entière puisqu'ils constituent des stimulants commerciaux
indispensables."
M. Bourbeau: C'est sûrement un libéral qui a dit
cela.
M. Middlemiss: J'aimerais bien dire que c'est un discours qui a
été fait le 29 janvier 1982. C'est l'un ou l'autre: ou le
ministre des Transports ne pense pas à ce qu'il dit ou il ne dit pas ce
qu'il pense.
M. Clair: Le député de Pontiac cite des extraits
d'un discours qui démontre effectivement jusqu'à quel point le
ministre des Transports ne blâme pas les décisions qui ont
été prises globalement auparavant, que le développement du
réseau routier a contribué à donner du travail, de
façon très importante, à certaines époques. Par
ailleurs, je n'ai jamais voulu faire une croix sur tout ce qui s'est
passé auparavant, je veux simplement dire que la priorité ne doit
plus aller, en 1982 - et là-dessus, j'ai été soutenu par
le député de Charlevoix l'autre jour - au développement
des autoroutes, mais à la conservation, à la
réhabilitation du réseau routier de base.
Je suis un homme comblé parce que non seulement le
député de Laporte et le député de Richmond le font,
mais même le député de Pontiac lit mes discours et partage
mes points de vue.
M. Middlemiss: Nous voudrions faire réaliser au ministre
qu'il dit peut-être parfois des choses qu'il ne pense pas ou auxquelles
il ne croit pas.
M. Clair: Je vais vous envoyer une extrait complet de tout ce que
j'ai dit là-dessus.
M. Middlemiss: Non, merci, on l'a déjà. L'autre
partie est celle-ci. Dans votre réplique, lors de la
présentation, vous avez mentionné que Sorel n'a pas
bénéficié d'autoroutes, que Drummondville n'en a pas
bénéficié non plus; au contraire, cela a vidé.
M. Clair: Je n'ai jamais dit cela.
M. Middlemiss: Oui.
M. Clair: Je n'ai jamais dit cela.
M. Middlemiss: On va certainement vous faire parvenir les
notes.
Une voix: II a la mémoire courte.
M. Clair: J'ai l'impression que vous ne comprenez pas ce que vous
lisez ou vous ne lisez pas ce que vous comprenez. C'est l'un des deux.
M. Middlemiss: C'est l'un des deux, probablement que vous ne
dites pas ce que vous pensez non plus.
M. Clair: On va avoir de la misère à se
comprendre.
M. Middlemiss: Une autre chose. Je voudrais aussi rassurer
l'adjoint du ministre. Lorsque j'ai parlé, au début, je ne
voulais pas seulement donner un crédit au gouvernement libéral
des années de 1960 à 1976, j'ai mentionné que je parlais
des vingt dernières années.
M. Clair: Dans le communiqué de presse que vous avez
émis par la suite, vous avez indiqué, vous avez
dévoilé votre intérêt dans la profession à
laquelle vous appartenez.
M. Middlemiss: En tout cas. Pour rassurer encore une fois
l'adjoint parlementaire, je suis conscient de la situation économique de
la province actuellement, mais je me demande si lui, le 31 mars 1981, à
Saint-Odilon, était conscient de la situation économique
lorsqu'il promettait de compléter le sixième rang, ensuite, la
grande ligne jusqu'au quatrième rang. Après cela, on passait au
huitième rang. À la suite des commentaires d'un citoyen qui lui
disait de ne pas oublier le dixième rang, celui-ci nous a
été promis la dernière fois.
M. Clair: En 1973.
M. Middlemiss: Non, il a dit: Je vous promets qu'avant 1983 le
dixième rang sera pavé.
M. Ouellette: M. le Président, je vais répondre
à ce brave député. Puisqu'il me parle du sixième
rang, j'ai le plaisir de lui apprendre qu'il est terminé, qu'il est
pavé et que les gens sont heureux. Cela remonte au premier mandat.
En ce qui concerne le huitième rang, il devait être fait
l'an dernier, il sera achevé cette année. Les appels d'offres
sont faits, les terrains sont acquis et cela va se réaliser dès
cet été.
En ce qui concerne la grande ligne, c'est un tout petit bout qui sera
fait cet été également.
En ce qui concerne le dixième rang, on attend les terrains. Les
gens ne veulent pas céder les terrains. Le rang ne se fera pas tant et
aussi longtemps que les riverains n'accepteront pas de céder le terrain.
Là-dessus, je suis très ferme dans mon comté.
Si on ne cède pas les terrains, on va ailleurs avec nos budgets.
C'est aussi clair que ça. À Saint-Odilon comme ailleurs.
M. Middlemiss: II est fort probable que si on pouvait
bénéficier d'autant de budgets, dans nos comtés
respectifs, que l'adjoint parlementaire...
M. Clair: Voulez-vous comparer les budgets?
M. Bourbeau: M. le Président, si je comprends bien, dans
le comté...
M. Middlemiss: Oui, je vais les comparer.
M. Bourbeau: ... du député, ce ne sont pas les
projets qui attendent l'argent, c'est l'argent qui attend que les terrains
soient prêts pour y mettre l'asphalte. Autrement dit, l'asphalte est
là, mais vous manquez de terrain pour mettre l'asphalte dans le
comté.
M. Ouellette: Cela dépend, bien sûr, de l'attitude
de chacun des députés. Chez nous, j'ai toujours été
très ferme là-dessus. Quand un maire me demande d'aller lui
chercher un budget pour réaliser un rang, évidemment, je me fais
un devoir de faire tous les efforts pour obtenir l'argent. Il arrive, dans
certains cas, mais pas dans tous les cas, que j'obtienne, lors de la
tournée du sous-ministre, que des montants soient affectés
à la réfection d'un rang, mais que, lorsque vient le temps de
réaliser le rang, on n'a pas passé à travers tous les
problèmes techniques par exemple qu'on n'a pas acquis les terrains;
c'est le cas du dixième rang de Saint-Odilon, c'est le cas, je ne sais
pas moi, de Saint-Étienne-Sud, à Sainte-Marie. À ce
moment, c'est bien regrettable, mais l'argent va ailleurs. C'est aussi clair
que ça.
M. Clair: On fait exactement de même. N'importe quel
député qui s'occupe de son comté sait que si un projet ne
peut pas se réaliser et qu'il y en a un autre qui est à peu
près prêt à partir simultanément, il y a à
l'occasion des arrangements qui se prennent. Ce qui m'inquiète dans les
propos du député de Laporte, c'est qu'il souhaiterait pouvoir
avoir lui aussi, par exemple, au niveau du programme 5.4, le programme de
subventions aux municipalités, parce qu'il y a là une
municipalité qui appartenait à un autre comté auparavant
et il voudrait que le ministre des Transports lui affecte une certaine
enveloppe. Avec les propos qu'il tient, je me demande si on devrait lui en
confier une, parce que je ne suis pas sûr qu'il connaît bien...
M. Vallières: On pourrait peut-être prendre
l'excédent d'asphalte du député de
Beauce-Nord.
M. Clair: ... le programme.
M. Vallières: Non, pas tellement. Je connais le ministre,
cependant.
M. Clair: 11 faudrait que le député de Jean-Talon,
qui est un vieux connaisseur, lui fasse un peu l'explication que c'est tout
pour Beauce-Nord et que ce n'est rien pour Bellechasse.
M. Vallières: J'appuie le député de
Bellechasse.
M. Middlemiss: Je voudrais maintenant poser des questions
spécifiques sur certains tronçons, à savoir les
échéanciers et les montants qui seraient disponibles dans le
budget.
M. Clair: Comme je le disais tantôt, ici il s'agit du
programme de travaux régionaux. Je n'ai pas l'intention de commencer ici
à débiter, pour chacun des députés de l'Opposition
ou ministériels qui voudront me faire l'honneur de leur présence,
la programmation au complet pour la bonne et simple raison que je ne la
possède pas par coeur. Vous comprendrez sûrement cela. La
deuxième raison, c'est que ce serait beaucoup trop long. S'il s'agit des
grands travaux, cela me fera plaisir de répondre dans la mesure du
possible.
M. Middlemiss: D'accord. On nous a donné un
échéancier pour les grands problèmes et je
m'aperçois que, dans le comté de Gatineau, l'autoroute 5, disons
le tronçon Tenaga-Wakefield, est-ce que le fait que ce n'est pas
présent, cela veut dire que c'est remis et à quelle date est-ce
remis?
M. Clair: Cela veut dire que si cela n'apparaît pas... Dans
quel document dites-vous?
M. Middlemiss: Dans le gros document qu'on nous a remis. Le
cahier...
M. Clair: Ce n'est pas une autoroute qui ne commence pas... La 5
n'est pas commencée.
M. Middlemiss: Oui, c'est construit jusqu'au chemin Scott
à partir de Hull.
M. Clair: II n'y a pas de travaux de construction qui ont cours
actuellement là-dessus.
M. Middlemiss: Non, du tout.
M. Clair: M. le Président, non, il n'y a pas de travaux de
prévus sur l'autoroute 5 en 1982-1983.
M. Middlemiss: On n'a aucune idée du moment dans le
calendrier qu'on prévoit?
M. Clair: Non. Dans le calendrier 1982-1983, il n'y a rien
d'inscrit pour l'autoroute 5.
M. Middlemiss: On n'a pas de programme quinquennal?
M. Clair: Sur la liste des projets que je vais envoyer au
député de Gatineau comme aux autres députés, il
pourra voir quels sont les projets qui sont retenus dans cette région,
mais je dois dire qu'actuellement, les disponibilités budgétaires
pour l'entente de la CCM sont déjà affectées et en ce qui
concerne l'autoroute 50, les grands travaux autoroutiers dans la région
de l'Outaouais, le maximum qui peut être fait sur la route 50, on va
donner priorité à la route 50. En ce qui concerne l'autoroute 5,
il y a différentes études qui sont en cours quant à la
possibilité de construction de l'autoroute 5 dans la région de
Wakefield.
M. Middlemiss: Scott à...
M. Clair: II s'agit ici de préciser quelle
stratégie de réalisation serait la plus rentable et la plus
efficace. Différentes options peuvent être retenues, allant de la
construction d'une autoroute complète jusqu'à la simple
reconstruction de la route 105.
Une voix: ...
M. Clair: Les conclusions devraient être connues d'ici
à quelques mois et le projet sera alors programmé en tenant
compte des disponibilités budgétaires.
Des voix: Je n'en reviens pas comme c'est beau!
M. Clair: Les deux priorités, ce sont l'autoroute 50 et
l'axe Saint-Laurent-Laramée-McConnell.
M. Middlemiss: L'axe Saint-Laurent-McConnell-Laramée. Quel
est l'échéancier et par quel bout est-ce qu'on commence? Par quel
bout?
M. Clair: Je vous dis que ce sont les priorités.
Une voix: Par les deux bouts.
M. Clair: Au fur et à mesure des disponibilités
budgétaires, c'est sur ces dossiers qu'on va consacrer le maximum
d'énergie en matière de construction autoroutière.
M. Middlemiss: Est-ce que, dans le budget de l'année
1982-1983, il y a des sommes attribuées au projet de
Laramée-Saint-Laurent-McConnell?
M. Clair: Plutôt que de commencer à vous donner
toutes sortes de renseignements, je préférerais que vous vous
adressiez au député de Gatineau, ou aux deux...
M. Middlemiss: La route 5 concerne... M. Clair: La route
5, cela le concerne.
M. Middlemiss: Oui. Les autres concernent le député
de Hull et moi-même.
M. Clair: Alors, vous êtes un caucus divisé dans la
région de l'Outaouais.
M. Middlemiss: Non, non. J'identifie les différents
comtés. Cela paraît que vous n'êtes pas allé
là souvent. Vous ne connaissez pas les limites.
M. Clair: La dernière fois que j'y suis allé, j'ai
été tellement bien reçu.
M. Middlemiss: Oui.
M. Clair: Oui, cela remonte déjà à quelques
mois, cependant, mais j'avais été très très bien
reçu.
Une voix: Oui, mais cela a changé depuis ce
temps-là.
M. Middlemiss: Est-ce que vous préférez, donc,
adresser...
M. Clair: Je pourrais vous adresser une lettre dans laquelle je
vous... D'ailleurs, vous allez la recevoir. Chaque année - et cela,
c'est une tradition qu'a confirmée l'autre jour le député
de Charlevoix - quand l'étude des crédits est terminée,
que les budgets sont, à toutes fins utiles, adoptés, le ministre
des Transports envoie à chaque député le long et le large,
comme on disait chez nous, des travaux routiers qui vont être
exécutés dans son comté. On va faire de même avec
vous.
M. Middlemiss: Oui, mais, si on regarde le journal des
Débats de l'an passé, on a posé une question et on nous a
assuré que, dans six mois, huit mois, un an, on nous donnerait un
échéancier sur les autoroutes, cela va faire un an bientôt.
À une question que je vous ai posée en Chambre, vous avez
répondu que vous n'aviez pas l'intention de préparer un
échéancier. Donc, si on a les mêmes réponses...
M. Clair: Ce sont des indications...
M. Middlemiss: ... cette année que celles qu'on a eues
l'an passé, vous voyez pourquoi nous sommes un peu dans le doute.
M. Clair: Ce sont des indications que je veux donner parce que
chaque ministre, je dirais, a sa façon de présenter à
l'opinion publique la programmation sur les années autres que
l'année budgétaire financée. Quand bien même je vous
dirais que, l'année prochaine, je vais faire toutes les autoroutes,
premièrement, les crédits sont adoptés année par
année par l'Assemblée nationale du Québec. Je ne peux pas
engager l'avenir comme cela, en étant assuré... C'est pour cela
que je dis, des échéanciers, je suis très réticent
à en donner pour la simple raison que ce sont plus des horizons qu'on
peut donner au plan de la réalisation. Il me semble que je suis
très franc. Je vous ai donné... Je vous dis: Dans votre
région, au niveau des travaux autoroutiers, c'est l'axe Laramée
qui nous semblait être la priorité et l'autoroute 50. Par
ailleurs, dans l'ensemble du Québec, la priorité, c'est
plutôt la réhabilitation du réseau de base au
Québec. Il me semble que je donne l'indication, l'orientation qu'on
prend.
M. Vallières: Elles se détériorent plus vite
qu'ils ne réparent, M. le Président.
M. Clair: M. le Président, je viens d'entendre le
député de Richmond. Quand bien même il essaierait, lui
aussi, de faire accroire à l'ensemble de l'opinion publique que le
réseau routier de base s'est dégradé seulement au cours
des cinq dernières années, sous le gouvernement...
M. Vallières: Beaucoup plus, beaucoup plus, cela n'a pas
d'allure.
M. Clair: ... ou qu'il s'est dégradé plus, il n'est
pas crédible parce que...
M. Vallières: Cela n'a pas d'allure, votre affaire.
M. Clair: ... ce n'est pas vrai que le réseau routier de
base du Québec, qui compte 126 000 kilomètres de routes, au
total...
M. Vallières: Je vais vous ramener dans le comté de
Richmond faire un tour.
M. Clair: ... s'est détérioré plus
vite...
M. Vallières: Sur une barre de tracteur, en
arrière, vous allez voir ce que cela à l'air.
M. Clair: ... s'est détérioré en cinq ans.
C'est un choix qui a été fait sur une période de 20
ans.
M. Middlemiss: J'aimerais poser une dernière question au
ministre des Transports. J'aimerais savoir si le budget d'entretien du
système routier dans la province de Québec, durant les cinq
dernières années, a été basé sur des
exigences techniques ou bien sur des disponibilités budgétaires?
(20 h 45)
M. Clair: M. le Président, c'est évident qu'on
tient compte des deux.
M. Middlemiss: Sur lequel des deux?
M. Clair: On tient compte des deux. C'est évident qu'on
tient compte des deux. Chaque intervention qui est faite est faite en fonction
des disponibilités budgétaires et de la conservation du
réseau.
