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(Vingt heures dix-neuf minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission des transports se réunit aux fins
d'étudier le projet de loi no 31, Loi modifiant la Loi sur les
transports et d'autres dispositions législatives. Les membres de cette
commission sont: M. Blouin (Rousseau), M. Bourbeau (Laporte), M. Clair
(Drummond), M. Desbiens (Dubuc), M. Gauthier (Roberval), M. Baril (Arthabaska)
remplace M. Lachance (Bellechasse), M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), M. Mailloux (Charlevoix), M. Middlemiss
(Pontiac), M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Vaillancourt (Orford).
Les intervenants sont: M. Assad (Papineau), M. Beaumier (Nicolet), M.
Caron (Verdun), M. Grégoire (Frontenac), M. Maciocia (Viger), M. Mathieu
(Beauce-Sud), M. Perron (Duplessis), M. Rodrigue (Vimont).
Au début, je voudrais demander une suggestion pour un rapporteur
de la commission.
M. Clair: M. le Président, je voudrais proposer...
M. Bourbeau: Je voudrais demander que M. Pagé remplace M.
Caron, comme membre. M. Caron est membre...
Le Président (M. Gagnon): II est intervenant.
M. Bourbeau: M. Middlemiss est membre. Il y a Mme Dougherty qui
va remplacer...
M. Pagé: M. le Président, qui avez-vous parmi les
intervenants?
Le Président (M. Gagnon): M. Assad...
M. Bourbeau: II y a M. Assad...
M. Pagé: M. Assad n'est pas remplacé.
Le Président (M. Gagnon): Mais c'est parmi les
intervenants, ça.
M. Pagé: Oui, ce n'est pas grave. M. Bourbeau: Mme
Dougherty...
M. Pagé: M. Assad est remplacé par Mme
Dougherty.
Le Président (M. Gagnon): M. Pagé remplace M.
Caron.
M. Pagé: C'est ça.
M. Bourbeau: M. Mailloux est...
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le ministre, vous alliez
me faire une proposition pour un rapporteur?
M. Clair: Oui, je voudrais vous suggérer le nom d'un
collègue qui s'est beaucoup intéressé à ce projet
de loi et qui est intervenu d'ailleurs au moment de la deuxième lecture,
le député de Rousseau.
M. Pagé: Motion débattable.
Une voix: J'espère qu'on n'en discutera pas durant 27
heures.
M. Bourbeau: Combien de temps est-ce qu'on peut parler sur la
proposition, vingt minutes, je pense?
Le Président (M. Gagnon): Vous avez vingt minutes.
M. Pagé: On n'embarquera pas sur le pilote
automatique.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cette proposition est
adoptée?
M. Bourbeau: Oui, oui, je pense que oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, avez-vous des
remarques préliminaires?
Remarques préliminaires M. Michel Clair
M. Clair: M. le Président, je serai très bref dans
mes remarques préliminaires, afin qu'on puisse s'adonner pleinement
à l'étude du projet de loi, article par article. Je me
contenterai simplement de dire que ce projet de loi vise à donner suite
au livre blanc déposé en octobre dernier. Cette loi vise
essentiellement à faire en sorte que les commissions scolaires, qui sont
au premier chef responsables, à mon avis, du transport scolaire,
puissent jouer pleinement leur rôle.
On décentralise vers celles-ci plus de responsabilités
dans l'organisation du transport scolaire et on double cette mesure d'une plus
grande utilisation des véhicules de transport scolaire que
jusgu'à maintenant.
On sait que, jusgu'à maintenant, à toutes fins utiles, les
autobus scolaires desservaient une clientèle exclusive, soit celle des
écoliers. Il y a bien des gens dans des régions au Québec
qui, depuis longtemps, réclamaient qu'on aille dans le sens du bon sens,
à savoir de permettre une utilisation plus poussée de ces
véhicules scolaires.
On introduit trois mesures de polyvalence. La première, c'est de
permettre à des personnes autres que des écoliers, lorsque la
commission scolaire le voudra, de monter à bord de l'autobus sur les
circuits réguliers, quand il y a de la place, quand les circonstances
s'y prêtent.
Une deuxième mesure de polyvalence, c'est de permettre aux
transporteurs scolaires de faire de la charte-partie - on parle plutôt
d'autobus nolisés - dans des rayons acceptables de 200
kilomètres. Telle que la proposition se retrouvait dans le livre blanc,
on pense que cette mesure de polyvalence pourra permettre aux autobus scolaires
de servir davantage dans les régions, là où souvent toutes
sortes de groupes sociaux, de clubs de balle, de groupes de l'âge d'or,
là où des gens voudraient pouvoir se servir de ces autobus qu'ils
pourraient noliser à des prix raisonnables. L'objectif de la loi, c'est
de le permettre.
La troisième mesure de polyvalence, c'est de permettre aux
municipalités qui le désirent d'utiliser, en dehors des heures
d'utilisation pour les fins scolaires bien entendu, ces autobus scolaires
à des fins de transport en commun d'appoint. Là aussi, cela
permettra en toute souplesse de répondre à des besoins qui sont
réels, qui sont là. D'ailleurs, ce n'est pas pour rien qu'avant
même que j'aie déposé le livre blanc j'avais
déjà reçu, je me souviens, entre autres, du Conseil
régional de développement du Lac-Saint-Jean, des gens de la
région de Chibougamau, des Basses-Laurentides, si ma mémoire est
fidèle, de l'Outaouais et de l'Abitibi, une demande d'aller dans ce
sens. Je pense qu'aujourd'hui on répond à un double voeu de la
population, à savoir prendre tous les moyens disponibles pour limiter la
croissance des dépenses publiques, et on le fait d'une façon qui
ne brime les intérêts de personne, je pense, en
décentralisant la responsabilité et, d'autre part, en faisant en
sorte que des équipements qui sont disponibles puissent servir
davantage.
Ce sont les seules remarques préliminaires que je voulais faire,
sauf, peut-être, tout simplement vous poser une question, M. le
Président. Cela fait un petit bout de temps que je n'ai pas
défendu un projet de loi en commission parlementaire. Je remarque qu'au
début du projet de loi, après les notes explicatives, on
mentionne l'ensemble des lois qui sont modifiées par ce projet de loi.
Est-ce que cela se trouve à faire partie de... C'est régulier que
ça apparaisse, ça apparaît maintenant
régulièrement?
M. Charron: C'est pour permettre la référence,
seulement.
M. Clair: Tout simplement. Cela va. J'ai terminé mes
remarques préliminaires, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte.
M. André Bourbeau
M. Bourbeau: Ce sera réellement court, M. le
Président. J'aimerais en premier lieu dire que j'aurais bien aimé
avoir avec nous, ce soir, M. Raymond Mailloux, le député de
Charlevoix, qui, en tant qu'ancien ministre des Transports, est très
précieux dans notre groupe parlementaire. Malheureusement, il a dû
subir aujourd'hui une légère intervention chirurgicale et il ne
peut être présent avec nous. Par contre... oui, c'est superfiel,
mais quand même, il ne pouvait pas venir. Il est remplacé d'une
façon très compétente par le whip en chef du parti qui
nous fait l'honneur de sa présence. Je salue également le
député de Pontiac. J'aimerais également saluer les aides
du ministre qui se sont déplacés et qui certainement vont le
conseiller d'une façon judicieuse au cours de la séance.
Nous nous sommes déclarés, en principe, d'accord sur le
projet en deuxième lecture. Je souligne que déjà, lors de
l'étude des crédits au printemps dernier, nous avions
pressé le ministre d'apporter une réforme en ce qui concerne le
transport écolier, ayant fait état du fait que tous ces
équipements scolaires étaient sous-utilisés. Je suis
heureux de constater que le gouvernement n'a pas tardé à donner
suite, je ne dirais pas seulement à nos demandes, mais sûrement
à la demande et aux constatations de bien d'autres observateurs.
Les réticences dont nous avons fait état en
deuxième lecture se concentraient surtout sur deux points.
Premièrement, la réglementation dont on parle dans le projet de
loi et qui sera connue éventuellement. Nous avons de fortes
réticences en ce qui concerne les contrats. Le livre blanc
annonçait que le règlement no 11 serait aboli. Nous pensons que
le gouvernement devrait guand même maintenir des stipulations minimales
dans les contrats, de façon à faire en sorte d'éviter que
le transport scolaire ne soit accessible à toutes
sortes d'aventuriers qui auraient la possibilité de soumissionner
sur des contrats, alors qu'ils n'auraient ni l'expérience ni la
compétence ni les moyens financiers nécessaires. On pourrait
prévoir, par exemple, qu'un individu ou des individus qui n'ont ni la
compétence ni les moyens pourraient quand même, s'il n'y avait pas
une certaine forme de réglementation minimale, soumissionner sur des
contrats et subséquemment, ayant obtenu des contrats, peut-être
essayer de faire du chantage sur des transporteurs bien équipés
pour tenter, enfin, de repasser leur contrat ou des choses comme ça. On
en a fait état lors de la deuxième lecture. Nous pensons qu'on
devrait maintenir des normes minimales de façon à s'assurer qu'on
ne retournera pas, dans le transport scolaire, à la situation de jungle
qui existait avant 1974. Nous avons l'intention d'en discuter un peu plus
tard.
Il y a également la question des compressions budgétaires.
Il est évident, je pense, le livre blanc en faisait d'ailleurs
état et le discours du ministre aussi, que le gouvernement entend
réaliser des économies dans cette opération. Nous sommes
d'accord sur la politique qui consiste à tenter de diminuer les
coûts, mais nous ne voulons pas que cela se fasse au détriment de
la qualité du service ou de la sécurité. Nous aimerions
avoir l'occasion de rediscuter des formules qui vont être
utilisées pour déterminer les allocations de base et les
indexations, de façon à s'assurer qu'on n'ira pas trop couper
dans la masse monétaire disponible. S'il devait en être ainsi,
à ce moment-là ou bien les commissions scolaires seraient
obligées de diminuer la quantité des services ou bien elles
devraient subventionner elles-mêmes l'excédent, ou peut-être
même les municipalités. Dans un cas comme dans l'autre, nous
pensons qu'on devra faire preuve de beaucoup de prudence. (20 h 30)
Je pense que, lors des discussions que nous avons eues, le ministre a
laissé voir la possibilité que la commission pourrait se
réunir au début de l'année prochaine, à la fin de
janvier peut-être ou au début de février, à une date
qui pourrait être déterminée, de façon à
entendre quelques intervenants et aussi de façon que la commission
puisse examiner la réglementation. Je ne sais pas si le ministre est
disposé à nous donner certaines, enfin, un état de
ça ou à en discuter. J'aimerais savoir si le ministre, un peu
plus tard, serait en mesure de donner certaines garanties à la
commission dans ce sens-là.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Portneuf.
M. Michel Pagé M. Pagé: Merci, M. le
Président. Je tiens tout d'abord à vous faire part que j'aurais
aimé intervenir dans le cadre du débat en deuxième
lecture, mercredi soir dernier, si ma mémoire est fidèle, mais
j'avais des occupations à l'extérieur dans un autre dossier.
J'aimerais formuler quelques commentaires et quelques inquiétudes
relativement au projet de loi no 31 qui porte sur le transport scolaire.
M. le Président, la première inquiétude que je peux
formuler à ce moment-ci, c'est l'appréhension que le projet de
loi no 31 vienne modifier sensiblement l'industrie du transport scolaire telle
qu'on la connaît au Québec actuellement et qu'on retourne, somme
toute, avec le projet de loi 31 et les dispositions qui y sont prévues,
à une époque d'il y a peut-être quinze ans en
arrière, et je m'explique, M. le Président.
Le transport scolaire au Québec a éclos évidemment
avec notre régime d'éducation, avec l'éclosion du
système d'éducation qu'on a connu au début des
années soixante. On se rappellera, pour l'avoir vécu, qu'au
début des années soixante, le transport scolaire était
véritablement artisanal à l'époque, plus
particulièrement en milieu urbain que je connais plus,
évidemment. On se rappellera que nous avions pratiquement autant
d'entrepreneurs en milieu rural qu'on avait de véhicules, avec les
avantages et aussi les problèmes que cela pouvait impliquer.
À la fin des années soixante, d'une industrie artisanale
que c'était, c'est devenu, je pense, une véritable industrie avec
beaucoup plus de professionnalisme, de telle sorte que, dans nos comtés
respectifs, on se retrouve aujourd'hui - et je peux parler plus
particulièrement au nom du comté de Portneuf - avec de
véritables entreprises de transport qui sont mieux organisées,
mieux structurées - peut-être que d'autres députés
de comtés analogues au mien pourront ajouter quelque chose - on se
retrouve avec des comtés où on a cinq, six entreprises de
transport scolaire qui ont de dix à vingt véhicules chacun et qui
assument une qualité de service qui est appréciable depuis
plusieurs années, qui ont bénéficié du
règlement no 11, qui ont bénéficié de tout le
processus législatif et réglementaire qui a été mis
en branle plus particulièrement - si ma mémoire est fidèle
- en 1972 et complété en 1974-1975 par la disparition des
soumissions publiques.
À l'époque, lorsque les soumissions publiques ont
été enlevées du paysage contractuel du transport scolaire,
cela devait être fait pour une période de cinq ans et finalement
cela s'est continué, de sorte qu'aujourd'hui les entreprises qui
assument ce transport sont généralement des compagnies
familiales, bien souvent, avec quinze employés syndiqués, chez
qui les conditions de travail se sont nettement améliorées
depuis qu'une sécurité, même si elle est relative, a
été octroyée à ces entreprises. Les compagnies ont
été mieux organisées aussi. Je me rappelle, à la
fin des années soixante, sur les centaines d'entrepreneurs en transport
scolaire qu'on avait au Québec, que le roulement des véhicules et
le remplacement des véhicules était beaucoup moins
régulier qu'il ne l'est aujourd'hui. Aujourd'hui, nos entreprises sont
équipées en mécaniciens, en garages, en contrôles de
sécurité beaucoup plus poussés que cela l'était
dans le passé.
Vous me direz, M. le Président, ou encore le ministre pourra nous
dire qu'aujourd'hui il fait face à un problème dans le sens qu'on
a probablement plus de 8000 véhicules au Québec qui, dans
certains cas, sont peut-être coûteux parce qu'ils sont
sous-utilisés. Il y a des raisons pour tout cela, ce n'est pas
arrivé dans le paysage comme cela, il y a des motifs. Un des motifs
importants, plus particulièrement dans les comtés ruraux, c'est
tout le monde qui est dispersé sur le territoire, des autobus qui
roulent sans toujours avoir le nombre de passagers que le véhicule peut
recevoir. La baisse de la natalité y est aussi pour quelque chose. Je
conviens que, dans certaines régions du Québec, il y aurait
peut-être, non pas il y aurait peut-être mais il y a une obligation
d'assurer une meilleure gestion de l'aménagement des circuits et des
routes de transport.
Les réserves que j'ai sont les suivantes. D'abord, le ministre
prévoit, dans le projet de loi no 31, le retour aux soumissions
publiques. Comme mon collègue, le député de Laporte et
porte-parole de l'Opposition en matière de transport vous en faisait
part tant dans le débat en deuxième lecture que ce soir, je
crains qu'on ne revienne à la période où n'importe qui
pouvait faire du transport scolaire, et je ne pense pas que ce soit
souhaitable. À une certaine époque, le fait d'avoir un autobus
dans la cour permettait à certains, comme on entendait, d'avoir un
"sideline". Le gars finissait de traire ses vaches à sept heures moins
le quart le matin ou encore il arrivait de l'usine, lorsqu'il travaillait de
nuit, et il sautait dans son autobus et allait transporter les enfants du rang.
Je ne crois pas, j'espère tout au moins que ce n'est pas ce qui est
recherché parce que même si cela pouvait, dans certains cas,
amener une diminution des coûts, le danger des soumissions publiques,
c'est qu'on vienne briser littéralement toute une industrie qui existe.
C'est un service qui, j'en conviens, est peut-être coûteux, mais il
y a certainement d'autres moyens de diminuer les coûts sans briser
l'ensemble de l'industrie.
Lorsque le ministre nous dit: II y aura des soumissions publiques,
j'aimerais bien voir les critères, les normes et sur quoi il se basera
pour de tels appels d'offres, dans un premier temps. Je ne veux pas être
trop long parce que je sais que la commission a plusieurs articles à
étudier, et je sais que demain la Chambre doit ajourner ses travaux de
toute façon à minuit.
Le ministre a-t-il songé, sans enlever les soumissions publiques
intégralement, que les soumissions pourraient se faire sur invitation?
Je vais prendre un exemple: dans son ministère, qui n'est
peut-être pas comparable évidemment, mais je me raccroche à
cela, prenons les contrats pour l'entretien des chemins d'hiver. À ma
connaissance, ce n'est pas n'importe qui, demain matin, qui peut faire
l'entretien des chemins d'hiver et je pense que c'est justifié, les gens
ont des équipements importants. Je me dis qu'il y aurait peut-être
une formule comme celle-là qu'on pourrait définir, je
présume qu'on pourra tout au moins prendre connaissance de la
réglementation à la commission parlementaire qui siégera
en février.
Une chose est certaine, je prends un comté comme le mien,
Portneuf, où il y a quelques entreprises, 5 ou 6 entreprises de
transport scolaire. Pourquoi les soumissions publiques ne seraient-elles pas
admises au sein d'entreprises déjà structurées,
déjà organisées? Le ministre pourra toujours nous dire: M.
Pagé, il peut y avoir des arrangements, des "deals", comme on dit en bon
canadien et en bon québécois, avec les entreprises en disant: Ne
viens pas soumissionner chez nous, je n'irai pas soumissionner chez vous; ou:
Je ne te ferai pas de tort chez vous, ne m'en fais pas chez nous. Je crois
qu'il y a certainement moyen de contrer l'écueil possible de briser
toute une industrie.
Un article qui m'inquiète, c'est le pouvoir pour les commissions
scolaires d'organiser du transport. On sait qu'avec le projet de loi les
commissions scolaires ont maintenant une marge de manoeuvre assez
appréciable; en fait, essentiellement, ce n'est rien de nouveau sous le
soleil, on revient à ce qui existait jusqu'en 1970; jusqu'en 1970,
à ma connaissance, les commissions scolaires avaient le dernier mot
à ce chapitre-là.
Si j'ai bien compris, les commissions scolaires auront des enveloppes
fermées pour assumer les coûts en transport. J'aimerais bien
entendre le ministre sur les coûts additionnels, entre autres, sur le
transport du midi, ce qu'on appelait non pas le "hors normes" mais, dans le
langage des commissions scolaires, l'inadmissible.
J'aimerais, entre parenthèses, savoir ce qu'il adviendra du
transport du midi.
Cela m'inquiète que les commissions scolaires aient le pouvoir de
s'organiser. À ma connaissance, les commissions scolaires ont assez de
problèmes dans le moment, ça prend déjà tout leur
petit change pour
remplir les responsabilités qui leur incombent en vertu des lois
qui sont adoptées par le législateur. Qu'elles s'occupent
d'éducation et que le ministère des Transports, avec ses normes,
avec ses lois, s'occupe du transport. Cela peut paraître simpliste de
vous dire ça, mais je ne vois pas, sauf exception, et ce, pour bonne et
valable cause, que des commissions scolaires puissent s'équiper
elles-mêmes en transport. On sait que le régisseur du transport
dans la commission scolaire, d'après la loi, aura beaucoup de pouvoirs
et je ne voudrais pas qu'il devienne généralisé et
fréquent que les commissions scolaires s'organisent elles-mêmes en
transport.
Le ministre inclut dans le projet de loi un aspect que je
considère intéressant, la possibilité d'intégrer le
transport scolaire au transport public, ou vice versa, mais je pense que, dans
des comtés comme Beauce-Nord et Portneuf, il faut davantage parler
d'intégration du transport public au transport scolaire. C'est pas mal
plus l'inverse. Pourquoi? Parce qu'il est peut-être facile en milieu
urbain d'intégrer ton transport scolaire au transport qui est
assumé par ta commission de transport, par tes communautés
urbaines, tandis que, chez nous, il y a beaucoup de municipalités
où il n'y a aucun transport public. Le seul transport qui s'y fait,
c'est le transport scolaire. À ce moment-là, en milieu rural,
c'est l'intégration du transport public au transport scolaire. Dans les
petites municipalités comme Saint-Elzéar ou
Rivière-à-Pierre, dans mon comté, il n'y a pas de
transport urbain, ce n'est pas compliqué. Le seul véhicule de
transport qu'il y a, c'est l'autobus scolaire.
Le fait que les contribuables d'une municipalité pourront prendre
un véhicule, même si ce n'est qu'un autobus scolaire, pour se
rendre à la petite ville régionale, tant mieux, je souscris
à cela, mais, M. le ministre, à ma connaissance, et j'ai
été dans le transport déjà, le transport public et
le transport scolaire, c'est pas mal difficile à intégrer. Ce
sont deux concepts tout à fait différents, parce qu'en termes de
rentabilité, pour qu'un autobus, dans le transport public, soit
rentable, il doit avoir une activité maximale. Plus il fonctionne, plus
il est payant. Le transport scolaire, c'est l'inverse. Moins l'autobus fait de
millage, compte tenu des contrats, plus c'est payant.
Comment va se faire l'intégration de tout cela? Cela
confère donc aux commissions scolaires, dans chacun de nos
comtés, une responsabilité au chapitre du transport public de
personnes, si on intègre les deux. Je vois mal comment tout cela pourra
se faire, se contrôler, et j'aimerais bien vous entendre là-dessus
tantôt.
Vous parlez du projet de réglementation. Avant d'aborder le
projet de réglementation, il y a toute la question de la
sécurité des personnes. Vous savez, ce n'est pas la
première fois que je le déclare, les autobus scolaires ne sont
pas les véhicules les plus sécuritaires, selon moi. Tant mieux,
je pense que les accidents impliquant des véhicules scolaires ont
diminué. D'ailleurs la Régie de l'assurance automobile a
annoncé il y a quelques mois une diminution substantielle des
coûts d'immatriculation, et, partant, d'assurance pour les autobus
scolaires.
Les informations que je possède sur le nombre d'accidents sont
que le nombre d'accidents a diminué sensiblement. Je crois que cela
s'inscrit définitivement dans le genre de qualité de services qui
sont dispensés par les entreprises actuellement, mais il ne faudra pas
oublier la sécurité dans tout cela. La sécurité
c'est important, c'est même primordial, et je ne comprends pas pourquoi,
en 1981, à l'aube de 1982, votre gouvernement, notre gouvernement n'a
pas apporté de réglementation beaucoup plus substantielle en
matière de sécurité.
Quand je constate qu'il n'y a même pas encore la ceinture de
sécurité dans nos autobus scolaires, vous me direz qu'il y a des
problèmes techniques, que les compagnies américaines ont des
problèmes. J'en conviens, elles ont peut-être des problèmes
avec ça, mais il y a de l'amélioration à apporter. J'ai vu
construire des autobus scolaires et je vous dirai, entre vous et moi, que ce
n'est pas du tout comparable aux autobus de transport public. Cela s'explique,
un autobus de transport public coûte des dizaines, des dizaines et des
dizaines de milliers de dollars alors que l'autre véhicule coûte
bien moins cher, 75 000 $ ou 80 000$ au minimum.
Une voix: 100 000 $.
M. Pagé: 100 000 $, cela a augmenté. Donc,
j'aimerais bien vous entendre à propos de l'aspect
sécurité, malgré que ça semble bien aller depuis
quelques années. Enfin, sur l'aspect des pouvoirs réglementaires,
évidemment, vous n'innovez pas beaucoup avec le projet de loi no 31. Je
dois vous le dire, vous commettez le même péché que tous
les gouvernements ont commis dans le passé. Vous présentez un
projet de loi avec une ossature qui est toujours très belle, mais la
chair vient par le pouvoir réglementaire. Or, le pouvoir
réglementaire, c'est la face cachée et, bien souvent aussi, le
vice caché. (20 h 45)
C'est un grand débat qui intéresse tous les
députés, tous ceux qui n'ont jamais eu le privilège de
siéger au Conseil des ministres. Tant et aussi longtemps que tu es
député, tu parles et tu t'inquiètes du pouvoir
réglementaire. Dès le moment où tu deviens membre du
Conseil des ministres, tu justifies le pouvoir réglementaire.
Blague à part, le projet de loi prévoit toute une
réglementation qui sera en vigueur
éventuellement, qui viendra régir tout cela et
déterminer si les écueils passibles qu'on appréhende
pourront ou non se réaliser.
J'aimerais bien, quant à moi - comme mon collègue vous en
faisait part, au nom de l'Opposition - que le projet de réglementation
puisse nous parvenir dans les plus brefs délais; de plus, que la loi
soit adoptée mais qu'elle ne soit pas en application ni
sanctionnée avant le débat ou l'échange que nous aurons -
parce que cela ne sera pas nécessairement un débat - en janvier
ou février prochain.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Robert Middlemiss
M. Middlemiss: M. le Président, le ministre a certainement
eu connaissance de la grève qu'on a eue dans l'Outaouais. Je veux savoir
si, dans le contexte du projet de loi 31, concernant les problèmes qu'on
vit dans le moment et les questions qu'on se pose dans l'Outaouais
vis-à-vis du jugement de M. Regout et autres, des choses seront
éliminées et s'il y aura des conséquences une fois que la
loi no 31 sera adoptée. Le manque à gagner que la région a
eu, y a-t-il une possibilité de le récupérer au cours de
la prochaine année?
En d'autres mots, il y a eu une grève dans l'Outaouais de janvier
1981 à juin 1981. À cause de cela, la région a eu un
manque à gagner d'environ 1 000 000 $, elle n'a pas eu d'octroi de
transport. Un parent est allé à la Cour des petites
créances et a reçu un jugement favorable; on lui a donné
une somme de 50 $, seulement pour le principe. Maintenant, il y a la
possibilité que d'autres parents utilisent le même moyen. On se
pose la question concernant les commissions scolaires concernées. Si,
par hasard elles obtenaient un jugement favorable, est-ce que le
ministère des Transports donnerait les sommes qui n'ont pas
été accordées parce qu'aucun transport n'a
été fait?
Il y a une autre question que le ministre peut nous confirmer ou
infirmer. Est-ce vrai que le contentieux du ministère des Transports du
Québec suggère à la commission scolaire régionale
de l'Outaouais de contester le jugement? Il semblerait qu'il y a une opinion
juridique. C'est là la question que je me pose. Il y a deux articles de
la Loi sur l'instruction publique qui spécifient, notamment, que les
contribuables qui ont payé leur quote-part d'une cotisation n'ont pas le
droit de la faire rembourser lorsque celle-ci est annulée. On ajoute
cependant que dans toute cotisation subséquente imposée pour le
même objet, il leur est donné crédit des montants
payés sur la cotisation annulée.
J'ai conclu de cela - je n'ai peut-être pas raison - que si on a
eu un manque à gagner l'an passé, cette année, il serait
peut-être remis. Si c'est cela, est-ce que le projet de loi no 31 va
refuser que ces montants soient donnés à la commission scolaire?
Parce qu'il y a certainement un manque à gagner.
La grande question, une fois que le projet de loi no 31 sera
accepté, c'est est-ce que les problèmes qu'on a vécus
seront les mêmes - j'ai l'impression que non - c'est-à-dire qu'on
donne une masse globale à la commission scolaire qui est libre de
dépenser les sommes d'une façon justifiable. La
réglementation va-t-elle être différente de ce qu'elle est
présentement?
M. le Président (M. Gagnon): Merci. M. le ministre.
Réponse du ministre
M. Clair: M. le Président, à la première
question qui a été soulevée, à savoir la
possibilité d'examiner la réglementation en commission
parlementaire, comme je l'ai déjà indiqué, je n'ai aucune
objection à ce qu'on prenne une journée pour l'examiner. Pour la
commission parlementaire, je pense qu'il faut avoir une date pour s'entendre -
on pourrait choisir le vendredi 5 février. L'engagement que je
prendrais, ça serait d'essayer de faire parvenir, au moins quatre
à cinq jours à l'avance, la réglementation qui
actuellement n'est pas complètement prête. C'est uniquement pour
être certain de se donner un délai suffisant pour la transmettre
à l'Opposition. Là-dessus, il faudrait cependant s'entendre quant
à savoir si, lors de cette commission parlementaire, nous entendrons des
groupes ou si nous examinerons la réglementation. Moi, personnellement,
compte tenu du fait que la réglementation va donner suite à une
loi qui va être adoptée en troisième lecture, l'objectif
m'apparaît beaucoup plus de permettre aux députés d'en
prendre connaissance, d'en discuter que de la soumettre à la
consultation de groupes qui, de toute façon, ne l'auraient pas
reçue, n'auraient pas eu le temps de se prononcer sur le fond de la
réglementation. Je pense qu'il y aurait avantage à ce que cette
commission parlementaire se limite à l'étude de la
réglementation.
Maintenant, quant à la demande du député de
Portneuf que la loi ne soit pas sanctionnée avant qu'on étudie la
réglementation, à première vue, je pense que le dernier
article de la loi prévoit que la loi entre en vigueur sur proclamation
du gouvernement et non pas le jour de sa sanction. À ce
moment-là...