Le Président (M. Gratton): M. le député de
Bellechasse avait demandé la parole sur le programme 3.
M. Lachance: M. le Président, je vous remercie de votre
largesse pour le droit de parole des deux côtés. Je serai bref,
contrairement à ce que je viens d'entendre, et je n'ai pas l'intention
d'entrer dans des considérations de bouts de chemin du dixième
rang de Saint-Clin-Clin.
Une voix: C'est fin pour le député de
Beauce-Nord!
M. Lachance: Pas du tout. C'est parce que les
récriminations des députés de l'Opposition, on pourrait
les multiplier par X du côté du parti ministériel et ce
serait à peu près la même chose.
M. Vallières: Dites-le. Il a très bien fait cela.
Il a eu le courage de dire ce qu'il pensait.
M. Lachance: Dans Bellechasse, au rythme actuel, cela va prendre
entre 90 et 125 ans avant qu'on puisse avoir un réseau potable. On
pourrait en parler longtemps, mais, en tout cas, moi, je vais parler
plutôt de quelque chose qui a été évoqué par
l'adjoint parlementaire, le député de Beauce-Nord, la semaine
dernière. Il a parlé de la possibilité de mettre sur pied
un nouveau programme l'an prochain qui s'appellerait un programme à
normes réduites. Cela m'intéresse beaucoup, ce
programme-là, parce que je pense que le but, c'est d'en faire plus avec
moins d'argent et, par les temps qui courent, c'est une alternative
intéressante. M. le Président, vous connaissez mon curriculum
vitae, je suis un ancien maire, toujours intéressé au domaine
municipal. J'aimerais savoir si les différents conseils municipaux
seront consultés pour identifier les routes qui pourront
éventuellement être sur la liste du programme à normes
réduites.
M. Ouellette: Cela me fait plaisir de répondre à
cette question de mon collègue et voisin de Bellechasse qui est en de
ceux qui sont pénalisés, justement, par l'état lamentable
- c'est moi qui le dis - du réseau tertiaire. Cela va peut-être
consoler le député de Richmond d'apprendre qu'il n'y a pas que sa
région qui est dotée d'un tel réseau. Je donnais des
chiffres, la semaine dernière, qui disaient que dans Beauce-Nord, par
exemple, on a 450 milles de chemins de terre; dans Beauce-Sud - je cite
toujours de mémoire - 600, chez lui dans Bellechasse, 900, dans
Lotbinière 1200. À ce rythme-là, c'est-à-dire
à ces conditions et avec un rythme budgétaire de 1 000 000 $ par
année...
M. Vallières: C'est combien, en passant?
M. Ouellette: Je ne le sais pas, je pourrai vous donner tout cela
après la rencontre, si vous le voulez, ça veut dire 45, 60 ans,
90 ans, et 120 ans. J'imagine qu'il y a des gens qui n'attendront pas cela, et
avec raison, d'autant plus que, l'agriculture s'étant
développée comme elle le fait, les gens ont besoin de routes
capables de supporter un transport un peu plus lourd qu'avant. Si on ajoute
à cela le transport scolaire, c'est évident qu'on ne pourra pas
continuer à ces rythmes-là et surtout dans les normes actuelles
parce que ça n'a pas de sens. Cela, c'est un héritage qu'on a eu,
qui nous venait en bonne partie du Parti libéral, entre autres. Alors,
pour corriger la situation, pour faire du rattrapage, il y a un premier point
qui a été soulevé par le ministre et auquel il tient
beaucoup, c'est de cesser de mettre l'accent sur les autoroutes pour utiliser
une partie de ces budgets, justement, pour faire le rattrapage en milieu
rural.
Mais, il y a aussi une deuxième méthode qui me
paraît essentielle, c'est celle de mettre sur pied un programme à
normes réduites qui nous permettrait, avec le même argent, de
faire beaucoup plus de millage ou de kilométrage pour effectuer ce
rattrapage-là. La question que me pose le député de
Bellechasse, c'est à savoir quelle sera la procédure de
consultation pour établir les priorités. Je vous dirai que tout
n'est pas encore finalisé, mais il est bien sûr que les districts
de voirie auront leur mot à dire puisque c'est là qu'on retrouve
les experts en région, capables d'identifier les priorités,
capables de faire des recommandations quant au type de travaux à
entreprendre. Alors, dans un premier temps, c'est bien sûr qu'il faudra
demander à nos districts de la voirie de nous faire la liste des routes
rurales qui peuvent être refaites en vertu de ces normes
réduites, à moindre coût. Dans un deuxième
temps, on pourrait confier au député le soin de traiter avec
chacun des maires de son comté pour établir les priorités
dans chacune des municipalités.
Il y a aussi un nouveau phénomène qui est en voie
d'apparition et en voie d'implantation, je devrais dire, ce sont les MRC qui
seront, quant à moi, appelées au cours des prochaines
années à jouer un rôle moteur dans le sens de la
détermination des priorités et éventuellement - qui sait?
-peut-être de s'embarquer elles-mêmes budgétairement et
techniquement à la réalisation de ces travaux. Je n'en sais rien.
On est dans l'avenir.
Le Président (M. Gratton): Oui, M. le député
de Laporte, question de règlement.
M. Bourbeau: Je pense que le député de Beauce-Nord
est en train de parler d'un sujet qui n'est pas dans le budget de cette
année. On parle d'un projet pour l'an prochain. On pourrait remettre la
discussion à l'étude des crédits de l'an prochain, quand
ce projet sera à l'ordre du jour. Étant donné qu'il nous
reste seulement une heure et dix minutes, je pense qu'on devrait se limiter
à étudier les programmes de cette année et non pas ceux de
l'an prochain.
M. Clair: M. le Président, je voudrais appuyer le
député de Laporte là-dessus, parce que tous ses
collègues n'ont pas arrêté de me demander des
échéanciers et des engagements pour 1983, 1984, 1985, 1986 et
1987.
Une voix: On pourrait remettre cela aussi.
M. Bourbeau: II reste une heure et dix. On n'est pas pour la
passer...
Le Président (M. Gratton): Pourrais-je dire au
député de Laporte et au ministre que ni l'un ni l'autre n'a
raison? À l'étude des crédits en commission parlementaire,
il s'agit d'une discussion qui n'a pas de limite autre que la bonne
volonté des membres de la commission. J'inviterais les
députés...
M. Bourbeau: Je pensais qu'on étudiait des crédits.
Je ferais appel à la bonne volonté du député
de...
M. Ouellette: M. le Président, si on accepte la
proposition du député de Laporte, j'ai peur qu'à
l'étude des crédits l'an prochain il nous reproche d'avoir mis en
place les programmes sans avoir consulté les députés de
l'Opposition...
M. Bourbeau: Je pense bien que ce n'est pas ici qu'on va
consulter l'Opposition.
Si vous voulez faire une session de la commission parlementaire des
transports là-dessus, on vous donnera nos conseils à ce
moment-là...
M. Ouellette: ... et j'aimerais avoir leur opinion
là-dessus.
M. Bourbeau: ... mais maintenant, M. le Président, on
étudie les crédits. Il me semble qu'on devrait au moins parler de
crédits un peu.
M. Vallières: On vous donnera nos conseils, vous nous
donnerez une part du budget.
M. Bourbeau: En ce qui nous concerne, M. le Président, les
programmes 3 et 4, je pense qu'on serait prêt à les adopter.
M. Ouellette: De toute façon, je pense avoir
répondu à la question du député de Bellechasse.
M. Bourbeau: Très bien. Très bien. De façon
brillante.
Le Président (M. Gratton): Le programme 3 est-il
adopté?
M. Bourbeau: Sur division, semble-t-il.
Le Président (M. Gratton): Sur division. Programme 4,
conservation du réseau routier.
M. Bourbeau: Je pense qu'on en avait parlé en même
temps.
Le Président (M. Gratton): Sur division.
Gestion interne et soutien
Le programme 5, gestion interne et soutien, est-il adopté?
M. Bourbeau: Le ministre a-t-il une allocution à faire? Le
ministre veut-il que je lui lise le texte? Ce programme vise à...
M. Clair: Si le député de Laporte veut bien me
donner une chance de retrouver mes notes pour le discours de circonstance sur
le programme 5.
M. Bourbeau: C'est à la page 2413.
M. Clair: Ce programme vise à planifier, diriger et
coordonner les ressources humaines, physiques et financières
essentielles à la gestion des programmes du ministère et est
composé de quatre éléments de programme.
Le Président (M. Gratton): Ce
programme est-il adopté?
M. Bourbeau: Une ou deux questions, M. le Président, si
vous me le permettez. Il y a quatre éléments, comme le disait si
bien le ministre dans sa brillante introduction. On remarque qu'il y en a deux
où on a augmenté le budget d'environ 10% à 12%, ce sont
les programmes qui sont lourds en personnel, en main-d'oeuvre. On
retranché 7% dans les soutiens techniques et 4,8% -presque 5% - dans
l'aide à l'amélioration du réseau municipal. Je
présume que ce sont les contractions budgétaires du gouvernement
qui ont fait qu'on ne pouvait pas faire de contractions dans la direction, par
exemple, ou dans le soutien administratif et on s'est, en conséquence,
lancé dans les contractions budgétaires sur les soutiens
techniques.
M. Clair: Voyez-vous, l'élément 1 qui se rapporte
à la direction du ministère, c'est l'ensemble de l'équipe
de direction. Essentiellement, ce sont les traitements des
communications...
M. Bourbeau: C'est le...
M. Clair: À toutes fins utiles, je n'ai pas le comparatif
pour 1981-1982 par poste, mais c'est essentiellement l'équipe de
direction du ministère.
M. Bourbeau: De toute façon, M. le ministre, je pense
que...
M. Clair: Pour le programme gestion interne et soutien, c'est
l'indexation générale accordée par le secrétariat
du Conseil du trésor en revue de programmes pour ce genre
d'élément de programme. Pour le soutien technique, la baisse
s'explique exclusivement par le transfert de 36 personnes à la
Régie de l'assurance automobile du Québec. C'est le soutien
informatique; vous savez sûrement qu'auparavant l'ordinateur était
au bureau des véhicules automobiles, au ministère des Transports.
Il y a eu un réaménagement avec la Régie de l'assurance
automobile du Québec.
M. Bourbeau: ... qui ne fonctionnait jamais, en
général.
M. Clair: Je ne sais pas. Un ordinateur qui était trop
petit.
M. Bourbeau: C'est ce que le Vérificateur
général a dit.
M. Clair: Mais il y avait également des problèmes
de taille avec cet ordinateur qui est en train d'ailleurs d'être
changé, maintenant qu'il est rendu à la régie.
En ce qui concerne l'élément 4 du programme 5, comme vous
voyez, par rapport à l'an passé, l'aide à
l'amélioration du réseau municipal, qui comporte le programme
annuel d'aide aux municipalités, le programme d'aide aux
aménagements cyclables et l'aide à l'entretien des ponts
municipaux. Ce sont les trois sous-éléments, si on veut, qu'on
retrouve là-dedans, l'entretien des ponts municipaux, les
aménagements cyclables et les chemins municipaux.
M. Bourbeau: Dans la liste du personnel politique du
ministère des Transports, on remarque que le ministre a un directeur de
cabinet, sept attachés politiques et un secrétaire particulier
adjoint. Le ministre pourrait-il nous expliquer quelle est la différence
entre un secrétaire particulier adjoint et un attaché politique?
Quelle est la différence dans la description de tâches?
M. Clair: II n'y a pas de différence dans le travail
effectué par un secrétaire particulier adjoint par rapport
à un attaché politique. Cela dépend de l'affectation du
ministre, cela dépend des responsabilités, des secteurs
d'activité auxquels le ministre assigne un attaché politique ou
un secrétaire particulier adjoint. Les secrétaires particuliers
adjoints, c'est ce que j'avais essayé, sans succès,
l'année passé, d'expliquer. Je ne suis pas un spécialiste
de ces questions, mais les attachés politiques, si vous voulez, qui sont
entrés en fonction avant l'entrée en vigueur de la loi 50 ont eu
l'occasion de choisir un régime ou un autre, l'ancien régime ou
le nouveau régime, et comme je pense que, dans mon personnel, il y a
deux personnes, M. Jean-Pierre Gauvreau... C'est tout, je pensais
qu'André Ouellet l'était. Il y a seulement Jean-Pierre Gauvreau
qui, à cause de son ancienneté dans le système, a eu
l'occasion de choisir et il a choisi le statut de secrétaire particulier
adjoint.
M. Bourbeau: II est permanent, n'est-ce pas?
M. Clair: C'est cela, il a sa permanence.
M. Bourbeau: L'Opposition se préoccupe beaucoup
évidemment des conflits d'intérêts. On aimerait savoir s'il
y a une relation... Vous avez nommé André Ouellet. Je
présume qu'il n'a aucun lien de parenté avec un autre
André Ouellet, qui est ministre libéral au
fédéral.
M. Clair: Non.
M. Ouellette: II y a le bon et le méchant et on a
gardé le bon.
M. Bourbeau: Ce n'est pas le même, sûrement pas,
n'est-ce pas?
M. Clair: Non, ce n'est pas le même, M. le
Président, au contraire...
M. Bourbeau: C'est parce qu'il semble avoir un salaire de
ministre, il est payé 42 000 $ alors que...
M. Clair: Oui, puis?
M. Bourbeau: ... les députés sont payés 35
000 $. On se demandait si, par hasard, il...
Une voix: L'autre André gagne 120 000 $.
M. Clair: Je pourrais dire qu'il travaille plus fort à mon
avis que l'autre qui gagne plus du double.
M. Bourbeau: On pourrait peut-être lui demander son opinion
sur le ministre des
Transports du Québec, peut-être qu'il dirait la même
chose.
M. Ouellette: Le nôtre n'est pas isolé à la
MIUF.
M. Bourbeau: Un autre nom nous vient à l'esprit, Gilles
Michaud. Est-ce que cela a un lien de parenté avec le sous-ministre, par
exemple?
M. Clair: À ma connaissance, non.
M. Bourbeau: Non.
M. Clair: À ma connaissance, non.
M. Bourbeau: Ce dénommé Gilles Michaud, je vois que
c'est le dernier entré au ministère. Le ministre pourrait-il nous
dire quelles étaient ses fonctions avant d'entrer comme attaché
politique au ministère des Transports.
M. Clair: Quelles étaient les fonctions qu'il
occupait?
M. Bourbeau: Oui.
M. Clair: Je ne pourrais pas dire quelle était sa
dernière affectation. Vous avez sûrement reconnu cependant qu'il
s'agit de l'ancien député du comté de Laprairie que j'ai
décidé, après l'avoir rencontré... J'ai appris,
à un moment donné, qu'il était disponible pour...
M. Bourbeau: Depuis le 13 avril 1981?
M. Clair: Je ne pourrais pas dire exactement depuis quel moment.
J'ai décidé effectivement d'embaucher M. Gilles Michaud qui
était député de Laprairie auparavant. Je pensais que mon
cabinet et moi, comme ministre, on pourrait bénéficier de son
expertise dans des dossiers, dans certains domaines, de son expérience
politique.
M. Bourbeau: Quel est son "background" personnel? Quelles sont
ses qualifications pour travailler au ministère des Transports? A-t-il
des qualifications spéciales? (21 heures)
M. Clair: Actuellement, il s'occupe en particulier du dossier du
taxi dans la région de Montréal et dans l'ensemble du
Québec. C'est un comité que j'ai constitué pour
rédiger un énoncé de politique sur le transport des
personnes par taxi. Actuellement, il s'occupe en particulier de ce dossier.
M. Bourbeau: Est-ce une politique du ministre de prendre à
sa charge tous les députés du Parti québécois
défaits, ou si c'est un cas d'exception?