M. Pagé: Ça sera proclamé quand...
M. Clair: À ce moment-là, je pourrais
prendre...,
M. Pagé: ... si elle est adoptée demain?
M. Clair: ... je pense bien, le risque de ne pas faire proclamer
la loi avant qu'on ait regardé la réglementation ici, puisque de
toute façon la loi pour être opérante, en quelque sorte, va
être suivie d'une réglementation qui va devoir entrer en vigueur
rapidement. Alors, si cela pouvait se tenir pas plus tard que le 5
février, je pense qu'il n'y aurait pas de problème.
M. Pagé: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: ... si le ministre le permet, je comprends, il
manifeste son intention de produire sa réglementation pour les membres
de la commission dès le début de février et que la
commission se réunisse le 5 février. Le ministre considère
qu'il serait préférable d'échanger strictement sur la
réglementation ici en commission entre parlementaires. Ça
m'amène à une autre question. Si le ministre ne croit pas
opportun, à juste titre ou non, d'entendre les groupes ou commissions
scolaires, associations de transport scolaire, l'Association des
propriétaires d'autobus du Québec ou autres, c'est probablement
qu'il les a contactés avant la présentation du projet de loi?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Clair: M. le Président, suite à la publication
du livre blanc, les fonctionnaires du ministère des Transports ont
rencontré, pour en discuter, à peu près une dizaine de
groupes, en résumé à peu près les groupes suivants:
l'ATEQ, l'Association du transport écolier du Québec,
l'Association des propriétaires d'autobus du Québec, les
directeurs généraux de commissions scolaires, les comités
consultatifs de transport régionaux, les commissions de transport, la
Fédération des commissions scolaires du Québec, l'Union
des municipalités, l'Union des conseils de comté. Dans les
mémoires, dont vous avez probablement reçu copie, ils nous
faisaient déjà des représentations sur ce qui devrait
être contenu dans la réglementation et dans les règles
budgétaires. La Fédération des commissions scolaires, pour
ne prendre que cet exemple-là, est habituée à fonctionner
avec des subventions basées sur des règles budgétaires et
un processus de "consultation" qui est normal entre les fonctionnaires et cette
fédération-là. Je pense qu'ils savent où le
gouvernement s'en va, ils savent où le ministère des
Transports se propose d'aller.
Dans l'ensemble, les commissions scolaires sont d'accord sur le
principe. La discussion avec les commissions scolaires, finalement, c'est
beaucoup plus au niveau de l'enveloppe budgétaire qui leur sera
versée. Inutile de vous dire qu'elles n'ont aucune réticence
à avoir une responsabilité plus grande dans l'organisation du
transport scolaire, mais que, par contre, elles aimeraient bien voir leurs
coffres les mieux garnis possible. Est-ce qu'on s'entend sur ça? Il n'y
aurait pas de proclamation d'entrée en vigueur de la loi.
M. Pagé: J'insiste, parce que la loi peut être
adoptée en troisième lecture, pour qu'elle soit proclamée
seulement après que la commission parlementaire aura été
tenue. Elle sera en vigueur à ce moment-là.
M. Clair: La seule chose que je veux dire, cependant, M. le
Président, pour les fins du journal des Débats, c'est que je n'ai
pas consulté mon leader sur cette question. Je ne voudrais pas qu'on
crée là un précédent. Mais vu qu'il n'y a
pas...
M. Pagé: Si ce n'est pas un précédent, ce
sera une exception.
M. Clair: ... d'inconvénient à retarder la
proclamation de cette loi, la seule petite porte de réserve que je me
garde, c'est que si je devais découvrir un inconvénient majeur -
que je ne suis pas en mesure de voir aujourd'hui - à retarder
l'entrée en vigueur de cette loi... Est-ce qu'elle peut entrer en
vigueur partiellement?
M. Pagé: Oui. M. Clair: Oui? Une voix:
Effectivement, oui.
M. Clair: II y a des dispositions, par exemple, au niveau des
définitions des pouvoirs du ministre. S'il arrivait que, d'urgence, le
ministre ait besoin d'exercer un pouvoir, je ne voudrais pas être
limité par cet engagement. Mais, sur le fond, il n'y a pas de
problème.
M. Pagé: Je veux bien qu'on se comprenne. Est-ce que la
réglementation, vous allez la rendre publique? Cela ne se limitera pas
à la faire parvenir aux membres de l'Opposition.
M. Clair: La rendre publique de quelle façon?
M. Pagé: J'apprécierais que...
M. Clair: C'est certain que la
réglementation va être rendue publique.
M. Pagé: D'accord, mais j'apprécierais que la
réglementation soit rendue publique non pas le jour où on
l'étudiera ici, mais que dès le moment où elle sera
complétée au ministère, elle soit envoyée aux
intervenants dans le transport scolaire, comme elle sera envoyée aux
membres de l'Opposition, à ce moment-là, avant le débat
qui pourra se tenir le 5 février.
M. Clair: De toute façon, il faudra consulter ces groupes
auparavant, ils vont déjà être pas mal au courant. Je ne
vois pas d'empêchement à ce qu'on la leur remette.
M. Pagé: Oui, d'accord.
M. Clair: Je voudrais que le député comprenne que
nos délais sont assez serrés, par contre, pour déterminer,
en consultation avec eux, la rédaction finale de la
réglementation.
M. Pagé: L'écueil que je veux éviter, c'est
de se faire jouer le petit tour qu'on s'est déjà fait jouer,
qu'on prenne connaissance de la réglementation la veille de la
commission parlementaire et qu'en une journée on règle ça
à la table, ici. Par la suite, on s'aperçoit que tout le monde
dans le milieu est mécontent et a des inquiétudes, parfois
même justifiées, à l'endroit de la réglementation.
La commission parlementaire est passée et, comme on dit, c'est "just too
bad". Je ne vous demande pas d'engagement formel qu'à telle date la
réglementation va être publiée, mais je vous demande si
c'est possible.
M. Clair: D'accord. Si c'est possible... M. Pagé:
Faites votre possible.
M. Clair: ... on la fera connaître le plus largement
possible.
M. le Président, je voudrais essayer le plus rapidement possible,
quoique la plupart des questions soulevées par les trois
députés se retrouvent, finalement, à travers les
articles...
M. Pagé: On pourrait...
M. Clair: Rapidement, quant à la question des aventuriers,
la possibilité que des aventuriers se retrouvent là, je veux dire
ceci aux députés. Si on ne change rien dans la loi, sauf erreur,
en vertu de la loi actuelle, on reviendrait à des soumissions publiques
généralisées parce que le terme de la loi le
définit. On veut essayer de tenir compte du fait qu'effectivement se
sont développées des entreprises de transport maintenant.
Même s'il y en a encore un grand nombre - je fournirai des statistiques
tantôt - qui ont moins de cinq véhicules -j'avais les statistiques
il y a deux minutes...
M. Pagé: Est-ce que c'est Statistique Canada? (21
heures)
M. Clair: Les statistiques sous-ministérielles. En 1978,
moins de cinq autobus, environ 650 propriétaires; plus de 50 autobus,
31. On peut quand même dire qu'il s'est développé des
entreprises de transport. Il y a un problème dans le secteur du
transport scolaire, c'est qu'à toutes fins utiles, il n'y a plus de
concurrence. Il faut essayer de faire en sorte qu'on tienne compte du fait
qu'il y a des entreprises bien structurées qui sont déjà
en place, mais il faut aussi essayer de tenir compte aussi du fait que le
système actuel fait en sorte que, de deux choses l'une, ou on va plonger
dans la soumission publique pure et simple à 100% ou on retient la voie
qu'on a choisie; on va le voir tantôt quand on va arriver à
l'article 431.4, c'est là que le règlement va être
important.
Il faut essayer de réintroduire dans ce secteur-là une
certaine concurrence qui soit honnête, qui fasse en sorte que, si des
gens veulent abuser de la situation, ils se fassent sortir par d'autres, mais,
par contre, il faut qu'on tienne compte du fait qu'il y a déjà
des entreprises qui offrent un bon service et on va essayer de
réintroduire une certaine concurrence.
Le député de Portneuf disait tantôt qu'on devrait
peut-être procéder par soumissions sur invitation. À toutes
fins utiles, quand on parle de négociation de gré à
gré, à l'article 431.4, qu'il va y avoir un règlement qui
va prévoir ce que sont les étapes du processus d'octroi d'un
contrat de transport scolaire avec la possibilité de soumission
publique, avec la possibilité de négociation de gré
à gré avec le transporteur qui est déjà en place ou
un autre éventuellement, c'est là qu'on va voir... C'est une
opération très délicate, effectivement, mais, si on
n'intervient pas à ce moment-ci, il va se passer l'une ou l'autre des
deux choses suivantes: soit qu'on prolonge les contrats, et il n'y a aucune
concurrence, à toutes fins utiles, soit qu'on les arrête tous par
l'effet de la loi et, à ce moment-là, ça devient un appel
d'offres pur et simple. Cela pourrait entraîner un
débalancement.
Sur la question...
M. Pagé: Par contre, le ministre me permettra, M. le
Président... Je ne veux pas faire un débat, mais très
brièvement, le ministre dit qu'il n'y a plus de concurrence, c'est vrai.
Il dit que ça coûte cher, c'est peut-être vrai, mais on a
maintenant beaucoup plus de sécurité comme telle, on a
une industrie qui est organisée. Vous savez, un chauffeur
d'autobus scolaire gagnait encore 55 $ ou 60 $ par semaine, il y a quelques
années, et aujourd'hui il gagne 275 $.
Une voix: Et même plus.
M. Pagé: Et même plus; dans nos milieux, c'est 275 $
à 300 $ par semaine. Il est syndiqué, son emploi est
assuré et ça fait vivre sa famille et d'autres gens.
M. Clair: Sur la question de la sécurité, je ne
veux pas surprendre le député, j'y reviendrai tantôt, mais
j'ai un document, qui est un élément du programme de son parti,
que je cite: "Un gouvernement du Parti libéral du Québec s'engage
à faire en sorte que le niveau local et régional assume des
responsabilités plus grandes et mieux définies en matière
de transport scolaire au Québec." Ils sont donc en accord avec ce qu'on
a fait, mais regardez bien...
M. Pagé: Je n'avais pas de réserve à cet
endroit-là non plus.
M. Clair: ... particulièrement...
M. Pagé: Je disais qu'on revenait aux sources.
M. Clair: Oui, mais regardez bien... M. Pagé:
Continuez.
M. Clair: ... particulièrement en matière de
sécurité...
M. Pagé: Oui. On n'en aura jamais trop.
M. Clair: Je pense qu'à ce point de vue, il faut
reconnaître qu'on a franchi un bon bout de chemin au niveau de la
sécurité. Je ne sais pas si le député est au
courant que, l'année dernière, pour des raisons de comté,
si on veut, j'ai été mêlé de près à ce
règlement-là, le gouvernement a adopté un règlement
beaucoup plus strict, qui est basé sur des normes canadiennes au point
de vue de la sécurité de la construction des autobus, de
l'équipement en place. Je n'entrerai pas dans les détails, mais
ce règlement demeure.
M. Pagé: D'acord.
M. Clair: Au niveau de la sécurité routière,
si on veut, on a, dans le Code de la sécurité routière,
des mesures qui sont beaucoup plus strictes qu'auparavant...
M. Pagé: Très bien.
M. Clair: ... et le fait de retourner la responsabilité
vers les commissions scolaires, de permettre aux commissions scolaires de
pouvoir laisser monter à bord des adultes... Les enfants qui sont trop
tannants dans le rang croche, et si le chauffeur est un peu négligent,
le fait de laisser monter une clientèle adulte à bord, cela va
pouvoir changer beaucoup dans certains cas. Les parents, le comité de
parents d'une commission scolaire va avoir plus de pouvoirs d'influencer
l'organisation, le contrôle et, donc, la sécurité du
transport scolaire.
M. Pagé: II n'y a pas de problème avec ça,
c'est dans ce sens-là qu'allait notre programme. On l'apprécie,
continuez.
M. Clair: J'ajoute enfin que la Régie de l'assurance
automobile du Québec a confié un mandat à l'École
polytechnique de Montréal pour étudier, faire le tour de
l'ensemble des dispositifs de sécurité qui pourraient être
ou non rendus obligatoires sur les autobus scolaires, les petites
barrières en arrière, les lumières rouges, bleues,
blanches ou jaunes... Tout ce qui a été évoqué
comme idée possible pour améliorer la sécurité des
autobus scolaires, c'est à l'étude présentement à
l'École polytechnique et on verra les suites de cela.
Pour ce qui concerne les mesures de polyvalence, le député
de Portneuf dit: Ce qui m'inquiète un peu là-dedans, c'est qu'on
est en train de donner une responsabilité de transport en commun aux
commissions scolaires.
Je voudrais juste lui expliquer qu'il n'y a, dans le fond, qu'une seule
mesure de polyvalence qui concerne directement les commissions scolaires. C'est
celle qui autorise les commissions scolaires à permettre, sur
approbation du ministre, de véhiculer une clientèle autre que
scolaire à bord des autobus scolaires sur leurs circuits
réguliers. C'est la seule.
Les deux autres mesures, celles qui concernent le transport en commun
d'appoint, c'est la responsabilité des municipalités qui, elles
aussi, pourront l'organiser, et pour ce qui concerne la charte-partie, ce sera
n'importe quel groupe qui va contracter avec un transporteur.
Alors, on n'a pas voulu commencer à donner une
responsabilité d'organisation du transport en commun rural aux
commissions scolaires parce que, moi le premier, je m'y serais opposé.
Autrement dit, les autobus scolaires, pendant un bout de temps, seront en
quelque sorte sous la juridiction de la commission scolaire et, si une
municipalité décide d'organiser du transport en commun d'appoint,
à ce moment, c'est sous son autorité, la charte-partie
étant laissée à la négociation de gré
à gré.
Si ma mémoire est fidèle, pour le
transport du midi, on a une disposition qui va simplement permettre de
clarifier la situation et permettre aux commissions scolaires d'en organiser
effectivement. On va voir, à l'article 8 du projet de loi, qu'on ajoute
un petit article à cet effet et qui va dire: "Lorsque la commission
scolaire régionale organise du transport le midi, pour permettre
à sa clientèle scolaire d'aller dîner à domicile et
de revenir pour les cours de l'après-midi, elle peut réclamer le
coût de ce transport à ceux qui en bénéficient."
C'est à la demande des commissions scolaires qu'on a apporté cet
amendement, afin de clarifier la situation.
Une voix: Quel article?
M. Clair: C'est dans les amendements.
Quant à la possibilité pour les commissions scolaires
d'organiser elles-mêmes leur transport scolaire et d'être
propriétaires des autobus, c'est d'abord et avant tout pour tenir compte
d'une certaine réalité. Jusqu'à maintenant, la loi ne
l'interdisait pas de sorte que, surtout pour ce qui concerne certaines
commissions scolaires anglaises si ma mémoire est fidèle, la
commission scolaire des Eastern Townships est déjà
propriétaire de ses autobus, elle effectue son propre transport scolaire
- il fallait qu'on se donne le pouvoir, en vertu de la nouvelle loi, de
reconnaître ce fait.
Maintenant, pour rassurer les députés, la
Fédération des commissions scolaires elle-même, dans le
mémoire qu'elle nous adressait, disait: "De plus, nous favorisons le
maintien du mode de l'utilisation de l'entreprise privée pour assurer la
grande majorité des services requis par les commissions scolaires."
Donc, l'objectif de cette disposition, est de permettre de
reconnaître la situation actuelle, avec un élément de
souplesse parce qu'il pourrait arriver qu'effectivement, pour des raisons X, Y
ou Z, dans une région éloignée, dans des circonstances
particulières, il y ait avantage à ce qu'une commission scolaire
organise elle-même son transport. C'est simplement l'objectif.
M. Pagé: Dans les cas exceptionnels seulement.
M. Clair: Oui, et je peux dire que l'intention du ministre n'est
pas d'inciter les commissions scolaires à s'organiser.
M. Bourbeau: Avez-vous plutôt l'intention de les
décourager?
M. Clair: On n'a pas l'intention d'aller dans ce sens; la seule
limite à ça, c'est qu'il se pourrait que ce soit la seule
solution et il faut conserver ce pouvoir.
M. Pagé: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Les remarques
préliminaires étant terminées, est-ce qu'on aborde
l'article 1, M. le ministre?
M. Clair: Pour répondre au député de
Pontiac...
M. Pagé: M. le Président, je ne voudrais pas...
M. Clair: On pourra y revenir.
M. Pagé: Non, mais je dois me sauver.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: Je dois vous signaler que, malheureusement, j'ai
un autre engagement ailleurs, ici, au parlement.
Je remercie le ministre des commentaires et des réponses qu'il a
données à mes questions.
M. Clair: Est-ce que cela a rassuré le
député?
M. Pagé: Je serai complètement rassuré
lorsque j'aurai vu la réglementation surtout. Je souhaite bonne chance
au ministre.
M. Clair: C'est un Thomas!
M. Blouin: Vous allez déjà bien dormir, comme
ça!
M. Pagé: On dort toujours bien, de toute façon.
M. Blouin: Je ne voulais pas troubler votre sommeil!
M. Pagé: S'il est facile de dormir avec le gouvernement
qu'on a!
M. Clair: S'il pense que c'est facile de dormir avec l'Opposition
qu'on a!
M. Pagé: On n'hésite pas, ça veut dire qu'on
fait notre job!
Étude article par article
Modifications à la Loi sur les
transports
Le Président (M. Gagnon): Nous revenons à la
commission. M. le ministre, vous avez la parole sur l'article 1.
M. Clair: À l'article 1, actuellement, le pouvoir du
ministre d'accorder des subventions pour fins de transport en matière
scolaire est prévu, si je ne me trompe dans
la Loi sur l'instruction publique. Cet article maintient le pouvoir
général du ministre des Transports d'accorder des subventions
pour fins de transport et fait disparaître toute confusion au niveau de
l'autorité détenant le pouvoir de subventionner le transport des
écoliers.
Le Président (M. Gagnon): L'article 1 est adopté.
L'article 2? M. le ministre, vous avez un amendement, je crois, à
l'article 2. Est-ce que vous avez les amendements?
M. Clair: M. le Président, est-ce que je dois lire la
motion d'amendement? C'est une motion d'amendement qui est essentiellement
technique et qui vise à remplacer, à la troisième ligne du
paragraphe d) de l'article 5, le mot "des" par le mot "de", et en ajoutant,
à la deuxième ligne du paragraphe i) de l'article 5,
immédiatement avant le mot "tarifs", le mot "les".
M. Bourbeau: Cette motion est-elle débattable?
Des voix: Ah!
Le Président (M. Gagnon): L'amendement est recevable.
M. Clair: En remplaçant, à la deuxième ligne
du paragraphe 1) de l'article 5, le mot "toute" par le mot "une"; et en
remplaçant, à la première ligne du paragraphe n) de
l'article 5, le mot "doivent" par le mot "doit". Est-ce que cette motion est
adoptée?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que les amendements sont
adoptés?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 2 est-il
adopté?
M. Clair: Adopté.
M. Bourbeau: L'article 2.
M. Clair: L'article 1.
Le Président (M. Gagnon): L'article 1 est
déjà adopté.
M. Clair: Ah oui! L'article 2.
M. Bourbeau: On est rendu à l'article 2.
M. Clair: À l'article 2, M. le Président, juste une
courte explication.
Le Président (M. Gagnon): Les amendements que vous avez
apportés, c'était à l'article 2.
M. Clair: Oui. Juste une courte explication. En fait, c'est
là qu'on voit la structure et la nature des pouvoirs de
réglementation du gouvernement.
Essentiellement, pour la plupart des paragraphes de cet article,
l'article 2 reprend les pouvoirs qui existent déjà dans la Loi
sur les transports. Il en reformule certains. Il en élimine d'autres. Il
en clarifie. Il fait du ménage, en quelque sorte. C'est essentiellement
le but de l'article 2.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Bourbeau: Oui, cela va. L'article 2 est adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 2 est adopté.
L'article 3?
M. Clair: C'est cet article qui enlève à la
Commission des transports du Québec le pouvoir de reconnaître des
commissions scolaires, ce pouvoir étant devenu désuet avec la
mise en vigueur du nouveau régime de transport des écoliers.
Le Président (M. Gagnon): L'article 3 est-il
adopté?
Une voix: Qu'est-ce que vous disiez?
M. Clair: Je disais que cet article enlève à la
Commission des transports du Québec le pouvoir de reconnaître des
commissions scolaires, ce pouvoir étant devenu désuet avec la
mise en opération du nouveau régime de transport des
écoliers.
M, Bourbeau: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 4?
M. Clair: Cet article, M. le Président, fait
disparaître des divisions administratives de la Commission des transports
du Québec le secteur du transport scolaire, cette
référence étant devenue, en effet, incompatible avec la
disparition des pouvoirs de la CTQ quant au transport des écoliers.
Le Président (M. Gagnon): L'article 4 est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 5?
M. Clair: M. le Président, cet article confirme l'absence
de juridiction de la Commission des transports du Québec quant à
l'exécution d'une décision relative au transport
d'écoliers.
M. Bourbeau: Aucune objection.
Le Président (M. Gagnon): L'article 5 est adopté.
L'article 6? M. le ministre.
M. Clair: Cet article enlève à la Commission des
transports du Québec sa juridiction en matière d'adjudication de
prix et de révision de prix des contrats de transport d'écoliers.
De plus, la Commission des transports du Québec n'a plus à
reconnaître une commission scolaire comme représentative d'une ou
plusieurs commissions scolaires.
Le Président (M. Gagnon): L'article 6 est adopté?
L'article 7? M. le ministre.
Modifications à la Loi sur l'instruction
publique
M. Clair: Cet article permet au ministre des Transports
d'accorder à certaines commissions scolaires locales la
possibilité d'exercer les pouvoirs accordés à une
commission scolaire régionale en matière de transport
d'écoliers. Cette nouvelle formulation des articles 195 et 196 de la Loi
sur l'instruction publique n'oblige plus la désignation par
règlement des commissions scolaires autres que régionales
à qui on confie le soin d'organiser le transport scolaire. (21 h 15)
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Cela veut dire qu'effectivement, à partir de
maintenant, toute commission scolaire pourra organiser du transport
d'écoliers après avoir demandé la permission au ministre,
n'est-ce pas? Quelle est la différence entre l'ancien et le nouveau
système, pourriez-vous préciser un peu?
M. Clair: Si je ne fais pas erreur, l'ancien système
n'interdisait pas... On m'indique que la principale différence dans le
nouveau système est que c'est le ministre qui reconnaîtrait
plutôt que le gouvernement. Les articles 431 et suivants prévoient
la possibilité non pas pour une commission scolaire de faire son
transport scolaire elle-même, ce n'est pas la que se situe ce pouvoir, on
va le retrouver plus loin...
M. Bourbeau: Effectivement, la loi actuelle dit: "Le gouvernement
peut, sur la recommandation du ministre des Transports...
M. Clair: C'est cela. Maintenant, le ministre "pourra", afin
d'éviter la procédure inutile d'aller au Conseil des ministres et
de faire des règlements.
M. Bourbeau: Dans les notes explicatives que vous avez
données tout à l'heure au sujet de cet article 7, vous avez fait
état du fait que les commissions scolaires locales, dorénavant,
pourront avoir le pouvoir des commissions scolaires régionales. Je n'ai
pas bien saisi l'explication que vous avez donnée.
M. Clair: En principe, le transport scolaire est organisé
par la commission scolaire régionale.
M. Bourbeau: En vertu de la nouvelle loi?
M. Clair: C'était déjà le cas. Maintenant,
il peut arriver que, dans certains cas, une commission scolaire locale soit
autorisée à organiser, autrement dit, à exercer les
pouvoirs de la commission scolaire.
M. Bourbeau: Oui, mais c'était aussi sous l'ancien
régime aussi.
M. Clair: En 1974, ce qui s'est passé en principe,
ç'a été la régionalisation du transport scolaire;
dans certains cas, là où il n'y a pas de commission scolaire
intégrée, il peut arriver que le gouvernement reconnaisse qu'une
commission scolaire locale puisse exercer les pouvoirs normalement
exercés par la commission scolaire régionale.
M. Bourbeau: Je comprends bien cela, mais je concilie mal que
dans l'exposé que vous avez fait tout à l'heure, vous avez dit
que la commission scolaire locale pourrait faire du transport plutôt
qu'une commission régionale et subséquemment, vous avez dit que
le but de l'article était de donner au ministre les pouvoirs qui
appartenaient au gouvernement.
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: Ce sont les deux explications à la fois, mais
sous l'ancien régime aussi, les commissions scolaires locales pouvaient
le faire.
M. Clair: Elles pouvaient le faire, oui, on maintient ce qui
existait déjà...
M. Bourbeau: Donc, on ne fait pas de changement à ce
titre-là.
M. Clair: ... sauf qu'on peut faire la reconnaissance de ces
commissions scolaires par une décision ministérielle plutôt
que par règlement.
M. Bourbeau: Oui, je comprends.
M. Clair: La liste des commissions scolaires
désignées en comprend 43.
M. Bourbeau: Ce sont les commissions scolaires locales qui
peuvent faire du transport. Donc, le seul changement dans la nouvelle loi est
que dorénavant le ministre peut autoriser et non plus le
gouvernement.
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: Pour le reste, il n'y a aucun changement de la
situation qui existait. C'est cela?
M. Clair: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): L'article 7 est adopté.
Article 8.
M. Clair: À l'article 8, je propose une modification par
l'addition, à l'article 431.1, de l'alinéa suivant: Lorsque la
commission scolaire régionale organise du transport le midi, pour
permettre à sa clientèle scolaire d'aller dîner à
domicile et de revenir pour les cours d'après-midi, elle peut
réclamer le coût de ce transport à ceux qui en
bénéficient.
Je proposerais également de modifier l'article 8 par l'addition,
à la fin de l'article 431.9, des mots "et approuvés par le
Conseil du trésor".
L'article 8 permet la mise en oeuvre de la majorité des mesures
prévues au nouveau régime de transport scolaire. Peut-être
qu'il y aurait avantage à l'étudier. Je ne sais pas si on veut
l'étudier globalement ou sous-paragraphe par sous-paragraphe. L'article
431, dans ce cas, c'est exactement le même texte qu'actuellement.
Le Président (M. Gagnon): L'article 431 sera-t-il
adopté?
Une voix: Oui, le premier...
Le Président (M. Gagnon): Article 431.1.
M. Clair: 431.1 avec l'amendement.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Clair: C'est à la demande de la
Fédération des commissions scolaires.
M. Bourbeau: Vous dites, dans cet amendement, que la commission
scolaire régionale peut réclamer le coût mais n'est pas
obligée de le faire. Elle peut l'absorber à même son
enveloppe budgétaire, je présume?
M. Clair: Absolument.
M. Bourbeau: Là c'est le paragraphe a) dont vous proposez
l'adoption?
Le Président (M. Gagnon): Oui, le paragraphe a). On
reprendra le b) à 431.9. M. le député de Pontiac.
M. Middlemiss: Est-ce qu'une commission scolaire non
régionale pourra organiser le transport? Cela dit: Lorsque la commission
scolaire régionale organise. Est-ce qu'il est possible qu'il y ait une
commission scolaire qui n'est pas régionale qui fasse...
M. Bourbeau: Sûrement.
M. Clair: Oui, parce qu'à ce moment-là elle
exercerait les pouvoirs prévus.
M. Bourbeau: Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de l'ajouter
à l'amendement?
M. Clair: Non, je pense qu'on embrouillerait le texte parce que
l'article précédent dit qu'une commission scolaire peut exercer
ces pouvoirs. Si elle peut exercer ces pouvoirs, elle peut donc exercer
celui-là aussi. Ce serait redondant.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à 431.1
est-il adopté?
M. Bourbeau: 1 ou a?
Le Président (M. Gagnon): Excusez. À l'article 8,
attendez un peu là, c'est 431a.
M. Clair: Je m'excuse, M. le Président. C'est 431.1 parce
que la façon dont les amendements sont présentés sur le
papier on a fait un petit a) et un petit b).
Le Président (M. Gagnon): C'est 431.1. M. Clair:
C'est ça.
Le Président (M. Gagnon): C'est adopté?
M. Clair: On ajoute un paragraphe.
Le Président (M. Gagnon): 431.1 est-il adopté tel
qu'amendé?
M. Clair: Essentiellement, c'est la même rédaction
que le paragraphe 2 de l'article 431 actuel reformulé en retranchant la
référence à la Loi sur les subventions aux commissions
scolaires, qui devient inutile, et en y ajoutant le paragraphe qu'on vient
d'adopter par amendement.
M. Bourbeau: Cela va.
Le Président (M. Gagnon): C'est adopté? 431.2. M.
le ministre.
M. Clair: C'est ici qu'est le pouvoir de
la commission scolaire régionale d'effectuer le transport au
moyen de véhicules qui lui appartiennent ou qu'elle loue. C'est un
article qui est nouveau dans la loi. Cependant, cet article confirme une
pratique reconnue par le règlement actuel concernant le transport des
écoliers et vise à permettre à des commissions scolaires
qui s'étaient déjà équipées de continuer
à le faire dans la légalité.
M. Bourbeau: Ce que j'aimerais répéter
là-dessus, c'est ce que disait tantôt le député de
Portneuf; d'ailleurs, moi-même j'en avais parlé en deuxième
lecture. Nous croyons qu'il n'est pas souhaitable que les commissions scolaires
développent l'habitude de se transformer en commissions de transport.
Nous pensons que le transport est une profession, une occupation qui demande de
la compétence et qui est très spécialisée. On voit
mal qu'une commission scolaire puisse devenir un transporteur comme tel. Ce
sont des objectifs qui semblent tellement contradictoires, l'éducation
et le transport, qu'on aimerait mieux que les commissions scolaires se
concentrent à faire du scolaire et que les transporteurs scolaires
fassent du transport. Maintenant, le ministre nous a expliqué les cas
d'exception et, pour le bénéfice du journal des Débats, je
veux bien encore répéter qu'on aimerait que le ministre nous
donne l'assurance qu'il ne se lancera pas dans une campagne de propagande pour
inviter les commissions scolaires à devenir des commissions de
transport.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Clair: II n'en est pas question.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Beauce-Nord.
M. Ouellette: D'ailleurs, là où cela a
été fait, cela a été fait en particulier parce que
l'entreprise privée ne répondait pas aux besoins. On n'ouvre pas
une porte ici, on ne fait que la garder ouverte pour les cas particuliers.
M. Bourbeau: En fait, je pense que vous ouvrez une porte parce
que la porte n'était pas ouverte avant. Le ministre l'a dit tout
à l'heure.
M. Clair: C'est-à-dire, étant donné qu'il
n'y avait pas de mur, il n'y avait pas de porte, il n'y avait pas de
barrière. Cela s'est développé de fait. On le permet.
Maintenant, si le député peut être rassuré par
l'autre dimension dont il faut tenir compte, c'est qu'il faut bien lire que la
commission scolaire qui voudrait le faire devrait au préalable obtenir
l'autorisation du ministre des Transports. Au niveau des règles
budgétaires qui sont préparées en consultation avec le
ministre de l'Éducation, je pense qu'on se donne, en tout cas, les
moyens de ne pas permettre autre chose que les cas où ce serait la
meilleure solution pour des raisons d'absence totale de concurrence ou
impossibilité d'organiser le transport scolaire. Je pense que
là-dessus il n'y a pas de risques à prendre.
M. Bourbeau: Est-ce que ça veut dire, en fait, que toute
commission scolaire régionale ou locale qui veut faire du transport
doit, au départ, obtenir l'autorisation du ministre et, a fortiori, si
elle a ses propres véhicules, encore là elle doit obtenir une
autorisation additionnelle? C'est la même autorisation, je
présume, mais il n'est pas question qu'aucune commission scolaire puisse
organiser du transport, même régional, sans l'autorisation du
ministre?
M. Clair: Pour exercer les pouvoirs généraux, la
commission scolaire n'a pas besoin de demander la permission du ministre. Ce
n'est que la commission scolaire locale qui devrait demander la permission au
ministre. Cependant, pour exercer le pouvoir prévu à l'article
431.2, c'est clairement dit: "Toutefois, elle doit obtenir au préalable
l'autorisation du ministre des Transports."
M. Bourbeau: C'est quand elle loue. Je me méprenais sur le
sens du mot "louer". Si elle-même a des véhicules qui lui
appartiennent ou qu'elle va louer à d'autres pour les employer
elle-même, elle a besoin de l'autorisation du ministre. Je comprends.
M. Clair: C'est ça.
Le Président (M. Gagnon): Adopté?
M. Bourbeau: Oui, adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 431.3.
M. Clair: Voyez-vous, M. le Président, c'est ici que,
contrairement à l'ancien régime, une ouverture est faite aux
commissions scolaires de procéder par négociations directes et
non seulement par soumissions publiques. L'article est clair. On donne le
pouvoir habilitant une commission scolaire à accorder un contrat
après négociation de gré à gré ou
après demande de soumissions publiques et, à l'article 431.4, le
gouvernement se donne le pouvoir, par réglementation, de
déterminer les étapes du processus d'octroi d'un contrat de
transport scolaire.
Le Président (M. Gagnon): L'article 431.3 est-il
adopté?
M. Bourbeau: Là, on arrive vraiment au coeur du
problème en ce qui nous concerne. J'aimerais qu'on prenne un peu plus de
temps et que le ministre nous explique. En ce qui concerne les
négociations de gré à gré, le ministre va-t-il
exercer un certain droit de regard sur ces négociations? Par exemple, si
je m'en souviens bien, dans le livre blanc, on parlait aussi de
négociations de gré à gré et je l'ai lu quelque
part, je ne sais pas si c'est dans le livre blanc ou le discours du ministre.
J'aimerais qu'on me dise ce qui en est. Est-ce qu'une commission scolaire
pourrait négocier de gré à gré avec le transporteur
existant un contrat qui serait supérieur au prix actuel? Le ministre
va-t-il regarder les coûts ou si le ministre va immédiatement
sanctionner tout contrat de gré à gré qui aura
été conclu entre une commission scolaire et un transporteur?
M. Clair: L'enveloppe budgétaire qui va être
transmise aux commissions scolaires va être basée essentiellement
sur les paramètres suivants: d'abord, les coûts historiques de la
commission scolaire en cause; deuxièmement, la clientèle inscrite
à cette commission scolaire; troisièmement, une indexation qui va
donc permettre effectivement de donner quelque part plus d'argent, parce que
les coûts augmentent. Si l'enveloppe budgétaire augmente, il est
évident qu'il va pouvoir y avoir un jeu à ce niveau, mais
ça dépend de l'organisation du service. Cela dépend du
nombre d'autobus. Cela dépend de l'organisation des circuits. Quant
à la façon de procéder, on va voir au niveau de la
réglementation comment on va essayer d'articuler un règlement qui
va permettre aux commissions scolaires d'aller vers la négociation de
gré à gré ou les soumissions publiques et comment
ça va fonctionner. C'est plus au niveau de la réglementation. Je
ne veux pas prendre d'engagement ce soir sur la façon dont la
réglementation va être bâtie, parce que ce serait
préamaturé.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Beauce-Nord.
M. Ouellette: C'est peut-être prématuré, ma
question. Dans une commission scolaire X, il y a un seul transporteur qui
effectue le transport scolaire depuis dix ans. La commission scolaire peut
négocier de gré à gré avec le transporteur,
évidemment, mais il se trouve un individu qui, lui, est
intéressé à s'organiser et à obtenir
éventuellement le contrat. La commission scolaire sera-t-elle
habilitée à négocier avec un éventuel
intéressé à effectuer le transport? (21 h 30)
M. Clair: Je pense qu'il va falloir donner ce pouvoir,
effectivement, pour que la concurrence joue. Si on pense, par exemple, que les
entreprises dans le transport scolaire sont généralement des
entreprises qui sont loin d'être sous-capitalisées, qui sont bien
capitalisées, pour une personne qui voudrait venir soumissionner pour
lui arracher le contrat, en quelque sorte, à moins qu'il ne s'agisse
d'une personne qui a les moyens de payer ses autobus "cash", comme on dit, les
règles du jeu vont plutôt avoir tendance à favoriser le
transporteur qui est déjà en place, qui a déjà une
entreprise capitalisée, qui est habitué à faire le
contrôle des coûts d'entretien de sa flotte. Le risque va
être présent, mais, si on veut réintroduire la concurrence,
il faut qu'il y ait une pression réelle, par contre.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Là où je vois un problème, pour
reprendre l'exemple du député de Beauce-Nord... j'allais dire
Beauce-Sud...
M. Ouellette: J'aurais soulevé une question de
privilège, même si je n'en ai pas le droit.
M. Bourbeau: Prenez le cas dont il parlait, où vous avez
un transporteur en place qui donne du service depuis un certain temps et
où la commission scolaire voit un autre groupe ou un individu qui
s'organise. Ce serait assez surprenant et on pourrait se poser des questions si
on voyait la commission scolaire commencer à négocier de
gré à gré avec un transporteur qui n'a jamais fait de
transport, qui n'a jamais fait ses preuves. On serait dans la situation assez
paradoxale où la commission scolaire pourrait donner de gré
à gré le contrat à quelqu'un qui n'a aucune
expérience, qui n'a pas fait ses preuves, alors que celui qui est en
place depuis longtemps n'aurait même pas eu la chance de faire une
soumission.
Je ferai un parallèle avec ce qui se passe parfois dans le
domaine municipal. J'ai vécu ça, par exemple, pour le
problème de l'enlèvement des déchets, des ordures
ménagères où on sent parfois qu'il y a un genre de cartel
dans le milieu urbain, il y a des rois là-dedans. Parfois, quand on a un
bon contrat avec quelqu'un, on le renouvelle d'année en année
avec la permission du ministère des Affaires municipales, mais on
négocie de gré à gré avec le fournisseur actuel et
on fait la preuve que le contrat qu'on négocie est plus bas que ce qui
serait donné en soumission publique, ou environ. Donc, on peut s'assurer
que le prix est bon.
Signer un nouveau contrat de gré à gré avec un
nouveau transporteur qui n'était même pas dans le métier
avant et ne pas donner l'occasion au transporteur en place de présenter
lui-même une soumission m'apparaîtrait assez énorme
comme
possibilité.
M. Clair: Je ne veux pas trop m'engager tout de suite parce que,
comme je vous le dis, la réglementation n'est pas terminée, on a
encore des choses à trancher là-dessus. Pour l'instant, au moment
où on se parle, je n'ai pas l'intention de permettre, dans un premier
temps, la négociation de gré à gré avec quelqu'un
qui n'est pas déjà dans le circuit. Ce ne serait qu'au moment de
la soumission publique qu'un nouveau transporteur, si on veut, pourrait
naître. Ce serait peut-être dangereux si on permettait la
négociation de gré à gré immédiatement, au
départ, avec un futur transporteur, ça pourrait faire place
à trop d'aventuriers.
L'objectif que je veux poursuivre, c'est de faire en sorte que les
transporteurs déjà en place, qui offrent un bon service, aient
une chance de se faire valoir, si on veut, mais que la commission scolaire ait
une chance elle aussi d'avoir des prix acceptables pour le genre de transport
qu'elle désire obtenir. Il faudra donner beaucoup de latitude à
la commission scolaire, mais, par contre, il faudra s'assurer que le processus
est encadré par une réglementation assez contraignante, surtout
en ce qui concerne la phase de négociation, si on veut, qui pourrait
être ultérieure à la soumission publique. Il faut que cela
se passe de façon correcte, il ne faut pas que ça puisse se
régler autour d'une table avec un verre. Il va falloir s'assurer qu'on
réintroduit effectivement de la concurrence, que les commissions
scolaires tiennent compte de l'expérience acquise par les transporteurs
qui sont déjà en place, et c'est une opération
délicate.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Je souscris entièrement aux objectifs dont
vous faites état et mes propos de tout à l'heure n'étaient
certainement pas pour faire en sorte de ne pas permettre à de nouveaux
transporteurs de se former ou de se créer. Je pense qu'on vit dans une
société de concurrence et, s'il y a eu de nouveaux transporteurs
au cours des années, rien ne nous dit qu'il ne pourrait pas y en avoir
de nouveaux qui pourraient survenir, quoique cela puisse devenir de plus en
plus difficile à cause des contraintes financières.
Je suis d'accord avec le ministre que, dès qu'on parle de
négociations de gré à gré, il faut être assez
prudent pour éviter qu'il y ait des abus, que ce soient des
négociations avant les soumissions publiques ou après. C'est
encore pire, je pense, après les soumissions publiques parce que, quand
on rejette des soumissions publiques et qu'on commence à négocier
après ça, il y a une question d'éthique; est-ce qu'on
négocie avec le plus bas ou le plus haut soumissionnaire? On a vu
parfois de plus hauts soumissionnaires se voir octroyer le contrat après
coup, de gré à gré. Ce sont des choses qui sont
déjà arrivées.
Je pense que, dans le domaine municipal, dans tous ces cas-là,
cela demande toujours l'autorisation du ministre et je présume que vous
allez vous garder le même pouvoir dans tous les cas de gré
à gré. Enfin, je ne sais pas si c'est votre intention ou non.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Clair: C'est une question à examiner.
Le Président (M. Gagnon): L'article 431.3 est
adopté. Article 431.4.
M. Bourbeau: Un instant, on n'a pas dit qu'il était
adopté.
Le Président (M. Gagnon): Excusez-moi.
M. Bourbeau: Je vais seulement le relire une dernière
fois.
Le Président (M. Gagnon): C'est le député de
Beauce-Nord qui m'a dit que c'était adopté.
M. Bourbeau: Vous avez la clause: "elle ne peut être
obligée de retenir quelque soumission que ce soit, même la plus
basse."
M. Clair: Cela se retrouve dans tous les appels d'offres.
M. Bourbeau: Évidemment, on va revoir tout ça dans
la réglementation éventuelle. Je présume que ce qui va se
passer dans ces cas-là, vous avez l'intention d'en parler dans la
réglementation, n'est-ce pas?
M. Clair: Oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Rousseau.
M. Blouin: Est-ce que j'ai bien compris, M. le ministre, que
l'esprit de cet article est de permettre à des transporteurs qui
assurent actuellement les services de négocier avec les commissions
scolaires, de gré à gré, et qu'il n'est pas question pour
une commission scolaire de se mettre à négocier avec un nouveau
transporteur, de gré à gré, avant d'avoir
procédé autrement?
M. Clair: Mon intention, actuellement, est de faire en sorte
qu'il puisse y avoir, dans un premier temps, une négociation de
gré à gré avec le transporteur en place, que
cela puisse se produire et que, dans un deuxième temps, il puisse
y avoir des soumissions publiques où, là, de nouveaux
transporteurs pourraient se montrer le bout du nez. Dans un troisième
temps, s'il advenait que, pour des raisons de cartel, en quelque sorte, la
commission scolaire ne veuille retenir aucune des soumissions, elle pourrait,
même après des soumissions publiques, négocier avec un
transporteur.
Alors, c'est ça, un ou plusieurs. C'est ça qu'il va
falloir encadrer bien comme il faut dans le règlement, pour s'assurer
que ce processus se déroule de façon limpide et
honnête.
Maintenant, à l'article 431.3, essentiellement, on donne le
pouvoir habilitant aux commissions scolaires de faire ça.
À l'article 431.4, on donne au gouvernement le pouvoir de faire
des règlements là-dessus et, dans le règlement, on verra
comment le processus va se dérouler.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Rousseau.
M. Blouin: Si je comprends bien - je ne suis pas très
familier avec la réglementation et la législation - vous posez
les principes et, dans la réglementation, vous allez préciser ce
que vous venez de dire.
M. Clair: C'est ça. Il va falloir faire des choix.
M. Blouin: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): L'article 431.3 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 431.4
est-il également adopté?
M. Bourbeau: Non, mais je pense que le ministre n'a rien à
dire au sujet de l'article 431.4.
Le Président (M. Gagnon): Je pense que vous avez
expliqué...
M. Clair: On a parlé pas mal des deux articles 431.3 et
431.4. Ce qu'on peut ajouter, c'est qu'en plus de donner le pouvoir
réglementaire au gouvernement, le deuxième alinéa
prévoit que les nouveaux contrats auront une durée maximale de
trois ans et permet au ministre des Transports de s'assurer que tous les
contrats se terminent à la même date, advenant un changement du
nouveau régime. Autrement dit, c'est pour être sûr, s'il
devait y avoir un nouveau régime qui soit mis en application, que ce
nouveau régime puisse entrer en vigueur pour tout le monde en même
temps.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que c'est adopté?
M. le député de Laporte.
M. Bourbeau: M. le Président, c'est le coeur du projet de
loi, en ce qui nous concerne.
Le Président (M. Gagnon): Je vais vous donner tout le
temps.
Une voix: Oui, je suis arrivé juste à temps.
M. Bourbeau: II y a, dans cet article, au premier paragraphe,
quatre éléments différents. Le gouvernement peut, par
règlement, d'abord déterminer les étapes, prévoir
à chaque étape des restrictions et des conditions, limiter
à certains transporteurs le pouvoir de la commission de négocier
de gré à gré et, enfin, quatrièmement, prescrire
les stipulations minimales. Je pense que ces quatre éléments ne
sont pas d'importance égale. Il y a là-dedans des choses qui sont
plus importantes que d'autres. Par exemple, si vous prenez le deuxième
et le troisième élément, qui est de prévoir
à chaque étape des restrictions et des conditions, cela peut
être assez exceptionnel. Enfin, cela n'est peut-être pas essentiel.
Il est certain que limiter à certains transporteurs le pouvoir, c'est
exceptionnel aussi. Ce sont des cas spéciaux et je présume que le
ministre va devoir agir dans certains cas tout à fait spéciaux.
Ce n'est certainement pas l'intention du ministre de limiter à certains
transporteurs le pouvoir de la commission de négocier de gré
à gré. Ce seront des cas extraordinaires, je présume.
M. Clair: Non, ce n'est pas cela. À certains
transporteurs, c'est plus pour se donner le pouvoir de faire ce que je disais
tantôt, à savoir limiter la négociation de gré
à gré avec les transporteurs déjà en place.
M. Bourbeau: C'est ce que je comprends.
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: C'est un pouvoir que le ministre va exercer
occasionnellement, dans des cas spéciaux, je présume.
M. Clair: Je pense qu'il pourrait être exercé, au
contraire, de façon générale, au niveau de la
réglementation.
M. Bourbeau: Vous voulez dire que le ministre peut le faire. Je
comprends que le ministre peut le faire, mais...
M. Clair: Dans la réglementation, comme je le disais
tantôt, le choix qu'on va devoir faire, c'est celui-là. Ce n'est
pas de discriminer un par un. C'est dans le règlement de prévoir
si, oui ou non, on réserve, par exemple, dans un premier temps, la
négociation de gré à gré avec les transporteurs en
place. C'est la première étape du processus.
M. Bourbeau: ... "limiter à certains transporteurs le
pouvoir de la commission régionale de négocier de gré
à gré..." Quand on dit "limiter à certains transporteurs",
c'est dans le règlement. Le ministre peut, par règlement. On
aurait un règlement qui dirait: "Le ministre..." Je ne comprends pas
exactement où on veut en venir avec cela. De façon ultime, cela
veut dire que le ministre, un bon jour, pourrait dire que, dans telle
commission scolaire régionale, la commission scolaire doit
négocier avec M. Untel, M. Untel et M. Untel. Est-ce que c'est ce que
vous voulez dire?
M. Clair: Je pense que je comprends. Si le
député...
M. Bourbeau: Moi, je ne comprends pas.
M. Clair: Je comprends que le député ne comprenne
pas.
Des voix: Ah!
M. Clair: Je pense que je comprends même pourquoi.
M. Bourbeau: C'est extraordinaire que je ne comprenne pas. (21 h
45)
M. Clair: Le pouvoir qu'on veut se donner, ce n'est pas d'aller
dire, dans le cas de telle commission scolaire régionale, que vous ne
négociez pas avec ce transporteur. Ce n'est pas ce pouvoir qu'on veut se
donner, c'est un pouvoir plus général. Je vais demander à
mes gens de regarder s'il n'y aurait pas... Ce qu'on veut, c'est limiter le
pouvoir de la commission scolaire régionale de négocier de
gré à gré et que ce pouvoir puisse s'exercer d'une
façon limitée à l'égard de certains transporteurs,
quant à ceux qui sont déjà établis, par
exemple.
M. Bourbeau: À des catégories de transporteurs.
M. Clair: Si on parle de groupes ou de catégories de
transporteurs, mes avocats me disent qu'on se tromperait, qu'on ne ferait pas
bien.
M. Bourbeau: Est-ce que, par hasard, cela voudrait dire que dans
le cas d'une certaine grande régionale, vous ne pourriez négocier
qu'avec des transporteurs qui ont 50 unités et plus ou quelque chose
comme cela?
M. Clair: Ce n'est pas cela, l'objectif. L'objectif, comme je le
disais au député, c'est uniquement quant à la
négociation de gré à gré. Je pense qu'il faudra
l'introduire à deux endroits, ce pouvoir de négociation de
gré à gré, dans le processus. Ce pourrait être, dans
un premier temps, la possibilité pour la commission scolaire
régionale de négocier de gré à gré, cela
vaut seulement pour les transporteurs déjà en place. À la
fin du processus, après soumissions publiques, si ça ne
fonctionne pas bien, qu'il n'y a pas de négociation de gré
à gré et qu'on ne s'entend pas, que dans les soumissions
publiques on fait face à un cartel et qu'on décide de
négocier de gré à gré, on pourrait permettre encore
là, dans ce cas, la négociation de gré à
gré. C'est ce qu'il va falloir trancher dans le règlement. Mais
si on ne se donne pas le pouvoir de le faire dans la loi, on ne pourra jamais
discriminer par règlement.
M. Bourbeau: Je trouve excellente la suggestion que vous venez de
faire de limiter aux transporteurs en place les négociations de
gré à gré, dans un premier temps. Je verrais mal qu'une
commission scolaire commence à négocier avec des étrangers
et qu'un transporteur en place se fasse déloger sans avoir eu l'occasion
de soumissionner. Cela me semblerait assez étonnant et injuste.
De la façon dont le texte est bâti, êtes-vous d'avis
que c'est suffisant pour vous donner ce pouvoir? Est-ce ce que ça veut
dire?
M. Clair: Cela vise justement à se donner ce pouvoir. Je
comprends que le libellé, il faut le lire deux fois pour être bien
sûr de l'objet visé. Mes avocats me disent que c'est la meilleure
formulation qu'ils aient pu trouver. Une chose est certaine, si on veut pouvoir
faire cela, il faut le dire dans la loi. Sans cela, par règlement, on
n'aura pas le pouvoir de le faire. C'est le pouvoir habilitant le gouvernement
à faire une certaine discrimination au niveau de la négociation
de gré à gré.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Beauce-Nord.
M. Ouellette: N'étant pas avocat, je me suis toujours
méfié des textes de loi. J'ai l'impression, parfois, que c'est
écrit de façon hermétique pour que seuls les avocats
comprennent.
M. Clair: II faut toujours se méfier...
Une voix: II faut bien qu'ils travaillent.
M. Ouellette: J'ai l'impression qu'on aurait pu le libeller
différemment, comme ceci, par exemple: Limiter le pouvoir de la
commission scolaire régionale de négocier de gré à
gré avec certains transporteurs et prescrire, etc. Je pense qu'on aurait
tous mieux compris. Je le répète pour le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Je m'excuse, j'étais en train de discuter
avec mon collègue de Mégantic-Compton qui voudrait voir son nom
dans le journal des Débats.
M. Bélanger: Je bats sûrement un record parce que je
fais partie de la commission parlementaire des affaires municipales en
même temps.
M. Ouellette: C'est un des avantages qu'ont les avocats, ils
peuvent comprendre sans écouter. Cela donne ceci, si on le libellait de
la façon suivante, je ne sais pas si cela vous éclairerait
davantage: Limiter le pouvoir de la commission scolaire régionale de
négocier de gré à gré avec certains
transporteurs.
M. Clair: Le mot "avec" ne veut plus dire la même chose que
"limité à".
M. Ouellette: Laissons le "à" si vous voulez. Donc:
Limiter le pouvoir de la commission scolaire régionale de
négocier de gré à gré...
M. Bourbeau: C'est la limitation qui est à certains
transporteurs.
M. Ouellette: ... à certains transporteurs. Ce n'est pas
plus clair.
M. Bourbeau: Connaissant les intentions du ministre, cela peut
vouloir dire ce que le ministre nous dit, mais on pourrait aussi penser que
cela veut dire que le ministre aurait le pouvoir, éventuellement, de
dicter à une commission scolaire avec qui elle pourrait négocier
à l'exclusion d'autres.
M. Clair: Je pense que ce serait ultra vires que d'essayer de
discriminer comme cela, de discriminer, par un règlement, dans une
commission scolaire, entre deux entrepreneurs. Juridiquement, on ne serait pas
bien assis, avec un article comme celui-là, pour essayer de faire
cela.
M. Bourbeau: Surtout que, maintenant que vous l'avez dit à
plusieurs reprises dans le journal des Débats, on pourrait y revenir
pour voir quelles étaient les intentions du ministre.
M. Clair: J'ai déjà fait une recherche
là-dessus, M. le Président, et imaginez-vous que l'intention du
législateur, ce n'est pas, contrairement à ce qu'on pense,
l'intention du ministre. Non. C'est l'intention du Parlement lorsqu'il adopte
la loi. C'est pour ça que c'est compliqué d'aller chercher
l'intention du législateur. Il y a même des intentions qu'on n'a
jamais comprises, qu'on n'a jamais retrouvées.
M. Bourbeau: II y a des intentions contradictoires, on entend
souvent, dans le même parti, dire des choses différentes.
M. Ouellette: Au-delà des mots, il reste que l'intention
du législateur c'est de limiter les pouvoirs des commissions scolaires,
ou de limiter les transporteurs?
M. Clair: Les deux. C'est de limiter à certains
transporteurs le pouvoir de la commission scolaire régionale de
négocier.
Le Président (M. Gagnon): Juste pour être certain
que nos intentions ont toutes été enregistrées, il
faudrait parler un à la fois et demander le droit de parole pour qu'on
puisse se faire enregistrer. 431.4 est-il adopté?
M. Bourbeau: Je reviens encore à ce que je disais au
début tout à l'heure au sujet de ce paragraphe qui contient
quatre éléments différents. Vous n'êtes pas sans
savoir qu'un des intervenants les plus intéressés dans le
dossier, l'ATEQ, a fait des représentations au ministre pour changer le
mot "peut" par le mot "doit". Nous ne pensons pas qu'on doive faire une
obligation au ministre de limiter à certains transporteurs ou des choses
comme ça, également de prévoir à chaque
étape des restrictions. Étant donné que nous sommes
soucieux de s'assurer que la réglementation va éventuellement
donner des standards minimums, est-ce qu'on ne pourrait pas, dans ce
paragraphe, faire une obligation à l'égard, par exemple, de
prescrire les stipulations minimales que doit contenir un contrat? Est-ce qu'on
ne pourrait pas reformuler le paragraphe pour dire que le gouvernement doit
prescrire les stipulations minimales que doit contenir un contrat et,
peut-être le premier élément, déterminer les
étapes du processus d'octroi d'un contrat de transport scolaire?
On pourrait enchaîner en disant: "Le gouvernement peut par
règlement", et là inscrire les deux autres éléments
qui sont, disons, de nature un peu différente. Cela aurait
peut-être pour effet de rassurer certains intervenants dans le domaine du
transport scolaire et ça pourrait peut-être garantir, non
seulement par réglementation mais par la loi, que le gouvernement
aurait
une obligation au moins minimum de faire certaines choses à
l'égard des contrats.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Clair: M. le Président j'ai rencontré les gens
de l'ATEQ lors du sommet sur les personnes handicapées à
Montréal et, dans le fond, c'était ce à quoi ils tenaient
le plus. Somme toute, ce serait assez artificiel, même si on mettait
"doit déterminer à chaque étape des restrictions et des
conditions à l'octroi d'un contrat." Si le ministre propose au
gouvernement d'exercer un pouvoir de réglementation qui est très
peu exigeant, "doit" ne signifierait plus rien. Cela ne change rien qu'on mette
"peut" ou "doit". Ce qui va être important, ça va être le
contenu, ce qui va être déterminé dans le règlement.
De changer "peut" pour "doit" dans ce cas, si un ministre, quel qu'il soit,
veut jouer un tour à quelqu'un, dans le fond il accepte de dire: Oui,
doit déterminer les étapes du processus d'octroi d'un contrat de
transport scolaire, doit prévoir à chaque étape des
restrictions aux conditions d'octroi du contrat. Mais si le règlement
est bidon...
M. Bourbeau: À ce moment, on pourrait constater que le
ministre est de mauvaise foi parce que la loi ferait une obligation de
prescrire les stipulations minimales du contrat. S'il disait: II n'y a pas de
stipulations minimales, je pense que là on serait en mesure d'exiger
quand même qu'il en formule. Même chose pour ce qui est des
étapes de processus d'octroi d'un contrat. Il faut quand même
qu'il arrive avec une certaine procédure. Sans ça, le ministre
serait ultra vires. Il mépriserait la loi en disant: Je suis
obligé, mais je n'en fais pas. Il me semble qu'on avait quand même
une certaine garantie. Je sais bien qu'avec le ministre qu'on a maintenant il
n'y a aucun problème. Il va certainement faire de bons
règlements, mais, si plus tard on changeait de gouvernement, le
ministre...
M. Clair: Vous êtes en train d'essayer de me convaincre, M.
le Président.
M. Bourbeau: Dans ce sens, on a préparé un
amendement qui se lirait comme suit: Le gouvernement doit, par
règlement, déterminer les étapes du processus d'octroi
d'un contrat de transport scolaire et prescrire les stipulations minimales que
doit contenir un contrat. Il peut également par règlement
prévoir à chaque étape les restrictions et les conditions
d'octroi d'un contrat et limiter à certains transporteurs le pouvoir de
la commission régionale de négocier de gré à
gré. C'est une solution qui serait mitoyenne entre l'article 431.4 et
les demandes qui sont faites par certains transporteurs qui voudraient que le
ministre s'engage à toutes sortes de choses. Je ne sais pas si le
ministre serait prêt a considérer un amendement comme
celui-là.