M. Clair: M. le Président, j'ai considéré a
son mérite la candidature de M. Gilles Michaud. Je dois dire que c'est
moi-même qui ai fait la démarche pour demander à M. Michaud
de venir occuper un poste. Je n'ai aucune gêne à ce faire.
Quelqu'un qui a eu la responsabilité de député pendant
près de cinq ans à l'Assemblée nationale est certainement
une personne qui bénéficie d'un éclairage qui peut
être très utile dans un cabinet de ministre. Je n'ai aucune
gêne de ce fait.
M. Bourbeau: Quand le ministre parle de considérer sa
candidature, est-ce que le ministre a ouvert un concours? Est-ce qu'il y a
plusieurs postulants ou s'il a été le seul...
M. Clair: Comme j'ai déjà eu l'occasion de
l'expliquer au député de Laporte, malheureusement, il n'aura
jamais l'occasion de savoir comment se forme un cabinet de ministre, je le
sais. Quand même, cela me fait plaisir pour son instruction personnelle
de dire que les attachés politiques dans le cabinet sont choisis sur une
base absolument discrétionnaire par le ministre des Transports. C'est
l'équipe qui entoure le ministre, sur laquelle compte le ministre pour
assurer un suivi des dossiers dans un cabinet. Je dois dire là-dessus,
contrairement à l'époque d'autrefois, qu'avant qu'on arrive les
attachés politiques étaient systématiquement inclus dans
la fonction publique, avaient systématiquement leur permanence. On a
changé ce régime. Les attachés politiques, maintenant,
n'ont pas leur permanence. De ce point de vue, je n'ai aucune gêne
à avoir embauché M. Michaud -je parle de mon attaché
politique et non pas
de mon sous-ministre, je ne suis pas gêné de l'autre non
plus, je dois le dire. Je ne vois pas pourquoi le député
soulève cela. D'ailleurs, je dois dire qu'à l'époque, au
ministère des Transports, pendant un bon bout de temps, il y a eu deux
ministres, il y avait un ministre des Transports et il y avait un ministre
d'État aux Transports. Quant au nombre de personnes qui travaillaient
pour assurer la responsabilité du ministère des Transports, on
pourrait faire des comparaisons. Je n'aurais pas peur de la comparaison
à ce point de vue.
M. Bourbeau: Non, je pensais que le député de
Laprairie, qui est ici, aurait peut-être pu insister pour s'assurer que
l'ancien député de Laprairie, qui est maintenant attaché
politique au ministère des Transports, s'occupe en particulier de
l'autoroute 30 qu'il connaît très bien. Je pensais que ce serait
un dossier que le ministre pourrait lui confier. Je me demande si le ministre
pourrait lui confier le dossier de l'échangeur Lemoyne. Je ne sais si le
ministre connaît l'échangeur Lemoyne.
M. Clair: Oui, je le connais très bien, il coûte
assez cher.
M. Bourbeau: Incidemment, entre parenthèses, est-ce que le
ministre pourrait nous dire à quel moment l'échangeur sera
terminé?
M. Clair: II va être terminé cet été
normalement.
M. Bourbeau: Cet été. Le ministre en a
profité pour faire sa blague annuelle, à savoir que le
député de Laporte n'aura jamais le plaisir de voir un jour ce qui
se passe dans un cabinet.
M. Clair: Les années passent et se ressemblent!
M. Bourbeau: Je dirais au ministre, je ne sais pas s'il l'a
remarqué, que cette année sa blague a fait rire pas mal moins de
monde que l'an dernier. Peut-être qu'on peut considérer que, dans
l'esprit des gens, cela devient de plus en plus plausible que l'Opposition, un
jour qui n'est pas loin, puisse changer de côté avec le
ministre.
M. Clair: M. le Président, là-dessus et en
complément...
M. Bourbeau: Pas avec le ministre parce que je ne peux pas lui
souhaiter de se faire réélire.
M. Clair: ... de réponse à ses
préoccupations en ce qui concerne la formation de mon cabinet, d'abord,
je dois dire que je suis bien heureux pour lui, quelqu'un a le droit de vivre
d'illusions, cela aide à passer au travers des difficultés
présentes. Je suis heureux si cela peut réconforter le
député, se créer des illusions. Je suis bien heureux. Je
voudrais ajouter un petit élément intéressant. En ce qui
concerne le dossier du taxi, le député de Laporte sera
certainement heureux, le député de Laprairie aussi, de savoir que
c'est M. Jean-Jacques Lemieux qui préside le comité de
rédaction du livre blanc de l'énoncé de politique sur le
transport par taxi. Je suis convaincu que la conjonction des efforts de deux
personnes qui ont une expérience politique intéressante saura
contribuer à nous donner un énoncé de politique en
matière de transport des personnes par taxi qui sera des plus
intéressants.
M. Saintonge: Vous dites que c'est une expérience
politique, dans le cas de M. Lemieux. Je voudrais faire remarquer au ministre
que M. Lemieux a des antécédents en transport assez valables.
M. Clair: Je n'ai jamais nié cela. Au contraire. Vous
voyez, je lui ai moi-même confié la présidence du groupe de
rédaction du comité de travail. Cela va bien.
Le Président (M. Gratton): Le programme 5 est-il
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Programme 6,
Commission des transports du Québec.
Commission des transports du Québec
M. Clair: Ce programme, M. le Président, vise à
délivrer des permis de transport ou de location, à fixer des
tarifs de transport ou de location et à statuer sur l'adjudication ou le
prix des contrats de transport écolier, ce qui ne sera plus exact
à compter de la présente année. Il va falloir faire
corriger les notes explicatives du programme 6.
Le Président (M. Gratton): Le programme 6 est-il
adopté?
M. Bourbeau: Non, M. le Président. Au contraire. Votre
hantise... On a des questions à poser. Dans le nombre...
M. Clair: Non, non, il parlait de la hantise. Il ne parlait pas
de votre parti. Il parlait du programme.
M. Bourbeau: Oui, c'est exactement ce que je voulais dire. Le
président est un homme très efficace, mais quand même,
je
voudrais poser une question au sujet du nombre de personnes-année
qui apparaît à la page 2414, la page qui concerne ce programme 6.
On montre, pour l'année 1982-1983, un total de 327 personnes. C'est le
nombre d'employés à la commission. Mais personnes-année,
est-ce parce qu'il y a certaines personnes à mi-temps et qu'il y en aura
plus que 327, mais qu'en recoupant cela, cela ferait un total de 327?
M. Clair: Je me souviens d'avoir vu, à l'occasion, des
chiffres sur les employés occasionnels, les employés à
temps partiel. Il y a toujours, dans chacun des secteurs d'activité, un
certain nombre de personnes qui se trouvent à travailler une partie de
l'année, non pas la totalité. C'est pour cette raison que
maintenant, vous voyez apparaître - je pense que c'est partout,
d'ailleurs - dans les programmes, le total de personnes-année incluant,
donc, tant les employés à temps partiel et les employés
occasionnels que les employés permanents.
M. Bourbeau: II y a un décret du Conseil du trésor
ou enfin, un CT qui fixe les contingentements des cadres et des professionnels
des ministères et organismes. Dans le cas de la Commission des
transports, les effectifs permanents autorisés au 30 septembre 1981
étaient, selon les chiffres que j'ai devant moi ici, de 297, alors que,
d'après le chiffre que l'on voit ici, il y en a 327, 306 permanents et
21 à temps partiel. L'année dernière, c'était 311,
et pour l'année qui vient, 306. Comment peut-on excéder le
maximum permis par le Conseil du trésor? Y a-t-il eu un autre CT
d'émis ou est-ce simplement que...
M. Clair: Est-ce un CT général auquel vous faites
allusion?
M. Bourbeau: Du 21 décembre 1981. C'est assez
récent.
M. Clair: Oui, mais je veux dire que c'est un CT
général.
M. Bourbeau: Général... On donne tous les
ministères.
M. Clair: Cela ne porte pas seulement sur la Commission des
transports.
M. Bourbeau: On donne tous les ministères, les organismes
et le nombre de personnel autorisé.
M. Clair: Cela dépend exclusivement de la date à
laquelle ce rapport a été arrêté, parce qu'il y a eu
également, à la Commission des transports, un transfert de postes
du ministère des Transports à la Commission des transports, en ce
qui concerne la surveillance, les taux et tarifs. Cela dépend de la date
à laquelle cela a été arrêté. Si vous vouliez
qu'on concilie les chiffres et ces choses, c'est parfaitement conciliable. Cela
dépend de la date à laquelle cela a été
arrêté.
M. Bourbeau: Ce qui arrive, c'est que le CT date du 21
décembre 1981. C'est tout récent et on spécifie bien que
pour la Commission des transports, le maximum est de 297. Or, vous nous dites,
dans le document des crédits, que pour la même année,
1981-1982, cette année-là, il y avait 311 permanents et 20
employés à temps partiel. Donc, vous excédiez la norme de
14 permanents. Quant aux employés à temps partiel, je ne sais pas
combien il y en a d'autorisés. Ce n'est pas indiqué sur le
CT.
M. Clair: Mais essentiellement, comme je vous le dis, je n'ai
aucun doute dans mon esprit à l'effet qu'ils sont conciliables, parce
que la façon dont cela fonctionne, une fois par année, le Conseil
du trésor détermine les personnes, c'est-à-dire le nombre
de postes dans chacun des secteurs de l'activité du gouvernement. Je
suis convaincu que, dans la correction qui aura lieu l'an prochain, vous verrez
comment se concilient ces chiffres. La Commission des transports, à ma
connaissance, n'a pas de dépassement d'effectifs par rapport à
ses postes autorisés.
M. Bourbeau: Le ministre est-il bien sûr de cela?
D'après les documents, on en doute.
M. Clair: Comme je vous dis, cela dépend de la date
à laquelle cela a été arrêté au
trésor.
M. Bourbeau: Enfin, j'aimerais bien que le ministre me rassure,
je ne suis pas rassuré du tout. Je veux bien prendre sa parole, mais
d'après les chiffres que je vois, il y a un nombre d'employés de
trop. Avec le budget qu'on a maintenant, on devrait peut-être s'assurer
qu'on respecte les normes.
M. Clair: II y a eu, comme je l'expliquais au
député, un ajout de quatorze postes en provenance du
ministère des Transports. Ce que je n'ai pas, c'est la date à
laquelle ce transfert de postes a été autorisé, ce qui
fait que la situation est la suivante: Probablement que le CT
général du mois de décembre ne tenait pas compte de ce
transfert, ce qui explique probablement l'écart.
M. Bourbeau: Ce transfert est survenu à la suite de...
M. Clair: C'est cela, l'on ne se souvient pas de la date exacte
à laquelle...
M. Bourbeau: ... de la réorganisation de la
commission?
M. Clair: Pardon?
M. Bourbeau: Comment se fait-il que ce transfert a
été fait du personnel du ministère à celui de la
commission?
M. Clair: En ce qui concerne la surveillance des taux et tarifs,
un certain nombre de personnes relevaient j'imagine préalablement de la
Division du contrôle des lois et règlements du ministère
des Transports qui a été transférée à la
Commission des transports.
M. Bourbeau: Bon. Au chapitre des traitements sur le personnel,
il y a une augmentation assez importante. À la commission, on passe de 6
892 000 $ à 8 234 000 $, ce qui signifie une augmentation de 19,5% dans
les traitements alors que le personnel diminue. On est passé de 311
à 306 permanents et le nombre d'employés à temps partiel
est demeuré à peu près le même. Comment peut-on
expliquer que les salaires augmentent de près de 20% alors que le nombre
d'employés diminue? Est-ce que cela n'excède pas...
M. Clair: Cela doit être exclusivement par les quatorze
postes en question.
M. Bourbeau: Je ne comprends pas. Vous aviez, en 1981-1982, 311
employés permanents.
M. Clair: Oui, mais il y a l'indexation qui...
M. Bourbeau: II y en a 306 cette année. Il y en a donc
cinq de moins. Ce n'est pas tellement important, mais quand même il en a
moins...
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: ... et les traitements augmentent de 19,5%. Quel est
l'argument? Je ne comprends pas. Si vous me disiez qu'il y a quatorze postes de
plus en 1982-1983, je comprendrais que les traitements augmentent de plus de
12% ou 13%, mais le total des employés est moindre - à peu
près 2% de moins - et les traitements augmentent de près de 20%.
Je ne comprends pas.
M. Clair: De combien est l'augmentation des traitements,
dites-vous?
M. Bourbeau: Des traitements, elle est de 19,5%.
M. Clair: 19,5%, c'est cela; selon la note que j'ai, cet
écart s'explique par l'ajout de quatorze postes en provenance du
ministère des Transports.
M. Bourbeau: Oui, mais quatorze postes, ces postes n'apparaissent
pas dans le nombre total d'employés permanents. Vous êtes
passé de 331 postes à 306. Même si vous avez effectivement
transféré 14 personnes, il doit y en avoir 19 qui sont parties,
parce que vous vous retrouvez avec 306.
M. Clair: II semble qu'il y aurait eu, l'année
dernière, sous-estimation du poste des traitements, que cela aurait
été plutôt 7 100 000 $.
M. Bourbeau: Là, cela fausse les chiffres. Les chiffres de
l'an dernier n'étaient pas exacts, quoi! (21 h 15)
M. Clair: C'est cela. Compte tenu des erreurs dans le nombre
d'employés, si on tient compte des deux éléments, cela
devrait nous ramener normalement dans les proportions habituelles.
M. Bourbeau: Vous en avez souvent des erreurs comme cela à
la commission? Vous perdez des employés comme cela ou vous perdez...
M. Clair: Non, je regrette, là-dessus, je veux
répondre au nom du Conseil du trésor. La préparation de
l'ensemble des crédits budgétaires s'est promenée dans un
budget de 1 500 000 $. C'est le premier poste où le député
découvre qu'il y a peut-être eu une erreur de sept ou huit postes
et une erreur l'année dernière dans l'estimation des
crédits pour les traitements.
M. Bourbeau: Le ministre comprendra que, si le
député n'en a pas trouvé ailleurs, ce n'est pas
nécessairement parce qu'il n'y en avait pas. C'est parce que le
député cette année a choisi de ne pas faire une
étude détaillée de tous les postes, de tous les programmes
comme il l'avait fait l'an dernier.
M. Clair: II pourra se reprendra l'année prochaine.
M. Bourbeau: C'est un des premiers programmes. On est allé
par sondage, comme font les comptables. Cette année, on a sondé
la commission. On a trouvé cela au premier poste qu'on a sondé.
Je me demande s'il n'y aurait pas lieu effectivement de revenir sur les cinq
premiers programmes pour voir si ce n'est pas la même chose.
M. Clair: Libre à vous.
M. Bourbeau: Oui, mais c'est le temps qui manque,
évidemment. Au chapitre des
loyers, il y a une augmentation assez extraordinaire de 30%. Qu'est-ce
qui s'est passé?
M. Clair: L'explication est la suivante. J'avoue que, pour le
député, cela lui donne des renseignements un peu artificiels,
mais, comme on l'expliquait tantôt, pour l'ensemble du programme de
1981-1982, il y a eu un ajout de 300 000 $ en cours d'année. Maintenant,
quand il a été autorisé, il a été
autorisé essentiellement au poste 3, communications.
M. Bourbeau: Traitements.
M. Clair: Vous voyez, au poste communications, il y a 629 000 $
d'inscrits. Le député ne s'en souvient peut-être pas ou
peut-être que c'est ce qu'il poursuit, l'année dernière, on
avait dû expliquer en 1981-1982 pourquoi il apparaissait 300 000 $ au
poste communications qui, en fait, auraient dû être répartis
sur d'autres postes qu'uniquement sur le poste communications. C'est ce qui
explique la légère distorsion qui existe. Les chiffres ont
été: pour le loyer, 249 000 $ l'an dernier et non pas 210 000 $;
les fournitures ont été non pas 150 000 $, mais 230 000 $;
l'année d'avant, les fournitures avaient été de 216 000 $,
en 1980-1981.