M. Clair: M. le Président, j'ai donné mon
argumentation sur le fond. À mon avis, c'est essentiellement une
décision quant au contenu du règlement qui sera proposé et
adopté par le gouvernement. Je pense que ce n'est pas de tradition,
premièrement, de mettre des droits, des obligations pour un gouvernement
d'exercer un pouvoir réglementaire. Cela ne se fait pas. Mon dernier
argument, pour le député de Laporte, c'est qu'effectivement, je
me laissais tenter quand il nous disait parfois: Tout à coup viendrait
un gouvernement qui ne voudrait pas prendre ses responsabilités... mais
étant donné que ma conviction est très ferme que cela va
prendre des années avant qu'il y ait un changement de gouvernement,
j'inviterais mes collègues à battre la motion d'amendement du
député de Laporte.
M. Bourbeau: Est-ce une motion qui est débattable, M. le
Président?
Le Président (M. Gagnon): Oui. Voulez-vous donner votre
motion, s'il vous plaît? C'est une motion qui est recevable et
débattable.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais tout de
même dire quelques mots sur la motion. Je reviens à ce que je
disais tout à l'heure. Il y a beaucoup d'intervenants dans le dossier
qui, comme vous le savez, M. le ministre, ressentent beaucoup
d'insécurité à l'heure actuelle à l'égard de
la loi. Vous avez pris connaissance, comme nous d'ailleurs, des mémoires
présentés par les divers intervenants. On a peur un peu, on se
méfie un peu de l'article 431.4 qui semble déréglementer
au maximum et qui crée chez les transporteurs beaucoup
d'appréhension. On aimerait qu'au-delà des règlements la
loi donne quand même une certaine obligation au gouvernement de prescrire
des conditions minimales dans les contrats, par exemple. C'est sûr que
cela pourrait demeurer lettre morte si le ministre ne voulait pas mettre plus
qu'un minimum, mais je pense que du simple point de vue psychologique, cela
pourrait quand même avoir un certain effet. Comme je le disais
précédemment, dans des cas extrêmes où le
gouvernement ne voudrait imposer absolument aucun règlement ni aucune
norme minimale, il serait quand même obligé de le faire dans ces
cas-là et cela pourrait, je pense, amener une certaine
sécurité. Quant à moi, je ne vois pas pourquoi le ministre
ne veut pas accepter l'amendement. Je pense que l'amendement est très
raisonnable. C'est une solution de compromis entre ce qui existe
actuellement
et ce qui est demandé par beaucoup d'intervenants dans le
dossier. J'incite le ministre à regarder comme il faut l'amendement avec
ses collègues et à voir s'ils ne pourraient pas mettre un peu
d'eau dans leur vin et l'accepter.
M. Clair: II n'y a absolument pas de vin ici, M. le
député.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: M. le Président, je crois que l'un, c'est
le pouvoir, donc, il peut, et l'autre, ce serait le devoir. Je pense que c'est
le devoir du gouvernement de faire ces choses par règlement; pas
seulement le pouvoir, mais le devoir.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Beauce-Nord.
M. Ouellette: Je suis un peu étonné, M. le
Président. J'en suis à ma cinquième année
d'expérience parlementaire. J'ai assisté à des douzaines
de commissions parlementaires, et chaque fois qu'on présentait un projet
de loi, l'Opposition - aussi bien l'Union Nationale à l'époque
que le Parti libéral - reprochait aux parlementaires de voter des lois
générales, très vagues pour se réserver le droit,
à huis clos ensuite, de trancher les questions par règlement. On
disait à ce moment-là que c'était - comment appelait-on
cela? - de l'administration par délégation de pouvoir. Je ne sais
pas trop, il y avait une formulation très utilisée. Voici
qu'aujourd'hui l'Opposition libérale nous demande de faire des
règlements. C'est la première fois que cela arrive. Je pense que
la formulation initiale est beaucoup plus souple, puisque le gouvernement se
réserve le droit d'intervenir par règlement là où
il en sentira le besoin, plutôt que de s'attacher les deux mains avec le
verbe "devoir" qui le forcerait à faire de la réglementation qui
échappe, à toutes fins utiles, au législateur et qui est
l'apanage exclusif du Conseil des ministres. (22 heures)
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Clair: M. le Président, essentiellement deux points que
je voudrais ajouter. Premièrement, sur le strict plan juridique,
à supposer même qu'on mette dans la loi: "Le gouvernement doit,
par règlement", qui pourrait et sur quelle base pourrait-il exercer un
recours contre le gouvernement? À mon avis, cela ne donnerait droit
à aucun recours, même s'il y avait un "doit", parce qu'on ne peut
pas forcer la couronne, on ne peut pas forcer le gouvernement à faire un
règlement. Deuxièmement, un peu comme le député
de
Beauce-Nord le dit, c'est assez étonnant; eux qui nous reprochent
tellement de faire de la réglementation, maintenant, ils veulent obliger
le gouvernement à en faire. Cela est un peu nouveau comme attitude et
cela ne s'est jamais vu dans aucune loi. À ma connaissance, M. le
Président, cela fait cinq ans comme vous que je fais des lois ici, on
travaille comme des législateurs et je n'ai jamais vu...
Le Président (M. Gagnon): D'accord, allez-y.
M. Clair: ... cela inscrit dans aucune loi. Peut-être que
j'aurais dû apporter mes deux tomes de Dussault pour argumenter
là-dessus mais, cela ne s'est jamais vu dans aucune loi; l'obligation,
le "doit" réglementer, pour le gouvernement, à ma connaissance,
cela n'a jamais existé dans des lois.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Écoutez, je n'ai pas l'expérience du
député de Beauce-Nord, je ne suis pas ici depuis cinq ans, mais
je ne vois pas pourquoi, par la loi, on ne pourrait pas faire une obligation au
gouvernement de faire quelque chose. Dans les lois qui existent, le
gouvernement a beaucoup d'obligations, par exemple l'obligation de
réunir la Législature à telle date ou des choses comme
cela. Pourquoi ne pourrait-on pas également dire que le gouvernement
doit faire un règlement à l'égard d'une certaine chose? Ce
n'est certainement pas le pouvoir qui manque à la Législature de
faire des lois semblables. Cela ne s'est pas fait souvent, c'est possible, on
pourrait le vérifier.
Je reviens au but principal de la motion qui va dans le sens de faire
une obligation au gouvernement d'établir des stipulations minimales pour
les contrats. Je pense que cela a été clairement
énoncé par le mémoire de certains transporteurs, dans le
but d'apporter au moins une garantie que, même légalement, le
gouvernement devrait conserver une certaine réglementation à
l'égard des contrats. Il y a eu des craintes qui ont été
exprimées à l'égard de ce problème. On pense que,
s'il n'y avait absolument aucune réglementation à l'égard
des contrats et à l'égard du processus d'octroi des contrats, on
pourrait revenir à une situation de jungle, comme je le disais plus
tôt, qui existait autrefois. Je comprends les appréhensions des
gens du milieu et j'aurais pensé, et je pense encore que cela aurait
été de nature à rassurer un peu l'industrie que de faire
une obligation au gouvernement en ce qui concerne les stipulations minimales
des contrats. Maintenant, si le ministre n'est pas d'accord, il reste seulement
à prendre le vote et au
moins on aura fait ce qu'il faut pour prouver que, quant à nous,
on était prêt à défendre cette
thèse-là. Maintenant, je n'ai absolument aucune honte à
demander qu'on fasse de la réglementation. Bien sûr, on n'en veut
pas plus qu'il ne faut, mais, dans des domaines comme ceux-là, où
on a vécu l'anarchie pendant un certain temps, cela prend un minimum de
réglementation et cela ne va certainement pas à l'encontre de la
philosophie libérale que d'amener un peu d'ordre dans ce genre de
choses. Le projet de loi en lui-même est une opération majeure de
déréglementation et ce n'est pas parce qu'on en concevrait un
minimum que cela aurait pour effet de nous traiter de socialistes ou de
communistes parce qu'on veut réglementer un peu les contrats.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Rousseau.
M. Blouin: Je ne suis pas avocat, j'ai écouté avec
intérêt le débat des deux avocats que nous avons de part et
d'autre de la table.
M. Bourbeau: Question de règlement, M. le
Président...
M. Blouin: On n'a pas le droit de dire cela.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Laporte.
M. Bourbeau: Je vous ferai remarquer...
M. Clair: Je suis profondément humilié, il me
semblait que cela paraissait que je suis avocat et que lui est notaire.
M. Bourbeau: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Je vous ferai remarquer que le notaire est à
l'avocat ce que le spécialiste est au praticien
général.
M. Blouin: Ce que je voulais dire très simplement, sans
partir de débat inutile, c'est qu'il me semble que le ministre a
expliqué clairement quelle était sa position là-dessus et
je crois que vous aurez l'occasion, lors de la commission parlementaire qui
étudiera la réglementation, de voir confirmer les intentions du
ministre. C'est habituellement un homme de parole.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: De ce côté-ci, on voulait une
assurance que, dans le cas où on aurait des négociations de
gré à gré, elles se feraient avec des transporteurs
professionnels. C'est dans ce sens-là plus qu'autre chose. Ils ne le
feront pas nécessairement tout le temps. On dit donc: Avant de
s'embarquer avec des transporteurs qui ne sont peut-être pas
professionnels, c'est un devoir de voir à ce que les contrats soient
négociés avec des transporteurs professionnels.
M. Bourbeau: J'aimerais ajouter autre chose, M. le
Président. Est-ce que le ministre pourrait nous dire s'il a l'intention,
dans ses règlements, de prescrire des stipulations minimales pour les
contrats et, également, de déterminer les étapes du
processus d'octroi d'un contrat de transport scolaire?
M. Clair: Absolument, M. le Président.
M. Bourbeau: Vous avez l'intention de le faire. Est-ce qu'on peut
penser que vous allez le faire?
M. Clair: Oui, oui.
M. Bourbeau: Entre l'intention et ce que vous allez faire...
M. Ouellette: On aurait eu ici une excellente occasion de
vérifier le libéralisme du député de Laporte. Je le
mettrais au choix entre le proverbe qui dit: Fais ce que doit et fais ce que
peut. Il y a une grosse nuance entre les deux. Si vous choisissez "Fais ce que
dois" et qu'on vous oblige à faire quelque chose d'impossible, vous avez
le proverbe: À l'impossible nul n'est tenu. Si vous choisissez l'autre,
vous pouvez appliquer: À l'inutile nul n'est tenu.
Il se peut que la réglementation devienne inutile. Je vous
expliquerai cela un soir...
M. Bourbeau: Qu'en termes élégants ces
choses-là sont dites!
Le Président (M. Gagnon): À ce moment-ci, je me
dois de vous demander si la motion d'amendement du député de
Laporte est adoptée.
M. Clair: Battue, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Rejetée.
Une voix: Sur division.
Une voix: À l'unanimité de notre
côté.
Le Président (M. Gagnon): Nous revenons à l'article
43.4. Est-ce qu'il est adopté?
M. Bourbeau: Est-ce que ce n'est pas plutôt 431.4?
Le Président (M. Gagnon): Oui, 431.4.
M. Bourbeau: On a discuté du premier paragraphe. Pour ce
qui concerne la durée de trois ans, "sa durée ne doit pas
être supérieure à celle fixée par le ministre des
Transports ou, à défaut d'une telle fixation, à trois
années scolaires." Est-ce que le ministre des Transports a l'intention
de fixer des durées dans ses règlements ou si cela sera
laissé à la discrétion des commissions scolaires?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Clair: Pardon?
M. Bourbeau: Est-ce que le ministre a l'intention de
déterminer la durée des contrats, des périodes de contrat
d'un an, deux ans ou trois ans ou si cela sera laissé à la
discrétion des commissions scolaires?
M. Clair: Voici la façon dont cela fonctionnera, M. le
Président. Au départ, la durée maximale des contrats est
de trois ans. Autrement dit, on est sûr, dès à
présent, que le nouveau régime voudra pour trois ans. Cependant,
le contrat peut être conclu pour une durée de moins de trois ans.
Il peut être conclu, par exemple, pour une durée d'un an et si,
à la fin de la prochaine année, le ministre se rendait
déjà compte qu'il y aurait avantage à changer encore de
régime, si on veut, au bout des trois ans, le ministre devrait exercer
son pouvoir ministériel et aviser les commissions scolaires où il
y avait un contrat d'un an seulement de ne pas conclure de contrat pour plus de
deux ans parce qu'à la troisième année il a l'intention de
modifier le régime. S'il n'exerce pas ce pouvoir ministériel au
bout de la première année, on vient donc de savoir que le
régime va durer au moins quatre ans.
M. Bourbeau: Cela veut dire qu'en aucun cas il n'y aurait de
contrat qui pourrait excéder trois ans.
M. Clair: Jamais.
M. Bourbeau: Jamais. Mais le ministre se réserve le droit
en tout temps de dire que, dorénavant, il pourra y avoir des contrats
d'un an ou de deux ans.
M. Clair: C'est ça.
M. Bourbeau: On a fait état dans certains mémoires
du projet de restructuration scolaire qui est en gestation, si je comprends
bien, au gouvernement. Est-ce que ç'a un impact sur les contrats de
transport scolaire? Est-ce que le ministre a l'intention - je vois que ce n'est
pas le cas -de limiter à une année, par exemple, les contrats, de
façon que ça puisse être...
M. Clair: II ne se pose pas de problème à ce niveau
du fait que je n'ai pas suivi -ce n'est pas ma responsabilité - le
projet du ministre de l'Éducation. Quoi qu'il advienne, il y aura
nécessairement quelqu'un qui devra assumer les obligations validement
contractées entre un transporteur scolaire et une commission scolaire.
Il y aura quelqu'un. Cela arrive qu'on voie dans les lois: "Assume tous les
droits et obligations de..." Mais je ne pense pas que ça crée de
problèmes.
Le Président (M. Gagnon): L'article 431.4 est-il
adopté?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, sur division.
Le Président (M. Gagnon): Article 431.5.
M. Clair: M. le Président, l'article 431.5 est celui qui
met en oeuvre le premier volet de la polyvalence et en fait une disposition
d'ordre public, à savoir que toute convention, tout contrat de transport
scolaire devra respecter, si on veut, cette disposition. Je suis très
fier de proposer l'adoption de cette première mesure de polyvalence
contenue à l'article 431.5. Je pense que ça pourra permettre
éventuellement une plus grande utilisation des autobus scolaires.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: En ce qui concerne les permis, ces transporteurs qui
vont transporter d'autres personnes que des écoliers, on a de la
difficulté à visualiser comment ça va fonctionner. Au
départ, la commission scolaire va donner l'autorisation aux
transporteurs de prendre d'autres personnes sur la route. Mais supposons qu'un
transporteur a, disons, 40 places... Combien y a-t-il de places,
habituellement, dans un autobus scolaire?
M. Ouellette: Une quarantaine de places.
M. Bourbeau: Une quarantaine... et qu'il y a 40
élèves sur le circuit. Ce transporteur ne devra pas prendre des
adultes parce que, si ce sont des adultes qui se situent au début du
circuit et que l'autobus est à moitié vide, le transporteur
pourra dire: Oui, je vais prendre ceux-là, puisque j'ai de la place.
Mais si, en fin de circuit, il se
présente des écoliers et que l'autobus est
déjà plein parce que ce sont des adultes qui ont pris la place,
on pourrait se trouver dans la situation assez ridicule où on ne
prendrait pas d'écoliers parce qu'on a pris des adultes. Comment
allez-vous faire pour...
M. Clair: Trois choses là-dessus. D'abord, c'est la
commission scolaire qui va enclencher, si on veut, le processus. Tout ce qu'on
exige, c'est que le contrat comprenne cette disposition, à savoir que
c'est permis. La commission scolaire, elle, connaît ses circuits, elle
sait sur quelle longueur de circuit et sur quel circuit il y a de la place dans
l'autobus. C'est donc la commission scolaire qui va, dans un premier temps,
enclencher le processus, prendre la décision, à savoir si, oui ou
non, elle va permettre à une clientèle autre que scolaire de
monter à bord et elle va également en déterminer les
conditions. (22 h 15)
Mais, avant de pouvoir exercer concrètement ce pouvoir, elle va
devoir être autorisée par le ministre des Transports, afin que
celui-ci s'assure, lui aussi, qu'on ne détourne pas, en quelque sorte...
Je ne pense pas que ce soit jamais le cas qu'une commission scolaire en vienne
à essayer de limiter l'accès de la clientèle scolaire aux
autobus, pour faire plutôt du transport d'adultes, ou de jouer avec les
circuits de façon telle que, finalement, ce n'est pas à
l'avantage de la clientèle scolaire. Or, si jamais il y avait une
commission scolaire qui voulait faire ça, on donne le pouvoir au
ministre des Transports de ne pas autoriser. Si le député voit:
Le ministre des Transports a le pouvoir d'empêcher la commission scolaire
de mettre ce processus en marche. Mais, sans le blâmer, le
député ne connaît peut-être pas suffisamment comment
fonctionne le transport d'écoliers dans les régions à
faible densité de population, où il n'y a pas d'autre moyen de
transport en commun et où l'autobus scolaire passe avec dix
élèves à bord, alors qu'il y a de la place pour 40
personnes et il file pendant 20 milles avant d'avoir complété son
chargement. À ce point de vue, c'est un élément de
souplesse.
Par ailleurs, c'est certain que ça ne répondra jamais
à tout le besoin de transport en commun rural dans les régions,
mais ça peut servir de soupape, là où les circonstances
s'y prêtent.
M. Bourbeau: Je conçois que, dans des campagnes, dans des
milieux ruraux, il arrive parfois que les autobus circulent avec très
peu d'élèves à bord; à ce moment-là,
ça ne créerait pas de problème.
Même si je ne viens pas d'un comté rural - on m'en a fait
état à plusieurs reprises - je peux assurer le ministre que
j'étais au courant de cette situation. Mais, voici ce qui m'effraie un
peu. Si la situation se présente en milieu urbain ou semi-urbain, on
voit que les adultes auraient forcément à payer un passage au
chauffeur, enfin, à celui qui conduit le véhicule. Il est
possible que la commission scolaire, pour faire baisser le prix du contrat,
donne ce pouvoir au chauffeur et que ce dernier, ou le propriétaire de
l'autobus, conserve le prix des billets, de façon à pouvoir
présenter une soumission plus basse à la commission scolaire.
À ce moment-là, il va être dans
l'intérêt du transporteur de prendre le plus grand nombre
d'adultes possible, parce que ça va être, comme on dit, du "gravy"
pour lui, alors que les écoliers, eux, vont être dans le contrat
général non payant.
Cela rejoint un peu ce que disait tantôt le député
de Rousseau - ou celui de Portneuf - le transport d'écoliers, c'est
payant dans la mesure où on n'en fait pas beaucoup, alors que le
transport public est payant quand on en fait beaucoup. Alors, pour le transport
scolaire, justement, le transporteur est payé par la commission scolaire
au départ, et moins il en fait, plus c'est payant; or il en fait le
moins possible.
Si le transporteur a son contrat forfaitaire avec la commission scolaire
pour les écoliers et que, en plus, il peut ramasser des billets
d'adultes en cours de route, il va essayer d'en ramasser le maximum, parce que
c'est là que va être son profit.
Dans des régions semi-urbaines, le ministre pourrait l'autoriser,
parce qu'on lui aurait fait valoir que les autobus ne sont pas pleins. On
pourrait avoir une situation où les adultes prendraient l'habitude
d'utiliser le transport scolaire en cours de route et, tout à coup,
à la fin du circuit, il n'y aurait aucune place pour les
écoliers.
Je dois avouer que, depuis que je regarde cette loi, je ne vois pas
comment vous allez pouvoir contrôler ça et éviter certains
abus dans ce sens.
M. Clair: D'abord, dans la loi, c'est bien mentionné: s'il
y a des places disponibles. Autrement dit, on consacre la priorité au
transport d'écoliers, pour les fins scolaires. La commission scolaire
qui décidera de demander à exercer ce pouvoir va sûrement
s'être assurée avant, parce que c'est sa priorité, que ses
écoliers sont bien transportés. Alors, quand la commission
scolaire va examiner cette question, c'est sûr que va entrer en ligne de
compte, par exemple, l'organisation des circuits. Le transporteur et la
commission scolaire connaissant bien le territoire à desservir, sachant
si oui ou non tel circuit peut être avantageux, c'est certain que la
commission scolaire va en tenir compte. Il pourra même résulter de
cela des économies dans
l'organisation du transport scolaire comme tel parce qu'en plus, on
crée un petit élément incitatif au transporteur scolaire
qui, lui, fait le 18e rang de Sainte-Eulalie et qui sait qu'il pourrait
peut-être avoir six ou sept personnes qui vont monter à bord. Cela
va lui créer un incitatif pour économiser. Par contre, la limite,
si on veut, de cela, dans la loi, c'est s'il y a des places disponibles et si
la commission scolaire le permet. La commission scolaire ne va le permettre
-c'est évident - que si elle considère qu'il est vraiment
avantageux de le faire.
M. Bourbeau: Le problème qui se pose, c'est que les places
disponibles, ce sont les places une fois qu'on a compté le nombre
d'élèves qui peuvent prendre l'autobus sur le circuit. Supposons
que la commission scolaire estime que, sur un circuit donné, il y a un
maximum de dix élèves. À ce moment-là, elle va
certainement se prévaloir de l'article 431.5 et demander au ministre la
permission de faire du transport d'autres personnes puisqu'il y aurait 30
places de disponibles. Le ministre va certainement la lui donner. Supposons
que, dans le 14e rang de Sainte-Eulalie, comme vous dites, M. le ministre, il y
a cinq des dix étudiants dont je parle qui sont au bout du circuit,
à la fin, pas loin de l'école, à un quart de mille de
l'école, que sur la route, avant d'arriver à la fin du circuit,
il y a une usine et qu'au moment où l'autobus passe devant l'usine, cela
s'adonne que les ouvriers en sortent et prennent l'autobus scolaire. À
ce moment-là, le conducteur va dire: J'ai 35 places de libres; voici 35
adultes; je les prends. Tout à coup, à la fin du circuit, il y a
les cinq derniers écoliers et il ne peut plus les prendre parce que
l'autobus est plein. Je vous donne un cas qui est hypothétique, mais qui
pourrait fort bien arriver. Les écoliers peuvent se trouver aussi bien
à la fin du circuit qu'au début. Si on prend cette habitude - ce
sont des adultes qui vont aimer prendre ce genre de transport - finalement, le
transporteur qui sera lié par contrat pourrait dire: Moi, j'ai le droit
de prendre des adultes et j'en prends tant qu'il y a de la place dans mon
autobus.
M. Clair: Non, cela ne pourra pas fonctionner de cette
façon. Par exemple, en ce qui concerne le revenu des passagers, la
commission scolaire va déterminer qui peut monter, sur quel circuit,
à quel prix, à quelles conditions, en quel nombre. Le
transporteur scolaire ne pourra pas, s'il découvre que, dans tel rang,
il y a une bonne clientèle, dire: Dehors, les enfants, je transporte des
adultes. C'est la commission scolaire qui va contrôler. La commission
scolaire n'est pas obligée d'en remettre les revenus au transporteur.
Elle peut très bien, au contraire, déterminer elle-même
qu'elle conserve ces revenus. S'il y a six places dans l'autobus sur tel
circuit, la commission scolaire, à ce moment-là, garde ces
revenus, tout comme elle pourrait également considérer la
possibilité de plutôt remettre cet argent au transporteur, mais
toujours en limitant le nombre de places. La commission scolaire doit
déterminer quand, qui, dans le sens du nombre de personnes, à
quelles conditions et qui va bénéficier de cet argent qui va
ainsi venir.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Beauce-Nord.
M. Ouellette: J'aimerais ajouter aux propos du ministre. D'abord,
au départ, la commission scolaire sait exactement le nombre
d'étudiants qu'il y a sur tel circuit. Alors, s'il y en a 30 et que
l'autobus contient 40 sièges, elle peut accorder la permission à
dix travailleurs d'utiliser l'autobus. Deuxièmement, il ne faut pas
perdre de vue qu'il y a une baisse de la natalité, ce qui veut dire que,
d'année en année, le même véhicule va libérer
davantage de sièges qui pourraient être occupés par des
adultes. Je pense que c'est là une mesure d'économie en
même temps. J'imagine que si, un jour, une commission scolaire osait
prendre plus d'adultes qu'il y a de places disponibles, et, ce faisant, ne pas
faire monter certains étudiants, je verrais bien les parents de ces
étudiants protester auprès de la commission scolaire ou
l'Opposition libérale en Chambre crier à l'adultère.
M. Bourbeau: Justement, ce n'est pas la commission scolaire qui
commettrait une infraction. C'est le conducteur.
M. Ouellette: Non.
M. Bourbeau: Le conducteur pourrait dire: Je suis lié par
contrat et mon contrat me donne le droit de le faire. Ce que je retiens...
M. Clair: Ce n'est pas en droit général.
M. Bourbeau: ... comme je le disais si bien, M. le ministre!
c'est qu'il est possible qu'on puisse limiter le droit d'un conducteur de
prendre plus qu'un certain nombre d'adultes, par exemple. On dirait: Vous avez
droit à huit adultes.
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: À ce moment-là, ce ne serait pas un
nombre illimité d'adultes.
M. Clair: Non, ce n'est pas un nombre illimité.
M. Bourbeau: Si c'est l'intention de
faire des calculs semblables et qu'un conducteur ne puisse pas prendre
plus que tant d'adultes, on ne se retrouvera pas dans la situation que j'ai
évoquée. Cela n'apparaît pas clairement à la
première lecture quand on dit: "à d'autres personnes". On aurait
peut-être pu mettre "un nombre limité de personnes qui utilisent
ces services". J'aurais peut-être mieux compris ce que veut dire
l'article. Quand on dit :"À d'autres personnes", ça semble
vouloir dire qu'il y aurait deux cas. Ou bien on prend des adultes ou on n'en
prend pas, mais, si on en prend, il n'est pas dit que le nombre peut être
limité.
M. Ouellette: S'il y a des places disponibles.
M. Clair: Regardez bien la fin de l'article...
M. Bourbeau: Oui, mais des places disponibles, je le disais tout
à l'heure...
M. Clair: "Un transporteur scolaire..." Écoutez...
M. Bourbeau: On peut en avoir au début du circuit, mais
pas à la fin.
M. Clair: "Un transporteur scolaire lié par contrat avec
la commission scolaire régionale doit faire monter ces personnes s'il y
a des places disponibles pour les asseoir à défaut de quoi ce
contrat peut être annulé à la demande de la commission
régionale."
M. Bourbeau: Je comprends, M. le ministre, mais je reviens
à ce que je disais. Le chauffeur d'autobus peut dire: II y avait des
places disponibles au moment où elles sont entrées... Je vous
explique cela depuis tantôt. Cela dépend à quel endroit sur
le circuit on est rendu. De la façon que l'article est
rédigé, un chauffeur peut dire, à un moment donné:
J'ai fait entrer 25 ou 40 adultes parce qu'il y avait des places disponibles.
Il faudrait introduire la notion de certaines personnes, un nombre
déterminé de personnes.
M. Clair: Regardez bien. "En outre de la clientèle
scolaire désignée par la commission scolaire régionale
comme bénéficiaire des services de transport qu'elle organise -
c'est-à-dire les enfants - celle-ci peut, avec l'autorisation
préalable du ministre des Transports, permettre à d'autres
personnes d'utiliser ces services... et fixer le prix de passage qu'elle peut
requérir." C'est toujours la commission scolaire, ce n'est pas le
transporteur qui peut obtenir une permission générale de faire
monter n'importe qui n'importe quand. C'est la commission scolaire qui assume
cette responsabilité; c'est elle qui a avantage à s'assurer qu'il
y a tant de places disponibles sur tel circuit et qui autorise le transporteur
à faire monter le nombre précis de personnes.
M. Bourbeau: Vous venez d'ajouter quelque chose
d'intéressant. Vous parlez d'un nombre précis de personnes alors
que dans l'article on dit: "permettre à d'autres personnes d'utiliser
ces services", ce qui laisse entendre que le nombre peut être
indéterminé. Cela est confirmé par la phrase suivante qui
dit que dans un cas comme celui-là" un transporteur... doit faire monter
ces personnes s'il y a des places disponibles." À ce moment-là,
comme je l'expliquais tantôt, si on est au début du circuit et
qu'il reste encore des étudiants qui sont plus loin, le transporteur
peut même être obligé de remplir son autobus avec des
adultes, si on n'a pas introduit la notion que le nombre de personnes doit
correspondre aux places disponibles, compte tenu du nombre possible
d'étudiants qui sont sur le circuit.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Rousseau.
M. Blouin: Je n'ai pas la formulation légale, mais je
comprends très bien ce que veut dire le député de Laporte.
Ce serait d'ajouter quelque chose comme ça: "doit faire monter ces
personnes s'il y a des places disponibles, alors que les écoliers
bénéficiaires ont leur siège réservé." Je
pense que c'est le sens de votre intervention.
Pour éviter ce que vous dites, il y aurait des façons
très simples de faire cela. Une fois que les sièges des
écoliers sont réservés, les sièges disponibles
pourraient être offerts par mode de carte mensuelle ou autrement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac et, ensuite, le député de Beauce-Nord.
M. Middlemiss: Ce ne serait pas nécessaire si, lorsqu'on
parle de disponibilité de sièges, c'est basé sur un nombre
qui n'est pas sur une base journalière, mais pour un nombre
d'élèves dans une certaine région. Si on a quelque part
cette disponibilité, c'est basé sur le nombre
d'élèves que la commission scolaire demande de prendre dans cette
région-là, dans le circuit.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Beauce-Nord.