M. Bourbeau: Le député de Laporte commence à
comprendre. Le ministre se souvient que l'an dernier, quand on a fait le
budget, on lui avait dit que ces coupures étaient invraisemblables et
irréalistes. Le ministre répondait: Le député
est-il opposé à ce qu'on fasse des contractions? Le
député nous blâme. Je lui répondais: Ce n'est pas
que nous sommes opposés, c'est que cela ne tient pas debout.
C'étaient des contractions qui n'avaient pas de sens. Le ministre vient
d'avouer qu'effectivement, l'an dernier, cela ne tenait pas debout d'avoir un
loyer de 210 000 $, alors que, l'année précédente, il
était aussi de 210 000 $. Le budget de l'année dernière
était une photocopie conforme de l'année
précédente. Le ministre tentait de nous faire croire que les
loyers, que l'électricité et que les fournitures ne seraient pas
haussés dans l'année en cours. On voit que cela a monté,
comme cela devait, à 249 000 $. Les fournitures ont monté
aussi.
M. Clair: Si c'est la plus grosse condamnation que le
député de Laporte puisse faire à mon sujet, je suis
prêt à supporter son courroux.
M. Bourbeau: C'est parce que le ministre a tenté de nous
faire croire l'an dernier qu'on pouvait d'une année à l'autre
garder les mêmes montants pour les fournitures, les loyers,
l'électricité et des choses comme cela. Évidemment, le
ministre a appris; on va lui pardonner, c'était son premier budget aux
transports.
M. Clair: Je vous en saurai gré pour longtemps.
M. Bourbeau: Probablement qu'il avait cru...
M. Clair: Essentiellement, M. le Président, si je peux
simplement répliquer, c'est qu'au niveau de l'inscription des
crédits, en 1981-1982, il y avait eu des erreurs; en 1982-1983, c'est
évident que cela continue à maintenir une certaine distorsion. On
va tâcher de faire mieux l'année prochaine.
Le Président (M. Gratton): Le programme 6 est-il
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Programme 7,
Transports maritime et aérien.
M. Bourbeau: Espérons que l'an prochain les crédits
de la Commission des transports vont être...
M. Clair: Imprimés en rouge.
M. Bourbeau: ... imprimés avec plus d'exactitude que l'an
dernier, M. le Président.
M. Clair: Je remercie le président de la Commission des
transports.
Transports maritime et aérien
Le programme 7, M. le Président, vise à assurer le
maintien, l'amélioration et le développement des services de
transport maritime et aérien.
M. Bourbeau: M. le Président, comme vient de le dire si
bien le ministre, il y a la question du transport maritime et la question du
transport aérien. Le ministre pourrait-il nous dire s'il est question
actuellement de rétablir les péages sur les traverses comme, par
exemple, Québec-Lévis, la traverse Saint-Firmin-Tadoussac,
l'Île-aux-Coudres, etc., où, actuellement, c'est gratuit pour les
usagers réguliers. Je pense qu'il y a des rumeurs qui ont circulé
récemment à savoir que le ministre ou le gouvernement se
proposait d'établir des péages. Est-ce...
M. Clair: M. le Président, malheureusement... Je ne
pensais pas que le député aurait des questions là-dessus,
j'aurais amené avec moi la documentation nécessaire pour ce
faire. En résumé, dans le transport
maritime au niveau des traverses subventionnées ou des traverses
exploitées par la Société des traversiers du
Québec, nous sommes à procéder à une
opération de rationalisation des activités et également
à une rationalisation "tarifaire", dans le but également - je ne
le cache pas - d'améliorer le niveau d'autofinancement de la
Société des traversiers du Québec. Dans certains cas, cela
remonte à aussi loin que huit ans qu'il n'y a eu aucune augmentation de
tarifs sur les traversiers de la Société des traversiers du
Québec. C'est évident que l'état de déficit de la
Société des traversiers du Québec ne cessait de
s'accroître. Je vous dis de mémoire que les contributions du
gouvernement au déficit de la Société des traversiers du
Québec sont passées, en 1975-1976, à peu près
d'environ 4 000 000 $ à environ 16 000 000 $ cette année. Je
pourrais vous donner les chiffres. Au cours des prochains jours, il y aura...
D'ailleurs, il y a une opération de rationalisation qui a
commencé à se faire dès l'hiver dernier. Le
député de Laporte en a sûrement entendu parler, par
exemple, par le député de Charlevoix, il y a eu une
réduction du nombre de traversiers à l'Île-aux-Coudres.
Vous allez voir que dans certains cas, dans la proposition que nous faisons,
des gens qui, autrefois, payaient ne paieront plus. On vise à
uniformiser. La Société des traversiers du Québec a
été formée de la nationalisation de plusieurs traverses
qui n'avaient pas de cohérence au point de vue de la tarification et des
privilèges octroyés aux personnes qui en
bénéficiaient. Maintenant, on a une proposition qui, comme je
vous le disais tantôt, devrait être annoncée au cours des
très prochains jours.
M. Bourbeau: Le ministre fait-il allusion à la
société nationale des transports quand il parle de la
proposition?
M. Clair: Non, non. M. Bourbeau: Non?
M. Clair: Non, c'est exclusivement en ce qui concerne la
rationalisation des opérations de la Société des
traversiers du Québec et de certaines traverses. Je peux vous donner les
chiffres, les subventions du gouvernement pour l'ensemble des traverses, le
budget... Oui?
M. Bourbeau: M. le ministre, si vous n'avez pas d'objection, ma
question était plutôt d'ordre général en ce qui
concerne...
M. Clair: D'ordre général? D'accord.
M. Bourbeau: Étant donné le peu de temps qu'il nous
reste, non pas que ce ne serait pas intéressant, mais j'aimerais
plutôt réserver mes questions pour...
M. Clair: Comme vous voulez, mais, par exemple,
précisément sur la traverse Tadoussac-Baie-Sainte-Catherine, il
n'est pas question de remettre en cause la gratuité à cet
endroit. En ce qui concerne ceux qui bénéficiaient de
traversées gratuites, il y avait par exemple, ici, au niveau
Québec-Lévis, le fait que n'importe qui pouvait se
présenter et, pour 1 $, obtenir une passe gratuite à vie, ce qui,
on l'admettra facilement... À quoi cela sert-il d'avoir une tarification
si n'importe qui peut avoir, en tout temps, une carte gratuite à vie? On
va essayer de s'assurer que ceux qui bénéficient des
privilèges de ce genre ne puissent pas permettre à d'autres
personnes d'en abuser. À toutes fins utiles, il n'y a pas de raison pour
laquelle la Société des traversiers du Québec deviendrait
autofinancée à aussi peu que 5% ou 10%.
M. Bourbeau: Allez-vous maintenir les cartes à vie pour
ceux qui les ont maintenant ou si vous allez les abolir pour ceux qui en
possèdent?
M. Clair: On ne conservera pas les cartes à vie.
M. Bourbeau: Si je comprends bien, vous allez rouvrir les
contrats?
M. Clair: Y avait-il un contrat là-dessus? Je ne pense
pas. Je pense que c'était une tradition plus qu'autre chose.
Quebecair
M. Bourbeau: Peut-être que le ministre n'aurait pas
d'objection qu'on passe maintenant au transport aérien et, sans refaire
le débat sur Quebecair qu'on a fait il y a quelques semaines, qu'on
tente de prendre le pouls de la situation en ce qui concerne Quebecair,
étant donné qu'on n'a pas eu l'occasion de s'en parler
récemment. Certains journaux faisaient état, au cours des
dernières semaines, des déficits de Quebecair au cours de
l'année 1981. Le ministre pourrait-il nous dire, maintenant qu'on est
rendu en mai 1982, quel a été effectivement le déficit de
Quebecair en 1981 et quels ont été les déficits pour les
premiers mois de 1982? Où en est-on actuellement à ce sujet?
M. Clair: Pour l'année 1981, il a été de 7
600 000 $. En ce qui concerne le premier trimestre de 1982, ... Vous savez que
le député de Laporte et moi n'avons pas tout à fait le
même point de vue sur le dossier de Quebecair. Je ne veux pas lui voler
son temps, je sais que le temps passe vite. Peut-être que le
député pourrait me faire son exposé, poser ses questions
et j'essaierai d'y
répondre le plus rapidement possible dans un même
trait.
M. Bourbeau: C'est-à-dire que je n'ai que des questions
à poser; je n'ai pas l'intention de faire de discours. Je voulais
simplement essayer de me mettre à jour dans le dossier, parce que
c'était trop difficile d'avoir les renseignements. Le ministre dit 7 600
000 $, en 1981. N'y a-t-il pas eu une vente d'actifs, en 1981, de certains
appareils? Si oui, quel montant a été
récupéré par la compagnie?
M. Clair: Non, pas en 1981, je ne pense pas.
M. Bourbeau: Le F-27 n'a-t-il pas été vendu en
1981?
M. Clair: Non, je pense que cela apparaissait pour l'année
1980.
M. Bourbeau: En êtes-vous bien sûr? On
vérifiera sur le bilan financier, mais j'espère que le ministre
ne se trompe pas. Le ministre peut-il nous donner le résultat de
l'exploitation pour le premier trimestre de 1982?
M. Clair: Non, je vais me contenter d'une déclaration
générale là-dessus. Je peux prendre deux petites minutes
pour dire que, dans l'aviation commerciale - je ne le dis pas dans une mesure
défensive, mais simplement de façon réaliste - le P.-D.G.
d'Air Canada, M. Taylor, a déclaré, sans rendre publics les
chiffres, que le premier trimestre pour Air Canada avait été le
pire trimestre de l'histoire d'Air Canada.
M. Bourbeau: Nordair aussi.
M. Clair: C'est la même chose pour Quebecair. On l'a vu
pour Nordair également. Je pourrais vous donner des chiffres qui ont
été publiés dans la presse pour Pacific Western, pour
American Airlines, pour Delta. Je vous donne simplement le dernier que j'ai vu
dans le journal: Delta Airlines, 98 000 000 $ de profits l'année
dernière, pour le premier trimestre, plus de 2 000 000 $ de pertes. Je
me contenterai de dire pour l'instant que le premier trimestre a
été très difficile pour Quebecair.
M. Bourbeau: II ne fait pas de doute que cela ne va pas bien non
seulement dans Quebecair mais ailleurs aussi. Je sais que le gouvernement
semble s'intéresser de plus en plus à Quebecair, probablement
d'ailleurs depuis que l'Opposition a commencé à attirer son
attention sur ce dossier. Les journaux nous ont annoncé, depuis quelques
jours, que le ministre avait finalement décidé d'apporter un
support logistique à l'administration de Quebecair et probablement
à son président en nommant, enfin en suggérant la
nomination d'un directeur général, d'un vice-président
exécutif en la personne de M. Leblond. Je présume qu'il n'est pas
ici. Le ministre pourrait-il nous dire dans quel but on a procédé
comme ceci et ce qu'il attend de cette nomination?
M. Clair: Ce n'est d'abord pas une nomination du ministre des
Transports, c'est une nomination qui a été faite par le
comité exécutif et le conseil d'administration de Quebecair. Je
vais vous dire...
M. Bourbeau: Est-ce que M. Leblond a perdu son statut de
sous-ministre? (21 h 30)
M. Clair: Je vais vous répondre. Je vais vous donner
autant d'indications que possible. À la suite de l'investissement de 15
000 000 $ sur lequel on a déjà eu l'occasion de discuter, le
gouvernement avait désigné des personnes pour siéger au
conseil d'administration. L'une d'entre elles, M. Ghislain Leblond, qui
était sous-ministre adjoint à la gestion financière au
ministère des Transports, siégeait au comité
exécutif depuis le début de l'implication du gouvernement dans le
dossier Quebecair. Le poste de vice-président exécutif
n'était pas comblé depuis un certain temps à Quebecair. Le
comité exécutif, avec une implication importante de M. Leblond
qui, sur le plan de l'administration publique québécoise,
à l'interne et à l'externe, a une crédibilité
certaine... M. Leblond a participé activement à
l'élaboration, avec les autres membres du comité exécutif,
à un plan de redressement pour Quebecair. Le plan de redressement
comporte des défis très importants, que ce soit au niveau de la
disposition d'actifs, que ce soit au niveau de la réorganisation des
lignes, que ce soit au niveau de la gestion financière; les défis
sont très importants pour Quebecair. Une recommandation a
été faite par le comité exécutif pour que M.
Ghislain Leblond, qui agissait déjà comme membre du comité
exécutif, devienne le vice-président exécutif directeur
général de Quebecair, ce qui a été accepté.
Je ne pense pas qu'au moment où on se parle, le contrat soit
signé. C'est un contrat de louage de services. M. Leblond ne quitte pas
définitivement la fonction publique. Il est évident qu'il y a un
contrat de service qui est en train d'être négocié entre
les gens qui s'occupent de cela à l'intérieur du gouvernement au
Conseil exécutif, Quebecair et M. Leblond, afin que M. Leblond, quand il
a accepté... C'est certain que le gouvernement n'a pas manifesté
de désapprobation à l'égard de cette nomination. M.
Leblond, comme je vous dis, était impliqué depuis le début
de l'implication du
gouvernement dans le dossier Quebecair.
Je suis content de l'attitude du député, qui me semble
beaucoup plus positive à l'égard du dossier de Quebecair qu'elle
ne l'a été pendant un certain temps. Le gouvernement ne s'y est
jamais désintéressé. Il n'a pas attendu les questions du
député de l'Opposition pour s'intéresser au dossier de
Quebecair. La preuve, c'est qu'on est intervenu bien avant qu'il nous le
demande dans le dossier de Quebecair. C'est certain qu'en ce qui concerne le
gouvernement, nous avons une préoccupation très
élevée de ce qui se passe à Quebecair. C'est un service
public. On voit ce qui arrive à plusieurs grands transporteurs
aériens dans le monde. Quand on connaît le réseau de
Quebecair -le député le connaît - la situation n'est pas
facile pour cette compagnie. Il faut absolument maintenir un service public
important pour les régions du Québec. C'est encore les
mêmes objectifs qu'on poursuit.
Je dois dire que comme ministre des Transports, c'est certain que cela
me privait et cela privait également le sous-ministre en titre d'un
excellent collaborateur. Il conserve son statut de fonctionnaire. On
espère qu'il sera en mesure...
M. Bourbeau: II faut aller éteindre les feux où ils
sont évidemment.
M. Clair: ... de donner le meilleur coup de main possible
à Quebecair.
M. Bourbeau: Je tiendrais à dire au ministre que le
député de Laporte est toujours positif. Son seul objectif, c'est
de faire la lumière et de défendre l'intérêt public.
Le ton peut peut-être varier de temps à autre, mais les objectifs
ne changent pas.
Est-ce que le ministre pourrait nous dire qui sont les autres
fonctionnaires, les autres mandataires du gouvernement qui siègent au
conseil d'administration de Quebecair?
M. Clair: À compter du moment où M. Leblond a
siégé au comité exécutif, pendant cette
époque, il représentait les intérêts du gouvernement
au conseil d'administration et au comité exécutif. À
compter du moment où il est embauché par Quebecair, c'est certain
qu'il ne peut pas ignorer le travail qu'il a effectué à titre de
représentant du gouvernement auparavant. Pendant une certaine
période, M. Benoît Sainte-Marie et M. Jean Vézina ont
siégé également au conseil d'administration. Actuellement,
au moment où on se parle, M. Jean Vézina siège toujours au
conseil d'administration; il ne reste plus que deux postes disponibles au
conseil d'administration pour le gouvernement à cause de ce que je vais
dire au député tantôt. Les deux postes, c'est M. Jean
Vézina et Me Jean Guy, un ancien président de Quebecair,
qui les remplissent maintenant au conseil d'administration.