M. Ouellette: C'est un commentaire additionnel. Je n'ai rien
contre ce que vient de suggérer le député de Rousseau. Par
contre, est-ce que la loi n'oblige pas les commissions scolaires à
transporter tous les
élèves qui sont admissibles à ce transport, soit
à l'extérieur d'une zone d'un mille, à moins que cela
n'ait été changé? Si la commission scolaire est tenue de
transporter d'abord les étudiants, elle est également tenue de
leur réserver un siège, ce qui rejoint la modification
apportée par le député de Rousseau. Si ceci est
très clair, on n'a même pas besoin de l'ajouter ici. Mais
là, la loi...
M. Clair: Est-ce que le député de Rousseau pourrait
nous répéter sa suggestion?
M. Blouin: J'ajouterais les mots suivants: "doit faire monter ces
personnes s'il y a des places disponibles, alors que les écoliers
bénéficiaires ont leur siège réservé." (22 h
30)
M. Clair: Est-ce que le point que le député veut
faire, c'est surtout qu'au niveau du transporteur, c'est bien indiqué
que c'est s'il y a des places disponibles pour les asseoir? C'est bien
indiqué. "Un transporteur scolaire lié par contrat avec la
commission scolaire régionale doit faire monter ces personnes s'il y a
des places disponibles pour les asseoir."
Au niveau de la commission scolaire comme telle, il a raison, ce n'est
pas indiqué. Ce qu'on pourrait peut-être faire, c'est d'ajouter
quelque chose. Au début, on le dit, mais ce n'est peut-être pas
d'une façon assez forte. On dit: "En outre de la clientèle
scolaire désignée par la commission scolaire régionale
comme bénéficiaire des services de transport qu'elle organise,
celle-ci peut, avec l'autorisation préalable du ministre des Transports,
permettre à d'autres personnes d'utiliser ces services s'il y a des
places disponibles pour les asseoir et fixer le prix du passage qu'elle peut
requérir."
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Je ne pense pas que cela réponds à
l'esprit, la nuance que je veux introduire. On pourrait être dans une
situation où une commission scolaire donnerait un contrat à un
transporteur en vertu des règlements existants. Elle reprendrait le
texte qui est ici, je présume: Vous devez permettre à d'autres
personnes d'utiliser ces services s'il y a des places disponibles. Le
transporteur a un contrat en poche pour trois ans. Il se retourne et prend des
adultes en cours de route. S'il y a des places disponibles, il est
obligé de les prendre. À un moment donné, on pourrait voir
des étudiants qui se trouveraient à la fin du circuit et ils
n'auraient pas de place. Les parents protesteraient, comme on le disait
tantôt, et le transporteur dirait: J'ai le droit de le faire; non
seulement j'ai le droit, mais j'ai l'obligation.
À ce moment-là, légalement, on ne pourrait pas le
forcer parce qu'il dirait: La loi m'en donne l'autorisation et mon contrat
aussi. Je dirais peut-être: Permettre à un certain nombre de
personnes déterminé à l'avance d'utiliser ces services. Il
ne faut pas garder les mots "places disponibles" parce que, dans le temps, on
ne sait pas où cela se situe sur le circuit. Si c'est au début du
circuit, c'est une chose; si c'est à la fin, c'est autre chose.
Même légalement, on pourrait avoir des problèmes juridiques
si jamais un transporteur s'assoyait sur son contrat en disant: Je respecte la
loi et, pendant trois ans, je transporte des adultes; j'ai des places
disponibles et j'ai eu la permission du ministre. Cela pourrait même vous
créer des problèmes parce qu'il pourrait y avoir des
procédures de prises sur cette clause.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bourbeau: Si vous me le permettez, M. le Président, je
verrais peut-être, à la quatrième ligne: Permettre à
un nombre prédéterminé de personnes d'utiliser... Ce
serait peut-être une façon de procéder ou encore ce que
suggérait tantôt le député de Rousseau.
M. Clair: Si cela se lisait comme suit... Est-ce qu'on peut
suspendre quelques instants?
Le Président (M. Gagnon): On suspend les travaux pendant
deux ou trois minutes.
(Suspension de la séance à 22 h 33)
(Reprise de la séance à 22 h 35)
M. Clair: M. le Président, afin de tenir compte des
commentaires de mes collègues des deux côtés de la table,
je pourrais peut-être proposer comme amendement d'ajouter, après
les mots "avec l'autorisation préalable du ministre des Transports", les
mots "après avoir déterminé le nombre de places
disponibles, permettre à d'autres personnes d'utiliser ces services et
fixer le prix du passage qu'elle peut requérir." Autrement dit, c'est
pour l'imposer clairement, même si je pense que les mots "en outre" le
prévoyaient déjà. Je pense que les choses vont mieux quand
on les dit. "Après avoir déterminé le nombre de places
disponibles", cela clarifie...
M. Bourbeau: En partie seulement parce que déterminer les
places disponibles, c'est une chose, mais je pense qu'il faut faire
l'obligation aussi au transporteur qui est lié par contrat de faire
monter ces personnes jusqu'à concurrence du nombre de places
disponibles. Si on dit "déterminer", je ne suis pas obligé
nécessairement de me limiter à ce nombre.
M. Ouellette: Cela signifie qu'en aucun moment dans le circuit il
y aura plus de personnes que de places disponibles après avoir
respecté préalablement l'admission des étudiants.
M. Bourbeau: Déterminer le nombre de places disponibles,
c'est une chose, mais demander au transporteur scolaire lié par contrat
de faire monter ces personnes ou des personnes selon le nombre de places
déterminé, c'en est une autre. Enfin, il faudrait peut-être
trouver une formulation.
M. Clair: Je pense que le cas que le député veut
soulever est couvert parce que, si on indique "après avoir
déterminé le nombre de places disponibles, permettre à
d'autres personnes - d'accord? - d'utiliser ces services", le transporteur est
obligé - on a le "doit", il est là - de faire monter ces
personnes. La commission scolaire détermine le nombre de places
disponibles, permet à d'autres personnes d'utiliser ces services et le
transporteur doit faire monter ces personnes.
M. Bourbeau: Jusqu'à concurrence du nombre de places,
quelque chose comme ça.
M. Clair: Du nombre de places disponibles pour les asseoir. On
est couvert des deux côtés parce que la commission scolaire ne
peut pas imposer au transporteur de faire monter du monde s'il n'y a pas de
place. Par contre, le transporteur est obligé de respecter le nombre de
places disponibles qui a été déterminé par la
commission scolaire.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Si on disait, M. le ministre: Celle-ci peut, avec
l'autorisation préalable du ministre, après avoir
déterminé le nombre de places disponibles, permettre à
d'autres personnes d'utiliser ces services jusqu'à concurrence dudit
nombre de places et fixer le prix du passage", parce que je reviens encore
à la distinction que je faisais: "déterminer le nombre de
places", c'est une chose, mais les utiliser, c'est une autre chose. On pourrait
dire qu'on a déterminé le nombre de places disponibles, mais il
faut quand même faire aussi une obligation de ne pas excéder ce
nombre parce que des places disponibles, c'est une chose, et il y a un maximum
de places, c'est une autre chose. À mon avis, ce n'est pas suffisant de
dire: "Après avoir déterminé le nombre de places".
M. Clair: "Ces services". "Ces services" se rapportent à
quoi? C'est le service de transport. C'est l'offre de transport disponible.
L'offre de transport disponible, c'est quoi? C'est ce qui a été
déterminé par la commission scolaire.
M. Bourbeau: Mais jusqu'à concurrence du nombre de places
en ce qui concerne les adultes. Je ne sais pas si vos conseillers trouvent
qu'il serait important de le répéter. Je pense que ce serait
beaucoup plus clair. "Après avoir déterminé le nombre de
places disponibles, permettre à d'autres personnes d'utiliser ces
services jusqu'à concurrence du nombre de places et fixer le prix du
passage."
M. Clair: Mais pourquoi? À ce moment-là, pourquoi
dirait-on "après avoir déterminé le nombre de places
disponibles"? Il est évident que, si on lui donne le pouvoir de
déterminer...
M. Bourbeau: C'est le nombre.
M. Clair: Si elle doit déterminer le nombre de places
disponibles, c'est évident que c'est pour permettre à ce nombre
de places d'être utilisées.
M. Bourbeau: Non, ce n'est pas si évident que cela.
M. Ouellette: Le nombre de places disponibles peut varier.
M. Clair: C'est un problème insoluble. Si on essaie de
mettre dans la loi des longueurs, si on veut, de circuits disponibles, ce n'est
pas possible.
Le Président (M. Gagnon): Pour qu'on s'entende bien, en
faites-vous un amendement formel? Pourrais-je avoir le texte exact de
l'amendement? Si je l'ai actuellement, c'est à la quatrième
ligne. Vous l'avez ici? C'est le texte complet.
M. Bourbeau: Cela vaudrait la peine d'ajouter "jusqu'à
concurrence du nombre de places". Je le fais d'une façon
constructive.
M. Clair: Oui, oui, je comprends.
M. Bourbeau: On détermine le nombre de places et je pense
qu'on devrait dire: Vous pouvez les utiliser jusqu'à concurrence de ce
nombre-là. Il me semble que cela s'insère... Ce serait beaucoup
plus clair, en tout cas. À mon avis, cela enlèverait toute
ambiguïté.
M. Clair: Je prends l'amendement du député, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Puis-je avoir la formulation?
Est-ce que je considère que c'est un sous-amendement ou si vous en
faites un...
M. Clair: Je peux le prendre à mon compte.
M. Bourbeau: Je vais vous en faire cadeau.
Le Président (M. Gagnon): Vous allez me fournir la
formulation?
M. Clair: On va le rédiger et on l'adoptera
après.
M. Bourbeau: Il est clair que...
M. Clair: Cela se lirait comme suit: "Après avoir
déterminé le nombre de places disponibles, permettre à
d'autres personnes d'utiliser ces services jusqu'à concurrence dudit
nombre de places et de fixer le prix du passage."
Le Président (M. Gagnon): L'amendement est recevable.
L'amendement est-il adopté?
M. Clair: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 431.5
tel qu'amendé est-il adopté?
M. Bourbeau: Je voudrais seulement regarder la fin du paragraphe
maintenant.
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Laporte.
M. Bourbeau: Est-ce que la deuxième phrase maintenant
s'enclenche bien avec ce qu'on a adopté dans la première?
M. Clair: Oui, je ne vois pas de problème.
M. Bourbeau: "S'il y a des places disponibles"...
M. Clair: "Doit faire monter ces personnes s'il y a des places
disponibles."
M. Bourbeau: Ne serait-il pas préférable de dire
"S'il y a de telles places disponibles", celles dont on vient de parler?
M. Clair: Non. Le législateur, d'habitude, n'aime pas
utiliser des références comme ça, "de telles places",
"s'il y a des places disponibles".
M. Bourbeau: Parce qu'on vient de faire référence
à un nombre spécifique de places. Je me demande... Là, on
revient à un mot vague, des places. (22 h 45)
M. Clair: Oui, mais je pense qu'il y a un avantage à
garder "des places" pour éviter à une commission scolaire, en
quelque sorte, de mettre un transporteur scolaire dans l'obligation...
Autrement dit, la commission scolaire - je comprends que cela serait absurde -
pourrait dire: On détermine qu'il y a huit places disponibles, et le
transporteur disait: Ce n'est pas vrai, il y en a seulement sept, il n'y en a
pas huit, il y en a sept. Là, on donne une petite chance au transporteur
de pouvoir dire: II n'y a pas de places disponibles. Je pense qu'on est mieux
de laisser cela tel quel.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Rousseau.
M. Blouin: J'allais faire un commentaire pour dire que je venais
de saisir la différence entre un notaire et un avocat.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 431.5 est
adopté?
M. Bourbeau: Je dois avouer que je ne suis pas encore convaincu
que la deuxième phrase ne devrait pas faire référence aux
places dont on vient de parler. Je crains que, si on revient aux mots "des
places disponibles"... Dans le premier paragraphe, on a bien
spécifié qu'on donne une garantie qu'il y a un nombre
d'écoliers qui va être calculé et on va déterminer
le nombre maximal d'adultes qui peuvent monter.
Dans le deuxième paragraphe, ces gens pourront monter
jusqu'à concurrence, et on dit "s'il y a des places disponibles". On
semble oublier qu'on vient, dans le premier paragraphe, de limiter le nombre.
Je me demande si on ne pourrait pas dire: II y avait des places.
M. Clair: Voici un autre avantage à conserver le
libellé actuel. S'il y a des places disponibles, c'est également
une obligation du Code de la sécurité routière. Alors, si
on mettait "s'il y a de telles places disponibles" la notion de places
disponibles, se rattacherait uniquement au critère
d'accessibilité à l'autobus, mais ne maintiendrait pas comme
telle l'obligation pour le propriétaire ou le chauffeur d'autobus
scolaire de ne pas faire monter plus de personnes qu'il y a de places
disponibles.
M. Bourbeau: Je ne saisis pas la référence que vous
avez faite au Code de la sécurité...
M. Clair: Selon le Code de la sécurité
routière, dans un autobus scolaire, on ne
peut faire monter plus de personnes qu'il y a de places disponibles. On
reproduisait cela ici: "S'il y a des places disponibles." Alors, avec le
libellé actuel, je pense qu'on atteint deux buts en même temps, je
dirais même trois. Le premier, c'est qu'on respecte le Code de la
sécurité routière, dans le sens que ce n'est que s'il y a
des places disponibles que l'on peut laisser monter des adultes à bord,
sur le plan de la sécurité routière. Le deuxième,
une commission scolaire ne peut pas forcer un transporteur scolaire à
faire monter plus de personnes à bord qu'il y a de places disponibles.
Et le troisième, on s'assure que seules les places disponibles seront
occupées par des personnes autres que la clientèle scolaire en
employant les mots "doit faire monter ces personnes", qui se
réfèrent aux places disponibles.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte, est-ce adopté?
M. Bourbeau: De toute façon, je ne pense pas qu'avec le
premier paragraphe, on pourrait interpréter le deuxième comme
voulant contredire le premier. À mon avis, j'aurais mieux aimé
qu'on se réfère aux places disponibles dont on parlait dans le
premier paragraphe, mais je pense que l'esprit est là quand même;
on ne pourrait pas...
M. Clair: Si l'esprit est là...
Le Président (M. Gagnon): L'article 431.5 tel
qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Clair: M. le Président, on vous a remis ma motion
d'amendement?
Le Président (M. Gagnon): Oui. Les deux, a et b.
M. Clair: L'article 431.6, M. le Président, vise à
s'assurer que la commission scolaire, faisant affaires avec un transporteur en
commun, n'obligera pas ce dernier à faire monter gratuitement des
personnes sur ses circuits réguliers.
Le Président (M. Gagnon): L'article 431.6 est
adopté?
L'article 431.7... Excusez-moi.
M. Bourbeau: L'Opposition aussi doit adopter, ce n'est pas
seulement le parti au pouvoir.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte, je m'excuse...
M. Bourbeau: À moins que vous ne vouliez venir dans
l'Opposition.
Le Président (M. Gagnon): ... j'avais entendu
"adopté".
M. Clair: Non, il faudrait d'abord l'adapter.
M. Bourbeau: Mais ce serait une déchéance alors,
j'aime autant ne pas m'adapter. Je voulais remonter le voltage pour
m'adapter.
M. Clair: II n'y a absolument rien là. C'est pour
s'assurer qu'on ne force pas un transporteur en commun à faire monter
gratuitement des personnes à bord. C'est par pure concordance.
M. Bourbeau: Cela va.
Le Président (M. Gagnon): II est adopté. Article
431.7. M. le ministre.
M. Clair: Cet article répond à une pratique ayant
cours dans des endroits bien desservis par un organisme public de transport. Il
répond aussi au voeu des commissions scolaires parfois aux prises avec
des conflits de travail importants avec des chauffeurs ou encore avec des cas
particuliers d'éloignement, où il est impossible de transporter
certains élèves sur les circuits qu'elles organisent. Autrement
dit, il peut arriver qu'il y ait un ou deux enfants qui sont loin et la
commission scolaire peut avoir avantage à verser directement aux parents
un montant forfaitaire, si on veut, pour s'éviter de faire du
transport.
M. Bourbeau: Est-ce que vous permettez?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Je dois avouer que cet article, je ne le trouve pas
tellement clair; j'ai eu de la difficulté à en saisir le sens. Le
ministre vient de donner un sens, il semble qu'on voudrait l'utiliser pour
faire en sorte que la commission scolaire évite d'avoir à mettre
un autobus sur des circuits où il n'y aurait à peu près
pas de monde. On pourrait dire: On va vous payer un taxi plutôt que
d'avoir à payer du transport scolaire.
Est-ce que le ministre a pris connaissance du télégramme
de l'Union des municipalités relativement à ce problème?
Je pourrais en faire la lecture.
M. Clair: Lisez-le.
M. Bourbeau: Le télégramme dit ceci: "Quant au
versement direct d'une subvention à la clientèle scolaire,
l'article 431.7, il ne
devrait être possible que pour la clientèle pour laquelle
la commission scolaire et le transporteur public se sont entendus. Toute autre
alternative place le transporteur public dans une situation complètement
défavorable où, la commission scolaire rencontrant, quant
à elle, ses obligations, elle oblige le transporteur à
hypothéquer ses services et ses équipements aux heures de pointe
pour rencontrer, quant à lui, son mandat général de
transport. "Par ailleurs, mais de façon marginale, dans l'article 431.6,
si le transporteur est dit exclusif plutôt qu'intégré,
d'autres clients que les étudiants pourraient y monter, et de là
drainer la clientèle acquise au transporteur public. Le
législateur doit obstruer cette fuite."
Je dois avouer que je trouve le télégramme aussi peu clair
que l'article en question. Si j'ai bien compris...
M. Clair: Ils se sont fait des peurs, d'après moi.
M. Bourbeau: C'est peut-être aussi parce que l'article
n'est pas clair. Là, on comprend qu'on peut l'utiliser... Je ne veux pas
adresser de blâme à ceux qui l'ont rédigé, mais
parfois on rédige un article en ayant un cas en tête, et d'autres
personnes qui lisent l'article ont autre chose en tête et ne voient pas
ce qu'on voulait couvrir. C'est bien évident que, selon
l'interprétation qu'en a donnée le ministre, ça pourrait
couvrir le cas dont vous avez parlé. On pourrait aussi penser à
un cas où une commission scolaire pourrait dire - c'est, je pense, ce
qu'eux avaient en tête... Cela a été pris au
téléphone, ce n'est pas le vrai télégramme. Ah,
vous l'avez, le télégramme? Cela a été pris au
téléphone, il est possible qu'il y ait des erreurs de
dactylographie.
Le Président (M. Gagnon): On peut suspendre la
séance une minute.
Une voix: Non, non.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: L'article parle de la clientèle, il ne parle
pas de certains élèves ou d'un petit nombre
d'élèves. Quand on parle de la clientèle, au
départ, on pense que c'est l'ensemble de la clientèle. Quant
à moi, je pensais qu'il s'agissait de cas où la commission
scolaire décidait de remettre à tous les étudiants un
montant d'argent par jour, à un grand nombre d'étudiants, de
prendre la subvention du ministère et de dire: Plutôt que de la
donner à un transporteur public, on va choisir de la partager entre la
clientèle. À ce moment-là, le transporteur public... En
fait, le cas qui est visé est celui-ci. Disons qu'on est en milieu
urbain et que la commission scolaire dit aux élèves: Prenez le
transport public normal sur les routes normales, sans qu'on demande quoi que ce
soit aux transporteurs publics. On ne fait pas de contrat. Là, les
élèves se présentent sur le circuit normal, montent dans
les autobus et les surchargent. Le transporteur public, voyant que ses circuits
sont surchargés, doit ajouter des autobus, et la commission scolaire ne
débourse pas un cent, mais décide plutôt de distribuer ses
subventions aux étudiants en disant: Étant donné que vous
prenez le transport public et que vous payez, on vous rembourse vos billets. Le
transporteur public est vraiment frappé de front, puisqu'il doit fournir
les équipements additionnels et, comme on sait que le transport public
est déficitaire, le résultat net, c'est que ce sont les
municipalités ou le gouvernement lui-même qui vont écoper
du déficit.
Donc, c'est vraiment ce que je pensais qu'on voulait faire avec cet
article.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Clair: M. le Président, là-dessus, je voudrais
d'abord dire qu'il existait déjà un pouvoir similaire,
prévu dans la Loi sur l'instruction publique, a l'article 431.5d, qui se
lisait comme suit: "payer directement aux parents des personnes
transportées une somme égale au tarif autorisé pour le
transport des élèves." C'est simplement qu'on le rédige
sous une forme nouvelle et qu'on lui donne une portée plus claire.
Maintenant, il est certain que le gouvernement comme les commissions de
transport ne sont pas intéressés à ce que les commissions
scolaires renvoient à peu près la totalité de leur
clientèle. Si je prends l'hypothèse du député, une
commission scolaire dirait: Moi, je reçois une enveloppe
budgétaire fermée. Je m'acquitte de mon obligation; plutôt
que de me donner du souci et d'avoir un contrat de transport scolaire, je
remets 100 $ ou 200 $ - je ne sais pas combien ça peut
représenter - par enfant aux parents et fini, bingo! c'est joué!
De l'autre côté, la Commission des transports et le gouvernement
subventionnent à 75% l'acquisition des immobilisations pour les autobus
de 100 000 $ ou 125 000 $ au point de vue du transport en commun, par rapport
à des autobus qui coûtent beaucoup moins cher, le tiers du prix
à peu près...
Une voix: 25 000 $.
M. Clair: Si ça coûte 25 000 $ pour un autobus
scolaire, personne n'y gagnerait.
Alors, au niveau des règles budgétaires, quand on
reviendra en commission parlementaire en février, on va
démontrer
aux députés que les règles budgétaires ne
permettront pas d'abus à ce point de vue...
M. Bourbeau: Je dois dire que c'est exactement
l'interprétation de cet article qu'en a faite l'Union des
municipalités. J'ai discuté avec ses représentants et on a
pensé que, dans certains cas, les commissions scolaires demanderaient
à leurs étudiants d'utiliser le transport public normal ou
peut-être même négocieraient un transport
intégré, mais selon une enveloppe assez restreinte et,
subséquemment, distribueraient le reste de la subvention entre les
parents ou les étudiants pour leur permettre de payer les billets. Cela
donnerait aux commissions publiques l'obligation de se suréquiper, avec
les équipements très dispendieux dont vous parlez, donc de faire
des déficits - on sait que les transports publics fonctionnent à
déficit - lesquels déficits seraient absorbés par les
municipalités. C'est pour ça que l'Union des municipalités
s'est inquiétée et je comprends son souci parce que,
moi-même, je dois avouer que c'est l'interprétation que j'avais
faite de l'article. Je n'avais pas pensé que c'était pour couvrir
certains cas ruraux où on irait dire à certaines personnes: Cela
vaut la peine qu'on vous donne un montant forfaitaire hebdomadaire pour ne pas
avoir à mettre un autobus sur la route pour deux ou trois personnes.
Je ne sais pas si, dans l'article lui-même, on ne pourrait pas
refléter que ce sont des cas d'exception et non pas des cas de
règle générale qu'on veut couvrir.
M. Clair: Justement, pour se donner le pouvoir de viser des cas
d'exception, il faut que le pouvoir soit assez général. Il n'y a
pas 36 façons de libeller un article comme celui-là.
Ce que je disais tantôt au député, c'est que je veux
l'assurer que je vais voir, au niveau des règles budgétaires et
de la réglementation, comment on va s'y prendre pour éviter qu'il
y ait des abus à ce point de vue.
M. Bourbeau: Est-ce que le ministre veut nous dire qu'il va faire
des règlements qui vont aller à l'encontre de la loi?
M. Clair: Non, au niveau des règles
budgétaires.
M. Bourbeau: Oui, mais les règles budgétaires ne
peuvent pas aller à l'encontre de la loi non plus. Si on a une loi qui
dit que la commission scolaire a le droit de verser à sa
clientèle des subventions, le ministre ne peut pas le lui interdire. (23
heures)
M. Clair: Je ne le retrouve pas immédiatement. Ce n'est
pas de se donner le pouvoir de faire, par règlement, des choses qui
contrediraient la loi. Mais le pouvoir d'utiliser l'argent disponible, c'est
une chose. Quant aux règles pour déterminer le montant d'argent
disponible, c'en est une autre. Je dis que c'est à ce niveau qu'on
pourra agir.
M. Bourbeau: Supposons que, dans votre règlement, vous
déterminiez la masse monétaire, l'enveloppe...
M. Clair: Je l'ai. C'est l'article 431.9: "Une commission
régionale ou une commission scolaire autorisée en vertu de
l'article 195 à exercer les pouvoirs d'une commission régionale
reçoit des subventions de transport scolaire dont les montants sont
déterminés par le ministre des Transports après
consultation du ministre de l'Éducation."
Une voix: "Et approuvés par le Conseil du
trésor."
M. Clair: "Et approuvés par le Conseil du trésor",
ce qu'on va ajouter.
M. Bourbeau: Mais je ne vois pas du tout en quoi cet article
vient contredire ce que je disais précédemment.
M. Clair: II ne vient pas le contredire. Il vient le limiter.
M. Bourbeau: Je ne vois pas en quoi. Si la commission scolaire a
son enveloppe qui est transférable, elle peut l'utiliser comme elle le
veut. Il n'y a rien qui empêche une commission scolaire de distribuer a
sa clientèle et de verser directement à sa clientèle,
à toute sa clientèle, un montant destiné à couvrir
ses frais de transport. Elle peut prendre l'enveloppe totale, enfin, je le
pense, malgré tout règlement que vous pourriez faire à
l'effet contraire, tout règlement qui serait illégal, et dire
à ses élèves: Prenez le transport public. Ou elle peut
prendre la moitié de sa subvention, de son enveloppe, négocier
avec un transporteur public une certaine forme de transport
intégré et distribuer le solde de son enveloppe à sa
clientèle, et le ministre ne peut pas faire de règlement qui va
l'en empêcher.
M. Clair: Par exemple, au niveau des règles
budgétaires, comme je le disais tantôt, on va tenir compte de
trois critères, trois paramètres: clientèle inscrite,
coûts historiques, indexation avec un niveau de compression.
M. Bourbeau: Un niveau de haute compression, si j'ai bien
compris.
M. Clair: Ou de basse compression.
Cela dépend de l'huile qu'il y a dans le moteur. Si on tient
compte des coûts historiques dans les règles budgétaires,
rien n'empêcherait que la règle budgétaire soit que, hormis
des circonstances exceptionnelles, la commission scolaire exerce les pouvoirs
qui sont prévus et ne se contente pas d'exercer le pouvoir de l'article
431.6. Les coûts historiques, c'est limitatif à ce que la
commission scolaire continue d'organiser elle-même son transport
scolaire. Elle exerce les pouvoirs des articles 431 et suivants.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Est-ce que je comprends que cet article s'applique
dans le cas d'une grève? On paierait les parents pour le transport
qu'ils font.
M. Clair: La commission scolaire aurait le pouvoir de le
faire.
M. Middlemiss: N'avez-vous pas mentionné qu'il y avait
aussi un article dans la présente loi qui s'appliquerait?
M. Clair: Oui, c'est celui que je vous lisais tantôt. C'est
le pouvoir de la commission scolaire de payer directement aux parents des
personnes transportées une somme égale...
Une voix: Cela a été changé.
M. Clair: Oui, c'est ce que je suis en train de dire, c'est
l'ancien. Ce qu'on m'indique - je comprends l'intérêt du
député à cause de ce qui se passe dans sa région
-c'est qu'actuellement, la loi se lit comme suit: "Payer directement aux
parents des personnes transportées une somme égale au tarif
autorisé pour le transport des élèves." Cependant, cela
n'était pas applicable en cas de grève - c'est ça? - alors
que le nouveau libellé, qui est plus large, le permettra.
M. Middlemiss: L'ancien ne le permettait pas en cas de
grève.
M. Clair: Non.
M. Middlemiss: Le nouveau va le permettre.
M. Clair: Le choix était fait, au préalable, par la
commission scolaire. Une fois qu'il était fait, il était fait,
alors que maintenant la commission scolaire pourrait le faire.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Selon le nouveau libellé,
M. le ministre, une commission scolaire pourra toujours distribuer
à sa clientèle, qu'il y ait grève ou non, des subsides
pour couvrir les frais de transport.
M. Clair: Mais on va se donner des moyens au niveau...
M. Bourbeau: Vous entendez, au moyen d'un règlement,
limiter cela à des cas que vous avez décrits au tout début
de l'étude de l'article, où il y aurait dans certains endroits
des élèves qu'il serait plus économique de subventionner
directement que de transporter. Mais comment allez-vous réussir, par
règlement, à interdire à une commission scolaire de faire
ce dont j'ai parlé tout à l'heure?
M. Clair: À mon avis, ce n'est pas de le lui interdire,
c'est d'agir au niveau des règles budgétaires pour faire en sorte
qu'il n'y ait pas d'incitation à faire cela.