La raison pour laquelle il y a eu un réaménagement, comme
je l'ai indiqué au député, il a sûrement pris
connaissance, par la voie des journaux, que la famille Webster, les anciens
propriétaires de Quebecair, la famille Webster, a
démissionné du conseil d'administration et ce n'est
peut-être pas tout à fait étranger à ce qui s'est
passé préalablement. La famille Webster a décidé
d'intenter une action qui est contestée présentement.
M. Bourbeau: M. Sainte-Marie n'est plus au conseil
d'administration?
M. Clair: Non.
M. Bourbeau: II n'y avait pas M. Rivest non plus, pendant un
certain temps?
M. Clair: Non.
M. Bourbeau: Non, bon.
M. Clair: Je dois dire là-dessus qu'il y avait plusieurs
personnes de qualité au ministère des Transports qui auraient pu
représenter les intérêts du gouvernement au niveau de la
société Quebecair, que ce soit M. Sainte-Marie, qui est directeur
du transport aérien, ou que ce soit M. Pierre Rivest mais, finalement,
tout bien pesé, il ne serait peut-être pas sain, pour
l'administration de Quebecair, qu'un trop grand nombre de fonctionnaires du
ministère des Transports du Québec, qui sont des professionnels
dans le secteur, qui ont leur opinion et qui ont le droit de l'avoir,
d'ailleurs, sur le développement du transport aérien, viennent
modifier, si on veut, l'orientation que Quebecair peut avoir comme
compagnie.
M. Bourbeau: Le ministre avait suggéré en Chambre,
à plusieurs reprises, aux députés d'encourager Quebecair.
Je tiens à lui dire que de plus en plus les députés de
l'Opposition font un usage aussi fréquent que possible de Quebecair.
M. Clair: C'est bon. C'est beau, le repentir.
M. Bourbeau: Je dois dire, cependant, qu'on ne rencontre jamais
les députés du parti au pouvoir et encore moins le ministre qui,
lui, évidemment, a son Quebecair particulier.
M. Clair: Si le député veut regarder l'utilisation
que je fais de l'avion gouvernemental et des autres services
aériens...
M. Bourbeau: On y viendra tout à l'heure, au programme 8.
M. le Président, le ministre va à l'encontre du
règlement.
M. Clair: Je dois dire là-dessus, peut-être pour
ajouter un renseignement au député, que nous sommes actuellement
à faire examiner par le Conseil du trésor un projet de directive
qui viserait à faire en sorte que l'ensemble du secteur public encourage
davantage, au maximum, devrais-je dire, Quebecair et l'autre ligne dont le
député de Gatineau parlait l'autre fois, Québec
Aviation.
M. Bourbeau: Ceci suscite une question, M. le ministre. La raison
pour laquelle je vous parle de l'utilisation de Quebecair, c'est que Quebecair
est un transporteur régional, tout le monde le sait, et sa vocation
première est de faire du transport régional. Bien sûr, on a
connu certains présidents qui rêvaient de faire du transport
national et même international; on a volé vers la Floride et vers
Toronto. On a cru comprendre qu'on va abandonner les vols vers la Floride ces
jours-ci.
M. Clair: Ce sera suspendu. Là-dessus encore...
M. Bourbeau: Je n'ai pas terminé, M. le ministre. C'est
seulement incident, ce que je viens de dire. Tout à l'heure, on pourra
peut-être en reparler. J'ai dit à quelques reprises au ministre
dans le passé qu'en fait la vocation première de Quebecair est de
donner un service aux régions. Le ministre n'ignore pas, même s'il
ne prend pas lui-même Quebecair, parce qu'il est bien pourvu en avions,
que les régions se plaignent amèrement actuellement du mauvais
service de Quebecair. Les gens de Sept-Îles ne veulent même plus
entendre parler de Quebecair. Il y a des retards incroyables. Je parlais,
encore aujourd'hui, avec ma collègue, la députée de
Chomedey, qui s'est rendue à Bagotville, en fin de semaine, et dans la
région de la Côte-Nord, et on parle de retards d'une heure et de
deux heures. On annule des vols sans prévenir et le service est
très mauvais.
Je voudrais signaler au ministre ce qui est arrivé au
député de Laporte la semaine dernière, mercredi dernier.
Je me suis présenté à l'aéroport de Québec
pour prendre un avion de Quebecair à 14 h 30, parce que j'avais un
rendez-vous à Montréal à 17 heures. J'avais un billet
réservé depuis cinq jours. Je me suis présenté avec
mon billet en main et le préposé de Quebecair m'a dit: Je
regrette, vous êtes sur une liste d'attente parce que nous faisons passer
les passagers de Toronto en premier lieu. Il m'a expliqué qu'il y avait
tout à coup une ruée de passagers qui se sont amenés en
partance pour Toronto, des gens qui n'avaient pas de réservation
d'avance. Mais parce que ces gens partaient de Québec pour
Montréal vers Toronto, on donnait la préséance aux
passagers qui allaient à Toronto, et littéralement on mettait de
côté des passagers qui avaient un billet depuis longtemps,
garanti, place réservée, parce qu'ils n'allaient que
jusqu'à Montréal. J'ai dû voir passer tous les gens de
Toronto en avant de moi pour me faire dire: S'il n'y a pas de place, vous
prendrez l'avion de 3 h 30. Le ministre comprendra, évidemment, que le
député de Laporte n'était pas particulièrement
heureux. Subséquemment, à la fin de tout, quand tous les gens
pour Toronto sont entrés dans l'avion, on a appelé ceux qui
avaient été mis de côté, et finalement le
député de Laporte est passé le dernier. Enfin, il est
passé, de toute façon. La moralité de ça, c'est
qu'on semble favoriser les passagers qui vont vers Toronto, enfin, ceux qui
amèneraient plus de revenus à la compagnie, au détriment
des passagers réguliers de la compagnie qui, eux, avaient des billets
réservés, enfin, des billets confirmés, des places
réservées. À la dernière minute, on n'hésite
pas à annuler des contrats - j'appelle un billet un contrat -au profit
de gens qui, eux, n'avaient pas de réservations. Pour la simple raison
qu'ils font un voyage plus long, donc, plus rentable pour la compagnie, on
déplace des voyageurs réguliers.
Je prétends que si on continue le moindrement cette politique,
non seulement le député de Laporte, mais tous les autres
députés qui prennent Quebecair et qui ont besoin de se trouver
à Montréal à une heure donnée vont simplement
arrêter de prendre Quebecair et aller vers un transporteur qui ne les
déplacera pas pour la simple raison de faire un peu plus d'argent lors
d'une envolée particulière. Si c'est la philosophie qu'adopte
Quebecair, je comprends bien pourquoi Quebecair a des problèmes de
rentabilité. Je ne sais pas si le ministre est au courant de cette
situation. J'aimerais la porter à son attention, c'est très
important.
M. Clair: Si le député me permet, cela va
peut-être prendre trois minutes. D'abord, sur la ponctualité du
réseau Quebecair, je n'ai pas regardé les derniers chiffres, j'ai
eu l'occasion d'en voir à plusieurs reprises parce que je me suis
intéressé à cette question, je n'en ai pas de
récents avec moi malheureusement. Les retards et les annulations, ce
n'est pas sur le réseau Quebecair qu'ils étaient importants. Je
dois dire là-dessus que les derniers chiffres dont je me souvienne,
c'était quelque chose comme 94% de respect de ponctualité. Ce
n'était pas sur le réseau Quebecair. Là où il y
avait le plus de difficultés, c'était sur le réseau
Régionair.
Tantôt, le député disait que c'était par
ambition, par rêve que les autorités de Quebecair ont
envisagé un déploiement des activités de Quebecair.
Là-dessus je ne serai jamais d'accord avec le député. Je
pense qu'il faut rendre à César ce qui appartient à
César. L'espoir de ces gens, c'était de développer des
activités lucratives pour permettre de faire une espèce de
péréquation interne et de pouvoir maintenir un service qui, dans
le fond, est un service public de base. On parlait tantôt du transport
maritime. Est-ce qu'il y a un secteur de transport qui est plus affecté
actuellement par la crise économique que le transport aérien? Or,
on demande à proprement parler à Quebecair, surtout pour sa
dimension de service régional, de service public, on lui demande de
faire des miracles. Voyez-vous, au total, pour les traverses maritimes au
Québec, c'est 22 632 000 $ de subventions qu'on donne. Le
député me reprochait, l'été dernier, d'avoir
investi 15 000 000 $; ce n'est même pas la subvention annuelle, et la
difficulté est très grande. Je partage son point de vue.
Là-dessus, je dois dire que, dans un premier temps, la tentative qui a
été faite méritait, je pense, d'être faite, mais
avec une concurrence - je le répète et je le dis sans
méchanceté pour personne, une concurrence néfaste -
même pour Air Canada vers le Sud parce que cela aurait pu permettre, si
Air Canada n'avait pas adopté une attitude aussi dure à
l'égard des transporteurs aériens régionaux et même
à l'égard de Wardair à Toronto qui connaît des
difficultés semblables, qui se fait concurrencer - Air Canada ne veut
pas leur laisser de place - cela aurait été possible pour
Quebecair de développer un réseau un peu plus grand qui lui
permette d'avoir une rentabilité accrue. Ce qui n'a pas
été possible. À compter du moment où cela devient
visiblement impossible, c'est certain qu'il faut maintenant faire en sorte que
Quebecair se replie davantage, redevienne davantage un transporteur
régional. (21 h 45)
La raison pour laquelle il y avait des retards, par exemple, sur les
réseaux régionaux, tient essentiellement à deux faits. Il
y en a un que l'on pourra corriger et il y en a un autre sur lequel on n'a pas
de pouvoir à court terme. La première, c'est qu'effectivement,
à compter du moment où le réseau de Quebecair était
bâti, semaine et dimanche, en fonction d'un effort pour développer
d'autres activités que le reste a pu en souffrir un peu. Ce n'est
même pas là qu'est le plus gros problème. Le plus gros
problème, je me le suis fait expliquer - je n'ai pas les chiffres
exacts, mais, de mémoire - par les gens qui s'intéressent
à cela. Si M. Rivest, le directeur du transport aérien au
ministère des Transports, était ici, il se ferait un plaisir de
vous expliquer cela.
C'est simplement que dans la majorité des endroits qui sont
desservis par Quebecair, c'est le transporteur aérien régional
qui fonctionne au point de vue des équipements d'aide à la
navigation et des pistes d'atterrissage qui sont les moins bien pourvues dans
tout le Canada. Il n'y a pas un transporteur aérien qui travaille dans
des conditions aussi difficiles. Qu'est-ce que vous voulez? On a
reproché, par exemple, à Quebecair l'année dernière
- on a publié des lettres ouvertes - si je me souviens bien,
c'était à Saint-Augustin, où l'avion de Régionair a
dû laisser une patiente, une jeune fille, je pense, qui était
blessée et l'avion n'a pas pu la ramener. Pourquoi l'avion n'a-t-il pas
pu atterrir? Parce qu'il y avait du brouillard et il n'y a pas d'aide à
la navigation à cet endroit. Le pilote a tenté, à
plusieurs reprises, d'atterrir; en allant, il n'a pas pu; en revenant, il s'est
essayé de nouveau, là, il était dans la noirceur et dans
le brouillard, il ne pouvait pas.
M. Bourbeau: Je signalerai au ministre que l'avion de Quebecair,
il y a 10 jours, quand nous sommes arrivés, il y avait du brouillard
à Québec, a survolé pendant 45 minutes la capitale
jusqu'à ce que le brouillard se soit dissipé, et même un
Boeing 737 ne pouvait pas atterrir à Québec dans le brouillard.
Alors, même s'il me parlait de Saint-Casimir, brouillard ou non, il n'est
pas permis d'atterrir.
M. Clair: Quand le député parle de Saint-Casimir,
c'est justement parce que c'est un service public que Quebecair offre dans ces
régions, que ce serait important, au niveau des aides à la
navigation, au moins, qu'il puisse avoir le minimum que les autres
aéroports ont.
M. Bourbeau: De toute façon, même les
aéroports les mieux pourvus ne permettraient pas d'atterrir dans le
brouillard. C'est interdit.
M. Clair: Cela dépend, je dis le brouillard, ce n'est pas
nécessaire que ce soit un brouillard à 90 degrés. Le
député ne peut pas nier que les aides à la navigation
aident à fonctionner.
M. Bourbeau: Mais il faut voir la piste.
M. Clair: Si j'y pense, je vais faire parvenir au
député de Laporte les statistiques en ce qui concerne les pistes
d'atterrissage où travaillent Régionair et où travaillent
d'autres transporteurs aériens régionaux au Canada. Le
député va le constater, c'est un fait.
M. Bourbeau: Le ministre réalise qu'il reste moins de 15
minutes. Est-ce que le
ministre serait d'accord pour aller jusqu'à 22 h 15?
M. Clair: 22 h 15, oui.
M. Bourbeau: On va tenter d'accélérer, parce que je
voudrais quand même passer à travers certains points qui restent,
si vous n'avez pas d'objection. Il y a certains points contentieux que je vais
volontairement oublier pour éviter de grands débats.
En ce qui concerne le matériel, on entend dire que les BAC-111
sont sur le chemin du retour, est-ce que, effectivement, ils sont maintenant en
service? Combien y en a-t-il? Et qu'est-ce qu'il advient des Boeing 737?
M. Clair: Dans le plan de redressement dont je parlais
tantôt, il y a, effectivement, la remise en état, donc, la remise
en service des BAC-111. Finalement, la raison principale pour laquelle les
BAC-111 pourraient avantageusement être remis en service, c'est justement
afin de pouvoir tenir compte, premièrement, de la situation
économique et de la baisse de trafic sur l'ensemble des réseaux
des compagnies aériennes, et, deuxièmement, ces appareils
devaient être interdits en Amérique du Nord à compter de
1985. Or, la FAA, la Federal Aviation Authority des États-Unis, a
prolongé la durée de vie de ces appareils jusqu'en 1988.
Effectivement, les trois BAC-111 vont être remis en service et un certain
nombre de Boeing 737, selon le plan de redressement, seront revendus afin,
justement, de diminuer le coût de propriété des appareils
BAC-111 qui valent, si ma mémoire est fidèle, 1 500 000 $ environ
- un ordre de grandeur - alors que les Boeing 737 sont des appareils de 14 000
000 $ ou 15 000 000 $. Le coût de propriété, avec les taux
d'intérêt dont le gouvernement fédéral nous
gratifie, vous comprendrez qu'il y a une énorme différence en ce
qui concerne les coûts de propriété et, effectivement, dans
le plan de redressement, Quebecair vise à disposer des Boeing 737 et
à remettre en service les BAC-111. Maintenant, est-ce qu'ils sont en
service présentement? Je pense qu'il y en a au moins un BAC-111 qui est
en service présentement.
M. Bourbeau: Est-ce qu'il est question de louer des BAC-111 en
plus des trois que Quebecair possède déjà?
M. Clair: Je n'ai pas communiqué aujourd'hui avec les
autorités de Quebecair. Aux dernières nouvelles, la
décision finale n'était pas prise parce qu'il y a des
possibilités de partager l'utilisation de Boeing 737 avec d'autres.
Deuxièmement, s'il s'avérait utile de louer un quatrième
BAC-111 pour s'assurer qu'on puisse avoir un avion de support, il pourrait se
révéler effectivement qu'il soit avantageux de louer un
quatrième appareil; c'est en discussion.
M. Bourbeau: Au moment où on se parle, est-ce qu'il y a eu
des Boeing 737 qui ont été revendus ou si c'est en
pourparlers?
M. Clair: Non, c'est en pourparlers, présentement.
M. Bourbeau: En pourparlers. Il y avait un des Boeing qui
était déjà loué, je pense, qu'il faisait l'objet
d'une location. Est-ce que la location a été abandonnée?
Il a été loué d'une compagnie européenne, la IEA ou
je ne sais pas quoi.
M. Clair: Sous toute réserve, c'était un des
appareils qui voyageaient sur la Floride et qui retournaient le 15 avril.
M. Bourbeau: À son propriétaire. M. Clair:
Oui, c'est cela.
M. Bourbeau: De sorte que Quebecair en possède quatre
actuellement.
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: II y en a un cinquième qui doit arriver.
Est-ce qu'on a pris livraison du dernier DH-17?
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Évidemment, il n'aura pas servi,
celui-là; vous ne l'utiliserez pas.
M. Clair: À moins, comme je vous le dis, de changement, la
réponse est négative.
M. Bourbeau: En résumé, le plan de relance dont
parlait le ministre, c'est de mettre dans les airs les BAC-111, peut-être
avec un avion de support loué, et de se départir de la flotte de
737 à l'exception d'un appareil, je crois. Vous allez en garder un
seul.
M. Clair: Probablement. Maintenant, je dois ajouter pour
l'information du député que ce qui est actuellement sous examen,
c'est la possibilité également de voir à une meilleure
utilisation des appareils Convair de la SEBJ qui, à cause du
ralentissement ou de la non accélération des travaux à la
Baie-James pourraient être utilisés de façon plus efficace,
plus rentable, et diminuer ainsi les coûts d'exploitation, toujours dans
la perspective très ferme que nous poursuivons actuellement que tous les
moyens seront pris pour assurer un service public de transport aérien
régional aussi satisfaisant que possible.
Maintenant, comme le député le devine,
avec ce qui se passe actuellement dans l'aviation commerciale, c'est
très difficile. On espère que tout va bien aller, mais il faut
être assuré que tous les moyens seront pris pour s'assurer que ce
service public absolument nécessaire pour les régions du
Québec va être maintenu.
M. Bourbeau: Est-ce qu'il est question d'abandonner les lignes
sur Toronto ou si vous continuez l'expérience encore pendant un certain
temps?
M. Clair: Je pense qu'actuellement, au moment où on se
parle, le BAC-111 a effectué des voyages sur Toronto, mais il n'est pas
impossible que ce service-là soit suspendu également afin de
s'assurer qu'on diminue les coûts d'opération et qu'on rentabilise
au maximum les opérations.
M. Bourbeau: Est-ce que vous attendez que les actionnaires de
Quebecair exercent, l'été prochain, leur droit d'exiger que le
gouvernement rachète les actions communes de la compagnie? Le ministre
entend-il faire des provisions dans son budget l'an prochain?
M. Clair: II est beaucoup trop tôt pour parler de cela
actuellement. Comme j'ai eu l'occasion de vous le dire en privé - et je
peux vous le dire en public - il y a toujours des négociations qui se
poursuivent avec l'Ontario. Il y a un certain nombre, comment dirais-je?
d'exigences de la part du gouvernement du Québec en ce qui concerne une
éventuelle fusion de Quebecair et Nordair que nous poursuivons, pour
laquelle nous avons fait des propositions, des concessions même, je
dirais, mais c'est évident qu'à long terme il nous
apparaît, quant à nous, que le service aérien
régional est une nécessité au Québec et un service
public. On a l'intention de prendre tous les moyens pour s'assurer que ce
service puisse continuer et s'améliorer, si possible.
Il n'y a rien de facile dans ce secteur actuellement. IATA, par exemple,
prévoit des pertes de l'ordre de 3 000 000 000 $ par les transporteurs
aériens en 1983. M. Jeanniot déclarait, il y a quelque temps - un
des vice-présidents d'Air Canada qui connaît très bien le
secteur - que les trois prochaines années allaient certainement
être difficiles. Ce qu'on peut espérer, c'est la même chose,
je pense c'est que Quebecair puisse réussir à traverser ces
difficultés.
M. Bourbeau: On peut difficilement faire l'étude des
crédits du ministère des Transports et du programme no 7 sans
poser la question qu'on voudrait bien ne pas poser au ministre, mais je pense
bien que l'Opposition ne ferait pas son devoir si elle ne la posait pas: Le
gouvernement entend-il réinvestir bientôt dans Quebecair? Le
gouvernement devra-t-il réinvestir bientôt dans Quebecair
étant donné qu'il semble que le fonds de roulement est à
sec et combien le ministre estime-t-il devoir investir au cours de
l'année courante dans Quebecair?
M. Clair: Avec le plan de redressement qui est en cours et qui
devrait donner des résultats rapidement, je pense qu'il est trop
tôt actuellement pour annoncer quoi que ce soit là-dessus.
L'évolution du secteur du transport aérien... Vous savez, il y a
des décisions qui peuvent être prises par d'autres. On n'est
à l'épreuve de rien. Vous avez appris hier, par exemple, la
faillite de Skylark et de Sunflight.
M. Bourbeau: Oui, mais ce ne sont pas des transporteurs. Ce sont
des grossistes.
M. Clair: Non, mais cela a une relation directe avec Quebecair.
Par exemple, Quebecair avait avec Sunflight et Skylark des garanties en ce qui
concerne un certain nombre de places, une utilisation, si on veut, des
appareils. Qu'est-ce qui peut survenir au niveau de la tarification? Ce n'est
pas possible de prévoir pour un an, parce que le député me
demande de prévoir jusqu'en août 1983. Ce n'est pas possible
maintenant, mais une chose est certaine: Comme je vous le disais à une
autre occasion, je pense - le député conserve certainement, en
tout cas, c'est son droit, son point de vue sur l'investissement du
gouvernement dans Quebecair - je continue de croire que la décision
était nécessaire, mais par ailleurs on ne doit pas être
dupe. Il doit y avoir une fusion dans le meilleur intérêt, tant de
Quebecair, d'Air Canada que de Nordair. Il devrait y avoir une fusion entre ces
transporteurs et j'espère qu'elle surviendra le plus tôt possible.
Ce serait le meilleur moyen de réaliser des économies
d'échelle. Si cette fusion, visiblement un jour, devient
complètement irréalisable, les actionnaires de Quebecair comme le
gouvernement du Québec auront des décisions à prendre pour
l'ensemble du dossier du transport aérien.
M. Bourbeau: Y a-t-il dans le moment, dans le budget à
l'étude, des sommes d'argent pour un réinvestissement dans
Quebecair?
M. Clair: Qui sont prévues? Non.
M. Bourbeau: Absolument pas. Donc, si cela arrive, ce sera dans
votre budget supplémentaire comme l'an dernier.
M. Clair: Exactement.
M. Bourbeau: Le ministre exclut-il la possibilité que le
gouvernement réinvestisse
dans Quebecair au cours de l'année qui vient?
(22 heures)
M. Clair: On ne peut pas exclure... Comme je vous le dis, il y a
tellement de facteurs qui peuvent se produire que... Quand vous me dites
"exclure hermétiquement", ce n'est pas l'intention du gouvernement de le
faire, au moment où on se parle. Si Air Canada décide, demain
matin, de couper les prix et de doubler le service entre Québec et
Montréal ou, en tout cas, si elle tente, comme c'est le cas depuis un
an, de déstabiliser Quebecair, comment cette compagnie pourra-t-elle
réussir à traverser la situation actuelle? Vous le savez, vous
connaissez le dossier de Quebecair. Vous savez que Quebecair s'est d'abord et
avant tout développée par son service dans les régions,
notamment sur la Côte-Nord. Actuellement, à cause du
ralentissement économique important dans cette région, Quebecair
connaît des difficultés très importantes.
M. Bourbeau: C'est sûr que ce n'est pas le temps d'acheter
des gros avions quand le service diminue.
M. Clair: Là-dessus, je répète ce que je
disais au député tantôt, deux choses: 1) la décision
d'acheter les Boeing 737 avait été prise avant qu'on investisse
dans Quebecair.
M. Bourbeau: Cela dépend quel montant.
M. Clair: Deuxièmement...
M. Bourbeau: Si vous me parlez des 3 000 000 $ que vous avez
investis dans Quebecair par la voie de Propair, là, on revient un peu en
avant. On retourne avant l'achat des deux derniers Boeing 737, les DH-17.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, vous m'excuserez de
vous faire remarquer qu'il est 22 heures. Je tiens pour acquis qu'il y a un
consentement unanime pour continuer...
M. Clair: Pour quinze minutes.
Le Président (M. Gratton): ... encore quinze minutes.
M. Bourbeau: Cela va très bien comme cela, M. le
Président, on ne se chicane pas trop. Je pense bien que le ministre est
très heureux de la tournure des événements.
On parlait de la possibilité de réinvestir. Cela nous
préoccupe beaucoup, vous le savez, on en a parlé souvent. Si la
tendance actuelle se continue, celle qu'on observe depuis janvier et
février 1982, vous savez, sans donner de détails, qu'il y a eu
des déficits importants durant ces deux mois, le ministre ne croit-il
pas que très bientôt il sera obligé de réinvestir de
l'argent dans Quebecair?
M. Clair: Comme je vous l'ai dit, le comité
exécutif de Quebecair et l'aide que nous apportons nous-mêmes par
nos représentants au conseil d'administration, la présence d'un
nouveau vice-président exécutif, directeur général,
la présence d'un plan de redressement très exigeant, tout cela
devrait permettre à Quebecair de traverser la période difficile
qu'elle traverse actuellement. Nous n'avons pas de crédits de
prévus à cet effet cette année pour réinvestir dans
Quebecair.
M. Bourbeau: Est-ce que le gouvernement garantit actuellement les
emprunts de banque de Quebecair?
M. Clair: Non. Il n'y a pas de garantie d'emprunt de banque.
C'est certain que les banques regardent l'intérêt que porte le
gouvernement à Quebecair, mais il n'y a pas de garantie d'endossement,
si on veut. Le gouvernement a pris certains engagements. L'engagement principal
que nous avons pris à l'égard des banques et à
l'égard de l'ensemble des créanciers de Quebecair, comme nous
l'avons fait face à l'Opposition et à l'Assemblée
nationale, c'est de faire des pieds et des mains pour que Quebecair fasse
honneur à ses obligations et d'en assurer tout le monde, que ce soit les
voyageurs ou les autres créanciers de Quebecair.
M. Bourbeau: Le ministre nous a dit aussi, lors d'un
débat, qu'il n'avait pas garanti non plus le financement des Boeing 737.
Est-ce qu'il y a eu des changements à cet effet?
M. Clair: Nous avons dû intervenir au moment de la
livraison du dernier Boeing 737. Comme je vous le disais tantôt, à
l'intérieur du plan de redressement de Quebecair, il y a l'assurance
morale, en tout cas, de la part de Quebecair, et c'est une
nécessité, pour que le plan de redressement puisse fonctionner,
que ces appareils soient vendus. On ne peut maintenir des appareils au sol
très longtemps. Au moment de la livraison du dernier Boeing 737, le
gouvernement a dû s'assurer que les mesures seraient prises pour que
Quebecair puisse faire face à ses obligations en ce qui concerne le
financement et la vente de ces appareils, les Boeing 737.
M. Bourbeau: Donc, le gouvernement a garanti le paiement de la
dette du dernier Boeing.
M. Clair: Non, il ne s'agit pas, à proprement parler,
d'une garantie, mais nous avons donné l'assurance que nous prendrions
les moyens pour que Quebecair honore ses obligations.
M. Bourbeau: C'est ce qu'on appelle une "lettre de confort".
M. Clair: On appelle cela "letter of comfort".
M. Bourbeau: Est-ce que le ministre ne trouve pas étrange
que dans l'espace d'un an à peu près, ou un an et demi, une
société supposément bien gérée annonce
à grand renfort de publicité qu'elle va se doter d'une flotte de
Boeing 737 au coût de 15 000 000 $ chacun, aussi récemment que
janvier 1981, l'on passe une commande pour deux Boeing nouveaux, on parle d'il
y a un an à peine, qu'on achète des avions pour Régionair,
quatre 748, Hawker Siddeley, qu'un an après, tout à coup, on se
rende compte que toutes ces décisions sont mauvaises, que la
planification ne collait pas à la réalité, qu'on met de
côté tous les avions, sauf un, du type Boeing 737, qu'on rappelle
d'anciens avions qui étaient censés être
démodés, non valables, que dans Régionair, on met de
côté deux 748 sur les quatre qu'on avait achetés
semble-t-il, qui ne servent plus... est-ce que le ministre n'est pas un peu
perturbé par la qualité de la gestion de Quebecair et
forcément de celui qui préside au conseil d'administration?
M. Clair: Je vais vous dire deux choses, essentiellement,
là-dessus. La première... je vais vous en dire plusieurs, je vais
vous en dire plus de deux.
M. Bourbeau: À condition que cela ne dure pas
jusqu'à et quart.
M. Clair: La première chose que je vais vous dire, c'est
que les décisions qui ont été prises, comme le
député le sait, ont été antérieures à
l'investissement du gouvernement du Québec. Deuxièmement, la
situation sur le plan du transport aérien au Canada, comme sur le plan
international, s'est modifiée considérablement, ce que ne pouvait
prévoir et ce que n'a prévu aucun transporteur. Si le
député veut avoir la liste, j'en ai vu une l'autre jour, des
changements d'orientation des compagnies aériennes, simplement un cas
dont je me souviens: US Air qui devait se départir de 30 BAC-111 a
décidé de continuer à les faire voler. C'est une
décision dont on peut dire: Comment se fait-il qu'une compagnie aussi
grosse, aussi forte que US Air n'ait pas prévu qu'il y aurait des
difficultés? Comment se fait-il que Delta Airlines, qu'American Airlines
n'ont pas prévu ceci ou cela? Je pourrais les nommer à peu
près toutes.
Il y a des choses qui ne font pas... Il y a des facteurs qui sont
survenus au cours des 18 derniers mois et même des 24 derniers mois qui
n'étaient pas prévisibles et qu'on ne peut pas attribuer à
une bonne ou à une mauvaise gestion de la part de M. Alfred Hamel ou de
la présidence de Quebecair.
Le dernier point que je vais vous dire, je vais vous le dire d'une
façon générale: Selon mon tempérament, quand
quelqu'un est mal pris, j'essaie de l'aider au lieu de lui taper dessus.
M. Bourbeau: II faut dire que le ministre n'est pas dans
l'Opposition non plus. Il ne s'agit pas de taper sur...
M. Clair: Non, parce qu'on voit que dans l'Opposition, même
quand le chef a de la misère, on lui tape dessus.
M. Bourbeau: II s'agit, de la part de l'Opposition, de faire la
lumière sur des dossiers où les fonds publics sont
dépensés. Je pense que quoi qu'en dise le ministre, même si
cela ne lui a pas tellement fait plaisir, je pense que l'intervention de
l'Opposition a quand même servi à éclairer le public,
peut-être même à inciter le gouvernement à
s'intéresser davantage à la situation de Quebecair.
Peut-être que dans ce sens, on a contribué à faire
épargner de l'argent aux contribuables.
Dernière question, M. le ministre. Mon collègue ici, le
député de Pontiac, est très soucieux, je pense que la
présidence l'est aussi, du transport aérien dans la région
de Hull. Le gouvernement du Québec a accordé une subvention de
260 000 $ à Quebecair, il y a un an et demi, pour l'aéroport de
Gatineau. Est-ce que le ministre pourrait nous dire ce qu'il est advenu de la
subvention?
M. Clair: Quand cela aurait-il été
versé?
M. Bourbeau: II y a environ un an, un an et demi. La subvention
a-t-elle été utilisée à bon escient?
Évidemment, je présume qu'elle a été
utilisée au cours de l'année 1981. Je pense que la subvention est
dans le budget de 1980-1981. Est-ce que le service est toujours donné
par Quebecair, à Gatineau je pense...
M. Clair: C'est Québec Aviation.
M. Bourbeau: Comment se fait-il que la subvention a
été donnée à Quebecair alors que c'est
Québec Aviation qui donne le service?