M. Bourbeau: Vous allez pénaliser après coup, les
commissions scolaires qui essaieraient de distribuer des fonds à leurs
élèves, autrement dit. Vous allez les pénaliser
l'année suivante ou... Je ne comprends pas comment cela va pouvoir se
faire. Vous envoyez l'enveloppe budgétaire une année, la
commission scolaire décide qu'elle demande à ses
élèves de prendre le transport public dans une proportion de 50%,
disons, et elle les subventionne, elle leur donne le prix du billet.
M. Clair: Mais le versement de la subvention à la
commission scolaire ne s'est jamais fait à 100% au début de
l'année. Il est réajustable à la fin de
l'année.
M. Bourbeau: Prenons le cas d'une commission scolaire dans un
milieu urbain, où il y a un transporteur public; c'est possible, cela
pourrait arriver à des circuits de dire: Vous prenez tous l'autobus
ordinaire, on vous donne des fonds. Supposons que vous coupiez les fonds, la
commission scolaire pourrait quand même dire: On va vous en donner moins;
enfin, elle pourrait tenter de s'en tirer. Le transporteur public serait encore
pénalisé.
Comment allez-vous faire pour protéger le transporteur public
contre l'éventualité de se voir submergé d'écoliers
et de ne pas être remboursé?
M. Clair: M. le Président, quand ce projet de loi est
passé au comité de législation, il y a eu beaucoup de
discussions sur le libellé de cet article. Plusieurs auraient
préféré qu'on fasse une énumération dans la
loi des circonstances exactes, sauf que compte tenu du fait que dans l'immense
majorité des cas où cela sert, c'est pour des
circonstances très particulières dans telle ou telle
région, on ne peut pas mettre cela dans la loi. À ce
moment-là, certains nous ont proposé de se donner plutôt un
pouvoir réglementaire. Vous imaginez-vous être obligé de
passer par règlement des centaines de cas particuliers où,
à l'Anse-Pleureuse, en Gaspésie, par exemple, on s'adonne
à avoir un enfant quelque part? Pour que la commission scolaire puisse
donner l'argent au père, elle doit envoyer un projet de règlement
au ministre des Transports qui, lui, présente cela au Conseil des
ministres.
M. Bourbeau: II faudrait engager d'autres fonctionnaires,
à ce moment-là.
M. Clair: Effectivement. Le moyen de contrôle est
essentiellement par le biais d'une enveloppe budgétaire dans laquelle on
pourra agir. Essayez de le patenter comme vous le voudrez, vous n'en sortirez
pas. Il fallait justement, pour des cas comme celui auquel le
député de Pontiac référait tantôt,
étendre le pouvoir. On ne peut pas en même temps l'étendre
et le rétrécir. Parler de tout cela dans la loi, ce n'est pas
possible; si on est obligé de passer par règlement chaque fois,
c'est encore un aria, une série de problèmes. Si c'est le pouvoir
ministériel, ce n'est pas tellement mieux. Si le ministre est
obligé d'autoriser spécifiquement la commission scolaire à
exercer ce pouvoir dans chaque cas, je trouve que c'est leur compliquer la vie
pour rien.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Je pense qu'il y a un problème à cet
article en ce qui concerne le transport public.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: M. le ministre, je n'ai pas de solution miracle, je
n'ai pas travaillé là-dessus et je pense qu'il ne m'appartient
pas de commencer à rédiger des articles non plus, mais je crains
que les intérêts des transporteurs publics ne soient pas
protégés ici et qu'en milieu urbain des abus ne soient faits dans
le sens que j'ai mentionné tantôt. D'ailleurs, cela nous a
été souligné par l'Union des municipalités et je
dois avouer qu'à la première lecture de l'article, c'est ce qui
m'est venu à l'esprit aussi. Peut-être que, plus tard, les abus
pourraient être corrigés par une loi, mais on aurait
peut-être pu ajouter un paragraphe qui aurait pu dire: Nonobstant ce qui
est mentionné ci-haut, rien n'autorisera une commission de transport
à payer des montants à sa clientèle dans le cas où
elle aurait un contrat avec un transporteur public, ou quelque chose comme
cela. Je n'ai pas de texte précis.
M. Clair: II y aurait un autre moyen, aussi. On me souligne qu'il
y aurait un autre moyen pour éviter que cela ne se produise, c'est au
niveau du pouvoir de réglementation, l'article 431.4 dont on discutait
tantôt. "Le gouvernement peut, par règlement, déterminer
les étapes du processus d'octroi d'un contrat de transport scolaire,
prévoir à chaque étape des restrictions ou des conditions
à l'octroi d'un contrat..." À ce moment-là, il suffira
d'exiger que, là aussi, un contrat doive intervenir entre la commission
scolaire et la commission de transport. Il y aurait une ceinture et des
bretelles, une ceinture au niveau du règlement et des bretelles au
niveau des règles budgétaires. Je pense bien qu'on devrait
couvrir le cas.
En tout cas, je suis bien conscient du problème que souligne le
député et il suffira de s'assurer qu'au niveau des règles
budgétaires et de la réglementation cela ne puisse pas donner
lieu à des abus.
Le Président (M. Gagnon): Cet article est-il
adopté?
M. Clair: Sur division?
M. Bourbeau: Sur division. Je pense qu'on aurait pu trouver autre
chose, mais, en tout cas.
M. Clair: Je peux assurer le député qu'on a
vraiment cherché.
Le Président (M. Gagnon): Sur division. Article 431.8? M.
le ministre.
M. Clair: L'article 431.8, c'est la création d'un
comité consultatif de transport qui, jusqu'à maintenant,
n'existait que de par la réglementation et qui, maintenant, va exister
de par la loi.
M. Bourbeau: Cela va comprendre qui? Les représentants des
municipalités? (23 h 15)
M. Clair: II va y avoir deux représentants des... C'est
ça, c'était mentionné dans le livre blanc. Cela va se
retrouver dans le règlement.
Le Président (M. Gagnon): L'article est-il adopté?
Adopté. Vous avez un amendement, M. le ministre, à la fin de
l'article 431.9.
M. Clair: C'est ça. C'est d'ajouter les mots "et
approuvés par le Conseil du trésor".
Le Président (M. Gagnon): Après consultation du
ministre.
M. Bourbeau: C'est l'article qui prévoit le financement de
l'opération.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bourbeau: L'amendement, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement est adopté.
M. le député de Pontiac.
M. Middlemiss: Je reviens à la question que j'ai
posée au tout début au sujet de l'enveloppe budgétaire,
les problèmes qu'on connaît dans la région, du fait qu'il y
a eu une grève, les gens ne sont pas compensés. À la
commission scolaire, il y a un manque à gagner de plus d'un million,
parce qu'il n'y a pas eu de transport d'écoliers. Est-ce que c'est cet
article-ci qui va maintenant donner le budget à la commission
scolaire?
M. Clair: C'est l'article maître. M. Middlemiss:
À ce point de vue. M. Clair: C'est l'article
maître.
M. Middlemiss: Quel article correspondait dans les
règlements présents?
M. Clair: C'était l'article 9 de la Loi sur les
subventions aux commissions scolaires.
M. Middlemiss: On l'a abrogé complètement.
M. Clair: C'est ça.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Voici la question que j'ai posée. Une fois
que sera adopté ce règlement, j'ai lu deux articles au tout
début qui disent qu'on ne paie pas parce que les services n'ont pas
été rendus, toutefois, on peut créditer au cours de
l'année suivante.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Clair: Le député voulait surtout savoir, en
vertu des dispositions actuelles, ce qui se passe dans le cas de l'arrêt
Regout. Il connaît les faits encore mieux que moi. Pour l'instant, en
vertu de la loi et de la réglementation actuelle, dans un cas de
grève du transporteur, on n'a jamais payé. Le gouvernement ne
paie pas. Le ministère des Transports ne paie pas. La question sera
à être tranchée au niveau des règles
budgétaires quant à savoir ce qu'on fera dans le futur. À
la suite de cet arrêt, il y a eu d'autres procédures
d'intentées. Le ministère des Transports a été
appelé en garantie et il va faire valoir ses droits, tout simplement. On
verra lorsque les tribunaux trancheront.
M. Middlemiss: Mettons de côté l'aspect juridique.
Selon l'article qu'on mentionne ici, dans toute cotisation subséquente
imposée pour le même objet, il leur est donné crédit
des montants payés sur la cotisation annulée. Est-ce que cela
veut dire que les montants qui n'ont pas été perçus...
Qu'est-ce qui arrive s'il y a un manque à gagner pour une certaine
région? Je sais que les parents vont être obligés de
défrayer le coût. Si aujourd'hui en justice on change le
règlement pour permettre que ces parents soient
rémunérés en cas de grève, cela veut dire que dans
le passé la justice était là aussi mais qu'on ne l'avait
pas appliquée ou qu'on ne voulait pas l'appliquer.
M. Clair: Le cadre législatif et réglementaire
qu'on a sous un régime et quand on arrive à un autre
régime, ce sont deux situations totalement différentes. J'ai un
avis juridique sur cette cause à la Cour des petites créances
à peu près comme si c'était une cause de la Cour
suprême. Comme vous voyez, il y a plusieurs lois concernées. Il y
a le règlement 11, et je ne veux pas entrer dans la discussion de fond
sur des causes qui vont procéder devant les tribunaux prochainement. Les
tribunaux trancheront quant à savoir si oui ou non le gouvernement
était tenu de payer dans le cas de grève. Jusqu'à
maintenant, le gouvernement n'a jamais payé. On pense que notre cause
est bonne et on va faire valoir notre point de vue devant le juge.
M. Middlemiss: Donc, cela veut dire que le manque à gagner
de la région, on a perdu cela, on n'aura jamais cela. En plus, les
parents vont être obligés de défrayer leur propre
transport.
Le Président (M. Gagnon): M. le député, si
vous me le permettez, je pense qu'on s'éloigne.
M. Middlemiss: J'aurai peut-être une autre tribune pour
poser la question.
Le Président (M. Gagnon): Vous aurez peut-être une
autre occasion.
M. Clair: Bien simplement, M. le Président, je donne la
réponse au député de Pontiac. La réponse, c'est
qu'il y a des lois, des règlements qui existent. Nous pensons que nous
les respectons. Si les gens pensent que nous ne les respectons pas, c'est
pleinement leur droit d'aller devant le tribunal et c'est pleinement le
nôtre d'y aller. Il me semble qu'il n'y a rien
d'incorrect là-dedans.
Le Président (M. Gagnon): L'article 431.9 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Bourbeau: J'aimerais demander une chose au ministre: Avez-vous
des études de faites...
M. Clair: Oui, j'ai fait des études!
M. Bourbeau: Le ministre conclut trop vite. Sur les compressions
budgétaires qui vont être appliquées, a-t-on une
idée de l'enveloppe budgétaire qui va être mise à la
disposition du transport scolaire, par exemple, lors de la prochaine
année? Il y a certainement des études qui ont déjà
été faites. Qu'est-ce que ça peut donner par rapport
à ce qui a été fait l'an dernier, les dépenses
générales?
M. Clair: Cela va apparaître dans le prochain budget.
M. Bourbeau: Je comprends, le ministre veut me dire que ce sont
des secrets d'État, mais est-ce que...
M. Clair: S'ils font cela partout, M. le Président, ils
vont bâtir le budget avant même qu'il soit déposé
l'année prochaine.
M. Bourbeau: On a une bonne idée de ce que va être
le déficit, de toute façon, mais est-ce qu'on parle de
compressions importantes ou si vous n'avez pas d'idée à ce
moment-ci?
M. Clair: Un niveau raisonnable, M. le Président.
M. Bourbeau: En tout cas, je voudrais, M. le Président,
avant d'adopter cet article, bien souligner que - ce que j'ai dit
précédemment - nous sommes d'accord avec la philosophie qui veut
qu'on ait un maximum de transport pour un minimum d'argent, mais il faut quand
même que les compressions budgétaires ne soient pas telles que les
commissions scolaires se voient forcées de couper du transport. Je
voudrais que le ministre soit bien sensible à ce que je dis parce que
c'est important. Il ne faudrait pas, pour autant qu'on est concerné, que
les compressions soient telles que les commissions scolaires se voient
obligées soit de subventionner elles-mêmes, à même
leurs propres fonds, le transport ou qu'elles soient obligées de couper
du transport, ce qui équivaudrait, éventuellement, à un
transfert de responsabilité du gouvernement vers les commissions
scolaires ou les municipalités. Je sais que cela a fait l'objet de bien
des craintes dans bien des mémoires. Le gouvernement renvoie la balle
aux commissions scolaires. Je veux bien qu'il renvoie la balle, mais je
voudrais bien que la balle soit enrobée avec un peu de dollars pour que
les commissions scolaires ne prennent pas à leur charge la
totalité du transport scolaire au Québec. Au contraire, je pense
que cela devrait être une décentralisation qui s'accompagnerait de
moyens suffisants pour financer l'opération. S'il y a des
économies, tant mieux, mais qu'elles ne se fassent pas sur le dos de la
qualité du transport ou la quantité du transport.
M. Clair: M. le Président, bien simplement,
là-dessus, tout le monde s'entend pour dire qu'il y a moyen de
réduire la croissance des dépenses dans le transport scolaire. Le
fait qu'il y ait une diminution de clientèle scolaire est un
phénomène dont il faut tenir compte. Le fait que
dorénavant les commissions scolaires vont pouvoir suivre de plus
près et mieux organiser le transport scolaire, leurs circuits de
transport, cela devrait permettre là aussi de réduire les
coûts du transport scolaire sans entraîner une réduction de
services. Enfin, le fait qu'on s'ouvre sur des mesures de polyvalence va donner
une poussée de compression sur la croissance des coûts dans le
transport scolaire. Le gouvernement n'a pas intérêt à
détruire le système de transport scolaire. On ne cherche pas
à le détruire, on cherche à l'améliorer, à
le rationaliser, mais en ne payant pas inutilement.
M. Bourbeau: Je pense que c'est ici qu'il faut dire quelques
mots.
M. Clair: Quelques mots plus quelques mots!
M. Bourbeau: Est-ce que le ministre veut bâillonner
l'Opposition, quoi? M. le ministre, on a dit qu'on terminerait aujourd'hui; je
pense bien qu'on va terminer aujourd'hui, parce qu'un peu plus tard, cela va
accélérer, il y a un paquet d'articles qui sont identiques. Je
pense que les articles 431 sont les plus importants et que l'article 431.9 est
capital; c'est celui qui fait en sorte qu'on va ou non avoir un transport de
qualité dans les années à venir.
Dans le livre blanc, je pense que c'est l'endroit où il faut en
discuter, vous avez donné des indications sur le calcul de l'enveloppe
et vous en avez fait état tantôt dans vos remarques
préliminaires. L'allocation de base va être multipliée par
un facteur qui tient compte du taux d'augmentation de la clientèle
inscrite, si je me souviens bien. La variation annuelle des
élèves inscrits et, également, une autre variable qui va
être appliquée, c'est l'indice des prix à la consommation.
Tout cela va être réduit de 4%. Je tiens à dire, à
ce moment-ci, que
nous souscrivons à une compression de l'ordre de 4%. Cela
m'apparaît possible. L'indice des prix à la consommation, comme on
le sait, si on regarde l'année 1979-1980... Ce sont les chiffres que
j'ai; on pourrait certainement avoir ceux de l'année courante, mais j'ai
les chiffres d'un an, cela n'a pas d'importance On sait que l'indice des prix
du transport est plus élevé que l'indice général
des prix à la consommation et, pour l'année 1979-1980, la
différence était de 6%. Je pense qu'avec les augmentations de
carburant qu'on a subies depuis un an, c'est peut-être même plus
élevé que cela. D'année en année, il y a
certainement au moins 6% de différence entre l'indice des prix du
transport et l'indice général des prix à la consommation.
Cela veut dire que la compression réelle n'est pas seulement de 4%, mais
au moins de 10% par année. J'ai des doutes et des appréhensions
en ce qui concerne un niveau de compression aussi élevé. Si on
devait l'appliquer comme cela trois années de suite, j'ai l'impression
que cela créerait une situation dramatique dans l'industrie où il
n'y aura certainement pas de fonds disponibles pour financer
l'opération.
Je ne sais pas si le ministre va, dans sa réglementation,
maintenir ce qu'il y avait dans le livre blanc, à savoir que le facteur
utilisé serait l'indice des prix à la consommation plutôt
que l'indice des prix au transport, mais je tiens à le mettre en garde
contre les problèmes que ça pourrait soulever. (23 h 30)
M. Clair: M. le Président, nous sommes bien conscients,
effectivement, qu'il faut que le niveau de compression soit réaliste et
qu'il tienne compte de la capacité réelle de comprimer les
dépenses sans pour autant détruire, si on veut, le réseau
de transport scolaire que nous avons. Je dois dire là-dessus que nous
sommes actuellement en discussion avec le Conseil du trésor pour voir
quel doit être l'indice retenu et quel doit être le niveau de
compression retenu. Nous avons des analyses qui nous permettent de croire que
le "système" peut absorber une compression importante sans diminuer la
qualité de service, sans mettre en danger la sécurité des
enfants.
On a déjà fait un petit bout, si vous remarquez. À
la suite de l'augmentation de la taxe sur l'essence, par exemple, on a
indexé l'ensemble des contrats de 2% à la Commission des
transports, ce qui fait que cela se rappoche un peu de l'IPT, si on veut.
D'autre part, pour les dernières années, l'indice des prix en
transport, en 1981-1982, aurait été de 17,5%. L'indice des prix
à la consommation était de 12,5%, à peu près, 12,5%
ou 12,8%. Il est à peu près à 12,8% cette année,
l'indice des prix à la consommation, ou à 12,9% et, cette
année, l'indexation des contrats prévue était de 10,5%
plus 2% qui ont été octroyés récemment. On voit
qu'il y avait déjà un écart important par rapport à
l'indice des prix en transport.
Pourquoi est-ce ainsi? C'est justement qu'avec la baisse de la
clientèle scolaire, que voulez-vous, on peut compresser davantage que
simplement l'indice des prix en transport, moins 4%, par exemple. Parce que,
premièrement, il y a du gras dans le système et,
deuxièmement, il y a une baisse de clientèle. Quand on
réduit le nombre d'autobus, si, au lieu d'utiliser deux autobus, on en
utilise un seul pour desservir une clientèle identique, on vient de
réduire considérablement le coût. C'est pour ça
qu'on ne peut pas parler juste en termes d'une compression par rapport à
l'IPT parce que les autres paramètres ne sont pas constants.
On est conscient de ça, mais tout ce que je veux dire au
député, c'est qu'il doit être aussi conscient, par
ailleurs, de la difficulté de déterminer de façon
absolument sûre un niveau de compression qui sera idéal.
M. Bourbeau: Le problème qui va se poser, c'est que vous
avez établi le niveau de compression avec les règlements - on va
en discuter lors de la commission parlementaire - et ce sera un niveau de
compression utilisé pour trois années; est-ce qu'il va être
déterminé au départ ou pour une seule année?
M. Clair: Pour l'instant, on regarde surtout pour l'année
qui vient avec le Conseil du trésor. Mais l'objectif demeure celui qui
est inscrit au livre blanc, en principe. On a reçu beaucoup de
représentations des commissions scolaires et des transporteurs. Bien des
gens nous ont envoyé toutes sortes d'hypothèses de raffinement,
si on veut, de notre critère. Pour l'instant, on l'examine et, quand on
reviendra en février, on sera en mesure de prendre une position
définitive là-dessus.
M. Bourbeau: Je voudrais revenir à ma question. Quand vous
allez émettre vos règlements, au mois de février ou avant,
ces règlements seront valables pour les contrats signés pour
trois ans. Donc, ce seront les mêmes règles du jeu, sinon les
contrats... En ce qui concerne les normes budgétaires, ce seront les
mêmes aussi pour les termes du contrat, je présume. Est-ce que
vous pouvez avoir des normes budgétaires valables pour un an et, au bout
d'un an, les amender? Comment peut-on signer des contrats de trois ans si les
normes budgétaires ne sont pas définies pour trois ans? Cela veut
dire qu'au départ vous devrez prévoir des compressions pour trois
ans. Il peut arriver que vous comprimiez trop la première année,
que vous soyez pris avec trois années de
compressions qui seraient trop importantes ou, que, tout à coup,
vous ne comprimiez pas assez. Je pense que c'est à l'usage que vous
allez voir si les compressions sont trop fortes ou pas assez fortes.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Clair: M. le Président, c'est certain que, dans la
mesure où on permet des contrats de trois ans, l'entrepreneur sera
lié, en quelque sorte, mais il sera sûr aussi d'avoir le contrat
pour trois ans.
Quant à l'indexation, on montre les couleurs, on donne les
paramètres, on les précise au maximum. Maintenant, c'est certain
qu'on ne peut pas éviter une certaine révision annuelle quant a
l'indexation proprement dite, parce qu'il peut se produire toutes sortes de
choses non prévues et, à ce moment-là, sans prendre un
engagement formel - on ne sait jamais ce qui peut arriver - la révision
ne pourrait être, à toutes fins utiles, qu'à la hausse.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article est
adopté?
M. Bourbeau: Ce ne sera pas long, M. le Président,
j'essaie de réfléchir à ce que le ministre vient de nous
dire. Les paroles du ministre sont le résultat d'une consultation
détaillée entre plusieurs cerveaux et on essaie de digérer
ça rapidement.
M. Clair: II peut le partager avec les cerveaux qu'il a autour de
lui, s'il le veut!
M. Bourbeau: Je le partage avec moi-même pour
l'instant:
Ce qui veut dire que, dans un premier temps, vous établiriez des
règles budgétaires initiales, les commissions scolaires
recevraient leur enveloppe et donneraient les contrats sur cette base avec
l'assurance que les enveloppes subséquentes seraient au moins
égales à celles qui seraient accordées au
début.
M. Clair: C'est ça, oui. À moins que les Arabes ne
se mettent à nous expédier 1 000 000 de barils de pétrole
brut par jour en cadeau, parce qu'ils nous trouvent de leur goût!
M. Bourbeau: À ce moment, vous baisseriez les
subventions.
Une voix: Là, on vous comprend.
M. Bourbeau: Oui, mais si c'est l'inverse qui se passe, M. le
ministre, et que le ministre des Finances décide de monter la taxe sur
l'essence de 40% à 80%, qu'est-ce que vous allez faire?
M. Clair: C'est évident que ça se
répercuterait sur l'indice qu'on a retenu dans un premier temps.
M. Bourbeau: II ne faudrait pas l'oublier; c'est possible,
ça aussi:
Le Président (M. Gagnon): L'article 431.9 est
adopté, je présume.
M. Bourbeau: Oui, adopté. Forcément, on ne peut pas
s'opposer à ça.
Le Président (M. Gagnon): Article 431.10?
M. Clair: II n'y a vraiment pas de quoi faire une longue
discussion là-dessus.
M. Bourbeau: Non, sauf que j'aimerais souligner qu'on a la
promesse du ministre que les règlements entreront en vigueur à
compter de la publication, mais après que la commission parlementaire
aura eu l'occasion d'en prendre connaissance et d'en discuter.
M. Clair: Oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 431.10 est
adopté. L'article 8, qui comprend les articles 431 à 431.10, est
adopté avec les amendements.
M. Bourbeau: Oui, sur division, je pense.
Le Président (M. Gagnon): Adopté sur division, avec
amendements.
M. Clair: L'article 9, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): J'y arrive. L'article 9? M. le
ministre.
M. Clair: L'article 9 est l'ancien article 440 concernant la
répartition des coûts non couverts par subvention. Contrairement
à cet ancien article, on couvre les coûts de transport d'une
commission scolaire, quand ce transport est effectué par une autre
commission scolaire que la régionale dont elle fait partie.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cet article est
adopté?
M. Clair: C'est un article très
généreux.
M. Bourbeau: Vous parlez de l'article 440?
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: II y a une phrase qui dit que le partage est
assumé par chacune des
commissions scolaires, "en fonction du coût des services de
transport reçus ou selon une proportion que détermine le
gouvernement." Dans quels cas utiliseriez-vous une autre formule que "les
services reçus"?
M. Clair: Dans des cas de mésentente et dans des cas de
scission de commissions scolaires.
M. Bourbeau: Ce seraient les cas exceptionnels. En
général, la règle, la norme, ce sont les services
reçus.
Le Président (M. Gagnon): Adopté? M. Bourbeau:
Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 441.1?
M. Clair: C'est pour prévoir la répartition des
coûts lorsqu'une commission scolaire organise le transport pour une
institution privée ou un cégep. C'est l'ancien article
431.2b.
Le Président (M. Gagnon): Je voulais dire l'article
440.1.
M. Bourbeau: J'avais bien compris l'article 440.1. Il me semble
que j'ai vu quelque part que les cégeps n'avaient pas droit à des
subventions. Il me semble que j'ai vu cela un peu plus loin.
M. Clair: C'est exact. C'est plus loin.
M. Bourbeau: Pourquoi dit-on "déduction faite des
subventions accordées à ces fins"?
M. Clair: C'est pour les institutions privées qui, elles,
peuvent en recevoir. C'est pour ceux qui peuvent en recevoir.
M. Bourbeau: Dans l'état actuel des choses, les
cégeps n'en ont pas du tout. Est-ce que les collèges
privés ont tous droit à des subventions ou s'il y a des
exceptions?
M. Clair: Les institutions d'enseignement privées
reconnues.
M. Bourbeau: Oui, reconnues d'intérêt public.
M. Clair: Déclarées d'intérêt public,
sauf celles de Montréal et de Québec, qui n'en ont jamais eu, je
crois.
M. Bourbeau: II y a un cas. Je pense que c'est l'endroit
où je peux en profiter pour le soumettre au ministre; sans quoi, je
serais peut-être obligé de le faire en Chambre et cela prendrait
beaucoup plus de temps. Il y a le cas, dans le secteur où je demeure,
d'un collège privé qui a des subventions, mais qui est
obligé de déplacer ses horaires de façon à pouvoir
bénéficier du transport scolaire. J'en parle parce que mon fils
va à ce collège. Il commence l'école à sept heures
le matin, car l'autobus passe à 6 h 30 le matin. Alors, on commence
l'école très tôt et on finit à 13 h 30
l'après-midi. C'est la seule façon de bénéficier du
transport scolaire. Comment une situation comme celle-là peut-elle se
produire?
M. Clair: Je pense que toutes les commissions scolaires essaient
d'adapter l'heure scolaire en fonction d'une meilleure utilisation possible de
la flotte et d'éviter que les coûts ne soient trop
élevés. Il n'y a pas de cas particulier, si on veut, au
collège privé ou à l'école privée dont le
député de Laporte parle. Les commissions scolaires font
déjà cela.
M. Bourbeau: N'y a-t-il pas une certaine discrimination à
ce moment-là, en ce sens que les élèves en question ont eu
deux choix: commencer l'école à 6 h 30 le matin ou commencer
à 9 h 30 le matin, parce que les transporteurs devaient fournir le
transport à une autre école, à une autre commission
scolaire, qui avait priorité, semble-t-il, sur celle-là?
Qu'est-ce qui serait arrivé si les parents ou le collège avaient
refusé d'avoir ce traitement qui peut être inéquitable et
avaient exigé un transport normal à des heures normales? Est-ce
que le gouvernement aurait été obligé de subventionner
quand même?
M. Clair: II aurait été obligé de demander
l'autorisation d'organiser son propre transport scolaire, ce qui lui aurait
coûté beaucoup plus cher.
M. Bourbeau: Aux frais du gouvernement ou aux frais du
collège?
M. Clair: Cela dépend de quel genre d'institution il
s'agit.
M. Bourbeau: Reconnue d'intérêt public à
80%.
M. Clair: Et subventionnée au niveau du transport
scolaire?
M. Bourbeau: Elles ne le sont pas toutes?
M. Clair: À supposer qu'il s'agisse d'un cas où
l'institution privée aurait eu droit à des subventions pour
l'organisation de son transport scolaire, elle n'aurait eu droit qu'à
80%, en vertu de la règle des 80% de subvention pour les institutions
privées déclarées d'intérêt public. Alors,
cela lui aurait coûté plus cher.
M. Bourbeau: Pourquoi dites-vous "à supposer que"? Est-ce
que cela veut dire que tous les collèges privés qui sont reconnus
d'intérêt public n'y ont pas droit?
M. Clair: Comme je vous le disais, à Montréal et
à Québec, aucun. Ensuite, les écoles privées
reconnues pour fins de subventions ne sont pas subventionnées. Il n'y a
que les écoles privées, déclarées
d'intérêt public. (23 h 45)
M. Bourbeau: C'est le cas actuellement.
M. Clair: Dans ce cas-là, ils auraient peut-être pu
l'organiser, mais c'est embêtant de parler d'un cas particulier sans
savoir exactement de quoi il s'agit.
M. Bourbeau: Je comprends mal, dans le cas d'un collège,
ou bien il est subventionnable et subventionné ou bien il ne l'est pas.
S'il l'est, pourquoi est-ce que...
M. Clair: Subventionné jusqu'à 80%, c'est en vertu
de la loi.
M. Bourbeau: Non, je comprends. Il est subventionnable à
80% ou bien il ne l'est pas. Disons que c'est un cas qui n'est pas à
Montréal ou à Québec, donc, il est subventionnable.
Comment se fait-il qu'il ne puisse pas avoir droit au transport normal aux
mêmes heures que les autres qui sont subventionnables au même
titre?
M. Clair: C'est parce que le collège en question a conclu
une entente avec la commission scolaire en cause pour que cela soit fait ainsi.