M. Clair: II y a un contrat de service qui est intervenu entre
Quebecair et Québec-
Aviation pour la desserte de Gatineau à partir de Québec
par un Beachcraft. C'est un Beach 99 qui dessert.
Le Président (M. Gratton): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: En somme, M. le ministre, vous avez
mentionné que la vocation première de Quebecair était
d'être un transporteur régional et on mentionne que, dans le
premier trimestre, Quebecair a eu de gros problèmes financiers.
Toutefois, si on regarde le circuit Québec-Gatineau que Québec
Aviation a présentement, on nous dit que c'est un circuit qui fonctionne
très bien et qu'il est très achalandé, au point où
on met même deux avions là où, normalement, on en aurait
seulement un. Si c'était la vocation de Quebecair d'être
régionale, pourquoi avoir abandonné ce circuit?
M. Clair: La décision avait été prise avant
notre intervention dans le dossier de Quebecair comme actionnaires.
M. Middlemiss: C'était au mois de mars ou au mois d'avril
l'an dernier.
M. Clair: II semble que la raison pour laquelle ce soit
Québec Aviation qui ait finalement eu ce contrat, c'est essentiellement
pour une raison de rentabilisation compte tenu de la disponibilité
d'appareils et compte tenu des estimations qui avaient été faites
à l'origine sur cette ligne entre Gatineau et Québec. Vous savez
qu'un des problèmes qu'on rencontre dans le secteur du transport
aérien au Québec, c'est qu'il y a une multitude - une multitude,
c'est un trop grand mot - de nombreux transporteurs aériens qui
voudraient, eux aussi, pouvoir développer des services sur vols
réguliers. Je pense que, finalement, si en même temps cela a pu
contribuer à rentabiliser Québec Aviation, à rentabiliser
la ligne, à offrir un service et à éviter à
Quebecair de faire des pertes sur cette ligne, tant mieux. Êtes-vous un
utilisateur du service? Êtes-vous satisfait du service?
M. Middlemiss: Oui, très bien. Oui, c'est cela. Quebecair
n'aurait-elle pas pu obtenir des appareils? S'ils font du transport
régional, ne pourrait-on pas avoir des appareils comme Québec
Aviation et donner le service?
M. Clair: C'est justement ce que je vous dis. La
préoccupation majeure du ministre des Transports et de Quebecair, c'est
d'assurer un service aérien régional. L'orientation qui avait
été prise allait vers une entreprise de plus grande envergure.
Avec les difficultés financières que rencontre l'ensemble des
transporteurs aériens, la priorité va se redéplacer
à 100%, si vous voulez. Quebecair n'a jamais voulu dire: Le service
régional, ce n'est pas important, c'est ceci ou cela, mais ils
consacraient des énergies énormes à développer
d'autres services, alors que maintenant ils vont pouvoir consacrer la
totalité ou, en tout cas, une plus large partie de leurs énergies
à développer le service aérien régional à
l'intérieur du Québec.
M. Middlemiss: II y a une autre chose aussi. Il est probable que,
s'il y avait eu une directive d'émise pour que les fonctionnaires
utilisent les services...
M. Clair: Cela s'en vient.
M. Middlemiss: On nous dit que présentement il y a
beaucoup de fonctionnaires du niveau fédéral, des ministres et
des députés du gouvernement fédéral, qui utilisent
le circuit Gatineau-Québec.
M. Clair: Vous allez probablement ajouter que les
députés péquistes de l'Outaouais ne l'utilisent pas.
Malheureusement, que voulez-vous?
M. Middlemiss: Non, non, ce n'est pas ce que je veux dire. Il
semblerait qu'il y a eu une augmentation de la demande, notamment depuis nos
interventions en Chambre ici, et que Québec Aviation a plus
d'achalandage.
M. Clair: Oui. Ce que l'on doit ajouter, ce qu'on m'indique,
c'est qu'à l'époque, c'est avec un F-27 que Quebecair aurait
envisagé de desservir Gatineau; c'est un appareil de 36 passagers. Avec
cet appareil, cela aurait été beaucoup plus difficile de
rentabiliser l'opération. En plus, il faut tenir compte du fait que, si
une compagnie aérienne a un nombre important de modèles, de types
d'avions, cela entraîne, au niveau des coûts d'entretien, au niveau
de l'inventaire des pièces la nécessité d'un plus grand
stock de pièces, de main-d'oeuvre, etc. (22 h 15)
M. Middlemiss: Ils sont impliqués dans le transport
régional. Je pense qu'il ne faut pas commencer à se mettre
à acheter de gros avions.
M. Clair: Par contre, vous admettrez sûrement avec moi que,
quel que soit le type d'avion qui est utilisé, une compagnie
aérienne, quelle qu'elle soit, n'a généralement pas
d'avantages à multiplier inutilement le nombre de types d'avions qu'elle
utilise, parce que cela entraîne des frais beaucoup plus
élevés.
M. Middlemiss: Un dernier commentaire.
C'est sûr et certain que, lorsque l'autoroute 50 sera
complétée jusqu'à l'aéroport, il va y avoir encore
une plus grande demande. C'est pour cela que c'est important.
M. Clair: Je suis d'accord tout à fait avec le
député de Pontiac là-dessus. C'est la raison pour
laquelle, malgré les contraintes budgétaires, nous n'avons pas
voulu retarder les travaux, au contraire, entre Hull et Angers, afin que le
plus rapidement possible ce tronçon d'autoroute soit fonctionnel pour
desservir l'aéroport de Gatineau.
M. Bourbeau: M. le Président, on serait d'accord pour
adopter le programme 7.
Le Président (M. Gratton): Programme 7, adopté?
M. Clair: J'espère que le député a eu
réponse à toutes ses questions.
M. Bourbeau: C'est-à-dire qu'on n'a pas fini.
Le Président (M. Gratton): Un instant, M. le ministre.
Étant donné qu'il y avait entente entre les deux partis, à
laquelle j'ai d'ailleurs participé, j'ai compris de cette entente qu'on
finissait ce soir, mais qu'il fallait quand même que le président
appelle les programmes pour savoir s'ils sont adoptés.
M. Clair: D'accord.
Le Président (M. Gratton): Le programme 7 est
adopté. Le programme 8, Transport aérien gouvernemental?
Transport aérien gouvernemental
M. Bourbeau: J'ai une question. Je pense bien que le ministre ne
nous en voudra pas de prendre trois ou quatre minutes pour terminer en
beauté un travail qui était si bien commencé.
Le Président (M. Gratton): Est-ce qu'il y a consentement
pour continuer?
M. Bourbeau: Je me souviens d'un débat où le
ministre nous avait demandé dix minutes additionnelles au début,
en disant qu'il nous les remettrait un peu plus tard. Je pense que c'est le
temps de les remettre. On ne les a jamais eues.
M. le ministre, je vous ai écrit une lettre il y a un mois, cinq
semaines, le 25 mars, vous demandant un rapport sur l'utilisation de tous les
avions du gouvernement pour l'année financière 1981-1982.
À moins que cela ne se soit perdu en route ou que...
M. Clair: Qu'est-ce que vous voulez faire avec cela?
M. Bourbeau: On veut voir si les directives que vous avez
émises récemment sont suivies. On veut savoir pourquoi vous avez
émis des directives récemment et constater l'année
prochaine, quand vous nous enverrez les mêmes rapports, s'il y a eu
amélioration d'une année à l'autre.
M. Clair: Vous coûtez très cher à
l'État.
M. Bourbeau: Moins que Quebecair, M. le ministre, je vous
l'assure.
M. Clair: Je vais prendre deux secondes pour vous dire que j'ai
trouvé foncièrement pas correct - je sais qu'il ne pourra pas
s'indigner - l'utilisation que vous-même...
M. Bourbeau: Objection! Question de règlement.
M. Clair: Non, pas vous-même, pardon, vous avez raison.
M. Bourbeau: Le député de Laporte n'a jamais fait
de déclaration en Chambre sur les avions du gouvernement.
M. Clair: Vous avez raison... que le député de
Charlevoix et le député de Gatineau, non pas le président,
ont fait du rapport que j'avais déposé l'an dernier aux membres
de la commission. Je vais vous donner juste un exemple d'injustice que cela
comportait. Je l'ai appris par coeur. Quand on est arrivé, il n'y avait
pas, jusqu'en 1975, de compilation faite de l'utilisation des avions du
gouvernement. À compter de 1975, il y a eu une compilation qui a
été faite. Année après année, il y avait un
rapport du type du livre bleu que le député a entre les mains,
qui ne faisait aucunement mention des autres personnes qui étaient
présentes à l'intérieur de l'appareil, à savoir
s'ils étaient deux ministres, trois ministres, s'il y avait des
députés à bord, pour quelle raison, dans quelles
circonstances, si c'était quelqu'un qui faisait du pouce. On a fait une
utilisation très large de cela. À mon avis, c'était
injuste à cause de la présentation même qui était
faite, de la façon dont c'était présenté. Par
exemple, savez-vous que, si on utilisait uniquement, à sa face
même, le rapport de 1975-1976 sur l'utilisation des appareils, le 11
décembre 1975, le député de Gatineau de l'époque et
le député de Papineau auraient utilisé, sans ministre
à bord, un avion du gouvernement? Je ne mets pas en cause l'utilisation
qui a été faite. Il n'y a pas plus de renseignements que cela
dans le document, mais, à sa face, de la façon dont le document
est compilé, on peut lui faire
toutes sortes d'interprétations. Je suis convaincu que le
député de Gatineau n'a jamais utilisé à mauvais
escient et en dehors des directives les avions du gouvernement.
Le Président (M. Gratton): Je m'excuse. Vous permettrez
sûrement au président de dire que le ministre a
complètement raison, parce que, pour des fonctions officielles
reconnues, jamais je n'ai mis les pieds à bord d'un avion du
gouvernement depuis 1976.
M. Clair: Justement, je faisais référence au mois
de décembre 1975. Je ne veux pas blâmer du tout le
député de Gatineau, je veux simplement dire que, dans sa
présentation, ce document pouvait donner lieu à toutes sortes
d'interprétations. C'est seulement cela que je regrette, c'est
l'utilisation que l'Opposition en a faite.
Pour répondre à la question, depuis le temps, depuis le
1er avril 1981, le service aérien s'est doté d'un
équipement informatique qui permet d'avoir pour chaque voyage des
renseignements beaucoup plus complets, mais qui, malheureusement, demeurent
encore incomplets, parce qu'on ne peut pas programmer l'ordinateur. Je vais
vous donner un exemple. J'ai eu l'occasion, dans des pourparlers qui doivent
demeurer secrets pendant un bon bout de temps pour des raisons
stratégiques gouvernementales avec l'un de mes homologues provinciaux
sur un sujet d'importance primordiale pour le Québec, d'utiliser
l'avion. On ne devait pas être nombreux à bord et c'était
un rendez-vous important et urgent. Je ne peux pas inscrire: Rencontre
secrète avec le ministre des Transports de telle province au sujet de
tel dossier. L'ordinateur, d'ailleurs, ne pourrait pas programmer tout cela.
Depuis le 1er avril 1981, le service aérien est équipé
d'un service informatique. C'est la première année de
fonctionnement. Pour ce qui est de la fiabilité et de la
fidélité des données, il est toujours possible qu'il y ait
quelques erreurs.
M. Bourbeau: Avez-vous pris l'ordinateur du BVA?
M. Clair: Non, c'est l'ordinateur du ministère des
Transports, il est fiable, me dit-on, mais, étant donné qu'il y a
des poinçonneuses ou des poinçonneurs, c'est possible qu'il y ait
des erreurs. On retrouve jour par jour, pour chacun des voyages, le nom des
personnes, la date, l'avion en cause, le ministère, la fonction de la
personne, l'endroit du voyage et RAV - qu'est-ce que cela veut dire? - le
numéro de rapport de vol. Cependant, cela ne contient pas les
explications des raisons du voyage.
M. Bourbeau: On le demandera après, il n'y a pas de
problème.
M. Clair: Si vous voulez, je suis prêt à vous
consacrer les huit prochaines heures pour vous lire cela.
M. Bourbeau: Je crois comprendre que le ministre va
déposer les documents à la commission. L'Opposition pourra en
prendre connaissance.
M. Clair: Je ne peux pas faire de dépôt de documents
en commission, c'est bien connu.
M. Bourbeau: Non, mais l'Opposition pourra...
M. Clair: Regardez bien, par exemple. Vous allez voir
là-dedans, en prenant connaissance de cela, qu'à un moment
donné un sous-ministre voyage seul à bord de l'avion. Ce que vous
ne savez pas, c'est que ce sous-ministre, avant de partir de Montréal
pour s'en venir a Québec, a appelé au service aérien
à Montréal, a su qu'il y avait un avion qui rentrait d'urgence
à la suite d'une maladie ou d'un voyage quelconque, qui atterrissait
à Montréal et qui se rendait à Québec. Il a pris
l'avion. Quelqu'un qui voudrait interpréter cela malicieusement pourrait
dire: Ah! ah! comment se fait-il que ce sous-ministre a voyagé seul dans
l'avion?
M. Bourbeau: II y a une raison, le ministre l'a donnée, il
n'y a pas de problème.
M. Clair: Oui, mais le problème c'est qu'il y a eu combien
de passagers, M. Sainte-Marie? Environ 12 000 passagers. Si vous me demandez la
raison de chacun des 12 000, on ferait aussi bien de s'atteler tout de suite ce
soir.
M. Bourbeau: Non.
M. Clair: Je vais vous la donner, un par un. On va prendre tout
le temps voulu, mais je n'accepterai pas qu'on me fasse le charriage qu'on m'a
fait l'année passée là-dessus en utilisant des
données incomplètes. Ces données sont plus
complètes que celles des autres années. Vous avez
là-dedans environ 12 000 passagers. Vous allez voir de temps en temps
"invité". Vous allez voir de temps en temps "enfant". Vous allez voir
à un moment donné toute une série de jeunes qui, dans un
programme de SAGMAI, se sont rendus à Fort Chimo ou je ne sais trop
où. Vous allez voir que des malades apparaissent là-dedans, des
gens qui ont été transportés pour des raisons d'urgence
médicale.
M. Bourbeau: II doit y avoir le ministre des Transports de temps
à autre aussi.
M. Clair: Vous allez voir des escortes, oui, des escortes
médicales, néo-natales, des invités, vous allez voir
toutes sortes de choses. Ce que je vous dis, c'est que ces renseignements sont
plus complets qu'ils ne l'ont jamais été. Pour les fins du
journal des Débats, je dis que, dans leur état actuel, ils
peuvent encore prêter flanc à n'importe quel charriage ou
n'importe quelle interprétation de la part de personnes plus soucieuses
de discréditer le gouvernement que de reconnaître les faits.
M. Bourbeau: Dois-je comprendre que le ministre...
M. Clair: C'est mon intention...
M. Bourbeau: ... va remettre les documents à l'Opposition
ou s'il va les remballer et va priver l'Opposition de la possibilité de
les consulter?
M. Clair: Dites-moi ce que vous allez en faire et je vais vous
dire cela après.
M. Bourbeau: Nous, ce qu'on veut savoir, c'est quelle
utilisation...
M. Clair: Sérieusement, c'est mon intention de les
remettre aux députés de l'Opposition. Vous comprendrez, à
l'épaisseur de ces documents, que je n'ai pas l'intention de vous en
remettre vingt exemplaires. Je vais vous les remettre au complet, mais je
tenais quand même à vous mettre en garde contre l'utilisation qui
peut encore être faite de ces documents. Il y a des cas où cela
peut paraître, à la lecture, susciter des questions. Je vous dis
d'avance que si vous m'arrivez en Chambre pour me demander comment il se fait
que, le 12 janvier 1982, M. Bernard Blais était invité sur
l'avion de Québec vers Gaspé, je vais être obligé
d'en prendre avis.
M. Bourbeau: M. le ministre, je vous signale que l'an dernier,
quand la question a été posée par mon savant
confrère, le député de Charlevoix, il n'y a pas eu de cas
d'espèce. On a pris des totaux, des pourcentages. D'ailleurs,
l'intervention de l'Opposition a été bien reçue par le
ministre. Je pense que le ministre est d'accord avec l'Opposition puisque
lui-même, dans les mois qui ont suivi, a trouvé que cela n'avait
pas de bon sens.
M. Clair: Question de règlement, M. le
Président.
M. Bourbeau: Le ministre a déclaré...
M. Clair: J'ai eu l'occasion de le dire en Chambre avant
même que le député soulève la question. Le premier
ministre m'avait demandé de prendre des dispositions pour que, dans une
période de restrictions budgétaires, on s'assure de la plus
grande efficacité possible, ce qui explique ces choses-là, ce qui
explique la directive, ce qui explique l'ensemble des mesures qui ont
été prises.
M. Bourbeau: Qu'est-ce qui est venu en premier, la directive du
premier ministre au ministre des Transports ou les critiques de
l'Opposition...
M. Clair: La directive du premier ministre. Je pourrais retrouver
cela dans mon agenda.
M. Bourbeau: ... qui ont éventuellement amené une
réaction du ministre? Nous, on ne le sait pas. On aime bien
penser...
M. Clair: Vous avez le choix de me croire ou de ne pas me
croire...
M. Bourbeau: ... que c'est...
M. Clair: ... mais je vous dis que le premier ministre me l'avait
demandé l'été dernier.
M. Bourbeau: ... le travail de l'Opposition qui a fait
accélérer les travaux et qui a permis que les fonds
publics...
M. Clair: Si cela peut vous valoriser, grand bien vous fasse!
M. Bourbeau: Le ministre ne l'admettra peut-être pas en
public, mais j'aime bien croire que l'intervention de l'Opposition et celle du
député de Charlevoix ont contribué à
accélérer les mesures visant à faire des économies
dans ce domaine.
D'ailleurs, récemment, il y a quelques mois, le ministre
lui-même disait que le service aérien du gouvernement pourrait
économiser annuellement jusqu'à 500 000 $ si les ministres
utilisaient un service commercial régulier entre Québec et
Montréal au lieu d'utiliser un appareil gouvernemental. Le ministre
pourrait-il nous dire, à ce stade-ci, si les directives qu'il a
données sont suivies et si, effectivement, les ministres voyagent
maintenant davantage dans leur automobile ou utilisent les services
réguliers, commerciaux d'avion ou si on utilise encore autant les avions
gouvernementaux qu'autrefois?
M. Clair: Je n'ai pas de statistiques sur l'utilisation que les
ministres font des lignes aériennes. Mais une chose est certaine, le
facteur d'occupation des avions gouvernementaux s'est accru.
M. Bourbeau: II s'est accru?
M. Clair: Le facteur d'occupation s'est accru.
M. Bourbeau: Ah! bon, d'occupation.
M. Clair: Dans le sens que le nombre de passagers par vol...
M. Bourbeau: Le ministre parle des femmes et des enfants qu'on
amène pour avoir le quota de quatre?
M. Clair: Le député peut charrier là-dessus,
mais il n'y a jamais eu, sous aucun gouvernement, autant de transparence qu'il
y en a présentement sur cette question. Je vous remets la liste au
complet. Je peux vous dire que déjà, depuis que la directive est
en application, depuis le début de 1982, et même avant, sur
l'ensemble de l'année, selon les différents indices qu'on peut
utiliser, comme le nombre de passagers par kilomètre parcouru, etc. - je
ne les ai pas tous avec moi - sur l'ensemble des indicateurs, l'utilisation
plus rationnelle des appareils s'est effectuée. Il est maintenant
très rare - mais on ne pourra jamais les éliminer
complètement - que sur un vol entre Québec et Montréal on
ne trouve qu'une seule personne à bord. On ne pourra jamais
éliminer cette situation complètement; on autorise encore de ces
vols pour des raisons d'urgence et de meilleure efficacité. L'appareil
doit voler, mais en termes d'efficacité, cela s'est accru
considérablement. (22 h 30)
M. Bourbeau: Dernière question à ce sujet. Est-ce
que c'est le nombre, le coefficient de remplissage dans les avions qui s'est
accru ou la fréquence des vols qui a diminué?
M. Clair: Les deux.
M. Bourbeau: À la suite des directives du ministre. Il
pourrait y avoir autant de vols qu'avant, mais plus de gens à bord.
M. Clair: C'est une conséquence, c'est qu'il y a plus de
gens à bord.
M. Bourbeau: Est-ce qu'il y a plus de vols ou moins de vols
qu'avant?
M. Clair: Au total, il y a moins de vols qu'avant.
On n'a pas de statistiques précises sur le plan des heures de vol
entre Québec et Montréal, mais l'ensemble des heures de vol a
baissé.
Encore là, on m'avait préparé les cas susceptibles,
pour un an, on les a regardés et on n'a rien trouvé
là-dedans de répréhensible. Maintenant, quant aux heures
totales de vol, comme je vous dis, il y a une diminution et un meilleur facteur
d'occupation. Maintenant, si vous me demandez de faire des tronçons sur
Ottawa, Sherbrooke, Montréal, cela n'est pas tenu à ce point de
vue.
M. Bourbeau: Ce qui nous préoccupe, c'est de savoir si la
directive du ministre est observée et si effectivement on fait une
meilleure utilisation des avions gouvernementaux.
M. Clair: La réponse, c'est oui.
M. Bourbeau: Nous sommes ravis. L'Opposition aura joué son
rôle l'an dernier quand elle a dénoncé une situation qui
était excessive.
M. Clair: M. le Président, je veux simplement
répéter que j'ai été le premier ministre des
Transports à rendre public un document là-dessus l'an dernier.
L'Opposition en a fait tout un plat. Ce qui était déraisonnable
et injuste pour celui qui vous parle comme pour l'ensemble des membres du
Conseil exécutif et des autres personnes qui l'utilisent. Je pense qu'on
n'a pas attendu que l'Opposition en parle. On avait commencé à en
parler bien avant. Je répète essentiellement, en terminant
là-dessus, M. le Président, pour bien prévenir les
journalistes au cas où un de mes collègues aurait la tentation de
faire des choses avec ça à l'intérieur de ces documents,
il y a des renseignements comme, par exemple, la Sûreté du
Québec peut avoir des vols, pour des fins de sécurité
publique... vous avez tout là-dedans.
M. Bourbeau: Le ministre sait fort bien que si on voulait en
faire un usage déraisonnable, cela pourrait jouer éventuellement
à l'encontre des intérêts de l'Opposition. L'Opposition,
là-dedans, M. le ministre, soyez-en sûr, va en faire un usage
rationnel.
Le Président (M. Gratton): Adopté?
M. Bourbeau: Adopté, M. le Président.
Transport scolaire
Le Président (M. Gratton): Adopté. Programme 9,
Transport scolaire.
M. Bourbeau: Programme 9, une seule question. Est-ce que le
ministre peut nous dire si dans le transport scolaire il y a eu des contrats
déjà d'accordés à des commissions scolaires ou si
c'est trop tôt?
M. Clair: Trop tôt.
M. Bourbeau: II n'y a aucun contrat jusqu'à maintenant de
donné aux commissions
scolaires?
M. Clair: Pas à ma connaissance.
M. Bourbeau: Est-ce qu'à la connaissance du ministre, on
se dirige vers une situation où il va y avoir demande de soumissions en
règle générale, ou si c'est plutôt le régime
des renouvellements de gré à gré qui va
prévaloir?
M. Clair: M. le Président, tout ce que je peux dire
là-dessus, c'est qu'il semble que l'opération dans le moment est
bien amorcée et qu'elle se déroule à peu près comme
on l'avait souhaité, à savoir, dans un premier temps, des
négociations de gré à gré. Maintenant, la date
à compter de laquelle les contrats pourront être signés,
c'est vers le 20 mai.
M. Bourbeau: Est-ce qu'en général les commissions
scolaires semblent s'orienter vers le régime de la négociation ou
vers le régime des soumissions publiques? Vous devez certainement avoir
des renseignements là-dessus.
M. Clair: II est trop tôt pour le dire actuellement. Comme
je vous le dis, selon nos indications, l'esprit et la lettre de la
réglementation et de la loi vont être respectés. Vous aurez
l'occasion de me poser des questions là-dessus l'année prochaine
plus facilement.
M. Bourbeau: J'ai trois questions en terminant pour le ministre,
s'il le veut bien. Des questions rapides. Est-ce que le ministre pourrait nous
éclairer sur le concours que le ministère des Transports a
prêté à la réalisation de la mission Cousteau,
à l'atoll Clipperton, au large du Mexique, au cours de
l'année?
M. Clair: Un rapport en quatorze volumes doit entrer incessamment
là-dessus. Sérieusement, je ne le sais pas. Je ne sais pas ce que
c'est.
M. Bourbeau: C'est dans le rapport annuel du ministère. Je
présume que cela doit être connu des membres du ministère.
Quel concours avez-vous fourni? Est-ce un concours financier? Est-ce que ce
sont des fonds publics? Remarquez que j'ai un fils qui s'intéresse
particulièrement aux aventures de Cousteau et à ses recherches.
J'aimerais bien lui faire rapport sur l'implication du Québec.
M. Clair: II semble que le ministère des Affaires
intergouvernementales aurait fourni une subvention de 40 000 $ et que nous
avons fourni deux CL-215.
M. Bourbeau: Un service de transport aérien. Vous avez
fourni des avions à l'équipe Cousteau?
M. Clair: Oui, deux CL-215. Il semble que ce soit cela. Comme je
le dis, une somme de 40 000 $ serait venue du ministère des Affaires
intergouvernementales. C'était un excellent moyen de faire la promotion
de ces avions CL-215 et de participer ainsi à faire la promotion de cet
excellent bombardier à eau.
M. Bourbeau: Une deuxième question au ministre: Les jets
que le gouvernement possède - je ne me souviens plus du nom -ceux que
vous utilisez pour les voyages des ministres...
M. Clair: Les DH-125. Il y en a un pour le service d'ambulance et
un pour l'exécutif.
M. Bourbeau: Vous en avez deux? M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Celui qui sert d'ambulance est-il parfois
utilisé pour d'autres fins ou seulement pour ces fins? Peut-il
être utilisé à d'autres fins à l'occasion?
M. Clair: II est tellement équipé à
l'intérieur qu'à moins d'urgences extrêmes je pense qu'il
ne sert jamais pour d'autres fins que celle d'avion-ambulance.
M. Bourbeau: Les ministres et les fonctionnaires qui voyagent
dans les avions du gouvernement en général utilisent-ils le... Je
ne me souviens plus du nom. Comment l'appelez-vous?
M. Clair: Ce sont deux F-27 et un DH-125. Cela dépend
plutôt de la disponibilité des appareils et du nombre de
passagers.
M. Bourbeau: Donc, vous avez trois avions, en principe, qui
servent au transport du personnel du gouvernement.
M. Clair: Je pensais que le programme était
adopté.
M. Bourbeau: Oui, mais ce sont des questions d'ordre
général.
M. Clair: C'est plus le répartiteur qui affecte les avions
que le voyageur qui choisit. Pour ma part, cela va faire trois ans à
l'automne que, comme ministre, j'ai accès à ces appareils et je
ne me souviens pas une seule fois d'avoir demandé l'un plus que
l'autre.
M. Bourbeau: Le ministre avait parlé
l'an dernier ou dans ses récents discours de la
possibilité de créer une société nationale des
transports. Est-ce encore un projet du gouvernement? Peut-on s'attendre pour
bientôt à un projet comme celui-là?
M. Clair: C'est un projet qui est en gestation pour l'instant.
Comment dirais-je? Le gouvernement a pris un certain nombre de décisions
en ce qui concerne la possibilité de faire gérer le portefeuille
des actions que le ministre des Transports détient dans un certain
nombre d'entreprises, par une société de gestion. Quant à
envisager un rôle de développement pour cette
société nationale des transports, pour vous dire toute la
vérité, j'ai tellement de dossiers que celui-là est un peu
en attente présentement. Mais je pense - on pourrait entreprendre une
longue discussion là-dessus - qu'à peu près tous les
États qui ont un territoire de la dimension du nôtre, à un
moment ou à un autre, se sont donné des véhicules pour
intervenir dans le développement des entreprises de transport. Je pense
que, tôt ou tard, le Québec en viendra à cette conclusion.
Actuellement, il y a l'Office des autoroutes qui relève du ministre des
Transports et la Société des traversiers du Québec. Le
ministre des Transports est actionnaire dans Quebecair, dans Propair, dans
Sonamar et dans le groupe Bussières. Je pense que la réflexion
doit se poursuivre encore un certain temps. En tout cas, c'est la conclusion
à laquelle le gouvernement en est venu, au moins en ce qui concerne une
partie de l'éventuel mandat, mais cela ne fait pas partie des
priorités immédiates. Nous n'avons donc pas renoncé, mais
cela ne fait pas partie des priorités immédiates.
M. Bourbeau: Cela deviendrait une société de la
couronne, à ce moment-là?
M. Clair: Effectivement, c'est cela. Vous comprendrez
certainement que c'est... Comment dirais-je? Vous et moi, nous trouvons que
c'est important, les transports, parce qu'on s'y intéresse. Je pense
que, comme outil d'intervention dans un État moderne, ce n'est pas
suffisant d'avoir le pouvoir du ministre des Transports d'intervenir, alors que
dans les pâtes et papiers, alors que dans les mines, le pétrole,
l'industrie, le commerce, l'industrie culturelle, etc., tous les autres
secteurs économiques bénéficient d'un instrument
d'intervention autre que strictement le ministère. Je pense qu'un bon
jour, il faudra que le ministère et la vocation transport soient
dotés d'un tel outil d'intervention.
M. Bourbeau: Une dernière question: Est-ce que le ministre
peut nous dire s'il se propose de déposer, sous peu, des projets de loi
à l'Assemblée nationale, au cours de la présente session
ou à l'automne? Quel pourrait être le menu législatif en ce
qui concerne les transports?
M. Clair: Écoutez, essentiellement, tout tourne autour de
l'état d'avancement des travaux que nous menons en ce qui concerne la
réforme du transport en commun, comme le taxi; le taxi, tant en ce qui
concerne le long terme que le court terme. Il y a également le dossier
des autoroutes sur lequel il pourrait y avoir, au cours des prochains mois - je
ne parle pas nécessairement des prochaines semaines - une
révision du rôle de l'Office des autoroutes. En fait, cela tourne
à peu près exclusivement autour du transport des personnes, et
surtout dans la région de Montréal.
Le député veut savoir s'il va y avoir un horaire
chargé? L'automne prochain, oui.
M. Bourbeau: Autrement dit, le dossier prioritaire serait d'avoir
un organisme régional des transports dans la région de
Montréal?
M. Clair: Ce n'est pas cela que je dis.
M. Bourbeau: Bien, le dossier du transport en commun.
M. Clair: On en a parlé une soirée complète
de cela. C'est l'ensemble du dossier du cadre institutionnel et financier du
transport en commun dans la région de Montréal, au sujet duquel
il y a une proposition devant le Conseil des ministres présentement, et,
selon la rapidité avec laquelle le processus va se dérouler, il
pourrait y avoir, pour des parties de cela ou pour la totalité, suivant
l'orientation qui sera retenue par le gouvernement, un ou des projets de
loi.
M. Bourbeau: Est-ce possible qu'ils soient déposés
avant la fin de la présente session?
M. Clair: Sûrement pas pendant la présente session
en ce qui concerne l'ensemble du dossier du transport en commun, certainement
pas un projet de loi.
Le Président (M. Gratton): Programme 9, adopté?
M. Bourbeau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Ceci complète
l'étude des crédits du ministère des Transports.
Merci, messieurs. La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 43)