Probablement que l'école privée préférait -
c'était plus avantageux pour elle - faire cela que d'organiser son
propre transport scolaire subventionné à 80%.
M. Bourbeau: Dans le cas qui nous concerne, probablement qu'il y
a des économies qui sont refilées à l'école, qui
font que les parents n'ont pas à débourser les 20%, je
présume, ou quelque chose comme cela. Peut-être même que
l'école fait des profits avec ce transport.
M. Clair: Non, l'école ne peut pas faire de profits, mais
elle peut cependant éviter que cela ne coûte plus cher.
M. Bourbeau: Je voudrais souligner que c'est un cas qui n'est pas
si pénible que cela, en fait - je disais qu'il pourrait être
pénalisé tantôt - mais qui fait en sorte qu'on rentabilise
drôlement les équipements quand on peut décaler les heures
de pointe de cette façon-là.
J'ai parlé une fois au ministre...
M. Clair: Absolument. C'est l'objectif visé.
M. Bourbeau: ... du décalage des heures de pointe. Est-ce
que vous avez des études dans ce sens-là au ministère?
M. Clair: Est-ce qu'on a des statistiques sur cela? À peu
près toutes les commissions scolaires - on n'a pas de statistiques
précises - font du doublage, si on veut, en jouant avec le
décalage des horaires.
M. Bourbeau: Est-ce que le ministère favorise ce genre de
chose?
M. Clair: Certainement.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'on peut revenir
à l'objet?
M. Bourbeau: Je ne pense pas que ce soit non pertinent, M. le
Président, parce qu'on parle des institutions privées
là-dedans et on parle de transport scolaire.
Le Président (M. Gagnon): Ce serait plutôt le genre
de questions à poser lors de l'étude des crédits, par
exemple.
M. Bourbeau: Malheureusement, on n'en fera pas avant
l'année prochaine.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 440.1 est
adopté?
M. Clair: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 9 qui
comprend l'article 440 et 440.1 est adopté.
M. Bourbeau: On n'a pas de division? Non. Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Non, cela a bien
été.
M. Clair: Vous avez chialé un peu, mais vous n'avez pas
dit que vous étiez contre.
M. Bourbeau: On ne chiale pas, on essaie d'améliorer la
loi, M. le ministre.
Le Président (M. Gagnon): L'article 10 est-il
adopté?
M. Clair: Adopté.
M. Bourbeau: II faudrait peut-être que le ministre nous
dise quelque chose.
M. Clair: C'est essentiellement un article de concordance.
M. Bourbeau: Je vais regarder mes notes.
Le Président (M. Gagnon): À l'article 10...
M. Bourbeau: On n'a pas encore dit qu'on l'adoptait.
Le Président (M. Gagnon): ... le député de
Laporte n'a pas encore dit son dernier mot.
M. Bourbeau: Est-ce que le ministre pourrait nous expliquer ce
qu'est exactement cet article? Je l'ai lu et j'ai de la difficulté
à le comprendre.
M. Clair: "Sans restreindre la portée de l'article
431..."
M. Bourbeau: Je n'ai pas demandé au ministre de lire
l'article, j'ai demandé le sens de l'article. Peut-être que le
ministre pourrait consulter un peu.
M. Clair: C'est un bout que le ministère des Transports
connaît moins bien parce que ce sont plutôt les pouvoirs de
taxation des commissions scolaires. Tout ce qu'on change, c'est le
début. Auparavant, cela se lisait: "Sans restreindre la portée du
paragraphe 1 de l'article 431 etc." Il n'y a rien de changé pour le
reste. Voici ce qu'on change: "Sans restreindre la portée de l'article
431." La concordance consiste simplement en l'élimination du paragraphe
1. Le paragraphe 1, c'est tout ce qu'on refait à l'article 431.
Une voix: Cela explique les devoirs des commissaires.
M. Clair: Cela n'est pas changé. Tout ce qu'on change...
L'article 431 actuel était le paragraphe 1 de l'article 431
précédemment.
M. Bourbeau: Hum!
M. Clair: C'est très convaincant! C'est cela!
M. Bourbeau: Moi, je veux comprendre. Je regrette, mais...
M. Clair: Regardez bien.
M. Bourbeau: Je veux bien croire que cela a été
examiné par des avocats, mais...
M. Clair: Les notaires, il faut toujours tout leur expliquer!
M. Bourbeau: II faudrait peut-être que le ministre commence
par l'apprendre pour pouvoir nous l'expliquer.
M. Clair: Regardez bien. Ce qu'il y a maintenant dans l'article
431, c'est ce qu'il y avait précédemment...
Une voix: L'article 441.
M. Clair: Non, non, l'article 431. Ce qu'il y avait au paragraphe
1 de l'article 431 se retrouve être maintenant l'article 431. Alors, on
n'a plus à faire référence au paragraphe 1 de l'article
431, mais seulement à l'article 431.
M. Bourbeau: Je viens de comprendre. Que disait l'article 431, M.
le ministre?
Une voix: Ce que dit l'article 431 présentement.
M. Clair: II traitait, si on veut, de la même substance que
ce dont traite maintenant l'article 431.
M. Bourbeau: Le problème est que je n'ai pas l'article
431.
Le Président (M. Gagnon): Cela va?
M. Clair: L'article 431, paragraphe 1, c'est maintenant l'article
431.
M. Bourbeau: Oui, d'accord. C'est le même article.
M. Clair: C'est le même article.
M. Bourbeau: C'est parce que je n'avais pas l'ancien article. Je
l'avais ici, je m'excuse. Cela va.
Le Président (M. Gagnon): L'article 441 est adopté
et l'article 10 est adopté, n'est-ce pas?
M. Bourbeau: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): Article 11?
M. Clair: À l'article 11, on a un amendement, M. le
Président. Je propose que l'article 11 du projet de loi soit
remplacé par le suivant: "L'article 504 de cette loi, modifié par
l'article 370 du chapitre 72 des Lois de 1979, est de nouveau modifié
par l'addition, après le quatrième alinéa, du suivant: Le
conseil reçoit aussi, pour le compte des commissions scolaires, les
subventions de transport scolaire que peut leur accorder le ministre des
Transports et il leur transmet ces montants."
On remarque que c'est le même texte. C'est exactement le
même texte; on l'ajoute après le quatrième alinéa
plutôt que de remplacer le quatrième alinéa. C'est
parce
que le ministre des Finances parraine un projet de loi qui touche ce
même article et il voulait faire son amendement au même endroit que
nous. Là, on décale un peu notre amendement pour lui laisser de
la place pour présenter le sien et s'assurer que les deux amendements
vont entrer en vigueur non pas l'un par-dessus l'autre, mais l'un à
côté de l'autre, à défaut d'arriver en même
temps.
M. Bourbeau: II faut croire que le ministre des Finances a
préséance sur le ministre des Transports.
M. Clair: Non, il a été obligé de se
déplacer, lui aussi, je pense. Ils ont préparé un papillon
et on les a soumis à la même torture.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'amendement sera
adopté?
M. Bourbeau: Maintenant qu'on a reçu les explications du
ministre, on va y réfléchir deux secondes.
M. Clair: Cela ne doit pas être drôle de
préparer un testament ici!
M. Bourbeau: Le ministre devrait savoir que je n'ai jamais fait
de testament. Si le ministre veut faire son testament, qu'il aille en voir un
autre. La même chose pour les contrats de mariage.
Une voix: Est-ce qu'il y a un lien entre les deux?
M Bourbeau: Souvent ils les font en même temps.
Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté? L'amendement est
adopté et l'article 11 est adopté. L'article 12?
Modifications à la Loi sur l'enseignement
privé
M. Clair: À l'article 12, on a un amendement le modifiant
en remplaçant à la quatrième ligne de l'article 59.1 le
mot "tout" par le mot "un" et en ajoutant à l'article 59.3 la phrase
suivante: "Ces montants sont approuvés par le Conseil du
trésor".
Le Président (M. Gagnon): Si vous voulez, on va les
prendre comme on a fait tantôt, l'un après l'autre. On va
commencer par regarder 59.1, ou plutôt 59 d'abord. Est-ce que l'article
59 est adopté?
M. Clair: II reprend la formulation actuelle de l'article 59 en
l'améliorant.
M. Bourbeau: Dans cet article, on fait référence
aux institutions privées et on dit que les institutions privées
peuvent réclamer le coût qu'elles doivent assumer. Est-ce que
c'est le coût déduction faite de la subvention reçue, parce
que les institutions privées n'ont pas toutes le droit de recevoir des
subventions? Est-ce qu'on fait ici la distinction entre les
subventionnées et les non subventionnées?
M. Clair: On fait référence à 440.1 de cette
loi et c'est là qu'on en parlait tantôt.
Le Président (M. Gagnon): Alors, l'article 59 est
adopté. À 59.1, c'est là que le premier amendement du
ministre arrive.
M. Clair: On remplace le mot "tout" par le mot "un". Il ne
devrait pas y avoir une grosse discussion sur l'amendement.
M. Bourbeau: Est-ce que c'est débattable?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bourbeau: Quant à l'amendement, il n'y a pas de
problème.
M. Clair: Bon, au moins ça de fait.
Le Président (M. Gagnon): L'article 59.1 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Bourbeau: Ici, on termine en disant qu'elle peut
réclamer le coût, "déduction faite des subventions
accordées à ces fins." On n'a pas repris la même
terminologie que dans le paragraphe précédent. Est-ce qu'il y a
une raison? Pourquoi ici réfère-t-on aux subventions
accordées alors que dans le paragraphe précédent, on
disait 440.1?
M. Clair: C'est parce que, dans l'autre article, à 440.1,
on disait déjà qu'on devait faire référence
à 440.1.
M. Bourbeau: Pardon?
M. Clair: À 59, on fait référence à
440.1 qui prévoit cela déjà, alors qu'à 59.1 on n'y
fait pas référence. C'est bonnet blanc, blanc bonnet.
M. Bourbeau: C'est deux façons différentes de
procéder. C'est pour faire en sorte que les avocats aient encore plus de
difficulté à se retrouver, non seulement les avocats, mais ceux
qui ne le sont pas aussi. C'est pour être sûr que personne n'y
comprendra absolument rien, sauf les avocats.
M. Clair: À 59, c'est quand une institution fait faire son
transport par une commission scolaire alors qu'à 59.1, c'est
quand elle le fait elle-même.
M. Bourbeau: Je suis bien d'accord, oui. Oui, mais mes questions
ne portaient pas sur ça. C'est sur la dernière ligne.
M. Clair: 440.1, ce n'est pas une commission scolaire.
Le Président (M. Gagnon): Comme il est minuit, je dois
demander à la commission si vous êtes d'accord pour continuer et
terminer les travaux? Je présume que oui. (minuit)
M. Bourbeau: Je suis d'accord. C'est pour bien démontrer,
M. le Président, que nous travaillons dans un esprit constructif, lent,
mais constructif.
M. Clair: Est-ce que je comprends que le député
vient de reconnaître qu'il a un esprit lent?
M. Bourbeau: Je signalerai au ministre que ce n'est pas l'esprit,
c'est...
M. Clair: Non, mais il a dit: Dans un esprit lent, mais
constructif. Ce sont ses paroles.
M. Ouellette: J'ai au moins compris une chose comme profane.
C'est qu'un notaire peut finir par comprendre pourquoi il ne comprend pas un
avocat.
M. Bourbeau: Je vous ferai remarquer que le ministre nous
amène des amendements comme ça à la dernière minute
et cela change...
M. Clair: Changer un "tout" par un "un", ça complique la
vie d'un gars!
M. Bourbeau: ... le sens des phrases. Vous savez, M. le ministre,
qu'une virgule peut changer le sens d'une phrase.
Le Président (M. Gagnon): 59.1 sera-t-il
adopté?
M. Bourbeau: Oui, c'est adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 59.2? Je
présume...
M. Clair: Concordance.
Le Président (M. Gagnon): ... qu'il est adopté
aussi. Adopté. Article 59.3, le deuxième amendement du
ministre.
M. Clair: "Ces montants sont approuvés par le Conseil du
trésor."
Le Président (M. Gagnon): L'amendement est-il
adopté?
M. Bourbeau: Oui, oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article tel qu'amendé
est-il adopté?
M. Bourbeau: Pourquoi est-ce le ministre des Transports qui
accorde des subventions? Est-ce que ce ne sont pas des subventions qui font
partie de l'enveloppe?
Ces institutions - on parle toujours des institutions privées -
ne tombent-elles pas sous l'empire des commissions scolaires?
M. Clair: Ce sont des institutions indépendantes.
M. Bourbeau: Même pas pour les fins de transport? Pour les
fins de transport, ne peuvent-elles pas... L'intention des...
M. Clair: On a vu tantôt qu'elles peuvent organiser
elles-mêmes en tout ou en partie leur transport avec l'autorisation
préalable du ministre des Transports, mais c'est le ministère
qui... Remarquez que cela aurait bien pu être... Et cela a
déjà été le cas, l'enveloppe budgétaire du
transport scolaire a déjà été au ministère
de l'Éducation, mais, étant donné que du transport, c'est
du transport, cela a été envoyé depuis 1972 au
ministère des Transports.
M. Bourbeau: Mais, dans le cas des collèges privés,
des institutions privées qui feraient des ententes avec une commission
scolaire - comme cela arrive actuellement et cela arrive souvent - à ce
moment-là, cela ferait partie de l'enveloppe globale de la commission
scolaire ou si le ministre donnerait quand même des subventions directes
aux collèges privés?
M. Clair: C'est la commission scolaire qui reçoit alors
directement la subvention, mais, pour pouvoir le faire pour une institution
privée, il faut que le pouvoir soit dans la loi.
M. Bourbeau: Dans le cas de 59.3, on n'a fait
référence qu'au cas où une institution privée
décidait d'organiser elle-même son transport. À ce
moment-là, le ministre pourra lui verser des subventions directement.
C'est ça?
M. Clair: Non, non, le pouvoir est général et
couvre les deux.
Le Président (M. Gagnon): 59.3 est-il adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 12,
comprenant 59, 59.1, 59.2 et
59.3, est adopté. Article 13?
Modifications à la Loi
sur les collèges d'enseignement
général et professionnel
M. Bourbeau: L'article 13 supprime trois articles qui se
retrouvent ailleurs.
M. Clair: C'est du réaménagement de texte, M. le
Président.
M. Bourbeau: Oui, ils se retrouvent à l'article 14, je
pense.
M. Clair: C'est ça.
Le Président (M. Gagnon): Adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 14? Il y a un
amendement. M. le ministre.
M. Clair: II y a encore un "tout" de trop. On enlève,
à la troisième ligne de l'article 6.2, le mot "tout" et on le
remplace par le mot "un".
Le Président (M. Gagnon): L'amendement est-il
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article est-il
adopté?
M. Bourbeau: Vous parlez de quel article?
M. Clair: C'est finalement sensiblement la même chose que
ce qu'on voyait tantôt, sauf que là, cela concerne les
cégeps et les collèges.
Le Président (M. Gagnon): L'article 14 est-il
adopté?
M. Bourbeau: Est-ce rigoureusement la même chose ou est-ce
que ce sont des modifications?
M. Clair: II doit y avoir des ajustements pour tenir compte de la
réalité des cégeps. Il n'y a pas de subventions. C'est
tout ce qu'il y a de différent.
Le Président (M. Gagnon): 6.1, 6.2 et 6.3 sont
adoptés.
M. Bourbeau: Cela va.
Le Président (M. Gagnon): L'article 14 est
adopté.
L'article 15?
Modifications à la Loi
sur les subventions aux
commissions scolaires
M. Bourbeau: C'est là qu'on annule les anciens
articles.
M. Clair: C'est de la concordance, le pouvoir de subvention est
maintenant prévu dans la loi conférant le pouvoir d'organisation
du transport scolaire.
Le Président (M. Gagnon): L'article 15 est-il
adopté?
M. Bourbeau: Une minute, je suis en train de regarder...
Le Président (M. Gagnon): Cela allait bien.
M. Bourbeau: On conserve le paragraphe 1 de l'article 11, si je
me souviens bien. C'est cela?
M. Clair: II ne reste plus grand-chose dans cette loi.
M. Bourbeau: II reste le paragraphe 1 de l'article 11.
Le Président (M. Gagnon): À l'article 16, M. le
ministre, vous avez un amendement. L'article 15 est adopté, si j'ai bien
compris?
Une voix: Adopté.
Nouveaux pouvoirs accordés aux commissions de
transport
M. Clair: Je propose de modifier l'article 6 du projet de loi no
31.
M. Bourbeau: L'article 6?
M. Clair: 16, pardon... en remplaçant dans le paragraphe 2
le dernier alinéa du paragraphe 3 de l'article 251 par le suivant: "La
commission de transport a compétence pour exécuter, même en
dehors de son territoire, un contrat qu'elle a conclu avec une commission
régionale ou avec une commission scolaire pourvu que le territoire de
cette commission régionale ou de cette commission scolaire recoupe celui
où elle opère en vertu de l'article 211." En fait, on avait
oublié "commission régionale".
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 16 est
adopté?
M. Bourbeau: Un petit instant. Étant donné qu'on
arrive dans la séquence où il y en a plusieurs qui sont
identiques, on pourrait peut-être les regarder rapidement et,
après, ce sera plus facile pour les autres. C'est là qu'on
introduit...
M. Clair: À l'article 16?
M. Bourbeau: "La commission de transport peut effectuer des
voyages spéciaux et des voyages à charte-partie sur son
territoire."
M. Clair: Mais l'amendement est adopté?
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Bourbeau: Avant cela, si je comprends bien, il y avait un
droit de premier refus en faveur de la CTCUQ dans tous les cas de
charte-partie. Maintenant, elle a un droit comme tout le monde.
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: C'est cela le sens, je pense.
M. Clair: Si on veut mettre en ordre le volet de polyvalence sur
la charte-partie, il faut retirer à la CTCUQ l'exclusivité, en
quelque sorte, de ce genre de transport en cette matière; pour le faire,
on va toucher à toutes les commissions de transport au fur et à
mesure.
M. Bourbeau: Même chose pour le transport scolaire. Il y
avait aussi un droit de premier refus ou de premier preneur, je pense. Est-ce
que les commissions de transport public n'avaient pas ce droit, non?
M. Clair: En transport scolaire, non.
M. Bourbeau: Alors, pourquoi le troisième paragraphe de
l'article 16: "peut conclure un contrat de transport scolaire"?
M. Clair: Vous avez raison.
M. Bourbeau: II y en avait. Il fallait obtenir une lettre de la
commission de transport public avant de négocier. Ce doit être
pour cela, d'ailleurs, que vous avez mis le troisième paragraphe; sans
cela, vous n'auriez pas eu besoin de le mettre.
Le Président (M. Gagnon): L'article 16 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Bourbeau: Un instant, il nous reste le dernier paragraphe. Le
dernier paragraphe de l'article 16, est-ce que ce n'est pas le même texte
que l'amendement que vous venez de nous donner? Quelle différence y
a-t-il entre les deux?
M. Clair: Régionale. Il manque les mots "de cette
commission régionale".
Le Président (M. Gagnon): D'accord, adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 17, qui comprend
l'article 252?
M. Clair: Cet article 17, c'est pour faire la concordance
à la suite du retrait de l'approbation des tarifs de transport
d'écoliers par la Commission des transports du Québec.
M. Bourbeau: Cela enlève la juridiction préalable
de la Commission des transports sur les contrats de transport
d'écoliers?
M. Clair: C'est ça.
M. Bourbeau: Donc, est-ce qu'on peut dire dorénavant que
quand des transporteurs voudraient faire des visites touristiques...
M. Clair: Cela n'est pas changé. C'est déjà
le cas.
M. Bourbeau: Le ministre pourrait-il nous expliquer comment
ça fonctionnait auparavant? Je voudrais savoir exactement ce qui est
modifié. Il y avait un cas de premier refus, là aussi, je pense,
n'est-ce pas? Il y avait un premier refus au niveau de la CTCUQ, pour les
visites touristiques. Cela ne dit pas grand-chose.
M. Clair: C'est compliqué! M. Bourbeau: J'ai
compris! M. Clair: Parfait!
M. Bourbeau: Je pense que le ministre est plus nerveux que moi
cette fois-ci.
Le Président (M. Gagnon): L'article 17 est adopté.
À l'article 18, vous avez un amendement, M. le ministre?
M. Clair: Oui, exactement le même, M. le Président.
Je vais le lire. "En remplaçant, à la deuxième ligne, les
mots "l'article" par les mots "les articles" et en remplaçant, dans le
paragraphe 2, le dernier alinéa du paragraphe 3 de l'article 313 par le
suivant: "La commission a compétence pour exécuter, même en
dehors de son territoire, un contrat qu'elle a conclu avec une commission
régionale ou avec une commission scolaire pourvu que le territoire de
cette commission
régionale ou de cette commission scolaire recoupe celui où
elle opère en vertu de l'article 269."
M. Bourbeau: Peut-on dire que, à l'égard de
l'article 18, c'est exactement la même chose qu'à l'article 16,
mot à mot? Il n'y a pas de modification, sauf les
références qui sont différentes?
M. Clair: Exactement.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement est-il
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 18
est-il adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Clair: On parle de la commission régionale deux fois au
lieu d'une fois.
Le Président (M. Gagnon): L'article 19?
M. Clair: Même chose que tantôt.
Le Président (M. Gagnon): Adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 19, comprenant aussi
314, c'est évident.
M. Clair: Oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 20?
M. Clair: M. le Président, c'est encore le même
amendement: "En remplaçant, à la deuxième ligne, les mots
"l'article" par les mots "les articles" et en remplaçant, dans le
paragraphe 2, le dernier alinéa du paragraphe 3 de l'article 244 par le
suivant: "La commission de transport a compétence pour exécuter,
même en dehors de son territoire, un contrat qu'elle a conclu avec une
commission régionale ou avec une commission scolaire pourvu que le
territoire de cette commission régionale ou de cette commission scolaire
recoupe son territoire."
Le Président (M. Gagnon): Adopté?
M. Bourbeau: Adopté. (0 h 15)
Le Président (M. Gagnon): L'amendement est adopté.
L'article 20, tel qu'amendé, est adopté.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 21 qui comprend
l'article 248?
M. Clair: Même chose, encore une fois, M. le
Président.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 22?
M. Clair: Je pense que j'ai un amendement pour vous.
Une voix: La même chose.
M. Clair: En remplaçant, à la troisième
ligne, le mot "et" par une virgule.
Des voix: Ah!
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bourbeau: Est-ce que c'est débattable, M. le
Président?
M. Clair: Et en remplaçant, M. le Président...
Des voix: Ah!
M. Clair: ... dans le paragraphe 2, le dernier alinéa du
paragraphe 3 de l'article 102...
M. Bourbeau: Je pense que, si c'est débattable, on
pourrait peut-être parler de l'importance des virgules dans les textes.
Cela ferait l'objet d'une discussion assez longue, de 20 minutes,
peut-être.
Des voix: Ah!
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais vous souligner
qu'il y a des...
M. Clair: Si cela intéresse le député, qu'il
fasse une composition là-dessus, qu'il me l'envoie et je la
corrigerai.
M. Bourbeau: ... avocats qui ont déjà perdu des
procès à cause d'une virgule. Je pourrais vous citer des cas
célèbres. Est-ce que vous voulez que je les cite?
M. Clair: II y a même des notaires qui ont
été condamnés.
Des voix: Ah!
Le Président (M. Gagnon): L'amendement est adopté,
je présume.
M. Clair: J'en ai un deuxième, M. le Président, sur
le même article. C'est en remplaçant, dans le paragraphe 2, le
dernier alinéa du paragraphe 3 de l'article 102 par le suivant: "La
commission...
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): II est adopté.
M. Clair: Oui? Mais je n'ai pas eu le temps de le lire.
Le Président (M. Gagnon): Mais il faut que vous le lisiez
quand même.
M. Clair: "La commission a compétence pour
exécuter, même en dehors de son territoire, un contrat qu'elle a
conclu avec une commission régionale ou avec une commission scolaire
pourvu que le territoire de cette commission régionale ou de cette
commission scolaire recoupe celui où elle opère en vertu des
articles 47 et 48."
Le Président (M. Gagnon): Adopté. M. Bourbeau:
Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 22, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 23, qui comprend
l'article 103?
M. Clair: Concordance avec les autres. M. Bourbeau:
Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 24?
M. Clair: J'ai un amendement pour vous, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Oui, j'ai vu cela.
M. Bourbeau: Mais pour l'article 24, ce sera un peu plus long
parce qu'on est rendu sur la rive sud de Montréal et il faut faire
attention.
Des voix: Ah!
M. Bourbeau: C'est une commission de transport qui...
M. Clair: L'article 24 est modifié en remplaçant,
dans le paragraphe 2, le dernier alinéa du paragraphe 3 de l'article 76
par le suivant: "La commission a compétence pour exécuter,
même en dehors de son territoire, un contrat qu'elle a conclu avec une
commission régionale ou avec une commission scolaire pourvu que le
territoire de cette commission régionale ou de cette commission scolaire
recoupe celui où elle opère en vertu des articles 19 et 20."
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement est-il
adopté?
M. Bourbeau: J'ai une question à poser au ministre
concernant l'amendement. Quand vous dites "en dehors de son territoire", est-ce
que vous parlez du territoire de la Commission de transport de la rive sud
elle-même? Est-ce que cela comprend Métropolitain sud ou seulement
la Commission de transport de la rive sud elle-même?
M. Clair: Attendez un peu que je me retrouve. C'est le territoire
de la CTRSM et non pas de sa filiale, Métro sud.
M. Bourbeau: La filiale n'est pas comprise là-dedans?
M. Clair: Non.
M. Bourbeau: Vous reconnaissez donc que la filiale est une
entité séparée.
M. Clair: Je ne parlerai qu'en présence de mon avocat.
Des voix: Ah!
Une voix: Et surtout pas devant un notaire.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'amendement est
adopté? Oui. L'article 24?
M. Clair: Attendez un peu!
M. Bourbeau: C'est le ministre qui ne veut plus l'adopter.
M. Clair: Attendez un peu! Vous allez me montrer la loi de la
CTRSM.
M. Bourbeau: On peut la sortir. C'est la loi no 84.
M. Clair: Je veux la voir après ce que vous venez de me
dire. Il semblerait que l'article 20 couvre le territoire de Métro
sud.
M. Bourbeau: L'article 20, c'est l'Outaouais, M. le
Président. Je pense que le ministre est dans les patates.
Une voix: Vous parlez de l'article 24.
M. Bourbeau: L'article 24. L'article 20, c'est l'Outaouais.
M. Clair: Oui, mais je parle de l'article 24 où on parle
des articles 19 et 20.
M. Bourbeau: Ah! Je retire mes paroles.
Une voix: C'est le notaire qui était dans les pommes.
M. Bourbeau: On a accéléré depuis un bout de
temps. On s'en vient bien, hein?
M. Clair: On pourrait passer à l'autre et y revenir.
M. Bourbeau: Vous êtes bloqué sur la CTRSM?
M. Clair: Non. C'est parce que la question est pertinente et je
voulais juste être sûr de la réponse que je donne.
Le Président (M. Gagnon): On va passer l'article 24.
M. Clair: On y reviendra.
Le Président (M. Gagnon): L'article 25?
M. Clair: Concordance avec les autres, comme tantôt.
Le Président (M. Gagnon): L'article 25 est adopté.
L'article 26?
M. Clair: C'est simplement une reformulation de cet article en
supprimant la référence qui est faite au transport scolaire.
M. Bourbeau: Je m'excuse. Vous avez dit quoi, au juste?
M. Clair: J'ai dit qu'on supprimait la référence
qui est faite, dans cet article au transport scolaire.
M. Bourbeau: "De la commission", c'est la Commission des
transports du Québec, ça?
Le Président (M. Gagnon): Vous aviez un amendement
à l'article 26. L'amendement, c'est 26.1.
M. Clair: Pour l'instant, c'est 26. On introduira tantôt
26.1.
M. Bourbeau: On est rendu où exactement?
M. Clair: On est à 26.
Le Président (M. Gagnon): Je commence à être
perdu, c'est vrai.
M. Clair: Tout ce qu'on fait, c'est une reformulation de
l'article en supprimant la référence qui était faite au
transport scolaire. Concordance.
Le Président (M. Gagnon): Alors, paraqraphe 53 de 26,
adopté?
M. Bourbeau: Une seule question avant qu'on l'adopte. Quand, dans
cet article, on parle de "la commission", on parle de la Commission des
transports du Québec? On parle de quoi, au juste?
M. Clair: On parle de la Commission des transports du
Québec, je pense bien.
M. Bourbeau: Je voudrais faire remarquer une chose au ministre
que je lui avais dite au mois de juin dernier. Quand on lit le projet de loi au
complet, si vous le regardez, vous avez parfois des articles où on dit
"la commission, où on parle de "la commission de transport" de "la
commission, la corporation". C'est dans un de mes projets de loi. Je vais le
sortir, cela vaut la peine que je revienne là-dessus. Il y a un endroit
où c'est tellement mêlé qu'on peut à peine s'y
retrouver.
Une voix: II faudrait un avocat.
M. Bourbeau: Un bon avocat, à part ça. Il faut
presque consulter un notaire.
M. Clair: C'est effectivement la Commission des transports du
Québec.
M. Bourbeau: Voyez-vous ce que je veux dire, si on reqarde
à partir des articles 16 et suivants, on pourrait regarder l'article 16,
on parle de la CTCUQ et, dans les paragraphes, on dit: "la Commission de
transport peut effectuer des voyages." Là, on parle de la Commission de
transport de Québec.
M. Clair: C'est sûr qu'une fois qu'on resitue cet article
dans sa loi il s'interprète, il se comprend.
M. Bourbeau: Après cela, quand on arrive à
l'article 18, on réfère à la CTCUM et on parle de "la
commission".
M. Clair: C'est dans la loi constitutive de la commission.
D'accord.
M. Bourbeau: Quand on arrive à la CTCRO, on reprend les
mots "la commission de transport". La CTL, on parle de "la commission", etc.
Après ça, on arrive à la CTRSM, on réfère
à "la commission". À 77, on dit: "La commission doit soumettre
ses tarifs à la Commission des transports du Québec."
M. Clair: Je vais arrêter le député
là-dessus et j'en fais une question de règlement. Ce dont il
parle, je sais que ça crée toujours des problèmes, mais
quand on amende plusieurs lois comme cela, on n'a pas
d'autre choix que de référer a l'appellation qui est
prévue dans chacune des lois amendées. On n'a pas le choix.
M. Bourbeau: Oui, je suis bien d'accord, M. le ministre.
Le Président (M. Gagnon): Sur la question de
règlement.
M. Bourbeau: J'ai étudié beaucoup les lois, moi
aussi, mais je veux quand même, sur la question de règlement, vous
dire ceci: À l'article où on est présentement, l'article
26, que cela devient encore plus évident, le point que je veux faire. On
dit: "La corporation est réputée être titulaire d'un permis
de la commission." On a employé les mots "la commission" dans tous les
articles précédents pour désigner les commissions de
transport et, dans cet article ici, les mots "la commission" désignent
la Commission des transports du Québec. Vous noterez que, dans le
paragraphe précédent, l'article 25 où on amende l'article
77, on référait à la Commission des transports du
Québec sous le nom Commission des transports du Québec, alors
que, dans l'article suivant, on réfère à la commission
seulement pour encore désigner la Commission des transports du
Québec. Il y a deux articles qui se suivent et qui ne
réfèrent pas à la Commission des transports du
Québec sous le même vocable.
M. Clair: Qui n'amendent pas la même loi.
M. Bourbeau: Je comprends, M. le ministre.
M. Clair: En tout cas, je n'ai rien à dire
là-dessus.
M. Bourbeau: Moi, j'ai quelque chose à dire
là-dessus. J'avais souligné cela au mois de juin dernier en vous
disant qu'au Québec, quand on réfère à la
Commission des transports du Québec, à moins qu'on ne parle
à des spécialistes comme vous et ceux qui vous accompagnent, les
gens pensent toujours que c'est la Commission de transport de Québec.
Cela crée beaucoup de confusion dans le public, les mots "la Commission
des transports du Québec" parce que cela ressemble beaucoup trop au
vocable qu'on emploie pour désigner les commissions de transport.
J'avais suggéré d'étudier la possibilité de
désigner la Commission des transports du Québec comme la
Régie des transports du Québec et je vous avais même
souligné qu'il y avait une étude qui avait été
faite et que j'avais au mois de juin dernier qui disait qu'effectivement
c'était beaucoup plus une régie qu'une commission. Si on pouvait
un jour - je vous fais une suggestion très constructive - amender la Loi
sur les transports pour désigner la commission comme étant la
Régie des transports du Québec, on éviterait tous ces
problèmes qui reviennent chaque fois qu'on étudie les lois. Je
dois avouer que, personnellement, cela crée de la confusion et ce serait
intéressant d'en avoir le moins possible. D'ailleurs, cela s'appelait
autrefois la Régie des transports du Québec, M. le ministre.
Le Président (M. Gagnon): Ce point étant
soulevé, est-on prêt à adopter l'article 26, paragraphe
53?
M. Bourbeau: Je l'ai souligné au ministre au mois de juin
et je le souligne encore.
M. Clair: Je connais très bien le problème. Cela
comporterait des inconvénients de revenir à l'appellation
"Régie des transports", tout comme cela pourrait comporter certains
avantages. Je ne veux pas entamer de débat là-dessus, M. le
Président.
M. Bourbeau: Moi non plus. Je veux seulement le souligner au
ministre.
M. Clair: J'en suis bien conscient.
Le Président (M. Gagnon): L'article 53 est-il
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté.
M. Clair: On peut revenir, M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Oui, à 26, à votre
amendement.
M. Clair: ... à l'article de tantôt. i
Le Président (M. Gagnon): Allons à l'article...
M. Clair: 24.
Le Président (M. Gagnon): Voulez-vous, on va finir 26?
M. Clair: II n'est pas fini, 26?
Le Président (M. Gagnon): Vous avez un amendement, vous
avez dit, à 26?
M. Clair: C'est d'ajouter un nouvel article, 26.1, après
l'article 26.
Le Président (M. Gagnon): C'est un nouvel article.
M. Clair: C'est un nouvel article qu'on
va ajouter.
Le Président (M. Gagnon): On va y revenir.
M. Clair: Pour revenir à CTRSM, à l'article
24...
Le Président (M. Gagnon): 24.
M. Clair: ... les articles 19 et 20 couvrent non seulement le
territoire juridique de la CTRSM, mais également celui de sa filiale,
Métro sud.
M. Bourbeau: Est-ce la même chose pour Laval?
M. Clair: J'ai l'impression que cela doit être la
même chose pour toutes les autres.
M. Bourbeau: Est-ce que Laval a une filiale? Je pense qu'elle n'a
pas de filiale.
M. Clair: Non.
M. Bourbeau: Non? Mais ils ont un territoire. Quand ils font du
service en dehors dans le grand territoire qui excède la ville de Laval,
est-ce que cela vaut pour ce territoire aussi? Ils ont des lignes qui
excèdent leur territoire.
M. Clair: Je ne sais pas comment est défini dans la loi de
Laval son territoire. C'est le même principe parce que c'est la notion de
région desservie, finalement, qui est retenue.
M. Bourbeau: Donc, on peut dire que la CTRSM et la CTL peuvent
conclure des contrats de transport d'écoliers dans tous ces grands
territoires.
M. Clair: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): L'article 24, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté.
M. Clair: Après l'article 26, M. le Président, je
propose d'ajouter un article 26.1 qui se lirait comme suit: "Cette loi est
modifiée par le remplacement du deuxième alinéa de
l'article 63 par le suivant: Elle est alors soumise à la juridiction de
la commission, sauf dans le cadre d'une exploitation faite en vertu des
articles 67 et 67.1." C'est, en fait, M. le Président, un article de
concordance - on le verra tantôt -pour permettre aux corporations
municipales ou intermunicipales de transport de pouvoir faire du transport de
personnes handicapées en dehors de leur territoire. Mais l'article 26.1
est strictement de concordance. (0 h 30)
M. Bourbeau: Quand vous parlez des articles 67 et 67.1...
M. Clair: Ils vont venir tantôt. M. Bourbeau: ...
quelle loi est-ce?
M. Clair: On est toujours dans la Loi sur les corporations
municipales et intermunicipales.
M. Bourbeau: En fait, quand on dit que "la corporation est
réputée être titulaire d'un permis", c'est qu'elle n'a pas
besoin de permis.
M. Clair: Où lisez-vous ça? M. Bourbeau:
À l'article 53.
M. Clair: Non, mais on est à 26.1, à l'article
63.
M. Bourbeau: Je reviens à l'article suivant, je lisais le
premier pour mieux comprendre le deuxième.
M. Clair: Bon, d'accord.
M. Bourbeau: Étant donné que ce sont de nouveaux
amendements qui nous arrivent, j'aime autant vérifier, si vous n'avez
pas d'objection, M. le ministre. À l'article 67.1...
M. Clair: C'est celui que je vous ai expliqué ce matin.
Pour introduire les articles 67 et 67.1, il faut faire ça.
Celui-là, il est de concordance.
M. Bourbeau: D'accord, s'il est de concordance, on va
l'adopter.
Le Président (M. Gagnon): Le nouvel article 26.1 est
adopté?
M. Bourbeau: Oui, adopté.
Le Président (M. Gagnon): Nous en sommes à
l'article 27. Est-ce que l'article 27 est adopté?
M. Clair: Cet article 64 est supprimé de manière
à enlever l'exclusivité des corporations pour l'accomplissement,
sur leur territcire, de voyages à charte-partie comme tantôt - et
il n'y a pas lieu de reprendre le même texte que pour les commissions de
transport, puisque l'article précédent, qui reprend l'article 53,
maintient la présomption selon laquelle les corporations sont titulaires
de permis pour les fins de la charte-partie.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 27 est adopté.
À l'article 28, vous avez un amendement, M. le ministre?
M. Clair: Oui, voici l'amendement pour vous, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Merci, M. le ministre.
M. Clair: "Modifier l'article 28 en remplaçant le dernier
alinéa de l'article 66 par le suivant: "La corporation a
compétence pour exécuter, même en dehors de son territoire,
un contrat qu'elle a conclu avec une commission régionale ou avec une
commission scolaire pourvu que le territoire de cette commission
régionale ou de cette commission scolaire recoupe celui où elle
opère en vertu des articles 4 et 67."
M. Bourbeau: C'est 67.1, ça? Ce n'est pas l'amendement
qu'on nous a donné.
M. Clair: Non, vous êtes rendu plus loin que nous.
M. Bourbeau: Je m'excuse.
M. Clair: C'est toute la série de modifications pour
ajouter les mots "commission régionale".
M. Bourbeau: Je m'excuse, mais là, vous nous avez
donné un amendement à quel article? L'article 28.1?
M. Clair: À l'article 28.
M. Bourbeau: A-t-on l'amendement?
M. Clair: Oui, vous l'aviez. Il s'agit simplement d'ajouter les
mots "commission régionale".
M. Bourbeau: C'est que je n'avais pas le papillon ici. Vous avez
ajouté les mots "ou une commission régionale"?
M. Clair: C'est ça: "avec une commission régionale
ou avec une commission scolaire pourvu que le territoire de cette commission
régionale".
M. Bourbeau: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à l'article
28 est adopté. L'article 28, qui comprend l'article 66, est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Clair: M. le Président, je propose d'ajouter,
après l'article 28, un article 28.1 qui se lirait comme suit: "Cette loi
est modifiée par l'addition, après l'article 67, du suivant:
"67.1 La corporation, sans permis, a juridiction pour conclure une entente avec
une municipalité qui ne fait pas partie de son territoire, ni du
territoire d'une autre corporation ou d'une commission de transport, pour
assurer un service de transport spécial pour les personnes
handicapées. L'entente doit prévoir la durée et les
modalités du service, le montant de la contribution de la
municipalité et elle doit préalablement être
approuvée par le ministre des Transports." En fait, c'est pour permettre
à des municipalités voisines d'une corporation municipale ou
intermunicipale de transport de pouvoir contracter avec cette corporation pour
les fins de transport de personnes handicapées. Il y a
déjà un cas. Je disais Rock Forest ce matin, mais ce n'est pas
Rock-Forest, c'est Ascot-Corner.
M. Bourbeau: Ce n'est pas loin. C'est tout près.
M. Clair: Je le sais.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que le nouvel article
28.1 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 29?
Modifications au Code de la sécurité
routière
M. Bourbeau: Là, on arrive dans les lumières, les
feux verts.
M. Clair: Correction à l'article 29, M. le
Président. C'est une correction de référence dans le code,
en remplaçant l'article 206 par l'article 218.
Le Président (M. Gagnon): Adopté?
M. Bourbeau: Ce sont les feux jaunes, l'installation de feux
jaunes non autorisés.
M. Clair: Je ne sais pas exactement à quoi cela fait
référence, mais tout ce qu'on fait, c'est...
Le Président (M. Gagnon): L'article 269?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 30?
L'article 270?
M. Clair: C'est un peu la même chose.
C'est une correction de référence par la suppression de
l'article 218.
M. Bourbeau: Cela n'a-t-il pas pour effet de réduire
l'amende dans ce cas-là?
M. Clair: On avait oublié des amendes. Des voix:
Ah!
M. Bourbeau: Oui, les amendes sont réduites de 50 $
à 100 $ à 25 $ à 50 $, je crois, dans ce
cas-là.
Une voix: C'est parce qu'il y a...
M. Bourbeau: Est-ce que le ministre serait d'accord qu'on prenne
son témoignage et qu'il soit inscrit à votre nom?
M. Clair: Oui. Des voix: Ah!
M. Clair: II semble, M. le Président, qu'il y avait
quelqu'un qu'on devait mettre à l'amende ou qu'on ne mettait pas. Il
semble qu'on ne visait que le chauffeur avec l'amende et que, maintenant, en
corrigeant la référence, on vise également le
propriétaire. Dans ce cas-là aussi, on réduit
l'amende.
Une voix: Au lieu de 50 $ à 100 $, c'est de 25 $ à
50 $.
M. Ouellette: On vous laisse l'adopter vous-même. Enfin, il
y a une réduction de l'amende. Selon vous, toute amende ou toute
augmentation de taxes, c'est une erreur. On la réduit enfin.
M. Bourbeau: C'est parce que le ministre des Finances avait trop
d'argent dans son budget.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bourbeau: C'est bien une réduction d'amende?
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Pour le cas de l'article 218.
M. Clair: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Alors, l'article 270 est
adopté. L'article 30 est adopté.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 31, qui comprend
l'article 386?
M. Clair: Là, on supprime, M. le Président, la
définition de "autobus affecté au transport d'écoliers",
de manière à permettre à des adultes autres que des
surveillants de monter à bord. On a jugé plus simple de se fier
à Larousse ou au Petit Robert quant à la définition
d"'autobus affecté au transport d'écoliers" plutôt que
d'essayer de patenter une définition qui serait devenue de plus en plus
compliquée au Code de la sécurité routière.
D'ailleurs, je pense que le député de Laporte, au moment de
l'étude article par article du projet de loi sur le Code de la
sécurité routière, s'était opposé à
cette définition complexe.
Le Président (M. Gagnon): L'article 31, qui comprend
l'article 386, est adopté.
M. Blouin: Les membres de l'Opposition, vous avez
décidé de vous fier au Petit Robert.
M. Clair: Non.
M. Bourbeau: Vous voulez parler du grand Robert, pas du petit
Robert.
Le Président (M. Gagnon): L'article 32?
M. Bourbeau: Si vous voulez parler de grandeur, on pourrait
parler de...
M. Ouellette: Si on parlait de l'épaisseur.
Le Président (M. Gagnon): L'article 32? À l'ordre,
s'il vous plaît! Cela va bien.
M. Clair: Alors, on remplace le mot "écoliers" par le mot
"personnes", étant donné l'ouverture des circuits de transport
scolaire à une clientèle adulte.
Le Président (M. Gagnon): L'article 387 de l'article 32
est adopté.
M. Bourbeau: Un instant!
Le Président (M. Gagnon): Excusez-moi! Ne vous choquez
pas!
M. Bourbeau: Je ne me choque pas du tout. C'est seulement pour
remplacer...
M. Clair: On remplace le mot "écoliers"...
M. Bourbeau: Par "personnes".
M. Clair: ... par "personnes".
M. Bourbeau: Cela va.
Le Président (M. Gagnon): L'article 32 est
adopté.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 33?
M. Clair: Même chose, M. le Président.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 34?
M. Clair: Comme l'article 32, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Adopté?
M. Clair: Oui, c'est la même chose.
Le Président (M. Gagnon): L'article 35?
M. Clair: L'article 35? Voulez-vous que je vous explique tout
ça en détail?
M. Bourbeau: On aimerait bien cela que vous fassiez état
de la question.
Le Président (M. Gagnon): L'article 35 est-il
adopté?
M. Bourbeau: Est-ce que vous pourriez nous faire un
exposé, M. le ministre, de ce qu'est l'article 35?
M. Clair: Certainement, je vais faire cela rapidement. C'est la
correction d'erreurs de références à des articles qui
tiennent responsable non seulement le chauffeur d'un véhicule, mais
aussi le propriétaire, alors que l'article 500 exige que le
propriétaire soit à bord du véhicule pour que sa
responsabilité soit retenue. Ces mauvaises références aux
articles 100, 200, 10.2, 39.3, 107, 364, 418, 421, 422, 423 et 433 rendraient
inopérantes ces dispositions qui ont justement pour but d'atteindre le
propriétaire du véhicule, qu'il soit ou non à bord. Par
ailleurs, il fallait ajouter en référence les articles 89, 90 et
318.
M. Bourbeau: C'est très clair, mais j'ai quand même
quelques questions. Vous enlevez la responsabilité du
propriétaire dans certains cas, si j'ai bien compris.
M. Clair: Non, au contraire, on l'introduit comme cela aurait
toujours dû être.
M. Bourbeau: II va falloir qu'on se comprenne. L'ancien article
500, dans le premier paragraphe, M. le ministre, dit que le propriétaire
est tenu responsable s'il survient des événements même sans
son consentement, si l'automobile est en possession d'un tiers. Le
deuxième paragraphe dit: "Dans le cadre d'une infraction à un des
articles qui sont mentionnés ou à un règlement municipal,
le propriétaire n'est cependant responsable que s'il est
démontré qu'il était le conducteur du véhicule au
moment de l'infraction ou qu'il se trouvait dans le véhicule." Le
deuxième paragraphe dit que le propriétaire doit être dans
le véhicule ou en être le conducteur. C'est ce paragraphe qu'on
amende. D'accord? On amende ce paragraphe et on dit que, dans le cadre de ces
articles, "le propriétaire n'est cependant responsable que s'il est
démontré qu'il était le conducteur du véhicule ou
qu'il se trouvait dans ce véhicule." Là, vous amendez l'article
en question. Je vais revenir à l'article. Vous enlevez des articles qui
étaient dans l'ancien Code de la sécurité routière
et qui ne sont plus dans le nouveau.
Exemple: Prenez l'article 88. L'article 88 était dans l'ancien
article 500, paragraphe 2, et ne se retrouve... Pas de problème. Il y en
a qui n'y sont pas. Je ne me souviens plus. Je les avais notés. Prenons
l'article 307, par exemple. Il était dans l'ancien code et ne se
retrouve pas dans le nouveau. Qu'est-ce qui arrive, s'il n'y est plus?
L'article 307, c'était le conducteur d'un véhicule commercial
n'ayant pas pris le repos réglementaire. Autrefois, quand il y avait une
infraction et que le conducteur n'avait pas pris le repos réglementaire,
le propriétaire n'était pas tenu responsable à moins qu'il
n'ait été lui-même dans le véhicule. Est-ce que cela
veut dire qu'aujourd'hui le propriétaire sera tenu responsable? Est-ce
que le sens de cela, c'est de remettre au propriétaire une
responsabilité qu'il n'avait pas selon l'ancien article? (0 h 45)
M. Clair: En fait, le problème, c'est que si le
propriétaire n'était pas à bord, il ne pouvait pas
être tenu responsable, tandis que là, avec les amendements, on
peut le tenir responsable même s'il n'est pas à bord.
M. Bourbeau: Et c'est le même cas pour certains autres
articles qui n'étaient pas dans l'ancien.
M. Clair: L'article 500, si vous voulez, et l'article 102
l'illustrent très bien.
M. Bourbeau: L'article 102?
M. Clair: À l'intérieur de l'article 500, vous
voyez "dans le cadre d'une infraction à l'un des articles" et il y a une
énumération. Prenez, par exemple, l'article 102.
M. Bourbeau: C'est un apprenti conducteur faisant l'objet d'une
suspension.
M. Clair: L'article 102, c'est: "Un propriétaire ou un
locataire ne peut laisser conduire un véhicule routier par une personne
dont le permis de conduire ou le permis d'apprenti conducteur fait l'objet
d'une suspension", tandis qu'on ne pouvait pas le tenir, comme tel, responsable
s'il n'était pas dans le véhicule. Là, on transforme
cela.
M. Bourbeau: Le but de l'article est de rendre le
propriétaire du véhicule responsable de certains incidents qui se
produisaient autrefois. Je vois que dans la liste il y a, par exemple: "Un
conducteur conduisant un véhicule dont les pneus sont munis
d'antidérapants non autorisés." Alors, vous allez tenir le
propriétaire responsable. Il ne l'était pas avant.
M. Clair: C'est cela. Autrement dit, l'article 102 tenait le
propriétaire responsable, tandis que, lorsqu'on arrivait à
l'article 500, c'est là que se produisait la difficulté.
M. Bourbeau: À 102, la Loi sur la sécurité
routière.
M. Clair: C'est cela, toujours, parce qu'autrement dit, on
faisait une condition additionnelle à 500. Il fallait qu'il soit
à bord et on laissait donc un espace vide.
M. Bourbeau: Par exemple, "Un conducteur conduisant un
véhicule portant une charge plus longue que le véhicule d'un
mètre à l'avant ou de deux mètres à
l'arrière", autrefois, le propriétaire n'était pas
responsable s'il n'était pas dans le véhicule. Maintenant, il va
l'être de toute façon.
M. Clair: II faudrait que je réfère à mon
amendement. C'est ce qui serait le principe.
M. Bourbeau: Oui. À ce moment-là...
Le Président (M. Gagnon): Adopté?
M. Bourbeau: ... vous êtes sûr que c'est pour rendre
le propriétaire plus responsable?
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: Je tiens à jeter un dernier coup d'oeil sur
ces cas. J'en ai trois ou quatre ici.
M. Clair: Vérifiez un par un.
M. Bourbeau: II y en a un, 418, un conducteur conduisant un
véhicule "dont le chargement n'est pas solidement attaché, bien
tenu ou suffisamment couvert". Encore là, c'est le propriétaire
qui va être tenu responsable à l'encontre du conducteur?
M. Clair: Oui, effectivement, le but était de rendre
responsable le propriétaire à 418. C'est ce qui était le
but.
M. Bourbeau: 418, cela peut toujours aller. 364, c'est un
conducteur immobilisant son véhicule sur la voie publique "pour faire le
plein d'essence, ou de manière à obstruer la circulation ou
l'accès à une propriété privée."
Trouvez-vous cela logique de pénaliser le propriétaire dans le
cas où c'est le conducteur qui immobilise le véhicule? Il me
semble que là, cela devient un peu exorbitant de pénaliser le
propriétaire. C'est à 364.
M. Clair: Dans le nouveau texte de loi, 364 n'est pas là,
par exemple.
M. Bourbeau: II est éliminé, celui-là? M.
Clair: Oui.
M. Bourbeau: D'accord, cela va. Le Président (M.
Gagnon): Adopté? M. Bourbeau: Oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 36? M. le ministre,
vous avez un amendement?
Modifications à la Loi sur les cités et
villes
M. Clair: Oui, j'ai un amendement, M. le Président.
L'article 36 du projet de loi no 31 est modifié en remplaçant
à la deuxième ligne les mots "de la sous-section" par les mots
"des sous-sections"; ensuite, en remplaçant le titre de la sous-section
22.1 par le suivant: De l'organisation d'un service de transport en commun et,
troisièmement, en ajoutant après l'article 467.5 la sous-section
et les articles suivants: "Sous-titre 22.2 Des contrats de transport de
personnes handicapées.
Article 467.6 Le conseil peut contracter avec une corporation municipale
de transport ou une corporation intermunicipale de transport pour assurer un
service de transport spécial pour les personnes handicapées de la
municipalité. Le contrat doit prévoir la durée et les
modalités du service, le montant de la contribution de la
municipalité et il doit préalablement être approuvé
par le ministre des Transports. "467.7 L'article 467.6 ne s'applique pas
à une municipalité située dans le territoire d'une
corporation municipale ou intermunicipale de transport ou d'une commission de
transport."
C'est ce qu'on avait discuté tantôt.
M. Bourbeau: Je n'ai pas d'objection à Ça.
M. Clair: Adopté? M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 467.1 est
adopté?
M. Bourbeau: Un instant, je voudrais jeter un coup d'oeil.
M. Clair: En fait, c'est tout l'article qui est
adopté.
M. Bourbeau: Si vous enlevez les mots "d'appoint", c'est parce
que vous ne voulez pas utiliser ces mots-là ou quoi? Quelle est la
raison pour retrancher les mots "d'appoint"?
M. Clair: Le titre n'est pas à la bonne place.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que les amendements sont
adoptés?
M. Bourbeau: Où ce titre aurait-il dû
être?
M. Clair: J'ai l'impression qu'il ne couvre pas uniquement
ça.
M. Bourbeau: Reprenez-vous les mots "d'appoint" ailleurs ou si
vous ne les reprenez pas ailleurs?
M. Clair: C'est qu'effectivement ça couvre beaucoup plus
que ça.
M. Bourbeau: Alors, vous préférez employer un terme
plus générique?
M. Clair: Plus générique.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que les amendements sont
adoptés?
M. Bourbeau: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que les articles 467.1,
467.2, 467.3, 467.4 et 467.5 sont adoptés avec les amendements?
M. Clair: Et mes articles 467.6 et 467.7?
Le Président (M. Gagnon): On va commencer par adopter de
467.1 à 467.5 inclusivement.
M. Bourbeau: Là, on tombe dans le Code municipal,
après ça, ce sont les mêmes choses.
M. Clair: Absolument.
M. Bourbeau: C'est identique?
M. Clair: Oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 467.6 fait partie de
l'amendement. Est-ce qu'il est adopté?
M. Bourbeau: Oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 467.7 est-il
adopté lui aussi?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Le titre qui est changé
à 22.1 est-il adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Et l'article 36 est
adopté? C'est ça?
M. Clair: C'est ça. M. Bourbeau: Adopté.
Modifications au Code municipal
M. Clair: M. le Président, à l'article 37, j'ai un
amendement. Je propose de modifier cet article en remplaçant, à
la deuxième ligne, les mots "de la section" par les mots "des sections"
et de remplacer l'article 398f par le suivant: "398f L'article 398b ne
s'applique pas à une corporation dont le territoire fait partie du
territoire d'un organisme public de transport en commun ou à une
corporation dans le territoire de laquelle un titulaire de permis de transport
en commun fournit un service similaire au service projeté à moins
que ce titulaire ne soit partie au contrat avec cette corporation; et c, en
ajoutant, après l'article 398f, la section et les articles suivants:
Section VII C Les contrats de transport de personnes handicapées; "398g.
Toute corporation locale peut contracter avec une corporation municipale de
transport ou une corporation intermunicipale de transport pour assurer un
service de transport spécial pour les personnes handicapées de la
municipalité. Le contrat doit prévoir la durée et les
modalités du service, le montant de la contribution de la corporation
locale et il doit préalablement être approuvé par le
ministre des Transports; "398h. L'article 398g ne s'applique pas à une
corporation locale dont le territoire fait partie du territoire d'une
corporation municipale ou intermunicipale de transport ou d'une commission de
transport."
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Les
amendements sont adoptés. Les articles sont adoptés
aussi.
M. Bourbeau: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Cela veut dire que l'article 37
est adopté, tel qu'amendé.
M. Bourbeau: Oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 38? L'article 38 est
adopté.
M. Bourbeau: Adopté.
M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 39?
M. Clair: Adopté.
M. Bourbeau: À l'article 39...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: ... je veux simplement rappeler au ministre les
remarques que faisait le député de Portneuf en début de
séance au sujet de la proclamation de la loi. Je pense que le ministre
nous a dit qu'on ne proclamerait pas la loi avant d'avoir eu la chance de tenir
la commission parlementaire. Est-ce que c'est cela?
M. Clair: Ce qui est dit est dit. M. Bourbeau: C'est
bien.
Le Président (M. Gagnon): Le projet de loi no 31, Loi
modifiant la Loi sur les transports et d'autres dispositions
législatives, est adopté avec des amendements. Je prierais le
rapporteur, le député de Rousseau, d'en faire rapport à
l'Assemblée nationale. Je remercie les membres de cette commission ainsi
que les employés qu'on a encore gardés au travail jusqu'à
une heure aussi tardive.
M. Bourbeau: M. le Président, les cas où il y a eu
des divisions? Est-ce que vous notez dans le rapport que tout n'a pas
été adopté sans division?
Le Président (M. Gagnon): Cela paraît dans le
rapport.
M. Bourbeau: C'est parce que, dans votre conclusion, vous n'avez
pas fait mention qu'il y avait eu des divisions.
M. Clair: M. le Président, au niveau de l'adoption sur
division en commission parlementaire, ce n'est que rapporté au journal
des Débats, article par article.
M. Bourbeau: Mais la conclusion, c'est que le projet de loi est
adopté sans division.
M. Clair: Je pense que le rapport...
Le Président (M. Gagnon): Avec des amendements.
M. Clair: ... ne fait état que des amendements.
Le Président (M. Gagnon): Avec des amendements, oui.
M. Clair: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Clair: ... je vous remercie de votre patience, de nous avoir
endurés jusqu'à une heure du matin. Vous savez que ce n'est pas
notre faute.
M. Bourbeau: Je dois relever les paroles du ministre.
M. Clair: Je n'ai blâmé personne.
M. Bourbeau: Je ferai remarquer au ministre que les délais
n'ont pas été inutiles. Ils ont permis d'améliorer la loi
sous certains aspects. J'espère que le ministre nous en sait
gré.
Le Président (M. Gagnon): Merci beaucoup. La commission
des transports ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 0 h 58)